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Encyclopédie ou Dictionnaire

raisonné des sciences, des


arts et des métiers. Tome
premier, A-Azyme / par une
société de [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et
des métiers. Tome premier, A-Azyme / par une société de gens de
lettres ; mis en ordre et publié par M. [Denis] Diderot,... et quant
à la partie mathématique, par M. [Jean Le Rond] d'Alembert,...
1751-1765.
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BNGYGLOPÈDIE,
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES,
B E S ARTS ÉT DES ME TIERS,

TOME P REMIJUL
ENCYCLOPÉDIE,
DICTIONNAIRE RAISONNE
7 ou . •

DES SCIENCES,
DES. ARTS ET DES MÉTIERS-
PAR UNE SOCIETÉ'DE GENS DE LETTRMS.
Mis en ordre & publié par M. DIDEROT, de ^Académie Royale des Sciences & des Belles.
Lettres de Prufle; & quant à la PARTIE MATHÉMATIQUE, par M. D' ALEMB EUT t
de l'Académie Royale des Sciences de Pans, de celle de Pruffe & de- la Société Royale
de Londres.

#
Tantùm de medio famptis accedit konorit HoRAT.

TOME PREMIER.

A P "A R I S,
A M O SEE IGHU R
LE COMTE? D' ARGENSON,
MINISTRE
ET SECRETAIRE D'ETAT DE LA GUERRE.

JS/Lo N S E IGNE UR,

LÀ ut TOR té fuffit
à un Miniftre pour lui attirer l'hommage
aveugle & fufpeS des Court fans mais elle
ne peut rien fur le
fuffrage du Public, des Etrangers >& de la Poftérité.C'eJÎ à la nation
éclair le des Gensde Lettres, &fur-tout.àla nation libre & defintèreffée
desPhilofophes,que vous deveî, MO NS E IGNE UR Teftime
générale, fiflateufe pour qui faît penfér, parce qu'on nel'obçient que
de ceux qui de célébrer, fans
s'avilir par des motifs méprifables la confidération diftinguée que
Vous marque^ pour les talens confidéràtion qui leur rend précieux
un
homme d'État quand il fait, comme Vous, leur faire fentir que te
n'efi point par vanité, mais pou eux-mêmes qu'il lès honore. Pu
MONSEIGNEUR cet Ouvrage auquel plufiéurs Sâvans
6* Artifles célèbres ont bien voklu concourir avec nous & que hçus
Vous préfelitôns en leur nom, être un' monument durable de la
reconnoijfance que les Lettres Vous doivent, & qu'elle* cherchent 'à.
Vous témoigner. Les Jiecles futurs fi notre Encyclopédie a le bonheur
d'y parvenir, parleront av-ec éloge de la protection ,que ,Vous lui avez
accordée dès fanaiffance moins fans doute, pour ce quelle efl aujour-
d'hui, qu'en favèur de ce qu'elle peut devenir un jour. Nousftmmes

avec un profond rejpecl

MONSEIGNEUR,

Vos très-humbles & très-obéiffans Serviteurs


DIDEROT & D'ALEMBERT.

Discours
O u s\nn Temple d'Architecture Ionique Sanctuaire de la Vèint on voîtTa Vérité
enveloppée d'un voile te rayonnante d'une lumiere qui écarte lei nuages & les difperfe.
A droite de la VÉRITÉ, la Raifon la Philofophie s'occupent l'une 3 lever, l'autre à
arracher le voile de la Vérité. &

A lès piés^ la Théblogie agenouillée reçoit râ lumière d'en-haut.


En fuivant la chaîne des figures on trouve du même côté la Mémoire l'Hiftoire Ancienne
& Moderne; l'Hilbire écrit les faftes, & le Tems ki fert d'appui.
Au-defibusfont grouppées la Géométrie, l'Agronomie& l'a Phyiîque:
Les figutes audeflbus de ce grouppe, montrent l'Optique, la Botanique la Chy mie &
l'Agriculture. l

fn bas font plufieurs Arts & Proférions qui émanent des Sciences.
Vérité,
gauche de la on voit l'Imagination,
qui difpofe à embellir & couronner
laA
VÉRITÉ.
Au-deffous de l'Imagination le Deflinateura placé lei différens genres de Poëlie Epique
Dramatique Satyrique Paftorale.
Enfuite viennent les autres Arts d'Imitation, la Muuque, la Peinture la Sculpture &
l'Architecture.
Di S G OU 1N AI RE

"Ek cyctoPÉDiE que nous présentons au Public eft-, comme Ion titre
annonce, l'Ouvraged'une fociété de Gens de Lettres. Nous croirions
pouvoir aflurer fi nous n'étions pas du nombre, qu ils /ont tous avantageii-
fement connus,ou dignes de l'être. Mais fans vouloirprévenir un jugement
qu'il n'appartientqu'aux Savans de porter, il eft au'moins de notre devoir
d'écarter avant toutes choies f objection la plus capable de nui.au fuccès
d'une fi grande entreprife. Nous déclarons' donc, que nous n'avons point eu la témérité de
nous charger feuls d un poids"fiiùpérieur à nos forces & que notre fonction d'Editeurs
çonfifte principalementà mettreen ordre des matériaux dont la pâme la plus confidérâblfi
nous a été enuerement fournie. Nous avions fait, exprefl'émentla même dédira i >n dans le
cefps du ProfaeHus'; mais elle auroit peut-être dû le trouvera la tête. Par cette précau-
tioiuunu êumonsapparêmmentrépondud'avance à une foule de gens du monde, & m«mâ
à quelques gens de Lettres, qui nous ont demandécommentdeux personnes pouvoient {Ni-
ter de toutes les.Sciences& de tous les Arts, & qui néanmoins avoient jette fans doute les
d'empêcher fans retour leur objection dereparohre,c'eft d'employer, commenous fuifons
ici, les premières lignes de notre Ouvrage à la détruire.Ce début ell donc uniquementdefc
ne jugerontpas il propos d'aller plus loin nous, devons aux
aurres Un détail beaucoup plus étendu fur fexécution de ï£//crclopÉDis ils le trouve-
ront dans.la.fuite de ce Difcours avec les noms de chacun de nos collegues; mais ce dé*
tail () important par fa nature & par fa matière, demandeà être précédé de quelquesréfle-
suons philofophiques.

L'Ouvrage dont nous donnons aujourd'hui le premier volume, a deux objets: comme
-^Encyclopédie, il doit expofer, autant qu'il eft poffible,l'ordre & l'enchaînementdes con-
noiuances humainescomme DiSUonnaireraifonné des Sciences, des A 'ris Sf Jes Métiers, il
doit contenir fur chaque Science & fur chaque Art, foit libéral foit méchanique. les prin-
cipes généraux owj en font la bafe, & les détails les plus effenriels qui en font le corps & la
fubftânce. Ces deux points de vue d'Encyclopédie& de DiSionnaire raijonné fortnerotrf
donc le plan de la divifion de notreDifcourspréliminaire. Nous allons les envisager, les
iùivré l'un après l'autre, 8ç rendrecompte des moyens par lefquels on a tâche de lansfaire
à c? double objet.
Pour peu qu'on ait réfléchi fur la liaifon que les découvertesont entre elles, il l'Il facile'
de s'appercevoir que les Sciences &. les Arts fe prêtent mutuellementdes recours. & qu'il
y a par conféquent une chaîne qui les unit. Mais s'il eft Souvent difficile de réduire à un
petit nombre dé règles ou de notions générales, chaque Sciehce^ôtfchaque Art en particu-
lier il ne l'eft pas moins de renfermer en un'lyftême qui foit
un les branches infiniment
variées de la faence humaine.
Le premier pas que nous ayons à faire dans cette recherche, eft d'examiner,qu'on nous
permette ce terme, la généalogie & la filiation de nos connoiffances,les caufes-quiont dû'
les faire naître, & les carafteres qui les diftinguerit enunmot, de remonter jufqu'à l'o-
<
rigine & la génération de nos idées.. Indépendammentdes fecours que
nous tirerons de
être déplacéà la tête d un ouvrage tel que celui-ci. Sciences & des Arts, il n» fauroit
cet ^anien, pour l'énumération encyclopédiquedes
On peut divifer toutes nos connoiffances en directes & en réfléchies. Les directes font
celles que nous recevons immédiatement fans aucune opération de notre volonté qui
trouvant ouvertes, fi on peut parler ainfi, toutes les portes de notre amer y entrentuns


réfiflanèe & fâhs effort. Les connoifiânces réfléc hies font celles. quel'efprit acquiert en
opérant fur les directs, enj«3.ftmfiant & en Jes combinante
Toutes nos cônnoiffances direftes feréduifent à celles que nous recevonspar les fens;
d'où il s'enfuit que c'eftà nos fenfations que nous devons toutes nos idées, ^e principe des
»
premiers Philofophes a été Ion reins regardé comme un axiome parles pour
qu'ils lui nuent cet honneur, il fuffifoitqu'il fia anden, & ils aurpièntdéfenduav'ec la même

la renainance de la Philofophie,comme les opinions abordes dpn|-on auroit^daTla diftin-


guer;.on la profcrivit avec elle, parce que tien n'eil fi dangereux pour lefyftème
vrai, ne l'ex-
pore tant à *tre méconnu -que ramage oirlc voifinage dç Ferreur. Le des, idées
innées ,éduifant à pluijeurs égards, tk plus frappant peut-être parce qu'il étoit oins
connu, a fuccédé à l'axiome des Scholaltiques & après avoir long-tefns régné con ve
encore quelques partifans; tanr la vérité a de peine.à reprendre fa place quand les p
généralement -que les Anciens avbient railon ce
& n'eit pas la feule quéftiori.furlaquelle\

nous commençons à nous. rapprocherd'eux.. nosjr-' fenlâtionsj


Rien n'eft plus incoiueftable que l'exiitencede ainfi pour prouver qu'elles
(ont le principe de toutes nos connoiffances il ïuffit de démontrerqu'elles peuvent l'être
car en bonne Philofophie toute dédu&ion qui a.pour baie dés,faits ou des vérités recon-
nues, eft préférable à ce qui n'eftappuyé que, fur des hypothèfes, même ingénieufes.
Pourquoi fuppofer que nous ayons d avance des notions purememintelleftuelles.fi1 nous
n'avons befoin pour les tbrmer que de réfléchir fur nos tentations ? Le détail où nous allons
entrer fera 'voir que ces notions dont point en effet d'autre origine.
r La première chofe que nos tentations nous apprennent, & qui mêmen'en ell,pas difiin-
guée c'eft notre exigence d'où il sjenfuit que nos premièresIdées réfléchies doiventfoin.
ber fur nous, c'eft-à-dire fur ce principe penfant qui conftituë notre nature, & qui n'eft
point différent de nous-mêmes. La féconde connoiffancë que nous devons à nos fenfa-
tions, eft l'exiitence des objets extérieurs parmi letijuels notre propre corps doit être
compris, puifqu'il nous eu, pour aint! dire, extérieur, même avant que nous ayons dé-
mêlé la narure du principe qui pente en nous. Ces objets innombrables produisent fur
nous un effet fi puiflant fi continu, & qui nous unit tellement à eux, Il 1 aptes un premier
inilant où nos idées réfléchies nous rappellent en nous-mêmes,nous fommes forcés d'en
fottir par ies fenfations qui nous affiégent déroutesparts, & qui nous arrachentà lafolitude.
où nous reflerions fans elles. La multiplicité de ces (énfations 1 accord que itous remar-
quons dam leur témoignage les nuances qu^nous y obfervons,les affettiuns involontaires
qd'ejles nous tonf éprouver', comparées avec la détermination volontaire qui préfide à rtos-
idées réfléchies, & qui n'opère que fur nos fenfations même; tout cela forme' en nous un
penchant infurmontable à aflurer l'exiftence dès objets auxquels nous rapportonsces fenfa-
tions & qui nous paroiffenten 'être la caufe penchant que bien des :Pnilofophes ont re-
gardé comme l'ouvrage d'un Etre fupérieur, & comme l'argument le plus convainquantde
l'exiftence de ces objetsj En eiîet, n y ayant aucun rapport entre chaque fenfation & l'objet
qui l'uccationne-on ou moins auquel nous la rapportons, il ne parait pas qu'on puifle
trouver par le raifonnementde paffage poffiblé de un à l'autre il n'y aqu'une efpece d'inf-"
tinft plus sûr que la raifon même, qui puiffe nous {çtcetà franchirun fi grand intervalle
& cet inftinft eft fi vif en nous que quand on fuppoferoit pour un momentqu'il fubfiftât,
pendant que les objets extérieurs feraient anéantis, ces mêmes objets reproduitstout-à-
coup ne pourroiciit augmenter fa force. Jugeons dont: fans balancer que nos fenfations
ont en effet hors de nous la caufe que nous leur fuppofons, puiftjiie l'effet qui peut réfiilter
de 'l'exiftenceréelle de cette caufe ne fàuroit différer en aucune manière de celui
éprouvons; & n'imitons point ces Philofophes dont parle Montagne, qui interrogés que nous.
fur le
principe des a6iions humaines cherchent encore s'il y a des hommes. Loin de vouloir
répandredes nuages fur une vérité reconnue des Sceptiques mêmes lorsqu'ils députent
pas, laiffons aux Métaphyficiens éclairés le foin d'en développerle prinetpe nee'eft à
à déterminer, s'il eH pbffible, quelle gradation obferve eux
notre ame dans ce premier pas
qu'elle fait hors d'elle-même, pouffée ,pojjr ainfi dire §: retenue tout à la fois
foule dû^rceptions, qui d'un côté l'entftinent
une
par
vers les objets extérieurs & qui de l'autre
s, n'appaitenant proprement qu'à elle, femblent lui circonfcrire on efpace étroit dont elle
ne lui permettent pas de fortir.
De tous les objets qui nous affeétent par leur préfence notre propre
dont fexiflencenous frappe le plus, corps eft celui
parce qu'elle nous appartient plus intimement mais
à peine fentons-nous l'exiftence de
notre corps que nous nous appercevons de l'attention
quilexigedenous pourécarterlesdangersqmfenvironnent.Sujet à mille befoins,&fenfible
corps extérieurs, it feroit bien-tôt détruit; li le foin de fa
au dernier point a faction des
confervation ne nous occupoit. Ge n'eft pas que tous les corps extérieurs nous Faflent
éprouver des fenfations défagrêables quelques-uns femblent nous dédommager par le^
plaifir que leur action nous procure: Mais tel eft le malheurde la condition humaine, que
la douleur eft en nous le intiment le plus vif; le plaifir nous touche moins qu'elle, ne
fuffit prefque jamais pour nous en confoler. En vain quelques Philofophes/ourertoiefit,en
des fouffrances, que la douleur n'étoit point un màl: en vain
retenant leurs cris au milieu bSlSHeur
quelques autres plaçaient le fuprèrrie dans la volupté, à laquelleils nelaifloientpas ^y
de fe refufer par la crainte de fes faites tous auraient mieux connu notre nature, s'ils s'é-
toient contentés de borner à l'exemption de la douleur le fouverain bien de la viepréfente;
& de convenir que fans pouvoir atteindre à ce fouverain bien, il nous étoit feulement permis
d'en approcherplus ou moins, à proportion de nos foins & de notre vigilance. Des réflexions
fi naturelles frapperont infailliblement tout homme abandonnéà lui-même, & libre de pré-
jugés, foit d'éducation»,foit d'étude: elles feront la fuite de la première impreffion qu'il re-
cevra des objets;& l'on peut les mettre au nombre de ces premiers mouvemens de l'ame,
précieux pour les vrais fagès, & dignes d'être obfervés par eux, ma's négl gés ou rejettes
par la Ptulofophie ordinaire, dont ils démentent prefque toujours les principes..
La néceflité de garantir notre propre corps de la douleur & de la deftrucliun nous fait
examiner parmi les objets extérieurs, ceux qui peuvent nous être utiles-ounuifibiés pour
rechercher les uns & fuir les autres. Mais à peme commençons-nousà parcourir ces objets,
femblables à nous
que nous en pouvons
dont
que nous découvrons parmi eux un grand nombre d'êtres qui nous paroiffent entièrement-
juger au premier
la forme eft toute pareille^à la nôtre, &qui autant
coup d'oeil, femblent avoir les mêmes perceptions
que nous: tout nous porte donc à penferqu'ils ont auffi-les mêmes befoins que nous éprou-
vons,,& par conféquentle même intérêt de les Satisfaire ;,d'où il réfilte que nous devons
trouver beaucoup d'avantageà nous unir avec eux pour démêler dans la nature ce qui peut
nous conferverou nous nuire. La communication des idées eil le principe & le foutien de*
cette union 8: demande néceffairementl'invention des fignes telle ethforigine de la for-
mation des fociétés avec laquelle les langues ont dû naître.
Ce commerceque tant de rnotifs^uiflans nous engagentà former avec les autres hommes,
augmente bien-tôt l'érendue de nos idées, & nous en fait naître de très-nouvelles pour
nous,, & de tréf éloignées, feJon toute apparence, de celles que nous aurions eues par
nous-mêmes fans un tel fecoursT<2eft aux Philofo,phesà juger fi cette communication ré-
ciproque, jointe à la reflemblance qus^sous appercevons entre nos fenfations & celles de
nos femblables", ne contribue pas beaucoup à fortifier ce penchant invincible que nous
avons à fuppofer l'exiitence de tous les objets qui nous frappent.'Pour me renfermer dans
mon fujet, je remarqueraifeulementque l'agrément & l'avantagequenous trouvons dansun
pareil commerce, foit à faire part de nos idées aux autres hommes, foit à joindre les leurs
aux nôtres, doit nous porter à refferrer de plus en plus les liens de la fociété commencée,
& à la rendre la plus utile pour nous qu'il eft poffible. Mais chaque membre de la fociété
cherchantainfi à augmenterpour lui-mêmel'utilitéqu'il en retire, & ayant à combattre dans
chacun-des autres un empreffementégal au 6en tous ne peuvent avoir la même part aux
avantages quoique tous y ayeut le même droit. Un droit fi légitime eft donc bien-tôt en-
freint par ce droit barbare d'inégalité, appellé là loi-du plus fort, dontl'uiage fe'mble nous
confondre avec les animaux, & dont il ettpourtant6 difficile de ne pas abutér. Ainfi la force,
donnée par la nature à certainshommes, & qu"ils ne devroient fans doute employer qu'au
foutien & à la protection desfoibles, eft au contraire forigine aeToppreffionde ces der-
mers. Mais plus l'dppreffioneft violente plus ils la fouffrentimpanemmént parce qu'ils. •
tentent que rien de raifonnable n'a dû les y affujettir. De-là la notion de l'injufte & par
conféquentdu bien & du mal moral donttant dePhilofophesont cherché le principe, &
que le cri de la nature ,.qui retentit dans tout,homme fait entendre chez les Peuples même
les plus fauvages. De-la auffi cette loi naturelle que nous trouvons au-dedans de* nous,(burce
des premieres lois que les hommes ont dû former: fans le fecours même de ces lois elle eft;
quelquefois affez forte finon pour anéantir Toppreffion au moins pour la contenir dans i
vices/de
certaines bornes. C'eftainfi que nous éprouvons par les nos
produit en nous la connoiflance .réfléchie des vertus oppoféesàces vîces privés..
Par l'idée acquife du' juftè&de l'injufte, & conféquemment de la nature morale des
actions, nous fommes naturellement amenés à examiner quel eft en hous le principe qui
-àgit ou, ce qui eft la même cfrofe la fubllance qui veut qui conçoit. Il ne faut pas ap-.
profondir beaucoup la nature de notre corps & l'idée que noosen avonspour reconnoître
qu'il ne fauroit être cette fiibftance puifque les propriétés que nous ooferrons dans la
Tome I. v dH
matiere, dont rien de communavec la faculté de vouloir & de penfer d où il réfulre que
cet être appelle Nour ell formé de deux principes de différente nature,.tellement unis, qu'il
règne entVelesmouvemensde l'un & les affectons de 1 autre, une correfpondanceque nous Cet
ne faurions ni fufpendre ni altérer, & qui les tient dans un aguiettiffementréciproque. faire fur
esclavage fi indépendantde nous, joint aux réflexions que nous Tommes forcés de
la contemplation d'une
la nature des deux principes & fur leur imperfection nous éleve à
Intelligèncetoute puiflante à qui nous devons ce que nous fommès, & qui exige partentt- con-
féquent notre culte fon exillence pour être reconnue, n'auroit befoin de
que notre
univerfel des hommes, & celujde la
miént intérieur, quand même le témoignage autres
Nature entiere ne s'y joindroientpas.
L eft donc évident que les notions purement intellectuelles du vice &
de la vertu, leprin-
cipe & la néceffité des lois, la fpiritualité de fame, l'exiftencede Dieu,& nos de voirsen-
vers lui, en un mot les vérités dont nous avons
le befoin le plus prompt & le plus mdifpen-
fable font le fruit des premières idées réfléchies que nos fenfatiorisoccafionnent.
Quelque intéreffantes que foient ces premières vérités pour la plus noble portion de
nous-mêmes,le corps auquel elle eft unie nous ramené bientôt à lui par la néceffité de
pourvoirà des befoins qui fe multiplient fans ceffe. Sa confervatiop doit avoir pour objet,
de remédierà ceux dont il eft atteint. C'eft à
1 ou de prévenir les maux qui le menacent, ou
quoi nous cherchonsi farisfairepar deux moyens; fçavoir, par nos découvertes particu-
beres, & par les recherches des autres hommes; recherches dont notre commerce avec
eux nous met à portée de profiter. De-là ont
dû naître d'abord l'Agriculture la Médecine,
enfin tous les Arts les plusabfolument néceffaires. Ils ont été.en même tems & nos connoif-
fances primitives & la fource de toutes les autres, même de celle, qui en paroiffenttrès-
éloignées par leur nature c'eft ce qu'il faut développer plus en détail.
Les premiers hommes, en s'aidant mutuellementde leurs lumières, c'eft-a-direde leurs
efforts féparés ou réunis font parvenus, peut-êtreen affezpeude tems à découvrirune par.
tic des ufagesauxquels ils pomoient employer les corps. Avidesdeconnoiffances utiles,ils
ont dû écarter d'abord toute fpéculation oifive, confidérer rapidement les unsdire, après les
autres lesdifférens êtres que la nature leur préfeiitoit, & les combiner, pour
ainfi ma-
rériellement,par leurs propriétés les plus frappantes & ^s plus palpables. A cette première

qu'on en pouvoir tirer.


combinaifo,n rl a dû en fuccéder une autre plus recherchée, mais toujoursrelative à leur
befoins & qui a principalement confifté dans une étude plus approfondiede quelquespro-
priétés moins fenfibles, dans l'altération & la décompofition des corps, & dans Mage
Cependant, quelque chemin que les hommes dont.nous parlons, & leurs fucceffeurs,
ayenr été capables de faire, excités par un objet aufli intéreffant que celui de leur propre
c'onfervation l'expérience & I'ôblervation de ce vaftë Univers'leur ont fait rencontrer
bientôt des obilacles que leurs plusgrands efforts n'ont pu franchir. L'efp rit, accoutuméà
la méditation, & avide d'en tirer quelque fruit, a dû trouver alors une efpece de reffource
dans la découverte des propriétésdes corps uniquementcurieufes,découverte qui ne con-
noit point de bornes. En effet fi un grand nombre de connouTanceïagËables fufitfoit pour
conloler de la privation d'une vérité utile, on pourroit dire que l'étude de la Nature, quand
elle nous refute le néceffaire, fournit du moins avec profunonà nos plaifirs c'eft une ef..
pece de fuperflu qui fupplée, quoique très imparfaitement à ce qui nous manqué.- De
,pius dans l'ordre de nos befoins & des objets de nos naffions le plaifir tient une des pre»
.roieres places, & la curiofité eft un befoin pour qui fait penfer, fur-tout lorfque ce dettr
inquiet eft animé par une forte de dépit de ne pouvoir entièrement^fatisfaire. Nous de-
vorçs donc un grand nombre de connoiffances fimplement agréables à l'impuiffance mal-
heureufe où nous fommes d'acquérir celles qui nous feroient d'une plus grande néceffité.,
Un autre motif fert à nous foutenir dans un pareil travail fi futilité n'et en pas l'objet.
elle peut en être au moins le prétexte. Il nous fuffit d'avoir trouvé quelquefois un avan-
stage réel dans certaines connoiffances où d'abord nous ne l'avions pas foupçonné,pour
nous autorifer à regarder toutes les recherches de pure curiofité, comme pouvantun jour
nous êrre utiles. Voilà l'origine & la caufe des progrès de cette vafte Science, appeliée en'
général Phyfiqne ou Etude de la Nature, qui comprend tant de parties différentes: lA.
griculrure Se la Médecine, qui l'ont principalement fait naître, n'en font plus aujourd'hui
que les branches. Auffi quoique les plus effentielles & les premieres de toutes, elles ont
été plus ou mgms èp honneur à proportionqu'elles ont été plus ou moins étouffées & obf-
curcies par les autres* "f
Dans cette étude que nous faifons de la Nature en partie par néceffité, en partie par amu-
fement, nous remarquons que les corpsontun grand nombre de propriétés, mais tellement
unies pour la plupart dans un même fujet qu afin de les étudier chacun plus à fond nous
fommes obligés de les confidérer féparément. Par cette opération de ftotre ef(5rit nous,
découvrons pien-tôt des propriétés qui paroiffent appartenir à tous les corps, comme la
faculté de Ce mouvoir ou de relier en repos, & celle de fe communiquer du mouvement
Sources des principauxchângemens que nous obfervons dans la Nature.L'examen de ces
propriétés, & fur-tout de la dernière, 'aide pat, nos propres fens nous fait bientôt décou-
yrir une autre propriété- dont elles dépendent c'eft l'impénétrabilité, ou cette ëfpece
force par laquelle .chaque corps .en exclut tout autre du lieu qu'iloccupe, de manière que.
de
dre que celui qu'ils rempliflbient étant défunis. L'impénétrabilité" eft laproprieté principale,
qu'ils font placés du moins c'eltaïnli quenos fens nous font juger;& s'ils nous trompent
fur ce point, c'eft une erreur métaphysique, que notre exiftençe& hqtfe contervapon
n'en ont rien à craindre que nous, y revenons continuellement tbtmne malgré nous par
notre manière ordinaire de concevoir. Tout nous porte à regarder t'espace comme le lieu
conftdéfées comme .péhétrables & immobiles, que nous parvenons à nous formée lïdéè la
u
plus nette que nous pimïeiis avoir. du mouvement.Nous fommes donc comine naturelle-
ment contraints à diftinguer, au moins par I'efprit,jl <fec fornes d'étendue, «font l'une, eft
impénétrable, & l'autre conftitue le lieu des corps. Ainiî quoique l'impénétrabilité entre
nécenairement dans l'idée que nous nous formons-des portions de la matière, cependant
comme c'eft une propriété relative, c'eft*à-dire dont nous n'avons ridée qu'en examinant
deux corps enfemble nous nous accoutumons bicntàt à la regarder comme diftiriguée de
l'étendue, & à confidérer celle-ci féparément de l'autre-
Par cette nouvelle" confideration nous ne voyons"plus les corps que' comme des parties-
figurées & étendues de l'efpàce point de vue le plus général & le plus abstrait fous lequel
nous puiffionsles envifager: Car l'étendue où nous ne distinguerions point de partiel figu-* •.
rées, ne feroitqu'un tableau lointain&obfcur, où tout nous échapperoit, parce quïlnpus
feroit impoffibled'yrien décerner. La couleur<5t la figure, propriétés toujoursattachées aux
corps, quoique variables pour chacun d'eux, nous fervent en quelque forte à les détacher du
fond de l'efpàce; l'une de ces deux propriétés eft même fuffifante à cet égard: auffi pourcon-
fidérer les corpsfousla forme la plus intellectuelle nous préférons la figure à la couleur,
foit parce que la figure nous eft la plus familière étant à la fois connue par la vue & par le
toucher, foit parce qu'il eft plus facile de confidérer dans un corps la figure fans la couleur,
que lacouleur fans la figure; foit enfin parce que'la figure fert à fixer piusaifément & d'une i
manièremoins vague, les parties de l'efpàce.
Nous voilà donc conduits à déterminerles propriétésde l'étendue fimplememen tant que
figurée. Ceft l'objet de la Géométrie, qui pour y parvenir plus facilement, cortfidere d'a-
bord l'étendue limitée par une feule dimen1ion, enfuite par deux, & enfin fous les tro', di-
menfions qui conftituent l'effence du. eôïpï intelligible,c'eft-à-dire,d'une portion de l'ef-
pace Terminée en tous fens par des bornes intellectuelles.
Ainfi par des opérations & des abftraâions fucceffives de notre efprit
nous dépouil-
Ions la matière de prefque toutes fes propriétés fenfibles, pour n'envisager en quelque ma-
niere que fon phantôme; & l'on doit fentir d'abord que les découvertes auxquelles cette
recherche nous conduit ne pourrontmanquer d'êtrefort utiles toutes les fois qu'il ne fera
point néceflaire d'avoir égard à l'impénétrabilité des corps; par exemple, lorfqu'il fera
que/liond'étudierleur mouvement en les confidérantcomme des parties de l'eipace, figu-
rées, mobiles, & diftantes les unes des autres.
L'examen que nous faifons de l'étendue figurée nous préfentant un grand nombrede
combinaifons à faire, il eft nécenaire d'inventerqufique moyen qui nous rende
binaifons plus faciles & comme elles confiftent principatementdans le calcul & leces com-
rapport
des différentes parties dont nous imaginons que tes corps géométriques font formés,
recherche nous conduitbientôt à l'Arithmétiqueou Science des nombres. Ellen'eft cette
chofe que fart de trouver d'une manière abrégée l'expreffiond'un rapport uniquequiréfulte autre
de la comparaifon de plufieurs autres. Les différentes manières de
donnent les différentes règles de l'Arithmétique. comparer ces rapports
De plus, il eft bien difficile qu'en réfléchiffant fur ces règles, nous n'appercevions certains
principesou propriétés générales des rapports, par le moyen defquelles nous pouvons
en
exprimant ces rapports d'une manière univerfelle découvrir les différentescombinaifons
au on en peut fatre. Les réfultatsde ces combinaifons,réduits fous un forme générale, ne
feront en effet que des calculs arithmétiques indiqués & repréfentéspar l'expreffion la plus
(impie & la plus courte que puiife fournir leur état de généralité. La fcience l'art de
défïgnerainfi les rapports eft ce qu'on nomme Algèbre. Ainfi quoiqu'il n'y ait ou
proprement
..de calcul poffible que par les nombres, ni de grandeur mefurable que l'étendue ( car [fans
l'efpace nous ne pourrions mefurerexaftemem>le tems ) nous parvenons, en générahVànt
'toujours nos idées, à cette partie principaledes Mathématiques & de toutes, les Sciences

d'augmentation ou de diminution. •" '<


naturelles', qu'on appelle Science desgrandëurs en général elle eft le fondementde routes
les*découyerte| qu'on" peut feire fur la quantité, > c'eft-dire fur tout ce qui eft.fufceptible

Cette Science eft le terme le plus éloigné ou la contemplation ^les propriétésde la ma-
tierce puiflè nons conduire i& nous ne pourrions- aller plus foin (ans forrir^tout-à-fait'de l'u-
nivers matériel. Mais telle eçfi la marche de l'efprit dans (es. recherches qu'après, avoir gé-
néralifé Ces perceptions jufqu'au point de ne pouvoirplus les décompoferdavantage,il re-;

pas..
vient enfuite fur fes pas i r^cpmpofé dé nouveau fier, perceptionsmêmes, & en forme peu-
à-peu & par gradation les êtres réels qui font ï'oVjet immédiat& direft de nos fenfations.
Ces êtres immédiatementrelatifs à nos befoins, font auffi ceux qu'il nous importe le plus
` d'étudier; les abstractions mathématiques nous en facilitent la connoiffance maiselles ne
font utiles(qu'autant qu'on ne s'y borne
C'eft pourquoi, ayant en quelque forte épuifé par les fpéculations géométriqueslés pro-
priétés, del'étendue figurée nous commençonspar lui tendrel'impénétrabilité, qui confti-
tue le corps pfiyfique & qui étoit tjderniere qualité fénfîble dont nous t'avions dépouillée.
Cette nouvelle confidération entraîne celle de l'aftion des corps les uns fur les autres, car
les corps n'aeiffent qu'en, tant qu'ils font impénétrables; & c'efl delà que Ce déduifent les.
lois de l'équilibre & du mouvement,objet de la Méchanique Nous étendons même nos re-
cherches lufqu'au mouvement des corps animés par dçs forces ou caufes motrices incon-
nues, pourvu que la loifuivant laquelle ces caufes agiffent; foit connue ou fuppofée l'être.
Rentrés enfin tout-à-fait dans le monde corporelnous appercevonsbientôt l'ufage que
nous pouvons faire de la (géométrie & de la Méchanique, pour acquérir fur les propriétés
corps les connoiffartcesles plus ariées & les plus profondes. Çeft à-péu-près de cette
djps
manière que font nées toutes Tes StiencesappelléesPhylicp-rnathémàtiques.On peut mettre
à leur tête l'Aftronomie dont l'élude, après,celle de rious-mêmes, eft la plus digne de*
notre application par le fpeftacle magnifique qu'elle nous préfehte. Joignant l'observation
au calcul, & les éclairant l'une pat l'autre, cette fcience détermine avec une exactitude
digne d'admiration les diftances & les mouvemens les plus c^mpliqûésdes corps céleftes
elle affigne jufqu'auxforces mêmes par lefquelles-çèsmouvemens fottt produits'pu altérés."
A'ufli peut-on la regarderà jufte titre comme l'application la plus mblime & la plus sûre des
la Géométrie &de_la Méchanique réunies, & les progrès comme le monument le plus in-
contefrable du fuccès auquel l'efprit humain peut s élever par fes, efforts.
L'iifage desconnoifTanc.es mathématiques n'eft pas moins grand dans l'examen des corps J
terreftres quinqus environnent. Toutes les propriétés que nous obfervons dans ces corps/
ont entr'e'.lesdes rapports plus ou moins fenfibles pour nous la connoilrance ou la décou-
verte de ces rapports eir prefque toujours lé feul objet auquel-il nous foit permSd'attein-
dre, & le feul par conséquentque nous devions nous projjpfer. Ce n'eft donc point par des
hvpothèfes vagues & arbitrairesque nous pouvons efpérer de connoitre la Nature; c'eft
par l'étude réfléchie des phénomenes, par la comparaifon que nous ferons des uns avec
les autres par fart de réduire, autant qu'il fera poffible un grandnombre de phénomènes

la ite..
à un feul qui puiffe en être regardé comme lé principe. En effet plus on diminue le nom-
bre des principes d'une fcience, plus on leur donnéd'étendt'e, puifque l'objetd'une fciénce:
étant néceffairement déterminé, les principes appliqués cet objet, feront d'autant plus
féconds qu'ils feront en plus petit nombre.Cette rédaftion qui les rend d'ailleurs plus fa-
ciles à faifir conftiruele véritable efprit fyftémarique qu'il faut bien fe garder de prendre
pour l'efprit de fyïtême avec lequel il ne fe rencontre pas toujours. Nous
en parleronsplus
au long dans
Mais à prapWion que l'objet qu'on embraffe eft plus ou moins difficile & plus ou moins
vafte, la réâufton dont nous parlons eft plus
ou moins pénible: on eft donc aulfiplus on
moins en roit de l'exiger de ceux qui fe livrent à l'étude de la Nature. L'Aimant, par
exempte un des corps qui ont été le plus étudiés; & fur lequel on a fait des découvertes
fi furprenâ.ntes a la propriété d'attirer le fer, celle de lui communiquerfa
vertu, celle'
de fe tourner vers les potes du Monde, avec une variation qui eft elle-même fujerte à
des regles &\qui n'en pas moins étonnante que ne le feroit une direction plus exacte
enfin la propii4té de s'incliner en formantavec la ligne horifontale un angle plus moins
ou
grand, felon le) lieu de la terre où il eft placé. Toutes ces propriétésfingulieres, dépen-;
dames de la nat re de l'Aimant tiennent vraifemblementa quelque propriété générale
l'origihe,
qui en eft qui jufqu'ici nous eft inconnue', & peut-être le reliera long-tems. Au
défaut d'une teUe connoiflance & des lumières néceffaires fut la camephyfique des
pro.
priées
réduite, s'il etoitpoffible, toutes ces propriétésà une feule, en montrantlaPhyfique,plùi
liajfon qu'elle*
ont entre^tles. Mais plusune,telledécouverte feroit utile aux prot 'es rfe la
nous avons Geu de craindrequ'elle ne-faitrefuféeà nos- efforts.et. dis autant d'urtgrerrttl
nombre d'autres phénomènesdont l'enchaînementtient peut-être an fyilème génèraldti
La feule reffource qui nous telle donc dans une reïhètdhe fi pénible Quoique s-'l-
faire, & même fi agréable c'eil d'amafferle plus de faits qu'il nous eft pofuble de les
difpofer dans l'ordre le:plus naturel,.de les rappeller à un certain nombre rio faits princi-
paux dont les autres ne /oient queues conlëquences. Si nous ofons quelquefois rtous élevçr
plus haut, que ce toit avec cette fage circonlpeclionqui fied fibien à une vue ai'fli foib'lë
que la nôtre.
Tel eft le plan que nous devons fuivre dans cette vatte partie de la Phyfique appelée
Phyfique générale & expénmenule. Elle differe des Sciences Phyfico-Mathématiques en
ce qu'elle n"eft proprementqu'un recueil raifonné d'expériences& d'observations, an lieu
que celles-ci, par application des calculs mathématiquesà l'expérience, déduifent quel-
quefois d'une feule & unique observation un grand nombre de conféquences qui tiennent
de bien près par leur certitude aux vérités géométriques. Ainfi une feule expérience furla
réflexion de la lumière donne toute la Catoptrique ou* fcience des propriétésdes Miroirs;
une feule fur la réfraéuon de la lumière produit l'explicationmathématiquede l'Arc-en-
ciel } la théorie des couleurs, ,& toute la Diotrique, ou Science dès Verres concaves &
convexes; d'une feule obfervation fur la preffion des fluides, on tire toutes les lois de l'é-
quilibre& du mouvement de ces corps; enfin une expérience unique fur l'accélération des
corps qui tombent, fait découvrir tes lois de leur chûtefur des plans inclinés, & celles du
mouvement des pendules.
Il faut avouerpourtantque les Géomètres abufent quelquefois de cette application de
l'Algèbre à la Phyfique. Au défaut d'expériencespropres à ferv*r de bafe à leur calcul, ils
le permettent des hypothèfes les plus commodes, à la vérité, qu'il leur eft poflible, mais
fouvent très-éloignees de ce qui eft réellement dans la Nature. On a voulu réduire encal-
cul jufqu'à fart de guérir; & le corps humain, cette machine fi compliquée, été traitée
a
par nos Médecins algébriiies comme le (èroitla machine la plus (impie ou la plus facile à
décomposer. C'eft une chofe finguliere de voir ces Auteurs réfoudre d'un trait de plume
des problèmes d'Hydrauli lue & de ^tatlque capablesd'arrêter toute bur vie les ptusgrands
Géomètres. Pour nous plus fages x>u plus timides, contentons-nousd'envifager la plupart

arbicraire.
de ces calculs & de ces fuppjliuons vagues comme des jeux d'efprit auxquels la Nature
n'eft pas obligée de fe foumettre; & concluons que la feule vraie manière de philofopher
en Phyfique, confiée ou dans l'application de l'aualyfemathématique aux expériences, ou
dans l'obfervation feule, éclairée par t'écrit de méthode, aidée quelqu-foispar des cori-
jeélureslorfqu'elles peuvent fournir des vues ,1nais féverementdégagéede
toute hypothèfe
Arrêtons-nous un moment icij& jettons les yeux fur Fefpace que
nous venons de par-
courir. Nous y remarqueronsdeux limites où f? rrouvent, pour ainfi dire, concentrées
prefque toutes !es connoilfancescertaines accordées à nos lumières naturelles. L'unede
limites, celle d'où nous fommes partis, eft l'idéede nous-mêmes, qui conduit à celleces de
FEtre tout-puiflant & de nos principaux devoirs. L'autreeft
cette partie des Mathématiques
qui a pour objet les propriétés générales des corps, de l'étendue & de la grandeur. Entre
ces deux termes eft un intervalle immenfe, où l'Intelligence fuprême femble avoir voulu fe
jouer de la curiofité humaine,tantpar les nuages qu'elle y« répandus fans nombre, que
par quelques traits' de lumière qui femblenr s'échapperde diftance en diftance pour nous
attirer. On pourroit comparerfUniversà certains ouvrages d'une obfcurité fublime dont les
»
Auteurs en s'abaiffant quelquefois à la portée de celui qui les lit, cherchent à lui perfuader
qu'il entendtout à-peu-près. Heureuxdonc nous nous
engageonsdans ce labyrinthe,de
ne point quitter la véritable route autrementles éclairs deftinés à nous y conduire ne
ferviroientCouvent qu'à nous en écarter davantage.
Il s'en faut bien d ailleurs que le petit nombre de connoiflances certaines fur lefquehes
nous pouvons compter, & qui fonc, fi on peut s'exprimer de la forte, reléguées aux denx
extrémités de Iefpace dont nous parlons, foit fuffifant pour fatisfaire à
tous nos befoins. La
nature de 1 homme dont l'étude eft fi néceffaire & fi recommandée par Socrate, eft un
myftere impénétrable à l'hommemême quand il n'eft éclairé
les plus grands génies à force de réflexionsfur que par la raifon feule • & -v-
une matiere fi importante, ne parviennent
que trop fouvent à en favoir un peu moins que le reffe des hommes. On peut en dire au-
tant de notre exigence préfence& future, de l'eûencede l'Etre auquel nous la devons Se
du genre de culte qu'il exige de nous.
Bien tar$
ne nous eft, 4«?c plus néceffaire qu'une najii
jours. Quelquesvérités à croire, im petit nombre de préceptes à-pranquor," vdSlS à quoi
la Religion révélée fe réduit: néanmoins, à, la faveur des lumières qu'elle
plus décidé ferai gràrtd nombre de qdef-
?u monde, le Peuple^ même eft plus ferme & /V
ponsjntéreffanres que ne l'ont été les feftes des Philofophes.'
,j£ l'égard des Sciences mathématiques qui confbtuent la fécondedes
avons parlé,leur nature & leur nombrene doiventpas nous en impofer. Ceft à la'fiflîjplSciré
de-leur objet qu'elles font principalementredevables de leur certitude. Il faut même avouer
que comme toutes les parues des Mathématiques n'ont pasTîh-objet également J^ftiple
suffi .la certitude proprement dite, --celle qui ell fondée fur des principes néceffaîrérnent
vrais & évidens par eux-mêmes,n'appartient ni égalementni de la même manière à tdiiteS
c'èft à-dofufdésf
ces parties-Plufieursd'entreelles, appuyées fur des principes phyiîques,
vérités d'expérience ou fur de fimpleshypothèfes, n'ont, pour ainli dire, qu'une! certitude
d'expérienceou même de pure fuppofition.Iln'y a, pour parler exactement, que celles qui
traitent du calcul des grandeurs & des propriétés généralesde l'étendue c'eft\à-dire f Al-
gebre, la Géométrie & la Méchanîque,qu'on puilTe regarder comme marquéesau fceatl
de l'évidence. Encorey a-t-ildans la lumière que ces Sciencespréfentent ànotr efprit, une
efpece de gradation &, pour ainfi dire de nuance à obferver. Plus t'objet qu'eues embrap
fent eft étendu & confidéré d'une manière générale& abftraite plus auffi leurs ptincipès
font exempts de nuages c'eft par cette raifon que la Géométrie eft plus/fimp|e que la
Méchanique & l'une & l'autre moins (impies que l'Algèbre. Ce paradoxe/n'en «Ira point
les plus abftraites;1
un pour ceux qui ont étudié ces Sciences en Philofophes les notions
celles que le commun des hommes regardecommeles plus inaccéffibles iynr fouverttcelles
qui portent avec elles une plus grande lumière l'obfcurué s'empare de/ nos idées à me-
fure que nous examinons dans un objet plus de propriétés fehlibles. L'impénétrabiu|é
ajoutée à ridée de l'étendue, femble ne nous offrir qu'un myftere de plus la nature dû-'
métaphyhque des lois de laf
mouvement ell une énigme pour les Philofophes le principe
percunion ne leur eft pas moins caché en un mot, plus ils approfojridhTent l'idée qu'ils'
fe forment de la matière & des propriétés qui» la repréièntent plus cette idée s'obfcurdt1
& paroit vouloir leur échapper.
On ne peut donc s'empêcher de convenir que l'efprjt au même degré
par toute,les connoiffanccsmathématiques allons pluï loir* ,&eia/nin ansfans prévention*
à quoi ces connoiffances fe réduifent. Envisagées d'un premier cdîîp ^dœii.elles font fahs'
doute en fort grand nombre, & même en quelque forte inépuifabies mais lorxqu'aprê* les
avoir accumulées on en fait le dénombrementphilofophique,oh s'apperçoit qu'on eft en'
effet beaucoup moins riche qu'on lie croyoit t'être. Je ne parle point ici du peu d'applica»
non & d'ufage qu'on peut faire de plufieursde ces vérités ce feroit peut-êtreun argument'
affei foible contre eUes, je parle de ces vérités confédérées en elles-mêmesQu'eftVce que
la -plupart de ces axiomes dont la Géométrie eft fi orgueilleufe fi ce n'eft PespremoH
d'une même idée jîmple par deux lignes ou mots différens ? ¢elui qui dit quedeux& deux*
font quatre a-t-il une connoiffance de plus que celui qui fe contenteroit de dire que-deux
& deux font deux & deux ? Les idées de tout, de partie de plus grand & de plus petit
ne font-ellespas, à proprement parler la même idée fimpie & individuelle, puifqu on ne'
fauroit avoir l'une fans que les autres fe préfentent toutes/en mêmes tems? Notis<lev6nsi'
comme l'ont obfervé quelquesiPhilofophes bien des erreurs à l'abus des mots; c'eft peutk
être à ce même abus que nous devons les axiomes. Je1 ne prétends point cependant en
condamner abfolument l'ufage je yeux feulement faire obferver à quoi il fe réduit; c'eft'
nous rendre les idées (impiesplus familières par l'habitude &plus propres aux différent
ufages auxquels nous pouvons les appliquer. J'en dis* à-peu-près autant, qooiqu'âvec les
reftri£Horts<onvenables, des théorèmes mathématiques. Coniidérés fans ptéjugéils fe
reVldifent à un afTe7 petit nombre de vérités primitives. Qu'on examine une fuite de pro*>
portions de Géométrie déduites les unes des autres en forte que deux'proportions
voifines fe touchent immédiatement & fans aucun intervalle on s'appercevrà qu'elles
ne font toutes que la première proportion qui fe défigure pour ainfi dire fucceffive-1
ment & peu à peu dans le paffage d'une conséquence à la fuivante mais qui pourtant n'a
point été réellement multipliée par cet enchaînement & n'a fait que recevoir différentes!
formes. C'eft à-peu-près comme fi on vouloir exprimer cette propafition par le moyen:
d'une langue qu: je feroit infenfiblement dénaturée Su- qu'on l'exprimât fucceffivement de
diverfes manières qui repréfentaffent tes différcris étais par lefquels la langue a paffé.
Chacun,
Chacun de ces états fe reconnoîtroit dans celui qui en feroic immédiatementvoiiîn mais
ceux, qui l'auroient précédé ,& deftiné à tranfmettre les mêmes idées. Onpeut donc re-
garder l'enchaînement de plufîeurs vérités géométriques comme des traductions plus ou
moins différentes & plus ou moins compliquées de la même propofition, & fouventde la
même hypothèfe. Ces traduirions font au re'ftèfort avantageufes par les divers ufages qu'el-
les nous mettent à portée de faire du théorème qu'elles,expriment; ufages ,plus ou moins ef-
timables à proportion de leur'importance& de leur étendue. Mais en convenant du mé-
rite réel de la traductionmathématique d'une propofition, il faut reconnoitre auffi que ce
mérite; réfide originairementdans la propofitionmême. C'eft ce qui nous doit faire fentir
combien nous hommes redevables aux génies inventeurs, qui en découvrant quelqu'une de
ces vérités fondamentales fource & pour ain1i dire originald'un grand nombre d'autres,
ont réellement enrichi la Géométrie, & étendu fon domaine:
Il en eft de même. des vérités phyfiques & des propriétés des corps dont nous apperce-
vons la liaifon. Toutes ces propriétés bien rapprochées nenous offrent à proprement par-
ler, qu'une. connoiflance(impie & unique.Si d'autres en plus grand nombre font détachées
pour nous, & forment des vérités différentes c'eft à la foibleiTe de,nos lumières que nous
devons ce trute avantage & l'on peut dire que notre abondanceà cet égard eft l'effet de no-
tre indigence même. Les corps éleclriques d,ans lefquels on a découvert tant de propriétés
singulières, mais qui ne parouTent pas tenir l'une à l'autre font peut-être en un tens les
corps lesmoins connus, parce qu'ils paroiuent l'être davantage. Cette .vertu qù'ils acquie-
rent étant frottés d'attirer de petits corpufculës & celle de produite dans les animaux
une
commotion violente, font deux chofes pour nous; c'en feroit une feule fi nous pouvions
remonter à la première caufe. L'Univers pour qui fauroit l'embrafler d'un feul point de
vue, ne feroit, s'il eft permis de le dire, qu'un fait, unique Se une grande vérité.
Les différentes connoilfancestant utiles qu'agréables, dont. nous avons parlé jufqu'ici
& dont nos befoinsont été la premièreorigine,ne font pas les feules que l'on ait dû cuitiver
lien eft d'autres qui leur font relatives ,#. auxquelles par cette raifon les hommes fe font
appliquésdans le même rems quïls fe tivroient aux premières. Auffi nous aurions en même
tems parlé de toutes, fi nous n'a,vions crû plus à propos & plus conforme à l'ordre philo-
fophique de ce Ditcours d'envifaper d'abord fans interruption l'étude générale
que les
hommes ont faite des corps .parce que cette étude eft celle par laquelle ils ont commencé,
quoique d'au,tres s'y foient bien-tôt jointes. Voici à-peu-près dans quel ordre ces dernières
ont dû fe fuccéder.
L'avantage que les hommes ont trouvéétendre la fphere de leurs idées, foit
par leurs
propres efforts. foit par le fecours de leurs femblables, leur a fait penfer qu'il feroit utile
.de réduire en art la manière même d'acquérir des connoiflânees & telle de Ce communi-
quer réciproquementleurs propres Déniées, cet Art a donc été trouvé & nomméLogique.
Il enfeigneà ranger les idées dans l'ordre le plus naturel,, à en former, la chaîne la plus
immédiate, à décompofercelles qui en renferment un trop grand nombrede Amples à les
envifagerpartoutes leurs faces, enfin à les préfenter aux autres fous une forme qui les leur
-rende faciles à faiftr. C'eft en cela que connue cette fcience du raifonnementqu'on regarde
avec raifon comme la clé de toutes nos connoiflançes. Cependant il ne faut pas croire qu'elle
tienne le premier rang dans l'ordre de l'invention^ art de raifonner eft un préfent que la Na-
ture fait d'elle même aux bons efprits & on peut dire que les livres qui en traitentne font
guère utiles qu'à celui qui peut Ce paffer d'eux. On a fait un grand nombrede raifonnemens
jnftes long-tems avant que la Logique réduite en principes apprit à démêlerles mauvais
ou même à les pàllier quelquefois par une forme fubtile & trompeufe
Cetart précieux de mettre dans les idées- l'enchaînement convenable, & de faciliter
..en conféquence le partage de l'une à l'autre, fournit en quelque matière le moyen de rap-

nos connoiiBncesfe réduifem primitivementà desfenfations, qui fpnt â-peu-près les mi-
proprement ces mêmes idées qu'un arrangementplus ou moins exâô Se une énuméra-
ûon qui peutiarerendue plus ou moins fenfible aux autres. L'hbmme qui combine aisément
des idées ne differe guère de celui qui les combine avec peine/, que comme celui qui juge
tout d'un coup d'un tableau en l'envifageam differe de celui/qui a,J>efoil> pour l'*ppténer
qu'on lui en faITeobferverfucceffivement toutes les parties:4'$c l'eutre.en jettant un
pre-
mier coup d'oeil, ont eu les mêmes fenûri&ns mais elles n'ont fait pour ainfidire, que gljffer
furle.fecond; & il n'eût fallu que rarrêter& le fixer plus long tems fyr chacune
pour IV
,mener au même point où l'autre s'eft trouvé tout d'an coup. Par ce moyen-, les idéesréflé-
dues du premier feroient devenues .aufll à nèrtée du fecaod que les idée? direaes. Ainfi
il eft peut-être vrai de dire qu'il n'y a prefque point de fcienee ou d'art dont on ne pût à
la rigueur & avec une bonne Logique instruire l'esprit le plus borné parce çju'ily
puiffent être réduites à des notions
en
fïmples &
a
peu dont les proportions ou les règles ne
difpofées entre elles dans un ordre fi immédiat que la' chaîne ne.fe trouve nulle part inter-
rompue. La lenteur plus ou moins grande des opérations de 1'eforit exige plus ou moins cette.
chaîne, & l'avantage des plus grands génies fe réduit à en avoir moins befoin que les au-
tres, ou plûtét à la former rapmement & prefque fans s'en appercevoir.
La fcienee de la communicationdes idées ne fe borne pas à mettre de l'ordre dans les
idées mêmes; elle doit apprendre encore à exprimerchaque idée de la manière la plus nette
qu'il eft poffible & par tonfequent à' perfectionnerles lignes qui font deftinéi la ren-
dre c'eft auffi ce que les hommes ont fait peu à peu. Les langues .nées avec les fociétés
n'ont-ians doute été d'abord qu'une colleftion affezbifarre de lignes de touteefpece, & les
corps naturels qui tombent fous nos fens ont été en conféquence les premiers objets que l'on
ait dëfignés par des noms. Mais autant qu'il eft permisd'en juger, les" langues dans cette pre-
miere origine deftinées-à l'ufage le plus prêtant ont dû être fort imparfaites peu abon-
-dames & aflùjetries à bien peu de prmcipes certains & les Arts ou les Sciences ab|blamçnfrf"
ntcenaires pouvaient avoir fait beaucoup de progrès lorique les règles de la diflion\&
du^ftyle étoient encore à naître. La communicationdes idées ne fouflroit pourtant/guère
de ce défaut de règles & même de la difene de mots ou plutôt elle n'en fbuffiesitqu'au-
tant qu'il étoit néceflairepour obligerchacun des hommes à augmenter tes propres connoif-
tances par un travail opiniâtre fans trop fe reposerfur les autres. Une Communication trop
facile peut tenir quelquefoisl'ame engourdie & nuire aux efforts dont ejle (êroit capable.
Qu'on jette les yeux fur les prodiges des aveugles nés, & dés fourds & muets de naiffan-
ce ;oiïverrrace que peuvent produire les relions de 1'eforit, pour peu qu'ils foient vifs &
mis en aftion par tes difficultés Il vaincre. •
i
Cependant la facilité de rendre & de recevoir des idées par un commerce mutuel, ayant
aufli de fon côté des avantages incontestables il n'eft pas Surprenant que les hommes ayent
cherché de plus en plus à augmentercette facilité.Pour cela, ils ont commencé par réduire
les fignes eux mors, parce qu'ils font, pour ain1i dire les Symboles que l'on
{ou', la main. De plus-, .l'ordre de la génération des Suivi
le
l'ordre des,
plus aile-
ppératkms
ment mots a
de l'eicrit après les individus on a nomme les qualités SènSibles qui, fans exister par elles-
mêmes existent dans ces individus, & feint communes à plufieurs: peu-à-peu i'on efl enfin
venu à ces termes abftraits, dont les uns fervent à lier enfemble les idées d'autresdéfi-
gner les propriétés générales des corps d'autres à exprimerdes notionspùrernent Spirituel-
les. Tous ces termes que les enfans font fi long-tems à apprendre, ont coûté fens doute en-
core plus de tems Il trouver. Enfin réduifant Fufege des mots en préceptes, on a formé
la Grammaire que 1 on peut regardëHrommeunedes branchesde la Logique. Eclairée par
une Métaphysique fine & déliée, elle démêle les nuances des idées, apprendà diftinguer ces
nuances par des lignes dilférens, donne des règles pour faire de ces fgnes l'ufage le plus
avantageux, découvre fouvent par cet efprit philofophiquëqui remonte Il la fource de
tout, tes raifons du choix bifarre en apparence qui fju't préférer un figné à un autre, &
ne ladre enfin à ce caprice national quon appelleufâge, que ce qu'elle ne peut absolument
lui orer.
Les hommes en fe communiquant leurs idées, cherchent auffi à fe communiquer leurs
panions. C'eft par l'éloquencequ'ils y parviennent.Faite pour parler au (ennuient, comme
la Logique & la Grammaireparlent à l'cCprit elle impofe filence à la raifon même & les.:
prodiges qo'elle opère fouvent ètltre les mains d'un feul fur toute une Nation font peut-
être le témoignage le plus éclatant de la Supériorité d'un homme fur un autre. Ce qu'il y
a de lïngalier c eft qu'on ait crû fuppléer par des régies à un talent fi rare. C'eft à-peu-près
comrtte fi on eût voulu réduire le génie en préceptes. Celui qui a. prétendu le premier
qu'on «ievott tes Orateurs à l'art ou n'étoit pas do nombre, ou étoit bien ingrat envers la
Nature. Elle (feule peut créer un homme étoquent les hommes font le premier livrÇ qn!il
doive étudier pour réuffir, les grands modèlesfont le fécond & tout ce que ces Ecrivains
illoftfcs nous ont bhîé de phikrfbphioue & de réfléchi (ur le talent de4"O«*eur, ne prouve
que 1a .difficulté 4e leur renembter. Trop éclairés
pour prétendre ouvrir la carrière ils ne
voulaient fam doute qu'en marquer les écueils. A l'égard de ces puérilités pédantefques
qu'on a honorées du nom de Rhétorique, ou plutôt qui n'ont fervi qu'à rendre ce nom tidi-
cule & qui font à fart oratoire ce qae la Scholaftiqueeft à Ja vraie Philofophie elles
font propres qu'à dotaier de l'éloquence l'idée la plus faulfe & la plus barbare. Cependant
ne
quoiqu'on connoSffe aïfeï univertellement à en reconnoitre l'abus la poffefîion ôb elles
(ont depuis long-tems de former une branche diftinguée de la counoiflance humaine ne
permet pas encore de les en bannir pour Itionrleur de notre difeernement le tems en
viendra peut-être un jour.
Ce n'eft pas affer pour nous avec
nos contemporains ,& de les dominer.
de Vivre
Aminés parla curioûté &^par l'amour- propre cherchant
& avidité naturelle à
par une

avec ceux qui nous fuivront, & d'avoir vécu avec ceux qui nous ont précède. De-là
l'origine & l'étude de l'Ififtoire* qui nous uniUaat, au* fiecles paffis par te fpectaclede
leurs vices & de leurs vertus, de leurs connoiflances&de leurs etretirs transmet les nôrtes
aux 6ectes futurs. Ç'eft là qu'on apprend à n'eftimet
tes hommes que par le Jiien qu'ils
fbm\, & non par l'appareil impofant qui les entoure les Souverainsces hommes aCez
malheureux pour que tout confpire à leur cacher la vérité peuventeux-mêmes fe juger
d'avance à ce tribunalintègre & terrible le témoignage que rend l'Hiftoireà ceux de -leurs
prédéceffeurs qui leur reflemblent eft l'image de ce que la poftérité dira d'eux»
La Chronologie & la Géographie font les deux rejetions & les deux pûtiehs de ta
fcience dont nous parlons l'une, pour ainfi dire place les hommes dans 1 tems l'autre
les diftribue fur notre globe.Toutes deux tirent un grand recours de l'hïftmre de la Terre
& de celle des Cieuxc'eft-à-dire des faits hiAoriques & des obfer varions/ céleftes & s'il,
étoit permis d'emprunter ici le langage des Poètes, on pourroit dire que la fciencedes tems
& celle des lieux font filles de l'Attronomie & de l'Hiftoire.
Un des principaux fruits de l'étude des Empires & de leurs révolutions eft d'examiner
comment tes pour ain1i dire en pluiîcurs grandes familles ont formée
diverfes fociétes comment ces différentes fociétéa ont donné naUfance aux différentes
efpeces de gouvernemens} commentellesont cherché à Ce diftinguerles iines des autres, tant
par les lois qu'elles Ce font données que par facilement
les lignes particuliers que chacunea imaginés
entr'eux. Telle eft la fource de cette
pour que ces membres commumquafiènt plus
diveruté de langues & de lois, qui eft devenue pour notre malheur/ un objet conlidérable
d'étude. Telle eft encore l'origine de la Politique efpece de mora d'un genre particulier
& fiipériéur à laquelle les principes delà moraleordinaire ne peuvent quelquefois s'accom-
moder qu'avec dans les reflbnsprincipaux du gouver-
nement des Etats démêle ce qui peut tes conserver, les affoiblir ou les détruire. Etude peut-
être la plus difficile de toutes, par les connoiffences profondes s peuples & des hommes
qu'elle exige, & par l'étendue& la variété des talens qu'elle uppofe fur-tout quand le
Politique ne veut point oublier que la loi naturelle antérieure à toutes les conventions
particulières eft auffi la premièreloi des Peuples & que
doit point cefler d'être homme.
po A
être homme d'Etat on ne
Voilà les branches principales de cette partie de.la connoiflancehumaine qui confifte
ou dans les idées directes que nous avons reçues par les Ce s 'ou dans la combinaifon &
la comparailon de ces idées; combinaifon qu'en général on appelle Pkitofophie.Ces branches

à cet Ouvrage même qu'à fa Préface,


fe fubdivifenten une infinité d'autres dont rémunérationfermtimmenfe & appartient plus

La première opération, de la réflexion conlîftant. à rapprocher & unir les notions di-
rectes nous avons dû commencer dans ce Difcours par en vifager la réflexion de ce côtélà,
& parcourirtes différentes Science) qui en réfultent. Mais .les notions formées par la com-
binaiïbn-des idées primitives ne font pas les feules dont notre efprit foit capable,Jt eftuna
autre espèce de connoiflances réfléchies dont nous, devons maintenantparler. Elles con-
Ment dans les idées que nous nous formons à nous- mes en imaginant & encompofant
qui font l'objetde nos idées directes. C'eft ce qu'on appelle l'imi-

oui nous frappent le plus vivement font celles dont nous confervons le plus aifément le
fouveoir,:Ce font auffi celles que nom cherchons le plus à réveiller en nous par l'imitation
repté-t
d'agrémenteft en quelque manière compenfépar celui qui réfultedu
plaifir, de l'imitation. A l'égard des objets qui n'e citetoient étant réels que des Sentiment

), s le détordre.C'eft dans c«te imitation des objets capables d'exciter en nous des fentimens
vifs ou agréables,dequelqUe nature qu'Us/oient que confifte en général l'imitatiba de la
belle Nature fur laquelle tant d'A,utei»r$i ont écrit fans en donner d'idée nett
fo'ii parce

Peinture & la Sculpture »fàrce toutes oit l'imitation approcttele plus


des objets qu'elle repréfente & parle, le plus directement aux fens. On peut y\joa»drB
Cet artdegrés
né deela neceflité & perfectionné par le luxe
des chaumières au palais, n'eft-aux yeux du Philofophe on peut parler
qui s'étant élevée
par
ainfi que le mafque embelli d'un de nos lus grands beftiins. L'imitation de la belle Na-
ture eft moins frappante & plus reflêrree que dans les deux autres Arts dont nous ve-
nons de parler ceux-ciexpriment indifféremment & fans reftriftion toutes les parties de la
belle Nature, & la repréfente' telle qu'elle eft uniforme ou variée; l'Architecture au con-
traire Ce borne imiter par J'affemblage & l'union des différens corps qu'e Ile employé l'ar-
rangement fymmé trique que la nature obferve plus ou moins (ênfiblementdans chaque indi-
vidu & qui contrarie fi bien avec la belle variété du tout enfembie.
La Poëfte qui vient après la Peinture & la Sculpture Se qui n'employé pour l'imitation
que les mots difpofës fuivant une harmonie agréable à l'oreille parle plutôt l'imagination
qu'aux fens; elle lui repréfented'une manière vive & touchante-lesobjets qui composent
cet Univers & femble plutôt les créer que les peindre, par la chaleur, lé mouvement &
la vie qu'elle fait leur donner. Enfin la Mufique qui parle à la fois a t'imagination& aux
fens tient le dernier rang dans l'ordre de t'imitation non que fon imitation foit moins par-
faite dans les objets qu'elle fe propôfe de repréfenter, mais parce qu'elle femble bornée juf-
qu'ici à un plus petit nombre d'images ce qu'on doit moinsattribuerà fa nature qu'â trop
peu d'invention& de relTourcedansla plupart de ceux quii la cultivent il ne fera pas inutile
de faire fur cela quelques réflexions. La Mufique qui dans Con origine n'étoit peut-êtredef-
tinée à repréfenterque du bruit eft devenue peu-à-peu une efpece de difcours ou même
de langue par laquelle on exprime les différensfentimens de famé ou plutôt tes différen-
tes panions mais pourquoi réduire cette ex preffion aux pâmons feules & ne pas l'étendre
autant qu'il eft poffible jusqu'aux tentations même ? Quoique les percepnons que nous
recevons par divers organes différent" entr'elles autant que leurs objets on peut néan-
moins les comparer fous un autre point de vue qui leur eft commun c'eft-à-dire par la
fituation de plaifir ou de trouble où elles mettent notre ame. Unobjet effrayant un bruit ter-
rible, produifent chacun en nous une émotion par laquelle nous pouvons jufqu'à un certain
point les rapprocher, & que nous défignoris fouvent dans l'un & l'autre cas, ou par le même
nom ou par des noms fynonymes. Je ne vois donc point pourquoiun Moficien qui aurait a
peindre un objet effrayant ne pourroit pas y réuffir en cherchantdans la Nature l'efpëce
de bruit qui peut produire en nous l'émotion la plus femblable à celle que cet objet
excite. J'en dis autant des fenfations agréables. Penfer autrement, ce feroit vouloirfeflerrer
y
les bornes de l'art & de nos plaiiirs. J'avoue que la peinture dont il s'agit exige une étude
fine & approfondie de nuances qui diflinguent nos fenfations, mais aulri ne-'râut-il
pas
efpérer que ces nuances (oient démêlées par un. talent ordinaire. Saules par l'homme de
) génie ienties par l'homme de goût apperçûes par l'homme d'efprit elles font perdues
t poui la multitude. Toute Mufique ui ne peint rien n'eft que du bruit & fans l'habitude
qui dénature tout elle ne feroit guère plus de plaifir qu'une fuite de mots harmonieux'&
fonores dénués d'ordre & de liai{on, Il eft vrai qu'un Muficien attentif à tout peindre
nous préfenteroitdans plufieurs circonftances des tableaux d'harmonie qui ne fetoient point
faits pour des fens vulgaires mais tout cequ'on en doit conclurre c'eft qu'après avoir fait
un art d'apprendre la Mufiqne, on devroit bien en faire un de l'écouter.
Nous terminerons ici l'énumération de nos principales connoiffances. Si
maintenanttoutes enfemble & qu'on cherche les points de vue généraux qui on les envifag*
peuvent 1er»
vir à>lesdifcerner on trouve que les unes purement pratiques ont pour but l'exécution de
quelque chofe fille d'autres fimplement fpéculatives te bornent à 1 examen de leur objet
& à la contemplationde fes propriétés qu'enfin d'autres tirent de l'étude fpéculative de
leur objet l'ufage qu'on en peut faire dans la pratique. La fpéculation & la pratique confii-
tuent la principale différence qui diftingue les Sciences d'avec les Ans, & c'eft à-peu-prës
en fuivant cette notion qu on a donné 1 un ou l'autre nom à chacunede nos connoiffances.
Il faut cependant avouer que nos idées ne font, pas encore bien fixées fur fujet*. On
fait fouvent quel nom donner à la plupart des connoiffances où la fpéculatiod ce ne
Ce réunit à la
pratique & l'on difpute par exemple tous les jours dans les écoles fi la Logique eft
un
art pu une fcience; le problème feroit bien-tôt réfolu en répondant; qu'elle eft la fois
1 une & 1 autre. Qu on s épargneroitde quêtons & de peines, fi on déterminoit enfin la fi-
gnincanon des mots d une manière nette & précife
On peut en généraldonner le nom d'An à fyflémede eonnoiffances qu'il eft poffible
de rédmre à des règles pofitives invaeiablestout & indépendantesdu caprice ou de l'opinion
& il ferait permisde dire en ce fens'. que plufieurs de nos fciences font des arts étant envi-
fagées par leur côté pratique. Mais commeil des regles les opérations de l'efprit
ya pour
ou de l ame il y en a auffi pour celles du corps c'eft-à-dire pour celles qui bornées aux
corps extérieurs n ont befoinque de la main feule pour être exécutées. De-là la diftùiénon
des Arts en libéraux & en méchaniques & la fupériorité.qu'onaccorde aux premiers fur
les feconds. Cette fupériorité eft fans doute injulte à plufieurs égards. Néanmoins parmi
les préjugés, tout ridicules qu'ils peu vent être, il n'en eft point qui n'ait feraifon ou, pour
pauer plus exactement,fon origine & la Philoiophie fouvent impuiflante pour. Corriger les
abus, peut au moins en démêler ta fojasce. La force du corps ayant été le premierpnnoipé
qui a rendu inutile le droit que tous leshommes avoient d'être égaux les plus foibles dont

établi par le fecoursdes lois & des différentesfortes une inégalité de ton- v
vention dont la force a cène d'être le principe. Cette /dernière inégalitéétantSen affermie,-
les hommes en Ce réunifiant avec raifon pour la conserver,n'ont pas laiflié de réclamer fe-
cretement contre elle par ce defir de Supériorité que rien n'a pu détruire en eux, Ils ont donc
cherché une forte de dédommagementdans une inégalité moins arbitraire ;& la force
corporelle enchaînée par les* lois re pouvant plus offrir aucun moyen de fupériorité
ils ont été réduits à chercherdans la différence des efprits un principe d'inégalité âuffi na-
turel, plus paifible& plus utile à |j fociété.Ainfi la partie la plus noble de notre être
s'eft en quelque manière vengée des premiers avantages que la partie la- plus vile avoit
ufurpés & les talens de/efprit ont été généralement reconnus pour fupérieursà ceux du
corps. LesArtsméchaniquesdépendans d'une opération manuelle ,& affervis qu'on me
permette «e terme à une efpece de routine ont été abandonnésà ceux d'encre:les hom-
mes que les préjugés ont placés dans la claffe la plus inférieure. L'indigence qui forcé'
ces hommesà s'appliquerà un pareil travail plus fouvent que le goût & le génie'nê lés
y ont entraînés eft devenue entité une rauon pour les méprifer, tant elle nuit à tout ce
qui fe font crus fuc ce point les plus fâvorjfésde laNature.Cependantfavantage.que les Arts
libéraux ont fur les Arts méchaniques par le travail que les premiers exigent de l'efprit &
par ladifficulté d'y exceller eft fuffifammérjtcompenfé par l'utilité bien Tupérieure que les
derniers nous procurentpour la plupart. Cèffcette utilité même qui a forcé'de tes réduite
à des opérations purement michinales pour en faciliter la pratique à un plus grand nom-
bre d'hommes. Mais la focjété en refpettant avec juftice les grands génies qui Téclaïrent
ne doit point avilir les mains qui la fervent. La découverte de la Bouffole neft
pas moins,
avantageufe au genre humain que ne le ferait à la Phyfique l'explication des propriétés'
de cette aiguille. Enfin confidé* en lui-même le principe de la diftùiftiôn dont nous
parlons, combien de Savans prétendusdont la fcience nreft proprement qu'un art mécha-
nique& quelle différence réelle y a-t-il entre une tête remplie de faits fans ordre fan!
ufage fans liaifon & l'inftinft d'un Artifan réduit à l'exécution machinale ?
Le mépris qu'on a pour les Arts méchaniquesfemble avoir influé jufqu'â certain point
fur les inventeurs mêmes. Les noms de ces bienfaiteurs du genre humain tont un
prefque tous
inconnus, tandis que Phiftoire de fes dettrufteùrs, c'eft-à-diredesconquérans,
de perfonne. Cependant c'eft peut-être chez les Arnfans qui! faut aller chercher les preuve*
les plus admirables de la fagacité de t'écrit, de fa patience & de tes reuburces. J'avoue
la plupart des Arts n'ont inventésque peu-à-peu & qu'il a fallu une affez longuefuiteque de
fiec!es pour oorter la montres par exemple au point de perfeflion où les
Mais n en eft-il pas de même des Scierices? Combien de découvertesqui nous immortalité voyons.
ont
les autenre^avoientété préparées par les travaux des fiecles précédens fouvent même
néesàleurTBaiamé.aupoinrdenedemanderplus ame-
qu'un pas à feire? Et pour ne point fortir
de 1 Horlogerie.Pourquoi ceux à qui nous devons la fufée des
la répétition ne fo\t-ils pas auffi eftimés que ceux qui montres, l'échappement&
ont travailléfucceffivemema perfec-
nonnerl Algèbre ? D'lieurs, 6)'en crois quelqves Philofophes que le mépris qu'onapdurles
Arts n'aa point empéé de les étudier il et} certaines machines fi compliquées & dont
toutes les parties dépendent tellement t'une de l'autre, qu'il eft difEcife que l'invention
en iauMe à plus d>n feul homme. Ce génie rare dont le nom et} enfeveli dans l'oubli
n eut-dpas été
dans
bi
es
digne d'être placé à côté du petit nombred'esprits créareurs qui nous
Sciences des routes nouvelles ?"
ont ouvert
ParmiiesArtslibérauxoU'on a réduits à des principes, ceux qui feprôpofent l'imitation
de la Nature/ont été appelés beaux Arcs parce qu-.ro«princ?pale™entl'agréntentpZ
e
objet. Mais n'eftpasfa feule chofe qui la dillingue des Arts libéraux plus héceflaires
ou plus utile ,comme la Grammaire, faLogique 6? la Morale. Ces derniewont des regles
frxes & arrêf es que tout homme peut tranftiettre 3 un
Beaux Ans nfitte Drincipalement dans une invention autre au lieu que la pratique des
qui ne prend guère fes lois que du
Çèrne les régies qu on a écrites 'fur Arts font
ces n'en
™que elks produuent auprèsl'effet du Telefcope elles n'aident
propremeat que là partie méch»-
^«««5
llréfulte de tout ce que nous avons dit jufqu:ici que les différentes manières dont notre
efprit opère fur les objets & les différens ufages qu'il tirede ces objets même ./ont le pre--
-mier moyen qui fe préfentenous pour ditcerneren général nos connoiïïancesles unes des
autres. Tout s'y rapporte à nos béfoins foit de néceffité abfolue, foit de corrvenance.ôc
d'agrément, foti même d'ufage &de caprice. Plus les bafoins font éloignés ou difficiles à
Satisfaire, plus .les connoiffancesdeftinees à cette fin font lentes à paraître. Quels progrès
la Médecine n'auroit-ellepas fait aux dépens des Sciences de pure fpéculation elle étoit
auffi certaine que la GéométrieMais.il il eftencore d'autres caractères très-marquésdans la
manière dont nos connoiffances nous aneftent, & dans les différens jugernens que notre
amè porte de Ces idées. Ces jugemens font désignés par les mots d'évidence, de certitude
de probabilité de fentiment & de goût.
L'évidence appartient proprementaux idées dont l'efprit appercoitialiaifon tout-d'un* V
coup la certitude Celles dont la liaifon ne peut être connue que par le fecours d'un
Certain nombre d'idées intermédiairesy-jOu ce qui 'eft la même chofe, aux proportions
dont l'identité avec un principe évident par lui-même ne peut être découverte que pat f
un circuit plus ou moins long d'où il s'enfiiivroit que' félon la nature des efprits ce qui
eA évident pour l'un ne feroit quelquefois que certain pour .un autre. On pourroit encore
dire, en prenant les mots d'évidence & de certitude dans un autre fens que ta première
eft le réfultat des .opérations feules de J'efprit.» et fe rapporte aux fpéculations métaphy-
fiques & mathématiques & que'ta féconde eft plus propre aux_objets phyfiquês dont la
connoiffanceeftle
fruit du rapport conftant& invariable de nos fens. La probabilitéa prin-
cipalement lieu pour les faits hiftoriques & en général pour tous les évenemens paffés j
prefens & à venir que nous attribuonsà une forte de hafard parce que nous n'en démêlons
pas les caufes. La partie de cette connoiffance qui,a pour objet le préfent & le paffé
quoiqu'elle ne/oit fondée que fur le fimple témoignage,produit fouvent en n6us une pet.
fuafion auffi forte que celle qui naît des axiomes. Le feiuiment eft de deux fortes. L'un
âeftiné aux vérités de morale s'appelle conscience c'eft une fuite de la loi naturelle &
de fidée que nous avons du bien & du mal Sf on pourrait le nommerévidence du cœur,
parce que, tout différent qu'il eft de l'évidence de.l'efprit attachée aux vérités fpéculatives
il nous fubjugue avec le même empire. L'autre espèce de fentiment eft particulièrement
atfefté.à l'imitation de la belle Nature & à ce qu'on appelle beautés d'expreffion. Il
faiftt avec tranfp ort les beautés Sublimes & frappantes démêle avec fineffe les beautés
cachées, & profcrit ce qui n'en a que l'apoarjence. Souvent même il prononce .des arrêts
{everes fans fe donner la peine d'en détaille tes motifs parce que ces motifs dépendent
d'une foule d'idées difficiles développer fur le champ ,& plus encore à tranfmertre aux
autres. C'eft â cette efpece de fentiment que, nous devonsle goût, & le génie y diftingués
t'un de l'autre en.ce que le génie eft le fentiment qui crée, &. le goût, le fentiment qui juge.
Après le détail où nous tommes entrés fur les différentesparties -de nos connoüfances
& fur les caractères qui les diftinguent il ne nous refte plus, qu'à former un Arbre généa-
logique ou encyclopédiquequi les raffemble fous un même point de vue & cfui ferve à
marquer leur origine & les liaifons qu'elles ont entr'elles.-Nous expliquerons dans un
J moment l'ufage que nous prétendonsfaire de cet Arbre. Mais l'exécution n'en eft pas fans
difficulté. Quoique l'hiftoire philosophique que nous venons de donner de l'origine de nbi
idées foit fort unle pour faciliter,un pareil f»#vail il ne faut pas croire que l'Arbre
clopédique doive ni punie même être feulement affujejti.à cette hiftokew Le fyftème ency-
général des Sciences & des Arts eft une efpece de labyrinthe de chemin tortueux!, où
1 efprit s'engage fans trop connoitre la route qu'il dçit tenir, Preffé par fes befoins & pat
ceux du corps auquel il eQ uni ,il,étudie d'abord les..premiersobjets qui fe présentent 3 lui;
pénètre le plus avant qu'il peut dans la connoiffançe de ces objets rencontre bientôt des
difficultés qui l'arrêtent; & toit, par même par kdefefpoit de les vaincre.
le jette dans une nouvelle route revient enfuije fur fes pas franchit quelquefoisjes pro-
mieres ba^neres pour en rencontrer de nogvsfles & paffant rapidement d'un,objet à un
autre fait fur chacun de ces objets à différensintervalles & comme, par fecouflèïjfimefuite
d'opéfationj dont la génération même defes idées rend la
détordre tout prulôfophiquequ'il eft de lapande ce
y ou plutôt anéanti..
toit f nuerement un Arbre, encyclopédiquedans, lequel on^voOdroit le répréfenter.
D ailleurs ,'tomme
nous l'avons déjà fait fentir au fujetde la Logique la plupart des
Sciences qu'on regarde comme renfermantles principes dé WUtesles autres & quidoivent
par cette raifpn occuper les premieres places dans l'ordre easyctopédique,,n'oblerventpas
fts premieiçs. En effet, notre étude primitive dû être-jcefle des individui:»
^u après avoir confidéré leurs propriétés particulières &' palpables
o^
ce
que nous avons par
abftraftion de notre esprit envjfagé leurs-propriétés générales & communes & formé la
Métaphyfique &la Géométrie ce n'eft qu'après un.long fignes/ que
nous avons perfectionnél'art de ces fignes au point d'en taice une Science ce n'elï enfin
qu'après une longue fuite d'opérationsfur les objets de nos idées, que nous avonspar la
réflexiondonné des règles ces opérations même.¿/
Enfin le fyftèmede nos connoiliances eft compofé de différentes branches, dont plufieurs
ont un même point de réunion; & comme ,en partant de ce point il n'eft pas jjoffible de
s'engager la fois dans toutes les routes, c'eft la nature, des différens eiprïts/qui détermine"
le choix. Auffi efWl aflez rare qu'un même efpritéit parcourre à la fois u grand nombre.
Dans l'étude de Ja Nature les hommes fe font d'abord appliqués tous comme de concert
à Satisfaire les befoihs les plus preflàns'j mais quand ils en font venus' aux connoifiànces
moins abfolument nécelFaires ils ont dû (è les partager, & y avancer chacun de fon côté
à-peu-près d'un pas égal. Ainfi plufieurs Sciences ont été, pour ainfi dire, contemporaines;
mais dans l'ordre historique des progrès de t'eiprit, on ne peut Wembraffer que fiicceffi-
vement. •
Il n'en eft. pas de même de l'ordre encyclopédique de nos onnoiffances. Ce dernier
confifte à les raflemblerdans le plus petit efpsce pomble & ^placer, pour ainfi dire le
Philofopheau-delfus de ce vafte labyrinthedans un point de ûe fort élevé d'où il puiiïe ap-
perçevoir à la fois les Sciences & les Arts principaux voir un. coup d'œil les objets de (es
fpétulafions & les opérationsquil peut taire fur ces obje distinguer les branches gêné-.
raies des connoiflançes humaines, les points qui les féparent ou qui les unifient & entre'"
voir même quelquefois les routes (ècrétes qui les rapprochent. C'eft urieefpece de Mappe-
monde qui doit montrer les principaux pays, leur position & leur dépendance mutuelle^
le chemin en ligne droite qu'il y a de l'un l'autre diemin fouvént -coupé
par mille oblla-
cles qui ne peuvent être connus dans chaque pays/que des habïtans des
ou voyageurs &
qui ne fauroient être montrés que dans des carte particulières fort détaillées. Ces
cartes
l'arbre ou fyftèmé figuré en''
fera la-Mappemonde.. °
MaW comme dans les cartes.générates du gfebe
que nous habitons les objets font plus
ou moins rapprochés, & préfentem un coup/4'œil différent félon le point de vue où Iceil
eft placé par le Géographe qui conllruit la;,carte de même la forme de l'arbre encyclo-
pédiquedépendra du point de vue où l'on;fe mettra pour envifager l'univers littéraire. On
peut donc imaginer autantde fyftemesdifferens de la connoilfance humaine que de Mappe-
mondes de différentes projeftions ;& chacun de ces fyftèmes pourra même avoir, à l'exclu-
fion desautres,quelque avantage parrifuiier.II n'eft guere-de'Savansqui ne placent vofon- V/
tiers au centre de toutes les Sciences, celle dont ils s'occupent,à-peu-près
miers hommes fè plaçoient au centre du monde pertùadés que /t/nivers étoit comme les pré'
fait pour
eux. La prétention de plufieurs de ces Savans envifagéed'un oeil philofophique.trouve-
roit peut-être, même hors de l'amour propre, d'anez bonnes rajfons fç juftifier,
Quoi qu'il en toit, celui de tous les arbres encyclopédiquesqui pour offrirait le plus grand
nombrede liaifons & de rapports entre les Sciences mériterait fans doute d'être préféré
Mais peut-on fe flater de le faiffr ? La Nature nous aurions le répéter, n'eft çom-
pofee que d'individus qui font'l'objet primitifde nosnefenfatious trop & de nos perceptions di*
reaes. Nous remarquons à ta hérité dans ces individus, des propriétés
quelles nous les comparons ,/& des propriétés dilfemblables communes par lef-
par lefquelles nous les difeer-
nons & ces propriétés désignées par des noms abftraits nous ont conduit à former diffé-
rentes cUUes où ces objets,!ont été placés. Mais fouvent tel objet qui par une ou plufieurs
de fes propriétésa été placé dans claffe tient à une autre claffe par d'autres propriétés,
& aurolt pû tout auffi bidn Y t*0"une {a place. Il refte donc néceflàjrementde l'arbitraire dans
la divifion générale. L'arrangementle plus naturel ferait celui ou les objets fe fuccédé-
roient par les nuances infenfibles qui fervent tout-à-la-fois à les féparer & à les unir. Mais
le peut nombre d êtres qui nous font connus. ne nous
L Univers n eft qu uiwafte Océan fur la furface duquel permet pas de marquer ces nuances.
plus ou. moins grandes do'nt la liaifon avec le continent nous eff appercevons quelques îles
cachée.
On pourroit former l'arbre de nos connoiffances lesnous divi&m foit en naturelles & en
révélées foit en utiles & agréables foit en
en (péculatives & pratiqués foit en évidentes

certaines, probables & fenfibtes, foit en connoiuance des chofes & connoinance des lignes,
& nK Nous avons choifi une ^"ifion^qui nous paru farisfaite tout à la fois le
plus qu'il eft poffible à l'ordre encyclopédique a
de nos connoiflâncës& à leur ordre eé-
nealoeique. Nous devons cette divifion à Auteur célebre dont nous parlerons
fuite de cette Préface nous un dans la
avorçs pourtant y devoir faire quelques
dont nous rendrons compte; mais nous fommès cru convaincus de l'arbitraire chaneemens
trop qui régnera
ture ont
toujours dans une pareille divifion pour croire que notre ryftfme Toit l'unique ou le meil-
leur il nous Mira que nÉre travail ne foit premièrement defappro vé par les bpns efprits.
Nous ne voulons point reffemblpr à cette foule de Naturaliftes qu'un hilofophe. moderne a
eu tant de raifon decenfurer et qui occupés fins ceflé à divifér les productions de la Na-
confumé dans ce travail un tems qu'ils auroient a beaucoup
mieux employé à l'étude de ces productions même. Que diroit-on d'un Architecte qui
ayant à élever un édifice immenfe, pâflèroit toute (à vie à en tracer le plan },ou An Cu-
neux qui fe proposant de parcourir un vafte palais employéroit Mutfon tems à en ob-
Les objets dont notre ame s'occupe font ou fpirituels ou matériels notre ame;'oc-
cupe de ces objets ou,par des idées directes "ou, par des idées réfléchies. e fyftème des
connoiffancesdirectes ne peut confifter que dans la collection purement pâ ve & comme
machinale de ces mêmes connoiffances ;c'ëft ce qu'on appelle mémoire La\ réflexion eft-
de deux fortes nous l'avons déjà obfervé ou elle raifônne fur lesobjets des idées directes
ou elle les imite. Ainfi la mémoire le rajfoirpfoprêrHelît dite & l'imagination, font les
trois manières différentesdont notre ame opere fur les objets de (es penfées. Nous ne pre-
nons point ^icU'imaginationpour la faculté qu'on a de fe repréfenterles objets ;\parce que
cette faculté n eft autre choie que la mémoire même des objets (êniîbles raérnou-e qui fe\
roit dans un continuel exercice, fi elle n'étoit foulagée par l'inventiondes fignes. ©louspre-
nons l'imagination dans un fens plus noble & plus précis, pour le talentde créer enimitant.
Ces trois facultés forment d'abordles trois divifions générales de notre fyftème\. Si les
trois objets généraux des conhoiffances humaines î'HiftuJire qui fe rapporte à la mérnoîre
la Philolbphie qui eft le fruit de la raifon & les Beaax-arts', que l'imagination"fait faàître.
Si nous plaçons la raifon avant l'imaginatiéh cet ordre nous paroitbienfondé, & conforme
au progrès naturel des opérations de l'efprit l'imagination eft une faculté créatrice Y &
qu'il
l'efprit avant de fonger à créer commence par raifonner fur ce qu'il voit & ce
connoit.Un autre motif qui doit déterminer à placer la raifon avant l'imagination ctft
que dans cette derniere faculté de l'ame, les deux autres fe trouvent^ réunies jufqu'à Un
certain point, & que la raifon s'y joint à la mémoire. L'efprit ne créé & n'imagine des
objets qu'en tant qu'ils font femblables à ceux qu'il a connus par,des idées. direôes & pal\
des tentations, plus il s'éloigne de ces objets plus les êtres qu'il forme font bifarres &\
peu agréables. Ainfi dans l'imitation de la Nature, l'invention même eft affujetrieà certaines
règles & ce (ont ces réglés qui forment principalement la partie philôfophiquedes Beaux-
arts jufqu'à préfent affez imparfaite, parce qu'elle ne peut être l'ouvrage que du; génie
& que le génie aime mieuxAréerque difcuter.
Enfin, fi on examine les progrès de la raifon dans fes opérations fucceflives on fe cou-
vaincra encore qu'elle doit précéder l'imagination dans Tordre 4e nos facultés, puifque la
raiton, par les dernières opérations qu'elle fait fur les objets conduit en quelque forte à
l'imagination cartes opérations ne confiftent qu'à créer, pour ainfi dire, des êtres généraux,
qui féparés de leur fujet par abftracrion ne font plus du reffortimmédiatde nos fens. Aufli
la Métaphyfique & la Géométrie font de toutes les Sciences qui appartiennent à la raifon,
celles où l'imagination a le plus de part. J'en demande pardon à nos beaux efprits détracteur
de la Géometrie';ils ne fe croyent pas fans doute près d'elle, & il n'y a peut-être que la
Métaphyfiquequi les en fépare. L'imagination dans un Géomètre qui crée, n'agit pas moins
que dans un Poetequi invente. Il eft vrai qu'ils opèrent différemment fur leur objet; le pre-
mier le dépouille & l'analyfe le fecond le compofe & l'embellit. 11 eft encorevrai que cette
maniere différente d'opérer n'appartient qu'à différentes fortes d'efprits & c'eft pour cela
que les talens du grand Géometre& du grandPoëte ne fe trouveront peut-êtrejamais enfem-
ble. Mais foit qu'ils.s'excluent ou ne s'excluent, pas l'un de l'autre ils ne font nullement
droit de fe méprifer réciproquement.De tous les grands hommes de l'antiquité, Archirnède en

être admirateur outré ;& je reviens à mon fujët..


eft peut-être celui qui mérite le plus d'être placé à côté d'Homère. J'efpere qu'on pardon-
nera cette.digreffion à,un Géomètre qui aime fon art, mais qu'on n'accufera point d'en
La diftribution générale des êtres en fpirituels &
en matériels fournit la fous-divifion des
trois branches générales.-L'Hiftoire & la Philofophie s'occapentégafement de ces deux ef-
peces d'êtres & l'imagination ne travaille que d'après les êtres purement matériels;nou-
velle raifon pour placer la dernière dans l'ordre de nos facultés.A la tête des êtres fpirituels
eft Dieu qui doit tenir le premier rang, par fa nature & par le bèfoin nous avons de
le connoître. A u-deflbusde cet Etre fuprême font les efprits créés, dontque la révélation nous
apprend l'exiftence. Enfuitevient l'homme, qui compofé de deux principes, tient
ame aux efprits, & par fon corps au monde matériel & enfin vafte Univers que par fon
ce
appelions le Monde corporel ou la Nature. Nous ignorons pourquoi l'Auteur célebrenous qui
nous
me
& les efprits d'avec4es corps. .; °
il femble au contraire que tout engag&à placer l'homme-ifurle'paffagequi fépare Dieu.

L'Hiftoire entant qu'elle fe rapporte ^Dieu, renfermeou la révélationou la tradition &


fe divife fous ces deux points de vue, en hiftoite facrée & en hiftôire eccléfiaftjque. L'hti"-
toire de l'homme a pour objet ou tes actions/ou fes eonnoimances 3f elle eft par, confé-
quent civile oii littéraire c>ft-à-dire fe partage entre
les grandes nattons'Se les grands
génies, entre les Rois & les Gens de Lettres; entre les'Coriquérâns & les^hilofophes. J2n-
fin l'hiftoire delà Nature eft celle des productions innombrables qu'on 'jKoMêrye,& fdirme
nombre de ces diverfes p/bdùftions,1 Parmi ces
une quantitéde branches prefqué'égale au

que l'hiftoire des ufages que les hommes ont faits des productionsde la nature, pour fatis-
faire à leurs befoins ou à leur curiofité.
Tels font les objets principaux de la mémoire. Venons préfenternent à la faculté qui ré-
fléchit &quirationne. Les êtres tant fpirituelsquematériel fur Iefquels elle s'exerce, ayant
quelques propriétés générales, comme l'exiftence lapoflrbilité la durée; l'examende ces
propriétés forme d'abord cette branche de la Philofophe dont toutesle' autres, empruntent
en partie leurs principes:on,la nommel'Ontologie ou Science de l'Etre, ou'Métaphyfique
générale. Nous descendons de-Ià aux différens êtres particuliers & les divifions que four-
nit la Science, de ces différens êtres font formées fur le même plan que celles de fHiftoire.
La Science de Dieu appelléeThéologie a deux branches; la Théologie naturelle n'a dé
cônnoiuance de Dieu que celle que produit la raiibn feule ;connoiflancequi n'en: pas d'une
fort grande étendue la Théologie révélée tire de l'hiftoire facrée une connoinance beau-
coup plus parfaite de cet être. De cette même Théologie révélée, réfulte la Sciencefemble des ef-
prits créés. Nous avons crû encore ici devoir nous écarter de notre Auteur. nous
Il
que la Science., confidérée comme appartenant à laraifon, ne doit point être divifée coïpme
elle fa été par lui en Théologie & en Thiloibpnie j car la Théologie révélée n'eft autre
chofe que la raifon appliquéeaux faits révélés: on }ieut dire qu'elle nent à l'Hilloire par les
dogmes qu'elle enfeigne, & la Philosophie,par les conséquences qu'elle tire de ces dog-
mes. Ainft féparer la Théologiede la Philofophie, ce feroit arracher du tronc un rèjetton
qui de lui-même y eft uni. Il (ëmbleauffi que la Sciencedesefprits appartient bien plus-inti-
v mtment la Théologie révélée, qu'à laThéologie naturelle.
La première partie de la Science de l'hommeeft celle de l'ame; & cette Science a pour
but, ou la connoiuanceSpéculative de l'ame humaine ou celle de Ses opérations. Lacon-
noiflance Spéculative de l'ame dérive en partie de la Théologie naturelle, & en partie de
la Théologie révélée & s'appelle Pneumatologieou Métaphyfique particulière. La con-
noiffance de (es opérations fe uibdivife en deux branches ces opérations pouvant avoir pour
objet, ou la découverte de la vérité ou la pratique de la vertu. La découverte de lavé-
rite qui eft le but Ide la Logique produit t art de la trammettre aux autres; ainfi l'ufage^
que nous faifons de la Logique eft en partie pour notre propre avantage, en partie poiîr»"
celui des êtres femblables à nous les règles de la morale fe rapportent moins à l'homme,
"'
ifolé & le fuppofent néceffairement en fociété avec les autres hommes.
La Science de la nature n'en: autre que celle des corps. Mais les corps ayant des proprié-
tés générales qui leur font communes,telles que l'impénétrabilité la mobilité, & Féten,-
due, c'eft encore par l'étude de ces propriétés, que la Science de la nature doit commen-
cer: ehes ont, pour ainfi dire, unde côté purement intelleftuel par lequel elles ouvrent un

dont les divifions s'étendentprefqu'à l'infini.


champ immenfe aux fpéculations l'etprit, & un côté matériel & ferifible par lequel on
peut tes mefurer. La Spéculation intellectuelleappartient à la Phyfique générale, qui n'eft
proprement que la Métaphyftque des corps; & la mefure eft l'objet des Mathématiques,

Ces deux Sciences conduifent à la Phyfique particulière, qui étudie les corps en. eux-
mêmes, & qui n'a Me les individus pour objet. Parmi les corps dont il nous importedé
connoitre les propriétés, le nôtre doit tenir le premier rang, & il eft, immédiatement fuivi
».

de ceux dont la connoiffance en: le plus nécenaire à notre confervation d'oü'réfultentl'A-'

fonnée.
natomie l'Agriculture la Médecine & leurs différentesbranches. Enfin tous les corps .na-
turels foûmis à notre examen produisent les autres parties innombrables de la Phyfique rai-

La Peinture la Sculpture"^ l' Architefture la Poëfie la Mufique & leurs différentes divi-
nons, compofentla troifteme diftribution générale qui naîtde t'imagination,& dont les par-
ties (ont comprifes fous le nom de Beaux- Arts.On pourroit àuflî les renfermer fous le titre
généralde Pemture puifqùe tous les Beaux-Arts fe réduifentà peindre, & ne différent que
par les moyens^ qu'ils employent; enfin on pourroitles rapporter tous à la Poéfie en pre-
nant ce mot dans fa lignification naturelle quin'eft autre chofe qu'invention ou création.
Telles font les principales parties de notre Arbre encyclopédique; on les trouvera plus
Difcours Préliminaire.Nous en avons formé une efpéce de Carte à
en détail à la fin de ce .une explication beaucoup plus étendue
laquelle nous avons joint que celle qui vient d'être
donnée. Cette Carte & cette explication ont été déjà publiées dans le
pour prelfentir lelÀt du Public; nous y avonsfait quelques changemensdont il fera facile
de s'appercevoir eTqui font le fruit ou de nos réflexions ou desconfeils de quelques Philo-

e
encyclopédique qui foit au gré.de tout monde. •%•
fophes, affez bons citoyens pour prendre intérêt à notre Ouvrage. Si le Public éclairé donne
fon approbation à ces changemens ejle fera ta récompenfe de notre docilité; & s'il ne les
approuve pas, nous n'en ferons que plus convaincus de l'impoffibilitéde former un Arbre
La divifion générale de nos connoiffances fuivant nos trois facultés a cet avantage,
qu'ellepourrait fournir auffi les trois divisons du monde littéraire, en Erudits Philofophes
& Beaux-Eforits;enfone qu'après avoir\ formé fArbre des Sciences, on pourroit former
fur le même pian celui des Gens de Lettres. La mémoire eft le. talent des premiers la faga-
cité appartient aux féconds & les derniersont l'agrément en partage. Ainfi, en regardant
la mémoire comme un commencementde réflexion & en y joignant la réflexion qui com-
bine & celle qui imite on pourroitdire en général que le nombre plus ou moins grand d'i-
dées réfléchies,& la nature de ces idées, conltituent la différence plus ou moins grande qu'il
y a èntre les hommes que la réflexion prife dans le fens le plusétendu qu'on puiffe lui don-
ner forme le caractère de l'efprit, & qu'elle erç diftingue les dilférens genres. Du refte les
trois efpeces de républiquesdans lefquelles nous venons de distribuer les Gens de Lettres,
n'ont pour l'ordinaire rien de commun que de affez peu de cas les uns des autres. Le
Poète & le Philofophefe traitent mutuellement dlnfenfés,qui fe repauTent de chimères l'un
& l'autre regardentl'Erudit comme une efpecé d'avare,qui ne pentequ'à amafter fans jouir,

voit que des mots par-tout où il ne lit point des faits, meprife le Poëte & le Philofophe
comme des gens qui fe croyent riches, parce que leu^ dépenfe excède leurs fonds.
Ce vente des avantages qu on n'a aas. Les Gens de Lettres entendroient
mieux leurs lieu de chercherà s'ifoler ilsfeconnoiflbientte befoin réciproque,
qu'ils ont de leurs travaux, & les fecoursqu'ils «n tirent. Lji fociété doit fans doute aux Beaux-
Efprirs fes principaux agrémens, & fes lumières aux 'lofophes: mais ni les
uns ni les
autres ne fentent combien ils font redevablesà la mémoire elle renferme la matière pre-
mière de toutes nos connoiffances; & les travaux de l'Eruflitont fouvent fourni au Philo-
fophe & au Poète les fujets fur lefquels ils s'exercent.Lorsque les Anciens ont appelle les
Mufes fillesde la Mémoire
a dit un Auteurmoderne, ils fentoient peut-être combien
faculté de notre ame eft néceflaire à toutes les autres; & les Romains lui élevoient des cette
ples, comme à la Fortune. tem-
Il nous celle à montrer comment nous avons tâché de concilier dans Dictionnairel'or-
dre encyclopédiqueavec l'ordre alphabétique.Nous ce
avons employé pour cela t. ois moyens,
le Syftème figure qui eft à la tête de l'Ouvrage,laScienceà laquelle chaque article fe
porte, & la manière dont l'article eft traité. On a placé pour l'ordinaire après le motrap- qui
fait le fujet de l'article, le nom de la Science dont article fait pâme il fautplus
cet ne que
voir dans le Syftème figuré quel rang cette Science y occupe pour crjhnoîtrela place que
1 articdoit avoir dans l'Encyclopédie.S'il arrive
que le nom déjà Science foit omis dans
l article la lecture fuffira pour connoitre à quelle Science il fe rapporte & quand nous au-
rions, par exemple, oublié d'avertir que le mot Bombe appartient à fart militaire & le
nom dune villeou d'un pays à la Géographie nous comptons aflez furl'intelligence de nos
ecteurs pour Opérer qu'ils
ne feroient pas choqués d'une pareille omiffiàn.D'ailleurs .par
la diipounon des matières dans chaque article fur-tout lorfqu'il eft«un
peu. étendu on ne
pourramanquer de voir que cet articfe tient à un autre qui dépendd'une Sciencee différente
celui-là à urr troiWme & ainfi de fuite. On tâché
a que l'exa&tude 6Wa fréquence des ren-
vois ne laiflàt là-deffusrien à defirer; les renvois dans ce Diftionnaireont cela de par-
uculier, quilslerve.it principalement à car indiquer la liaifon des matieres; au lieu que dans les
autres ouvrages de cette efpece ils ne font deftinés qu'à expliquer un article
Souvent même nous avons omis le renvoi,parce
par n autre.
les termes d'Art ou de Science fur
lefquels il auroit pu tomber fe que
de lui-même. C'eft fur-tout dans trouvent expliquésà leur article, que le lefteurira cSercher
les articles généraux des Sciences qu'on a tâché d' pli-
quer les £ecour> mutuels qu'elles Ce prêtent. Ainfi trois chofes forment l'ordre
dique; le nom de la Science à laquelle- l'article appartient le rang,de encvcldpé-
Arbre la liaifon de l'article cette Science d!u«
avec d'autres dans fa même Science ou dans une Science
différente liaifon indiquée
par les renvois, ou facile à ténor au moyendes termestechniques
expliqués fuivant leur ordre alphabétique.Il ne s'agit point ici des raifons qui nous ont fait
préférer dans cet Ouvrage l'ordre alphabétique à tout autre nous les expoferonsplus bas,
lorfque nous envifagerons cette collégien comme Dictionnaire des Sciences & des Arts.
Au refte fur la jartie^e notre travail, qui confifte dans l'ordre encyclopédique & qui
eft plus devinée aux gens éclairés qu'à la multitude, nous obferverons deux choies: la pre-
mière, c'éft qu'il feroit fouvent abfurde de vouloir trouverune liaifon immédiate entre un ar-
ticle de ce Dictionnaire & un autre article pris à volonté c'eft ainfi qu'od chereheroit en
vain par quek liens fecrets Sec7ionconiquepeut être rapprochéeà'Accufatif. L'ordre encyclo-
pédique ne fuppofe point que toutes les Sciences tiennent directement les unes aux autres.
Ce font des branches qui partent d'un même tronc, fçavoir de l'entendementhumain. Ces
branches'dont fouvent entr'elles aucune liaifon immédiate, & plufieurs ne font réunies que
par le tronc même. Ainfi Se8ion conique appartient à la Géométrie, la Géométrie conduit
à la Phyftque particulière,celle-ci à'la Physique générale la Phyfique générale à la Méta-
physique & la Métâphyfique ett bien pres de la Grammaireà laquelle le mot Accujatif
appartient. Mais quand on eft arrivé à ce dernier terme par la route que nous venons
vue..
La féconde remarque que nous avons à faire, c'etl qu'il ne faut pas attribuer à notre Ar-
bre encyclopédique plus d'avantage que nous ne prétendons lui en donner. L'ufage des
.•“
d indiquer, on-fe trouve fi loin de celui d'où fon eft parti, qu'on l'a tout-à fait perdu de

divifions générales eft de raffembler un fort grand nombre d'objets mais il faut
ne
qu'il puîné fuppléer à l'étude de ces objets mêmes. C'eh une efpece de dénombrement pas croire
des
connoiflances qu'on. peut acquérir; dénombrementfrivole pour quivoudroit s'en
contenter
utile pour qui defire d'aller plus loin. Un feul article raifonné fur un objet particulier de
Science ou d'Art, renferme plus de fubftance que toutes les divifions & fiibdivifions qu'on
peut faire des termes généraux; & pour ne point fortir de la comparaifon que nous avons
tirée plus haut des Cartes géographiques, celui qui s'en tiendroit à l'Arbre encyclopédique
pour toute connoiflance n'en fauroit guere plus que celui qui pour avoir acquis par les
Mappemondesune idée généraledu globe & de fes parties principales, fe flatteroit de
noître les difféfens Peuples qui l'habitent, & les Etats particuliers qui le conpofent.con- Ce
qu'il ne faut point oublier fur-tout en confidérant notreSyftème figuré c'eft que l'ordre
encyclopédique qu'il préfente eft très-différent de l'ordre généalogiquedes opérations,4e
l'efprit que les Sciences qui s'occupentdesjêtres généraux ne fout-utilesqu'autant qu'elles
mènent à celles dont les êtres particuliersfont l'objet}qu'il n'y a véritablementque ces êtres
particuliers qui exitlent & que fi notre esprit a créé les êtresgénéraux ç'a été
voir étudier plus facilement funè après 1 autre les propriétèsquipar leur nature pour pou-
exiftent
à la foisdans une même fubflance ce qui ne peuvent pnyfiquement être réparées. Ces ré-
flexions doivent être le fruit & le résultat de tout ce que nous
avons dit jusqu'ici & c'eft
auffi par elles que nous terminerons la premierePartie de Difcours.
ce
Nous allons pféfentement confidérer cet Ouvrage comme, Diaionnaire raifonné des
Sciences& des Arts. L'objet eft d'autant plus important
que c'eft fans\doute celui qui peut in-
téreffer davantage la plus grandepartie de nos lecteurs, & qui
le plus de foins Se de travail. Mais pour être rempli a demandé
avant que d'entrer fur ce fujet dans tout le détail qu'ont
en droit d'exiger de nous, il ne fera pas inutile d'examiner avec quelque étendue l'état pré*
fent desSciences & des Arts, & de montrer
fition métaphyfiquede l'origine & de la liaison par quelle gradation l'on y eft arrivé. L'expo-
desSciences nous a été d'une grande utilité
pour en former l'Arbre encyclopédique } l'expofitionhiftorique de l'ordre dans lequel nos
connoiffances fe font fùccedées ne fera pas moins avantageufe-pour
mêmes fur la maniere dont nous devons tranfmettre nous éclairer nous-
ces cpnnoiffances à nos lecteurs. D'ail-
leurs l'hiftoire des Sciences eft naturellementliée à celle du petit nombre de grand génies
dont les Ouvrages ont contribué à répandre la lumiere parmi les hommes Se ces Ouvrages
ayant fourni pour le nôtre, Jes fecours généraux^nous devons commencerà en parler avant

,'•
de rendre compte des fecours particuliers nous avons obtenus. Pour ne point remonter
tro haut, fixons-nous à la renaiffance desque Lettres.
Quand on c9nfidere les progrès de l'efprit depuis cette époque mèmoraWeyTm trouve
que ces progrès fe font faits dans l'ordre qu'ils devoient naturellement fuivre. On à com-
mencepar l'Erudition continué par les Belles-Lettres, & fini par la Philofophie. Cet Or-
dre diffère à la vérité de celui que doit obferver l'homme abandonné à fes
borné propres lumie-
res, ou au commerce de Tes contemporains tel que' nous l'avons principalement
confidéré dans la premiere Partie de Discours
ce
îjolé doit rencontrer dans fa route la Philosophieen
ecet, nous avons fait voir que l'efprir
d'un
*uu Ions intervalle
TomeL-
d'ignorance des £ecles
C\iy
avant les pelles-Lettres. Mais en Sortant
lumiere avoient précédé, la dégénéra-
inicryaiie a ignorance que des 4iecles de lumière avoient
lion dès idées, fi on peut parler ainfi a dû néceflaifement être différente de leur génération
primitive.Nous allons tâcher de le faire fentir.
Les cheÉs-d'ceuvre que les Anciens nous avoient laiffés dans prefque tous ks genres,'
avoient été oubliés pendantdouze fiecles. Les principes des Sciences & des Arts étoient per-
dus, parce que le beau & le vrai qui Semblent fe montrer de toutes parts aux hommes ne'
les ftappent. guère à moins qu'ils n en foient avertis. Ce n'eft pas que ces tems malheureux
ayent été plus ftériles que d'autres en génies rares la nature eft toujours là méme mais que
pouvoient faire ces grands hommes fèmés de loin à loin comme ils le font toujours occu-
pés d'objets différens,& abandonnésfans culture à leurs feules lumières ? Les idées qu'on
acquiert par la letture & la fociété font le germe de prefque toutes les découvertes.C'eft
un air que l'on refpire fans y penfer, & auquel on doit la vie; & les hommes dont nous par-
lons étoient privés d'un tel fecours. Ils reffembloient aux premiers créateurs des Sciences &
des Arts, que leurs illuftres fucceffeurs ont fait oublier,& qui précédés par ceux-ci les au-
roientfait oublier de même. Celui qui trouva le premier les roues & les pignons eût inventé
les montres dans un autre fiecléj & Gerbertplacé au tems d'Arcbimede l'auroitpeut-être égalé,
Cependant la plûpartdesbeauxEfprits de ces temsténébreuxfe faifoient appellerPoëtes ou
Philofophes.Que leur en coûtoit-iFeneffet pour ufurper deux titres dont on fe pare à fi peu
de frais, & qu'on fe flate toujours de ne guère devoir à des lumièresempruntées ? Ils croyaient
qu'il étoit inutile de chercher les modèles de la Poëfie dans les Ouvrages des Grecs" & des
Romains,dont la Langue ne fe parloit plus & ils prenoient pour la véritable Philofophie
des Anciens une tradition barbare qui la défigurait.La Poëfie fe réduifoitpoureux à un mé-
chaniûnepuéril: l'examen approfondi de la nature, & la grande étude de l'homme, étoient
templacéspar mille queftions frivoles fur des êtres abftraits & métaphy fiques queftions dont
ta folution, bonneou mauvaife, demandoit fouvent beaucoupde fubtilite & par conféquent
un grand abus de l'efprit. Qu'on joigne à ce defordre l'état d'efclavage où prefque toute
l'Europe étoit plongée, les ravages de la fuperftition qui naît de l'ignorance, & qui la re-
produit à fon tour: l'on verra que rien ne manquoit aux obftaeles qui éloignaient le re-
capable de
tour de la raifon & du goût car il n'y a que la liberté d'agir & de penfer qui foit
produire de grandes chofes, & elle n a befoin que de lumières pour fe préferver des excès.
Aufli fallut-il au genre humain pour fortir de la barbarie une de ces révolutions qui font
prendre à la terre une face nouvelle l'EmpireGrec eft détruit fa ruine fait refluer en Eu-
rope le peu de connoiflances qui reftoient encore au monde l'inventionde l'Imprimerie la
protection des Medicis & de François I. raniment les efprits & la lumière renaît de toutes
L'étude des Langues & de l'Hilloire abandonnée par nécefüté durant les fiecles d'igno-
rance fut la première à laquelle on fe livra. L'efprit humain Ce trouvait, au fortir
de la bar-
barie dans une efpece d'enfance avide d'accumuler des idées & incapable pourtant d'en
acquérir d'abord un certain ordre .par l'efpece d'engourdiffement où les facultés de famé
avoient été fi long-tems. De toutes ces facultés, la mémoire fut celle que l'on cultiva d'abord,
parce qu'elle eft la plus facile à fatisfaire, & que les connoiffances qu'on obtient par fon fe-
cours, font celles qui peuventle plus aifément être entaffées.On rie commença donc point
par étudier'la Nature, ainfi que les premiers hommes avoient dû faire on jouifîoit d'ùnfe-
tours dont ils étoient dépourvûs celui des Ouvrages des Anciens que la générofité des
Grands & l'Impreffion commençoientà rendre <^mmuns:on croyait-n'avoir qu'à lire pour
devenir favant & il eft bien plus aifé de lire que de voir. Ainfi on dévora fans diftinction
tout ce que les Anciens nous avoient laifle dans chaque genre on les traduifit on les com»
menta & par une efpece de reconnoiffance on fe mit à les adorer fans connoitreà beaucoup
près ce qu'ils valoient.
De-là cette foule d'Erudits profonds dans les Langues favantes jufqu'à dédaigner la leur,
qui, comme l'a dit un Auteur célebre connoiffoient tout dans les Anciens,hors la grace &
la fineflfe,& qu'un vain étalage d'érudition rendoit fi orgueilleux, parce que les avantages
qui coûtent le moins font affez fouvent ceux dont on aime le plus à fe parer. C'étoit une
efpece de grands Seigneurs, qui fans reffembler parle mérite réel à ceux dont ils tenoientla
vie, tiroient beaucoup de vanité de croire leur appartenir.D'ailleurs cette vanité n'était
point fans quelque efpece àe prétexte.Le pays de 1 érudition & des faits eft inépuifable on
croit, pour ainh dire, voir tous les jours augmenterfa fuhftance par les acquifitions que l'on
y fait fans peine. Au contraire le pays de la raifon & des découverteseft d'une affez petite
étendue & fouvent au lieu d'y apprendre ce que l'on on ne parvientà force d'é-
tude qu'à defapprendre ce qu'on croyoit favoir. C'eft pourquoi à mente fort inégal, un
Erudit doit être beaucoup plus vain qu'un Philofophe, & peut-être qu'un Poète: car l'ef-
prit qui invente eft toujours mécontentde fes progrès parce qu'il voit au-delà & les plus
grands génies trouvent fouvent dans leur amour propre même un juge fecret, mais févere,
aue l'approbation desautres fait taire pour quelques inftans, mais qu'elle ne parvientja-
les Savans dont -nom parlons mutent
mais à corrompre. Onne doit donc pas s'étonnerque ridicule &quelquefois barbare
tent de gloireajoiiir d'une Science feriffée Couvent
detfiné à changer les lois en
£eft Irai que notre fiecle qui le .croit tout gente, & à faire
hommesautrefois fi cefebres. C eft une
iuftice ne pence pas fort avantageufementde ces que bien
efpece de mérite aujourd'huique d'en faire peu de cas;
& c'eft même un mérite
des gens fe contentent d'avoir. Il Sembleque par le mépris que
1 on a pour ces Savant on
du futfrage peu éclairé
cherche à les punir de l'eftime outrée qu'ils faifoient d'eux-mêmes,ou
aux pies ces idoles; on Veuille en faire oublier iuf-
de leurs contemporains,& qu'en foulant Jouiflbns^lûtôt
ou'aux noms. Mais tout excès éft injufte. portée d'extraire avec reconnoiffance du travail due
mettre à des Ouvrages des Anciens tout
ces hommes laborieux. Pour nous.
ce qui pouvoit nous être utile,
il a fallu qu'ils en tiraffent auffi ce qui ne 1 étoit pas on ne fau-
roittier for d'une mine fans en faire fortir enlamême tems beaucoup de maneres viles ou
moins précieufes; ils auroient fait comme nous féparation',
sils étoient wenus plus tard,
L'Eruditionétoit donc néceflàire pour nous conduire aux Belles-Lettres. convain-
En effet il ne fallut pas fe livrer long-tems à la lecture des Anciensdespour le il y avoit
même où l'on ne cherchoit que des faüs j& mots
cre que dans ces Ouvrages les' leurs Auteurs y avoient répan-
mieux à apprendre. On apperçut bientôt beautés que
d être avertis.dû
dues; • carUles hommes, comme nous l'avons dit plus haut, ont befoin eu.jufdtTa.-
vrai, en récompenfe ils: n'ont befoin plus que de l'être. L'admiration qu'on avoit
lors pour les Anciens ne pouvok être vive mais elle commença à devenir plus jufte.
Cependant «lie étoit encore bien loin d'être raifonnablé. On crut qu'on ne pouvûk le*
imiter en les copiant fermement & qu'il n'étoitpoffible de bien dire que dans leur Làn-
l'étude des mots eft une efpece d'inconvénientpaffager nés-
gue. On ne penfoit- pas, que des chofes mais qu'elle devient un mal réel quand elle lare-
ïeffâire pour faciliter l'étude
ïard&uiu'ainfi on auroit dû fe'borner à fe rendrefamiliers les AuteursGrecs& Romains,pour
profiter de ce qu?ils avoient penfé de meilleur;& que le travail auquelil fallait fe livrer pour
ecrire dansleur Langue,étoit autant de perdu pour l'avancementde la raifon. On ne voyoit
grand nombre de beautés de ftile perdues pour
pas d'ailleurs, que s'il y a dans les Andensunbien des défautsquiéchappent, &
nous, ildoit y avoir auffides par la même raifon que 1 oncourt
rifq uede copier comme beautés qu'enfin tout ce qu'on pourroit
efpérer par1 ufagefervile
de la Languedes Anciens, un de
fty les dinérens, très-correa& admirable même pour nos Modernes, mais que
Cicéron ou
la
Virgileauroienttrouvé ridicule.Ceft ainfi que nous ririons d'unOuvra écrit en notrede Lan-

modele.
gue, &dans lequel l'Auteur auroit raffembië des phrafes deBoffuet
Bruyere, & de Racine rperfuadéavec raifon que chacun de ces Ecrivais enparticuliereft
un excellent
Ce préjugé des premiers Savans a produit dans le dixième fecl une foule de Poëtes,
d'Orateurs,& d'Hiftoriens Latips, dont les Ouvrages,il faut l'avouer, tirent trop fouvent
Fontaine, la

leur principalmérite d'une latinité dont nous ne prouvons guère juger. On peut en comparer
,quelques-unsaux harangues de la plupart de nos Rhéteurs qui uides de choies,& fcm-
perfonne.
blables à des corps fans fubftance n'aùroient befoin que d'être mues en François pour n ê-
tre lues de
Les Gens de,Lettres font enfin revenus peu-à-peu de cette cfpece de manie.Ii y a appa*
rence qu'ondoit leur changement, du moins en partie, à
la protectiondes Grands qui font
bien-aifesd'être favans, à conditiondele devenirfanspeine, &qui veulentpouvoir juger fans
étude d'un Ouvrage d'efprit > pourprixdes bienfaits qu'ils promettentà r Auteur, ou de 1 ami-
vul-
tié dont ils croyent l'honorer. Oncommençaà fentir que le beau, pour être en Langue
gaire ne perdoit rien de fes avantages; qu il acquérait même celui dêtreplus
facilement
Bûfi du commun des hommes, & qu il n'y avoit aucun mérite à dire des chofes communes
raifon dans celles qu on Œe-
ou ridicules dans quelqueLangue que ce fut & à plus
forte
les Languesvul-
voit parler le plus mal. Les Gens de Lettrespenferent donc à perfeaionner dit dans
gaires ils cherchèrentd'abord à dire dans ces Langues ce que les Anciens avoient fe detâire
les leurs. Cependant par une fuite du préjugé dont on avoit eu tant de peine à
la défigurer.Ronfard en fit un
au lieu d'enrichir la Langue Françoife on commença par il la rendit aflez méconnoif
jargon barbare hériffé de Grec & de Latin mais heureufement
fable, pour qu'elle en devînt ridicule.Bientôt l'on fentit qu'il falloit tranfporterdarts
perfectionnée
notre
Langue les beautés & non les mots des Langues anciennes. Réglée & par
infinité de & dexpreffions heureuies.
le goût, elle acquit affez promptement une tours
on tâ-
Enfin on ne 'fe borna plus à copier les Romains & les Grecs, ou même à les imiter;
5 il étoit poiTible & de penfer d'après foi. Ainfi 1 imagination des Mo-
cha de les furpaffer,
dernes renaquitpeu-à-peu de celle des Anciens} & l'on vit éclorre prefqu'en même tems
tous les chefs-d'œuvredu dernierfiecle, en Eloquence, en Histoire,en Poëfie,& dansles
différens genres de littérature.
Malherse, nourri dela,lefture des excellens Poètes de l'antiquité ,& prenait comme
eux .la Nature pour modèle, répanditle premier dans notre Poëfie harmonie& des beau-
tés auparavant inconnues. Baxîac aujourd'hui trop méprifé une donna à notre Profe de la
nobleffe & du nombre. Les Ecrivains de Port-ro y Ai continuèrent te
commencée ils y aj oûterent cetteprécifioncet heureux choix des
que Balzac avoit
termes, & cette pureté
qui ont conservé jufqu'à préfent à la plupart de leurs Ouvragesun air moderne, & qui les dif-*
onguent d'un grand nombre de Livres furannés écrits dans le même tems. Corneille,
après avoir facrifiépendant quelques années au mauvais goût dans la carrière dramatique
s en. affranchit enfin découvrit par la force de fon génie, bien-plus que par la lefture les
loisdu-Théatre,& les éxpofa dans fes Difcours admirables fur laTragédie dans fes réfle-
xions fur chacune de fes pieces mais principalement dans fes' pièces" même. Racine
couvrant une autre routé fit parpîtrefur le Théâtre une paffion que les Anciens n'y avoient
guère connue; & développantles refforts du cœur humain, joignit à une élégance & une
verité continues quelques traits de fublime. DESPRÉAUXdans fon art poétique fe rendit l'é-
gal d'Horace en 1 imitant. Mquere par la pejnture fine des ridicules & des
mœurs de fon
tems, laiffa bien loin derriere lui la Comédie ancienne. LA Fontainefitprefque oublier
Efope & Phed*e & BossuET alla fe placer à côté de Démofthene.
Les Beaux-Arts font tellement unis avec les Belles-Lettres,que le même goût qui cul-
tive les unes porte auffi à perfectionnerles autres. Dans le meme tems que notre littéra-
ture s'enrichiffoit par tant de beaux Ouvrages, Poussin faifoit fes tableaux, & PUGET'
Tes Values LE SUEUR peignoit le cloître des Chartreux, & LE BRUN les batailles d'Ale-:
xandre enfin Lulli créateur d'un chant propre à notre Langue, rendoit par fa mufique
aux poëmes de QUINAULT l'immortalité qu'elle en recevoit.
Ilfaut avouer pourtant que la renaiffance de la Peinture & de la Sculpture avoit été beau-
coup plus rapide que celle de la Poëfie & de la Mufique } & la raifon n'en efl,pas difficile
à appercevoir.Dès qu'on commença à étudierles Ouvrages des Anciens en tout genre, le»
chefs-d'oeuvresantiques qui avoient échappé en affez grand nombre à la fuperiKtion& à la
barbarie, frappèrent bientôt les yeux des Artifres éclairés on ne pouvoit imiter les Praxi-
teles & les Phidias qu'en faifant exactement comme eux.; & le talent n'ayoit befoin que
de bien voir: aufli RAPHAÈL& MICHEL Ange ne forent pas long-tems fans porter leur
art à un point de perfection, qu'on n'a point encore pane depuis. En général, l'objet de la
Peinture ce de la Sculpture étant plus du reffort des.fens, ces Arts pouvoientmanquer de
ne
précéder la Poëfie, parce que les fens ont dû être plus promptement affeHés des beautés
îenfibles & palpables des ftatues anciennes,
que l'imagination n'a dû, appercevoir les beautés
intellectuelles & fugitives des anciens Ecrivains. D'ailleurs quand elle a commencé à les
découvrir l'imitation de ces mêmes beautés imparfaite, par fa fervitude &
par la. Langne
étrangèredont elle fe fervoit, n'a pû manquer de nuire aux progrès dêrFîmagination même. r
Qu'on fuppofe pour un moment nos Peintres & nos Sculpteurs privés de l'avantage qu'ils
avoient de mettre en œuvre la même matière que les Anciens: s ils euffent, comme nos Lit-
térateurs, perdu beaucoupde tems à rechercher & à imiter mal cette matière, au lieu de.
fongerà en employer une autre pour imiter les ouvrages même qui faifoient l'objet de leur
admiration ils auroient fait fans doute un chemin beaucoup moins rapide, & en feraient
encore à trouver le marbre.
A l'égard de la Mufique elle a dû arriveriieaucoupplus tard à un certain degré de
fection parce que c'eft un art que les Modernes
per-
ont été obligés de créer. Le tems a détruit
tous les modèles que les Anciens avoient pu nous làiffer en ce-genre & leurs Ecrivains, du
moins ceux qui nous relent, ne nous ont iranfmis fur ce fujet que des connoiflances très-
obfcures, ou des hiftoires plus propres à nous étonner qu'à
nous inftruire. Auffi plufieurs de
nos Savans, pouffés peut-être par une efpece d'amour de propriété, ont prétendu que.
nous avonspo rté cet art beaucoup plus loin que les Grecs prétentionque le défaut de mor
numens rend auffi difficile à appuyer qu'à détruire, & qui ne peut être qu'affez foiblement
combattue par les prodiges vrais au iuppofës de la Mufique ancienne. Peut-être feroit-il
permis de conjecturer avec quelque vraifièmblance que cette Mufique étoit tout-à-fait
différente de la nôtre, & que fi l'ancienne étoit fupérieure
à la moderne des avantages.. par la mélodie l'harmonie donne
Nous ferions injuftes fi à l'occafion du détail où
nous venons d'entrer, nous ne recon-
nous devons à l'Italie c'eft d'elle que nous avons reçu les Sciences,
qui depuis ont fructifié fi abondamment dans toute l'Europe c'eft à elle furtout que nous
devons les Beaux-Arts & le bon goût, dont elle nous a fourni un grand nombre de modèles
Arts & les Belles-Lettres étoient en honneur il s'en fallpit beaucoup

également difficile
à atteindre. Mais la lecture des Anciens devoit
contribuer plus promptementà l'avance-
bon goût, qu'à celui des Sciences naturelles. Les beautés ht-
Ses n'ont pas befoin d'être vte? tong-tem* pour être
Juger
comme les hommes
fentént avant de penfer, ils doivent parla mêrne raifon
quepenfent. ce qu ils fentent avant
qAls D'ailleurs,les Anciens n'étaient pas à beaucoup près 6 partait
de/juger ce
comme Philosophes que comme Ecrivains. En effet, quoique dans
lordre de nos idées le*
pSeres opéraWde la raifon précédentes premierseftorts de 1 imagination celle-ci,
quand b^ttfcoup plus vite que l'autre: eïle a 1 avantage de
eUe a fait les premiers pas, va
travailler fur des objets qu'elle enfante au lieu que la. raifon forcée de fe borner à ceux
inftant fépxnfo que trop fouvent en re-
qu'elle a devant elle, or de s'arrêtera chaque font le ne
cherches infruaueufes. L'univers & les réflexions premier livre desvraisPhilofophes,
6 les Anciens l'avoient fans doute
on ne pouvoit fuppléer petit
étudié il étoit donc néceffaire. de faire comme eux;
à cette étude par celle de leurs Ouvrage dont la plupart avouent
été détruits, & dont un nombre mutilé parte tems ne pouvoitnous donner fur une ma-
tière aufli vafte que des notions fort incertaines & fort altérées
LaSchoiaftiquequi compofoit toute laScience prétendue des fieclesd ignorance,nuifoit
Philofophie dans ce premier fieclede lumière. On étoit per-
encore aux progrès de la vraieainfi dire immémorial qu'on poffédoit dans toute la pureté
ïuadé depuis un tems pour
la doarilie d'Ariftote, commentée par les Arabes, &
altérée par mille additions abfurdes
ou puériles; & on ne penfoit pas même à s'ailûrer fi cette Philofoàhie barbare étoit réelle-
ment ceUe de ce grand homme tant on avoit conçu de respect pour les Anciens. Ceft
affermis `Elans leurs erreurs
ainfi au'une foule de peuples nés & par 1 éducation, fe croyent
d'autant plus fiticerement dans le chemin de la vérité qu'il ne leur eft même jamais venu
celafe moindre doute. Auffi, dans le tems que plufieurs Ecri-
en penfée de former fur
vains rivaux des Orateurs & des Poètes Gtecs marchoient à côté de leurs odeles, ,ou
oeut-être même les furpaflbienti la PhilofophieGrecque quoique fort imparfaite n'étoit
même bien connue.
aveugle pour 1 antiquité contribuoit à entretenir,
ant de préjugés qu'une admiration -u
femSpient fe fortifier encore par, l'abus qu'ofoient faire, de la fôûmiffiondés peuples quel-
eues Théologiens peu nombreux, mais pumans: je dis peu nombreux, car je fuis bien eloi-
cné d'éèndre à un Corps respectable & très-éclaitéune accufation qui fe borne à quelques-
unsde fes membres. On avoit permis aux Poëtes de chanter
du Paganifme parce qu'on étoit perfuadé avec raifon que les noms de ces divinités ne pou-
voientplus être qu'un Jeu dont on n'avoit rien à craindre. Si d'un côté, la religion-des An-
ciens qui animoit tout ouvroit un vafte champ à l'imagination des beaux Efprus j
de 1 au-
tre, les principes en étoient trop abuirdés, pour qu'on appréhendâtde voir reffufciter Ju-
piter & Pluton par quelque feae. de Novateurs. Mais l'on craignoit ou 1 on pâroifloit crain-
dre les coups qu'une raffon aveugle pouvoit porter au Chriffianifme comment ne voyoit-
auffi foible? Envoyé du ciel aux hom-
on pas qu'il n'avoit point à redouter une attaque
mes T, la vénération fi jufte& fi ancienne que leatoeuples lui témoignoient, avoit
été ga-
rantie pour toujours par les promeffes'de Dieu me. D'ailleurs quelque abfurde qu une
religion puiue être ( reprocheque l'impiété feule peut faire à la nôtr%) ce ne font jamais
les Philofophes qui la détruifent: lors même qu'ils enfeignent la vérité, ils fe contentent de
la montrer fans forcer perfonne à la reconnoitreun tel pouvoir n appartient qu'à 1 Etre
tout-puiffant; ce font les hommes inspirés qui éclairent le peuple, & les enthpufiaftes4m
1 égarent: Le frein qu'on eft obligé de mettre à Wlicence de ces derniers ne don point
à cette libertéfinéceflairè à la vraie dont la religion eut tirer les plus grands

n'appartientqu'à la Grâce de Soumettre les incrédules, c'eft à la Philofophie qu il eft ré-


fervé de les réduire au Silence & pour anurer le triomphede la Foi ,les Théologiens dont;
nous parlons n'avoient
qu'à faire ùfage des armes qu'on auroit voulu employer contreeile.
Mais parmi ces mêmes hommes, quelques-uns avoient un intérêt beaucoup plus réel de
s'opposer à l'avancement dé la Philosophie. Fauffement perfuadés que la croyance des peu-
ples eft d'autant plus ferme qu'onl'exerce fur plus d'objets différens iÇj ne fe contentoient
pas d'exiger'pour nos Myfteres la foûmifficÉ qulls méritent, ils bien plus que les dogmes,
mes leurs Topinions particulières& c'étoit ces opinions mêmes,
auraient porté à la religion te coup le plus ter-
qu ils vouloient mettre en fureté. Par là ils
rible, fi elle eût été l'ouvragedes hommes car il étoit à craindre que téurs opinions étant
une fois reconnues pour fauffes, le peuple qui ne traitât de la même ma-
nière les vérités avec lesquelles on avoit voulu les confondre.

notre foi ils nous éclairer auffi fur te fyftème du monde c'eft-à-
dire, fur ces matières à nos difputes.

trer au peuple comme qu'il faut pratiquer & croire, ne dévoientpoint


fur les quemons indifférentes parler un autre langage que le peuple. Cependant le defpo-
tifine théologique ou le préjuge remporta. Un Tribunaldevenu puiflant dans le Midi de FEu-
tope, dans les Indes, dans le-Nouveau Monde mais que la Foi n'ordonne point de croire
ni la chanté d'approuver, & dont la France n'a pu s'accoutumer encore à prononcerle nom
;fans effroi condamna un célèbre Agronome pour avoir foûtenu le mouvement de la Terre
& le déclara.hérétique à peu-près comme le Pape Zacharie avoit condamné quelques fiecles
auparavant un Evêque, pour n'avoir pas penfé comme faint Auguftin fur les Antipodes, &
pour avoir deviné leur exigence Six cens ans avant queChriftopheColomb les découvrît.
Ceft ainfi que l'abus de l'autorité Spirituelle réunie à la temporelle forçoit la raifon au fi-
lence & peu s'en fallut qu'on ne défendît au genre humain de penfer.
Pendant que des adverfaires peu inftruitsou mal intentionnés faifoient ouvertement la
guerre à la Philosophie, elle fe réfugioit, pour ainSi dire, dans les Ouvrages de quelques
grands hommes, qui, fans avoir l'ambition dangereufe d'arracher le bandeau des yeux de
leurs contemporams,preparoientde loin dansl'ombre Se. le Silence là lumière dont le monde
devoit être éclairé peu-à-peu & par degrés infenfibles.
A la tête de ces ulules perfonnages doit être placé l'immortel Chancelierd'Angleterre
FRANÇOISBACON, dont les Ouvrages fi juftement eftimès & plus eftimés pourtant qu'ils
ne font connus, méritent encore plus notre lecture que nos éloges. A confidérer les vues fai-
nes & étenduesdece grand homme'f la multitude d'objets fur lefquels fon efprit s'eft porté,
la hardiene de Son Style qui réunit par-tout les plus fublimesimages avec Ia'précifion la plus
rigoureufe on feroit tenté de le regardercomme le plus grand, le plus univerfel & le plus
éloquent des Philofophes. Bacon né dans le Sein de la nuit la plus profonde fentit que
la Philofophien'étoit pas encore quoique bien des gens fans doute fe flatalîent d'y excel-
ler car
plusunfiecle eft grouper, plus il fe croit inftruit de tout qu'il peut fa voir. Il com-
ce
mença donc parenvifager d'une vue générale les divers objets de toutes les Sciences natu-
relles; il partageaces Sciences en différentesbranches dont il fit rénumérationla plus exacte
qu'il lui fut poffible il examina ce que fon favolt déjà fur chacun de ces objets,& fit le ca-
talogue immenfe de ce qui reftoit à découvrir c'eâ le but de fon admirable Ouvrage de la
de Caccroiffenunt des cônnoijjanceshumaines. Dans fon nouvel organe des Sciences, il
perfectionneles vues qu'il avoit donnéesdansle premier Ouvrage,il les porte plus loin, Se
fait connoitre la nécefuté de la Phyfiqueexpérimentale,à laquelle on ne penfoit point en-
core. ennemi des fyftèmes il n'envifage la Philofophie que comme cette partie de nos con-
noiffances qui doit contribuer à nous rendre meilleurs ou plus heureux il femble la bojv
ner à la Science des chofes utiles, & recommande par-tout l'étude de la Nature. Ses. autres
Ecrits font formés fur le même plan tout, jufqu'à leurs titres, y annonce l'homme de gé-
nie, l'efprit qui voit en grand. Il y recueille des faits, il y compare des expériences,il en
indique un grand nombre à faire il invales Savans à étudier & à perfectionnerles Arts
qu'il regarde comme la partie la plus relevée & la plus effenrielle de la Science humaine
il expoié avec une Simplicité noble fes conjeSures&fis pen/ées fur les différensobjets dignes
«Tintéreffer les hommes, & il eût pu dire comme ce vieillard de Térence que rien de ce
qui touche l'humanité ne lui étoit étranger.Science de la Nature, Morale Politique (Eco-
nomique tout femble avoir été du reffortde cet efpritlumineux & profond; & Von ne fait
ce qu on doit le plus admirer ou desricheffes qu'il répand fur tous lesfujets qu'il traite ou
de la dignité avec laquelle il en 'parle. Ses Ecrits ne peuvent être mieux çomparés 'à
d'Hippocrate fur la Médecine & ils ne feroient ni moins admirés,ni moins lus, fi la cul-
ceux
ture de l'efprît étoit auffi chère au genre humain que la conservationde la fanté.'Mais il n'y a
que 'les Chefs de fefte en tout genre dont les Ouvrages puiffenta oir un certain éclat; Bacon
n a pas été du nombre & la forme de fa Philofophie s y oppofoit.Elle étoit trop fage pour
étonner perfonhe la Scholaftique qui dominoit.de fontems, ne uvoit être renverfée que
par des opinions hardies Se nouvelles& il n'y a pas d'apparencequ'un Philofophe,qui fe
contente de dire aux hommes^voilà le peu que .us avec appris voici ce qui vous refit à cite,
dkert foit âeiliné à faire beaucoup de bruit parmrfercontemporains.Nous oferions même
faire quelque re;proche au Chancelier Bacon d'avoir été peut-êtretrop timide fi nous ne
Unions avec quelle retenue r& pour ainfi dite' avec quelle fiiperftitionyondoit juger un
génie
ïrèmè fi ^ae les ont éntrvé les Sciences car leurs
queffioni minuneufé$,&quel'efprit doit facrilkrrétud« des êtres généraux à celle des objets
particuliers,il femble;pourtantpar remploifréquentqu il fait des termes de l'Ecole quelque-
fois même par celui des principesfcholaftiques & par des divifions & fubdivifons dont i'U-
faee étoit alors fort à la mode avoir marqué un^eu trop de ménagement ou de déférence
pour le goût dominantde ion Cède. Ce grand ho^une après avoir brué tant de fers, étoit
ne pouvon ou n'omit rompre.
encore retenu par quelques chaînes qu'il principalement
Nous déclarons ici que nous devons au Chancelier Bacon l'Arbre en-
cyclopédique dont nous avons déjà parlé fort au long, & que l'on trouvera à la fin de
plusieurs endroits du ProfpeBus nous y reve-
ce Dilcours. Nous en avions fait 1 aveu. en occafton de le répéter. Cependant
nons encore & nous ne manquerons aucune nous nV-
le grand homme reconnoiflbns ici
vons pas crû devoir fuivre de point en point que nous
pour notre maître. Si nous n'avons pas placé, comme lui, la métaphyfique
raiîon après l'imagination,
c'eft que nous avons fuivi dansleSyftème encyclopédiquel'ordre des opé-
rations de l'Esprit,plutôt que l'ordre hiftoriquexde tes progrès depuis la renaiuance de'-
Lettres ordre que l'Hluftrè Chancelier d/Angleterreavoitpeut-être en vue jufqu'à un cer-
tain point lorsqu'il fajfoit comme il le dit,,le cens & le dénombrementdes connoiflànces
humaines. D'ailleurs l/'plan de Bacon étant différent du nôtre, & les Sciences ayant fait
depuis de grands progrès on ne doit pas être furpris què^nous ayons pris quelquefois une
route différente.
î Ainii outre les changement que nous avons faitsdans l'ordre de la diftribution générale
& dont nous avons déjà expofé les raifons, nous avons à certains égards pouffe les djvi*-
fions plus loin fur-tout dansla partie de MathématiqueSe de d'unaw
tre côté nous nous hommes abftenus d'étendreau même point que lui la divifion de cer-
taines Sciences dont il fuitjufqu'aux derniers rameaux. Ces rameaux qui doivent proprement
entrer dans le corps de notre Encyclopédie',n'aùtoient fait, à ce que nous croyonsque
charger affez inutilement le Syftètne général. On trouvera immédiatement après notre Ar-
bre encyclopédique celui du Philosophe Anglois c'eft le moyen le plus court & le plus facile
de faire diftinguer ce qui nous appartient d'avec ce que nous avons emprunté de lui.
Au Chancelier Bacon fuccéda rilluftre Desgartes. Cet homme rare dont la fortune a
tout ce qu'il falloit pour changer la face de la Phi>-
tant varié en moins d'un fiecle avoitefprit
lofophie june imagination forte, un très-conféquent des connoiffances puifées dans
lui-même plus que dans les Livres, beaucoup de courage pourcombattre les préjugés les
plus généralement reçus, & aucune ^pecé de dépendancequi le forçât à les ménager.
Auffiéprouva-t-ilde ton vivant même ce qui arrive pour l'ordinaire à tout homme qui prend
un afeendant trop marqué fur les beaucoup d'en*-
nemis. Soit qu'il connût fa nation ou qu'Il s'en défiât feulement il s'étoit réfugié dans un
pays entièrement libre pour y méditer plus à fon aife. Quoiqu'il penfât beaucoup moins
faire des duciplesqu'à les mériter, la perfécution alla le chercher dans fa retraite & U vie^
cachée qu'il menoit ne put l'y fouftraire* Malgré toute la fagacité qu'ilavoitemployée pout
-prouver Dieu, il futaccufé de la nier par des Minimes qui peut-être ne la
croyoientpas. Tourmenté & calomnié par des étrangers, i & affez mal accueilli de fes com-
patriotes, il alla mourir en Suéde, bien éloigné fans douitede s'attendre au fuccès brillant
que fes opinions àuroient un jour» •; i-it*:r-
On
folide & la moms ëontefté^ de fa gloire. L'Algèbre cré«e^ quelque manière par les Ita-

•> i;
eft fa méthode des Iodé*
qu*on
nombre nom de ce .grand horomeV
à la Géométrie s idée des plus vaftes &jdes

fondes recherches non feulement dans la Géométriefublime mais dan» toutes les Sciences

Comme Philofophe, pas été f heufe^x* La


été auffi grand, «aii il n'a
Géométriequipar la nature de fim objet doit toujours gagner fans perdre,ne pouvon man-
quer étant maniée par unauffi très-fenfibles & appareos
pour tout dans un état
commencer: c^qUe ne le mente de les Eure
dïfpénfe de celui d*en qui nous a ouvert »nv»j>M
étéàuffi
été aura 1dm que fesSecïatatitt
loin <^ wii ,Il en r«w «waMvvwj* »}»•«.
les dectacew» « croyle%ôyW;UVM v«w D
Tome!.
auffi Sa Méthode feule auroit fuffi pour le ren-
vent peu que le prétendent fes adverfaires.
dre immortel fa Dioptrique eft la plus grande & la plus belle application qu'on eût
faite encore de la Géométrieà la Phyhque on voit enfindans fes ouvrages, même les moins
lus maintenant, briller par tout le génie inventeur. Si on juge fans partialité ces Tourbil-
.Ions devenus aujourd'hui prefque ridicules, -on conviendra, j*ofe le dire, qu'on ne pou-
voit alors imaginer mieux les obfervations afironomiques qui ont fervi à les fuppofer détruire
étoient encore imparfaites ou peu constatées rien n'étoit plus naturel que de
planètes il n'y avoit qu'une longue fuite de phénomenes
un fliride qui tranfportât les
de raifonnemens & de calculs, & par conféquent une longue fuite d'années, qui pût faire.
l'avantage fingulier de rendre
renoncer à une théorie fi féduifante. Elle avoit d'ailleurs
cra«Komt d'avancer que cette explication de la pefanteur eft une des plus belles & des
plu génieufes hypothefes que la Philofophie ait jamais imaginées. Auffi a-t-il fallu pour
l'abandonner, que les Phyficiens ayent été entrainés comme malgré eux par la Théorie
des forces centrales, & par des expériences faites long-tems après. Reconnoiffons donc
une Phyfique toute nouvelle, na pu la créer meilleure;
que Defcartes, forcé de créer
qu'il a fallu pour ainh dire, paffer par les tourbillons pour arriver au vrai fyftème du mon-
de & que s il s'eft trompé Sur les lois du mouvement, il a du moins deviné le premier
aqu'il devoit y en avoir.
Sa Métaphyfique auffi ingénieufe & auffi nouvelle que fa Phyfiqne a eu le même fort
à eu-près; & c'eft auffi à peu-près par les mêmes raifons qu'on peut tajuftifier car telle
eft aujourd'hui la fortune de ce grand homme, qu'après avoir eu des fe ateurs fans nom-
bre il eft prefq ue réduit à des apologistes. il fe trompa fans doute en admettant les idées
innées mais s'il eût retenu de la fefte Péripatéticiennela feule vérité qu'elle enfeignoit fur
l'origine des idées par les fens, peut-être les erreurs, qui deshonoroient cette vérité par leur
alliage auroient été plus difficiles à déraciner. Defcartes a ofé du moins montrer aux
bons efprits à fecoüer le joug de la fcholafiique de l'opinion de l'autorité en un mot des
préjuges & de la barbarie & par cette révolte dont nous recueillons aujourd'hui les fruits,
la Philofophie qu'elle
a reçu de lui un fervice plus difficilepeut-être à rendre que tous ceux
doit à fes Uluftrês fucceffeurs. On peut le regarder comme un cfief de conjurés, qui a eu le
courage de s'élever le premier contre une puiffance def pqtique & arbitraire, & qui en pré-
parant une révolutionéclatante » a jetté les fondiêmensd'un gouvernementplus jufte & plus
heureuxqu'iln'a pu voir établi. S'ilafini par croire tout expliquer, il a du moins commencé
par douterde tout & les armes dont nous nous Servonspour le combattre né lui en appartien-
abfuf-
nent pas moins parce que nous les tournons contre lui. U'aiilpyrs,quand les opinions
des font invétérées,on eft quelquefois forcé pour defabufer le genre humain de les rempla-
mieux faire. L'incertitude& la vanité de 1 efpmiont
cer par d'autres erreurs, lorsqu'on ne peut
telles qu'il a toujours befoin d'une opinion à laquelle Uf# fixe: c'eft un enfant à qui il faut
présenterun jouet pour lui enleverune arme dangereufejil quitterade lui-mêmece joüet
quand le tems de la raifon fera venu. En donnant ainfi le changé aux Philofophes ou à ceux
qui croyent l'être, on leur apprend du moins à fe défierde leurs lumieres, & cette difpofition*
eft le premier pas vers la vérité. Auffi Defcartes a-t-il été perfécuté de Son vivant, comme s'il
fût venu l'apporter aux hommes.
Ne WTON,àquila route avoit été préparéeparHuYGHENS,parut enfin, &4onnaàla Phi.,
loforihie Une forme qu'elle femble devoir conferver. Ce grand génievit qu'il étaittems de bàn-
nir de la Phyfique les eonjeftures & les hypothefes vagues ou du moins de ne les donner
que pour ce qu'elles valoient, & que cette Science devoir être uniquement foûmife aux ex-
périences & à la Géométrie. C'eft peut-être dans cette yûf qu'il commença, par inventer le
calcul de l'Infini & la méthode des Suites, dont le ufapi fi étendus dans là jGéométriema-
me, le font encore davantage pour déterminer les «fiets compliquésque ton .pbferveïdjUK
la Nature où tout Semble s'exécuter par des efpeoes -de progreffions infinies. Les expérien-
ment découvrir au PhilofophiB Angiojs
ces de la pefanceur, & les observations de Képlef,
la force qm retient les planètes dans leurs orbite* Benfeigna
caufes de.leun mouvemensi, &à les calculer £vec une\ïxaétitudequ'on nauçoit. p% exiger
que du travail de plufieursSiècles. Créateur d'une Optique toute
nouvelle fitconnoîtrela
lumière aux hommes en la décômpofant. Ce que nous pourrions ajouter à l'éloge de ce grand

ie^chiflantla Phibfophic par une grande quantité de biens réels il a mérité fans doute tou^e
fa tecomioilïance mais il a peut-être plus fait pour elle en lui apprenantà être Sage, & à con-
tenir dans de juftes bornes cette efpece d'audace- que les circonstances
ne véuxpas dire fonSyâêxne) eft aujout-
cartes à lui donner. Sa Théorie du monde (car je
d'hui fi généralement reçue, qu'on commence à difputer à l'auteur l'honneurde l'invention
parce quon accufè d'abord les grands hommes de le tromper & qu'on finit par les. traiter
ouvrages la gravitation des planètes
découvrir dans ces quand elle n'y feroit pas } mais en
fuppofantmême que les Grecs en ayent eu l'idée ce qui n'etoit chez eux qu'un fyftême ha*
les mains de Newton cette démonf* j
tration qui n'appartient qu'à lui fait le mérite réel de fa découverte j & l'attraction fans un T
tel appui fierait une hypothèfe comme tant d'autres. Si quelqu'Ecrivain célèbre s'avifoit de i
prédire aujourd'hui (ans aucune preuve qu'on parviendra un jour à faire de l'or, nos dèf*
? •
cendans auroient-ils droit fous ce prétexte de vouloïr ôter la gloire du grand oeuvre à un
Çhimifte qui en viendroit à bout ? Et l'invention des lunettes en appaniendroit eUe moin*
à fes auteurs, quand même quelquesanciens n'auroient pas cru impoffible que nous éten-
tendiffions un jour la fphere de notre vuel
D'autres Savans croyent faire à Newton un reproche beaucoup » plus fondé en l'accu-»
lofophes. Mais les Savans dont nous parlonsfont-ils bien (ûrs que ces deux mots vuides de
fens chez les Scholaftiques & devinés a marquer un Etre dont ils
fuffent autre chofe chez les anciens Philosophes que l'expreffionmodefte de leur ignorance ?
Newton qui avoit étudié la Nature ne le flattoit pas d'en (avoir plus qu'eux fur la caufè
première qui produit les phénomènes mais il n'employa pas le même langage pour ne
pas révolter des contemporains qui n'auroient pas manqué d'y attacher.une autre idée que
rendre raifort
du mouvement des planètes que les phénomènes & les lois de la Méchanique s'uniflbient
pour les renverfer qu'il y a une force par laquelle les planètes tendent les unes vers les au*
ttes, & donf le principe nous eft entièrementinconnu. Il ne rejetta point l'impulfion il fy
«
borna ademander qu'on s'en Servît us heureufement qu'onn'avoit fait jusqu'alors pour ex-
pliquer les mouvemens des planètes t fes defirs n'ont point encore été remplis & ne le fe-
ront peut-être de long-çems. Après tout > quel mal auroit-il fait à la Philosophie, en nous
pas,
A l'égard de la Métaphyfique il paroit que Newton ne l'avoit pas entièrement' négli-
gée. Il étoit trop grand Philosophe pour ne pas Sentir qu'elle eft la bafe de nos connoif-
lances & qu'il faut chercher dans elle feuledes nouons nettes ce exâ&es de toutilparoic
même par les ouvrages de ce profond Géomètre qu'il étoit telles no»
tîons fur les principaux objets qui l'avoient occupé.Cependant foit qu'il fût
peu content
lui-même des progrès qu'if avoit égards dans la Métaphysique foit qu'il
crût difficile de donner au genre humain des lumièresbien fatisfaifantesou bien étendues fur

pour foutenir des opinionsdapsereufes ou erronées, il s'abftint prefqu'abfolumentd'en par-


1er dans ceux de (es écrits qui font le plus connus guère apprendre ce qu'il
pendit fut; tes pbjets de cette feience que dans
comme il n'a caufefur ce point aucune révolution nous nous abfhendfons de le confidérer
de ce côté-là. r- -r.l'èxé-
&
cuta qu'il

v
créé qu'on avoit (ufqu'a*
alors qui

les livres parce qu'ils l'auroient mal inftruit il fe contenri»

de
mes pour les Philofophes & pour le Peuple. Mais le peu de progrès que cette Science a
fait depuis 6 montre combien il eft rare d appliquer heureufement ces princi-
naturelle qui empêche de s'y borner. Cependant & même de
eft encore aflez ibmmun dans notre fiecle j car nous aimons .à tout
prodiguer mais qvfjl y a peu de personnes véritablement dignes de ce nom Combien y
en a-til qui ne le méritentque par le malheureux talentd'obicurchr avec beaucoup de fiio-
tilité des idées claires & de préférerdans les notions qu'ils fe forment l'extraordinaire au
toujours (impie ? Il ne faut pas s'étonner après cela fi la plupart de ceux qu'on
font fi peu de cas les uns des autres. Je ne doute point qup ce utre
ne (bit bientôt une injure pour nos bons esprits, comme le nom de Sophifte qui pourtant
fignifie Sage, avili en Grèce par ceux qui le portoient fut rejette parlesvrais Philofophes.
Concluons de toute cette hiftoire que l'Angleterre nous doit la naiffance de cette Phi-
lofbphie que nous avons replie d'elle. Il y a peut-être plus loin des formes Substantielles aux
tourbillons que des tourbillons à la gravitation univerfelle comme il y a peut-être un
plus grand intervalle entre l'Algèbre pure & l'idée de la Géométrie qu'entre
le petit triangle de Barrow & le calcul différentiel.
Tels font les principaux génies que l'efprit humain doit regarder comme fes maîtres &
d'abattre cellesde quelques Conquérans. ^r
à qui la Grèce eût élevé des ftatues quand même elle eut été obligée pourléur faire place,
Les bornes de ce Difcours Préliminaire nous empêchent de parler de plusieurs Philofo-
phes illuftres qui fans fe propofer des vues auffi grandes que ceux dont nous venons de faire
mention,n'ont pas biffe par leurs travaux de contribuerbeaucoup à l'avancement des Scien-
ces Se ont pour ainfi dire levé un coin du voile qui nous cachoit la vérité. De ce nombre
font GALILÉE, à qui la Géographiedoit tant pour fes découvertes Agronomiques, & la
Méchanique pour fâ Théorie de l'accélération Harvêy que la découvertede la circula-
tion du fang rendra immortel Huygéns, que nous avons déjà nommé & qui par
des ouvrées pleins de force & de'génie a f bien mérité de la Géométrie & de la Phyfi-
que Pascal& de.auteur d'un traité fur la Cycloïde qu'on doit regarder comme un prodige
de, fagacité pénétration, & d'un traité de l'équilibredes liqueurs & de la pesanteur de
l'air, qui nous a ouvert une feience nouvelle génie universel & fublime dont les talens-–
ne pourroientêtre trop regrettés par la Phiiofophie fi la Religion n'en avoit pas profité-f Ma-
comme s'd n'avoit pas été fouvent trompé par la fienne Boyle le père de ta Pnyfique
expérimentale plufieurs autres enfin parmï lefquels doivent Are comptés avec diftinc-
tion les Vesale les Stdenham les Éoerhaave & une infinité d'Anatomifles & de
Phyficiens célèbres.
Entre ces grands hommes il en eft un dont la Phiiofophie aujourd'hui fort accueille &
fort combattuedans le Nord de l'Europe nous obligea ne le point pafler fous filence}
c'eft l'illuôre Leibnitz. Quand il n'auroit pour lui que la gloire, ou même que le foupçoo
d'avoir partagé avec Newton l'invention du calcul une
mention honorable. Mais c'eft principalementpar fa Métaphyfique que nous voulons l'en:
vi&ger. Comme Defcartes, il femble avoir reconnuFmfaffifance de toutes les ablutions qui
avoientété données jufq u'à lui des question les plus élevées, fur l'union du corps & de l'âme
fur la providence fur la nature de la matière ilparoh même avoir
anrec plus de
moins Cage
lés diuiper Et de ce côté-là il n'a peut-être pas été plus heureux que Defcartes. Son principe

aufn peu éclairés que nous le femmes fur les


Ses Monades prouvent tout au plus qu'il a va mieux que perfonne qu'on ne
uneidée de la matière mais elles neparbiffent pas faites pour la donner ton Har-.

. f rriromîfMM? une obfervaaon qui ne paraîtra


Nous
B*eft guère de leur vivam que les hommes changé
C^
la,
feice des ScieiK^s* No«s avons chefde cteux,
léifa» & joignent a apportée.
Ouvrages dm» une retraite 1 laquelle fer ennemis Soient
«jo*Hiavoient fait n.à pu fAuteur. D'ailleurs, unique*;
.occupé d'4tre utile it à peut-être que fes cofitempo*
rains dtiflent fois fur ue fi grand nombre d'objets. On ne permet guère

les idées fur les leurs. C'et! en


partie pour cette en France après (a mort
plus de perfécution quêteur Auteur n'en a voit foufferr en Hollande pendante vie; ce n'a
été qu'avec beaucoup de pline que les écoles ont enfin ofë admettre une Phyfique qu'elles
s'imaginoïent être contraire à celle vrai a trouvé dans tes con-
temporains moins de contradiction foit que les découvertes géométriques par lefqueUet
il on ne pouvoit lui disputer ni la propriété ni la réalité euffent ao
coutume à radmiration pour lui & à lui rendre des hommages qui r&toientni trop fubits,
ni trop forcés foit que par fa fupériorité il imposât filence à l'envie { foit enfin ce qui pa-
roit plus difficile à^foire»qu'il eut affaire à une nation moins injure queles autres. Il a eu
l'avantage fingulierde voir fa Philofophie généralementreçue en Angleterre de fon vivant
& d'avoir tous fes compatriotes pour partisans & pour admirateurs. Cependantil s'en fâlloit
bien que le refte de l'Europe fit alors le même accueil tes Ouvrages. Non-feulement ils
étoient inconnus en France mais la Philosophie fcholaftique y dominoit encore lorfqué
Newtonavoit déjà renverfé la Phyfique Car téfienne & tes tourbillons étoientdétruits avant
que nous fongeamons à les adopter. Nousavons à les fbûtenir qu'à les re-
cevoir. H neîautqu'ouvrir nos Livres, pour voir avec fiirphfe qu'il n'y a pas: encore vingt
ans qu'ona commencé en France à renoncer au Cartéfianifme. Le premier qui ait ofë par-
mi nous fe déclarer ouvertement Newtonien eft l'auteur du Difcpursy«r
Aflns qui joint à des connoiffances géométriquestrès-étendues cet efprit philolbphiquô
avec lequel elles ne fe trouvent pas toujours', & ce talent d'écrire auquel on ne croira plus
qu'elles nuifent quandon aura lu fes Ouvrages» M. de Maupertuisa crû qu'on pouvoit
être bon citoyen fans adopter aveuglémentla Phyfiquede fon pays & p*ur attaquer
cette Phyfique il a eu befom d'un courage dont on doit lui Savoir gré. En ¿_notre na-
tion, fingulierementavide de nouveautés dans les madères de goût, eft au contraire en
matière de Science très-ahachéeaux opinions anciennes. Deux difpoiirions fi contraires eri
apparence ont leur principedansplufieurs caufes dans cette ardeur de joilif
quifemblé conftituer Tout ce qui eft flù reflbrt du fentiment n'eft pas fait
pour être long-tems cherché,& ceffe d'être agréable dès qu'il ne fe tout d'urt
coup mais aufli l'ardeur avec laquelle nous nous y livrons,s'épuife bientôt & l^itne dé*
goûtée auffi-tôt que remplie,vole vers un nouvel objet qu'elle abandonnera de même. Au
contraire, ce n'eft l'esprit parvient mais par
cette raifon il veut joint aufli long-tems qu'il a cherché fur-tout que d'une
calculs & de&
combinaisons, atachés à leurs théorie*
mêmes motife que beaucoup plus de relfent-
Mante avec le peuple qu'ils ne s'imaginent.
nons fans peine des opinions qu'ileût combattueslui-même un fiecle plus tard. Sur-tout ne
confondons point Le génie qu'il a montré en cherchant
dans la nuit la route qu'à lui: ceux
qui l'ontlofé fuivre les premiers dans les ténèbres ont aumoins marqué du courage

appris dans leur enrance ou par je ne fais


quel préjugé national* Avec de tels mofrfs on peut être le der-
nier de ies difciple ou plutôt
\t droit,

nouveau ils
Ce fom en effet
régléte fort tles

Ouvrages. Si le

ce qui en aTapparenee*
Il, en a été de Lpcke à peu-près comme de Bacon de Defçàrtes & de Newton*
Oublié long-tenupour Rehaut & pour Régis “& encoreaifez peu connu de la multitude, il'
lecteurs & quelques partifans. G'éft ainfi que les
commence enfin à avoir parmi nous dés
perfonnagesilluftres couventtrop au-deflus de leur ùede travaillent prévue toujours en
pure perte pouf leur fiecle m$me jc'eft aux âges fuivansqtjj'il èft réfervé de
recueillirle fruit

la gloire qu'Us méritent} des hommes fort inférieurs la leur arrachent parce que lesjgrànds
hommes-Ce.livrentà leur énie, & les gens médiocres à celui de leur nation, Il eft virai que
le témoignage que la Supériorité ne peut s'empêcher de fe rendre à elle-même fuffit pour
la dédommager des mirages vulgaires elle fe nourrit de fa propre fubftance & cette répu-
tation dont on eft fi avide, ne fert fouvent qu'à- confoler la médiocritédes avantages que le
paient a fur elle. On peut dire en effet que la Renommé.equipublie tout raconte plus fou-
vent ce qu'elle entendqu e ce qu'elle voit & que les Poètes qui lui ont donné cent 1?ou-
ches dévoientbien aum lui donner un bandeau.
La Philosophie,qui forme le goût dominantde notre fiecle femble par les progrès qu'elle
fait parmi nous, vouloir réparer le tems qu'ellèa perdu, 6c fe venger de l'espèce de mépris
que lui avoient marqué nos pères. &, n'en
eft pas plus jufte pour avoir changé d'objet. On s'imagine que nous avons tiré des Ouvra-
ges des Anciens tout ce qu'il nous importoit de (avoir & fur ce fondement on difpenferoit
volontiers de leur peine ceux qui vont encore tes consulter. 11 femble qu'on regarde l'anti-
quité comme un oracle qui a tout dit, & qu'il eft inutile d'interroger;& l'on ne fait guère
plus de cas aujourd'hui de la retlitution d'un pauage, que de la découverte d'un petit ra-
meau de veine dans le corps humain. Mais comme il feroit ridicule de croire qu'il n'y a
quelquefois
plus rien à découvrir dans I'Anatomie parce que les Anatomiftes te livrent à
des recherches inutiles en apparence & ibuvent utiles par leurs fuites il ne feroit pas
moins abfùrde de vouloir interdire l'Erudition, fous prétextedes recherches peu importan-
tes auxquelles n«s Savans peuvent s'abandonner. C'ed être ignorant ou
prélomptueux de
croire que tout fpit^ vu dans quelque matière que ce puîné être & que nous n'ayons plus
aucun avantage à tirer de l'étude & de la lecture des Anciens.
L'ufage de tout écrire aujourdhui en Langue vulgaire, a contribué fans doute à fortifier ce
préjugé & eft peut-être plus pernicieux que le préjugé même. Notre Langue étant ré-
pandue par tout« l'Europe nous ayons crû qu'il étoit tems de la fubftituer à la Langue la-
tine, qui depuis la renaifiance des Lettres étoit celle de nos Savans. J'avouequ'un Philofo-
phe eft beaucoup plus excufable d'écrire en François qu'un François de faire des vers La-
tins je veux bien même convenir que cet ufage a contribué à rendre la lumière plus géné-
rale fi néanmoins c'eft étendre réel lement relpritKd'un Peuple, que d'en étendre la iuper-
ficie. Cependant il réfuke.de-làun inconvénient que nous aurions bien dû prévoir. Les Sa-
vans des autres nations à qui nous avons donné l'exemple, ont crû avec raifonqu'ils écri-
roient encore mieuxdans leur Langue que dansla nôtre. L'Ang leterre nous a donc imitél'Al-
lemagne où le Latin fembloits'être réfugié commence infenfiblementà en perdre l'uiâge:
je ne doute pas qu'elle ne foit bien-tôt fuivie par les Suédois les Danois & les Ruffiens.
Ainfi avant la fin du dix-huiriemefiecle, un Philosophequi voudra s'inftruireà fond des dé..
couvertes de fes prédécefleurs fera contraint de charger fa mémoire de fept à huit Langue*
différentes& après avoir consumé à les apprendre le tems le plus précieux de ià vie, il
mourra avant de commencer à* s'inftruire. L'ufage de la Langue Latine dont nous avons
fait voir le ridicule dans les matières de goût, ne rroit être que ttès^tirile dans le» Ou-
vrages de Philofohphie dont la clarté & la précifion doivent faire tout le mérite, &qui
ifonit befoin que d une Langue univerfelle ce donc feimaitefi
l ,*ru*on rétablit cet ufage mais II n'y a pas Iku de J'«fpérer» L'abus dont nous ofons nous
plainte eft trop favorable 3 la vanité & à la parefie pour qu'on fe Sue dé le déraciner.
Les Phïïofophes comme les autres Ecrivains veulent être lus, & fiïr-tout de leur nation.
S'ils fe d'une Langue moins familiere ils auroient moins de bouches pour les cé-
lébrer, & on ne pourroit pasfe vanter de les entendre. Il eft vrai qu'avec moins d'ad-
mirateurs ils âuroient de meilleurs juges mais c'eft, un avantage qui les touche peu
parcf que la réputationtient plus au nombre qu'au mérite de ceux qui Mdiftribuent.
En récompensé car il ne faut rienoutrer, nos Livres de Sciences tèmblent avoir acquis

loiieroïs ici les produc>ion4,fi je ne me bornoispa> à Uw ifageir comme Philo-


a appris aux fecpùer Supérieur dans

de a
même ofe prêteralaPhilofophie les ornemens qui felnbloient lui êtrelesplus étrangers, iéc
qu'elle paroiflbit devoir s'interdire le plus Sévèrement & cette hardiefleaété juftifïee par te
Succès le plus général & le plus flateur. Mais. Semblable à tous les Ecrivains originaux il a
laiffé bien loin derrière lui ceux qui ont crû pouvoir l'imiter.
• L'Âuteia^ëel'Hiftoire Naturellea Suivi une route différente. Riva1.de Platon & de Lu-
dans fon Ouvrage dont la réputation, croît de jour en jour, cette no-»
crèce ,'il a répandu
bleue & cette\élévation de Style qui font fi propres aux matieres philosophiques&, qufi
dans les écrits du Sage doivent être la peinture de fon ame.
Cependant la Philofophiê, en fongeant à plaire paroît n'avoir pas oublié qu'elle eft
principalementfaite pour instruire; c^ft parc cette raifon que le goût des fyftèmes, plus
propre à flater l'imagination qu'à éclairerla raifon eft aujourd'hui prefqu'abfolumentbanni
des bons Ouvrages.Un de nos meilleurs Philofophes femble lui avoir porté les derniers
coups*. L'efprit d'hy pothefe& de conjecturepouvoit être autrefoisfort utile, & avoit même
été néceflaire pour la renaiflance de la Philofophie parcequ'alors il s'agiffoitencoremoins
de bien penfer que d'apprendreà penfer par foi-même. Mais les tems font changés, & un
Ecrivain qui feroit parmi iïousl'éloge des Syftèmes viendrait trop tard. Les avantages que
cet efprit peut procureur maintenantfont en trop petit nombre pour balancerles inconvéniens
qui en résultent; & fi on prétend prouver l'utilité des Syftèmes par un très-petit nombre
de découvertes qu'ils ont occafionnées autrefois on poutroit de même confeiller à nos Géo-
jnettres de s'appliquerà la quadrature du cercle parce que les efforts de plufieurs Mathét
maticiens pour la trouver, nous ont produitquelques théorèmes. L'efp rit deSy rtème eft dans
la Phyfique ce que la Métâphyfiaue eft dans la Géométrie.S'il eft quelquefois néceffaire pour
nous mettre dans le chemm
duire par lui-même. Eclairé
e
pla vérité, il .eft prefque toujours incapable de nous y con-
l'observation de la Nature il peut entrevoir les caufes des
phénomènes mais c'efl au calcul à affûrer pour ainfi dire l'existence de ces"càufès ert dé- (
terminant exactement les effets^qu'elles peuvent produire,& en comparantces effets avec
ceux que rexpériencenous découvre.Toute hypothefe dénuée d'un tel fecours acquiert
rarement ce degré de certitude, q 'on doit toujours chercher dans les Sciences naturelles
qui néanmoins fe trouve fi peu ans ces conjectures frivoles qu'pn honore du nom de
SyStèmes. S'il ne pouvoit y en avoir mie de cette efp ece, le principal mérite du Physicien Se-
roit à proprement parler, d'avoir l'écrit de Syftème & de n'en faire jamais. A l'égard de

dangereux. "
l'ufage des SyStèmes dans les autres iences, mille expériences prouvent combien il eU:

La Phyfiqueeft donc uniquement bornée aux observations & aux calculs; là Médecins
à l'hiftoire du corps humain de les ma 'es, & de leurs remèdes i THiftoireNaturelleà là
defcription détaillée des végétaux, des anmiaux & des minéraux la Chimie à la compo-
fition & à la décomposition expérimentalees corps; en un mot toutes les Sciences ren-
fermées dans les faits autant qui! leur eft poffible & dans les conséquences qu'on en peut
déduire, n'accordentrien à l'opinion, que qu nd elles y font forcées. Je ne parle point db
ta Géométrie, de l'Aftronomie & de kMéckaWque deftinées par leur natureà aller tou-
j ours en fe perfectionnant de plus en
On abufe des meilleurs choies. Cet efprit philolîaphique, iî à la mode

la
dkfe le Notre fiecle porté à
lesdifcuffionsfroides & didactiques

font ces principes qu'il taut

tranquillesde l'ame il lui eft bien celles


payons, pu en général des fentimens cette efpece dfe
îentimens ne feroit-elle pas difficile à analyfer il faut fe livrera
eux pour les connoître de l'autre,le tems dit Pâme en celui
les étudier le moins. Il faut pourtant contenir. que cet eforit Me dilcuffion a contribué à
affranchirnotre littératurede l'admirationaveugle des Anciens nous a apprisà n'eftimer
en eux que les beautés que nous ferions contraintsd'admirer dans les Modernes. Mais c'eft
peut-être auffi à la même fource que nous devons je ne fais quelle Mêtàphynquë du
Cœur qui s'eft emparée de nos théâtres y s'il né falloit pas Peii bannu^entieremfcnt encore
moins filioit-il l'y laifferrégner. Cetteanatomie de que dans nos con-
verfations;ori y differte, on n'y parle plus j & nos fociétés ont perdu principaux
S
V
Ne (oyons donc pas étonnés que nos Onvtagesd'efpritfoient en général Inférieurs à ceux.
du fiecle précédent. On peut même en trouver la raifon dans les efforts, que nous faifons
pour furpàffer nos prédéceffeurs. Le goût & l'art d'écrire font en peu de tems des progrès
rapidesdès qu'une fois la véritable route eft ouverte: à peine un grandgénie a-t-il entrevu
le beau, qu'il l'apperçoitdans toute fon étendue; & l'imitation de la belle Nature femble
bornée à de certaines limites qu'une génération, ou deux tout au plus, ont bientôtatteintes
il ne reie à4a génération Suivante que d'imiter mais elle ne fe contente pas de ce partage
les richeffes qu'elle a acquifes autorisent le defir de les accroître elle veut ajouter à ce
qu'eue a reçu, & manque le but en cherchant à leujaflèr. On a donc tout à la fois plus de
principes pour bien juger, un plus grand fonds de lumieres, plus de bons juges, Se moins
de bons ouvrages on ne dit point d'un Livre. qu'il eft bon mais que c'eft le Livre d'un
hommed'efprit. C'eft ainfi que le fiecle de Démétriusde Phalere a Succédé immédiatement
à celui de Démofthene le fiecle de Lucain & de Séneque à celui de Cicéron & de Virgile
& le nôtre à celui de Louis XIV.
Je ne parle ici que du fiecle en général car je fuis bien éloigne de faire la fatyrede quel-
ques hommes d'un mérite rare avec qui nous vivons,La constitution phyfique xlu monde lit-
téraire entraîne,comme celle du monde matériel, desrévolutions forcées dont il feroit aufli
injuste de fe plaindre que du changement des faisons. D'ailleurs comme nous devons au fiecle
de Pline les ouvrages admirables de Quintilien & deTacite que la générationprécédente
n'auroit peut-être pas été,en état de produire, le nôtre laifferaà la poftérité des monumens
dont il a bien Jioit de fe glorifier. Un Poète célèbre parfes talens& par fes malheurs a effacé
Malherbe dans fes Odes & Marotdans Ces Epigrammes.& dans fes Epitres.Nous..avons vu
naître le feul Poème épique que la Francepuiûeoppofer à ceuxdesGrecs, des Romains, des
Italiens, des Anglois & des Espagnols. Deux hommes illustres, entre lefquels notre nation
Semble partagée & que la poftérité faura mettre chacun à fa place; fe difputent la gloire
du cothurne, & l'on voit encore avec un extrême plaisirs leursTragédies apres cellesde Cor-
neille & de Racine. L'un de ces deux hommes; le même à qui nous devons laHENRiADE
fùr d'obtenirparmi le très-petit nombre de grands Poètes une place distinguée & qui n'eil
qu'à Iui, poûede en même tems au plus haut degré un talent que n'a eu prefque aucun Poète
même dans un degré médiocre celui d'écrire en profe. Perfonne n'a mieux connu l'art fi rare
de rendre fans effort chaque idée par le terme qui lui eft propre d'embellir tout fans fe mé-
prendre fur le coloris propre à chaque chofe j enfin ce qui caractérise plus qu'on ne penfe
les grands Ecrivains, de n'être jamais ni au-deffus, ni au-deffous de fon fujet.Son effai fur
le uecle de Louis XIV. eft un morceau d'autant plus précieux que l'Auteur n'avoit en ce
genre aucun modelé ni parmi les Anciens,ni parmi nous. Son hiftoire de Charles X1I. par la
rapidité & la noblefiedu ftyle eft digne du Héros qu'il avoit à peindre fes pièces fugitives
fupérieures à toutes celles que, nous efHmons le plus fuffiroient par leur nombre & par leur
mérite pour immortalifer plufieurs Ecrivains.Que ne puis-j e en parcourant ici fes nombreux
:& admirables Ouvrage*, payer à ce génie rare le tribut d'éloges qu'il mérite, qu'il a reçu
tant.de fois de fes compatriotes, des étrangers, & de Ces ennemis& auquel la pofténté
mettra le comble quand il ne pourra plus en jouir •
Ce ne font pas là nos feulesricheffes.Un Ecrivain judicieux auffi bon citoyen que grand
Philosophe, nous a donné fur'les principesdes Lois un ouvragedécrié par quelques François,
& efliméde toute l'Europe.D'excellens auteursont écrit rtuttoire j des efpritsjuftes & éclai4
rés l'ont approfondief: la Comédie a acquis un nouveau genre, qu'on auroit tort de re*
jetter, puifqu'il en réfulte un plaifir de plus ,& qui n'a pas été auffi inconnu des anciens
qu'on voùdroit nous le perfuader enfin nous avons plufieurs Romans qui nous empêchent
de regretter ceux du dernier fiecle..
Les beaux Arts ne font pas moins en honneur dans notre.nation. Si j'en crois les Ama-
teurs éclairés notre école de Peinture eft la première de l'Europe & plufieurs ouvrages
de nosSculpteurs n'auroientpas été defavoués par les Anciens.La Munque eft peut-être de
tous ces Arts celui qui a fait depuis quinze ans le plus deprogrèsjïarminous. Grâces aux
travaux d'un énie mâle, hardi & fécond, les Etrangers qui ne pouvoient-foufett-nôS
fymphonjes commencent à les goûter & les François paroiflènt enfin perfuadés que LùlH

'
avoit laiffé dans-ce genre beaucoupà faire. M. Rameau, en pouffant ta pratique de fon
loufie d«n grand nombre u'Artiftes qui le décrient en s'exerçant de l'imiter. Mais ce qui
le diftingue plus particulièrement c'eft d'avoir reftécht avec beaucoup de fuccés Tur la
théorie 4e ce même Art; d'avoir fu trouverdans la Baffe' fondamentalele prmcipe de lliarmo-

.
n,ie & de la mélodie d'avoirréduitpar ce moyen à des bis plus certaines& plus amples, une


'
fâiiis avec empreffement l'occalion de célébrer cet Artifte philofophe dans un difcours

" -A 0
deftjné
deftiné principalementà l'éloge des grands Hommes. Son mérite, dont il a forcé nôtre lie-
cle à convenir ne fera bien connu que quand le tems aura fait taire l'envie &MaisMût-il (on nom,
cher itlà partielle notre nation la plus éclajrée ne peut bleffer ici perfonrie.
déplaire à quelques prétendus Mécènes, un Philofopheferoit bien à plaindre, fi même en
matiere de feienees & de goût il ne fe permettoit pas de dire la vérité.
Voilà les biens que nous poflédons. Quelle idée ne Se formera-t-ôn pas de nos frétera
littéraires 6 l'on joint aux Ouvrages de tant de grands Hommes les travaux de toutes les
Compagnies favames dénuées à maintenir le goût des Sciences & des Lettres, & à qui
Livres De pareilles Sociétés ne peuvent manquer de pro-
noms devons tant d'excellens
duire dans un Etat de grands. avantages; pourvû qu'en les. multipliant à l'excès on n'en
facilite point l'entrée à un trop grand nombrede gens médiocres qu'on en bannifle toute,
inégalité propre à éloigner ou à rebuter des hommes faits pour éclairer les autres qu'on
n'y connoiffe d'autre Supériorité que celle du génie; que la confidération y foit le prix
du travail enfin que les récompenfes y viennent chercher les talens, & ne leur foient
point enlevéespar l'intrigue* Car il ne taut pas s'y tromper: on nuit plus aux progrès de
fefprit, en plaçant mal' les récompenfes u'en les Supprimant. Avouons même à l'honneur
des lettres, taue les Savans n'ontpas toujours befoin d être récompenses pour fêvmultiplien
Témoin KAngleterre à qui les Sciences oivent tant fans que le Gouvernementfane rien
pour elles) Il eftvrai que la Nation, s canfidere qu'elle les refpefte même & cette efpece
de récompenfe Supérieureà toutes le^autres eft fans doute le moyen le plus sûr de faire
"fleurir les Sciences & les Arts parce que è'eft le Gouvernementqui donne les places, & le
Public qui diftribue l'eftime. L'amour des Lettres qui eft un mérite chez nos voiiins, n'efl
encore à la vérité qu'une mode parmi nous oi^xie fera peut-être jamais autre choIe; mais
quelque dangereufe que foit cette mode, qui pour>in Méceneéclairéproduit cent Amateurs
ignorans& orgueilleux peut-être lui fommes-nousredevables de n'être pas encore tombes
dans la barbarie où une foule de circonflances tendent à nous précipiter.
On peut regarder comme une des principales cet amour du faux bel efprit qui protegts
l'ignorance qui s'e^ fait honneur &- qui la répandra universellement tôt ou tard. Elle fera
le fruit & le terme du mauvais goût j ajoute qu'elle en fera le remede. Car tout a des ré-
volutions reglées & l'obfcurite fe terminera par un nouveau fiecle de lumiere. Nous ferons
plus frappés du grand jour, après avoir été elque tems dans les ténèbres. Elles feront com-
par e^le-même mais quelquefois utile par fes fuites,
me une efpece d'anarchie très-funefle
Gardons-nous pourtantde fouhaiter'une revolution fi redoutable; la barbarie dure des fie-
clés il femble que ce.foit notre élément; la ration& le bon goût ne font que paner.
Ce feroit peut-être ici le lieu de repouuer les traits qu'un Ecrivain éloquent & philofo-
phe a lance depuis peu contre les Sciences & les Arts, en les accusant de corrompre les
moeurs. Il nous fiéroij mal d'être defon fentiment à la tête d'un Ouvrage tel que celui-ci &
l'homme de mérite dont nous partOns femble avoir donné fon fuffrage à notre travail par le
zele & le fuccès avec lequel il y a concouru. Nous ne lui reprocheronspoint d'avoir coin-
fondu la culture de l'efprit avec l'abus qu'on en peut faire il nous répondroit fans doute
que cet abus en eft inféparable mais nous-leprierons d'examiner fi la
plupart des maux qu'il
attribue aux Sciences & aux Arts, ne font point dûs à des caufes toutes différentes dontl'é-
numération feroit ici, auffi longue que délicate. Les Lettres contribuent certainementà ren-
dre la Société plus aimable; il feroit difficilede prouver que les bommes en font meilleurs,
& la vertu plus commune mais c'eft un privilège qu'on peut difputer à la Morale même
& pour dire encore plus faudra-t-ilprofenre les Iois parce que leur nom fert d'abri à quel-
ques crimes dont les auteurs feroient punis dans une république de Sauvages ? Enfin quand
nous ferions ici au defavantage des connoiflànces humaines un aveu dont nous foinmes
éloignés, nous le fommes encore plus de croire qu'on gagnât à les détruire: les vices nous c
refteroient & nous aurions l'ignorance de plus.
Finiffons cette hiftoire des Sciences, en remarquant que les différentes formes de gou-
auiln les
vernement qui influent tant fur les efprits & fur la culture des Lettrés, déterminent
efpéces de connoiflances qui doivent principalementy fleurir & dont chacune a Son mérite
particulier.Il doit y avoir en général dans une République plus d'Orateurs d'Hiftoriens
& de Philofophes & dans une Monarchie plus de Poètes de Théologiens, & de Géo-
metres. Cette règle n'etl pourtant pas fi abfolue qu'elle ne puifle être altérée
& modifiée
par une infinité de caufes.
APRÉS LES réflexions & les vûesgénérales que nousavons crûdevoirplacer à latêtd >

il
M. Rouflîaude Genève Auteur de la Partie de l'Encyclopédiequi concerne la Mulique R: donc'tiotis éperon! que
le Pubuc fera très (Mutait, a compote .un Difcoursfort éloquent pour prouver que lç reubliiîementdes Sciences & île?
Art? a corrompu les mœurs.Ce Uiicours a etc couronné en i/î^> par l'Académiede Dijon» avec les i»,us- grands h
de cette Encyclopédie il eft tems enfin d'inftruire plus particulièrementle public fur l'Ou-
vrage que nous lui préfèntons. Le ProfpeSusqui a déjà été publié dans cette vue, & dont
M. Uiderot mou collègue eft l'Auteur, ayant été reçu de toute* l'Europe avec les plus
grands éloges, je vais en fon nom le remettre ici de nouveau fous les yeux du Public, avec
les changemens & les additions qui nous ont paru convenablesà l'un & à l'autre.

ON NEJPEUT DISCONVENIRque depuis le renouvellementdes Lettres parmi nous, on ne


doive en partie aux Dictionnairesles lumières généralesqui fe font répandues dans la fociété
& ce germe à\ Science qui difpofe infenfiblêment les efprits à des connoiffances plus pro-
fondes. L'utilité fenfibje de ces fortes d'ouvragesles a rendus f communs, que nous fommes
plutôt aujourd'huidans le cas de les juftifier que d'en faire l'éloge. On prétend qu'en mul-
tipliant les fecours & la facilité de s'instruire, ils contribuerontà éteindre le goût du travail
& de l'étude. Pour nous, nou groyons être bien fondés à Soutenir que c'eft à la manie du
bel Efprit & à l'abus de la Phî^pbphie plutôt qu'à.la multitude des Dictionnaires, qu'il faut
attribuer notre parefîe& ta décadence du bon goût. Ces fortes de collerions peuvent tout
au plus fervir à donner quelques lumières à ceux qui fans ce fecours n'auroient pas eu le
**courage de s'en procurer: mais elles ne tiendront jamais lieu de Livres à ceux qui cherche-
ront à s'inftruire les Dictionnaires par leur forme même ne font propres qu'à être conful-
tés, & fè refufent à toute lefture Suivie. Quand nous apprendronsqu'un hommede Let-
tres, defirant d'étudier l'Hiftoire à fond aura choifi pour cet objet le Diftionnaire de
Moreri nous conviendrons du reproche que l'on veut nous faire. Nous aurions peut-être
plus de raifon d'attribuer l'abus pretenclu dont on fe plaint à la multiplicationdes métho-
des, des élémens, des abregés, & des bibliothèques, fi nous n'étions perfuadés qu'on ne fau-
roit trop faciliter les moyens de s'inftruire. On abrégeroit encore davantage ces moyens,
D en réduifant à quelques volumes tout ce que les hommes ont découvert jufqu'à nos jours
dans les Sciences & dans les Arts. Ce projet, en y comprenantmême les faits hiftoriques
réellementutiles, ne feroit peut-être pas impoflible dans l'exécution il feroit du moins à
Souhaiter qu'on le tentât nous ne prétendonsaujourd'hui que l'ébaucher & il nous débar-
rafleroit enfin de tant de Livres, dont les Auteurs n'ont fait que fe copier les uns les autres.
Ce qui doit nous raffùrer contre la fatyre des Dictionnaires, c'eft qu'on pourroit faire le
même reproche fur un fondement auflî peu folide aux Journalistes les plus eftimables.
Leur but n'eft- il pas effentiellement d'expofer en raccourci ce que notre fiecle ajoûte de
lumieres à celles des Siècles précédens d'apprendreà fe pafler des originaux & d'arracher
.par conféquent ces épines que nos adverfairr> voudroient qu'on laiflft? Combien de lec-
tures inutiles dont nous ferions difpenfés par de bons extraits
Nous avons donc crû qu'il importoitd'avoir un Dictionnairequ'on pût confulter furtoutes
les matieres des Arts & des Sciences, & qui fervît autant.à guider ceux qui fe fement le cou-
rage de travailler à l'instruction des autres, qu'à éclairer ceux qui ne s'inftruifent que pour
eux-mêmes.
Jufqu'ici perfonne n'avoit conçû un Ouvrage auffi grand, ou du moins perfonne ne l'a-
voit exécute. Leibnitz, de tous les-Savans le plus capable d'en fentir les difficultés, defiroit
qu'on les Surmontât Cependanton avoit des Encyclopédies; & Leibnitz ne l'ignoroit pas,
lorsqu'il en demandoit une.
La plupart de ces Ouvrages parurent avant le fiecle dernier, & ne furent pas tout-à-fait
méprîtes. On trouva que s'ils n'annonçoientpas beaucoup de génie ils marquoient au moins
du travail & des connoiiTances.Mais que feroit-ce pour nous que ces Encyclopédies ? Quel
progrès n'a-t-on pas fait depuis dans, les Sciences & dansles Arts ? Combiende vérités décou-
vertes aujourd'hui, qu'on n'entrevoyoit pas alors? La vraie Philofobhie étoit au berceau;
la Géométrie de IInfini n'étoit pas encore; la Phyftque expérimentale fe montroità peine;
il n'y avoit point de Dialectique les lois de la fame Critiqueétoient entièrement ignorées.
Les Auteurs célebres en tout genre dont nous avons parlé dans oeDifcours & leurs illqftres
dilciples^ou n'exiftoientpas, ou n'avoient pas écrit. L'efpritde recherche & d'émulation
n'animoit pas les Savans un autre efprit moins fécond peut-être mais plus rare, celui de
jutrefle.&de méthode, ne s'étoit point foûmis les différentesparties de la Littérature; & les
Académies, dont les travaux ont porté fi loin les Sciences & les Arts, n'étoient pas infti-
tuées.
Si les découvertes des grands hommes & des compagnies favantes,dont nous venons de
parler, tiiîrirenr dans la hure de puifl'ans fecours pour former un Dictionnaire encyclopédie
que; il -faut avouer auffi que 1 augmentation prodigieule des matières rendit à d'autres
tgards un tel Ou\rageT>eaucoup plus difficile. Mais ce n'eft point à nous à juger fi les fuc-
cefTeurs des premiers Encyclopédiltes ont été hardis
ou préfomptueux
rions tous jouir de leur réputation fans en excepter Ephraïm CHAMBERs4e plus connu
d'entre eux fi nous n'avions des raifons particulières de pefer le mérite de celui-ci.
L'Encyclopédie de Chambers dont on a publié à Londres un fi grand nombre d'éditions
rapides cette Encyclopédiequ'on chezvient de traduire tout récemment en Italien & qui de
& l'étranger les honneurs qu on lui rend, n eût peut-
notre aveu mérite en fiAngleterre en Anglois, nous n avions eu dans notre Langue
être jamais été faite, avant qu'elle parût
mefure & tans choix la plus grande parue des chofes
des Ouvrages oh Chambers a puife fans donc penfe nos François fur une traduc-
dont il a compofé fon Diaionnaire. Qu en auroientdes Savans & le cri du Public à qui on n'eùt
tion pure & fitnple Il eût excité l'indignation richeffes qu il poffédoit depuis long-
préfenté fous un titre faftueux & nouveau, que des
due. Il a bien fenti le mérite de
Nous ne refufons point à cet Auteur la juilice qui lui eft
l'ordre encyclopédique ou de la chaîne par laquelle on peut descendre fans, interruption
des premiers principes d'une Science ou d'un Art jufqu'à Ses conféquencesles plus éloignées
& remonter de fes conféquenèes les plus éloignées jufqu'à fes premiers principes pafler im-
perceptiblementde cette Science ou de cet Art à un autre, & s'il eft permis de s exprimer
ainfi faire fans s'égarer le tour du monde littéraire. Nous convenonsavec lui que le plan
& le deffein de fon Di&ionnaire font excellens, & que fi l'exécution en étoit portée à un
certain degré de perfection il contribueroit plus lui feul aux progrès de la vraie Science
Mais malgré toutes les obligations que nous avons à cet
que la moitié des Livres connus. de fon travail, nous n'avons pû nous
Auteur& l'utilité confidérable que nous avons retiréeEn
empêcher de voir qu'il reçoit beaucoup à f ajouter. effet conçoit-on que tout ce qui
puiffe être renfermé en deux volumes, in-folio ? La no-
concerne les Sciences & les Arts
menclature d'une matièreauffi étendue en fourniroit un elle feule fi elle étoit complette.
Combien donc ne doit-il pas y avoir dans fon Ouvrage d'articles omis ou tronqués ?
Ce ne font point ici des conjectures. La traduction entiere du Chambers nous a paffé
fous les yeux & nous avons trouvé une multitude prodigieufe de chofes à defirer dans
les Sciences; dans les Arts libéraux, un mot où il falloir des pages; & tout à fuppléerdans
les Arts méchaniques. Chambersa lu des Livres, mais il n'a guere vû d'artistes cependant
ily a beaucoup de chofes qu'on n'apprendque dans les atteliers. D'ailleurs il n'en eft pas ici
des omiflions comme dans un autre Ouvrage. Un article omis dans un Dictionnaire commun
le rend feulement imparfait. Dans une Encyclopédie, il rompt l'enchaînement,& nuit à la
forme & au fond & il a fallu tout l'art d'Ephraïm Chambers pour pallier ce défaut.
Mais, fans- nous étendre davantage fur 1 EncyclopédieAngloife nous annonçons que
l'Ouvrage de Chambers n'eft point la bafe unique fur laquelle nous avons élevéque 1 on
nd
a refait un nombre de fes articles que l'on n'a employé prefque aucun des autres fans
addition /correction ou retranchement & qu'il rentre fimplement dans la clafle des Au-
teurs que s avons particulièrement confultés. Les éloges qui furent
donnés il y a fix ans
l'Encyclopédie Angloife auroient été pour nous un
au fimple projet de la Traduction de Encyclopédie,
motiffuffifant d'avoir recours à cette autant que le bien de notre Ouvrage
n'en fouffriroit pas.
La Partie mathématique eft celle qui nous a paru mériter le plus d être conlervee mais
on ugera par les changemens confidérables qui y ont été faits du befoin que cette Partie
&Jes
autres avoient d'une exacte révifion:
Le premier objet fur lequel nous nous Sommes écartésde l'Auteur Anglois c elt 1 Arbre
généalogique qu'il a drefle des Sciences & des Arts & auquel nous avons crû devoir en
Substituer un autre. Cette partie de notre travail a été fuffifamment développée plu>-haut.
Elle préfente à nos lecteurs le canevas d'un Ouvrage qui ne Ce peut exécuterqu'en plufieurs
Volumes in-folio & qui doit contenir un jour toutes les connoiflances des hommes.
A l'afpea d'une matière auflî étendue, il n'eft perfonniqui ne fafie avec nous la rénexion
fuivante. L'expérience journalière n'apprendque trop combien il eft difficile à un Auteur
de traiter profondément de la Science ou de l'Art dont il a fait toute fa vie une étude parti-
culière. Quel homme peut donc être affez hardi & affez borné pour entreprendrede traiter
feul de toutes les Sciences & de tous les Arts ?
Nous avons inféré de-là que pour Soutenir un poids auffi grand que celui que nous avions
à porter, il étoit néceflairede
Savans
le partager; & fur le champ nous avons jette les yeux fur un
&d'Aràftes } d'Artiftes habiles & connus par leurs Miens de
nombre fuffifant de
Savans exercés dans les genres particûliers qu'on avoit à confier à leur travail. Nous avons
distribué à chacun la partie qui lui convenoitquelques-uns même étoient en poffeffionde
la leur/avantque nous nous chargeaffionsde cet Ouvrage. Le Public verra bientôt été
leurs
occu-
n ayant
noms, & nous ne craignons point qu'il nous les reproche.Ainfide chacun
pé que de ce qu'il entendoit a été en état de juger Sainement ce qu en ont écrit les An-
des coanoiflances puifée*
caens & les Modernes & d'ajouter aux fecours qu'il en a tirés,
dans fon propre fonds. Perfonne ne s'eft avancé fur le terrein d'autrui, & nes'éft mélé de ce
qu'il n'a peut-être jamais appris; & nous avons eu plus de méthode, de certitude,d'éten-
due, & de détails qu'il ne peut y en avoir dans la plûpart des Lexicographes. Il eft vrai que
ce plan a réduit le mérite d'Editeur à peu de chofe mais il a beaucoup ajouté à la perfec-
tion de l'Ouvragé & nous penferons toûjou^nooTé^reacquis aff4ez de .gloire fi le Public
• eft fatisfait. En un mot chacun de nos Collègues a fait Dictionnairede la Partie dont
il s'eft chargé, & nous avons réuni tous des Dictionnaires
Nous croyons avoir eu de bonnes raifo s pour fuivre dan cet Ouvrage Tordre alphabé-
tique. Il nous a paru plus commode & plus cile pour nos lecteurs, qui délirantde s'inftruire
fur la lignification d un mot, le trouveront pluS'w&inentda s un Dictàanioaire alphabétique
ai ant de cha-
que dans tout autre. Si nous euffionstraité toutes les Sciences ijtoar£inent efJcceffion
cune un Dictionnaire particulier, non feulement le prétendu-de ordre de la alpha-
bétiqueauroit eu lieu dans ce nouvel arrangement mais un$telle méthodeauioit été fu jette à
des inconvéniensconfidérables par le grand nombre de mots communs à Sciences,
& qu'il auroit fallu répéter plutieursfois ou placer auhâfard.D'un autre côté, fi nou fflons
traité de chaqueScience féparément & dans un discoursfuivi, conforme à l'ordre des i 'es
& non à celui des mots, la forme de cet Ouvrage eût été encore moins commode
plus grand nombre de nos lecteurs qui n'y auroient rien trouvé qu'avecpeine l'ordre e y-
po r le

clopédique des Sciences. & des Arts y eût peu gagné, & l'ordre encycfopédique des
ou plûtôt des objets par lefquels les Sciences fe communiquent & feTouchefrL-y $ua/t infi-
ts
niment perdu. Au contraire rien de plus facile dans le plan e nous avons fuivi que de
fatisfaire à l'un & à l'autre c'eft ce que nous avons détaillé ci-deflus. D'ailleurs s'il eût été
question de faire de chaque Science & de chaque Art un traité particulier dans la forme or-
dinaire, & de réunir feulement ces différens traités fous le titre clo édie, il eût été
bien plus difficile de raffembler pour cet Ouvrage un fi grand nombr e perfonnes, &
la plupart de nos Collègues auroient fans doute mieux aimé donner féparément leur Ou-
vrage, que de le voir confonduavec un grand nombre d'autres. De, plus en fuivant ce der-
nier plan nous euffions été forcés de renoncer piefque entierement à l'ufage que nous vou-
lions faire de l'EncyclopédieAngloife entraînes tant par la réputation de cet Ouvrage que
par l'ancien Pnfpectus approuvédu Public & auquel nous defirionsde nous conformer.
La Traductionentiere de cette Encyclopédienous a été remifè entre les mains
par les Li-
braires qui avoiententrepris de la publier nous l'avons diftribuée à nos Collègues, qui ont
mieux aimé fe charger de la revoir, de la corriger de l'augmenter, que de 5 engager fans
avoir pour ainfi dire aucuns matériaux préparatoires. Il eft vrai qu'une grande partie de
ces matériaux.leur a été inutile, mais du moins elle a fervi à leur faire entreprendre plus
volontiers le travail qu'on efpéroit d'eux; travail auquel plufieurs fe feroient peut-être
fusé s'ils avoient prévû ce qu'il devoit leur coûter de foins. D'un autre côté quelques-uns re-
de ces Savans en poffeffion de leur Partie long-temsavant que nous puions Editeurs l'a-
voient déjà fort avancée en fuivant l'ancien projet de l'ordre alphabétique il nous eût par
conséquent été impoffible de changer ce projet, quand même nous aurions été moins dif-
pofés à l'approuver.Nous favions enfin, ou du moins nous avions lietkde croire qu'on n'a-
voit fait à 1 Auteur Anglois, notre modele aucunes difficultés fur l'ordre alphabétiqueau-
quel il s'étoit affu jetti^PoïïHè réuniflbit donc pour nous obliger de rendre cet Ouvrage con-
forme à un plan que nous a rions fuivi par choix, fi nous en euffions été les maîtres.
La feule opération dans notre travail qui oufuppofe
deux quelque intelligence, confifte à rem-
plir les vuides qui féparent deux Sciences Arts & à renouer la chaîne dans les
occatîons où nos Collegues fe font repofés* les uns fur les autres de certains articles qui
paroiffant appartenir légalement à plufieurs d'entre eux, n'ont été faits par aucun. Maisîfin
que la petfonne chargée d'une Partie ne foit point comptable des fautes qui pourraient fe
gliffer dans des morceaux furajoûtés nous aurons Pattention de diftinguer ces
morceaux
par une étoile. Nous tiendrons exaftement la parole que nous avons donnée; le travail d au-
le cours de que
trui fera facré pouijious, & nous ne manquerons pas de confulter l'Auteur s'il arrive dans
fon ouvrage nous paroiffe demander quelque changement confi-

Les différentes mains que nous avons employées ont appofé à chaque article comme le
fceau de leut fiyle particulier,ainfi que celui du flyle propre à la matière & à l'objet d'une
Partie. Un procède de Chimie ne fera point du même ton que la defcription des bains &
des théattes anciens ni la manœuvre d'un Serrurier expofée comme les recherches d'un
Théologien fur un point de dogme ou de difcipline. Chaque chofe a fon coloris &
feroit confondreles genres de ce
les réduire à une certaine uniformité. La pureté du ftyle,
la clarté, & la précifion font les feules qualités qui puiffent être communes à tous les arti-
cles, & nom efpêronsqu'onlêsy remarquera. S'en permettredavantage ce feroit s*expofer
celui-ci.
à la m,onotdnie & au dégoût'qui font prefque inféparables des Ouvrages étendus & que
l'extrême variété des matières doit écarter de
Nous; en avons dit airez pour instruire le Public de la nature dune entreprjfe à laquelle
il a paru s!intérefler} des avantages généraux qui en réfulterontfi elle eft bien exécutée
du bon ou du mauvais fuccesde ceux qui l'ont tentée avant nous; de l'étendue de fon ob*
.et de l'ordre auquel nous nous fommes afTujettis de la diftribution qu'on a faite de chaque

de l'exécution..
Partie, & de nos fonctions d'Editeurs. Nous allons maintenantpafler aux principaux détails
ToMfè la matièrede l'Encyclodédiepeut Ce réduire à trois chefs, les Sciences' les Arts
libéraux & les Arts méchamques. Nous commencerons par ce qui concerne les Sciences
& les Arts libéraux', & nous finirons par les Arts méchaniques.
On a beaucoup écrit fur les Sciences. Les traités fur les Arts libéraux fe font multipliés
fans nombre la république des Lettres en eft inondée. Mais combien peu donnent les vrais
principes? combien d'autres les noyent dans une affluencede paroles, ou les perdent dans
des ténèbres affeftées ? Combien dont l'autorité en impofe, & cneg qui une erreur placée
à côté d'une vérité, ou décrédite celle-ci, ou s'accrédite elle-même à la faveur de ce voifi.
nage ? On eût mieux fait fans doute d'écrire moins & d'écrire mieux.
Entre tous les Ecrivains, on a donné la préférence à ceux qui font généralement recon-
nus pour les meilleurs. C'efl de-là que les principes ont été tires. A leur exposition claire &
precife on a joint des exemples ou des autorités conftamment ,reçues. La coutume vul-
gaire eft de renvoyeraux fources ou de citer d'une manière vague, fervent infidcllc &
prefque toujours confufe enforte que dans les différentes Parties dont un article eit com-
pofé on ne fait exactement quel Auteur on doit confulter fur tel ou tel point, ou s'il faut
les confulter tous, ce qui rend la vérification longue & pénible. On
poffible
attaché,, fttrtant"
qu'il a été à éviter cet inconvénient en citant dans le corps même des articles les
Auteurs fur le témoignagedefquels s'eft appuyé
on rapportant leur propre texte quand il
eft nâceflaire comparant par-tout les opinions balançant les raifons propofant des moyens
.de douter ou de fortir de doute décidant même'quelquefois détruifânt autant qu'il eft en
nous les erreurs & les préjugés & tâchant fur-tour de ne les pas multiplier, & de ne les
point perpétuer, en protégeantfans examen des fentimens rejetrés, ou en prpfcrivantfans
raifon des opinions reçues. Nous n'avons pas craint de nous étendre quand l'intérêt de la
vérité & l'importance de la matière le demandoient facrifiant l'agrément toutes les fois
qu'il n'a pu s'accorder avec l'inftru&ion.
Nous ferons ici fur les définitions une remarque importante. Nous nous fommes confor-
més dans les articles généraux des Sciences à 1 ufage conftamment reçu dans les Diction-
naires & dans les autres Ouvrages qui veut qu'on commence en traitant d'une Science par
en donner la définition. Nous 1 avons donnée auffi la plus fimple même & la plus courte
qu'il nous a étépoflible. Mais il ne faut pas croire que la définition d'une Science, fur tout
d'une Science abftraite en puifjfe donner l'idée à ceux qui n'y font pas du moins initiés. En
effet, qu'eft-ce qu'une Science finôn un fyftème de regles ou de faits relatHETà un certain
objet; & comment peut-on donner l'idée de ce fyftème à quelqu'un qui feroit abfolurrient
ignorant de ce que le fyftème renferme ? Quand on dit de l'Arithmétique que c'eft la
Science des propriétés des nombres, la fait-on mieux à celui qui ne la fait pas
qu'on ne feroit connoître la pierre philofophale en difant que c'etl le fecret dé faire de
1 or ? La définition d'une Science ne confifte proprement que dans l'expofition détaillée des
chofes dont cette Science s'occupe comme la définition d'un corps eft la defcription dé-
taillée de ce corps même & il nous fembled'après ce principe, que ce qu'on appelle défi-
niûon de chaque Science feroit mieux placé à la fin qu'au commencement du livre qui en
traite ce feroit alors le réfultat extrêmementréduit de toutes les notions ^[u'on auroit ac- i-
quifes.D'ailleurs que contiennent ces*définitions pour la plûpart, tinon des expreffioris va-
gues & abfiraites,dont la notion eft fouvent plus difficile à fixer que celles de la Science
même ^Telsfont les mots ,fiiencet nombre ^propriété dans la définition déjà citéedel'A-
rithmétique. Les termes généraux fans doute font néceffaires,
cours quelle en eft l'utilité mais.on pourroit les définir, un abus forcé des lignes, & la
plûpart des définitions un abus tantôt volontaire tantôt forcé des termes généraux. Au
refte, nous le répétons nous nous fommes conformés fur ce point à l'ufage, parce que ce
n'eft pas à nous à le changer, & que la forme même de ce Dictionnaire nous en empëchoir.
Mais en ménageant les préjugés nous n'avons point dû appréhender d'expofer ici des idées A
que nous croyons faines. Continuons à rendre compte de nôtre Ouvrage.
L'empire desSciences & des Arts eft un monde éloignédu vulgaire, où Fon fait tous les jours
des découvertes, mais dont on a bien des relations fabuleufes.fi étoit importantd'aflurer les
vraies, de ^privenkïut^siauffes, de fixer des points dWl'onpartît, àdçfàciUteramfi la
recherchede ce qui refte à trouver. On ne citè des fans,onne compare des expérîencès,on n*i-
maginedes méthode$,que pour exciter le génie à s'ouvrir des routes ignorées,& à s'avancer à
des découvertes nouvelles en regardant comme le premier pas celui où les grands hommes
ont terminé leur courfe. C'eft aum le but que nous nous fommes propofé en alliant aux prin-
cipes desSciences 8£des Arts libéraux Fhiftoire de leur origine &de leurs progrès fucceilifs j
&-fi nous l'avons atteintebons efprits ne s'occuperontplus à chercher ce qu'on favoit avant
eux.Il fera faciledans les productions à venir fur les Sciences & fur les Arts libéraux de démê-
1er ce
que les inventeurs ont tiré de leurs fonds d'avec ce qu'ils ont emprunté de leurs prédé-
cefleurs on apprétiera les travaux & ces hommes avides de réputation & dépourvûs de
génie qui publient hardiment de vieux fyftèmes comme des idées nouvelles, feront bien-
tôt démarqués.Mais, pour parvenir à ces avantages il a fallu donner à chaque matiere une
étendue convenable., inCfter fur l'eflêntiel né iger les minuties & éviter un défaut afkz
commun celui de s'appefantir fur ce qui ne emande qu'un mot, de prouver ce qu'on ne
confère point, &de commenter ce qui eft clair.Nous n'avons ni épargné ni prodiguéles éclair-
ciffemens.On jugera qu'ils étoientnéceflâirespar-tout où nous en avons mls,&qu'ils auroient
été fuperflusoù l'on n'en trouvera pas. Nous nousfommes encore bien gardésd'accumuler les
preuves où nouts avons crû qu'un feul raifonnementfolide fuffifoit^ ne les multipliant que dans
les.occafions où leur force dépendoit de leur nombre & de leur concert.
Les articles qui concernent les élémens des Sciences ont été travaillés avec tout le foin
poflible ils font en effet la bafe & le fondement des autres. C'eft par cette raifon que lés
élémens d'une Science ne peuvent être bien faits que par ceux qui ont été fort loin au-delà
car ils renferment le fyftème des principes généraux qui s'étendent aux différentes parties
de la Science & pour connoître la manière la plus favorable de préfenter ces .principes il
faut en avoir fait une application très-étendue& très-variée.
Ce font- là toutes les précautions que nous avions à prendre. Voilà les richefles fur lef-
quelles nous pouvionscompter mais il nous en eft furvenud'autres que notre entreptife doir,
pour ainfi dire, à fa bonne fortune. Ce font des manufcritsqui nous ont été communiqués
par des Amateurs, ou fournis par des Savans, entre lefquels nous nommerons ici M. FoR-
MEY, Secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Sciences & des Belles-Lettresde Pruf
fe. Cet illuftre Académicien avoit médité un Diétionnairetel à-peu près que le nôtre. & il
nous a généreufement facrifié la partie confidérablequ'il en avoit exécuté, & dont nousne
manquerons pas de lui faire honneur. Ce font encore des recherches des obfervations,
que chaque Arcifte ou Savant chargé d'une partie de notre' Dictionnaire renfermoit
dans fon cabinet, & qu'il a bien voulu publier par cette voie. De ce nombre feront pref-
que tous lés articles de Grammaire générale & paniculiere. Nous croyons pouvoir aflurer
qu'aucun Ouvrage connu ne fera ni aufli riche ni.aufli inftru&ifque le nôtre fur les règles &
les ufages de la Langue Françoife & même fur la nature, l'origine & le philofophique des
Langues en général. Nous ferons donc part au Public tant fur les Sciences que fur les Arts
libéraux de plufieurs fonds littéraires dont il n'auroit peut être jamais eu connoiffance.
Mais ce qui ne contribuera guere moins à la perfection de ces deux branches importantes,
ce font les fecours obligeans que nous avons reçus de tous côtés, protection de la part des
Grands, accueil & communication de la part de plufieursSavans bibliotheques publiques,
cabinets particuliers,recueils, portefeuilles,&c. tout nous a été ouvert & par ceux qui
cultivent les Lettres & par ceux qui les aiment. Un peu d'adreffe & beaucoup de dépenfe
ont procuré ce qu'on n'a pû obtenirde la pure bienveillance;& les recompenfes ont prifque
toujourscalmé ou les inquiétudesréelles, ou les allarmesfimulées de ceux que nous avions à
confulter.
Nous fommes principalementfenfibles aux obligations que nousavons à M. l'abbé Salli Eft,
Garde de la Bibliothèquedu Roi: il nous a permis, avec cette politeue qui lui eft naturelle,
& qu'animoit encore le plaifir de favorifer une grande entreprife de choific dans le riche
fonds dont il eft dépofttaire,tout ce qui pouvoit répandre de la lumiere ou des agrémens fur
notre Encyclopédie.On juftifie, nous pourrioas même dire qu'on honore le choix du Prince,
quand on fait fe prêter ainfi à fes vues. Les Sciences &vîes Beaux-Arts ne peuvent donc trop
concourirà iîluftrerpar leurs productions le tegne d'un Souverainqui les favorife.Pournous,
ipeôateursde leurs progrès & leurs hiftoriens nous nous occuperons feulerhenfà les tranf-
mettre à1a poftérité. Qu'elle dife à l'ouverture de notre Dictionnaire tel étoit alors l'état
des Sciences & des Beaux-Arts.Qu'elle ajoute tes découvertesà celles que nous aurons,en-
regiftrées ,& quel'hiftoirede l'efprithumain & de fes productionsaille d'âge en âgejufqu'aux
fiedes les plus reculés. Que l'Encyclopédie devienne un fanftuaire où les connoiflances des
des révoluaons.Ne ferons-nouspas trop flatés d'en avoir
pofé les fondemens? Quel avantage n'auroit-ce pas été pour nos oeres & pour nous, fi les
travaux des Peuples anciens, dts Égyptiens des Chaldéens des Grecs des Romainsy^f
aboient été tranfmis dans un Ouvrage encyclopédique qui eût expofé en même tems les
vrais principes de leurs Langues! Failôns donc pour les fïecles à venir ce que nous regret-
tons que les fîecîes paffés n'ayent pas fait pour le nôtre. Nous ofons dire que les1 Anciens
euflent exécuté une Encyclopédie, comme ils ont exécuté tant de grandes chofes &
que
ce manufcrit fis fût échappéfeul de la fameufe bibliotheque d'Alexandrie, il eût été capable
de nous confoler de la perte des autres.
Voilà ce que nous avions à exposer au Public fur les Sciences & les Beaux-Arts. La par-
tie des Arts méchaniques ne demandoit ni moins de détails, ni moins de foins. Jamais peut-
être il ne s'éft trouve tant de difficultésraflemblées & fi\j>eu de fecours dans les Livres
pour les vaincre. On- a trop écrit fur les Sciences on,,n'a pas àffez bien écrit fur la plûpart des
Arts libéraux bn n'a prefque rien écrit fur les Arts méchaniques car qu'eft-ce que le
qu'on en rencontre dans les Auteurs en comparaifon de l'étendue & de la fécondité dupeu fu-
jet ? Entre ceux qui en ont traité, l'un n'étoit pas allez inftruit de ce qu'il avoit à dire &
a
moins remplifonlujet que montré la néceffitéd'un meilleur Ouvrage. Un autre n'a qu'effleuré
la matiere en la traitant plûtôt en Grammairien &,en homme de Lettres qu'en Artifle. Un
troifieme eft à la vérité plus riche & plus ouvrier mais il eft en même tems fi
court que
les opérationsdes Artiftes& la description de leurs machines, cette matiere capable de four-
nir fewle des Ouvrages confidérable,n'occupe que la très-petite partie du fi eu. Chambers
n'a prefque rien ajouté à ce qu'il a traduit de nos Auteurs. Tout nous déterminoit donc à
recourir aux ouvriers.
On s'eft adreffé aux plus habiles de Paris & du Royaume on s'efl donné la peine d'aller
dans leurs atteliers, de les interroger, d'écrire fous leur dictée, de développer leurs penfées,
d'en tirer les termes propres à leurs profeffibns d'en drefler des tables, de les définir, de
converfer avec ceux de qui on avoit obtenu, des mémoires,& ( précaution prefqu'indifpen-
fable ) de re&ifiér dans de longs & fréquens entretiens avec les uns, d'autres avoient
ce que
imparfaitement, oblcurément & quelquefois infidellement expliqué. i] eft des Artistes
qui
font en même tems gens de Lettres, & nous en pourrions citer ici mais le nombre feroit
fort petit. La plûpart de ceux qui exercent les Arts méchaniques en
ne les ont embraffés que
par néceffité & n'operent que par .inftinft. A peine entre mille en trouve-t-on une dou-
zaine en état-de s'exprimer avec quelque clarté fur les inftrumens qu'ils empfoyent & fur
les ouvrages qu'ils fabriquent. Nous avons vû des' ouvriers qui travaillent depuis
quarante


années fans rien connonre à leurs machines. Il a fallu exercer avec eux la fonction dont
fe glorifioit Socrate la fonction pénible & délicate de faire accoucher les efprits obfte-
animorum.
trix
Mais eil des métiers finguliers & des
il. fi manœuvres fi déliées, qu*à moins de travailler
foi-même, de mouvoir une machine de fes propres mains, & de voir l'ouvrage tè former
fous fes propres yeux il eft difficile d'en parler avec précifion. Il donc fallu plusieurs fois
a
fe procurer les machines, les construire, mettre la main à l'œuvre*, fe rendre,
dire, apprentif, & faire foi-même de mauvais ouvrages pour apprendre aux autres pour ainfi
com-
ment on en fait de bons.
C'eft airifi que nous nous fommes convaincus de l'ignorance dans laquelle eft fur ta
plûpart des objets-de la vie & de la difficulté de fortir de cette ignorance. C'eft on
ainfi que
nous nous hommes mis èn état de démontrer que l'homme de Lettres qui fait le plus fà Lan-
gue, ne connoît pas la vingtieme partie des .mots; que quoique chaque Art ait la fiénne,
cette langue eft encore bien imparfaite; que c'eft par l'extrême habitude de converlèr les
uns avec les autres que les ouvriers s'entendertt,& beaucoup plus par le retour des con-
joncturesque par l'ufage des termes. Dans un attelier c'eft le moment parle, &ilon l'artifie.
Voici la méthode qu'on a fuivie pour chaque Art. On traité,qui iy. de la matière des
a
lieux où elle fe trouve de la maniere dont la prépare de fcs- bpnne-s -&-mauvaif es qufr*
on
lités, de fes différentes éfpecés, des opérations par lefquelles la fait pafîer foit avant
on
que de l'employer, foit en la mettant en oeuvre.,
1°. Des principaux ouvrages qu'ori en fait, & de la maniere de les faire.
,3 °.
On a donné le nom, la defcription & la figure des outils & des machines, par pièces
détachées & par pièces aiTemblées la
coupe démoules & d'autres inftrumens dont il eft
à propos de connoître l'intérieur leurs profils 6-f.
4°. On a expliqué &repréfenté ta main-d'œuvre& les principales opérations edans une
ou plufieurs Planches, où l'on voit tantôt les mains feules de I'artifte tantôt l'arjifte entier
en aôion ,& travaillant à l'ouvrage le plus important de ton art. "• J
5*nârecuei^i^^efinMeplusexacteméfltqu'ilaétépoffiW^^les termes propres de
Mais le peu d'habitude qu'on a & d'écrire, & de lire des écrits fur les Arts, rend les choies
difficilesezpliquer d'une manière intelligible.Dé-là naît le befoin de Figures. On pourroit
pur; &fîmpîede définitions quelque bien
qu'il foit fait ne peut fe paffer de figures, fans tomber dans des descriptions obfcures ou
ration ce fecôurs ne nous étoit-il pas néceflaire ? Un
vagues combien donc à plus forte
coup d'ceil fur l'objet ou fur fa repréfentation en dit plus qu'une page de Secours.
on a envoyé des Deflinateurs dans les atreliers. On a pris l'efquiffe des'machines & des
outils. On n'a rien omis de ce qui pourvoit les montrer diftin&ement aux yeux. Dans le cal
où une machine mérite des détails par l'importance de fon ufàge & par la multitude de fes
parties on a saffé du fimple au compofé. On a commencé par affemblerdans une premiere
figure autant a'élémens qu'on en pouvoit appercevoir fans corifufion. Dans une feconde fi-.
gure, on voit les mêmes élémens, avec quelques embarras autres. C'etl ainfi qu'on a formé fuccé^ye-
ment la machine la plus compliquée, fàns aucun ni pour l'esprit, ni pour les yeux.
la
Il faut quelquefois remonter de connoiflance de l'ouvrage à celle de la machine & d'au-
tres fois descendrede la connoiflance de la machine à celle de
l'ouvragé. On trouvera à l'ar-
-tiele ART quelques réflexions fur les avantages de ces méthodes, & fur les ©ccafions" où il
efl à propos de préférer l'une à l'autre.
Il y a des notions qui font commu-nes à-prefque tous les hommes, & qu Ils ont dans l'ef
prit avec plus de clarté qu'elles n'en'peuvent recevoir du difcours. 11 Wa auffi des objets fi
familiers, qu'il feroit ridiculed'en faire des figures. Les Arts en offrent neutres fi compofés,
qu'on les repréfenteroit inutilement. Dans les deux premiers cas, nous avons fuppofé" que le
lefteur n'étoit pas entierement dénué de bon fens & d'expérience;& dansée dernier, nous
le point
renvoyons à l'objet même. Il en: en tout un jurte milieu, & nous avons tâché de ne volumes
repréfenter & tout dire, fourniroit des
manquer ici. Un feul art dont on voudroit tout
de di,fcours & de planches. On ne finiroit jamais fi l'on fe propofoitde rendre en figures tous
les états par lefquels pafle un morceau de fèr avant que d'être transformé en aiguille. Que le
difcours fuive le procédé de l'artifte dans le dernier détail-, à la bonne heure. Quant aux figu-
res, nous les avons rejlraintes aux mouvemens importans de l'ouvrier & aux feuls momens
de l'opération^ qu'il eft très-facile de peindre & très difficile d'expliquer. Nous nous en
fommes tenus au. circontlances cffentielles à celles dont la repréfentation, quand elle eft:
bien faite, entraîne néceflairïment la connoiflance de celles qu'on ne voit pas: Nous n'avons
ui
pas voulu reflembler à un homme écartaflent.fcroit planter,des guides à chaque pas dans une route,
s'égarer.
de crainte que les voyageurs ne s'e
expofès à
Il fuffit qu'il y en ait par-tout où ils feroient

Au refte c'eft la main-d'œuvre qui fait l'article', & ce n'eu: point dans les Livres qu'on peut
apprendreà manœuvrer. L'artifte rencontrera feulement dans notre Ouvrage des vûes qu'il
n'eût peut-être jamais eues & des obfervations qu'il n'eût faites qu'a rès plufieurs années de
travail. Nous offrirons au lecteur fludieux ce qu'il eût appris d'un artifte en le voyant opérer,
apprît du Philofophe
pour fatisfaire fa curiofité & à l'artifle, ce qu'il feroit à fouhaiter qu'il
pour s'avancer à la perfection..
Nous avons diflribué dans les Sciences& dans les'Arts libéraux les figures & les Planches,
felon le même efprit fk la même ceconomie que dans les Arts méchaniques; cependant nous
n'avons pû réduire le nombre des unes & des autres, à moins âz fix cens. Les deux volume
qu'elles formeront ne feront pas la partie la moins intéref^nce de l'Ouvrage par l'attention
de celle qui fera vis-à-vis
que nous aurons de placer au \crjo d'une Planche l'explication
avec des renvois aux endroits du Dictionnaireauxquelschaque figure fera relative. Un lefteur
ouvre un volume de Planches i il apperçoit une machine,qui pique fa curiofité c'eft, fi l'on
veut, un moulin à poudre, à papier, à foie, à fucre, &c. il lira vis-à-vis figure 5 o. 5 1. ou
60. t:v. moulin à poudre, moulin à fucre, moulin à papier, moulin à foie, &c. il trouvera
cn(ùitc une explication fuccinfte de ces machines avec les renvois aux articles POUDRE,
Papier Sucre,, Soie &c
La Gravure répondra à la perfection des deffeins, & nous efbérons que les Planches de
notre Encyclopédie. furpafferont autant en beauté celles du Dictionnaire Ànglois qu'elles
les furpaflent en nombre. Cliambers a trente Planchès l'ancien projet en promettoit cent
vïnqt, & nous en donnerons fix cens au moins. Il n'eu pas étonnant que la carriere fe.foit
étendue fous nos pas; elle eft immenfe,& nous ne nous flatons pas de l'avoir parcourue.
Nkilcrré les fecours& les travaux dont nous venons de rendre compte nous déclarons^ans^
peine ,°au nom de nos Collègues & au nôtre, qu'on nous trouvera tou^ursdifpofésà conve-
nir de notre infuffrfance & profiter des lumières qui nous feront communiquées. Nous les
recevrons avec reconnoiiïancc .& nous nous y conformerons avec docilité tant nous fom-
frecles. Il a
mes perliiadés que la perfethon dernière d'une Encyclopédie eft l'ouvrage des
fallu de«i ficelés pour commencer il en faudra pour finir: mais nous ferons fatisfeits d'avoir
contribué à jetter les fondemens d'un Ouvrage utile.
Nous aurons toujours la fatisiaftion intérieurede n'avoir rien épargné pour réuffir^une
Arts
des preuves que nous en apporterons, c'eil qu'il y a des parties dans les Sciences dans les
Arts qu'on a refaites jufqu'à trois fois. Nous ne pouvons nous difpenfer'de dire à l'honneur
des Libraires affociés, qu'ils n'ont jamais refufé de fe prêter Ji ce qui pouvoit contribuer à
les perfectionner toutes. Il faut efpérer que le concours d'un auffi grand nombre de circonf-
tances, telles que les lumières de ceux qui ont travaillé à l'Ouvrage,les fecours des per-
sonnes qui s'y font intérefféés & l'émulationdes Editeurs & des Libraires produira quel-
que bon effet. s
De tout ce qui précede, il s'enfuit que danf l'Ouvrage que nous annonçons on a traité
des Sciences & des Arts de maniere qu on n'en fuppofe aucune cOnnôiflancepréliminaire
qu'on y expolè ce qu'il importe de favoir fur chaque matiere; que les articles s'expliquent
les uns par les autres, 8ç que par conféquent la difficulté de la nomenclature n'embarraffe
nulle part. D'où nous inférons que cet Ouvrage pourra,, du moins un jour, tenir lieu de
bibliothèquedans, tous les genres à un homme du monde & dans tous les genres excepté
le fien, à un Savant de profeflion; qu'il développera les vrais principes des cholH; qu'il
en marquera les rapports qu'il contribuera à la certitude & aux progrès des connoiflances.
humaines; & qu'en multipliant le nombre des vrais Savans, des Artiftes distingués,& des
Amateurs éclairés il répandra dans la fociété de nouveaux avantages.
Il ne nous refte plus qu'à nommer les Savans à qui le Public doit cet Ouvrage autant qu'à
nous. Nous fuivrons autant qu'il eft poffible en les nommant l'ordre encyclopédique des
matières dont ils fe font chargés. Nous avons pris ce parti., pour qu'il ne paroiffe point que
nous cherchions à affigner entr'eux aucune dirtinftion de rang & de mérite. Les articles de
chacun feront défignésdans le corps dé l'Ouvrage par des lettres particulières,dont on trou-
vera la lifte immédiatement après ce Difcoùrs.
Nous devons XHiftoire Naturelle à M. Daub enton Docteur en Medecine de l'Académie
Royale des Sciences 1, Garde & démonstrateur du Cabinet d'Hittoire naturelle, recueil im-
menfe raflemblé avec beaucoup d'intelligence & de foin & qui dans des mains ànffi habi-
les ne peut manquer d'être porte au plus haut degré de perfection. M. Daubenton eft le di-
gne collegue de M. de Buffon dans le grand Ouvrage fur l'Hiftoire Naturelle dont les trois
premiers volumes déjà publiés, ont eu fucceffivement trois éditions rapides &dont le Pu:-
blic attend la fuite avec impatience. On a donné dans le Mercure de Mars
Abeille, que M. Daubentona fait pour l'Encyclopédie & le fuccès général de 175 l'article
cet article
nous a engagé à inférer dans le fecond volume du Mercure de Juin 175 1 l'articleAgate. On
a vu par ce dernier, que M. Daubentonfait enrichir l'Encyclopédiepar des remarques & des
nouvelles vues & importantes f la partie dont il s'eft chargé,comme on a vû dans l'article
Abeille la précifion & la nettetavec lefquelles il fait présenter ce qui ëft
l
La Théologie eft de M^Mà LE T, Docteur en Théologie de la Faculté de Paris de
connu.
la Maifon & Société de N yarre & Profeffeur royal.enThéologie à Paris. Son Savoir-ce fon
mérite Seul, fans aucune Sollicitation .de fa part, font fait nommer à la chaire qu'il occupe,
ce qui n'eft pas un petit éloge dans le fiecle où nous vivons. M. l'Abbé Mallet eft auffi l'Au-
teur de tous les articlesd'HiJtoire ancienne & moderne matière dans laquelle il eft trés-verfé
comme on le verra bien-tôt par l'Ouvrage important& curieux qu'il genre.
Au retle, on obferveraqu e les articles aHiftoire de notre Encyclopédie s'étendent
ne
aux noms de Rois de Savans, & de Peuples qui font l'objet particulierdu Dictionnaire
pas
de Moreri, & qui auroient prefque doublé le nôtre. Enfin,
Mallet tous les articles qui concernent la Poéfie, l'Eloquence, nous devons encore à M, l'Abbé
& général la Littérature.
Il a déjà publié en ce genre deux Ouvrages utiles & remplis ^eenréflexions judicieuses.
L un eft fon Ejf4 fur l'étude desBelks-Ltttres &l'autrefes Principes
pour la lecture des Poètes.
On voit par le détail où nous venons d'entrer, combien.M. l'Abbé Mallet,
les connoitfances & de fes talens a été utile à par la variétéde
grand Ouvrage & combien l'Encyclô-
pedie lui a d'obligation. Elle ne pouvoit lui encetrop avoir.*
La Grammaire'eftde M. du Marsais qu'il fiiffit de
La Métaphyfique la Logique & la Morale, de M. Y Abbé nommer.
Y von Métaphyficien profond
& ce qui eft encore plus rare d'une extrême clarté. On peut en juger par les articles qui
font de lui dans ce premier volume entr'autres
par l'article Agir auquel nous renvoyons
non par préférence mais parce qu'étant court, il peut faire juger en un moment combien
la Philofophiede M. l'Abbé Yvon eft faine, & fa Métaphyfique nette & Drécife. M. l'Abbé
PESTRÉ, digne par fonfavoir & par fon mérite de féconder %L f Àhbé Yvon, l'a aidé dans
plufieurs articles de Morale. Nous faififfons cette occasion d'avertir que M. l'Abbé Yvon

La Jurifprudenci cil de M. Toussaint, Avocat Parlement, & membre de l'académie


en
fances, & à fon talent pour écrire, qui lui <amvfait
un nom dans la Littérature,
LeBlafonéûàe M. Eidous, ci-devânt Ingénieur des Armées de SaMajefté Catholique,
& à qui la républiquedes Lettres fift redevablede la traductionde plusieurs bons Ouvrages
ée différens genres,
L'Arithmétique rAbbé DE LA CHAPELL
Cenfeur royal & membre de la Société royale de Londres. Ses
coniques ont juftifié par leur fuccès l'approbation que l'Académie des
fon
Sciences a donnée à ces deux Ouvragés.
Les articles de Fortification, de Tactique, & en
>–J
font de M. LE
.BLOND, Promeneur de Mathématiquesdes Pages de la grande Ecurie du Roi, très-connu
ou Public par plufieurs Ouvrages jugement emmÉLy entr'autrespar fes Elêmens de Fonifi-
cation réimprimés plufieurs fois; par fon Eflœgmrm Ça/lramétatU>n;par fes Elément de la
Guerre des Sièges & ^par.fon Arithmétique ù^Géométriede (Officier, que l'Académie des
Sciences a approuvée avec éloge.
La Coupe des Pierres eft de M. GOUSSIER très-verfé & très-intelligent dans toutes les
parties des Mathématiques & de la Phyfique, & a qui cet.Ouvrage a beaucoup d'autres
obligations, comme on le verra plus bas.
l'Hydrauliquefont de M. D'ARGENVILLE, Confeillerdu Roi en fesCon-
feils, Maître ordinaire en fa Chambredes Comptesde Paris, desSociétés royales des Sciences
de Londres & de Montpellier & de l'Académie des Arcadesde Rome. Il en Auteur d'un Ou-
vrage intitulé Théorie & Pratique du Jardinage j, avec un Traité d'Hydraulique dont quatre
éditions faites £ Paris, & deux traductions, fune en Anglois, l'autre en Allemand, prou-
les jardins de pro-
«I vent le mérite & l'utilité reconnue. Comme cet Ouvrage ne regarde que jardins, il a gé-
preté & que l'Auteur n'y a confidéré l'Hydraulique que par rapport aux
néralifé ces deux matières dans l'Encyclopédie,en parlant de tous lesjardins fruitiers po-
tagers, légumiers;on y trouvera encore.une nouvelle méthode de tailler les arbres, & de
nouvelles figures de fon invention.Il a auffi étendu la partie de l'Hydraulique en parlant
des plus belles machines de l'Europe pour élever les eaux ainfi que des écluiès,& autres

minéraux..
bâti mens que l'on conftruit dans l'eau, M. d'Argenville eft encore avantageufement connu
du Public par plufieurs Ouvrages dans différens genres entr'autres par fon Hiftoire Naturelle
'éclaircie dans deux de [es principales parties la Lithologie & là Conchiliogie.Le Succès de la pre-
mière partie de cette Hifloire a engagé l'Auteurà donner dans peu la Seconde, qui traitera
des
La Marine eft de M. Bellin, Cenfeur royal & Ingénieur ordinaire de la Marine, aux
reçues avec
travaux duquel font dues plufieurs Cartesque les Savans,& les Navigateursont
empreflement. On verra par nos Planches de Marine, que cette partie lui eft bien connue
L'Horlogerie & la defcnption des inftrumensafironomiquesfont de M. J. B. LE Roy, qui eft
l'un des fils du célebreM. Julien le Roy & qui joint aux inftruftions qu'il a reçues en ce
Mathémati-
genre d'un père fi eftimé dans toute l'Europe beaucoup de connoiflances des
Belles-Lettres.
ques & de la Phyfique, & un efprit cultivé par l'étude des
L'Anatomie& la Phyfiologie font de M.TARIN Docteur en Médecine,dont les Ouvrages
x^ fur cette matière font connus & approuvés des Savans.
La Medecine, la Matière médicale, & la Pharmacie, de M. DE VaNDENESSE Dofte«r Ré-
de fon art.
gent de la Faculté de Médecinede Paris, très-vërfé dans la théorie & la pratique de Saint

l'autre..
Corne & Confeiller Commiflaire pour les extraits de l'Académie royale de Chirurgie. M.
Louis déjà très-eitimé, quoique fort' jeune par les plus habiles defes confrères avoitété
chargé de la partièchirurgicale de ce Dictionnairepar le choix de M. de la Peyronie,à
qui la Chirurgie doit tant, & qui a bien mérité d'elle & de l'Encyclopédie, en procurant

goûtée..
M. Louis à l'une & à
La Chimie eft de M. MALOUIN Docteur Régent de la Faculté de Médecine de Paris,
Cenfeur royal & membre de l'Académieroyale des Sciences; Auteur d'un Traité deXhimie
fort
& d'une les François '& les étrangerst>nt

La Peinture, la Sculpture la Gravure font de M. LAND OIS qui joint beaucoup d'efprit
& de talentpo ur écrire à la connoiuancede ces beaux Arts.
VAnhiteSureàe M. Blondel Architecte célèbre non feulement par plufieurs Ou-
vrages qu'il a fait exécuter à Paris, & par d'autres dont il a donné les dépeins, & qui ont
été exécutés chez différensSouverains,mais encore par {onTraitéde ta Décoration des.Edi-
fices, dont il a gravé lui même les Planches qui font très-eftimées.On lui doit aufli la der-
mlere édition de Davuer, 8c trois volumes fix cens Planches
defir_dea)ntn-
ces trois
buer à l'accrouïementdes Arts en France, lui a fait établir en 1 744 une école d'Architec-
ture qui eft devenue e eu de tems tres-frequdntee. M. Blondel, outre l'Architecture qu'il
profeffeÉ dans
y enfeigne à fes élewas lafaitFortification,, cet école par des hommes habiles les parties
des Mathématique/, de de ia4*erfpeftive de la Coupe des Pierres de la
de la Sculpture, rt
relativess à de bâtir. On
Peinture &c.
tes d'égards, faire un meilleur choix p^uriTEncyclopédie. ne pouvoit donc à toutes for-
M. Rousseau de Genève, dont no avons déjà parlé & qui poflede en Philofophe &
en homme d'efprit la théorie & la pratique de la mufique nous a donné les articles qui con-
cernentcette Science. Il a publié il y a quelques années un Ouvrage intitulé, Diffencmionfitr
la Mufiquemoderne. On y trouve une nouvelle manière de noter la Musqué, à laquelle il
n'a peut-être manqué pour être reçue, que de n'avoir point trouvé de. prévention pour une
plus ancienne.
Outre les Savans que nous venons de nommer, il en eft d'autres qui nous ont fourni pour
l'Encyclopédie des articles entiers & très-importans,dont nous ne manquerons
pas de leur
faire honneur. f
M/Le Monnier des Académies royalesdes Sciences de Paris & de Berlin & de la So-
ciété royale de Londres, & Médecin ordinaire de S. M. à Saint-Germain-enT-aye
donné les articlesqui concernent.l'Aimant & ¥Ele3ncué deux matières importantesnous a
qu'il a
étudiées avec beaucoup de fuccès, & fur lefquelles il a donné d'excellens mémoires à l'A-
cadémie des Sciences dont il eft membre. Nous avons averti dans ce volume
que les arti-
cles Aimant & AIGUILLE AIMANTÉE font entièrementde lui, & nous ferons de même
pour ceux qui lui appartiendrontdans les autres volumes.
M. DE CAHUSAC de l'Académie des Belles-Lettres de Montauban Auteur de Zenàdt
que le Public revoit & applaudit Ci fouvent fur la fcene Françoife, des Fêtes de l'Amour & de
1 Hymen & deplutieurs autres Ouvrages qui ont eu beaucoupde fuccès fur le Théâtre ly-
¡ique nous a donné les articles BALLET, DANSE, OPÉRA.DÉCORATION & plufieurs
autres moins confidérables qui fe rapportent à ces quatre principaux nous aurons foin d'à-
venir chacun de ceux que nous lui devons. On trouvera dans le fécond volume l'article
BALLET, qu'il a rempli de recherches curieufes & d'obfervations importantes efpérons
qu'on verra dans tous l'étude approfondie & raifonnée qu'il a faite du Théâtre nous
lyrique.
(Q\ J'ai fait ou revu tous les articles de Mathématique & de Pkyfique qui ne dépendent point
'des parties dont il a été parlé çi-deffus; j'ai auffi fuppléé quelques articles mais
en très-
petit nombre, dans les autres parties. Je me fuis attaché dans les articles de Mathématique
tranfcendante à donner l'eipfu général des méthodes, à indiquer les meilleurs Ouvrages

l'on peut trouver fur chaque objet les détails les plus importans, & qui n'étaient point de
nature à entrer dans cette Encyclopédie;à éclaircir ce qui m'a paru n'avoir pas été éclair-
ci fuffifamment ou ne l'avoir point été du tout; enfin à donner, autant qu'il m'a été pofHble
dans chaque manere, des principes métaphyfiques exacts defl^Swe^Jimples. On
voir un effai dans ce volume aux articles ABïon Application Anthmétiq\ univerfellepeut &c.
en
Mais ce travail, tout confidérablequ'il eft,l'eftbeaucoupmoins que celu de M. Di derot
mon -collègue. Il eft auteur delà partie de^tte Encyclopédie la plus éte due la
plus im-
cription
vriers pu
des
portante, la plus defiréedu Public, & j'ofe le dire, la plus difficile à remplir c'eft la def-
par des
M. Diderot 1 a faite fur des mémoires qui lui
amateurs, dont lira bien-tôt, les
ont
les
des où-
on noms, ou fur onnoiffances qu'il a
été puifer lui-mêmechez les ouvriers ou enfin fur des métiers qu'ils s'eft donné la peine de
voir, & dont quelquefois il a fait conftruiredes modèles pour les étudier plus à, fon aife. A
ce détail qui eft immenfe,& dont il s'eft acquitté avec beaucoup de foin., il en a ;oint un
autre qui ne l'eft pas moins, enfuppléantdans les différentes partiesde l'Encyclopédieun
nombre prodigieux d'articles qui manquoient.Il s'êft4iyré à travail
ce avec un dénjtéreflê-
ment qui honore les Lettres, & avec un zèle digne de la reconnoiuance de qui
les aiment ou qui les cultivent,©: en particulier des pèrfonnes qui ont concouru l^avail
de 1 Encyclopédie.On verra par ce volume combien le nombre d'articles que lui doit
Ouvrage eft confidérable. Parmi ces articles, i\ y en a,de très-étendus comme Acier Ai^ cet
GUILLE,ARDOISE AnKtcïmie Animal, Agrîcïulture 6-c^Le grand teccès de l'ar-
ncle ART qu lia publié fépafément il y a quelques mois l'a encouragé à donner
aux autres
tous tes foins; & je crois pouvoir aflùrer qu'ils font dignes d'être comparés à celui là, quoi-
que dans des genres différens. Ileft inutile de repondreici à là critique injufte de quelques gens
ont trouvecet article ART trfco raifonné & trop mét,aphyfique comme s'il étoit poffible que
cela fût àytrement.Toutarticl^qui a pour objet
un terme abftrait & général ne peut être bien
traite fans remonter à des principes philofophiques > toujoursun
peu difficiles pour ceux qui
ne font pas dans l'u&ge de réfléchir. Au relie, nous devons avouer ici que
plaifir nous avons vu
avec un très-grand nombre de gens du monde entendre parfaitement cet article); A
l'égard de ceux qui l'ont critiqué, nous. fouhaitons que au les articles qui auront un objet
fembiable, ils ayent le même reproche à nous faire. v
Plufieurs autres perfonnes fans nous- avoir fourni des articles entiers ont procuré à l'En-
cyclopédie des fecours.importans. Nous avons déjà parlé dans \efrofpc3us ce dans ce Du*
cours de M. l'Abbé Saluer & de M. Formet.
M. le Comte d'HEROU ville DE Claye lieutenant Général dés Armées du Roi &
înfpefteur Général d'Infanterie, que fes connoiffances profondes dans l'Art militaire n'em-
pêchent point de cultiver les Lettres & les Sciences avec Succès, a communiqué des mé-
moirestrès-curieuxfur la Minéralogie dont il a fait exécuteren reliefplufieurstravaux corn*
-me le cuivre "l'alun, le vitriol, la couperofe, &c. en quatorze ufmes;On lui doit auffides mé*
inoires fur le Coliat,.la Garence,&c.
M. Falconet, Médecin Confultant du Roi & membre de l'Académie royale des Belles*
auffi nombreufe & aufliétendue que fes connoiffances,
mais dont il fait un ufagé encore plus eftimable celui d'obliger les Savansen la leur com-
muniquant fans referve nous a donné à cet égard tous les fecours que nous pouvions fou-
haiter. Cet homme de Lettres citoyen, qui joint à l'érudition la plus variée les qualités
d'hommed'efprit & de philosophe, a bien voulu auffi jetter les yeux fur quelques-uns de
nos articles, & nous donner des confeils & des éclaircûTemens.utiles.
M. Dupin FermierGénéral,connu par fon amour pour les Lettres & pour le bien pu-
blic, a procuré fur les Salines tous les éclairciffemensnéceflaires.
M. MORAND,qui fait tant d'honneur à la Chirurgie de Paris & aux différentes Acadé*
mies dont il eft membre, a communiqué quelques obfervàâbns importantes on en trouve-
ra dans ce volume à l'article Art ériotomie..
MM. DE PRADES & YvoN, dont nous avons déjà parlé avec l'éloge qu'ils méritent
ont fourni plufieursmémoires relatifs à Vhijloirt de la Phdofophie & quelques-uns
M Pkilojbpkie
fur la Reli*
gion. M. l'Abbé PESTRÉ nous a auffi donné quelques mémoires fut que nous
aurons foin de défigner dans les'volumes fuivans.
M. Deslandes ci-devant Commiflaire de la Marine, a fourni fur cette matiere des re-
marques importantes dont on a fait ufage. La réputationqu'il s'ed acquife par fes différent
Ouvrages, doit faire rechercher tout ce qui vient de lui.
M. LE Romain Ingénieuren chef de rifle de la Grenade a donnétoutes les, lumières
néceflâjires fur les Sucres & fur plufieurs autres machinesqu'il a eu occattonde voir & d'e·
xaminer dans fes voyages en Philofophe& en Obfervateurattentif.
M. Venel, très-verte dans la Phyfique & dans la Chimie, fur laquelle il a préfenté à
l'Académie des Sciences d'excellensmémoires, a fourni des éclairciffemensutiles & impor*
tans fur la Minéralogie. L
M. Goussier déjà nommé au Cujet de la Coupedes pierres & qui joint la pratique du
Deflein à beaucoup de connoifîànces de la Méchanique,a donné à M. Diderot la figure de
phipeurs Inftrumens & leur explication. Mais il s'eft particulièrement occupé des figures dé
l'Encyclopédiequ'il a toutes revues Se prefque toutes deffinées de la Lutherie en général
& de la fa3ure de l'Orgue^ machine immenfe qu'il a détaillée fur les mémoires de M. Tho-
MAS fon affocié dans ce travail.
M. Rogeau habite Profeffeur de Mathématiques, a fourni des matériaux fur le Mon-
tuyagt & plufieursfigurés qui! a deffinées lui-même, ou auxquelles il a veillé.
On juge bien que fur ce qui concerne l'Imprimerie & la Librairie, les Libraires aflbcié»
nous ont, donné par eux-mêmes tous les fecours qu'il nous etoit poffible de defirer.
M. Pkevost, lnfoefteur des Verreries, a donné des lum;eres fur cet Art important.
LaJSrafem a été faite fur un mémoire de M. LONG*CHAMPqu'une fortune confidérablt
& beaucoup d'aptitude pour les Lettres n'ont point détaché de état de fes peres.
M. Boisson ^Fabriquant de Lyon,& ci-devant Infpefteur de Manufàôûres a donné
des mémoiresfur la Teinture^fur la Draperie fur la Fabrication des étoffes riches
de la Soie, fon tirage moufinage, ovalage, &c. & des obfafvaiions fur les
r le travail
ArtTrelarirs aux

M. LA BassÉE à fourni les articles de le détail n'eft bien connu que


de ceux qui s'en font particulièrement occupés..(r^^5*Jl!
M. DouET s'eft prêté à tout ce
M. BARRAT, ouvrier excellent dans fon genre a monté Se démonté plufieurs fois
bas, machine admirable.
«
M. Pi cha rd Marchand FabriquantBonnetier a damé des lumkiet fur USontu*
& Laurent* ouvriers en Soie ont monté & fait travailler fous les yeux
MM.
de M. Diderot, un métier à velours &c. & un autre en étoffe brochée: on en verra le défclQ
l'article 'VELOURS..
M. PAPILLON, célèbre Graveur en bois, a fourni un mémoirefur l'hiftoire & la pratique
M. Fournier très habile Fondeur de a fait autant pour la
Fonderie des caraSeres..
mémoires fur la Serrurerie, Taillanderie, Fonte
'M. FAVRE donné des
a des canons, &C«!
dont il eft bie.n inftruit. «

M. MALLET, Potier à-Melunn'a rien laiffé à defirer fur la çonnoiflance de fon


M. Hill Anglois de nationcommuniqué une Verrerie Arigloife exécutée en relief
& tous fes inurumens av|c les eiplKatipns néceffaires.
M M. DE Pu isieux CH arpenVur MaBile & DE Vienne ont aidé M. Diderot
dans la defcription de plufieùrs Arts. M. Eidous a fait en entier les. articles de MaréchàUerie
& de Manège & M. ARNAULDdé Senlis ceux qui concernentla Pêche Jk la Chajfe.
Enfin un grand nombre d'autres perfQnnes bien intentionnées ont inftruit M. Diderot fur
la fabrication des ArdoUes les Forges, la Fonderiew Refenderie,Trifilerie, &c. La plûpaitdé
absentes on n a pû difpofer de leur nom fans leur çonféntementon les
ces perfonnes étant
nommera, pour peu qu'elles le defirent. Il en ea de même de plufieurs autres dont les noms
ont échappé. A 1 égard de celles dont les fecours n'ont été d'aucun ufage on fe croit dif-
penfédelesnommer. •
Nous publions ce premier volume dans te tems précis pour lequel nous l'avions promis.
Le fécond volume eft.déjà fous prefle nous espérons que le Public n'attendrapoint les au-
tresni les volumes des Figures notre exactitude à lui terurparojene dépendraque de notre
viede notre fanté & de notre repos. Nous avertironsauffi, au nom des Libraires afibeiés
qu'en cas d'une féconde édition les additions & corrections feront données dans un volume
féparé à ceux qui auront acheté la première. Les perfonnes qui nous fourniront quelques
fecours pour la fuite de cet Ouvrage, feront nommées à la tête de chaque volume.
Voila ce que nous avions à dire fur cette collection immenfe.Elle fe présente avec tout
ce qui peut intéreffer pour elle l'impatience que l'on a témoignéede la voir paraître les
obftacles qui en ont retardé la publication; les circonftances qui nous ont forcés à nous en
charger; le zele avec lequel nous nous fommeslivrés à ce travail, comme s'il eût été de notre
choix; les éloges que les bons citoyens ont donnés à l'entreprife les fecours innombrables
& de toute eipece que nous avons reçûs; la protectiondu Gouvernement des ennemis
tant foibles que puiflans qui ont cherché quoique en vain à étouffer l'ouvrage avant fa
naiflante enfin des Auteurs fans çabale & fans intrigue, qui n'attendent d'autre récom-
penfe de leurs foins & de leurs efforts', que la fatisfaftiqn d'avoir bien mérité de leur patrie*
Nous ne chercherons point à comparer ce Dictionnaire aux autres nous reconnoiflbns*
av«cplaifir qu'ils nous ont tous été utiles, ce notre tra /ail ne confifte point à décrier celui
de perfonne. C'eft au Publicqui lit à nous juger nous croyonsdevoirle diftinguerde celui
qui parle.
Fin du Dîs cov rs
AVERTISSEMENT.
Tous
Quelques dont
ceux qui ont travaillé à cette Encyclopédiedevant répondre des arides qu'ils ont revus ou-
composéson a pris le partide distinguer les articlesde chacun par une lettre mife à la fin de TarticleJ
il eft peu important dlnflruire le Public ont empêché qu'on ne fuivît
dans Tordre des Lettres l'ordre Encyclopédiquedes matieres mais e'eft un léger inconvénient. Il fuffit
de manière qu'on ne puiffc pas s'y tromper.
que l'Auteur -de chaque article foit -éfigné
LES Articles qui n'ont point de lettres, à la fin, ou qui ont une étoile au commencement font de
M. Diderot :.les premiers font ceux qui lui appartiennentcommeétant un des Atutun de l*£ncyclopé-
dierès Seconds font ceux qu'il a fuppléés comme Editeur.
Voici maintenanUfiiautresfuivantl'ordre alphabétiquedes lettres,

M. l'Abbé de L A Chapelle, '(£•)

On a oublié à la fin de l'article Aigu.

M. M. DuMar&ais,
l'Abbé Mallet,
Onoublié (G) à la fin &Jtge ac
(F)
{G}

M.Toussaint, ;'° (H)


M. Daubenton, (/)
M. d'Aroenville, (*0
M. Tarin, (O.
On a mis (^our (M) à la fin d'Antimoine,& (I) pour la fin
M. Malouin, (M)
M. deVandenesse, C^)
M. BxONDELj M. feEBLOND,
'(/*}^0
M. Lan dois, (R)
(S)
.M. LE Roy, (T)

•*
M.Eidous;
M. l'AbbéYvON, W
M. Louis,,
On a oublié (F) à la fin de l'article W
M. Bellin, {2)
i)
Aïmant de
< Nous avons eu foin d'avertirque les articles &
M. le Monnier,Médecin,& nous avertirons de même de tous ceux qu'il nous donnera.Nous ferçns la
mêmechofe pô\ir M, de Cahofac dont il n'y a point d'articlesdans ce volume.
N. JîiljorfquepluGeitrearticles appartenantà lamême ou
la même perfonne font immédiatement confécutifs, on s'di contenté quelquefois de mettre la lettre
ditfiaâive la fin du dernierde ces articles. Ainfi l'article Action {Belles- Lettres) 6c l'article Action
quoiqu'elle ne la fin du fécond de
en PoeJU font cenfés marques tous deuxde la lettre (G)
aux articlesprécéden»A»yEaaE Adver-
^EXPLICATION DETAILLEE
DU SYSTEME
DES CONNOISSANCES HUMAINES.
agiffentjur les fens. Les impreffions de
LES ETRES^PHYSIQUES
excitenrles
perceptions dans l'Entendement. L'Entendement ne
ces Etres en
s'occupa de les per-
ceptions que de trois façons ,J"elon fes trois facultés principales la Mémoire la Railon
l'Imagination. Où l'Entendementfait un dénombrement pur & fimple de fes perceptionspar

en la Mémoire; ou il les examine, les compare, & les digère par la Raifon on il le plan à
les imiter & à .les contrefaire par l'Imagination. D'où refaite une dîllributiongénérale de la
Connoitfance humaine, qui paroît affez bien fondée, en Hijloire qui fe rapporte à la Mé-
Philofophie qui émane de la Raifort & en Poéfie qui n'ait de {'.Imagination.
MEMOIRE, d'où HISTOIRE.
L'HISTOIRE eft des fats; & les faits font ou Les faits qui font de l'homme appartiennent à
faits YHijloire Civile; & les faits qui font de la nature, fe
de Dieu ou de l'homme, ou de la nature. Les
qui font de Dieu, appartiennentà Y Hijloire Sacrée. rapportent à YHijloire Naturelle.
HISTOIRE I. SACRÉE. Il. Civile. III. Naturelle.
I. L'HISTOIRE SACRÉE fe diûribue en Hijloire 'qou à la^em&ttredans fon chemin & fur-tout à
Sacrée ou EccUJiajlique Y Hijloire des Prophéties où corriger la témérité des Proportions générales, M
le recit a précédel'évenement, eft une'branche de zxtomatumcorrigaturiniquitas.
Quant à Y Hijloire de la Naturepliée différens ufa-
VHijloireSacrée.
Il. L'HISTOIRE CiviLE, cette branche de PHïf- ;ci on en pourroit faire une branche de l'Hiftoirc
tore Univerfelle, eu/us fidei exempta majorum, vi- Civile car l'Art en général eft l'induftriede l'hom-
ciffaiidïnes rerum fiindamenta prudentia avilis, ho- me appliquée par fes befoins ou par fon luxe, aux
mirrum diniqut nomtn &fama commiffafunt, fe dif- productions de la Nature. Quoi qu'il en foit cette
tribue fuivant fes objets enHifioireCivile proprement applicationne fe fait qu'en deux manières ou en
dite &en HijloireLittéraire. rapprochant, ou en éloignant les corps naturels.
'Les Sciences font l'ouvrage de la réflexion & de L'hpmmepeut quelque chofe ou ne peut rien, félon
la lumiere naturelle des hommes. ,Le Chancelier que le rapprochement ou l'cloignemcnt des corps
Bacon a donc raifon de dire dans fon admirable naturels eft ou n'eft pas poflible.
quvrage de dignitate & augmento Scientiarum mie fesL'HiJloire'de la Natureuniforme fe distribue fuivant
l'Hiftoiredu Monde, fans FHiftoire(les Savans,c eft principauxobjets, en Hijloirt Célefie, ou desAf-
la ftatue de Poiipheme à qui on a arraché l'œil. au, de leurs mouvemens, apparences fenfibles &c
V Hijloire Civile proprement dite, peut fe fous- fans en expliquer la caufe par des fyftèmes des
divifer en Mémoires, en Antiquités & en Hijloire hypothèfes, &c. il ne s'agit ici que de phénomènes
tomplette. S'il eft vrai que l'Hiftoirefoit la peinture purs. En Hijloire des Météores,comme vents pluies,
des tems-paffés,les Antiquités en font des deffeins umpêus, tonnerres, aurores boréales, &c. En Hijloire
presque toujoursendommagés,& Y Hijloire complète, dt la Terre & de ld Mer, ou des montagnes, des u-
un. tableau dont les Mémoires font des études. ve's des rivicrcs, des courans du flux & reflux
• III. LaAttribution de l'HistoireNA?URELL6 des fables, des terres, des forêts des îles, dçsjigures,
eft donnée par la différeâce des faitsdc la Nature, des copûmns, &c. En H/Jloire des Minéraux, en Hifi
& la différence des faits de la Nature, par la diffé-
toircydes Fïgétaux, & en Hijloire des Animaux;D'OÙ.
f renée des, étaisde la Nature.*C. la Nature eft uni-
forme & fuit un cours réglé, tel qu'on le remarque
refulte un&HiJloire des Elemens de ixNaiure appa-
rente, des emes fenfibles,des mouvemens, &c. duFeu,
généralement dans .les corps cilejles ? i?£ animaux
les végétaux, &c. on elle Semble forcée & dérangée L'Hi 're dc laNaturelnonJtruëuJi doit fuivrç U
de fon-coursordinaire,comme dans les monjlfet; même divifion. La Nature peutoperer des prodiges
ou elle eft contrainte & pliée à différens ulages, C"S les Cieux, dans les régions de l'Air, fur la fur-
comme dans les Arts. La Naturefait tout, ou dans façe'de la Terre, .dans fes entrailles au fond des
fon cours ordinaire& réglé, ou dans fes écarts,ou dans
fon emploi. Uniformitédej» Naturc, premierePartie
Mers, tout & par-tout-.
d'HiftoireNaturelle. Erreurs ou Ecarts de la Nature, que les différens u. mesque les hommesfontManu-
de fes
(f féconde Partie dHiftoire Naturelle, tf/âgw delaNa- produûipns dans lesXjs, l«s Métiers, & les
turc, troifieme Partie d'HiftoireNaturelle. •- factures. Il n'y a aucun At de rinduftrie de Fhom-
Il eft inutile de s'étendre fur les avantages de me, qu'on ne puifle rappel-, à quelque production
VHtfioire de la Nature uniforme. Mais fi l'on nous de- de la Nâture. On rappelle^1» travail &àlcm-
mande à qttoi peut fervir Y Hijloire delà Nature monf ploi de rOi & de rArgent,1es k rts du Monnoyeur»
Aeufe, nous répondrons, à paffer des prodiges de du Battcur-d'Or, du Fdeur-d'Or, W Tireur-J'Or,du
iès Ecasts acx merveillesde, Y Art;l'égarer encore Planeur, &c: au travail & à l'em^oi des Pierres
précicufes, les Arts du Lapidairt, Ave Diamantaire, Fayehce, la Porcelaine,&c. au travail & à l'emploi
du Joaillier du Graveur en Pierres foies, &c. au tra- de la Pierre, la partie méchanique de YArchitecte,
vail &,à l'emploi du Fer, les Grojjes-Fàrges, la Ser- du Sculpteur, du Stuccateur &c. au travail & à
rurerie, la Taillanderie Y Armurerie YArquebufirity l'emploi des Bois, la Memtiferie, la Charpenterie la
la Coutellerie, &c. au travail à l'emploi duVerre, Marquttttrie, la Tablaurie,&c. & ainfi de toutes les
la Verrerie, les Glaces, l'Art Miroitier^Aa Vitrier, autres matieres & de tous les autres Arts, qui font
&c. au travail & à Peniploi des Peàux, les, Arts de au nombre de plus de deux cens cinquante. On a
Chtmtifeur, Tanneur, Peaucier, &c. au trava à Ivû dans le Diicours préliminaire commentnous
l'emploi de la Laine & de la Soie, fon tirage fou nous fommes propoféde traiter de chacun.
Moulinage, les Arts de Drapiers,Paffementiers, Ga- Voilà tout l'Hiftenque de la connoiffance humain-
lonniers, Boutonniers, Ouvriers en velours Satins ne ce-qu'il en faut rapporter à la Mémoire & ce
Damas Etoffes brochées, Lujlrines &c. au travail, qui doit être la matièrepremière du Philofophe.
& à l'emploi de la Terre, la Poterie de' terre la
RAISON-, d'où PHILOSOPHIE.
LAPHILOSOPHIE,oula portion de la connoiffance humaine qu'il faut rapporter
à la Raifon eft très-étendue. Il n'en prefqu'aucun objet apperçu par les fens dont la réfle-
xion n'ait fait une Science. Mais dans la multitude de ces objets il y en a quelques-uns qui
fe font remarquer par -leur. importance, yuibus abfcinditurinfinitum\ & auxquels on peut rap-
porter toutes les Sciences. Ces chefsfont Dieu à la connoiffanceduquel l'hommesied élevé
par la réflexion fur l'Hinoire Naturelle & fur l'Hiftoire Sacrée 1' 'Hommequi eft sûr de fan
exigence par confcience ou fens interne; la Nature dont l'homme a appris l'hiftoire par l'u-
fagé des fens extérieurs. Dieu l'
Homme & la Nature, nous fourniront donc Une diftri-
bution générale de la Philofophie ôù de la Science(car ces mots font fynonymes) & luPhi-
lojbphiejju Science, fera Science de Dieu Science de l'Homme & Science de la Nature.

Le progrèsnaturel de l'esprit humain eft de s'éle- L'Art de penfer a autant de branches, que l'En-
ver des individus aux cfpeces, des efpeces aux gen- tendement a d opérationsprincipales. Mais on dif-
res, des genres prochains aux genres éloignés, & tingue dans l'Entendementquatre opérations
de former à chaque pas une Science ou du moins cipales, YAppréhenjSon le Jugement le Raifonne-
d'ajoûter une branche nouvelle à quelque Science ment, SclàMiihodc. On peut rapporter à YAppréhen-
déja formée ainfi la notion d'une Intelligence in- /ion ,.la Doctrine des Idées ou Perceptions au Jupe-
créée, infinie, &c. que nous rencontrons dans la ment, celle des fropofuions au Raifonnement &a la
Nature & que l'Hifloire Sacrée nous annonce & Méthode, celle de Y Induction &de laDémonfiratiotfr
celle d'une Intelligence créée, finie & unie à un Mais dans la Dimon finition ou l'on remonte de la
corps que nous appercevons dans l'homme, & que chofe démontreraux premiers .principes;démon- ou l'on
nous fuppofons dans la brute, nous ont conduits à defcend des premiers principes à la chofe à
la notiond'uneIntelligence créée, finie, qui n'auroit trer d'où naiffent YAnalyfe & la Synthèfe.
point de corps & dé-là, à la notion généralede L'Art do Retenir a deux branches, la Scienct.de la
l'Efprit. De plus les propriétésgénérales des Etres, Mémoire même & la Science desfupplemcns.de la Mi-
tant fpirituelsque corporels,étant Yexifience, la pof- moire. La Mémoire,que nous avons confidérée d'a-
fibilité, la durée, Izfubfiance,l'attribut, &c. on a exa- bord comme une faculté purement paffive & que
miné ces propriétés, & on en a formé Y Ontologie nouscorifidéronsic£ commeune pui1fanceaaive que
ou Science de l'Etre en générations avons donc eu la raifon peut perfeûionner, eft ou Naturelle,ou Ar-
dans un ordre renverse, d'abord YOntologiejenfuite tificielle.La Mémoirenaturelle eft une affeôion des or-
la Sciencede l'EJprit,ou izP^eumatologu, ou ce qu'on ganes Y artificielleconfiftedans, la Prenotion & dans
appelle communément Mttaphyfique particulière & l'Emblème la Prénotionfans laquelle rien en parti-
cette Science s'ei2 diftribuée en Science de Dieu, ou culier n'eft préfent à l'efprit Y Emblème par lequel
Théologie naturelle, qu'il a plû à Dieu de reûifîer & Y Imagination eft appelléçaufecours de la Mé e.
de fan&fiCT par la Révélation,d'où Religion& Théo- Les RtpréfentationsArtificielles font le Suppl nt
logie proprement dite; d'où par zb\is,Superflition. En de la Mémoire. \}Ecr'aure eft une de ces repréfepta-
doctrine des Efpri'.s bien & matfaifans ou des Anges tion^î mais ojffe fert en écrivant, ou des CaraUeres
& des Démons la chimere de la courons, o;/dé Caractères particuliers. On appelle la
des premiers, Y Alphabet les autres fe
Magienoire.
aux
qu'on a fous-divifée
en Scitntt^lePAqKraijbhnable qui conçoit & en^ nommentChiffres d'où naiffent les Arts
Science de l' Ame fen/îtive,<^x\ fe borne
Il. Science DE L'HOM ME. La diftrib'itîon de la
crïre,ïêdéchi]Irêr,&.la Science de
de lire, $t\
YOrthographe.
L'Art de Tranfmutrefe diftribne en Sciencede Vlnf
Science de l'Homme nous eft donnée 'par celle de miment du Dif cours & en Scienceda qualitésdu Difi
fes facultés. Les facultés principalrs de.l'Homme, cours. La Science de l'Inftrumcnt du Difcours s'ap-,
font Y Entendement, & la rolajfft YEnttndtment pelle des- qualités du Dif-
cours, Rhétorique.
pHet SK^t" L'un eft le Hat de la Logiqui; l'autre La. Grammaire fe diftribue en Science des Signes,
la Syn-
en Art
eft de la Morale..•
jh
de la Prononciation, de la ConfitruSion, & de
j^.» distribueren Art de penfer, taxe. Les Signes font les fons articulés la Prononcia-
tion ou ProfodU l'Art de les articuler ^Syntaxe*
l'Art de es appliquer aux différentes vuesTie+ef-
prit
dus réels & des individusabftraitsdont
la Con/lruSion la connoiffancede l'ordre la corpoiffance on en tenoit
prit, fa
do vennWda^e.Pjfcours fondé fur 1 u- ou dans ces individus rcels & abf-
qu'ils
fage traitS; dans leurseffetsrecherchésd'après des
& fur la réflexion.Musiï'y a d'autres Signes
articulés favoir le Gefle
ou
fes «elles ou fuppofces & cette féconde vue de la
eau-
de la penfée que les fons réflexion
Caractères font ou idéaux ou
& les Caraclcrcs. Les
héraldiques.Idiaux,tels que ceffi^ tiqupureit Mathématiquesmixtes Phyfso- mathé-
hiéroglyphiques,ou
des Indiens qui marquent chacun une idée & qu'il'
conséquent multiplier autant qu'ily ad êtres ;La quantité abjlraite objet des Mathématiquespu-
faut eft ou nombrable ou étendue. La quantité abflraiu
réelsparHiéroglMues ui forment ce qu
res
qui font l'écriture du Monde nombrablc cil devenue l'objet de V Arithmétique Sc la
dans fon enHnce. Héraldiques quantité abjlraite étendue celui de la Géométrie.
la Science du Blafin.
nous appellons de tranfmettrt qu'il faut rap- L'Arithmétique fe diftribué en Arithmétique numl.
C'eft auffi M/» Pédagogique
porter la Critique la & la Philologie. rique ou par Chiffres & en Algèbre ou Arïthmàiqut
univerfelle par lettres qui n'eft autre chofe que le
&c. La Ptdagogi- calcul des grandeurs en général, & dont les opéra.
corrompus, donne des éditions tions ne font proprement que des opérations arith-
indiquéesd'une manicre abrégée car à
d'enfeigncr. La PWotofie qui s'occupe de la con- métiques parler exactement il n'y a calcul que de nombres.
noiffance de la Littérature univerfelle.
l'Art d'embellir le Difcours., qu'il
C'eft à Vérification faut rap- VAlgibre eft élémentaire ou infini tèfimale felon la
ou le Méchaniqùide la Poéjie. nature des quantités auxquelles on l'applique.L'i«-
porter la finitéfimale eft dificrentielle ou intégrale différen-
Nous omettrons la diftributiondela Rhétoriquedans ou
defcendre de l'expreffion
fes différentes parties parce qu'il n'enPantomime découle ni tielle quand il s'agit de
Science ni Art, fi cè n'eft peut-être la
d'une quantité finie ou conudérefe comme telle à ».
Déclamation. l'expreffionde fon accroiffcment, ou de fa diminu-
du Gefte; & du Gefte& de la Voix la
LÁ Morale, dont nous avons fait la
feconde tion inftantanée intégrale, quand il s'agit de remon-
générale ou par- ter de cette expreffion à
la quantité fime même.
'partie de la Science de l'Homme,e&QU
ticulïere. Celle-ci fe diftribue en JurifprudenceNatu-
La Géométrie ou a pour objet primitif les proprié?
telle (Economique & Politique. LaJurifprudenceNatu- tés du cercle & de la ligne droite, ou embraffe dans,
feul 1 Œ- fes lpéculationstoutes fortes de courbes': ce qui la
relle cil la Science des devoirs de l'Homme l'Homme en diftribué en élémentaire & en tranfcendaiite.
conomique la Science des devoirs de
famille la Politique celle des devoirs de l'Homme Les Mathématiquesmixtesont autant de divifiorts&
a d'êtres réels dans lcfquels
Morale feroit incomplette, fi ces de fous-divifions,qu'il y
en fociété. Mais laprécédés de celui de la réalité du la quantité peut être confidérée. La quantité conude.
Traités n'étoient
bien & du mal moral de la nlccfité de remplir fis
de- rée dans les corps en tant que mobiles, ou tendant
eft l'objet de la Méchantquc.La llfé-
vin d'être bon Jufle vertueux, &c. c'eft l'objet de à Ce mouvoir,
la Morale générale. canique a deux branches la Statiquc & la Dynami-
moins que. La Statique a pour objet la quantité confidérée
Si l'on confidere que les fociétés-ne font pas équilibre& tendant feulement à
obligées d'être vertueufes que les particuliers on dans les corps en
verra naître les devoirs des fociétés, qu'on pourroil fe mouvoir. La Dynamique a pour objet la quantité
appeller Jurifprudencenaturelle d'pne fociété (Sceno confidéréeDynamique dans les corps actuellementmus. La Sra-
extérieur to\ tique & la ont chacunedeux parties. La
mique d'une fociété Commerceiàtèrieur
& de mer & Politique d'une fociété. Statique fe diftribué en Statique proprementdite, qui a
une III. Science Dit LA NATURE. Nous diflrlbue- pour objet la quantité confidéréedans les corps ioh-
& Mathé- des en équilibre, & tendans feulement à le mou-
tons la Science de la Nature en Phyjîque Hydro/latiquc qui a pour objet la quan.
malique. Nous tenons encore cette diftribution de la voir & en
réflexion de notre penchant à généralifer. Nous rité confidérée
les
dans corps
avons pris par les fens la connouTance des indivi- tendans feulement à proprement dite qui pour
fe
fluides
mouvoir. La
en équilibre,
Dynamique
&
fe
dus réels î Soleil Lune Sirius &c. Aftres; Air diftribuéen Dynamique a
objetla quantité confidérée dans les corps folides ac-
peu Terre £au, &c. Elémens Pluies, Neiges, Gré-
Hydrodiàamique^ qui a pour
fefté de tuellement &
Us Tonnerres &c. Météores& ainfi du mus en
confidérée dans les corps fluides
l'Hiftoire naturelle. Nous avons pris en même tems objet la quantité Mais & l'on confidtre la quanuté
la connoiffance des abftraits couleur,Ion, faveur, actuellementmus. VJfydrodynami*
odeur, denjitéy rareté, chaleur,froid, moUefe dureté dans les eaux .actuellement mues
élafticUé,pefanteur,légèreté, que prend aloTs On pourroit
la Navigation à l'Hydrodynamiquc &
lice. figure diflance mouvement repos duré*t iten- rapporter à la Mecharu*
due quantité impénétrabilité. hiBaliyiiqut ou le jet des Bombes
Nous ayons vu par la réflexion de ces abf*
cdnfîdéréèrdans les mouTemcrt*-der
traits les uns convenoient à tous les individuscor- La quantitt
YAftronomU géométrique ;'d'où
porels, comme étendue, mouvement,impénétrabi- Corps céleftes donne DefcÉption do ^vers% qüi fe
lité, &c Nous en avors fait l'ôbjet de la Phyfque gs la Cofmographie on
àivifcenVranographieonDefcriptiondu CieliehHy
nérale ou métaphyfiquedes corps & ces mêmes
propriétés confidérées dans chaque individu en par- droeraphie ou Dtfcription des Eaux ;.0t en Géogra-
d'où encore la Chronologie 8( liGnomomqù*
ticulier avec les variétés qui les diftinguent come phie ou l'Art de conduire des Cadrans.
me la dureté, le rejjort, h fluidité, &c font l'objet de
La quantité confidérée dans la lumière donne

.,'
Phyjiqueparticulière. le mouve-
Une autre propriété plus générale des corps & l'Optique. Et différentes branchesd'Opti-
que fuppôfént toutes les autres, favoüappellela quantité,* ment de la lumière les
ligne direûe J Optique jroprt?
ifarmé objet. des Mathématiques. On quan* que. Lumière mue «n dans ton ieul & même
tué ou grandeur tout ce qui peut être augmenté fie di- ment dite; lumiere réfléchi*
minué. milirt, Catoptrique lumierc rompue enpaffant
La quantité objet des Mathématiques pouvoit etrô milieu dans un autre
Dioptriqut. C eft à 1 Optiau*
d'un

confidérée ,ou feule Se indépendamment des indivi- qu'il faut rapporter la Perfptmre.
La quantité confidérée dans le fon, dans fa véhé- la Science qu'on nomme Zoologie; d'où fontémanés
réflexions, la Médecine la Vétérinaire & le Manége is^Chafliy
mence,fon mouvement, fes degrés fes la Pêche, & la Fauconnerie; YAnatomiefimple&com-
fa vîtefle, &c. donne YAcoupque.
parée. La Médecine(fuivant la divifion de Boerhaave)
La quantité confidéréè dans l'air, fa pefanteur,
fon mouvement fa condenfation, raréfaction &c. ou s'occupe de Pœconomiedu corps humain& rai-
donne la Pneumatique. fonnefort a.natomie, d'où naît la Phyfiologie ou s'oc-
dés maladies &
La quantité confidéréedans la pofhbilité des eve- cupe de la maniere de le garantir
nernens donne l'Art d- conjecturer,d'où naît l'Ana- s'appelleHygienne ou confidere le corps malade
lyfe des Jeux de hâtant. & traite des caufes,des différences,& des fympto-
L'objet des Sciences Mathématiquesétant pure- mes des maladies, & s'appellePathologie fanté,
ou a pour
il faut s'étonner de l'exac- objet les fignes de la vie de la & des mala-
ment intejieâuel ne pas
dies, leur diagnofiic & prognoftic & prend le
titudede fes divifions. nom
La Phyfique particulière doit fuivre la même diltn- de Séméiotique: ou enfeigne l'Art de guérir, & fe
bution que l'Hiftoire Naturelle.De l'Hirtoire prife fous-divife en Dicte Pharmacie & Chirurgie les trois
mouvemens appa- branchesde la
Thérapeutique.
par les fens, des AjlresJ de leurspafféà ^recherche VHygienne peut fe confidérer relativement à la
rences fmfibles, &c. la réflexiona
de leur origine, des caufes de leurs phénomenes, famé du corps,à fa beauté, & à fes forces;& fe fous-
6c.c & a produit la Sciencequ'on appelleAgronomie divifer en Hygicnneproprementdire, en Cofmétiquefic
phyfique à laquelle il faut rapporter la Science^ de en Athlétique.
La Cofmétiquedonnera l'Orthopédie ou
membresune belleconformation
leurs influences, qu'on nomme Apologie d'où 1 Af- YArt deprocurer aux
trotigie phyfiaue, & la chimère de Y Apologie Judi- & YAthlétiquedonnerala Gymnafliqueou l'An de les
ciaire. De l'Hiftoire prife par les fens des vents, des exercer.
pluies grêles tonneres &c. la réflexion a pafle la De la connoiffance expérimentaleou de l'Hiftoi-
recherche de leurs origines, caufes, effets, &c & a re prife par les fens,des qualitésextérieures,fenfibles%
produit la Science qu'on appelle Météorologie. apparentes &c. des corpsnaturels, la réflexion nous a
De l'Hifloire, prife par les fens de la Mer, de la conduit à la recherche artificielle de leurs propriétés
Terre- des Fleuves, des Riviercs, des Montagnes des
intérieures& occultes & cet Art s'eil appelle Chi-
à
flux & reflux &c. la réflexion a pané la recherche mie. La Chimieeft imitatrice & rivale de la Nature
de leurs caufes, origines, &c. & a donné lieu à la fon objet eft prefque aufli étendu-que celui deelle la Na-
Cofmologieou Science de l'Univcrs,qui fe diftribue en ture rmême ou elle décompofe les Etres ou les
Uranologie ou Science du Ciel en Aerologie ou Science revivifie;ou elle les transforme,&c.'La Chimiea
donné
de l'Air en Giologit ou Science des Continent & en naiffance à l'Alchimie&
à la Magie naturelle. La Mé-
Hydrologieou Science des Eaux. De l'Hiftoire des Mi- tallurgie ou YArt de traiter les Métaux en grand eft
fens la réflexion a pane à la re- •me branche importante de la Chimie. On^aeut en-
nes y prife par lesformation, travail, &c. Se a donné Art la Teinture.
cherche de leur core rapporter à cet
lieu à la Science qu'on nomme Minfralogie. De l'Hif- La Nature a fes écarts,& la raifon fes abus. Nous
toire des Plantes prife par les fens la réflexion a avons rapporté les monprts aux écarts de la Nature
pané à la recherche de leur œconomie propagation, & c'eft à l'abus de la Raifonqu'il faut rapporter tou-
culture, végétation,&c. & a engendréla Botanique, tes les Sciences & tous lesArts, qui ne montrent que-
de
dont l'Agriculture & le Jardinage font deux branches. l'avidité, la méchanceté,la fuperftition l'Homme,
De l'Hiftoire des Animdux., prife par les fens ,"la & qui le deshonorent.
réflexion a pafle à la recherchede leur confervation, Voilà tout le pleilofophiquede la connoiflancehu-
propagation,ufage, organifation, &c. & a produit mainc, & ce qu'il en faut rapporter à la Raifon.
IMAGINATrON/d:oàPOESIÊ7^
L'HISTOIRE a ont exift<hi>&
pour objet les individus réellement exiftans, uu qui feroit donc
la Poëfie les individus imaginés à l'imitation des Etres hifloriques. Il ne pas
étonnant que la Poëfiefuivît une des dtftributions de l'Hiftoire. Mais les différons genres de
Poëfie & la difféttaice de fes fujets nous en offrent deux diftributions très- naturelles. Ou
d'un Po'egÉp: facré chofes paflees ou
le ô^et ou il eft prophanc ou le Poëte raconte des
il les rend préfen en les mettant en aftion ou il donne du corps à des Etres abflraits &
intellectuels. La premiere de ces Poëfies fera Narrative: la féconde, Dramatique: la troifie-
me, Parabolique. Le Poëme Epique, Le Madrigal, l'Ep igramme &c. font ordinairementde
l'uëfie narrative. La Tragédie, la Comédie, l'Opéra YÊgkgue &C. de Poëfie dramatique Se
les Allégories &c. de Poëfie paraboliques.
POESIE. I. Narrative. II. DRAMATIQUE. III. Parabolique;
Novs N'ENTENDONS 1 CI par Poéfie que ce qui fons. Le Poète 1. le'Muficien, le Peintre le Sculpteur
eft Fiftion. Comme il
peut y avoir Verfification fans le Graveur, &c. imitent ou contre-font la Nature
mais l'un emploie le difcours l'autre les couleurs
Pocfiè & Poëfie fans Verfirication,nous avons crû
devoir regarderla une qualité du le troifieme, le marbre l'airain,-&c. & le dernier
llyle &w renvoyera l'Art Oratoire. En revanche Yinflrumem ou la voix, La Mufiquctb Théorique^ ou
nous rapporterons 1' 'Arehiiedurela Mufique,la Pein- Pratique Infirumentaleou Vocale. A l'égard de Y Ar-
turc, la Sculpturela Gravure &c. à la Poëfie car chitecte, il n'unite la Nature qu'imparfaitement par
il n'eft pa:» moinsvrai de dire du Peintre qu'il eft un
Poète, que du Poète qu'il eft un Peintre; & du Sculp-
teur où Graveur, qu'il tilwvPeintrc en relief ou en
Préliminaire.
la fy mmétrie de fes Ouvrages. Voyei le jifcours
La Povfic a fes monftres comme la Nature; il faut
creux que du Musicien qu'il eft un Peintre par les
ginationdéréglée, & il peut y avoir de ces produc- (ou fi fon veut Mappemonde)des Sciences & des
tions en tous genres. Arts, que nous craindrionspeut-êtred'avoir trop dé.
Voilà toute la Partie Poétique de la Connoiflance taillée,s'il n'étoit de la dernièreimportance de bien
humaine ce qu'on en peut rapporter à Y Imagina* connoître ttous-mêmes,& d'expoferclairement aux-
fion & la fin de notre Diftribution Généalogique' autres, l'objet d'une

*OB SERVATIONS
SUR L A DIVISION DES SCIENCES
DU CHANCELIER BACON,
Nous
I. avons avoué en plusieurs endroits du Profpc&u* que nous avions X obligation
principale de notre Arbre encyclopédique au Chanceliei L'élue qu'un ci lû de ce
grand homme dans le Profpeclus paroît même avoir contribué à faire connoître à plufieurs
perfonnes les Ouvrages du Philofophe Anglois. Ainfi après un aveu aufli formel il ne doit
être permis ni de nous accufer de plagiat, ni de chercher à nous en faire foùpçonner.
I I. Cet aveu n'empêche pas neanmoins qu'il n'y ait un très grand nombre de choses
fur-tout dans la Branche philoiophique, que nous ne devons nullement à Bacon: il eft facile
au Lecteur d'en juger. Mais pour appercevoir le rapport & la différence des deux Arbres
il ne faut pas feulement examiner fi on y a pdrlé -des mêmes chofes, il faut voir fi la difpofi-
tion eft la même. Tous les Arhre* encyclopédiquesÊe reflemblent néceffiairementpar la ma-
tière l'ordre fenl «r l'arrangement des branches peuvent les diftinguer. On trouve à-peu-près
les mêmes noms des Sciences dans l'Arbre de Chambers & dans le nôtre: Rien n'eu: cepen-
dant plus différent.
I I I. Il ne s'agit point ici des raifons que nous avons eues de fuivre un autre ordre que
Bacon. Nous en avons egpofé quelques-unes il feroit trop long de détailler les autres fur-
tout dans une matiere d'où l'arbitraire ne fauroit être tout-à-fait exclu. Quoi qu'il en foit,
c'eft aux Philofophes c'eft-à-dire à un très petit nombre de gens 3 nous juger fur ce
point.
1 V. Quelques divifions comme celle dès Mathématiques en pures & en mixtes qui nous
font communes avec Bacon, fe trouvent par-tout & font pac conféquent à tout le monde.
Notre divifion de la Medecine eft de Boerhaave on en a averti dans le Profpeclus.
• V. Enfin, comme nous avons fait quelques changemens à l'Arbre ceux qui
voudront comparer cet Arbre du Profpeclus avec celui de Bacon, doivent avoir égard à ces
changemens. r
VI. Voilà les principes d'dû il faut partir pour faire le .parallele des deux Arbies avec
un peu d'équité &. dePhilofophie.

SYSTEME GENERAL DE LA CONNOISSANCE HUMAINE


SUIVANT LE CHANCELIER BACON.
JL/ Ivifion générale de la Science humaine Hif de la
en
toire, Poëfie & Philofophie felon'les troisfacultésde vidus.
des d'indî.
l'Entendement, Mim,wc Imagination,Raifon. 0 Divifion de l'Hiftoirecivile en eccléfiaftiqueyen lit.
Bacon obferve que peut s'appliquer tiraire & en civile proprement dite.
à la Th'ologie. On un endroitdu Prof- Premiere divifion de l'Hiftoire^civileproprement
peaus cette derniert idée mais on l'a abandonnéede- dite, en Mémoires, Anntiquités, Hiftoire complttte.
puis, parce quelle a paru plus inginieufe que folide. Divifiorf de l'Hiftoire complettc en Chroniques
Vies ,& Relations.
Divifion de l'Hiftoire des tems en générale &
particulière.
en
DiviGon de l'Hi/loire, en naturclle & civilx; Autre divifion del'HïftoWdes temszv*nnalcs &c
Hiftoire naturelle fe divifeen Hifioiredes produc- Journaux.
tions di la Nature Hiiloire d&fécarts de la NatJre Seconde divifion de 1 'Hiftoïr<*«:»vileçn pure & en
Hiftoire des emplois de la Nature ou des .Arts.
Divifion de l'Hiftoire ecdéfiaftitpie en Hiftoire
Secondedivifionde l'Hiftoirenaturelle tiréedéfit
fat Se àefon ufage, en
toire raifonnée.
que
Hif-
contient la
particulière Hifloirt des Prophéties qui
Prophétie & l'accompliiïcment Scltij'-
Divifion des produâions de la Nature^en Hiftoire toire de ce que Bacon appelle Nemefis, ou la Provi-
céltfttst des météores, de l'air, de la terre, & dence, c'eft-a-dira de l'accord qui fc remarqua
fecrette.
entre la volonté révélée de Dieu
quelquefois
volonté
& fa corps humain & Sciences de V Mme humal/fe.
Divifion de la Science du corps humain en Mtâ**
Divifion de la partie de l*Hiftoirequi roule .fur les, tint Cof attaque Athlétique & Sciencedes plaijîrsdu
dits notablcs des hommes, en Lettresfy.Apophthegmes. fins. Divifion de la Médecine en trois parties,Art de
conferver la famé Art de guérir lu maladies Art do
I I. prolonger la vie. Peinture, Branche de.
Divifion de la Poëfie en narrativt dramatique,& la Science des plaifirs.
parabolique. Divifion de la Science de l'ame en Science de
fbufflt divin d'où eft fortie l'ame raifonnable ÔC
III. Science de l'ame irrationnelle, qui nous eft commu-
Divifion générale deia Science en Théologie facrée ne avec les brutes, & qui eft produite du limon de
& Philofophie. la terre.
Divifion de la Philofophie en Sciences de Dieu Autre divifion de la Science de l'ame en Scitnet
Science de la Nature Scicncc de f Homme. de la fubflanct de l'ame Science de fes facultés &
Philofcpkie première ou Science des Axiomes qui Science de l'ufage & de l'objet de ces facultés de cette
s'étend à toutes les branchés de la Philofophie. Au- dernière réfultent la Divination naturelle & artifi~
tre branche de cette Philofophiepremiere qui u«ùic
des qualités tranfeendantesdes êtres,peu, beaucoup des facultés de l'ame fenfible en mou-
Divifion
vement & ftntiment.
Science des Anges & des efprits fuite de la Scien- Divifion de la Science de l'ufage & de l'objet
ce de Dieu ou Théologic naturelle. des facultés de l'ame, en Logique & Morale.
Divifion de la Science de la nature, ou Philofo- Divifion de la Logique en Art d'inventer, de juger j
phie naturelle,en fpeculative& prarique. de retenir & de communiquer.
Divifion de la Science fpeculative de la Nature Divifionde l'art d'inventer en invention des Scie»;
en Phyfique particulière & Mètaphyfique la premiere ces ou des Arts, & invention des Argu mens.
ayant pour objet la caufe efficiente & la matière Divifionde l'art de juger en jugementpar inducj
& la Métaphyfique, la caufe finale & la forme. '>n & jugementpar fyllogifmt.
Divifion de la Physique en Sciences des principesdes Divlfion de l'art du lyUogifmc en Analyfe &
chofes Science de la formation des chofes ou du mon- principes pour dénoter facilement lu vrai du faux
de, 6 Science de la variété des chofes. Science de l'Analogie branche de l'art de juger.
Divifion de FArt de retenir, en Science de ce qud
en Science du toruitts & Seience des abjlraits. 'prut aider la mémoire & Sciencede la mémoire même,
Divifion de la Science des concrets dans les mê- Divifion de la Science de la mémoire en pré-t
mes branches que l'Hifloirenaturelle. notion &, emblème.
Divifion de la Science des abflraits en Science des Divifionde la Science de communiquer, en Scitn-.
propriétés particulières des différens corps, comme den- ce de F infiniment du diflours,Science de la màhode du
fité légèreté, pefanuur éUfliciti mollefft &c. & difcours & Science des ornemens du difcours ou Rhé-
Sciences dcs mouvemens dont le Chancelier Bacon fait torique.
une énumération afrez longue conformémentaux Divifion de la Science de finftrument du difeours^
idées des fcholaftiques. lA en Science genérale des & en Grammaire.
Branches de la Philofophie fpeculative qui con- qui fe divife en Science du langage & Science da
fiftent dans les Problèmes naturels, & les fenùmens des
anciens Philofophes. Divifion de la/ Science de fignes en hysrogly
Divifion de la Métaphyfiqucen Science des formes phes & gefles & in caractères réels. 'A

Science des tittifes finales. Seconde dmifi n de la Grammaire en littéraire


Divifion de la Science pratique de la Nature en & philofophique.
Méchanique& Magie naturelle.
Branches de la Science pratique de la Nature, qui Science
lion
Art de la
du langage)
& Profodit branches de la

Confiftent dans \cdcnomtnmcntdes richejfes humaines, Art dt déihiffrer branche de l'Art d'écrire.
naturelles ou artificielles, dont les hommes joiiiflent Critique & Pédagogie branches de l'Art de com-
& dont ils ont joüi & le cataloguedes Polychrefies. muniquer.
Brancheconsidérable de la Philofophienaturelle, Divifion de la Morale en Sciences de tobjet que
tant fpéculaire que pratique appellée Mathéma- l'ame doit fe propofer c'eft à-dire du bienmoral «
tiques. Divifion des Mathématiques en pures en & Science de la culture de Came. L'auteur fait à ce
mixrcs. Divifion des Mathématiques pures en Géo- tujet beaucoup de divifions qu'il eft mutile de rap-
métrie &t. Arithmétique. Divifion des Mathématiques porter.
mixtes en Petjpeclive Mufiqut Afironomie Cofmo. Divifionde la Science civile, en Science de la con-
graphie Architecture,Science des machines, & quel- verfation^Science des Science di
ques autres. Nous en omettons les divifions.
Divifion de la Science de l'homme, en Science dt L'Auteurfinit par quelques réflexions fur l'ufage
l'homme proprement dite, & Science civile.. de la Théologie facrée qu'il n£ divife en aucunes
Divifion de la Science de l'homme en Sc'unct du branches.
Voùk dans fon ordre naturel, & fins démembrementni mutilation, l'Arbre du Chancelier
Bacon. On »oit que l'article de la Logique eft celui où nous l'avons le plus fuivi encore
avons-nous crû devoir y faire plufieurs changemens. Au reftenous le répétons c'eft aux
Philofophes à nous juger iur les changemens que nous avons fans nos autres Lecteurs pren-
dront fans doute peu de part à cette queftion, qu'il étoit pourtant nécefiaire d'éclaircir &
ils que de l'aveu formel que nous avons fait dans le ProfpeSus d'avoir
Bacon aveu qtif doit nous concilier tout
ENCYCLOPÉDIE,
OU
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES,
DES ARTS ET DES MÉTIERS-

a 8c a f. m. ( ordre Encyclopld. mas, & les fuies le fon de Ve première voyelle de


Entend. Science de l'homme mina mais c*eû une imagination fans fondement.
Logique Art de communiquer, Quand les enfans^viennerit au monde', & que pour
Gramm. ) caraâere ou figure la premièrefois ilsjpouflent l'air des poumons on
de la première lettre de l'Al- entend le fon de différentes voyelles fclon qu'ils ou-
phabet, en latin en fran- vrent plus ou moinf la bouche.
cois, & en'prefque toutes les On dit un grand.A un petit Il': ainfi a eft du genre
Langues de l'Europe. mafeulin comme les autres voyelles.de notre Al-
On peut confidérer ce caractère, ou comme let- phabet.
trr, ou comme mot. Le fon de l'a auai bien que celui de Vt eft long
I. A, en tant que lettre eft le figne du {on il, qui en certains mots,& bref en d'autres a eft long dans
de tous les.fons de la voix eft le plus facile à pronon- grdçt & bref dans placé. Il eft long dans tâche quand
ce mot fignifie un ouvrage qu'on donne à faire; &
cer. II nefaut crukuvrirla bouche & pouffer l'air des.
il fouillure. Il eft long
e eft bref dans tache macula +
firbref dans
matin premieïë
On dit l'<lWent de Valeph des Hébreux mais dans matin gros chien
l'a en tant que fon ne vient que de la conformation partie du jour. Voye^'l'excellent Traité de la Profodie
des organes de la parole & le caractère ou ligure de M. l'Abbéd'Olivet.
dont nous nous fervons pour repréfenter ce !on Les Rflpiains pour marquerVa long, l'écrivirent
nous vient de Valphades Grecs. Les Latins & les au- d'abord double Aala pour Ala c'eft ainfi qu'on
tres Peuples de l'Europe ont imité les Grecs dans trouve dans nos anciens Auteurs François aageAhala.
&c.
la forme qu'ils ont donnéecctte lettre. Selon le Enfuite ils inférèrentun h entre les deux a «
GrammairesHébraïques, & la Grammairegénérale Fnfin ils mettoient quelquefoisJe figne de la fyllabe
de P. R. p. i x. laleph ne fin (aujourd'hui ) que pour longue,, il*. lur
un. accent circonflexe
On met aujourd'hui 1 a
que de voyellequi lui
tfij ointe.Cela fait voir que la prononciationdes let- long, au lieu de l/qu'on écrivôit autrefois après cet
très eft fujettevariation dans les Langues mortes jt ainfi au lieu d'écrire mafiinj tlafme, afnt> &c. on
v
commeelle l'eft dans les Langues vivantes. Car il eft écrit matin, blâme dme.Mzis il ne raut pascroire avec
confiant felon M. Mafclef& le P. Houbigan que la plûpart des Grammairiens que nos Pères n'ecn-
l'aleph fe prononçoitautrefois comme notre a; ce voaent cettef après l'a,ou aprèt touteautre
voyeUe,
qu'ils prouvent furtout par le partage d'Eufebe,Prep. voyelle étoit longue ils
que pourmarquer que cette qu'ils la prononçoient
Er. L. X. c. vj. ou ce P. foûtient que les Grecs ont convoient cette/, parce &

prif leurs lettres des Hébreux, Id ex Gracâfingulo- ufage dans Pjx>

-i
cetteprononciationeft encoreen nos
rumtltmentonanapptUatwne vinces méridionales où l'on prononcemafia, ufio%
maghoptre dtfftrt Quid auum vel bethâ
abttk} Sec. On ne met point d'accentfur Va bref oocommun.
L'a, chez les Romains étoit appelle lettre falumrt_:
llturafalpyris. Cic. Attic. ix. 7. parce qneforfqa*a
«attendre le fon de l'a m\j/edla premiere voyelle de s'aguToild'«bfpudre,ou de condamner un aceufé ,4e?
Juges avoicnt deuxtablettes fur l'une tiefquelles Us que le datif; parce qu'en françois nous n'avons ni
écrivOTenti'a qui eft la premièrelettre déclinaifon ni cas ni par conféquentde datif. Y.
& fur l'autre ils écrivoiemle c premiere lettre de Cas. Le rapport que les Latins marquoient par la
condemn». 'Foy*i A figne d'abfolution ou de con- datii, nous l'indiquons par la prépofi-
damnation. Et l'accufé êtoit abfous ou condamné, tion à. C'cft ainfique les Latinsmêmes fe font fervis
(elon que le nombre de l'une de ces lettres l'empor- delà prépofition ad auod atiiget ad me, Cic. Acccdit
toit fur' le nombres de l'autre. ai fTtferrtadaliquem & alicui. Ils âifoientaufli éga-
On a fait quelques ufages de cette lettre qu'il eft lement loqui adaliquem,& loqui alicui, parler quel-
utile d'obferver. qu'un, crc.
1. L'a chez les Grecs étoit une lettre numérale qui A l'égarddes différens ufages de la prépofition
marquent un. Voyt{ A, lettre numérale. il faut obferver i. que toute prépofmon eft entre
a. Parmi nous les Villes où l'on bat monnoie, ont deux termes, qu'elle lie & qu'elle met en rapport.
chacune pour marque une lettre de l'alphàbet cette i. Que ce rapport eft fouventmarquépar la figni-
lettre fe voit au revers de la pièce de monnoie au- 6cation propre de .la prépofition même comme
-de/Tous des Armes du Roi. A eft lamarque de la mon- avec dans fur ,JScc.
e
noie de Paris. Voyc^ A numifmatique. 3 Mais que fouvent aufli les prépofitions furtout
3. On dit de quelqu'un qui n'a rien
fait, nen écrit à, de ou du, outre te rapport qu'ellesindiquentquand
-qu'il n'a pas fait une panfe d'a. Panfe, qui veuj dire elles font prifes dans leur fens pnmitif & propre ^ne
ventre, fignifie ici la partie de la lettre qm avance il font enfuite par 6gure & par extenfion que de fim-
n'a pas fait la moitié d'unelettre. .pies prépofitions unitives ou indicatives quine font
A, mot, eft i .Ja troifieme perfonne du présent de que mettre deux mots en rapports enforte qu'alors
Vindicatif du verbe avoir. Il a "de l'argent il a peur c'eft à l'écrit même à remarquerla forte de rapport
il a honte', il a envie & avec le rupin des verbes qu'il y entre les deux termes de la relation unisen-
elle a aimé elle a vu à l'imitation des Latins » habeo tre^eux par la prépofition par exemple, approchç*
ptrfuafum. T>Supin. Nos peres écrivoientcet a avec vous du feu du lie feu avec approchez-vous & l'e£'
une h s il ha, d'haie t. On ne met aucun accent
fur prit obferve ensuite un rapport d'approximation,
verbe. que du ne marque pas. Eloigne;-vousdu feu du lie
feu
,Dans cette façon de parler lly a a eft verbe. avec éloignez-vous & l'efprit obferve-là un rap-
Cette façon de parler eft une de ces expreflionsfigu- port d'éloignement.Vous voyez que la même pré-
rées, qui fe font introduites par imitation, par abus pofition fert à marquer des rapports oppofés. On dit
ou catachrefe. On a dit au propre Pierre a de l'ar- de même donner à &. ôter à. Ainfi ces fortesde rapports
gent il a de l'efprit & par imitation on a dit, ily a differcnt autant que les mots different entre-eux.
d* l'argent dam la bourfe il y a de l'cfpritdans ces vers. Je crois donc que lorfque les prépofitions ne forif
Il, eu alors un terme abflrait & général comme ce, ou ne paroiffént pas prifes dans Jcfens propre de leur
on. Ce font des termes métaphyfiquesformés à l'i- premieredeftination & que par conséquent elles
mitationdes mots quimarquent des objets réels. L;y n'indiquentpas par elles-mêmes la forte de rapport
vient de Vibi des LatïnV & a la même fignification. particulierque celui qui parle veut faire entendre
Jbi y c'eft-à-dire là ici dans le point dont il s'a- alors c'eftà celui qui écouteou qui lit à reconnaître
cit. Il ya des hommes qui &c. IL, c eft-à-dire l'être la forte de rapport qui fe trouvé entre les mots liés
métapnyfique l'être imaginé ou d'imitation, a dans par la prépofition Amplement unitive & indicative.
le point dont il s'agit des hommes qui &c. les
Dans Cependantquelques Grammairiensont mieuxai-
autres Langues on dit plus fimplemcnt, des hommes mé épuifer la Métaphyfique la plus recherchée, &
font qui &c. fi je l'ofe dire, la~plus inutile & la plus vaine que
C'eft auiîï par imitation que l'on dit la raifon à d'abandonner le Lecteur au discernement que lui don-
dis bornes. Notre Languen'a point de- cas la Logique ne la connoiflance & l'ufage de fa propre Langue.
Rapport de caufe, rapport d'effet d'infiniment dejuua*
a quatre parties &.C.
x. A comme mot eft aufü une prépofition & don d'époque table à pieds de biche, c'ejl-là un rap-
alors on doit le marquer avec un accent grave à. port déforme dit M. l'Abbé Girard, tom. IL p. 109.
A, prépofition vient du latin à, à dextris àfinif- Bafjin à barbe rapport defervice (id\ ib.) Pierre à feu
tris, droite à gauche. Plus fouvent encore notre rapport de propriété productive ( id. ib. ) 6e. La pré-
à vien; de la prépofition latine ad loqui ad parler pofitionà n'eft point deStinéeà marquerpar eUe-mê-
( On trouve auffi diccrc ad. Cic. It lucrum ad me
Plaute ) le profit en lent à moi. Siniu parvulosvt-
aire ad me laitTez venir ces enfans à moi.
me un rapport de propriété productive ou defervice,
ou déforme &c: quoique ces rapports fe trouvent
entre les mots liés par la préposition à. D'ailleurs
Obfervez que a mot n'en jamais que ou la troi- les mêmes rapports fotit fouvent indiqués par des
Cerne personne du preient de l'indicatif du verbe prépositions différentes & fouvent des rapports op-
Avoir ouune limple prépofition.Ainfi à n'eft jamais. pofes font indiqués par la même prépofition.
adverbe, comme quelques Grammairiens l'ont cru, Il me paroit donc que l'on doit d'abord obferver la
quoiqu'il entre dans plutieurs façons de parler adver- première & principaledeftinationd'une prépofition.
biales. Car l'adverbe n'a pas befoin d'être fuivi d'un Par exemple la principale deftination de la prépofi-
autre mot qui le détermine,ou comme difenteom-. tion à, t eu de marquer la relationd'une choie à une
munément les Grammairiens, l'adverbe n'a jamais autre, comme ,1e terme ou l'on va ou à quoi ce
prei
de régune parce que. l'adverbe renfermeen foi la
ADVERBE au
& le nom: prudemment avec prudence,
) lieu que la prépofition a toujours
qu'on fait fe termine, le but, la fin l'attribution,
pourquoi A lier- k Rome prêter it l'argent
à gros intérêt.Donner Quelque chofe à quelqu'un &c.
un qu'elle eft toujours uiivie Les autres ufages de cette proposition reviennent en-
d'un autre mot, qui détermmela relationou l'espèce fuite à ceux-là par catachrefe abus; extenfion ,*ou
'de rapport que la prépofition indique. Ainfi la pré- imitation mais il eft bon de remarquerquelques-uns
poiition « peut bien entrer, comme toutes les autres de ces ufages, afin d'avoir des exemples qui puaient
adverbiales Servir de règle ,& aider à décider les doutes par ana-
mais comme elle eft toujoursfuime de fon complé- logie & par imitation. On dit donc:
ment
jamaisêtre
A n'eil
adverbe..
ou, comme on dit,
pas non plus une limple particulequi mar-
Après UN
Air à chanter. Billet à ordre payttkli
i ordre. Chaife à deux. Doute aêclairùr. Entreprife à hommes, des femmes ne font' pas à l'accufatif car,
fi l'on veut bien y prendre garde on reconnoîtrà
exécuter. Femme à la hotte ? (au vocatif). Grenier
à
fil. Habita la mode: Infinimentà vent. Lettre Ne\ de chànge que ex homnibus e\ mulitribus &e. ne peuvent
a vue, à dix jours de vàt. Matière procès, à lu- être ni le fiîjet de la propofition ni le terme de l'ac-
nette. Œufs la coque. Plaine à perte de vue. Queftion tion du verbe & que celui qui parle veut dire que
il juger. Route à gauche, fâche à lait,^ quelques-uns des Sàvansfûâtiennenf,,&CC. 'quelques*
uns des hommes quelques-unesdes femmes difent, &çt
A^AfRks UN ADJECTIF.
Agréable à la vue. Bon à prendre $ à*4&fftK Con-
traire à lafanti. Délicieux à manger. Facile à faire.
On ne fe fert de la prépositionà après un adverbe;
Obfervez qu'on dit I(eft facile défairecela. que torique l'adverbe marque relation. Alors l'ada
'Quand on le veut il eft facile verbe exprime la forte de relation & la prépofition
De s'affùrer un.repos plein d'appas. Quinault. indique le corrélatif. Aihfi on dit- conformémentik
La raifon de cette différence eft que dans le der* On a jugé conformémenrà l'Ordonnancede 1667. On
dh>aufli 'relativement a.
nier exemple de n'a pas rapport àfacile, mais à il; il t D'ailleurs 1,'adverbe ne marquant qu'une circon-
hoc, éela à favoir de faire &c. eft facile eft une
chofefacile.Ainfi,iL,. de s'afûrerun reporpieiri d'ap- ftance abfoltiCfcc déterminée de l'avion n'eft pas
eft fuivi de la prépofitionà.
pas, eft le fujet de la propofition & eftjacili en
l'attribut. A eq, des façons de parler adverbiales 6- en celles qui
Qu'il eft doux de trouverdans un amant qu'ôn aidé font équivalentes à des prlpo,ftions Latines ou ds
Un époux que l'on doit aim^cr^! ( Idem. ) qyclqu 'autre Langue. X
Il à favoir de trouverun époux dans un amant ;¡ jamais, toûjojufs- A rencontre. Tour à tour»
tcc.eftdoux,e.Çtunechbfedouce(^Proposition)*
eftgauche atout ce qu'ilfait. Heureux à la guerre. Pasàpas.ViS'à-yis. A pleines mains. A fur& à me*
Habile à deffiner à écrire. Payable à ordre. Pareil a, fart. A lafin tandem aliquando.C'eft à-dire nem*
&C. Propre à ,,&C Semblable à &c. Utile à làfanté. pe fcilicjef^Suivre à la pïfte. Faire.lt diable à quatre
Se faire tenirà quatre. A caufe qu'on rend en latin par
Après vu verbe. lapropofition/ro/w. A raifonde. Jufqu'à oujufquès
t S'abandonner àfespaffions.S'amufer à des.kagattllti. Au-delà. Ait- dtjjus. Au-deffous. A quoi bon quor-
Applaudirquclgu'un. Aimer, à boire àfaire du bien.- sitni. A la vue à la préfence ou en préfence coram.
Les hommes n'aiment point admirer les autres ils
à `Telles fpnt les principales oit a
cherchent eux-mêmes à être goûtés & à être applaudis. confacré la prépofitionà. Les exemples que nous ve-
La Bruyère. Aller à cheval, à califourchon, c'eft-à*
dire, jambe deçà jambedelà. S'appliquer à, &c. S'at-
tacher à &C. Blefferà il a du bkffià la jambe. Crier
à l'aide au feu au fecours. Confeiller quelque chofe à
quelqu'un: Donner à boire à quelqu'un. Demandqr
••
nons de rapporter ferviront à déciderpar analogie
les difficultes que l'on pourrait avoir lur cette pré-
pôfition.
Au refte la prépofitionau eft la même que la oré*
pofition à. La fewlt différence qu'il y a entre 1 une,
& l'autre c'eft que à eft un mot fimple que
boire. Etre à. Il ijl à écrire à jouer. Il eft à jeun-. Il- au
venfy.
tftà Rome. Il eft à cent l^ues. Il eft long-tems à eft un mot compofé.
Cela eft à faire à taire a publier à payer. C'eft a vous Ainfi il faut contidérer la prépofitionà en deux
mettre le prix à votre marchandife.J'ai fait cela votre états différens.
confédération à votre intention ll fautdes livres à votre I. Dans fon état fimple' i6. Rendez à Céfar ce
fils. Jouer Colin Maillard,joiier à l'hombre,auxéchecs. qui appartient à Céiar x°. fe prêter « l'exemple
Garder i vue. La dépenfefe monte à cent écus, & la re- 30. ferehdreà laraifon. Dans le premier exemple
cette à &C. Monter à cheval. Payer à quelqu'un.Payer a eft devant un nom fans article/Dans
malculin
le fécond
à vûe à joue marqué. P^fitaderà. Prêter à. Puijer à exemple à eft fuivi de l'article parce que
la fource. Prendre garde à foi. Prendre à gauche. Ils le mot commence par une voyelle à l'exemple /À
vont un à un deux à deux trois à trois. t'oyons qui l'efprit, l'amour. Enfin dans le dernier, la prépo-
l'aura, c'eft-à-diré voyons à ceci, ( attendamus ad précèdel'article fèmurn, leraifon à l'au-
)
hoc nempe à favoir quifaura. tonte-;
Il. Hors de ces trois cas, la prépofition à devient
A avant vire jvtr& Préposition. tinmot compofépar fa jonônn avec l'article le oit
A fe trouve quelquefois avant la prépofitionde avec l'article pluriel les. L'article le'k caufe du fort
comme en ces exemples. fourd- de l'e muent a amené au de forte qu'au lieu
Peut-onne pas céder à dcfipwiffans charmes r de dire à le nous dirons au fî le nom ne commence
une voyelle. S'adonner ou bien; & au pluriel
Et. peut-on refufcr fon cour v y:.pas par
A de beauxyeux qui le dernondent ? au lieu de dire à lcs, nous changeons en «, ce qut
y
Je crois qu'en ces occafionsil une ttlipfefyn-
thétique.L'efprit eft occupé dès eharmes particuliers
arrive fouvent dans notre Langue & nous difons
que le nom commence par une voyelle'ou,
aux foitConfonne
qui l'ont frappé & il met ces charmes au rang des par une aux homnus eux femmes &c.
ainfi au cil autant que à le,&caux que les.
'Peut-on ne pasNsédèr à ces charmes qui fontdu nom. Ae'ft auffi une prépofition inféparable qui encra
bre des charme^lipuûTahs,&c.Peut-onne pas céder dans la cotnpofition des mots-donner s'kdannér,
à l'attrait, au pouvoir de fi puiflans charmes?Peut-on porter apporter mener amener, Sec. ce qui fert ou
refufer fon cœuf à ces yeux qui font de la clssffe l'énergie, ou à marquerd'autres points de vûe ajou-
des beaux yeux? L'ufage abrege enfuite l'expreiïion, tés à la première fignificationdu mot.
&* introduit des façons de parler particulièresaux- Il faut encore obferverqu'en GreÈ 4 marque
quélles on doit fe conformer t& qui ne détruifent 1 Privation & alors on l'appelle alpha privatif,
pas les regles. ce que les Latins ont quelquefois imité commedàm^
Ainfi je croisque'de ou des font toujours des pré- amcns qui eft compofé de mens entendement, iny»K*
pofitions extraâives& que quand on dit du Savans
Jbûtienhent des hommes m'ont dit, &CZ.des SavanSydes
homttiis,ne font pas'au nominatif. Et de même quand amazone
privatifVient
on dit-, j'ai vu des hqmmes7 j'ai vudes femmes,Sec, ,dts
marque augmentation & alors A, luire defujp-agt les Romains Cefervoient de;
1. A en compofition lettre
il vient dé *>«r beaucoup. cette pour donner leurs fuffrages dans les ai-
3. A avec un accent circonflexe & un efprit doux
•t marque admiration dtfir furprife comme notre
femblées du peuple. Lorfqu'on propolôit une nou-
velle loi a recevoir on divifoit en centuries ceuxqui
ah ou ha vpx quintanùs optantis admirantis dit
dévoient donnerleursvoix,& l'on diitribuoità cha-
Robtrtfon. Ces, divers ufages de Va 'en.Grec ont cun d'eux deux ballotes de bois, dont l'une étoit mar-
donné lieu iMef vers àe&Racints Grequts. quée d'un A majuscule qui fignifioit tintiqupou anri-
A fait un
En terme
mairè Greque on
de Grammaire,
appelle
une fyllablecomme en çixi*
a pur un a i
prive augmente admire.
& fur -tout de Gram-

amicitia., (F)
feul fait
l'autre étoit marquée de ces deux lettres
URf,uti, rogas. Ceux qui s'oppoioientà l'établiffe-
ment de la loi jettoient dans l'une la première de cea
ballotes, pour fignifier je rejette la loi ou je ai' ut
tiens à C ancienne. (G)
A, étoit une lettre numéraleparmi les Anciens.
Baroniusrapporte des vers techniquesqui expriment A ifignî a"abfolution chez les Romainsdans les"

la valeur de chaque lettre de l'alphabet. Celui-ci caufes criminelles étoit un figne pour déclarer in-
PoJJîdet A numeros qulngentosordine recto. nocente la peribnneaccuiëç.G eft pourquoi Ciceron
fignifiolt cinq cens furmbn- dans l'oraiion pour Milon, aPpelle l'A une lettre fa4
marque que la lettre A
téed'un titre ou ligne droite de cetteiaçon(A), vorable, iittcrafalutaris.Quand il s'agiffoit d'un jo* j
ellc fignifioif cinq mille. gement pour condamner ou renvoyer quelqu'unab-
Les Anciens proprementdits ne firentpoint ufage tous, on diftribuoit à chaque Mâgiftrat ou a chaque
Ilde ces lettres numérales comme on le croit com- opinant trois bulletins dont l'un portoit un A qui
munément. Ifidor.e de0Sévillequi vivoit dans le fep- vouloit dire abfolvo j'ablôus l'autre un Ç qui mar-
tieme ficelé afïïire expreffément le contraire; Latini quoit condemno, je condamne;& fur le troifi^meily
avoit une N&uneL,/Jo/2/^u«/,c'eft-àdire,A/â»ott
autem numérosadlitttras non computant. Cet,ufage ne le crime en quejlion ne meparoîipas évident. Le Préjteur.
fit introduit que dans les tems d'ignorance.M. Du-
canA dans fon Glouaire explique au commence- prononçoitielon le nombre des bulletins qui fe trou.
voient dans l'urne. Le dernier ne fervoit que quand
ment de chaque lettre quel-fut cet ufage & la plvU l'accufé n'avoit pas pu entièrement fe juftifierTcC que
part des Lexicographes l'ont copié fans l'entendre, cependant il ne paroiffoit.pas absolument coupable;
puifqu'ils s'accordent tous à dire que l'explication c'étoit ce que nous appellons un plus amplement infor-
de cet ufage fe trouve dans Valerius Probus au lieu
mf, Mais fi le nombrede ces troisbulletinsfe trouve^
que Ducange a dit funplement qu'elle fe trouvoit parfaitementégal, lesJugesiriclinoient à la douceur,
'dans' un Recueil de Grammairiens, du nombre def-
OC l'accufé demeurbitentièrement déchargé de l'ac-»
quels eft Valcrius Probus. Hsbctur verb illud cumVa-
leriô Probo 6 aliis qui de numeris feripferunteditum cufauon. Ciceron nous ap rend encoreque tesbulle*
inter Grammaticosantiquos. Les Hébreux les Arabes tins deftinés à cet ufage étoient des eipeces de jet.
emploient leuf^aleph J & les Grecs leur alpha qui tons d'un bois mince poli, & frotés de cire fur la-
répond a*notre A, pourdefignerle nombre r. & dans quelle étoient inicritesles lettres dont nous venons
le langage de l'écriture alpha lignifie le commence- de parler, ceratam un&uiquc tahtllam dari cerd légiti-
ment & le principede toutes chofes. Ego fum alpha ma. On voit la forme de ces bulletins dans quelqyes
&c. (G) anciennes médaillesde la famille Cafia. V. Jet tons.
A, lettre fymbolique étoit un hiéroglyphe chez
les anciens Egyptiensqui pour premiers caratteres
employoient ou des figures d'animauxou des fignes que eft repréfenté, dans un monument,courantà qua.,
qui en marquoientquelquepropriété. On croit que tre chevaux dont onlitles noms avec celui de Scor-
celle-ci repréfentoitl'ibis par l'analogie de la forme pus. Sui le bas du monument, au haut, Abafcantus
triangulairede l'A avec-la marche triangulaire de cet «il couché fur fon féant, un génie luiioûtient la tête;
oifeau. Ainfi quand les carafteresPhéniciens qu'on un autre génie qui eâ à (es pieds tientunetorcheallu.
attribue à Cadmus furent adoptés en Egypte la let- mée qu'il approche® la têted'Abafcantus.Celui-cia
dans la main droite une couronne, ¿¡¿'dans la gaucho
tre A y fut tout à la fois un caractèrede l'écriture
Symbolique confacréeà la Religion,& de l'écriture une efpece defruit l'infqiption eft au-deflbus en ces
communeufitee dans le commerce de la vie. (G)
A, namifmatiqueou monétaire fur le revers des nàcogniûonibusiFlm'iaHefperisconjugifuobenemeren-
anciennesmédailles Greques fignifie qu'elles fu-
rent frappées dans la ville d'Argos & quelquefois «Mânes: Flavia Hclperis epouiè de Titus Flavius
dans celle d'Athenes% Dans les médailles coniulaircs y>Abafcantus affranchi d'AuguRe & fon commis, s
cette lettre défigne pareillement le lieu de la fabri- » fait ce mônumens pour fon mari qui méritojt bien
Apres là douleur'deçêt-
que; dans cellesdes Empereurs,il fignifie communé- » qu'ellelui rendîtce dçvoir.
* ment Aùguflus.Dans le revers des médailles du bas » teperte,la mort fera ma feule confolation.»Onvoit
Empire qui étoient véritablement des efpeces de qu'" cogttirionibus marque certainementun offce de
A ^monnoïesayant cours & dont le peuple fe iervoit,
eft la marque ou de la Ville, comme Antioche, Ar-
les AgullécoùilyayoitdesHôtelsdesMonnoies,
conféquence auprès de rEmpereur.C'étoit alors Tito
ou Domitienquirégnoit. Mus a cognitionibuseft une
expreûlonbien générale,& il n'en guerede Charge
ou lignifie le nom du n'tonétaire. Dans nos efpeccs un peu confidérable àla Goût, qui ne toit pour con-
d'or &cd'argent cette lettre eft la marque de la mon- noître de quelque phofè. M- Fabretti prétend qu'à c».
noie de* Paris & le double AA celte dé Metz. (6), gnitionibusdoit s'entendrede l'infptcnon fur l'e Cir-
A lapidaire dans les anciennes infcriptions iur que, & ce qui concernait la coude des chevaux;°il
desmarbres j&c.fignifioit Augullus Ager, aiunt, le fonde fur ce qu'on mettoit dans ces monumenslea
&c. félon le fens qu'exige le rette de l'infcription. inftrumens qui étoient de la charge ou du métier
Quand cette lettre eft^ouble elle fignifieAugufli dont il étoit queftiôn par exemple le muid. avec
triple, elleveut dire àuro,arginto, are. lûdore ajoute l'Edile, les ventoufes Mes ligatures avec les Méde-
que lorfque cette lettre le trouve après le mot miles cins, le faifceau avec le LiSeur &c. d*où il infertï^
elle lignine que le foldat étoit un jeune homme. On que la qualité donnée Abafcantus eft defignée par
trouve dans des inscriptions expliquées par d'habiles le quadrige qui eft' au has du monument. Mai» il ne
o faut prendre ceci" que
Antiquaires A readu par ar.te &c felon eux, ces deux pour une conj«âure qui peut
ivttrt» AD équivalentces mots ante ditm, (G) vraieoufaufle.La coùnune de défigne^lÇ
par lesacceflbiresdu monument; ment laprépofition^, &qnt
qualité de l'homme
et}
démentie par une infinité d'exemples.Ontrouve VI. Idus» ad III. Non, etc. au lieu à'Vnu dkm tv.
que le remarque
(dit le P. Montfaucon) dans un monumentun Lu- Valcrius ProbusA. D. P..
affranchi d'Augufte qualifié <i«./fe Paulmance.On trouve dans
cius Trophymus
à Ucunâ\ intendant de £, g«?e-«*e avec deux pour Èntediempridk. (G)
ta dont la corde eft caffée deux torches, &.un
Adétigne une propofitibngénérale affirmative*
AJfcruk. verum gencraliur.A affirme, mais genc-
fçavant homme demande quel rapport il
Dût • & ce
raentrecesacceffoires&lacpiaUtéa'Intendant de raiement, difent lps Logiciens. Voyei l'ufage qu'ils
font de cette abbréviationàl'articleSYLLOGiSME.
la carde robe c'eft un exemple qu'il apporte contre A, /igné des payions; félon certains Auteurs, eil
l'opinion de Fabretti mais je ne le trouve pas des
mieux Ohoifis,
& l'on pourrait aflez aifement donner relatif aux panions dans les anciens Dialectes Grecs.
Le Dorien oit cette lettre fe répète fans code a quel-
arçons cordes &
aux neTéloigneroit pas de la qualité de Trophymus. que chofe de mâle Se de nerveux & qui convient
oui
airez des Guerriers. Les Latins au contraire em-
Un ntendant de la garde-robe d'un Romain n avoit ou cette lettre do-
d'exercice qu'en tems de paix c eft pourquoi ploient dans leur Poefie des mots Moilia luaolapin-
guère monument^ celui-ci deux arcs fans cor- mine, pour exprimer la douceur.
on voit au qui eif mieux, avepdes cordes rompues; git Vacciniacaltha. Virg.
des, ou ce Parmi les peuples de l'Europe, les Efpyçnols&!c<
difficilesà inter-
les autres fymbole^nefont pas plus Italiens font ceux qui en font le plus d'utage, avec
prêter. Mais l'exemplefusant du P.Montfaucon me
Fabretti; c'eft cette différcnce que les premiers remplis de tàfte &c
femble prouver un peu mieux contre d'oftentation ont continuellement dans la bouche
ultoris repréfenté avec deux 01-
des a emphatiques au lieu que les des terminai-
un Marris
feaux qui boivent dans un pot. Cela n'a guere
de
SacriftamdeMars. Mais con- ions Italiennes étant peu ouverts dans ta prononcia-

affeâation.
rapport avec l'office de
nonTons-nousaffcz-bien l'antiquité pour pouvoir af- tion, ils ne refpircnt que douceur & que mollefle.
pas'\facile- Notre Langue emploie cette voyelle fans aucune
fûrer qu'il n'y en a point ? Ne pouvoit il
fingularité dans les
ment y avoir quelque c'eft le A eA auffi une abbréviationdont on Ce
fertendit-
d'un pareil Sacriftain.( mot du P. Montfau- différens ufages. fV'l ABBRk-
dans un;pot férens Arts & pour
con)à laquelle les oifeaux qui boivent VIATION. (X)
feraient une allufion fort jufte & la fingularité ne
A A A, chez les Chimiftes fignifie Une amalga-
pourroit- elle pas nous être inconnue ? n'admirons-,
nous pas aujourd'hui ou du moins ne trouvons-nous me, ou l'opération d'amalgamerr. AmalgatiON
pastrls-intelligiblesdesfiguresfymboliquesdans nos 6'AMALGAME. (M)
A, â ,o« ââ on lie fert de cette* abbréviaf ion en
înomfmens, quiferonttrès-obfcures,&quin auront
pas memeleienscommunpour nos neveux qui ne égale quantité*de Médecine poura/w, c'eft-à-diw, pour indiquer ùnd
chaque ditférens ingrédfens-cnon-
feront pas affez inftruits des minuties de nos petits Ainû rhuris mytrh* alumi-
&
ufages de nos conditionsSubalternes pour en ces dans une formule.
nis â d j eft la même chofe que If thuris myrrlus alu-
fentir r
infcrip- minis anad]. Dans l'un& l'autre exemples, àa &f
A cura amicorum. On lit dans quelques chaque
tions fépulchrales le titre de a CURA ana fignifient parties égales de
dire prcne[ d, l'encens ,dela myrrhe de l'alun
Titus Cltlius Titi filius Celer A CVRA AHICORVM veut de cRacununfcrupule.
AVGVSTliPraf&usUgionis décima faluâiristMedio- Cette lignification à' ana ne tire point fon origine
matricumcivitas bene merenti pofuit. Dans une autre d'un caprice du premier Médecin qui s'en eft fervi
Silvanofacrumfodalibus ejus, & £arum donum pofuit
Ttbtrius ClaudiusAugufti LUtertusFortunatus ACV RA & ce n\îft pojnt l'autorité de fes fucceffeurs qui en
,idemquededicavit. Ailleurs encore \Mf a prefcrit la valeur &c l'ufage. La proportion «'«V
culapio Deo Julius Onefinus Augufil Ubtrnu A CURA chez les Grecs'fe prenoit dans le mêmefens que dana
voto fafccpto mémo. les Auteurs de Médecined'aujourd'hui.
AM1CORVM
chez Hippocrate dans fon Traité des Maladies des^pem-
Je n'entends pas trop quelle ét%cette Chargeajou- jeffaire qu'iliecoir.-
les Grands à cura amicorum dit ruter. Mais mes, après avoir parléla d'un
propreà conception & mm* avoir
quelles il paroît que c'étoit u irifcription*

leur ami & de leur compagnie d'oil il conclud qu'il


que
lef-
te le P. Montfaucon on a des dignité pard être fpécifiécomme
mande
des drogues, ajoute ce""

fe peut faire que ces affranchis qui étoient a cura A. Les Marchands Négocians Banquiers,& Te-
amicorum«, pfiflent foin.de ceux qui étoient parve- neurs délivres fe fervent de cette lettre, on teûr.
initia-
ufagçsne/ontpas fort éloi- le ou Suivie de quelques autres lettres auffi
nus à cette dignité, Ces les, pour abréger des Tacons de patler fréquentes
gnés des nôtres nos femmes titrées ont quelquefois dans le Négoce, & ne pas tant ,employer de terns
4es femmes dtfcompagnie & ily abiendes maifons
ni de paroles à charger leurs Journaux Livres de
où 1 on;-attache tel ou tel domeftique à un ami qui tout teulg
furvient & ce domeftique s'appelleroitfort bien en comptes,ou autres Regiftres..Ainfi VA mislignine *o
après avoir parlé d'uneLettre de change,

-
latin à cura àmici. k.$.\Laccepti fous protêt. A.S.P.C accepté fou*,
dam Us Ecrivains modernes veut dire auffi cepti.
A A. P.
l'an comme A. D. anno Domini Tan de Notre Sei- protêt pourmettre à
fervent des lettres A. M. pour A, caraatre alphabétique. Après avoir donné les
gneur • les-Anglois fe
Maître es Arts. V- ^«^Carac- différentes fignifications^e la noua
refte plus qu'à parler de la maniere de le tracer.
tère. (G) Va dans l'écriture ronde eft un compote de trois
A, dans U calendrier Julien, eu auffi la première
demi-cercles,ou d'un P rond & d'un demi q, oWer-
des fept lettres dominicales. Voyçi Dominical.
Les Romains s'en étoientfervis bienavant le tems
vantles déliés & les pleins. Pour fixer le lieu des dé-
liés fie des pleins, imaginez un fho e iur un de ces
huit lettres nuhdinàles & ce futà l'imitafeon de cet
côtés;la dei^xautrea
ufage, qu'on introduit les lettrej,4ommicales. (G ) cètés marqueront le lieu des pleine T. Rhombe.
A. ces deux caractères dans les
Dans la coulée la eft compp décrois demi-
Lettres que s'écrivoicntles Anciens,fignifioient antc
fimplç- cercles f ou. plutôt ovale ou tfun?ocçwle d'un •«
dam*
demi o coulé quant au lieu des déliés & des pleins, moire de tout ceqtiileurarrivoit,avoien,; encoreun
ils feront déterminés de même que dans la ronde jeûne dontparle le ProphetèZacharie,inftitué en mé-
mais il faut les rapporterà un rhomboïde. Voye^ moire & enexpiation du murmure des Ifraélitesdans
le défert,lorfquéMoyfe eut envoyé de Cadesbsu-nc
Dans la greffe bâtarde, il eu fait des trois quarts des efpions dans la Terre promue. Les Juifs d' nt v
o
d'un e ovale &Cd'un trait droitd'abord,mais terminé auffi que dans ce mois les deux Temples ont été vui-
par une conrbe, qui forme l'a en achevant l'ovale. nés, leur grande Synagogue
La premiere partie ibttronde, foit ovale de Va difperfée. L'on a remarqua ue dans ce même mois
fc forme d'un mouvementcompofédes doigts & du ils avoient autrefoisété c és de Ftance d'Angle-
poignet & la féconde partie du feul mouvement terre & d'Efpagne. ÇG)
des doigtî, excepté fur la fin de,la courburedu trait AB f. m. en Langue Syriaque eft le nom du der-
qui applatit, foit 1V> foit l'ovale, pour en formerVa nier mois de l'Eté. Le premier jour de ce mois eft
où le poignet vient un peu au fecoursdes doigts. K nommé dans leur CalendrierSaum-Miriam, leJeîme
fur us httres nos Planches, &fur Us attires fortes <M- de- Notre-Dame parce que les Chrétiens d'Orient
tntures, les Préceptesde MM. Rofallet & Durel. jeûnoienf depuis ce jour jusqu'au quinze du même
A, f. petite riyiere de France qui a fa fource mois, qu'ils nommoientidMr.Miria/R, la ceffationdu
près de Fontainesen Sologne. Jeunede Notre-Dame.D'Herbtlot,Bib. Orimt*U.{G}
AB. f. m. en hébreulignifie/*™ d'où les Chaldéens
AA & les Syriensont fait abba les Grecs abbas confervé
par les Latins, d'ou nous avons formé le nom d'/f b~
• AA f. f. riviere de Frànce, qui prend fa fource bé. Saint Marc & Saint Paul ont employé le mot fy-
dans le haut Boulonnois,fépare la Flanàre de la Pi- riaque ou chaldaïque abba pour fignifier Père, par-
cardie,& fe jette dans l'Océan au-deffousde Grave- ce qu'il étoit alors commun dans les Synagogues &
Unes. Il y a troisrivieres de ce nom dans le Paysbas, dans les premières aflemblées des Chrétiens. C'eft
trois en Suiffe & cinq en Veftphalie.. pourquoiabba Paterdans le 14e chap. de Saint Marc,
A AB AM f. m. Quelques Alchimifles fe fontfervi & dans le Se de Saint Paul aux Romains, n'eft que
de ce mot pour fignifier le plomb. /fi^v<£ Plomb. le même mot expliqué comme s'ils difoient ab-
Saturne. Accib. ALABARIC.. (0§3 ba, c'eft-à-dire mon pere."Car comme le remarque
AACH'ou ACH f. f. petite ville^'Allemagne S. Jérôme dans fon Commentairefur le iv chap. de
i l'Epitre aux Galates les Apôtres & les Evangéliftes
« dans le cercle de Souabe, près delà fource de l'Aach.
Long. z6. 5j. Ut. 47. 55. ont quelquefois employé dans leurs Ecrits des mots
AAHUS,f. petite ville d'Allemagne dans le cer- fyriaques,qu'ils interprétoientenfuite en Grec, par-
cle de Weftphalie capitale de la Comté d'Aahus. ce qu ils écrivoicnt dans cette derniere Langue.Ainfi
Long. 24. jû'.lat. 5z. 10. ils ont dit B animée fils de Timée; afer, richejfis; où
*AÀM,f. mefure des liquides en utage Am- fils de Timée & rickejfes ne font que la verfionpure
fterdnm elLe contient environ foixante-trois livres, des, mots qui les précèdent.Le nom d'abba en Syria-
poids de marc. que quifignifioitun pere naturel a été pris enfuite
A AR f. grande riviere qui a fa fource proche de pour fignifier un perlonnage à qui l'on voueroit le
telle du Rhin au mont de la Fourche & qui tra- même refpeft& la mêmé^affeâion qu'à un pere na-
verse la Suiffe depuis les confins du Valais juiqu'à la. turel. Le» Docteurs Juifs pfenoient ce titre par or-
Souabe. gueil; ce qui fait dire à J. C. dans S. Matthieu, ch.
AAR, f. riviere d'Allemagne qui a fa fource dans 1 3 tfappellei perfonnefurla terre votre père parcequ4
l'Eiffel & qui fe jette dans le Rhin près de Lintz. vous n'ave{qu' un pcre qui cjl dans le ciel. Les Chrétiens
AÀou AAS,i.oi< FONTAINE ÙES Arqueeusa- ont donné communémentle nom à! Abbé aux Supé-
'DES. Source d'eau vive dans le Béarn, furnommée rieurs des Monastères.
des Arquebufades par la propr:été qu'on lui attribue ABA, f. ville de la Phocide bâtie par les Aban-
de foulager ceux qur ont reçu quelques coups de feu. tes, peuples fortis de Thrace, nommée Abà d'Abas
AAS ou AASA Fon de Norvège dans le Bail- leurChef, & ruinée,à ce que prétendent quelques-
liage d'Aggerhus. uns, par Xe£G«s.
ABACA,f.Il ne paroît pas qu'on tachebienpré-
AB AB£ ceque c'eft. On lit dans le Diaionnaire du
Commerce,que c'eft une forte de chanvreou de lin
AB, f. m. onzieme mois de l'annéecivile des Hé- qu'ontire d'une plantedes Indes; qu'il eft blanc ou
breux, & le cinquieme.de leur année eccléfiailique, gris qu'op le fajt rouir, qu'on le bat comme notre
qui commence au mois de Nifan. Le mot ab répond chanvre; qu'on ourdit avec le blanc des toiles très-
à la Lune de Juillet, c'eft-à-dire à une partie de notre fines & qu'on n'emploiele,gris qu'en cordages&
mois du même nom & au commencement d'Août. cables.
Il a trente-jours. Les Juifs jeûnent fç premierjour de *ArBACH,f.petiteville d'Allemagnedans la baffe
ce mois, à caufe de la mort d'Aar.in, & le neuvie- Bavière, que quelques Auteursdonnentpour le châ-».
me, parce qu'à 'Pareil jourle Temple de Salomon fut tcattd'Abaude. Long. 29, 40. Ut. 48.62..
brûle par les Chaldéens;6c qu'enfuite le fécond Tem- ABACO,f. m^QûeJques-ai}ciens Auteurs fe fer-
pic bâti depuis la captivité fut brûlé par les Ro. vent de cejnotypour dire l'AritkmeùqarrLei Italiens
mains. Les Juifs croyent que ce fut le même jour s'en fervent auffi dans le même fens. >Vt ABAQtJE-
que les Envoyésqui avoient parcouru la Terre de ^Arithmétique. (O)
Chanaan, étant revenus au camp, engagèrent lepeii* *ABACOA, f. Me de rAmériqueSeptentrionale,
pie dans la révolte. Ils jeûnent auffi ce lour-là en mé- l'une des Lucayes.
moirede la Sterne que leur ni l'Empereur Adrien de • ABÂCOT S. m. nom-de l'ancienne paruce de
demeurerdans la Judée & de regarde? même de loin tête des Rois d'Angleterre fa partiefupéneure for-
Jerutalem,pour en déplorerla ruine. Le dix-huiiie- moit une double couronne. Voye^ Dyehe;
me jour du même mois ils jeûnentà caufe que la A B A D A; f. m. c'eSt .dit-on un animal qui
lampe qui étoit dans le Sanctuaire, fetrouvaéteinte fe trouve fur la côté méridionale de Bengale (Jtti^
cette nflit du tems d'Achaz, Diction,dt la Bibt tom. a deux cornes l'une fur le front l'autre lur là nu-
i.pag.i. "S du
que cou; qui eft de la groffeur d'un poulain de
Lcs Juifs qui étoient attentifs à conferver la mé- deux ans, & quia la queue d'un bœuf ,%ais un peu
la, galerie du Château
moins longue 4e crin & la, tête d'un cheval mais
le crin plus épais & plus rude & la tête plus plate
& plus tourte tes pieds du cerf fendus! mais
deClagny. (/>)
Invalides au veftibule &

,f. .Quelques Alchimiftes


Afi AISIR m fe font fervis
plus gros. On ajoute que de (èsdeuxcornes celle du de ce mot pour figriifier fpodiuii. Vaye^ Spodium»
front eu longue de trois otf quatre pieds mince, de
r^paiffear de la jambehumaineverslaracine;qu'elle f. f. c'eft lc^fem que les Pâtiffiers
eft aiguë par la pointe > &droite dans la jetmefle de donnent à la pâte qu'ils ontttenduefous le rouleau
ranimai maisqu'elle fe recourbeen-devant & que & dont ils font enfuite le fond d'un pâté, d'une tour-
celle de la nuque du cou eft plus courte & plus pla- te, & autres pièces femblables.
te. Les Negres le tuent pour lui enlever fes cornes ABAISSÉ adjecV defeendu plus bas. Ce
terme t
qu'ils regardent comme un fpécifique non dans fûivant Ntcod a pour -ctymologieCa!ei<
plufieurs maladies xinfi qu'on lit dans quelques Au- dément.
teurs, mais en général contre les venins& les poi- > ABAISSÉ, .en terme de Blafon fc dit du vol
Ott
fans. Il y auroit de la téméritéfur une pareille def- des ailes des Aigles, lorfque le bout de leurs ailes efl
cription à douter que l'Abadane foit un ammal réel en.embas & vers la pointe de l'écti, ou qu'elles font
refte à fçavoirs'if en eft faitunentiondans quelque pliées; aulieu que leur fitiiation naturelle cft d'être
Naturalise moderne ^inftraitS fidele, ou fi par ha- ouvertes & déployées,de forte que les bouts tendant
fard tout ceci ne feroit appuyé que fur le témoigna- vers les angles ou le chef de l'éçu. Voye^ Vol.
ge de quelquevoyageur. FcjyïçVallifneri tom. 3. p. Le chevron, le pal, la bande, font auffidits abaif*

• ABADDON, f. m. vient d'abad, perdre. C'eft


le nom que S. Jean donne dans l'Apocalypfeau Roi
fis quand la pointe finit au cœur de l'écu ou au-def-
fous. Voye^ CHEVRON, PAL, &c.
On dit auffi qu'une pièce eft abaifle lorlqu'elle
des fauterelles ài'Ange de l'abyfme,à l'Ange exter- «ft au-deffpusde fa fituation ordinaire.Ainfiles Com-
minateur. mandeursde Malte qui ont. des chefs dans leurs Ar"
ABADIR ou ABADDIR, f. m. mot com- moines de Familfe font obliges de les abainer fous
pofé de deux termcs Phéniciens. Il fignifie Pere ma-, celui de la Religion.
gnifiqut titre que les Carthaginoisdonnoient aux François de Boczoffd Mongontier Chevalier d<»
Dieuxdu premier ordre.En Mythologie abadir .eft le t'Ordre de Saint Jean de Jérufalem Commandeur
nom d'une pierre que Cibele ou Ops femme de Sa- de Saint Paul Maréchal de fon Ordre, Se depuis
turne, fit avaler dans des langes à fon mari à la pla- Bailli de Lyon.; D'or au chef échiqueté d'argent &
ce de l'enfant dont elle étoit accouchée. Ce mot fe d'azur de deux tires, abaijfcfous Mn autre chef des
trouve corrompudans les glofes d'Ifidore ou on lit armoiries de la Religion de Saint Jean de Jenifalem,
Agadirlapis. Barthius le prenant tel qu'il eft dans Ifi- de gueules à la croix d'argent. ( V\
dore, le rapporteridiculement à la Langue Alleman- ABAISSEMENT f. m. (des Equations ) en Algè-
de. Bochart a cherché dans la Langue Phénicienne bre, fe dit de la réduûion des Equationsau moindre
l'origined'abadir, & croit avec vranTemblance qu'il degré dont elles foient fufceptibles. Ainfi l'Equation'
- lignifie une pierre ronde ce qui quadreavec la figuré
décrite par Damafcius: Des Anciens ont cru que
xi +axxzzl>x qui paroît du degré le réduit ou
s'abaiue à une Equationdu 1° degré en
cette pierre étoit le Dieu Terme d'autres préten- divifanttous les termes par x. De même l'Equation
dent que ce mot étoit jadis fynonyme à Dieu. (G) xi + aàxxzza* qui paroît du 4e degré, fe réduit
•ABACUZ f. m. pris adjeÔ. ce font lesJîiens, au id, en faifant x x == à { car elle devient alorç
de ceux qui meurentfans laiffer d'héritiersfoit par aaii + a1i=a4, f^oye^ DEGRÉ.
teftament foit par droitlignager, ou autrement, & EQUAtlON.' RÉDUCTION, &C.
dont 4a fuccemon pafïbit à ce que dit Ragueau Abaissement! du Pôle. Autant on fait de che-
felon l'ancienne Coûtume du Poitou au bas Jufli- min en degrés de latitude,en allant du Pôle vers l'E-
cier de la Seigneurie dans laquelle ils étoient décé- quateur, autant eft grand le nombre de degrés dont
dés. le Pôle s'abaiÛe;parcequ'il devient continuellement
ABAJOUR f. m.'rtom*-queifs Architectes don- plus. proche de du. Pôle.
aént à une efpece de fenêtre ou ouverture deftinéc Abaissement de VHorifon vijîble eft la
à éclairer tout étage foûterrain à IHifage des cuifi- quantité dont rHorilbn" vifible eft abaiffé aa-def
Des, offices caves, 6c. On les nomme commu- fous du plan horiibntal qui touche la Terre. Pour
nément des foupiraux elles reçoivent le jour d'en- faire entendreen quoi connue cet abainement; (oit
haut par le moyen de l'embrafementde l'appui qui C le centre de là Terre représentée(Fig. I. Géog. )
eft en talus on glacis, avec plus ou moins d'incli- parle cercle ou ^globeBE M. Ayant tué d'un point
naifon félon que l'épaifleur du muf le peut pei- au-deffus d la furfacc du globe,

.
mettre elles font le plus fouvent tenue., moins hau- les tangentes A B A E & la ligne A ,0 C il clt évi-
tes que larges. Leurs formes extérieures n'ayantc'erf
au
ctm rapport aux proportions de l'architeûure A O E de la Terre tcrmi«
dans ce fenl genre de croifées qu'onpeut s'en difpeti-;
fet quoique quelques Architectes ayent affeèé dans B eft proprementl'horifpp du fpeâateur placé «a
l'ordre attique de faire' dés croifées barlongues, a • t.:
Fimitation des Abajours comme on peut le remar-S ..Ce plan eftabaifle de la diftance 0 G, an-deffoua
duel* au Château des Tuileriesdu côté de la grande du plan hprifontal FOD qui touchela Terre en O
Cour mais cet exemple eft à éviter, n'étant pas raii ^Chla distance A O eft aucx petite par rapport an

'On appelle
trail d'une EglHê
''
fonnable d'affeâer- là une forme de croule, povy
ainfi dire confacrée.aux foûpirauxdans les étages iù-
périeurs.
M abafour, le grand vi-
d'Un' grand Sàllbn ou palleriç >
.A
rayon de la Terre la ligne O G eft prefque égaU
à la ligne AP/^L^Qïu;sï^a-diftanclï,AOVo«
l'élévationde l'oeil du fpeclateur évaluée en pieds.
on trouvera facilement le fmus verfe O G de l'arq

lorf on eft obligé de pratiquer à cette] croifee un 0 Par l'arc6 ,era doncde ..pieds, le finos total
E
glacis à la travene fupéricure ou inférieure de fon où rayon de la Terre étant de 19000000 pié^s en
embrafurè,pour raccorderl'inégalitéde hauteur qut nombres ronds ainfi on trouvera que t'arc OrE' eft
oii d'environ minutes& demie par conséquent l'arc,
extérieure d'un Edifice tel qu'on le remarque aux B OE-fea de 5 minutes & comme
Terre eft de i lieues, il s'enfuit que & la Terreétoit femble qu'on ne les peut ni diminuerni abaifler: ce
parfaitementronde.8tunie fans aucuneséminences feroit autant flétrir rancêtreque fon descendant; il
un homme de ..Aille ordinaire devroitdécouvrirà la ne peut donc avoir lieu que par rapport des armes
diftanced'environ deux lieues autour de lui, ou une récemmentaccordées. S il arrive quecelui qui les a
lieue à la ronde à la hauteur de 10 piés, raeil de- obtenuesvive encore, & démente fes premièresac-
vroit découvrir à a lieues à la ronde à la hauteur de tions par celles qui les Suivent,l'abaifiementfe fera
45 piés 3 lieues £t. par la fupprefEon de quelques caraderes honorans
Les montagnes font quelquefois que ron découvre mais non par l'introductionde fignesdiffamans. (X)^
plus loin ou plusprès que les distances précédentes. ABAISSERune équation, terme d'Algèbre. Yoyet
Par exemple la montagneNL( Fig I. n°z. Géog. ) ABAISSEMENT.
placée entre A &<4e pomt E fait que le fpeâateur ABAISSER eft auffi un terme dt Géométrit.Abaif-
A ne {aurait voir la partie NE; & au contraire la fer une perpendiculaired'un pointdonnéhorsd'une
montagne PQ placéeau-delà de B, fait que ce mê- ligne, c CAtirer de ce point une perpendiculairefur
me fpeôateur peut voir les objets terreures fitués la ligne. Yoyt;LIGNE 6- Perpendiculaire. (0)
au-delà de B & placésfur cette montagneau-def- ABAISSER, c'eft couper, tailler une branche près
fil$ du rayon vifuel AB. de la tige d'un arbre. Si on abaiffoit entièrement
\Tabaiffement d'uni étoilefous rhorifon cil mefuréé
un étage de branches, cela Rappelleraitalors ravaler»
par l'arc de cercle vertical qui fe trouve au-deffous fiyrçRAVALER.(K)
de lTiorifon entre cette étoile & l'horifon. Voyt^ ABAISSER C'eit, en terme de Fauconnerie ôter
Etoile, Vertical. (0) quelque chofe de la portion du manger de l'oifeau,
ABAISSEMENT ou ABATTEMENT,
chofe
f.
d'ajouté
m. ta
l'écu,
pour le rendre plus léger & plus avide à la proie.
terme de Blafon, eft quelque à ABAISSER marque parmi les Pitiffiers la façon
pour en diminuer la valeur & la dignité, en con- qu'on donne à la pâte avec un rouleaude bois qui
séquence d'une action deshonoranteou tache infa- 1 applatit & la rend aufli mince que l'on veut, toit

Arme.
mante dont eft flétrie la perfonne qui le porte. Voyt^
Lei Auteurs ne conviennentpas tous qu'il y ait
qu on la defline à être le fondd'un pâté ou le deffus
aune tourte grafle.
ABAISSEUR, f. m. pris adj. en Anatomle eft le
effectivement dans le blafon de véritables abatte- nom qu'on a donné à différens mufcles dont l'ac-
mens. Cependant Leigls & Guillaume les fuppofant tion confifte à abaiffer ou à porter en bas les parties
réels, en rapportent plufieurs fortes. auxquelles ils font attachés. Voyt{ Mus CLE.
Les abattemens félon le dernier de ces deux Au- Abaisseur de la Uvrefupirieure eft un mufcle
teurs, fe font ou par reverfionou par diminution. 'qu'on appelle auffi conflriclcur des ailes du ne\_ ou
La reverfion fe fait en tournant l'écu le haut en ptdt incijif. Foye^hiClSlV.
bas', ou en enfermantdans le premier écuffon un ABAISSEUR propre de la Uvre inferieurt ou le
fécond écuflbn renverfé. quatre, eft un mufcle placé entre les abaiffeurs com-
^La diminution, en dégradant une partie par l'ad- muns des lèvres fur la partie appellée le menton.
dîtion d'une tache ou d une marque de diminution, Foye^ MENTON.
comme une barre, un point dextre,un point cham- ABAISSEUR dt la mâchoire inférieure. Voyi\
aghe un point plaine, une pointe feneftre, & un DIGASTRIQUE.
gouffet. Voyti chacun de ces mots à fon article. ABAISSEUR de l'ait, eft un des quatre mufcles do
Il faut ajouter qu'en ce cas ces marques doivent l'oeiLqui le meut en bas. foye^ Œil 6 Droit.
être de couleur brune ou tannée; autrement, au ^Abaisseur des fiurcils empêche les ordures
lieu d'être des marques de diminution, c'en feroit d'entrer dans l'oeil & lui fournit une défenfe contre,
d'honneur. Voye^ TANNÉ, BRUN. la lumière trbp vive, lorfque par la c6ntraaion de ce
L'Auteur de la dernière Edition de Guillin rejette mufcle les fourcils s'approchent de la paupière in-
tout-à-fait ces prétendusabattemens comme des chi- férieure, & en même tems l'un de l'autre.
mères il foûbent qu'il n'y en a pas un feul exem- ABAISSEURSd^k paupiert/îiifhuure ils fervent
ple, & qu'unepareille fuppofition implique contra-
diction que les armes étant des,marques de nobleffe
& d'honneur, injignia nobititatis & honoris on n'y fignifie une forte d'aliénation par laquelle les effets
fiuroit mêler aucune marque infamante, fans qu'el- qu'on nommoit res mancipi, étoient transférés à des
tes ceffent d'être des armes que ce feroit plûtot des perfonnes en droit de les acquérir ou par une for-
témoignages toujours fubfithns du déshonneurde mule qu'on appeUoittradiào ntxu ,.oupar unerenon-
celui qui les porteroit & que par conféquenton ne ciation qu'on Ïæfoit en préfence de la Cour. Voye\
demanderonpas mieux que de fupprimer.Il ajoûte Aliénation.
que comme 1 nonneur qu on tient de fes ancêtres ne Ce mot eft compofé de ab, &aliénât* aliéner.Le»
peut fournir aucune diminution il faut dire la même effets qu'on nomme ici res mfznclpi, 6c qui étoient
chofe des marques qui fervent à en conferver la l'objet de VaJudiénaàen, étoient les beltiaux, les
mémoire qu'il les faut lahTer fans altération,oules efclaves les terres, & autres poffefîionsdans l'en-
fupprimertout-à-fait, comme on fait dans le cas du ceinte des territoiresde l'Italie. Les perfonnes «n..
cnme de lefe-Majefté auquel cas on renverfe tota- droit de les acquérirétoient les citoyens Romains t
lementl'écu pour marque d'une entiere dégradation. les Latins, ce quelques étrangersà qui on permet-
Cependant Ceforobines & d'autres rapportent toit fpécialement ce commerce.La tranfactionfe fat,
quelques exemptes, contraires à ce fentiment. Mais foit ou avec la cérémonie des poids & l'argent
ces exemples fervent feulement de monumens du la main,ou bien par un défiftement en présence d'ua
reffentiment de quelques Princes pour des offenfes Magiftrat. (ÎQ
coramifes «en leur prefence, mais ne peuvent pas *ABANA nviere de Syrie qui fe jette dans la met
être tirées à conséquence pour établir un ufage ou de ce nom, après avoir arrogé les murs de Damas
une pratique conftante, & peuvent encore moins du côté du Midi, ce qui l'a fait appeller dans l'Ecris
autotifer des Officiers inférieurs;, comme des Hé- turc rivière de Damas.
rauts d'armes, à tenir par leurs mains des empreintes ABANDONNÉ,adjeô. en Droit, fe ait de biens
de ces armoiries infamantes. auxquels le propriétaire a renoncé fçiëmmeni jç vo-
En un mot les armes étant plutôt les titres de lontairement & qu'Il ne c«mpte plus au nombre de
Ceux qui n'exjftentplus que de ceux qui exiûcnt, il ces efeu.
On
ABAQUE. Chez les anciens ce mot fignifioit
una
mer s'eit retirée qu'elle a lacées a fec & qu'on efpece d'armoire ou de buffet dclïinc à différons ufa-
pétut faire valoir. ges. Dans un magcrzin de Négociant il tèrvoit de
ABANDONNÉau brasficulier cleft-à-direlivré par comptoir; & dans une falc manger, il contenait
les juges eccléfiaftiques d la juftice féculiere, pour y les amphores & le!crateres celui-ci étoit jorclin;ii-
être condamné à des peines afiliflivcs que les Tribu- rement de marbre comme il paroît par cet endroit
naux eccléfiaftiques ne fçauroiént infliger. ( H) d'Horace:
ABANDONNÉ, adj. épithete que donnent les Et lapis albus
chaffeurs à un chien courant qui prend les devans Pocula cUm cyathoduojujlinet.
d'une meute,& qui s'abandonnefur la bête quand il Les Italiens ont nommé ce meuble creden;a. Le
la rencontre. mot abaque latinité ett Grec d'origine abaque fi*
ABANDONNERENT,f. m. en droit, eft le dé- gnifie de plus .panier corbeille chapiteau de co-
laiflement qu'on fait de biens dont on efl pofl'cireur tonne, balè d'une roche, d'une montagne, le dia-
ou volontairementou forcément. Si c'eft à des créan- mètre du foleil esc Quelques-uns prétendent qu\i-
ciers qu'on les atiandonne, cet abandonnementfè baque eft compofé d'à privatif & clc /3*V#t fonde-
nomme cejjion fi on les abandonne pour le libérer ment ou baje c'eft-à-dire qui eJljàns pii d'ejlal at.
des charges aufquellcs on eft aflujetti en les pofl'é- taché contre le nuir, Mais Gmchard remonte jjKis
dant, il Ce nommé deguerpijfement. Foye^ CESSION haut il dérive' mot «C*< de l'Hébreu "]M exto/li
6' DÉGUERPISSEMENT-. être élevé; & il liippofe qu'il fignifioit d'abord
L'abandonnementqu'un homme fait de tous fes planche ou une tablette, ou quelqu'autre meuble une
biens le rend quitte envers fes créanciers, fans qu'ils (emblable applique contre le mur. Ttte-Livc &-Sal-
puiflent rien prétendre aux biens qu'il pourroit ac- luftç parlant du luxe des Romains, après la conquête
quérir dans la fuite. ( H) de l'Atie, leur reprochent pour ces butfets inconnus
ABANDONNER v. a. en Fauconnerie,c'efl laiffer à leurs bons ayeux un goût qui alloit jusqu'à
l'ouVau libre cn campagne, ou pour l'égayer, ou en faire
fabriquerde bois le plus précieux qu'on revêtait de
pour le congédier lorfqu'U n'eft pas bon. lames d'or.
Abandonner un cheval, c'eft le faire courir de L'abaque d'ufage pour les comptes & les cal-
toute fa vîtefle fans lui tenir la bride. Abandonnerles culs étoit une eipece de quadre long & divùé
par
étriers, c'eft ôter fes piés de dedans. S'abandonnerou plufieurs cordes d'airain parallèles qui cntiloicm cha-
abandonnerfon cheval après quelqu'un, c'eft le pour-, cune une égale quantité de petites boules d'ivoire
fuivre à courfe dé cheval. ou de bois mobiles comme des grains de chapelet,
ABANGA, f. m. c'eft le nom que les iiab itans par la difpoiition defquelles, & fitivant le rapport
de l'île Saint-Thomas donnent au fruit de leur pal- que les inférieures avoient avec les uipérieures on
mier. Ce fruit eft de la groffeur d'un citron auquel diftribuoit les nombres en diverfès tlaflés 6c l'oit
il reuembte 'beaucoup d ailleurs. C. Bauhin dit que failbit toute forte de calculs. Cette tablette arithmé-
les Infulaires en font prendre trois ou quatre pépins tique à l'ufage des Grecs ne fut pas inconnue aux
par jour à ceux de leurs malades qui ont befoin de Romains. On la trouve décrite d'après quelques mo-
pectoraux. numens antiques par Fulvius Urfinus & Ciaconius
ABANO, f. f. petite ville d'Italie dans la répu- mais comme l'ufage en étoit un peu difficile celui
blique de Venife & le Padouan.Long. z$. 40. lar. de compteravec les jettons prévalut. A la Chine &
45. 20. dans quelques cantons de l'Afie les Négocians comp-
ABANTÉENS f. m. plur. font les peuples d'Ar- tent encore avec de petites boules d'ivoire ou d'é-
gos ainfi nommés d'Abas leur roi. bene enfilées- dans un fil de léton qu'ils portent
ac-
ABANTES,f. m. pl. peuples deThrace,qui paf- croché à leur ceinture. (G)
ferent en G;ece, bâtirent Abée que Xercès ruina, ABAQUE.Le grand abaque eft encore efpece
& fe retirerent de-là dans l'île de Négrepont, qu'ils d'augedont on fe^ert dans les mines pour une laver l'or.
nommèrentAbantide. ABAQUE c'eft dit Harris & dilent d'après Har.
ABANTIDE, f. f. le Négrepont. V. ABANDES. ris les auteurs de Trévoux la partie fiipérieure
ABAPTISTON f. m. c'eft le nom que les anciens le couronnementdu ehapiteatt dc4a toionne. L'aba.
ou
dônnoientà un inflrumentdeChirurgie, que les écri- que eft quarré au Tofcan au Dorique, & à l'Ionique
vains modernes appellent communémenttrépan. F. antique, & échancré fur fes faces aux chapiteaux
Trépan.fy T Corinthien & Compofite. Dans ces deux ordres,
ABAQUE, f. m. chez les anciens Mathématiciens fes angles s'appellent corms, le milieu s'appelle ba~
fignifioit une petite table couverte de poufliere fur ^lai, & la courbure s'appelle arc & a communément
laquelle ils traçoientleurs plans & leurs figures, felon une rofe au milieu. Les ouvriers, ajoûtent Mauclerc
le témoignage de Martius Capella, & de Perfe. Sae. & Harris appellentauffi abaque un ornementGothi-
que avec un filet ou un chapelet de la moitié de la
Nec qui abaco numéros & facto inpulvere mêlas largeur de rornement^ôc l'on nomme ce filet, le fila
Scit rifijfe vaftr. ou le chapelet de Cabaque. Dans l'ordre Corinthien
Ce mot femble venir duPhénicien pw abak, pouf- l'abaque cfi la feptieme partie du chapiteau. Andrea
fiere ou poudre. Palladio nomme abaque la plinthe qui eft autour du
ABAQUE,ou table de Pythagore, abacas Pytha- quart-de-rond appelle êchtme l'abaque fe nomme
goricus, êtoit une table de nombrespo ur apprendre
L plus facilement les principes de l'Arithmétique
encore titillo. ir. Scamozzi
à une moulure en creux, qui forme le chapiteau du
table fut nommée table de Pythagore à caufe quecette ce pié-d'eftal de l'ordre Tofcan. Foye{ Harris premier*
fut lui qui l'inventa. & féconde partie. Nx
Il eft probableque la table de Pythagoren'étoit au-
tre chofe que ce que nous appelions table de ménie. Long. 64. lat. 3g. 60.
cation, Yoye; TABLE DE PYTHAGORE. ABAREMO-TEMO,f. m. arbre qui croît, dit-
Ludolphe a donné des méthodes pour faire la mul- on, dans les montagnes du Bréfil. Ses racines font
tiplicationfans le fecours de l'abaque ou table mais d'utr rouge foncé, & fon éebree eft cendrée amere
elles font trop longues & trop difficiles pour s'en fer- au goût, & donne une décoction propre à détergcr
vir dans les opérationsordinaires. Foyer MuvriPLjr les ulceres invétérés. Sa fubftance a la même pro-
CATION. ( O )-. priété. H ne refte plus qu'às'aflurerde l'exiftencede
l'arbre & de fes propriétés. Voilà toujours fon nom. nn volet ferré par le haut, qui fe leve au plancher;
ABARES,reftes de la nation des Huns qui te ré- en s'ouvrant par le moyen d'une corde paffée dans
pandirent dans la Thuringe fous Sigebert. Voye^ la une poulie.On s'en fert dans le haut des fermetures
dekription effrayante qu'en fait le Dictionnaire de de boutiques les marchands d'étoffes en font toû-
Tiévoux. jours ufage dans leurs magafins ils n'ont par ce
• ABARIM, montagnede l'Arabie d'où Moyfevit moyen de jour, que ce qu'il en faut pour faire valoir
la terre promifc; elle étoit à l'orient du Jourdain, les couleurs de leurs étoffes, en n'ouvrant l'abarant
vis-à-vis Jéricho dans le pays des Moabites.. qu'autant qu'il cft à propos. (i*)
ABARIME où ABARIMON grande vallée de AbataNT,( Métier faire Msbas. ) On donne
Scythie au pié du mont Imaiis qui la forme. ce nom aux deux parties ( 8 5 96 ) ( 8 5 96 ) fem-
ABARNAHAS, terme qu'on trouve dans quel- blables & femblablemcnt placées du Bas au métier,
ques Alchimifies,& furtout dans Planclu 6. fig. z. Il faut y distinguer plufieurs par-
paroit pas qu'on foit en- ties on voit fur leur face antérieure une pièce 94,
cum de Servien Zadith. Il ne
core bien allure de l'idée qu'il y
attachoit. Cham- 94, qu'on appelle garde platine; fur leu£ face pofté-
bers dit qu'il cntcndoit par abaraahas la même chofe rieure une pièce 95,95 qu'on appelle le crochetdu
plcna luna la même chotè dedans de Cabotant & fous leur partie inférieure une
que parplena luna & parmagnifia pièce 96 96 qu'on appelle le crochet de defjous des
par magntjîa & par la pierre philofo-
que abatans. Il n'y a pas une de ces pièces qui n'ait fon
phale. Voilà bien des mots pour rien.
• ABARO bourg ou petite ville de Syrie dans ufage relatif fon lieu & à fa configuration. Voye^
l'Antiliban. pour vous en convaincre,l'article BAS AU métier.
ABAS f. m. poids en ufage en Perfe pour pefer L'extrémitéfupérieure des abarans 85,85, s'affem-
lcs perles. Il eft de trois grains & demi, un peu moins ble & s'ajufte dans la charnieredes épaulieres com-
torts que ceux du poids de marc. me on voit aifément dans la figure premiere de la mi'
ABASCIE, contrée de la Georgie dans l'Afie. nie Planche.
Long.S6.G0.Ut.43.4S. ABAT CHAUVÉE, f. f. forte de laine de qua-
S ABASSE ou A B A S C E habitans de 1 Abafcie. lité fubalterne à laquelle on donne ce nom dans TAn-
Voyi{ A'BASCIE. goumois, la Xaintonge, la Marche & le Limofin.
AB ASTER ( Mèramorph. ) l'un des trois che- ABATÉE ou ABBATÉE.f. f. on.fe fert de ce ter-
vaux du char de Ptuton c'eft le, noir. Y. METHEUS me pour exprimer le mouvement d'un vaiffeau en
6- Nom us. panne qui arrive de lui-même jufqu'à un certain
ABA TAGE, f. m. on dit dans un chantier & fur point, pour revenir enfuite au vent. Voye\ Panne
& Arriver. (Z)
un attelier_/ii« un abatuge d'une ou plufieurs pierres,
lorfque l'on veut les coucher de leur lit fur leurs ABATELEMENT,f.m. terme de commerce ufité
joints pour en faire les paremens ce qui s'exécute, parmi les François dans les échelles du Levant. Il fi-
lorfquc ces pierres font d'une moyennegroneur, avec gnifie une fentence du Confeil portant interdiction
font d'u- de commerce contre les marchands & négocians de
un boulin& des moilons mais lorfqu'elles de corda- la Nation qui défavouent leurs marchés, ou qui re-
ne certaine étendue, on fe fert de leviers, de payer leurs dettes. Cette interdiction eft fi
ges Se de coins &c ( P)
fufent
ABATAGE: fixicmc manœuvre du Faifeur de bas rigide qu'il n'eft pas même permis à ceux contre
qui elle eft prononcée'd'intenteraucune action pour
au métier, Elle connue dans un mouvementaffex
lé-
ger l'ouvrier tire
lui horitontatementla barre à le payement de leurs dettes jufqu'à ce qju'il ayent
poignée ;& par ce mouvementil fait avancer les ven- fatisfait au jugementdu Confeil, & faire lever 1 aba-
tres des platines jufqu'entre les têtes des aiguilles & tekment en payant & exécutant ce qui eft contenu.
même un peu au-delà. Alors l'ouvrage paroît tomber, Diclionn. du Commerce tom. I. pag. S48. ( G )
m.tis il eft toujours foùtcnu par les aiguilles la maille (AB ATEMENT f. m. état de foibleffe dans lequel
eft feulement achevée. foy*i la Planche féconde du fe trouvent les perfonnes 'qui ont été malades, ou
Faiftur de bas au métier fig. 2. S.lur& 6. Dans la cin- celles qui font menacées de maladie. Dans les per-
• quieme manoeuvre la preffe êft le's becs des ai- tonnes revenues de maladie,l'abatement par lui-mê-
guilles, & la foie eft amenée fur leurs extrémités, me n'annonceaucune fuite fâcheufe mais c'eft fé-
fymptome dans les per-
comme on voit dans les fig. 1. J. 4. mais dans l'aba- lon Hippocrate, un mauvais
tagt la preffe eft relevée, les ventresB des platines fonnes malades,quand il n'eft occafionné par aucune
(fig. 2. ) fait tomber au-delà des têtes des aiguil- évacuation; & dansas perfonnes en fanté, quand
ont chagrin-, ni d'au-
les la foie qui n'étoit que fur leurs extrémités, com- il ne provientni d'exercice ni de
cune autre caufe de h même évidence.
CM)
me on voit (fig. z. S. 6. ) On voit {fig. 2. ) les ven- ABATIS f. m. Les Carriersappellentainfi les pier-
tres B 4' des platines avancés entre les têtes des ai-
guilles. On voit {fig. S. ) l'ouvrage 3. 4. abattu; & res qu'ils ont abatues dans une carrière foit la bon-
ne pour bâtir, ou celle qui eft propre à faire du
môi-
on voit ( fig. 6. ) l'ouvrageabattu & Soutenu par les
& dé-
aiguilles avec les mailles formées ,5,6. Poy*{ l'ar- loin. Ce mot te dit aitffi de la démolition des
ticle BAS AU METIER. combres d'un bâtiment..(/*)'
AbataGE terme de Charpentier. Quand on a }\t\e Abatis c'eft dans l'Art militaire une quantitéde
pièce de bois^kleveryonpouffe le bout d'un levier grands arbres que l'on abat & que l'on entaffè les
péné-
fous cette piece on place un coin à un pié ou en- uns fur les autres pour empêcher l'ennemi de
viron de ce bout on conçoit que plus lé coin eft voi- trer dans des retranchemensou dans quelque autre
fin du bout du levier qui eft fous la pièce à lever, lieu. On étend ces arbres tout de leur long le pié en
plus l'autre extrémité du levier doit être élevée & dedans; on les attache ferme les uns contre les au-
que plus cette extrémité eft élevée plus l'effet du très & fi près, que leurs branches s'emrelaflentou
levier fera corîfidcrable.On attacheune corde à cette s'embraffent réciproquement.
extrémité élevée du levier; les ouvriers tirent tous On fe fort de cette efpece de retranchementpour
cette corde à mefure qu'ils font baiffer cette ex- bouclîgs"ides défilés & pour fe couvrir dans les paf-
appliquée fages rivietes. Il eft important d'avoir quelque
l'extrémité qui eft tous la pièce s'élève & avec elle fortification à la tête du paffage pour qu'il ne toit
la piccc de bois. Voilà ce quron appelle en charpen^ "point infulté par PenncmrVit n'y a point d*dbftacles
teric fitiri un abatage. plus redoutables à lui oppofer que les abatis. On fe
AU AT ANT f. ni. c'eft un chaïïls de croire, ou trouve à couvert de tes coups derriere les branche
& il eft impofllbîe aux ennemis de les aborder & de au métier. Poyet Abatage. Voyt^ auffi BASAu
joindre ceux qui les défendent & qui voyent tra- MÉTIER.
ABATTRE,terme d* Chapelier, c'eft applatirfur un
vers les branches fans être vus. mettre des poftes. baain chaud le deuus de la forme fie les bords d'un
On fe fert encore d'âbacis pour
d'infanteriedans tes bois & les villages à l'abri d'être chapeau,après lui avoir donné l'apprêt, & l'avoir
emportéspar l'ennemi dans les circonvallations& bien fait fecher pour cet effet il faut que le baflin
les lignes on s'en fert pour former la partie de ces foit couvert de toile & de papier qu'on arrofe avec
goupillon.
ouvragesqui occupe les bois & les autres lieuxqui unAbattre du bois au tridrac c'eft étaler beaucoup
fourniffentcette fortification. (Cl)
A B A T i s fe dit de la coupe d'un bois ou d'une de dames de deflus le premiertas pour faireplus fa-,
forêt, laquelle fe doit faire fuivant les Ordonnances. cileinentdescafés dans le courant du jeu. r. CASE.
Pluûeurs obfervent que l'abatis fe faffe en décours ABATTUE, f.f. OnentendàMoyenvic&dansle»
de lune parceque avant ce tems-là le bois devien- autres Salines de Franche-Comtépar une abattue, le
droit vermoulu. C'eft l'opinion la plus commune, & travail continu d'une poêle,depuis le moment on on
elle n'eft peut-être pas plus certaine que celle de ne la met en feu jufqu'a celui ou on la laifle repolcr. A
femer qu en pleinelune& de ne grefferqu'endécours. Moyenvit? chaque abattue eft compôféede dix -huit
A B A T 1 s fe dit de l'adidn d'un chaflèur qui tue tours, & chaque tour de vingt-quatre heures. Mais
beaucoup de gibier c'eft auffi le nom qu'on donne comme on laifle fix jours d'intervalle entre chaque
abattue, il ne fe fait à Moyenvic ciu'environvingtabat.
aux petits chemins que les jeunesloups fe font en al-
lant & venant au lieu ou ils font nourris; & quand tues par an. La poêles'évalue à deux cents quarante
les vieux loups ont tué des bêtes, on dit les loups muids par abattue. Son produitannuelferoit donc de
ont fait cette nuit un grand abatis. 4800 muids, fi quelquescaufes particulières, qu'on
A b a i s. On entend par ce mot la tête, les pat-
t expoferaà l'article Saline ne réduifoient {'abattu*
tes, les ailerons le foie, & une partiedes entrailles d'unepoêle à 1 10 muids, & par conféquentfon pro-
d'une oie, d'un dindon, chapon & autre volaille. duit annuel à 4400 muids: furquoi déduifant le dé-
Les Cuifiniers font un grand ufagedes abatis,& les chet radon de 7 à 8 pour £, on peut aflurerqu'une
font fervir bouillis àrétuvé,enragbut,enpâté,6c. Saline, telle que celle de Moyenvic qui travaille

Abatis
Tv
A b a t 1 s lieu où les Bouchers tuent leursbef-
tiaux. foyci
ans lestanneries chamoiferies, 6c.
troispoëlesbien f utenues, fabriquerapar an douze
mille trois àquatr cents muids de fel. r. Saline.
ABATTURES 1. f. pi. ce font les traces & foulu-
res que lainefur l'herbe,dans les broffailles,ou dans.
On appelle cuirs d'abolis les cuirs encoreen poil &
tels qu ils viennent de la boucherie. les taillis, la bête fauve en paflant on connoîtle cerf
AB ATON f. m. c'eft le nom que donnèrent les paries aratoires.
AB AVENTS f.m. plur. ce fontde petits auvents
manquer deux Statues de bronze que la Reine Arte- au-dehorsdes tours & clochersdans les tableauxdes
mire avoit élevées dans leur ville en mémoirede fon ouverturesfaits de chaflis de charpente couverte
triomphefur eux. Vitruve Livre II. p. 48. (P) d'ardoife ou de plomb qui fervent à empêcher que te
•AB Af OS, f.
ifle d'Egypte dans le Palus de fon des clochesne fe diflîne en l'aif^ & aie renvoyer
Memphis. en bas dit Vignole après Daviler. Ils garantiffent
par les
ABATTRE,v. a. Abattre une maifon, un mur,
un plancher,
ABATTRE,tfr«i'«r, diriver, obéir au vtnt, lorsqu'un
ouvertures. (F)
vaifleau eft ltous voile. Ces termes fe prennent en thiopie, qui 'porte un fruit femblabU& la citrouille^
différens fens. On dit qu'un vaitfeau abat, quand il Voilà tout ce qu'on en fait, & c'eti prefqu'en être
eft détournéde fa route par la force des courans, réduit à un^or. (/)
par les vagues& par les marées.
ABAWiyAR, f.
m. château & contrée dé la
Faire abattre un vaifleau c'eft le 'faire obéir au haute Jtongrie.
m'AB Cf. Attente ou e/pérant*,fondée
vent lorfqu'il eft fous les voiles ou qu'il préfente
AY ANCE,

trop le devant au lieu d'où vient le vent ce qùT ine- +


xécute par le jeu du gouvernail dont le mouve- ABB
AASI
f.m.
monnoie
d'argent
de
Perfe.
ment doit être fécondé par une façon de porter ou Schah-
d'orienter les voiles. Abas, deuxième Roide Perfe» ordonnala fabrication
dès pièces d'argent,nommées La légende eft
le fond, & que le vaifleauarrive ou obéit auvent. I relative à l'Alcoran & les empreintes au nom dece
Voye\ Arriver.
travailler à la carene,ou à quelqu'endroit qu'il faut Le chayé vaut un peu plus dequatre'fous lix deniers,,
mettre hors de t'eau,pour qu'on puifle le radouber.

c'eft le faire tomber fur le


côté parle moyen de certains cordages appelles en-
ordinairement pour lui faire
Il y a des doubles
traves Idruples: mais
lorsqu'il eu trop difficile.
ferrer bon de les pefer & c'eft pourquoiles payemensen,
c'eâ effuyer le corps d'un cheval qui pa^
vient de fortir de l'eau ou qui eft en fueur ce au nombre des pièces. ((?)
qui fe fait par le moyen de la main ou du couteau
de chaleur. Religie«fc
dit plus communément des chevaux
de
deux mains pour lui donner quelques médicamens.
rés font fous la direâion d'un Prieur mais l'Abbé &
ABATTRE,ûxiémemanoeuvredu Faifeur de bas
que de nom. naftïqiic pour gouverner une Communauté nom*
au fond la même chofe & ne différent breufe, refidente ailleurs que dans le chef-lieu de
yoyt[ PRIEUR. l'Ordre ou enfin qui étotent choisispar les Moines
Fauchetobferveque dans le commencementde la
Monarchie Françoife, les Ducs & les Comtes s'ap- mêmes d'un Monaftere qui fe foùmettoicnt à l'auto-
pelloient Abbés, & les Duchés & Comtés Abbayes. rité d'un feul. Ces Abbés & leurs Monastères, fui-
Plusieurs perfonnes de la première diftin&ion,fans vant la difpofition du Concile de Chalcédoine
être en aucune forte engagées dans l'état Monafti- étoient fournis aux Evêques, tant en Orient qu'en
que, prenoient la même qualité. Il y a$ même quel- Occident. A l'égardde l'Orient,le quatrièmeCanon
ques Rois de France qui font traites Abbés dans de ce Concileen fait une loi & en Occident, le 11e
rHiftoire. Philippe.I. Louis Vif. ce enfuiteles Ducs Canondu premierConcile d'Orléans, le 1 9 du Con-
d'Orléans,prirent le titre d'Abbés du Monaftere de cile d'EpaUne,le 11 du II. Concile d'Orléans, & les
S. Agnan. LesDucs d'Aquitainefont appellesAbbés Capitulaires de Charlemagne, en avoient reglé l'u-
du Monafterede S. Hilaue de Poitiers, & les Com- fage, furtout en France.Depuis ce tems-là qucloues
tes d'Anjou de celui de S. 'Aubin, &c mais c'eft Abbés ont obtenu des exemptions des Ordinaires
qu'ils poffédoient en effet ces Abbayes, quoique laï- pour eux & pour leurs Abbayes comme les Mo-
ques. foyti ABBÉ. natleres de Lérins d'Agaune & de Luxeuil. Ce
ABBAYEfe prend aufli pour le bénéficemême & privilége leur 'étoit accordé du confentement des
le revenu dont jouit l'Abbé. Evéques,à la priere des Rois & des Fondateurs.Les
Le tiers des meilleures Bénéfices d'Angleterreétoit Rbbcs néanmoins étoient bénis par les Evêques &
anciennement, par la concefïion des Papes, appro- ont eu fouvent fiance dans les Conciles après eux
prié auxAbbayes & autres Maifons Religteufes:mais quelques-unsont obtenu la permiflion de porter la
fous Henri VIII. ils forent abolis ,& dsyirerent des Crofie & la Mitre d'autres de donner la Tonfure
Ficfs féculiers. 190 de ces Bénéfices abolis, rappor- & les Ordres mineurs. Innocent VllI. a même ac-
toient annuellemententre 100 1. & 3 5000 1. ce qui, cordéà l'Abbéde Cîteaux le pouvoir d'ordonner des
en prenant le milieu, femonteà z8f joool.paran. Diacres & des Soûdiacres & de faire diverfes Bé-
Les Abbayesde France font toutes la nomination nédiaions, comme celles des Abbeffes,des Autels,
du Roi, à l'exception d'un petit nombre favoir, & de Vafes facrés.
parmi les Abbayesd'Hommes, celles qui font Chefs Mais le gouvernementdes Abbés a été différent
d'Ordre, comme-Cluny Cîteaux avec fes quatre félon les différentes efpeces de Religieux.Parmi les
Fi1les &c. & quelques autres de l'Ordre de Saint- anciens Moines d'Egypte quelque grande que fût
Benoît & de celui des Prémontrés & parmi les l'autorité des Abbés, leur premièrefupériorité étoit
Abbayes de, Filles celles de Sainte-Claire oit les celle du. bon exemple & des vertus ni eux ni leurs
Religieufes en vertu de leur Règle élifent leur inférieursn'étoient Prêtres, & ils étoient parfaite-
Abbefle tous les trois ans. On peut joindre à ces der- ment fournis aux Evêques. En Occident, fuivant la
nières celles de l'Ordre de Saint -Auguftin, qui ont Règlede Saint Benoît chaque Monaftereétoit gou-
confervé l'ufage d'élire leur Abbeffe à vie, comme verné par un Abbé, qui étoit le Directeur de tous fes
les Ch. noinefles de S. Cernin à Touloufe. Moines pour le Spirituel & pour la conduite inté-
C*,it en vertu du Concordat entre Léon X. &
FrançoisI. que les Rois de France ont la nomination comme un bon ptrt de famille les Moines le choifif-
aux Abbayesde leur Royaume. UT) foient d'entre eux & l'Evêq1!e diocéfainl'ordoo-
ABBÉ, f. m. Supérieur d'un Monaftere de Reli. noit Abbé par une Bénédiction folemnelle cérémo-
gieux, érigé en Abbayeou Prélature. foyrç Abbaye nie formée à l'imitation de la Confécrationdes Eve-
& ABBESSE. ques. Les Abbés étoient fouvent ordonnés Prêtres
Le nom d'dbbi tire fon origine du mot Hébreu mais non pas toujours. L'Abbé affembloit les Moi-
3K qui ûgnifie pers d'où les Chaldéens& les Sy- nes pour leur demanderleur avis dans toutes lesren-
riens ont formé tAba de là les Grecs albasy que les contres importantes mais il étoit le maître de la dé-
Latins ont retenu. D'abbas vient en François le nom cifion il pouvoit établir un Prévôt pour le foulager
d'Abbé &c. S. Marc & S. Paul dans leur Texte dans le gouvernement Se Si la Communautéétoit
grec, fe fervent du Syriaque abba parce que c'étoit nombreufe il mettoit des Doyens pour avoir foin
un mot communément connu dans les Synagogues chacun de dix Religieux, comme le marque le mot
& dans les premières auembléesdes Chrétiens. Ils y Decanus. Au de, l'Abbé vivoit comme un autre
ajoutent en forme d'interprétation le nom de pere Moine excepté qu'il étoit chargé de tout le foin de
abb* o n«T»p abbaptrt comme s'ils difoient, ab- la Maifon, & qu'il avoit fa Menfe, c'eft «à- dire, fa
ba c'eft-àdire ptrt. Mais ce nom ab & abba, qui i
table part pour y recevoir les hôtes ce devoir
d'abofd étoit un terme de tendreffe & d'affection en ayant été un des principauxmotifs de la fondation
Hébreu & en Chatdéen devint enfuite un titre de des Abbayes.
tlignité&dTionneur.Le«Doâeiin Juifs l'affeâoient; Ils étoient réellement diftingués du Clergé, quoi*
& un de îeurs plus anciensLivres qui contient les que fouvent confondusavec les Eccléfiaftiques à
Apophthepncs ou fentences de plufieurs*d'entre caufe de leur degré au-defins des Laïques. S. Jérôme
eux eft intitulé Pirke abbo ou avot c'eit à -dire écrivant à Héliodore dit expreffement alia Mona-
Chajntn des Perts. C'eft par allufion à cette affeâa- chorum tfi eaufif, ait* CUricorum. Voyt{ C L E R G £
tion que J. C. défendità fes Difciplesd'appeller ptrt Prêtres 6c..
aucun homme fur la terre & S. Jérôme applique Dans ces premiers tenu les Abbés étoient fou-
4ettc défenfe aux Supérieursdes Monafteres de fon mis aux Évêques f aux Pafteurs ordinaires. Leurs
feras qui prcnoient1etitre d'Abbé ou de Pm. Monaiteres étant éloignés des Villes, & bâtis danî
Le nom à'Abb&pax conféquentparoit auffi ancien les iblitudes les plus reculées ils n'avoient aucune
qtft Plnftitution des Moineseux-mêmes. LesDirec-, part dans les a&ires eccléfiaftiques ils alloient les
teursdes premiers Monafteresprenoient indifférem- Dimanches, aux Eglifes Paroimales avec le refte du*
ment'lei titres d' Abbés ou d' Archimandrites. Voyt^ .peuple ou s'ils etoient trop éloignes on leur em-
Moine. # Archimandrite. voyoit un Prêtre pour leur administrer les Sacremens:
Les anciens Abbés ctoientdes Moines qui avoient enfin on leur permit d'avoirdes Prêtresde leur propre
établides Monafteres ou Communautés, qu'ils gou- corps. l'Archimandrite étoit
vernoient comme S. Antoine 6t S. Pacômë; où^quï ordinairement Prêtre mais fes fonfif ions n\ s'éten-
«voient été prépoféspaxilcslnftituteursdelayieiao' doknt qu'à l'alEliaxicefpirituellede fon Monaitere
& il demeufoit toujours foûinis à fonEvêque.' Mais quoiqu'onn'abandonnâtplus les revenus des
Comme il y avoit parmi les Abbisplufieurs Per- jAbbayes aux Laïques il s'introduifit furtout pen-
fonnes favantes ils s'oppoferent vigoureufement dant
( le fchifme d'Occident une autre coutume
s'éleverent de leur moins éloignéeen généralde l'efprit de l'Egiife,mais
aux héréfies qui Evêquesde les appeller tems ce qui
de leurs également contraire au droit des Réguliers. Ce tut
donna occafion aux <
deferts, & de les établir d'abord aux environs des de les donner en commende à des Cfercs féculiers
Faubourgsdes Villes, & enfuite dans les Villes mê- & les Papeseux-mêmesfurent les premiers à en ac-
mes. C'eft de ce tems qu'on doit dater bientôt dé-
l'époque de corder,toujours pour de bonnes intentions,maisqui
leur relâchement. Ainfi les Abbés étant manquèrent fouvent d'être remplies. Enfin par le
chus de leur première (implicite ils commencerent Concordat entre Léon X. & François 1. la nomina-
à être regardés comme une efpece de petits Prélats. tion des Abbayes en Francefut dévolue au Roi
Enfuite, ils affectèrent l'indépendancede leurs Evê- l'exceptiond'untrès-petitnombre, enfortequemain-
ques, & devinrent fi infupportables, quel'on fit con- tenant presque toutes font en commende.
tre eux des lois fort féveres au Concile de Chalcé- Malgré les Reglemens des Conciles dont nous
doine & autres, dont on a parlé. avons parlé les Abbés furtout en Occident, pri-
L'Ordre de Cluny, pour établir l'uniformité, ne rent le titre de Seigneur, & des marques de TEpilco-
Voulut avoir qu'un feul Abbé. Toutes les Matons qui pat, comme la Mitre. C'cil ce qui donna l'origine à
en dépendoient, n'eurent quedes Prieurs quelques plufieurs nouvelles efpeces d'Abbés favoir aux Ab-
grandesqu'elles fuflent et cette formede gouverne- bis mitrés, crottés & non croffés aux Abbés œcu-
ment a fubfifté jufqu'àpréfent. Les Fondateursde Cî- méniques, aux Abbfs Cardinaux, &c
teaiix crurent^que le relâchement de Cluny venoit Les Abbés mitrésfont ceux qui ont le privilége de
en partie de l'autoritéabfolue des Abbés pour y re- porter la Mitre, & qui ont en même tems une auto-
médier,ils donnèrent des Abbés à tous nouveaux rité pleinementépucopale dans leursdiversterritoi-
les
Monafteresqu'ils fondèrent & voulurent qu'ils s'af- res. En Angleterre onles. appellent auni Abbés Jbuve-
femblaffent tous les ans en Chapitre général pour rairts& Abbésgénéraux, & m étoient Lordsdu Par-
voir s'ils étoient uniformes& fideles à obferver
Règle. Ils confèrverent une grande autorité à Ci.
la lement. Selon le S' Edouard Cc ke il en
Angleterre vingt-fept de cetti forte, fans compter
avoit en

teaux fur fes quatre premieres. Filles & à chacune deux Prieurs mitrés. Voyt{ Pi, ieur. Les autres qui
d'elles fur les Monafleresde fa filiation enforte que n'étoient point mitrés étoienw fournis à l'Evêque
l'Abbé d'une mère Eglife préfidâtà l'éleaion des Ab.
bés des Filles & qu'ilpût avec le confeil de quelques Le Pere Hay Moine Bénédictin dans fon Livre
Abbés les deftituer s'ils le méritoient. intitulé Afirum intxùn&um foûtient que les Abbésde
Les Chanoines Réguliers fuivirent à peu près le fon Ordre ont non-feulementune Jurifdiâion F com-
gouvernement des Moines & eurent des Abbés meépifcopale mais même une Jurifdicnon [com-
dans leurs principales Maifons,de l'éleaiondefquels me j papale poufiuem qufifi tvifcopaUmimo quafi
ils demeurèrenten poffef&onjufqu'auConcordatde papaUm; & qu'encettequalitéils peuvent conférer,
Tan 15 16, qui tfaiùporta au Roi de
des éleâions pour les Monafteres, aufli-bienque pouf
Francele droit les Ordres inférieurs de Diacres de Soûdiacres.

les Evêchés. On a pourtant comervél'éle&on aux Lorf^uc lc> commencèrentà porter la Mi-
Monafteresqui font Chefs.d'Ordre comme Cluny, tre, les Evêques fe plaignirent amèrement que leurs
Cîteaux& fes quatre Filles ,Prémontré Granucont privilégesétoient envahis par des Moine»!us étoient
& quelquesautres ce qui eft regardé comme un principalement choqués de ce que dans les Conciles.
privilége, quoiqu'en effet ce foit un refte du Droit Se dans les Synodes, il n'y avoit aucune diftincHon
commun. entre eux. C eft à cette occafionque le PapeClément
Les biens des Monafteresétant devenus confidé- IV. ordonna que les Abbfs pottetoient feulement la
rables, excitèrent la cupidité des Séculier» pour les Mitre brodéeen or, & qu'ils taitîeroient les pierres
envahir. Dès le V. fiec en Italie & en France, les précieufes aux Evêques. Vcy*i Mitre.
Rois s'en emparèrent,ou en gratinèrent leurs Offi- Les Abbis croffésfontceux qui portent les Croffes
ciers & leurs Courtifahs. En vain les Papes& les ou le Bâton paftoral.
Evêquess'y oppoferent-ils.Cette licence dura iuf- Il y en a quelques-unsqui font crofiés & non mi-
'au regne de Dagobert qui fut plus favorable à tres, comme l'Abbé d'une Abbaye de Bénédiâinsà
Bourges fie d'autres qui font l'un& l'autre.
penqant le règne duquel les Laïques fe mirent en il
Pànniles Grecs a des Abbés qui prennent m2-
poffeffion d'une partie des biens 'des Monafteres Ce me la qualité 8 Abbis acuminiquts ou d'Abbés uni-
prirent même le titre Abbis. Pépin & Charlema- vafils, à l'imitation des Patriarchesdeconitàntino-
ne réformèrent une partie ces de abus, mais ne bes pie. Popi Œcwménkîvs.
détraifirent pas entièrement puifque les Princes Les Latins n'ont pas été de beaucoup inférieurs
leurs fucceffeurs donnoient eux-mêmes les revenu
des Monafteres à leurs Officiers à titre de réconv Concile tenu à Rome kbreriî le le tiare
peme pour leurs (ervices d'oa eft venu le nom de tum Abbé des Abbés Pape Calixte donne au
Bénéfict 6c pcutHÊtre l'ancien mot Btrufitiumprop- même Abbé le titre d'Abbé CardimU. Voyt^ ClUKï.
«nfenstrès-ditférent,Ô£ ( VAM de la Trinité fe qualifie «un?
qui eft Te feul vrai, fevotf Carduul Abbé.) pour ne rien dire des
dcsftrvius nndus à l' Eglife. Charles le Chauve fit Cardinaux, ainb appeUés de ce qu'ils étaient les,
des lois pour modérer cet mage, qui ne buta pas principaux Abbés des Modères,qui dans la fuite
de fubfit!'erfous fes fucceffeurs. Les Rois Philippe 1. vinrent à êtreféparés.
& Loùis VI. & enfuite les Ducs d'Orléans font Cfcefc^'Ordre,
ne font point n'ont pointde jurifilic-
Les Ducs d'Aquitaine ent le titre celui S Ab- tion fin les Religieux ni d'autorité dans l'intérieur

bés de S. Aubin & les Comtes de Vermandois,celui Les Abbb aujourd'hui fe divifent principalement
d' Abbés dt S. Qtuntin. Cette coutume ceffa pourtant en Abbés Réguliers ( ou Titulaires ) & en Abbés
ibos les premiersRois de %i troifiemerace le Cler- Commendataires.
gc s'oppofantà ces innovations, Ce rentrant de tems
«n tems dans fes dxwtss
Rcligieux, qui ont fait les vœux & portent 1 habit de cond pour les R ligieux & le troifîéme eft affeûe
l'Ordre. r<m?RiGULI£R,RELIGIEUX,VŒUX^. aux réparations& charges communes de 1 Abbaye;
c'eft l'Abbé qu'r en a la difpofition. Quoique le par-
Tous les Abbés font prétùmés être tels, lesqu'un
Ca-
défendantexpreffément qu'aucun autre tage foit fait entre l'Abbé & les Religieux ils ne
nons
Moine ait le commandementlur les Moines mais peuvent ni les uns, ni les autres, aliéner aucune par.
tie des fonds dont ils ioùiflent, que d'un commun con-
dans le fait il en eit bien autrement. fentement, & fans obferver les folemmitésde Droit.
En France les Abbfs Réguliersn'ont la
junfdi&on
La Profeffion des.ReJigiëû|feite contre le con-
fur leurs Moines que pour la correction Monachale lentementde l'Abbé, ett nuileTL'^W«'nepeut cepen-
concernant la Re gle. S'il eu quetlion d'autre excès
eft point à Abbé, dant-recevoiraucun Religieuxfans prendrel'avisde
non concernant la connoître;
Règle ce n
mais à l'Evêque d'en & quand ce font la Communauté.
s'il y a port d'armes, Les Abbés tiennent le fecondranç dans le Cierge,
des excèsprivilégiés, comme & font immédiatementaprès les Eveques les Abbés
n'eft à l'Abbé ni à l'Evêque mais au Juge
ce ni Commendatairesdoivent marcher avec les Régu-
Royal à en connoître. liers, & concuremmentavec eux felon l'ancien-
Les Abbis Commendataires ou les Abbés en neté de leur réception.
Commende font des Séculiersqui ont été aupara-
par leurs Bulles de Les dbbés Réguliersont trois fortes de Puiffance
vant tonlùrés. lis font oblipés feront l'Œconomique,celle d'Ordre & celle de J urifdic-
prendre
Séculier, les Ordres, quand ils en âge. Voye^
TONSUftE,£c. tion. La première confifle dans l'adminilration du
temporeldu Monaftere la féconde à ordonnerdu
Quoique le terme de Commmdtmfinue qu ils ont Service-Divin recevoir les Religieuxà Profeffôn
feulementpour un tern* l'adminiftrationde leurs Ab- leur donner la Tonfure conférer les Bénéfices qui
bayes, ils ne laiflent pas d'en jouir toute leur vie, font à la nomination du Monaftere la troifieme,
& d'en percevoir toujours les fruits
auffi-bien que
dans le droit de corriger d'excommunier de fuf-
les Abbes Réguliers. pendre. UAbbé Commendataire p'a que les deux
Les Bulles leur donnent un plein pouvoir, tam in premieresfortes de Puiffance. La troifiemeeu exer-
fpiricualibus quant in temporalibus mais dans la réalité
cée en fa place par' le Prieur-clauflral qui eft com-
les Abbts Commendatairesn'exercent aucune fon-
ûion Spirituelle envers leurs Moines & n'ont fur me fon Lieutenant pour la difcipline intérieure du
ainfi cette expreffion tnfpi- Monaftere.Voytz Prieur & CLAUSTRAL.
eux aucune Jurifdiâion ftyle dans la Cour de Rome ABBÉ, eft auffi un titre que l'on donne à certains
rithalibus n'eft que de
& n'emporte avec elle rien de réel.
Evêques, parce que leurs Sièges étoient originaire-
QuelquesCanoniftesmettentles Abbayes en Com- ment des Abbayes, & qu'ils étoient même élus par
mende au nombredes Bénéfices inter tituios Btntfi- les Moines tels font ceux de Catane & de Montréal
ûorum mais elles ne font réellement qu'un titre ca- en Sicile. Voy*i Evêque.
ABBÉ,eft encoreun nomque l'ondonne quelque-
nonique, ou une provifionpour jouir des fruits d'un fois aux Supérieursou Généraux de quelquesCon-
Bénéfice & comme de telles provifionsfont con-
traires aux anciens Canons, iI n'y a que le Pape qui grégations de Chanoines Réguliers comme eft ce-
puifiVfcs accorder e" dit»enfant du Droit ancien. lui de SainteGénevieve à Paris. Voyt{ Chanoine
rt>vtt Commende,Bénéhv.* < GENEVIEVE #C
ABBE, eft auffi un titre qu'ont porté différens Ma-
Comme l'Hiftoire d'Angleterre parle très-peude giRrats ou autres perfonneslaïques. Parmi les Gé-
il eft probable qu ils n'y
ces Abbés Commendataires, nois, un de leurspremiers Magiftrats étoit appelle
furent jamais communs ce qui a donné lieu à quel-
Nation de fe méprendre, en l'Abbé du Peuple.nom glorieux, qui dans fon
ques Auteurs de cette Nous en ble tens fignifioit Pèredu Peuple (H & G )
prenant tous les Abbis pour des Moines. ABBÊCHERokABBECQUER v. a. c'eft don-
la difpute tou.
avons un exemple remarquable danstransformerles
chant l'Inventeur, des Lignes, pour ner la becquée à un oifeau qui ne peut pas manger.
Figures géométriques appellées par les François les de lui-même.
Lignes Robervallunnes. Le Doûeur Gregory dans Abbtcqucrou abbdcherl'oifeau c'eft lui donner feu-
les Tranfaûionsphilofophiques année 1694, tourne lement une partie du pât ordinaire pour le tenir ea
Abbé Commendatairede appétit on dit, ilfaut abbecqutrle ùnur.
en ridicule Y Abbé Gallois,Cores & le prenant pour ABBESSE,f.f.nom de dignité. CeftlaSupé-
l'Abbaye de S. Martin de
s'imagine que nous rieure d'un Monafterede Religieufes, ou d'une Com-
«n Moine « Le bon Père dit-ilfabuleux, où il étoit munautéou Chapitre de Chanoineffes,commeYAh
» fommes revenus à ces tems
» permis à un Moinede dire ce qu'il vouloit ». bejji de Remiremonten Lorraine.
L'Jblé relevé cette méprife, & retorque avec Quoique les Communautésde Vierges confacrées
à Dieu foient plus anciennesdans l'Eglifeque celles
avantage la raillerie fur le? Doâeurdans lesMémoi.
res de f Académie, année 1 703. des Moines néanmoins l'Inftitutiondes Abbeffts et
La cérémonie par laquelle on établitun Abbé fe pofttfeure à celle des Abbés. Les premièresVierges
quife font confacréesà Dieu, demeuroientdans leurs
nomme broprement Bénédidion & quelquefois,
quoiqu'abufi veinent> Ctnfttration. Voyt^ BÉNÉDIC- maifons paternelles. Dans le IV* Eecle elles s'affem-
TION & Consécration. blerent dans des Monafteres mais eUes n'avoient
4--C ette cérémonieconfiftoit anciennementà revêtir •oint d'Eglife particulière ce ne fut quedu tems de
l'Abbé de l'habit appelle Cucula Coullt, en lui met. faint Grégoirequ'ellescommencèrent a enavoir qui
tant le Bâton paftoraldansla main & les fouliers nuent partie de leurs Convens. VJtbhfe étoit au-
pppdtts pédala ( fandales), à fes piés. Nous appre- trefoisélue par fa Communauté on les choififlbit
Théo. ^pafmi les plus anciennes & les plus capables de gou-
nous cl'^ particularitésde l'OrdreRomain de
dorc, Archevêque de Gantorbéry. verner elles recevoient là bénediétiondel'Evêque,
En France la nomination& la collation des Béné- & leur autorité étoit perpétuelle.
fccs dépendans des Abbayes en Commende, appar- VAbMi a les mêmes droits& la même autorité
Les fur fes Religieufes,que les Abbés Réguliersont fur
Commendataires doivent laiffer aux Religieux leurs Moines. Voye^ Abbé.
le tiers du revenu de leurs Abbayes franc et exempt Les vérité ,4 caufe de
leur fexe exercer les fonctions fpiritueliesattachées
de toutes charges. Les biens de ces Abbayesle parta-
à la Erêtrile,au lieu que les Abbés en font ordinaire-
gent en trws lots le premier et\. pour le fé-
ment revêtus. Mais il y a de de quelques qu'à ce que la tumeur creve & s'ouvre d'clle-mi3me.
atbbeÿes qui ont le droit ou plutôt le privilège 4^ Mais ce font là des diftinitions trop lubtiles pour
commettreun Prêtre qui les exercepour elles. Elles que les Médecins s'y arrêtent beaucoup.
ont même une efpece-de juridiction épifcopale, anflï- Tous les abus font des fuites de l'inflammation.
bien que quelques Abbés qui font exempts de la vi- On aide la maturationdes abcès par le moyen.des
fite de leurs Evêques diocéiains. V. Exemption. catnplafmcs ou emplâtres maturatrts & pourriflans.
L'AbbeJfe de Fontevraud, parexemple, a la fn- La chaleur exceflîve de la tumeur & la douleur pul-
périorité & la direction, .non-feulement furfés Re- fàtive qu'on y refl7ent font avec la fièvre les lignes
figieufes mais auffi liir tous les Religieux qui dé- que l'inflammation fe terminerapar Suppuration. Les
pendent de fon Abbaye. Ces Religieux font fournis frifTons irréguliersqui furviennentà rau^mentatioir
à fa correâion, & prennent leur mifïion d'elle. de ces fymptomes font un (igné que la luppuration
Eh France la plupart des Abbtffcs ¡ont nommées le fait. Vabcis eft formé lorique la matière eu: con-
par le/Roi. Il y a^gependant plufieurs Abbayes & vertie en pus: la diminution dé la tendon, de la l
Monâlteresqui fc confèrent par élection. & l'ont 6evre, de la douleur & de la chaleur la cefîution
exempts de la nomination du Roi, comme les Mo- de-la pullàtion, en font les fignes rationels. L'amo!-
nafteres de fairite Claire. liilement de la tumeur & la fluctuation font les fignes
Il faut remarquer, que quoique le Roi de France ienfuels qui annoncent cette terminaison. Voyt^
ait la nomination aux Abbayes de Filles, ce ri'eft pas Fluctuation.
cependant en vertu du Concordat car les Bulles que On ouvre les abcès par. le caufliqite ou par f inci-
le Pape donne pour ces AbbejJ'es portent que le Roi fion. Les abcès ne peuvent le guérir que par l'éva-
a écrit en faveur de la Religieufe nommée, & que la cuation du pus. On préfère le cauftique dans les tu-
plus grande partie de la Communautécontent a ion meurs critiques qui terminentquelquefois les 6evres
élection, pour conferver l'ancien droit autant qu'il milignes: L'application d'un cauftique fixe l'humeur
fe peut. Selon le Concile de Trente, celles qu'on élit dans la partie où la nature femble l'avoir depofée;
Abbeffls doivent avoir 40 ans d'âge, & 8 de pro- elle en empêche la rétbrption qui feroirdângereufe
fefiïon ou avoir au moms 5 ans de profeffion &c & fouvent mortelle. Les caufliques déterminent une
être âgées de 3ô ans. Et fuivant les Ordonnancesdu grande fuppuratlon & en accélèrent la formation.
Royaume, toute Supérieure,& par conféquent toute On les employé dans cette vue avant la maturité
Abbejfe, doit avoir 10 ans de profeffioh, ou avoir parfaite. On met auffi les cauftiques en utàge dans

au
exercé pendant 6 ans un office clauflral. M. Fleury-,
Droit ecclif.
Le Père Martene dans fon Traité des Rit's de l'F-
les tumeurs qui fe font formées lentement& par con-
geftion, qui lùppurcnt dans un point dont la circon-
férence eu dure, & où la converlionde l'humeuren
gli/i, tome Il. page Je>. obièrve que quelques Ab- pus feroit ou difficile ou impoffible jans ce moyen.
bejfes confeflôient anciennement leurs Religieufes. Pour ouvrir une tumeur par le caustique, il faut
Il ajoute que lour ouriofite exceffive les porta fi la couvrir' d'un emplâtre feneftré de la grandeur
loin, que l'on fut obligé de la réprimer. que l'on juge la plus convenable^; on met fur la peau
Saint Bafile dans (as Règles abrégées, interrog. no\ à l'endroitde cette ouverture une traînée de pierre
tome Il. page 4^3- permet à ï'Abbefle d'entendre à cautère. Si le caustique eft folido, on a foin 'de
avec le Prêtre les contenions de tes Religieutès. t'humecter auparavant on couvre le tout d'un au-
Voyt[ CONFESSION. tre emplâtre, de compreffes & d'un bandage con-
Il eft vrai, comme t'observe le Pere Martene dans tentif. Au bout de cinq ou fix heures, plus ou moins,
l'endroit cité, que jufqu'att 1 }e fiecle non-feulement lorsqu'on juge, fuivant l'aclivité du cauflique dont
les Abbejfes mais les Laïques mêmes entendoient on s eil fervi que l'efcarre doit être faite, on leve
quelquefois les confeflions principalement dans le- l'appareil, & on incife l'e(car're d'un boutl'autre
cas de nécefTité mais ces contenionsn'étoient point avec ur. biftouri, en pénétrant jufqu'au pus; onpanfe
facramentales, & fe devoient auffi faire au Prêtre. la plaie avec des digetiifs, & 1 efcarretombe au bout
Elles avoient été introduitespar la grande dévotion de quelques jours par une abondantefuppuration.
des fideles, qui croyoient qu'en s'humiliant ainfi Dans les cas ordinaires des abcès, il eft préféra-
Dieu leurtiendroitcomptede leur humiliatioti mais ble de faire l'incifion avec l'instrument tranchant
comme elles dégénérèrenten abus, l'Eglife fut obli- qu'on plonge dans le foyer-de l'abcès. Lorfque ïlab-
gée de les n<ppnmer. Il y 1(dans quelques Monade- tès eft ouvert dans toute fon étendue, on introduit
rcs une pratique âppellée la coulpc, qui eft un telle de le doigt dans fa cavité; & s'il y a dés brides qui
cet ancien ufàge, {H & G ) formentdes cloifons, & féparentl'abcès en plufieurs
ABBEVILLE, ville confidérabledeFrance, fur cellules, il faut les couperavec la pointe des cifcaiix
la rivicre de Somme, qui la partage, dans la' baffe ou avec le biftouri. M faut que rextrêmité.du doigt
Picardie,capitaledu Comté de Ponthieu. Long. 19*. conduite toujours ces inftrumens, de crainted'inte-,
19'. 40". lot. trouvée de 4o d. 6'. SS'.parM. Caffini reflef quelques parties qu'on pour/oit prendre pour
cui688. Voyez HM.Acad. page$6. deg brides fans cette précaution. Si la peau eft fort
ABÇAS peuple d'Afie qui habite l'Abafcie. amincié, il faut l'emporter avec les cifeaux Se. le
ABCÉDER v. neut. Lorfque des parties qui biftouri. Ce dernierinftmment eft préférable, parce
font unies à d'autres dans l'état de fante s'en fépa- qu'il caufe moins de douleur, & rend l'opération
ment dans l'état de maladie, en conféquence de la plus prompte.On choifit la partie ta plus déclivepeut
corruption on dit que ces parties font abeédées.
ABCÈS f. m. et! une tumeur qui contient du pus. peut, ménagerla péau dans èe defleMVm fait fou.
l\«iàr~êft
Les Auteurs ne conviennentpas de la raifon de cette vent des contre-ouvertures, lorfque fort
dénomination. Quelques-unscroyent que l'abcès a étendu. ^«(Contre -ouverture. Les abch
été ainfi appelle du mot latin abcedere fe féparer, cauféspar la préfence^ ^dc ^queiques corps étrangers
parce que les parties qui auparavant étbient conti- ne fe guériffent que par 1 extraQion de ces céTps.
fby«{TyMEUR.
gues fe féparent l'une de t'autre quelques autres,
parce que les fibres y font déchirées & détruites Lorfque Yabcis eft ouvert on remplit de charpie
d'autres, parce que le ptrs s'y rend d'ailleurs, ou eft mollette lc vuide qu'occupoit la matière & on y
téparé du fang enfin d'autres tirent cette dénomi- applique un appareil contentif. On pante, les jours
nation de récoulement^la pus Jk fur ce principe fuivans, avec des digeftifsjufqu'à ce que les vaifleaux
ils affurent qu'il n'y a point propremnèt d' 'abcès juf- qui répondent dans le foyer àqA'abc<sfe(oiii\tié~
Lorsqu'elle diminue, que que rapporteOleariusdans ton Voyage de Perfe. (G )
le pus prènd.de la cônfiftance dévient blanc & tans VABDARA ville d'Efpagne, batie parlesCar-
odeur,'le vurde fe remplit alors de jour en jour de thaginois dans la Bétique, fur lâ côbe de la Méditer-
ïn.ammelonscharnus, & la cicatrice le forme ài'ai- ranée; on Soupçonneque c'en la ville qu'on nomme
dc des panfemens méthodiques dont il fera parlé à la.' aujourd'hui Adra dans le Royaume de Grenade.
cure des ulcères. /'oyeçUxCERE. j ABDELARI, planté Egyptienne dont le fruit
M. Petit a donné àJ'Académie Royale de Chi- relfembleroit davantageau melon, s'il étoit un peu
rurgie un Mémoire- important fur les tumeurs de la moins obiong &Kaigu par ks extrémités. Ray. H. PI.
vélicule du fiel qu'on prend pour des abcès au foie. AHDERE ancienheville de Thracè que quel-
Les remarques de ce célèbre ChirurgienenrichifTent ques-uns prennent pour celle qu'on appelle aujour-
la Pathologie d'une maladie nouvelle. Il rapporte les d'hui Afperojà ville maritime de la Romanie.
lignes qui dillinguent les tunieiijs de la vcficule du ABDERITES habitantsd'Abdere. V. Abdere.'
fiel diftendue par Ia bile retenut, d'avec les* abcès ait A3DEST,f. m. inof qui dans la Langue Perfane
foie. Il fait le parallèle de cette rétention de la bile fignilie proprementl'eau qui iért à laver les mains:
& de la pierre biliaire avec la rétentiond'urine & la mais il le prend-par les Perfans & par les Turcs pour
pierre de la veflie & propofe des opérationsfur,la la purifie atjpri' légale; & ils en ufent avant,que de
véfrcule du fiel a Vinjlur de celles qu'on fait fur la commencer leurs cérémonies religieufés.Ce mot eft
veille. f .'tel*' vol. des Mém. de CAuad'. de Chirurgie. 1 compote d'ab qui fignifie de l'e4u, & tfcjî la main.
Il furvient fréquemment des abcès confidérablesau Les Pértans, dit Olearius, paflént la main mouillée
fondement, qui occafionnent des fiilules. Voye^ ce deux fois fur leur tête depuis le col jusqu'au front,
qu'on en dit a l'article de la Fistule À L'Abus. {Il") *& enfuite fur les pies jufqiu'aux chevilles mais* les
M. Littre obier ve, H ijîoire de C Académie an. Turcs verfent de l'eau fur leur tête, & fe lavênt let
iJOi p-*g'i-9 à l'occafiond'une inflammation aux piés trois fois. Si néanmoins ils fe iont lavés les piés
parois du ventricule gauche du cœur que les ven-

dans un fluide extra


& fe change en pits, &
vafé qui fe coagule
l'inflammation

dans
corrompt cheville du pied. (G-)
flemcnt de-vaifleaux caufé par trop de fluide. Si donc
un gon-

on fu p pôle que des artères coronaires qui nourrifleat


1
le matin avant que de mettre leur chauffure, ils fe
tricules du coeur doivent être moins tujetï à des contententde mouitler la main, & de la pafîer par-
abcès qu'à des inflammations. Car l'abcès deffus cette chauilure depuis les orteils julqu'à la

ABDICATION, 1. f. afte pai-lequel un,Magiftrat


ou une perfonne en Charge y renonce, & s'en démet
avant que le terme légal de ion lervice foit expiré.
la fubliance du cœur, il s'extravafe& s'épanchedu RENONCIATl'bN.
f.ing qui ne rentre pasd'abord dans les veines coro- • ^ÇCe mot eft dérivé d'abdicare, compofé de ab, &
naires deiiinées à le reprendre il fera difficile que de dicîre déclarer.
le mouvement continuel d£_çantra£hon & de dilata- «On confond fouvent l'abdication avec-la rijtgna-
tion du cœur ne le force a y rentrer, ou du moins, ne tion mais à parler exactement,il y a de la différence.
le brife & ne l'atténue de forte qu'il s'échappe dans Car Vabdicaùon fe fait purement & limplemént au
les ventricules au travers des parois. Quant à l'in- lieu que la réjignation Je fait en faveur de quelque
flammation,le coeur n'a pas plus de reffources qu'une perfonnetierce. fbyrç Résignation.
autre partie pour la-prévenir, ou pour s'en,délivrer. En ce fens on dit que Dioclétien& Charles V. ab-
Onlit, Hijloirede CJcad. an. IJ30 p. 4Ó, la. diquerent la Couronne, & que Philippe IV. Roi
guérifon cl'nn abcès au foie qui mérite bien d'être d'Eipagne Le Parlement. a
connue. M. Soullier Chirurgiende Montpellier fut décidé que la violation des Lois faite par le Roi Jac-
appelle auprès d'un jeune homme âgé de t; à 14 ans ques, en quittant fon Royaume, fans avoir pourvu
.qui, après s'être fort échauffé, s'étoit mis les piés l'adminiurationnéceffaire des affaires pendantion
£" dans l'eau froide & a voit eu une fievre ordinaire^, abfence, emportoitavec elle l'abdicationde 4 Cou-
mais dont la fuite fut très-fâ*cheufe.Ce fut une tumeur ronne mais cette décifion du Parlementeft-elle bien
conlidérable au foie, qu'il ouvrir. Il trouva ce vucere équitable ?
confidérablementabcédé à fa partie antérieure & ABDICATION dans le Droit civil, fe prend parti-
convexe. Il s'y étoit fai: un trou qui auroit pu rece- culierement pour l'afte par lequel un pere congédie
voir la moitié d'un œuf de poule & il en fortoit dans ` & defavoue !on fils, & l'exclut de fa famille. En ce
les panfemens une matière Sanguinolente, épaule, fens, ce mot eft fynonymè au mot Grec

du foie. a
jaunâtre, amere & inflammable c'étoit de la bile & au. mot Latin, àfamiliâ alienatio, ou quelquefois
.véritable accompagnée de floccons de la fubftance ablegatio & negatio, & eft oppofé à adoption. Il differe
del'exhérédauon,en ce que l'abdication fé faifoit du
Pour valider la matière de cet abcès M. Soullier vivant du père au lieu que V txHiredationne fe faifoit
imagina une cannule d'argent émou1fée par le bout qu*à la mort. 4Ainfiquiconque étoit abdiqué,étoit auffi
qui entroit dans le foie, fans Poffenfer & percée de txhtridè, mais non victvtrsâ. Y. ExhÉRÉDation,
p'ufieurs ouvertures latérales qui recevaient la ma- \J abdication fe faifoit pour les mêmes caufes que
tière nuisible & la portaient en dehors, où ellè s'é- Vtxhèridatio'k.
panchoit fur une plaque.de plomb qu'il avait appli- ABDICATION s'eH dit encore de l'aôîon d'un
quée à la plaie, de manière que cette matiere ne homme libre qui renopçoit à fa liberté & fe faifoit
pouvoir excorier la peau. L'expédientréunit, la fie- volontairementefclave & d'un citoyen Romain qui
vre diminua, l'embonpointrevint, la plaie fe' cica- renonçoiràrcette qualité, & aux privilèges qui y
trifa & le malade guérit. étoient attachés.
On peut voir encore' dans le Recueil de ijji Abdication,au Palais eft auffi quelquefois (y.
page 3/3, une obfervationde 1.1. Chicoyneaupere,
fur un àkis intérieur de la poitrine accompagné des
fymptoiïievdela ph'thi fie &d'un déplacement notable, ABDOMEN, f. m. fignifie le bas ventre, c'eft-à-
de 1 épine du dos & des épaules; le tout terminé dire cette partie du corps qui eft compriïe entre le
Kcureuiérnent par l'évacuation naturelle de thorax & les hanches, >-ov<{ Ventre.
- ABDAR,f.m. nom deTCMficierduRoi.de Perfequi
Ce mot apurementLatin, 8c eft dérivé d '<&
cacher foit parce que les principauxvitceres dû-
ioni contenus dans cène
che Cachetée de peur qu'on n'y.mêledu poùon à ce pour ainfi dire caches loit parce que'cette partie
tes nerfs ftomachiques qui font des produ£Uons de
i.. corps II toîijburs couverte & tachée à la vue la huitième paire, & d'autresdu nerf intercoftal,&d
au lieu que la partie qui eft àu-deflWfavoirle thor
lâuTée à nudk D>i|pi croyent qua F. ÉPIPLOON, INTESTIN MÉSENTÈRE, &c.\ h )
rax, eft iouventj ABDUCTEUR, C. m. pris adjed. nom que Les
le mot abdomen eu: compote de nbdere & d'omenium, Anatomiftes drônnent à dînerons muscles deftinés à
ou l'épiplôon eft une des par-
parce que Yomcntum éloigner les' partiesauxquelles ils font attaches, du
ties qui y font contenues.D'autres regardent ce mot plan que l'on imagine divifer le corps en deux par-
comme un pur paronymon^ ou termlnaifon d'aide*
r* principalement de la manière dbnt on le lit dans ties égales & fymmétriques ou de quelqu'autrcpar-
quelques anciens gloffaires, ou il eft écrit abiumtn tie avec laquelle ils les comparent. Voyï^ Muscle*
formé de abdefe comme te Ce mot vient'des mots Latins <\b de & ducere
qui pourroit avoir été1'» misl'unpour mener les antagoniftes des abducteurs font appelles
umen de légère l'o & étant; fou vent adducteurs. r. Adducteur 6' Antagoniste.
l'autre.
Les Anatomiftes divifent ordinairement le corps Les abducteurs du bras.
le thorax ou la
en trois régions ou ventres la tête,partie
poitrine, & l'abdomen qui fait la inférieure Vabducteur du pouce. -Voye\ TlIF.NAR.
du tronc & qui cft terminé en haut par diaphrag-
le Abducteur dès doigts.
par Impartie inférieure du baflin des Uabdncltur du doigt auriculaireoul'hypothenar
me, Se en bas
os innominés. Yoyet Corps. ou le petit hypothenar de M. Winflov, vient de l'o-s
V abdomen eft doublé intérieuretpent d'une mem- pififorme du gros ligament du carpe & fe termina
brane unie & mince appelléepéritoine qui envelop- à la partie interne de la bâte de la première phalan-
pe tous les vifceres contenus dans
1 abdomen & qui ge du petit ddigt. Anat. Pl. VI. fis. -i. n.
les retient à leur place. Quand cette mèmbrane vient ABDUCTION,f. f. nom dont le fervent les Ana-
à fe rompre ou à fe dilater, il arrive fouvent que les tomiftes pour exprimer l'aûion par laquelle les mufila
inteftins & l'épiplôbns'engagent feuls ou tous deux abducteurs éloignentune partied'un plan qu'ilsfuppo.
cmemble dans les ouvertures du bas-ventre, & for- fent'divifer le corps humain dans toute fa longueur
ment ces tumeurs qu'on appelle hernies ou défuntes. en deux parties égales- & fymmétriques ou de quel-
Voyt^ Péritoine & HERNIE. qu'autre partie avec laquelle ils les comparent. ( L )
Les munies de fabdomen font au nombre de dix, " ABDUCTION,f. f. en Logique,eu une façon d'argit-
cinq de chaque côté iion-feulemênt ils défendent tnenter que les Grecs>nommcnt le grand
mais ils fervent par leur contraction&
les vifcercs.alternative terme eft évidemment,contenu dans le moyen ter-
dilatation à la refpiration à la digeftion, me, mais ou le moyen termeïi'eft pas intimement" lié
& à fexpulfion des excrémens. Par la contraction avec le petit terme; deforte qu'on Vous accorde la
de ces mufcles, là cavité de Vahdomen eft refferrée,. majeured'un tel fyllogifme tandis qu'on vous obri.
& la defeente des matieresqui font contenues dans ge a prouver latnineure ,,afin de développer davan-
l'eflomac & dans les intellins eft facilitée. Cés muf tage la liailbn du moyen terme avec lepetit terme.
des font les antagoniftes propres des fpliinâers de Ainfi dans ce fyllogifme
l'anus & de la vetlie, Se chaflent par force les ex- Tout ce que Dieu a révèlfiefitris-certain
crémens contenusdans ces parties comme auffi le Or Dieu nous a révélé les Myjlercs de la
foetus dans l'accouchement.Voye^ Muscle, Res- de C Incarnation
PI.RATION,DIGESTION, Accouchement ,£è. Donc ces
My Aires font

Ces mufcles font les deux obliques defeendans, & la majeure eft évidentej_c^ft une de ces premières
lesdeux obliques afcendans, les deux droits; les deux vérités que l'espritfaifit naturellement, fans avoir
tranfverfaux & les deux pyramidaux,Voye{les arti- befoin de preuve. Mais la mineure ne l'en: pas i
cles OBLIQUE, Droit PYRAMIDAL &c> moins qu'on ne l'étaye pour ainfi dire de quelques
On divifa la circonférencede Y abdomen en ré- autres propoûtions propres à répandre fur elle leur;
gions antérieurementon en compte trois; fa voir évidence* X)
o
la région épigaftriqueou fupérieure, la région om- ABÉATES, Cm.. pi. habitans
bilicale ou moyenne, & la régionhypogaftnque ou. Péloponefe; ceux d'Abéeou Aba dans la Phocidc
inférieure ponérieurementon n'en compte.qu'une s'appeUoient
fous le nom de région lombairc. Voye^ ÉPIGASTRI- ABÉCÉDAIRE, adjectif dérivé du nom desqua- •
QUE, Ombilical, &e. tre premièreslettres de l'Alphabet A
des perfonnes.
B C jD il
in-
On fubdivifechacunede ces régions en trois, fa- fe dit,des ouvrages & M. Dunias,
voir, en une moyenne & deux latérales l'épigaftri-
que en épigaftre & en hypocondre l'ombilicaleen abécédaires fort utiles c'eft-a-dirc des livres qui
ombilicaleproprement dite, & en tlancs Phypbga- traitent des lettrés par rapport la leÀuré & qui
Urique en pubis & en aines lalombaireen lombai- apprennentlire avec facilité & correctement.
res proprement dites Se en lombes. Voye^ ÉPIGAS- ABÉCÉpAiRE, eft différent d'alphaéM^ue. Abécl*
,TRE, HYPOCONDRE,&c< daire » rapport au fond de la chofe, au lieu qu'ai-
Immédiatementaù-deflbus des mufcles fe préfente par rapport à roraVè.Les Didion-
le péritoine, eft àlphabétiqut & ne
qui une efpece de fac qui recouvre
toutes les parues renfermées dans l'abdomen.
On apperçoit fur ce fac ou dans fontiflu cellulai- ilyaenHébre^desPfeaumes,d'e$Lamentatibris,
re antérieurement les vaiffeaux ombilicaux, l'oura- & des Cantiques', par
que, la veflie. Voye^ Ombilical Ouraque &e. ordre alphabétique mais je ne crois pas qu'en doive
Lorfqu'il eft ouvert, on voit l'épiploon, les in- pour cela les appellerdes
-*1 teftins le meféntere, le ventricule,le foie, la vrfi- Abécédaire n'eft
cule dufif.l, la- rate, les reins, le pancréas les véfi- "encore qtf'à VA, B, C. Cefl Un,dp3eur abécédaire
ci--les féirùnaires dans l'homme la matrice, les li- c'eft-à-dire qui commence qui- n'eft pas encore bien
gamens, les ovaires les trompes, &e, dans là fem- Avant, On appelle auffi abécédairesles pérfonnes quiv
me la portion inférieure de l'aoïje defeendante \.inontreylil.ire!Çe-m.ot:'fCeftpasft)rt-uf|té.(F)
la veine-cave afeendante, la veine-port* hépatique, " ABÉE L f. ville du détroit MefleniendUeXvrcès
la veine-porteventrale les artères coeliatme mélen- •brûla, & qui avbk été bâti pat ^to fils de Lyncée.
térique les émulgèntes pratiquée a labaied'un mou-
ies hépatiques, les- fplénkjues, lcs ïpermatiqiies, liny pârlaqueilc l'eau tomba fur la*grantlèroué
fait moudre. Cette ouverture s'ouvre & fe ferme trouve pas dans les abeilles mères, ni dar» les ou-
des pales lamoirs. vrieres. L'unique emploique l'on connoiffe auxma-
ABEILLEf.ou
avec
f. infeûe de l'efpece des mouches. Il les, cft de féconder la reine aufli dès que la ponte eft
yen a de trois fortes la première & la plus nom-
breufe des trbis eft l'abeille commune la féconde
finie les abeilles ouvrières les chafrent & les tuent.
Il y a des, abeilles qui n'ont point de fexe. En les
eil moins abondante ce font les faux-bourdons ou düféquanton n'a jamais trouve dans leurs corpsau-
mâles enfin ht troifiemeeft la plus rare, ce font les cune partie qui eut quelque rapport avec celles qui
catactérifent les abeilles mâles ou \esfemtUts. On les
Les abeilles femelles que l'on appelle reines ou mè-
abà'dci étoient connues des anciens fous le nom
appelle mulets ou abeilles communes parce qu'elles 11
font en beaucoupplus grand nombreque celles qui
res
defois des abeilles parce qu'autrefois bn n'avoit pas ont un fexe. `Il y en a dans une feule ruche jusqu'à
dillingué leur fexe mais aujourd'hu il n'eu plus quinzeou feize mille & plus; tandis qu'on n'y trou-
équivoque. On les a vu pondre des œufs, & on en ve quelquefois'que deux ou trois cents mâles, quel*
trouve auffi en grande quantité dans leur corps. Il querois fept ou huit cents, ou mille au plus.
n'y Il ordinairement qu'une reine dans une'ruche On daigne aufli les abeilles communes par le non
•'ainfi il eu très-difficilede la voir cependant on pour- d' 'ouvrières garce qu'eues fonttout l'ouvrageQui eft
.roitla reconnoître affez alternent, parce qu'elle eft nécêflairepoir l'entretiemle la ruche foit la récol-
plus grande que les autres; fa tête eil plus allongée, te du miel ce de la cire, foit la çqnftruôion des al-
ik fes ailes font très-courtespar rapport à foh corps; véoles; elles teignent les petites abeilles enfin elles
elles n'en couvrent guère que la moitié au contrai- tiennent la ruche propre, & elles écartent tous les
re cdles'des autres abeilles couvrent le,corps'en en- animauxétrangers qui pourro]entêtre nuifibles. La
tier. La reine eft plus longue que les mâles mais tête'des abeille* communes eft triangulaire;la pointe
elle n'èft pas^ufli groffe. iOn a prétendu autrefois dutriangte eft formée par la rencontre de deuxdents
qu'elle n'àvoit point d'aiguiller cependant Jjkrifto- pofées horifontalementl'une à côté de l'autre lon-
tele connoiflbit mais il croyoit qu'elle ne s'en fer- gues, faillantcf^ mobiles. Ces dents fervent à la
voit jamais. Il cil aujourd'hui très-certain- aps€ les conftruûion des alvéoles auffi font-elles plus for-
abeilles femellesjont un aiguillon même plus long que tes dans les abeilles ouvrières que dans les autres. Si
celui des ouvrières cet aiguillon ci% recourbé. Il on écarte ces deux dents on voit qu'ellesfont com-
faut avouer qu'elles s'errfervent fort rarement, ce me des efpeces de cuillieres dont la concayité eft
n'eft qu'après avoir été irritées pendant long-tems en-dedans. Les abeilbs ont quatre ailes, deux gran-
mais alors elles piquent avec'ieur aiguillon & la pi- des & deux petites en les levant, on trouvede cha-
.quûre eft accompagnée de venin comme celle dès que côté auprès de l'origine de l'aile de deflbus en
abeilles communes. Il ne paroîtpas que la mere abeille brant vers l'eftomac^une ouverture reffemblante
ait d'autre emploi dans Ta ruche que celui de multi- à une bouche; c'eft l'ouverture de l'un des pou-
plier l'efpece, ce qu'elle fait par une ponte fort abon- mons
ify en a une autre fous chacune des premiè-
dante car elle produit dix à douzemille œufs en jambes deforte qu!U y a quatre ouvertures fur

_
res)
fept femaines, & communémenttrente à quarante le cortelet (f. Corcelet), & douze autres de
jpullé par an. part & d'autre fur les 6x anneaux qui cornjk)fent le
On appelle les abeilles mâles faux-bourdons pour corps ces ouvertures font
¿ les ditlinguer de certainesmouches que l'on connoît ftigmaWs
fous le nom de bourdons. Voye^. Bourdon. L'air.entre par ces & circule dans le
On ne trouve ordinairement des mâles dans les. corps par le moyen d'an grand nombrede petits
ca.
ruchers que depuis le commencementou le milieudu naux enfin il en fort par les pores de la peau.. Si on
mois de Mai jufque vers la fin du mois de Juillet tirài^ un peu la tête de YabetlU,'àn voit qu'elle ne
leur nombre fe multipliede jour en jourDéndantce un cou très-
tems à la fin duquelils RemuentfubiteriWnt,demo
violente, comme on le verra dans la fuite.» *
Les mâles;fi^ÉÉtaginsgrands que la reine, & plus
conrt Me c orceletne tient au corps quepar un 6let
très-nrince. Le corps eft couvert en enuerpar ûx
grandes pièces écailleufes,qui portent en recouvre'
grands que les ouvnwes ils ont la tête plus .ronde, fur l'autre & forment fut anneaux qui
ment l'unecorps^^p
ils ne vivent que de miel au lieu que les ouvrières lahlent au fa fouplefle. On appelle an-
mangent fouvent de là cjrç brute. Dès que l'aurore tennes ( Yoyt{ A ntewnes ) ces efpeces de cornes mo*
paroît celles-ci partent polir aller travailler les mâ- biles fié articuléesqui fom fur la tête, linedechaque
ïes fortent bien plus tard & c'eft feulement pour côté les antennes des mâles n'ont que onze'articu-
r.
voltigeur autour de la mche, fans travailler. Ils ren- lations, celles des autres en ont quinze.
trent* avant le feréin& la fraîcheurdu foir ils n'ont fix jambesplacées
Uabeillt a en trois
ni. aiguillon ni patelles, ni dents faillantescomme rangs .chaque jambe eft garnieài'extrémité de deux
les ouvrières. Leurs dentsfont petites, plates& câr grands ongles Se de deux petits entre lefquels il y a
chées, leur trompe eft auffi plus courte & plus de-. une partie molle & charnue. La jambeeft corapofée
liée mais leurs yeux font plus grands "Si beaucoup de cinq pièces, tes deux premières font garruesidp
:plus gros que ceux des ouvrières: ils couvrent tout poils la quatriemc pièce de la féconde & de la trOî-
le deffusMe la partie fuçcrieuré de 'la tête, au lieu lieme paire, eft appêllée la brofft cette partie eft
que les yeux des afftreTÏormenï amplement uneefV quafrée,faface extérieure eft raie & lifle, l'inté-
pece de bourlet de chaque ëôté. neure eft plus chargée de poils que nos broflès ne le
trouve dans .certains tems des faux-bourdô'hs
On (ont ordinairement,& ces poils (ont difpofés dç la
^jnœ»qui ont à leur -extrémité paftérteure deux cornes
lcharnues<au{fi longues que le tiers ou là-moitié de les pouflieresdes étamines ` '.tombent
leur csrfpî il paroît auflî quelquefoisentre ces deux
cornes ün corps charnu qui fç recourbe én haut. Sa Vîtes la
récolte de la cire. Voye\ CIRE. Elle en fa« de pe-
ces parties ne lont pas apparentes au dehors, on peut pelotes qu'élis tranfporte à? l'aide-de (es yjttttr
v
les taire Sortir en preflant le ventrue, du faux-bout- bes furia palette qui eft la troifiemexpartie des jam-
don ;'ïïor7rouvre, on voit dans des vàîfleaux& Jans bes de la troifiemepaire. Les jambesde devant tranf-
des refervoirs uneliqueiiflaiteufe, quiûft vrliffe^n- portent à .celles du milieu ceé petites cefles-
blablemerlt la lifucur féminale. On croit que toutes ci
les.. placent & les empilent lur la*palette-*des]ata*-v'
Ça part|e> font celles de là ^entrationicar on ne les bes dé derrière,
Cette manœuvre fe fait avec tant d'agilité& de tems, ainfi cette réparation de l'aiguillon ea mortelle
promptitude, qu'il eft impoflible d'en distinguer les pour la mouche. L'aiguillonqui refte dans la plaic a
du mouvement quoique répara du corps d,e
mouvemens lorfque l'abeille eft vigoureufe. Pour encore
l'abeille il s'incline alternativement dans des fèns
bien diftinguer cette manœuvre de 1 abeille, il faut
l'obferver lorsqu'elleeu affoiblie & engourdie/parla contraires,& il s'enfonce de plus en plus.
rigueur d'une mauvaife faifon.Les palettes font défi- La liqueur qui coule dans l'étui de l'aiguilloneft
gure tnangulaire leur face extérieureeft liffe & lui- un véritable venin,,qui caufe la douleur que fon.
fante des poils s'élèventau-deffusdes bords comme éprouve lorsqu'on a été piqué par une abeille.Si on
ils font droits,roides & ferrés, & qu'ils l'environnent, goûte de ce venin, on le lent d'abord douçâtrë mais
ils forment avec cette furface une efpecede corbeil- il devient bien-tôt acre & brûlant; plus l'abeille en;
le c'eft-là que l'abeilledépose,à l'aide de fes pattes,
vigoureuse, plus la douleur de la piquûre eft grande.
les petites pelotes qu'elle a formées avec les broffes On fait que dans ITiyver on en fouffre moins que
plufieurs pelotes reunies futla palettefont unemaue dans l'étç, toutes choies égales de la part de l'abeille
qui eft quelquefois au1li groffe qu'un grain de poivre.. il y a des gens qui font plus pu moins fenfiblcsà cette
La trompe de l'abeilleeft une partie qui fe develop- piquûre que d'autres. Si l'abeille pique pour la fé-
on la voit conde fois ,'ellc fait moins de mal qu'à la première
pe & qui fedureplie. Lorfqu'elle cft dépliée,
dents faillantes fois, encore moins à une troifieme; enfin le venin
defeendre deflbusdes deux groffes
qui font à t'extfémitr de ta tête. La trompe paraît s'épuife,'& alors l'abeille ne fe fait prefque plus fen-
dans cet état comme une lame affez épaifle très-lui- tir. On a toujours cru qu'un certain nombre de pi-
fante & de couleur châtain. Cette lame eft appliquée quûres faites à lais fur le Corps d'un animal pour-
raient le faire mourir le fait a été confirmé plufieurs
contre le deflbus de la tête mais on n'en voit alors fois; on a même voulu déterminer Je nombre de pi-
qu'une moitié qui cft repliée fur l'autre, lorfquel'a-
teille la déplie, ^extrémitéqui eft du côté des dents quûres qui (croit néceffaife pour faire mourir un,
s'cleve & on apperçaitjuors celle qui étoitdeuous. grand animal on a auffi cherché le remèdequi dé-
On découvre aufli par ce déplacementla bouche & truiroit ce venin mais on a trouvé feulement le
la langue de l'abeille qui font au-deffus des deux
dents. Lorfque la trompe eft repliée, on ne voit que
moyen d'appaifer les douleurs en frottant l'endroit
bleue avec de l'huile d'olive ou en y appliquant
les étuis qui la renferment. du perfil pilé. Quoi qu'il en foit du remède il ne faiit
Pour développer & pour examiner cet organe, jamais manquer en pareil cas de retirer l'aiguillon
il faudroit entrer dans un grand détail. Il fuffira de s'il eft refté dans la plaie comme il arrive presque
dire ici que c'eft parle moyen de cet organe que les toujours. Au refte la crainte des piquûres ne doit pas
abeilles recueillentle miel elles plongentleur trom- empêcherque l'on approche des ruches les abeille»
,pe dans la liqueur miellée pour la faire paffer fur la ne piquentpoint lorsqu'on ne les irrite pas on peut
furface extérieure.Cette furface de la trompeforme impunémentles laitier promener fur fa main oifCur
avec les étuis un canal par lequel le miel eft con- fon vifage, elles s'en vont d'cllesTmêmes fans faire
duit mais c'eft la trompe feule qui étant un corps de mal; au contraire fi «on les chaffe elles piquent
mufculeux force par fes différentes inflexions & pour fe défendre. I
mouvemensvermiculairesla liqueurd'aller en avant, Pour fuivre un ordre dans l'histoire fuccin8c des
Se qui la pouffe vers, le gouer. abeilles que l'on va faire ici, il faut la commencer
v Les-abeules ouvrièresontdeux eftomacs;l'un reçoit dans le tems où la meré abeille eft fécondée. Elle peut
le miel & l'autre la cire celui du miel a un cou qui l'être dès le quatrième ou cinquième jour après celui°
tient lieu d'œfophage par lequel pane la liqueur où elle eft Sortie de l'état de nymphe' pour entrer
dans" celui de mouche, comme on le dira dans la fui-
que la trompe y conduit, & qui doit s'y changeren

Cire-, Miel. ..
miel parfait leftomac où la cire brute fe change
en vraie cire eft au-deffousde celui du miel.
L'aiguillon eft caché dans l'état de repos; pour le
faire fprtir, il faut preffer l'extrémitéqu corps de l'a-
beille. Onle voîtparoître accompagné de_ deux corps
te. Il fcfoùtyrcfque impoflîbledevoir dans la ruche
l'accouplementdes abeilles parce que la reinerefto
prefque toujours dans le. milieu où elle eft cachée
par les? gâteaux de cire, & par les abeilles qui l'en-
vironnent. On a tiré de la ruche des abeillesmères,
& on les a mires avec des mâles dans des bocaux
blancs qui forment enfemble une elpeçë de boîte, pour voir ce qui.s'y pâffcroit.
dans laquelle il eft lofe lorsqu'il eft dans le corps. On eft obligé pour-avoir une mère abeille de plon-
Cet aiguillon eft femblable à un petit dard qui, quoi- ger une ruche dam l'eau Se 'de noyer à demi toutes
que très-délié, eft cependantcreux d'un bout à esjjbeilles, ou de, les enfumer, afin de pouvoir les
C 1 autre. Lorfqu'on le comprime vers la bafe, on fait ^^fammerr chacune féparément pour reconnoirre la,
V monter à lapointe une petite goûte d'uneliqueurex- mère. Lprfqu'elleeft revenue .état violent
trêmement" tranfparenté c'eft-ià ce qui envenime elle nejTeprendpas d'abord affez de vivacité pour
les plaies que fait l'aiguillon.On peut faire une équi- être biten difpofee à l'accouplement.Ce n'eft donc
voque par rapport à l'aiguillon comme par rapport que pir des hasards que l'on en géîrt'trouverquiik£_
l'étui c'eft par rextrémitéde cet étui que l'aiguillon me» foit jeune de plus il faut <hy ter le tems ou.
fort, & qu'il eft dardé en môme tems que la liqueur eU eft dans te plus fort dé la ponte. Dès qu'on pré-
empoifonnée.De .plus cet aiguillon CMdouble il y fohte un mâle à une mère abeille bien choifie*, aufli-
fot elle
en a deux. à côte qui jouent en même tems, ou fépa-°
rément au, gré de Pabeille ils font de matière de cor- lui préfentedu miel elle é touche avec
trompe,fie
ne ou d'écaillé, leur extrémitéeft taillée en feie les jtoiune autour de luLie place vis-à-vis, lui brôffe
la tête avec fes jambes 6c. Le mâle refte quelque-
dents font inclinées de chaque côté,
pointes font dirigées vers la. bafe de l'aiguillon, ce fois immobile pchdant^nquart-d^heure; 8c enfin iï
uifaitqu ne peut fortir de la plaie fans la déchi- fait à peu près les mêmes chofes que la femelle
rer; aimi il faut qu« l'abeille le retire avec force. Si celle-ci s'ahime alors davantage. QnJ'a yûë mon-
e$ê fait ce mouvement avec trop de promptitude ter fur le corps du mâle; elle recourba l'extrémité
l'aiguillon caffe & il refte dans la plaie, & en.fe fépa- du fiéri pour l'appliquer contre l'extrémitéde celui
riant <Iu corps de J'abeille il arrache la vente qui du mâlequi faifoit fortir! les deux cornes charnues
& la partie recourbée en
contient le venin St qui eft pofée au-dedans à la bafe arc. Suppofé que cett*
comme on croitcelle qui opère l'àc^
le
couptement, il faut néceffairementque l'abeille fe- fens alvéoles.; lorfqu'ellefait fa ponte, elle arrive
melle foi* placée fur le mâle four la rencontrer, environnée de dix ou douze abeillesouvrieres,plus-
parce qu'elle eft ,recourbée en haut; c'eft ceIl qu'on ou moins qui femblent la conduire & la foignef
les unes lui préfentent du miel avec leur trompé;
a obfervé pendant trois ou quatre heures. y eut
les autres la lèchent & la broffent. Elle entre d'a-
plufieurs accouplemcns après quoi le mâle reila
immobile la femelle lui mordit le corcelet, & le bord dans un alvéole'la tête la première & elle y
foûleva en faifant paffer fa tête fous lé corps du ma- relie pendant quelques inftans; enfuite elle en fort
le mais ce fiit en vain, car il étoit mort. On préfen- & y rentre à reculons là ponte eft faite dans un
ta un autre mâle mais la mere abeille ne sleenrefle oc- moment.Elle en faitcinq ou fix de fuite, aprèsquoi
elle fe repofe avant que de continuer. Quelquefois,
cupa point du tout, et continua pendanttâcher tout
de. ra- elle palie devant un alvéole vuidé fans s'y arrêter*
du jour de faire différens efforts pour
nimer le premier. Le lendemain elle monta de nou- Le tems de la ponte eft fort long car c'efi pref-
veau fur le corps du premier mâle,appliquer& fe recourba d% que toute l'année excepté l'hyver. Le fort de cett^
la même façon que la veille, pour l'extré- ponte eft au printëms on a calculé que dans les
mité de fon corps contre celui du mâle. L'accouple- mois de Mars & de Mai, la mere abeille doit pondre
environ douze mille oeufs ce qui fait environ deiuÊ
ment des abeilles ne confifte-t-il que dans cette jon- œufs jour: douze mille forment
œufs
v
ction qui ne dure qu'un inftant? On préfume que cens par ,ces
c'eil la mere abeille qui* attaque le mâle avec qui en partie l'eflain qui fort à la fin de Mai ou au mois
elle veut s'accoupler; fi c'étoit au contraire les mâ- de Juin, & remplacent les anciennes mouches qui-
les qui attaquaffentcette femelle, ils feroientquel- font partie de l'etfain; car après fa fortie, la ruche
quefois mille mâles pour une femelle. Le ,tems de la n'eft pas moins peuplée qu'au commencement d*,
fécondation doit être néce,flairement celui oh il y a Mars.
des mâles dans laruche il dure environ fix/emaines Les œufs des abeilles orit fix fois plus de longueur
prifes dans les mois de Mai §c de Juin c'eft auffi dans que de diamètre ils fontcourbes, rune de leurs ex·
quittent les ruches. trémités eft plus petite que l'autre: elles font arron-
ce même tems que les eflains dies toutes les de.ux. Ces, oeufs font d'une /Couleur
Les reines qui fortent' font fécondées; car on a ob-
fervé des cfTains entiers dans lefquels il ne fe trou- blanche tirant fur le bleu; ils font revêtus d'une
voit aucun mâle, parconféqtlent la reine n'auroit membraneflexible', deforte qu'on peut les plier, &
pu être fécondée avant la pontequ'elle fait: aufli,-tôt cela fe peut faire fans nuire à Fembrion. Chaque
que l'effain eft fixé quelque part, vingt-quatre heu-. œuf eft logé féparémentdans un alvéole, & placé^
resàprès on trou vendesoeufsdans les gâteaux. de façon à faire connoîtrequ'il eft forti du corps de
Après l'accouplement, il fc forme des œufs dans la mere par le petit bout; car cetteextrémitéeft col-
la matricede :a mere abeille; cette matriceeft divi- lée au fond de l'alvéole. Lorfque la mere ne trouve
fée en deux branches, dont chacuneeft terminéepar pas un affez grand nombre de cellules pour tous les
plufieurs. filets chaque filet eu creux; c'eft une forte oeufs qui font prêts à fortir, elle en met deux on
de vaiflearu qui renterme plufieurs œufs difpofés à trois,,& même quatre dans un fetil alvéole; ils-ne
quelque diftance les uns des autres dans toute fa Ion- doivent pas y refter tar un feul ver doit remplir
gueur. Ces œufs font d'abordfort petits, ils tombent dans lâ fuite l'alvéole en entier.On a vû les abeilles
lucceflivementdans les branchçs de la matrice, & ouvrières retirer tous les oeufs furniméraires mais
partent dans le corps de ce viscère pour fortir au- on ne fçait pas fi elles les replacentdans d'autres al-
dehors il y^i un corps fphériqtie pole fur la matri- véoles on ne croit pas qu'il fe trouve dans aucune
en dégoutte une liqueur vifqueufe circonflance plufieurs oeufs dans les cellules royales.
ce on croit qu'il
qui enduises oeufs, & qui les colle au fond des al- La chaleur de la ruche fuffit pour faire éclorre les
véotes, lôrfqu'ils font dépofés, dans le tems de la œufs fouvent elle furpaffe de deux degrés celle de
ponte. On a cftime" que chaque-extrémitédes bran- nos étés-les plus chauds: en deux ou trois jours l'œuf
ehes de la matrice eft compofée de plus de 150 etl éclos il en fort un ver qui tombe dans l'alvéole.
vaifleaux & que chacun^cut contenir dix-fept œufs Dès qu'il a pris un_geii d'accroiflemertf, il fe roule
fenfibles à l'oeil $ar conféquent une mere abeille en cercle if eft bhnc^àaxav^tctitête reffemble
prete à pondre a cinq mille œufs vifibles. Lie nom- à celle des vers à foie le ver eft pofé de façon qu'en
bre de- ceux qui .ne font pas encore vifibles & qui fe tournant, il trouve une forte de gelée ou de bouil-
lie qui eft au fond de l'alvéole, & qui lui fert d^,
doivent groflir pendant la ponte,doitêtre beaucoup
plus grand; ainfi il eg ailë de concevoir comment nourriture. On voit des abeillesouvrièresqui vifi-
une mere abeille peut pondre dix douze mille tent plufieurs fois chaque jour les alvéolesoù font
œufs, & plus, en fept ou huit femaines. tes vers: elles y entrent la têfé la.premlere,'& y
Les abeilles puvrieresont un inftinô fingulier pour reftent quelque tems. On n'a jamais pû<yoircequ'el-
prévoir le teins auquel la mere abeille doit faire la tes y faifoient mais il eft croire qu'ellesrenouvel-
ponte, & le nombre d'oeufs 9'elle doit dépofer; lent la bouillie dont le ver fe nourrit» sIJ^vient d'au-
lorfqu'il furpaffeceluides alvéolesquf fonsfaits,elles tres abeilles qui ne s'arrêtent qu'un inftant à l'entrée
de l'alvéole comme pour voir s'il ne manque rien
en ébauchent de nouveauxpour fournir au befoin
preffant elles femblenttconnoître que les œufs des au ver. Avant que d'entrer dans une cellule, elles
abeilles ouvrières Sortiront les premiers, &qu'il y en paffent fùcceffivement devant plufieurs elles ont un"
aura plufieurs milliers qu'il viendraenfuite plufieurs ,foin continuel de tous les vers qui viennent de la
centaines-d'oeufs qui produiront des mâles; ÎScqu'en- ponte de leur rcine mais fi on apporte dans la nicha
fin- la ponte finira par trois oit quatre, & -.quelque- des gâteaux dans lefquels il Y auroit. des vers d'une
fois par plus de quinze on vingt aeufs 'd'ou lortiront autre ruche elles les laiffenf périr, & même elles
les fcmelles^CQmmc ces. trois fortes d'abeillesfont les entrainentdehors. Chacun des vers*- qui eft flé-
di différentes grofieurs elles y proportionnent la dans la ruche- n'arque la quantité de nourriture qui
grandeur des ala coûtes. Il eft aif de dlftinguer à l'œil lui eft néceffaire excepté ceux qui doivent être
ceux des reines, & que l'on a appelle pour cette changés ,en reines; ilrefte du fuperflu dans. les il* 't
e raifon a{vêo/es royaux Us font le'sp Jug grajids^Ccux' l véoles de ceux-ci. La quantité de 1-à nourriture êft
des faux bourdonsfont plus petits 1-.ci--»" proportionnéeà l'»ée <lù ver; lorfqui'ils font jeunes,
mais plus grands que ceux et ou abVil- c'eft une bouillie blanchâtre, infipide comme de^la
mes
colle de farine. Dans un âge plus avancé,c'c^
às-fyjÊgP
La mcrç abeille diftingue parfaitement ces diffè» gelée a un goût
dé miel enfin fô*ils ont pris tout leur accrolffe- maladie on pourroit auffi y fuppléer par une com-
fiyre mêlé d'acide.
ment, la nourriture a un goûfdecorrjpofée pofition: celle qui a paru-la meilleure fe fait avcc
On croit que cette matiere eft de miel & une demi-livre de lucre, autant d« bon miel une
de cire que l'abeille a plus ou moins digérés, & chopinede vin rouge,& environ un quarteron de fin»
qu'elle peut rendre par la bouche lorfqu'il lui plaît. farinedefève. Les abeilles courent nique de fe noyer
Il ne fort du corps des vers aucun excrément en bîtvantdans des ruiffeaux ou dans des réservoirs

auffi ont-ils pris tout leur accroiffementen cinq ou dont les bords font efcarpés. Pour prévenir cet in-
fix jours. Lorfqu'un ver eft parvenu à ce point, les convénient il eft à propos de leur donner de l'eau
abeilles ouvrieres ferment ion alvéole avec de la dans des afliettes autour de leur ruche. On peut re-
cire le couvercle eft plat pour ceux dont il doit for- connoître les jeunes abeilles &lcs vieilles par leur
tir des abeilles ouvrières& convexepour ceux des couleur. Les premieres ont les anneaux bruns & les
faux bourdons. Lorfque l'alvéole eft fermé, le ver poils blancs les vieilles ont au contraire les poils
k tàpiffe l'intérieur de fa cellule avec une toile de foie: roux les anneauxd'une couleur moins brune que
&
il tire cette foie de fon corps au moyen d'une filiere les jeunes. Celles-ci ont les ailes faines & entières
pareille à celle des vers à foie, qu'il a aù-deffous de dans un âge phis avancé, les ailes fe frangent & fe
la bouche..La toile de foie eft tiffue de fils qui font déchiquetentà force de tèrvir. On n'a pas encore pît
très-proches les uns des. autres,& qui fè croifent; favoir quelle étoit la durée de la'vie des abeilles
elle eft appliquée exactement contre les parois de quelques Auteurs ont prétenduqu'elles vivoient dix
l'alvéole. On en trouve ou il y a jusqu'à vingt toi- ans, d'autres fept; d'autres enfin ont rapproché de
les les unes fur les autres c'eft parce que le même beaucoup le terme de leur mort naturelle, en le fi-
alvéole a fervi fucceüivementà vingt vers, qui y xant à la fin de lâ première année c'eft peut-être
ont appliqué chacun une toile car lorfque les abeil- l'opinion la mieux fondée il ferok difficile d'en
les ouvrières nettoyent une cellule ou un ver s'eft avoir lâ preuve car on ne pourroit pas garder une
métamorphofé, elles enlevent toutes les dépouilles abeille féparément des autres ces infeâes ne peu-
de la nymphe fans toucher à la toile de foie. On a vent vivre qu'en fociété.
remarqué que les cellules d'où fortent les reines ne Après avoif fitivi les abeilles dans lcurs différens
fervent-jamaisdeux fois les abeilles les détruifent âges, il fant rapporter les faits les plus remarqua-
pour en bâtir d'autres fur leurs fondemens. bles dans l'espèce de Société qu'ellescompofent. Une
Le ver après avoir tapiffé de foie fon alvéole, ruche ne peut fubfifter s'il n'y a une abeilles mere
quitte peau ver;
4a de & la place de fa première & s'il s'en trouve plufieurs les abeilles ouvrières
bien, plus fine: c'eft ainfi tuent les fitrnuméraires.Jufqu'à ce que cette exécu-
peau, il s'en trouve une tion travaillent point, tout cil en
qu'il fe change en nymphe. Voye\ NYMPHE.
nymphe eft blanche dans les premiers jours;
fes yeux deviennent rougeâtres, il paraît des pbils;
Cette
enfuite defordre
des
foit

ruches
faite
dans
qui
elles
la nne
ruche.
ont*fnfqtrà
trouve communérnent
feue ou dix-huit mille
Cnnn après environ quinze jours cet une mouche
habitans ces injectés travaillentallidûment tant que
bien formée, & recouverte d'une peau qu'elle perce la températurede l'air le leur permet. EUes fortcnt
que l'aurore paroît au printems
pour paroître au jour. Mais cette opération eft fott^ de la ruche dès d'Avril &'de Mai, il n'y a aucune in-
laborieufe pour celles qui n'ont pas de force, com- dans les mois
me il arrive dans les tems froids. Il en a qui périf- terruption dans leurs coudes depuis quatre heu-
lent après avoir paffé la tête hors de l'enveloppe, res du matin jufqu'à huit heuresdu foir; on en voit
fans pouvoir en fortir. Les abeilles ouvrières qui à tout mitantfortir de la ruche & y rentrer chargées
avoient tant de foin pour nourrir le ver ne don- de butin. Oji a compté qu'il en fortoit jufqu'à cent
nent aucun fecoursà ces petites abeilles lorfqu'elles par minute, & qu'une feUle abeille pouvoit faire
font dans leurs enveloppes mais dès qu'elles font cinq, & même jufqu'à fept voyagesen un jour.Dans
parvenues à en fortir, elles accourentpour leur ren- les mois de Juillet & d'Août, elles rentrent ordinai-
dre tous les fervicesdont elles ont befoin. Elies leur rement dans la ijiche pour y paner le milieu du jour;
donnent du miel, les lèchent avec leurs trompes Se on ne croit pas qu'elles craignent pour elles-mêmes
les éffuientv, car ce; petites abeilles font mouillées, «la grande chaleur, c'eft plutôt parce que l'ardeur
lorfqu'elles fortent de leur enveloppe elles fe fe- du Soleil ayant deffiéché le» examines des fleurs, il
client bien-tôt; elles déploient les ailes; elles mar- leur eft plus difficile de les pelotonnerenfenble pour
chent pendantqu elque tems fur les gâteaux; enfin lestranfporter;auffi celles qui rencontrent dès plan-
elles fortent au-dehors,s'envolent & dèslepremier tes aquatiquesqui font'humides, travaillentà toute
jourelles rapportentdans la ruche du miel Se de la heure.
cire. Il y a des tems critiques, où elles tâchent de fur-
Les abeilles fe nourriflent de miel & de cire brute
monter tout obftacle c'eft lorfqu'un eftains'eft fixé
on croit que le mélange de ces deux matiereseft né- dans un nouveau gîte; alors il faut néceffairèment
ceflairepour que leurs digeflions foient bonnes; on elles travaillent
croit aufli que ces infeôes font attaqùésd'une ma! a- côntinuellement elles iroient jufqu'àune lieue pour
diequ'on appelle k dcvoitmtnt lorsqu'ils font obli- avoir une feule pëlofte~de^ire. Cependant la pluie
5 es de vivre de miel feulement.Dans l'état naturel, & l'orge font inlurmontables dès qu'un nuage pa-
il réarriye pas que les excrémensdes abeilles qui roît l'annoncer, on voit les abeilles le raflemblerde
font toujours liquides, tombentfur d'autresabeilles, tbus côtés & rentrer avsec promptitudedans la ru-
très-grand mal ^dans le dévoie- che. Celles qui rapportentdu miel ne vont pas tou-
ce qui leur feroit un A
ment, ce mal arrive parce que les abeilles n'a ant jours le dépofer-dansles alvéoles elles le,diftribuent
pas ,affez de force pour fe mettre dans une pot iion fouvent en chemin à d'autres abeilles qu'ellcs rén-
convenableles unes par rapport aux autres, celles contrent elles en donnent auffi à celles qui travail-
qui font au-defliis laiflent tomber fur celles qui font lent dans taruche, & mf menil s'en trouve qui le
au-deffous une matiere qui gâte leurs ailes, qui bou- leur enlèvent de force.
Les abeilles qui recueillent la cire brute r 1 ava- «
Voilà fa feule malade des abeilles qui foit bien lent quelquefois pour lui faire prendredans leur elle.
fouvoBt
connue on peut y remédier en mettant dans la ru- mac la qualité de vraie cire mais le plus à'd'au-
çhe'oùfont les malades un gâteau que l'on tire d'u- elles ta rapportenten pelotes & la remettent
ne autre ruche.& dont les alvéoles ffrnt remplisdc tres ouvneres qui l'avalent pour la préparer; enfin
cire brute c'eft l'aliment donçla rdïiette a caufé la dépofée dans les ajyiolcs. L'a.-
beille qui arrive chargée entre dans un alvéole, dé- <ceaux
en volant: elles pratiquent leur nid dans des mor^
de bois'fecqui à fe pourrir; elles
tache avec l'extrémite de fes jambes du milieu les 1 commencent
deux pelotes qui tiennent aux jambes de derrière, y percent des trous avec leurs dents.; d où vientleur
& les fait tomberau fond de l'alvéole. Si cette mou- nom. de perce-bois. Ces trous ont douze à quinze
chequ itte alors 1,'alvéole il en vient une autre qui poucesde longueur, & fs>nt àffez larges pour qu'elles
met les deux pelottes en une feule maffe qu'elle puiffent y paffer librement. Elles divifent chaque?
ctcnd au fond de la cellule peu-à-peu elle eft rem- trou en plufieurs cellules de fept ou huit lignes do
plie de cire brute que les abeilles pétrifientde la mê- longueur elles font féparées les unes des au-
me façon & quelles détrempent avec
du miel. tres par une cloifon faite avec de la fciûre de bois 8C
Quelque laborieuses que foient les abeilles, elles une efpece dë colle.Avantque de fermerla premiers
piece l'abeille y dépofe un oeufocelley met unis
ne peuvent pas être toujours en mouvement; faut
bien qu'elles prennent du repos pour fe délaffèr:pen-
il
pâtée compofée d'étaminesde fleurs, humeûée de
dant rhyvçr ce repos eft forcé; le froid les engour- miel,quifert de nourritureau ver lorfqu'ilefticloss
dit & les met dans l'inaction alors elles s'accro- la premièrecellule étant fermée, elle fait les mêmes
chent les unes aux autres par les pattes, & fe fuf- choses dans la Seconde, Se fucceflivement dans tou-
pendent en forme de guirlande. tes les autres. Le ver fe métamorphofe dans la fuite
Les abeilles ouvrieres femblent refpeâer la mere en nymphe, & il fort de cette nymphe une mouche*
abeille & les abeilles mâles feulement, parce qu'el- qui va faire d'autres trous, & pondre de nouveaux
les font néceffaires pour la multiplicationde l'efpece. œufs fi c'eft une femelle.
Elles fitiventlar eine, parce que c'eft d'elle que for- Une autre efpece d'abeille confirait fon nid avec
tent les œufs: mais elles n'en reconnoitfentqu'une, une forte de mortier. Les femelles font auffi noires
& elles tuent les autres; une feule produit une affez que les abeilles perce-bois& plus velues on voit
grandequantité d'oeufs. Elles fourniffent des alimens feulement un peu de coultur jaunâtre en-deffous à
qu'ils font leur partie poftérieure elles ont un aiguillon pareil
aux faux bourdons pendant tout le tems des qu'elle à celui des mouches à miel les mâles n en ont point,
néceffaires pour féconder la reine mais
ceffe de s'en approcher, qui arrive dans le mois ils font de couleurfauve ou rouffe. Les femelles con-
ce flruifent feules les nids, fans que les mâles y travail-
de Juin, dans le mois de Juillet, ou dans le mois
d'Août les abeilles ouvrières les tuent coup d'ai-
à lent ces nids n'ont que l'apparenced'un morceaude-
guillon, & les entraînent hors de la ruche: elles terre gros comme la moitié d'un oeuf, cbllé contre un
Jont quelquefois deux, trois, ou quatre enfemble mur; ils font à l'expofition du Midi. Si on détachece
nid, on voit dans fon intérieur environhuit ou dix
pour le défaire d'un faux bourdon. En mêmedont tems
cavités dans lesquelles on trouve ou des veirsôf de
elles détmifent tous les œufs & tous les vers il
doit fortirdes faux bourdons;la mere abeille en pro- la pâtée, ou des nymphes, ou des mouches. Cette
duira dans fa ponte un affez grand nombre pour une abeille tranfporte entre fes dents une petite pelote»
compofée de fable de terre, & d'uneliqueurgluan-
autre génération. Les abeilles ouvrières tournent
auffi leur aiguillon contre leurs pareilles & toutes te qui lie le tout enfemble,& elle applique & façon-
les fuis, qu'elles fe battent deux enfemble. il envoûte ne avec .Ses dentsla charge de mortier qu'elle a ap-
la vie l'une, & fouveht toutesles dcuxJlorfque portée pour la conftruction du nid. Elle commence
.celle qui a porté le coup mortel ne peut pasVrjetirer par faire une cellule à laquelle elle donne la figure
fon aiguillon; il y a auffides combats génerauxd t d'un petit dé à coudre elle la remplit de pâtée &
on' parlera au mot Ejfaiii. elle oeuf & enfuite elle la ferme. Elle
Les abeilles ouvrieres fe fervent encore de leur fait ainfi fucceffi vement,& dans différentes directions
aiguillon contre tous les animaux qui entrent dans fept ou huit cellules qui doivent compofer le nid en
leur ruche, comme des limaces, des limaçons, des entier enfin elle remplit avec un mortiergreffierles
lcârabés 6-e. Elles les tuent & les entraînent de- vuides que les cellules laiffent entr'elles, & elle en-
hors. Si le fardeau eft au-deffus de leur force, elles duit le tout d'une couche fort épaiffe.
ont un moyen d'empêcherque la mauvaiseodeur de,. terre;
Il y a d'autres abeilles qui font des nids fous
l'animal ne les incommode elles l'enduilentde pro- elles .font prefque auffi groffes que des mouches à
polis, qui ejt une réfine qu'elles emploient pour ef- miel leur nid eft cylindnqueà 1 extérieur, & arron-
palmer la ruche. Voyez PROPOLIS.Les guêpes &_les di aux deux, bouts il eft pofé horifontalement& re-
frélons tuent les abeilles, & leur ouvrent le ventre couvert de terre de l!épaiffeurde plufieurs pouces,
foit dans un jardin, foit en plein champ, quelquefois
pour tirer le miel qui eft dans leurs entrailles elles dans la'crête d'un fillon.La mouche commence d'a-
pourroient fe défendrecontre ces infectes, s'ils ne
les attaquoientpar furprife: mais il leur eft impof- bord par creufer un tr.ou propre à recevoir ce cy-
fible de réfifler aux moineaux qui en mangent une lindre enfuite elle le forme avec des feuilles décou-
grande quantité lorsqu'ils font dans le voifinage pées cette premièrecouche de feuilles n'eft qu'une
des ruches, Voyez Mouflet, Swammerdam, les Mé- enveloppequi doit être communà cinq où fix pe^
moires de M.-Maraldi dans le Recueil de l'Académie tites cellules faites avec des feuilles comme la pre-
Royale des Sciences 6- le cinquièmeVolumedes Mimai- mière enveloppe.Chaque cellule eft auffi cylindri-
rcs pour firvir à Vhïflmrt des Infectes par M. de Reau- que et arrondie par l'un des bouts l'abeille découpe
mur, dont cet abrégé a été tiré en grande partie. des feuilles en demi-ovale chaque pièce eft la moi-
Voyei ALV&QÏE7 EVsaTN>TGaTEÀÛ PROPOLIS tié d'un ovale coupé fur Son petit diamètre.Si on fai-
RUCHE, INSECTE. foit entte71roïTpïecesde cette figinVdans un dé à
LI y a plufieujs espèces d'abeilles différentes de coudre pour couvrir fes parois intérieures de façon,
celles qui produisent le miel & la cire; l'une des que chaque piece anticipât un
peu fur la pièce vôi-
principalesefpeces, beaucoup plus croffe que les hne, on teroit ce que fait l'abeille dont nous parlons.
abeilles, eu connuefous le nom de bourdon. Voye{ Pour conftruire unfr petite celluledans l'e veloppet
B0VRDON. commune,elle double & triple les unjoint ren-
Les abeilles que l'on appelleperce-bois font pcef dre la petite cellule plus folide, & en-
«ju'e auffi groffes que les bourdons fleur corps eft ap- Semble.defaçon que la pâtée cjiù&e y ^détapfeâve^
f'iati Se presque ras: elles ont un beau noir lûifant, l'œuf ne,puîné couler au-dehpR. L'ouverture de la
cellule eft àiiffi ferméepar des feùiyes découpées en
l'exception des ailes dont la couleur eu violette
On les rond qui joignent exaûemêntles bordsiic^la cellule.
Il y aïroi* Veuillesl'une liirTautre pour fairete tou,
Vercle Cette premièrecelluleétantptacéê des fun i donna naiffanec à la feôc & au nom des Abiïunst
&
cylindrique, de façon que fon Il eft vrai que les Rabbins ont cru qu'Adam après
bouts de l'enveloppe du bout 1la mort d'Abel dcmeura long-tems fans ufcr du ma-
bout arrondi touche les parois intérieures
fait féconde
arrondi de t'enveloppe la mouche une j
d'auurer que cet intervalle tiltcontrat
devient trente
enfuite d autres JMais
cellule fituée de la même façon & c'eft manifefie & à leur
jufqu'au bout de l'enveloppe. Chacune a environfix une erreur
ans, chronologie,
quiiplace la naitrancede Scth b
lignes de longueur fur trois lignes de diametre, & propre
la cent trentième anncc du monde ou de la vie d'A-
renferme de la pâtée& un ver qui après avoir pafle
de nymphe, devient une abeiU*. Il y en a dam, commeon peut le voir dans les deux ouvrages
par l'état des Juifs intitulés Seder Olam.
deptufieursespèces: chacunen'employéquela feuil- Abarbauct dit que ce fut cent trente ans après la
le d'une même plante;les unes celles de rouer, d au- chute d'Adam ce qui eft conformeà l'opiniond'au-
d'autres abeilles
tres celles du maronier de l'orme tres rabbins, que Caïn & Abel furent conçus immé-
conftruifentleurs nids à peu près de même façon,
la
diatementaprèslatranfgreflïond'Adam.Mais, difent
mais avec des matériaux differens c'eft une matière d'autres à la bonne heure que la continence ocra-
analogue à la foie, & qui fort de leur bouche. fionnée par la chûte d'Adam où par la mort d'Abct
Il y a des abeilles qui font feulement un trou en ait donné naiflance aux Ablliens ce fut la conti-
terre elles dépofent un œuf avec la pâtée qui fert
d'aliment au ver, & elles rempliflent enfuite le refte nence d'Adam Se non celle d'Abel que ces hérv;-
du trou avec de la terre. Il y en a d'autres qui, après tiques imitèrent & fur ce pié ils auroicnt dû êtrfc
d'environ trois pou- a pellés Adamites & non pas Abéliens.En effet il cil
avoir creufé en terre des trous plus que probablequ'ils pnrcriïleurnom d'Abel fans
ces de profondeur, les revérifient avec feuilles de
des
coquehcot elles les découpent & les appliquent aucune autre raifon fi ce n'eft que comme ce pa-
exactementfur les parois du trou elles mettent au triarche ils ne laiflbient point de poftérité; non qu'il
moins deux feuilles l'une fur l'autre. C'eft fur cette eût vécu en continence après (on mariage, mais
couche de fleurs que la mouche dépofe un œuf & la parce qu'il fut tué avant que d'avoir été marié.
pâtée du ver comme cela ne fuffit pas pour rem- Lcs Abiliens croyoient apparemment félon l'opi-
plir toute la partie du trou qui eft revêtue de fleurs nion commune qu'Abelétoit mort avant que d'a-
elle renverfe la partie de la tenture qui déborde, *C voir été marié mais cette opinion n eft ni certaine
l'œuf, ni univerfelle. Il y a des auteurs qui pensentqu'Abel
en fait une couverture pour la pâtée Se pour la étoit marié& qu'il laiffa des enfans. Ce fut même
enfuite elle remplit le«eftedu trou avec de terre.
On trouvera l'hiftoire de toutes ces mouches dans le felon ces auteurs, la caufe principale de la craintc

des infectes ,'par M. de Reaumur dont cet


ététiré. Voyei Mouche, Insecte.
re
dixième volume des Mémoires pour firvir à Ckifioire
a
de Cain qui appréhendoitque les enfans d'Abel ne
tiraffentvengeancede fa mort.
On croit que cette fecle commença fous l'empi-
d'Arcadius &. qu'elle finit fous celui de Théodo-
ABEILLES (Myth.) panèrent pour les nourrices re
de Jupiter fur ce qu'on en trouva des ruches dans fe le jeune & que tous ceux qui la compofoientré-
l'antre de Diflé ou Jupiter avoh été nourri.- duits enfin à un feul village té réunirent à l'Eglife*
ABEL f. petite ville des Ammonites que Jo- S. Aug. de karef. c. lxxxv. Raylc fdi3ionn.
feph fait de la demi-tribu de Manafsès au-delà du • ABELLINAS f. vallée de Syrie entre le Liban
Jourdain dans le pays qu'on appelledepuis la-Tra- M l'Antiliban, dans laquelleDamas eft limée,
ABELLION,ancien Dieudes Gaulois ,que Bou«
ABÉLIENS,ABÉLONlENS£ABÊLOlTES,f.itfc cher dit avoir pris ce nom du lieu 'oit il étoit adoré.
toi. forte d'hérétiquesen Afriquc proche d'Hippone
dont l'opinion et la pratique diftinaive étoit de fe
Cette conjeûuren'eft guere fondée, non plus que
celle de Voflius qui croit que Vobellwn des Gaulois
marier & cependant de faire prôfeflion de s'abftenir
eft l'Apollon des Grecs & des Romains ou en re-
de leurs femmes & de. n'avoir aucun commerce montant plus haut leBélus des Crétois.
charnel avec elles. •ABEL-MOSC. Voyei Am^rette ou Graine
Ces hérétiquespeu confidérable* par eux- mêmes
« DE MUSC.
(car ils étoient confinés dans une petite étendue de • ABEN^fER lieudgla,terr&>fainte oH les If-
long-tems ), font deve- raëlites défaits abandonnerentl'arche d'alliance aux
pays, ce ne fubfifterentpas extraordinaires Philiftins.
nus fameux par les peines découvrir le principe que les
favans te font données ABENSPERG petjte ville d'Allemagnedans le
pour
fur lequel ils fe fondoient, ce la raifonde leur déno- cercle & duché de Bavière.Long. a^. xS.Lu^à. $3.
mination.. "ABEONE f. f. déèffe- du- paganifme à laquclle

Paul, i Cor. VU. ao. Reliquumefiut & qui ha-


bent uxores, tanquam non habenusjùu.
voyagé..
les Romains fe recommandaienten fe mettant en
ABER, f. nt. dans l'ancien. Breton chute 4'un
ruiffeaudans une rivière telle eft l'originedes noms
Un auteur qui a écrit depuis peU prétend.qu'ils & de plusieurs
tégloient leurs mariages fur le pie du paradis ter* deplufieursconflucnsdecëttè nature que
reltre alléguant pour raifonqu'il n'y avoitpoint eu
d'autre union entre Adam & Eye dans le paradis Aberconway
ierrèftre que celle des çœurs.ïl ajoute qu*ilsavoient
villes qui y ont
&e.
été
t
bâties telles

• ABERDEEN,ville maritime de PEcoffefetpten-


Aberdëen,

& le nouvelAberdéen.Ce-'
encore en vue l'exemple d'Abel, qu'ils fbutenoient trionale. Il y a le vieux province de fon nom. Long.
avoir été marié, mais n'avoir jamais connu fa fem- lui-cieftla capitaledc la
me, & que c'eft de lui qu'ils prirent leur nom. ÀbÊRNETY, ABERBORN,ville de l'Ecoflefep-
Bochartobfervequ'ilcouroitune traditiondans r0-
rient, qu'Adamconçut de la mort d'Abel un fiÇgrand tehtrionale au fondduïgolphede Firth à l'embou-
chagrin,. qu'il demeura cent trcnte ans fans avoir de «huredel'Ern.Io/V4.^ci^J;^37-
commercé avec Eve. C'étoit, comme il le montre, ABERRATION f. f. *« AfironomU eft unjnou-
le fentiment des doaeurs Juifs d'où cette fable fut vement apparent qu'on obferve- dans tes étoiles fi– v

'.•
que ^XSUfi Tkahalaéh

' '•
àanfinife au* Arabes ;& c'eft de-là, félon Giggeus,
Arabe, eftvenuàfignifier s*ab-

probable que cette hifto Je pénétra jufqu en Afrique,


•.•<.;•. " s •'
couvertes par M. Bradtey membre de la fociété
royale de Londres, & aujourd'hui Afironome du roi
d'Angleterreà Grccnviçk,
M. Picard Se lui, recevoir aucun des rayons de l'étoile que ceuxqui
avoient obferve dans l'étoile polaire suœ*nouvement paroîtront venir fuivant des direction* parallèles à
impof- A C, & par conféquentl'étoile paroîtra en effet dans
apparent d'environ 40" par an, qu'il paroiffoitannuel
fible d'expliquerpar la parallaxe de l'orbe un lieu où ellen'eft pas véritablement c'eft-à-dire
étoitdansun fens contraire dans un lieu différent de celui où on l'auroit apper.
parce que ce mouvement
celui fuivant lequel il auroit dû être, s'il étoit ve- ,çue fi l'œil étoit retlé fixe au point A.
dé la terre dans fon orbite. Ce qui confirme parfaitementcette théoriefi ingé-
nu du fcul mouvement nieufe, êc qui en porte la certitudejufqu'à la démone
Foyt{ PARALLAXEDU GRAND Orbe.
Ce mouvementn'ayant pu être expliquépendant tration c'efl que là vitefle que doit avoirla lumiere
toans M. Bradley découvrit enfin en 1717 qu'il pour que l'angle d'aberration B CA foit tel que les,
ctoit caufé par le mouvement fucceffif de la lumiere obfervations le donnent, s'accorde parfaitement avec
combiné avec le mouvementde la terre. Si la France la viteffe de la lumiere déterminée M.Roëmer
produit dans le dernier fiecle les deux plus grandes d'aprèsles obfervations des fatellitespar de Jupiter. En
a
découvertes de l'Agronomie phyfique, ravoir, l'ac- effet imaginons
de l'orbe
(Ftg. 3 n°. 2.) 6
que foit égat
courciflement du pendule fous l'équateur, dont Ri-, au rayon annuel l'angle b c a eft donnépar
cher s'apperçut en 1671 & la propagation ou le l'obfcrvation de la plus grande aberrationpofüble des
fucceffif de la lumière démontré dans étoiles, fayoir de %o". On fera donc comme le
mouvement
l'Académie des Sciences par M. Roëmer l'Angle-
aujourd'huid'avoir annoncé trième
c
rayon eft à la tangente de 10", ainfi eH à un qua-
terme qui fera la valeur de la petite portion
terre peut bien fe flatter de l'orbe
la plus grande découverte du dix-huitiemc fiecle. a terreftre laqueUe^fe trouve excéder
Voici de quelle manièreM. Bradley a expliqué la un peu la dix-millieme partie de la moyenne diflan-
théorie de l'aberration après avoir ubfervé pendant ce A B ou Ab de la terre au foleil, puifqu'elleen eft
deux années confécutivesqûel'étoile y de la tête du la ,jtî partie. C'eft pourquoi la terre parcourant
dragon, qui paflbit à fon zénith, & qui eft fort près 360 degrés en 363 jours 7, & à proportion un arc
étoit méridionale de degrés égal au rayon de l'orbite, en j8 jours
dupole de l'écliptique
39" au mois de Mars qu'au mois
plus
de Septembre.
de
Ou 57
83709 il s'enfmt que la 103 1 partie de ce
Si l'on fuppofe Planche 11.3 .)que dernier nombre c'ëft-à-dire 81 ou 8' 7" 4i
l'œil ibit emporte uniformément iuivant la ligne fera le la
tems que terre met à parcourir le petit et:.
droite AB qu'on peut bien regarder ici comme une pace ab,&c\c tems que la lumière met à parcouris
très-petite partie de l'orbite que la terre décrit durant l'efpace bc égal au rayon de l'orbe annuel. Or M;
quelquesminutes & que l'œil prfreourre l'intervalle Roëmer a trouvé par les obfervations des fatellites
comprisdepuis A jufqu'à B précifément dans le tems de Jupiter,que la lumière doit mettre en effet envi-
que la lumiere fe meut depuis C juiqû'en B, je dis ron 8 -ilà venir du foleil jufqu'à nous. Foyc[ Lu-
qu'au lieu d'appercevôïr 1 étoile dans une direction pourquoi chacune des deux théories
parallèle à BL\ l'œil appercevia dans le cas pré- de M. Roëmer & de M. Bradley s'accordent à don-
fent, l'étoile felon une direction parallele à la ligne ner la même quantité pour la vitefle avec laquelle
A C. Car fuppgfons que l'aeil étant entraîné depuis la lumiere fe meut.
A jusqu'en B regarde continuellementau-travers Au relie comme les directions que l'onregajpe
de l'axed'un tube très-délié & qui feroit toujours comme paralleles ,bctBC,on bien dec AC ne le
parallèle à lui-même fuivant les directions AC,ac, font pas en effet, mais concourentau même peint dg
ùc. il eft évident qucjîla vitefe de la lum'ure a un rap- ciel,.favoir à l'étoile il s'enfuit qu'-à mefure que
la terre avancera fur la circonférencede fon orbite
port afftifenfibU à la vilefede la terre & que ce rap- l'arc ou la petite tangente ab qu'elle décrit chaque
port foit celui de BCà AB, alors la particule de
lumière qui s'étoit d'abord trouvée à l'extrémité C jour venant à changerde direction, il en fera de mê-
du tube coulera uniformément & fans trouver d'ob- me S l'égard de la ligne A C qui dans le cours d'une
ftaclele long de l'axe, à mefurequcletubeviendra à annéeentiere auraun mouvementconique autour de
s'avancer, puifque félon la fuppofition on a toujours B C ou de AE, enforteque prolongéedans le ciel^
AB hBCcommeaBkBc,6iAaàCccommeAB fon extrémitédoit décrire un petit cercle autour du
à BC; c'eft-à-^ire que l'oeil ayant parcouru l'inter- vrai lieu qu'occupel'étoile & comme fangle ACB
valic Aa, la particuledelumièrea du defcendre uni- ou l'angle alterne CAE qui lui eft égal eu. de »o"
fo>mément jufqu'en c,& par conféquentfetrouvera il fera vrai de dire que l'étoile ne faûroitjamaisêtre,
,dans le tuyau qui eft alorsdans la utuation a t. D'ail- apperçue dans fon vrai lieu mais qu'à chaque année
leurs il eft aife de voit que fi on donnoit au tube elle doit recommencer à parcourir la circonférence
toute*autre inclinait'on la particule de lumiere ne d'un cercle autour de fon véritable lieu enibrteque
pwurroitplus couler le long de l'axe, mais trouveroit fi.elle e au zénith par exemple, elle pourra être
vue àion paflage au méridien-alternativement10'*
dès fon entrée un obitacle à (on patfage, parce que
le point c oit la particulede lumièrearriveroit,ne-fe plu au nord ou plus au midi à chaque intervalle
trouveroitpas alors dans le tuyau, qui ne fetoit plus M. de Maupertuis dansfon excel-
para.llele à AC. Ur parmi cette multitude innom- lent ouvrage intitulé Elémtns de Géographie expliqua
brable de rayons que lance l'étoile & qui viennent Yabenaâonpar une comparaifoningénieufe. Il en eft
tous parallèlementà B C, il s'én trouve aflez.de quoi ainfi dit-il de la direction qu'il faut donner au rufil
fournir continuellementde nouvelles particulesqui pour que te plomb frappe l'oifeauqui yole au lieu
iefuccedanties unes aux autres» l'extrémitédu tub*ej d'ajufter direâement i l'oifeau le cliafleur tire un
coulent le long de l'axe, & forment par conséquent peu au-devant & tire d'autant plus au-devant,
'un rayon fuivant la direâionWt".Il cil donc ^Vident que le vol xle l*oifeaus eft plus rapide par rapport
que ce meme rayon AC fera l'unique qui viendra comparaifonPoiféaùrepréfente
CI la viteffe du plomb. Il eft évident que dans cette
conféquentne fanroit apper- la^terre,& le plomb
cevoir l'vtotlc autrement que fous cette même di. repréfente Ja lumière de Tétoile qui la vient frap-
fi au lieu de ce tube on imagine pcr. Cette compar.aifon peut fervir à faire enten.
r alitant de iM^nesdroites on tle petits tubesextrême- qui n'ont auc teinture àe Géométrie.L'exphca\
mettre de rayons.?à ta fois le même raHbnnenjgpt-^ ion cite nous venons de donner de ce même^prin-
aura lieu pouf chacun de ces tubes que petffcelui cipe 'après M. ^Bradley peut-être auni à l'usage
lion? jiuiu venons de parler. Donc l'œil Vielauroit de ceux qui n'en ont qu une teinture légère j car on.
• doit
eft mu^rec snedireaiOn Ce mois. Diclionn. de la Bible, tome 'I. page >4.(O)
doit fentir que fi- un tuyau fubft. ni. terme de la'Coùtumt de
qmnefoitpasïuivanUa^ongueur du tuyau, ABIENHEUR
donnée
unToroulculcougfcbulequidoittraverlerou^r Bretagne c\'ft le fcqueftre ou le commiffaire d'un
ïêtuylu enlignAoite durant fon mouvementfans fonds faiii.
choquer parois du cela une • ABIENS. C'étoient entre les Scythes, d'autres
STondiLente
les tuyau, doit avoir pour
ôcquinefoit difent entr. les Thr s des peuples qui faifoient
de celle du tuyau, profeffion d'un genfe de vie auiterc dont Tertulhcn
parallele plus à la longueur du tuyau.
Mais
pas voicinonune'démonftrationqui pourra être fa- tait mention lib.Ueprafirip. cap. xlij. que Strabon
cilement entendue tous ceuxqui font un peu au
par
c
loue d'une pureté mœurs extraordinaire,& qu'A-
lexandre ab Alexandro Se Scaliger ont jugé à propos
d'appcller du nom de philofophes, enviant, pouramfi
nUuyau, ni mn d'étranger. Je ne fâche pas iqu iclle
encore été dire, aux Scythes une diltinition qui leur fait plus
faire un d'honneur qu'à la Philolbphic, d'être tes fei^s peu- •j
nenrétens-ie pas m'en
£ Pj\etant (hyP. ) la vîteffe abfolue de l'étoile on pies de la terre qui n'ayent prévue ni poètes, ni
eu «
peut regarder C B comme la diagonale d'un para le- philofophes, ni orateurs, & qui n'en ayent été ni
logramme moins honores, ni moins courageux, ni moins lages.
dont les côtés feroient CA & A B;
ainfi
globule de lumière, au lieu Les Grecs avoient une haute cu\imepour les Abicns,
on peut fuppofe*fuïvantQue le éléva-
du mouvement r5. ait à la fo1S deux mou- & ils la méritoient bien par je ne fais quelle jutlice
fuivant CA, l'autre fuivant A B Or tion de caractère& je ne fais quel dégrade Se
vemens, l'un fe,piquoient fingufierement entre
le mouvementfuivant ADonc B eft commun à ce globule. d'équité dont ils pour qui leur perfonne étoit fa-
globule.ne frappe crée. leurs compatriotes,
&à l'œil du fpeaateur. ce Que ne dévoientpoint être aux yeux des autres
A donc
réellementl'œirdu fpeâateurquefalyantC hommes ceux pour qui les fages & braves Scythes
A C eft la direaion dans
laquelle le fpeaateur doit
nous voyons crois, avaient tant de vénération Ce font ces Abiens,1 je
voir l'étoile car la ligne dans laquelle laquel- qui fc conferverentlibres fous Cyrus^Sc qui fe
un objet n'eft autre chofe/que la ligne fuivant
C'eft pour cette fournirentà Alexandre. C'eft un grand honneur-pour
le les rayonsentrent dans nos yeux. Alexandre, ou peut-être un reproche à leur faire.
raifonque dans lesmiroirsplans, par exemple, nous
ABIGEAT, fubft. m. terme de Droit civil étoit le
l'objet aû-dedans du miroir, &e. Voy*i Mi-
voyons
auffi Apparent. crime d'un homme qui détournoit des beftiaux pour
Rota. y°y*i formules pour les voler.
M. Bradley a joint à fa théorie des fubft. m. langue des Africains Be-
calculer l'aberration des fixes en déclinaifon & en af
ABIMAXIG
démontrées en riberes, ou naturels du pays.
cenfion droite ces formuleront été ABISME ou ABYSME f. m. pris généralement
àiin ufage fort
deux différentes manières, & réduites L Acader, fignifie quelque chofe de très-profond, &qui, pour
fimple par M. Clairaut dans les Mémoires de ainfi dire, n a point de fond.
mie de ,737. Elles ont auflï été
démontreesfparM. il eu com-
dans Ce mot en grec
Simpfon, de la Société royale de Londres, imprimé un
pofé de la,particuleprivative & Cuttis, fond; c'eft-
Recueilde diffennsopufcuUs Mathématiques à-dire/â/Kfond, ^mdas & d'autres lui donnent dif-
Anglais 3 Londres ,74S. Enfin M. Fontaine des &
en Cet ou- férentes origines ils difent qu'il vient de de Cuo,
Crûtes a .publié un traité fur le même fujet.Aftrono- couvrir, cacher ou de « & de <fv« mais les plus judi-
vrage â été imprimé à Paris en faire 1744. Des rejettent cette, étymologiecomme ne
mes habiles nous ont paru enla théorie cas; tant parce cieux critiques mieux que celle d'unvieux gloflateur,
qu'il explique fort clairement & les calculs valant guère
de l'aberration, que parce qu'il contient une hiftoire qui fait venir abyjfus de adApfus S caufe que l'eau
affez curieuie de l'origine &du progrès de 1 Aftro- vient s'y rendre;en abondance.particulier, fignifie
Abyfme, pris dansun fens plus
nonjie dreflee furies Mémoires de M. le
Monnier.
Nous avons tiré des Incitations AJlronomques de ce un amas d'eau fort profond. Voye[ Eau.
^Les Septante fe fervent particulièrement de ce
dernier une grande partie de cet article. ( 0 ) que Dieu créa
AliErvYSWlTtf ville d'Angleterre, dans le mot en ce fens, pour défigner l'eau c'eft dans ce fens
Ca.Uisanbhje,provincedelaprincipautedeGaUes, au commencementavec la terre;
te'nekres etoïent fur la furface
pre he de "embouchure de l'Yfvith. LonS.,3.îo. quel'Ecriture dit que
lcs

On te fert auflî du mot abyfme, pour marquer té


ABESKOUN,île d'Afie, dans la mer Cafpienne.
réfervoir immenfe creufé dans la terre, oh Dieu ra-
ABEX, çontréemaritimed'Afrique, entre le pas
de Suaquem, &1e détroit de Babel-Mandel.

tamie, étoient de petits rois qu'on voit fouyenf lur


l'on défignë notre
TnlïffâToufcS les eaux le troifieme jour réfervoir que 1)..
ABGARES. Les .lbgaru d'Edeffe,-enlbléfopo- quelquefois dans les Livresteints
par lele mot
par grand
mer ,6c
abyfme.
ABISME,fédit, dans l'Ecriture*, de l'enfer & des
des inédaiUesavecdesthjaresd'uneforme affezfem- lieux les plus profonds de la'mer, & du cahos qui
blable à certainesdes rois Parthes. Voyt[ Us Anu- deténebres.aucommenrementdumon-_
qtiiiis du Père Montfaucon,tomeIII. part. '• pagl
étoitcouvert
de, & fur lequel l'cfpnt de Dieu étoit porte. &<«,
c'eft, à ceqtt'onlit dans James, un Hébreux, de mêmequela plupart des
fruit de couleur rouffe,4 très-connu dans lOnent^de .Orientaux, i. Les anciens
encore à prefent, croyent que 1akypne*
la grofleur à-peu-près de cel#dw cyprès &*qu on la mer, les cieux environnaient toute la terre; que
recueillftJfurun arb/e de la même efpece. On|e re-
la terre était comme
carde comme un puîflant emménagogue. d Abex. I à-peu-près difent-ils,,comme un melon d'eau nage
ABIAD ville d'Afrique fur la cote la
ABIANNEUR. Kyti ABIENHEUR.. fur l'eau Se dans l'eau qui le couvre dansante
moitié. IlsCToyentdeplus,quda terrç Jtoit fondée
ABIB f-m. nom que les Hébreux donnoient au fur leseaux,ou du moinsqu'elle avoit fonfondcmtnt
» premier moisdeleurannée fainte. I>anslafuiteilfut dans ces de cet
appelle répond à notre mois
de Mars. Ab,ib, en Hébreu figmfie des iptsverds gémiffent & qui fouffrent la peine de leur\cnmes
S. Jérôme le traduit par des fruits nouveaux ,menje I o'eft-là où font relégués les, Rephaims, ces nèiens
XIII. vtrf. 4. ^oy«t fous le
cérémonies quç
v
mot oies- enfiftc'eftdans ces ambres cachots que lesPro-,
phctcs nous font voir les rois de Tyr de Babylone, Si ce qu'on rapporte dans les Mémoires dt FAcadè-
& d'Egypte, qui y font couches & enfevelis, mais mit de 1741 de la fontaine fans fond de Sablé en
toutefotsvivant &expiantleur orgueil & leurcruau- Anjou, eft entièrement vrai, on peut mettre cette
té pfal. XXXIII. 2. XXXV. 6. Proverb.XI. 18. IX.
Lxxxr.il. 2.Lxx.2o.If.xir.p.
1 fontaine au rang des aiyfmts parce qu'en effet ceux
qui font fondéen'y ont point trouvé defond; &que
$8. xxi. tC.Pf.
Eiech. xxr'iu. io.xxxi. 18. xxxn. '9. 17,on la tradition du pays, plufieurs befliauxqwy
Ces abyfmes font la dcmeure des démons & des font tombés, n'ont jamais été retrouva C'eft une
e(pece de gouffre de 10 à 1 5 pies d'oflverture fitué
icnpies. Je vis, dit» S." Jean dans l'Apocalypfe, une & ba^ d'une lande
étoile qui tomba du cicl & à qui. 1 on donna la clé au milieu dans la partie ta plus
de 8 à 9 lieues de circuit, dont les bords élevés en
du puits de Yabyfme:elle ouvrit le puits de Yabyfme
St n en fortit une filmée comme d'une grande four- entonnoir, defcendent par une pente infenfible juf-
naife, qui obteurcit le foleil & l'air & de cette fu- qu'à ce goufîre, qui eneft comnfa citerne. La terre
mée fortirent des fauterellcs qui fe répandirent fur trembleordinairementtqut-aut Ir, fous les piés des
hommes & des animaux qui marchentdansée baflïn.
toute la terre ellés av oient cour roi à leur tête l'an- Il y a de tems en tems des débordemehs qui n'arri-
ge dc Yabyfme qui eft nommé Exterminateur. Et ail-
leurs, on nous repréfentela bête qui fort de Yabyfme, vent pas toujours après les grandes pluies, & pen-
& qui fait la guerre aux deux témoins dc la Divinité. dant lefquels il fort de la fontaine une quantité pro-
Enfin l'Ange du Seigneur descend du ciel, ayant en digieufe de & beaucoupde brochets
là main la clé de Yabyfme & tenant une grande chaî- truités,d'une efpece fort (înguliere & qu'on ne con-
fcrpent, qut eft le dia- noît point dans le refté du pays. Il n'eft pas facilèce-
nc. Il faifit le dragon, l'ancien pendant d'y pêcher parce que cette terre tremblante
ble & fatan, le he, le jette dans fabyfmepour y de-
lui le puits de ce qui s'anaine au bord du gouffre,& quelquefois
meurer pendant mille ans, ferme furpuiffe fortir de affez loin aux environs, en rend l'approchefort dan-
ce le afin qu'il n'en
mille ans., &c. Apoç. IX. '.2. xi. 7. xx. 1.3. gereufe il faut attendrepour cela dépannées feches,
Les fontaines & les rivicres, au fentiment des Hé- Se ou les pluies n'ayent pas ramolli d'avance lester-
breijx ont toutes leur fource dans Yabyfmeou dans rein inondé. En général il y a lieu de croire que tout
la mer elles en fortentpar des canaux invifibles, & ce terrein eft comme la voûte d'un lac, qui eft au-? v^
s'y rendent par les lits qu'elles fe font formés fur la deflbus. L'Académie qui porte par préférence fon
attention fur les curiolités naturelles du royaume,
terre. Au tems-du déluge, les abyfmes d'embas, ou mais qui veut en même tems que ce foient de vraies
les caux 'de la mer rompirent leur digue, les fon-
faines torcerent leurs fburces, & fe répandirentfur cïïPiputés a jugé que celle-ci méritdit une plus am-
la terre dans le même tems que les cataractes du ciel pie mftruâion. Elle avoit chargé M. *de Bremond de
s'ouvrirent & inondèrenttout le monde; Eccl, 1. 7. s'informerplus particulierementde certainsfaits, &
Gencf. Vlll. verf. 2. de..quelques circonttances'quipouvoient plus fùre-y
Uabyfmcqui couvroit la terre au commencement ment faire juger de la fingularité de cette fontaine
du monde & qui étoit agité par l'efprit de Dieu, ou mais une longue maladie, & la mort de M. de Bre-
mond arrivée dans l'intervalle de cette recherche
par un vent impétueux'; cet abyfme eft ainfi nommé
par anticipation parce qu'il compofadans la fuite la ayant arrêté les vatles. & utiles projets de cet Aca-
de 1 abyfme enfortirent &fefor- démicienl'Académie n'a pas voulu priver le public
mer & que les eaux
de ce qu'elle favoit déjà fur la fontaine de Sablé.
merent de fort écoulement ou l'on veut, la terre
fi
fortit du milieu de cet abyjme comme une île qui
fort du milieude la mer & qui paraît tout d'un coup .ABISME,f. m. terme de Blafori c'efi le centré ou
u nos yeux .après avoir été long-tems cachée fous le milieu de l'écu, enforte que la pièce qu'on y met
les eaux. Genef. I. 2. Ùiclionn. de la Sibl. de Calmet ne touche& ne charge aucune autre pièce. AihfiOn
dit d'un petit écu qui en mfs au milieu d'un grand
rom. J. lettre A. au mot Abyfme pag, U.
M. Woodwardnous a donné des conjectures furla qu'il eft en.abyfmt ce tout Autant de fois qu'on com.
forme du grand abyfme dans fon Hiitoirenaturellede mence par toute autre figure que par celle du mU
la terre il foûtient -qu'il y a un grand amas d'eaux lieu, on dit que celle qui eu au milieu eft en àbyfme,
renfermées dans les entrailles, de la terre, qui for- comme fi on vouloit dire que les autres grandes.pie-
ment un vàfte globe dans fes parties intérieures ou ces étant élevées en relief, celle-là paroit petite Se
centrales, & que la furface de cette eau eft couverte comme cachée & abyfmée. Il porte trois befans d'or
débouches terreftres c'eft, ft'lon lui ceque Moyfé avecune fleur de lis en abyfme ainfi ce terme ne fi-
appelle grand gouffre & ce que la plupart des au- gnifie pas fimple,mentle milieu de l'écu, car il eft
teurs entendent par le grand abyfrAe.
relatif, & fuppofe d'autres pièces au milieu def-*
L'exiftence de cet amas d'eaux dans l'intérieur de quelles une plus petite eft abyfmée.
Abisme. C'eft une efpece du cuvier ou vaiffeau
la terre, eu confirmée,felon lui, par un grand nom-,
bre d'obfervations. Foyer Terre, DELUGE. de bois à l'ufaée des Chandeliers, dont l'ouverture
Lemême auteurprétenaque l'eau de ce vafte abyf- a b c d eftparaflélogrammatique;les ais quarrés bb-
l'Océan, par le moyen longs qui forment les grands côtés de ce cuvier font
me communique avec celle de •
de quelques ouvertures quilont au fond de l'Océan inclinés l'un vers l'autre, font un angle aigu & s'af-
fembleht par cet angle dans deux paténsfur une ban-
il dit que cet abyfme & l'Océan ont un centre coin-,
mun, autour^diuwcHes eaux des deuxréfervoirs font
placées de mantere cependant qj« la furface de l'a-
quetteàquatrepiésgAi «, autour de- laquelle il
un rebord pour recevoirle fuifqui coule delachan-
y a
byfint n'eft point de niveau avec celle de l'Océan, ni delle quand elle fort de ce vaifl'eau. On voit par ce
à une auffi grande diftance du centre, étant en partie qui vient d'être dit; que les deux petits côtés de ce
refTerrée& compriméepar les couches folides de la cuviera bf, de «, font jfiéceflàirementtaillésentrian-
terre qui fo'nt dteiFus. Mais par tout oh ces couches gle. C'eft de fuif en fufion
font crevafltcs ou fi poreufesque l'eau peut les pé- que l'on plonge à différentes reprifes les meches qui
)'
nétrer l'eau'de Yabyfme monte, elle remplit toutes occupentle centre de la chandelle._Ces-meches font
enfilées fur des baguettes., Voyji la manière défaire
les fentes& lés çrevaffesoh elle peut s'introduire,&
elle imbibe tous les interftices & tous tesporesdelà la chandelle à la brocha ou baguette
Chandelle, & la figure de Xaby^u
à l'article
Plane, du
terre, des pierres ,6c des autres matières qui font au-
tour du globe, jufq'ïfa"cTqûë~cëttë~ëau'foit montée Chandelier figure 7. T~~ T7^
au niveau de l'Océan, Sur quoi tout cela|gft-ilfonde ?
ville d'Angleterre, en Barkbhirc & fur la Tamife. T ABLAQUE f. nom que les François ont donné
tong.1S.2o.lat.S1.4v. à 1 foie de perle, ou ardamne. Cette foic vient par
AB-INTESTAT>voyt{ INTESTAT. (H) la 'oie de Smyrne elle eft fort belle mais comme
• ABISCAS f. m. peuple de l'Amérique méridio- jeOe e nc. fouffre
pas l'eau chaude, il y a peu d'ouvra-
nale, à TEft du Pérou. ges dans lefquels elle puiffe entrer.
A BISSINIE f. f. grand pays & royaume d'Afri- ABLATIF f. m. terme de Grammaire c'eft le fixie-
que. Long. 48. 65. Uu. 6. 20. fe fervent dt^ce-mot me cas des noms Latins. Ce cas en: ainfi appelle dit-
ABIT, f. m. Quelques-uns Latin ablatus, dté, parce qu'on.donne la terminai-
pour exprimer la cérufe. Yoyeî Aboit jtCeruse,
fon de ce cas aux noms Latins qui font le complé-
Blanc DE PLOMB. (M) •• ment des prépofitions abfque, de, ex, fine,qui mar-
ABJURATION,f. f. en général, aûe par lequel quent extraction ou tranfport d'une chofc une au-
on dénie ou l'on renonce une chofe d'une mamerc tre ablatus à me ôté de moi ce qui ne veut pas dire
folennelle, & même avec ferment. r. SERMENT. qu'on ne doive mettre un nomàà l'ablatïfqaçlorsqu'il
Ce mot vient du Latin abjuratio compofé de ab y a extraction ou tranfport; car on met auffi à l'ablatif
de ou contre, & de jurare jurer. un rtom^jui détermine d'autres prépofitions ç'ohi*
Chez les Romains le mot d'abjurarion fignifioit dé- me clam pro praf &c. mais il faut obferver que
négation avec faux ferment d'une dette d'un gage, ces fortes de dénominationsle tirent de l'ufagdcplus
d'un dépôt, ou autre chofe Semblable auparavant fréquent, ou même de^quelqu'un des ufages. C'eft
confiée. En ce fens l'abjuration eft la même chofe que ainuque Prifcien, frappe del un des ufages de ce cas,
\parjur* elle difiere de l'éjuration qui fuppofe le l'appelle cas comparatif; parce qu'en effet on met à
ferment jufte. Voye{ PARJURE,&c Y ablatif l'un des correlatitsde la comparaifon Pau-
L'abjuration fe prend plus particulièrementpour lus eft dùcLor Petro Paul eft plus favant que Pierre.
la folennelle renonciationou rétractationd'une doc- Varro'n l'appelle cas latin parce qu'il eu: propre à la
trine ou d'une opinion regardée comme fauffe & langue Latine. Les Grecsn'ont point de terminaifon
pernicieufe. particulière pour marquer l'ablatif: c'cil le génitif
Dans les lois d'Angleterre, abjurer une perfonne, qui en fait la fonction & c'eft pour cela que l'on
c'eft renoncer à l'autorité 011.audomaine d'une telle trouve fouvent en Latin le génitifà la manière des
perfonne. Par le ferment d'abjuration on s'oblige de Grecs, au lieu de l'ablatif Latin.,
rl n'y a point d'ablatifen François, ni dans les au-
ne reconnoître aucune autorité royale dans la per-
fonne, appelléele prétendant & de ne lui rendre ja- tres langues vulgaires parce que dans c.c langues
mais l'obeiffance que doit rendre un fujét à fon prin- les noms n'ont point de cas. -Les rapportsou vuesde
ce, foyei SERMENT, FIDÉLITÉ, &c l'esprit que les Latins marquoientpar les différentes
Le mot d'abjuration eft auflî ufité dans les ancien- inflexionsou termihaifons d'un même mot, nous les
nes coutumes d'Angleterre pour le fermentfait par marquons, ou par la place du mot, ou par le recours
une perfonne coupable de félonie qui fe retirant Ides prépofitions. Ainu, quand nos Grammairiensdi-
dans un lieu d'afyle, s'obligeoit par ferment d'aban- fent qu un nom eft à l'ablatif ils ne le difent que par
donner le royaumepour toujours ce qui le mettoi I analogie à la langue Latine je veux dire par l'habi-
à l'abri de tout autre châtiment.Nous trouvions au tude qu'ils ont prife dans leur jeunefle A mettre du
des exemples d'abjurarion pour un tems pour troJHettront. François en Latin & à chercher en quel cas Latin ils
ans, pour un an & un jour, & femblables. un tel mot François par exemple fi l'on
Les criminels étoient à faire cette abjuratiaU vouloit rendreLatin ces deux phrafes, la grandeurde
reçus
en certains cas au lieu d'être
Depuis-le tems d'Edouard le
condamnés
confeffeur
à mort.
jufqu'à la
Paris,
le génitif
&.je viens
dans la
de Paris
premiere
de Parisferoit exprimé par
phrafe au lieuqu'ilferait
réformation.,les Anglois avoient tant de dévotion mis à fablarif dans la. feconde. Mais comme en Fran-
pour les églifes que fi un homme coupable de félo- çois l'effet que les terminaifons Latines» produifent
nie fe réfugioit dans une églife ou dans urTRmetie- dans l'efprit y efl excité d'une a,utrc manicreque par
c'étoit afyle dont il né poùvoitêtre tiré les terminaifons, il ne faut pas donner à U manière
re, un pour
lui faire fon 'procès mais en contenant fon crime à Françpifèlésnoms de la manière Latine. Jediraidonc
la iuftice ou au coroner, & en abjurant le royaume, qu'en Latinampluudo ou vajlitasLufetite eu. augéni-
il etoitmisenliberté. Voye^ ASYLE ,& Coroner. rif; Lutetia Lutttix c'eft le même mot avec une in*
Après l'abjuration on lui donnoit une. croix, qu'il .flexion différente Lutetia eft dans, un cas oblique
«levoit porter à la main le long des grands chemins qu'6nàppelleg<rmw/,dohtrufage~eftdedcterminer le
jufqu'à ce qu'il fût hors domaines du roi: onl'ap- nom auquel il fe rapporte, d'en reftraindrel'exten-
pelloit la bannière Jfmere- Eglife. Mais l'abjuration non', d'en faire une applicationparticulière. Lumen
déchut beauco ans la fuite, & fe réduifità rete- folis, le génitif/ô/f'i déterminelumen: Je ne parle, ni
nir toujours le prifonnier dans le fan&uaire où il de la lumière en général ni dé la lumière de la lu- »
lui étoit permis de finir le refte de fes jours après ne, ni de celle des étoiles,&c je parle de la lumie-
avoir abjuré fa liberté& fa libre; habitation. Par le re du foleîl. Dans la phrafe Françoife la grandeur dt
ibtut n de Jacques Ier, tout ufage d'afyle Se con- Paris, Paris ne change point deierminaifon mai»
féquemmentd' abjuration fut aboli. f<yq Sanc- Paris ett 4iéà grandeur par la ptepofitioB de Bc tes
TUALRE. (G) deux mots enfemble déterminentgrandeur c'eft-à-
ABL AB y f. arbrhîeaude la hauteur d'un fep de dire; qu'ils font connoîtreilequelle grandeur par-
vigne. On dit qu'il croît en Egypte, qu'il garde fa
verdure hyver & été qu'il dure un fiecle que fes Dans la feconde phrafe ,/« vient de Pans de lie
feuilles& fesfleurs reffemblent à/ccHjes de la fève de Paris à je' viens, & fert à défignerle lieu £où je
Turquie que fes féves fervent d'alimenten Egypte,
& de remèdecontre la toux & la rétention d'unne V ablatif* été introduit après le datif pour Plut
&e. Mais il faut attendre pour ajouter foi à cette grande netteté.
plante & à fes propriétés que les Naturaliftes em Sanôius Voulus la méthode de Port-Royal, &
ayent parlé clairement. les Grammairiensles plus habiles foûtienncjit que
ABLAI f. contrée de la grande Tartarie. Long. l'ablatif eâ le cas de quelqu'une des prépofitionsqui
fe conftruifent avec l'ablatif; en forte qu'il n'ya ja-
ABLAIS f. m. terme de coûtâmes il fe ditdes blés mais d'ablatif qui ne tuppofequelqu'une
Grammai- c'ipt morts. Mart. liv. 1. Florent sus Cufun Uges. Or.
ABLATir abfolu. Par ablatif ai folu les à ntgotiis. Phaed. lib. III. Pral.
fe
riens entendent un iricife qui trouve enLatin dans ] Faft. v. 1 4 r
H. Yacare
-Bncpcriodc,pourymarmierquelque cffconftanceou v. 1.. Purgàre à foliis. Cat6 de re rufticâ, 66. De
injuria ^utri. Caefar. Super rtqueri. Horat. Uti de ali-
de tems ou de manière, &e. & qm eft énoncéfimple.
ment par l'ablatif: ^arexemfïe, imperanieÇxfare Au- quo. Cic. Uti de viclorid. Servais. Noie nu in tempore
hoc videatfentx. Ter. And. au. IV. v. ult. Artts exci-
guflo ,Chriflus ruaus eft Jefiis-Chrift eft venu au mon- tationefquevirtutumin ornni «tttue culot mirifecot af-
de fous le règne d'Augufte. Ce fa diUto hofiium exerr feruntfrufius.Cic. de Seneû. n. 9. DoSrinanulli tan-
titu &c. Cefaraprès avoir défait l'armée de fes en- f.
il. Oauu
nemis &c imperanu Ce/are Augufto deleto exereitu, tairtÀUoumporc. Aufon Burd. Prof. v.
de Ponto lib. IV; epift.
font desaMtfi/iqu'on appellexommunément <t*/o. :•«, Je parte timendos. Ov ici),

parce qu'ils ne paroiffent pas le régimed'aucun v. eleg.


doit fefervirIl.
a<. Frigida de ma front* cadebat aqua. Prop. lib.
lib.V. quidquamde mSikts
xxij. Nec mihifolfiiùum
autre mot de la proposition.Maison ne inde.aufert. Ovid. Trift. eleg. x. 1. Templumdc
du terme Habfolu que pour marquer qui eft ce
pendant,Mans relation à un autre: dedans tous les marmoreéVag. & Ovid. Vivitur ex rapto. Ovide Me-
exemplesque fon donne de V ablatif abfolu il eft évi- tam. i. v. 144. Facere de indufiria. Ter. And.a&.lV.
dent que cet ablatif "aune relation de raifon avec les De plèbe Deus; un Dieu du commun. Ovid. Metam.
cette relationlft>. V. v. 595.
autres mots de la phrafe & que fans être iuppnme. La prépofitionà fe trouve fouvent expriméedans.
il y feroit hors d'oeuvre & pourrait
les bons auteurs dans le même fens que/»o/2, après
D'ailleurs,il ne peut y avoir que la premieredé- ainfi lorfqu'elle eft fuppriméedevant les ablatifs ^que
nominationdu nom qui pmffe être prife abfolument les Grammairiensvulgairesappellentabfolus, il faut
& dircaement les autres cas reçoivent une nouvelle IaiWppléer, fi l'on veut rendre raifon de la conf-
modification& c'eft pour cela qu'ils font appelles truâion.
cas obliques. Or il faut qu'il y ait une raifon de cette Cujus à morte hic tertius & truefimus eftannus.
-.nouvelle modificationou changement de terminai- Cic. Il y a trente-trois ans qu'il eft mort à morte,
Von
car tout ce qui change change par autrui c fit depuis fa mort. Surget, âb his ,fblio.Oyiâ. II. Met. où
incontetiable bonne Metaphyfique un
vous voyez que ai his veut dire après ces chofes,
un axiome en
\J nom ne change la terminaifon de fa premiere
déno-
après quoi. Jam ab h divine credo apparebant domi.
mination, que parceque l'efprity ajouteun nouveau Plaut.Phénul. Ab re divinâ après le fervice divin,
nouvellevue. Quelle eft cette vue ou
rapport, une
«WiW/défigne? eft-ce.le tems, ou après l'officeau fortir du Temple ils viendront à
rapport qu'un tel
>u la cau- la maifon. C'eft^nfi qu'on dit ab urbe condud de-
la manière ou le prix ou l'inftrument puis la fondati AieRome à cand après fouper
fe Vous trouverez toujours que ce rapport fera
&c. feciwdus à regetft premier après le roi. Ainfi- quand
quelqu'une de ces vues de l'efprit qui font d abord triùmphavitil faut dire; ab ur-
énoncées indéfiniment-par une prépofition & qui on 'Couve urbe capta ville
be capta, après la prife. LeSis tuis litteris ve-
font enfuite déterminéespar le nom qui le rapporte nimui infenatum fuppléez à litteris tuis leiTit après
à la pr yofirion ce nom en fait l'application il en avoir lu votre lettre.
eft le complément. OnttouvedamTite-Live,Ub.IV.aJr«wtfô«^y
Ainfi 1 ablatif, comme tous les autres cAs, nous après ce mauvaisfuccès; 6 ab te béni gejla, L. XXIU
donne par la nomenclature l'idée de la chofe que le après cet heureux fuccès. Et dansLucain L. 1. pofi-
fignifie temporA; fufic bâton manu,
mot tems lis ab armis, après avoir mis les armes bas & dans
main pâtre père &c. mais déplus nous connoif Ovid. II. Trift. redeat fuperato miles ab hojk que le
la terminaiConde l'ablatif, que ce n'eft pas
fons par foldat revienne après avoir vaincu l'ennemi. Ainfi
là la première dénomination de ces mots qu-auui dans ces occafions on donnpà-krprépofiîion qui
ils ne font pas le fujet de la propofition pmfqu ils fe conftruit avec l'ablatif, le meme fens que l'on
font dans un cas oblique or la vue de l'efprit qui a
faif mettre le mot dans ce cas oblique, eft ou ex- c«ywTC'eftainfi que Lucam au liv. IL a dh pofi me
priméepar une prépofition ou indiquée fi clairement duce & Horace 1. liV. Od. uj. pofi ignefnatherid
de la phrafe que t'écrit
par le 1/ens des, autres mots I domofubduSum. où vous voyez qu'il auroit pu dire
apperçoitaifément la prépofitionqu'on'doitfuppleer fiibdu
ab igné etherid domo ou fimplement igné
quand on veut rendre raifon de la conftruûion. Ainfi
obfervç/: La prépofition fub marque auffi fort fouvent Je
i. Qu'il n'y a .point d'ablatif qui né fuppofe une tems mftne dans lequella
ioufentenduc. tems elfe marque ou le
ou chofe s'eft paffée ou par extenfion un peu avant
X. Que dans la conftruaionelégante on fitpprime
ou un peu après l'événement. Dans-Corn. Nepos, v.
fouvent la prépofition lorfque les autresTnots de la Att. TÙyQuos fub ipfa pro/cripiiohe penllufirtfuit^
phrafefont entendreaifémênt quelle eft h prépofition c'eft-à-dirè dans le même tems de la prolcriptionl
qui eft foufentenduc comme crante* Cafarc du. Le mênle auteur à la même vie d'Atticus ch. roj*
guflo Ckrifius natus éfl on voit aifément le rapport dit fub occafu Jolis vers le coucher du il,- -un
de temsK l'on foufentend/«*. C'eft dans U mèap
raifon de laçons peù avant le coucherdudit,
foleU.,
3. Que lorfqu'Hs'agit de donner fens queSuétone, a Ner. 5. majeflatis quoqut,fté
tru£Hontcommedansl€^verfions interlinéaires,qui (xccfuTiberii,rtus où il eft évident que/a* exceffu L
exprimer la tiberii veut dire vers le tems ou peu de tems
ne font faites que dans cette vue, on doit \t élégant
pripojltionqui eft foufentenduedans texte avant la mort deipfoTibere. Au contraire, dans Florus,
«îi l'auteur dont on fait la çonftruftion. liv III. c. K .fub hofiitneefu impatientes foU in
Quc les meilleurs auteurs Latins tant Poètes aquasfuasrefdutrunt tfub ipfo hofiis recefu veut dire,
J-^A.
V^Oratcurs ont fouvent
que les maîtres vulgaires ne veulent pas Qu'on ex- retiré..
exprimé les prépofitions peu 'de lemsaprès^u^ennemifeJUi retire à peine 1 en-
nemi s'étoit-il
Servius,îurces paroles du V. liv. de V&netà.qtio
pq
'lie lacondrudion: en voici quelques exemples. demiefub ipfot obferve epejub veut dire là
Sept ego corrtxi sv 0 ttunfon H btlloi.Ov. de Pon- ajrès..
y?\ fouvent corrigé :mes ou- Claudién poifVoitdire par l'ablatif abfolu gràuti
«> IV. ep. xij. v.iy
rrages f«r votre critique. Mario SV B judict pallts.
yeux cependant il a exprimé la prepofitiongratuf.
quefereturfubteteftelabor. Claud. IV. Conf. Honor. vent nous puions exprimer cette vue par la prépo-
A l'égardde ces façons de parler Deo duca Deo fition après, etc. cependantla valeur des mots ii'olés
juvame Mufis fâventibus &c, que l'on prend pour du refte de la phraie eft équivalente au fens de la
des ablatifs abfolus on peut foufentendre la prépo. prépofitionLatine.
toùon fub ou la prépofitioncum, dont on trouve plu- On peut encore ajouter que la Langue Françoife
fieurs exemples -.Jequert ftac meagnata,cum Dits vo- s'étant forméede la Latine, & les Latinsretranchant
kntibus. Plaut.Perle. Tite-Live, au Liv. I. Dec. iij. la prépofitiondans le difcours ordinaire, ces phrafes
dit agiu cum Diii be/ujuvantibus, Ennius cité par nous ldnt venues fans prépofitions, & .nous n'avons
Cicéron, dit: doque volentibus cum magnis Dûs & faifi que la valeur des motsqui marquentou te paffé
Caton au chapitre x iv. de Re rujl. àiticircumagi cum ou le présent, & qui ne font-point fujets la
des terminaifons comme les noms Latins ;& voyant
vatiété
rapporter plufieurs autres exemptes,
Jepourrois que ces mots n'ont aucun rapportgrammaticaloude
pour faire voir qfiè les meilleursauteurs ont expri- fyntaxe avec les autres mots de la phrase, atfêc lef-
mé les prépofitions que nous difons qui font foufen. quçls ils n'ont qu'un rapport de fens oude/raifon
tendues dans le cas de Y ablatif abfolus S'agit il de nous concevons aifément ce qu'on veut nous faire
Tinftruinent ? c'eftordinairementcum avec qui éft entendre. (F)
foufentendu armis conpgtre Lucius a dit, acribus ABLE, f. m.oa ABLETTE, f. f. poiffon de ri
interfe cum armiscoujiigere cernit. S'agit-il de la caufe, il
viere de la longueur du doigt à les yeux grands
de l'agent ? Suppléez a, ab, trajeSus enfe, percéd'un pour fa groffeur & de couleur rouge, le dos" verd
coup d'épée. Ovid. V. Paft. a dit PcSora trajectus Se le ventre blanc fa tête eft petite !on corps eft
LynceoCaftor ab cnfe & au fecondlivre des Trilles, large & plat on y voit deux lignes de chaque côté,
Neve ptrtgrinis tantum dtfcndar ab armis. dont l'une eu au milieu du corps, depuis les ouies
Je finirai cet articlepar un paffage de Suétone qui jufqu'à laqu eue M'autre un peu plus bas elle
Sembleêtre fait exprès pourappuyer le fentimentque commenceta nageoire qui eft àu-deûous des ouies
je viens d'expofer.Suétone dit Augune, pour don-
ner plus de clarté à fes expreflîons avoit coutume
ce elle difparoît ayant que d'arriver jufq u'à la queue.
Ce poiflbn n'a point de fiel fa chair eft fort mollaf-
d'exprimer les prépofitions dont la fuppreflion dit-il
jette quelque forte d'obfcuritédans te difcours quoi-
qu'elle en augmente, la grâce & la vivacité. Sueton.
Aug. n. 86. Voici le paffage tout-au-long-.Genus
xloquendi ftcutus efi tkgans 6 temperatum vitatisfen-
ttntiarumintptiis atqueinconcinnitate,& recondhtorum
verborum ut ipft dicit ,fztoribus preteipuamquecuram
lantes.
Ce on le prend aifément à l'hameçon, parce qu'il eft
fort goulu. Rondelet.L'ablette re1femble à un éper-
lan mais (es écailles fontplusargentées& plus pril- S

On tire de Yable la matière avec laquelle on co-


tore les faunes perles.
matièrepréparée
FaussesPerles. C'eft
Cette que l'on appelle effinee d'O-
duxil,fenfum ànimi quam apertijjîmï exprimere quod rient. Pour la faire; on écaille le poiflbn à l'ordinai-
quo faciliùs efficeret aut necubi UHortm vel audiiorem re, on met les écailles dans un baffin pleind'eau dai-
obturbaretac moraretur neque pimpofitioncs verbisad- re, & on les frotte comme fi on vouloit les broyer.
deret ncque conjunHiones faplus iterare dubitavit, que Lorsque l'eau a pris une couleur argentée on la
detrachz affirunt aliquidobfcuritatis,etji'gratiamaugent, tranfverfedans un verre & enfuitc on en verfe de
Aufli a-t-on dit de cet empereurque fa manière nouvellefur les écailles et on réitère la même opé-
de parler étoit facile & fimple & qu tl évitoit tout ration tant que l'eau fe colore après dix ou douze

e
ce,Qui pouvoit ne pas fe préfenter aifémemà l'efprit heures la matière qui colorait 1 eau fe dépote au
de ceux à qui il parloit. Augufli promta fond erre, l'eau devient ctaire alors on la verfe
fila decebatprincipemeloquentia fuit, Tacit. paifinclinationjufqu'à ce qu'il ne refte plus dans. le
In divi Augufli epijiolis tltgantia or adonis
n^orofa neque anxia :fedfac'Uis t hercle & Jîmplex.
ve e qu'une liqueur épailfe à peu près comnje de
~4^uile,& d'une couleur approchante^de celle des
perles c'en Yejfence d'Orient. Les particulesdejna-
r Ainfi quand il s'agit de rendre raifon de la conf tiere qui viennent des écailles font fenfibles dans
truûion grammaticale, on ne doit pas faire té cette liqueurau moyen du microscope ou même de
d'exprimer les prépofitions puifqu'Auguflemême la loupe. On y voit des lames, dont la plupart font
les exprimoitfouvent dans le difcours ordinaire Se de figure feûangulaire, & ont quatre fois plus de
qu'on les trouve fouvént exprimées dans les meil: longueur queSlelargeur ;,iry en a. auffi dont les ex-
leurs auteurs. trémités font arrondies, ce d'autres qui font termi-
A l'égard du, François,nous n'avons pointSabla- nées en pointe mais toutes font extrêmementmin-
tifabfolupuisque' nous n'avons point dfe cas mais ces toutes font lates & brillantes. Cette matière
nous avons des façons de parler abfolues c'efl-à. vient de la furface'intérieurè de l'écaillé où elle eft
dire, des phrases où les mots fans avoir aucun rap- rangée régulièrement & recouverte par des mem-
port grammaticalavec les autres nofs de la propo- branes de forte que fi on veut en enlever avec la
rtion dans laquelle ilsfe trouvent,y forment un fens
détaché qui eu un incife équivalent à une propofi- ce qui vernit à plus grand»
tion incidenteou liée à une autre, & cesmots énon- partie, parce qu'on'arrache la memBrane qui f«H
cent quelque circonitanceou de tems où de manie. veloppe. Cette matière brûlante ne fe trouve pas
te, &c. la valeurdestermes & leur poiition nous font • feulement fur les écailles du poiflbn il eft encore
entendre ce fens détaché. > brillant après avoir été écaille, parce qu'immédia-
En Latin la vue de l'espritqui dans,f.les pürafes de tementau-deffousdelapeau que touchent 1« écail-
la conftruôionfimple eu énoncée par une prépofi- les, il y a auifi une membrane qui recouvre des la-
tion éft la caufé de .Tablatif te confeSd } ces deux mes^rgentées. La membrane qui enveloppe Fenoi
mots ne font à l'ablatif qu'à c'aufe de la vue defef-
prit qui confidere la choie dont il s'agit comme faite
& paflee: or cette vue le marque en Latin par la dré-
pofition cette prépofition eu donc foufêntenûue Ces obfervations & piufîeurs autres ont fait con-
& peut être exprimée en Latin. jeôurer que là fatierey^imèe&rformdans hê
En François,quand nous difons cela fait tceç6njî' inteftins qu'elle pafle dans
dcré, vû par la
même vue du comme
ment même. Les vrais croyans font cette ablution
autant de petites briques, toit les unes contre les
autres, Coit les unes au-defftisdes autres, ainfi qu'on au moins trois fois la femame & à ces fix cas, les
peut le recoanoîtreà Tmfpcûion de l'écaillé. Si les feâateurs d'Aly en ont ajoîttéquarante autres;com-
écailles de Yable fe forment de cette façon, celles des me loriqu'on a tué un lefard touché un cadavre
autres poiiïbns pourroient avoir aiuli la même for- &c
mation. M. de Rcaumur, Mém. de VAcad. royale des Dans la fecondeefpece $ ablution il y a fix cho
Ji6.
Senne. *nnii4 POISSON. (I) fes à obferver qu'elle fe faflè avec intention de plai-
Ablette pojflbn de riviere. Voytf. ABLE. re à Dieu qu'on s'y lave tout le vifage, les mains
ABLERET ou ABLERAT,fub: m. forte de filet, & les bras jusqu'au coude inclufivemenf qu'on s'y
quarré que l'on attache au bout d'une perche & frotte certainesparties de la tête qu'on s'y nettoyé
-avec lequel on pêche de petits-pohTonsnommés vul-
les piés jufqu'aux^talons inclufivement qu'on y ob-j
gairement ailes. tferve exactement l'ordre preferit.
ABLOQUIÉ, f. m. terme de Coutume qui fighifie La Sonna contient dix préceptes"fur le wodou.
la même chofe auejitué. C'eft dans ce fens qu'il efl- Il faut qu'il foit précédé de lafroîmule au nom du
pris dans la coutume d'Amiens, laquelle détendde grand Dieu, &c. qu'owfe lave la paume de la main
démoliraucuns édifices abloqiùès & lolivés dans des avant que les cruches attire l'eau par qu'on fe net-
héritages tenus en roture, fans le confentementdu
feigneur. (H) qu'on fe frotte toute la tête & les oreilles qu'on
ABLUTION, f. f. Dans l'antiquité c'étoitune cé- lépare ou qu'on écarte la barbe pour la mieux net»
remonte religieufe ufitée chez les Romains comme toyer quand elle.eftépaiffe & longue, ainfi que les
une forte de purification pour

quelquefois la tête auventtout le corps


laver
que d'aller au facrifice. Voye{ SACRIFICE.
le corps avant 'l'autre
Quelciuefois ils lavoientleurs mains & leurs Ws, che qu'on obferve
c'efl ur- qu'on
Sh, &
repete
qu'on
ces
les
le
doigts des piés qu'on nettoye les oreillesl'une après
qu'on fe lave là main droite avant la gau-
actesi de
continue
ordre à l'égard des pes
purificationjufqu'à
fans interruption
trois
jusqu'à
quoi à l'entrée des temples il y avoit des vales
marbre remplis d'eau.. la fin.
II eft probable qu'ils avoient pris cette coutume k Cinq chofes rendentle wodou néceflaire i ° l'iffue
des Juifs car nous lifons dans fEcriturc que Salo- de quelqu'excrémentque ce foit ( exceptofemine) par
mon plaça à l'entrée du temple qu'il éleva au vrai les voies naturelles i°. lôrfqu'on a dormi proton-
Dieu un grand vafe que l'Ecriture appelle la mer dément, parce qu'il eu fuppofer que dansainpro-
d'airain ou les prêtres fe lavoient avant que d'of- fonji fommeil on a contracté quelqu'impuretédont
frir le facrifice ayant auparavant fan&ifié l'eau en on ne fe fouvient pas 3°. quandon a perdularaifon
y jcttant les cendres de la viâîme ïmmolée. par qiielqu'excès de vin, ou qu'on l'a eu véritable-
Le mot d'ablation eft particulièrementufité dans ment aliénée par maladie ou quelqu'autrecaufe 4°.
l'égUfcRomaine pour uh peu de vin & d'eau que lorfqu'on a touché une femme impure, fans qu'il y
les communians prenoientanciennementaprès l'hof. eût un voile ou quelqu'autre vêtement entre deux
"lie pour aider à la consommer plus facilement. 50. lorfqu'on a porté la main fur les parties que la
Le même terme fignifieaufll 1 eau qui fert à laver, bienfeance ne permet pas de nommer.
les mairis du prêtre qui a confacré. (G1)1 Quant à l'ablution terreufe pufabloneufe elle n'a
Ablution cérémonie qui comité à ie laver lieu que quand on n'a point
d'eau, ou qu'un «naïade
ou
,punber le corps ou quelque partie du corps, & fort ne peut fouffrir l'eau fanstomber en danger de mort.
parmi les .Mahométans qui la"regardent com- Par le mot de fable en entend toute forte de terre
rnême les minéraux; comme par Veau dans les deux
me une conditioneffentiellement requije à la priere:
Ils ont emprunté cette pratique desJuifs,fy. 1 ont al- autres ablutions on entend celle de rivière de mer,
téTée comme beaucoup d'autres. Ils ont pout cet de fontainede neige,-de grêle, &c. ea un mot tou-
effet des fontaines dans les parvis de toutes. lt?$
quées.
Mof- te eau naturelle. G^er, Mxurt. des Turcs tome I. li'

LejAtiifulmans distinguent trois Au refte ces ablutionsfont extrèmementfréquen?


l'une qu'ils appellent goul & qui eft une efpece tes parmi !es Mahométans i°, pour les raifons ci-
d'immerfion l'autre, qu'ils nomment wodou ,.& deflus mentionhécs & enfecond lieu, parce que la
qui concerne particulièrementlesaiés ,les mains; moindre chofe comme le cri d'un cochon,1'appro»',
OC la troilieme appellcetrrrtufe du/abloneufe ,parce chêou l'urine d'unchien, fuflkent pour flpdrel «#<-
qiu'au 1 eu d'eau on y emploié durable ou de-la terre: rion inutile & mettre dansla nécefüté de la réitérer:
A l'égard de la première, troi onditions fort re- au moins efl-ce ainfi qu'en ufent les Mufulmans feru-
quifes. li faut avoir intention de fe rendre agréable puleux. (C)
à Dieu, nettoyer le cotps de toutes fejs ordures :1 ABLUTION, Lotion. On appelle de ce nom pUn
s'y -en trouve & taire paffer l'eau fur tout le poil &" fieurs-opérations qui fe font chez lesapothkaires.La
(ur la peau. La Sonna exigé encore pour cette ablu- première excelle par laquelleon fépare d'un médi-^
tion qu'on recite d'abordla formule ufitée au nom cament, en le lavant avec de l'eau,celle les matières qui
Q du grand louange Dieu' Seigneurde la Foi lui font étrangères lafeconde, eft par laquelle
Ce tavela paume de la main avant on enleveà un corps les fels furabondans,en réparij.
que les cruches fe vuident dans le lavoir qu'il Ce dant de l'eau delîusldifierentesreprife§elle fe nojnf
faffo une expiation avant la priere qu'on fe frotte me encore idulcorotion la troifieme celle, dont
la ptjjaù avec la main pour en ôter toutes les faites j
' çniûvquc toutes ces,chofcs foient continuéesfans in-
on fe fert quand
propriétés d un
ur augmenter les vertus & les
médicament, on verfedeff'us ou du
ten-upûun la fin de la cérémonie. v in oiMjuelqtie liqueur diftillée qui lui communique
Six raifo'ns fendent cette puriticatioti nfceffaire. fa vertu ou ?? odeur par exemple lorfqu on lave
^Les premières communes aux deux fexes font les les vers de terre avec le vin, &c.
illicites & criminelspar le defir feul, Le mot à'otlution ne con vient "qu'à la première de •.•;

fuîtes involontaires d'un commerce impur la ces opérations, & ne' peut- fer vir tout au plus, qu'à ,.j
exprimer l'aâïon de laver d»s. plantes data l'eau
mort. Les trois dernières font particulièresaux fera-_ avant qitg rig
mes telles que les pertes périodiques du fexc les ment ïèdukorat'wn la troiûeme peut fç rapporter A
l'
pertes de £wg dan* accouchement & l'accouche-
ÂBNAKIS ,f.rm. peuple de l'Amériquefepten-

&ç 46. de grande-


ABO
Ut. ville maritime Suede capi-
tale des duché & province de
de
Finlande
'
trionalç, dans le Canada. Il occupe le 3 o3. M long.

méridionale.
C'eft dans Vabomufui des veaux & des agneaux
que fe trouve la prefure dont on fe fert pôur faire
cailler le lait. fbyfcç Présure, (i)
• ABOMINABLE, DÊÇESTAbLE EXECRA-
BLE, fynônymes.L'idée prmtitiye &pofitive de ces
mots elt une qualification de mauvaisau Suprême de*

°

de Guinée..
Lons. 4t.lat.G1.
ABOEElA,f. ville d'Afrique

ABOILAGE f. m. vieux terme


futU côté d'or
Pratique qui
fignifie un droit qu'a le feigneur fur les abeilles qm
gré auffi ne font-ils fufceptibles, ni d'augmenta*
tion ni de comparafon, fi ce n'eft dans le leul cas
où l'on-veutdonner au fuje qualifié le premierrang
entre ceux à qui ce même genre de qualification
ppurroit convenir ainff l'on dit la plus abomindblt,
fe trouvent dans l'étendue de fa (eigneune. Ce ter- de toutes les débauches mais on ne diroit guère un-
qu'on difoit ancienne-^
me eft dérivé du mot aboille débauche très-abomi/table ni plus abominable qu'une au*
ment pour abeille.
ABOIS f. m. Pl. terme Je Chajfe il marque I ex* tre exprimant par eux-mêmes ce qu'il y a de plus
• trémitéoùle cerf eft réduit', Ipriqu'exeéd4parune fort, ils excluent toutes les inodificationsdont on
longue courte il manque de force & ré^rde der- peut accompagner la plupart des autres épi'thetes.
Voilà cnquoi ils ibnt lynonymes.
tiere lui fi les chiens font toujoursà tes troulfes pour Leur dirftrcnce'conlifte en ce a\\ abominable pa»
prendre* du relâche'; on dit alors que te cerf tient, les
roît avoir un rapport .plus particulier aux moeurs
abois. '° dctcjlabk au goût 1%.exécrable à la «conformaticm,
Derniers abois. Quand la bête tombe morte ou
Le premier marque une fale corruption le fécond
eft outrée on dit la bête tient les derniers abo s
^BOIT f. quelques-uns fe fervent dé ce mot pour de la dépravation & le dernier une extrême dif-
fignïfier la cirufe. Foye^ ABlt CÉRUSE,Blanc formité. «
DEPiOMB.(M) Ceux qui paffent d'une dévbtionfUperftitieufeau
ABOK.ELLE5Voye^ Abukelb. (G) libertinage s'y plongentçrdinairement dans ce qu'il
ABOLITION f. f. en général, eft iaatonpar y a de plus abominable. Tels mets font aujourd
hut
laquelleon détruit ou On anéantit une chofe. traités de chez nos pères,
Cemot eft Latin & quelques-unsle fontvenir du l'honneur des meilleurs itpas. Les richefles einbel*
Grec «'«s*xmi ou àvixiv/xi détruire,: mais d'autres lillent aux yeux d'un homme intéreffé la plus exécra»
le dérivent de ab & olere comme qui (kioit anéan- bit de toutes les^ecéatures. a
tir tellement une chofe, qu'elle ne laiife pas même ABOMINATION, f. f. Les,pâfteurs de brebis
e étoient en abomination aux Egyptiens. Les Hébreu* "
d'odeur. 1
Ainfi abolir une loi, un règlement une coutume devoient immoler au Seigneur dans le defert les abo.
c'eft l'abroger, la révoquer l'éteindre de façon nunations des Egyptiens, e'eft-à-dire leurs animaux
qu'elle n'ait plus lieu à l'avenir. ABROOA- facrés; les bouts, les boucs, les agneaux oc les bé* •
tion, Révcm;ation, Extinction; liers,, dont les Egyptiens regardoient les lacrifice»
Abolition en terme de Chancellerie,eft 1 indul- comme des abominations Stries choies illicites. L'E*
il éteint entièrement criture donne d'ordinaire le nom d'abomination l'i-
gence du prince par laquelle de la jufti-~ dolatrie, & aux idoles, tant à caufeque le culte des
un crime qui lélon les règles ordinaires lui-même eft chofe abqminable quv
ce & Suivant la rigueur des ordonnances étoit idoles en une
irrémiffible;en quoi abolitiondiffère de grace; cette parce que les cérémoniesdes idolâtres étoient pref-
dernière étant au contraire le*pardon d'un crime qui que toujours accompagnéesde diflblutions & d'ac*
de fa nature & par/es circonftances eft digne de ré-
nomd' abominableaux ammau^ront il interditl'ulag«
miffion auffiles lettres d'abolitionlauTent-ellesquel.
Hébreux. G*nef. xlj. j 4. Exod, viij.
que noté infamante } ce que ne font point les têtues auxV abominationde déiolation
%(>')
prédite par
de trace.
Les lettre.* d'abolition s'obtiennent la grande c.jx. v. 27, marque
dole Jupiter
de
t
Olympien
félon quelques interprètes l'i·
qu'AntiochusEpiphane fit
chancellerie &t fonfladreffées fi'elles fontobtenues
'à une cour ibuveraine finon placer dans le abomi»
entilhomme,
par unbailli v^
-un
ou
Sénéchal. nation de déiblationdont il eft parlé en S. Marc,*• »>
*ABOLLA,f. habit que les philofophes affec- v. 7. & ên S. Matth. xxjv.y rS. qu'on vitâjérufa*
toient déporter, due quelques-un?confondent avec lem pendant le dernier fiége de cette ville par les R.Ô»
1'exomide cela ïuppofé c"étoit une tunique fans mains ibus Tite ce font les enfeignes de l'arme**

ou
mànchesjfluilaiffoit voir le bras& les épaules; c'eft
delà qu'elle prenoit fon nom. C'ctoit encore un
bit de valets & de gens de Service.
ABOMASUS,
f. m. da.tsl'Anatomiecomparée
ABOMASIUM,
ha.

c'eft un des eftomacs"


Romaine chargée» de figures^ de leurs dieux ôc de
leurs empereurs qui furent placéesdans le
après la prife de la ville 6c du temple. Calmet
ABONDANCE
anciens
f. f. divinitéf.es payens que le»
monumens
d'une femme de
nous repréfentent fous a hgur»
bonne mine coutonnée de guirlan-.
temple

ruminent favoir le rumen ou eftomac proprement main droite tou«s fortes de fruits
dit le rcticulum fomafus &
Vabômafus. Foye^ Ru- terre de la main gauche de» grains
pêle-mêled'un faifçe4u d'épis. On la voit avec deux
lieu d'une dans une médaille de Trajan.
MINATION.
Vabomajus appelle' vulgairementla caillette eft «ornes au
ie^ernierde ces quatre eftomacsc'eft l'endroitoû Abondance Plénitude
Fertilité, &c Les étymobgiftesdérivent ce mot
médiatement dans les inteftins. d'ab 8c hnda, tau ou vague, parce que dans \abon~
Il eft garni de feuillets comme l'omafus mais fes danct lés
feuillets ont
Vabondaïutportée à l'excès dégénère' en un de-
ne le trouvent dans faut qu'onnommé
aucun dts O m-asus, dit*
cecoooaùqHe donne
ferre, ferreis ou moyenspour ['éperondans le âanc dùn vaiffeau. On dit auffi de
de ble de poi- deux vaifièaux cpù s'approchent en droiture, qu'ils
par exemple une abondanterécolte s'abordentde franc iuéle. ftoyt^ ETÀBLE.
pèches,6*. (G)
re de paxicn«, depetite ville de %avoir dans le* Vaipoux evi s'abordent,
• Abovdavce fond eu r abordant. foit en
d»cde de Chablais.
ckefimtfur leurs ancra foit à la voiie.
ABONDANT, ad}, nomktabondanten Aritkmé- Si un vaiffeau qui eft à Tancredans un port ou
iùiu éft un nombre dont les parties aliquotes prî- ailleurs, vient à chafler & en aborderun autre &
tes enfemble forment un tout plus grand, que le » qu'en V abordant il lui caufequelquedommage, les
nombre; a^ ai a pour parues aliquotes i» J,
6, dont b fomme 1 6 efl plus grande que iz. Le «intéreffésle ^porteront par moitié.
4, viennent à s aborder
#*ombre abondant e& oppose au nombre qui » Si deux vaifleauxfans voilesfecauferontfe
paye*
en pïus grand que la Comme de ics parties aliquotes,
,7» ra par moitié: mais jl y a de la faute d'lui des pi-
tomme la, dont les parties alkniotesCont1 les aborde exprès il
au nombre parfait qui eft égal à la fomme de
parties aliquotes comme 6, dont les parties aliquo-
» lotes,
» dommage».Ordonnance de &v. la Marine
payera
du
III. (Z)
mais
feul le
d'Août
1 6~8i an. toSr ti rit. vij.
tes font 1,1,3. r*>'q Nombre. 6- Aliquote. A* ORDER v. aâ. terme de Faacôimcrie lorfquela
perdrix pouffée par Fo.ifeau gagne qurfque baxflbn
k\ffS»!XT^t/yterme de Palais, Ktm^àStpar afinque les
aapjrficrabondiuue de droit m de proce- on dit il faut aborder larenâfifouslèvent buiflbn.
dùens fenKnt mieux la perd= dam le
ABORIGENES,nom que l'on donne quelquefois
pays,ou.à céux qui en
'l'amiable par laquelle un feigneurà qui fcnt'dûsdes ont tiré leur origine par oppofinon aux coloniesou »~
droits, ou un créancier de femmes non liqmdes, ou nom-eaux habitans quiy font venus d'ilUeurs. Voys^.
non encore aÛBeïïaaentdâes, fe contenre par indul- COLONIE.
gence on pour la fureté
de fes droits, d'une fomme Le mot $ Aborigènesefl fameux dans l'antiquité
claire & liquide une fois payée, ou f&relâebe de fa- quoiqu'onle prenneà préfcnt poua^m nom appeîla-
,on quelconque de fes àdroits. m ça été cependant autrefoisle nom propre d'un
Ce terme 2 fuccéàé celai S 'aboumemm ,dérivé certain peuple d'Italie l'étymologiede ce nom eft
du mot borne, parce que V abonnement, eft la facilité extrêmementdifputéeentre les ia vans.
<p'a quelqu'un de borner limiter ou reftraindrefes Ces Aborigènes font la nation la plus ancienne «pw
prétentions [fQ
ABONNIR T. aa. potierA tefrt on dit
l'on façhe ait habité le Latium, ou ce qu'on ap-
pelle à prefent la compagne de Rome
dxtnmrk avrteM ponr dire, le ficher à demi »le Rama.
En ce fens on diûingueles Aborigènes des Janige-
ABORDAGE, f. m. on fe fert de ce terme nes, qui félon le feuxBerofe, étoieBtétabîâidansle
pays avant eux des Siculesqae ces Aborigènes chat
exprimerrapproche Se le choc de vaiffeaux ennemis ferent des Grecs, de qui ils ôroient Ieur origine;
amie joignent & s'acctocbeni 'par des grapins & par
des amOTCS pour s'enlever l>n des Latins, dont ils prirent le nom après leur union
avec Enée & les Troyens & enfin des clui habi-
Aufomens
91% AMJLRRES.
JUcr à rd*rd*gi fal>wdxgt fe dit de
Faâktnou dela manoeuvre d'un vtfiffçau qui enjoint
au£ bien que de celle des
des Vohques des
taient d'autres
fnotriens
cantons du mêmè
&
par.
autres
fobvient.leniotj#&»-
«n autre pour l'enlever, pendre le fens que nom l'a*
équipages qui feu^ost de leur bord icelui de ren. rigenes fù. feut le dans
vons expliquéau commencementde cet article, ou
Abordage {t$A encore du chocde plufienrs yaîf-
les montagnes,ou
iemuc que la force du vent ou l'ignorancedu timo- errans ou de ce quils habitoient
«ïier fait devJrer les uns fur les autres foit lorsqu'ils de quekju'aiHre étymologie.
Toat en compa^ûe ou kriï{u'iisCe trouvent au
ma- S. Jérome dit qu'on les appefia ainfi de ce qu^s
me mouillage. étoient abfqm origine les premiers habitans au pays
On fe fort au£ de ce terme pcîur le choc contre après le déluge.Denpd'HaEcarnaffedit qoecenom
des lecÏMSt. ftw usas cdttss jnmnâs de boute -hors,
mtmr mms .àtjmàn de toimM^
MthendioKi d"ôn emporta par
du mehers oc hem«p- habitans du pays.
du tmrmz.

Les gens de mer ne don-


D'autres croyent que la radon pour ils
forent ainfi appelés, eft qiïUs étaient Arcadiens d'o-
lefqucis fe diloient en&nsiiela terre, fie a»
Beat poitf 1 ce terme îa même %nificati.on que lui rffijs d'aucun aaitre peuple,
Aunete YiaorJ"& après loï Feftus, font venir
comme qui
&
favire von de ceimi de bord, quic'efi fe prend pont
ou tomber
que le nom
le rivage: Aha&-éê>ordcr, en Marine
faraa vw&Wî, «b déiigner FaSen #îhî bordipri
tombe fur fmatre. De-là »-iennenî les mots de%erdeT%
gine, ce 1= au£«nmt.
fi Pauûaoas veut qu'il appeilés «»

«ner de
deuzhcrda
jm^Kclei
pOW -et»

"rotin te
tomber aae Jeconde fais

g*gner
&
I^Erins veulent mar-
le rivage ils difcnt ttmeher
» .prendreterre fj(-
ble êoe par
Ztm* .des montagnes quils habitaient.
le fentsmentde
pariant de Saturnele légnlateur de ce
prime ainfi
Virgile
peuple
fem-
qui
.s'ex-
tfebr..
parleur
'itn&e -Ter» les îamdbes pour )=et 'es grapins sa
mâmm oc ïweofsrfavaatt & par îe beaupré.
Les Aborigènes étoient ou les anciens habà&ns du

fow m- is-ri aa ta bclk c'eu mettre quelques- uns prétendent ou par Saturne ou par
Cham, ou quelqu'autre chef, -peu de tems après la de plomb, l'opération etl encore plus aifée mais
difpernon,oumêmeauparavant, félon letentiment quand il s'agit de raccorderune conduite de fix pou-
ces fur une de trois, il faut un tambour de plomb
'autre nation y avoit envoyée, & qui ayaiit fait en cône enprenant une table de plomb dont on
chafll les anciens Sicules s'établit en leur place Or forme un tuyau que e l'on foude par-denus ( K )
il y a beaucoup de partageprimordiale
entre les auteurs tou- Aboutir fe dit des arbres fruitierslorfqu'ilsfont
chantle nom de cette nation quelques- boutonnés.L'on entend alors que la feve s'eftponte
été des Arcadieas qui vinrent jufqu'aubout des branches. ( a )
uns veulent que ç'ait fousla Aboutir c'eft revêtir des tables minces de
en Italie en différera teins les preauiers con-
duite d'jEnotrus fils de Lycaon, 450 ans avant la lomb ce qui, fe pratique aux corniches '/quelque-
'guerre de Troie & d'autresfous la conduite d'Her- tois aux cimaifes & autres faillies foit d'Archite-
cule quelques autres font venir cette colonie de âure,foit de Sculpture.
Lacédémoiuensqui quittèrent leur pays rebutés ABOUTISSANT, adj. qui touche, qui confine
par la févérité du gouvernementde Lycurgue & par un bout ainfi l'on dit, telle terre eft abouti/-
ils prétendent que les uns & les autres unis enfem- fantt d'un bout au grand chemin, de l'autre au pré
ble avoient formé la nation des Aborigènes. D'au- appelle M
tres les font venir des contrées barbares plutôt que ABOUTlssANS,f.m.pl.nefeditjamaisfeul,mais
de la Grece, & lesprétendentoriginairesde Scythie fe joint toûjours avec le mot ecnaru, de cette Ma-
d'autres des Gauies d'autres enfin difenr que c'é- niere tenons & abotuijjans. Voyt^ Tenans,
luit les Cananéensque Jolué avoit chairs de leur Une déclaration d'héritage par tenons &c oboutif-
fans efi celle qui en défi ne les bornes & les limites
ABQRTÏF, ad}, avorti qui eft venu avant ter- de tousles côtes telle doit être la defcription por-
¡ne, on qui n'a point acquis la perfection la mati, tée en une faifie-réelle de biens roturiers.
aa Accou- Les tenons & ahouûffans'font autrement appelles
H)
chement. (I) bouts & joutes. Voyti Bouts & Joutes. (
pris ABDY, f. petite ville d'Irlande dans la province

venu
Abobtif
terme. Dans le Droit
par fa naiSknce.L.
fubft. eff un enfantne avant
civil un abonif, auffi-bicn
terme, rompt k teûament
de
deLinftcr.
ABOYEURS, f. m. pL c'eft ainfi qu'on nomme
des chiensqui annoncent la préfence ou le départ du
fanglier, ou d'une autre bête=>chaiTée, qui ne man-»
quent jamais de donner à fa vue & d'avertir le
qui fefabriqueen Languedoc,en Provence, en Dau- chaneur.
phiné & qui s'envoye au Levant par Marieilie. ABRA f. m. ce terme eft générique, pour ugnî-
ABOUEMENT, £ m. fynonymeà arafemem; ils fier une fille d'honneur,une aémoifelle fui vante la
fe difentï'un & l'autre des joints des traverfes avec ferranted'une femme de condition.L'Ecriture don-
tes montassemêmes des jointsde tdut autre auem- ne ce nom aux filles de la fuite de Rebecca à celles
Mage lorfque ces joints font affleurés ou affleurent de la fille de Phanfon, roi d'Egypte à celles de la
(car apasrer chez les Artiftes eft actif paffif & neu-
tre}, & qu'une des pièces s'excèdepoint l'autre; en-
reine Efther & enfin à la fervante de Judith. On
dit qu'aèmfignifieproprement une coëjfcuft,nntfilU
forte que Fon paflbit l'ongle fur leur union il ne d'atours. Gemf. xxiv. §S, Ex. ij. 5. Eftktr,jv. ij. Ju-
feroh point axrêté. Umhommemde ces joints eft im- duh,riij. 3 2. Eutych. Alex. Arob. Let. p. 3 04. ( G )
perceptïbîe. Voilà un abommtns bien groiEerement Ab&a, £ m. mormoied'argent de Pologne, qui
vaut trois fols fix deniers deen
France.
quelques provinces
ABOUGRI ad. bois de matrvaife venue dont. Cette monnoie cours
if tronc eft tortueux court & noueux, foye^ RA-
le quart d'ua aâeun;. à Aftracan, à Smyrne, aiu
ABOUQUEMENT f.
m. dans la Ordonnances Caire, elle cûévaluéc fur le pié du daller d'Hollan-
ce mstïtrt de Salines lignine l'entauement de nou- de. Foyei Daller. (G")
veau fel fur un meulon ou monceau de vieux fel, ABRACADABRA,parole magique qui étant
qu'elles défendent expreffément, fi ce n'efi en pré- rép^ée dam urne certaine rornîc,& un certain nom-
Jisnpe^ks officiers royaux. {If) brê de Empotéeavoir la vertu d'im chenue

D'autres eirafadabra;car on" le


fil mj^èifx à notre bâdment un atm&t de deâbus la
njere dont doit pou|

A BR A C AD A B R

j
ABR A€ A
exicrosx. A BR A C
{SbemÔBe «a croix en coeur.
*6. Lu. Jo,
ii; i.B-K ' i.

plomb qui vien- de, a ne


rhérétique B&ulidc quivivoit dans le' deuxième ifio»
un livre des préceptes de la Méde-
parvo^prcàeparabili où il marque ainfi la diipofitîoB mais comme les anciensn'en ont donné aucune ex-
& i'ulage de ces caractères. plication fatisfaîlànte nous en rapporterons duTé-
litfcnhs char= qmd dtùair rentes imaginéespar tes modernes; le ledeurjugera
deleurfoudité.
Smpms GodrridWendelin ,• homme fortverfô dans'rand-
Et magis atfiumagis dîfini quité ecclésiaffique,a propofé fon opinion fur cette
SinguUqœfanpcrrap'us & outra. fgts matière dans une lettre écrite à Jean Chiflet au mois
Donu ils angvfium re£gatw littaa coaum
Mis iiao JKxis collîun rtdimirt mtmeim

Luhakfqstt abigtnt ( nuranda pounda ) morbos.


Wendelin, Scaliger, Saumaife, & le P. Kircher
que lettre un
de Septembre i6i5.Ilyprétendqu'«irc/Σreftcom-
pofé des lettres initialesde phaleurs mots; que cha»
mot; ies quatre premières.
quatre mots Hébreux les trois dernières,trois mots,
Grecs, de la maniere fuivante
fe fort donné beaucoupde peine pour découvrir le A fignifie Ab, le pere.
J ens de ce mot. Delrio en parle, mais en pafiant,com- B 5^,lenls.
ret1e il RouachiY<e£fn\
me d'une formule connue en magie, & qu'au R
Acadofch,\e&iï&.
n'entreprendpoint d'expliquer, Ce que l'on peut dire A
de plus rraiffembîable c'eft que Serenus qtu fuivoit S Soceria le falut.
les fiiperfBtions magiquesde Bafilide", forma le mot
à'ABK.ACADABiLÀ1ur celui tfehrafacou ohrttfax, Se X AW,?a,lebols.
s'en fervit comme d'un préfervatif ou d'un remède Voilà «sica/îwr bien orthodoxe&bien honoré, pan*
infaillible contre les fievres. Voyt{ ABRASAX. qu'on y trouvediftinôementexpriméesles trois per*
Quant aux vertus attribuées à cet anmlete, le f onnesdivines, & lefalut acquis par la croixdu Ré-
ficelé où nou% vivons eft trop éclairé pour qu'il foit dempteur. Il eu aifé de réfuter cette idée de Vende.
néceflaired'avertircuetout cela eft unechimere.(G) lin par deux raifons la première, qu'il n'eft pas na-
• ABRACALAN, terme CoioUf^ue, auquel les turel de formerun même mot de quatre mots Hé-
Juife attribuent les mêmes propriétés qu'à fabroca- breux & de trois mots Grecs. Cette objectionn'eft
ddbra. Ces deux mots font, outre des amuletes,des pas à lavérioéfuffifante il y ad'autres exemples de
noms queles Syriensdonnoientà une de leurs
idoles, ces mots bâtards d'ailleurs les Bafilidiens auroient
AB&AH AMIENon ABRAHAMITE, m.(Thèol.) f. pu déûgnerpar-là 1'union des deux peuplesdes Hé^
Voyei Pacuaniste. breux & des Grecs dans la même eglue & dans la
ABRAHAMITES,f. m. pi. moines eaAoKques mêmefoi. La feconde raifon paroîî plus forte on
qui foulfrirentle martyre pour le culte des images dit que ces hérétiquescroyant que Simon le Cyré-
fous Théophile au neuvième Secte. { G ) néea fut crucifié à la place de Jefus-Chrîft j &fuie
cette rêverie, refufant de croire en celui qui a été
la côte d'Or d'Afrique & la riviefe-de Vohe. Long. eraciâé ils ne potivokntdirequekjk!.u a esdacquis
putrh croix. Lei-afinenent& laiubtilité quirégnent
ABRASIONf. dans cette opinion de Weadslin, ooiurib^est à 1»
que prochiïfent fur la membraneinterne de Peftoroac
èc des intefliRSles «édicameas violem comme les Le P. Hardoian a profité de la conf eftarewécé*
ptirgatift auxquels on a donné le nom de drefliqua. acmé. Il veut que les trois premièreslettres du a»ot
Voyi\ Drastique. abrafax déêgnemle Père le Fik, & le fainî-Efprit
La i^ofence avec laqueîîecesremçiiesagfflemfur mais il croit que ces quatre dernières A. S. A. X*
le velouté de l'eftonwc& du canal ixtteftinal, pro-
durit des effets fi fâcheux, eue la vie des maladeseft veulent tSucjiœveiulu hommespar kjaiiu Aotti fc}
en da«|er, lorfque Ton rry remédie pas prompte- furrant la mêmeméthode, on a donné un fcits fort
meut par des remèdes adouciflkns & capablesd'ê- pieux au mot abracadabra,dont on a fait unretneda
mmtfftr ou embarraSerles jointes de ces espèce de contré la fièvre. On y a trouvé, le Père, h Fils, -le
ïBédicamens. ( A') jdmt>-Efpritifewamu$ kmim$par k-Jbim arbn. l*t
:#ABRAXÀSonfA.BR.ASAX terme myftiqne de 7W le Fils, h fiim-Efpru k S4ff**r *fî «aàf»*»

un
î'twrisénne Rxibfophie & de la Théologie de quel- Fuye^ ABRA.CADABRA.
qsd('kéret)ques en particulier des Bafiliotetts. uel- M. Be&iagedans (on ffifhin dts
^oeS'inodernesont cm fur la fbï'dft TeitUlHea oç de îjfpoAèfei,
îvxtt. Jérôme ,qne fiafiHde appefiottle Dieu
où'M Dieu tout-puiffant kàax- puifquç Fcwivoit d'amttlStes.ifttF.
quintesqioûjatt-ïls,par ce mottés trois tests foixantie
h des lettres de ce nom Avant r.
et
n
» Iefqueîs dkm, Hsu-pocm* affis

&, i. >i »o. i.f/fe. ce qaiisiit'effl


tout q»se aftfeurs miV

qui étok le à»ps fa |é-volu-

riment de ces pertieftdormît f aç cpjui de S. Irenée,


qui a.fiùre i°. qïMs||p lRiftid|$m n* donnoientpoint
de nom au Dieu t&uus chofes,
difiïient-ils mm Ils ne Pappel-
loient donc pas j|ue ce nom iaifant le
nojaiba'tde 365 les BafiÉ#«appelloient de la forte
le prwaieir de leurs cceuff cieux, ou le prince Se c ai en mt qMNm lit fort œftinôèiBeiat'jfâTmJéè
éeéi *Tan£bnâs q»i ont été trouvés mes WxfU.
ïk~'frèftn]n. hma. cap. Jérôme m fiede3,&:dionî le cardsiml.Baronitts nous a la
W./«f 100, Beaiifoii. Mtfî. du Mtmkh. figure iaosUmmlï. de fes Jjtmdes fous VésaH
PM. IL ik Idiis-CInift120. Taviae éft dam le ctùÏJXtX4«
Ce mot a ferîim: j Saint«»Géneyiev« en voici llnfcriprion
l'on a réduit les auteurs en gardant régulièrement
ASPACAS.A^ÏINA.1. AAIMONON.AESIAI. AINAMEIC.
leurs propress termes & les expreffions de leurs origi-
«TAA3ATE. OTABIAN. nATAEINAN. AnO. IlANTOC.
kakoï.AAIMONOK c'eft-à-direAbraxas Adonar ou naux, mais en tâchant de renfermer tout leur fens
Seigneur des démons bonnes Puifances ypréferve\Ulpie en peu. df' ots; i°. les abregfs proprementdits, que
Pauline de tout méchantdémon formule qui reffent ont faits à leur mode & dans le ft y le
fort le Paganifme. Mais ce qu'ajoute M. Binage qui leur étoit particulier 3° les unions où rhapfodiest
n'eu pas auffi jufte « Abraxas continue-t-jl eft un qui font des compilationsde divers morceaux 4°.
» mot barbare qui ne fignifie rien & dans lequel il, les lieux communs ou chiffesfous lefquelles on a rangé
des nombres. Les BafilidiertS les matieres relatives a un même titre; 50. les re-
» ne faut chercherque cueils faits par certainsteneurs pour leur utilité par-
s'enfervoientpour exprimerle Dieu Souverainqui
w
» a créé trois cents fbixante-cinqcieux, & partagé ticulière & accompagnés de remarques; 6° les ex-
du foleil en trois centsforxante-cinq jours » traits qui ne contiennent que des lambeaux tranf-
» le coursci-deuusqu' Abraxas n'eu point le nom que crits tout entiers dans les auteurs originaux, la plû-
On a vu
les Bafilidiens donnoient au Dieu fuprème Se nous part du tems fans fuite & fans liaiion les uns avec
allonsmontrer que ce terme n'eft pas un mot barba- les autres.
re & qui ne fignifierien. « Toutes ces manières d'abrégerles auteurs, con-
Les recherchesde M. de Beaufobre nous en four- tinue-t-il pouvoient avoir quelque utilité pour
niront la preuve. de crois dit ce favant qu'v»- » ceux qui avoient pris la peine de les faire, & peut-
» xas ou abrafax eft comparé de deux mots Grecs. » être n'étoient-elles point entièrement inutiles il.

» Le premier eft «Cj>« qw a


diverfes fignifications » ceux qui avoient lu les originaux. Mais ce petit
magnifique. C'eft m avantage n'a rien de comparable à la perte que la
» mais entr'autres, celle de beaudu de
une épithete ou un attribut Dieu appelle Jao » plupart de ces abrégés ont caufée à leurs auteurs,
comme on le voit dans cet oracle d'Apollon de » & n'apo int dédommagé la républiquedes Lettres,
Claros rapportépar Macrobe. Saturnal, lib.I. y. En eliet, en quel genre ces ahrtgîs "n'ont-ils pas
fait difparoîtreune infinité d'originaux ? Des auteurs
Hi\icr fi tpur 1 ai. ont crûque quelques-uns des livres faints de l'ancien
Ceft-à-dire Pluton préjîde fur fkyver, Jupiter fur Teftament n étoient que des abrégés des livres de
» le primeras le Soleil fur Tête & le beau Joafur Cau- Gad d'Iddo, de Nathan des mémoires de Salomon
qui de la chronique des rois de Juda, &c. Les jurifcon-
» tome. On traduit ordinairement mollis lao cemais fultes fe plaignentqu'on a perdu par cet artifice plus
» ne veut pas dire une divinité molle & foible,
» une divinité qui fournitaux hommes toutes les dé- de deux mille volumes des premiersécrivainsdans
lices de la vie & qui préfide fur l'automne faifon leur genre, tels que Papinien les trois Scevoles La-
» de* vins & des fruits. /SCpic tignifie auffi beau béon Ulpien, Modejlin & plufieurs autres dont les
» majeflueux ,fuperbe;de-là vient YaCfaCuvû* d'Euri- noms font connus. On a laifle périr de même un
M pide pour dire une. démarchefuperbe majejlucu- grand nombre des ouvrages des pères Grecsdepuis
wji Dans les vers que je viens d'alléguer lao Origine ou S. Irenee, mêmë jufqu'au fchifme tems
» eft Bacchus mais Bacchus eft le Soleil, comme auquel on a vû toutes ces chaînes d'auteurs anony-
» Macrobel'a fait voir. Quoi qu'il en foit *Cf »t mes fur divers livres de l'Ecriture. Les extraits que
Confîantin Porphyrogtnetefit faire des excellens hiC
» eft une épithetedu Soleil. Le fécond mot Grec dont
abrafax eft compofé eft ou celui de Sao ïao tonens Grecs & Latins fur rhiftoire la politique
» qui eu Couvent employédans Homère,& qui veut la morale, quoique d'ailleurstrès-louables ont oc-
w axrefauver ou guérir ou celui de Sa SA,
qui tigni- cafionné la perte de rhifloire univerfelle de Nicolas de.
w fie faim famé. Ainfi abrafaxvoudroit dire à la1et- Damas d'une bonne partie des livres de Polybe »,
k tre le beau le magnifique Sauveur, celui qui guérit de Diodore de Sicile de Dcnys d'Halicarnaffe &c.
les maux, & qui enpréferve ». Hijî. du Manicheifme On ne doute plus que Juftii ne nous ait fait perdre
le Trogue Pompée entier par, X abrégé qu'il en a fait
r>
tome II. page 3J.
M.'de Beaufobre détaille enfuite fort au long les & ainfi dans prefque tous les autres genres de lit-
preuves qui établirent ^abrafax ou ce magnifique térature.
Sauveur n'eft autre que le Soleil. C'eft pourquoi Il faut pourtant dire en faveur des abrégés qu'ils
nous renvoyons les lecteurs à l'ouvrage de cet au- font commodes pour certaines perfonnesqui n'ont
teur. Ctt article efi en grande partit tiré des Mémoires ni le loifir de confulterles originaux, ni les facilités
de M. Former» Éifioriographede l'Académieroyal* de de fe les procurer, ni le talent de les approfondir
Pmfe.{G)
ABRÉGÉ f. ou d'y démêlerce qu'un compilateurhabile& exact
leur préfente tout digéré. D'ailleurs comme l'a re-
m. épitomt fommaire prêta .arc_
courci. Un abrégé eft un difcours dans lequel on ré- marqué Saumaife les plus excellens ouvragesdès
duit en moins de paroles, la fubüance de ce qui eft Grecs& des Romains auroient infailliblement & en-
dit ailleursplus au long Se plus en détail. tierementpéri dans les Siècles de barbarie, fans l'in-
« Les critiques,dit M. Baillet, ce généralement duftrie de ces foïkursd'abregés qui nous ont au moins
tous les ïhidieux qui font ordinairement les plus fauve quelques planches du naufrage ils n'empê-
grands ennemis des abrégés prétendent que la chentpoint qu'on ne confulteles originaux quandils
coutume de les faire ne s'eft introduite que long- existent. Baillet du
t» tems après ces
Cèdes heureux où fieuriflbient les
M
Belles-Lettres ce les Sciences parmi les Grecs & Ils font utiles i°. ceux qui ont déjà vùles cho-

les Romains. Ceft leur avis un des premiersfruits fes au long.
de l'ignorance ce de la fainéantue, ou la barbarie i°. Quand ils font faits de façon qu'ils donnentla
» a fait tomber les fiedes qui ont fuivi la décaden- connoiflance entiere de la chofe dont ils parlent, Se
» ce de l'empire.Les gens de lettres ce les favans de qu'ilsfont ce qu'eft un portraiten migiuuurepar rap-
cesTïéeles, difent-ils ne cherchoientplus qu'à port à un portrait en grand. On peut donner une idée
»
» abrégerleurs peines Se leurs études fur-toutdans généraled'une grande hûtoire ou de* quelqu'autre
m la léchée des hiftoriens des
philofophes, ce des matière mais on ne doit point entamer un détail
» jurifconfultes, foit que ce fut le loifir foit que ce qu'on ne peut pas éclaircir, & dont on ne donne
» fût le courage qui leur manquât ». qu'une idée confufequi n'apprendrien, & qui ne ré-
Les abrégés peuvent félon le même auteur fe veille aucuneidée déjà acqutfe. Je vais éclaircirma
réduire à fix eipeces différentes i°. les tpitomuoù penfée par ces exemples Si je dis que Rome fut d'a·
T«_. r
qui font de bois & à huit pans d'un pouce ou en*
bord gouvernée par des rois, dont l'autorité diiroit viron de diamètre aux deuxextrémités de ces rou-
annuels
autant que leurvie, enfuitepar deux cÓnfuls leaux que l'on fait d'une longueurconvenable, ainfi
que cet ufage fut interrompu pendant quelques an-
nées que l'on élut'des décemvirsqui a voient la fu-
qu'il va être expliqué on met deux pointesde fil de
prènie autorité., mais qu'on reprit bien-tôt l'ancien fer d'une ligne ou d une demi-lignede diametrepour
ufage d'élire des cohfuts qu'enfin Jules Céfar &
fervit de pivots. Ces pointes entrent dans les trous
des billots À A. ^ô^JhLLOTS. Soit maintenant 1*
après lui, Augure s'emparèrent de la fouveraine ligne E Ù la targette qui monte d'une touche dé
autorité qu'eux& leurs fucceiteurs furent nommés
Empereurs: il me îemble que cette idée générales'en- clavier au rouleau & la ligne G F, celle qui def
tend en ce qu'elle eft en elle-même maisnousavons cend de la foupape au même rouleau. Ladiftance
des abrégésqui ne nous donnent qu'une idée connue FD entré les perpendiculairesqui panent par une
foupape & la touche qui doit la aire mouvoir
qui ne lame rien de précis. Un célébré abréviateur s'appellera Ytxpanjîondu davier. Les rouleaux doi-
s'en contenté de dire que Jofeph fut vendu par fes
treres,calomnié par la femme de Putiphar, & devint vent être de trois ou quatre pouces plus longs que
le fitrintendantde l'Egypte. En parlant dés décerna cette étendue./Ces trois ou quatre pouces doivent
virs, il dit qu'ils furent chaflës caufe de la lubricité être repartis égalementaux deux
d'Appius ce qui ne laiffedans l'efpritrien qui le fixe fefpace égal & correfbbhéantdurouleau.
& qui l'éclairé.. On n'entend ce que l'abréviateur a A l'eipace FD aux points Se Jl on perce des trous
qui doiventtraverfer les mêmes faces. Ces ttous fer-
voulu dire, que lorfquel'on fait en détail l'hiftoire à des pattes/ F, KDyde gros fil de fer.
de Jofeph& celle d'Appius. Je ne fais cette remarque vent mettre
les mains Ces pattes font ointées par l'extrémité qui entres
que parce qu'on met ordinairemententre
al
dans le rouleau, & rivées après l'avoir traverse;
des jeunes gens des abrégés dont ils ne tirent aucun l'autre extrémité la patte applatiedans le fen*
de eft
fruit, & qui ne fervent qu'à leur infpirer du dégoût. vertical & percée d'un trou qui fert à recevoir IL
Leur curiûfité n'eft excitée que d'une manière qui ne léton des targettes. Les pattes ont trois ou quatre
leur fait pas venir le defir de la fatisfaire. Les jeunes
gens n'ayant point encore affez
d'idées acquîtes, ont pouces de longueur hors du rouleau & font dans
befoinde détail & tout ce qui fuppofe des idées ac- le même planhorifontal.On conçoitmaintenantque
fi l'on tire la targette E D attachéeà une touche, en
quifes, ne fert qu'à les étonner à les décourager,
& à les rebuter. appuyant le doigt fur cette touche, l'extrémité
Enabregé, façon de parler adverbiale,fummdtlm. de la patte D K doit baiffer. Mais comme la patte
Les jeunes gens devroient recueillir en abregé ce eft fixée dans le rouleauaupo int K elle ne fauroit
qu'ils obferventdans les livres, & ce que leurs maî- baiffer par fon extrémité D fans faire tourner le
tres leur apprennent de plus utile & de plus intéref- rouleau fur lui-même d'une égale quantité. Le rou-
fant. (F) F
leau en tournant fait fuivre la patte 1 dont l'éx-
Abrégé ou Abréviation, lorfquon veut écrire trémité F décrit un arc de cercle égal à celui que dé-
crit l'extrémitéD de l'autre patte & tire la targette
àvec diligence, ou pour diminuer le volume, ou en F G à laquelle le mouvement de la targette £ a
certains mots faciles à deviner on n'écrit pas tout
& Madame, ainfi été tranfmis. Cette targette FG eft attachée à
au Ion». Ainû au lieu d'écrire Mohfitur abrégé. la bourfettepar le moyen du léton H. ^«jyie^BouR-
on écnt M'ou M* par abréviation ou par
Ainfi les abréviations font des lettres,notes, carac- SETTE,SOMMIER.
lettres qu'il faut fup- Un abrégé eft un compofé d'autant de rouleaux:
tères qui indiquent autres
les
femblablcs à celui que l'on vient de décrire qu'il y
pléer. D. O. M. c'eft-à-dire j Deà optimo maximo.
R. A. S. H. Anno reparata falutis humana. Au com- a de touches au clavier ou de foupapes dans les fom-
mencementdes épîtres Latines on trouve fouvent miers. Tous les rouleaux qui compofentun abrège
S.P.D.c^e&-k-éiiTeifalutemplurimamdicit.Auxin{- font rangés ftir unetable ou plancheE FG HJig. 20.
criptions, D. V. C. c'efi-à-dire,dicat, vovtt confe- Sans laquelle les queues des billots entrent & font
expli- collées. Une de leurs pattes réponddirectementau-
crar. SertoriusU'rfatus a fait une collection des deffus d'une touche du clavier L M, à laquelle elle
cationsde notis Romanorum. (.F)
ABREGÉ,î.m. {partie de l'orgue.)c'eft un aflem- communique par le moyen de la targette a b. L'autre
blage de plufieurs rouleaux par le moyen defquels patte communique par le moyen d une targette c d
à une foupape des fommiers S S TT qui s ouvre
on répand & l'on tranfmet l'action des touches du lorfque l'on tire la targette du clavier en appuyant
clavier dans une plus grande étendue. Voye^la figure
le doigt fur la toucheà laquelleelle eft attachée, ce
a O Planches d'Orgue.
Si les fommiers n'avoient pas plus d'étendueque qui fait tourner le rouleau & tirer la targette du
le clavier il fuffiroit alors de mettre des targettes fommier. On appelle targettesJudavier, celle qui va
qui feroient attachées par leur extrémité inférieure du clavier à abrégé & targette dufbmmier celle
aux demoifellcs du clavier,& par leur extrémitéfu-
qui va de Yabrégéau fommier.Les unes & les autres
périeure aux anneaux des bourfettes. Il eft fenfible doivent fe trouver dans un mêmes plan vertical dans
qu'en baifant une touche du clavier, on tireroït fa lequel fe doivent trouver du cla-
targette qui feroitfukre la bourfette l'eue & la foû- vier & les bourfettes des Gommiers. Par cette ingé-'
nieufe conftruaïon, rétendue des fommiersqui eft
pape correspondante.Mais comme les foupapes ne quelquefois de 1 ou 10 pies fe trouve rapprochée
peuvent pas être aufli près les unes des autresqueles qui n'en que de
touches du clavier dont 1 3 nombre de touchesd'une ou réduite à rétendue du clavier Ceft
oâave y compris les feintes, ne font qu'un dcmi-pié, deux piés pour quatre o&aves. ce qui lui a fait
puBqu'il y a tel tuyau dans l'orgue qui porte le donner le nom tfabregè comme étant les fommiers
double il a dope faim néceffairement les écarter les réduits ou abrégés.
Dans les grandes orgues qui ont deux fommierspla-
unes des autres mais en les éloignant les unes des
autres, elles ne fe tr<j.uventplusvis-à-vis destouches cés à côté l'un de l'autre en cette forte A\
baffes & des detfus font
j Cp
repartis
B,
fur
correlpondantcsdu clavier d'ou cependant il faut les tuyaux des
leur tranfmettrè l'action. Il faut remarquerque l'ac- tous lés deux enforte que les plus grands (oientvers
tion des touches du clavier fe tranfmetpar lemoyen les extrémités extérieures AB & les plus petits
des targettespofées verticalement,& ainfi que cette vers C les tuyaux fur chaque fommier fe fuivent
action eft dans une ligne verticale. Pour remplir par tons ,^n cette fortes
cette intiiçatio.n on tait des rouleaux BC> fig. 21.
La difpofitioh des rouleaux pour faire cetterepâf- Dans l*antiqrtîté on appelloit les abréviations,
fttibtien repréfentée dans la figure. On les nomme entore de même dans les anciennes nous.
ABREGER un fief.. terme de JurifrrudtnctfîodaU, înlcriptionsLatines. (G)
fynonyme à mais qui te dit fmguliere- .ABRÉVIATIONS. Ce font des lettres initiales
meht lorfque le feigheorpermet à des gens de main- des caractères dont Ce fervent les marchands, né- ou
morte de polder des herinages qui en relèvent. gocians, banquiers, & teneurs de livres, pour abré-
ABREVIÀTEUR adj. ger certains termes de négoce & rendre les écri-
prisfubftantivement c'eft tures plus courtes. Voici les principales, avec leur
l'auteur d'un abrégé. JFùAin abréviateur de Trogué explication.
Pompée nous a tait perdre l'ouvrage de ce dernier.
On reprocheaux abréviateursdes Tranfaâions Philo- C. fignifie Compte.
fophiqùes,d'avoir fait un choixplutôt qu'un abrégé C. O. Compte ouvert,
parce qu'ils ont pane pluneurs mémoires par la C. C. Compte courant,
feuleraifon que ces mémoires n'étoient pas de leur -™» C* Mon compte.
goût. {F) S. C. Son compte.
ÀBREVïAtEUR f.m. terme de Chancellerie Romaine* L. C. Leur compte.
C'eft le nom d!un officier dont la fonction eft de ré- "• C* Notre compte*
loger la minute des bunes & des fignatures. On rap- A.. Accepté.
pelle parce que ces minutesfont farcies
d'abréviations. ACCEPTÉ. S. P. Ci Accepte fous/protitpour
met*
i te.
H y en a de deux claffes les uns qu'on àlslielle Je
parco majori (du grand banc), à quile régent de la
chancelleriediftribuetes Suppliques, & qui fontdref
A.
P.
rote
tre co
Protejlé ou
payl.
fer la minute des bulles par des fubftituts qu'ils ont Tre.^T«S4 Traite ou traites.
fous eux & ceux qu'on appelle de parco mtnori ( du R • Remifes.
fécond banc ) dont la fonction eft de dreflerles dif- R. Reçu.
penfes de mariage. (G) PR- Pour cent.
^ABREVIATION, f. f. contraâion d'un mot ou N°. Numéro.
d'un paflage qui fe fait en retranchant quelques let- f0* Folio ou page.
très, ou en fubftituant à leur place des marquesou Ra. Reao.
des caraâeres. Foyeç Symbole # Apocope. Va. Ferfo.
Ce mot eft dérivé du Latin brevis qui vient du V. ,Ecu de Go fous ou de trois li-
vres tournois.
Les Jurifconfultes les Médecins, ère. fe fervent ,Peu de Go fous ou de trois li-
fréquemment S abréviation tant pour écrire avec vres tournois,
jplus de. diligence que pour donner à leursécrits
air my^érieux. un R*«R«. ^ichedaletRifda/i,Rixdalej
Les Rkbbins font «eux qui employentle plos
hrévidtiom^On ne fauroh Tire leurs écritsqu onn'ait
d' ©AL. ou DU. Daller ou Daldre.
une explication Hébraïques. Les DUC.««DD4 Ducat.
écrivains fe M. L. Marc Labs.
ne contentent pas ST.
de faire des abréviations comme les Grecs & les La- IL. Livres fierlings.
tins, en retranchant quelques lettres ou fyllabes dans
tm mot fou vent ils -n'en mettent que la première ou
L. DE G. on L. G, Livres de gros,
Livres tournois,,
lettre. Ainfi*T lignifie Jtabii,8c
te fignifieSK,UTm,
ou TDK, félon l'endroit oii il fe trouve.
Ils prennentfotivent les premièreslettres de plu*
Don £ Deniers tournois,
Livres de poids,
Beursmots de fuite, & en y ajoutant des voyelles,
ils font un mot barbare qui représente tous les mots
dont il eft f abrégé. Ainfi Ràbbi ScheUmhJahhi,
jargon d'abréviations Hébraïques s'appelleRafi eh
Rabbi Mofls ben Maïemom Rambam. De même VP3Ù
&
G.
MouM*,
ONC.o«ON<

DO.
Mitres.
Onces.
Gros.
Dito.
eft mis pour "p* rUD* 1flD3 TTR3, donum in abdito
ever~
£f. Dû.
rit irarn. Mereerus, David de Pomis,Schindler,Bux- Les négocia»» & banquiers Hollandois ont auflîîeurs
torf, & d'autres, ont donné des explicationsde abréviations particulières.Comme toutes les
fortes d'abréviations. La plus ample colkaion des ces mar-
chandifes qui fe vendent en Hollande, & particulie-
abréviations Romaines, eft 'celle de SertoriusUrfa-
tus qui eft la fin des marbres d'Oxford. Senorii ment à Amfterdam s'y vendent par livres de gros,
tqiùûs t denotis Romanomm t commntarius. par rixdale, par florins d'or, par florins par fous de
gros,parfouscommuns,&pardeniersde gros, pour
Remarquezque plus la, chaleur cil grande, meil-
abréger toutes ces monnaies de compte; on leure. eft cette chaffe.
U. & tv. Ls. «a Abreuvoirs ?& £Atthltet%
Livra de «w. font de pentites tranchées fiâtes ay ce le marteau de
tailler de pierre (ou avec la °hachette de maçon
F. d'or en Francoii, «g « #<* dans les joints& lits des pierres afin que le mortier
,Florins d'or. dans ces joints s'accroche^àiec
landois. ou coulis qu'on met VianoUdiJ) tviler ,p. ^3-(JP)
&îeslie.
'Florins:
Sous <k gros; Ji
F.

S. tn François fi- ft. y en
les pierres
ABREX, mot qui te trouve
Latine découverte! Langres €û
dans une infcription
157}, & qui a fait
Sou3 communs.
Hollandais. penfer à M. Mahudel q^JBjélloràr, dont il eft parlé
J^. dans cette inferiptipn-j étoit «n homme d'autorité)
Deniers de gros. >
chez les LangrcAs & même qu'il avoit été un de leurs
Abréviations POUR les Poids. rois car il^ prétendquele mot abrex marque qu'il
Schippont,poids de trois cents livres. Schipt. avoit abdiquéla royauté, foit qu'elle iùt annueUe&
L. pt. élective chez ces peuples commeparmiquelquesau-,
Lifpont poids de quinte livres.
Quintab poids de cent livres. Ct. ou tres des Gaules » foit qu'elle fut perpétuelle dans lâ
#– perfonnede celui qu'on avoit élû; car fi ce n'eût pas
La livre de deux mates ou 1 ô onces. été de fon propre mouvement qu'il eût renoncé à
Stcen ou pierre poids de huitlivres. Stz. l'expira-
ABREUVER «fl *«#<*« c'eil y jetter de lèfii cette dignité mais qu'il l'eût qutitée après non
tion du terme on auroit dit exrex & pas abrex.
après qu'il eft achevé de conftruire, 1 eh remplir ne ceci d'après les Mémoires de l'A-
entre le francbord & le ferrage de pou* éprouver s^ flous donnons
eu bien étanché, & s'il n'y 4d'eau cade'.mies desBelles-Lettres,que comme une conjec-
a pas voie dénuée de vraiflèm-
ABREUVER, eit auffi le même qu'arrofcr on le ture ingénieufe qui n'eft pas
d'abord ve- blànce. (G)
dit particulièrementdes prés où l'on fait d'unVuifleau, ABRI, f. m. c'etl ainfi qu'on appelle un endroit
nir feau d'uneriviere d'uneSource, ou
dans une grande rigole ou canal fitué à la partie fu- où l'on peut mouiller à couvert du vent. Ce port eft
périeure des terres & divifé enfuite par les ramifi- à fabri des vents de oueft& de nord-ouetl. L'anfe où
cations de petits canaux dans toute 1 étendue d un nous mouillâmes eft fans aysun abri. Le vent renfor-
lile.Mouil-
pré. Cette maniered'abreuverles prairies, établie en çant, nous fumes nous mettre à l'abri de
Provence & en Languedoc les rend extrêmement ler à l'abri d'une terre.
fertiles, lorsqu'elle eft faite à propos. La trop gran- Abri fe dit auffi du côté du pont ou l'on eft moins
de quantité d eau, fi elle y féjournoit, rendrait les.
expofé au vent. (Z)
ABRICOTIER,f. m. arbre à fleur en rofe, dont
prés marécageux. (df)
Abreuver un cheval
,•,•
c'eft-à-dire le faire boire ce le piftil devient un fruit à noyau. La fleur eft com-
pofée déà>lufieurs feuilles dilpofées en rofe le pif-
qu'il faut avoir foin de faire deux fois par jour. {V )
ABREUVER. Les Verniffeurs difent de la pre-
til forts§f calice & devient un fruit charnu pref-
fa
que rond ?pplati fur les côtés & offeuxdans
fillonné
mière couche de vernis qu'ils mettent fur le bois, &
qu'elle l'abreuve. longueur; ce fruit renferme un noyau ap-
ABREUVOIRou GOUTTIERE défaut des plati, dans lequel il y a une femencé. Tournefort
arbres qui vient d'une altération des fibres ligneufes Infi. rei herb.Voye^ PLANTE.(7)
intérieurement & n'a occafionne ABRICOT?.On en fait des compotes& des con-
qui s'eil produite fitures feches & liquides fon amande fert à faire dç
changé la forme extérieure
aucune cicatrice qui ait la même caufe que la géli- la pâte & du ratafiat. Il fe multiplie par fon noyau
de l'arbre. L'abrcuvoira & fe greffe fur prunier& fur amandier.On diftingue
vure. Voye{Varticle GÉLIVURE. l'abricotier en précoce ou abricotin en abricot en
ABREUVOIR, f. m. onappelle ainfi un lieu choifi
efpalier à plein vent. Les abricots violets font les
& formé en pente douce au bord de l'eau, pour y plus beaux & les meilleurs.
mener boire ou baigner les chevaux. Les abreuvoirs
font ordinairementpavés& bordés en barriere. On La place la plus convenableaux abricotiers eftl«
dit Mener ce cheval l'abreuvoir ou Peau. (V)
plein vent mais toutes les expofitions en efpaliers
leur font bonnes, & ils aiment mieux une terre lé-
AgREUVOIR,lieuoù les oifeaux vont boire on grafle. (K)
dit prendreles oifcauxà l'abreuvoir.Pour réuffir à cette gere & fabloneufe qu'une terre plus verds;
•Compote d'abricotsverds. Prenezdes abricots
chaffe il faut choifir un endroit fréquenté par les d'eau à demi; jett*z-y des
petits oifeaux, & où il y ait quelqueruiffeau le long rempliffer un chauderon
cendres de bois neufou gravelées; faites faire à cette
duquel on cherche l'endrpitle plus commode pour y
faire un petit abreuvoirde la longueurd'un filet & leffive fept ou huit bouillons; mettez-yvos abricots'-
large environ d'un pié ou d'un pie & demi on cou- remuez-les avec-l'écumoire. Quand vous vous ap-
de l'abrcuvoir, de joncs, de percevrez qu'ils quitteront le noyau mettez- les
vre l'eau des deux côtésafin dans de l'eau froide, maniez-les, nettoyez & pat-
chaume ou d'herbes que les oifeaux foient
'obligés de boire à l'endroit que l'on a deftiné pour fez dans d'autre eau claire. Faites bouillir de leau
1' 'abreuvoir on attend qu'ils foient defcendus pour dans une poelle jettez-y vos abricotsque voustire-
quand voit une quantité, on les en- rez de l'eau claire. Quand ils feront
cuits, vous fe-
boire & on en poelle quantité de fucre cla-
veloppe du âlet, en tirant une ficelle qui répond à rez fondre dans une une
cependant
I xcfilet & que tient lé ^haffeur qui eft caché ou rifié, proportionnéeà celle des abricots
ahricots entre des ferviet-
bien l'on couvre Yabreuvoi^tpetits brins de bois en- vous laifferez égoutter vos les jetter dans le fu-
tes vous les tirerez de-Ià pour
duits de glu & les oueaux venant fe pofer fur ces lahTerez bouillir doucement bien-
baguettes pour boire plus commodément, fe trou- cre vous les y
vent pris. tôt ils verdiront alors pouffezle bouillon; remuez,
L'heure la plus convenablepour tendre à l'abrcu- écumez, laUTez réfroidu & ferrez.
voir^dk depuis dix heures du matin jufqu'à onze Compotc ^abricots,murs. Ouvrez vos abruofs par
& depuis deux heures jufqu'à trois aprèsmidi, & en- la moitié, faites-les cuireen firop caffez les noyaux;
ftn une heure & demieava nt Je coucherdu foleil pelez les amandes mettezune demi-livre"detucre
dans unë^pôëlle. Faites
alors les oifeauxy viennent en foule parce que pour une douzainë d'itbrirots
tondre; arrangez vos moitiés 'd'abricots dans ce fu-
l'heure les prefl'e de fe retirer
bouillir jettes enfuite détacher tout-à-fait de l'àutre, ou qu'ils ont enjoint
et,$ fondu cwitùroez de faire çnfembledeux moitiés féparées enforte qu'ellesfc
for tes «krifott vos amandes ôtez votre compote de
défias le feu; remuez-la, afin d'affemblerl'écume débordant mutuellement par les deux bouts, l'une
enlevez l'écume *v«c un papier. Remettez fur ht d'un côté & l'autre de l'autre.
feu s'y fe reforme de Fécumc, enlevez-la, laiffez ABRITER, v. a. c'eft porter à"i'ombre une plante
refroidir &ferre». On peut peler fes «fricots. S'ils mife dans un pot, dans une caiffe pour lui oter lg
font durs, on les paffera à l'eau avaat que de Ici trop de foleil. On peut encore abriter une planche
mettre au fucre.. • entière en la couvrant d'une toile ou d'unpaillaffon,
ce qui s'a pelle proprement couvrir. Voyt^ Cou-
les par-tout avec une épin^e; jettez-les dans Teau; VRIR.
fciws4es bouiüixdans une feconde sau, après les ABRI VER mot ancien, encore en ufage parmi
avoir. lavés dans la pretMere ôtez4esde deffus le les gens de rivière c'eu aborder & fe joindre ri.
au
fau quand ils monteront, &.leslaiffez refroidir. Met- vage.(Z)
tez4es eufuitefur un petit feu tenez-lescouverts, v ABRO8ANIAou ABRUCHBANIA,f. vilUdu
fi vous voulezqu'ils verdiffent, & ne les faites pas comté du même nom, dans la Tranfylvanie.
bouillir. Quand ils feront verds, mettez-les rafraî» ABROHANI,(Comm.) voyt{ Malle-MOLLE.
fhir dansl'eau. QuandUs ferontrafraîchis,vous met- ABROGATION, f. f. aaion par laquelle on ré-
trez fur cette eau daux parties de fucre contre une voque ou,annulle une loi. Il n'appartient qu'à celui
d'eau, enforte que la quantité du mélangefurnage qui a le pouvoir d'en faire, d'enabroger, Foyt[As o-
les abricots. Laiffez.lesrepofer environ vingt-quatre lition Révocation. c
heures dans cet état; jettez-lesenfuite dans un poê- Abrogation differe de dérogation en ce que la loi
Ion; faites-les chaufer légèrement fur le feu fans dérogeante ne donne atteinte qu'indirectement à la
ébullitionj remuez-lesfouvent. Le jourfuivant vous loi antérieure,& dans les pointsfeulementoh l'une
les ferez égoutter en les tirant du firop. Vous ferez 6f l'autre feroient incompatibles au lieu
que Vabro-
cuire le ûropfeul fur le feu, jufqu'àce qu'ilvouspa. gation efl une loi faite expreffémentpour en abolir
roiffe.avoir de la confiftance vous y arrangerezvos ufle précédente. Voyt^ DÉROGATION. (H)
«gouttes voua les ierez chauffer jusqu'au fré- ABROLHOS, ou aperi osulos f, m. pi. écu cils
firop, puis les retirerez de deffus le terribles ptoche l'île Sainte-Barbe à 10 lieuesde la
feu» & les bifferez repoferjufbu'au lendemain. Le côteduBrefil.
lendemainaugmentantle firop de Gure, vous les re. ABROTANOIpÇS f. etpece de corail ref-
mettrez fur le feu & loferez bouillir, puis vous les femblant à l'auroae femelle m.d'où il tire fon
nom,
laifferei encore reposer un jour. Le quatrièmejour On le trouve,félon Clufius qui en a donné le nom,
k fur les rochers au fond de la mer.

cet. vous ferez cuire le


vous retirerez vos abricots,
faon fetil jufqu'à ce qu'il foit liffec'eft-à-dire que planteplusconnue (OU$
U fil qu'il forme en le laiffani duliller. par inclina- lenomàe JàntoJint.yoytiSANTQuxz.
tion, f« caffe repofer un jour Abeotone m. plante plus fous
vos abriwts dans ce firop. Le cinquième, remettez lt ma) lïaurpru. Foy^ AurOne. connue
votre ûwp feulfur le feu donnez-lui une plus forte ABRUS,çfpecedefeverouge qui croît en Egypte
«uiffpn,KpluA de der- fie awt Indes. Wft. plm- R*y>
niere fois vos «iAWww; faites-lesfrémir; retirez-les; Indes; onfofert de (4
achevezde faire cuire le firop feul, & gliffez-y \os femence. Il y en a de dquy fçrtes l'une greffe conv
abricot*: couvrea-te», & faitesleur jetter aveclefi- pois, cendrée, noirâtre; l'autre un peu
rop quelque* bouillons encore écumes de teras en plus groffç que l'ivraie ordinaire toutes les deux
d'un-rougefoncé. On k$ recommande pour les in-
tnmarmUdt. Prenezdes abritotsuimi rhumes, fa. Voyt^
owvjejerJesiGagez.les noyaux; jette» les amande»
.A f. province du royaume de Na-
peau. 40, $i. j0.1^ 41, 4S.
faites cuire, ce mélange
mètre pu d« l'axe d'une courbe, compràfo entre le
la la un autre point fixe » & la

akm°tï.

fi» le

lcM#^anglejde r«Ayo^pjr une

Daas ces deux


flu & contourné uaç desraoitiés, ii«s èbjtîfr
vie. Au contraire, il y a à parierqu'un homme qui
fis, c'eft-à-direle point A, duquel 6n commence eft abfent & qui depuislong-temsn'a donnéde fes
les compter, foit le fommet de la courbe, ou ce nouvellesà fa famille eft au moins dans le malheur
qui revient au même, la point où elle rencon- eft
trée par fon axe. Car fi on prenoit l'origine des abf ou dans l'indigence, qui jointsà la fatiguedes voya.
àffes au centre, comme delafe fait fouvent, alors ges, ne peuventguere manquer d'abrégerles jours.
les deux théorèmes précédens n'auroient plus lieu. z°. D'un autre côté je ne voispasqu'il fuffife pour
qu'un homme foit cenfé mort, qu'il y ait feulement
ABSENCE, f. f. en Droit, eft l'éloignementde deux contre un à parier qu'il l'eft fur-tout dans le cas
quelqu'un du lieu de fon domicile. Vàye^ Absent & dont il s'agit. Car lorfqu'il eft queftipn de difpofer
PRÉSENT. des biens d an homme, & de le dépouillerfans autre
matiere de prefcnption motif que fa longue abience, la loi doit toujours fup-r
Vabfence eft préfumée en
& c'eft à celui qui l'allègue pour exception prou. à pofer fa mort certaine. Ce principeme paroît fi évi-
dent &fi jufte que fi la table de M. Deparcieuxn'é-
ver là préfence. toit pas faitefur des gens qui vivent ordinairement
Celui qui eft abfent du royaume, avec l'intention
de n'y plus retourner eft réputé étrangler mais il plus long-tems que les autres, je croirais que abfent
n'eft pas réputé mort. Cependantfes héritiersne laif ne doit être cenfé mort que dans le tems oit il ne refte
fent pas par provifion de partager fes biens. Or on plus aucune des 8 1 4 perfonnes âgées de vingt ans,
lui préfume 1 intention de ne plus revenir, s'il s'eft c'eft-à-direà 93 ans. Mais commela table de M. De-
fait naturaliferen pays étranger, y a & pris un éta. parcieux feroit dans ce cas trop favorable aux ab-
bliffement ftable. fins on pourra ce me femble faire une compensa-
ABSENT, adj. en Droit fignifie en général qui- tion, en prenant l'année ois il ne rede que le quart
des 8 i4perfonnes, c'eft-à-direenviron 71 ans. Cette
conque eft éloigné de fon domicile. queftionferoit plus facile à décider fi on avoit des
ABSENT, en matière de prefcription fe dit de celui
qui eft dans une autre province que celle oi1 eft le tables de mortalité des voyageurs mais ces tables
poflefleurde fonhéritage.KPRESCRiPTioNfrPré- nous manquent encore, parcequ'ellesfonttrès-diffi-
l'intérêt de l'état, ciles, & peut-être impofliblesdans l'exécution.
SENT. Les abftns qui le font pour M. de Buffona donné à lann du troifiemevolume
ibnt réputéspréfens,quotiesde commodiseorum agitur.
Loriqu'il s'agit de faire le partage d'une*fucceffidn de fon Hiftoiré naturelle, des tables de la durée de
oimn abfent a intérêt, il faut distinguer s'il y a une la vie plus exaâes & plus commodes que celles de
certitude probable qu'il foit vivant, ou fi laprobabi- M. Deparcieux, pour réfoudrele problème dont il
lité au contraire eft qu'il foit mort. Dans le premier s'agit, parce qu elles ont été faites pour tous le»
fon dernier domi- hommes fans diftinôion & non pour les rentiers
cas il n'y a qu'à le faire alfigner à procédé feulement. Cependant ces tables feroient peut-être
cilc, pour faire ordonner avec lui qu'il fera
favorables aux voyageurs, qui
au partage. Dans l'autre cas, tes ce-héritiers parta- encore un peu trop
doivent généralementvivre
geront entr'eux la fucceffion mais en donnant cau- moins que les autres
tion pour la part de Yabfent. Mais la mort ne Ce pré- hommes c'eft pourquoi au lieu f
d'y prendre les
& t'il rdie quel- comme nousavons fait dans les tables de M. Depar-
fume pas fans de fortes conje&ures
que probabilité qu'il puiffe être vivant, on lui réfer- cieux, il feroit bon de ne prendre queles ou peut-
ve fa part dans le partage & on en lailfe l'adminif- f
être les Le calcul en eft aifé à faire il nousfuffit
d'avoir indiqué la méthode. (O)
tration à fon héritier préfomptif,lequel auffieft obli-
gé de donner caution. ( H) D'ailleurs, la ablution de ce problèmefuppofe
théorie fiuwlaprobabilitémorale des éve-
LorfqueM. Nicolas Bernoulli,neveu des célèbres une autre
Jacques & Jean Bernoulli foûtint à Bâle en 1700^ fa nemens, que cellequ'on a fuiviejufqu'àpréfent. En
kYarticle Probabili-
theie de doôeur en Droit comme il étoit grand Géo* attendant que nous expofions
mettre, aiiin-MenqueJurifconfufre, il ne put s'em- TE cette théorie nouvellequi eft de M. deBuiibn,
pêcher de choffir une matiere qui admît de la Géo- nous allons mettre le lecteur en état de fe fatisfairs
métrie. Il prit donc pour fujet defa thefe ,de ufuartis lui-même fui la queftionpréfente des abfins réputés
conjectandi*inJur$, c'eft-à-dife, de l 'application dit pour morts, en lui indiquantles principesqu'il pour.
calcul des probabilités aux matières de Jurifpnuknct 8t roit fuivre. Il eft confiant que quand ils'aertdedéci^
le troifiemechapitre de cette thefe traite du tems ou der paumefuppofitiondu oienHkred'un nomme qui
n'a comze hà que fon abferfce t il faut avôff la pjus
un abfent doit &re réputé pour mort. Selon lui, il doit certitude morale fuppofition
être cenfé tel, lorfqu'il y a deux fois plus à parier grande eft vraie.
qu'il eft mortque vivant. Supposons donc un nomme Mais commtnt avoir cette plus grande
parti de fon pays à l'âge de vingt ans; voyons, & certitudemorale poffibîot où prendre ce maxmum f
Bernoulli quel il comment le déterminer ? Voici comment-M.^le Buf-
iuivaitt la théorie de
peut être cetzfé mort.
M. eu teriw
ion vent qu'on s'y prenne l'on ne peut douter
qae fon idée ÔC ne donnela
Suivant les tables données par M. Deptreieuxde ne embarraf-
l'AcadémieRoyale des Sciences, de 814 pertonnes tohîtion d'un grand nombre de queftions
vivanteïà fige de loàns, il, n'en reftè àFÉttééè, fantes,i telles qmcelles du problèmefur iâfomsûé
doit parier à croi» on oUeun
71 ans que *7* ,-qui font à peu près le tiers de? i 4; que
fi hù # ànenoit
71; c'eft-à-éire, en 5111ns; donc au bout de 51 an*
il y a deux fois plus à parier pour la mdrt'quô
ta vie d'un hoiiWÉËequi s'ab/ente&qm difpâroît ao
ans. J'ai choifi icifatablcdeMiDeparcieux,& jerat car Ueftiviclentqae la inife de ^# doit être do*tenm»i
préférée à telle dontM. Bernoulli paroît %*&x*4m\; née fur la pfats grandecertitude morale poffîbb que
mais l'on puifle avoir que B ne paiOTerapas un certainnOm-J
me contentantd'y cettëaccafion à un bre de coups; ce qui <à« rentrer ia queftion dans le
je crois notre calcul trpp fort «in
certain èmt$ & trop fbiJSÎeà un autre car i*. «f un 6ni âe lui donne des limites. Msas on auradatwîe
-côté la table de M.Pcparciefataétéfaitefur desrei*- en de l'otfew h plus grande certitude morate
tiers de tontines qui, comme il le remarque lui-mê- ble de fa mort, oud'un événement en général} par
me, vivent ordinairementplus que les autres,quand parce
qu'aucunne craignit le plus grand malheur, lm de-
que l'on ne met ordinairementà latontine que vroit cependantarriver infailliblementà un d'entre-
en eft aiTe* bien connue pojur te âater d'une, longue eux.
Rix. Exemple prenonsdix mille hommes de même AnsiXTni(vind'): Prenez des fomrfiités de deux
âge, de même fanté &c. parmi lefquels il en doit abfintkts fleuries & récentes, mondées, hachées
certainement mourir un aujourd'hui fi ce nombre ou
rompues, de chacune ^quatre livres de la canelle
n'eft pas encore affez grand pour délivrer entière- concaffée,troisgros mettez le tout dans un baml de
mentde la crainte de la mortchacund'eux, prenons- cent pintes remplifféTfcimrilde mouftrécemment
en vingt. Dans cette dernière fuppoûtion le cas où expruné de raifins blancs placez le barrit à ta cave
l'on auroit la plus grande certitude morale poflible
qu'un homme feroit mort, ce,feroit celui ou de ces
laiffez fermenter le vin; la fermentation finie*
rempliffez le tonneau de vin blanc; bouchez-le, &
vingt mille hommes vivans quand il s'efl abfenté, gardez le vin
pour votre ufage.
il n en retleroit plus qu'un. Yind'abfinthequi peutfeprépara
Voilà la route qu'on doit fuivse ici & dans toutes en tout tems. Pre-
nez feuilles de deux abfinthes fechées de chacune fix
autres conjonctures pareilles, ou l'humanitélemble gros; verfezdeffus vin blanc quatre Gvres faites-les
exigerla nippofitionla plus favorable. macérer à froid dans un ma;ras pendantvingt-quatre
ABSIDE f. f. urnu cTAfironomie voye^ APSIDE., heures panez la liqueur
ABSINTHE, f.
f. herbequi porte une fleur à fleu-* avec expreffion & filtrez
vous aurez le vin Satfintheque vous garderez pour
rons. Cette fleur eft petite,& compoféede fleurons votre ufage. ( N )
découpés, portés chacunfur un embryon de jxaine ABSOLU adjeft.On appelle ainfi le Jeudi de la
& renfermés dans un calice écailleux torique la Semaine-fainte,ou celui qui précecTeimmédiatement
fleureft paffée chaqueembryondevientune femen- la fête de Pâque à caufe de la cérémonie de l'ab-
ce qui n a point d'aigrette. Tournefort,lnft. reiherb. foute qui fe fait ce jour-là. Voyt{ Absoute.
Voyti Plante. (1) ARSOLU nombre abfolu, en Algèbre efl la
ABSINTHE ou ALUYNE Ily a quatre fortes d'a*- tité ou If nombre connu qui fait des termestïuan- d'une
finthe la romaine ou grande; la petite appellée pon. équation. Voyt^ ÉQUATION 6- un RACINE.
tiqut YabftntkeouV aluyne de mer & celle des Alpes Aiitfi dans l'équation + 16
xx
bre abfolu eft 36,.qui égale xx= 36, le nom-
a.- multiplié par lui-même,
Cette plante Ce met en bordure à deux ou trois ajouté à t 6 fois
piés de diftance, & fe peut tondre. Elle donne de C'ell ce que Viete appelle homogenium
la graine difficile à vanner; c'efl pourquoi on la re- tionis. Foyei HOMOGENE,de comparaifon.( compara- O )
nouvelle tous les deux ans en feyrant les vieux piés. ABSOLU. Équation abfolue
en Ajfronomie eft la
fomme des équationsoptique & excentrique
*<La gracie abfuulu a donné dans l'analyse chimi- pelle iquation optique l'inégalité on ap-
apparente du mou-
que, n'étant pas encorefleurie du phlegmeliquide* vement d'une planete, qui vient de ce Qu'elle n'eft
de l'odeur & du goût de la plante fans aucune mar.
que d'acide «i d'alkali il étoit mêlé avec l'huile
pas toujours à la même if*ce de la terre, &
lubfifteroit quand même le
mouvementde la planete
qui
effentielle, enfuite une liqueur limpide, odorante feroit uniforme & on appelle équation excentrique,
qui a donné des marques d'un acide foible & d'un 1 inégalité réelle du
alkali très-fort enfin une liqueur purementalkaline mouvement d'uhe planete qui
vient de ce que fon mouvement n'eft
&. mêlée de fel volatil, de fel volatil urineux con- pas uniforme.
Pour éclaircir cela par un exemple, fuppofons
cret, & de l'huile, foit fubtile foit groffiere. le foleil fe meuve ou paroiffe fe que
La maffe noire refiée dans la cornue calcinée au mouvoir fur la cir-
conférence d'un cercle dont la terre
feu de reverbere on a tiré de Ces cendres par la lixi- occupe le cen-
tre, il eft certain que fi le foleil fe meut uniformé-
viation du fel fixe purement alkali. ment dans ce cercle, il paroît fe mouvoir uniformé-
Les feuilles & les Sommitéschargées de fleurs & ment étant vu de la terre & il n'y aura en ce cas ni
de graines, ont donné un phlegme limpide de l'o- équation optique, ni équation excentrique mais fi
deur & du goût de la plante, avec des marques d'un la terre n'occupepas le centre du cercle, alors quand
peu d'acidité d'abord puis d'un acide violent en- même le mouvementdu foleil feroit réellementuni-
fin d'un acide & d'un alkali urineux avec beaucoup forme, il ne parôît pastel étant vu de la terre. Foyer
d'huile effentielle une liqueur rouflltre empireu INÉGALITÉ optique & en ce cas, il auroit
siateufe, alkaline, & pleine de fel urineux; du fel équationoptique fans équation excentrique. Y une
volatil concret; de L'huile 9 foit effentielle& fubtile, Chan-
foit puante & groffiere. geons maintenantl'orbite circulairedu foleil en un
orbite elliptiquedont la terre occupe le foyer
De la maffe noire reliée dans la cornue & calci- fait que le foleil ne pardît pas fe mouvoir uniformé- on
née au feu de réverbère, -on a tiré des cendres qui mentdans cette ellipfe ainfi fon mouvementeft pour
ont donné par la lixiviation du fel fixe puremental. lors fujetà deux équations l'équation optique &
kali. La cotnparaifon des êlémens obtenus & de leur l'équation excentrique.Voyez ÊQ u A T! ON. ( O )
quantité a démontré que les feuilles ont plus de ABSOLUMENT,adv,Urrmote dit abfoluLnt,

nes ont
parties Subtiles & volatiles que les fleurs & les grai-
beaucoup moins de fel acide &
d'huile que lesfommités; d'oùil s'enfuit que les feuil-
lorfqu'iln'a aucunrapport grammaticalavec les
ABLATIF.(
au-

las contiennentun fel ammoniac & beaucoupd'hui- Absolument terme que les Théolo iens fcho.
le fubtile, & que l'on rencontre dans les fommi- laniquesemployentpar oppofition
tés un fel tartareux uni avec un fel ammoniacal à ce qùiïe fait par
voie déclarative ainfi les Catholiques
mais il eft vraisemblable que fon efficacité dépend que le prêtre a le pouvoir de remettrelesfofttiennent péchésab-
principalement de fon huile eflentielle, amere & folument. Les Proteftans contraireprétendent qu'il
aromatique & que quoiqu'elle paroiffe la même au
ne les remet que par voie déclarative &minitié 'elle.
dans les feuilles & lesfommités cependant elle eft Foyer ABSOLUTION.
plus fubtile, plus développée ce plus volatile dans Abfolumentfedit encore, en Théologie par oppo-
les feuiües à caufe de fon union intime avec les fels fition à cequi eft conditionne,1:ainfiles Scholaftiques
volatils. ont diftingué en Dieu deux fortes de volontés, l'unès
On l'ordonnedans la jauniffe, la cachexie, & les efficace & ab/olue l'autre inefficace & condition-\
pâles couleurs elle tue les vers, raffermit l'eflomac
mais elle eft ennemie des nerfs comme la plupart des
nelle. Foye\ VOLONTÉ. (G)
Absolument en Géométrie ce mot lignifie pré.
amers. On en tire plufieurs composions médicina- cifément lamêmechofe que les expreflions tout-à-
ks;voy*{ celles qui fuivtru. fait, tntUremtnt .ainfinous difons qu'une figure eft
abjblumtnt ronde, par oppofitionà celle qui ne l'eu Florence dans le décret ad Armenos, fait confifter
qu'en partie comme un fphéroïde une cycloïde la principalepartie effentielle ou la forme de ce fa-
crement, dans ces paroles de Vabfolution je vous
ABSOLUTION,pardon rimiffion fynonymes. abfous de Vos pèches;ego « abfulvo à peccatis mis.
Le pardon eft en conféqueacede l'offenfe, & regarde La formule Vabfolution eft abfolue dans l'Eghfe
principalement la pèïionne qui l'a faite. il dépend Romaine & déprécatoire dans l'Eglfe Greque
de celle qui cil offenfée & il produit la réconcilia- & cette dernièreforme a été en ufage dans l'Eglife
tion, quand il eft fincérementaccordé & fincére- d'Occident jnfqu'auxiij.uecle.Arcudius prétend h
rr.ent demandé. la vérité que chez les Grecs elle eft abfolue,, &
La rcmijfion e& en conféquence du crime, & a un qu'elle coniifte dans ces paroles mta mtdiocritas hy*
rapport particulier à la peine dont il mérite d'être bu te vinià denatum mais les exemplesqu'il pro-
–-fc* puni. Elle eft accordée par le prince ou par le ma- duit, ou ne font pas des formules ôHabfoluùon ou
gülrat, &C elle arrête l'exécution de la jufhce. fontfeulementdes formules d'adfolucionde l'excom-
'Vabfolution eft en conféquence de la faute ou du munication, & non pas de Vabfolution facramon-
péché & concerneproprement l'état du coupable. tale.
Elle cil prononcée par le juge civil, ou par le mini- Les Froteflans prétendent qu'elle eft déclaratoire
Arc eccléfiaftique & elle rétablit l'acculé ou le pé- & qu'elle n'influe en rien dans la rémiffion des pé-
nitent dans les droits de l'innocence. chés d'où ils concluent que le prêtre en donnant
ABSOLUTION, terme de Droit, eft un jugement Vabfolution ne fait autre chofe que déclarer
au pé-
par lequel un accufé eft déclaré innocent, & comme nitent que Dieu lui a remis les péchés, Ci non pas
tel prélervé de la peine que les lois infligent pour le les lui remettre lui-même en vertu du pouvoir qu'il
crime ou délit dont il étoitaccufé. a reçu de Jefus-Chrift. Mais cette doclrine eft con-
Chez les Romains la maniere ordinaire0 de pro- traire à celle de Jefus-Chrift,qui dit en S. Jean, ch.
noncer le jugement étoit tella la caufe étant plai- xx. verf. 2. 3. Ceux dont vous aurt^ remit les péchés
dée de part & d'autre, l'huiffier crioit dixtrunt leurs péchésSurferont remis. Auffi le Concilede Tren-
comme s'il eût dit, lespartie5 ont dit ce qu'elles avaient te tfijf- X1K. can.jv. l'a t-il condamnéecomme hé-
à dire alors on donnoit à chacundes juges trois pe- Jbfoiution fiçmûe
tites boules, dont l'une étoit marquée de la lettre A, affez fouvent une fentence qui
pour Vabfolution une autre -de la lettre C pour la délie & relevé une perfonne de l'excommunication
condamnation & la troifieme des lettres N L, non qu'elle avait encourue. Voy. Excommunication.
liqutt la choie n'eft pas claire pour requérir le dé- L'abfolution dans ce fens eft également en uâige
lai de la fentence. Selon que le plus grand nombre dans l'Eglife Catholique& chez les Proteftans.Dans
des fuffrages tomboit fur 1 une ou fur l'autre de ces l'Eglife réforméed'Ecofle fi l'excommunil fait pa-
rnarques, l'accufé étoit abfous ou condamné, &c. roître des fignes réels d'un pieux repentir, & fi ett
s7il étoit abfous le préteur le renvoyoit en difanï fe préfentantau presbyten ( c'eft-à-dire à l'affembléo
videtur nonficiffe & s'il n'étoit pas abfous le pré- des anciens ) on lui accorde un billet d'afïùrance
teur difoit jftrc vidttur ficiffe. pour fon abfolution il eft alors préfenté à l'affem-
S'il y avoit autant de voix pour l'abfoudre que blée pour confeffer fdn péché. Il manifefte fon
re-
pour le condamner, il étoit abfous. On fuppofe que pentir autant de fois que le presbytèrele juge conve-
cette procédure eft fondée fur la loi naturelle. Tel nable & quand l'atfemblee efl fatisfaite de fa péni-
cft le ientiment de Faber fur la 1 1 5e loi de div. reg. tence, le nuniftrc adrefle fa prière à Jefus-Chrift le
jur. de Cicéron, pro Cluentio;de Quintilien dtclam. conjurantd'agréer cet homme, de pardonnerfa dé-
164. de Strabon,lib. IX. &c. fobéitTance &c, lui qui a inifiitué la loi de l'excom-
Dans Athenes la chofe fe pratiquoit autrement munication (c'eft-à-direde lier & délier les péchés
les caufes en matiere criminelle, étoient portées des hommes fur la terre ) avec promené de rati6er
devant le tribunal des héliatles, juges ainfi nommés les fentences qui font juftes. Cela fait, il prononce
d'H*W, UJbleil; parce qu'ils tenoient leurs affem- {onahfoluiion par laquelle fa première fentence eft
blées dans un lieu découvert. Ils s'affembloient fur abolie, & le pécheurreçu de nouveau à la commu-
la convocationdes thefmothetesau nombre de mille, nion. ( G )
& quelquefois de quinze cents, & donnoient leur fwf ABSOLUTION,tu Droit Canonique fe prend en-
frage de la maniere fui vante. Il y avoit une forte de core dans un fens différent & fignifie la levée des
vàifTeau fur lequel étoit un tiffud'ofier & par-deffus cenfures. Vabfolution accordée à l'effet de relever
deux urnes, l'une de cuivre& l'autre de bois au cou- quelqu'un de l'excommunicationcil de deux fortes
verçle de ces urnes étoit une fente garnie d'un quar- 1 une abfolue & fans réserve,l'autre reftrainte&fbus
ré long, qui large par le haut, fe retréciffoit par le réserve celle-ci eft encore de deux fortes l'une
bas comme nous le voyons à quelques troncs an- qu'on appelle adtfftâum, ou fimplement abfolution
ciens dans les églifes 1 une de bois nommée dts unfures l'autre appellée ad catatldm.
_étoit celle où les juges jettoient les fuffrages«u»e* de la La première, c'eft.a-dire Vabfolution ad effectuai
condamnation de l'accufé; celle de cuivre, nom- eil de ftyle dans les fignatures de la cour de Rome
mée <t*»*c recevoit les fuffragesportéspar Vabfoiu- dont elle fait la clôture, & a l'effet de rendre Pimpé-
tion. Avant le jugement on dîftribuoità chacun de trant capable de.joüir de la concefjîon apoftolique,
ces magiftrats deux pieces de cuivre, l'une pleine l'excommunicationtenant toujours quant à Tes au-
& l'autre percée la première pour abfoudre, Pau. tres effets.
tre pour condamner; & l'on decidoit à la pluralité Vabfolutionad cautdam eft une efpece Vabfolution
des pieces qui fe trouvoient dans l'une ou l'autre des provifoire qu'accorde à Pappellant d'une Sentence
4irnes. d'excommunication, le juge devant qui l'appel eft
Absolution, dans le Droit C'anon eft un aâe porté à l'effet de le rendre capable d efter en juge-
juridique par lequel le prêtre, comme juge, & en ment pour pourfuivre fon appel; :e qu'il ne pou-
vertu du pouvoirqui lui cft donné par Jefus-Chrift, voit pas faire étant fous l'anathème de l'excommu-
remet les péchas ceux qui après la confeffion pa- nication qui l'a féparé de l'Eglife elle ne s'accorde
roiffent avoir les difpofitions requifes. à Pappellant qu'après qu'il a promis avec ferment
Les Catholiques Romains regardent l'abfolation qu'il exécutera le jugement qui interviendra fur
comme-unepartie du facrement de Pénitence le 1 appel.
concile de Trente Jitf. Uj, ^celui de Vabfolution à fttvisf tnttrmde Chancelant R*.
maint, eftla levée d'une irrégularité ou fufpenfe l'Eglife Romaine le Jeudi de la femaine-fainte, pour
encouruepar un éccléfiaûjque pour avoir affifté à représenterI'abfolution qu'on donnoit vers le même
jugement, ou une exécutionde mort ou de muti- tems aux pénitens de la primitive Eglife.
un
lation.^) L'ufage de l'Eglife de Rome,, & de la plupart de9
On donne encore le nom d'abfolutionà une prière Eglises d'OCcident,étoit de donner l'absolutionaux
qu'on fait à la fin de chaque nocrurne & des heures pénitens le jour du Jeudi-faint,nommé pour cette
canoniales on le donne aufli aux prières pour les raifon le Jeudi abfolu. Voye^ ABSOLU.
morts. (G) Dans l'Eglife d'Efp agne & dans celle de Milan,
ABSOLUTOIRE,adj. terme de Droit, fe dit d'un cette abfolutionpublique fe donnoit le jour du Ven-
jugement qui prononce l'absolution d'un accule. dredi-faint & dans l'Orient c'étoit le même jour ou
Voyez Absolution.(H) le Samedi fuivant veille de Pâque. Dans les pre·
ABSORBANT, adj. Il y a desvaiffeaux abfor- miers tems l'évêque faifoit Yabfoute & alors elle
bans par-tout où il y a des arteres exhalantes. C'eft étoit une partie effentielle du facrement de péniten-
par les pores abforbans de l'épiderme que panent ce, parce qu'elle fuivoit la confeffion des fautes
l:eau des bains le mercure Se rien n'eft plus cer- la réparation de leurs defordrespanes, & l'examen
tain en Anatomie, que les artères exhalantes & les de la vie préfente. Le Jéudi-faint dit M. l'abbé

chyle,
veines abforbantts. Lu vaiffeaux lactées abforbent le
Il ne feroit pas
&C.
inutile de rechercherle méchanif
» Fleury, les pénitens fe préfentoient à la porte de
M l'Eglife
» fleurs
l'évêque après avoir fait pour eux plu-
prières les faifoit rentrer à la follicitation
rf

=ne par lequel fe fait l'absorption.Eu-ce par abfor- » de l'archidiacre qui lui repréfentoit que c'étoit
ption, ou par applicationou adhéfion des parties » un tems propre la clémence 11 leur fai-
à
que (e communiquent certainesmaladies, comme la M foit une exhortation fur la miféricordede Dieu
gale les dartres, &c. » & le changement qu'ils dévoient faire paroître
Absorbans remèdes dont la vertu principale » dans leur vie, les obligeant à lever la main pour
eft de fe charger des humeurs furabondantesconte- » figne de cette prome1fe enfin fe lai1fant fléchir aux
nues dans l'eftomac ou même dans les inteftins lorf- » prières de l'Egale & perfuadé de leur converfion
qu'ils y parviennent,:mêlésavec le chyle les abfor- » il leur donnoitl'abfolutionfolennelle ». Mœurs des
bans peuvents'appliqueraufli extérieurementquand Chrétiens tit. XXr:
il eft queftion de dénicher une plaie ou un ulcère. Maintenantce n'eft plus qu'une cérémonie qui
On met au nombredes abforbans les coquillages s'exercepar un (impie prêtre, & qui confifte à réci-
piles, les os defféchés & brûlés, les craies, les ter- ter les fept pfeaumesde la Pénitence,quelquesorai-
res, & autres médicamens de cette espèce. fons relatives au repentir que les Fidèles doivent
Les abforbans font principalementindiqués, lorf- avoiy de leurs pèches, une entr'autres que le prêtre
eue les humeurs furabondantes font d'une nature dit debout couvert,& la main étendue fur le peu-
acide rien en effet n'eft plus capable d'émouffer les ple, après quoi 'il prononceles formules Mifereatur
pointes des acides & d'en diminuer la mauvaife & Indulgentiam.Mais tous les Théologiensconvien-
qualité qu'un mélange avec une matière qui s'en nent nu elles n'opèrent pas la rémiiliondes péchés;
charge, & qui étant pour l'ordinaire des alkalis fi- & c'eit la différencede ce qu'on appelle abfoute avec
xes, en fait des fels neutres. l'abfolutionproprement dite. r. ABSOLUTION. (G)
La précautionque l'ondoit prendreavant & pen- ABSPERG f. petite ville d'Allèmagne dans la
dant 1 ufage des abforbans & aprèsqu'on les a ceffés, Suabe.
eft de les joindre aux délayans aqueux Se de fe pur- ABSTÈME, du latin abjlemius ad), pris fubft.»
ger légerement;alors on prévient tous les inconvé- terme qui s'entend à la lettre des perfonnes qui s'abf
{liens dont ils pourraient être fui vis. (N)
ABSORBER, ENGLOUTIR, fynonymes. Ab-
forber exprime une aâ^on généraleà la vérité, mais
fucceflive,qui en ne commençant que fur une partie
liqueur.
tiennent entièrementde boire du vin principale-
ment par la répugnance & l'averfion qu'elles ont
pour cette
Dan$ ce fens obflime eft Synonyme au mot latin
(du fujet continue ensuite & s'étend fur le tout. invinius & au mot grec atmt Se même à ceux-ci
Mais engloutir marque une aaiondont l'effet gêné-' Se buveur d'eau jpanégy rifle
jraleft rapide, Se (aiftt tout à la fois, fans le dé- de Teau étant compofé d'ús qui marque rttraa-,
-•
Le premier a un rapport particulierà la confom-
chôment,éloigmment privation rèpugriance & de
anation & à ta deftruaion le fécond dit proprement Les Théologienspfoteftansemployant plus ordi- l
quelque chofequi enveloppe, emporte,& fait dif-
paroitre tout d'un coup: amû le feu abforbe,po\u ne peuvent participer à la coupe dans la réception
annû dire mais l'eau englouti^. de Teuchariuie,par l'averfionnaturellee qu'elles ont
•: p'eft félon pouy lp vii»*
iens çnDieu o» dans la contem-
de aueftni'objet lorfqu'on s'y livre dans
joute l'étendue ae fa penfée, fans fe permettre la du pain feulement. Léspouvoient
Cal viniltes au
^moindre
d'ufage au figuré.
arbre
ne «roi»
A,v .t;;# (çfo

g^ur-
être,
la coupe du bout des lèvres fans avaler uoe. feule,
du vin. Les
animait ^(\
tolérance ,la traiterent de,
dit facrement. Il n'y a point d'ame
une aôion dans laquelleles orifices pieufe, dtioient-ils, qui par la ferveur de:les prières.
le pouvoir Se aforce d'avaler au
tnpnsune gouttede vin. in nov. Lit.
M, de Meaux a tiré avantagé de cette variation
féaux lactées pompent le chyle des inteftins., pour juftifier le retranchementde la coupe; car il eft
Ce mot vient du latin *or^<, clair,dit-il, que la communionj fous les deux ei'pe-
ABSOUTE f. f. cérémoniequi fe pratique dans çes n'eft pas de,préceptedivin Jpuifqu'il y a des cas
ofcTon en peut difpenfer. V«yt\ la Nouv. d* U Rl- moeurs des hommes, établit une forte de vie qu'on
piMifut des Lettres tome III. p. aj- Mbn. da Trtv. nomma depuis Orphique ;-«& une des pratiques des
tjoS. p. jj. &ip7-P- '41- hommes qui embraffoient cet état étoit de ne point
pans tes premiersfades de la républiqueRomai- manger de la chair des animaux. Il et! plaufible de
ne, tontes les dames devaient être abpmts & pour dire qu'Orphée ayant rendu fenfibks aux lois de' la

une règle de politefle


coutume c'étoit
s'aflurer fi elles obfervoient cette
conftammentobfervée que
touteslesfoisquedeapareasou des amislesvenoient

phages: faccr
Société les premiers hommes qui étoient antropo*

Silveflres homina interprcfqut iféorpm


voir elles les embraffaffent. (G ) Horat.
^ABSTENSION,f. m. terme de Droit civil eft la il leur avoit impofé la loi de ne plus manger de vian-
rép iation de l'héréditépar l'héritier au moyen de de du tout & cela fans doute pour les éloigner en-o

teftat s'il ne s
quoi lalftKeeffionfe trouve vacante,& le défuntin-
d'un fecond héritier par la
voie de la iubftirution. ^«^Substitution ù IN-
fièrementde leur première férocité que cette pra-
tique ayant enfuite été adoptée par
qui vouloientembraffer une vie plus parfaiteque les
autres, il y eut parmi les payons une forte de viequi'
diffère
Vabfttnjïon de ta renonciation en ce que s'appella pour lors,,¡' Orphique fUot dont
celle-ci fe fait par l'héril ier à qui i la nature bu la loi Platonparle dans l*Epinomis & au fuciemelivre de
défèrent l'hérédité &
défer^pliFfirvoTonté du
par celui à qui elle
teftateur. (H)
fes lois. Les Phéniciens & les Auyriens, venins des-
Juifs, avoientleurs jeunesfacrés/ Les Egyptiens dit
eft
AB?TERGEANS, adj. remèdes de nature favo- Hérodote facrifient une vache à Ifis aprèss'y être
diffoudre lés concrétionsréfi- préparés par des jeûnes & ailleurs, if attribue la
neu qui peuvent
même coutume aux femmes 4e Cyrene. Chez les
rfeufes. Un a tort de les confondre, commefait Caf-
telli .avec les abluans: ceux-ci font des fluides qui Athéniens les fêtes d'Eleufine& des Telmopho-
ne peuvent fondre & emporterque les
fels que l'eau res étoient accompagnées
femmes, qui
de jeûnes rigoureux fur-
paffoient un jour entier
diffoudre. (N) tout entre les
peut
A B S T I N E N C E, f. f. plufiears croyent que les affifes à terre dans un page lugubre 8c fans
premiers hommes avant le déluge s'abRenoient de prendre aucune nourriture/ A Rome il y avok des
vin & de viande, parce que l'Ecriture marque tx- jeûnes réglés en l'honneur de Jupiter & les hifto-
prelTément que Noé après le déluge commença à riens font mention de ceux de Jules Céfar d'Auguf-
planter la vigne & que Dieu lui permit d'ufer de te de Vefpafien,de Marc Aurele 6c. Les athlètes
viande au lieu qu'il n'avoit donné à Adam pour en particulier en pratiquoient d'étonnans nous eit
nourriture que les fruits & les herbes de la terre mais parleronsailleurs. Voyt\ ATHLETE. (G)
le fentiment contraire eft foûtenu par quantité d'ha- ABSTlNENCldes Pythagoriciens. Les Pythago-'
biles interprètes qui croyent que leshomntes d'a- riciens ne mangeoient ni chair ni poiffon du
vant le déluge ne fe refufoient ni les plaifirs de la moins ceux d'entr'eux qui faifoient profeffiond'une
bonne chere ni ceux du vin; i & l'Ecriture en deux grande perfeâion & qui fe piquoient d'avoir at-
mots nous fait allez connoître à quel excès leur cor- teint le dernierdegré de la théorie de leur maître.
ruption étoit montée, lorfqu'elle dit que toute chair Cette abfiineHct de tout ce qui avoit eu vie, étoit
avoir corrompufa voie. Quand Dieu n'auroit pas per- une fuite de la métempfy cofe mais d'où venoit
mis à Adam ni fufage de la chair, ni celui du vin, Pythagorel'averfionqu'il avok pour un grandnom-
fes defcendansimpies fe feraient peu mis en peine de bre d'autres alimenspour les fèves pour la mau..
ces défenfés. Genef. jx. ao. ty.vj.n. 12. ve pour te vin 6c. On peut lui pafler Yabjlincnct
La loi ordonnoit aux prêtres de s'abltenir devin des œufs il en devoit un jour éclorre des poulets
pendant tout le tems qu'ils étaient occupés au fer- oh avoit -il imaginé que la mauve étoit une herbe
vice du temple. La même défenfe étoitfaite auxNa- facrée Ceux à qni l'honneur
zaréenspour tout le tems de leur nazaréat.Les Juifs de Pythagore eft à cœur expliquenttoutes ces cho»,
s'abstiennentde plufieurs fortes d'animaux,dont on fes; ils démontrentque Pythagoreavoit grande rai;.
trouvele détaildans le Lévitique& le Deutéronome. fon de mangerdes choux & de s'abftenirdes fèves;
S. Paul dit que les athlètes s abftiennent de toutes Mais n'en déplaife à Laerce à
Euftathe, à iElieri
chofes pour obtenir une couronnecorruptible, c*eft- à Jambtique, Athénée, &c. on h'apperçoit dans
à-dire, qu'ils s'abftiennentde tout ce qui peut les af
foiblir &c en écrivant à Timothée, il Mime cer- tition onde t'ignorance de la lupefftition VU pen-
tains hérétiquesqui condamnoientle mariage& l'u- foit que la féve étoit protégée-det dieux de l'igno-
fsge des viandes que Dieu a créées. Entre les pre- rance, s'il croyoit que ta mauve avoit quelque qua*
miers Chrétiens, les uns ôbfervoient VàbjKnttKt des
viandes défendues par la loi & des chairs immolées faire moins de cas de Pylhagore Ion lyftème de la.
aux idoles d'autres raéprilbient ces obfervances ceux qui n'ont fis affei de par
comme inutiles & ufoient de la liberté que JeiUs-
Ckrift a procurée fes fideks. S. Paul a donné fur «oîtte les raifonsqui le lui avoient wggéré ou qu'à
cela des règles très-fages qui font rapportées dans
les épîwe* aux CorinthiensSeaux Romains.Ltvi*.x.
5. Nam> Pjfi-ji% »• Cor.jx. ai. Tim, 1. *V»
Le coweile de féWaleffi tenu par les apôeres or-
autre vie.
AJSTIWENCE
" des
-:r::
mMétiimyaun fefis très^tèndu.'
donne aux fidèles convertis du paganifmede s'abfte- fuccéfèm. On dit
nir du ftng des viandes fufFoquees ,de la fomicatiots, réduit t preftd que^du bouil-
de l'idolâtrie*. 4& *•• 2O-
S. P.aul veut que tes fidèles s'abftienneflt <Set<mt
ion

mata abfiiruu vos plus forte raifort de tout «*


t la
&
qui eft réeltrmcnt mairVais & contraire à la religion
piété. Tfttffal.v. %i. KffintëïtIfiWon. de U ne
BibU iett. A. tom. I. p. 35. (G ) des alimens que l'on
ABSTiNENCtjf.i". Orphée après avoir adouci-les prend fur la déperdition de fubftance qu'eccafionn»
l'exercice que l'on fait fur le tenus ou la transpira- Vous pouvez difpoCer à votre gré de chaque corps
tion eû plus ou moins abondante, & s'abftenir des particulier qui eft en votre puiffance mais êtes-
alimens que fon a remarquécontraires à fon tempé- vous ainfi le maître de Vttendue, de lafigure^ ou de
la divifibiliti ? l'animal en général eil-il de quelque
On dit auffique les Sens foiblesocdélicats doivent'. pays & peut-ilfé tranfporterd'un lieu en un autre }
faire abftinenct de Taôe vénérien. Chaque abjlraclionparticuliereexcludla confidé-
On apprendpar les lois du régime tant dans l'état ration de toute autre propriété. Si yous confidérez
de fa"té que dans l'état de maladie, à quelle forte le corps en tant quefiguré il eft évident que vousne
d'ab&nence on doit s'aftreindre.Voye^ RÉGIME.(AQ le regardezpas comme lumineux, ni comme vivant,
vous ne lui ôtez rien ainfi il feroit ridicule de con-
qui parurent dans les GàtUes & en Efpagne fur tlurre de votre abfiraclion que ce corps que votre
ques
fa fin du troifieme fiecle. On/crcfit qu'il» avoient em- efprit ne regarde que commefiguré ne pui1fe pas
prunté une partie de leurs opinionsdes Gnoftiques & être en même tems en lui-même tte/idu, lumineux
des Manichéens,parce qu'ilsdécrioient le mariage, vivant,&C.
condamnoientfufage des viandes, & mettoient le Les concepts abftraits font donc comme le point
S. Efprit au rang des créatures. Baronius femble les auquel nous rapportons les différentes imprenions
confondreavec les Hiétacites mais ce qu'il en dit ou réflexions particulièresqui font de même efpece,
d'après S. Phitaftr* convientmieuxaux Encratites,
dont le nom fe rend exactement par ceux d!Jbfii/ùns
ou Continent.Voyt{ ENCRATiTES & HlÉRAClTES.
précifement.
& duquel nous écartons tout ce qui n'eft pas cela
Tel eft l'homme il eil un être vivant, capable
de fentir, de penser, de juger de raifonner, de vou-
ABSTRACTION f.f. ce mot vient du latin abj loir, de diftinguer chaque acte fingulier de chacune
trahtre arracher tirer de détacher. de ces facultés, & de faire ainfi des abfir actions.
Uabjlraâioneft une opération de refont par la- Nous dirons, en parlant de L'ARTICLE, que n'y
quelle, à l'occafion des impreffions fenêblesdes ob' ayant en ce monde que des êtres réels, il n'a pas été
jets extérieurs, ou à l'occafionde quelque affedion poffible que chacun de ces êtres eut un nom propre.
antérieure, nous nous formons par réflexion un con- On a donné un nom commun à tous les individus qui
fe reffemblent ce nom commun eft appelle nom
cept fingulier, que nous détachons de tout ce qui a"cfpece,parce qu'ilconvientà chaque individud'une
peut nous avoir donné lieu de le former nousle re- efpece. Pierre tft homme Paul efl homme, Alexan-
gardonsà part comme, s'il y avoit quelqueobjet réel
qui répondit à ce concept indépendamment de notre dre & Cifar étaient hommes. En ce fens le nom d'tfpece
manière de penfer et parce que nous ne pouvons n'eft qu un nom aciedif comme beau bon vrai &c
faire connoîtreaux autres hommes nos penfécs au- c'eft pour cela qu'il n'a point d'article. Mais fi l'on
trementque par la parole, cette nécefftté,& 1"ufage regarde Y homme fans en faire aucuneapplicationpar-
où nous femmes de donnerdes noms aux objets réels, ticulière alors Y homme ett pris dans un Cens abiliait.
nous ont portés à en donnerauffi aux concepts mé- & devientun individu spécifique c'eft par cette rai-
taphyfiquesdont nous parlons & ces noms n ontpas
peu contribué à nous faire diftinguerces concepts
par exemple
k boa le vrai,
fon qu'ilreçoit l'article i c'eft ainfi qu'on dit le beau

On ne s'enett pas tenu à ces noms fimples abftraits


Le fentunentuniforme que tous les objets blancs fpécifiques d'homme. on a fait humanité de beau
excitent en nous, nous a fait donner le même nom beauté ainfi des autres.
qualificatifà chacun de ces objets. Nous difons de Les Philofophes fcholaftiques qui ont trouvé éta-
chacun d'eux en particulier qu'il eft blanc enfuite blis les ans & les autres de ces noms, ont appelle
individus fpéafiaues%
pour marquer le point félon lequel tous ces objetsfe concrets ceux que nous nommons
tels que Y homme lebeau, Û éon, h vrai. Ce mot con.
:effemblent nous avons inventé le mot blancheur.
Or il y a en effet des objets réels que nousappelions croitavec,
blancs mais il n'y a point horsde nous un être qui que ces concrets font for-
foit la blancheur. més, diient-ils, de ceux qu'ils nomment abfiraits
Ainfi blancheur n'eftqu'un terme abftrait c'eftle tels fonthumanité, beauté?bonté, vérité. Ces Philofo-
produit de notre réflexion à l'occafion des uniformi- phes ontcru que comme la lumi'ere vient du foleil
tés des impreltions particulières que divers objets que comme l'eau ne devient chaude que par le feu,
blancsont faites en nous; c'eft le point auquel nous de même l'hommen'étoit tel quepar Y humanité;que
rapportonstoutes ces impreffions différentes par leur le beaun'étoit beau que par la beauté le bon par la
caufe particuliere,& uniformespar leur espèce. borné & qu'il n'y avait de vrai que par la vérité. Ih)
Il y a des objets dont l'afpeâ nous affecte de ma- ont dit humanité, dé-là homme de même beauté
lucre que, nous les appelionsbeaux enfuiteconsidé- enfuite beau. Mais ce n'eft pas ainfi que la,nature
tant à part cette manière d'affeâer ,féparéede tout nous instruit; elle ne nous montre d abord que le
objet, de toute autre manière nous rappelions la phyfique.Nous ayonscommencé par voir deshom-
mes avant que de comprendre & de nous former le
Il y a des corps particuliers
font figurés ils font divifibles & t
ils fomiîendus ils
encore bien
d'autres propriétés. H eft arrivé que notre efprit les
terme abftraithumanité. Nous avons été touchés du
beau Scàabon avant que d'entendre & de faire les
motsde beauté& de bonté; Scies hommesont été pé-
a confidérés, tantôt feulemeot en tantdivifibles,
qu'étendus nétrés de la réalité des chofes,& ont fentiune per.
tantôtcomme figurés, ou biençoaime ne fuafion inté avant que d'introduirele mot de
s'arrêtant à chaque fois qu'à une feule dit ces confia vérité. lls om compris ûs ontconçu avant que de faire
dérarions; ce qui et} faire abfiraHion de toutes les le mot i'tntindement;ils ont voulu avant que de dire
autres propriétés. Enfuite nous avons obfervé que qu'ils avoient une volontf, & ils fe font reffbiqentt
tous les corpsconviennent entre-eux entant au als avant que de former le mot de obfervattons
mémoire^
font étendus, ou en tant qu'il» font figurés ou bien On a commencéparfairedes fur ru-
en tant que divifibles. Or pour marquer ces divers fage,le fervice, ou l'emploi des mou: enfuiteon a f
pointsde convenanceou de réunion, nousnous foin- inventé le mot de Grammaire.
mes tormés le concept d'étendue ou celui défigure Ainfi Grammaire eft comme le centre ou point de
ou celui de divifibilué mais il n'y a pointd'être phy-
fique qui foit Y étendue, oxxii. figure ou la divifibtlitét
réunion auquelon rapporte les différentesobserva-
rions que l'on a faites fur l'emploi des mots. Mais
&quine foit que cela.
nous perfonifions la rai/on l&goût le génie,le nom»
terme abfiraiî c'efl unnom
«rmàtawsiLIlmy a o*s hors de nous rd, Y humeur, le caractère les venus, les
il n'y a que des Vefprit, le cm*r,\a fitraaie,\s malheur tïzrépii'
un êa«fc«d qui fos la
vices
Grammairiens <pi obfcrvent. Ti en dl de meme de tation, la noua*.
& d*Jîrï* auffi-bien que Les êtres réelsqui nous environnent font mus &
tonus les noms de Sciences gouvernés d'une manièrequi n'eft comme eue de
des noms des diSerentes parties de ces Sciences &
de ces Arts. Veyti Art. Dieu feul & felon les lois qu'il lui a phi d'établir
De auquel nous rapportonsles ob- lorfqu'il a créé l'univers. Ainfi Dieu êft un terme
fmationsqaelanmfiûitœtouchamkboaî&kiBaH- réel; mais nature n'efl qu'un terme métaphyfique.
vais ufage que nous pouvons faire des facultés de Quoiqu'un inôrumentde manque dont lescordes
font touchées, ne reçoive en luMnênie qu'une fim-
nom enreademem s appelle Logique.
Nous avons. vu divers animaux ceffer de vivre
bous nous femmes atrétés à cette considération înté- éafol nous parlons de ces fous au-
refante nous avons remarquél'état uniformed'in- tant d'êtres redis & c'eft ainfi que nous parlons de
action où ils fe trouvent tous en tant qu'ils ne vi- nos fonges de nos imaginations, de nos idées de
nos pkuiirs, &e. enforte que nous habitons, à b vé-
vent, plus; nous avons confidéré cet état indépen-
dannnentde toute applicationparticulière & com- rité, un pays réel & phyfique; «nais nous y parlons
û jette le dire, le langage du pays èes abfiraàions &
me s'il était en iiii-même quelque chofe de réel,
nous difons, 'ai faim j'aiem-k^faipitié foi peur
nous l'avons appelle mort. Mais la mort n'eft point
diierentes privations,& j'ai deffun, &c. comme nous difons,/ 'ai wu montre.
iin être. C'eft ainfi que les préfencefaifoit fur Hoœ femmes émis nous fommes affcBés, nousfom-
ï'abfencedesobjets dont ta nous
désagréables, pnt_ ex- agités ainfi, nous fentons, & de plus nous nous
de* àuprcffioas agréables ou met
cité en nous un fentiraentréfléchi de ces privations appercevonsque nous fentons; & c'eit ce qui nous
& de cette abferice & nous ont*donné beu de nous fait donner des noms aux diierentes espèces de fen-
faire par degrésun concept abftrait du néant même
ralesàeplaijSrSlas douleur. Mais il n'ya point un être
car nous nous entendons fort bien, quand nom (où-
tenonsqnek niant n a pû'utt de propriétés ^ilnepeut réel qui foit ïeplaifir ni un autre qui fou la douleur.
être la caufe de rkn que nous ne coanoifom le néant Pendantque d'un côté les hommes en punition du
& ks privations fac par Tahftnu du réalités qui leur
péché font abandonnés à l'ignorance, d'unautre côjé
ils veulent {avoir & connaître & fe nattent d'être
La réflexion fur cette abfencç nous fait reconnoî- parvenusau but quand ils n'ont fait qu'imaginerdes
tre que nous ne fentons point e'efi pour ainfi dire noms, qui à la vérité, arrêtent leur curiofité mais
festir que l'on ne fent point. qui au fond ne les éclairentpoint. Ne vaudroit-ilpas
,Nous avons dons conceptdu néant ,-& ce concept mieux demeurer en chemin que de s'égarer ferreur
eft'une âhfiraSBon eue nous exprimons par un nom eu pire que l'ignorance celle-ci nous laige tels que
œétapbytique, & à la manière des autres concepts. nous fommes fi elle ne nous donne rien, da mous
Ainfi' comme nous difonstirer un hommeieprijbn ri- elle ne nous fait rien perdre au lieu que l'erreur ré-
duit l'dprit, éteint les lumièresnaturelles, &influe
rer un tat défit pocht nous difons »ar imitationque fur la conduite.
J}ws attiré ît mande du néant.
L'afeçeou nous hommes tous les ours de donner Les Poètes ont amufé llmagination en réalifant
des noms aux objets des idées qui nlps représentent des termesabîb-aits le peuple payen a été trompé
des êtres réels, nous a porté à en abîmer aufîi par mais Platon lui-même qui hamûâbh les Poètes de fa
imitaiionaux objets métaphyfiqïies d idées abftrai- république, n'a-t-ii pas été réduit par des idées qui
tes dont nous avons
contwijjanct ainiî nous enpar- n'etoientque des abjtrachons de fon efprit ? Les Phi-^
Ions comme nous fcfons des objets réels. lofophes les Métaphyficiens les
L'illufien la figure le menfonge,ont un langage Géomètres même ont été /eduitspar des abstractions;
commun avec la venté. Les expreffions dont nous les uns par des formes f ubftantielles par des vertus
occultes les autres par des privations oa par des
nous favons. pour film conhoitre^aux Se
autres dobî-
attracnons.Le point métaphyfique par exemple,
nies ou ies idées qui ont hors nous de'; objets'
réels., ou celles qui ne font que fimples sbflrttc*
de
tkms de notre écrit ont entre elles une parfaite gueur. Je pas confidérerla difiaace qu'û y a d'un«
ville à une autre & n'être occupé que de celle dif-
Nous dirons le -mort, la nudadh rimag'manon tance.; jepuis confidérer jbih£E k terme d'où je fuis
tidù ^Bcc. icomme^nous difons kfiîàl-, le haie &c. parti, & celui où je fois arrivé; jepuis de même, par
epaoique la mort, h maladie Fimagiiîation l'idée imitation & par comparaifon ne regarder une ligne
«euefoieut pointdes êtres exiftans & nous parions droite que comme le plus court chemin enew deux
au phénix de la jhimen àa. fphynx & de~la fient points mais ces deux points ne font que les ertrénà-
comme nous parierions du lion, de la tés de la ligne même; &£ psi vae abjtre3ii>n êe mon
de rhinocéros dm peBok ou du Pérou. efprit je ne regarde ces extrémités que comme aer-
La profe même quoiqu'avecmoins d'appareilque mes, f en fôpare tout ce qui n'eft pas cela fan «il le
la Poe^e néslife perfonme ces êtresab&àks,& & terme ou k ligne contntence l'autre, celui ©belle
duit égalementfimagînatïon.Si Malherbe a dit que finit. Ces termes je ksappelk/»oi«*,5c je n'attadie
le mort a des rigaeurs, qu'clleji boucheles oreilles, qu'elle à ce conceptque ridée précife de terme; j'en écart»
.tu/tu ùdfi crier, &c. nos profateurs ne pas toute autre idée il n'y a ici mitàdité, ni longueur,
tons les ioiirs file la mort ne azuûirc
la mon ks c û mortont
la
Irù
proîbnûenr
si
a'y
a«l'idée
abâraite
Je
terme.
te

te.m dt Umman emifagtr la mort fansémotion; tima- ce font, pour aâifidire^ ks aînésd'entre noms
les autres«ftl n'énoncentque des conceptsd* nertré
te
pmm xn
ajfrtwicr Ls mon la mort ne furprcjnd
hammt Jàgt on dit populairementfttt la efprit ne îbnî noms que par imitation ,par:
mort « V/uu feimv çme it mmt
maj-emmston. tion ce font les nom de nos concept métaphyfi-
Les Payera réaîaTb9a«r««w»w ta la peur, ques ainfi les noons des objets réels comme jWi«ï
dm faims &c. & en taifoient au- Jxm
tant plus oii£aïaeparmi nous
que de réaEfcr un emploi une dmrgt une Sgmti; l^r»msptryfique5iaTaadoûcà&ffC««ecdi'*
lori.'que l'on juge ou' compare des idées qu'on les
nousparlons d'objets réels, au lieu qu'un nom
me

«uelque concept ..de notre efprit. Oïcom-


unit ou car idée n'eu terme
abftrait. On dit. auffi que Itflfet attireà foi l'attribut
ce ne fom-là que des métaphoresqui n amufent que
rbnagination.Je n'aime pas non plus que l'on dife en
périnée & le concenrs des motifs les plus légitimes grammaireque le verbe gouverne, veut, demande,
nous perftffldentepfû y a horsde aous un oblet réel régit &c. Fàyei RÉGIME. (FJ
-ABSTRAIRE v. aâ. c'eft foire une abftraQ:ion f
c'efi ne confidérerqu'un attribut ou une propriété
mais inventé ces aoms & nous ne les aurions pas de quelque être fans faire attention aux autresattri-
adoptés de même torfqu'on dit la nattai h fortune, butsouqualités par exemple,quand on ne confide-
le bonheur, la vie, lajame, la la mort, &c. re dans le corps que retendue ou qu'on ne fait at-
les hommes vulgaires tioyent parimitation qu'il y a tention qu'à la quantité ou au nombre.
auffi mdépendamment de leur manière de penser, Ce verbe n'eu pas ufité en tous les tems, ni même
je ne fais quel être qui eft la nature un autre, qui eft en toutes les perfonnes du prélént on dit feulement
\z fortune ou le bonheur ou la vit ou mort, &c.
la j'abfirais tu abjîraits ilabjlrait mais au lieu de dirc
puiffent
car ils n'imaginentpas que tous les hommes quTln'y nous abfiraions &c. on dit nousfaifons abjlraction.
dire la nature laforame,Uvie limon, & Le parfait & le prétérit fimple ne font pat unîtes,
ait pas hors de leur efprit une forte d'être réel qui mais on dit j'ai Abftraxt tu as abjtrait oLcj'avois
foitla nature,la fo«tune,frc.comme fi nom nepou- abftrait &C. j'eus obérait &c.
vions avoir des concepts ni des imaginations fans Le préfentdufubjonâif n'eftpoint enufage;on dit
qu'il y eût des objets réels qui en fuffent l'exem- j'abfirairois,&c. on dit aunî aut j'aie abjtrait &c. (f)
Abstrait abstraite adjeâif participe il fe dit
A
lavérité nous ne pouvonsavoir de ces concepts des perfonnes& des chofes. Un esprit ab/lrait c'çft
à moins que quelque chofe de réel ne nous donne un efprit inattentif, occupé uniquementde fes pro-
lieu de nous les former mais le mot qui exprime le pres penfées qui ne penfe à rien de ce qu'on lui dit.
concept n'a pas hors de nous un exemphnepro- Un Auteur, un Géomètre, font fouvent abfiraits.
Une nouvelle paffion rend abjtrait ainfi nos pro-
pre. Nous avons vu de l'or & nous avons obfcrvé
de! montagnes ;fi cesdeux représentationsnous don* pres idées nous rendent ahftroits au lieu que diflrait
nent lieu de nous formerl'idéed'une montagned'or, fe dit de celui qui à l'occafion de quelque nouvel ob-
il ne s'enfuit nullementde cette image qu'il y ait une jet extérieur détourne fon attention de la perfonne
pareille montagne.Un vaifleau fe trouve arrêté en à qui il l'a voit d'abord donnée, ou à qui il devoit la
plaine mer par quelque banc de fable inconnu aux donner. On le fert affez indifféremment de ces deux
Matelots as imaginentque c'eft un petit poûTonqui mots en plufieurs rencontres. Abjfrait manque une
les arrête, Cette unaginationne donne aucune rea- plus grande inattentionque dijlrait. II femble qu'abf-
Eté au prétendu petit jpoiffon & n'empêchepas que craie marque une inattention habituelle & diftraïf
tout ce que les anciens ont cru du rémora ne feit une en marqueune pallagereà l'occafionde quelqueob.
fable comme ce qu'ils fe font imaginés du phénix jet extérieur.
le ce qu'ils ont peftfé du fplrynx, de 1a chimère & du On dit d'une penfée qu'elle eft abjtraite quand
cheval Pégafe.Les perfonnesfenfées ont de la peine elle eu trop recherchée & qu'elle demande trop
à croirequ'il y ait eu des hommes affez dérailonna- d'attention pour être entendu On dit aufH des rai-
bles pour réalifer leurs propres abftraSions mais fonnemens abjtraits trop fubtils. Les fciences abjlrai-
entre autresexemples, on peut les renvoyer à lliif- tes ce font celles qui ont pour objets des êtres abj-
toire de Valentinbéréfiarquedu fécond ftecle de l'E- traits tels font la Métaphyfique& les Mathémati-
glife c'étoit un Philosophe Platonicienqui s'écarta ques. (F)
de la fimplicité de la foi ,& qui imagina des aons., •Abstraits en Logique. Les termes abflraits ce'
c*eft-à-dire des êtres abftraits qu'il réalifoit le/- font ceux qui ne marquent aucun objet qui exifte
knu la vérité \VimelUgence ,1epropatar ,ouprinàpe. hors notre imagination.Ainfi beauté laideur iont
de
Il commença enfeigner fes,erreurs en Egypte,& des termes abfiraits. II y a des objets qui nous plai-
pa&aenfuite à Romeoù il fe fit desdifciples appelles fent & que nous trouvons-beaux il y en a d'autres
Faknûakns. Tertullien écrivit contreces hérétiques. au contraire qui nous affeâent d'une manieredefa-
fEglifi. Ainfi dès lespremierstems gréable “& que nous appelions laids. Mais il n'y a
les ont donné lieu â des difputes qui, hors de nousaucunêtre qui toit la laideur ou labeau-
pour être frivoles ,n'en ont point été moins vives. té. Ftyei Abstraction.
Au refie fi l'on vouloit éviter les termes abftraits ABSTRAIT,eft auffi un mot en ufage dans les Ma-
6n feroit obligé d'avoir recours ides circonlocutions thématiques en ce fens l'on dit que les nombres^
& à des périphrafesqui énerveroient le difeours. traits font des afiemblaees d'unités confidérées en
D'ailleursces termes fixent Fefprit ils bous fervent elles-mêmes & qui neiont point appliqués à figni-
à mettre de l'ordre & de la précifion dans nos pen- fier des collecHonsde chofes particulières & deter-

en
fées ils donnentyius de grâce & de force au dif-
coaus ils le rendait plus vif plus ferré & plus
Les mais on doit est connoitrela jufte valeur.
font dans le difeours ce que certains
fjgnesfonien Arithmétique en Algèbre & en Agro-
minées. Par exemple ) eft un nombre abftrait tant
qu'il a'eft pas appliquéà quelque chofc mais fi on
dit j pies par exemple 3 devient un nombre con-
cret. Feyti Concret. Nombre.
Les Mathématiquesdbjtraitcsou pures font celles
nomie mais quand on n'a pas l'attention de les ap- qui traitent de la grandeurou de la quantité çonfidé-
précier, de neles donner &: de ne les prendre que rée abfolument & en général fans fe bora« à au-
pour ce qu'ellesvalent elles écartent reprit de la ce= efpece de grandeur particulière. Feyei MA-
réalité des choses & deviennent airÆ H Sourcede thématiques.
bien des eareurs. Telles font la Géométrie& T Arithmétique. 1^45^
Je voudrais donc que' dans le flyle didaôique, Arithmétique & Géométrie.
c'eû-à-direlorfquils'agit d'enfeigner on usât avec En ce fens les Mathématiques abftraitts font op-
beaucoupde circodpeffion des termes abftraits& pofées aux Mathématiques mixtes dans lefquelloon
des expreffions figurées par exemple, je ne vou- (applique aux objets ienfibles les propriétés fimplc*
drais pas que l'on dit en Logique l'idée renferme ni & abhr&aes & les rapports des quantités dont on
traite dans les Mathématiquesabfiraitts telles font Cette dernière voie acheminent de bien près aux
rHydroftatkme 4'Optique, l'Attronomie &c. appels commed'abus.
ABSUS: c'eti, dit-#n une herbe d'Egyptedont
la fleur eft blanche & tire fur le jauné\»âle la hau- ufage fous Philippede Valois & fut interjette fo-
teur environde quatre doigts,& la feuille fembla- lennellement par Pierre de Cugnieres Avocat gé-
ble à celle du triolet. Il neparoît pas à la description néral, & a toujours été pratiqué depuis au grand
de cette plante clu'elle foit fort connue des Natura- avantage de la jurifdiâkui royale & des Sujets dn
liftes fie nous n'en faifoas.mentionque pour n'omet- Roi.
tre que le moins de chofes qu'il eft poffible. Le miniftere public eft la véritable partie dans
ABSYRTIDES f. f. îles de la Dalmatie ou de l'appel comme d'abus de forte que tes parties pri-
J'ancienneLiburnie, fituées à rentrée du golfe de vées l'appel une fois interjette ne peuvent plus
Venue & qu'on prétend ainfi nommées tfAbfyrte tranfiger fur leursintérêtsau préjudice de l'appel,
frère de Médée qu'elle y tua & dont elle fema les fi ce n'eu de l'avis & du confentementdu minière
membres fur la route pour rallentir la pourfuite de public lequel peut rejetterl'expédient proposé s'il
fon pere. y reconnoîtquelque collufion préjudiciableau bien
ABUCCO, ou ABOCCO, ou ABOCCHI, f. m. public.
poids dont on fe fert dans le royaume de Pegu il Les Parlemens prononcentfur l'appel comme d'd-
équivaut à une livre & demie & quatreonces & de- bus par ces mots il)' a, ou iln%y a abus. 1
mie, poids léger de Venife. Quelquefois les Parlemens convertiflentl'appel
ABUYO, ou ABUYA, f. une des îles Philippi- comme d'abus en appel fimple c'eft -à-dire, ren-
voient les parties pour fe pourvoir pardevantle juge
nes aux Indes Orientales. Long. 13 8. La. 10. eccléfiaftique fupérieura celuid'où étoit émané le
ABUS f. m. fe dit de TufageiiTegulierde quelque
chofe ou bien c'efl Pintroduôiond'une chofe con- jugement prétenduabufif: quelquefoisils le conver-
traire à l'intentionque l'onavoit eue en l'admettant.
Ce mot eft compofé des mots ab de & ufus
ufage. mtuible en matiere d'abus ni celle tirée de la défer-
Les réformes& les vîntes font faites pour corri- tion d'appelen l'appel diceluL
L'appel comme d'abus eft fufoenfif,fi ce n'eft ep
gcr les abus qui fe gluTent infenfiblement dans la dif- matière de ducipline eccléfiaftique & de correûion
cipline ou dans les mœurs. Conftantinle Grand en
mtroduifant dans l'Eglife l'abondance des biens, y régulière où il n eft que dévolutif.
jjetra les fondemens de cette multitude d'abus fous Il fe plaide en la Grand'Châmbre fie Ce doit juger
lefquels ont gémi les fiecles fuivans. à l'audience, fi ce n'eft que le tiers des juges foit d'a-
Abus dcfoi-méfe. C'elt une expreffion dont fe fer- vis d'appointer.
vent quelques auteurs modernes pour dénoter le Les appels comme d'abus ne fe relèvent qu'au
crime de la pollutionvolontaire. Voyt{ Pollution. Parlement, & les lettres de relief fe prennent au pe-
En grammaire appliquer un mot abusivement, tit fceau l'appellant y annexantla confultationde
ou dans un fens abufif c eft en faire une mauvaife trois Avocats mais ce n'eft pas par forme de gra-
application, ou en pervertir lé vrai iens. Voyt\ CA- dation de l'inférieurau fupérieur'"queles appels com-
TACHRESE. (9) me d'abus font portés aux Parlemens mais comme
Abus dans un fensplus particulier, fignifietoute aux dépofitairesde la puuTance & de la protection
tontravtmion commife par les juges & fupérieurs royale.
ecclcûattiquesen matière de Droit. L'appellantqui fuccombe à l'appel comme d'abus
nrétulteprincipalement de l'entreprifede la jurif- eft condamné outre les dépens, a une amende de
*diûion eccléfiaflique fur la laïque de la contraven- 7 ABUS.
livres.
Ce
tion à la police généralede FEglifeou du royaume mot eft confacréen Médecineaux cho-
réglée par les canons, les ordonnances,ou les arrêts. ses que les Médecins ont nommées non-naturtlUs
La manière de fe pourvoir contre les jugemens & dont le bon ufage conferve& fortifie la fanté pen-
autres actes de Supériorité des eccléûaffiques,même dant que l'abus ou le mauvaisufage qu'on en fait
de la cour de Rome où l'on prétend qu'il y a abus
eft de recourir à l'autorité Séculière des Parlemens
par appel qu'on nomme pour le difünguerde l'ap- ABUSIF adjeâ. urms dt Droit; qui fe dit Singuliè-
pel fimpk appel comme d'abus. rement des entreprifes,procédure, fie jugemens des
Le terme d'abus a été employéprefquedans tous eccléfiaftiques où il y a eu abus c'eft -à -dire in-
les tems dans le fens du préfem article mais l'appel fraction des canons ou des ordonnances. Voyt{plus
comme d'abus n'a pas été d'ufage dans tous les tenus. haut le mot ABUS.
On employaplufieursmoyens contre les entreprifes ABUSIVEMENT,adv. terme dt Droit. Foye^ ci-
des eccléûaShques & de la cour de Rome avant de e
devant ABUSIF ABUS.
venir à ce dernier remede. La Cour en prononçantfur l'appel comme d'abus
D'abord on imagina d'appeller du faint Siège au interjettedu jugement d'une Cour ecdéfiaftique dit
faint Siège apoftolique comme fit le roi Philippe s'il y a lieu à l'infirmer qu'il a été mal, nullementIf.
Auguâe Sors de l'interdit fulminé contre fon royau-
me par Innocent III. ABUKESB.f. m. monnaie; c'eft le nom que kft
Dans la fuite on appella au futur cohcile, ou au Arabes donnentau daller d'Hollandequi a cours chez
pape mieux avifé ad papammelias confultum coin.. eux. Le lion qu'elle porte en: fi mai repréfenté qu'il
me fit Philippe-tl-Bel qui appella ad conciliumdeproj eft facile de le prendrepour ua chien, Se c'eft ce qui
verum l'a fait nommer par les Arabes abuktsb qui figmfie
ad qutm vdad chien dans leur langue. Voyt^ Daller. (G j
qum dt jur&fueritpmvocandum. ABUTER,v. a. Aux quilles, avant que de coro-
On joignit enfuke aut appels au futur concile les mencerle jeu chaque joueur en prend une fie la
proteftatkmsde pourfuïvre au confeil du Roi ou jette vers la boule placée à une diftance convenue
dans fon Parlement la caflation des aâes préten- entre les joüeurs voilà ce qu'on appelleabaca.Ce-
dus abufifs pour raifon d'mfraâion des canons Se lui mùabaule mieux, c'eft-à-dire dont la quille eft
de la pragmatique-fanaion.Voyt\ Psagmatïque- ta plus proche de la boule,gagne l'avantage de jouer
le premier.
ABUTILON
ABUTlLON,f.m.herbcàâeurd*unefeule font pleines de piquans; Il eft propre à planter des
ièuille femblable en quelquemaniereà une «loche berceaux, croit fort vîte & produit dans le prin-
fort* uvette & découâée il fort du fond un tuyau tems d'agréablesfleurs à bouquets. Cet arbre eft fu-
ni tient
tfufiché d&amines.
comme un clou dans
Le,. jet à verfer; fit 1'ufage où l'on eft de, l'étêter le dif
forme beaucoup il donne de la graine; (A)
• Acacia, fuc épaiffi, gommeux de couleur
devientun fruit en forme de chapiteau; il eft brune à l'extérieur &noirâtre ou rouflitre, ou jau-
nâtre en-dedans d'une confiftance ferme dure, s'a-
compose de plufieurspetites gaines aflèmMées au-
oueapfulo eft reçue motliffant dans la bouche d'un goût aultere aftrin-
tour d'un axe. Chaque gainecapfuks s'ouvrent en gent non defagréable formé en petites mages ar-
daru untftriederaxe ces
rondiesdu poids de quatre fix» huit onces, & en-
ordùnar«ment la forme d'un rein. Tourh^ort Infi. veloppé de ventes minces. On nous l'apporte d'E-
niktrh. *S>K PLANTE. (l) gypte par Marfeille; on eftime le meilleur celui qui
On fe fat de fes feuilles & de fes femences. Ses eft récent, pur, net, & qui fe diffout facilement
feuillet appliquéesfur ies ulceres les nettoyent. Ses dans l'eau. On tire ce fuc des gouffes non-mûres d'un

le
femences provoquent les urines & chinent le gra- arbre appelleacacia folio Jhorpioidis Uguminofa C.
vier. Elle eft diurétique&C vulnéraire. B. P. C'eft un grand arbre & fort branchu, dont les
ABYDEou ABYDOS fubft.ville maritime de racinesfe partagent en plufieurs rameaux, & fe ré-
le;
Phrygie vis-à-vis de SeftoC Xercèsjoignit ces deux pandentde tous côtés, or dont le tronc a fouvent
endroitsiloignésTun de l'autre de ftades, par un pié d'épaifleur, Se égale ou même furpaffe en
fur rHellefpont. hauteurles autres efpeces d'acacia. Il eft ferme, gar-
ni de branches& armé d'épines; fes feuilles font me-
ABYL A f. nomde montagne ic de vine dans nues, conjuguées,& rangées par paires fur une côte
le détroit de Gibraltar fur la côte de Mauritanie.C'é- de deux pouces de longueur -elles font d'un verd
toit une des Colonnes d'Hercule,& Calpé fuç la c6te obfcur, longues de trois lignes,& larges à peine d'u-
dffpagae «!toit l'autre. On croit que la villeSAbyU ne ligne. Les fleurs viennent aux aiflelles des côte*
des anciens eft le Septa des modernes; & la monta- qui portent les feuilles,& fonttramafleesen un bou-
gne celle que nous appelions
moniagm des Singes. ton fphériqueporté fur un pédicule d'un pouce de
• Abyla ou Abylene f. ville de la Colefynie longueur elles fontd'unecouleur d'or & fans odeur,
une.
au Midide la Chaicide,entre l'Antiliban& le fleuve d'une feule pièce en manièrede tuyau grile renflé à
Abana, & capitale d'une petite contrée qui portoit fon extrémitéfupérieure, & découpéen quartiers.
Elles font garnies d'une grande quantité d'étamines
A C A & d'un piftil qui devient une gouffe fem6lable en
quelquefaçoncelle du lupin, longue de cinq poiw
AC ACAUS f. m. arbriffeautoi porte «ne fkuf ces plus ou moins brune ou roufiltre, applatie
épaùTe d'une ligne dans fon milieu, plus mince fur les
en papillon & un fruit couvert d'une cofle. Voyt[ bords large inégalement 6c fi fort retrécie par in-
9jd.Hift. Plant.On lit dans Diofcorideque Vacaca*
Juet le fruit d'un arbriffeau qui croîtra Egypte tervalle, qu'elle représente 4. 5. 6. 8. 10. 6c même
que fagraine eft femblable celledu tamarin, oc que un plus grandnombrede paftilles applatiesliées en-
Semble par un fil. Elks ont un demi-pouce dans leur
plus grande largeur, & la partie intermédiaire aà pei->
mede populaire pour les maladies des yeux. Malgré ne uneligne l'intérieurde chacune eft rempli par urid
je ne regardepas tefort del'tf«- amenéeovalaire, applatie, dure, mais moinsque
cafis comme bien décidé ia deteription en trop celle du cormier; de couleur de châtaigne, marquée
nous apprendrontlà-defluSi d'une ligne tout-autour commeles grainesde tama-
toire Naturelle rins &enveloppéed'un mucilagegommeux, & un
ACACIA, f.m.c'eft une forte de petit fac ou peu aftringent ou Acide, Si rouflitre. Cet arbre eft
de rouleau long ce étroit. LesConfuls& les Empe- commun au grand Caire on arrofe d'eau las gouf-
reurs depuis Anaftsfe Font la maindans les mé- fes qui nefontpasencore mures on les broie son en

on les met, en petites maffes. Ce fuc analyse donne


laite commenceries jeux les autres, que ce des une portion médiocrede fel acide, très-peu de fel al-
mémoires qui lui ont été préfentés «'eftravis de kali, beaucoup de terre aftriagente, cit beaucoup
M.duCange phîfieurs,quecefoit unpetitfacde d'huile ou fubtUe ou erofliere. On le place entre les.
terre que tes Empereurstenoient d'une main, ficla aftringcns incraflaasw repereuflifï if affermit l'esto-
croac de I'autre,ceqmle9 avertiflbit que tout grands mac, rahceffer levomiflement, arrête
rhagies& les flux de ventre: on le donne depuis 36*
qu'ils étoient,
fiere; Le ftc ils ieroient un tout réduit» enpouf-
*-ou firtiùfeftjtué à la nappe map-
dans une liqueur convenable. Les Egyptiens en or*
donnent tous les matins à ceux qui crachent « £la*

du «les tjochuque* d« Karabé, 6t l'onguentftypti-


une côte. Lepuiafort dn calke & eô en-
veloppé par une membrane frangée il détient dans pot» noir-
«irlenrspeattx-
V^uia mêmt. reyn AçAClA NOSTRAS; Le fuc d»
Les feuilles de l'amaa font rangées par paires fur
Uttàa *»& eft plus aride que l'autre! on le ta»

m. eft cehiique l'on ap- • ACACIENS, adj-pri» &bft, Àrmu ainfi nom-
M
des cerifes de cette plante récentesfit non nrfires il
a à pe« «es les mêmes vrai-

pas més d'Acace de Cas&eeeteurcbeC


bien haut ;fon bois eft dur & raboteux, fon feuillage ACADÉMICIEN,ACADÉMISTE,fub. m. Ut.
long & petit d'ombrage tes branches font l'un & l'autre membres dSine Société qui porte
le nom
quideiaamlcm.de
a pourobjetdetmatief
M
àtl'Jca-

treacquiert destaknsnureinfmt pedbnaêls.


Académiciens i/in. pl.ieâedePhilofopbes
quifuivoieat -la
quantà rktcatmide.de
deSocrate&de
.nos c onooifiânces
Platon,
&c,à l'in-
coraptéhenfibilité duvrai. j tcadinùsUa pris ence
-fensrevintàpeuprèsàcequel'onappelle Platoaî- le prunier «onnpîtise
citn9rfy quence & lemérite de
.ouïront quiembraf-
tibkotle/fyftèmedePlaton étaient appelles Acadtmi-
M..Académiciens au.lieu -queceux quiontfuisri les
.mêmes opinions «kpuis lerétabllifement desLettres, fuivoit avecd'uneKseUentjiigerofiitt,
ontprisfe nom dePlatonkietu. «ie d'ailleurs naisdatik, on
On,peut direqueSoorate &iBlaton<qjuiont jette peu iauwige, & sneœquasiî decette foliteffi»ipé
:lesprenuers Jbodemens del'Académie ,nontpasété 4onne?W teslettres,«mt
à beaucoup près fi-loinque.ceuxqui leur o ntïuccé- d'érudition.,
genrevouloit.
qu'on Catoniul davisdansjk^ésat qu'on
dkPhilon. Socrateil <ftvrai,fit çroCdE-rn denej accordât à Catnéade, &fl«K ©éputés^Bi raccom-
rien!avoir:.mais fon-doute netomboit quefiunla #equ'ils -dewjaiîéoieot fieqtfrmJe se»
qu'Hawittf abord xukivée duig<yni»ent, jyoyât prpnipteneflt 6f «y»c iMJnneur.
&lqu'ilreconnut .enfin fwpa&r laportée deiTdprk Avec une éloquenceMidii&duifaate Ufenmo&wt
luunain. ^quelquefois ilparloit kJwngage desScep- tout «e qu'il avwt enuwprtfds combattas cosfi»>
fiques, »c'étokparironie oupar raodeftïe
quHie pour m- doit ia câiiff>a par la xaiton siême & «kunéeroit i»
Joue.
battelavanité des S opbiftes vantoient
jnentâene» rienignorer, & dêtretoujours prêtsà ciens gtm contawieujc & 6é»iis dans k ^wte,
"MMcourir furtoutes fortes.de matières. avec qui fréqaea.
Platon, &
pere inftituteur del'Académie inflruk contestations, avoientpeine
par Soerke fart dedpaw,&
ieûateurserttintàfamanière
foa
s'juroiiaat
1 tes à fe débaoEffidfafèe»
pièges qu'il leur tenloit. Aufii difoient-ils pour di.
dettakeries-iuaito*minuer fa réputation, qu'il n'apportoitrien contre
res,&entreprit decombattre tou* lesl^iiofonbes
Mais fediom dans les U vtes du Hoïàm Chrytopi;. Car.
difcipla dele dédier &cdedouter.detout,ilawk »éade, c«t horame1.qui Ciogron aceodk l'art <k
moins en vuedelesiaifler fiotans &Mpesidus ««lie tout xéfotoki n'en ufoâtpoint dam cetteoccaficmque
lavérité &l'erreurquedelesmettre engarde corn» fort intéreflèrfoo amour propre Ucoii*.
treces décifiems téméraires &c p récipitées pour l e£ venoit jaotliefteroent que, 0 fans k fecowsdsC^y-
quelles onatantdepenchaat danslakuoene&c de lippt il n'auroit rien mt9
Les
fit des
fairtepan-saiiràunediipcûtiafj
rne&ircs contre
defpritquileur lippe
furprifes defer-
ces préjugé. d'Arçon Les
parks propres arous de Cbryfippe,
corr@tti£sque Caroéade apporta à la doâriao

As
reur,eneatamktanr
mie,&deformer
tout litaesdel'ancienne
entt'epiitdeïéformei-
lanouvelle.
tout
Onditqu'ilimita
Acadé- que
Pyr- dâhs
difoit
lès
font trbrlecers. Il 04 aifé de wmiiier ««
Arçéfilas,
ebofes
qu U ne fe trOuve aucune vérité
avec ce que diibit Carnéade qu^l

ayant
detléde
rhon,&qu'ilconverfa
enrichi
Pyrrhon,
iK-w.ee
paxoit
dela diakânue
àlacbimere,
avecTûnonddeforte
c'eft-à-dire
deDiodore,
ècluiappliqiioit
l'art edouter
que choies nais
de que nous n'avonsaucuae règle pour la
Platon&l'ayant di&erflfgr. Cjmr.il y a detu: ûmmfo venu Vvm qtut
Aïi&an kcom- l'on qf&viiiti ftnjfttm,ïmm que l'on appdl«
plaifajnnetit les vmtiêtjugmmt. Or il «ô clair que ces 4mm flP»
où Homère
verspar-demere ditqu'elle étoitliori par-<ievaoL,drst- Oisifs 4rArcéûk%& de la v4*
gon &chèvre pm lemilieu. AinfiAr- ntèfkf&wmçnt: mm latéri^de
eéûlasétoit, félon lui,Platon mr^evant,Pyrrhon noïalîir«8 m chofoi
|ér~<krriere, &Diodore parWntilkii. C'enpm* dira» ayant apport à notre «fprh; 4pik
quoiquelques-uns lerangent aunambre desSceptÊ-
qu'ily fortpeu cW»i il voulu #« gu'il a"y a mu
r
oues &Sextus
diligence
celle<fArcéfiks
Empirkuï {battent
entrefafeâequidtlaScejitique
quie&celledelanouvelle Amàè~
&
fue.#W«| étw owçri^1
End'et quenouanp favom pu & que toutes ebofes étokn^ «WcBres, Qmk®èt$m:
mefinousn*£ivoas rien;que1»natur« peaoûta venoit qu$ rien ne
vérité; queksfens%: î'enjes- pow c«k quç txn»«s «Mit Aifleiiic
humain
dement nepeuvent rien comprendre do vw; psres
quedans toutes leschofet ilfetrouve desnùims Gf- H quf pa» ebfT
poiëesd'une
veloppé
îoûpnnÉiifpœiidre
é jjak
forac enunmotquetoutfàtth.
detéûebrcs, fil que il.
p^t«i^iiiiéifti^iat
Sa«bâriiM! ne
pp s'y trouve«Un
futpasfortgoûtée,parcequ'ilfembloit voukik
peuveqt êt^» cof^il*»
m4re$ datal'efprk&eenv^felesfondowens dela
iPhilofophk. Lacyde fatlefeulqàuidétendit ladoe- de C*méad«i car quaîîdl ij-e^.
bined'Arcéûlas illatianlrok Evandre quiâtt
&ndjfciple avecbeaucoup d'autres. Ëv%adrc h fo
pour députer fur

pour

la nature

que toutes

MWptf*U*MȐme*,
»*»
«*
*»*
««
f«»««»
1 la
que la feue des

eft celle
Platonisme.
en inuroduifant
PhiWophie de cette fecw fonda ceque l'on ap-
l;lafeUeUfuemAJuvidmU. Ceft cet ArcéOlai princi-

la nou-
Quelques-uns ont ntUt JauUmUtqui nconnoiflant que non^eulement

ce
qu'il y en avoit de vraies 4k
pouvoir pas bien

d^eparr Philon » U «ne cinquièmepar Antiochus

deux

i de
d'Aariochus toû-
ou de

lesfwaàw»ïtria^i(S»*<pciqï»e»^èww««we$,

«qmorté
le
rayez aujEJamct* AcA- membresptuueurs perfonnes illuftres par leur efprit
de la nouvelle Académie,
oémiciens, Où les fentimems desdifférentesAcat^- & par leursvieux ouvrages. Elle s'affemble trois fois la fe-
Louvre pendant toute l'année le
mies font & comparés. marne au
Ac ADÉHIE ( Hifi- Litt. ) parmi les Modernes Lundi le Jeudi & le Samedi. Il Il a point d'autres
fe prend ordinairementpour une Société ou Coin- affemblées publiques que celles ou l'on reçoit quel'
pagnie de Gens de Lettres, établie pour la Culture qu'Académicien nouveau & une affemblée qui fe
fait tous ans
les le jour de la S. Louis & où V Acadi-
& l'avancementdes Arts ou des Sciences. diftribuelesprix d'Éloquence& de Poëfie «fui
QuelquesAuteurs confondent Académie avec Utii» mie
vtrfiti mais quoique ce foit la même chofé en Là- confiftent chacun en une médailled'or. Elle a publié
un Dictionnaire de la Langue françoife qui a déja
tin, c'en fontdeux bien différentes en François.Une qu'elle travaille fans ceffeàper-
Univerfité eft proprement un Corps compote de eu trois éditions, &
pîufieurs Facultés de Profeffeurs feâknmer. La devife de cette Académie eft à l'im-
Gens Graduésen
qui enfeignentdans les écoles publiques, de Précep-
teurs ou Maîtres particuliers ,«£ d'Etudiansqui pren- Royale des INSCRIPTIONS ET
Académie
nent leurs leçons & aspirent à parvenir aux mêmes Belles -Lettres. A quelque degré de gloireque
degrés. Au lieu qu'une Académie n'eit point deftînée la France fut parvenue fous les règnes de HenriIV.
à enfeigner ou pmfefferaucun Art quel qu'il foit & de Louis III. & particulièrementaprès la paix*
mais à en procurer la perfeaion. Elle n'eu point dès Pyrénées& le mariage de Logis XIV. elle «'a-
compofée d'Ecoliersque de plus habiles <peu* uf- voit pas encore été aflez occupée du foin de là&Sîr
traitent mais de perfonnes .d'une capacité diftin- à la poBérité une jufte idée de ia grandeur. Les ac-
guée, qui fe communiquent leurs lumières & fe font tions les plus brillantes les événemens les plus mé-
découvertes pour leur avantage mu- morables étoient oubliés, oucouroientrifque de 1-ê-
part de leursUniversité.
tuel. Voyti tre parce qu'on négligeoit d'en confacrer le fouve-
La premiere Académie dont nous lifions confeil I înititu- nir fur le marbre &cfur le bronze. Enfin on voyoit-
de monumens publics ,& ce petit nombre mêmes
tion, ell celle que Charlemagneétablit par le génies peu avoit été iufques-la commeabandonnéà l'ignorance
d'Alcuin elle étoit composée des plus beaux
de la Cour & l'Empereur lui-même en etoit un
des ou à l'indifcrétionde quelquesparticuliers.
membres. Dans les conférences académiques chacun Le Roi regardadoné commeun avantage pour la
anciens Auteursqu'il avoit Nation l'établiffement d'une Académie qui travaille-
devoit rendre compte des
lus • &même chaque Académicien prenoit le nom de roit aux Infcriptions aux Devifes aux Médailles
lequel il avoit le &cqui répandroitfur tous ces monumensle bon goût
celui de ces anciens Auteurs pour &cla noble {implicite qui en font le véritable prix.
plus de goût ou de quelque perfonnage célèbre de
l'Antiquité. Alcuin entre autres, des Lettres duquel Il forma d'abord cette Compagnied'un petit nombre
particularités prit celui de d'Hommes clhoifis dans V Académie Françoife qui
nous avons appris ces commencerentà s'atfembler dans la Bibliothèque de
Flaccus qui étoit le fnirnom d'Horace un jeune
Sei-
AngUbert prit celui à Ho- M. Colbert par qui ils recevoient les ordres de Sa
ftneur qui fe nommoit fe nomma Au- Majefté.
Adelard, Evêque de
Archevêque de Mayence Dame-. Le jour des affemblées n'étoit pas déterminé
guffin Riculphe
lui-même,David. mais le plus ordinaire au moins pendantl'hyver étoit
tas & le Roi la méprife de quel- le Mercredi,parceque c'étoit le plus commodepour
Ce fait peut fervir à relever M. Colbert qui s'y trouvoit prefquetoujours. En
qui rapportent que ce fut
ques Ecrivainsmodernes, général des Savans de fon été ce Minièremenoit Couvent les Académiciens à
au goût
pour fe conformergrands
îiecle qui étoient admirateursdes noms Ro- Sceaux, pour donnerplus d'agrémentà leursconfé-
mains,qu'Alcuinprit celui de Flaccus Albinus. rences,& pour en jouir lui-même avecplusde tran-
La plupart des Nations ont préfent des Acadé-
quillité.
mies fans en excepter la Ruffie mais l'Italie l'em- On compteentre les premierstravaux de l'Acadé.
moins par le nombre mie le fujet des deAeinsdes tapifleries du Roi tels
porte fur toutes les autres au Angleterre la princi- qu'on les voit dans le Recueil d'efiampes & de def-
des fiennes. Il y en a peu en
pale, & celle qui mérite le plus d attention eft celle criptions qui en a été publié.
fous le nom de Société Royale. M. Perrault fwutenfuite chargéen particulierde la
que nous connoiflbns du Carroufel fie après qu'elle est <paffé
Vby. qui laconcerneàlWc/tSociÉTÉRoYALE. description
ce D'EDIMBOURfe. par l'examen de la Compagnie, elle fut pareillement
Il y a cependantencore une Académie Royale de imprimée avec les 6gures
Mufique & une de Peinture établies par Lettres On commença à faire'desdevifes pour les jettons-
Patentes gouvernées chacune pardesDireôeun du Tréfor royal des Parties cafuelles des Bâtimens
particuliers. & de la Marine; & tous les ans on en donnade nou-
En France nous avons des Académies notifiantes velles.
Enfin on entreprit de faire-par médailles une Hif-
en tout genre plufieurs à Paris, & quelques unes
toire fuivie des principaux événemensdu règne du
dans des villes de Province en voici les principales. ample& magnifique mais il
Académie Françoise. Cette Académie a été Roi. La matiere étoit bien
inftituée en ï$35 par le Cardinal de Richelieu pvur étoit difficilede la mettre en oeuvre. Les An,
perfectionner fa Langue & en général elle a pour ciens dont il nous refle tantdemédailles,n'ont laif-
objet toutes les matieres de Grammaire, de Poëfie fé fur cela d'autres règles que leurs médailles mêmes
& d'Éloquence.La forme en eft fort fimple, qui jufques-là n'avoient guère été recherchéesque
jamais reçu de changement les membres font au pour la beautédu travail, & étudiées que par rap-
de l'Hiftoire. Les Modernes
nombre de quarante tous égaux,; les grands Sei- port aux connoiffances frappé grand nombre depuis deux
5 meurs 6c les gens
ùuis n'y font admis qu'à dm qui en avoient un
embarraffés des regles; ils n'en
d'Hommes de Lettres &: le Cardinal de Richelieu becles s'étoient peu avoient prescrit
qui le prix des a voulu que avoient fuivi ils n'en aucune; &
côté dans les recueils de genre, à peine trouvoit-oa
prit y marchâtfur la même ligne à du rang & ce
trois ou quatre pièces où le génie eut heureufement
de la nobleffe. Cette Académie a un Dire8eur &
qui fe. tirent au fort tous les trois fuppléé à la méthode.
un Chancelier Secrétaire-qui eft perpétuel. Ellea La difficulté-de pouffer tout d'un coup à fa per-
mois fie un
compté & compte encore aujourd'hui parttai fes feôion un art fi négligé ne fut pas la feuleraifoa
qui empêcha V Académie de beaucoup avancer fous fils, fe rendît fôuvent aux affemblées qu'il fixa ex*
M. Colbert l'Hiftoiredu Roi par médailles: ilappli- près au Mardi & au Samedi. Enfin il donna l'infpec-*
quoit à mille autres ufages les lumièresde la Com- tion de cette Compagnieà M. l'Abbé Bignon fon
pag,ne. 1 y feifoit continuellementinventer ou exa- dont le génie & les talensétoient déja fort
miner le* différent deffeins de Peinture & de Scul. célèbres.
neveu

Les places
pture dont on vouioit embellir VerfaiHes. On y ré- vacantes par la mort de M. Rainffant
& de M. Quinault furent remplies par M. de Tour-
poit le choix & l'ordre des ftstues on y confultoit
propofoit la décoration des appar- reil & par M. l'Abbé Renaudot.
ce que l'on pour
l'embellùTementdes jardins. Toutes les médailles dont on avoit arrêté les def-
temens & pour à>ar$éVAcadimiede faire graver feins du tems de M. de Louvois celles mêmes qui
'On avoS encore
le plan& les principalesvues des Maifons royales étoient déja faites & gravées furent revues avec
& d'y joindre des descriptions. Les gravures en
foin on en réformaplufieurs; on en ajouta un grand
étoient fort avancées, & les defcriptions étoient nombre; on les rédmfit toutes à une même grandeur
prefquefaitesquand M. Colbert mourut. & l'Hiftoiredu Roi fut ainfi pouffée jufqu'à l'avéne-
On devoit de même faire graver le plan Ô£ les ment de Monfeigneur le Duc d'Anjou fon petit-fils
vues des Places conquit,& y joindre une hiltoire à la couronne d'Efpagne.
de chaque ville & dechaque conquête mais ce pro- Au mois de Septembre 1699 M. de Pontchartrain
jet n'eut pas plus de fuite que le précédent. fut nommé Chancelier. M. le Comte de Pontchar->
M. Colbert mourut en 168? ,« M. de Louvoislui train, fon fils, entra en plein exercice de fa Charge*
accéda dans la Charge de Surintendant des Bâti- de Secrétaired'Etat, dont il%voit depuis long- tems
la furvivance & les Académiciens demeurèrentdans
mens. Ce Minifire ayant fu que M. l'Abbé Talle-
fon département. Mais M. le Chancelierqui avoit
tnant étoit chargé des uucriptionsqu'on devoit met-
tre au-deffous des tableauxde la galerie de Verfail- extrèmementà coeur l'Hiftoiredu Roipar médailles,
les, & qu'on vouloit faire paroître au retourduRoi, qui l'avoit conduite & avancée par les propres lu-
le manda auffi-tôt à Fontainebleauoù la Cour étoit mières retint j'infpeaion de cet ouvrage & eut
alors,pour être exaâement informé'de l'état des l'honneur de préfenter à Sa Majefté les premières
chofes. M. l'Abbé Tallemant lui en rendit compte, fuites que l'on en frappa, & les premiers exemplai-
& lui montra les infçriptionsqui étoient toutes
prê- res du Livre qui en contenoit les deff'eins & les ex.
enfuite Roi,
tes. M. de Louvoisle préfenta inceffaramentfaire
au qui plications.
lui donnaiui-mêmel'ordre d'aller L'établiffement de V Académie des Infcriptions ne
placer ces infcriptions à Verfailles. Elles ont depuis pouvoit manquer, de trouver place dans ce Livre fa-
éprouvé divers changemens. meux, où aucune des autres Académies n'a été ou-
M. de Louvois tint d'abord quelques aitémblées bliée. La médaiHe qu'on y trouve fur ce fuiet re-
de la petite Acadimit chez lui à Paris & à Meudon. préfenteMercureafus & écrivant avec un tlyle à
Nous l'appelions /»«m« Académie parce qu'elle n'é- l'antique fur une table d'airain. Il s'appuie du bras,
toit compofée que de quatre perfonnes M. Char- gauche fur une urne pleine de médailles il y en a
pentier, M. Quinault M. l'Abbé Tallemant& M. d'autres qui font rangées dans un carton à fes piés.
Felibienle père. Il les fixa enfuiteau Louvre dans La légende Rerum gefiarumfides & l'exergueAcadt-
le même heu où fe tiennent celles de Y Académie mia Rogia Infcriptionum & Numifmatum injjituta
FrançoÛe & il réglaqu'on s'affembleroit deux fois M. DC LXIII. fignifient que l'AcadémieRoyale
la Semaine,le Lundi 6c le Samedi depuis cinqheu. du Inferiptions & Médailles établie en 1663 doit
res du foir jufqu'àfept. rendre aux fiecles à venir un témoignagefidale des.
M. de la Chapelle devenu Contrôleurdes Bâti- grandes aûions.
mens après M. Perrault, fuit chargé de fe trouver Presque toute l'occupationde l1 Académie femblôit
aux affemblées pour en écrire les délibérations, ce devoir finir avec .le Livre des Médailles car les
devint par-là le cinquième Académicien. Bien -tôt nouveaux évenemens & les devifes des jettons de
M. de Louvois y en ajouta deux autres dont il ju- chaqueannée n'étoient pas un objet capabled'occu-
gea le fecourstrès«néceffaireà Y Académie pour l'Hi- per huit ou neuf perfonnes qui s'affembloient deux
ttoire du Roi c'étoit M. Racine & M. Defpreaux. fois la femaine. M. l'Abbé Bignon prévit les incon-
Il en vint enfin un huitieme M. Rainffant homme véniens de cette inaction & crut pouvoir en tirer,
verfé dans la connoiffance des médailles, fie qui avantage. Mais pour ne trouver aucun obftacledans
étoit DireQeur du cabinetdes Antiques de Sa Ma* la Compagnie il cacha une partie de fes vûes aux
Académiciens que la moindreidée de changement
Sous ce nouveau minifiereon reprit avec ardeur auroit peut être allarmés il fe contenta de leur
le travail des Médailles de l'Hiftoa* du Roi, qui repréfenter que l'Hiftoire par médailles étant ache-,
avoit été interrompu dans les dernières années de vée, déja même fous la preffe & que le Roi ayant
M. Colbert. On en frappa plumeurs de différeates été fort content de ce qu'il en avoit vu on ne pou-
grandeurs mais prefque toutes plus grandes que voit choiur un tems puis convenable pour deman-
cellesqu'on a frappées depuis cequi fait qu'on les der à Sa Majefté qu'il lui plûtaffùrer l'état de VA-,
appelle encore aujourd'hui au balancier MidaUUs cadi, quelqu'aâe public émané de l'autorité
4e la grande Hijhire.hà Compagniecommença auffi royale. Il leur cita l'exemple de
à faire des devifes pour les jettons de l'ordinaire & ces qui fondée peude tems après celle des
Inferip-
de l'extraordinairedes guerres fur, lesquelles elle tions par ordre duRoi & n'ayant de même aucune
n'av.oit pas encore été confultée. titre authentique pour fon établiffement venoit
Le Roi donna en 1691 le départementdes Acadé- d'obtenirde Sa Majefté ( comme nous allons le dire,
mies à M. de Pontchartrain, alorsContrôleur Géné- tout,-a-l'heure ) un Règlement (igné de fa main, qui
raI & Secrétaire d'Etat ayant le département de la fixoitle tems fie lé lieu de fes aflemblées, qui déter-
Maifon du Roi & depuis Chancelier de France. M. minoit fes occupations qui affùroit la continuation
de Pontchartrainné avec-beaucoup d'efpnt,& avec despenfions,
un goût pour les Lettres qu'aucun emploi n'avoit La proportion de M. l'Abbé Bignon fut extrême-
pu rallentir donna une attention particulière à la ment goûtée & on dreffa auûi-tôt un Mémoire.M. 10
M. le Comte de Pontchartrain furent
petite Acadimit qui devint plus connue fous le Chancelier
nom S Acadimit Royal* des Injcriptions & MidailUs. fuppliés de l'appuyf! auprès du Roi & ils le firent
Il voulut que M. le Comte de Pontchartrain fon d'autant plus volontiers que parfaitementinftruits
fonooiem Ja cUffe de» BeUes- Lettres étant çrtfr

coup A&uUmùs
prièrent
fipeat fco-
tir rmututté de deux appli-
le méme qui les quées au même

le
des (ales du tient par an deux nom de parler rut cenfée réunie ainû qu« 1» pettt«.
publiques, l'une ras- forte qu'il ne refta plus
que la feule Mathéma-
tre après,la de
celles de ticien». Celle
les mêmes que
DES Eue a
éùan- de,

au les
La date des
des
&
donné au public
fi fou renou-
réu-
& le- Thréfo-
Porault très-favam dans la Phyfique & dans L'Hif*
toire naturelle

placèrent publièrent plufieurs


Chimifiesî..

qui le, de fes tr«aux. Ces volumes


outre Mémoires qu'on a jugé
tes
VAcédimitpublia snois par mois » las

autresdont rex- nées & qui étant trop courtes pour être publiées.
pos en entier étoient indépendances des ouvrages auxquels
dôme par le les éloges des paît
trait chacundes membres travailbiî. Pkuleursdeceupr®»
morts.
viUe a fondé environ 11 ans un prix
C'eft une me-
de la valeurde livres..
en l'Abbé Bignoa qui a^ok totijij-tcmii
La cette Ipréfiéé à fJm&mk des Sciences,
dt des
ROYALE DES SCIENCES. Cette dre plus utile en lui donaaittune forme mouyelle» M
établie en pu les foins en parta à M. le Chancelier de PontchartnÙE foa
Louis après paix des Pyfeneesde6-
la oncle, & au commencemeitt d« cette année ÏAem
mire les Sciences, les Lettres les Arts démit reçut un nouveau r^kaaentqui en changea
totalement la forme. Voici les articles priacipau»
une Société d'hommes & en imaséditte»
qui

re
ppoquement
après
les plus
avoir conféré
les
à
plus
du Roi, fe

ce fujet avec
éclairés,
M. Cot-
les
dans la
Savans
par celui des Secrétairesd'Etat à qui
jeiédelesdoîincr.
l'un
* •
il plaît à Sa Ma*
eft compofôr de dix HmtmâœSi
;y^<

mer une auxquels feraient trois Géomètres trois Afironomes,


ue dans les dafas ckm,
dans les nâks un
perpétuels vingt douze régna»
la Grammaire, êùM êtm &
de la que
les de cette Société

par
le Mercredi, tous en.
les livres de & ra d'éleâionisou YJcoMmet
les dans quand il s'agira de Sciences les Affixié»ysfero«

la
Vendredi
mier mois toutes ces commandables
fe matiquesto Réguliewo|aR©-
fe
un rapport de s'il ii*«ft connut
mois précédent. t
Cette M pùt pas
fur ce, t °.
de
on que les Académiciens ne
des quêtions dont la déci-
auroit pQ produire du trouble: qui | obligés d'apporter à tour de rôl» quelques oMerva*
tions eu mémoires. lies tiennent le Auttrtnte ipenbhnes f la yAvaanciennedu Royaume
«C outre cela use Aoukmudes Sciences & des Bel-
de les-Letrres à Montpellier, la SociétéRoyale des
1 706 ne fait qu'un même corps
des Sciences de Paris à Bordeaux
à Pau à Montau-
nom-
eues, i« ienatme tle 1» redtecôte & depuis Noël AeaJA*ks augmente de jour eA jour 6c
jut- ans examiner ici «'il ad inutile de multiplier fi fort
•>. » onne peut au moins difcon-
venir qu'ils ms contribuent en partierépandrede à
«ae, jugea a propos de Aire conferverle goût des Lettres& de l'Etude. Dans les
du Roi. La daffe villes mêmes où il n'y ,point d'Aaulémits il fe
de» Elèves fut (opprimée. Elfe parut avoir des in- forme des Sociétés littéraires qui ont à peu près
convénient en sa qifleHe mettoit «litre les Acadé- les mêmes exercice*.
qu'elle pouvoit par-là Paffons maintenant aux principales Attdimiu
occafioaner entr'ant j
comme l'expérience l'avoit
prouvé, quelques termesd'aigreur ou de mépris. Ce
étrangères.
Outre la Société Royale de tond*. dont nous
avons déjà dit que nous parlerionsailleurs une des
de leur fermoit feutrée Cependant
dit M. de Fontenelle £&$» de M. Berlinliée les plus célébrés aujourd'hui eft celle
YAcaJémit Rayait dts Scimus & dts
de
JmoMOnt, n'emporte parmi nous aucune différence Prafi. Frédéric I. Roi de Prune l'é-
moins d'ancienneté tablit en 1700, il: en fit M. LeibnitzPréfidete, Les
& une «fpece de fkrrivance ». D'ailleursquelques plus grands noms illuftrerentfa lifte dès le commen-
• Académiciens étoient foixante <8t dix ans cément. Elledonna en 1 7 to un premiervolume fous
avec le titre SElevts ce qui parouToit mal donnant.
On fupprimadonc la dafe des Elevés> à la place de cefleur de Frédéric I. protégeât peu les Lettres, elle
laquelle on créa douze Adjoints,& on leur accorda ne lai1fa pas de publier de nouveaux volumes en
ainfi qu'aux Affectés, matiene 17I i » «754» «737» & 1740, Enfin Frédéric
de Science. Onfixa à douze le nombredes Honorai- II. aujourd'hui Roide Prufle monta fur le Thrône.
res. On créa aufli une claire d'AflbciéJ libres, au Ce Prince, ftdmiratioh de toute l'Europe
par fes
nombre de fix. Ces Affociés ne fontattachésà aucun qualités guerrières &pacifiques pardon goût
genre de fçience ni obligés à aucun travail &
lut décidéque les Réguliers ne pourroientà l'avenir
il pour
les Sciences, par fop esprit oc par restaient,jugea
propos de redonner à cette Aemlémie une nouvelle
à
vigueur. Il y appella des Etrangers trè»>diftingués
VA&déuita chaque aanée un Préfident & un encouragea les meilleurs Sujets par des récotnpenfes,
Se en 1743 parut Unnouveauvolume des MifttUanta
nommés par le tou- BuvUntitfia où l'on s'apperçoit bien des nouvelles
jours pris banni les deux autres forces que YAcadémtt avoit déjà prifes. Ce Princa
parmi les Penuonnaires.LesièulsPenûonnaires ont de s'en tenir là. Il crut que
des fettoni de Prufle qui avoit
blées. Aucun Académicien ne peut prendre ce titre été jufqu'alors prefquetoujours préfidéô par un Mi-
YAouUmit, un hommede Lettres il fit à YAeadéiiùt dts *a<«-
Depuis ce f«de Paris l'honneurde choifir parmi les Membres
a été fort exaâe A publierchaqueannée un volume le Préfidentqu'il vouloit donner .la 6enne. Ce fut
contenant les travaux de Ces membres ou les me- M. de Maupertuis fi avantagoufement connu dam
moires qu'ils ont du-
rant cette gaaerent à aUer sltsbfir à Beruo. Le Roi donna en
en mime tenu un nouveau Règlement i
& voulut bien prendre le titre de PmaRtmn Catt
fie

tenelle
' •. çois dans
Scimcts de Paris
la
trois volumes' ftsn-
que l'Hiâeîrti d»
avec cette diffé-
rence que daûs fécond de ces volume» le»

l'une en J*nrm 1« joor de la


affeniblée^ijubliquô»;
aiuvLes J^ets .dunre»

v «
Les «Semblées qui. fe tenaient autrefois dans la
Bibliothèque Car
embraffa 1>

yvx-Ain;fc
les PfOvbyces «ne grande quantité Cn»
des Jeux Floraux, composée de
le joug de la barbariequiy regnoit depuis tant de fia ffumorîfii Lincei Fontoûici,IUuimmù Imti-
fiecles, ayant fait un voyage en France en 1717,0c toti Indifpofoi t Infuondi MtUmcholici NegUtti
l'utilité iesAcadémus Nom Vatican* Notmrni Ombrofi, PttUgrini Sun-
ayant reconnuparlui-même
tablât d'en établir une dans h li Pîrgilanû: ceux de Padoue,/></u,Immatu/i,Or.
déjà pris toutes les mefures néceffaires pour cela, ditirttux de Drepano,Z>ijJE«/« ceux de Brcfle,
lorfque la mort l'enleva au commencementde 1 /il. Difpcrfi *Erranti ceux.de Modene Difonanti:
La Ciarine Catherine qui lui fuceéda pleinement ceux de Reccanati Difupudx ceux de Syracufe
inftnntede Ces vues travailla fur le môme plan ce
formaen peu de tems une des pluscélebres^A/imMJ ttrù t Nafrofii ceux de Candie,Extravaganti ceux
de l'Europecompoféede tout ce qu*Uy avoit-alors de Pezzaro EttrocÛù ceux de Camacchio Flut-
de plus illulre parmi les étrangers, dont quelques- tuanti: ceux d'Arezzo ceux de Turin, Ful-
Cette Aca- minatu ceux de Reggiô Fumofi Muti ceux de
uns même vinrent s'établir à Petersbourg.
^dimitqui embraffe les Sciences at les Belles-Lettres Cortone Humorofi: ceux de Bari Irxogniti ceux
de RofTano Imuriojî
a publié déjà dix votumesde Mémoires depuis 1 716. ceux de Brada Innominaù
Ces Mémoires font écrits en latin, & font furtout Pigri': ceux d'Acis lntritati ceux de Mantoue
très-recommandables.par lagartieMathématique qui Invaghiti ceux d'Agrigente Mutabili Offufeati
contient un grand nombre d'excellentespièces. La de Vérone Olympia Utuaài de VUerbe Oftinati
plupart des orangers qui compofoientcette Acadé- d'autres, Fagabondi,
mie étant morts s'étantretirés, elle fe trouvoitau On appelleauffi quelquefoisAcadémieen Angle-
commencement 4" règne de la Ciarine Elifabeth dans terre, des espèces d'Ecolesou de Collègesoù la jeu*
lorfque M. le Comte Rafo- nefl'e eft formde aux Sciences ce aux Arts libéraux
une espèce deJangueurPréfident,heureufement
snovski eet fut nommé pour par des Maîtres particuliers.La plupart des Minif-
elle. Il lui a fait donnerun nouveau règlement& tres non-conformiftes ont été élevés dans ces Portes
paroît n'avoir rien négligé pour la rétablir dans fon d'Acadimks privées, ne s'accommodantpas de l'é-
ancienne fp lendeur. UAcadémU de Petersbourg a ducation qu'on donne aux jeunes gens dans les Uni*
cette devifemodefte PauUtim. verfités. <O) e
Il y a à Bologneune Acadimi* qu'on appelle vtnf- Académie DE Chirurgie.

ne
titut. yayt{ Institut. Académie DE PEINTRE titane Ecole publi-
i
L'A c Ad m1E Royale JEftagnt eft établie à que où les Peintresvont deffiner ou peindre & les
Sculpteurs modelerd'après un homme nud qu'on
Madrid pour cultiver la langue Caftillane elle eil
formée fur le modèle dr, V AcadémieFrançoife. Le
plan en fut donné par le Duc d'Efcalone & ap- U Académie Royale de Peinture & de Sculpture
prouvé en 1714 par le Roi qui s'en déclara le de Paris doit fa naiffance aux démêlés qui furvinrent
proteûeur. Elle confiRe en %4 Académiciens y entre les Maîtres Peintres& Sculpteursde Paris, &
comprisun Direâeur & un Secrétaire. les Peintres privilégiésdu Roi, que la Communauté
Elle a pour devifeun creUfetloirla feu Se
le mot des Peintres voulut inquiéter. Le Brun Sarazin,
Corneille & les autresPeintresdu Roi, formèrent
L'Acodifiât du Curieuxde laJfatun, en Allemagne, le protêt dune ^co^ynic particulière;& ayant pré-
avoit été fondée d'abord en 16 5 par M. Baufch fente à cefujetune requête au Confeil, ils obtinrent
Medecin; Se l'EmpereurLéopoldla.prit fousfa pro- un Arrêt tel qu'ils le demandoient, daté du 10 )an-
teâion en 1670, je ne faiss'il6tautrechofe pour elle, vier 1648.Ilss'affemblerent d'abord chez Charmois,
v L'Italie feule a plus à' Académies que tout le refte Secretaire du Maréchal Schomberg qui drefla la
du monde enfemble. Il n'y a pas une ville confidéra- premiersftatuts de YAcadémi*.
ble où il n'y ait affez de Savans pour former une L'Académie tint enfuite fes Conférences dans la
^Académie Se qui n'en forment une en effet, Jarc- majfon d'un des amis dé*Charmois fituée proche
kius nous en a donné une Hiftoireabrégée, impri- S. Euftache.De4àelle pag'adans l'Hôtelde (;lift'on,.
mée à Leipfic en 1715. rue des Deux-boules, où elle continuafes exercices
Jarckiusn'a écrit l'Hiftoire que des Académiesdu julqu'en 165; que les Académiciens fe tranfporte-
Piémont, de Ferrare, & de Milan il en compte rent dans la rue des Déchargeurs.En 160 & au
vingt-cinq dans cette dernière ville toute feufe il
qm
6
commencement de à 5 5, elleobtint du CardinalMa-
zarinun Brevet& des Lettres- Patentes mit lurent
nous a feulementdonnéla lifte des autres, mon-
tent à cinq cents cinquante. La plupartont des noms
tout4-faitfmguliers&bifarres.
celierjpourVice-proteâeur.
lieft à remarquer que
le Chancelier dès Ja prêt
nie» institution de VAcadimit, en avoit été nom?
Ixdijftniw, Indomititlnquieti InAotUi DtUmamt mé proteâeur mais pour .faire & com au Cardinal
ptMm%$imà,SonnoUndiTixbiditrtfp€nàm:cxax Mazarin il fcdémit de cette dignité, «cfe contenta
de Gènes Âceordmti, Sopui, Rtfutfluui z ceux de
Gubio Adformtntati ceux de Vemfe Amd Al- qu'il avoEHn les mais en
Uttott Difetftyuutî De*
4om* fil*it$ri ,IncTufuMtâ InflouesM .• ceux4e

dmt DtiU dùeve


ceux de Molife
de
Rimini,-<W^M«, Eutropdi ceux de Pavie, Afi-
Aman
Ferme
ceux de
Sarintendant des Bâtimeas la transftr» «u Palais
Royal où elle demeuratrente & un ans, Enfin le
Roi luidonna un logement an vieuxLouvre.
rm Huimdi, ,DtiJaCntfiatDeJCimm», Enfin, en 1663 elle obtint par le crédit de M.
Ittfeuui': cet» de Crémone Anima ceux de Na-
ples Ariïti Infirmai, Cette Académie eft compofée d'un Proteâeur
Simm SuttntVoUaù:ctuxà'Kwconc>ArgowiMtit d'un Vke-proteûeur, d'un Direâcur d'un Chan-
Caliginvficeux ceux de Pérou» celier rde quatre Reâenrs d'Adjoints «a Rec-
Eçctntrici Imfinfui Infipidi Vtûfoni teurs, d'un Thréforier & de quatorze Proîeueurs
ceux deTarente Audaci ceux deMarcerata, Cou-
mû lUftrfttà d'autre* Ghàmmà: ceux é» Sienne
ceux de Rome, Secrétaire & Hiftoriograpbe ce de deux Huifliers,
tes premiersmembres de cette Académie furent le ajoftte-t-il a écrit le premier fur ce Ai jet en vrai
cavalier & en grand maître. Henri VIII. continue

G uillin
V
,£•<
Brun Errard, Bourdon la Hire, Sarrazin,
Mille, Beaubrun, le Sueur, d'Egmonf
Cor-
Vanobftat

Académie de Paris.tienttous les jours après midi


pendant deux' heures école publique, où les Pein-
le même auteur fit venir en Angleterredeux Ita-
liens, disciples de ce GrMon, qui y en formèrent en
peu de tems beaucoupd'autres. Le plus grand maî-
tre felon lui que Italie ait produit en ce genre, a
Sculpteursmo- été Pignatellide Naples.La Broueapprit fous lui pen-
tres vont deffiner ou peindre & les dant cinq ans, Pluvine neuf, & Saint-Antoine un
deler,d*aprèsun homme nud il y a douzeProtefleurs
& dou- plus long tems & ces trois François rendirent les
qui tiennent l'école chacun pendant un mois, befôin; écuyers communs en France où l'on n'en avoit ja-
les fuppléer de le
se Adjointspour en cas
nud, qu'on mais vu que d'Italiens.
Profefleuren exercice metî*homme nom-
convenable,& L'emplacementdans lequel les jeunes gens mon.
tue modtlt dans la pofition qu'il juge tentà cheval s'appellemanège. Il y a pour l'ordinaire
lepofe en deux attitudes différentes par chaque fc-
ihaine, c'eft ce qu'on appelle pofer le modèle dans un pilier an milieu autour duquel il s'en trouve plu-
l'une des femaines il pole deux modèles enfemble fieurs autres, rangés deuxà deux fur les côtés. Voyt{
fc'eft ce qu'on appelle pofer le groupc les deffeins Manège Pilier 6c. ( Y)
peintures & modeles faits d'après cet homme, s'ap- Les exercicesde Y Académie dont nous parlons,ont
été toujoursrecommandés jpourconfefverla (anté &
pellent Académies ainû qué les copies faites d'après donner de la force. C'eft (dans ce deffein que l'on en-
<es Académies.Onnefe fert point dans les Ecoles pu-
bliques de femme pour modele commeplufieursle voyé les jeunes gens à Y Académie ils enMeviennent
plus agiles & plus forts. Les exercicesque^'onfait à
fcroyent. On diftribuetous les trois mois aux élevés l'Académiefont d'un grand fecours dans les hjaladies
trois prix de Deflèin & tous les ans deux prix les de
chroniques ils font d'une grande utilité cetig qui
Peinture & deux de Sculpture ceux qui gagnent
prixde Peinture& de Sculpture fontenvoyésàRome font menacés d'obftruâions aux vaporeux aux
mélancholiques, &c Voye[ Exercice. (N)
auxdépens duRoi pour y étudier& s'y perfectionner. ACADÉMISTE,f.m. pensionnaire ou externe qui
Outre Y Académie royale, il y a encore à Paris
deux autres écoles ou Académiesde Peinture, dont apprend à monter à cheval dans une Académie.
une-à la manufactureroyale des Gobelins. On trouve dans l'ordonnancede Louis XIV du
Cette école eft dirigéepar les Artiftes à qui le Roi 3 Mai 1654, un article relatif aux Académiftes.
donne un logementdans l'hôtelroyal des Gobelins « Défendons aux' gentilshommes des Académies
& qui font pour l'ordinaire membres de l'Académie » de chaïïerou faire chaffer avec fufils arquebufes,
alliés filets, collets poches,tonnelles,traineaux,
toy ale.
L'autre eft Y Académie de S. Luc, entretenuepar la » ni autres engins de chaflê, mener, ni faire mener
communautédes maîtresPeintresSe Sculpteurs elle m chiens courans lévriers, épagneuls, barbets, &
Stt établie par le prévôt de Paris, le 1 1 Août 13^1. » oifeaux enjoignant aux écuyers de{dites Acadé-
Charles VII. lui accorda en 1430 plufieurs privilè- » mies d'y tenir la main, à peine d'en répondre en
Henri III. En » leur propre & privé fur peine de 300 livres
Ses qui furent confirmés en 1 584 parfut unie à celle
nom
« 6 » } la communautédes Sculpteurs d'amende conhfcationd'armes, chevaux chiens,
ôifeaux & engins à chaffer ».
«les Peintres. Cette communauté occupe proche
S. Denys de la Chartre uné maifon, où elfe tient ACADIE, ou AC ADIE f. f. prefqu'Ue de
l'Amérique Septentrionale 6tuée fur les frontières
fon bureau, & une Académie publique adminiftrée orientalesdu Canada entre Terre-Neuve& la nou-
ainfi que Y Académie royale & oh l'on diftribuetous velle Angleterre. Long 3' '-3 '6- lat. 43-4&-
Tes ans trois prix de Deffeinaux élevés.( R )
Le commerceen eu:' Cité aux Anglois il eft com-
ACADÉMIE d'Architecture; c'eft une com-
pagnie de favans Architectes établieà Paris par M.*
mode pour la traite des pelleteries de la pèche des
Coibert miniftred'état en 1671, fous ladirection loprues. Les terres y font fertilesen blé, pois, fruits,
dufûrintendantdesbâtimens.. légumes. On y trouve de gros fie de menus beftiaux.
Quelquesendroits AeYAcadiè donnentde tres-beUes
• Paracelfe difoit qu'il n'avoit étudié ni à Paris, mâtures. VUt aux loups ainfi appellée parce qu'ils
ni à Rome ni à Touloufe, ni dans aucune Académie
.qu'il n'avoit d'autre Univerfité que la nature, dans y font communs, donnebeaucoup de leurs peaux &c
laquelle Dieu fait éclater fa farcffe fa puiffance, & de leurhuile. Cette huile quandelle eft fraîche eft
d\me manière fenfible pour ceux qui étu- douce & bonneà manger on la brûle auffi. Les pel-
& gloire.Ceftàla leteries font le caftor, la loutre, le loup-cervier, le
dient. nature,ajoùtoit-il, que te dois ce renard, l'élan le loup marin, & autres que fournit
que je fai, & qu'il y a de des
ce vrai dans mes écrits.
ACADEMIE le dit auffi ééole* & féminaires le Canada, Voyt\ Canada. Quant à la pêche delà
rabins & docteurs inftruifent la morue elle fe fait les rivières at les petits gol-
des Juifs, oh leurs fes. Le Cap-Bretons' :ft formé des débrisde la colo-
jeuneffe de leur nation dans lalangue Hébraïque. lui
«cliquant le thaîmud &lesfecrets de la cabale.Les nie Françoife qui^to t à
Jurfs ont toujoursçu.de ces Académiesdepuis leur re-
• AC AJ A i. aJbn de la hauteur du tilleul dont
«mrdeBabyione.Cellédecettedernièreville,& celle l'écorce eu raboteuto: & la couleur cendrée com-
d,e Tibériade entre autres,ont été fort célèbres. (G)
me celle du Bureau es feuilles font douces au tou-
cher, opposes les unes aux autres, longues de qua-
Académie, Cedit encore dans un fens particulier tre travers de doigt large d'un& demi ou deux, de
grandeurs inégales, brillantes & traverses dans
des lieuxoù la jeuneffe apprendà monter à cheval, leur longueur d'une roife côte. Il porte des rieurs
ce quelquefoisà faire des armes à damer, à volti- jaunâtres, auxquelles fuccedent des prunes fembla-
Ceft appelle Epktbtum quelques blesauxnôtres,tantj»arlafigurequeparlagroû*eur,
ce que VitruveGymnafum & les modernes jaunes, acides, à noyau ligneux, facile Il caffer, Se
autres auteurs anciens militain.contenantune amant d'un blanc jaunâtre. Sonbois
\AcaHimie k monta à cheval, ou Académie
eft rouge 8c léger co urne le liège.
Voyez Gymnase £ Gymnastique.
Sa feuille en aftringente on arrofe le rôti avec
Le duc de Nevcaftle feigW Angtois,rapporte leurfuc. On employées prunes, qu'on appellepru-
aue l'Art de monter à cheval a paffé d'Itahe en An-
nes de monbain ? contre la fièvre & la dyflenterie oc
gleterre que la premiere Académie de cette efpece, du v«i. On confit fes boutons. Voy*\
Su établie à Naples par Frédéric Grifon, lequel,
Les feuillesrécentes de cetteherbeont donné dans
dans le Dicl. de Mcdecine le refte des propriétés admi-
rables de Yacaja rapportéesfur la bonne foi de Ray. l'analyfe, du phlegme fans odeurni goût, mais char-
ACAJOU, f. m. c'eft un .genre de plante à fleur se d'un peu de fel falé qui troubloit fa folution de
Saturne
monopétale en forme d'entonnoir& bien découpée une liqueurtirant d'abordà l'acide, qui le?
il fort du calice un pitfil entouré de filamens & atta- devenoitclairement enfuite & qui étoit même un
peu alkaline une liqueur rouflâtre empyreiima.tique,
ché à la partie poftérieure de la fleur comme unclou: tegerement acide, mais pleine d'un fel alkali urineux,
ce calice.devient dans la fuite un fruit mou, au bout
duquelil fe trouve une capfule en forme de rein, qui & de beaucoup.de fel volatil de l'huile foit fluide,
renferme auffiunefemenccde la même forme. Tour- foit épaiffe.
n:fort, Inft. rei herb. append. Voye^ PLANTE. ( /) La maffe noire reftée dans la cornue calcinée ad
feu de réverbere a donné des cendres blanchâtres,
L'acajou croît dans tous les endroits du Malabar,
quoiqu'il foit originaire du Brefil. On en tire une dont par la lixiviation on a tiré un fel fixe urement
boiffon qui enivrecomme le vin. L'amande de fa noix alkah. De cette analyfe, de la quantité relative desi
fe mange rôtie quant l'étorce elle eft tellement chofes qu'on en a tirées, & de la vifcofité de la plan-
acrimonieufe qu elle excorieles gencives quand on te, il s'enfuit qu'elle contient beaucoup de fel ammoi
niac, & un peu d'huile délayée dans beaucoup dô
met la noix entre fés dents. phlegme. On n'employé que fes feuilles, en lave-
Les Teinturiers employent l'huile qu'on en tire
dans la teinturedu noir. Les habitans du Brefilcomp- mens, en fomentations, & en cataplafmes.
chaque ACANTHE,f. f. en Architecture ornementfembla-
tent leur âge par ces noix ils en ferrent une ble à deux plantes de ce nom, dont l'une eft fauvage,
année.
ACALIPSE. Nicander & Gelhus font mention, l'autre cultivée la première eft appellée en Grec
l'un d'un poiffon, l'autre d'un o.ifeau de ce nom. Le acantha qui figni6e épine & c eft elle que la plupart
poiffon de ce nomdont parle Athénée, a la chair ten- des Sculpteurs gothiques ont imitéedans leurs ôrne-
dre & facile à digérer. Voilà encoreun de ces êtres mens la féconde eft appelléeen latin brama urfinap
dont il faut attendre la connoifl'ance des progrès de à caufe,que l'on prétendqu'elleteuemble au pie duit
l'hiftoire naturelle & dont on n'a que le nom, com- ours: les Sculpteurs anciens & modernes ont préféré
de vuides celle-ci & s'en font Servis particulièrementdans
me fa.l'on n'avoit pas déjà que trop &c.noms leurs chapiteaux.Vitruve & plufieursde fes commenf
de fens dans les Sciences & les Arts
• ACAMBOU, f. royaume d'Afrique fur la cote tateurs prétendentque cette plantedonnaoccafion h
Callimachus,SculpteurGrec, de compofer le cha-
ddeGuinée.
ACANES f. m. pi. Il y a le grand & le petit piteau Corinthien; voici à-peu-près comme il rap-
Acant. Ces deux villes font fituées fur la côte d'or porte le fait « Une jeune fille étant morte chez fâ
de Guinéo. Lon%. iy. 40- lat. 8. 30. nourrice, &: cette femme voulant confacrer airt:
ACANGIS, f. m. pl. c'eft-à-dire gduurs aventu- mânes de cette jeune perfonne plufiectrs bijoux
» qu'elle avoit aimés pendantfa vie,, les porta fur fois
riers cherchant fortune nom que les Turcs donnent
àleurshuflards qui ainfi queles nôtres font des trou- » tombeau; & afin qu'ils fe confervaflentplus long
efearmouches & aux
pes legeres plus propres aux de pié ferme dans
tems, elle couvrit cette corbeilled'une tuile ce
couhs de main, qu'à combattre panier fe trouvant placé par hafard fur une racine
employé à aller en détachementà » d'acanthe le printems fuivant cette racine pdltffa.
une aâion. On les harceler les ennemis, attaquer les des branches qui, trouvant de la réfiftance par là
la découverte,
convois, & faire le dégât dans la champagne. (<7) » poids de la corbeille fe diviferenten plufieurs ria-
ACANTHA f. Quelques Anatomiltes nomment meaux, qui ayant atteint le fonunetde la corbeille
ainfi les apophyfes épineufes des vertebres du dos furent contraints de fe recourber fur eux-même»
qui forment ce qu'on appelle l'épine du dos ce nom par la faillie que formoit la tuile fur ce panier; cet
ei2 Grec, & fignifieépint. Voyt^ VERTEBRE & Epi- qui donna idée à Callimachus,qui apperçut ce jeu
» de la nature, de l'imiterdans les chapiteaux de cet'
ACANTHABOLE,f. m. infiniment de Chirur- » ordre & de diftribuer les feize feuilles comme on
Ml'exécute encore aujourd'hui; la tuilé lui fit auffe
gie dont on trouve la defcriptiondans Paul Eginette,
& la figure dans Scultet. II reffemble à des pincettes imaginer le tailloir ». Voye^ Chapiteau Corib»
dont les extrémitésfont taillées en dents qui s'em- TH1EN, CoLLICOLO,TlGETTES,&C.
boîtent les unes dans les autres, & qui faififlent les Villapaude qui nous a donné la defcription du
pour enlever les Temple de Salomon, traite de fable cette hiftoire,
corps avec force. On s'en fervoit tes & prétend que ce chapiteauétoitexécuté à ce T em.
«(quilles des os cariés les épines, tentes, en un
les corps étrangers qui fe trouvoient pro- ple. Il eft vrai qu'il nous le décrit compofé de feuil-
mot tous les de palmier; ce qui donna lieu, dit-il expreffé-
fondé,aient engagésdans les plaies, et pour arracher
les poils incommodes des paupieres, des narines, ment dans la fuite, compoferles chapiteaux Co-
fournis. rinthiens de feuilles d'olivier plîttôt que â'acantki.
f & desACANTHACÉE, adj. f. On dit d'une plante Sans entrer en difcuulon avecces deux auteurs' je
qu'elle eft acanthade lorsqu'elle tient de la nature crois ce que l'un & l'autre en difent, c'eft-à-dire:,
du chardon, & qu'elle eft armée de pointues. que les chapiteaux Corinthiens peuvent fort bien
ACANTHE, f. f. herbeà fleur d'une feule feuille avoir été employésdans leur origine à la décoration
irréguliere terminée en bas parun anneau. La par- du Temple de Jérufalem mais que Callimachufe
tic antérieurede la fleur de l'acanthe eft partagée en Sculpteurbabile, peut être auflî celui à qui noua
arois pièces la partie poftérieure eft en forme d'an- avons l'obligationde la perfection de fa forme gêné-;
neau. La place il
de la lèvre fupérieure occupéepar rale de la diflributionde fes ornemens & defon élé-
quelques ctamines qui foûtiennent des Commets affez gance. Ce qu'il y a de certain, c'eft que depuispiu-
temblablcs à une vergette. 11fort du calice un piftil ueurs fiecles ce chapiteau a paffé pour un che&
qui eft fichécomme un clou damla partie, pofterieute d'oeuvre dans fon genre & qu il a prefque été im.
de la fleur il devient dans la fuite un fruit qui a la pofTibleà tous nos Architectes modernes quiont vou-
lu compofer des chapiteaux d'une nouvelle invera-,
forme d'un gland, & qui eft enveloppépar le calice.
Ce fruit eu partagé par une cloifon mitoyenne en tion de l'égaler. ( P)
deax cellules,' dans chacune dételles il fe trouve
ACAPATHI f. m. Foyer PoivRï.
des femences qui font ordinairementde figure irrégu- ACAPULCO, f. m. ville &port de l'Amérique
iiae. Tournetort,/«/ ni herb. Koye^ PLANTE. (/) dans le Mexique fur la mer du Sud, Long.2y6~,Ut. iq
le commercefe fait tiAcapuko au Pérou, aux rtoir. ta qutneeftroug^e;on voit furie èorps un
trait qui va en ligne jufqu'a là
lies philippines & Air lès. côtes les plus proches du
Mexique. Les marchandsSAcapnkocnvoyent leurs
fearcbandifes à Réalajô » â la Trinité » à Vatulco,& thaû*
•utres petits haVres> pôuren tirer des vivres & des langue elle
un
goût doux, juoiqli'uh peu à la
faeilemenn
'
ïafraîchiffemens. Il leur vient cependant du côté de Les parties intérieures et îocortu font à^éu-près
ocelles pagre & du pagel.
la terre, des fromages,du chocolat» de la farine; des femblables fbyei du attgt
chaits falées ,& des beftiaux. Il va tous les ans d'jf» AUrdvanJc. PaORE &
taptdco à Lima un vaiffeau, ce qui ne
fûffit pas pour POISSON; //)
lui donnerla réputation de commercequ'a cette ville;
«Ile ne lui vient cependant que de deux fculs vaifà *voit à l'orient l'jjEtolie à l'occidentle golfe àf^tâf-
ièaux appelles hcurquu qu'elle envoyé aux Philip* bracie, & au midi la mer Ionienne.G'eftaujourd'hui
pûtes & à l'Orient. Leur charge au départ ffAcapul» Defpotat bu la petite Grèce ou la Carnie.
«oeil compofée partie de marchandifes d'Europe, Acarnanie, f. f. ville de Sicile où Jupiter avôi«
qui viennent au Mexique par la Vera-crax & par- un temple renommé.
A C A R O f. contrée & village dû royaume
tte de marchandifes de la nouvelle Efpagtte. La car-
d'Acambou,fur la côte de Guinée en Afrique, long.
fcaifon au retour ci compofée de tout ce que la Chi-
précieux,
ue les Indes &l'Orient produifentde plus •ACATALËCflQlJEjadj, pris fubft.#«f*« 14
perles pierreries, & or en poudre. Les habitans fignifîe
$Ac*puko font aùffi quelque négoced'oranges, de Poétiqut du Anciens des vers complets qui
d'autres nuits que leur porte pas. ont tous leurs piés, leutsfyllabes Se auxquelsil ne
ACARA ou ACARAI place de l'Amérique mé-
ridionaledans le Paraguai bâtie par les fuites en. Ce mot eft compose du Grec .eT. fie de
I624. Long' »cù SS. 26. «j^r, dVafe forme quifignifie num»
quant de qùtlqu*chofi â Ufin ou incomplet 4 &dV pri-
Les Anglols, les Hollaridbis les Danois font
établis à Acara ce qui les rend maîtres de la traite vatif, qui précédant «<tT«A*it7«**Yilui donne une fi*
des Nègres &t de l'or. Celle de l'or y étoit jadis con* gnification toute oppolee conféquémment on ap&
Ëdérable celle des Nègres y étoit encore bonne les pelloit cdtalediqut tout vers qui manquoit d'une fyl-
marchandsMaures du défit Acarafont entendus ils Iabe à la fin & dont la mefure n'étoh pas complète.
achètent en gros, & détaillent enfuite. La traite de Horace fournit un exemple de l'un 6c de l'autre
ces deux vers dé la quatrième ode de fon pre-
Lampy & de J uda eft confidérablepour l'achat des
Nègres. En 1706 & 1707, les vaiffeaux de l'Ai-
dans
mier livre ainfi Scandez. |
Solvituf] acris hy | tinsgra jtdlicti Vtris &/a\
fiente en eurent plus de deux cents cinquante pour
fix ntfils cinq pièces de perpétua ne.. un barril de Trdum quttjù | cas ma \ikina nos.
d'Indienne, & cinq dans le premier defquels les pies font complets, .au
poudre de cent livres, fix pièces fyUake pour
de tapais ce qui, valeur d'Europe ,,ne faifoit pas lieu que dans le Second il manque une
quarante-cinqà cinquantelivres pour chaqueNègre. faire un-vers ïambiquede fix pies.
Les Nègres à Juda étaient plus chers. On voit par ACATALEPS1E,f. f. terme qui fignifté Kmpoflî^
bilité qu'il y a qu'une chofefoit conçue ou comprife*
une comparaifônttesïriarchandifesavec une certai* foye^CONCtPTlON.
ne quantité de Negres obtenue en échange qu'on Ce mot èft formé d*- privatif, &
portoit la des fufils, des pièces deperpétuanes, de
tapfeb ides baffinsde cuivré ) tles bougies, des découvrir tfaijîr lequel eft comptelui-mêmede ««7»
du fer,
peaux dix cryftaide roche de l'eau-de-vie Fiy*
de la poudre, des couteaux deSpierres-à-fufil, du
tabac, & que le Nègre revenoit à quatre-vingts-huit • Compréhension.
ou quatre-vingts-dixlivres, valeur réelle de cette tataupjtt abfolue toutes les iciences ou les connoiG
«harchandifei
• ACARICABÀ, f. plantédu Stem dont les racines fanc& humaines n'alloient félon eux, tout au plu»
qu' l'apparence & à la Ils déclaf
teurs apéritifs. On s'en fert dans les obftruâions de
la rate Il des reins. Les Médecins regardentle fuc de
fofeuiilcstômme un antidote 6e tomme un vomitif. tre féduakim *Vy«i$csPTiQVE»Pyrrhonien^ Prôbabiuts
Cet article de Vaearicaba pourrait bien avoir deux Académique Sens Erreur (X)
défauts (celui d'en dire trop des propriétés de la DOUTE, Suspensioni &i. <
fiante > &de n'en an* dire affe/deïes'Saraâeres» • Arcéaiaîfutleprentierdétenfevurdel'dcataùp/e.
"ACARNAN, Voici commentil On ne peut rienfa-
«ft parlé dans Athénée Rondelet & Aidrovadde. Socrate croyoit ni
On t de fccile djgeftion #
& trèffflourriffaht.Mais il y a milleportionsdont on rcs, & de la nature
peut-être ne font pas men-
tionnés dans Athénée & ne s'appellent pas «*own»
ACARNAR t ù nom d%ne étoUe. #V«i AcilAit» 6ar il eft indigne du une
«hofefaufle, ou uacchofe incertaine, 8c de pronor*
ACARNË t m, i poiflbnde met iembla- eer avant que d'être inftruit. degrés d»
Ue au pagre & au page! avec lefquels on le vend à philolophé S; contre ptfut donc
Romefous le nom i&fhmplim que fon donne à probabilité, un pour
fe déclarer comte celm qui nie ou .^Oi allure quoi
$es trois efpeoes depoiffoiu Vouant eft blancarqué
fe»
«uil
écailles font argentées le deffus de fa tête eft
en defcendant jufqu'à la bouche qui eft petite. bes cherche, ou de nouvelles raifons 4é croire ùu elle
«fentt font menues, Tes yeux grands &de couleur
rfor l'efpacé qui fe trouve entre les deux yeux eft chercha toute Ùt vie perpétuellement aux prit..
applàti les nageoiresfont blanches il y a à la raci- avec tous les philofophesde fon tems.
pc des premiers mis marque mêlée de rouge fie de
«rans aSeï «te pwer être écoutés dans les écoles et &« ibn un contrat ou traite
ils foftfafi aemoiB5<laas conclu & arrêté etttrt deux autres perlbnnes on un
Fïrilofcpïâe,
dk Ton ae riÉpe rien à êàvre plus grand nombre.
éss prokabffités, pmfipfoa el avec des fens qm
«"ont pas de «seiHeurs -moyensde Íe détensmer.
\lenne.F»y^Traité. ( J?)
ACAZER v. «S. mue de là ACCELERATEUR ,£m-prisad?,mieBLT-BO-
FIEF, Reste. C AVERNEL^ tomedAaaœaâe, dl unmufdede
ACCAPAREMENT f. m- c'efi un achat de bht- lavergequifertàaccélérer Fécoukment del'urine
cftanoïfias dé&TKiîicspar ks ordiomiances. &dekfanence.
On le prend x*& pour une espèce de monopole IlCanommé plusparticulierernent ccréléraicvrdu
cvîaiibaat à fere des levées de siar- Farine enjatrosathrasoT usios.Quelques-uns en
cfaamîifes pour s'ea approprier & vente à foi feuî fontdeuxwm^flyg J cu^ls
noznmcs^ --¡du ficrélffM-
ACCAPARER par confequent figmfie«riecr Jet n vientparuneorigineîcndineufe de lapartie
oafiârtdes fiipériecre
&antéiieurede farethremais devenant
il paieibasTospuisis, &
Os Oit des blesi des laines des cires la bulbedeFurcthre. Lesdeuxcôtésdecenauicle fi»

fo
fitxîs., &c. En itoone pots ce cette manoravre eft
tous peine de cosËfcaîk» des snarebandb-
& .même de
pfceeon volai
unis ilscénôraiienî
111.11'
qwrépoadau m»
lapeauqailecouvre;&ainfi
leurcheminrcfpacedTenvOTai
piiÊnoa corporelle en cas de récidive. deuxtraversdedoigt aprèsqaoiceinuîcîefe di'vjfe
deux-produâjons charnues q iii ontl eursinfer-

2
en
donsaucorpscaverneux delaverge,&éenetsaesi
de 'tpe les messes défaites & les mêmes destendons niooes.(X)
» aomxmm
panes. !%«[ Ekula-RRER. ( C ) ACCELERATION, £ f c'efîFacmniemeatde
t. jPtfiûà ufee dans vîtefedansk mouvement d'uncorps,Voye^ Vi.
de France fur-tout daiss. les me- TESSXMOUVEMEKT.
nSossJes ks -pts i-oifoss d"ElpagïK. U eâ fynony- 'AccMèmnom eftoppofée à raarieiioatenuepar
an entend laimumàan Woye^ûî.^
£K
Oc «Lasi le laêîîie lens TA.ROATIOK.
c'elîies (i?) Leterme
• ACC ARON C m. »iI3e de la Paie&ne celui enPtsyfkfEie iorfqu'ilc$kque&oadelachiite'des
des cinq des PaiBâins où Fircke iui corpsâe quiteadentaucentre4eliaterreparla
p efaas
été pnfe. le daeii force leurgravité.
Quelescjorpsentombantfokmaccélérés, c'eà
('dit te cM.tea.-a forfavaiffl urnevéritédéraDiscée de du
€c d'un vaiSeau. Pour s'en eue pms.
que va,
n'Etira qu"â cocfaltsr la Plshcbtprê- corpstombedehaut pk>s "û.îsât
uoeforteampref»
ï7.i,£ri } & le» leronî Êoa pans il heurteviolçsmie&î laûsrface plane,on
au= olsâack -quiFatrëce: dans&chute.
Le psr tme cnk«iitZBce de ^.dé-
fend aux offsejers de te vaiSeain as feire «hche fopbespour«acpliqmer cettettccèiérœimn,
& aux Jbmto par Oies un:,Tau..afttifauée
à laprefficmdefait
ïidc
leparationi nouvelles il. peine de caSatMfi. iïs uncorpsd escend,pinslepoids defatmotphere
On, &iî un à î'efskïî& a FsrrkTe des
& îx>rcaia aiwiefiiis de la
ESe de viiwrd & ifescolonnesajoutezdnest-iisquetoutela«nafle
herpès èe fessbsile. Cte met pcar en e&a dnui au ikiidepre&oîpar,me isrnukii delignesàrskt^
CTO35 on qraiître feerpK derrière k mat à proportion qiâ te rcxcontrécitoutesenun point,,lavoirau
èe TïEmffl à on cemreéela nsrreIrepointoè.sÈouûi5au«nK»:a3
le borôe enfinae de piaacîies nomme fie ou IijPK$ poura^jnfi
fisèîkxr,, de M»
dire,la'praffioss
ob f cas dôme ia sMïfe confecptmmentvàssxmcorpseuapproche
coovenîbk. des.lignesfntesà ie réunir,^tej Jjk.
'Cet boriagesspioaœppeQe ëoïreat erre
2 ramere. où ib |Oîga«Ht les
fctw A» vers k nùliea <hi
v^.iaii ;aille: g»sV epepfasia nrdflkxi
zufi iarââamce
deFair
-il
le 'il!* • or s'il p2-v ifTciœ brâfer t cm écre de nîrea u, ociaforceavec ceménte
k cotyis
F*ynei¥ixmx.
izJŒi tels <pfon page à
& F*b posid plarjcbo mefE»qu'ileSp1mproche deiaterre eftplusgrof-
Dt on fcer&plus remplidevapeurs&departiculesbetenj-
c i~- t ,,ci u]cr la diîiTaîl- «esaes font
quine pwatia véritable
airélaÉiqras
Se
les
feaj ~.«j.i c Farnae M met herpès asine: tes iecoq», â nefare<fu1§(deûiend^
toujoursmoscsce dé

à
pijm^bcî pouj-que la AsiaH»
fewt pi»11 'Ei^ie «o-i ion iJuvent du jour
vwtajde rare iiesp'lw Éanoes piïacbes fcceîlei meparlasèmeforceckgrivixéquicxHUinac^afir
on far lx pas pas Mais
A CCJkS TE11S.. ad, tosalevapieSele peséepréçifi«ide
4ai tpu & œi i. tur Io&jlt uc & fer too ceaerepoiA
A C l& CHATtAC (Z) dansie vuidequedansFaif. rêE5^
j.
PUkfop. Probl. t. j. p. attrikie Ym- cauie fubuâant toujours pour l'augmenterencore

à
Hobbes
f^ffrfwf^m à une nouvelle impreSonde la caufequi davanu^e il faut néceâaë-ement que la defceatefoio*

du
xxoduit la cbôte des corps laquelle félon fon pnn-

ne feut ad que
qu'une par-

mouvement de ia terre, lequel en


fun circulaire rau-
rail monte& circule
s'enfuitque le corpsqui tombe
continuellementaccélérée.
Suppofonsdonc que la gravité de quelqueprin-
cipe qu'elle procède, agîffe uniformément fur tous
tes corps à égale diâance du centre de la terre di-
rifant le temsque le corps pefarn met à tomber fur
la terre en parties égales infiniment petites cette
gravité pouffera le corpsvers le cemtre de la terre
tcpt à la dans le premierînfiant infiniment court de la descen-
«ne nouvelle nremon il faut sien que (on mouve- te 6 après cela on fuppofe que l'aûion de la gravité
ïFiçpi soit accélère* cefle le corps contimieroittoujours de s'approcher
Mais pour ieaterfertolites les raifoas qu'on tire uniforméroentdu came de la terre avec une vkeffe
de Fair par rapport à Y accélération il fuffit de dire infiniment petite égale à celle qui refulte de la
Qu'elle fe fait auffi dans le vuide commenous ve- première nnpreffion.
nons de robferver. fuppofe
Mais enfuite fi l'on queFaâion
delagra-
Voici ferplicatàon que les Pèripatéricïensdon- vité continue dans le fecond inftam le corps rece-
nent du même phénomène.Le mouvementdes corps vra une nouvefle impuifion vers la terre égale à
pefans en en-bas, difent-ïls vient d'un principe in- cellequ'il a reçue dans lepremier, par conséquentfa
n
icroient dans un repos parfait c'eft
tent- ils, plus les corps en
ou-
trmfequc qui les fait tendre centre comme à leur
place propre & à leur élément,où étant arrivés ils
plus leur
mente pas
vîtefle fera doublede ce qu'elle étoit dans le premier
inftant dansle troifiememitantelleferatriple dans
le quatrième quadruple & ainfi de fuite car Fim-
premon faite dans un infant précédent,n'eu point
du tout altérée par celle qui je fait dans Fmftantfui-
mouvement s'accroît
Les Ga&ndjps vaut; mais elles font, pour ainfi dire, entaâees le
donnent une autreradonde T*c accumuléesrune furl'autre.

de
œHraùem; ils prétendentqu'il fort de 1a terre des ef-
corpusculesattradifs, dirigésfuivant une
infinité de Sers cureâsqui montent ot ddccndent;
Cefl pourquoi commeles mftans de tems font
fuppofés infiniment-petits.& tous égauxles uns aux
autres la vîteffe acquise par le corps tombant fera
que ces filets partant commedes rayons d'un centre dans chaque inftant comme les tems depuis le com-

i
commun,deviennent de phis enplusdivergensà me- mencementde la descente, & par coniequent la vî-
fire qu'ils s'en éloignent en forte que plus un corps teffe fera proportionnelle au tems dans lequel elle
<eftproche da centre plus il fupporte de ces filets eft acquife.
De pbsf efpace parcouru par le corps en mouve-
accéléré. Feyei Gomfvscuixs& Aimjlnt. ment pendant un fieras donne & avec une vîtefie
compofé du tems &
psd£ons réitérées de k matière de la vide. Je donc A.
..agit corps Kwnbans & les (F/, de Médian,fig. 6'4-) le corps pelant qui def
pouSe en Être*, cend, A B\c tems de la descente le partage cette
ligne en un certain nombrede parties égales qui
La cauie de pxéoitïa. pas quelque marqueront les intervalleson portionsdu tems don-
cherfe de fi myfiérieuï fi on veut faire abflracbon né, fa voir, vfC,C£,iTC?,&c.je tippofe que le
jjf liippofer corps descenddurant le tems exprimé par la premie-
feulementavec Gilïlée que cette cauic rè desdrvïfions-</€ avec une certaine vîteffe uni-
corps peians; -fonoe provenant du degré de gravité qu'on lui fup-
on de la gravitation
iqui oéterminele corps à defeendre doit accélérer pad§ parcouru par le e C d D.
ces corps dans leur chute par uae conffiquence né-
Car le
iffikse csu&de [on
à
éètsrmméà
jjffe-
Or Faction de la cavité ayant produit dans le
premier moment la vrtefFe AD dansle corps p.x-
eédemmeoten repos dais le Second moment elle
produira la vîtefie C F, doubk de la précédente
dans le îioifieme momentà la viîefleC F fera ajouté
cet état un degré de plus, au moyen duquel fera produite la

par les
cô -deveDB cas qûelqae fente naturel au corps de vîtefie iî^f, triple de la première, &aiafidurefte;
de ions âne da» toat îe tems A B* 'k corps aura ac
qjEas la -vsd$e S K t après cela prenant les divifiont
comme sous voyons dans une perse jettée avec la de divifions
jtC, les tems, les erpaocs parcourus
pendant ces tems feront commeles aires ou reàa»»

Et
tANiTCftE Projsc-

Voifâ ce quianrreroit fi lesaccroiffemenséevî-


«ne fois commencé il s'y joint perpétaelkiBénitde teffe &âûfotenî pour ainfidire, tout à-coup au
la mêmecaufe ikvoir et iagra- fana et certainesportionsfiniesdetems par exem.
:vU. qui fur le corps déjà en mou- pk en C,en E &c.«nforte quele degréde «noii-
.Tawa, de même«jîse sTiî éîoit en repos. veraentcontimiâîd'êtrele mêmejusqu'autemsfin.
SiFcmfuppofe intervallesdetems
de la terre ilfem néceflairemeat que
tdares dela figure ferontà proportion
plusferrées,
dutriangle.
«ccmiffet&ensde vîtdSe foieot fuppofés être laits chute des corps qui tombentperpcndiculaîrtfflent a
àttfiïlieu dans ce cas-ci. L'effet du plan eu feulemeot
vi£We, commeil arrive en de rendre le mouvement blus lent. L'inclinaifon étant
par-tout égale, Xàuilcraùon quoique ta vérité
moindre que dans les chûtes verticales fera égale
aufi dans tout tes inftans depuis le commencement
&raircduman|gle-rf5£enlafonimede8oute$le$ jufqu'à la fin de la chute.Pour les lois particulières i
pctâiaftirfkeï ou petits traperes qui répondent aux ce ces, vpy<{'article Plan incliné.
oivifioos du tems Paire ou le triangle total exprime Galilée découvrit le premier ces lois par des ex-
périences, & imagina enluite l'explicationque nous
venons de donner de t accélération.
Sur Ytitftiiirtticn du mouvement des pendules,
voyti PENDULE.
quent les espacesparcourus font fui à l'autre com- Sur Xaccilèrmiioiidn mouvement des projectiles,
me les quarrés des tems. vcyt{ PROJECTILE.
De -@ pouvons eau£ éédtaire cette grande Sur VecciUrannn du mouvement des corps com-
toi de ï&iciiiTsamn m qu'un corps defceadanî avec primés lorsqu'ils fe rétablufent dans leur premita-
» un RtQOTcntott uniformément accéléré décrit état Se reprennentleurvolumeordinaire,vayc^Coïl-
empâtée qui eti
i» dans tain le tems de h âefeeme un PittùssiON, Dilatation CORDES,Tension, &e.
m
précifémetaï la moitié de celui qu'il auroil décrit Le mouvement de l'air comprimé eft accélérés
i» wnïormèmem dans Le même tems avec
1a V&effe lorfque par la force de fron élafticité il reprend fon
• qutïl aurait acquife à la En de fa chute ». Car, vohune 6c fa dimentionaaturelie c'eft une vérité
comme nous l'avons déjà fait voir, tout Fefpaceque qu'il et facile de démontrer de bien des maniera.
repréienté par le triangle A B £ Se Tefpace que ce AcciLÉKATioN eft aeffi bij terme qu'm appli-
corps pmccmrottimifarmémenten même mu avec quoit danx l'AftronomJe ancienne aux étoiles fixés»
la vaeffeB fera repréfentépar le reôaagleA SE F:
Accélérationen ce fens étoit la diflerence enite la
-or on $ak que le triangle eô égal prédiaaem à la révolution du premier mobile tSch révolution fô-
moitié du reâaagle. Ainfi rapace parcouru fera la
moitié de celui que le corps auroit parcouru unifor- !aire; diSërenccqu'on évaluoh à trois minutes f&
raément dans le même tems avec la viiéflc acquife fécondes, foyei Etoile Premier Mobile &c
la un fil ch&tt. appelle
Nous pouvons donc coftdurre, s0, tpteîtfpice
ijoi feroh uzùfonnémemparcouru ém$ Si moitié du
L<3i (q u'on examine les effets produits par de teués
tenu JS avec la dernière vîteffe acquife BE ett caufes Se qu'on ne costnoît point !es csufes en elles-
égîJ à celui qui a été réellement parcouru par le
mêmes, les eïïas doivent ««jours être donnés indé-
corps tombantpendanttout le Items 4 B. pendamment de la eormoiff&nce de ta caufe, puiP>
i°. Si te corps tombant décrit quelau'djpace on qu'ilsne peuvent en être déduite c'eft ainfi que faft
«petque longueurdonnée dans untemtaonne dam
le sronbk du tcms il la décrira quatre fois; dans le connaître la caufe de la pesanteur,nous apprenom
triple neuf fois, &c« En un mot, fi les teins font par l'expérienceque les efpaces décrits par un corps
la itrojpcrtion arithmétique i i qui tombe fontentr'eox comme les qaarrés ides terni.
(Laos 4 4 1 &c. Éîi général dans les monvémemvaries dom les cau-
les efpaces parcourus feront dans la proportion 1 res lont mcoimues il éft évident que retfet produk
4 y 9 T16» •&€.c'eft-à~dtre 3 quefi un corps décrit,
par exempie 11 pies dans h premièrefécondede par la caufe, foit dans un tems fini, foit dans un in£-
la chute dans les deux premièresfécondes priftn en- tant, doit toujours être donné par l'équation éntffe
fcinble il décrira quatre fois 1 5 pies i neuffois 1 5 les tems & les espaces cet effet une fois connu &
le principede la force d'inertie fuppofe on n'a plus
dans les trois premières fécondes prifes enfemble
du
ou
&: ainfi de fuite. hcfob que de la Géométriefaite calcul pëtijr
j°. Les efpaces décrits par le corps tombant dans
Ii eâ donc? inutile d'avoir recours à ce firiftcîpe èéist
sainefaite intervallesde tems égaux fe-
ronr comme les noaal*i» impairs 1 3 5 7 9 &c, tout le momie fait nfage wpsÉihrini que ta fôfefe
ésccéiéàtrkt ou marêetmx «S proportioajîeleI Il$.
1
crtû-ï-ûiTC: que le corpsquia parcouru piés dans
11 jpneniiere kconde parcourra dam la fécondetrois lément de la vîteffe principe appuya &f cet wû~
1
fois 1 jfiés dans la froifierae cinqfois 5 pies &c» que axiome vague & Mem que Fefiet dt|irbfe»#-
Et ftttif ueles vkeffes acquifes en tombant ions com- connd à fa came. Nous n'eifamiBieroospoart u cb
me l& ions 1 esefpaces feront au£ comme les qmu- principe su de vérité néceflairg; nous mémPûSs

à
m des vîïefies 1Se.les tems& les vîtefies en raifoa teulemeat que les preuves <|w*oft en à données
fcîûdoubltk des efpaces.
Le atoy v^ementd'un corps montantou pouffé en rsons ne 1 -adopterompas non plus avec que%Bi»
eR-lmuî 3 dl dimkaié ou retardé par le mêmeprinci- Géomu^res comme de vérité purement contir^citlë
ce qui nnneroit la certitotle ûs
pe de gravité agiffant en direâion contraire de la
RETAJtDATION.
ci corps lancé en-hauts'élève ce
merae manière qu'un corps tombant eâ accéléré.

qu'il ait
perdu tout ion mouvement ce qm Cefait œms le
Bsêrac efpâce'de rems 'que le corps tombant auroit
Nous nous contenteronsèT©6fiB^irèrqtee vrai ouàtw-
teux, clair ouobfosr il et inutile à la Mé£harâqu*V
& quepar conféquentâl doit en être banni. (9)
AC:CÈ.LÉB.É ( Mnwtmtsis: ) lia Pkjjiqm et! un
i
mi$ acquerir iuoe vkefe égaleà celle avec laquelle mouvems-M
il*-fOTf* lancé a été pouffé en en-haut. accroifleiBens de vîtelc. PVyii MùVvmèKSf. Le
mot accéléréVieitt An LatinaJt 5c «&r, prompt vfbé.
en corpstapcét en en-haut avecdifièrentes vîteffes Si les Jiccroiïïemejis dé vlëfefoffi ipittkdatls des
IfontiïraeiF'cItc4comme Lesqtiaixés de ces vkeâes. tems égaux, le mouvement dit ttft àsdUrîuni-,
AcCÉ<til.ATlOK ¿CI corps fur dt$ pUou inclinés, fbrmément.
JLa jm&»c lui générée qui vitatt d'être, etâbliç pour la Le saoùVcmeàt lès corps fSffiËàoï
Oient acçéléré; & en fuppofantque le milieu par le- eu le genre dont chaque accent national eft une vlpe*
«fnel ils tombent c'eft-îbdirel'air, foit fans réfiftancè, ce particulièrei c'eft ainfi qu'on dit l'accent Gafcon
le même mouvementpeut auffi être confidéré com- l'accentFlamand &c. Vaccent Gafcon élevé la voix
me accéléré miformément. Voye^ DESCENTE, 6x. où felon le bon ufage, on la baiffe il abrege ries
Pouf te qui concerne les lois du mouvementaccé- fy llabes que le bon ufage allonge pat exemple, un
léré, ràyei VEMENT,ACCÉLÉRATION.(0) Gafcon dit par confqutnt au lieu de dire par confè*
AccÈLt^toansfinmouvement. En Aftronomie, quuu; il prononce féchément totttes les voyelles na«-
-on dit qu'une planète eft accélérée dans fon mouve- sales an, > en in on un &c.
ment,lorfque fon mouvementdiurneréel excede fon Selon le méchanifme des organes de la parole il
moyen mouvementdiurne. On ditqu'eUeeft«*<«<#« ya plufieufs fortes de modifications particulières à
•dans -fon mouvement, lorsqu'il arrive que fon mou- obferver dans Vaccent en général & toutes ces mo
vementréel eft moindreque fon mouvementmoyen. difications fe trouvent anfli dans chaque accent na>-
Quand la terre eft le plus éloignée du Soleil elle tional, quoiqu'ellesfoientappliquéesdifféremment j.
-dt alors le moins accéléréedans fon mouvementqu'il cat fi l'on veut bien y prendre garde on trouve par-
eft poffible & c'eft le contraire lorsqu'elleeft le plus tout uniformité & variété. Partout les hommes ont
proche du foleil. Les Aftronomes s'apperçoivent de un vifage & pas-un ne reffemble parfaitement à
-ces inégalités dans ieurs obfervations, & on en tient un autre partout les hommes parlent & chaque
compte dans les tables du mouvement apparent du pays a fa maniete particuliere de parler & de mo-
foleil. Voyt[ ÉQUATION. (0) difier la Voix. Voyonsdonc quellestont ces différen-
ACCENî>ES adje8. pris fubft. du Latin accenffi- tes modifications de voix qui font comprifes fous le
tenfes. C'étoient des officiers attachésaux maguirats mot général accent.
Romains & dont la fonâion étoit de convoquer le Premierèment il faut obferver que les fyllabes
peuple aux aflemblées ainfi que le porte leur nom, en toute langue ne font pas prononcées du même
acctnfiab accicndo. Ils étoient encore chargés d'affif- ton. Il y a divërfcs inflexions de voix dont les unes
têt le préteur -lorfqu'il tenoit le fiége,& de l'avertir élevent le ton, les autres le baiffent & d'autres enm
tout haut de trois heures en trois heuresquelleheure fin l'élevent d'abord & le rabaiffent enfuite fur la
iletoit dans les arméesRomaines. même fyllabe* Le ton élevé eft ce qu'on appelle ac-
Les accenfts felon Feftus étoient aulfi des furnu- cent aigu le ton bas ou baiffé efi ce qu'on nomme
méraires qui fervoient remplacer les Soldats tués accent gravi enfin le ton élevé & baiiië l'ucceffi vc-
dans une batailleou mis hors de combat par leurs ment & ptefque en même tems fur la mente fyllabe
bleffures.Cet auteur ne leur donne aucunrang dans eft l'accentcirconflexe.
la milice mais Afconius Pedianusleur en aflîgne un *t La nature de la voix eft admirable, dit Cicéron
Semblable celui de nos caporaux & de nos trom- » toute forte de chant eft agréablementvarié par la
pettes. Tite-Liveïïifaitquelquemention, mais com- » ton circonflexe par l'aigu & par le grave e or le
me de troupes irrégutieret,& dont on faifoit peu » difcottrs ordinaire, pourfuit-il eft auf6 une efpece
» de chant h. Mira ejt natura vocis cujus quïdtm
f. m. te mot vient
ACCENT fupia tribus omninb finis inflexu acuto gravi tantaft &
du verbe accinerecpii vient de otb & cancre les Grecs tam juavis varUtas perfeSa in cantibus. EJl autem in
l'appellent vfôreî'ia. -modulatio quttfyllabis adhibetur, dietndo ttiam quidam cantus. Cic. Orator. n. XVII. &C
venant de wpoç prépofitionGreque qui entre dans la xviii. Cette différente modification du ton, tantôt
-compofitiondes mots, & qui a diversufages ,& mli, aigu, tantôt grave,& tantôtcirconflexe,eR encore
cantus chant. On l'appelle auffi weç > ton. feiifible dans le cri des animaux, Se dans les imbu'-
Il faut ici dütinguer la chofe & le figne-de la mensdemufique.
chofe. a. Outre cette variété dans le ton qui eft ou gra-
La chofe «'eft la voix la parole c*eft le mot ve;ou aigu, ou circonflexe,il y a encore à obferver
'te tant que prononcé avec toutes les modifications le temsque l'on met à prononcerchaquefyllabe.Les
établies par l'usage de la langue que l'on park. .unes font prononcéesen moins de tems que les au-
Chaque nation, chaque peuple,chaqueprovince, tres, & l'on dit de celles-ci qu'ellesfont longues &
chaqueville même diffère d'une autre dans le lan- de celle-liqu'elles font brèves. Les bftves font pro-
gage, non-feulementparce qu'on fe fert de mots dif- noncéesdans le moins de temsqu'il eft pombte auffi
terens mais encore par la manièred'articuler & de dit-on qu'ellesn'ontqu'un tems,c'eft-à^dire, unemo-
prononcer les mots. fure, un battement au lieu que les longues en ont
Cette manière différente dans l'articulation des deux & voilà pourquoiles anciensdoubloient (ou-
mots, eft appellée accent. En ce Cens les mots écrits vent dans l'écriture les voyelleslongues, ceque no»
nVmt point d'accens car Vacant du l'articulation pere.s ont imitéen écrivant aage &c.
modifiêe, ne peut afteâer que l'oreille or t'écriture ). On obferveencore Vafpha$ion qui fe fait de»
n'eft apperçueque par les yeux. 'vant les voyelles en certains mots, & qui ne fe pra-
C'eft encore «n ce fens que les Poètesdîfent prê- tique pas en d'autres,quoiqu'avecla mêmevoyelle
tet I'oreilleà mes triftes accens. Et que M. Peliffon & dans une fylkblepareille c'eft «iné que nous
difoit -aux réfugiés vous tacheretde vous former prononçonsU héros avec afpiration & que nous di-
aux accens d'unelangueétrangère. fons VJurotnt Yiùroïfmt & ks vertushbrwquis fan»
Cette^ipecede modulation dansles difcours, par-
ticuliers à chaque pays, dt ce que M. i'abbé d'Oli- 4. A ces trois différences que nous Venons d'olt-
vet, dans fon excellenttraité de la Profodit^ appelle ferver dans la prononciation il faut encore ajouter
accent national. la variétédu ton pathétique comme dans Pinterro-
Pour bienparler une langue vivante il faudroit ration,l'admiration l'ironie la colère & les autres
avoir le même accent la même inflexion de voix, paffions c'eft ce que M. l'abbé d'Olivet appelle 1W«
qu'ont les honnêtesgens de la capitale ainfi quand •cent oratoire.
ondit,quepour bien parler François il ne faut point 5. Enfin, il y a à obfervet les intervalles que ,l'OU
avoir vacant on veut dire qu'il ne faut avoir ni met dans la prononciationdepuisla find'une période
V acetnt Italien, ni Vacant Gafcon ni V acetnt Picard, jufqu'au commenceraeKt de la période qui fuit Se
ni aucunautre acetnt qui n'eft pas celuides honnêtes entre une propofition& une autre proposition en-
gens de la capitale. tre un incife, une parenthefe une propofitioninci.
fdtcuu ou modulationde la voixdans le difeours, dent* & ies mots de Ia proportionprincipaledaat
lefquelscet incife cette parenthefe ou cette propo- de la Méthode Greque de P. R. (pag. f 4S.) obfervfl
sitionincidentefont enfermés. que la bonne prononciation de la langue Greque
Toutes ces modifications de la voix, qui font tr£s- étant naturelle aux Grecs, il leur étoit mutilede la
fenfibles dans l'élocution, font, ou peuvent être mar- marquerpar des atettu dans leurs écrits qu'ainfi il
quées dans l'écriture par des fignes particuliersque y a bien de l'apparencequ'ils ne commencèrent à en
les anciens Grammairiensont auffi appelles accens fairéufageque lorfqueles Romains curieux de s"inf-
ainfi ils ont donné le même nom à lachofe,& au figne truire de la langue Greque envoyèrent leurs ca-
3 de la chofe. fans étudier à Athènes. On rongea alors à fixer la
Quoique l'on dife communémentque ces fignes prononciation, & à la faciliteraux étrangers ce qui
ou acetns font une inventionqui n'eft pas trop «n- arriva, pourfuivit'c et auteur, un peu avant le tems
cienne,& quoiqu'onmontre des manufcritsde mille de Cicéron.
ans dans lefquels on ne voit aucun de ces fignes, Au relle ces accens des Grecs n'ont eu pour ob-
& où les mots font écrits de fuite fans être féparés jet que les inflexions de la voix en tant qu elle peut
les uns des autres, j'ai bien de la peine à croire que être ou élevée ou sabaiffée.
lorsqu'une langue a eu acquis un certain degré de Vouent aigu que l'on écrivoit de droit à gauche,'
perteôion lortqu'elle a eu des Orateurs & des Poe* marquoit qu il falloit élever la voix en prononçant
tes & que les Mufes ont joui de la tranquillité qui la voyelle fur laquelleil étoit écrit.
leur eft néceffairé pour faire ufage de leurs taiens Vacant grave' ainfi écrit, marquoit au contraire
j'ai, dis-je,bien de la peine à me perfuaderqu'alors qu'il falloit rabaiffer la voix,
les copules habiles n'ayent pas fait tout ce qu'il fal- L'accm circonflexe eftcompofé4el'aigu & du gra-
loit pour peindre la parole avec toute l'exaâitude ve A dans la fuite les copiftes l'arrondirent de cette
dont ils étoient capables qu'ils n'ayent pas féparéles manrere ce qui n'eft en ufage que dans le Grec.
mots par des petits intervalles, commenous les fépa- Cet accent étoit dehiné à faire entendre qu'après
rons aujourd'hui & qu'ils ne fe foient pas Servis de avoir d'abord élevéla voix il falloitla rabaifferfur
quelques lignes pour indiquer labonneprononciation. la même Syllabe.
Voici un pauage de Cicéronqui me paroît prou- Les Latins ont fait le même ufage de ces tmtt m.
ver bien clatrementqu'il y avoit de fon temsdes no. cens. Cette élévation & cette dépreffion de la voix
tes ou fignes dont les copies faifoient ufage. Hotte étoient plus fenfibles chez les anciens, qu'ellesne le
diligentiahfubfeqmtur modus ttiam & forma verborum. font parmi nous parceque leur prononciation étoit
Verjus enim veteres illi plus Soutenue & plus chantante. Nous avons pour-
dum, hoc tft numeros quofdam nobis effe adhibtndos tant auffi élevement & abaimement de la voix dans
pucaverum. Interjpirationis enim non defatigationis notre manierede parler &c cela indépendamment
nojira neqm LlBRARIOR UM KO TIS,fcdverborum& des autres mots de la phrafe enforte que les fylla-
Jintentiarummodo, inttrpunSaselaufulasin orationi- bes de nos mots font élevées & baiflees felon l'oc-
ius ejfe volutrunt idque princepsIfocratcs in/Htuiffi cent profodiqueou tonique, indépendammentdel'ac.
fertur. Cic. Orat. lib. III. n. xliv. « Les anciens, cent pathétique, c'eft-à-dire du ton que la paffion &
le fentiment, font donner à toute la phrafe -.eoriiefi
» dit il, ont voulu qu'il y eût dans la profé même
des intervalles des réparations du nombre& de de la nature de chaque voix,dit l'auteur de la Méthode
la mefure comme dans les vers & par ces interval- Greque de P. R. (pag. 551.) d'avoir quelque éleve-
les, cette mefure ce nombre ils ne veulent pas ment qui foûtienne la prononciation & cet élevé-
parler ici de ce qui eft déjà établi pour la facilitede ment eft enfuitemodéré& diminué & ne porte pas
la refpiration& pour foulagerla poitrine de l'Ora- fur les fyllabesfuivantes.
s» teur ni des notes ou fignes des
copiées mais ils Cet accent prosodique qui ne confifte que dans
veulent parler de cette maniere de prononcer qui relèvement ou 1'=mentde la voix en certaine
» donne de rame & du fentiment aux mots & aux Syllabes, doit être bien diftingué du ton pathétique
o phrases, par une forte de modulationpathétique ou ton de fentiment.
Il me femble que l'on peut conclurre de ce paflage, Qu'un Gafcon foit en interrogeant foit dans
que les fignes, les notes les accen5 étoient connus quelqu'autrefituationd'efprit ou de coeur prononce
t
& pratiquesdès avant Cicéron, au moins par les co- le moi à1 examen il élevera la voix fur la premiere
pines habiles. fyllabe, la foûtiendra fur la féconde & la laiftera
Ilidore qui vivpit il y a environ douze cens ans, tomber fur la derniere à-peu-près commecous laiA
après avoir parlé àes acetns parle encore de certai- fons tomber nos muets; au fieu que les perfoones
ne notes qui étoient en tuage dit il chez les au- qui parlent bien François prononcent ce moten
teurs célèbres, & que les anciens avoientinventées, toute occafion à-peu-pres comme iedaûyle des
pourfuit-il, pour la diftinâion de l'écriture,& pour Latins en élevant la premiere panant vite fur la
montrer la raifon, c'eft-à-dire le mode, la manière feconde, & foûtenant la dernière. Un Gafcon » en
de chaque mot & de chaquephrafe.Pretttrti quttdam prononçantcodis élevé la premièrefyllableta ,6c
fencentutrum notât apud ctUbtrrimos auclorts ftttrunt laûTe tomber dis commefi dis étoit un c muet «u
quafque oMiqui ad diftinflionemftriptllrarum carmini- contraire,à Paris on éleve la derniere dis.
lus & hifioriis appoJùcrunt ad dcmonjirandam unam- Au refte nous ne hommes pas dans l'ufage de
quanque vtrbi Jèntentiarumque ac vtrfuum rmtionem. marquer dans l'écriture par des fignes ou steens
Hid. Orig.tiv.I.e.xx. cet élevement & cet abaiûement de la voue notre
Quoi qu'il en foit il eu certain que la maniere prononciation, encoreun coup', eu moins foûtenu*
d'écrire a été fujette à bien des variations comme & moins chantante que la prononciation des an-
tous les autres Arts. L' Architectureett -elle aujour- ciens par conféquentla médication ou tonde voix
d'hui en.Onentdans le même état où elle étoit quand dont il s'agit nous eft moins fenfabte l'habitude
on bâtit Babylone ou les pyramidesd'Egypte? Ainfi augmenteencore la difficulté de démêler 4mdifie-
tout ce que l'on peut conclurre de ces manufcrits, rences délicates. Les anciens prononcotent au
oit l'on ne voit ni diftance entre les mots, ni accens moins leurs vers, de façon qu'ilspouvotent oefurer
ni points, ni virgules c'eft qu'ilsont été écrits, ou par des battemens la durée des fyllabes, Adfueam
'dans les tems d'ignorance, ou par des copiftes peu moram poUicitfanon vel pUufu pedis
inttruits. qui docent arum foient. (TerentianusMaurus de
Les Grecs paroiffent être les premiers qui ont in- Metris lub meà. ce que nous ne pouvons faite
troduit l'ulage dcs auens dans l'écriture. L'auteur qu'enchantant. EiUÎn en toute fortes à' acetns ora-
toires foit en interrogeant en admirant en nous que de P. R. que nous devons conferver les accens
fichant 6c. les fyllabes qui précèdentnos e muets en écrivant le grec mais j'ajoute que nous ne do-
ne font elles pas foûtenues & élevées comme elles vons les regarder crue comme les fignes d'une pro-
le font dans le drfcours ordinaire ? nonciation qui n'et plus: & je fuis perfuadé que les
Cette différence entre la prononciation des an- Savans qui veulent aujourd'huiregier leur pronon-
ciens de la nôtre me paroît être la véritable raifon ciation fur ces accens, fèroient fiflés par les Grecs
pour laquelle quoique nous ayons une quantité même, s'il étoit poffible qu'ils en fuflent entendue.
comme ils en avoient une, cependant la différence A l'égard des Latins, on croit communémentque
de nos longues Se de nos brèves n'étant pas égale- les accens ne furent mis en ufage dans l'écriture que
ment fenfible en tous nos mots, nos vers ne font pour fixer la prononciation, & la faciliteraux étran-
formés que par l'harmonie qui réfulte du nombre gers.
des fyllabes au lieu que les vers grecs Se les vers Aujourd'hui dans la Grammaire.latine On ne
latins tirent leur harmoniedu nombre des pies af donne le nom d'accentqu'aux trois fignes dont nous
fortis par certaines combinaifons de longues & de avons parlé, le grave, l'aigu, & le circonflexe, Se
brèves. ce dernier n'eft jamais marqué qu'ainfi A fie non"
« Le daâyle l'ïambe & les autres pies entrent commeen grec.
» dans lo-dikours ordinaire,dit Ciceron, Se l'audi- Les anciens Grammairiens latins n'avoient pas
teur les reconnoît facilement cas facile agnofeit reftraint le nom d'accent à ces trois fignes. Prifcien
aud'uor. (Cic. orator.n0. lvi.) « Si dans nos Théa- qui vivoit dans le fixieme fieclc & Ifidore qui vi-
» très, ajoûte-t-il,unacteur prononce une Syllabe voit peu de tems après, difcnt également que les
» brève ou longue autrement qu'elle ne doit être Latins ont dix accens.Ces dix accens felon ces Au-
m
prononcée lelon l'usage ou d'un ton grave ou teurs, font:
» aigu tout le peuple Ce récrie. Cependant, pour- i. L'accent aigu
» fuit-il le peuplen'a point étudié la règle de notre i. Le^grave
M
Profodie feulementil fent qu'il eu bleue par la 3. Le circonflexe
prononciationde l'aâeur mais il ne pourroit pas 4. La longue barre pour marquer une voyelle
démêler en quoi ni comment il n'a fur ce point longue longa linea dit Prifcien longa virgHda
» d'autre règle, que le discernement de l'oreille & ditïfidore.
avecdonnentce feul tecours que la nature & l'habitude 5. La marque de la briéveté d'une fyllabe, brevis
lui il connoît les longues & les brèves, virgula v.
» & distingue le grave de l'aigu ». Theatra tota ex- 6. L'hyphen qui fervoit à unir deux mots com-
clamant fi fuit una fyUaba brevior aut longior. Ntc me ante-tidu ils le marquoient ainfi felon Prif-
vero multitudepedts novit, ntc ullos numéros tout ntc cien v- & ainfi felon Ifidore o. Nous nous fer-
illud quod ojfendit,aut cur, aut in quo offendatlXTEL- vons du tiret ou trait d'union pour cet ufage,/wf«-
tlGlT & tamtn omniumlongitudinum& brtvitatam mantiauy arc-en-ciel ce mot hyphen' cet purement
infinis Jîcut acutarum graviumque vocum judicium grec, ùtti ,fub &tV, unum.
ipfa natura in auribus nojlris collocavU. ( Cic. orat. 7. La diaftole au contraire étoit une marque do
n°. li. fin.) feparation on la marquoit ainfi fous le mot fup-
Notre Partere démêle avec la même nneue, ce pofita verfui. ( Ifid. de fig. accentuum).
qui eft contraireà l'ufage de la bonneprononciation; 8. L'aponrophe dont nous nous fervons encore
& quoiquela multitudene fâche pas que nousavons les Anciens la mettoient aulri au haut du mot pour
un e ouvert, un c fermé & un e muet l'aâeur qui marquer la fupprcflîon d'une lettre l'ame pour la
prononcerait l'un au lieu de l'autre ferait une. ame.
Le célèbre Lulli a eu prefquetoujours une extrê- 9. c'étoit te figne de l'afpiration d'une
me attention à ajufter fon chant à la bonne pronon- voyelle. Roc S~*n,ç hirfutus hériffé rude. On ta
ciation par exemple, il ne fait point de tenue fur marquoit ainfi fur la lettre c'eft l'efprit rude des
les fyllabes breves ainfi dans l'opéra d'Atis, Grecs, dont les copifles ont fait l'h, pour avoir la fa-
cilité d'écrire de fitite fans avoir la peinede lever la
plume pour marquer l'efprit Air la lettre afpfréc.
Va de matin eft chanté bref tel qu'il eft dans le dit-
to. Enfin, le qui marquoit que la voyelle
cours ordinaire;&un afteurqui le feroit long com- ne devoit point être afpirée c'eft l'elprit doux des
me ill'eft dans mâtin gros chien feroit également Grecs 5 qui étoit écrit en fens contraire de l'efpric
fiflé parmi nous, comme il l'aurait été chez les an- rude.
ciens en pareil cas. Ils avoient encore, comme nous, VafUriqtu èc
Dans là Grammaire greque; orfne'donne le nom ptufieurs autres notes dont Tfidore fait mention
iïaccent qu'à ces trois fignes, l'aigu', le graVe',& le
circonflexe', qui fervoient a marquer le ton, c'èft- Pour ce qui eft des Hébreux-, vers le cinquième
à-dire relèvement & l'abainement de la voix les fiecle les Doreurs de la fameuTé^EcôIc «le Tibé-
autres fignes, qui ont d'autres ufages, ont d'autres riade travaillèrent à la critique des Livres de l'Jlçrî-
noms comme Vefpritrude, Vefprit douxt &c. ture-fainte,eft-à-dirç à diftinguerles Livres apo.
marquer aujourd'hui cryphes d'avec les canoniques enfuite ils les divi-
Se
ces accens ces efprits fur les mots grecs lé P. Sa- sèrent par Sections & par verfets ils -en fixèrent la
-nadon, dans fa préface fur Horace dit qu'il écrit le levure & la prononciation par des points, & par
grec farts accens. d'autres fignes que les Hébraïfans appellent accens
En effet, il eft certain qu'on ne prononce les mots defortc qu ils donnent ce nom non-feulementaux
«les langues mortesque felon les inflexions de la lan- fignes qui marquent l'élévation& l'abaiflementde
gue vivante nous ne'faifonsSentir la quantité du la voix, mais encore aux fignesde la ponctuation.
$rec §c du latin que fur la pénultième fyllabe en" Aliorum exemplo excitait vttufiiora Majforttœ huis
jeore faut-il que le mot ait plus de deux fyllabe^ malo obviant urunt a
mais à l'égard du ton ou acetnt, nous avons perdu inur/tdo vacuo aliquo Jjratiolo vtrfus verb ac perio-
fur ce point l'ancienneprononciation cependant dos notulis quibujdam feu- ut votant accentibus ,'quos
pour ne pas tout perdre, & parce qu'il arrive (eu. tamobeaufam AcCENTUS
vent que deux mots ne diffèrent entr'eux que par GVEKTES dixerunt. Mafclef, Gram, Devrait. 173
l'accent je crois avec l'Auteur de la Méthode t0m.Lpag.j4.
gre-
Ces Doreurs furent appelles Maforetes du mot l'égard de Vtaent aigu qu'ils marquaientfur la fyl-
majore, qui veut dire tradition parce crue ces Doc- labe qui eft fuivie d'un enclitique
arma virwnque ca-
teurs s'attachèrent dans leur operation à conferver, no. Dans virûmqtu on élevé la voix fur l'«de virum,
autant qu'il leur fut poinble la tradition de leurs & on la biffe tomber en prononçant que qui en un
Peres dans la maniere de lire & de prononcer. enclitique. Ai, v<, font aufli deux autres encliti-
A notre égard, nous donnonsle nom d,a«wtf pre- ques deforte qu'on éleve le ton fur la fyllabe qui
mièrement aux inflexions de voix, & à la manière précède l'un de ces trois mots, à-peu-pres comme
de prononcer des pays particuliers ainfi comme nousélevons en François la fyllabe qui précède un
nous l'avons déjà'remarqué nous difbns V accent gaf c muet ainfi quoique dans mener le de ta première
con, &cc. Cet homme a l'accent étranger c'eft-à-dire fyllabe masfoit muet, cet e devient ouvert & doit
qu'il a des inflexions de voix & une maniere de par- être (bûtenu dansyV mené parce qu'alors il efl fuivi
ler, qui n'eft pas celle des perfonnes nées dans la ca- d'un e muet qui finit le mot cet e final devient plus
pitale. En ce tens, accent comprendl'élévation de la aifément muetquand la fyllabe qui le précède eft
voix la quantité & la prononciationparticulièrede foûtenûe. Ceifte méchanilme de la parole qui pro-
chaque mot & de chaquefy Uabe. duit toutes ces variétés qui paroifl'ent des bizarre-
En fecond lieu, nous avons confervé le nom d'ae- ries ou des capricesde l'usageà ceux qui ignorent les
cent à chacun des trois fignes du ton qui eft ou aigu, véritables causes des choies.
ou grave, ou, circonflexe mais ces trois fignes ont Au rené, ce mot enclitique eft purement Grec, St
pcr.'u parmi nous leur ancienne deftination; ils ne vient d'tytXitUfinclino parce que ces mots font coin.
loin plus à cet égard que des accens imprimés me inclinés^ appuyés fur la dernierefyllabe du mot
voici Tuf âge que nous en tailons en Grec, en Latin, qui les précède.
& en François. Obiervez que lorfque «es fyllabes, que, pu,,
Al'égard du Grec nous le prononçons à notre font partie eflentielledu mot, deforte que fi vous les

abaifier léton.
maniere & nous plaçonsles accens ielon les regles
que les Grammairiensnous en donnent, ians que ces
accens nous fervent de guide pour élever, ou pour
Pour ce qui eft du Latin, nous ne faifons fentir
aujourd'hui la quantité des mots que par rapport à
la pénultième fyllabe encore faut-il que le mot ait
retranchiez, le mot n'auroit plus la valeur qui lui eft
propre alors ces iyUabes n ayant point la fignifica.
tion qu'elles ont quand elles font enclitiques on
met l'accent comme il convient, felon que la pé-
nultienledu mot ed longueou brève ainfi dans ubU
que on met l'accent fur la pénultieine parce que n
eft long au lieu qu'on té met fur l'antépénultième
plus de deux (y llabes car les mots qui n'ont que dans denique indique ritiquc.
deux Syllabes font prononcéségalement foit que la .,on ne marque pas non plus l'accent fur la
premiere toit longueou qu'elletoit brève par exem- tieme avant le ne interrogatif, lorfqu'on élevé la
ple, en vers, l'a efl bref dans pater & long dans ma- voix fur ce ne ego-nt ïjiui-n* parce qu'alorsce m
ter cependantnous prononçonsl'un &c l'autre com- eR aigu.
me s'ils avoient la même quantité. Il feroit à fouhaiter que l'on accoutumât les jeu-
Or dans les Livres qui fervent à des lectures pu- nes gens à marquer les accens dans leMrs_cojnpqfi-
bliques, on fe fert df. 1 accent aigu que 1'on place tions. Il faudroit auffi que lorfque le mot écrit peut
différemment felon que la pénultième eft breve ou avoir deux acceptionsdifférentes, chacune de ces
longue: par exemple, dans matutinal nous ne fai- acceptions fut diftinguéepar l'accent ainfi quand
fons fentir la quantité que la pénultième ti & parce occido vient de cado, fi eft bref & l'accent doit être
que cette pénultième eft longue nous y mettons fur t'antépénultieme au lieu qu'on doit le marquer
accent aigu, matutinus. fur la pénultiemequand il fignifie tuer car alors ri
Au contraire cette pénultième ti efl breve dans ell long, occido, & cet occido vient de.cado.
alors nous mettons fur l'anté- Cette diftinâion devraitêtre marquée même dans
pénultieme m {on que dans les vers cette pénultiè- les mots qui n'ont que deux fy llabes ainfi il fau-
me toit brève ou qu elletoit longue. Cet accent aigu droit écrire liât il lit avecïaceent aigu; & tégit,
fert alors à nous marquer qu'il faut s'arrêter comme il a lu avec le circonflexe vènit, il vient &
fur un point d'appui fur cette antépénultièmeaccen- il eft venu.
tuée, afin d'avoir plus de facilité pour palier légère- A regard des autres observations que les Gram-
ment fur la pénultième & la prononcerbreve. mairiens ont faites fur la pratique des accens par
Au refte cette pratique ne s'obferve que dans les exempte, quand la Méthode de P. R. dit qu'au mot
Livres d'Eglii'e deftinés à des le8ures publiques. Il
muliéris il faut mettre l'accent fur Ye quoique bref,
feroit à fouhaiter qu'elle fût également pratiquée à
l'égard des Livres claffiques pour accoutumer les qu il faut écrire fias avec un circonflexe ./pis avec i
jeunes gens à prononcer régulierementle Latin. un aigu, &c cette pratique n'étant foadee que fut
NosImprimeursont conservél'ufage de mettre un la prononciationdes Anciens,il me femble que non-
feulement elle nous feroit inutile, mais qu'elle pour-
accent circonflexefur Y à de l'ablatif de la premiere roit même induire les jeunes gens en erreur en leur
déclinaiion. Les Anciens relevoient la voix fur l'a faifant prononcer muliérislong pendant qu'il eft bref,
du nominatif, & le marquoientpar un accent aigu, ainfi des autres que l'on pourra voir dans la Méthode
mufà au lieu qu'à l'ablatif ils l'élevoient d'abord,
& la rabaiflbientenfuite comme s'il y avoit eu mu- deP.R,pag.732.pStt>cc.
fdà & voilà Vatcent circonflexe que nous avons con- Finiffons cet article par expoferfufage que nota
fers dans l'écriture quoique nous en ayons perdu faifons aujourd'hui, en François des accens que nom
la prononciation.' avons reçus des Anciens.
Unie fart encore de l'accent circonflexe en Latin Par un effet de ce concoursde circonflances, que
quand il y a fyncope comme virûm pour virorum; forment ihfenfiblementune langue nouvelle nos
Jèjiertiùm pour jejicruOrum. Peres nous ont traafmis trois fons différens qu'ils
On employe l'accent grave furla derniere fyllabe écrivoient par la même lettre e. Ces trois ions qui
des adverbes, Mali béni, dm $ce, Quelques-uns n'ont qu'un mêmefigne ou caraôere font

fuivie. •
même veulent qu'on s'en ierve fur tous les mots in-
déclinables, mais cette "pratique n'eft pas exaôe-
jnent
Nous avons confervé la pratique des Anciens à
t°. L'e ouvert comme dans fer, Jupiter, la mer,
fin/er,ècc. ~%£-
1°. L'e fermé, comme dans tonte, charité,&c.
3°. Enfin l'e muet, commedans les monofyllabes
bit > M de, ce, fe, le, & dans la dernière de donne aigu mon pére une régie quclqucs-unspourtant y
vie &c. mettent le grave.
ame Il feroit a fouhaiter que l'on introduisîtun actent
Ces trois fons différens fe trouvent dans ce feul
mot ,fermeté; l'e cil ouvert dans la premiere fyllabe perpendiculairequi tomberoit fur IVmitoyen 6* qui
fer il eft muet dans la féconde me & il eft termé ne tèroit ni grave ni aigu.
dans la troifiemeté. Ces trois fortes d'c fe trouvent Quand Yeeft fort ouv,ert on fe fert de l'accent cita
encoreen d'autres mots comme netteté, évêque,fé- conflexe tête, tempête même, &c.
Ces mots, qui font aujourd'hui ainfi accentués
xère repéché &c.
Les Grecs avoient un caractère particulier pour furent d'abord écrits avec une/, belle on prônons
Ye bref qu'ils appelloient épfillon i'4-rtoV c'eft-à- çoit alors cette/comme on le tait encore dans nos,
dire e petit & ils avoient une autre figure pour Ye provincesméridionales, befte\tefte, &c. dans la fui-
long, qu'ils appelloientéta nTa ,ils avoient auffi un te on retrancha 1'1 dans la prononciation & on la
o bref, omicron,î/ju^iv & un o long, omega £/*£} a..
lai/fa dans l'écriture parce que les yeux y étoient
Il y a bien de l'apparenceque l'autorité publique, accoutumes & au lieu de cette f, on fit la fyllabes
longue & dans la fuite on a marqué cette longueur
ou quelquecorps reipeftable Se le concert des co-
piftes avoient concouruà ces établhTcmens. par l'accent circonflexe. Cet accenr ne marque donc
Nous n'avons pas été fi heureux ces fineflès & que la longueur de la voyelle, & nullement la fup-«
cette exattitude grammaticale ont pane pour des mi- preffion de îy:
nuties indignes de l'attention des perfonnes élevées. On met auffi cet accent fur le vôtre le nitre apôtre,
Elles ont pourtant occupé les plus grands des Ro- bientôt maître afin qu'ildonnât &c. où la voyelle
mains, parce qu'elles font le fondement de l'art ora-
toire, qui conduitoitaux grandesplaces de la républi- point d'accent.
que. Cicéron, qui d'Orateur devint Conful compa- On met l'accent grave fur l'a prépofiridn rende^
re ces minuties aux racines des arbres.« Elles ne nous a Ccfar ce qui appartient il Céfar. On ne ifrtet- point
offrent dit-il rien d'agréable: mais c'eft de-là, 1 d'accent fur a verbe il.a habet.
On met ce même accent fur là, adverbe il eft lâA
» ajoûte-t-il que viennentces hautes branches &
» ce verd feuillage qui font l'ornement de nos cam- On n'en met point fur la, article; la raifon. On écrit
n pagnes; & pourquoi méprifer les racines, puisque holà avec l'accentgrave. On met encore l'accent gra-
» fans le fuc qu'elles préparent & qu'elles diftri- ve où, adverbe où eft-il cet où vient de l'ubi des
fur
» buent, vous ne fauriez avoir ni les branches, ni Latins que l'on prononçoit oubi & l'on ne met
» le feuillage M? De fyllabis propemodum denumeran- point d'<jc«/»r,fur ou coajonftiôn alternative; vous
dis & dimetiendis loquemur qua etiamf funt fcut ou moi Pierre ou Paul cet ou vient de aut.
mihi videntur necejfaria tamenfiant magnificentiùs J'ajoûterai,en finiffant, que l'ufage n'a point en-
quam docentur. EJÎ enim hoc omninb verum, ,fed ptûr core établi de mettre un accent fur 1 e ouvert quand

XLIII..
prie in hoc dicitur. Nam omnium magnarum artium, cet e eft fuivi d'une confonne avec laquelle il ne fait
fcut arborum, laùtudo nos deleclat radices flirpe/que qu'une fy llabe ainfi on écrit fans accent la mer
non item fed, efft illajint his nort potejl. Cic. Orat.
n.
Il y a bien de l'apparenceque ce n'eft qu'infenfi-
blement que l'e a eu les trois fons différens dont nous
venons de parler. D'abord nos pères conferverent
Jer les hommes des hommes. On ne met pas non
plus d'accent fur Ye qui précède IV de, l'infinitifdes
verbes aimer donner.

Ion
Mais comme les maîtres qui montrent à lire fé-
la nouvelledénominationdes lettres, en faifant
U

le caractère qu'ils trouvèrent établi, & dont la va- épeler, font prononcer IV ou ouvert ou fermé fé-
leur ne s'éloignoit jamais que fort peu de la premiere Ion la valeur qu'il a dans la fyllabe, avant que de
infiitution.
Mais lorfque chacun des trois fons de Ye eft de-
e
faire épeler la confonne qui fuit cet ces maîtres
auf.bten que les étrangers, voudroient que, com-
venu un fon particulier de la langue, on auroit du me on met toujours le point fut l'i on donnâttou-
donner à chacun un figne propre dans l'écriture. jours à IV dans l'écriture, l'accent propre à en mar-
Pour fuppléer à ce défaut, on s'eft avifé, depuis quer la prononciation; ce qui feroit, difent-ils, &
environ cent ans de fe fervir des accens & l'on plus uniforme& plus utile. (F)
a cru que ce fecours étoit fuffifant pour diftinguer Accent aigu
dans l'écriture ces trois fortes d'e qui font fi bien
diftingués dans la prononciation. Accent bref, ou marque de Ja briè-
Cette pratique ne s'eft introduite qu'infenfible- fur lad'une veté fy llabe on l'écrit ainfi
voyelle.
ment, & n'a pas été d'abord fuivie avec bien de ACCENT,

gue. «
l'exaûitude mais aujourd'huique l'ufage du bureau AccENt.
typographique& la nouvelledénominationdes let+) Accemgrave\
Accent long qu'on écrit fur une
tres ont inftruit les maîtres & les élevés nous voyelle pour marquer qu'elle eft Ion.
voyons que les Imprimeurs&les Ecrivainsfont bien
plus exacts fur ce point, qu'on ne l'étoit il y a même
peu d'années & comme le point que les Grecs ne
mettoient pas fur leur iota qui eft notre i eft de-
ACCENT,.quant la formation c'eft difent les
Ecrivains une vraie virgule pour l'aigu un plain
venu effentiel à l'i il femble que l'accentdevienne obliqùeincliné de gauche à droite pour le grave, &c
à plus juile titre, une partie effentielle à l'e fermé, un angle aigu, dont la pointe eft en haut,pour le cir.
& l'e ouvert, puifqu il les carattérife. conflexe. Cet angle fe forme d'un mouvementmixte
1 °. On fe fertde l'accent aigu pour marquer le fon des doigts & du poignet.Pour Yaccent aigu & l'ac-
de Ye fermé bonté, charité aimé. cent grave, ils fe forment d'un feul mouvement des.
1°. On employe l'accent grave fur Ye ouvert, pro- doigts.
ces accès ,fucces. ACCEPTABLE,adj. fe dit, au.Palais des offres,
Lorfqu'une muet eft précédé d'un autre celui- des propofitions des voies d'accommodementqui
ci eft plus ou moins ouvert s'il eft Amplement ou- font railbnnables & concilient autant qu'il ett poi-
vert, on le marque d'un accent grave il mène il fible les droits& prétentionsrefpeûives des parties
pifi; s'il eu très-ouvert, on le marque d'un accent litigeantes. (H)
circontlexe & s'il ne l'çft prefquepoint & qu'il toit, ACCEPTATION f. f. dans un fens général.
feulement ouvert bref, on, fc contente de l'accant l'avion de recevoir & d'agregr quelquechoie qu'on
lequel l'offre qu'on Il y a des acceptationsfous conditionsen certain
nous offre confciUcinpnt fans
nous fait -ne fauroit être effectuée. cas, comme font celles de payer à foi-même, celles

le
Ce mot vient du Latin acceptatio, qui fignifie la qui fe font fous protêt fimple, & celles fous protêt
même chofe. pour mettre à compte.
Inacceptation d'une donation eu nécenaire pour ACCEPTER w«« lettre de change c'eft la fouf-
fa validité c'eft une folennité qui y eft effentielle. crire, s'engagerau payementde la fomme qui y eft
Or l'acceptation, difent les Jurifcontultes,eft le con- tçms marqué ce qui s'appelleaccepter
cours de la volonté ou l'agrément du donatairequi pour éviter protêt. Voye^ LETTRE DE CHANGE &
donne la perfectionl'acte, & fans lequel le dona- Protêt.
teur peut révoquer fa donation quand il lui plaira. Il faut prendre garde à ne point accepter des !et.
Foyci DONATION &c. tres que l'on n'ait provifion en main ou qu'on ne
En matiere bénéficiale les canonifles tiennent foit certain qu'elle fera remife dans le tems car
que l'acceptationdoit être fignifiée dans le tems mê- quand une fois on a accepté une lettre, on en de.
vient le principal débiteur il la faut abfolumentac-
me de la réfignation,& non ex intervallo. quitter fon échéance, autrementon feroit poursuivi
En matiere eccléfiaftique elle fe prend pour une
adhéfïon aux conflitutionsdes papes ou autres actes, El la requête de celui qui en eft le porteur après le
protêt qu'il en auroit fait faire faute de payement.
par laquelle ils ont été reçus & déclarés obligatoi- Il efi d'ufage de laifler les lettres de change chez
res. CONSTITUTION BULLE, &c.
11 y a deux fortes d'acceptation, l'une folennelle ceux fur qui elles font tirées pour les accepter mais
& l'autre tacite. les auteursqui ont écrit du Commerce, remarquent
L'acceptation folennelle eft un acte formel par que cet ufage eft dangereux, & que fur-toutquand
lequel l'acceptant condamneexpreflementquelque une lettre de change eu: fignée au dos pour acquit,
erreur ou quelque fcandale que le pape a condamné. & qu'elle n'eft pas encore acceptée, comme.il peut
Quand une constitutiona été acceptée par tous- arriver quelqucfois alors il ne faut jamais la lai/fer,
ceux qu'elle regardc plus particulièrement elle eft pour quelque raifon que ce foit chez celui qui doit
fuppofée acceptée par tous les prélats du monde chré- l'accepter parce que s'il étoit de mauvaife foi il
tien qui en ont eu conr.ohTance & c'eft cet acquiei- pourroit en mefufeKSicependantcelui chez qui une
cement qu'on appelle acceptationtacite. lettre de change a été laiffée pour accepter la vou-
En ce lèns la France la Pologne & autres états, loit retenir fous quelqueprétexte que ce fut la diffi-»
ont acceptétacitementla conilitution contre la doc- culte qu'il feroit de la rendre vaudroit acceptation
trine de Molinos & des Quiétiftes.De même l'Alle- & il feroit obligé d'en payer le contenu.
Nous obferverons pour ceux qui veulent fe mêler
magne, la Pologne, & autres états catholiques ont
accepté tacitement la conftitutioncontre Janténius, du commerce des lettres de change, que celles qui
Fo>'<!{ Moliniste, Janséniste &c
font tirées des places où le vieux ftyle eft en ufage
ACCEPTATION, en flyk de Commerce le dit des comme à Londres, fur d'autres places où l'on fuit le
lettres de change & billets à ordre. Or accepter une nouveau ftyle. comme à Paris, la date diffère ordi-
lettre de change, c'eft reconnoîtrequ'on cil débiteur nairement de dix jours c'eft-à-dire que fi la lettre
de lafomme y portée, & s'engager à la payer à fon
échéance ce qui le fait en appelant fimplement par
i
en datée à Londres le 1 t Mars, ce fera le Mars à
Paris & ainfi des autres dates. Cette obfervation
l'accepteur fa fignature au bas. Voyt\ LETTRE DE n'eft pas égalementsûre pour tous les.lieux où l'an-
CHANGE.
cien ftyle etl en ufage. En Suede, par exemple,la
L'acceptation fe fait ordinairement par celui fur différence eft toujours de dix jours ce qui a changé
qui la lettre eu tirée lorsqu'elle lui eu présentéepar en Angleterredepuis 1 700,011elle a commencé d'être
celui en laveur de qui elle eft faite ou à l'ordre de d'onze jours, à caufe que cette année n'a pas été bif-
qui elle eft panée. Tant que l'accepteur eft maître fèxtile. yoyt[ NOUVEAU STYLE & Vieux STYLE.
de fa fignature c'eft-à-dire lufq u'à ce qu'il ait remis ACCEPTEUR f. m. terme de Commerce, e& celui
la lettre acceptée au porteur il peut rayer fon accep- qui accepte une lettre de change. Voye^ Accepta-
;oyez
tation mais il ne le peut plus quand il l'a unq fois
ACCEPTEUR.
Lcs lettres payables à vue n'ont pas bef
_^J
c-
TION.
L'accepteur, qui ordinairement eft celui fur qui la
lettre de change eft tirée devientdébiteur perfon-
ceptation parce qu'elles doivent être
p^l^Prâès nel par fon acceptation, & eil oblige à payer quand
qu'on les prdente ou à défaut de payement pro- même le tireur viendroità faillir avant 1 échéance.
teilées. Dans les lettres tirées pour un certain nom- raye{ CHANGE. (G)
bre de jours après la vue, l'acceptationdoit être da- Parmi les Négocians on fe fcrt quelquefoisdu
tée, parceque c'clt du jourd'icelleque le tems court. terme d'acccptatqj qui fignifiela même chofe. Voyet
La manière d'accepter dans ce cas, eft de mettre au ACCEPTATION.
bas, J'accepte tel jour, & de figner. ACCEPTILATION f. f. terne de Jurifprudtnct
pOlir
Les lettres de change payables à jour nommé, ou Romaine remife qu'on fait de fa créance à fon dé-
à uiance ou doubleà ufance,n'ontpas befoin d'être biteur par un acte exprès ou quittance, par laquelle
datées; finance fervant aflez pour faire connoître la on le décharge de fa dette fans en recevoir le paye-
date du billet. Voye^ Usance. Pour accepter celles- ment. (H)
ci, il n'eft queftion-qued'écrire au bas accepté & ACCEPTION f. f. terme de Grammaire; c'eft le
de ligner. fens que Ton donne à un mot, Par exemple, ce mot
Si lc porteur d'une lettre de change n'en fait point efprit, dans fa première acception,lignifie vmt,f«uf>
faire l'acceptationà tems il n'a plus de'garantie fur fie mais e^Metaphyfique il eft pris dans une autre
le tireur, f-'oyei PORTEUR.S'il ie contente d'une ac- acception. On ne dott pas dans la fuite du même rai.
ceptaùor'àpayer dans vingt jours après vue, tandis lonnementle prendre dans une acuptiondifférente.
que la lettre n'en portoit que huit, les douze jours Acctptïo ep vocis ex mente ejus
de Surplus font à fes rifques enforte que fi pendant ces txcipit. Sicul. pag. 18. Ùacctptionéà'un mot que pro-
douze jours l'accepteuf venoit à faillir,il n'auroit pas nonce quelqu'unqui vous parle confifte à entendre
de recourscontre le tireur. Et fi le porteur fe con-. ce mot dans le fens de celui qui l'employé fi vous
tente d'une moindre fomme que celle qui emportée fentendez autrement c'eft une acception différente.
La plupart des difputes ne viennent-que-dece qu'oit
par la lettre, le relianteil pareillement à fes niques.
/^«{Protêt, Endossement, ne prend pas le même mot dans la même acception*
On dit qu'un mot a plufieurs acceptions,quand il peut du côté de la mer, c'etl-à-dire qu'on peut
y entrer
être pris en plufieursfens différens par exemple,coin par cecôté-là.
fe prend pour un angle folide, lc coin de la chambre de Une hauteur ou distance acceflikle en Géométrie
la cheminée coin fignifieune pièce de bois ou de fer eft celle qu'on peut mefurer méchaniquement
appliqttantla mefure ou bien c'eft une hauteur en y
qui fert à fendre d autres corps coin en terme de du
monnoie,eft un infinimentde fer qui fert marquer pic de laquelle on peut approcher, & d'oii l'on peut
les monnoies les médailles & les jettons coin ou mefurer quelque diftance fur le terrein. ^oye? Dis-
coing eft le fruit du coignaüier.Outre le fens propre
qui eu la premiereacception d'un mot on donneen-
tance,
Avec le quart de cercle on peut prendre les hau-»
core fouvent au même mot un fens figuré par exem- teurs, tant acceffibUs optinacuffibUi. Voy Hauteur
ple on dit d'un bon livre qu'ileflmarquéau bon coin QUART de Cercle, &<
coin eft pris alors dans une acception figurée on dit Un des objets de l'arpentage eu de mefurcr
plus ordinairementdans un fens figuré. feulementlesdiftancesrf<:c<^7«,mais auüi les non-
cefjibles. Voye^ inac-
ACCEPTION, en Medecine, fe dit de tout ce. qui Arpentage. (E)
eft reçû dans le corps toit par la peau, foit par le ACCESSION, f. f. terme de Pratique cû l'aftion
canal alimentaire. (N) d'aller dans un lieu. Ainfi l'on dit en ce fens: le juge;
ACCÈS ce mot vient du Latin accejfus qui fignifie
a ordonne une acccjjîon en tel endroit pour y drefler
approcher, l'action par laquelle un corps s'approche un procès verbal de l'état des choies.
de l'autre mais il n'eft pas ufité en François dans ce Accession en Droit eft l'union l'adjecïion r
fens littéral. Il fignifiedans l'ufage ordinaire abord, d'une chofe à une autre, ou moyen de laquellecelle
qui a été ajoutée commence dès-lors à appartenir
V. Entrée Admission. Ainfifon dit cet homme
au propriétaire de là première. Voye^ AccESSOIRE
a accès auprès du prince cette côte eft de difficile & Accroissement.
accès à caufe des rochers qui la bordent. (F) eu encore fynonymcà
Accès avoir accès aborder, approcher on a à la cour de Rome. Voye^ ci-dtjfus Accès.
terme
accès ou l'on entre; on aborde les personnes à qui l'on
(H)
ACCESSIT terme Latin ufité dans les collé-
veut parler on approche celles avec qui l'on eft fou- fe dit dans les diftributionsdes prix des éco-
vent. Les princes donnentaccès, fe laiffent aborder, ges,
liers qui ont le mieux réuin après ceux qui ont obtc-
permettent qu'on les approche; l'accès en cd facile ou
difficile l'abord nide ou gracieux l'approche utile ou nu les prix, & qui par conséquent en ont le plus ap-
dangereufe. Qui a des connoiflances peut avoir ac- proche. Il y a prefquetoujours plufieurs accejjit. Les
cès qui a de la hardieffe aborde; qui joint à la har-
Académies qui diilribuent des prix donnent iouvent
dieffe un efprit foiJple & flateur peut approcherles aufli des accejjit.
grands. Voye\ Us Synonymesde M. l'AbbéGiratd. ACCESSOIRE,terme de Droit civil, eft une cho-
fe ajoûtée ou firrvenue à une autre plus eflentielle
Ac c È s en Médecine,fe dit du retour périodique
de certainesmaladies qui laiffent de tems en tems des ou d'un plus grand prix. Voye^ Ac CESSION.
intervallesde relâcheau malade. F. Périodique. En cç fcns, accejfoireeft oppofé à principal.
Ainfi l'on dit un accès de goutte, mais plus fpécia- Ainfi l'on dit en Droit que la pourpre en laquelle
lement un accès de fièvre d'épilepfie de folie on on a teint un drap, n'étant que Yaccejj'oire du drap,
dit auffi un accès prophétique. appartient à celui qui eft le maître cfil drap.
On confondbien f ouvent accès avçcparoxifme ce-
Accessoires adj. pris Cubft.accejfoires de "Willis
pendant ce font deux choies différentes l'accès n'é- ou par accej/orium en Anatomie font une paire do
nerfs qui viennent de la moelle épiniere entre la
tant proprement que le commencementou la pre- partie antérieure & postérieure de la quatriemepaire
mière attaque dé la maladie; au lieu que le paro-
xifmt en eft le plus forc & le plus haut degré. Voyt\ des nerfs cervicaux enfuite ils montent vers le crâ-
PAROXISME. (N) ne, & y étant entres f ils en fortent avec la paire
A c c È s terme ufité à ta cour de Rome lorfqu'à vague ou huitièmepaire, enveloppésavec elle dans
l'éleâion des papes les voix fe trouvant partagées une membrane commune après quoi-ils abandon-
quelques cardinaux fe défiflent de leur premier fuf- nent ta huitiemepaire, & vont fe diitribueraux muf-
frage, & donnent leur voix à un fujet qui en a déjà des du cou & de l'omoplate.
d'autres pour en augmenter le nombre. Ce mot Ces nerfs-ci en montant vers le crâne reçoivent
des branches de chacune des cinq premièrespaires
fe joindre.
vient du Latin accejfus dérivé d'accedo accéder, fe
Accès Droit canonique fignifioit la faculté
cervicales près de leur origine de la moelle de l'é-
pine, & fourniflent des rameaux aux mufclcs du
cn larynx, du pharynx, ,&c. s'uniffant avec une bran-
qu'on accordoit à quelqu'un pour pofféder un béné-
fice après la mort du titulaire ou parce que celui che du nerf Intercédât ils forment le plexus gan-
à qui on accordoit cette faculté n'avoit pas encore glio-forme. Voye^ PLEXUS. (N)
l'âge compétent, auquel cas on donnoit en atten- ACC'ESSOIRES f. m. pl. en Peinture font des
dant le bénéfice à un autre & lorfqu'ilavoit atteint chofes qu'on fait entrer dans la compofition d'un- ta*
l'âge requis il entroit dans fon bénéfice fans nou- bleau, comme vafes, armures, animaux,qui fâns y
velle provifion. être abfol,ument néceflaires fervent beaucoup à
Le concile de Trente ,fejpon XXV. chap. vij: a l'embellir lorfque le Peintre fait les y placer tans
abrogé les^aecès il réferve feulementau pape la fa- choquer les convenances. (jR) »
culte de nommer des coadjuteurs aux archevêques • ACCHO ville de Phénicie qui fut donnée la
& évêques, pourvu qu'il y ait néceffité prenante^" tribu d'Azer. Il y en a qui prétendentque c'ett la mê-
& que ce foit en connoiffance de caufe. me ville qû'Acé ou Ptolémaïs d'autres que c'eft
La différence que les canonifies mettent entre Yac- Accon.
cès & le regrès c'eft que le regrès habet caufam dc ACCIL,f. m. (Chimie.) il y en a qui fe fcrtt fervifl
praterito parce qu'il faut pour l'exercer avoir eu de ce mot pont ùgniûeril plomb. Voye{ Plomb, Sa*
droit au bénéfice au lieu quel'accès habet caufam de turne, Alabari, Aabam. (Af)
futuro. foyei REGRks. (H) ACCIDENT,f. m.terme dt Grammaire il eft Sur-
ACCESSIBLE,adj. ce dont on peut aborder qui tout en ufagedans les anciens Grammairiens ils ont
,peut être approché. d'abord regardé le mot comme ayant la propriété
On dit cette place ou cette forterefiee& acuffiblt de fignificr. Telle eft pour ainfi dire la UiùlLini«
dû mot c'en ce qu'ils appellent nominis pofitio en- c'eft-à-dire ^Éffle celui qui pratique les maximes de'
fuite ils ont fait des obtervations particulières fur rÉvangilgHi une bonne conduite & n'a pas bcloin
Se ce font de fe cacher; il ne fuit point la lumière ^.îL vit fans
cette pofition ou fubftance métaphyfique crainte & fans remords.
ces obfervationsqui ont
donné lieu à ce qu'ils ont
appelleaccidens des dictions diciionum accidentia. 2. L'efpeceeft aufli un accident des verbes ils font
Ainfi par accident
propriété, qui à
les
la
Grammairiens
vérité, eft
entendentune
attachée au mot,
mais qui n'entre point dans la définition effentielle
,
ou primitifs, comme parler, boire fauter trembler;
ou dérivés, comme parlementer, buvoter fautiller
trembloter. Cette efpece de verbesdérivés en renfer-
du mot car de ce qu'un mot fera primitif, ou qu'il me plufieurs autres tels font les inchoatifs, les fré-
fera dérivé fimple ou compofé il n'en fera pas quentatifs,les augmentatifs, les diminutifs, les imi.
moins un terme ayant une figntfication. Voici quels tatifs les défidératifs.
font ses accidens. 3 Les verbes ont auffii la figure, c'eft-à-dire qu'ils
avoir un fens pro- font fimpks comme venir tenir, faire ou compo-
i Toute diction ou mot peut fés, comme prévenir,convenir refaire, &c.
pre ou un fens figuré. Un mot eft au propre, quand
il fignitic ce pourquoi il a été premièrement établi 4. La voix 01 forme du verbe elle eft de trois for-
le mot lion a été d'abord deviné à fignifier cet ani- tes la voix ou forme active, la voix paflïve & la
mal qu'on appelle lion je viens de la foire j'y ai forme neutre.
vu un beau lion lion eu: pris la danss le fens pro- Les verbes de la voix active font ceux dont les
homme emporté, je dis terminaifons expriment une actiefo qui pane de l'a-
pre mais fi en parlant d'un
que it'eft un lion lion eft alors danss un iensfefiguré. gent au patient c'eft-à-dire de celui qui fait faction
Quand par comparaiionou analogieun mot prend fur celui qui la reçoit Picrse bat Paul; bat eft un ver-
be de la forme active Pierre eft l'agent, Paul eu le
en quelque fens autre que celui de première
fa defti-
nation, cet accident peut être appelle l'acception du patient ou le terme de l'action de Pierre. Dieu con-
mot. Jerve fes créatures conferve eft un verbe de la forme
on peut observer fi un mot eft active.
i. En fécond lieu dérivé. Le verbe eft à la voix paflive lorfqu'il lignifie
primitif ou s'il eu
Un mot eft primitif lorsqu'il n'eft tiré d'aucun que le fujet de la propofition eft le patient c'eft-à-
autre mot de la langue dans laquelle il eu: en ufage. dire, qu'il efi le terme de l'action ou du fentiment
Ainii en François,ciel, roi bon, font des mots pri- d'un autre les méchans font punis vous fere^ prispar
mitifs. les ennemis font punis ,fere{ pris, font de la forme
Un mot eft dérivé !or(qu'il eu: tiré de quelqu'autre pafiïve.'
mot comme de fa fource: ainfi céle/le, royal, royau- Le verbe eu de la forme neutJpîi, forfqu'il fignifie
me, royauté royalement bonté, bonnement, font au- une action ou un état qui ne pane point du fujet de la
tant de dérivés. Cet accident eft appelle par les Gram- propofition fur aucun autre objet extérieur comme
mairiens Yefpece du mot ils difent qu'un mot eu de il pâlit il engraijjc il maigrit, nous courons, il ba-
l'efpece primitiveou de l'efpece dérivée. dine toujours il rit, vous rajeunifli^ &c.
3. On peut obferver fi un mot
eft fimple ou s'il eft 5. Le mode, c'eft-à-dire, les différentes manieres
compofé j ufte juflice font des mots fimples in- d'exprimerce que le verbe fignifie ou par l'indica-
jufte injujlice font compofés. En Latih res eft un tif qui eft le mode direct & abfolu ou par l'impé-
mot fimple publica eft encore fimple;mais refpublica ratif, ou pat le fubjonctif ou enfin par l'infinitif.
eft un mot compofé. 6. Le fixieme accident des verbes, c'eft de mar-
Cet accident d'être funple ou d'être compofé a été quer le tems par des terminaisonsparticulières :<«'-
appelle par les anciens Grammairiensla figure. Ils me, j'aimois,j'ai aimé j'avois aiméj'ainurai.
ditent qu'un mot eft de la figure fimple ou qu'il eft 7. Le feptieme accident eft de marquer les perfon,
de la figure compofée en forte que figure vient ici nés grammaticales c'eft-à-dire les perfonnes rela-
àefingae &C ic prend pour la forme ou conftitution tivement à l'ordre qu'elles tiennent dans la forma-
d'un mot qui peut être ou fimple ou compofé. C'eft tion du dit'cours & en ce fens il eft évident qu'il n'y
aique trois perfonnes.
ainii que les anciens ont appelle vafaficlilia ces va-
les qui le font en ajoutant matière à matière,
gulus l'ouvrier qui les fait, àfingendo.
& La première en celle qui fait le difcours, c'eft-â-
dire, celle qui parle je chantc je eft la première
4. Un autre accident des mots regarde la pronon- pertonne & çhante eft le verbe à la première per-
ciation fur quoi il faut diftinguer l'accent, qui di tonne, parce qu'il eu dit de cette premiere per-
une élévationou un abaiflement de la voix toujours tonne.
invariabledans le même mot & le ton & l'emphafe La féconde perfonneeft celle à qui le discours s'a-
qui font d^i inflexions de voix qui varient félon les dreffe tu chantes vous chante^ c'eftla perfonneà
diverfes panions & les différentescirconstances un qui l'on parle.
to'n fier, un ton fournis, un ton iniblent, un ton pi- Enfin torique la perfonneou la chofe dont on par-
teux. le n'etl ni à la première ni à la féconde perfonne
Voilà quatre accidens qui fe trouvent en toutes alors le verbe eu dit être à la troifieme perfonne
fortes de mots. Mais de plus chaque forte particu- Pierre écrit écrit eft à la troifieme perfonne le foleil
lière de qui lui font propres luir, luit eu la troifieme perfonne du préfent de l'in-
ainfi le nom fubftantif encorepour accidens le gen- dicatifdu verbe luirr. i
En Latin & en Grec les perfonnes grammaticales

Grecs..
re ( Voyn Genre) le cas la déclinaifon le nom-
bre qui eft ou fingulier ou pluriel fans parler du font marquées aufli bien que les tems d'une ma-
duel des nière plus diftinâe par des terminaifons particu-
Lenon adjectif a un accidenljie plus, qui eft la
compawHl'cjn dodus doclinr doclijjimus (avant, camp,'
• plus lavant très-favant. cantaverantjcantabo &c. au lieu qu'en François la
Les pronoms ont les mêmes accidensque les noms. différencedes terminaisons n'eu pas fouventbienfen-
A l'égard des verbes, ils ont auflî par accident l'ac- fible & c'eft pou^ cela que nous joignons aux ver.
ception qui eft ou propre ou figurée ce vieillard bes les pronomsqui marquent fïêsperfonnes ;je chan-
«
marche eft là au propre celui te, tu chantes ibehante.
qui me fuit ne marche point 8. Le huitième accident du
thrift ;fuit & marche font pris dans un fens tiguré, fon. La conjugaison eft une diftribj#ionou bile de
foutes les parties& de toutes les inflexions du ver- La prépofitionne fait qu'ajouter une circon^3ncc
be, félon une certaine analologie.Il y a quatre fortes; ou maniere au mot qui précède, & clic eft toujours
d'analogiesen Latin par rapport à la conjugaifon confidéréefous le mvme point de vue c'eft toujours
ainfi il y a quatre conjugaifons chacune a f6n para- la même maniere ou circonftance qu'elle exprime
digmt c'etl-à-dire un modelefur lequelchaque vef- il eji dans que ce foit dans là ville, ou dans"la mai-
be régulier doit être conjugué ainfi amarc felon son ou dans le coffre ce fera toujours être dans.
d'autres cantare, eft le paradigme des verbes de la Voilà pourquoi les préposionsne le déclinent point.
premiere conjugaifons & ces verbes, Selon leur ana- Mais il fautobferver qu'il y a des prépofitionsfc-
logie, gardent1 a long de l'infinitifdans prefque fous parables telles que dans ,Jiir avec, &c. & d'autres
leurs tems St dans prefque toutes les perionncs\dma- qui font appelléesinfipanibles, parce qu'elles entrent
re amabam amavi, amavtram amabo amandum
&c.
dans la compofitiondes.mots, de façon qu'elles n'en
amatum peuvent être réparées fans changer la lignification
Les autres conjugaifonsont auffi leur analogie & particulière du mot par exemple, refaire fur faire
leur paradigme. défaire contrefaire ces mots, re,Jhr dé, contre 6v.
le crois qu'à ces quatre conjugaifons on doit \en font alors des prépofitions inféparables tirets du
ajoûter une cinquième,qui eft une conjugaisonmix- Latin. Nousen parlerons plus e*ndétail au mot Pré-
te, en ce qu'elle a des perfonnesqui POSITION.
gie de la troifiemeconjugaifon oc d'autres celle de A l'égard de l'adverbe, c'efl un mot qui, dans fa
la quatrieme; tels font les verbes en cre io com- valeur, vgut autant qu'une prépofition 6c ton com-
me capio; on dit à la première perfonne du plément. Airifi prudemment c'eft avec prudence ifage-
paflif capior je fuispris, comme audior; cependant ment, avec fagej^ &c. Voye^ ADVERBE.
on dit caperisà la féconde perfonnes, & non capiris Il y a \ro\ynccidens à remarqucr dans l'adverbe
quoiqu'on dife audior, audiris. Comme il y a plu- outre la fignification comme dans totis les autres
fieurs verbes en en, io fufeipert ,fufcipio interficere, mots. Ces trois accidehs font
interficio, elicere, io, eveutere iofugere, fugio, &c. 1. L'espèce, qui cil ou primitive ou dérivative:
& que les commençansfont embarraffés à les conju- ici la, ailleurs, quand, lors, hier, où, &c. font des
guer, 'e crois que ces verbes valent bien la peine adverbes de l'efpece primitive, parce qu'ils ne vien-
qu'on leur donne un paradigmeou modèle. nent d'aucun autre mot de la langue.
Nos Grammairiens comptent auïfi quatre conju- Au lieu que jujlement /injemenc poliment àbfolit-
gaifons de nos verbes François. ment, tellement, ÔCç. font de l'efpece dérivative; ils
1. Les verbesde la premiere conjugaifonont l'in- viennent des noms adjeâifsyw/?.;,Jinfé,poli, abfoéu,
finitif en er donner. tel, &c.
Ceux de la féconde
s. ont l'infinitifen ir, punir. 2.. La figure c'eft d'être fimple ou compofé, Les

tre faire mettre.


3. Ceux de la troifiemeont l'infinitifen oir, devoir.
4. Ceux de la quatrieme ont l'infinitifen re, dfet
rendre,
La Grammaire de la Touche voudroit une cin-
quième conjugaifon des verbes on aindre, eindre,
adverbes font de la figure fimple quand aucun autre
f mot m aucune prépofition inféparablen'entre dans
leur compofition ainfiy uflemtnt lors, jamais font
des adverbes de la figure fimple.
Mais injuRemtnt alors aujourd'hui & en Latin
oindre,tels que craindre,feindre joindre, parce que hodie font de la figure compofée.
ces verbes ont une Singularité qui eft de prendre le 3 La comparaiion eft le troifiemeaccidentdes ad-
g pour donner un fon mouilléà l'n en certains tems, verbes. Les adverbesqui viennent des noms de qua-
jugement
nous craignons je craignis je craigniffe craignant. lité fe comparent plus jujlement tris ou
Mais le P. Buffier obferve qu'il y a tant de diffé- fortjujlement,leplusjujlementt bien, mieux, le mieux,
rentes inflexions entre les verbesd'une mêmeconju- mal, pis, le pîs, plus mal, trjs-mal fort mal, &c.
gaifon,qu'il faut ou ne reconnoître qu'une feule A l'égard de la conjonction, c'eft-à-dire de ces
conjugaison ou en reconnoître autant que nous petits mots qui fervent à exprimer la liailbn que l'ef-
avons de. terminaifonsdifférentes dans les infinitifs. prit met entre des mots Se des mots ou entre les
Or M. l'abbé Regnier obferve que la langue Fran- phrafes& des phrafes; outre leur fignification parti-
çoife a jufqu'à vingt-quatre terminaifonsdifférentes culiere, il y a encore leur fig4re &leur pofitiôh.
à l'infinitif. 1. Quant à la figure, il y en a de fimples, comme
9. Enfin le dernier accident des verbes eft l'ana- On.9 mais ,0tcar ni &c.
logie ou l'anomalie, c'eft-à-dire d'être réguliers & U y en a beaucoup de compofées & fi, mais fi
de Suivre l'analogie de leur paradigme, ou bien de & même il y en a qui font composées de noms ou de
s'en écarter & alors on dit qu'ilsfont irréguliers ou verbes par Exemple, à moins que deforte qu: bien
anomaux. entenduque que.
Que s'il arrive qu'ils manquentde quelquemode, z. Pour ce qui eft de leur pofition c'eft*à-dire de
de quelque tems, ou de quelque perfonne on les l'ordre ou rang que les conjonctionsdoivent tenir
appelle difeUifs. dans le difcours, il faut obferver qu'il n'y en a-point
A l'égard des prépofitions, elles fonttoutesprimi- qui ne fuppofe au moins un feng précédent car ce
tives & fimples, â, de, dans, aveê &c. fur uoi il qui joint doit être entre deux termes. Mais ce fens-
faut obferver qu'il y a des languesqui énoncent en peut quelquefoisêtre tranfpofé, ce qui arrive avec
ùn feul mot ces vûes de l'efprit, ces rapports ces ia conditionrielleyF, qui peut fort bien commencer
manièresd'être; au lieu qu'en d'autres langues ces un difeours fi vous lits utile à lafociétéi elfe pourvoira
mêmes rapports font divisés par l'élocution& vos befoins. Ces deux phrafes
font liées par la con-
més par plusieurs mots par exemple,corampatrelen jonfHony?,» c'eft comme s'il y avoit; lajociétépour-
préfence de fon père ce mot coram en Latin,eft un
mot primitif & funple quin'exprimequ'une manière Mais
vrauie (auriez commencer un discours par
mais, & ,1$) donc, &c. c'eft le plus ou moins de
L'élocution n'a point en Françoisde terme pour liaifonqu'il y a entre la phrafe qui fuit une conjonc-
l'exprimer on la divife entrais mots, en préfence de. tion & cellequi la précède ,)qui doit fcrvir de regle
11 en eit de même dephpter,
pour l'amour de; ainfi pour la ponctuation.
dequelquesautresexpreffions que nos Grammairiens Ou s'il arrive'qu'un difcours commencepar un
François nemettent au nombre des que or ou un donc, ce diicours eft cenfé la fitite d'un
parce qu'elles répondent à des prépofitionsLatines. autre qui s'eft tenu intérieurement tk que l'orateur
ou l'écrivain a fous-entendu pour donner plus de quelquefoisque les faucons font bleffés en attaquent
véhémence à l'on début. Cet( ainfi qu'Horace a dit le milan ou le héron fi la ble'ffure eu légère, vous
au commencementd'une ode la guérirezavec le remede Suivant mettez dans un
Ergo Quintilium perpetuus fopor pot verni une pinte de bon verjus faites-y infufer
pendant douze heures pimprenelle & confonde de
Urget chacune une poignée, avec deux onces d'aloès 8c
Et Malherbe dans fon ode à Louis XIII. partant autant d'encens, une quantité fuffifarite dorigan &
pour la Rochelle: un peu de mafiic Finfiifion étant faite paflezle tout
Donc un nouveau labeur à tes armes s'apprête; par*un linge avec expreffion & gardez ce remède
Prens ta foudre Louis. pour le beloin. On fe fert de cette colature pour étu-
ver doucement la^bleffurequife guérit parcemoyerj^
A l'égard des interjections, ëlles ne fervent qu'à aifément. e
marquer des mouvemensfubits de rame. Il y a au- Si la bleffure eft confiderable, il faut d'abord cou-
tant de fortes d'interjections qu'il y a de patlions per la plume pour empêcher qu'elle ne s'y attache,
différentes. Ainfi il y en a pour la trifteffe & la-com- & y mettre une tenté imbibée de baume ou d'huile
paffîon hélasha! pour la douleur ai, ai ha pour de millepertuis.
raverfiém & le dégoût, fi. Les interjections ne fer- Si la bleflure eft interne, ayant été causéepar l'e£
vant qti ce feul ufage, & n'étant jamais confidérées fort qu'a fait le faucon en fondant fur fa proie, il faut
que fousla même face, ne fontfujettes à aucun autre prendre un boyau de poule ou de pigeon vuider &
acculent. On peut feulement obferver qu'il ya des laver bien ce boyau puis mettre dedans de la mo-
noms, des verbes, & des adverbes, qui étant pro- mie, & faire avaler le tout à l'oifeau il vomira fur
noncés dans certainsmouvemensde paffons, ont la le champ le fang qui fera caillé dans fon corps, &
force de, l'interjection, tourage, allons bon-Dieu peu de tems après il fera guéri.
voyei, marche, tout-beau, paix, Sec. c'eft le ton phi- Si la bjefTure de l'oifeau eft considérable mais ex-
térieure, & que les nerfs foient offenfés, il faudra
ACCIDFNT f. m. en Logique quand on Joint une premièrementla bien étuver avec un liniment fait
idée confuse & indéterminéede fubftance avec une avec du vin blanç, dans lequel on aura fait infufer
idée diftin&ede quelque mode cette idée eft capa- des rofes feches ||le l'écorce de grenade, un peu
fera mode; d'abfinthe $£»d'âiun enfuite
ble de représentertoutes les chofes où ce on y appliquera de la
comme l'idée de prudent, tous hommes les prudens s Térébenthine.
l'idée de rond tous les corps ronds. Cette idée ex- ACCIDENTEL, adj. en Phyfiqut te dit d'un effet
primée par un terme adjectif,prudent, rond donne qui arrive, ou d'une caufe qui arrive par accident,
le cinquième univerfd qu'on appelle accident parce pour ainfi dire fans être ou du moins fans paroître
qtt'il n efl pas efientiei u la choie à laquelle orïl attn- fujette à des lois, ni à des retours reglés. En ce fens
bue; car s il l'étoit il feroit différence ou propre. accidentel eft oppoféà conflant & principal. Ainfi la
Mais il faut remarquer ici, que quandon confidere filiation du foleil à l'égard de la terre, eft la caufe
deux fubflances etifemble, on peut en confidérerune confiante & principale du chaud de l'été, & du
comme mode de"l*£\jtrev Ainfi un homme habillé froid de l'hyver mais les vents, les pluies &c. en
peut être confidéré comme un tout compofé de cet font les caufes accidentelles,qui alterent & modifient
homme & de fes habits mais être'habillé à l'égard fouventl'action de la caufe principale.
de cet homme etî feulement un mode ou une façon Point accidentel en Perfpecti v£ eft un point de la
%î d'être fous laquelle le confidere,quoique fes ha- ligne horifontaleoù fe rencontrentles projectionsde
on
bits -l'oient des fubftanccs. V. Universaux.( X) deux lignes qui font parallèles l'une l'autre, dans
Les Ariftotclicieris,après avoir distribué les êtfts l'objet qu'on veut mettre en perfpective Se qui ne
en dix clafl'es reduifoient ces dix claffes à deux gé» font pas perpendiculairesau tableau. On. appelle ce
nérales; à la claffe de lafubftance, ou de l'ètrèdjjjiï^ point accidentel, pour lediftinguer du point princi-
exifte par lui-même & à la claiTc de l'accident, ou de pal, qui eu le point où tombe la perpendiculaireme-
l'être qui eft dans.un autre comme dans un fujet. née de l'oeil au tableau,& où fe rencontrent les pro-
De la claffe de V accident ils en faïfoient -neuf au- jetions de toutes les lignes perpendiculairesau ta-
tres la quantité, la relation,la qualité, l'action, la bleau. Foye{ LIGNE horisontale. ( O )
patron, le tems, le lieu, la fituation & l'habitude. ACCISE, f. £ terme de Commerce droit qui fepaye
A c c i denT CIl Médecine fignifie une révolution à Amfterdam & dans tous les états des Provinces-
qui occafionne une mal ie, ou quelqu'autre ebofe Unies, fur diverfës fortes de marchandifes & de den-
iL- nouveau qui donne (te la force à une maladie déjà rées, comme font le froment, & d'autres grains, la
exiftante. La fuppreffion fubite des crachatsdans la bierre les tourbes, le charbon de terre.
pîripneumonit: eft un accident fâcheux. Les plus fa- Les droits tfaccifedu froment fe payentà Amfter-
meux praticiens en Médecine recommandentd'avoir dam à raifon de trente fous le loft, ton que les grains
communément plutôt égard à la violence des acci- foient chers, toit qu'ilsfoient à bon marché, outre
dens qua la caule de la maladie; parce que leur durée les droits d'entrée qui font de dix florins, non com-
pourroit tellement augmenterla maladie,qu'ellede- pris ce que les Boulangers & les bourgeois payent
viendroit incurable. /^«çSÎMptome. (Ar) pour le mefurage, le courtage, & le port à Ieurs
ACCIDENT, en Peinture. On dit des accidensdelu- maifons. ÇG )
nuire lorfquc les nuages interpolés entre le foleil & ACCLAMATION, f. f. marque de joie ou d'ap-
la terre produifent fur la terre des ombres qui l'obf- plaudùTementpar lequelle public témoignefon elti-
• -curciiïentpar efpace; l'effet que produit le foleil fur me ou fon approbation. L'antiquité nous a tranfmis
ces efface:)qui en relient éclairés, s'appelle accident plufieurs fortes d'acclamations.Les Hébreuxavoient
de lumure. Ccsuiccidens produisentdes effets merveil- coutumede crier hofanna les Grec aydfaTwtj) bon
ne fortune. Il eft parlé dans les Hiftoriens, de quel-
rayons,
On appelle encore accident de lumière les ques magistrats d'Athenes qui étoiént élus paraccla-
qui viennent par une porte, par une lucarne, ou d'un mation. Cette acclamationne fe manifeftoit point par
fl;tmbeau, lorfque cependantils ne font pas la lumie- des cris, mais en élevarit les mains. Les Barbares té-
re principalcd'un tableau. _(./c)__j moignoientleur approbation par un bruit confusde
Accident, icditaultien Fauconnerie. Les oitbauxt leurs armes. Nous connoftfons plus en détail fur ce
de proie font lu; en Ù plufiours accidens il arrive point les ufages des Romains, dont on peut réduire
les trois espèces celles du encore quelquefois au Palais, pour fignifier un com-
peuple celles du fénat & ccellesdes affemblées dés, mcrce illicite avec une femme ou une -fille". ( H)
•ACCOISEMENT f. m. ferme de Médecins. Il n'eft
gens de Lettres. d'ufage que dans cette phrase, l'accoi/èment des hu-
Les acclamatiions du peupleavoieht.Ueu aux eri-
trées des généraux & des empereurs, aux fpeftacles meurs & il défigne alors la ceffation d'un mouve-
donnés par les princes ou les magiftrats & aux ment Cxce^Rf excité en elles par quelque caule que
triomphes des vainqueurs. D'abord ce n'étoit que cefoïu Vojei Calme.
les cns confus d'une multitude tranfportée de joie, AC^CO^SER v. acl. en Médecine calmer, âppai-
& l'exprelrion (impie & fans fard de 1 admirationpu-- fer, rendre coi. Accoifer les humeurs les humeurs font
blique, plaufustunc arte carebat,dit Ovide. Mais fous accoiftts. ( N)
les empereurs, & même dès Augure, ce mouvement ACCOLADE, f.f. cérémonie qui fepratiqiioiten
impétueux auquel le peuple s'abandonnoitcomme conférânt un ordre de chevalerie, dans le tems oit
par enthoufiafme devint un art, un concert apprê- les chevaliersétoient reçus en cette qualité par les
té* Un Muficien donnoit le ton, & le peuple faifant princesChrétiens. Elle cônfifloit en ce que le prince
deux choeurs répétoit alternativement la formule armoit le nouveau chevalier, Pembraffoit enfuite en
d'acclamation. La fautte nouvellede la convaleften- figne d'amitié, & lui donnoit fur l'épaule un petit
ce de Germanicuss'étant répandue à Rome, le peu- coup du plat d'une épée. Cette marque de faveur 6c
ple courut en fonte, va capitole avec des flambeaux de bienveillance eu: fi ancienne, que Grégoire de
& des vidimes enchantant ,falva Ro/rta falva pa- Tours écrit que les rois de France de la premièrera-
tria, falvufefl Germanicus. Néron-, paitionnépour la ce, donnantle baudrier& la ceinturedorée,baifoient
mufique, Iorfqu'il joüoit delà lyre fur le théâtre, les chevaliers à la joue gauche en proférant ces pa-
avcùt pour premiersacclamateurs Seneque & Bur- roles, au nom dit Pere & du Fils (;. duSaint-Efprit &
rhus^ puis cinq mille foldats nommés AuguftaUs,<#n comme nous venons de dire, les frappaientde l'épée
entonnoientles loüanges, que le refte dès Spectateurs légèrementfur fépaule. Ce fut de la forte que Guil-
étoit obligé de répéter. Ces acclamationsen mufique laumele conquérant,roWAngleterre,conférala ché-
durèrent jufqu'àThéodoric.Aux acclamationsfe joi- valerie à Henri fon fils âgé de dix-neuf\ ans, en lui
gnoient les applaudiffemens aufli en cadence. Les donnant encore des armes & c'eft pour cette raifon
formules les plus ordinairesétoient féliciter longio-. que le chevalier qui recevoit l'accolade étoit nommé
,rcm vitam, annos filices celles destriomphesétoient chevalier £ armes Hc en Latin miles; parce qu'on le
des vers à.la louange du général, & les foldats & le mettoit en pofleffion de faire la guerre, dont l'épée,
peuple crioient par.intervalles ïo triumphe .rrjais à le haubert, & le heaume étoient les fymboles. On
ces louanges le lbldat mêloit quelquefois des traits y ajoûtoit le collier comme la marque la plus bril-
piquans oc fatyriques contre le vainqueur. lafite de la chevalerie.Il n'étoit permis qu'à ceux qui
Les acclamationsdu fénat quoiqueplus férieufes, avoient ainfi sreçu Y accolade de porter l'épée & de
avoienflfrmêmebut d'honorer le Prince, fôuvent chauffer des éperons dorés d'oit ils étoient nommés
de le'flatter. Les fénateurs marquoientleur ccnfen- équités aurati différant par-là des écuyersqui ne por-
tement à fès propafitionspar ces formules, omne\t toiéht que des éperonànargentés. En Angleterre, les
omnes aquum ejl jujlnm efl. On. a vu des
éleôions fimples chevaliersne pjouvoient porter que des cor-
d'empereurs faire par acclamation,
.fe fans aucune nettes chargées de leurs armes mais le roi les faifoit
délibérationprécédente, fouventchevaliersbanneretsen tems de guerre leur
Les gens de Lettresrécitoientou déclamoientleurs permettant de-pprter la bannière comme les barons.
pieces dans le capitole ou dans les temples, & en Voyt[ BANNERET.( G
présence d'une nombreuse aflemblée. Les acclama- ACCOLADE,enMufique eft un trait tiré à là mar-
tions s'y paflbicnt à-peu-prèscomme celles des fpec- ge de haut en bas, par lequel on jointenfemble dans
tacles, tant pour la mufique que pour les accompa- une partition les portées de toutes les différentespar«-
gnemens. Elles: dévoient convenir au fujet & aux ties. Comme toutes ces partiesdoivents'exécuter en
perfonnes il y en avoit de proprespour les Philofo- même tems on compte les lignes d'une partition
phes, pour les Orateurs, pour, les Hiftoriens pour non par le nombre des portées, mais par celui des
les Poètes. Une des formules les plus ordinairesétoit accolades ;car tout ce qui efl fous une accolade ne for-
le fophos qu'on répétoit trois fois. Les comparaifons me qu'une feule ligne. ï *oye{PARTITION.( S )
& les hyperbolesn'étoient point épargnées, furtout ACCOLAGE, f. m. fe dit de la vigne c'eft un
par les* admirateurs à gages payés pour applaudir; travail qui eonfifte à attacher les farmans aux écha-
car il y en avoit de ce genre au rapport de Philof- las. tl y a des paysoù on les lie ou aecole car ces
(G)
ACCLAMPER
trate. termes font fynonymes, auffitôt qu'ilsfont taillés. Il
acçlampt, mât acclamp.i mât ju- y en a d'autres otit on n'accoléque ceuxqui font crus
melle,, C'eft un mât
fortifié par les pièces de bois atta- depuis ta taille.
chées à fes côtés. Voyt[ CLAMP & Jumelle. (.le) Il faut commencerl'accolaâe de bonne heure. On
f
-ACCLIVITÀS fub. pente d'une ligne ou d'un dit que pour qu'il fut aufü utile qu'il doit l'être, il
incliné à l'horifon, prife en montant, Voyt{
plan incliné.
FLAN
faudrait s'y prendre à deux fois lapremiere^on ac^
coleroit les bourgeons des jeunesuyignés au bas feti-
Ce mot eft tout Latin il vient de la prépofitionadt lement afin qu'ils ne fe melaffentjjoint les uns avec

"
& dé clivus pente, penchant. les autres, ni par le milieu, ni par le haut cette pre-
La raiftin pour laquelle nous inférons ici ce mot, cautionempêcheroitqu'on ne les caffât, quandif s'à-
c'eft qu'il fe trouve dans quelques ouvrages de Phy- giroit de les féparer pour les accoler entièrement.
.(¡que & de Méchanique,& qu'il n'y a point de mot La féconde fois on les accoleroit tous généralement.
François qui lui réponde. Quoiqu'entre les bourgeons il y en eîtt de plus grands
La pente, prife en defcendant, fe nomme decli- les uns que les autres, il feroit néceflaire de les acco-
vitas. ler tous la première fois & par le haut & par le bas
Quelques auteurs de Fortifications ont employé fi on attendoit qu'ils furent tous à-peuprès de lami-
tf«/m/ajpourfynonymeàf«t/w< me hauteur pour leur donner la memeiaçon,un vent
Cependant le mot talud eft d'ordinaire employé qui furviendroitpoùrroit les cahier mais les vigne-
indifféremment pour défigner la pente, foit en mon- rons n'ont garde d'avoir toutes ces attentions à
tant, foit en c'efeendant. (O) moins que la vigne ne leur appartienne.
ACCO1NTANCE f. f. vieux mot qin s'emp'oye ACCOLER, verb, a«. e'eu «tacher une branche
d7arbre ou un de ¡un ou un' aucm gU>
il le peut faire par le feul
concoursdes parties, ou
par rentreœï& d'un tiferc arbitre, ou de pluâeursl
qui ils s'en font rapportés. Ceft à-peu-{ffe£ la même
avec branches petites au £au-
TRACE. (J5Q
ACCOMiiODER, v. 8Û. c'efl apprêterdes me» f
tm les préparer parlé moyen du feu ou autrement,
d'un inventaire pour fenrir de noaniatt e ou d'aliment. V«yt\_ NqjÈR-
articles faut compris même riture tw Aliment.
de détacherla tiâure trop compacte de la chair ou
des viandes, pour les préparer à la diâblution & à
la digefljon dans l'eftomac la viande n'étant pas
à un aliment propre à l'homme lorfqu'elle n'eu pas
tant Donnes préparée. Il y en a qui penfent que la nature n'a pas
x eu en vue d'en faire un animal carnacier. />j^Car-
Les opérationsles phts ordinaires(ont lê rôti, le
bouilli Fétuvée. Il nul observer que dans le rôti ?
les mets fupporteronf une chaleur pKis grande Se plus'
longue que dans le "bouilli ou ¡'étuvée, & dans le
bouilli, plus grandeplus longue que dans fétu-
vée. La raifon en eft que le rôti fe faifant en plein
air, conime les parties commencentà s'échaufferex-
térieurement, elles s'étendent elles fe dilatent &
ACCOLE, adj. fe prend dans it Blaftm en quatre ainfi ellesdonnent par degrésun paSage aux parties
fens tfifferens i D. pour deux chofes attenantes & .raréfiéesde rair qu'elles Fenferment moyennant
jointes ensemble, .comme les écus de France & de quoi les fecouffes intérieuresqui opèrent la diffolu-
Navarre qui "font accolés fous une même couronne,
Î>otit les armoiries de nos rois. Les 'femmes accohm non, en deviennentplus foibles& plus ralenties.Le
bouilli fe failant' dans l'eau, fa- comprefflon en eg
eurs cens- à ceux de leurs maris. Les fufées, les lofan-' plusconsidérable,& par aane fuite necelfaire, les fe-
ges & lesmacles rîonî auffi cenfées être accoléesquand cquffesqui doiventfoulever le poids font à propor-
elles le* toacfaentde |eursâancs ou de leurs pointes, tion plus fortes; ainfi la cochon des., mets s'en fait
fans des chiens, beaucoupplus vite Se même dans cette manierede
des .Taches» ou autres animaui qui ont des. colliers ou les préparer, il y a de grandes différences car l'o-
de, cbiironQies.paflëesdans le eou,cammeles cygnes, pération e£ plutôt faite à mefureque le poids d'eaa
res aigles: 3°. des.chofes qui font entortillées d'au- eâ plus giand.
très, comme une vigne â Féchaîas un ferpentune Dans-1'étuyée quoiquela chaleur adure infiniment
colonne ou à un arbre, &c" 40» Ôiife fest enfinde ce moins que dans les autres manières daccommoder,
terme pour les chefs barons mafles épées, bannie. l'opération efi beaucoup plus vive, caufe qu'elle fe
tes & autres, chosesfemblàbles qu'on paffe en fautoir fait dans un vaiffeauplein& bienclos cequicaufe
«Sériât reçu. Voyti Ecc Fusée, Losange, Ma- des fecoufles beaucoupplus fouvent réitérées& re-
CLÉ, CH£F, BASTON,&C.
verbeféesavec beaucoup plusde videur c'eû de-
de gueules à neuf macks d'or, là que procèdela force extrêmedu digefleur ou de
mecolàs ffc aboutées troistrois en trois fafces. ( Y)
la machine de Papin,&£ que l'on peut concevoir plus
Accolé c'eû unir deux ou plusieurs pièces de clairementropération delà digettion. ftyc^DlGES-
bois «enfemMe fans aucun affemblage, fimplement
pour les fortifier les unes par les autres, & leur don-
teur & Digestion.
M. Cheyneobferveque le bouilli fépare ou déta-
merla force néceflairepour le ifervice qu'on en veut che une plus grandepartie des jusfucculensquecon-
AÇCQLMRE f. £ piece -de bois fervaatt dans la tiennentles mets qu'ils en deviennentmoins nour-
riffans, plus détrempés» pluslégers,& d'une digeftion
compcëtion ^d'un train, f^oy^i Train» î
plus ailec que le rôti, un autre côté laiffe tes mets
fub. m. qui %nifie 1'aâioa trop pleins de fucs
d'arranger îe's bouclésd'une tête ou d'une perruque Si. qui ont befoin d'être plus détrewTpés ou délayés.
c'eô en peignerla frifure, C'en pourquoion doit faire bouillir ks animauxro-

•.
arranger les boucles
la poudre pour cet eSêt
y

étc-iEÎs en papillotes& parles au fer, on


mettre de la pommade & de

retreâdir ,& quand ils font refroidis on ôte les pa-


pillotes on pâgne la tnhire &on arrangeles bou-
baûes, grands & adultes,dont on veut fairefa nour-
rirure
plus tendres.
mais ou doh taire ràtkksplus jeunes & les
ACCGMPAG5AGE, f. f. termt dt Soierie,trame
.fine(demême couleurque ia doruredontFéiofe eu
cles avec peigne ,,dêttçon a pouvok les éakr & garair le fo«d foss lequel elle
en lormer pïuiiéurs rangs, après quoi on y met un paffe, pour empêcher qu'il oc transpire au-travers de
peu de pommadequ'on a feit fondre dans la main. cette même dorure ce qui ea dinunueroitl'éclat fie
Cert? pommade nourrit les chevesne y entretient le brillant.
neccfiawc & £st. outre cela' à leur faire Toutes les étofies riches dont les chaînes font de
tenir la pbudrè. • couleur différente de la dorure doiventêtre accom-
ACCOMMODATION, £ LurmtMf dePalais c$à pagnées. Voyt^ Fond <xr, Brocaro, Tissus,
-làmÈaèck^\a) .
<&c& Lisses »e POIL
ACCOMPAGNATEUR,fié. m. tn Mmfymt. Ou
appelle ainfi celai qui dans un concert accompagne
ou de l'orgue ou du clavecin.
Il faut qu'un bon accomp*gtuttatr foit glipeT^nt
Mufkicn qu'il i?.chebicnl'harmonie, qu'il connôiffe teur, quin'eft déjà que trop occupe. Que faire donc?
à fond fon clavier qu4il ait 1 oreille excellente, les Il faudroit inventer dé nouveaux fignes, perfection-
doigts fouples ,& le goût bon. ner le doigter,& faire des fignes 6c du dui^t jr deux
Nous aurons occafaondeparler au mot Accom- moyens combinés qui concourent en mêmes tems à
faires à l'accompagnateur. (J)
pagnement de quelques-unes des qualités nécef
ACCOMPAGNÉ,adj. terme de Blafon il fe dit de
Soulager l'accompagnateur.C'eiî ce que M. Rameau
a tenté avec beaucoup de fagacité dans fa differta-
tion fur les différentes méthodes d'accompagnement.
quelques pieces honorables quienont d'autres en Nous exposeronsaux mots CHIFFRER & Doigt m,
féantes partitions. Ainfi on dit que la croix eflaccom- les moyens qu'il propofe. Panons aux méthodes,
pagnée de quatre étoiles de quatre coquilles &fei$eali- Comme ancienne Mufique n'doit pas fi compo:
rions de vingt billettes lorl*quc les chofes font égale- fée que la notre, ni pour le chant, ni pour l'harmo-
ment -difpofées dans les quatre cantons qu'elle laiue nie, & qu'il n'y avoit guère d'autre baiL que la fon-
vuides dans fécu. Voyti CROIX AlÉRION BE- damentale, tout l'accompagnemenr ne coniifloit que
LETTES, &c. Le chevron peut être accompagnéde dans une fuite d'accords parfaits, dans-lefquels l'ac-
^trô^croiffans deux en chef & un en pointe,detrois compagnateur fubttiruoit de tems en tems quelque
rofes\ de trois befans &c. La fafee peut être accom- fixteà la quinte, felon que l'oreille le conduit oit Ils
pagnéede deux lofanges deux molettes, deux croi- n'en favoient pas davantage. Aujourd'hui qu'on a
fettes Eu. rune en chefyi'autre en pointe ou de varié les modulations, furchargé, &: peut-être gâté
quatre tourteaux,quatre aiglettes, &c. deux en chef l'harmoniepar une foule de diffonances on eft con-
& deux en pointe. Le pairie de trois pieces fembla- traint de fuivre d'autr règles. M. Campionimagina
bles, une en chef fii deux aux flancs & le fautoir de celle qu'on appellerégie de foBave & c'eit par cette
quatre ;la premiere ep chef, la feconde en pointe méthode que la plûpart des maîtres montrent aujour-
les deux autres aux âancs. On dit la même chofedes d'hui Y accompagnement.
pieces,mifes dans le fens de celles-là comme deux Les accords lont déterminés par la rcgle de l'octa-
clefs en fautoir trois poiffons mis en pairie &c. ve, relativement au rang qu'occupent les notes da
Voyei SAUTOIR,PAIRLE, &C. la baffe dans un ton donne. Ainfi un ton connu la
Efparbez en Guienne,d'argentà la fafce de gueu- note de la baffe continue, le rang de cette note dans
les, accompagné de trois merlettes de fable. (f) le ton, le rang de la note qui la précede immédiate-
ACCOMPAGNEMENT f. m. c'eft l'exécution ment, le rang de celle qui la fuir on ne le trompera
d'une harmonie complète & régulière fur quelque pas 'beaucoup en accompagnantpar la regle de l'oc-
inftçument tel que l'orgue, le clavecin, le théorbe, tave, fMe compofiteura luivil'harmoniela plus fnn-
la guitarre, &c. Nous prendronsici le clavecin pour ple &i la plus naturelle mais c'eiî ce qu'on ne doit
exemple. guère attendre de la Mufique d'aujourd'hui. D'ail-
On y a pour guide une des parties de la Mufique, leurs, le moyen d'avoirtoutes ces choses pré lentes ?
qui eu ordinairementla bàffe. On touche cette baffe & tandis que l'accompagnateurs'en instruit, que de-
de la main gauche, & de la droite l'harmonieindi- viennentles doigts?Apeine eft-on arrivé à un accord
quée par la marche.de la baffe par le chant des au- qu'un autre fe préfente; le moment de la réflexion eft
tres parties qu'on er.tend en même tems par la par- précifément celui de l'exécution: il n'y a qu'une ha-
tition qu'on a devant,les yeux, ou par des chitfres bitudeconfomméede Mufique une expérience re-
qu'on trouve communément ajoutés la baffe. Les fléchie, la facilité de lire une ligne de Mutique d'un
Italiens méprifent les chiffres la partitionmême leur coup d'oeil qui puiffent fecourir encore les plus ha-
eft peu néceffaire la promptitude & la fineffe de biles fe trompent-ils avec ces tecours.
leur oreille y fupplée, & ils accompagnent fort bien Attendra-t-on pour accompagnerque l'oreillefoit
fans tout cet appareil-: mais ce n'efl qu'à leur.difpo- formée qu'on fache lire rapidement la Mufique
fition naturelle qu'ils font redevables de cette faci- qu'on puïffe débrouiller à livre ouvert une partition ?
lité &: les autres peuplesqui ne font pas néscomme mais en fut-on là, on auroit encore besoin d'une ha-
eux pour la Mufique trouvent à la pratique de Yac- bitude de doigter, fondée fur d'autres principes d'ac-
compagn.ems.nt des difficultés infinies; il faut des dix compagnement que ceux qu'on a donnés juiqu'à M.
à douze années pour y réufilr paffablement. Quelles Rameau.
font donc les caufes qui retardent l'avancement des Les maîtres zélés ont bien fenti l'infuffifance de
éleves & embarranentfi long-temsles maîtres ? La leurs principes.Pour y remédier ils ont eu recours
feule difficulté de l'art ne fait point cela. à J'énumération& à la connoiffance des confonan-
Il y en a deux principales l'une dans la manière ces, dont les diffonances fe préparent & fe fauvent.
de chiffrér les baffes 1 autre dans les méthodes^ac- Détail prodigieux, dont la multitude des diffonan-
ces fait lumfammcnt appercevoir.
Lesfignesdontonfefert pourchiffrerlesbaffesfont Il y en a qui cotifeillent d'apprendre la compofi*
en trop grandnombre. Il y a fi peu d'accordsfonda- tion avant que de paffer à l'accompagnement comme
mentaux 1 pourquoifaut-il une multitudede clziffres fi Y accompagnementn'doit pas la composition même,
pourles exprimer ? les mêmes fignes fontéquivoques, aux talens près qu'il faurjoindre à l'un pour faire
obfcurs infuffifans.Par exemple,ils ne déterminent ufage :de l'autre. Combiende gens au contraireveu-
prefque jamais la nature des intervallesqu'ils expri- lentqu'on commence par Y accompagnementà appren-
ment, ou ce qui pis eu ils en indiquentd'oppolés
on barre les uns pour tenir lieu, de dièfe, onen barre
dre la compofition? •
La marche de la baffe la mie de roûave, la ma-
d'autres pour tenir lieu de bémol les intervalles-=- ttiere de préparer & de fauver les diffonances la
jeurs & les fuperflus même les diminués, s'expri- compofition en général ne concourent qu'à indi-
xnentfouventde la mêmemaniere.Quand les chiffres quer la fucceffion d'un feul accord à un autre; de
font doubles ils fonttrop confus quand ils font nm- forte qu'à chaqueaccord, nouvelobjet, nouveau fu-
pies, ils n'offrent presque jamais que ridée d'un feul jet de réflexion. Quel travail pour prit Quand
intervalle de forte qu on en a toujours plufieursau- l'efpritfera-t-il affez inflruit & l'oreille aSc^ exercée
très à ibulentendre & à exprimer. pour que les doigts ne toient plus arrêtés ?
Commentremédier à ces inconvéniens ? î faudra- C'eft à M. Rameau qui par l'invention de nou-
t-il multiplierles fignes pour tout exprimer ? mais on veaux fignes & la perfection du doigter nousa auffi
fe plaintqu'il v ena déjà trop. Faudra-t-il les réduire ? indiqué les moyens de faciliter,) accompagnement,;
on laiffera plus de c eu à lui âis-je que nous fommes redevablesd'une
méthodenouvelle qui garantit des inconvéniensde de Septième, & cette fucoeffion donne l'harmonie
toutescelles qu'on avoit fuivies jufqu'à préient.C'eft descendante. •
Jui qui le premiera faIt conooîtrela baffe fondamen- L'harmonie afcendante eft fournie par une fuc-
tale, & quiavm art nous a découvert les véritables
par-là cefiion de quintes en montant & de quartes en def-
fondemem ou tout paroifloitarbitraire. cendant, accompagnée de la diffonance propre à cet-
Voici en peu de mots les principes fur lefquels fa te fucceffion qui eft la fixte ajoûtée ôcc'eftla troi-
méthode eft fondée. fieme texture des phrases harmoniques qui n'a juf
Il n'y a dans l'harmonieque des consonances & qu'ici été obfervee de perfonne quoique M. Ra-
des difionances. Il n'y a donc que des accords con- meau en ait trouvé le principe& l'origine de la ca-
fonans & diffonans. dence irréguliere. Ainfi par les règles ordinaires,
Chacun de ces accords eft fondamentalementdi- l'harmonie qui naît d'une fucceffion de diffonances
vifé par tierces. ( C'eft le fyftème de M. Rameau ) descend toujours,quoique felon les vrais principes
Le confonanteft compofé de trois notes, comme ut & felon la raifon, elle doive avoir en montant une
Vu fol & le diffonant de quatre, comme fol fi progreffion tout auffi réguliere qu'en descendant,
Foyt{ CADENCE.
Quelque distinctionou diftribution que l'on Me Les cadences fondamentalesdonnentla quatrième
de l'accordconfonant on y aura toujours trois no- texture des phrafes harmoniques, où les confonan-
tes, comme ut mi ,fol. Quelque diftributionqu'on ces & les diffonances s'entrelacent.
faffe de l'accord diffonant on y trouvera toulours Toutes ces textures peuvent être défignées par
quatre notes comme fol fi ré ,f<4i laiuant à part des caractères{impies, clairs & peu nombreux, qui
la fuppoûtion & la fuipenfion qui en introduifent indiqueront en même tems, quand il le faut, la dif-
d'autres dans l'harmoniecomme par licence.Ou des fonance en général car l'espèce en eft toujoursdé-
accords confonans fe fuccedent ou des accords dif terminéepar la texture même. Voy*\ Chiffrer.
fonans font fuivis d'autres diffonans ou les confo- On commence par s'exercer fur ces textures prifes
nans & les diffonans font entrelacés. féparément puis on les fait fe fuccéderles unes aux
L'accord confonant parfait ne convenant qu'à la autres fur chaqueton & fur chaque modefucceffive-
tonique, la fuccefiion des accords confonansfournit ment.
autant de toniques & par conféquent,dechange- Avec ces précautions M. Rameauprétend qu'on
mens de ton. fait plus d' 'accompagnementen fix mois, qu'on n'en
Les accords diffonans fe fuccedent ordinairement fayoit auparavant en fix ans & il a l'expérience
dans un même ton. La diffonance lie le fens harmoni- pour lui. Yoy. MUSIQUE,HARMONIE,BASSEFON-
que. Un accord y fait fouhaiterl'autre, & fait féntir

6-c.
DAMENTALE, BASSE CONTINUE PARTITION,
en même tcms que la phraie n'eu pas finie. Si le ton CHIFFRER DOIGTER Disso-
Consonance
change dans cette iuccefîion, ce changementeft tou- NANCE REGLE DE L'OCTAVE, COMPOSITION,
jours annoncé par un diefé ou par un bémol. Quatlt SUPPOSITION SUSPENSIDN' TON Cadence
à la troilieme fuccelïjron favoir l'entrelacementdes MODULATION
«
accords conionansiSc ditlonans, M. Rameauréduit A l'égard de la manière d'accompagneravec in-
à deux cas cette f/iccefilon & il prononce en gé- telligence, elle dépend plus de l'habitude& du goût
nérai, qu'un açcjjfcd confonantne peut être précédé que des règles qu on en peut donner. Voici pour-
d'un autre dliionant que de celui de feptieme de la tant quelques obiervations générales qu'on doit toû-
dominante ou de celui de fixte -quinte de la foû- jours faire en accompagnant.
dominante, excepté dans la cadencerompue& dans I °. Quoique fuivant les principes de M. Rameau
les iulpenfions encore prétend-il qu'il n'y a pas d'ex- il faille toucher tous les fons de chaque accord, il ne
ception quant au fond. Il nous paroît que l'accord faut pas toujoursprendre cette regle à la lettre. Il y
partait peut encore être ngéfédé de l'accord de fep- a des accords qui feroient infupportablesavec tout
tieme diminuée, & mêmiBecelui de fixte fuperflue; ce rempliffage. Dans la plupart des accords diffo-
deux accords originaux~/oont le dernier ne fe ren- nans lurtout dans les accordspar fuppofition il y
verle point. a quelque fon à retrancher pour en diminuerla du-
Voilà donc trois textures différentes de phrafes reté ce fon eft fouvent la Septième quelquefois la
harmoniques des toniques qui fe fuccedent & qui quinte quelquefoisl'une & l'autre. On retranche
aflez fouventla quinte ro&ave de la baffe
font changer de ton des confonancesqui fe fucce- encore ou
dent ordinairementdans le même ton & des confo- dans les accords diffonans, pour éviter des oôaves
nances & des diffonances qui s'entrelacent & où la ou des quintesde fuite qui fontfouvent un fort mau-
confonanceeft fclon M. Rameau, néceffairement vais effet furtout dans le haut & par la même rai-
précédée de la feptieme de la dominante, ou de la fon, quandla note fenfible eft dans la baffe on ne là
iîxte-quintede la foudominante. Que refte il donc met pas dans l 'accompagnement au lieu de cela, on
à faire pour la facilité de l'accompagnement finon double la tierce ou la fixte de la maindroite. En gé-
d'indiquerà l'accompagnateurquelle eft celle de ces néral on doit penfer en accompagnant, que quand
textures qui regne dans ce qu'il accompagne ? Or M. Rameau veut qu'on rempliffe tous les accords,
c'eft ce que M.Rameauveut qu'on exécute avec des il a bien plus d'égardà la facilitédu doigter & à fon
caractères. fyftème particulierSaccompagntmtM qu'à la pureté
IJP
nique
feul
fon
&
peut auement
accord.
indiquer le ton la to-
de l'harmonie.
1°. Hfaut toujours proportionnerle bruit au ca-
On tire de là la connoiffance des dièfes & des bé-
raâere de la Mufique & à celui des inffrumens ou
mols qui doivent entrer dans le courant des aecords des voixqu'on a à accompagner ainfi dansun chœur
d'une tonique à une autre. on frappe les accords pleins de la main droite &
l'on redouble Po&ave ou la quinte de la main gau-
La fuccefrionfondamentalepar quintes ou par tier- che, & quelquefoistout l'accord.Au contraire dans
ces, tant en montant qu'en descendant donne la un récit lent oc doux quand on n'a qu'une flûte ou
polec premiere texture de phrafesharmoniquestoute com-

La fucceffîon fondamentale par tierces ou par


une voix foible à accompagner, on retranche des
Sons, on les arpège doucement on prend le petit
clavier en un mat on a toujours attentionque Vac-
quintes en defcemîantVdonne la ieconde texture, compagntmemt qui n'éft fait que pour foûtenîr &em-
composée d'accerdi diffonans favoir des accords bellir le chant ne le gâte & ne le couvre pas.
3°. Quand on a à refrapper les mêmes touches diapafoa ou pour l'y rappellcr promptement lori-
dans une note longue ou une tenue, que ce foit plu- qu'elle s'enégare. Voye^ BASSE continue. (,V)
tôt au commencementde la mefureou du tems fort Accompagnement fe dit en Fumure ,dcs ob-
un mot il faut ne jets qui font ajoûtés ou pour l'ornement,ou pour la
que dans un autre moment en la mefure. vraitiemblance. Il eft naturel que dans un tableau
rebattre qu'en bien manquant
4°. Rienn'en fi defagreableque ces traits de chant, repréfentant des chaffeurs on voye des fufils des
plufieurs accompa- chiens, dugibier, & autres équipages de chatfe mais
ces roulades, ces broderies que
gnateurs Substituent à ^accompagnement. Ils couvrent il n'eil pas néceffairepour le vratilemblablequ'on y
Fa voix, gâtent l'harmonie embrouillent le fujet; en mette de toutes les espèces les y intro-
& fouvent ce n'en que par ignorance qu'ils font les duit, ce font des accompagnemens qui ornent toujours
habiles mal-à-propos pour ne favoir pas trouver beaucoup un tableau. On dit d'un tableau reprefen-
l'harmoniepropre à un paffage. Le véritable accom- tant des chaffeurs il faudroit ce tableau quelque
pagnateurva toujours au bien de la chofe, & accom- accompagnement comme de fufils gibier, &c. On
pagne fimplement. Ce n'eft pasque dans de certains dit de beaux accompagntmens. Cette chofe accompagne
vuides on ne puiffe au défaut des inftrumens placer bien cette partie cc groupe, &c. (A )
quelque joli trait de chant mais il faut que ce foit ACCOMPAGNER, terme de Sourie c'eft l'aûiort
bien à-propos,& toujours dans le caractèredu fujet. de pafferl'accompagnage.Voyc^ Accompagnaoe.
Les Italiensjouent quelquefoistout le chant au lieu
d'accompagnement & cela fait affez bien dans leur
f.
ACCOMPLISSEMENT, m. fignifie l'exécution,
Y achèvement le/uccès d'une chofe qu'on fe propofoit
genre de Mufique. Mais quoi qu'ils en puuTent dite, de faire ou qu'on a entreprife.
il y a fouventplus d'ignoranceque de goûtdanscette Ce mot vient du Latin ad & complere, remplir.
maniered'accompagner. L'accomplifementdes prophéties& de l'ancienTef-
5°. On ne doit pas accompagnerla Mufique Ita-
lienne comme la Françoife. Dans celle-ci il faut foit-
tament dans la perfonnedu Sauveur, démontre affet
clairementqu'il é toit le Même. Foye^ Prophétie.
t tenir les fons, les arpégergracieufement du bas en
haut; s'attacher à remplir l'harmonie,à joüer pro-
f
Vaccompliffement d'une prophétie peut faire ou
directement, ou par accommodation.
prement la baffe car les compofiteursFrançois lui Car une mêmeprophétie peut avoir plufieursac-
donnent aujourd'hui tous les petits ornemens & les compliffimens en différens tems tel!e eft par exem-
tours de chant des deffus. Au contraire en accom- ple, celle que Jefus-Chrift fait touchant la ruine de
pagnantde l'Italien il faut frapper fimplement les Jérufalem,laquelle doit avoir un fecond accomplie'
notes de la baffe n'y faire ni cadences, ni brode- ment dans le tems qui précédera immédiatementle
rie, lui conferyerla marche grave & pofée qui lui jugementdernier.
convient l'accompagnement doit être fec & fans ar- Ce principen'eft pas univerfel & pourfoit même
péger. On y peut retrancher des fons fans fcrupule être dangereuxà bien des égards, en retombantdans
mais il faut bienchoifirceux qu'on fait entendre.Les le fyftème de Grotius fur l'accompkfèmentdes pro-
Italiens font peu de cas du bruit une tierce, une phéties. Il faut donc dire que Yaccomplijfementdu fens
fixte bien adaptée, même un fimple uniffon, quand littéral d'une prophétieeft fon accompùj/ement direct,
le bon goût le demande, leur plaifent plus que tout & que Y accompli jjtmcntdu fens figuré d'une prophétie
notre fracas de parties & d'accompagnement en un eft ion accompUJfementpar accommodation.Ce n'eit
mot, ils ne veulent pas qu'on entenderien dans Yac- qu'entant que les prophétiesont été accompliesà la
compagnement, ni dans la baffe, qui puiffe diftraire lettre dansla perfonne de Jefus-Chrift qu'ellesprou-'
l'oreille du Sujet principal, & ils font dans l'opinion
vent qu'il eft le Meffie. Quant à Vaccomplijfement
que l'attention s'évanouiten fe partageant. d'accommodation il ne fait preuve qu'autant qu'il
6°. Quoique Y accompagnementde l'orgue e foit le eft contenu ou clairementindiquédans les Ecritures,
même que celui du clavecin, le goût en eiltlifférent.
Comme les fons y font Soutenus leur marche.. ou constamment enfeigoé par la tradition; car on
n'ignore pas jusqu'où peut aller fur cette matière le
être plus douce & moins fautillante. Il faut lever la fanatifme & le dérèglementd'imagination quand
main entiere le moins qu'on peut faire gliffer les
doigts d'une touche à l'autre fans lever ceux qui, on veut interpréter le fens des prophéties, & en fi-
dans la placeoù ils font peuvent fervir à l'accord xer YaccompMimentà fa fantaiuc. Les fyftèmes ex-
où l'on paffe rien n'efl fi defagréableque d'enten- travagans de Jofeph Mede & du miniflre Jurieu fur
celles de l'Apocalypse,& le fuccès ridicule qu'ont
dre fur l'orgue cette efpece $ accompagnement fec &
détaché qu'on eft forcé de pratiquer fur le clave- eu leurs vifions devroient bien guérir les Théolo-
giens de cette manie. Ceux qui font persuadés que
cin. Voye\ le moi DOIGTER. l'efprit humain n'eft pas plus capable par lui-même
On appelle encore accompagnement toute partie de fixer Yaccompliffemcnt d'une prophétie que de
de baffe ou autre infiniment qui eft compoféefur prédire l'avenir d'une matière sûre & circonftan-
un chant principal pour y faire harmonie. Ainfi un ciée s'en tiendront toujours a cette regle Omnis
jolo de violon s accompagnedu violoncelle ou du
clavecin, & un accompagnementAeflîite fe mariefort
bien à la voix cette harmonie ajoute J'agrément
du chant il y a même par rapport aux voix une
les
raifon particulierepour faire toujours accompa-
MAINES, £c.
prophetiafcrivturxpmpnâ'mUfptetationtnonfit.Voye^
ShNS LITTÉRAL, SENS FIGURÉ, PROPHÉTIE

Nousajoutonscependantqu'il y a des prophéties


SE-

qui s'accomplilfent en partie dans un premier fens,


gner de quelques inifrumens car quoique plufieurs & par rapport à un certain objet & qui n'ont leur
prétendentqu'en chantant on modifie naturellement parfait accompHJfemcntque dans un autre. Telles font
fa voix felon les lois du tempérament cependant
les prédirionsde la ruine de Jérufalem & quelques.
l'expériencenous montre que les voix les plus juftes unes de celles de l'Apocalypfe. (G),
& les mieux exercées ont bien de la peine à fe
maintenir long-tems dans le même ton quandrien ACCON, f. m. petit bateau à fond plat dont on
fe fert dans le pays d'Aunix pour aller fur la vafe
ne les y foûtient. A force de chanter on monte ou après que la mer s'eft retirée. (Z)
l'on defeend infenfiblement;& en finiffant rare-
ment fe trouve-t-on bien juite dans le même ton ACCORD, f. m. cnDroit foit en matière civile,
d'où l'on étoit parti. C'eft en vue d'empêchéf ces foit en matière crimineile, fignifie un accommode-
variations, que l'harmonie d'un instrument eft em- mententre les partiescontenantes j au moyen de ce
ployéepour maintenirtoujoursla^voixdans le même que l'une des deux parties fait des offres que l'au:re
la tonique. Sa tierce peut être majeure ou mineure;
accepte. Ainfi l'on dit, Ici parties font à accord,pour & c'cil ce qui conftimele mode.
dire qu'ellesfont accommodées.f. Transaction.
ACCORDS au plür. eft Synonyme à accordantes.
Foyez ce dernier. (H)
ACCORD, enPeintun fe dit de l'harmoniequi
règne dans la lumière & les couleurs d'un tableau.
On dit un tableaud'un bel accord. Il faudroit un peu
diminuer cette lumière pour l'accorder avec cette
autre éteindre la vivacité de la
couleur de cette
draperie, de ce ciel qui ne fe diftingue pas de telle
ou telle pattie &c. (R) eft l'union de deux plu-
Accord,en Mu faut ou
fieurs fons entendus à la fois formant enfemble une
- t
harmonie régulière.
L'harmonie naturelle produite par la refona»te
un corps fonore eft composée delefquelstrois fons diffé-
formeut
rens, fins compter leurs agréable
octaves
le plus parfait
cntr'cux l'accord le plus &
*> d'où on l'appelle par excel-
que l'on puiffe entendre, ponr rendre l'harmonie
lence accord parfait. Ainfi
complète il faut que l'accord foit compofé de woi>
fons aûfli les Muficiens trouvent-ils dans le trio la
erfeelonharmonique,foit parce qu'ils y employent
les accords en entier foit parceque dans les occa-
fions où ils ne les employent pas en entier, ils ont du
moins l'art de faire croire le contraire à l'oreille, en
lui préfentant les fons principaux des accords: com-
me dans les confonans,lafixtetierce avec Poaavefous-
entendant la quinte la avec l'octave foufen-
tendant la tierce &c. & dans les diffonansla fep-
tieme avec la tierce foufentendant la quinte de
mùne la neuvieme &c dans la grande fixte, la fixte
avec la quinte foufentendant la tierce laqu arte
foufentendant la fixte, &c. Cepen-
avec la feconde ton principal produifant de nou-
dant Foûave du
veaux rapports & de nouvelles confonances par les
complémensdes intervalles (Y. COMPLÉMENT.),
on ajoute ordinairement cette o&ave pour avoir
l'enfemble de toutes les confonances dans un même
accord. De plus, l'additionde la diffonance ( ffoye^
)
Dissonance produifantun quatrieme fon ajoute
à l'accord parfait c'eft une néceflité fi l'on veut
remplir l'accord,d'avoir une quatriemepartie pour
exprimer cette diffonance. Ainfi quandon veutfaire
entendre l'harmoniecomplète ce ne peut être que
par le moyen de quatre parties réuniesenfémble.
On divifeles accords en parfaits& imparfaits. L'ac-
tord parfait eft celui dont nous venons de parler,
qui eft compofédu fon fondamentalau grave, de fa
tierce, de fa quinte,& de fon ôûave & en général
appelle quelquefois parfait tout accord, même dif
on
fonant,4ont le fondamental eft au grave. Les ac-
cords imparfaits font ceux où règne lafixte au lieu de
la quinte, & en général tous ceux où le fon grave ACCORDS PAR SUPPOSITION,
n'eft pas le fondamental.Ces dénominationsqui ont
été donnés avant qu'on connût la baffe fondamen-
tale,font fortmal appliquées.Celles $ accords dire&
ou renverfés font beaucoupplus convenablesdans
le même fens.oy'îRENVERSEMENT.
Les accords fe diftmguent encore en confonans&
diûbnans. Les accords confonansfont l'accordparfait
& fes -dértrérytout iutre accord eft diffonant,
Table de toms la Accords rcçûs dans ï Harmonie.
ACCORDS FONDAMENTAUX.
C'sft xxçjucùtd de Jêptiemeauquel on ajoûte un
cinquième fon d'une tierce au-deffous du fonda-
mental.
On en retranche ordinairement la feptieme, c'eft-
à-dire la quinte, du fon fondamental, qui eft ici la
note mi; & dans cet état l'accordde neuvième peut
fe renverfer,en retranchant encore de Facçotnpa»
Cet *aerd conclue le ton, & ne fe fait que fur gnementl'oâave de la note qu'on porte à la baile.
mêmes fons. En général les intervalles fuperflus, les
dièfes dans le haut, font propres par leur dureté à
exprimerl'emportementce la colère au contraire
tes bémols les intervalles diminués forment une
harmonie plaintive qui attendrit le cœur. C'eft une
multituded'obfervations femblables, lorsqu'on lait
C'eIt X Accord dominant d'un ton mineut, au*def- s'en prévaloir quirend un Muficienintelligent* mai*
fous duquel on fait entendre la médiante ainfi c'eft tre des difpofitions de ceux qui l'écoutent.
un véritable accord de neuvième mais il ne fe ren. s. Le choix des intervallesn'en guere moins inv*
verfe point, à caufes de la diminuéeque don- portant que celui des accords pour la place où l'on
neroit avec la note fenfible le ion fuppofé ,porté à veut les employer. C'eft par exemple, dans le bas
l'aigu laquelle quarte eft un intervalle banni de qu'il faut placer les quintes & les oâaves dans le
l'harmonie. haut, le» tierces & les fixtes tranfpofez cet ordre
vous gâterez l'harmonie en laiffant les mêmes ac*
cords.
3. Enfin on rend encore les accordr plus harmo-*
nieux en les rapprochant dans de petits intervalles
plus convenablesà la capacité de 1 oreille c'eft ce
qu'on appelle rtjjirrer l'harmonie & ce que fi peu de
Muficiens favent pratiquer dans la compofiuon de
leurs chœurs où fouvent l'on entend des parties fi
éloignées les unes des autres qu'elles Semblent n'a-
C'eft un accordâtfeptieme au.deifousduquel on
voir plus de rapport entr'elles. (S )
ACCORD de l'orgue, Ce mot a deux fignifications
ajoûte un cinquieme fon àlaquinte du fondamental. premièrement il fignifie la même choie que parti-
On ne frappe guère cet accord pleinà caufe de fa du- tion. Voyu Partition. Secondement il lignifie
reté « & pour le renverfer on en retranche la neu- lWon/refpeâifde tous les jeux, C'etl dans ce fens
vieme & la feptieme. qu'il eft pris dans cet article.
La partition eft le fondementde l'accord: elle fe
fait fur le prenant qui tient le milieu entre tous les
jeux de l'orgue. Quant au grave & à l'aigu, pour
bien accorder il eft nécenaire d'être doué d'une
oreille extrêmementnne, ce qui s'appelleparmiles
faveurs & les gens de l'art, avoir de fortille c'eft
un donde la nature qu'un maître ne fauroit commu-
C'eft V accorddominantfous lequel la baffe îait la niquer.
tonique. Après que la partition eft faite fur le preftant ( ott
fur la flûte, s'il n'y a point de preftant.àà l'orgue ), on
accorde à l'oâave en-deffous le bourdon de quatre
piis bouché. Enfuite on accorde le huitiemawpié ou-
vert à l'uniffon du bourdon de quatre piés bouché,
& à l'oâave au-deffous du preftant on accordeen..
fuite la montre de feize piés à l'oâave en-deffous du
huitiemepié ouvert, du quatrieme pié bouché &C
C'eft l'accordde feptieme diminuée, fous lequel à la double oâave en-de1fous du preftant on accor-
la baffe fait la tonique. de enfuitele bourdon de feize pies à l'uniffon de la
Cesdeux derniers accords ne fe renverfent point,
montre de feize pies, & à l'oâaveen-deffous du hui-
parce que la note fenfible &latoniques'entendraient tieme pié ouvert, du quatrieme pié bouché & à la
enfemble dans les partiesfupériêures, ce qui nepeut double odave en-deffous du prenant. Voyt^ la ubU
fe tolérer.
Nous parlerons aux mots Harmonie, Basse/wx-
On accorde enfuite le grand cornet compofé do
damentak, MODULATION,CoMPOSITION,DlSSO- Cinq tuyaux fur le prenant feul. Il faut remarquer
nance de la maniere d'employer tous ces accords que le grand cornet n'a que deux oâaves, & que des
pour en former une harmonie régulière.Nous ajou- cinq tuyaux qui le compofent,il n'y a que le deffus
terons feulementici les obfervationsfuivant es.
i. C'eft une grande* erreurde penferque le choix
des divers renverfemensd'un même accord foit in-
dekflûte qui sVcorde à l'uniffon des tailles & des
defl'us du preftant que les autres tuyaux, le derïu?
de bourdon le deffus de nazard, le deffus de quarte
différent pourl'harmonieou pour l'expreffion il n'y nazard, & le deffusde tierces'accordentà l'uniffon
a pas un de ces renverfemensqui n'ait fon caraâere des jeux dont ils portent le nom. On accorde anfuite
propre. Toutlemôndefentl'oppofitionquife trouve lé cornet de récit ce le cornet d'échofur le prenant,
entre, la douceur de la faùBe quinte & raigreur du comme on a accordé le grand cornet. On accorde
triton & cependantl'un de ces intervalles eft ren. enfuitela flûte fur le preftantfeul à l'uniffonde la-
'ferlé de l'autre il en eft de même de la Septième quelle elle doit être. Enfuite on accorde la double
diminuée & de la feconde fuperflue de la féconde tierce à la tierce au- deffus du preftant ,& fur tous
ordinaire, & de la feptieme. Qui ne fait combienla les fonds de l'orgue. Ce qu'on appelleles fonds de
quinte eft plus honore que la quarte ? L'accord de l'orgue, font tous les jeux de mutatipnplus graves
grandefixte & 2elui de fixte mineurefontdeux faces que le preftant
du même accord mais de combien L'une n'cnSelle dont le prenanttient le milieu y ayant autant d'oc-
pas plus harmonieufeque l'autre? L'accordde petite taves dans l'étendue de t'orgue au-deffus fle au.
Ëxte majeure au contraire n'eft-il deffous des quatre dont le prenante& compofé. On
pas plus brillant
que celui de faulfe quinte ? & pour ne parler que du accordeensuite le nazard fur les fonds & k laquint8
plus (impie de tous les accords, conudérezla ma- au-deffus du preftant. Le gros nazard s'accorda aurS
telle de 1 accord parfait, la douceur de la fixte, et la ftir les fonds à l'octave au-deffous du nazard& à la
fadeur de la fixte des quarte au -deffous du prcftaot. On accordeenfuit*
jufqu'â ceque toutes les parties de l'inrrument foient
la quarte de nazard fur les fonds & avec la double
tierce, & le nazard ce jeu doit fonner l oôave -du au ton qu'ellesdoivent avoir.
Pour accorder un infiniment il faut d'abord déter-
preftant. On accorde enfuite la tierce fttr les fonds
la double tierce ,dont elle doit fonnerl'octave, & fur miner un fon qui doit fervir aux autres de terme de
comparaifon c'eftce qu'on appelleprendre ou donner
le nazard & la quarte nazard. Enfuite on accorde le le ton ce fon eft ordinairement Vue pour l'orgue oc
larigot fur les fonds accompagnés de la doubletierce le clavecin, &le/« pourle violon &la bafle, qui ont
du nazard dont il doit fonner l'octavede la quarte ce la fur une cordeà vuide, & dans un médium pro-
nazard de la tierce. On accorde enfuite la dou- cilla chan-
blette fur tous les fonds elle doit fonner l'ôÛave pre à être aifément faifi par l'oreille:dutelle
violon.
au-deffus du prenant. Sur la doublette & les fonds
terelle du violoncelle& la féconde
plein jeu la fourni- A l'égard des flirte» hautbois & autres inftru-
on accorde les deux parties dubouche les mens femblables ils ont leur ton à peu près
fixe
ture & la cimbale dont on tuyaux des
n'accorde pas avec des plumes d oie qu'on ne fauroit guère changer qu en changeant
• « rangs que l'on quelque pièce de 1 inftrument. On peut encore les
ou de pigeon afin de les empêcher de parler, & de
mieux entendre raccord de ceux qu'on laiffe libres. allonger un peu à l'emboîture des pièces, ce qui
baiffe le ton de quelque chofe mais il doifrtécef-
Enfuite quand un rang eft accordé on accorde le fairement réfulter des tons faux de toutes ces varia-.
plumes que l'on remet
rang fuivant, dont on ôte lesneceffaire.
dans te rang accorde, s'il eft Voye^ Fo UR- tions, parce que la jufte proportion eft rompue en-
mture de 6- Cimbale. tre la longueur totale de l'inurument & les inter-
valles d'un trou à l'autre.
La pédale quarte s'accorde fur les fonds & à Quand le ton cil déterminé on y fait rapporter
l'unulbn des baffes du preftant. être
La pédale de huit ou flûte s'accorde aulfi fur les tous les autres fons de l'inftrument, qui doivent
fixés par l'accord felon les intervalles qui leur font
fonds & à l'unilfon du huitième pié ouvert ou à aflignés. L'orgue& le clavecins'accordentpar quin-
l'octave au-deffous du prenant.
Lorfque tous les jeux de mutation font accordes, tes & par oûaves la baffe & le violon par quintes
d'anche commencerpar la la viole par quartes & par tierces. En général on
on accorde les jeux du choifit toujoursdes intervallesconfônans & harmo-
trompette que l'on accorde à l'otlave au-deffous nieux afin que l'oreillefoit mieux en état de jugef
preftant feul. Sur la trompette on accordele cromor-
au-deffous de la trompette. de leur juflefTe.
ne à Funiiîon il l'octave l'oâave au-deffus de la On remarqueque les inftrumens dont on tire le
On accorde la bombarde à
accorde le clairon qui fonne fon par infpiration comme la flûte & le hautbois,
mcme trompette on
l'union t'u preftant. La voix humaine qui tonnel'u- montent fenfiblement quand on en a joué quelque
niffon de la trompette s'accorde à l'octaveau-deffous tems ce qui vient félon quelques-uns, de l'humi-
dité qui, fortant de la bouche avec iair les renfle
du preftant icul & la voix angélique à l'uniffon du & les raccourcit ou plutôt t'eft que la chaleur &
mime prenant. La trompette de récit qui n'a que la raréfadion que l'air reçoit pendant l'infpiration
deux ottaves, fonne l'uniffon des deffus de la trom- rendent fes vibrations plus fréquentes diminuent
qu'elle a le fon
pette dont elle ne differe qu'en ce fon poids & augmentantainfi le, poids relatif de
plus net. l'atmofphere rendent le fon un peu plus aigu ^fui-
Les pédales des jeux d'anche s'accordent, favoir,
celle de clairon à l'uniffon des balles du clairon s'il vant la doârine de M. Euler.
de pédale, le ravalement Quoi qu'il en foit de la caufe, il faut au moment
y a ravalementau clavierpié à l'uniffon de la trom- de l'accord, avoir égard à l'effet, & forcer modé-
descend dans le huitième
rément le vent quand on donne le ton avec ces inf-
La pédale de trompette fonne funiffon des baffes trumens car pour qu'ils retlent d'accord durant le
de la trompette le ravalement descend dans le fei- concert il faut qu'ils foient un peu trop bas en com-
zieme pic à l'uniffon de la bombarde. mençant. (S)
ACCORDOIR, f. m. c'eft un outil ou inftrnment
La pédale de bombarde s'accorde à l'octave au- dont les Luthiers & Faveurs fe fervent pour mettre
dciibus des baffes de la trompette, par conféquent d'accord les inftrumens de Mufique. Cet outil eft
elle forme le feizieme pié s'il y a ravalement il différent fuivant les différens inftrumens qu'on veut
defeend dans le trente-deuxièmepié. Voyc\. la table accorder. L'acçordoirdu clavecin eft de fer il a la
du rapport des jeux, fig. 67. & pour le mélange des forme d'un petit marteau dont le mancheeft creufé
jeux l'article JEUX, & pour leur conjlruction leurs de façon à pouvpir y faire entrer la tête des fiches
articlesparticuliers.. afin de tendre ou lâcher les cordes de* l'inftrument
On accorde tous les jeux de mutation avec les & par ce'moyen en hauffer ou baiffer les tons. Vvyts^
accordoirs représentés fig. 49 Planche d'orgue, AccoRD, AccORDOiR<ft»giie & Us figures, Plan-
dont on coëtic les tuyaux ouverts ou à cheminée chu d'orgue.
faire baiffer de
pour diminuerl'orifice du tuyau & leaccordoirs Accordoirs ,f. m. pi. ces inftrumensqtiiferveftt
dans
ton on enfonce au contraire les aux Faâeurs d'orgue pour accorder les tuyaux
d'ê-
les tuyaux ce qui élargit leur ouverture quand on
haufler Dans bien tain & de plomb de l'efpece des tuyaux de mutation
veut !es faire de ton. un orgue ac- font des cônes de cuivre creux repféfentés,fgi 49 s
cordc'jla partition dëctûîquejeu doit être femblable Planchtsd'orgue,tcfig.4Q.no.2.x
à celle du pteûant. Les premiers A D C lervent pour les plus gros
ACCORDAILLES,f. f. pl. terme de Palais, con- tuyaux & les feconds a b qui ont une poignée
l'ouverture
tentement à un mariage donné folennellementpar fervent pour les moindres. On élargit
les parons des deux futursépouxaffemblésà cet effet. des tuyaux en faifant entrer la pointe du cone de-
Hors des matièresde Palais on dit plus ordinaire- dans jufqu'à ce que le tuyau foit baiffé au ton con-
ment accords. AccordailUs eft antique. (H) venable; lorfqu'aucontraire le tuyau fe trouve trop
ACCORDE, s'accorder, terme de commandement bas, on le fait monter en le coëffant du cônecon-
cave pour refferrer l'ouverture.
nager enfemble afin que le mouvementdes avirons ACCORDS ou ACORES f. m. terme de Marine.
f oit uniforme. C'eft ainfi que les conftructeurs nomment deux gran-
ACCORDER des inftrumens c'eft tendre ou lâ- des pièces de bois qui ferventà foûtenir un navire
cher les cordes, allonger ou raccourcir les tuyaux .'tant qu'il demeure tur le chantier.
Accords
ACCORDS de l'étrave voy«£ ETRAVE. tion les inteftins & la veffie picotés par l'urine &.
ACCORNÉ ad), terme de Blafon il fe dit de tout par les excrémens caufoient encore plus d'inquié-
animal qui eu marqué dans l'écu, lorfqùe fes cornes' tude au foetus dans le baflin ;*que cette action de la
fontd'autre couleur que l'animal. mere augmentoit le tenefme & par conféquentles
Mafferton, en Angleterre, de gueule à une licor- efforts; & que le concours de ces caufes ouvroit la
d'argent ac.cornéc & ongléed'or. (Y) matrice,ec.
ee paffante Pechelin& Bohn n'ont pas été fatisfaits de cette
ACCORRE de triangk. Voyn TRIANGLE.
ACCORRE droitc, terme de Mariiu » c'eft celle qui opinion ils ont crû mieux expliquerle phénomène
appuie fur terre au lieu que les autres ^ont ap- dont il s'agit, en disant qu'il réfultoit d'un effort du
préceintes du vàifféâu. foetus pour refpirer qui le faifoit tourner vers fori-
puyer de travers fur les fice de la matrice. Bergerus eft plus porté à croire
ACCORRER ou ACCOSTER c'eft approcher
une chofe d'une autre. On dit accofterdontuns manœuvre. que la Situation gênante ou fe trouve le foetus, eft
ACCOSTE, adj. terme da Blafon on fe fert la caufe par laquelle il fe tourne, & qu'il change de
les pieces de longueur mifes en place. Marinusattribue contre toute vérité anato-
en parlant de toutes l'écu de haut miquel'accouchement au changementde l'utérus,
pal, c'eft-à-dire occupant le tiers de
en bas par le milieu, ou mifes en bandes ce veutqui qui perd de fon diametre & devient un fphéroïde
dire occupant diagonalementle tiers de l'écu de droi- plus allongé & moins étendu.

te à gauche, quand elles ont d'autres pieces à leurs Toutes ces idées ne font que des dépenfes d'ef-
côtés, Le pal eft dit accoflé defix aniielets\ quandil y prit qu'ont fait divers philosophes pour éclairer le
de l'autre & la bande premier paffage qui nous a conduit à la lumiere.
en a trois d'un côté & autantpieces qui font à fes côtés La premiere caufe irritante eft fans doute comme
eft dite accollte quand les
font couchées du même fens & qu'il y en a le mê- l'obferve le docteur Haller ( Comment. Boerhaav. )
côté. Çbrfqu'on employe des dans le fœtus. En effet dans les animaux il rompt
me nombre de chaque qui l'œuf par fon propre efforts, il éclot cela fe voit
befans, des tourteaux,des rbfes des annelets
font des pieces rondes, on peut dire accompagne au quelquefois dans les quadrupèdes, toujours dans les
lieu à'accoflé. Voye\ ACCOMPAGNÉ, oileaux dans les vipères, & dans les infeâcs. Ce
Villeprouvée en Anjou & en Champagne de faetus,fe trouve de plus en plus incommodé,tant par
gueule à la bande d'argent accojHe de deux cottices fon méchonium que par Tanguftie même du lieu
d'or. (F) & par la diminution des eaux ce qui produit de
ACCOSTE-ABORD,c'eft ce qu'ondit pour obli- plus fréquens froiflemens contre la matrice qui
chaloupe à s'approcher naiflent du mal-aile que le fœtus fent d'autant plus
gerun petit vaiffeau ou une
d'un plus grand navire. que le cerveau s'accroît davantage & que fes or-*
ACCOSTER les, hunicrs accofter les perroquets ganes fe perfectionnent de-là tous ces fœtus venus
c'efttaire toucher les coins ou les points des huniers vivans après la mort de la mere, ou fortis par une
ou des perroquets, à la pouliequ'on place pour cet chute de la matrice qui étoit fans action. Enfuite
effet au bout des vergues. Voye^ HUNIER Perro- il eft indubitable que l'irritation fe communiqueà
,QuET, VERGUE. la matriceproportionnellementaux plus grandes in-
ACCOTAR, ACCOTARD,f. Tti; terme de Ma- quiétudes du toetus à fa pefanteur à ià force.,
rine piece d'abordage que l'on endente entre les la petite quantité d'eaux qui l'enveloppent d'ail-
membres,& que l'on place fur le haut d'un vaiffeau leurs il paroît que la matrice ne peut s étendre que
pour empêcherque l'eau ne tombe fur les membres. jufqu'à il
un certain point fixe & eft raifonnable
Les accotars d'un vaiffeau de cent trente-quatre piés de penfer que fa mere ne peut manquer de beau.
de long, doivent avoir un pouce & demi d'épaiffeur. coup fouffrir d'une dilatition forcée par le fœtus.
Voye{fig.dû Marine, Pl. V>fig' 1. comment l'accotar Cette irritation engage d'abord la -matrice à fe ref
eft poté fur le bout des allonges. (Z ) ferrer mais la cauie prochaine efficiente eft l'inf-
ACCOUCHÉ ÉE part. Voye^ AccoucHE- piration de la mère qui eft énormémentaugmentée
MENT. & qui la délivre d'un fardeau qu'elle ne peut plus
ACCOUCHÉE, f. femme qui efi en couckt. foye^ fupporter c'eft cette inspiration qui a ici le plus
ACCOUCHEMENT. d'efficacité, puifque nous voyowtons les jours des
ACCOUCHEMENT, f. m. dans Caconomu anU accoucher/uns de tœtus morts & .qu'il eft à croire
maU, aâion par laquelle la matrice fe décharge au que le fœtus vivant a encore trop peu d'inftinâ pour
bout d'un certain-tems du fruit de la conception. pouvoir s'aider, & que l'accouchement naturel ne fa
Voye{ Matrice & Conception. fait jamais fans des efforts violens ces trois caufes/
Il s'agit de trouver une caufe qui au bout de,neuf font jointes par Verheyen. Harvey montre de la fa-
mois nous délivre de la prifqjtioùla nature nous a gacitélorfqu'il dit que fi la couche eft attenduede
Faction du fœtus il le.faut tirer par la tête & par
fait naître mais malheureufementen Phyfiologie,
comme dans toute autre fcience lorSqu'il s'agit des les piés, quand on l'attend de l'utérus.
caufespremières l'imagination atoûjoursbeaucoup Ces enfans remuent les pies &c en donnent des
plus de part dans leur recherche que la vérité de- coups affez forts. Depuis trois ou quatre mois juf-
là cette diyerfité fi grande dans l'explication de tou- qu'à neuf, les mouvemehs augmentent fans çefle
tes les actions principales des corps animés. C^eft de forte qu'enfin ils excitent efficacement la mère à
aihfique les uns ont prétendu que c'étôit le défaut faire tes efforts pour accoucher parce qu alors ce»
d'alimens qui tàifoit que le faetus cherchoit à Sortir mouvemens & le poids du fœtus ^e^euvent plus
d'autres que l'enfant fe détachoit de la matrice etre endurés par la matrice c'eft une rêverie d'ima-
par la même raifon que le fruit fe détache de l'ar- giner que dans un tems plûtôt que dans un autre,
re ceux-ci ont avancé que l'acreeé des eaux ren- le fœtus ne puiffe plus fupporter le défaut d'air qui
fermées cans l'amnios obligeoit l'enfant à fe mou- manque à fon fang, & qu u veuille qu'on le rende à
voir & à chercher la (ortie.; & ceux là. ont penfe la lumierequ'il ignore,& que par conféquent il ne
formoient certaine peui defirer.
que l'urine & les excrémens une
maile que leur acreté qui incommodoit le foetus Lesfentimens qui précèdent ne font pas les feuls
de concert avec cette pesanteur le contraignoit à qu'onait eus fur les caufes de l'accouchement & l'o-
fe mouvoir que par fes mouvemensla tête le tour- pinion d Haller n'eft pas la feule vraifiemblaWe.
noit cu côté tic regar- Nous expoferons plus bas celle de M. de Buflbn.
dait ordinairementle coccyx que dans cette ûtua- Là mauice s'éloigne dans la groiieffe, de Torifice
monte dans la féparation du placenta on fait qu'il tient a ta ma-
externe de la vulve, & fans cefiè elle de rcfiftânce,&: trice par un certain nombre de mammclonsqui pc-
le bas-ventre (lui lui oppote moins
fe dilate fur-tout entre les trompes, oit il y a plus de netrent dans les petites lacunes ou cavités de ce vif-
fipus. Une matrice pleine d'un tœtus forme, occupe cere dès-lors ne peut-onpas fuppofer que ces manV
prefquc tout le bas-ventre & frit remonter quet- melons ne fortent pàs^e leurs cavités tous en mê-
quefois le diaphragmedans le thorax. Quelquefois me tems ? Le premier mammelonqui fe féparerade
la femme ne paroît guère groffe quoiqueprête d'ac- la matrice, produira la première douleur un autre
coucher, & elle accouched'un gros entant la rai- mammelonqui fe fépareraquelque tems après, pro-
ion en eft que l'utérus eft plus dilaté poftérieurement duira une autre douleur &c. L effet répond ici par-
qu'antérieurement mais il eft facile comme on faitementà la caufe, & on peut appuyer cette con-
voit de s'aflùrer en touchant une femme fi elle jeclure par une autre obfervation c'eft qu'immé-
eit groffe cet cloignementde l'utérus étant le pre- diatement avant l'accouchement il fort une liqueur
mier figne de groflefle. (L) blanchâtre & vifqueufe femblable à celle que ren-
Il s'enfuit de tout ce qui précède, qu'on peut con- dent les mammelons du placenta lorfqu'on les tire a
fidérer la matrice comme un mtticle creux dont la hors des lacunes où ils ont leur infertion ce qui
dilatation cft pafli ve pendanttout le tcms de la grof- doit faire pcnier que cette liqueur qui fort alors de
feue, & 'qui enfin fe met en contracfion &c procure la matrice, efl en effet produite par la féparation de
la fortiedu foetus.On a vît au commencementde quelques mammelonsdu placent?. M. de BufFon
Hift.nat.Q)
cet article ce qu'il faut penser de divers raifonne- Lorfque le Chirurgienaura reconnuque la femme
à contraction
mens fur ce qui fort d'aiguillon cettecaufe il cft eu dans un véritable travail, il lu:. fera donnerquel-
de la matrice quoi qu'il en tbit de la
cor-Jlant que cette contraction eft accompagnéede ques lavemenspour vuider le rectum avant que l'en-
doulwrs fort vives qu'on nomme dotikur Je l'en- fant fe trouve au paffage il eft auffi fort à propos
fanttment.Elles fe diftinguent des douleurs de coli- de faire uriner la femme ou la fonder fi le cou de
que en ce que celles-ci fe ditîipent ou du moins re- la veflie étoit déjà comprimé par la tête de l'enfant.
çoivent quelque foulagementpar l'applicationdes Lorfque là femme eft airez forte on gagne beau-
linges chauds fur le bas-ventre, l'ufage intérieur de coup à lui faire une faignéedans le travail; la dé-
l'huile d'amandes douces, la iàignée les lavemens plétionqu'on occafionneparce moyen, relâchetou-
adouciiîans tw. au lieu que tous ces moyens fem- tes les parties& les difpofe très-avantageufement.
blent exciter plus fortement les douleurs de l'enfan- On prépare ensuite un lit autour duquel on puiffe
tement. Un ;,i.tre ligne plus diftinâif, cil le liège de tourner commodément.Le Chirurgientouchera la
la douleur: dans les coliques venteufes, elle eft va- femme de tems en tems pour voir fi les membra-
nes qui enveloppent l'enfant font prêtes à le rom-
les
picj dans l'inflammation elle
parties enflammées
l'cnfiinteïr.ent (ont alternatives
eft fixe & a pour
mais les douleurs de
répondent au bas
pre. Lorfque les eaux ont percées, on porte le doigt
dans l'orifice de la matrice pour reconnoître quelle
Cv font toutes déterminées vers la matrice. Ces fi-* partie l'enfant préfente c'eft la tète dans Vaccou-
chemenc naturel on fent qu'elle eft dure groffe,
gués pourroient néanmoins induire en erreur, car ronde, & égale les autres parties ont des qualités
ils font équivoques &C. être produits par un flux de
ventre, un teneime &c. Il faut donc comme on l'a tacites différentes'dontil ett affezïacile de s apper-
dit plus haut, toucher l'orifice de la matrice, & fon cevoir, même à-travers les membranes.Les chofes
état fournira des notions plus certaines fur la na- étant dans cet état les eaux étant percées il faut
ture des douleurs & tes lignes caractériftiquesdu faire coucher promptement la femme fur le lit pré-
futur accouchement. Lorfque le corps de la matrice paréparticulièrementpour l'accouchement.Ce lit doit
agit fur Tenta nt qu'elle renferme çlle tend à fur- être tait d'un ou de plufieurs matelas garnis de draps
monter la réfiftance de l'orifice qui s'amincitpeu-à- pliés en plufieurs doubles pour recevoir le fana,
peu &C fè dilate. Si fon touche cet orifice dans le & les eaux qui viendront en abondance. Il ne faut
tems des dou!curs, on lent qu'il fe refferre & lorf- pas que la femme foit tout-à-fait couchée ni aflife
que la douleur eft dillipée, 1 orifice te dilate de nou- tout-à-fait on lui élevé la poitrine & la tête par
veau. On juge du tems que l'accouchement mettra à des oreillers on lui met un traverfin fous l'os fa-
le terminer par l'augmentationdes douleurs, & par crum pour lui élever le bâflin les cuiffes U les jam-
le progrès de la dilatationde l'orifice lorlqu'elleslont bes feront fléchies & il eft bon que les piés puiffent
être appuyés contre quelque chofe qui réfifte. Chez
» II cil donc naturel de préfumer, dit M. de Buaon, les pertonnes mal à leur aife où l'ônn'a pas la com-
cpte ces douleurs qu'on défi, ne par le nom d'kiuns. modité de difpofer un lit extraordinaire on met les
du travail ne proviennent que de la dilatation da femmes au pié de leur lit qu'on traverfe d'une
l'orifice de la matrice, puifque cette dilatation eti le planche appuyée contre les quenouilles. La femme
plus sur moyeu pour reconnoître fi les douleurs que en travail tiendra quelqu'undVpoint
par les mains pour^^
relient une femme groffe font en effet les douleurs mieuxfe roidir & s'en fervir d'appui dans
dc l'enfantement la feule chofe qui foit embarraf le tems des douleurs. 11 ne faut point preflerleven-
tante, coritiûuel'auteur que nous venons de citer, tre comme le font quelques Sages- femmes; Le Chi-
cit cette alternative de repos & de fourTrancequ'é- rurgienoindra fes mains avec quelquegrailfe, com-
eft paf- me iàin-doux, beurre frais, ou avec quelques hui-
lec il s'écoule un tems coniidérable avant que la les, âfuTde^riibrïfier tout le paffage. Il mettra en-
fécond fe faffe fentir & de même il ydes inter-
valles louvent très-longsentre la féconde & la troi.
fuite le bout du fes doigts dans le vagin, en les te-
nant, autant qu'il le pourra écartés les uns des au-
licine entre la troifieme &C la quatrième douleur, tres daris le tems des douleurs.
&ï. Cette circonftànce de l'effet pas Quandla tête de l'enfantcommerceraà avancer
parfaitement avec la calife que nous venons d'm- le Chirurgienfe difpofera à recevoir l'enfant. Lorf-
diquer cir la dilatationd'une ouverturequi fe fait qu'elle fera avancée jusqu'aux oreilles, on tâchera
pcu-à-pcu &: rnaniere continue,devroit pro- de glitfer quelques doigtsfur la mâchoireinférieure,
(hure une""dôTTIcïïr conftïntè & continue & non & à la premièredouleur un peu forte on tirera l'en-
pas des douleur* p,'r accès. Je ne 6i donc fi on ne tant, It ne faut pas tirer l'enfant tout droit mais en
pourroit pas lc> attribuer à une autre caufe qui me vacillant un peu de côté & d'autre afin de faire
paroit plus convenable' A c.'UC caufe feroit palîcr les épaules. Ces mouvemens fe doivent faire
fans perdre de tems, de crainte que l'enfant ne foit contentde cette façon par l'aide d'un Accoucheur
fuffoqué par l'avion de l'orifice fur le cou fi cette & que c'eft ainfi qu'il faut tenniner les auouthtnuni
partie reftoitarrêtée trop long-tems au paffage. Aufli- laborieux dans lelquels les enfans préfentenr quoi*
tôt que les épaules ferontdehors on coule tes doigts ques autres parties § moins que ce ne foièntles fef-
fotis les aiffelies pourtirer le refte du corps. fes, l'enfantpouvant alors ôtre tiré en double.
Dès que l'entant fera tiré le Chirurgienle ran- Lorfqu'on a été obligé d'aller chercher les piés d<J
face de façon qu'il ne l'enfant on les amené à l'orifice de ta matrice ft
gera de côté, lui tournant la l'on n'en a pft faifir qu'un l'antre rte fait pdint d'ob-
puiffe être incommodé, ou mêmeétouffé parle fang
flacle il faut tirer celui qu'on tient jufqu de qu'att
& les eaux qui fortentimmédiatement après & qui puiffe dégager l'autre cuiffe. LôrfqUc l'enfant a la
tomberoientdans la bouche & dans le nez du nou-
veau-né s'il étoit couché fur le dos. poitrine dans l'orifice de là matrice il faut fans
Après avoir mis l'enfant dans une pofitionoh l'on cefTer de tirer, donner un demi tour fi les doigts
des pies regardoient l'os pubis/, ahin de retourner
ne puiffe pas craindreces inconvéniens, on faitdeux
l'entant dont le menton pourroit s'accrocher à cet
ligatures au cordon ombilical avec un ciré en plu-
fil
fieurs doubles ces ligatures font à quatre travers
fe os fi l'on continuoit de le tirer dans cette premier*)
de doigts de diftante & le plus proche de l'enfant, à lituation.
peu-près à cet intervalle de fon nombril. On coupe Un accouchement naturel par rapport la bo'rtrM
le cordon avecdescifeauxouavecunbiftouri entre ûtuation de l'enfant peut être difficile lorfcjué la
les deux ligatures, dont l'effet eft d'empêcher que la femme n'aurapoint été aidée à-propos qit'il y aurrf
la veine-ombilicale qui le long-tenuque les eaux fe feront émoulues 6c que les
mere ne perdedu fang par point de douleursdeviendrontlanguiffantesou nfâmeCcfle-<
porte à 1 enfant, & que l'enfant ne fouffre
f'hémorrhagie des arteres ombilicales qui reportent ront tout-à-fait. On peut bien remédieren (fuélque1
le fang de 1 enfant au placenta. forte à la fécheieffe de V accouchement ,en, expofant
On entortillealors l'extrémitédu cordonqui fort la femme à la vapeur dé l'eau tiède qui relâche les
de la matrice autour de deux doigts,& on le tire dou- parties mais rien ne fupplée au défaut
J cement après avoir donné de légères fecouffes en
tous fens pour décoller le placenta dont peuvent irriter le reftum &C la matrice par commu-
la fortie
eft l'effetde la contractionde la matrice nication mais cela peut étre infructueux Scnuifibk
déterminée
k.plus court dans ces conjonctureseft de fervir du
vifcere tend à fe
encore par quelques douleurs. Cedeviendroit
tlébarraffer ae l'arriére -faix qui tire-tête dont nous parleronsau mot Forceps.
corps
étranger. On doit confidérer la fortie du placenta Lorfque le fœtus eft mort & qu'pn ne peut .pas
tomme un fecond «c^utàmunt. Lorfquele cordon favoir par l'inftrumentdont nous venons de parler
ombilicaleft rompu, ou lorfque lé placenta réfifle on eft contraint de fe fervir des moyens extrêmes
un peu trop à fa féparation deVintérieur de la matri- & de dépecer l'enfant avec les crochets, pou.r; déli;
y porte la main promp-vrerla mère de ce fruit infortuné. fby^GïlOâHET.
ce, il faut que le Chirurgien Si toutes chofes bien dUpofées d'ailleurs', il y it
tement tandis que l'orifice eft encorebéant le délai
deviendroitpar le refferremerit de l'orifice un grand une Mnpoffibilité phyfiquede tirer'l'enfanten vie par
obftacleà l'introducriondela main. Si dans le fécond les voies ordinaires eh conféquence de la mauvaifé^
conformationdes os du bafiin de la mère, Oc. il faut
on ne portoit pas la
cas que nous venons d'expofer, détacher faire l'opération céiarienite.
le placenta,
main dans la matrice pour en
& qu'on s'obftinât à vouloir tirer par le cordon on Mais la nature tend trop efficacement à la coni
pourroit occafionner le renverfementde la matrice fervation des éfpeccs, pour avoir rendu les *ccou-
dont nous parleronsen fon lieu. Il faut de même por- <htnuns laborieuxle» plus fréquens. Au contraire*
ter la main dans la matrice lorfqu'après il arrivequelquefoisque le foetus fort de ta matrice
tvoir tiré
le placenta 'on s'apperçoit qu'il n'en pas dans fans déïhirer fes membranes qui lVayeloppènt &
fon en-
tier. Ondébarraflè enmême temsdans toutes cesoc- par coiiféquent fans;quo là liqueur qu'elles-contiens
cafions la cavité de cet organe des caillots de fang tuent fe foit écoulée jiaroît-etrele
plus naturel & reffemble celui de ^>refque tout
les animaux cependant le foetus humain perce or:
Si après avoir tiré fenfant on recoiinoiflbitque
le ventre ne fe fut point affâiffé comme il le fait dinairementfes membranesà l'endt-oit qui M trouve
ordinairement, & que les douleurs cOntinuaffent fur l'orifice Je la matrice par l'effort qu'il faitcon.
affez vivement, il faudroït avant que de faire des tre cette ouverture & il arrive affez fowventqwa
tentatives pour avoir le placenta,réporter la main l'amïiios, qui eft fort mince,ou même le chorion
dans là matrice. Il y a prefqufc toujours dans cette fe déchirent fur les bordsdé l'orifice de la matrice
circbnftanceun fécond enfant dont!il adroit ac* & qu'il en refte une partie fur la tête de l'enfant eft
coucher de nouveau la femme après «voir rompu forme de calote j **«!ce qU?on appellektitn teïffi.
les membranes qui enveloppent le fécond enfant Dos que cette membraneeft percéeou déchirée li
& y ne faudroit délivrer la du
premier
ce que
les-àrriere-ôix pouvant êtrecoUed'un àPau· rifice de ta matrice
un fans décoller 1 au- humeâès fe prôteilt
les
paroig du vagin en étant
phis facilement au paffage de
tre,on ne pourroit en arracher
tre ce qui donnerôit lieu
l'enfant. Après cette Ikjue tir ilreft*
pourroit caufer la mort à l'anftntquirelteoit Se dans la capacité de-la Matrice un vuido dont les Ac-
coucheurintelligent ft vent profiter pour «etôurnef
Si un enfant avoit beaucoup fouflert aupaflage le fœtus s'il eft dans «ne pofitiort défavàntageufé
s'il étoit froiffé & contus, comme cela arrive danK popr l'accouchement oirpour le débarraflet des en^
les accouchementlaborieux on pourroit couper le fois d'avancer. M. Jk BwRbn Jfifl.itau
cordon ombilical après avoir fait une feule ligature,
& tiré quelques cuillerées de, fang par le bout du Pour que Yaaoutàtmmfoit naturel it faut, fti
cordon qui tient à l'enfant avant que delelier: cette
faignée rempliroit l'indication que demandeun pa-
efforts la au monda t'enfant, ii
Uactouchtment oit l'enfant préfenteles pies pour- l'enfant pour fortir du ventre de fa mère. La fecon·
rait à larigueur paffer pour naturel)puifqu'U fort fa. de que fenfant vienne au monde la tête la première j
cela étant fa fituationnaturelle ;& la troifieme, que Voyt{ la fuite effrayantedes fymptomes de cet ac*
foit ptompt Se facile fans aucun mau- Ctdentdaasle Mémoire de M. Liure; la fièvre con*
yais accident, tinue pendantquatre mois fans relâche,avec redou-
Lorsque l'enfant ptéfente 1« pies ou qu'il vient blemens par jour Se friflbns l'averfionpour les ali-
mens les défaillances les hoquets le vomuTement
de travers ou double, Yauouckûaint n'eu point na-
turel. Les patinsappelloientles enfans ainfi nés agrip- de fang, un cours de ventre purulent ôcfanglant qui
pa comme qui diroit agrt parti. foye^ AGRIPPA. entratnoit des os des chairs des cheveux 6c. les
L'accoucJumeiu naturel eft celuiqui fe fait au ter- épreintes, les coliques, la toux, le crachement de
fang les infomnies les délires &e.
me jufte c'eft-a-dire dans le dixièmemois lunaire A l'infpeâion des os rendus M. Littre s'apperçut
X&uovthtmtnt n'eil point naturel lorfque l'enfant
!Vient au monde ou plutôt ou plûtard comme dans qu'ils Appartenoient à un foetus d'environ 6X moïse
le huitième mois. cependant cette femme n'avoit jamais eu aucun
Les fanmes accouchent au bout de fept, huit, Soupçon de groffeffe ion ventre n'avoit januisieo-
neuf., dix, & onze moismais elles ne portent pas fiblement groffi & elle n'y avoit point feoti remuer
pluslong-tems nonobstantque quelques Médecins d'enfant mais d'un autre côté elle avoit eu quelques
prétendent qu'un accouchtmcru peut êtrenaturel dans autres fignesde groffeffe que M. Littre rapporte. M.
m quatorzièmemois. Littre examina enfuite la matrice Se le gros boyau
On a remarqué que les accouchemtnsfont plus heu- de la malade la matriceétoit dans fon état naturel,
& il n'enétoit rien forti que dans le tems réglépour
reux dant le fepueme mois que dans le huitième
c'eû>à-dire, qu'il eft plus aifé de fauver l'enfant les femmesfaines qui ne font pas greffes.
dément étant borde d'hémorroïdes fon
le-
Mais
orifice était
quand il vient dans le Septième mois que quand il
vient dans le huitieme & que ces premiersvivent ferré & retiré par unedureté
plus Couventque les derniers.
PeyfonnelMedecin à Lyon, a écrit un Traité
cupoit toute la circonférence & en mtr
conûdérable

avec beaucoup de peine de fa part ce de douleur


qoienoc-

latin du Urrnt dt Vaccouchtmau dtsfimms oit il en- de la part de la malade. le doigt& les inftrumens,
treprend de concilier toutes les contradictions appa- le rectum lui parut ulceré &pe rcé en-dedans d'un
rentes d*Hippocratefur ce fujet.Ilprétendque le ter- trou large d'environun pouce oc demi. Ce trou £tué
me le plus court de Yaccouthtmtntnaturel Suivant à la partie poftérieuredel'inteftin du côté droit, deux
Hippocrate eft de cent quatre-vingts-deux jours pouces demi au-deffusdu fondement, ne laiflbit
&
ou efeibemois entiers & complots & le plus long, plus de doute fur le cheminque les os & les antres
de deux cents quatre-vingtsjours ou de neuf mois matièresétrangèresavoient tenu.
complets& dix jours & que les enfans qui viennent En examinantavec le doigt cette laie, M. Littre
devant ou après ce terme ne vivent point, on rn font remit la tête d'un foetus qui étoit fi fortementappli-
pas légitimes. quée, qu'il ne put la déranger que depuis trois
jours la malade ne rendoit plu/de matièresextraor-
Bartholina écrit un Livre d» infin&tù partusvin
des conduit» extraordinaires par où fort le foetus dinaires.
il rapporte djfférens fort exr L'état de la malade étant co é il s'aguToitde
Itx-aordinaires. Dans les uns le foetus eft fortipar la la guérir pour cet effet M. Littre commença par
bouche dans d'autres par l'anus. Voyt\ Samulthus, lui donnerdes forces en lui preferivantles meilleurs
Objirv. ^34. Cent. III. Tranfaë. philofoph, n°. 41 S. alimens & les remèdes les plus capables d'affoiblir
les Symptômesdu mal enfuite il travailla a tirer le
Il en: fait mention dans les Mémoires dt rAcadi- reHe du foetus ce qu'il ne put exécuterqu'avec des
mJ4 du Sdtncts, awtde tyoz précautionsinfinies & dans un
tue humain. tiré du ventr* de. fa. mère par le.fonde- Me. Il tira avec fes doigts tous les petits os & les
Ment. Cette efpece A'atcouchemnt ea affez entraas- chairs il inventa des inurumens à l'aidedeiqucls g
dinaire pour trouver place ici. Au mois de Mars coupa les gros os, fans aucun danger pour la femme;
Cafiini donné avis à F Académie ôrce traitement commencéau mois de Maridura
1702 M. ayant
des Sciences, qu'une femme, fans avoir eu aucun cinq mois au bout defquels la maladefe trouva en
figne de grofieffe avpit rendu par le fiége pluûeurs état de vaquer a fes affaires. Ceux qui le fiiivront
la tout détail douteront & l'art a moins de
os qui fembloient être les os d un foetus chofe dans fon
parut ûngulkre d'autant plus que quelques-uns fe reuburces que la nature & s'il n'y a pas des c»
Souvinrent qu'on avoit autrefois propolKJ^Bt» pu le Chirurgien & le Médecin ,ne font pas plus
femblabies qui s'étoient trouvé faux qu'elle pour notre confervation cependant o»lâk
;qu'on en avoit fait & M, Littre s'offrit vérifier qu'elle conferve tout ce qu'elle peut ent»êcber àm
périr, & que de tous les, moyensqui lui font poffi»
3
il trouva dans le lit une femme de ans, autre» blés il n'y en a preiqu'aucunqu'ellen'empjojre.
fois fort grade alors horriblementdécharnée& très- M. Littre cherche après avoirfaitl'hiftove de..
foible. ify avoit douze ans qu'elle étoit mariée elle guérifon, dans quel endroitou dansquellepartie du
avoit eu txois enfans pendant les fix premières art- ventre de la maudele fœtus était contenu pendant
nées de fOin mariage elle avoit fait quatre faufles
couchesdans les trois années fuivantes & le à
mois d'Août de l'année précédente elle avoit
du fend
qu'il vivoit.
droits différent»la.
On peut d'abord foupçonner quatre en-
trice, les trompes, ailes
capacitédu ventro,lama»
ovaires..
Il n'étoit pas dans la fimpjk capacité du ventre,
une douleuraiguë à la hanche droite & cette dou.
leur qui étoit diminuée quelque temsaprès avoit en- parce qu'en preflant 1» partie inférieure du ventre
tierernent ceffé bout de cinq femaines. Au com- de haut en bas on «oueboit une efpece de poche.
mencement du mois de Novembre de la même an- d'une grandeurà contenir un petitsfœtusd'environ
née elle avoit fenti fous le foie une autre douleur, fix mois, ronde, peuftabledar>sfon affiette & per-
accompagnée d'un grand étouffement & en ap- cée d'un trou. Cettepoche n'étoit pas les membra-
puyant fur la région doMloureufe on y avoit remar- ces du fœtus mais une partie de la mère, car les
que une tumeur ronde Si. groffe quitte paroiflbit pas membranes du foetus avoientété extraites par Ton*
au-dehors ,& qu'onferrtoS a» toucher.Environdeux verturé du gros boyau.
mois après, ce qui faifoit cette tumeur étoit tombé Il n'étoit pas non plus dans la cavité de la ma-

ordinaires pendant cette grofiefle que le trou de;


la poche étoitfitué à fa ^artiejatérale gauche: 3°.que major dé cette maifon en forvivanec de M. Bqudou j
trois mois aprèsla cette poche étoit confirme que toute la charpente offeufe dn baffin
encore grofle 40. que pendant le traitementiln'étoit prête plus ou moins dans les attouchement les plùi
fiirvenu aucune altérationaux partiel naturelles,au- naturels.
cun écoulement; *c. 1". que la matricepleine d'un Les ChirurgiensFrançois ont'beaucoup travaitl
foetus de fu mois ne s étend point jufqu'aux fauffes fur la matière des auouckimtns tels fowt Port*.
c8tes 6". que s'il eût été dans la matrice, Il en eût Ptu, Lamotte. Leiret >
rongé les paroispour en fortir. &c. M.Puzos a donné à l'Académie de thii^rgi»
¡
D'où M. Littre conclutque c'eft donc ou la trom- plufieurs mémoires fur cette matière il yen a un m
pe ou l'ovaire qui avoit fervi de matrice au foetus 1 iëré dans le premier volumefur les pertes defangde»^
mais il ae fe décidepoint pqur l'une de ces parties femmes grMis digne de la réputation de l'auteur. \9ij
plutôt que pour l'autre il conjecrurefeulementque ACCOUCHER v. ni enfanter. luumt*
la poche formée par l'une ou l'autre s'eft ouvert fiment. Elle a tutoùthi tnttl endroit.Elle tfl abouché*
te que le fdetus eu tombé dans la capacitéde l'hypo^ Accoucher Il terme. Accoucher d'un enfant mm. (X)
pitre où il eft mort. Accoucher i v. au. aider à une femme à accou,
On a vu par le commencement de cet article, ce cher. Cejl cette Sage-femme qui a accouché tt Ut
qu'il produifit là, & quelles furent les fuites de cet damt. Elle accouchebien. Un Chirurgien accouchemUiUc
accident. qu'une Sage-Femme.
Vers la fin de Septembrela maladefut auffi forte ACCOUCHEUR f. m. Chirurgien dont ie raleai
& dans le même embonpointqu'auparavant. Elle principaleft d'accoucherles femmes. Ce Chirurgien
jouiâbitd'uneparfaite fantélorfqueM. Littre faifoit et, un bon Accoucheur.
l'hinoire de fa maladie. ACCOUCHEUSE,f. f. femme qui fait proton
Le fait précèdent remarquable par la marnière d'accoucher.Habile Accoucheufe. On dit plutôt Ssgc*
dont une femme s'eft débarrafleed'un enfant mort Femme* ( L )
en voiciun autre qui ne l'eft guère moins parle nom- Il y a des maladie, dit Boerhaave qui viennent
bre des enfans qu'une femme a mis au monde tous de caulès toutes particulières& qu'ilfaut bien remar*
vivans. On lit, Hift. de CAcad. 170$ pag. 22. que ] quér, parce quelles donnent heu à une mauvaife
dans la même année la femme d'un Boucher d'Aix confotmation. Les principales font l'imaginationde
étoit accouchéede quatrefilles, qui paroi4'oientde la mère, l'imprudencede VAccouchlufi &c. Il «rri-i
tffférens termes, enfuited'une maffe informe puis ve fort fouvent, ajoute fon commentateur M. de
de deux joursen deux jours de nouveauxenfans bien ia Metrie « que ces femmes rendent les
corps mous,
formés, tant garçons que filles jusqu'au nombrede » desenfans tous difformes, & qu'ellesgâtent la figiw
cinq; de forte qu'en tout il y en avoit neuf, fans m re de latête en la manianttrop rudement.Delà tant
la
compter mafle ils étoient tous vivans ce furent de fots dont la tête eft mal faite, oblongue ou
tous baptifés ou ondoyés. On n'avoit point encore gulaire, ou de toute autre forme différente dean- la
ouvert la mure. informe, qui apparemmentconte- naturelle. Il vaudroit mieux pour les femmes
noit un autre enfant. Le nombredes enfans, & quel' a ajoute M. de la Marie, qu'il n'y eût point d'w*c«
ques foupçons de fuperfétation, font ici des cbofes ncoucheufes. L'art des accouchemensne convient
très-dignes d'obfervation. » que lorfqu'il y a quelque obftacle mais cesfènv
Il eft vrai que Phiftoire de lafameufe Comtefie m mes n'attendent pas le tems de la nature eues dé-
deNollandeferoit bienplus merveilkufe mais audi
n*a-t-elle pas l'air d'une hiftoire.
et
» citent l'muf, & elles arrachentl'enfant avant
» la femme ait de vraiesdouleurs. J'ai vû_dje«onfan*
En 1685 à Leckerk h, qui eft à huit ou dix
lieues de la Haye, jarfêmme d'un nomméChrétien
dont les membres ont été luxés s cette
» tion d'autres qui en ont euunj»ras eaiTétIJpif*
Claes accoucha cinq emans. Le premier fut un qu'un membre a été luxé, l'accident reftantîrôtoa-'
garçon qui deux mois. Dix-fept heores après' » au, l'enfant e;.i a pour le refte de la vie. Lcjiflbk'il
la rraiflance de celui-là, viht en fecond fils, mais w y a frafture, le raccoiu-ciuement djUBiemore l'in*,
mort. Vingt-quatreheures après cette femme mit au diqite. Je vous confeille pr»i-<
mondeun troiuemegarçon, qui vécut environ deux wquerez, de réprimer cestéméraires
heures. Autres vingt-quatre heuresaprèselle eut un yèye{ Inft, de ÙohtrkaMvt. »
quatrieme mort-né. Elle mourutelle-mêmeen met- Je me crois obligé par ^intérêt que tout homiête
tant au monde un cinquième garçon, qui périt dans
le travail.
hommedoit prendre la naiffance des citoyen»* de

Je terminerai cet article par «ne queftion phy- à celui qui penfe un peu » la eurioûte de voir naîtré
fiologique relative à la méchamque des- accouche-'
mens. On demande s'il te fait un écartemeM des os fis conduke elwt une de ces Sages-femmes qui foin
pubis dans cette opération de la nature» Quoique»
auteurs penfent que ceux qui tiennent f affirmative chérit à s'udrruire de la matière
St que
mais il y a des faits
ces [ Sages-fenlmes dansrefpéraaced'attirer che» cites
l'Académie royale de Chirurgie, & Déraonftrateûr
royale des écoles, a traité amplement cette matière annoncerpar leurs émlf-<
dans fin Traité fOjlMogie, à l'article de» «s <Uc faires qu'elles notent une femme en travail dont
badin. M. Louis a fait des ôbfervationsfur un grand l'enfant yiendroit certainementcontre nature* On
nombre de cadavres, la follicitation de M. Le-* accouroit; & pour ne pas tromperl'attente, elles re-
vret, membre de la même académie; & tous deux touraoieat l'enfant dans là matrice, ftt le faifoient
ont vit par le parallèle de la jonôion des os du baffin
des femmes & des hommes, que dans celles-là il y
avoit des difpofitions très-naturellesà l'écaftemeM affiftanss^
non feulement des os trahis mais encore des coTivcair devant noi, lorftpie tous les
iléons avec l'os facrum; ce l'examen des cadavres toiem retiré. J'invite donc ceux qui font chargé» de
des feaimes mortes en couche à l'Hôtel Dieu veillet aux defordres qui fepaflent dane hfoçiètèg
que M. Levret a fait avec M, Moreau, Chirurgien d*aToirles yeux fur çciui-la,
ACCOUER,v. au. Quand le Veneur court un » comme aux mois de Juin & d'Août celledu fraI
rerf qui eft fur fes fins, & le joint pour lui donner le If des brochets, des
barbeaux & d'autres efpeces de

le cerf eft accoué.


coup d"épée au defaun.de l'épaule,

f.
ou lui couper le
jartet; on dit, le Veneur vient d'accouer le cerf, ou
• -ACCOUPLE* f.liendont on attacheles chiens
de*haffe ou deux à deux, ou quelquefois trois à
poiffonsi, eü auprintems; les chats fe cherchentau
mois de Janvier, au mois de Mai, & au mois de
h Septembre les chevreuilsau moisde Decembre
» les loups & les renardsen Janvier; les chevaux en
» été; tes cerfs au mois de Septembre& Oûobre
(rois. » prefque tous les infeôes ne te joignent qu'en au-
ACCOUPLEMENT f. m.jonSion du mâle & d* » tomne, &c. Les uns comme ces derniers, lemblcnt
» s'epuifer totalementpar l'acte de la^énératjon, ce
la femelle pour la génération.Les animaux s'accouplent l'on
de ily ena plufieurs qui ne s'ac- en effet ils de
meurentpeu tems après, comme
quelques jours les papil.-
couplent point du tout. M. de Buffonnous donneune » voit mourir au bout de
idée généralede cette variété de la nature dans le Il. » Ions qui produifent les vers à foie; d'autrès ne s'é-
vol. de YHtfi. nat. gtn. ttpart. avec la dtfcription du pwfent pas jufqu'à l'extinâion de la vie, mais ils
tabinct du Roi page &fuivanus. Voici fes pro- » deviennent comme les cerfs d'une maigreur ex-
trème & d'une grande foibleffe & il leur aut --un'
pres termes »
fe perpétuent tems confidérable pour réparer la perte qu ils ont
« La plus grandepartie desanimaux faite de leur fubllance organique; d'autres s'épui-
» par la copulation; cependant
parmi .les, animaux
qui ont des fexes, il y en beaucoup qui'nè fe joi- » fent encore moins & font en état d'engendrerplus
gnent pas par une vraie copulation il Semble que » fouvent; d'autres enfin, comme l'homme, ne
s'é-.
» puifent point du tout, ou du moins font en
» Ta plûpart des oifeaux ne faffent que comprimer
état de
réparer la
promptement perte qu'ils ont faite, & ils:
» fortementla femelle, commele coq, dont la verge »
» font aufü en tout tems en état d'engendrer, cela
quoique double eft fort courte, les moineaux, les' particulière.
à la vérité, comme l'autru- » dépend uniquement de la conftittuion
S » pigeons, &c. D'autres,
» che, le canard, l'oie, &c ont un membre d'une » des organes de ces animaux les grandes limites,
h grofleur co'nfidérable & Fintromiffion n'eu pas » que la nature a mifes dans la manière d'exiger, fe,
W équivoque dans
ces cfpeces: les peinons mâles s'a p-^ j » trouvent toutes auffi étenduesdans la manierede
prochent de la femelle dans le tems du frai; ilfem- prendre ôi de digérerla nourriture,dans lesraoyens,
m ble même qu'ils Ce frottent ventre contre ventre, de la rendre ou de la garder, dans ceux de la fépa-
» car le mâle le retourne quelquefoisfur le dos pour » rer & d'en tirer les molécules organiques néceffai-*
de la.femelle mais avec cela res à la reproduction & par-tout nous trouverons
» rencontrer le ventre
x il n'y a aucune copulation le membre néceffaire » toujours que tout ce qui peut être ed ».
& lorfque les poiffons mâ- ACCOUPLEMENT, s entend en Archiuâwt de la
h à cet afte n'exifte pas près de la femelle, ce n'eft manièred'efpacerles colonnes les plus près les unes
les s'approchentde fi
la liqueur contenue dans leurs des autres, qu'il eft pénible,en évitant néanmoins
»» que pour répandre la pénétration des bafes & des chapiteaux,comme
laites fur les œufs que la femellelaitfe couleralors;
m
» il femble que ce foient les oeufs qui les attirent plû- au portail des Minimes par Manfard. De tous les or-
tôt que la femelle; car fi elle ceuedejetterdes dres, le dorique eft le plus difficile à accoupler, à
oeufs, lemâle l'abandonne & fuit avec ardeur les *caufe de la diftributiondes métopes, de la mfe, de
r>
oeufs que le courant emporte, ou que le vent dif- fon entablement; ;lefquéls, felon le fyfième des an-
*perfe on le voit paner & repaffer cent fois dans chiens, doivent être quarrés, quoiqueplufieurs Ar-,
chitedes modernes ayent négligé ce précepte, tels
tous les endroits ou il y a des oeufs ce n'cft sûre-
ruerit pas pour l'amour de la mère qu'il fe donne quel Desbrçffes à S. Gervais & au Luxembourg,&
i» tous ces mouvemens
il n'eft pas à préfumer qu'il
» la connoine toujours; car on le voit répandre fa
le Mercier au Palais-royal.( P )
ACCOUPLER,v. au. apparier enfemble
& kfemelle. Voyt\ ACCOUPLEMENT.
le.
(X)
liqueur fur tous les œufs qu'il rencontre,& fou*
d'avoir rencontré la femelle. ACCOUPLER,terme dg riviere c'eft lier plufieurs
j» vent avant que
Il y donc des animauxqui ont des(exes & des
parties propres la copulation, d'autres qui ont
à
batteaux enfemble. !il:
Accoupler, terme d\igritultun c'eâ appareil-
auffi des fexes & qui manquent de parties nécef- ler deux chevaux,deux boeufs, pour' les employer
fàires à la copulation d'autres, comme les lima- au labour des terres & à d'autresouvragesde la cam-
la copulation& ont pagne.
» cens ^nt des parties propres àd'autres ACCOUPLERA. On dit au tri&rac accoupler fes ia-.
en même tems les deux fexes comme les
font également c'eft proprement les difpofer deux A deux fur
» pucerons, n'ont point de fexes, mes
flèche. Voyt\ DAMES.
w pèresou mères &
engendrentd'eux-mêmes& fans une
yj Copulation quoicnrtts s'accouplent auffi quand il AC C OURCIR la bruit dans fa main ,'cft une
a&ion par laquelle lé cavalier,après avoir tiré vers
'u*r° ï$«rpiaît fans qu'on puifle favoir trop pourquoi,
lui les réries de la bride, en les prenant par le bout
ou. pourmieuxeftdirç fans qu'on puiffe favoir ficet
comonûion de fexes, puif on eft le bouton avec la main droite les reprenden-
une fuite avec la gauche qu'ilavoit ouverte tant foit peu,
h qu'ils en paroiflent tous égalementprivés ou éga-
» lement pourvus } à moins qu'on ne veuille fuppo- pour Uifler couler les.rênes pendant qu^ les nroi^
» fer que la nature a voulu renfermerdans l'indm-
K du de cette petite bête plus de faculté pour la gé-
àluùO^ •
nération que dans aucune autre efp ece d'animal, à demi ou tout-à-fait pour tenir le limier.
n
aura accordénon-feulementlapuif-
» Ht qu'eUe luireproduire
ACCOURSE f. f. termtjU Marine c'.eft le pafla-
fance 'de fe tout feu] mais encore le ge qu'on laiffe au fond de calle dans
le milieu 8c des
moyen de pouvoir âuffi fe multiplierpar la coin- deux côtés du vaiffeau, pour aller de la poupe à la
proue le long du vaiffeau. (Z)

rrmunicationd'un autre individu
Et à la page 3 »j « Prefque tous .les animaux, à ACCOUTREMENT,f. ni. vieux mot qui fignifie
»!l'exception de l'homme, ont chaque année des parure, ajuftemtat. Il fignifioit auffi V habillement
ii
l'équipage militaired'un foldat, d'un chevalier, 41 un,
tems marqués pour la génération le printemseft
0 pour les oifeaux la faifon de leurs amours; celle du gentilhomme. •"
Quelques auteurs font venir ce motniie rAUe7
m frai des carpes & de plufieurs autres e/peces de poif-

0 ions eft le teras de la plusgrande chaleur de l'année |


mand tufkr, d'où l'on afait toûtrt qui eft encore en
nfage dans quelques cathédralesde France,& entre demi à quatre mois, cinq pouces tz. p!us; il cinq
autres dans celle de Bayeux pour fignifier un Jacrif- mois, fix pouces & demi ou fept pouces lix mois,
tain ou officierqui a foin de parer l'autel ou l'églife. huit pouces & demi ou neuf pouces; à fept mois,
D'autres le font venir du mot acçulturan qui dans onze pouces & plus; à huit mois, quatorze pouces;
la baffe latinité équivaut à culturam iare ou ornare. à neufmois, dix-huit pouces.toutes ces melures
Quoiqu'il en foit ce terme eft furanne,& n'éft plus varient beacoup dans les dilféréns.Sujets, & ce n'cil
d'ufage que dans la converfatiôn ou dans le ftyle fa- qu'en prenant les termes moyens qu'on les a détermi-
milier. ( G ) nées. Par exemple, il naît des etitans de vingt-deux
ACCOUTUMER un cheval, c'en le ftyler, le pouces & de quatorze; on a pris dix-huit pouces
faire à quelqu'exercice ou à quelque bruit que 'ce pour le terme moyen, il en eft de même des autres
foit pour qu'il n'élit point peur. (f) mefures mais quand il y au/bit des variâtes dans
ACCRÊTION, U l en Médecine, voye^ ACCROIS- chaque mefure particulière, cela feroit indifVérçnt à
SEMENT. ce que M. de Butîbn d'où ces observations font ti-
ACCROCHEMENT, f. m. parmi les Horlogers rées, en veut conduire. Le rélultat 'fera toujours
lignifie un vice de l'échappement qui fait arrêter que le fœtus croît de Plus en plus en longueur tan't
l'horloge. Il vient de ce qu une dent de la roue de qu'il efl dans le fein de la mère mais s'il a dix-huit
rencontre s'appuiefur une palette avant que fon op- pouces en naiuant, il ne grandira pendant L s dou/.e
pofée ait échappededeuus l'autre palette. Cet acci- mois fuivansque de fix ou iept pouces au plus c'ctt-
dent arrive aux montres dont l'échappementeft trop à-dire, qu'à la fin de la premièreannée il aura vingt-
pute ou mal fait, & à celles dont les trous des pivots quatre ou vingt-cinqpouces à deux ans, il n'en aura
du.balancier, ceux de la roue de rencontre, & les que vingt-huit ou vingt-neuf trois ans, trente Ou
pointes des dents de cette roue ont fouffert beau- trente-deux au plus, oi enfuite il ne grandira guere
que d'un pouce & demi ou deux pouces par an juf-
coup d'usure. qVà l'âge de puberté ainfi le fœtus croît plus en un
On dit qu'une montre a une feinte Saccrochement,
Iorfq ue les dents oppoiées de fa roue de rencontre mois fur la fin de fon féjour dans la matrice, que
touchent en échappant les deux palettes en même l'enfant ne croît en un an jufqu'àcet âge de puberté,
temps, mais fi légèrement qu'elles ne font, pour ainfi oit la nature femble faire un effort pour achever de
dire, que froter fur la palette qui échappe, & que développer & de perfedlionncrfon ouvrage, en le
cela,n'eftpas affez confidérablepour la faire arrêter. portant, pour ainh dire, tout-a-coupau dernier de-
Voyei ECHAPPEMENT. Ty ( gré de fon accroiffement.
ACCROCHER, v. aa. (Marine)c'eft aborder un Le, fœtus* n'eff dans fon principe qu'une goutte de
vailieau enyjettant des grapins. F. Abordage. (Z) liqueur limpide,commeon le verra ailleurs; un mois
ACCROtSSANCE
ACCROISSEMENt,f.
f. f. V. Accroissement. après toutes les parties qui dans la fuite doivent de-
m. en Droit eft l'adjec- venir offeufes ne font encore que des cellules rem-'
tion & la réunion d'une portion devenue vacante à .plies d'une cfpece de colle très-déliée. Le fœtus paffe
celle qui eft déjà poffédée par quelqu'un. Voye{ Ac- promptement du néant ou d'un état fi- petit- que
CESSION. la vîte la plus fine ne peut rien appercevoir, à un
Dans le Droit civil un legs fairà deux personnes état d'accroijement.fi confidérable au moyen de la
conjointes, tam re yuam verbis tombetout'entier par nourriture qu'il reçoit du fuc laiteux; qu'il acquiert
droit KaccToijJemmtà celui, des deux légataires.qui dans l'efpacc de neuf mois la pefantour de douze li-
Survit au teftateur fi l'un des deux eft mort aupara- vres environ, poids dont le rapport ef^certainement
vant. L'alluvion eft une autre elpece Saccroiflcment. infini avec.celuide fon premier étafT Au bout de ce
Voye\ Alluvion. terme, expofé à l'air, il, croît plus lentement, & il
Accroissement, en Phyfique, l'aug-. devient dans l'efpacede vingt ans environ douze fois
mentationd'un corps organifequi croîtpar de nou- plus pefàntqu'il n'étoit & trois ou quatre fois plus
Velles partiesqui s'y ajoutent. grand. Examinons ja caufe & la vîteffe de cet accroif
Uaccroiffiment de deux fortes fun confifte
dans une fimble appofition extérieure de nouvelle
J'ement dans ksL/premiers tems, & pourquoi il n'efl
pas auffi confiderabledans la fuite. f-,t ncilité fur-
matiere c'en ce qu'on nomriWautrementy«.rta-7>0- prenante qu'a le foetus pour ette étendu, k ronce-
fition & c'eft ainfi félon pWieurs Phyfieiens que vra fi on fait attention à la nature vifqueufe tàc mu-
eroiffentles pierres, les coqiu^ks &c.KoyeiPIERRE queufe des parties qui le compofcnt au peu de terre
COQUILLE. qu'elles contiennent à l'abondance de Peau dont
L'autre fe fait par un ffuide qui eft reçu dans des elles font chargées enfin au nombre infini de leurs
vaiffeaux & qui y étant porté peu-à-péu., s'attache vaifTeaux que les yeux & Pinjeûion découvrent
à leurs parois c'eft ce qu'on appelleintus-fufupûon dans les os, dans les membranes, dans les cartila-
& c'tft pain felon les mêmes auteurs que croiffent ges, dans les tuniquesdes vaiffeaux, dans la peau
les animaux & les plantes. Y. Planté, ANIMAL; dans les tendons, &c. Air lieu de ces vaifleaux on
(O) n'obferve dans l'adulte qu'un tiffu cellulaire épais
Accroissement aftion par laquelle les pertes où un fuc épanché plùT'il y a de vaijfleaux plus
du corps font plus que compenséespar la nutrition. Vaccroijfémenteft facile. En cffet le cœur alors porte
Voyei NUTRITION. avec une vîtefle beaucoup plus grande les liquides
Il y a quelque chofed'afléz remarquabledans Vac- ceux qui font épanchés dans le tiffu cellulaire s'y
croijfement du corps humain le foetus dans le fein de meuvent lentement.,& ils ont moins- de'force pour
la mère croît toujours de plus en plus jufqu'au mo- étendre les parles. Il doit cependant y avoir une au-
ment de la naiïïance^ l'enfant au contraire croît toû- tre caufe favoiÉ, la plus grande force; & le plus
jours de moins en moins'jufqu'à l'âgé de puberté,au- grand mouvementdu coeur qui foit dans |le rapport
quel il croît, pour ainfi dire, tout-à-coup, & arrive en des thtides &. des premiersvaiffeauxT ceipoint failv
t
fort peu de tems à la hauteur qu'il doit avoir pour lant déjà vivifié dans le-tems 1 que tous les¡autres vif
toujours. Il ne s'agit pas ici du premier tems après la ceres dans jefœtus & tous tes autres folides^jiè
conception, ni fuccede font pas encore fenfibles'i la fréquence du pouls dans
diatement à la formationdu foetus on prend le fœ- les jeunes animaux,& la néceffité,noiK lé font voir;'
Effectivement l'animalpourroit-il croître, fi le rap-
tus à un mois*»" lorfquetoutes tes parties font déve-
loppées il a un pouce de hauteiiralors à doux mois, ,port du coçiW M tendre foetus à fes autres parties,
deux pouces "pouces. & étoit le jneme cpic celui dujcoeurdsl'adulte à toutçs
le* Sennes. La f..rce inconnue, quelle qu'elle puiffe enexcepte un petit nomLre, tout le tiffu cellulaire
êtrequi mci le* parties des cos-ps animesen mouvc- toutes les membranesdes artères les fihres mufeu-
effetdans le fœ- laires, les nerfs, Avivent acquérir infenfiblement la
ment-. paroi! produire un plus grand confiûancequ'ils ont par la fuite, & devenir tels une
cpe'dzm l'adulte, dans
tus .tenterions lequel tous les organes
s'endurciëéni tandis qu'ils-ibnt la force au coeur ne foit plus capablede les étendre.
des
ïDcffienttendres & £ eimblesdan*le
Telles
Ceci
fora Cependant le tins cellulairelâche & entrecoupé
de plufieurs cavités,fe prête dans différens endroits
rôïil r oreille 11 peau, le cerveau même. ne
à la grainé'qui s'y infinue & quelquefoisau fang
ce tinu fe gonfle dans diflerentes parties ainfi quoi-
des jeunes animaux
qu'on ne croiffe plus on ne laine pas de grofiir. Il
Ne doit-il donc pas arriver que le caêWîauant cf- parott que cela arrive parce que Vaccroiffcmaït
fort contre des vaiffeaux muqueux, il les étende a> n'ayant plus lieu, il fe répare du fang une plus petite
ornent,de même que le Wu cellulaire qui les envi- quantité de fucs nourriciers il refte plus de matière
panne, k- 1» fibres mufculaires arrofées par des vaif- pour les fecrétions la réfiftance que trouve le fang
ifeaux? Or toutes ces parties cèdent facilement, parce dans les plus petits râiffeaux devient plus grande
qu'ellesréni ermenfpeu de terré, & 'qu'au contraire par leur endurciffemem les fecrétionslentes doi-
vent alors être plus abondantes le rapport de la for-
eUes font 'chargees-de beaucoup de gluten qui s'unit
& qwie prétc'aifemem.L'offificanon doit donc fe ce du coeur étant moindre puifque la roideur des
feireiVrïque le tac telatineux renfermé entre deux parties augmente la réûftance & que d'ailleurs la
vauïcauï parallèles l Sevientoflem à là fuite du bat- torée du cœur ne paroït pas devenir plus grande. En
s'accrouTem effet le cœur eft un muiclequi tire principalement
tement réitère de ces vaifléaui. Les osde leurs fibres fa for& de fa foupkffe de la grande quantité du fuc
.lorique les >vaiffeaux places le long
nerveux qui s'y diftribue eu égard à la folidité de
en effet-
alors
'viennent à étrç'étandus par le coeur Ces vaiffeaux
iis les alloneent
avec eux lés .fibr.esoffeufes,-
&: elles repouffemles cartilages qui
la partie rouge du fang, comme nous le dirons ail-
leurs. Or bien loin que la vieilleffe augmente tou-
limitent les" os i^toutes les autres parties qui, quoi- tes ces choies elle les diminue certainement ainfi
cependant Ces fibres le corps humain n'a point d'état nxe, comme on le
que cellulaires,fem de fortequ'ellesles pourroit penfer.Quelquesvaiffeauxfont continuel-
s'étendent entre leurs
rendent plus courtes, mais pius/oiides. Tel eft le me- lement détruits,& fe changenten fibres d'autantplus
chanifmcp^r lequel les punies du corps s'allangent folides que la preffion du poids des mufcles & du
& par lequel il* le "forme .des intervalles entre les fi- cœur a plus de force dans différentes parties c'eft
terreufes 'qui fe font al-
cellulaires &C pour cela que les parties dont les ouvriers fe fervent
plus fréquemmentfe roidilTent le tiffu cellulairede-
cui lonf plus plus gélatineux dansles jeu- vient auffi continuellement plus épais, plus dur
que les adultes.. Ces liquides contractent l'humeurglutineufe plus feche & plus terreufe les
ces animaux
' cloneplus fa diraient -des adhérences &
fur âes petites cavités dans kfquelles ils
fie moulent
entrent. La
os des vieillardsdeviennent en conféquence roides
les cartilages s'o&nent. Lorfque le gluten, dont tou.
des os dans k fœtus, la facilité avec laquelle tes lés parties tiennent leur foupkffe vient à être
ils ie corJolidem la plus grande aboiïdance, du flic détruit elfes deviennent dures le tiffu cellulaire
Elutiae-iix.sede l'humeur gelarineufe dans les mem- même du cerveau du coeur, des artères font dans
bres dt-i jeunes airmaux, le le rapport des cartilages ce cas la pefanteur fpécifique des différentes parties
Ertp'ds os, font voir' qm. ks os dans les jeunes- du corps devient plus grande & même celle du
aux cryftalin enfin la force attractive des particulesglu-
fmtnVionî dVrii'natuTe plus viiqueufe que dans les., tineufes des liqueurs du corps humain diminue par
>-jeilkrds rîvais plus l'âmmal approchede ladokf-
les aliiaens fales dont on a fait ufage, par les boifions.
cer.ee1, ic plus Y aci-!>ijjcmtniie f^u lentement, La inflammables par les excès de tout genre. Le fang
des roupies &. flexibles
dans le îœnis la plus çrandé partie des os" qui aupa- dégénère donc en une maffe friable; acre, & qûin'ett
point gelatineufe c'eft ce' que font voir la lenteur
r^vant i%rojeriî que des cardages, en font des preu- des cicatrices des plaies & des fractures, la taauvai-
En 'effet,planeurs rameaux s'attaifara à la fuite
% es fe odeur de l'haleine, de l'urine, la plus grandequan-
du battement des gros troncs qui leur font voiïins
ils fe diftnbuenî tité des fels du fang, la diminutionde fa partie aqueu-
ou dani les membranes desquelsdes 'parties folides fe, & l'opacité des humeurs qui étoient autrefois
ces font remplaces par
CfLÙ ont beaucoup plus de commance. Effectivement
le lue s'ecouk entre les fibres offeufes toutes
les membranes les runiques des vaiffeaux font for- nant à fé fécher," à fe durcir & à s'offifier ils rap-
méesd'aiitiiu cellulaire plus, épais d'ailleursune prochent infenfiblement en devant les vertebresles
icrztnde quantité- ¿'l'au s'évaporant de toutes les par-. unes des autres on devient plus; petit & tout cour-
bé. Les tendons deviennent très-tranfparens très-
ries les tElets cellulaires fe rapprochent, ils s'attirent durs& cartilagineux, lorsque le glutenqui étoitdaaB
ai. copias de
force, ils s-'uniffenr plus étroitement,
davantage leur féparation; l'humeur Finterftice de leurs £bres eu presque détruit. Les
tlaireufe, qui eâ adhérenie aux os & aux parties fo- fibres mufculaires- les viifléaux &: fur-tout les ar-
Êdes it iecbe; la compreffion des artères Se dejs teres, deviennentplus dures, l'eau qui lesquelque-rendoît
rriuicles dimpe le principe aqueux les-parties ter- molles étant difipee elless'ofnfient même
iont en conséquence dans un plus grand rap- fois. Le tiffu cellulaire lâche fe contracte, forme des
membranes d'une tiffure plus ferrée les vaiffeaux
port 2^ ec les autres. paffèntainfi jusqu'à excréteurs font en cQnféquencecomprimés de patt
Toutes -ces choies fe ce^qne
pour- et en- & d.'autre, & leurs petits orificesfe ferment la fé-
fc, en ci du coeur ne foienl plus i'utEfantes
cherefie des'.parties .diminue donc les fecrétionsné-

au
tir t les fi i des aLHoela. Ceci a heu îorfque les epiphj-
dans les cys longs k
au
point qu'elle* ne peuvent Fê-
ceilaires du
uns, les
parties fe roïdïffenî la tempé-
Bture.du fanç devient plus feche & plus terreuife;
de manière qu'au Ijjcn ée l%umeur,que le fang dépo-
fiait auparavant adans toutes les parties du corps il
Tn"y porte. .plus qu'une \Tgie tgrrg commeon le fairf
..par le* 'qui arrivent, par les croûtes
éventes répandues dans les arteres, dans les mem- à faire fur l'accrqiffement& la durée de la vie des
branes dans la fuperficie de la plupart des os, fur- poiffons on peut reconnokre à peu près leur âge en
--des vertèbres & quelquefois dans les parties examinant avec une ioupeonun mterofeopeles cou-
Jesou on 1 a ob&rvc dans 'toutes ches annuelle; dont font composées leurs écailles
mais on ignore Tiifqu'oii il peut s'étendre. On voit
C'^ft la voie naturelle qui conduit à la mort, & des carpes chez M. le Comte de Maurepas. dans les
cela doit arriver largue le coeur devientplus com- de Pontchartrain qui ont au
paâ;«u* & forcé n'augmentepas proportion des moins cta£ cinquante ans bien avérés, & elles pa-
roiffent ani£ agiles & aufiî vives que des carpesor-
Tendances qu'il rencontre & que par conféquentil
Aiccombefous la le poumon qui eft
moins fcfceptifoîe 4e dilatation, réfifte au ventricule
dinaires. Il ne faut pas dire avec Leuvenhoek que
les poiffons font immortels, ou du moins qu'ils ne
droit du cœur, de même que tout kfyûèmedes ar- peuvent mourirde vieUlefle. Tout doit périr avec le
teres capiT aires qui d'ailleursfont beaucoupde né- tems tout ce qui a eu une origine, une naiffance
fiftance au coeur le mouvement du fang fe ralentit un commencement doit arriver à un but à une
infenfiblement, il s'arrête, & le fang s'accumulefur- mort, à une fin mais il eft vrai que les poiffons vi-
tout dans le ventriculedroit, parce qu'il ne trouve vant dans un élément uniforme, & qu'étant à l'abri
plus de paffage libre pat le poumon, julqu'à ce qu'en- des grandes viciffitudes & de toutes les injures de
fin le cœur palpitantpendant quelque tems, le iang l'air, ils doivent fe conferver plus long-tems dans le
«'arrête fe coagule, & le mouvementdu cœur ceffe. même état que les autres animaux & fi ces vicifliru-
La sature a prefquemarquéle terme auquel tous des d^l'airfont, commele prétend un grand Philo-
les animaux doivent arriver on n'en fait pas bien fophe (le ChancelierBacon){Voyc^fontraité de La vie
les ridons. L'homme qui vit long-tems vit naturel- 4 la mort ) les principales cauies de la deftruc-
lement deux fois plus que le bœuf" & que le cheval tion des êtres vivans il eft certain que les poiffons
& il s'en efi trouvé affeifréquemmentqui ont vécû étant de tous les animaux ceux qui y font les moins
cent ans, & d'autres qui font parvenus à 1 0. Les expofés ils doivent durer beaucoup plus long-tems
oifcaux vivent plus long-tems que les hommes; les que les antres. Mais ce qui doit contribuer encore
poiffons vivent plus que les odeaux parce qu'au plus à la longuedurée de leur vie, c*eft que leurs os
heu d'os ils n'ont que des cartilages & ils croulent font d'une iubftance plus molle que ceux des autres
animaux & qu'ils ne fe durciffent pas & ne chan-
La duréetotale de la vie peut femefurer en quel- gent prefque point du tout avec l'âge. Les arrêtesdes
que îaçon par celledu tenu de l'accroiffenient. Un poiffons s allongent, groffiflent & prennent de Tac-
arbre ou un animal qui prend en peu de tems fon ac- croiffement fans prendre plus de Solidité, du moins
croiiFement périt beaucoup plutôt qu'un autre au- fenfiblement;au lieu que les os des autres animaux,
quel il faut plus de tems pour croître. Dans les ani- auffi bien quetoutes les autres partie! folides de leurs
maux comme dans les végétaux l'accroiflementen corps prennent toujours plus de dureté & de foli-
hauteureu celui qui en achevéle premier. Un chêne dite & enfinlorsqu'elles font absolument remplies &
cène de grandirlong-tems avant qu'il ceffe de grofiir. obftruées, lemouvementceffe, & la mort fuit. Dans
L'homme croîten hauteur jufqu'a feue ou dix-huit les arrêtes au contraire cette augmentationde foli-
ans & cependantle développemententier de tou- dité, cette replétion,cette obftruciion qui etl la caufe ^g
tes les partiesde fon corps en groïTeur n'eu achevé de la mort naturelle ne fe trouve pas ou du moins
qu'à trente ans. Les chiens prennent en moins d'un ne fe fait que par degrés beaucoup plus lents & plus
an leur accroiflement en longueur & ce n'e& que infenfibles & il faut peut-être beaucoup de tems
dans la féconde année qu'ils achèvent de prendre pour que les poiffons arrivent à la vieilleffe.
leurgroffeur.L'hommequi eft trente ans à croître, La mort eu donc d'une néceffité indifpenfable fui-
vit quatre-vingts-dixans ou cent ans,; le chien qui ne vant les lois des corps qui nous font connues quoi-
croît que pendantdeux ou trois ans ne vit auûi que que la diftrente proportionde la force du coeur aux
dix ou douze ans: il en eit de même de la plupart des parties folides, la cochon des aumens, le caractèredu
autres animaux. Les poiffons qui ne ceffent de croî- fang, la chaleur de l'air extérieur puiffent plus eu
tre qu'au bout d'untrès-grandnombred'années,vi- moins en éloigner le terme.Enconséquence de ces lois,
vent des &ecies, &e. comme nous l'avons déjà iafi- les vaiffeaux les pluspetitsdévoienterre comprimés
usté. Cette longue duréede leurvie doit dépendrede par les plus gros le glutendevoits'épaiffir infenûble-
la con&itutian particulièrede leurs arrêtes qui ne ment?les parties aquenfes s'évaporer & par con-
prennenT jamais autant de folidkéque les os des ani- féquent les filets du tnTu cellulaire s'approcher de
maux terreftres. plus en plus. Au refte un régimede vie tranquille,
Lesanimauxqui ae produifent qu'unpetite nombre qui n'en point troublé par les paffiora de l'ame &
de feetus prennentla plus grandepartie de leur ac- par les mouvemensmens du corps une nourri-
crohTement,& même leur accroiffeVneattout entier, ture tirée de végétaux la tempérance & la fraîcheur
avant que d'être en état d'engendrer au lieuque les extérieure peuvent empêcher les Solides de devenir
anirampr ™i Tnuttrplipnt iwaiirraipj r^iff-nAr^nt ytrafff fitôt ratées fufpendre la fechereffe & i'acreté ou
Eû-il
quart de fonaccroifiement. L'homme, le cheval le croyable qu'il nahTe <ni îxnaiffe de nouvel-
boeuf, race le bouc le bélier ne ûmt capables les parties daas le corps humain ? La manièredont
d'engendrer que quand ils ont pris laplus grandepar- les poryjSes Se prefcnietoute la famille des refiacées
rie de leur accroiflemerit il en efi de mêmedes pi- fe reproduifent la régénération des vers, des che-
autres oifeaux qui produifent

d'
geons &i des ne qu'un nilles des ferresdes écreviffes tous les différens
petit sombre d'oeufs: mais ceux qui en produifent changemens qui arrivent à l'eftomac la reproduc-
un «and nombre comme les coqs, les poules, Jet tion des queues des léfards & des os qui occupent
poiffons &c. bienplutôt. Un coq eft
engendrent la place de ceux que l'on a perdus, prouvent-ilsqu'ils
capable à l'âge de trois mois, & n'a le fait une pareillerégénérationdans toutes les par-
il
pas alors pris ues des corps animés ? doit-on lui attribuerlxrépa-
poifTon qui doit au bout de vingt am pefertrente ij- ration naturelle des cheveux ( qui font des parties
vres, engendredes la premièree ou la féconde année, organiques ) des ongles des plumes, la produdio
.&' cependant il ne pefe peut-être pas alors unie demi- des nouvelles chairs dans les plaies celle de la peau
livre. Mais il v aurait de» obfervationsparticulières la réduction du fcrotum le cal des os ? La qiieftion
eft difficile à décider. Ceci a néanmoinslieu dans les
infeâes, dont la ftntûure eft fimpk & gelatineufê
& dont les humeurslentes ne s'écoulent point mais
retkat adhérentesaux autres pâmes du corps. Les
même côtés, les
gnées fur l'épine que fur le fiernum ou dans leur
marche. Suivant cette idée prenons-en deux du
comme formant un angle
dont use vertèbre & un cartilage font la bafe. U
eit certain que de deux triangles qui ont les côtés
membranesdans lesquelles étonnent les hydatides
dans l'homme, la générationdes chairs dans les blef- égaux & les bafes inégales, celui qui a la bafe plus
fures, le cal qui fortifie non-feulement les os fracni- petite a plus de hauteur perpendiculaire or la ba-
rés, mais qui encore tient lieu des os entiers. Se for- le de l'angle que foement ces deux côtés te foir
ment d'une liqueur gelatineufe rendue compact par eu plus petite que la bafe de l'angle qu'ils ferment
la pulfation des arteres voifines prolongées on n'a le matin il faut donc que le foir il y ait plus de
cependantJamais obfervéque de grandes puties or- diftance de l'épine au fternum ou bien il faut que
ganiquesfe foient régénérées. La force du coeur dans- les côtés fe foient voûtés & par conféquentla poi-
l'homme, & la tendance que les humeursqui y fé- trine aura plus de diftance le foir que le matin.
journent ont à la pourriture la ftruûure composée f°. Après le repas les vaiffeaux font plus pleins.,le
du corps, qui eft of rt différente de celle des infeâes, cœur pouffe le fang & les autres fluides avec plus
s'opposent à de pareilles régénérations. de force les vaiffeaux agiffenf donc plus fortement
Il y a une autre efpecéd'accroiffenjentqui a paru fur les cartilages ils doivent donc porter dans leur
merveilleuxquand le halard l'a découvert on re- intérieur plus de fluide & par conséquent ies dila-
marquaen Angleterreque nos corps étoient conf ter les vertebres doivent donc s'éloigner, & par
tammcnt plus grands le matin que le foir & que conféquent ily aura un accroiffement après le re-
cet accroulementmontoità fil & fept lignes on pas, & il fe fera en plus ou moins de tems felon
examina ce nouveau phénomène & on en donna la force des vaiffeaux,ou felon la fituationdu corps
l'explicationdans les TranfaSions Philofopdriyru.Un car fi le corps eû appuyé fur le doffier d'une chai-
efprit qui n'auroit pu étendre fes vues que fur des fc, le poids du tronc portera moins fur les cartila-
objets déjà découverts,auroitvérifié groflierement ges, ils feront donc moins preffés l'aâton des vaif-
leaûx qui arrivent dans les cartilagestrouvera donc
ce phénomène l'auroit étalé aux yeux du public moins de réûûance elle pourra donc mieux les
fous une autre forme l'auroit paré de quelque
explication phyfique mal ajutiée auroit promis dilater mais quand l'aâion des vaiffeauxcommen-
de dévoiler de nouvelles merveilles mais M. l'Ab- cera à diminuer,le décroiffement arrivera, parceque
bé Desfontaines s'eft rendu maître de cette nou- la pefanteurdu corps remportera alors fur l'acbon
velle découverte il a laiffé fi loin ceux qui l'a- des vaiffeaux laquelie ne fera plus auffi vigoureufe
votent donnée aupu blic qu'ils n'ont ofé publier quand la digeftkm fera faite & quandla tranfpira-
leurs idées il eft fdcheux que l'ouvrage ou il a raf- non, qui eu très -abondante trois heures après le
fcmblé tes obfarvationsn'aut pas été imprimé. Nous repas aura diminué le volume & par conféquent
ne donnerons pas ici le détail de toutes les décou- l'action des vaiffeaux & la chaleur qui porte par-
vertes qu'il a faites fur cette matière mais nous al- tout la raréfaôion. j°. Il y a un accroiffement &
lons donner des principes dont on pourra les dédui- un décroiffement auquel toutes ces caufes n'ont pas
re. io. L'épine eft une colonne composée de parties la même part quand on eft couché on devientplus
offeufes_féparées par des cartilagesépais, compref- long d'un demi pouce, même davantage mais cette
fibles & élaftiques les autres cartilages qui fe trou- augmentationdifparoît dès qu'oneu levé. Deux faits
vent à la tête des os & dans les jointures ne pa- expliqueront ce phénomène, i". L'épine eft plus
roûTent pas avoir la même élafticité. i°. Tout le droite quand on eft couché, que lorfque le corps eft
poids du tconc c'eft-à-dire le poids de cent livres fur fes piés. i°. Le talon fe gonfle, & ce gonfle-
au moins, porte furfont l'épine les cartilages qui font ment difparoit par le poids du corps au relie cet
entre les vertebres donc comprimes quand le accroiffement & ce décroiffement font plus confi-
corps eft debuut mais quand il eu couche ils ne dérables dans la jeuneffe que dans t'age avancé. M.
portent plus le même poids ils doiventfe dilater & SENAC Etfais de Phyfiqru.
par conséquent éloigner les vertèbres ainfi le tronc Accroissement fe dit, en Médecin* de l'aug-
doit devenir plus long mais ce fera là précifément mentationd'une maladie. Le tems de Paccroiflement
une force élaftique qui augmentera le volume des eft un tems fâcheux c'eft celui où les accidens aug-
cartilages. Les fluides font pouffes continuellement mentent en nombre en durée & en violence fi
par le cceur, & ils trouvent moins de réfiftance dans
les cartilages lorsqu'ils ne font pas comprimés par
le poids du tronc ils doivent donc y entrer en plus
grande quantité & dilater les vaiffeaux mais ces
vaiffeaux ne peuvent fe dilater fans augmenter le
volume des cartilages, & fans écarter les vertebres
d'abord les cartilages extrêmement comprimés fe
rétablirent avec puis de force enfuite cette force
MALADIE.{if)
Accroissement,en
tes lorfqu'elles ont fait un grand
les pou1les. yoyi Végétation, (a)
ACCROÏST
de
l'on faifit la maladie dès fon commencement on
pourra prévenir la force de f accroiffement. Yprq

Accroissement.
ACCROISTRE( Commerce)en un fens neutre
des plan-

diminuera par degrés comme dans les bâtons flé- fe dit d'une chofe qui paffe à un affocié ou co-pro-
chis qui fe re&xuentil eft donc évidentque l'ac- priétaire par droit d'accroifiement en confisquai-
croinement qui fe fait quand on eft couchédemande
un certain efpace de tems parce que les cartilages
toujours preffés ne peuvent Se rétablir dans un inf- ACCROUPI ad)ea. unm A Blétfon fe dit du
tant. De plus, fupjpofons queTaccroiffement foit de Lion quand il eft affis comme celui de la ville d'Ar-
Six lignes, chaque ugne d'augmentationne Se fait pas les, & celui de Venife. On dit ta mêmechofe de tous
Il dans le même efpace de tems les dernièreslignes les animaux fauvages qui font dans cette pofture le
demanderont un tems beaucoup plus long parce des lièvres lapins & conils qui font ramages ce
que les cartilages ont moins de force dans le der- qui ci! leurordinaire, k>rfqu*ïls ne courent
nier tems de la reftitution de même qu'un rsflorf Pafchal
qui Se débande a moins de force Sur la fin de fa dé- Colombier en Danphiné d'argentà un
tente. 3°. L'accroiffeteent doit
produirc une augmentation dans le diamètre de la famille l'ont porté rampant. (JK)
poitrine car les eûtes en général font plus éloi- ACCRUES, ternu de Marchandsde filets faire des
boucles au lieu de mailles pour accrocher les filets procès. Seulement, fi au ^efaut de partie civile il y
ç'eft ce qu'ils a un dénonciateur Facenfé abfous pourra s'en pren-
AC CU BIT E UR, f.m. Qfifi. anc) officier dû dre à lui pour fes dommages & intérêts.
Accttjàfeur diffère dé dénonciateur en ce qu'on fup*
palais des empereursde Çonîtantinopie. C'étoit un
chambellanqui couchoitauprès dn prince, pour là pofe que le premier eft intérêt à la recherche dtt
Sûreté de fa perfonne. (G) crimequ'il révèle au contraire du dénonciateur.
ACCUSATIF f. m. terme dt Grammaire c'eft akni
ACCUL, f. m. ttrmt de Marin» les navigateurs qu'on appellele quatrièmecas des noms dans les lan-
de l'Amérique fe fervent de ce mot pour defigner
renfoncement d'une baie. Le mot de cul -de- foc a gues qui ont des déclinaifons,c'eft- à -dire dans les
languesdont les noms ont des terminaifons particu-
parmi eux la même fignification. Ils dirent Yaccul du lieres deflinéesà marquer différens rapportsou vûes
petit Goave, & le de la Martinique. ( Z )
particulieres, fous lefquelles l'efprit confidere le mê-
ACCULÉ terme de Blafon il fe dit d'un cheval
me objet. « Les cas ont été inventés, dit Varron
cabré quand il eu fur le cul en arrière & de deux r afin que celui qui parle puiffe faire connojtfe ou
canonsoppofés fur leurs affûts comme les deux que M qu'il appelle, ou qu'il donne ou qu'il accufe ».
le grand-maître de l'Artilleriemet au bas de fes ar- Suru dejiinati cafus ut qui de alttro dicertt diflinguert
moiries pourmarque de fa dignité. pojfct quùm vocaret quùm darct, tjuùm accujfaret;Jîc
Harling en Angleterre,d'argentéla licorne acculée alia quwdam difirimina que nos & Gracos ad declinan-
de fable accomée & onglée d'or. ( f ) dum duxerunt. Varro, lib. I. de Anal.
ACCULEMENTou ACULEMENT f. m. terme Au refte les noms que l'on a donnés aux différens
de Marine c'eft la proportionfuivant laquelle cha- cas ne font tirés que de quelqu'un de leurs ufages
que gabarits'élève fur la quille plus que la maîtreffe & fur-tout de fufage le plus fréquent ce qui n^m-
côte ou premier gabarit, ou l'évidure des membres pêche pas qu'ils n'en ayent encore plufieurs autres,
qu'on place à l'avant & à l'arriéredu vaùTeau. Voye{ &c même de tout contraires car on dit également
VARANGUE ACCULÉE. (Z) donner quelqu'un, & ôter 4 quelqu'un.
ACCULER ( Man. ) le dit lorfquele cheval qui occuper quelqu'un ce qui a porté quelquesGrammai-
manie fur les voltes ne va pas atfez en avant à cha- riens (tel eft Scaliger ) à rejetter ces dénominations
cun de fes tems & de fes mouvemens ce qui fait que & à ne donner à chaque cas d'autre nom que celui
fes épaules n'embraientpas a(fez de terrein, &que de premier fécond & ain6 de fuitejufqu'à 1 ablatif
fa croupe s'approchetrop près du centre de la volte. qu'ils appeIlent lefixieme cas.
Chevalacculé votre cheval s'accule 6- Rentable tout â Mais il fuffit d'obferver que fufage des cas n'efr
la fois. Les chevaux ont naturellementde l'inclina- pas reftraint à celui que leur dénominationénonce.
tion à € acculeren faifant les demi-voltes.Quand les Tel eft un feigneurqu'on appelleduc ou marquis d'un
Italiens travaillentles chevauxau répolon ils affec- tel endroit; il n'en eft pas moins comte ou baron dun
tent de les acculer. Acculer a un autre fens parmi le autre. Ainfi nous croyonsque l'on doit corfferver ces
vulgaire, & fe dit d'un cheval qui fe jette & s'aban- anciennes dénominations pourvu que l'on explique
donne fur la croupeen de{ordre lorfqu'onl'arrête ou les différensufages particuhers de chaque cas.
qu'on le tire en arrière. Poyci VoLTE, Répolon L'accufatif fut donc ainfi appellé parce' qu'il fer-
&c. (f) f. f. emafement, amas de voit à accufer, aceufare aliquem mais donnonsà ac-
ACCUMULATION, cuftrh fignification de déclarer figni6cationqu'il a
plufuws chofis enftmbU. Ce mot eft fait du Latin ad même fouvent en François commequand les négo-
& cumulus, monceau. cians difent aceufer là réception d'une lettre & les
ACCUMULATION ou Cumulation > en Droit joueurs de piquet, aceufer le point. En déterminant
eft la jonction de plufieurs titres avec lefquels un enfuiteles divers ufages de ces cas, j'en trouve trois
prétendant fe présente pour obtenir un héritage ou qu'il faut bien remarquer.
un bénéfice, qu'un feul de ces- titres pourrait lui ac- i. La terminaifonde Xaccufaùfietxà faire connoî-
quérir. Voye^ Cumul ATioN.rf^ff) tre le mot qui marque le terme ou l'objet de l'action
ACCUSATEUR f. m. en îfcw, eft celui qui que le verbe fignifie. Augufius vicit Anmnïum Au-
pourvut quelqu'unen juftke pour la réparationd'un gutte vainquit Antoine Antonium eft te terme de
crime qu'il lui impute.Chez les Romains l'accusation l'action de vaincre; ainfi Antonium eft Yaccufatif,
étoit publique, & tout citoyen fe pouvoitporter ac- & déterminel'action de vaincre. focempmeludit me.
eufateur. En France un particulier ne Ce peut porter tus, dit Phedre en parlant des grenouilles épouvan-
accufauur qu'entant que le crime lui a apporté per- tées du bruit que fit le foliveau que Jupiter jetta dans
fonneUement du dommage, & il ne peut conduire leur marais la peur Uur Jtouffa la voix vocem eft
qu'à des réparations civiles mais il n'appartient donc l'actionde Ovide parlant du palais du
qu'au miniftere public, c'eft -à -dire au procureur Soleil,dit que matenemfuperabatopus matericm ayant
général ou fon fubftitut de conclurreà des répara- la terminaifonde Yaccufatif, me fait entendre que U
tions pénales c'eft lui feul qui eft chargéde la vin- travail furpaffou la matière. Il en en eft de même de
dicte publique. Et le particulier qui révèle en juftice tous les verbes actifs tranftifs, fans qu'il puiffe y
un cnme ou il n'eft point intéreflé n'eft point accu- avoir d'exception,tant que ces verbes font préfet
fateur, mais fimple dénonciateur, attenduqu'il n'en-* tés fous la formé "d'actifs tranfitifs.
tre pour rien dans la procédure ,& n'eu point pour- Le fecond Service de Yaccufatif,c'eft de terminer
fuivant concurremmentavec le procureur général, une de ces prépofitions qu'un ufage arbitraire dé la
comme l'eft Yaccufiueurintéreflé. langue Latine détermine par Xaccufaûf. Une prépo-
Dans le cas où l'accusé fe trouveroit innocentpat >fition n'a elle même qu'un fens appellatif elle
l'événement du procès, Vaccufateur privé doit er^e 'ne marquepar qu'une forte, une efpece de rapport par-
condamnédes dommages & intérêts à l'exception/ ticulier mais ce rapport eft enfuite appliqué 8c
d'un petit nombrede cas; au contrairedu procureur^ pour ainfi dire individualité par le nom qui eft le
général contre lequel l'accufé abfous ne peut pré- complémentde la prépofition par exemplefit^ef
tendre de recours pour raifon de dommages & jhté- levé avant, cette prépofition avant marque une prio-
rêts; parce que l'ufage de ce recours nuiroit a la rité. Voilàl'efoecede rapport mais ce rapport doit
recherche des crimes attendu que les procureurs être détermioe.Mon esprit eft en fufpens jufqw'à ce
du Roi s'ils que vous me difiez avantqui ou avant quoi. Il s efllevé
étoient refponfables en leur nom de rëvenement du avant U/ourtanu dicm cet aceufatif <fc»> déterminé,
TV,.»,, I
hac, eft
inquam ainfi tft
laus eft l'attribut
laus les
iionscenau 'étoit
que
d par un u fage
tla
éterminant arbitraire
terminaison que
de l'on
l 'ac- mots qui précédentfont un fens total, qui eft le
&
fujet
donnoit nom de la propofition.
car
détermine
tins & les
auf pré
ondce
la Grecsoc
noms
n'eu
ont
quelavaleur
comme
du
lesnomsn om
terminaifons
différentes l
qui
La*grand
'ufage
y a en François & dans toutes les langues un
U
nombred'exemplespareils; on en doit faire la
conftruôion fuivant le même procédé. UefiAoux.de
jlfalloit bienqu'alors
latenninaifon e
ils
de neuffent
V une;
accujiaif orcertaines
après a l'on
trouver dans un amant qu'on aime
un époux que
doit aimer, Quiaaut. Il, illud, à favoir l'avan-
prépqfuions ôt cellede l'ablatif
qui(eaprès
c d'autres
anftruifent & tare
auffi le bonheur de trouver un amant qu'on aime un
dans
En Glerecyy
génitif.
époux l'on doit
que aimer. Voilà un fens total qui eft le
avec
Le t m^eme ufage de aceufatif
cSt
d'être le fuppôt fujet de
bonheur,
la
de
propofition;
ce il, qu'il
on de ce fens total, de ct
eft
dit
ainfi eft doux, c'eft
doux
de l'infinitif
finis ajnfi comme lenominatif
dità l'euavec
l'indicatif les
Parus modes
legit l'attribut.
Quam bonum tft correptum manifeftartpan'aenàam t
Pierrtlit comme
ond it on
àl'infinitif
Pttrumlégère Pierre lire, tft Eecli,c. xx. y.4. conftruifezt
negotium quambonum.
ou purum legijfe
Pierre là.
ayqir Ainfi
distinguéedela
l aconftruâion
conftruâion or, nempe quàm correptumeftrnanifeftare panitentiam,
hominem
de
d'unl'infinitif
tetrouve
quelqu'undes modes ncgotium
efi Il beau pour celui qu'on
bonum
nom
modes avec
le fe met nautres
ominatif. car avec reprend de quelque faute, de faire connoître fon re-
ces
Que nom
fil'ontrouve au
quelquefoisau nominatif un e
pentir.
de
Il vaut mieux pour un enclave d'être inftruit
parler, f cire
plus eft
jaùus loqui hominem
quàm
nom construitavec un infinitif,
Cafaris comme
ultor, l quand
ieude p Hora-
athns Jervum. Plaute a3. J.fun.j. v. 37. conftruifez hoc
ce adit
vocari vocari
paricns
ultorcm c'eu au
imitation des Grecs qui ncmpe plusfeire tftfatiusquam homi-
homintm fervum
le
conftruifent oupar
indifféremment l'infinitif
ou avec un dignitas Qu'il eft glorieux pour les hommes, dit
Du

nominatif, ou a vecun
p a ceufatif,
ou b
d'Horace
acage c'efl
ien par
,ultorefï at-
attiré Saint Grégoirele Grand, d'être les amis de Dieu on
tradion
yvcpaùcns cardans
qui ce
eft même cas m ieJUius
Maia vous voyez que le fujet de la propofitioneft ce fens
tout cela fefait au
par lerapport d'identité, Voy«{ total,
faire la
hominestfft amicos Du. Le même procédépeut
conftruâion en François, & dansquelqu'au-
Construction.
Pour épargnerbien despeines &pour abréger tre langue que ce pui1fe être. Il, illud, à avoir d'g-
tre les amis de Dieu, eft combienglorieuxpour les
bien des reglesde l méthode
a ordinaire au fujet de hommes Mihiftmptr plaeuit regefolum ,ftd rtgno
non
l'accufatif,
t°.Que obfervez
JjBrfqu'un eftconftruit
aceufatif liberarirtmpublicam.Lett. vu. de Brutus àCiceron.

infinitif, deux mots forment un fens avec


particulierun feilicet rtmpublicam liberari non folum à
Hoc regs

équivalentces
àun n om,c'eft-à-direque ce f ens feroit ftd
république
plaeuit mihi. J'ai toûjours fouhaité que la
regno
fut délivréenon-feulementdu roi mais
exprimé en unf eulmot par un
auto.rifé nom fi
fufage.u n
Part el nom même de l'autorité royale.
avoit
ple, été i ntroduit
dire &
Hcrum efft par
femper lenem exem-
maître Je pourrois rapporter un bien plus grandnombre
pour
efttoujours doux, Terence a dit heri mon
femper Unitas. d'exemplespareils
infinitif
d'aaufarifsqui forment avec un
fens qui eu le fujet d'une proportion paf
un
D'où ilfuitque
proportioncomme
de m un nom
ême p
fens eutêtre
total le eufatif
fons à quelques exemples où le fens formé par un ac-
fuiet
primé d'une aceufatif ce
infinitif ex-
auffi un infinitif, eft le terme de l'aûion d'un
&.

être & par


eft un
fouventle avec
d'une
fujet peut
unpropofition.A l'égardtranfitif.
verbe aaif
du fens total, qui eft le terme de l'aaion
En f econdlieu c omme
verbeunn
aâif omeftfouvent
transitif le
fignifie, ter-
de d'un verbe aûif les exemples en font plus communs.
me
mêmede l 'adion
lefens qu'un
totalénoncé i nfini- Puto te doSumeffe mot à ,je crois toi itref
mot avant

tife ft
auffileterme ou o parun
de
bjet l n omavec
'aâionque un
ces fortes & felon
êtes
notre
favant.
conftruûion
Spcratfcpalmam
ufuelle,
tfft
je crois que vous
rclaturum il efpere
devl'autre,
erbesexpriment. Voici
premièrement des
duexemples
fenstotal de
qui l 'un
eft &le foi être celui qui doit remporter la viâoire il efpere
de
fujet de l a&
propofition q ui, femble, n'eft qu'il remportera la victoire.
affez.remarqué. ce
Humonom ce m
rotionem e
preecipitationi La raifon de ces accufaàfs Latins eft donc qu'ils
pas
& prajudiao efft
obnoxuunfaitscotnptrmm eft.CaUly forment
be aûif
un fens qui eft le terme de l'aâion d'un ver-
c'eftdonc par l'idiotiûne de l'une & de l'au-
Phil. Mot à mot,l'entendement humain être fujet à tre langue qu'il faut expliquerces façons de parler
laprécipitation
Ainfi la & au p
conftruâion efteft
réjugéhune chofe
oc, affez
humanamcon- & non par les règles ridiculesdu que retranché.
nue.
rationem obnoxiam praeipitationi
efft
nempe
& prejudicio eft
A l'égarddu François nous n'avonsni déclinaifon
ni cas nous ne faifons ufage que de la fimple dé-
%pifiM.fiunegotium fatis comperatm. Humanam. ratio- nominationdes noms, qui ne varient leur terminai-
ntm tfft obnoxiampracipitaùoni & pmjudicio voilà le. fon que pour distinguer le pluriel du fingulier. Les
fens total qui eft le fujet de la proportion tfifatis rapports ou vues de l'efpnt que les Latins font con-
tompenum en eft l'attribut. noitre par la différence de la terminaifond'un même
Caton dans Lucain, liv. II. v. 288. ditque s'il eft «nom, nous les marquons, ou par la place du mot,
coupable de prendre le parti de la république, ce ou par le fecours des prépounons. C'eft ainfi que
fcra la faute des dieux. Çrimtncrit Suptris & mefeafft nous marquons le rapport de Vaceufaùfea plaçant
nounwn. Hoc, nempt decsfeciffi nu noeeaum de m'a- le nom après le verbe. Attgufkt vainquit Antoine 1$
voir fait coupdble; voilà le fujet dont l'attribut eli travail furpaffoit la matière, fi n'y a (ur ce point que
erit crimtn Suptris. Plaute, Miles gd. a3. lll.fctn. quelques obfervatkos à faire par rapport aux pro-
v. 109. dit que c'eftune conduite louable pour un noms. fty.* Article, CAS, CONSTRUCTION. CF)
hommede conditionqui eft riche de prendre foin ACCUSATION, £f. inDroit,cilla délation d ma
lui même de l'éducation de fes enfans que c'eft crime ou délit faite enjuftice ou par une partie pri-
élever un monumentà & inaifon & fub
à lui-même. vée ou par la partie publique c eff-à-dire le pro-
Lotis efi magno in genert & in divitiis maxirais dibcros cureur généralou fon Voyt[ ACTION 6
hominem eiucare gentri motwmtntum &fibi. Conftrui- Information.Ce mot vient du Latin aecufaàoi qui
fez, komintm conjfiturum magno ia genert & divitiis fignifle Ta mêmechofe. qui
muurimit educarcÙieros monumentum gtneri Grjibi Chez les Romains il n'y avoit point d'acçufateur
public pour les crimes publics chaque particulier, ACENSE, f. f. terme de Coutumes, eft un héritage
toit qu'il y fût intéreffé ou non, en pouvoit pourfui- ou ferme qu'on tient d'un feigneur, moyennant un
vindiâe mais ïaecufaaondes crimes privés
vre la recevable cens ou autre pareille redevance annuelle à perpé-
n'étoit qu'en la bouche de ceux qui y tuité ou à longues années comme en vertu d'un
avoient intérêt. perfonne, par exemples, ne pouvoit bail emprhitéotiqueou d'un bail à rente. (#)
accufêrune femme d'adultère que{on mari & cette
loi s'obferveencore parmi nous, au moins dans ce ou tenure d'un fonds ou d'un héritage à titre d'a-
particulier. %q Adultère. Cenfe. Voy* ci-dejfu$ ACENSE. (ff)
cas
Le terme à'tccujaiion n'avoit lieu même qU à 1 é- ACEPHALE, 1. m. *«>*Aec qu.« n'a point dt chef
tard des crimes publics la pourfuited'un crime ou eu de tête, mot formédu Grec, favoird'd privatif, &
aélit particulier s'appeUoit fimplement aSion. Voye^ de KipoX» tête. On l'emploie dans le fens propre pour
Action. exprimer des êtres vivans fans tête s'il en exifte
Caton, le plus honnêtehomme de !on Siècle, rut car il paraît que c'eft fans fondementque les anciens
aceufé quarante-deuxfois, & abfous autant de fois. naturalises ont avancé qu'il y avoit des peuples en»
Voyez Absolution» tiers aguTansfans cette partiedu corps humain. Pline
Quand l'accufé accufe fon accufateur, cela s'ap- les nomme les Blemmyes. Borel, favant medccin, a
pelle récrimination, laquelle n'eft point admire que refuté cette table, fur la relationd'un voyageur,fon
l'accufé n'ait commencé par fe purger. Voye^ Ré- parent. Mais on trouve fouvent des infettes & des
crimination.. vers qui vivent fans tête. f^oye[ VEes.
Les lois cruelles de Finquifition exigentde 1 acetife Acéphalefe dit plus ordinairement dans un fens
qu'il staccufe lui-même du crime qu on lui impute. figuré d'un corps fans chef. Ainfi l'on appelle *d-
Foyer INQUISITION. phalu des prêtres qui fe fouftrayent à la difeiplind
C'etoit autrefois la coutume dans quelques par- & à la jurifdiFtion de leur évêque & des évêques
ties de l'Europe, lorfque Yaccufsùon étoit grave, qui réfutent de fe foùmettre celle de leur patriar-
qu'on la décidât par le combat, ou qu'on obligeât che, yoyei EXEMPTION & Privilège.
raceufé à fe purger par ferment; fermentqui néan- On a encore donné ce nom aux monastères ou
moins ne fuffifoit pas pour le purger, à moins qu'un chapitres indépendans de la jurifdiûion des éve-
tertain nombre de fes voifins ou de fes connoitfances ques; fur quoi Geonroi, abbéde Vendôme, fit cette
D VBL, réponfe au commencementdu xu. fiecle « Nous
ne juraffent canjointementavec lui. Vtgm
COMBAT, SEItMENT, PUAGATION, ©v. x ne hommes point acéphales puifque nous avons
C'eft fans doute par une fuite de cet ufage «pu Jefus-Chrift pour chef, & après lui le pape ».
été long-tems en vigueur en Angleterre qu'on y Radon illusoire, puifq ue non-feulement tout le cler-
appelle encore celui qui s'intéreflant à la perfonne gé, mais encore les laïcs auroient pu la prétexter
d'un mort, fe porte accusateurdu meurtrier,appel- pour fe fouftraire à la jurifdiâion des ordinaires.
huit & l'accufé appelle. (H) Auffiles conciles & les capitulaires de nos ra&tpro-
ACCUSÉ, en Droit, eft celui qu'on pourfuit en noncent-ilsdes peines très-grieves contre les clercs
juftice pour la réparation d'un crime qu'on lui im-
eccléfiaftique fait mention de pluficurs
pute. II eft de l'effence de la procédure criminelle L*hiftoire
feues défignées parle nom d'acéphales. De ce. nom-
qu'il fdit entendu avant que d'être jugé, fi ce n'eft
qu'ilfoit contumaxon sefufe de répondre; auxquels bre foat, 1°. ceux qui ne voulurent adhérer ni à
cas, après l'avoir fommé de fe représenter ou de ré- Jean, patriarche d'Antioche ai à S. Cyrille d'Ale.
pondre on paire outre au jugement du procès. Il xandrie dans la difputequ'ils eurent après l'aflem-
doit répondre préfent & en perfonne & non pas blée du, concile d'Ephefe o. certains hérétiquesdu
fi n'eftqu'il ne fût pas le François, cinquieme fiecle qui fuivirent d'abord les erreurs
par procureur, ce de Pierre Mongus, évêque d'Alexandrie, puis l'a-
auquel cas on lui adjoindroit un interprète qui ex-
pliqueroitfes réponfesau juge. F°y*{ Interprète, bandonnèrent parce qu'il avoit feint de fouferire
MUET, 6> CONTUMAX. aux décifions du concile de Chalcedoine ils foûte-
Il n'eft point reçu à ufer de récrimination, qui!
noient le^erreurs d'Eutychés (Pbyrç Eutychien)
n'ait purge l'accufation contre lui intentée. 3°. les feûateurs de Sévère, évâaue d'Antioche, &
L'accufl meurt inugrijlatûs c'eft-à-dire fans té- généralementtous ceux qui refufoientd'admettre le
triflure lorfqu'ilmeurt avant le jugementde fon pro- concilede Chalcedoine.Vayt[ Severiens.
ces, nonobftant que les informationsfuirent ache- Quelques jurifconfiiltes appellent auffi acéphales
vées & qu'ellesAiflent concluantescontre lui. non- les pauvres gens qui n'ont aucun feigneur propre,
®bilant même qu'il fût déjà condamné par les pre- parce qu'ils ne poffedent aucun héritage, à raifon
miers juees pourvu que l'appel n'ait point encore duquel ils puiflèntrelever du roi, d'unbaron, d'un
été confirmé par des juges Souverains, fi ce n'eft que évêque, 0.. wtre feigneur féodal. Ainfi dans les lois
l'accufationait pour objet un crinte de lefe-majefté. d'HenriI. roi d'Angleterre on entend par acéphales,
Et par conféquentfes biens ne font pas fujets en ce les citoyens qui, ne poffédant aucun domaine, ne
cas » confifeationsce qui n'empêchepourtant pas relevent d'aucun feigneur en-qûalitéde TvallauxTDu
que la partie civile ne puifle répéter les dommages ACERBE adj. efpece de faveur mixte qui con-
& intérêts contre les héritiers lesquels n'ont d'autre
fifte en un goût sur, avec ace pointe piquante U
moyen de s'en faite décharger,que de purger la mé-
moire du défunt. Voyt\ Mémoire. point réfigner, aftringente. f^oyH.Go<hv ~:<
Un eccléfiaftxque aceufi ne peut Tel eû le goût des poires, du raifin at de la plu-
quand le crime emporte la privation de fon béné- part des autres. fhûts-aiiaatJeur maturité. Voyct^
fice. (H ) Fruit, 6-c
terme de Ckafe, fe dit des endroitsles
ACCUTS Les médecins
plus reculés des4erriersdes renards & des blereaux une faveur intermédiain» entre l'acide ce l'amer.
& auffides lieux les plus enfoncés où l'on obligele Foyer ACIDE 6> AsTRiKCERT.
f.
ville du royaume
gibierde fe retirer.
grands pays de bois.
ACÉ, f.
i

• Ac c vts, font auff les bouts des forêts & des
ryq
ACÉRENZA<m CIRENZA,
de Naples,capitale de la Bafilkate fur le Branduno,
au de
ACERER
l'Apennin, long. 33.40. Lu. 40. 48.
v. ad. (Stnunm & Tail/amderie.)c'eft
bouder ua morceau d acier à l'extrémitéd'un mot»
dans tous
ccau de fer on pratique cette opération ACESIOS ou 'lui rend lafanté, (AfyrA.)fumant
les outils tranchans qui fervent à couper des matie- de Telefphore, dieu de la Médecine.
res dures. • ACHEIROPŒETE ÇTkéoL & Hift. *<) qui
.On acere de différentes manières. S'il s'agit d'un h'ejl pas fait avec la main. C'eft le nom d'une image
marteau foit de la tête foit de la panne, on commen- de Jefus Christ qui eft à Romedans l'églife de faint
ce par corroyer un morceau d'acier de la largeur & Jean de Latran, & qu'on dit que faint Luc ébaucha
de la forme de la tête du marteau puis on le foude & que les anges achevèrent.
à un morceaude fer menu de la même forme. Enfuite ACETABULE t fub. m. (Hijl. nat.) On àvbit mii
on fait chauffer la tête du marteau & cette acérure, au rang des plantes marines mais on a
& on foude le toutenfemble comme il fera dit à l'ar- qu'il appartient au règne animal & qu'il
ticle SOUDER. On ne pratique l'acénu-e avec le fer reconnu
eft produit par des infeâes de mer. En effet cette
que pour conferver à l'acier fa qualité. Il y a des ou- production ne paroît pas analogueaux plantes par fa
vriers qui pour s'épargnerde la peine, s en difpen- fubftance qui eft pierreufe mais elle en eft moins
Cent& n'en font pas mieux. S'il s'agit de la panne, éloignée par fa figure. C'eft un petit baffin fait eh
on peut employer la même façon mais ordinaire- forme de cône renVeri'é qui tient par fa pointe à un
ment on fend le côté de la panne du marteau,& on pédicule fort mince & affez long. Il y a plufieurs de
y infereun morceaud'acieramorcé en forme de coin. ces pédicules qui femblent fortir d une pierre, ou
Les deux premieres façons d'acérer s'appellent d'une coquIlle, ou d'une autre matière dure fur la-
quelle ils font collés. Cette apparencejointe à d'au*
Il vaut mieux fe fervir de la troifieme façon, au-
très circonftancesavoit induit en erreur fur la nature
tant qu'il eft poffible, parce que la chaude portée de Yacétabult & de bien d'autres prétenduesplantes
eft luette à fe deffouder à caufe des craffes qui fe marines, juiqu'à ce que M. Peyflonelait découvert
trouvent fouvent prifes entre les deux furfaces ap- qu'elles étoient des produirionsanimales. Yoyet Po-
pliquées, quelqueprécaution que l'on prenne. (/)
LIPIER DE MER, PLANTES MARINES.
On voit Pl. 1. du Taillandier fig. u, un marteau
de tailleur de pierre'fendu en pié de biche par fon AcÉtabule en Anatomit s'employe pour dé-«
extrémité fupérieure & prêt à recevoir t'acérure. rgner dans certains os une cavité profondedeftinée
Le morceaud'acier x, fait en coin, s'appellel'acé- à recevoir les groires têtes d'autres os qui s'y arti-
culent.
mre. Ce morceau te met dans la fente en pié de biche C'eft ainM que la cavité de l'os des iles qui reçoit
du marteau, & s'y foude. Alors on dit que le marteau
cjl acérf ou aciére. la tête du fémur ou os de la cuiffe eft appellée acé-
Pour acérerun tas, on prend d'abord un morceau tabule & quelquefois cotylc ou cavité cotyloide. Voyc^
d'acier plat on le roule comme on voit, Planche OS DES Iles FEMUR, COTYLE, &c
du Taillandier. Quand il efl ainfi roulé, on le foude Vacé tabuleeft revêtu & tapiffé d'un cartilagedont
bien, & on lui donne la. formequarréequ'on lui voit le bord circulaireeft appellé fourcil; au fond de cette
cavité eft une groffe glande mucilagineufe.
en H, ou il eft foudé avec le morceau d'acier G x AcitabuUeft àuflîemployépar les anatomiftesdans
qu'on appelle une mife. Ainfi la mife fe trouve entre
le tasfort acérure comme on voit fig. i. Voyt{ le même fens que cotylédon. Pov. COTYLEDON. (L)
quant à l'affemblagede ces parties, VartUTe TAs. AcÉTABULE, (Rift. anc.) du mot Latin acttàbu-
ACERIDES, eu un emplâtre fait fans cire, com- lum petit vafe ou burette que chez les anciens on
me celui qu'on appelle emplajlrumNorimbergcnfe.Il mettoit fur la table rempli de quelquefauce ou af
entre de la cire dans l'emplâtre de Nuremberg de la faifonnement, & femblable à nos làlieres faucie-
pharmacopéede Paris, & il n'en entre point dans la res, huiliers vinaigriers. On doit principalement
Se
véritable recette. (N) le déterminer à cette dernière efpece puifqu'Agri-
^ACERNOou ACIERNO, f. ville d'Italie dans le cola, Traité des mtfures Romaines tire Pétymologie
royaume les. Long. 3i. 58. lat. 40. 33. à'acttabulum à'acetum vinaigre d'autres préten-
dent que c'étoit un vafe en compartiment, qui con-
ACERRA, f. jieliïè^villejcMtalie au royaume de
Naples, dans la Terre de LaboumLong^J1 68. la;. tenoit diyjerfes
40. 55. Acètabul'e,étoit aulfi une mefure Romaine
f.
ACERRE, f. du Latin acerra Chez les Romains^ dont/0n fe fervoit pour les choses liquides, & mê-
c'étoit une efpece d'autel.drefféprès du lit d'un mort me pour les feches, particulièrementen Médecine*
far lequel les parens & les amis du défuntbrûloient
perpétuellementde l'encensjufqu'au momentdes fu-
tte forte de mefure contenoit un cyathe comme
Je prouve Agricola par deux vers de Fannius, qui,
nérailles. (G) parlant du cyathe, dit qu'il contient le poids de dix
ACERSOCOME, adj. pri&Jubft. nom d'Apollon dragmes, & 1 oxybaphe ouacétabult,celui de quinze
qui veut dire longue chevelure, parce qu'on repré–
lente ordinairement ce dieu avec la chevelured'un Bis quinque hune
jeuijp homme. (G ) appendtrt tentes
ACERURE f. f. (Serrurerie& Taillanderie.) dOn Oxybaphus fitt ,fi
donne ce nom aux morceauxd'acier préparés pour
être foudés à l'extrémité de morceaux de fer, ou Du Pinet, dans !on Traitédes mefmresantiques, aâs
autrement, fuivant le befoin & comme on voit à à tête de4à traduction de Pline, prétend que Vacé-
la
l'article ACERER. tabule d'huile pefoit deux onces & deux fcrupules
ACESTIDES f. f. (Hifl. nat. &Minéral, anc.) Xacétabult de vw, deux onces deux dragmesun grain
trois onces
nom que les anciens donnoient aux cheminées des & un tiers de grain;
fourneaux à fondre le cuivre. Elles alloient en fe trois dragmes un fcrupule& deux Cliquet ou huit
retrécilTant du bas au commet, afin que les vapeurs grains.
du métal en fufion s'y attachaffent & que la cadmie ACETUM (Ckimiejc'eft la par-
s'y formât en plus grande quantité. V?yt{ Éiofiori- tie la plus, acide du vinaigre, après qu on en a tiré
le phlegme. Pàyei Vinaigre RADICAL. (AT)
ACESCENCE (Médecine.)difpofition à l'acidité. ACHAIE f. m. (Géog. anc.) c'eftle nom d'une
On appelle ancienne entre la Thef-
qui affectent les organes du goût d'une aigreur pi- falie l*Êpire, le Péloponefe & mer Égée, &
la
quante, f 'oye\ Acid&s, qu'on nomme aujourd'hui LivadU ou la province 4-
ro
Péloponcfe qui s'appelle maintenant le Duché de Ses feuilles reflcmblentà celles du pcrfi! & pouflent
Clarrnce.
ACHAIENS m ACHÉES m ACHÉENS f. m.
une tige d'un pié de haut d'où naiflent des fleurs en
Juillet & Août faites en ombelles, de couleur jaune
{%upks anciens de l'Achaie. Voyti Achaie. pu blanche, compofées de cinq feuilles dilpoiecs
A C H A L AND E R ( Comment ) attirer Ut Mar- en rofe. A la place de ces fleurs croît un fruit qui ren-
chands, accréditer mettre tme bottùatu un magafin ferme deux graines qui en multiplientlefpccc ain-
en réputation y fan vtmr la chalans. Voye^ Cha- r qne Ces racmes éclatées dont on fe fert le plus'or-
LAND. dinairement.
ACHALANDÉ,Achalandée, f m a des chalands. Cette plante aime une terre humide &; fubftan-
M fe dit égalementdu marchand& de la boutique tielle, avec peu de foleil. On mange fes racines
Un marchand achalandé eu celui qui fait un grand crues & cuites.
débit. Une boutique afhalattdét eft celle où il vient My encore une ache fort cultivée dans les jar-
quantité de marchands pour acheter des marchan- dins, qui eft appellée cclleri. Voy*{. Celleri. ( K )
Apium palujlre, & apium ifficinaritm (C.B. Pin.
m AZEM ou ASEM,f. Royaume
•ACHAM 154. ) Cette plante eft amere acre aromatique
d'Afie dans la partie feptentrionaledes Etats du elle contient beaucoup de fel volatil huileux dont
Roi d'Ava. le fel ammoniac n'eft pas entièrement décompoté
ACHAMECH que quelques-uns écrivent acamech, mais dilfous dans beaucoup de phlegme& uni avec
d'autres actmech bgnifie, telon quelques Chimiltes, beaucoupde terre. Mém. de l'Acad. Royale desSc'un-
l' écume de forgau ou la litharge d'argent. FoyeiLl- ces. On en tire par l'analyfe chimique, outre plufieurs
liqueurs acides beaucoup de foufre beaucoup de
ACHANACA f. ( Hift. mt.&Bot.)plante qui terre affez d'efbrit utancux & un peu de fet vola-
croîi en Afrique au Royaume de Meh qui a la til concret: c'eft pourquoi elle cftapéritive, diuré-
feuille grande & fèmblable à celle du chou, mais tique, fudorifique, fébrifuge, vulnéraire. On fait
moins épai1fe & avec une côte plus menue. Elle por- prendre fix onces du fuc de fes feuilles dans le com-
te un fruit gros comme un œuf & de couleuraune, mencement du friflbn de l'accès des fievres inter-
que iesnaturels du pays nommentalfitr ou fach. Sa mittentes on couvre le malade & il tue ordinaire-
feuille & fon fruit font des fudonfiques ,qu'ils em- ment.
ploient dans les maladies vénériennes. Cette def- Un gros d'extrait de feuilles d'ache avec deux gros
cription feroitpafiàblepour des Africains mais elle de kinkina, eü un excellentremedecontre la fièvre
eft infuffiiante & mauvaife pour sous. C'eft une re- quarte, & toutes celles qui naiflent d'obftruétions
flerion qu'on n*a que trop fouvent occafionde faire au bas-ventre. On peut fubftituerle fuc d'ache à ce-.
fur la Botanique despiantes étrangeres. lui de cochléaria dans le Scorbut, & quand il faut
ACHANE f. f. ( ÊTtft. anc, ) azur%, ancienneme- fortifier les gencives & nettoyer les ulcères de la
fure de blé ufitée en Perfe qui contenoit qua- bouche. On en baume le cancer & les ulceres ex-
rante-cinqmédimnes attiques. Arbuthhn.Diffirtat. térieurs. On emploie la racine d'ache en tifane
p. iO4.(G) dans les boitillons dans les apozèmes & dans les fi-
ACHÀRNAR, en Afironomie eft le nom d'une rops propres à défopiler. C'eft une des cinq apéri-
étoile de la premièregrandeur,à l'extrémitéauftrale tives. Pour faire pafler le lait, faites bouillir égale
de la conftellationappelléeEridan. V. ERIpAN. (0) partie de feuillesd'ache & de mente dans du tain-
ACHARNER,v.*a.(Chafe & Faut,)On acharne doux, paffez par un tamis Saupoudrez ce qui fera
les chiens en leur donnant le goût & l'appétit de la paffé avec les femences d'ache pulvérifées. Cette
chair. On dit acharner l'oifeau fur le tiroir, foit au plante fe trouve le long des foffés & def ntiffeaux.
poing avec le tiroir, ou en attachant le tiroir au ACHÉENNE; adj. pris fubft.( Myth. ) furnom
f<grc( Tiroir
leurre. 6
Leurre. qu'on donna à Cérèrà caufe de la douleur qu'elle
ACHAT, f.m. {Commerce. )C'cAl'acquifitiond'une reffenth de l'enlèvementde Proferpinefa fille. Cérts
chofe moyennantle payement de fa valeur. Achat k achetant c'eft-à-dire Céris la trille ou la de 11,19.
prend auffi pour la chofe achetée. Venu eft le con- ACHÉES f. m. ( Pèche.)On donné ce nom & ce-
ttttire d'achar & acheteur eft oppofe à vendeur. lui de laiche à certains vers qui fervent à nourrir des
On appelle Livre d'achat un Livre particulierdont oifeauxtbu à faire des appats pourla pêche & coin-
les Marchandsfe fervent pour écrire journellement me il eft quelquefois affez difficile d'en trouver, voi-
toutes les marchandes qu'i!s achètent. V. LIVRES. ci divers moyenspour en avoir prefqu'en toutes les
faifons de l'année.
AcHxr,{Jwi}pnid:) eft l'acquifitiond'un effet. ou Le premier eft de l'en aller dans un pré ou autre
mobilierou immobilier moyennant une fomme à lieu rempli d'herbes, où l'on jugera qu'il peut y
bqaeile il a été efttméentre fes. partiesà l'amiable avoir de cette forte de vers là iffaut, fans fortir
on pruë judiciairement.Le confentementde l'ache- d'une place, danfer ou plutôt trépigner des pies en-
leur eft ce qui rendparfait l'achat. L'achat & Invente viron un demi quart cPWufçfans s'arrêter veus-ver-
ne font qu'ire même forte de contrat confidérépar rez les vers fortir de terre tout autour de vous;
rapport aux âiHejentes parties contractantes car il vous les amaflferez non à m r
qu'ils fortiront
fans achat. C'efl pourquoice contrat eft appelledans arrêtez un moment, ils rentreront dans la terre.
le Droit civil d'un même nom,tmpdo-Ytnditiô. Le deuxième moyen s'emploie lorfqu'il y a des

que
tre
le nouvel acquéreurd'une maifonou au-
héritageeft le maîtrede dépofféder le locataire
noix vertes fur les noyers prenez^en un quarteron
ou deux ayez un feau plem d'eau, & une brique
ou thuilefur laquelle vous raperez la broue de vos
ou le fermier. (6) noix tenant la brique Ce les noix dans le fond de
ACHE f. f. eft une plante potagère qui en un l'eau lorfque vous aurez tout râpé, l'eau fera
wai terfil on en compte de quatre fortes Tache ou amere répandezcette eau s'il y a des vers,ils for-
perfi» de Macédoine;Tache de jardin ou perfil or- tiront dans un quart d'heure.
dinaire Tache de montagne qui eft celle qui s'é- On -fait la mêmechofe avec des feuilles de noyer
lève le plus haut l'ache de marais, que d'autres ou de chanvre qu'on fait bouillir & on répand fur.
nommentVache royale. la terre l'eau dans laquelle les feuilles ont bouilli.
Cette dernière plante fe cultive dans les jardins. On fait encore bouillir du verd de gris dans un
peuplé vinaigre & on en arrofe la terre. dit, c'eft payer une partie fur le champ, & prendre
Enfin vous trouverez des achéesaifémentla nuit, du tems pour l'autre. jf
ayant une lanterne lourde, & marchantdoucement ou
dans un jardin le long des allées,ou dans un pré où de difeompte ou taru^pour cent par mois
il n'y aura plus d'herbes quand il aura plû ou après prompt p/tyementjjjtffuneconvention par laquelle
un brouillard. Quand il fait fec, les achccsnfiJJûP– vandeurs'oblîgedefaire une diminution ou rabais
test de leurs trous que dans les lic^»4lumîdes & Sur le payement des marchandises qu'il a vendues»
à l'abri du vent & ou foleil. fuppofé que l'acheteur veuille les lui payer avant le
Autre moyen c'cil de planter d'environ un pié tems & cela- proportionde ce qu'il en reftera à
un gros bâton dans un endroitd'un pré humide, & expirer compterdu jour du payement.
de remuer la terre pendant un demi quart d'heure Acheter à profit c'eft acheter bavant le livre jour-
en agitant le bâton en tout fens l'ébranlementde la
terre fera fortir les vers.
• ACHELAÉ n. p. f. ( Myth. ) nom d'une des
nal d'achat du
6ce..
Acheter pourpayer d'une foin J Poutre ou pour
1
de béné-

Harpies. On lui donne pour coeurs Alope & Ocy- payer défaire en foire c'eft proprement acheterà cré-
pete. dit pourun teins*
• ACHEM ou ACHEN f. villecapitale du Royau- Acheter pour fin compte c'eft acheter pour foi-
me du même nom, dans la partie feptentrionafede même & par oppofition acheter,
lifle de Sumatra, aux Indes orientales. Long. 113. c'eft acheter pour le compte d'autrui, moyennant
30. lut. 3. un droit que 'on appelle de commiffion.
• ACHEMENIS f. f. < Afyth. ) plante dont il eft Acheterpartie comptant partie en Lettres de change
fait mention dans Pline à laquelle la Fable a attri- 6- partie terme ou à crédit, c'eft payer en argent
bué la vertu de jetter la terreur parmi les armées, comptant une partie une autre en Lettres de
& de les mettre en fuite. C'eft dommage que ce foit change., ce s'obligerde payer l'autre partie dans un
là une fable, & que les hommes ne puùTent pas al- certaintems dont on convient.
ler au combat avec des plantes à la main. Acheterpartie comptant, partie *n promeffes & partie
ACHEMENS,f. m. terme de Blafon lambrequins en troc, c'eft payer ulte partie en monnaie réelle &
ou chaperons d'étoffe découpés qui environnent le fur le champ une autre en promettes ou billets
cafque & l'écu. Ils font ordinairementdes mêmes payables dans des tems & donner pour l'autre des
émaux que les armoiries. (F) marchandifes dont on convientde pnx ce qui s'apo
ACHEMINERun cheval ( Manège. ) c'eft accou- pelle marchandife de troc.
tumer un poulain à marcherdroitdevant lui. Foye^ La manière la plus avantageufeCacheter eft celle
PptJLAlN. Cheval acheminé eft celui qui a de la dif- qui fe fait à crédit pour un tems à charge d'es-
pofmon à être dreffé qui connoît la bride & répond compteou de difcompte. Voyt^ ESCOMPTE & Dis-
aux éperons qui eft dégourdi & rompu. Poètes (& F)
les COMPTE. (G )
ACHERON f. m. Géog. anc. & Myth.\ C'é- ACHETEUR f. m. ( Jurifprud. ) eft celui qui a
toit un fleuve des enfers chez les an- fait l'achat, foit d'un immeuble ou d'un effet mobi-
ciens Géographes ou un fleuve de la Thefprotie, lier en quoi ce terme differe de celui $ acquéreur
prenant fa fource au marais d'Acherufè & fe jet- qui ne fe dit proprement que lie l'acheteur d un im-
tant près d'Ambracie dans le golfe Adriatique ou meuble, yoyei ACHAT 6- ACQUÉREUR. (If)
de la Calabre en Italie. ACHETEUR{Commerce.')Marchand qui achetédes
ACHERUSE f. f. ( Géog. Rift. anc. & Afyth.bel-) marchandifes pour faire fon commerce pour les re-
lac d'Egypte près de Memphis environné de vendre en gros ou en détail en magafin en bouti-
les campagnes où les Egyptiens venoient dépofer
leurs morts. Ils les expoloientd'abord fur les rives
que en foire, 6c. de toute per-
sonne qui acheté quelque archandife ou denrée »
du lac, & des Juges examinoientla vie qu'ilsavoient pour en faire amplement Mage pour elle-même
menée. On écoutoit les accufateurs & felon ce fans en faire trafic. (G)
qu'on alléguoit pour ou contre le vivant le mort ACHEVEMENT, i. m. terme de c'e1t
etoit honoré ou privé de la fépulture. Il y avoit l'action de finir une étoffe en noir par le Teinturier
dans la même contrée un temple confacré èHécate du petit teint lorsqu'elle a été guédée ou panée
la ténébreufe,& deux marais appellés le Cocyttii.lt fur la cuve du bleu par le Teinturier du grand teint.
Cir/h c'eft là-deflus que l'imaginationdes Poètes s'cft Foyer GUESDE BLEU &C. & TEINTURE.
exercée r& qu'elle a bâti fes enfers & fon élyfée. ACHEVERun cheval f Manège. ) c'eft acheter fa
ACHETERdu marchandiftt ( Commerce. ) ou en dernière reprife au manège. Cheval achevé eft celui
faire l'achat c'eft les acquérir pour un prix dont on qui eft bien dreffé qui ne manquepoint à faire un
convient, moyennantquoi on s'en rend le proprié- certain manége qui eft. confirmé dans-un air ON un
taire il y a différentes manieres d'acheter.
Acheter en gros. c'eft enlever une grande quanti-
imanége particulier. Foye^ Air, Manège, &c.
Cheval commencé acheminé & achevé Sont les ter-
té de la même marchandife ou denrée, & quelque- mes dont on Ce fert pour marquerles diiférentes dit-
tôis tout ce qu'il en a à vendre. Foye{ ENLEVER
& MONOPOLE. Par oppofition acheter en détail
pofitions & pour ainfi dire les différentes claffes
d'un chevalgui a de l'école. ÉCOLE.(F)
c'eft enleverune portion modiquede marchandife. Achever, termt de PotUr d'étain. Ce mot fe dit
Adutercomptant,c'eft payer fur le champ,en mon-
noie réelle, les marchandites qu'on vientd'acheter.
de ce qui refte à faire depuis que l'ouvrage eft tour-
né Julqu'à ce qu'il (oit fini. Ainfi > à regard de la
Acheter au comptant ou pour comptant c'eft une vauTelle achever, c'eft la forger, quieftia dernière
manicre de parler des Négocians qui femble figni- façon. Foyeç FORGER rétain. A legardro la pote-
fier qu'on devroit payer comptant cependantelle rie ou menuiferie d'étain, achever c'eft jetter les
peut avoir une autre lignification d'autant que anfes fur la pièce ou les mouler ou fouder à la
quand on achete de cette façon on a quelquefois juf- dure légère & enfin réparer. FoyeçjETTEBifur
qu'à trois moisde terme pour payer.
Acheter à crédit ou sTerme ^ceu acheter à condi-
t
14 pufa. Mouler Usanfes Souder à làfmhm U*
gère, R&PARER.
tion de payer dans uri certain tems dont on con-
vient.
Acfuttr Éartit comptant, & partit J tenu tu cri-
te en
AC
v A, canne con-
dans le vinaigre le poivre des épice-
ries & d'autres ingrédjew de la longueurà peu près
&
blement ne croyoit guere à la divinité de Chaffe-
& de la confiftancs de nos cornichons d'un jaune mouche, mais qui fe propofoitde nous intlruire du
pâle & d'un tiffu firbeux. Les Hollandoisrapportent préjugé des habitansde Cyrene, fans expoferfa tran-
des Indes Orientales dans des urnes de terre. quillité, ne pouvoit s'exprimer autrement. Voilà
ACHILLE, tendon XAchilU en Latin corda.
'Acfùlûs.C'eft un gros tendon formé par l'union de$ je crois une de ces occafions ou l'on lie peut tirer
tendons des quatre mufcles extenfeursdu pié. Voye^ aucune conséquencedu témoignage d'un auteur ni
TENDON £ Pie. contre lui-même, ni pour le fan qu'il attelé. 1
Il eft ainfi nommé, parce que ce fut en cet endroit ACHORE,f. m. ( en Medec.) eft la troifienie ef-
qu'Achille reçut cette fatale bleffure que fon pré- peee de teigne, ou le troifiemedegré de cette mala-
tend lui avoir caufé la mort. (Z.) die. Ceft encore un petit ulcère qui fe forme fur la!
• ACHILLEA f. f. (Gtorg. anc. ) île duadoréPont-Eu- peau de la tête; il en fort par nombre de petits trous
xin, ainfi nommée d'Achille qui y étoit com- dont il eft parfemé une quantité de pus qui eft plus
me un Dieu. épais que 1eau mais qui n'a pas cependant tout-a-
• ACHILLÉES adj. pris fubft. (Hïft. anc.) fêtes fait la confiftance du miel.
inflituées en l'honneur d'Achille. Elles fe célébroient Il paroît que les anciens Grecs Se les Arabes ont
à Brafeis où ce héros avoit un temple. C'efl tout ce comprisfous le nom A'achore les croûtes de lait 6c
qu'on en fait. la quoique ces accidens foient différens pour
ACHILLEIDE,(Belles-Lettres.)ouvrage en vers, le teigne
fiége & le danger. Les croûtes de lait attaquent le
de Stace, dans lequel cet auteur le propofoit de ra- vifage le cou & il n'y a guère que les enfans qui
exploits d'Achille mais
conter toute la vie & les traité tètent qui y foiént fulets d'où elles ont tiré leur
prévenu par la mort il n'a que ce qui concer. nom. Le fiége des croûtes de lait en dans les glandes
noit l'enfance & l'éducationde fon héros; & cette cutanées de la tête celui de la teigne eft dans la
hiftoire eft demeuréeimparfaite. peau même qui en eft Voy>Croûtes
Nous difonshiftoire, quoiquenous n'ignorionspas DE LAIT. Foye^auffi Teigne. (N)
que des Auteurs célèbresl'ont
appelléePoëme épique • ACHOUROU, f. efpece de l'aurier qui croît en
& que Jules Scaliger cWnneà Stace la préférence fur Amérique & que l'on appelle Bois d'Inde.Ce bois
Grecs
tous les Poètes héroïques eft affez& Romains, fans d'Indes'éleve beaucoup il eft dur, rouge & s'em-
en excepterHomère mais on traitégénéralement
fon fujet plû-
ploya aux ouvrages folides. Il a la feuille & le fruit
d'accord aujourd'huique Stace a aromatique.La décoltionde fes feuilles fe prenddans
tôt en Hifiorien qu'en Poète, fans .s'attacher à ce les maladies des nerfs & dans l'hydropifie.Son fruit
qui fait feffence & la conftitution d'un véritable qui a la figure d'une grappe de raifin & dont les
Poëme épique & que quant à la diction & à la baies font plutôt ovales que rondes, cil d'un violet
verfification, en cherchant à s'élever & à paroître foncé couvert d'une pellicule menu & plein de
grand, il donne dans l'enflure & devient empoulé. flic. Il renfermedes femences vertes violettes fie
pas l'hiftoiré de la vie en-
Un Poëme épique n'etI Epopée en forme de rein les oifeauxqui en mangent ont
tière d'un héros. Voye^ ou Poème épi- la chairviolette & amere au goût. Voyt^ le Diïlion-
QUE.
ACHIOTL.f. (m.
nat.) fWRfcucôU. naire de Med.
• f. (fiift ACHRONIQUE adj. m. ttfme £ Agronomie qui
ACHITH m. nat & bot.) forte de vigne fe dit du lever ou du coucher d'une étoile, lorfqu'il
de 1 ile de Madagafcar qui donne un fruit nommé fe fait au moment où le Soleil fe couche ou fe leve.
Voachit de la groffeur d un raifin verd qui mûrit On écrit aufli acronique 1'ortographe de ce mot dé-
en Décembre Janvier& Février. pend de l'étymologie qu'on lui donne & c'eft fur
ACHLADES,f. f. plur. (Hiji. nat. &Bot.) efpè. quoi on n'eft point entièrement d'accord. Voye^
ce de poiresfauvages, qui croulentfur les montagnes ACRONIQUE. (O)
de Crète. Ray.
ACHLYS f. m. ( Myth. ) ik% que quelque
ACHSTEDE oti AKSTEDE (. petite ville
d'Allemagne dans le Duché de Brem fur le Lun.
Auteurs Grecs donnentau premi&En'e dont l'exil ACHETELING,f. (.Commerce. ) mefure de li-
&- du
tence précédoit delle du monde des dieux
chaos qui fut feul étetnel & qui engendrales au- queur dont on fe fért en Allemagne il faut 3 x ache*
te/ings pour un heémer. Quatre fthiltems font un
tres dieux. Ce mot vient feloii toute apparence athetttlng. (G )
du mot Grec ifrùt tintins.
ACHOAVAN ou ACHOAVA f. (Bip. nat. & ACHTENDEELEN,ou ACHETELING, f. (Com-
tôt.) C'eft ainfi qu'on appelle plante mtrceS mefure de grains dont on fe fert en quelques
une commune endroits de Hollande.Deux hoedsde Gormihengfont
en Egypte mais furtout en Sbechie. Elle eft moins
haute que la camomille mais elle lui reuemble affez cinq achttndetUnsl Vingt'huitac htendetttns ^d'Aipefen
font 3 de Rotterdam,mais il n'en faut que 16 de
par fes fleurs, & à la matricairepar fa feuille.Prof- en
ceux de Worcum 19 achundeelensde Delft font 1
per Alpin qui l'a fbuvent cueillie fraîche, lui a
trouvé le goût & l'odeur defagréable. Profper Alpin viertels d'Anvers,quatre achundeelens
font le hoed de Bruges. f*oyt[ Viertel
deHoed.
Delft
&
étoit affez habile homme pour. nous dire de cette
plante mieuxque cela s'il eût voulu s'en donner la ACHYR ACHYAI f. vil^ & château de ru-
peine. -<
ACHOR Im. ( Myth. ) Dieu chajfe-mouctu ou kraihe pu Volnie intérieu»-ftrleVorsklo',aux Ruf-
dieu des mouches. Plinedit que les habitansde Cyre. fiens. Long. 43.34,14*. 4$*32'
ACCIOCA herbe qui croît au Perdu ce que
ne lui facri6oient pour en obtenir la délivrance de l'on fubftitueà l'herbe du Paraguai dont on lui croit
ces infères qui. occafionnoientquelquefois dans les propriétés. FoyerPAHkGVAi.
leur pays des maladies contagieufes. Cet auteur ?ACIDALE,£(Myth. ) fontaine de Béotie
ajoute qu'elles mouroientauffi-tôtqu'on avoit facri-
fié. Un favant moderne remarque que Pline aurait d'où Vénusfut appellée Aàdalie. Voyt^ AciDAllE.
pu fe contenter de dire, pour l'honneurde la vérité, ACIDALIE, ou ACIDALIENNE,(Myth.) c'eft-
que c'étoit l'opinionvulgaire pour moi, il me fcm- ainfi que les GrecsappelloientquelquefoisVénus,
ble qu'il ne faut pas exiger une vérité qui peut être SAcidaUjfontaine de oéotie où les Graces alloient
dangereufe à dire d'un auteur qu'on accufe d'a- fe baigner avec elle.
voir menti en tant d'occasions où il eut été véridi- ACIDE, adj. qui fe prend quelquefoisfubft. (Ord.
que far.s conséquence.& que Pline qui vraisembla- encyclop. Entend, Science de la Nil. Chim. ) ce qui
pique la langue & lui caufe en même un fen- entre dans la compétition des vitriols, eft alkaline,
feneiutTaigreur. Voytk Goût ACIDITÉ. & de la nature de la bafedu tel commun c'eft ce qui
On divrfs ordinairement les tuidts en mamfeflcsK fait qu'il y a un peu de fel commun dans le vitriol.
K oye{ VITRIOL, COUPEROSE.
hes acide* manififtesfont ceuxque nous venons de Vacide vitriolique incorporé avec une terre de la
définir favoir ceux qui caufent une impremon (en- nature de la craie, mêlée avec un peu dela bafe du
fible. Tels font le vinaigre, & l'esprit de vinaigre fel commun & avec une très-pedtequantité de bi-
lés Tues de pomme Sauvage, de citrons,d oranges, tume, fait l'alun. Voye^ Alun.
de limons, d'épine-vinette de tamarins, & des fruits Vacide vitriolique combinéavec un peu de bitu-
qui ne font pas mûrs t'écrit d'alun, t'écrit de vi- me, donne le foutre minéral. Il faut très-peu de bi-
triol, l'efpntde foufre,tiré par la cloche, 1 efontde tume pour ôter à Yacide vitriolique fa fluidité ÔC
fel, &c. font autant d'acidcsmanifefies.Voye^ Vinai- pour lui donner une confiftance de corps folide
telle qu'eft celledu foufre.Il faut bien peu de ce fou-
GRE, NITRE,VITRIOL,Alun,n'ont SOUFRE, bc.
fre auffi pour faire perdre au mercure fa fluidité &
Les acides cachés font ceux qui pas affez d a-
cidité pour fe faire fentir au goût, mais qui reffem- pour le. fixer en quelqueforte,ce qui fait le cinnabre.
blent aux acides manifeües par d'autres propriétés Voyn Soufre, Cinnabre.
fuffifantes pour les mettre au rang des acides. On peut dire la même chofede Yacide du fel com-

.acides.
Il paroît par-là qu'ily a des caraaeres d'acidité
plus généraux que celuid'un goût aigre,quoique Ion
confidere principalement ce goût en parlant des
La grande marque ou la marque générale à la-
quelle on reconnoît les acides, cfeft Peffervefcence
qui fe fait lorfqu'on les mêle avec une autre forte de
mun il donne différensfels.Voyt^Canalyfe des taux
de Plombières dans les Mémoires de CAcadimit Royal*
des Sciences de tannée 174$.
Vacide du fel commun incorporé naturellement
avec une terre alkalinede la nature de la foude, con-
Aitue le tel gemme qui fe trouve en efpecesde car-
rieres ou de mines en différentes parties du globe ter-
Effervescence & reihe ce qui fait les fontaines& les puits falés lorf-
corps appellés alkalis. V<yt\
ALKALI. que l'eau traverfç des terres falées. V. SALINES.
Cependaut il ne faut pas toujours s'arrêter à cette Vacide du fel communjoint ainfi à cette terre al-
feule propriété pour déterminerqu'une fubftanceeft kaline, &t de plus intimementmêlé avec des matie-
acide parce que tout acide ne fait pas effervefeence res gra1fes qui réfultent du bitume & de la pourri-
ou ne fermentepas avec tout alkali; il eft des acides ture des plantes & des animauxqui vivent & meu-
que le goût feul fait
connoître mieux qu'aucuneau- rent dans la mer forme le tel marin
fe reconnoiffent encore à L' acide marin incorporé à une grandequantité de
tre épreuve, Les acidts couleur qu'ils caufent à cer-. matière bitumineufeoc très -peu de terre alkaline,
quelqueschangemens de
tains corps. Par exemple pour eprouver un acide donne un petit felgrenu, qu'il eft impoffible de met-
caché, mettez-le avec une teinture bleue de quelque. tre en cryftaux diftinâs. Vow Sel COMMUN.
végétal comme fera une infufion, ou du firop de Vacide nitreux qui eft 1 eau forte ou l'efprit de
violctes délayé dans de l'eau fi la teinture bleue de- nitre, joint à une terre allraline femblable au tel al-
vient rouge par ce mélange c'eft une marque d'aci- kalidu tartre,forme le nitre, qu'on nomme vulgai-
dité & la teinture bleue deviendra plus ou moins tementfalpetre & cette forte de nitre eft différente

kalicité. encore felon différentes combinaifons quoiqu'en


rouge felon que le corps
qu'on éprouvera par fon
Si au contraire la général le falpetre de houffage le nitre foffile des
moyen fera plus ou moms acide. mines & notre nitre ne différent pas entre eux ef-
teinture bleue devenoit verte, c'eft une preuve d'al-
fentiellemént, ils ne font cependantpas abfolument
Tout.ce qui ëft acide eft fel, ou ce qui fait l'acidi- les mêmes.
té de tout corps acide ou aigre, eft fel. On peut même L'acide nitreux eft naturellement combiné avec
dire que facide fait l'effence de tout fel, non-feule- un principe gras, qui donne à l'efprit de nitre lorf-
le comprend ai- qu il eft en vapeurs dans le balonpendant la diftilla-
ment de tout fel acide commeon
fément, mais encore de tout moyen, & même,
fel tion une couleur rouge orangée, qui le diftingue
extraordinaire de tout fel dans la difiillationde tous les autres acides & efprits.
ce qui paroîtra d'abord font fels "Cette-couleurrouge des vapeurs de l'efprit de nitre
alkali. Les fels moyensne quepar leur acide,
joint à une terre particulière qui 1 a adouci; ce qui lui a fait donner par les Alchimiûesle nom de fang
forme une matière qui n'eft m acidc ni alkaline & de lafalamandre. fbyq NlTRE.
qu'on nomme pour cette raifon fel moyen ou neutre. C'eft auffi Yacide qui fait f effence faline des fels
Les alkalis né font fels que par un peu d'acids- des végétaux. Les feu de la terre diffous dans l'eau
concentré par la tufiondans beaucoup de terre ab- que les plantes en tirent pour leur accroilfement&
forbante qui par ce mélange intime avec Yacide pour leur entretien,deviennent propres à la plante
eft diffoluble 8c a de la faveur en un mot eft fa- qui les reçoit. Ce quiforme les fels de la terre, font
les acides minérauxdont nousvenons de parler. Les
Les acides font ou minéraux, comme eft celuidu plantes tirentl'un ou rautre de ces fels, fuivant qu'ils
fel commun; ou végétaux,comme eft le vinaigre té trouvent plus dans la terre oùelles font plantées,
& felon les différentesefpeces de plantes «reft pour-
ou animaux, commeeftdifférentes
Yacidc des fourmis.
d acides minéraux; quoi il y a des plantesdont on tire du tartrevitriolé
Il y a trois espèces
favoir, Facide vitriolique l'acide du nitre & Yaci- comme font les plantes aromatiques le romarin,
&c. d'autres defquelles on tire un fel. nitreux com-
de du fel commun. me font les plantes rafraîchiflantes la pariétaire
l'acidevitrioliquefe trouve dansées vitriols, dans fel
l'alun dans le foufre minéral &c. Yacide vitrioli- 6c. Il.y a des plantes qui donnent beaucoup de
que joint à un fcr diffous ou
mêlé avec de l'eau & commun ce fontles plantes marines comme eft le
forme le vitriol verd, ferrugineux kali.
un peu de terre, celui de Liege,&c Commeles végétauxtirent leurfalure de la terre
commeeu le vitriol d'Angleterre,
Longue de même à du où ils font plantés, lesanimauxs'approprientles fels
vitriol bleu, tel qu'eu la cou- des plantes dont ils fe nourriffent c'eft pourquoi il
cuivre, il en rciulteun
perol'e bleue, ou vttriolde Chypre^ 1
a dans animaux-de Yacide vitrioliee de ra-
cide nitreux, & de Yacide du fel commun, Voy*\ U
On croit que la bafe métallique du vitriol blanc
eft le zinc i « je foupçonne que le peu de terre qui Chimiemtdcdnale Partie II. chap.
Tant que. ces chofes, qui font
ne font point à part, en dépôt
&
l'
On ne doit pas révoquer en doute qu'il y a de l'a-
ùdt dans les ammaux les fages Médecins recon-
noiffent avec Hippocrate qu'il y a dans l'homme du
doux, de l'amer du falé de
dequalités
&f. de 1 acre.
différentes
qu'elles font pro-
portionnées entr/elles & dans un mouvement na- f
comme font les acides minéraux qui fonmommés
pour cela eaux-fortes.
Les autres acides même les acidts" animaux font
plus forts pour diflôudre certains corps que le
font les eaux-fortes. On a un exemple de cela ne dans
la diflolutiondé l'ivoire par te petit-lait. Le petit-lait
aigre diffout les os les dents, 'l'ivoire.
turel, elles font la fanté fi au contraireelles domi- Nous avons expliqué plus haut commentles aci-
ref- des les plus fôrts, comme font-les eaux-fortes,
nent fenfiblement les unes fur les autres qu'elles grand dent leur force 6c s'adouciflent par les alkalis per-
tent en repos & qu'elles foient dans un trop
devenant fimplement des corps talés. Nous devonsen
mouvement, elles produifentla maladie, & i'efpece ajoûter ici que les acides s'adouciffent encore davan-
de la maladie eft différente, felon la différente natu-
différente,partie où tage par les corps huileux comme eft l'eiprit-de-
re de ce qui domine, & félon la vin les. acides ainfi joints à une matière gratte, font
Il y a dans les animaux plus ou moins de falure des favonsacides comme les alkalisjoints à des
& par conféquent plus ou moins $ acide comme le tieres graffes font les favons alkalis qui font lesma- fa-
prouvent plufieurs opérations de Chimie & parti- vons ordinaires.*
culièrement celle duohoiphorei & cette Mure en Les acides dulcifiés font des liqueurs fort agréa-
différente dans les differentes efpeces d'animaux bles. L'efpritde nitre ou feau-forte qui a une odeur
elle eft dans la plupart de la nature du fel ammo- infupportable,devient très-agréablelorfquecet aci-
niac, ou de celle du àitre. Il:y a auffi des animaux de eit mêlé avec un peud'efprit-de-vin & l'odeurqui
dont la falure approche plus de l'acidité & cette en réfulte ne tient ni de celle de l'eau forte, ni de
acidité eft volatile comme on peut le reconnoître celle de l'efprit-de-vin.
dans les fourmis. Les liqueursles plus douces comme font les dif-
Les acidcs font ou fixes comme eft l'acide du
vi-
v ferons laits, Se les plus agréables, comme font les
triol), le tartre ou volatils comme lbnt les efprits différens vins, font des acides adoucis.
fulphureux, les esprits fumans,& l'efpritde fourmis. C'eft fur-tout des différentes proportionsde l'a-
En général, les acidts font plus petans que ne font cide & de l'huile & de leurs différentes combinai-
les fels neutres& les alkalis. fons, que dépendentlès différentes qualités des vins.
Les acides fontfort utiles en Médecine,comme eft
telui du citron de l'épine-vinette de la grofeille Acides adj. pris fubft. (Médecine.) Les acides
& du vinaigre on peut mettre au nombredes reme- font regardés avec raifon par les Medecins comme
des acides l'eau de Rabel, l'efprit de nitre dulcifié, une des caufes générales des maladies. Les acides oc-
& l'esprit de fel dulcifié qui font d'un bon ufage cafionnent divers accidens felon les parties qu'ils
pour la guérifonde plufieurs maladies. occupent. Tant qu'ils font contenus dans le ventri-
Les acides coagulent les liqueurs animales, com- cule, ils caufentdes rapportsaigres un fent mentde
mêle quel- faim, des picotemensdouloureux qui produifent
me on le voit arriver au lait quand on y
qu'acide c'eft pourquoi on fe fert des acjdts pe|ur même la cardialgie parvenus aux inteuins dans
prévenir la diflolution du fang fur la fin des fièvres le duodenuin ils diminuentl'action de la bile dans
ardentes,lorsqu'il s'eft formé dans les humeurs du les autres ils produifentla paflion iliaque, les lpaf-
maladieun acre urineux qui vife àl'alkali. C'eft pour- mes en refferrant l'orifice des vaifleaux lattées, ils
quoi Hippocrate recommandoitles' acides dans ces donnent naiffance à des diarrhées chroniques qui
Les fouvent fe terminent en, dyflendKes lorlqu'ils fe
acides tempèrent l'effervefeence de la bile & mêlent avec le fang, ils en alterent la qualité y
du fang c'eft ce qui les rend utilesà ceux qui ont le produifent un épaifliflement auquel la lymphequi
vifagerouge par trop de chaleur & au contraire les doit fervir de matièreaux fecrétions fe trouve auffi
acides font nuifibles à ceux qui ne font point ainfi fujette de-là naiflenfies obftruâions dans les glan-
échauffés,ou qui ont des fentimens de froid dans les des du mefentere maladie communeaux entjuis
chairs, & qui ont le viiàae pâle, les fibres dont leurs parties font compofées étant
Dans certainscas les acides font atténuans & apé- encore trop molles pour émoufier les pointes des aci-
ritifs, comme lorfqu'il y a des humeurs glaireufes ou des qui fe rencontrent dans la plupart des alimens
couenneufesavec chaleur alors les acidts agiffant qu'ils prennent. Les gens fédemaires & qui travail-
fur les fibres, font des remedes toniques qui les ex- lent beaucoup dans le cabinet, fe trouvent fouvent
citent à brifar les liqueurs vitqueufes. attaqués des maladies que produit t'acrimonieaci-
Les acidts font les corps les plus pénétrans par de la diûîpation & l'exerciceétant trcs-nécelfaires
rapport autiffu&àlaformedeleursparties, comme pour prévenir ces maladies en augmentant la tranf-
les fluides font aufïi les corps les plus pénétrans par piration. Les piles couleursauxquelles les filles font
rapport à la petiteffe ce la mobilité leursparties fi fujettes lorfque leurs règles n'ont point
de torte de
s acides en liqueur font ce qu'il y a de ru,
pluspropre à pénétrer & à diflbudre c'eft pourquoi auflî des fuites de l'acrimonieacide ce qui leur
encore pa-
ou ont été fupprimées par quelqu'accident font

T
oc-
on eft quelquefois oNig4 d'ajouter de l'eauaux eaux- cafionne l'appétit dépravé qu'elles ont pour le char.
fortes dont on fe fert pourdiuoudre les métaux,non bon, la craie, le plâtre, & aûtre matières de cette
eaui-fortes, comme on le dit efpece qui font toutes absorbanteslit contraires
pas pour affoiblir cescontratte^ejtpQur les rendre aux acidts.
ordinairement au de fùmé-f
plus fortes, en leur donnantplus L'on vient 3 bout de détruire les acides & d'ar-
Les acides minéraux fonj des diffolvans plus forts rêter le ravage qu'ils peuvent faire, lorfque l'on
k*acides végétaux plus s'apperçoit de bonne heure de leur exiftence dans
que les acides végétaux,&
torts que les acides animaux. fouffré des
l'eftomac
émétiques
en les évacuant en partie par le moyen
auxquels on fait fuccéder1'ufage des
Cela eft vrai en général, mais excep- des
tons particulièresparrapport à différens corps qui fe abforbans, les remedesapéritifs& martiaux,quifont
diffolvent plus alternent par des acidts plus foibles, tous très-propres pour donnerdu reflort aux parties
c'eft-à dire qui font réputésplus foibles,parce qu'ils
diffolvent moins de corps & les diffolvent moins tant en ufage les remedes qui fermentantprompte-
fortementque ne les diffolvent les -addej plus forts, ment avec les acides fe Aient des tels d'une nature
^Sétalliques la définitionprécédentede Vouer feroiî
particuliere,& qui ont une vertu ftimulante dia-
phorétique,& capable de réfoudre les obstructions. exaôe il s'enfûivroit même de-là une méthodede
Tous ces remedes doivent être admininrés avec convertir le fer en acier, qui feroit fort funple car
foin Ce fon doit toujoursavoir égardaux forces, à elle confifteroità lebattre à grands coups furl'enclu-
rige au tempérament, 8c au fexe des malades. (N) me, & à reflerrer fes parties. Mais fi ce fer pur ou
ACIDITÉ, f.f.(C*ùn«.) qualité qui conftitue un Varier eft mô.ins dépouilléde parties étrangères que
les fersd'un autre efpecequi ne font point defacur;
corps acide, c'eft-a-dire, ce fentiment d'aigreur,
la langue.
ce
s'il a même béfoin de parties hétérogènes pour le
goût qu'excitent les acides en piquant
fr^t Acide,GoÔT &c. devenir;& fi le fer forgé a befoin d'en être dénué
Un peu d'acide de vitriol communiqueà 1'eau une il ne fera pas vrai que Yaritr ne fqit que du fer plus
agréablearidité. Le vinaigre& le verjus ont une dif- pur, du fer plus compaa & contenant fous un mê-
férente forte &aridité., me volume plus de parties métalliques. Or je dé-
On empêcheque les aridités ne prédominentdans montrerai par ce quenaturel je dirai fur la nature du fer &
les corps ce ne viennent à coaguler le fang foit en de l'acier, que Varier eft un état moyen en-
les corrigeant & les émouffant par des tels atkalis, tre le fer de fonte & le fer forgé que lorfque l'on
foit les pouffe le fer de fonte feu ( j'entens celui que la
ou par des matieres absorbantes, ainfi en. le lait
enve-
l'hui- deftiné à
au
-devenir acier naturel ) il devient
lopp t ntdans des matieresgraffes nature a
le, ou les alkalis émouflent les acides du fublimé acier avant que d'être fer forgé. Ce dernier état cd
corrufif, qui eft un poifon corrodant, par les acides ta perfection de l'art, c'eft- à- dire, du feu & du
du fei marin dont raûion eft augmentéepar le mer- travail au-delà de cet état il n'y a plus que de
tiure qui y en joint. Le fublimé corrofifett un mer-
la dettruûion.
Si l'on veut donc définirexactementVarier il faut
cure réduit en forme feche ce latine par Facide du d'abord en diftinguerdeux efpeces;un scia naturel,
fel commun. Voyt{ SUBLIMÉ CORROSIF.
C'eft ainfi quelle minium détruit V ariditéde ref- & un tfcierfaûiceou artificiel. Qu'eft-ce que Varier
prit de vinaigre; il pierre calaminaire, celle de l'ef-a naturel i c'eft celui où l'art n'a eu d'autre part que
ffc (M) de détruire par le feu l'excès des parties falines ce
prit dé fel, bc.Vcyt^Absorbant,c'eft général fulphureufes, & autres dont le fer de fonte eft trôa^
ACII)UL-É adj. (Pharmacie.) eu
tout ce à quoi l'on a mêléquelque fuc acide, afin de plem. J'ajoute 6 autres; car qui eft-ce qui peut s'al-
rendre d'un goût agréable certainesliqueurs rafraî- tirer les
détruits
fels
dans
& les foufres foient les îèulsété-
la fufion ? La Chimie eft loin de
chiffantes comme la limonade, les eaux de grofeil- mens
le, de verjus, les fucs de berberis les teintures de la perfeôion fi on laconfidere de ce côté, & je lne
rofes ou l'on a ajouté quelquesgouttesd'efprit de vi- pente pas qu'elle ait encore des preuveséquivalente*
triol jufqu'à une agréable acidité les efprits miné- a une démonftration qu'il n'y eût dans un corps
refpfit-de-vin doivent trouver ici quel qu'il (oit avant fon analyfe d'autres élémens
taux dulcifiéspar
leur place, tels que l'esprit de vitriol, de nitre & de que ceux qu'elle en a tirés en t'analysant. Varier ar.
fel marin. Voytr ACIDE. (tf) tificiel eft du fer à qui l'art a reftituéTpaHefecours
Ce nom convientatlffi aux eaux minérales froides.. des matieres étrangères les mêmes partiesUont il
On les a. ainfi nommées pour les diftinguer des tber- étoit trop dénué. Enfin fi l'on defire une notion gé-
males qui font les eaux chaudes. nérale & qui convienne aux deux fers, il faut dire
ACIERIE, f. f. (Métallurgie.) c'eftl'ufine oii l'on que Varier efl un fer dans lequel le mélange des par-
tranfporte les plaques de fer fondu au fortir de la ties métalliques avec les parties falines fulphureu*
fonte du forge, pour y continuer le travail qui doit fes & autres a été amené à un point de précifioa
les transformer en acier, foit naturel, foit artificiel.. qui.conftitue cette fubüance métalliquequi nouset
F. oyt{le détail de ces opérations kTarticU Acier. connuefousle nom d'acier. Ainfi V acier confifte dans
ACIER,-f. m. ( Enund. Sriuu. de la l£at. Chim. un certain rapport qu'ont entr'ellesles partiesprécé-
Métallurg. ) Ce mot, felon Ménage,vient d'aciarium, dentes qu'on nous donne pour fes élémens.
dont les Italiens ont fait acriaro Et les Efpagnols La nature nous préfentele fer plus ou moins mé-
ayero mais ariarium acciaro &azero viennent tous langé de ces parties mais prefque toûjours trop
à'acits, dont Pline s'eft fervi pour le mot chalybs. Les groffierement mélangé c'eft-à-dire, pref jamais
Latins l'appelloient chalybs parce que le premier contenant les parties dont il eft compote, dans le
acier qui ait été en réputation parmi eux venoit vrai rapport qui conviendrait pour nous en procu-
dit-on, d'Efpagne où il y avoit un fleuve nommé rer les avantageasque nous en devons retirer. C'eft
€balybs dont l'eau étoit ta plus propre que l'on con- ici quel'art don réformer la nature. Le fer de fonte
nft pour la bonne trempe de l'acur. ou la mine quivient d'être fondue eft dure, caftan-,
''De tous les métaux varier eft celui qui eft fu/cep- te intraitable; la lime les cifeaux, les marteaux,
tiblé de la plus grandedureté,quandil eft bien trem- n'ont aucuneprife fur elle. Quand on lui donne une
pé c'eftpourquoil'on en faitbeaucoup d'ufage pour formedéterminée dans un moule, il faut qu'elle la
les outils & les inftrumens tranchansde toute efpete. garde auffi ne l'employe-t-On qu'en bombes bou.
/ïy«r TREMPER. lets poeHes contrecoeurs de cheminées. Hoye{
C'étoit une opinion généralementreçue iufqu'à FORCE. La raifon de fa dureté, de fon aigreur ,&
de fon caffant, c'eft, dit-on l'excès des partiesfui-
quele ferordinaire que ce n'étoit que la fubgance phureufes& terrettres dont elle eft trop pleine. fi
mêmedu fer affinée par le feu en un mot, que IV vous l'en dépouillez,elle deviendra ductile, molle,
cier le plus fin & le plus exquis n'étoit que du fer & fufceptible de toutes fortes de formes non par la
porté à la plus grande pureté que l'art peut lui pro- fufion, mais fous le marteau. C'eft donc à épurer le
curer. Ce fentunent eft très-ancien mais on jugera fer de ces matière étrangeresque cpnfiftent les deux
parte qui fuit s'il en ejl pour cela plus vrai. arts defaire Varitr naturel & Varier artificiel.
On entend par vnftrpur oupar de l'acier,un mé- Le feul agent que nous avons &'qui toit capable
tal dégagé des parties hétérogènesqui rembarraient de féparer les parties métalliques des partiesfaunes
fulphureufes te. terreftres c'eft le feu. Le feu fait fon-
mètalliques^uTconftîruCTt fort être, fous un même dre & vitrifier les terrèlires. Ces parties étant plus
volume. Si telleétoit la feule différence de légercsquetes parties métalliques, furnagent le mé-
du fer; fi l'acier n'étoit qu'un fer qui contîntfous un talenrufion,&on les enleve fous le nom de crajfts
même volume une plus grande quantité de parties wfcQ/its. Cependant le feu brûle détruit lester
fres & les fels. Oncroiroit d'abordque f l'on pouvoit nieres différentes dont on s'cft fervi pour compofer-
poufferau dernierpoint la deftrucrion des partiester- avec -le fer forgé de l'acier artificiel tant chez les.
reftres fulphureules & falines, la matière métalli- anciensque parmi les modernes.
M. Martin Lifter pènfe qu'il y avoitdans le pro-
que qui refteroit, feroit abfolument
idée,
pure. Mais l'ex-
cédé que les anciens fuivoient pour convenir le fér
pénence ne confirmepas cette & l'on éprouve
que le feu ne peut réparer totalement les parties en acier quelque particularitéqui nous eft mainte-
étrangeresd'avec la matière métallique, fans l'ap- nant inconnue & il prononceavectrop de févérité
pauvrir au pointqu'ellen'eff plus bonneà rien. peut-être, que la mamere dont on exécute aujour-
L'art fe réduit donc né priver le fer de fes par- d'hui cette transformationchez la plupart des na-
ties hétérogènes qu'autant qu'il eft néceffaire pour tions, eft moinsune méthode d'obtenir du véritable
détruirele vice de rexcès & pour n'y en laiffer que -acier que celle d'empoifonnerle fer par des fels.
ce qu'il lui en faut pour qu'il foit ou de Varier ou du Quoi qu'il en foitdu fentiment de M. Luter, Ariftote

Pour cet effet on travaille la


fer forge",fuivant les mines 'leur,qualité.
mine qui doit
donner du fer & celle qui doit donner, de 1 acier", à
nous apprend, Meteor. liv. IV. c. vj. « Que le fer
» forgé travaillé même, peut fe liquéfierde rechef,
» & de rechef fe durcir, & que c'eft par la réitéra-
peu près de la même maniere jufqu'à ce qu'elles tion de ce procédé qu'on le conduit à l'état d'a-
foient l'une& l'autre en gueule ( voye{ pour ces pré- cier. Les fcoriesdu fer fe précipitent,ajoute il,
1
parations bitumineufts vàrtiete r ORGE } on la paî- » dans la fufion elles reflent au fond des fourneaux;
trit fous des marteauxd'un poids énorme & à force » & les fers qui en font débarraffés de cette manie-
de la ronger & de la tourmenter plus ou moins fui- » re prennent le nom d'acier.Il ne faut pas pouffer
vant que l'expériencel'indique on change la nature » trop loin cet affinage parce que la matière qu'on
de la fonte ce d'une matière dure aigre ,-& caffan- traite ainfi fe détruit, & perd confidérablement,
té on en fait une matieremolle& flexible qui eil, » de fon poids. Mais il n'en eft pas moins vrai que
ou de Varier ou du fer forgé,félonla mine. moins il refte d'impuretés plus Varier eft par-
La naturenous donnedeux efpeces de mines les » fait ».
unes, telles font'celles de France contiennent un Il y a beaucoup à defirer dans cette dèfcription
foufre peu adhérent qui s'exhale& s'échappeaifé- d'Ânftote', & il n'eft pas facile de la concilieravec
ment dans les premieresopérations du feu ou qui les principesque nousavons pofés ci-dévant. Il eft
peut-être n'y eft pas en afiez grande quantité, mê- 'vrai que le fer même travaillé peut être remis en »,
me avant la fufion d'où il arrive que la matière mé- fufion, & qu'à chaquefois qu'il fe purge, il perd de
tallique qui en eft facilementdépouillée, reile telle fon poids. Mais fondez, purgeztant qu jI vous plaira
qu'elledoitêtre'pour devenirun ferforgé les autres de certains fers, vous n en ferez jamais ainfi de l'a.
mines telles font celles qui font propres à donner cier. Cependant c'eft avec du fer ainfi purgé qu'on
de l'aciernaturel & qu'on appelle en Allemagne mi- fait inconteflablementle meilleur acier continue
nes ou veines J'acier, un fixe, M. Lifter ily a donc elque circonftanceeffentielle
qu'on ne détruit qu'avec beaucoupde peine. Il fau- omife dans le procédé d'Ariftote.
droitréitérer bien desfois fur elles, & avec une aug- Voici la manièredont Agricoladit qu'on fait avec
mentation considérable de dépenfe le travail qui le fer de Varierartificiel& le P. Kircher affûre que
amené les premièresà l'état de fer forgé; ce que l'on c'eft celle qu'on fuivoit dans l'île d'Ilva lieu fa-
n'a garde de faire car avant que d'acquérir cette meuxpour cette fabrication, depuis le tems des Ro-
dernière qualité de fer forgf elles font acier: L'acier mains jufqu'à fon tems..
naturel eft donc, comme j'avois promis de le-dé- « Prenez, dit Agricola, du fer difpofé à la fufion
montrer, un état moyen entre le fer de fonte & le fer » cependantdur, & facile à travailler fous le mar-
forgé l'acier eft donc s'il eft permis de s'exprimer teau car quoique le fer fait de mine vitriolique
ainfi fur le paffage de l'un à l'autre. » puiffe toujours fe fondre, cependantil eft ou doux,
'Mais pourroit-on objeûer contre ce fyftème, fi » ou caffant, ou aigre. Prenezun morceau de ce fer
l'état de la matière métallique, fans lequel elle eft Mfaites-le chauffer rouge coupez-lepar parcelles
acier, eft fur le paffage de ion premierétat de mine » mêlez-les avec la forte 4e pilSjTe qui ft fond faci.
à celuioù elle feroit fer forgé, il femble qu'on pour-. lement.Placezdans une forgede Serrurier ou dans
roit pouffer la minequi naturel, depuis » un fourneau un creufet d'un pié & demi de dia.
fon premier état julqu'à l'état de fer forgé & il ne mètre & d'un pie de profondeur rempliffez-le de
paraît pas qu'onobtiennedu fer forgé 8c de Varier de » bon charbon environnez-lede briquesqui for-
la même qualité de mine. La feule chofe qu'on nous » ment autour du creufet une cavité qui puiffe con-
apprenne, c'eft que fi on y réuffiffoit, on feroit for* » tenir le mélangede pierrefufibleôcde parcellesde
tir les matièresd un étatoù elles valent depuis 1.8 » fer coupé.

ver, à
i
9, jufqu'à ce 16 fous la livre, pour les faire arri-
grandi frais, à un autre où elles ne vaudroient »
» Lorfquele charbon contenu dans le creufetfera
bien allumé St le creufet rouge tournez& jettes?
que3à4fous. «dedans peu-a-peu le mélange de pierre & de par-
En un mot, on nous apprendbienqu'avec de la celles
» fer,
de
fonte, on fait au du fer forgé du de Varier naturel, Lorfque ce mélange fera en fufion iettez dans
& cela en fuivantà-peu-près le-même procédé mais H le milieu trois ou quatre morceauxde fer pouf*
on ne nous apprend point, fi en réitérant
le procédé la mine qui»donne de l'acier naturel,
ou variant pen
ri fez le feu cinq ou fix heures prenez ua
donneroitdu fer forgé ce qui ne feroitpourtant pas » les,morceauxde fer que vous avez jettes dedans
inutile à la confirmation du fyftème précédent fur la » s'empreignent fortement des particulesde ce ne
différence des deux mines de fer. Quoi qu'il en foit, » lange ces particules confumeront& diviferont
il faut avouer qu'en chauffant & forgeant les fontes les parties groffieres des morceux de fer auxquels
de Stirie, Carinthie, Tirai, Alface, & de quelque » elles s'attacheront^ & ce fera s'il eft permis de
autres lieux on fait de Varier & qu'en faifant les
mêmes opérationsfur les mines de France, d'Angle-
terre & d'ailleurs on ne fait que du fer forgé. » Tirez alors un des morceaux de fer hors du feu
Mais avant que d'entrer dans le détail des procé- portez-lefous un grandmarteau faites-le tirer en
dés par lefquels on parvient à convertir le fer de » barre et tourmenter ce fans le faire chau%r plus
fonte cji acitr naturel nous allons parler des ma- M qu'il :"ne Tèft, plortgez-le daas l'eau froide,
t«-c vu a=*~ M en «ker. Four .cet ma

rétamiez k êm la' cnJeVcesaatkns avec cérame


On VOIE

1- sue»
de qu'en s'y
vous ères cornez a être enra-renerr ter 6. farreter aaas tel oegre
• »
..delà tes maœ, moyen

le fsr mrre converti en j«r.


quant a fart
&

'txs-i
Y ->–

'adr^H^.

sa jv»= lias
dcas nous
acier

ne tore àïi tour-


Pime fur la feniere
&f*-
i*-
faàooGr le fer-ibada on Je taie des orages ce
t-
fti
iè.
îocffla aicfi fenis çpe da ter <k forge, .les
&• Nocs rapporterons en
& ks^rc&xkœ mènent à protffi:
ks »
nez*' "e :i«^- aVic œrdr ea tresiper -M. de un marte»! tk porte co-
kr-^ cœis.. Cece chère mez croé renra il
er
\il..
ne nss parce pas-avoir jirk k cfimifiw de poids & ea et-
a^s PHae Jet tes déni groSes branches 4e qu'eUes
s'ont nen de cevcàas être
.c" ,•• 1. c'en ci Eiaifi ik" rer par où k -métal qm etok

àr^r la cit (pekr-ie dKa^ de re. sa que M. de ReasŒJsra


ôeni i-oci la- ts'ces oc ce tourne à.profcî encre
f~ ceLe
les nœ'rrK â"cs hah-e homme; il
slaârdt par les ac-"
c .-1 "• ^-c- 5l szjr de coa-
Jfar. «ci
^ce ê-i ^i ji.iide k ter ea i^sr tirée de Geo&oy
k foad
caever-

" as ici de tartre


rits-;ratiDEpar.:» redaercaesda=s ctszs ce racîsre -de corar de btraf reŒBanî de tems ea
Sltierr ae cedsre par ia
des Se k âr ne pesa iEppcffter eue
iirs
Lcr7aë orrrâ- k sroâeia-aa do%t on ks pbce dans m
cre-ertr iè >ec »

• t_ /aMv.r *t àr âai.ia partks de

L -tr- Mitaee
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• bûEKî^)Sk^rl es. vaiitOH eâ
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«aie de r^~
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ieêarer • i ci ~'e2 qu'après podis: na câai i tant au préjuge 5c rsiaêteiaes des ouvriers qu à
^ifw£ oa-ae la medaûcnns de la mine. Apres avoir mânat le teneur oe toutes ces petue*
ceraaies mines, piô- décences, qui cans la fearc de i^-
<P~* >
u*ues de tui™

tendent* être Eiic «Mort en


deànsces a^e de quatre a caq jh«, & on ieur troiivo:: ;.i-

chef « «t tondre poties & q^e I on lai vO? par des ga-
percsr lenes. La œwe etcnt coiueur a ^ebae compote*
enlSbie, 5"^ tres-ûn
terre

«^^05^ h mine.

I)aii$ ks aciériesde
preiEkrê Kaœe; ,oU la r
nea au tond des procèdes.
&£ on la
&krt7ngrr
fiad une &-
n»ak ici on Jette fer cette fiante ées cendres niêkes
^^j de jQgg fer um pie ou
^55 i%-am que de coukr
un pu;: &i demi

oa rèmuon touTent arec

Il ein été pera-êtrs mieux de

ferrooge,&:aaiieudefcl,c'eo:deFargxkqaeFon
de fonte ou les
que de k qne giteaiix, ^a"< aae autre mine, qu'on appelle pro-
nôere qualitc
les aciéries,

rivière. En
on ne à
Çirir*
ciaqxoae fivres prtenr

cotme un mauvais«jadag; ce
fondre.
à trente "Evres petaat^ on fcuibk rougir cuei-

daarbon de hêtre

CTeâ ici une des opérarkœ les plus déScates ce


c-gvïjwr rénfii î^r" es Alïace. Les'ibctes de Sala- fart. Le' àesxè de an dok être message de âçon que
mous
On a ioâc ak>rs de -les
au cÊIassi fin fôyer avec tfes^nnjgards
TeaJern couler- qoeù^ des Es ^,5. jn aares.
.Penàsm
• icfaa-

sa
" en en
qu'on appeile/oK/ Le Forgeronfouleve la loiigf de fuffifamment chauds on les porte les uns après les
tems en tems avec l'on ringard pour la mettre au- autres fous le martinet où on les, allonge en lames
deffusde la fp here du vent, & 1 empêcher de tom- plates, que l'on trempe auffi-tôt qu'elles fortent de
ber au fond du creuset. En la Soulevant, il donne deffous le martinet. On obfervecependantd'en tirer
encore moyen au charbon de remplir le fond du deux plus fortes& plus épaiffes que les autres, aux-
sreufet, & de fervir d'appui à la loupe élevée. Cette quelles on donne une legere courbure, & que fon
loupe refte cinq à fix heures dans le feu, tant à fe ne trempe point. Le grain de ces lames eu un peu
former qu'à fe cuire. Quand on la retire du feu, on plus fin que celui de l'acier brut.
remarque que c'eft une maffe de fer toute bourfou- Ces lames font encore brifées en morceaux de
flée (pongieufe pleine de charbons& de matière toutes longueurs il /n'y a que les deux fortes qui
vitrifiée. On la porte toute rouge fous le martinet, refient comme elles fwji. On ràffemble tous les au-
par le.moyen duquel on la coupe en quatre groffes tres fragmens on les rejoint bout à bout & plat con-
parts, chacune comme la tête d'un enfant. Si on tre plat, & on les enchâffe entre les deux longues
cafre une de ces loupes à froid, fon intérieur pré- lames non trempées. Le tout eft faifi dans des tenail-
fente des lames affez larges& très-brillantes,comme les comme on voit jig. B. mêmePlanche & porté à
on en voit au bon fer forgé. en feu de charbon de terre commele précédent.On
On rapporte une des quatre parti de la loupe au pouffe cette matiere à grand feu; & quand on juge
même feu,- on la pofe fur les charbons, on la recou- qu'elle y a demeuré affez long-tems, on la porte
vre d'autres charbons elle eft placée un peu au- fous le martinet. On ne lui fait fupporter d'abord
deffus de la tuyère. On la fait rougir fortement pen-" que des coupslégers qui font précédés dequelques
dant trois ou quatreheures. On la porte enfuitefous coups de marteau à main. Il n eftalors queftionque
le martinet; on la bat, & on lui donne une forme de rapprocher les fragmens les uns des autres, & de
quarrée. On la remet encore au feu affujetjie dans les fouder. On reporte cette pince au feu, on la
une tenaillé qui fert à la gouverner Se à l'empêcher pouffe encore au rouge-blanc, on la reporte fous le
de prendre dans le creufet des places qui ne lui martinet on la frappe unpeu plus fort que la pre-
conviendroient pas. Après "uniKiemi-heure elle eft mière fois; on allonge les parties des fragmens qui
toute pénétrée de feu. On lapo uffe jufqu'au rouge- taillent hors de la pmce; on leur fait prendre par le
blanc; on la retire, on la roule dans le fable, on lui bout la figured'un prifme quarré. ÏVoyt{ lafcg. C
donne quelques coups de marteau à main puis on mime Planche, y Onretire cette maffe avec des pin-
la fous le^martinet. On forge toute la partie ces on la faifit avec une tenaillepar le prifme quar-
quiporte
eft hors de «la tenàille on lui donne une forme ré, & l'onfait fouffrir au refle le même travail c'eft
quarrée de deux pouces de diametre, fur trois ou ainfi que l'on s'y prend pour faire du tout une lon-
quatre de long; & on la reprend, par ce boutforgé, gue barre que l'on replie encore une fois fur elle-
avec les mêmes tenailles pour faire une tèmblible même pour la fouder de rechef; du nouveau prifme
opération fur la partie qui étoit enfermée dans les
tenailles, Cette manœuvre fe réitere trois ou quatre
fois, jufqu'à ce que le Forgeronfente que fa matière
fe forge aifément, fans fe fendre ni caffer. Toute
cette opération demande encore une grande expé-
rience de main & d'œilpour ménager le fer en le
forgeant, 6c,juger couleur, du degré de cha-
1 acier dépend, ene
qui en provient on forme des barresd'un pouceou
d'un demi-pouce d'équarriffage,que l'on trempe &
qui font converties en acier parfait. La perfectionde
partie, de la dernièreope-
ration. Le fer ou plmôt ,étoffe faite de petits frag-
mens, veut être tenue dans un ftu violent, arrofee
fouvent d'argilepulvérifée, pour l'empêcherde brû-
leur qu'il doit avoir pour être forgé. ler, & mife fréquemment fous le marteau, & du
Après toutesces opérations, on leforgefortement marteau au feu. On voit ( mêmePlanche,fig. D. ) le
fous le martinet. Il eu en état de n'être plus ménagé prifme tiré en barres pour la dernière fois par le
on l'allonge en une barre de deux piés & demi ou moyen du martinet.
trois piés, qu'on coupe encore en deux parties, & Voilà la fabricationde Varier naturel dans fon plus
qu'on remet ensemble au même feu, faifieschacune granddétail. Nous n'avons omis que les chofes que
dans une tenaille différentie on .les pouffe jufqu'au le difcours ne peut rendre, & que l'expériencefeule
rouge-blanc & on les allonge encoreen barresplus apprend. De ces chofes voici les principales.
longues & plus menues, qu'on jette auffi-tôt dans Il faut i°. favoir gouverner le feu tenir les lou-
J'eau pour les tremper. pes entre la fufion « la non fufion. a°. Conduire
Juiques là ce n'eu encoreque de l'acier brut, bon avec ménagement le vent des foufflets le forcer &
pour des intirumensgreffiers, comme bêches, focs le rallentir à propos. 30. Manier commeil convient
de charrues, pioches &c Dans cet état il a le grain la matière fous le martinet, fansquoi elle fera mi-
gros, & eft encore mêlé de fer.On apporte ces barres fe en pièces. Ajoûtez à cela une infinité d'autres no-
d'acùr brut dans une autre ufine qu on appelleaflL- tions comme celles de la trempe de Pépaiffeur des
merde. Quand elles y font arrivées, on les caffe en barres, des chaudes, de la couleurde la matiere en
morceaux de la longueur de cinq à fix pouces; on feu, &c.
remplitalors le creuiet de charbon de terre jufqu'un Après toutes ces opérations, on ne conçoit pas
peu au-deffusde la tuyère obfervant de ne la pas comment Varier peut être à fi bon marché mais il
boucher. On tape le charbon pour le preffer & en fautfavoir qu'ellesfe fontavec une vîteffeextrême,
faire un lit fnitrip Air ipniifl on arrange ces derniers & que le travail eft infiniment abregé pour les hom-
morceauxen forme de grillage, pofes les uns fur mes par les machinesqu'ils employent.L'eau & le
les autres par leurs extrémités fans que les côtés fe
couchent on en met jufqu'à quatre ou cinq rangs
feu les gent à tout moment; le feu qui amollit
la matière, l'eau qui meut le martinet qui la bat.
en hauteur ce qui forme un prifme, qu'on voit en Les ouvriers n'ont prefque que la peine de diriger
A Planche dt l'acier; puis on environne le tout de cesagens; c'en eflencorebien affez.
charbon de terre pilé Se mouillé, ce qui forme une Il y a d'autres manières de fabriquerVouer natu-
croûte ou calotte autour de ce petit édifice. Cette Tel, dont nous allons faire mention le plus brieve-
croûtedure autant que le relie de l'opération parce ment qu'il nous fera poffible. Proche d'Hiedmo:re,
qu'on a ioin de à dans la Dalécarlie,on trouve une très-belle acié-
mefurè que le feu la détruit. -Sonu&ge eft de con- rie. Laveine eft noire, peu compacte &formée de
centrer là chaleur. Se de donner un feu de réverbè- grains ferrugineux.On la réduit aifément en pou-
re. Apre»trois ou quatre heures, les morceaux font dre fous les doigts elle eft lourde Si donne un fer
tenace
premièrefonte on lare- d'un doigt & un quart d'épaifleur,& de quatre à cinq
tenace & fibreux. Après la l'avoir brilee en piés de long. On appelle cet acier acier de forge ou
met dans une autre ufine aprèsufine défonce. On le forge à coups preffés & on le jette
morceaux. On trouve dans cette une forge à-
peu-près comme celle des Ouvriers en fer, mais plus dans une eau courante quand il y eft éteint on l'en
grande. Son foyer un eft creufet de quatorze doigts retire ,&on le remet en morceaux.
de diametre fur un peu plus de hauteur. Les parois On porte ces morceauxdans une autre ufine, ou
& le fond de ce creufetfont revêtus de lames de fer. l'on trouve une autre forge qui differe de la première
Il y a à la partie antérieure une ouverture oblongue en ce que la tuyère eftplus grande;& qu'au lieu d'ê-
pour retirer les icônes. Quant àlalalametuyère elle eft à tre fénu-circulaireelle eft ovale qu'il n'y a de fa
de fer furla- forme ou levre jufqu'au bas du creulet que deux à
une telle diftance du fond, que inclinée trois doigts de profondeur, & que le çreufet a dix
quelle elle eft pofée quoiqu'un peu ne
rencontreroitpas, en la prolongeant l'extrémitédes à onzepouces de large fur quatorze à-feize de lon-
lames qui revetent le fond. Depuis la levre inférieu- gueur. Les morceaux d'acier font rangés là par lits
hauteur de dans le fo e e la forge. Ces lits font en forme de
re de la tuyère jufqu'au fond, il y a une foufflets Je grillage, les.morceauxne fe touchent qu'en deux
fix doigts fit demi. Les deux canaux des
réunifient dans la tuyère qui eft de cuivre. Il eft né- endroit On couvre cette eipece de pyramide de
ceffaire, pour réuffir, que toutes ces pièces foient charbon choifi, on y met le feu, & on fouine. Le
bien ajuftées.,Qnfaktrois ou quatre cmtes par jour. grillage eft fous le vent. Après une demi-heureou
Chaque matin, lorfqu'on commence l'ouvrage, trois quarts d'heure de feu, les morceauxd'acier font
fcories, du charbon& d'un rouge dé lune alors on arrête le vent, & on
on jette dans le creufet des
de la poudre de charbonpêle-mêle puis on met def les retire l'un après l'autre,en commençantpar ceux
fus la fonte en morceaux on la recouvre de char- d'en-haut on les porte fous le martinet pour être
bon. On tient les atorceaux dans le feu jufqu'à ce forgés & mis en barre. Deux ouvriers dont l'un
cutis foient d'un rouge-blanc, ce qu'on appelle tient le morceau par un bout & l'autre par l'autre
blanc dc lune. Quand ils font bien pénétrés de feu le font aller & venir dans fa longueur fous le marti-
on les porte en maffefous le marteau & cette maffe net l'enclumeeft entre deux. C eft ainfi qu'ils met-
ïe divifelà en parties de trois ou quatre livres cha- tent tous les fragmens ou morceaux pris lur la pile
eft rouge & fra-
cune. Si le fer eft ténace quand ildavantage ou pyramide & portés fous le martinet, en lames
gile quand il eft froid onen bat la maffe qu'ils jettent à mefure dans une eau courante & froi-
de. Les deux derniers morceauxde la pile, ceux qui
avant que de la divifer. Si elle met en gros frag.
fe
la foûtenoient, & qui font plus grands que les au-
mens, on reporte ces fragmens fur l'enclume pour
être foûdivifés. ges, fervent à l'ufage fuivant on caffe toutes les
Cela fait, on prend ces morceaux & on les range 1 lames-,& on en fait une étoffe entre ces deux gros
dans la forge autour du creufet. On en jette d'abord morceauxqui n'ont point été trempés. On prend le
quelques-uns dans le creufet on les y enfonce & tout dans des pinces, on remetcette efpece d'étoffe
enfevelit fous le charbon, puis on rallentit le vert, au feu, & on l'y laiffe jufqu'à es qu'elle foit d'un
& on les laine fondre. Pendant ce tems on fonde rouge blanc. Cette maffe rouge blanche fe roule fur
de 1 argile fec & pulvérifé; ce qui l'aide à fe fouder.
avec un fer pointu & l'on examine fi la matière, Onla remet au feu, on l'en retire; on la frappe de
prête à entrer en fiifion nefe répand point fur les
coins, & hors de la fphere du vent. Si on trouve quelques coups avec un marteau à main, pour en
des morceaux écartés, on les met fous le vent ;•& faire tomber les fcories, & aider les lames à pren-
quand tout eft fondu pour entretenir la fufion on dre. Quandla foudure eft affez pouffée, on porté la
force le vent. La fufion en à fon point lorfque les maffe fous' le martinet on l'étend & on la met en
étincelles des fcories & de la matiere s'échappent barres. Ces barres ont neuf à "dix piés de long, &
font d'un acier égal, finon préférableà celui de Ca-
avec vivacité à-travers les charbons, & lorfque la rinthie & de Stirie.
flamme qui étoit d'abordd'un rouge-noir, devient •
blanche quand les fcories font enlevées. Il faut fe fervir dans toutes ces opérations de char.
Quand le fer a été affez long-tems en fonte, & bon de hêtre & de chêne, ou de pin & de bouleau.
qu'il efi nettoyé de fes crafles la chaleur fe rallen- Les charbons récens & fecs font les meilleurs. Il en
tit, & la maire fe prend alors on y ajoute les au- fautcharbonde bien réparer la terre Se les pierres. La ouille ou
tres morceauxrangés autour du creufet; ils fe fon- le terre eft très-bon.
dent comme les précédens. On emplit ainfi le creu- feuilles, U faut trois leviers aux foufflets pour élever leurs,
fet dans l'intervalle de quatre heures: les-morceaux & non un ou deux comme aux foufflets de
forges, car on a befoin ici d'un plus grand feu.
Quant à ce qui concernela diminution du fer, il
tre reprifes différentes. Quand la maffe a fouffert
fuffifamment le feu on y fiche un fer pointu on la a perdu prefque la moitié de fon poids avant que
laiffe prendre & on l'enlevé hors du creufet. On la d'etre en acier de vingtrfix livres de fer crud, ont
porte fous le marteau, on en diminue le volume en n'en retire que treize d acier, quelquefois quatorze
fi l'ouvriereft très-habile. En général la diminution
eft de vingt-quatrelivres fur foixanteou foixante^
ge en trois, ouquatre ou cinq.
Il eft bon de lavoirque fi la tuyère eft mal placée, quatre dans le premier feu le reftant perd encore
$t le vent inégal, ou qu'il furvienne quelqu'acci- huit livres au fécond.
dent il ne fe forme point de fcories, le fer brûle, tes Il fautménagerle feu avec foin le fer trop chauf
làmes du fond du creufet ne réfiftent' pas &c. & fé fe brûle pas affez, il ne donne point d'acier.
qu'il n'y a de remède à cela que de jetter fur la fonte Pour obtenir un acier pur & exempt de {caries, il
une pelletée ou deux de fable de rivière. faut fondre trois fois & fur la fin de la troifieme
Onremet au feu les quatre parties coupées on fonte, jetter deffus une petite partie de fer crud fri.
commence par en faire chauffer deux, dont l'une fé, & mêlé avec du charbon, mais plus de charbon
que de fer.
la première eft fuffiiâmmj|nt la
rouge,on met en bar- Pour fabriquerun cent pefant d'acier, ou feionlarJ
re fur l'enclume; pendant ce travail on tient la fé- façon de compterdes Suédois, pour huit grandes
conde fous le vent, &?on l'étend de même quand tonnes,il faut trente tonnes de charbon.
elle eft affez rouge. On en fait autant aux deux ref- La manufacture d'acier de Quvarnbaka eft éta-
tantes. On leur donne 4 1^6!?11116 quarrée, blie depuis letems de Guftave Adolphe. Ily a deux
fourneaux ils font fi grands qu'un homme y peut Dans le Dauphiné, près de l'Allévard & de la
tenir de toute fa hauteur ni les murs ni le fond ne montagne de Vanche il y a des mines de fer. Le
font point revêtus de lames de fer c'eft une pierre fer crudqui en vient elt porté dans un feu qu'on ap-
qui approche du talc qui les garantit. On jette cha- pelle Y affineriezLe vent des fouffiets donne fur la
mafle qui fe fond par ce moyen peu-à-peu. Le foyer
que fois jdansle feu dix grandes livres de fer. Le fer du creulet eft garni de lamés de fer il eft très-pro-
• c'y cuit bien, & comme dans les forges, if en faut
fouventtirer les fcories afin que la maire fonde fe- fond. On laiffe ici le bain tranquillejufqu'à ce que le
che. Lorfquele fer eft en fonte on jette deffusdes creufetfoit plein alors on arrête le vent, & on dé-
cendres mêlées de vitriol & d'aluri: On eftime que bouche le trou; la fonte coule dans des moules oày
elle fe met en petites mafles. On enlevé de lafurface
cette mixtion ajoute à là qualité. de ces maffes, des fcories qui cachent le fer. On
Quand le fer cft fondu il efl porté fie divifé fous
un marteau & les fragmens mis enbarres les bar- porte le refte fous le marteau, & on le met en bar-
res partagéesen moindres partie;,font mifes à chauf- res. On porte ces barres dans un feu voifin qu'on
fer, ditpofées en grillage; chaudes, onJes étend de« appelle chaufferie: là, on les pouffe jufqu'au blanc.
nouveau; & l'on réitère cette manoeuvre jufqu'à ce Un les roule dans le fable pour tempérer la chaleur,
qu'on ait un bon acier. & on les forge pour les durcir & convertir en aciw.
L'acicr en barril de Suede eft fait avec celui dont Mais il faut obferver qu'entre ces deux opéra-
nous venons de donner la fabrication on fe con- tions, après l'avoir pouffé jufqu'au rouge blanc on
le trempe.
tente après fon premierrecuit de le mettre en bar-
A Saitzbourg on choifit les meilleures veines: ce
res fie de le tromper. UacUr pour les épées, qui font les brunes & jauhes. On calcine; on fond,on
eft celui dont la qualité eft exaâement au-deffus de
l'acur en barril, eft mis quatre fois en lames au- met en mages qui pefentjuiqu'à quatre cents dans
la premieretonte. On tient la matiere en fufion pen-
tant de fois chauffé au grillage, & mis autant de dant douze heures ^>n retire les crânes on remue;.
fois ious le marteau. Vacier excellent ou celui qui
eft au-deiius du précédent, eft façonné Se trempé on laiffe figer; on met enmorceaux; on plongé dans
huitfois. l'eau chaque morceauencore chaud on le remet au
feu; on l'y laiflè pendant fix heures qu'on pouffe le
On met des marques à l'acier pour diftinguer de
quel genre il mais les habiles ouvriers ne fe feu avec la dermere violence on ôte les fcories
trompent pas au grain. on refend & l'on trempe. Ces opérations réitérées
On tait chaque Semaine quatorzecents pefans d'a- donnent à @l'acier une grande dureté cependanton
cicr en barri!, douze cents d'acier à épées, & huit y revient une troifieme fois; on remet les morceaux
cents d'acier à refforts. Le cent pefanteft de huit gran- au feu pendant ûx heures on les forme en bar.
des barres de Suede, ou de cent foixante petites li- res que l'on trempe. Ces barres plus épaulesque les
premièresfont remues en morceaux, 6c forgées en
vres du même pays. petitesbarresquarréesd'un demi-doigtd'équarriffa-
Pour le cent pefant du meilleur acier, de l'acier à
refforts, il faut treize grandes livres& demie de fer ge. A chaque lois qu'on les trempe on a foin qu'el-
crud.Se vingt-fixtonnes de charbon: dix grandes li. les foient chaudesjui4u'aublanc, & l'on met du fel
marin dans l'eau pour rendre la fraîcheur plus vive.
vres de fer crud & 14 tonnes de charbonpour l'a- Cet acier eft extrêmementeftimé. On en fait des pa4
cier à épées; & la même quantité de fer crud & neuf
tonnes de charbon pour 1 acier en barril. quetsquipefentvingt-cinqlivres. Cet acier s'appelle
Lortque la mine de fer eft mite pour la premiere trijjon.
fois en fufion dans les fourneaux à fondre & defti- De quatre cents pefant de fer crud, on tire envi-
ncs au fer forgé on lui voit quelquefois furnagerde ron deux cents livres & demie de biffon le refte
petites maffesou morceauxd acitrqui ne vont point s'en va en fcories crânes & fumées. On y employe
dans les angles, & qui ne fe précipitent point au moitié charbonsmous moitié charbonsdurs. On en
fond, mais qui tiennentle milieu du bain. Leur fu- confomme à recuire fix lacs. Trois hommes peuvent
perficicextérieure et; inégale & informe celle qui faire quinze à feize cents de cet acier par lemaine.
ed enfoncéedans la matière fluide efi rorsde c'eft L'acier qui porte le nom de Sûrie fe fait en Carin-
du véritableacier qui ne fe mêlera avec le refte que thie iuivant cette méthode.
par la violence du vent. Ces malles donnentdepuis Il y a dans laCarinthie la Stirie Se le Tirol, des
liv julqu'à dix & quinzëHîvres d'acier. Les ouvriers forges de fer & d'acier. Leurs fourneaux font con.
Suédois qui ont foin de recueillircet acier qu'ils efti- ftruits comme en Saxe; la tuyère entre affez avant
ment, dilent que le refte de 1a fonte n'y perd ni n'y dans le creufet. Ils fondent quatre cents & demi à
gagne. chaque fonte. On tient la matièreen fufion pendant
Dans la Dalecarlie on tire encored'une mine ma- trois ou quatre heures pendantce tems on ne cefle
récageufe un fer, qu'on transforme de la maniere de l'agiter avec des ringards & à chaque renouvel-
firivanteen un acier qu'on employé aux ouvrages qui lement de matière on jette deflus de la pierreà fufil
n'ont pas befoind'être retrempés on tient ce fer au- calcinée fit pulvérilée. On dit que cette poudreaide
defiiis d'une flamme vive juiqu à ce qu'il fonde & qu'il les fcories à fe détacher. Lorfque la matièrea été en
coule au fond du creufet quand il eft bien liquide fufion pendant quatre heures on retire les fcories
on redoublele feu; on retire enfuite les charbons on en laiflè cependantquelques-unesqu'on a recon.
& on le laiffe refroidirTonmet cette matiere froide nues pour une matiereterrugineufe.On enlevé cette
en morceaux; on prend les parties du centre,& l'on matiere en lames; on la forge en barres, fie l'on a du
rejette celles qui iont à la circonférence on les re- fer forgé. Quant au refte de la matiere en fufion, on
met plufieurs fois au feu. On commence par un feu le retire. On le porte fous le marteau on le partage
qui ne foit pas de fonte quand cela arrive, on arrg- en quatre parties qu'on jette dans l'eau froide. On
te le vent, & on donne le teins à la matiere fondue refond de nouveau comme auparavant on réitere
de s'epaiffir. On jette deffusdes fcories on la remet ces. opérations trois ou quatre fois, félonla nature
en ration, Se l'on en répare l'acier. Toute cette ma- de la mitiere. Quand on eft aflùré qu'elle eft con-
nœuvre mériteroit bien un plus long,détail mais vertie en bon acier, on* rétend fous le marteau en
barres de la longueur de trois pies. On la trempe à
ticle. Si le fer de marais ne fe fbnapas, & qu'il refte chaque barre dans une eau où l'on a fait diflbudre
gras fie épais, on le retourne & onl'expoié au feu de 1 argile puis on en fait des tonneaux de deux
cents 4c demi pefaou
trois ou même tous les côtés du morceau
De quatre cents& demi de fer on retire un demi deux
éprouvé feront parfaits s'il n'y en a qu'un de bon,
tent de fer pur, le refte eft acur. Troishommes font faites-en le tranchant de votre ouvrage par ce
un millier par femaine. méthode de faire l'acier moyen les imperfections de l'acier fe trouveront au
On fuit prefque cette en
dos de la piece mais il y a des pièces à deux tran-
Champagne, dans le Nivernois, la Franche-Comté,
le Dauphiné,le Limofin, le Périgord,& même la chans. L'acier ne faumit alors être trop bon ni trop
Normandie. =
fcrupuleufementchoifi il faut qu'il foit pur & net
Enfin à Fordinberg & autres lieux, dans le Rouf- par les quatre faces au coeur.
fillon1& le pays de Foix on fond la mine de fer dans L'acier d'Allema ne vient en barils d'environdeux
la forme d'un creu- pies de haut, & du ids de cent cinquantelivres. U
un fourneau on lui laiffe prendre étoit autrefoistrès-bon mais il a dégénéré.
fet ou d'un pain rond par- deffous & plàtdeffus
qu'on appelle un maffet. Cette mage tirée du feu fe L'étoffe de Pont vienten barres de différentesgrof-
divife en cinq ou fix parties qu'on remet au feu & feurs c'eft le meilleuracier pour les gros intlrumens
qu'on allonge enfuite en barres. Un côté de ces bar- comme cifeaux forcer, ferpes haches &c pour
res eft quelquefois fer, & l'autre
acier. aciérer les enclumes les bigornes &e.
çj. fuit de tout ce qui précede qu'il ne faut point V acierde Hongrie eft à-peu-près de la même qua-
fuppofer que les étrangers ayent des méthodes de lité que l'étoffe de Pont, & on peut l'employer aux
convertir le fer en acier dont ils fanent des, fecrets mêmes usages.
d'excellent acier naturel L'acier de rive fe fait aux environs de Lyon &C
que le feul moyen de faire la n'eft pas mauvais mais il veut être choifi par un
c'eft d'avoit une mine que nature aitformée pour
cela, & que quant à la maniered'obtenir de l'autre connoiffeur &n'eft propre qu'à de gros tranchans
mine un acier artificiel fi celle de M. de Reaumur encore lui préfere-t-on1étoffe de Pont, & l'on a rai-
n'eft pas la vraie elle refte encore à trouver. fon. C'eft cependant le feul qu'on employé à Saint.
L'acier mis fur un petit feu de charbon prend dif. Etienne& Thiers.
férentescouleurs.Une lame prçndd'aborddu blanc L'acier de Nevers eft très-inférieurà l'acier de ri-
a°. un jaune leger comme un nuage; ;° ce jaune ve il n'eil bon pour aucun tranchant on n'en peut
augmente jufqaa la couleurd'or; .,la couleurd'or faire que des focs de charrue.
difparoît & le pourpre luifuccede
4
le' pourpre Mais le bon acier eft 'propre à toutes fortes d'ou-
fe cache comme dans un nuage, & fe change en vio- vrages entre les mains d'un ouvrier qui fait l'em-
let 6°. le violet fe change en un bleu élevé 70. le ployer. On fait tout ce qu'on veut avec l'acier d'An-
bleu fe diffipe & s'éclaircit; 8°. les reftes de toutes gleterre. Il ejl étonnant qu'en France ajoûte l'artifto
de qui je tiens les jugemens qui précèdent fur la qua-
ces couleursfe dtflipent & font plate à la couleur lité des aciers ( c'eft M. Foucou ci-devant coute-
d'eau. On prétend que pour que ces couleursfoient
bien fenfibles il faut que l'aciermis fur les charbons lier), on nefoitpas encoreparvenu àfaire de bon acier
ait été bienpoli, & grailfé d'huile ou de fuif. quocqus ce royaumefoit le plus riche enfer & en habiles
Nos meilleurs aciers fe tirent d'Allemagne & d'An- ouvriers, fai bien de la peine à croire que ce ne foit
gleterre. Celui d'Angleterreeft le plus eftuné par fa pas plutôt défautd'intelligencedans ceux qui con-
finefle de grain& fa netteté on lui trouve rarement dudent ces manufactures,que défaut dans les matie-
des veines & des pailles. V acier eft pailleuxquand res & mines qu'ils ont à travailler. Il fort du royau-
il a été mal foudé les pailles parodient en écailles me près de trois millions par an pour l'acierqui y en-
à fa furface les veines font de fimples traces longi- tre. Cet objet eft aflez confidérablepour qu on y fit
tudinales. L'acier d'Allemagne au contraire eft vei- plus d'attention qu'on éprouvât nos fers avec plus
neux pailleux, cendreux,& piquéde nuancesLes
pâ- de foin, & qu'on'tâchât enfin d'en obtenir ou de ra-
les qu'on apperçoit quand il eft émoulu & poli. cier naturel, ou de l'acier artificiel, qui nous difpen-
cendruresfont de petitesveines tortueufes. mais les fît de nousen fournirauprès de l'étranger. Mais pour
piquûresfont de petits trousvuidesque les particules réunir dans cet examen des chimiftes fur-tout en
£acierlainent entr'elles quand leur pas af- petit des contemplatifs fyftématiquesne fuffifent
fez compaâ. pas il faut des ouvriers, Se des gens pourvus d'un
Les pailles & les veines rendent l'ouvrage mal. grand nombre de connoiffances expérimentalesfur
propre & le tranchant des inurumensinégal, foi-
les mines avant que de les mettre en fer, ,fiç furl'em-
ble, mou. Les cendrurtt les piquûresle mettent ploidu fer au Sortir des forges. Il faut des hommes de
forgésintelligens qui ayent opéré mais qui n'ayent
enfck.
Pour diftinguer le bon acier du mauvais prenez pas opéré comme des automates, & oui ayent eu pen-
le morceau que vous deftinez à l'ouvrage dans des dont vingt à trente ans le marteau à la main. Mais on
tenailles, mettéz-le dans ttn feu de terreou de char- ne fatt pas affcz de cas de ces hommes pour les em-
bon, felon le pays faites-le chauffer doucement, ployer cependantils font rares, & ce font peut-être
les feuls dont on puiffe attendrequelque découverte
comme fi vous vous propofiez de le fonder: prenez folide.
garde de le furchaufter il vaut mieux lui donner
deux chaudes qu'une l'acier furchauffé fe pique Outre les aciers dont nousavons fait mention il
& le tranchantqu'on en fait eft en fcie & par con- y a encore les aciers de Piémont, dé Clamecy ra-
féquent rude à la coupe ne furchaugezdonc pas. cier de Carme, qui vient de Kernant en Allemagne
Quand votre acier fera fufgfamment chaud, portez- on l'appelle auffi acier à la double marque il eft affez
le fur l'enclume prenez un marteauproportionné bon. L'acierla rofe, ainfi nommé d'une tache qu'on
au morceau d'acier que vous éprouvez un marteau voit au coeur quand on le caffe. L'acier de gram de
trop gros éprafera & empêcherade fouder trop Motte, de Mondragon, qui vient d'Efpagne; il et
petit il ne fera fouder qu à la fiuface & laigera en maffes ou pains plats.de dix-huit pouces de dia-
d'épaifleur.
le coeur intact le grain fera donc inégal frappez metre, fur deux, trois quatre cinq D
de Damas, fi vanté par les
doucement votre morceau d'acicr jufqu'à. ce qu'il ne faut pas oublier l'acier
ait perdu la couleur dé cerife remettez-le au feu Cabres qu'on en faifoit mais il eft inutile de s'éten-
faites-le rougir un peu plus que cenfe plongez-lie dre fur ces aciers dont Fufage eft moins ordinaire
dans l'eau fraîche laiffez-le refroidir; émoulez-le &
le pouffez effayez-le enfuite & le confidérez s'il a On a trouvé depuis quelquesannées une manière
des pailles, des cendrures des veines, des piquûres, particulièred'aimanterY acier voy^là-deffus l'ortie
yous les appercevrei. Il arrivera quelquefoisqu'un cle Aimant vgyei auffi l'article FER fur lespropric-
tés médicinales de l'acicr. Nous les renvoyons à cet il eft particulièrementen ufage pour fîgnifier le plus
article, parce que ces propriétés leur font commu- haut point ou le fort d'une maladie car quelques-'
ne» & 1 oa croit que pour l'ufage de la Medecine le uns divifent les maladies en quatre'états ou pério-
fer vaut mieux que Vaàir. ffly«îGOO&CY, Mat. nui* des 1°. Varchequi eft le, commencementou la pre-
miere attaque i°. Vanàbafis du Grec «V«C««w qui
Nous fiaifonscet article *à*r par leproblèmepro- eu l'augmentationdu mal 30. Vacmtqui eft le plus
poi« aux phyficiees k aux chimiftes fur quelques haut point 40. leparacme qui en eft le déclin.
effets qui naiuentde la propriété qu'a Varier de pro- Cette diviifion mérite attention dans les maladies
dwire des étincelles en le frappant contre un cail- aiguës oh elle a fur-tout lieu, comme dans la fièvre
lou 8f ritofo par M. de Reaumur.^n s'étoit apper- continue dans la fievre maligne dans tes inflam-
au microscopieque les étincelles qui fortent de ce mations.Les maladies fuivent tous ces périodesfé-
choc fc*t autant de petits globes fphériques.Cette Ion le bon ou le mauvaistraitement qu'on r.
obfervatiotna donné lieu à M. Kemp de Kerrtvik de te, ou félon la caufe le degré de malignitéde la
demander, t°. laquelle des deux fubftances ou du maladie,l'épuitement ou les forces aôuejlles du ma-
caillou ou de l'acier, eft employée à la production lade. (AT)
des petits globes i°. de quelle manierecela fe fait ACM E LL A fubft. plante qui vjtent de l'île
ou doit faire; 13°. pojwquoi fi l'on emploie le fer au de Ceylan ou elle eftcommune. Voici fonxaraâere
lieu d'acier n y a-t-il prefque plus d'étincellesfco. félon le P. Hotton profefleurde botanique à de.
niées. Les fleurs de cette plante fortent de l'extrémit
M. de Reaumur commencela ablution de ces quef tiges, & font compoféesd'un grand nombre de
tions par quelques maximes u fages que nous ne itites fleurs jaunes radiées qui forment ens'uniflant
pouvons mieux faire que de les rapporter ici. Ces une tête portée fur un calicecinq feuilles. Lorfque
queftions ayant été inutilement proposées à la So- ces fleurs font tombées ïl leur fuccede des femenees
ciété royale de Londres plus d'un an avant que de d'un gris obkur longues & liffes excepté celles
parvenir à M. de Reaumur il dit qu'on aurolt fou- qui font au commet elles font garnies d'une double
vent tort d'en croire des queutons plus difficiles par- barbe quiles rend fourchues; la tige eft quarrée &
ce que de très-habiles gens à qui on a les proposées couverte de feuillespotées par paires, femblables à
n'en ont pas donné la folution qu'il faudroit être celles de l'ortie morte mais plus longues & plus
bien fur auparavant qu'ils l'ont cherchée & que pointues.
quelqu'un qui eft parvenu à fe faire connoïtra par La vertu qu'elle a ou qu'on lui attribue de guérir
ion travail, n'auroit qu'à à
renoncer tout ouvrage de la pierre en la diflblvant l'a renduecélebre. En
fuivi, s'il avoit la facilitéde fe livrer à tous les Eclair- i69o un officier Hollandoisaflfitra à ta Compagnie
cifTemens qui lui feroientdemandés. des Indes Orientalesqu'il avoit guéri plus de cent
M. de Reaumur laûTe à d'autres à expliquer com- perfonnes de la néphrétique & même de la pierre,
ment le choque de Varier contre le caillou produit des par fufage feul de cette plante. Ce témoignagefut
étincelles brillantes & il répond aux autres quef- confirmé par celui du gouverneur de Ceylan. En
tions, que le fer & l'acier font pénétrésd'une matie. 1690 le chirurgien de l'hôpital de la ville de Co.
re inflammable à laquelle ils doivent leur ductilité lombo écrivit les mêmes chofes de Vacmella à P. Hot-
matière qu'ils n'ont pas plutôt perdue,qu'ilsdevien- ton. Ce chirurgiendiftinguoitdans fa lettre trois fort
nent friables & qu'ils font réduits en icônes; qu'il tes d'acaulls différentes entr'elles principalement
ne faut qu'un inftant pour allumer la matiere inflam- par la couleur des feuilles; il recommandoitfur-tout
mable des grains de fer & d'aciertrès petits peut- celle à femences noires& à grandes feuilles.
être moins ou auffi peu de tems que pour allumer On cueille les feuilles avant que les fleurs paroif·
des grains de fêlures de bois; que fi la matière in- tent; on les fait fécher au fôleil & on les prend en
flammable d'un petit grain d'acur eft allumée fubi- poudredans du thé, ou quelqu'autre véhicule con-
tement, fi elle eft toute allumée prefqu'à la fois, venable ou l'on fait infuierla racine les tiges &
cela fuffit pour mettre le grain en rufion que les pe- les branches dads de l'efprit-de-vin que l'on-diftille
tits grains d'acier détaches par le caillou ibnt aulft
embraies foudainement que le caillou lui-même
aide peut-être par la matiere fulphureufequ'il four-
ait dans l'inftant du choc à celle qui etl propre au
grain d'acier que ce grain d'acier rendu liquides'ar-
fièvres..
enfuite; l'on fe fert des fleurs, de l'extrait de la ra-
cine & des fels de cette plante dans la pleuréfie les
coliques, & les
Comme une plante auffi importante ne peut être
trop bien connue, j'ajouteraià la defcriptionprécé-
rondit pendant fa chute qu'il devient une boule, dente celle de Breyn. Cet auteur dit que fa racme e$
jxuùs creufe friable, fpongieufe parce que fa ma- fibreufe& blanche fa tigequarrée & haute d'envi-
tiere huileufe & inflammable a été brûlée & brulo ron un pié qu'elle fe divife en plufieurs branches
avec éruption que ce tems fuffit pour brûler celle que !es feuillesfont longues,pomtues, raboteufes
d'ua apraw qui en dans l'air libre enfin que l'acisr & un peu découpées oc que fes fleurs naiffent aut
plus dur que le fer, imbibé d'une plus extrémitésdes branches.
tité de matière inflammable & mieux difbribué doit Le même auteur ajoute qu'on peut prendre deux
donner plus d'étincelles. On peut voir dans le Mé- ou trois fois par jour de la teinture aacmellafaite
moire même de M. de Reaumur Ruutil de f 'Acadé- avec l'efprit-de-vin dans un verre de vin de Fran-
mie des Sciences année » 73 6. les preuves des fuppo-
la folution que
ce ou du Rhin ou dans quelque décoâion antiné-
fitions fur lefquelles nous venons de phrétique, pour faciliter la f6rtie du gravier & des
rapporter eft appuyée ces preuvesy fontexpofées pierres.
avec toute la clarté l'ordre, & l'étenduequ'elles Nous ne pouvonstrop inviter les naturalifiesà re-
méritent, depuis la page 3 o 1 jufquà 40 j chercher les propriétés de cette plante. Quel bon-
AciER tiré terme d'Horlogerie. Voye^ FIL O E heurpour le genre humain, fi on lui découvroit par
PIGNON. hafard celles qu'on lui attribue, & quel homme mé-
ACINIFORME, adj. ou acinofa mnica'en Ana- riteroitmieuxl'immortalitéque celui qui fe feroit li-
)
tmk c'eft une membrane de l'oeil appellée auffi vré à cetravail ? Peut-êtrefaudroit-ilfaire le voyage
«v&StyctUviE. L ( de Ceylan. Les fubftances animales prennent des
ACKEN, ou ACHEN, taille d'Allemagne dans qualités fingulieres par 1'ufageque font lesanimaux
te cercle de Baffe-Saxe fur l'Elbe. certains alimens plûtôt que d'autres pourquoi
ACME, f. ( Medet, ) vient du Grec wfà pointe j n'en fçroit-il pas de même des fubftances végétales
Mais fi cette induâion cil raifonnable, il s'enfuit que Jemplacé dans le gouvernement des Acmmtttspar
telle plante cueillie d,'un côté de cette montagn au- /Jean Calybe, & celui-ci par Marcellus.
ra une vertq qu'on ne trouvera pas dans la même– On lit dans S. Grégoirede Tours &plufieurs au-
plante cueillie de l'autre Voté
que telle plante avoit tres écrivains que Sigifmond, roi de Bourgogne
jadis une propriétéqu'elle n'a plus aujourd'hui,& inconfolabled'avoir, à l'inftigationd'une méchante
qu'elle ne recouvrera peut-être jamais que les fruits, princeffe qu'il avoit époufée en fecondesnoces &
les végétaux les animaux font dans une viciffitude qui étoit filte de Théodoric roi d'Italie fait périr
perpétuelle,par rapport àleursqualités, à leurs for- Guérie fon fils, princequ'il avoit eu de fa premier»
mes, à leurs elémens qu'un ancien d'il y a quatre femme,fe rétira dans le monaftercde S. Maurice
mille ans ou plutôt que nos neveux dans dix mille connu autrefois fous, le nom d'Agaune & y établit
ans ne reconnoîtront peut-être aucun des fruits que les Acamtus pour laifler dans l'Eglife un monument
nous avonsaujourd'hui, en les comparant avec les
durablede fa douleur& de fa pénitence.
descriptions les plus exaûes que nous en faifons & Il n'en fallut pas davantagepour que le nom d'A.
que par conséquentil faut être extrèmementréfervé auuus & la pfalmodie perpétuelle filt mue en vo-
dans les jugemens qu'on porte fur les endroitsoù les gue dans l'Occident,& rur-tout dans la France dont
anciens historiens & naturalisées nous entretiennent plufieurs monafteres, entr'autres celui de Saint. De-
de la forme des vertus & des autres qualités d'ê- nys fuivirent prefqu'en même tems l'exemple de
tres quifont dans un mouvement perpétueld'altéra- celui de Saint-Maurice quelquesmonafteresde filles
tion. Mais dira-t-on fi les alimens falubres dégé- fe conformerentà !a même regle. Il paroît par l'a-
nèrent en poifoo, de que-i vivront les animaux r II y bregé desactes de fainte Saleberge, recueillisdans un
a deux réponfes à cette objection la première c'en manuscritde Compiegnecité par le P. Ménard, que
que la forme, la confütution des animauxs'altérant cette fainte après avoir fait bâtir un vafte monaftere
en même proportion& par les mêmes degrés infen- & y avoir raffemblé trois centsreligieufes, les parta-
fibles, les uns feront toujours convenablesaux au- gea énpkûeurs choeursdifférons de mamere qu'el-
très; la Seconde, c'eft que s'il arrivoit qu'unefubftan- espuffent faire retentir nuit & jour leur églile du
ce dégénérâtavec trop de rapidité, les animaux en chant des Pfeaumes.
abandonneraient1'ufage. On dit que le malum ptrfi- On pourroit encore donner aujourd'hui le nom
cum ou la pêche nous eft venue de Perfe commeun d'Acameaà quelques maifons religieufes où l'ado-»
poifon c'eft pourtant dans notre climat un excellent ration perpétuelle du faim-Sacrementfait partie do
fruit & un aliment fort Sain. la règle en forte qu'il y a jour & nuit quelquesper.
ACO, f. m. poùTon dont Aldrovandefait men- fonnes de la communautéoccupéesde ,ce pieux exer-
tion, & qu'il dit être fort commundans FEpyre la cice. Voy*\ Sacremenr €f Adoration*
Lombardie le lac Como,& d'unenourriture excel- On a quelquefoisappelléles Stylites A<*mtts Se
lente. Cherchezmaintenantce que c'eftque l'aco les At<tmtestSiudites. y, Stvute 6- Stvoite. (G )
•ACOLALAN, f xn.(Hijl, na:.) punaife dcYû9
ACOC ATS f. m: pi. (Soierie. ) Ce font deux lit. Madagafcar qui devaient grotte comme le pouce, ce
teaux de deux piés de longueurenviron,,& d'unpou- qui prend alors des aiUfs: «Ue ronge tout, mais fur-
ce d'épaineur, taillés en dents faites en V. à leur par- tout les étoffes.
tie Supérieure ils ferventà porter un bâton rondau-
quel lebattant eft fufpendu; & au moyen desentailles chertés anciens figniâoit un* ptrfoiuu ftrmt &ini-
qui font dans leur longueur, on peut avancerou re- brjMÎablt pourquoi ron don-
culer le battant,félon que le travail l'exige. Les aco-
cars font attachés au-dedans du métier aux deux ef
da ce nom i certains Stoïciensqui fe piquoientde
tafes parallèlementl'un à l'autre. Les dentsen V des cette fermeté.
Ce nom eft osiginaixstttant Grec,«mMhk. Quel-»
acocaes aident fuftifamment à fixer le battant dans ques-uns le composentd'« privatif Si d« Mutine
l'endroit oh il eft placé pour qu'on ne craigne pas vi* voie chemin } & pris un ce Cens il fignjfie à la
qu'il Se dérange en travaillant. royt{ Velours ej/î-^ lsttra quiperfifUtoujoursdans U menu vm qui "4
Ù ,& l'explication du mititr â velours eifiU.
t'*n écart* jamnu. D'autre écrivent acofyt* fans A Se
ACGCMETES,du Latin at*met*oxxat4tnuùypour le dérivent négatif&
infomnii, f. m. pi. ( Tfuobg.) nom de certains reli- de *v» areto %'u*p*du>i d'autres enfin prétendent
gieux fort célèbres dans les premiers fiecles de l'E-. qu'il fignifie à la lettre un fuivant un ftrvant.
glife fur-tout dans l'Orient appeUés ainfi, non C'eft en ce dernier fens que dans les autoursecctcV
qu'ils euffent les yeux toujours ouverts fans dormir fiaftiqueson trouve ce tems fpécialementappliqué
un feul moment, comme quelquesauteurs l'ont écrit, aux jeunesclercs qui afpiroitnt au faint miniftere &
mais parce qu'ils obfervoient dansleurs églifes une «noient dans le fou-
pfalmodie perpétuelle,fans l'interrompreni jour ni diacres. L'églifeGreque n voit pqiataacojythes au
nuit. Ce mot eft Grec, «oifm«, compqlé d'« priva- moins les plus anciens monumens n'en font -ils au-
tif, & de KUfutm dormir. cune mention mais l'églif* Latine en a eu des lo
Les Atamtus étoient partagés en trois bandes,
dont chacune fpalmodioità Son tour, & relevoit les
autres; de forte que cet exercice duroit fans inter-
ruption pendant toutes les heures du jour & de la
religieufement tous les jours huit heures entiertsau
chant des Pfeaumes, à quoi ils, joignoientla vie la
plus exemplaire & la plus édifiante aufli ont ils il-
luftré l'églife Orientale par un grand nombre de
faints d'évêques, & de patriarches.
en
être fous fa main. Leurs principalesfondions dans
les premiersfieçles de l'EgUfc étoient de porter aux
«Vêques les lettres que lès églifei

qu'adiré importante à confulter ce qyi dans let


ufàge
de s'écrire mutuclUment loriqu'eUes «voient quel*
Nicéphore donne pour fondateur aux Acamœs tems de periécution où les Gentils épwient toutes
un nommé MarctUus que quelques écrivains moder- les occafionsde profanernos myfteres exigeoit un
nes appellent Marcel/usaApamù mais Bollandus fecrat inviolableet une fidélité, toute épreuve cet
nous apprend que ce fut Alexandre moine de Sy- qualitéslet»firent donnerle nom dWofydus aulfi.
rie, anferieurde plufieurs années à MarçeUus. Sui- bien que leur afliduité auprès de l'évêque, qu'ils
vant Bollandus,celui-là mourut vers Il fut étoient obligés d'accompagner& de Servir. Ils fai-
ACONTIAS,f. m. ( Hift. nat. ) ferpentqui s'élan.
foient fesmeffagcs portoient les eulogies; c eft-à-
dire, les pains-benis, que l'on envoyoit en figne de ce comme un traitdécoché, ce qui lui a fait donner
coaminion ils portoient même l'euchariftiedans le nom deyav^r. f«y«r_ JAVELOT. (/)
les premiers,tems ils fervoient à l'autel fous les ACONTIAS,f. m. (PMîquc, ) nom employé par-
diacres & avant qu'il y eût des foûdiacres ils en quelques auteurs pour déngner une comète, ou pkV
Martyrologe marquequ'ils te- tôt un météore qui paroît avoir une tête ronde ou
• tenoient la place. Le
noient autrefois à la meflé la patène enveloppée oblongue & une queue longue & menue à-peu-
& il eft dit dans près de la forme dun javelot.
Météore. Voye^ COMETE 6-
ce que font à prêtent les fofidiacres auffi le chalumeau (O)
d'autres endroits qu'ils tenoient
qui fervoit à la communion du calice. Enfin ils fer- ACOPIS f. {Hift. nat. ) pierre précieuse tranf
voient encore les vêquesôc les officians enfonctions leur pré- parente commele verre, avec des tachesde couleur
fentant les ornemens facerdotaux. Leurs d'or. On l'a appelléeacopis parce que l'huile dans
point laquelle on la fait bouillir paffe pour un remède
ont changé le pontifical ne leur en aflîgne allumer les contre les laffitudes. Pline. Confiant.Il faut attendra
d'autre que de porter les chandeliers
cierges, & de préparer le vin fie l'eau pour le facri- pour favoir à laquelle de nos pierres rapporter celle-
fice ils fervent auffT l'encens & c'eft l'ordre que ci, & beaucoupd'autresdont nous parlerons dans la
de
les jeunes clercs exercent le plus. Thomaff. Dlfcipl.
Fleury, tome l. part.

Dans l'églife Romaine il y avoit trois fortes d'a-


fuite que M. Daubenton de l'Académie royale
des Sciences de Paris, ait fait ufage de fa découverte
ingénieufe fur la maniere de tranfmettre à nos de!
cendans la manière d'appliquer fans erreur nos
colythts ceuxqui fervoient le pape dans fon palais, noms de pierres,aux pierres mêmes auxquellesnous
ôt qu'on nommoit palatins les ftationnairesqni fer- les avons donnés, & de trouverquel eft celui de nos
voient dans les églifes & les rigionnaircs qui ai- noms de pierresqui répond à tel ou tel nom des an-
doient les diacres dans les fondions qu'ilsexerçoient • ACOPOS,f.{Hift. nat. ) plante dont il eft fait
dans les divers quartiers de la ville.
Le nom Hacolytht a encore été donné à des offi- mention dans Pline & que l'on prétend être Pana-
ciers laïcs attachés à la perfonne des empereurs de gyris de Diofcoride que Gérardregardecomme une
Conftantinople & dans les Liturgiesdes Grecs, le ei'pece de rrifolium.
l'of-
mot ««oX«irn* fignifie la fuite, la continuation dt(G)
AçORES, f. îles de l'Amériquequi appartien-
fice les cérémoniesdefacrtmens & les prières. nent aux Portugais elles font au nombre de neuf.
ACOMA, f. ville de l'Amériquefeptentrionale, Long. 34^-3^4- *< j j>.
provin- Elles font commodémentfituées pour la naviga-
au nouveau Mexique elle eft capitale de la tion des Indes Orientales& du Brefil on en tire
ce. Long. »<%>. lak J3.
ACOMAS, f. m. (Hift. nat. ) grand fie gros ar- principalementdes blés des vins & du paflel mais
bre de l'Amérique, dont la feuille eft large, le fruit cette dernière denréeeft le principaldu négoce. Les
bâtâtes entrent dans la cargaifon des Hollandois.
en olive d'une couleur jaune & d'un goût amer. Les Açores donnent encore des citrons des limons
On employe cet arbre dans la conftruâion des navi-
des confitures,dont le fayal eft la plus eftimée. On
res, & on tire des poutres de dix-huitpouces de dia- de
metre, fur foixante(pies de longueur. y porte des toiles de l'huile du fel, des vinsdes
ACON1T f. m. Hift. nat.) en Latin aconitum Canarie & de Madere; de^tafletas des rubans,
herbe à fleur irréguherecompoféede plufieurs feuil- droguets de foie, des draps, des futaines, des bas de
les, & dont le piftil devient un fruit à plufieurs lo- foie du riz, du papier des chapeaux, & quelques
étoffes de laine. On a en retour de la monnoie d'or
ges ou capfules. La fleur de cette plante a cinq
Se
feuil-
du Brefil des fucres blancs des mofcoüades du
res qui font toutes différentes entr'elles qui re-
préfêntént en quelque façon la tête d'un homme re- bois de Jacaranda du cacao, du girofle.Les Anglois
vétu d'un heaumeou d'un capuchon.La feuille fupé- y pa1fentauffides étoffes, des laines, dufer, des ha-
rieure tient lieu de cafque ou capuchon; les deux rengs des fardines, du fromage du beurre, & des
feuillesinférieures font à la place de la mentonnie- chairs falées.
re & celles des côtés peuvent être comparéesà
• ACORNA f. (Hifi. nat. &bot. ) efpecede char-
des oreillettes. Il fort du milieude lafleurdeux crof dondont il eft parle dans Théophrafte. Il a dit cet
fes qui font cachées fous la feuiüe de deflus il en auteur, la tige & la feuillevelues& piquantes; ce
fort auffi le piftU qui devientun fruit compofé de qui convient non-feulement à l'aâilis mais à un
gaines membraneules qui font difpofées en ma- grand nombred'autres plantes.
Sucre de tête &qurenfermentordinairementdes L'acorna eft félon Pline une efpece de chêne
Semences anjuleufes ÔCridées, Tournefort,Ihft. ni verd femblable aux houx ou au genévrier.
ACCRUS.f. m. ( Rift. nat. ) On donne aujour-
ACONIT, (f) Jardinage, vient de femence nu- d'hui le nom d'acorus à trois racines différentes;le
couche-&au& de brins fans racine. Il y a un aco- vrai acorus X accrusdes Indes & lefauxacoras.
nit d'été fie un autre d*hyver. (K) Le vrai acorus eft une racine longue, genouillée
Mais de tous les aconits ( Mar. med, ) il n'y en a de la grofleur du doigt unpeu plate d'un blanc
qu'un qui puifle Servirdans la Medecine c'en l'aco- verdâtre au-dehors quand elle eü nouvelle rouf-
Kitumjulutifantmjîveanthora.C. B. fâtre quand elle eft deffechée,blanche au.dedans
Sa racine eft un contre -poifon pour ceux qui ont fpongieufe, acre amere aromatique au goût &
mangé ia racine des autres aconits. Les payfansdes agréable à l'odorat. Desracinesde cette planteram-
Alpes & des Pyrénéen s'en fervent contre les morfu- pantes'éleveotdesfeuilles d'unecoudée& demie, de
la figure de l'iris à feuille étroite,applaties, poin-
res des chiens enragé* 6e contre la colique. Elle eft
doncalexitaire, cordiale, ûomachale, fie bonne pour tues, d'un verd agréable,liues, larges de 4 à jlignes,
la colique venteufe. Elle contient beaucoupd'huile acres, aromatiques un peu ameres & odorantes
& de tel effentiel volatil. quand oh les frouTe. Quantà fes fleurs, elles fontfans
La nature a femblé faire naître l'aconit fatutaire pétales, compofées de fix étamines rangées en épis
terrée entre lesquels croiffent des embryons envi-
de contre poifon auffi commele napel coagule le ronnés de petites feuilles applatiesou écaillées. Châ-
lanc ÏMonitfalutaireagit en diviiâat les humeurs. que embryon evient un fruit triangulaire fittrois
loges fie toutes ces partiesfont attachées 4 un poin-
épi conique qui naît à ont l'ouie dure remédient à ce défaut. fby«{ CoR-
«on affez gros, & forment unépaifle
une
feuille fillonnée & plus que les autres.
humidesde la Lithua-
NEr, Porte-voix.
Le dodeurHook prétendqu'il n'eft pas impoifible
Cet accrus vient dans lieux
les
nie, de la Tartarie, & en Flandre, en Angleterrele d'entendre à la diftance d'une ftade le pluspetitbruit
long des ruifleaux. Sa racine diftillée
donne beau- qu'une perfonnepuifte faire en parlant,. Se qu'il fait
coup d'huile eflentielle & un eft peu 'd'efprit volatil un moyen d'entendre quelqu'unà-travers une mu-
urineux. D'où il s'enfuitqu'elle pleine dfcfel vo- raille de pierre épailfe de trois piés. forir Echo,
latil, aromatique, huileux.On le recommandepour CABINETS secrets & PORTE-VOIX.(o )
fortifier l'eftomac chauer les vents, appaifrr les • ACOUSTIQUES, f. m. Y. Acousmatiques.
tranchées, lever les obftruôionsde la matrice& de ACOUTREUR f. m. terme de Tireur d'or; c'eft
la rate, provoquer les règles, augmenterle mouve- l'ouvrier qui refferre & polit le trou du fer ou de la
ment du fang. Il pa1fe auffi pour àlexipharmaque. filière dans laquelle pafle le trait lorfqu'il s'agit de
V acorus des Indes cil une racine femblable au vrai le tirer fin. Voyt^ TIREUR-D'OR.
acorus mais un peu plus menue,
d'une odeur plus
agréable, amere & piquante au goût. Il vient des
ACOUTUMANCE, f. f. (Architecture.)fe dit;
d'après Vitruve pour exprimer l'habitude que fon
Indes Orientales& Occidentales.Celui du Brefil eft
a1fez femblable à celui de l'Europe. On l'ordonne a de fuivre un précepte, un auteur, ou un genre de
bâtiment félon fufage du climat du lieu, &c. C'eft
feul ou avec d'autres remedes contre les humeurs proprement de cette acoutumance ou habitude que
vifqueufes & les poifons. le font formées les règles du goût pour l'art de bâtir
Le troifieme acoruseft une ratine noiieufe, rouge félon l'efprit de chaque nation, & que font nées les
intérieurement& extérieurement, fans odeur, fur- architecturesItalienne, Françoife, Morefque',Chi-
tout quand elle eft verte; d'un goût très-foiblç d'a- noife,^c.
bord, mais qui devientbientôt d^me grande acrimo-
nie. Dodonéedit qu'elle eft bonnedans les dyflente- ACOUTY, f. m. (Rift. nat. ) animal quadrupède
ries, les flux de ventre, & toute hémorrha gie. On le des Antilles. Il eft de la groffeur du lapin ou du Lie-
prend ou en décoctionou'de quelqu'autremaniere. vre il a deux dents dans la mâchoirefupérieure, Se
ACOTOIR,f. m. en Architecture c'eft le derriere deux autres dans la mâchoire inférieure, femblables
d'un banc de pierre ou de bois qui fert à s'appuyer à celles du lievre,, & il eft fort agile fa tête eft ap-
prochante de celle du rat fon mufeau eft pointu
en arriere. ( P )
ACOUDOIR f. m. (AnhiteB. ) s'entend de tous
tes oreillesfont courtes &c arrondies il eft couvert
d'un poil rouflâtre comme le cerf, & quelquefois
murs à hauteur d'appui dont l'élévation eft propor-
tionnée à la grandeur humaine. Voyn. Appui & Ba- brun, tirant furie noir, rude & clair comme celui
lustrade. 1p) d'un cochonde trois mois; il a la queue plus courte
ACOUSMATIQUES,adj.prisfubft. (Hg. ont.) que celle d'un lievre; elle eft dégarnie de poils, de
Pour entendre ce que c'étoit que les Acoufmatiques, même que les jambes de derriere les quatre jambes
il faut favoir que les Difciplesde Pythagore étoient font tourtes & menues; le pié de celles de devant
diftribuésendeuxclaffesféparées dans ion écolepar eft divifé en cinq doigts terminés par des ongles,
tandis que les piés de devantn'ont quequatre doigts.
un voile; ceux de lapremiere claffe, de la claffe la Cet animal fe retire dans les creux des arbres la
plus avancée, qui ayant pardevers eux cinq ans de
lilence paffésfans avoir vû leur maîtreen chaire,car femelle porte deux ou trois fois l'année avant que
il avoit toujours été féparé d'eux pendant tout ce de mettrebas, elle prépare fous un builfon un petit
lit d'herbes& de moufle, pour y dépoter tes petits,
tems par un voile, étoient enfin admis dansl'espèce qui ne font jamais que deux; eue les alaite dans cet
de fanctuaire d'où il s'étoit feulementfait entendre,
& le voyoient face à face on les appelloit les Efoté- endroit pendantdeux ou troisjours,& enfuiteelle les
riques. Les autresqui revoient derriere le voile & qui tranfporte dans des creux d'arbresoù elle les foie»
ne s'étoient pas encore tûs aflez long-temspour mé-
jufqu'à ce qu'ils puiflent fe pafler d'elle. Vacouty fe
riter d'approcher& de voir parler Pyâiagore s'ap- nourrit de racines,& il mange avec fes pattes de de-
pelloient Exotiriques& Acoufmatiquesou Acoujliques, vant comme les écureuils; il n'eft jamais gras à
Poy*l Pythagoricien. Mais cette diftinâion n'é- moins qu'il ne fe trouve affez près des habitations
toit pas la feule qu'il y eût entre les Efottriques& les pour avoir des fruittfle manioc& des patates; alors
Exotériques.Il paroît que Pythagoredifoitfeulement il s'engraùTe; mais en quelque état qu'il foit, il.
les chofes emblématiquementà ceux-ci mais qu'il toûjours un goût de venaifon,& fa chair eft dure
les révéloit aux autres telles qu'elles étoient tans cependant il-y a beaucoup de gens qui l'aiment au-
nuage, & qu'il leur en donnoit les raifons. On difoit tant que celle du lapin. Au commencementque 111e
de la Guadeloupe fut habitée, on n'y vivott pref-
pour toute réponfe aux obje&ions des Acoustiques
«"uToftV*,Pythagorera dit mais Pythagore lui-même que d'autre chofe. On chaffe ces animaux avec des
réfolvoit les objections aux Eforbrqucs. chiens qui les réduifent dans les creux des arbres
ACOUSTIQUE, f.f. eft la qu'ils habitent là on les enfume commeles renards,
& ils n'en Portent qu'après avoir beaucoup crié»
des fons. Ce mot vient du Grec
Lorfque cet animal eft irrité, il le poil de
L'Acoufliquc eft proprementlapartiethéorique de dos il frappela terre de tes pattes de derriere com-
la Mufique. C'eR elle qui donne les raifons plus ou me les lapins il crie, il finie 8c il mord; on peut
moins fatisfàifantes du plaifir que nous fait l'harmo-
pie, qui détermineles affectionsou propriétés des
cordes vibrantes, &c. V. SON, HARMONiE,CORDE.
VAcvufiiqueeft la mêmeSciencequ'on a autrement
déchirer la peau dans leurs cérémonies.
Antilles par le P. du Tertrt
à
pourtant l'apprivoifer. Les Sauvages fe fervent des
dents del'acouty qui fontfort tranchantes pour fe
na. du
& mor, du

appelléePhonique. Voye^ Phonique.


ACOUSTIQUES,adj. pris fubft. On dit lu acoujli- • ACQS, f. ( Géog. ) rayti PAX.
ques pour les remèdes acouftiques. Ce font ceux qu on • ACQUA-PENDENTE, f. ville d'Italiee dans
employécontre les défauts & les maladiesde l'oreille l'état de rEghïe, au territoire d'Orviette, près de
ou du fensde fouie. Vcye\ Oreille& Ouïe. On dit la Paglia. Long, xa. iS. lac. 42. +j.
auffi maladies acoujliques & infinimentacoujliques dans • A CQUARJ A, {. villed'Italie,dans le duchéde
le même fens que remèdesacoujliques. Acoujliquc fe dit Modene près de la Sultena.
principalement des inûriimeûs par lefquels ceux qui ACQUEREUR f. m. ut Droit, cilla perfonne à
qui l'on a ttanfporté la propriété d'une chofe par avoir faij leurvifite,en donnentleur certificat, qui
vente ceflion échange, ou autrement.Il fe dit fin- fert de décharge à celui qui s'eft porté caution.
gulierementde celui qui a fait facquifitiond'un im- ACQUIT À caution de tranjlt autre urmt de finan-
meuble. (H\
ACQUÊT f. m. (Jhmfprud. ) eft un bien immeu-
ces. Ce terme regarde certaines marchandifes
choses Servant aux ouvrages& fabricationd'icelles M
ou
ble qu'on n'a point eu par fucceflion, mais qu'on a qui font exemptes des droits d'entrée & de fortiedu
acquis par achat, par donation, ou autrement. Voyt^ royaume même des péages octrois & autres
IMMEUBLE.Ce mot vient du Latin acq uirere, acqué- droits.
rir, gagner. L'ACQUITou certificat de franchife concernel'e-
Nos coutumes mettent beaucoup de différence xemptiondes droits de fortie des marchandifes defti-
entre les acquits &t les propres le Droit civil ne fait nées pourenvoyer hors le royaume lefquelles font
pas cette diftinenon. Voyt\ PROPRE, 6- PATRIMO- achetées & enlevéespendant le tems des franchifes
nial, des foires.
.Legs, ou donationfaite à l'héritierpréfomptifen ACQUIT de payement, eft un terme ufité dans les
ligne collatérale, eft acquêt en fa perfonne mais ce bureaux des cinq groues Fermes. Quand on paye les
cju îlrecueille à titre de fucceflion,lui devient proprt. droits d'entrée Se de fortie, le receveur du bureau
En ligne directe tout héritageune fois parvenu aux fournit un acquit fur papier timbré, qu'on nomme
enfans, même par legs ou donation, prend en leurs acquitJe payement & qui fert de quittance& de dé-
mains la qualité de propre quand il ne l'auroit pas charge.
eue précédemment. ACQUIT de comptant font des lettres patentes
Les acquêts faits par le mari ou la femme avant le expédiées à la décharge du garde du thréfor royal
mariage n'entrent point en communauté quand pouf certaines fommes remues comptant entre les
même le prix n'en auroit été payé que depuis le ma- mains du Roi. Les acquits de comptant ne font point
riage mais dans ce fécond cas, la moitié du prix libellés ce font des lettres de validation qui regar-
appartient à l'autre conjoint. dent certaines fommes données manuellement au
Des acquits faits dans une coutume qui ne porte Roi, oc que Sa Majefté veut que la chambre des
point communauté ne laiffent pas d'être communs, Comptespane en dépenfe, fans qu'ilfoitfait mention
files conjoints ont contracté-mariage dans une cou- des emplois à quoi elles ont été deftinées,impofant
tume qui porte communauté,fans y déroger,ou s'ils fur ce, filence à tes procureurs généraux.Y/r)
l'ont expreffément ftipulée. f.
Acquit, m. (Lommerce.\ parmi des negocians,
ACQUÊTS (nouveaux) terme de finances, eft un fignifie encore quittance, reçu ou ridpijfl payé à
droit que payent au Roi les roturiers pour raifon-de un tel par acquit du tel jour, c'eft-à-dire fur fa quit-
l'acquifition & tenure de fiefs,dont autrementils fe- tance, reçu, ou récépiné.
roient obligés de vuider leurs mains, comme n'étant Quand un banquier ou une autre perfonne donne
point de conditionà pofféder telle forte de biens. Ce- une lettre de change échue, pour en aller recevoir
pendant les bourgeois de Paris, & de quelques au- le payement,il rendpffe en blanc, afin que le garçon
trcs villes, quoiqueroturiers ,'peuvent poffederdes puinemettre le reçu au-deflus de fa fignature. Il faut
fiefs fans être fujets à ce droit. ( H) obferver toujours en faifantces fortesd'endoflemens
ACQUI f. ville d'Italie,duché de Montferrat, en blanc, de mettre au-deffous de fa fignature ces
fur la Bornia. Long. zG. 3. lot. 44. 40. mots pour acquit ,$£ cela ann qu'on ne puifTe pas rem-
ACQUIESCEMENT, f. m. terme de Droit, eft plir le blancd'un ordre payable à un autre. ( G )
l'adhénond'une des parties contractantesou -eolliti- ACQUIT f.m. (terme de jeu) au billard; c'eft le
gantes, ou de toutes deux, à un aâe ou un juge- coup que celui qui a le devant£* jouer fur fa
ment. Ainfi acquufcerk une condition, à une claufe, ,bille à celui qui eft le derrïïèrT
*11 l'accepter acquicfcer un jugement c'eft en ACQUITER, v. a. fignifie payer des droits pour
paffer par ce qu'il ordonne. ( H) desmarchandifes aux entrées& forties du royaume,
ACQUIESCEMENT, ( Commerce. ) confentement aux entrées des villes, & dans les bureaux du Roi,
qu'un négociant ou autre perfonne donne à l'exé- Il fignifie auffi payer fis dettes. On dit acquittrdes la-
cution d'unefentence arbitrale, d'une fentence des tres & billets de change t des promeffes des obligations
coniuls, ou autre acte fait en Justice. On ne peut pour dire les payer. ( G )
revenir contre un jugement, après un acquiefeement ACQUITER, v. a. (Jurifprud.') acquhtr une
l'exécution d'un jugement pafie pour acquiefeement. pro»
mené, un engagement,c'eftle tes
dettes, ou cellesd'un autre, c'eu les payer; acquiur
quelqu'unde quelque chofe, c'eft l'en affranchir en
convenir. Ce marchand a été obligé A'acquiefcerà la la faifant pour lui, ou empêchant qu'il ne foit pour-
fentence arbitralerendue contre lui. (G) fuivi pour raifon de ce. Si, par exemple,un feigneur
ACQUISITION,f. f. ( Jurifprud. ) eft l'adionpar qui relevé lui-même d'un autre, a des vaflaux fur
laquelleon fe procurela propriété d'une chofe. Il fe qui le feigneur fuzerain prétende des droits, c'eft 1
dit auffi de la chofe même acquife. Ainfi l'on dit en lui à les en acquiur; car ils ne doiventle fervicequ'à
ce fens il a fait une mauvaife ou une bonne acquijî- leur feigneur immédiat. £#)
lion. Il fe dit fingulierement d'un immeuble. ACQUITPATENT.,f m. ( terme de finances. ) eft
Les acfui/îfîdnTfaiiespaT l'un des conjointsfurvi-^ une ordonnanceou mandement duRoi, en vertu de
vans, avantla confection d'inventaire, appartien- laquelle les thréforiers ou receveurs des domaines
nent à la communautéqui étoit entre lui & le pré- de Sa Majefté font oblieésde payer au porteur di-
décédé. Yoyc Communauté & Continuation celle, quand elle eft en bonne forme la fomme con-
de communauté. (^H) tenue en l'acquiipdttnt. Or la forme requife pour un
ACQUIT, f. m. urmt de Pratique/fyncmyme à acquit patent valide, ô&gu'il foit figité çontre-figné
quirrance ou décharge. Foye[ l'une & fautre. vérifié à la chambre du thréfor contrôlé, t&c. ( H)
ACQUIT à caution terme de finances, fe dit d'un ACRAMAR, ou VAN ville & lac d'Arménie,
billet que les commis de bureaux d'entrée du royau- en Afie. Long. 62.. lot. j<T. 3 o.
me déïivrëhtlS un particulier*(fui fe rend caution AGRATISME, f. m. (Rift. anc. ) Les Grecs fai-
qu'une balle de marchandife ferfVûe & vifitée 1 la foient quatre repas; le déjeuner, qu'ils appelloient
Douane du lieu pour lequel elle eft deftinée fuit le acratifma ou dianefiifmos; le dîner, arifion dor-
4us duquel billet les commis de la Douane ^Taprès, pifion; un petit repas etatre le dîner & lefoùpefou hcf-

ptpfm*»
fois même ils tombent morts dans les
ptrifma ce qu'on appelle en Latin merendà & le rues en allant
couper, dipnon & quelquefois epidorpis. à leurs affaires ce qui prouve bienqu'on peut por-
"• ACRATORHORE, ou qui donnt le vin pury ter dans foi pendant quelque téms un levain de ma-
(3fyr.)nomqu'ondonnaàBacchus,àPhigalie,ville ladie, & d'une maladie très-dangereufe, fans s'en
d' Arc4<lie,ou'ceDieu étoit principalementhonoré. apperceyoîf. C'eft ce qu'ont peine à comprendre
ACRATUS, X/fyt.) génie de la fuite deBacchus. ceux qui ayant la vérole conservent cependanttou-
ACRE, f. ( Ge'og. ) PtoUmaîde S. Jean a*Acre% tes les apparencesd'unebonnefanté,n'ontrien com-
ville d'Afie, qui appartient aux Turcs, proche de muniqué, & ont des enfans fains,
Souvent des perfonnes font prêtes d'avoir lape-
ACRE, f.f. (Commerce.) marnedéterre, diffé- tite vérole, & femblént fe parier bien; cependant
rente félonies différens
pay Voye^ Mesure, Ver- elles ont en.elles levainde cette maladie, qui quel-
ge & Perche. »
Ce mot vient du Saxon actre, ou de l'Allemand
ques jours après tes couvrirade boutons 84 d ulcères.
Ces cho(es jpnt approfondies& clairement expli-
celer, lequel vTaiffemblablementeft formé d'acer, & quées dans Chimiemédicinale. (
(Commerce.M))
fignifie la même chofe. Saumaife cependant le fait A CRJîMENT f. m. nom qu'on
venir Sacra qui a été dit pour akena & fignifioft donne à Conflantitiople à des peaux aflez fembla-
chez les anciens une mefure de terre de dixpies. bles à celles qu'on appelle premiers coufteaux. Ces
Vacre en Angleterre & en Normandie eft de 160 peaux (ont de boeufs & de vaches,& font apportées
perches quarrées. L'acre Romaineétoit proprement des environs de la mer Noire.
la même chofe que lejugerum. Voyez Arpent. • ACRIDOPH AGES f. m. pi. dans tWfi. ancienne*
H y a en Angîeterreune taille réelle impofée par été
a le nom d'un peuple qui, diibit-on vivoit de
ChartesII. à raifon du nombred'acresque poffedent fauterelles; ce que veut dire le mot acridophages
les habitans. formé de tùtfic ,jauterellet & f£ym manger.
Le chevalier Petty a calculé dans V Arithmétique Onplaçoit les Acridophagesdans l'Ethiopie proche
politique, que l'Angleterrecontient 39038 ;oo «cm des deierts. Dans lé printems ils faifoient une grande.
les Provinces-Unies 438x000 &e. provifion de fauterellesqu'ils Calaient & gardoient
Vacre desbois eft de quatre vergées, c'eft-à-dire pour tout le refte de l'année. Ils vivoientjui'qu'à 4°
ans, & mouroientà cet âgedevers ailés qui s engen-
ACRE adj. (Chimie ) fe dit de ce qui eft piquant, druient dans leur corps. foyc{ S. Jérôme contre Jo-
mordicant, 8ç d'un goût de&gréable. Tout excès&
toute dépravation de rature fait l'acre. C'eft en Me-
decinequ'on employé pluscommunémentce terme. met aufli des dans Parthes
Il y a autant de différentes; efpeces dW que de & S. Jérôme dans la Libye.
différentes espèces de tels. Il y a des acres aigres, des Quoiqu'on racontede ces peuples descfrconftan«/
ces capables de faire patier tout ce qu'on en dit pour
cide 6c de l'aljuli en diférentes proportions acon fabuleux, il peut bien y avoir eu des Acridophages
peut éprouverles acres pour en connoître Tefpece & môme encore a préfent il y a quelquesendroitsdu
Levanton l'on dit qu'on mange des Sauterelles. Et
l'Evangile nous apprend que S. Jean mahgeoitdans
le ddert des Sauterelles, ««p/ic y ajoutant du miel
que, acre y erotique &c. Lorsque les différens fels qui Sauvage. Matth. cap. iij. y. 4.
font naturellement dans lès liqueurs du corps font Il eft vrai que tous les favans ne font pas d'raccord
enquantité diîprràgorciannéè,ou lorsque ta dépura- Surfit traduction de ne conviennent pas
tion de ces liqueurs eft troublée & leur chaleur na- qu'il faille' le rendre parfauterelles. Ifidore de Pelufei
turelle augmentée, 1\ fejait des acres de différentes entre autres, dans la Epître, parlant de cette
nourriturede S. Jean, dit que te n'étoit point des ani«
queurs du corps humain peuvent devenir --fi acres maux, maisdes pointesd'herbes, 61 taxe d'ignoran*
ce ceux,qui ont entendu ce mot autrement. Mais S.
les corps vivant font AugufHn Bede, Ludolphe& autres, ne font pas de
{on avis. Auffi les Jéfuitesd'Anvers rejettent-ils l'o-
car- piniondes ,!fubftltuen|•>«<•
tilages;& les aères acides des animaux, .comme eft tHf qui étaüt un mef délicieux, préparé avec du
l'acide du Jait, les os les

où eft un terme fcientif!que «ai defigne une qualité

qu'il eft plus que iùnieurs qui humeursqui circulent dans IJêtre anime & dont la
qu'elle pro-

«e'Vtfus,
de progrès pour
Me.D plus fréquent il convientauffi i plus de fortes de
intèrvalles des accèsde goutte,quoiqu'ils ayent dans; chofes. C'eft noh-feule^ent une qualité piquante
acre de la goutte c'eft pour cette
raifon-là que lesMédecins (âges ce habiles ont égard- ve d'altération dans les parties vivante» du corps
goutte dans toutes les maladies x[ui animal; c'eft encore une foarte dé Saveur que le goût

de te fûjet affeûé de
cette qualité. OnAïtVaaimanUdes humeurs & Va-
quel-
que partie intérieure du corps, ceux à qui ce mat-
rée dans le corps acre» confifte dans quelquechofe
de fpiritueux & qui tient de la nature du feu. Si on de Vacromon avec une ancre, comme Dionis s'eft
dépouille le poivre de ton huile eflentielle & cette imaginé.
huile efleotielk de {on efprit reaeür, le refte eft fa- Quelques-iinsont crû que Yacnmion •
étoit d'une
de, fie ce refte cft une fi grande partie du tout» qu'à nature différente des- autres os, parce que durant
peinel'analyfedonne-t-eUequelqûesgrains d'acrefur l'enfance il ne paroît que comme un cartilage oui
«ne livre de poivre. Ce qui eft acre dans les aroma-t s'offifie peu.3.peu, te qui vers l'âge de vingt ans de-
tiques eft donc un efprit & un efpnt fort Subtil. Si un vient dur, ferme & continu avec l'omoplate. Voytt
homme mange de la canellependant quelques an- Epiphise, Ossification. (L)
nées, il eu sûr de perdre (es dents cependant les ACRON C petit royaume d'Afriquefur la côte r
aromatiquesprja en petite quantité peuvent être re- d'Or de Guinée. Il eu divifé en deux parties; l'une
mèdes, mais leur abondance nuit. Le doaeur de
Bontekoe dit que les parfums font les mains, des ACRQNYQUE ad), m AfhonomU fe dit du le-
dieux; & le commentateur de Boerhaave a ajouté ver d'une étoile au-defius de rhorifon lorfque lefo-
avec autant de vérité que d'efprit, que fi'cela étoit, leil y entre; ou de fon coucher, lorfque le foleil en
ils' auroient tué bien des hommesavec ces mains. fort. Voyti LEVER 6 Covcher.
L'acrimonie, fenfation.eft l'aôion de cet efprit La plupart écrivent achroniqutj faifant venir ce
uni à d'autres élémens {àrnôYorganes.Cette aâion mot de privatifScxfint, tenu, ,ca quoiils fetrom-

'
cil fui vie de la foif, du defliéenement de chaleur, pent car c'efilinmot francifé du Grec àttirvxn,
d'ardeur, d'irritation,d'accéléra 'on dans les flui-
des de diffipation de ces parties, des autres effets
analogues. teurs écrivent-ils même acronySalau Heu aacrony-
Acrimoniedans les hu&eurs eft un qualité mali- chus & cette façon de l'écrire eft en effet très-con-
gne qu'ellescontractent par un grand nombrede cau. forme à l'étymologie, maiscontraire à l'ufage.
les, telles que le croupiflement le trop d'agitation, Lever ou coucheracronyaueeft oppofé à lever on
6c. Cette qualité confinedans ledéveloppementdes
tels & quelque tendance 1 l'alkalifation en confé- Comme dansla premièreantiquité la plupart des
quence delà diffipation extrême du véhiculeaqueux peuplesn'avoient pas tout-à-fàitréglé la grandeurde
qui les enveloppe d'où l'on voit combienla longue l'année, parce qu'ils ne connoiffoient pas encoreaffez
abftinencepeut être nuifibledans la plupart detitem-
péramens.
le mouvement apparent du foleil, il eftévident que
fi on eût fixe à certains jours du mois quelque éve-
ACROBATES $ m. ( Hjft. anc. ) espèce de dan. nement remarquable, on auroit eu trop de peine à
.feurs de corde. Ilyenavoit dequatredfortes les découvrir dans la fuite précifémentte tems de l'an..
premiers fe fufpendartt à une corde par le pié ou par née auquel cela devoitrépondre. On fe fervoit donc
le cou voltigeoient autour, commeune roue tourne de la méthode ufitée parmi les gens quLvivoient à la
fur fon effieu les autres voloient de haut en bas fur campagne car ceux-ci ne pouvoient fe régler fur le
la corde les bras ce les ambes étendus appuyés calendrier civil, puifque les mêmes jours du mois
Cmplement fur l'eftomac ;latroifieme*e4pece étoient civil ne répondoient jamais aux mêmes faifons de
ceux qui couroient fur une corde tendue oblique- l'année & qu'ainfi il ralloit avoir recours à d'autres
ment ou du haut en bas & les derniers ceux qui fignes pour diftinguerles tems & les faifons. Or les
non-feulementmarchoientfur la corde tendue hori- laboureurs, les hffloriens & les poètes, y ont einA
fontalement, mais encorefaifoientquantité de faut! ployéle lever & le coucherdes aftres. Pour ceteffet
& de tours, comme auroit fait un danfeurfur la terre. ils diftinguerenttrois certes de lever Ce de coucher
Nicéphore, Grégoras, Manilius, Nicétas, Vopifcus, des aûres, qu'ils ont nommé acronyqut, cofmique
Sympofius, font mention de toutes ces différentes
eipeces de danfeursde corde. ( G )
ACROBATIQUE» adj.pris
premier genre de machine dont les Grecsfe fervoient
ACROSTICHE, f.
f. ( BtUts-Lutns. ) forte de
poéfic dont les ven fontdifpofés de manière
pour monter des fardeaux. Ils la nommoient acroba- que
chacun commencepar une des lettres du nom d'une
tuon.(P) il personne,d'une demfe, ou tout autre mot arbitraire.
Voy*l Poème, Poésie.Ce mot vient du Grec«W,
qu'on a donné à plufieurs hautes montagnes de dif. fummusytxmmus,qui eft à une des extrémités, Ce
férentes contrées mais cefontproprementcellesqui
font en Epire.cjui donnent leur nom à unpromontotre Nos premiers Poètes François avoient tellement
de la mer Adriatique. pris goût pour les acrofiiehes qu'ils avoient tente
• ACRCEA ad). f. (Mytk.) fumom de Junon & tous les moyens imaginablesd'en multiplier'les dif
dft la Fortune. Ce furnom leur venoit des temples fieuhés. On en trouve dont les vers non-feulement
qu'elles «voient dans des lieux élevés on n'intmo- commencent, mais encore nmfient par la lettre don-
loit que des chèvres dans celui que Jvnonavoit dans
la citadelle de Corinthe.
• ACRŒUS.adj.m^Myf^furnomqueleshabi- vont' rebours, commençantpar la première lettre
tans deSmyrnedonnèrentà Jupiter, comme & par la du dernier vers,
mêmeraifon queluac«-& la Fortune furent fumoav* premier. On a même eu des
méesacraut jufqu'a cûvj
ACROLfTHOS^ f. {ffifi. une. ) fetùe coloflalê fois fbrmoit comme cinq
que le roi Maufole fit placer au havrt du temple de Pentacrostiche.
Mars en la ville d'Halicârnafle cette ftatue fut faite
par l'excellentouvrier Telochares ou comme quel» ques auteurs à deux épigrammes de l'Anthologie
ques-uns eftiment, par Timothée.YC ) dont l'une eÛ en l'honneur de Bacchus. fie l'autre
ACROMION os ACROMIUM, f. en Anttomk en rhonneur d'Apollon chacune confifte en vingt»
cinq vers, dont le premier eft le précisde toute la,
pièce & les vingt-quatre autres font remplis d'épi-
Ce mot vient d'-V* ipault, tnetes commençanttontes dans chaquevers par la
comme qui diroit, même lettre de l'alphabet, c'eft-a-dire par a dans
d'anchera i raifon de quelque refiemblance de figure le fécondvers, par b dans le troifieme, fit ainfi de
préttwcl que cette divifiond'une pièce en plu-
fuite jufqu'à n. ce qui feit pour chaque dieu quatre-
On
vingt-feizeépithetes.^oy«{ Antologie. 'a
fieurs ams, été introduitepar les modernes que!
Il:¡ beaucoup d'apparence qu'à la renaiffance pour dopne à l'intrigue plus de probabilité & la
des lettres fous François I. nos poètes, qui fé pi- rendre plus intéreflante car le fpcâateur à qui dans
quoient beaucoupd'imiter les Grecs,prirent4e cetce l'acte précédant on a infinué quelque chofede ce qui
forme de poéfie le deitein des acrojiichs qu'on trou- eft fuppofé w paffer dans Ventr'afte ne fait encore
ve fi répandusdans leursjufqu'au
écrits dans ceux des ri- que s en douter, & eft agréablement furpris, lorsque
meurs qui les ont fuiyis règnede Louis XIV. dans l'acle
C'étoit affecter d'impoferde nouvelles entraves à l'i*
<
s'eft paffée, dont il n avoit qu'un fimple ibupçon.
inaginationdéjà fuffiïamment refferrée par la con-
tramte du vers & chercher un mérite imaginaire D'ailleurs les auteurs dramatiquesont trouvé par'
dans des difficultés qu'on regarde aujourd'hui & là le moyen d'écarter de la feene les parties de l'ac-'
tion les plus lèches, les moins intéreflantes celles
avec raifon comme puériles. qui ne font que préparatoires, & pourtant idéalement
On fe fervoit auffi dans la cabale des lettres d'un
dif- néccflaîres en les fondant, pourainn dire, dans les
mot pour en faire les initialesd'autant de mots entr'<i<?M, de forte que l'imaginationfeuleles offre au
férens & faint lérome dit que David employa con-
Semeï terme dont chaque lettre fignifioit un fpeûateur en gros & même afliaz rapidement pour
tre un lui dérober ce qu'elles auroient de lâche ou de» defa-
nouveauterme injurieuXiCequi revient à nos acrof-
tiches. Mfm. de CAcad. tom. IX. (G) gréable dans la repréfentation. Les poètes Grecs ne
connoiffoient point ces fortes de divifions il eft vrai
Acrostiche f. f. en Droit, s'eft dit pour cens. que l'action paroît de tems en tems interrompue lui*
Foyer CENS.
• AOROSTOLIONo«CORYMBE,fubft. m le théâtre & que les aaeurs occupés hors .de la'lce-
c'étoit de la proue des vaif. ne, ou gardant le filence font place aux chantsdu
eaux anciens. Le rofirumouf éperon étoit plus bas, choeur ce qui produit des intermèdes, mais non pas
& à fleur 4'eau. absolumentdes actes dans le goût des modernes parce
ACROTERES fubft. f. ( ArchiteHure.) Quelques- que les chants. ilu chœur fe trouvent liés d'intérêt à
amortifement couron- Fanion principale avec laquelle ils ont toujours un
uns confondentce fermeavec
nement &c. à caufe qu'il vient du Grec
i»fmifi»f rapport marqué. Si dans les nouvelleséditions leurs
qui fignifie extrémitéou poinu auai Vitruve nom. tragédies fe trouvent divifées en cSnq actes c'eft aux
me-t-il acroteres de petits pies. d'égaux fans bafe & éditeurs & aux commentateursqu'il faut attribuer
fouvent fans corniche, que les anciens deftinoienta ces divifions, & nullement aux originaux car, de
recevoir les figures qu'ils' plaçoient aux extrémités. tous les anciens qui ont cité des panages de comédies
triangulaires de leurs frontons mais dans rarchi- tragédiesGreques, aucun ne les a défignés par
ou de d'ou
ils font tirés & Ariftoté n'en fait nulle
ce terme exprime les petits murs Ya3e
mentiondans fa poétique. Il eft vrai pourtant qu'ils
ou dofferets que l'on place à côté des piés-d'eflaux conjidéroiëntleurs pièces comme conâftant en plu-
entre le focle & la tablette des baluftrides.Ces acro-
teresiorAdeftinéesjkfoûtenir la tablette continuéd'un fieurs partiesoudivtfions, qu'ilsappelloientprotaje
p:é-d'eftàl à l'autre,& font l'officedes demi-baluftres, épitaji, catajlafe,& caiafirophe;mais il n'y avoit pas
que quelques architectesaffeâent dans leur décora- fur le atre d'interruptionsréellesqui marquaflent
ces diffl^ns. Voye^ Protase EPITASE, &et
tion, ce qu'il faut éviter. f oye{ Balustrades. (P)
Ceîont tes Romains qui les premiers ont introduit
ACROTERI A ,.{Hifi. anc.) ce font, dans lesmé-
dailles, les fignesd'uneviaoire ou l'emblème d'une
ville maritime ils confiftoient en un ornement de Donat dans rargument^eTAndrienne,remarque
vaiffeaurecourbé. pourtant qu'il n'etoitpasfacile de l'appeTcejjoir dans
ACRU (Maneg.)Ondit monuràcru.V.MONTER. leurs premiers poètes dramatiques mairou tems
ACTEA, fub. ( Bot. ffifi. nat. ) herbe dont Pline d'Horace l'ulage en étoit établi il avoit mime paffé
fait mention, & que Ray prend pour i'uconitumraçe- en loi.
mofum ou l'herbedefaint Chrijiophe. Tous les botanit
tes regardent le fuc de la chriftophoriennecommeun Fabula, vult &fpèHata reponi.
poiton cependant Pline dit qu on en peut donner*le
Mais on n'eft pas d'actord fur ta nécèffité de cette
quart d'unepinte dans les mâladiestinternesdes fem- divifion, ni fur le nombre eu ailes: ceux qui les fi-
mes. Il faut donc ou que l'a&ea ne' foit pas lachrüto-
même
xent à cinq, aflîgnent à chacun la portion de faction
plante que la chriflopliorienne ou que la
phorienne ne foit pas un poifon ou que ce foit une principalequi lui doit appartenir. Dans le premier
preuve des réflexions que j'ai faites à l'article ac- àhê
ou l'argumentde la pièce fans en annoncer le
noiiement pour menacer du plaifir au fpeâateu»
A c tea n. p. (Mytholog. ) une. des cinquante
Néréides. & l'on annonce les psfltfipaux caraûeres dans-le
ACTE, fubft. m. ( BtU. Z*«v) partie d'un poème fecond on développe Vintfigue pardegfés:le troifie*

».
dramatique féparée d'une autre partie par un in- me doit être rempli d'incïdéns qui forment
le nœud
te quatrième prépare des reffources ou des voies ait
dénouement auquel le cinquième doit être unique-.
Ce mot vient du Latin aBut qui dansfon origine
veut dire la même chofeque le J>£/u« des Grecs; ces inenteonfacré.
deux mots venant des verbes ago & «Tpa» qui figni- Selon l'abbé
fieiH faire & agir. Le mot fySfut convientà ^oute une fur l'expérience;car on a reconnu, ^.qùetoute^tra*
certaine longueur a°. qu'elle
pièce de théatre au lieu que celui d'abus en Latin, gédie devoitavoir une
& d'adc en François été reftraint & ne s'entend entité devoit être divifoe en glufieurs parties ou a8es. On a
fixé lalonguetur été facile
que d'une feule partie du poëmc dramatique. les après cela d'en déterminer le nonàsre. Ona a vu par
Pendantles intervallesqui fe rencontrententre
exemple qu'une tragédie devoit cire enviroa de
.au, le thé4trerefte vacant, &il ne fe pafle aucun quinze ou'felzecents vers partagés en plufieurs<»S«;
adion fousles yeux djeslpeûateurs;mais on fuppofe 'être environ de trois cents
qu'il s'en'pafls-tofs de la portée de leur vue quel- que chaque â$e deyoit que la tragédie devoit avoir
qu'unç rejatïve^à Ja pièce & dpnt les aBes fuivahs vers oh en a conclu
de laiuer
Jet mfornieront.. > > v'
Depuis, le point de'cette -feparatîon S. Luc aban-
en ne la furchàrgcant"pas par la reprefentaîioncon- donna ITuitoire des autres apôtres, dont il étoit trop
tinue due l'aâion ci d'accorder au poète la iaciliié éloigné pour s'attacher particulièrement à celle de
de iouiiraîre aux yeux des fpe&ateurs certainescar- S. Paul qui Favoit choiÉ poxâ- fon duciple & poux
conâances l'oit par bienséance. foii par néceffiré-; compagnonde fes travaux. Il fuit cet apôtre dans
ce .:m'on appuie de Fexemple des poètes Latins & toutes les mimons & jufqu'à Rome même où it
(des préceptesdes meilleurscritiques.. paroit que les o3.es ont été publiés la fecondeannée
cuvifioc d'iine tragédie en aclcs paraît du îéjour qu''y et S: Paul c'eû-à-dà-é, la 63* année
fondée mais eû-il absolument neceSairequ'ellefoit' de fere cnrétieiîiïe & la 91 &c 10e de l'empire de
en cinq aaa ni plus ni inoms? M. Fabhô Varry de Néron. Au refie le iK-le de cet ouvrage, qui a été
oui nous empruntonsune partie de ces remarques, compofé en Grec et1 plus pur que celui ,des?autres
prétend -qu'une pièce de théâtre pourroit être ega$e- écrivains canoniques & Fon remarque que S. Lue
mem bien diftribùee en trois'iiîfii Se peut -être" mê- qui poâedoit beaucoupmieux la langue Grequequi
me en plus de cinq tant par rapport la longueur î'Hçbraique s'y {en toujours de la veriion des Sep-
de la pièce que par rapport à fa conduite. En effet tante dans les citations de l'Ecriture. Le concile de
il n'en pas eiîentiel une -tragédie d'avoir quinze ou
ce= vers. On en trouve dans les anciens qui
n'en ont que mille, & dans les modernes qui .vont
Laodicéemet les aScs des apôtres au nombredes, li-
vres canoniques, & toutes les églifes l'ont toujours
fans conteflationreconnu comme tel.
jufqua deux mille. Or dans le premiercas trois-ia- Il y il. eu dans l'antiquité un grand nombre d'ou-
rermedes f croient fuffians & dans le fécond cinq vrages fuppofçs & la plupart par des hérétiques
rie le feroient pas félon le raifoonement.le l'abbé fous le nom Saçiesdis apôtres. Le^jremier livre de
d'Aubiçnac. La diyiûon eo cinq eft donc une cette nature qu'on vit paroître ,Tx° qui intitulé
renie arBitraire qu'on- peut violer fans fcrnpale. Il AScs de Paul & de Thcdc avoit pour auteur un prê-
peut fe faire conclut -le même .auteur» qu'il con- tire dîfcîplede S. Paul. Son impoffcure fut découverte
vienne en général que la tragédie -fpit en cinq acks par Jean & quoique ce prêtre ne fe fût porté à
S.

il
&: qu'Horace ait eu raifon d'en faire un précepte
peut être vrai en même tems -qu'un poète ferait
mieux de mettre il pièce en trois quatre-, ou fis; ac-
composer cet Ouvrage que par un faux zek pour fon
maître, il ne laifla pas d'être dégradé du iaeerdoce.
Ces ont été rejettes comme par le
tes,, que de £ier des a3ts munies ou^rrop loogs, em- pape'Gélafe. Depuis les Manichéensiappofereat
barraâes ou furchargés d'inciàensétran- des eScs de S. Pierre & S. Pmd, où ils femerentleurs
gers, &i, M. ds Voltaire a. dejA îranchi l'ancien pré- erreurs. On vit enfuie les o3es de S. A.rMré de S,
juge es nous donnantla mon de qui n'eâ pas Jeun & des epôtru en général fuppofés par les mê-
moins une
Les *3cs (e
que; que dans les
en
belle 'tragédie

anciens un aEt:
pour
Scènes, .fie
ne
n'être

contient
qm en irais

remar-
"jamais
plus de lept f cènes. Oc fent bien qu'il ne fkadroït
mes hérétiques félon S. Epiphane S. Amguôki Se
Philaâre les a3es des Apâtra faits par les Ebionites;
le vejegt de S. Piern faufement attribné à S. Clé-
ment YcitlevsmuBou le reviffs.mt.ntde S. Paul com-
pofé par les Galanites & dont les Gnoôiquesfe fer-
pas- trop les multiplier sfin de gardfer quelques pro- voient aufà les a3.es de S. Philiggc & de S. Thomas
porîjoo dans la longueur reipectnredes t&$ maisil forgés par les Enmriquesfilles A' poftoliques la md-
n'y a'aacnîïereslefisefiirce-norabre.Xa£.I*£.pohi. moirc des .apôtres compofée par les Prilciliianites.;
lii. IL ton. Vîlî, pe%. ,gg, frfitiy. Y uinérm-rc des apôtres, qui fut rejetté dans le concile
parmi .nous, font marques par de Nicée & divers autres dont nous feronsmention
une fvrnpbonïe 'de violons ou par des chzngemeas fous le nom des fecres qui les ont fabriques. A3., ipof-
to1. Hieromm.de Vins Chryfoiiom. as

voh au commencement du fuivant^ cette toïk ie- de Baptifm. Epiphkn. heref. VIII. n" 47 J? Si. Saint
Aug. deidt centr. Mamck. & zruEL. in "Joapu, Pèdlaûr.

ACTES if. m. pi. fe dit qoe-lcpefois.-en matière


de Sciencesdes Eiémoires eu ;caunaux faits païune
ibâcTc royale de Londres»
ca.ck.init:royale des de
de gens de Tetsres. On 'appelle Les e3u ée''la
ceux de
Paris mémoires :ceux
due LeipSc lont nôîEsnés'£mplemenî a3ss j
ra-
ou b3ji em-
/£tmm.m,6u..r.(.yi^So-ClirÈSO^ALLyAcjLOÉ3tn.,
«fint|to£ti:oin en eâ un' jour to-
lenuel .que l'mgt&toQo^jBîiPepour la punition des
hérétiques ou pour laMoIutioii des accules recon-
nus innocens. IkQuisition.
LWo-fe £ai ordinairementun jour -de grg nde fê-
te, a£n que l'exécution fe faffe avec plus de folea-
mté &c de publicité on chonût ordinairemeaî un
V^e iiacw du NouveauTelSaîaent quicomieni Yïâ£-*
taire de' ffigEfe naiffante pendant l'efpace de xq-tiu
v 3 o ans leur M leur fentenceou -de condamnationON d'ab-
-«ju'â Fasmee 6} de -Fere chrétienne. S. Lïjc eâ l'a»- foluaon. Les condamnés à mon font livrer am juge
ïtair de cet ocviag* au commencement ftii/jpg] il & qae tout fe
Faâreile àTnéopnile aucjuel ji avok paffe fans efiuÊon de iang s'ës perféverenridaais
céià adrcSê.ibocvaagile. Il 3' rapporte les aâksns leurs erreurs ils font îaïSés *çï& {G}
«ics npôtr-es & pre^ijuc loûfouriicoinme xémcàinocu-
jtairs: que dans le teiae Grée ce ïivre ripa atm-eaitm xmâipuLuion-,faite par- on entre
des parues, en préwace & parle miaiôere «fofi-
ciersptiiAa,.oa/aiis'icwaaniiiei:e,&ka5deleiir.
la. defc^nit^du S. E^rfSt, le présiîcaticjins

xa- taiaieaii ^lîiiiraibie Ges mcrurs ides BsmerBi^fcâ-eiiîes :


et
0a Fexpéditk>meÉi«ieac«âee»
menner* 'jtxân
Itfxpédùia*; dentelée câ,eeiîe "dont le bwd ffen-
-> ham
Scellée du cachet de chacune des parties contraâan- de Bacchus, de forte que les premiers acteurs n'é-
tes au moyen de quoi en la rapprochant de la ?or- toientquedes chanteurs& des muficiens. Vvy ^Per-
tion de papier ou de parchemindont elle a été fepa-
rée il eu aifé de voir & c'efi'elle-même qui a été dé- Thefpis fut le premierqui à ce chœur très- infor-
livrée, ou fi elle n'a point été contredite. me mêla pour le foulager, un déclamateur qui té-'
"L'expédition non dentelée eft celle qui eft unique citoh quelqu'autre aventure héroïque bu cosmique.
comme dans les cas ou il n'eô pas befoinque les deux Efchyle à qui ce perfonnage{éuï. parut ennuyeux
parties ayent une expédition chacune. Voye\ Mi- tenta d'en introduire un Second, & convertit les an-
PARTI. -ciens récits en dialogues. Avant lui, les alcurs bar-
Les a3es font ou publics ou particuliers ceux-là bouillés de lie & traînés fur:un tombereau, amu-
font de jurifdi&on volontaire, ou de jurifdiâioncon- foient les paffans il donna la première idée des théâ-
tentieufe. tres, & à les aScurs des habillemens plus majestueux",
Les actes de jurifdiâion volontaire,qu'onappelle & une chaufiiire avantageusequ'on nomma brode-
auili ad.es authentiques font tous les contrats,obli- quins ou cothurne. Vcyc^ BRODEQUIN.
gations,transactions, ou décharges, paffés par-de- Sophocle ajoûta un troifieme dàeur & les Grecs
vant Notaires. fe bornèrent à ce nombre,; c'eft-à-dire, qu'on regar*-
Les Îâ3ei de jurifdi&ion contentieufe donîtous ceux da comme une règle du poëme dramatiquede n'ad-
qui fe font en Juftice pour intenter une aûion & mettre jamais fur la fçene plus de trois interlocuteurs
ia pourfuivnTjufqu'aujugement défihitif:
Les actes privés, font ceux qui fe panent de par-
à la fois règle qu'Horace a exprimée dans ce vers,

ticulierà particulier, fansjleminifiere d'Officiers pu-


blics tels queuesbillets quittances baux ou tous Ce qui n'empêchent pas que les troupes de comé*
autresfaits fous {impie fignatureprivée. diens nefufîenf plus nombreufes mâisiclon V'oflius,'
A 3e d'appel ,1eft celui par lequel
xplaint d'un jugement, une partie qui Ce le nombre de tous les a3eurs néceffaires dans une
déclare qu'elles'en porte ap- quator/c.
piece ne devoit pas excédercelui de Avant
pellante.' l'ouverture de la pièce on les nommoit en plein
Acte L'héritier, efl toute démarche ou aûion, par théatre, fiflBl'on averti£oit du rôle que chacun d'eux
laquelle il paroît que quelqu'uneft dans la difpo£tion avoit à rempiir. Les modernes ont quelquefois mis
de fe porter héritier d un défunt. fur le théatre un plus grand nombre â"ackurs pour
.Aile de notoriété. Voyei_ NOTORIÉTÉ. augmenter l'intérêt par la variété des perionnages
A3e du Parlement en terme de JuriiprudenceAn- mais il en afouvent réfulté de la contufion dans la
gloife e& Synonyme à Ordonnance. Cependant les ,conduitede la piece.
jurifconfultes eu pays mettent quelque différence Horaceparle d'une efpece d'a3eurs Jècondaires en
entre ces deux termes. Veyv{~la au mot Ordow- ufage de fon tems, & dont le rôle conûfloit à imiter
i^ancï-, (if) les a&cws dupremierordre, & à donner à ceux ci
Acte, f. m. «a terme de Palais, fignifie atttjlation le plus de lunre qu'ils .pouv oient en contre f aifant
donnée par les Juges pour conftater quelque crconf- les Nains. Au reue on lait peu quelles étoient leurs
tance de fait ou de procédure. Ainfi Fane des par- fbnâuons.
ties, par exemple qui a mis fon inventairede pro- Les anciens a3curs déclamoient fous le mafque»
Club greffe en demande acit. Un avocat dans
les écritures ou dans ion plaidoyer demande aSt de
& étoient obligés de pouffer extrêmementleur voix
pour fe faireentendre à un peupleinnombrablequi
quelque aveu fait en juitiee par partie adverfe rexnplïnbit lesamphitéatres: étoientaccompagnés
tk. tavorable à la Aenne mais il fa
obferverque ce d'un joueur de flûte qui prtiludoit leur donnoit le
& joiioit pendant qv ils déclamoient.
terme n'en d'ufagequ'au Parlement dansles Juui- ton
ces inférieures on ne dit pas demandera3t mais de- Autant les aâcurs étoient en honneur à Athènes
mander lettres, f-oyc^ LETTRES. où on les chargoit quelquefois d'ambaflades & de
On appelle auffi «le au Palais J'attention que négociations autant étoient ils méprîtes à Rome
donne un greffier ou autre personne ayantcarac- non-feulement ils n'a voient pas rang parmi les ci-
tere en juiuce qu'une partie s'efl préfea(tee(». <m a toyens, mais même lorfque quelquecitoy en montoit
iatisfetit à telle furle théâtre il était chafie de ia tribu & privé du
droit de ruffraee par les Conteurs. Ceit ce que dit
teftatiun qu'unepartie a coiapanl; iinaZtedc voyage, expreffibnent Scipiondans Cicéron cité par Saint Au-
pour l'attdbuon qu'une partie s'eft tranfportee de guftin, h' v. H. de la cité de Dieu chap. idij. càm ar~
tel lieu en tel autrea t'effet de pourikivre Ion droit, tan luiiframfcenamqvxtotampn>brvductreni,gcnuiii
ou de défendre à la demande contre elle formée. komknum rehquorumdvittm ^Jédtdam
C'eff tians ce ]ens auffi qu'on appelle oMe de cttiànc*- trièm moveri notation*Cenforiâ volucfuat & l'exenv»
uon de mariage le certiheatpar lequel le curéattefie pie d» Rofcjus dejnt Cicéronfailbit tact de càs 'ne
telle. (^T) prouve point le ÔMftTaffea-L^orateur cfcroeà la vé-
ACTEON, a. p. (Jf>-nL) un des cbevsux quicon- iî
nté les takmsdu comédien mais fait encore plus
1 duiiaientle ensr du ioleil daasla chute de Phaéton. de cas de fes vertus, qui te dinjnguojentteliement
A3Âon ûgnine lumineux. Les autres chevaux com- qnVllet îembloient iievoir #
pagnônsd'Aâéons'appellentEryihreus l'exclure du dbéatro-1. Nousavons à cet égard à-peu*
FialcgexLS ou JÊerfon F y rois Emis & Phtigon, félon près les mêmes idées que An-
qu'on .en voudra croire, ou le poète Ovide on Fid- glozs paroilient avoir en partie adopte cehes des
gence le Mythologue. Ovide appelle ceîui-ci"2!Êt&e^ Grecs (G
ACTEUR fe dit de tout hommequi agit. f^eyei ACTIAQUES adj. été des jerne
AvOjCAT. qu'Augufte iirfiitua ou félon d'autres, renouvella
Acteu r en parlant enώmoire de ta fameute vicaire qu'il avoit rem-
me qiâjoiuunrokdans nœ pièce tftd y rzprcfcnltquel-
qtu peryormage ou utraHerc. Les femmes fe nomment après hii ont pré- >
Se tous ibnt compris fous le nom général tendu tous les trois ans: mais, la
Strabon qui .vxwcàt -.à$ îems d'Augufte, en que ce T
qui cbanioit des hyumm
en l'honneur d'ApollonfurnomméA3iu$. tation & il ajoûte qu'on voit peu de mouvement
C'eft donc une étrange bévue que de s'imaginer dans l'univers qui ne provienne de ces principes. La
comme ont fait quelquesauteurs, que Virgile a eu caufe de l'attraction toujours fubfiftante & qui ne
intention diminuer qu'ils avoiènt été inffitués par s'affoiblit point en s'exerçant eft i felon ce philofo-
Enée dans ce pacagede l'Enéide liv.III. v. z8o, phe, une reffourceperpetuelle d'action & devie.
Encore pourroit- il arriver que les effets de cette
ASiaque Iliaàs celcbramus littora ludis. vertu vîruTent à fe combiner,de façon que le fyftè-
Il eft vrai que le poète en cet endroit fait àllufioa me de l'universfe déraageroit, & qu'il demanderoit,
felon Newton, une main quiy retouchât, tmtndatrium
aux jeux aSiaques mais il ne le fait que pour dater manumdcfderara.Voy*{ MOUVEMENT, GRAVITÉ,
Augufte en attribuant au héros de qui cet empereur
defcendoit, ce que cet empereur lui-mêmeavoitfait Fermentation Attraction. (0 )
comme le remarqueServius. ACTIF, adj. en terme de Pratique fe dit des dettes
ACTIAQVES,(années) font la fuite d'années que du côté du cré ancier confidérées par rapport au dé-
Ton commença à compter depuis l'ere ou époque de biteur, on les appelle dettes pajjzvcs.
(G) auffi ère £ Augufte.
la batailled'Actium qu'on appella On appelle dans les élections voix axiivt la facul*
Voye\ Année & ÉPOQUE. té de donnerfon fumage pour le choixd'un fujet Se
ACTIF, a3tve terme de Grammaire un mot eft voix pajpve l'habileteà être élû foi-même. (if)
«Si/quand il exprime une action. ASifeû. oppoféà Ac TIFS principes aSifs en Chimie font ceux que
ptffif. L'agentfait l'aflion le patient la reçoit. Le l'on fuppofe agir d'eux-mêmes,fans avoir befoin d'ê-
feu brûle le bois eft brûlé ainfi bruit eu un terme tre mis en action par d'autres. ^«y«î Principe.
aSif, & brûlédipaffif. Les verbes réguliers ont un La plupart des livres de Chimie diftinguent les
participe a3if, comme Ûfam-, & un participe /»<$/ principes chimiques des corps en principes aSifs &
en principesp4fs. Les principes acicfs iont félon
eux l'esprit, l'huile,& le fel & ils regardent com-
Je ntfuis point battant de Peur d'être battirf principes paffifs l'eau & la terre. Nous n'admet-
Et f humeur débonnaireeft ma grands v«r»,(Mol.) me tons point cette diftinction parce que ces chofes font
relatives tel principequi eu aSifi quelques égards,
Ii y a des verbes oBfs & des verbes pafffs. Les
verbesactifs marquent que le fujet de la propofition eft pajffk à d'autres.L'eau ne paroît pas devoir être
fait Faction 'fenfeigne le verbe paffif au contraire mife au nombredes principespaffifs.
M. HombergSc quelquesChimiftes modernesaprès
marque que le fujet de la propofitionreçsbit Faction
qu'il eft le terme ou l'objet de l'action aun autre Je lui ne font qu'un feul principe a3if; fa voir le fou-
fre ou le feu qu'ilsprétendent être la fource de toute
On dit que les ver ont une voix aéBve & une action & de tout événement dans l'univers. Voye^
voix pojpvt c'eft-à-dire, qu'ilsont une fuite de ter- SOUFRE & FEU.
sninaifons qui exprimeijm fens actif,& une autre fuite Le terme Ac principes aSifs, dit le doâeur Quincy,
de définances qui maréue un fens yqfêf, ce qui eft a été employépour exprimercertaines divifions de
vrai, fur-tout en Latin & en Grec caren François, la matiere qui par quelques modifications particu-
& dans la plupart des Langues
n'ont que la voix *aj6t ;&
vulgaires,
cen'eft quepar
lesverbes
le facours font
lière* font aœves respectivement à d'autres com-
me l'efprit, l'huile ,& le fel dont lesde la terre plus
& de
d'une périphrafe ,6c non par une terminaifon propre, propres au mouvement que celle
en Latinomor,
que nousexprimonsle {esnspafiif Ainfi•*•'•>
l'eau mais l'on voit combien ce terme ce
mmoris am$tér\ë>Len Grec f*AiV*< 9&rm employé improprement. ^oy^\ la Chimie Phyfique.

ou
aiméouaunee
ACTIF, ( Médecine. ) nom que l'on donne aux re-
Au lieupa0^t^n
voit eSif aStive on dit à
&Sp^f{e prennent
mèdes dont Faction eu mpte & vive de même
VaSif, au qu'à ceux dont Faction eft grande & Subite.Telsfont
les émétiques les purgatifs violens les alexitaires
verbe eu à l'e&f, c'eft-à-dire-, fi^il marque un fens les cordiaux.Ces derniersméritent fur -tout le nom
«& i ( Grammaire. ) A3ion fe dit
Les véritablesverbes actifs ont une voix «E** & ACTION ACTE
tone voix pafflve on les appelle auffi a3ifs tranfîàfs
généralementde tout ce qu'on faït, communou ex-
parce que l'action qu'ils fignifient paflè de l'agent fiir traordmaire. A3e ne fe dit que de ce qu'on fait de
remarquable. Cette action eu bonne ou manvaife
un patient qui eu le terme de l'action commeA«-
Il y a des verbes qui marquent des aâions qui ne foulager les malheureux c'eft ixaaSt généreux que
paflent point fm un autre objet, comme aller venir» de fe retranchezdu nécefiaire pour eux. Le fage fe
ceux-là font appelles propofe dans toutes fes aSions une fin honnête.Le
& plus ordinairement neutres c'eft-a-dire qui ne Macéraitmarquer tous les jours de fa vie par des
iom.ma3ifitrmi^tifs^tâpa£ifsicaxaeùtrey'yeTù.éa. actes de grandeur. On dit auffi xncàSum vertueufe&C
Latin natter qui fignïfie nitun ni foutre c'eft ainfi un a3e M verùi.
qu"on dit d'un nom qu'il eft neutre c'eft-a-dire qu'il Un petit acceflbire de fens
•>
(/")“ dit M. l'abbé Girard diftuigue encore ces deux
Actif, ce adj. qui communique le mouvement mots celui £ action a pins de rapport à la puiffance
qui ni & celui <Ta3eena davantage à l'effet pro-
ou l'àâion à un autre. V°y*l Action.
Dans ce fens le mot d'aMifeù.oppofé à pajfëf*F«y. duit, ce qui rend l'un propre à devenu attribut de
Passif. l'autre. Ainfi on
C'eft ainfi que l'on dit une caufe aSive des princi- d'dprit dans vos actions &faites qu'eues foienttou-
pes aStifs Sec. Stt. tes des ailes d'équité.*? tes Synonymesde M. fat-
Newton prétend que la quantité du mouvement
«Ifg L'jjOjàve# devroit toujours ^ùmnuer en vertu Action
,'CjL morales
{Momle,)ljs*8ims ne
«Ses eboei contraires, 6c. de forte qu'il eft néceffaire fom autre çhofe que les aBums volontaires dc Vhom-
flliVIlf &«t
dans la vu communs. Par aSion volontaire nous en-
la gravite OU l'attraâion, & celle de la fermen- tenéons celles quidépendenttellement de la volonté
humaine, comme d'une caufe libre, que fans fa dé- les commettre ainfi une femme qui a été violée
termination, produiteparquelqu'unde fes aaes im- paffe pour coupable, en partie, lorfqu'elles'eft ex-1
tnédiats, & précédéede la coonouTance de l'enten- pofée imprudemmentà aller dans les lieux oh elle
dement elles ne fe feraient point, & dontpar con- pouvoit prévoir qu'elle courroit rifqued'être forcée.
féquent l'exiûence ou la non-exiftence eftau pou- La formi des .Ilions morales confifte dans l'impu-
voir de chacun. toUliti, fi j'ofe défigner ainfi cette qualité, par la-
'Toute action volontaire renferme deux choses: quelle les effets d'une al&on volontairepeuvent être
J'une que l'on peut regarder comme la madèrede l'ac- imputés à l'agent, c'eft-à-dire, être cenfés lui ap-
tion oc l'autre comme la forme. La première, c'eft partenir proprement comme à leur auteur & c'eft
le mouvementmêmede la faculté naturelle ou l'u- cette forme des oSions qui fait appellerl'agentcoafi
sage aûuel de cette faculté confidéré précifément en
lui-même. L'autre, c'eft la dépendance où eft ce lions.
(X)
morale. Foyti Imputation & Moralité des ac-

mouvementd'un décret de la volonté, en vertu de ACTION eft un terme dojnt on fe fert en MichanU
quoi on conçoit YàSion comme ordonnée par une que pour défignerquelquefois l'effort que fait un
caufe libre & capable de fe déterminerelle-même. corps ou une puiilance contre un autre corps ou une
L'usage aâuel de la faculté confidéré précifément autre puiffance, quelquefoisl'effet même qui réfulte
en lui-même s'appelle plutôt une actionde la volonté, de cet effort.
qu'une a3ion volontaire car ce dernier titre eft af C'eft pour nous conformer au langage
feôé feulement au mouvement des facultés envifâ- des Méchaniciens& des Phyficiens, que nous don-
gé comme dépendant d'une libre détermination de nons cette double définition.Car fi on nous deman.
la volonté mais on confidéréencore les actions vo- de ce qu'on doit entendre par action en n'attachant
lontaires ou absolument & en elles-mêmes,comme à ce terme que des idées claires, nous répondrons
des mouvemensphyfiquesproduits pourtant par un que c'eft le mouvement qu'un corps produit réelle.
décret de la volonté, ou en tant que leurs effets ment, ou qu'il tend à produire dans un autre,, c'eft-
peuvent être imputésà l'homme.Lorfque les aSions à-dire, qu'il yproduiroitfirieanel'empêchoit. Voye^
volontaires renferment dans leur idée cette vue ré- Mouvement.
fléchie, on les appelle des aXons humaines & com- En effet, toute puiffancen'eft autre chofe qu'un
me on pane pourbien ou malmongené, félon que corps qui eft actuellementen mouvement, ou qui
ces fortes Sachons font bien ou mal exécutées,c'eft- tend à Ce mouvoir c'eft-à.dire, qui fe mouverou; fi
à-dire, félon qu'elles conviennent ou ne convien- rien ne l'en enmêchoit. Voye^ Puissance. Or dans
nent pas avec la loi qui eft leur &que les un corps,ouactuellement mû ouquitend à fe mou-
difpoutions mêmede rame, qui rétultent de plu- voir, nousne voyons clairemen/quefe mouvement
heurs actes réitérés, s'appellent meurs les amont
humainesà caufe de cela, portentauffi le titre d'«-
bons morales. par ce mouvement donc nous ne devons pas atta.
Les aSions morales, confidérées au dernier égard, cher une autre idée au mot à'a3ion que celle d'na
renfermentdans leur eflence deux idées: l'une qui mouvement aâuel, ou de fimple tendance at c'eft
en eft comme la montre & l'autre comme la /orme.
La matière comprend diverfes chofi». i°. Le mou- fai quel être métaphyfique, qu'on imagine réfider
vement phyfiquede quelqu'une des faculté» natu-
relles par exemple, de la faculté motrice de l'ap-
pétit fenfitif des fens extérieurs & intérieur!, &e. tenduqu'ondoit la fameufequeftion des forces vi-
On peut auffi mettre
volonté, en ce même rang les
6c
aâes mê-
impie-1
vu
qm Mon les apparences n'auroit jamais été
objet de difpute ,ion avoit bien vouluohferver
mes de la purement on
que la feule le diftinâe qu'on putffe
effetsproduits par une faculté phyfique comme telle. donner du mot et /ont 4e réduit à/on effet, ceft-a-
2°. Le défautdequdque mouvement phyfiquequ'on dire au mouvement qu'elle produit ou tend à pro.
étoit capable de produire ou en lui-même oudans fa claire. Veyt Force.

de
Quantité £t&onttSL le nom que donne
Maupertuis, dans les Mémoires derAcadémiedes
de Il

la
Pasns 1744, & dam ceux de rAcadénùe

le des autres en notre propre perfonne,q«i peu-


vent conftitûer la matkre de nos tS&mu mordes;
mais encore tes mouvemens, les habkodrs le leur oansFétat d'un
eft te moindre qu'il eftpofifaSte. ila appliqué neure»
pourvu que font cela punTe nar
fm wi<mfyf |j i.u-«p» 1^ f'f yf«t '«yf ^ff lOlS de te tO»
fraôk», aWkMd* choc, des lais de Téquilibre,
)
pris en amitié. {f°y*K.Imputation. 40. D a'eâ
^^S|f J ÉçjBa^BBawtzag
^Kvflvvj^nK ta ^IfllIlF
rations des végétaux & des chofesinanimées en je-
néral, qui ne pâmentfournir la mauere oe qwHjue
tiblesd'une d*oa vient
les Causes vérités fbn-

noiffoit auparavant le défaut ainfi on sent > en


même loi le choc des corps celui du

paffif^pepvent
tant que paria propre faute, on; a donné lien de
pubHa fon excelle** Livre Mttkoius h- dans le premiermilieu avec la vîtefle Y, & e l'espace
proprutau gaudcnus. parcouru dans lefécond milieu avec la viteue y on
nets curvas mtximi vd minimi
avoit été ajoute cet ulul-
Dansle fupplémeatqui Y
tre Géometredémontre que dansWtrajeâoires que
o. Or il eft facilede voir que les finus d'incidence
des corps décrivent par des forces centrales,la Vitef. =
& de réfraction font entr'eux
l'élément de la courbe, fait toüjours il s'enfuit que ces finus font comme
enraifon directe des vîtef-
eft une belle application
un minimum. Ce théorème Ces Yy, & c'eft ce que prétend. M. de Fermat. Mais
du principe de M. de Maupertuis. au mouvement des
planetes. pour que ces finus fuffent en raifon invérfe de vî-
tefles il n'y auroit qu'à fuppofer FdE + vdt=o;
Par le du Il un
ce qui donne E X V\tX ==
Mémoire
de Mau- minimum & c'eft
de citer on voit que les réflexionsde M. le principede M. de MaupBertùis. Foye^ Minimum.
pertuis irur les lois de la réfraction l'ont conduit au On voiedans les Mémoires del'Académiede
théorème dont il s'agit. On fait le principeemployé que M. peut
Berlin que nous avons déjà cités, toutes les autres
de Fermât & après lui ,M. Leibnitz, ont applications qu'il a faites de ce même principe, qu'on
(pour expliquerles lois de la réfrafron. Ces grands
GéometreJontprétenduqu'uncorpufculedelumier^ doit regarder commeun des plus généraux de lamé-
chanique.
qui va d'un point à un autre entraverfantdeux nu-
vitefle Quelque .parti qu'on prenne fur la Métaph que
lieux différens,dans chacun desquels il a une qu û quilui fert de bafe, ainfi que fur la notion qu M. de
différente doit y aller dans le tans U plus court
eft poffible ce d'après ceprincipe, ils ont démon-
Maupertuis a donnée de la quantité d'aSion il n'en
fera moins vrai que le produit de l'efpa par la
tré géométriquement que ce corpufcule ne doit pas vitene
pas
eft minimum dans les lois les plus généra-
aller d'un point à l'autre en ligne droite, mais qu'é- les de la nature. un
Cette vérité géométriquedue à M.
les deux milieux,
tant arrive fur la furface qui fepare de Maupertuis fitbfiftera toujours &onpourra,fi
il doit changerde direction de manière que le finus l'on veut, ne prendrele motàsquantiti d"a8ion que
de fon incidence foit au finus de fa réfraÛion,com- abrégée d'exprimer le produit de
milieu eft à fa viteHe pour une manière
me fa vîtefle dans le premierdéduit vîtefle. (O )

tf* la loi fi connue l'efpace par la


dans le fécond; d'où ils ont (BeUa-Lettres.)en matière d'éloquen-
du rapport confiant des Sinus. Voyt^ S J N u s Re- Action
FRACTION, ce, Ce dit de tout l'extérieur de l'Orateur, de la con-
Cette explication, quoique iortmgenieufe, eltiu- tenance, de fa voix, de fongefte, qu'il doit aflbrtir
jette à unegrande difficulté c'eft qu il faudroit que au fujetqu'il traite.
le corpufcules'approchâtde la perpendiculaire dans L'aBion,dit Ciceron, eftpourainfi dire l'éloquen-
les milieuxoù fa vîtefle eft moindre & qui par con- ce du corps elle a deux parties, la voix & le gefte.
féquent lui ré&ftent davantage ce qui paroit con- L'un frappe l'oreille l'autre les yeux; deux iens
méchaiùquesqu on a
traire à toutes les explicationsréfraction dit Quintilien, par lesquels nous faifons palfer nos
donnéesjufqu'à prétent, de la des corps, fentimens & nos panions dans l'ame des auditeurs.
& en particulier de la réfra&ion de la lumière. Chaque paflion a un ton de voix, un air, un gefte
L'explicationentre autres qu'a imaginéeM. New- qui hu font propres il en eft de même des penfées
celles
ton, la plus fatisfaifantede toutes raifon du qui ont été le même ton ne convientpasà toutesles expreflions
donnéesjusqu'ici, rend parfaitement tap- qui fervent à les rendre.
port confiant des finus en attribuant la d'où,il réfraction Les anciens entendoient la même chofe par pro-
des rayons à la force attractive des milieux nonciation ya laquelleDemofthene donnoit le pre-
s'enfuitque lesmilieux plus denfes, dont l'attraction mier, le1 fécond ce le troifieme rang dans l'éloquen-
eft plus forte, doivent approcher le rayon de la per- ce, c'eft-à-dire pour réduire fa penféeà fa jufte va-
pendiculaire ce qui eft en effet confirmé par ex-
1 leur, qu'undifeours médiocrefoûtenude toutes lés
périence. Ox l'attractiondu milieu ne fauroit appro- Forces de toutes les grâces de VaSion fera plus
cher le rayon de la perpendiculairefans augmenter d'effet que le plus éloquent difcours quifera dépour-
fa vîtefle commeon peut le démontrer auément vu de ce charme puiflànt.
ainfi,fuivantM. Nevton, k réfraction»doit fe faire La premiere chofequ'il faut oMerver, c'eft d'a-
en^'approchant de la perpendiculaire ïorfque la vî- voir la tête droite, comme Ciceronle recommande.
terne augmente ce qiu eft contraire à la loi de MM.
Fermât & Leibnitz.
M. de Maupertuisa cherché à concilierl'explica-
eft baiffée ou
que de
négli
La tête trop élevée donne un air d'arrogance fi ella
timidité ou dWlolence.
penchée c eft une mar-
La prudence la mettra
fàpn de M.Newtonavec les principesmétaphyfiques. dans fit véritable fituatkm. Le vifage eftee quidomi-

nitz qu'un corpufculede lumiere va d'unpoint à un de mpuvemensni de pâmonsquril n'exprime â me-


autredanskpius court temspoffible,ilfuppofequ'un nace, il çarefle, il fupplie, il eft trifte, il eft gai, il
corpufcnle de lumière va d'unpoint à un autre de eft humble il marquela fierté,il fait entendre une
infinité de chofes. Notre ame fe manifefteauflî par
eft poffible. Cette quantité d\«fca*, dit-Il, en la
couvre d'un espèce de nuage ils font vifs, étince-
lans dans l'indignation bauTés dans la honte, ten-

verie des vîtefle» (ce qui s'accorde avec rexplica- Au refte PaSian des anciens étoit beaucoup, plut
véhémente Cléon géné-
&
me le prétendoientMM.de Fermât Leibnitz. ral Athénien, qui avoit une forte d'éloquence im-

iur la réfraction n'ayent pas imaginé une manière


guant. Il y avoit i
Rome des Orateurs qui avaient
râque; il ne fallolt pour cela qMfn»"^"n afiex léger ce définit; ce qui faifoit demander par un certain
changementau calcul fondé fi* le principe de M. de Virgilius a un Rhéteur quifepromenoit de la forte,
Fermât. En effet, fuivant ce principe»le tenus t c'eft- combien fam\\h«i\\ aymt parcouru en déclamant en
Italie. Les Prédicateurs tiennent encorequelque cho-
mmm de ibrte que fe de cette coutume. U«âionàç»wtK$, quoique
Luca'in dans fa0harfale ont entame trop d'évenc-
plus modérée que celle des Italiens efi infiniment
plus vive que celle des Anglois dont les fermons fe mens découiuspour que leurs ouvrages mentent le
réduifentà lire froidementune diffcrtationthéolo- nom de poèmesépiques. On leur donne celui $ héroï-
gique fur quelque point de l'Ecriture,fansaucun mou- 'lues, parce qu'il s'y agit de héros. Mais il faut pren-
vement. y*yt{ De c lamation Geste Pronon- dre garde que l'unité du héros né fait pas l'unitéde
Y action. La vie de l'homme eft pleine d'mégalités il
CIATION. changefans ceflè de deffein ou par l'inconstancede
Action du Poïmt. -j f Poème & Épopée.
ACTION dans ta \VoytA TRAGÉDIE& Dra- fes partions ou par les accidens impré v ûs de la vie.
Tragédie.
J «•
MATIQUE.
Qui voudroit décrire tout l'homme, ne formerait
qu'un tableau bifarre, un contrarie de, paillons op-
AcTION en Poéfie, ce qui fait le fujet ou la ma- posées fans liaifon & fans ordre. C'eft pourquoil'é-
tière d'un poëme. popée n'eft pas la louange d'un héros qu'on le pro-
On en diftingue de deux fortes: V action principale, pose pour modèle, mais le récit d'une action grande
qu'on nomme proprementaction ow fable {Voye{ FA- &c illuftre qu'on donne pour exemple.
BLE ) & YaSion incidente qu'on appelle autrement Il en eft de la Poéfie comme de la Peinture. L'u-
épijbde. Yoye{ EPISODE ¡;- Episodique. Nous ne nité de YaUion principale n'empêche pas qu'on n'y
traiterons que de la première. mette plufieuis incidens particuliers, & cet incident
Commele grand poëme fe divife en épique Se en fe nomment épi/odes. Le deffein eft formé des le com-
dramatique, chacune de ces espèces a auffifonot- mencement du poème, le héros en vient bout en
tion particuliere. Celle du poëme dramatiquedoit franchisant tous les obftacles c'eft le récit de ces
être une intriguée dénouée & complète & d'une oppofitions qui lait les épisodes, mais tous ces épi-
durée beaucoup moindre que celle qu'on donne à iodes dépendentde Yaâion principale, & font telle-
l'ac1iondu poème épique. roye^ DRAMATIQUE,IN- ment liés avec elle & fi unis entr'eux qu'on ne perd
trigue, Dénouement Unité, Tragédie, &c jamaisde vue ni le héros ni VaSion que le poètes'eft
UaSion du poëme épiquedoit être grande, une proposé de chanter. Au moins doit-on tuivre niviola-
entière merveilleufe & d'une certaine durée. blement cette règle, fi fon veut que l'unité A' action
1°. Elle doit èyre grande, c'eil-à-dire noble & foit confervée. Difcours fur le Poème épique a la tin
intérefiante. Une avanturecommune, ordinaire, ne du Télcmaq. p. 12 & IJ. Princip.poui LtUH. des Poi'
fourniffant pas de fon propre fonds des inftruaions us ,tom. ll.p. toc).
3°. Pour l'intégrité de YaUion il faut félon Arif
foit importante& héroïque.Ainfi dans l'Enéide, un tote qu'il v ait un commencement un milieu &
héros échappé des ruines de fa patrie, erre long- une fin précepte en foi même affez obfcur mais
tems avec les reftes de fes concitoyens qui l'ont que le P. le Boflii développe de la forte. « Le com«
choifi pour roi & malgré la colère de Junoa qui le mencemegt dit-il, ce lont les caufes qui influeront
pouriuit fans relâche, il arrive dans un pays que lui m furune«ôF/<Mj Se la résolutionquequelqu'unprend
promettoient les devins, y défait des ennemis re- » de la faire; le milieu ce font les effets de ces eau*
doutables & après mille traverfes furmontéesavec fes, & les diflicultéftéui en tra verfent l'exécution;
autant de lagefle que de valeur, il y jette les fonde- & la fin c'etl le dcnLyrment& la ceffationde cet
tr.ens d'un puiffant empire. Ainfi la conquête de Jé- » difficultés.
rutàlempar les Croifts celle des Indes par les Por- m Le poète, ajoûte le même auteur doit com-
tugais la réduction de Paris par Henrile Grand » mencer fon aSion de manière qu'il mette le lecteur
malgré les étforts de la Ligue, font le fujet des poë- » en état d'enteqdre tout ce qui cuivra & que de
mes du Taffe, du Camoens, & de M. de Voltaire plus ce commencementexige néceffairement uno
d'où il eft ailé 4e conclurequ'une hiftoriette une in- » fuite. Ces deux mêmes principes pris d'une ma-:i
trigueamoureufe, ou telle autre avanture qui fait le niere invene, auront aufii lieu pour la fin c'eft-
fonds de nos romans, ne peut jamais devenir la ma- ,,1-dire, qu'il faudra que la fin ne laiflè plus rien
ticre d'un poëme épique, qui veut dans le fujet de la attendre,& qu'elle foit neceaairement la fuite de j
nobleffe & de la malefté. quelque cbofe qui aura précédé en6n il faudra
Il y a deux manieresde rendre YaSion épique in- » que le commencementfoit lié la fin par le milieu
téreuante la premièrepar la dignité & l'importance 1» qui eft l'effet de quelque chofe qui a précédé,,& la
des perfonnages..C'eftla feule dont Homère faffe ;*caufedecequivafuivre».
ufage n'y ayant rien d'ailleurs d'importantdans fes Dans les caufes d'une action on remarque deux
modeles & qui ne puùTe arriver à des personnages plans oppofés. Le premier & le principal eft celui
ordinaires. La féconde eft Fimportance de YaSum du héros le fécond comprend les defteins qui nui-
tent projet du hfrot. Ces catifr$oppofees pro-
en elle-même, comme rétabliffementou l'abolition au
d'une religion ou d'un état, tel qu'eft le fujet choifi duifent auffi des efiêts contraires (avoir des enbrtt
jjar«Virgile qui en ce'point l'emporte fur Homère. de la part du héros pour exécuter fon plan, & des
\J actionde la Henriaderéunit dans un haut degré ce efforts contraires de là part de ceux qui le trayerfent:
<>
doubleintérêt. héros que
Le P. le Boffu ajoûte uiujtréifieme manière dejet- des autresperfonnagesdu poeine, forment le com-
ter de l'intérêt dans Ya3ion; favoïr, de donner aux mencement de X action les efforts contraires en for*
lecteurs une plus haute idée des personnages du poë- ment le milieu. C'efl-li que fe forme k noeud ou Pin-
trigue, quoi codifie la grande partie du poë-
me que celle qu'onfe fait ordinairement d es hommes, en plus
& cela en comparant les héros du poëme avec les me. F oyt[ Intrigue N«u d.
hommes du fiecle prêtent. Voye^ HEROS 6-, Carac- La fohttkm des obftacles eft ce qui &k le dénoue*
tère. ment & ce dénouementpeut le pratiquer de deux
z°. VaSion doit être une, c'eft-à-dire que le poète manières, ou par une reconnotfTaece ou fans rc-
doit fe bornerà une feule & unique entrepriie illuf- connoiQance ce qui n'a lieu que dans la tragédie.
tre exécutée par fon héros, & nepasembrafferl'hiC. Mais dans le poëme épique,les les «différens effets quo
toire de fa vie toute entière. L'tliade n'eft quelTûf- le dénouement produit, & divers états dans le£
toire de la colèreo'Achille & l'Odyaée, que celle quels il laiflè les perfonnages du poëme, partagent
du retour dUlyffe à îtaque. Homère ci voulu dé- YaSiôn en autant de Branches. S'il change ? fort des
la
crire'ni toute la vie de ce dernier ni toute guerre pnncipauxperifonnages on dit qu'il ip/ripéàe,Se
ydé/péripétie^
de Troie. Stace & S'il n'y a pas
mais que le dénouementn'opère que le paflage d'un nutrition, &c. Les actions animalesfont celles qui pro'
état de trouble à un état de repos, on dit que Y action dàifent fur l'ame un certain changement & fur lef
eltfimple. Voye^ Péripétie, CATASTROPHE,DE- quelles l'ame al quelque pouvoir telles font le mou-
NOUEMENT. Le P. le Bofftt, Traité du Poëme épique. vement des mufcles fournis à la volonté les fenfa-
40. VaSion de l'épopée doit être merveilleufe tions, &c. ^cv^Fonction,ANIMAL,NATUREL,
c'eft-à-dire pleine de huions hardies mais cepen- & VITAL. (L)
dant vraiflemblables.Telle eft l'intervention des di- Action fe dit en Médecine, dans le même fens que
vinités du paganifme dans les poëmes des anciens fonclion; c'eft pourquoil'on dit YaSion du ventricule
& dans ceux des modernes celle des partions perfon- fur les aliment eft de les divifer & de les mêlerinti-
nifiées. Mais quoique le poëte puiffe aller quelque- mement enfeinble. Un médecindoit connoitre Yac-
fois au-delà de la nature il ne doit jamais choquer tion de toutes les parties du corps humain, pour dit-
la raifon. Il y a un merveilleux(âge & un merveil- tinguer la caufe, le fiége & les différences des mala-
leux ridicule. On trouvera fous les mocs MACHINES dies. Cette cannoiflance le met en état de pronon-
& Merveilleux cette matieretraitéedans.une jufle cer iûrementdu danger que court un malade, ou de
étendue. Voye^ Machine & MERVEILLEUX. la proximitéde fa convalefcence. V. FONCTION.
x°. Quant à la durée de YaSion du poëme épique, Action fe dit encore medicinalementpour forcer
Aritlote obfervequ'elle eft moins bornée que celle On augmente Y action d'un purgatif en y ajoutant
d'une tragédie. Celle-ci doit être renfermée dans quelquechofe c'eft-à-dire qu'on lui donne plus de
un jour, ou comme on dit, entre deux foleils. Mais l'é- force. yoye{ Force. (N)
popée, felonle même critique, n'a pagrde tems- bor- ACTION fArt militaire efl un combat qui
né. En effet la tragédie eft remplie/ae partions vé- fe donne entre uxarmées,o^i entre différens corps
hémentes,rien de violent ne peut être de longue du- de troupes qui en dépendent. Ce mot s'employeauf
rée mais les vertus & les habitudes qui ne s'acquie- fi pour ligniiîer quelque fait mémorabled'un officier
rent pas tout d'un coup, font propres au poëme épi- ou d'un commandant d'un corpsde troupes. (Q )
que, & par conféquentfon action doit avoir une plus • Action pèh Droit, eft une demande judiciaire!
grande étendue. Le P. le Boflu donne pour regle que fondée fur un titre oufur la loi, par laquelle le de«
plus les pallions des principauxperfonnagesfontvio- mandeur fomme celui qu'il~appelleen juitice de fa-
lentes, ce moins YaSion doit durer:qu'en conféquen- tisfaire à ce à quoi il eft o hgé en vertu de l'un ou»
ce YaSion de l'Iliade dont le courroux d'Achille en de l'autre à faute de qu il requiert qu'il y foit
rame, ne dure que quarante-feptjours au lieu que condamné par le juge.
eelle de l'OdyiTee où /a prudence eft la qualité do- Les allions font divisées par Juftinien en deux ef
minante, dure huit ansi& demi & celle de l'Enéide, peces générales en redits c'eft-à-dire dirigées
oit le principalpcrfonnag eft un héros pieux ce hu- contre la chofe & en perfonnelles c'eft-à-dire diri-
main ,-près de tèpt ans. gées contre la perfonne car lorfquequelqu'unexer-
Mass ni l#rçgle de cet auteur n'eft inconteftable ce une aSion ou il la dirige contre un homme qui
m fon fentimentfur la duréede l'Od yffée& fur celle lui fait tort, foit parce qu'il manqueà fa convention
l1liade n'éft exact. Car quoique l'épopée puiffe foit parce qu'il lui a fait quelqu'offenfc auquel cas
fermer en narration les actions de pluueurs années, il y a adion contre la perfonne ou 'il l'exerce con-
les critiquespenfent affez généralementque le tems tre un hommequi ne lui fait pas de tort, mais ce-
de YaSion principale depuis l'endroit ou le poëte pendant avec qui il a quelque démêlé fur quelque
commencefa narration ne peut être plus long qu'u- matière comme fi Caius tient un champ, que Ju~
ne année, comme le tems d'une action tragique doit !tus reclame commelui appartenant, & qu'il intente
être au plus d'un jour. Arifiote & Horace n'en di- fon action afin qu'on le lui reflitue auquel cas YaSion
fent rien pourtant mais l'exempled'Homere& de a pour objet la chofe même. Voyt les Infiiï. tiv. If.
Virgilele prouve. L'Iliade ne dure que qtiarante-fept tit.jv. où l'on expofe fomSftairementles principales
jours: l'Odyfleene commence qu'audépartd'Ulyffe aSions introduitespar la loi Romaine.
de l'île d'Ogygie & l'Enéide qu'à la tempête qui 'il y a une troifiemeaSion que l'on appelleaSion
jette Enée fur les côtes de Carthage. Or depuis ces mixte, & quitient des deux clartésd'actionsréellesfie
deux termes, ce qui fe paffe dans l'Odyfle'e ne dure perfonnelles.
que deux mois-, & ce qui arrive dans l'Enéide rem- Vadion réelle eft celle par laquelle le demandeur
plit l'cfpace d'un an. Il eut vrai qu'Ulyffechez Alci- reclame le droit qu'il a fur des terres ou héritages
noiis, & Enée chez Didon, racontent leurs aventu- des tentes, ou autres redevances &c. Voye^ Réel.
res paffées mais ces récits n'entrent que comme ré- Celle-ci eut de deux fortes; ou pofleflbireou pé-
cits dans la durée de VaSion principale & le cours titoire. Voye[ POSSESSOIRE ou RÉINTEGRANDE,
«les années qu'ont pour ainfi dire confuméces éve- 6-PÉTITOIRE.
nemens, ne fait en aucune manièrepartie de la du- Une action n'eft purement réelle que quand elle
rée du poëme. Commedans la tragédie., les évene- s'attacheuniquementà la chofe,& que le détenteur
mens racontés dans la protafe & qui fervent à l'in- eft quitte en l'abandonnant mais s ii eft perfonnel-
telligence de YaSion dramatique n'entrent point lement obligé à la reftitution des fruia ou- des inté>
dans fa durée ainfi l'erreur du P. le Boflu eft mani- rets dès-lors elle eft mixte.
f«fte. fi»y<t Protase. Voyt{auffi Fable. (G) VaSion perfonnelle eft celle que fon a contre un
ACTION,dans t (Economie animale c'eft un mou- autre, en conféquence.d'un contrat ou quafi-contrat
vement ou un changementproduitdans tout le corps par lequel il s'eft obligé de payer ou faire quelque*
ou dans quelque partie & qui diffèredé la fonâion chofe ou pour raifon d'une oflfenfe qu'il a faite, ou
en ce que ceue-ci n'eu qu'une faculté de produire, par lui-même ou par quelqu'autreperfonnedont il
au lieu que Va3ion eft la faculté réduite .enacïe. Bœt- eft refponfable. Foye{ F£RS©n«el. <
Dans le.premier cas Yaâion eft civile; dans l'au-
On diftingue les adions de même que les fonc- tre elle' eft ou peufitre criminelle. Voye\ Civil 6\
tions, en vitales naturelles & animales.Lesactions Criminel..
vitales font celles qui font d'une néceflité abfolue VaSion. mixte eft celle que l'on intente contre le
pour la vie telles font le mouvement du coeur., détenteur d'une chofe tant en cette qualité que
la respiration, &c. Les actions naturelles font celles comme perfonnellenîentobligé. On l'appelle amfi
par le fecours defquelles le corps eut confèretel. à caufe a un rapport COmpofét tant à la Ç,hol*H
gu'jj eft telles f9nt la digeûion les fççrçtions la qu'àlaperfonnc, •
On affigne communément trois fortes d'aûions composent le fonds capital d'une compagnie de
mixtes l'action de partage entre co-héritiers de di- commerce. Ainfi une compagniequi a trois cents
vifion entre des affociés & de bornagyentre des voi- actions de mille livres chacune, doit avoir un fonds
fins. roye{ PARTAGE & Bornage. de trois cents mille livres: ce qui s'entendà propor-
réglées
tion fi les actions ou pfus haut ou plus
ou
Les aSions Ce divifent auflî en civiks ce en pénales
criminelles, \I actioncivile eft celle qui ne tendqu'à bas. S'
recouvrer ce qui appartient à un homme, en vertu On dit qu'une perfonne a quatre ou fix allions
d'un contrat ou d'une autre caufe Semblable comme dans une compagnie quand il contribue au fonds
fi quelqu'un cherche à recouvrer par voie $ action capital & qu'il y eft întérefle pour quatre ou fix
mille livres, fi chaqueaction eft de mille livres com-
une fomme d'argent qu'il a prêtée, &c. Voye^ CIVIL.
L'action pénale ou criminelle tend à faire punir la gne on vient de le fuppofer.
perfonne accusée ou pourfuivie foit corporelle- Un actionnaire ne peut avoir voix délibérative
ment, foit pécuniairement.Yoyc;PEINE, Amende dans les affemblées de la compagnie qu'il n'ait un
&c. certain nombrefactions fixé par les lettres patentes
En France il n'y a pas proprement d' 'actions péna- de rétabluTement de la compagnie & il ne peut
les ou du moins elles ne font point déférées aux être direâeurqu'il n'en ait encore une plus grande
particuliers, lesquels dans les procès criminels ne quantité. Voye{ COMPAGNIE.
peuvent pourfuivrequeJeur intérêt civil. Ce font Action s'entend auffi des obligations contrats &
les gens du Roi qui pourfmventla vindicte publique reconnoifTancesque les directeurs des compagnies
Yoya Crime. de commerce délivrent à ceux qui ont porté leurs
On diflingue auffi les tuions en /nobiliaires & im- deniers, à la caiffe & qui y font Ainfi de*
mobiliaires. Yoyel cu deux termes.
VaSion fe divife encore en êBion préjudiciaire ou
incidente que l'on appelliauffi préparatoire & en
action principale.
prife. •
livrer une action c'eft donner & expédier en forme
le titre qui rend un actionnaire propriétaire dé l'oU,:
tion qu'il a
Les allions des compagnies de. commerce hauf»
fent ou bauTent fuivant que ces compagnies pren-
L'actionpréjudiciaire etl cellequi vient-de quelque
point ou queffion douteuse qui n'eft qu'acceflbire nent faveur ou perdent de leur crédit. Peu de chofe
au principal centre fî un homme potfrfuivoit fon caufe quelquefoiscette augmentationou cette dimi-
jeune frere pour des terres qui luifont venues fon de nution du prix des actions. Le bruit incertain d'une
pere & que l'on opposât
qu'if eft bâtard il faut rupture avec des puiffances voifines ou l'espérance
que l'on décide cette dernière queftion c'eft
avant que d'une paix prochaine fumTent pour faire baifler ou
hauifer confidérablementles aaions.On fe rappelle
de procéder au fond de la cauiè pourquoi
cette atHon eft qualifiée de pnjudicialis quia prias avec étonnement,&la poftérité aura peine à croire
judicanda efl. comment en 17 1 9 les aaions de la compagnied'Oc-
L'aaion fe divife au£ en perpétueUt& en tempo- cident connue depuis fous le nom de Compagnie des
Indes monterent en moins de fix mois juiqu'à 1900
celle dont la force n'eftdé-
L'action perpétuelle eft pour cent. y
terminée par aucun période ou par aucun terme de Le commercedes actions eft un des plus importans
tems. qui fe falfe à la bourfe d'Amfterdam & des autres
De cette efpece étoient toutes les actions civiles villes des Provinces-Uniesoù il y a des chambres
chez les anciens Romains favoir celles qui ve- de la compagnie des Indes Orientales. Ce qui rend
noient des lois des décretsdu fénat & des consti- ce commerce fouvent très lucratif en Hollande
tutions des empereurs;au lieu que les actions accor- c'cil qu'il fe peut faire fans un grand fonds d'argent
dées par le préteur ne paffoient pas l'année. comptant, &que pour ainfi dire il ne confifte que
On a auffi en Angleterredes actions perpétuelles & dans une vicimtudecontinuelled'achats& de reven-
des actions temporelles toutes les aitions'mû ne font tes d'allions qu'on acquiert quand elles, baisent, &
on
pas expreflement limitées étant perpétuelles. dont défait quand elles naufferit.
Il y a plufieurs flatuts qui donnent des actions L'on fe fort prefque toujours d'urt courtier lorf
à condition qu'on les poursuive dans le tems pref- qu'on veut acheter ou vendre des actions de la com-
crit. pagQie Hollandoife & quand on eft convenu de
Mais comme par le droit civil il n'y avoit pas prix le vendeur en fait le tranfpoit & en figne la
$ actions fiperpétuellesque le tems ne rendît fujettes quittance en préfenced'un des direâeursqui les fait
à à prefcription ainfi dans le droit d'Angleterre enregiftrer par te Secrétaire ou greffier ce qui fuf-
quoique quelques fit pour tranfporter \a propriété des partiesvendues
les, en comparaifonde celles qui font expreffément du vendeurà l'acheteur. Les, droitsde courtier pour
limitées par Katuts il y a néanmoinsun moyen qui fa négociationfe payent ordinairementà raifon de
les éteint; {avoir la prefcription. fty*l Prescrip- fix florins dout chaque aSion de cinq cents livres de
gros moitié par l'acheteur& moitiéparle vendeur.
On djvife encore VaBon en »
ContrairTét\
& contraire. Ce commerceeft très^policé. Il n V" étoitpas de
même de celuiqui s'étoit établien 171 9 dans la rue
Voye\ DIRECTE &
Dans le droit Romainle nombre\des actions étoit Quinquempoix fans autorité,& qui a plus ruiné de
limité & chaqueaction avoit fa formule particulière familles ou il n'en* a enrichi. Aujourd'huila coma-
qu'il falloit observer exactement. Mais parmi nous gnie des Indes a donné parmi nous une forme régu-
les actions fontplus libres. On a action toutes les fois lière au commercedes actions.
qu'on a un intérêt effectif à poursuivre, ce il n'y a Les actions Françoifes font présentement de trois
point de formule particulière pour chaque nature fortes favoir des actions JimpUs des actions ren-
d'affaire.
Action dans le Commerce fignifie quelquefois Les actions JimpUsfont celles qui ont part à tous
les effets /nobiliaires;& Pondit que les créanciers d'un les profits de la compagnie mais qui en doivent
marchand fe font faifis de toutes festfSKow tpourdire auffi fupporter toutes les pertes,n'ayantil'autrecau-
qu'ils Ce font mis en poffefdion& fe Sont rendusmaî-
tres de toutes fes dettes aâîves. ^r Les actions rentières font celles qui ont unprofit sûr
ACTIONde Compagnie:c'eft une partie ou ,égale de deux pour cent, dont le Roi s'où rendu garant
portion d'intérêt dont plofieurs jointes enfemble comme il l'étoit autrefois des rentes fur la ville,
mais qui n'ont point de part aux répartitions ou di- d'un cerfaux abois voilà un cerfqui par foa aSion
exprime fa douleur.6e. (R)
Les aàions intinffks tiennent pour ainfi dire le ACTIONAIREou ACTIONISTE/T. m. ( Corn-
milieu entre les deux elles ont deux pour cent de merce.) c'eft le propriétaired'uneaâk» ou d'une part
revenu fixe, avec la garantie du Roi, comme les dansle fonds ou capitald'une com gnie. Voye^ Ac-
.Ilions rentières, & outre cela elles doivent partager TION.
l'excédent du dividendeavec les oSions amples. Ces Les Anglois auflt-bien que nous réparentdu ter-
dernières êShns ont été créées en faveur des com- me d'aSioruùredans k (cas que nous veàons de mar-
munautés ecdéfiaftiques qui pouvoient avoir des quer. Les Hollandoisemployantplus communément
remplacement de deniers à faire. celui à'aêtionific.(G )
Il y aquelques termes établis& propresau négoce -ACTIVITÉ f. f. ( Phyfa ) rertm Sa-irou faculté
des «Bions, comme ceux de dividend ou dividende
UacHyiti du feu furpaffe toute imagination.On dit
qu'ileu bon d'expliquer. l'aSivitéd'un acide d'un poifon &c Les corps fc-
Nourrir une oàion c'eft payer exactementà leur Ion M. Newton tirent leur activitédu principe d'at
échéance les diverses hommes pour lesquelles on a traûion. Voye^ ATTRACTION.
fait fa ibùmiffion à la caiffe de la compagnie fui- Sphère d'activité d'un corps fe dit d'un dpace qui
vant qu'il a été réglé par les arrêts du conieil donnés environne ce corps, & qui s'étend vauffi loin que fa
fon efficacité peut produire quelque effet
pour ta création des nouvelles allions. vertu ou
Fondre du actions c'eft les vendre & s'en défaire fenfible. Ainfi on dit lafphere d'activité dilne pierre
Suivant les befoins qu'on a de fes fonds foit pour d'aimant, d'un corps éleôrique &c. Voyet^ Spuerje
nourrir d'autres aâions, foitpour fes autres affaires. ÉCOULEMENT,VC (O)
Une action nourrie eft celle dont tous les paye- ACTIUM,f. m. promontoired*Epire fameup
mens font faits, & qui eft en état d'avoir part aux par le combat ou AuguRe & AntoineCe dffputerent
répartitions des profits de la J'empire du monde.
dividendes où
™ gnie. Jufqu'à
cet entier& parfait payement, ce n eft
compa-
nommé
ACTIUS,adj/(Mv(A.) Apollon fut ainfi
A'Aclium où il étoit honoré.
fut
pas proprement une *3ion mais amplement une
foûmimon. Voye\ Soumission. ACTON (Médecine.)Les eaux aànéajesé^jtSoa^
Dividend ou dividende ,Veft ce qu'on nomme au-
trement répartition c'eft-à-dire la part qui revient environsde Londres. Elles causent a ceux qui les
1\ chaque aâionaire dans les profits d'une compa- prennent des douleursau fondement& dansles in-
gnie, jusqu'au de
prorata ce qu'il ya i'aSions. Voy. teftins ce que fon attribue & la grande quantité de
ACTIONAIRE & RÉPARTITION. fels qu'elles chaffentdu corps, & qui réunis à ceux
En Angleterre les actions les plus anciennes & oui dont ces eaux font chargées, en deviennentplus ac-
le foûtiennent le mieux, font celles du Sud, celles tifs & plus piquans. (N)
des Indes & celles de la Banque. Il fe forma à Lon- ACTUAIRES (Jiift. ont.") vaUfeaux pour VaSéon.
dres vers 1719 une compagnied'affûrances dont les C'eft ainfi qne les ancieas appelfoientune forte de
aSioas furent d'abord très-brillantes,& tombèrent longs vailfeaux que l'on avoit conftruksparticu-
totalement (ur la fin de 17x0. bn peut voir dans le lierementd'une forme agile & propre aux expédi-
diâtonnaireduCommerceles différentesrévolutions tions ils reviennentà ce que l'on appelleen France
qu'a éprouvées le négoce des aSions depuis 17 19 àesjrjgaatitts. foye^ VAISSEAU 6* Brigantin.
jufqu'à 171 1 tant en Angleterreque dans diverses iceroa dans une épître à Atticusappelleunecha-
nouvelles compagnies de Hollande. (G ) loupe deumfcalmorum c'eft-à-direà cinq rames de
ACTIONdu FonfidUr,en Angleterre confiée à
acheter fur les cheminsles grains, les beftiaux ou Mtintens nommés àBuaria naves ne pouvaient con-
toute autre marchandifeavant qu'euearrive au àmar* tenir ni un nombreux équipage ni une nombreufe
ché ou à la foire où elledevoitêtre vendue ou
cbeter lorfqu'ellevient d'au-delà des mers, &
eft en route pour quelqueville, port, havre, baye,
Yj£
qu'elle
chiourme
&à plufieurs G
telle que celle ces vaineaux de haut-bord
rangs de rames.
ACTUEL, ad), terme de Théologie fe dit d'un t
at-
ou quai du royaume d'Angleterre dans le deuein tribut qui détermine la nature de quelque fujet & le
d'en tirer avantage, en la revendantbeaucouppalus dütingued'un autre mais non pas toujours dans le
cher qu'elWauroitété vendue. Fripier ou même fens ni de la même manière. Yoyq Attri-
**• Recratiir. Fleta dit que ce mot figmfie otfiru&io- but, Su/et.
vis Ainfi lesThé<Jogiens{choUftiqaesdifentgractac-
mon
On te fart particulièrementde ce mot dans te pays tuelle par oppofkkm à lagnu* htUtmtlUp Voytr, HA-
de Crompton pour exprimer Xaïïum de celui qui
arrêta une bête fauve égarée de la forêt, 6c qui l'em-
pêche de s'y retirer ou YaSion de celui qui fe met I ULgr*c*mibuUt
en cette qui nous eft accordéepar
min par où la bêtedoit y retourner. maniere
6* Motion. On pourroh la définir plus clairement,
chÈ toujours en mSion te dit d'un cheval qui mâche
fon mord qui jette beaucoup d'écume & qui par- C'eft de cette
là Ce tient la bouchetoujours fraîche c'e& un indice
dc.beaucoup defcu&de vigueur. M. de Neucatlle. cA^.y.« II vousaétédonné non-feuleflient dé croire
a dit aulfi Us actions des jambes. (Y) M en Jefus-Chrift maisencore de fouffrir pour lui ».
Ac TION en Ptinturt & en Sculpture eft ratthu- S. Augunin a démontrécontre les Pélagiens, que la
de ou la po6tion des parties du vifage & du corps grâce actuelle & abfolumentneceflaire pour toute
des figures représenté es, qui fait jnger qu'elles font action méritoire dans l'ordre du falut.
agitées de paflions. On dit cette figure exprime La grau habituelleen celle qui nous eft donnéepar
bien par (on elle eft agitée manièred'habitude, de qualité nxe ce permanente,
cette aSion eft bien d'un homme effrayé. L'on Te fert inhérente à 1'ame,qui nous rend agréables à Dieu
yoiU un chien dont Yaaionexprimebien la fureur grâce du baptême dam les enfans. foyrç Grâce.
Le péché actuel ett celui que commet par fa propre ADAD ou ADOD, f. m. ( Myth. ) divinité dcs
volonté & avec pleineconnoiffance une perfonnequi Affyriens,que les uns prennent pour le foleil d'au-
eft parvenue à l'âge de difcrétion. Le péchéoriginel tres pour cet Adad qm tut étouffé par Azaet qui lui
eft celui que nous contractonsen venant au monde, fucceda, & .qui fut adoré ainfi qu'^Wpar les Sy-
parce que nous fommes les enfans d'Adam. Voye^ riens, & fur-tout à Damas, au rapport de Jofephe.
^Ptcjrii Le péché aûuel fe fubdivifeen péché mortel Antiq. Judiiiq.
& péché véniel. Voye[ Mortel ti VÉNIEL. (G) ADAGE, f. m. ( Belles-Lettres.)c'cil un proverbe
A CTUEL, adj. s'appliquedans la pratique de Me- ou une fçntence populaire que l'on dit communé-
dècine aux maladies, à leur accès, & à la façon de ment. Voyc{Proverbe &c. Cc mot vient de adôt
les traiter. Ainfi on dit doulcuraSutlle pour fignifier agor fuivant Scaliger quod agatur ad aiïuJjig*
la préfence de la douleur accès adutl, dans une fie- nandum, parce que l'on s'en fert pour fignifierautre
vre, fignifie l'état du malade préfentement affligé chofe. »
d'une fievre continue ou intermittente, ou d'un re- Erafme a fait une valie & précieufecolleflion
adagesGrées & Latins qu'il a tirés de leurs Poètes,
des
doublement.
La cure âSutlle eft celle qui convient à l'accès mê- Orateurs ^Philofophes &c.
me de la maladie. Adage proverbe & partemia fignifient la môrmJ
ACTUEL, (en Chirurgic.)fe dit d'une des fortes de chofe mais l'adage eft différent du guome de la fin-
cautères, foyrç CAUTERE. (N) reflet ou del'apopht&egme. jPï>y«{§ENTENCE£ Apo-
ACTUS, nrmt qu"on trouve dans les anciens Ar- PHTHEGME,&c. (G)
chiteUts; c'eft felon eux une efpace de ixo piés. Vi- ADAGIO terniede Mufique. Ce mot écrit à la tête
truve ,page 266. (P) dlin air défignc le premier& le plus lent des quatre
ACUTANGLE,adj. Un triangle acutangle eft celui principauxdegrés de mouvementétablis dans la Mu-
dont les trois angles font aigus. Voye^ TRIANGLE. rque Italienne.Adagio eft un adverbe Italien qui fi-
ACUTANGULAIRE. Section acùtangulaire d'un cô- gnifie l'aife ,'pofinunt & c'eft auffi de cette ma-
ii)
ne, eft la feâion d'un cône fait un angle avec l'a- nière qu'il faut battre la mefure des airs auxqucls il
xe du cône. Voyt{ AIGU. s'applique. Voye^ MOUVEMENT.
ÀCUpiA,i". m. {Hifi. nat. ) animal de l'Améri- Le nom $ adagio fe tranfporteaffez communément
que, de la groffeur & de la forme de l'efeargot qui par métonymieaux morceauxde Mufique dont il dé-
jette dit- on de la lumiere par quatre taches lui- termine le mouvement & il en eu de même des au.
fantes dont deux font à côté de fes yeux & deux tres mots femblables. Ainfi l'on dira un adagio de Tar-
fous fes ailes. On ajoute que fi l'on fe frote le vifage tint un andante de S. Martino un allegro de Locatelli,
de l'humidité de fes-taches luifantes ou étoiles, on &c. Voyer ALLEGRO, Andante. (S)
paraît refplendiffant de lumièretant qu'elle dure & ADALIDES, f. m. pl. (J%?. mod.) Dans le gou-
que cette humiditééclairoit les Améncainspendant
vernement d'Efpagne ce font des Officiers de Juftice
la nuit avant l'arrivée des Efpagnols. qui connoiffent de toutes les matièresconcernant les
forcès militaires.
•ACUITZEHUARIRA ou ZOZOTAQUAM, Dans les lois du Roi Àlphonfe il eu parlé des
ou CHIPAHUARZIL, (Hift.nat.bot. ) f. m. plante Adâlides comme des Magiftrats établis pour diriger
de Méchoacan, province de l'Amérique. Sa racine
la marche des troupes & veiller fur elles en tems.de
efl ronde,blanche en-dedans,,& jaune en-dehors. On
guerre. Lopez les repréfentecomme une forte de ju-
en tire une eau que les Efpagnols appellentM ennemie ges qui connoifloientdes différends nés à l'occafion
du venins contre lefqueû elle eft apparemmentun des incur fions, du partage du butin, des contributions, v
antidote.
AD &c peut-êtreétoit-ce la même chofe que nos Inten-
dans d'armée, ou nos CommûTairesdes Guerres.(G )
ADAM, f. ( Théol.)nom du premierhommeque
.4D (Gram.) prépofition Latinequi fignifie J, Dieu créa,& qui fut la tige de tout le genre-humain,
auprès Cette prépofition entre
pour vers,, devant. félon l'Ecriture.
auffi dans la composition de plufieurs mots tant en Ce n'eft pas précisément comme nom propre
Latin qu'en François aman aimer';adamare, ai- mais commenom appellatif, que nous plaçonsdans
mer fort adution donner, adonner} on écrivoit au- ce Dictionnaire le nom tfAdam qui -défigne tout
trefois addonhtr rappliquera s'attacher, livrer homme en général, & répond au Grec £nf*wc.c, en
ut homme eji adonné au vint au jeu, 6cc. particulier le nom Hébreu On répond au Grec
Quelquefoisle d eu fupprimé, comme dans ali- mfëic & au Latin nt/us à caufe de la couleur rouf-
conferve le d
gnert aguérir améliorer anéantit onvoyelle ùitte de la terre dont félon les Interprètes, Adam
lorfque le fimple commencepu une } félon avoit été tiré,
fon etymologie adopter, adoption adhérer adhé- On peut voir dans la Genefe thap. i.2.x.&4>-
fion adapter;6t daas les mots qni commencent par toute nùftoire d'Adam; cominent il fut formé du li:
m, admettre, admirer, adminijlrtr adminifiration & mon placé dans le paradis terrefire 6c inftitué
chef & roi de la terre., & de* animaux créés pour
dans ceux qui commencent parles confonnes
jencore
6tvj adjacent taJje8if, adverbe, advtrfaire, adjoint: fon mage; & quellefut fa premièreinnocence& fa
autrefoison prononçoit<n/v«i/,Wvij advocat; mais junice originelle par quelle defobéiffance il en dé-
chut,& quels cbiumensil attira fur lui-même & fur
mers mots on le fupprimeauffidans l'écriture. la poftérité. Il faut néceflairementen revenir ce
Leméchanifmedes organesde la parole a fait qne double état de félicité & de mifere defeibleffe6c
le d Ce change en la lettre qui commence le mot fim- de grandeur .pour concevoir comment l'homme
ple, félon Férymolôgie ainû on dit accumuler, affir- même dans l'état préfent eft un compofé fi étrange
de vices & de vertus fi vivementporté vers le fou-
arrogir, attri- k verain bien, fi Couvent entraînévers le mal 8ç fuiet
xer annexe
tjttr. Par la même méchaniquele d était changé c
en à tant de maux qui paroiflent à la raifon feule les
dans acquérir atquitfcer parce que dan* ces, deux chatimens d'un rnme commis anciennement. Les^
mots le 9 en* le c dw mais aujourd'huion prononcé
vérité Se elle eu la bafe fondamentale de leur cette,
AD A (Géog mod. )
• ville de la Turquie Afiati- tempfycofe & la dé unique' de tout le du
que fur la route de Ccnltantinoplstà Hitpahan &
la rivière dé Zacarut.
fi dans leur origine tous les noms font figniiîcatirs
Quoique tous les Peres ayent regardé ces deux l'rayant
différer* états d'Adam commele premier anneau au- comme quelques-.uns le prétendent. Dieu
de la ré- créé parfait, on ne peut douter qu'il ne lui ait don-
quel tient effentiellement toute la chaîne S. Auguflin né un efprit vafte & éclairé mais cette Science fpér
vélation, on peut dire cependant que fond & culative n'eft pas incompatible avec l'ignorance ex-
eft le premier qùi les ait développes à périmentaledes chofes qui ne s'apprennentque par
prouvé folidementl'un & l'autre dans fes écrits con-
persuade que l'ufage & par la réflexion. C'eft donc fans fonde-
tre les Manichéens & les Pélagiens deux Seâes oppo- hébraï-
mentqu'on lui attribue l'inventiondes lettres fuppo^
pour combattie avec fuccès ces
fées, il ne pouvoit trop infifler fur l'externe diffé- ques,le pfeaume XCI. & quelquesNovateurs.ouvrages
relevant les Mani- lés par les Gnoftiques& d autres
rence de ces deux états, arbitre dans contre
l'hommein- 10. Quoique la certitude du falut d'Adam ne foit.
théens le pouvoir du libre fondés fur
force toute
hocent, & après fa chûte, la maximes des Fela-
-puiffante pas un fait clairement révélé, les Pères, cullodivit
de la grace pour combattre les dans l'un ces mots du Livre de la Sageffe eh. x.v.2.
& 1 autre & tduxit'dlumidtMofuo ont enfeigné qu'il fit une
|dens°mais il n'anéantit jamais folide pénitence. Ceft auffi le fenument des Rab-
état ni la néceffilé de la grace ni la coopération du
bins.; & l'Eglife a condamnél'opinioncontraire dans
libre arbitre. diverfes Tatienôc dans les Encratites. Adam- mourut âgé de
Les Interprètes & les Rabbins ont forme neuf cents trente ans, & fut enterré à Hébron félon
queftionsrelativesà Adam que nous allons parcou- quelques-uns qui s'appuient du paflagede Jofué, que °
traitées avec étendue,
tir parce qu'on les trouve Bayle, foit dans le Dic- nous avons déjà cite. D'autres, en plus grand nom-
foit dans le Dictionnairede bre, foûtiennent qu'il fut enterré fur le Calvaire
tionnaire de la Bible du P. Calmet. enforte que le pié de la Croix de Jefus-Chrift répon-
On demande t° combien de tems Adam & Eve doit à l'endroit même où repofoit le crane du pre-
demeurèrentdans le jardin de délices. Quelques-uns mierhomme afin,difent-ils,que le fang du Sauveur
les y laiffent plufieurs années d'autres quelques coulant d'abord fur le chef de ce premier coupable,
jours,d'autresfeulementquelques heures.Dom Cal- purifiât la nature humaine comme dans fa fource
dix ou douze
met penfe qu'ils y purent demeurer & que l'homme nouveau fût enté fur l'ancien. Mais
jours, & qirils en fortirent vierges.
S. Jerômeremarqueque cette opinion,qui eft aflez
i°.'Pluucurs auteurs Juifs ont prétendu que l'honi- n'en en pas
crées enfemble & collés propre à flater les oreilles des peuples,
me & la femme avoient été pies, mains Se plus certaine pour cela favorabilis opinio t &mil-
par les épaules ayant quatre horsquatre
Jeux le fexe & que cens aâfanpopuli, nec tamtn vera. In Math. cap. xxvij.
têtes, femblables en tout Letproe e d'Adam en matièrede morale & de fp i-
Dieu leur ayant envoyé un profond fommeil ,«s
fépara & en forma deux perfonnes idée qui a beau- ritua a des fignifications fort différentes felon les
Androgynes de Platon. Kow. divers noms adjeôifsavec lefquels il fe trouve joint.
coup de rapport aux veut 'qu'ils Quand il accompagne ceux-ct,premier vieil, & an-
Androgynk. Eugubin, in Cofmopaa
les cotés cicn il fe prendquelquefoisdans un fens littéral, &
ayent été unis, non par le dos mais par la femme alors il lignifie le premier homme.confidéré après
enforte que Dieu lelon l'Ecriture tira
fa chute comme l'exemple & la caufe de la foibleffe
du côté d'Adam mais cette opinion. ne s'accordz humaine: quelquefois dans un fens figuré pour les
lequel ontrouve-
pas avec le texte de Moyfe, dans la vifion extravagante vices, les-p allions déréglées, tout ce qui part de la
roit encore moins de traces de cupidité & de la nature dépravéepar le péché d'A-
de la fameufe AntoinetteBourignon, qui prétendoit
qu'Adam avoit été créé hermaphrodite, & qu'avant dam. Quand il eft joint aux adjeâifs nouveau ou fé-
fa chute il avoit engendré feul le corps de Jefus- cond, il fe prend toujours dans un fens figuré & le
plus fouvent il fignifieJefus-Chrift,comme l'homme
Dieu faint par effence par oppofition à l'homme
3°. On n'a pas moins débité de fables fur la beau- pécheur ou la jufticed'uneame véritablementchré-
té & la taille d'Adam. On a avancé qu'il étoit le tienne, & en général toute vertu ou faintetéexpri-
plus bel homme qui ait jamais été & que Dieu,
pour le former, fc revêtitdit d'un corps humain parfai-
tement beau. D'autres on qu'il étoit le plus grand
grâce. (G )
mée fur ce1,lede Jefus-Chrift, & produite par fa

ADAMA (Giog. anc.) ville de la Pentapole


géant qui cût jamais été, & ont prétendu prouver
qui étoit voifine de Gomorrhefie de Sodome, & qui
cette opinion par ces paroles de la Vulgate
th. xjv. Nomcn Heiron ante vocabatur
Jofut
Canatk-arbe fut confumée avec elles
• ADAMANTIS f. (Hift. nat.) nom d'uneplante
Adam maximus ibi inttr Enachimfitus eft mais dans
le pa1fage le mot Adam n'cft pas le nom propre du qui croît en Arménie & dans la Cappadoce, & à la-
premier homme mais un nom appellatif qui a rap- quelle Pline attribue la vertu de terraffer les lions &
de leur ôter leur férocité. foye{ Uliv. XXIV.chap.
port à Arbé; enforte que le fens de ce paffage eft:
cet homme ( Arbè) ctoit le
plus grand ou le pcre des
•AD
AMIQUE
(terre.
)adamica
terra
(Hift.
nat.)
Enachinzt Sur ce fondement & d'autres fembla-
blés les Rabbins ont enfeigné que le premier hom- Le fond de la mer eft induit d'un limon falé gluant-,
taille fi prodigieufe qu'il s'étendolt gras mucilagineux& femblable à
de la gelée on
me étoit d'une re découvreaifément après le reflux des eaux Ce li-
d'un bout du monde jufqu'à l'autre &qu'il paffa
qu'eues ont abandonnés, fi glif-
des îles^Atlarrtiques dans notre continent fans avoir mon rend les lieux
l'eau plus haut que la ceintu- fans qu'on n?y avance qu'avec peine. Il paroît que
au milieu de l'Océan defon péché Dieu appefantit fa c'eft un dépôt de ce que les eaux de la mer ont de
re mais que
depuis
main fur lui, & le réduiht à la mefure de cent au- plus glaireux & de plus huileux, qui fc précipitant
la hauteurde neuf contmuellementde même que le fédiment que les,
nes. D'autres lui laiffent de mille trois centspies cou-
eaux douces laiffent tomber infenûblenftntau fond
de plus cents
&difcnt que c#it à la priere des Anges effrayésde des vauTeauïqui les renferment,forment une cfpece
qÔe,Dieu le reduûit à de vafequ'on appelle terra àdamica. On conjecture
qu'outreragrande quantité de poiflbns & de plan.
aujoufdTiui, dans les éco- tes qui meurent continuellement& qui fe
pourrif
fent dans la mer, l'air coniribue de quelque
les, fur là fcience intufe d'Adam. Il eft pourtant dif- encore
ficile d'en fixerretendue. Le nom *juvil a donné aœir- chofe à l'augmentationdu limon dontiLs'agit car
animauxprouve qu'il en connoiflbjtles propriétés., on obferveque la terre «damijutk trouve en plus
grande quantité dans lcs vaiffeaux que l'on a cou- D'autres Adamites reparurentencore dans le xjv.
verts iimplemcnt d'un linge que dans ceux qui ont fiecle fous le nom de T^rlupms & d:

année ijot> ipag.xc).


été icelles hermétiquement. Mémoire de P Académie
AD AGITES ou ADAMIENS,f. m. pl. Ç Thiolog.)
dans le Dauphiné & la Savoie. Ils foùtenoient que
l'homme arrivé à un certain état de perfection,étoit
affranchi de la loi des partions & que bien loin que
Adamiflte & Adamiani feue d'anciens hérétiques la liberté de l'homme fage coniillàt à n'être pas foù-

des Carpocratiens..
qu'on croit avoir été un rejetton des Bafilidiens &
S. Epiphane, après lui S. Augustin & enfuite
mis à leur empire, elle coniiitoit au contraire fe-
coiier le joug des lois divines. Ils alloient tous nuds,
&C commettoienten plein jour les avions les plus bru-
Theodpi et, font mention des Adamites: mais les cri- tales. Le roi CharlesV. fécondé par le icle de Jac-
tiques font partagésfur la véritable origine de cette qucs de Mora $ Dominicain & inquifitcur a cour-
fecte & fur le nom de fon auteur. Ceuxqui penfent ges, en fit périr plufieurs par les flammes on brui.
qu'elle doit fa naiffance à Prodicus difciple de Car- âulfi quelques-uns de leurs livres Paris dans la plaça
pocrate, la font commencerau milieu du 1 ic fiecle du marche aux pourceaux, hors la rue faint Honoré.
de 1 Egliie mais il paroit par Tertullien & par faint Un fanatique nommé Picard natif ilc Flandre
Clément d'Alexandrie,que les feûateurs de Prodi- ayant pénctre en Allemagne & en Bohême an 'com-
cus ne portèrent jamais le nom d'Adumites, quoique mencement du xv. f ecle renouvelle ces erreurs
dans le tond ils profeffaflent les mêmes erreurs que & les r,épandit fur-Kiitdans l'armée du t'ameuxZifcx
ceux-ci. Saint Epiphane eft le premier qui parle des malgré là févérité de ce général. Picautaronipoitlis
AdaMtes fans dire qu'ils étoient difciples de Prodi- peuples par les prcftigcs,
cu^s place dans fon catalogue des Hérétiques il prétendoit que comme un nouvel Adam il avoit
aprèslesMontaniftes& avantlesThéodotiens, c'eft- été envoyé dans le monde pour y rétablir la loi de
à-dire, fur la.fin du 1 ic fiecle. nature, qu'il t'aifoit fur-tout conhller dans la nudité%
Quoi qu'il en foit ils prirent felon ce père, le. de toutes les parties du corps, & dans la
commun
nom d'Adamites parce qu'ils prétendoient avoir été nauté des femmes. Il ordonnoit à fes dilciples d'aller
rétablis dans l'état de nature innocente être tels nuds par les rues & les places publiques, moins ré-
qu'Adam au moment de fa création, & par teconié- fjrvé à cet égard que les anciens Adamius qui ne
quent devoir imiter fa nudité. Ils détefloient ma- tjje permettoient cette licence que dans leurs aiïcm-
riàge foûtenant que l'union conjugale n'auroit ja- blees. Quelques Anabaptifies tentèrent en Hollandes
mais eu lieu fur la terre fans le péché & regar- d'augmenterle nombre des feCtateurs de Picard mais
doient la joiiïffancedes femmes en commun comme *-la févérlté du gouvernementles eut bien-tôtdiftipés.
un privilégede leur prétendu rétabliffement dans la Cette fecle a aufli trouvé des paniihns en Pologne
juil.ee originelle. Quelqu'incompatiblesque fuffent & en Angleterre ils s'affemblentla nuit & l'on
ces dogmes infames avec une vie chafle quelques- préten&qu'unedes maximes fondamentales de Ijiut,
uns d'eux ne laiflbient pas que de !è vanter d être • fociété eu contenue dans ce vers
continens & aflûroient que fi quelqu'un des leurs Jurayperjura,fecretumproderenoli.
tomboit dans le péché de la chair, ils le fhaffoierit
de leur attemblée comme Adam & Eve avoient été Quelquesfavansfont dans l'opinion que l'original'
châtiés du paradis terreftre pour avoir mangédu fruit des Adamitesremonte beaucoup plus haut que l'éta-
défenuu qu'ils fe regardoientcomme Ad«uii& Eve, bliffement du Chriftianifme ils fe fondent fur ce que:
& leur temple comme le paradis. Ce temple après Maacha mere d'Afa roi de Juda', étoit grande pré-
tout n'étoit qu'un foûterrain une caverneobfcure, trefle de Priape, & que dans tes iacrirlces nocturnes
ou un poële dans lequel ils entroient tout nuds,
permis,
hom-
juiqu'à
que les femmes failoient à cette idole obfcène elles »
mes & femmes & là tout leur étoit paroiffoient toutes nues. Le motif des Adamius n'é-
l'adultere& à l'incefte dès que l'ancien ou le chef toit'pas le même que celui des adorateursde Priape j
de leur fociété avoit prononcé ces parolesde la Ge-
nefe, chap. j. v. 22. Crefcitç &
l'on
Théor
a vît par leur Théologiequ'ils n'a voient pris
multiplicamini. du Paganifme que l'efprit de débauche & non la
doret ajoûte que pour commettrede pareilles ac- culte de Priape. foyc^PiiiAPE.(G)
tions ils n'avoient pas même d'égardà l'honnêteté "• ADA\1'SPIC en Anglois ou Pic d'Adam crt
publique & imitôient impudence des Cyniques François, la plus haute montagne de Ceylan dans
du paganifme. Tertullien aflure qu'ils nioient avec 111e de Colombo.Elle a deux lieues de hauteur Se
Valentii. t'unité de Bieu la néceffité de la -priere à fon fommet une plaine de deux cents pas de diame*
& traitoient le martyre de folie & d'extravagance. tre. Long. g8. 26. lai. S. 5$.
Saint Clément d'Alexandriedit qu'ils fe vantoient • ADANA ADENA, ville de la Natoliè fur la
d'avoir des livres fecrets dé Zoroaftre ce qui a fait rivière de
conjecturerà M. de Tillemont qu'ils étoient adon- A D AN E 1. m. (tiijl. hat.) en italien ADELLO
nés à la magie. Epiph. I. ou ADENO; en Latin, Attilvs poiubn qui ne fe
hœreticar. fabular. Teitull. contr. PraxK trouve que dans le fleuve du Pô. Il à cinq rangs de
Scorpiac.c. xv. Clem. Alex. Strom.tib. /.Tiftempnt grandes écailles rudes & piquantes deux de chaqus
tome II. page, 280.. côté, & l'autre au milieu du dos celui ci finit éit
Tels furent les anciens Adamites. Leur feâe obf- approchantde la nageoire, qui eft près de la queue
cure & dételée ne fubfitla pas apparemmentlong- cette nageoire eft feule fur le dos il y en a deux
tems, puifque faint Epiphane doute qu'il y en eut fous le ventre & deux près des nageoiresla queue
encore, lorlqu'il écrivait mais elle fut renouvellée eft pointue. Ce poiffon ferait raflez reffembiant à
dans le xij. fiecle par un certain Tandime connu en- l'efturgeon, fur-tout par fes grandes écailles mais
core fous le nom de Tanchelin qui fema fes erreurs il les quitte avec le. teins l'ellurgeon au contraire
Anvers fous le règne de l'empereur Henri V. Lés ne perd jamais .lès fiennés. Quand Vadane a quitté
principales étoilent qu'il n'y avoit pointde diftinftioh fes écailles ce qui arrive lorlqû'ija un certainâge,
entre les prêtres & les liâtes- & que tua fornication il eft fort doux au toucher. Ce'potfoQ aa la tête tort
& l'adi^tere étoient des actions faintes & méritoi-
res.'Acèompaghéde trois milles Scélérats armés, il & rônde il rt'a point de dents lorfque la^ouçhe eft
accrédga cette doctrine par fon éloquence & paries fermée }es lèvres ne (ont pas en ligne droite elles
exemples fa fefte lui furvëcut peu & fût éteinte forment de;S finuofités. lia deux barbillons charnus
par lé zèle de fainit Norbert? & font couvertes ,& ion
blanchâtre. Ce poi1foncft fi grand & fi gros, qu'il D'ireclo des Babyloniens, & la Fenus des Gjecs/
pefc jufqu'à mille livres, au rapport de Pline, ce qui ADARIGE.,(Chymie.) Foye{-Stl. AMMONIAC
eft fort étonnant pour un poiflbn de rivière. On le qu'Harris dirque quelques Chimiles nommentainfi.
pêche avec un hameçonattaché une chaîne°de.fèr fert a
petit poids d'Efpa-
& il faut deux bœufspour latraîncrJorfqufileft pris. gne dont on fe Buenos- Aires & dans l'Ameri-
Pline aflure qu'on ne trouve ce poiffon que dans le que Efpagnole. C'eft la Seizièmepartie de notreonce,
Pu. En cfFet', on n'en a jamais vu dans l'Océan ni qui cft celle de Madrid comme cent eft à quatre-
dans la Méditerranée.Quelquegros qu'il puiffe être, vingts-treize.
ce n'eft pas une raifon pour croire qu'il ne foit pas ADAT1S,f. m. ( Commerce. ) c'eft le nom qu'on
de rivière car l'étendue& la profondeur du Pô font donneà desmouffelinesqui viennentdesIndes Orien-
plus que fuffifantesdans de certains endroits pour de tales. Les plus beaux fe font à Bengale ils portent
pareils pouTons celui-ci habite les lieux où il y a le ,trois quarts de large.
plus de poiflbn & il s'en nourrit illfe retire pen- ADDA rivière de Suiffe & d'fralie qui a fa
dant l'hyver dans les endroits les plus profonds. La fourec au mont Braulis dans le pays des Criions, &
chair dt Yadane cft molle mais dc.bpngoût, félon fe jette dans le Pô auprès de Crémone.
Rondelet. Aldrovande prétend qu'elie n'eft pas trop ADDAD; f. m. (Bot.) nom que les Arabes don-
bonne en comparaison de l'efturgeon. Voyè{ ces deux nent à racine d'herbe qui croît dans la Numidie
auteurs £ le mot POISSON. (/) oc dansunel'Afrique. Elleeft tres-àmere,& c'èft un poi-
"ADAOUS ou QUAQUA peuple d'Afrique fon fi violent, que trente ou quarante gouttes de Ion
dans la Guinée propre, au royaume de Saccao. eau diftillée font mourir en peu de tems. Ablanc.
ADAPTER, v.aft. ^<&/w en Chimie, c'eftajuf- tracl. de Marmol. liv, Vit. c, j.
tcr un récipient au bec du chapiteau d'un alembic ADEQUAT ou TOTAL, adj. (Logique.) fe dit
ou au bec d'une cornue, pour faire des diftillatiops de l'objet d'une fcience. L'objet adaquatd'unefcien-
ou des fublimations.H vaut mieux fe fervir du terme ce eft la complexionde ces deux objets, matériel &
ajujier parce qu'il fera mieux entendu de tout le
monde. (Af) L'objet matérield'une fcience eft la partie qui lui
,ADAPTE.terme tfArclûreclure c'eÛ ajouter après eft commune avec d'autres fciences.
coup-pâr-ençaftrementou affembfege, un membre L'objet formel eft.ïa partie qui lui eft propre.
faillant d'Architecture ou de Sculpture, à quelque Exemple. Le corps humain en tant qu'il peut être
corps d'ouvrage foit de maçonnerie, de memufe- guéri eft l'objet adaquat ou total de la Medecine. Le
ric &c. (/>) corps'humaineneft l'objetmatériel: entant qu'il peut
A D A R f. m. ( Hijl. anc. & Thîolog. ) douzième être guéri, il en eÛV,obj et formel.
mois de l'année fainte des Hébreux, & le fixieme de Adéquate ou Totale, fe dit en MétapK^qut
leur 4tfuié« Civile. Il n'a que vingt-neaf jours & ré- de l'idée, Vida totale ou adaquate eft une vue de l'ef-
\pond à Février quelquefois il entre dans le mois de prit occupéd'unepartie d'un objet entier l'idú par-
^Mars félonie
cours de la lune. tielle ou inadaquatt eft une_fie de I'efprit occupé
Le feptieme jour de ce mois, les Juifs célèbrentun d'unepartied'un objet. ExempU La vite de Dieu eft
jeûnecaufe de la moct de Moyfe. une idéc totale. La vue de fa toute -puiflançe eft une
Le treizième jour ils célèbrentle jeune qu'ils nom-
ment d'Efler à caufe de celui d'Efther de Mardo- ADDEXTRÊ adj. en terme de Blajon, fedit des
chée, & des Juifs de Sufes pour détourner les mal- pièces qui en ont quelqu'autre à leur droite un pal
heurs dont ils étoient menaces par Aman. qui n'auroit qu'un lion fur le flanc droit feroit dit
Le quatorzième, ils célèbrent la fête de Purim ou addextrl de ce lion.
dts forts à caufe de leur délivrance de la cruauté Thomaflin en Provence de fable femé de faujx
ti'Aman.Eflk. IX. ,7. d'or le manche en haut, addextré & feneftréde mê-
Le vingt-cinquième ils font mémoire de Jecho- me.
br)
nias, roi de Juda élevé par Evilmerodachau-deffus
des autres rois qui étoientfa"tour ainfi qu'il et! maine c'eft l'aâion de faire pà1fer ou de transférer
porté dans Jerémie, c. lij. v. 31 & 3 2
Xommc Tannée lunaire que les Juifs fuivent dans
des biens un autre, foit par fentence d'une cour,
toit par vpie de vente à celui quioen offre le plus.
leur calcul, eft plus courte que l'année folaire d'onze
jours, lefquelsau bout de trois ans font,191 mois ils Ce mot eft oppofé au terme aîdicTio ou abdicatio.
Intercalent alors un treizièmemois qu'ils appellent
Viadar ou le fécond adar, qui a vingt-neufjours. Voytr II èft formé. à'addico un^des mots déterminés
Intercaler Didiom. de la Bibl. tom.I.pag. SS. (u) l'ufagedes juges Romains quand ils peanettoient la
• AD^RCE-, f. m. ( Hijl. mu. cfpece d'écume délivrance de la chofe ou de la perfoane fur la-
lalée qui s'engendre dans les lieux humides & maré- quelle on avoit paffé jugement.
cageux quis attache aux rofeaux& à l'herbe, & qui C'eftjpourquoiles biens adjugés de cette manière
«'y endurciten tens (ce. On la trouve dans la glatie par te peur: au véritable twppriétaire ,?étoient ap-- «.
elle dl de la couleur de la poudre)a plus fine de la pelles borh^addicta & les débiteurslivrés par cette
terre Aflienne. Sa fubftance cfts lâche & poreûfe même vôielrteurs créanciers pour s'açquiter de leiu-s

on pour- dettes s'appelloient fervi addiSi.


roit l'appellerl'éponge bâwdt du tûarais* siddïdtoi/utUm fignifioit Y adjudication d'unechoji
Elle paffepour déterfive pénétrante, réfolutive, une perfon/ufour un certain prix à moins qu'à urr
propre pour difliperles da es, les rouffeurs, & au.- jour déterminele propriétaire ou quelqueautrç per-
tres affections cutanées elle^^aufli attraftive & fonne n'en donnât ou n'en offrît davantage. (H)
J'on en peut ufer dans la fciatique\Oiç/iori^. lit. r. kODYïlO^ y en Arithmétique c'eft la première
(h. txxxxij, des quatre règles ou qpérations fondamentales de
cette feience. Voye^ Arithmétique.
AD ARGATIS
ou ADERG ATIS *du ATERGA-
TIS ^Myth.) divinité des Syriens, femme du dieu L'addition conufte à 1 trouver le total OU la fomme
Adad. jiekkn prétend qu' Adargatis vient de Dagon de plufieurs nombres que l'on ajouté fucceffivemenf
par corruption. C'eft prefqu'ici le cas de l'épigram- l'un à
jne Mais
ffl* thangi ' jur la route. On la prend pour la
Dans l'Algèbre lccaraaérede YaBdiiisnvÈïefi-
gne + que 1'on énonce ordinairementpar le ra<%
plus ainfi 3 + 4 f'gnifie la fomme de 3 & de 4; & en on pofera donc 1 fous la colonne des cents & l'on
lifant on dit trois plus
quatre, fiyeç CARACTERE. portera les3( mille ) à celle des mille ou l'on dire
L'addition des nombres fimples, c'eft-à-dire com- 3 (mille retenus) & 7 font i o & 3 font 1 3 &1 font
pofés d'un feul chiffre eft fort aifée. Par exemple i 4 mille, quivalent i (dixaine) de mille,oc 4 (mille)
on apperçoit d'abordque 78£9, ou 7 + 9 font 16. ainfi l'on ecrira 4 (mille») fous la colonne des mille
Dans les nombres compofés ^addition s'exécute & l'on portera T ( dixainede mille à la colonnedes
en écrivant les nombres donnés par colonnes verti- dixaines de mille, où l'on dira 1 dixalne de mille
cales, c'eft-à-dire en mettant directement les unités retenue )% 8 font 9 & i font 10 (dixaine de mille),
fous les unités les dixaines foui lés dixaines (?c> qui valentprécifémenti centainede mille; ainfi l'on
après cjlioi l'on prend féparémentla fomme de tou-.« ccrira o fous la colonnedes dixaines -de mille, pour
xes ces colonnes. marquer qifil n'y a point de pareilles dixaines &
Mais pour rendre cela bien intelligible, par dés l'on placera en avant i ( centamede mille ) ce qui
exemples Supposons que l'on^propofe de. faire Pad- achevera l'opération dont la fomme ou le total fera
dition des nombres 1357 & 171 ? après les avoir 104107.
écrits l'un fous l'autre, comme on le voit, Quand les nombres ont différentes dénominations:
par exemple quand ils contiennentdes livres, dès
fous, &>desdeniers, ou destpifes des pies des pou-
ces, &e. on aura attention de placer les, deniers tous
les deniers, les fous fous les fous, les livres, &c. &C
l'on opérera gomme ci-deffusi Suppofons pour cela
on commence par Y addition des unités en disant
7 & 1 font 9 qu'il faut écrire fous la colonne des
unitéspanant énfuiteà la colonnedes dixaines on
M/.od. + 65I. t
que l'onpropofed'ajouterles nombres<îuivans,1 loi.
}d. + 9l- 8/.od. (lefigneh
fignine.des livres celui-ci des fous .& celui-là d.
des denieis ) on les difpofera comme on le voit dans
dira 5 &c 7 font 11 ( dixaines ) qui valent 1 cent & i cet exemple
dixaines, on posera doncdixaines fous la colonne
des dixaines 6c l'on retiendra 1 cent que l'on doit
porter à la colonne des tents, où l'on continuera de
dire 1 ( cent qui a été retenu ) & font 4 Se 1 font
(cents) on écriraf fous la colonnedes cents panant
enfin la colonnedes niille ou il n'y a qu'un on l'é-
crira tous cette colonne, & omme ou le total de
Et après 'avoir tiré une ligne on commencerapar
tous ces nombres réunis ieiÊÉËÊxy. les deniers, en difant 9 & jfont.i 4 deniers qui va-
Enforteque pour faire cettlopératioif,il fautréu-
nir ou ajouter toutes les unitésde la premièrecolon- 1
lent 1 fou & 1 déniers ( puifque i fou vaut 1 de-
niers ) on écrira donc 1 deniers fous la colonnedes
ne, en commençant de la droite vers la gauche & -deniers & l'on portera fou à la cblonnedes fous,
fi la Comme de ces unités ne furpaffe pas 9, on écrira
oit l'on dira 1 (fou retenu ) & font 6 & 1 Jirnt 8
cette tomme entietfous *a colonne des unités mais & 8 font t 6 fous qui valent 6 fous & 1 dixainede
fi elle en plus grande on retiendsale nombredes di-
xaines contenuesdans cette fomme pour l'ajouter fous; ainfi l'on écrira 6 fous fous les unités de fous;
la colonne fuivânte des dixaines et dans le cas ou il & l'on retiendra i dixaine de tous pour lé porter à la
y aura quelques unités, outre ce nombre de dixaines,
on les écrira tous la colonne des unités quand il n'y
colonnedes dixaines de fous où 1 on dira i ( dixai-
ne retenue) & font. 2., & 1 font 3 dixainesde fous.
qui valent 30 fous ou 11 livre & 1 dixainede fous car
en aura pas» on mettra o, ce qui fignifiera qu'il n'y
a point d'umtés, mais Amplementdewdixaines,que i livre vaut io fous on écrira donc 1 dixainede fous
l'on ajoutera à la colonneSuivante des dixaines, où fous la colonne des dixaines de fous & retenantt
l'on oKervertprécilëment les mêmes lois qu'à la livre on la portera à la colonnedes unités delivres.
précédente pîrce où continuant'd'opérer à l'ordinaire qp trouvera
que 10 unités valent l dixaine
10 dixaines valent 1 cent; ipcents valent 1 mille, &c. que le total
Ainfi pour fausYadiition des nombres 87899 + L'addition AesdecimaUs fe fait de la mêmemanière
que celle des nombres entiers;ainu qu'on peut le
13403+ 1910 +<8$ï on les difpofera comme dans voir dans l'exemplefuivant
l'exempleprécédent:

Et après avoir tiré une ligne fous ces nombres ainfi quantités indéterminées defignées jàr les lettres
difpofés, on dira 9 &
il y a une Jixaine & 7 unités on écrira donc 7 leurs propres fignes fijç réduifantcelles qui font fut
tous la colonnedes unités, Ce l'on retiendra 1 (di- cepttbtesde
bles. Voytl SEMBLABLE& ALGEBRE.

10
dixaines ces grandeursfemblables.
dé Si les grandeurs algébriques ? dont on
diaûne «Ton portera les 7. cents 1 la colonne des ter-
mes où il y en a de femblables par exemple fi l'en
1 (cents retenus )& 8 font 10, & 4font 14, & 9 font
8 font3
l'on écriroit d'abord l'un de ces polynômes, tel qu'il
< eft donné, commeon le voit:
a +3\e+ j a =SIl
+ }«•
On fait V addition des fraction* pofitives ou afBr-
On difpoferoitenfuite l'autre polynome fous celui matives qui ont le même dénominateur en ajou-
que l'on vient d'écrire, de manière que les termes tant enfemble leur numérateur, &çmettant tous cette
femblables rufient direûement uns les tous les autres fomme le dénominateur commun ainfi f =}
ainfi difpo-
on tireroit une ligne fous ces polynômes
fés; & réduisant fücceffivement les termes iemSla-
bles à leur plus fimple expreffion,on trouve:oit q ie
la fommede ces deux polynômes eft *«*<> 4 + V
en mettant une petite étoile ou un zéro fous les ter- On fait l'addition des quantités négatives de la
mes qui Se détruisent totalement. même manière précifémentque celle des quantités
Remarquezque, l'on appelle grandeursfiiablables affirmatives ainfi -*v& 3 '= 5 4~ &
Algebre, celles qui ont les mêmes lettres & pré-
en
cifément le même nombre de lettres; ainfi 5 a b d &
femblables;la premiere
~~rzr IJ*~i"a v7* u~h v~x =~
j, a bd font des grandeurs
fignifie que la grandeur a b d eft p.rife cinq fois, & la Quand il faut ajouter une quantité négative à
féconde qu'elle eft prifedeux fois; elle eft doncprife
écrire 7 ab d au lieu
en tout fept fois l'on doit doncl'expreflîon
une quantité affirmative l'affirmativedoit être di.
àe^abd+iabd^iicomme jabded minuée par la négative, ou la négative par l'a£Rr-i
plus fimple auc<\abd+xabd,c'cil la raifon pour
laquelle on dit en ce cas que l'on ridait la plus fan- \7ci
fit expreffion.
• 1m Il \ZTc c & b yTc 2= t> –j pareillement
Pour reconnoîtrefacilement les quantités algébri-
ques femblables, on ne doit point faire attention à
leur coefficient mais il faut écrire les lettres dans
l'ordre de l'alphabet.Quoique xbad foit la même S'il s'agitd'ajouter des irrationels; quand ils n'au-
choie que 1a bd ouxdb*; cependanton aura une ront pas la même dénomination on la leur donne-
grande attention de ne point renverferl'ordre de l'al-
phabet Se d'écrire î. a b d au lieu de s b a d ou de on ajoutera tes qimBés rationnellesfans les lier
%bda: cela fert à rendre le calcul plus clair 5 abi par aucun figne & après leur fomme on écrira le
gzxabd paroiffent plutôt des grandeursfemblables figne radical ainfi j/? + V~& == V4 X "f VOIT*
que 5 a d & %bda>apx\ font pourtant la même Vj. + 3 \(~i = VT°* Au contrairey~$
chofë que les précédentes. Les quantités 3 b* c & & 1/7 étant incommenfurables leur fomme fera
4 5* font auffi des grandeurs Semblables maiTles 1/7+ ?•
Y
grandeurs4 a /& x a ne font pas femblables, quoi- ftyeç aujî ARITHMÉTIQUEUNIVERSELLE. (O)
qu'elles ayentde communla quantité at parce qu'il ADDITION,f. f. en ternie de Pratique, eft fynony"
cil effentiel aux grandeursfemblablesd'avoir les mê- me kfupplimtnt ainli une additiond*enquêt»ou d'an'
mes lettres & le même nombre de lettres. formation eft une nouvelle audition de témoins à
Qn obfervera encore que les quantités pofitires l'effet de cogltfer davantage un fait dont la preuve
ou afleâées du figne “+ font directement oppofées
précédemmenf faite.
aux quantités négatives ou précédées propofe
du figne
ainfi quand les grandeursdont on l'addition ADDITION* £ {pi. dans l'art d* l'Imprimerie,font
marge, dlht le caraÛere
font Semblables& affectéesde Signes contraires,elles de petites lignes placées en
fe détruisent en tout ou en partie c'eft-à-dire que eft pour l'ordinairedé deux corps plus minuté que
dans le cas où l'une eft plus grande que l'autre, il fe
détruit dans la plus grande une partie égale la plus té de la ligne à laquelle elles oi# rapport,finon ou
petite, & le refte eft la différence de la plus graade les indique par une^* étoile ou Il
la plus petite, affectée du Signe de la plus grande. ef&cc. On)' porte les dates, les citationsd'auteurs,
Or cette opération ou réductiontombe toûjours le fommaire de l'article à côté duquel elles fe trou-
fur les coefficiens il eft évident que 5 d/St %df vent. Quand les lignes d'additions par leur abon-
Se réduifent à +1 d fD que la dance excédent la colonne qui leur eft deitinée» &
quantité dfeil "prife fois & 5 df fait coiinoîtië qu'on ne veut pas en transporteurle reuant à la page
que la même quantité <eft retranchée 3fois: mais iuivante pour lors on fait fon addition hachée
une même quantité prife fois Si ôtée j fois fe réduit c'eft-à-dire que l'on raccourcit autant de lignes de la
matière, quit en eu néçefliire pour y fubftijuerle
à n'être prife que x fois.
refte ou la fuite des additions dans ce cas, ces der-
quantité//» nières lignes s comprennentla largeur de la page 8c
ou fimpîement à– fm car 6J meft la célzè&V addition.>
ètée 6 fois, &+ «//» eft lamême quantité//nremife
fois; la quantite/n» refte donc négative encoreune
rois* &eft par conféquent –fm.JKoyt{ Négatif. le nom qu'on donne à* dittérens mufcles deftinés &
Il n'y a point de grandeurs algébriques, dont approcher les partiesauxqueltesils fontattachés,du
on
ne punie faire l'addition en tenant la conduite que planque l'ost iraagiqe divher les corps en deux par-
tics égales & fy mmétrkjues & de b partie-avec la-
l'on a indiquée ci >û*A ï ainfi V" + = quelle OR les compare ce font les antagonistes des

7V
tss
Arj
y |/a b n = i;/jt- x
} = Il V
V~c en
j.'
ajoûtant
De même 6 »/ 3 -f
^'on «'encore <» \7~c b \/Tc
enfemble
deurs fi, b, qui multiplient la quantité >/<»'•
les gran-
abduSeurs.Voyt\ Muscle & Antagoniste*
Ce motrient des mots latins ad,
mener.
t**DDucTEtm rêt ÇaU»
.w
vers
cles droits de l'œil, ainfi nommé parce qu'il fait
dume,
rouf-
«wf/icerla prunelle vers le ncz.roy«i<JS.ii £• Droit. comme cette révocation feulement
d'une manière indirecte ou implicite. Vbyt^ Rtvo-
boit, Y.
ADm±(Gé*gT.) ville de l'Arabie heureufe
capitale «Ht royaume de ce nom. Ccft un port da
le àotâw^m&à- du & monte mer, dans une prefqu'nle de la côte méridionale,
parti? première vis-à-vis du cap de Guardafui. Long. 63.no. lot.
phalangedu pouce, oh jl fe termirti par une. large 13» C'eftauffi une montagne dans le royaume de
aifertiom «'& «p. <w. &
DOIGT.v; ;.
fâmi-tfaenàr de quelques
•'
•/ - ' -»
Fayn
-• tra
ADENA, ou
( Giogr. ) f. f.
ADANA, aujourd'hui Maimei^
Wll« de Cilicïe dans l'Anar

ApENBOUllG, ou ALDENBOURG ( Géog.


mod. ville d'Allemagne,cercle de Weftphalic,Du-
indice qui rient de la partie interne de, la première ché.dûBdr^. Long. zi. Ut. S 1.2.
AD£NERER
premièrepha- v. ad. (Jkrifp^itd. ) eft un ancien
lange du doigt mdice qu'il approche du pouce. terme de Pratique quifignifioittflimtr,mur* à prix.
ravit ADENOGRAPHIE f. f. eu A*atomit, deferip-
Ce mot eti du
ou inétacarpien,vient gUndt*&Crr*pi,description.-
du ligament ou Nous avons un livre de Warthon, intitulé ^Wn
1« long de la partie inter- m>gr<tphiatin-i2. à Londres 1656 6c de Ifuck un

•- : l
ne 9t concave de l'os du métacarpedu doigt auri-
culaire,
ouvrage *>n#o. imprimé à Leyde en 1691 & en
ADENOÏDES, adj.,pl. ut,An*t. glmndUUux;
glandifixmts épithete que fon donne aux proitates.
ApENO-PHARYNGIEN, adi. pris fub.M Ana-
tomUt nom d'unepaire demofcles qtiifont formés
(X ) par un paquet de fibres qui lit détachede la glande
ADDUCTION, f.
nom dontfe fervent le»Ana-
ration par laquellelesmuf-
thyroïde., & s'unit uo chaque côté avec le thyro.
tomifiespout exprimer pharyngien. Winflow. Fwei Glandes thyroïdes,
ThyropHARYNGIEM. roy$i Us Piomthù d'Anato-
mit &leur explication. ( X ) •
gu«ur en deux parties égales te fynwnétriques ou ADENOSf. m. ou totonde Matins vient d'Av
de laquelle ib lés compa- lep par la voie de Marfeillc
rent. (Jl) ADENT f. m. (Charpent. & M*ntàf.\ctfont
ZûUr de• des entailles oaaflemblagesoit les pièces affemblées
fa capitale, royaume d'Afrique» côte méridionale ont laformede dents.On donnequelquefoisce nom
du détroit de Bâbel-MandcL à desmortoifes, qui ont- la même figure & fon dit
ADELBERG petite rille d'Allemagne dans
ADÊONE, U. (Myth. ) Déeffe dont S. Augut

moganeni ,f.nu pi. (Jtifi. »W.)nomquelesEû>agnols étoit invoquée par les Roatains quand iWalloient
en voyage.
des okfeaux par la •ADEPHAGÏE,f. f. Abri., dëede de la
plufieurs i
gounnandiie laquelle les Siciliens rendirent un.
fKMiuné tout cequi doit arrive» de bien ou de mal à culte religieux ils lui avoient élevé un Temple oh
quelqu'un. Ils parmi eux & ftatue étorf placée à côté de celle de Cérès.
adj. ( Myth. ) furnom d'Hère

] de prédirions. Les devins font diyifies en deux ,la{.. adj. prisfub. ( PAilojbp. ) Ç'eftb
« ADEPTES,
nom qVon donnoit jadis à ceux qui Vocçupoienc
) cipl. ou dVpirans. On leur attnlme encore une au-
recherche Il feut félon Pa-
lemem chevaux ou autres botes découverte de l'un & de l'autre
de immédiatement du Cielelle ne peut, félon lui,
natureou paâêr d'uo homme à*un1|utte. Mais Paracelfe étoit
apparemment dans

oud'herbe,fi «'eil un grand chemin pavé ou fcblé

ledoient. NouspadenMtsplus
de qnU'on a tiré ces particularités aaiMa a Partide Alchimie.

voient ces devins. ( C)


cewU de hw*e Sa« Duthe de Poméranic. Elle
Vadcmptioa ou la privation d'un legs peut «trt
quand ie teftatsurdeclareen for-
ADESSENA1RES f. m. plur. nom tfî dans le menup4rri, la même intrigue le mwmc corn*,
formé par Pratéolus du verbe latin aJeffi être pré- plot car ce terme fti prend pour Fbrdtriaire en mau-
fent, & employé pour défigner les Hérétiquesdu vaife part. Il eft fynonyme à complice mais il en
xvi fiecle qui reconnoiffoientla préfence réelle de diacre en ce que ce dernierfe dit de celui qui a part
Jefus-Chrift dans l'Euchariftie mais dans un-fens à un crime, quel que foit ce crime :au lieu que le
dïfférent de celui des Catholiques. Voyez^ Présen- mot d'adhérent ne Remployé guère que dans le cas
de-crime d'Etat, comme rébellion trahifon fvlo-
CE, Eucharistie. nie^.(ff)*
Ce mot au refte eft peu uf«é & ces hérétiques
font plus connus fous le nom Slmpanateurs Impa-
adhérente à une autre par l'union .qtee la nature a
ntuorts leur feâe étoit divifée en quatre branches produite, ou parcelle que le tilfu & la continuité
les unsSoutenant que le Corps de Jefus-Chrift eft
dans le pain, d'autres qu'il eft
à l'entour du pain, ont mife entr'elles: Elle eft attachée par Ses liens ar-
bitraires; mais qui la fixent réellementdans la placé
d'autres qu'il eft fur le pain & les derniersqu'il eft
fous le pain. Voyc[ IMPANATION. ( G ) pu dans la fituation on on veut qu'elle demeure
ADGISTES, ( Myth. ) Génie hermaphrodite.
ADHATODA,f. ( Hi/?. /m* ) herbe à fleur d'une loi
elle eft annexée par un effet de la Volonté & par

morale.
d'inftitution & cette forte de-réunion eft

feule feuille irrégùliere, en forme de tuyau évafé en
gueule à deux levres, dont la fupérieureeft repliée Les branches font adhérentes au tronc, & la ftatue
t'eu à fon pié-d'eftal, ldrfque le tout eft fondu d'un
en bas dans quelquesespèces, ou renverféeen ar- feul jet mais les voilés font attachées au mit, les
riere dans quelques autres la lèvre inférieure eft
découpée en trois parties; il fort du calice un pillil idées aux mots, & les tapifferiesaux murs. Il y a des
qui eft fiché comme un clou dans la partie pofté- emplois & des bénéfices annexésà d'autres..
rieure de la fleur ce piftil devient dans la fuite un Adhérent ett du reffortde la nature ,& quelque^
fruit affez femblable à une maffue qui eft divifé fois de fart; & prefque toûjours-il eft pris dams le
dans fa longueur en deux loges, & qui fe partageen fens littéral & phyfique attachéeu presque toû*
deux pièces il renferme des femences qui foht or- jours de fart, & ie prend anez communémentau fi-
dinàirementplates& échancréesen forme de cœur. guré annexé eft du ftylé de la légiflation & peut
,Tournefort Inftit. rei herb. Voyez PLANTE. (/) paffer du littéral au' figuré..
•» .lui
On
&
attribue
c'ell de-là
la vertu
lui
d
vient
expulfer
le
le foetus
d'athatoda, corps
Les excroi^incesqui fe formentfur les parties du
animal, font plus ou moins adhérentes felon la
mort que nom
dans la Langue de Ceylan. profondeur dé leurs racines& la nature des parties.
ADHERENCEou ADHESION f. f. Phyfiqw^ Il n'eft pas encoredécidé que l'on toit plus fortement
en
,e& l'état de deux corps qui font joints & tiennentl'un attaché par les liens.del'amitié que par ces liens de
à l'autre, foit par leur propre aQion,foit par la com- l'intérêt fi vils &£ fi méprifés les inconfians n'étant
preffion des corps extérieurs:Ce mot eft compose de pas moins communs que les ingrats. Il fémble que
la prépofitionlatine ad, & hecrere être attaché. l'air fanfaron foit annexé à la tauffe bravoure,& la
Les Ahatomifles obfervent quelquefois des prof modeftie au vrai mérite.
ADHÉSION,m Logique.Les Scholaftiquesdifün-
v phyfes ou adhérences des poumons aux parois du
thorax à la plèvre ou au diaphragme, qui donnent guent deux fortes de certitude l'une de fpéculation,
occafion dlfférentes maladies. Voyt^ Poumon qui naît de l'évidencede la chofe; & l'autre à'adhé*
Plèvre, PLEURESIE, Phthisie, Péripneum©- Jion ou d'intérêt,qui ne naît pas de l'évidence,mais
NIE, &c. de l'importance de là chofe & de l'intérêt qu'ony a.
L'adhsrcnec de deux furfaces polies & de deux Voyt{ Certitude, Témoignage Vérité Evi-
moitiés de boules font des phénomènesqui prou- DENCE.
Adhéfion fe prend au£ amplement pour le con-
vent la pefanteur & la preflion de l'air. Voye\ AIR.
M. Muuchenbroek, dans foneflai de Phyfigue, lentement qu'on donne. une chofe, & dans lequel
donne beaucoup de remarques fur Y adhérence des on perme conftamment. (A')
Phyfique
Adhésion, {.en eft la même chofe
qu'il a faites fur cett alatiere, & dont les principa- (^'adhérence. Voyt\ ADHÉRENCE. (O)
.les font. la réfütance ue dijférens corps fontà la rup- ADJA ou AGGA, (Géog. moi. ) petite ville
ture, en vertu de Yadhinnu de leurs parties. Il at- d'Afrique dans là Guinée iur la côte de Fantin
tribue i'adhérena des parties des corps principale- proche d'Anemaho*
f.
ment à leur attra&ion mutuelle. L'adhérente* mu-
tuelle des parties de l'eau entr'elLes&&
.qu'elle touche, eft prouvée par les
plus communes. Il en eft de même de Vadhérencedes
parties de l'air, fur laquelle on trouvera un Mémoire
aux corps
expériences lesdiaoene..
Tigre

ment
ADIBENE,
d'où l'on
ADJACENT adj. (
f. contrée d'Afie à l'Orient du
fait Adiabenien habitent de l'A*

à côté d'un autrt. On dit qu'un angleeft adjacent


de M. Petit le Médecin parmi ceux de l'Académie à un autre angle quandl'un eft immédiatementcorn
des Sciences de 173 1. Voyez Cohésion. tigu à l'autre de forte que les deux angles ont lin
Quelques Auteurs paroüfentpeu portés à croire côté commun. On fe fert même plus particulière-
que Vadhérence des parties de l'eau, & en général ment de ce mot, lorsque les deux angles ont non*
de tous les corps, vienne de l'attraction de leurs feulementun côté commun mais encore lorfque
parties. Voici la raifoa quVs en apportent, Imagi- les deux autrescôtésformentune mêmeligne droite.
nez une petite particuled eau & fuppofant que Fat- Voyt{ Angle & Côté.
traftion agiue, par exemple à une ligne de diftance, Cem«eftcompofédetf4,à,&y*«re,êtrefitué,
décrivez autour cettede petite particule d'eau un Adjacent ad}, m. On dit fouvent en Phyfique.
cercle dont le rayon foit d'une ligne la particule ks corpSMdjactnsÀ un autre corps, poviàiitMeorpt
d'eau ne fera attirée que par les particules quiferont voifins. ^0)
dans ce cerele & comme ces particules azuTent en ADIANTE, Voytt CAPILLAIRE. (AT)
fens contraires, leurs effets mutuelarfe détruiront, ADIAPHORISTES,£ffl.pt Tkéol.)nomformé
& l'attraftiondé la particule fera nulle puiiqu'elle du Grec compoteda privatif,
n'aura pas plus de tendance vers un côte que vers
un autre. ( 0 ) On donna c&iare dans le xvj. fiecîe aux Luthé-
ADHERENT âdj. ( Jmfpmd, ) fignifie ctlui qui riens mitigés qui adhéroientaux fentiisens de, M»-
ne s accômmo- Comme nous fommes accoutumésà qualifier les
ï,ocbton dont le caraâere pacifiquede.Luther. Depuis êtres phyfiques,enconlëquence des impreffions inv»
doit point de l'externe vivacité
Adutphonjlesles Luthe- médiate^qu'ilsfont
i fur nous, nous qualifions aufli les
en i u8 on appella encore êtres métaphyfiques& abftraits en conséquence de
d Ausbourg..< quelque contidérationde notre efprit à leur égard.
Charte* V. avoit faitpublier à la Dicte LesadjeSifsqui exprimentces fortes de vûes ou con-
Spond*A.C.an.deJ. CiSlS.b*mS^V<yeK
(G) fid4rations,
1 font ceux que j'appelleadjectifs métaphy*

LUTHÉBIEN.
ADIAZZO»ADIÀZZE^
mod. ) )viHe,port& château

dltatie furlacôteocci.,
fiqtus
J ce qui s'entendramieux par des exemples.
Supposons une au$ d'arbres au milieu d'une vaftà
plaine deux hommes arrivent à cette allée, l'unpaf
dentaledéWede Corfe. Lmg, x€*x8. lot, 4'- *4- chacun de ces
ADIEU-TOUT,parmi tes Tireurs d'or eft une un bout, l'autre par le bout oppofé allée dit voilà.
hommes regardant les arbres de cette
inaniere-de parler dont ils fe fervent pour avertir le premier de forte que l'arbre que chacun de ces
moulinet que la main eft placée
ceux qui tournent le hommes appellele premier eft*le dernier par rapport
sûrement, & qu'ils n'ont plus qu'à marcher.. à l'autre homme. Ainfi, premier, dernier, & les au-
ADJECTIF,» de Gramm.AdjeU,vient dulatin
adjectif eit tres noms de nombre ordinal, ne font que desa^-
adieSus ajoûtl, parce qu'en effet nom le jeSifs métaphyfiques.Cefont des odje&ifs de relation
toujours ajouté à un nom fubftantifqui eft ou ex- & de rapport numéral.
fous-entendu. LW;<SK/eft un mot qui don-
primé ou
défigne la Les tloma de nombre cardinal, tels que de ux, trois,
ne
unequalification au fubftanut il en &c. -font aufli des adjeSifs métaphyfiquesqui quali-
maniere d être. Or comme toute qualité
qualités
fuppofe la fubitance dont elle eft qualité il eft évi- fient une collection d'individus.
fubftantif : car il Mort, ma, tort, » fin fa &c. font aufli dés ad:
ta
dent que tout- adjectif fuppofe 'un jeHifi métaphyfiquesqiji défignent un rapport d'ap-
faut être, pourêtre tel. Que ,6.nous difons, U beau
Fabitt de nos recherches ,U partenan ce ou de propriété,& non une qualitéphy-
tous touche, le vrai doit &c. il eS évident que nous
ftrc fique & permanente des objets.
bon eft préférableaubeau Grand Ht. petit font encoredes adjectifs metaphy-'
alors ces qualités qu'entant
ne confidérons même oufup- fiqueS car un corps, quel qu'il foit, n'eft ni grand
qu'elles font attachées à quelque fubftance ni petit jen lui-même;il n'eu appelle tel que par rap-»
c eft-
pôt le beau c'eft-à-dîre,« jmefibeau;levrai,
à-direl ce qui eft vrai ,&c. En ces exemDle%A*««, port à un autre corps. Ce à quoi nous avons donn«&
ad/alifs; ce font des le nom de granda fait en nous une impreflîon diffé-
le vrai &c. ne font pas de purs
adjectifs pris fubilantivement
quidéfignentuniuppot rente de celle que ce que nous appelions petit nous a
faite c'eft la perceptionde cette différence qui nous
quelconque entantqu'il eft ou beau, puvrai ou grand de petit
alors en même tem*
bon, &c. Ces mots font donc fubftantifs, a donne lieu d'inventer les noms de
ik puifqu de moindre ,-ftiC..
adjectifs & fubftantifs font
Différent pareil femblable font aufli des adj eclift
défignent un fuppôt ,U. ils font *«& puif-
métaphyfiques qui qualifient les noms fubftantifs en
qu'ils défignent ce Suppôt ;entant.qu'il eft tel.
cdnféàuence de certainesvues particulières de l'ef-
Il y a autant de fortes à'adjedifs qu'il y a de fortes prit. Différent qualifie un nom précifémententant
de qualités, de Jnanieres & de relations que notre que fens que la chofe n'a passait en, moi des im-
efpnt peut confidérer dans les objets. elles- prenjons pareilles à ceU'es qu un autre y a faites'.
Nous ne connoiffons point les fubftances en impref- Dsux objets tels que j'apperçois que l'un n'eft pat
mêmes, nous ne les connoiflfcnsque'par alors
les
d/pns
fions qu'ellesfont fur nos fens çc nous reilles en. certainspoints je disqu'ils font Semblables
que les objets font tels fclonle fens que ces w»P«a- en ces points là, parce que je me fens affeûé cet
font affe^és
fions affèû«»t. Si ce font les yeux qui
qu'il eft blanc, égard de la même maniere; zw&fe/nblablteu un ad*
eft coloré, ou
nous difons que l'objet &t. Si c'eft lecoÛt.Me
yeâ/métaphyfique.
noir, bleu,
ou fade ,&c Je me promenétout autour de cette villede guerre;
ou ou rouge, ou
eft doux, amer; ou aigre,
corps ou ou ou dur, que je vois enferméç,dans fescôte remparts j'aperçois
Si c eft le taa, l'objet eftou rude, ou poli;
cette campagne bornéed'un par une nviere Se
d'un autrepar une forêt je vois ce tableau enfermé
Ainfi ces mots blanc, noir, rouge» U*u, cadre, dont je puis même mesurer l'étendue
«gr«,M,&c.fontautantd«qùali|îcatioii»quenous dans fon
dont je vois les bornes je mets fur ma table un
donnonsaux objets, & font par *ooféquentautant livre, unécujje,vois qu'ilsn'occupent qu'une petite
de noms adjeB/s.Etparce que cefout lesunpreffions étendue de table même ne remplit
les objets phyfiques font fur nos fens, qui nous ma table que ma
que qu'un- petit espace de machambre, & que ma cham-
font donner à ces objetsles qualifications dont nous bre eft renfermée par des murailles enfin tout corps
venons de parler nous appellerons ces forte*d«<- me paroîtWrnépar d'autres corps, &je Vois une
étendue au-4elà. Je dis
femblable au fentimerit qu'ilsexcitent en ao'us. Seu- fuppofentque des bornes & la connoiflancc dune
en nous telle
lementles objets font telsqu'ils«citent
fenfation, ou tel D'un autre côté fije me metsà compterquelque
les lois du mechaniime .univerfel.
organes, & félon
pointe de cette- aiguille nombre que cedepuiffela être » fut-ce le nombre des
Une aiguille t grains de fable mer & des feuHles -de tous les
eft enfoncée dans ma peau 1 aurai un fentiment de terre, je trouve
douleur mais ce fentiment ne fin en moi, & arbrespuis qui font fur la
encore y
furface
ajoûter
de
tant
la
qu enfin, las de ces
nullementdans l'aiguille. On doit en dire autant de que je poflibles,je dis que ce nombreeft
fenfations.
additions toujours
routes les autres eft tel queje n'en apper*
Outre ïtsadjtmfi phyfiques il y a encore les*
infini c'eû-àHlire qu'il
cois pas lès bornes, U que je pin»|oujours
mentir la forametottle-J'endis aufiht de en aug-
ieBifs méttphyfiquts qui ibnt en très-grand nombre tout corps;
& dont on pourrait faire autant de claues différentes étendu, dont notre
qu'il y a de fortes de vûes, fous lefquolles lefpnt les bornes, & venir enfin à l'étendue infinie, Auu*
confidérer les êtres phyfiqnes et les êtres !ne-
peut infini
taphyfiques.
Parfait en encore L*u- metts ctt autant nmple adjtthfapEyandnus dans cQ
fige de la vie nous fait voir qtfiï y a des êtres qui v«rs d« Virgile
ont des avantages qne'd'awres'n'ont pas flètetroH-* Nom iibi Timbre capjtt, Evandrlusabflulirtnfisi
vons qu'à cet égard ceux-ci £n. làv. X. v. 394.
a. Les plantes les fleuri les arbres, valent mrtttx &
que lespierres. Les animaux ont encore des qualité» mus marque l'appartenancepar rapport à moi &
préférables à celles dés plantes & l'homme a des Evandriusla marque par rapport à Èvandrt.
coraioiflkntesqni Fêlèrent atfcdeffiis des aniatanx. Ilïàut ici mots changent de va-
D'ailleurs fie fcntons-nous p8tous les jours qu'il leur félon les dih^efltes vues quel'ufage leur donne
vaut mieux avoir que de n'avoir pas ? Si fon nous à exprimer boire, mtngtrj fbnt des verbes; mais
montre don portraits de lsraême performe & qu'il quand on dit le boire-, k manger, .&c. alors boirc Ce
y en ait un qui nous rappelle avec plutd'exaftitude manger font des noms. Aimer eft un verbe actif mais,
&c de venté Timage de cette perfonne, nous difons dans ce vers de l'opéra d'Atys,
que le portrait ci parlant qu'il eu parfait c'eft-à-
J'aime c'efl mon Affin d'aimer tous* ma vit,
dire qu'il eft tel qu'il doit être.
Tout ce qui nous paraît tel que nom n'apperce- aima- di pris dans un fens neutre. Mien tien, fan;
Tons pas qu'il puiffe avoir un degréde bonté & d'ex-
cellence au-delà, nous l'appelionsparfait.
Ce qui eft parfait par rapport à certainesperfon-
mien eh ce e
étoient autrefoisadjtBifs; on Sfoitvnfiea frère un
il n y a
ton tfôn^auijoient adjectifs mien tien ,Jîen, font
mos,
nés, ne l'eft pas par rapport d'autres, qui ont ac- de vrais fubftahtifrde la çlafledes pronoms
quis dés idées plus jufies & plus étendues. te. tieri, UJten. La Difcorde, dit la Fontaine, vint,
Nous acquérons, ces idées infenfiblement par l'u- Avec, Que faut non fon frere
fage de la vie; car dès notre^enfance à mefureque Avec, Le tun-lemien Con père.
nous vivons nous appercevons des plus ou des
moins des bien & des mieux des mal & des pis Nos vos font toûjonrs adjectifs mais vâtn n6m"t
mais dans ces premiers tems nous ne fommes pas en font fouvent adjttofs & fouventpronoms, le vâtnt
état de réfléchirfur la manière dont ces idées le for- le nôtre. Vous & lis v4ires; voilà k vôtre voici lejieit
ment par degrés dans notre efp rit & dans la fuite & le mien ces pronoms indiquentalors des objets
comme l'on trouve ces connôùïances toutes formées, certains dont on a déja parlé. Foyer Pronom.
quelques Philosophes fe font imaginé qu'elles naïf- Ces réVexionsfervent à décider fi ces mots Père
ioient avec nous ce qui veut dire qu'en venant au Roi & autres femblables, font adjectifs ou fubftan-
monde nous favons ce que c'eft que 1 infini le beau, tifs. Qualifient-ils>ilsfonta4);«ôP//î.£oBijA> eft Roi.
le parfait, &c. ce qui eft égalementcontraire à l'ex-
périence & à la raifon. Toutes ces idées
fuppofentun grand nombred'idées particulièresque
abftraites Raia
Roi qualifie Louis XV; donc Roi eft-là adjectif. Li
formée le Roi défigne alors
eft donc fubflantif. Ainfi ces mots fontun
individu il
pris tantôt ad-
ces mêmesPhilofophes comptent parmi les idées ac- jeôivement,tantôt fubftantivement cela dépend dé
quifes par exemple comment peut-on ravoir qu?// leur Service. c'eft-à-dire de la valeur qu'on lent.
faut rendre chacun ce qui lui ejldu,Û l'on ne fait pas donne dans 1 emploi qu'on en fait.
encore ce que c'eft que rendre ce que-c'eft
qu'il
que'
particulières,
Ur«ft« à parler de lafyntaxe des adjeéUfs. Ce qu'on
dire à ce fujet, fe réduit à deux points.
,un & ya des biens & des chofes peut
qui, en vertu des lois de la fociété, appartiennent
aux uns plutôt qu'aux autres ? Cependant fans ces
connoiuanees particulières que ces Philosophes il
i°, A l'égarddupremierpoint faut fe rappelle»
même comptent parmi le* idées acquifes peut-on ce principedom nousavons parlé ci-deffus, que l'alto
comprendre le principe général ? jeBifbt le fubflantif mis enfembken conftruâion, ne
Voici encore d'autres adjectifs métaphyfiques qui préfententà l'efpritqu*Onlefit& mime individu,ou
demandentde l'attention.
Un nom eft adjcclifquandII qualifie un nom fub-
ftantif or qualifier un nom fubftantif, ce* n'eft pas feu- eùHlification mie l'adjeitif énonce, ils doivent avoit
lement dire qu'il eft rouge ou bleu grand ou ptril, 1 un & l'autre les m£m«8figues des vues particulieres
c'eft en fixer rétendue fa valeur, l'acception,éten- fous lefquelles l'efprit confierasla chofe qualifiée.
dre cette acception ou la reftraindre erififtte pour- Pai-le-tMMid'unobjet finplier i V adjectif àoït avoir la
terminaifondevinée à marquer le fingulier. Le fub»
ble, ne prétentenf qu'un même objet à refprit; au ftantifta-il de la 'Clair.des noms qu'on appelle mafi
tieu que fi je dis Ubtr Pari Pttri fixe à la vérité l'é- culin? YadftSifàtAtwoale figue dsftiméà marqua
tendue de la figninçation de liber mais ces deux mots les noms de cette claffe. Enfin y a-t-iî dans une La.
présententà 1 efprit deux objetsdigérera dont l'un gue une manier* établi* pour marquerles rapports
n'eft pas l'autre au contraire, quand jé dis le beau
livre, il n'y a là qu'uif objet réel, mais dontj'énonce encore fe conformer ici au fubitantif en un mot il
qu'il eft beau. Ain6 tout mot qui fixe l'acceptiondu doit énoncer les mfrnej rapports, le le préfèntef
rabftantif, qui en étend ou qui en reftraintta valeur, fous les mimes fac«s que le fubftantif parce qu'il
& qui nepréfente que le même objet à ftfpsii, eft n'eftqu'un avec luit G eu ce que les Grammairien*
un véritable Ainfi nUeffaire actidenttl,pof- appellentfa cotuordtuuede Cad)tBif*veclefubftantif^
fibh impojpbk tout nul%qutkpu aucun tluuptt qui n'dt fondé» Ww fur l'identitéphynque de ÏW*
nt, qutl ctrtam cet, tette, mon ma tén ,tat y«^ï/6veclcfuMaiitif.
vos \>6trtndtre & même le la lu font.devéri- a°. A l'égard de la pofirion de lW/*a/,c'aft-à*
tablcs adjtfUfs métaphvnques puifqù'ils modifient dire i fil feut le placur avant ou après le fubftantif»
des fubftantifs Se le* font regarder fous des points s'il doit être au commencement ou àla fin de laphra»
de vue partiailiers. Tdxr towwmpréfente h s'il peut être Éparé du fubftantif par d'autres
un fens rmUfommt l'annoncedans mots je répons que dam les Langues qui ont des
cas par des terminaifoBS
ftnsparticuitpr indéterminé fin ,fu*Jts vos &c. les rapportsque le* mots ont entre eux la pofition
n*dt d'àwcttfl connaître l'identitédf
nanec & de propriétéi c*r quand XadjtBifvmfon fubftantif c'eR l'ouvrage, oupK^
tût la deftinationde la terminaifon, elle feule a ce boiteux. Dîme rqyale. Dîner propre. Difcotirs concis.
Îirivilâre. Et dans ces Langues on confulte feulement Emp'n Ottoman.f Efprit "tnvijible. Etat Eccléfiaftique.
'oreille pour la pofitionde Yad/ecTif, qui même peut Etoilesfixes. Expreffionlittérale. Fables choifies. Fi-
être féparé de fon fubftantifpar d'autresmots.. gure ronde. Forme ovale. Ganif aiguife. Gage-touchi.
Mais dans les Languesqui n'ont point de cas, corn- Génie fupéritur. Gomme arabique. Grammaire raifon*
me le François, Yadjeclifn'dk pas féparé de fon fiuj- née. Hommage rendu., Homme ipftruit. Hommeju fie,
ftantif. La pofition fuppfée an défaut des cas. Ifle deftra. Ivoire blanc. Ivoire jaune? Laine blanche.
Lettreanonyme.Lieuinacctjjîile. Faites unelignedroite.
Parvc ,ntc invideot fine me, Liber, ibisin urbem. Livres choifis. Mal nécejfatre. Matiere combujlîblc.Mi-
Ovide 1. Tri1l. j. 1. thode latine. Mode françotfe. Morue fraîche. Moi
Mon petit livre, dit Ovide, tu iras donc à Rome fans preffif. Mufique Italienne. Nomfubftantif. Oraifonex- do-
moi ? Remarquezqu'en FiançoWVad/eSifeft joint minicale.Oraifonfunebre. Oraifon mentale.Péché mor-
au fitbftantif, mon petit livre au lieu qu'en Latin tel. peine inutile. Penfée recherchée. Perle contrefaite.
parve qui eft Yadjedifdeliber en eft féparé même Perle orientale. Pié fourchu. Plans deffinés. Plants
par plufieurs mots mais parve a la terminaifoncon. plantés. Point mathématique. Poiffbn falé. Politique
venable pour faire connoltre qu'il eft le qualificatif angloifl. Principe obfcur. Qualité occulte. Qualité J'en-
de liber.
Au refte il ne faut pas croire quedans les Langues
qui ont des cas, il foit néceffaiiede féparer Y adjectif gime abfolu. Les Sciences txaclles.Jensfiguré. Subftan-
du fubftantif car d'un côté les terminaifonsles rap- tif mafculin. Tableau original. Terme ab/lrait. ferme
rochenttoujours l'un de l'autre, & les prefententà obftur. Terminaifonféminine. Terre labourée. Terreur
fcfprit, felon la fyntaxe des vues de I'efpritqui ne panique. Ton dur. Trait piquant. Urbanité romaine.
peut jamais les féparer. D'ailleurs fi l'harmonieou Urnefatale. Ufage abuff. Yerbe aïïif Yerre concave.
le jeu de l'imaginationles fépare quelquefois, fou- Verre convexe^ Vers iambe. Viande tendre. Pin blanc.
vent auflielleles rapproche.Ovide, qui dans l'exem- Vin cuit. Vin verd. Yoix harmonitufe. Vue
Vue baffe. Des yeux noirs. Des courte.
ple ci-deffus(eparepan* de liber,joint ailleurs ce ma- fendus.
yeux Zone
me adjectif avec fon fubitantif. torride,&Cc.
T tique cadis > patrià parve Learcht manu.
Il y a au contraire des adjectifs qui précedent toû.
jours les fubdantifs qu'ils qualifient comme
Ovid. IV. Faft, y, 490. Certaines gens. Grand lnéral. Grand Capitaine.
En François l'adjectif n'eu féparédu fubftantifque Mauvaife habitude, Brave Soldât. Belle fituation.Jitfte
lorfque YadJecTifeû.attribut; comme Louis tfi jujte, difenfe. Beau jardin. Beau garçon. Bon ouvrier. Gros
Phébustfi fourd Pégafe eft rétif: & encore avec ren. arbre. Saint Religieux.' Sainte Thirefe. Petit, animal.
dre, devenir, patoîtrt &Cc, Profond refpeS. Jeune homme. Vieux pécheur. Cher
ami. Réduit à la dernière mifere. Tiers-Ordre. TripU
Un vers étoit trop faible &vous li rende[dur. alliance &c
J'évite d'être long, & je deviens objeur.
Delpreaux, Art. Poët. e. j. je n'ai pas prétendu inférer dans ces liftes tous les
adjeSifs qui fe placent leouns devant les fub(|antifs,
Dans les phrafes tellesque celle qui fuit, les ad- êc les autres après. j'ai voulu feulement faire voir
jedifs qui paroiffentifolés, forment teuls par ellipfe pofition n'étoit pas arbitraire.
que cette
une propofitionparticulière. Les adjectifs tnétaphyfiques, commele,la, les, ce,
Heureux, qui peut voir du rivage cet, quelque, un tout, chaquey tel, quel Jbn, fa, fes,
Le terrible Océan par les vents agité, votre nos leur, fe placent toujours avant-les lubf-
II y a là deux propofitkmsgrammaticales eelui Les âdjtBifs de nombre précèdent
auffi lesfubf-
qui peut voir du rivage le terrible Océan par lesvents
agité) eft heureux, ou flous voyeeque heureux eft
Fatmbut de la propofition principale. Henri quatre pour quatrième mais en parlant du
Il n'eft pas indifférent en Françoisfelon la fynfa* nombre de nos Rois nous difons dans un lens appel.
xe élégante& d'ufâge d'énoncerle fubftantifavant latif, qu'il)' 4 eu quatorze Louis ,&que nous en fonu
igadjtBf ou YadjeSif avant le fubftantif. Il eft vrai mes au quinzième. On *dit auflï, dans les citations,
que pour faire entendre le fens il et! égal de dire
bonnet blancou blanc bonnet mais par Tapport à Pé- premier fécond livre.
locution ôc-à la D'autres enfin fe placent également bien devant
bonnet blanc. Nous n'avonsfur ce point d'autrerègle
ou après leurs fubitantifs, c'efi un favant homme
que 1 oreilleexercée, c'eft-à-dire accoutumée au
commerce 4es perfonnesdeUnationqurfonf le bon encore mieux, c'efi
avotatc'efi un habile ou unavœ~
m hommefort fil--

fort
cat
ufage. Ainfi jemecontenteraidedonnerici des exem-
ples qui pourront fervir de guide d^ns les occafions
vant, t c'efi un avocat fort habile mais
on ne dit point
avocat expérimenté,
livre
un livre fort
c*efi
unie«
beau; ami véritable véritabU
livre, ainfi dites ton livrefou livre leurlivre; Vous
-verrez dans la lifte fuivante [one torride, dites
par analogie tpae tempérée & ainfrdes profond favoir affaire malhtureufe
autres exemples..
'LISTE DE plusieurs Abject 1*3 Voilà des pratiques que le feul bon ufage peut,
apprendre i & ce font-là de ces fineffes qui nous,
quine vont 'qu'après leursfubftantif s dans Us exemples
échappent dans les langues mortes, fic^ qui étaient
qu'on en donneici.
Accent Air mo-
fans doute très-fenfiblesà ceux qui parloient ces lan-r
La pcnîfie
Sun réel. Bonnet blanc. Cas dirM Cas oblique, Cha- môme où elles ont quelquefoisdes grâces fur te
a
peau noir. Cheminraboteux. Cfmmifi blanche. Contrat point plus de liberté aueUprofe.
Cette pofiïion de 1 adjectifieyaut ou après le fùb-
mafculin par une voyelle » ou il
ftantif eft fi,peù indifférente qu'elle change quèk; ou Yadjeclif èmt au
quefoisentièrementla valeur du fùbftàntif en voici x eu terminé par une confonne. toute autre voyelle
j
dçs exemples bien fenfibles.. finit par
feulementr* muet après
Ceftune nouvtllt certaine, c'tjl une choft certaine que par un muet, ajoutez
féminine*
c'eft-à-dire, affurée, véritable confiante, foi appris cette voyelle, vous aurez la terminaifon
certainenouvelle ou certaines ehojis alors certaine ré- de XadjéSif fenfe f fenfic jàli jolie bourru
pond au quidam des Latins & fait prendre le, lub- bourrue. « confonne,dé-
antif dans un fens vague Se indéterminé. Si r^V&y mafeulin finit par une
tachez cette confonne de la lettre qui précède, &
la
de la probité & de la droiture. Un hommeK&hHête eft ajoutez uni muet à cette confonne détachée, vous
un hommepoli, qui a envie de laire Us honnêtes aurez la
re ;faint ,fain-te;fain ,fai~ne
de VadjeSifrpur, pu-
grand, grande ifotî
gens d'une ville, ce font les personnes
de la.ville qui
font au-denus du peuple qui ont du bien
honnête « une
ré- fo-te bon bo-ne,
putationintègre une naiuance qui ont Je fai bien que les Maîtres à écrire, pour multi-
eu de l'éducation:
qiùbus eft equus &pater & res.
ce font ceux dont Horace dit, plier les jambages dont la fuite «end l'écriture plu*,
unie & plus agréableà ta vue, ont introduit une lè-
Une fage-ftmme eft une femme qui £ft appelle© conde n dans bo-ne comme ils ont introduit une n$
communément
pour affiler les femmes qui font en travail d enfant. dans ho^me ain6 on écrit bonne
Une femme fage eft une femme qui a de la vertu & homme honneur &c. mais] ces lettres redoublées
conduite. font contrairesà l'analogie & ne fervent qu'à mul-
de la
Frai a un fens différent félon qu'il efl placé tiplier les difficultés pour les étrangers & pour les
eft
avant ou après un fubftantif Gilles charlatan un vrai char- gens qui apprennent à tire.
latan y c'eft-à-direqu'il ejl réellement c'eft Il y a quelquesadjcBifs quis'écartent delà règle
un homme vrai, c'eft-à-dnre véridique; c'eft une nou- en voici le détail.

On difoit autrefois au mafculin bel, nouvel, fol,
G«/K«7AomffKeftunhomnied'extraôionnoble; un mol, & au féminin félon la règle, bettenouvelle,
homme gentil, eft homme gai, vif, joli, mignon.
un folle, molle; ces féminins fefont confervés maisles
Petit-maître n'eft pas un maître petit ,• c'eft unpau- mafculins ne font en ufage que devant une voyelle,
un bel homme un nouvel amant un fol amour
homme qui n'a pas ainfi
vre homme, fe dit par mépris d'un beau, nouveau, fou, mou, ne forment point de fé-
une forte de mérite, d'un homme qui néglige ou qui
eft incapable défaire ce qu'on attend-de lui; & ce minin mais Efpagnol eft en ufage,d'ohvient Efpa-
gnole; felon la regle générale, blant fait blanche;
pauvre homme peut être riche, au lieu
qu' 'un homme
eft un homme fans bien. Jr«nc 'franche long fait longue ce qui fait voir que
^gauvre
/7"£n hoimme galant n'eft pas toujours ungalant-hom-, le 8 de long eft le g fort que les Moderne* appellent
me premier eft un homme qui chercheà plaide gue il eft bon dans ces occilfions d'avoir 'recours à
aux dames, qui leur rend de petits foins au lieu l'analogie qu'il y a entre Vad/eHifScle fubftantif abf-
au'uAgala nt-homme eft un honnête-homme qui nVque trait par exemple longueur long, longue douceur,
desjprocédés fimples. doux, douce i jaloujîe jaloux jaloufe i fraîcheur
enjoué, folâtre, frais, fraîche féchîrtffe t fec feche,
_ui fait rirç; unplaifant homme fe prend toûjourren f
Le & le v font au fond la même lettre divifée
mauvaife part; c'éft un homme ridicule, bifarre, en forte & en foible; le/ eft la forte, & le v eft la
Singulier, dignVde mépris. Une femme greffe, c'eft foible de-là naïf, naïve abufif, abujîvt chétif*
grofe eft celle chétive; difenfif, diftnfive paffij paffive négatif
une femme qui efteacemte. Une femme
qui eft graMe
dont le corps occupeun grand volume négative purgatif purgative &C
& repieté. Il ne ferait paHjfficile de trouverencore On dit mon, ma; ton, ta;fon,fa: maisdevant
de pareils exemples. une voyelle on dit égalementau féminin mon, ton»
A l'égard du genre, il faut ofaferver qu'en Grec [on; monôme, ton ardeur fon épée: ce que lemé-
£c en Latin, il ya des adjectifs qui ont au nominatif chanifme des organesde la parole a introduit pour
trois terminaifons «aAo'ç **x» bona éviter le bâillement qui le feroit à la rencontre des:
tonum d'autres n'ont que deux terminaifonsdont deux voyelles,ma amt ta épie, faépoufe; en céty
la première fert pour le mafculin Se le féminin, & occafions, yôa,ro«, mon, font féminins, delame-
la féconde eft confacrée au genre neutre, » J^l. i me manière que mes,iisyfis, ®7lë tontauplu-
ivlnifjuur Te ïvlajfmt, 'heureux & en latin, hic ilhac rier, quand on dit, nus filles les femmes &c.
finis & hoc forte fort. Clenard & le commun des Nous avons dit que Yadjeîlif doit avoir la termi-
Grammairiens Grecs difent qu'il jr a auffi en Grec naifon qui convient a«
n'ont qu'une termihaifon pour les fubitantif fur quoi on doit faire une remarque^
trois genres mais la favante méthode Greque de au
1inguliere fur mot gens on donnela terminaaoi»
le
P. R. affure que les Grecs n'ontpoint de ces adjec-
tifs, îàv. I. en. jx. règle XIX. avertijfement. Les La-
tins en ont un grand nombre prudens felix, ferax, bien fois.
ienax
François
&C.
font terminés 10 'OU
il y Il de certaines pns qui font
anciens.
En
par un e muet, comment, fidèle, utile, facile, ha-
fomons le plurier,«»> bons. la
fert également pour le maf- LangueFrançoife par Jean Matict. ) Le même* auteur
me, &c. alors obferve que les noms de nombre qui marquent plu-.
eulin & pour le féminin un amant fidèle vunsfem-
mt fidèle. Ceux qui écrivent ,/&& util, font la même
ralité tels que qMtri ,(inq,fix, fept, &C. tu reçoi-
iaute que s'ils écrivoient fag au lieu es fage qui fe vent points, excepté vingt & cent, qui okt unplurier
dit également pour les deux genres. quatre-vingts ans t quatre cents hommes.
i". Si lWy «S// eft terminé dans fa premièredé- TeÙe en aufli la réglé de nos Modernes aînû
nomination par quelqu'autre lettre que par un « on écrit au finçulieLton, & au pluner bons fort rjau
muet alors cette première terminaifon fert pour le
6n uher forts au pnirier; par confè^eMpuifqu'oii
genre mafculin pur dur, brun, favant, fort, bon. écrit au fingulier gdti, gâtée on doit écrire au plii-
A l'égard du genre féminin, il faut distinguer rier gâtés gâtées, ajoutant fimpïemçnt Y* au plurier
mafeulin,
mafculin comme on l'ajoute au féminin. Cela me par l'identité, au lieu que le flibftantifqui exprime
paroh plus analogue que d'ôter l'accentaigu au mat une qualité, eft un terme abftrait & métaphyfique
•culin, oc ajouter
plutôt privilège
je ne vois pasque le qui énonceun conceptparticulierde t'efprit, qui corr-
ait que l'i le de marquer que Yt qui fidere la qualité indépendammentde toute applica-
le précède eft un < fermé pour moi je ne fais ufage tion particulière & comme fi le mot étoit le nom
du 1 après IV fermé que pour la féconde perfonne d'un être réel & fubfiftant par lui même tels font
plurielle du verbe, vous aime[,ce quidiuingue le couleur, étendue,équité, &c. ce-font des noms fub-
verbe du participe & de Vadjeaif; vous êtes tamis ftantifs par imitation. Voye^ Abstraction.
Au rené les adjeiïifs font d'un grand ufàge» fuf-
Les adjemfs terminésau ungulier par une 5 fer- tout en Poëfie,où ils fervent à faire des images & à
donner de l'énergie mais il faut toujours que l'Ora*
teur ou le Poëte ayent l'art d'en ufer à propos &
Il y a quelquesadjtUifs qu'il apte. aux Maîtres que l'd#<8i/'n'ajoute jamais au fubftantifune idée
s
écrire de terminer par un x au lieu de qui finif acceffoire, inutile vaine., ou déplacée. (F)
fant en-dedans ne donnent pas à lamainta liberté de ADJECTIFS (Logique.) Les adjectifs étant defti*
faire de ces ligures inutiles qu'ilsappellent traits il nés par leur nature qualifierles dénominations, on
faut regarder cet x comme une véritable s ain1i on énpeut difünguerprincipalementde quatre fortes
dit il
font doux
tfl jaloux
l'époux
& Us
la
font jaloux
époux ,tcc.
il
L'/
eft doux, ce ils
final fe chan-
fàvoir les nominaux les verbaux les numéraux 6C
le; pronominaux.
j
ge en aux, ouktn ferait mieux d'écrire aus égal, Les 4dje8ifs nominauxfont ceux qui qualifientpar
nuptial un attribut d'efpece c'eft-à-dire par une qualité la.-
nupjiaus,KC. hérante & permanente, foit qu'elle naifle de la na-
A d des adjtUifs qui finuTentpar mt ou ant ture de la- chofe de fa forme, de fa fituation ou de
au nngulier, on forme leur plurieren ajoutant s fe- {on état tels que bon, noir ,fimple beau rond
ex-
lon la règle générale & alors on peut laitier ou re» terne autre pareil\femblable.
ietterle t cependantlorsque le fert au féminin, Les adjtBifs verbauxqualifientpar un attribut d'é-
l'analogie demande qu'on le garde exctlUnt,exceU venement c'eft-à-direpar une qualité accidentelle
kntt i txctlUnts excellentes. & furvenue qui paroît être l'effet d'une aûion qui
Outre le genre, le nombre, & le cas, dont nous fe pafle ou qui s'eft paflee dans la chofe tels font
venons deparler, les adjtSifsfont encore Sujetsà un rampant dominant liant, cartffant bonifié, fimplU
autre accident qu'on appelleUs degrés de comparai- fié, noirci embelli* Ils tirent leur originedes verbes
[on ce qu'on devroit plutôt appeflerdegrés de qua- les uns du gérondif, & les autres du participe mais
lification car .la qualification en Susceptible de plus il ne faut pas les confondre avec les participes &
& de moin>*4«« meilleur,excellent ;fàvant,plusfa~ les gérondifs dont ils font tirés. Ce qui conftitue la
y ant tris-favant. Le premierde ces degrés eft ap- nature des adjeHifs c'eil de qualifier les dénomina-
pelle pofitift le fécondcomparatif, & le troifi emey«- tions au lieu que celle des participes& des géron-
perlatif: nous en parleronsen leur lieu. difs confifte dans une certaine manière de repré-
Il ne fera pas mutile d'ajouter ici deux obferva- fenter l'aâion & l'événement.Par conféquentW-
tions la première,c'eft que les adjt&ifsle prennent qu'on voit le mot qui eft
Souvent adverbialement.Facile 6 difficile dit Do± autre occafion amplement employé à qualifier il
nat qua adverbiaponuntur nomina faut conclure que c'eft oupar tranfporc de tervice,
funtpro pofita ut tfl, torvùm clamai hor- vu par voie de formation « de dérivation,dont les
rtndùm rtfonat •: te dans Horace turbidàm Uttatur Langues fe fervent pour tirer d'une efpece les mots
dont elles ont befoin dans une autre on elles les pla-
cent, te dès-lors en établuTentla différence. Au ref·
f dùmridtns ytnus v 6'7.) 1 Venus te il n'importepas que dans la manierede les tirer
de leur fource il n y ait aucun changement quant
où (oatqne des matériel les mots formés n'en (cront pas moins
pris adverbialement.Il tfk vrai qu'au fond l'adjeaif /au diftingués de ceux à qui ils doivent leur origine. Ces
conferve toujours la différencesvont devenir fenfibles^dans les exemples
même il une prépoution que je vais citer.
& un quoi tout adverbe eft réduc- Un tfprit rampant m parvient jamais aufublime.
id eft, Tels vont rampant devant tu Grands pour devenir in-
in primo
A l'imitation de cette façon de parler latine nos

on peut en ces occafions


cond il représente une acMon ? Je dis là mêmechofe
corps fatigue, te avoir fatigué.
de nom fubftan- numéraux font le
déclare ceux qui qualifient par un attribut d'ordre

une qualité qui ne tenant m de Pefpece ai de rac-


confidéré tion ni de rarrangement, n'eft qu'une pure indjea-
iauuable ,• ainfi l'adjeSif tion ou une
qualifcation de rapport perfonnd comme mon
ma, ton, notre,votre, fon, leur, mien, tien,fitnt
vague & non dé-
ou une qualificationde, quotitéplufteurs contreprefquedans toutes les matières,parceou*!1 en
terminée tels un tout nul, eu peu qui ne foient accompagnées de ci .,Tances
aucunou enfin une qualificationde (impie préfen- favorables ou défavorables ta chofe, eft fi claire,
tation comme les fuiyans tce,cu, chaque quel,ttl qu'il feroit inutile d'en donner des exemples. (G )
certain. Adj o i nt adj. pris fubft. On appelle ainfi une
La qualification expriméepar les adjectifs eft fuf forte d'aflbcié, de collègueou de coadjuteurqu'on
ceptible de divers degrés c eft ce que Fart nomme donneà quelqu'unqui eft en place, ou pour le foula-
degrés de comparai/on qu'il a réduits à trois fous les ger dans tes fonctions ou pour rendre compte de fa
nomsàepoûtif, comparatif ,&fuperlatif. vigilance& de fa fidélité.
Lepojîufconiiftedans la fimple qualificationfaite Quelques uns prononcent & écrivent «joints
(ans aucun rapport au plus ni au moins. Le comparatif mais ils prononcent & écriventmal. (H)
eft une qualification faite en augmentationou en di- ADJOINT de l'Académie des Sciences. Voye{ACA.
minution, relativementà un autre degré de la même DEMIE.
qualité. Le fuperlatif'qualifiedans le plus haut degré, ADJOINT, Officierdela Librairie c'eft un Libraire
c eft-à-dire dans celui qui eft au-ddïus de tous au élu à la pluralité des voix dans l'aflemblée générale
lieu que le comparatif n eft fupérieurqu'à un des de- des anciens, & de feize mandés dans le nombre des
grés de la qualné celui-ci n'exprimequ'une com- modernes,qui font ceux qui ont au moins dix ans de
paraifon particulière^& l'autre en exprime une uni- réception prépofé conjointement avec le fyndic
pour régir les affairesde Communauté & veiller
Les adjectifs verbaux & nominaux font aùffi appel- à l'observation des réglemens donnés par nos Rois
lés concrets, foyei ces termes. (X\ fur le fait de la Librairie& de l'Imprimerie. Il y en a
ADIEU-VA,terme de Marine; c'eft un terme dont quatre qui avec le fyndic forment ce qu'on appelle
vaineau pour les Officiers de la Librairie.
on fe fert lorsque voulantfaire venir le Leurs principales fondions font de vifiter en la
changer de route, on en avertit l'équipagepour qu'il ChambreSyndicale de la Librairie les livres qui ar-
fe tienne prêt à obéir au commandement.(Z)
• ADIGE, (Géog. mod.) riviere d'Italie qui prend rivent à Paris foit des provinces' du royaume foit
fa fource au midi du lac glacé dans les Alpes, &,fe des pays étrangers de faire des vifites chez les Li.
jette dans le golphe de venue. braires &chez les Imprimeurs pour voir s'il ne s'y
paffe rien contre le bon ordre & dans-le cas de
ADIMAIN, f. m. (Hifi. nat.) on dit que c'eft contravention, en rendre compte à M. le Chance-
un animal privé auez femblable à un mouton, à lier. Ils font encore chargés de faire la vifite des bi-
laine courte & fine, dont il n'y a que la femelle qui bliothèques ou cabinets de livres à vendre afin de
porte cornes qui a l'oreille longue & pendante veiller à cequ'il nefe débitep ar aucunes voies des li-
qu'il eu de lagroffeur d'un veau qu'il fe 1 aifle mon-
vres profents & délivrent an certificatfur lequel
ter par les enfans qu"il peut les porter à une lieue, le Lieutenantde police accorde la permiffion de ven-
& qu'il compofe la.plus grandepartie des troupeaux dre & d'afficher la vente. Voye^ Syndic CHAM-
des habitans des deferts de Libye. Marm. trad. par
BRE SYNDICALE.
ADIMIAN (Jardinage.*) c'eft le nom que les
ADJONCTION, f. f. terme deflyUdu Palais qu'on
Fleuriftesdonnent à une tulipe amarante, panachée employédans les plaintes en matiere criminelle, ou
l'on demande l'intervention ou adjonction de M. le
de rouge & de blanc. Procureur Général ou de fon Subftitut ,ou du Pro-
ADJOINDRE, v. aÔ. (Jurifprud.) c'eftdonner à cureur fifcal fi la plainte n'eft pointportée devant

'
quelqu'un un collègue, lui affocier un fécond/ Voye{
Adjoint. (JT) une Juftice royale. Or demander l'adjonftion du mi-
niftere public, c'eft demander qu'il fe porte accufa-
ADJOINT, terme de Grammaire,Les Grammai-
riens qui font la conftrudion des mots de la phrafe, teur, & pourfuivrel'accufé en Ion nomconcurrent
relativement au rapport que les mots ont entr'eux meut avec la partie civile. (H)
ADÎOURNEMENT f. m. (Jurifprud. ) eft une
dans la proportionque ces mots formetit, appellent aflignation &comparoîtfeàcertainjour nommé pour
adjointou adjoints les mots ajoutés à la propolition, procéder par-devant une Cour de Juftice ou unJuge
& qui n'entrent pas dans la composition de la pro-
aux 'fins & conclufioils de l'exploit d'affignation
pofition par exemple les interjetionskilos, ha! &
les vocatifs. c'eft-à-dire y
les contefterou déférer Voyt^ Assi-
ffJ
Hélas,petits moulons, que vous êtesheureux i gnation. •• • '•'
•'.••
Menage dérivece mot de adjuman ,'totamt qui
Que vous êtes heureux font les mots qui formentle
dirait diemdkerc .qu'on
d'admiration quantum
combien à quel point. Vous eftïe fujet, êtes heureux Uadjourntment en Cour
eft raîtribut dont êtes eft le verbe c'eft-à-dire le
L'aflignation n'emporte
mot qui marque que c'eft de vous que l'on dit êtes
heureux £ÔCheureux marque ce que l'on dit que vous par exemple les témoinsqu'on affigne'àvenir dé-
fe rapporte à vous pofer ne iont pas adjournéstl'affignation n'emporte
êtes 6c par un rapport d'identité.
Voilà la propofition complete.Hélas oc petits moutons
ne fontque des adjoints. K SUJET, ATTRIBUT,
Adjoints,. adj. {Belles-Lettres. ) font au nombre
de fept, qu'on appelleauffi circonjlances exprimées *6' yensde la de-
par ce vers
Quu,quid ubi quibus auxiliis eur, quomodo

• Les.argumens qui fe tirent des adjoints font des


adminicules des preuves qui naiffent des circonftan-
on
fa donnent fans commiffions ficus es Cours fupé-
ne peut,
ment aux Requêtes de l'Hôtel ou du Palais ,ku>ea
vertu de lettres de eommittimus dot« fera iaâB co-
ce» particulières du fait, 6- Circons- pie avec l'exploit
liée ou retenue en cette
Ett Rhétorique, les adjoinWT^wKîif forment pas nt lèpeutnofhphis es Cours
un lieu commuacroit l'on tire des argumens pour ou
vertu de Lettres de Chancellerie, Commiluonparti- teur ou à ordre, le payement n'en doit être fait que
culiere, ou Arrêt on ne le peut non plus au Con- par ordonnance de Juftice en baillant caution de
feit ni même aux Requêtes de motet, lorfqu'ils'a- garantir le payementqui en fera fait. Voyc\l'Ordon-
git de juger au Souverain, qu'en vertu d'Arrêt du nancedei6y$,tit.V, (G )
Confeil ou Commiffion du Grand Sceau. ADIRES, f. m. pl. (Hift. nat.) on appelleen E&
Les exploits d'adjournemeùtdoivent contenir le pagne attires une forte de petits chiens de Barbarie,
du demandeur en tous fiéges & fins, rufés, mais voraces,qu'on prend dans les mai*
nom du Procureur fons, quand ils y font jettes par la faim. Il y en a de
matiere où le miniftere des Procureurs, èft nécelfcùre.
Vqyt[ le titre 1l. dt C Ordonnancede i ÇGy. Perfe qui font plus grands que ceux de Barbarie;les
L'tui/oÈrrumcntperfonntleûunezffignstion en ma- chiens n'ofent attaquer ceux-ci, ils font pourtant
tiere criminelle, par laquelle l'accufé eft fommé de prefque de la même couleurles uns & les autres les
comparoîtreen personne. Il fe décernecontre l'ac- jardiniersde ces contréésdifent qu'ils fe mêlent avec
culé lorfque-le crime n'eft pas capital & qu'il n'é- les chiens ordinaires. Il eu parlé dans d'autres Au-
chet point de peine affliâive ni même infamante teurs, fous le nom m adiré d'un animal qu'on trouve
ou contre une partie affignée fimplementIl' pour être en Afrique, de ta grandeurdu renard & qui en a la
oüie, laquelle a négligé de comparoître. emporte fineffe. Cette defcription& la précédentefont fi dit:'
interdiction contre un Officier de judica'ture, Voye^ férentes qu'on ne peut aflîirer qu'ellesfoient l'une &
DECRET. l'autre du même animal.
Un adjounument A trois bru/s jours eft une fomma- ADJTION f. f. terme de Jurifprudenct qui ne s'em-
tion faite à4cri public au fon de trompe, aprèsqu'on ploie Qu'avec le mot hérédité. Adition d 'hérédité elt la
déclaration que fait l'héritierinftituéformellement
a fait perquifitionde la perfonne de l'accufé à ce
qu'il ait à comparoîtredans les trois jours en Juftice, ou tacitement qu'il accepte l'héréditéqui lui eft dé'
à faute de quoi on lui fera {on procèscomme contu- férée. Dans le Droit Civil ce terme ne s'employoit
max.
qu'en parlantd'un héritierétranger appelle a la lue-
ADJOURNEMFNT fe dit en Angleterre d'une
et- centon par le teftàment du défunt. Quand l'héritier
naturel, ou héritier du fang acceptpitl'hérédité cela
pece de prorogation, par laquelleon remet la féance
s'apelloits'immifier & l'acceptationimmixtion.Mais
du Parlementà un auafk tems, toutes chofes demeu-
rant en état. Voyt{ PROROGATION. (H) nous ne faifons point cettédiftinâion & Y adition fe
ADIPEUX, adj. en Anatomie, fe dit de certains prend en général pour l'acteparlequell'héritier, foit
conduits & de certainsvaitfeauxqui fe diftribuentà naturel ou inftitué prendqualité.
la graiffe. Voyt[ Vaisseau & GRAiSSE. Un fimple aile de l'héritiernaturelou inftitué par
Il y a des vailFeaux adiptuxmii
partie font fuivantquel.
Ikfla fubftance lequel il s eft comportécomme héritier, opère l 'adi-
ques auteurs une de 1 épi- tion d'hérédité & lui ôte la faculté de renoncerou
ploon. foye{ EPIPLOON. de jouir du bénéfiefrd'inventaire.^^«{Renoncia-
Tvlalpighi doute fi les conduitsadiptuxïontdes vaif- TION, BÉNÉFICE D'INVENTAIRE.
(eaux diftinâs (dans un ouvrage imprime après fa ADJUDICATAIRE, f. m. terme d4Palais eft ce-
mort ). Morgagni, adverf. Anat, III. page jf inûnue lui au profit de qui eu faite une adjudication. foyrç
Adjudication ^Adjuger.
qu'ils ne font pas néceflaires parce qu'il penfe que
la iecrétion de la graiffe peut te l'aire au moyendes ADJUDiCATIF adj. terme de Palais qui fe dit
arteres danslescellules adipeufes, de même que dans d'un Arrêt ou d'une Sentence qui porte adjudication
les autresparties d'où elle peut être enfuitereprife au profit du plus offrant d'unôienveïidu par auto->
par les vemes fans qu'il foit befoin d'admettre un rité de Juftice*, ou qui défère au moins demandant
troifiemegenrede vaiffeaux propres à cet office, tels une entreprife de travaux ordonnés judiciairement.
y oyez Adjudication & Adjuger.
que Malptghi paroît les avoir foupçonnés. Rivin ADJUDICATION, f. f. {jurijprud.)et l'aaion
n'admet point de conduitsadipeux, dif. de onunto.
ADIPEUSB,adj. ou GRAISSEUSE,» Anatomu, d'adjuger. yoye^ADJVGtA.
eft le nom que l'on donne à une membraneou tu»i- L effet de Vadjudication par décreteft de purger les
que qui enveloppele corps,& qui eft fituéeimmé- dettes& les hypothèques dont étoit affectée li chofe
diatementfous la peau on la regardecomme le foù- vendue elle ne purge pas cependantte douairelorf-
tien de la graine-, qui eftiogée dans les intervalles qu'il n'eft point ouvert. Pour entendre ce que ligni-
qui fe trouvent entre les aires *0c dans les cellules fient ces expref&ons purger Udo'tuùre lu dettes les
particulièresqu'elle forme. Fayti Graisse Peau
Cellule, &e*
Les Anatomiftes font partagéstouchant l'exiftence eur de quelqu'un conformémentà fes retentions.
de cette membrane. La plupart des modernesne la Il fignifieaulE donnerla préférence dans une vente
regardent que comme la tunique extérieure de la publique au plus offrant ce dernier enchériffeur &
membranecharnue.autrement de la membrane com-
mune des mufcles. Voye^ Membrane charnue
(itf)
dans une proclamatMe d'ouvragesou entreprifes au
jrabajs, à celuiqui cwnandemoins.
Adipeuses «tûuits. Veyt^ Cellules aJymfts.
ADIRE » adj, vitux terme de Pratique qui eft cn-
core ufité au Palais. Il eft anonyme égarer » & 4e
de du
que chofe.
corps d'un
.•.»
ou de déclarerquel-

dit fingulierement des pièces d'un procès qui ne fe Ce mot eft 4ériv« du lA^iadjman conjurer
trouvent plus: Binfi l'on dira, par exemple, la meil- folliciter avec inftance & l'on a ainfi nomméces
leure pièce de mon fac s'eft trouvée adirée. Ce même formules d'exorcifme parce qu'elles font prefque
toutes conçues en ces termes adjuro te ,fpiritiu,tm-
Lorlqu'une lettre de changepàjrableà un parti- me Possession &c (Cl.
ailier & noaau porteur, ou ordre^t&adki*te
payementen peut être pourtujvi ficfàiten vertu eu.
« fecpnde lettw, fans donner caution,enlaifant
mentionque c'eft me féconde lettre & que ta pre- RECEVOIR. On adm* qud-
mière ou autre précédentedemeureraautle. qu'undans une fociété particulière
on le, reféit à
Et au cas ipie au por-
admis d'avoirl'entrée libre il faut pour être reçu du Caciques. C'eft au Curé qu'appartientexclufivement
cérémonial. Le premier eft une faveur accordée par à tout autre Xadminifiration des Sacremens dans ïa
les perfonnes qui compofent la fociété en conûi- Paroifle. V oye{ CURE PAROISSE,&c. On doit re-
fufer, Yadm'uùftration des Sacremens aux excommu'
quence de ce qu'ellesvous jugent propreà participer niés. Foye{ Excommunication
à leurs deffeins à goûter leurs occupations & à
augmenter leur amuiementou leur plaifir.Le Second En matiere bénéficiale,on diftingue deux fortes
une
"talonner
opération par laquelle on acheve de vous
une entière pofleffion & de vous installer
t'une au temporel & l'autre au fpi-
rituel, Celle-ci connuedans le pouvoir d'excommu-
dans la place que vous devez occuperen conféquen- nier, de corriger, de conférer les bénéfices l'autre
d'un droit acquis,foit par bientait, foft par élec- dans l'exercice des droits & prérogativesattachées
ce au bénéfice. Voyez Temporalité.
tion, foit par ftipulation.
Ces deux mots ont encore dans un ufage plus or- Jdminiflrations employéau8i au Palais comme fy-
dinaire, une idée commune qui les rend fynonymes. nonyme hfourniffement ainfi l'on dit àdminijlrcrdes
Il ne faut pas alors chercher de différence entr'eux, témoins des moyens des titres des preuves.
qu'en ce qu'admettre Semble fuppofer un objet plus
intime & plus de choix & que recevoir paroît ex- ADMIRABLE,adjeâ. (Médecine.)épithete que
primer quelque chofe de plus extérieur & de moins des Chimijltes' ont donnée par hyperbole à quel-
libre. c4ft par cette'raifon qu'on, pourroit dire. que ques-unes de leurs comportions tel eftlefel admira-'
l'on eft aiimtr^i l'Académie Françoife, & qu'on eft búde Glauber. On fa appliquéegénéralementà tou-
rtçû dans les autres Académies. On admit dans fa fa- tes les pierres faûices & médicinales en voici une
miliarité& dans fa confidence ceuxtjfï'on en juge di- 'dont M. Lemeridonne la defeription à caufe de fes
gnes on reçoit dans les maifons & dans les cercles
grandes qualités.
Pulvérifez mêlez enfemble du vitriol blanc tS
ceux qu'on y préfente où l'on voit que recevoirdans
ce fens n'emporte pas une idée de précautionqui eft onces du fucre fin du falpetre de chacun9 onces;
attachée à admettre. Le Minière étranger eft admis à de l'alun 1 onces du fel ammoniac, 8 gros; du
l'audience du Prince & le Seigneur qui voyage eft camphre 2. onces. Metterie mélangedans- un pot de
rtçû à fa Cour. terre confitlancc de miel
Mieux l'on veut que les fociétés foient composées, avec de l'huile ooiive puis mettez fur un petit feu,
plus l'on doit être attentif à en bannir les«fprits ai- faitesdeffécher doucementla matière jufqu'ace qu'el-
gres, inquiets, & turbulens, quelque mérite qu'ils le ait pris la dureté d'unepierre;gardez-lacouverte
ayent d'ailleurs à n'y admettre que des gens d'un ca- car elle s'humeûe aifément.
raftere doux & liant. Quoique la probité& la fagefle On observerade modérer le feu dans cette opé-
raflenteftimer elles lie font pas recevoir dans le mon- ration, à caufe de lPvolatilité du camphre mais
de c'eft la prérogative des talent aimables Se de l'ef- quelque foin que l'on y apporte il s'en diflipe tou-
jours une grande quantité. On en ajoutera à caufe
• ( f. f. ) une des Nymphes de cela quelquesgrains dans la pierre,lorsqu'ons'en
Océanides.
AD METE

ADMINICULE,
Myth.

f. m. en Droit, eu ce qui forme un


Servira.
Cette pierre eft déterfive vulnéraire aftringen-
commencementde preuve ou une preuve imparfai- te; elle réûfteà la gangrené arrête le lang étant ap-
te une circonftanceou une conjecturequi tend à pliquéefeche ou diffoute on l'employé dans les ca-
former ou à fortifierune preuve. taraûes en collyre contre les ulcères feorbutiques.
Ce mot vient du Latin adminiculum qui fignifie On ne s'en fert qu'à l'extérieur. (N
appui ichalas. ADMIRATlFjadj.im. ( Gramm. ) comme quand
Les Antiquaires fe tervent du mot adminicules on dit un ton c^eft-h-àiro
pour fignifierles attributsou ornemensavec lefqnels
Junon eft répréfentéefurles médailles. Voye^Attri- ration ou une exciamation,Enterme de Grammaire,
but & Symbole oiadit un point admirât if on dit aufli un point d'admis
ADMINISTRATEUR,f. m. (Jurijprud.) eR celui ration.. Quelques-uns ditènt un pointtxclamatif;ce
qui régit un bien commeun tuteur, curateur,exécu- point le
fimplement admiratif & alors ce mot et fubftantif
teur testamentaire.
CUTEUR testamentaire.Les peres font les admi- malculin,ouadjeâilpri$fubftantivenient,enfoui»
aiflrateurs nés de leurs enfans. entendantpoint.
On- appelle finguliercment adminiflratturs ceux On met le pointadmiratifaprèsle dernier mot de-
qui régiflent les'biens des Hôpitaux. Foyt[ Hôpi-fÉI t
t la phrafe qui exprime l'admiratioa Que jt fuis
plaindre Mais fi la phrase commence par une inter~
Si une femme eft chargée-d'une adminiftration jeftion ah, ou ha, kilos quelle doit être alors la
on l'appelle adminifiratrice &<iUeeft obligéeà ren- ponctuation } Communémenton met le point admi~
dre compte comme le ferait l'adminijirateur. (H) ratif d'abordaprès Tinter jeâion Hélas pttitsmou~ l
ADMINISTRATION f. f. (Jurifprud.)eft la gef tons qui vous êtes heureux. Ha mon Dieu que jtx
tidn des affaires de quelque particulier ou commu- mais comme le
nauté, ou \i
régie d'un bien. Voye\ Gouverne-

Les Princes indoiens confient Yadminifirationdes


affaires publiques leurs Miniftres< Les guerresci- reux 1 Ha mon Dm» quejefoufptlVoyt^PûNCT
viles ont ordinairementpour prétexte la mauvaife
adminiftratïon ou les abus commis dans rexercice ( MontU. ) c'eft ce fentk
de la ment qu'excite en nous la bréfenced'anobjet, quel
Adminiftration fe dit fiogulierementde la direûion qu'il foit intelleâuelouphyfique, auquel nousatta-
des biens d'un mineur ou d'un interdit pour fureur,
imbécillité ,ou autre caufe, & de ceux d'un Hôpital; beau r doit fi la beauté n'étoit
admiration
par un tuteur un curateur ou un adminiftrateur.V. parente, l'admiration s'évanouit par la réflexion ir
MiNtvR, Pupille, Tuteur, Curateur,ADMI- 1 l?objeteil tel, aueplu& nous l'examinons,plus nous.
y découvrons perfeûions
Mmmfirati^n fe dit aufli des fooâioos eaclé-
de nos forces ou de nos connoiflances; Ainfi Yadmi" membraneépaiffe & blanche, qui enveloppele glo-
rarion efl fille tantôt de notre ignoraaçjeu^tantôtde be de,l'oeil, et en forme la tunique externe. Onl'ap-
pelff en françois conjonctive. rayer Tunique6»
notre incapacité ces principes fontfWrais,que ce
oui eft admirable pour l'un, n'attire feulement pas Conjonctive. (I)
1 attention d'un autre. JI ne faut pas confondrela fur- A D 0 D f. ( Myth. ) nom que les Phéniciens
prife avec X admiration. Une chofe laide ou belle donnoient au Maître des Dieux.
ADOLE^ENCE f. f. (Phyfwlog.) eu le tems de
powvu qu'elle ne foit pas ordinaire- dans fon genre l'accroifteiffentdans la jeuneUe ou l'âge qui fuit
nous caufe de la furprife mais il im'eft donné qu'aux
belles de produire en nous la furprife & t admiration l'enfance & qui fe termineà celui ou un hommeeft
ces deux lentimens peuvent aller enfemble & ^pa- 'formé. Poyei ACCROISSEMENT 6- Age. Ce mot
rément. Saint Evremont dit que V admiration eu «la
marque d'un petit esprit cette penfée eft fauffe il L'état A'adoUfcencedure tant que les fibres conti-
eût fallu dire, pour la rendre jufte que Y admiration* nuent de croître & d'arequérir de la confiftance. l'oy.
d'une chofe communeefi la marque de peu d'efprit,: FiBRE.
mais il y a des occafions où l'étenduede 1' 'admiration Ce tems fé compte ordinairement depuis quator-
eft, pour ainfi dire, la mefure de la beauté de l'ame ze ou quinze ans jufqu'à vingt-cinq, quoique Jllon
& de la grandeurde refont. Plus un être créé & pen- les différentes constitutions il puiiFe durer plus ou
fant voit loin dans la nature plus il a de ditcerne- moins.
ment, & plus il admire. Au refte il faut un feu être Les Romains l'appliquoient indiftinclemcnt aux
en garde contre ce premier de
mouvement notre garçons oc aux filles & le cqmptoientdepuis douze
ame à la préfence des objets, & ne s'y livrer que ans j.ufqu'à vingt-cinq pour les uns & depuis dou-
quand on etl afluré par fes connoiffances & fur- ze juiquvingt-un pour les autres. Vaye{ Puber-
tout par des modèles,auxquels on puiffe rapporter té &c.
l'objet qui nous eft préfent. Il faut que ces modèles Souvent même leurs Écrivains employoientindif-
foient d une beauté univerfellementconvenue. Il y féremment les termes de juvenis èc-^adolefce/upoue
d'éton* toutes fortes de perfonnesen-deçà de quarante-cinq
a des efprits qu'il eft extrêmement difficile
ner ce font ceux que la Métaphyfique a élevés au- ans.
defiusdes chofes fanes qui rapportenttout ce qu'ils Lorfque les fibres font arrivées à un degré de con.
voyent entendent &c. au pôinble & qui ont en fiftance & de tenfton fusant pour Soutenu- le par-
eux-mêmes un modele idéal au -deffous duquel les ties, la matière de la nutrition devient incapafle de
êtres créés reftenttoujours. les étendre davantage & par conséquentelles ne
ADMISSIBLE, adj. (en Droit.) qui mérite l'ad- (auroientplus croitre. foye^MoRT. (H)
milfion. Voyt{ ci-dejfous ADMISSION. • ADOM ou ADON ( GJog, mod.) contrée qui
ADMISSION,f. f. ÇJmfprud.) adion par laquel- borne la côte d'or de Guinée en Afrique.
le quelqu'uneft admis à une place ou dignité.
rïmption
• A D O N A I f. t; ( Thiol. ) eft parmi les Hé-
Ce terme fe dit Spécialement de la aux breux, un des noms de Dieu, & fignifieStigmur.
Ordres, ou à quelque degré dans, une faculté & le Les Maflbretes ont mis fous le nom que l'on lit au.
billet des Examinateurs faveurdu Candidat, s'ap* jourd'hui Jthova, les points qui conviennent auxcon->
pelle admutatur parce en que l'admiffion eft exprimée tonnes du mot Aêondi parce qu'il étoit défendu
par ce terme latin. Voyt{ Candidat. chez les Juifs de prononcer le nom propre de Dieu
ADMISSION fe dit auffi au Palais, des preuves& & u'il n'y avoit que le Grand-Prêtrequi eût ce pri-
des moyens, qui.font reçus comme concluans& per- vilége lorfqu'il entroit dans le Sanihiaire. Les
tinens. (H) Grecs ont aum mis le mot Adonat à toutes endroits
ADMITTATVRiterme Utin,(. m. («8. mod. où fe trouvele nom de Dicu. Le mot Adonaïeûdé-
billetqu'on accorde -après tes examens ordonnésa rivé d'une racine qui fignifie bafe & fondement, &C
ceux qui fe préfententaux Ordres,à certainesdigni- convient Dieu en ce qu'ileti le Soutiende toutes
tés', aux degrés d'une Faculté &c. lorsqu'il*ont été les créatures, & qu'il les gouverne. Les Grecs l'ont
trouver dignes d'y être admis. traduitpar- nvpitf & les Latins par Dominus. Il s'eft
ADMODIATEURo»AMODIATBWR.f.m. dit auflî quelquefoisdes hommes, comme dans ce
(Jurijprud.) Fermier qui tient un bien à titre d'ad- verfet du Psaume 104. ConjUtuit tum Dominum do~
mus fut, en parlant des honnerusauxquels Pharaon
éleva Jôfeph ou le texte hébreu porte T Adonaï.
(Jurifprud.) terme da Coûtumes,u(ité Génebrard le Clerc, Cappel de homine Dti Tt*
'vinces pour ûgnifier un tragramm. (G)
en fruits par le Fermier lequelen retient moitié ADONER ADONË terme de Marine on dit U
ou plus ou moins pour fon exploitation. Amodiai' vtnt-adant quand après avoir été contraire il com-
&
mence à devenir favorable que des' rumbs ou
ferme & fe dit du bail même, dont le prixpaye
en argent. re il fe range vers les rumbs de la bouline, & du
vent largue, f'byrç Bouline. (2*)
une légère correctionverbale en matière de délit. •
ADONÊE, (.Myà. Jxmmque Hs Araow dbn-
noient au Soleil & à Bacchus, qu'ils adordient. Ils
ADMONITION f. f. termtdo Palais eft une rer offraient au premier 'tous les jours de l'encensfie de*
montrance que fait le Juge en matière de délitan ADONIES
délinquant, â qui il remontre fa faute ,i& l'avertit ou FÊTES ADONIENNES fubft. t.
d'être plus circonfpeû à l'ayenir.
d'Adoms favori de Venus qui fût tue à la chafle
fletriffante fi ce n'eft qu'elle foit fuivie d'amende par uo^fanglier dans les forets du mont Liban. Ces
fe fait a huis clos. r têtes pfc-entnaiffànce en Phénicie6c pafleVent de»
làenGrece. Onenfaifoitde femblables en Egypte
Le en mémoircd'Ofiris. Voici ce que dit Lucien de cel-
eccléûaftique les de Byblos en Phénicie «Tout» la ville au jour
» marqué pour la folamnité commençoh pren-
I » dre le deuil 6c à donner des marques pubjgjucs
» de douleur & d'affliôion on
n'entendoit de tous en tant qu'homme, h'étoit pas fils propre ou fils na.
des gémiffemens lesdjenv turel de Dieu mais feulementfon fils adoptif.
» Côtés que des pleurs& Cette feâe s'éleva fous l'empire de Charlemagne
» mes qui étoient les
minières de ce culte étWent
» obligées de fe rafer la tête &
de fe battre la poi- vers l'an 783 cette occafion.Elipand, Archevê-
trine en courant les rues. L'impie fuperftitionobli-» que de Tolede,, ayant confulté Felix Evêqued'UT
celles qui refuloient d'animer à cette céré- gel, fût la filiation de Jefus-Chriû celui-ci répondit
M geoit
» monie à te proflituer pendantun pour em- que Jefus-Chrift en tant que Dieu eft véritable-
ment & proprementfils de Dieu engendrénaturel-
» les gagnoient à cet infâme commerce. Au dernier lement parle Père mais que Jefus-Chrift en tant
qu'hommeou fils dc Marie, n'eft que fils adoptif de
eût été rel- Dieu décifion à laquelle Elipand foufcrivit.,
» chacun la témoignoïtcomme fi Adonis folemnité On tint en 791 un Concile à Narbonne ou la
s'ap-
» fufeité la première partie de cette pleuroit le caufe des deux EvêquesEfpagnols fut difcutée mais
» pelloit <^«virjucV,'pendant laquelle on
» Prince mort & la deuxième le retour, où non décidée. Felix enfnite fe retrace, puis revint à
» la joie fuccédoit à la trifteffe. Cette cérémonie du- fes erreurs & Elipand de fon côté ayant envoyé à
rot huit jours & elle étoit célébrée en même Charlemagne une profeflion de foi, qui n'étoit pas
» Lu- orthodoxe, ce Prince fit affembler un Concilenom-
» tems dans la baffe Egypte. Alors, dit encore breux à Francfort en 794 ou la doârine de Felix
» cicn qui en avoit été témoin les Egyptiens expo-
foient fur la mer un panier d'ofier qui étant pouf- & d'Eli^andfut condamnée de même que dans ce-
» lui de Forli de l'an 79 < & peu de tems encore après
favorable arrivoit de lui même
» fé par un vent dans le Conciletenu à Rome fous le Pape Leon III.
» fur les côtes de Phénicie où
les femmesde By-
»ï$los qui l'attendoient avec impatience, l'einpor- Félix dVrgel paflafa vie dans une alternativecon-
» toient dans la ville & c'étoit alors que l'affliction tinuelled'abjurations& de rechûtes & la termina
publique faifoit place à une joie univerfelle dans l'héréfie; il n'en fut pas de même d'Elipand.
S. Cyrille dit qu'il y avoit dans ce petit vaiffeau de# Geoftroi de Clairvaux impute la même erreur à
lettres par lesquelles les Egyptiens exhortoient les Gilbert de la Porée & Scot 6c Durand femblent ne

lePhéniciensà fe réjouir parce qu'on avoit retrouvé


Dieu qu'on pleuroit. Meurfius a prétendu que ces
deuxxlinerentescérémonies faifoient deux fêtes dif-
fe célébroientà différens temsde l'année,
s'être pas tout-à-fait aflez éloignés de cette opinion.
Wuitaffe Traité dt Pinçant,part. II. que. vit/, art. a.
pag. 216. &fuiv.
A D O P T I F adj. ( Jurifprud. ) eft la perfonne
& à fix mois l'une de l'autre parce qu'on croyoit adoptée par une autre. Voyipi ADOPTION.
qu'Adonispaffoit la moitié de 1année avec Profer- Les enfans adoptifs chez les Romains étoient
pine, Se l'autre moitié avec Venus. Les Juifs voifins confidérés fur le même pié que les enfansordinaires;
de la Phénicie & de l'Egypte & enclins à Fidola- & ils entroient dans toutes droits que lanaiffance
trie, adoptèrent auffi ce culte d'Adonis. La vifion donne aux enfans à l'égard de leur» pères. C'en pour-
du Prophète Ezechiel où Dieu lui montre des fem- quoi il falteit qu'ils ftinent inltituésnéritiersounom-
mément desherités par le pere, autrement le testa-
mes voluptueufesaffifes dans le Temple, &qui pleu-
roient Adonis, 6- tut ibi fedebaat muleercspùingentes ment étoit nul.
Adonidcm ne permet pas de douter qu'ils ne fuffent L'Empereur Adrien pré#roit les enfans adoptifs
adonnés à cette fuperihtion. Mim. de l'Aced.des Bel- aux enfans ordinaires par la raifon difoit il que
lcs-Lcttres. (G ) c'eR le hafard qui nous donne ceux ci au lieu que
ADONIÇ>UE ou ADONIEN,adjea. (JPoefi forte
c'eft notre propre choix qui nous donne les autres.
de vers fort court ufité dans la poéfie Greque& La- M. Ménage a publié un Livre d'éloges ou de vers
adreffésà cet Empereur intitulé Libtr adoptivus ait-
tine. Il n'eft compofé que de deux piés dont le pre- quel il a joint quelques autres ouvrages Heinfius &
mier eft daâyle,K le fécond un fpondée ou trochée, Furflemberg de Munfter ont aulfi publié des Livres
comme rara juventus.
On croit que fon nom vient d'Adonis favori de adoptifs.(H
ADOPTION, f. {.(Jurifprud. Hifl. ane. mod.) eft
Venus,parceque l'on faifoit grand ufage de ces fortes
de vers dans les lamentationsou fêtes lugubres qu'on un a8c fit lequel un homme en fait entrer un autre
célébroit en l'honneur d'Adonis royt{ ADONIES oa dans fa famille, comme {on propre fils &lui donne
Adomennes. Ordinairementon en met un à la fin droit à fa fucceffion en cette qualité.
Ce mot vientde adoptart qui fignifieIa même (hofe
de chaque ftrophe de vers fapphiques,comme dans
celle -ci: en latin; d'où on a fait dans la baffe latinitéadobare
Ioqï lignine ftire quelqu'un thevalier lui ceindre
Scanda «ratas vitiofa /laves répée d'où eft venu auffi qu'on appelloit milts ada-
Cura net t tir masequitum relinquit batus un chevaliernouvellementfait parce que ce-
Ocyor ctrvis & agent' nimbos lui qui l'avoit fait chevalier étoit cenié en quelque
Otyor euro. Horat. façonl'avoir adopté. foy*i Chevalier.
Parmi les Hébreux on ne voit pas que
Ariftophane en entremêloitauffidans fes comédies proprementdite ait été en étage. Moyfe n'en ditrien
avec des vers anapeftes. Voye^ Anapeste & Sap- dans fes lois & l'adoption que Jacob fit de fes deux
PHIQUE. (G) petits-fils Ephraïm & Manaffé n'e!l pasproprement
*ADONIS,(.£{Jardinage.) forte de renoncule une adoption maii une éfpecede fubftitutionpar la-
qui a la feuille de la camomille fa fleur eft en rofe, quelle il veut qtte tesdeux fik de lofeph ayent cha-
fes Semencesfont renfermées dans des tapfules ob- ciln leur lot dans Ifraeî comme s'ils étoient fes pro-

iffla
longues. On en diftingue deux efpeces. pres fils Yos deux fis dit*-il feront moi Ephraïm
Ray attribue à la graine d'adonis honenjts fion 6 Munàffti feront rtputtscwnm Ruben & Simson mais
minore atro, rubmte :a venu de foulager comme il rte donne point de partage à Joseph leur
pierre & dans la colique. frare j, toutela gratte qu'il lui fait c'eft qu au lieu
Et mêlée l'adonis elltbori buphthalmijlon d'une part qu'il auroit eu à partager entre Ephraïm
de tenir la place de l'ellébore mêae dans les com- & Manaffé il lui et donne deux l'effet de ce^te
pofitionsmédicinales. adoption ne tombok que fur l'accroiffementde biens
ADOPTIENS,f. i^, pl. ( hérétiquesdu Se de partageentre les cafans
huitièmefiecle ,-qui prvteauloient que Jtiiut -Chrift 5. Une autre efytt*&i*&ptio*uiîtéé daips îfrael
confiftoit en ce que le frère étoit obligé d'épouferla que foi; parce q>;e c'eût été renverfer l'ordre de la
veuve de fon frere décédé fans enfans cnibrte que nature ilfallott même que. celui qui adoptoit eut
lés enfanstnùnaiffoienide ce mariage ^toient,çenfés au moins dix-huit ans de plus que celui qu'il adopr
appartenir au frere défunt & pôrtoi^nt fôn nom, toit afin qu'il y eut du moins pénibilitéqu'il fût fon
père naturel.
voit dans Thirtoirede Thamàr.Mais ce ri'étoitpas en- Les Romainsavoient deux fortes d'adoptionst'une
marùere*d*adopterconnueparmi les Orecs& qui fe faifoit devant le Préteur l'autre par l'affcnv-
core la
les Romains. Dtut. xxv. S.Ruthjv.Matfk. xtfij. 24., blée du peuple, dans le tems de la République Se
Gen. xviij. La fille de Pharaonadoptale jeuneMoyfe, dans la iuite par un refcritde l'Empereur.
& Mardochée adoptaEfther pour fa fille. On ignore Pour la première qui étoit celle d'un fils de fa-
les cérénioniesqui fe pratiquoientdans ces, occaûons, mille, fon pere naturels'adreffoit au Préteur, devant
& jufqu'où s'étendoient les droits de V adoption mais lequel il déciaroit qu'il émancipoit fon fils fe clé.
il cft à préfumer qu'ils étoient les mêmes que nous pouilloit de l'autorité paternelle qu'il ayoit fur lui
voyons dans les lois Romaines 1
c'eft-à-dire que & confentoitqu'il pafsat dans la farnïlle de celui qui
l'adofrtoit. Foye{ EMANCIPATlpN.
enfans adoptifs partageoient& fuccédoierit avec le
enfans naturels qu'ilsprenoient le nom d«f celui qui L'autre forte d'adoptionétoit celle d'uneperfonne
les adoptoit & paffoientfous la puiffance p^ternelre qui n'étoit plus fous la puuTance paternelle ,& s'ap-
de celm qui les, recevoit dans fa famille. Ex^de ij. o.
La perfonneadoptéechangeoitde nom & prenoit
Par la paffion du Sauveur & par la communica- le prénom, le nom & le iurnomde la personnequi
tion des mérites de fa mort qui nous font a pliqués l'adoptoit. Foye{NotA.
les enfans adoptifs L'adoprion ne fe pratique pas en France. Seule-
par le baptême nous devenons
de Dieu, & nous avons part l'héritage célefle.
à ment il y a quelque chofe qui y reffemble & qu'on
C'eft ce que Paul nous enfeigne en pluneursen-
S. pourroit appelleruneadoption honoraire c'eft Fini*
droits. Fous navt[pas reçu Ctfpr'u defervitudeXdansla titution d'unhéritieruniverfel, à la charge de portet
crainte, mais vous ave{ refu fe/prit d'adoption^des en- le nom & les armes de la famille.
fans par lequel vouscrie{ mon père ymon père. Et;: Nous Les Romains avoient auffi cette adoption tdbi-
attendons l'adoption des enfans de Dieu. Et encore mentaire maiselle n'avoit de forcequ'autant qu'elle
Dieunous a envoyé fon fils pour racheter ceux quiètoient ctoit confirmée par le peuple. Voyc^ Testament.
fous la loi afin que nous recevions fadoption des en- Dans la fuite rl s'introduifit une autre forte d'à'
fans. Rom VU). i 5 & i;. Galat. jv. 4. & 5. doption qui fe faifoit en coupant quelques cheveux
Parmi les Mufulmans la cérémonie de Yadifpùon" à la perfonne, & les donnant à celui qui l'adoptoit.
fe fait en faifant paffer celui qui eft adopté par dedans Ce futile cette maniere que le Pape Jean VIII.
la chemife de celui qui l'adopte. C'cil pourquoi pour adopta Bofon, Roi d'Arles; exemple unique peut-
dire adopter en Turc, on dit faire paffer quelqu'unpar être, dans l'hiltoire d'une adoptionfaite par un ec-
jà chemife & parmi eux un enfant adoptif eti appel- cléfiaftique l'usage de l'adoption établi à l'imitation
lé abia-.ogli fils de l'autre vie, parce qu'il n'a pas de la nature ne paroùtant pas l'autorifer dans des
été engendré en celle-ci. On remarque parmi les personnes qui ce feroit un crime d'engendrerna-
Hébreux quelque chofe d'approchant.Elle adoptée le turellementdes enfans.
Prophète Blifée & lui communique lé don de pro- M. Bouffac dans fes Nettes TJuologica nous don-
phétie en lé revêtant de fon manteau Elias tnifit ne plufieurs formes modernes d'adoption,dont quel,
pallium fuumfuper illum & quand Èlie, fut enlevé ques-unes fe faiioient au baptême, d'autres par l'é-
dans un chariot défeu, il laiffa tomber fon manteau pée. (H) «
qui fut enlevépar Elifée fon difciple, fonfils fpirituel La demande en adoption nommée adrogario étoit
conçue en ces termes Velitis Jubeatisun L. Faltriut
& fon fuccefleur danslafonctionde Prophete.D'Her-
belot Bibliot. orient, page 47. Rcg. xjx. icf r. Lucio TUiotam Uge jurequt filius fibifiet quant Jî ex eo
Keg.xj 16. '<" pâtre matreque familias ejus natus ejjet
Moyfe revêt Eleafar des habits facrés d'Aaron necifque in eum poteftasjîet uai pariuhdo,filioefi. Hoc
lorfque ce grand prêtre eft jprêt de fe réunir à |fes ità ut dixi, itd vos, Qtârites,rogo. Dan* les derniers
tems les adoptions Ce faifoient par la conceffiondes
Empereurs. Elles fe pratiquoient encore par tefta-
î ment. Inimâcct 4 C.Oiïavium in, familiam nomenquo
> adoptavit.Les fils adoptifs prenoientle nom 8c,le far*
nom de celui qui les adoptoit & commeils aban-
Je le
né$ les Magittratsétoient chargés du foin des dieux
pénates de celui qui quittoit ainfifa famille pour en-
trer dansune autre. Comme il adoption faifotf fitivre
revêtus de Vhonune nouveau » pour marquer l'adoption àl'enfant adoptif
des dans k ba
tême ce qui à rapport à la pratique aâuelle dî»
Tacite condamna & défendit d«s adoptionsfeintes
1 cliet»&4e fe
La coutume'^adopterétoit très-communeche* 6 f 1 faire élire avec plus de facilité,

|1 n'étôït pas permis non ^Msrdadopter plus agi Ce mot eft formé de la prépoiîtîonLatine *</& de
ainfi adorart dans fa plus étroite figni- votre commandmtnt il recevra vos ordres comme
es, la bouche Dieu
fication veut dire approcher fa mam de fa bouchè ceux de ou dû Roi. Dans l'Ecriture le terme
commepour,la d'adorer fe prend non-feulementpour l'adorationce
mamm ados parce
le culte qui n'el dû qu'à Dieu féui mais aufli pour
qu'eneflfetdanstout rOrknt ce gefteeftune des plus
modes marqua de refpeô fie de foûmiffion. * les marquesde refpea extérieures que Ton. rend aux
Le terme S adoration e& équivoque & dansplu- Rois, aux Grands, aux Perfonnesfupérieures.Dans
fieurs endroits de l'Ecriture, il eft pris pour la mar· Tune £c dans l'autre forte d'adoratioa,on sindinoit
que de vénération que des rendent
endroit oh il
à d'au-
eft parlé
profondément ce Souvent onfe proftemoitjusqu'en
terre four marquerfon refpeâ. Abrahamadore pro-
tres hommes comme en cet fterné jufqu'en terre les trots Anges qui lui apparoif-
de la Sunamitedont Elifée rtfufcita le fils. Finit M*,
& comùt adptdts ej'us & adoravit fuptr terram. Reg. fent fous une forme humaine à Mambré. Lôth les
IV/cap. iv. v. 37. adore de même à leur arrivée à Sodome.Il y a beau.
Mas dans fon fens propre adoration lignine le coup d'apparenceque l'un & l'autre ne les prit d'a-
culte de latrie, qui n'eft dû qu'à Dieu f<y«f Culte bord que pour des hommes. Abraham adore le peu-
$ Latrie. Celle qu'onprodigueaux idoless'appelle ple dllébron adoravitpopulum tara. Il fe proitema
idolatri*. fïjyrç Idolâtrie. en fa préfencepour lui demanderqu'il lui fit vendre
C'eft une expreffion confacréedans FEglife Ca- un fépulcrepour enterrer Sara. Les Uraélites ayant
tholique que de nommer adoration le culte qu'on appris que Moyfeétoitenvoyé de Dieu pourles déli-
rend (Oit à la vraie croix foit aux croix formées vrer de la Servitude des Egyptiens fe profierne-
à l'image de la vraie croix. Les Proteitans ont cen- rent & adorèrentle Seigneur. Il eft inutiled'entauer
furé cette expreffion avec un acharnement que ne des exemples de ces manièresde parler ils fe trou-
méritoit pas l'opinion des Catholiquesbien enten- vent chaquepas dans l'Ecriture. Job. xxxj. tS. 27.
due. Car fuivant la do&rine de fEglife Romaine, III. Rtg. xjx. 18. Minut. in o8av. Hier. contr. Rufin.
ration 'on rend à la vraie croix & à celles L. 7. Pf. xj. 12. Genef. xlj. 40. Genef. xviij. a. xjx.
7. Exod.jv. j 1. Calmet, Di&onn. delà Bible tome
I
qui la reprélènte.nt n'eft que relative à Jefus-Chrift
rHomme-Dieu elle ne fe borne ni. à la matière. vénéra-
ni I.lta. A.page&j. /*
à la figure de la croix. C'efi une marquede ADORER,honorer,révérer;ces trois verbes s'em-
tion finguliere & plus diftinguée pour rinftmment ployent égaiementpour le culte de religion& pour
de notre rédemption que celle qu'ôn rend aux le culte civil. Dans le culte de religion on adore
autres images, ou aux reliques des Saints. Mais il eft Dieu, on honore les Saints on révère les reliques &
vifible que cette adoration eft d'un genre bien diffé- les images. Dans le culte civil on adore une maî-
rent, & d'un degré inférieur à celle qu'on rend à trefle on honore les honnêtesgens, on révère les per-
Dieu. On peut voir fur cette matiere foiines illuifres & celles d'un mérite diftingué. En
la Foi, par M. Bofluet & décider fi l'accinàtion des fait de religion, adorer c'eft rendre à l'être l'uprème
Proteftansn'ed pas fans fondement.Voyt^ Latrie un culte de dépendance & d'obéiflance honorer
Croix Saint Image RELIQUE. c'eft rendre aux êtres fubalternes mais fpirituels
c'en rendre culte
ADORATION, ( Hifl. mod.) manière d'élire les un culte d'invocation rsvérer, un
Papes mais qui n'eft pas ordinaire. L'éleôion par extérieur de refpeâ & de foin à des êtres matériels,
adoration Ce fait lorfque les Cardinaux vont fubite-
met & comme entraînés par un mouvement ex-
traordinaire à l'adoration d'und'entre eux, & le pro-
partenu. <•
en mémoire des êtres fpirituels auxquels ils ont ap-
Dans le ftyle profane onadorw en fe dévouant en-
tièrement au Service de ce qu'on aime & en admi-
clamentPape. Il y a lieu de craindredans cette forte
d'élection que les premiersqui s'élèventn'entraînent rant jufqu'àfes défauts on honore par les attentions,
les autres, & ne foient caufede l'élecKond'unfujet les égards &les politeffes on révère en donnantdes
auquel on n'auroit pas penfé. D'ailleursquand on marques d'une haute eftime & d'une confidération
ne ferait point entraîné fans réflexion, on fe joint au-diffusdu commun.
pour l'ordinairevolontairement aux premiers de La manière d'adorer le vrai Dieu ne doit jamais
peur que fi l'éleâion prévaut on n'encourre la co- s'écarterde la radon; parceque Dieu eft l'auteurde
Iere de l'élu. Lorfque le Pape eft élu on le place la raifon & qu'il a voulu qu'on s'en fervît même
fur l'autel & les Cardinaux fe profternentdevant dans lesjugementde ce qu'il convientde faireou ne
lui, ce qu'on appelle auffi l'adoration du Pape quoi- pas faire à Ton égard. On tthononroit peut-être pasles
que ce terme toit fort impropre l'aâiondes Cardi-
naux n'étantqu'une aâion de refpe8.
ADORER,v. a. ( ThM. ) Ce terme pris felonfa
fignification littérale-& étymologiquetirée duLatin,
fignifieproprementporteràfaboucne,baiferfamain, culte dont le précepte n'étoit pas sfiez fonnel.
ou baiferquelque chofe mais dans unfentimentde La beauté ne fe nit adorerque quand elle el foû-

& la tua» dans fa clarté ;&fij'ai Hifl ma main, a qui être juftifié, parce que le rapnce & Finjuftice font
eft un tris-grand péché c'én-à-direX/t les ai adoré tn très-iouventles compagnes de la beauté.
iaifant mm main à leur afptS. Et dans les livres des L'éducationduifeuple fe borne à le faire vivre en
Rois Je mt nfirverai fspr milk hommes qui n'ont pas faffiiKefW|*witavec fes
fiichi U genou devant Baal goum lis bouchts qui
n'ont pas baifl leurs mains pour Uodortr. Minutius lui 0-
lix dit que Cecilius paffant devant la ftatue de Sé- révérés mais qui la coanoît r et'
Cependantfa place
raphis baifa la main-, comme c'eft la coutume du
peuple fuperftitkin. Ceux qui adorent dit S. Jérô- ADOS, (Jardimgt.) et une terre élevée en talus
me, ont accoutuméde baifer la main le long d'un mur à l'expofitkmdu midi afin d'avan-
& de baifler
laa tête & les Hébreux, Suivant la propriété cer promptementles pois, les fève», & les autres
de leur
Langue mettent le baifer pour 1 adoration graines qu'on y feme. Ce moyeneft infinimentplus
d'où
vientqu'il eft dit haif$iltjUsg deptur u'il court que de les femer en pleine terre. (X)
s'irrite
& que q ne
ta voitdt/u/Htt>€c&-Zi-4ikc ADOSSÉ adj. urnmdt BLfon, U fe dit de deux
vousntpérijfû{de
raonparlantà Jofephtout la moût de tout ce qui
eft de longueur,& qui a deux faces différentes,com- traits que la poudre a faits fur le diamant en le chan.

rs,
_les haches, les doloires, les marteaux, &c.CUfs
l'on d'un côté & l'autre de l'autre. Ha-
geant de place & de fens, fur la roue de fer.
ADOUCIR en termede Doreur fur bois c'eftpolir
le bancdont la pièce eft enduite & enlever les par-
thés

«meules. {VJ
ADOUBLER
t »
,• a. urmdtJm^ te dit au jeu de
échecs pour faireconnoî-
trictrac, aux dames* aux
ties excédètrtesenl'humectant modérémentavec une
broffe, & la frottant d'abord d'une pierre-ponce avec
une peau'de chien fort douce & enfin avec un bâ-
ton de foufre. Voye\ Planche du Doreur Fig. 4. qui
représenteun ouvrier qui adoucit.
tterme d'Horlogerie ^ilfynidt rendreune
trequ'on ne tonchewieÇiéceqae pour l'arranger en ADOUCIR
fe place, & non pas ponr la joiier. pièce plus douce, foit en la limant avec une lime
• ADOUCIR » «ittfcer.'Le premier diminue la n- plus douce foit en t'usantavec différcnscorps.
eueur de la règle par la difpenfe d'une partie de ce Pour adoucir le laiton les Horlogers fe fervent
qu'elle prefcrit fc par la toléraficedes legeres inob- ordinairementde ponce,de pierresdouces & de pe-
servations il n'a rapport qu'aux chofes potagères & tites pierresbleues ou d'A ngletcrre.
particulieres.Lefeconddiniinue la rigueurdela règle s* Pour l'acier trempé ou non trempé, ils employent
parla réforme de ce qu'elle a de rude ou de trop dif- l'émeril &1apierreà l'huile broyée. Foye(EMEril,
icile. C'eft «ne conftitution finôn confiante du PIERRE l'huile broyée &c.
moins autorifée pour an tems.. La différence entre un corps poli & adouci, c'e,ft
Adùueir dépendde la facilité ou de la bonté d'un que le premier eft brillant au lieu que le fçcond a
fupérieûr itn^rtft l'eflfet delà réunion des volon- un mat, quoique celui-ci ait fouventbien moins
air
tés ou de la convention des membres d'un corps, ou de traits que le premier (T) k
de la loi d'un maître., {don le gouvernement. ADOU CIR en terme di Fondeursde plom6, c'eft po-
encoreune légère différence lir le plomb dans le moulin. FoytrRoULER.
qui n'eft pas renfermée évidemmentdans la diftinç- ADOUCIR {Teint. ) c'çft réduire des couleurs
non qui précède. Exempte onaJbitttflespekiesd'im trop vives à d'autresde la même efpece qui le foient
ami on hhVt* le châtimentd\xh coupable.
Adoucir enPeinture c'èftïftêterou fondredeux ADOUCISSEMENT,f. m. fe dit, en Peinture,de
ou plufieurs couleurs enfemMeavec leparoiffe infeit-
pinceau de l'aôion par laquelleles couleursont été fondues ce
façon que le partage de l'une à l'autre marqueque les traits de font point tranchés & qu'il
lible. n'y a point de dureté dans rouvrage. Uadoucifliment
On adoucit ou fond ta couleur avec toute! fortes des couleurs rend la peinture pms tendre & plus
de pinceaux mais particulièrement avec ceufc qui moelleufe. LesPeintresdifent plus volontiers lafon~
ne te terminent pas en pointe ils fontde
poil de pu- tc des couleurs qucl'adoucijfemtnt.
tois, de bléreau,de chien-, &<. Adoucissement terme d' Architecture c'eft la
On fe (en encore au même ufage d'une autre ef- liaifond'un corps avec un autre corps formépar un
pece de pinceau qu'on Homme brofft & qui eft de congé comme Palladio a uni la plinthe de fes bafes
poil de porc. Doriques'Ioniques & Corinthiennes avec la cor-
niche aeleurspiés-d'eftaux.Ordinairementtoutes les
plume,en afrbibliffant la teinte c'eft-à-dire en ren- prâthes extérieures d'un bâtiment s'unifientavec le
ntiïdèsmitrspar un adoucijjement lorfque l'on veut
dantTes extrémitésmoins noires. L'on adoucit encore
les traits d'un vifageen lés marquantmoins. évïfeï des reditesqui marquentle fruit que doivent
Adoucir dans fArchitetture» c*eft l'art de laver avoir les murs chaque étaged'un édifice quelque-
nndeffeinde manière mie. les ombres expriment dif fois aiiffi on ne pratiquequ'un talud glacis, ou cham.
tinâement les corps fpftérïques d'avec les quaoran- frin p^>nVfaire écouler reau qui féjourheroitfur la
gulaires ceux qui doitrieW fur ces derniers ne de- fainiéhûrifontaledes plinthes corniches, importes,
vant jamais être tdôués «élgré l'habitude qu'ont
la plupart de nos Deffirtatéurs de fondre ihdafinôe- ADOUÉÈ adj. ( Fauconnerie.)on dit uneperdrix
ment leurs ombres inadvertance qu'il faut
éviter àdoiile pour accouplée.
abfolument qu'on
Italuere du foleU>f &non
il ÀÔvUR, (Giô$.ïno0 rivière de France qui
prend fa fource aux montagnes de pigbrre, & fe
veut repréfettter
du jour cat (butes les jette dans la mer par le Bôucaut neuf. Il y tren Gaf-
paroiflent foi- cogne deux autres petites rivières de même nom qui
non du Soleil, n'étant pas décidées
Wci incertaiftes
TArtiftb éMSh mîgli'
fietrrs bïeues que jettè paftel mis dans là cuve.
ger tes reflets* Le tféglémèiijt de i6«d Veut que la
teintnre des draps noir* fé faffe âvéiTde fortguefde,
la grbffe lime
avec fine cfoûUé balle de paitèl Quandla cuve fera ènadoux.
plus aifément & plus exactement.

qu'ils poliffehtl'àiguâie «Véc une lime tailléeen fin. ïPàUtfes endroits entre des rochers. EUé rèffipmble
plus à tm buiffon qu'àlui àf brè elle gu toujours ver*
rendre for plus facile à être mis en oeuvre en du laurier. On ne peut
te fafeuille reffembjeà celle ,celle (feYadrackne
^èn dklinguér qui\ l'odorat ne
|re
douce,ûéclatante,ûrougeyqu*Qhîapréo^«:pour
ic'eftra
doux. alors Tarbrifleau perd fâ couleur rouge entre-
ADôweiR 1
pretiduné aurréqui tierïf du rouge & dû cendré il
fleurit & porte fruit deux fois l'an. Ce frpt eft tout- à réunir. SdupMi difpofitionà s'accommoderaux

& de lagroffeur de-la la


à-fait femblable à celui de l'arboutier il eû bon à
manger il vient en grappe, et il eft de la couleur
•ADRAGAKT^gomnu,(HiJl.n<u.Mul.6Oiim.)
c'eft un fuc gommeuxqui eft tantôt en filets longs,
conjonâures. /uw^«, façon d'agirSecrète & cachée.
Ruft, voie obliqued'aller. fes fins. Amfiu moyen
injufte recherché,& plein de combimafon d*exé-
cuter un deflein les trois premiersfe prennent fou.
vent en bonne part les deux autres toujours en
cylindriques,entortillésde différente maniere, fini- mauvaife.Uadrejfi employéles moyens hfiupltffi
Jïlables à de petits vers ou des bandes roulées & évite les obibcles hfin*J/is'inûnue imperceptible-
repliées de différente manière tantôt en grumeaux ment la rufi trompe;.Vm&ctfurprend. Le négocia-
blancs traniparens jaunâtres ou noirâtres fecs, tour eft adroit;le courtiiânfoupl* VeCpion rujî le
fans goût, fans odeur, un peu gluans. Elle rient de dateur & le fourbeartificieux.Maniez les aflàires di£>
Crète d' Aûe & de Grèce. Labonne eft en vermif ficiles avec adrefli ufez defoupbfe avec les grands
feaux, blanche comme de la colle de poiflbn fans (ayez fin à la cour ne {oyez nj/iTqu'en guerre lait:.
ordures. Elle découle, ou d'elle-même,ou par inci- fezl'<u-«/c«auxméchans. •
fiôn du tronc & des branchesd'une plante appellée
fîriato. Adresse f. f. ( Hifi. moi, ) expreflionfinguGe·
tragacantha txotica floreparvo,texistpurpuras rement ufitée en Angleterre où elle ugnifie/Atccr,
Foyei TRAGA.CANTHA.La gomme adragant analy- ou au roi au nom d'un
fée donne du flegme liquide fans odeur & fans goût, corps, pour exprimer ou notifierfes fentimens de
une liqueurflegmatique,roufllkre, d'uneodeur em- joie, de fatisfaction, &e. dans quelqu'occafionex*
pyreumatique,d'ungoût un peu/acide, un peu amer, traordinaire.Ce mot eft François:il eft formé du ver»
comme des noyaux de pêche & donnant des mar- be adreffir envoyer quelquechofe à une perfonnt.
ques d'un acide violent une liqueur légèrement On dit en Angleterre l'adrejfe des Lords l'adrtft
rouflâtre foit acide foit urineuYe alkahne une des Communes. Ces adnjfes commencèrentà avoir
huile rouflStre foit fubtile foit épaiffe la mage lieu fousl'adminiftrationd'Olivier Cromvel. A Pa-
noirerenée au fond de la cornue étoit compa&ecom- ris, le lieu où s'impriment & fe débitent les gazette»
me du charbon,et calcinéependantvingt-huitheu- eft appelleBureau fadréfle. (M)
res, elle a lkuTé des cendres grifes dont on a tiré par Adresse f. f. (Comm.) Mucription qu'on met
lixivation du Celalkali fixe. Ainfi la gomme adragant fur le dos d'une lettre miflîve pourla faire tenir ou
a les mêmes principes & prefqu'en même rapport par la potie ou auffement, à la personneà qui elle
que la gomme arabique. royt^ gomme Arabique. eftadreffée.
Elle contient cependant un peu plus de fel acide, Cette adrejje ou fufcriptiondoit contenir les noms
moins d'huile & plusde terre: ellenefedùToutnidans demeure& qualité de celui à qui elle doit être ren-
l'huile ni dans l'efprit-de-vin. Elle s'enfle macérée due, avec les noms de la province de la ville &
dans l'eau ette fe raréfie & fe met en un mucilage du lieu où l'on veut envoyer la lettre,
denfe, épais &ietUflolvant à peine dans une grande Adreffi Cedit plusordinairementdansleCommerce
uantité d'eau auffi s en fert-on pour faire des pou-
res & pour réduire le mannes ce futaillesremplies de marchandéesqu'on
les, rotules, gâteaux, tablettes. Elle épatait les hu- envoyé au loin par des voituriers. Ces adreffes doi-
meurs, diminue le mouvement, enduitde mucofité vent contenir le%mêmes chofes que les
les parties excoriées & adoucit par conféquenijes fufcriptions des lettrés. Il y a néanmoins des occa-
humeurs.Onl'employédans les toux feches ce acres, fions où il faut ajourer d autres circonftancesqui
dansl'enrouement,dans les maladiesde poitrine cau. leur font propres. Y. EMBALLAGE 6 Emballeur..
Iccs par l'acreté de la lymphe dans celles qui vien- Airefft eft encore un terme qui a plufieursautres

flrangurie, l'ulcération des reins. On en unit la


nent de l'acrimoniedes urines dans la dyiurie la
;dre avec des incraffans &des adouciflans & on la ré-
lignification dans le Commerce, On dit mon adrejfi
eft à Lyoncht{ un tel pour marquerquec'eft-là qu'on
doit envoyer ce qu'on veut qui me foit rendu. J'ai
duit en mucilage avec l'eau-rofe l'eau de fleur d'o-
range on s'en fert rarement à l'extérieur. Nicolas ce qujJert commue d'éleâion de domicile
ADRAMELECH,f. m. {Myth.) faux Dieu des pour le payement de cette lettre ou pour les pour-
Sépharraimites peuples que les rois d'Atfyrie en- fuites que le porteur pourroit être obligé de faire
voyerent dans la Terre-fainteaprèsque Salmanazar faute d'être acceptée ou payée. Cettelettre de change
eut détruit le royaumed'ifraël. Les adorateursd'A- eft â fadrefe du peur Simon pour dire qu'elle eft ti^
dramakch faifoient brûler leurs enfans en fon hon- rée fur lut.
neur. On dit qu'il étoit repréfentE fous la forme d'un
mulet d'autresdifent fous celle dTin paon.
• ADRAMUS L
m. ( Myth. ) Dieu particulier à
k la Sicile, & à la ville d'Adram quiportoit fon
On l'adoroit dans toute 111e man fpécplement à
nom.
que perfonne par exemplefj* viens
tri halles de poivreà Lyon, &C. (G)
Il't
ADRESSER, cn terme de Comment fignifie en*.
voyer des marchandifesen quelquelieu ou quel-
f «mm»

Adram.
ADRASTE, f.f. ( Myth. ) m.e des Meliffres ou
Nymphes qui nourrirentJupiter dans l'antre'de Dic-
té. FoyerM&USStS.
ADRASTÊEon ADRASTIE, f. f. (Myth. ) di.
vinité autrement appellée Nemefa fille de Jupiter
& ou, felon la Nuit
en

e;
du même nom.
ADRiANE,f. f. ville de la proviacede Cyme
ainfi nomméed'Adrieo, Empereur.
ADRIANISTES f. m. phir. {ThéoL) Tbéodoret
metteAdrionifts^Maùxte des hérétiquesquifor-
toit la vangereffedes crimes. Elle examinoitles cou- tirent de la feue de SimoxiJeMagicieft-Mnais aucun
pables du haut de la fphere de la Lune où les Egyp- autre auteur ne parle de ceTteretique*. Théodor,
tiensl'avoientreléguée. liv. L Foih hiritiq.
Adrastée 01t AdrâSTJE (G«>g. anc. étoit Les feâateurs d'Adrien Hamftedius,un des nova-
le
encore nom d'une ville de la Troade,bâtie par teurs du xvt. necle, fiarent appellesde ce nom. n
Adrafte fils de Mérops. *> enfeigna premièrementdans la Zélande & puis ei|
ADRESSE ,/oMpUfe foieffe mfe artifice con- Angleterre,quel étoit libre de garderles enfans du-
Jdreff*t ah de conduire fot entreprifes de manière que Jeûjs-Chrift av«it éji formi de 1| ieaeaçe de if
femme cequ'il n'avoit fondé la Religion Chrétien- éloignés; & voilà pourquoi on les a appelles adrcr-
certaines circonftances. Outre ces er- bes c'eft-à-dire mots Joints au verbe ce qui n'cmpê-
ne que dans pleinesde blafphèmes.^ il che pas qu'it n'y ait des adverbes qui fe rapportent
reurs, & quelques-autresdes auffi au nom adjectif, au participe & à des noms
fouferivoità toutes celles Anabaptiftes. PratioU,
&po*de,lidan.(G) qualificatifs,tels que roi, ptrerScc. car on dit, il
ADRIATIQUE fUmer(Géog. ) c'eti te golfe m'a extrêmement
de Venife. ,Elle éft appellée Asiatique félon Stra- fage Û fort aimable il tfl véritablement roi.
bon, du fleuve Adna. En faifant rémunération des différentes fortes do
Quelque Auteurs donnent encore te nom àemtr mots qui entrentdans le difcours je place l'adverbe.
Adriatique à celle qui eft entre la Paleftine & la Si- après la prépofition parce qu'il me paroît que ce
cile. D'autres appellent k mer Phénicienne la mer qui distingue l'adverbe des autres espèces de mots;
Adriatique. c'eft que l'adverbe. vaut autant qu'une préposition Se
• ADRIEN S. ( Giog. mod. ) petite ville des Pays- un nom il a la valeur d'une proportion avec fon
Bas en Flandre, fur la Dendre. complément; c'eft un mot qui abrège; par exem-
ADROG ATIGN i.
f. terme deDroit tivil étoit ple ,fagement vaut autant que avecfagejfe.
une forte d'adoption qui ne différoit de l'adoption Ainfi tout mot qui peut être rendu par une pré-
amplementdite, qu'en ce qu'il falloit que le fujet pofition & un nom, en: un adverbe; par confcqucnt
adopté par ïadngaùàn flit affranchi de la puiffance ce mot y quand on dit il) eft ce mot, dis-je, eft
paternelle, foit par la mort de fon père naturel foit un adverbe qui vient du latm ibi; car il y eft en corn-*
par l'émancipation* Elle demandent auffi un peu
plus me fi l'on difoit il eft dans ce lieu-là dans la mai/on,
de folemnité,& ne fe pouvoit faire du tems que la dans la chambre,&c.
l'affemblée Où eft encore un adverbe qui vient du latin uhi,

lieu.
Républiquefubfiftoit, que dans du Peu-
pie & depuk par un refcrit de TEmpereur. Quant
aux effets ils étoient précifément les mêmes que
céux de t'adoption. Voye^ ADOPTION.
quel
que l'on prononcent oubt ou eft-il ? c'eft-à-dire,en
Si quand il n'eu: pas conjonction conditionnelle,
Adrogarion fe difoit auffi chez les Romains de eft auffi adverbe comme quand on dit* elle eft fi fa-
Faffociation d'un Praticien dans fOrdre des Plé- gt il eft fi '/avant alors/ vient du latin fie c'eft-à-
beïens, pb il fe faifoit aggréger, foit pour gagneur dire, à ce point au point que &c. c'eii-ia valeur^
f affection du peuple foit pour parvenir au Tribu- ou fignifteation du mot, & non le nombre des iy 1-
nal. (H) labes, qui doit faire mettre un mot en telle claffe
ADROIT, ad)ea.< Manège. ) fe dit d'un dieval plutôt qu'entelleautre p|teu à eft prépofition quand
qui choifrt bien l'endroit on il met fon pié en mar- il a le Cens de la prépofitionlatine ou celui de ad,
chant dans un terrein raboteux & difficile. Il y a des au lieu que a eu: mis au rang des verbes quand il li-
chevaux tris-mai adroits,& qui fontfouvent un faux gnifie habet & alors nos pères écrivoient ha.
pas dans ces fortes d'oceafions quoiqu'ils ayent la Puifque Vadverbeemporte toûjours avec lui la va-»
jambe très-bonne, >(#) <'
leur d'une prépofition, & que chaque prépofition
• ADRUMETE f. f. (•«*< marque une efpece de manière d'être une forte de
çienne ville d'Afrique^ que les Arabes appellent au- modification dont le mot qui fuit la prépofition fait
jourd'hui Hamametha elle étoit capitale de la pro- une applicationparticulière il eu: évident que l'ad-
vince de Biiance; • verbe doit ajouter quelque modification ou quelque
c'eft la circonftanceà l'aâion que le verbe lignine par
portion légitimc des héritages & patrimoineen ta- exemple, ou poliment.
quelle Il fuit encore de-là que l'adverbe n'a pas befoin lui-

me partie de Y advenant eft le plus, que Y advenant même de complément; c'eft un mot qui fert à mo-

ce
dont les avant le difier d'autres mots, & qui ne laiffe pas l'efprit dans
mariage de leur fils aîné, en faveur de leur fille aî- l'attente néceflfairc d'un autre mot, comme font le
liée ou autre fille mariée la première, foit en forme verbe a&if &: la prépofition car fi je dis du roi qu'il
de dot, ou par autre don de noces. Ragueau.W a demandera, quoi & 4 qui. Si je dis
ADVENfcMENT f.
m. ou Avènement. ( Hift> de quelqu'un qu'il s'eft conduit avec ou par ou
mod. )fe dit de l'élévation d'un
d'un pape à la au lieu que h je dis il s'eft conduit prudemment &c.
ADVENTICE nu ADVENTIf»adj. m. nrmtd* à faire par tap-
Jwifpmdtnct fe difent de ce .qui arrive ou accroît yorth prudemment je puis bien à la vérité demander
à quelqu'un «u à quelque en quoi u confifté cette prudence mais ce n'eft plus

un Cet»
divers ou concepts
quelqu'un commeun préfent de la fortune ou par
qui font comme les,
Quand
du père compta mais
dit Viennenten ligne direâe ce Cens,complet eft
oudelamere mais.V«ye[ Profectice.(If) ticuliers j'ai le concept defoleil, 6ç le concept de
ADVERBE, de Grammaire ce mot eft eft levé or remarquezque ce dernier concept eft
formé aupfès, & & levé & que ce dernier
du mot verte parce que ï adverbe, fe met ordinaire- fuppofe
énonces par deux ce
partie
de IWage or le fervice le pjus ot- Pitrre bat PatU j dors de bat
dinaire des adverbes en de modifier l'aôion que le bat Pauleu: le concept entier, mais concept partie
yerbe Tfignifiece par conféquentde n'en être pas
De même fi je dis Pierre eft avec, fur, ou dans loto adlocum per locum di loto ou autrement
fur, ou dans ne font que des parties ubi ,quo, qu*,und*.
ces mots avec eft là; «à Scia,
de concept,& ont befoinchacun d'un complément; 1. //»/oco,ou«*i,oùeft-il?il
font adverbes; car on peut dire où vous êtes R.enu
or ces mots jointsà un complémentfont un concept,
qui, étant énoncé en un feul mot, forme Yadverbe
qui, en tant que concept particulier& tout formé
n'a pas befoin de complémentpour être tel concept i. Ad locum ou q ub ce mot pris aujourd'huiad-
verbialement eft un ancien aceufatifneutre com-
particulier.
Selon cette notion de ¥ adverbe il eft évident que me duo & ambo; il s'eft confervé en quoeirca, c'eft
les mots qui ne peuvent pas être réduits à une pré- pourquoi,c'eft pour cette raifon: qàbvadis, où al-
pofitionfuivie de fon complément font ou des con- lez-vous ? R. Hue, ici; iftuc,là où vous êtes Mue,
jonctttns ou des particulesqW"« des ufagesparti- là où U eft; < là.
culiers mais ces mots ne doivent point être misdans 3. Qua ? quaibof là, où irai-je? K.'hac par ici;
la claffe des adverbes ainfi je ne mets pas non ni oui ifiac par là où vous êtesillae par là où il eft.

gatives.
parmi les adverbes non ne, font des particulesné-
A l'égardde oui je crois que c'eft le participe
4. Undef undt vtnis ?D'où venez-vous ? hinc%
d'ici ifiinc delà; Ulintt de-là inde de-là.
Voici encorequelques adverbes de lieu ou de fi-
tuation ;y il y eft, atlUurs devant dmim dtfus,
paflif du verbe ouir, & que nous difons oui par el-
lipfe cela eft oui cela ejl entendu c'eft dans le même dtffous,dedans, dehors partout autour.
fens que les Latins difoient diHumputo. Ter. Andr. DE QUJ&TttÈ quantum, combien; multum;
acl. 1. fc. i beaucoup, qui vient de bellacopia,ou felon un beau
d'adverbes quilya a coup parum peu; minimum fort peu plus, ou
ad
Il y a donc autant dé fortes
qui être énon- plus, davantage; pturimum très-fort î aitquantulum,
d'efpecesde manieresd'êtres peuvent
cées par une prépofition& fon complément,on peut un peu modict médiocrement%larget amplement
les réduire à certaines claffes. affatim, abundanttr abundi, topiosi, ubtrtim en
Adverbes de tems. Il y a deux queftions abondance à foifon, largement.
de tems, qui fe font par des adverbes & auxquelles DE qvaiitè:do&> favammerrt;/>/i,pieufe*
on répond ou par des adverbesou par des prépofitions ment; ardenttr, ardemment; Japienw, fagement;
alacriter, gaiement béni, bien m*& mal ;ftliàurp
avec un complément. heureufement & grandnombre d'autres formés des
i. Quando, quand viendrez-vous ? demain, dans adje8ifs, qui qualifientleurs fubftintifs.
trois jours.
a. Qicandiu, combien de tems? tandiu,
fi long- DE manière ctUr'mr,promptementijubitd,
tems que autant de tems que. tout d'un coup; knù lentement ;f*ftinanur ,prope+
nite ',fenftm peu-à*peu
D. Combien de tems Jefus-Chrift a-t'il vécu? ri, properanter à la protervi, infolemment pro-
muid,.
R. Trente-trois ans on fous-entendpendant. mifiu» confufément
Voici encore quelques adverbes de tems donec fariam de diverfes manieres; bifariam, &c. en deux
jufqu'à ce que; quotidie tous les jours on fous-en- manières racine, 6is &viam cnifaciem,
tend la prépolîtionpendant ,/>« nunc maintenant, Utinam peut être regardé comme une interjeâioli,1
pf^fentement alors, c'eft-à-dire l'heure. ou comme un adverbe de de4r, qui vient de ut utit
Auparavant ce mot étant adverbe ne doit point & de la particule explétive nam nous rendons ce
avoir de complément ainfi c'eft une faute de dire mot par une périphrafe %plut è Dumqut* le
II y a des adverbes qui fervent à marquer ftp*
auparavant cela; il faut dire avant cela, autrcfois,
dernièrement. port, ou. la relation de reffembhnee ua ut ainfi
Hodie aujourd'hui c'eft-à-dire au jour de hui au oue;ftt4/f, «#«,parunf ut,uti, velut veluti ,Jûf
jour préfent on difoit autrefoisamplement hui je peut comme» de la mêmemaniere que; tanquam,
n'irai hi. Nicod. Hui cil encore en ufage dans nos de même que.
provinces méridionales; htri hier; cras, demain; D^utres au contraire marquent diverfité;aliterd
olim, quondam, alias, autrefois, un jour, pour le autrment; alioquin, ciuroquin,d'ailleurs, autre*
paffé & pour l'avenir. ment.
Aliquando, q uelquefois; pridie le jour de devant; D'autres adverbes fervent à compter combien de
poflridk, quaf pofterd die le jour d'après; perindie fois ifimei, une fois Ai* deux fou ur» trois fois,-
après demain mam le matin; vtfptrt &vefperi le &c. en François nous fous-enteradons ici quelques
loir fsro, tard; nudius-tertius avant-hier, c'eA-à- prépofitionSj^wAwr pour, /wtrois fois; quotus »
&C. il combien de
fois aliquotUs quinquiesv
dire, nunc eft dits tertius quartus quintus y millus, mille fois i«-
a trois, quatre, cinqlours, &c. unquam t fois
quelques cinq centies, cent fois
jours, avec affirmation nunquam,jamais,avec né- non, dttatb, encore; /«^i, srtàrèt{mtrettti rarb9
gation ijam déjà nuker il n'y a pas long-tems. y
J9/tt,long-tems; rehens & récentes, depuis peu; D'autres font adverbes de nombre ordinal,^n/nd,
jdtn-dudwn, il y a long-tems quando quand; an.
tthac, ci-devant; pofihac ci-après; dehuu dan- lieu ainfi des
ceps, à Fa venir; antta, pruis, auparavant; atue-
autres.
D'interrogation quart f c'eft-à-dire, quA
quant priufquam avant que; quoad, dont,
jufqu'à
;fiaam, ren,quaprvpter,$ourcmai, fcm^flAv^»iquOmo-
ce que Jum, tandisque; mox bien-t6t
bord, tout-à-Fheure\%um tune, alors *tiam-nutu do, comment.il yaaufli des portablesqui fervent à
dès- nmm nunqiàd nonne»
ou etiam-num, encore maintenant; jam-tum,
lors;propt4em, dans peu de tems tandem dmrnn, ne joint 4 vides- } teams ?« joint
f voyez-vous
dtniqut enfin deinceps k l'avenir pUrumque as.
un mot
à certains mot», ttqaaado
quand
qui r «*•
km, fiequenttr, ordinairement d'wdmaire. qua mulier (Ck. ), quelle femme ?
Adverbes Dr usv. Il y a quatre manieres 'i ttiam îm, ain£;
«Tenvifager le lieu on peut le aegarder i°. comme
D'AfFIKMUiTlùir
^tainement fini vraiment
Anciens difoient auffiHercU%
fans
€<&-&&& t,
$oatè k»
étant le lien où l'on eft ou l'on demeure a°. com- par H«f>.v
me étant le lieu où l'on va; lieu cule;,PoltAîdepal,f» Polka
par où fon pane 4°. comme étant le lieu d'oùl'on caftor, par Ça or, :vt.
vient. C'eft ce que les Grammairiens appellent in DE négation nullaunus,en aucune marrie*
rc neqiiaquam haudquaquam neutiquam, minime moins, pourtant, font des adverbes qui font auflî
nullement, point du tout; nufquam, nulle part, en l'office de conjonôionWfci/ànVc
aucun endroit. Il y a cette différence entre les conjonctions ad.
DE pref.. verfatives& lesdisjondives,que dans les adverfatives
que tatou* non peu s'en faut. le premier f^ns peut fubfifter fans le fécond qui lui
di oppofé au lieu qu'avec les disjonBives 1efprit
Dg DOUTE fors, forte, for/an,forfUan,fortaffc
des advenu qui fervent conndere 4,%bord les deux membres enfemble &
ïl y a aum dans le raifoifr enfuite les divife en donnant l'alternative
en les
& tes
nement comme quia que nous rendons par une partageant la
prépofition& un pronom, fuivi du relatifqut, parra qui tourne. C'e vous bu moi. Soit que vous mahgie{t
quetpropter iUud quodefliatout ita,*ui& j atfui, or foit que vous buviez^. En un mot Yadverfativereftraint
II
ergo, par conféquent.
y a auffi des adverbes qui marquentaffemblage
ou, contrarie, au lieu que la disjonaive fépare ou
divife. (F)
km fimul enfemble conjunSim conjôintement; ADVERSAIRE,f. m. (Jurifpruà\ yVoyer^ Anta-
panur Juxta, pareillement d'autres divifionfior- goniste Opposant Combat DUEL, &c
Jïm feorfum privatim à part, en particulierfé pa- Ce mot eft formé de la prépofition latine advtrfus,
ment ;figUlatim,en détail, l'un après l'autre. contre, composée de ad, vers, & venere tourner.
Il fignine au Palais la partie adverfe de celui qui eft
lummodo,duhtaxat, feulement. engagé dans un procès.
Il y a auffi des mots qui fervent dans les compà- ADVERSE adj. ( Partie ) terme de Palais, figni-
raifons pour augmenterla lignification des adjeôifs ne la Partie avec laquelleon eft en procès. Voyt\ci-
par exemple on dit au pofititplus, pieux magispius, deffus ADVERSAIRE.
plus pieux maxime plus, très-pieux ou fort pieux. AD VERTISSÊMENT f.
m. terme de Palais, pie-
Ces motsplus, magis, tris-fin, font auffi confidé- ces d'écrituresque fait l'Advocat dans un procès ap-
rés comme des adverbes fort, c'eft-à-dire fortement, pointé en premiere inftance pour établir fétat de la
extrèmeinent;tris vient de ter trois fois ;/>/«* c'eft- quellion,& les moyens tant de fait que de droit.
à-dire, ad plus, felon une plusgrandeValetir, &c. ADVEU 6 DÉNOMBREMENT f. m. terme de
minus moins ed encoreun adverbe qui fert aumi à Jurif prudence flodale e4 un .Se que le nouveau vaf
la comparaifon* fal eil obligé de donner 3 fon feigneuf dams les qua,
Il y a des adverbes qui fe comparent, Surtout les rante joursaprès avoir fait la foi & hommage por-
adverbes de qualité ou qui expriment ce qui eft fuf- tant qu'il reconnoît tenir de lui tels & tels héritages»
ceptible de plus ou de moins comme diu, long- dont Pacte doit contenir la description, fi ce neiont
tems diutius, plus long-tems; doâe, favamment; des fiefs par tenant & aboutiffans. On appelle cet
JoSius plus favamment <fo3i^Émi,très*favaminent aâe advtu parce qu'il emporte recônnoinance que
fortiter, vaillamment fonius plus vaillamment fon fief releve du Seigneur à qui il préfente X advtu.
fôrtiffùne très-vaillamment. V advtu eft oppofé au defaveu.roye{ ce dernier.
Ir y ..des mots que certains Grammairiens pla- Après le fbunuflementdudit«iv««& dénombrement
cent avec les conjonctions,ce que d'autres mettent le feignenra quarante jourspour le blâmer lelquels
avec les adverbes mais fi ces mots renferment la va- expirés, le vaffal lepeut retirer d'entre les mains du
leur d'uneprépofition, & de fon complément, com- feigneut & alors fi le Seigneur ce l'a pas blâmé il
me quia,parce.que;quaproptcr, c'et pourquoi,&a eft tenu pour reçu. Voyt\ Blasme.
ils font adverbes & s'ilsfont de plus l'office de con- Les advtux & dénombrement ne fauroientnuireà un

y
jonction nous dirons que ce font eu adverbes con- tiers foit que ce tiers foit un autre Seigneur préten-
jonâifs. dant la direâefur les héritages mentionnésenl'adveu%
Il y a plufieurs adjeûifs en Latin & en Françpis, ou furpartie d'iceux; foit que ce fut un autre vaffal
qui font «pris adverbialement tranfverfa tuenttbui qui prétendît droit de propriété fur une portion de
hircis OÙ tranfverfa eft pour do travers ces mêmes héritagesou fur la totalité. •
il fent bon iifent mauvais, il voit clair(F)
il chante Si ï'adveueft blâmé par le feigneùr,.le vaffal peut
jufte parle[ bas parlt[ haut
ADVERBIAL, ALE,ad,eait, de
frappe\jon.

majre par exemple ,marcher'ratons, iter pneten*


Gram-
être contraint dele réformer par faine de-fon fief.
Ainfi jugé au Parlementdd Paris par Arrêt du 14 Jait*
vier 1641.
tan baculo, ou dubio maautm conjeSu à tétons, eft Vadvtu & dénombrementn'eft pas dû comme lafoi
une expreffion adverbiale c'eft-à-direqui eft équi- ce hommage à, chaque mutation de la part du fef
valente à un adverbe.Si l'otage avoit établi un feul dominant. Cependant fi le nouveau feigneùrl'exi-
mot pour exprimer le même teas, ce mot feroit un
adverbe mais commece fens.eft énoncé en deux déjaTourm précédemment;mais ce fera aux frais du
mots, on dit que c'eft une expnffion. adverbiale. Il eh Seigneur.
eft de mêmede vis^vis, U tout-J un-coup Les Coûtumes. font différentes fur le fujet du dé-
coup A eetyv/Sr, qu'on exprime en latin en un ijeul nombrement tant pour le-délai, que pour la peino
mot par des adverbesparticuliers improvise ,fubito, du vagal qui ne l'a pas foutni à tems. Dans celle dô
«rai, & tout-de-bon ,/în'à, 6*"c. Paris, il a quarante jours, à compter de celui qu'ils
ADVERBIALEMENT adv. i 4* ma. au bout defquels Vil
S'y apas fatisfai»,le Seigneur peut faifir le fief: mais
niere dit adverbes. Par exemple,dans ces façons de
parler, tenir bon tenir firmei bon 8c firme font pris
adverbialement,confianur perftare Sentir bon, fentir
ne
ires,
fii
fait pas les fruits il doit établir des Com-
qui en rendent compte au vaffal, après
mauvais bontc marnaisfont encore pris adverbia- qu'il a fatistait à la Coutume*
lement, bene Gnijmuade olere,malè olere.
ADVERSATff 1VE r adj. terme de Grammaire^ de
ADVIS,f. m. un terme de Palais figtûfiele Mkz*
Juges ou Confeillers féans pour la décifion
ference quelque reftriôionou oppofition entrece Advis fignifie encore en terme de Pratique, le re"<*
qui fuit & ce qui précède. Ce mot vient du latin fultat des délibérationsde perfonnescommues par
advttjuty contraire, oppofé. la Juftke pour examinerune affaire:, ic en dire leur
Mais eft une conjonctionadverfamt il voudrait
(avoir mais il n'aime pas l'étude. C«/wuii« ntan- reas.lM)
dit des corps & un outrage capabled'occauonner les Meurtres Se
ADULTE, f. m. en Anatomie, fe les excès les plusdéplorables.
animés, dont toutes tes parties font parvenuesà leur
dernier état de perfeaion. L'autreefpece de conjonctionillégitime ne donne
On peut conftdérer tout ce quieft relatif aux corps pas lieu communémentaux mêmes éclats quel'a-
dultert. Les maux qu'elle fait à la fociété ne font pas
animés, ou dans un fujet adulte, ou dans un corps font pasmoins réels, &
qui ne commencequ'à fe former. Tout ce que nous fi appaiens mais ils ne degpd'énormhé
dans un moindre ils font
avons de connoiffances fur le foetus, nous le devons quoique
plus grands leurs fuites.
l'analogie, ou à la comparaifonque nousfumets,
avons peut-être beaucoup par
V adultère y il eftvrai eft l'union de deux coeurs
faite des vifceres& des vaioeaux des jeunes
avec les parties de l'adulte. (. 1} corrompus& pleins d'injuftice qui deyroient être
Adulte, ( Jurifprud. ) eft une perfonne arrivée à un objet d'horreur l'un pour l'autre, par la raifon
l'âge de diferetion ou à l'âge d'adolefcence,& qui que deux voleurs s'eftimentd'autantmoins,qu'ils fe
eft aflèz grandeaffez âgée pour avoir des fentimens connoitient mieux.L'adultère peut extrêmementnui-
& du ditcernement. Voyt{ AGE 6" Puberté. re aux enfans qui en proviennent parce qu'ilne faut
Ce mot eft formé du participedu verbe latin ado- attendre pour eux ni les effets de la tendreffe ma-
Itfcere, croître. C'eft comme qui diroit crû. ;,oyez ternelle, de la part d'une femme qui ne voit en eux
Adolescence. (H) que des fujets d'inquiétude, ou dos reprochai d'in.
délité ni aucune vigilancefur leurs moeurs de la
II y a bien de la différence entre les proportions
d'un enfant & celles d'un aduttt, Unhommefait com- part d'une mere qui n'a plus de mœurs, & qui a per.
& n'auroit prefque du le goût de l'innocence. Mais quoique ce foient-là
me un foetus,feroit un'monftre, obfervé M. Dodart. de grands désordres,tant que le mal eft fecret, là fo-
pas figure humaine, commel'a ciété en fouffre peu en apparence les enfans font
Foyei FdtTUS & EMBRYON. noùrris, & reçoivent même une forte d'éducation
Les Anabaptiftes ne donner le baptême qu'aux
adultes, t'oyez BAPTEME fi- Anabaptiste. honnête.Il n'en eft pas de même de l'union paffagere
ADULTÉRATION f. f. terme de Droit, eft l'ac- des peribnnesqui font fans engagement.
+ Les.plaifirs que Dieu a voulu attacher à la Société
tion de dépraver Se gâter quelque chofe qui eff pur,
ne le font pas. Ce conjugale, fendent à faire croître le genre humain;
en y mêlant d'autres choies quiqui fignifie la même & l'enet luit l'inftitution de la Providence, quand
mot vient du latin adulurare
chofe. Ce n'eft pas un mot reçu dans le langage or- ces plaifirs font affujettis à une régit mais la ruine
dinaire on dit plîitôt altération. de la fécondité & l'opprobre de la fociété font les
Il y a des lois qui défendentl'adultérationdu caffé, fuites infaillibles des liaifons irrégulieres.
.du thé, du tabac, foit en bout, foit en poudre du D'abord elles font la ruine de la fécondité les
vin, de la cire, de la poudre à poudrer les cheveux. femmes qui ne connoiflentpoint de devoirs, aiment
C'eft un crime capital dans tous les pays d'adulté- peu la qualité de mere, & s'y trouvent trop expo-
Anciens le puniffoient fées; ou fi elles le deviennent, elles ne redoutent
rer la monnoiecourante. Les Egyptiensfaifoient rien tant que le fruit de leur commerce.On ne voit
avec une grande févérité les
le Droit civil qu'avec dépit ces malheureuxenfans arriver à la lu-
couper les deux mains aux coupables bêtes; l'Empe- mière il jpemble qu'ils »'y ayent point de droit &
les condamnoit à être expofés aux
reur Tacite ordonna qu'ils feroient punis de mort; l'on prévient leur nauTancç par des remedesmeur-
& Conftantin, qu'ils feroient réputés criminels de triere ou on les tue après qu'ils ont vu le jour, ou
léfe-Majefté. Parminous, Yadultérationàesmonnoies l'on s'en délivre en les expofant. Il fe forme de cet
eft un cas pendable. (H) amas d'enfans difpcrfés à l'aventure, une vilepopu-
o Adultération, {Pharmacie ) eftl'aâion de talfi- lacefanséducation, fans biens, fansprofe0k>n. L ex-
fier un médicament, en y ajoutant quelque chofe trème liberté'danslaquelleils ont toujours vécu les
qui en diminue la vertu, ou en le mêlant avec quel- laiffe néceflairementians principe, fans règle &fans
qu'autre qui, ayant la même couleur, n'eft pas auffi retenue. Souvent le dépit & la rage lesûùnSènt Se
chère. Les poudres font fujettesà adulrérationpar la pour fe vanger de l'abandonoù ils fe voyent, ils Ce
difficulté que l'on a à s'en appercevoirà l'infoeûion. portent aux excès les plus runeftes.
11eft d'une conséquence infinie* pour les malades Le moindre des maux que puifient caufer ces
de ne point acheter les médicamensdes coureurs de amours illégitimes, c'eft de couvrir la tente de ci-
pays, qui les vendent adultérés. N) toyens infortunés qui périment fans pouvoir s'allier,
ADULTERE eft l'infidélité d'une perfonne ma- & qui n'ont caufé que. du mal à cette, fociété r ou oa
siée', qui au mépris de la foi conjugalequ'elle a ju- ne les a vus qu'avec mépris..
rée, a un commerce charnel avec quelqu'autre ue Rien n'eu donc plus contraireà l'accrpiffement &
fon epoufé ou fon époux; ou le crime d une pemm- au repos de la fociété quel» doûrine & le célibat
(H )ej| mariée. ftfyrç fûR- infâme de ces faux ÇhUolbphes qu'onécoute dans
Ite libre avec une autre qui
nicatIon MARIAGE. le monde, et qui ne nous'parlent que du, bien de la
ADULTERE ( Morale. ) Je ne mettrai pas ici en fociété pendant qu'ils en ruinent en effet les véri-
queftion eft un crime, & s'il défigure la tables fondemens.D'une autre part, rien de fi falu-
lociété. n'y a perfonne qui ne fente enfaconfeien- taire à un Etat que la doôrine & le zele de l'Eglife
ce que ce
H
n'eft pas là une queftion à faire, s'il n'af puifqu'elle n'honore le célibat que intention
ne font de
autres que les fiabtihtés de l'amour propre. Mais uni.
autre queftion bien digne d'être difcutee, & dont Il
iolution emporte. celle de la précédente,feroit du une fainte 6c
de favoirlequel dés deux fait le plus de tort à la fo- honorable fociété c'eft elle qui travail-
ciété ou de celui qui débauchela femme d'autrui, le
ou de celui qui voit une perfonne libre & quiévite Itruire ces enfans qu'une

avec
d'amer l'état des enfans par un engagement régu-

après l'homicide le
raifon, & conformément au
femiment de toutes les Nations que ïadulme eft
plus puniffabl* de tous les cri-
Les anciens Romains n'avoient point, de loi for-,
melle contre
étoient arbitraires. L'Empereur Augufte fut le pre-
mier qui en fituney
dès, parce qu'il eft de tous les vols le plus cruel, cuter dans
la loi Juïia qui portoitpeine de mortcontre les cou. Fermoit pour toute fa vie. C'eft-là ce qu'on appçlla
pables mais, quoiqu'en vertu de cette loi, l'accu- authentique parce que la loi qui contenoit dit
sation du crime S adultèrefût publique & permifeà portions étoit une authentique ou novelle.ces Pbyer
tout le monde, il eit certain néanmoins que l'adul- Authentique & Authentiquer.
ttre a toujoursété confédéré plûtôt commeun crime 1 Les lois concernant Yadulur* font à préfent bien
domeftiqus & privé, que comme un crime public mitigées. Toute la peine qu'on inflige à la femme
enforte qu'onpermettoit rarementaux étrangersd'en convaincued'aJu/un c'eft de la priver de fa dot &
pourfuivrela vengeance, fur-toutû lt mariageétoit de toutes Ses conventions matrimoniales& de la
paifible,& ue le mari ne fe plaignît point. reléguer dans un monaftere.On ne la fouettemême
Auffi quelques-unsdes Empereurs qui fuivirent, pas, de peur que fi le mari Se trouvoit difpofé à la
abrogerentJHs cette loi qui permettoit aux étrangers reprendre,cet affront public ne l'en détournât
i'accufation S'adultère parce que cette accufationne Cependant les héritiers ne feroientpas reçus à in-
pouvoit être intentée tans mettre delà dlvifion en- tenter contre la veuve raûion d'aàdten à 1 effetde
tre le mari ce la femme fans mettre rétat des en- là priverde Ses conventionsmatrimoniales.Ils
pour*
fans dans l'incertitude & fans attirer fur le mari le roient feulementdemander qu'elle en fût déchue
mépris & tarifée car comme le mari eft le princi- fi l'aâion avoit été intentée par le mari mais il leur
pal iméreffé à examinerles aûions de fa femme il eft permis de faire preuvede Con impudicitépendant
eft à fuppofer -qu'il les examine avec plus de cir- l'an de deuif à 1 effet de la priver de fon douaire.
confpeâion que perfonne de forte que quand il ne Voyt{ Deuil.
dit mot perfonne n'eft en droit de parler. Voyt^ La femme condamnéepour
ACCUSATION.. ne cetie pas
pour celad'être fous la puiffance du mari.
Voila pourquoi la loi en certains cas a établi le Il y eut un tems ou les Lacédémoniens loin de
mari jug£& exécuteur en fa propre caufe & lui a punir ï 'adultère le permettoient
permis de fe venger par lui-mêmede l'injure qui lui ou au moins le to-
léroient, à ce que nous dit Plutarque.
étoit faite en lurprenant dans l'aâion même les L'adultère rend le mariage illicite entre les deux
deux coupables qui lui ravifToient l'honneur. Il,. elt coupables & forme ce que les Théologiensappel-
vrai que quand le mari faifoit un commerceinfame lent impedimentum triminis.
de la débauche de fa femme ou que témoin de fon Les Grecs & quelques autres Chrétiens .d'Orient
d etordre,il le diflimuloit & le fouffroit;alors l'adul- font dans le fentiment que l'adultèrerompt le lien du
ten devenoit un crime public& la loi Julia décer- mariage; en forte que le mari peut fans autre forme.
noit des peines contre le mari même suffi-bien que lité époufer une autre femme. Mais le concile de
contre la femme. Trente,» fiffion XXIV. can. y. condamnece fenti-
A préfent, dans la plupart des contrées de l'Eu- ment,& anat6ématife en quelqueforte ceux qui le
rope, l'adultèren'en point réputé crimepublic iln'y foûtiennent.
a que le mari feul qui puîné accuser la femme ee En Angleterre û une fetnme mariée abandonne

6c..
miniftere public même ne le pourroit pas j à moins {on mari pour vivre avec
qu'il n'y eut un grand fcandale. un adultère elle perd fon
douaire & ne pourra pas obligerfon mari à lui don»
De plus, quoiquele mari qui viole la foi conju- ner quelqu'autrepenfion
gale foit coupableauffi-bien que la femme, il n eft
pourtant point permis celle-ride l'en accufer, ni Dot* fui canott
dè le pourfuivre pour taifon de ce trime. Voyt{ mfi fpùnfofponu retraça, (M)
Mari, Quelque Altronomes appellentadulte»les éclip-'
Socraterapporte que fous l'Empereur 'Théodofe ses du Soleil & de la lune lorfqu'elles arrivent d'une
en l'année 380, une femme convaincue à1 adultère manière infolite & qu'il leur plaît de trouver irré-
fut livrée, pour punition,à la brutalitéde quicon- guliere telles
que font les éclipfes horifontales car
que voulut t'outrager. quoique le foleil & la lune foient diamétralement
Lycurguepunifïoit un homme convaincud'adul* oppoîës alors ils ne laiflent
pas de paroître tous
icre comme un parricide les Locrienslui crevoient deux au-deftus de l*horifon ce mot n'eft plus ufité.
les yeux & la plupart des peuplesorientaux puni{.. ^y«tÉCI.IPSE» RÉFRACTION,&e.
fent ce crime très-léverement. ADULTÉRIN, adj. Il,de Droit fe dit des
LesSaxonsanciennementbrûloientlafetmneA&A fans provenusd'unadultère. Voyei Adultère. en.
lire & fur fes cendres ils élevaient un gibet où ils Les enfans adultérinsfont plus odieuxque ceuxqui
étrangloient le complice. En Angleterrele roi Ed- font nés de perfonnes Ubres. Les Romainsleur refit.
mondpuniflbitl'adultencomme le meurtri mais Ca- (oient même laquaUtéiPenfansnaturelr, comme fi
nut ordonna que la punitionde l'hommeferait d'être la nature les defavoiioit. V<oyt[ Bastard,
banni& celle dela femme d'avoir le nez & les oreil- Les

..
bituàsadultirinsfont incapablesde bénéfice
les coupés.. -v?c-;v,
En Efpagneonpuniffoitle coupablepar le retran-
s'ils ne font légitimés; U il y a des exemples de pa-
chement des parties qui avoient été l'inib-ument du Le mariagefubféquent Vu devient poffible par la
crime. ?.
En Pologne, avant que le Chriftianifmey *ùt adultérin, ou de tous les deux, n'opère point la M*
établi, on punutoit 1'adulttre& la fornication d'une gitimarion c'eftau contraireun nouveau crime, les
façon bien finguUere.On conduifoit le criminel dans loiscanoniquesdéfendant le mariage entre les adul-
la place publique là on l'attachoit avecun crochet teres, fur-tout fe Sont promisl'un à f autre de le
par les tefticules, lui laùTaht un rafoir à fa portée; contraâerlors de leur aduftere.^.Adultère.(J7)
'il
de forte qu'il iàlloit de toute néceffité lé muti-
lât lui-mêmepour fe dégager à moins qu'il n'aimât
ADVOATEUR, f. m. terme ufité dans quelques
Coutumespouf fignifiercelui qui, autorifé par la loi
mieux périr dans cet état» du pays s emparedes beftiaux qu'il trouve endom*
Le Droitcivil,réformé par Juftinien qui fur les mageant(es terres. (x) \>
remontrancesde fa femmeTheodora modéra la ri- ADVOCAT,parminous,eftunLicentiéèsDroits
gueurdela loi Julia portoit que la femmefût fouet- immatriculé au Parlement, dont la fbnâion eft de
tée &: défendre de vive voix ou par écrit les parties qui
durant ce tiems le mari ne vouloit point fe réfoudre ont befoiri de fon affiftanec.
à la reprendre, on lui coupoit les cheveux& on l'en- Ce mot eft compofé de la prépofitionLatine ad,
Cour ilsfont au nombrede douze. V. PROfisiOH.'
& vùtart appelkr comme qui diroit appelle au Ce.. oui*
-cours des parties. ploidoirie Mi-
ADvocATd*#m cité vM* c*eft dans plu-
fieursendroits d'Allemagne un Magiftrat établipour
Les Rome quant à la l'adminiArationde la Jultice dans la ville, au nom
foient la même fonÛk» «pie nos Advocats font au de l'Empereur. r<VK Aovowi.
barreau car pour ks confeik ils ne s'en mêlaient
«oint: c'étoitr«fisÉre des Jurifconfultes. • ADVOCAT attend auffi dans un fera particu-
LesRoms^f£fokntira.grandmdekprofef>- lier, dans l'Hiftoure tecléfiaftique pour une per-
fion # Advocat.-ksfiéges du BarreaudeRomeetoicnt fonnedont lalbncîkm étoit de défendre les droits &
rémois de Confuls&de Sénateurs ,qui fetenoier* ,les revenus de l^Eglifc & des CommunautésReli-
Jionorésde lat qualité A' Advocats. Ces mêmes bou- 'Feules, tant par armes qu'en Jultice. DiFEN-
ches duicommandaient au peuple étoientauffiem- SEVR,VlDAME. v
ployées à lé défendre. >y1/;
Honorati Glanfftmt Se
Pris en ce fens,c*eftkm*niechofequ'^1Aw«/,Di-
finfiur Confirvattur Econome Caufidicus Mun-
On les appelloitCovdm
«ême P«/k»«< -parce qu'onfuppofoitque leurs çliens
,ne leur avoient pas de
moindresobligationsque les
efclaves en avoient aux maîtres qui les avoiemt af- Il a été employépour fynonymeà Patron; c'eft-à-
franchis. VvfK PATRON & Client. dire celui qui a l'advouerie ou le droit de préfentor
Mais alors les Advocats ne vendoient point leurs en fon proprenom. K oyti Patron, Advouerie,
Services. Ceux qui afpiroient aux honneurs & aux PRESENTATION
charges le jettoiént dans cette carrière pour gagner Les Abbés & Monafteres ont auffi des Advocètsoa
l'affection du peuple & toujours ils plaidoientgra- Advoués. roytiABsit&c. (H)
tuitement: mais torique le luxe
Rome, & que la faveur populaire ne
fe fut introduit
fervit

conipeiuespar déshonneursnides emplois,ils devin.


rent œercenairesparnéeeffité. La profeffion d'Advo*
plus
parvenir aux dignités, leurs talens n étant plus ré-
à
à
i
ADVOUATEUR,f. nu terme ufité en quelques
Coutumes pour fignifier celui qui réclame& recon-
noît pour fien du bétail
geant les terres d'autrui. (^T)
a été pris en domaia-
ADVOUÉ adj. (JurifprtuL)figni6oit ancienne-
màier lucratif ;& quelques-unspouffè-
car devintun ment ï Advocat c;eft-à-dire le Patron ou Protedeur

loi.
que le Tribun
rent même fi loin l'avidité du gain, appellée d'une Eglife ou CommunautéReligieufe.
Cincius poury pourvoir nt une loi de fon
Ce mot vient, ou du Latin Advocatus3 appelle à
laquelle il étoitexpreffement défen.
nom CÏncut par l'aide ou de advotart, donner fon fuf&age pour une
du auxAdvocatsde prendredel'argentdeleursdiens. chofe.
frédéric Brummèrus a fait un ample Commentaire Les Cathédrales les Abbayes les Monafferes,&
fur cette autres Communautéseccléûaftiques avoient leur»
Il avoit déjà été défenduaux Advocatsde recevoir Advoués. Ainfi Charlemagne prenoit le titre $Ad~
aucuns préiens pour leurs plaidoyers l'Empereur voüfde S. Pierre le Roi Hugues, de S. Riquier Se
Augufte y ajouta une peine mais nonobstanttoutes Bollandus fait mention de quelques lettres du Pape
ces mefures le mal étoit tellement
enraciné,que
Nicolas par lesquelles il étaWiflbit le faint Roi
l'EmpereurClaudius crut avoir fait beaucoup que Edouard& les Advouis du Monafterede
de leur défendrede prendre plus de dix grands 4ef- Weftminlîer &cde toutesles Eglifesd'Angleterre.
tercespour chaque caufe ce qui revient à 437 liv.
iof. de notre mônnoie.
Il y avoit à Romedeux fortes £ Advocats;les plai- & en quelque forte les Adminitlrateursdu temporel
dais* les Jurifconfultes diftinâionque nousfaifons des Eglifes; & c'étoit fous leur autorité que tefai-
auffi au Palais entre nos Advocats dont les uns s'ap- foienttous les contrats concernantces Eglifes. ^<9«t
pliquentà la plaidoirie Si les autres fe renferment DÉFENSEURS,£<
dansla consultation. Il y avoit feulementcette dif Il paroît même par d'ancienneschartes, que lu
fronce, que la fonction des Jurifconfultes qui don. donationsqu'on faifoit aux Eghfes étokat
conférées
noient Simplement leurs confeils étoit diftinâe de C'étoienteux qui fe préfentoient eu jugement
celle des Advocats plaidans, qu'on appelloit Ample-
mentAdvocats,puisqu'onn'en connoaToitpoint d au- pour les Eglifes dans toutes leurs eaufcti «quielles
ren-
plaidoient point c'étoit doientla juftice pour elles danstousles lieux ou
tres. Les Jurisconsultes ne avoient jurifdiûkm.
fuie efpece de Magistratureprivée & perpétuelle,
pnnclpalementfous les premiersEmpereurs. D'une C'étoient eux qui commandoientlés troupes des
autrepart les Advocatsne deVenoieni pamais Jurif- 8c de dueffiftes. royt[ Combat Dva. Chah-
confultes au lieu qu'en Franceles Advoausdevien-

aux
nent Jurisconsultes c'eSt-à-dire qu'ayant acquis
de l'expérience & de la réputation au Barreau & ne
hoûvantplus en Soutenir le tumulte& la fatigue ils de Stificon dans le jv. fiecle mais les Bénédtâins
n'en font remonter l'origine qu'au viij.^S.S.Buud*
AdvoCATGénéral eft un Officier de Courfouve-
faine, à les parties communiquent les caufes où
qw
ou des
Mineurs font intéreffcs;ac qui après avoir réfumé à «clés protéger fu-lmtwmM&ftde quelques
l'Audienceles moyens des Advocats donne lui-mê-
me fon avis Se prend des concluions en faveur de
l'une des parties. ee n'étoit autre chofe que des Advouis Haas, un autre
L'Advocat Rfêêi des Empereurs, Officierinffi- nom, ^!y^ÇONSW»VATEUR.
avoitauelque rapport avec nos Ad- Uyeut auffi ^^quelquefoisplufidn Sûus-airouls ou
mé par Adrien
votais Généraux car il étoit naaVAdyocatdu Prin-
ce, mats fpécialèmentdam les caufe» concernant le
Advoc at Confijhrïal, eft un Ofïcier de Cour de
Rome, dontla fondion eft entr'autnts de plaider
la oppofitionsaux provifiontdes bénéfices en cette
terkuxs y
rent4b
k auffi du afeataott ks outfis ou itt»
perfônnes nexée à aucun fonds réelle, quand elle eft attachée
très en général qui prenoient en main la
défenfe d'un autre., Plufieurs villes ont eu auffi leurs à la glèbe & A un certain héritage.
Advo'ùis. On trouve dans, l'Hifloire les Aivoùis
fe,
On
une Eglise ) ou en la dotant.
Les Vidâmes prenoientnuffihiqUalitéd'i^Aoir^; Lohque c'eft un laïque qui la bâtit Ou lu dot,
& c'eft ce qui fait que. plufieurs Hiftoriens du viij. «elle eft en patronage la!que. Si c'eft un eccléfiaftique
fiecle confondentces deux<jualités. Voyt{ Vidame* il faut encorediftinguer -car s'il Fa fondée ou dotée
Et c'cd auffi pourquoi ptufieurs grands Seigneurs de fon propre patrimoine c'eft un patronage laïque
d'Allémagne,quoique Séculiers,portent des mitres mais fi c'eft du bien de PEglife qu'elle a été fondée,
c'eft un patronageeccléfiaftique.
Si la famille du fondateureft éteinte, le patronage
en appartient au Roi, commePatron de tous les Bé-
Spelman diftinguedeuxfortes tfAêvoMs eccléfiaf* néfices de fes états >fi ce n'eft les Cures & autres
tiquesen Angleterre les uns pour les caufes ou pro. Bénéfices à charged'amesqui tombent dans la' no-
cès,qu'il appelle Advocaù caufarum les
autres minationde l'ordinaire.
Si le Patron eft retranché de l'Eglife ou par l'ex-
pour Vadnuniftration des domaines qu'il appelle
Advotati Joli, communication,ou par l'héréfie le patronage dort
Les premiers étoient nommé* par le Roi,& étoient & n'eft pas perdupour le Patron qui recommencera
ordinairementdes Advocats de profeftion, intelli* à en exercer les droits dès qu'il fera rentré dans le
gens dans les matièreseccléfialtiques. fein de l'Eglife. En attendant,c'eft le Roi ou l'ordi-
Les autres qui fubfiftent encore, & qu'on appelle nairequi pourvoyent aux Bénéficesvacans à fa. pré-
quelquefois de leur nom primitifAdvoùés, mais plus fentation. Poyt{ PATRON.
couvent Patrons étoient & font encore héréditaires, ADUSTE adj. tnMtdtcint s'applique aux hu-
étant ceux mêmes qui avoient fondé des Eglifes,ou meurs qui pour avoir été long-tems échauffées font
leurs héritiers. Voyez PATRONS. devenues comme7 brûlées. Ce mot vient au Latin
Ila eu auffides Femmes qui ont porté la qualité
S Advo'ùis Advocatijpx & en effet le Droit canoni.
aduflus brûlé. On met la bile au rang dé ces hu-
meurs adujks; & la mélancolien'eR, à ce que l'on
que fait mentionde quelques-unes quiavoient même croit, qu'une bile noire & adufie. Voyt\ Bile Mi-
droit de préfentation dans leurs Eglifes que les Ad»
voüfs ce même encore préfent, fi le droit de Pa- On dit que le fang eA adujlt lorfqu'ayant été
tronage leur eu tranfmis par fucceffion, elles l'exer* extraordinairementechauffé,tes parties les plus fub-
cent comme les mâles. tiles fe font diflîpées & n'ont lailfé que les plus grof-
Dans un. Edit d'EdouardIII. Roi d'Angleterre, on fieres à demi brûlées pour aihfi dire & avec toutes
trouve le terme à'Advoiii en cluf, c'eft-à-direPa- leurs impuretés la chaleurraréfiantle fang fes par-
tron fouverain qui s'entend du Roi qualité qu'il ties aqueufes féreufes s'atténuent&
prend encore à prêtent, comme le Roi de France la il ne refle que la partie fibreufe avec la globuleufë
prend dans fes états. concentrée& dépouillée de fon véhiculec'eft alors
Il y a eu auffi des Advoù'ésde contréesSe de pro* que fe formetantôt cette couenne tantôt ce rouge
vinces. Dans une chartre de 1 187 Berthold Duc de brillantque l'on remarque au fang qui eft dans une
Zeringhem eff appelle Advoüé de Thuringe & dans palette.Cet état des humeur; fe rencontre dans les
la notice des Eglifes Belgiquespubliée par Mineus, fièvres & les inflammations,& demande par confé-
le Comte de Louvain eft qualifié ^vo«<deBrabant, quent que l'on ôte la caufe en reftituant au fang le
Dans l'onzième & douueme fiecle on trouve auffi véhiculedont il a befoin pour circuler.Le remedele
des Advoüls d'Alface de Soüabe &c. plus efficacealors eft l'ufagedes délayansou aqueux,
d'Agilesrapporte qu'aprèsqu'on eut re-
Raymond tempérés pat les adouciuans. Voyc^ SANG & Hu·
pris Jérufalemfur les Sarrafins, fur la propofition MEUR,&C. (N)
qu'on fit d'élire un Roi les Evêque's foûtinrent A D Y. Voye^ pAtMlÉR.
« qu'on ne devoit pas créer un Roi pour une villeoù
m un Dieu a voit
fouffert & avoit été couronné», non ADYtUM, f. àtiror ( Hifi. de.) terme dont
dtbtn ibi elifji Regem ubi Dots & coronatus tfi &c. les anciens fe fervoient pour defigner un endroit au
fond de leurs temples oit il n'étoit permis qu'aux
que c'étoit auez d'élireun AdvoüE pourgouverner
la Place, &c. » Et en effet Dodechin Abbé Alle- prêtres d'entrer c'étoit le lieu d'oti partoient les
mand, qui a écrit le voyage à la Terre-fainte du oracles.
sij. fiecle appelle Godefroy de Bouillon, Àdvoid Ce mot eft Grec d'origine & fignifieinacufliblt:
JufaintSipulchrt.(Il) il eft compofé d'à privatif,& de «Tw»ou/ww entrer.
AD V OOERI E (. i. (JtmffmJ. ) qualité d'Ad. Parmiles Juifs, le tabernacle ou repofoit l'arche
voiié. Poye{ AdvouÉ.
Advouerie fignifie entr'autres chofes le droit de
préfenter à un Bénéfice vacant. Poy*i Présenta- ticulièrement fa volonté il n'étoit
Grand-Prêtre d'y entrer,cela une
is
d'alliance & dans le temple de Salomon U Saint
des Saints étoit les lieux où Pieu manifèftoit par-
teule
qu'au.
fois Tan-

En ce fens il eft patronage. Voyt\


Patronage.
La raifon pourquoi on a donné au patronage le
nom d'advoiitrie c'eft qu'anciennement ceux qui.
avoient droit de préfenter à une Eglife, en étoient diphthongue aux yeux parce que quoiqu'ellefoie
les Protecteurs& les bienfaiteurs, ce qu'on expri. compofée de a & de «, on ne lui donne dans la pro-
moit par le mot A.dvoiié,Advoead. nonciation que le fon de IV fimple ou commun &
mêmeon ne lVpas confervée dansl'orthojppheFran-
Advoüeria pris pour Synonyme 3 patronage eft le
droit qu'a un Evêque un Doyen, ou un Chapitre, çoife ainfi. on écrit Cîjkr Enit Enéide Equa-
ou un Patron laïque de préfenter qui ils veulent à
un Bénéfice vacant. Y. Vacance* Bénéfice, *c. Commeon ne fait point entendredans la pronon-
Uadvoiurit eft de deux fortes; ou personnelle,ou ciationle font de Ta& de r««n une feule fyUibe, on
réelle perfonnellfr, quandelle fuit la perfonne & eft 6gure foit une dipthongue.
ne doit pas dire que cetteexpofé
tranûniflible à fes'enfans ôc à fa famillejfans$tre im- On prononce a-iri, à l'air, & de mes»
bifome
a-érim ax£a*i ne font point une diphthongueen ces au rapport de Xenophon ces foldats ayant
mots, puisque 1*4 & l't y font prononcés chatunfé- mangé de ce miel il leur prit un vomiflement &
pamncnf en Syllabes particulières. une diarrhée fuivis de rêveries de forte que les
Nos anciens auteurs ont écrit par « le fon de Vai moins malades reflembloient à des ivrognes ou à
prononcé comme un /ouvertsainfi on trouve dans des curieux, & les autres à des moribonds.-cepen-
plufieursanciensPoètes ï*r au lieu de l'air atr9 & dant perfonne n'en mourut quoique la terre parût
de même *ks pour o/£m; ce qui eft bien plus raifon- jonchéede corps comme après une bataille ce le
nable que la pratique de ceux qui écrivent par «i mat cefla le lendemain environ à l'heurequ'il avoit
le (on die Il ouvert, Français connaître. On a écrit commencé de forte que tes foldats fe levèrent le
connaîtredans le tenu que l'on prononçoitconnoitrt; troiùeme & le quatrième jour mais en'l'état que
ta prononciation a changé, l'orthographeefl demeu- roneûaprèsavou- pris une forte médecine. La fleur
rée dans les livres fi vous voulez réfonner cette de cet arbrifleaueu comme celle du chèvrefeuille
orthographie & la rapprocher de la prononciation mais bienplus forte au rapport du père Lamberti
préfente ne réformez pas un abus par un autre en- MillionnaireThéatin. Mémoire de F Académie Royale
core plus grand car ai n'eft point fait pour repré- das Sciences IJ04. (N)
!enter i. Par exemple l'interjeâion hai hai, hai Voici les caraôeres de cette plante. Elle s'élève
bail mail, &c. eu la prononciationdu Grec i*ït à cinq ou fix pies fon tronc eft accompagnéde plu.
fieurs tiges menues, divifées en branches inégales
Que fi on prononcepar £la diphthongueoculaire foibles & caffantes blanches en-dedans couvertes
ai en palais j&Cc. c'eft qu'autrefoison prononçoitl'a d'une écorce grisâtre& Me, excepté à' leurs extré-
& IV en ces mots-là tuage qui fe conferve encore mités où elles font velues. Elles portent des touffes
dans nos provincesméridionales de forte.queje ne de feuilles affez iemblables à celles du néflier des
vois pas plus de raifonderéformerFrançois parFran- bois. Ces feuilles font longues de quatre pouces
çais qu il y en auroit à réformer palais par palois. fur un pouce & demi de largeur vers le milieu, ai-
En Latin et & ai étoient de véritables diphthon- guës par les deux bouts mais fur-toutpar celui d'em*
gues oh té confervoit toujours un {on plein& en- bas de couleurverd gai & légèrement velues, ex-
tier .commePhnarquel'a remarqué dans fon Traité cepté fur les bords où leurs poils formentune
ainfi que nous entendons le {on de Ta de fourcil.Elles ont la côte affez forte, & cette côte
dans notre interjection hai hai hai I Le (on de fe diftribue en nervures fur toute leur furface. Elle
l't ou de l'i étoit lors très-foible & c'eft à caufe de n'eft qu'un prolongementde la queue des feuilles,
cela qu'on écrivoit autrefois par ai ce que depuis qui n'a le plus fouvent que trois ou quatre lignes de
on a écrit par a, Mu/ai enfuiteMu/m Kaifar& C'a- longueurfur une ligne d épaifleur.Les fleurs naiffent
far. Foyn ta Méthode latine de P. R. (F) ranembléesau nombre de dix-huit ou vingt. Elles
jEDES ,{. (Hifl. <uu.) chez les anciens Romains, formentdes bouquets,à l'extrémitédes branches, où
pris dans un Cens général,fignifioitun bâtiment ,-uni elles font foûtenuespar des pédicules d'un poucede
mai fin fintéritur du logis fend/vit mime où Pon mon* long,velus, & naiffansdes aiflelles de petites feuil-
goit, fi fon adopte cette étymologie de Valafridus les membraneufes blanchâtres longues de fept à
S trabon pottjl tnimjitriut odes adtdtndumintis,ut huit lignes fur trois de large. Chaque fleur eft un
cttnacuta ad canandum primo (bit fachz. tube de deux lignes oc c1emte de diamètre, légère-
Le même mot dans un fens plus étroit, fignifie ment çannelé, velu, jaune, tirant fur le verd. Il s'é.
une chapelle ou forte de temple du Second ordre, vafe au-delàd'un pouce de diametre, & fe divifeen
non confacré par les augures comme l'étoient les cinq portionsdont celle du milieu a plusd'un pouce
grands édifices proprement appelles umplts. On de longfurprefqu'autantde largeur:elle eft refleurie
trouve dans les anciennes descriptions de Rome, & en amere ainfi que les autres & terminée en ar-
dans les auteurs de la pure Latinité Mdes ForturL • cade gothique. Sa couleur eft le jaune pâle doré
JEdes HtrcuGs JEdtsJuturna. Peut être ces temples vers le milieu les autres portions font plus étroi-
n'étoieht-ils affeôés qu'aux dieux du fecond ordre tes & plus courtes mais pareillement jaunes pâ-
ou demi-dieux. Le fond des temples où Ce rencontroit les. La fleur entière eft ouverte par derriere & s ar.
faute! & la ftatue du dieu fe nommoit proprement ticulé avec un piftil pyramidal, cannelé long de
Aù&cuta diminutifd'jEdés. deux lignes verd blanchâtre légèrement velu
iEGILOPS termede Chirurgie fignifie un ulcère au garni d un filet courbe long de deux pouces,
grand anglede Cail. La caufe de cette maladie eft une terminé par un bouton verd pâle. Des environsde
tumeur inflammatoire qui a Suppuré & qui s'en: ou- l'ouverture de la fleur fortent cinq étamines plus
verte d'elle-même. On confond mal-à-propos l'agi- courtes que le piftil inégales courbes chargées
lops avec la fiftule lacrymale. Uagilops n'attaquant de fommets long d'une ligne ce demie & chargés
point le fac ou réfervoir des larmes n'eft point une d'une pouffiere jaunâtre. Les étaminesfont auffide
maladielacrymale. Yoytt Anchilops. cette couleur elles font velues depuis leur ori-
La cure de Vagilops ne differe point de celle des gine jufque vers leur milieu, ce toutes les fleurs
ulcerts. Poyq. Ulceri (Jf) font inclinéescomme celles de hffraxinelle. Le pif-
•iEoitoPS. foyeiYïVsM. til devient dans la fuite iji fruit d'environ quinze
• iEGIUCHUS (Afyth. )furnom de Jupiter,fous lignes de long fur fix ou fept lignes de diamètre.
lequel les Romains 1 honoroient quelquefois en mé- Il eft relevé de cinq cô* es, dur brun & pointu. Il
moire de ce qu'il avoit été nourri par une chevre. s'ouvre de l'une à Tartre extrémité en fept ou huit
iECOCEROS ( Myth. ) Pan mis par les dieux endroits creufés en gouttières ces gouttières vont
au rang des ailres, fe métamorphofalui-même en fe terminer fur un axe qui traverfe te fruit dont il
chèvre ce qui le fit furnommeragoceros.
/EGOLETHRON, plante d'écrite par Plirte. Il
paroît que c'eftcelle que Tournefort a décrit fous le
du
l'intérieur t en autant de loges qu'il y a de
gouttièresà 1' ;riegr.
nom de chammmdodenarôsPonticamaximamtfpilijo- C'eft «L ùe M. Tournefort caraôérife cette
lio on lutto. plante, <k <. les anciens ont connu les propriétés
Cette plante croît dans la ÇoWùde, & les abeilles dangereufe*.
fucent fa fleur mais le miel qu'elles en tirent rend
furieux ou ivres ceux qui en mangent comme
«W» à l'année des dut mille à l'appmfa» de Tic-
il
ÆGYPTE. Fcytl ECTFTl,
• jELURUS ( Myth. ) Dieu des chats. Il eft re- reçut t'ordinationdes Prêtres. Voyer Ordination;
préfenté dans les antiques Egyptiennes, tantôt en S., Epiphane, Héref. 73. s'éleve avec force con-
chat tantôt en hommetête de'chat. tre les Aériens en faveur de la fupériorité des Evê-
AEM ou AM on fe fert ques. Il obferve judicieufement que le mot Pmby-.
e Amfterdam pour les liquides. L'«/« elt de quatre ttrii dans S. Paul, renferme les deux ordres d'Evê-
ankers Tanker de deuxtlekans ou trente-deuxmirr ques.& de Prêtres, tout le Sénat, toute l'affemblée
gles ousmingeUesi & te mingle revient à deux pin», des Eccléfiaftiques d'un même endroit, & que c'é?
tes, mefure de Paris. Six aems font un tonneau de toit dans une pareille affembléé que Timothéê avoit
quatre barriquesde Bordeaux,dont chaquebarrique été ordonné. Voye\ Presbytère.
rend à Amfterdam douze Pékans& demi te qui tait Les difciples d'Aérius fbûtenoient encore après
mingtes vin & lie; leur Maître,quelaprière pour les morts étoit inutile,
cq pékans le tonneau ou 800
ce ,qui peut revenir à 1600 pintes de Paris & par que les jeûnes établis parl'Eglife & lur-tout ceux
«oniéquent Y Min revient à ijo ou 160 pintes de du Mercredi, du Vendredi oc du Carême, étoient
Paris. fuperftitieux qu'ilfalloitplutôt jeûner le Dimanche
A urt AM on Ame. ( Commerce. ) Cette mefure que les autres,jours, & qu'on ne devoit plus célé-
pour lés liqueurs qui eu: en ufagedans refque toute brer la Pâque. Ils appelloientpar mépris Antiquaires
les fideles attachés aux cérémoniespretcrites par
l'Allemagne, n'eu pourtant pas la même que celle
d'Amllerdam, quoiqu'elle en porte le nom, ou un l'Eglife & aux traditions eccléfiaftiques. Les Ariens
approchant & elle n'cft pas même femblable dans fe réunirent aux Catholiquespour combattre les rê·
toutes les villes d'Allemagne.Vamt communément veries de cette feue, que ne lubiifla pas long-tems.
eft de xo vertels ou de 8b mages.A Heydelberg elle S. Epiphane Hceref. jij. Onuphre in Chrome, ad
eft de 1a vertels, & le vertelde 4 maffes, ce qui ann. CnrM. 3 49 Tillemont, Hijl. Ecdéjîaji. tomtIX.
réduit Yame à 48 maffes. Et dans le WirtembergYam
eft de 16 yunes, & l'yune de to maffes, ce qui fait AÊROLOGÏE, f. f. ÇMed.) traité ouraifonne-
monter Yame jui4u'à 160 mages. (G) menteur l'air fes propriétés,& fes bonnes ou mau-
vaifes qualités. On ne peut réunir dans la pratiqua
ÆON ( Mytk.") la premièrefemme créée* dans
lefyftème des Phéniciens. Elle apprit à fesenfansà de la Medecine fans la connoiflancede
prendre des fruits pour leur nourriture,à ce que dit c'eft par elle qu'on s'inftruit des impr«fficns de l'air
Sanchoniàthom & de fes différonseffets fur le corps humain. fort?
jEORA ou GESTATION,( liïifi. ànc. gymnafi. ) Air.(JV)
AÊROMANTIE,f. f. ( Divin, Hift. ahc. ) fortede
divination qui fe fâifoit par le moyen de l'air & par
d'une montagne de l'Argolide où on lui rendoit un l'infpeâion des phénomènesqui y arrivoient. Arifto-
culte particulier.. phane en parle dans fa Comédie dés Nuées. Elle Ce
AÉRER, v. aSt.(ArcfùtM) donner de fair à iubdivife en plufieurs espèces, felon Delrio, Celle
qui fe fait par l'obfervation des météores', comme le
un bâtiment. Il a fait percerfa gàltrit des deux tétés
pour r aérer davantage. Ce terme
eft de peu d'ufage; tonnerre,ta foudre, les éclairs fe rapporte aux au-
& l'on dit plutôt mettre tnbelain gures. Elle fait partie de l'Aftrologic quand elle s'at-
Aérer (CA«#O fe dit des oifeaux de proie qui
font leurs airesurs nids fur les rochers.
AÉRIEN, adj, qui eft d'air ou qui contenu Paiu
tache aux afpettsheureux on nwlheuttux des Pla-
nètes $Jk à la Teratofcàpie qtfand eUe tire des préfa.
ges de apparition de quelquesfpe8res qu'on a vû9
dans les airs, 'tels que des armées,des cavaliers, &
Les Effeniens qui étoient chez les Juifs la autres prodigesdont parlent les Hiftoriens. Vaéro*
la plus fubtile & la plus raifonnable tenoient que mantie proprement dite étoit celle ou l'on conjuroit
l'ame humaine ètoit une fubftanceaéritnnt. Foyej^ l'air pour en tirer des préfages. Cardan a écrit fur
cette matière. Voyt^ Delrio, difquifit. magicar. lib.
Les bons ou les mauvaisAnç|? qui apparoifloient lV.captij.QU*Û,.vj.feH.4,pagt54j.
autrefoisaux hommesvjjrenoient dit-on, un corps Ce mot eft formé du Grec «»V, air & /uurtiu 0
aérien pour fe rendre fenlibles. Voyei Ange. divination, (G)
Il.-
Porphyre & Jamblique admettaient une forte de AfeROMÊTRIE.r«w AIROMÉTRIE.
Démons aériens à qui as donnoient différens noms.
Foytiï>tMOVtCiîtnri&t. fymptomesde phrénéfie. /%<t Phrénesie. (N)
Les Rofecroix, ou confrèresde la Rofecroa & Pays-Bas
peuplent toute l'atmoiphere-
1 d'habitans aéntns^¥ty*\ ROSicaoïx*, Gnome dans le DucjW de Brabant fur la rivière de Demere.
*• AERIENNE (Mytr ) furnoin donné à Junon ( Myt. ) nom de,
qui pafloit pour la péeffe de* aks.
la divinité qiii préfidoit ¡'la fabrication dès mon-
AERIENS pris fub. {Tkiot. ) SeÛàiresdu
îv. tiecle qui forent ainfi appellesé'AMus, Prêtre
billement ordinaire gauche fur.
Ia hafte pwe, balance. Mf-,
d'Arménie,- leur chef. Les Aimns avoient à-peu»
prèslesmêmesfentunensiurlaTrinitéquelesAriens: tulanusétoit, difoit-on.peré du dieu Argenté.
mais ils avoient de plusqu elques dogmes qui leur *jESV$?trMouCUIVRE
étoient propres 8c particuliers par exemple, <pie Mettezdans un vaifleaude terre
l'épifeopat eft l'cxtenfion du caraôere facerdotal, de vieilles lames de cuivredu foufre&dulelcom-.
pour pouvoirexercer certainesfonâions particuliè- muncou en parties égales arrangezJes couche fur cou-
^%«t, vrez le vaiffeau }utei la jointure du «ou-
res que les fimples Prêtresne peuvent exercer. che
Eviçue, PrItre, &c. Us ondoient cefentimentfur vercleayee Coû-,
plufieurs paffages de S. Paul, &fingulierement fur
celui de la première Epîtreà Timothéê, chap. jv, I faites rougir une lame de.
négligerUdoi? du
v. (4. ou t'Apôtre TexTiorte èm pas
gu'il a rtçu par ftmpofmondes Mains desPrêtres*Sur broyez le çiùvrebrûlé j réduifeï4e en poudre fine
quoi Atrius obfervequ'il n'eft: pas là queftion d'E^ê-, que vous laverez legeremeat dans de Toau, 8c vous.
que,s & qu'il eft clair par ce paflage que TimQthçc
luxations,les fraûures & les contufions. On le fait • AFFAISSEMENT, f.m. ( Med. ) maladie. Boer-
haave diftipgue cinq eipeces maladies, relatives
de
prendre dans du vin mais fufage interne eneftiui-
aux cavités retrécies,oc l'affaiffemtnten en une. « Il
oeâ. C'eft à l'extérieur un bon déterfif. a faut rapporter ici; dit ce grandMédecin, Yaffaif-
MTHERdesCkimifits, fi-^fiTHERÊ.V. ÉthïR produit par leur inamtion,ce
j» qui ditruit leur cavité. N'oublionspas ajoûte-?-
*'£THON,( Afyth. ) un des quatre chevaux du Il U » ««qui peut arriver à ceux
qui trop détendus
par une matière morbifique,fevu»denttout4-coup
dien donne le même nom à un des chevaux de Plu-
i par une ,trop grande évacuation. Rapportons en-

de
m
ton. Le premieryknt &<&», brûler &l'autre vient core ici la trop grande contraôion occafibnnée par
» ce qui
» l'aâion exceffive des fibres orbiculaires
f. m. pL CThict.) hérétiques du jv. foûdivife Xaffaifftmenten trois branches différentes.
fiede ainfi nommés à'Aïùus leur chef, furnommé Exemple de la feconde forte fi quel»
VImm ou l'^Aée natifde la Céléfyrieaux environs qu'un eft attaqué d'une hydropifieanafarque, la ma-
d'A«Ûoche,oud'Antiocnemême. Ilioignoità la plus ladie fon fiége dans lepannicule adipeux,quel'eau
vils,extraclionles mœurs lesplusdébordées: fils d'un épanchéediftend au point d'augmenterle volumedes
père qui périt par une mort infâme
il fut dans fes membres dix fois plus que dans l'état de fanté. Si
premieresannées efclave de la femme d'un vigne. dans cet état onfe brûle les jambes, il s'écoulera une
ron forti de
fervitude: il apprit le métier de Forge' grande quantité d'eau qui étoit en ftagnatioi* cette
ron ou d'Orfèvre puis exerça celui de Sophifte de eau s'écoulant, il s'enivra ïaffaiffementj les parties
là fucceffivementMédecin ou plûtôt charlatan;, dévieront fi flafquea ,que les parties du bas-ventre
Diacre &dépotedû Diaconat déteftéde Confiance en pourront contraôerdes adhérences,commiB »1 eft
& flétri par plufieurs exils enfin chéri de Galtus & «mvé quelquefois. Cet ajBffemnt fiippofe donc
rappelle par Julien lf Apoftat fous le règne duquel tourours difl*nfion. Koy^ Infiit. Med.de Boerhaave
fut ordonné EvSque. M* d'abord Dateur d A- tn François &Comthtnt,
ti & fo ft enfuite chef de parti. Tillemont,tom. Affaissement '4*t torts, Quelquefois une
tion tonûdérable de terre, au-deffous de laquelle il
Les Aëtiens >mbus de les erreurs, étaient une vuide s'enfonce tout d'un coup. ce
y a un efpaces'affaifer;
branche d'Ariens plus outrés que les autres, & foù* qu'on appelle cela arrive furtout dans les
tenoient que le Fils & le Saint-Efpritétoient en tout
différons du Père. Ils furent encore appellés Leuno-
méens £Eùnomg% un des principaux Diiciples £M- tant des tçrres rapportéesqui viçnnentà s abbaifler
tius Hitèroujkas Exoueaatiens Trogty* ainfi que d'une couche dont on n'a -pas eu foin de
tcs omTroglodyw,Kxoeioaiut
&Cpurs Arum, V<%t\ bien fouler le fumier. (iî)
(eus ces mots (bus leurs titres.
( G)
AETITE AETITES Ofi. au. minéral ou que es eaux paf»
terres ne font pas affez folides ba/fin,
fouvent le ni»
connu communémentfous le nom de Pivrt d'aigle, fent par-de«us les bords d'un
jrçjyeç Pierre ç>\ugi.e.(/) veau s'affaiffe Sç k baflîn
Affaisserv. a. arme dreffer des
oifeaux de proie 1 voler & revenir fur le poing ou'
familiers, & les
au leurre c'eft auflî les rendreplus
AFFAIRE f. f. entermede Pratiqueeft tenir en fanté, en leur ôtant le trop d'embonpoint.
{H ) On dit dans le preaùejr fens, Yaffaifjage efiphis diffi-
Affaire, (C«w*«««.)terme qui dans le Com- cite qu'on ne ptnfe.
merce a plufieurs fignifications. • AFFAtE terme de commandement, (Marine. )
Quelquefoisil fe prend pour marché achat traité, il eft Synonyme àfais baiffenVondit affale tes cargttes*
convention mais égalementen bonne & en mauvaife fond. Voye[ CarGUE-FOND. (Z?
te fens
part, fuivant cequ'on yajoûte pour en fixerdefavan- AFFAJLE, 4trt affalé fur la cou ( Marine, ) c'eft-à-
ainfi felon qu'un marché en avantageuxou dire, que la force du vent ou des courans porte le
tageux, on dit qu'un Marchand a kait ««< **«»f ou yaiffeau près de terre, d'où Une peut s'éloagner &
«04 mawaife affaire. courir au large, foit par robftacledu vent, toit par
Quelquefoisaffairt fe prend pour la fortune d un
Marchand ;& félon qu'il fait des gains ou des. pertes
confidârables,qu'il eut riche, fans dettes, ou endetté, «f*
on dit qu'il eft bien ou mat dans fes affaires.
AFFALER v. afiL ( Marm. ) wte wàaff-,
c'eft la faire baiffer. Voye^ Manœuvre, ( Z )
Enttndnftiaffaira, c'eftfebien conduire dansfon vre
AFFANURES,f.f.pl. (Agrùult, ) ç'eft la quan-
négoce entendre la. affaires c'eft entendre la chica-.
tie, la conduite d'un procès nvttre. tité de blé que l'on accorde dans quelquesProvince»
c*eà les régler, paver fes dettes, &e. On dit en aux moiffonneurs& aux battcurs en grangepour le

on
res,
qui faites affairespar Procureur va dit, prix de leur journée. Cette manière 4e payer dit
proverbe que le fermier manque
DiS. du Comm. tom. 1. plus lieu aujourd'hui, que quand
d'argent, & que les ouvriers veulent être payés fur
page S J 'g. (CI
AFFAIRE MtmtJk Fauconnerie; ondit c'tfl un oi-
fiau d* tonne affaire pouc dire, e'ejt un oifeam Ne., AFFEAGER v,aû. urmde Coutumes i cVîftdofiK «
démembreruuf partie de*
drtffê pour le voi Um diïu Àla voterie. ner à féage, c*eft-à-dire,tenir fief
AFFAISSÉ dit qu'un fon fief pour le doaaez à en ou en roture.
bâtiment eft affaiffif lorfi|éi'étant fondé fur un terrai» Voyè FÉAGE. (M)
de mauvaife confîftàWcè, fon poids l'a fait baifler AFFECTATION f. f.
Ce mot qui vient du Latirt
inégalement;ou qu'étant vieux; ilmenacr ruine. affeBare rechercher avec foin, s'appliquer à diffé*
On dit auffi qu'un plancher eft affaiff2t kw%11 rentes chofes. AffeSatioa dans uneperfonne eft pro-
rftâphis de niveau on en dit autant d'un pu droit, prementune manière d'être aÔuelie, qui eftouanL chen
d'une ambe fous poutre, torique ta chafge ou fa vé-
tufté Ta nûfe hors d'aplomb, &e. V<oyt\ Niveau.' quant, avec la manière d'être habituelle de cette
ordinaire des
perfonne ou avec la manière d'être
outres hommes.
Uaffefationeft dont auvent unter- lion a pour objet les penfées, les (entimens, le goût
dont on fait parade & que Yafféurune regardeque
les petites manièrespar lesquelles on croit plaire.
t^afeSation dans une personne relativementà fon U affectation eft fouvent contraire à laûncérité
alors el|e tend à décevoir & quand elle n'eft pas
pose; ainfi'l» douceur eft fouve affalée dau un bon' de la vérité, elle déplaît encore par la trop
grande attention à faire paroître ou remarquer cet
homme colère, la profafion dam ton avare, &c. avantage. UajfUte rit eft toujoursoppofée auumpleôc
La démarche d'un Maître à danfer& de la plupart
démar- au naïf Telle a quelque choiede recherchéqui déplaît
de fur-tout aux partifansdela françhife on la paneplus
che parce qu'elle diffère de la démarche or-
dinaire des hommes, & qu'elle pwoit recherchée aifément aux femmes qu'aux hommes. On tombe
daiw YaffeBaaonencourant après reprit, St dans
dans ceux qui l'ont, quoique pdla longue habitude Yapuru en recherchant des grâces. Ltjftâaùon &
eUe leur foit devenue ordinaire & comme
naturelle.
difcours pleins de grandeur d'ame & de phi-
afféterie font deux défauts que certains jtaraaercs
Des bien tournés nepeuvent jamais prendre, & que ceux
v. lofophie, font qui les ont pris ne peuvent prefquejamais perdre.
aux,G»iwfe, fait le Philofophe
avoir fait fa cour rien rfeft plus contraire aux La^fingulanté& YafftSationfe fom également re-
avec fes égaux. En eftflt conduite dans la- marquer mais il y a cette différence entr'clles,qu'on

traires.
maximes
quelle pratiquer de con-

Les grands complimenteur» font ordinairement


pleins furtoiàt leurs compti-
contractecelle-ct, & qu'on naît avec l'autre. Il n'y
a guère depetits maîtresfans affiSatien ni de peti->
tes maîtreflesfans afféterie.
AFFECTATION,terme de Pratique lignée l'impo-
médiocres tant parce fition d'une charge ou hypothèque fur un fonds
mens s'adreflentà des gens qu'on affigne pour fôreté d'une dette, d'un legs,
qu'il n'eft pas vraiffewWaMâ qu'il» penfent en effet d'une fondation, ou autre obligation Quelconque.
tout le bienqu'ils endifent, que parce que leur vi-
faee démentfouventleuri difcours de mamerequ ils/ AffiBation en Droit canonique eft telle exception
feroient très-bien de neparler qu'avec un mafque. ou refervation que ce foit qui empêche que le col-
AFFECTATION > f, t dans k langage €r dans U

qu'on appelle
un vice affei ordinaire aux
beaux
g
parloirs. Il confifle à dure enter-
lateur n'en puiffe pourvoir à la première vacance
qui arrivera comme lorsqu'il eft chàfgé "âe quelque
induit,nomination,ou refervation du Pape.
mandat,
& quelquefois ridiculement royei Mandat, INDVLT, Nomination &Kà-
mes bien recherchés
choifis.desçhofestriviales ou communes c eft pour SERVATION.
cette raifon que les beaux parleurs font ordinaire- VaffeSation des Bénéfices n'a pas lieu en France,
d'esprit, qui cher- oh les réfervations papales font regardées comme
ment fi infupportables aux gens dire, ahofives. (Jt)
chent beaucoup plus à bien penfer qu à bien il AFFECTÉ.EquêtionaffeHi*» en eft une
plutôt qui croyent quepour bien dure, fuffit
ou bien
de penfer qu'une peniée neuve, forte jufte, équationdans latptelle la quantitéinconnue monte:

lumineux, porte avec ellefoo exoreflion,ce au une, deux ou à l'équation


plufieurs degrés différens. Telle eft par
cenfée commune exemple, xi«•/»**<$>q as Ili,
de x;
dans
c'eft-à-dire avec une expreffion laquelle; il ya trois différente» puiffances l'a-
pour ce qu'elle eft,
ttfyk c'eft à-peu-près la même AfftUite dit aufli quelquefoisen Algèbre en par-
choie dans le langage* avec cette tant des quantités qui ont desçoefficiens par exem-
différence que ce qui efticritdoit Être naturellement ple, dansla quantité a
un peu plus foignd que ce que l'on dit, parce qu'on
eft iuppofé V pehfer mûrement en récrivant; doit
il s'eniuit
l'eil pas quelquefois dans le ftyle.
Yafiaauond'un grand cc&| dun homme
par*

un livre fi ce que ces perfonnes dtfentetoit écrit nous


cela

/imagination

ya
parleursfontde très-mauvaisécrivains la raifonen
'eft toute fimple; ou,.ils.écrivent commeils parle-
roient, perfuadés
en ce cas une Kjfimté de ne.
re; &
daœledifcours ou Us mettent, nes dufojet.
pro Jort]oit écrire qu'ilsmet.
tent 3 dans eur fty
e

Elles
appàrtten-
nent toute* les deux à ta iere exténeure de fe
Sperlingius paroît rejetter les bornes du nombre inftrumens de mufique dont les cordes font divers
des afftQions & Ariftote & les Péripatéticiens la fement tendues; les objets extérieurs font la fonc-
quantité & qualité mais il n'eft pas impoffible de tion d'archets fur ces cordes, & nous rendons tous
concilier cette différence puifque Sperlingiusne nie des font plus ou moins aigus. Une piquûre d'épin-
pas que le corpsne foit fini ou Dorne iù Ariftote & gle faitjetter des cris à une femme mollement éle-,
les feâateurs qu'il n'ait le quantum Scie qualt. Ils ne vée un coup de bâton rompt la jambe à Epidete
différent donc Qu'en xx que l'un n'a pas-donné de fans prêtre l'émouvoir. Notre eonûitution,notre
rang propre& Spécial à quelques affûtions à qui l'au- éducation nos principes, nos fyftèmes,
tre en a donné..•
On difUngue au/files^3/o/wen tfj^îSw/udu corps
nos préju-
gés, tout modifie nos afftHUmt & les mouvemens
du corps qui en font les fuites. Le commencement
t
& affûtions de l'ame.
Les afftSions du corps font certaines modifications
de VoffeSion peut être fi vif, que la Loi te
fie de premier mouvement, en traite les effets
li-
com-
qui font occafionnées ojrcaufées par le mouvement me dosées non libres. Mais il eft évident par ce
en vertu duquel un corps cil difpofé de telle ou telle qui précède, que le premier mouvementéeplus ou
manière. *V«{ CoRps, MATIERE, Mouvement moins dutable,felon la différence des constitutions,
Modification &c. & d'une infinitéd'autres circenftances.Soyonsdonc
On fubdivife.quelquefois les affections du corps^n bien réfervés juger les actions occafionnées
premieres& fecondaires. par
les pallions violentes. Ii vaut mieux être trop in-
Les affections premières font celles qui naiffent de dulgent que trop févere fuppof«r de la foibielfe dans
l'idée* de la mattere,commela quantité & la figure; les hommes que de la méchimceté, & pouvoir rap-
ou de celle de la forme comme la qualité Se la puif- porter fa circonfpeàion au premier de ces fentimens
fance ou de l'une & t'autre, commele mouvement, plutôt qu'au fécond on a pitié desfoiblcs on détefte
Quantité FIGURE
le lieu, & le tems. Voyez^ Mouvement les méchans,& il me Sembleque l'état de la commi-
Qualité Puissance Lieu fération eft préférableà celui de la haine.
Lesfêeondaîresoudérivatives font celles qui naif AFFECTION,en Medtànt fignifie la mêmechofe
fent dequelqu'unedes premieres, comme la divifi- que maladie. Dans ce fens, on appelle une maladie
hvftérîque hyfiériqut,une maladie mélan-
bilité, la continuité,la contiguité, Ig&bornes, fïm- cholique ou hypochondriaque,
pénétrabitité,qui naiffent de la quantité la régula- un* afficUon milan*
cholique ou Voyt\ HYSTÉRIQUE
nte & l'irrégularitéqui naiflent de la figurela force MÉLANCHOL1QUE, &«.(#)
&la fantéqui naiffent de,la qualité, vc. Voye^ DI- AFFÉRENT, adj. terme de Pratique qui n'eft, ufit£
qu'au féminin avec le mot part la part afflrtnu dans
Les affections de fatne font ce qu'on appelle plus
ordinalrementpaffion. Voye^ pASSION: une fucceffion eft celle qui appartient & revient do
droit à chacun des cohéritiers.(H)
Les afftHions méchaniques.( Cet article fe trou- AFFERMER V. aa. terme de Pratique, qui Signifie
vera;,traduit au mot Méchaniques Affections prendre ou donner, maisplus couventdonner à fer
qu'il faudra rapporterici ).
AFFECTION, terme qu'on employait autrefois me une terre métairie,ou file domaine, moyen-
nant certain prix ou redevance que le preneur ou
en Géométrie pour difigner une propriété de quel. fermiers'obligede payer arihuellenjent. Feyt{ Fea-
que courbe. Cette courbea telle afftSion en la même
chofe que cette courbe a tdUpropriété. Voyez COUR. AFFERMIR la huche d'un cheval t r. aô. {Mkni-
BE(tf) r ge.) CflxT affermir dans la main ù fur Us hanches c^ù.
Affection, (PA^/?o/. )fe peut prendre en gé- continueries leçons qu'on lui a données, pour qu'il
néral pour l'impreuion que tes êtres qui font ou au. s'accoutumeà l'effetde la bride, & à avoir leshan..
dcdans de nous ou hors de nous exercentfur notre
âme. Mais YaffeSion fe prend plus communément
ches baffes. Foye[ Assurer. ( r)
AFFERTEMENT,f.m.(Jliin««.)onfefcrtdec»
pour ce fentiment vifde plaifir ou d'averfion que les terme furl'Océan pour marquer le prix qu'on paye
objets, quels qu'ilsfoient, occafionnent en nous; pour le louage deôuekjue vauffeau. Sur la Méditer.
on dit d'un tableau qui représente des êtres qui dans rance, ondit naliffemtMt l'accord qui fe fait entre le
la nature offenfent tes fens, qu'on en e&affiiudc- propriétaire du navire & celui qui charge fes mar-
fagréablement. On dit. d'une aôion héroïque, Ou
plutôt de fon récit, qu'on en etl «fftSi délideuSe- AFFERTER,v.aa* (Marine. )c'eft louer unvaM-
fea» fur l'Océan. (Z)
Telle eft notre conftruôion qu'a l'occafionde
état de l'ame dansiequelelle relent de l'amourcet ou donneau
de lahaine, ou du goût ou de l'averfion,il ce fait dans fie qui
en
taat jpw mois, par voyage* ou pat tonneau
le corps des mouvemens
dépend
mufculaires, d'où, félon
paye
au propriétaire pour le fret.-
toute apparence, rintenfité oularémifSon Le Roi défend de donner aucun de fes bâtimens
de ces (entûnens.La joie n'eft jamaisfans une^grande de mer à fret,
dilatation du coeur, le poulss'élève, le cœur palpi- comptant au
$ aire fentir la xranfp iration eft forte moins la dixièmepartie du fret dont oaièra conve-
te, jufqu'à
qu'elle peut être fuivie de la défaillance& même de
AFFEURAGE, f.
la mort. La colère fufpend ou augmente tous les FoaAGE,mii eft kjneme chofe.
>
mouvement, fur4outla circulation du fang ce qui AFFEURER y*m* mot de Com,.
rend le corps chaud» rouge, tremblant, &e.. «oril
efl évident que ces Symptômes feront plus ou moins mercequi Signifie mtttn
violens, félon la^diîpofition des parties & le mé-
ries quis'apportent dans Us marchés
un certain prix t
chaniïmedu corps. Le mécbanifmeeft rarement tel
que la liberté de l'ame en foit fufpendueà l'occa- cards que l'Huiffier procédant à une faUie réelle, eft
Mon des impreffions.Mais on ne peut douter que cela

a
obligé d'appoferen certains endroits lors des criées
n'arrive quelquefois c'eft dans le mécbanifmedu cm il fait de quatoroineenquatoraaine de rimmeu-
corps qu'il tant chercher ia ble f~ifi. roytl Criée & AISIE réeij*.
hommes, à l'occafion Ces doivent contenir auffi-bien oue le-
du même objet. Noos reflemBlom^ncela à des procès-verbalde criées, les ooms qualités, & do.
miciles du poursuivant 6c du débiteur la defcrip. mière qui fe trouve en Lorraine celles .ci fert à
tion des biens fàifis^ par tcnans & aboutifians fi ce «f"* ufage3. Le premier c'eft d'enlever le
mor-
tfeft que te (bit on fief auquel cas il fuffit de le fil le fécond c'en en ufant pèu-a-peu les* grains de
defigner pa* fon principal manoir dépeadances& 1 acier à rendre le tranchant plus fin qu'il n'a pure-
tre au fortir de deffus la poliffoire aufli la pierre d'ar-
doife n'a-t-elle pas plutôt enlevé le morfil des cou-
non à celles(faucon autre Seigneur, à peinede nulli teaux & des autres inurumensauxquels elle fert que
té, & apposes à la orincipaleporte de PEglifeparoif- ces inftrumensfont affiles. Il n'en eft pas de même
faifi celle de du rafoir, ni des autres outils qui veulentêtre panes
la paroine du débiteur & a celle de la paroiffe du ,furia fécondepierre blanche qu'on appelle pierre J
fiégè dans lequel fe pourfuit la faineréelle. (i?) rafoir. L'ouvrier fait encore aller & venir doucement
Affiche eu Librairie eft un placard ou feuille fon rafoir fur cette pierre lông-temsaprèsque te
de papier qneronappliqueordinairementaucoindp fil eft emporté. Il y a une troifiemepierre qu'onmor.
tues pour annoncer quelque chofe avec publicité ap-
pelle pierre du Levant, dont la couleur eft ordinaire-
commejugemensrendus dets à vendre, meubles ment d'un verd très-obfcur, très-fale & tirant par
perdus livres imprimés nouvellement ou réimpri- endroits fur le blanchâtre fon grain eft fin, ce elle
més, &e. Toute affiche à Paris doit être revêtue d'une eft ordinairement très-dure mais pour qu'elle foit
petmimondu Lieutenant de Police. bonne on veut qu'ellefoit tendre. C'eft
n dl une feuille périodique quel'on appelleAffi- une trou-
vaille pour un ouvrier,qu'une pierre du Levant d'u-
chés et Paris; cVft un afiemblage exaa de tou- ne bonne qualité. Cette pierre eft à l'ufaee des Gra
tes les afficha au au moins des plus intéreflantes veurs ils affilentfur elle leurs burins elle fert aux
elle renfermeles biens de toute eîpecè à vendre ou Couteliersqui affilentfur elle les1lancettes: en géné-
à loüer, lès effets perdus ou trouvés elle annonce ral elle paroît par la'finefle du grain propre
les découvertesnouvelles tes fpeâades les morts, les petitsoutils & autres dont le tranchant doitpou»
être
le cours fle lé change des effets commerçâmes &c. fort vif « & à qui on peut & on doit donner cette fi-
Cette feuille fe publie régulièrement toutes les fe- nèfle de tranchant parce qu'ils ont été faits d'un
tnainec. acier fort fin & à gram très-petit,& qu'ils font det
AFFICHER v. a. eft l'action d'appliquerune af tinés couper promptement & nettement. Il
y a
fiche, une quatrième pierre du Levantd'un tout-à-faitbeau
AFFICHEUR, f. m. nom de celui qui fait métier verd, fur laquelle on repaffe aufli les petits outilt
d'afficher. Il eft tenu de favoir lire & écrire, ce doit tels que les lancettes, & dont lespuvriers font grand
à laChambre Royale& Syndicaledes
librairesdt Imprimeurs avec indicationde fa de- cas quandelle eft bonne.
Pour repaffer un couteau, on tient la pierre do
meure. 11 fait corps avec tes Colporteurs, & doit la main gauche & l'on appuie deffus la lame du
comme eux porter au-devantde fin habit une pla- couteau qui fait avec la pierre un angle affez confi*
que de cuivre fur laquelle fôit écrit Afficheur. dérable de cette manièrela lame prend furia pierre
& perd fon moxfil. On fait aller venir quatre à
Lieutenant de Police.
•AFFILÉ,adj. (Agriculi.)Lès Laboureurs défi-
gnent bar ce terme l'état des blés, lorfque les gelées
iufqu'àla pointe, fur un des plats en nt
cinq fois le tranchant fur la pierre depuisle talon
l'autre plat en revenant la pierre eft à fec. Le ra-
du mots de Mars les ont fait fouffrir en altérant les voir s'affile entièrement à plat; & la pierre à rafoir
fibresde la fane qui eft encore tendre & qui celle eft arrogée d'huile. Mais comme le morfil du rafoir
par cet accident de prendre fon accroiffement en eft fu que le grain de la pierre eft fin ,& que la la-
longueur & en diamètre.
^Af FILER, v. aô. (Jardinage.) c'eft planter à me du rafoir va & vient à plat fur la pierre, il pour.
roitarriverque le morfil feroit long-tems à fe déta-
la ligne. #V<{ Aligner. cher. Pour prévenir cet inconvénient l'ouvrier paûc
Affiler, (terme dt Tireurs-d'or.')c'eft difpofer légèrement le tranchant du rafoir perpendiculaire-
l'extrémité- d'un fil d'or à psuTéf dans une filiere plus
Voyet Tireur-d'ôr. ment fur l'ongle du pouce de cette manièrele morfil
menue. eft renverféd'un ou d'autre côté & la pierre l'en-
Affiler {terme commua àprtjque tous Us Arts oà levé plus facilement. La lancette ne s'affile pas tout-
Fon ufi d'outils ouvriers à-fait tant à plat quele rafoir la pierre du Levant
wi Us font. ) Airifi les Graveurs leurs burins eft auffi arrofée d'huile d'olive, & la lancette n'eft
les Couteliers tffîknileurs rafoirs leurs couteaux, cenféebien affilie par l'ouvrier,que quandelle entre
cifeaux &lancettes. par Ion proprepoids & celui de fa chafle,-& fans faire
Ce tttfmefe prend en deuxfias pfort différons i°. le moindre bruit fur un morceau de, canepinfort 6a
effiler t c'eft donner à un instrumenttranchant, tel que l'ouvriertient tendu entre les doigts Jlee la main
qu'un couteau, une lancette, la dernière façon gauche. Il y a des inftrumens qu'on rie partepointfur

tion.
en enlevantaprès qu'il eft poli, cette barbe menue la pierre à affiler mais fur lelquels au contraire oa
& très-coupante qui le borded'un boutà l'autre, que appuie la pierre.
les ouvriers appellentmorfii £°. effiler y c'eft pafler
fur la pierre a affiler un infiniment dont le tranchant
veut être répare foit qu'il y ait brèche fort qu'l
& la forme qu'on veut donner
terminentcette manière d'<tifi^
AFFILIATION ,{.(.( Jùrifpr. ) s'eft dit par les
Ecrivaiasdu moyen âge pour adoption.V6yt\Adop-
chantqui ne coupe plus aflez facilement. Il y a gé-
néralementtrois fortes de pierresà affiler une groffe Chez les anciens Gaulois V affiliation étoit uh«
pierre bleue couleurd'ardoife & qui n'en eft qu'un adoption qui fe pratiquoit feulement parmi les grandir.
morceau fur laquelleon ôte le monîl aux couteaux EUe fe faifoit avec des cérémonies militaires. Le
quandils font neufs ce fur laquelleon répare leurs père préfentoit une hache de combat à celui qu'il
tranchansquandils ne coupent plus.Cette pierre ne vouloit adopter pour fils, comme pour lui faire en-
tendre que c'étoit par le» armesqu'il devoit (e con-
ceffaiwtque le tranchant (bit extrêmementfin. Pour ferver bfucceffionàlaauelkilluidonnoitdrott.(J?)
les inunûnens dont le tranchant ne peut être trop fe dit at
fin comme les rafoirs on
a une autre pierre,blan- général de toutemanœuvre par laquelleon fait pa£>
châtre plus tendre& d'un grain plus fin que la pre- 1er une portion de matière folide fur-tout quelle
qu'elle foit d'ailleurs d'un état à un autre où elle On retire le creufet du feu, & on verfe par incli-
eft plus dégagée de partieshétérogènes & plus pro- nation dans un baquetplein d'eau où l'argent fe met
pre' auxufages qu'on s'en promet. Le fucre s'affine; en grenaille pourvu qu'on remuel'eau avec un ba-
te ftt Raffine le crùivre raffine &c. Je dis untpor- lai ou autrement & l'eau eft en repos l'argenttonv
tion de parce ne fe dit pas .be en mafle.
des fluides on les clarifie on les purifie &e. mais On fond au£ f argent trob fois, en y mettant du
bu helestfjT&wpas.. falpetre & un peu de borax chaque fois & la troi-
i
L'aff vkGM'mmétaux {Chimie.) pratique cher, le &eme fois
&
on laifle refroidir le creufet fans y tou-
on le verfe dans une lingotiere enfmte on
différemmenten dMfêfens pays & félon les différen-
tes vues de ceuxquUj0&»«w.Il y a pour l'argent l'af-. fcoriesqu&i on le cane, y trouve un culot d'argent fin les
j&nr^t au plomba qui te fait avec une coupelle bien font deflus foat compofées du falpetre
fecze qu'on fait rougir dans un fourneau.de rever- & de l'alliagequi étoit dans l'argent.
i>ere enfuhe on y met du plomb. La quantité du Deux onces de falpetre & un gros de borax^calr
plomb qu'on employé n'eftpas la même par-tout. On ciné par marc d'argent ce qu'on réitère tant que les
employé plus ou moins1 de plomb, félon que l'argent Scories ont de la couleur.
qu'on veut coupeller eft toupçonnéd'avoir plus ou On peut affiner l'or par le nitre, commeon affine
moins d'alliage.,Pour favoir la quantité de plomb par ce moyen l'argent, fi ce n'eft qu'il ne faut pas y
qu'on doit employer, on met une petite partie d'ar- employerle borax,parcequ'ilote la couleurde l'or
l'or mêlé d'argent ne peut s'affiner par le falpetre.
gent avec deux parties de plomb dans la coupelle; V affinage de l'or fe fait en mettant fondre de l'or
ex. fi l'on voit que le bouton d'argent n'eft pas bien
net on ajourepeu-à-peu du plomb jufqu'àce qu'on
dans un creufet & on y ajoute peu-à-peu lorfque
fuffifamment enfuite iupputela l'or eft fondu,quatre fois autant d'antimoine lorf-
en ait mis on quan-
letout fera dans une fonteparfaite, on verferala
tité de plomb qu'oti a employée, & on faitainfi com- que
bien il en faut pour affiner 1 argent on lame fondre matière dans un culot, & lorfqu'ellefera refroidie,
le plomb avant que de mettre l'argent, 8c même il on féparera les feories du métal; enfuite on fera fon-
faut que la lifargequi fe forme fur le plomb fondu, dre ce métalà feu ouvert pour endiffiperl'antimoine
foit fondue auffi c'eft ce qu'on appelle en terme en tournant ou pour avoir plutôt fait, on y jettera
-d'Art, le plombdécouvert ou en nappe. Si on y mettoit à différentes reprifes du falpetre.
l'argent plutôt, on rifqueroitde fairefauter de la ma- L'antimoine n'eft meilleur que le plomb pour affi-
tière fi au contraire on tardoit plus qu'il ne faut ner l'or, queparce qu'il emportel'argent, au lieu que
le plomb foit découvert, on gâteroit l'opé- le plomb le laifle & même en donne.
pour que Il l'or
ration parce que le plomb feroit trop diminué par y a Y affinage de par l'inquartqui fe fait par
la calcination. le moyen de l'efprit de mtre qui diffout l'alliagede
Le plomb étant découvert,on y met l'argent. Si l'or & l'en fépare. Cet affinage ne fe peut faire que
l'envelopper lorfque l'alliage furpaffe de beaucoup en quantité
on enveloppe l'argent, il vaut mieux l'or il faut qu'il ait il
dans une lame de plomb que dans une feuille de y le quart d'or fe peut faire
papier parcequ'il feroit à craindreque le papier ne lorfqu'il y en a plus il ne fe fait pas fi bien lorfqu'il
s'arrêtât à la coupelle. y en a moins.
L'argent dans la coupellefe fond, & tourne fans s On affine auffi l'or .par^la cimentation, en met-
cefle de bas en haut & de haut en bas formant des tant couche fur couche des lames d'or & du ciment
globulesqui groffiffentde plus en plus à mefure que compote avec de la brique en poudre du fel ammo-
la mafle dimmue & enfin ces globules, que quel- niac & du fel commun, & on calcine le tout au feu
ques-uns nomment fleurs diminuent en nombre,& il y en a qui mettent du vitriol, d'autresduverd de
deviennent grosfi qu'ils fe réduifent à un qui cou- gns, 6c.
vre toute la matiere en faifant une çorrufcation Affiner t v. a. rendre plus pur affiner l'argent, c'eft
ou 5 purifier
éclair & refte immobile. Lorfque l'argent eft dans ce métal de tous les métauxqui peuvent lui
cet état, on dit qu'il fait topait & pendant ce teins être unis, en les féparant entièrementde lui.
il paroit tourner. Enfin on ne le voit plus remuer Affiner eft auffineutre on Peut dire l'or s'affinejkc,
il paroît rouge il blanchit, & on a peine à le dif-
tinguer de la coupelle & dans cet état il ne tourne
plus. Si on le tire trop vîte pendantqu'il tourne en- taux le lucre, &c. Affintriefe dit auffi du fer affiné.
core, l'air le faififfantil vegette & il fe met en fpi- On peutdire, fai acheté tant de milliers a* affintrit.
rale ou en mafle hériffée & quelquefoisil en fort Il y en a qui difent raffiner raffinement raffinent
de la coupelle.
Il y a quelques différences entre la façon de cou-
peller en petit, & celle de coupeller en grand par affineriesles articles des métaux. (Mj
exemple lorfqu'on coupelle en grand on tourne
fur la coupellependantque l'argent tourne, pour le & AFFINER.
dégager de la litarge on préfente à la litarge un AFFINER, v. neut. terme de Marine. On dit Il
écoulement en pratiquant une échancrureau bord tems affiné c'eft-à-dire qu'il n'eft plus fi (ombre ni
de la coupelle et on retire la litargeavec un rateau fi chargé ce que l'air commence à s'éclaircir. La
ce qui fait que lorfque l'ouvrier ne travaille pas bien, tems s' étant affiné, nous découvrîmes deuxy aifftaux qui
on trouve du plomb dans la litarge & quelquefois étoientfous U vent nous auxquels nous donnâmes
de l'argent ce qui n'arrive pas, & ce qu on ne fait chaffejufqu'aufoir. Payez T%HS. (Z)
pas lorfqu'oncoupelleen petit. Il faut dans cette opé- AFFINER, crttttras ds Cloutier d'épingle c'eft faire
ration compter fur feize parties de plomb pour cha- la pointe au clou, en le faifant pafferfur la meule,
que partie d'alliage. Foyei Meule.
L'affinagede l'argent atrfalpetre fe fait en faifant AFFINER, c'eftla dernière façon que les Fîiaffiers
fondre de l'argent dans un creufet dans un fourneau donnent au chanvre pour le rendre afiezfin&caffez
à vent lorfquel'argenteft fondu, c"eft ce qu'on ap- menu pour en pouvoir faire du fil propre à toutes
pelle la matière en bai fi: l'argent étant
état, on jette dans le creufetdu falpetre-, & on laûTe
dans cet fortes d ouvrages. Voye\ Chanvre.
AFFINERIE on donne le nom $ affinent
bien fondre le tout enfembk cequ'on appellebrafer aux bâtimens oh les ouvriers affineurs travaillent.
kim la matirrc en bain, Par conféquentil y a des bâtimens d' 'affinentde fu-
des affinemsde cuivre,&c, Atais le IVe Concilede Latran tenu en 1 1 1 ) ju-
cre des affinetieséefor gea qu'il n'y ayoit mie Vaffinité du premier genre qui
Sw FeT, Sucre FORGE, &cjc en généràl les produisîtune véritable alliante & que les deux aû«
articles qui I portent le nom des différentes matières k
affiner; la manière dont on s'y très espèces d'affinité n'étoient que des rafinemèns*
des ouuls & des bâtiment qti*il falloit abroger. C. non débet, Tit. de iénfitng.
ner, avec la defcription
appelles affincries. Par exemple Forges, Planche 9.
fer. Les degrés rf 'affinité fe comptent*6mrrteceux de
pour raffinage
du
parenté Si conféquemmentautrementdans le Droit
• AFF1NEUR f, m. (Aru méchdn.) C'eft le nom canon, que dans le Droit civil: Foye^ Degré.
en 'général tout ouvrier entre les
que l'on donne queUe qu elle Il y a encore une affinitéou cognation fpirituellei
mains duquel une fubftance folide,' modification qui eft celle'quifé contraâepâr te facrement de bap-
foit pane pour recevoir uneufages nouvelle
qu'on en tirera. tême & de cônnVmâtîbn. En'tènféquence de cette
qui la rende plus propre aux affinité le parrein ne petit pas ipottféivfa filleule fans-
Ainfi les fucreries ont leurs affineurs & leurs affine-
les difpenfe. Yoyt{PARREIN, Baptême &c
ries. Il en eft de même des forges, de toutes
&
d'autres AFFINS tirvit de Droit, vieilli ce mot avoit été
manufactures où l'on. travaille les métaux &
ftancifé & étoit rynonyme à alliés qui le dit des per-
fubftances folides qui ne reçoivent pas toute leur sonnes de deux, ramilles diftinâesJ, mais attachée»
perfection de la première main d œuvre. feulement l'une à l'autre par les liens de l'affinité^/r1)
communé-
AFFINEUR, à la Monnaie, appelle plus
ment Efayeur. royet ESSAYEUR. AFflRMATÏF, Il y a en Alge-
affirmatives adj.
affirmative,
AFFINOIR les Filaffurs donnent ce nom au fe- bre des quantité^ ou pajttives. Ce deux
ràn qui, plus fin que tous les autres, fert.à donner mots reviennent au même. Foye[ Quantité >;
là dernière façon à la filaffe pour la rendre en état POSITIF'.
d'être filmée. Voye^la fig. Pl. du Cartier. Le figne ou le caraQere affirmatif eft + (O )
AFFINITÉ, f. f. (/urifpntd.) eft la liaifôn qui fè AFFIRMATIF, adj. (Théol.)(e dit fpécialemerït -Y
l*Inquifiti<on des hérétiquesqui avouent lés fend.
contracte par mariage entre l'un des conjoints &
les parens de l'autre. mens erronéesqu'on leur impute & qui à leurs in-1
Ce mot eft compofé de la prépofition latine ail, & térrogatoifçs les défendent & les, fqjitiejinent avec
de fines bornés confins limites; ç,'eft commefi l'on force. ^«{Inquisition & Hérétique. (6).
difoit que l'affinité confond enfemble les bornes qui AFFIRMATION, f. f. au Palais, cilla' déclara-
féparoientdeux familles,pour n'en faire plus qu'une,, tion que fait en juflice avec fermentl'une des partie§,
foient unies ensemble. litigantes. Voye{ SERMENT.
ou du moins faire qu'elles confanguinité. Voye^ CoN- L'affirmationeft de deux fortes celle qui fe fait en
Affinité efl différent de
SANGUINITÉi matière civile, & celle qui fe fait en matière crimi-
Dans la loi de lNoyfe il y avoit plufieurs degrés nelle. C'eft une maximede notre Droit que Vaffir-
d'affinilé qui formoient des empêchemens au maria- mationne fauroitêtre divitée c'eft-à-direqu'il faut
faire droit fur les parties de la déclaration,
ge lesquels ne femblent pas Par y faire ôbftaclë en ne toutes
fuivantque la loi de nature. exemple, il étoit & non pas avoir égard à une partie & rejetter l'au-
défendu ( Uvit. c. xviii. u. 16. ) d'épduferla veuve tre. Si par exemple une partie à qui on défere le
de fon frère, à moins qu'il ne fut mort fans enfans ferment en iuftice fur la queftion de favoir fi eUe
a reçû un dépôtqu'on lui redemande,répond
qu'elle
auquel cas le mariage étoit non-feulementpermis, reftitué
défendu à un mari l'a reçu mais qu'elle fa depuis on ne
mais ordonné.De mçme il étoit celle-ciétoit conféquence de l'aveu qu'elle fait do
d'époufer la fœur de fa femme, lorfque pourra pas en
l'avoir reçu la condamner à reftituer il faudra
encore vivante ce qui néanmoins étoit permis avant »
à fin de
la prohibition portée par la loi; comme il paroît par au contraire la décharger de la demande qu'elle
reftitution, en .conféqucnce de ce affirma
l'exemple de Jacob. s'obfervo
Les anciens Romains n'avoientrien dit fur ces ma- avoir reflitué mais cette maxime ne
Papinien eft le premier qui ait parlé à qu'en matière civile en matière criminelle, coin-;
riages & en pas l'âccufé
l'occafion du mariage de Caracalla. Les Jurifconful- me l'affirmation ne fuffit pour purger
enfuite étendirent fi loin les liaifons on fe fert contre lui de fe#aveux pour opérer fa
tes qui vinrent conviction fans avoir toujours égard à ce qu'il dit
de 1 affinité, qu'ils mirent l'adoption au même point accufé
à fa décharge. Si, par exemple un homme
que la nature. Voye^ ADOPTION. modernes, eftun de meurtreavoue avoir menacé la perfonne qui de-
L'affinité, fuivant les Canbniftès n'eft
empêchement au mariage jufqu*au quatrièmedegré puis s'eft trouvé tuée, quoiqu'il affirme que ce
inclufivement mais feulement en ligne direâe, & pas lui qui l'a tuée, la préemption qui réfulto
regardée
affinis,npKefi de fa menace ne laiffera pas d'être conn
non pas en ligne collatérale. Affims mti adminicule commencement de preuve*
affinis meus. V. DEGRÉ,DIRECT, COLLATERAL. me un ou
décharge.
Il eft à remarquer que cet empêchement a te réltil- nonobftarit ce qu'il ajoute à fa
matière civile ^orfeuc
te pas feulement d'une affinité contractéepar marîa- Et même en
les déclarations
ge légitime, mais auflî de celle qui l'eft par un com- n'eu: pas
merce illicite avec cette différence pourtant que
iitis-décifoire,
que fait une partie dans
comme;font
fes défenfes
celles
fans preftation
précedées^de prefta-
celle-ci ne s'étend qu'au deuxième deo-éinclufive* de ferment ou même interrogatoire fur faits &
ment au lieu que 1 autre comme
on Ta obfervé tion de ferment dans un
s'étend jufqu'au quatrieme.Voy*{ ADULTERE, CON- articles; le Juge y aura feulementtëi^gatd que de
CUBINE,©
Les Canoniftes diftinguent trois fortes A affinité En Angleterreort fe contented'une impie affir-
la première eft celle que nous avons définie & celle mation fans ferment de la part de^Quacres qui foû-
qui fe contracte entre le mari & les parens de fa tiennent-quele ferment eft abfolumentcontraire à
femme, & entre la femme & les parens du mari. la '10. de Dieu. ^<y<{ QuACRr & Serment.
La féconde entre le mari & les alliés de la femme, Cette fefley caufa beaucoupde trouble par fon
& entre la femme & les alliés du mari. oppofition déclarée à toutes fortes de fermens &
La troineme, entre le mari & les alliés des alliés fp écialement par le: refus qu'ils firent de prêter le
de fa femme, & entre la femme & les alliés des al- ferment de fidélité exigé par Charles 1 1. jufqu'à
liés du mari. ce qu'en 16S9. le Parlement fit un Aûe_flui potr
toit que leur déclaration folemnelle d\>béiflance& cidre ou autre liqueur dans l'étenduede fa feigneu»
-de fidélité vaudroitle fermentordinaire. foyc^ De- rie, Suivant le prix qui y a été mis par fes Ofticiers.
-CJ.JULATION & FlDEUTÉ. Et dans l'ordonnance de la Ville du mois de Dé-
E4 1695 ils obtinrent pour un tems limité, un cembre 1671» il fignifie le tarif même de ces fortes
autre Acte portant que leur affirmation folemnelle de marchandifes fixé par les Echevins.
vaudroit ferment dans. tous les cas ou le ferment Ce terme paroît venir du. mot Latinforum, qui
eti folemncUement prefcrit par la loi excepté dans fignifie marche.
Jes matières criminelles, pour pofféder des charges AFFOUAGE f.
ttrmt do Coutumes, qui fignifie le
de judicature des poftes de confiance & des em- droit de couper du bois dans une forêt, pour fon
plois lucratifs laquelle affirmationdevoit être con- ufage & celui de fa famille. Ce mot eft dérivé de
nue en cette forme » je N. en préfence de Dieu
» tout-puiffant, témoin .de la venté de ce que j'at- f
*AFFOUAGEMENT, m. terme Je Coutumesufité
*>telle déclareque, & dans la Provence, & en quelquesautres endroitsoù
Dans la fuite cet ASe fut renouvelle & confirmé les tailles font réelles il fignifie l'état ou la lifte du
pour toujours. Mais la formule de cette affirmation nombre de feux de chaque parouTe qu'on dreffc à
n'étant pas encore à leur gré comme contenant en l'effet d'aflêoir la taille avec équité & proportion.
fubflance tout ce qui fait l'efience du ferment ils Ce mot eft dérivé du précédent. (H)
îblliciterentle Parlement d'y faire quelques change- AFFOURCHE, f. f. (travëU d'ancres.) anchre faf-
mens, à quoi ils parvinrenten 1711 qu'on là reâifia fourche, eft la trojfijme ancre d'un vaiffeau. Voyt^
de la manière qui fuit, à la fatisfaûion univerfelle ANCRE.
de tous les Quacrcs ie N. déclare 8c affirme fince- AFFOURCHER v. a. (Marine.)c'eil mouiller
» rement,folemneUement &avec vérité ». A prélent une feconde ancre après la première, de façon que
on le contenteà leur égard de cette formule, de la l'une eft mouillée à ftribord de la proue, & l'autre
manière pourtant & en exceptant les cas qu'on à bas-bord; au moyen de quoi les deux cables font
vient de dure en parlant de la formule de 169 j. Et une efpece de fourche au-deffous des écubiers, & le
celui qui après une pareille affirmation dépoferoit foulagent l'un l'autre, empêchantle vaiffeau de tour-
faux, feroitréputé coupable de parjme, & puniffa- ner fur fon cable; car l'une de ces ancres aflure le
blé comme tel. Voye^ PARJURE. vaiffeau contre le flot, & l'autre contre le jufan. On
Affirmation, en termes de bureaux, eft ladé- a pelle cette feconde ancre ancre d'affburche ou d'af-
claration qu'un comptable met à ta tête de fon com- fiurchi. F oyei ANCRE, JUSAN, ÉCUBIER.
pte pour le certifier véritable. Selon 1'ufage des bu- AFFOURCHER à la voile, ( Marine. ) c'eil porter
reaux, l'affirmation Ce met au haut de la première l'ancre d'affourche avec le vaiffeau, lorfqu'il eft en-
page du compte, & à la marge en forme d'apostille. core fous les voiles. (Z)
Ce terme fe dit auffi du ferment que fait le com- AFFRANCHI,en Latin libertinus, f. m.^Theol. )
ptable, lorfqu'il préfente fon compte à la Chambre Ce terme fignifie proprement un efclàve nus en li-
des Comptes en personne & qu'il affirme que tou- berté dans les AQesdes Apôtres il eft parlé de la
tes les parties en font véritables. Voyc\ Interro- fynagoguc des affranchis, qui s'élevèrent contre Saint
GATOIRE (H). Etienne, qui difputerentcontre lui, & qui témoi-
f.
A FFLICTlON.f. (Med.) oaffionde l'ame
qui influe beaucoupfur le corps. L affliction produit
ordinairement les maladies chroniques.La phthiûe franchis. Les uns croyent que le texte Grec
eft fouvent la fuite d'une grande affliction. Voye\
CHAGRIN. (N)
i
gnerent beaucoup de chaleurâ le faire mourir. Les
Interpretesfont fort partagés fur ces libertinsou af-
porte
Libérant, eft fautif, & qu'il faut lire Libyfiini les
Juifs de la Libye voifine de l'Egypte. Le nom de li-
AFFLICTION chagrin peine anonymes. £««' n'effpas Grec & les noms auxquels il eft joint
h' affliction eft au chagrin ce qne l'habitude eft à dans les ASes, font juger que faint Luc a voulu dé-
l'acte. La mort d'unpe re nous afflige la perte d'un figner des peuples voifins des Cyrenlens & des Ale-
procès nous donne du chagrin le malheur d'une xandrins mais cette conjecture n'eftappuyéefur au-
perfonne de connoiflance nous donne de la peint. cun manuferit ni fur aucune verfion que l'on fache.
Vaffliclion abat le chagrin donne de l'humeur la Joann.Druf. Cornel. à Idpid. Mill.
peine attriflepo ur un moment Vaffliclion eft cet D'autres croyent que les affranchis dontparlent les
état de trifteffe & d'abattement où nous jette un Aâes étoientdes Juifs que Pompée & Sofius avoient
grand accident, & dans lequel la mémoire de cette emmenés captifs de la Paleftine en Italie lefquels
accident nous entretient. Les affliges ont befoin d'a- ayant obtenu la liberté, s'établirent à Rome, & y
mis qui les confolent en s'affligeant avec eux les demeurèrent jufqu'au tems de Tibère qui les en
perfonnes chagrines de perfonnes gaies, qui leur chafla fous prétexte de fuperltitians étrangeres
donnent des diftraôions & ceux qui ont une peine, qu'il vouloit bannir de Rome & de l'Italie. Ces af-
d'une occupation quelle qu'elle toit, qui détourne franchis pûrent fe retirer en aflez grandnombredans
leurs yeux, de ce qui les attrifte fur un autre objet. la Judée, avoir une fynagogue à Jérufatetn, où ils
AFFLUENT, adj. terme de rivieres, Ce dit d'une étoient lorfque faint Etiennefut lapidé. Les Rabins
rivière qui tombe dans une autre la rivière de enfeignent qu'il y avoit dansJérufalemjufqu'à qua-
Marne affluedans la Seine. ConfinentCe dit des deux tre cens fynagogues,fans compter le Temple. (£cu-
rivières & affluentde l'une ou de l'autre. Au Con- menius Lyran. &c. Tacit. Annal, la. IL Calmet
fluent de la Marne & de la Seine. A Yaffluentde la DiBionn. de la Bibl. Tom. I. tuae A, pag. jt.(G)
Marne dans la Seine. AFFRAN C HI adj. pris fubft. dam k Droit Romain,
AFFOLCÉE boufol* aiguille affoku (Marine.) étoit un nouveaucitoyen parvenu à la qualitéd'hom-
c'eft l'épithete de toute aiguille détcûueufe & tou- me libre par l'arBranchiffementou manumiflion. V.
chée d'un aimant qui ne ranime pas allez ou qui l'un & foutre de ces, deux mots.
ne lui donne pas la véritable direction indiquant L'affranchi quoiqueforti de fefclavagepar la ma-
mal le Nord &ayant d'autres défauts. Voyei Bous- numuuon n'étoit pas exemptde tous devoirs envers
fon ancien maître devenu fon patron. En général,
APFORAGE,
f. terme de Droit, qui le prend dans il étoit obligé à la reconnoittancenon-feulement

où ilc
deux figntfications différentes dans les Coûtumes
employé, il fignifie un droit qu'on paye au
Seigneur, pour avoir droit de vendre du vin, du
par la loi naturelle qui l'exige fans diftinûion pour
toute forte de bienfait mais auffi parla loi civile qui
lui en faifàrt un devoir indifpenlàble à peine de
exemple fon pa-
fentrer dans la fexvitude fi parfon au moyen dcfquclles il eft réputé régnicole, ou des
la de patron étoient Patentes qui le déclarent bourgeois de Londres, ou
tron ou le père «u mère de fournir de quelqueautre ville. V«yt\ Aubain Gr Natura-
tombés
à leur lisation. (H)
tentrer dan* les fers. II
AFFRIANDER v. aô. ( Chaffi. ) Affrïandtr toi-
avait patron, «i--qtfpl eût fuSorné des ¡eau en Fauconnerie, c'eft le aire revenir fur le
témoins contre lui en juftice. leurre avec du pat de pigeonneaux ou de poulets.
L'honneurque l'affranchidevait à fon patron em- AFFRONT AILLES i\ f. pi.
pêchoit qu'il ne put épouferfa mère, fa veuve ou en quelques endroits pour fignifier les bornes de plu-
fleurs héritages aboutiûantes à celles d'un autre
Le fis de Tafffànchi n'étoit pas réputé ^w«Ai fonds. (H)
AFFRONTÉ terme de Blafon; c'eft le contraire
& étoit pleinementlibre à tous égards. Vcye^ LI-
à'adoffii il fe ditde deux chofes oppofées de front,
bertin.
Quelques Auteurs mettent de la différence entre comme deux lions, ou deux autres animaux.
Menus & libeninus & veulent que? Menus fignifie Gonac en Vivarès, de gueules à deux levrettes
celui même qui a été tiré de l'état de ferviturte ce affrontéesd'argent accollées de fable, clouées d'or.
libirùnus le fils de X affranchi mais dans ufage tous
tes deux lignaient lequel un AFFURAGE ou AFFEURÈS. K Afforage.
efcla étoit mis en libertédimiffiode
s'appelloit en Droit ma- AFFUSION,f(.{.{Pharmacie. ) Vafujîon confifte
numijJTo,
comme qui diroit manu, » afiran- à verfer une liqueur chaude ou froide fur certains

franchissement.
» cliiffemem de l'autorité d'un maître If. Voyei AF-

Les affranchis comerveient leur nom, K le joi-


médicamens. Il y a des fubftances dont les infufions
Se les préparations doivent fe faire de cette façon
pour n en pas difliper les parties volatiles telles
font les infufions de creffon, de cochléaria, de bec-
¡noient au nom 8c au prénom de leur maître; c'eft
ainfi que le poète Andronicus,affranchide M. Livius cabunga,des plantes labiées, & de la plupart des
Salinator, fut appelleM. Livius Andronicus.Les af- plantes aromatiques, comme Pabfinthc la tanefie
franchis portoient auffi quelquefoisle prénom de la la fantoline l'aurone, &c.
perfonne-à la recommandationde laquelleils avoient Sans cette précaution, on Ce prive de l'huile ef
obtenu la liberté. Ces nouveaux citoyens étoient fentielle & de l'efprit éreôeur ou incoercible, qui
diftribués dans les tribus de la ville qui étoient les fait toute l'énergie de ces plantes. (N)
moins honorables on ne les a placés que très-rare- AFFUSTAGE, f.m. ( terme de Chapelier. ) c'eft
ainfi qu'on appelle les façons que l'on donne aux
ment dans les tribus de la Campagne. efclaves fe
Dès l'inftant de l'aftWchiifement les vieux chapeaux en les remettant à la teinture, en
coupoientles cheveux comme pour chercher dans leur rendant le luare, ou en les redreifant fous les
cette offrande une jufte compensation du don pré- plombs & fur-toutquand on les retourne, & qu'on
leur donne une nouvellecolle.
cieux de la liberté qu'ils recevoient des Dieux cette
dépouillepaCant dans toute l'antiquitépayenne pour AFFUSTAGE ( Mtnuijurs Charpentiers 6 au-
unpréfentextrêmementagréableà la divinité. très ouvriers qui fe fervent a" outils enfer) c'eft raccom-
C'étoit un des privilègesdes enclaves devenus li- moder la pointe ou le taillant d'un outil émouffé
bres par leur affiranchiflément que de nepouvoir eu fur la meule, ou fur la pierre à repaffer.
plus être appliqués à la questiondans une affaire où AFFUSTAGE, (MétUr.)fè dit auffi de l'aflbr-
leur maître te feroit trouvé impliqué.Milon accusé tiflement des outils néceffaires à ce métier. Il eft
du meurtre de Clodius, fe fervrt de cette précau- mal ou bien ajfujli. Cette boutique eft bien ou mal
tion pour détourner des dépofitions qui ne lui au- affufiie. Je ne lins pas ici pour cet ouvrage.
roient pas été favorables. Il aima mieux donner la AFFUT f. m. eft un aflèmbtage de Charpentefur
liberté des efclavestémoins du fait que de s'ex- tequet on monte le canon & qu'on fait mouvoir
pofer à être chargé par des gens d'autant moins ca- par le moyen de deux roues. Il fert à tenir le canon
pables de réfifter à la torture, qu'ils étoient prefque dans une iituation convenable pour faire alternent
tousdélateurs nés de leurs maîtres.La conditiond 4f- fon Cerviee.
franchis étoit comme mitoyenne entre celle des ci- L'affût eft compote dedeuxlonguespiècesde bois
toyens par droit de namance, & celledes efclaves H I, K L. ( PLVl.dtVart. Milit.fig. 4.) qu'on nom-
plus libre que celle-ci, mais toutefois moins indé- mefaflafques. Elles font chacune une efpecede li-
pendante que la première.G & H, ) gne courbée dont une des extrémitésI eft immédia-
La pompe tement pofée à terre & l'autre H eft appuyée fur
eft dite affranchie ou franche quand ayant jette plus l'axe ou Peffieu d'environ
d'eau hors du vaifleauqu'il n'y en entre elleceffe un pié. Les flafques font jointes l'une à l'autre par
de travailler,
eft À eft appeUée entutoyt dt voliti la féconde C, en-
fade par lequelon fait pafler un «fclave de l'état de traoifed* couche; h troifiemeD,
Servitude à celui de liberté. la quatrième G, qui occupe tout l'intervalle de la,
tes manières dont onprocédoità raffranchiflêment partie des tiques qui touche a terre, le nomme'

S1ON.' •'''
d'un enclave chez les Romains, le mot Manumis-

Apanckiffimtnt,dans notre Droit eft la concef- qui répond à l'eflku des rouesde l'aflut des entail-
entra

Son d'immunités & d'exemptionsd'impôts cede char- les dans lefquelles on place les tourillonsdu canon;
ges publiques, faite à une ville, une Communauté, On pofe fur les trois premièresentretoifesA, C D,
ou à des particuliers.
On le prend en Angleterre dans un fens analogue
une pièce de bois fort épaitl'e fur laquelle pofe la
culàlfe du canon. Cette pièce fe nomme la femelle
à celui-ci, pour l'agrégation d'un particulierdans dtttàu:
une Société ou dans un Corps politique au moyen
de laquelle il acquiert certains privilèges& certai le canon monté fur fon affût. Lafig. 3. de la mime
nes prérogatives. Planche repréfentele profil de l'aSùt dont A B eft une
Ainfion dit en Angleterre qu'un nommeeft affran- des flafques &c lafig. 4. le plan du même amif
ehî> quand il a obtenu des Lettres de naturalifation Lorfqu'pn veut mener le canon en campagne eu.
le transporterd'un lieu un
autre Qrt attache un fur la pierre à l'huile,& lepouffant & ramenantphi*
avant«tr$în

ou attache.
la
partie de ces flafquefroû eft rentre-

Outre Taffirt qu*<w» **èntde faire conftdttre,qui


des,
neufs fois dé en/ fie
voir dans le &tirè 8. Il

linftntment qui à
(êrvî. Atguijhràêagtë indiftinaenrent
eft le ]plus ordinaire^& qui fe
ner la forme convenable à l'extrémité d'un inftru»
le&uels, au He^de^ro^esordinaires^ n'ont que des nientqui doit être aigu; au li eu
roulettes pleines qui fufjjfent pour foire mouvoir le réparation de la même forme aïterêë par l'ufage.1
èfpàcies.
canon fi|r un rampart ou fur
de petite
Le niôrfier a auffi un affût pour 1* facilité du fer. AFLEURER,v. aô. urme d'Architecture j c'efl"f£
vice, &poïirle faire tenir;plusfolidementdans telle attire deux corps faillansl'un fut l'autre à une même

ce
fitttatian qu'on veut. tuthcf.difafiiuTtr c*eft le cbntraîre. On dit cette
• lïàffut du mortiern'a point de roues, attenduqu'on porte cette croifééilfafUtmle nud dit mur lorfqué
ne tranfporté point le mortier furimaginé fon affut, comme Fuite des deux faif reffaut de quelques lignes, ôt
on y tranfporté le canon. On a différentes qu'alors il faut aplïrâfondir léurs fellures ou ôtef
fortes à' affûts de mortiers il y en a de fer, il y en a de le\irs épaiffeurs pour détruire
eu de fonte mais nom ne parlerons ici que du plus
ordinaire.Il eft compofé de deux pièces de bois plus AFRAISCHER. v. n. ( Marine. ) Le vent afratèht.
ou moins fortes & longues, fuivant la groffeur du Les matelots fe fervent de ce mot ur dite que lé
mortier: on les appelle flaft ues, comme dans le ca- vent devient plus fortqu'iLn*éfoït.
non elles font jointes par des entretoifes fott épaiffes. Frais! Ils marquent aufli' par la mime expreffion Id
Sur la partiefupérieuredu milieu àttflaftuts, il y a defir qu'ils ont qu'il s'élève unvent frais
une entaille pour recevoir les tourillons du mortier;
par-deffus chaque entaillv fe pofe une forte bande
de fer appeUée fus-banJe dont te milieu eft courbé l'une des quatre parties
tourillons,
en demi-cerclepour attachés flafquesde&l'af-
encaftrer les les principales de la Terre. Elle a depuis Tanger |ufqu'à
tenir fortement joints ou aux Suet environ 800 lieues depuis le Cap-verd juf-
ftit. Dans l'intérieur de chaque entaille eft une pa- qu'au cap Guardafui 1 410 & du cap de Bonne-Ef-
reille bande de fer appellée, caufè de fa pofition, pérance jufqu'à Boné 1450. Long, i+ji. Ut. miriêï
fous-bande. Ces bandes font attachées aux flafques i-35.&lat.fept.i-3j.3o.
par de longues & fortes chevilles de fer; quelquefois On ne commercegueresque fur les Côtes deFA-»
i fus-bande eft attachée aux flafques par une autre
bande de fer, qui couvre chacunede fes extrémités.
frique; le dedans de cette partie du monden'éftpîli
encore affez connu les Européens n'ont guereS
Il y a fur le devant & fur le derrieredes flafques, des commencé ce commerceque vers le milieu duïciv*
cfpeces de barres de fer arrondies qui les traversent fiecle. Il y en a peu depuis les Royaumesde Maroc
de part* d'autre, & qui fervent à les ferrer exacte- & de Fés jufqu'aux eiavii*ons»du Cap-verd. Les éta-
ment avec les entrçtoifes: c'eft ce qu'on appelle des tablîffemens font vers ce cap & entre la riviere dé
boulons. Sur le devant des flafques ou dej'affut, il y Sénégal & de Serrelionne.La Côte de Serrelionne
a quatre chevilles de fer élevées perpendiculaire- eft abordée par les quatre Nations mais il n'y a que
ment entre lefquclfes eft un morceaude bois, furie- les Anglois & les Portugaisqui y foient établis. Les
quel s'appuie le ventre du mortier, ou fa partie qui Anglois feuls réîident près du cap de Miférado.
contient la chambre. Ce morceau de bois fert à foû- Nous faifons quelque commercefur les côtes de Ma-
tenir le mortier lorfqu'on veut le, faire tirer; il eft laguette ou de Grève nous en faifons davantage au
appellecoufftnec. Au lieu de chevilles pour le tenir, petit Dieppe& au grandSefire. Li côte d'Ivoire bu
il eft quelquefois encadré dans une entailleque l'on desDents eft fréquèntée par tous les Européens its
fait exprès vers l'extrémité des flafqaes. Lorfqu'on ont presque tous ïluIS des Habitations& des Forts à
veut relever le mortier, & diminuerfon inclinaifon la côte d Or. Le cap de Corfe eft le principalétablif-
furie couflinet, on introduit entre le mortier & le fement des Anglois on trafique peu à Afdres. Ott
^ouffinet un coin de mire à peu près comme celui tire de Bénin Se d'Angole beaucoupde Nègres. On
qui fert à pointer le canon. On voit, PL y IL dtfonif. ne fait rien dans la CafrerieïLes Portugais font éta«»
figure 8. un mortier A monté fur fon affiit X. Traité blis à Sofala, à Mozambique à Madagafcar.Ils font
d'Artillerie par M. le Blond. ($) Q
AFFUT termede Chaffe c'eft un lieu caché où l'on
fe met ayec un fufil prêt à tirer, & oit on attend le
foir le gibierà la fortie d'un bois. On dit, il fait bon
aller ce foir à Vaffut; on va le matin à la rentrit.
au
6-c.
auffi tout le commerce de Melinde. Nous fuivrbns
les branchesde ces commerces fous les difFérens ar-
ticles Cap-verd Sénégal,
Afrique (Ghg- ) Port & 'Ville de
Royaume de Tunis enAfrique..
B^^k
AFFUTER v. aô. parmi les Graveurs lu Sçulp-
teurs, & autresouvriers, eftfynonyme à aigaifer. On Afrique, (C/o^. moi.)petite ville deFrance.
affûter les «ett/jy pour aiguifer les outils. Voyer^ en Gafcogne Généralitéde Montauban.
dit
Aiguiser. AFSLAGERS, f. m. ( Comment.)On nomme ain-
Les Peintres & les Dellinateursdifent, affitur la fià Amgerdam les perfonnes établie» par les Bour-
guemaîtres pour prefider aux ventes publiques qui
crayons pour dire aieuifer les crayons.
Pour affûter comme il faut les burins, il fuffit feu- fe font dans la Ville,.y recevoir les enchères& faim
lement de les aiguifer fur trois faces ec b, a r, & l'adjudicationdes cavelins ou partie de marchait*
fiir. le bifeau abcd,(fig. IJ. PL de Gravure. ) difes au plus offrant & dernier enchéruTeur. UAfs-
On aiguife les faces ab> u ct en les appliquantfur lager doit toujours être accompagne d'un clerc delà
la pierre, & appuyant avec le doigt indice fur la face Secrétaireriepour tenir une note de la vente.
«Jjïpofée comme on le voit dans la figure,6. & pouf- Les Commiffaires fe nommentauffi Vendu mufttr;
fant vivement le burin de en a & de c en d, & ou maitres de la vente & c'eftainfi qu'on les appel-
le, ramenant de même. Après que les deux faces font le le plus ordinairement,Voyn VENDU Mïester.
éiiguifées on aiguifele bifeau a b e d en l'appliquant
mais une coutume que les riou-1
veaux Chrétiens avoient empruntée du paganifme.
dit iédulius fur le chap. xn
de ta premièreEpit. aux Corinth. «& gentili adhuefu-

du Se en le.Capitaine
AuguKinrapporte queFau-
fie le Manichéenreprocher auxFidèles qu'ilsavoient
converti les facrifices des Payons en agapes Chrip-
converti ffi in agapas.
Mais outre que le témoignagede Faufte ennemi
des Catholiques n'eft pas d'un grand poids, foti blv
)e8ion & celle de Sédulius ne iont d'aucune force
ayentde charge ni de commandement.Mais aux per-
flès qu'on fait attention que les Juifs étoient dans
sonnes du titre d'Aga par honneur & paf Fufage de tnanger des viéhmes qu'ils immoloient
srefpeft pour leur dignité ? on emploie le mot d d- au
g*ratt termepluriel, au lieu de celui à*Aga qui eh vrai Dieu & qu'en ces occasions ils raffembloient
lentsparens & leurs amist LeChriftianifme qui avoir
& au lieu ptis naiffanceparmi eux en prit cettecoutume, in-
voire différente en elle-même mais bonne & louable par
de/'e ,un Mmiftre &c.
le motif qui la dirigeoit. Les premiers fidèles d'abord
en petit nombre fe confideroientcomme une fa-
Mandant général de Agaffi. mille de frères, vivoient en commun l'eiprit de
charitéinftituaces repas, où régnbitla tempérance
multipliés par la fuite, ils voulurent conserver cet
AÛA ufage des premiers tems les abus s'y gliflerent &C
Agk, des (G) rEglife fut obligéede les interdire.
AGACE, | On trouve dans les Epitres de S. Grégoirete Grand
• AGADES ( Géog. ) Royaume & Ville de mê- vertis de faire des feftins fous des tentes ou des feuil..
me nom > dansla il. lages au jour de la dédicace de leur$*égnfel ou des
fêtes des Martyrs,auprès des églifes mais non pas
dans leur enceinte.On rencontre aufli quelques tra-
fontaine Agamppt qui leur ces des agapes dans l'ufage où font plusieurs Eglifes
étoit confacrée. Cathédrales fit Collégiales de faire le Jeudi-faint
AGANTE ( Marine. ) terme <jui n'eft employé après le lavement des pies & celui des autels
que par quelques Matelotspour prends. ( Z )
Il
une collationdans le Chapitre le Veftiaire 6c mé->
AGAPES, f. f. ttrms de l'JSifi. mot me dans I'Eglife. Teitull. ong. CUm.Atèx. Minut.
eft tiré du Grec J*employoit Feux. S. Aug: S.Chryfoft. S. Greg.
pour fignifier ces repas de charité Bzrotàxx&yodann. 57. 377. 384. Fleury, Hifi. «clef.
tr'eux fes premiers Chrétiensdansles
cimenterde plus en phis la mu» AGAPETES,f. f. terme de 4'Kifloire
tuelle des membres du même corps. primitiveEglife des Vierg es qui vi-
Dansées commenceraens ces agapes fe paflbient qui fervoient lesEcclé"
fans défordre &fans Icandale » au moins les en ban- de piété & de charité.
niflbit-flo.féverement comme il
S. Paul en écrivit aux Corinthiens,
que
Les Payens qui n'en çonnoiffoient ni la, police ni la
dent
Dans la premièregrec
ày*v*»..
ferveur de I'Eglife naiffante,
fin, en prirent occafion de faire aux premiers Fi- ces pieufesfociétés loin d'avoir rien de criminel
étoient néceflâiresà bien des égards. Car, le' petit
dèles les reprocheslesplusodieux. Quelque peu
fondés qu'ils ruffent, les Pafteurs* pour en bannir nombre de Vierges, qui faifoient avec la Mère du
& dont la plupart étoient
ou de fes Apôtres, ont vé-
les perfonnes de fexe différent M des
lits dans les Eglifes pour y manger plus commodé-
ment mais divers autres abus Apôtres prirent avec eux en allant prêcher l'Évan-
gile probable-
dans ment leiffs proches
hors de tout ne les retin-
in-
comme dit

c'e de ces agapes que prie S. Paul dans l'endroit féparé 6c qu'elles avoient rarementcommunication
que nous avonsdéjà cité. Ce qu'ils avec les hommes du dehors. On peut dire ta même
moins vraif favoir,que la perception de l'Eucha*
riaie ne Ceraifoit pas dans les agapes mêmes mais dres facrés comme des quatre filles de Saint Philip-
immédiatement«près & qu'on lesfaifoiten mé- pe Diacre, autres mais hprs de ces
il ne paroît pas que
avec fes Apôtres & dans taquellle N inftitual'Eu- des Vierges fous quel-
«
chariftie mais depuis qu'on eut réglé qu'on rece-
la communion.
vroit ce Sacrement à jeun les agapts précédèrent
D'autres Ecrivains prétendent que ces
naftiquesautres que leurs plus proches parens.
interdit ces fortes de fociétés. Car Tcrtullien, dans
On
fon livre fur le voile des Vierges, peint leur état va plant, gênera, pas, uj, & fuivantes.Voyez PLAN:
comme un engagement indifperuable à vivre éloi-
M. Boulduc, continuant l*hiftoire des purgatifs
fuir toute cohabitation avec eux. Saint Çyprien
dans une de Ses Épîtres allure aux Vierges de fon venu à iji+p. 27. )
tems que l'Eglife ne iauroit
Souffrir non-Seulement que ce purgatif a été fort eftîmé des Anciens quoi-
qu'on 1es vît loger fous le même toit avec deshoa. raifon car il eft
mes, mais encore manger <à la même table aupm très-lent dans fon opération, & parle
Fiigines aut8 /na/culù haktare non dicojimul Jormiu,
fednufmtdvintiïhi même faint£vêque, inftmit ou tout au moins des naufées
qu'un de fes collègues venait d'excommunier un Dia- de fueurs de fyncopes Se de langueurs qui durent
cre pour avoir logé plusieurs fois avec une Vierge beaucoup; il lâùTe auffi un long dégoût pour les ali>
félicite ce Prélat de cette aûion comme d'un trait mens. Les Anciens qui n'avoient pas tant de purga-
digne de la prudence & de la fermeté épifcopale tifs à choifirquenous, n'yétoient apparemmentpas fi
<onfultè 6* cum vigoreftciûi, abJBntndo Diaconum qui délicate ou bien, auroit pu ajouterM. Boulduc,
cum virgint Çcepemanju.
nfm les Pères du Concilede l'agaric n'a plus les mêmes propriétés qu'il avoit.
Nicée défendent expreffémentà tout Éccléfiaftique C'eft, dit cet Académicien t une efpece de cham-
d'avoir chez eux de ces femmes qu'on appelloit_/«A~ pignon qui vient fur le larix ou melefe. Quelques
introducîa fi ce n'étoit leurmere, leur lœur ou leur uns croyent que c'eft une excroiflance une tumeur
tante paternelle, à l'égarddefquelles, difent-ils, ce produitepar une maladie de l'arbre mais M. Tour-
feroit une horreur de penfer que des Minières du nefont le range fans difficulté parmi les plantes et
Seigneurfuffent capablesde violer les lois de la na-' avec les autres champignons. On croit que celui qttj.
ture dc quibus nom'uùhus ru/as tjl aliud quant natwa nous eft apportédu Levant, vient de la, Tartane &
qu'il eft le meilleur. Il en vient auffi des Atpes & des
confluiùtfitfpican.

prues par le Concilede Ni


Par cette doôrine des Pères & par les précautions
il eft probable que la
fréquentationd&Agapeus & des Eccléfiaftiquesavoit
montagnes duDauphiné& de Trentin.Il y a un mau-
vais agaric qui ne croît pas fur le larix, mais fur les
vieux chênes, les hêtres &v. dont l'ufâgeferoittrès»
occasionnédes désordres & des fcandales. Et c 'eftce pernicieux.
demande
que femble infinuer Saint Jérôme quand il On divife Vagaric
en mâle & femelle; le premier
avec une forte d'indignation undtAgapttammptJlii la
a fuperficie rude & raboteuse. & la fubfiance in-
in Ecckfià introiû/ C efl à cette même fin que Saint térieure fbreufe, ligneuse, difficile à divifer, de di-
Jean Chryfoftome après fa promotion au Siège de vérfes couleurs, hormis la blanche; il eft pefant.
Conftantinople écrivit deux petitstraités Sur le dan- Le fécond au contraireà la fuperficie fine, Me, bru-
er de ces Sociétés; & enfin le Concile général de ne il etl intérieurementblanc,.friable, & fe met
Lamn, fous Innocent m. en u 3 9. les abolit entiè- aifément en farine, & par conféquent il eft léger:
rement. tous deux fe font d'abord fontir au goût fur la lan-
M. Chambersavoit brouillé tout cet article, con- gue, & enfuiteils font amers & acres; mais le mâle
fondu les Diaconeffes avec les Agapetes,donné une a plus d'amertume& d'acreté. Celui-ci ne s'emploie
même calife à la fuppreffion des unes &fdes autres point en Médecine, & peufcêtreeft-ce le même que
& autorité par des faits mal expofés le concubinage celui qui ne croît pas fur le larix.
des Prêtres. Il eft, certain que 1 Eglife n'a jamais to- M. Boulduc a employéfur l'agaric les deux gran-
<.
1ère cet abus en tolérant les Agapetes & il n'eft pas des espèces de diflolvans, les fulphureux & les
moins certainque ce n'eftpointa raifon des de{ordres aqueux. Il atiré par l'efprit de vin une teinture réfi-
qu'elle a aboli les fonctions de Diaconeffes. Voy«^ neufe d'un goût & d'une odeur infupportable une
Diaconesse. (G) goutte mife fur la langue faifoit vomir, 6c dmmoit
AGARÉENS ( Glog. Hifi. anc, .) peuples ainfi un dégout de tout pour la journée entière. De deux
nommésd'Agarmere d'Iltnael, dont ils defcendoient; onces d'agaric il eft venu fix dragmes & demie de
& depuis appellés Sarrafins. teinture: le marc qui ne pefoit plus que neuf drag-
AGARIC, minéral (Ni/, nat. ) matiere de la na- mes, ne contenoit plus rien 6c n'étoit qu'on muet-
ture des pierres à chaux, qui fe trouve dans les car- lage ou une efpecedeboue.
rieres de ces pierres. Vagaric minéraleft nûeuxjioov Sur cela- M. Bonlduc Soupçonna que ce mucilage
mé moelle Je pierre. MOELLE DE PIERRE. (1) inutile qui étoit en 6 grandequantité, pouvoit venir
Agajric f. m. (Hiji. nat.) enfatinJgarkiu, her- de Vagaric détrempée& amol-
be, dit M. Tourneforc, dont on ne connôît ni les lieu la teinture réfineufe de la feuie partie fuperft-
fleurs ni les graines, qui croît ordinairementcontre cielle ou corticale.Il s'en afRkra par l'expérience
le tronc des arbres, & qui reffemble en quelquefa-
le car ayant féparé les dparties, il ne tira de la tein-
on au champignon. Tournefort ni herb. foye^
rieur; ce qui &it e la première eft la feule
Mais M. Mkbeli prétendavoir vu des fleurs dans purgative,8clafraiera employer,3fi cependant. on
V agaric j fle conféquemjRent voici comment il décrit l'emploie car elte eft toujours très-defagréable &
ce genre. L'agaric elt un genre de plante dont les caufe beaucoup de naufées & de dégoût. Pour di-
» caraâeres dépendent principalementde la forme minuer fes mauvais effets, il faudroitla mêler avec
» de fes différentes feuilles elles font compofées de d'autrespurgatifs.
» deuxparties différentes: il y en a qui font poreu- Lesdiflol van t aqueuxn'ont pas non plustrop bien
»fes en deffous, d'autres font dentelées en forme réuni fur 'Vagaric Veau feule n'en tire rien on n'a
»de peigne, d'autres font en lames d'autres enfin par fon moyen qu'un mucilageépais, une boue, &
fi font unies, Les fleurs font fans pétales, & n'ont nul extrait.- L'eau aidée du de tartre parce que
qu'un Seul filet; elles font Stériles, elles n'ont ni les fels alkalis des plantes diffolvent ordinairement
calice, ni piiHL, ni étamines.Elles naiuentdans des les parties réfineufes, donne encore un mucilage,
» enfoncemens,ou à l'orificedecertainspetitstrous. dont, après quelques jours de repos, la partie fupé-
» Les Semences fantrondes ou arrondies elles font rieure eft transparente, en forme de gelée & fort-
placées dans différents endroits comme il eft ex- différente du fond, qui eft très-épais. De cette partie
» nlkfué
Je
dans les foudivifions de ce genre, & dans fupérieurelé*pareede Tautre, M. Boulduc a tiré par
t* détail des efpeces qu'a donné M. Micheli. No- évaporationà chaleurlente ua extrait d'apexbonne
confiflance, devoit contenirla partie réfineufe plutôt elles n'ont point de coidjefir. Au contraire l'a*
la partie latine de l'agaric l'une tirée par le fel de
tartre .l'autre par l'eau. Deux onces d agaric avec
gate occidentale a plufieurs couleurs & différentes
nuances dans chaque couleur; il y en a même de
de avoient donné une jaunes& de rouges, que l'on ne peut pas confondre
une demi-once de fel detartre,
once & demi- dragme cet extrait il purge très. avec les fardoinesni les cornalines, parce que le jau.
bien. fans naufées,& beaucoup plus doucement que ne de l'agate occidentale, quoique mêlé de muge
réfineufe tirée t'écrit de vin. Quant n'eft jamais auffi vif & auffi net que l'orangé de la
la teinture avec
fardoine.De mêmele rouge de l'agate occidentale
à la partie infiérieure du mucilage, elle ne purge
femble être lavé & éteint en comparaifon du rouge
point du tout, ce n'eftque la terre de 1 agaric. de la cornaline c'eft la couleur du minium compa-
IA Boulduc ayant employéle vinaigre diftillé au rée à celle du vermillon.
lieu de fel de tartre & de la même manière, il a eu La matiere de l'agate occidentaleeft un caillou,
un extrait tout pareil à l'autre & de la même vertu, dont la tranfparence sit plus qu'à demi-offufquée, &
mais en moindre quantité.
La diftillation de Yagant a donné à M. Boulduc dont les couleursn'ont ni éclat ni netteté.
affez de fel volatil, & un peu de fel effentiel: il y a
Il eft plus difficilede distinguer l'agate des autres
[lierres demi-tr|nfparentes,telles que la chakcdoine,
très peu de fel fixe dans la terre morte.
L agaric mâle, que M. Boulduc appellefaux aga-
mi lespierres opaques, telles que le jafpe & le jade;
ric, & qu'il n'a travaillé que pour ne rien oublierfur cependanton voit fouvent la matiere demi-tranfpa-
réfineufes & moins
cette matiere a peu de parties
encore de fel volatil ou de fel effentiel. Auffi ne vient- rente de l'agate mêlée dans un même morceau de
il que fur de vieux arbres pourris, dans lefquels il pierre avec une matiere opaque, telle que le jafpe;
s'eu fait une réfolutionou une diffipation des princi- & dans ce cas on donne à la pierre le nom d'agate /'afi
de cet agaric faite dans l'eau fi la matiere d'agate en fait la plus grande par-
pes aclift. L'infufion tie & on Fappelle/<$/j>< agatl fi c'eft le jafpexpii do*
devient noire comme de l'encre, lorfqu'onla mêle
vitriol auffi l'agaric mâle eft-il mine.
avec la folution de L'arrangementdes taches Et l'oppofitiondes cou-
employé pour teindre en noir. On voit par-là qu'il a
beaucoupde conformité avec la noix de galle, qui eu leurs dans les couches, dont l'agate eft compoféo
font des caractèrespour diftinguer différentes efpe-
une excroiffance d'arbres. d'or appellent ainfi ces qui font l'agate fimpltmtnt dite, l'igate ony ce, Ya-
AGATE. Les Tireurs un
infirument dans le milieu duquel etl enchaffée une gate aillée & l'agate herborifit.
L'agate amplement dite eft d'une feule couleur
agate qui fert à rebrunir l'or. irré-
Agate, Jchates, f. f.naturellenat. )mife Pierre fine ou de plufieurs qui ne forment que des tachesunes
dans la guîieres pofées fans ordre & confondues les
que les Auteurs d'Hiftoiredemi-tranfparentes.
ont

PIEARE FINE.
claffe des Pierres fines

On croit que le nom de l'agate vient de celuidu


fleuve Achaus dans la vallée de Noto en Sicile, que
foy«{
leurs peuvent
dans ce
contre des
varier
mélange
bâtards
&
prefqu''d
dans
auffi
cette
les nuances des cou-
avec les autres. Les teintes & l'infini

fmguliers que
de forte que
confufion il s'y ren-
bifarrcs. Il
femble quelquefois qu'on voit des afons des
l'on appelle aujourd'huile Drillo; & on prétend que y
les premières pierres d'agate rureAt trouvées fur les ruifleaux & des partages, fouvent même des ani-
bords de ce fleuve. maux & des figures (fhomnfes & pour peu que
La fubfiance de Yagate eft la même que celle du
l'imagination y contribue on y apperçoit des ta-
caillou, que l'on appelle communémentpierre â/u- bleaux en entier telle étoit la fameufe agate de
fl: toute la différence que l'on peut mettre entre 1 u- Pynhus Roi d'Albanie f,ur laquelle on prétendoit
couleurs ou dans la tranf- voir au rapport de Pline Apollon avec fa lyre
ne & rautre, eft dans les & les neuf l4lufes, chacune avec fes attributs ou
l'agate imparfaite par
parence. Ainfi l'agate. brute,transparence,
& à la n eft pas l'agate dont Bosce de Boot fait mention elle n'é-
rapport à la couleur
différente du caillou & lorfque la matiere du cail- toitque de la grandeur de l'ongle, & on y voyoit
lou a un certain degré de tranfparence ou des cou- un Evêquc avec fa mitre & en retournant un peu
leurs marquées, on ta nomme agate. la pierre, le tableau changeant, il y paroiffoit un
On distingue deux fortes & agatespar rapport à la homme & une tête de femme. On pourroit citer
tranfparence feavoir l'agate quantité d'autres exemples, ou plutôt il n'y a qu'à
dentale: la première vient ordinairement des pays entendre la plûpart des gens qui jettent les yeux fur
Orientaux,comme fon nom le défigne, & on trou- certainesagates ils y euftinguent quantité de cho-

magne, en Bohême
tale à la netteté à la
& On reconnoît
tranfparence, & 3
te
ve la feconde dans les pays Occidentaux,en Alle-
la
poli; au contraire Yagate occidentaleeft obfcure, fa
tranfparenceeit ofttoee & fon pofimentn eft pas
.au£ beau celui des agatesorientales. Toutes
agates que l'on trouve en Orient dont pas
lités qu'on leur attribue ordinairement, & on ren-
orien-
beautédu

les
les
qua.
ques traits toujours trop imparfaits,
faire une efquiffe. A
fesque d'autres ne peuvent pus même entrevoir.
C'eft pouffer le merveilleuxtrop loin tes jeux de
ni
la nature n'ont jamais produitfur Ies agat quequel-

Vagate onyc* eft de plufieurs couleurs mais


ces couleursau
pour y

lieu de formerdes taches, irt^uhe-


res, commedans l'agate qui fimplement dite, forment
reprefententles diffé-
des bandesou des zones
contre quelquefois des agates en Occident que l'on compoiëe, La cou-
pourroit comparer aux orientales. rentes couchesdont l'agate eft
La matière au la pâte de l'agate orientale, com- leur de l'une des bandes n'anticipe pas fur les ban-
me difent les Lapidaires, eft un caillou
demi-tranf- des voifines. Chacune eft terminée par un trait net
parent, pur & net: mais dès qu'un tel caillou a une ce diffinô. Plus les couleurs font .oppofées 6c tran-
teinte de couleur,il retient rarement le nom d'agate. chées l'une par rapport à f autre plus l'agate onyce
Si lacouleurnaturelledu cailloueft laiteuse & mêlée Ca belle. Mais l'agate cft rarement, fufceptiblede
de jaune ou de Mot, c'eftunéchalcedoinejfilecail. ce genre de beauté jparce que fes couleurs dont
K<y<cONycE.
Ion eft de couleurorangée c'eft une fardoine s'il eft pas une grande vivante.efpece d'agate
Vagate aillée eft une onyce dont
rouge) c'efiune cornafine.CAïUOW,CHAi- les couches font circulaires. Ces couches forment
cedoine, Cornaline, SARDOINE. On voit par quelquefois pluûeurs cercles concentriques fur la
cette diftinûionqu'il y a peu de variété dans la cou- furface de la pierre elles peuvent être plus épaiffirt
leur des agates orientales; elles font blanches, ou
les unes que les autres, mais l'épaiueur de chacune pénétrées q\ielerefte;enforte qu'elles deviennent
en particulier eft prefau'égale dans toute fon éten- plus foncées, & formentde très-agréablesvariétés
due ces couches ou plutôt ces cerclesont quelque-
fois une lâche à leur centre commun alors la pierre
qu'on ne voyoit point auparavant
Si l'on joint à la diffolution d'argent le quart
fon poids ou environ, de fuie & de tartre rouge
de
rèflemble en quelque façon un Oeil c'eft pour-
quoi on les a nommées agates aillèts. Il y a fou- mêles enfemble la couleurfera brune tirant fuir le
vent pluficurs de ces yeux fur une même pierre gris.
c'eft un affemblage dé plufieurs cailloux qui fe font Au lieu de fuie & de tartre 6 on met la même
formés les uns contre les autres & confondus en- quantité d'alun dé plume la couleur fera d'un vio-
femble en groffiffant. Voyt{ Caillou. On monte let foncé tirant fur le noir.
en bagues les agates œillées & le pîôs Couvent La diffolution d'or ne donne à l'agate-qu'une U-*
bn les travaille pour les rendre plus reflemblantcs gère couleurbrune qui pénètre très- peu celle du
à des yeux. Pour cela on diminue l'épaüfeui de la bifmuth la teint d'une couleur qui paroît blanchâ-
pierre dans certains endroits & on met detfous une tre & opaque lorfque la lumiere frappe deffus
feuille couleur d'or; alors les endroits les plus min- & brune quand on la regarde à travers'le jour. Les
tes paroiffent enflammés ?tandis quc la feuille ne fait autres diffolutionsde métaux, & de minéraux, em-
aucun effet fur les endroits de la pierrequi font les ployéesde la même manière n'ont donné aucune
plus épais. On ne manque pas auffi de' faire une forte de teinture.
tache noire au centre de la pierre en deffous pour Pour réunir à cette opération,il eft néceffaire-
représenter la prunelle de l'œil fi la nature n'a pas d'expofer l'agate au foleil M. Dufay en a mis fous
fait cette tache. une moufle mais elles n'ont pris que très -peu de
On donne à l'agate le nom tfherborifie ou de den- couleur, & eHe ne pénetroit paru avant. Il a mê-
drite ( Voyti DENDRITE.) lorfqu'on y voit des ra- me remarqué plufieurs fois que celles qu'il avoit
mificanons qui repréfentent des plantes telles que expofées au foleil ont pris moins de couleur dans
des moufles, & môme des buiflons & des arbres. tout le cours de la première journée qu'en une
Les traits font fi délicats le deffein eft quelquefois demi-heure du fécond jour, même fans y remettre
fi bien conduit qu'un Peintre pourroit à peine co- de nouvelle diffolution. Cela lui a fait foupçonner,
pier une belle agate herborifee mais elles ne font que peut-être l'humidité de l'air étoit tres-propre
pas tomes au1li parfaites les unes que les autres. On à faire pénétrer les parties métalliques. En effet
en voit qui n'ont que quelques taches informes il a fait colorer des agates très-promptement,en les
d'autres font parfemées de traits qui iemblent imi- portant dans un lieu humide auüi-tot que le foleil
ter les premières productions de la végétation, mais a voit /ait lècher la diffolution & les expofant de
qui n'ont aucun rapport les uns aux autres. Ces rechef au foleil.
traits quoique liés enfemble ne forment que des Pour tracer fur la chalcedoine des figures qui aient
rameaux imparfaits & mal deffinés. Enfin, les belles quelque fortè^de-régularité la manière qui réuflit
agates herborifées présentent des images qui imi- le mieux eft de prendre la diffolution d'argent avec
tent parfaitementles herbes & les arbres le def- une plume ou un petit bâton fendu, & de fuivre
fein de ces efpeces de peintureseft fi régulier, que les contours avec une épinde fi l'agateeu dépolie
l'on peut y, diftinguer parfaitement les troncs les le trait n'efi jamais bien fin, parce que la diffolu-
branches les rameaux & même les feuilles on, tion s'étend en très-peu de tems mais fi elle eft
eft allé plus loin on a cru y voir des fleurs. En bien chargée d'argent, & qu'elle fe puiffe cryftalli-
effet il y a des dendrites dans lefqiielles les' extré- fer promptementau foleil elle ne court plus rifque
mités des ramifications font d'une belle couleur jau- de s'épancher & les traits en feront aff'ez délicats.
ne, ou d'un rouge vif. Voyt{ CORNALINEhtrborijée, Ils n'approcherontcependant jamais du trait de la
SARDOINE htrborijtt.
Les ramifications des agates herborifées font
plume par cunféquent de ces petits arbresqu'on
d'une couleur brune ou noire fur un fond dont la voit fi délicatementformés par les dendrites.
couleur dépend de la qualité de la pierre il eft net Suppofc pourtant qu'on parvînt à les imiter
& tranfparent fi l'agate eft orientale fi au con- voici deux moyens de diftinguvr cellesqu i font na-
traire elle cil occidentale, ce fond ce fujet à toutes turellesd'avec lesfadices. ie. En chauffant l'agate
les imperfections de cette forte de pierre. Voyt{ colorée artificiellement, elle perd une grande par-,
tie de fa couleur, & on ne peut la lui faire repren-
Les agates & les jafpes fe peuvent facilement dre qu'en remettant deff'us de nouvelle diffolution
teindre mais celles de ces pierres qui font unies d'argent. La féconde maniere qui eft plus facile
naturellement font par cette même raifon com- & plus ample, eft de mettre fur 1 agate colorée un
pofées de tant de parties hétérogènes que la cou- peu d'eau forte ou d'efprit de nitre fans l'exposer
lenr ne fauroit y prendre uniformément ainfi on au foleil il ne faut qu'une nuit pour la déteindre
n'y peut faire que des taches pour perfectionner entièrement. Lorfque l'épreuve fera faite on lui
ia régularité de celles qui s'y rencontrent mais reftituera fi l'on veut toute fa couleur en l'ex-
non pas les faire changer entièrementde couleur pofant au foleil plufieurs jours de. fuite mais il ne
comme on fait à l'agate blanchâtre nommée chat- faut pas trop compter fur ce moyen comme on
cedoint. verra par ce qui fuit.
Si l'on met, fur un morceau d'agate chalcedoine, On fait que par le moyen du feu on peut chan-
de la diffolution d'argent dans de l'efprit de nitre ger la couleur de la plupart des pierres fines c'eft
& qu'on Pexpofe au foleil on la trouvera teinte» au ainfi qu'on fait les faphirs blancs les amethiftes
bout de quelques heures, d'une couleur brunetirant blanches. On met ces pierres dans un creufet &C
fur le rouge, Si l'on y met de nouvelle diffolution on les entoure de fable ou de limaille de fer elles
on l'aura plus foncée, & la teinture la pénetreraplus perdent leurs couleurs à mefitre qu'elles s'échauf-
avant, & même entièrement fi l'agaten'a qu une fent on les retire quelquefois fort blanches. Si l'on
ou deux lignes d'épaiflêur & qu'on mettede la dif- chauffe de même la chalcedoine ordinaire, elle de-
ablution des deux côté< cette teinture n'agit pas vient d'un blanc opaque & fi l'on fait des taches
uniformément. Il y a dans cette-forte-d'agate & avec de la diffolution d'argent ces tachesferont
dans la plupart des autres pierres dures, des veines d'un jaune citron, auquel l'eau-forte n'apporte plus
j>refi[u*iinpcrceptiblesqui en font plus facilement aucun changement. La diffolution d'argent mife fur
la
la chalcedoineainfi blanchie& expofée au foleil plu* puis jaunes & enfuites rouges. Les étamines des fleurs
6eurs jours défaite y fait des tachesbrunes. forment un angle, & fe diftribuent à leur extrémité
La diffolution d'argent donne à l'agate orientale en deux filamens qui portent deux fommets jaunes
& oblongs. Le calice qui environne la bafe des pé-
une couleurplus noirequ'à la chalcedoinecommune. tales eft profond, compote de quatre portions ou
Sur une agate parseméede tachesjaunes,elle a don- feuilles courtes, arrondies, & d'un verd pâle.
né une couleur de pourpre. foy«ç Mim. de CAeai.
avons dit dans l'en- Lorfqueles fleurs font tombées il leur fuccede
ann, iyz8*parM. Dufay. Nous des cottes longues de quatre palmes & larges
droit oû l'on ptopofele moyen reconnoîtrel'agate
de
d'un travers de doigt droites un peu arrondies,
teinte d'avec 19agate naturelle qu'il ne falloit pas
trop compterfiirPeau-forte.En effet, M. de la Con- vertes & épates. Ces codes contiennent des fe-
damine ayant mis deux dendritesnaturelles dans de ves oblongues arrondies placées chacune dans
l'eau-forte pendanttrois ou quatre jours, il n'y eut une loge, réparée d'une autre loge par une cloifon
point de changement.Les dendrites nïifes en expé- charnue qui règne 'tout le long de la cofle les
pendant fèves ont le goût des nôtres & leur reflemblcnt
rience ayant été oubliées fur une fenêtre excepté qu'elles font beaucoup plus petites. Elles
quinze jours d'un teins humide & pluvieux il fe mê-
la un peu d'eau de pluie dans l'eau-forte; & l'agate blanchitfentà mefure qu'eUes mûriffent. On peut en
ou les arbriffeaux étoient très-fins, fe déteignit en- manger. Si les temsfont pluvieux, cet arbre portera
tierement le mêmefort arriva à l'autre, du moins
des fruits trois pu quatre fois l'année.
fal- Sa racine broyée dans de l'urine de vache » dif-
pour la partie qui trempoitdans l'eau-forte il foin fipe lies tumeurs. Le lue tiré de t'écorce, mêlé
lut pour cette expériencede l'oubli au lieu de
& d'attention. avec le miel & pris en gargarisme, »eftbon dans
l'efquinancie &les aphthesde la bouche. Je pour-
'AGATE, ( Mat. Med.) on attribue de grandes ver- rois encore rapporter d'autres propriétés des dif-
tus à l'agate, de même qu'àd'autres piertes précieu- férentes parties de cet arbre mais elles n'en fe-
fes mais elles font toutes imaginaires. Geoffroy. roient pas plus réelles & mon témoignagen'ajoû-
teroit rien à celui de Ray d'où la descriptionpré-
cédente eft tirée.
des tabernacles, des cabinets de pièces de rapport, AGDE,-fWoff. ) ville de France -sn Langue-
de marqueterie,&e. (P) doc, au territoire ^'Agadcz differ. de long. à IlOb-
• (Sainte ) Géog. petite ville d'Italie au
AGATE fervatoirede Paris i i<»7' 37" à l'orient. Lat. 43-18*
royaume de Naples dans la province ultérieure. 54. Mim. de 17x4 ,/>. 89. Hift.
Lon. 32-8. tat. 40-55. AGE ( Myth. ) Les poètes ont diftribuéle tems
AGATE, Gatte Jatte, ( Marine. ) voyt[ Gat- qui Suivit la formationde l'homme en quatre dges.
TE. (Z) Vdge d'or fous le règne de Saturne au ciel, & tous
• AGATHYRSES ) peuples
f. m. pl. ( ffj/l. anc. celui de l'innocence& de la jultice en terre. La terre
de la Sarmatie d'Europe, dont Hérodote S. Jérô- produifoit alors fans culture, & des fleuves de miel
me, & Virgile, ont fait mention. Virgile a qu'ils
dit & de lait couloient de toutes parts. Vdge d'argent
fe peignoient S. Jérôme qu'ils étoient riches (fans fous lequel ces hommes commencèrentà être moins
être avares Ce Hérodote qu'ilsétoient efféminés. juftes & moins heureux.
• AGATY, ( Hift, nat bot. ) arbre du Malabare heur des hommes diminua encore avec leur vertu;
qui a quatre à cinq fois la hauteur de l'homme,& &.Ydgedeferr>fous lequel, plus méchans que fous
dont le tronc a environ fix pies de circonférence. l'âge d'airain, ils durent ptus malheureux.On trou-
Ses branches partent denfon milieu & de fon foin- vera tout ce fyftème expofé plus au long dans l'ou-*
met, & s'étendent beaucoup plus en hauteur ou vrage d'Héfiode, intitulé Opéra & dits ce poëte fait
verticalement qu'horizontalement.Il croît dans à fon frère l'hiftoire des fiecles écoulés, & lui mon-
les lieux fablonneux. Sa racine eft noire, aftrin- tre lemalheurcouramment attaché àl'injuftice, afin
gente au goût, & pouffe des fibres à une grande de le détourner d'être méchant. Cette allégoriedes
diftance. Le bois aagaty eft tendre, & d autant âges ea très-philiofophique & très-inftruâive elle
plus tendre qu'on le prend plus voifin du cœur. Si étoit très-propre à apprendreaux peuples à eflimer
l'on fait une incifion à récorce, il en fort une li- la Vertu ce qu'elle vaut.
queur claire & aqueuse, qui s'épailîit, & devient Les hiftorvens, 0u plutôt les chronologies, ont
gommeufie peu après fa fortie. Ses feuilles font divifé Vdge du monde en fix époques principales
ailées; elles ont un empan & demi de long; eues entrelefquelles ils laùTent plus ou moins d'interval-
font formées de deux lobes principaux,unis à une les, felonqu'ils font le monde plus ou moins vieux»
maîtreflè côte, & oppofées directement. Leur pé-
dicule efl fort court, & courbé en devant. Leurs comptent pour Vdge d'Adam jufqu'au
petits lobes font oblongs, & arrondis par lesbords. déluge,i»6i ans depuis le déluge jufqu'au partage
Ils ont environ un pouce & demi de longueur, & des nations, 738 depuis le partage des nations juf*
un travers de doigt de largeur. Cette largeur eft qu'à
Abraham,4&> depuis Abrahamjufqu'à la pâque
la même à leur fommet qu'à leur baie. Leur des Ifraèlites 641 depuis la pâque des Mraëlitesjuf-
tiffu eft extrêmement compaû& uni; d'un verd
éclatant en-deffus, pâle en-deflbus & d'une odeur depuis 38.
qu'ont les feves quand on les broyé. Ce la grotte Ceux qui ne font le mondeâgé quede quatremille
côte partent des ramifications déliées, qui tapuTent ans_, comptent,de la création au déluge 1656 du

prochent..•
toute la furface des feuilles. Ces feuilles fe ferment
pendant la nuit, c'eft-à-dire, que leurs lobes s'ap-
Les fleurs font papilionacées fans odeur, naif-
fent quatre à quatre ou cing à cinq, ou même en
délugeà la vocation d'Abraham,.416 depuisAbra*
ham jufqu'à la fortie dEgypte, 430; depuis la fortie
d'Egypte lufqu'à la fondation du temple 480 de-
puis la fondationdu templejufqu'à Cyrus 476 de-
puis Cyrus jufqu'à Jefus-Cbrift
plus grand nombre, fui une petite. tige qui fort D'autres comptent.de la création la prifede
d'entre les ailes des feuilles. Elles font compo ces Troie, x&)0 «ns ;& à la fondation d^ome, 3 150
de quatre pétales dont un s'élève au-deffus des de Carthagevaincuepar Scipionà JeûwChrift 100;
autres. Les latéraux forment un angle, font épais de Jefus-ChriftàConftantin, 3 ix'; & au rétabliffe*
808.
AGE, et terme de Jurifprudence, fe dit de certains là Pon tombe dans la yieilleffe qui te fubdivife en!
périodes de la vie auxquels un citoyen devient ha- vieilleffe proprement dite, en caducité,& décrépi-
bile a tels ou tels aâes à poffédertelles ou telles di- tude qui eft la borne de la vie.
gnités,tels ou tels emplois mais ce qu'on appelle pu- Chaque âge a fes maladies particulières elles dé-
rement & fimplementen Droite m âge y c'eft être pendentde la fluidité des liquides & de la réfifiance
majeur. Voye{ Majeur & Majorité. que leur oppofentles folides dansles enfans, la dé-
Dans la coutume de Paris on eft en âge pour licateffe des fibres occafionne diverfes maladies,
tefter de fes meubles & acquêts, vingt ans mais comme le vomiffement., la toux, les hernies, l'é-
on né peut difpoferde fes immeubles qu'a vingt-cinq. paiffifementdesliqueurs,d'où procèdenttes aphthes,
On ne peut &re reçu corifciller es parlemens & les fluxions les diarrhées les convulfions, fur-tout
préfidiaux maître correcteur ou auditeurdes com- lorfque les dents commencentà paroître, qu'on
ptes, avocat ou procureurdu-Roi, bailli, fénéchal, appelle vulgairement Ugermedes dtnu; A peine ce
les
vicomte, prévôt, lieutenant général civil, cri- enfans font-ils quittes de ces accidens qu'ils devien-
minel ou particulieres fiézes qui ne reffortiffent pas nent fujets aux mflammationsdesamygdales, au ra-
nûment au parlement, ni avocat ou procureur du chitis, aux éruptionsversla peau, commela
Roi efdits fiéges, avant Ydge de vingt-fept ans àc- le &la petite vérole aux tumeurs des parotides, rougeo-
complis ni avocat ou procureur général bailli
à
Pépilepfie dans Ydgede puberté ils font attaques de
fénéchal lieutenant général & particulier, civil ou fièvres aiguës, à quoi fe joignent les hémorrhagies
criminel, ou préfidentd'un préfidial, qu'on n'ait at- par le nez & dans les filles les pâles couleurs. Cet
teint Ydge de trente ans ni maître des requêtes de âge eft vraiment critique, felon Htppocrate car fi les
l'hôtel avant trente-fept ans ni préfident es cours maladies opiniâtresauxquelles les
Souveraines avant quarante. Mais le Roi, quand il jeunes gens ont été
fujets ne ceffent alors, ou félon Celfe, lorfque les
le juge à propos accorde des difpenfes, moyennant hommes connoiffent pour la premiere fois les fem-
finance, à l'effetde rendrehabiles à ces charges ceux mes, & dans le fexe féminin au tepis de l'éruption
ui n'ont pas atteint rdge prefcrit par les édits. Voy. des règles^ elles deviennentprefqu'incurables.Dans
DISPENSE, 1 adolefcence la tenfion des folides devenant plus
Et quant aux dignités eccléûaftiques,on ne peut çonfidérable, les alimens étant d'une autre,nature,
être promu à l'épifcopat avant vingt-fept ans; à une les exercicesplus violens,les humeursfont plus
abbaye, aux dignités, perfonatSj, cures & prieurés ténuées, divifées,& exaltées de-là résultentles fie- at-
claustraux, ayant charge d'âmes, avant vingt-cinq vres inflammatoires& putrides, les péripneumonies,
ans. Si cependantla cure attachée au prieuré clauf- les cradlemens de fang, qui, lorfqu'on les néglige,
tral eft exercée par un vicaire perpétuel,vingt ans dégénerent en phthifie, maladie fi commune à
fuffifent. On peut même en France pofféder des dge, qu'on ne penfoit pas autrefoisque l'on fut fu-
cet
prieurés éleclifs à charge crames à vingt-trois ans, y
jet lorfque l'prt avoit attéint Ydgeviril, qui devfent
& ceux qui n'ont point charge d'ames à vingt-deux lui-même le règne de maladies très-confidérables.
commencés, & c'eIl de cette maniere qu'il faut en. L'homme étant alors dans toute fa force&fa vigueur,
tendre l'age requis pour tous les bénéfices que nous les fibres ayant obtenutoute leur élaflicité, les fluides
venons de dire car c'eft, une maximeen Droit ca- fe trouvent prefles avec plus dlmpéniofité de-là naif
nonique, que l'année commencéefe compte comme fent les.efforts qu'ils font pour fe fouftraire à la vio-
fi elle étoit accomplie. lence de la preffion de-là l'origine d'une plus
P.our les bénéfiçesAnples ou bénéfices à fimple gran-
de diflipation par la tranfpiration,des inflammations,
tonfure tels quejjHfflïfiapelles oucilàj^Henies, les des dyflenteries, des pleuréfies, des flux hémorrhoi-
prieurés qu'on appeiij ruraux ,'& qui n'ont rien qui daux des engorgemehs du fang dans les vaiffeaux
tienne de ce qu'oa-appelleretlorerie,on les peut pof- du cerveau, qui produifentla plirénéfie la léthar-
féder à fept ans, mais accomplis. Il en faut quatorze gie & autres àccidens de cette efpece auxquels fe
auffi complets pour pofféder les bénéfices fimples joignent les maladies qu'entraînentaprèselles la trop
qui font des efpeces de. reâoreries & pour les .ca- grande application au travail, la debauche dans la
nonicats des cathédrales & des métropoles ,fi ce premièrejeuneffe,les veilles,l'ambitiondemefurée,
n'eft qu'ils vaquent, en régales car alors fept ans enfin lespaffionsviolentes & l'abus des chofes
fuffifent. Mais le droit commun eft qu'on ne puifie naturelles telles font l'affeâion hypochondriaque,
non-
être pourvu d'aucun bénéfice même fimple, avant les vapeurs la confomption, la catalepfie, & plu-
quatorze ans. fieursautres.
AGE, ( Letrrcsde bénéficed" ) eft Synonyme à Let- La'vieilleffe devient à ton tour lafource d'un
tres d'émancipation. Payer EMANCIPATION. bre de.maladies ficheufes les fibres fe deffechent nom-
AcE, ( difpenfed1 ) eft une permiflion le Roi 8c
fe raccorniffent,elles perdent leurélaflicité, les vair..
accorde, & qui s'expédie en chancellerie,que
pour être feauxs'obftruent, les pores de la peau fe refferrent
reçu à exercer une charge avant Ydgerequis par les la tranfpiration devient moins abondante il Cefait
ordonnances.
un reflux de cette matiere fur les autres parties de-
AGE du bois enflylcdEaux 6 Forits, eft le tems
qu'il y a qu'un taillis n'a été coupé. Voye^TAILLIS.
là naiffent les apoplexies, les catharres,.l'évacua-
tion abondante des déroutes par le nez & parla voie
AGEnubilc, (JurifprudA dans les auteurs du pa- des crachats que l'on nomme vulgairement pituite;
lais, eft Ydgeauquel une fille devient capablede ma- l'épaifliflementde l'humeurcontenuedans tes articu-
riage, lequel eft fixé à douze ans. ( H) lations, les rhûmatifmes les diarrhées& les itran-
AGE fe prend ta Médecinepour la divifion de la guries habituelles de Paffaiffement des vaiffeauxSe
vie humaine. La vie fe partage en plufieurs âges du raccorniffementdes fibres proviennent les dyfu-
favoir en enfance, qui dure depuis le moment de la ries, la paralyfie la un-dite, le glaucome, maladies
naiffance jufqu'au tems olt l'on commence à être fi ordinairesaux vieillards, & dont la fin eft le ter-
fuiceptible de raifon. Suit après Vdge de puberté
qui fc termine à quatorze ans dans les hommes, & me de la vie.
L'on a vu jufqu'ici la différence des maladies felon
dans les fillesà douze, L'adolefcencefuccede depuis les âges les remèdesvarient auffifelon l'étatdes flui
la quatorzieme année jufqu'à vingt ou vingt-cinq des & des folides auxquels on doit les proportionner.
ans, ou pour mieux dire, tant que la perfonne prend Les doux, &: ceutrqui font légèrement toniques
«le J^ccroiffement. On paffe enfuite à Ydge viril, conviennent auX enfans les délayans& les aqueux:
dorfPbnfort à quarante-cinqou cinquante ans. De- doivent être employéspour ceux qui ont atteint Ydgi
1 activité du l'avoit fenti jitfqu*alors & fes tempes commencent
de puberté, en qui l'on doit modérer à fe creufer & et s'enfoncer. A onze ans tes dents
font fort longues, jaunes, ,noires & fales mais
bon ufage des çhofes non-naturelles,deviennentau-
pelles de fss deux mâchoires le répondent enc^e
contre les maladies auxquelles
tant de préfervatifs remectes délayans & mcififs
portent les unes fur les autres. A douze s les
on^eftfulet-; alors les fitpérieures croifent fur les inférieures. A treize ans
4, le cheval a beaucoup travaillé fes crochets font
font d'un grand fecôuK fi malgré le(«îgime ci-def- presque perdus dans la gencive (mon ils en fortent
maladie.
fils l'on tombe en quelqueatténuante
Une diète aromatique& foûtiendrales noirs, fales ,& longs.
vieillards on peufavec fuccès leur accôrder l'ulage x°. Quant au fabot s'il eft polihumide, creux,
diurétiques & lés purgatifs le- ck; qw'il tonne, c'eft un fiene de;jeunefle ii.au con-
nnodéré du vin les
défaut de trantpira- traire il a des afpérités, des avalures les unes fur les
gers & réitérés fuppléront au
autres, s'il eft fec, taie, & mat c'eft une marque

AGE (Anat.) Les cartilages&


fifiant, & le cerveau fe durciffant avec
les
non:: Toutes ces régies font tirées d'HôShtan,& des
plus fameux Praticiens en Médecine.(N)
l'âge
s of-
celui
de vieillefle.
3'. Quant à la queue en la tâtant vers le haut
fi l'on fent l'endroit de la jointure plus gros & plus
(aillant que le refte, Je cheval n'a pas Ûix'âns fi au
des vieillards eft plus-propre fée
4émonftratiorts
Anatomiques. On concevra la callofité qui doit fe contraire les jointures font unies & égales au relie
former dans les vaiffeaux les plus mous de la tête, fi il faut que le cheval ait quinze ans.
mémoire incertaine par rap- 4°. S'il a les yeux ronds, pleins, & affûrés que
on fait attention à la la paupière fupérieure fpit bien remplie, unie, &
port aux nouvellesidées qu'on voudroit
fe
donner aux
fouviennent que de niveau avec les tempes, & qu'il n'ait point de
gens avancésen âge eux
qui ne
vu :jadis. rides ni au-deffus de l'œil ni au-deffous c'eft une
trop fidèlement de ce qu'ils- ont
temporis acli. CL) marque de jeuneffe.
AGE dc la Lune ( en Agronomie. ) fè dit du nom- °. Si lorfqu'on lui pinco la peau %Cqu'on la
bre de jours écoulés depuis la nouvelle Lune. Ainfi lâche enfuite, elle fe rétablitauffi-tôt fans laiffer de
le nombre de rides c'eit une preuve que le chevaleu jeune.
trouver l'âge de la Lune c'etl' trouver v 6°. Si à un cheval de poil brun il pouffe du poil
jours écoulés depuis la nouvelleLune. V. Lune. ( O)
Age (Jardinage. ) On dit Ydged'un bois, d'une grifâtre aux paupières ou à la. crinière ou qu'un
graine, d un arbre: ce bois neuf ans demande à cheval blanchâtredevienneou tout blanc ou tout
brun c'cil une marque indubitablede vieillefle.
être coupé; cette graine deux ou trois ans
eft trop
vieille pour être bonne à femer on en doit chpifir de Enfin lorfqu'un cheval eft jeune les barres de.la
plus jeune. Cet arbre doit avoir tant d'années il y a bouche font tendres& élevées s'il eft vieux,elles
d'années qu'il efl. planté. Voye^ ARBRE. font baffes & n'ont prefque pas de fentiment. Foye
tant Barres.
L'âge d'un arbre Ce comptepar les cercles ligneux
qu'on remarque fur fon tronc coupé ou fcié horifon- Il y a une forte de chevaux appelles :bégaux qui
talement. Chaque année le, tronc & les branches ont à tout âge du noir à la dent ce qui, peut trom-
d'un arbre reçoivent une augmentationqui te fait per ceux qui net s'y connoiffent pas.
une nouvelle enve- AGE, ou discernement qu'çn fa^it des bêtes noi-
par un' cercle ligneux-, ou par
de trachées. (K) Tcs comme marcajjins bête) de compagnies ragot
fibres &
loppe extérieure de
AGE en terme de Manège,
qu'un cheval eft né & des
Voye\ Cheval.
fe dit
fignes
du tems qu'il y a
qui l'indiquent. t,
fangHer en Jbntieran Jaaglkr en fon quartan vieux
fanglier mirJ, & laie.
Age, ou dilcernement quon fait des cèrfs; on.
Il y a plufieurs marques qui font connoitre 1 âge
du cheval dans fa jeuneffe telles font les dents,
fabot le oil, la, queue, & les yeux. Voye\
le
Dent,,
cors cerf.
dit jeune cerf, cerf de dix cors jeunement., cerfde dix

Age ou difeernement qu'on fait des lièvres on


SABOT.1 dit levrauts ,< lièvres & haies.
chevreuils
ou difeernementqu'on fait desvieil
La première année il a fes dents de.lait, qui ne Age
chevreuil
font que fes mâchelieres & fes pinces ou dents de on dit fans chevrotins
bruhiffent &
Avant; la feconde année les pinces
gfBffiffent la troifieme il lui tombe une partie de Age des loups on dit loâftteaux jeunes Uups
fes' cnts de lait dont il ne lui refte plus que deux vieux loup ic louve.
de chaque côté en haut & en bas la quatrième, il Age des renards on dit renardeaux, jeunes rc-
lui tombe encorela moitié de ce, qui lui redoit de nards vieux rejtards^ & renardes.'
ÂGÉ adj. en wmei de Jureprudcaceeft celui qui
dents de lait; enfortequ'ilneluien;cite -plus qu'une
de chaque côté en haut & en bas. A cinq ans toutes a l'âge compétent & requis par les lois pour exer-
fes dents de devant font renouvellées & fes cro- cer certains aftes civils ou poflféder certains en'-
chets complets des deux côtés. Celles qui ont rem- plois bu dignités.
placé les dernièresdents de lait, à favou les coins • AGELAROU Au haut de là féconde planche
fontereufes, &t ont une petite tache au milieu, du pavé du temple de la Fortune de Paleftrine on
qu'on appelle marque ou fève dans la bouche d'un apperçoitun animal aveè l'infcription agdarou.Cet
cheval. Voye^ Marque. A fix ans il pouife de nou- animal a beaucoup de reffemblanceavec le finge
qui font entourés vers la racine d'Angole. Des Ethiopiens vont l'attaqua, les uns
veaux crochets, de
,d'un petit bourlet chair du refte blancs, menus,
courts & pointus. Afept ans fes dents fcnt au bdut
de leurcroiffance; & c'eft alors que la marque ou
feul il
ont des boucliers d'autres des fleches
en foit fait mention. Voy*i les

féve eft la plus anparente. A huit ans.toutesles dents ^AGEMOGiÀnS f. m. ou««^.)font


AGIAM-OGLANS
font pleines unies & polies au-defius & la marque ( «/• de
ne fe àiftingue prefque plus fes crochets
font alors ou AZAMOGLANS, ,ennes^^
jaunâtres. A neuf ans les dents de devant ou les pin- enfans qu© le Grand Seigneur achette des Tartares,
ou qu'il arrache d'ent,re
ces paroiffent plus longue*,plus
jaunes & moins ou qu'il prend en guerre
nettes qu'auparavant;& la>>inte de fes crochets les bras des Arétiens foâmis à la domination.'
eft un peti émoufleë. A dix ans on ne fent plus de Ce mot dans la langue originale fignifie enfant de
iupérieurs Barbare c'eft-à-dire nuvant la manière de s'expri-
.creux en dedans des crochets comme on
mer des Musulmans, né de parens qui ne font pas Paris de la-création d'Henri IV. Leur nombre fut
Turcs. Il cil compofé des deux mots Arabe"?; D3M augmenté jufqu'à 10 en 1634 & porté à }o par un
agtm qui lignine parmi les Turcs la même chofe Edit du mois de Décembre 1638. En 1645 Louis
que barbare parmi lesXïrecs les Turcs diin'nguant XIV. créa fix nouveaux Offices, & tes chofes de-
tous les habitans de latare en Arabes ou Turcs,& meurèrenten cet état jnfqu'en 170c que tous les,Of-
en agtm comme les Grecs les divifoient en Grecs fices d'Agens de change ou de banqueayant été fup-
& en Barbares l'autre mot eu C3n? oglan qui primés dans toute l'étenduedu Royaume, à la réferve >
lignifie infant. de ceux de Marfeille & de Bordeaux le Roi créa en
La plupartde ces enfans font des enfans de Chré- leur place cent feize nouveaux Offices pour être dif
tiens que le Sultan fait enlever tous les ans par forme tribués dans les principalesvilles du Royaumeavec
de tribut, des bras de leurs parens. Ceux qui font la qualité dt ConfiilUn du Roi Agens de banque
chargés de la levée de cet odieux impôt en pren- change, comment & finance. Ces nouvelles charges
jnent un fur trois & ont foin de choifir ceux qui furent encore fupprimées en 1 708pour Paris & au
leur paroiffent les mieux faits & les plus adroits. lieu de vingt Agens de change qu'y établuToit ['Édit
On-les mène auffi-tôt à Gallipoli, ou à Conftan- de 1705 celui de 1708 en porta Ie nombre à qua-
tinoplè oh on commence par les faire circoncire rante^ en 171 4 le Roi y en ajouta encore vingt
enfuite on les inftnùt dans la religion Mahométane autrespour la villede Paris. Mais le titre de ces Agens
on leur apprend la langue Turque & on les forme fut encore fupprimé en i72.o & foixante autres
aux exercices de guerre, jufqu à ce qu'ils foient en Agens par commiffion furent établis pour faire leurs
age de porter les armes & c'eft de cette école qu'on fondions. Ceux-ci furent à leur tour fupprimés, &
tire les Janiflaires..Voyt[JANISSAIRES. d'autrescréés en leur place en titre d'Office par Édit
Ceux qu'on, ne trouve pas propres à porter les du nlois- de Janvier 1713. Ainfi il v a actuellement
armes on les emploie aux offices les plus bas & les foixante Agems de changea Paris; ils font un corps
plus abjeâs du ferrai!; comme à la cuifine aux écu- qui élit des Syndics. Ils ne prennent plus la qualité
ries, aux jardins fous le nom de BojUngis Alla- de Courtiers, mais celle d'Agens de change depuis
gis Hafvagis &c. Ils n'ont vni gages ni profits à l'Arrêt du Confeil de 1639; & par l'Édit de 1705 ils
moins qu'ils ne foient avancésà Quelque petite chair- ont auffi le titre de Conteillersdu Roi. Voyt^ Cour-
ge, & alors même leurs âppointemens font très- TI ER.Leur droit eft un quart pour cent dont la moi-
médiocres & ne montent qu *• fept afpres & demi tié eft payable par celui qui donne fon argent, &-
par jour ce qui revient à environ trois fois & demi l'autre par celui qui le reçoit ou qui en rounut la va-
notre monnoie, ( ) G leur en lettres de change ou autres effets. Dans la né-
AGEN Gëog. ) ancienne ville
( de France gociation du papier qui perd beaucoup, comme par
capitale de P Agénois dans la Guknne fur la rive exempte, des contrats fur l'Hôtel de ville, &c. dont
droite de la Garonne. Long. t8.'ià. 43. lai. 44. l'acheteur ne paye pas la moitié de la forme totale
12. 7- portéedans le contratà caufe de la variation du cours
AGENDA,adj. pris fubft. ( CommAtablette ou li- de ces effets, l'Agent de change prend fon droit fur
vret de papier fur lequel les Marchands écrivent tout le papier c'eft-à-dire fur la lomme qu'il valoit au-
ce qu'ils doiventfaire pendant le jour pour s'en fou- trefois & non furl'argentqu'on le paye-felonle
cours
wencr foit lorfqu'ils font chez eux, foit lorlqu'ils de la place. Dans las v-lle*pù les Agens ne font pas
vont par la ville. e latin
établis en titre d'Office ils font choifis par les Con-
Ge mot eft originairement agenda,les chofes fîds, Maires & Echevins devant lefquels ils prêtent
qu'il faut faire, dérivédu verbeago;mais nous l'avons le ferment. Les Agens da change ne peuvent être Ban-
trancifé. quiers, & porter bilan fur la place,oùils doiventavoir
V agenda eft très-néceffajreaux Négocions parti- un livre paraphéd'unConful, coté & numéroté, par
culièrementà ceux qui ont peuou pointde mémoire, l'Ordonnance de 1^73. On peut voir dans leDic-
ou qui font chargés de trop grandes affaires parce tionnairedu Commercede Savary les divers réglemens
qu'il fert à leurrappeller des occafions importantes faits pour le corps des Agensde changefie furtoutceux
foit pour l'achat, fdit pour la vente, foit pour des qui font portés par l'Arrêtdu Confeil du ^Septembre
négociationsde lettres de change, &c 1714.
On appelle auffi agenda un petit almanachde po- AGENS Généraux du CLERGÉ ce font ceux'
che que les Marchands ont coûtume de porter fur qui font chargés des affaires du Clergé de l'Eglife
eux pour s'auurer des dates, jours de rendez-vous ,Gallicane. Il' en a deux qui font ou pourfuiventau
Confeil toutes les affaires de l'Eglife on les change
• AGENOIS, adj. pris fubft, ( Qtog. ) contrée de
France dans la Guienne qui a pris fon nom d'Agen
de cinq ans en cinqans & même à chaqueafïemblee
du Clergé, fi elle le juge à propos.Les affemblées du
fa. capitale. Clergé ayant été réglées fous CharlesIX, on lai1foit
AGENORIA à la fuite de la Cour, aprèsqu'elles étoient finies, des
( Myth.') c'étoit la déçue du perfonnes qui prenoient fom des affaires à qui on
courage & de Pinduftric,On lui oppofoitVacuna donnoit le
déeffe de la pareffe. nom de Syndics mais en i 595 on établit
des Agens fixes, avecun pouvoir,beaucoupplus éten-
AGENS da Change & de Banque, f. m. pl. (Comm.) du & on régla i°. leurs gages; a°. qu ils feroient
font des Officiers établis dans les villes commerçantes nommés alternativementparles Provinceseccléfiaf-
dela France pour négocierentre les Banquiers & Com- tiques favoir l'un parcelles de Lyon, Sens Am-
merçans les affaires du change & l'achat ou la vente brun, Reims, Vienne Rouen, Tours; & l'autre par
des marchandifes & autres effets. A Paris & à Lyon, celles d'Auch Arles s, Narbonne Bourges Bor-
on les nomme Agtns de change' en Provence on les deaux, Touloufe Aix; 30. que ceux que l'on nom-
appelle Cenfals ailleurs on les appelle Courtiers. meroit feroient aftuellementPrêtres, qu'ilspofTéde-
y<9ti Courtier & Change. roient un Bénéfice payant décimes dans la Province.
,A Paris il y a 30 Agens de change& Courtiers de Les Agens Généraux ont droit de Commimmus. Cette
marchandées,de draps, de foie, de laine', de toile place eft rempliepar MM. les Abbés de Coriolis &
&c. qui furent créés titre d'office par CharlesIX. de Caftries en la préfente année 1 751 ( G )
en
en Juin- 571 & le nombre en fut fixé par HenriIV. AGENT adj. pris fubft. fe dit en Méchanique&
en 1 Î9 5. Ce nombre a fort varié depuis car d'abord en Phyfique d'un corps ou en général d'une puif-
il n'y avoit cp:e huit Agens de change pour la ville de 1 fance qui produit ou qui tend à produirequelque ef-
tet par fon mouvement aâuel ou par fa tendance que les avisons vitales ont commencé à détruire.Ces
6- Action.( O ) remedesne conviennentqu'aux gens affoiblis & épui-
au mouvement.Voyt^ PUISSANCE
Agent 6 PATIENT, ( Jurifprud. ) fe dit dans le fés par les remèdes évacuai» la dicter les boif
Droit coûtumier d'Angleterre de celui ou de celle fons trop aqueuies comme il arrive à ceux qui ont
qui fe fait ou qui fe donne quelque chofe à foi-même effuyé de longues & fâcheufes maladies.
eft
de forte qu'il tout à la fois & celui qui fait ou qui On doit divi fer les agglutinonsen deux clafles. La
donnela chofe & celui à qui elle eft donnée ou à premièrecomprend les alimens bien nourriflans &
qui elle efWÎqte.Telle eft, par exemple, une femme empâtant les parties acres des Guides tels font les
quand elle s'affigne à eue-même fa dot fur partie de gelées en général comme celles de corne de cerf,
l'héritage de ton mari. ( H) de mou de veau, de pié de veau, & de mouton de
Agent fe dit aufli de celui qui eft commis pour poulets. La féconde comprend les remèdes qui ne
avoir foin des affaires d'un Pnnce ou de quelque font pas alimens telles font la gomme arabiquc la
Corps ou d'un Particulier. Dans ce fens Agent eft gomme adragante, la graine de pfyllium la graine
la même chofe que Député Procureur, Syndic, Fac- de lin l'oliban le fang de dragon & d'autres.
teur, royeiûtpvrt Syndic
&c Mais parmi les remèdes agglutinant il y en a qui
En Angleterre parmi les Officiers de l'Echiquier s'appliquentextérieurement; tels font le baume c!u
il y a quatre Agens pour les taxes & impôts. Voyt^ Commandeur, celui d'Andréde la Croix les téré-
Taxe, Echiquier. benthines, la farcocolle l'ichtyocolle, les poix, &
Agent en terme de Négociation,eft une perfonne quelques plantes même, comme la confonds, le plan-
au fervice d'un Prince ou d'une République qui tin, les orties, les tnillcreuillcs,'6-c. il en eft d'autres
veille fur les affairesde fon maître afin qu'eUes{oient dont l'ufage eft intérieurSe extérieur. Voyt^ REME-
expédiées. Les Agens n'ontpointde Lettresde créan- des NUTRITION, FORTIFIANS,&c.
ce, mais fimplement de recommendation on ne leur AGGLUTINATION,f. m. ( Med. ) action de réu-
donne pas audiencecomme aux Envoyés& aux Ré- nir les parties du corps féparéespar une plaie, cou-
fidens mais il faut qu'ils s'adreffent à un Secrétaire pure, &c. De là vient le nom que l'on donne à cer-
d'Etat, ou tel autre Miniftre chargéde quelqueDé- tainstopiquesqui produifent cet eft, le nom d'ag-
partement. Ils ne joinffent pas non plus des Privilé- glurinans.
ges que le Droit des Gensdonneaux Ambafladeurs Maist ce terme peut convenir aux remèdes inté-
aux Envoyés & aux Réfidens. Di3. de Furetiere. rieurs agghltinans & incraffans,qui empâtantde leur
AGEOMETRIE défaut ou ignorance de Géo- naturel Ics particules acres de nos fluides, émouf
métrie, qui fait qu'on s'écarte dans quelque chofe fent leur pointe & changeantainfi leur confiftance
des principes & des règles de cette Science. Voye{ les rendent plus propres à fournir un fuc nourricier
GÉOMÉTRIE. louable & capable de réparer les parties.
'On l'appelle autrementageometnjk ces deux mots La nutrition ne remplit tous ces termes qu'au
font purementGrecs; rA>i«ymTp»«'ct& Ayta/MT^U les moyen de cette agglutination & c'eft fon défaut
Anglois & quelquesEcrivains les ont confervéstels que nous attribuons le déffechement de nos folides
qu'ils font. ( O y la fonte.de nos humeurs, & les flux colliquatifs èc.
qui
AGERATE, ageratum, (Hîjl.not.) plante dont détruifeat les fluides & corrodent les folides
la fleur eft monopétale, légutnineufe en forme de Voyt{ Nutrition ATROPHIE, Consomption
tuyau par le bas, & divifée par le haut en deux le- AGGLUTINANS. N) (
vres, dont la fupérieure eft découpéeen deux par- •AGGOUED-.BUND (Soierie.)Il y a différentes
ties, & l'inférieureen trois le piftil qui fort du ca- fortes de foie qui fe recueillent au Mogol l'aggoued-
lice devient un fruit oblong membraneux, partage bund eft la Meilleure.
en deuxloges,& rempli de petites femences attachées AGGRAVATION,f. f. ( Jurifpr. ) dans le fensde
au placenta. Tournefort ,injht. rci kerb. appendit. V. Converbed'où il eft formé devrait fignifier l'action
PLANTE. de rendre une faute plus criminelle ou d'en aug-
AGERATOIDE, en Latin ageratoides, (HiJI. nat.) menterle châtiment car c'eft-là la fignificationd'ag.
genre de platite qui porte fes fleursfur une petite tête graver; mais il n'eft pas François en ce fens.-
faite en forme de demi-globe. Ces fleurs font compo- Aggravation ou aggrave eft un ternie de Droit ca-
ses de fleurons d'une feule feuille tes Semences nonique par où l'on entend une centre eccléfiafti-
qu'elles produisent font couronnéespar un anneau que, une menace d'excommunicationaprès trois
membraneux, Ce tiennent au,fond d'un calice qui monitions faites fans fruit. V oye^CENSURE.
eft à nud. Ponudent diffhrt. VIII. Voyei PLANTE. (F) Après l'aggravarionon procède à la réaggravation
•AGERQNIAo«ANGERONIA,(%/l) ou réaggrave, qui eft l'excommunicationdéfiniti-
Déefle du Silence elle préfidoit aux confeils. On ve le reftejufqualors n'avoit été que comminatoire.
avoit placé fa fiâtue dans le temple de la Volupté. F. Excommunication& Réaggravation,6-<
Eile eftreptéfentée dans les monumensavec un doigt L'aggravation & réaggravation ne peuvent être
fur la bouche. Sa fête fe célébroit le n r Décembre. ordonnées fansla permiifion du Juge laïque,
AGESILAUS,(Myt h.)premiernom de Pluton. AGGRAVE f. tn.ttrrtu de Droitcanonique eft la
AGETORION ( Myth. ) fête des Grecsdont il même chofe qu'aggravation. Voye\Juprà.
eil fait mention dans Hefychius,mais où l'on n'en ap- f.
AGGRÉGATION, f. en phyfiquc, fe dit quel-
prend quele nom. quefois de l'aflemblage & Union de plufieurs cho-
AGGERHUS ( Géog. ) gouvernementde Nor- fes qui compofent-un feul tout (ans qu'avant cet af-
vege, dont Anflo eft la capitale. femblage les unes ni les autres eunent aucune dé-
AGGLUTINANS adj. prisfuba. ( Med. ) Les ag- pendanceou liàifon quelconque enfemble.
glutinonsfoitt ta plûpartd'une nature vifqueufe, c'eft- Ce mot vient de la prépofition Latine adt &cgrex,
à-dire, qu'ils fe-réduifentfacilement en gelée & troupeau. En ce fens un monceaude fable, un tas de
prennent une conúftancegommeufe d'oùleur vient décombres, font des corps par aggrigaiion., ( O )
le nom $ Agglutinons qui eft formé dW à, & gluten AggrÉgàtion ( Jurifpr. ) fe dit aufli dans Pufa-
glu. Voyt[ Glu & Agglutination. ge ordinaire pour aflbciation. Voye^Association.
Les agglutinons font des remèdes fbrtifians &
dont feffet eft de réparer promptement les pertes,
en empâtant les nmdcs & en s'attachant aux foli-
des du corps ainfi ils remplacent abondammentce de
Ainfi l'on dit 9'tune perfonne eftd'une compagnie
ou communauté par aggrégaùon une aggrégatibn de
Doûeurs aux Ecoles de Droit. En Italie on fait fré-
quemment des plufieurs familk;» ou
mailbns au moyen dequoi elles portent les mêmes fe fert du premierparmiles Marchands & Négocians,
noms & les mêmes armes.
dour faire entendre que ce n'eft point un intérêt,
AGGREGË, adj. pris fubftant. dans UsEcoles de mais un profit pouravance faite dans le commerce:
Droit. On appelle aggregés en Droit ou fimplement ce profit fe compte ordinairementfur le pié de demi
aggregés des Doéteurs attachés lâ Faculté & dont pour cent par mois, c'eft-à-dire, à ntifbn de fix pour
les fondons fontde donner des leçons de Droit pri- cent-par an. On lui donne quelquefois,mais impro-
vées & domeftiques, pour difpofer les étudians à prement, le nom de change. Savàry Dictionnaire du
leurs examens & thefes publiques, de les préfenter Commtru,TomeI.page6o6.
à ces examens & thefes comme fuffifamment prépa- Agio fe dit encore, mais improprement,du change
rés, & de venir interroger ou argumenter les reci- d'une fomme négociée, foit avec perte; foit avec
piendaireslors de ces examens ou de ces thefes. profit. c
Ces places te donnent au concours, c'eft-à-dire, Quelques-uns appellent agio a"*ffûrance ce que
à celui des compétiteurs qui en eft réputé le plus di- d'autres nomment prime ou coufi d'affurance. foyer
gne après avoir foûtenu
des thefes publiques fur PRIME.Id. ibid. (G)
toutes les matières de Droit. Il faut pour être habile AGIOGRAPHE,pieux, utile qui a écrit des cho-
à ces places être déjà Docteur en Droit; on ne l'e- fes faintes & qu'on peut lire avec édification. Ce
xige pas de ceux qui difputent une chaire quoique mot vient de & de j'écris.
le titre de Profefeur foit au-deflus de celui d Aggre- C'eft Je nom que l'on donne communémentaux Li-
gz. La raifon qu'on en rend, eft que le titre de Pro- vres qui ne font pas compris au nombre des Livres
fiteur emporte éminemment celui de Docteur. (H ) facrésqu'onnomme Apocryphes: maisdontl'Eglife
AGGREGÉ, pris comme fubftantif eft la réunion a cependant jugélalecVure utileauxFidèles,&pro-
ou le réfultatde plufieurs chofes jointes & unies en- pre à leuré dification.Voyt[Hagiographe.
femble. Ce mot n'eft prefque plus en ufage il vient AGI OTEUR,f.m.( Commerce. ) c'eftle nom
du Latin aggregatumqui lignine la même chose & qu'ondonneà celuiqui'fait valoirfonargent àgros
on dit Couvent Yaggrcgatau lieu de
Yaggregc mais ce &quiprend
intérêt,, .dupublic deseffetsdecom-
dernier mot ne s'emploie gueres. Voye^ Aggréga- merceturunpiétrè.s-bas lesfairerentreren-
TioN & SOMME, Il a la même origine que aggriga- fuitedanslepublicfurunpour piétrès-haut. Ceterme
tion. n'eftpasancienil frit jecrois,employé pourla
Les corps naturels font des aggregés ou aflemblagcs prçmiere fois,oulorsdufameux fyftème oupeude
de particules ou corpufcules unis enfemble par le temsaprès.(G)
principe de l'attradion. Yoye{Coïij>s, PARTICULE, AGIR, v.aft.( Morale. ) Qu'efi-ce qu'air?c'eft,
&c. On difoit auffi anciennement en Arithmétique dit-onexercer une puiffance.ou faculté; &qu'eft-
Yaggrcgc ou l'aggregat de plutieurs quantités, pour cequepuijjance oufaculté ? c'eft,dit-onlepouvoir
dire lafommt de ces mêmes quantités.(0) d'agir:maisle moyend'entendre cequec'eftque
AGGRESSEUR,f. m. en terme de Droit, eft celui pouvoird'agir,quand onne faitpasencoreceque
de deux conténdans ou aceufés, qui a commencé la c'eftqu'agirou onneditdoncrienici,fice
dispute ou l'a querelle il eft cenie le plus coupable. n'eftunmotpourunautre: l'unobfcur, &quieft
En matière criminelle, on commence par informer l'étatdelaqueftion pourunautre o bfcur, &quieft
qui des deux a été Yaggreffeur. également l'étatdelaqneftion.
AGGRESSION f. f. terme de Pratique,eft l'aftion Ilencildemêmedetouslesautrestermes qu'on
par laquelle quelqu'unfe conftitueaggreffèiirdans une a coûtume d'employer à ce fujet.Sil'onditqu'agir,
querelle ou une batterie. (H) c'eftproduire uneffet,&enêtrelacaufeefficiente
AGHAIS termede Coûtume,marché à aghaisou &proprement dite.Jedemande, i°. c'eflque
fait à terme de payement & de livraifon & qui produire;if cequec'etlqueYeffetceque 3°.ceque efi
oblige celui qui veut en profiter, à ne point l.atfier que caufe; c'cil
40.ceque quecaufe efficiente,&pro-
paner le jour convenu au à'aghais fans livrer ou prement dite.
affifranc-aUu.
faire du
payer, ou fans configner &Traité ner au refus de Il eftvraiquedansleschofes matérielles & en
la partie. Voye^ Galland certainescirconftances jepuismedonner uneidée
AGIDIES ( Mythol. ) Joueurs de gobelets, Fai- affezjufledecequec'eaqueproduire quelquechofe
feurs de tours de pafle-paffe c'étoit l'épitheteque les &enêtrelacauieefficiente, enme difant c'eft
Payens mêmes donnoientaux Prêtres de Cybele. communiquer defaproprefubjiance àunêtrecqueenfi
nou-
AGILITÉ, SOUPLESSE,f. f. ( Phyfolog.)diipo- veau. Ainfilaterreproduit del'herbe quin'eftquela
fition au mouvement dans les membres ou parties fubflance dela terreavecunfurcroitouchange-
detlinées à être mues. Voyt^ MUSCLE & Muscu- demodifications pourlafigure, lacouler,la
LAFRE. (L)
AGIO, f.
ment en
•*
m. terme de Commerce,
Hollande Ht à Venifè,
é
j)
principale-
poorTignifier ce que
ment
flexibilité,
&c
Encefens-là
re;j'entendrai
jecomprens cequec'eft(meprodui-
avecla mêmefacilité c que c'eft
l'argent de banque vaut de plus que l'argent cou- qu'<#«endisantquec'eftl'êtredont1 fubftance a
rant excédent qui eft aflez ordinairementde cinq ététiréedecelled unautreavecdenouvelles,modi-
pour cent. Ce mot vient de l'Italien agio, qui fignihe fications
bucirconftances cars'ilnefurvenoit point
aider. denouvelles modifications, la fubftance communi-
Si un Mârchand^dit Savary dans fon Dictionnaire quéenediffereroit plusdecellequicommunique.
du Commerce, en vendant fa marchandife, ftipule le Quandune fubftance communique ainfià une
pyement, ou feulement cent livres en. argent de autre quelque chofe d e ce qu'ellee tl, nousdifons
banque, ou cent cinq en argent de caifîe en ce cas agit maisnousnelaiflbns
-qu'elle pas dedire qu'un
on dit que l'agio cil de cinq pour cent. êtreagitenbiend'autres conjonctures, oùnousne
L'agio de banque, ajoute le même Auteur cfl va- voyons pointqu'une fubftance communique riende
riable dans prefque toutes les places à Amfterdam. Il
eft ordinairement d'environ trois ou quatre pour
cequ'elle eft.
cent à Rome de près de vingt-cinq fur quinze cens quedansfachuteellepouffe uneautrepierrequi
à Venife de vingt pour cent fixe. commence delaforteà descendre, nous difonsque
Agio fe dit aulfi pour exprimer le profit qui re- la première pierreagitfur la féconde; luLa-t-elie
vient d'une avance faite pour quelqu'un & en ce pourcelariencommuniqué defapropre fubftance
?
fcnsJes noaiii -d'agio & d'arance iont fynonytnes.On C'eft,dira-t-onlemouvement delapremiere qui
s'eft communiqué à la féconde & c'eft par cette réellement & auai formellementqu'un feu foûterrein
communication de mouvement que la première qui produit un tremblementde terre car ce trem-
pierre cil dite agir Voilà encore de ces difcours où blement n'eti autre choië que le mouvementdes par-
l'on croit s'entendre & où certainementon ne s'en- ties de la terre excité par le mouvement des parties
tend point aflez car enfin commentée mouvement du feu, comme les traces formées actuellement fur
de lapremière pierre fe communique-toit à la fecon- ce papier ne font que de t'encre mue par ma plume
de, -s'il ne fe communiquerien de la fubftancede la qui elle-même etl mue par ma main il n'y a donc
pierre ? c'eft commefi 1 on difoit que la rondeur d'un de différence, finon que la caufe prochainedu mou-
globe peut fe communiquer à une autre fubftance, vement de la terre eft plus imperceptible, mais elle
fans qu'il fe communiquerien de la fubftancedu glo- n'en eft pas moins réelle.
be. Le mouvementeft-il autre chofequ'un pur mode? Notre définition convient encore mieux à ce qui
& un mode eft-il réellement & physiquementautre eft dit agir à l'égard des efprits foit au-dedansd'eux-
chofe que la fubftance même dont il eu mode ? mêmes par leurs penfées & volitions, foit an-dehors
De plus, quand ce que j'appelle en moi mon ame par le mouvement qu'ils imprimentà quelque corps.
ou mon efprit; de non penfant ou de non voulant à chacune de ces chofes étant un changement qui ar-
l'égard de tel objet devient penfant ou voulant à rive par l'entremife de l'ame.
l'égard de cet oblet alors d'une communevoix il en La même définition peut convenir égalementbien
dit agir. Cependant & la penfée & la volition n'é- à l'action de Dieu dans ce que nous en pouvonscon-
tant que les modes de mon efprit, n'en font pas une cevoir. Nous concevons qu'il agit entant qu'il pro-
fubftanceditünguée & par cet endroit encore agir, duit quelque chofe hors de lui car alors c'eft un
n'eft point communiquerune partie de ce qu'en une changementqui fe fait par le moyen d'un être exif
fubitanceà une autre fubftance. tant par lui-même. Mais avant que Dieu eût rien
De même encore fi nous confidérons Dieu en tant produit hors de lui tC agifjoit-il point & auroit il
qu'ayant été éternellementle feul être, il fe trouva été de toute éternité fans action ? question incompré-
par & volonté avec d'autres êtres que lui qui forent henfible. Si, pour y répondre, il faut pénétrer l'et:-
nommés créatures nous difons encore par -là que fence de Dieu impénétrable dans ce qu'elle eft par
Dieua agi dans cette action ce n'ci pomt non plus elle-méme, les favans auront beau nous dire fur ce
la fubftance de Dieu quidevintpartie de la fubftance fujet que Dieu de toute éternité a^u par un acltfim~
des créatures.On voit par ces différens exemplesque pie immanent & permanent grand difeours & fi l'on
le mot agir forme des idées entierementdifférentes veut refpeâable, mais fous lequel nous ne pouvons
ce qui eft très-remarquable. avoir des idées claires.
Dans le premier, agir fignifie feulementce qui fe Pour moi qui, comme le dit expreflementl'apôtre
pafle quand un corps en mouvement rencontre un Saint Paul, ne connois naturellement le Créateur
fécond corps, lequel à cette occafion eft mis en mou- que par les créatures, je ne puis avoir d'idée de lui
vement, ou dans un plus grand mouvement, tandis naturellementqu'autant qu'ellesm'en fourniffentt; oc
que le premier ceffe d'être en mouvement, ou dans elles ne m'en fourniffentpoint fur ce qu'eux Dieu
un fi grand mouvement. fans aucun rapport à elles. Je vois bien qu'un être
Dans le fecond, agir fignifie ce qui fe pane en intelligent, comme l'auteur des créatures, a pente
moi quand mon ame prend une des deux modifica- de toute éternité. Si l'on veut appellerai/- à l'égard
tions dont je fens par expérience qu'elle eft fufcep- de Dieu, ce qui eft fimplement/>«i/<rou vouloir, fans
tible, & qui s'appellentpenfée ou volition. qu'il lui furviennenulle modification, nul change-
Dans le troifiemè tfgirfignifiece qui arrive,quand ment je ne m'y oppofe pas & fi la Religions'ac-
en conséquence de la volonté de Dieu il fe fait quel- cordemieux de ce terme agir, j'y ferai encore plus
que chofe hors de lui. Or en ces trois exemples le inviolablement attaché mais au fond la question
mot agir exprime trois idées tellement différentes ne fera toûjours que de nom puisque par rapport
qu'il ne s'y trouve aucun rapport finon vague & aux créatures je comprendsce que c'eft qu'agir, &
indéterminé, comme il en aifé de le voir. que c'eft ce même mot qu'on veut appliquer à Dieu
Certainementles Philofophes & en particulier les pour exprimer en lui ce que nous ne comprenons
Métaphyficiens,demeurent ici en beau chemin. Je point.
ne les vois parler ou difputerqued'agir & d'action & Au telle je ne comprendspas même la vertu & la
dans aucun d'eux, pas même dans M. Loke, qui a principe d'agirdans les créatures; j'en tombe d'ac-
voulu pénétrer jufqu'auxderniers replies de l'enten- cord. Je fai qu'il y a dans mon ame un principequi
dementhumain, je ne trouve point qu ils ayent penfé fait mouvoir mon corps je ne comprends pas quel
nulle part à expofer ce que c eft qu agir. en eft le reffort mais c'eft aufli ce que je n'entre-
Pour réfultat des difcuffions précédentes difons prends point d'expliquer. La vraie Philofophie fe
ce que l'on peut répondre d'intelligibleà la quef- trouvera fort abrégées, fi tous les Philosophes veu-
tion. Qu'eft-ce qu'agsr? je dis que par rapport aux lent bien, comme moi, s'abstenirde parler de ce qui
créatures, agir en en général, tadifpojùionfun manifeftement eft incompréhenfiblc.
Un en tank que par fon entremet il arrive actuellement Pour 6nir cet article expliquons quelques ter-
quelque changement car il eif impoflible de concevoir mes familiers dans le fujet qm fait
celui de ce même
qu'il arrive naturellementdu changementdans la na- article.
ar un être quiagifle & nulêtre
ture, que ce ne foitn arrive
crée n agit qu"ll du changement, ou dans
1°, Agir, comme j'ai dit eft en général,parrap-
port aux créatures, ce qui fe pattedans un être par
lui-même, ou au-dehors. le moyen duquel il arrive quelque changement.
On diraqu'il s'enfuiv&tt que la plumedont j'écris 1*. Ce qui furvient par ce changement s'appelle
actuellementdevroit être cenfée agir puifque c'ea effet ainfi agir Se produire untfftt, c'eft la même chofe.
par fon entremifequ'il fe fait du changementfur ce 30. L'être confidéré entant que c'eft par lui qu'ar-
papier qui de non écrit devient écrit. A quoi e ré- rive le changement, je rappelle caufe.
ponds que c'eR de quoi le torrent même des Philo- 4°. Le changement confidéré au moment même
ïbphes doivent convenir, dès qu'ils donnent à ma où il arrive, s'appelle par rapport à la caufe a3ion.
plumeen certaineoccafionle nom de caufe inflrumcn- 30. L'action entant ue mife
,?l'on ou reçue dans quel-
talc; car fi elle eft caufe elle a un effet; & tout ce que être, s'appelle & entant que reçue dans
qui a un effet agit. un être intelligent, qui lui-même l'a produite elle
s'appelle icfc; de forte que dans les êtres fpif itaels on
Je dis plus ma plumeen cette occafionagis aufli
dit d'ordinaire que Va3e eft le terme de la faculté que, au royaume de Maroc dans la province & fur
agilfante & Y action l'exercice de cette faculté. la riviere de même nom. Long. n. zo. lat. 30. Ji.
60. La caufe confidérée au même tems, par rap- AGNACAT, ( Hifi. nat. bot. ) Ray fait men-
port à l'aûion & à l'aûe je l'appelle cou/alité. La tion de cet arbre qu'on trouve, dit-il, dans une con-
caufe confidérée entant que capable de cette caufa- trée de l'Amérique voifine de l'ifthme de Darien
lité, je l'appellepuijfance ou faculté. (X) il eft de la grandeur & de la figure du poirier; fes
AGIR eft d'ufage en Méchanique & en Phyjtque feuilles font d'un beau verd, & ne tombent point. Il
qu'un corps agit pour produiretel ou tel effet.
on dit ACTION. porte un fruit femblable à la poire, verd lors mê-
Vayt\ On dit auffi qu'un corps agit fur un me qu'il eft mûr. Sa pulpe eft augi verte, douce,
autre, lorfqu*il le pouffe ou tend à le pouffer. Voyt\ grafle & a le goût de beurre. Il pane pour un puif-
PERCUSSION. (O) fant érotique.
AGIR en termes de Pratiquc, fignifie pourfuivre AGNADEL,( Géog. ) village du Milanez dans
une demande ou action en Juffice. r'oyrçActtON& la terre de Crémone, fur un canal entre l'Adda &
Dej/asùe. ( H) Serio. Long. zy. la. 43. 10,
GITATEURS f. m. ( Hifi. mod. ) nom que l'on AGNANIE ou ANAGNI, ( Glog. ) ville d'Italie
donna en Angleterre vers le milieu du fiecle paffé à dans la campagnede Rome. Lon. 30-41- lat. 41-46.
certains agens ou folliciteurs que l'armée créa pour AGNANO, ( Géog. ) lac du royaume de Na-
Veiller à les intérêts. ples dans la terre de Labour.
Cromwcl fe ligua avec les agitateurs trouvant AGNANS f. m. pl; termede rivière fortesde mor-
qu'ils étoient plus .écoutés que le confeil de guerre ceaux de fer en triangle percés par le milieu, qui
même. Les agitateurs commencèrent à propqfer la fervent à river les clous à clains qui entrent dans la
réforme de la Religion & de l'Etat, & contribuèrent compofititin d'un bateaufoncet.
plus que tous les autres factieux à l'abolitionde l'é- AGNANTHUS ( Hifi. nat. bot. ) plante dont
pif-copat & de la royauté mais Cromwel parvenu Vaillantfait mention fes fleurs font placées aux ex-
à les fins par leur moyen vint à bout de les faire trémités des tiges' &des branches en bouquets;elles
caffer. (G) reffemblent beaucoupà celles de l'agnus ca/lus. C'eft
AGITATION f. f. (Phyf.) fignifie le fecouement, un petit tube dont le bord antérieureft découpé en
le cahotage ou la vacillationd'un corps en différens portionsinégales de ces portions les trois fuperieu-
fens. Voye^ Mouvement. res forment un trefle des trois inférieures celle du
Les Prophètes, les Pythiesétoient fujets à de vio- milieu eti la plus grande des fix, & fes deux latéra-
lentes agitations de corps &c. & aujourd'hui les les les plus petites de toutes. L'ovaire naît du fond
Quakrts ou Trembleurs en ont de femblables en An- d'un calice découpé cet ovaire tient à l'extrémité
gleterre. Voyt{ PROPHETE,PYTHIE,&c du tube qui forme la fleur. Quand la fleur tombe,
Les Phyliciens appliquent quelquefois ce mot à il fe change, à ce que rapporte Plumier, en une
l'efpece de tremblementde terre qu'ils appellent tre- baie qui contient une feule femençe il n'y en a
mor & ar'utatio. Voyc{ TREMBLEMENT de terre. qu'une efpece. Voye{ les M'moires de l'Académie des
Les Philofophes l'employentprincipalementpour Sciences IJZZ.
fignifier l'ébranlementintefün des partiesd'un corps AGNATION, f. f. terme de Droit Romain, qui fi-
naturel. A^^Intestin. Îjnifie le lien de parenté ou tle confanguinité entre
Ainfi on dit que le feu agite les plus fubtiles par. les defcendans par mâles d'un même père. Voyt{
ties des corps. ri oye{ FEu. La fermentation & l'effer- AGNATS.
vefcence ne fc font pas fans une vive agitation des L'étymologie de ce mot eft la prépofitionLatine
particules du corps fermentant. Voye^ FERMENTA- ad, & nafci naître.
TION, Effervescence6- PARTICULE. ( O ) L'agnation diffère de la cognation en ce que celle-
AGITO, qu'on nomme auffi giro, {Comm.\ pe- ci étoit le nom univerfel fous lequel toute la famille
tit poids dont on fe fert dans le royaume de egu. & même les agnats étoient renfermés; au lieu que
Deux agito font une demi-biza; la biza pefe cent l'agnation n'étoit qu'une forteparticulièrede cogna-
reccalis, c'eft-à-dire deux livres cinq onces poids tion, qui ne comprenoitque les defcendans par mâ-
fort, ou trois livres neuf onces poids léger de Ve- les. Une autre différence eft que l'agnationtire fes
nife. Savari, Diction, du Commerce tome I. p. 6o6. droits & fa diftinâion du Droit civil & que la co-
AGLAIA ( Myth. ) nom de la plus jeune des gnation au Contraire tire les fiens de la Loi naturelle
trois Grâces qu on donne pour époufe à Vulcain. & du fane, Voyt\ COGNATION.
Voye\ Grâces. Par la loi des douze tables, les femmes étoient
AGLAOPHÈME (Mith.) une des Sirènes. appeUées à la fucceffion avec les mâles,fuivantleur
Voyt{ Sirènes. degré de proximité, & fans diftinâionde fexe. Mais
AGLATI A. Tout ce que nous favons de l'agla- la jurifprudence changeadans la fuite; & par la loi
ria c'eft que c'eft un fruit dont les Egyptiens fai- ffoconia les femmes furent exclues du privilège de
foient la récolte en Février, & qui dans les carac- Yagnation excepté celles qui étoient dans le degré
tères fymboliquesdont ils fe fervoientpour défigner même de confanguinité, c eft-à-dire les fœurs de
leurs moins, fervoit pour indiquercelui de fa récolte. celui qui étoit mort inufiat & voilà d7où vint la dif-
Foye{ le tome Il. du Supplfmcntdcs Antiquités du Pert férence entre les agnats & les cognats.
Montfaucon.
CMyth.) dieu des Palmyréniens.
Mais cette diftinâion fut dans la fuite abolie par
Juftinien yInfiitut. m. i o. Scies femmes furent ré-
AGLIBOLUS,
Ils adoroient le foleil fous ce nom ils le repréfen- tablies dans les droits de l'agnation; enforte que tous
toicnt fous la figure d'un jeune homme vêtu d'une les defcendans paternels »</oit mâles ou femelles
tunique relevée par la ceinture, & qui ne lui def- furent admis indiftinûement à lui fuccéder fuivant
cendoit que jufqu'au^enou & ayant à fa main gau- le degré de proximité.
che un petit bâton en forme de rouleau; ou félon Par-là le mot de cognationrentra dans la fignifica.
Hérodien fous la forme d'une groffe pierre ronde tion naturelle Se fignifia tous les parens, tant du
par en-bas & finhTant en pointe ou fous la forme côté du père que du côté de la mere; & agnation fi-
d'untiomme fait"âvcc"Tës~cReveuxrrifés la figure gnïfia feulement les parens du côté paternel.
de ta lune fur l'épaule des cothurnes aux pies, & un Les enfans adoptiis jouiffoient aufli des privilèges
javelot à la main.. de l'agnation que l'on appelloità leur égardcivile
AGMAT ou AGMET, (Géog.) ville d'Afri- par oppoûtionà l'autre qui étoit naturelle.
• AGNATS,
AGNATS terme deDroit Romain les dcfccn- du lait de leur mere coupé avec de l'eau
dans mâles d'un même qu;mt
pere. V. AGNATION. la gratellc qu'ils gagnent au menton
pour avoir,
v Agnats fe dit par
générique qui
oppofition
comprend auffi
à cognais, terme plus
la descendance fémi-
ce qu'on dit, brouté de l'herbe qui n'a point encore
été humeftée par la rotée, on les guérit en leur
nine du même pere. Y. COGNATS Cognation frottant le mufeau, la langue & le en palais avec du
& Agnation^ fel broyé & mêlé avec l'hyibpc leur lavant les
AGNEAU. ( Thiol. ) ?oyt{ PASCAL. parties malades avec du vinaigre enles frottant
• AGNEAU,f. m. ( Œconom. rufiiq.) c*eft le petit fuite avec du fain-doux & de la poix-réfine fondue en-
de la brebis & du bélier. Auffi-tôt qu'il eft né on le enfemble. On s'apercevra que les agneaux font
lève on le met fur fes piés, on l'accoutumeà téter lades, aux mêmes fymptomes ma-
qu'on le reconnoît
s'il refufe, on lui frotte les levres avec du beurre & dans les brebis. Outre les remèdes précédons
du fain-doux, & on y met du lait. On aura le foin la gratelle d'autres fe fervent encore de verd-dc- pour
de tirer le premierlait de la brebis, parce qu'il eft gris & de vieux-oing, deux parties de vicux-oing
pernicieux on enfermera l'agneau avec ta mere contre une de verd-de-gris on en frotte ta gratelle
pendant deux jours afin qu'elle le tienne chaude- à froid il y en a qui font macérer des feuilles de
ment & qu'il apprenne la connoître. Au bout de cyprèsbroyées dans de l'eau, & ils en lavent l'en-
quatre jours on mènera la mère aux champs, mais droit du mal.
fans fon petit il fe paffera du tems avant qu'il toit A G N E A U, (Cuifine.) Tout
aflez fort pour l'y fuivre. En attendant on le laiffera t agneau eft délicat. On met la cetêtequi&felesmange do
pies en
fortir le matin & le foir, & téter fa mere avant que potage: on les échaude, on les aflaiflbnne avec le
de s'en féparer. Pendant le jour on lui donnera du petit-lard, le tel, le poivre les clous de girofle &c
fon & du meilleur foin pour l'empêcher de bêler. Il les fines herbes on frit la cervelle après 1 avoirbien
faut avoir un lieu particulier dans la bergerie pour faupoudrée de mie de pain on met la freflure
les agneaux: ils y paneront la nuit réparés des mères au
pot, ou dépecée en morceaux on la iricaffe on fert
par une rloifon. Outre le lait de la mere, il y en a la poitrine frite: on la coupe par
morceaux; on la
qui leur donnent encore de la vefce moulue, de l'a- fait tremper dans le verjus le vinaigre, le fcl le
voine, du fain-foin,des feuilles, de la farine d'orge poivre, le clou de girofle, le laurier, pendant
tous ces alimens font bons on les leur expoferadans
qua-
tre heures on fait une pâte claire de farine jaune
de petites auges & de petits rateliers on pourra leur d'œufs & vin blanc on a une poéte de beurre de
donner auffi des pois qu'on fera cuire modérément, fain-doux toute prête fur le feu, & l'on ou
& qu'on mettra enfuite dans du lait de vache ou de y jette les
morceaux d'agneau, après qu'on les a tournés & re-
chèvre.Ils font quelquefois difficultéde prendre cette tournés dans la pâte claire mais il faut
nourriture; mais on les y contraint, en leur trempant pour cela
que le beurre fondu foit aflez chaud. On peut faire
le bout du mufeau dans l'auget, & en les faifant ava- une entrée avec la tête & les piés; les pies fur-tout
ler avec le doigt. Comme on fait faillir les brebis au feront excellons, fi on en ôte les grands
mois de Septembre on a des agneaux en Fevrier os, qu'on
en remplifle le dedans d'une farce grafTe de blanc
on ne garde que les plus forts on envoie les autres à de volaille de perdrix de riz, avec truffes cham-
la boucherie on ne conduitles premiers aux champs pignons, moelle, lard blanchi & haché, fines her-
qu'en Avril, & on les fevre fur la fin de ce mois, La bes, fel poivre clous, crème & jaune d'oeufs. On
brebis n'allaitefon petit que fept à huit Semainesau partage l'agneau par quartiers, & on le met à la
plus fi on le lui laifle mais on a coûtume de le lui broche; c'eft un très-bon rôti. Voilà la vieille cui-
ôter au bout d'un mois. On dit qu'un agneau ne s'a- fine, celle de nos pères. Il n'eft pas poffible de fui-
drefle jamais à une autre qu'à fa mere, qu'il recon- vre la nouvelledans tous fes rafinemens il vaudroit
noît au bêlement quelque nombreux que foit un autant fe propofer l'hiftoire des modes, ou celle des
troupeau.Le fain-foin, les raves,les navets, &c. don- combinaifons de l'Alchimie. Tous les articles de la
neront beaucoupde lait aux brebis, & les agneaux Çuifine ne feront pas faits autrement. Nous
ne nous
ne s'en trouveront que mieux. Ceux qui font du fro- fommes pas propofés de décrire les manières diff é-
mage de brebis, lès,tirent le matin & le foir &n'en rentes de dénaturer les mets, mais bien celle de les
lat1fent approcher les agneaux que pour fe nourrir affaifonner.
de ce qui refte de lait dans les pts; & cela leur fuf- QueJliondeJurifprudence.Les agneauxfont-ils
fit, avec l'autre nourriture, pour les engrauTer. On com-
pris dans un legs fait fous le nom d'oves! Non, il faut
vend tous les agneauxde la premièreportée, parce les en féparer. Mais à quel âge un agneau eli-il mis
qu'ils font foibles. Entre tous, on préfère les plus au nombre des brebis? A un an dans quelques en-
chargés de laine, & entre les plus chargés de lame, droits à la première tonte de laine dans d'autres.
les blancs, parce que la laine blanche vaut mieux La chair des agneauxtrop jeunes palle
pour gluan-
que la noire. Il ne doit y avoir dans un troupeaubien te, vifqueufe, & mauvaife nourriture.
compofé qu'un moutonnoir aontre dix blancs. Vous Dans des temsde mortalitéde belüaux, on a quel*
châtrerez vos agneaux à cinq ou fix mois., par un quefois défendu de tuer des agneaux. On lit dans un
tems qui ne foit ni froid ni chaud. S'ils revoient be- Règlementde CharlesIX. du^8 Janvier *5é^ra«,
liers, ils s'entre -détruiroient, & la chair en feroit J9 Inhibons& défendons dt tuer ni mangeragneaux
moins bonne. On les châtre en leur faifant tomber de et jour en un an, fous peine de dix livres d'amende.
les tefticules par une incifion faite à la boude ou Dirîerens anciens Reglemensreftreienentle tems du
en les prenant dans le lacs d'un cordeauqu'on ferre commerce des agneaux au tems feul compris depuis
iufqu'àce que le lacs les ait détachés. Pour prévenir Pâques jufqu'àla Pentecôte.Il y en eut auffi qui fixe-'
l'enflureqm fuivroit, on frotte la partie malade avec rent l'âge auquel ils pouvoient être endus; & il
du fain-doux & on foulage l'agneau en le nourrif- fut permis de tuer que les agneaux d'un mois, de fix ne
fant avec du foin haché dans du fort pendant deux femaines & de deux mois au plus. Le tems de la
ou trois jours. On appelle agneaux primes ceux qu'on vente des agneaux s'étendit dans la fuite depuis la
a d'une brebis mife en chaleur, & couverte dans le premierde Janvier jufqu'après la Pentecôte.
tems requis ces agneaux font plus beaux & fe ven- Il y eut un Arrêt en 1701 qui ne permit de
dent un tiers, & quelquefois moitié plus que les au- drè & tuer des agneaux que dans l'étendue deven- dix
tres. Ces petits animaux font fujets à la nevre & à lieuesaux environs de Paris & que depuis Noël
la gratelle. Aufü-tôt qu'ils font malades il faut les jufqu'à la Pentecôte. Si l'on fait attention à l'impor-
feparer de leur mère. Pour la .fièvre, on leur donne tance qu'il y a d'avoir des laines en quantité, on
celle du gou- d'un côté qui ont la laine de l'autre côté.
conviendrade la fageffede ces lois & de
perdu de vûe un feul Nous avous expliqué à l'article Agneau l'utage.
vernement, oui n'a prefque pas que les Mégiffiers, les Chapeliers, les Pelletiers-
des objets qui pourroient intérefler notre bien-être. Fourreurs& plufieurs autresouvriersfont de la peau
Nous avons un nombre infini d'occafions de faire
laflerons point de de cet animal.
cette réflexion & nous ne nousapprennent àaimer Agrulins fe dit encore de la laine des agneaux qui
la répéter, afin que les peuples n'ont pas été tondus,Se qui fe levé pour la premiere
la fociété dans laquelle ils vivent, & les Pumances
qui les.
AGNFAU
gouvtrnent.
( ) Mat. med. On emploie plufieurs de
fois au fortir des abattis des Bouchers ou des bouti-
ques des Rôtifleurs.
Agntlins fe dit en généralde la laine des agneaux
fes parties en Médecine. Hippocrate dans fon traite qui n'ont pas été tondus foit qu'onla coupe fur leur
de/uperjatatione,ordonne d'appliquer une peau d'a-
le ventre des filles qui font corps ou qu'on l'enlevé de deffusleurs peaux après
gneau toute chaude furfuppreflion de regles dans qu'ils ont été tués.
incommodées par une (Giôg. ) ville de Tranfylvanie
le deffein de relâcher les vauTeauxde 1 utérus &d'en
• AGNESTIN
fur la riviere d'Hofpach. Long. 43. iz. lat. 46. 4S.
diminuer la tenfion. AGNOITES ou AGNOETES f. m. pl. ( Théol. )
M. Freind dans fon Emmenalogie recommandedes fefle d'hérétiquesqui fuivoientl'erreur de Théophro-
fomentations émollientes pour le même effet mais
la chaleur balfamique de la peau d'un agneau nou- ne de Cappadoce lequel foûtenoit que la Science
de Dieu par laquelle il prévoit les chofes futures
vellementtué, me paroît plus propre qu aucune au- connoît les préientes & fe fouvient des chofes paf-
tre chaleurartificielle à relâcher les vatffeaux. fées, n'eft pas la même ce qu'il tâchoit de prouver
Ses poumons font bons dans les maladies de la poi-
trine fon fiel eft propre contre l'épilepfie, la dofe par quelques partages de l'Ecriture. Les Eunomiens
huit. La caillette ne pouvant fouffrir cette erreur le chafferent de leur
en eft depuis deux gouttes jufqu'à communion & il fe fit chefd'une feâe à laquelle
qui fe trouve au fond de fon eftomac eft regardée
commeun antidote contre les poifons. Les poumons on donna le nom d' 'Eunomifphnniens. Socrate So-
de cet animal brîtlés & réduits en poudre guériffent zomenç & Nicéphorequi parlent de ces hérétiques
ajoûtent qu'ils changèrent auffi la forme du baptême,
les meurtriffuresque caufent les fouliers trop étroits. ufitée dans l'Eglife, ne baptifant plus au nom de la
L'agneau contient une grande quantité d'huile & Trinité mais au nom de la mort de Jefus- Chrifi.
de fel volatil. Les parties de l'agneau les meilleures
Voyez BAPTÊME & Forme. Cette feâe commença
& les plus légères font fuivant Cclfe la tête & les fous 1empire de Valens, vers l'an du falut 370.
piés. Il donne un fuc gluant.
L'agneau eft humectant, rafraîchiffant il nour- Agnoites ou AGNOETES feâe d'Eutychiens
rit beaucoup & adoucit les humeurs acres & pico- dont Thémiftius fut l'auteur dans le vi. fiecle. Ils
foûtenoientque Jefus-Chritl en tant qu'hommeigno-
tantes quand il eft trop jeune & qu'il n'eft pas affez roit certaineschofes, & particulièrementle jour du
cuit, il eft indigène.Il convientdans les tems chauds
jugement dernier.
aux jeunes gens biliettx mais les perfonnes
pérament froid & phlegmatique doivent.s'enabae-
d'un tem-
Ce mot vient du Grec ignorant, dérivé
nir & en ufer modérément. (N~) dV y ignortr.
r et iv
La peau d'agneau garnie de fon poil & préparéepar Eulogius Patriarche d'Alexandrie qui écrivit
les Pelletiers-Fourreurs ou par les Migiffiers s'emploie contre les Agnottcs fur la fin du vi. "fiecle attribue
à de fort bonnes fourrures qu'on appelle fourrure d'a- cette erreur quelques Solitaires qui habitoientdans
gnelins. le voifinage de Jérufalem & qui pour la défendre
Ces mêmes peaux dépouillées de la laine, fe paf- alléguoient différens textes du Nouveau Teftament,
fent auffi en megie & on en fabrique des marchan- & entre autres celui de S. Marc, c. xiij. v. 31. que nul
difes de ganterie. A l'égard de la laine que fournif hommefurla terre ne fait ni le jour, ni r heure du juge-
fent les agneaux, elle entre dans la fabrique des cha- ment, ni les Anges qui font dans le ciel, ni mimele Fils
mais le Pere feul.
peaux, & on en fait aufïï plufieurs fortes d'étoffes & Il faut avouer qu'avant l'héréfie des Ariens qui ti-
de marchandifes de bonneterie.
roient avantage de ce texte contre la divinité de Je-
AGNEAUX de Perfe ( Commerce. ) Les fourrures
fus-Chrift les Peres s'étoient contentésde leur ré-
de ces agneaux font encore préférées en Mofcovie pondre que ces paroles dévoient s'entendre de Je-
à celles de T rtarie elles font grifes & d'une fri- fus-Chriftcomme homme. Mais depuis l'Arianifme
&
fure plus petite plus belle mais elles font fi che-
& les difputes des Agnoites les ThéologiensCatho-
res qu'on n'en garnit que les retroumsdes vête mens. liques.répondent que Jefus-Chrifi même comme
A a N e/u x de TanarU ( Commerce. ) agneaux homme n ignotoit pas le jour. du jugement puif-
dont la foumire ea précieufe en Mofcovie elle vient qu'il en avoit préditl'heure en S. Luc, c. xvij. v. 31.
de la Tartarie & des bords dû Volga. La peau eft trois le lieu en S. Matthieu c. xxiv. v. z8. les fijgnes &
fois plus chere que l'animal fans elle. La laine en cft les caufes en S. Luc, c. xxj. v. z3. ce qui a fatt dire à
noire fortement frifée courte, douce & éclatante. S. Ambroife, fib. V. de», c. xvj. /T. 204. quo-
Les Grandsde Mofcovie en fourrent leurs robes & modo nefcivitjudiciidùm qui & t
horam pmdixit & lo-
leurs bonnets, quoiqu'ilspuffent employerà cet ufa- &fignatxpreffit ac caufas mais que par ces pa-
se les martres zibelines fi communesdans ce pays.
cum
roles le Sauveur avoit voulu réprimer la curiofiréin-
Agneau dtScythie. Voyt{ AGNUS SCYTHICUS. difcrete de fes difciples,'en léurfaifant entendrequ'il
AGNEL ou AIGNEL ancienne monnoie d'or n'étoit pas à propos qui! leur révélât ce fecret 6c
qui fut battue foiHrS. Louis & qui porte un agneaux enfin que ces mots, le Put fiai n'excluent que les
ou mouton. On lit dansle Blanc que ïagnelèxoxxd'or créatures & non le Verbe incarné, qui connoiiToit
ftn & de 5 2- au marc fous S. Louis ô^valoit 1 bien l'heure & le jour du jugement en tant qu'hom-
fous 6 deniers tournois. Ces fous étoient d'argent & me, mais non par la nature de fon humanité quel'-
prefquc du poids de l'agnel. La valeur de l'agncl cft qu'excellentequ'elle fût dit S. Grégoire in nature
encore fixée parle même Auteur à 3 deniers 5 grains quidtm horam non
trébuchans.Le Roi Jean en fit faire qui étoient de i o humanitatisnovit. Ideo fcUntiam quam ex naturd hu-
à il graines plus pefans. Ceux de Chartes VI. & de manâ nqnjiabiàty in quâ cum
Charles VII. ne pefoient que i deniers & n'étoient hanc fe cum Angdis habere dentgavit. Lib. I. epifl. xlij.
Wuitaff. ira3. de Trinit. part. 1. qu, iv. art. z.fecl, üj.
pas or fin.
AGNELINS (t<rmc de Mégiferie.) peaux paffées p.4Q$,&fcq.{G)
• AGNONEou ANGLONE, ( Géog, ) ville con- « par le courage de les habitans. L'oh feme dans
fidérable du royaume de Naples dans l'Abruzze » cette contrée une graine presque femblable à
près du Mont-Marel. » celle du melon excepté qu elle en moins oblon-
AGNUS-C ASTUS ,en latin vitex, arbrifleaudont » gue. Cette graine produit une plante d'environ
la fleur eft composée d'une feule feuille &c dont le » trois piés de haut qu'on appelle borametss ou
piftil devientun fruit compofé de plufieurs capfules. agneau parce qu'elle relfemble parfaitement à
Cette fleur femble être divifée en deux levres fa » cet animal par les pies les ongles les oreilles &
partie poftérieure forme un tuyau; il fort du calice » la téte il ne lui manque que les cornes à la place
un pifhl qui eft fiché comme un clou dans la partie H desquelles elle a une touffe de poil. Elle eft couver-
poftérieure de la fleur; dans la fuite il devient un » te d une peau légeredont les habitans font des bon-
fruit presque fphérique divifé en quatre cellules, » nets. On dit que fa pulpe reffemble à la chair de
& rempli de femences oblongues. Tournefort,Inft. » Fécreviffe de mer qu'il en fort du fang quand on
ni herb. Yoytt PLANTÇ. ( ) » y fait une incifion & qu'elle eft d'un goût extrè-
AGNUS-CASTUS,( Mat. med. ) on fe fert de-fa » mement doux. La racine de la plante s'étend fort
feuille, de fa fleur, & furtout de fa femence, pour ré- » loin dans la terre ce qui ajoûte au prodige, c'eft
foudre,pour atténuer,pour exciterl'urine & les mois » qu'elle tire fa nourriture des arbrilfeauxcirconvoi-
aux femmes, pour ramollir les duretésrde la rate, » fins & qu'elle périt lorfqu'ils meurent ou qu'on
pour chafferles vents on en prend en poudre& en _^vient à les arracher,' Le hafard n'a point de part à
décoction on l'appliqueauffi extérieurement.(N) mort toutes les fois
m cet accident on lui a caufé la
AGNUS DEI ( Théol. ) eft un nom que l'on » qu'on l'a privée de la nourriture qu'elle tire des

».
donne aux pains de cire empreints de la figure d'un » plantes voifines. Autre merveille » c'eft que les
agneau portant Tétendart de la croix, & que le pape » loups font les feuls animaux carnafliers qui en
benit folennellement le dimanche in albis après fa » foient avides. ( Cela ne pouvoit manquer d'être. )
confécration, & enfuite de 7 ans en 7 ans, pour étre » On voit par la fuite que Scaliger n ignoroit fur
diftribué au peuple. cette plante que la manière dont les piés étoient
Ce mot eft puremftt Latin, & fignifie agneau de produits & fortoient du tronc
Dieu, nom qu on lui a donné à caufe de l'empreinte Voilà l'hiftoire de Vagnus fiythicus ou de la plante
qu'il porte. merveilleufede Scaliger, de Kircher,dt Sigifmond*
L'origine de cette cérémonie vient d'une coûtu- d'Hesberetein d'Hayton Arménien, de Surius, du
me ancienne dans l'églife de Rome. On prenoit au- chancelier Bacon ( du chancelier Bacon, notez bien
trefois le dimanche in albis, le refte du cierge pafcal ce témoignage ) de FortuniusLicetus d'André Le-
béni le jour du famedi-faint & on le diftribuoit au barrus, d'Eufebe de Nuremberg, d'Adam Olearius»
peuple par morceaux. Chacun les brûloit dans fa d'Olaus V ormius, & d'une infinité d'autres Dota..
maifon dans les champs, les vignes, &c. comme un niftes.
{>réfervatifcontre les prestiges du démon, & contre Seroit-il bien poflîblc qu'après tant d'autorités
les tempêtes & les orages. Cela fe pratiquoit ainfi qui atteflent l'exigence de l'agneau de Scythie
hors de Rome mais dans la ville, 1 archidiacre au après le détail de Scaliger, à qui il ne reftoit plus
lieu du cierge pafcal,prenoitd'autrecirefur laquelle qu'à favoir commcnt les piés fe formoient l'agneau
il verfoit de l'huile, & en faifant divers morceaux de Scythie fut une fable Que croire en hifioire na-»
en figures d'agneaux, il les béniflbit & les diftribuoit turelle, fi cela eft f
au peuple. Telle eft l'origine des agnus Dei que les Kempfer qui n'étoit pas moins verfé dans l'hif-
papes ont depuis bénis avec plus d§ cérémonies. Le toire naturelle que dans la Médecine s'eft donné
facrifte les prépare long-tems avant la bénédiâion.
Le pape revêtu de fes habits pontificaux, les trem- tous les foins pôfnbles pour trouver cet agneau dans
la Tartarie fans avoir pû y réunir. « On ne con-
pe dans l'eau-benite& les bénit. Après qu'on les en ici, dit cet auteur, ni chez le menu peuple ni
a retirés, on les met dans une boîte qu'un foûdiacre » noît
chez les Botaniftes aucun zoophitequi broute &
apporte au pape à la méfie après V agnus Dei, &les
lui préfente en répétant trois fois ces paroles ce font » n'ai retiré de mes recherches que la honte d'à--
je
ici de jeunes agneaux qui vous ont annoncé l'allelma » voir été trop crédule ». Il ajoute que ce qui a don-
voilà qu'ils viennent la fontaine pleins de charitéal- né lieu.à ce conte, dont il s'eft laifle bercer comme
léluia. Enfuite le pape les distribue aux cardinaux, tantd'autres, c'eft fufage que l'on fait en Tartarie
évêques prélats, &c. On croit qu'il n'y a que ceux de la peau de certains agneaux dont on prévient la
qui font dans les ordres facrés qui puiffent les tou- naiffance, & dont on tue la mere avant qu'elle les
cher c'eft pourquoion les couvre de morceauxd'é- mette bas, afin d'avoir leur laine plus fine. On bor-
toffe proprementtravaillés pour les donner aux laï- de avec ces peaux d'agneaux des manteaux des
robes & des turbans. Les voyageurs, ou trompés
ques. Quelquesécrivainsen rendentbiendes raifons fur la nature le ces peaux' par ignorancede la langue
myftiq^ues,& leur attribuent plufieurs effets. U&dre
Romain. Amalarius Valafrid Strdboà, Sirmonddans du pays ou par quelqu'autrecaufe en ont enfuite
impolé à leurs compatriotes ^_en leur donnant pour
fis notes fur Ennadius Théophile, Raynaud.
Agnvs Du partie de la Liturgie de l'Eglife
Romaine,ou prière de la méfie entre le pdter & la
la peau d'une plantela peau d'un animal.
M. riant Sloane dit que Vagnusfcythicus cil une
communion. C'eft l'endroit de la incite où le prêtre racine longue de plus d un pié, qui a des tubérofi-
fe frappant trois fois la poitrine, répète autant de tés, des extrémitésdefquelles fortent quelques tiges
fois à voix intelligible,la prière qui commencepar longues d'environ trois à quatre pouces & airez
ces deux mots agnus Dei. ( G ) femblâbles à celles de la fougere & qu'une grande
AGNUS SCYTHICUS (Hift. tutt. bol.) Kircher partie de fa furface eft couverte d'un duvet noir jau-
^ft le premierqui ait parlé de cette plante. Je vais nâtre, aufii luifant que la foie, long d'un quart de
d'abord rapporter ce qu'a dit Scaliger pour faire pouce & qu'on emploie pour le crachement de
counoître ce que c'eft que Vagnus fcythitus puis fang. II ajoûte qu'on trouve à la Jamaïque pluficurs
Kempfer & le favant Hans Sloane nous appren- plantes de fougère q|ù deviennentaufli grofles auJunT
dront ce qu'il en faut penfer. « Rien, dit Jules Cé- arbre, Se qui font couvertesd'une efpece de duvet
Car Scaliger n'eft comparable à l'admirable ar- pareil à celui qu'on remarquefur nos plantes capil-
» brifleau de Scythie. Il croît principalementdans le laires & qu'au refte Il femble qu'on ait employé 1 art
» Zaccolham aufli célébré par fon antiquité que pour leur donner la figw d'un agncau car les racr
«es reffemblentau corps, & les tiges aux jambes de
cetanimal.
Voilà donc tout le merveilleux de l'agneau de
Scythieréduit à rien,ou du moins à fort peu de cbofe,
une racine velue à laquelle on donnelafigure, ou
bilité &c.
veut pas donner dans des rêveries
fincereme nt la vérité.

)
• & fi l'on aime

AGOBEL>{Gïog. ville d'Afrique au rovau-i


me Maroc,dans la rovince d'Ea en Barbane.
de
à peu près, d'un agneauen la contournant. AGON, f. chez les anciens étoit
Cet article bous fournira des réflexions plus utiles une difpute ou combat pour la Supériorité dans quel.
contre la fuperftitionfc le préjugé que le duvet 3e qu'exercice du corpsou de l'efprit.
l'agneau le Scythie contre le crachementde fan Il y avoit de ces combatsdans la plupart des fêtes
Kircher, & après Kircher, Jules Céfar Scaliger, anciennes en l'honneurdes dieux ou des héros. Voytz
écrivent une fablemerveilleufe «cils l'écrivent avec
ce ton de gravité & de perfuafion qui ne manqueja- II y en avoit auffi d'inftitués exprès & qui ne fe
mais d'en xmpofer. Ce font des gens dont les lumiè- célebroient pas fimplement pour rendre quelquefête
res & la probité ne font pas fufpeôes tout-dépofe plus folemnelle. Tels étoient à Athènes l'âgon gym-
en leur faveur ils font crus & par qui ? par les pre- nicuSyYagonnemeus, inftitué par les Argiens dans la
miers génies de leur tems; & voilà tout d'un coup 53e olympiade; Yagonolympius, inftituépar Hercule
une nuée de témoignages plus puiffans que le leur 430 ans avant la première olympiade. Foyt{ NÉ-
qui le fortifient & qui forment pour ceux qui vien- ^méen, OLYMPIQUE, &e.
«iront un poids d'autorité auquel ils n'auront ni la tes Romains, à l'imitation des Grecs, initituerent
force ni le courage de réfifter & l'agneau de Scy- aufti de ces fortesde combats. L'empereur Aurélien
thie panera pour un être réel. en établit un fousle nom d'agonfolis combat du fo-
Il faut difhnguerles faits en deux clafles en faits leil Dioclétien un autre fous le nom d'agon capi*
fimples & ordinaires, & en faits extraordinaires & tolinusy qui fe célébmit tous les quatre ans à la ma-
prodigieux.Les témoignagesde quelques perfonnes niere des jeux olympiques.C'eft pourquoi au lieu de
inftnutcs& véridiques fufRfent pour les faits fim- compter les années par luftrejb les Romains les ont
pics; les autres demandent, pour j'homme qufpenfe,
générai que les quelquefois comptéespar agoncs.
des autorités plus fortes. Il faut en .4gon Cedifoit auffi du miniftre dans les facrifices;
autorités foient en raifon inverfe de la vraisemblan- dont la fonction étoit de frapper la victime. Voyé^
ce des faits c'eft-à-dire d'autantplus nombreufes & SACRIFICE, VICTIME.
plus grandes, que la vraisemblance eft moindre. On croit que ce nom lui eut venu de ce que fe te-
Il faut fubdivi'fcr les faits, tant fimples qu'extraor- nant prit à porter le coup il demandoit, agon", ou
dinaires, en tranfitoires& permanens. Les tranfitoi- agont, frappera
res, ce font ceux qui n'ont exitlé que l'infant de L'agon en ce fens s'appelloit auffi pona cultrarius
leur durée les permanens,ce font ceux qui exigent & viaimarius. (G~)
toûjours, & dont on peut s'aiïùrer en tout tems. On AGONALES, adj. pris fubfl. (Hifl. anc. ) fêtes
voit que ces derniers font moins difficiles à croire que les Romains celébroient à l'honneur du Dieu
que les premiers & que la facilité que chacun a de Janus, ou à ce que d'autresprétendent, à l'honneur
s aflïirer de la vérité ou de la fauffeté des témoigna- duDieu Agonius que les Romainsavoientcoutume
ges, doit rendre les témoins circonfpeôs & diîpo- d'invoquer lorfqu'iis eAtréprenoieotquelque chofe
ier les autres hommes à les croire. d'important. Foyer FÊTE.
Il faut distribuer les faits tranfitoires en faits qui Les auteurs ne font pas d'accord fur l'étymolo-
fe font partes dans un ficcle éclairé, & en faits qui gie de ce mot. Quelques-uns le font venir du mont
fe font pafies dans des tems de ténebres & d'igno- Agonut qui depuis fut nommé Quirinal, où fe fai.
rance & les faits permanens, en faits permanens foit cette folennné. D'autres le dérivent de la céré-
dans un lieu acceffible ou dans un lieu inacceffible. monie qui fe pratiquoit en cette fête ou le prêtre
Il faut confidérerles témoignages en eux-mêmes, tenant un couteau dégainé & prêt à frapperla vic-
puis les comparer entr'eux les confidérer en eux- time qui étoit un bélier, demandoit, "gone, ferai-
mêmes pour voir s'ils n'impliquent aucune contra- je ? C'eftle fentimentd'Ovide Fafi. Uv. L v. 319.
diction, & s'ils font de gens éclairés & Instruits les yoy*[ Sacrifice.
comparer entr'eux,pour découvrir s'ils ne font point Agonalbs. On nommoit encore ainfi des jeux
calqués les uns fur les autres, & fi toute cette foule publics connftans en combats & en luttes tant
d'autorités de Kircher, de Scaliger, de Bacon de Li- d'hommes que d'animaux. Ces jeux fe donribient
barius, de Licetus, d'Eufebe, &c ne fe réduiroit dansl'amphithéâtre dédié à Mars & à Minerve.
paspar hafard à rien,ou à l'autoritéd'unfeul homme. AGONAUX, jours,ou fêtes agonales célébrées
II'faut confidérer fi les témoins font oculaires ou,
chez les Romains au commencementdu mois de Jan*
non; ce qu'ils ont rifqué pour fe faire.croire quelle vier* Elles paroiffentavoir été en ufage dès le tems
craint^ou quelles efpérances ils avoient en annon- de Rome puifque Varron rapporte que
des rois
çant aux autres des faits dont ils fe difoient témoins
oculaires s'ils avoient expofé leur vie pour foùtenir dans ces jours le. prince immoloit une victime dans
leur dépofitibn, il faut convenir qu'elle acquéreroit fon palais. Ovide, après d'autres auteurs, rapporte
l'origine de ce nom plufieurs étymologies mais la
une grande force que feroit-ce donc s'ils ravoient plus vraiffemblable & celleà laquelleil s'en tient
Il ne faut pas non plus confondre les faits qui fe eft celle-ci:
font paffés à la face de tout un peuple, avec ceux Fus etUm fitrifolitis mou priorum
qui n ont eu pour fpeâateurs qu'un petit nombre de Nomina <U ludii Grmt*tulifjt diem.
perfonnes. Les faits clandeftins,pourpeu qu'ils foient Et priât Atu'iquus Scebtu Agoniafcrmo
merveilleux,ne méritent prefque pas d'être crus les Vtraqtu Judieiotfl ulûma caufa mto.
faits publies, contre lefquels on n'a point reclamé D'autres prétendent que ces facrifices fe nom-
dans le tems ou contre lcfquels il n'y a eu de recla- moient agondlia parce qu'ils fe faifoient fur les mon-
mattion que de la part de gens peu nombreux& mal tagnes nommées par les anciens Latins agoncs au
intentionnésou mal inftruits, ne peuvent prèfque moins appetloient-ilsle mont Quirinal mons Agonusf
pas être contredits. & la porte Colline porta Agonenfù.

que l'on donnoit aux Saliens prêtres que Numa


Pompilius avoit inititués pour le fervice du dieu du vu* fiecle qui avoient pour maxime de ne prier
Mars, furnommé Gradivus. Vcye\ SALIENS. jamais à genoux mais debout.
On les appelloit auffi quirinaux du mont Quiri_ Ce mot eft compofé d'« privatif, de ?im, genou
nal où ils faSoientleurs fondions.Rofinus les appelle & du verbe *•» incliner plier coutètr.Voyt\ G E-
NUFLEXION.
AGONIENS, (Myih.) c'étoient les dieux qu'on AGORANOMÈ,f. m. ( Hift. de. ) étoit un ma-
invoquoit lorfqu'on vouloit entreprendre quelque giftratchez les Athéniens établi pour maintenirle
chofed'important. Ce mot vient du verbe ago. bon ordre & la police dans les marchés mettre le
AGONIOS {Myth.) nom donné à Mercure par- prix aux denrées, ''juger des conteftations qui s'éle-
voient entre le vendeur & l'acheteur,& examiner
ce qu'il préfidoit aux jeunes agonaux, dont on lui les poids & mesures.
attnbuoitl'Invention. Ce mot eft compofé du Grec *y*t* marché, &
AGONIUS (M,yrh.) furnom donné à Janus dans rifut diftributr.
les fêtes agonales qu'on célébroit en {on honneur. L'agoranome étoit à peu près chez les Grecs, ce
Janus Agonali luce piandus erit. (G) qu'étoit un .édile curule chez les Romains. Foyi^
AGONISTIQUE, adj. f. pris fub. ( Hifl. aac. ) la
feiencedes exercices du corps ufités dans les fpeo
EDILE.
Ariftote distingue deux fortes de magistrats les
tacles des aneienr, atafruommée à caufe des jeux agoranomu qui avoient infpeôioh fur les marchés
publics iymnç qui en étoient le principalobjets& & les aftynomes, içwifm qui l'avoient fur les bà-
à l'institution defquels eft dû l'établiffement de la timens,ou fur la conftruâion des cités «V««-
profefliond'athlete. On en apprenoitles flatuts avec Les Romains n'ont méconnuni le nom ni les fonc»
un foin extrème, & ils n'étoient pas exécutés avec
Dufaur
tions de ce magitirat, comme il paroit par ces vert
moins de févérité. Nous avons de Pierre un de Plaute
traité à'agoniftique plein d'érudition,mais confus & Eugt pei eJiétiorttS aJilitias hic habit auidttn
fans méthode.
{Thiol. ) du Grec *y** com- Mirumqtu adto il? ni hune fictrefibi atoli
ACOMSTIQUES
Agoranomum. Captiv.
bat, nom par lequel Donat & les Donatiftes défi-
gnoient les prédicateurs qu'ils envôyoient dans les Vagoranomt avoit principalementinfpcâion fur
villes & les campagnespour répandre leur doctrine, les poids fie fur les melures des denrées. Ainfi il n'a*
& qu'ils regardoient comme autant de combattans voit pas des fondions fi étendues que celles des édi-
propres à leur conquérir des difciples. On les appel- les chez les Romains. (G)
loit ailleurs circuiteurs circdlions circùmcellions ca. AGOREUS {Myth.) furnom donné à Mercure;
tropita, coropius, & à Rome mwttnfes. L'hilloire d'une Statuequ'ilavoit fur le marché de Lacédémo-
eccléfiaftique eft pleine des violences qu'il exer- ne. Mercure Agortus eft fynonymeà Mercure du mar-
çoientcontreles Catholiqpes.F. CIRCONceili ons,
DONATISTES, &c (G) *AGOSTA, ( Giog* ) ville de Sicile & port.'
AGONOTHETE,f. m. ^Hift. anc.) chez les Grecs, L0ng.33.lat.3j.17.
étoit un magifiratqui faifoit la fonôion de directeur, AGOUTY f. TA.{Hift. nat. ) animal quadrupede
depréfident,& de juge des combatsou jeux publics, de l'Amérique. Voyez Acouty.
qu on appelloit agons. C'étoit lui qui en ordonnoit
•AGRA, ( Giog. ) ville" capitale de l'Indoftan
les préparatifs & qui adjugeoit le prix aux vain- dans les états du Mogol en Afie, fur larivière de Ge-
queurs. V byei Jeu COMBAT, 6c mene. Long. 96. zo. lat. le- 40-
Ce mot eft compofé d'à?*» combat& de tJt* Le commerce s'y fait par des caravanes qui par-
mtttrt difpoftK tent d'Amadabath, de Surate & d'ailleurs, fur des
Les Romains appelloientdtfignator & numtrarius chameauxdont fe fervent les François les Anglais..
l'officier qui faifoit chez eux la fonctionde l'agrrno- les Hollandois les Maures, les Turcs, les Arabes,
tes Perfans, &c On en tire d'excellent indigo des
On appelloit encore athlothtus& heUanodiqwu étoffes & des toiles. On dit qu'il n'y a point de con-
fifcation pour avoir fait Sortir ou entrer des mar-
ceux qui préfidoientaux jeux dont voici les princi-
chandifes en fraude, mais qu'on paye le double du
pales fonctions. Ils écrivoient fur,un regiftrele nom
& le pays des athlètes quirfenrolloient,pour ainfi droit.
dire; ce à l'ouverture deypix un héraut procla- AGRA ( Hift. nat.) bois dé fenteur qui vient
moit publiquementces noms.L'agonothtuleur faifoit de l'île de Haynan à la Chine. On en distingue de
prêter ferment qu'ils obferveroient très-religieufe- trois fortes, dont on fait le prix^: mais on ne nous ap-
ment toutes les rois prescritespour chaqueforte de prend rien fur-la nature de ce bois, ni de la plan^
combat, & qu'ils ne feroient rien ni directement ni qui le fournit.On dit que le plus fin s'achète à Hay-
indirectementcontre l'ordre & la police établiedans nan 80 taels le pié, & Ce vend à Canton go. Voyt^
les jeux. Il faifoitpunir fur le champ les contteve- Taels.
Dans par des officiers ou liâeursarmés de verges, &
•AGRA-CARAMBA, autre boTTdëlentëBr qm
nommés maflopkores.Enfin pour régler le rang de vient pareillementde Haynan mais fur lequel on, ne
Simple. On
ceux qui dévoient difputerle prix dans chaquetefpe- nous instruit pas davantagequefurr«gra
faifoient tirer au fort &.déci- dit qu'il Coûte 60 taels lecati, & Ce vend-à Canton
ce de combat, ils les
s'élever 80 fous, qu'il eft purgatif, & que- les Japonois en
doient des conteftationsqui pouvoient en-
tr*eux. C'eft fur cs modèle qu'on avoit établi dans font cas.
AGRAFE, f, f. terme d'Architect.on entend par ce
nos anciens tournoisdes juges do barrière. de fculpture qui femble unir
Les agonothttts placés au bout ou à l'un des côtés nom tout ornement
du itade diftribuoient les couronnes aux athlètes plufieurs membres d'architeâure les uns avec les
victorieux des javelots élevés devant eux, étoient autres, comme le haut de la bordure d'une glace,
le Symbolede leur autorité qui n'étoit point fubor* avec eelle du tableau au-deffus, ou cette dernière
donnéeà celledes amphydioiB car quoiqueceux-ci avec la corniche qui règne à l'extrémité fupérieure
figent l'office desjugesaux jeux Pythiens, on appel- d'un Salon, d'une galerie, &c. mais en général
loit de leurs décifions à Yagonothut,ou intendant des agrafeexprimela décoration qu'on peut afieCter fur
jeux, & de celui-cià l'empereur. le parementextérieur de la clé d'une croifée ou ar-
f,
ACONYCLYTES, m, pï, ( Tkécl. ) hérétiques cade plein ceintre, bombée, ou anfe de panier
c'cft dans cette efpece de Sculpture qu'il faut être cif- tes -fiuTcntvendues à l'encan, & non distribuées aux
confpeft. Nos fculpteursmodernes ont pris des licen- citoyens.L'exorde de la feconde eft admirable. (H)
ces à cet égard qu'il faut éviter, plaçant des orne- AGRANIES AGRIANIES, bu AGRIONIES,
*ne«s chimériques de travers, & de formes variées, ( Hifi. anc. Afytk ) fêtes inftituées à Argos en lTion»
tjuine font point du reflbrtde la décorationde la clé neur d'une fille de Proëtus. Plutarque décrit ainfi
d'une arcade,qui repréfentecxpreflementla folidité cette fête. Les femmes y cherchent Bacchus, & ne
que cette clé donne à tous les vouloirs qu'elle feu- le trouvant pas,, elles cetfent leurs pourfuites, di:
Je tient dans un équilibreparfait. D'ailleursles or- fant qu'il s'eft retiré près des Mufes. Elles foupent
nemensde pierre en général doivent être d'une com- enfemble Se après le repas elles fe proposent des
pofition grave la beauté des formes en doit faire énigmes myflere qui fignifioit que l'érudition &
tous les frais, & fur-tout celle de ce genre-ci. Sa les Mufes doivent accompagnerla bonne chere &
forme doit indiquer fon nom c'eft-à-dire qu'il fi l'ivreffejr Survient, fa fureur eft cachée par les
faut qu'elle pareil agrafer l'archivolte, le cham- Mufes qui la retiennent chez elles, s'eft-à-dire qui
branle ou bandeau, avec le claveau, fommier en répriment l'excès.On célébroitces fêtes pendant
plinthe ou corniche de deffus. Voye{ la figure. la n,wt, & l'on y portoit des'ceintures & des cou-
ronnes de liere, arbafte conféré à Bacchus & aux
AGRAFE, ( Jardinage. ) eft un ornement qui fert Mufes.
à lier deux figures dans un parterre; alors il peut AGRAUUES ou AGLAURIES ( UiL Ane.
fe prendre pour un noeud on peut encore entendre Myth. ) fêtes ainfi nommées parce qu'ellesdévoient
par le mot, d'agrafe, un ornement qu'on attache & leur institution aux Agraules peuples de l'Attique
que l'dn cole à la plate-banded'un parterre, pour de la tribu Evertheide qui avoit pris leur nom
n'en faire paroitre que la moitié, qui Ce lie & forme' SAgrault ou Aglaan hlle du roi Cecrops. On en
un tout avec le refle de la broderie. (K) ignore les cérémonies, & l'on fait feulement qu'elles
AGRAFE ( Serrurerie. ) c'eft un terme généri- fe faifoienten honneur de Minerve. (G)
que pour tout morceau de fer qui i fert à fufpendre • AGRAULIES ( Myth.) fêtes qu'on célébroit en
à accrocher ou à joindre, &c. Dans les efpagnolet- l'honneur de Minerve. Elles étoient ainfi nommées
tes, par exemple l'agrafe, c'ell le morceau de fer des Agraules peuples de l'Attiquede la tribu Erec-
^vide & large qui s'applique fur l'un des guichets
des croifées, & dans lequel pafle le panneton de AGRÉABLE, GRACIEUX tonfidiris gram-
l'efpagnolette qui va fe refermer fur le guichetop- maticalement. L'air & les manières dit M. Pabbé
pofé. foye{ SERRURERIE PlancheXIII. figure chif- Girard, rendent gracieux. L'efprit & l'humeur ren-
fréc Il. il. 13. 14. 18. 19. En 18 6- 19, une agrafe dent agréable. On aime la rencontre d'un homme
gracieux il plaît. On recherche la compagnie d'un
avec un pannuon. Même Planche,fig. là. t'agrafe fi- homme agréable il amufe. Les perfonnes polies
parée.
font toujoursgracieufts.Les perfonnes enjouées font
• AGRAHALID ( Hifl. tut. bot. ) plante d'E- ordinairementagréables. Ce n'eft pas ailez pour la
gypte & d'Ethiopie à laquelle Ray donne le nom fociété d'être d'un abord gracieux, & d'un commerce
luivant lycio ajfinis jEgyptiaca, C'eft felon Le-
agréable. On fait une réce tion grackufe. On a la
mery, un arbre grand comme un poirier fauvage, converfation agréable. Jl comble que les hommes
peu branchu épineux reffiemblant au lycium. font gracieux par l'air & les femmes par les ma-
Sa feuille ne differe guère de celle du buis elle
eft feulement plus large & plus rare. Il a peu de nières.
fleurs. Elles font blanches, lcmblables à celles de Le gracieux & Yagréable ne fignifient pas toujours
l'hyacinthe,mais plus petites. II leur fuccede de pe- des qualités perfonnelles. Le gracieux fe dit quelque-
rits fruits noirs approchansde ceux de l'hieble & fois de ce qui flatte les fens & l'amour propre &
d'un goût ûyptique amer. Ses feuilles aigrelettes l'agréable de ce qui convient au goût & à l'efprit. Il
& astringentes donnent une décoction qui tue les eft gracieux d'avoir de beaux objets devant foi rien
n'eft plus agréable que la bonne compagnie. Il peut
vers. être dangereuxd'approcher de ce qui eft gracieux
AGRAIRE, ( Hiff. anc. ) terme de Jurifprudence & d'ufer de ce qui eft agréable. On naît gracieux, &
Romaine,dénominationqu'on donnoit aux lois con- l'on fait l'agréable.
cernant le partage des terres prifes fur les ennemis. AGRÉAGE (Comm.) on nomme ainfi à Bour-
y~qye^ Loi. Ce mot vient du Latin ager, champ. ,deaux, ce qu'ailleurs.appelle courtage. r. COUR-
Il y en a eu quinze ou vingt, dont les principales TAGE.
furent la loi Cafta, de l'an 167 de Rome la loi Li- AGREDÀ» (Géog.)ville d'Efpagne dans la vieille
emia de l'an 377 la loi Flaminia de l'an 5 15 les Caflille. Long. 16-64. i*t. 41-63.
deux lois Semproniaen 610 la loi dpulcia en • Agreda ( Géog.) ville de l'Amérique méridio-
45 îî la loi Babia a loi Cornelia, en 673 la loi
Servilia en 690 a loi Flavia la loi Julia en 69 1

loi Rofûa, après


Floria & la loi
la
Titia.
Qion de Carthage; la loi toiles poulies vergues ancres, câbles*en un mot
de tout ce qui eft néceflaire pour le mettre en état
Mais lorfqu'ondit fimplement la loi agrairecette de naviger.
dénominations'entend-tQâjours de la loi Cafta pu- AGREEUR fub. m. ( Marine. ) c'eft ¥ qu'on
bliée par Spurius Camus, pour le partage égal des nomme celui qui agrée le vai%au qm p2ffe le
terres conquifes entre tous les citoyens, & pour ré- funin frappe les poulies, oriente les vergues, &
gler la quantité d'acres ou arpens que chacun met tout en bon ordre <it en état de faire ma-
toit potteder. Les deux autres lois agraires dontpour-
il eft nœuvre.

les
fait mention dans le Digefte & dont l'une fut pu-
bliée par Céfar & l'autre par Nerva n'ont pour
limites ou bornes des terres, & n'ont
•ucûn rapport avec la loi Caffia.
Nous avons quelques oraifons de Cicéron avec le
AGREILS, AGREZ AGREZILS f. m.pl. (Ma-
rine.) On entend par ce mot les cordages, poulies
vergue voiles, capfde mouton, cables, ancres, &
tout ce qui eû néceflaire pour naviger.Sur la Médi-
terranée, quelques-uns fe fervent du motfoitil. On
titre de lcge agrarîa elles font contre Rullus tri-
pun du peuple, qui vouloit que les terres conqui- AGRÉMENT
^CtOten
Droit
fignifieconfenttment
ou ratification; confentement
lorfqu'on adhère à un y peut employerla chenille, le cordonnet, la mita-.
a&e ou contrat d'avance, ou dans le tems mcme nete & autres. Quant à la matière-, For, l'argent
qu'il fe fait; ratification y lorsqu'on y adhere après les perles la foie, peuvent y entrer lorfqu il eft
que!lion d'en former- des franges. La dernière main
AGREMENS,f. m. ),On comprend- d'oeuvres'opère fur le haut métier à batfes litres &
foùs ce nom tous les ouvrages de modequi fervent à plate navette, & par le fecours d'une nouvelle &
à l'ornement des robes des Dames; ces ouvrages dernière chaîne. Il y a de ces agremens appellesfou-
font momentanées,c'eft-à-dire, fujets à des variations gcre, parce .qu'ils répréfentent cette plante; ü y a
infinies qui dépendentfouvent ou du goût des fem- prefqu'autantde noms que d'ouvrages différens
leurs articles
mes, ou de la fantaifie du fabriquant. C'eft pour- nous en donnerons quelques-uns à
quoi il n'eft guère poflible de donner une idée par-
feraient j
avec la description du
(
métier appliqué à une figure.
faite & détaillée tous ces ouvrages ils
de • AGRERE Géog.petite ville de France dans
hors de mode avant que le détail en fut achevé on
plus effentiel & le moins fulet au
le haut-Vivarez, au pie des Monts.
AGRIA (Géog.) en Allemagne ville de la hau-
en dira feulementle Hongrie fur la riviere' d!Àgria. Longirude 3j.
changement.On doit l'origine de ces fortes Jd agré- te
mens au feul métier de Rubannerie qui été
eft l'unique lat. 47, 30.
en poflefilon du bas métier cet ouvragea Aefoucis connu AGRICULTURE f. f ( Ordre Encycl. HiJfoire
feulement dans fon principe fous le nom dg la Nttf:. ghiïof. Science de la Nat. Botan. Agricult. )
d'hannetons, dpnt la fabrique a été d'abordfort fim- L'agriculture efl, comme le mot le fait aflez enten-
ple, & eft aujourd'huiextrèmement étendue. Nous dre, l'art de cultiver la terre. Cet art eft le premier,
allons en détaillerune partie qui fera connoître l'im- le plus utile, le plus étendu, & peut-être le plus cf
fcntiel des arts. Les Egyptiens faifoient honneur de
portance de ce feul objet premièrement, c'eftiurles le
fon inventionà Ofiris; les Grecs à Cerès & à Trip-
bas métierannoncéplus haut,que s'operent toutes
petites merveilles dont nous rendons compte ce bas toleme fon fils; les Italiens à Saturne ou à Janus leur
métier et\. une fimple planchebien corroyée, longue Roi, qu'ils placèrent au rang des Dieux en recon-
de deux piés & denu fur un pié de large. Vers les noiflance de ce bienfait. L'agriculture fitt prefq ue
deux extrémités de cette planche font deux trous l'unique emploi des Patriarches, les plus refpeaa-
dans lefquels entrent deux montans, fur l'un def- xbles de tous les hommes par la fimplicité de leurs
quels eft placée une pointeaiguë & polie, qui fervi- moeurs, la bonté de leur ame, & l 'éfevationde leurs
c'eft fentimens. Elle a fait les délices des plus grands hom-
ra à la tenfion de l'ouvrage à faire enfinfur l'autre
que font mifes les foies à employer: on peut mes chez les autres peuples anciens. Cyrus le jeu-
ne avoit planté lui-même la plupart des arbres
de
dire qu'il ref&mble parfaitementau métier des Per-
ruquiers & peut, comme lui, être placé fur les ge- fes jardins, & daignoit les cultiver; & Lifandre de
Lacédemooe, & l'ua des chefs de la République,
noux. Les foies feint tendues fur ce métier, & elles s'écrioit à la vûe des jardins de Cyrus 0 Prince
y font l'effet de la chaîne des autres ouvrages; on
doivent efiimcrheureux d'avoir
tient ces foies ouvertes par le moyen d'un fuféam de que tous Ui hommesvous
ht
buis qu'on y introduit & dont tête empêche fa fit joindreainfi la vertu à tant de grandeur 6 de dignité
i'ortie à travers d'elles; ce fiifeau, outre qu'il tieat Lifandre dit la vertu, comme fi l'on eût penfé dans ces
ces foies ouvertes leur fert encore de contrepoids tems qu*urfMonarque agriculteurne pouvoit man-
dans le cas où les montans, par leur mouvement, quer tte un homme vertueux & il eft confiant
choies utiles &
occafionneroientdu lâche.C'eft par les différens paf- du m ins qu'il doit avoir le goût desdeSyracufe, At-'
fages & entrelacemensdes foies contenuesfur le pe- -des oècupatîonslnnocentes.Uiéron
talus, Philopatorde- Pergame, Arcbelaùs de Macé-
tit canon qui fert de navette, paffages & entrelace-
mens qui font l'office de la trame, que font
formés doine, & une infinité d'autres,font loties par Pline &
différens nœvd&> dans divers efpaces variés à l'infi- par Xenophon, qui ne louaient pas fans connoiffan-
ni, & dont on fera i'ufage qui fera décrit ci-après. ce, &
qtuVetoient pas leuw fujets, de l'amour qu'ils
Quand une -longueur contenue entre les deux mon- ont eu pour les champs âc pour les travaux de la cam-
tans dont on a parié plus haut, fe trouve ain6 rem- pagne. La culturedes champsfut le premier objet à
du
fes
plie de noeuds, elle eR enroulée fur le montant à Légiflateur des Romains; & pour en donner
pointe, & fait place à une autre langueur qui fera Sujets la haute idée qu'il en avoit lui-même, la fonc-
fixée connu cette*ci fur cette pointe ce premier tion des proniersjwtres. qu'il ioftitua fut d'offrir
aux' DieWj^prennces de la tem, & de leur de-
ouvrage anal eut jufcni'au bout*, eft enfuite coupé manderdes recoltesabondantes.Ces Prêtres étoient «
entre le milieu de deux nœuds, pour être de nouveau
employé à l'uÉraequ'on Jui denine. Ces noeudsainfi au nombre de dotrze ils étoient appellésd'entr'eux
Arvalts
coupés font appâks noeuds-pies,& forment deux àearva, champs, terres Labourables. Un
efpeces de petites touffes de loie, dont le noeud fait la étantmort, Romulus lui-même prit fa place; & dans
jonâion. De ces nœuds font formés toujours à l'aide la fuite on n'accordacette dignité qu'à ceux qui pou-
de la chaîne, un peu plus voient prouver une naiffîmce illunre. Dans ces pre-
puis encore d'autres enco- mien tems, chacun Faifoitvâloiron héritage &rrn
plus étendus appelles quadrillé cette quantité d'o- tiroit fa fubfiftance. Les ConftUs trouvarentles cho-
re fes dans cet état, & n'y. firent aucun changement.
pérationstendent foutesà donner la perfection à cha-
Toute la campagne d»Rome futcukivéepar les vain-
que partie & ay tout qu'on en formera. C'eft du gé-
desNatwns.Qavkpendant plufiettrs nedes
nie Se du août de l'ouvrier que dépendent les diffé- queurs
rens arrangeaient des partiesdont on vient de par- les plus célèbres d'entre les Romains paffer de la
la République
campagne aux premiers emplois de d'être
ler c'eft à Wi à, faire valoirle tout par la variété des obfervé
defieins, par la diverfité des couleurs artiftement &, ce qui eft infiniment plus digne
unies, par runkation des fleurs naturelles & d'au- revenir des premiers emplois de la Républiqueaux
occupions de' la campagne. Ce n'étoit point indo-
tres objets agréables.Ces ouvragesregardésfouvent
lence ce n'étoit point dégoût des grandeurs^ou
avec trop d'indifférence,forment cependantdes efc éloignement des af&ires publiques: on retrouvoit
fets très-galans & ornent parfaitementles habille-
metts des Daines on les emploie encorefur des ve£ dans les befoms de l'État nos iUuftres agriculteurs
toujoursprêts à devenirles détenteursde la-patrie.
tet on en forme des aigrettes, pompons, bouquets
cheveux bouquets de côté braf Serranus femoit fon champ, quand on Tappella à la
à mettre dans les
felets, ornemens de coëfiures & de bonnets, &c. On tête de l'Armée Romaine Quintius Cincuinatus la-
bouroit une picce de terre qu'il pôffcdoit att-delà du tour à tour au même travail & à la même charrue.
Tibre, quand il reçut fes provifions de- Dictateur,; Ceuxqui s'occupent de la culture des terres font
Quintius Cincinnatus quitta tranquilleexercice; compris fous les noms de laboureurs, de Laboureurs
ce
prit le commandement des armées vainquit les en- fermiers, Sequejlres (Economes & chacune de ces dé-
nemis fit paffer les captifs fous le joug; reçut les hon- nominationsconvientà tout Seigneur qui fait valoir
neurs du triomphe,& fut à fon champ au bout de {ci. fes terres par fes mains, & qui cultive fon champ.
ze jours. Tout dans les premiers tems <de la
Républi- Les prérogatives qui ont été accordéesde tout tems
que & les plus beaux jours de Rome, marquala hau- à ceux qui fe font livrés à la culture, des terres,leur
te eflime qu'on y faifoit de l'agriculture les gens ri- font communesà tous. Ils font foûmis aux mêmes lois,
ches, loaipleus, n'étoient autre chofe que ce que & ces lois leur ont été favorablesde tout tems elles
nous appellerions aujourd'hui de gros Laboureurs & de fe font même quelquefois étendues jusqu'aux ani-
riches Fermiers. La premiere monnoie,/>«:B/M<» apecu, maux qui partageoientavec les hommes les travaux
porta l'empreinted un mouton ou d'un boeuf, com- de la campagne. Il étoitdéfendupar une loi des Athé-
me fymboles principauxde l'opulence: les registres niens, de tuer le boeufqui fert à la charrue il n'étoit
dcs'Qffefteitrs & des Cenfeurs s'appellerent pafcua. pas même permis de l'immoler en facritice. « Celui
Dans la diftindiondes citoyens Romains, les pre- » qui commettracette faute, ou qui volera quelques
miers & les plus confidérables furent ceux qui for- outils d'agriculture, fera puni de mort ». Un jeune
moient les tribus roftiques ruliicce tribus c'étoit Romain accufé & convaincud'avoir tué un bœuf,
une grande ignominie, d'être réduit par le défaut pour Satisfaire la bifarrerie d'un ami, fut condamné
d'une bonne & fage œconomie de fes champs, au au bannitfcment,comme s'il eût tué fon propre Mé-
nombre des habitans de la ville & de leurs tribus, tayer, ajoute Pline.
in tribu urbana. On prit d'aflautla ville de Carthage Mais ce n'étoit pas affez que de protéger par des
tous les livres qui rempliftoient fes Bibliotheques tit- lois les chofes néceffaires au labourage il falloit en-
rent donnés en préfent à des Princes amis de Rome core veillerà la tranquillité& à la fureté du Labou-
elle ne fe réferva pour elle que les vingt-huit livres reur & de tout ce qui lui appartient.Ce fut par cette
d'agriculturedu Capitaine Magon. Decius Syllanus raifon que Conftantinle Granddéfendit à tout créan-
fut chargé de les traduire & l'on conferva l'original cier de faifir pour dettes civiles les étèlaves les
& la tnihiâion avec un très-grand foin. Ce vieux boeufs & tous les infirumcns du labour. « S'il arrive
Caton étudia la culture des champs, & en écrivit: » aux créanciers, aux cautions aux Juges mémos
Ciceron la- recommande à fort fils, & en fait un très- » d'enfreindrecette loi ils fubiront une peine urbi-
bel élogc Omnium rerum lui dit-il ex quibus aliquid » traireà laquelle ils feront condamnés par un Jvigefuj
» périeur». Le même Princeétenditcette défenfe par
nihil Julcius nihil homine libero dignius.« De tout ce une autre loi, & enjoignit aux Receveurs de fes de-
» qui peut être entreprisou recherché, rien au mon- niers, fous peine de mort, de laiffer en paix le La-
» de'n'eft meilleur plus utile plus doux enfin boureurindigent.Il concevoitque les obftacles qu'on
» plus digneaePhomme libre, que l'agi iculture ». apporteroità l'agriculturediminueroientl'abondance
Mais cet eloge. n'eft pas encore de la force de celui des vivres & du commerce, & par contrecoup l'é-
de Xénophon.L'agriculturenaquit avec les lois& la tendue de fes droits. Il y eut un tems où l'habitant
fociété elle eft contemporainede la divifion des ter- des provinces étoit tenu âe fournir des chevaux de
res. Les fruits de la terre furent la premiere richeffe pofte aux couriers, & des bœufs aux voitures publi-
les hommes n'en connurentpointd'autres,tant qu'ils ques Conftantin eut l'attention d'excepter de ces
furent plus jaloux d'augmenterleur félicité dans le corvées le cheval & le bœuf fervant au labour.
coin de terre qu'ils occupoient que de fe tranfplan- » Vous punirez féverement dit ce Prince à ceux à
ter en différensendroitspour s'inftruire du bonheur » qui il en avoit confié l'autorité quiconquecontre-
ou du malheur des autres mais auliïtôt que l'esprit » viendra à ma loir Si c'eft un homme d'un rang qui
de conquête eut agrandi les fociétés & enfante le » ne permette pas de févir contre lui, dénoncez-le
luxe, le commerce, & toutes les antres marques » moi, & j'y pourvoirai s'il n'y a point de chevaux
éclatantes de la grandeur & de la méchanceté des » ou de bœufs que ceux qui travaillent aux terres
peuples'; les métaux devinrent la repréfentationde » que les voitures & les couriers attendent a. Les
la ncheffe l'agriculture perdit de fes premiers hon- campagnes de l'Illyrieétoient défolées par de petits
neurs & les travaux de la campagne abandonnés à Seigneurs de villages qui mettoient le Laboureur à
des hommes fuhalternes, ne conferverentleur an- contribution& le contraighoientà des corvées nui-
cienne dignité que dans les chants des Poëtes. Les fibles à la culture des terres les EmpereursValons
beaux efprits des fiecles de corruption, ne trouvant & Valentinieninllruitsde ces défordres les arrêtèrent
rien dans lesvilles qui prêtât aux images &à la pein- par une loi qui porte exil perpétuel Se confiscation
ture, fe répandirentencore en imaginationdans les de tous biens contre ceux quioferontà l'avenir exer-
campagnes, & fe plurent à retracer les mœursan- cer cette tyrannie.
ciennes, cruellefatyre de celles de leurtems mais la Mais les lois qui protègentla terre, le Laboureur
terre fembla fe vengerelle-mêmedu mépris qu'on fai- & le bœuf, ont veillé à ce que le Laboureur remplît
foit de nous donnoit autrefois dit fon devoir.L'EmpereurPertmaxvoulut que lechamp
Pline,fes fruits avec abondance;elle prenoit, pour laiffé en friche appartînt celui qui le cultiveroit
» ainfi dire^plaHir dsêtre cultivéepar des charrues que celui qui le défricheraitfut exemptd'impofition
» couronnées par des mains triomphantes ce pour pendant dix ans; & s'il étoit efclave, qu'il devint
correfpondreà cet honneur, elle multiplioit de libre. Aurelien ordonna aux Magii&atsamumcipauxf
» tout fon pouvoir fes productions. Il n'en eft plus des villes d'appellerd'autrescitoyensà la culturedes
» de même aujourd'hui; nous l'avons abandonnée à terres abandonnéesde leur domaine,. & il accorda
» des Fermiers mercenaires nous la failbns cultiver trois ans d'immunité à ceux qui s'en chargeroient.
» par des efclaves ou par des forçats; & l'on feroit Une loi de Valentinien, de Théodofe & d'Arcade
» tenté de croire qu'elle a rèflenti.cet affront. Je met le premier occupant en poffeffion des terres
ne fai qiîel eft l'état de l'agricultureàla Chine': mais abandonnées,&les lui accorde fans retour fi dans
le Père du Hâtdé nousapprend que l'Empereur,pour l'éfpace de deux ans perfonne ne les réclame mais
en ipfpirer le goût à fes fujcts, met la main à la char- les Ordonnances de nos Rois ne font pas moins fa-
les
nie tous ans une fois qu'il trace quelques filions; vorables à l'agricultureque les Lois Romaines.
--& que les plus diftingués de fil. Cour lûi fuccedent Henri 111, Charles IX. Henri IV. fe font plus à fa-
vorifer par ties Reglemens les habitans de la campa- étendue de terres ingrates, & égalifer fes années en
faifir les meubles,
gne. Ils ont tous fait détentes de beftiaux revenus, que d'avoir des revenus inégauxen égal»'
fes harnois les inftrumens
reur. Louis XIII. & Louis
& les
XIV. les ont
du Labou-
confirmés.
Cet article n'auroit point de fin, fi nous nous propo-
fions de rapportertoutes les Ordonnancesrelativesà
année.
fant l'étendue de fes labours; & il ne te mettra que
le' moins qu'il pourra dans le cas de diré, tnajblt do
été eji forte ou foibll cette
4. Ne doublezpoint vos terres, parce que cela
la confervationdes grains depuis la femaille jufqu'à* vous eft défendu, & que vous ne trouveriez pas vo-
la récolte. Maisne font^elles pas toutes bien lutles ? tre avantage à les faire porter plus que l'ufage& un
En-il quelqu'un qui voulût fe donner les fatigues & bon labourage ne le permettent.
faire toutes les dépenfes riéceflaires à l'agriculture, 5. Vous volerez votre maître fi vous êtes fer-
& difperfer fur la terre le grain qui charge fort gre- mier, & que vous décompotiezcontre fa volonté
nier s'il n'attendoitla recompenfed'une heureufe & contre votre bail. Voye\ DÉCOMPOTER.
rooiflbn? Terres à blé. Vous donnereztrois' façons à vos terres
La Loi de Dieu donna l'exemple.Elle dit « Si à blé avant que de les enfemencer, foit de froment,
it l'homme fait du dégât dans un champ ou dans une foit de méteil, foit de feigle ces trois façons vous
), vigne en y lauTant aller fa bête, ilmeilleur. réparera ce
Si le
les donnerezpendant l'annéede jachère. La première
» dommage aux dépens de fon bien le
épines gagne urtamas de gerbes, aux environsde la Saint Martin, ou après la femaille
feu prend à des &
des menus grains vers .Pâques mais elle eu plus
M celui qui aura allumé ce feu fupportera la perte avantageufe & plus d'ufage en automne. Elle con-
La loi dés hommes ajouta « Si quelque voleur de fifte à ouvrir la terre & à en détruire les mauvaifes
» nuit dépouille tm champ qui n'eit pas à lui, il fera herbes cela s'appelle faire la cafaille ou fotnirer,ou
pendu,s'il a plus de quatorzeans il fera battu de itérerou jacherer ou lever le guéret, ou guertert bit
» verges, s'il etl plus jeune, & livré au propriétaire mouvoir, ou cajfer, tourner, froifer les jachens. Ce
être fon enclave jufqu'à ce qu'il premier labour n'efl gueres que de quatre doigts de
» du champ, pour fuivant la taxe du Préteur.
» ait réparele dommage, profondeur, & les filions en font ferrés il y a pour-
» Celui qui mettra le feu àprendun tas de blé, fera fouetté tant des Provinces ou l'on croit trouver fon avan»-
& bnîlé vif. Si le feu y par fa négligence,il tage à le donner pro^>nd. Chacun a fes raifons. On
» payera le dommage, ou fera battu verges,
de àla retourne en terre par cette façon» le~chaume de la
discrétion du Préteur ». dépouille précédente, à moins qu'onn'aime mieux y
Nos Princesn'ont pas été plus indulgens fur le dé- mettre le feu. Si on y a mis le feu, on laboure fur
gât des champs. Ils ont prétendu qu'il fût feulement la cendre ou bien on brûle le chaume, comme nous
réparé, quand il étoit accidentel & réparé & puni, venons de dire ou on l'arrache pour en faire des
quand il étoit médité. « Si les beftiaux fe répandent meules, & l'employer enfuite à différens ufages; ou
faifis & le bergerfera çhâ-
» dans les blés, ils feront on le retourne, en écorchant légerementla terre.
» tié ». Il eu défendu même aux Gentils-hommes de Dans ce dernier cas, on lui donne le tems de pou,
chaffer dans les vignes, dans les blés, dans les terres rir, & au mois de Décembre on retourne aif champ
enfemencées.Voye\ l'Edit d'Henri IF. Follembray
de Louis XIV. Août avec la charrue, & on lui donne le premier des trois
tz Janvier 1S99. Voyt{ ceux ce labour eit profond, & s'ap-
véritables labours
1689. & zo Mai iy<>4. Ils ont encore favorifé la pelle labour en plante. Il eft fuivi de l'émotage qui
récolte en permettantd'y travailler même les jours, fe fait avec le caffe-mott'e, mais plus fouvent avec
de Fêtes. Mais nous renvoyons à Yànicle Grain & une forte herfe garnie de fortes dentsd'épierrer,d'ô-
de fer. Il faut
à d'autres articles ce qui a rapport à la récolte à la
encore avoir foin d'ôter les pierresou
vente au commerce, au tranfp rt, à la .police des ter les fouches ou d'effarterles ronces, lesépines, &c.
grains, & nous paffohs*&la culture des terres.,
Pourcultiver les terres avec avantage il importe
Le
fecond labour s*appellebinage; quand on a idori-
né la première façon avant fhy ver on bine à la fin
d'en connoîtrela nature telle terre demande une fa- de l'hyver fi on n'a donné la première façon qu a-
çon, telle autre une autre; celle-ci une efpecel'ar- de
près lfiyvér, on bine fix femaines ou un mois après.
grains, celle-là une autre efpece. On trouvera à
On avanceou on recule ce travail, fuivant la tem-
ticle Tern & Tcrroir en généralce qui y a rapport, pérature de l'air ou la force des terres, Hfaut quece
& aux plantesdigirautsXzterroir & la culturequ elles labour foit profond.
demandent nous ne réfiervepnsici que ce qui con-
Lè troifiente labour s'appelle, ou tiercage? ou re-
cerne l'agricultureen général ou le labour. binage. On fume les terres avant que de le donner,
1. Proportionnezvos bêtes & vos
uftenciles, le
nombre, la profondeur, la figure, la faifon des la- 'fi on n'y a pas travaillé plutôt. Il doit être profond
bours & des repos, à la qualité de vos terres & à la quand on ne donne que trois façons on le donne
quand l'herbecommence à monter fur le guéret,&
nature de votre climat. qu'on en prêt à l'emblaver, &tout au plus huit à
s. Si votre domaine eftde quelqu'étendue, c'eft
divifez-
quinze jours avant.
le en trois parties égales ou peuà près; ce qu'on
appelle w««rïyM unes enfiles. Comme il faut qu'il y ait toujours un labour avant
SemezTune de ces trois parties en blé, l'autre en la femaille, il y a bien des terre' qui demandent plus
-avoine & menus grains, qu'on appelle mars & laif- de troislabours. On donne jufqu'à quatre à, cinq la-
boursaux terres fortes à mefure que les herbes y
3. L'année fuivante
femez la jac htn en blé; viennent; quand la femaille en précédée d'un.- ltf-
changezen avoine celle qui étoit en blé, & mettez bour, ce labour eft léger il s1appettr»-«v«»/êr. On
glajfeufes., enfoncées &
en jachère celle qui étoit en avoine. ne traverfe point les terres difficilement. Quand
Cette diftributiôn tendra le tributdes années, le autres d'où les eaux s'écoulent
de trois labours, on n'en fait gueres
repos & le travail des terres à peu frès égaux fi on donne plus
pleins deux l'hyvef, un avant la
l'on combine la bonté des terres avec leur éten- que deux ou trois
due. Mais le Laboureur prudent qui ne veut «en femaille les autres neavecle fpnt proprement que des de.-
laiffer au bâtard aura plus d'égard à la qualité
des terres qu'à la peine de les cultiver; & la crainte
de la difette le déterminera plûtôt à fatiguer confi-
mi-laboursqui fe font
ire cVcfans oreilles. foc fimple fans cou-

Terres menus grains. On ne lame fepoler ces


dérablementune année afin de cultiverune grande terres depuis le mois de Juillet ou d'Août qu'elles
pluie.
qu'on que votre terre émotee en lout.iens fe nettoyé plus
ont été dépouilléesd'à blé, que jufqu'en Mars
les cimente de menus grains. On ne leur donne facilement de pierres, & s'imbibe plus alternent des
qu'un ou deux labours, l'un ayant JTjyver, l'antre eaux, de
avant de femer.
res y laminent le chaume, ou le brûlent: ils
ces ter-
donnent 'le,
H. Que votre dernier labour toit toujours,plus,
précédent. Que vos filions foient
le premier labour aux environs de la Saint-Martin,
& lie fécond vers le mois dç Mars.
On n'emploie en France que des chevaux ou des
lapreûes. Changez rarement de foc. Ne donnez poiat
même terre deux fois de fuite'la même forte de
grains. Ne faites point labourer à prix d'argent: fi
hjoeuff. Le boeuf laboure plus profondément com- pousy êtes forcé, veillez à ce que votre ouvrage fe
mence plutôt,' finit plus tard, eft moins maladif, Me bien.
coûte moins ennoumturc ,& en harnoisy & fe vend 1 4. Ayez une bonne charnu, V.k Y article Char-
:quand iI eft vieux: il fa^t les accoupler ferrés afin aùE, iuk ce0i~nwu, tuuJutft, Jts pwcJus ,&CC.
qu'ils tirent également.On fe fert de oufflesen Italie, \'oulez-vous connoîtrele travailde votre année ?
d'ânes en Sicile; il faut prendre ces animaux jeunes, le voici.,
gras vigoureux &c. En Janvier. Dépouillezles gros légumes. Retour-
i. N'affez point aux champs fans cormoître lefonds, nez les jacheres. Mettez en oeuvre les chanvres &
fans que vos bêtes foient en bon état & fans quel- Uns. Nettoyez, raccommodez vos charrettes,tombe-
que outil branchant. La terre n'eft bonne que quand reaux & apprêtezdes échalas& des ofiers. Coupez
elle a dix-feuit pouces de profondeur» les fautes & les peupliers.Relevez les foulés,façon-
i Choififfez un tems convenable ne labourez ni' nez les haies. Remuez les terres des vignes. Fumez
trop tôt ni trop tard; c'eft la première façon qui dé- ceux des arbres fruitiersBattez qui languiront.Emondez les

ou vous ne feriez que Par


cidera des autres quant aux terres.
Ne labourezpointquandla terre efl trop feche:
un labour fu-
perficiel ou vous diffipenez ta iubuance par un la-
bour profond. Le "labour fait dans les grandeflfcha-
autres.
le
qui
fumier.
l'ont
doux,
lées.
Eflartez

pas
lesprés.
Labourez
été
les
à
vous recommencerez
Entez les arbres &
la
terres
les grains. Retournez
légères
Saint-Martin.
à
& fabloaneufes

planter
arbriûeaux
Quand il fera
dans les val-
hâtifs. Enterrez
leurs doit être fuivi d'un demi-labour avant la fe- les cormes, amandes, noix, &e. Faites tiller le chan-
vre & filer. Faites faire des fagots & du menu bois.
4. Si vons labourez par un tems trop mou, .la Faites couver les poules qui demanderont.Marquez
terre chargée d'eau le mettra eri mortier; enforte les agneaux que vous garderez.Salez le cochon. Si
que ne devenant jamais meubles,la iemerice s'y por- vous ttes en pays chaud, rompez les guérets pré-
tezoit mal. Prenez le tems que la terre eft adoucie, parez les terres pour la femaille de Mars, &c.
après les pluies ou les .brouillards. En- Février. Continuez les ouvrages précédons.
5. Renouveliezles labours quand les herbes com-
Plantez là vigne. Curez tailles, échaladez les vignes
mencentà pointer, & donnez le dernier peu de tems plantés. Fumez les arbres, tes champs, les prés,les
avant la iemaille. jardins, & les couches. Habillezles prairies.Elaguez
6. Labourez fortementles terres graïïes, humides les arbres, nettoyez-les de feuilles mortes, de vers,
& fortes, & les novaics légerementles terres fa- de moufle,d'ordures, &c. Donnez la facon aux terres
bloneufes pierreufes feches & légères ^& non à que vous Cernerez eçMars fur-tout à celles qui font
vive jauge. en côteaux. Vous femerez l'avoine,fi vous écoutez
7. Ne pouffez point vos filions trop loin, vos.bê- le proverbe. Semez les lentilles, les pois chiches,
tes auront trop à tirer d'unetraite, On dit qu'il feroit le chanvre, le lin, le pafteï. Préparezles terresà fain-
bon que, les terres fuffent partagées en quartiers, foin. Vifitez vos vins s'ils font. délicats. Plantez les
chacun de quarante perches de long au plus pour les bois, les taillis, les rejettoà». Nettoyezle colombier,
chevaux, & de cent cinquante piés au plus pour les. le poulaillier &c. Repeuplezla garenne.Raccom-
boeufs ne les faites repofer qu au bout de la raie. modez les terricrs. Achetez des ruches & des mou-
8. Si vous labourez lift une couine labourez ho- ches. Si votre climat eft chaud, liez la vigne à l'e-
rifontalement & non verticalement chalas. Rechaùâez les piés des arbres.Donnezle ver-
9. Labourezà plat Se unimentdans les pays où vos rat aux truies, finon attendez.
terres auront bëfoin de rarrofement des pluies. La- En Mars. Semez les petits blés, le lin, les avoi-
bourez en talus, à dos d'âne & en fillons hauts, nes, & les mars. Achevez de tailler & d'échalader
les terres srgilleufes & humides. On laite dans ces les vignes. Donnez tout le premierlabour. Faites les
dernierscas un grand fillbn aux deux côtésdu champ fagots de farroens. Soutirez les vins. Donnez la fe-
pour recevoir & décharger les eaux. conde façon Sarclez les blés. Semez
10. Que vos filions loient moins larges, moins les olivet, & autres fruits 4 noyau. Dreflezdes pe-
unis & plus élevés dans les terres-humides que dans pinieres. Grevez les arbres avant qu'ils bourgeon-
les autres. Si vos fillons font étroits, & quibi&ient nent. Mettez vos jardins en état. Semez la lie d olive
que quatorze à quinze pouces de largeur fur treize fur les oliviers languulans»Défrichez les prés.Ache-
à quatorze do hauteur, labourez du midi au Nord, tez des bœufs, des veaux, des genifles, des poulains,
afin que vos grains -ayent le fotéil des deux côtés. des taureaux bc. •
Cette attention eil moins neceflaire fi vos filions En Avril. Continuezde femer les mars & lefain-
font plats. Si vous labourez à plat & en planchesdes foin. Labourezjesvignes & les terres qui ne l'ont pas
terres humides, n'oubliez pas de pratiquer, au milieu encore été. Gréiez les arbres fruitiers. Plantez les
de la planche un fillon plus profondque les autres, oliviers greffezles autres.Taillezla vignenouvelle.
qui reçoive ks eaux. Il y a des terres qu'onlaboure Donnez à mangeraux pigeons, car ils ne trouveront
à uni, ïàns filions ni planches ,'ôc où l'on fe contente plus rien. Donnez l'étalon aux cavales aux ànefles,
de ver fer toutes les raies du même côté, en ne pre- & aux brebis. Nounrifle» bien les vaches qui vêlent
nant la terre, qu'avec l'oreille de la charrue eniôrte ordinairemeQtdans ce tems. Achetez des mouches
qu'aptes le labour on Vapperçoit point d'cnnu; on cherchez-en dans tes bois. Nettoyez les ruches, Se
te fert- alors d'une charrue à- tourne-oreUle. faites la chaire aux papillons.
1 t.^Sachez que les fillpns porte-eaux ne font per- En Mai. Semez le Un le chanvre, la navette, le
mis que quand ils ne font point de tort aux voifins, colfa, le millet » & le panis, fi vous êtes en pays
& qu ils tant abiolument néceflaires^ froid. Plantez le fàfntn. Labourez les ja-cheres. Sar- »
ji. Donnez le troisième labour de travers, afin clez k> bléi; Donnez le fécond labour & les foins nc:
eeffaires à la igné. Otez les pampres Se les farmens 13 vous femerez le froment ras & barbu, & même
fans fruit. Coupez lei' chênes ce les aunes pourqu'ils le lin qu'on ne met ici en terre qu'au printems.
pelent. Emondez & entez les oliviers. Soignez les Fn Novembre. Continuez !ci c. Jres abattez les
mouches à miclr & plus encore les vers à foie. Ton- bois plantez, provignez & déchauffez la vigne
dez les brebis. Faites bewre,& fromage. Rempliriez amaffez les olives quand elles commencentà chan-
vos vins. Châtrez vos veaux. Allez chercher dans ger de couleur tuez-en les premières huiles plan-
les forêts du jeune feuillage pour vos beitiaux. tez les oliviers, taillez les autres femez de nouveaux
En Juin. Continuez les labours & les femailles piés récoltez les marons& chataignes la garence
des mois précédens. Ebonrgeonnez & liez la vigne. & les oûers ferrez les fruits d'automne& d nyver
Continuezde foigner les mouches,& de châtrer les amaffez du gland pour le cochon ferrez les raves
ramaflez &: laites iécherdesherbespour les belliaux
veaux. Faites provilionde beurre & de fromage. Si charriezles fumiers &la marne liezles vignes rap-
vous êtes en pays tioid tondez vos brebis. Don- portez & ferrez les échalas; coupez les branches de
nez le deuxieme labour aux jacheres. Charriez les taules tillez-les ou tendez faites l'huile de noix
fumiers & la marne. Préparez& nettoyez l'aire de
la grange. Châtrez les mouches à miel. Tenez leurs commencez à tailler la vignes émondez les arbres
ruches nettes. Fauchez les prés & autres verdages. coupez les bois à bâtir & à chauffer nettoyez les
Fanez le foin. Recueillez les légumes qui font en ma- ruches, &c vilitez vos ferres & vos fruiteries. On a
turité. Sciez fur la fin du mois vos orges quarrés.En dans un climat chaud des moutons dès ce mois on
Italie vous commencerez à dépouiller vosfromens, lâche le bouc aux chèvres on feme le blé ras &
barbu, les orges, les féves & le lin. En pays froid &
partout vous vous difpoferezà la moiffon. Battez du tempéré cette femaille ne fe fait qu'en Mars.
blé pour, la femaille. Dépouillezles cerifiers. Amaf-
fez des claies, & parquez les beftiaux. En Décembre. Défrichezles bois, coupez-en pour
bâtir & chauffer; fumez & marnez vos terres bat-
En JuilUt. Achevez de biner les jacheres. Conti-
tez.votreblé faites des échalas des paniers de jonc
nuez de porter les.fumiers.Dépouillezles orges de & d'ofier des rateaux des manches préparezvos
primeur, les navettes, colfas, lins, vers à foie, ré- outils raccommodez vos harnois & vos uftenules
coltes, les légumes d'été. Serrez ceux d'hyver. Don-
tuez & falez le cochon couvrez de fumier les piés
nez le troifieme labour à la vigne. Otez le chiendent. des arbres & les légumes que vous voulezgarder juf
Unilfez la terre pour conferver les racines. Déchar- qu'au printems vifitez vos terres ét&ez vos peu-
gez les pommiers & les poiriers des fruits gâtés & lu- pliers & vos autres arbres,fi vous voulezqu'ils pouf-
perflus. RamafFez ceux que les vents auront abattus,
& faites-en du cidre de primeur. Faites couvrir vos
fent fortement au printems tendez des rets & des
piéges, & recommencez votre année. Yoyt^Udiuùl
vaches. Vifitezvos troupeaux.Coupez les foins. Vui-
dez & nettoyez vos granges. Retenez des moiffon-
de chacune de cu opérations i leurs aruclu.
Voilà l'année, le travail & la manière de travail-
neurs. En climat chaud, achetez à vos brebis des be- ler de nos laboureurs.Mais un Auteur Anglois a pro-
liers & réchauffez les arbresqui font en plein vent. pofé un nouveau iyfteme d'agriculture que nous al-
En Aorir. Achevez la moilfon. Arrachez le chan- lons expliquer,d'après la traduâion que M. Duha-
vie. Faites le verjus. En pays froid, effeuillez les mel nous a donnée de l'ouvrage Anglois, enrichi de
feps tardifs en pays chaud ombragez-les.Com- tes propresdécouvertes.
mencez à donner le troifieme labour aux jacheres. M. Tull diltingue les racines,enpivotantesqui s'en-
Battez le feigle pour la femaille prochaine.Conti- foncent verticalementdans la terre & qui Soutien-
nuez de fumer.les terres. Cherchezdes fources, s'il nent les grandes plantes comme !cî chênes & les
vous en faut, vous aurez de l'eautoute l'année, quand noyers & en rampantes, qui 5,'étendeni parallèle-
vous en trouverez en Août. Faites la chaffe aux guê- ment à larfuriacede la terre. Il prétend que celles-ci
pes. Mettez le feu dans les pâtis pour en confumer font beaucoupplus propresà recueillirla fucs nour-
les mauvaifes herbes. Préparez vos preffoirs,vos cu- riciers que celles=13. U démontreenfuite que les feuil-
dange.
En Septembre. Achevez de dépouillerles &
ves, vos tonneaux, 6c le refte de l'attirail de la ven-

les chanvres, & de labourerles jachères fumez les


terres retournez le fumier fauchez la deuxieme
les font des organe* très néceffaircsà la famé des

les preuves qu'il entonne d'où il conclut que c'eft


faire un tort confidentble-aux lufernes & aux fain-
foins que de les faire paître trop fouvent par le bé-
coupe des prés; cueillez le houblon, le fenevé, les tail, & qu'il pourraitbien n'être pas au1li avantageux
pommes les poires, les noix, & autres fruits d'au- qu'on fe l'imagine de mettre les troupeaux dans les
tomne ramaffez le chaume pour couvrir vos éta- blés quandils tont trop forts.
bles commencez à femer les feigles le méteil& Après avoir examine tes organes de la vie des
même le froment coupez les riz & les millets cueil- plantes, la racine& la feuille, M. Tull pane à leur
lez & préparez Je-pafbi &la garence vendangezfur nourriture il penfe que ce n'eft autre chofe qu'une
cela fin du mois. -En pays chaud, femez les pois la

le
le fénegré, la dragée, &c caffez les terres
pour fainfoin faites de nouveauxprés raccom-
poudretrès-fine ce qui n'eft pas fans vraisemblance,
ni fans dimcutté car il parott que
tégrantes de la terre doivent être diffolubles dans
modez les vieux femez les lupins, & autres grains l'eau, & les molécules de terre ne femblentpasavoir
de la même nature & faites amas de cochons mai-
cette propriété c'eftl'obfervationde M. Duhamel.
gres pour la glandée. M. Tull le fait enfuite une queftion très-embarraf-
En Ocîobre. Achevez votre vendange& vos vins, fante il fe demande fi toutes les plantes fe nourrif-
& Ja femaille des blés recueillez le miel & la cire fent d'un même fuc il le pente mais plufieurs Au-
les
nettoyez les ruches; achevezla récolte du fafran
ferrea les orangers lupins, Forge quarré,
les pois, les féverolles,l'hyvemache faites le cidre
teurs ne font pas de fon avis & ils remarquent très-
bien que telle terre eft épuifée pour une plante, qui
ne l'eft pas pour une autre plante; que des arbres
& le réfiné plantez les oliviers déchauffez ceux plantésdans une terre où il y en a eu beaucoup &
qui Cont en pie cônfifez les olives blanches com- long-tems de la même efpece, n'y viennent pas fi
mencez fur la fin de ce mois à provignerla vigne, bien que d'autres arbres que les lues dont l'orge fe
à la rueller fi c'eft l'ufage veillez aux vins nou- noumt, étant plus analogues à ceux qui nourrùTent
veaux commencez à abattre les bois, à tirer la mar- le blé, la terre en eft plus épuifée qu'elle ne l'eût été
ne & à planter. En pays chaud, depuis le 10 jufqu'au' par l'avoine & par conféquent que tout étant égal
d'ailleurs le blé fuccede mieux à l'avoine dans une peut, comme on les voit en a a a (fig. l. Pl. d'agri-
culture ) de huit à dix pouces enqu arré fur deux à
terre qu'à l'orge. Quoi qu'il en foit de cette queftion, trois doigts d'épaiffeur on les dneliè enfuite les unes
fur laquelle les Botanistes peuvent encore s'exercer
M. Duhamel prouvequ'un des principauxavantages contre les autres comme on voit en 6 6 (fig. 2. )
qu'on fe procure en biffant les terres fans les enfe- Quand le tems eft beau, trois jours fuffifent pour les
deffécher on en fait alors des fourneaux.Pourformer
mencerpendantl'année de jachère confifte à avoir
affezde tems pour multiplierles*laboursautant qu'il ces fourneaux on commence par élever une petite
eft néceffaire pour détruireles mauvaifes herbes,pour tour cylindrique afb (fig. J. ) d'un pié de diame-
ameublir& foulever la terre, en un mot pour la dif tre. Commela muraille de la petite tour eft faite avec
pofer à recevoir le plus précieux & le plus délicat des gafons fon épaiueur eft limitée par celle des
de tous les grains le froment d'où il s'enfuit qu'on gafons: on obferve de mettre l'herbe en-dedans &
auroit beau multiplier les labours dans une terre, fi d'ouvrir une porte f d'un pié de largeur du côté
on ne laiffoit des intervalles convenablesentre ces que fouffle le vent. On placeau-deffusde cette porte
labours, on ne luiprocureroitpas un grand avantage. un gros morceau de bois qui fert de lintier. On rem-
Quand on a renverfé le chaume & l'herbe, il faut plit la capotte de la tour de bois fec mêlé de paille
laiffer pourrir ces matières laiffer la terre s'impré- & l'on achevele fourneau avec les mêmes gafons en
dôme comme on voit (fig. 4. ) en e d. Avant que
gner des qualités qu'elle peut recevoirdes météores, la voûte foit entièrementfermée,on allume le bois
finon s'expofer par un travail précipitéà la remettre
dans fon premier état. Voilà donc deux conditions puis on ferme bien vitela porte d, fermantauffi avec
la mulriplicité des labours, fans laquelle les racines des gafons les crevaffes par où la fumée fort trop
ne s'étendantpas facilement dans les terres,n'en ti-
abondamment.
reroient pas beaucoup de fucs; des intervallescon- On veille aux fourneaux jufq u'à ce que la terre
venables entre ces labours, fans lefquels les quali- paroiffe embrafée on étouffe le feu avec des gafons
tés de la terre ne fe renouvelleroientpoint. A ces fi par hafard il s'eft formé des ouvertures, & l'on ré-
conditionsil en faut ajouter deux autres la deftru- tablit le fourneau. Au bout de 14 à s8 heures le feu
flion des mauvaises herbes ce qu'on obtient par s'éteint& les mottes font en poudre, excepté celles
les labours fréquens & le jufte rapport entre la de deffus qui reRent quelquefois crues, parce qu'el-
quantité de plantes & la faculté qu'a la terre pour les n'ont pas fenti le feu. Pour éviter cet inconvé-
les nourrir. nient, il n'y a qu'à faire les fourneauxpetits on at-
Le but des labours fréquents, c'eft de divifer les tend que le tems foit à la pluie, & alors on répand
molécules de la terre d'en multiplierles pores, & la terre cuite le plus uniformément qu'on peut, ex-
d'approcher des plantes plus de nourriture mais on cepté aux endroitsoù étoientles fourneaux.On don-
peut encore obtenir cette divifion par la calcination ne fur le champ un labour fort léger; on pique da-
& par les fumiers. Les fumiers alterent toôjoureun vantage les labours fuivans fi l'on peut donnerle
peu-la qualité des productions d'ailleurson n'a pas premier labouren Juin, & s'ileft furvenude la pluie,
du fumier autant & comme on veut, au lieu qu on on pourra tout d'un coup retirer quelque profit de
peut multiplier les labours à difcrétkm fans altérer la terre, en y femant du millet, des raves, &c. ce
la qualité des fruits. Les fumiers peuvent bienfour- qui n'empêchera pas de femer du feigle ou du blé
nir à la terre quelque fubflance mais les labours réi- 1 automne fuivant. Il y "en s qui ne repandentleur
térés expofent fucceffivement différentes parties de terre brûlée qu'immédiatementavant le dernier la-
la terre aux influences de l'air, du foleil& des pluies, bour. M. Tull blâme cette méthode malgré les foins
ce qui les rend propres à la végétation. qu'on prend pour la faire réunir parce qu'il eft très-
avantageux de bien mêler la terre brûlée avec le
Mais les terres qui ont refté long-tems fans être
enfemencées doiventêtre labouréesavec des pré-
cautions particulières dont on eu difpenfé quand il
terrein. 4°. On égouttera les terres humides par un
foffé qui fera pratiqué fur les côtés ou qui la refen-
s'agit de terres qui ont été cultivées tans interrup- dra. M. Tull expofe enfuite les différentes manières
tion. M. Tull fait quatre claffes de ces terres 10. de labourer elles ne different pas de celles dont nous
celles qui font en bois; e. celles qui font en landes avons parlé plus haut mais voici où fon fyftème va
3°. celles qui font en friche 4°. celles qui font trop s'éloigner le plusdu fyftème commun. Je propofe dit
humides. M. Tull remarque que quand la rareté du M. Tull de labourer la terre pendant gue les plan-
bois n'auioit pas fait céder la coutume de mettre le tes annuelles croiffent comme on cultive la vigne
feu à celles qui étoient en bois pour les convertir en & les autres plantes vivaces.Commencezpar un la-
terres labourables il faudroit s'en départir parce bour de huit à dix pouces de profondeur fervez-vous
obligé
que la fouille des terresqu'on eft defairepour pour cela d'une charrue à quatre coutres & d'un foc
enlever lesfouches, eftuneexcellente façon quela fort large quand votre terre fera bien préparée fe-
terre reçoit
eneft(mon & l 'engrais des
que dumoinseffrcace.t errespar l es mez mais au lieu de jetterla graineà la main & fans
cendres imaginaire,
lesmpeu
précaution diftribuez-la par rangées fuffifamment
i°.Ilfaut, félonluibrûler toutes auvaifes
lespro-
écartées les unes des autres. Pour cet effet ayez
ductions deslandes versla fin d e l'été quand her- mon femoir. Nous donneronsà ['article Semoir la
besfont defféchées, &recourir aux f réquenslabours. description de cet infiniment.Amefuie que les plan-
3°.Quant aux t erres
en friche, ce quicomprend les tes croiffent labourez la terre entre les rangées fer-
fainfoins, leslavec
ufernes,les t rèfles, &généralement vez-vous d'une charrue légere.,V. â l'arc. CHARRUE
tous lesprés, quelques terres qu'on ne laboure la defc-riptionde celle-ci.M. Tull Cedemandeenfuite
que tous leshuit oudixapns, faut f
ilne pas conten- e s'il faut plus de grains dans les terres graffes que dans
terd labour
'un pour ilfaut
les rés, avec une forte les terres maigres, & fon avis efl quil en faut moins
charme àverfoir commencer par e nmettre laterre ou les plantes deviennent plus vigoureufes.
engroffes mottes, attendre que lespluies d'automne Quand au choix des femences il préfere le nou-
ayent brifé ces m ottes que l 'hyver aitachevé de veau fromentau vieux. Nos fermierstrempentleurs
lesdétruire, & donnerun fecond labour, un troi- blés dans l'eau de chaux il faut attendre des ex-
fieme &c. en un motne confier dufroment àcette périences nouvellespour favoir s'ils ont tort ou rai-
terre q ue quand l
les abours l'auront auez a ffinée. fon & M. Duhamelnous lés a promifes. On eftime
On brule lest quine
erres felabourent que t les
ous qu'il eft avantageuxde changer de tems en tems de
dixans;&voici femence, & l'expérience juflifie cet ufaee. Les au-
touté.la furfucc enpièces lesplus régulières qu'on tres Auteurs prétendentqu'il faut mettre dans un ter-
rein maigre des femences produites par un tcrrein tes pluies & les gelées exceffives certaines gelées
M. Tull pente au contrai- accidentelles, les brouillards fées &c. mais ,que
gras, & alternativement.
re que toute femence doit être tirée des meilleurs quant aux caufes qui rendent le blé petit & retrait,
terrains opilion,dit M.
Duhamel,agitée,maisnon chardonné, &c fa méthode v obvie.
t démontrée dans fon ouvrage. Il ne faut pas penfer Mais voici quelque chofe de plus précis fiippofcz
comme quelques-uns que les grains changent au deux fermes de trois cens arpens cultivéesPuncpar
point que te froment deviennefeigle ou ivraie. Voilà une méthode l'autre pli l'autre le fermierqui hii-
les principes générauxd'agriculturede M. Tull, qui vra la.route commttne divitcra fa terre en trois foies,
différent des autres dans la manière de femer, dans & il aura une foie de cent arpens en fi ornent, une
les labours fréquens & dans les labours entre les de même quantité en orge, en avoine, en pois &c.
plantes. C'eft au tems & aux eflàis à décider à &ila troificmetôle en repos.
moins qu'on n'en veuille croire l'Auteur fur ceux Il donneraun ou deux labours au lot des menus
qu'il a faits. Nous en rapporteronsles effets aux ar- grains trois ou quatre labours au lot qui doit relier
ncles Blé FROMENT,SAIN-FOIN, &c & ici nous en jachère & le refte occupé par le froment ne te-
porte ra point rabouré. C'eft donc fix labours pour deux
nous contenteronsde donnerle jugement qu'en
cens arpens qui compofent les deux foies en valeur

liv.
M. Duhamel, à qui l'on peut s'en rapporter quand
on fait combien il eft bon obfervateur. 0\1, ce qui revient au même fon travail fe réduit
Il ne faut pas confidérer dit M. Duhamel fi les labourer une fois tous les ans quatre ou fix cens
grains de blé qu'on met en terre en produisent un arpens.
phis grand nombre, lorfqu'on fuit les principes de On paye communément fix francs pour labourer
M. Tull cette comparaifon lui feroit trop favo- un arpent ainfi fuivant la quantité de labours que
rable. Il ne faut pas non plus fe contenterd'examiner le fermier doit donner à tes terres il débondera
fi un arpent de terre cultivé fuivant fes principes 1400 ou 3 600
produitplus qu'une même quantité de terre cultivée Il faut au moins deux mines & demie de blé me-
à l'ordinaire dans ce fécond point de vue la nou- fure de Petiviers la mine pelantquatre-vingts livres,
velleculturepourroitbien n'avoir pas un grand avan- pour enfemencer un arpent. Quand ce blé eft chot-
tage fur l'ancienne. té, il fe renfle & il remplit trois mines c'eft pour-
Ce qu'il faut examiner, c'eft 1°. fi toutesles terres quoi l'on dit qu'on feme trois mines par_arpent. Nous
d'une terme cultivées, fuivant les principes de M. le fuppoferons auffi parce que le blé de Semence
Tull produifentplus de grains que les mêmes terres étant le plus beau & le plus cher, il en réfulte une
n'en produiroient cultivées à 1 ordinaire x°. fi la compeniation.Sans faire de différence entre le prix
nouvelle culture n'exige pas plus de frais que l'an- du blé de récolte & celui de femence, nous eftimons
cienne & fi l'accroifiementde profit excèdel'ac- l'un & l'autre quatreliv. la mine ainfi il encoûtera
croiffement de dépenfe 30. fi l'on eft moins expofé 11QOliv. pour les cent arpens.
aux accidens qui rraftrent fefpérancedu Laboureur, Il n'y a point de. frais pour enfemencer& herfer
fuivantla nouvelleméthode que fuivantl'ancienne. les tcrres, parce que le laboureurqui a été payé des
A laopremiere quenion, M. Tull répondqu'un ar- façons met le blé en terre gratis.
pent produira plus de grain cultivéfuivant fes prin- On donne pour fcier & voiturer le blé dans la
cipes, que felon la manière commune. Distribuez, grange fix livres par arpent ce qui fait pour les cent
dit-il les tuyaux qui font fur les planches dans l'éten- arpens 600 liv.
due des plates bandes & toute la fuperfïcie de la Ce qu'il en coûte pour arracher les herbes ou far-
terre fe trouvera aulri garnie qu'à l'ordinaire mais cler, varie fuivant les années on peut t'évaluer à
mes épis feront plus longs, les grains en feront plus une liv. dix fous par arpent ce qui fera i jo livres.
gros, & ma récolte fera Meilleure.. Il faut autant d'avoine ou d'orge que de blé pour
On aura peine à croire que trois rangées de fit)-' enfemencerle lot qui produira ces menus grains
ment placées au milieu d'un espace de fix piés de lar- mais comme ils font à meilleur marché, les fermiers
geur, puuTent parleur féconditéfuppléer à tout ce ne les efliment que le tiers du froment. 400. liv.
qui n'eft pas couvert; & peut-être, dit M. Duha- Les frais de femaille fe bornent au roulage, qui
mel, M. Tull exagere-t-il mais il faut confidérerque fe paye à raifôn dedix fous l'arpent. Io Hv.
dans Fufage ordinaire il y a un tiers des terres en ja- Les frais de récolte fe montentà 100 fiv. le tiers
chere un tiers en menus grains, & un tiers en fro- des frais de récolte du blé. 100 liv.
ment au lieu que fuivant la nouvelleméthode, on Nous ne tiendrons pas compte des fumiers i".
met toutes les terres en blé mais comme fur fix piés parceque les fermiers n'en achetent pas ils fe con-
de largeur on n'en emploie que deux, il n'y a non tcntentduproduitdeleurfourage:x°.ilss'employent
plus que le tiers des terres occupéespar le froment. dans les deux méthodes avec cette feule différence v
Refte à favoir fi les rangéesde blé font affez vigou- que dans la nouvelleméthode on fume une fois plus
reufes i &donnent alfez de froment, non-feùlemlnt de terre que dans l'ancienne.
pour indemnifer de la récolte des avoines, eltimée Les frais de fermage font les mêmes de part &d'au-
dans les fermages letiers de la récolte du froment, tre, ainfi que les impôts airtfi la dépenfe du fermier
mais encorepour augmenterle profit du Laboureur. qui cultive trois cens arpens de terre à 1 ordinaire
A la feconde queftion M. Tull répond qu'il en e monte à 5000 liv. s'il ne donne que trois façons à
coûte moins pour cultiver fes terres & cela en vrai, fes blés & une à fes avoines ou à 6200 tiv. s'il
fi l'on compareune même quantité dé terre cultivée donne quatre façons à tes blés., & deux à fes avoines.
par l'une « l'autre méthode: mais comme fuivant Voyons ce que la dépouillede fes terres lui don-
la nouvelle il faut cultiver toutes les terres d'une
ferme,& que fuivant l'ancienneon en laifferepofer
un tiers, qu'on ne donne qu'une cultureau tiers des
avoines, & qu'il n'y a que le tiers qui eft en blés
qui demande une culture entière, il n'eft paspoffi-
6000 livres..
nera. Les bonnes terres produifant environ cinq fois
la femence il aura donc quinze cens mines ou
La récolte des avoines étant le tiers du froment,
liv.
lui donnera xooo
Et fa récolte totale fera-de 8000 liv. ôtez
ble de prouver en faveur de M. Tull refteàjayoir
fi le^profit compensera l'excès de dépenfé. de frais, refte 3000 fur quoi il faudroit encore
C'eft la troifieme queftion M. Tull répond que des ôter ixoo liv. s'il avoit donné à fes terres plus de
accidens qui peuvent arriver aux blés, il y en
rien ne peut prevenir, comme la grêle les vents,
quc quatre façons.
On fuppofc que-la terre-a été cultivée pendant
plufieurs annéesà la maniae de M. Tull dans le AGRIER m. termeJe Coutume eft un droit ou
C
calcul fuivant cela fuppofé, on doitdonnerun bon redevance Seigneurialequ'on appelle en d'autres
labour aux plates bandes aprèsla mouton, unlabour coutumes terrage. Foye[ Terrage. (.H)
léger avant de femer on labour pendant Fhyver, AGR1GNON,Gtog. ) l'une des îles des Larrons
Mariannes. Lof. 15». 40.
un au printems un quand le froment C'eft
monte en
laboursà
ou
AGRIMENSATION,?. f. ttrtht Jd>mt#voù l'on
& enfin quand il épie. fix
tuyau, un
donner aux trois censarpens de terre. Les trois cens entend l'arpentage des terres. f.
Arpentage. ( J5f )
AGRIMONOÏDE, f. f. en Latin sgrimoaoï&s
arpens doivent être cultivés& enfemencés fois en blé
( Hift.nat. ) genre d'herbedont la fleur eft en rofe,
1800 à labourer tous
ce feroit donc
les ans. Mais comme à
arpens
chaque labour
une
tiers & dont le calicedevient un fruit fec. Cette fleur eft
com ée de plufieurs feuilles qui font difpoféis, en
de la terre qu'on ne remue pas ces 1800 arpens fe-

fon de fix liv. 6000 ou 7100 liv.


ront réduits à 1 100 ou à 1000 ce qui coûtera à rai-
On ne confume qu'un tiersde la. femence qu'on a
rond, & qui fortent des échancrures du calice. La
fleur & le calicefontrenfermésdans un autre calice
découpé. Le premiercalice devient un frnit oval &
coutume d'employer ainfi cette dépenfe fera la mê- pointu qui eft enveloppé dans le fecondcalice, &
arpens'du qui ne contientordinairementqu'une feulefemence.
me pour les 300 arpens que pour les 100 Tournefort infl. ni kerb. Voyt{PLANTE.
calcul précédent. 100 liv.
Suppofons que les frais de femence & de récolte AGRIPAUME,f. f. en Latin cardùua (Bip. nat.)
foient les mêmes pour chaque arpent que dans Phy- herbeà fleur compofée d'une feule feuille & labiée:
pothefe précédente c'eft mettre les chofes au plus la lèvre fupérieureeft pliée en gouttière & beau-
fort ce feroit pour les trois cens arpens 1 800 liv. coup plus longue que 1 inférieurequi eft divifée en
Le fardage ne fera pas pour chaque arpent letiers trois parties. fort du calice un piftil qui tient à la
de ce que nous t'avonsfuppofé dans l'hypothefepré- partie poftérieurede la fleur comme un clou, & qui
cédente ainfi nous mettonspour les trois censar- eft environné de quatre embrions; ils deviennent
enfuite autant de femences anguleufes qui remplie
pens 150 liv. font que le fent prefque toute la cavité de la çapfule qui a fervi
Toutes ces Sommes réunies
fermier fera obligé de dépenfer & cette dépenfe de calice à la aeur. Tournent, infl. m herb. Foye^
excede la dépende de l'autre culture de 5 3 hv. PLANTE.
On fuppofé, contre le témoignage de M. Tull, Elle donne dans l'analyfechimique dedes feuil-
de froment les & de fes Sommitésfleuries & fraîches une li-
que chaque arpent ne produira pas plus
qu'un arpent cultivé à l'ordinaire. J'ai mis quinze mi- queur limpide d'uneodeur& d'unefaveur d'herbe
nes par arpent c'eft 4500 mines pour les
trois cens un peu acide; une liqueurmanifetlememacide, puis
la mine 18000 liv. auftere une liqueurrouffe imprégnée de beaucoup
arpens, à raifon de quatre liv. dépenfe liv. de fel volatilunneux de l'huile. La mane noireref-
Mais fi l'on ôte de 18000 1. la de 103 5o
reftera à l'avantage de la nouvelle culture fur l'an- tée dans la cornue ladre après la calcination& la
cienne46so liv. lixiviation des cendres un fel fixe purement alka-
D'où il s'enfuit que quand deux arpens cultivés li. Cette plante contient un fel effentiel tartareux
fuivant les principes de M. Tull ne donneroient uni avec beaucoup de foufre fubtil & greffier. Elle
l'ordinaire, a plus de réputation, f«lon M^Geoffroy qu'elle
n'en
que ce qu'on tire d'un feul cultivé à la
mérite.On l'appellecardiac* de l'erreur du peuple
nouvelle culture donneroit encore 1650 livres par
trois cens arpents de plus que l'ancienne. Mais un qui prend les maladies d'eftomac pour des maladies
avantage qu on n'a pas fait entrer en calcul & qui de cœur. Le cataplafinede fes feuilles pilées ce cui-
tes, réfoutles humeurs vifqueufes & foulage le gon-

l
eft très-confiderable,c'eft que les récoltesfont moins
incertaines.
Nous nous fommes
ceux importe beaucoup
étendusfur
aux hommes.
cet objet,
Nous
parce
invitons
fionnent la cardialgie des
quelques propriétés contre
On
flement & la diftenfion des hypochondresqui occa-
les commuions
lui attribue
tes ob-
ftruûions des vifceres, les vasplats &les lom-
de: expériencescoûteufes,fans fuccès certain& fans brics & l'on ditque prife en poudredansdu vin elle
aucun derangementde fortune,de fe livrerà celles- excite les urines & les règles & provoque l'accou-
ci d'ajouter au parallèle & aux conjectures de M. chemeat. Ray parle de la décoûk» à'agripawne ou
Duhamel les eflais. Cet habileAcadémicien a bien de fa poudre feche mêlée avec du.fucre comme
fenti qu'une légeretentative £croit 1 d'effet fur d'un remèdemerveilleuxdans les palpitations dans
les hommes que des raifonnemens fort juftes, mais les maladies de la rate r& les maladies hyftériques.
n y a des maladies des chevaux & des boeufs, dans
que la plupart ne peuvent fuivre, ÔC dont un grand lesquelles les Maquignons ce les Maréchaux rem-
nombnequi ne les fuit qu'avec pernt, fe méfie tou-
jours. Aiiin avoit-il fait labourer une pièce quar- ployemavec fucces.
/GRIPPA ( Hift. tac. ) nom que l'on donnoit
rée oblongue de terre, dont il avoit fait femer la
moitié A l'ordinaire.& l'autre par rangées éloignées anciennement aux enfans qui étoient venus au mon-
les unes des autres d'environ quatre piés. Les grains de dansune attitude autre que cellequi eft ordinaire
étoient dans les rangéesà fix pouces les uns des au- & naturelle,& Spécialement à ceux qui étoient ve-
nus les piés en devant. Y. Délivrance Accou-
tres. Ce petit champ fut femé-vers la fin de Décem-
bre. Au mois de Mars M. Duhamelfit labourer à la chement. »i
bêche la terre comprife entre les rangées quand le IU ont cté ainfi appelles MonMine, parce qu us
blé des rangées montoit en tuyau il fit donner un étoient agripant venus au monde avec peine.
fécond labour enfin un troifieme avant la fleur. De favans critique* rejettent cette étymologie
Lorlque ce blé fut en maturité, les grains du mi- parce qu'ils rencontrent ce nom dans d'anciensAu-
lieu de la partie cultivée à l'ordinaire n avoient pro- teurs Grecs,8c ils le dérivent dVvpûr culer, & de
qu'il
duit qu'un, deux, trois, quatre, quelquefois cinq IïWk theval c'eft-à-direckajfeur a cheval: quoi
& rarementfix tuyaux
avoient produit depuis
tuyaux & les épis en étoient en
au -eu que ceux desrangées
dix-huit jufqu'à
plus fournis de grains. Mais malheureulement,ajoute
M. Duhamel, tes oifeaux dévorèrent le grain ayant
quarante
longs &
en foit ce mot a été à Rome un nom, puis un fur-
nom d'hommes, qu'on a féminifé en agrtp/una,
• AGRIS, bourg de France dans la
( G)
Généralitéde

fa maturité, &l'on ne put comparerles produits. ainfi appcllée parce qu elle habitoit perpétuellement
les forêts & les campagnes.1 On immoloit tous les lu nus. Les Grecs donnoient cette épithete à Apol-
ans Athènes cinq cens chevres à Diane Agrourt.
lon, parce qu'il avoit des ftatues dans les rues.
Xénophondk^ueceiacrifice fe faifoit en mémoire • AGUILA ou AGLE ville de la Province de
de la àéfaite de* Perfes, &<ju'on fut obligé de ré? Habat au Royaumede Fez en Afrique fur la rivic-
duùe, par «m -décret du Sénat te nombre des chè- re d'Erguila.
vres à ciaa cens par an car le voeu des Athéniens AGUI L'AN NEUF, (Hift. mod.) quête que l'on
ayant été deiàcrifier à Diane <$r«wt autantde chè- faifoit en quelquesDiocèies le premier jour de l'an
vres qu'ils tueroient de Perfes il y eut tant de Per- pour les ciergesde l'Eglife.Il paroîtquectfttèc<*ré-
fes tues que toutes les chèvres de l'Attique n'au- monie inftitueed'abord pour une bonne tin dégéné-
roienj pas fuffi à fatis6ire au voeti. On pnt le parti ra enfuiteen abus. Cette quête fe tàitoit par de jeu-
de payer en plufieurs fois ce qu'on avoit promis en nes gens de l'un & de l'autre fexe ils choififibient
une, & de tiadger avec la Déeffecinq cens che- un chef qu'ils appelloient leur follet, fous la con-
duite duquel ils commettoient même dahs les Egli-
vresparau.
• AGROTES f. m. ( Mytk, ) divinité des Phé-
tes des extravagances qui approchoicht fort de la
nkiem qu'on promerroit en proceffion le jour de fa Fête des Fous. foye{FETÈ DtsFotis.
fête dans une niche couverte fur un chariot traîné Cette coutume fut abolie dans le Diocde d'An-
par différens animaux. gers en 1595 par une ordonnance fynodale mais
• A G U A P A f. m. ( Hift. nat. bot. ) arbre qui on la pratiqua encore hors des Eglifes ce qui obli-
croît aux Indes occidentales dont oh dit que l'om- gea un autre fynode en t 668 de défendre cette quête
bre fait mourir ceux qui s'y endorment nuds dt qtu fefâtfbit dans les maifons avec beaucoup- Ué li-
qu'elle fait enfler les autres d'une manière prodi- cence & de fcandale tes garçons & les filles y dan.
gieufe. Si les habitansdu pays ne le connoiffent pas fant & chantant des chantons diffolues. On y don-
mieux qu'il ne nous eftdéfignépar cette defcription, noit aufli le nom de bacchelttttsà cette folle réjouif"
fance peut-ètre à caufe des filles qui s'y affcm-
ils font en grand danger.
bloient, & qu'en langage du vieux tems on appelloit
•AGUARA PONDA f. m. Brafiiatùs Marggra- bachtltttts. Thiers, Traité dts Jeux.
vü Rutunftetrt Btlgis id eft myofuros violdjpicdta Au oui l'an neuf ( Hifl. ant. ) cri ou refrain
Brajtliana. ( Hifl. nat. bot. ) plante haute d'un pié ce des anciens Druides, lorfqu ayant cueilli le gui do
demi & plus, 1 tige Me, ronde, verte Se noueuse. chêne le premier jour de l'an ils allôient le porter
Il fort de chaque nœud quatre ou cinq feuilles étroi-
en pompe foit dans les villes, foit dans les campa-
tes, crenelées pointues, vertes & inegales. Le fom- gnes voifittes de leurs forêts. On cueillait ce gui
met de fa tige eft chargé d'un épi long d'un pouce avec beaucoup de cérémonielsdans le mois de Dé-
& plus uni & couvert de fleurs d'un bleu violet,
& formées de cinqfeuilles rondes. Elle retfemble la cembre au premierjour de l'an, on l'envoyoit aux
Grands, & on le dmribooit pour ëtrtnncs au peu-
violette, & en a l'odeur. Sa racine et droite d'une pie, qui le regardoitcomme un remèdeà tous maux
médiocre grofleur & divifée en branches filamen- &.le portoitpendu au cou à la guerre &c. On en
teufes. trouvoit dans toutes les maifons & dans les tem.
Il y en a une autre efpece qui diffère de la précé- ples. (G)
dente par la largeur de fes feuilles. Elle eu marquée • AGUILAR DEL CAMPO,(Giog.) petite ville
au fommet de tes tiges d'un cube creux qui forme d'Efpagne dans la vieille Caftille.
une efpece de cafque vetd de ce creux fortent des AGU1LLES f. f. ( Comment. ) c'eft le nom de
fleurs bleues femblabies aux premières. toiles de coton, qui fe font à Alep.
AGUAS ( Giogr, ) peuple confidérable de l'A- • AGUITRAN, f. m. poix molU. Yoya Poix;
mérique méridionale,fur se bord du fleuve des Ama- • AGUL ( Hift. mu. bot. ) c'cil un petit arbrif-
zones. Ce font, dit-on dans l'excellentDictionnaire (eau fort épineux, dont les feuilles fontlonguettes,
portatif de M. Vofgien les plus raifonmbles des In- & femblabies à celles de. ta fanguinaire. Il a beau-
diens ils ferrentla tête entre deux planchesà leurs coup de rieurs rougeatres, auxquelles fucuedent des
encans aufikôt qu'ils font nés. gonfles. Sa racine eft longue fie purparme il fcr
AGUATULCO on AQUATULCO ou GUA- trouve en Arabie en Perte, & en Méfopotatnie. Ses
TULCO, ville & port de la nouvelleEfpagne en feuilles font changéesle matin de manne grdfle com."
Amérique fur la mer du Sud. honpt. 270. lotit. me des grains de coriandre cette manne a le goût
& la faveur de la nôtre mais fi on laine paAer le
• AGUAX1MA » ( SU. au. ht. ) plante du Htéfd Soleil deflus, elle fe fond & fe diffipe. ÏM feuilles
& des ifies de F Ajamque méridionale.Voilà tout ce de l'agul paient pour purgatives. Ltituty* Voye^
qu'on nous en dit & je demanderas volontiers pour Alhagi.
qui de pareillesdeferiptionsfont fai8f. Ce ne peut AGUTIGUËPA( Hift. nat. bot. ) plantediiBré-
être pour les r qni vxaiffemblable- fil, à racineronde par le haut d'un rouge foncé ÔC
ment connoiffent plus de caraâeresde l'agtetxima bonne à manger tige droite, longue de trois pié*
que cette defcripàoa n'en renferme,& à qui on n'a jusqu'à cinq, greffe comme le doigt portant fans
pas befoin d'apprendre que Iwpuxima nak dansleur ordre fur des pédicules qui ont fix travers de doigt
pays c'eft comme fi ce difort à un François, que de longueur des feuilles longues depuis tin- pié juf-
le poirier et;; un arbre qui croît en France, en. Aflè*> qu'à deux, larges de quatretravers de doigt poin-
magpe, 6c. Ce n'eû pas non plus. pour nous; car tues, d'un beau verd luifantes femblables aux
que nous importequ'it y ait au Brénl un arbre ap- feuilles du paco-tira relevées dans toute leur Ion..
pelle aguaxima, fi nous n'en favons que ce nom ?à gueur d'une côte & d'uneinfinité de veines qui ram.
Il
quoi fert ce nom laiflè les ignorans telsqu'ils font; pent obliquementfur toute la furface & bordées
il n'apprend rien! aux autres s'il m'arrive donc de tout autour d'un trait rouge. Du fommct de la tige
faire mention de cette plante, & de plu6eurs au. s'élève une fleur femblable au lis de couleur de
tres aufli mal caraûérifées, c'eft par condescendance feu compofée de trois ou quatre feuilles chaque
pour certains leûeurs qui aiment mieux ne rien fleur a trois ou quatre étamines ,de même couleur,
1 trouver dans un article de Diâionnaire ou même & faites en défenfesde fanglier. On dit que fa racine
n'y trouver qu'une fottife, que de ne point trouver pilée guérit, mondifie &c tes ulcères.Dans des tems
l'article dutout. de difette, on la fait bouillir ou griller, & on la
AGUI ATE ou AGUÉE ( Myrh. ) qui tft dans mange.
• AGUTI TREVA ou AGOUTI TREVA plante AHUILLE bourg de France dans la Généra-
dcs Ifles Mariannes fa feuille eft femblable à celles lité de Tours.
de l'oranger, mais plus mince fa fleur eft cou- AHUN, petite viîle deFrancedans la haute-Mar-
verte d'une efpece de rofée fon fruit eu grosfe-
couvert d'une ecorce rougeâtre & contient des
rentes, douces &

femmes
i
mences femblables celles de la grenade
agréables au goût. Ray.
tranfpa-

AGYNNiENS (jhiol.) hérétiques qui parurent


environ l'an de J. C 694. Ils ne prenoientpoint de
& prétendoientque Dieu n'étoit pas au-
teur du mariage. Ce mot vient d'« privatif & de
3t. 14. Lu. 56.
A H U S ou AHUIS
de Suéde, Principautéde Gothlande&
kingieelle eft fitüée prochela tner

AI AI
AJACCIO. (Géog.) *V«{ ADIAZZO.
t
che,Généralitéde Moulins. Long. 38. lot. 49. S.
( Gecg. ) ville maritime
terre de Blec'
Baltique. Long.

• AGYRTES joueurs de gobelets farceurs, A J A N ( Giogr. ) nom général de la côte


faifeurs de tours de pafle-pafle voilà ce que li- orientale d'Afrique» depuisMagadoxojufqu'aucap
gni6e agyrte & c'étoit le nom que portoient, & Guardafuifur la pointe du détroit de Babelmandel.
que méritoient bien tes Galles prêtres de Cybele. AJAXTIES., fêtes qu'on célébroit à Salamine
en l'honneur d'Ajax, fils de Telamon. C'eft tout ce
AH qu'on en fait.
AICH, (Géog.) ville d'Allemagne,dans la haute-
ÂM-AH» (Jardinage.) CLAIRE. VOIE ou Bavière fur le Pan Lorrg. 28. 30. Ut. 48. 30»
SAULT DE LOUP. On entend par ces mots AICHÉERA, un des dieux céleftes que
les Arabes adoroient, félon M. d'Herbelot.
une ouverture de mur fans grille & étonne à niveau
& AICHSTAT,(G<ûg. Ville d'Allemagne dansla Fran-
des allées avec un foffé au pié ce qui
fait Crierah-ah. On prétend que c'eft Monfeigneur, conie, fur la rivière Altmul. Long. 28-45. la'49-
bls de Louis XIV qui a inventé ce terme en fe AIDE fignifie affiflanct ,fuours quonpréu quel-
promenant dans les jardins de Meudon. (Jï) qu'un. U figni6e auiu quelquefois la perfonnemême
AHATEde PaunchoRecchi ( Hifioirt naturelle, qui prête ce fecours ou cette affitiance ainfi dans
botanique. ) arbre d'une groffeur médiocre, d'en- ce dernier fens on dit aide de camp. f^oye^ AIDE DE
CaMp. Aide-majot. Voye{ AIDE-MAJOR.
viron vingt piés de haut. Son écorce eft fongueu-
fe & rouge en dedans Son bois blanc & dur. AIDE fe dit auffi en général de quiconqueeft ad-
Ses branches en petit nombre & couvertes d'une joint à un autre en fécond pour l'aider au befoin
écorce verte & cendrée. Sa racine jaunâtre, d'un ainfi l'on dit en ce fens aide des cérémonies, d'un
odeur forte & d'un goût onctueux. Sa feuille officier qui aflîftô* le grand-maître,& tient fa place
oblongue & femblable à celle du malacatijambou s'il eft abfent. On appelle auffi aides les garçons qu'un
froiffée dans la main elle rend une huile fans Chirurgien mené avec lui pour lui prêter la main
odeur. Sa fleur eft attachée par des pédicules aux dans quelque opérationde conféquence.On appelle
plus petites feuilles. Elle a trois feuilles triangulai- aide de cuifinc un cufinier ei\fecond ou un garçon
qui fert à la cuifine.
res, épaiffes comme du cuir,l'odeurblanches en dedans
du cuir brûlé, At DE ch Droit Canon eft une
vertes en deffus & rendant
quand on les met au feu. Eglife bâtie pour la commodité des paroiffiens, quand
Le fruit fort des étamines de la fleur. Il eft dans l'Eglife paroiffiale eit trop éloignée ou trop petite
fa maturité de la groffeur d'un citron ordinaire, pour les contenir tous.
verd & ftrié par dehors blanc en dedans, & plein AtDE dans les anciennes coùtumes fignifie un
d'une pulpe fucculente d'un goût & d'une odeur fubfide en argent, que les vaflauxou cenfitaires étoient
agréable. Ses femences font oblongues unies obligés de payer à leur Seigneur en certainesocca-
luifantes & enfermées dans des cottes. On le cueille fions particulières.
avant qu'il foit mûr, & il devient comme la nefle Aide differe de taxe en ce que la taxe s'impofe
dans la ferre où on le met. Cet arbre a été apporté dans quelque befoin extraordinaire & prenait au
des Indes, aux ifles Philippines. Il aime les climats lieu que raide n'eft exigible qu'autant qu'elle eft
chauds. Il fleurit deux fois l'an, la première fois en établie par la coutume & dans le cas marqué par
Avril. Ray lui attribue différentes propriétés, ainfi la coutume de cette efpece font les aides de relief
qu'aux feuilles & aux autres parties de l'arbre. & de chevel. fiyrç aide-relief& aUe-ehtvel.
AHOUAI eu un genre de plante à fleur, com- On payoit une aide au Seigneur quand il vouloit
wofee d'une feule feuille en forme d'entonnoir & acheter une terre. Mais il n'en pouvoit exigerune
découpée. Il fort du fond du calice un piftil qui femblable qu'une fois en fa^yie.
eft attaché au bas de la fleur comme un clou & Ces aides, dans l'origine, étoient libres & volon-
qui devient dans la fuite un fruit charnu en for- taires c'eft pourquoi on les appelait droits de com~
plai/anee.
me de poire qui renferme un noyau presque trian- Ilparoît que les Seigneurs ont impofé cette mar-
gulaire dans lequel il y a une amande. Tourne-
fort. I*fr Tti herb. app. Koyc[ Plante. (/) que de fervitude fur leurs vaflaux à l'exemple des
AHOVAI, Theveu CO.fi, {Hifl. nat. bot.) Patrons de l'ancienne Rome qui recevoient des
fruitdu Brefil de la groffeur de la châtaigne blanc préfens de leurs cliens & de leurs affranchis en cer.
& de la figure à-peu-prèsdes trufes d'eau. Il croît taines occaûons comme pour doter leurs filles, ou
fur un arbre grand comme le poirier, dont l'écorce en certains jours folemnds comme le jour de leur
eft blanche piquante & fucculente la feuille lon-
large de deux At DE en tume da Jurisprudence féodale font des
gue de deux ou trois pouces monopétale fecours auxquels les vaflaux (oit gentilshommes
toujours verte & la fleur en en-
tonnoir, découplée en plufieurs parties; & du cali- ou roturiers font tenus envers
leur Seigneur dans
ce s'élève un piftil qui devient le fruit. Ce fruit eft quelques occaûons particulières comme lorfqu'il
un poifon. Lemery. marie fa fille ou faât recevoir fon fils chevalier ou
qu'il eft prifonnierde guerre ce qui fait trois fortes
Millet en diftingue un autre, qui croît pareille-
ment en Amérique & qui n'eft pas moins dange-
I d'aides J'aide de l'aide detknaUrie,&
appelle èxsn nom
raid*
trois fortes
de
«aix on dit que l'arbre qui lepo rte répand un |d'aides On
rançon.
commun ces
aide-chevetfauia capital/ damino debentur.
odeur défagréable quand on l'inçile.
blie en plufieurs Provinces da Royaume pour con-
Vaidt de rançons'appelloitaufli aides loyaux, parce
auffi noître de ces fortes d'impofitions & de toutesles ma-
due indifpenfablement. On appella
tni'elleétoit
Ides fous Louis VIL une contributionqui tières^ y ont rapport elle connoît par exemple,

loi.
loyaux,
des prétendustitres dé nobleffe à l'effet de déchar-
fut imposée fur tous les fujetsfans diftindhon appel-
pour
getTeux qui les allèguentdes importions roturières,
le voyage d'outre-mer ou la croifade & on
s'ils font véritablement nobles, ou de les y foûmet-
toit âmfien généraltoutes celles qui étoient dues en
tre s'ils ne le font pas.
vertu d'une Dans plufieurs Provinces, telles que la Provence,
On appelloît au contrairs auies librtsou gracùufcs,
jets ou vàffaux.
ceUes qui étoient offertes volontairementpar
les fu-
1 e
L'aide chével en le double des devoirs que le fu-
pourvu qu'ils
la Bourgogne & le Languedoc la Cour des Aides
eft unie'à la Chambredes Comptes.
Il y a en France douze Cours des Aides comme
douze Parlemens; ravoir, à Paris, à Roiien, à Nan-
jet doit ordinairementchaque année, à Mon-
n'excèdent pas ving-tinq fous. Si le fujet ne doit tes, à Bourdeaux à Pau à Montpellier Châlons
feulement vingt-cinq tauban, à Grenoble à Aix à Dijon à 6c
point de devoirs il payera à Metz.
fous. Le Seigneur ne peut exiger cette aide qu'une
fois en fa vie pour chaque cas.
Avant l'éreôion des Cours des Aides, il y avoit
étoient celles que les vaffaux des Généraux des aides pour la perception& la ré-
Aides gie des droits & une autre forte de Généraux pour
étoient obligés de fournir au Seigneur dans de cer- le jugement des conteitationsen cette matière &
raifon defquet-
taines néceffités imprévues, & pour le fait de la
ce furent ces Généraux des aides fur premier
fàcultés telles
les on les taxoit au prorata de leurs Juftice qui réunis en corps par François
étoient par exemple, en particulier, celles qu'on ap-
chevauchlt qui étoient des commencerent à former un tribunal en matière
pelloit aidts de d'aides, qu'on appella par cette raifon la Cour des
fubfides dûs au Seigneur pour l'aider à fubvenir aux
diroit de jours, Aides..
qui nos
frais d'une guerre, comme A DE. s, f. f. ( Manège.) fe dit des fecours & des
le dixième denier du rtvtnu dts biais. foûtiens que le cavalier tire des effets modérés de la
Aide-relief & un droit dû en certaines Provinces bride de l'éperon, du caveçon, de.la gaule, du fon
héritiers de leur Seigneur immé- de la voix, du mouvementdes jambes, des cuiffes,
par les vatfaux aux la fomme dont ils ont befoin
diat, pour lui fournir & du talon pour faire manier un cheval"comme il
du fief qui leur échet la;
lui plaît. On emploie les aiaes pour prévenir les châ-
pour payer le relief par
mort de leur parent. timens qu'il faut fouvent employer pour dreffer un
On trouve aufli dans l'Hiftoire eccléfiaftique des cheval. Il y a auffi les aides fecretes du corps du ca-
aides levées par des Evêquesdans des occafions qui valier elles doivent être fort douces. Ainii on dit

Pape.
les obligeoient à des dépendes extraordinaires, com- obéit, répond aux aides,
joyeux lorf- ce cheval connoît les aides, de facilité & de vi-
me lors de leur facre ou avènement prend les aides avec beaucoup
lorfqu'ils donne les aides ex-

er
qu'ils reçoivent les Rois chez eux par- gueur. On dit aufli ce cavalier
qu'ils alloient à la cour exprimer qu'il manie le che-
toient pour un Concile ou trèmementfines,, pour
du val à propos, & lui fait avec juftefl'e les
s'appelloientautrement coutumes eptj- IJ^iqu'un cheval n'obéit
Ces aides tems & fes mouvemens.
copaltt aafynodaltstaa denier dtPdque. pas aux aides du gras des jambes, on fait venir l'é-
aufli chacun dans de fun ou des deux.
leur Archidiaconé.
Les Archidiacres en levoient

Il eft encore d'ufage & d'obligation de leur payer


peron au fecours, en pinçantdifcrétion
Si l'on ne fe fert pas avec des aides du
châtiment qui rebute
eft caveçon elles deviennentun
vifitc droit mu leur va haut & jufie en,
un droit lorfqu'ils font leurparoifliales même celles peu à peu le cheval fauteur, qui
dû par toutes les Eglifes fes faut¡ & fans aucune aide. Yoy*i SAUTEUR. Un.
qui font deflervies par desReligieux.
AiDE,adi.prisfubft.Mrai/îiw,eftundomeftique
cheval qui a les aides bien fines Ce brouille ou s'em-
pêche de bien manier, pour peu qu'on ferre trop
fubordonnéauCuifinier, lésiné à l'aider. les cuiffes, ou qu'on laiffe échapperles jambes.
AIDE fe joint auffi à plu* ors mots avec
lesquels Aides du dedans aides du dehors façons de parler
il ne fait proprement
qu'une .nom fubftantif.
Aides en ttrmt de finance fignifie les impôts
relatives au côté fur lequel le cheval manie fur. les
voltes, ou travaille le long d'une murailleou d'une
qui fe lèvent,à quelque titre que cçfoit par le Sou- haie. Les aides dont on fe fert pour faire aller un
verainfur les denrées& les marchandifes qui Ce ven- cheval par airs, & celles dont on fe fert pour le
répond à ce que faire. aller fur le terrein, font fort différentes. Il y
dent dans le Royaume. Ce droit vekendo parce a trois aides distinguées qui fe font ayant les rênes du
les Romains appelloient vecVgal,k eft de
qu'il fe levoit, comme parmi nous, à titre de péage, dedans du caveçon à la main. La première
mettre l'épaule de dehors du cheval en dedans la
d'entrée ou de Sortie fur les marchandifesquiétoient
tranfportéesd'un lieu à un autre. Le vubpd étoit féconde eft de lui mettre aufli l'épaule de dedans en
oppofé à tributum lequel fe levoit par têtes fur les dedans & la troifieme eft de lui arrêter les cpau..
perfonnes, comme parmi nous les aides font oppo- lesï On dit répondre obéir aux aidts} tenir dans
OBÉIR fr,
fées à la taille ou capitation, qui font aufli des taxes la fujétion des aides. VcyK RÉPONDRE
SUJÉTION. (Y)
perfonnelles.
c e- AIDES, f. f. pl. ( AnhiuB. ) pièce où les aides de
On a appelle les aides de ce nom parce que cuifine & d'office font leur terviee^^ff propre-
toit origiiuurement des fubfides volontaires& patfa- l'on épluche la-
les fujets fourni1foient au Prince dans des ment la décharge des cuifmes, oùfur la table, après
gers, que & prépare tout ce qui fe fert
efoins preffans & fans tirer à conféquencepour ve avoir été ordonné par le maître d'hôtel. Ces aides
la fuite. Mais enfin elles ont été convertiesen im-
pontions obligatoires & perpétuelles. doivent être voifines des cuilinés avoir des tables
de l'eau abondam-
On croit que ces aides furent établies fous le rè- une cheminée, des fourneaux &
l'an 1x70 Se qu'elles n'é- ""Tl D E
gne de Charles V. vers On en
toient qu'à raifon d'un fou pour livre du prix 'des
France de jeunes volontaires qui s'attachent à des
Denrées. Les befoins de l'État les ont fait monter fuc-
ceflivement à des droits beaucoup plus («j
forts.
éta-
Officiers Généraux pour porter leurs ordres partout
ouil eft bfifo»11 f piVC'paie'nent dans une bataille.
la Cour des
Ils doivent lesbien comprendre,& les déclarer très- avertir un cheval, d'une ou de plufieurs aides en-
«xaftement & très-jufte. femble, comme appeller de la langue, approcher
Le Roi entretieitt «pâtre aida Je Camp à un Gé- les jambes donner des coups de gaule ou d'éperon.
un à chaque Maréchal de fôyrç Aides, Gaule, Éperon, 6-e. (P)
aérai; & Camp. (*)«* AIGLANTIER,f. m. (Hifi. aat. ) efpecede ro6er,
• AIDE-MAJOR, f. m. cil un Officier qui fe- mieuxnommé églantier. royt{Rosier pourla dtf-
çriptiondu genre. ( 1 )
conde le Major d'un Régiment dans fes fondions.
Voyt\ Major. Ils roulent avec les Lieutenans ils AIGLE,(Rift. nat.) f. m. très-grand oifeaude proie
commandentdu tour de leur brevet à* Ai* Major,ou qui va le Jour c'eft le plus courageux de tous fon
du jour de leurs lettres de Lieutenans s'ils fout été, bec eft recourbé fur toute fa longueur c%qui peut
dans le Régimentoù ils fervent. le faire diftinguer du faucon dont le bec n'eft cro-
Les Jidts-Majorsd'Infanterie marchent avec les chu qu'à l'extrémité. On a diftingué fix,efpeces prin-
Colonels réformés attachés à leur Régiment, pour cipales d'aigles (avoir i°. l'aigle royal, qui a été
quelque fervice que ces Colonelsfoient commandés, appellé ckryja&s, ou afierias fans doute parce que
Et avec leurs LieutenansColonels. tes plumes font rouuesou de couleur d'or & qu el-
Les Aides-Majorsont pour les aider des Sous- Ai- les font parfemées de taches dont on a comparé la
des-Majors ou Garçons-Majors qui exécutent les blancheurà celle des étoiles. e. L'orfraie aiglede
ordres qu'ils leur donnent. Us font à cheval dans le Le petit aigle
mer, haiieeetos. Voye^ ORFRAIE- 3°.L'aigle
combat comme le Major, afin de pouvoir fe tranf- noir melaneatos ou valeria. 4°. à queue
blanche pyg*rgvs. Le huard morphnos ou
porter facilement & promptement dans tous les en- clanga. Voye^ HUARD. 6°. Le percnoptere pac-
droits où il eft nécetfairepour bien faire maneuvrer
le Régiment. F oyt[ PERCNOPTERE.
nopuros,
Il a auffi des Aides-Majorsdes. places. Ce font
des Officiersqui rempliffent toutes les fonctions des
AIGLE ROYAL. On trouve dans les Mémoires
de l'Académie Royale des Sciences la description
Majors en leur abfence ils doivent précéder & Suivantede deux aigles que l'on a rapportésal'eipece
commander à tous les Enfeignes & loricju'il ne fe de l'aigle royal. L'un étoit mâle, & l'autre femelle
ils ne pefoient chacunguere plus de huitlivres, parce
trouve dans les places ni Gouverneur ni Lieutenans qu'ils étoient jeunes. Le bec étoit noir par le bout
de Roi, ni Major, ni Capitainesdes Ri gimens, ils doi-
vent y commander préférablementuux Lieutenans jaune vers fa naitfance & bleuâtre par le milieu
d'Infanteriequi fe trouveront avoir été reçûs Lieu- l'oeil étoit enfoncé dans l'orbite, & couvert par une
auront été reçûs faillie de l'os du front qui faifoit comme un fourcil
tenans depuis que les avancé il étoit de couleur ifabelle fort vive &
en ladite Charge d'Aide-Major. Briquet, Codt Mili-
ayant l'éclat d'une topafe les paupières étoient
(
AIDE-MAJOR,Marin*.) a les mêmes fondions grandes, chacuneétantcapable de couvrir tout l'oeil
que le Major en fon abfence. foyti MAJOR. outre les paupières fupéneures & inférieures, il y
Le Major & V Aide-Major s'embarquentfur le vaif en avoit une interne qui étoit relevée dans le grand
feau du Commandant mais s'il y a plufieurs Aides- coin de l'œil & qui étant étendue vers le petit,
Majors dans une armée navale, on les diftribue fjjffV couvroit entièrement la cornée. Le plumage étoit
les principaux pavillons. En fabfence du Major, de trois couleurs, de châtain J>run roux & blanc
Y Aide-Major a les mêmes fonctions & quand le Ma- le deffusde la tête étoit mêlé de châtain & de roux
jor a reçu l'ordre du Commandantdans le port, & la gorge & le ventre étoient mêlésde blanc, de roux
qu'il le porte lui-même au Lieutenantgénéral, à l'In- & de châtain peu de roux, & encore moins de
tendant & aux Chefsd'Efcadre, Y Aidt-Majorleporte blanc. Les tuyaux des grandes plumes des ailes
en même tems au CommûTaire général & au Capi- avoient neuf lignes de tour les plumes de la queue
taine des Gardes. (Z) étoient fort brunes vers l'extrémité, ayant quelque
` AIDE-BOUT-AVANT,f. m. C'eft dans les peu de blanc vers leur origine les cuifies les jam-
bes, &lehaut des piés juiqu'au commencementdes
falines le nom qu'on donne à celui qui aide dans fes
fondions celui qui chargé de remplir le vaxel doigts, étoient couverts de plumes moitié blanches
avec les pelles deftinées à cet ufage, & de frapper & moitié rouges; chaque plume étant rouge par le
ou de faire frapper un nombre de coups uniforme, bout, & blanche vers ton origine. Outre les grandes
afin de conferverle poids & l'égalité dans les mefu- plumes qui couvroientle corps il y avoit à leur ra-
cine un duvet fort blanc & fort fin de la longueur
rages. Voyt{ Vaxel fi- BOUT-AVANT.
•AIDE-LEVIER, f.
m. (tnAnét.) ce mot d'un pouce. Les autres plumes qui couvroientle dos
& le ventre, avoient quatreou cinq poucesde long;
eft Synonyme à points d'appui en méchamque tel
eut le grand trocanter au mufcle feffier; le finus de celles qui couvroient les jambes en dehors, avoient
l'os des iles la rotule pour les extérieurs du tibia. j ufqu'à fixpo uces Se elles defeendoientde trois
Voye^ APPUI POINT D-APPUI. pouces au-deffous de la partie qui tient lieu de tarte
Se de métairie. Les plumes qui garniffoient la gorge
AI D E-M A Ç ON. C'eft le nom qu'on donne à
& le ventrè^-avoienttèpt pouces de long & trois de
ceux qui portent aux maçons & aux couvreurs les large à la femelle, & elles étoient rangées les unes
matériaux dont ils ont befoin métier dur & dange-
fur les autres comme des écailles. Au mâle elles
reux ,qui donnrà^peine du pain heureufement ceux étoient molles n'ayant des deux côtés du tuyau
qui le font, fontheureuxquand ils n'en manquentpas.
qu'un long duvet dont les fibres n'étoient point ac-
AIDE-MAISTREDE PONT, autrement Cha- trochées enfemble comme elles font ordinairement
hkur, eft le titre qu'on donne à des Officiersde ville
qui aident les batteaux à paffer dans les endroits diffi- aux plumes fermes arrangées en écailles. Ces plu-
ciles de la rivière, comme fous les arches des ponts. mes étoient doubles car chaque tuyau après être
forti de la peau de la longueurd environ. deux lignes
• AIDE-MOULEUR fe dit d'Officiers de ville, & demie, letton deux tiges inégales l'une étant une
commis par lt Prevôt & les Echevinspour emplir les fois plus grande que 1 autre. Les doigts des piés
membrures, corder, mettre dans. la chaîne les bois étoient jaunes couverts d'écailles de différentes
brûler qui doivent y être mtfurés, & ioulager les grandeurs. Celles de deffus étoient grandes & en
Marchands de bois dans toutes leurs fondions Us table, principalement vers l'extrémité r4es autres
font aux ordres de ces derniers. étant fort pentes les ongles étoient noirs crochus,
AIDER un cheval ( Manige.)c'eft fe fervir, pour & fort grands, Surtout celui du doigt de derriere
qui étoit prefque une fois plus grand que les' autres. ne les narines. La langue eft large, charnue, &c noire
Dtfcript.des Atùm. vol. lll. part, ll.pag.89. &fuiv. par le bdut fon impreffion en: marquée fur le 1)alaià;
Joignonsà cette defcriptiond'un jeune aigle quel- par une cavité;; il a de grands yeux enfoncés fous une
de ce qu' Aldrovandea dit d'un aigle royal,
prééminence de l'os du front. Ses yeux font de cou-
que chofepris leur de noifette pâle. Willughby en avoit vu d'autres
-qui avoit tout fon acc'roiflement il pefoit douze de la même efpece avec des yeux jaunes & rouges
-livres il avoit trois piés neuf pouces de longueur celui-ci a les piés d'une couleurjaune claire avec de
depuis la pointe du bec jufqu'à l'extrémité de la grands ongles crochus celui de derrière, qui cil le
queue, qui n'excédoit les pattes étendues que d'en- plus grand, a un pouce de longueur le doigt du mi-
viron quatre pouces l'envergure étoit de fix piés
palme de longueur, & lieu a deux pouces. La tête de l'oifeau eft blanchâ-
.le bec avoit une & un pouce
de largeur milieu l'extrémité tre la côte des petites plumes pointues eft noire il
deux pouces au cro* n'y a point de plumes entre les yeux & les narines,
.chue de la partie fupérieuredu bec étoit longue d'un mais cet efpace eft couvert de foies cotoneufes par
pouce & de couleur noire le refte étoit de couleur le bas. Les plumes du cou font fort étroites, & Ies
de corne tirant fur le bleu pâle taché de brun la premieres un peu rouflâtres. Le croupion eft noirâ-
langue reffembloit àtfez à celle de l'homme les yeux I
jétoieht fort enfoncés fous une prééminence de l'os tre, & tout le refte du corps de couleur dé fer. y a
environ vingt-feptgrandes plumes dans chaque aile,
du front l'iris brilloit comme du feu, & étoit lége- qui font très-bonnes pour écrire la troificme & la
rement teinte de verd la prunelle \stoit fort noire quatrièmefont les plus longues; la féconde a un de-
les plumes du cou étoient fermes & de couleur de mi-pouce de moins que la troilicme, & la premiere
fer les ailes & la queue étoient brunes & cette environ trois pouces & demi moins que la féconde
couleur étoit d'autant plus foncée que les plumes Toutes les grandes plumes des ailes font noirâtres
étoient plus grandes; les petites plumes du refte du & les plus petites font de couleur cendrée par le
corps étoient d'un brun roux ou châtain & parfe- bord. Les ailes repliées he vont pas jufqu'au bout de
mées de taches blanches, plus fréquentesfur le dos la queue. La queue eft compofee de douze plumes
que fur le ventre de l'oheau. Toutes ces grandesplumes
& longue de près de onze pouces; la partie fupérieu*
etoient blanchesà leur racine il 7 avoit fix
plumes dans chaque aîle les tuyaux étoient forts re des plumes eft blanchâtre,& l'inférieure noire.
Willughbyavoit vu un autre oifeau de cette efpece,
plus courts que ceux des plumes d'oie & très-bons dont la queue étoit blanche à fon ocigihe & noire
pour écrire. Les jambes étoient revêtues de plumes par le bout. Dans celui-ci les plumes extérieuresde
jufqu'aux piés dont la couleur étoit jaunâtre les la queue font moins longues que celles du milieu, &
doigts étoient couverts d'écaillés les griffes avoient leur, longueur diminue par degrés à mefure qu'elles
depuis deux jufqu'à fix poucesde longueur.
en font éloignées.
Willughby a vu trois aigles dont la queue étoit Willughby trouva cet aigle à Venife & il le rap-
blanche en partie & il les rapporte à l'efpece de porta à Pefpece dont il s'agit à caufe du, blanc de la
l'aigle royal. Chryfeatos » Omit, page z8.
queue. La couleurde la tête & du bec de Cet oifeau
PETIT Aigle noir Willughby a décrit un aigle luffit felon l'auteurqui vient d'être cité,po ur le dif-
de cette efpece qui étoit de moitié plus gros que le tinguer de l'aigle rqyal, dont la queue eu traverfée
corbeau, mais plus petit que l'aigle à queue blanche; par une bande blanche.
il avoit les mâchoires & les paupières dégarniesde Cette defcriptibnde Vaigleà queue blanche n'eft
plumes & rougeâtres la tête le cou, & la poitrine pas d'accord avec celle d' Aldrovande dans fon Orni'

étoient noires on voyoit au milieu du dos, ou plu- thologie, liv. IL ch.v.
tôt entre les épaules une grande tache de figure' Il y a des aigles fur le mont Caucafe fur le Tau-
triangulaire, & d'un blanc rouilâtre; le croupion rus, ait Pérou en Angleterre en Allemagne en
étoit roux; les petites plumes des ailes étoient de la Pologne en Suéde, en Danemark, en Prutfe, en
couleur de la bufe les grandes plumes étoient tra- Ruine & en général dans tout le Septentrion, ou
verfées par une bande noire qui joignoit une autre ils trouvent des oifeaux aquatiquesqui font ailes à
bande blanche enfin ce qui reçoit des plumes juf-

foncée
leur extrémitéétoit d une couleur cendrée très-
le bec étoit moins gros que celui de l'aigle
prendre parce qu'ils volent difficilement,& quantité
d'animaux, &c. Ils habitent les rochers les plus ef-
carpes, & les arbres les plus élevés. Ils fe plaifent
blanc ,fa pointe étoit noire & le gros bout de cou- dans les lieux les plus reculés & les plus folitaires,
leuyjaunâtre, auprès de la peauqui étoit rougevers fuyant non-feulement téjrhommes & leurs habita-
narines; l'iris des yeux.étoit de couleur de noi- tions, mais aufli le voinnrae des autres oifeaux de,
lette il y avoit des plumes qui couvroient le deffus proie. Il y a deux efpecës 'aigles qui femblent êtr»
des pattes, qui étoient rouges au-deubusdes plumes:
enfin les ongles étoientfort longs. des villes & qui féjourne dans les bois 8c dans les
AIGLE À QUEUE BLANCHE. Cet oifeautire fon plaines; & le huardqui refte fur les lacs & les étangs.
En général ils fe nourriffentde la chair des poiflbns,
nom de la couleur blanche qu'il a fur la queue, fe-
Ion la defcription que Villughby a faite d'un mâle des crabes, des tortues des ferpens, des oifeaux
<
de cette efpece dans fon Ornithologie page 31. Il tels que les pigeons, les oies, les cygnes, lès pou-
pefe huit livres & demie il a environ deux piés & les, & beaucoupd'autres. Ils n'épargnentpas même
demi depuis la pointe du bec jufqu'à l'extrémitéde ceux de leur efpece lorsqu'ils font affamés. Ils en-
la queue., & feulement vingt-fix à vingt-feptpouces lèvent les lièvres ils attaquent & ils déchirent les
brebis les daims les &" même
fi on ne prend la longueurque jufqu'aubout des pat-
enfin ils tombentfur forte d'ani-
tes l'envergureeft de fix piés quatre pouces. Le bec les taureaux; toute
n'eft pas fureté
la pointe maux, & quelquefois le berger
a prefque deux pouces de longueurdepuis de la bou-
en
contr'eux auprès de fon troupeau. Vaigle eft très-
jufqu'aux narines, &troisjufqu'aux angles
che, & prefquetroisjufqu'aux yeux.\Le bec a près chaud. On a prétenduqu'il s'approchoitjftfqu'à tren-
d'un pouce un quart de largeur; l'extrémitécrochue te fois au moins de fa femelle en un feul jour; 6c
de la partie fupérieure du bec excède prefque d'un on a ajoûté que la femelle ne refufôitjamais-le mâle
pouce la partie mférieure l'ouverture des narines même après ravoir reçu tant de fois. Lès aiglu font
eft longue d'un demi-pouce, & fe trouve dans une leur aire fur les rochers les plus efcarpés ou fur lé
direftionoblique.Le bec eft d'un jaune clair, de mê- fommet des arbres les plus élevés. Quelquefois les
me que la peau qui receuvrefa baie & qui environ.
bâtons dont l'aire eft compose tiennent d'un côté à
on rocher & de l'autre à des arbres. On a vu des lui qui fans être appelle par Dieu au grand & péril-
aires qui avoient jufqu'à fix piés enqu arré elles leux état de miffionnaire aimera affez peu fon repos
font revêtues de morceaux de peaux de8renard ou & connoîtra afieyyu les hommes, pour fe charger
de lievre & d'autres pelleteries pour tenir les oeufs de les inüruire. Sivous introduisezun rayon de 1--
chauds, La ponte eft ordinairementde deux oeufs, sniere dans un nid de hibous, vous ne ferez que bief-
& rarement de trois ils les couvent pendant vingt fer leurs yeux & exciter leurs cris. Heureuxcent fois
ou trente jours la chaleur de l'incubation eft très- le peuple à qui la religion ne propofeà croire que des
grande on croit qu'il néckït ordinairementqu'ua chofes vraies, fublimes & Saintes, & à imiter que
leul aiglon le pere & la mère ont grand foin de des aôions vertueufes; telle eft la nôtre, où le Prù*
leurs petits; ils leur apportentdans leur bec le fang lofophen'a qu'à Cuivre fa raifonpour arriver aux piés
des animaux qu'ils ont tués, & ils leur fournirent de nos autels.
dcs alimens en abondance, fouvent même des ani- Aigle f. m. en A flronomie,eft le nom d'unedes
maux, comme des lièvres, ou des agneaux encore constellations de l'hémifphereSeptentrional fon aile
vivans, fur lefqucls les aiglons commencentà exer- droite touche à la ligne équinoûiale fon aile gau-
cer leur férocité naturelle. Lorfqu'on peut aborder che eR voifine de la tête du Serpent fon bec eft fé-
une aire, on y trouve différentes parties d'animaux, paré du refte du corps par le cercle qui va du cancer
<£ même des animauxentiers bons à manger, du gi-
au capricorne.
bier des oifeaux, &c. On les enleve à mefure que L'aigle Se Antinous ne font communémentqu'une
't'aigle les apporte, & on retient l'aiglon en l'enchaî-
même constellation. Voye^ Constellation.
nant pour faire durer cet approvifionncment mais Ptolomée dans fop catalogue ne compte que 1 S
il faut éviter la préfence'de l'aigle; cet oifeaû feroit
furieux,& on auroit beaucoupà craindre de fa ren- étoiles dans la contiellationde YaigU & d Antinous,
Tycho-Brahéen compte 17 le catalogueBritanni-
contre car on dit que fans être irrité, il attaque les
cnfans. On dit aum que l'aigle porte fon petit fur que en compte 70. Heveliusa donné les longitudes,
fes ailes, & que lorfqu'il eft affez fort pour fe foû- latitudes, grandeurs, &c. des étoiles qui font nom-
tenir, il l'éprouve en fabandonnant en l'air, mais mées par les deux premiers auteurs on peut voir le
qu'il le fofitient à l'inftant ou les forces lui man- calcul du catalogue Britanniquefur cette conftella.-
tion dans YHiftmre Cikfte de Flamftéed. (0)
duent. On ajoute que dès qu'il peut fe paffer de fe-
cours étrangers le pere & la mere le châtient au Aigle, fubü. f. en Blafon, eft le fymbole de la
loin & ne le fouffrent pas dans leur voifinage non royauté parce qu'il eft Selon Philofirate le roi
plus qu'aucun autre oifeau de proie. Mais la plûpart des oifeaux c'efl auffi la raifon pour laquelle les
de ces fitits n'ont peut-êtrejamais été bien observés anciens l'avoient dédié à Jupiter. >
il faudroit au moins tâcher de les confirmer. Je ne L'Empereur le Roi de Pologne &c portent
parlerai pas de ceux qui font démentis par l'expé- l'aigle dans leurs armes on l'euime une des par-
rience ou abliirdes par eux-mêmes par exemple, ties les plus nobles du Blafon & fuivant les con-
la pierre d'aigle qui tempère la chaleur de l'incuba- noiffeurs dans cet art, elle ne devroit jamais être
tion, & qui fait éclorre les petits Voyt^ Pierre donnée qu'en récompenfed'une bravoure ou d'une
D'AIGLF: l'épreuve qu'ils font de leurs petits en les générofité extraordinaire. Dans ces occafions on
cxpofant aux rayons du foleil, & en les abandonnant peut permettre de porter du une aigle entière
s'ils ferment la paupière la manière dont les vieux ou une aigU naiflante ou bien feulement une tête
aigles fe rajeu|fffent & tant d',autres faits qu'il eft d'aigle.
inutile de rapporter. On repréfente l'aiglt quelquefois avec une tête
Les Naturalises affûtent que l'aigle vit long-tems
prétend quelquefois avec deux, quoiqu'elle n'aitjamais qu'un
& peut-êtreplus qu'aucun autre oifeau. On
corps, deux jambes & deux ailes ouvertes &<ten>»
que lorsqu'il eft bien vieux fon bec fe courbe au dues, & en ce cas on dit qu'elle e&éployée telle eft
point qu il ne peut plus prendre de nourriture. Cet l'aigle de l'Empire, qu'on blafonne ainfi une aigle
oifeau eft un des plus rapides au vol & des plus fgrts iployie fable couronnée languie bccquù & mtmbrét
pour faifir fa proie. Il eft doué à un degré éminentde de gueule.
qualités, qui lui font communesavec les autres oi-
fcmuuie proie, comme la vue perçante, la férocité, La raifon pour laquelle on a coutume de donner
la voracité, la force du bec & des ferres, &c. Voye^ dans le Blafon des aigUs avec les ailes ouvertes &
étendues, eft que dans cette attitude elles remplif-
OISEAU DE proie. fent mieux Fécuffon & qu'on s'imagine que cette
L'AIGLE eu un oifeau confacré à Jupiter, du
jour où ce dieu ayant confulté les augures dans 1'^de attitude eft naturelle à l'aigle lorsqu'elle arrangefon
de Naxos, fur le fuccès de la guerre qu'il alloit en- plumage ou qu'elle regarde le foleil. On voit ce*
treprendre contre les Titans il parut un aigle qui pendant dans les armoines, des aigles dans d'autre*
lui fut d'un heureux préface. On dit encoreque l'ai- attitudes il y en a de monftrueufes à tête d'hom-
gle lui fournit de l'ambroifiependant fon enfance, me, de loup, Oc.
& que ce fut pour le récompenferde ce foin qu'il Les auteurs modernesfe ferventdu mot iployie
le plaça dans la fuite parmi les aitrcs. L'aiglcfe voit pour défigner une aigle qui a deux têtes & l'ap-
dans les images de Jupiter, tantôt aux pies du dieu, pellent Simplement aigle, fans ajouter d'épithete
tantôt à fes côtés, & prefque toujoursportant la fou- lorfqu'elle n'en a qu'une. Le royaume de Pologne
dre entre fes ferres. Ii y a bien de l'apparence que porte gueule une aigle argent, couronnée & num-
toute cette fable n'eft fondée que fur 1 obtervatioa brie or.
du vol de faiglc qui aime à s'élever dans les nuages L'aigle a fervid'étendart à plufieurs nations. Les
les plus hauts & à fe tenir dans la région du ton- premiers peuples qui l'ont portée en leurs enfeignes
nerre. C'en fut là tout autant qu'il en falloit pour en font les Pertes, félon le témoignage de Xénophon.
faire l'oifeau du dieu du ciel & des airs, & pour lui Les Romains, après avoir porté diverfes autres en-
donner la foudre à porter. Il n'y avoit qu'à mettre feignes, s'arrêtèrent enfin à YaigU, la féconde année
tes Payens en train quand il falloit honorer leurs du confulat de Marius avant cette époque, ils por-
dieux la iitperftitten imagine plutôt les vifions les toientindifféremmentdes loups, des léopards, & des
plus extravagantes& les plus groffieres, que de ref- angles, félon la fantaifié de celui qui les commandoir.
ter en repos. Ces vifions font enfuite confâcrées par
le tems & la ercdulitc dcs peuples, & malheur à ce- Plufieurs d'entre les Savans, foûtiennent que les
Romains emprunterent V aigle de Jupiter qui l'a- Iiers de cet ordre portoient une chaîne d'or, d'on
voit prife pour devise, parce que cet oifeau lui pendoit fur l'eftomac un aigU d'argent couronné.
avoit fourni du neâar pendant qu'il fe tenoit ca- Aigle-noir; c'eft aufli le nom d'un ordre de
ché dans l'île de Crète, de peur- que fon père Sa* chevalerie inftitué le 18 Janvier 1701 par l'éleveur
turne ne le dévorât. D'autres difent qu'ils la tien- de Brandebourg, lorfqu'il eût été couronné roi de
tient desTofcaas, & d'autres enfin des habitai» de Prune. Les chevaliers de VAigU-noirportent un ru-
l'Epire. ban orangé, qui de l'épaule gauche pafle fous le bras
Il eft bon de «marquer que cetMgùsromaines droit, & d'où pend une croix bleue entouréed'aigles-
n'étoient point des aigles peintes fur des drapeaux noirs. (G)
c'étoient des figures en relief d'or ou d'argent, au AIGLE CELESTE fe dit figurément par les AI-
haut d'une pique .elles avoieat tes ailes étendues, chimiRes en parlant du tel ammoniac, parce que ce
& tenoientquelquefoisun foudre dans leurs ferres, fel votatiüfe & emporte avec lui des matières natu-
yoyK l'Hifi. de Sien. Uv. XL Au-deflous de l'aigle rellement très-pefantes;c'eft pourquoi on fe fert oeil
on attachoit à' la pique des boucliers, & quelque- Chimiede fel ammoniac pour. divifer & volatilifer
fois des couronnes, Feye^ Fefchius Difftrt. de irlfi- les minéraux & les métaux mêmes c'eft ainfi qu'on
gnibru. Et Lipfe > de' MilitidRomand. Uv. IF. Dialo* fait les fleurs de pierre haematite. Voye{ S IL AMMO-
gutS. niac, (jtf),
On dit que Conftantin fut le premier qui intro- AIGLETTE *f. f. terme dont onfefert dans le Bla-
duifit l'aigle à deux têtes, pour montrer qu'encore fon, Ion qu'il y a plufieurs aigles dans un écu. Elles
que rEmpile femhlât divifé, ce n'étoit neanmoins vparouTent avec bec & jambes, & font fort fouvcnt
qu'un même corps, D'autres difent que ce fut Char* becquées &membréesd'une autrecouleur, ou d'un
lemagne qui reprit l'aigle, comme étant l'enseigne
des Romains, & qu'il y ajoûta une fecondeme.
autre métal que le gros du corps.
AIGLURËS f. f. pi. (fauconnerie. )
(Y)..
ce font des ta-
Mais cette opinion eft détruite par un aigle à deux ches roufles qui bigarrent le tleffus du corps de l'oi-
têtes, que Lipfe a observe dans coloane Antoni- feau. Le lanier plus que tous les autres eft bigarré d'ai?
ne, & parce qu'on ne voit qu'une feule tête dans le glures qu'on appelle auffi bigarrures.
fceau de l'empereurCharles IV. qui eft appofé à la AIGNAI-LE DUC (G%.)petitevilledeFrance
bulle d'or. Ainfi il y a plus d'apparence à la conjec- en Bourgogne,généralitéde Dijon.
ture dn PereMenenrier, qui dit que de même que les AIGNAN, (Saint) {Giog.) ville de France dans
Empereurs d'Orient, quand il y en avoit deux fur le Berry fur le Cher.
le thrône, marqaoient leurs monûbies d'une croix AIGRE, ( Med. ) ce mot exprimece goûtpiquant
à double traverfe, que chacun d'eux tenoit d'une accompagnéd'aftringenceque l'on trouve dans les
main, comme étant le fymbole des Chrétiens; auffi fruits quf ne font pas encore mûrs; c'eft une bonne
firent-ils la même chofe de VaigU dans leurs enfei- qualitédans ces fruits confidérés comme remèdes aci-
gnes, & au lieu de doubler leurs aigles,ils les joigni- des. Voye^ Acide. (N\
rent & les représentèrentavec deux têtes en quoi AIGREDON, f. m. (ifift. nat. ) efpece de duvet
les Empereurs d'Occident fûtvirent bientôt leur mieux nommé idredon. royt\ Edredon. (/)
exemple. AI G R E F I N>, f. m. ( Hift. nat. ) poiflon,de
mer
Le Père Papebrockdemande que la conjecture du mieux connu fous le nom d'igrefin. Y. Egrefin (I)
Père Meneilrier foit prouvée par d'anciennes mon» AIGREMOINE, fub, f. ÇWi/l. nat. bot. ) en Latin
noies, fans quoi il doute fi 1'ufagede VaigU à deux agrimonU, herbe dont la fleur eft compofee de plu-
têtes n'a point été purement arbitraire cependant fieurs feuilles difpofées en rofe & Soutenues par le car
il convientqu'il eft probableque cet ufage s'en Intro- lice. Lorsque la fleur eft paftee le calice devient ua
duit l'occafionde deux Empereursqui avoient été fruit oblongpour l'ordinaire, hériffé de piquans, (Se
en même tems fur le thrône il ajouteque depuis Vai- renfermantune ou deux femences le plus fouvent ob-
gU à deux têtes de la colonneAntonine, on n en trou. longues. Tournefort, Infl. rei htrb. F. PLANTE, (1)
ve plus jufqie'au quatorziemefiecle fous l'empereur AIGREMOINE, ou Eupatorium Grxœrum offiiy
Jean Paléokgue. ( Mat. Med. ) Quelques auteurs prétendent qu'on a
Selon M. Spanheim, l'aigle fur les médailles eft donné à cette plante le nom d1 'Eupatorium quafiHe-
un fymbole de la divinité & de la providence: mais patoriwn parce qu'elleeft bonne contre les maladies
tous les autres antiquairesdifent que c'eft le fymbole du foie. D autres veulentqu'elletire fon nom de My-
de la fouverainetéou de l'Empire; les princesfur les thridate Eupator,qui, felon Pline, découvritle pre-
médaillesdefquels on la trouve le plus fouvent,font mier les vertus de cette plante.
les Ptolemées & les Seleucides de Syrie: une aigle Vaigremoinea une odeur très-agréable on la met
avec le mot confecraù» dénote l'apothéofed'un Emt en infufion dans du vin jufqu'à ce qu'elle lui ait
perenr.(^) communiqué fon odeur; elle patie pour un remedo
AIGLE (tnAnhiteclun,) c'eft la repréfentation fouveraindans la mélancholie.Elle eft un excellent
4e cet oifeau qui fervoit anciennement d'attribut vulnéraire, & quoiquecorroborative & aftringcnte»
elle eft fort bonne dans lesinflammations; eue eft
aux chapiteaux des temples dédiés à Jupiter. On aufli falutaire dans les maladies qui viennentdu re.
s'en fert encore pour omer quelques chapiteaux,
lâchementdes fibres dans le fluxde fang, & dans les
comme à ionique de l'églife des PP. Barnabitesde obftruâions que la foibleite des fibies caufe dans les
Paris. (P)
vifceres. Sa vertu eft admirable contre le flux hépa-
AIGLE, ( Glog. ) petite ville de France dans la tique, la UJHrrhée, la dysenterie le fcoirbut, la
haute Normandie, à onze lieues d'Evreux& dix-neuf pourriture des gencives la confomption, le craçho-
de Rouen. ment du fang, 1 hydropiue & la langueur que caufe
AIGLE-BLANC,( Hift. mod. ) Ordre de Cheva- la fièvre. On ëmployeextérieurementles feuilles de
lerie en Pologne, inmtuéen 1315 par UladiqasV. l'aigremoine bouillies dans du vin éventé avec du
lorfqu'il maria fon fils Cafuniravec la prince;ffe Anne fon, en forme de cataplasme, pour les luxations &
fille du grand duc de Lithuanie.Le roi de Pologne les defcentesde matrice. Elle eft d'une grande uti-
Frédéric Augure, électeur de Saxe, renouvella 1 or- lité, lorfqu'il eft quefüon de fortifier & de ranime;
dre de VAigU-blanc en 1705 afin de s'attacher par les efprits; on peut en ufer en forme de thé, & met-
cette diftindionles principaux feigneurs, dont plu- tre un peu de miel dans l'infufion pour la rendre
fieurs penchoientpour le roi Stanulas. Les Cheva- moins aftringentc on veut qu'elleiçit propre au foies
:Parce qu'étant mife en infufion dans du vin ou du pe- ,de tirer le fil de verre dont on forme des aigrettes.On
tit lait elle dégage les inteftins des matièresqui y fé- lie enfemble par un bout un faifceau de ces fils au
tournent ,& les fortifient ensuite ce qui eft fort avan- moyen d'un fil de léton très^fin& recuit pour qu'il
les -foit plus flexible. On coupe enfuitetous les fils d'une
'tageux au foie.£lle«ft même Iongueus, & Vaigrttte eft achevée.
Les gargarifmes tes plus ordinairesfô font avec fa Les fils des petites aignteesaprès être liés fom
•décoûion, l'orge & le firop de foudés enfemble au moyen de la flamme que le cha*
contient de fhuile, du fel «ffentiel ac du phlegme. lumeau de là lampe d'Emailleu; porte fur leurs ex-,
trémités.
«AIGREMONT-LE-DUC,XCiog.) ville de AIGRETTE fe prend auffi communémentpar les
Pbmaffiers pour le bouquetentier des lits & des dais;
Trance en Bourgogne, généralitéde Dijon.
AIGREMORE, f. in. (^Artificier:) tes Artificiers quoique C aigrette ne faffe que le terminer par en-
déguisent nom toutes fortes de charbons de haut, & que le basdu bouquet foit compoféde plu-
bois tendres- propres aux feâx d'artifice comme font aaes d'autruche.
bourdaine ou purine de faille de Aigrette, (Artefic.) efpece d'artifice dont le
«eux de bois de 4kix d'étincelles unité un peu les aigrettes de verre.
Tondre, de tilleul, & autres femblable, lorfqu'ils
font écrafés & tamifés. On n'en parle guère que lorfqu'il fert de porte-feu à
AIGRETTE, f. f. ( Rift. nat. ) Ardut alba minor, un pot qui jette quantitéd'autres artificesfous le nom
•oifeau qui pefe près d'une livre, & qui a environ
vingt-deux pouces de longueur depuis la pointe du AIGRETTES, f f. pi. ardeola enfla, (Éifi.nat.) plu-
bec jufqu'à l'extrémitéde la queue" & trente pouces mes qui ont faitdonnerle nom d'aigretteà l'oifeau qui
fi on prend la longueurjufqu'aubout des pattes.Tout. les porte. Y AIGRETTE, oifeau. Ces plumes fervent
Ion corps eft d'un beau blanc il a une petite àigret- d'ornementde tête chezles nations quiont des turbans
lsTtête. On lui voit un efpa-
te qui lui pend derrièredégami ou des bonnets, comme les Turcs, les Perfes> les
de plumes & de cou-' Polonois, &c. On les apporte du Levant par la voie
te auprès des yeux, deMarfeille.m
leur verte; le bec eft noirâtre & long d'environqua-
jaune pâle; la AIGREUR, U f. Ce dit, en Médecine des rapports
tre pouces; t'iris-des yeux eH .d'un acidesqui viennent des premieresvoies.Ces rapports
langue eft courte; les pattes font de couleur verte
& couvertes d'efpace en efpace d'une corne noirâ- font produits par les alimens qui prennent dans 1 efto*
tre qu'on peut lever en écaille. Le bas des jambes mac ou reçoivent de ce vifeere une qualité acide à
eft dégarni de plumes; la première phalange du i laquelle ils iont quelquefois enclins de leur nature.
doigt extérieur tient au doigt du milieu par une La foibletfe des organes de la digeflion eft la caufe
membrane. principaledes aigreurs. Auffi les enfans,,les femmes*
Willughby croit que cet oifeau eti le même que les vaporeux & les convalefcensy font-ilsplus fujets
celui que Gefncr & Aldrovande ont décrit fous le que d autres. On y remédie par les évacuans, let
nom d-ardea alba minor, ou guetta les & que Bellon amers abforbans les remèdestoniques, l'exercice
appelleenFrançois aigrcttc, quoique descriptions la diète reftaurante, &c. (JV)
Ai GREUR f. f. terme relatif au fens du goût: c'eft
foient un peu différentes.
Gefner dit que les plumes de Yaigrttu -font très- cette qualité dans une fubftanf e y ou la fenfation ex-
longues & d'un grand prix mais Bellon & Aldro- citée lu» les organes du goût par cette qualité, que
vande prétendent que les plumes dont les grands nous reconnomonsdans les citrons, l'érine vinette,
ornent leur t2te, & qui fe vendent à un fitêtehaut prix & autres. Exprimerl'aigre du citron c eft en tirer la
plumes de la de cet jus. (N)
en Turquie,, ne font pas des fur le dos, à côté des AIGRIR, v. n. c'eft contracterpar quelque caufe
liteau, mais qu'ellesviennent
ailes. WiUughby. que ce foit, cette qualité relative au goût que nous
Cet auteur avoit acheté à Vemfe 1 aigrette qu'il remarquonsdans certains fruits, & qui leur eft na-
n'avoit pas les plumes d'aigrette; il turelle. Voye^ Aigre.
a décrite; elle Les confitures prennent cette qualité par l'huma
foupçonne qu'on les avoit attachées avant que de
r
vendre l'oifeau. Voyt^ OISEAU. dite des fruits, quand on n'a pas foin de leur fairé
AIGRETTE, f. f. enLatinpappus, terme de Botani- rendre ou leur eau naturelle ou celle dont ils ont été
de pinceaude poil imbibés en blanchiflant elle décuitle fuc, & occa-^
que, ceft une efpece de brotfe ou fionne la moififlure.
délié qui fe trouve au haut des grainesdes chardons,
de la dent de lion, des afters, & de plufieurs autres AIGU, POINTU, ou TRANCHANT, adj. m. ce
qui fe termine en pointe ou en tranchant, dont la
r plantes. Ces graines fe foûtiennentaifémenten l'air
le moindre forme eft propre à percerou couper.
au moyen de leurs aigrettes de forte que font Ce mot pns en ce fens eft clairement oppofé
veht les difperfe & les porte au loin. Ces aigrettes
lequel dütingûe plufieurs à ce que l'on appelle obtus. Voye^ Obtus.
un caractère par on genres
Angle aigu en Géométrie, eft celwqui eft plus pe-
de plantes*.roy«{ Plante.
Aigrette f. f. partie du cafque connu dans les tit qu'un angle droit, ou qui n'eftpas aftez grand pour
anciensauteurs fous le nom dejuba ou crifia. 'étoit être mefure par un arc de 90 degrés. Foyet Angle*.
boîte quarrée fixée fur le devant d'où fortoient Tel eft l'angle A E C. ( Pl: Giom. fig. 86.)
une
de grandes plumes ce qui faifoit un affez bel orne- Le triangle acutangleeft celui dontlestrots angles
font <sj«jr on l'appelle zufli triangle oxygone. Voye^
ment de tête.
AIGRETTE, •» terme de Meneur cn' teuvre c eft un
petit bouquet de pierres précieufes ferties & affem- fig.68. -••.
Triangle. Tel eft le triangleÀ C B. (Plan. Giom%-
blces dont les dames décorent leurs coëffures. On y
diftingue fa queue, fes branches, fes feuillages &
'fes fleurs voltigeantes.Au refte il- y a des aigrettes de
toutes fortes de formes, de rondes, d'ovales, de lon-
figner l'ellipfe. fijm Ellipse 6- Cône, (
Sec7ion acutangulairt d'un cône. C'eft une expref-
fion dont les anciens Géomètresfo fervoientpour dé*

Aigu, en terme de Mufique,fe dit d'un fon ou d'un


gues,
ches,, 6*.
de ramages,d'étalées à branchés fans bran-

Aigrette de verre autre forte d ornement ou pa-


ton perçantou élevé, par rapportà quelqu'autre ton.
Yoye; SoN:'
En ce fens ce mot eft opPofé va mot, grave
auffi fins Les fonsconfidérés entant qu'aigus aigus6c graves,c'eft-
rure des femmes & à dire, fous les rapports d'aigu &de grave, font un
que des cheveux, Voyt^aï article Email la maniere
des fondemens de l'harmonie.fôy^TON,ACCORD mieux connu 'fous le nom de Chien de mer. Voyt{
Harmonie.* (S). CHIEN DE MER.
Aigu,aefent aigu terme de Grammaire. "<y«{ AIGUILLE f. f. (ffi/l. nat.) poiffon de mer. 11 y a
deux fortes de poiffon de mer que l'on appelle aiguil-
AIGU adj. v<i#«« aigu, aigupar l'avant,aigu par le, parce que leurs mâchoires lbnt fi fort allongées
f arrière; c'eft un vaiffeau qui eft étroit en ton def- qu'elles reffemblent en quelque façon à de longues
fous, ou par façons. (Z).
les aiguilles; la premièreefpece dont il eft queftiondans
A1GUADE Cf* c'eft le lieu où les vaiffeaux en- cet article, retient fimplement le nom A' aiguille l'au-
voient l'équipage pour faire de l'eau c'eft-à-dire tre eft appellée aiguille d'Arifiott. AIG'UILLE
pour renouvellerleur provifion d'eaudouce.On trou- d'Aristotè.
vé dansait* rade une aiguade exctllente c'eft un ruif- L'aiguilleen nomméeen latin acus ou acriltarus en
feau qui defcenddes montagnesvôifines, &c. Normandie on lui donne le nom d'àrphye. Ce poition
On entend aufii par ce mot la provifiond'eau dou- n 'en pas gluant comme la plûpart des autres poiffons;
il eftlong & liffe les deux mâchoiresfont fort me-
ce qu'on fait pour le vaiffeau. On dit Nous fîmes ai-
guade à cette île mais cette expreffion n'eft plus gue- nues & fort allongées; celle du dèlfous avance plus
que celle du deffus elle eti motte à fon extrémité
re en ufage, &c On dit plus communémentnous fi-
toutes les deux font. garnies de petites dents pofées
A I G U Aï L L E ?f. f. terme it chajfe c'eft la rofée fort près les unes des autres. La tête eft de couleur
qui tombe le matin dans la campagne, on dit': les verte & de figure triangulaire les yeux font grands,
chiensd'aiguaillene valent rien le haut du jow. ronds & jaunes, il fe trouve deux trous devant les
AIGUE-MARINE, U.(Hift. nai.)Aqua marina yeux. Ce poiffon a quatre ouïes doûbles de chaque
des Italiens pierre précieufe d une couleurmêlée de côté, deux nageoires près des ouïes deux* autres
vert & de bleu, à peu près comme la couleurdel'eau petites fous le ventre, & deux autres plus grandes
de mer, d'où vient le nom d'aigue-marine que les Mo- près de la queue l'une en deffous & l'autre au
dernes ont donnéà cette pierre. Il y très-grande ap- deffus ces deux nageoires font garnies d'aiguillons
parence que les Anciens la connoiffoient tous le nom jufqu'à la queue, qui eft courte & terminée par
de hrd; les plus beaux bénis, dit Pline,font ceux 'qui deux petites nageoires qui la rendent fourchue. L'ai-
imitentla couleurde l'eau de la mer; il diftingue phi- guille a le ventre plat, fon corps->afc>ît quarré, à
fieurs efpeces de beril ( Voyet Beril ) auxquels il caufe d'une fuite d'écaille qui ya depuis la têtejuf-*
feroit très-difficile de rapporter nos aiguës-marines qu'à la queue; le refte eft liffe .& fans écailles. L'é-
par exemple les Chryfo-Berils qui avoient defoit la cou- pine du dos ett verte, le dos bleu, & le ventre blanc.
leur d'or. Je fuppofe que cette couleur d'or fuf Toutes'lespartiesintérieuresfont allongées comme
un fond vert, ceft notre peridot ( Voye[ Per»i- la figure de ce poiffon. En été fôn ventre eft rempli
dot). mais on ne peut avoir à prêtent que des pré- d'oeufs. Sa chair eft dure, feche, & indigène. Ron-
delet. Voye^ POISSON. (/)
comptions fur la vraie lignification des anciennesdé-
nominationsde la plûpart des pierres précieufes. AIGUILLE d'Ariftote, f. f. poiffon de
Quoi qu'il en foit du nom ancien de Vaigue-marine II
mer. y a deux fortes de poiffons de mer, appellés
tâchons de donner un moyen lûr pour diftinguer cet- aiguille, dont l'une retient Amplement te nom d'ai-
te pierre précieufe de toute autre. L'aigue-marine guille. Voyer^ A t G VIL LE. L autre, dont il .eft ici
étant d'une couleut verte mêlée de bleu, on ne peut
la confondre qu'avec les .pierres vertes St les pierres c'eft l'efpece dontl'auteur a Ait mention en plu-
fieùrs endroitsde fes">o^vrages.On lui donne en Lan-
bleues qui font les émeraudes& les faphirs
EMERAUDE,Saphir ) mais fi on fait attention que guedoc le nom de trompette. Il y a plufieurs de ces
l'emeraude doit être purement verte fans aucune poiffons qui font de la longueur d'une coudée mais
teinte de bleu, & le faphir purementbleu ou indi- ils ne font tous pas plus gros que le doigt.-L'extré-
teinte de vert, on recon- mité de la tête de ce poiflon eft en forme de tuyau,
go & toujours fans aucune
noîtra aifement que toute pierre teinte dé vert & de ce qui lui a fait donner le nom de trompette fon
bleu mêlés enfemble n'eft ni une ëmeraude ini un corps a fix faces depuis la tête jufqu'àl'anus, & dans
faphir. Ce mélange»de la couleur de fémetaude & te refte il n'y a que quatre faces il n'eft pas cou-
de celte du faphir, c'eft-à-dire du vert & du bleu vert d'écaillés jnais d'une forte d'écorce dure &
caraâérife fi bien l'aigue-marine,qu'il n'eft pas pof- gravée l'anus eft placé prefque au milieu du corps.
fible de s'y méprendre.Il y a des aiguës-marinesoù On voit derrière 1 anus une fente longue, dans la-
le vert domine plus que le bleu; ily en a où le bleu quelle on trouve des oeufs, & quelquefois des petits
domine plusque le vert. Quel que foit le mélange de nouvellement éclos de différentes grandeurs. Ce
poiffon deux petites nageoires auprès des ouies,
ces deux couleurs la teinte en peut être plus ou
moins foncée. Ces pierres différent encore entr'elles & une autre fort petite fur le dos, qui n'eft bien
par la dureté; les unes font orientales, les autres font apparente que lorfquele poiffon s'agite dans l'eau;
occidentales; les premièresfont les plus du/es leur ba queue eft terminée par une feule nageoire fort
poli eft le plus fin; elles font par conftquent plus menue. L'aiguille d'Ariftote a un conduit long~qm
belles, plus rares & plus cheres que les aiguës-mari-' communiquede la bouche à Feftomac qui eft petit
& allongé. Le foie eft grand,les boyaux font étroits
nés occidentales.On peut distinguer toutes ces diffé- at droits ce poiffon n'a pourainfi dire point de chair.
rentesefpeces comme il fera expliquéau mot Pierre
précieuse. Les plus bellesaigues-marinesviennent Rondelet. Voye^ POISSON.
des Indes orientales on dit
on en trouve fur les Al G Ul L 'LE dg Berger ,fcandix ( Hijl. nat. ) ou
bords de l'Euphrate & au pié du mont Taurus. Les pt3tn Vtnens genre de plante, plus connu fous le
aigues-marines occidentales viennent de Bohême* nom de peigne de Venus. Voytt Peigne DE VENUS.
d'Allemagne, Sicile de rite
de d'Elbe, 6*. On af-
lûre qu'ify en a fur quelques côtes de la mer Océa- Aiçùixle aimantée, eft une lame d'acier ton-
gue & mince mobilefurun pivot par Ton centre de
AIGUES-MORTES {Giog.) Ville de France, gravité, & qui a reçu d'une pierreÇtfaimant la pro-
dans le bas Languedoc. Long. zz. $4. lat. 43. 34. priété de diriger fes deux boute vers les poles du
AIGLE-PERSE, ( Géog. ) ville de France dans
Les meilleures aiguilles ont environ fix pouces de
de mer longueur deux lignes Se demie de largeur vers le
milieu, &• deux lignes vers les extrémités l^paif- aiguille aimantée pourroient altérer fa vertu di»
feur doit être d'environun fixieme de ligne.. récrive on s,eà aflùré du contraire en mettant une
On donne ordinairementaux aituûlles aimantées la aiguille très mobile auprès d'un morceau d'excel-
figure d'une flèche & on fait entorte que ce foit la lente'mine de fer qui rendoit 13 livres-dé fer par
pointe qui fe tourné du côté du nordvKPI. de phyfi- chaque quintal ( i 10 livres ) fans que l'aiguille en
qut yfig, 4yK Maisileu plus avantageuxque ces ex- ait été fênfiblement dérangée. Mais il y a d'autres
trémités fe terminent en une pointequi ne foitpoint caûfes inconnues, dépendantes fans doute des mé-
trop aiguë, commeon voit dans la j%. 48. & il fera téores, qui dérangentfenfiblement l'aiguille aiman-
iacile de défig-ner par les lettres N&cS qu'on grà- tée par exemple à la latitude de 41 1 du nord
ve/a fur ces extrémités Ies^pointes qui Boivent fe &à z8do' de longitude du cap Henri en Virginie,
^diriger au nord & au.fud. La c-happe C doit être de le i Septembre 1714 l'aiguilleaimantéedevint d'ù-
laiton.coudée fur le milieu de t'aiguille, & creufée ne agitation fi grande qu il fut impoflible de fe fer-
d'une forme conique dont l'axe foit bien perpendi- vir de la bouffole pour faire la route; ;& on eut beau
culaire à l'aiguille & paffe par fon centre de gravi- mettre plufieurs aiguilles en différens endroits du
té. Le ftyle F qui doirfervir de pivot, doit être d'a- yaiffeau & en aimanterquelques-unes de nouveau,
cier bientrempé, exactement droit, délié & fixé per- la même agitationcontinua& dura pendantplusd'u-
pendiculairementfur la bafe B. Enfin la pointede ce ne heure, après quoi elle Ce calma l'aiguille fe.
ftyle doit être extrêmementpolie & terminéeen une
pointe un- peu moufle. dirigea comme àl'ordinaire.
ify a quelque apparence que le grand froid dé-
<,
Comme il eft difficile de bien placerlachappedans truite ou du moins fufpend la vertudireetivedé l'ai-
le centre de pragité on tâchera de la mettre dans guille aim antée. Le CapitaineEllis rapportedans (on
cette iftuationleplus exaûement qu'il fera pofIible voyage à la Baie d'Hudfon qu'un jourque fon vaif-
& l'ayant mife enfuite fur fon pivot ,1iXïnTemarque feau etoitenvironné de beaucoupde glace fes ai-
qu'elle ne fqit pas en équilibre,onen ôtera un peu du guilles aimantées perdirent entièrementleur vertu
côté qui paraîtra le plus pesant. directive que pendant que l'une fuivoit une certai-
Quoique la plûpart des lamss d'acier qu'on em- ne direction l'autre en marquoit _une toute diffé-
proie à cet ufage aient naturellement la Propriété rente, & que pas une ne refta long-tëms dans la mê-
de fe diriger, vers les poles du monde, & qu on puifle me direction qu'iltâeha de remédier à ces accidens,
aider cette propriéténaturelle en les trempant dans en touchant fes aiguilles à un aimant artificiel mais
l'eau froide après les avoir fait rougir, & les faifant qu'il y perdit fes peines, & qu'ellesperdoient en un
recuire peu à peu il n'eft cependant pas douteux moment la vertu qu'elles acquéroicntpar ce moyen
qu'on ne doit compter que fur les aiguilles qui au- & qu'il fut bien convaincuaprès plufi^irseffais,
que
ront été aimantées par un bon aimant. ce dérangementdes aiguilles ne pouvoitêtre corrigé
La meilleure manière d'aimanter une aiguille, eft par l'attouchementde l'aimant que le moyen qui
de la fixer fur une table, & de pofer fur fon milieu lui réuifit le mieux pour remédierà cet accident, fut
de chaque côté de la chappe,. le pole boréal d'un de placer fes aiguilles dans un lieu chaud où elles re-
bon aimant, & le pole auftral d'un autre de ma- prirenteffectivementleur aûivité, & pointèrentjutle
nière cependant que le pole boréal de l'aimant foit comme à l'ordinaire d'où il conclut que le froid ex-
pofé fur la partie.de l'aiguille qui doit fe tourner au ceffifcaufé par -les montagnes*de glace dont il étoit
nid & le pole auftral de l'autre aimant fur la partie environné, en refferrant trop les pores des aiguilles,
qui doit fe tourner vers le, nord. Enfuite on coulera empêchoit les écoulemens de la matieremagnétique
chacun de ces poles en* appuyant fortement du mi- de les traverfer & que la chaleurdilatant ces mêmes
lieu vers la pointe, & on réitérera cette opération pores rendoit la liberté au paffage de cette même
quinze ou vingt fois en obfervantd'éloignerun peu matière.
les pierresavant que de les approcherde la chappe; Lorfqu'on place une aiguille aimantée fur une
alors l'aiguille fera aimantée Ôc la partie-quiaura bonne méridienne enforte que fon pivot foit bien
été, touchée par le pole auftral de la pierre fe diri- perpendiculaire& dans le plan de cette méridienne
gera constamment vers le nord, & avec vivacité. & qu'on la laiffe enfuite fe dirigerd'elle-même fui-
L'excellence de l'aimant avec lequel on touche vant fon méridien magnétique,. on obferve qu'elle ne
l'aiguille, Se la grande vertu magnétiquequ'elle re- fe dirige pas exactement vers les pôles du m'onde
çoit dans toutes les circonftancesque nous venons mais qu'elle en décline de quelques degrés tantôt
de rapporter, font qu'elle obéit plus facilementaux l'eft tantôt à l'oueft fuivantles différenslieux &c
imprenions magnétiques & ,que les obftacles du en différens tems dans le même lieu.
frottement& de la réfiflance de l'air deviennentcom- La découverte de. cette dèclinaijbn de l'aiguille ai-
me nuls mais elle ne prend pas une meilleure di- mantée, a fuivi de peu de tems celle de fa diroqion.
reôion que fi elle eut été moinsbien aimantée. En ef- Il étoit naturelde chercherà approfondirles circon£
fet on obferveque la direction des aiguillesqui n'ont tances de cette vertu directive ,“& en la mettaritu
jamais touché 4, l'aimant ou qui ont été trempées fouvent fur la ligne méridienne, on fe fera bientôt
après avoir été rougies, celles de toutes les efpeces apperçû qu'elle déclinoit^Thevenpt afTure dans fes
d aiguilles aimantéesfur différentes pierres, de figu- voyâges avoir vîr une lettre de P'urrt Aàfigerécrite °"
res & de qualitésdifférentes & dans, quelque partie en 1 169 dans laquelle il eft dit que l'aiguilleaiman-
du monde quecefoit on obferve dis-je,quela di- tée déclinoit de cinq degrés & M. de Lille le Géo-
rection de toutes ces aiguilles fe fait uniformément graphe poÏÏedoitTmmanuïcritd'un Pilote de Dieppe
fuivant le même mendier magné^jque particulierà nommé Crignon dédié en- 1 S 34 Stbaflien Chabot
chaque lieu. Voyt^fig. 36. n°. 2. Vénitien dans lequel on fait mention de li déclf-^ T
,Il eft arrivé quelquefois que le tonnerre tombé au- naifon dé l'aiguiUe aimantée cependant on fait hon-
près d'une aiguille aimantee, en a changé la direc- neur de découverte à Chabot lui méme à
tion & même qu'il lui en a donné une directement Goniales.cette de Oviedd, à Robcrt Normann à Dalançi
contraire': mais ces accidens font affez rares & ne & autres.
doivent point être comptésparmi ceux qui agiffent »
fur l'aiguille
II paroît au refte mie cette découvertéétoit très-
conftam-
ment ladiredion. •-
On feroit bien plus portera croire
vée en Allemagne de ibd i 5'
en tannée 1 53.6. Dans
k 4ef$L> dans le voiunage desquelles fe trouveroiiune l'aiguille à ce qu'elle aveit été mal aimantée ou à
doute.
La variation de la déclirraifoa, ce
ce que la vertu magnétiques'affoibliflbit mais les
observationsréitérées ont mis cette vérité hors de

mouvement continuel dans l'aiguille aimantée, qui


fait que dans une même année, dans le même mois,
ce
Les obfervatiqns qu'on a faites fur la déclinaiibn
de l'aiguille aimantée, ont mis à portée de découvrir
fon inclinai/on, c'eft-à-dire, cette propriété qu'elle il
de s'incliner vers un des poles du monde plutôt
que
'vers.un autre. En effet fi on conduitune aiguilles qui
foit parfaitementen équilibre 1'urfon pivot avant
que
& même à toutes les heures du jour, elle fe tourne d'être aimantée, c'eft-à-dire que fon plan Soit Ivon
vers Hifférens points de l'horifon; cette variation, parallele à l'horifon, dès qu'elle aura été aimantée,
dis-je, paroltavoir été connue de bonne-heure en elle ceffera d'être en équilibre, & s'inclinera clan'.
France. Les plus anciennes obfervations font celles notre hémifpherevers le pole boréal & vers le pole
qui ont été faites en i <j 50 à Paris l'aiguille décli- auftral dans l'hémifphereméridionalde notre globe.
noit alors de 8d vers l'cfl en i 580 de 1 id 30' vers Cette inclinaifon eh d'autant plus confulérable,
l'eft, en i6to de 8d o' vers l'eft, jufqu'à ce qu'en que l'aiguille eft plus proche des potes du monde,
i/fif Gellibrand fait en Angleterre des obferva- & d'autant moindre, qu'elle eu proche de l'équateur,
fions très-exaâes fur cette variation. enforte que fous la ligne l'aiguille cft parfaitement
Nous joignons ici la table des différens degrés de horifontale.Cette închnaifonau réfle varie dans tous
dê*cl jnaifon de Y aiguille aimantée faites à Paris, fur- les lieux de la terre comme la déclinaifon elle varie
tout à l'Observatoire royal. auiîi dans tous les tems de l'année & dans les diffé-
Table des différens Degrés de Déclinai/ondel'Aiguille de rentes heures du jour & il paroît que les variations
cette inclinaifon font plus confidérablesque cel-
aimantée obfervés à Paris. les de la déclinaifon & pour ainfi dire indépendan-
tes l'une de l'autre. On peut voir dans h figure J3.
n°. J. de quelle maniere on difpofe l'aiguille pour
obferver fon inclinaifon. Mais on n'a pas été long-
tems à s'apperce voir qu'une grande partie de cette
variation dependoitdu frottement de l'axe fur lequel
l'aiguillc devoit tourner pour fe mettre équilibre
en
car en examinantla quantité desilegrès d'inclinai-
fon d'uflKwfl^/fcmifeen mouvement &
revenue à
fon point de repô?, VSrî la trouvoit tout-à-fait varia-
ble, quoique 1 expérience fût faite dans les mêmes
circonftances,dans la même heure, & avec la même
aiguille d'ailleurson a fait différentes aiguilles
avec
tout le foin imaginable; on les a faites de même lon-
gueur & épaiffeur du même acier; on les a frottées
toutes également& de la même maniere fur un bon
aimant; ç'a été par hafard quand deux fc font accor-
dées à donner la même inclinaifon ces inégalités
^qnt été quelquefois à 10 ou ii degrés enfortc qu'il
a fallu abfolument chercher une méthode de conf-
trtiire des aiguilles d'inclinaifon exemptesde ces in-
égalités. Ce problème a été un de ceux que l'Acadé-
mie de^Sciences a jugé digne d'être propofé aux plus
habiles Phyficicns de l'Europe & voici les regles
prefcrit M. Dan. Bernoulli qu'elle a couronné. que
i °. On doit faire enforteque l'axe des aiguilks foit
bien perpendiculaireà leur longueur, & qu'il pane
exaltement par leur centre de gravité.
i°. Que les tourillons de cet axe foient exafte-
ment ronds & polis, & du plus petindiametrcque le
permettra la pefanteurde l'aiguille. 0
3°. Que cet axe roulefurdeûx tablettes qui foiemt
dans un même plan bien horifontal, très-dur & très-
poli. Mais^ comme l'inflexion de l'aiguille, &Ia diffi-
culté ile placer cet axe exactementdans le centre de
gravité, peut caufer des erreurs fenjibles dans l'irt-
clinaifon de l'aiguille aimantée, voici la contlruftion-
d'une nouvelle aiguille.
Oh en choifira une' d'une bonne longueur, à la-
Pour ôbfervef*i commodémentla déclinaison de quelle on ajuftera un. axe perpendiculaire & dar.s^
l'aiguille aimantée, il faut tracer d'abord une ligne te centre de gravité le mieux qu'il fera pomblc on
méiidienne bien exacte fur un plan horifontal, dans aura un petit poids mobile, çomme^e 10 grains
un endroit qui foit éloigné des murs, ou des autres pour une aiguillequi pefe 6000, & on approchera
endroits où il pourroit y avoir du fer enfuite on ce petit poids auprèsendes tourillons jufqu'à environ
placera fur cette ligne la boîte graduée d'une ai- la 10e partie de la longueur 4*nne des moitiés en-
guille bien fufpendue fur fon axe, enforte que le fuke on mettra l'aiguille en équilibre hofifontalc-
point 0 de lagraduation foit tourne & pofe bien ment. avec toute l'attention pénible & lorfqu'elle
exaRement fur la
la
méridiennedu
boîte foit-bien
côté du nord.
horizontale
On
fur le
fera en cette fituâtion, on parquera le lieu Hu
alors on l'éloignera,jrjJUonsvers l'ex-
petit
aura foin que poids
plan, & que rien n'empêche la liberté des vibra- trémité de l'aiguille jufqu'à ce qu'elle ait pris une
'rions de l'aiguille; alors l'extrémité B de l'aiguille inclïnaifon de 5 degrés. On marquera encore fur
marquera fa déclinaifon,qui fera exprimée par l'arc l'aiguille le lieu du petit poids, & onje reculera juf
compris depuis 3u'à ce que l'inclinaifon foit de 10 degrés ,& ainfi
l'aigui/à eft arrêtée. Voye{fig. Jj. n°. z. e fuite-en-marquaotle lieu du petit poiîi-, dc^inq
en cinq degrés.Après ces préparations on aimantera direction naturelle de 5 ou 6 points de la bouiïble, Se
l'aiguille en obtcrvant que le côté auquel eft atta- non davantage mais en remettant la barre dans ia
ché le petit poids devienne lepo lc boréal pour les fituationperpendiculaire, & mettant fon milieu vis-
pays où la pointe méridionalede l'aiguille s'élève à-vis de 1 aiguille, elle fuivoit fa direction naturelle
& qu'il foit au contraire le côté méridional pour les comme fi la barre n'y eût point été.
pays où la pointe méridionale s'élève au-deûus de A la latitudede 8d 17' N. & à 17d 3 Il oued du cap
l'horifon. Léfard la pointe boréale de l'aiguille ne fe tournoit •
La manière de Se Servir de cette bouflble d'incli- "plus vers la partie fupérieurede la barre, au contraire
naifon confifte à mettre d'abord le petit poids à la elle la fuyoit mais le pole auftral fe détournoit un
placé qu'on préfumera convenirà peu près à la véri- peu vers le bord inférieur, & changeoit fa pofition
table inclinaifon de l'aiguille après quoi on l'avan- naturelled'environ deux points mais en mettant la
cera ou reculera jufqu'à ce que l'inclinaisonmarquée barre dans une fituationinclinée, de maniere que le
par Yuiguille s'accorde avec celle que marque pe- le bout fupérieurfût tourné vers la pointe auftrale de
tit poids; & de cette manière l'inclinaifon de l'aiguillt l'aiguille, & le bout inférieurvers fa pointeboréale,
fera la véritable inclinaifon. celle-ci étoit attirée par le bout inféneur: mais lorf-
L'action de l'aimant, du fer, & des autres corps qu'on mettoit le bout fupérieur vers le nord & le
magnétiques, mis dans le voifinage d'une aiguille ai- bout inférieurvers le d la pointe boréale fuyait
mantée, eft capable de dérangerbeaucoup fa direc- celui-ci; Se ti on tenoit 1 barre tout-à-fait horifonta-
tion il faut bien fe fouvenir que l'aiguille aimantée
eft un véritable aimantqui attire ou eft attiré par le vations précédentes.
fer & les corps magnétiques, fuivant cette loi
forme & confiante que les poles de différens noms
uni- t A 5 do' de latitude du fud & iod o' de longitude
occidentale du cap Léfard, le pole austral de l'aiguille
s'attirent mutuellement, & ceux de même nom fè a commence à regarderle bout fupérieurde la barre,
repouflent c'eft pourquoifi on préfente une aiguille & la pointeboréales'eu tournéevers le boutinférieur
aimantéeà une pierre d aimant,fon extrémitéboréale d'environ un point de la bouflble mais en tenant la
fera attirée par le pole du fud de l'aimant, & la pointe barre horifontalement, le pole boréal s'eft tourné
auftrale par le pole du nord au contraire le pole du vers le bout de la barre qui regardoitle fud 6- vice
nord repoufferala pointe boréale & le pole du fud versa.
repoufferapareillementla pointe auftrale. La même A sod io' de latitude fud & 19e* io' de longitude
chofe arrivera avec une barre de fer aimantée ou occidentale du cap Léfard, la pointeauftrale de Yai-
fimplcment avec une barre de fer tenue verticale- guillcs'eft tournée vers le haut bout de la barre, & la
ment, dont l'extrémitéfupérieure efl toûjours un pole pointeboréale vers le bout inférieur, & affez vive-
aullral,&l'extrémitéinférieureun pole boréal. Mais
ce
que
dernier-
les poles
cas fouffre
d'une barre
quelques
de ter
exceptions
verticale ne font
parce
pas
rection
Enfin
naturelle d'environ quatre points. d
ment en forte que Yaiguille s'eft dérangée de fa di-
à i9d 1 5 de latitude méridionale &1 3 d 1 o'

forte.
les mêmes par.toute terre, &
coup en cette
la qu'ilsvarient beau- de
les
longitude
mêmes
occidentaledu méridiendu cap Léfard,
chofes font arrivées plus'vivement &
Dans tous les lieux qui font fous le cercle polaire cette direôion a continuéd'êtrerégulierejufqu'à une
boréal & le 10e degré de latitude nord, le pole bo- plus grande latitudeméridionale.
réal de l'aiguille aimantée fera toûjours attiré par la Il paroît donc que la vertu polaired'une barre de
partie Supérieurede la barre, &la pointe du fud par /fer que l'on tient verticalement, n'eft pas confiante
la partie intérieure & on aura beau renverfer labar- par toute la terre comme celle de l'aimant ou d'un
re, la pointeboréale de l'aiguillefera toujoursattirée corps aimanté qu'elle s'affoiblit confidérablement
par le bout fupérieurquel qu'il foit pourvu que la entre les deux tropiques, & devient prefque nulle
barre foit tenue bien verticalement.A la latitude de fous la ligne & que les poles font changés récipro-
9d 41' N. la pointe auftrale de l'aiguille étoit forte- quementd'une hémifphereà l'autre. Cet àrticle nous
ment attirée par l'extrémité inférieure de la barre a été fourni par M. le Monnier, medecin, de l'Aca-
mais la pointeboréalen'étoit pas fi fortementattirée démie royale des Sciences. Voyn Aimant.
par la partie fupérieurequ'auparavant. Aiguille dans VArtillerie eft un outilà Mineur
A 4 33' de latitude N. & Sd 18' de longitudedu qui fert à travailler dans le roc, poury pratiquerde
cap Léfard la pointe boréale commençorc à s'étyif"* petits logemens de poudre propres à faire fauter des
gner de la partie fupérieurede la barre, & la pointe roches,accommoderdes chemins,&e. Y. MINE. (Q)
auftrale étoit encore plus vivementattirée par le bas Aiguille f. f. c'etl, en Horlogerie, la piece qui
de la barre. marque les heures ou les minutes &c. fur le cadran
A od y de latitude méridional fit 1 1 d 5 à l'oc- de toutes fortes d'horloges. Poyei la fig. 1. Pl. l. de
cident du cap Léfard la pointeboréale de l'aiguille l'Horlogerie:Pour que des aiguilles foientbien faites,
n'étoit plus attirée par le haut de la barre non plus il faut qu'elles foient légeres fans cependant être
que par fa partie inférieure la pointeauftrale fe tour- trop foibles, & que celles qui font fort longues, ou
noit toujoursvers la partie inférieur? mais moins qui tournent fort vîte foientbien de pefanteur,,de
fortement. façon qu'un bout ne l'emporte pas fur l'autre; fans
A la latitude de 5d 17' méridionale & i Sd 9' de cela, dans différentes fituationselles accéléxeroient
longitude du cap Léfard la poirue méridionale fe ou retarderoientle mouvement de l'horloge.On doit
tournoit vers l'extrémitéinféneure de la barre d'en- encore tacher que leur couleurfoit telle qu'elle ne fc
viron deux points; & lorsqu'on éloignoit la barre, confonde point avec celle du cadran, afin qu'on les
l'aiguille reprenoit fa ^irecuonnaturelle après quel- diftingue facilement& de loin. Ces aiguillesfe fon-
ques ofcillations: mais le même pole de l'aiguille ne dent d'abord, fi elles font d'or ou d'argent, & s'a-
le tournoit poîrifdu tout vers le bord fupérieur de là chèvent,enfuite à-la lime au foret, &c, Quant
barrc & la pointe feptentrionalen'étoit attirée ni à la maniere de les fondre elle n'a rien de panicu?
par le bord iupérieur,nipar l'inférieur;fculementen
mettant la barre dans une fituation horifontale &
lier. (T) •
Aiguille ( Marine. ) on donne ce nom à une
dans le plan dtt méridien ,4e pôle boréal de l'aiguille grofle piece de bois en arc-boutant, avecTaquelle les
Se dirigçoit vers l'extrémité tournée au fud, & la Charpentiersappuyent les mâts d'un vaiffeauqu'on
poinW'Sttftsalfij'eri le-isourde la barre tourné du po
met fur le côté lui donner caréné. LeTUrdon-
nançes du Roi veulentque lorsqu'un carène un vaU*
feau, le maître de l'équipageait foin que les aiguilles fer cet acier foit au charbon de terre foit au
foient bien présentées & bien faifics les ponts bien charbon de bois felon l'endroit ou vous fabri-
étançonnésaux endroitsoù ils portent; les caliomes querez. Mettez-le chaud fous le martinet pour lui
bien étropées & bien garnies & que les pontons oter fes angles l'étirer & l'arrondir. Lorlqu'ilfera
foient aufli garnis de caliornes, franc-funnis barres fort étiré & qu'il ne pourra plus foûtenir le coup
& cabeftans. du martinet, continuez de l'étirer. & de l'arrondir
On donne encorele nom d'aiguillesà diverfes pie- au marteau. Ayez une filiere à différens trous fài-
ces de bois pofées à plomb qui ferventà fermerles tes pafler ce fil par un des grands trous de votre
pertuis des rivières pour arrêter l'eau. On les levé filiere, & trîfile^-le: Ce premier trifilage s'appelle
lorsqu'on veut faire paffer des bateaux. dégroffir. Quant aux machines dont on fe fert pour
On appelle aufli aeguillu des petits bateaux pê- trifiler Foyei les articles ipinglitr & trifiltrie.
cheursdes rivieresde Garonne& Dordogne. ( Z ) Après le premier trifilage ou le dégrqffi donnez un
AIGUILLE (en Archit.") c'eft une pyranudede char- fécond trifilage par un plus petit trou de votre fi-
pente établie fur la tour d'un clocher ou le comble liere après avoir fait chauffer votre fil puis un
d'une églife pour lui fervir de couronnement.Une troifieme trifilage par un troifieme trou plus petit
aiguille eft compofée d'une plate-forme qui lui fert que le fecond. Continuezainfi jufqu'a ce que votre
d'empattement.Cette plate-forme qui porte fur la fil foit réduit par ces uifilages fucceffifs au degré
maçonnerie de la tour eft traverfée par plufieurs en- de finette qu'exige la forte d'aiguilles que vous
traits qui fe croifent au centre du clocher. Sur le voulez fabriquer. Mais obfervezdeux choies c'eft
point de réunion de ces entraits eil élevé verticale- qu'il femble que la facilité du trifilage demande un
mentun poinçon que l'onappelleproprementaiguille. acier ductile & doux & que l'ufagé de l'aiguille
Il eft foûtenu en cette fituation par plufieurs arbalê- femble demander un acier fin & par conféquent
triers emmortoifés dans le poinçon& les entraits, & très-caffant. C'eft à l'ouvrierà choifir entre tous les
entouré de chevrons dont toutes les extrémitésfupé aciers, celui ou ces deux qualités font
r|f ures fe réunifient près de fon fommet. Les che- de maniere que fon fil fe tire bien & que les
vronsfont emmortoifés paren bas dansla plate-forme, aiguilles aient la pointe fine fans être caftantes.
& foûtenus dans différenspoints de leur longueurpar Mais comme il y a peu d'ouvriers en général qui
de petits entraits qui s'affemblent avec les chevrons entendentaffez bien leurs intérêts,pour ne rien épar-
& le poinçon autour duquel ils font placés. On latte gner quand il s'agit de rendre leur ouvrage excel-
fur les chevrons, & on couvre le tout de plomb ou lent il n'y a guère d'aiguilliers qui ne difent que
d'ardoife. plus on caflera d'aiguilles plus ils en vendront &
Les aiguilles que l'on pratique fur les combles des qui ne les faffent de l'acier le plus fin d'autant plus
églifes font conftruites de la même façon, à cette dif qu'ils ont répandu le préjugé que les bonnes aiguil-
ference près, qu'elles n'ont point pour empattement les devoient cafler. Les bonnes aiguilles cependant
une maçonerie mais le haut de la cage du clocher ne doivent être ni molles ni caffantes. Graillez
qui eft de charpente, lequel leur fert de plate-forme. votre fil de lard, à chaque trifilage, il en fera moins
AIGUILLE, Voye^ OBÉLISQUE. revêchç & plus docile à paffer par les trous de la
Aiguille ou Poinçon (Charpenté)piece de bois filiere.
debout dans un cintre, entretenuepar deux arbalé- Lorfque l'acier eft fufHfammenttrifilé, on le coupe
triers qui font quelquefois courbes, pour porter les par brins à-peu-près d'égale longueur un ouvrier
doffes d'un pont. prend de ces brins autant qu'il en peut tenir les uns
AIGUILLE f. f. petit infinimentd'acier trempé, contre les autres étendus & paralleles de la main
délié poli, & ordinairement pointu par un haut gauche. Poye{ cet ouvrier-aiguillier PI. I.fig. i a. Il
percé d'une ouverture longitudinale par. eft aflïs devant un banc. Ce banc eft armé d'un an-
bout. Je dis ordinairement,& non p»S toujours per- neau fixe à fon extrémité c. Il eft échancré circu-
cé & pointu parce qu'entre les inftrumens qui lairement à fon extrémité b. L'anneau de l'extré-
portent le nom d'aiguille, & à qui on a donné ce mité e reçoit le «bout long, de la branche d'une ci-
nom, à caufe de fufagc qu'on en fait, il y en a faille ou force d. A l'échancrure circulaireb eft
qui tont pointus & non percés d'autres qui font ajufté un feau rond l'ouvrier tient l'autre bran-
percés & non pointus & d'autres encore qui ne che de la cifaille de la main droite a & coupe les
font ni pointus ni percés. De toutes les manières brins de fil d'acier qui tombent dans le feau. Ces
d'attacher l'un à l'autre deux corps flexibles bouts de fil d'acier coupés paflent entre les mains
celle qui fe pratique avec l'aiguille eu une des d'un fecond ouvrier qui les palme. Palmcr les ai-
plus étendus. Auffi diftingue-t-on un grand nom- guilles c'eft les prendre quatre à quatre plus ou
bre d'aiguilles différentes. On a les aiguilles à cou- moins, de la main gauche par le bout qui doit
dre ou de tailleur les aiguilles de chirurgie d'ar- faire la pointe, placé entre le pouce & l'intervalle
tillerie, de bonnetier ou faifeur de bas au métier, de la troifieme & de la féconde jointure de l'index,
d'horloger, de cirier, de drapier,, de guainier, de de les tenir divergentes, & d'en applatir fur l'en-
perruquier de coëfEeufe de faifeufe de coëffe à clume l'autre bout. Ce bout fera le cul de l'ai-
perruque, de piqueur d'étuis tabatieres & autres
Semblables ouvrages,de fellier d'ouvrier en foie,
de brodeur, de tapiffier de chandelier, d'emba- main de l'ouvrier palmeur 1 font le* aiguilles à
leur, à matelas, à empointer, à tricoter, à enfiler paient (ur l'enclumeau. On conçoit aifémentque
à preffer. à brocher, à relier, à nater à bout. cepettt applatiffement fera de la place à la pointe
foie ou aimantée 6c. fans compter les machines. de ['infinimentqui doit percer l'aiguille mais pour
qu'on appelle du nom d'aiguille par le rapport faciliter encore.cette manoeuvre,on tache d'amol-
de leur forme avec celle de l'aiguille à coudre. lir la matiere.Pour cet effet, on pane toutes les ai-
guilles palmées par le feu, on leslaifle refroidir;
Aiguille de tailleur ou coudre. Cette aiguille qui & un autre ouvrier tel que celui qu'on voit fig. z.
femble avoir donné fon nom à toutes les autres aflis devant un billot à trois pies d prend un poin-
fortes fe fabrique de la manière luivante. Ayez çon à percerl'applique fur une des faces applaties
de l'acier d'Allemagne ou de Hongrie mais fur- .de l'aiguille & frappe fur le poinçon il en fait au-
tout de Hongrie car celui d'Allemagne commen- tant à l'autre face applatie & 1 aiguilleeft percée.
ce à dégénérer. Voye^l'article A Ç lEE R. Faites paf- On voit cette manœuvrefépatée, même Planche fi--
gurc iS. n eft la main de l'ouvrier armée du mar- vrier tire la charge, & la laiffe enfuite aller. E.
teau à percer m eii l'autre main avec lepo inçon. Allemagne, on fait aller ces machines ou d'autres
On apperçoitfous le poinçonl'aiguille & l'aiguille fembkbles par des moulins à eau. La machine
dl pofée fur l'enclumeau. On tranfporte les ai- qu'on yoù figure 6 s'appelle poliffoirt &t (on effet
gulles percées fur un bloc de plomb ou un ouvrier tû.)e peUmtnt,. Lorsque les aiguilles font polies,
qu'on voit fig. J. ôte à l'aide d'un autre poinçon on délie les deux extrémités du rouleau s'il n'y
le petit morceau d'acier qui cft refté dans l'œil de en avoit qu'un fous, la poiiffoire car on peut
l'aiguille & qui le bouche'. Cet ouvrier s'appelle très-bien y en mettre plufieurs..Le rouleau 'délié
le troqutur & fa manœuvre troquer les aipdlùs. Les on jette les aiguilles dans de l'eau chaude & du
aiguilles troquées paffent entre tes mains d'un ou- favon ce mélange en détache le camboui formé
vner qui pratique à la lime cette petite rainure d'huile, de parties d'acier & de parties d'émeri
qu'on apperçoit des deux côtés du trou & dans fa dont elles font enduites ce cette manœuvre s'ap-
«iiredion c'eu ce qu'on appelle les évidtr.Quand les pelle UJjh/t. Lorfque les aiguilles font leffivées on
aiguille,font évidées & que la canelleou la rainure prend du fon humide, qu'on étale on répandles
ou la raKure eu faite, & le cul de l'aiguille arrondi aiguilles encore humides fur ce fon. Elles s en cou-
ce qui eft encore de l'affaire de Yévidtur on com- vrent, un les remuantun peu. Quand elles en font
mence à form pointe à là lime ce qui s'ap- chargées, on les jette avec ce fon dans une boëte
pelle pointer '<ffi9p«; & de la même manoeuvre ronde qui eft fufpendue en l'air par une corde &
en en forme 1 orps ce qui s'appelle drcjjer l'ai- qu'on agite jufqu à ce qu'on juge que le fon, & les
guille. Quand les aiguilles font pointées & dreffées, aiguilles font fecs & fans humidité. C'eft ce qu'on
on les range fur un fer long, plat étroit & courbé entend par vanner les aiguilles. Mais il eft plus com-
par le bout. foyrçce fer en p fig. zj. avec la mode d'avoir pour van, une machine telle qu'on
pince dont on prend ce fer quand il eft chaud. la voit fig. 8. même Plancht, C'cil uhe boîte tt b
Quand il «ft tout couvert on fait rougir fur ce quarrée ,-traverfée par un axe, à une des extrémi-
fer les aiguilles à un feu de charbon. Rouges on tés duquel eft une manivelle qui met en mouve-
les faits tomber dans un baffin d'eau froide pour les ment la boîte, avec le fon & les aiguilles qu'elle
tremper. C'eft cette opération qu'on voit même Pl. contient. Après que les aiguilles font nettoyées par
fig. 3. c'eft la plus délicate de toutes. C'eft d'elle le van où on a eu le foin de les faire paifer par
que dépend toute la qualité de l'aiguille. Trop de deux ou trois fons différens,on les en tire en ouvrant
chaleur brûle l'aiguille trop peu la laiffe molle. la porte b du van qui etl tenue barrée. On les met
Il n'ÿ a point de règle a donner la-deffus. C'eft l'ex- dans des vafes de bois. On les trie. On fépare
périence qui forme l'œil de l'ouvrier & qui lui les bonnes des mauvaises car. on fe doute bien
fait reconnoître à la couleur de l'aiguille quand il. qu'il y en a un bon nombre dont la pointe ou le
«ft temps de la tremper. Après la trempe le fait le cul s eft café fous la poiiffoire & dans le van. Ce
recuit. Pour recuire les aiguilles on les met dans triage, & l'aôion de leur mettre à toutes la pointe
une poêle de fer, fur un feu plus ou moins fort, du même côté, s'appelle détourner Us aiguÙles iL
fclon que les aiguilles font plus ou moins forte*. n'eft plus queflion que de les tmpointtr pour les
L'effet du recuit eft de les empêcherde fe cafter S-. achever. C eft ce qu'un ouvrierplacé comme dans
c.lement. Il faut encore avoir ici grande attention la fig. y. exécute iur.une pierre d'émeri qu'il fait
au degré de la chaleur. Trop de chaleur les rend tourner comme on voit même fig. tenant la mani-
molles oc détruit la trempe trop peu les laiffe in- velle de la roue d'une main & roulant la pointe
flexibles & caftantes. Il arrive aux aiguilles dans de l'aiguille fur la pierre d'émeri qui eft en mou-
la trempe où elles font jettées dans l'eau fraîche Voilà enfin le travail des aiguilles achevé.
de fe courber, de fe tordre & de fe défigurer. C'eft manoeuvre que nous venons de décrire
pour les redreffer & les reftituer dans leur premier
état, qu'on les a fait recuire. On les redreffe avec Lorfque les aiguilles font affinées on les effuie
le marteau c manoeuvre s'appelle drefftr Us avec des linges mollets, fecs, & plutôt gras & hui-
aiguilles de mtïrit<iu.1 s'agit enfwte de les polir. lés qu'humides. On en fait des comptes de deux cens
Pour cet e et on en prend douze à quinze cinquante qu'on empaquetedans de petits morceaux
mille qu'on lange en petits tas, les uns auprès des de papier bleuque l'on plie proprement.De ces petits
autres, jftunin morte t.. de treillis neuf couvertde paquets on en formede plus gros qui contiennent
pou 'émeri. fontaine.arrangées lufqu'à cinquante milliers d'aiguilles de différentes
on répand deffus de h poudre d'émeri on arrofe qualités & groffeurs; on les diftingue par numero.
fémeri d'huile on.roule le treillis on en fait un Celles da numéro i font les plus groffes les aiguil-
«fpecee de bourfe oblongue en le liant fortement les vont en diminuant de jrroffeur jufqu'au numero
patr les deux uts & le ferrant par tout avtc des xi qui marque les plus petites. Les 50 milliers font

fil.cette
corne*.ytfy*{y$< 2-4- les aiguilles rangées fur le
On 1 2. e treillis roulé & mis en bourfe.
diftribuésen treize paquets, douze .de 4 milliers,
& un paquet de deux milliers. Le paquet de quatre
milliers eft diftribué en quatre paquetsd'un millier,
ou ce rouleau on le porte
fur la tabUonA polir place deifus une planche & le paquet d'un millier en quatre paquets de deux
épaifle chargée d'un)poids ce fufpendue par deux cens cinquante.Chaque paquet porte le nom & la
cordes. Un ou deux ouvriers font aller & venir marque de l'ouvrier.Le paquet de deux cens cin-
cette charge fur le rouleau ou la bourfe pendant quante eft en gros papier bleu; les autres en papier
un jour & demi & même deux jours de fuite. Par ce blanc tous font encore couverts de gros papiers
moyen1, les aiguilles enduites d'émeri font conti- blancs en ûx ou fept doubles qui font leur enveloppe
nuellement frottées les unes contre les autres félon commune: cette enveloppe eft bien ficelée; on la
leurlongueur, & fe poliflent infenfiblement.Y. cette recouvrede deux veines de cochon qu'on ficelle, &
manoeuvre mime PI. fig, 6. L.eft la table M eft la les veines de cochon, d'une greffe toile d'emballage.
planche n eft le poids dont elle eft chargée o o les Toutes ces précautions font néceffaires, fi l'on ne
l'ouvrier. veut pas que- les aiguillesfe rouillent.Le paquet tel
que nous venons de le former, eft marqué à l'exté^

e
On peut polir dé plufieurs manières à deux, ou
à un à deux le poids eftfufpendu par quatre cor- rieur avec de t'encre, des différens numéros des ai-
guilles qui y font contenues.
deux cordes & U table eft inclinée. L'ou- Ce font les Merciers & les Aiguilliers-Alèniersqui
font le ncgecedes aiguilles il eu: confidérable on l'aiguille n'étant point tranchant; condition que la
les tire de Rouen & d Evreux. L'Allemagne en fabri- plupart des Couteliers négligent. La courbure mal
d'Aix-la-Chapelle, faite donne une grande imperfection aux aiguilles,;
que beaucoup il en vientfur-tout à^Paris fi on trouve & cette imperfection eft commune. Il ne faut pas
pn n'en fabrique plus guère y
encore quelques Aiguilliers,ce font de ceux quifont que la courbure foit particulièrementaffcâéc a la
de grandes aiguilles à broder, pour la tapifferie,pour pointe tout le corps de l'aiguille doit contribuer à
les métiers à bas; en
à peu de frais,
mot
qui fe
des feulesfortes qui fe
vendent cher. U ya des
formerun arc car l'aiguilleen pénétrant à une cer,-
taine dillanced'une levre de la plaie pour paffer par
font &
aiguilles à tapiuerie qu' n vend jufqu'à fix fols la fon fond, & fortir ù pareille diftance de fautre le-
picce. Il n'étoit guère pouiblequ'une Communauté vre, doit décrire une ligne courbe dans toute ton
l'
d'ouvriers fabriquant guilleà coudre, qui deman- étendue & fi toute l'aiguille ne contribue pas éga-
de tant de préparations, <k qui fe donneà fi bon mar- lement à la formation de fa courbure l'opération
ché, fe formât & fe foût dans une ville capitale fera très-douloureufe & fujette à accidens parce
où les vivres font chers, à moins qu'elle n'en eût eu que la tête & le corps formant une ligne droite, ne
maisil mefemblequ'iln'ya
le privilégie exclufif: pourroient traverfer les chairs qu'en traînant confi-
oùlespriviléges
quunfeulcasinjuiHce exclufifs puiflfent être dérablementle paffage. Il y a des aiguilles de diffé-
accordés fans c'eftceluiou c'eftl'inven- rentes grandeurs& de differcns degrés de courbure,
teurd'unechofeutilequiledemande. Il fautrecom- felon la profondeurdes plaies; on proportionnetou-
penferlesinventeurs, afin d'exciter entrelesfujets jours le volume du fil à celui des aiguilles, comme
d'unétat l'efpritde recherche &d'invention: mais l'aiguille à la plaie. Voye^ Plaie.
Compagnie le privilège e xclufif dela Les aiguilles pourla future des rendons ( Voyt[fig. 9.
accorder à une
fabrication d'unouvrage quebeaucoup degenspeu- Pl. ontle corps rond la pointe ne coupe point
elles font plates par cette extrémité
vent f aire, c'eftvouloirque cet ouvrage, aulieude fur les côtés:
fe perfectionner, ailletoûjoursen dégénérant, & oh il n'ya^ju'untranchantdans la concavité la par
foittoûjours vendupluscher le fabriquant privilé- tie convexe étant arrondie& mouffe cette conitru-
giéfurdevendremetà cequ'ilfaitle moinsd'é- Qion a été imaginée pour que l'aiguille ne faffe qu'é-
toffe&deperfection qu'ilpeut &le Marchand eft carter les fibrc's tendineufes qui font difpolées paral-
contraint d'acheter fansmot dire.Dans fimpoffi- lelement. L'oeil de cette aiguille doit par la même
bilitédefe mieuxpourvoirailleurs,, ilfautqu'ilfi raifon répondre à fon tranchant & a ion dos, afin

contente decequ'iltrouve. que le fil paffe plus facilement, & n'écarte pas la
Lesaiguilles àTailleurfediftribuent en aiguilles plaie. Les habiles Chirurgiens ne te fervent pas de
àboutons, à galons,&à boutonnières, & enaiguil- iùture pour la réunion des tendons, ce qui fupprimo
lesà rabattre,à coudre,& à rentraire.L'aiguille l'ufage de ces aiguilles. Voye\ PLAIE DES TF.NDONS.
dontleTailleurfefertpourcoudre,rentraire& Les aiguillespour le bec. de lievrefig. 9. PL 1 il. )
rabattre,eftlamêmemaisentrelesTailleurs,les font toutes droites leur corps cft exactement cylin-
unsfontcesmanoeuvres avecuneaiguille fine,les drique, & elles n'ont point d'oeil. Leur pointe eil ap-
autresavecuneaiguille unpeuplusgroffe. Il eneft plane, tranchante fur les côtés, & a la forme d'une
demêmedes aiguillesà boutons, à galons, &à bou- langue de vipère afin de couper en perçant, & de
tonnièresil ne feroitpourtantpas malde prendre faire une voie large au reflc de l'aiguille. Quelques
l'aiguille à boutons& àgalons,un peuplus forte Praticiens veulent que ces aiguilies f oient d'or, pour
quel'aiguille à parcequ'ellea plus d e ne fe point rouiller dans la plaie.
réfiflance à vaincre. M. Petit a imaginé des épingles d'or ou d'argent à
LesChirurgiensfe ferventd'aiguilles ordinaires deux têtes pour 1 opérationdu bec de lièvre, (fig- Il.
pourcoudre lesbandes,&autrespiècesd'appareils. Pl. III. ) Les aiguilles qui font deftinées à les con-
Ily ena departiculières pourdifférentes opérations. duire font en forme de lardoires. (Jlg. 10. PL III. )
Onfefertd'aiguilles pourla réuniondesplaies& Leur corpsextrémité eft cylindrique leur tête eit fendue pour
pourla ligature desvaifleaux. Cesaiguilles fontcour- loger une des épingles la pointe^elt un
bes( V.Usfigures 6 &.7.Pi. III. ) on y confidere peu courbe, triangulaire, & tranchantefur les côtés.
?la
troisparties,latête,le corps, pointe.La tête f*oyt{ftH.C DE LIEVRE. ï
doitavoirmoins devolume quelecorpselleeftper- II y a une aiguille particulier* pour la ligature Je Car-
céed'uneouverturelonguette entredeuxrainures 1ère intereofiale. On en doit l'invention à M. Goulard,
latéralesplusou moinsprofondes, fuiyantla di- Chinirgîen de Montpellier, & de la Société Royale
menfion de l'aiguille.L'ufagedecesrainures eftde des Sciences de cette ville. Elle reffemblc à une pe-
contenir unepartiedesfilsquitraverfent l'oeil,afin tite algafie; fa tête en plaque, fon corps qui a
eft
qu'ilspaffent facilement dansleschairs.Lesrainures trois pouces de longueur, eft cylindrique la pointe
&l'œildoiventfetrouverducôtédestranchant. Le qui eft tranchante lur les côtés; & percée do deux
corpsdel'aiguille commence oùfiniffent lesrainures trous, eft à l'extrémité d'un demi-cercle capable
ildoitêtrerond &commencer untriangle enappro. d'embrafferune côte. Il va une rainur*de fiuja con-
chantdelapointe. Lapointe eftlapartie l aplus large vexitépour 1oger les fils. Nous parlerons ce moyen
de l'aiguilleelledon,encomprendre letiers.Elle en parlant de la ligature de l'artère intercoftal».
formeuntriangledont la bafe eftplateen-dehors; XX fil.) (ont
lesangles quiterminent cettefurface fonttranchans, montées fur un manche dUvotre, dé
&parconféquent très-aigus. Lecommencement de bois ou de métal de trois pouces de 4ong tites
cettepointeeftlarge,&diminue infenftblement juf- font droites, & la pointe eft à langue de ferpentbien
qu'à1 extrémité çpudoitêtreaffezfinepourfairele tranchante. Il faut en avoir qui aient un4 petite rai-
moinsdedouleurqù'ileftpoffible,maisen même nure le longde leur corpspour conduire une lancette
temsaflezfolidepournepoints'émouffer enperçant en cas de btfdin. Ces aiguilles doiventêtre d'unacier
le tiftudela peau.La bafedutriangledontnous bien pur & bien trempé; leur longueur au-delà du
avonsparléformele dosou la convexité ^'l'ai- manche eft d'un poucetrois ou quatre lignes le man-
guille lafurfaceconcave e ftdouble fontdeux che peut leur fervir d'étui. Voy*t Cataracte.
bifeaux féparésparunevivearrête.Parcettecom- ifaiguilUJ atuvrifmttfig.2 if. PI. III. ) a le corpf
tructionlecorps&latêtearméedesfilspaffent fa- cylindnque, fa tête eft une petite palette qui fe»t
cilement parl'ouverture quelapointea faits &le à ta tenir avecpanfe plus de fureté fa courbure eft grande
Chirurgien nerifquepointdefeblefîer,le corpsde & forme une pour donner plus de jeu à l'inf-
trument. La pointeau lieu d'êtretriangulaire comme des autres aiguilles, elle n'eft pas ouverte ou percée
aux autres aiguillcs eft un cylindre applati dont par l'autre.
les côtés font obtus. L'extrémité de la pointe ne pi- Il y a une petite aiguille de Gantier qui n'eft pro-
que point; elle a un oeil à quelques lignesde fa poin- prement, ni à cul rond, ni à cul long, mais dont la
Îe. On trouve une aiguille de cette forme, mais un pointe eft en tiers pointe de manièrepourtant qu'une
à l'article des faces eft plus largeque les deux autres. La raifon
peu plus matérielle, dans Ambroife Paré de cette forme, c'eft que cètte aiguille de1tinée à
du point dorf pour les hernies. Je n'ai pas découvrir

à qui l'on devoit la perfection & l'applicationde cet coudre des peaux extrèmement fuies, qui doivent
infiniment à l'op&-atkm-deJ'ancvrifme.Saviard être coufues à points imperceptibles,étant faite pro-
Obf. 7. décrit cette aiguille dans l'appareil préparé prementen langue fend plûtot ces peauxqu'elle n'y
pour l'opérationd'una nevrifme en 1691, & en parle
le
fait des trous, 1 permet une couture fi fine qu'on
comme d'un infiniment d'ufage ordinaire. Voyt{ veut.
Aiguille*} c'eft
ANEVRISME.
fer,téton,
d'acier, ou cheveux;
tête
&c.poli mbrceau
un&menu,
M. Petit a imaginé une aiguille pour l'anevrinne
( Pl. XIX. jig. 3)
elle eft plate, large & un peu dequatre poucesdeargent, or, environ,
longueur, ou dontles
courbée en S. Elle a vers la pointe qui eft moufle fefervent
femmes pourarranger leurs cheveux
deux ouvertures dans lefquelles on fait paffer les quand fecoëffent.
elles Cesaiguillesontlatêteplate
deux bouts d'un niban compofé de trois ou quatre &percée enlongueur, &lapointe peupiquante.Il
Ijrins de fjLLorfque cette aiguille eft panée fous Par- n'eftpasnéceflaire
derendre raifon
decette forme.
te! e on coupe l'anfe du fil qu'elle portoit,& les "deux
Aiguille àrifeau;c'eftunmorceau deferfendu
bouts fe trouvent d'un feul coup d'aiguille placés par lesdeux
lesréfèauxfurlesquels
dont
extrémités,
P
les onfefert faire
pour
appliquent
erruquiers les
aux endroits où il fautfaire la ligature.Cette aiguille monter leurs
trèfles
decheveux perruques.r.
convient aux tnevrifines faux; on ne peut pas s'en
fervir aux anevrifmespar dilatation, parce qu'il fau- RÉSEAU. pour
droit que la pointe de cette aiguille fut plus large que Aiguille àemballer,
grotte deferoud'a-
aiguille
la poche afin de porter d'un feul coup les fils au heu cier,longue ou pouces, parlatê-
decinq fix ronde
où il le faut & en outre il faudroitautant d'aiguilles te,tranchante&màtrois,quarres
atelas lapointe.
par
qu'il peut y avoir de degrés différensde dilatation. Aiguilleà autre d'aiguille
efpece de
Il y a une aiguille pour l'opérationde lafifiule l'anus douze ouquinze poucesdelongueur lesT apiffier»
( Pl.XXri.fig.13.) cette aiguille doit êtred'un ar- s'enferventpour de
piquer ficelleleurs
matelas, &
gent mou & fort ptiant: elle eft longue defept pou- autresouvrages.
Aiguille efpeces
empointer; decarrelets
affez
ces, épaifle d'une demi-ligne large de deux lignes à longs dont lesMarchands fefervent arrêter
l'endroit de fa tête, & diminuantdoucementpour fe
dugros filoudelaficellelesplispour
des d'é-
pieces
terminer en pointe. Il y a une ouverture ou chas de avec
toffe..
fept lignes de longueur à la tête de cet infiniment;
& on pratiquefurune de les furfaces une rainurequi AIGUILLE fuyant àfaire ourefeaux
lesfilets defi-
commence à quelques lignes de fon ouverture, & fi- celle,cordeeordonet .&dont fefert
pour
ondepaulme pécher
ni-. à quelques lignes de la pointe. L'ouverture fert en chaffer&fermer dujeux
lestaies eftpour
cas de besoin à palier un f éton & la rainure à con- lesgrandsouvrages àtmôlle» largesune piece de
duire un biftouri pour ouvrir un finus, fi on le juge bois&pour lespetits
unepièce deferterminéeen.
à propos. pointeobtufe paru& d e
fes e xtrémités
A
ne l'autrefourchette (A. t.
Il fait auffi que le Chirurgienporte dans fon étui PlancheduPaumier.) par lefilen fur
une aiguille à fêtons. Je ne déligne pas par-là un mau- laquelle
onmonte laficelle
ou dont doit
lefilet
vais instrumentpiquant& tranchant en forme de car- être compotes Cette aiguille a une ouverture vers fa
relet, pour percer la peau dans l'opérationdu féton, pointedont les deux tiers font occupés par une lan-
mais j'entendsun ftylet d'argent boutonné par une de guette cylindrique qui fe termine en pointe. Cette
fes extrémités, & ayant à l'autre un œil ou chas pro- languette doit être dans le même plan que l'aiguille
pre à porter une bandelette de linge effilée qu'on qui eft plate. On attache en D extrémité inférieure,
nomme féton pour entretenir la communication de de la languetteun bout de la ficelle dont on veut
deux plaies. Yeyc; SÉTON & OPÉRATtONduféton. garnir l'aiguille. Cette ficelle ainfi attachée eft con-
Comme il peut fe trouver des plaies qui percent duite dans la fourchette C & revient par l'autre
la cuiffe de part en part, il faut que le Chirurgienait côté de l'aiguille embrauer la languetteB elle re-
une aiguille fort longue on la fait de deux pieces tourne enfurte dans la fourchette d'où elle revient
qui ont chacune environ cinq pouces de longueur. encore embraflerla languette, mais du côté oppofe
Une de ces pièces peut être appellée mâle &l'autre à fon premiertour, ainfi de fuite jufqu'àce que l'ai-
celle-là a fort extrémitéantérieurebouton- guille en foit fuffifamment garnie. Voye{ à l'articls
née, & fon autre extrémité eft en vis. La piece fe- FILET l'ufage de cette aiguille & commenton fabri-
melle a un écrou dans fon extrémité antérieure, & que les filets par fon moyen.
,un oeil ou chas à fon autre bout qui
fert de tête à AIGUILLE, chq les rigueurs d'étuis, de tabatières
l'inflrument. (Y) &c. eu une espèce de petit poinçondont on fe fert
Cefont les Couteliers qui fo ces aiguilles el- pour forer les pieces qu on veutpiquer. Elle eft trop
les fe forgent s'émoulent & fe polluent comme les petitepour être tenue entre les doigts; c'eft pour cela
autres ouvragesde ces ouvriers. V oye^ fortuitCou- qu'elleeft montéefur une efpece de mancheou porte-
TELlER. aiguille. Si la matièreà piquereft dure, on fupplée à
A IG V 1 L L BînftnuBenlde klanchiffeitrsde tire l'aiguille par le foret ou le perçoir. royet Perçoir.
c'en un morceau de fer long dont ils fe fervent pour Aiguille à Sellier c'en une aiguille à quatre
déboucherles trous de la grelouoire lorfque la cire quarres dont les Selliers fe fervent pour coudre leurs
s'y arrête. ouvrages on l'appelle auffi carreletà caufe de fa fi-
Aiguille urm & outil deGuainier;cette aiguille gure oui eft quarrce il y en a de grofles de moyen-
eft de la longueur d'un pouce; elle Ce met dans le pour- nes & de fines fuivant la délicatefle de l'ouvrage
*e-àîguine ,"S rïerï 5 Touvrief i taire les trous dans auquel on veut les employer.
= ragespour y pofer les petitsclous d'ornement Aiguille de chafle morceaude fer (Sfig.11,
Du telle elle n'a rien de particulier dans fâ^formë, Planche de Draperie. couvert d'un côteTouirpiede
£aon que pointue par un bout comme la plûpart longueur,& tarodé de l'autre de la même longueur
Servant à foûtenir la chaffe ou le battant des métiers cheval qui tendoit à les léparer. On les rcplioit
de draps, à le hauffer ou bailler avancer ou reculer effort pour les enfoncerdans avec
un morceau de viande.
fuivant le befoin. Les lames des chaffes C font infé- On expofoit aux loups cette viande ainfi préparée
rées dans l'ouverture dcXaiguille & arrêtées avec les loups avaloieht les aiguilles & la viande goulû-
deux ou trois vis à écrou. La partie tarodée Y de ment & quandla viande étoit digérée les aiguilles
V aiguille paffe dans une ouverture de la traverfe B
reprenant leur premièrefituation, en vertu de l'effort
du métier qui arrête le pié de devant & celuide der- du crin de cheval, révenoient en croix piquoienttes
riere. Il y a dans cette traverfe une ouverture de la inteftins, & faifoient mourir ces anima x.
longueur d'un pié fur dix-huit lignes de largeur; & Aiguilles font auffi des fils ou lard
fur cette traverfe font attachées deux tringlesde fer s quc les va-
lets de chiens pourfanglier doivent polrter
denteléesx x de même longueur, & pofées chacune fer & recoudreles chiens que les dé e fes dupour pan-
le long de l'ouverture. Une piece de fer v v faite en fanelier
auront bleffés..
couteau & ouverte dans le milieu, reçoit par fon ou- AIGUILLER la foie en terme de Manufacture
verture la partie tarodée del'aiguille, eft pofée fur c eft fe fervir de poinçons d'aiguilles, &
les deux tringles x x appellées cramailleres & forme autres in(-
avec l'aiguille uneefpece de croix. Au-deffusde la trumens de cette nature, pour nettoyer la foie fur
piece v v eft un écrou à oreilles appelle le poulet qui l'afple ou hors de l'afple. Cette eu ex-
reçoit la partie tarodée dtdfâiguiïïèTLe poulet fert à preffementdéfendue par l'articlemanœuvre
17 du règlement
hauffer ou baiffer la ch e & la piece de fer qui de Piémont, fous peine de dix livres d'amende fit
forme la croix & qui Soutient la chaffe a encore la c eft avec jufte raifon la foie fur l'afple s'érailleroit
liberté d'avancer ou ré'euler'ïïir les cramailleres ,,& & fe détordroit par le poinçon hors de l'acte
feroit encore pis parce qu'elle ep feche. D'ailleurs, ce
d'entraîner avec elle 1 chaffe qui avance ou recule
en même tems. On ve à Vaniclt Draperie la né- ce befoin d'aiguiller la foie marque qu'on n'a pas pris
ceflité d'avancer ou rec er hauifer ou baiffer la les précautions néceffaircs foit dans la féparation
chaffe. des cocons, foit dans leur féjour dans la baffine
Aiguille à mèche; c'ekdans la fabrique dés chan- pour en tirer une foie pure & nette.
delles moulécs un fil de fer long n pié, recourbé par AIGUILLES tricoter; ce font des fils de fer ou
un bout & en anneau par l'autre bout. On le fait en- de laiton longs, menus, polis, & arrondis
les bouts, qui ferveittà tricoter des Bas des par
trer dans le moule par l'ouverture d'en-haut, le cro- gants
chet ou bout recourbé tourné vers l'ouverture d'en- & autres ouvrages de cette nature, foit fil foit
en
bas on paffe dans le crochet la boucle d'un noeud en laine.
coulant qui tient à la mèche, & qui par cette raifon AIGUILLES d'cnfuple les aiguilles d'enfupU
s'appelle fil à mèche. En tirant Y aiguille on entraîne font autre chofe que des pointes d'aiguillas ordinai- ne
la meche qui fuit le fil à meche on attache le fil à res qu'on caffe pour l'ufage qui fuit. Dans les Ma-
meche au culot du moule cela fait, on prend l'autre nufaâures d'ouvrages en foie fi vous appuyez
extrémité de la mechequi eft rehée hors du moule vo-
tre main furTenfuplc de devant des métiers à ve-
& qui excede l'ouverture d'en-bas on la tire ferme lours cifelés & à petits velours
piquer d'une multitude de petitesvous vous fentirez
avec les doigts afin de tenir la meche droite, tendue pointes. Ce font
& au centre du moule. Yoy. Moule CHANDELLE des bouts d'aiguilles ca1fées qui font fichés dans l'en-
MOULÉE, CULOT.Les Chandeliersont encore une fuple, la partie aiguë, en haut. Ils font placés fur
autre aiguillequ'il appellent aiguille â eafiUr. Elle eft quatre bandesdinvirêmes, & il y en a trois rangées
longue d'un pié ou environ us s'en fervent pour fur chaque bande. Ils débordent au-deffus de la lur-
mettre la chandellepar livres ils enfilent le nombre face dé fenfuple d'une ligne ou environ. Leur ufage
de chandelles qui doit former ce poids puis avecun e4 d'arrêter les velours cifelés & les petits "velours
morceau de 61 dont YaiguUU enfilereft garnie, ils mefure qu'on les fabrique, & de contribuer
en
attachent enfemble ces chandelles.Onappelle/wwï« même tems à la tenfion qui convient à la chaîne.
les morceauxde fil qui font employésà cet ufage par Les enfuples des velours unis ont été très-Iong-tems
les Chandeliers ils les achetontdes Tifferands.Ce garnies de bouts dJaiguitles ainfi que les enfuples
font des bouts de chaînes qu'on ne peut travailler, & des velourscifelés, & celles des petitsvelours, qu'on
qui relent quand on levé les pieces entre le battant appelle communémentvelours de Hollande. Mais
ce l'enfuple de derrière. conçoit facilementque ces petites pointes paffanton à
AIGUILLE iprejfer, efpece de greffe aiguillede fer travers l'étoffe la percent d'une infinité de trous
longue de quelques pouces, & triangulaire par fa & que l'étoffe étant tendue & tirée, ces petits trous
pointe. Les ouvriers en tapifferie s'en fervent pour font encore agrandis par cette aûion. Àuffi l'ou-
arranger,féparer ou preffer leurs foies ou leurs lai- vrage regardé au jour au fortir de deffus l'enfuple
nes après qu'ils les ont placées entre les fils de la en paroîtril criblé on conçoit encore que ce doit
chaîne,afin de formerplus parfaitementlescontours être un inconvénient confidérablepour des fabri-
du deifein. Voye\fig,5. Plan, de tapirent de haute? quans qui fe
Hffe. Il eft évident que fa pointe triangulaire & fes la dernière perfection. On a beaucoup cherché le
angles rendent cette aiguillebeaucoup plus propre à moyen d'y remédier, & l'on défefpéroitprefq ue de
ces ufages que fi elle étoit ronde. le découvrir, lorfqu'on inventa l'tntacage. Il n' a
AIGUILLE,( ffydraul. ) eft une pièce de bois ar- point d'embarras pour les étoffes qui peuvent être
rondie aifez menue & longue de fix piés, retenue roulées fortement fur elles-memes fans fe gâter.
en tête par la brife &portant par le pié fur le feuil Mais il n'en eft pas ainfi des velours f on les rou-
or
d'unpe Cette pierre fert en.la fermant,àfaire
l'eau; (JjQ
•Aiguille (jfauconn.')maladiedes faucons,eau-
loit fortement, dès le commencementdu fécond
tour l'envers fe trouveroit appliqué &ferré fur le
poil qui en (croit écrafé. Voilà ce qui a fait imagi-
fée par de petits vers courtsqui s'engendrent dans ner les aiguilles. Elles tiennent l'ouvrage également
leur chair. Ces vers font plus petits& plus dangereux tendu dans toute fa largeur mais elle*le piquent &
que les. filandres. ne fatisfontqu'à la moitié de ce qu'on fouhaite. De
Aiguille ( On tuoit autrefoisles loups quoi s'agiffoit-il donc quand on cherchoit l'enta-
avec des aiguilles on en avoit deux elles étoient cage ? de trouver une machine qui (e plaçât & fe
pointues parles déplaçât en peu de tems, & qui rint l'ouvrage tendu
& onries attachoitl'une fur l'autre également dan fa longueurce fa
avec un crin de
t(\tcr en défions & fans le froitfer en deffus. Il n'y a 54» 34>*34> font les clous d'épingles fichés fur la
que la féconde partie de ce problème qui foit rélo- planche. 56, eft le fil d'acier pafle entre ces clous
lue par l'entacage, car il faut trop de tems pour en- d'épingles. Quand le fil d'acier eft .fedrefle on le
laqutr & dtfentaqutr. C'eft par cette raifon principa- coupe par morceauxde la longueur que doit avoir
lement qu'on ne s'en fert point dans les ouvrages oit l'aiguille. On prend chacun de ces môrceaux & on
la faflure,c'eft-à-direla plus grande quantité d étoffe les aiguife en pointe avec une lime rude ce qui
que l'ouvrier puiffe fabriquer fans tourner l'enfuple s'appelle ébaucher On n'a que faire de dire que cette
& fans enrouler, eft très-petite c'eft le cas des ve- pointe formera le bec de l'aiguilla On prend l'ai-
lours cifelés & des petits velours. La tire fatigueroit guille ébaudie; on a une efpece de gaufrier chaud
trop la chaîne, fi la faflure étoit longue dans le» ve- on infere dans ce gaufrier le bec de l'aiguille: cette
lours cifelés d'ailleurs comme ce genre d'étoffe efl manœuvre, qu'on appelle donnerle recuit, détrempe
très-fourni les piquûres des aiguilles n'y font pas l'aiguillc & la rend moins caffante. Quand elle eft
grand dommage. Dans les petits velours la chaine recuite, elle perce à l'étau. L'étau dont on fe fert
eft trop fine, pour que la faflure puiffe être longue. pour percer l'aiguille eft une machinetrès-ingénieu-
Il faut donc dans ces deux fortes de velours tour- fe fa queue A, en forme de pyramide, fig. J. s'en-
ner fréquemment & par conféquent s'en tenir aux fonce comme celle d'un tas d'Orfèvre dans un billot
aiguilles, quoiqu'ellcs doivent' rendre le travail des de bois fon corps B a un rebord a a a qui em-
petitsveloursfort délicat.L'entacagen'a donc chaffé pêche l'étau d'enfoncerdans le billot. Ses deux mâ-
les pointes que de l'enfuple des velours unis dont choires biffent entr'elles une ouverture quarrée F,
l'ouvrier ne fabriquantqu'environ deux faffiires par dans laquelle on place une piece quarrée G. On doit
jour, ne dcfantaquequ'une fois ou deux. Refte donc remarquer à cette piece quarrée G, qui s'appelle
un beau problème là propofer aux Méchaniciens,& billc, une rainure t x, allez profonde. C'eft dans
furtout à l'habile Académicien M. de Vaucanfon,à cette rainurequ'eftreçue Yaiguille dont on veut faire
qui ces objets font fi connus & qui s'eft déjà im- la chafie ou qu'on veut percer. Imaginez la bille G
mortalifé par tant de machines délicates. Ce pro- placée dans le quarré F, ia rainure tournée vers l'ou.
blême confifte à trouver une machine appliquableà verture n. Tournez la vis E l'extrémité de cette vis
tout genre d'étoffe en général, qui ne la pique point appuiera fur la bille la pretfera latéralement &
en defTous qui ne la froiffe pomt en deflus & qui l'empêchera de fortir par le côté qu'elle eft entrée.
foit telle encore que l'ouvrier puiffe changer fou'- La bille ne pourra pas non plus forttr par le côté du
vent de faflure fans perdre beaucoup de tems. Ceux quarré F oppofé à fon entrée, parce qu'on l'a fait un
qui chercheront cette machine, trouveront plus de peu plus étroit, en forte que cette bille G entre en
difficulté à la trouver qu'elle n'en préfente d abord. façon de coin dans ce quarré F. On a pratiqué l'ou-
AIGUILLES à Brodeur. Les Brodeurs ont trois for- verture n à la mâchoirecourbe de l'étau, perpendi-
tes d'aiguilles au moins les aiguilles à paffer les culairementau-deflus de la rainure 1, 1, de la bille
aiguilles à foie & les aiguilles à 6 luire. L'aiguille G, & par conféquentde l'aiguille qu'il faut y fup-
à paner l'or & l'argent differe de l'aiguille à coudre pofer placée. Tournez la piece c, afin que l'aiguille
qui s'infère dans la rainure par le côté oppofé de la
en ce qu'elle a le trou oblong au lieu que celle à
Tailleur ou à coudre l'a quarré. Comme il faut effi- bille ne s'y infere que d'une certaine quantité dé-
terminée, & que toutes les aiguillesfoient percées à
ler l'or pour enfiler cette aiguille, & que quand l'or\
eft effilé il ne refte plus qu'une foie plate, il étoit né- la même diftancedu bec. Aflemblez maintenantavec
ccflTâire que faiguille à paner eût l'oeil oblong.L'ai- le corps de l'étau la piece H, au moyen des trois vis
guille à foie eft plus menue que l'aiguille à paffer, & .* t, 1, 3, qui fixent cette piece fur les deux mâchoires.
ion œil eft auffi très-oblong. L'aiguilleà fnfure s'en- Vous voyez dans le plan fupérieur de cette piece H
filant d'une foie extrêmementfine, eft encore puis une ouverture m que cette ouverture correfponde
petite que l'aiguille à foie, & a l'oeil encore plus ob- encore perpendiculairementà l'ouverture n & à la
long ton oeil eft
une petite fente imperceptible. rainure 1, de la bille G cela fuppofé il eft évi-
L'aiguillc à enlever s'enfile de ficelle ou de fil, & a dent qu'un poinçon kl, qui pafferoit jufte par l'ou-
le cul rond comme celle du Tailleur. Outre les noms verture m, par l'ouverture n, rencontreroit la rai-
que nous venons de donner à ces aiguilles, celle à nure 1, 1 de la bille G, & par conféquentl'aiguille
enlever s'appelle encore aiguille à HJiere & celle à qui y eft logée. Soit l'extremité tranchante de ce
frifure, aiguilleà bouillon. poinçon,correfpondanteà la rainure & au milieu de
Y aiguille frappez un coup de marteaufur la tête k de
Les aiguilles àfaire le point font comme les aiguil- ce poinçon, il eft évident que fon extrémité 4 tran-
Tcs àpaj/er, mais extrêmementmenues.
chante ouvrira ou plûtôt s'imprimeradans l'aiguille.
Les aiguilles à tapiffirie font grofles^fortes, & ont C'eft cette empreinte qu'on appelle chajfe & l\w-
l'œil extrêmementlarge & long, fur-tout quandelles guille au fortir de cet infiniment ou étau, eft dite
font à tapiflerie en laine. aiguillepercée, quoique dans le vrai elle ne foit que
AIGUILLES de miùeràbas ou de Bonnetier. Cesai- creufée, action ouverte d'outre eh outre.
guilks font plates par un bout, aiguës & recourbées Cet étau eu très-bon mais il y en a un plus fim-
par l'autre. La partie recourbée & aiguë trouve y pie de l'invention du fieur Barat, le premierfaifeur
quand on la prefle une petite chane pratiquéedans de métier à bas qu'il y ait Pans & qu'il y aura
le corps de Yaiguille où elle peut fe cacher. Voye^ peut-être jamais. fçra Planche 8. du métier à bas,
Planches d'AiguUlier-Bonnttier,fig. j. eula queue fig. iir A rB GD eft un étau fixé fur un établi E éff
de l'aiguille, i fa tête fon bec 4 S fa chaite. l'extrémité du poinçon, 1, i, 3, 4, 5, 6, fig. 2. eft fa
Voici la manièredont on fabrique cette aiguille. On partieinférieure.K, fig. J. eft la bille à laquelle on
a du fil d'acier fort élaflique& fort doux comme le voit plufieurs rainures, afin qu'elle puiffe fervir à
f d'acier nous vient des trifilerics en paquets rou-
lés, il s'agit d'abord de le redreffer pour ceifeffet,
percer plufieurs fortes d'aiguilles. Fig.j.h, eft une
plaque qui s'ajufte par le moyen des vis m n, dans-
00 le fait paffer à plufieurs reprifes entre des clous l'endroit de la partie inférieurede l'étau chifré 1, 6,
d'épingles plantés perpendiculairement& à la dif- 4 7. Imaginez donc la partieinférieure 1, », 3 4,
tinnrç convenable fur une pfanche ou on les voit par fig. 2. couverte de fa fupérieure, commeon voit en
rangées. La fig. 1 Planche de l 'Aiguiller- Bonnetier eft A B C D,fig. t. Imaginez la bille K fig. 3. placéd
l'engin. La planche eft^ percée de deux trous r^x k dans le quarré 8 3,6, 4. Imaginez la plaque L, fi-
fcs extrémités pour pouvoir être fixée par des vis. gurc 4.. ée en 5 Se 7 fig. x. par les vis mn. Ima-
gines
ginez la grande vis à écrou à oreille, fig. 3. paflee dinaires. Les Perruquiers s'en fervent pour monter
dans l'ouvertureS de la plaque ,jig. 4. & dans le trou les. perruques.
6. du deffous de l'étauj%. z. l'écrou de la grande vis LES AIGUILLES paffe-grofes ou
fg. 5. le trouvera 'appliqué fur le milieu de la pla- n'ont rien de particulierque ce nom' qu'on leur
a
que qui fixera la bille dans le quarré 8: 3. 6. 4.fig. 2. donné parce qu'elles ne font point comprimes dans les
1 aiguille à percera. 6. s'inférera en G fig. 1. dans numeros qui désignent les différentes grofleurs dcs
la rainure de la bille, & ne pourra s'avancer dans autres aiguilles.
cette rainure qu'autant que le lui permettra l'extré- LES AIGUILLES il fier/le font encore plus grofles
mité de la grande vis qui eft percéed'un petit trou que-les précédentes elles portent trois pouces dé
dans lequel l'extrémité de l'aiguille eft reçûe. Le long leur nom indique leur ufage.
poinçon /#. y. entrant-exa#ement par l'ouverture On donne auffi le nom d'aiguillecette partie du
1. a. rencontrera avec fon tranchantl'aiguille;& s'il fléau d'une balance qui s'éleve perpendiculaire-
eft frappé il y formera une chaffe. ment fur fon milieu & qui par fon inclinaifon de
On n'a qu'à choifir de ces deux machines celle l'un ou de l'autre côté de la fourchette indique
qu'on voudra elles percent les aiguilles également l'inégalité de pesanteurdes chofes miles fur les pla-
bien mais la dernièreeft la plus fimple. Quand l'ai- teaux, ou qm par fon repos & fon parallélifme aux
guille eft percée on J'adoucit à la lime, & on l'ap- branches de la fourchette indique équilibre ou éga-
plattt un peu à l'endroit de la ehaffe quand elle eft lité de poids entre les chofes petées. La romaine
adoucie on la polit. Pour la polir, on l'enfermeavec deux aiguilles qui ont la même fonction l'une
en
un grand.nombre d'autres dans un morceaude 'treil- deffus de la broche qui porte la garde forte & Pau-
lis, & Pon\ procède comme pour polir l'aiguille à tre au-deffus de celle qui porte la garde foible.
coudre ou Tailleur.Voyc{ Aiguille coudre ou à Aiguilles de l'éperon. C'eft la partie de l'éperon
Taillcur. On la favonne-de-même on la feche pour d'un vaifleau qui eft comprife entre la gorgere &
la fécher, on en prend un grand nombrequ'on met les portes-vergues, c'eft-à-dire la partie qui fait
avec du fon & de la mie de pain dans le moulin. Le grande faillie en mer. Voye{ FLECHE 6- la une fis.
moulin eft une boîte ronde & cylindrique traverfée marine Planche IV. nO. igj, & Plancher. fig.
par un arbre, qui eft la feule piece de cette machine Les aiguilles font deux pièces de bois qu'on z.
qui mérite d'être cônfidérée. Voye^fig. 8. le moulin, portionneau relèvementqu'ont les préceintes, pour pro-
^fis- 6. fon arbrc. Cet arbre eft traverfé de bâtons les y joindre bien iufte & leur donner
en même
qui fervent à fafler & vanner les aiguilles, pendant tems une belle rondeur afin que l'éperon ne bailfc
que le corps du moulin tourne fur lui-même. On plie pas, & ne paroiffe pas comme fe détacheur du bâ1i-
les aiguilles au foitir du moulin on a pour cet effet ment ce qui eft extrêmementlaid: On place la fri-
un outil appellé plioir, qu'on voit fig. 3. c'eft une fe entre les deux aiguilles. L'aiguille inférieure d'un
plaque de fer pliée en double de maniere que les vaiffeau de 134 piés de long de l'étrave à l'étam-
côtes A B CD, foient bien parallèles. On infère bord, doit avoir 11 niés de long 17 pouces de lar-
dans le pli la pointed'une aiguille I K. L on tourne ge, & 14 pouces d'epaifleurà fon arrière c'eft-à-
le plioir qu'on tient par la partie E F G H qui lui dire au bout qui joint l'avant du vaifleau. Sa cour-
fert de manche on tient l'aiguille ferme par ce bure doit être de plus de 10 pouces pour donner
moyen fa pointe fe plie cn K & $ eu évident qu'une plus de grace. A pies de fon arriere l'aiguille doit
autre aiguille fe pliera de la même quantité. On fait avoir 12 pouces de large à' 9 pies elle doit avoir
le bec ou le crochet, en faifuTant avec une tenaille 1 pouces & à 1 piés de fon extrèmité au bout de
l'extrémitéde l'aiguille,& en la contournantcomme devant elle n'a qne^ypouces c'eft-à-dire en fon
on voit figure y. de maniere que l'extrémité aiguë deflus. L'aiguille uipéncure eft moins/ortc que l'in-
paffe fe cacher dans la chaffe. Après que le bec eft férieure, elle doitavoir un pié de large à fon arriere,
fait, on palme palmer, c'eft applatir dans- le plan & pouces en avant fort épaiffeur doit être de i z
du corps du bec fur un tas l'extrémité de l'aiguille pouces à Con arriere, & 9 en devant. (Z)
qui doit être prife dans le ,plomb à aiguille. Voye^ AIGUiLLES dt tri ou de rrévier. Ce font les aiguil-
PLOMH à aiguille. Enfin on les jauge & c'eft la les dont on fe fert pour coudre les voiles. Il
derniere façon. On voit fig. 4. la jauge. C'eft une 'de trois fortes aiguilles de couture 1 aiguillesy en a
ail-
plaque mince d'acier ou de fer, percée de trous lets, c'eft pour faire des boucles de certainescordes
ronds & fendue par les bords de fentes de différen- qu'on appelle bapus, & les appliquer fur des trous
tes largeurs mais qui vont toutesjufqu'au trou. On qu'on appelle aillas oû l'on pane des garcettes
place la tête d'une aiguille dans un de ces trous, & aiguilles de ralirrgut doubles & fimples c'eft-à-dire
on la fait enfuite fortlr par une des fentés il et! évi- pour coudre & appliquerces cordes qu'on emploie
dent que fi l'aiguille a plus de diametre que la fente, pour fervir d'ourlet aux voiles. (Z)
elle ne paflera pas. On préfente fucceuivement la AIGUILLES. Ce font dans les Manufactures en
même aiguille à différentesfentes en allant de la foie des filets de plomb de io à 11pouces de lon-
plus étroite à la plus large & la fente par laquelle gueur, du poids de deux onces attachés aux mail-»
elle fort marque fon numéro ou fa grofteur.
Ces numeros commencent à\*i. & continuent juf rame tendues & la foie de la chaîne baillée. U y a
qu'à 16. inclufivement ils reprennentà 18. il n'y a des aiguilles de demi-Once plus ou moins dans les
point d'aiguilles du 10. il y en a du 30. du 40. point métiers à la petite tire. Quand au nombre qu'il
en
des numeros intermédiaires:il y eri a quelquefois du faut pour chaque métier, Voye^ l'article Velours
25. mais rarement. à l'article la cifeli, auquel nous avons rapporte^ liTplupartdes au-
raifon de ces numeros & de leurs fauts. Il eft ordonné tres étoffés. Voye{ Planche Vl.foierie «°.*j^. les
par le Règlement du 3°. Mars 1700. que pour'les
ouvrages de foie chaque plom rtera trois aiguil- •AIGUILLES, Se
les & que pour les ouvrag de laine de fil de crinales. Les premières ou les diferiminalês fervoient
coton, de poil de caftor, chaqueplonib en portera aux femmes mariées à féparer en deux leurs che"
deux:quant à l'ufaee de c s aiguilles, Voye[ auflî veux fur le devant & cette raie pratiquée entre
l'article BAS au Métier & Us planches. leurs cheveux sinfi féparés les diftinguoit des
Aiguilles à Perruquier ce font des aiguilles filles. En effet piefque toutes les têtes antiques de
très-fortes aiguës par un bout percées par l'au- femmes qu'on trouve dans le P. Montfaucon, ont les
tre, cheveux féparés les autres les ont frifés fur le de-)
vant du front à l'exceptionde quelques-unes mais plupartdes poisons. Voyt^Poisson.On entend auffi
il n'y a rien d'étonnant en cela les modes varioient quelquefois par le mot aiguillon, aculeus fpina les
chez les Romains ainfi que parmi nous & les coér- pointes, les piquans des nériflbns des porc-épics,
fufes ont rechangé à Rome jufqu'à quatre fois en des ourfins, &c Voye^ HERISSON PORC-ÉPIC
vingt ans. Les aiguillescrinalesfervoientfeulement à OURSIN.
tenir les boucles des cheveux frités. Aiguillon, {Manège.") fi>y«{ VALET.
AIGUILLETIER,f. m. eft à Paris un ouvrier quifait Aiguillon intlrumentde la campagne c'cil un
& vend des lacets & autres uftenciles ferrés de cette bâton de neuf à dix piés de longueur,d'un bon pouce
cfpece. Il peut vendre encore des nœuds d'épaule de diametre armé d'une douille pointuepar le bout,
ou fimplement aiguifée & durcie au feu oh s'en fert
& toutes fortes de menue mercérie comme cordons
de canne de chapeaux lifieres d'enfans jarretie- pour piquer les bœufs & les exciter au travail.
font à Paris un corps de AIGUILLON,( Chajfe. ) te dit de la pointe qui ter-
res, &c. Les Aiguilleticrsnombreux. Le plus beau de mine les filméés des bêtes fauves. Les fuméesont des
Communauté mais peu
leur privilège eft de vendre ,fans aucuns fers, tou- aiguillons c'efl unc bétefauve qui apaffi.
tes les marchandéesqu'ils peuvent ferrer. Aiguillon ( Géog. ) ville de France en Guyen-
AIGUILLETTE, 1 i, f ( Mercerie. ) eft un morceau dans l'Agenois. Long. 18- 8. la', 44. zS.
ne AIGUILLONNÉ
de treffe tiffu ou cordon plat ou rond ferré par adj. ( Chajfe. ) tc dit des fumées
les deux bouts dont on fe fert pour mettre fur l'é- qui portent un aiguillon quand elles font en noeuds
paule ou pour attacher quelque chofe. Les aiguillet- ce qui marque ordinairementque les cerfs ont eu
mais quelque ennui.
tes ibnt du commercé des Marchands^Merciers AIGUISÉ, adjeft. en termede Blafon, fe dit d'une
ce font les Paflementiers-Boutonniers qui les fabri-»
& ont droit de les vendre, pourvu qu'elles croix d'une fafce, d'un pal, dont les bouts font tail-
quent
toient faites de trèfles rondes ou plates. On fait des lés en pointe, mais de forte néanmoins que ces poin-
aiguillettes de fil d'or & d'argent de foie de fil tes ne forment que des angles obtus.
&c. Les aiguillettes ont eu le fort de bien d'autres Vaiguifé diffère dujîche en ce que celui-ci s'appé-
ajuftemens elles font hors de mode. On n'en voit tiffant depuis le haut, fe termine par le bas en une
plus. gueres qu'aux domestiques, & aux cavaliers pointe aiguë au lieu que la pointe de l'aiguifl ne
de .certains regimens. On dit aujourd'hui naud d'é- prend que tout au bas.
Chandos d'argent au pal aiguifl de gueules. C)
Aiguillette ( Manège. ) Noüer l'.iguilletu ef. AIGUISE,Rla pierre on entend par cette exprel-
fion dans les ufines oû l'on travaillela pierre calami-
pece de proverbe qui fignih'e cinq ou fix fauts ou naire & le cuivre détacher l'enduit qui couvre les
ruades confécutives& violentes qu'un cheval fait
tout-coup par gaieté ou pour démonter fon cava- faces intérieures des moules dans lefquels on coule
lier. Voyti SAUT RUADE. (r) les tables, lorfque cet enduit ne peut plus fupporter
de fonte. Voye{ Ujfitail de ceue opération C article
Aiguillettes-de maho petites cordes faites
avec l'écorcedu mahot filée on s'en fert dans les ifles Calamine.
Franç'oifes '-
Américaines à attacher les plantes de AIGURANDE, ( Géog. ) ville de France dans la
Marche fur les confins du Berry. Long. zg. 33. lat.
tabac aux gaulettes quand on veut les faire lécher
à la pente.
Aiguillettes font parmi les des AIL, en Latin allium, f. m. {flift. nat.) herbedont
rubans de fil ou de foie ferrés à l'ordinaire, dontles la fleurapproche en quelque manrerede celle du lis
dames & les enfans fe fervent pour foûtenir leurs elle eft compofée de fix feuilles le pifül en occupe
le milieu, & devient dans la fuite un fruit arrondi
AIGUILLIER, Artifan qui fait & qui vend des ai- & divifé en trois loges remplies de femences prefque
guilles, des alênes &c. Les Aiguilliers forment Pa- rondes. Ajoûtez au caraâfere de ce genre les fleurs
ris une Communauté dont les flatuts font du 1 Sep- qui naiffenten bouquets fphériques ~lcs racines com-
tembre 1599. Par ces ftatuts ils font qualifiésMaîtres pofées de tuniques qui enveloppent plufieurs tuber-
Aiguilliers-Alèniers & faifeurs.de burins, carrelets cules charnus, & les feuillesde la plante qui ne font
& autres petits outils fervant aux Orfevres, Cordon- point en tuyau comme celles de l'oignon. Tourne-
niers, Bourreliers & autres &c. Suivantces ftatuts fort, Inft. rci furb. Voye\ PLANTE. ( 1 )
( Jardinage. ) Rienn'eft fi fort que l'odeurde
aucunne peut être reçu maître qu'il n'ait atteint l'âge Ail
de vingt ans, qu'il n'ait été en apprentiflagependant cette plante elle rend l'appétit aux animauxdégoû-
cinq ans, & enfuite fervi les maîtrestrois années en tés, & il y a des pays où l'on en met dans les vian-
qualité de compagnon & qu'il n'ait fait chef-d'oeu- des à rôtir. On enfonce les cayeux en terre de trois
vre il faut pourtant en excepter les fils de maîtres ou quatre pouces à la fin de Février,& à autant de
qui font reçus après un feul examen. diftance l'un de l'autre,,On les fort de terre à la fin
Chaquemaître eft obligé d'avoir fa marque partis de Juillet pour les faire fécher dans un lieu conve-
culiere, dont l'eriïpreinte foit mife fur une table dé- nable, & les garder d'une année à l'autre. ( K )
pofée chez le Procureur du Roi au Châtelet. •Ail ,(M». mtd.) On tire des gouffesde l'ail dans
Vers la fin du xvn. fiecle, la Communautédes l'analyiechimiqueun phlegmelimpide, qui a le goût
Aiguilliers ayant de la peine à fubfifter fut réunie à & l'odeurde l'ail d'abord un peu acide & falé puis
cellc des maîtres Epmgliers par Lettres patentesde moins falé & fort acide une liqueur limpide fort
l'année 1695. Les Jurés des deux Communautés réu- acide Srenfin acerbe une liqueur limpide rouflâ-
nies furent réduits au nombre de trois favoir deux tre, fait un peu acide, foit alkaline urineufe& pleine
Aiguilliers& un Epinglier.On fit quelques change- de tel volatil urineux un fel volatil urineux con-
confiflançe d'extrait.
mens dans les ftatuts qui pour le fitrplus reflerent cret une huile épailfe, & de la
eni%ueur. Foye^ l'article EPINGLIER. La mafle noire reftée dans la cornue calcinée
AIGUILLON f. m. ( Hift. nat. ) aculeus partie pendant 9 heures au feu de réverbère a donné des
du corps de plufieurs infeûes.*Par exemple, l'abeille cendres dont on a tiré par lixiviation du fel fixe
falé. Ainfi l'ail eft compofé d'un fel ammoniac uni
a un aiguillon qui eft placé à la partie pofterieurede
fon corps c'euavec cet âiguhron qu'elle pique. V. avec beaucoup d'huile, foitiubtile, foitgroffiere,
Abeille, Insecte. On a donné le nom d'aiguillon, acre, mais capable d'une grande expansion.
aculeus aux parties olTeuIesôe pointues qui fonfdaTïs
Il contient des parties fubtiles aâives, acres &
Ics nageoires& fur d'autres parties du corps de la un peu cauftiques aflivts û on en met à la plante
des pics wi emplâtreV l'haleine fentira l'ail acn, partie des ailes des oifcaux. Cette conformation pa-
c'eft une roît la plus favorablepour le vol cependantil y a
cette qualité fe dii'cerrteau goût caujhque des oifeaux qui ne peuventpas voler,quoiqu'ilsayent
fuite de l'analyse chimique& d'autresexpériences.
dans
AILAH,( Géog. )
l'Arabie Petrée,
ye
fur la
& ancienne ville d'Afie
mer Rouge c'eft l'ancien
des ailes tels.font le pingom, l'émeu & l'autruche.
Il ne lera ici quetlion que des ailes des oifeaux.
Ekth. Long. Sj. to. lut. 29. 20. Voici ce que dit à ce fujet M. Formey Secrétaire de
AILE, f. f. ( Ecrivain. ) Les Ecrivainsentendent l'Académie royale des Sciences de Berlin, dans un
manuscrit qu'il nous a remis.
par Voile d'un* plume la partie fupérieure & barbue

le dedans de l'aile &


l'extérieureou le
ie
d'une plume ils y diftinguent4e deffus& le detfous
la partie cannelée qu'ilsawnmentl'tfifc intérieure ou
deffiis?**
litfe qu'ils appellent

AILE, ala. Les Hébreuxfous le nom d'aiú enten-


« Ailes, parties du corps des oifeaux qtii font les
inftrumèns du vol & qui font façonnées pout cet
» effet avec beaucoup d art, placées à l'endroit le
» plus commode du corps & le plus propre à 1W
h tenir*dan&jKiexact équilibre au milieu d'un fluide
dent non-seulement les ailes des oiseaux, mais auffi »*aufli fubth*quee l'air. En général toute la ftrufture
le pan des habits, l'extrémit^ d'un pays, les ailes » des ailes parfaitement convenable à leur mé-
d'une armée; & dans le fens figuré & métaphorique, »chanifme.^
la protection, la défenfe» Dieu dit qu'il a porté fon » Elles font façonnéesavec beaucoup d'art. Cet art
peuple fur les ailes des aigles c'eft-à-dire qu'il les a M
incomparable brille dans la conftruclion de cha-
tirés de l'Egyptecomme un aigle porte fes petits fous que plume. Le tuyau en eft extrêmementroide &
tes ailes. Le Prophète prie Dieu de le protéger fous M
crèux par le bas ce qui le rend en même tems
fes ailes il dit que les enfans des hommes efperent fort & léger. Vers le haut il n'eft pas moins dur
dans la protectionde fes ailes in tegmint alarum tua- » & il eft remplid'une efpece de parenchyme ou de
rumfperabunt. Ruthprie Booz d'étendrefur elle Voile h moelle, ce qui contribue auffi beaucoup à fa for-
de fon habit expande pallium tuum ( Hébreu ) olam "ce & à fa légèreté. La barbe des plumes eft rangée
tuamjuper famulam tuam. Dans J érémie i j 3 4, tefang » régulièrement des deux côtés large d'un côté &C
s'tft trouvé dans vos ailes dans le pan de vos habits. »
étroite de l'autre. On ne fauroit aflei admirer l'e-
Haïe parlant à l'armée du Roi d'Hraél & de Syrie, xaditudè du fage Auteur de la nature dans le foin
qui devoitvenir furlesterres de Jùda dit l'étendue exad qu'il a pris d'une partie auffi peu confidéra-
de fes ailes remplira toute votre terre, Emmanuel. Le ble que le paroît cette ba%e des plumes qui font
même Prophètenomme les filtres des Egyptiens,cirre- » aux ailes. On y peut obferver entr autres ces deux"
balum alarum, apparemmentcaufe des baguettes » chofes. i". Que les bords des filets extérieurs tit
qui joiioient dans les trous du fiftre. Exod. xjx. 4. » étroits de la barbe fe
courbent en bas, au lieu
Deut. xxxij. Il. Pjàl. xxj. 8. Ruth iij. If. » que ceux des intérieurs & plus-larges fe courbent
viij.8.&xviij. » en haut par ce moyen les filets tiennent fortc-
Ailleursil nomme Yaili de la terre l'extrémité du ment enfemble ils font, clos & ferrés lorique
» faile eft étendue, de forte qu'aucune plume ne
pays. Ifaïe xiv. 16. Nous avons oiü les louanges du l'impreflion qu'elle fait
jufte de l'extrémitéde la terre à/mibus terra ( l'Hé- » perd rien de la force ou de
breu) ab alis terra. Voyt[ auffi Job xxxviH. 13. Te- M
fur l'air, i'. On peut remarquer une adreffe &
mufti txtrema terra. Malach. vj. 1. On donne aux une exactitude qui ne font pas moins grandes
orielur vobisjal Jufii- dans la, manière 'dont les plumes tbnt coupées à
rayons du foleil le » leur bord. Les intérieuresvont en fe rétréciffant
tire & fanitas in pennis tjus ou plutôt on nous re-
préfentele foleil comme ayant des ailes à aufe.de m
& fe terminent en pointe vers la partie fupérieur-
la rapidité de fa coude.Les poètes donnentquelque- » re de l'aile. Les extérieuresfe rétrécirentd un fens
fois des ailes aux animaux qui traînent le char d'A-
pollon ils en donnent auffi à Mithras,qui eft le
leil. Ofée iv. 19. parlant'du vent, nous le repréf ente
» contrake de la partie fupérieurede l'aile vers le
» corpsIrlu moins en beaucoup d'oifeaux. Celles
du milieu de l'aile ayant une barbe par-tout égale,
avec des ailes ligavit eumfpiritusin alis fuis.Calmet, ne font guère coupées de biais de forte que l'ai-
DiS. de la Bib. tom. I. lett.A,p. 88. ( G ) » le, foit étendue, foit refferrée, eft toujours fa- -°':
AILE, en Anatomie fe dit parties, » çonnée & taillée auffi exactement que fi elle avoit
inférieures du des deux|nnes offeu- » été
coupée avec des cifeaux. Mais pour revenir à
comme des nez,
la tiffure même de cette barbe dont nous avons en-
• fes de l'apophyse ptérigoide, des quafte-ep .hyfes »
de l'osfphénoide,dontdeux font appelléesles grandes trepris l'examen elle eft composée de filets fi ar-
ailes, 6l deux Us petites ailes. V. PtERIGOÏDE, SPHÉ- » tiftement
travaillés, entrelacés d'une manière fi
NOÏDE, NEZ, &c Voyt[ Pl. I. Ânatom.fig. a. S. curieufe, que la vue n'en peut qu'exciter l'admi-
HIK VX 4 l'os fphénoïde. XV 4 les grandes dits. ration, fur-tout lorfqu'on les regarde avec des
H f aile externe. Yaitt interne. K le petit crochet w
microfcopes. Cette barbe ne confinepas dans une
qui s'obferve à l'extrémité de l'aile interne. CL) feule membrane continue car alors cette mem-
Aile partiedu corps des oifeauxqui eu double, "brane étant une fois rompue, ne fe remettroit en
& qui confondà nos bras & aux jambes de devant » ordre qu'avec beaucoup de peine mais elle--eft
des quadrupèdes. C'eft par le moyen des ailes que compofée,de quantité de petites lames ou de fi-
les\pifeaux Ce Soutiennent en l'air & volent. Tout >*lets mtnces & roides, qui tiennent un peu
de la
animal qui peut voler a des ailes ou dès partie* de nature d'un petit tuyau de plume. Vers la tige ou
fon corps qui reffemblent à des ailts pour la figure j n le tuyau, fur-tout dans les grottes plumes de l'ai.
& pour le mouvement, comme on le voit dans plu* »le, ces petites lames font plus larges & creufées
fieurs infeâes tels que les mouches, tes papillons, m
dans leur largeur en demi-cercle;ce qui contribue
les fearabés &c On trouve même des animaux bien beaucoupà leur force, & à ferrer davantage ces
différens des infeâes & desoifeaux, qui font cepen- lames les unes fur les autres, Iorfque l'aile fait fes
dant conformés de façon «wfils peuvent voler «tels m battemensfur
l'air. Vers le bord ou la partie cx-
font les chauve-fouris& l'écureuil volant. Auffi y » térieure de la plume, ces lames deviennent très-
a-t-il beaucoupde ditfére«e entre toutesces fortes h minces & fe terminent
prefqu'en pointe en-
il' ailts les unes font meftraneufes les autres font deffous elles font minces polies mais en-de£
&
fe divife en deux parties ,gar-
.cutanées. foyrçInsecte, Chauve-souris, Ecu- n fus leur extrémité
font couvertes de plu-
reuil. Les ailes des oifeauxplumes nies de petits poils, chaque côté ayant une dit:
mes, ou pourmieuxdite les font la principale » féreme iorte de poils. Ces poils (ont larges leur
» bafc; leur moitié fupérieure eft plus menue, & »les appelle alarum nmigts comme fi on diibit,
» barbue. »les rameurs ou les rames da faite; les autres plumes
» Les ailtsfont placées Cendroit le plus commode »,font les plus petites, elles recouvrent la partie in-
du corps. Il eu confiant que dans tous les oifeaux » férieure des grandes, ce qui leur a fait donner le
» qui oat le plus d'occafionde voler, les ailée font n nom de remigum tegetes. On diflingue celles qui
» placées à l'endroit le plus propre à balancer le font fur la face extérieure de l'aile, & celles qui
» corps dans l'air, Et 3 mi donner un mouvement font fur la face intérieure. Ces plumes font difpo-
m progreffifauffi rapide que les ailts & le corps
font » fées fur l'une & fur l'autre face par ramgs qui lui-
capables d'en recevoir fans cela nous verrions » vent la longueurd»Vaile & qui fe Surmontent les
» les oifeaux chanceler à tout moment & voler » uns les autres. Les plumes qui fe trouvent fur la
d'une manière inconfiante & peu ferme comme côte de l'aile font les plus petites les autres font
«cela arrive lorfqu'on trouble l'équilibre de leur » plusgrandes à mefurequ'elles approchentdes gran-
» corps, en coupant le bout d'une de leurs ailes des plumes de l'aile. On les a appellées alarum vcfli*
» ou eh fufpendant un poids à une des extrémitésdu » criées parce qu'elles revêtent les ailes en-deffus Se
» corps. Quant à ceux qui nagent & qui volent les » en-deffôus».
ailes pour cet effet fontattachées au corps hors du

AtLE s'empioyeauffi en Fauconnerie; on dit monter
t*
centre de gravité & pour ceux qui fe 'plongent fur l'aile, donner du bec & des pennesi pour exprimer
» plus fouvent qu'ils ne volent, leurs jambes font les différentes manières de voler. Monttrjur l'aile
» plus reculées vers derrière, & leurs ailes plus
le c'efl s'incliner fur une des ailes, & s'élever princi-
avancéesvers le devant du corps. palement par le mouvementde l'autre. Donnerdu
v^Strudure des ailes. La manière dont les plumes bec & des pennes c'cfiaccélérer le,vol par l'agitation
»'font rangées dans chaque aile efl fort étonnante. redoublée de la tête & de l'extrémité des ailes.
» Elles font placées dans un ordre .qui s'accorde AiLE terme de Botanique. Les ailes des fkurs lé-
» exactement avec la longueur & la force de cha- gumineufes font les deux pétales qui fe prouvent
»què"plume: les greffes fervent d'appui aux moin- placés entre ceux que l'on a nommés U pavillon &
» dres elles font fi bien bordées couvertes & dé? '{a carène ce font les mêmes pétalesqui repréfen-
fendues par les plus petites, que Tair ne fauroit tent les ailes de papillonsdans cesmêmes fleurs aux-
» gaffer à-travers; par-là leurs impulsonsfur ce quelles on a auffi donné le nom de
» fluide font rendues très-fortes. Enfin pour finir cauie de cette reffemblance. On entend auffi quel-
Jt cet article, qui mériteroit que nous nous y arrê- quefois par le mot d'ailes, de petites branches qui
» ta fiions plus long-tems, quel appareil d'os très- Sortent de la tige ou du tronc des plantes. On ne doit
forts mais fur-tout légers, & formés avec une pas prendre le mot d'aile pour celui d'aifelle quicit
M adreue incomparabie quelles jointures qui s'ou- angle que la feuille forme avec fa tige. Voyt^kM,~
» vrent, fe ferment, ou fe meuvent de quelque côté SELLE des plantes. On donne le nomdWcà à la pe-
» que l'occafion le demande foitpo ur étendre If tite membranequi fait partie de certaines graines
» ailts foit pour les refferrer vers le corps en un par exemple, de celles de l'érable on appelle, ces
» mot quelle diversité de mufcles, parmi lefquels graines femenees ailées. On dit auffi tige atiee lors-
» la force finguliere des mufcles pectoraux mérite qu'il y a de ces fortes de membranesqui s'étendent
» fur-tout l'attention, parce qu'ils font beaucoup lé long d'une tige. (/) •
» plus forts & plus robuftes dans les oifeaux que Ajlk terme J'ArchiteclW' tes anciens compren.
7 » dans l'homme que dans tout autre animalqui n'a nent généralementfous cetiom le portique & toutes
». pas été fait.pour voler. Plaçons ici la remarque les. colonnes qui font autour d'un temple, c'cfl-à-

"
de Borelli à cet égard Pectoral**mufculi homtnit dire celles des facesaufli-bienque celles des côtés.
tffitcUmes humeros parvi Grparum Ils appelloientpiripteresles temples qui avoient des
aquant aut ftptuagtfimam partent ailas tout à Pentour & par conséquentles colonnes
» omnium mufculorumhominis contra in ayihu pte- des faces de devant & de derrière étaient félon eux,
» t orales t & aquant imotx- des.ailes. Voyt{ Périptere.
» cédant &magispendent omnes mufculi Aile Se dit par métaphore d'un des côtés en re-
w ejufdtmavis (imul fumpti.
Willughby
L>è motu animai, vol. I. tour d'angle qui tient au corps du milieu d'un bâ-
» prpp. 1 84, M. après avoir fait la même triment.
» remarque, ajoute la réflexion fuivante c'tft par On dit aile droite Se ail» gauche, par rapport au bâ-
n cette, raifon que s'il boit poffiklt À f homme da voler, timent où elles tiennent & non pas ¡\ la perfonne
» ceux qui ont confidèri le plus attentivementtefujtt qui le regarde; ainfi la grande ^galerie du Louvre*
h croytnt que pour entreprendre une pareille chofe avec en regardant le château du côté de la, grande cour»»
» efpirance de fuctts on doit teUemtnt ajuficr & mi-, e& Voile droite du palais des Thuileries.
nager les ailes que pour les diriger on Je firvt des On donne encore ce nom aux bas-côtés d'une
» jambes & non des br4s; parce que les mufcles des
m jambes font beaucoup plus robuûes
comme il 1 Ailesde mur voyt^ MUR tnailêt..
» Tobferve très-bien. Wulughbv Ornuol. Uv. I. Ailes de ce
dansl'étendue d'uitpié, qui
'les. &
de mur
Ici finit le manuferit de M. Formcy pour le mot
4il*
Je n'ajouterai à cet article qu'une énumération
tuyau d'une cheminée, & danskfquelsoftfcelleles
Ailu de pavé; ce font tes deux tfké* ou pente de
des principalesparties de l'aile. « Tous les oifeaux
m dit Villughby ont à, l'extrémité de l'aile, une for- bordures*
»te d'appendice en forme de doigt, qu'il appelle Côtés d'un
n faite fuondairt extérieure ou la f auffi aile uté- veûibule. -Vitruve le*. t?1. g. 3. 1 2. ( P )
M rieureelle n'eft compofée que de quatre ou cinq
m plumes. Quelquesoifeaux ont un r^ng de plumes terre Se en Franc»; Anglois & qui doit
j» fur la partie intérieure de qu on ap- favoir par conféqueat«kque Faite, dit
/aujfe aile- intérieure, -Ses plumes font or-
» dinairement blanches. On dîflingue dans les ailes
deuxfortesd| plûmes les grandes, qui font celles agréable au goût qu'il n'y entre ni houblon ni
» mttiervent le plus pour autres-plantes ameres .Se que fa grandeforce vient
d'une fermentationextraordinairequ'on y a excit Je tendent que de la portée du nilil c'eft-à-dire de la,
i
par quelquesingrédiens acres & piquans. du 1 40 toites. Il faut aufli que la dçfenfe 'n'en foit pas
_Nos Brafleurs au contraire entendentpar aile la trop oblique autrementelle devient très-foible, Se
même chofe que par métiers une liqueur fans hou- d'un très-léger ohftacle; à l'ennemi.
blon la première diffolution de la farine dans l'eau f Ailés (/«)'</« ««{; voye^Nti." (/.•)
chauae qu'on fait enfuite bouillir & dont on ob- Ailes de aie en
tient fans autres préparation une liqueur douce- Anatomie font deux ligamens fort larges & mem-
reufe, même fucreer mais julqu'à la fadeur & qui braneux, qui tiennent le fond de la matrice attaché
aux os de t'uium leur nom vient de la reffemblan-
ce quelles olit avec les ailes d'une chauVe fouris.
chevalerieinffitu en Portugal en 1 165 fuivant le
Père Mendo, Jéfuite; ou en 1 17 1 fuivant D. Mi- • Ailes nom que les Horlogersdonnent aux dents
cbjeli comme on le peut voir dans fon Teforo mill- d'un pignon. Voyt^ DENT, PIGNON..
t0$de Cavalkria. Alphonfe-Henri premier, roi de Pour que la roue mene uniformémentle pignon,
Portugal, fonda cet ordre à l'occàfiond'une vicloire ,or, la dent rencontre l'aile dans la ligne des cen-
qu'il avoit remportée fur le roi de Seville & les Sar- tres il faut que la face' de cette aile foit une ligne
rafins, & dont il attribuait le Succès au fecoursde droite, tendante au centre. Foyt{ Roue, En&re-
S. Michel, qu'il avoit pris pour patron contre les NAGE. (F)
Infideles. AiLES, fe dit, en Jardinage, des arbres ou des
La bannière de cet ordre étoit une aile femblable plantes, qui pouffant des branchesà côté les unes
à celles de l'Archange de couleur de pourpre, & des autres, forment des espaces d'ailes.. On voit ai«
environnée de rayons d'or. La regle des chevaliers artichaux, des pommes à côté du principalmontant
de S. Benoît. Ils faiibientvoeu de défendre & fur là même tige ces pommes font appellées les
Xla^eligion Chrétiçnnp & les frontieres du royau- ailes d'un pié a" artichaux." (A )
>me X& de fecourifiB orphelins.' Leurfj^vife étoit Ailes terme de Tourneur ce font deux pièces de
bois plates& triangulairesqu'on attache en-travers
à une des poupéesdu tour, pour lui iervir de fup-
A ILES f. f. pi. tn termes de Guerre font les deux port, quand on veut tourner des quadres ronds.
extrémitésd'une armée rangée en bataille on les AILES ou AILERONS, en termes dpf'iirier, font
dklinguejen aile droite & en aile gauche. foyer^ Ar- les extrémités les plus minces du plomb qui entre-
MÉE, Bataillon, &c. La cavalerie eft ordinaire- tiennent les pieces de verre dont rin panneau de vi-
ment portée fur les ailcsc'eft-à-dire fur les flancsà tre eft compofé & qui recouvrant de part & d'au-
la droite& à ta gauche de chaque ligne on la place tre ces mêmes pièces empêchentque le vent ni la
ainfi afin de couvrir l'infanterie qui eft au milieu. pluie ne paffent entre le plomb & le verre. Voyet^
Voyti Ligne & Flanc.
Pan, l'un des capitaines de Bacchus, eft tegardé Ailes (Manège. ) Les ailes de la lance font les
comme le premier inventeur de cette matière de pièces de bois qui formentl'endroitle plus large de la
ranger une armée en bataillé & c'eft-là la caufe
à ce qu'on prétend, pourquoi les anciens,qui nom* Ailes en Blafon fe portent quelquefoisamples
moient cornua ce que nous appelions ailts aujour- & quelquefoisdoubles; on appelle ces dernières,
d'hui, représentaientPan avec des cornes à la tête. ailes conjointes.Quand les pointes fonttournées vers
Voyti Panique.
Ce qu'il » de certain, c'eft que cette manière
le bas d l'écuffon on Tes nomme ailesrtmtrfies Se
ailes élevées, quand les pointes font en haut. Voyet
de ranger les armées eft très-ancienne.On fait qtte VOL. (F)
les Romains donaoient le nom à ailts à deux corps Ailes terme de rivière font deux planches for-
de troupes de leurs armées, qui étoient placés l'un mant arrondiflement de trois pouces d'épahTeui
à droite & l'autre à gauche, qui confiftoient l'un que l'on met au bout des femelles d'un bateaufoncet
& l'autre dans 400 chevaux Et 4100 fantaflins. Ces en-avant & en-arrière.
ailes étoientordinairementde troupes alliées,& leur AlLEpartit du MOULIN.
ufage étoit de couvrir l'année Romaine, commeles Aile DE FICHE ««Couplet ç'eft la partie de
ailes à\m oifeau fervent à lui couvrir le corps. Les ces ouvrages de femirerie qui s'attache fur le bois,
troupes des ailti étokat appellées alares, & alarts & qui eft entraînéedans le mouvementd'une porte,
copia. d'une fenêtre, d'un volet brifé en un mot, on donne
le nom à' aile à tout ce quf n'èft pas la charnière.
te, aile gauche, Ce centre..
Aujourd'huiles armées font divifées en aile droi-
Ailes lignifie aufS les deux files qui terminentla
Aile fe ditde la partie des tardoiresà l'ufage des

droite & Ta gauche d'un bataillon ou d'un efcadron. partie/,


le lacfl & évafée autant qu'il le faut pour recevoir
Du temsqtrbn «roit de*piqwers, on les plàçoit dont on veut
>adjeûif terme piquer une
de Blafin j viande. toute..
AILÉ il fe dit de
kxvts,daw,la¥onificauon.ifont les côtés ouïes I\p pièces auxquelleson donne des ailes contre leur
n
d'un autre emait ou
D'aïur au
couleur
encore d« tous les animaux volatils qui ont des ailes
de leur
corps de la place trop corps.
éloignées» ou du moins par des redoutes^ou par les au grifond'or
des travée faites d«is leur foffé. Cottes d«é ou-
vrages à corne placés vis-à-vis les courtines font carnation ailée d'or, tenant une'épée d'argent, la
flanquées ou de»demi-lune$€ollatérales,oudejfaces garde d'or. ( r)
des bàftions. Il en eftde nlâme des ouvrages à corne
revêtu de plomb, dont on orne les côtés d'une Ju-
carne, comme on en voit au-devant des confies
exaftement détenduesleur «xtreniité vers la cam- ° de la place de Vendôme à Paris ou à côté d'un fe*
pagne ne doit parties qui le. dé- I cond orâr»ldu portail d'une é'glife comme; à Sairtt
tiré de <r^»f ce fer d'où f ft vénu le yie\ix nom Fran.
Roch, aux Barnabitesaux Petits Pères,6c .Ces çois pierre Jirriere, Enfin les Grecs ont diverfitié le
pratiquéesfur le de-
vant
eonfoles rènverfées font ainfi
d'un portail pour cacher les archoutans élevés nqm de fi*y' en <U.verfesfaçon^ on trouve dans
fur les bas 'Côtes d'une églife & fervantà foûtenir Tzetzès n*yfif* Ai*«j dans Achilles
les murs de la nef. (/*) fjufyrwTitdans la plupart des auteurs
dans quelques-uns, a uffi-bien qu'«xi^Kf**y>'mt
(if.yhn
par
Aileron, c'eftle'npm que. l'on donht dans les la permutationde » en.< familière aux Grecsdès les
carrières d'ardoife à une petite pièce ( Planche dar-
la partie du feu
fig. J J .) qui fert de fupport àAwm& premiers tems & qui n'eft pas de tous ces

Engin..
quWappelle U chapeau. Voye^a
&
f^oyeiUtl.
ArdOI|| noms le plus ufité parmi eux,
toit paffé aux Latins. "' 9.
e^irefque lefeffqui
Pour ce qui eft de l'originede cette dénomination
AILERONS du ne{.
de l'aimant,.elle vient manifeftement dù lieu où l'ai-
AILESBURY; (Gêog.) ville d'Angleterre da«s
le Bukinghamshire fur la Tamife. Long. 6. 49· mant a d'abordété découvert. Il avoit dans l'Afie
mineure deux villes appellées Magnéti* runefp-
AILETTES ou ALETTES f. f. terme de Cordon- près du Méandre l'autre fous le mont Sypile.C#tte
dernierequi àppartenoitparticulièrementà la Lydie,
nerie ce font deux morceauxde cuir minces, parés
& qu'on appelloitauffi Hkaclèt félon le témoigna-
dans leur pourtour, que les Cordonnierscoufentaux étoit la vraie
'-parties latéralesinternes de l'empeigne du fouliér, ge d'lElius Dionyfius dans Eûftathe, fans doute
endroit. Les ailettes font patrie de étoit
pour la renforcir en cet avec les femelles. Elles fécûnd en métaux,& en aimant par conséquent ain-
coufues comme l'empeigne premier lieu de fa dé-
s'étendent depuis le paton jufqu'à l'origine du quar- fi l1 'aimantappellemsgnu du
tier. Elles font prifes en devant entre 1 empeigne & couverte a conserve fon anciennom, comme eft il
le paton. bn dpit obferver de fcien parer toutes ces arrive à l'acier& au cuivre, qui portent le iS^mdes
pièces, pùifquè la moindre inégalitédans l'intérieur lieux où ils ont été découverts, ce qu'il y a de fin-
du foulier eft capabled'incommoder le pié dont les gulier, c'dfcque.le plus mauvaisaiman^dçs cinq ef-
peces que rapporte Pline, étoit cçlui de la
Magnefie
parties latérales font celles qui s'appliquent aux ai- premiere partie de faimant,
d'Afie mineure, com-
AILURES,ILOIRES f. f. ce font deux foliveaux me lemeilleur de tous étoit celui d'Ethiopie.
Marbodaeusdit que l'aimant il été trouvé chez les
que l'on place fur le pont du vaifleaù portés fur
les .barrots, faifant un quarré avec cesbarrots, & Troglodites & que cette pierre vient aufiî des Gs-
nommée, e'coutille. Voye^ des. Ifidore de Seville dit, que les Indiens l'ont connu
ce quarré eft l'ouverture les premiers;& après lui,la plupart des auteurs du
Iloires. (Z)
AIMABLE Orphie c'eft en terme de Fleurifie un moyen & bas âge appellent 1 aimantlapis Indtcus
oeillet panachéde crameifi & de blanc qui vient de donnant la patrie de l'espèce à tout le genre.
l'Ille. Sa fleur n'eft pa^bien large mâis elle eft bien Les anciens n'ont guère connu de Yaimantque la
tranchée. Sa feuille & fartige font d'un beau verd propriétéd'attirer le fer; c'étoit le fujet principal de
il abonde en marcottes. leur admiration, comme l'on peut voir par ce beau
AIMANT, f. m. pierre ferrugineuse affez fembla- paffage de Pline-. Quid lapidis rigort pigriusïtEçce
fclexnpoids & en couleur à l'eipece de mine deune fer fenfus mamfque tributill). n'atûta. Quidfini duritu
qu'on appelle en roche. Elle contient du .fer en pugnacius ? jiied ctdit & patiturmorts Trahitur nam-
quc à magnttc lapidi "domitrixqueilla rerum
omnium
quantité plus ou moins^confidérable, & c'eft dans atqututpropiiu
que réfide la vertu materia ad inanè^nefeio quid currit,
ce métal uni au tel ce à l'huile,fubftance
magnétique'plûtôt que dans la pierreufe.
Cette pierre rameute a été connue des anciens; car
Thâ-
XXXVI. cap. xvj.
venu affiflit uneturque, & compltxuharet. Plin. liv.

Cependantil paroît qu'ilsont connu quelquecho-


nous Savons fur lé témoignage d'Aridote, que parlé fe de ta vertu communicative Platon en donne un
Içs le plus ancien philosophe de la Grece, a
de l'aimant mais il n'eft pas certain que le nom em- exemple dans l'Ion, où il décrit cette femeufe chaî-
ployé par Ariftote foit celui dont Thaïes s'eu: fervi. ne d'anneauxde fer fufpendus les uns aux autres, &
Onomacritequi vivoit dans la LX. Olympiade, & dont le premier tient à l'aimant. Lucrèce, Philon
dont il nous refte-quelques poéfies fous le nom d'Or- Pline Galien, Nemefius rapportent le même phé-
phie, eft'celui qui nous fournit le plu^ancien nom
de l'aimant) il 1 appelle fiayrint. Hippocrate(lib. pagationde la vertu magnétiqueau-travers des corps
de jltrilib. mulïer. ) a défigné Xtùnuntivx la péri- les plus durs comme il paroît dans ces vers
phrafe de lapierre qui attire Ufir ><3»{ wtk roi, nttipw • ExùltareetiamSamothraciafirrtavUi,
Les Arabes & les Portugais fe fervent de la même Infcapkiis lapis hic magnes cum fuhdinfè ,¡il.
périphrafe que Sextus Empiricus a exprimée en un
lèul mot tilHfmyttyit. Sophocle dans une de tes pie- Mais on ne voit par aucun
qu'ils ayentrien connu de la vertu
e de
direAive
écrite
de Yn-
ces qui n'eft pas venue jufqu'ànous avoit nommé abfolument dans quel temson à fait
l'aimant pierre de'Lydii. Hefychius nous mant; on ignore
a^«» >j^çç qui cette découverte,& pn ne fait pas même au jufte
a çonfervé ce mot auffi-bien que
en eft une variation. Platon, dans le Timée, ap- vigation.
pelle l'aimant H' pa**ûa. *«&ot pierre Ifféraclte, nom ••> fait décou-
»,
qui eft un des plus. ufités parmi les Grecs. r_ II y a toute
ArÎflote a fait plus d'honneurque perfonneà l'ai- vrir à quelqu'unque Plumant mis

ù X&k, la pierrepar excellence.


de nom; il l'appelle petit bateam, fedSaeoh
mant, en ne lui donnant pointThemipijus
nord fur l'eau

s'exprune Se qu'un morceau de fer aimanté avoit la même


dans un
&fud;
propriété: qu'on mit ce fer aimantéfur un pivot afin
de même, Tbéôpiiraft'e avec la plupart des anciens,
a fuivi l'appellation déjà établie de A»ôe< h'^xm, qu'a pût Ce mouvoir plus librement q^u'enluiteon
rline-, lur un de ce jihilofo- inwg^qiwcetttéi^vertepouiaiottbieaêtreAitae
aux navigateurspour connoître le midi & te
pbe, a cru que la pierre dé touche coùcula qui en- trien fepteo*
lortoueletem» feroit couvert ^gtqv'oane ver- .y
fubftkua ^ffBouffole
plus commun avec l'aimant les roit aucun aftre enfin qu'on
ordinaire i l'aiguille aimaatéc pour remédier aux
ilcraneemens occasionnes par les recoures du vaif
Lorfqu'aprèsavoir bien reconnu les poles & t'axe
feau. Il paroit au reft,e que cette découverte a été d'un aimant on le biffe flotter librement fur un lié-
faite avant l'an i 180. Voyez l'article Aiguillé; où ge, le vaiffeau.dans lequel il flotte étant ppfciurunc
l'on traite plus particulièrementde cette découverte. méridienneexactement tracée on s'appercevra que
les poles «le l'aimant ne regardent pas préciiément
I. DES PULES DE L'AIMANT, ET DE SA YERTU ceux du monde,maisqu'ils en déclinent plus ou moins
DIRECTIVE., à l'eft ou à l'oueft/uivant les difterenslieux de la terre
Chaque aimant' deux potes dans lefquels réfide 'où fe fait cette observation.Cette déclinaifon de l'ai-
la plus grande partie de fa vertu on les reconnoît mantvarie auffi chaque année, chaque mois chaque
quelconque dans de la jour, &même à chaque heure dans le même lieu, -f.*
en roulant une pierre d'aimant
les parties de cette limaille qui l'article Aiguille où l'on en traite plus particuliè-
limaille de fer toutes
s'attachent à la pierre fe dirigent vers l'un ou l'autre rement..
de ces poles, & celles qui font immédiatement deffus Pareillementrfi4^en fait nager fur du mercure un
font en ces points perpendiculairement h érifiées fur aimant fphérique apreç en avoir bien reconnu l'axe
la pi.erre enfin la limaille eu attirée avec plus de & les poles, il fe dirigera d'abord à peu près nord
force & en plus grande abondance fur les potes que & fud mais on remarquera aufli que ton axe s'incli-
par-tout ailleurs. Voici une autre manière de con- nera d'une manière confiante*; eniorte que dans nos
noître les pôles on place un aiman^fur un morceau climats le pole auftral s'incline, & le pole boréal
de glace polie, fous laquelle on a mis une feuille de s'élève & au contraire dans l'autre hémifphere.
papier blanc on répand de la limaille peu à peu fur Cette inclinaifon varie auffi dans tous les lieux de la
cette glace autour de l'aimant, & on frappele douce- terre & dans tous les tems dç l'année comme on
ment fur les bords de la glace pour diminuer frot- peut le voir à fortuit A 1 g v i lx E ou l'on en parle
tement qui empêcherait les molécules de limaille plus amplement.
d'obéir aux étoulemens magnétiques auffi-tôt on Les poles de l'aimant font, comme nous l'avons
apperçoit la limaille prendre un arrangement régu- dit précédemment,des points variables que nous
lier, tel qu'on l'obferve dans la ngure ,dans lequel la fommes quelquefois les maîtres do» produire à vo-
limaille le dirige en lignes courbes A E B A E B lonté, & fans le fecours d'aucun aimant comme
( Pl. Phyf.fig. 58. ) à mefure qu'elle eft éloignée nous verrons qu'il eft facile de le faire partes moyens
des poles & en lignes droites A A, B"B, à mefure que nous expoferons dans la fitite car lorfqu'oncou.
qu'elle s'en approche enforte que les pales font les pe doucement & fans effort un aimant par le milieu
points ou convergent toutes ces differentes lignes de fon axe chacune de fes parties a confia mment
courbes & droites. deux poles, & devient un aimant complet les par-
Mairitenant on appelle axe de l'aimant, la ligr\§> ties qui étoient contiguës fous l'équateur avant la
tfroite qui le traverle d'un pole à l'autre; & Ycqua- feaion & qui n'étoient rien moins que des poles
reur de l'aiiflant cil le plan
perpendiculairequi le" le font devenues, & même poles de différens noms;
le milieu de fon axe. Or cette propriété enforte que chacune de ces partiespouvoit devenir
partage par
de l'aimantd'avoir des polès eft commeeflentielle à également pole boréal ou pole auftral fuivant que
tous les aimants car on aura beau cafler un aimant la fedionfe feroit faite plus près du pole auftral ou
«n tant de morceauxque l'on voudra, les deux po- du pote boréal du grand aimant & la même chofe
le- trouveront toujours dans chaque morceau. amveroità chacune de ces moitiés fi on les cou-
poit parle milieu de ta même manière. Voye{ Pl.
Cette phlaritt de l'aimant ne vient point, comme on
l'a cru de ce que les mines de l'aimantfont dirigées phyfij.fig. 66.
nord & fud car il»'eft très-certain que ces mines Mais fi au lieu de couper l'aimant par le milieu
aflfoôent comme les autres toute forte de direction de fon axé A B on le coupe fuivant fa longueur,
«nommément il y a dans le Dtvonshinune mine ( PI. phy/Lf.Jig. 6j. ) on aura pareillement4 poles
d'aimant, dont les veines font dirigées de Veft à a a b b, dont ceux
du même nom feront dans cha-
YoueJI & dont les poles.fe trouvent auffi dans cette que partie du même côté qu'ilsétoient avant la fec-
direâion mais les pôles de l'aimant ne doiventpoint tion» àiareferve qu'il fe feraformédans chaquepar-
être regardés comme deux points fi invariablesqu'ils tic un nouvel axe ab, ab, parallèle au premier &
dit, qu'on plus ou moins rentréau-dedansde la pierre fuivant
ne puiSent changer de place car M. Boyle
peut changer les poles d'un petit morceau d'aimant qu'elle aura naturellementplus de force magnétique.
en les appliquant contre les poles plus vigoureux
d'une autre pierre ce qui a été confirmé de nos jours I I. DE LÀ YERTU ATTRACTIVEDE L' AIMANT,
par M. Gwarin Knight, qui peut changer à volonté S.-1. De l'attrtûtion réciproque de deux aimons
les*" pôles d'un aimant naturel, par le moyen des & de lajépulfion.
barreaux de fer aimantés.
On a donné aux poles de l'aimant lesmêmes noms Le phénomenede X attraction réciproque de deux
qu'aux poles du monde, parce que t'aimant mis en aimans,d'un ou bien
liberté, a la propriété de diriger toûjours fes poles de deux fers aimantés,, eft celui de tous qui a le plus
excité l'admiration des anciens Philosophes & qui a
vers ceux de notre globe c'eft-à-dire,qu'un aimant fait dire à quelques-uns que l'aimant étoit anime. En
qui flotte librement fur une eau dormante ou qui eft
mobile fur fon centre de gravité ayant fon axe pa- effet qu'y a-t-il de plus fingulier que de voir deux ^i-
mansieporterrunver$rautre comme parfyinpathie;
rallèle à l'horifon, s'arrêtera conftammentdans une
fituationtelle, qu'un de fes poles regardetoujoursle s'approcher avec viteffe comme par empreffement t
de
nord, & l'autre le midi & fi on le dérange cette s'unir par un côté déterminéau point de ne fe laifler
iituation même en lui en donnant une directement féparer que par une force considérable témoigner
contraire il ne ceffera de fe mouvoir & d'ofciljer enfuite dans une autre fituation une haine récipro-
juiqu'à ce qu'il ait retrouvé fa premiere direction. ,que qui
les agite tant qu'ils font en prélençc ;Je fuir
On eft convenu d'appeller pole auftral de l'aimant avec autant de vitefle qu'ils s'étôient recherchés,
celui qui fe tourne vers le nord & pôle boréal ce-, 8t n'être tranquillesque lorfqu'ils font fort éloignés
lui qui te dirige vers le fûd. Le méridien magnétique l'un de l'autreCe font cependant les circonftahees
eil le plan perpendiculaireà l'aimant fuivant la lon- du phéhomene'tle t'attraction & de. la répullionde
gueur de fon axe il
l'aiman^comrte eft facile de s'en -convaincre par
Prenez deux aimans a b A B (fig. G 4. phyfa. ) Ce qu'on a obfervé de la répulfion eli en quel-»
mettez-les chacun dans une petite boite de lapin que forte femblable auxscirconlr.ancesdu phénoriie-
spour qu'ils puiffent aifément flotter fur une eau dor- ne de l'attraction c'eft-à-dire, que la fphere de ré-
mante & à l'abri des mouvemensde l'air fàites en- pulfion varie dans les différens aimans, auffi-bien
forte qu'ils ne foient pas plus éloignés l'un de l'autre que la force répulfive dans les différentes diftances.
que ne s'étend leur fphere d'activité vous verrez Plufieurs Auteurs ont cm que la force répulfive ne
qu'ils s'approcherontavec uçie viteffe accélérée >& s'étend dans alic n aimantauffi loin que la force at-
qu'ilss'uniront enfin dans un point C qui fera le mi- tractive & quel 1 n'eft nulle part auffi forte que la
lieu de leur ditiance muntclle fi les ahnans font verra attractive pas même dans le point de con-
égaux en force & en maffe ôfcfi.les deux boîtes font tact oii elle eft fa plus grande. La force attractive
parfaitementfemblables marquez les points b, A, par des poles de différens noms de deux aimans étoit
lefquels ces aimans fe font unis, & é4oignez-les1 un par une obfervationde M. Mulfchenbroek de 340
de l'autre de la même distance ils s'approcheront grains dans le point de contact, tandis que la force
avec la même viteffe & s'uniront par les mêmes répulive des poles de même nom de ces deux ai-
points mais fi vous changez l'un de ces aimans de mans, n'étoit que de 44 grains dans le point de con-
Situation, de manière qu'il préfenteà l'autre le point tact de ces deux poles.
directement contraire à celui qui étoit attiré ils fe Ces Auteurs joignent ces obfervationsune au-
fuiront réciproquementavec une égale viteffe juf- tre, qui n'eft pas môins finguliere c'eftqu'on trouve
qu'à ce qu'ils foient hors de la fphere d'activitél'un des aimants ( & la mêmechofe arrive à des corps ai-
de fautre. mantés ) dont les poles de même nom fe repouffent
L'expérience fait connoître ique ces deux aimans tant qu'ils font à une ditlance moyennedes termes
s'attirent par les potes de différent nom.; c'eft-à-dire de leur fphere d'activité, & s'attirent au contraire
que le pole boréal de l'un attire le pole auftral de dans le point de contant d'autfès fe repoulfentavec
1 autre, &, le pole boréal de celui-ci attire le pole plus de vivacité vers le milieu de leur fphere d'ac-
auftral du premier 'au contraire lçs deux poles du tivité qu'aux environs du point de contact, ou il
nord fe fuient aufll-bicn qne les deux'polcs du fud; femble que la répulfion diminue. Néanmoins M. Mit-
enforte que c'eft une loi contiante du magnétifme, chell pretendavoir obfervé par le moyen des aimants
que l'attraôion mutuelle & réciproque té fait par les artificiels que les deux potes attirent & repoûffent
poles de différent nom & la. répulfion par les polés également aux mêmes diftances & dans toute forte
de même dénomination., de direction que l'erreur de ceux qui ont cru la ré-
Onacherchéàdecouvrirfilaforcequifait appro- pulfion plus foible que l'attraction vient de ce que
,/cher ou fuir ces deux aimans, agit fur eux feulement l'on affoiblittoujours les aimans & les corps magné-
julqu'à vfh terme déterminé fi elle agit uniformément tiques, en les approchant par les. poles de même
à outes les diftances en deçà de ce terme ou fi elle nom au lieu qu on augmente leur vertu lorfqu'on
étoit variable dans quelle proportion elle croitroit les approche par les poles de différente dénomina-
ou décroîtroitpar rapport aux différentes diftances, tion que cette augmentation ou diminution de force
mais te réfultat d'un grand nombre d'expériencesa occafionnée par la proximité de deux aimans de-
appris que la force d un aimant s'étend tantôt plus vient infenfible à mefure qi^on les éloigne c'eft
loin, tantôt moins. Il y en a dont l'activité s'étend pourquoi l'on voit qu'à une grande diftance l'attrac-
iufqu'à .14 piés.; d'autresdont la vertu eft infenfible tion & la répulfion approchentde plus en plus -de l'é-
1 8 ou 9 pouces. La fphere d'activité d'un aimant galité"; & réciproquements'éloignent de l'égalitéà
do*nBeVa-ete-«iême une étendue variable elle efi mefure que la diftance réciproquedes deux aimans
plus grande en ce ins jours que dans d'autres, fans diminue, & qu'ils agiffent l'un fur l'autre; enforte
qu'il paroiffe que ni 'chaleur, ni l'humidité, ni la que fi un/aimanteft affez fort & affez près pour en-
iechereue de l'air aye part à cet effet. dommager confidérablement un aimant foible qui
D'autres expériencesont fait connoître que vers l'approchepar les poles de même nom il arrivera
les termes de la fphere d'activité la force magnéti- que le pole de celui-ci fera détruit & changé en un
quevi
e agit d'abord d'une manière inlènfible qu'elle
ent plus confidérable à mefure que le corps at-
s'approche de l'aimant & qu elle eu la plus
grande de toutes dans le point de contaS mais la
proportion de cette force dans les différentes diftan-
pole d'une dénominationdifférente au moyen de-
quoi la répulfion fera convertie en attraction. Plu-
fieurs expériences au refte font croire à M. Mitchell
que l'attraction & la répulfion croiffent & décroiffent
en raifon inverfe des quarrés des difiances refpecti-
tes, n'eu pas la même dans les différens aimans; ves des deux poles.
Ce qui fait qu'on ne fauroit établir de règle générale. Tous ces effets d'attraction & de répulfion réci-
Voici le réfultat d'une expériencefaite avec foin proques de deux aimans, n'éprouvent aucun obfta-
par M. du Tour. cle de la part des corps folides ni des fluides. L'at-
Il a rempli d'eau un grand bafîin NI, ( Pt.phyfiq. traction& la répulfion de deux aimans étoit égale-
J[g. 63. ) & il a fait nagerpar le moyend'une four- ment forte foit qu'il y eût une maffe de plomb de
chette une aiguille à coudre A B qu'il avoit aiman-
tée ( qu'on peut par conféquent regarder comme t oo livres d'épaifieùrentre-deux foit qu illan'y eût
an aimant ,amfique^jousJe verronspar la fuite ); il que de l'air libre. M. Boyle a éprouvé que vertu
magnétique pénétrait au-traversdu verrefcellé her-
a préfenté une pierre d'aimantTà la diftance de 13 le métiquement, qu'on fait être un corps des 'plus im-
pouces de cette aiguille ce qui étoit à peu près le pénétrablespar aucune forte d'écoulementparticu-
terme de fa fphere d'activité, & il a examiné rap- lier Ie fer feul paroît intercepter la matière magné-
des vitefles de l'aiguille à différentes diftances.
port tique car une plaque de, fer battu interpoléeentre
Voici le rçfulrat de fon obfervation. deux aimants, affoiblitconfidérablement leurs forces
L'aiguille a employé à parcourir attractives & répulûves.
De même ni le vent, ni la flamme ni le courant
des eaux n'interrompentles effets d'attraction& de
répulfion de deux aimants ces actions font aufïï vi-
ves dans l'aircommun, que dans l'air râréfiéLoucon-
dcnfé dans la Machine pneumatique,Plàitiht phyjîq-
& fait que fes émanations font toutes dirigées vers Li
S. '1. Del'attraaionréciproquede l'aimant & dufer. mage qu'on met fous fes poles.
L'aimant attire le fer avec encore plus de vigueur -Il eft effentiel avant que d'armer un aimant, de bien
qu'il n'attireunautreaimant qu'on mette fur un liège reconnoître la fituatioh de fes poles car l'armure lui
A, Planche phyf.fig. 6a»;un morceau de fer cubique 8 deviendroit inutile fi elle étoit placée partout ailleurs
qui n'ait jamais été aimanté, & que tout le flotte fur que fur ces parties. Afin donc de reconnoître exac-
l'eau, & qu'on lui préfenteun aimant C par quelque tement tes potesd'un aimant, on le mettra Sur un car-
vivacité; blanc ÔC on 'répandra par-dcfius de la li-
pole que ce foit,le fer s'en approcheraavec ton luTé
& réciproquementfi on met l'aimant fur le liége & maille de fer qui ne foit point rouilléc ce qui fe fera
qu'on lui préfehte le morceau de fer, il s'approchera plus uniformément»par le moyend'un tamis on frap-
de celui-ci avec la mêmeviteffe enforte qu il paroît pera doucementfur le carton & on verra biett-t^t
fur le fer & de celui^Hur fç former autour de l'aimantun arrangementlymmé-
que l'adion de t'aimant réciproque. trique de la limaille qui fe dirigera en lignes courbes
1 aimant efl égale &
Cette attraffion de l'aimant fur le fer s'étend juf E E (Planche phyf.fig. 58. ) vers l'équateur,en ii.it–
contiennent des particules vant les lignes droites A B vers les poles qui feront
ques fur tous les corps qui la dans tes deux parties de l'aimant où tendront toutes
de ce métal & le nombre en eft très-grand dans
les efpeces lignes droites mais on les déterminera encore
nature il attire des particulesde toutes ces
de terres, de fables, de pierres des tels & des réfi- plus précifément en plaçant deffus une aiguille fort
dences de toutes les fontaines des cefWres & des fine & très-courte car elle, fe tiendra perpendiculai-
fuies de toutes fortes de bois & de tourbes des char- rement élevée à l'endroit de chaque pole, & elle fera
bons, des huiles & des graines de toute efpece du toujoursoblique fur tout autre point.
miel, de la cire, du caftor & une infinité d'autres Lorfqu'on a bien déterminé où font les poles de
matieres. En un mot l'aimant eft la pierre de touche faimant, il faut le fcier de manière qu'il foit bien plan
démêle jufqu'aux plus & bien poli à l'endroit de ces polcs de toutes les
par le moyen de laquelle on renferme figures qu'on peut lui donner, la plus avantageufe
petites parties ferrugineuses que un corps.
A la vérité pour découvrir .que ces corps renfer- fera celle où l'axe aura la plus grandelongueur, fans
ment du fer, il eft fbuvent néceffaire d'employer le cependant trop diminuer les autres dimenfions.
métal à Maintenant pour déterminer les proportionsde
moyen de la calcination pour foûmettre cen'eft l'armure, il faut commencerpar connorvre la force
l'action de l'aimant mais cette préparation em-
ployée que pour les corps qui ne tiennent pas le fer de l'aimantqu'on veut armer; car plus cette force eft
fous une forme métallique ou lorfque fes particules grande, plus il fautdonner d'épaifîeuraux pièces qui
font confondues d'une manière particuliereavec d'au- compofent l'armure.Pour cet effet on aura de petits
tres métaux dans ce cas le fer obéit fouvent à l'ac-
barreauxd'acier bien polis & un peu plats, qu'on ap-.
tion d'un aimant très-foiblc, tandis qu'il fe refufe à pliquera fur un des poles de l'aimant on préfenteraà
celle d'un aimant fort. Ainfi on a vû à Petersboug un ce barreau d'acier immédiatement au-deflousdu pole
alliage de fer & d'étainqu'un foible aimant attira^ un petit anneaude fer auquel fera attachéle baffind'u-
& fur lequel un excellent aimant n'avoit aucune ne balance,&l'on éprouveraquelle eft la plus grande
action. quantitéde poids que l'aimant pourra fitpporter, fans
Aucuns corps folides ou fluides n'empêchent en que l'anneau auquel tient le plan de la balance fe
rien l'action mutuelledu fer & de l'aimant,fi ce n'eft féparedu barreau d'acier: on, ferafucceffivement la
Je fer lui-même comme nous l'avons remarqué pré- même expérience avec plusieurs barreaux fembla-
cédemment, a chaleur exceflive du fer ne diminue* bles mais de différentes^epaûTeurs & on décou-
ces effets car on a appliqué le pole bo- vrira facilement par le moyen de celui qui foûlevera
pas non le plus grand poids, quelle épaiffeur il faudradonner
réal d'un aimant fur un clou à latte tout rouge, qui a
été vivement attiré & qui eft refté fufpendu mais aux boutonsde l'armure.
exceflive de l'ai-, Lorfqu'on aura déterminé cette épaiffeur on
on a remarquéauffi que la chaleur à choifira des morceauxd'acier bien fins & non trem-
mant diminue fa vertu du môins pour un tems on qu'on taillera de cette manière. A B (fig. 3o. )
fait rougirl'aimant qui avoit fervi dans l'expérience pés
précédente & quand il a été bien rougi, on a appli- eft une des jambes de l'armure dont la hauteur &
qué fon pole boréal fur un autre clou à latte fembla- la largeur doivent être égales refpeitivementà l'é-
ble, qui a été attiré foiblément,quoiqu'il foit refté pailfeur &à la largeur de l'aimant: B ED eft un
fufpendu néanmoins au bout de deux ou trois jours bouton de la même pièce d'acier dont le plan S B D,
eft perpendiculaireà A B fa largeur à l'endroit où

Il
la pierre attiroit le clou.aufli vivement qu'avant cI
d'avoir été au feu. La plus grande force attractive il toucheleplan A B doit être des deux tiers de G G,
d'un aimant eft aux environs de fes poles il .y a des largeur de la plaque AB & l'épaiffeur du bouton
aimants qui peuvent lever des clous affez confidé- S E doitavoir la même dimenfion enfin la longueur
rables par leurs poles & qui
pendant fi on fait enforte que
ne fauroient
plus petites parties de|«naulepar leur équateur. Ce-
différentes
féquateur deviennentdes pôles, comme nous avons
lever

parties
les

de D S ou de S E. ou
ce au-de1fous de quantité dont fera des deux tiers de
que ce
vienne plus minceVBc aille en s'arrondiitantpar-def-
fous depuis S & D jufqu'enE, de maniere que fa
dit qu'il arrive en coupant l'aimant en plufieurs par-
ties, la force attraâive fera très-fenfible'dans ces largeur en E foit d'un tiers ou d'un quart de la lar-
nouvéauxpoles de maniere que la fommé des poids geur S D. Il eft encore fort important de faire at-
coupé par par- tention,à l'épauTeur de la jambe A B car fi on la
que pourralever un gros aimant ainfi fait trop épaifle ou trop mince, l'armure en aura
ties excederade beaucoupce que ce morceaupou-
voit foûlever, lorfqu'ilétoit entier. moins de force or c'eft ce qu'on ne fauroit bien
déterminerqu'en tâtonnant sr eft pourquoi il y fau-
§. 3. Dc l'armure da l'aimant. dra procéder comme on a fait pour déterminer l'é-
La force attraûived'un aimantnouvellementforti pameurdu bouton.On obferve en général que l'ex-
de la mine ne confifte qu'à lui faire lever de petits trémité fupérieureX:)C*dok être arrondie,& un
clous ou d'autres morceaux de fer d'une pefanteur peu moins élevée qui l'aimant, & que l'épaiffeurde
peu contidérable c'eftpourquoion eft obligé de l'âr- ta plaque doit être moindre vers C C que vecs
mer pour augmenter fa force d'ailleurs l'armure G G. On appliquera donc, ces deux plaques avec
nhtiùt,a1rige:&^âë^ÏE6w^?mrV«r$'les potes, I leurs boutons furles pôles refpe&ls de Tannant d«
manière que ces deux pieces touchent l'aimant dans Une autre circonflance affez légère fait encore
le plus de points qu'il fera pofîible j & on les con- qu'un aimantarmé & vigoureux paroît n'avoir plus
tiendra avec un bandage de cuivre bien fetré, au- de force c'eft la trop grande longueurdu fer qu'on
quel on ajùflera le fufpenfoir X ^fig. 60. veut fouleverpar un des polel Il leroit facilede fai-
Maintenant pour reunir la force attractive des re lever à de certains aimans unmorceau cubique dé
deux poles il faut avoir une traverfè d'acier D A fer pefant une livre mais lemême aimant ne pour-
C B bien fouple & non trempée dont la longueur roit pas foûtenir un fil de ferd'un pié de longueur;en
excede d'une ou deux lignes,lesboutonsde l'armure, « forte qu'augmenter la longueurdu corps iufpendu
& dont Pépaiffeurfoit à peu près d'une ligne il doit où un moyen de diminuerl'effet de la vertu attrac-
avoir un trou avec un crochet L, afin qu'on Ruine tive des poles de l'aimant.C'eft par cette raifon que
fufpendre les poids que l'aimant pourra lever. lorsqu'on préfente le pole d'un bon aimantfur un tas
Lorfqu'on aura ainfi armé l'aimant, il fera facile d'aiguilles de petits clous ou d'anneaux, l'animant
de s'appercevoir que fa vertu attractivefera confi- en attire feulement fept ou huit au bout -les uns
dérablement "augmentée car tel aimant qui ne fau- des autres; & il eft facile de remarquer que l'attrac-
roit porter plus d'une demi-once lorfqu'il eft nûd tion du premier clou au fécond eu beaucoup plus
leve fans peine un poids de dix livres lorfqu'ileft forte que celle du fecond-autroifieme & ainfi de
armé cependant fes émanations ne s'étendent pas fuite de manière que l'attraction du pénultièmeau
plus loin lorfqu'il eft armé que lorfqu'il eft nud dernier eft extrêmement foible. Voyt[ fig. 34
comme il paroît par fon action fur une aiguille ai- III. DE LA communicationDE Lf vertu
mantée mobile fur fon pivot & fi l'on applique fur Magnétique.
les piés de l'armure la travtrji qui fert à tôùtenir les
poids qu'on fait foulever à l'aimant, la diftance à L'aimantpeut communiquerau fer les qualitésdi-
laquelleil agira fur l'aiguilleferabeaucoupmoindre, rectives & attractives & l'on doit conudérer ce-
la vertu magnétiquefe détournant pour la .plus gran- lui qui les a reçues de cette maniere, comme un vé-
de partie dans la traverfe. ritable aimant, qui peutlui-mêmeauffiles communi-
Lorsqu'onpréfenteà un aimant armé un morceau quer à d'autre fer. Un aimant vigoureux donnera
de gros fil de fer A B (fig. 61. ) affez pefant pour auffi de la vertu à un aimant foible, & rendra pour
que le bouton de l'armure duquel on l'approche ne toujoursles effets de celui-ci auffi fenfibles & au1li
puiffe pas le fupporter, on le fera attirer auui-tôt, fi vifs que ceux d'un bon aimant.
on ajoûte la traverseG dans la fituation que la figu- En général il fuffit de toucher ou même feule-
re le représente & fi on ôte cette pièce lorsque ment d'approcher le pole d'une bonne pierre du
le fil de fer A B fcra ainfi fortementattiré, il tombera corps à qui l'on veut communiquer la vertu magné-
auffi.tôt & ceffera d'êtrefotitenu. tique & aufli-tôt celui-ci fe trouve aimanté.A la
On a mis fur un des boutons de l'armure une pe- vérité le fer qui n'aura reçû de vertu que par un in-
tite plaque d'acier poli de dix à onze lignes de long, fiant de contact avec l'aimant la perdra prefque
de fept lignes de large & d'une ligne d'épaiffeur. agffi-tôt qu'il en fera féparé mais on rendra fa ver-
Cstte plaque T {figun 61. na. 2. ) portoit un petit tu plus durable, en le laiflant plus long-tems au-
crochet auquel ctoit fufpendu le plateau d'une ba- près de l'aimant, ou bien en le faifant rougir avant
lance à l'autre pié de l'armureétoit placée la tra- que de l'approcherde la .pierre, & le lainant refroi-
verfe G de tàçon que la traverfe & la plaque te tou- dir dans cette fituation dans ce cas la partie qu'on
choient on a enfuite mis des poids dans le plateau préfenteraau poleboréal de l'aimant, deviendraun
S jufqu'à ce que l'aimant ait ceffé de foûtenir la un pole auftral & deviendroit pareillement pole
plaque T, & on a trouvé qu'il falloit dix-huitonces boréal fi on Fapprochoitdu poleauftralde l'aimant.
ayant enfuite ôté la traverse, & laine la plaque toute Mais comme ces moyens funples ne procurentpas
feule appliquée contre l'aimant, un poids de deux une grande vertu, on en employe ordinairement
onces dans la balance a fuffi pour féparer la plaque d'autres plus efficaces.
ce qui prouve que la proximitéde la traverse a aug- Premièrementon a découvert que le fer frotté
menté de feize,onces la vertu attractive du pole fur un des poles de l'aimant acquiertbeaucoupplus
auquel la plaqueétoit appliquée. de vertu que fur toute autre partie de la pierre
Quoique l'attraction d'un aimant armé paroifle & que la vertu que ce pole communiqueau fer, eft
confidérablc il arrive cependant que des caufes bien plus confidérable lorfqu'il eft armé, que lorf-
affez foibles en détruifentl'effet en un inftant par qu'il eft nud. i°. Plus on page lentementle,fèr &
exemple lorfqu'onfoûtiont un morceau de fer ob- plus on le preffe contre le; pole de l'aimant, plus il
long r {fig, 68. ) fous le pôle d'un excellentaimant reçoit de vertu magnétique.3° Il eft plus avanta-
M & qu'onpréfenteà 1 extrémité inférieure de ce geux d'aimanter le fer fur un feul pole de l'aimant
morceau de fer le pole de différent nom d'un autre que fucceffivement fur les deux poies parce que
aimant N plus foible celui-ci enlèvera le fer au plus le fer reçoit de chaque pole la vertu magnétique,
fort. On jugera bien mieux du fuccès de cette expé- dans des directions contraires & dont les effets fe
rience fi elle eft faite fur une glace polie & horilon- détruifent. 40. On aimante beaucoupmieuxun mor-
tale. La même chofe arrive auffi à une boule d'a- ceau de fer en le panant uniformément & dans la
cier qu'on touche avec un aimant foible dans le point même direction fur le pole de l'aimant fuivarit fa
diamétralement oppose au pole de l'aimant vigou- longueur qu'en le frottant amplementpar fonmi-
reux fous lequel eUe eft fufpendue. lieu & on, remarqueque l'extrémité oui touche le
Pareillement'on met la pointed*uneaiguilleS(/jp. pole la dernière conferve le plus de force. 50. Un
69.) fous un des potes de l'aimant,enfortcqu'elle foit
pendante par fa tête, Ne qu'on préfente à cette tête une
twrre de fer quelconqueF par fon extrémité fupé-
rictire l'aiguille quitter»aufil-tôtl'aimantpour s'at-
tacher à la barre cependantfi l'aiguilletient par fa
tes chofes
ment un
d'ailleurs
morceau de
égales
fer
,on
long i
fi
morceaud'acier polit ou bien un morceau de fer
acéré, reçoivent plus de vertu magnétique,qu'un
morceau de fer fimple & de. même
aimante
mince
phis
&
&' tou-
forte-
pointu,
têrt au-poîc de l'aimant alors ni la barre de fer; qu'un autre d'une forme toute différente amfi une
ni un aimant foible ne la détacheront il femble- lame de fabre,d'épéeon de couteau,reçoivent beau-
roit d'abord qu<; l'aiguille s'attacheroit à celai des» coup plus de vem^qu'un carreau d'acier de même
deux qu'elle toucheroiten plus de points mais des mafle qui n'a d'autres pointes que (es angles. En
«.-xpeneseci i,utt:> à deffeia ont prouvé le contraire. général un ntorcpu de ou d'acier paûé fur le
«oie d'un aimant, comme nous avons dit, ne re- point été coupée, & on les a aimantées toutes deux:
également la partiequi étoit reliée entièreeu beau-
çoit, ou plûtôt ne conferve jamais qu'une vertu ma-
gnétique déterminée & il paroît que cette quan- coup plus de vertu magnétique que l'autre & la par-
tité de vertu magnétique eft déterminéepar la lon- tie coupée en recevoitd'autant moins, que l'es frag-
gueur, la largeur & Pépaiffeur du morceau de fer mens étoient moins contigus les uns aux autres.
Puifqué le fer Indépendammentde ces méthodes de communi-
on aimante. 6°.
ou d'acier qu magnétique ne re-
çoit de vertu que fuivant fa longueur quer au fer la vertu magnétique par le moyen du
1 aimant il y en a d'autres dont nous parlerons ci-
il eft important lorfqu'on veut lui communiquer
beaucoupde vertu magnétique que cette longueur après en traitant du magnétifme artificiel mais nous
foit un peu confidérable c'eft pourquoi une lame ne faurions nous difpenler à prêtent de faire favoir
d'épée reçoit plus de vertu qu'une lame de couteau, qu'il y a des moyensde donner au ter une vertu mag-
paffée fur la même pierre. Il y a cependant de cer- nétiquetrès-conudérabte,& même d'augmentercel-
taines proportions d'épaiffeur & de longueur, hors le des aimans foibles au point de les rendre très-vi-
defquélles le fer reçoit moins de vertu magnétise goureux. M. Knight du Collége de la Magdelaine k
aimanté fix lames de Oxford eft l'auteur de cette découverte,,.qu'il n'.t
en voici un exemple on ad'environ;+.
long, & de pouce pas encore rendue publique voici des exemples «le;
fer de 4 pouces
d'épaiffeur leur
de
largeur rcfpcftivè étoit de 1 2». la grande vertu magnétique qiùil a communiquée i
les paliées chacune trois des barreauxd'acier, qu'on ne pouvoit pas leur pio-
3,4, 5 & 6 lignes on afur le pole d'un excel-
fois & de la même maniere curer en les aimantant fur les meilleurs aimans l la.
lent aimant & on a éprouvé les différens poids maniere ordinaire: t°. un petit barreau d'acier huit
qu'elles pourroient foulever. La première qui étoit pans, de trois pouces de long, & du poids d'envi-
la plus petite, leva 1 grain -1- ron une demi-once, a levé par un de les bouts en-
virori onze onces fans être armé z". un autre bar-
reau d'acier parallélépipède de de pouce de long
de ,40de pouce de large, & de d'épaiffeur pelant
deux onces huit grains 7 a levé vingt onces par un©
de les extrémités tans être armé 3". un autre bar-
reau de la même forme & de quatre pouces de long
armé d'acier comme un aimant, l'armure contenue
Voici maintenantla preuve que la force magné- avec un bandage d'argent, le tout pelant une once
tique qu'un morceau de fer peut recevoir d'un ai- quatorze grains, a levé par le pic de ton armure qua-
mant, dépend auffi de la proportionde fa longueur tre livres 40. un barreau d'acier parallelepipcdede
on a pris une lame de fer de & ,b de pouce d'épaif- quatre pouces de long, d'un pouce 75 de large &
feur, de < lignes de large, de 13 pouces de
de V^ de pouce d'épaiffeur armé par tes extrémités
long on lapanée trois fois fur le le d un aimant, avec un bandage de cuivre pour maintenirl'armu-
& elle a porté 25 grains: on l'a réduiteà la longueur re, le tout pefant quatorze onces un fcrupulc a levé
de 10 pouces, & on l'a aimantée trois autres fois par un des piés de l'armurequatorze livres deux on-»
elle a porté 33 grains réduite à 9 pouces, elle a ces & demie.
porté 9 grains à 8 pouces, 17 grains à 4 pouces Il a fait auffi un aimant artificiel avec douze bar-
1 voit que la longueur doit être reaux d'acier armés à la manière ordinaire lequel
1 -1 grain: d'oïl l'on
déterminéeà t o pouces ou entre 10 & 13 pour a levé par un des pies de l'armure 13 livres deux
qu'avec la largeur & l'épaiffeur donnée, cette barre onces & demie. Ces 1 barreaux avoient chacun
V
puiffe acquérir le plus de vertu magnétique. un peu plus de 4 pouces de long -il-,de pouce de 1
Lorfqu une lame de fer ou d'acier d'une certaine large & f<& d'épaiffeur chacune de ces lames pe-
largeur & épaiffeur fe trouve trop courte pour re- fort environ 25 icrupules; & elles étoient placées
cevoir beaucoup de vertu magnétique par commu- l'une fur l'autre, enlorte qu'elles formoient un pa-
nication, on peut y fuppléer en l'attachant fur un rallélépipèded'environdeux pouces de haut toutes
autre morceau de fer plus long, à-peu-près de même ces lames étoient.bienferrées avec des liens de cui-
largeur & épaiffeur enforte que tout le foit à-peu-, vre, & portoient une armure- d'acier à l'ordinaire
près autfilong qu'il eft néceffaire pour qu'une barre le tout pefoit 20 onces.
qui auroit ces mêmes dimenfions put acquérir le plus La méthode de- communiquerune grande vertu
de vertu magnétique qu'il cil poffible en la panant magnétique,particulièreà M. Knight n'cd pas bor-<
fur le pole de l'aimant alors en féparant la petite née au fer 61 à l'acier il fait aum aimanter un ai-
barre de la grande, on trouvera fa vertu magnéti- mant foibleau point de le rendre excellent il en a
C'eft ainfi qu'on préfenté un à la Société Royale de Londres qui
que confidérablement augmentée. confidérablement la pefoit tout armé 7 Scrupules grains & qui pou-
a trouvé moyen d'augmenter voit à peine lever deux onces
14
qfWant aimanté dm
vertu magnétique d'un bout de lame de fabre d'un fouleya jufqu'à
pied de long en l'appliquantfur un autre qui avoit verfes fots, fuivant fa méthode, il
de longueur, & eh les 13 onces. Il aimante fi fort un aimant foible^
qu'il
2. piés 7 pouces & huit
lignes
aimantant dans cette fituation alors la petite lame fait évanouir la vertu de fes pales, & leur en lub-
qui ne pouvoit porter* étant aimantée toute feule ftitue enfuite d'autres plus vigoureux & direôe-
que 4 onces 2 gros 36 grains, foûleva après avoir ment contraires enforte qu'il met le pole boréal on
eté féparée de la grande, 7 onces y gras 36 grains. etoit naturellement le pole auftral & ainfi de l'au-
Il faïrc cependant obferver que deux lames ainfi tre pôle pareillement il place les poles d'un ai-
unies l'une à l'autre ne reçoivent pas autant de mant ou étoit auparavant 1 équatew, & l'équatcur
vertu magnétique qu'une feule lame de méme où étoient les poles dans un aimant cylindriqueil
longueur& d^égale dïmenfion. Car on coupé en met un pute boréal tout-au-«our delà circonférence
deux parties bien égales une lame de fer médio- du cercle qui i fait une des bafes & le pôle auftral
crement mince, & on a partagéé une des moitiés au centre de ce. même cercleefttandis que -toute
circonférencede l'autre bafe un pote auftral &
en plufieurs morceaux Teûangutaires on a rappro-
le centre eft pote-boréal.-11place à fa volonté le»
ché les partiesfciées les unes des autres, afin qu'elles endroit
puflent faire à-peu-près la longueur qu'euesavoient pôles d'un aimant en miel on peut le denrer
fitua- par exemple., il rend pile boréat le milieu d'une
auparayant
lion <Anplace à côté la moitié de 1% ttinc qui n'a
que celle des boutons C & D doitnombre être d'autant
fin dans un aimant parallélcpipcde il place les pôles de bar
que la moitié fu- plus grande qu'il y a un plus grand
aux deux extrémités de telle forte, auftrd & la moitié res affemblées lors donc qu'on aura difpofé toutes
périeure de la fitrface eft pole les jam-
moitié fupérieuretfe l'autre ces barres les unes fur les autresentre deux
inférieure poU boréal la les poles de même foient
extrémitéeft pole boréal & l'inférieure pole au/bal. bages de manièreque nom
Il eft vraiffemblable.que M. Knigln réumt à pro- tous du même côté on les aflujettira dans cette
duire tous.ces effets par quelque moyen analogue à fituation par le moyen des vis O O P P & l'ai-
celui qui a été révélé au Public par M. Mitchell mant artificiel fera fait.
c'eft-à-dire par le fecours des aimans artificiels On fe contente quelquefois d'unir enfemble plu-
faits avec des barreaux d'acier trempés & polis, ai- fieurs lames de fleuret aimantées chacune féparé-
mantés d'une façon particulière qu'il nomme la ment, & auxquelles on conferve toute leur lon-
des cercles de
double touche. Il eft très-certainqu'on peut donner à gueur on les tient aflujetties par
des barreaux d'acier d'une figure convenable & cuivre en prenant garde que toutes leurs extrémités
trempés fort dur, une quantite de vertu magnétique foient bien dans le même plan; c'eft fur cette extré-
très-confidérable. L'acier trempé a cet avantage fur mité qu'on paffe les lames d'acier & les aiguilles qu'on
le fer & fur l'acier doux, qu'il retient beaucoup plus veut aimanter, & ces fortes d'aimans artificiels font
de'vertu magnétique., quoiqu'il ait plus de peine à préférables à beaucoup d'aimans naturels. Ces ai-
s'en imbiber & qu'on eft le maître de placer les mans artificiels feront d'autant meilleurs qu'ils fe-
polcs à telle diftance qu'on voudra l'un de l'autre ront construits d'excellent acier bien trempe & bien
poli qu'ils auront été paffés fur le pole d'un aimant
& dans les endroits qu on jugera les plus convena-
bles. Nous exposerons tout à l'heure à l'article de naturel ou artificiel bien vigoureux qu'ils auront
l'aimant artificiella manière d'aimanterpar le moyen plus de longueur, enfin qu'ils feront raffemblés en
de la double touche. plus grand nombre.
(Il faut avouer cependant que malgré toutes ces
La communication de la vertu magnétique n'é-
puile en aucune manière fenfible l'aimant dont on précautions faute d'un aimant affez fort on ne
laiuW communiquer aux barres d'acier qui compo-
emprunte la vertu. Quel que foit le nombre de mor- fent l'aimant artificiel toute la vertu magnétique
ceaux de fer qu'on aimante avec une même pierre,
(a tôrce quoique cependant qu'elles font capables de recevoir &de contenir; car
on ne diminue rien de fer plus de il faut obferverqu'un morceau d'acierdonné eft ca-
on ait vîi des aimans qui ont donné auavoient pable d'une quantité de vertu magnétique détermi-
vertu pour lever des poids,
nuer.
qu'ils n'en
mêmes, fans que pour cela leur force ait paru dimi-
Le fer ne s'enrichit pas non plus aux dépens de
eux-

tageux qu'on pût donner facilement


d
née, au-delà de laquelle il n'en fauroit plus acquérir
ou tout au moins conferver.Il
feroit
qux
c trés·avan-
lames d'a-
l'aimant,quelque vertu qu'il acquierre car on a pelé cier toute la quantité de magnétifme i'elles peu-
exactement une lame d'acier polie & un aimant ar- vent recevoir; c'eft précifément en quoi-eonfiftel'a-
mé & après avoir marqué le poids de chacun fépa- vantage de la méthode de M. Mitchell appellée la
double touche méthode par laquelle il rend les ai-
rement on a aimanté là lame après l'opération
on a trouvé le poids de ces deux, corps exactement mans artificiels bien fupérieurs à ceux qu'on peut
le mcme quoiqu'onle foit fervi d'une balance très- faire par les méthodes précédentes & plus forts
exaclc. V même que les meilleurs aimans naturels voici en_^
Au refte ce ne font pas les aimans qui levent les plus quoi confifte cette méthode.
grands poids qui communiquent le plus de vertu On prendradouze barres d'acier plat, égales, lon-
l'expérience a appris que des aimans très petits & gues de fix pouces & larges de fix lignes & d'une
très-foibles pour porter du fer, communiquent ce- épaiffeur telle qu'elles ne pefent qu'environ une on-
pendant beaucoupde verni magnétique il eft vrai ce trois quarts. Après les avoir bien limées & ajuf-
dti'il y a des cfpeces de fer qui ne reçoivent prefque tées, on les fera rougir à un feu modéré ( car un
point de vertu d'un bon aimant tandis qu'une au- trop grand feu, ou un trop foible, ne conviendroit
tre espèce de fer en reçoit une très-confidérable. pas fi bien ) & on les trempera. On fera auprès
Mais cette vérité ne paroit pas d'une maniere plus d'une de leurs extrémités une marqueavecun cifeau
évidente que dans les aimans artificiels^ qui commu- ,ou un poinçon, afin qu'on puiffe reconnoîtrele pole
niquent pour la plûpart beaucoupde vertu, & qui qui doit fe tourner vers le nord & qu'on nomme
néanmoins lèvent ordinairementpeu de fer. pole auflral.
Toutes ces barres étant ainfi préparées on en
• Aimant artificiel. difpofera fix fur une table dans une même ligne droi.
Lorfqu'unmorceau de fer ou d'acier eu aimanté, te fuivant la direâion du méridien magnétique à
il peut communiquer de la vertu magnétique à d'au- peu près & on les affujettira de manièreque toutes
tre fer, & à de 1 aimant même ( s'il eft affez fort) tes extrémités marquées d'un coup de cifeau foient
alors il ne differe en rien de 1 aimant quant aux tournées vers le nord, & touchentl'extrémité de la
effets c'eft pourquoi on le nomme aimant artificiel. barre voifine qui n'et! pas marquée enfuite on pren-
Entre les méthodesde faire des aimants artificiels, dra une bonnepierre d'aimant armée, & on placera
voici celle qui a été propofiéc comme la meilleure. fes deux pales fur une des barres, enforte que fon
On choifira plufaeurslames de fleuret bien trem- pôle du nord foit tourné vers le bout marqué de la
pées, polies & bien calibrées enforte qu'elles barre qui doit devenir pok auftral, Ht que le,polo
foient égaler en long,ueur largeur & épaiffeur auftral de I'aimzntfoit tourné vers l'extrémitéde, la
clles auront environ fix pouces de long, cinq lignes barre qui n'eu pas marquée & qui doit devenirun
dç largeur, & une ligne d'épailfcur & 6 on veut pôle boréal. On cMera l'aimant de côté & d'autre
augmenter leur longueur on augmentera en mlirne d'une extrémité à l'autre de la ligne formée par ces
tailun leurs >aïrtrés dimenfions.jOnaimantera bien fix barres & on répetera la même opération trois
chaque lame leparémentfur le pole d'un excellent ou quatre fois, prenant bien garde de les toucher
aimant bien armë: on préparera une armure ABCD, toutes enfuite ramenant l'aimant fur une des bar-
(/£• )6.) clui puifie le* contenir toutes appliquées res du milieu ,onôtera les deux barresjniijont aux
le» unes iur les autres &i qui les ferre,& les cm- extrcmités & on les' placerai dans le milieu de la
braite par in boutons C & D pofi» vers leurs ex- ligne dans la même fituation qu'elles étoient après
tréaûto.L'wpailkui de» Jambages A 6c 4! auiu-bicn quoi on pallcra escore la pierre truis ou quatre fois
defius mais fans aller cette fois-ci jufqu'au bout de défunir ou de raffemblcr les barreaux de ter Clui
de la ligne ce que les barres qui font aâuelle- compofent les deux paquets CD, E F auui-bien
ment au\eiJpnités & qui choientauparavantdans que les fix qui formcnt la ligne A B. Or comme
deux aimans qui ont les poles de même nom du mc-
le milieu déjà plus de vertu qu'elles n'en pour-
roient recevoir aux extrémités de la ligne où elles me cûté s'affoibliffenttoujours réciproquementlorf-
font à préfent, & même elles en perdraient une par- qu'ils fe touchent il eft abfolumcnt'nvccffair« ( &
«
fi
tie on les repaffoit encore & c eft jugement parce on doit y prendre garde bien foigneuî'cment dans
que les barres qui font aux extrémités ne reçoivent toutes les occafions ) de n'en jamaas placer deux à
la fois du même côté C D ou E F mais on les met>
pas autant de vertu que celles qui font au
milieu
que l'on conseille de les remettre au milieu pour les tra un à un chaque côté eh les fanant toucher
dans toute leur longueur, ou bien en mettant leurs
repaffer.
Après qu'on aura exécuté toutesces opérations il extrémités inférieures fur la ligne des barres qu'on.
fera bon deretournertouteslesbarres fens deflus-def- veut aimanter tandis qu'ils Ce touchent par les ex-
fous,& de les retoucherde l'autre côté, exceptécelles trémités fupérieures & on obfervcra la même choie
des extrémités qu'on ne retoucherapoint, par les rai- en les retirant c'eft- à dire un à un de chaque cô-
fons qu'on vient de dire, mais qu'on ramènera dans té. Il fera plus court de les aficmblcr tous iix en un
Je milieu pour les retoucher après les autres/Ayant fàifècau en les prenant un à un à la fois de chaque
^irtfi commmuniqué un peu de magnétifme aux fix côté & les tranfportant fur la ligne des barres on
barres d'acier on difpoïera les fix autres fur une ta- les partagera en deux faifeeaux crfKimc nous avons
ble, de la même maniere que les précédentes. On enseigné mais on prendra bien garde de les féparer
peut voir dans la figure 71 la difpofitionde troisde ces par le bas avant qu'ils foient fur hr barre car des le
barres A B & les marques du poinçon & du cifeau moment ils s'afloibliroient. Au Telle s'ils venoient
qui font fur leurs extrémités qui font à main droite, à s'affoiblir par cet accident, on pourroi* les aiman-
& oit doit être leur pole auftral. C D & E F re- ter en les repaffant avec les iix autres, de la ma-
préfententles fix autres barres déjà aimantées, com- niere que nous avons enseigné.
Il faut ufer des mêmes précautions pour confer-
me nous venons de le dire, dont il y en a trois dans
l'affemblagiC D & trois en E F elles fe touchent ver ces barreaux aimantés. C'eft pourquoi on aiuaa
toutes par le haut mais elles font éloignées par le une boîte convenabledans laquelle on fera ajufter
bas de la dixieme partied'un pouce ou un peu plus, deux pieces de fer d'environun poifce de longueur
quoique d'abord quand elles n'ont qu'une toible ( qui eft à peu près l'épaifleur de iix barrcsd'acier)
vertu, on puiffe les approcherun peu plus près pour- 'perpendiculairementl'une vis-à-vis de l'autre & à
vû qu'elles ne fe touchentpoint, ce qu'elles ne doi- la diftanec de fix pouces de dehors en dehors ces
vent jamais faire. pièces de fer féront d'environ un quart de pouce
Pour les empêcherde fe toucher on pourra met- quarté & bien polies fur les côtés on placera à
tre entre-deuxun petit morceaude bois ou de toute côté d'elles & tout joignant les douze barres d'a,
autre matière pourvu ue ce ne toit pas du fer. cier fix d'un côté & fix de l'autre les fix d'uncôte
Les trois aimans C D (car on peut déjà les nom- avec leur pple du nord vers un bout de la boîte Se
mer ainfi, quoique leur vertu toit encore très-foible) les fix de 1 autre avec leur pole du fud vers ce mê-
ont tous trois leur pole auftral en-bas & du côté des me bout. Il faut bien prendre garde de ne les ja-
extrémités des barres qui ne font pas marquées mais mettre ni retirer toutes 4 la fois d'un côté ou
c'eft-à-dire celles qui doivent devenir pole boréal de l'autre car on les dél'aimanteroit mais on en
& les trois aimans,E F ont leur pole boréal en-bas mettra la fois une de chaque côté de manière que
tourné vers les extrémités des barres qui font mar- leur effort te contre-balance continuellement c eft
quées. Quand on les aura ainfi ditpofés tous ûx on une obfervationqu'on doit toujours faire de n'en
les coulera trois ou quatre fois d'un bout à l'autre laiffer jamais deux ou planeurs enfemble avec leur
de la ligne en allant & revenant enfuite on rame- pole de même nom du même côté fans quoi elles
nera les barres des extrémités dans le milieu pour ne manqueroientpas de perdre leur vertu.
les repaffer comme nous avons dit ci-deffus & on La vertu magnétique que l'on communique à un
les retournera toutes pour faire la même choie fur morceau de fer ou d acier y rcûdc tant que ces
l'autre plat. corps ne font pas expofés à aucune action violente
Si les fix premièresbarres C D E F ont été ai- qui puiffe la difliper il y a néanmoins des circonf-
mantées par un aimant affez vigoureux ces fix der- tances affez légères qui peuvent détruire en tres-pea
nieres feront déjà aimantées plus fortement que les de tems le magnétifmedu fer le mieuxaimanté.Nous
allons rapporter ict les principales.
i
premieres c'eft pourquoi on remettra les fix pre-
mieres dans une ligne droite fur une table comme Premierement lorfqu'on, a aimanté un morceau
auparavant, & on les reparlera de même avec les de fer fur un aimant vigoureux, fi on vient à le paf-
dernières jufqu'à cequ'ellesfoient devenues encore fer fur le pole femblable d'un aimant plus faible»
plus fortes alors on s'en Servira pour aimanter de il perdbeaucoupde fa vëirtuT&Tl'en conferyequ'au*–
la même manièrela féconde demi-douzaine & on tant que lui en auroit pu donnerl'aimant foibe fur
répétera cette opérationjufqu'à ce que ces barres lequelon l'a paffé en dernier lieu. 2,0 Lorsqu'on pafle
ne paroiltent plus acquérirde vertu par ces touches une lame de fer ou d'acierfur le même pole de l'ai-
réitérées. mant fur leqûèhan fa déjà aimantée, mais dans une
Chacune de ces fix barres, lorsqu'elle a été bien direction contrairXà la première la vertu magné-
trempée & aimantée de la mamere que nous ve- tique'de la lame fo\ diffipe aufli-|ôt 6c ne fe réta-
nons d'expoter pourra lever parun de fes poles un blira qu'en continuant t de paffer la lame fur le même
morceau de fer d'une livre ou plus ( pourvu qu'il
pofe dans le demie*irer*s^Tnais^lesTo^sfiîront chan-
foit d'une forme convenable ) & fix de ces barres gés à chaque extrémité & on aura bien de la. peine
une fois bien aimantées & employéesde la maniere à lui communiquer autant vertu de magnétique qu'-
que nous venons d'enfeigncr, aimantenttentant elle en avoit d abord.
fix barres nouvellesen les panant feulement trois ou j°. il eft effentiel de bien toucher les poles de l'ai-
quatre fois d'un bout à l'autre excepté, celtes des mant avec le morceau de fer qu'on veut aimantcr
extrémités qu'il fiiut toujours repaffer après les avoir le de ne pas fc contenter de l'en approcherà une p-
ramenées dans le milieu. Ititediftance, non-feulement parce que c'eft le meil-
Dans toutes ces opérations on en fouvçnt oblige leur
magnétique; mais parce que la matière magnéti- convaincrepar te moyen du microscope.
feule & mê- Voici une expérience qui confirme cette verite &
fjue fc diftribue dans le fer fuivant une la qui fait voir que le dérangementcaufé dans les par.
me direction. Voici une expérience qui prouve
néceflité du contact du fer & de l'armurede l'aimant ties du fer détruit le magnétifme. On a mis de la
fi on paffe limaille de fer dans un tuyau de verre bien fec &
pour que la communicationfoit parfaite l'autre
une aiguille de bouffole d'unfu.ceffivement
pole à de l'ai- on l'a preflee avec foin on l'a aimantéedoucement
mant, en lui faifant toucher l es deux avec une bonne pierre armée, & le tube a attiré des
boutonsde l'armure, elle acquerra la vertu magné- parcelles de limaille répandues fur une table mais
tique, & fe dirigera nord & tud, comme l'on fait. fi-tôt qu'on a eu fecoiie le tube, & changé la fima-

Mais fi après avoir examiné fa direction on-la re- tion respective des particules de limaille la vertu
paffe une feconde fois fur l'aimant dans le même fens magnétique s'eft évanouie.
qu'on l'avoit fait d'abord, avec cette feule différen- Du fer aimanté fans avoir jamais touché à l'aimant.
ce, qu'au lieu de toucher les boutons de l'armure
près Il n'eu pas toûjours befoin d'unepierre d'aimant; °
on ne fafle que l'en approcher, même le plus
qu'il eftpoflible fa vertu magnétique s'affoiblirad'a- ou d'unaimant artificiel,pour communiquer la vertu
bord, & elle en acquerra une autre, mais avec une magnétique au fer & à l'acier: ces corps s'aimantent
quelquefois naturellement; on les aimantequelque-
vertu directive précifément contraire à la première. fois par différens moyens, fans qu'il-foit neceflaire
Et fi on continue à l'aimanterdans le même fens en
recommençant à toucher les boutons de l'armure d'emprunterle fecours d'aucun aimant.
& elle Premierement,un morceau de fer quelconque de
cette féconde vertu magnétique fe détruiradirection; figure oblongue, qui demeure pendantquelque tems
avec fa première
en reprendra une autremaniereKbn
& on détruira de cette inagnétifme & fa dans une pofition verticale, devientun aimantd'au-
direction autant de fois que l'on voudra. tant plus parfait, qu'il a reflé plus long-tems dans
4°. Pour bien conferverla vertu magnétique qua cette pofition c'efl ainfi que les croix des clochers
l'on a communiquée à un morceau de ter, il faut le de Chartres, de Delfi, de Marflille, &c. font deve-
garantir de toute pereuflion violente car toute per- nues des aimans fi parfaits, quelles ont prefque per-
cuflîon vive & irrçguliere détruitle magnétifme on du leur qualité métallique', & qu'elles attirent &
a aimante.unelame d'acier fur un excellent aimant, exercent tous les effets des meilleurs aimans d'ail-
& après avoir reconnu fa vertu attractive, qui étoit leurs la vertu magnétique qu'elle* ont ainfi contrastée
très-forte,onl'a battue pendantquelque tems fur une à la longue eft demeurée fixe & confiante & fe
enclume; elle a bien-tôt perdu toute là vertu, cela manifefte dans toute' forte de fituation. Pour s'en
près, qu'elle pouvoit bien lever quelques parcelles convaincre, il n'y a qu'à fixer verticalementfur un
de limaille, comme fait tout le fer battu, mais elle liége C un morceau de fer ab (figure 64. ) qui ait
n'a jamais pu enlever la plus petite aiguille: la même refté long-tems dans la pofition verticale & faire
choie feroit arrivée en la jettant plufieurs fois fur un nager le tout fur l'eau; fi on approchede l'extrémité
fupérieure a de ce morceau de fer, le pole boréal B.
quarreau de marbre. d'une pierre d'aimant, le fer fera attiré, mais il fera
50. L'action du feu détruit auffi en grande partie
la vertu magnétique que l'on a communiquée après répoulfé fi on lui préfente l'autre pole A de la pierre
avoir bien aimanté une lame de fer, on la fait rou- de même fi on approchele pole A de l'extrémitéin-
gir dans le feu de forge jufqu'au blanc lorfqu'on l'a férieureb du fer celui-ci fera attiré & repouffé fi
présentéetoute- chaude à de la limaille de fer, elle on en approchele pole B de l'aimant.
n'en a point attiré mais elle a repris le magnétifme En fécond lieu les pelles & les pincettes lesbar-
res de fer des fenêtres, &
généralement toutes les
en te refroidinant. Cependantlorfqu'on a aimanté
pièces de fer qui reflent long-temsdans une fituation
une lame de fer actuellement rouge, elle a attiré de

après que le lame a été refroidie.


la limaille de fer, & cette attractiona été plus vive
6°. L'action de plier ou de tordre un morceau de
perpendiculaireà l'horifon acquièrentune vertu
magnétique plus ou moins permanente fuivant le
tems qu'elles ont demeuré en cet,état; & la partie
fer aimanté lui fait auai perdre fa vertu magnétique fupérieure de ces barres devient toûjours un Dole»-
de fer de manière auftral, tandis que le bas eft unpo le boréal.
on a aimanté un morceau de filfuivant le méridien 3°. Il y a de certaines circonftances dans lefquel
qu'il fe dirigeoit avec vivacité
magnétique ensuite on l'a courbé pour en former les le tonnerre communique au fer une grande vertu
trouvé qu'il n'avoit plus de di- magnétique il tomba un jour dans une chambre dans
un anneau & on a
rection fous cette forme on l'a redreffe dans fon laquelle il y avoit une caifle remplie de couteaux &
premier état mais toutes ces violences lui avoient de fourchettes d'acier deftin^ à.'aller fur mer le
enlevé la verni magnétique enforte qu'il ne fe di- tonnerre entra par l'angle méndionalde la chambre
rigeoit plus. On a conjecturé que les deux poles juftement où étoit la caute plufieurs couteaux &
avoient agi l'un fur l'autre dans le point de contact, fourchettes furent fondus & brifés d'autres qui
4c s'étoientdétruits mutuellement on a donc aiman- demeurèrent entiers furent très- vigoureufement
té de nouveau le même fil de fer & plufieurs autres aimanté*. & devinrent capables de lever de gros
femblables & on en a fait des anneaux imparfaits. clous & des anneauxde fer & cette vertu magné-
On a remarqué qu'ils avoient allai perdu leur vertu tiqueleur fut fi fortementimprimée qu'elle ne fe dif-
maghétkjuê^fous-çettsnronveUc forme, & qu'il ne fipa pas en les faifant rougir.
la recouvroient que quand on les avoit redrefles. 4°7Xalnême barre de fer peut acquérir fans tou-
Cette expérienceréunit toujours quand le fil de fer cher à l'aimant des poles magnétiques, fixes ou va-
cil bien & dûment courbé & furtout fi on lui fait riables, qu'on découvrira facilement par le moyen
faire plufieurs tours en fpirale fitr un cylindre car d'une aiguille aimantée en cette forte. On approche.
f) la moindre de fes parties n'eft pas courbée avec d'une aiguille aimantée, bien mobile- fur fon pivot,
valence elle conferveraton magnétifme la même une barre de fer qui n'ait jamais touché à l'aimant,
V ch.ilc arriveraun fil de fer aimanté qu'on plie
d'abord en deux, & dont on tortille les deux moitiés tient cette barre de fer bien horifontalement,& l'ai-
TîmcTuf l'autre cnlortc qu'il paroîrque le magné- gvllerefte immobile quelle que foit l'extrémitédelà
tifme «-'II détruit par la violencequ'on feit fouffirir
au ter dans toiw ces cas, & par le dcnmj;cmenfqu*0n ns une firuatton verticale auflïtôt fon extrémité
fupérieure attire vivement(danscet hemilpbercfcp-
taule dans lo punie»,*commeil cft tacUc du s'en
tentrional de laterfe) l'extrémité boréale de l'ai- portionnée à fon épaiffeur, en le rompant par l'urie
guille, ofc la partie inférieurede la barreattire le ou l'autre de fes extrémités al force de le plier de
tud de l'aijguÙie (./fe. 53. ) mais fi on renverse la côté & d'autre. C'eft ainfi qu'on a aimanté un mor-
barre, epforte que fa partie ûipérieurefoit cette mê- ceau de fil de fer tres-flexible long dejteux piés &
me 1qui étoit en-bas dans le cas précédent, le nord demi, & de la groffelir du petit doigt on Ta (erré
..de aiguille fera, toujours attiré conftammentj>ar dans un étau à cinq pouces de fon extrémité, &
l'extrémité fupérieurede la barre, & le fud par ex- après l'avoir plié de côté & d'autre on l'a caflc% cha.
trémité inférieure d'où ii eft évidentque la pofition cun de fes bouts a attiré par la caffure un petit clou
vertical' déterraioeles pôles d'une barre de fer fa- de broquette on a remis dans l'étau le bout le plus
voir,Jebord lùpérieur eft toujours Ç dans notre hé- long, éc on l'a ferré à un demi-poucede la cafjfure
mifphere ) un pôle auftral & l'inférieurun pote bo- & on l'a plié & replié pluficutsfois fans le rompre,
réal & comme l'on peut & on a trouvé fa vertu anra&ivc confidérablement
de barre en haut ou en bas, il eftclairque lespo- augmentéeà l'endroitde la caffure on l'a plié ainfi
les qu'elle acquiert par cette méthode font variables. à huit différentes reprifes jusqu'au milicu & il a pû
On donnera une barre de fer des potes fixes en cette lever quatre broquettes mais lorfqu'on a continue
forte On la fait rougir & on la laiffe refroidir en de le plier au-delà du milieu vers l'autre extrémité
la tenant dans le plan du méridien alors t'extrc- fa vertu a diminué à l'endroit de la cauure, & il a
mité qui regarde le nord devient un pote boréal attiré au contraire par le bout oppofé jiifqu'a ce
confiant & celle qui fe refroiditau fud devient un qu'ayantété plié plufieurs fois jufqu'à cette dernière
pole auftral auffi confiant. Mais pour que cette ex- extrémité il a foûlevé quatre broquettes par celle-
périenceréunifié, il doit y avoir une certaine pro- ci, tandis qu'il pouvoit à peine foule ver quelques
portion entre la groffeur de la barre & fa longueur particulesde limaille par l'extrémité oh il avoit été
par exemple une barre de de pouce de diamètre rompu.
doit avoir au moins
les fixes
o pouces pour acquérir des po-
méthode & une barre de 30 pou-
Si on plie un morceau de fer dans-fon milieuil
n'acquerra presque pas de vertu magnétique fi on
par cette
ces de long doit n'avoir que t de pouce de diam«- le plie à des distances égales du milieu, chacune de
tre car fi elle étoit plus épaiue, elle n'auroit que fes extrémités fera aimantée, mais..plus foiblement
des potes variables. que fi on ne l'avoit plié que d'un côjé.
5 °. On a vu précédemment qu'unepercumonforte 8°. Enfin M. Marcel de la Société Royale de
& prompte dans un morceaude fer aimanté, eft ca- Londres, a trouva un moyen de communiquerla
pable de détruire fa vertu magnétique; une fembla- vertu magnétique à des morceaux d'acier, qui et!
ble percuffion dans un morceaude fier qui n'a jamais encore indépendantde la pierre d'aimant.
touché àl'aimant, eft capable`de.lui donner des po- Ce moyen contifle à mettre ces pièces d'acier fur
les. On a mis fur une greffe enclume, & dans le plan une enclume bien polie, & à les frotter fùivant leur
du méridien,une barre de fer doux, longue & mince, longueur, & toujours dans le même Cens, avec une
& on a frappé avec un marteau fur l'extrémitéqui groffe barre de fer verticale, dont l'extrémité infé-
étoit tournée du côté du nord auffi-tôt elle eft de- rieureeu arrondie & bien polie; en repétant ce frot-
venue pôle boréal; on a frappé pareillementl'autre tement un grand nombre de fois fur toutes les faces
extrénuté, laquelle eft devenue pole auftral il faut de la pièce d'acierqu'on veut aimanter, elle acquiert
toujours obferver dans ces fortes d'expériences, que autant de vertu magnétique-que fi elle eût été tou-
la longueurde la barre fôit proportionnéeà fon épaif- chée par le meilleur aimanta c'eft ainfi qu'il a ai-
leur, fans quoi elles ne réunifientpoint. Cet effet, manté des aiguilles de bouffole des lames d'acier
au refte, que l'on produit avec un marteau, arrive deftiiiées à faite des aimans artificiels, & des cou-
aufli en limant ou en fciant la barre par une de fes teaux qui pouvoient porter une once trois quarts.
° extrémités. Dans les morceauxd'acierqu'on aimante de cette
6°. Les outils d'acier qui ferventcouper ou ¡\. maniere,l'extrémité par où commencele frottement
percer le fer, s'aimantentpar le travail, fur-tout en fe dirige toûjoursvers le nord & celle par ou le
s'échauffant, cnfortejJÉji y en a qui peuvent fou- frottement finit fe dirige vers le fud quelle que toit
leverdes petits clodffienr. Ces outils n'ont prefque la fituationde l'acier fur l'enclume.
point de force au4brtir|lé>la trempe mais lorf- Cette expérience réuffit au refte «beaucoup
ils acquièrentalors up
Îii'après avoirété «cuit* on les limé & on les ufe
de vertu, qui diminue
néanmoins quandils fe rerroidhTent. Les morceaux
d'acier qui le terminent en pointe s'aimantent beau-
mieux lorfque le morceau de fer ou d'acier qu'on
veut aimanter par cette méthodeeft dans la direc-
tion du méridien magnétique un peu inclinée vers
le nord, & fur-tout entre deux greffes barres de fer'
coup plus fortement que ceux qui fe terminent en affez-longues pour contenir & contre-balancerl'ef-
une langue large & plate: ainfi un poinçon d'acier fort des ecoulemensmagnétiques qu'on imprime au
attire plus par fa pointequ*unciseau ou qu'un cou- morceau d'acier.
teau ordinaire plus les poinçon* font longs plus Cet article nous a été donné toutentier par M. Le»
ils acquièrent de vertu; enforte qu'un poinçon long monier, Medecin des Académies Royalesdes Scien-
d'un pouce & de 9 lignes de diamètre attire beau- ces de Paris & de Berlin,qui a fait avec beaucoupde
ligne f de diamètre.
coup moins qu'un foret de .3 1 pouces & d'une
On a remarqué que la vertu attraûive de. tous les
fuccës une étude particulièrede t'aimant.Sur la cau-
fe des propriétésde l'aimant, V. MACNÉtlSME.
AIMANT,(Mat. aucun ufage,
1 pour


corps aimantés de cette manière étoit beaucoup plus en Médecine de la pierre l'intérieur
forte lorsqu'on en éprouvoit l'effet fur une enclume ? du corps, quoique Galiefi dans le Livre des vertus
ou fur quelqu'autregroSe pièce de fer; enforte que des remèdes fimpïes y recojinpifje. Jes mêmes ver-
félon toutes les apparences les petits clous devenus tuÉ que dans la pierre hématite & que dans leLivre
des aimans artificiels par le contaâ de l'enclume de ta Médecine fimplc il vante/a vertu purgative
prefentotentaux poinçons leurs pôles de diAérens &furtoutpour les humeurs aqueufes dans lltytlru-
n'avoient pifie ;& que Diofcoridel'ait auflîpropoféejufqu'au
qtills étoient fur tout autre corps, où ils
plus de vertu polaire.
poids de trois oboles pour: évacuerles humeurs
épaiffes des mélancholiqucs.
j
7°. de ^Quejmjç^ns ennrentqu'il y a dans l'aimant uijse
fer doux & flexible,
''X''
&

-•'
toujoursd'une longueur pro- v;ttu d uutrci le nient m.:h
qu'il faudroitplutôt attribuer cette mauvaife qualité biens poffédés noblement, pour taifon de laquelle le
à une autre cipece d'aimant qui a la couleur de l'ar- plus âgé des miles emporte de la fucceflion de fon
gent & qui me paroîtêtre une efpecede litargena- père ou de fa mere une portiôn plus confidérable
turelle, qu'| l'aimantqui attire le fer. que celle de chacun de fes frères ou Moeurs en parti-
L'aimant employéextérieurement defleche ref- culier. Voyet Aîné.
ferre & affermit ilentredansla compofitionde rem- J'ai dit entredes enfans nobles ou qui ont à partager des
plâtre appelle mais de Dieu dans 1 emplâtre noir biens pojjedis noblement, par rapport à la Coutume^
l'emplâtre divin,& l'emplâtreoptique de Charras. de Paris, & plufieurs autres femblables mais il y a
Geoffroy. des Coûtumesoù le droit d'aineffe a lieu, même
Schroder dit que l'aimanteft afhingent,qu'il ar- entre roturiers& pour des biens de roture.
rête les hémorrhagies calciné, il chaffe les humeurs Le droit d'aineffi était inconnu aux Romains it
groflieres & atrabilaires mais on s'en fert rare- a été introduit fingulierement en France pour per-
ment. ( N) pétuer le luftre des familles en même tems que leurs
AIMANT KRSÉMCKh,,magnesarJenicalis ,(Chim.) noms.
c'eft une'préparationd'antimoineavec du foufre & Dans la Coutume de Paris, le droit Saineffecon-
de l'arfénic blanc qu'on met enfemble dans une phio- fille io. dans un préciput, c'eft-à-dire, une portion
le, & dont on fait la fufion au feu de fable. Les AI- que l'ainéprélevé fur la mafle de la fucceffion avant
chimiftes prétendent ouvrir parfaitementl'or par le que d'entrer en partage avec fes freres & faeurs &
moyende cette compofition qui eft d'unbeau rouge ce préciputconnue dans le château ou principal ma-
de rubis, après la fufion. ( M) noir, la baffe-cour attenant & contiguë audit ma-
AIMORROUS f. m. ( Hijfl. nat.) ferpentqu'on noir & en outre un arpent dans l'enclos ou jardin
trouvoit autrefois & qu'on trouve même encoreau- joignantledit manoir le corps du moulin, four ou
jourd'huien Afrique. L'effet de fa morfure eft très-ex- preffoir banaux, étant dans l'enclos du préciput de
traordinaire c'eft de faire fortir le fang tout pur des l'ainé lui appartient aufli mais le revenu en doit
poumons? M. de la Métrie dans fon Commentairefur être partagé entre les puînés en contribuant par
Boerhaavecite ce fait fur Pendroitdes inftitutions où eux à l'entretenementdefdits moulin four ou pref-
fon Auteur dit des venins, qu'ily en a qui nuifent par foir.Peut toutefoisl'ainégarderpour lui feul le profit
une qualité occulte, & qm exigent de ces remèdes qui en revient en récompensantfes freres.
merveilleuxappellésj^'<iV«"»dontla découverte ne s°. Le préciput prélevé voici comme fe partage
fe peut faire que par hafard. On ne connoît la venu le refte des biens s'il n'y a que deux enfans, fainé
de l'anzorrous que par expérience ajoûte M. de la des deux prend les deux tiers desbiens reftans,& le
Métrie l'expérience feule peut mener à la décou- cadetl'autre tiers s'il y a plus de deux enfans l'aine
verte des remèdes. de tous prend la moitié pour lui feul & le refte (e
AINE, f. f. bâton qu'on pane à travers la tête des partage égalemententre tous les autres enfans.
harengs pour les mettre forer à la fumée. S'il n'y avoit pour tout-bien dans la fucceffion
AINE, terme d'Anatomie c'eft la partie dit corps qu'un manoir, l'ainé le garderoit mais les puînés
qui s'étend depuis le haut de la cuiffejufqu'au-deflus pourroientprendrefur icelui leur légitime ou droit
dcs parties génitales. de douaire coûtumierou préfixe fi mieux n'aimoit
Ce mot en purementLatin, & dérivé felon quel- l'aine pour ne point voir démembrerfon fief, leur
ques-uns d'unguen, onguent parce qu'on oint (ou- bailler récompenfeen argent.
vent ces parties d'autresle dérivent d'ango à caufe Si au contraire il n'y avoit dans la fucceffion que
qu'on fent fouvent des douleurs dans cet endroit: des terres fans manoir ainé prendroitpour fon pré-
rd'autres d'ingene/v, à caufe que les parties de la gé- ciput un arpent avant partage.
nération y font placées. ( L ) S'il y a des fiefs dans différentesCoutumes l'ainé
AINE, adj. pris fubft. en Droit, eft le plus âgé des peut prendre un préciput dans chaqueCoutume fe-
enfans mâles & à qui à ce titre échet dans la fuccef- lon la Coutume d'icelle enforte que le principal
fion de fes père & mere une portion plus confidé- manoir que l'ainé aura pris pour fon préciputdans
rable qu'à chacun de fes freres ou fœurs. Voye^ un fief rtué dans la Coutume de Paris, n'empêche
Préciput. pas qu'il ne prenne un autre manoir dans un fieffitué
Je dis des enfans malts parce que Paineffe ne fe dans une autre Coûtume, qui attribuera le manoirà
confidercqu'entre mâles & qu'il n'y a pas de droit l'ainé pour ionpréciput.
d'ainefle entre fillçs, fi ce n'eft dans quelles Coû- Ce droit eft fi favorable que les pere & mèren'y
tumes particulières, dans lefquelles au défautd'en- fauroientpréjudicieren aucune façon foit par der-
fans mâles l'ainée des, filles a un préciput. Voye^ niere volonté ou par aûes entre-vifs, par contü
ci-Jcflbus AINESSE. tution de dot ou donationen avancement d'hoirie
Lainé ne fe confiderequ'aujour du décès enforte au profit des autres enfans.
néanmoinsque les enfans de l'aîné, quoique ce foit Ce droit fe prend fur les biens fubftitués même
des filles repréfententleur pere au droit d'ainefle. par un étranger mais il ne fe prend pas fur les bien
Il n'eft tenu des dettes pour raifon de fon préciput; échus à titre de douaire, & ne marche qu'après la
& fi fon fief ou préciput eft faifi & vendu pour les légitime ou le douaire.
biensde la fuccefuon il doit être récompense fur les Voye^fur euu matière la Coutume de Paris, article
autres biens. xüj. xiv. Stc.jufquÀ xix. indufivenunt. C'eft fur cette
L'ainé a les nigrru*» prérogativesdu préciput & de Coutume que fe règlent toute» celles qui n'ont pas
la portion avanVgeufedans les terrestenuesen franc- de difpofitrons contratres.
allcu noble, que dans les fiefs. Voyt\ Alleu 6- Le droit d'ainefe ne peut être ôté par le père au
Fief. (H) premier né & transporté au cadet même du con-
AINESér DEMI-AIlfp f. f. ( Orgue. ) ce fontles lentementde l'ainé mus l'ainé peut. de fon propre
prcmieres des pièces de au dtj, moutonY de forme
de 19,fange, & les fecondesNieiijieces X de la même
mouvement& fam contrainte, renoncervalidement
à fon droit & fi la renonciationeft faite avànt l'ou-
étoffe, qui font triangulaires elles fervent à joindre verture de la fucceffion elle opere le tranfport du
les rtetîefes dcsîoufflctsd'orgue. Poy<{ droitd'«*fl|p fur le puîné \fecus fi elle et faiteaprès
Soufflet u'Orguf & Ij figure zj> Pi. d'Orgue. l'ouverture de la fucceffion auquel cas elle accroît
AINESSE f. ci Droû, priorité de naïflànce bu
d'âge entre do enfin» noblc$,ouqui ont ipartagu^io
au profit de tous es enfans à moins qu'il n'en ait
fait ccfGon expreffe à l'un d'eux,
Les,
'il Les filles n'ont jamais de droit d'ainejfc, à moins
ne leur foit donné expreffément par la Coû-
.La représentationa lieu pour le droit doinejfe dans
Franc. Bien des gens ne tont point Scrupule pour au^
leur bien, d'y celui d'autrm.
eft toujours aûif; augmenter eu quelquefois neutre.
Notre ambition augmente avec notre tortunc à pei-
b plûpart des Coûtumes & fpécialementdans celle
de Paris, où les 'enfàns de Famé foit mâles ou tè-
melles prennent tout l'avantage que leur père au-
ajoüur une, autre. Voye^ Syn. Franc, 'iony
ne avons nous une dignité, que nous penforis
parties connues & déterminées l'augmentation de
en
cft de

toit eu. parties indéterminées. "*•


Obfervez néanmoins qùe'les filles ne repréfentent AJOUX, fi m.>fe dit parmi Us Tireurs d'or, de deux
teur père auxlroit d'oincj/è, que lorfque le défunt n'a
pas laiflëde frere feulement elles prennent à ce titre
la part.qu'auroiteu un enfantmâle, laquellecil dou- c at o n s.
0 Pré-
lames de fer, entre lefquelles font retenues les flic-
rcs & les précatons. Voye{ Filières
ble de celle qui revient à une fille. AIR f. m. eft un corps léger, fluide tranfparcnt»
Quoiquela plupart des Coutumesfe fervent in- capable de compreffion & de dilatation; qui couvre
différemment du mot de préciput, en parlant du prin- le globe terreftre jufqu'à une hauteur. confidérable.
cipal manoir & de la moitié ou des deux tiers que Voye^ Terre les Terrestre. Ce mot vient du grec
l'ainé prend dans les fiefs néanmoins ce qu'on ap- ctùft qui figniiie la même chofe.
pelle proprement ie^préciput c'cil le manoir la QuelquesAnciens ont confidéré l'air comme un
baffe-cour ou le vol du chapon le refte s'appelle élément mais ils ne prenoient pas le mot élcment
communémentla portion avantageufe, V. PORTION dans le même fens que nous. Voye^ ELEMENT.
avantageufe. Il eft certain que l'air, pris dans là fignifîcation or-
Il y a cette différenYtede l'un à l'autre que quand dinaire, eft très-eloigné de la fimplicité d'une fubftan-
ill auroit dix terres en fiefs toutes bâties dans une ce élémentaire quoiqu'il puiffe avoir des parties,
même fucceffion & dans une même Coutume, l'ainé qui méritent cette dénomination. C'eft pourquoi on
ne peut avoir qu'un château tel qu'il veut choifir peut distinguer Voir en' air vulgaircou hétérogène &
pour fon préciput au lieu qu'il prend la portion en propre ou élémentaire.
avantageufedans tous les fiefs. ( H) U<Mr vulgaire
ou hétérogène cft un affemblage de
AIOL Scarus varias f. m. ( Hijl. nat. )Poiflbn corpufcules de différentes fortes qui toutes enfem-
de mer appellé en grec àùxix à caufe de fes diffé- ble constituent une maffe fluide, dans'laquelle nous
rentes couleurs d'ou font venus les noms d'aiol & vivons & nous nous mouvons, & que noùs infpiroiîs
d'auriol. On a auffi appelle ce poiffon rochau parce & expirons alternativement.Cette maffe totale eft
qu'il vit au milieu des rochers comme les autres ce que nous appelions at'mojphere.V. ATMOSPHERE.
poiffons que fon appelle faxariles celui-ci a les yeux A la hauteur où finit cet air
ou atmofphere coin-
& le bas du ventre ou fe trouve l'anus, de couleur mence l'éther félon quelques Philosophes. V. Éther
depo urpre la queue de couleur bleue & le ref-
te du corps en partie vert & en partie noir bleuâ- Les fubftances hétérogenesdont l'air eft compofé,
tre, les écailles font parfemées de taches obfcures. peuvent fe réduireà deux fortes; lavoir t°. là matière
La bouche eft petite les dents larges celles de la de la lumiere ou du feu, qui émane perpétuellement
mâchoirefupéneure font ferrées, & celles de la mâ- des corps céleftes. Voye^FEU. A quoi quelques Phyfi.
choire inféneure font éloignées les unes des autres ciens ajoutentles émanations magnétiques de la terre,
6c pointues. Ce poiffon a furie dos preique jufqu'au- vraies ou prétendues, f'oyfç .Magnétisme.
,près de la queue, des aiguillons pofésà des diftances i°. Ce nombre infini de particules qui s'élèvent
égales & qui tiennent à une membrane mince qui en forme de vapeurs ou d'eîhalaifons feches de la
terre, de l'eau, des minéraux/desvégétaux,des ani.
guillon une autre petite membrane qui flotte com-, maux &c. foit par la chaleur du foleil ou par, celle
me un étendard. Les nageoires qui font. auprès des des feux, foûterrains, ou parcelle des foyers. Voye^
ouïes font larges & prefqu'ovales il y a deux taches
de couleur de. pourpre fur le milieu du ventre: ce L'air élémentaire ou air proprement dit, en une
poiffon eft un des plus beaux que l'on puiffe voir, matière fubtile, homogène & élaftique qui eu la
fa chair eft tendre & délicate.On en trouve à Mar- bafe, pour ainfnlire & l'ingrédient fondamental
feille & à Antibe. Rondelet. Vayt{ PoissoN. de toutl'air de l'atmolphere, & qui lui donne fon
AJOURÉ, adj. urnu de Blafon. Il fe prend pour nom..
une couverture du chef, de quelque forme qu'elle On peut reconnoître l'air proprement dit, à une
ioit ronde, quarrée,en croiffant &c. pourvu qu'el- infinité de caraûeres nous en allons ici expolerquel-

couleur.
le touche le bout de l'écu il fe dit encore des jours ques-uns.
d'une tour & d'une maifon, quand ils font d'autre r i°. Lorfqu'onrenferme l'air dans quelque vaiffeau
de métal ou dans up verre, il y relte fans qu'il lui
Viry en Bourgogne de fable à la croix anchrée arrive aucun changement, & toujours fous la forme
d'argent, <yW& en coeur en quarré, c'eft-à-direou-
verte au milieu ce font des croix de fer de mou- dès qu'elles deviennent froides, elles perdent. toute
lin. (r) leur élasticité& vont s'attachertout autour des pa-
AJOURNEMENT.Voyi[ Adjournement. rois internes du verre, d'où elles dégoûtent & tom-
AJOUTÉE ou ACQUISE, adj. pris fubh. c'eft, bent en/iiite en-bas de forte que les verres & les
dans la mufique des Grecs, la corde ou le fon qu'ils vaiffeaux qui auparavant étoient remplis de va-
appelloient Projlambanomenos. Voye^ et mot. peurs élaftiques fè trouvent enfuite comme vuides.
SIXTE AJOUTÉE. royg( SiXTE. (S) Il en eft à peu-près de même des exhalaîfons des au-
AJOUTER, AUGMENTER. On. ajoute une tres corps qui Se diffipent avec te testa fit lie perdant
chofe à une autre.- On augnunu la même. Ajouter en quelque manière lorfque 4curs parties, après
laiffe une perception diftincle des choies ajouuis; avoir perdu l'élaflicité qu'elles avoient, viennent à
lorique j'ai ajouté une fomme connue a une autre fe réunir & à ne faire qu'un corps. Cela par
connue j'en vois deux. kugmenUrne laiiî'e plufieursexpérienccsquiontété faites par M. Boyle
pas cafte perception; on n'a que l'idée du tout loe- avec l'air que i 'on tire des raifins, de la pâte de fa-
qu'on augmente l'eau contenuedans un bajfin.' Auffi
M.
rine, de la chair, Sr de plulîcurs autres corps: cela lé
confirma aullî par les expériencesdont M. Haies a
Voilà donc non-feulementdes.matériaux pour pro-
donne la deferiptiondans fon ouvrage intitulélaSw- duire de l'air, maisauffilaméthode d'y procéder en
z°. Une autre propriété de l'air C'eft que par fon conséquence de quoi on divife Voir en/<W ouperma-
moyen les corps terreltres qui font en
feu, conti- nent, & en apparent ou paffapr. Car pour "fe convain-
nuent de brulet jufqu'à cectue toutes les parties qui cre que tout ce qui paroit air ne l'eu pas pour cela
foient.confumees il ne faut que l'exemplede l'éolipile, ou l'eaji étant °
peuvent contenirdu feu, au con-
fuffifammènt raréfiée par le feu, fort avec un fiflé-
traire les vapeurs 8e les exhalaifons éteignent dans
rinçant le feu le plus'vif, de même que l'éclat des ment aigu fous la forme d'une matiere parfaitement
YèmblayeiPtfw^mats'bientôi:après perd cette ref-
charbons & du fer ardent. Ces mêmes vapeurs,bien
loin d'être néceifairesà la respiration, comme Pair, femblance, furtout au froid & redevient eau par la
y nuisent fouvent & quelquefois fuffoquent. Témoin condenfation, telle qu'elle étoit originairement.On
l'effct du foufre allume & celui de la grotte d'Italie, peut obferver la même chofe dans l'esprit de vin, &
où un chien etl turque en un clin d'oeil. autres efprits fûbtils& fugitifs qu'on obtient par la
f>. Si Yair n'eft pas un fluide différent des vapeurs diftillation au lieu que Voir réel ne fe peut réduire
& des exhalaifons, pourquoi refte-t-il tel qu'il étoit ni par la comprenionsni par la condenfationou au-i
auparavant, après une groffe pluie mêlée d'éclairs tre voie, en aucune autre fubftance que de Pair.
Voye^ EoLlPiLE.
& de tonnerre ? En effet, lorfqu'ilfait des éclairs
les exhalaifons fe mettent en feu, & tombent fur la On peut donc faire prendreà l'eau pour quelque
terre en forme de pluie avec les vapeurs
mais après tems l'apparence- de l'au- mais elle reprend bientôt
la pluie, on rie remarque pas qu'il fait arrivé aucun la fienne. Il en eft de même desautres fluides la plus
changementà l'air fi ce n'eft qui! fe trouve purifie grande fubtilifation qu'on y puiffe produire eft de
il doit donc être différent des exhalaifons terreftres. les réduire en vapeurs lefquelles consent en un
Muffch. Efai de Phyf. fluide extrêmement raréfié, & agité d'un mouve-
Quantà la nature & la fubftance de l'air, nous n en ment fort vif. Car pour qu'une hibftance foit pro-
(avons que bien peude chofe;' ce que les Auteurs pre devenir un air permanent, il faut, dit-on,fauroit
qu'el-
le foit d'une nature fixe autrement elle ne
en ont dît jufqu'à préfent n'étant que de pures-Cpn-
fubir la tranfmutation qu'il feudroit qui s'y fit
jecrures. Il'n'y a pas moyen d'examiner1 air feul &
épuré de, toutes les matières qui y font mêlées; & mais elle s'envole & fe diflîpe trop vite. Ainfi la dif-
.dire quelle eft fà na- férence entre fair paffager & Pair permanent, ré-
par conféqttcnt on ne peut pasfaite de toutes les ma- pond à ceHe qui eft entre les vapeurs & les exhalai-
ture particulière abftraftion il eft confondu. fons qui confifte en ce que celles-ci font feches &
ticrcs hétérogenes parmi lefquellesp
Le DoCteur Hook veut que ce ne foitrien autre celles-là humides, &c Voye^ Vapeur 6- Exha-'
chofe que l'éther même, ou cette maticrè^fluide & LAISON.
aûive, répanditc dans tout l'efpace des régions cé- La plûpart des Philofophes font confifter Pélafti-
Icftes ce qui répond au ngdium J'ubtile ou milieu cité de fair dans la figure de fes particules. Quel-
inbtiî de Newton. Voyei ÉTHER, Milieu. ques-uns veulent que ce foit de petits, floccons fem-
Confidéré comme tet, on en fait une fubftance fui blables à des touffes de laine d'autres les imaginent'
tournéesen rond comme des cerceaux,ou roulées en
gtneris, qui ne dérive d'aucune autre, quine peut
être engendrée', qui eft incorruptibfe immuable fpirale ,comme des filsd'archak,des copeaux de bois,
ou le reflbrtd'une montre, & faifant effort pour
fe
préfente en tous lieux, dans tous les c^rps &c D'au-
qu'ils regardentcom- rétablir en vertu de.leur contexture de forte que
tres s'attachent à fon clafticitédiitinâif; ils fuppofent pour-produirede Pair il faut felon eux produire v
me fon caractère eflentiel &
qu'il peut être produit Çc engendré & que ce n'eft des particules difpofée%de cette manière & qu'il
autre chofe que la matière des autres corps, deve- n'y a de corps propres à en produire que ceux qui
s'ÿ fonf faits, fufcepti- font fufceptibles de cette cbiptiSBon. Or c'eft de-
nue par les changemehs qui quoi, ajoutent-ils, les fluidesne font pas fufceptibles,
ble d'unc élafticité permanente.M. Boylenous rap-
fàites à caufe dû poli, de la rondeur, & de la lubricité
porte plufieurs expériencesqu'il a lui-même appelle/vo- de leurs parties.
fur la production de l'air: ce Philofophe
duire de Véry tirer une quantitéd'air fenfiWtfde corps Mais Newton (Opt.p. JjTi.) propofeun fyftè-
où il ne paroiffoit pas y en avoir du tout, du moins me différent il ne trouve pas cette contexture des
ou il paroiffoit y en avoir moins que ce qui en a été parties fuffifante pour rendre raifon de l'élafticité
tiré. Il obfcrvc que parmi les différentes méthodes furprenantequ'on observe dans l'air qui peut être
propres cet effet les meilleures font la fermenta- raréfié au point d'occupe, un efpace un million de
tion, la corrofion la diflblution la décomposition fois plus grand que celui qu'il occupoit avant (a ra-
l'ébullition de l'eau & des autres fluides, & l'action réfaction. Or comme il prétend que tous les corps
réciproque des corps, furtout des corps fatins; les ont un pouvoir attractif & répulfit & que ces deux
qualités font d'autant plus fortes dans les» corps'*
v uns
(ur les autres. Rift. de Pair. Il ajoute que les diffé-
parties def- qu'ils font plus denfes plus folides, & plus com-
rens corps folides & minéraux dans les élafticité pafts il en conclut que quand par la chaleur, ou
quels on ne foupçonneroitpas la moindre
ctant plongés dans des menftrucs corrofifs qui ne par feffet de quelqu'autreagent la force attraîhve
(oient point élaftiques non plus, on aura cependant eft furmontée & les particulesdu corpsécartées au*
parties caulce par point de n'être plus dans la fphere d'attraction, la
au moycn de Patténuation desconudérable d'air élaf- force répulfive commençant à agir, les fait éloigner
leur froiflement june quantité
tique. Vttyf^lbid. les unes des autres avec d'autant plus de force qu'eP
Newton, eu du même fentiment. Selon ce Philofo- les étoient plus étroitement adhérentesentre elles,
phe, lesrpwticules d'une fubftance dénie compacte & ainfi il s'en/îorme un air permanent. C'cft pour-
&S. fixe adhérentesles unes aux autrts par une puif- qpoi dit le inênte Auteur comme les particules
fantc force attraÛive ne peuvent être feparées que d'air permanent font plus gromeres, & formées de
où des
par une chaleur .violente» & peut-être jamais fans corps plus denfesque celles de^Pair paffager les
fermentation; & ces .corps raréfiés à la fin par la vapeurs le véritable air eft plus pefant que va-
chaleur ou la fermentation fé trans/ormenten unair, peurs, & Patmofphere huoiide pluslégere que Pat-
vraiment Sur mofphe>e feche. Foyei ATTRAÇtiofr, RÉPi?l>

Mais, après tout, il y a encore lieu de douter »_


la matière ainfi .extraite do£ïOTpsfolidés a toutes les tranfpirationqu'opère fans ceffe la chaleur vitale J
propriétés de Vair fi cetâfen'eft pas paffager, ou fi portent dans l'air pendant le cours entier de -la vie.
l'air permanent qu'on tire des corpsn'y exiftoit pas dé- d'un animal plus désarticules de fa fubllancc qu'il
jb. M. Boyle prouvepar une expériencefaite dans la' n'en faudrait pour recomgofer plufieurs corps (cm-
Machine pneumatiqueavec une mechc allumée, que blables. /^«{TranspirCtion, Emanation,6c.
cette fumée fubtile que le feu élevémême des corps De plus, quand uli animal mort Telle expofe à
focs n'a pas autant de reffort que l'air puisqu'elle l'air, toutes fes parties s'évaporent & fe dirtipent
ne fauroit empêcher •l'expanfion d'un peu d'air en-* bien-tôt de forte que la fubftance dont étoit com-
fermé dans une veffie ,qu'elle environne. Phyfic. pofé un animstl, un homme par exemple un bœuf
tAtch. Exptr. Néanmoins dans quelquesexpériences
pouérieures, en diffolvantdu fer dans l'huile de vi-
triol & de l'eau ou dans de l'eau-forte il a formé
en air. c
ou tout autre fe trouve prcfiluc toute convertie
Voici une preuve entre mille autres, qui fait bien
une groffe bidle d'air qui avoit un véritable reffort voir que Voir le charge d'une infinité de -particules
& qui en conféquence de fon reffort empêchoit excrémcntèufes on dit qu'à Madrid, on n'en point
que la liqueur voifine ne prît fa place Iorfqu'on y dans l'ufâge d'avoir des privés dans les maifons que
appliqua la main toute chaude clle fe dilata aif'e- les rues en fervent la* nuit que cependant'! air en-
ment comme tout autre air, & te iepara dans la li- levé fi promptementles particules fétides, qu'il n'en
queur même en phnteurs4ndles, dont quelques-unes refte aucune odeur le jour.
s'éleverent hors de la liqueuren plein air. Ibid. 3°. Il efl également certain que l'air eft auffi char-
Le même Phyficien nous aflïïre avoir» tiré une gé de végétaux; car on-fait que toutes
fubllance vraiment élafliqite de plufieurs autres ces végétalesdeviennent volatiles par la putréfac-
corps comme du pain dit raifin de la bierre des tion, tans même en excepter ce qu'il y a .de terreux
pommes des pois., du boeuf &c & de quelques & de vafculaire qui s'échappe à ion tour., V«yc{ Vf::
corps, en les brûlant dans le vuide & finguliere- GÉTAL, PLANTE_, &C. t»
ment du papier, de la corne de cerf: mais cepen· De toutes ces émanationsqui notent Jtns le vafte
dant cette fubftance à fexaminer de près étoit JL- océan de l'atmosphère,les principalesfont celles qui
éloignée de la nature d'un air pur, que les animaux confiftenj en parties latines. La plupart des Auteurs
qu'on y enfermoit non-feulementne pouvoient res- imaginent qu'elles font d'une efpece nitreufe mais
pirer qu'avec peine mais même» y mouroientplus il n y a pas à douter qu'il n'y en ait Ôe toutes for-
vite que dans uh vuide oii il n'y auroit point,eud'air tes du vitriol de l'alun du J'cl marin, & une infi-
du tout, Phyfic. mechan. axper. • nité d'autres. Voyt{ SEt,, NITRF, &c
Nous pouvons ajouter ici une obfervationde l'A- M. Boyle obferve même qu'il peut y avoir dans
cadémie Royale des Sciences, qui eft queJ'élaftkité l'air quantité de tels compofes qm ne font point tilt'
eft fi éloignée d'être la qualité constitutivede l'air, terré formés par la rencontre fortuite & le mclan-
qu'au contraire s'il fe joint à l'air quelques matières ge de différens efprits falins: Ainfi l'on voit-des vi-
hétérogènes il .devient plus élaftique qu'il ne l'étoit trages d'anciens bâtimens corrodvs comme s'ils a-
dans toute fa pureté. AinfiM. de Fonténelle aiïûre en volent été rongés par des vers quoiqueaucun* des
conféquence de quelques expériencesfaites à Paris fels que nous connoilïionsen particulier ne fut ca-
par M. de la Hire & à Boulogne par M. Stancari pablede produire cet effet.
que fair rendu humide par le mélange des vapeurs Les foufres font fans doute r.ne partie confidéra-
eu beaucoupplus élaftique, & plus capable d'ex- ble de la fubftance aérienne, à calife du grand nom-
pan6on, que quand il eft pur; & M. de la Hire le lire de volcans, de grottes, de cavernes, & de foû-
Juge huit fois plus élaftique que l'air fec. Hift. dt l'A- piraux d'où il fort iute quantité confidérable de
fad. an. tyo8> lbufresquife répand dans lapnofphere. Voyt{ Sou-
Mais il eft bon d'obferVCratiflî que M. Jurin ex- fre Volcan 6-<. •
plique ces expériencesd'une autre manière >St pré- Et l'on peut regarder les aggrégations,les fépapj*
tend que la conféquence qu'on en tire n'en eft pas tions, les frottemensles' diilolutions & les autres
une fujte néceffaire. Apptnd. ad Fart». Gcogr,, opérations*d'une matière fur une autre, comme les
Tout ce que nous venons de dire s'erltend de Sources d'une infiaité de fubftances ftgutrps & ano-
l'air confidéré en lui-même mais, comme nous l'a- nymes qui ne nous font pas connues.
vons remarqué, cet air n'exüte nulle part pur de L'air, pris dans cette acception générale 1 eft un
tout mélange. Or ces fubftariceshétérogenesdes pro- de* agent les plus considérables ce les plüs univer-
priétés& des effets defquels nous avons à traiter ici, fils qu'il y ait dans la nature tant pour la confer-
font félon M. Boyle, d'une nature toute différente* yation de la vie des animaux, que pvur la produc-
de celle de l'air pur. Boerhaavemême fait voir que tion des plus importans phénomènes qui arrivent fur
• c'eft un cahos & iin affemblage de toutes les espèces la terre. Ses propriétés & fes effets ayant été les
de corps créés. Tout ce que le feu peutjaffriatilifer principaux objets des recherchas& des découver-
s'élevé dans l'air or 4 n'y a point de xorpj qui tes des Philofophes modernes ils tes ont réduits'
puiffe réfifter à l'aâion du teu. Voyt\ FEU, VOLA- des lois &
til, &c.
Par exemple il doit s'y trouver i°. Ses particu-
tie. des branches des Mathématiques qu'on appelle
Pntumatiqu* 3t
les de toutes les fubftances qui appartiennentau re>
gne minéral:car toutes ces fubilances telles que. Parmi les les effets méchaniewes de.
projwïe>é$ 6c
les fels, Ies fourres les pierres les métaux, 6-e, l'air principauxfont fà fluidité &:
peuvent être converties en fumée » & par conte* fon ilafkiti. r*». Commençons par laflûi^ti, Xette.
quent prendreplace parmi les fubftances aériennes* propriété de Pair eft confiante par ta facilité qu'ont
L'or même le plus fixe de tous lesforps naturels» fe

&c.
trouve dans tes mines fortement adhérent au fou-
fre & peut conféquemmentêtre élevé avec cêimV
néral. royt[ OR,
1°. U faut auffi qu'il y ait dans Psjf des particii-
tes de toutes les fubftances qui appartiennentau rè-
les c«Mps à le

dont lige
des odeurs & émanations de toutes foWl» «fui Yé-|
chappent des corps } car cè«*flèts

cédant, le meuvent ejtes-wômes -_mcç beaucoupde


facilité or voilâ'^cifcment ce qiivconftinie le flni-
gne animal. Car tes émanations abondantesqui for- "
tent la
foit qu'on -fexpofe au plus grand froid naturel oaa me en dehors. Si l'on joint bien exaâement deux
artificiel, fôit qu'on le çondenfe eh le comprimant moitiés d'une Sphère creufe fc
fortement. On n'a jamais «entjïï'quédans aucun de l'air elles feront pnrffées l'une par 1«
l'air
ces casqu'illa
fe fort réduit en .parties Mides cela
vient de rareté, de fa mobilité & de la 6 de
poids de
d'un .poids- de cent livites. ,?
voilin avec celle

fes parties. M. Fvmey, F. Fluide 6- Son, S*.


Ceux qui fuivantle featimentde JDefcartes» font matique un.difque plomb ou de
«onfifter la fluidité dans un mouvementperpétuel & verre & qu'on pompe enfuite l air du récipient
inteftin des parties, trouveront ce cantâeee dans l'air «xtérieur preffe alorspar fa pefanteurl# dafque
Vak.Au%& dans une chambre obscure oa ies repré-
beaucoup de violence le verre en lie pouflant en de-
fentatiofis des objets extérieurs ne font introduites
dans. Stxin enveloppe un
dont ouvert par en
que par un faut rayon on voit les corpufcules
perpétuellehaut, d'une veffie de cochon bien mince* dès qu'on
&
l'air et! rempli dans une fluSuation
les meilleurs Thermomètres ne font jamais aura pompé l'air de ce-cylindre, la
dans un
parfait repos. Voy*\ Thermomètre. chirée avec beaucoup de violence. Lorsqu'on pote
QuelquesPhilofophesmodernes attribuent la eau- fur la plaque de la
ou vales lphériques ,d©nt on pompel'air ? trou-
le de la fluiditéde 1 air ,au feu qui y en entremêlé,
vent d'abord preffés avec baiucoup de
fans lequel toute Patnfcffphere,,ielon eux fe durci-
Toit en une ma1fc folide & impénétrable Se en effetcette plaque,paè la peiânteur de fair, extérieur qui
le$ comprime de forte qu'on ne peut les en rettrer
plus le degré de feu y eït confidéiable plus elle eft'
fluide-, mobile & perméable; & félon que les diffi>enfuite qu'avec beaucoup de force,
rentes pofitions du foleil augmententou diminuent tuyau fermé par un
toujours une tempé- de.metfiurei»
,ce degré de feu l'air en reçoit miyeK dans un bafîin plein du inâme fltUde & le
rature proportionndc.l'oy^i FEU.
tmet droit Se mercure fera, ^endu dans le tuyau
C'eft-là fans doute en grande partic, ce-qui fait
fur
ienfations de l'ouie de l'odorat, & les autres fe
à la hauteuc d'environ %y à ?S pouces, s aundeffus4jP
les fomnaets des puis hautes montagnes,les
la eft dans le baffin. La rai-
Montagne. fon de ce»® firipenfon eft, que le mercure du tuyau
trouvent plus foibles.
Comme l'air eft un fluide il preffe dans toutes ne fauroit 4efcend|e plus ba$ fans faire monter ce-
lui qu4 eu dans lé oanm, lequel étant preffé par lé
fortes de tlireôions avec la même force ,c'eft-à-di-
re en haut en bas,
latéralement ohÉ<|»ea»enî_, poids de l'atmosphère. qu'il fupporte, ne .permet pas
ainfi que l'expériencele démontredans tous les lui-
des. On prouve que la prelioa latéralede l'air OR
égale à la preffion par l'expérience le baffio. Çç qui prouve que^c'eft^là la caufe de cette
qut de M. On prend'une
bouteille haute, percée vers -Ion milieu d'un petit de la m&t
«roV; lorfque cette bouteille eft Fora çompeia l'air, le mercure du tuyau.
dont l'extrémité inférieure defcend
petit trou fait à la bouteille» On
que
'plonge un tuyau de verre ouvert de chaque côté
bouche le col
le
de
baiffllpr» & que l'on kif»

la bouteille
avec de la cire ou. de la poix. dont on Ç'eft aufi à la peémteur dft doit attri-
a foin de bien envelopper le tuyau, enfarte- qu'il
buer l'effet des .pompes. Çax-ÉippofQnsun tuyau de
ne puifle point du tout .entrer, d'air entre le tuyau
&c le col tors donc le
que tuyau fe trouve Frempl verre ouvert de chaque côfé & qu'on pouffe deH
d'eau & que le trou latéral de. la bouteille vient bas un pifton attaché à un manche
«'ouvrir s l'eau s'écoule en partie du tuyau, mais qu'on mette ce tuyau dans unpetit baffin de mer.
elle s'arrête proche "de l'extrémité inférieure du tire le pifton en haut, qu'en arriv,^
il n'y a pas d'air &
tuyau à la hauteur du trou & toute la bouteille piint ni aucune caufe
srei'e pleine, Or fi la. preffion perpendiculairede l'air
l'emportoit fur la preffion latérale, toute Peau de-
vroit être pouffëe hors du tuyau, & ne mànqueroit
que le mercure du baffin étant preffé .-par .Pair .dupé-
pas de s'écouler c'eift pourtant ce qui n'ahiye pas',
.parce que Pair prefl'ç latéralenîeiîlt avec tant de far rieur <Bt monte dans le tuyaui &:
..ce contre le trou
que l'eau ne fe-peut écl»p|3€rde
Pfyf., tt"
IL La pefintatr ou la gr&vui> Cette propose de
Voir eu peut-être une fuite de ce -qu'il eftutxi.&bjf?
tance corporelle la peânteur étant de fm extérieurn'a pa»
té -tMmûé-h de 4 matière ou du. moins une 'pro-
.qui fe çencontie dans tous les
.fois plus légère Pair la fesa auffi
Nous avonsurae :%finité de preuves de cette pro- c*eft-à-dire,julqu'à
priété par les expériences.La pefanteurde l'air pa-

t
Toît d'abord en ce point le çen* un enfant qui
tre de la terre. Si on pompe l'air .d'un verre & j avale il bouene
qu'on ouvre enfuite ce verre en-hautl'air le pré- gofiKr & prend le
mantmelôn qu'il ferre fes leyrea»
cipitentfar te 1ren,e par l'ouverture
&. le remplira.. Toute»..les «jtpérieoces.^de ta ma- 11 gonfle cniiiite les produit de
prouvent .cette qualité de l'air. niere un vuide
la-psik fur pelîinîcur fur les inanunelles de
J'orifice d'un vtiiifi»» oa^feat bien-tôt
le poids de l'atmofphere Des vaifr
1,4&4x de verre dont on a pondM$-- l'air, font aïffc
,pm rt par la pefantew 4ç 1 ak fiai, lu «ompi- 'eft eafenwée &p$ia veniaufe » Ce trouve fous «a
vafe dont on a pompé l'air de forte que les humeurs M. Muffchenbroek dit avoir quelquefois trouvé
du corps font pouffées vers cette partie par fanion que la pefanteurde l'air étoit celle de l'eau comme
de l'air extérieur ce qui fait que Sa peau & fes vair- 1 606, lorfque l'air étoit fort pefant. Il âjotite qu'en
{eaux; fe gonflent & fe lèvent fous la ventoufe. faifant cette expérience en différentes années & dans
'des, faifons différentes, il a ôbfervé une différence
Enfin on f
peut pefer l'air car l'on met un vaif» continuelle dans cette proportion dé pefanteur; de
{eau plein d'air commundans une balancebien juf- foxte que Vivant les expériencesfaites en divers.en-
te, on le trouvera plus pelant, que fi l'air en avoit droits de l'Europe il croit que le rapport de la pefan-
fi n
été retiré & le poids fera encore bienplus fenfible,
pefe ce raeme vauTeau rempli aaircendenfé
fous un récipient d'où on aura pompé Pair. Voyt{
teur dé l'air àcelle de, l'eau doit être réduit à certain
nes bornes, qui font comme i à 606 de-1 jufqu'à
BALANCE t L'air une fois reconnupefant 6c fluide, les lois de
Quelquesperfonnes douteront peut-être que l'air fa gravitation & de fa prellion doivent être les mê-
foit pêfant de lui-même & croiront que fa pefan- mes que celles des autres fluides & conféquemment
leur peut venir des vapeurs & des exhalaitonsdont fa preffion doit être proportionnelle à M hauteur
il eti rempli. Il n'y a aucun lieu de douter que la perpendiculaire.Voyt^ FLUIDE.
pesanteurde l'air ne dépende «t&âwemein en par- D'ailleurs cette conféquencc eft confirmée par
tie des vapeurs,» cfonme on peut l^xpérunentér en les expériences.:Car 1^ l'on porte le tube deTorri*
prenant une boule de verre pleine d'air, qu'on pom- celli en un lieu plus élevé, 00 par conséquent la
co-
pera enfuite fort «xidementi Pour c«t effet on met- lon'ne d'air fera plus courte, la colonne de mercure
tra en haut fur l'ouverture par laquelle l'air devra foûtenuefera moinshaute, de baifierad'un quart de
rentrer dans la boule un entonnoir feitexpres, qui pouce lorsqu'on aura porté le tube à cent pies plus
1 aura une cloifon percée de petits nous on mettra haut, & ainfi de cent pies en cent pies à*mefure qu'on
«nfuite deflus de la potage fort feche ou du tel de montrera.
tartre & on biffera entrer l'air lentement travers De ce principe dépend la ftruâure & l'ufage du
ces fels dans la boule.On attendra affez long-tems Baromètre. Voy*{ BAROMETRE.
afin que la boule Ce rerapliffe d'air,& qu'elle ne fe De ce même principe il s'enfuit aulïi que l'air
trouve pas plus chaude qup l'air extérieur, en cas comme tous les autres fluides prefle également dé
qu'il puuTe s'échauffer par quelque fermentationen toutes parts. C?eft ce que nous avais 3é(a démontré
paffant à travers les fels. Si l'air de l'atmofphere ci-deflus & dont on voit encore la preuve,fil'on fait
eft fee on trouve que l'air qui avoit auparavant attentionque les fubftances molles en foû(iennenc la
rempli la boule » étoit de même pefanteurque celui preflion fans que leur forme en foit changé, & les
qui y cil entré en ôaveriantfe& fels.; 6c s'a Eut. un
items humide ojitgjpuvera.que l'air qui a paffé à Ka- la colonne d'air fur ces corps foit égale à celle
de
veiis. les fels, eft plsis léger que celui qui auparavant tfume colonne de iiercure de joipoucoï, ou 4'imo
colonne d'eau àe 32, pies. qiwla figure
ce^rouVe que la pefamteur de l'air dépende en par* de ces corps n'eft pointaltérée » c'eftîa prctlion egalô
o de l'air qui fait qu'autant il prefle «l'un côté autant
il réfifte du côte oppofé. C'eft poiuitqnoi fi l'on ôte
autrementil ne ferait pas poffible de concev^som- ou fi ron dimktte la çreffioni foutement d'un côté
ment les ntaés qui pefèmt beaucouppoutiatait y
relier (ufpcndues ne faifant le plus,Souvent qw< floi-
ter dans, l'air avec lequel
Ofes cet équilibre
De la graviteôclaSuiditéconfidéréesconjointe-
précipiter en ba». AîaJfcA, ment sVrtfuivent pWiàK ufeges & plufieurs effets
Au qualités conjoin-
Le poids de ftdr varie perpétuellementfeba les tes il enveloppe la terre avec tes corps qui font
rtiffërcnsdegrés de chaleur & de froid* force confide-
me que fa pefanteur eft à celle
eft à ïooo. Mcrfene comme qu'on cotmntbi atf&aievr ,-de- dès
Tau- on
peut favoir d'atKmd combien pêfc uua psé aibii d'air
JVâu pcfe 64 livresun pié cuba
envions de de»
que tout !>i« la conçhtrijc ^ud eft ce,.
aui& déteiminerquelle
moyenne car on at-
cette pref lion eft la
mêmes expirieiîc«tvsai(?nîm differdwi-pays » felOni ée }& un, pié cube d'eau
de cettebas* pané» tf^ïtodcMoâcKicK»»|>îés
il faut ajouter cependant que par des expérience»
faites,
fa
en de la SociétéRoyale de bre pour avoir à peu {Mes le poids réduit en Uvres
Londres de Tair à celui 4e Avec lequel l'air comprime notre globe. Or on voit
l'eau 1 à 840;
cctnikliéinblff. Par exemple, vaif»
& enisû «m «ikxnier Ikiipar
i y circulent oupar lia
fluidcsdans les vaifleauxcapillaires &t. ce qui fait que fi l'onenferme fous le récipientde la
Cette même caufe empêche les fluidesde tranljM- Machine pneumatiquede petites balles de verre min-
rer & de s'échapperà travers les pores des vaifleaux ces, ou des veffies pleines d'air & bien fermées, &c

qui tes conviennent. C'eû ce qu'éprouventles voya- qu'enfuiteon pompe t'air, cagecrèvent par la force
geurs 4 mefurc qu'ils montent des montagnes de- de fair qu'ellescontiennent.Si-1_on met fius le réci-
vées ils le. fentent taches de plus en plus à mesure pient une veifre toute flafque qui ne contienne que
qu'ils avancent vers te haut & la longue il leur
d'autres hémorrba-
très-peu d'air; lorfqu'on vient h pomper l'air, elle
s'y ende & paroît toute pleine, La même chofe ar-
vient 'un crachement de fang ou
gies & cela parce que l'air ne preflâe pas fuffifaior rivera l'on porte une ve6ie calque fur le commet
poulmons. On voit la mê- d'une haute montagne.
ment fur les yauTeauxdes Cette snÊme expérience fait voir d'une manière
enfermés fous le réci-
me chofe arriver aux animaux qu'on évidente que l'élaftcité des corps foUdes eft fort
pient de la machine pneumatique à mefure en
l'air, as s'enflent, vomiffent bavent, füent, différente de la vertu élastique de l'air & que les
pompe
lâchent leur urine & leurs autres excrémens 6*» corps folides & élaftiques Ce dilatent tout autrement
que l'air. En effet, torique Pair ceffe d'être compris
il°. C'eft à ces deux mêmes qualitésde l'air, la pe- mé non-feulement il fe dilate, mais il occupe alors
fanteur & la fluidité, qu'eft dû le mélange des corps un pius grand efpace Jk reparoît fous un plus grand
contigus les uns aux autres, & fingulierement des volume qu'auparavant ce qu'on ne remarque pas
fluâdes. Ainfi plufieurs liquides, comme les huiles & dans les corps folides & élaftiques qui reprennent
les fels qui dans l'air le mêlent promptement Se feulement la figure qu'ils avoient avant que d'être
d'eux-mêmes,ne fe mêlerontpoint s'ils font dans le comprimés.
vuide. L air tel qu'il eft tout proche de notre globe fe ra*
3°. En conféquençe de ces deux mêmes qualités,
réfie de telle manière que fon volume eft toujours
l'air détermine l'action d'un corps fur un autre. Ainfi en raifon inverfe des poids qui le compriment c'eil-
le feu qui brûle du bois s'éteint, & la flamme fe dif- à-diie que fi l'air preffé par un certain poids, occu-
fme fi l'on retire l'air parce qu'alors il n'y a plus pe un certain efpace ce même air preffé par un
rien qui puiffe appliquerles corpufcules du feu con- poids qui ne foit que la moitié du précèdent, occu*
tre ceux de la fubflance combufhble & empêcher pera un efpace double de celui qu il occupoit dans
la diffipation de la flamme. La même chofe arrive à le premier cas. M. Boyle & M. Mariotte ont établi
l'or en diflbhition da ns l'eaurégale. Ce menftrue ceffe cette regle par des expériences. La même regle a lieu
d'agir fut le métal dès qu'on a retiré l'air & c'eft en 1 !or/qu'on comprime l'air comme M. Mariette l'a
conféquence de cette faculté déterminantede l'air, fait voir auffi. Cependant il ne faut pas regardercette
regle comme parfaitementexaâe car en compri-
que Papin a imaginé le digt/loin qui porte
foin nom.
Foyt-i DiGESTOiRt. mant l'air bien ibrte'ment & le réduifant à un volu-
C'eft aufli pour cela. que fur les commets des, plus me quatre foie plus petit, l'effet' ne répond plus la
hautes montagnes, comme fur le Pic de Ténérif,les règle donnée par M. Mlariotte cet air commence

le
fubftances qui ont le plus de faveur, comme le poi-

que
gingembre, le fel, l'efprit cle vin., font pref-
infipides car faute d'un agent fufEfant qui ap-
particules fur la langue & qui les faffe
alors à faire plus de réMancê & a befoin pour être
comprimé davantage, d'un poids plus grand que la
règle ne l'exige. En effet*
tention,on verra qu'il
peu
eftunpofnble
qu'on y faffe at-
que la règle fois
pliclue leurs
elles font chaffées & diffipées exaâement vraie;. car lorfque fair fera fi fort com-
entrer dans les pores, prirné que toutes fas parties fe toucheront & ne for»
de la bouche. La feule fubftancc
par la chaleur même eft 'le vinde'Canarie
qui y retiennefa faveur ce qui merorat qu'une feule mafle bolide il n'y aura plus
onftueufequi le fait adhérer for- moyen de comprimerdavantage cette mafle puif..
vient de fa qualité inouïs
tement au palais & empêche qu'il n'en puiffe être que les corps font impenétrables.Il n'eft pas
écarté aifément. évident que l'air ne (auroit fe raréfier à 1 infini, ôc
Ce même principede gravitéproduit auffi en par- que fa raréfa&ioma des bornes d'où il s'enfuit que
tie les vents, qui ne sfont autrachofe qu'un air mis la règle "des raréfàâioiis en raifon inverfe des poids
en mouvementpar quelque 'altération
dans fon équi- eoniprimans n'eft pas non plus entièrement©xaôe
car il faudraitfûivantcette regle,qu'à un degrépoids quel-
III. Unie autre qualité de l'air d'où véfultent un conque de raréfâôioirdé -Pair ce trouvât un
grand nombre de fes effets, & dont nous avons déjà corrdTpo>dantqui efnplcheroitcette laréfaâion d'ê-
parïé, eâjbn ilaftkid; par laquelleil cede à Ponpref- tre plus grande^ Ot loriauee l'air eft raréfié le plus
chargé d'attcun poids
fion des autres corps en réfreciffant fon volume, &
le rétablit enfuite dans la mente forme 6c 'la même
étendue en écartant ou affoibliifant lit caufe qui
il
mt'iîeftpolifale itn'eft
oempe cependantun certain espace.
On ne uitrott affigwrde bornes précifes â Félaftn
f avoit «ferré. Cette force étatiqueeu: une des pro- cité de l'air ni la détruire ou altérer aucunement..
priétés diffin&ive$de l'air les deux autres proprié- M. Boyle si fait plufieurs expériencespour voir s'il
tés dont nous avons parlé plus haut, lui étant coffl- pmmwt affaiblir le reffort dlm air extrêmementra«
réfié dans la Machine pneumatique en le tenant
mime$ snrec les autres fluides. long-tems comprimé par un poids dont il eft éton-
Une infinité de preuves nous convainquentque
l'air a cette faculté. Si par exemple on pretfe avec la nnt qu'il foûtint la force pendant un feul inftant
& après tout ce tems il n'a point' vu -de dtn»nutioii!
main une veffie foufliée, on trouve une réfiftance
fenfible dans fon élaftkité* •ïl.'de Rob«tval ayant
laiffé un fufil à vem chargé oepbiits 6 ans d'air con»»
tend Se fe remplitanuitôti denfé cet air mis enfin en liberté pouffa une balle-
C'eft de cette propriété dePair que dépend la ftnic- avec autant de force qAmrcilpûfaire tua air tout
turc &" l'ufâge de fa Machine pneumatique. récemment condenfé. "
Machine pneumatique. CependantM. îtoteMea prétenduprouver pat
Chaque particule dVir fait un conêimieS effort une expériencequ'il faice depuas, que le
reftbtt d©
pour fi: dilater & ainfi lutte contre les particules Pair peut ion» tellement dérangé par mte violenté
preffion, qu1t;:M puiffe plus ie rétablir cm|ui-boi$
votânes qui en font au£ un fenWaWe mais fi la
réfiftancevient à cellier ou à s'affbiblir à linflaittla
jparticul* dégagée fe, raréfie jwcugwulisrasent, C'eft cuivre bien forc dans leqtael il verfa d·
de quelque tpflas. Il prit pour cet effet un vsûffiawoê

«teffù-piflte d'eau il y comprima enfuite troisou qua- thodes çondenferl'air. ^oy«{ Condensation.
C'eftfurce même principe qu'eft fondée la ftruftu-
Pair en y ferrant avec une vjs |Kp tuyau ouvert dont L'air p«ut donc êt^e condeoW': mais jufou, a qu«il
l'un des bouts étoit plongé dans J'eau il trouva peu point le peat-il dtre ow à quel, volume en-il poffi-
de tçnpc? après que d'un pic dans
le tuyau & qu'elle de 46 connoûTons point encore les bornes. M. Boyle^
l'air tre^e fois plu* denfe
l'air a voit pendit .quelque terni»i car fi
elle fut reftéela même .réduit 4 un volume M, Haies la
l'air rendii 38 ù>k plus denfe & l'aide d'une preife mais
qu'il eut été en ou bou-
bée que cet air étant le(de fer » il a réduit l'aie en un volume 1&38fois
plus petit, de forte qu'il. doit avoir été plus de,deux
tuyau. Cependant on pourrait foupçonner qu'il i'e~ fois plus pesant que 1 eau ain6 comme Veau ne peut
roit peut-être entré va® plus grands quantité d'air être- comprimée, U s'enfuit de là que les parties
dans l'eau parce que l'air qui rejpoioit fe aëriennes doivent être d'une nature bien différente
trouvoit trois ou, quatre fois plus comprimé » fcque de ceJUefs de l'eau «te- autrement on n'-auroitpû'ré-
l'air n'auroit été ep état de fe dégagerde l'eau qu'a- diùre l'air qu'à un volume 800 fois plus petit'; il au-
près un certain tems; enforteque celui qui avoitpû rait alors été ptécifément auffi dente que l'eau, Se
s'échapper librementferait en effet fora du vafe il auroit réfifté à toutes fortes de prenons ayee une
tandis que celui qui avoit pénétré l'eau force égale à cell« que l'on remarque dans l'eau.
de quantité, auroit eu foefoin 4e tems pouf,en ortir.
M. MtuTchenbroekayant verfé du mercure dans un
MifL.
tuyau de 8 pies de long, dont un des bouts étoit re- 4ws en conféquenced'expériencesfaites à Londres,
courbé, & ayant de cette manière comprimél'air h d'autres faites à Florence dans l'Académiedtl Ci-
dans le bout recourbé fceîk ensuite l'autre bout mento, qu'on peut en toute fureté décider qu'il n'y
hermétiquement,& marquale degréde chaleur que a pas de force capable de réduire 1W à un efpace
l'air avoit alors. Depuis ce tems ildit avoir toujours 800fois plus petit que celui qu'il occupe naturelle-
obtervéque le mercure fe tenoit à la toême hauteur ment fur la furtace de notre terre. Et M. Amontons
dans le tuyau, lorfque l'air avoit le lâêns degré de combattant le fendraient de M. Halley foMeûtdews
ehaletar qu'au commencementde l'expérience. Au les Mémoires de rAauUitiie Mojakdu Sciencesqu'on
contraire lorfque l'air devenoit plus ne peut point affigner de bornes précifes à la conden-
cure montoitdam le tuyau d'oii il paroferoin'enfuir /ijtiois de l'air que plus on le cbarfera, plus- on le
vre que la compreffion de l'air ne lui fait point 'per- corrfctnfera qu'il m ei): élaftique q\i en vertu du feu
dre fort élafticité. On, m

M. Haies approuvé que


mettant le feu à du
a-t-U
foufr®
un
la
l'air ne -piùffe perdre de fa force
dans
plus
étoit
grand
que
pui%ue

un verre. plein d'air


«nombre d'exhar
qu'il contient & que comme il ed impo0ihled'en
twrer tout le feiii.qui.yeft il eft é]j»ilcmentîmpoiflible
de le coadenfoun point au-delà duquelon ne puiffo
plus aller.
L'expérience <pe nous vêtions de ,rapporter de
y
M. Hales, pxouvedu moins que l'air peut ètte plus
Il eft vifible que le poids ©m îa;j)«:<Uon delVriie cpftsiwié. que ne l'a prétendu Halïey. C'eft à l'é-
dépend pas de Ion &qu'il me ferait ni l'air qu'on doit attribuer les effets delà
plus nn moins pefant a quand, il m ùsmt pas étafti- fontajljrarcb Héron,& de ce. petitsplongeonsde ver»
que. Mais de ce qu'il eft il «'enfuit qu'il re ,qwi étant enfermés dansun vale plein d'eau des.
doit être fufceptible d'une preflipn qui te réduite à cendentau fond remontent enfuite & fe tiennent
un tel espace que fon éiàlhdté qui réagit contre le fufpeîsdus au milieu de l'eau, fe tournent & fe meu-
poids qui le comprime, foit égale poids. vent comme on le veut. Ceft encore à cette élafti-
En effet, ta loi de Téliîiidteeft qu'elle augmente cité que l'on doit l'aâion dès pompesà feu. Fvyti
à propo-rtionde Ja derafité de Voir» .denfité FOKTAIME.6>POMM.
augmente â proportion di»s forces LW, en vertu de fa force élaftiquo, fe dilate à
Or il faut qu'il y ait une, égalité .entre & ta
rcadion c c cfUt-dire» me Ta gravitéde l'airqui ope- le raré/ÎCTConlidéRibleiHîCfflt.L'air produit par cette
re fa l'élafticitéde l'air «i 'le /ait îm~, dilatationle même «Set que fi fa foriee élaftique au]);-
dre t-,i nncntoît,d'où il arrive qui fait .fort pour s'éten-
RâACTION, &e..
Ainfi l'élaâkité augmentantou dimimiant gétté-
dre de tottg côtés. H fe condeofe au contrairepar le
ftoid, de forte qu'sai dirait alors qu'il a perdu une
nhm&mjL àtn&té i® Vak .mg~: partiede fa force élaittque. On éprouve la force de
que Pair éebauffi, lorfqa'oj» l'enferme éins une phiole
l'efpace entre fes pniailesdimmue ou augmente » il mince pfcdléchermétiqîiejïiiBnit» & qtl*bametenfuie
n'importe que IWfok compriméfiC'Xeteou 4«w ,un: te fur k feu; l'aîrferar$&.avec tant de force qu'il
e
certain espace par le poids l'atmofphere ou par
quelque autre caujfe il (unit qu'il tende ¡\ (il dilater
met la pu*
Si «a tient fur
en pièces avec un bruit confidérable.
le feu une vcflîe à demi foitfBée bien-
avec use aâkui égaiecette »de la caufe qui te cou! liée tk bien fermée non-feideménttelle fe gonflera
prime» C'eft pourquoi fi Yair voifira de la ferae «A Par la tMÎ&Qion de fair intérieur, mais mime die
enfermédans un vsiffeau de manier®qu'il n'ait plu» «revera. M. Anionwns a trouvé que l'airnendii auffi
du tout de convwifiicaftGifltvec i'air «trtériair, la chaud-que l'eau 'bouillante acquéioh Miiiefoimw qui
A au poids de J'ai'pof||ïlie)rc corarne, no à 131 au-
au poidsde l'aîiswiplis'K, âraffi voyons pou» qiwlW même comme 10 à 3 5; & que la chofe réuilïflbit égsi-
d'une chmûm .lie» fermée ki'netit, foit qu'on employât
le Baropwxepar fa font* élaâimje là
teur que feroit le pouls de toutel'atandptiere. Mi Haimbée a obfervé en. Angleterre qu'une por-
f««. Elasticité.' tion d'airenferméedans un tuyau de verre, lorsqu'il
Suivant ce principe j ©11peut par de «ertaines mé- «offlineoçok à geler, fomoift un volume qui étoit à
,celui de la même quantité «Pair dans la plus grande déjà obfervé font dépendre la raréftâîonde'l'orrdu
clrâîeiir de îéré coimu* 6 à 7. feu qu'il conneneiainfi en augmentant le degré de
clwleur la ntéh&ïott fera portée bien plus loin
fteud toujours une fi- qu'elle ne potutoit^tfe ptu?
loge, Ce tes vient à fe dilater. Cela fe De ce
voit Mfqu'onmet des guides fous un récipientdont gé
Ml Amontoni eft lé pteWKr
H
qui ait découvert que
-un pompe l'air • «^# on Voh
quantité prolMeufe<Jô bit|e$ d'air #ùâ# pe&efle
feftlWabtesà des grains de fable
fort fe_ ^ifpèrfent dams toute la ,En cette habile
mafletit iuide é. tire prouver que « le
du récipient plus granitéquantité d'air, ces buï- le poids de Pair joints à un de^ré de
te fe dilatentune
davantage, Si leur Volume augmente w
chàteùrmodéré,peuvent fûffiie pourprôdiûféml-
me dès 'treinblemens de terre & d'autres commo-
tr tiens êam la nature ».
«laits k récipient. Suivait cet Auteur j & celles de
Mais ce qu'il y a fur-tout -«te remarquable t'eft M/de la Hire: une d'air ïm ta iimce de la
terre ,'de la hauteur de' eft égale au poids
que dans tout le trajet que font alors ces bulles d'air, de trois lignes, de merêure & des cpiantitës égales
«Iles paronTent toûjours fous la forme de- petites
Sphères. d'air occupent des efpaces proportionnels aux poids
-Lorfqn'on met -dans-la liqueur um plaque de mé- qui! tesic«jmpriœenti Ainfi le poids de l'air qui rem.
tal 5 &qu'on commence à pomper, on voit la fur- pliroit occupé par le globe terreftre, fe-

ne
lace île cette plaque' couverte de petites bulles ces
font autre chofe que l'aif qui étoit adhé-
Tent à la furface de la plaque, &
Adhérence
& qui s'en détache
Cohésion.
d'un cylindre de mercure, dont la
baie égalëroit la fui-race de la terre, & qui auroit
en hauteur autant de fois trois lignes que toute Pat-
Bnoipheré contient d'orbes égaux en poids à eeM
On n'a rien négligé pour découvrit jufqu'à quel que nous avons fuppofé haut de 36 todès. Donc en
point l'air peut fe dilater- lorfqu'il jeft entièrement prenant le plus denfe de-1 tous les corps J'or par
libre & qu'il ne Ce trouve aucune exempte,dont la gravité eft environ 1 4630 fois lus
force extérieure. eft Sujette à de grande que. celle de l'air que nom referons i il eft
grandes difficultés parce cj«e notre atmofphere eft arié de trouver par le calcul que cet air feroit ré-
de divers
tous la même force
doit combien l'air pur
par
& farts
» fi l'on
élaftiques, qui n'ont pas

au«un mélangé- peut


duit à la même aènfité que For s'il étoit preffé par
tnM colonne de mercure qui eût 14630 fois %9 pou-
ces de haut j, c'eft-à-dire 469640' pouces5 {nrifqueles
dertfités de l'air en ce cas feroient 'en raifon récï»
avoir premièrement un ffl.ii' bienpar or c'eft1 ce promue des poids par lefquels elles croient prel*é«.
pas faciiie.;ll faut enfuite favoir dans Donc 409640 pouces exprimentla hauteur à laquel-
quel vafe <k comment on placera cet air, pour-foirç îe fè baromètredevfotfôtr* 'dans un 'endroit où Fair
ènforte que fes' parties foient féparées & qu'elles înok aufiï pefàntque l'or lignes l'épail^
pas les unes fur les autres. leur à laquelleferoit réduite date €te même endroit
problème. de pouvoirarriver
Phyficiens habiles défefperent-ils cotre colonne d'air de 36 toifes.
à la folution de ce On peut Or nous lavons que- 409640- pouces ou 43 f toi-
fes ne font que laj4 partiedu la ter-
l'air qui ell pirpcfae
expériencesallez gtofleres quejufqu'a re. Donc fi au lieu dt notre globe terreftreOn fitp-
de notre globe peut fe dilater occuper'ttn pofe un globe de même r*yonr^ doht ta partie eîrté-
plus grand que celai qu'il occu- neure fortde mercure la 'hauteur'de *• & Fîn-
lérieure pleine «Fair tout lé refte de la fphere dont ne

il fois juï'cju'à lui faire occuper un vo- plus lourd par degré que les corfi les
il eft prouvé
il In i I lit occuper un jifois plus «ne même -degré de
feu 'augmente laforce de {on refibrt & le reftd capable

enfuite 10000 fois &.en dernier


d'un effet d'autant plus pd ;& que,
ta clisilewr de rem bouiUante<>augmeintek.reffoitde
lit » i ]h/f lin & cela par fa feule vertu expan- notre air au-delà de fa force ordinaîi'e d'ùne'quantJté
fnt tte. avoir ïcc€>uis au. feu, égale an tic» poids avec lequel il «ft comprimé
bous en pouvonsinférer qu'un degré de chaleur «p»
I 4 CI iw que fe règle 'la dans notre orbe ne prodwirat «pi'wn effet modéré*» en";
prodùiroit un "beaucoup pins violent âamtità'oA®-
que l'air que nous referons près inférieur & que" comme il peut y ma-
de la furtace de la terre eti condenfé par la com- tUre bien des degrés de
î«c$îon de la colonne lupérieure en un efpaêe au l'eau bouilknte il peut y enmirétdont la 'violence-
ir
le
j,* f) tujsplus petit que celui qu'il occupe- fecoudée in poids de Fair foiî
en piecestoutie globe
pu qu'il occupera le fera ou-- lit. Se. an.
La As \va et encore
4es «fftts de ce fluide. C*eft ett
vertu de ciett« s'infinue dans les pores;
des corps avec lui c«Se
ij fiole k ttompelorfqu'fl Voir rendu dii." quii a de fe éSkter9 qui opère fi
],>lu< de nature & queftnnent 'de csuM di»»fciî-f
lations perpItaeUes 'dans.les particules du aux-
quelles il fe mêle, En effetie degré de ebaieur, la gra-
la denfifô' âë l'air; & confànremment fort les les maisons point trop hau-
tes, & les rues bien larges. Des: conlti tut ions pefti-
néceflai- entête quelquefois précédées de
des Souvent des
t>à maladièsririprtellës auflile prindpajfoinde ceux quii
doit Être de donner unlibre
!0li des cadavreï
enfevelis féùi. terre font emportées quoique lente-
ment feroh I louhaher qu'oris'abftînt
d'enfevelirdaris les égiifes. & que tous les cirtictierei
tante fe rB|Tent hors des villes en plein air. On peut juger'de/-

s y rempliten
animales très-
Auffi la végétation& la fe feroiénti dangeteufes parleur prompte corruption. Au bout
ellô -point dans te vu«fè. il eft; biesi irrài qu'on a; vft d'une heure 6n ne refpire pjùs que des exhalaifons
<ies un peu ont en¡ humaines on admetdans fes poumonsun air infeûé
qu'elles y forti de mille poitrines,& rendu avec tous les cor-
ttoa n'éïôit que
C'eft
ks dans la
ce qui fait miefouvent les
dei^ir qu'elles

par fon aâioncontinuelle


la
'•
entraîner de l'intérieur dé toutes
puantes. M,

Cetaireftpar-
à unétatdeputréfadion.
cesanimales
eft gelée! Quelquefoisdes ticulièrement
miifibleauxpoumons.Lorsquet'airex-
degrés
teneureftdeplufieurs p lus
chaudquelafubf-
fe de quelque petite bulleà'airàmvéï enfermée & tancedu poumon,ilfautnéceffairement detruife
qu'il
qui a acquis un &corronipelésfluides&lesfolidescomme l'expé-
& fermentera ni ne pour-
rira dans le vuide ait à fiai celledu corpshumain 9 unmoineau mourutdans
& deuxminutes, &unchiièneni8.Maiscequ'ily eut
tation.
L'air eft le principal daj*s
deplusremarquable, c'eftquelechienjettaunefa-
livecorrompuerouge& puante.En généra!per*
toutesfes opérations fur la & dans nepeutvivrelong-tcms
foiiuie dansunairpluschaud
queibnpiopiiîcorps.MF. ormer.
aquatiquene Lefroidcondeme à fes
l'airproportionnellement
air. Les œufs If comtrade
degrés. les fibresanimales
8rtes fluides
dans les fluides comme
grandes quantités d'airqui en fortent.
auffiioùiqu'illespénètre;«equieftdémontré par
Le chêne en les pois lechaud» Lefroidextrêmeagitfur
butant; le la le «XMrps
enmanière d 'aiguillonproduifantd abord
«jnfiiite léger
un le degré d'inflam-
L'air produit en fur le & renerrèntUnt
parl'irritation dés
Ceseffetsfontbienplusconfidérables
fibres. ftirle
•fons & qu'il eu eft beaucoup pluschaud& les
membrane*très*minces. Lecontaidel'airfroiden..
nos feroitinfupportable fi l'air
& entièrement diafiepar
lesfibre* de'la,|8iaii Serefroi-
des épidémiesécrites du Prince
maladies

d*Al« cauieiiantde maladies?


Il
ont de Symptômes
Société aâuelle* parrirniKoii
fiél'idbmnuttioti
une des paysfroids
nous a ferre.-Le(icorbuteftta maladie
comme onle peutvoirdans
danslaGroentande Sedansd'autres

& trattoit de ulcéré«C*«mpli


gla-
ment de celles qui font corrompues a fouvent çâu- çoit
L'air humideproduitlerelâchement danslesfibres

httmain l'on animalesSevégétales.L^eauquis'infinue-bar lespo-
«"et îeféjour une
véreufe. II fjiit vîokmmouilSée
placés dans de terre y forme- effetfitf fefibres
jours une de« te relâ-
pies de hauteur, laquelle fon
chementdesfibresdefoncorps';quepar exerci-
n'étant point diffipée par les ce» paiïageûePairdanslespo-
Icntielle en un moment. D'oii l'on peut inférer que dansanteveffiemouillée-;
res l'air patteaifément
la première attention en quel- l'humidité del'air;cequicaufele
l'élaftieité
relâchement des fibres en tems de pluie. L'air tec Por y contracte de la rouille comme les autres inéV

métaux mf ,.|B» Angleitcne on voit s'aœoiliir Se


la menre de Purbec dont e4
bâtie la Cathédrale de Sali.tbury} & M. Boyk dit
c'eft qu'il peut changerÏes deux règnes la même chofe de la pierre de Blackington.t$fi%
Pierre.
En effet il paras! que c'eft de Pair que procède II ajoute que l'air travaille considérablementfur
te vitriol, mêmelorfque Je feu n'a plus à y mordre.
tances & ^métaux, & ûngulierement Pojr nefont Le même auteur a trouvé que les fumées d'une li-
durables& incorruptibles? mieparceque Voir ne lits plus promptement& plu?
noms écrits dans le feble pu dans la
hautes montagnes (le'lire encore
nebien
fur de
dhtinâiement
queur
feifoit la liqueur elb-mêms
n'étoit pas en plein air.
métal éxpofé à Pjj|jr que ne
qui

au bout de quarante ans, fans avoir été aucunement a,°. L'air voktilifeles corps axes par exemple
4£%urés ou dfkcés. F5jj*ç Corruption àlté»
JUlTION,6y.w
QuoiquePair fok un fluide fort délié sii j^epénètre
fi l'on calcine du fei, & qu'onle fonde enfuite qu'on
le kàitg & qu'on le refonde encore &ainfi de fuit®
plufieurs ibis à la fin il Ce trouvera îoiit-à-fakéva-
pourtantpas toutes fortes de corps. Il ne pénètre pas» poiré, Se il ne refera au fond du vafe qu'un peu à&
comme nous venons de dire, les métaux: il en m terre. &e.
même quelques-uns qu'il ne pénètre pays, quoique Vatt-Helmont fait un grand fiscret de Chimiede
leur épanfeiirne fok muede de pouce il pafligroit volatilifa- le fel fixe de tartre maûs Voir tout feul
à travers le plomb, sfu n'étoitbattu à coups de mar- iuffit pour cela. Car fi l'on expose un peu de ce feî à
teau; il ne traverfê pas non plus le verre ni les pier- Voir dans Ma rempli de vapeurs acides le fel
res dures & folides nila cire, ni la poix, la refîne tire à jtii & quandil s'en gû foulé il f,
Je fuif 6cla graiffe mais il s'ànunue dans toutes fortes
de bois, quelque dwrs qu'ils puiffcgit être. Il page à 3°. le$ corps volatils aki quoique
le cuir fec de îmww de h pard^emin le nitre ou t'eau-fo:rte s'évaporent promptementau
travers
de
veau
y
fec la toile Ache le papier blanc bleu, ou gris feu cependants'il près du feu de l'urine putré»
& une cochontourné? à l'envers.Maislorf- fiée Peforit volatil fe fixera & tombera au fond.
que le cuir, k papier, le parchemin ou lavdEefe 4°. Ajoutez ejue l'airmet en aaion les corps qui
trouvent pénétrés d'eau ou imbibés d'huile ou de font en repos c c eft-à^direqu'il excite leurs &adté$
graille Pair ne paûe plus alors
suffi bien plus facilementle bois foc
à
e terrera il pénètre
celuiquieft acide, tous ks^rjps dont cette vapeur eft le smuf-
inue en font mis ém$ un état propre
dilaté JB%i*àun certain point, il ne rafle plus alors APaâion. C&yst Actoi &c
à travers les pores de toutes fora» de bois. Muff&k. En Chimie, iî ra'di pointdu tout indhfeientqu'un
Venons aux effets que les différait©»Aibftances procédé fe fafle à-Pair où hots de l'air, ou même à
mêlées dans Voir produifent fur les carps ûiamimés. un air ouvert ou à un air enfermé.Ainfi le omphra
L'air n'agit pas uniquementen conféquence de ifape- brûle dans un. vaifleàu fermé fe met tout en fèisj, au
fantenr « de fon éîafficïté il a encore une infinité lieu que fs pédant lefmcêàéon découvre le vmÇ
«S'iuarcs dfets qui réfiiltent des différem ingrédient ihui & qu'on en approche une. bougieil fe diffi»
qui y font confondus. pera tout en îxnnés. De même pour faire du fentfhc
Aiiafi0. non-feulement il diflbut Se atténue tes inUbuniiuali!® il faut an air libre. Dans une cucur«
bite fermée on pourrait le fublimer jufqu'à mille
corpspar fa prefiïon &
comme étant lm chaos
fon
qui
froiflement
contient toutes
ttîitnfhra», &qui confequeuiment trouve partout à
mais audi
fartes de
cloche de verre
du
fois fans qu'ilprît feu. Si l'on fourre fous une
du fa» deffous il s'y élèvent.
forte «le corps, f .-Dissolution. on efprif de loutre: i naiss'il y a la moindre famte â

iis
On fait que le fia1& le,cuivre fe diffolveataiféjnent la cloche f v oà V®u enfermé ptsift avoir !Commis.
Ht fe rouillentà l'aîr, à moins qu'on mle: garantiffe nkat ion mte Pair s'eniammera
en les enduiftnt d'huile. Boerbaavc iui&r« avoir vu Vmt «nos de ctarbén enfcimé®
des htarw «le fer tellement rongéespar Pair, qu'on dans un cmtiifet bien lutté » y nûcm
ks pouvoit awttie en petuire fow la doigts. Pourle àmî qtta|m%eou chaleur d'un ifo«-
cuivre fej»
iil convertit à Pair- en une fubflî(pce
fiemblable ait verd-de-grisqu'on fait avec le vi»
à peu ranu
du ïm, f.î'm-11y
euau
scoofumé
que h mUUerasparti.®
Faurok mis en cendres
naifpe. F#j*[Fers Cuivre, Vkm>-d&-gris, dans un m que pendant
tmt ce teras»14 le charfooskipe para pas mêmefa cou»
que dans k» rédoos .-net idio- noite j maâs«jujc s'il s'y introduit un peu d'air
swies tk, rijyafwtare 1 les canom le irewi3'!«rii û iil tonÛK, m «sen«m Manche. Il faut nlire
la mèaw, chofe de toutes les lihfiances nnwiales tk
font teûés exvo&êi à l'air, » on« cnl«v« une quan- végétales, qu'on ne aurait calciner qu'à feu ou-
tité coEfidétwcde crocus de Man. vert & qui dans des imsffotux- formés ne peuvent.
Acoâa ajoute oue d*ns If Péfoa Pair SSmii le être réduits ¡qu'en chaiboaf' .aoin.
plomb & Ue y«r peut produiic «ae infinité de changement
n'or CI généralement pour ne p«ïv««r êtredutous dans les iubftanices> par rapport à fes
par Mr, parce qu'il ne
en eft que le fel Il
quelque long-tenu qu'on l'y
ci
laifle
qui
de touille
«ipofé.
le wul
La rai-
menfirue
capable d'agir far l'or» étant nèHMUcUeà volatili-
fer»il n'y en a «p'anc wès-pstilt qmntité dans l'air
propriétés $ fmgravifé la denfité » &£*

font mêlées. Par ejcanpk datas un «droit ce iî f


a. beaucoup de smctmtes l'air et iHupriépiê d'un.
fel mordicantqui gâte tout ce-ipii ei:
à proportion des antre» fubftancitt. Pans les labo- fur' terre,en voftibuvent à tefl-e en
ratoires de Chimie, oùPon prépare l'eau régale, focale d'effiorefeence MmeMex. ,A-Fabian en Sué-
Ym itet imprégné è\im girawic qwssité de ce fet de ville €0ïjj;ai« par k% mines de cuiyre qui lui ont
Il
'fait auflï donner le nom de Copperberg, tes exha- ftances mêlées^Kîns l'air font maintenus par le chaud
laifons minérales afleôent l'air fi fehublement, que dans un état de fluidité qui fait qu'étant mêlés en-
la monnoie d'argent & de cuivre qu'on a dans la po- femble ils agiflent conjointement &Tque par lu froid
che en change de couleur. M. Bayle apprit d'un ils perdent leur fluidité & leur mouvement fe met-
Bourgeoisqui avoit du bien dans cet endroit, qu'au tent en. cryitaux & fe féparent les uns des autres.
deflus des veines de métaux & de minéraux qui y Si les colonnes d'air font plus ou moins hautes, cette
font on voyoit fouvents'élever des efpeces de co- différence peut cauferatini des changemens,yayant
lonnes de fumée,dont quelques-unes n'avoientpoint peùd'exhalaifonsquis'élèvent au-deflusdes plushau-
du tout d'odeur, d'autres en avoient une très-mau- tes montagnes. On en a eu la preuvepar certaines ma.
vaife, & quelques-unes en avoient une agréable. ladies penilentielles qui ont emporté tous les habi-
Dans la Carniole,& ailleurs, ou il y a des mines, tans qui peuploient un côté d'une. montagne, fans
l'air devient de tems en tems fort mal fain, d'où il que ceux qui peuplaient l'autre côté s'en foient au-
arrive de fréquentes maladies épidémiques &c> cunement fentis.
Ajoutons que les mines qui font voifines du cap de On ne fauroit niet non plus que la fecherefle &C
Bonne-Espérance,envoient de fi horribles vapeurs l'humidité ne produifentde grands changemens dans
d'arfénic dont il y a quantité qu'aucun animal ne l'atmosphère.En Guinée, la chaleurjointe à l'humi-
fauroitvivre dans le voifinage &nque dès qu'on les dité caufe une telle putréfaction, que les meilleures
a tenues quelque tems ouvertes, on eft obligé de les drogues perdenten peu de tems toutes leurs vertus
refermer. & que les vers s'y mettent. Dans fifle de S. Jago
On obferve la même chofe dans les végétaux on eft obligé d'expoferle jour les confitures au foleil
ainfi lorfque les Hollandois eurent fait abbatre tous pour en faue exhalerl'humidité qu'eâes ont contrac-
les girofliers dont l'Ifle de Tomate étoit toute rem» tée pendant la nuit, fans quoi elle! feraient bien-tôt
plie afin de porter plus haut le prix des clous de gi» gâtées.
rofle il en réfulta un changement dans l'air qui 6t Ceft fur ce principe que fom fondés la conftruc^
bien voir combien étoient falutaires dans cette Ifle tion & fufage de l'Hygrometre.
les corpufcules qui s'échappoientde l'arbre & de fes METRE.
fleurs car aufii-tôt après que les girofliers eurent été Ces différencesdans l'air ont aufli une grande in-
coupés, on ne vit plus que maladies dans toute rifle.
Un Médecin qui étoit fur les lieux &qui a rapporté
ce fait à M. Bayle attribueUcesmaladies aux exha*
miftes & autres.
fluence fur les expériences des Phiibfophes des Chi-

Par exemple,ileft difficile de tirer l'huile du foiifrc,1


laifons nuifibles d'un volcanqui eft dans cette Ifle /K ptr campanam dans un air clair, &fec parce qu'a-
lefquelles vraisemblablementétoient corrigées pu lors il eft très-facileaux particules de ce minéral do
les corpufcules aromatiques que répandoient dans s'échapper dans l'air mais dans un air groflier Se
Voir les girofliers. humide, elle vient ethabondance.Ainfi tous les fcls
L'air contribueaufli aux changemens qui arrivent fe mêlent plus aifément,& étant fondus agifl''ent avec
d'une fanon à l'autre dans le cours de l'année. Ainfi plus de force dans un air épais & humide toutes les
dansl'hyverla terre n'envoyeguered'émanations au- î'éparations de fubftances s'en font aufli beaucoup
deflus de fa furface, pair la raifon que fes pores font mieux. Si lefel de tartre eft expofé dans un endroiton
bouchés par la gelée ou couverts de neige. Or pen- il y ait dans l'air quelqueefprit acide flottant, il s'en?
dant tout ce tems la chaleurSouterraine né laiffe pas imprégnera,6c de fixe deviendta volatil. De même
d'agir au-dedans & d'y faire un fond dont elle fe les expériences ùkes fur des fels à Londres, où l'air,
décharge au tems. C'eft pour cela que la même eft abondammentimpregné du foufre qui s'exhala
du charbon de terre qu'on y brûle » réunifienttout
graine Cernée dans l'automne ce dans le printems
dans un même fol & par un tems égalementchaud, autrement que dans les autres endroitsdu Royaumes
viendra, pourtant tout différemment. Ceft encore où l'on brûle du bois de la tourbe, ou autres ma-J
pour cette raison que l'eau de la pluieramafféedans tieres. Ceft aufli pourquoi les uttencilesde métal cet
le printems, a une vertu particulière pour le fro- rouillent plus vîte ailleursqu'à Londres"J~Bu il y at!
mentqui y ayant trempéen produitune beaucoup moins de corpufcules acides & corrofifs dans l'air ,1
plus glandequantitéqu il n'auroitfait fans cela. C'efl & pourquoila fermentationqui eft facile exciter,
auffi pourquoiil «rove d'ordinaire, comme on l'ob- dans un lieu où il n'y a point de foufre eft impra-J
ferve altei conftainmcaî qu'un hyver rude eft fuivi ticable dans ceux qui abondent en exhalaifons ful.:
d'un printems humide & d un bon été. phureufes. Si du vin tiré au clair après qu'il a bietsl
De'plus, depuis le folftke d'hyver nuqu'à celui fermenté eft tranfportédans un endroit aù l'air foie
d'été. les rayjm du foleil donnant toujoursde plus imprégné des fumées d'un vin nouveauqui fermente*
en fur la adueuement il recommenceraà fermenter. Ainfi}
furfaw de la terre acquiert de jour en jour une lë fei de tartre s'enfle coaune s'il fermentoit, fi on le(
nouvelle forcet au moyen de laquelleils relâchent met dansunendroitoù l'onpréparede l'efpritdenitre^
amolUflent & en plus la glèbe du vitriol, ou du fel marin.Les Brafleurs,les DiftilM
ou
le fol le foleU foit arrivé au tropi- lateurs &les Vinaigriers font une remarque qui mé^
il réfout rite bien d'avoir place îd c*eft qu'il n'y a pas de»
les parties fuperficieUes de la terre en leurs princi- meilleur temspour la fermentationdes lues des plan*
pes, c'eft-à-dire en eau en huile, tes, que celui où ces plantes font en fleurs. Ajoutes
Chaleur. que les taches faites par lés fucs des fubftances vé-
Voilà cotasse fe formentles météoresqui ne font gétales ne s'enlèvent jamaismieux de deffusles étof-
que des émanationsde ces corpufcules répandusdans fes j que. quand les plantes d'où ils proviennentfont-
dans leur primeur. M. Boyle dit qu'on en a fait
Ces météores très-confidérable:»fur l'expériencefur des taches de jus de coing, de hou-
Fair. Asftfi commeon fait, .le tonnerre fait fermen- blon&.d'autresvégétaux & que fingulierenwnt une
ter les qui était de jus de houblon & qu'on n'avok pas pû
emporter quelque chofe qu'on y fît, s'en étoit allée
En efiet toat ce qui produit du changementdans d'c&Minêmedans la faifon du houblon.
le degré de chaleur de l'atmofphere, doitaufllen pro- Outre tout ce que nous venons de dire de l'air
duire dans ]ja matière de l'air. M. Boyle va plus loin quelques Naturalises curieux & pénétrans ont en-
i'ur cet article, & prétend que les fels & autres fub- core obfervé d'autres effets de ce fluide qu'on ne
peut déduire d'aucune dès propriétésdont nous ve- tioiis que produit un air humide aqueux& nitreux;
nons de parler. C'èft pour cela que M. Boyle a com- font bien voir qu'un tel air eâ capablede gâter & de
pofé un Traité exprès, intitulé ConjeHuresfur qutl- dépraver les parties nobles &c. Veytr tankU At-
qttispropriétés de l'air etuon inconnues. Les phénome- mosphère.
nes de la flamme & du feu dans le vuide portent
croire félon cet auteur, qu'il y a dans l'air une fubf-
M. DefaguHers a imaginé une machine pour
changer l'air de la chambre d'une perfonne nîala-
tance vitale & finguliere que nous ne connoiffons de, en en chaffant l'air impur, & y en introduifant
pas, en conséquence de laquelle ce fluide eft fi né- du frais par le moyen d'une roue qu'il appelle roue
ceflaireà la nutrition de la flamme. Mais quelle que cerurifuge, fans qu il foit befoin d'ouvrir m porte, ni
foit cette fubftance il paroît en examinantl'air qui fenêtreexpédientqui ternitd'unegrande utilitédans
.en eft dépouillé & dans lequel conféquemmentla les mines dans les hôpitaux & autres lieux fem-
flamme ne peut plus fubfifter qu'elle y eft en bien blables.on l'air ne circulepas. On a déja pratiqué
petite quantité en comparaifon du volumed'air qui. quelquechofe de Semblableà Londres,pour évacuer
en eft imprégné puifqu'on ne trouve aucunealtéra- de ces lieux l'air échauffé par les luftûcres & par l'ha-
tion fenf ble dans les propriétés de cet air. leine Se la fueur d'un grand nombrie de perfonnes

jeôurcs
exemplesqui fervent à entretenircescon-
D'autres
font les fels qui paroiffentSe qui s'accrotf-
fent dans certains corps qui n'en produiraientpoint
M. Hales a imaginé depuis peu
propre à renouveller l'aiiv II appelle
e
chaleurs. Koyt\ Tr&nfaB. Phikf. n°l 43 7. p. 41.
machine très-
cette machine
du tout ou en produiroientbeaucoup moins s'ils n'é- le ventHateur. Il en a donné la aeferiptiondans un ou-
toient pas exp@îé$ à l'air. M. Boyle parle de quel- vrage qui Il été traduit en François par M. de Mours,
quels marcaflites tirées de deflbus terre, qui étant Docteur en Médecine & imprime à Paris il y a peu
ardées dans un endroitfec, fe couvraient affez vîte d'années. Fey*{ Ventilateur.
unie effiorefcence vitriolique & s'égrugeoienten AIR inné eu une fubftance aérienne extrême"
peu tems en une poudre qui contenoit une quan-
de ment fubtile queues Anatomilles fuppofent être
tité confidérable de couperose, quoique vraiffembla- enfermée dans le labyrinthe de l'oreille interne 6c
bleraent elles fiiflent reflées en terre plufieursfié- qui fert felon eux à tranfmettreles fons au finforium
cles fans fe diflbudre. Ainfi la terre ou la mine d'alun commuât. SON Ouïe.
& de quantitéd'autres minéraux, dépouillée de fes Mais par les quêtions agitéesdans ces derniers tems
fels, de (es métaux & autres fubftances, les recou- au fujet de l'exifience 4e cet air inné, il commence
vre avec le tems. On obferve la même chofe du à être fort vraiffemblablc que cet air n'exiiftepas réel-
fraifi dans les forges. MINE? FER, &c. lement.
M.' Ijoyle ajoute que fur des enduits de chaux de Machine à l'air. Voyti Machine pneu-
vieilles murailles il s'amafle avec le teins une efflo» matique. pomper
(OV
refcencecopieufe d'un qualité nitreufe dont on lire Au, ( Thtot. ) L'air eft fouveot déftgné dans l'E-
du falpetre. Le colcotharde vitriol n'eft point natu- criture fous le nom de ciel; les oifemtx du dd pour les
rellement corrofif & n'a de lui-même aucun fel oifmux de tg.tr. Dku fo pkmwirdu eklfur Sodome le
mais ji on le lauTe quelque teins wqpofé fais° il foufre &>Ufiui c'eft-à-dire ilfepkwoir de Pair} que
donne du fel, & beaucoup. Voym Colcothar. le feu defcende du dd, c5ef«à-dke de l'air. Moyfe
Autre preuve qui constate ces propriétéscachées menace les Ifraélitesdes effets de la colerede Dieu
de l'air; c'eft que ce fluide, introduit dans les médi-
camens antimoniaux, les rend émétiques, propresà
caufer des foibleffesde cœur & des bruiemens d'en»^
un
de les faire périr par un, air commau: percuâM ta
Dominas mm corrupm j où peut-être vent brû«
lani:qu.i caule des maladies mortelles, ou par une
tnilles & qu'il gâte & pourrit en, peu de ternis des chereffe qui fait périrles moifloos. Battre t'air par-»
arbres déraciné? oui s'étoient confervés fains & en- krem l'air» font des manières de parler ufitees même
tiers pendant planeurs fieclesqu'ils étoientretfésfur en nôtre langue, pour direparler fiât* jugement,fans
pié. Fofti ANTIMOINE. intelligence sfe/tui§mreBvain.Les guiffansu de l'air
Enfinles foiesdans la Jamaïquefe gâtentbien-tôt ( Ephefjxj. 1. ) font les démons qui exercent prince
fi on les laàffe expofées à l'air » quoiqu'ellesne per-
dent pas toujours leur couleur,; au lieu que quand
paiementleur puiflance dans L'air en
excitantdes

on ne les y expofe pas alias confervent'ietirforte 1 0. J)au. xxij. z%. LCor. if. 2.4. xiv,9.
& leur teinture. Le taffetaspatine porté au Brefify DUS. de la Bibl. du P. Calmet tam. I. A.pag.
devisent en peu de jours gns-de»fer fi on le briffe Am. Igs Grecs adoroient l'air, tantôt ibwi le
expofé l'au° au lieu que clans les berniquesil con»
fsrve fa couleur. A quelques lieues au-delà du Para-
niai les hommes biaises deviennent tannés mais
dès qu'ils quittent cette contréeils redeviennent
dans fa partie inférieure. L'Aireft aiill quielipefoâs
u0edivmiité<|uiav(jitîakfn«;pciurfeïmTie&larofée
SsïaiKs', Ces exemples,outre une infinité d'autres que pour iiîtle. Il y avoit <ie$ divinations par le moyen
nous ne nppsîtcmspointici, ftiffitempour nous con- de Yair elles con-fiiioieriton à cèfenrer le roi & le
vaincre que mmohfbm toutesles découvertesqu'on cri des oifeaiot)om à tirer det cotneâures des météo- r
et faites ;ufqn'ici ii» l'air il rafle encore, um vafte res & des cometa » ou Aire les èvenemei» dans les
champ pour en raire^ie nouvelles. nuées ou dans la direôion dutonnerre.Ménelas dans
Par les obfervationsqu'on a faites fur ce qui arri- Iphigcnicattefb Fait îésnoiiî desparolesd'Agameun
non mais Âsiftopluiietmts
ve îorfcp/apeès. avoir été faigné dans des rhûina-
â'impiété ce ferment
tifmes on vient à preidre du froid il elt avéré que d'Eurijpwïs. Plus on tanÉâem la religiondes Payeuse
l'air peut s'infiraiter dansle cor|»s avec tontes fes qua-
lités Se viciertoute la wmîïnt du fang & desautreshu-
meurs.
t
plus on la trouve favorableà la Poèie tout eft anî^
filé, tout i«fpi»tout en limage on ne peut faaire
un pas fans raicontmir «bs.chofes divines & des
Par les paralyfies y les vertiges &autres afGettons dieux, | Ik 'urne i'mâe. dffl-fiéi^iîîoniïesagréaMes à |»eir^>
merveufcsque caufait les initiés, les lieux humides dre mais pni conformes la raifon.
& autres, il eft évident l'air chargéde! qualités » Air, Manisris>
qu'il a dans ces lieux peut «lâcher St. onfiruer LWfemble être "né avec nous il fiappeà la pre-
tout le fyftème nerveux. #%«f Humidité,&c. Et mière vue. Les On plait
Uts tpo%ues, les fluxions, ¡les toux & les confomp- par l'air j on fe diftiiigite par les mahkm,,
vient les manières engageant. Tel vous déplaît & ehure de ta riviere de fon nom. Long. 14, *q. iat,
vous éloigne parfan.arr qui vous retient & vous 6Ç. 3.Z.
'charnne_fuite par fes mamtms.On fe donne un air AIRAIN ou CUIVREJAUNE f.
m. (Chim.)c'&
on affeâe des manisns.On compofefop airjon étu. un métal faâice çompofé de cuivre fondu avec la
"diefes>*oM««»« Voy*{ Us Synonymes François. On pierre de calaminequi lui communique la dureté &
ne peut être un fat fans favoir fe donner un air & a couleur jaune, t'oyez Métal, Cu?vr,e.
a1fe&r des manier** pas même peut-être un bon On dit que les Allemands ont poffédé lopg-tems
ComédiemSil'on ne fait composerfon air Si étudier le fecretde faire ce métal. Voici présentement com-
fes manieras on eft un,mauvaiscourtifan & l'on ment on le prépare. On mêle avec du charbon de
doit s'éloigner de tous les états où l'on eft obligé de terre de la pierre calamine calcinée & réduite en
paraître différent de ce qu'on eft. poudre on incorpore ces deux fubftanccs en une
Air fe dit en Peinturede l'imprçffion que fait un feule mafle par le moyen de l'eau enfuite quand
tableau la vue duquel on femble réeUement ref- cela eft ainfi préparé,on met environ fept livres de
pirer l'air qui regne dans la nature fuivant lés diffé- calamine dans un vafe à fondre qui doit contenir
environ quatre pintes, &on y joint à peu près cinq
rentes heures du jour frais, fi c'eft un foleil levant livres de cmvre on met le vafe dans une foumaife
qu'il repréfente chaud fi c'eft un couchant. On
dit encore qu'il y a de Voir dans un tableau pour ex- à vent de huit piés de profondeur & on l'y laine
primer que la couleurdu fond & des objets y eft di- environ onze heures au bout duquel tems l'airain
minuée felon les divers degrés de leur éloigneraient eft formé. Quand il ell fondu, on le jette en maffes
cette diminution s'appelle la perfpedive aérienne. On ouen bandes. Quarante-cinqlivres de calamineente,
dit aiiifi airde tête: tel fait de beaux airs de tête. On trente livres étant brûlée ou calcinée & foixante
dit encore attxaper, faifir ÎW d'un virage c'eft-à- livres de cuivre, font avec la calamine cent livres
dire le faire parfaitementreflembler. En ce casl'«> d'airain. Du tems d'Erker fameux Métallurgifto
fembleroit moins dépendre de la configuration des Soixante & quatre livres de cuivrene donnoient par
parties, que de ce qu'on pourroit appellera gtflèdu le moyen de la calamine que quatre-vingtji-dix li-
vifage. (k) vres d'airain.
Airain qui autrefoisne fignifioit que le cuivre &
AIR en Mujîque eft proprement le chant qu'on dont on fe fort présentement plus particulierement
adapte aux paroles d'une chanfon ou d'une petite
piece de Poefie propre à être chantée 6t par exten- pour fignifer le cuivre jauni ledit encore du métal
dont on fait des cloches & qu'on nomme auffibronze*
fion on appelle air la chanfon même. Dans les Opéra Ce métal fé fait le plus communément avec dix par-
on donne le nom dWre à tous les morceauxde ihufi- ties de ç|ù vre rouge & une partied'étain;ony ajoute
que meures, pour tes diftiflguer du récitatif qui ne auffi un peu de zinc.
1 eft pas; Se généralementon appelle air tout mor-
Uœimin de Corinthe a eu beaucoupde réputa-
ceau de mufaque, fok vocale, ioit iriftriimentalêj, tion parmi les Anciens. Lecohfuil Mummius ayant
qui a fon commencement & fa fitf. Si le fUjet eu: di- faceagé Se brûlé Coriratha 146 ans avant J. C. on dit
vifé entre deux parties, l'air s'appelle duo, fi entre
trois, trio, &c. que ce précieux métal fut formé de la prodigieuse
quantité d'or, d'argent & de cuivre dont cette ville
Saumaife croit que ce mot tient du Latin aw» & etoit remplie & qui fe fondirentenfemble dans ces
M. Buretteeft de fon opinion quoique Ménagecoin- incendie. Les ftatues les vafes &c. qui étokmt fou.s
batte ce fentimentdans fon étymologie de la languie de ce métal étoient d'un prix inemmable. Ceux
qui entrent dans un plus grand détail le diftinguenf
sùnfi que les Grecs avaient lies leurs & ces figries en trois fortes l'or était lé métal dominantde la pre*
numériques ? nom- îpkrétefpecel'argent de la féconde) &dans la troi-
tirés aaifG de leurs carnSej'és fieme yl-ût l'argent Se le cuivre ¡, étaient en égale
moient non-feulement numtnu t, mais encore ara,
c*eft-à-dire nombre, ou la marquedu jriombr^; nu-
Ily à pourtant vue difficulté an fu^etdâ cuivre de
men nota dit Nonius Mafceîlus. C'è'ffi en ce fens Corinthe c'eft que quelques Auteursdifent que ce
qu'il fe trouve -employé, clans ce vers de Lucite: niétml.étoit foirt.rccherebjavant le, lac de Corinthe
par. Romaiinis ce qui piYnuveroit tptele cuivrede
mprMi Cmarinthera'étoit font le produitdes métaux fondus
confufémertdans i'msatàm -de cette ville, et que
u lejt:Corintltiensavôientpoffédépaiticuli^i-cîinejitlart
ou 6c ^^qu'om
noamnôit pour'cela ouvre dt Quimhis. F. C Vivre.
du h' airain ou cuivre jaune eft moinsfuiet à Verdir que
> le cuivré rouge il auffi élus dur, c'id de tous
,«>,& l'italien (jndpnis «feins le mSinefens. >r- les «Bfitaux le plus durs c'dt ce qui a rait qu'on s"ea
fortes d^#i«£u'% àp-
eft feryi pour
£«m£g ioojmnt£ drain &c^ Les limes qui ne peu-
ipclttoieitit wwwfi1, <|«ijà^okns: chacunletar curaâere
l'airairefo« encore bonnes pour
&. dont pïufieurs élwat propres à ^eîqECisiiiftru- limçrJtfer ce qui prouve, quele fer eil moins dur
mens particuliers, à peu près comme et -que nous
A IRE, -wm, f. Wncaire e, proprement uns
La mufsejue ÀoterM s dwerfes d|J*ces A'ms qui fuaffflc« plane fur laqudb ois marche.
tfpcce <îe danfé dlomt
Le mot Latin are» d'oû vient êmûe
bléamil «ft pro-
dérive
Musettç:,Passepié j Chanson pîrèllîent h fieu «»ii l'on te le de
Air,
.j afflâeifêtre lec.
A 1R t en
, la furfecc d'une figure
c'eft4-<ltre l'ef-
figure renfenne. ^«y^ SmtiFACK,-
Ara en Fauconnerie; on dit PoMèaivprend l'air
c'eft-à-dire qu'ils'élèvebeaucoup. Si une aire par exemple un champ a la figure
Au{ ou Mm ( Gêo§. ) ville l'embou- d'un quatre dont le côté foit de 40 pies cette air$
petits d'une porte charretière au moins quelquefois de
aura i 600 jSiéï quarrés ou contiendra<.l6oo
Quarre deux. Pour faire.1°aire on commence par labourerle
quarrés dont le côté fera d'un pié. Foye^
terrein on enlevé un demi pié de terreon lui fubfy
Ainfi, ou la furfaee d'un triangle ritue de la glaife paitrie & rendue terme. On étend
d'un quarré d'un parallélogramme d'un reâangle bien cette glaife on a foin que fa furface garde le
d'un trapèze d'un rhômbe d'un polygone, d'un niveau.
cercle ou d'une autre figure, cet trouver combien On lauTeïffuyerla terre on la bat à trois ou qua-
cette ain contient de pies de pouces & de lignes g
tre reprifes avec une batte de Jardinier. Batte.
quartés. Quant à la maniere de faire cette séducnon On n y laiffe point de fentes on fapplanit bien avec
d'une furfaceenfurfaces. partielles quarrées viyrç un gros cylindre de pierre fort pesant.On ne prend
Triangle. pas toujours cette précaution. C'eft fur cette aire
Pour Miefurer un champ, un jardin un lieu en- qu'on bat le blé.
touré de murs, fermé de haies ou terminépar des Pour l'aire des bergeries il ne faut pas la faire de
lignes, il faut prendre les angles qui fe trouvent dans niveau* il faut qu'elle foit un peu en pente afin
le contour de ce lieu les porter fur le papier & d'avoir la commodité de la nettoyer du retie fans
pierre & bien battue.

rai. foyti Faire on LEVER un


séduire ensuite Vain comprife entre ces angles &
leua*côtés en arpens &c en fuivant les méthodes
préfcrites pour la ,inclure des figures planes en géné-

Si du centre du foleil1 on conçoit une ligne tirée


engendreraau-
au centre d'une planete, cette ligneproportionnelles
Celle des toits à porc doit être pavée, fans quoi
les cochons la fouilleront.
AIRE( Jardinage. ) eu un terrein plein & uni fur
lequel on fe promene ,.tel que ferait la place d'un
parterre,d'un potager, le fond d'un boulingrin &
tour du foleil des aires elliptiques autres. ( K )
aux tems. 'Telle eft la loi que fuivent les planètes
Aire, f. t. nidus, eft le nid ou l'endroit qu'habitent
dans leur mouvementautour du foleil ainfi le foleil les grands oifeaux de proie, tel que.l'aigle )e fau-
étant fuppofé'en S, & une planète en A, ( Planche con, l'autour, 6-e. Ces oifeauxfe retirent& élèvent
d'Ajtmmmk ,fig. 6 1. «°. Z ) fi cette plancte parvient leurs petits dans les rochers les plus efcarpes, ou fur
en B- dansun tems quelconque donné, le rayon vec- les arbres les plus élevés; ils y conftruifentdes aires
qui ont jufqu'à une toife quarrée d'étendue, & qui
teur A S aura forme dans ce mouvementVain P,
ASB
& foit font faites avec des bétons affez eros ce des peaux
foit enfuite la même planète parvenue en
pris le point D tel que Vain P S D foit égale l'aire des animaux qu'ils ont dévorés. royt\ AIGLE.
A S B il eft certain par la propofition précédente Article VÎII. de l'Ordonnancede Louis XIV. du
qu'elle aura parcouru les arcs. P D & A B dans des mois d'Août 1669. ( Ckafli. ) il eft dit « Défendons
Planète & Ellipse. à toutes périmes de prendre dans nos forêts
tems égaux.
Le célèbre Nçwton a démontréque tout corps qui garennes, buiffons & plaifurs aucunes aires d'oi-
dans fian mouvementautour d'un autre fuit la loi tutu de quelque efpece que ce foit lit. en tout
dont nous venons de parier que tout autre lieu les œufs de cailles perdrix & faifans
'corps qui décrit autour d'un autre corps à peine de îoo livres pour la premierefois, xod'
poitbnrielles au temsgraviteou tend vera ce corps. » livres pour la féconde ? & du fouet & banniffe™
Foye^ Gravitation 6- Philosophie Newton- ornent fix lieues dé la' forte pendant cinq ans»
NÎENNE. ( O ) pour la troifteme
Aire en: une place ou fu- AIRE, en terme de Vaiuàtr c'eft un endroit plein,
perficie plane & Jïorifontale fur laquelle l'on trace dans un ouvrage de faifferie, qui commence il. la
Épure. torche montejufqu'à une certainediftance ce qui
un plan une épure &c. Foyei fe fait en tournant un brin d'oner autour de chaque
Il fe dit .encore d'un enduit de-plâtre dreffé de ni.
pé. Voyt\ Fàisserie Torche Pi.
veau pouf tracer une épure ou quelque qu'on Aire (Giog. ) ville de-France dans laGatco-
Aire de plancher fe dit de la charge met
fur les fohVeYd*unplancher d'une couche de plâ- gne fur î'Adoiir. Long. tj. 4p. lot. 4$. 4J. d'Ar-
tre par pour recevoir le carreau. • Aire ( Giog. ) ville des Pays-Bas, comté
Aire et motion c'eft une petite foadation.auresc- tois. Long. 20..)'. a* tau 30*. 38'. 18".
de-chauffée eu' laquelle on pofe des lambourdes AIRELLE f. f. ou MIRTILLE f tn. ( Bifi. mat )
da carreau de pierre, de marbreou dalles de pier- fleur eft d'une
en Latin vifis Mœa plante dont la grelot, Il fort,
que Vitruve entend par flammun.
re c'eft cechaux feule feuille est-farnwde-çtoche ou de
Aire de & de cimtnt C eft un msaffifen ma- du calice un piftil qui dl- attaché comme .un clou à,
mère de chape pour conserver le deffus des voûtes la partie poâérieure de la Aeur, & qui devient dans,
qui font à l'air, comme il en a été fait un fur i'O- la faite un finit ou -une bate
«lingerie de Verfailles. fée en forme de aqpbrila cette .baie eftrempUed®,
AiRE dt ntctmpes c'eft uae<4pauTeur d'environ
huit à neuf jKwees de recoupesde pierrepour mirer..
mir les allées des jardins. ( P )
c'eft le deffus d'un pont fur lequel
Infl. ni herè. Vùyt\ PLANTE. (1)
Il AIRE&s-C f. ce
.:
femences ordiaaireinent affez menues. Tournefoit

Ame de §mmh% nom qu'on donne aœc phis petits des baffitfô-pwipésç
oa marche
Aire d'un pavé
d'épaiffeurfait de
ou non pavé.
ceil un inaiîif d'environun pié
chaux & de ciment avec des cail-
dans lefqueb Je; font! de ces maraisefi'diftribue.Le».
aira on efiUttuiiCtuon ledonne eBcot» ce der-
loux ou un coma de glaife paVè par-deffus, ce qui de elles fontieparées. par de
faitle fond du conferve îonjgi-teins de-larges
pourvu -que la faperfieie de Peau s'écoule -aiunwnt; Scon'TelHe.-dik-hiirtà vingt \bms de Ici par and'utWi
quand le tuyau de les bords; délaye
perflue regorgeantfur lie tenetn fur,
lequel eft afe le baffim &' le .fiât périr. (K}. 'f i
Aire. C'eft en mmnoms neur de Cerès k de IlaccbwJ.t"eiï lap-
<|ootie à la furfaceTdes granges, de» poulaillnr»,des mices de lariçgjke, du via, 131e fe nomoioit;
colombiers des toits à porc, des bergeries, des »•.
des propriétés
Vain de la grange d'une grande feme eft fwrcéé ÂÎROMETWE f,
de fair. Voyt{Ai». Ce mot eft compote
îa pefanteur
comprend
,
les lois dm mouvement,de
de la n-
réfaôion,delaifflo»dci«fetion,fat de l'air. y. Elas»
TlCITà
Le
6v.
pas fort en ufiu»,: &on
chirés, & qui fervent à faire des cloifons légeres
lambàffées de plâtre des deux côtés pour empêcher
le bruit ce le vent» pour ménagerla place & la char.

Aïs, outil do Fondeur enfiéU j c'eft une planche


de bois de chêne d'environ an pouce d'épaigeur t
cette planche fert aux Fondeurs pour pofer les chat
fis dans lefquels ils font le moule, ^ffycç Fondeur
de Mathématique à HaU, EN SABLE & tajlg. ly.fl. du Fondeur enfable.
ayant réduit en Aïs irfUnfik d'fmprimsrU c'eft une planche dé
fleurs des propriétés de l'air, publia le premier. bois de chêne dedeus pies de long fur un pié & de*
Leipfieen Ydromitru en Alle- mi de large y & de huit à dix lignes d'épaùTeur unie
mand, & enfuite phis ampiemeat en Latin i fie ces d'un côté fit traverséede l'autre de deux barres de
élémens à'airomdiris ont depuis été inférés dans le bois posées Adeux ou trois pouces de chaqueextré-
cours de Mathématiques cet de Auteur en j. volu* mité. On fé fert d'aïs pour tremper le papier, pour
mes JW-40. à Genève. (O) 5 s le remanier, pour le charger après l'avoir impnmé.
AIRS, {. m. pi. «« toww de Mmdgt, font tous les Il y a à chaque preffe deuxms un fur lequeleft po-
mouvement; allures fie exercicesqu'on apprend au
cheval de manège, Voy*LManège» Académie
fé le papierprépawî ur Hmpreffion & 1 autre pour
recevoir chaque feuille imprimée.
Cheval. Les Compofiteursont aufli des ais pour deflerrer
Le pas naturel d'un cheval, letfot & le galop, leuta formes à diftribuer& mettre leurs lettres. ( F*
ne font point comptésau nombre des airs de ma. FORME. ) Mais le plus fouvent ils ne fe fervent que
nége,qtu font les balotades, les «oupades, les est» de dtmi-ais deux de ces demi-tds font de la grandeur
pnoles les courbettes & demi-courbettes les fal- d'un grandois.
cades, le le Aïs tetme de Patunkr c'eft une planche maçon-
pas le faut» les paffades, les pefades, les pirouet- née dans le mur à l'extrémité d'un tripot ou jeu de
paume, qu'on appelle quarré. Vais eft*placé précifé-
les mairtÀ Uum ment dans l'angle du jeu de paume qui touche à la
prennent les airs
gallerie, 6c dans la partie du tripot où eft placé le
Quelques Auteurs dans un fens ferveur. Les tripots ou jeux de paume qu'on appelle
plus étendu, Scies divisent en te
6e relevée lesmrs des dedans n'ont point d'ais. Quandla balle va frap-
bas fontia démarche naturelle du cheval teîl® «jue per de volée dans l'ois ce qui fe connoît par le Ion
le pas ,1® trot, le galop le
fit terre terre: les ¡Un de la planche le joiieur qui l'a pouffée gagne un
élevée fiait ceux par Mquelslé cheval s'élève dava» quinze. Vèy&îtv DE Pavme.
tage de terre. Un cheval qui n'a jiwttt dW naturel Aïs ou mettre les livres en preffe outil
«ft celuiqui plie fort peu les jambesengalopant. On ,dès Rdàexrs Us doivent être de bois de poirier. Il en
dit ce cavalier a Mets rencontré l'air m ce cheval faut de dift&énte grandeur,c'ed-à-dire pour in-fo-
& il mante bien terre à terre ce cheval prend l'w Rio, in-40 in-8° in-îî Se in- 1 8. foyeç PIm. de la
des courbettes11le préfentebienà Yafcè&scaprioles, RtUÂn,fig.K
pour dire qu'il a de ta difpofidon à ces fortes d*«ws. Quand on ne trouve point de poirier, on prend
•Les courbettes & les «à»mettent parfaitement bien du bois de hêtre.
un chevaldans la main le rendent léger du dedans, »éis À endoffir, ce font de petitesplanchesde hê-
te mettent fur les hanches. G®»mrs te font arrêter tre bien pote,* dont un des côtés ans la largeur
fur les hariches» k font aller par faut» &: l'anùrent ch rond l'&wtre eft qilarré. On met une de ces plan-
dans la main. Il faut ménagerun cheval qui' fe pré- ches entre chacun des volumes qui font tous tour-
fente de lui-même aux airs relevés, parce qu'ils le nés du même fens, lorfqu'ils font couchis & qu'on
mettent.en colère .quand on le prefle trop.- (V) fe prépare à les mettre en preffe pour y faire le dos,
AÎS»f. le côté quarré de la planche tout joignant le bout
defapinâ Mage de la des ficelles de la couture enforte que ces planches
ais fervent à crouvrirles efpaces prelfant dun peu phft le bord des livres, fervent à tai-
des fofivte à. qmhmi ont longueurfur neuf ou re fortir le dos en rond. H: y en a pour toutes les
dix poncesde large Se un pomce'â'épauTewr.Cette formesde livre. Voy*\ Plan, l.fie. F.
manière de couviir tes ectrevouts était fort en ufage îjiis àfimmri il y a des planchestoute» fembla-
autrefois amis en ? fert à fent
de lattes que l'on bles pour fouetter «Hais plus larges que les précé-
ourdit è® plâtre delfus & desfbus dentes. On dit «i» âfitstmr. Fbjei Pi. I.Jtg. G.
planchera plus fonds » & Ais rogmtrs, ce ??)): de petites planches qui fer-
pénétrer» ce qirïl vent auxReîieurs à maintenir les livres qu'ils veulent
de planches» qui font

même attjowditui <jue pour


on plafonneprefque toutes celles
les c
dre ou gésier ces eiitrevonfô de plâtre ne fervent
en galetas:
habitées par les dan
• & ENDOSSER.

eiî un ass
murme Je Vnmm ou Plaeieke à la Jim-
kttfimiUi»
qui feî à couler l'étain pour fouder.
maîtres; ce qui des planchers; Aïs du corps partie du bois du miner des étoffes
les m fiât. Ce fontdeux petites planches oblonguesper-
du, bois verd rempli de HachesSe d'aubiers au eu céesd'autant de trousquel'exige le nombre des mail-
l au'on voit prefque tous les plancliersdàbâtimens les du corps ou des maillons ou des aiguilles.
des derniers Sectes futufsftâr fps affiiiffement le Pies quatre cens trous chacune pour les mé-
bois étant apparent, ayant 'une portée fufSfante tiers de 400 cordes& 600 trous pot»» les métiersde
étant bien èaitû fys les arrêtes le les
entrevoitts garni é'sfabien drdTés St corroyéstps~
nés de peintures & fculptures » siiofiquefontcellesde 600. Lair ufag*eô de tenir les mailles de corps Se tes
la grande galeriedu Luxembourgà Paris.
Aïs bois de èâteauice font des
de planches ck' che-
ne ou de lapin qu'ontire des débris des bateaux dé-
Pl ô, n°. 7, la
Ajs m Strrmtrie,
un
arcadesdans fa diW&om qu'elles doivent avoir!
C'eft
des aisdu corps.
Y.
un outil à l'ufage de la Ser-
rurerie en ornement. Sa forme eft bien fimple ce ration des ailles de même que celle des aines, eft
n'eu proprementqu'un morceau de bois, d'un pouce puante on en peut corriger la puanteur, felon Paul
ou un pouce Se demi d'épaiffeur oblong, porté fur Eginette, de cette façon prenez alun liquide deux
deux piés percé àfn. furface de trous ronds & conca- parties myrrhe une dans du vin
ves, qui fervent à l'ouvrier pour emboutide$demi- lavez fouvent les
boules.- M. Ou bien prenez de la lithirge calcinée & éteinte
Aïs à colltr, bout de planche d'un bois léger & dasteduvia odoriférant & battefc-la en y a joutant
uni, qui a la formede la -moitiéd'un cercle dont on
auroit enlevé un petit fegment, enforte que les deux
-feu de myrrhe jufqu'à ce qu'elle ait acquis la
confiftance du miel.
arcs terminés par la corde de ce fegment & par le Ou bien prenez litharged'argent fix gros myr-
diametre fuffent égaux départ & d'autre. Ces ais rhe, deux gros amome, un gros que vous arroge-
font à fufage de ceux qui peinent en éventail, rez avec du vin.
c'eft là-deffus qu'ils coUent letars papiers ou peaux; Enfin prenez alun liquide huit gros; amome,
ces papiers ou peaux ne font collés que fur les bords myrrhe, lavande » dechacun quatre gros broyez-
de 1 ais. foy*{ de cet mis PI. de les avec du vin. Paul Eginete; Chap. xxxvi. lib. III,

AISANCEf. f. en sersree de Pratique fe dit d'un Aisselle, (Jardinage. ) fe dit encore des tiges
fervice ou d'une commodité qtt'un voifin retire d'un qui s'élèvent Se qui fortent des côtés du maître brin,
autre en vertu df titres ou de poffëffionimmémo- en fe fourchant & Cefubdivîfafit en d'autres bran-
riale, fans qu'il en revienne aucun fruit à cet autre ches qui font moindres elles produifent à leur ex-
voifin comme la fouffrance d'un paffage falr fes ter- trémité des boutons foibles qu'ilfaut retrancher afin
res, d'un égoût &c. Ce terme eft fynonymeàfervi- de biffer toute là feve au maître brin qui en devient
tudt. Voyez Servitude. plus beau coupezces branches avecl'ongle ou aux
AISANCE, f. f. ( Architecî. ) fiége de commodité cifeaux au-ddlbusdu fourchon, fans l'écarter. CK
propre & commode, que l'on place attenant une
chambre à coucher une falle de compagnie cabi- trouve à la ionôion
net, &c. à la faveur d'une foupape 'que l'on y pra- des feuilles ou te rameaux avec la branche ou la
tique aujourd'hui, ce qui leur a fait donner le nom tige il en fort de nouvelles pouiTées » &quelque-
d'aifartce ou de lieux a joupape auffi bien qu'à la fois desfleurs. Dans ce cas, oh dit que les fleursnaif
pièce qui contient ce fiége; il s'en fait de marbre & fent dans les aifjilUt des feuilles.
de pierre de lierre que l'on revêt de menuiferie ou AISSELÏER f. m. chez ks' Charpentiers on en-
de marqueterie, orné de bronze, tel qu'on en voit tend par un aiffdkr une piece de bois ou droite ou
aux Hôtels de Talmont, de Villars de Villeray^-A: armée » terminéepar deux tenons, dont l'un a' fa
ailleurs. « f
Ces fortes de pièces font partie des garde-robes
mortoife dans une desdeux pieces de bois aflembléetf
de manière qu'ellesforment un angle à l'endroit de
& l'or l'on ne peut falïtte d'eau y pratiquer des
Ibupapes on y tient feulement des chaifes percées.
leur affemblage & dont l'autre tenon a fa niortoife
dans l'autre de ces deux pieces de bois. Ainfi les
,On donne le nom de Latrines aux lieux «îomefti- deux pieces Se1*'aiffdkrforment un triangledont Vaifi
(lues. Latrines. (P) feUer eft .la bafe, & dont ks partiesfupérieures des
AISAY-LE-DUC, ( Géog. ) ville de France en pieces affemblées forment les côtés. Vaiffilier eu.
Bourgogne, Bailliage de ChatiLlon. employépour fortifier l'a'flemblagedes deux pieces,
AISEMENT Garde-robe f. m. ( Marine. L'épe- & pour empêcherque cellequi eft horifontale ne fe
ron fert d'aifemtntaux Matelots mais on en fait dans fépare de celle qui eft perpendiculaire ou vertica-
les Galères & ailleurs pour les Officiels. ( Z ) le, toit par fon propre poids foit par les poids dont
• AISNAY -LE-CHASTEAU, ( Géog. ) ville de elle fera chargée.Ainû,pianc. Il. dèsardoifis,jig. 1 la
France dans la Généralité de Bourges. piece de bois oppofée à S'angleK dans la machine
AISNE ( { Géog. ) riviere de France, qui a fa eft -undffelhr. Il fuffitde cet exemple pour recon-
fource en Champagne,& Ce joint à l'Oife vers Com- noître 1 aiffdkr toutes les fois qu'il fe rencontrera
piegne. clarnsles autres figures. Vàye^ mtffile-%Plumets de
poupe. ( Marine. ) c'eft l'endroit où
la poupecommence fe rétrécir, & où font auffi les AïlsseL! ers on donne! îtuûi le nom aux:
Radiers. POUPE 6- RAMER. (Z) bras d'une roue, lorfqu'Usexcédentla circonférence
de cette roue, de: maniere que la puuTance appli-
JDEAUX,f. m. pl. c'eft le nom que les Couvreurs
donnent à de très-petits ais faits de douves ou d'au-
tres bouts de planches minces dont on couvre les
legrâent.
quée à ces bras fait mouvoir la roue plus iaci»

chaumière
On
la
s'en
campagne. Cette couverture eft lé-
fert au1li
AÏSSÎEU d'alun. JAS. Veyt\ au$ ESSIEU.'
gère. pour les hangards fur-tout AIT a8ef exprelfion de Palais eft une ordonnan-
quand la tuile eft rare. Il faut que les aillantesfoient ce qui fe met au bas des requêtes préfentées, par les
fans aubier tans quoi elles fe pourriront. Elles de- parties loriqu'elles dc0iandent aôede f ««dSoi qu'ei-
mandent beaucoup de clous. Il ne feroit pas mal de les font d'icelles pour quelques écritures. Par exeat-
les peindre. On regagne toutes^ces petites dépenfes ple, dans une requête d'emploi pour griefs l'appel-
fur la greffe charpente qui peut être moins forte. lant demande aâe que pour griefs, il emploie Ja pré-
AISSELLE sf. cavité qui eu fous la
partie lopins élevée du bras. Voye[ BRAS. Ce mot
un diminutif d'axis, & fignine petit axe. Voyi^ AfTMAT nom que les Arabes donnaità f an-
Les abfcès dans les aiffelles font ordinairement AJUBATÎP1TABmflknfium,
dangereux à caufe ale la quantité des vaifTcaux nom d'un arferiffeau
à
du Bréfiî qui a cinq ou 6x palmes de haut, Se dont le
fangums lymphatiques & des .nerfs qui forment fruit eft iemblafeîe à l'amande p excepté qu'ileft
beaucoup de plexus autour de cette partie. Les an- noir. On en tire tme huile de la même couleur, dont
ciennes Lois ordonnoient de pendre leftcriminels im- les fauvages fe fervent pour fortifier les articula-
pubères par deffousles affilies. V. PvntRti,&c(L) tions.
Il y a des peifonnes. en qui la fueur ou la tranipi- AJUDANT f. m. terme dont on fe feri dans
quelques
'quelques pays étrangers, pour fignifief ce que noits AJUSTEMENT f. m. fc dit en général tfc tout cc
appelions Aide-de-Camp. Voyt{ AIDE-DE-CAMP.( (Z) qui orne le corps humain en le couvrant; il s'entend
AIUS-LOCUTIUS Dieu de laparole, que les ett Peinture, non-feulement des draperies ou vêtc-
Romains honoraient fous ce nom «extraordinaire mens de mode ôffde fantaifie, mais encore de la fa-
mais comme il faut favoir fe taire ils avoient anffi çon d'orner les figures, foit en les ceignant de chaî-
le Dieu du Silence. Lorfque les Gaulois furent fur le nes d'or ou d'autres riches ceintures foit en les
point d'entrer en Italie on entendit fortir du bois habillantde légeres étoffes, en les coèffant de diàdè-
de Vefta une voix qui érioit fi vous ne relevé^ les mes de belle forme, ou de voiles fingulierement liés
murs de la ville ellefera prife.. On négligea, cet avis avec des rubans en relevant leurs cheveux, ou les
les Gaulois arrivèrent & Rome fut prife. Après lauTast pendre galamment enfin en les ornant de
leur retraite on fe rappella l'oracle^ & on lui éleva colliers de braffelets v &c
un autel fous le nom dont nous parlons. Il eut en- AJUSTER, Vùyei AvvsTER'.
fiiite un Templeà Rome dans l'endroit même où il AJUSTER un oeillet ( Jardinage. ) c'eft arranger
s'étoit fait entendre la premiere fois. Cieeron dit au à la main fes feuilles, de manierequ'elles fe trou-
deuxième livre de la Divination que quand ce Dieu vent fi, bien difpofées que l'œillet en paroifle plus
n'étoit connu^de perfonne, il parloit; mais qu'il s'é- large; On fait ce travail quand la fleur eft toute épa-
toit tu depuis qu'il avoit un Temple& des autels, & nouie. ( K ) ^"N/
q*e le Dieu de la parole étoit devenu muet auffi-tôt Ajuster un clleval (Manège. ) c'eft lui appren-
qu'il avoit été adoré. 11 eft difficile d'accorderla vé- dfe fon exercice en lui donnant la grace néecuaire.
aération fmguliere que les Payensavoient pour leurs
Dieux, avec la patience qu'ils ont eue pour les dif- propre au pied du cheval. ( V)
cours de certains Philosophes ces Chrétiens qu'ils AJUSTER, en terme de Balancier, c'eft rendre les
ont tant persécutés difoient ils rien de plus fort poids conformes aux poids étalonnés ou à l'étalon.
que ce qu on lit dans Ciceron ? Les livres de la Divi- AJUSTER en terme de Bijoutier, c'eil remplir les
nationne font que des traités d'irreligion. Mais quelle vuidesd'une piece, tabatière,ou autre, de morceaux
impreffion ,devoient faire fur les peuples, ces mor- de pierres fines, de cailloux', de coquillages âc. &
ceaux d'éloquence où les Dieux font pris à témoin, pour ainfi dire là marqueter.
& font invoqués où leurs menaces font rappellées; AJUSTER tarreaux, ( terme d'ancien Morinoyage. )
en un mot, où leur existence eft fuppofée quand c'étoit couper avec des cifoires.lesangles ou pointes
ces morteaux étoient prononcés par des gens dont des pièces de métal, qui alors étoient préparées en
on avoit une foule d'écrits philofophiques où les quarré pour être enfuite arrondies.
Dieux ce la religion étoient traités de fables Ne Ajuster fe dit, dans les Manufaffures de foie
trouveroit-on pas la folution de toutes ces difficultés des litres qui ne doiventêtre ni plus élevées ni plus
dans la rareté des manuferits du tems des Anciens ? baffes que l'ouvrage ne le comporte. Ajufier c'eft
Alors le peuple ne lifoit gueres il entendoit les dif- leur donner cette difpofition.Il eft impoflible de faire
cours de fes Orateurs & ces difcours étoient tou- de bel ouvrage quand les liffes font mal ajufties
jours remplis de piété enversles Dieux mais il igno- parce qu'alors les parties de la chaîne fe féparent
roit ce que l'Orateur en penfoit & en écrivoit dans mal. Il n'eft même pas poffible de travailler,quand
fon cabinet ces ouvrages n'étoient qu'à fufage de elles font très-mal ajujties. foyer Lisse.
( fa' Monnoie.
fes amis. Dans l'impoffibilité où l'on fera toujours AJUSTEURS à
ne peuvent, non-
d'empêcher les hommes depe nfer Se d'écrire ne plus que les Monnoyeurs être reçus s'ils ne font
foroit-il pas à défirer qu'il en f"'ut parmi nous, comme d'eftoc & ligne. Leur fonôion eft de donner aux
chez les Anciens ? Les productions de l'incrédulité Bancs le poids qu'ils doivent avoir. Leur droit, de
ne font craindre que pour le peuple & que pour la deux fois pour 1 or un fol pour l'argent & le billon;
foi des fimples. Ceux qui penfent bien favent à quoi lequel droit ils partagententre eux.
s'en tenir et ce ne fera pas une brochure qui les AJUSTOIRE, On. (à la Monnaie. ) eft une ba-
écartera d'un fentier qu'ils ont choifi avec examen § lance qui fert aux ajufleurs à déterminer fi le flanc
& qu'ils fuivent par goût. Ce ne font pas de petits à monnoyereft du poids fixé, s'il eft fort ou foible s
raifonnemens abfurdes qui perfuadenjt à un Philo» les flancs qui font d'un poids au-deffousfonFcifaillés
fophe d'abandonner fon Dieu l'impiété n'eft donc la
lour enfuiteêtre remis fonte; ceux qui font trop
à. craindre que pour ceux qui fe laiflent conduire. forts font limés & diminués par leur furfnce avecune
Mais un moyen d'accorder le refpefk que l'on doit écoüane. f^oyei Flanc «Cisailler Ecouane. j
à la croyance d'un peuple & au culte national, AJUTAGE ou AJOUTOIR f. m. ( Fontainier.
avec la liberté defpenfer qui eft fi fort à fouhaiter Les ajutagts ou âjoutmrs font dés cylindres de fer-
pour la découverte de la vérité, & avec la tranquil- blanc ou de cuivre percés de plufieurs façons lef
lité publique fans laquelle il n'y a point de bon- quels fe viflentfurleur écrbu que l'on foudè au bout
heur ni pour le Philofophe ni pour le peuple ce fe- d'un tuyau montant appellefoucht.
roit de défendre tout écrit contre le gouvernement Il y a deux fortes d ajutages les fimples & les com:
& la religion en tangue vulgaire; de laifïer oublier pofis ÏQ^fitnples (ont ordinairement élevés en cône
ceux qui écriroient dans une langue
fàvante »& > & percés d'un feu! trou.
d'en pourfuivre les feuls traducteurs. Il me femble Les tompofis foht applâtis eri-deflus & percés fur
qu'en s'y prenant ainfi les abfurdités écrites par les la platine de plufieurs troils de fentes, ou d'un fait:
Auteurs,ne feroient de mal à perfonne.Au refte, la ceau de tuyaux qui forment des gerbes & des giran-
liberté qu'on obtiendroitpar ce moyen, eft la plus dotes.
grande à mon avis, qu'on puitte accorderdans une Parmi les il y en a dont le mi-
fociété bien policée. Ainfi partout où l'on n'enjouira lieu de la fuperficie eft tout remph & qui ne font
pas jufqu'à ce poinf-là on n'en fera peut-être pas couverts que d'une zone qui les entoure oh les ap-
moins bien gouverné mais à coup fur sil y aura un pelle ajotmin à C épargne parce qu'onprétend qu'il»
vice dans le gouvernementpartout où cette liberté dépenfent moins d'eau & que le jet en paroît plus
fera plus étendue. C'ôftjà je crois le cas des An- gros. Oh fait prendre aux ajoutoirs plufi^urs figures
glois & des irlollandoisTil Semble qu'on penfe dans comme de gerbes, de pluies d'évantaih»^foleils
ces contrées qu'on ne foit pas libre Ci l'oa de peut girandoles, bouillons. Veyei Pluies EvAntails;
être impunémenteffréné. i
GlRANDOLÈiS BOOILtONS SoUCïiE.( K >
AJUSTE, Voyt{ AvUSTEi II s'enfuit de ce c'eft la diffe-î,
la différence dans les balternes. It a des députés dans toutes les Cours du
rcnce dcsn/utagts qui met de Royaume & ce font ces députésaffidés d'un Sadra»
jets. Ainfi le même tuyau d'eau peut fournir autant
de jets différens qu'on y place de différensajutages. qui font tous les contrats. ( G )
Si on veut (avoir quelsajutages fent les meilleurs AL, particule qui lignine dans la Grammaire
Mariotteallure, conformémentà l'expérience, qu'un Arabe le ou la. Elle s'emploie fouvent au commen-
al & poli, à l'extrémitéd un tube, donne
trou rond, éélevé cement d'un nom pour marquer l'excellence.Mais
les Orientauxdifant les montagnes de Dieu pour défi-
un jet plus que ne feroit uri ajutage cylindriquc
ou même conique mais que des deux derniers le gner des montagnes d'une hautevr extraordinaire,il
conique eft le meilleur. Voye^ Trait, du mouvem. des pourroit fe faire que al rut employé par les Arabes
Eaux Part. IV. Phihfiph. tranfaS. n°. l8l.p*lZï. dans le même fens car en Arabe alla fignifie Dieu
Foyer auffi dans les œuvresde M. Mariotte le Traité ainfi Alchimie ce feroit la Chimiede Dieu,ou la Chimie
intitulé Rtfies pour les jets d'eau qui eft féparé de par excellence. Nous avons donné la lignification de
ion Traité du mouvement des eaux & dans lequel cette particule parcequ'elle entre dans ja-compou-
dépenfes d'eaux tion de plufieurs noms Français quanf4 l'étymoloj
on trouve toutes les tables pour les gie des mots Alchimie ^ew«_&âutresdont nous
par différens ajutages, pour les ajutages répondans
aux différens réfervoirs, &c. Voici une des
tables venons de parler nous n'y fommes nullementatta-
qu'il nous donne fur cela. chés. Quoique nous ne méprifions pas la fcience éty-
mologique, nous la mettons fort au-deffous de cette
Toiles dd dépenfes d'eau pendant une minute par dif- partie de la Grammaire qui connue à marquerles
firens ajutages ronds l'eaudu rifervoïr étant dilférences délicates des mots qui dans l'ufage com-
à ix pieds de hauteur.
mun, & furtout en Poéfie, font pris pour fynonymes,
Pour l'ajutage d'une mais qui ne le font pas. C'eft fur cette partie que feu
ligne de diamètre, t pinte { & rf. M. l'Abbé Girard a donné un excellent effai. Nous
Pour 2. lignes, 6 pintes }.. avons fait ufage de fon livre par-tout où nous en
lignes, avons eu occafion & nous avons tâchéd'y fuppléer
Pour 3 14 pintes. par nous mêmes en plufieurs endroits où M. l'Abbé
Pour 4 lignes, 25 pintes à peu-près. Girard nous a manqué. La continuation de fon ou-
Pour lignes, 39 pintes à peu-près. vrage feroit bien digne de quelque membre de l'A-
Pour 6 lignes, 56 pintes. cademie Françoife. Il retle beaucoupà faire encore
Pour 7 lignes,, 76 pintes i. de ce côté comme nous le montrerons à* l'article
Synonyme. On n'aura un excellent Diftionnaire
Pour 8 lignes, 110 pintes -|, de Langue que quand la métaphyfique des mots fe
pintes.
116 fera exercée fur tous ceux dont on ufe indiftincle»
Si on divife ces nombres par 14, le quotient don- ment? & qu'elle en aura fixé les nuances.
ALABARI f. m. ( Chimie. ) Il y en a qui fe font
nera les pouces d'eau: ainfi 126 divins par 14 font feïTÏ de ce nom pour lignifier le plomb. r. Plomb
9 pouces &c. { )
O
Saturne Aabam Accib. {M)
AJ U TA N T oit A D J U T ANT & AJUTANT ALADULE ou ALADULIE ( Géog. ) pro-
CANONNIER c'eft-à-dirc, en terme de Marine,Aide-
Pilote & Aide-Canonnier. On fe fort rarement de ce
vince de la Turquie en Afie entre Âmafie &la
Méditerranéevers le mont Taurus.
met
terme & l'on préfère celui d'aide. ( Z ) ALAINS nom d'un ancien peuple de Sarmati®
AIX ( Géog. ) ville de France en Provence d'Europe.lofephe dit qu'ils étoilent Scythes. Ptolo-
dont elle cfi la capitale., près de la petite rivière mée les place au-delàdu mont Imaiis. Selon Claudien
d'Arc. Long. z3A 6' 34". Ut. 43^ 3/ 3S". ils occupaientdepuis le mont Caucafejufqu'auxpor-
A 1 x-, ( Géog, ) ville de Savoye fur le lac de tes Cafpiennes. Anunien Marcellin les confond avec
Bourget. Long. 2j. 34- *M- -fi- 40. les Maflagetes. M. Herbelot les fait venir d'Alan
0 Aix (-Géog. ) petite ville de France dans le Li- ville du Turqueftan & le Pere Lobmeau les établit
mofin fur les confins de la Marche. en Bretagne.
ALAIS » oiî'eaude proie qui vient d'Orient ois
Aix-la-Chapelle {Giogj, } ville d'Allema- du Pérou & qui vole bien la perdrix. On en entre-
fne dans le cercle de Weuphalie au Duché de Ju- tient dans la Fauconneriedu Roi. On les appelleauffi
ers. Long. 13. aiahes.
AIZOON, plante aquatique qui reflfemble à *Alais {Géog.)ville de France dans le bas Lan»
raloës ordinaire finon qu elle a la feuille plus pe- guedoc liar la rivière de Gardon. Long. ai. 3%. Imti
tite & épineufe par le bord il s'élève du milieudes
clpeces de tuyaux ou gaines difpofées en pattes d'é- ALAISE ou ALÈSE,f. f. linges dont on fe fert
creviffe qui s'ouvrent & laiffent paroître des fleurs pour envelopperun malade. Ualai/i eft faite d'un
blanchesa. trois feuilles, qui ont en leur milieu de pe- ieul îé de peur que la dureté d'une couture ne bief-
tits poils jaunes. Sa racine eft fibreufe longueron- lit. Les idei/is font furtout d'uSagedans les couches
de, blanche femblable .il des vers. Elle croît dans & autres indifpofitions où il fait récliauffer le mala-J
les marais cille contient beaucoup d'huile & de phleg- de ou garantir les matelas fur lequel il eft couché*'
me, peu de fel. Elle rafraîchit& epaiffit les humeurs ALAMAT^)U f. m. prune de l'iRe de Mada-
on s'en fcrt en applicationextérieure. gafear. On en dïftingue de deux fortes l'une a le
goût de nos prunestoutes deux ont des pepins
A K. A L mais celle qu'on nomme alamaiou ijfaïe & que a !e
goût de la âgue eft un aliment dont l'excès paffe
ou AK-HISS AR {Géog.) ville d'Afie pour dangereux.
ciaws la Natolie » fur la rivière Hennus. Long. 46. A LA BOULINE. r<yq Aller laBouline.
Ut. 38.3a. ALAMBIC ou ALEMBIC f. m. ( Chimie. ) c'eft
AKOND f. m. (;flip. moi. ) terme de relations, un vaiffeaw qui fert à diftiilef & qm confifte en un
«
Officier de Juftice .en Perfe qui Juge des caufes des matras ou une curcubite garnie d'un chapiteauprd-
veuves & des orphelins des contrats & autres af- que rond le«|uel eft terminé par un tuyau oblique
faires civiles. Il etl le grand Maître de l'école de par où paffent les vapeurs condensées & qui font
Droit & c'eft lui qui en fait leçon aux Officiers fu- reçîxes dans une bouteille ou matras qu'on y a ajufté
& qui s'appelle alors récipient. Y DISTILLATION. Mufdes ALAIRES, mufeuli Alares, en Anato-
On entend communément par alambic l'inftru- mie. foyc{ PTERYGOIDE..
ment entier qui fert pour la dilution avec tout ce ALARGUER, v. n, terme de marine qui ficnifie
qui en dépend mats dans le fens propre, ce n'eft s'éloignera" fine côte où l'on craint d'échouer ou de de-
qu'un vaufeaU qui eft ordinairementde cuivre, au- meurer apdii mais il ne fignifie pas avancer en mer
quel cil adapté & exactement joint un chapiteau & prendrele large en fortant d'un port. La chaloupe
concave, rond ce de même métal, Servant à arrêter f. f. ce mot vient de l'Italienalïarmc
les vapeurs qui s'élèvent & à les conduire dans ALARME
fon bec. aux armes.. en
La chaleurdu feu élevant les partiesvolatiles de Pofie d'alarme un efpace de terrein que la
la matiere qui eft au fond du vaiffeau, elles font re- Quartier-Melfre général ou Maréchal général de,'
çues dans le chapiteau & y font condenf¢es par la Logis affigne ¡\ un régiment pour y marcheren cas
froideurde l'air, ou par le moyen de l'eau qu'on ap- d'alarme.
plique extérieurement.Ces vapeurs deviennentainfi Pofie. £ alarme -dans uhe garnifon, eft lé lieu ou
chaque régiment a ordre de venir fe rendre dans des
une liqueur qui coule par le bec de l'alambic & tom- occafions ordinaires.
be dans un autre vaiffeau appelle récipient, foye^
RÉCIPIENT. Pièces d'alarmes;c'eft ordinairementquelques pie-
Le chapiteaude l'alambiceft quelquefois environ- ces de canon placées à la tête du camp, & qui font
né d'un vaiffeau plein d'eau froide, & qu'on nomme toujours prêtes à être tirées au premier commande-
un réfrigèrent, quoique dans cette vue on fe ferve ment, foit pour donnerl 'alarme aux troupes, ou les
aujourdnui plus communémentd'un ferpentin. r. rappellerdu fourage en cas que l'ennemite mette en
RÉFRIGÈRENT,SERPENTIN, &C devoir d'avancer pour attaquer l'armée. (Q)
Il y a différentes fortes d'alambics ü y en a un ALASTOR;c'eft, felon Claudien un des qua-
où le chapiteau& le matras en cucurbitefont deux tre chevauxqui tiroient le char de Pluton lorfqu'if
pieces féparées & un autre où le chapiteau-ciljoint enleva Proferpine. Le -même Poète nous apprend
hermétiquementà la cucurbite, &c. Voyt\ CutfUR- que les trois autres vappelloientOphneus,£thon &
BITE, MATRAS, RÉCIPIENT. (AI) DySeuft nom qui marquent tous quelque chofe dé
Voye{ Planche III. de Chimie } fig. i. un alambic fombre & de ruiwfte. On donne encore le nom d'a-
de verre, compofé d'un matras A & d'un chapiteau lafiork certains esprits qui ne chcrcUcni-qu'à nuire.
B. Fig. 2.'un alambic de verre, compofé d'une cu- ÀLATERNÊ,f. m. en Latin alaternus, arbriffeau
curbite A; d'un chapiteau tubulé B; C tube du cha- ^donfles fleurs font d'une feule feuille en forme d'en-
piteau D bouchondu tube. Fig. J. un alambic de tonnoir, ôc découpéesen étoile à cînq pointes. Le
métal; d la cucurbite e le chapiteau^iyec fon ré- piftil qui fort du fond de ces fleurs devient dans la
digèrent; /le récipient.Figure^ alambicsau bain- luite un fruit ou une ..baie molle, remplie ordinai-
marie, où fe font en même tems pluueurs didilla- rement de trois femences, qui ont d'un côté une
tions i petit fourneau de fer; l bain-marie. ni ou- boue, & de l'autre des angles. Tournefort, Irifl. ni
verture par laquelle on met de l'eau dans le bain- herb. Foye[ PLANTE.
marie à mefure qu'elle s'y confume n n n chapiteaux Il On en fait des haies on le met en buiffon dans
des alambics récipiens. Figure S. alambic au les plates-bandesdes parterres. Si on le veut encail-
bain de fable ou de cendre; a porte du cendrier*à fer, on lui donnera un tiers.de terre à potager & un
portedu foyer; c capfulede la cucurbite d le fable tiers de terreau de couche.On employé Ces feuilles
chapiteau de 1' 'alambic. en gargarifme dans les itcflammationsde la bouche
0 parle
A LA MORT, on & de ra gorge.
ainfi à un chien lorfquele cert eft pris. • ALATRI (Géog.) ancienneville d'Italie, dans
ALAN, f.
m. en Ktntrie c'eit un gros chien de la Campagnede Rome. Long. 30. 58. lac. 41. 44.
l'espècedes dogues. •ALAVA ou ALABA, (Géog.) petite province
Alan (Géog.) ville de Perfe dansla province d'Efpagne; Viâoria en eft ta capitale.
d'Alan dans le Turqueftan.
ALAND, ( Géog.^ île de la mer Baltique, entre
• ALAULT ou ALT (Géog.)rivière de la Tut.
quie en Europe; elle fort des montagnes qui/épa-
la Suede Se la Finlande. rent la Moldaviede la Transylvanie,fie Ce jette dans
*âLANGUER» {Géog.) ville de Portugal dams le Danube.
rEftramadoure. A-LAiJTRE,terme de Marine; ce mot cil prononcé
ALAN1ER f. m. (Jmifprwknu.) dans quelques à hautevoix par l'équipagequi eft de quart, lorfqu'on
anciennescoûtumes eit le nom qu'on donnoit à des fonne la cloche, pour marquer le nombre des horlo-
gens qui formoient& élevoient pour la
chaffe des ges du quart & cela fait connoître qu'ils veillent
dogues venus d'Efpagne, qu'on nomtocàtatans.(H) Se qu'ilsentendent bien les coupsde la cloche. Voye^
ALAQUE, Plinthe
f. f. Vtyei ou Orlet» Quart. (z)
ALAQUECA, pierre qui fe trouveià Balagate ALBA f. f. (Commerce.) petite monnoied',Alle-
aux Indes, en petits fragmens polis,
auxquels on magne, en FraiBçois demi-pieu;elle vaut huit fenins
attribue la vertu d'arrêter le fang, quand ils font ap- du pap, & le fenin vaut deux deniers; ainfi Yalba
pliqués extérieurement. vaut cote deniers de France, DENIER,
ALARBES, c'eft, feloa Marmol le nom qu'on • ALB AD AR A c'eft le nomque les Arabes don-
donne aux Arabes voleurs établisen Barbarie. nent à fos féfamoïdede la premierephalange du gros
ALARES, f. m. (Hifi. anc.) felon quelques an- orteil- Il eft environde la groffe"ur d'un pois. Les Ma-
ciens Auteurs, étoient une efpece de milice chez les giciens lui attribuent des propriétés furprenantes,
Romains; ainfi appellée du mot latin ala% à caufe comme d'être indeftru&ble, foit par l'eau, foit par
de leur agilité & de leur légereté dans les combats. le feu. C'eft là qu'eft le germe de l'hommeque Dieu
Quelques-unsveulent que ç'ait été un peuplede doit faite, éclorre un jour, quand il lui plaora de le
Pannome mais d'autres, avec plus d'apparencede reffufeitér. Mais biffons ces contes à ceux qui les ai-
raifon, ne prennentaluns que pour un adjeaifou ment & venons à deux faits qu'on peut lire plus fé-
une épithete qu'on donnoit 4 la Cavalerie, parce rieufement.Une jeune femme étoit fujette à de fré-
qu'elle étoit toujours placée aux deux ailes de l'ar- quefls accèsd'unefaladieconvulfivecontralaquelle
mée raifon pour laquelle on appelloit un corps de tous les remèdes avoient échoué.Elle s*adreffa à un
cavalerie ala. Voyq^ Aile, Cavalerie 6-e. (G) médecind'Oxfort qui avoit de la réputation, & qui
Royaume d' Arragon fur le Guadalabiar.Long. 16'
lui ayant annoncé que le petit os dont il s'agit ici
étoit par fa diflocarion la véritable caufe de fa mala- rt. lot! 40. 32.
die, ne balança pas à lui ptopofer l'aiwputarkfflrdu ALBARIUM QNJ$;m$ êAtdàttBan. Voy*i
orteil. La & recouvré la STUC.
fanté. Ce fait, (Et M. Jstmes, a été confirmé par des
fémoigna-ges, & ft'â jamais été révoqué eit doute. t. f. ancienne ville dTLgvptedu côté de l'Arabiete
Mais il y a plus il dit «P* hii^mfme fut appelle en dans b partie orientale de ce Royaume.Les habttan»
1 7ï7 chet un t ermiétf de
Hemrood-H»Bprès de So-
lihull dans le Wanrickshire & qu il le 'trouva affisfur
font appelles dans S. Epiphano,
ALBASTRE, f. m. Alobaflrum
eaicinablemoinsdure que te
matin*
Elle diffdren-
marbre.
le bord de fort Et où il «foi* avoir paflfc le jour & a
le nuit qui avoit précédé, fans ofer fermier, parce- tes couleurs: on en voit de blanche ou blanchâtre;
elle eut le plus fouventd'un blanc fale jaunaere, ou
que le moindre monvementdu pté lui donnait de*
quelque* jaune rounâtre, ou roux; il y en a «te rougeâtre;
cbnvulfions.Le fermier ajouta qu'il y avoit
fettrà qu'il s'étoit blegé au gros orteil de ce pié, que on en trouve qui èft variéede ces différentes couleurs
avec du bnrn, du gris, &e. On y voit des veines ou
tette Meffnre lui avoit donné des convttMions, &
qu'elles avoient continuédepuis. Comme ces fymp* bandesque l'onpourtoit comparerà celles des pie
fines que l'on appelle onyta. Foyt{ ONYX. CeÛ
tontes avoient quelque rapport k ceux de i épiîepfie, fon
M. James fmterrogeâ,& ri'ers apprit autre choie fi-*
tyon q°n'il s'était toujoursbwrt
porté. Sur cette réponfe
dans et fens
bdin onyce il pourrait dire qu'il y a de 1W-
s'ett trouve avec des tachesnoires
qui font difpofées de façon qu'êtes reffemblent à d«
Il Itai apporta des remèdes qui farënt WttS immtes Se
petites mouffw fle qu'ellesrdprasfentsntdes banda»
cet homme mourut an bout d'une fetndide. de gafon; c'eft pourquoi on pourroit l'appeller a/-
"ALBAN, (S.) (Gêog.) petite ville de France
dans le bas Languedoc diocèfe de MerhJe. Mbthtirbôrifeà t'imitationdes pierres fines atixquel-
ALBANIE Gtog. ) province de la Turquie
( lets on a donné cette dénomination. Pewdri^
Européenne ftir le gdlpne de Venife. Lmg. }&. tS"
30. 40. lut. 3.9-43- jet
«ALBANIE, (Glog. dfte.) c'éroSf tme provmcè che le plus du blanc. On le polit,, mais on ne
pas lui donner un poliment au-fi beau Si auffi vit qu\s

de
d'Aile fituée fur la mer Cafpienné? Elle avoit cette
met l'orient, l'Ibérie à4'occident, & PAtropatie
au midi. On prétend que ta Géorgie orientale ou
le plus tendre que le marbre. D'auteurs roi
celui dont le marbre eft fufceptibte, parce qu'il

face a été polie on croiroitqu'elleaurait été


fa fur-
frottée

ou La partie de la Grèce qui portoit autrefois le ttoai


la
s'appelle Atbanh.
la Macédoine

Il y a une Province de i'Ecoffe feptentnonale qui


avec de la graiffe. Cette apparenceoblcurcit fon jpo-
liment & comme etné matière eft un peu tranfpa-
refile, elle reffemWe en queute façoti à de la cir«.
Sa couleur contribue le rendre tel car on ne voit
porte encore aujourd'hui le nom d'Album! qn'on a pas la même chofe dans jade qai malgré fa^ttareté
le
quelquefois donné à l'Ecoffé entière. a auffi un polimentmatte &: gras;. Quoique ¥ allant
"ALBANIN ou 8ALBANIN, f. m. peuple qui, n'ait pas un beau poli & qu'il ioit tendre, on l'a tote
félon M. d'Herbelot, n'a aucune demeure fixe, iub- jours recherché pouif l'employer à différens rfages
ftftede fes courfes far la Nubie & PAbyffinie, a une orf en fait des tables, des cheminées de ptkes c&-
tangue qui n'eftni l'Arabe ni le Cophte, ni l'Abyf- tonnes, des vaftis des ftantes ,• &e.Ondtfbflguedçux
fin,, & le prétenddescendu des anciens Grecs qui ont fortes à' albâtre,1'onental& l&mmmun.
'feoffédé 1 Egypte depuis Alexandre. nû efl celui dont la matièreeft la plus fine, la plus
nette & pour ainfi dire la plus pure elle et$ plus
• ALBANO (Giog. ) ville d'Italie fur un lac de dure, fes couleurs font plis» vives $ auffi
<çt
dkdtm
même nom, dans la Campagnede Rome. Long. 30.
iS. lut. 4t. 43. eft il beaucoupplus recherchéAcd'unplus grand prix
Albano, (Giog.) ville dans la Bafilicate au que Vitièdmordinaire.Celui..ci n'eft pas rare on en
Royaume de Naples. trouve en France on eemnoît celui des environsde
ÀLBANOIS, adl. pris fubft. Clutty dans le Mâconnois. Il,, en a en Lorraine en
ques qui troublèrentdans le xxi. 6ec!e la paix de FE- Allemagne Se Surtout en Italie aux environs deRo-
glife. Ils renouvelèrent la plupart des erreurs des me &d eft encore plus commua qu'on ne le trait.
Manichéens Foy$i Stalactite.
& des autres hérétiquesqui avaient vécu
ALBASTRt, \Mtitcint.) VaJhitn deantcaleind
depuis plus de trois cens ans. Leur premièrerêverie
confilîoit 'établir deux principes, l'un bon ^pere I& appliqué avec de la poix ou de la réfine amollit
de Jeïus-Chriftautieur du bien & du nouveauTefta- fie rékwt les tumeurs skirreufes apjjNaife les doue
Tefta- leurs de l'eflomac, fc ra&niiit les dents & les gen
juent & l'autre mauvais, auteur de 5'ancien
ment, qu'Ils rejettoient en s'inferivantemfaux con- cites, felon Diofcoride.(JV)
ALBAtEOSS, albomça mmàma^ oiseau aquati-
tre tout ce qu'Abraham & Moyfe ont pu dire. Ils
•ajoûtoiemt clue le monde eft de toute âernité que l,e que du cartTde Bonne-Efpérance c'eft un des plus
Fils de Dieu avoit apporté un corps du ciel; que les grands oifeaux de ce genre il a te corps fort gros Se
réferVe Baptême, font dès (uperf- les ailes très-longues lorfqu'ellesfont étendues il ya
Sacremens 1 la du.
titions inutiles que l'homme a la puiffance de don- près de dix piés de diftanee entre l'extrémitéde l'une
l'Êglife n'a point le pouvoir des ailes & celle de l'autre. Le premieros de l'aileeft
ner le Sairit-Efprit que l'enfer eft aulfi long que le corps de foitoU.. Le bec cB d'une
d'excommunier,St que un conte 6|t à
plaifir. Prateole Ottttiet ions (a ekma. (G) couleur jaunâtre terne il a environ fix pouces de
ALBANOISE, adj. f. c'eit parmi les Fkuriflts longueur dans Poifeau fuir lequel cette' dekriptknn a
été raite: car les oifeauxde cette efpece ne font pas
«ne anémone qui ferait toute blanche, fans un peu
d'incarnatqu'elle a au fond de fes-granfefeuilles & tous de la menas grandeur«il y en a de beaucoup
de fa pluche. plus petits que celui dont il s'agit. Les narinesfont
• ALBANOPÔLI, (Géog.) ville de la Turquie fort apparentes le bec eft un peu «fieffé par les cô-
Européennedans l' Albanie.Long- 38* 4-lat'5t- 4&- tés à l'extrémitéqui tient à la tête, & il eft encore
'ALBANS, (<?%.) Tille- d'Angleterre. Long. plus étroit à l'autre extrémitéqui eft terminéepar une
17. 10. lai. 'sI. 40. pointe crochue. Le fommet de la tête eft d'un brun
*ALBARA2!N,( Géog. ) ville d'Efpagne au clair & cendré le refte de la tête, la cou, la poli-
trine le ventre, les cuiffes le deflbus de la queue l'Albigeois, dans le haut Languedoc elle eft fur 1<*
& la face internedes aites, font de couleur blanche. Tarn. Long. 19. 4!J. lat. 43. 5i. 44.
be-deinere dit cou, la. côtés du corps font traver- ALBICANTE ou CARNÉE, f..f. c'eft,«^i
fés. par d*a lignes de couleur obicure fe* un fond FUuriJUs,une anémonedont les grandesfeuilles font
blanc. Le dos eft d'un brun fale pademé de petites d'un blanc fate & la pluche blanche excepté à fort
lknes.& de quelquestacbes noires- ait de couleur extrémité qui eft couleur de rofe.
plombée. Le croupion eü d'un brun clair la queue AtBlCORE, Cm. poiffon qui a, dit-on, la figure
d'nr» oooiraf bleuâtre tirant fur. le noir. Les ailes & le goût du tttaquereau, mais qui eft plus grand.On
font de la même couleur que la queue, 4 l'exception le trouve vers les latitudes méridionales de l'Océan,
où il fait la guerre aux poiffons volans.
ALBIGEOIS,adj. pris fubft. ( TUol.) feûe gé-
jambes & les piés font de couleur de chair. Il n'a que nérale composée de plufieurs hérétiquesqui s'élève-*
trois doigts qui font tous dirigés en avant & joints rent dans le XIIe fiecle, & dont le but principalétoit
ensemble par une membrane il y a auffi une portion de détourner tes Chrétiens de la réception des (acre--
de membranefur les côtés extérieurs du doigt inter- mens, de renverfer l'ordre hiérarchique at de trou.
ne & de l'externe. bler la difeipline de l'Eglife. On les nomma ainfi par-
L'es alBatrofs font en grand nombre au cap de Bonm ce qu'Olivier, un des dikiples de Pierre de Valdo
ne-Efpéranc«kAlbin les confoctd avec d'autres oi«- chef des Vaudois ou pauvres de Eyon, répandit le
feaux que Ton appelle dans les Indes Orientalesvaif- premierleurs erreurs dans Albi, ville du haut Lanr
féaux de guerre. Edvards prétend qu'il fe trompe,par- guedoc fur le Tarn, & que cette vitle fut comme le
ce qu'au rapport des voyageursIe9 vaiffeaux de guer- centre des provincesqu ils infecterentde leurs opi-*
re font des oifeauxbeaucoup plus petits que les aléa- nions.
twfi. Hift. naturelle des «à/eauxpar Georges Edwards. Cette héréfte qui renouvelloit le Manichéifme
Voye^ OlSBAD. (l) l'Arianifme,Se d'autres dogmesdes anciens fedaires
ALBAfARIN ou ALBARAZIN, f. m. forte de auxquels eUe ajoûtoit diverfes erreurs particulières
laine d"Efpagne« foyq LAINE. aux différentes branches de cette feue avoit pris
ALBÂZIN (Giog.) ville de la grandeTartane. nahTance en Bulgarie. Les Cathares en étoient la ti-
Long, izz.lai. j4. ge & lesPauliciensd'Arméniel'ayant femée en Al-
ALBE on ALBETTE petit poiffon de rivière lemagne, en Italie & en Provence rPierrede Bruys
mieux connu fousie nom kaHtttt. F. Ablette.(/) & Henn la portèrent, dit-on, en Languedoc Ar-
Aibe (Géog.)ville d'Italie dans le Montferrat, nau de Breue la fomenta ce qui fit donner à ces
fur la rive droitedu Tanaro. L. z3. 40. l. 44- 3&- hérétiques les noms A'Menrieiens de Petrobufuns
ALBE-JULIE ou WEISSEMBOURG,( (;'or. ) à'Arnaudifles Çu&ares Piffrts Patarins Tifferands,
viUe de TramfylvaBie près des rivières d'Ompay &J Bom-hommts Publicains Paffkgienf &é. & à tous
de Mérish. Long. 4%. lat. 46. 30. enfuite le nom général &' Albigeois.
ALBE-LONGUE {Géog. ) ancienneville dltt-t Ceux-ciétoient proprement des Manichéens.Les
Ne on en attribue la fondationà Afcagne <Hsd*Emée, torettrsdont les acculentAlanu»,moinede Ctteaux,
environ t t oo ans avant Jerus-Chrift. & Pierre, inoime de Vaux,-Ceiaay auteurs contem-
«ALBE-ROYALEowSTUL-WEISSEMBOURG, porains qui écrivirentcontr'eux,font i°. D'admettre
(Glog.)ville de la baffe Hongriefur le Raufaa.X<w*. deux principes ou deux créateurs, l'un bon, l'autre
méchant: le premier, créateur des chofes Invifibles
ou ALBENGUA
ALBENGUE ( Giog.) ville & fpiritueUes le Second,créateur des corps & au.
ditalie dans l'état de Gènes. Longit. 23. 4Ô. tout. teur de l'ancien Teftamentqu'ilsrejettoienjt,admet-
tant le nouveau,& néanmoins rejettant Futitité des
ALBERGAIME <w/%#, ânffi appelle alberga» ikeremens. D'admettre deux Chrills l'un mé«
mt. Voyez ALBERGAME. chant, qui avoit paru fur la terre avec un corps fan.
ALBERGAME de mer, f. m. malttm infanumv taftique comme l'a voientprétendu les Marcionites,
zoophyte que Rondelet a ainfi nommé à caufe de fa & qui n'avoit difoient-ils,vécu ni n'étoit reffufeité
refiemblance avec l'efpece de pommes d'amourIon* qu'en apparence l'autre bon, mais qui n'a point
été vu
gués, auxquelles on a donné le nom d'alètrgaine à en ce monde. j°. De nier la réfurrection de
Montpellier.On voit fur Yàlbtrgamtdes apparences la chair, & de croire que nos âmes (ont ou des dé-
de feuilles ou de plumes. C'eft en quoi ce zoophyte mons, ou d'autres ames logéesdans nos corps en pu-
diffère de la grappe de mer. Ily a auffi quelque dif- nition des crimes de leur vie paiTée en conféquen-
férence dans leur pédicule. ^«{Grappe dt mer ce ils niaient le purgatoire, la néceffité de la prier©
ZOOPHYTE. (J) pour les morts, & traitoient de fable la créance
ALBERGE, ALBERGIER f.m. (fard.) efprce °.
les Catholiquesfur l'enfer. De condamnertous
de pêcherdont le fruit fontdes pèches précocesqui les facremens de l'Eglife de rejetter le baptéme
ont une chairjaune » ferme & w nommentaWergts. comme inutile d'avoirl'euchariftieen horreur de
ALBERG|MENT,f.ffl.(/«#r.)enDauphtné> ne pratiquer ni confeffion ni pénitence de croire
le mariage défendu à quoi 1 on peut ajouter leur
mêmextofe haine contre les miniftres de l'Eglife le mépris qu'ils
eft la que ce que nous appelionsemphy- faifoient de*4mages & des reliques. Ils étoientgéné-
téofi OU bail emphytéotiqu*. r. EMPHYTÊOSE. (jff)
efpece de camelot ou bouracan
ralement divifés en deux ordres, les parfaits &. les
ALBERNUS
qui vient du Levant :ma la voie de Marfeille. croyons. Lesparfaits menoiçnt une vie auftere, con-
ip| Comm. ) ancienne monnoie tinente, ayant en horreur le menfonge & le jure-
ment. Les croyons s vivant comme le refte des nom»
d'or qu'Albert, archiitic d'Autriche, fit frapper en mes, & fouvent même déréglés, s'imagiaoient être
Flandre à laquelle il donna fon nom. fauvés par la foi, » &par la feule ùnpoiîtiondes mains
Cette monnoieeil au titre de ving-un carrate H. des parfaits.

«I4r.4d.
On la reçoit
illa
la monnoiefur le pié de matièrepour
paffer à la fonte. Le marc eft acheté 690 livres, &
go carolusau marc conféquemmentil vaut
Cette héréfre fit en peu de tems defi grand pro-
grès dans les provinces méridionalesde la France t
qu'en 1 176 on la condamna dans un concile |enu à
Lombez, &au eoncile général de Latran en 1,179-
• ALBI, ( Géog.) 'ville de France, capitale de Mais malgré le xele de S. Dominique de des «utr«|
inc|uiiueurs ces hérétiques multipliés mépriferent Maures, des Turcs, & des chevaliers de Malte
les foudres de l'Eglitè. La puiftance temporelle fe quand ils vont au camp par le mauvais teins.
joignit à la fpirituelle pour les terrafler. On publia ALBOUR ou AULBOURG arbre mieux connu
contr'eux une croifade en mo 6&$k ne tut qu'a- fous le nom d'ibenitr ou de faux cbtnier. Voye\ EBE-
près dix-hait ans d'une guerre fanglante, qu'aban- NIER.
donnés par les comtesde Touloufeleurs protecteurs, • ALBOURG (Glog.) ville de Danemarck dans
& affoiblis par les viâoires de Simon de Montfort le NordJutland. Long. 27. lot. $J.
les Albigeois pourfuivis dans les tribunaux ecclé- ALBR AND ou ALEBRAN, ou ALEBRENT
fiaftiqftes, & livrés au bras féculïer, furent entie- nom qu'on donne en Venait au jeune canard qui
rement détruits, à l'exception de quelques-uns qui devient au mois d'Oâobre canardeau, en Novent:-
fé*f8îgBirentaux Vaudois des vallées de Piémont, de bre canard ou oifeau de rivien.
France & de Savoie. Lorfque les nouveauxréformés ALBRENÉ adj. urme de Fauconnerie, Ce dit d'urt
parurent, ces hérétiques projetterent de fe joindre oîieau^le proie qui a perdu entièrement ou en par-
aux Zuingliens & s'unirent enfin aux Calviniftes tie fon plumage. On dit ce gerfaut tfi albrenj, il jaut
fous le règne de François 1. L'exécution de Cabrie-
le baigner.
res, & de Mcrindol qu'on peut lire dans noue. hif- ALBRENER,v. n. veut dire chafer auxalbrapsi
toire, acheva de diffiper lesrefte» de cettefeâe dont il fait bon albremr.
on ne connoîe plu* que le nom. Au refte, quoiqueles ALBRET où LABRIT, ( Giog. ) ville de France
Albigeois te foient joints aux Vaudois il ne faut pas
croire que ceux:ci ayent adopté les opinions des en Gafcogne, au pays d'Albret. Lon. iy. lat. 44. iû.
premiers les Vaudois n'ayant jamais été Mani- ALBUGINÉE adj. (.en Anatomie eft la tunique
chéens, comme M. Boffuet l'a démontré dans fon la plus extérieure de l'oeil, appelléeautrement con-
Hijïoirc dcs Yariations,Uv. XI. Petrus Vall. Cern. jondive. Vqye^ CONJONCTIVE.Ce mot vient du La- °
Sandcrus, Baronius, Spondan. de Marca, Boffuee, tin albus blanc la tunique albuginée recouvrant le
Hift. dcs Variât. Dupin Biblioth.etcUf.fucle XII. & blanc de l'œil. VcytrŒih.
Albuginee cil auffi la tuniquequi enveloppe im-
JUii. (C) médiatement les tefticules, Voye^ Testicules &
*ALBION, ancien nom de la grande Bretagne.
Les conjectures que l'on a formées irtr l'origine de ce SCROTUM (L)
ALBUGO ou TAIE, eft une maladie des yeux
nom nous paroiffent fi vagues, que quand elles ne
feroient pas hors de notre objet, nous n'en rappor- ol la cornée perd fa couleur naturelle,& devient
tcrions aucune. blanche & opaque.
Ar bion la nouvelle, partie de l'Amériquefep- La taie eft la même chofe que ce qu'on appelle au-.
tentrionale, découverte & nommée par Dracke trement leucoma, Moxa/xtt. ^"VLeucoma o-Taie.
en 1578. Elle eu voifine du Mexique^&de la Flo-
f.
ALBUGOou Leucqma, m. (Ckintrg.) c'eft une.
ride. tache blanche & fuperficiellequi lurvient la cornée,
ALBÎQUE,f. f. nom qu'on donne à Une efpece transparentepar un engorgementdes vaifleaux lym-
de craie ou terre blanche qui a quelque reflemblance phatiqugsde cette pârtie.Cevice empêche la vue tant
avec la terre figillée, & qu'on trouve en plufieurs qu'il fubMe. Il ne faut pas confondre Yalbugo avec
endroitsde France. les cicatrices de la cornée jes cicatrices font ordi-
ALBLASSER- W AER T ( Giog. ) pays de la nairementd'un blanc luifant & fans douleur ce font
Hollande méridionale; entre la Meufe & le Leck. des marques de guérifon,& non de maladie. L'albugu
ALBOGALERUS, f. m. bonnet des Flamines eft d'ub blanc non luifantcomme de craie, & eft ac-
Diales ou des Flamines de Jupiter. Ils le portoient compagné d'une légère fluxion, d'un peu d'inflam-
toûjours & il ne leur étoit permis de le quitter que mation& de douleur,& d'un petit larmoyement;
dans la maifon. Il étoit fait, dit Feflus, de la peau il arrive fans qu'aucunulcèreait précédé: la cicatrice
d'une victime blanche on y ajufioit une pointefaite au contraire efl la marque d'un ulcere guéri.
d'une branched'olivier. Celuiqu'on voit Plan. VIL L'albugo peut fe terminer par un uicere, & alors

mine diale étoit prêtre.


Hijt. anc. eft orné de la foudre de Jupiterdont le Fla-

ALBORA, efpece de gale ou plutôt de lèpre


après fa guérifon il laiffe une cicatricequi ne s'efface
point.
Pour guérir l'albugo, il faut prefcrire les remèdes
générauxpropres à détournerla fluxion on fait en-
dont Paracelfe donne la defeription fuivaettc. C'eft, fuite ufage des remèdes particuliers.Les auteurspro
dit-il une complicationde trois chofes; des dartres pofent les remedes acres & volatils pour diflbudre
tanneurs, dw/irpigo,& de la lepre. détacher & nettoyer l'albugo, comme les fiels de
Lorfque plufieurs maladies dont l'origine eft dif- brochet, de carpe ou autrespoiflbns ou ceux de per-
férente viennent à fe réunir, il s'en 'forme une nou- drix d'oifeauxde proie & autres dans lefquels on
vellc à laquelle il faut donnerun nom différent. Voi- trempe la barbe d'une plume pour en toucher la ta-
ci les fignes de celle-ci.On a fur le vifage des taches che deuxfois par jour. M. Me Jean confeille entr'au·
femblables au (èrpigo elles (h changent en petites tres remedes le collyrefec avec l'iris, le fucre candi,
puftulesde la nature des dartres farineufes quant la myrrhe, de chacunun demi-gros,Se quinze grains
à leur termïnaifon, elle fe fait par une évacuation de vitriol blanc. On s>ft fouvent fe vec îuccès
puante.par la bouche& le nez. Cette maladie,qu'on d'un mélange de poudre de tuthie de: candi &
ne connaît que par fes fignes extérieurs, a aufli fon de vitriol blanc à parties égales qu'on fouffle fur la
lîégc à la racine de la langue. Voici le remede que tachè avec un fétu de paille ou un ttiyau de plume.
Paracelfe propofe pour cette maladie qu'il a nom- ALBUMINEUX, (PÊ^')f«^ aJbuminmx;
mée. adj.
Prenez d'étain, de plomb d'argent de chacun dans l'CEconomie animale, une efpece d'huile
qui
une dragme d'eau diftillée de blancs-d'oeufs demi. fort fixe tenace glaireufe Se peu inflammable,
pintc muiez. Il faut diffiller les blancs d'œufc après forme le fang & les lymphes des animaux. Ses pro-
les avoir fait cuire verfer l'eau fur la limaille des priétés font aflez femblables à celles du blanc-d'oeuf;
métaux & en laver l'albora.Paracelfe de apofiema- c'eft ce qui lui a fait donner le nom de fuc albunù-
tiifus. Voyti DARTRE,Serpigo LEPRE. ncux. £ HUILE,
L'huile albumimuft a des propriétés fort fingulie-
ALBORNOZ f. m. manteau à capuce fait de
poil de chèvre, & tout d'une. pièce, à l'ufage des res, dont il eft difficile de découvrirle principe elle
fc durcit au feu, & même dans l'eau chaude elle La féconde efpccc conliiK'cndeuxdaclylcs&deux.
ne le laiffe point délayer par les liqueurs vineufes trochées, tel que celui-ci
même par l'elprit-de-vin ni par l'huile de tereben-
thine, & le» autres huiles réfineufes fluides au con-
traire, ces huiles la durciflent.Elle contient affez de Outre ces deux premières fortes qu'on appelle al-
fel tartareux pour être fort fufceptible de pourriture caïques dactyliques,il y en aune troisième qui s appelle
fur-tout lorfqu'elle ett expofée à Fanion de l'air: fimplement alcaïque5 dont le premier pié eft un épi-
mais elle n'eft fujette à aucun mouvement de fer- trite, le fecond & le troifieme'deux choriambes,&
mentation remarquable parce que fon fel eft plus lequatrieme un bacche, comme celui-ci.
volatilifé& plus tenacement uni à l'huile que celui Cur vum tangere
des végétaux aulti le feu le fait-il facilement dégé-
nérer en fel alkali volatil ce qui n'arrive prefque L'ode alcaïque confifte en quatre ftrophes; de qua-
pas au fel tartareux des végétaux fur-tout lorfqu'il tre vers chacune dont les deux premiers font des
n'eft encore uni qu'à une huile mucilagineufe. L'in- vers alcaïques de la première efPccc le troificmc
difolubilité le caractèreglaireux & le défaut d'in- un ïambe dimetre hypercatalcâique c*eft-à-dire
flammabilité de cette huile lui donnent beaucoup de quatre piés Se une fyllabe longue, tel que celui-ci
de conformitéavec l'huile muqueufe mais elle en
diffère par quelques autres propriétés, & fur-tout
|
Trans mu tat in | cer tos ho nous 1.
Et {quatrième eft un alcaïquede la feconde efpece.
par le fel qu elle contient, & dont l'huile muqueufe tel que le dernier de la ftrophe fuivante
eft entièrementou prefqu'entierementprivée. Voyc{
de Phy/: par M. Quefnay. ( L?
ALBUNÉE la dixieme des Sibylles. Varron dit
Non pojjidtntemmulta vocaveris
Relie beatum reclius occupât
qu'elleétoit de Tibur c'eft aujourd'huiTivoli. Elle Nomen bcati qui Deorum
y fut adorée elle eut une fontaine & un bois confa- Muneribus Japientcr lui, &c. Horat.
crés près du fleuve Anis. On dit que fa ftatuefut trou-
vée dans le fleuve elle étoit repréfentée tenant un Pour peu qu'onait l'oreille délicate, on fent com-
livre à la main. bien les vers alcaiques mais furtout ceux dont eft
ALBUQUERQUE ( Géog. ) ville d'Efpagne, formée cette ftrophe font harmonieux.Auflî Hora-
dans l'Euramadure. Long. il. 40. lat. 38. ÔZ. ce les appelle-t-il les fons mâles & nerveux d'Alcée;
ALBURNE,f. m. Ce fut d'abord le nom d'une mi"naces Alcai cametnot. ( G )
ALCALA LA REALE ville d'Efpa-
montagne de Lucanie puis celui du Dieu de cette
montagne. On dut à M. iEmilius Metellus la con- gne, dans l'Andaloufic près de la rivière de Salado.
noiffance de cette nouvelle Divinité. Long. t.4. 30. lot. 3j. 18.
ALBUS, f. m; ( Commerce. ) petite monnoie de ALCALA DE HENAREZ ( Géog. ) ville d'Ef-
Cologne qui va<§ deux creuzers, & le creuzers vaut pagn e dans la nouvelle Caftillc fur la rivière de
de denier; ainfi l'aléas vaut Henarez. Lorig. 14. 31. lat. 4 0. Jo.
un fol fix deniers, & ALCALA DE GUADAIRA ( Géog. ) ville
neuf deniers de France.
ALCADE f. m. ( Hift. mod. ) en Efpagne, eft un d'Efpagne dans l'Andaloufie, fur la rivière de Gua-
Juge ou Officier de Judicature qui répond à peu daira. Long. 12. 40. lar. J3. l5.
ALCALESCENT TE, adj. en Mcdecine, gui n'eft,
près à ce que nous appelions en France un Prevôc.
Les Efpagnols ont tiré le nom d'alcade, de Yalcatdt pas tout-à-fait alkali qui approche de la nature du Jel
des Mores. foye{ ALCAïDE. ( G ) lixiv'ul. Boerhaave, Comm. Pourquoiles chofes natu-
ALC AÇ AR-QUIVIR, ou ALCÀZ ÀR-QUIVIR,
rellementacefcentes,ou akalefceMcs,n'effuyeroient-
elles pas dans l'eftomac les mêmes dégénérations
\pb%' ) ville d'Afrique, fur la côte de Barbarie', qu'elles fouffrent au dehors ? ( L )
Province d'Afgar, Royaume de Fez.
,ALCALI, Voyei ALKALI.
ALCAÇAR DO SAL, (Géog.) ville de Pour- AI,CAMO ( Géog. ) ville de Sicile au pié dit
tiigal dans rEÛVamadure fur la rivière de Cadaon. mont Bonifati. Long. 30. 42. lat. 38. 2-
Long. 9. 41. lat. 38. z8. ALCANA f. m. le Trqefned'Egypte fournit
ALCAÇAR CEGUER, (Géog.) ville d'Afrique, à la teinture un rouge ou uri jaune qu'on tire de fes
au Royaume de Fez, Province d'I-iabat. Long. iz. feuilles., felon qu'on emploie cette couleur unjau-
ne fi on là fait tremper dans l'eau; un rouge fi on
ALCAHEST Voyez Alkahest. ta laine infufer dans du vinaigre, du citron ou de
ALCAIDE ou ALC AYDE f. m. ( Hift. mod. ) l'eaù d'alun. On extrait des baies de la même plante
chez les Mores en Barbarie, eft le Gouverneur une huile d'uneodeur très-agréable on en fait ufage
d'une ville ou d'un château, fous l'autorité du Roi
de Maroc. Ce mot eft compofé de la particule al, en Médecine.
ALCANNA, ( Médecine ) alcanna offic. Ligujlmnt
& du verbe *Wp, kàd ou akad gouverner,régir,, indicum ,feu alcannamanithondi.Herm. Muf. Zeil. 6.
adminiftrer. 6^. C"eil le kenna des Turcs &-des Maures fes
La Jurifdiâion de \*ulcaîdeeft fouveraine tant au feuilles réduites en poudrejaune, fervent de cofmé-
criminel qu'au civil; & c'eft à lui qu'appartiennent tique aux naturels du pays, qui en font une efpece
les amendes. (G) de pâte avec du fuc de limon les hommes en tei-
ALCAIQUES,adj.(Littéral.)danslapoefieGrtf- gnent leur barbe & tes femmes leurs ongles. Elle
igue & Latine eft un nom commun à plufieurs fortes eu bonne pour exciter les règles, & pour les mala-
de vers, ainfi appellesdu nom à'Alcée, à qui on en dies hyftériques; aufri les Orientaux s'en fervent-ils
attribue l'invention. pour cauferl'avortement, & pour chaffer le foetus
mort dans la matrice. (N )
La premiere efpece A'alcaïques eft de vers de cinq
'iés, dont le premiereft un fpondée, ou un ïambe; ALCANTARA,(G%.)viUed'Efpagne,dans
le fecond un jambe le troifieme une fyllabe longue, • l*Eftramadure,fur le Tage. Long,11. J3. lat. 33.
le quatriemeun daâyle & le cinquième un dactyle
pu un amphimacre',tels que font ojp-ersd'Horace
ao. Il a en Efpagne une autre
lencia d'Âlcantara c'eft
ville nommée Ya-
encore nom d'une con;
le
Omnes eb\ dem I cogimur omnium 1 trée de portugal,, à une lieue ou environ au-deffous
Ver/a \turur\nd\ferius\ocyus\ de Lisbonne:
Sors exitura, Alcantara (ordre d') Hift. mod. ancien Or*
ll-c 'Militaire ainfi appelle d'une ville d'Efpagne de ficoncilier les contrariétés qui fe trouvent dans les
même nom, dans PEitramadoure. Voyt{ Cheval defcriptions de l'alcé car quoique le poil de l'élan
LIER ORDRE &e. ne foit que d'une eouleur cependant cette couleur
En 1 1 1 1 Alphonfe IX. Roi de Canjlle, ayant re- change dans les différentes faiions de farinée fi l'on
pris Alcantara fur les Mores, en confia la garde & en croit les Hiftoriens feptentrionaux elle devient
la détente d'abord aux Chevaliers de Calatrava, plus pâle en été qu'elle ne l'eft en hyver. Les élans
& deux ans après aux Chevaliersdu Poirier-, autre mâles ont des cornes, les femelles n'en n'ont point
Ordre Militaire inftiwé en 1170 par Gomez Fer- & lorfqu'on a dit que l'alcé n'avoit point de jointu-
nand, & approuvé par le Pape Alexandre III. fous res, on a peut-être voulu faire entendre feulement,
la règle de S. Benoît. Ce tut à cette occafion qu'ils qn'il a les jambes prefqu'auffi roides que s'il n'avoit
quittèrent leur ancien nom pour prendre celui de point de jointures en effet cet animal a la jambe
Chevaliers -tT 'Alcantàra. royale du
Après l'èxpulfion des Mores, & la prife de Grê- prem. pag. Ijg. foye{ ÉLAN. (/)
hade, la Maîtrife de l'Ordre & Alcantàra & celle AL CEE, en latin Alcea, f. f. herbe à fleur mono-
de l'Ordre de Calatrava, furent unies à la Couron- petale en forme de cloche ouverte & décotrpée
ne de Caltille par Ferdinand & Ifabelle. Voyti CA- il y a au milieu de la fleur un tuyau pyramidal
LATRAVA. chargé le plus fouvent d'étamines & il fort du cali-
En 1540, les Chevaliers d'Alcantara demande- ce un piftil qui pane par le fond de la fleur, & qui
rent la permiffion de fe marier, & elle leur fitt ac- s'emboîte dans le tuyau. Ce piftil devient dans la
cordée. Ils portent la Croix verte ou de finoplè fleur- fuite 'un fruit applati & arrondi quelquefois poin-
delyfée & ont en Efpagne plufieurs riches Com- tu, & enveloppe pour l'ordinaire par le calice. Ce
manderies, dont le Roi difpoi'e en qualité de Grand- fruit eft compofé de plufieurs capiules qui tiennent
Maître de l'Ordr ( G') à un axe cannelé, dont chaque cannelurereçoit une
ALCARA%, ( Géog. ) ville d'Efpagne, dans la capftile qui renferme un fruit fait ordinairementen
Manche fur laGuardamena. Long. i5. 41. lat. 38. forme de rein. L'alcée ne differe de la mauve & de
la guimauve qu'en ce que fes feuilles font décou-
ALC ATHÉES fêtes qu'on célebroit àMicènes pées. Tournefort lnfl. ni herb. foye{ PLANTE. (1)
l'honneur d'Alcathoiis, fils de Pelops, celui qui ALCHIMELECH,0«MELILOT ÉGYPTIEN,
en
foupçonnéd'avoir fait affafîinef fonfrereChryfippe, plante qui croît &c s'étend à tcrre petite, ferpen-
chercha un afyle la cour du roi de Megare, dont il tant lentement, ne s'élevant prefque lamais ayant
éponTa la fille après avoir délivré le pays d'un lion la feuille du trefle feulement un peu moins grande
furieux qui le ravageait. Il fuccéda à ion beau-père, les fleurs petites, en grand nombre, oblongues pla-
fut bon Souverain & mérita de l'amour de les peu- cées les unes à côte des autres, de la couleur du
ples les fêtes annuelles appellées Alcatkéts. fafran & d'une odeur fort douce il fuccede à ces
ALC ATR ACE f. nt. petit oifeau que l'on cher- fleurs des gouffes obliques, qui coflttennent une très-
cherait envahi fur l'Océan des lrtdes aux environs petite femence ronde, d'un rouge noirâtre, d'une
du feuieme degré de latitude & fur les côtes d'Ara- faveur amen;: & aftringente & qui n'eft pas fans
bie où Wicquefort dit qu'il fe trouve car pour le odeur. Ray.
reconnaître il en faudrait une autre defcription & ALCHIMIE f. f. eft-la «hinûcla plus fubtiSe par
fur cette defcription peut-être s'appercevrort-onque laquelle on fait des opérations de chimie extraordi-
c'eft un oifeau déjà connu fous un autre nom. Nous naires, qui exécutent plus promptementles mêmes
invitonsles Voyageurs d'être meilleurs obfervateurs, chofes que la nature eft long-tems produire com-
s'ils prétendent que PHiftoire naturelle s'enrichiffe me lorfqu'avec du mercure & du foufre feulement,
de leurs ebfcrvations.Tant qu'ils ne nous rappor- on fait en peu d'heures une matiere folide & rou-
teront que des noms, nous n en ferons guère plus ge, qu'on nomme cinabre, & qui eft toute femblable
avancés. au cinabre natif, que la nature met des années &
ALCAVALA,droit de douanne de cinq pour même des fiecles a produire.
cent du prix des marchandifes,qu'on paye en E.f. Les opérations de V alchimie ont quelque chofe %I'ad-
¡pagne & dans l'Amérique Efpagnote. mirable & de myftérieux il faut remarquerque lorf-
ALCÉ f. m. animal quadrupède.On ne fait pas que ces opérations font devenues plus connues, el-
bien quel en l'aninatl auquel ce nom doit apparte- les perdent leur merveilleux & elles font mifes au
nir parce que les defcriptions qu'on a faites de Vaki nombre des opérationsde la chimie ordinaire, com-
font différentes les unes des autres. Si on confitlte me y ont été mifes celles du iilium? de la panacée,
les Naturalises anciens & modernes, on trouvera du fermes de l'émétique, de la teinture de l'écar-
par rapport à cet animal des faits qui paroifTentab- late 1, &c.& fuivant la façon dont font ordinaire-
foliunentcontraires par exemple qu'il a le poil de ment traitéesles chofes humaines,la chimie ufe avec
diverfes couleurs, Se qu'il ca femblable au chameau ingratitude des avantages qu'elle a reçus de lalchi-
dont le poil n'eft que d'une feule couleur qu'il a mu l'alchimie eft maltraitéedans la plûpart
des livres
des cornes & qu'al n'en n'a point qu'il n'a point de chimie. Voyt\ Alchimistes.
de jointures aux jambes & qu'il a des jointures & Le mot <d$himit cil compofé de la prépofition al
que c'eft ce qui le difiingue d'un autre animal ap- qui eft Arabe & qui exprime fublime ou par exced
pelle rnachlis qu'il a le. pié fourchu, & qu'il a le pié lence, & de chimie, dont nous donnerons la défini-
folide comme le cheval. Cependant on croit qu'il tion en {on lieu. Voyt\ Chimie. De forte que alehi-
y a beaucoup d'apparence que Valet n'eft point dif- riiu {Levant la force du mot, fignifie la chimUfublÈ»
férent de l'animal que nous appelions élan parce me, la .chimie par excellence.
que la plupart des Auteurs conviennent que Vaké Les antiquaires ne conviennent pas entre eux de
cil Il peu près de la taille du cerf; qu'il a les oreilles l'origine ni de l'ancienneté de Valchimie fi on en
& les pies comme le cerf', & qu'il lui reflcmble en- croit quelques hifknres fabuleufes elle étoit dès
core péar la petiteffe de fa queue & par les cornes; tems de Noé. Il y en a même eu qui ont prétefldu
qu'il eu différent du cerf par la couleur"& la lon- qu'Adam favoit oe l'alchimie.
Eieur
la de ion poil par la petiteffe de fon cou & par Pour ce qui regarde l'antiquité de cette fcieiice
raideur de jambes. On a remarquéqu'il a la on n'en trouve aucune apparence dans les anciens
îevre fuperieurc fort grande. Il eil certain que tous auteurs, foit Mcdeeins foit Philofophes foit Poë-
««caractère* conviennent à l'élan. On pourroit auf- tes, depuis Homère jusqu'à quatre cens ans après
Jefus*
Jefus-Chrifi. Le premier auteur qui parle de faire de Van Zuchten Sendigovius &c. ( M )
for eft Zozime qui vivoit vers le commencement ALCHIMISTE f. m. celui qui travaille VAkhi-
du cinquieme fiecle. Il a compofé en Grec un Livre mit. Voyei Alchimie. Quelques anciens Auteurs
fur fart divin dt foin de l'or & de l'argent. C'eft un Grecs fe font fervis du mot yjuo<nrwr*i qui lignitic
Manufcritqui eft à la Bibliothequedu Roi. Cet ou- faifiur d'or, pour dire AUhimijh &
vrage donne lieu de juger que lorfqu'il a été écrit, fart de fairo de l'or en parlant de l'Alchimie. On lit
il y avoit déjà long-temsque la chimie étoit culti- dans d'autres Livres Grecs, woihtik fiSor faifeur
vée puisqu'elle avoit déjà fait ce progrès. Alchimifte qui fignifie auffi Auteur de vers Poilu.
Il n'eft point parlé du remède univerfel qui eft En ef% la Chimie & la Poëfie ont quelque confor-
Fobjet principal de YAkhimit avant Geher, auteur mité entr'elles. M. Diderot dit,,pag. 8 dû ProfpeSus
Arabe qui vivoit dans le feptiemefiecle. de ce Dictionnaire la Chimie ejl imitatrice6 rivait de
Suidas prétend que fi on ne trouve point de mo- la nature; fon objet ejl prefyu'auffi étendu que celui de
la nature mime cette partie da la Phyftque eft cntre les
numentplus ancien de V Alchimie, c'eft que l'Empe- autres ce que la Poïfe ejl entre Us autres genres de lit-
reur Dioclétien fit brûler tous les Livres des anciens tératurc ou elle dicompoje ks êtres ou elle les revivifie,
Égyptiens & que c'étoient ces Livres qui conte- &c.
noient les mystères de l'Alchimie. ou elle lcs transforme
Kirker allure que la théorie de la Pierre-philofo- On doit distinguer les Alchimijles en vrais & en
faux ou fous. Les AUhimifles vrais font ceux qui,
phale eft expliquéeau long dansla tabled'Hermès,& après avoir travaillé à la Chimie ordinaire en Phy-
que les anciens Égyptiensn'ignoroient point cet art. ficiens, pouffent plus loin leurs recherches,en tra-
On fait que l'Empereur Caligula fit des effais. vaillant par principes & méthodiquementdes com-
pour tirer de l'or de l'orpiment. Ce fait eft rapporté binaifons cuneufes & ùtiles par lefquelles on imite
par Pline, Hifi, nat. ch. iy. liv. XXXIII.Cette opéra- les ouvrages de la nature, ou qui les rendent plus
tion n'a pu fe faire fans des connoiflances d&Chimie propres à l'ufage des hommes, toit en leur donnant
fupérieuresà celles qui fuffifent dans la plupart des une perfe&on particulière foit en y ajoutant des
arts Se des expériences pour Iefquelles on employé agrémensqui, quoiqueartificiels,font dans certains
le feu. cas plus beaux que ceux qui viennent de la fimple
Au refte, le monde eft fi ancien, & il s'y ef fait nature dénuée de tout art, pourvu que ces agrémens
tant de révolutions, qu'il ne refte point de monu- artificiels foient fondés fur la nature même & l'i-
mens certains de l'état oû étoient les Sciences dans mitent dans {on beau.
les tems qui ont précedé les vingt derniers fiecles Ceux au contrairequi fans favoir bien la Chimie
je n'en rapporteraiqu'un exemple la Mufique a été ordinaire, ou qui même fans en avoir de teinture
portée dans un certain teins chez les Grecs à fe jettent dans l'Alchimiefans méthode & fans prin-
un haut point de perfeffion elle étoit fi fort au- cipes, ne lifant que des Livres énigmatiquesqu'ils
deflus de la nôtre, 1 en juger par fes effets, que eftiment d'autant plus qu'ils les comprennentmoins,
nous avons peine à le comprendre & on ne man- font de faux Akhimiflts qui perdent leur tems &
queroit pas de le révoquer en doute fi cela n'é- leur bien parce que travaillant fans connoiffanec
toit bien prouvé par l'attention finguliere qu'on fait ils ne trouvent point ce qu'ils cherchent & font
que le gouvernentent des Grecs y donnoit, & par plus de dépenfe que s'ils étoient infiruits, parce
le témoignage de plufieurs auteurs contemporains qu'ils employent fouvent des chofes inutiles &
qu'ils ne lavent pas fauver certaines matières qu'on
M. Malouin. est Paris, éhe^ Qtullau ru Ga/aade. peut retirer des opérations manquées.
Il fe peut au/fi que la Chimie ait de même été por- D'ailleurs ils ont pour les charlatans autant de
tée à un fi haut point de perfection qu'elle ait pu goûtque pour les Livres énigmatiques ils ne fe fou-
faire des chofes que nous ne pouvons faire aujour- tient pas d'un bon Livre qui parle clairement mais
d'hui, & que nous ne comprenonspas comment il ne flate point leur cupidité comme font les Livres
jferoit poffible que l'on exécutât. C'eft la Chimie énigmatiquesauxquels on ne comprend rien &
ainfi perfeâàonmée qu'on a nommée Akkuiàe.Cette auxquels les gens entêtésdu fabuleux ou du moins
Science, comme toutes les autres, a péri dans cer- du myftérieux, donnent le fens qu'ils veulent y trou-
tains tems, & il n'en eft relié que le nom. Dans la ver, & qui eft plus fuivant leur imagination 5 auffi,
fuite» cens qui ont eu du goût pour V Alchimiefe ces faux Alchimiftes s'ennuieront aux difcours d'un
font tout d'un coup mis à faireles opérations, dans homme inftruit de cette fcience qui la dévoile &
lefquellesla renomméeapprendque V Alchimie réuf- qui réduit fes opérations à leur jufte valeur us
Mbit ils ont ainfi cherchel'inconnu fans paffer par écourteront plusvolontiersdes hommes àfecrets auffi

hafard.
le connu ils n'ont pointcommencépar la Chimie
fans laquelle on ne peut devenir Akhimifit que par

Ce qui s'oppose encore fort au progrès de cette


.fcience c'en que les Chimiilcs, c'eft-à-dire ceux
ignorans qu'eux,mais qui font profeffion d'exciter
leur curiolité.
n faut data toute chofe & furtout dans celles de
cette nature éviter les extrémités on doit éviter
également d'être fuperftitieux, ou incrédule. Dire
eti une feience imaginaire & que tous font des fous ou des im-
pas s'appliquer,& lesAlchimiftesau contrairecroient pofteurs,c'eft porterunjugementin jufte d'unefcien-
que la e himun'eR pas la route qu'il* doivent tenir. ce réelle à laquelledes gens fenfés & de probité peu-
La vie d'un homme un ftecle mime n'eft pas vent s'appliquer mais au6 il faut fe garantir d'une
fuffifant pour perfl^ionner la Chimie on peut dire efpece de fanattfme dont. font particulièrementfuf-
que le temsoù a vécu Bekier eft <;ekiou a «rostimeucé ceptîhtes ceux qui s'y livrent fans difeernement,
notre Chimie.Elle s'tsft enfuiteperf^ôionjnée du tems
de Stahl, & on y a encore bieo ajouté depuis j ce-
en
pendant elle en un mot fans principes. Or tes principes des feiences
font des choies connues on y doit paffer du co««
à l'inconnu i fi en JUekimk»Winme dans J** autres
Les principal»auteurs àr Alchimie (ont Geber,le feiences m padTe du ç*nn« à l'incornii* » on.
Moine Bacon Ripley Luîle Jean le Hollandais,, en tirer auta*£& pb»s
îpgW qi"-« certaines au-
& Ifaac le Hollandois. Baffle Valentin, Paracelfe, I tres feiences
• ALCIDON c'eft le nom que les Fleurifles don- niftere de l'Ange Gabriel, écrit fur un parchemin
nent à unedes espècesd'oeillets piquetés. v. Œillet fait de la peau du bélier qu'Abraham immola à la
ALCIS nom fous lequel Mmerve étoit adorée place de fon fils Ifaac, & qu'il ne lui fut communi-
chez les Macédoniens. qué que fucceffivement verfet à verfet en différens
A L C M A E R ( Gtog. ) ville des Provinces- tems & en différens lieux pendant le cours de x;
V niés dans le Kennemerland partie de la Hollande ans. C'eft à la faveur de ces interruptionsqu'ils pré-
feptentrionale.Long. il. tç. lat. àz. 28. tendent juftiner la confufion qui règne dans tout
A L C MA N 1 E N adj. (Bell. Lttt. ) dans la poëfie l'ouvrage, confufionqu'il eft fi impoflible d'éclair-
Latine, c'eft une forte de vers compofé de deux da- cir, que leurs plus habiles Dbâeurs y ont travaillé
Qyles& de deux trochées, comme celui-ci, vainement; car Mahomet, ou fi l'on veut fon co-
pifte ayant ramaffé pêle-mêletoutes ces prétendues
1 bas canto. Horat. révélations il n'a plus été poffible de retrouver dans
Ce nom vient d'Alcman ancien poète Grec efti- quel ordre elles ont été envoyées du Ciel.
mé pour fes poëfies lyriques & galantes dans lef- Ces vingt-trois ans que l'Ange a employées à ap.
quelles il empioyoit fréquemmentcette mefure de porter l'alcoran à Mahomet, font, commeon voit,
vers. ( G ) une merveilleufereffource pour fes feôateurs palpa- par-
ALCOHOL. ALKOOL. là ils tàuverit une infinité de contradictions
ALCORAN ou ÂL-CORAN f. in. (TA»/.) C'ett bles qui fe rencontrent dans leur loi. Usles relettent
le livre de la loiMahométane, ou le livre des' révé- pieulementfur Dieu même, & difent que pendant
lations prétendues& de la doctrine du faux Prophè- ce long efpace de tems il corrigea & réforma plu-;
te Mahomet. Voyti MAHOMÉTISME. heurs des dogmes & des préceptes qu'il avoit pré-
Le mot alcoran eft arabe, & fignifie à la lettre li- cédemmentenvoyés à fon Prophete.
vre ou collection & la premiere de ces deux intcrpré- Quant à ce que contientl'a/coran, ce que nous en
tatiorts eftla meilleure Mahometayant voulu qu'on allons dire avec ce qii'bn trouvera au mot MAHO-
appellât fon alcoran le livre par excellence, à l'imita- meïisme, fiifnra pour donneruneidée jufte & com-
tion des Juifs Se des Chrétiens, qui nommentl'ancien plete de la Religion Mahométane.
& le nouveau Teftament l'Écriture, 3TOn les livres, On peut rapporter en général toute fa doctrine aux
va fiiCxia. Voyc{ LIVRE & Bible. points lvfloriques & dogmatiques les premiers avec
Les Mufulmans appellentaumTalcoran,iNp'1£''W, quelques traces de vérité, font mêlés d'une infinité
alforkan, du verbe p1B,pkaraka,divifer ou diftinguer, de fables & d'abfurdités par exemple, on y lit qu'a»
foit parce que ce livre marque la diftinôion entre ce près le châtimentde la premièrepoftérité des enfans
qui eft vrai ou faux, licite ou illicite foit parce qu'il d'Adam qu'on y nomme le plus ancien des Prophètes
contaient des divifions ou chapitres, ce qui efl encore Noé avoit réparé ce que les premiersavoient perdu
une imitation des Hébreux, qui donnent à différens qu'Abrahamavoit Succédé à ce ijpcond Joleph an
livres le même nom de CayiB c*eft-à-dire troifieme qu'un miracle avoit produit & confervé
titres'ou chapitres, comme Moyï'e qu'enfin Saint Jean étoit venu prêcher l'E-
Ptru. chapitres du R.-Elleïer enfin ils vangile que Jefus-Chrift, conçu fans corruption
nomment encore leur alcoran alçeehr, avertiflement dans le fein d'une Vierge exemte des tentations du
ou fouvenir pour marquer que c'eft un moyen d'en- démon créé du (oufle de Dieu, & animé de fora
tretenir les efprits des Croyans dans la connoiffance Saint Esprit, étoit venu l'établir, & que Mahomet
de la loi & de les y rappeller. Dans toutes les fauf- f avoit confirmé. En donnant ces éloges au Sauveur
f es religions, le menfonge a afFeâé de fe donner les du Monde, que ce livre appelle le verbe, la vertu
traits de la vérité. famé & la forte de Dieu, il niei>otutantfa génération
L'opinion commune parmi nous fur l'origine de éternelle & fa divinité & niêle des fables extrava-
V alcoran elt que Mahomet le compola avec le fe- gantes aux vérités falirites de/notre Religion & rien
cours de BatyrashérétiqueJacobite, de Sergius Moi- n'eâ plus ordinaire queNd^Yjbpôuverà côté d'une cho-
ne Neftorien, & de quelques Juifs. M. d'Herbelot le fenfée les. imaginations les plus ridicules.
dans fa Bibliothèque orientale conjeâure qu'après Quant au 'dogme les peines & les récompemfee
que les héré1ies de Neftorius & d'Eutychès eurent de la vie future étant un motif très-pttîflant pour aoî-
eté condamnées par des Concilesœcuméniques plu- -nier, ou retenirlés hommes & Mahomet ayant af-
fienrs Evêqucs, Prêtres, Religieux& autres, s'étant faire à un peuple fort adonné aux plaïfirs des fens il
retireV'dans les dcfèrtS'-de l'Arabie & de l'Egypte, a cru devoir borner la félicité éternelle à une facili-
fournirent à cet impofteïir des paffapôs défigurés- de té fans bornes de contenter leurs defirs à cet égard;
l'Écriture-Sainte & de$:dogmes mal conçus & mal & les châtiment principalement A. la privation de
qui s'altérèrent encore- en paNant par ion .,Iresplaifirs,accompagnéepourtant de 'quelques ch'-
imagination: ce qu'il cft aiie de reconnoître par- les timens terribles, moins par leur durée que par leur
dogmes de. ces anciens hérétiques s difperfés dgjps l'ai.
eoran. Les Juifs répandus dans l'Arabie .o'y.'contri- En confétmenee S enCeigne dans Valcoran qu'il y
;
buerent pas moins ,awfll fe yantent-ils mie- douze de a fept Paradis & le livre a'A'zar ajoute que Mahdi-
leurs principauxDocteurs en ont ctévles auteurs. les
de
met vit tous, montéfur ralborafe,âniinàî de tait

les
Quoiqu'on n'ait pas de certitude entière fur le pre~ le raoyemît, entre celle & celle du mulet.
nuer de ces fentunens, il plus pro- Que le prén^t eft d'argent fit,'jW%<ond d'or j le
bable que le fecqndî car comme il.s'agifîbit en don- troifieme de |sïé#r<es'précieufes, b& fè trouve ttn°Aiî-
nan.tlWf#ra« de trOfflpcrtout.uapeuple, le & lc ged'une main duquel à l'autry il y a Soixante &'dix
iileace^ quelque être les Arabes, mille journées avec un Iwéë qu'il,lit toujoursle
quatrième eft d émâfaudks'; le cinquiente de
le fixieme de coulet|r'dt feu & ie-'feptiemeefl-'un
multitude» il ne fe rem«;i>flfjrât qaelques^elprksaffez
ne reg^der pas comme. wfpké un ou- -lait de
Éliei avec divers .arbres toujours
en part? verds dont les pépins le changenten de» fiiles û bel-
Mais \«s Màfulmarts..«royent confie un rarticki les &fi doucès^jfu'e fi Fane d'ellesavoit crachédans
de foi que hw Prophète, cria'ils difent avoir été .la mer, î'eaainin aîirMtplusd'amertume.Il ajoute
un. homme ftmple «c. Énà .tetres» «-fa, ne» mis du' que
ce Paradis eft gardé par des Anges, dont les uns
fien dites ce livre) qu'il i"a reçu de Dieu par le m- ont la tête d'une vache qui porte.des cornets, lef
quelles ont quarante mille noeuds, & comprennent Hébreu de l'écriture. Voyc^ Point.
quarante journéesde chemin d'un nœud à l'autre. Tout l'alcoran eft diviie en Juras ou chapitres, &
Les autres Anges ont 76000 bouchès, chaque bou- les furas font foufdivifées en petits verfets mal cou-
che 70000 langues, & chaque langue loue Dieu fus & fans Suite qui reuemblent plus à de la profe ,=,
70000 fois le jour en 70000 fortes d'idiomes diffé- qu'à de la poëfie. La divifion de l'alcoran en furas
rens. Devant le throne de Dieu font quatorzecierges etlt moderne; le nombre en eft fixé à loixante. La
allumés qui contiennent cinquante journéesde che- plûpart de ces frrras ou chapitres ont des titres ridi-
mind'un bout à l'autre. Tous les appartemensde ces cules, commet la vache, des fourmis des mouchu,
Cieux imaginaires ferontôrnés de ce qu'on peut con- & ne traitent nullement de ce que leurs titres an*
cevoir de plus brillant.; les Croyans y feront fervis noncent.
des mets les plus rares & les plus délicieux, & épou- Il y a fept principaleséditions de l'alcoran deux
feront des Hourisou jeunes filles,qui, malgré le com- à Medine, une à la Mecque, la quatrieme à Coufa
merce continuel que les Mufulmans auront avec el- une à Balfora une en Syrie & l'édition commune.
les, feront toûjours vierges. Par où l'onvoit que Ma- La premièrecontient 6000 vers ou lignes les autres
homet fait confifier toute la béatitude de fes prédef- en contiennent 100 ou 136 de plus mais pour le
tinés dans les voluptés des fens. nombre des mots ou des lettres, il eft le même dans
L'Enfer confifte dans des peines qui finiront un toutes celui des mots eft de 77639, & celui des
jour par la bonté de Mahomet,qui laverales réprou- lettres de 323017.
vés dans une fontaine, tk les admettra à un feftin Le nombre des Commentairesde l'alcoran cil fi
compofé des refles de celui qu'il aura fait aux Bien- immenfe que des titres feuls raffemblés on en pour-
heureux. Il admet auffi un Jugement après la mort, roit faire un très-gros volume.Ben,Ofchairen a écrit
& une efpece de Purgatoire c'eft-à-dire,des peines Phiftoire intitulée, Tarikh Ben Ofchair. Ceux qui ont
dans le tombeau & dans le fein de la terre pour les le plus de vogue font le Raidhaori Thaalebi le Zaë
corps de ceux qui n'auront pas parfaitementaccom- malchfchari & le Bacai.
pli fa loi. Voyt{ MUNKIR CV NEKIR. Outre Valcoran, dont les Mahométans font la baée
Les deux points fondamentauxde Valcoran fuf6- de leur croyance, ils ont un livre de traditions ap-
roient pour en démontrerla fauffeté le premier eft peupla Sonna. Voye{ SONNA, TItADITION, MA-
la prédestination, qui confifte à croire que tout ce HOMÉTISME.Ils ont auffi une Théologie
qui arrive eft tellement déterminé dans lea, idées fondée fur l'alcoran ôcliir hfonna, et une lcholaftHv
etemelles, que rien n'eft capable d'en empêcherles que fondée fur la,radon, Ils ont leurs cafuiftes & une
effets & l'on fait à quel point les Mufulmans font espèce de Droit-canon,ou ils distinguent ce. qui eft
infatués de cette opinion. Le fecond eft que la Re- de droit divin d'avec ce qui eft de droit pofitif.
ligion Mahométane doit être établie fans miracle, On a fait différentes traductions de l'alcoran: noùf
fans difpute, fans contradiction, de forte que tous en avons une en François d'André du Riel fieur de
ceux qui y répugnent doivent être mis à mort &i<t Maillezais; & le P. Maracci Profeffeur en langue
que les Musulmans qui tuent ces incrédules, méri- Arabe dans le Collége de Rome, en fit. imprimerà
tent le Paradis au ni l'hiftoirefait-elle foi qu'elle s'eft Padouë en 1698 une Latine, à laquelle il avoit tra-
encore moins établie Se répandue par la féduûion vaillé 40 ans, & qui pafie pour la meilleure, tant
que par la violence & la force des armes. par rapport à la fidélité à rendre le texte, qu'à caufe
Il eft bon d'obferver que l'alcoran,tant que vé- des notes favantes & de la réfutationcomplète des
çut Mahomet ne fut confervé que fur des feuilles rêveries de l'alcoran dont il l'a ornées
volantes; & que ce fut Aboubekre fon fucceiTeur, Les Mahométans ont un culte extérieur des cé-
qui le premier fit de ces feuilles volantes un volu- rémonies des prières publiques, des mofquées &
me, dont il confia la gardeà Hapsha ou Aiicha, veu- des miniftres pour s'acquitter des fondions de leur
ve de Mahomet, comme l'original auquel on put Religion, dont on trouvera les noms & l'explication,
avoir recours en cas de difpute; & comme il y avoit dans ce Dictionnairefous les titres de Mosquée
déja im nombre infini de copies de l'alcoran répan- MUPHTI IMAN HATIB, SCHEIK, DERVIS &,
dues dans l'Afie Othman fucceffeur d'Aboubekre, autres. ti)
en fit faire plufieurs conformes à l'original qui étoit Alcoaan, chez les Pertans, lignifie auffi une ef
entre les mains d'Hapsha, & fupprima toutes les au- pece de, tour ou de clocherfort élevé environné
tres. QuelquesAuteurs prétendentqueMohaviaCa- de deux ou trois galeries l'une fur l'autre d'où les
life de Babylone, ayant fait .recueillirles différentes Moravites, efpece de prêtres parmi eux, recitent
copies de l'alcoran, confia à fix Doâeurs des plus, des prieres à haute voix plufieurs fois le jour en fai-
habiles le' foin de recueillir tout ce qui étoit vérita- fant le tour de la galerie afin d'être entendus de tous
blementdu fondateurde la Seûe, & fit jetter le refte côtés. C'eft à-peu-près la même chofe que les Mi-
dans la riviere. Mais malgré l'attention de ces Doc- narets dans les Mofquées des Turcs. V. MINARET.
teurs à établir un fcul & même fondement de leur ALCOVE, f. m. (^ArchittS.) C'eft la partie d'une
doctrine, ils devinrent,néanmoins les chefs de qua- chambre où eft ordinairementplacé le ut, & où il
y a quelquefois des fiéges elle eft Séparée du refte

t
tre Sedes différentes. La premiere& la plus fuper-
SKtieufe ett celle du Doûeur Melik, fuivie par les par une eftrade ou par quelques colonnes ou au-,
Maures& par les Arabes. La féconde qu'on nom- tres erriemens d'architeâure.
me Vlmuùant conforme à la traditiond'Ali eft fui- Ce mot nous vient de f Efpagnol alcoba lequel
vie par les Perians. Les Turcs ont embrafié celle d'O- lui-même de l'Arabe elcauf, qui Signifie Sim-
mar, qui eft la plus libre; & celle d'Odman qu'on plement un cabinet un lieu où l'on dort ou d'elco-
regarde comme la plus {impie eR adoptée par les bat qui Signifie une uni, fous laquelle on dort, en
Tartares quoique tous s'accordent à regarder «Ma- Latin {eta. On décore les alcôves de plufieurs façons.
hometcomme le plus grand des Prophetçs. Voy«l Niche. C'eft à l'Architeâeà marquer la place

aux faits
Les principales différences qui foient furvenues
postérieurementà celle d'Abou-
bekre, confidenten des points qui n'étoient pas en
de Véhove c'eft, au Sculpteur ou, au Menuifier à,
l'exécuter. (P)
ALCREBIT f. m. ( Chimie.} initrument de fer
ufage du tenus de Mahomet, & qui y ont été ajou- qui garnit une ouverture faite à la partie poltdrieurë
tés par les Commentateurs, pour fixer & détermi- du fourneauà fondre les mines; ce fourneaufa nom-
ner la véritable leçon, & cela à l'exempledes Maf- me caflittan. On ne fe fervoit que de cette efpece de
foretes qui ont au£ mis de pareils points au texte fourneaupour la fonte des mines en Efpagne avant
la découverte de l'Amérique. Valcrcbit fert à rece- dont ils étoient comme les Commiflaires. Foye?^
voir le canon du foufflet deforte que le bout du MAIRE.
feuillet ne déborde point dans le fourneau. ( M )
v
Les vingt-fix Aldermamde Londres fontfupérieurs
ALCYON, f. m. alcedo nom que les Anciens ont aux trentte-ûx Quarteniers. Voyt{ Quartenier.
adonne à un oifeau mais ils n'ont pas a1fez bien dé- Quandundesv#/<^nna«jvient àmourir, les Quar-
crit cet oifeau pour que l'on ait pu le reconnoître teniers en préfententdeux entre lefquels le Lord
ainfi nous ne favôns pas précifément quel étoit 1W- Maire & les Âldtrmans en choifuîent un.
cyon des Anciens.-Cependant les Modernes on fait Tous, ont été Lords Maires, &
l'application de ce nom. Belon l'a donné à deux ef- les trois plus anciens Aldtrmans qui ne l'ont pas été
peces d'oifeaux que nous appelions en François mar- ont le brevet de Juges de paix.
t'm-pichmr & rouffavth. Foyt[ Martin-Pescheur, Il y a eu autrefois des Aldtrmans des marchands,
Rousserolle.On trouvera dans l'Ornithologie d"M- des Aldermaasde l'hôpital,& autres. Li etl parlé auffi
drovande, liv. XX. ekap. lx. tout ce que cet Au- dans les anciennes Archives des Anglois de l'Aldrr-
teur a pu tirer des Anciens, par rapport à leur alcyon. man du Rol, qui étoit comme un Intendant ou Juge
de Province envoyé par le Roi pour rendre la juflice.
JLCYONIi/M,C. m. fubftancequife trouvedans Il étoit joint à l'Evêque pour connoitre des délits;
la mer & que l'on avoit mite pretque jufqu'à pré- de forte néanmoinsque la jurildiâiondu premierfe,
fent au rang des végétaux & au nombre des renfermoitdans les lois humaines, & celle de l'autre
plantes de mer. Les Botaniftes ont distingué plu- dans les lois divines, & qu'elles ne dévoient point
fieurs efpeces d'alcyonium on en trouve douze dans empiéterl'une fur l'autre. Voyt^ SÉNATEUR.
les Inflituùons de M. de Tourne:fort mais comme Les Aldermam chez les Anglois-Saxons étoient le
fécond ou troiueme ordre de leur noblefTe. Foyei
on ne pouvoit reconnoître ni feuilles ni fleurs ni fe-
mences dans aucune de ces efpeces on ne leur a Noblesse. Auffi ce mot vient-il du Saxon aider, an-
donné aucun cara8ere générique. Le degré de con- cien, Scmanhomme.
fiance la couleur, la grandeur & la figure de ces Un Auteur moderne prétendavec affez de vraiflem-
prétendues plantes fervoient de cara&eres fgécifi- blance que chex les anciens Allemands le chef dc
quels mais le meilleur
moyen de les reconnoître eft chaque tamille ou tribu fe nommoit Ealderman, non
d'en voir les gravures dans différens Auteurs, com- pas pour lignifier qu'il fût le plus vieux mais pare©
me le confeille M. de Toumefort. On en trouve aulli qu'il reprétentoit l'aîné des enfans, conformément
des descriptions détaillées Rift. pl. Jo. Bauh. tom. au gouvernementpaternel qui étoit ufité dans cette
III. Uv. Je?. MijL pi. Raii. tom. I. &c. Enfin on a nation.
reconnu que ces prétenduesplantesdoiventêtre fouf- Comme un village ne confiftoit ordinairement
faites du règne végétal & qu'elles appartiennent qu'en une tribu ou branchede famille, le chef de cette
au règne animal. On eft redevable de cette décou- branche ou tribu qui en cette qualité avoit une for-
verte à M. Peyffonel il a reconnu que Yakyonium te de iurifdiâion fur le village, s'appelloitYEaldtr-
étoit produit 8r formé par des infeâes de mer qui man du village.
font affez reffemblans aux polypes. Cette obferva- ThomasEuenfis dans la vie de S. Ethelred rend
tton a été confirmée, & elle s'étend à la. plupart des Jtdmnampar Primeou Cornu Egdwinus q ui cogno-
ftibftances que l'on croyoit être des plantes marines. minams efl AUermaM quoi inul1igitur Prineeps five
^Plantes marines,Polypier. Le mot akyonium Cornes. Matthieu Paris rend le mot d'Alderman par
vient d'alcyon parce qu'on a cru que Yalcyonium Jufticier JujHciarius & Spelman obferveque ce fu-
avoit quelque rapport avec cet oifeau pour Ion nid. rent les Rois de la Maifon des Ducs de Normandie qui
En effet il y a des akyonium qui font creux & fpon- fubftkuerentle mot de Jufficitr à celui d'Alderman.
gieux & que l'on a bien pu prendre pour des nids Athelingfyïù&oAx un noble de la première claffe
h oiieatix. ( 1 ) Aldinnan un noble de la feconde;&c TludU un fini-
ALDBOROUG, (Giog ) ville d'Angleterre, ple gentilhomme.Voye^ Atheung 6-Thane.
dans le comté de Suffolk. Longit. 18. lat. 5j. 40. Aldtrman étoit la même chofe que ce que nous ap-
Il y a encore une ville de même nom dans la fubdi- pelions Comte-; & ce fut après le reg e d'Athelilane

tel. ij.
viiion feptentrionalede la province d'Yorck. L.

ALDEB AR AM ou ALDEB AÎIAN, f. m.# (Aftnm.)


ij. qu'on commença à dire Cojiu*aulueu à3 Aldermam.
Aldtrman dès le tems du Roi s'employoit
mot Arabe, nom d'une étoile de la première gran- allai pour lignifier un Jugt ou un Jiijhcur, Voyç,[ Ju-
deur dans l'œild'un desdouze fignesou conftellations GE & Justicier.
du Zodiaque, appelle le Taureau ce qui fait qu'on C'eft dans ce fens qu'Alvin filsd'Athelfiane eft
l'appelle auffi très-communément Y ail du Taureau.
Voyt\ Taureau. ( O )
appelle Aldermattusmùm Anglim ce
rend par capitalisJujlai<irius Angâa.
que Spelmara
(G)
ALDENBOURG. Foyt[ Altembourg. ALEA furnom de Minerve il 1ui fut donné
ALDERMAN, f. m. ( Hift. mod. ) terme ufité en par AJeusRoi d'Arcadie,qui lui bâtit un templedans
Angleterre oà il fignifîe un adjoint ou collègue affo- la viile de Tegée, capitale de fon royaume. On con-
cié au Maire ou Magiftrat civil d3une ville ou cité fervoit dans ce temple la peau & les défenfes du
afin que la police y toit mieux administrée, y. Cité, fanglier Calydon; &*Augufteeu enleva la Minerve
Ville, &c j
11 y a des Aldtrmamsdans toutes les cités & les villes
Alea pour punir les Arcadiens d'avoir fuivi le parti
d'Antoine.
municipales qui en composent le confeil commun )
ALECHARITH, C m. {Œm. il y en a qui Ce
& par ravis dcfauelsfe font les reglemens de police. fervent de ce jKJm pour ieiifar le mercure. F. MER-
Ils prennent aiaeii connotffance en quelques occafions curjë Vif- argent. (M)
due matières civiles & même criminelles mais très-
jrarement. Megereforttfesfœui's. Elles font filles de l'Acneron&
Leur nombre n'en point le même par-tout il y en a de la Nuit. Son nom ri-pond à celuide l'Envie. uelle
plus ou moins » félon les différentes villes: mais il origine &: quelle peinturede l'envie Il me femhïeque
m'y en a nulle-part moins de ûx ou plus de vingt-fix. pour les peuples & pour les enfans qu'ilfaut prendre
C'efl de ce corps tfAldermamsqu on tire tous les par l'imagination cela eft plus frappant que de fe
ans des Maire & echcvins qui après leur Mairie ou borner à repréfentercette paffiom comme un grand
Ëchevinagc. retournent dans la çlaflç de; AUfrmans, xual Dire que l'envie eft un mal, c'eft prefque ne
eft percé dans le milieu on enfile des aUirons dans le
faire entendre autre chofe finon que l'envieux ref-
femble à un autrehomme mais queleft l'envieux qui carete plus ou moins, felon le genre d'étoffe qu'on
n'ait horreur de lui-même, quand il énteftdra^dire a à travailler. Au moyen des cordes ou ficelles qui
des trois Furies,& qu'elle eft fille panentdans chaque trou pratiqué aux deux extrémi-
que fEnvie eft uneNuit?-Cette partie emblématique tés de Vattiron & dont les unes répondent aux lif-
de l'Enfer & de la fes,& les autres aux calquerons.onfait haufler& re-
de la Théologie du Paganifinen'étoit pas toujours lever les litres à difcrétion. Valeiron dans les bons
fans quelqu'avantage elle étoit toute de l'invention métiers ne doit pas être cbchéles extrémités, mais
des Poëtes quoi de plus capable de rendre aux
aimable& le vice odieux, percé. Si on paffoit les cordes autour des attirons
autres hommes la vertu
charmantes ou terriblesde ces ima- elles pourroient frotter les unes contre les autres
que les peintures & gêner le renvoi des liffes. VoyeçJ'oierie fig. 2. Pl.
ginationsfortes? Vin. Y. auffi Pl. I.fig. l. qéVoye^ VELOURSciJal.
ALECTORIENNE,PIERRE ALECTORIENNE,
PIERRE DE COQ, gcmma akSoria pierre qui fe ALEMBKOTH,t. m. ( Chim. ) etf un mot Chai-
forme dans l'eftomac & dans le foie des coqs & déen dont fe fervent les Alchimiftes pour fignifier
clé de l'art, c'ef!-à-dire,de l'art chimique. Cette clé
foie font les plus greffes, &
avoit jufqu'à & demi
il
même des chapons. Celles qui fe trouvent dans le
de
en a eu une qui
longueur, & qui
fait entrer leChimifte dans la tranimutation & elle
ouvre les corps de torte qu'ils font propres à former
un pouce la pierre philofophale. Qui fait ou qui fauroit quelle
étoit de figure irréguliere & de couleur mêlée de
Celles de l'eftomac font pour la eft cette clé, fauroit le grand oeuvre. Il y en a qui
brun & de blanc. difent que cette clé eft le fel du mercure.
plupart affez femWables aux femences de lupin pour
la figure, AUmbroth fignifie aufi-e un jèl fondant ;,& parce
& à une fève pour la grandeur leur cou-
leur eft cendrée, blanchâtre, ou brune claire il y que les fels les plus fondans font les alkalis' aUm-
métaux.
cryftal mais elles font drorh cil un fel alkali qui fert à la fufion des
en a qui reffemblentà du des filets de couleur Dans ce fens alembrorh a été employépour lignifier
plus obfcures, & elles ont rou-
geâtre. V «y*l Agricola de notant foffiUum Lit. VI. un fél alkali naturel qui fe trouve en Chypre & il
'alÉcTRYOMANCIE, y a apparenceque ce fel eft une espèce de .borax
f. f. Divination, qui fe ou qu'on en pourroit faire du borax. V BoRAX.(iW)
faifoit par le moyen d'un coq; Voye^ Divination.
ALEMDAR f. m. (Rift. mod. ) Officier de la
Ce mot eft Grec, un co* ce Cour du Grand Seigneur. C'eft celui qui porte 1) en-
de fMmia. divination. feigne ou étendart verd de Mahomet torique le Sul-
Cet art étoit en ufage chez les Grecs, qui le pra- tan fe montre en public dans quelque folemnité. Ce
tiquoient ainfi on traçoit un cerclefur la terre, & mot elt compote d'alem qui ftgnihe étendart & de
portionsou dar, avoir tenir. Ott.
on le partageoit enfuiteen vingt-quatre
detouets figuroit ALENÇON, (Géog.) ville de France dans la baffe
efpaces égaux, dans chacun on une
des lettres de falphabet & fur chaquelettre on met- Normandie fur la Sarte groflie par la Briante. Lont
toit un grain d'orge ou de blé. Cela fait, on plaçoit IJ. 4j. lat 48. 2,5.
cercle un coq fait à ce manège on ob- Le commerce de la Généralité A'Jlenfon mérite
au milieu du d'être connu. On fait à Alençon des toiles de ce nom
rsfervoit foigneufement les lettres de deifus lefquelles qui
iFenlevoit les grains, & de ces lettres ralfemblées au Pont-audemer & à Bernay, les blancards
réponfe à ce qu'on font des toiles de lin,; à Betnay, à Lizieux, à Brion-
on faifoit un mot-qui formoit la les cretonnes,dont la
vouloit favoàr. ne, les brionnes à Lizieux
Ce fut ainfi que quelques devins nommés Fïduf- chaine eft chanvre & la trame eft lin à Domfront
rius, J renée, Bergamius, & Nilaire, felon Amihien & Vimoutiers de grotTes toiles les pointsde'Fran-
Marcellin, auxquelsZonarasajoute UbamusSi Jam- ce, appellés velin à Alençon les frocs à Lizieux,
à Orbec°,à Bernay à Fervaques,& à Tardoüet des
bliqiu, cherchèrent quel devoit être le fucceffeur de
t'Empereur Valens. Le coq ayant enlevé les grains ferges des étamines des crêpons, à Alençon des
qui étoient fur les lettres e, E 0, A. ils en conclu- petites ferges à Seez des ferges croifées & des dro-
rent que ce feroit Théodore mais ce fut Theodofe» guets à Verneuil des étamines de laine, de laine
qui feul échappa aux recherches de Valens car ce &loie &desdroguets defil&laine,.à Soëance oc
Prince, informé de l'avion de ces devins, fit tuer à Nogent-le-Rotrou des ferges fortes& des tremié-
& des

é
tous ceux dont les noms commençoientparThéodore,
ces qua- res à Efcouche des ferges des étamines, épin-
premières lettres, comme Theodofe, laineries à Laigle ,pù l'on fabrique auii des
tre gles, de même qu'à Conches. 11 y a'à Conches quin-
Theodat, Tkeoduk, &c. auffi-Men que les devins.
Hilaire un de ces derniers confeflàdans ton inter- caillerie & dinandrie tanneries à Argentan Vi-
rogatoire rapporté par Zonaras & cité par Delrio moutiers, Conches & Vemeuil fabrique de fa-
qu ils quel fesoit le bots, $e bois quarrés de planches& mairam enb
avoient, à la vérité,
fucceffeur de Vaiens norf par Faleâiyomancie grais de volailles oeufs & beurre falpêtre d'Argen-
à Tor-
mais par la «ëeybmancie a«tre efpecc de divina- tan verreries & forges, verreriesà Nonant,
tiffambert & à Tbimarais forps à ^hanfegrai,
tion, où ron employoit un anneau & un baffin. Varennes, Carouges, Rannes Conches & la Bon-j
Il cap. %.quafi. rtl.fiS. iij. pag. 664 ne-ville } mines abondantesdans le pays d Houlme
magie. Lié.
i,iu & aux environsde Domfront chevaux danslesher-
& 565. (G)
v «
ALÉES, a. p. f. ( H>fi- ««*• ) ^e* qu an célébroit
Minerve^» ainfi fur-
bages d'Auge & beflisux à l'engrais.
À L E N E, f. f. c'eft un outil d'acier dont fe fer-
en Arcadie en l'honneur de
nommée par Akus, Roi de cette partiede la Grèce. vent les Selliers,Bourreliers,Cordonniers, 8t
& autres
qui le cou-
ALEGRANIA ( Géog. ) Voyt{ AttECRANïA. ouvriers qui travaillent le cuir épais
ALEGRE,(<?<%)'V*ïAllègre. fent. L'4lene a la pointe très-fine & acérée & va
ALEGRETTE ( Giog ) vale de Portugaldans toujours engroffiffant jufqu'â la foie ou à l'endroit
enfoncé dans manche de bois.
l'Alentéjo fur la riviere Ca«i«c les confins de Port- par où elle eft un
Alegre. Lan. îi. 10. Ut. 39. 6. On a foin de febnqtfeïtoûjours les alênes courbées
ALEIRON o« ALERON f. m. piece du métier
d'étoffe en foie, lîéleiron eft un liteau d'environ un
en arc,
vailler &
es
a ins rendre plus commodes pour tra-
fujettes à bief« l'ouvrier qui s'en
demi-pouce
pouce de large & un peu plus, fur un de longueur. U Ce fent les Maîtres Epintliers Se Aîguilliers qui
d'épaiffeur & deuxpiésou environ
fora & vendent les ahnts auffiles appelle-t-on quel- l'alphabet Hébreu d'où l'on a formé l'alpha des Sy-
quefois Altriurs. riens & des Grecs ce nom fignifie Chef, Prince vu
Il y a des al crus de pluûeurs fortes les alênes à mille. On trouve quelques Pfeaumes & quelques au-
joindre font celles dont les Cordonnierste fervent tres ouvrages dans l'Ecriture qui commencentpar
pour coudre les empeignes avec les cartiers Valent aleph & dont les autres verfets continuent par les
première femelle eft plus croffe que celle à join- lettres fuivantesde l'alphabet. Il n'y
a en cela aucun
dre & Valent a derniere femelle encore davanta- myftere mais ces pieces s'appellentacrofiuhes par-
ge. Yoyct les figura de fix fortes ^'alênes fis. u. 6 ce que tous les vers qui les compofent,commencent
Juivantts du Cordonnier-Bottier. Ces altnes des Cor- par une lettre de l'alphabet felon l'ordre & l'arran-
donniers font des efpeces de poinçons d'acier très- gement qu'elles tiennent entre elles dans, l'ordre
aigus, polis, & courbés de différentes manieres, fé- grammatical. Ainfi dans le Pfe'aume Beau immaculati
Ion le hefoin. Ils font montés fur un manche de buis. m via, les huit premiers vers commencentpar aleph,
Foye{ lafig. 3j. qui repréfente une alene montée. les huit fuivans par beth & ainfi des autres. Dans le
On tient cet outil de la main droite, & on perce Plèaume 1 10. Confitebortibi Domine in toto corde
avec le fer des trous dans les cuirs pour y paffer les meo ce vers commence par aleph ce qui fuit in
fls qu'on veut joindre enfemble. Ces fils font armés eoncilio jujlorum & congrégations commence par
de foie de cochon qui leur fert de pointe ils font beth, & ainfi de fuite. Dans les Lamentationsde Jé-
au nombre de deux que. l'on palie dans le même rémie, il y a deux chapitres dont la première
trou l'un d'un fens l'autre de l'autre. On terre ftrophe feulement commence par aleph la féconde
le point en tirant des deux mains (avoir de la main par buh & ainfi des autres. Le troifieme chapitre a
gauche après avoir tourné le fil un tour ou deux trois verfets de fuite qui commencent par aleph; puis
fur un cuir qui environne la main, Se qu'on appelle trois autres qui commencent par beth, Se les Hébreux
manicle. Voy&{ Manicle. Son ufage eu de garantir ne connoiflent point d'autres vers acrofticbes que
la main de ï'impreffion du fil de la main droite on ceux-là. Foyei Acrostiche.
entortiue l'autre fil deux ou trois fois autour du co- Les Juifs le fervent aujourd'hui de leurs lettres
let du manche de Valent ce qui donne le moyen de pour marquer les chines aleph vaut un ;beth, deux;
les tirer tous deux fortement. ghimtl trois & ainfi des autres. Mais on ne voit pas
ALENTAKIE( Géog. ) Province de l'Efthome, qu'anciennement ces «ara&eresaient eu le même
fur le Golfe de Finlande. ufage pour le relje on peut confirlter les
ALENTÉJO ( Géog. ) Province de Portugal, gram-
maires Hébraïques. On en a depuis peu imprimé une
fituée entre le Tage & la Guadiana. en François à Paris chez Cotombat, en faveur de
ALEOPHANGINES adj. (en Pharmacie. ) Ce ceux qui n'entendent pas le Latin pour les Latines,
font des pilules qu'onprépare de la manière fuivante. ellles lont très-communes. On peut confulter
ce que
.Prenez de la canelle » des clous de girofle des nous dirons ci-après, fous les articles de Langues
petites cardamomes de la mufeade de la fleur de Hébraïques, <fc Grammaire j<& Points voyel-
mufeade, du calamus aromatique carpobalfanmm, LES, de Lettres &c. (G)
ou fruit de baume, du jonc odorant du f antal jau- ALERIONS f. m. pl. terme de Blafon forte d'ai-
ne du galanga, des feuilles de rotes rouges une glettes qui n'ont ni bec ni jambes. AiGLETTE.
demionce de chaque. Réduilez le tout groffisre- Ménage dérive ce mot de aquilario diminutif d'a-
ment en poudre tirez-en une teinture avec de l'ef qùila. Il n'y a pas plus de cent ans qu'on les nomme
prit-de-vindans un vaifleau de terre bien fermé; vous alîrions & qu'on les repréfente les ailes étendues
^diflbudrezdans trois pintes de cette teinture du meil- fans jambes & fans bec. On les appelloitauparavant
leur aloès une livre. Vous y ajouterez du maftic Amplement par leur nom aiglettes.
de la myrrhe en poudre, une demi-once de chaque Valirion repréfenténe paroît différent des mer-
du fafran deux gros; du baume du Pérou, un gros lettes, qu'en ce que celles-ci ont les ailes ferrées, &
vous donnerez à ce mélange la confiftance propre font repréfentées comme partantes au. lieu que l'a-

fur
pour des pilules en falfant évaporer l'humidité !un
dres. (M)
des cendres chaudes. fkarmaeof.deLon-
lérioa eft en pal & a l'aile étendue outre que la
merlette a un bec & que Valétion n'en a pas. foye^
Merlette. (Y)
ALEP ( Géog. ) grande ville de Syrie en A fie, ALERON,f.m.{Soierie.') Foye^ Aleiron. On dit
fur le ruûTeau Marfgras ou Coié. Long. 55. lar. altron dans la manufaûure de Paris & l'on dit alei-
35. 5o. roa dans celle de Lyon.
Le commerce à1 AUp eft le même que d'Alexan- ALERTE, cri de guerre, par lequel on appelle
drette qui n'eu, proprement parler que le port les foldats leur devoir.
5 AUp. Les pigeons y fervent de'couriers; on les ALÉSÉ adj. ( Hydraul. ) fe dit des parois
ou cô-
inflruît à ce voyage, en les tranfportantd'un de ces tés d'un tuyau qui tont bien limés, c'eft-à~dire dont
endroits'dansl'autre, quand ils ont leurs petits. L'ar- on a abattu tout le rude. (Jï )
deur de retrouver leurs petits, les ramené d'Alep à Alésé termede Blafon if fe dit de toutes les pie-
Âlexandrette ou d'Alexandretteà AUp en trois ces honorables comme d'un chef,d'une fafce d une
heures quoiqu'ily ait vingt à vingt-cinq lieues. La bande, qui ne touchentpas les deux bords ou les deux
défenfe d'aller autrement qu'à cheval d'Alexan- flancs de l'écu. De même la croix ou le fautoir qui
drette à Alep, a été faite pour empêcherpar les frais ne touchentpas les bords de leurs quatre extrémités,
le Matelot de hâter la vente d'acheter trop cher
6 de fixer ainfi le tau des marchandifes trop haut. gueules.
la
font dits aléjfes. Il porte d'argent fafee aléfée de
On voit à AUp des Marchands François Anglois, L'Aubefpine d'azur au fautoiraiéfé â'or accom-
Hollandois, Italiens, Arméniens, Turcs,. Arabes pagné de quatre billettes de même. ( V )
Perfans Indiens » &c. Les marchandises propres ALÉSER dans f Artillerie c'eft nettoyer l'arae
pour cette échelle, font les mêmes que pourSrnyrne. d'une pièce de canon l'aggrandir pour fui donner
Les retours font en foie, toile de coton comme
amanblucics anguilis lizales toiles de Beby en
le calibre qu'elledoit avoir. ( Q
Aléser terme d'Marlogene c eft rendre un trou
Taquis à J amis & indiennes cotons en laine ou circulaire fort lige & poli, en y paffant un aléfoir.
filés, noix de galle cordouans {¡wons, & camelots r»yrçALÉSOIR. (T)
forteftimés. ALÉSOIR,f. jn. cri terme de la Fondent des Canons^
C*€Û le nom de la première lettre de eft une machine airez nouvellementinventée, qui
fert à forer les canons, & à égaliser leur furface in- re laquelle porte fur la crapaudine R dont on a
térieure. parlé..
V alifoir cfl compofé d'une forte cage de char^ A trois ou quatre pies au-deffus de la crapaudine
pente AB.CD, ( Planche de la Fonderie des Canons ) eft fixée fur la tige du foret, qui eft quarré en cet en-
établie fur un plancher bolide E E élevé de huit droit, une forte boîte de bois ou de fer S au-travers
ou dix pics au-deffus du fol de l'attelier. Cette cage de laquellepanent les leviers S T que des hommes
contient deux montans à languettes F F, fortement ou des chevauxfont tourner. Au moyende ce mouve-
fixés à des pièces de bois GG, qui portent par ment & de la prenionde la piècede canon fur la poin-
leurs extrémités fur les traverfes qui afiemblcntles te du foret, on vient à-bout de la percer auffi avant
montans de la cage. On appelle ces montans à lan: que l'on fouhaite. Les parties que le foret détache
guettes coulijfes dormantes. Leurs languettes qui & qu'on appelle aUjuns font reçues dans une auge
iont des pièces de bois de quatre pouces d'équarrif- V potée fur la boite des leviers ou fufpendue à la
fage, clouées fur les montans, doivent fe regarder partie inférieure des couliffes dormantes.
& être pofées bien d'aplomb & parallèlementdans Lorfquela pièce eft forée aflez avant ce que l'on
la cage leur longueur doit être triple, ou environ, connoît lorsque la bouche du canon efi arrivée à une
de celle des canons qu'on y veut aléfer. marque faite fur la tige du foret à une diftance con-
Sur ces couliffes il y en a deux autres à rainure 2 i, venablede fa pointe on l'élevé au moyen du rouage
qui s'y ajuflentexactement.Ce font ces dernières qui expliqué ci-devant jufqu'à ce que le foret foit forti
portent les moites 3 3 3 entre lesquelles la pièce de de la pièce. On démonte enfuite le foret de deffiis fa
car.on H fe trouve prii'e eniorte que les deux cou- tige, & on y fuhftifue un aléjoir ou équarriflbirà qua-
liffcs à rainure les moues & la pièce de canon, ne tre couteaux. Valéfoir représenté figure J. eft Une
forment plus qu'une feule pièce au moyen des gou- boîte de cuivre D de forme cylindrique au milieu
geons à clavettes ou à vis qui les unifient enfemble de laquelleeft un trou quarté capable de recevoir
enforte que le tout peut couler entre les deux cou- la partie quarrée & un peu pyramidale B de la tige
liffes dormantes par des cordages & poulies mou- furlaquelleprécédemmentle foret étoit monté. Cette
flées KKKK, attachéesau haut de Yalijoir & à la boite a quatre rainures en queue d'aronde paralle-
ciilaffe de la pièce de canon. Le bout, des cordages les fon axe, ÔC dans lesquelles on fait entrer quatre
va fe rouler Sur un treuil L, aux deux extrémités du- couteaux d'acier trempé.Ces couteaux font des bar-
quel font deux roues dentées M M du même nombre res d'acier C en queue d'aronde pour remplir les
de dents. Les tourillons du treuil font pris dans des rainures de la boîte, Ils entrent eh coin par la partie
colcts pratiquésentre les montansantérieurs de la fupérieure pour qu'ils ne puiffent Sortir de cette
cage & des doues 44 qui y font appliquées. Voye{ boîte, quoique la pièce de canon les pouHe en. em-
mime Planche fig. Z. bas de toute fa pdanteur. Les couteaux doivent ex-
Les deux roues dont nous venons de parler, en- céder de deux lignes, ou environ, la Surface de la
grenncnt chacunedans une lanterneN N d'un même boîte & un peu moins par le haut que par le bas
nombre de fufeaux. Ces lanternes font fixées fur un pour que l'af/joir entre facilement dans la pièce de
arbre commun PP dont les tourillons font pris de canon dont on accroît l'ame avec cet outil, en fai-
même par des colets formés par les deux montans fant tourner la tige qui le porte comme on a fait pour
de la cage & les doffes 5 qui y font appliquées. Les forer la piece.
parties de cet axe qui excédent la cage, fontdes quar- Après que cet alifoir a paffé dans la pièce on en
rés fiar lefquels font montées deux roues à chevil- fsit pafier un autre de cinq couteaux & on finit par
les Q.O au moyen defq uellésles ouvriersfont tour- un de fix où les Surfaces tranchantes des couteaux
ner ils lanternes fixées fur le même axe, & les roues
font parallèlesà l'axe de la boîte & feulement un
dentées qui y cngremîent & par ce moyen,élever
ou"i>aifîerles moifes les coulirïcs à rainures & la peu arrondies par le haut pour en faciliter l'entrée.
Cet alifoir efface toutes les inégalités que les autres
pièce de canon qui leur en âffujèttie par les corda- peuvent avoir laiffées, & donne à l'ame du canon la
ges qui Ce roulent fur le treuil ou axe des roues den-
tées MM.
direâement au-deffqus des
avoir. aléfé
forme parfaitement cylindrique& polie qu'elle doit
Sur le fol de
couliJïês dormantes > e,ft fixé, un bloc de pierre O, fo-
terre- plein. Cette pierre
Le canon ainïi eft renvoyé à l'attelier des
Cheleurs où on l'achevé & repare. On y perce auSît
la lumiere & il en fort pour être monté fur {on af-
porte urie crapauefirte de fer ou de qui doit
ftit. H eft alors en état de ferjir après néanmoins
répondre directement aplomb àivdçflous de la ligne qu'il a été éprouvé. Poy'i CaïjoN.
parallèle aux languettes des courues dormantes &c On a pris le parti de fondre les canonsfolides, &:
de les forer & aléfer à l'aidede cette machine, parce
qu'on eft fur par ce moyen de n'avoir ni foulures,
que l'axe
ni chambresi iacoflvéruenl^uxijuels on eft plus ex-
regarde la crapaudipë",dbitTetrouyçf i enforte que pofé en les fondant creux par d'Un noyau.
le prolongementde cet axe «m dôît'etreparallèle
le premieralifoir en
aux languettes des coutures dofthantes »pafl"e par
fit on né le montroit g<?int. Il
y en a maintenait un àl'arfenal de Paris que tout le
cette crapaudine.
Toutes ces chpfes aiiifi difpofces '& <i:
t. la machine monde peut voir.Un feul alifoir fàffït pour trois Four-
bien aftermie tarât par .des parç «les neaux cette machine agitant avec affez de prompti-
traverfes qui unifient lçs montans à h 1 ç'fo'a'rpen'te du canons qu'on en peut
rode, elle peut forer autant de
Ej>
comblede l'attelier toret à la bouche fondreen une annéedans un attelier.
du canon, s'il a été foiiou plein ?pow le A :ié .*>0 1 R 0 mil efpçce de broche
,d*acier trempé. Pour qu'un alifog foit il
£• •) -f « faut qu'il &"Wen.:Çpl»& uri Éiéuen
bifeau^ durs, polis & btèn
ilcft terminé .p^r.'une |oîte «dans laquelle èriffe^ comme
la partie quarrée b H,e latfee du foret,qui eft une forte une lime petit manche de beis,
barrede ter, ronde daasS partie"
lç canon &c terminée en pivot par fa'partie ùîférîèù- ment & d'accroîtreun pëulèS trbus fonds Gans lef-
quels on les fait tourner à force. foyeifig. J<). PI. parce que s'il arrive que cet hémiftiche.ait fept fyl-
XIF.d'HorlogtrU. ( T ) labes, fa dernière finira par un muet, & la pre-
mière du fécond hénùftiche commencera par une
Alesoir en terme de Doreur cft utae autre efpece voyelle ou par une A non aspirée,à la rencontre de
de foret qui fe monte fur un fut de vilebrequin.On
s'en iert pour équarrir les trous d'une pièce. Voyt^ laquelle Ye muet s'élidant, le premier hénùftiche
lafig. %1. PI. du Doreur. fera réduit à fax fyOabes. Dans le vers alexandrin
ALÉSONNE ville de France en Languedoc)
masculin, le fécond hénùftichen'a non plus que fix
fyllàbesqui fe comptent dont la dernière ne peut
généralité de Touloufe diocefe de'Lavaur. être une fyllabe muette. Dans le vers alexandrin
ALESSANA', petite ville du Royaume de Na- féminin, le Second hénùftichea fept pliables dont
ples dan» la province d'Otrante. Longit, 36. lotit. la dernière eft toujours une fyllabe muette. Voyt[
RIME masculine Rime féminine Hémisti-
• ALESSIS ( Ge'og. ) ville d'Albaniedans la Tur- CHE. "jt nombre & la gravité forment le caraûere
quie Européenne proche l'embouchure du Drin. de ce vers c'eft pourquoije le trouve trop éloigné
Long. 3j. *3. lof. 41. 4$. du ton de la converfauon ordinaire pour être em-
ALESURE,f. f. Les Fondeursde canonsappellent ployé dans la comédie. Le vers alexandrin françois
aînfi le métal qui provient des pieces qu'on alefe. répond au vers hexamètre latin, Se notre vers ma-
Foy«f AfeésER 6- ALÉSOIR. rotique ou de dix fyllables au vers iambiquelatin.
ALETES f. f. pl. ( JnhiteS. ) de ntalien aletta Il faudroit donc faire en françois de notre alexan-
petite aile ou côte s'entend du parementextérieur drin & de notre marotiquel'ufage que les Latinsont
d'un pié-droit mais la véritable fieiùfication dV fait de leur hexamètre ce de leur iambique.Une loi
letes s'entend de l'avant-corps que l'on affeâe fur commune à tout vers partagé en deux hémiftiches
un pié-droit pour former une niche quarrée lorf- & principalementau vers auxandrin,c'eft que le pre-
que)'on .craint que le pié-d^clans ce reffaut ne mierhénùftichene rime point avec le fécondni avec
devienne trop mafuf ou trop pe ant en rapport avec aucundes deux du vers qui précède ou qui fuit. On
le diamètre de la colonne ou pilaftre. Voye^ *£ dit que notre vers alexandrin a été ainfi nommé ou
d'un Poèmefrançois de la vie d'Alexandrecompofé
DROIT. (jP)
ALÉtlDES adj. pris fubft. ( Mifi. anc. ) facrifi- dans cette mefure par Alexandrede Paris, Lambert
Licor Jean le Nivelois, & autres anciens Poètes
ces folemnels que les Athéniens faiioient aux mânes
d'Erigone par ordre de l'oracle d'Apollon. ou d'un Poèmelatin intitulé YAlexandriade & tra-
duit par les deux premiersde ces Poètes en grands
ALEUROMANCIE f. f. ( Divinat. ) divination
vers en vers alexandrins en vers héroïques cas
danslaquelle on fe fervoit de farine ibit d'orge toutes ces dénominationsfont fynonymes & défi-
Cm. d'autres grains ce mot eft Grec & formé d'«JUw»
gnent indiftinôementla forte de vers que nous ve-
ftv farine & de pjumi* divination.
nons de définir.
On fait que Yaleuromanck étoit en ufage dans le ALEXANDRQW, petite ville de Pologne dans
Paganisme qu'elle s'eft même introduite parmi les la Volhinie, fur la rivière de Horin.
Chrétiens comme en fait foi cette rcatarque de ALEXIPHARMAQUES,adj pris fubft. (Med*-
Théodore Balfamqn fur le fixieme Concilegénéral. cine. ) Ce terme vient rtpoufftr Se de p*p-
Mulieres qutsdam cum ordeo ta qum ah aîiis ignorait* (ioxor qui veut dire proprement polfon. Ainfi les alexU
rur mundant qum ectkjus & fanSis imaginibus felon cette étymologie, font des remèdes
ajpdt/ittts & fi ex iis fuatra difcere preedicantes non dont la vertu principale eft de «pouffer ou de pré-
jïctis ne Pytkonijfm fuatra predieant mais on ignore venir les mauvaiseffets des poilons pris intérieure-
de quelle manière on- difpofoit cette farine pour en ment. C'eft ainfi que l'on pemoiï autrefois fur la na-
tirer des préfages. Delrio Difquifie. magie, lit. IV. ture des mais les Modernesfont d'uu
cap. 2. Qu*ft. VU.fea. pag. 3iJ. (G) autre avis. Ils difent que les efprits animauxfont af-
• ALEXANDRETTE ( Ci?,. ) ville de Syrie en feôés d'une efpece de poifon dans les maladies ai-
Aue, à l'extrémité de la mer méditerranée à l'em- guës M 'ils attribuent aux la vertu
bouchure d'un petit raiffeau appelle Belum ou Sol- d'expulfer par les ouvertures de la peau ce poifon
<drat, fur le golfe d'Ajaa.ze. Lut. J6A. Jâ*. 10". long. imaginaire. Cette nouvelle idée qui a confondu les
54. Voye\ Alep. fttdorifiquesavec les a eu de fâcheu»
• fes influences dans la pratique eUe a fait périr de»
ALEXANDRIE
te
ou SCAM>ERIA viUe d'Egyp-
l'une des embouchures occidentales du Ni millions de des. des remèdes altérans, cor»
près dé la mer Méditerranée. Long, 47" 56'. 30".
ht. 31 il. Il'. }o". diaux, qui n'agiffem qu'enfBmulant & irritant les
Il y a en Pologneune petite ville de ce nom. royet fibres nerveuses & vajcuîeufes.Cet effet doit prq-
Alexandrow. duire une augmentation dans la circulation &un«
raréfaâion dans le fen|. Le fangdoitêtre plutbreyé,
• ALEXANDRIE DE LA PAILLE^ ville d'Ita- plus atténué, plus divifé, parce que le mouvement
lie dans l'AIacastdrin au Duché de Milan, fur le mteltin des humeursdevient plus rapide maisla cha-
Tanaro. Long, 3.6. s<j. dar. 44. 53. leur augmente dansle rapport de reffervtfcen.eedès
ALEX.ANDRIN (1,') quartier dltalie dans le humeurs; alors
Duchéde Milan, autour a Alexandrie qui luidonne avec une plus grandefo^cê contraorve les aôions
le nom à'JHexandnn. toniques, mufculaires& élaftiquifts font plus énergi-
•Alexandrin épitéthe qui défjgne dans la Poë- ques. Lesvaiffeaux fouettent le fang & l'expriment
fie françoife la forte de vers affeâée depuis long- avec plus de vigueur la force trufive & compref
tems & vraiflemblablementpour toujours, aux five du cœuf augmente celle des vaiffeauxy corres-
grandes & longues compofitions telles que le poë-
i:«e épique & la tragédie fans être toutefois exclue
«to«(Wivra^esde moindre haleine. Le vers eltxan-
par 1
pond & les réfiftances devenant plus grandies par
ta pléthore préfup|joféeou qui eft
l'effet de ces mouvement augmentés,il doit fe faire
érùrtû diyifé par un repos en deux parties qu'on ap-
j^tlle hémiftiçhès. Dans le.vers alexandrin mafculin
on mouvementde* rotation dans les rooléailesdes
ou féminin le premier hénsiftichen'a jamais que Ex
iyïïsïm qpài» çwinptent je dis qui fe comptent battue» contre les parois des vaiiTeaux, de ces pa- »
r«i».
rois à la bafe & de la bafe à la peinte de l'axe de Voici des reflexions utiles pour l'adminiflnition
ces mêmes canaux la force fyftahique du genre de ces remedes.
vafculeux augmente donc dans tonte l'étendue les 1 °. Les tdtxipharmaquune pouvant
que redoubler
parois fortement diftendues dans le tans delafyftole la chaleur du corps, doivent être proscrits dans les
du cœurréagjfient contre le lapa, qui les écarte au inflammations dans la fièvre dans les douleurs vi..
momentde la diaflole leur reffort tend a les rap- ves, dans la tenfion & l'irritation trop grande. Ainfi
prééédé.
Il doit réfulter de cette
vaiffeaux & de cette
du
procber,& fou action eâ égale à la diftenfion qui a

rétropulfion,
fangdans les
une altération
ib ne conviennentnullement danstous les cas où les
empjrriquesles donnent fans avoir égard à aucune
des circonstancesénoncées.

ne peut
On doit les éviter toutes les fois que leur effet
qu'irriter & accélérer le mouvement des li-
quides déjà trop grand. Ainfi les gens tecs, bilieux,
de condenfation'celui de raré&âiont& cette rare* dont les humeurs font adùftes & réûneufcs, doivent
faâionrépond au degréde denfité6cdc ténacité pré» en 3°.
éviter l'ufage.
cédentes les moléculescollées fie rapprochéespar Ces remèdes devant agiter le fang, il eft bon
une cohéfion intimedoivents'écarter, leféparer, rat' de ne les adminiftrer que dans les cas où l'on no
ténuer,fe divifer l'air contenu craindra point de faire pafler les impuretés des pre-
mières voies dans les plus petits vanneaux. Aïoli on
fe gardera de les employer avant d'avoir évacué les
mente le volume des. molécules du. liquidé qui l'en* levains contenus dans les premières voies, qui fa
mêlant avec le fang, deviendraient plus nuulbles tic

tent
dans le mouvement des liquides. Delà, viennent la là nécedîte de
ces
remèdes, iliautavoir foin d employerles humeûans
l'aâion des altxU
ment des parues molles le t de» & Vaquouté des délayans
feaux lesdépôtsde lamadère des i ainfi le plus iikt «ft de les mêler
délayé.&.détrempé
d'eau.
matrice, les j°.Comme la fueur & la tranfpiration augmen-
trine & tent parruikgede ces remèdes, il faut fe garder de
abcès & les ordonner avant d'avoir examiné fi les malades
de procurer la
quoique les catarrhes, les rhumes, les

mèdes donnés dans ce cas (anspréparation il feroitimprudentde par


avant de fon-
& alkaiins
corrofiftfur
des une
fiége & la caufe du mal/
terrible atteinte
de ces remèdesdans la fièvre & dans la péripneu-
humeurs& une diaphojw||ttopabondante.Delà une
Ces cruels effets,feront, encoreplus de malades par cette pratique, auflt

de- toute main, m fortes bon d'employer avec


t# ttffu compad
peau la clialeur des
d'au*
à oui on donnera ces dansées
,avant les uidonfiaues, jettent
foute «'avoir corn-
apéri»

ne permettent l'été dans les


cholériques,dans

de ces remèdes* Les


les femikss des plantes aromatiques, fur-tout des om-
que ou la force du tempéra» beUiferes,font les plus du
ment, l'épaiffiflementou la raré&âko deshumeurs, règne végétal. Dam le règne animal, ce font les os
la diflblution &l'acrùnonie ou la vifeofitédes lî- les cornes,les dents des animaux, & fur-tout du cerf,
({ueurs,la la ten- râpés & préparés philosophiquementles diSerens 1

de l'antimoine, le
par la dulcification de
l'état la quantité l'efprit de vitriol avec Palkool. Les remèdes fimples
des humeurs, ou épuifées par la dttêtte & l'actimo» tirés des trois règnesfoat à l'infini dans la datte des
nie de ces mêmes humeurs.
Les remèdes aUxij>harmaques compotes font la de Chirurgie eft un
confe&iond'atkermes, celle d'hyacinthe,les dilfé- tuyau d'argentqu'onintroduit dans la veflie. Les cas
rentes thériaques, le laudanum liquide, les pilules
de Starké l'orviétan, les eaux générale, thénacale, diverfement longues ont
divine, l'eau de méltfle compofée. (JV) dix pouces de long te environ deux lignes de diamè-
dontla plu-
Ce terme dansHippocrate ne Canine rien plus que fervent en toutes rencontres,
remèdes &ficours. Les modernes ont appliquéle mot
alexitens des remèdes contre la monture des Mi-
maux venimeux & même aux amulettes Se aux
unpetit qui donne
pouces en droite ligne elles for-

fait la
charmes en un mot tout ce que l'on porte fur foi»
comme un préfervatif contre les ,poifons, les en~
chantemens 8e les maléfices, & leurs fuites ffleheufes?
ces: la courbure,
demi ou deux pouces de
Il n'y â pas de différence entre les sUxittns te les long, dontl'extrémité fermée finit le canal. Il y a
;•
furies côtés deux
Eau de lait petites ouvertures longuettes d'environ cinq lignes,
Londres. Prenez de reine de prés, béni,
de gaîanga, fix poignées de chacun i de menthe,
de la fondequi forme l'entrée du canal doit
poignées d'angélique, deuxpoignées mettez par-
côtés» Ce font ordinairement,deux anneaux, dont
font
TrocMfmes
Prenez delà de la racine de fer- figure de en
pentaire de Virginie de la poudre de pattes d'écre-
viffes de chaque un gros & demi de l'écorce
rieure de citron féchée, entre les doigts de celui qui la dirige;. Cette figure
chacun un gros; du bol d'Arménie ne ferventau mê-
gros de fucre candi, le poids du tout:
ces ingrédiens en une poudre fine enfuiteune faites-en
une pâte propre pour les trocmfques avec quan-
tité «affifaratede mucilage de gomme adraganth pré-
parée avec de l'eau thériacale.
L'eau (le lait akxiter* te
bons altérans,propres à
les 6bres & réveiller le»
Les trochifques
& carminatifs 1. dofe
fort arbitraire. CN")
• ALFANDIGA i c'eft à
appelionsici la douarmt ou le lieu où Ce payent les
droits d'entrée & de Sortie. n eft bon d'avertirque
tous les galons, frangesbrocards, rubans d'or te
dent, parce qu'il étQit détendu d'employerde
;& de 1 argentBlés foit en
les chofes ne font peut-êtreplus dans cet état fous
le règne préfent.
• ALFAQUIN, f. m. prêtre des Maures il y en
a. encore de cachés en Efpagme.Ce mot
de deux mots arabss, dontTun
de jtrém ou les
fignifîe clercV&tfaquiou dféqtàa de La jpïiiulomof-
quée de Fez eft fouverain dans les attires fpjritueî-
les, fie dans quelques temporelles ou U ne s'agit point
ÂLFERGAN, eft le nom

qui lignifioit ia chaudkrt ma contenoit l'eau boitil-


lante dans laqueîtei^ccufédevoit enfoncer fon bm
jufqu'aucoude par formed'épreuve ou de purgation.
(H)
• ALF1DENÀville d'Italie au royaume es Na-
pks, dans FAbnœe.
• Ce nom apaifé de
l'Efpagnol en notre langue, il. Poccafion des Fla-
mands qui fervent dans les troupes d'Efpagne.
ALFONSINE, adj. prisfultft. c'eft dans 1'uftî.
verfité d'Alcala le nom d'un acte de théologie ainfi
appelle parce qu'il le foûtient dans la chapelle de
S. l Idefonfe.Onditd'un bachelier qu'il a Soutenu fon
aifenfim, comme on dit ici d'un licencié qu'il a fait
M. Petit a le premier (upprimé la fonde flexible En effet 1 Algctre a proprementdeux parties i i6. là
& s'eft fervi en fa placed'une algalit tournée en S, méthodede calculer ses grandeurs en les repréfen-
qui s'accommodeparfaitement aux courburesdu ca- tant par Ici lettres de l'alphabet! i°. la manière de
nal de rurethretla vetge étant pendante. fe fervir de te Calcul pour la fotuticM des problè-
Les algatiu des femmes ae différent de celles dd tues. Comme1 cette dernière partie eft la plus éten-
courbure. Les plus due &lapriflcipale,on lui donne Souvent le nom
longues ont cinq à fi* pouces elles font preurae A'Algthrt tàut court, & C'eft principatententdans
droites il n*y a que l'extrémité antérieure qui fe ce fens que nous l'envifageronsdansla fuite de cet
courbe légèrement dans l'étendue de fept à huit li-
r
vKt(yoy,fig. PI.X.).La différente conformation
des organesétablit, commeon en peut juger,la diffé-
Les Arabes l'appellefltPari de nfiitutton & d* «Mai
paraybntou l'an de rifolution £f /équation. Les an->
rence des algatia propres à l'un oc 111 autre fexe. ciens auteurs Italiens lui donaent le nom de nguU
Lorfqu'onveut faire des injeâions dans la veffie m &anfus, <feft-i-dire, la règle de la racine U
il faut avoir une algalit de deux pièces, entre lef du quarréchei eux la racùte s'appelle ni & la
quelleson ajufte un uretère de bœuf ou une trachée quarré, uitfus. D'autres
artère de di6don afin que la veffie ne fouffre point la uni.
de ration de la feringuefurl'entrée du canal, hyt{
ALGAROTH, VAlgtbri eft proprementlà méthode de calculer
i. m. VîûorAlgaroth éttrit un me. les quantités indéterminées c'eft une f0rte d'arith-
decia de réputation de Véronne il eft auteur d'un méaque par le moyen de laquelle on calcule let
remède, qui eft une préparationd'antimoine, qu'on quantitésinconnuescomme fi elles étoient connues.
nomme poudre d'Algaroth. Foye{ ANTIMOINE. (M) Dans le» calculsalgébriques»
on regardela grandeu*
ALGARRIA (l1) province d'Efjpaene, dans la cherchée nombre ligne, ou toute autre quantité
partie feptentrioftalede la nouvelle Catulle. commefi elle étoit donnée & par te moyen d'une
ALGARVE,petit royaume, province de Put- ou de plufieurs quantités données, on marche de
tugal, borné l'occidentet au fuel par l'Océan à coflféqûence en conséquence,jufqu'ace que la quai*
l'orient parla Guadiana,& au tité que l'on a fuppolée d'abordinconnue ou au
moiis quelqu'unede fes puiffances, devienne égalé
la à quelques quantités connues ce qm fait conno5tre
que cette matière bitumineufe fort fiqnide d'un trou cette quantité elle-même.K QvJMint & AritH^
élevé de quatre à cinq pas âtt-defla$ du montant dé
la mer; qu'elle bouillonne qu'elle fe durcit comme On peut diftinguer deux efpeces i'Mgeht; la
de la poix & qu'elle devientainfi
du vutgàntd celle des ancien*
ALGEBRAIQUE,adj. eft Algébnftes qui n'avoit lieu que dans la réfohniod
des queftions arithmétiques.La quantité cherchée y
eftrepréfentéepar quelqueltttte ou caràâere maM
ment Raifon, Stitnct delà Nature, ScitMct des Utrts toutes les quantités données fou expriméesen nom*
réels, destins abftraits, de ta quantité
méthode éi faire
hr«i les quantités données ou connues,
exprimées on re->
les repréfentant par des
comme
étant
les différentes
de faireyptiur retenir choses Déceffai-»
partie dé VAtgtbre
appellentcettri
Gebfr,
VXlg^fîlàlitfttcsh pas bornée comme la htt*
«ipece dé problèmes mais ï
deparcbeinia. fait
de la peau d'uncnameân, AU là défflonftMànde toutes forteide problèmes, tant

tfignifie proprementla

l'aut $-de forte «L'en fe mulrjptiaat ricittlro^

f
l'épaiffeur par c; enforteque par leur multiplication dans la differtation de M. l'abbé de Gua que nous
Venons de citer, lTiiftoire très-curieufe & tres-exaâe

«S*, auteurs fit dans tout


exprimée par la multiplication des lettres, «que le ce que nous allons dire dans la flûte de cet article
nombre de ces devenir fur rluftoirede differta-
trop incommode. en ? contented'écrire la raone tion. Elle eft trop honorable i notre nation pour
une feule à la droite Texpoûnt n'en pas inftrer ici la plus grande partie.
Y%gthrc & dç rAnalyfe,
« Tel étoit l'état de
dont eft compoféela puiflance ou le degré qu'ils'agit m torique la France vit
naître dans fon ùm François
d'exprimer* commeas, «4» «f cette dernière w Vide ce grand Géomètre, qui lui 6t feul autant
ch&fe que « élevé auteurs dont nousvenons
veut dire la même
i la ^cinquième puiflance & awfi du reae. ^<C
»talie.
PUISSANCE, R acihe Exposant &c
Quant aux fymboles» car.acres, 6(. dont on fait Ce que nous pourrionsdire ici ¡'{on éloge fe-
U&ge &e. Voyt^ > roit certainementau-deflbus de ce qu'en on dit
» déjàdepuislong-tems les auteurs les plus illuftres,
•» même parmi les Anglois dansla bouche
defquels
Pour la méthode défaire les différentes opérations
de VJlgAn, voyq. Addition, SOVSTAACTION, ces louanges doivent être moins fiifpeûesde par-
MutTIP|4CAT10N &(. 1» tialité que dans ceUe d'un compatriote, ftgwr, ce
Quant à l'originede n'avons rien qu'en dit M. Halîey n". i$o. m, z.
de fort dû Hàdeffus on en attribue ordinairement
qu'il (oit
rmvfintion k piophante, auteur grec, qui en écrivit » Ce témoignage, quelque avantageux
celui
treize livres, quoiqu'il n'en refte que fix. Xylander pour Vîete, eft à peine égal à qu'Hamoe
les publia pour la premièrefois en i J7 j ce depuis » autre Algébrifte Anglois rend au même auteur
commentés& Gafpard 1»dans la préface dulivre qui porte pour titre Ârùs
Cachet fieur de Meûriac de l'académie Francoife, n
Mt enfuite par H. de Fermât. » Les éloges qu'il lui donne font d'autant plus
qu'on les fit à la tête de ce mime
talement inconnueaux anciensmathématiciens,qui n ouvrage dUarriot, ohVallis a prétendu apperce-
existent bien avant te fiede deDiophante on en
voit les traces en plufieurs endroits de leurs ouvra- » feient faites dans î'Analyle, quoiqu'il lui e&t été
ges, quoiqu'ils paroifientavoir eu le deifein d'en faire faale de les trouver preîque toutes dansViete ,à
un myftere. On en apperçoitquelque ebofe dansEu-
elide, ou au moins dans Theon qui 1 travaillé fur H comme on le va voir.
£uclidc. Ce commentateur prétend que Platon àvoit
commencéle premier àeoiagnercette fc«snce. Il y 1»
les cal-
lettres de l'alphabet déâgner même
en encore d'autres exemples dans Pappus, & beau- culs
les
tes
quantités connues. aUis
pour
convient de cet ar
coup plus dans Archimede & ApwlIooHw. h
at il l'explique au ehttp. itfv, de foa traité
Mal» la vérité eft que l'Analyfe dontjcef autem»
on, fait utaM, eft plutôt » à'Alçthi » l'utilitéde cette pratique.
comme cela paroît par les exemplts que. Jron en » La féconde, c'eft d'avoir imaginé ton-
que ï'çn peut équations auffi-bieaqus
trouve dans Jeurs ouvrages enforte le feul auteur
dire que Diophante eft le premier &.
parmi les Grecs qui ait traité de
j» confultçr fon traité *t
que cet art a été fort cultivé par les Arabes on dit
p tiontim, à la page 91 & fuivanjes,édit. de 1646,
du traité J*em$a-
1»aiaffi-bien que le commencement
terent en Efpagjae Topinion de quel-
de deux équa*
y Ait connu.
Lue Pactole» ou iucas I
le pœnmtw dnns l'Europe qui ait éent fnx ce {pieu
(on livre écrit en Italien fut imprimé à Vcnife m
difciple d'unLéoaarddePife l'autre. Ilappelk cette Tex-
& de quelques autres dom û avoit raé-
«lucun » fuivaotes. à

bw qui

plus |om que les » troiûone.


encore ton travail fur
imparfait, comme
ouïe pe^t que doaa« fur c« tojet M.
l'abhe â& Cv&f
.de.cet,

Racinie,
Aptes gm. n'eil pas
(fo.j#ritç m* :U
«Mawable
tt*$t feule fo^dfju»
î
ûàrit, » couverte de la Hiétfiod»
1 pour conftruire géométriquementles équations,fie a introduit dans VJlgtbrt les e^polaftS, ce qui a
i> donné les principes élémentaires de leurs calculs t
» Quoiqu'un fi grandnombre d'inventions propres C'cft )ui qui a imaginé le premier des racines aux
fait regarder if équations,dans les cas mêmesoh ces racines font
» impofUbies{ de façon que les imaginaires 6t les
réelles «nrpluTent le nombre desdimenfions de
attaché à reconnoître combien il pouvott y avoir 1» la propofée c'eIt luiqui a donne le premier des
M
moyens dé trouverles limites des racinesdes ému-
h dans las équation! de racines de chaque êfpece
g qu'autantque cette recherche éntroit dans le def rr tiOns,qu'on ne peut réfoudre exaÛementi enfin il
a beaucoupajouté aux affectionsgéométriques dû
*YJtgibrt que Viete nous avoit lailfées en détejr»
» II ne confidéra donc pourt les racinesréelles néga- h minantce que c'cft que les lignes négatives c'eft*
wtives non plus que les racines impoffibles,que équa--
n à-dire celles qui répondentaux racines des
BombeUiavoit introduites dans le calcul & ce ne à rions qu'il nomtttefauffis;at en enfeignant à mul-
fut quepar des voies indireôesqu'il vintbout de tiplier & à diviferles lignes les unes par les autres.
déterminer, lorsqu'il en eut befoin le nombre des » yoyt[ la commtnttmtnt dtfa Giomltm. Il forme
» racines réelles pofiâves. L*ilroftre M.Halléy lui If comme Harriot, les équationspar la multiplica-»
M fait même avec fondement quelques reproches fur tion de leurs racines fimple» at fts découvertes
» les règles qu'il donne pour cela. «dans t'Analyse pure fe réduifemprincipalement
» Ce queviete avoit omis de faire au fujet du deux. La première d'avoir enfeignécombien il fe
«nombre des fadnes, Maniocquivintbientôt après, trouve de racinespofirives ou négatives dans les
le tenta inutilement dans loft a équationsqui n'ont point de racines imaginaires.
t'idée que Von doit fe former de cet ouvrage, eft royti Racine. La féconde ,c'eft remploi qu'il
précisémentcette qu'en donne fa préface car pour » fait de deux équationsdu Second degréà coefficient
h celle qu'on pounpit en prendre par la Icôure du indéterminés, pour former par leur m\iltiplication
traité d'Alain de Wallis, elle ne feroit point du uneéquationqui puifle être comparée terme à ter-
tout jufte. Non -feulementce livré ne comprend me avec une propofée quelconque du quatrième
point, comme WaUis vouloit l'iiulmier tout ce 1»degré afin que ces comparaisonsdifférentesfour-
qui avoit été découvert de plus intéreffant daos » riiflontladéterminationde toutesies "déterminées
» qu'il avoit prifes d'abord, fie que la propofée fe
» 1 Analyfe torique Waltis a écrit on peut même
dire qu'il mérite 1 peine d'être regardé comme un trouve aine décomposéeen deux équations du fe·
d'invention. Les abrégés que Harriot a cond degré faciles.à réfoudre par les méthddes
» ouvrage m
» imaginés dans VJlgein, Ce réduifent à marquer les
qu'on avoit déjà pour cet effet. r <(/* ùiomittUt
M produitsde
différentes lettres en écrivantces let-

» garder Defcartescomme l'inventeur de ta méthodd


» nous ne nous arrêterons point à obferver avecWal-
» lis qu'il a employé dans les calculstes Ïettret mi-
» nufcules au lieu des majufcules^. Il n'a pobt fun-
» plifié les expreffionc ou une mëme'lettre le trou-
» des indéterminés car c'en cette méthodequ'on
» depuis âppellée 8e qu'on nomme enroré
j
1» d'hut proprementVAnatyfi Il Défiants quoiqu'il
au
voitpïufieurs des
h pniflances, w te fur-tout»& après luiHarriot, eaeuffehttfucon*
» bientôtque c'eft à Départes qu'on doit cet abrégé, »noutance.
ainu que les premiers élémens du calcul des puifc
i* fances} découverte qui en étoit la faite naturelle w
j
Quant à l'Analyfe,le feùlpas paroif- » qu'on doit inconteftablementles deux découvertes
> fe proprement y avoir fait tf qui en font commela bafe. Je parle de la détermi-
dans ta formationdes équations du f le en 4* de.
«- gré» les racines négatives,

On peut y ajouter l'idée de déterminer ta naturel


H
» des courbes a double courbure par deux équations
•» 74) la méthode des tangentes,
1* formetes équations du 4" degré > dont les quatre
» qui eft comme le premier pas qui ? fait fait vers
» les infiniment petits (pagt 4S) en6nla détermi-

m pas être Imaginaires en un feul point les rayons de lumie-


fa»$îiiâjif#s:,pures,
»& deux r ir d^aum

des
w 8c que

» peu quireûetaà Hatnôt


fontfemerft dans
de on Atffbn
Ôté, qui appartiens
x ort aura
les racûies
» Outre la
deux polynôme*, négati-
du Ccne dela multiplication ligne
»
m fur enacun de- ce
qui foulage beaucoup l'imagination. CVft lui quit
If
bre Ct l'dpece des racines des équations quelcon- royale de Londres a publié un excellent traité fur
w que» du }*& du 4* degré foit au moyen des le- cette matiere, enanglou, «cendeux volumes i+A°,
Eûtes fur les formules algébriques» intitulé Elhmsd'Jlgtht. Nom avons suffi des élé-
w marquesqu'il a réputation de
» foit en employant à cet ufagedifférentes obferva- mens SAlgAnètM. Clairaut doat la
géométriques. l'auteur aflûre Je fuccès & le mérite.
n tlons fur fes conftruâions On a appliquéau«iYAl$*n à la confidérauon K
au calcul des infinis ce qui a donné naiffance à une
calcul algébrique
dmérensauteurs,Pebaune par exemple jufqu'à nouvelle branchefort étenduedu
c'eft ce que l'on appellela doctriiu du fluxions ou U
» ce que riiluftre M. HaUey y ait mis pour awfi fi- Différentiel.
«dire, la dernière main dans un beau mémoirein-
TranfaBons ptilofipkiauts tfi. 100. On peut voir à VartieltAnalyse les principaux au-
w (été dans les
» an. 2. an. 1S87, & qui porteje titre fuivant Dc teurs qui ont écrit fur ce fujet.
radicum aquationitusfoliduse biauadra-
in Je me fuis contenté dam cet article de donner
M numéro
quart» pouflatk, twumatu iùw- l'idée généralede l'Alpin, telle à-peu-près au'on
» ckistfivt wtim ac la donne communément & j'y ai joint d'après M.
» abus tractatulus.
fût né dans un tems oulAna- rabbé du Gua, Huftoirede ires progrès. Les favans
» Quoique New|onprévue parfaite, cependantua trouveront à Van. Arithmétiqwevni verselle
et Iyfe
paroiffoitdéjà
fi grand génie nepouvoat manquer de trouver à y des réflexions plus profondes fur cette Science 8ç
Il donné en effet fuccefuvement à Von. Appucattion des obfervationsfur l oppU-
m ajouter encore. a Giomknt. (O)
dans fon Arithmétique urùverfelle i°. une règle
très-élégantefit très-belle pour connoître les cas ALGES
?&*{.
adj. m. çe qui appartient à 1 Al-
ALGEBRE.
avoir des divifeursratio- gebre.
M ou les équations peuvent Ain6 l'on dit «araSms ovJymMts ml$iinamt,
» nels & pour déterminerdans ces cas quels poly- emtrks algàriquts fihuiomt algtiriqua. Voyt^ CA-
être ces divifeurs s°. une autre
» nomes peuvent
» règle pour reconnoître dans un grandnombre d'oc- RACTERE, &c.
doit fe de racines ima- Court* algibriqut,c'eft une courbe dans laquellele
il caftons combien il trouver
» ginaires dans une équation quelconque une troi- rapport des abfcifles aux ordonnées peut être dé-
déterminer d'une manière nouvelleles terminé par une équation alg&riqut. VoyaCourbe,
w Semé pour
On les appelle aunilignts ou toark* giomdtriauui,
limites des équations enfin une quatrième qui eft
w peu connue,
mais qui n'en eft pas moins belle, Feyei GiOMÉTRiQUE..
Lescourbesolgibriquu font oppofées aux courbes
m pour
découvrir en quel cas leséquationsdesdegrés
fe réioudre en d'autres de degrés in- mkhéutiqmmtranfftndantts.
H pairs peuvent & Tran$cenpahï.
férieurs, dont les cœfficiens ne contiennent que
ALGEBRÏSTE f. m. fe dit d'uneperfonnevertée
w
de impies
A cela il
radicaux
faut
du premietjdegré.
joindre l'application des fractions dans f Aleefeei, Foyer Algèbre.
f.
(0)
ALGElÈB on ALGEK1B, m. mm d'Aflromg
s» au calcul des
expofans l'expreffionen fuites snfi-
M nies des
puàffances entières ou fractionnaires po» mie;c'etilenom d'ane étoilede la feconde grandeur,
d'unbinôme quelconque; 1 ex» au côté droit de Perfée. Faytt Persêe.
(0)
» foi ves ou négatives fous le ALGER, royautned'Arqué dans la Barbarie,
? cellente règle connue nom de~RegU du pa-
& au moyen de laquelle Newton borné à l'eft par Ie royaume de Tunis, au nord par
» la Méditerranée, à foccideatpar les royaumes de
affigtfe «n fpites infinies toutes les racines d'une
équation quelconque enfin la belle méthode que Maroc fie de Tafilet fie terminé en pointe vers le
donnée pour interpoler les fériés, & m\ài. long. iÇ.zS. lot. 34. 37.
m cet auteur a ALGER, ville d'Afrique dans ta Barbarie, capi-
#
» Quanti l'application de l'Analyfe à la Géomé*
tale du royaume d'Alger, vis-à-vis l'île
trie, Newton a fait voir combienil y étoit verfé, Long. 2.1.20. lot. 3G. 30*
ALGESIRE,fille d'Efpagnedans l'Andaloufie
> v
les feintionsélégantesde diffé-
» non-feulementpar l'ap-
n rens problèmes qu'on trouve ou dans fon Arith- avec port fur la côte du détroit de Gibraltar.On3ô.
universelle Sans fes principesde la pelle au£ vimx Gibraltar. Long. 12. &8. tef.
n métique naturelle,ou mais priaeipaleruaeitit par fon ALGHIER ville d'Italie fur la côte occidentale
m
Philoibphie
srotfimt ardre.
» excellent traité da Ligna dm ALGOU>ES on ALGOÎDE» rtw Algwette.
» Courbe».
Voila tout ce que nous dirons fur le progrès de ALGOL ou sitt dt Midufe étoile fixe de la troi-
fieme griuadsur» dams la conMlatioa de Perfée. Foy»
T Algèbre. Lesélémens de cet art furent compilés &
publiéspar Kerfey en 1 671 l'Arithmétiquelpécieu- peiipleâe l'Apènque fepten-'
le &:la nature des équationsy fontamplementcxpli- » ALGONQUINS,
qxiétstk éclairciespar un grandnombred'exemples trionale, au Canada ils habitent entre ta rivière
différais on y trouve toute la fubftance de Dio» d'Ontoaac Scie lac Ontario.

la.
de Ghetiiildus.La
par Preftet en 1694*
ces auteurs ne
même
parient
a
phante. Ors y a ajoutéplu6eurschoies qui regardent
moltuion mathématiquetirée
& Pj»
a étéexécutée depuis
Ozaaam
point, ou ne
en 1703. Mais.
parlent que fort
AI-,GOR.n'HME,f. m. mm AraU, employé par.
quelques auteurs ,& fiagulierement ar
les Efpa-

brièvement de rapj^ication de la Géo-


métrie. Guifnée y. » fuppléédans un traité écrit en
françois, qu'il afiO»poHe exprès fur ce futet, Se qui
a été publié en 170c aiiffi-men que leSêSions
FHopttal dans fon éaid du
Marquis de
eoni-
comprendles &c de l'Anthmétique vulgaire.
C'eft ce qti'onjippditeautrementLogijî^utnomiraate
aws » 707. Le traité de la Grmikiar, du P. Lamy de. Ou numéral*. &e*
l'Oratoire'; le démontrfc, Ainfi l'on dit Ydfomhmtdes eatièrs. Valgorithmv
du P. Rcyneaa i &iafwm* du Cak»lt du même au- des fractions,Valgorùfwusdes nombres foard». Foy%
leur, font suffides ouvragesoù l''on peut s'inftruire Fraction «Sourd, &t, (0)
ÀjbGOW, payi C Allemagae
que
de
à
enfin M.
Cambridge,
Sauoderibn
êc
prôfcfîcur
meoibre de la
en Ma-
fociété la Souabe..
» qui fait partie do.
ALGUAZIL f. m. (Hijl. mod.) en Espagne
appelions ici-V
quels
la réduit en forme de grains ce font ces

«que
on donne le nom de manne J'Allia,;
les naturels du pays appellent trangtbin ou
gent ou txtmt. Ce arabe^ uruÙMbin. On la recueille principalement aux envi..
comme confer- ville de Perfe oit on la réduit cd

dit
ALGUE
au fond des eaux 6c 0 lent emmées on leur préfère les plus petits qui cepen*
dant pour la bonté font au-deffousde notre manne
qui
On en fait fondretrois onces dans une infufionde
aux malades qu'on
ALHAMA,ville d*Efpagneau royaume de Gre*
Elle
Ondit qu'elle toiles de coton qu'on apporte
en Hollande des Indes orientales par les retours de
terme durementtatin.
qui «'employé en
de procédurecriminelle, pour lignifierVatfincé
lieu ou on l'accufe d'avoir
commis le crime ou le délit ainfi alléguer ou
prou-

quatre cavités*Le» Ce mot


nourriture dont il eft bew.
coup parlé dans les anciens,fit cependant affez pea

caves de l'autre» plupart des par.


mondé dit
prene»4» l'hydromel fi vous avez l^eftomac
ventre reflertfé j ttrenerJe au contrairedans
de Veati fi voua avez le ventretoit-
dd
nteUleur
après
latifiute,ditAretée,
iih. I. dtMorb.
mieux, compositionde l'une de l'autreeft fim-
en'
aurait It
oiti
vaut mieux pour l'eftomac que le

(il s'enfuit de
même chofe.) On
grec pu
d'épeautre qui
rit

lit dans Oribafepas


nourrit

tout-
tout-
de Paul lE.-

que l'a~
on ne forme dos alimens
liquides qu'avec une extrême attention. Galien eft

froment d'un foc vùqueux 6x nourriffant

fromensiapr^avoir parlé des pains, de leurs efpe-

gue,8c de couleur de pourpre..

f
autre

Méfojpotamie. 6elefin le gros s'afi-pelle aphairtm*$
ses feuilles
en-
la préparation
couvrent dans les grandes chaleurs de l'été li-
d'une dit en-
queur graffe & onûucufe U qui
a à-peu-prè$ la core que l'tiita eft de l'inventioades Romains dc
faces de deux pavillons ou de deux baiimensiepares
que.les Grecs
Grecs ,r
comparées,
font à une ceraJaUbuce l'un de l'autre ont la même
avoient conclut que la foîlUe font fur une même ligne droite, on dit
régler parte Rations fixes le devant d'un mur

"lïïciUR^fi&^S-S^0"1»^ ALITER V.k^fta^trechofe^ngénéral,


Publiques, que placer atufieuis objets de manière qu'ils foient
PLAN,
p!an. f^LiGME,
meLnt
qu'en
manière
ce piquette ToeUafe
près

dans
on lestsars5<fc
quand
coaaerie, Setent
Ils
hlarrpe,
«1 leteneut
r *citracer
nv
des
finirformer
«ippcîl&fowJ despjrt««
allée-,
deftinée à fournir à quelqu'unces befoins, qu'on ap- vaife qualité. Ces qualité tant l'alkalefcencc l'a-
pelle aufü par cette rait on penfion alimentaire. cidité, la qualité rance la vifcotité & la glutinoiité
Ainfi l'on dit que les enfans doivent les alimtns à toutes ces qualitésméritentl'attention des Praticiens,
leurs pere & mere s'ils font en néceffité & un pere & font un des plus grands objets dans les maladies.
ou une niere à fes enfans même naturels un mari 1°. Tous les alimens tirés du regne animal font al-
éR obligé de nourrir & entretenir fa femme quand kalins, de mêmeque toutes les plantes légumineufes
elle ne lui auroit point apporté de dot comme la & cruciferes. Les chairs des animaux vieux ou fort
femme eft obligée de fournir des alimtns à fon mari exercésfont encore plus alkalines. Les fels volatils
Ibrfqu'il n'a pas de quoi vivre le beau-pere & la des parties des animauxs'exaltent de même les
belle-mere font pareillementobligés d'en fournir à huiles, & produifentl'effet des alkalis volatils.que
Fovtt
leur gendçe & à leur bru & le gendre & la bru à
heur beau-pere ou leur belle-mere tant que l'allian- z°. L'acidité des alimens eR occafionnée par les
ce dure. fruits acides les herbes les fruits d'été les boif-
Le père n'eft pas obligéde fournir des alimtns à un fons acides, le lait, les vins acides, Pefprit-de-vin
enfant qu"d eft dans le cas de ,deshériter; ni l'ayeul la bierre & .enfin toutes les fubflances ou l'acide
à fes petits enfans fi leurpe re s'eft marié fans fon domine. Cette acidité produitdes maladies dans
confentement,à moins qu'il n'ait fait les Sommations où les organes font trop foibles pour dénaturerceux ces
refp eûueufes. acides & empêcherleur effet pernicieux. 1'. ACIDE.
Pour la faveur des alimtns il eft défendu de faire 3°. La qualité rance des alimtns eft fur-tout
remar-
aucune ilipulation fur les revenus à écheoir pour quable dans les chairs falées le lard les grailles
les éteindre ou les diminuer on n'en admet point trop vieilles, de même que les huiles elle eft auffii
la compensation. Les conteflationspour caufe dafi- produite par le féjour trop long de ces alimens dans
mens doivent être jugées fommairement,& le juge- leftomac fans être digérés. Elle produit les mêmes
ment qui intervient doit être exécuté nonobftant maladies que Palkalicitédes humeurs, & demande
l'appel. Les alimtns légués par teflament font or- les mêmes remedes.
donnés, par provifion, fi l'héritier eft abfent ou qu'il 4°. L'acrimonie muriatique eft produite
differe d accepter la fucceffion. Quand le Prince ac- alimtns falés, les poiffons les chairs falées, lapar les
corde des Lettres de furféance ils en font exceptés. gran-
de quantité de fel dans les alimtns & leur affaifon-
Si les alimtns ont été légués jufqu'àfâge de puberté, nement de trop haut goût la quantité, des épiceries
elle eft réputée pour ce cas ne commencerqu'à dix- & aromatesengendrentdes maladies qui dépendent
huit ans. de l'acrimonie muriatique telles qae le fcorbut des
C'eft auffi en conféquence de la faveur que mé- pauvres & des gens de mer, & le fcorbut des gens
ritent les alinuns que le Boulanger & le Boucher, oififs & fur-tout des riches & des
& autres marchands de fournitures de bouche,font, gens de Lettres.
Voyei SCORBUT 6- ACRIMONIE.
dans quelques Jurifdiâions préférés aux autres 50. La vifeofité & la glutinofité fe trouvent dans
créanciers. ( H j les 4/;mens durs ténaces compacts,dont le fuc en:
Au MENS (les) méritent une attention finguliere muqueux vifqueux & comme de la colle tels font
dans la pratique de la Mtdtcint car on peut les regar- les viandes dures les extrémitésdes animaux les
der 1°. comme cauflps des maladies lorsqu'ils font ou peaux, les cartilages,les tendons telles font les plan.
vicieuxou pris en trop grandequantité i°. comme tes légumineufes,les féves & les pois les fèves de
remèdes dans les maladies ou comme faifant par- marais, &e. Cette vifeofité produit les maladies de
tie du régime que doiventtenir les malades pour.ob- Pépaiflifferaent & de la vifcofité des humeurs; l'obf-
tenir leur guérifon. truôion des petits vaiffeaux les .flatuofités les co-
Dcs alimtns confldiriscomme caufe de maladies. liques venteufes& .fouvent bilieufes avec diarrhées.
Mais ces différentesfortes d'alimtns ne produifent
On peut confidérer dans les aJimens leur quantité ces effets qu'à raifon de leur trop grandequantité ou
leur qualité le tems de les prendre les fuites des de la difpofinon particulieredu tempérament d'ail.
alimensmêmes. Tous ces motifs peuvent faire envi- leurs le défaut de boitron fufKfante ou même le
fager les alimtns comme caufes d autant de maladies, de boiffon fervent encore à diminuerles forces des
trop
& tendent à prouverque ce n'eft pas fans raiibn que organes de la drgeftion.
les plus grands Médecins infitient fi fort fur la diète III. Le tems de prendre les alimtns influe fur leur
dans la pratique ordinairede Medecine. altération.Si on les prend lorfque l'eftomac eft plein
1. La quantité trop grande des alimtns devient la & chargé de crudités ou de falure ils ne fervent
caufe de nombre de maladies. En effet les alimtns qu'à l'augmenter lorfque Peftomac eft vuide,&leur
amaffés dans Peftomac en plus grande quantité qu'il quantité immodérée ou leur qualité vicieufe ils
n'en peut porter caufeot à ce vifcere un grand tra- ne
peuvent produire que des effets pernicieux.
vail la digeftion devient pénible les deux orifices Si on mange aprèsune grandeévacuationde fang,
du ventriculefe trouvent fermés de maniere que les de femence ou de quelqu autre humeur, la digeftion
alinuns ne peuvent en fortir; ce qui excite des car- devientdiBcile à caufe de la déperdition des efprits
dialgies, des douleursdans l'épigaftre des gonfle- animaux.
mens des hypochondres des fucbcationsqui font 3°. Lorsque l'on mange dans le tems de la fievre,
plus grandes iorfqu'on eft couchéfur le dos & fur le alors les fucs digeltifs ne peuvent fe féparer parj'é-
côté gauche;parce que le diaphragme étant hori- rétifme & la trop grande tenfion des vifeeres il fe
fontal, le poids & la plénitude de Peftomac rem- forme un nouveaulevain qui entretient & augmente
portent fur la contrachonde ce mufcle, & le ven- celui de la fievre.
tricule ne fe vuide que par des convulfions fans La cure des .maladies dont la caufe eft produite
avoir changé le tiffu des afin=; ce qui caufe des par les alimtns,fe réduit à enleverla falure qu'ils ont
diarrhées, des Uenfejries, & des coliques avec dysen- formée à empêcher la régénération d'une nouvelle,
terie. S'il pafle dalb les vaifleaux lactées quelques & à fortifier 1 eftomac contre les effets produits ou
epaifnffent le chyle, comme nous l'allons voir. par la quantité ou par la qualité des alimtns.
Le premier moyen confifte à emp oyer
félon la les éméti-
IL La qualité videufedes alimensproduit un effet fi Peftomac eft furchargé,
ques, nature &
encore plus dangereux en fe digérant ils fe mêlent la force du tempérament t'émétique eft préféra-
avec les humeurs à qui elles communiquentleur mau. ble aux purgatifs, d'autant que ceux-ci mêlent
une
partie-de la falure dans le fang & qug, l'émétique
il y a d'œufs d'infectes dans tous les alimens.
l'emporte de l'eftomae & purge feul ce vifcere de h M. Lemery a prou vé dans un de fes Mémoires
façon la plus efficaceà Cependant c'eft, au Médecin que de tous lés alimtns ceux qu'on tire des, végétaux
à examinerJes cas la façon & les précautions que étoient les plus convenables aux malades parce)
demande l'émétique.. qu'ayant des principes moins développés ils fem-
Le fécond moyen confifte a empêcher ta falure ou Ment être plus'analogues à ta nature. Cependant Je.
les-crudités de te former de nouveau les remèdes bouillon fait avec les viandes eft la nourriture que
les meilleursfont le régime & la diète, qui confident l'ufage a établie, & qui pàflegénéralementpour la
à éviter les caufes dont on a parlé ci-deffus ainfi on plus faine & la plus néceflaire dans te cas de mala-
doit changer la quantité la qualité des alimens & die, où elle eft prcfque toujours la feule employée:
les réglerlelon les tenuindiquéspar le régime. Voyt[ mais ce n'eft que par l'examende fes principesqu'on
RiciME,( N) J, fe peut garantir du danger delà prefcrire trop forte
Si certains alimenstrès fains font, par ta taifon dans les circonftances où la diete eft quelquefois le
qu'ils nourrilTenttrop, des alimens dangereux pour feul remède ou trop foible lorfque le malade ex-
tenue par une longue maladie a besoin d'une nour-
un malade tout aiment en général peut avoir des
qualités ou contraires ou favorables à la fanté de ce- riture augmentée par degrés pour réparer fes forces.
lui qui le porte lemieux.Il feroitpeut-êtretrès-difficile Voilà ce qui détermina M. Geoffroy le cadetà entre-
d'expliquer phyfiquementcomment cela fe fait, ce prendre analyse des viandesqui font le pins d'ufa-
qui constituece qu'on appelle le tempéramentn'étant ge, & ce qui nous détermine à ajouter ici l'ànalyfe
pas encore bien connu ce qui constitue la nature
de ou tel aliment ne l'étant pas affez ni par con-
tel Son procédé général peut fe diftribuer en quatre
féquentle rapport qu'il peut avoir entre tels & tels parties: i°. par la fimple diftillation au bain-marie
alimens & tels & tels temperamens. Il y a des gens & fans addition, il tire d'une certaine quantité,com-
qui ne boivent jamaisde vin, & qui fe portent fort me de quatre onces d'une viande crue, tout ce qui
bien; d'autres en boivent, & même avec excès, peut s'en tirer i°. il fait bouillir quatreautres on-
& ne s'en portent pas plus mal. Ce n'eft pas un hom- ces de la même viande autant & dans autant d'eau
me rare qu'un vieil ivrogne mais comment arrive- qu'il faut pour en faire un confommé c'en-à-dire
t-il que celui-ci feroit enterré à l'âge de vingt-cinq pour n'en plus rien tirer après quoi il fait évaporer
ans s'il faifoit même un utàge modéré du vin & toutes les eaux où la viande a bouilli & il lui rené
qu'un autre qui s'enivre tous les jours parvienne à un extraitauffi folide qu'il puiire être qui contient
1 âge de quatre-vingts ans ? Je n'en fai rien je con- tous les principes de la viande dégagés de phleg-
jeQure feulementque l'hommen'étantpointfait pour me Se d'humidtté 3°. il analyse cet extrait, & fé-
paffer tes jours dans l'ivreffe & tout excès étant pare ces principes autant qu'il eft pofiible 40. après
vraiflembiablementnuifible à la fanté d'un homme cette analyfe il lui relie encore de 1 extrait une certain
bien conftituc il faut que ceux qui font excès con- ne quantité de fibresde la viande frès-defféchées Se.
tinuel de vin fans en être incommodés, foient des il les analyfe auflï.
gens mal constitués,qui ont eu le bonheur de ren- La première partie de l'opération eft en quelque
contrer dans le vin un remède au vice de leur tem- forte détachée des trois autres parect qu'elle n'a
pérament, & qui auroient beaucoup moins vécu pas pour fujet la même portion de viande qui eft le
s'ils avoient été plus fobres. Une belle queftion à fujet des trois dernières. Elle eft néceffaire pour dé-
propofer par une Académie c'eft comment le corps terminer combien il y avoit de phlegme dans la por-
fe fait à des chofes qui lui femblent très-nuifibles tion de viande qu'on a prife ce que les autres par-
par exemple les corps des forgerons, à la vapeur ties de l'opération ne pôurroiem nullement détetmtt
du charbon qui ne les incommode pas & qui eft ner.
capable de faire périr ceuxqui n'y font pas habitués; Ce n'eft pas cependant qu'on ait par-là tout le
& jusqu'où le corps fe fait à ces qualités mrifibles. phlegme ni un phlegme abfolument pur il y en a
Autre question, qui n'eft ni moins intéreffante ni quelques parties que le bain-marie n'a pas la force
moins difficile, c'eft la caufe de la répugnance qu'on d'enlever parce qu'eues font trop intimement en-
remarque dans quelquesperfonnes pour les chofes gagées dans le mixte & ce qui s enleveeft accom- t
les meilleures & d'un goût je plus général &c celle pagne de quelques fels volatils qui fé découvrent
du goûrqu'onremarque dans d'autres pour les cho- par les épreuves chimiques.
fes les plus malfaines & les plus mauvaifes. La chair de bœufde tranche fans graine fans
Il faelon toute apparence dans la nature un os fans cartilages ni membranes, a donné les prin-
grand nombre de lois qui nous font encore incon- cipes fuivans de quatre onces mues en diftillation
nues, & d'où dépend la folution d'une multitude aubain-marie, fans aucune addition, il eft venu s.
de phénomènes. Il y a peut-être auffi dans les corps onces 6. gros 6. grains de plegme ou d'humidité
bien d'autres qualités ou fpécifiquesfougénérales, qui a paire dans le récipient. La chair reliée feche
que celles que nous y reconnoiffons.Quoi qu'il en dans la cornue s'eft trouvéeréduite au poids d'une
toit, on fait par des expériencesincontestables qu'en- once 1. gros 36. grains. Le phlegme avoit l'odeur
tre ceux qui nous fervent d'ali/nens ceux qu'on de bouillon. Il a donné des marques de fel volatil
en
foupçonneroit le moins de contenir des œufs d'in- précipitant en blanc la diffolutionde mercure fubji-
feRes en font imprégnés & que ces oeufs n'atten- mé corrofif & le dernier phlegme de la diftillation
dent qu'un eftomac, & pour amfi dire, un four pro- en a donné des marquesencore plus fen1ibles en pré-
pre à les faire éclorre. Yoye^ Mlm. icCAcad. lyjo. cipitant une plus grande quantitéde la même diffo-
page J<7. 6- Hijl. de l'Acad. lyoy.pagc g. oit M. lution. La chair deflechée qui pefoit 1. once 1. gros
Homberdit qu'un jeunehomme qu'il connoffoit & 3 6. grains, mife dans une cornue au fourneau de
qui fc portoitbien, rendoit tous les jours les felles re-
verbere a d'abord donné un peu
depuis quatre ou cinq ans une grande par 'quantité de gé d'efprit volatil, qui pefoit 1. gros" 4. grains; puis
vers longs de cinq ou fix lignes quoiqu'il ne mangeât gros 46. grainsde fel vtilatil & d'huile fétide qui.
ni fruit ni falade & qu'if eût fait tous les remèdes n'a pu s'en féparer. La tête morte pefoit ..j. gros'.3°'
connus. Le même Auteur ajoute que le même jeune grams c'étoit un charbon- noir, Tûifant & léger,* qui
homme a rendu une fois ou deux plus d'une
& demie d'un ver plat divifé par noeuds d'où aune a été calciné dans un creuiet à fetr-très-violent.Ses
l'on cendres expofées t'air fe font humeftées & ont
voit, conclut rHuiorien de l'Académiecombien augmente de poids lefGvées l'eau de leur leflive
n'a point donné de marques de fel alkali, mais de La lcflive qu'on a faite après la calcinationn'a pu
fel marin. En précipitant en blanc la diffolution du altérer la diffolutiondu mercure par l'efprit de nitre,
mercure dans l'efpnt de nitre, elle n'a caufé aucun parce que lorsqu'on a analyfé ces nbres de bœuf
changementla;diflblutiondu fublimé corrofif fi deflechees, elles épient déjà dénuées, non-feule-
ce n'eft qu'après quelque tems de repos ÏI s'eft for- ment de tout leur fel effentiel ammoniacal, mais
mé au bas du vaiffeau une efpece de nuage en forme encore de leur fel fixe, qui eft de nature de fel ma-
de coagulum leger. Or nous ne connoiflbns jjufqu'à rin, puifqu'ellesont paffé pour la plus grande partie
préfent que les fels qui font de la nature du tel am- avec les huilesdans l'eau pendant la longue«bulli-
moniac, ou lefel marin qui précipitenten blanc la tion de cette chair. Cette leflive a feulement teint
diffolution de mercurepar l'efprit de nitre, & feule- légèrementde couleur d'opale la diflblutiondu fu-
ment les terres abforbantesanimales qui précipitent blimé corrofif; preuve qu'il y reçoit encoreune pour-
légèrementla diffolution du fublimé corrofif. tion huileufe.On fait que les matières fulphureufes
Quatre onces de chair de bœuf féchie au bain- précipitent cette diflblution en noir, ou plûtôt en
merie, enfuite arrofée d'autant d'efprit-de-vinbien violet foncé, dont la couleur d'opale eft un com-
rectifié & laiffée en digeftion pendant un très-long mencement.
tems n'ont donné à 1 refont -de-vin qu'une foible On connoît donc par l'analyfe de l'extrait des
teinture l'efpritn'en a détaché que quelques gout- bouillons,qu'il paffe dans l'eau pendant l'ébullition
tes d'huile; la couleur qu'il a pnfe étoit rouffe, & de la chair de boeuf, un fel ammoniacalqu'on peut
{on odeur étoit fade. L'huile de tartre mêlée avec regarderjcomme le fel eflentiel de cette viande &
cet efprit, en a développé une odeur urineufe fon qui paroît dans la diûillation de l'extrait fous une
mélange avec la diffolution de mercure par l'efprit forme différentedecelui qu'on retire de la chair lorf
de nitre a blanchi il s'y eft fait un précipité blanc qu'on la diftille crue.
jaunâtre puis cette liqueur eft devenue ardoifée M. Geoffroy a fait les mêmes opérations fur la
à caufedu fel ammoniacurineux dont Pefprit-de-vin chair de veau, celle de mouton, celle de poulet, de
s'étoit imbu. L'effai de cet efprit-de-vin,mêlé avec la coq, de chapon, de pigeon, de faifan, de perdrix,
diflblutiondu fublimé corrofif,a produit un précipi- de poulet-d'inde; & voici la table du produit de fes
té blanc qui eft devenu un peu jaune la précipita- expériences.
tion ne s'eil faite dans le dernier cas que par le dé- Omit. Crt4> Crêùu,
Chair dt bœuf crue, dijlillic au bam-
veloppementd'une portiondu fel volatilurineux,qui
a paffé dans l'efprit-de-vinavec le fel ammoniacal.
Quatre onces de chair de bœuf ayant été cuites
dans un vaiffeau bien fermé avec trois chopines
d'eau, & la cuiflbn répétée fix fois avec p*areille
quantité de nouvelle eau, tous les bouillons mis en-
femble, & les derniersn'ayant plus qu'une odeur de
veau très-légère,on les a fait évaporer à feu lent;
on les a filtrés vers la fin de l'évaporation pour en
féparer une portion terreufe,& il eft refté dans le
vaiffeau un extrait médiocrementfolide qui s'hu-
sneâoit à l'air très-facilement,& qui s'en: trouvé pe-
fer 1 gros 5 6 grains, c'eft à-dire que quatre oncesde
bœuf bouilli donnant 1 gros 56grainsd'extrait, une
livre de femblable boeuf eût donné 7 gros8 grains de
pareil extrait; plus t onces 16 gros 64 grains de
flegme & 3 onces gros de fibres dépouillées de
tout fuc. On conçoit que ce produit doit varier félon
la qualité du bœuf.'Au refte le bouillonfait d'une
bonne chair de bœuf,dénuéede membranes,de ten-
dons, de cartilages, ne fe met prefquejamais en ge-
lée j'entens par gtlit une mafle claire & tremblante.
L'extrait de bœuf qui pefoit 1 gros ,6 grains ana-
lyfé, a fourni t gros grains de fel volatil attaché
aux parois du récipient,non en ramifications,com-
me ordinairementles fels volatils, mais en cryftaux
plats formés, pour la plûpart en parallélépipèdes.
L'efprit & l'huile qui font venus enfemble après le
fel volatil, pefoient )8 grains. Le fel fixe-de tartre,
mêlé avec ce fel volatil paru augmenter fa force,
ce qui pourroit faire foupçonner ce dernier d'être
un fel ammoniacalurineux. La tête morte ou le char-
bon refté dans la cornue, ¡toit très-raréfié & très-
leger il nepefoit plus que fix grains fa leûlve a
précipité en blanc la diflblutionde mercure, com-
me a fait la leflive de la cendre de chair de bœuf
crue dont j'ai parlé ci-deffus. Les 6 gros 36 grains
de la marne des fibres de boeufdefféchées anal
fées de la même façon, ont têbdu gros d'un fel
volatil de la forme des fels volatils ordinaires, &qui
s'eft attaché aux parois -du récipient en ramifica-
tions, & mêlé d'un peu d'huile fétide aflez épaifle
mais moins brune que celle de l'extrait qui a été ti-
rée du bouillon,L'efpnt qui étoit de couleur citrine,
féparé de fon huile, a pefé 36 grains; la tête morte
pefoit un gros 60 grains.
Les dofes d'extraits marquées dans ces tables,
mettent en état de ne plus Mire au hafard des mé-
langes de différentes viandes fans favoir précifément
ce qu'on y donne ou ce qu'on y prend de nourriture.
Ceg dofes fonit les dotes extrêmes c'efl-à-direqu'-
elles fuppofentqti'on a tiré de la viande tout ce qui
pouvoit s'en tirer par l'ébullition. Mais les bouil-
lons ordinairesne vont pas jufque-là, & les extraits
qui en viendraientferoientmoins forts. M. Geoffroy
en les réduifawt à ce pié ordinaire,trouve qu'on a
encorebeaucoup de tort de craindre, commeon fait
communément, que les bouillons ne nourriffentpas
aflez les malades. La Médecine d'aujourd'hui tend
allez à rétablir la diète auftere des anciens mais
elle a bien de la peine à obtenir fur ce point une
grande foùmiflion.
ALIMENT, f. m. (PfyfwtogU.) eO. tout ce qui
peut fe diffoudre & fe changeren chyle par le moyen
de la.liqueur ftomacale& de la chaleur naturelle
pour être enfuite converti en fang, & fervir à l'aug-
mentation du corps ou à en réparer les pertes con-
tinuelles. ^«{Nourriture, Chyle, S ANG,
Nutrition, Ce du
verbe alere nourrir.
Les premiers hommes ignoraient les vertus des.
viandes, des fruits, des plantes, des bêtes fauva-
ges, de l'eau froide, &c ils ont par conféquentdû
faire bien des tentatives à leurs dépens. Tel aliment
qui convient à un corps robufie, dérange détruit
un fujet foible & délicat: ce qui eft faan dans un
climat froid, ne l'eft pas dans un pays chaud. Sa-
voit-on tout cela autrefois ? On ufoit de chofes dan-
gereufes, parce qu'elles étoient inconnues, & cela
arrive encore aux navigateursdans les pays loin-
tains. On fait àue les foldats d'Antoine, furentobli-
gés en Aflyriede manger les racines qui fe rencon-
I troient; il s'en trouvée venimeufes,qui les firent
tomber dans le délire, au rapport de Plutarque 6c
I Diodore de Sicile raconte que les Grecsà leur retour
de l'expédition de Cyrus, te nourrirent pendant 14
heures du miel de la Colchide. Boerh. comment. (L)
ARMENT DU reVjfàbuium irnis, fignifie tout ce

&e..
qui fert à nourrir le feu, commele bois, les huiles,
Se en général toutes les matières «races & fulphu-
reufes. Voyez Feu & CHALEUR. 0 Il
AÏSmENTAIRE, adj. (ThyJàtlogU.) ce qui a mp-
port aux alitnens oid la
nourriture. f«y«t Nqur-
riture,
Les anciens médecins tenoient que chaque hu-
meur étoit compofée de deux parttes;Humeur
une alimen-
& Ex-
taire, & une excrimtntitUUe. V oyt{

Conduit alimentaire eft un nom que Tyfon «


quelques auteurs donnent a cette partie du corps,
eft entrée
par oit la Nourriture paffe depuis qu'elle
l'anus, & qui
la
dans bouche, jttfqu'à
comprend léjgofief, l'eftômac, les irfteftws. royei
ESTOMAC, &c
Morgagniregardetout le conduitalimentaire (qui
comprend l'eftomac, Ies intestins, & les veineslac-
tées) comme formant une feule glande, qui eft de
la même nature, qui a la même ftrj»aure& lesmê-
GLANDE.
mes ufages que les autres
glandes du corps. f^oy*^

Chaque glande a fes vaifleaux différens, lecré-


aufli réfervoir
A
commun,
toires& excrétoires, & fon
où la matiere qui y eR apportée reçoit fa premier*
préparation par voie de digeftion, ée
Dans cette vafle & importanteglande que forme ALIPTE R ION en latin onUuarlum f. m. (Hifl.
le conduit alimentaire le gofier & l'cefophage font anc.) étoit un des appartemensdes thermes des an-
le vaiffeau déférent l'eftomaceft le réfervoir com- ciens, dans lequel les athlètes fe rendoient pour fe
les veines tarées font les vaifleaux fecrétoi- faire oindrepar les officiers de paleftre ou fe ;en-
mun
res autrement les couloirs; & les inteftins
depuis dre ce Service les uns aux autres. On appelloit en-
le pyiôfe jufqu'à t'anus, font le canal excrétoire. Lçs
core cette chambre *ltothtRbm.
Àin'fi les fonûions de cette glande, comme de toutes ALIQUANTES,ad. f. partiesaliquanttsd'un
les autres ,Tont principalemeiitquatre ;favoir, la tput font celles qui répétées un certain nombre de
folution la féparation, la feerction, &/l'cxcrétion. fois ne font pas le tout complet, ou qui répétéesun
Conduit alimentaire,s'entend auffi quelquefois du certain nombre de fois-, donnentun nombre plus
canal thorachique. (L) grand ou plus petit que celui dont elles font les par-
Loi Alimentaire(Jurifprud.)4toit une toi chez ties aliquantts. Vcyl^ PARTIE, MESURE >&c,,
les Romainsqui enjoignoitaux enfans de fournir ta 'Ce mot vient du latin aliquantus qui a la même
fubfiftanceà leur père & mere. Y. Alii^ens. (H) lignification. 8
ALIMENTAIRES, adj; pris fubftv (#?. anc.) nom
Ainfi eu une partie aliquantt de 1 1 parce que pri-
que donnoient les Romains à de jeunes garçons & fe deux fois, elle donne un nombremoindre que r i;
le jeunes filles qu'on élevoit dans leslieux publics, & que prife trois fois, elle en donneun plus grand.
comme cela fe pratique à Paris dans les hôpitauxde Les partiesaliqtumuid'unelivre ou vingt fols font:
la Pitié, des Enfans-rouges,&c. Ils avoient comme 3 f Partie aliquantt, compoféed'un dixième ôc
nourrif- d'un vingtième.
nous des maifons fondées oh l'on elevoit & compofée d'un cinquieme& d un dixième.
foit des enfans pauvres & orphelins de l'un & de 6
l'autre fexe, dont la dépenfe fe prenoit ou fur le fifc 7 compofée d'un quart & d'un dixieme.
certains laiffés teftament à 8 compofée de deux cinquiemes.
ou fur des revenus par
compofée d'un quart & d'un cinquième.
ces établiffemens foit par les empereurs, foit
particuliers.On appelloitles garçons alimentariipue-
par-les 9
11 compofée d'une moitié & d'un vingtième.
ri & les filles alimcntarictpaella. On les nommoit ila compofée d'une moitié & d'un dixieme.
auffi fouvent du nom des fondateurs & fondatrices 13 composée d'une moitié, d'undixieme& d'un
de ces rtiaifons. Jules Capitolin, dans la vie d'Anto-'
nin le Pieux, rapporte que ce prince établit une ma/ ik compofée d'une moitié & d'un cinquième..
fon en faveur des filles orphelines, qu'on appel a 1 compofée d'une moitié & d'un quart.
Faultinicnnesr Faufii niana du nom de l'Impératrice 16 1 compoféed'une moitié, d'un cinquième &
époufe d'Antonin; & félon le même auteur, Alèxan- d'un dixième.
dre Sévère en fonda une autre pour des enfans de 17 compofée d'une moitié, d'un quart & d'un
l'un & de l'autre fexe, qu'on nomma Mamméens, & dixieme.
Mammitnntidu nom de fa mere Mammée Puellas 18 compofée d'une moitié & de deux cinquie-
6- pueros quemadmodum Antonius Faujlinianàs infti- mes.
tu&rat Mammitanas& Mammaanes inflituit.
Jui. Ci- 19 compofée d'une moitié, d'un quart, & d'un
Pitol. in Antonin. & Sever. (G) cinquième.
A UNE A (Gramm.)c'eft-à-dire incipe à lintâ, Quant à la manièrede multiplieur les parties aU-
commencezpar une nouvelleligne. On n'écrit point quanttî voyt\ MULTIPLICATION.
ces devx mots à lintd mais celui qui diâe un dif- ALIQUOTES,adi. f. on appelle ainfi les parties
cours où il y a divers fens détachés après avoir d'un tout qui répété* un certain nombre de fois font
diûé le premier fens.,dit à c«%i qui écrit pua3um le tout complet, ou qui prifes un certain nombre de
à lined: c'eft-àdire terminez par un point ce que fois, égalent le tout. foyt[ PARTIE &e.
vous venez d'écrire laiffez en blanc ce qui refte à Ce mot vient du latin aliquotus qui fignifie la
remplir de votre dernière ligne; quittez-la, finie ou même chofe.
o
non finie, & commencez en une nouvelle obfervant Ainfi 3 eft une partie aliûuou de 11, parce que
que le premiermot de cette nouvelleligne commence prife quatre fois elle égale ce nombre.
Les parties aliquota d'une livre ou vingt fols font:
par une capitale, & qu'il fait un peu rentrédifEnc- en de-
10/. moitié de xof-
dans pour mieux marquer la féparation ou
tion de fens. On dit alors que ce nouveau fens eft 5 quart.
lintd /c'eft-àdire qu'il eft détaché de ce qui pré- 4 cinquieme.
cède & qu'il commence une nouvelleligne. z dixième.,
Les à hnéâ bien placés contribuent à la netteté 1 vingtième.

du difcours. lis avertkfent le le6eur de la diftinc- 6/8<tiers.
tion du fens. On eu plus difpofé entendre ce qu'on 3 4 fixieme.
voit ainfi féparé.
Les vers commencenttoujours à lintd ce par
1
1 8 huitième.
6
douzième.
quinzieme.
une lettre capitale. 1 4
ieizieme.
Les ouvrages en profe des anciens auteurs font 1 3
diftingués par des à linéd cotes à la margé par des vingt-quatrième.
10
dv.ffres on dit alors numéro i, i, j, &c. On les di- quarante-huitième.
5
vite autri par chapitres, en mettant le numéro en Quant i la ,multiplication des parties aliquota
chiffre romain. vaytr l'article MOLTIPLICATIQK.
Les chapitres des Inftituts de Juftinien font auffi ÀÎÀSt adj. vmu alifb (Phfc- 6- Marine.) font
divifes par des à linéd, & le fens contenu d'un à li- certainsvents réguliersqui fo ent toujours dujaè*
ntd à l'autre eft appelle paragraphe & fe marque me côté fur les mers, ou alternativementd'un cer-
ainfi S. (F) tain côté & du côté oppofé.
•• ville d'Italie au,royaume de Naples, Les Anglois les appellent auffi venu ds comment f

Indes..
ALIPHE
dans la terre de Labour, près de Volturne. parce qu'ils faut extrêmementfavorablespour ceux
qui font le commercedes
jtfrote npm^des Officiers chargés d'huile & de fro- Ces vents foot de différentes fortes quelques-uns
ter les athlètes fur-tout les îuteurs*& les pancrati- foufflent pendant 3 ou* 6 mois de l'année du même
tes, avant qui; la lice fût ouyerte.. côté, & petrdsat un pareil efpace de tems du. côté
oppofé ils font extrêmementcommuns dans la mer au courant général & uniforme de la mer, comme
des Indes & on les appelle mouflons. Voyt\ Mousi on obferve que le courant d'une rivière ett toujours'
SONS. accompagne d'un.petit vent agréable qui fouifle du
D'autres foulflent conltamment du même cote; même côté à quoi l'on doitajouterencore, felon lui,
tel eft ce vent.continuelqui règne entre les deux tro- quechaqueplante peutêtre regardée commeun hélio.
piques, & qui (buffle tous les jours le long de la mer trope, qui en fe penchant fuit le mouvementdu fo-
d'orient en occident. leil & exhale fa vapeur de ce côté-1 à de forte que
Ce dernier vent eft celui qu'on appelle propre- ta direction des vents alifis doit être attribuée en
quelque façon au çours du foleil. Une opinionfi chi-
ment vent alifê. Il règne toute l'année dans la mer
Atlantique & dans la mer d.'Ethiopie entre les detix mérique ne mérite pas d'être réfutée. y. CouRANT.
tropiques mais de telle manièrequ'il femble tourner Le Docteur Gordoneft dans un autre fyftème 8c
il croit que J'atmofohere qui environne la terre &•
en partie du nord-etl dans la mer
Atlantique & en
partie du fud-eftdans la mer d'Ethiopie. qui fuit fon mouvement diurne, ne la quitte point
Auuitôtqu'on a pane les illes Canaries,à peu près ou que fi l'on prétend que la partie de f'atmofphere
à la hauteur de i8 degrés de latitudefeptentrionale, la plus éloignéede la terre ne peut pas la fuivre, du
il règneun vent de nord-eft qui prend d'autant plus moins la partie la plus proche de la terre ne raban-
de l'eft qu'on approchedavantage des côtes d'Amé- donne jamais de forte que s'il n'y avoit point de
rique, & les limites de ce vent s'étendent plus loin changemens dans la pefanteur de l'atmofpherc elle
fur les côtes d'Amériqueque fur celles d'Afrique. accompagneroittoujoursla terre d'occidenten orient
Ces vents font fujets à quelques variations fuivant par un mouyement toujours uniforme & entiere-
la faifon car ils fuivént le foleil lorfque le. foleil fe ment imperceptibleà nos fens. Mais comme lapo r-
trouve entre féquateur& le tropique du cancer le tion de l'atmofpherequi fe trouve fous la ligne eft ex-
vent de nord-eftqui règne dans la partie feptentrio- trèmement raréfiée, que fon rçflbrt eft relâché &
nale de la terre, prend davantage de l'eft & le vent que par conféquentfa pefanteur & fa compreffon
de fud-eftqui règnedans la mer d'Ethiopie,prend da- font devenuesbeaucoupmoins confidérables que cel-
les des parties de Patmofphere qui font voifines des
vantagedu fud. Au contrairelorfque le foleil éclaire poles cette portion eft incapable de fuivre le mou-
la partie méridionale de la terre, les vents du nord.-
eft de la mer Atlantique'prennentdavantagedu nord vement uniforme de la terre vers l'orient & par
& ceux du fud-eftde la mer d'Ethiopie, prennent d'à-* conféquent elle doit être pouffée dit côté de l'occi-
vantagede l'eft. dent, & caufer le vent continuel qui regne d'orient
Le vent général d'eft fouffle auffi dans la mer du en occident entre les deux tropiques. foye^ fur tout
fud. Il eft vent de nard-eft dans la partiefeptentriona- cela Varticle VENT. (0)
le de cette mer, & de fud-eftdans la partie méridio- ALISIER, f. m. ou ALIZIER°, cratmgus arbre
nale. Ces deux vents s'étendent de chaque côté de dont le fruit ne differe d'e celui du poirier que par
l'équateur jufqu'au 18 & 30e degré. Ces vents font la forme & la groffeur. Ce fruit n'eft qu'une baie
fi conftans & fi forts, que les vaiffeaux trayerfent remplie de femences calleufcs & renfermées dans
cette grande mer depuis l'Amérique jusqu'aux ifles de petites 1 es. Tournefort Infi. rei herb. yoye^
Phil'ppines, en dix temaines de tems ou environ PLANTE.(7)
violence que dans la ALISMA, efpece de doronic cette plante jette
car ils foufflent avec plus de -de fa racine plufieurs feuilles fc-mblables à celles du
mer du Nord & dans celle des Indes. Comme ces
vents regnent constamment dans ces parages fans plantin, épaifles nerveufes vclues, & s'étendant
aucune variation &'prefque fans orages, il y a des à terre. Il fort du milieu des feuilles une tige qui
Marins qui prétendent qu on pourroit arriver plûtôt s'éleve d'un pié ou d'un pié & demi, velue /portant
détroit de Magel- des, feuilles beaucoup plus petites que celles d'en-
aux Indes en prenant la route du bas, & à fon fommet une fleur jaune radiée comme
lan par la mer du fud ,qu'en doublant le cap de Bon-
celle du doronic ordinaire, plus grande cependant
ne Efpérance pour fe rendre à Java, &
de là à la
Chine. Muffck. Ejfais de Phyfujue. & d'une couleur d'or plus foncée. Sa femence eft
Ceux qui voudront avoir un plus ample détail longuette garnie d'une aigrette, acre, odorante.
fur ces fortes de vents peuvent confulter ce qu'en Sa racine eft rougeâtre entouréede filamens longs
ont écrit M. Halley & le voyageur Dampierre. Ils comme celle de l'etlébore noir, d'un goût piquant,
pourront auffi avoir recoursau chapitre furles vents aromatique& agréable. Ce doronic croît aux lieux
qui fe trouve à la fin de Yeffaidt Phyfiqwde M. Muff- montagneux il contientbeaucoup de fel & d'huile
chenbroek ainfi qu'aux traités de M. Mariotte fw il eft diurétique fudorifique,qnelquefois émétique
la nature de Voir Sffur Ú mouvementdes fluides. il dittout les coagulations du fang. Ses fleurs font
Pour ce qui eft des causes'physiques de tous ces éternuer leur infufion arrête le crachementde fans.
vents, voye{ V articleVENT. Lemery. Ily a entre cette defcription& celle d'On-
Le Docteur Lifter dans les TranfaSionsphilofophi- bafe des chofes communes& d autres qui différent.
ques a fur la caufe de ces vents une opinion
fingu- Oribafeattribue à l'alifma des propriétésfingulieres,
liere. conjecture que
Il les vents tropiques ou mouf- comme de guérir ceux qui ont mangé-dû lièvre $il
fons, naiffent en grande partie de l'haleine ou du fouf rin. Hofman dit qu'il eft réfolutif &vulnéraire qu'il
ne qui fort d'une plante marine appellée fargoffà ou eft bon dans les grandes chûtes; & que les payfans
le=cula marina laquelle croît en grande quantité le fubftituentavec fuccès à l'ellébore dans les ma-
depuis le 36d jufqu'au 1 8dde latitudefeptentnonale, ladies des beftiaux.Toumefort en diftingue cinq cf-
& ailleurs fur les mers les plus profondes car, dit- peces on en peut voir chez lui les
defcriptions,fur-
» il, la matière du vent qui vient du {buffle d'une tout de la quatrieme.
» feule & même plante « ne peut être qu'uniforme& • ALJTEUS fumom donné à Jupiter, parce que
» conflante ait lieu que la grande variété d'arbres dans un tems de famine il prit un foin particulier des
» & plantes de terre fournit une quantitéde.vents Meuniers, afin que la farine ne manquât pas.
» différens d'où il arrive ajoûte-t-il, que les vents ALKAHEST au ALCAHEST f. m. ( Chimie )
» en queftion font plus violens vers le nudi, le foleil eft un menftrue qu dittolvant, que les Alchimiftes
» réveillantou ranimantpour lôrs la plante plus que difent être pur, au moyen duquel ils prétendentré-
» dans uneautre partie du jour naturel,& l'obligeant foudre entierementles corps en leur matière primiti-
de fouffler plus fort & plus fréquemment». Enfin il ve,& produired'autres effets extraordinaires& inex-
attribue la direction de ce vent d'orient en occident, plicables, fVy«{MENSTRUE, Dissolvant, &c
Paracelfe& Vanhelmont, ces deux illuflres adep- dont il (c férvoit la plupart du tems. Le Commenta-
tes, déclarent exprelfémentqu'il y a dans la nature teur de Paracelfe qui a donné une édition latine de
un «jertaïij fluide capable de réduire tous les corps fes oeuvres à Delft, allure que Y alkahtfi eft le mer-
fùbMnairef toit homogènes,foit hétérogènes, en la cure réduit en efprit. Zwelferjugeoit que c'étoit un
matiere pfimitivedont ils font compotes, ou en une efprit de vinaigre reûifiédu verd de gris & Starkey
ligueur homogène & potable qui s'unit avec l'eau croyoit l'avoir découvertdans fon favon.
& |es fucs du corps humain, & retient néanmoinsles On a employé pour exprimer Y alkahtfiquelques
vertus féminales,& qui étant remêléeavec elle-mè- termes fynonymes& plus fignificatifs Vanhelmont
me, fe convertit par ce moyen en une eau pure & le père en parle fous le nom d'ignis aqua, feu eau
élémentaire d'où comme fe le font imaginés ces mais il femble qu'en cet endroit, il entend la liqueur
deux Auteurs, elle réduiroit enfin toutes chofes en circulée de Paracelfe, qu'il nomme feu, à caufe de
«au. yoy*x EAU. la propriétéqu'elle a de confumer toutes chofes, &
Le témoignage de Paracelfe appuyé de celui de eau à caufe de fa forme liquide. Le même Auteur
Vanhelmont, qui protefle avec ferment qu'il poffé- appelle l'alkaheft ignis gihtnnm feu d'enfer, terme
doit le fecret de Y alkahtfi a excité les Chimiftes & dont fe fert auffi Paracelfe; il le nomme auffi fum-
les Alchimifles qui les ont fuivis, à chercher un fi mum & felicijjîmumomnium falium « le plus excel-
noble menftrue. Boyle en étoit fi entêté, qu'il avoue » lent & le plus heureux de tous les fels,qu ayant
franchement, qu'il aimeroit mieux pouéder l'alka- » acquis le plus haut degré de fimplicité, de pureté
htfi, que la Pierre philofophale même. Voyt{ ALCHL- » & de fubtilité jouit feul de la faculté de n'être
mie. » point altéré ni affoibli par les fujets fur lefquels il
En effet, il n'eu pas difficilede concevoirque tous » agit, & de dùToudreles corps les plus intraitables
les corps peuvent venir originairementd'une matie- » & les plus rebelles, comme les caillous, le verre,
re primitive qui ait d'abord été fous une forme flui- » les pierres précieufes la terre, le foufre, les mé-

il
de. Ainfi la matiere primitive de l'or n'eu peut-être
autre chofe qu'une liqueur pefante, qui par fa natu-
re ou par une forte attraction entre fes parties, ac-
quiert enfuite une forme folide. Voyt{ OR. En con-
ne paroît pas qu'il y ait rien d'abfurde
dans l'idéed'un être, ou matière univerfelle qui ré-
fout tous les corps en leur être primitif.
Valkahefi eft un fujet qui a été traite par une infi-
» taux, &c & d'en faire un véritable fel de même
» poids que le corps diffous; & cela avec la même
» facilite que l'eau chaude fait fondre la neige. Ce
» fel continue Vanhelmont étant plufieurs fois
» cohobé avec le fal circulation de Paracelfe, perd
» toute fa fixité, & à la fin devient une eau infipide
» de même poids que le fel d'où elle a été produite ».
Vanhelmontdéclare expreflément « que ce menftrue
cft entièrement une production de l'art & non de
nité d'Auteurs, tel que Pantaleon, Philalethe Ta-
chenius, Ludovic, 6c. Boerhaavedit qu'on en pour- » la nature. Quoique l'art, dit-il, puitfe convertir en
roit faire une Bibliotheque. Vcidenfelt dans fon trai- » eau une partie homogene de la terre élémentaire
té de fierais adeptorum, rapporte toutes les opinions » je nie cependantque la nature feule puiffe faire la
que t on a eues fur cette matière. » même chofe; car aucun agentnaturel ne peut chan-
Le terme iHalkahefi ne fe trouve dans aucune lan- » ger un élément en un autre ». Et il donne cela com-
gue en particulier: Vanhelmont dit l'avoir premiè- me une raifon pourquoi les élémens demeurenttoû-
rement remarqué dans Paracelfe, comme un terme jours les mêmes. Une chofe qui peut porter quelque
qui étoit inconnu avant cet auteur lequel dans fon Il. jour dans cette matière, c'eS d'obferver que Vanhel-
Uvre de viribus membrorum dit, en parlant du fote mont, ainfi que Paracelfe, regardoit l'eau comme
cfl etiam alkahtfi Liquor magnam fiepatis confervandi & l'inflrumentuniverfel de la Chimie & de la Philofo-
confortandi &c. C'eft-à-dire o il y a encore la li- phie naturelle la terre comme la bafe immuable de
alkake^mù cft fort efficace pour conferver toutes chofes le feu comme leur caufe efficiente
» queur
le foie, > comrrje auffi pour guérir 1 hydropifie, & que, felon eux, les vertus féminales ont été placées
» toutes les autres maladies qui proviennent des vi- dans le méchanifme de la terre que l'eau en diffol-
il) ces
de ce vifcere, Oc vant la terre, & fermentant- avec elle, comme elle
C'eft ce funple paflage de Paracelfe qui a excité fait par le moyen du feu, produitchaquechofe; que
les Chimiftes à chercher Yalkahefi; car dans tous les c'eft-là l'originedes animaux,des végétaux& des mi-
ouvrages de cet auteur, il n'y a qu'un autre endroit néraux, & que l'homme même fut amfi créé au com-
où il en parle & encore il ne le fait que d'une ma-
nière indirecte.
mencement, au récit de Moyfe.
Le caraûere effentiel de comme nous
Or comme il lui arrive fouvent de tranfpofer les avons obfervé, et de difToudre & de changer tous
lettres des mots, & de fe fervir d'abbréviations & les corps fubhmaires, exceptél'eau feule; voici de
d'autres moyens de déguifer fa penfée, comme lorf- quelle maniere ces changemens arrivent.
qu'il écrit mutratar pour taftarum, mutrin pour ni- i°. Le fujet expofé à l'opérationde Vakahefi, eft ré-
trtim on croit qualkahejlpeut bien être ainfi un mot duit en fes trois principes, qui font le fef, le foufre
déguifé de-là quelques-uns s'imaginentqu'il eft for- & le mercure; enfuite en fel feulement, qui alors de-
me d'a/kaliefi,& par conféquent que c'eft un fel alka- vient volatil, & à la fin il eft changé entièrementen
li de tartre volatilifé. Il Semble que c'étoit l'opinion eau infipide.La manière d'appliquerle corps quile doit
de Glauber, lequel avec un pareil menftrue fit en être diiTous par exemple, l'or, le mercure, fable
effet des chofes étonnantes fur des matières pri-
fes dans les trois genres des corps favoir, animaux
végétaux & minéraux cet alkahtfi de Glauber eft le
& autres femblables,eft de le toucher une fois ou
deux avec le prétendu alkahtfi & fi ce menftrue
véritable, le corps fera converti en fel d'un poids
et
nitre qu'on a rendu alkali en le fixant avec le char- égal.
bon. a0. Ualkahtfi ne détruit pas les vertus féminales
D'autres prétendent tp'alkaht/l vient du mot Al- des corps qu il diflbut ainfi en agiflant fur l'or, il
lcmand algueifi, comme qui diroit entièrement fpiri- le réduit en fel d'or; il réduit l'antimoineen fel d'an-
tùtux ou volatil; d'autres veulent qu'il foit pris de timoine le fafran en fel de fafran &c. fels qui ont
falt^-gutifi c'eft-à-dire efprit de fil
car le menftrue les mêmes vertus féminales & les mêmes propriétés
univerfel doit être à ce qu'on prétend, tiré de que le concret d'où ils font formés.
l'eau, & Paracelfe lui-même appelle le fel, le cen- Par vertus féminales Vanhelmontentend les ver-
tre dt t tau, ou les métauxdoivent mourir, &c. tus qui dépendentde la ftruchire ou méchanifme d'un
En effct, l'cfpnt de fel étoit le grand menftrue corps, & qui le constituent ce qu'il ett par le moyen
de
de Yalkaltji. On pourroit facilementavoir un or po- Les alkatis ont la propriété de fe fondreaifément
table aâuel & véritable puifque Yalkaheft change au feu & plus un alkali eft pur, plus aifément il s'y
tout te corpsde l'or en on tel qui conferve tes vertus fond; au contraire lorfqu'ilcontient de la terre,
féminales de ce métal & quicftenmêmetemsfo- quelqu'autre matiere il n'eft pas facileà fondre.ou
lubledans l'eau. Les alkatiss'humeâent auffi fort aifément à l'air
3°. Tout te quediflbutValkakefi peut être volatili- ils s'imbibentde fon humidité lorsqu'ils ne font pas
? par un feu de fable & fi après l'avoir voladliféon exactementrenfermés.
diflille VaÙuJuft le corps qui refteeft une eau pure Ces trois genres de corps donnent des alkatis le
& infipide de même poids que le corps primitif, genre des animauxfournit beaucoup d'atkalis vola-
mais privée de fes vertus Gemmâtes. Par exemple tils ,& prefque point de fixes le genre des végé-
fi l'on diflbut de l'or par Yalkaheft, le métal devient taux donne plus d'atkalis fixes que de volatils il y
d'abord un felqui eft l'or potable mais lorfqu'en a beaucoup d'«lbi/M fixes du genre minéral & pref.
donnant plus de feu on âiftille le menûrue, il ne que point de volatils & même il n'y a pas long-
reRequ'une pure eau élémentaire d'où il paroît que tems qu'on fait qu'on peut tirer des alknlts volatils
l'eau 6mpleeft le dernierproduitou effetde Yalkakefl. urineuxdu genre minéral. Foyt[ Us Mimoinsde l'A-
4°. n'éprouve aucun changement ni di- cadtmit Royals du Scient, d* l'annie tj+6. Jnalyfi
minutionde force en diflblvantles corpsfur lefquels du «ans miuiraUs de Plombières par M. Malouin.
il agit c'eft pourquoi il neVouflre aucune réaction Il y a un alkali fixe naturel qui eft du genre mi-
de leur part étant le feulmenftrueinaltérabledans nérat, tel qu'eft le natrum cet alkali naturel eft peu
la nature. connu & plus commun qu'on ne le croit; c'eft pour-
5°. Il eft incapablede mélange c'eft pourquoiil quoi on en trouve dans prefque toutes les eaux mi-
en exemt de fermentation& de putréfaction en ef- nérales,parce qu'ellesfont emportédes terres qu'el-
fet il fort auffi pur du corps qu'il a diflbus que lorf- les ont traverses c'eft pourquoi auffi on trouve
qu'ily a été appliqué & ne laûTe aucune impureté. dans la plupart de ces eaux du fel de Glauber dont
On peut dure que Valkahefi eft un être de radon, la bafe eft un alkali de la nature du natrum. Enfin
c'eft -à-direun étre imaginaire fi on lui attribue tou- cet alkali naturel oit la bafe du {elle plus commun
par fes tuages & par la quantité qu'on en trouve
favoir le fel gemme & le fel marin.
On ne doit pas dire que YatkahefteAlesalkatisvo-
huiles puifque Vanhel-
Quoiqu'on n'admette point communémentd'al-
cali naturel dans le genre des vérétaux on conçoit
ladlifés ou digerés dans les
mont lui-même dit, que fi on ne peut pas atteindre cependant qu'il n'eu pas impoffible qu'us en ayent
à la préparation de Vatkahtft il faut volatilifer les tiré de la terre dont elles le nouiriflent il eft vrai
alkalis afin que par leur moyen on puiflie faire les que la plus grandepartiede cet alkalinaturelchange
difiolutions. (AQ de nature dans la plupart des plantes.
ALKALI, f. m. (Chimie.) fignifie en général tout Il y a encore moins d'alikals naturel dans les ani-
fel dont les effets font différens & contrairesà ceux maux que dans les végétaux cependanton en tire
des acides. Il ne faut pas pour cela dire que lesolkolis plus d «/&«£, que des végétaux parce que le feu
font d'une nlture différente & oppofée à celle des peut alkalifer plus aifément les principes des ani-
acides, puifqu*il eft de l'effence faluu des alkatis de
contenir de 1 acide. Poyt{ Acide. felsfixesdes plantesfontdesfels «4U£«»qu*oii
Les
Àlkalieft un mot arabe les Arabes nommentke en tire après les avoir brûlées & avoir leffivé leurs
une plante que les François connoiffent fous le nom cendres c'eft pourquoion appelleces fois fils lixi-
èe foude ;on tire de la te4ive des cendres de cette rials, On n'entend communémentfous le nomdafils
planteun qui fel fermente avec tes acides ce les alkatis fous que les fels lixivielsdes plantes.
«moufle & parce que ce fel eftceluide cette efpece Les fols naturels ou elfentielsdes plantes font le
qui eft le plus connu on a donnéle nom A* alkali à plus fonvent ou de la nature du nitre ou de la na-
tous les féls qui fermentent avec les leur
acides ture du tartre ou de la nature du fel commun de-
font perdre leur acidité. forte qu'en brftlant ces plantes on fixe leurs fels
Les propriétés de ces corps par lesquelles on les par leur charbon, & ces fels font aluns, ou de la
confiderecommealkatis ne foit que des rapports nature de, nitre fixe ou de la nature de V alkali du
de ces corps, comparésavec d'autresqui font acides tartre, ou de la nature de V alkali du Cet commun,
pour eux c eft pourquoi il y a des matièresquifont qui eft une efpece de foude favoir le fel alkali
pour. quelques qui fe trouvent proprement dit. Quelques plantes ont de tous ces
acides pourd'autres. fels enfemble.
Les alkalis font ou fluides comme ta la liqueur La méthodede Tacheaius pour faire les fels al-
de nitre fixé ou fblides comme la fonde. kalis fixes,efréfr^rjUerles plantes en charbon avant
Les alkalis tant les fluides que les folides font que de les convertir tout-à-fait en cendres; au lieu
ou fixes comme font ls felalkali de tartre, ,le la li- qu'en les brûlant à feu ouvert par la façon ordi-
queut alkaline de tartre qu'on nomme vulgaire- naire, ellestombenten cendres tout de fuite. Les (CI$
ment htdUdttortrt par défaillance
ou les alkalisfont fixe, faits à la manièrede TWAwiw.fontmains.
volatils, comme font le fel & l'efprit de corne de kalis & plus huileux que les fels faits à l'ordinaire.
Ce qui refte dans la cornue après la diftillattoa
On peut diftinguer les alkatis fixes desabolis vo- des plantes, diminue environ des deux tiers, lorf-
latils en ce que les fixes font prendre au fublimé qu'onle calcitt%^ feu ouvert. Cette partie qui s'é-
corrofif diflbusdans de l'eau ou à la diffolutionde vapore eft une portion d'huile de la plante qui
mercure faite par l'efpritde nitre une couleur rouge ayant été faffie par la chaleur & combinée avec la
orangée au lieu que les alkatis volatils donnent à partie terreufe Oc fàlipte fixe dela plante, n'a pu en
ces difiolunons une couleur blanche laiteufe. être féparée par le feu clos & plus foibic dans la
Pour favoir dans l'inftant fi une matière eft atka- cornue»
lin» ou réprouve avec une teinture violette par Il entre dans la compofidon des fels 4Mû fixes
exemple en les mêlant avec du firop de violette des plantes, une partie de leur huile qui fait que
diflbus dans l'eau les alkatis tant les fixes que les ces tels ont quelque chofe de doux au toucher Loi
volatils verdiflent ces teintures violettes au lieu nitre fixe contient un peu de la partie gratte de la
que les acides les rougiffent. matière inflammable avec laquelle on la fixé &
l'eau froide mais le feu qu'il faut employer pont
quoiqu'en verfant de l'acide de niue fur du nitre blanchir les fels tirés par l'eau chaude dtffipe cet
ttxé on forme de nouveauun nitre qui ne
contient
poimeettepamegraffe, onn^npetttpaseondure excédent.de forte qu'après la calcination qui eft
c'eft-à-dire,pour en faire moindrepoar les felsiirés par l'eau froide ,que poux
«Juiiie.k
Sue pour fixer le nitre
principe huileuxn'yfortneceffaire ceux qui font tirés par ieau chaude on tire autant
&«»«** & même plus de fel d'une même quantitéde cendre,
Si on demandece que devient cette partie eft fa- lorûm'on a employé l'eau froide que loriqu'on a
nitre fixe, dans la reproductiondu ratre vu
cite de repondre àcette queftion en Mantvoir que
emp l'eau chaude.
partie du nitre fixe La fels alkalis volatils différent entre eux com.
cette partie grafle qui faifoit diffolutionqu onrwtpour me les tels tlkalisûxes différent entre eux. C'eft faire
«sftedansl'eao-merede.la
cryftallifer «entre régénéré on y «ooveiroitfion tort à la Pharmacie, à la Medecine 6c fur-toutaux
,'en d«i»e»t la peine un réfidu gras «papres avoir malades, que de dire que les fels volatils lires du,
genre des animaux ont tous les mêmes vertuson,
*K
été defféché pourroit s'enflammer.. fea.
qu'en général les huiles fe diffipent par
le feu mais il y a des cai ou eues fe fixent a^i
que.les aJAata font
par
peut dire au contraire qu'ils font différens en pro-
priétés, félon les différentes matières defquelles. on
les tire. Les fels volatils de crane humain font fpé-
1* feu. il y a lieu de feupçonner
au toucher, paf l'huilequi y eft fixée. La faiure cifiques pour
le l'acreré des alkalisne font pas uae preuve qu ils férer dans les
l'épilepfie ceux de. vipere font à pré-
fièvres, iur-tout pour celles qui por-

cerf»
ne contiennentpoint de l'huile les huiles quiont
patTé par le feu font falées& acwcomme
de corne de
Les *lkalis différent entre euxconftitue
fait la bafe par l'acide qui les
eft l'huile

par la terre qui.en


tel ce par
tent à la peau ceux de corne de cerfavec
mandables dans les
des nerfs.
maladies qui font

A la .vérité, ksefpritsvolàtib unneux, tués des


animaux ont des propriétés qui font communes à
font re.com-
age

qu'ils en ont de
la matière pife qui entre dans leur compofition. tous mais il-faut recoanoître auffi
particulières qui font plus différentesdans les uns
On n'atolUfe pas tous les fels avec les matières reconnoiflant que les
«rafles comme on fait le nitre, parce qu'il n'y a que dans les autres; comme en à vins
diffolve bien les huiles. vins ont des qualités communes tous les en gé-
que facide du nitre qui n'a penfé qu'il ne fe faifoit néral, il faut reconnoîtreen même tems qu'ils en ont
Perfonne fans doute font particulièresà chaque vin.
laquelle qui
pas de dinipation dans l'opération favoir
par
le
on
charbon Dans la grande quantité d'analyfesde plantesqui
fixe du nitre & il eft bon de que
fel alkali. ont été faites à l'Académie des Sciences M. Hom-
ne donne prefque point de général plus forts les berg a obfervé qu'on trouvoit rarement deux feis
Les mlhtiu. fixes font en que
tlkmlis volatils on tire l'efpritvolattl de iel ammo- alhfdis de deux différentes plantes, qui fuient d'é-
à'alkali.
niac, par le moyen de Valkali du tartre & de la galeLesforce alkalis différent par leurs différentes terres
cependantil y des les
lis volatils font plus forts que les aMudis raies, Par par leurs différens acides » &par les diflëirente» chofes
prO-
il*
crov» précipi- portions & combinaifonsde ces deux
exemple fi dans ranc diffoîutiorade d'hule
tée par Valkiti du tartre on verte «ne fttffifante dirent aufli par le plus ou moins qu'ils con-
volatil teraquit- tiennent, fit le plus.ou,moin9 de fels moyen
quantité d'efprit volatil cet alkali par
car mite à ï'alkaU fixe il feïaifira du cuivre, U il qui y font joints & enfin par la dMËrente efpece de¡,
le rediffoudra.Ce qui prouveencoreque ces fête moyens.

fi
latil cft quelquefois plus fort que l'alitai;' fixe, cett
on asaet du cuivre dans un alkali
volatil il le
diffoudiraplus parfaitementque aae le difloudroit m
Les alkalis fixes font des diffolvansdes matières
gratfes, avec lefquelles ils forment des corpsfavon
neux, qui ont de grandes propriétés. Ces fels font
apéritifs des conduits urinaires c'eft pourquoi ils
aîkatiû-xe.
Les fels alkalis fixes des plantes font compote!! font mis au nombre des plus forts diurétiquesque
d'une petite partie de la terre de la plante dans Jar fourniffe la Medecine. On fait combiencette verni
quelle eft concentréun peu de ton acide par le feu diurétique des fels lixiviels eft utile dansle fel de
même qui diffape le refte pendant qu'on brûle la genêt pour la guérifondes hydropifies.
plante ce qui fait un corps faim )poreux fil qui dires &ç eft Souvent on employé aux mêmes wfages des cen-
que le des plantes au lieu de leur fel, ÔE us m'en foett
pair cet acide que contient cette tenre, tirer de leurs cen-
refaite de cette conabinaifon «ft diffoluble. Foyt^ que mieux parce que pour les
dires la kffive & enfuite l'exficcation U la catek
Acide.. nation de ees fels, ne les rendent pas meilleurs pour
Un fel alkali peut être plus ou moins alkali fe-
Ion qu'il a plus ou moins d'acide concentré dans fa
approchent Il y en a qui employent l'eàu même diftillée de.
terre. Les alkalis qui ont plus d'acide la plante, pour tirer le fel de fes cendres.
plus de la nature des fels moyens fie ainfs ils font
irooias elkaUs que ceux qui n'ont d'acide que pour En général, les alkalis font de puiffans fondaets x
rendre diffoluWela terre abforbantequi leurfert de c'eft à-dire les alkalis diffolvent fortement les hu-
meurs épaiffes & vifqueùfes c'eft
pourquoi ils font
bafe, 6c pour faim l'analogie des tels alkatis avec
les acides, le» chofes de même nature étant natu- apéritifs, & propres à remédier aux. maladies qui
rellement portées à s'unir ainfi les chofes graffes viennent d'obUruction lorfqu'un médecin fage et.
s'uniffentaifdment enfemble. habile les met en oeuvre.
Si au conttaiieles^ a voient moins d'acide, Les favons ne font compotesque à'alkalis& dTatf
ils feraient moins alkalis ils tiendroient plus de la les joints enfemble les Médecins peuvent faire pré-
ils s'umroient avec parer différens favons pouralkalis différentes maladies, en
nature des terreg «bforbanten faifant employer différens & différentes hui-
moins de vivacité avec les acides & ils feraient
moins diffolubles dans l'eau. les, felon es différens cas où ïls jugent les favon»
Il ne fautpas leffiver les cendres des plantes avec convenables.
de l'eau chaude, pour en tirer les fois fi on veut ne On peut dans biendes oceafions employer les tels
«as diffoudre une trop grande quantité d'huile qtai fixes des plantes dans les médecines pour tirer lat
les rendroit noirâtres ou toufiltres ils fonc plus teinture des purgatifs réûneux &Cemployer ceux
blancs lorfqu'on a employé l'eau froide. A la vérité de ces fels qui conviennent dans la maladie.Vcyi\
la Chimie meditinalt de M, Maloüin. ( M)
en tïre plus de ces fels par l'eau chaude que par
Lrs ALKALIS fixes font confidérés comme reme- tirent en alkalefcens. Lors donc que ces org anes
des, & ont les propriétés fuivantcs. agiffent avec trop de force fur un aliment qui eti déjà
On s'en fert comme évacuans purgatifs, diuré- a(kalefcent,il le devient davantage,& approche do
tiques ,fudorifiquts. Leur propriété eft de détruire en plus en plus de la corruption.
peu de tems l'acide des humeurs contenues dans les De-là vient que les perfonnes pléthoriques font
premieres voies en formant avec lui un fel neutre plus fujettes aux maladies épidémiques que les au-
qui devient purgatif tres que celles. quijoiiiffent d'unefanté parfaitefont
On s'en fert pour réfoudreles obftruôions du foie, plûtôt attaquées de fièvres malignes que d'autres qui
& faire couler la bile ils deviennentdiurétiques en ne font pas auffi bien conftitués. Ceux qui font d'une
donnant un mouvementplus fort au fang & en dé- conftitution mâle & athlétique font plus iujets aux
barraffant les reins des parties glaireufes qui s'oppo- maladies peftilentielles& aux fievres putrides que
fent au paffage des urinés c'eil par la même raifon les valétudinaires.
qu'ilsfont aulfi quelquefoisfudorifiques. Enfin ces Auffi Hippocrate, lit. I. aph.J veut que l'on Cà
Tels font d'un très-grand fecours dans les maladies méfie d'une fanté exceffive car la même force de
extérieures on emploie avec fuccès la leffive qu'on complexionqui fuffitpour porter le fang & les fiicsà
en tire pour nettoyer les ulceres fanieux & arrêter ce degré de perfection les exalte enfin au point d'oc-
les progrès de la mortification. cafionner les maladies. Celfe prétend qu'une trop
Il faut cependant en faire ufage intérieurement bonne fanté doit être fufpcâe. a Si quelqu'un, dit-il,
avec beaucoup de précaution car ils font très-dan- » eu: trop rempli d'humeursbonnes & louables d'un
gereux dans le cas de chaleur & de putréfaction al- »grand embonpoint, & d'un coloris brillant, il doit
katine, & lorfque les humeurs font beaucoup exal- te méfier de ffesforces parce que ne pouvant per-
tées enfin lorfqu 'elles font en diffolution ce que fifler au même degré j ni aller au-delà il fe fait un
l'on connoît par la puanteur de l'haleine & l'urine »bouleverfementqui ruine le tempérament
du malade. Une longue abftmence carlorfcrue le fang n'cfl
Maniere d'employerIcs alkalis. On aura foin d'a- pas continuellementdélayé & rafraîchi par un nou-
bord que l'eftomac foit vuide la dofe eft depuis veau chylé, il contracteune acrimonie alkaline qui
quatre grains jufqu'à. un gros felon l'état des for- rend une haleine puante & dégénère en une nevre
ces du malade fur lefquelles on doit confulter un utride dont la mort en: la fuite. En effet les effets de
Médecin. i'abftinéncefont plus difficiles à gu*rir que
ceux de
Le véhicule ordinaire danslequel on les fait pren- l'intempérance.
dre eft l'eau commune. Selon 1 intention que l'on La ftagnatiori de quelque partie du fang & des hu-
aura & l'indication que l'on voudra remplir on meurs parce que les fucs animaux qui croupiffent
changera la boiffon que l'on fera prendrepar-deffus, fuivant le penchantnaturel qu'ils ont à fe corrom-
c'eft-a-dire que lorfque l'oh aura deffem de faire pre, s'exaltent & acquierent une expanfion qui ne
fuer ou d'augmenterla tranfpiration cette boiffon tarde guere à fe manifefter.
fera légèrementfudorifique ou lorfqu'il fera quef La chaleur exceffive des faifôns du climat aufli
tion de pouffer par la voie des urines alors on la dans l'été les maladies aiguës font-ellesplus fréquen-
rendra un peu diurétique. Vqyt^ Sudorifique & tes & plus dangereufes.
Diurétique. La violente agitation du fang qui produit la cha-
Mais fi les alkalis font des remedes ils font auffi leur. Lorfquequelqu'unedecef caufes ou pluGeurs
caufes de maladies ces maladies font l'alkalefcence enlemble ont occafionné une putréfaction alkaline
du fang & des autres humeurs, les fievres de tout elle fe manifefte par les fignes fuivans dans les pre-
genre, la diffolution du fang la crifpation des foli- mieres voies.
des, le fcorbut la goutte même & les rhûmatifmes. i °.La foif. On fé fènt altéré c'eft-à-dire portéà
Ces fels agitant fur les liquides les atténuent, en boire une grande quantité de délayans qui noyant
exaltent les foufres, féparent l'humeuraqueufe la les fels acres & alkalis font ceffer ce ltentiment in-
rendent plus acre &plus faune il feroit imprudent commode, & difpofent la matiere qui fe putréfie oit
d'ordonner dans ces cas fufage des alkalij. qui eft déjà putréfiée à fortir de l'eftomac & des in-
Les caufes antécédentesde l'alkalefcencefont les teftins par le vomiffement ou par les (elles. Si on fe
fuivantes les alimens alkalefcens,c'eft- à-dire tirés fert d'acidesdans ces cas leur union avec les alkalis
des végétaux alkalefcens ou des animaux excepté forme un fel neutre.
le lait de ceux qui fe nourriffent d'herbes, les poif- 1°. La perte totale del'appétit & l'averfionpour
fons leur foie Se leur peau les oifeauxqui vivent les alimens alkalefcens l'appétit ne pouvant être
de poiffons tous les oifeauxqui fe nourrirentd'ani. que nuifible lorfque l'eftomac ne peut digérer les
maux, ou d'infeftes, ou qui fe donnent beaucoup alimens.
d'exercice comme auffi les animaux que l'on tue 3°. Les rots nidoreux, ou les rapports qui laiffent
pendant qu'ilsfont encore échauffés,font plus fujets dans la bouche un goût d'oeufs pourris a caufe de
que les autres à une putréfaction alkaline. Les ali- la portion des fels putrides &d'huile rance qui fdrt
mens tirés de certains animaux comme les grahTes, en même tems que l'air.
les oeufs, les viandes aromatifées le poitton vieux 4°. Les matièresépaiffesqui s'amaffent fur la lan-
& pris en grande quantité, la marée gardée long- gue & le palais affeâent les organes du goût d'une
tems, produifentune alkalefcencedans les humeurs i fenfationd'amertume, à caufe que les fucs animaux
qui exalte les foufres, & difpofe le corps-auxmala- contractent un goût amer, en devenant rances il
dies inflammatoires. peut fe faire auffi que ce goût foit caufé par une bile
La foibleffe des organes de la digetlion car dans trop exaltée & prête à fe corrompre.
ce cas l'aliment qu'on a pris fe corromptdans l'efto- f°. Les maux d'eftomaccaufes par l'irritation des
maç, & caufe ce que nous appelions ordinairement fels acrimonieux, la vue ou même l'idée d'un ali-
indiçcjlion le chyle mal fait qui en réfulte fe mêle ment alkalefcentprêt à fe corrompre, fuffifent quel-
avec le fang & le difpofe à devenir plus alkalef- quefois pour les augmenter. Cette irritation angmen^
cent. tant produit un vomiuementfalutaire fi la matière
La force exceffive des organesde la digeftion def- putréfiée ne féjourne que dans les premièresvoies.
tinés à l'afTmilation des fucs produit une grande Si cette acrimonie afreâe les inteftins elle folli-
quantité de fang extrèmementexalté & une bile de cite des diarrhées fymptomatidues. C'eft ainfi que
même nature. Alors les alimens acefeens fe
conver- le poiffon & les oeufs putréfiés gardés long-tems
dans les premières voies caufent de pareils effets. les premieres voies des matières alkalines qu'elles
6°. Cette acrimoniealkalineproduit ùne laflitude contiennent.
fpontanée une inquiétudeuniverfelle, un fentiraent L'abftinence des viandes dures & alkalines le
mouvementmodéré ,un exercice alternatif des muf-
de chaleur incommode, & des douleurs iliaques in- cles du corps pris dans un air frais & tempéré, fou-
flammatoires.Les inflammations de bas-ventre font
fouvent la fuite des fievres putrides. lagera beaucoup dans l'acrimonie alkaline. Il faut
encore éviter l'ufage desplantes alkajmesgui d'elles.
7°. Cette acrimoniemêlée dans le fang le déna- casoppqfes celui dont
que les huiles devien- mêmes font bonnesdans les
ture & le décompofeau pointcorrofifs les terres al- (Af)
nent rances les fels acres & perd fa coniiftance nous parlons.
8c A L K a l i de Rotrou c'eft Yalkali des coquilles
kalines. La lymphe nourricière
fa qualité balfamique& nourriffante, devient acre, d'oeufs préparées. Rotrou préparoit l'alwi de co-
irritante corrofive & loin de pouvoir réparer les quilles d'oeuf, en les faifant fécher au Soleil, après
les avoir bien
folides &les fluides les ronge & les détruit. en avoir ôté les petitespeaux & après réduifoit
lavées enfuite il les broyoit, & les
8°. Les humeurs qui fe féparent par les fecrétions en pou-
font acres l'urine e!t rouge & puante la tranfpira- dre fine fur le porphyre. Voyt{ RorROU.
ALK.ALIN ALK.ALINE adj. qui 91 alkali ou
tion picote & déchire les pores de la peau. liqueur alkaiine.
Enfin la putréfaûion alkaline du fang & des hu- cfprit alkalin
dépravation ou d'une ALK.ALIS dulcifiis ce font des favons.Les atka.
meurs doit être fuivie d'une naturelles^animales 6c lis font des acresque les huiles adouciffent & les al
deftruaiontotale des actions kalis joints à des huiles font des favons. VoylSKVOti.
vitales, d'une altération générale dans la circula-
tion, dans les fecrétions& dans les excrétions, d'in- Les favons ordinaires font des alkalis dukiUs & les
flammations générales ou locales de fièvres qui dé- acides dulcifiés font des favons acides.
génèrent en fuppurations gangrenés& fphaceles Les différensalkslisdulcifiis c 'eft-à-dire/les(avons
qui ne fe terminent que par la mort. ordinaires ont des propriétés qui font différentes
Cure des maladiesoccajignniespar les alkalis ou l'ai- félon les différens alkalis, & félon les différentes ma.
kahfcenudeshumeurs. La"différencedes parties affec- tieres graffes dont ils font compofés. Voyt^la Chimie
tées par la putréfactionalkaline en apporte auffi à ta médicinale.
ALK.ALISATION f.
f. terme de Chimie, qui figni.
cure. Si les alimens alkalins dont la quantité eft trop
grande pour ctre digérée, pourriffent dans l'eftomac fie l'aâion par laquelle on donne à un corpsou aune
& dans les intestins, & produifent les effets dont nous liqueur la propriété alkaline. Par exemple, Y alkali.
mieux faire d'en pro- fanon du falpetre qui eft un fel neutre qui n'en ni
avons parlé on ne peut vomiffementque les felles. alkali ni acide fe fait en le fixant avec le charbon;
curer févacuation par le ou
après cette opération le falpetre eft un alkali.
Les vomitifs convenablesfont l'eau chaude, le thé,
l'hypecacuanha à la dofe d'un fcrupule. On peut aufli faire Valkalijation d'un fel acides
comme le tartre, qui calciné
devient alkali. Voyci
Lorfquc la putréfactionalkaline a paffé dans les
vaiiîeaux fanguins la faignée eft un des remedesles TARTRE.
ALK.ALISÊ part. paff. & adj. ce qu'on a rendu
plus propres à aider la cure elle rallentitl'action des
folides fur les fluides ce qui diminue la chaleur, & alkali comme on dit efprit Je vin alkaliji. Foye^ Es-
PRIT-DE-VINtartarifi. •
par conféquent l'alkalefcence.violens foulage aufli ALK.ALISER verb. aâ. rendre alkali un* liqueur
La ceflation des exercices
beaucoup l'agitation accélérant la progreffion du corps. (iW)
ou •unALKÊK.ENGE,
fang & les fecrétions, augmentela chaleur & tous
fubft. f. (Bot. coqueret ou
coquerelle. Ses racines font genonillées & donnent
fes effets.
Les bains émolliens les fomentations & les la- plufieurs fibres grêles. Ses tiges ont une coudée de
en relâchant
vemcns de même efpece font utiles d'ailleurs
haut elles font rougeâtres un peu velues & bran.
les fibres ils diminuent la chaleur les. chues. Ses'feuilles naiuent deux à deux de chaque
vailfeatex abforylians recevant une partiedu liquidè, noeud portées par de longues queues.Elles naiflent
les bains deviénnentpjtîs efficaces. folitaires de chaque aiflelle des feuilles fur des pé.
L'air que le maTâue refpire doit être frais tem- dicules longs d'un demi pouce grêles velus. Elles
font d'une feule pièce en rofette en forme de baf-
cinq quartiers,blanchâtres gar-
Les viandesqu'on pourra permettrefont 1 agneau, fin, partagéesen même couleur. Le calice eft
le veau le chevreau les poules domeftiques les nies de fommets de en
Il forme veffie membraneufe verte dams
poulets parce que ces animaux étant nourris de vé- cloche. une
gétaux ont les fucs moins alkalins. On peut fairede le commencement, puis écàrlate à cinq quartiers.
Son fruit eft de.la figure, de la groffeur & delacou-
ces viandes des bouillôns légers qu'on donnera de leur de la cerife aigrelet& un peu amer. Il contient
trois heures en trois heures. jaunâtres, applaties & prefquerondes.
On ordonnera des tifannes,des apofemes,oudes des femences l'analyfebeaucoup dephlegme,cUiifel
inruftons faites avec les végétaux farineux. Il donne dans
On peut ordonnertous les fruits acides en général effentiel Se de l'huile.
fourniffent. Les baies d'alUkenge excitent rurine font fortir
que l'été & l'automne nous la pierre la gravelle guériffent la colique néphré.
I1 y a une infinité de remèdes propres à détruire
l'acrimonie alkaline mais nous n'en citeronsqu'un tique, purifient le fang on les employé ordinaire-
en décoûion & quelquefois fjéchéës & pulyé-
petit nombre qui pourront fervir dans les différentes ment
oc caftons. rifées: on employé ce fruit dans lefirop dechicorée,.
Prenez avoine avec fon écorce deux onces;eau & dans le firop antinéphrétiquede la pharmacopée
de ri vicre trois livres faites bouillir ,fihrei&mê- royale de Londres.
On en fait aufli des trochifques
Ici. à deux livres de cette décoction fuc de citron ré- félon la pharmacopéedu collége de Londres.
diftillée deux gros; Voici les trochiiques d'alkékenge tels que la pré-
cent, une once eau de canelle paration en eft ordonnée dans la pharmacopéedela
de firop de mûres de haies, deux onces le malade
Mat. Faculté de Médecine de Paris.
en utera pour boiffon ordinaire. Boerhaave Prenez de pulpe épaiflie de baies à'alUkengtavec
mtd.. t
Mais tous ces remèdes feront inutiles fans le regi- leurs femences deux onces^ de gomme arabique
& dé- adragant, de fuc de régline,d'amandesarriéres de
tae & fan. une boiffon abondantequi délaye fcmcnce de pavot blanc, de chacune une demi-
trempe les humeurs il faut avant tout debarrafler
once des quatre grandes femences froides des le- duquel elle eft remplie d'urine. Ce
mences d'ache, de fuc de citron préparé de chacun du grec *xx«< Jammtn, boyau, & de mot eft dérivé
deux gros d"opium thébaïque un gros; de fuc ré- iifcç, forme
parce que dans plufieurs animaux la membranè
cent d'alkikengc, une quantité fi2fante: faites-en allanto.de eft de la forme d'une andouille
felon l'art des trochifques. tandis
ALKERMÈS,f. m. ou graine d'écarlate. Cette que dans d'autres elle eft ronde.
La membrane allantoïde fait partie de l'arriere.
graine fe cueille en grande partie dans la campa- faix; on la conçoit comme
de
gne Montpellier. On la porte toute fraîche à la un refervoiturinaire
placée entre le chorion & l'amnios, & qui
ville où on l'écrafe on en tire le jus qu'on fait cui- le nombril & l'ouraque l'urine qui vient dereçoit
la
par
veille.
je & c'eft ce qu'on nomme Itfiropalktrmis de Mont- ^V«îARRI ERE-FA IX 6< OURAQUE.
pellier. C'é!tdonc une efpeced'extrait à'alkermh Les ^natomiftes difputent fi l'allantoïde fe
de rob qui doit être fait fans miel & fans fucre; pourou trouvé
dans 1 homme.
être légitime. M. Fagon, premier Médecinde Louis Drelincourt, Profeffeurd'Anatomieà Leyde,dans
XIV. fit voir que la grained'écarlate qu'on croyoit
etre un végétal doit être placée dans le genre des une differtationqu'il a compofée exprès fur
membrane, foûtient qu'elle eft particulière cette
animaux. Voyei GRAINE D Écarlate. aux ani-
Confection d'ulkttmh, (Pharmacie.)La préparation maux qui ruminent. Voye^RumINANT.
Manget affirme qu'il fouvent vue & qu'elle
de cette confection eft ainfi ordonnée dans la phar- contient une eau différente de celle de l'amnios. Mu-
macopée de la Faculté de Médecinede Paris nich écrit avoir démontré l'allantoïde dans foetus
Prenez du bois d"aloès, de canelle mife pou- de quatre môis Halé dit un
dre, de chacun fix onces d'ambre gris, deenpierre que
licate que l'amnios, qu'elle
l'allantoïde eft plus dé-
feulementla par-
d'azur, de chacun deux gros de perles préparées tie du foetus qui regarde le couvre
chorion. Voytt Tranfac*
une demi once d'or en feuille, un demi-gros de twnsphilofophiques n°. 171.
mufc un fcrupule du firop du meilleur kermès Tifon, Keil, Chefelden, font pour Valtantoide
chauffé au bain-marie & paffé par le tamis une Albinus a trouvé dans
livre mêlez tous ces ingrédiens enfemble, & faites- un fœtus de fept femaines
unpetit vaifleau qui peut palier pour louraque in.
en félon l'art une confection. 1ère dans une propre véfcule ovale plus
Nota que cette confection peut fe préparer auffi grande
faftsjmbre &i fans mufe. La dofe en eft depuis un que la veffieurinaire féparée de l'amnios; l'expéricn-
ce ne s eft pas encore affer répétée pbur conftater
demi-gros jufqu'à un gros. Bien des perfonnespréfe- ce fait. (L)
rent le fuc de kermès à cette confection.Quant aux ALLARME,terreur, efroi frayeur, épouvante
propriétés de cette confection, r. KERMÈS. (N) crainte, peur, appréhtnfwn termes qui défignent i
ALKOOL, f. m. que quelques-uns écrivent alco- des mouvemens de l'ame occafionnés tous
par l'appa-
hol; c'efi un terme d Alchimie & de Chimie, qui eit rence ou par la vûe du danger. L'allarmi naît de
Arabe. Il fignifie une matiere quelle qu'elle l'oit 1 approche inattendued'un danger
réduite en parties extrêmementfines ou rendues ex- apparent ou réel,
qu on croyoit d'abord éloigné on dit Vallarméfi ré-
trêmement iubtiles ainfi on dit alkool de corail pour pandit dans h camp remette^vons c'*ft
dire du corail réduia en poudre fine comme l'eft la faute al-
une
larme.
poudre à poudrer. La terreur naît dé la préfence d'un événement
On dit alkool d'efprit de vin pour faire entendre d'un phénomene,que nous regardons ou
qu'on parle d'un efprit-de-vin rendu autant fubtil qu'il comme le pro-
-gnoihc & l'avant-coureurd'une grandecatatlrophe;
eft poflible par des diftillationsréitérées. Je crois que la terreurfuppofe une vûe moins diftinâe du danger
c'eft à Pocdafion de l'efprit-de-vin qu'on s'eft fervi que 1 allarme, & laiffe plus de jeu à l'imagination,
d'abord de ce mot alkool; & encore aujourd'hui ce dont le preftige ordinaire eft de eroffir les objets.
n'en: prefque qu'en parlant,de l'efprit-de-vin qu'on Auffi l'allarme fait-elle courir à la défenfe & la
s'en fert ce terme n'eft point ufité lorfqu'on pa% reurfaitelle jetter les armes l'allarme femble ter*
des autres liqueurs. Voye\ EspriT-de-vin. plus intime que la terreur; les cris nous àllarmtntencore
ALKOOLISKR,verbe au. fignifielorfqu'onparle les
fpeôacles nous imprimentde la terreur:
des liqueurs,purifier &fubtilifirautant qu tl eu: pom- on porte la
terreurdans l'efprit & Vallarmé au coeur.
bte;& lorfqu'il s'agit d'un corps folide, il lignifie L'effroi & la terreur naiffent l'un & l'autre d'un
réduire en poudre impalpable ce mot alkooli/cr vient grand danger: mais la terreur peut être panique &
originairementdé l'hébreu SSp, qui fignifie être ou 1 effroi
ne 1 eft jamais. Il femble l'effroi foit dans
devenir Uger: il «ft dérivé de l'arabe ¥?p, qui fignifie les organes, & que la terreur foitque dans Pâme. La «r-
devenir menu ou Jl fubtilifer & à la troifieme conju- rtur a faifi les elprits les fens font glacés S effroi
gaifon 7«J?, hral, diminuerou rendre fubtil on y un prodigerépandla terreur; le tempêteglace/effroi.
a ajoûté la partiicule ai, comme qui diroit par excel- La frayeur naît ordinairementd'un danger
lence. C'eft pourquoi os ne doit pas écrite alcohol, rent & fubit: vous m'ave{ faitfrayeur: mais onappa-» peut
mais alkool,vû la racine de ce mot. (M) être allarmffur le compte d'un-autre-}-& tefrayeut
ALLAITEMENT, f. in. laOatio eft l'action de nous regarde toujours enperfonne. SïTon a dit
donner à tetter. foye{ LAIT. quelqu'un le danger que
Ce mot s'employe auffi pour lignifier le tems pen- vous alliez courir m'ejfrayoitt
on s eft mis alors à fa place. Vous m'a\>t{ effrayé, Se
dant lequel une mère t'acquitte de ce devoir. royer vous m'avezfaitfrayeur, font quelquefois des expref-
Sevrage. (I) fions bien dalférentesta première s'entendredu
ALLAITER v. a. nourrir defon lait: la nourrice danger que vous avez couru; & lapeut feconde du dan-
qui Ta allaité une chienne qui allaite fes petits. ger auquel je me fuis crû expofé. La frayeurfuppo-
• ALLANCHES,ou ALANCHE ville de France fe un danger plus fubit que l'effroi, plus voifin
en Auvergne, au duché de Mercceur,généralité de Vallarmé moins grand que
Riom. Long- ao. 40. lat. 4S. 12. que la terreur.
Vépouvaritea fon idée particulière elle naît je
ALLANT,ville de France en Auvergne,géné- crois, de la vûe des difficultésfurnionter pour réuf-
ralité de Riom. fir, & de la vûe des fuites terribles d'un mauvaisfûc-
ALLANTOIDE, f. f. (Jnatomie.) membrane al- cès. Son entreprife m'épouvante;je crains fon abord y &
lantoide: c'eft une membrane qui environne le fœ- fon arrivée me tient enappréhtnfion.On craint un hom.
tus de différens animaux elle eft continue me méchant; on peur d'une bête farouche il faut
louraque qui eft un canal ouvert au avec craindre Dieu, mais il ne faut pas ea avoir fturé
moyen
L'effroi naît de ce qu'on voit la terreur de ce qu'on celle du jardin de Verfailles, depuis la fontaine dé
imagine Vallonné de ce qu'on apprend; la craintede la pyramide, jufqu'à celle du dragon..
préfume la Les allfisdoivent être dreffées dans leur milieu en
ce qu'on fait {'épouvante de ce qu'on
& Vapprihtnfionde ce ados c'eft-à-dire en clos de carpe ou d'os d'âne
peur de l'opinion qu'on a afin de donner de l'écoulementaux eaux, & empê»
qu'on attend.
La prétence fubite de l'ennemidonne l allarme;ta cher qu'elles ne corrompent le niveau d'une allie.
vue du combatcaufe V effroi l'égalité des armes tient Ces eaux même ne deviennent point inutiles elles
dans VappréhenJton;U perte de la bataillerépand la fervent à arrofer les paliffades les piattebandes, 5c
parmi les peuples les arbres des côtés.
terreur tes fuites jettent l'épouvante Celles des mails & des terraffes qui font de ni-
& dans les provinces chacun craint pour foi la vue
d'un loldat fait frayeur; on a peur de fon ombre. veau s'égouttentdans les puifartsbâtis aux extrémi-
Ce ne font pas là toutes les manières poflibles d en- tés.
vifager ces exprefiions mais ce détail regarde plus Les allfu (impies pour étre proportionnée»à leur
particulierement l'Académie Françoife. longueur, auront 1 à 6 folies de largeur, fur 100
toiles de long. Pour xoo toiles, 7 à 8 de large pout
ALLASSAC (C?^.); ville de France, dans la
Limofin & la généralité de Limoges. t
300 toifes, 9à to toiles & pour 400, to à 1 toifesw
Dans les ailées doubles, on donne la moitié de la
de devant d'un largeur à Vallée du milieu, & l'autre moitié fe divife
commun pour aller depuis la1porte
logis jufqu'à la cour, ou à efcalier ou montée. en deux pour les contre allées par exemple, dans
C^ft auai dans les maifons ordinairesun paffage qui une allée de 8 toifes, on donne 4 toifes à cel!e du
milieu, & s toifes à chaque contre-allée fi l'effacé
communique & dégage les chambres, & qu'on nom-
me aufli corridor. Voye{ CORRIDOR.
ALLÉE D'EAU {ffydr.) Voy.
(P)
GALERIE d'eau.
eft det toifes on en donne 6 à l'allée du milieu, Se
chaque contre-allée en a trois.
ALLÉES de Jardin Les allées d'un jardin font Si les contre-a!lées font bordées de paliffades, il
font des chemins droits faut tenir les allées plus larges. On compte ordinai-
comme les rues d'une viüe ce
& parallèles, bordés d'arbres, d'arbriffeaux, de ga- rement pour fe promener à l'aife trois pies pour un
fon, &c. elles fe diftinguenten allées fimples & al- homme, une toife pour deux & deux toi es pour
lérs doubles. quatre perfonnes.
La fimple n'a que deux rangs d'arbres; la doubleen Afin d'éviter le grand entretien des allies on
quatre celle du milieu
s'appelle maitrefftallk, les remplitleur milieu de tapis de gafon, en pratiquant
a de chaque côté des fentiers affez larges pour s'y
dcux autres fe nomment contre-allées.
Les allées vertes font galonnées; les blanches font promener.
toutes Câblées 6c ratiffées entièrement. Foyei la maniere de les dreffer & de les fabler à
allée couverte fe trouve dans un bois touffu Val- leurs articles. (K)
lée découverte eft celte dont le ciel s'ouvre par en» Il n'y a perfonne qui étant placé, foit au bout
d'une longue allée d'arbres plantée fur deux lignes
On appellerai allée, celle qui eft au fond & fur droites paralleles foit à fextrémité d'un long corri-
les bonis d'un boulingrin ou d'un canal renfoncé dor, dont les murs de côté & le platfond& le pavé
.entente d'une allée lupérieure. font paralleles, n'ait remarqué dans le premier cas
On appelle allée de niveau, celle qui eft bien dref- que les arbres fembloient s'approcher, & dans le fé-
fée dun> tvute Ion étendue allée en pente ou rampe cond cas, que les murs de côté, le platfond & le pa-
douce cft celle qui .tecompagne une cafcade, & qui
vé offrant le même phénomeneà la vue, ces quatre
allée parallele, celle qui furfaces paralleles ne préfentoientplus la forme d'un
en (m la chute on appelle d'une paraliclepipede, mais celle d'une pyramide creufe
s'élo!gne d'une égale alliance autre allée allée
retournée d'équerre celle qui elt à angles droits allée & cela d'autant plus que l'allfe & le corridor étoient
tournante ou circulaire eft la môme allée diagonale plus longs. Les Géometresont demandé fur quelle
traverfe un bois ou un parterre quarré d'angle en ligne il taudroit difpofer des arbres pour corriger cet
angle ou en croix de laint André allée en {ig{ag
eft celle qui ferpente dans un bois, fans former au- d'arbres le parallelifme apparent. On voit que la fo«
cune ligne droite. même tems au cas des murs d'un corridor.
Allée de traverfe fe dit par fa pofition en équerre
Il eft d'abord évident que pour paroïtre paralle«;
par rapport à un bâtiment ou autre objet allée droite,,
les il faudroit que les arbres ne le fuffent pas, mais
qui fuit fa ligne allée biaifée qui s'en écarte grande
allée petite allée fe difent par rapport à leur étendue. que les rangées s écartaffentl'une de l'autre.Lesdeux
11 y a encore en Angleterre deux fortes d'allées lignes de rangéesdevroientêtre telles que les inter-
les unes couvertes d'un gravier de mer plus gros que valles inégaux de deux arbres quelconques corref-
le fabte, & les autres de coquillages qui font de très- pondans, c'eft» à-dire, ceu» qui font le premier, le
petites coc uilles toutes rondes liées par du mortierde iecond, le troifieme, &c. de fa rangée, fuffent tou-
chaux & de fable ces allées par leur variété, font jours vûs égaux ou fous le même angle; fi c'eft de
quelque effet de loin mais elles ne font pas commo- cette feule egalité des angles vifuels que dépendl'é-
des pour fe promener. I galitéde la grandeurapparente de la diftance des^b-
Allée en perfpeSive c'eft celle qui eft plus large à jets, ou fi en général la grandeur-désobjets ne dé-
fon entrée qu'à fon iffùe. pend que de celle des angles vifitels..
Allie labourée & herfée celle qui eft repaffée à la C'eft fur cette fuppofition que le P. Fabry a dit
herfe les carroffes peuvent rouler.
& pu fans démonftration, & que le P. Taquet a démontré
celle où il y a du làble fur la terre bat- d'une manière embarraflée que les deux rangées de-
tue, ou fur une aire de recoupe.Jardinier nettoyée voient former deux demi hyperboles c'eft-à-dire,
Allée bien tirée celle que le a que la diftancedes deux premiers arbres étant
prife
de méchante* herbes avec la charrue, puis repaffée à volonté ces deux arbres feront chacun au fom-
au râteau.. met de deux hyperbolesoplofées. L'oeil fera à l'ex-
Allée de comparùmtnt large fentier qui fépare les trémité d'une ligne partant du centre des hyperboles,
égales à la moitié du fécond axe, & perpendiculaire
carreaux d'un parterre. Ià Vallée M. Varignon l'a trouvé auffi par une
J'eau chemin bordé de plufieurs jets ou
bouilloQi d'eau, lur deux lignes parallèles telle eft feule analogie mais le problème devient bien plus
général fans devenir guère plus compliqué entre Nous traiterons plus à fond cette matioreà l'article
les mains de M. Varignon il te réfout, dans la fup- PARALLÉLISME & nous tâcherons de donner tur
pofitiôn que les angles vifoels feront non-feulemcnt ce fujet de nouvellesvûes & des remarques fur la
toujours égaux .mai» croiflamou décroûTans félon méthode de M.Varignon. Voyn auffi Apparent.
tel ordreque l'on voudra, pourvu que leplus grand ALLÉGATION f. f. en terme dt Palais, eft la ci-
droit, & que
ne foit pas plus grand qu\in anglelesfinus
tation d'une autorité ou d'une piece authentique à
tous les autres foient aigus. Comme des an- Tenet d'appuyer nnepropofition ou d'autoriier une
êtes font leur montre il fuppofe âne courbe uet- prétention ou dénonciation d'un moyen. (H)
conque, dont les ordonnées représenteront les finus ALLEGE terme de Rivière, bateau vuide qu'on
des angtes vifuels & qu'il nomme par Cette raifon attache à la queue d'an plus grand afin d'y mettre
courte dtsfinus. De plus, l'œil peut être placé oh une partie de fa charge s'il arrivoit que ton trop
l'on l'aHée, foit grand poids le mît en danger. On appelle cette ma-
en-deçà foit en-deft: cela fuppofé & que la pre- nœuvre rinctr. Voyt\ RlNCE».
mière rangée foit une ligne droite, M. Varignon On donne en général le nom d'alttges à tous les
cherche quette ligne doit être la féconde qu'il ap- bâtiment de grandeur médiocre deftinés à porter
pelle coune da rangée} il trouve une équation géné- les marchandtfesd'un vaiffeau qlMrc trop d'eau, &
la cour- à le foulager d'une partie de fa charge. Les aliegts
bé quelconque & la courbe quelconque de fervent donc au dihfbtg*.
m»»?*, font liées de telle maniere que deux de ces Allbge le CABLE, (Marine.) terme de com-
fairement. "K"' m
trois chofes déterminées la troifseme te fera nécef-

Veut.on que les angles yifuelsfoienttoû|our8égaux,


mandementpour dire filer un ptu de cabU.
Allège LA tourneyire (Mar.) c'eft un com-
mandementque l'on fait ceux qui fontprès de cette
c'ëft-à-direque la courbe des finus foit une droite manaeuvre afin qu'ils la mettent en état, le qu'on
puùTe s'en fervir promptement. Voy. Tournevire.
la courbe de rangée décentune hyperbole, l'autre
rangée ayant étéfuppofée ligne droite mais M. Va- Allèges À voiles bâtimens groiïierement
rignon ne s'en tient pas là i ilfuppofequela première faits qui ont du relevement à l'avant& à l'arriére,
rangée d'arbres foit une courbe quelconque & il & qui portent mâts & voiles.
Seconde, afin que les ar-
bres Ment à la vue tel effet qu'on voudra. qui n'ont ni mâts ni voiles, dont on fe ert dans la ville
Dans toutes ces MutinsM. Varignon a toujours a'Amfterdampour décharger& transporterd'un lieu
fuppofé avec les PP. Fabry & Taquet qtte la gran- à l'autre les marchandifesqu'on y débite. Les écou-
deur apparente des objets ne dépendoit que de la tilles en font fort cintrées, & prefque toutes rondes
grandeurde l'angle vituel mais quelquesphilofo- le croc ou la gaffe lui fert de gouvermail, & il y a un
phes prétendent qu'il y faut joindre la diftance ap- retranchementou une petite chambreà l'airriere. (Z)
parente des objetsqui nous tes fontvoir d'autaatplus Allèges terme d Archittclun;ce font des pierre»
grands», que nous lies jugeonsplus éloignés afin fous les piés-droits d'une croifée qui jettent harpe
Çvoyt{ Harpe) pour faire liaifon avec le parpin
M. Varignon y a fait entrer cette nouvettecondition.
d'appui, lorfque l'appui eft évidé dam l'embrafe-
Mais ira phénomène ^remarquable c'eA que quand ment. On tes nomme ainfi parce qu'elles alltgtmt
ou foulagent étant plus légères à l'endroit oh elles
& qu'ayant fup* entrent fous l'appui. (P)
pofé la d'arbres en ligne droite, on ALLEGEANCE (Serment d') f. f. Junfprud.
cherche félon ta formule de M. Varignon quelle c'eft le ferment de fidélité que les Anglois prêtent à
doit être la féconde rangée, pour faire paraître tous leur roi en fa qualité de prince & feigneurtemporel
les arbres parallèles,on trouve que c'eft une courbe difôrent de celui qu'ils lui prêtent «n la qualité qu'il
prendde chef de l'église anglicane lequel s'appelle
qui s'approchetoujours de la première rangéedroite,
ferment de fnprémaiie. Voyt^ SUPRÉMATIE.
Le ferment d'allégeance eft conçu en ces termes:
« Je'NV* • protefte& déclare fotemnallementde-
vantDiea & les hommes, que je ferai toujours fi-
calcuts de
m
dele & foûmis au Roi N. Je proroge & déclare
folemnellementque j'abhorre,détefte & condam-
ne de tout mon coeur, comme impie & hérétique,
cette damnablepropofition que lu princes excom-
le feûl exemple qui munies ou deftituhpar le pape ou le Jîége de Rome
introduites dans des calculs
à
géométriques, mènent
faunes d'ou il récite
une ablution eft fondée,
» ou
y, peuvent être légitimementdépofis on mit à mort pat
par quelque perfonneque ceà'fait
Les Quacres font difpenfés du ferment allégeait*
H.
que employés par la nature, ou ne le font contente à ce fujet de leur fimple déclara-
ou ne font pas et on fe
qu'avec des modifications que nous ne cOhnoiflbns tion. fayrç QUACRE. (#)“
ce fens-là une bonne,
& même la feule pierre de touche de la Phyfique. orientales, dont les unes font de chanvre ou deta»*
Hifi. de VAcad. awt. ijiS pag. Sj. les autres de coton. Elle» portent huit aulnes fur
Mais il me femble que pour arriver à quelque ré- cinq, fix à fept huitièmes, ou douze aulnes fur trois
fultat moins équivoque, il eut fallu prendre ta route quarts & cinq fixiemes.
ALLEGER le cablc, c'eft en Marine, Soulagerle ca-
problème précédent,quelle loi dévoient fuivré des ble, ou attacher ptufieurs morceaux
diftances d'arbres mis en allée pour paroître tou- rils le long d'un cable pour le faire/loter,afin qu'il
jours à la même diftance, dans telle ou telle hypo- nVtouche Tpoint fur les roches qui pourroient fetto»-
ver au fond de l'eatt> «Ç l'endommager,
ALLEGER un vaijfea*, c'eft lui ôter une partie
de
arbres de manière que te dîltance de l'un à l'autre plus
eût toujours paru la même, & d'après l'expérience fa chargepourlé mettre à flot, ou pour le rendre

blable fur la vifion. AlXEGERIRou ALLEGIRun thtval,


c'eft le rendre plus libre & plus léger du devant que on brouillafi bien les fignes figuratifs avec les chofes
du derriere, afin qu'il ait plus de grâce dans fes airs figurées, & la lettre de Y allégorie avec le fens qu'on
preteadoitqu'eue enveloppoit,qu'il fut très-difficile,
à pour ne pas dire irapofSble de démêler fun d'avec
qu'en le ftiifant troter on te fente toujours
galopper & que l'ayant îait galopper quelque tetns, l'autre. Les Platoniciensfur-tout donnaient beau-
cheval eu fi pelant
on le remetteencoreau trot. Ce qu'on de la peine coup dans cette méthode 8c le de6r de les imiter
d'épaules & attaché à la terre a en tranfportantque1ques unes de leurs idées aux
à lui rendre le devant léger, quand même l'on Ce fer myûeres de la véritable religion enfanta dans les
viroitpour YaUégir du caveçon à la Nevcaftle. Ce premiersnec1es de l*Eglife les héréfies des Marcioni.
cheval s'abandonnetrop fur les épaules, il finit lai- tes, des Valentiniens & de plufieurs autres, com-
Ugsrir du devant, & le mettre fous lui. (O pris fousle nom de Gnofiiques.
C'étoit de quelques Juifs récemment convertis,
ALLÉGORIE f. f. (Littérat.)figmn de Rhétorique,
tels qu'Ebion,que cette manièrede raifonners'étoit
par laquelleon employédes termes qui, pris
à la let-
tre ,fignifient toute autrf chote que ce qu'on veut leur introduite parmi les Chrétiens. Philon comme nous
feiire figni6er. L'allégorien'eft roprement autre cho- l'avons déjà dit & plu6eurs autres docteurs juifs
fe qu'une métaphore continuée, qui fert de comjpa- s'appliquotent'ce fens figuréflateur pour certains
«ailon pour faire entendre un fens qu'on n'exprime efpnts, par la nouveauté Ma fingularité des décou-
point i mais qu'on a en vue. Ceft amfi que les Ora- vertes qu'ils s'imaginenty faire. Quelques auteurs
des premiersSocles du Chriftianifme tels qu'Orige-
teurs & les Poëtes ont coutume de repréfenterl'a- un
état fous l'image d'un vaifeau & les troublesqui ne, imitèrentles Juifs, & expliquèrentaum l'ancien
citent fous celle des flots & des veau déchaînés; par & le nouveau Teftament par des allégories. YoyK
les pilotes, ils entendent Us jbuvtrairu ou lu magif- Allégoriques 6- Prophétie.
Quelques auteurs, Se entr'autres le P. le Boflu
trats; par le port, la paixou la concorda. Horace fait
un pareil tableau de fa patrie prête à être replongée ont Déniéque le fujet du poëmeépique n'étoit qu'une
dans les horreurs d'une guerre civile, dans cette belle maxime de moraleallégonée 'qu'onrevitoit d abord
ode qui commenceainfi d'une aâion chimérique,dont les aâeurs étoient A
& B qu'on cherchoit enfuite dans liûftoire quelque
0 navis nftrtnt in mare te novi fait intéreâant dontla vérité mife avec le fabuleux
Piaffai, Sec. pût donner au poëme quelque vraiffemblance ce
La plupart des Théologienstrouvent l'ancienTef qu'enfuiteon donnoit des noms aux acteurs, comme
Achille Enét t Renaud, &C. Foye[ ce qu'on doit
îstinenî plein à'allJgoria & de fens typiques, qu'ils penferde cette prétention,fous le mot Epopée ou
rapportent au nouveau mais on convient que le
fens allégorique t moins qu'il ne foit fonde fur une Poème épique. (G)
tradition confiante, ne forme pas un argument fur; ALLEGORIQUE adj. (Thécl.) ce qui contient une
allégorie. Foyer ALLÉGORIE. Les Théologiens dis-
comme le fens littéral. Sans cette fage précaution, tinguentdam 1 Ecriture deux fortes de fens en géné-
chaque fanatiquetrouveroit dans l'Ecriture de quoi
appuyer fes vifions. En effet, c'ell en matiere de te. rai le fens littéral & le fens myftique. Voye^ SENS
ligion fur-tout que l'allégorie eft d'un plus rand ufa- littéral & Mystique.
Philon le Juif a fait trois livres d'allégories fur Ils fubdivifent le fenstoyûkjue en allégorique,tr*
Plùftoire des fix jours (xnyisçHEXAMERON) j & l'on pologique$C anagogiqut.
fait affezquelle carrière les Rabbinsont donné à leur Le (ens alUgorique eft celui qui réfulte de l'appli-
imaginationdans leTalmud ôc dans leurs autres com- cation d'une chofe accomplieà la lettre mais qui
n'eft pourtant que la figure d'une autre chore: ainfi
Les Payens eux-mêmes faifoientgrand ufage des le ferpent d'airain élevé par Moyfe dans le defert
guérirles Uraëlites de leursplaies, repréfentoit
allégories & cela avant les Juifs car quelques-uns pour
de leurs philosophes voulant donner des fens raifon. dans un fens allégorique Jefus-Chriftélevé en croix
nables à leurs fables & à l'hiftoire de leurs dieux, pour la rédemptiondu genre humain.
prétendirent qu'elles fignifioient toute autre chofe Les anciens interprètes de l'Ecriture fe font fort
que ce qu'elles portoient la lettre; & de-là vint le attachés aux fens allégorique on peut s'en convain-
mot $ allégorie c'eft à-dire un difiours qui, à le pren- cre en lifant Origene Qémeint d'Alexandrie &e«
dre dans ton fens figuré «aa» àyoptwt ,âgnifie toute mais ces allégoriesne font pas toujours des preuves
concluantes moins qu'elles ne (oient indiquées
mutrs thofi que ce qu'il énonce. Ils eurent donc recours
à cet expédient pour contenter de leur mieux ceux dans l'Ecriture même on fondées fut le concert
qui étoient choqués des abfurditês dont les Poëtes unanime des pères.
©voient farcila religion en leur infinuant qu'il ne Le fensa^Mk^ proprementdit, eft un (cour)'):
lfalloit pas prendre à la lettre ces niions qu'elles tique qui «ËPirEglife & les matièresde religion.
contenoiemt des myfteres,& que leurs dieuxavoient Tel eu ceTpointde doctrine qu faint Paul explique
été des onnages tout aùtrement refpetlablesque dans fon épure aux Galates/^ Abraham duos fim$
me les depdg-ïnok la
Mythologie dont ils donnerent habuit unum de ancUU & «htm de libéré fedqui d$
des explicationstelles qu'ils les vouloient imaginer ancilld, fetundùm cornent nétus tji; qui autem de tb-
enforte qu'on ne vit plus dans les fables que ce qui berd ptr rtpromijjwntm
n'y étoit réellementpas on abandonnal'hiftorique diSa. Voilà Y allégorie; en voici le fens & l'applica-
qui révottoit, pour Ce jetter dans la mysticité qu on
tamenta; unum quidem in monte S'um, in fervitutm
M. de la aufe, dam un difeours fur l'origine & gênerons; qux Illa œatetn quafurfum

t
l'antùiuité dus la Cabale, inféré dans le tome IX. de
t'acadeimJaesBelles-Lettres efi Jerufohm likra e nojlra. Mtf
prétendque ce n'étoit
point pour fe cacher, niais pour fe faire mieux en-
tendre, que les Orientaux employoientleur Il le fi- nos likrmh. Galat. eap./v. verf. aj. 24. ai. âfi*. ao.
les Egyptiens leurs hiéïogivphes les Poètes
'=un images & lesPhilosophes la fingularité de leurs
3 '• ALLEGRANÏA,(Géogr.) petiteïïe d'Afrique,
KJifcoure qui étoient autant d'efpecesà'alUgories. En Tunedes Canaries,au nord delà Gracieufe au nord-
ce cas il faudra dire que "explicationétoit plus obf- oüeft de Rocca & au nord-eft de Sainte-Claire.
^u« que le textej, & 1 expérience le prouva bien j, car ALLEGRE ou ALEGRE ville de France en
Auvergne,
Auvergne généralitéde Riom, életlion de Brioude, auteur, montre qu'il n'avoit fait que rapporter l'u-
fage de fon fiecle. Dans la méfie mofarabique,on le
au pié d'une montagneau-deffusdelaquelle y a un
il
grand lac. long. xr. 12. lot. 4J. 10. chantoit après l'évangile,mais nonpas en tout tems;
ALLEGRO, termt de Mufique ce mot écrit à la au lieu que dans les autres Eglifes on le chantoit
tête d'utt Jbr, défigne du lent au vite, le troifieme commeon le fait encore, entre l'épître & l'évangile,
des quatre principauxdegrés de mouvemensétabtis Veft-à-dire au graduel. Sidoine Apollinaire remar-
dans la Mufique italienne. Allegro eft un adjectif ita- que que les forçats ou rameurs chantoientà haute
lien qui ûgnifie gai} fie c'eft auffi l'exon d'un voix Valleluia comme un fignal pour s'exciter &
mouvement gai & animé, le plus vif de tous après s'encourager à leur manœuvre.
CurvorumUne chorus htkiariorum
Le diminutifalUgruo indiqueune gaieté plus mo- RefponfaruibusALLZLV1Aripis
dérée, un peu moins de vivacité dans la meiure. (S) Ad Chriflam levât amnitum celeufma
1 ALLELUIAoa ALLELUIAH, 011HALLELUIAH, ^ic» fie pfiUliu mata vel viator.
expreffionde oie que l'on chante, ou que l'on récite
dans l'églife à la fin de certaines parties de l'office C'étoit en effet la coûtume des premiers Chré-
divin. Ce mot eft hébreu, ouplûtôt composé de tiens, que de fanûifier leur travail par le chant des
deux mots hébreux; (avoir TTK! hdldu^U m hymnes & des pfeaumes. Bingham orig. eccUJïaft.
Ja qui eft une .abréviationdu nom de Dieu STOP, tome FI. lib. 4·
Jtkova qui tous deux fignifient budate Domiaum ALLELUIA, (. m. (Jfifl- naa.) en latin oxit, herbe
enforte qu'en notre langue, slïtluia veut dire pro- à fleur d'une feule feuille en formede cloché*,ou-
prement lok\ U Seigneur. verte tt découpée. Il fort du calice un piftilqui eft
S. Jérôme prétend que le dernier mot dont eft attaché au fond de la fleur comme un clou, & qui
compote aUiUàa, n'eft point une abréviation du devientdans la fuite un fruit membraneux,oblong,
fes inéfables & divifé le plus fouvent en cinq loges qui s'ouvrent
nom de Dieu mais un de noms ce
chacune en-dehors par une fente qui étend depuis
qu'il prouve par divers paB'ages de l'Ecriture ou
la place de leudaie Domiaum comme nous liions la bafe du fruit jufqu'à la pointe. Chaque loge con-
dans la verfion latine les Hébreux lifent alltluia; tient quelquesfemences enveloppéeschacuned'une
remarque qui n'infirmepas le fens que nom avons membrane élaftique qui la pouffe ordinairement
donné à ce mot. alfea loin îorfqu'elleeft mûre. Tournefort, Infl. ni
Le même Père eft le premier qui introduit le heA. Foyei PLANTE. (i)
mot dkluia dans le Service de l'égufe pendant long- Alléluia (Jard.) oxytripfùUon.Cette plante ne
temson ne l'employoit qu'une feule fois l'année dans graine point, at ne fe multiplieque par de grandes
l'Eglife Latine; (avoir, le jow de Pâques: mais il traînafles ou rejettons qui fortent de fon pié, de mê-
étoit plus en ufage dans l'Eglife Greque, ou on le me qu'il des
en fort des violettes marguerites.On
Avrif,
chantoit dans la pompe funèbre des fonts, comme replante ces remettons en Mars Se Se on leur
S. Jérôme le témoigne exprefiëment en parlant de donne un peu d'eau. Cette plante croît naturelle-
celle de fainte Fabioïe: cette coutume s'efteonfervée ment dans tes bois, & aime rombre. (iO
dans cette Eglife, où l'on chante même VâlUMa Alléluia, (I') Mtdtd/u, cft d'une odeur agréa-
quelquefoispendant le carême. ble, fit d'un goût aigrelet il eftbon pour defaltérer,
Saint Grégoire le atmà ordonnaqu'on le chante- pour calmer les ardeursde la^erre» pour rafraîchir,
roit de même toute Pannée dans l'Eglife Latine; ce pour purifier les humeurs il fortifié le coeur, réfute
qui donnalieu quelques perfonnes dé liKceprocher auxvenins.On s'en fort en décoâion ou bien on en
qu'il étoit trop attaché aux ri» des fait boire le fuc dépuré.
introduifoit dam l'églifede Roine les cérémoniesde Il ALLEMAGNE,( Glog. ) grand pays fitué an
celle de Conftanânopl* mais il répondit que tel militu de l'Europe, avec titre d'Empire borné à
«voit été autrefois riifage à Rome même lorfque l'eft par la Hongne&4» Pologne au nord par la mer
le pape Damage,qni mourut en 384 iattoduifit la Baltiquece le Danemark à l'occidentpar les Pays-
couftime de chanter l'alMsda dans tous les offices bas, latFrance 6t la SuiB'e; au midi par les Alpes ou
de t'année. Ce décret de S. Grégoire fut tellement l'Italie?, fie la Suifle. Il a environ 240 lieues de la mer
reçu dans toute l'EgEfe d'Occident, qu'on y chan- Baltique aux Alpes, & 100 du Rhin la Hongrie. II
toit VatUmamême dans l'office de» Morts comme eft divifé en neuf cercles,qui font l'Autriche le bas
l'a remarqué Baronms dans la deteription tyf'û fait Rhin le haut Rhin, la Bavière la haute Saxe la
de t'enterrement de fainîc Radegonde,On voit en-, baffe Saxe, la Franconie, la Soüabe fie ta Weftpha-
tore dans la méfié mofarabiquef attribuée à S. Ifi* lie. Long. a3. 37, lot.
dore de Séville cet introït de laîneffe des défunts Ceft un compoféd'un grandnombred'Etats fou-
Tu es porno mta Domine, M ttfçriwVe»- S verains fit libres, quoique fous un chef commun.'
tium, alUluia. On conçoit que cette conftifutionde gouvernement
Dans la fuite l'Eglife %étabHflant dans un même empire une infinité defron-
de VaUthâa dans l'office et dansla mefle des Morts o
de la même du famedi-fiunt le die y ïuhftima ces
paroles, Itou UN, Domina rtx &c. on conçoit,dîne' que toutes ces dreonftance»
me on le prati encore doivent mettre beaucoup de variété dans le com-
mercé.En voici cependantle général& le principal
en fit une loi expreffe qui a été adoptée par les au- à obferver. Pour encouragertes Sujets au commer-
la mer Adria-
tres Eglifes d'Occident. ce, l'empereur a établile port franc fur
projettes,
Saint Auguftin dans (on épître 119 adJanuêr. tique, par des compagnies tantôt tan-
remarque qu'on ne chantoit VtUehùaque le jour de tôt fermées dans les Pays-bas; par des {mtnlégeii
Piques ce les cinquante jours fuivans, en fîgne de particuliersaccordés à 1 Autriche A ta Hoagne,à
joie de la réfurreâionde Jefus-Chrift: & Soiomene la Bohême(^>r«cCompagnie & Pont) par du
dit que dans l'églife de Rome on ne le chantoit que traités avec les puutances voifines fie fur-tout par
le jour de Piques. Baronius & le cardinal Boaa fe le traité de 1718 avec la Porte, dans lequel il et
fontdéchaînéscontre cet htftorienpour avoir avan- arrêté que le commerce fera libre aux Alternant
té ce fait mais M, de Valois,dans fes notes fur cet dans l'empire Ottoman que depuisVidin les Impé?
riaux pourtant faire paffer leurs marchandifesfur par le travers, & cingler où l'on veut aller fans que
des facques turques en Tartarie en Crimée &c les boulines foient halées.
que les vaiffeaux de l'Empire pourront aborder fur ALLER entre deux écoutes ( Mar. ) c'eft aller vent
la Méditerranée dans tous les ports de Turquie;
qu'ils feront libres d'établir des confuls, des agens, Aller au lof} (Marin*.) Foyt{ LOF.
&c. par-tout où les alliés de la Porte en ont déjà & ALLER la bouline y (Marine.) Foye[ BOULINE.
ALLER a trait 0 à rame (Marme.) Foye^ RAM E.
avec les mêmes prérogatives que les effets des mar.
chands qui mourront ne feront point cormfquésil ALLER à la dérive, (Marine.) Foye{ DERIVE fr
qu'aucun marchand ne fera appelle devant les tri- DERIVER. Sc laiffir aller à la dérive aller Dieu &
bunaux ottomans, qu'en préfencedu conful impé- au tems mats- & Acordes ou àfcc, c'eft ferrer tou-
rial qu'ils ne feront aucunement refponfables des tes les voiles & lai1fer voguer le vaiffeauà la merci
dommagescanfés par les Maltois; qu'avec patteport
Grand-
des vents & des vagues
les voiles & les
o bien c'eft aller avec tou-
vergues baiffées à caufe de la fu-
ils pourront aller dans toutes les villes du tes
Seigneur où le commerce les demandera: enfinque du
reur vent.
les marchands ottomans auront les mêmes facultés ALLER avec lu huniers, mi-mât (Mar.) Poyet
& privilégesdans l'Empire. Hunier.
«ALLEMANDS, f . m. Cepeuple d'abord habité ALLER terni terre, (Marine.) c'eft naviger en cô-
le long des rives du Danube, du Rhin, de l'Elbe & toyantle rivage. Foy*tRANGER LA Côte. (Z)
de l'Oder.Cc mot a un grand nombreo* étymologies; ALLER en traite, voyei TRAITE.
maiselles fontfi £orcées,qutii vaut prefqu autant n'en ALLER à Pépie, (Efùime.) on dit d'un eferimeur
favoir aucune,que de les favoir toutes. Cluvier pré- qu'il bat la campagne, qu'il va à Pipée quand il s'é-
tend que l'Allemand n'eff point Germain, mais qu'il branle fur une attaque & qu'il fait de trop grands
• eft Gauloisd'origine.Selonle même auteur, lesGau- mouvemens avec ion épée pour trouver celle de
lois, dont Tacite dit qu'ils avoient paffé le Rhin, & l'ennemi. G'eft un défaut dans un escrimeur à' aller à
s'étoient établis au-delàde ce fleuve, furent les pre- Pépie parce qu'en voulant parer un côté, il en dé-
miers ÂUemtmds.Tout ce que l'on ajoûte fur l'origi- couvre un autre.
ne de ce peuple depuisTacite jufqu'à Clovis1, n eft Alleu ^Manige. ) fe dit des allures du cheval
qu'un tiffu de conjectures peu fondées. Sous Clovis, aller k pas, aUer Utrot, &c. Foy. ALLURES. On dit
les Allemands étoignt un petit peuplequi occupoitla auffi en terme de Manége,allerétroit lorfqu'ons'ap-
plus grande partie des terres fituées entre la Meufe, proche du centre du Manège: aller large, lorfqu'oa
le Rhin & le Danube. Si l'on comparece petit ter- s'en éloigne aller droit la muraille c eft conduire
rein avec l'immense étendue de pays qui porte au- fon chevalvis-à.visde la muraille,commefi l'on vou-
jourd'hui le nom & Allemagne 8c fi l'on ajoutecela loit, pag'er au-travers.On dit en termes de cavalerie,
qu'il y a des fiecles que les Allemands ont les Fran- aller par/urpriji, lorfquele cavalier fe fert des aides
çois pour rivaux & pour voifins,on en faura plusfur trop il coup, de façon qu'il furprendle cheval au lieu
le courage de ces peuples,que tout ce qu'on en pour- de l'avertir \aller par pays Çxgmfefaire un yoyagc
toit dire d'ailleurs. ou fi a
ALLEMANDE, f. (Mufam.) eft une forte de bride i étripecheval, ou à tombeau ouvert c'eft faire
pièce de Mufique dont la mefure eft à quatre tems, courir {on cheval âvfô yîte qu'il peut aller. On dit
& fe bat gravement. Il paroît par fon nom que ce du cheval,aller par bonds & par Jauts lorsqu'unche-
caractère d'air nous eft venu d Allemagne mais il val par gaieté ne fait que fauter, au lieu d'aller une
cil vieilli Se à peine les Multciens s'en fervent-ils allure réglée. Cette expreffiona une autre fignirka-
aujourd'hui ceux qui l'emoloyent encore lui don- tion en terme de Manège. Foye[ Sauter. Aller i
nent un mouvementplus gai. Allemande eft auffi une trois jambes,fe dit d'un cheval qui boite; aller de To-
forte de danfe communeen Suiffe & en Allemagne; reilte fe dit d'un cheval qui fait une inclinationde
l'air de cette danfedoit être fort gai oc fe bat à deux tête à chaque pas.
(F)
(S) ALLER de bon ttms, terme de l'on dit
îems. roi arriva;ce
ALLER, de f avant» (Mariai.) c'eft marcher par Fémurs allaient de bon teins, lorfque. le
l'avant ou la proue du vaiffeau. qui fignifie qu'il y avoit peu de tems que bête étoit
la
ALLER en droiture (Marins.') Foyt^ DROITURE. paffée.
ALLER à bord* (Marine.) Foye[ BORD. 4Uer d'affermée fe dit de ta bête lorfcra'eUe va
au pas, le pié ferré Su fans crainte.
ALLER aueakfîan, (Marine.) Foyer^CABESTAN. AUerau gagnage, Ce dit de la bête fauve ( le cerf,
ALLER à la fonde (Marine.) Foye{ SONDE. le dain,oule chevreuil), lorfqu'ellèva dans les grain»
ALLER à grmffe bouline (Marine,) c'eft cingler pour y viander & manger ce qui fe dit auffi do
fans que la bouline du vent toit entièrementhalée. lièvre.
Foye^ Bouline grasse. Allerde hautes erres te dit d'unebête paffée il y a
ALLERau plus pris du vent, (Marine.) c'eft cingler fept ou huit heures te lièvre va dc hautes erres.
de
à fix quarts vent près de 1 aire ou rumb d'outil Aller en quête fe dit du valet de limier 1orfqu'it
vient par exemple fi le vent eft nord, on pourroit va aux bois pour y détourner une bête avec fon li-
aller à changeant de bord à mier.
l'eft-nord-eft. Aller fur foi fe fur-alkr t ft fm-marcheT s te dit de
Aller proche det vent approcherle vent ( Mar.) la bête qui revient fur fes erres,qu'elle fur fes pas, en re-
avoit pris.
c'eft fe fervir d'un vent qui paroît contraire à la rou- tournant par le même chemin
te, & le prendre de biais en mettant les voiles de ALLER en salie, terme d'Imprimerie. Foy. GALBE..
coté par le moyen des boulines ôc des bras. ALLEU, (franc) f. m. Jmjprud. fief poffédé
ALLERde houe, eu vent, (Marine.) fe dit d'un vaif- librement par quelqu'un fans dépendance d'aucun
feu qui eft bon boulinier, & dont les voiles font Seigneur, Foye\ Allooiâl. Le mot alleu a été for-
bien orientées de forte qu'il fetnble aller contre le mé des mots atodis aiodus alodium aleudum,ufr>
vent, ou de bout au vent. Un navire travaille moins tés dans les ancienneslois & dans les ancienstitres,
fes ancres & fes cables, lorfqu'étant mouillé il eft de qui tous fignifientioTK héritage domaine fie le mot
tout au vtnt c'eft-à-dire qu il préfeate la proue au fiant marque que cet héritage eft Hbre & exempt
lieu d'où vient le vent. de tout domaine. Mais quelle eft l'origine de ces
ALLER vent largue, (Marine.) c'eftavoir le vent mots latins eux-mêmes ? C'eft ce qu'on ne fait point.
Cafleneuvedit qu'elle eft auffidifficile à décou- L'alliage de la monnoie fe fait pour durcir l'or &
vrir que la fource du Nil. Il y a peu de languesen l'argent, pour payer les frais de la fabrique de la
Europe à laquelle quelqueétymologiften'en ait vou- monnoie, & pour les droits des princes. L'alliage de
lu faire honneur. Mais ce qui paroit de plus vraif la vaiffelle fe fait pour durcir l'or & l'argent.
femblable à ce fuiet, c'eft que ce mot cil françois L'alliage eft différent dans les différentesfouverai-
d'origine. netés, par la différente quantité de cuivre avec la-
Bollandus définit Vallt* pradium tfeu auasvis pof- quelle on le fait. L'alliage de la monnoie d'argent
fefpo libéra jurifqueproprit 6 non infeudumcliente- d'Efpagne différé de celui des monnoies des autres
lari on, accepta. foye^ FIEF.. pays, en ce qu'il fe fait avec te fer.
A près la conquête des Gaules les terres furent Tout alliage durcitles métaux & même un métal
divifées en deux manières, favoir en bénéfices & en devient plus dur par l'alliage d'un métal plus tendre
alleus, bénéficia& allodia. que lui mais l'alliage peut rendre, & il rend quel-
Les bénéfices étoient les terres que le roi donnoit quefois les métaux plus duâiles plus extenfibles
à fes officiers, & à fes foldats,foit pour toute leur vie, on le voit par l'alliage de la pierre calaminaireavec
foit pour un tems fixe. foye^ BÉNÉFICE. le cuivre rouge, qui fait le cuivre jaune. De l'or &
Les alhus étoient les terres dont la 'propriété ref- de l'argent fans alliage ne feroient pas auffi extenfi-
toit à leurs anciens poffefleurs le Soixante deuxième bles que lorfqu'il y en a un peu.
titre de la loi Saliqueeti de allodis & là ce mot eft L'alliage rend les métauxplus facilesà fondrequ'ils
employé pour fonds héréditaires ou celui qui vient
à quelqu'un de fes pères. C'eft pourquoi alleu & ne le font naturellement.
L'alliage des métaux eft quelquefois naturel lorf-
patrimoine font Couventpris par les anciensj.urifcon- qu'il fe trouvé des métaux différens dans une même
fultes pour deux termes fynonymes. Voye\ PATRI-
moinç. mine, comme lorfqu'ily a du cuivre dans une mine
Dans les capitulaires de Charlemag ne & de (es d'argent.
fucceffeurs alleu eft toujours oppose à fief: mais Le fer eft très-difficile laallier avec l'or 8c l'argent
vers la fin de la deuxieme race, les terres allodiales mais lorfqu'ily eft une fois allié, il eft auffi difficile
perdirentleurs prérogatives; & les feigneurs fieffés de l'en ôter.
obligèrentceux qui en poffédoientà les tenir d'euxà L'alliage du mercure avec les autres métaux fe
l'avenir. Le même changementarriva auffi en Alle- nomme amalgame.Voye\ A M A1, GA ME. Lorfqu'on
magne. foye^ FIEF {,'TENURE.. allie te mercure en petite quantité avec les métaux,
L'ufurpanon des feigneurs fieffés fur les terres al- qu'il ne les amollit point, & qu'au contraire il les
lodiales alla fi loin que le plus grandnombrede ces durcit, on.fe fert auffi du terme d'all;azc pour figni-
terres leur furent affujetties & celles qui ne le furent fier ce mélangedu mercureavec les métaux & cet
pas, furent,du moins convertiesen fiefs°. de-là la ma- alliage fe fait toujours par la fufion, au lieu que l'a-*
xime que, nulla terra Jîne domino, nulle terre fans. malgame fe fait fouvent fans fufion. Poyti Allier
feigneur. Mercure. (Af)
Il y a deux fortes de franc-alleu le nota & k rôt»' Tout le monde connoît la découverted'Archimede
lier. fur l'alliage de la couronne d'ord'Hieron,roi de Sy-
Le franc-alleu noble eft celui qui a juftice cenfive racufe. Un ouvrier avoit fait cette couronnepour le
ou fiefmouvantde lui le franc-alleuroturier eu. celui roi, qui,la foupçonnad'alliage, & propofa à Archi-
qui n'a ni juftice ni aucunesmouvances. snede de le découvrir. Ce grand géomètre y rêva
Par rapport au franc-alleu il y a trois fortes de long-tems fans pouvoir en trouver le moÿen enfin
coûtumes dans le royaume les unes veulent que étant un jour dans le bain il fit réflexion qu'un corps
tout héritage foit réputé franc, fi le feigneur dans plongé dans l'eau perd une quantité de fon poids
la juftice duquelil eft fitué
de
ne
droit
montre le contraire;
écrit, &qu elques égale au poids d'un pareil volumed'eau. Voyti Hy-
tels font tous les pays drostatiqi/e. Et il comprit que ce principe lui
portions du pays coutumier. Dans d'autres le- franc- donneroitla folutionde fon problème. Il fut fi tranf
alleu n'eft point reçu fans titre, & c'eftàceluiqui
prétend pofféder à ce titre,le prouver. Et enfin
portéde cette idée qu'il fe mit à courir tout nud par
les rues de Syracufe en triant, iof»** je l'ai trouvé.
quelques autres ne s'expliquentpoint à ce fujet; &
dans ces dernières on le règle par la maximecène- Voici le raifonnementfur lequel porte cette folu-
raie admire dans tous les pays coûtumiers, qu"iV don s'il n'y a pointd'alliage dansla couronne, mais
qu'eUe foit d'or pur, il n'y a qu'à prendre une malfe
a point de terre fans feigneur & que ceux qui pré> d'or pur dont on foitbien afluré oc qui foit égale au
tendent que leurs terres font libres, le doivent prou-
poidsde la couronne cette mafle devra auffi être du
ver, à moms que la coutumene foit expreffeau con- même volume que la couronne, & par conféquent
traire.
Dans les coutumes même qui admettent le franc- ces deux maffes plongées dans l'eau doivent y per-
alleu (ans titre le roi et les Seigneurs font bien fon- dre la même quantité de leur poids. Mais s'ily a de
dés à demanderque ceuxqui pofledentdes terres en l'alliage dans la couronne, en ce cas la maffe d'or
franc-alleu ayent à leur en donner une déclaration, pur égale en poids à la couronne fera d'un volume
afin de connoîtrece oui eft dansleur mouvance,ce moindre que cette couronne parce que l'or pur eft
de tous les corps celui qui contient le plus de ma.
ce qui n'y eft pas. (H) tiere fous un moindre volume donc la maffe d'or
de cuivre, la plus petite qui fe fabrique en Suede plongée dans l'eau perdra moins de fon poids que
fa valeur eft au-deffous du denier tournois il faut la couronne.
deux allevûns pour un rouftique. Voye^ RousTt- Suppofons enfuiteque Valliageiela couronnetoit
QUE. de l'argent, Se prenonsune ma1re d'argent pur égale
ALUAGE f. m. (Cfùmk.)fignifie le mélangt de en poids à la couronne cctte- maffe d'argent fera
différera métaux. Alliage fe dit le plus fouventde l'or d'un plus grand volume que la couronne, & par
& de l'argent qu'on mêle féparément avec du cui- conféquentelle perdra plus de poidsque la couronne
vre & la différentequantité de cuivre qu'on mêle étant plongée dans l'eau: cela pofé, voici comme
avec ces métaux,en fait tes différens titres. on réfout le problème»Soit P le poids de la cçuron-
V alliage de l'or & de l'argent fe fait le plus fou- ne, x le poidsde l'or qu'ellecontient ,> le poids do
vent pour la monnoiece pour la vauTellè,
q le poids que perd la maffe
d'argent, r le poids que Wallis, Tarquet dans fon Arithmétique &
£ Arithmétique de M. Malcolm.
lgf
perd la couronne on aura pour le poids que la ALLIAGE, ci[ dans YAmllerUle mélangedes mé-
quantité d'or x. perdoit dans l'eau je pour le taux qui s'employentpour formercelui dont on fait
poidsque là quantité d'argent .y perdroit dansl'eâu les mortiers & les canons, Foye^ CANON. (Q)
ALLI AGE, («/«^oanoie.)un un mélange de diffé-
or ces deux quantités pnfes enfemble doivent être
égales au poids r perdu par la couronne.
8c de tel prix que l'on veut. Dans le monnoyage
Dooc^f +1/ = r. De plus on a x +,j = F. YaUiage eu prescrit par les ordonnances mais Pon
Ces deux équationsferont connoître les inconnues altère les métaux avec tant de précaution, que par
ce mélange l'or Et l'argent ne font que peu éloignés
x icy. Voyt{ Equation. >
Au refte pour la lolution complète & entière do de leur pureté. L'alliage eft néceffaire pour la con-
ce problème il eft nécefiaire i°. que Y alliage ne fervation des espèces il donne au métal monnoyé
foit que d'une matiere car sll étottdedeux, on affez de dureté il empêche que les frais ne dimi
aurott trois inconnues & deux équationsfeulement nuent le poids des efpeces il augmentele volume
êc le problème refieroit indéterminé':i*. que l'on & remplitles dépemesde fabrication.Les ordonnan-
connoiffe quelle eft la matière de Y alliage fi cteft de ces apant présent le titre de YaUiagt on ne peut fe
l'argent oit du cuivre, &c. (O) difpenfer, fi le titre général de la matiere fondueeft
<
Règle Alliage, Cil une règle d'Arithmétique
dont on fe fert pour résoudredes queftions qui ont
trop bas, d'y mettre du fin fi, au contraire le titre
eft trop haut de le diminuer par une matiere infé-
rapport au mélange de plufieursdenrées ou matiè- rieure, telle que le cuivre, &c. Le ptocédé de Yal-
res, commedu vin, d#t>lé du fucre, des métaux, iiagt des monnoieseft expliquéà Yan'ult MONNOIE.
ou autre chofe de différent prix. ALLIAIRE, f. f. plante dont la racine menue,
Quand .ces différentes matières font mêlées en- ligneufe,blanche,tent l'ail. Ses tigesfont d'une cou-
femble, la regle Salliagt. apprend à en déterminer de 8c demie, grêles, un peu velues cylindriques,
le prix moyen. Suppofons par exemple, que l'on cannelées,folides.Ses feuillesfont d'abord arrondies
demandât un mélange de 144 livres de fucre à
fols la livre & que ce mélange fût compotede qua-
I commecelles du lierre terreftre mais elles font bien
plus amples*Bien-tôtaprès elles deviennent poin-
tre fortesde fucre à 6 10 15 &ijiojs la'livre tues. Elles font créneléestoat amour, d'un verd-pâ-
fi l'on vouloit déterminer combien il doit entrer de le, Unes, portées fur de longuesqueues fort écartées
chaque efpece de fucre danscette composition voici l'une de l'autre placées alternativement& fans au-
la regle qu'il faudroitfuivre. cun ordre; elles ont l'odeur & la faveurde l'ail. Ses
Placez Fun fous l'autre tous les prix, excepté le fleurs fontnombrcufes,placéesàl'extrémitédes tiges
prix moyen. Que chaque nombre lus petit que le Se des rameaux, en forme de croix compoféesde
prix moyen foit lié à un nombre plus grand que le quatre pétalesblancs. Le piftil qui s'élève du calice
même prix par exemple., liez6 avec 1 5 & 10 avec Ce change en un fruit-membraneux cylindrique.,en
17 prenez enfuite la diffiérence de chaque nombre
gu prix moyen,& plaeea ces différences de manière
t
que cçlle de 5 à i 1 foit vis-à-vis de 6 celle de 6 à 12
une cloifon autoyenne, à font
filiques partagées intérieurement en deux loges par
attachésdeux
panneaux voûtés. Ces loges font pleines de graines
1
vis-à-vis 15 celle de à 17 vis-à-vis 10 enfin
de ti à 10 vis-à-vis 17; ainfi que vous pouvez le voir
oblongnes arrondies, noires, nichées dansles fofles
de la cloifon mitoyenne.Toute la plante pilée a l'o-
dans l'exemplequi fuit. deur d'ail Elle naît dam les buiffions & fur le bord des
foffés, aux environsde Paris.Toutes fes partiesfont
d'usage.
Elle ronge'un peu le papier bleu; ce qui prouve
qu'elle contient un fel qui tient de l'ammoniac, mêlé
avec beaucoupde foufre & de terre. Elle donne par
l'analyse chimique outre le flegme acide un fel
volatil concret, du fel fixe très-uxiviel beaucoup
d'halle Se de terre. On dit qu'elle eft diurétique que
Remarquezqu'un nombrequi ferait lié à plufienrs fa graineeft bonne pour les-vapeurs, & que la pou-
autres nombresdoit avoir vis-à-visde lui toutes les' dre de fes feuilles guérit les ulcèrescarcinomateox.
différencesdes nombres auxquelsil eil lié. ALLIANCE dans tes Saines Ecritures on em-
Après cela faites cette proportion: la Comme de ployé fouvent le nom de ufiamtnmm^Se en grec,
toutes les différences «fi au mélange total demné diaddki pour exprimer la valeur du mot hébreu
comme une diffërence quelconqueeu à un quatrième ktrith qui fignifie ollx&ncz d'où viennent les noms
nombre qui exprimcrala quantité cherchée de la â'amàtn & de notmam ufcumau pour marquer l'an-
chofe vis-a-vis laquelleeft la différence dont vous
vous êtes fervidans la proportion;l'opérationétant
achevée, vous trouverez qu'il faudra 27 livres du
de Dieu avec les hommes eft celle qu'il
Adam au momentde & création & lorfqu*il lui dé-
f
cienne & la nouvelle eiâanu. La premièreallianct
avec
fucre à 6 fols 54 du fucre à 1fois, 45 du fucre à fenditravagedu fruitdéfendu. Le Seigneur mit fhom-
le» fols & 18 du fucre à 17 fois. arc dans U paradis urrtfirt, & hû.fit ce
Obfervant cependant que (buvent ces fortes de
queftions font indéterminées & qu'elles font par mais ne mangt^pointdu fruit de Varirt de lafeunct dm
conféquent fufceptiblesd'une infinité de folutions bien & du mal; car auffi-iôeqmtvms en aurt{ mangé,
aihli qu'il eft facilede s'en convaincrepour peu que varrs mourrezou vous deviendrez mortels. C'efit-là
l'on foit verfé dans l'Algèbre, oumême que ron faffe dit faint Auguftin,la première alliancede Dieu avec
un peu d'attention la nature de la quewon qui fait l'homme uflamauitm amtem primum qaodfaSwm ci
affot comprendrequ'en prenant uri peu plusd'une ad homiiumprimam praftâoillud <fi: Ji4
efpece de matierre,il en faudraprendre un peu moins d'où vient qu'il et écrit: ttftumea-
des autres, vu que le en eft déterminé. tum fisado mont moneris. Gtntf. II. xvj. Aux. ds
Ceux qui feront curieuxde vobyine explication (ivit. Ddjib. XVI. cap, xxvij. EççlL XIV. xwuj.
pins étendue de la regle £ alliage, St. d'en avoir ntê- La féconde alliance eft celle que Dieu fit avec
me une pleine démooûration pourront coniultcr l'homme après fon péché, en lui promenant non-
feulement le pardon pourvu qu'il fît pénitence, en différens tems leurs engaeemens& leur alliance
mais auffi la venue du Meule qui le rachéteroit & avec le Seigneur mais ce n eft qu'un renouvelle-
toutefa race de la mort du péché & de la féconde ment de ferveur, & une promené d'une fidélité nou-
mort qui eft celle de l'éternité. S. Paul en plu- velle it obferver les lois donnéesà leurs peres. Exod.
fieurs endroits, nous parle de ce paâe par lequel xj. %a. vj. ay. xjx. S. Dtuur. xxjx. Jof xxiij. &
le fecond Adam a racheté 8c délivré de la mort ceux Parai. Il.
que le premierAdam avoit fait condamner à mourir. La plus grande, la plus folennelle la plus excel-
Siait in Adam omnts mor'uuuur ita in Chrifio omnts lente, & la plus parfaite de toutes les alliances de
Et ailleurs:ficut ptr hominem ptecatum Dieu avec les hommes, eft celle qu'il fait avec nous
in hune mundum intrwvit & ptr ptecatum mon. par la médiation de Jefus -Chrift alUanc* éternelle
SicutptrinobtAitntiamunius hominisptecatorts confit- qui doit fubfifterjufqu'à la fin des 6ecles, dont le
tutifunt mmitifUà & ptr unius obedilionem jufii coajli- fils de Dieu eft le garant, qui eft cimentée- & affer-
tuentur midti. Et le Seigneur parlant au ferpeat dit mie par fon fang qui a pour fin & pour objet la
Jt mettrai un* inimitié entre toi & la femme entre ta vie éternelle dont le Sacerdoce, le facrifice, & les
race & lafiennt elle « brifsra la tête ,& tu l'attaqueras lois font infinimentplus relevées que celles de l'an-
tn furet par U talon. La poftéritéde la femme quidoit cienTeftament. Voyt^ faim Paul, irai ks épures aux
briferla tête du ferpent,eft le Même par fa mort, il Galatts & aux Hébreux. (G)
a fait périr le diable, qui avoit l'empire de la mort Alliance C f. {Jurifpmd. & Hift. anc. ) union
Ut ptr mortan dtfbuertt tum qui habtbat monts impt- ou liaiton de deuxperfoanes ou de deux familles par
rium ,idefi diabolmm. I. Cor* xv, 2s. Kern. f. fa. ig. le mariage qu'on appelle autrement affinité. Voyn
Gentf. iil. i5. Affinité. Ce mot vient de la préposition laane
Une troifiemealliance cd celle que le Seigneurfit *&C de /igor*, lier.
avec Noé, lorfqu'il lui dit de bâtir une arche ou un La loi des douze tables défendoit les alliances en-
grandvaifleau pouryfauverlesanimauxde la terre, tre les personnesd'un rang & d'une condition iné-
ce pour y retirer avec lui un certain nombred'hom- gale & l'on dit qu'en Portugal les Sues de qualité
mes, afia que par leur moyen il pût repeupler la ne fauroient s'allier à des gros qui n'ayent jamais
été à la guerre.
Cette alliance fut renonvéllée cent vingt-un ans Alliance le dit auffi des ligues ic des traités
après lorsque les eaux du déluge s'étant retirées qui fe font entre des Souverains & des Etats, pour
& Noé étant forti de l'arche avec fa femme & fes leur fureté & leur défenfe commune. Voyt^ Ta ai-
enfans, Dieu lui dit: Je vais faire alliance avec vous' té, LIGUE, 6-«.
& avec vos enfans aprèsvous; &avec tous lu animaux La triple alliance entre l'Angleterre la Hollande,
& la Suéde eft très-fameufe. La quadruple alliance
rir toute chair par lu taux du l'arc-en-ùtk entre la France, l'Empire, l'Angleterre & la Hol-
que je mettrai dams les' nues fera U gage de, /'alliance lande, ne l'eft pas moins.
que jeferai aujourd'huiavec vous>Qtne£./X.viij.jx. AUiés dans ce meme fens,où fynonyme à confi.
dérés ainfi l'on dit le Roi & fes alliés. CON-
Toutes ces alliaaus ont été généralesentre Adam FÉDÉRATION.
& Noé & toute leur poftérité mais celle que Dieu Quoique le titre $ allié des Romains fût une ef-
fit dans la fuite avec Abraham fut plus limitée pece de fcrvftude il étoit pourtant fort recherché.
elle ne regardoit que cepagriarche & fa race qui Polÿbe racontequ'Ariarathesoffrit un Serinée d'ac-
devoit naitre de lui par fîaac. Les autres defeendans tion de grâces aux Dieux pour l'avoir obtenu. La
d'Abraham par Ifmaelfie par les enfans de Cethura, raifoe en étoit que dès-lors ces alliésn'avoient plus
n'y dévoient point avoir de part. La marque ou le rien à craindre d'aucun autre peuple.
tcean de cette alliance fut la circoacifion que tous Les Romains avoient différentesfortes Salliés
les mâlesde la famille d'Abraham dèvoièatrecevoir quelques-unsparticipoient avec eux aux priviléges
le huitième jour après leur nainance les effets des citoyens,comme les Latins & les Hemtques
& les fuites de ce paâe font fenfibles dans toute d'autresleur étoient unisen conséquencede leur fon-
l'biûoire de l'ancien Teftament la venue du Meffie dation comme lescolonmesforues de Rome d'au-
en eft la confontmation&»'a fia. L'alliance de Dieu tres y tesoientpar les bienfaitsqu'ilsea avoient re-
avec Adamforme çe que nous appelions Pétat de na- çus, comme Maffimfla Eumenes& Anale qui leur
ture YalUanee avec Abrahamexpliquéedans la loi étotentredevablesde laas états d'autres 1 étaient
de Moyfe,formela loi de rigueur Ralliantede Dieu en conféquencede traités libres mais qui aoou&f-
avec tous tes-hommes par la médiation de Jcfiis- foient toujours a la fin à les rendre fujets de Rome
Chrift,fait la loi de grâce. Gtmf. xij. 1. x. xvij. 10. commeksRob de Bithvnie,deCappadoce d'Egyp-
te, & la plupart desvilles de Grèce; d'autres enfin
Dans le difeoursordinaire nous ne parions guère l'étoient par destraités forcés en qualité de vain-
que de l'ancien & du nouveau Teftament;de V al- cus car les Romainsn'accordoient jamais la paix à
liance du Seigneur avec la rue d'Abraham & de
celle qu'il a faite avec tous les nommes par Jefus-
un ennemiqu'ils ne fige=uneallianct nec lui CI
Chrift parce que ces deux alliances contiennent
éminemmenttoutes les autres qui en font des fui- fur tescaufis de la grandeurdes Ram. c. yj. p. Sx. &fiq.
tes, des émanations & des explications jpar aem-
ple torique Dieu renouvelle Ces promettes à Ifâac
& à Jacob & qu'il fait alliance à Sinaî avec Les que l'accordé donne à ion accordée; elle eft faite
Israélites, & leur donne fil loi lorfqueMoyfe peu d'an fil d'or & d'un ni d'argenten lacs.
de tems avant fa mort, renouvelle Y alliance que le ALLIAR JERIS figntfie en Aickimk le cuivre
Seigneur a faite avec fou peuple & qùll rappelle des Philosophes c'eft-a-dire le cuivre de ceux qui
devant leurs yeux tous les prodigesqu'il a faits en travaillent au grand oeuvre. On a exprimé par ces
leur faveur: lorfqueJofué ft fentant près de fa fin deux mots le cuivreMarne ou blanchi.QuelquesChi-
mines ont auffi entendu par aUiar gris ce que d'au-
ble au Dieu de leurs peres tout cela n'eft qu'une tres veulentdire par tau de mercure.
fuite de la première alliance faite avec Abraham.
Joiias t Efdras Néhémie renouvellerènt de même .Jenic avec le cume, qui fait turcuivreblanc tics-
femblableà l'argent, ce qui a préfenté aux Alchimif- d'étain fuivant cette proportion, l'étain devient
plus blanc & plus dur.
tes une image de la tranfmutation.cuivre Lorfquej'ai mis moins de mercure, il ne perfec-
Becker dit que pour changer le en argent
il faut difloudVe de l'argent dans l'eau -forte en
tionnoit pas affezj'étainilorfque j'en ai mis plus, il
rendort trop caffant & même lorfque j'en ai mis
faire la précipitation par lé moyen du fel commun, le beaucoup, il ra rendu friable.
& édulcorer le précipité.
ou avec de l'efprit de fel fufible, volatil & tres-pé- Le mercurea aufli la propriété de faireperdre par
L'argent dans cet état eft l'allia* le cri de l'étain, & je crois que ce cri n eft
nétrant. On le mêleavecpoids égal ou plus,de cen-
dre d'étain ou de limaille de fer. On met le métan- pas eftentiel à l'étain.
façonnée comme une CttaMagtréfifte au feu auquelréfifte l'étain ordi-
ge dans une boîte de cuivre naire j'ai chauffé l'étain allié avec du mercure, fui-
boîte à favonuette,de forte que rhémifphere d'en je l'ai fondu &
bas foit rempli du mélange.. vant la proportion que j'ai indiquée
refondu,maisj'ai trouvé que cela ne lui faifoitpoint
On lutte bien les jointures & on met la boîte perdre de fon poids, & qu'il devenoit plus beau
cnfuite blanchir, fans I en
au feu pour l'y faire rougir ce ce qui vient de ceque tant qu'onn'employéqu'un feu
la boîte refroidie fumant pour faire fondre l'étain ce feu n'eil pas
on laine éteindrele feu;dedans
Alors
qu'on réta- auez fort pour vaincre l'adhérence qui eft entre les
& ouverte, on prend ce qui eft globules de mercure & les parties de l'étain au
blit en métal, en le faifant fondre avec duemployé flux noir.
avoit contraireil mêle plus également ce plus intimement
Par ce moyen on a l'argent qu'on le mercureavec létain.
& de plus la boîte de cuivre eft prefque toute con- la Pour perfectionner le plomb en le rendant plus
vertie en bon argent. Ce que Becker attribue à
force pénétrante de l'argent chargé de 1 acide dufcM propre aux ouvrages pour lefquels il feroit utile
Voyit LUNE cornée. {M )
'il fut plus dur, je l'ai alliéavec du mercure, & j'ai
ALUEMENT,f. m. c'ett le nom que les Char- trouvé que le mercure ôte au.plomb fa couleur livi-
pentiers Maffons Architeaes en un mot tous les
de,gu'il le rend plus blanc ce plus dur, & que dans
ouvriers qui ont à fe fervir de la grueou d'une autre cet état il reffemble à de l'étain ordinaire.
machine à élever de grands fardeaux, donnent au J'ai trouyé que la proportion du plomb & du
nœud u'ils font à la corde qui doit enlever la piece. mercure, qui reuffit le mieuxpour cela, eft celle d'u-
ne partie de mercure fur quatre parties de
plomb.
Voyez fie. z6.n*.iS.Unaud d'alUtmtnt. atlif
ALLIER, v. a. (Chimie.) c'eft mêler différens mé- J'ai refondule plomb que j'avois ainfi avec
du je l'ai pefé après l'avoir laiffé refroidir,
taux en les faifant fondreenfemble, commelorfqu'on mercure
cuivre, de l'étain, & quelquefois & j'ai trouvé qu'il n'avoit rien perdu du mercure
fond enfemble du
de l'argent, pour faire des cloches, des ftatues, &c que j'y avois mêlé.
Alliage. Pour aller le mercure au plomb il faut faire
V. MÉTAL ou Airain DE Corinthe, chauffer le mercure dans une cuillère de fer pen-
En alliant l'or & l'argent enfemble, il faut beau- dant que le plombefl au feu à fondre.
& il faut peu d'argent
coup d'or pour jaunir 1 argent,
pour blanchir l'or.
Les IndiensaUUnt l'or avec l'émeri d!Efpagne pour
On veife le mercure dans le plomb dès qu'il cet
fondu &on retire auffi-tôt le tout du feu.
en augmenter la quantité, comme
lient cuivre avec la pierre calaminée.
les Européensal-

Pour déterminerde degré de l'alliageou de la pu-


reté de l'argent, on le fuppofe divifé en douze de-
fondu.
Lorfque l'alliage eft refroidi,on le remet au feu
pour le fondre de nouveau, & on le retire du feu
dès qu'il eft
Ceft ce tems de la féconde fufionqu'il faut pren-
dre pour verfer dans des moules, le plomb ainfi al-
niers at lorsqu'il eft allié *\<x un douzièmede cui- lié, h on veut lui donner une forme particuliere.(iw)
c'eft un argent à onze deniers; lorfqu"llcontient
vieûxieme Saluogeou deux douziemes,l'argenteft à Allier f. m. arbre foreftier qui fe rapporte an
un genre de l'alifier. Voyit ALISIER. filet fait à mail-
dix deniers. Allier (Chafe.) eft un engin ou
Ily a environ deux gros de cuivre pour l'alliage les clairesde fil verd ou blanc, qui fert à prendre les
fur chaque marc d'argent. L'argent de monnoie eft cailles, les faifans, les perdrix, les rales, &e. Voi-
allid avec une plus grande quantité de cuivre que
ne t'en l'argent de vaincue l'or au lieu que l'or de mon-
de vaiffeUe. les autres que par la hauteur ou la longueur. Ce fi-
noie a moins d'alliageque
On fe fert du terme $ amalgamer,lorfqu on alite le let eft traverféde piquetsqu'on fiche en terre. Ces pi-
diri-
mercure avec les métaux.Le mercure amollitles au- quets tiennent l'allur tendu & fervent à leOn le
enfemble fans les faire on veut, droit ou en ziz aag.
tres métauxlorfqu'onles mêle ger comme
conduit ordinairement enzig-zag, parce qu'il eft
fondre,& qu'on y met une grande quantité de mer-
retient toujours le nom d'amal- plus captieux quoiqu'il occupe alors moins d'efpa·
cure, et ce mélange à trois feuilles la premie-
gamt mais
lorfqu on employé une moindrequantité ce. Voilier eft proprementfort larges qui permettent
de mercure,ik qu'on le fond avec les métaux, on fe re eft un filet de mailles } la fécondeeft à mailles
une entrée facileà l'oifeau;
fort du terme d'alliage.
J'ai cherché {Hift. de l'Acad. Royale du Sciences plus étroites,afin que l'oiféauétant entré dans Voilier
l'étain en le rendant plus & trouvant de la réfîftancede lapait de h féconde
blanc, plus dur, plus fonore & en lui faisant per- feuille, faffe effort & s'embarrafle dans le» mailles;
dre le cri qu'il a ordinairementlorsqu'onle fait plier. la troifiemefeuille eftà mailleslarge» commela pre-
miere, parce que l'oifeau pouvant fe préfenter a
J'ai allii le mercureavec l'étain fondu, ce qui fe coté, il faut quU
fait fort aifément, pourvu qu'on ait l'attention de ne l'allur ou de l'un ou de 1'aatre
trouve de l'un & de l'antre coté qui le même piège.
laifler l'étain au feu que le tems qu'il faut pour le
Si on l'y laiffort • Allier rivière de France a fa fourcedans
mettre dans une fonte parfaite. le Gevaudan,pane entre le Bourbonnois& le Ni-
plus long-tems, ou qu'on donnât un feu trop fort
j'étain fe calcineroit, U étant trop chaud il rejailli- verne' at fe Jette dans la Loire à une lieue, oc en
au-deffus deNevérs.
mercure.
toit de la matière en pétulant lorfqu'on y verferoit vironALLIGATOR,
le
J'ai effayé différentes proportions du mercure s
convient le mieux
Indes occidentales
f.
il a
m. efpece de crocodile
jufqu'à dix-huit pies
& fa grofleureft proportionnéeà fa longueur. Il elt
de
des
long,
de l'étain j'aitrouvé que celle qui ne de croître jufquâ ce
eu de mettre une partie de mercure fur huit parties amphibie. On dit qu'il ceffe
répand une forteodeur de mufc, dont
«ijp'il meure. Il Gabarit de triit allonges, ce font les trois allonges
l'air & l'eau s'emprégnentau loin.. l'une fur l'autre, qui forment les côtés du vaifleau.
ALLINGUES f.
t. termede Rivière, forte de pieux Lorfque les allonges font bien empattées fur les
que l'on enfonce dans une rivière flotable au-deffus genoux, le vaifleau en eft plus fort & mieux lié l'é-
de l'arrêt, à environ une toife & demie de la berge, paiûeur des allongeseft ordinairementde deux cin-
pour faire entrer le bois qui vient à flot afin de le quièmesparties de l'étrave à la hauteur des gout-
tirer plus commodément & l'empilerfur ta berge ueret du premier pont.
que 1 on fouhaite. Leur retréciffement qui donne la façon au vaif-
ALLIOTH terme £ Agronomie étoile qui Ce re- feau, eft dutiers de la hauteur du pontal c'eft-à-
marque à la queue de la grandeourfe. Voyt{ Ero t LE dire du creux. Voye^Pontal ou CREUX.
6- GRANDE Ourse. (O) On met deux allonges aux deux côtés de l'vtrave,
ALLIT TION f. t\ figurede Rhétorique c'eft fie deux aux deux côtés de Pétambor, pour affermir
une répétition & un)eu fur la même lettre. (G) davantage ces pWes principales.répondre
^-ALLOBROGES f. m. On entendoit autrefois Le ferre-goitt re t entre les fécon-
nahÀfobroges un peuple ancien de la Gaule Nar- des allonges& le' ulr> de revers. (Z)
bonnou&v&l'on entend par ce mot aujourd'hui les • ALLONGE) ( Comm. ) morceaux que ceux qui
Savoyards. veulent frauder ics druits de marque dans le com-
ALLOCA ION, (Commerce &reddition de compte.) merce des dentellesde Flandre, font rentrer fur de
fe dit quand on a approuvé alloüé ou admis un ar- nouvellespièces. L'arrêt du 14 Juin 1684 portant
ticle de l'une des trois partiesd'un compte, recette, que ces marchandifesferont marquées aux allonges
dépenfe ou reprife, pour le pafferen compte à l'état & à l'un des bouts a obvié à cette contravention.
final. Voyt[ ALLOUER. {G\ Auparavanton faifoit pa1ferfucceffi veinentles allon-
ALLOCATION,en urmt de Pratique a auffi le mi- gss d'une pièce à une autre.
me fens. L'approbationou farrêté du compte, ou en ALLONGE,terme commun à la Menuiferit, Charptn-
particulier des articlesd'icelui doit fe faire ar
partie intéreiTée à qui le compte eft fourni. (H)
la ttrie, à la Taillanderie,Serrurerie,&c. & à un grand
nombred'autres arts tant en bois qu'en métaux, &c.
ALLOCUTION f. f. (HUl. Me.) nom donné par Il fe dit de toute piècerapportée à uneautre de quel-
les Romains aux haranguesfaites aux foldats par les que manière que ce puiffe être ,pour lui donner l'é-
généraux ou les empereurs. Plu6eurs médailles de tendue en longueurqu'exige l'iuagc auquel on defti-
Caligula de Néron, de Galba & des autres empe- ne la pièce avec fon allonge.,
reurs romains repréfentent ces princes en habit de 'ALLONGE, c'eft dans' les Boucherlesun petit
guerre, haranguant des foldats, avec ces légendes crochet qui fert à fufpendre les animaux. rués ou
Adloc. coh. Adlocutiocokoràum. Adlocutioeok.prator entiers ou par morceaux.V allongeeft recourbec en
Adlocutio Aug. Augufiiadlocutio militum. Ce qui prou* fens contraire par (es deux bouts l'un de ces bouts
ve que les harangues militairesdes anciens ne font eft moufle, & l'autre eft très-aigu, & ils femblent
pas fi fufpeûes que les ont voulu rendrequ elques former avec le corps du crochet une s, dont le bec
critiques, puifqûe les empereurs ont confaeré par Supérieur fert à embraffer la tringle du dedans de
des monumens publics celles qu'ils faifoient à leurs l'étale, & l'inférieur à entrer dans la viande & à la
armées. (G) fufpendre. Lorfqu'unanimaleft tué & dépouillé de
ALLODIAL, adj. (Jwifp.)épitheted'unhéritage fa peau, ou même avant, on lui paffe à chaque patte
qui eft tenu en franc-alleu. Voyt\ Alleu. de demere une allonge, ce on le fufpend tout ou-
Une terre allodiàti eft une terre dont quelqu'un a vert, en attendant qu'ilachevé de fe vuiderdefang.
la propriété abfolue 8r pour raifon de laquellele ALLONGE de POUPE, (Marine.') eormieres, cor-
propriétairen'a aucun feigneur à reconnoître ni re- nières allongesde trtpot. Ce font les dernièrespieces
devance à payer. Sty» Propriété. de bois qui font pofées à l'arriére du vaiffeaufur la
En ce fens allodialeft oppofé à feudal ou fiodat fige de hourdi 8c fur les eftains qui forment le
ou bénéficiaire.Voye^ FtEl, BÉNÉFICE ALLEU €rt. haut de la poupe. Quelques-unsles diftinguent ap.
Les héritages ailodiaux ne font pas exemptsde la pellant les deux allongesdes deux bouts, cornières.,
dixme. (H) ou allonges de tnpot; & celle qui eft au milieu &
qui a fous elle l'étambot ils l'appellent allonge de
qui s'employedans la conftruâton des ponts. (Q) poupe. On donneordinairementaux allonges de pou-
ALLONGE, f.
m. {Marin*. ) c'eft une dece de pe autant de long on de hauteur au-defftts de la liffa
Bois ou un membrede vaiffeaudont on fe tert pour de hourdi, qu'en a l'étambot. Les allonges des deux
en allongerun autre. On élevé l'allonge du les va- bouts fontpoféesdroites fur les eftains, ce entrete-
rangues, furles genouxfit fur les porques, pour for- nues avec eux par des chevillesde fer & de bois.
mer la hauteur & la rondeur du vaiffeau. Les plus On leur donne le plus Couvent les deux tiers do
prochesdu plat-bord qui terminent la hauteur du l'épaiffeurde 1'Etrave,& on tes fait rentrer ou tom-
vaifleau rappellent allonges de revers. Voyt^ Vs- ber en -dedans, autant qu'il faut pour achever la
rangues GENOUX Porques. courbe que les eftains ont commencé à former, ce
Allonge première,ou demi-grenier; c'eft celle qu'on parce moyen il ne doity avoir d'efpace par le haut
empatteavec la varangue & le genou de fond. Al- entr eltes que lestroiscinquièmesparties de la lon-
longe féconde oa féconde allonge; c'eft celle qui eft gueur de la lifledehoordi oudeux pies plus que la
placée au-deffus de la première, ce qui s'empatte moitiéde cette longueur.Voytt la figuredecette puce,
avec le bout du haut du genou de fond. Pl. VI. fig. 7. &fa pofition Pl. III. fig. 1. RR. On
Allongede revers où troiSeme allonge; c'eft celle ikpofer lsa allonges.
qui achevé la hauteurdu vauTeaupar fes côtés. Lors- AÛongts d'étrave, ce font deux pièces de bois
qu'il n'y a que deux allonges, la fécondes'appelk et. qu'on met fouvent aux deux côtés dé l'étrave pour
là fortifier. #ty«{ ETRAVE.
Les allonges de reversdifferent des premières en
ce qu'eUes préfentent leur concavité au lieude leur
convexité. Yoyrt la Planche I f. fie. i. n°. ig. 2o.
nent joindre ies po
AUongtsde parque ce font des allonges qui vien-
ce qui font dans les côtés

& 2 1. où fon voit la forme des allonges, fie la ma- allonges deparque d'un vaiffeau de avoir dix de long
nière dont elles font placées. Foye^au^, Planche Y.
d'épaifleur de la largeurà proportionleur bout
des fleurs & le ALLONGES de portelots, terme de Rivitre; pieces de
d'en-bas doit pafler jufqu'au-delà
bout d'en-haut doit venu au plushaut point. En gé- bois cintrées,poféesfur les crochuauxd'un bateau
néral leur épahTeardoit approcherde celle des cour- foncet à la hauteur de la foûbarque. Voyt\ Cao-
bes mais elles doivent être entées plus
dans CIIU,&UX, SOU13ARQUP.
les fem^outtiem.Voyt\Plancheir.MoHnt^g. '• ALLONGE adj. fe dit généralement en Giomi-
trie, de cequi eft plus long que large. C'eft en ce
Allonges dts potenceoux, (Rubona.) Cesallon- feus qu'on dit, un txagoae un tptagone maoSogonc,
bois menuesen for- éu. allongé, un avait fort allongé. Voyt\ ExAGONE,
gés font deux longues pièces de
atttonefur la traverfe
me de fortes lattes, que l'on des potenceaux. lis Sphlntitallongé, fe dit d'un Sphéroïde dont l'axe
du derrièredu méties, au-deflbus
font pofés obliquement» c'eft-à-direque le bout eft ferait plus grand que le diamètre du cercle perpen-
beaucoupplus élevé que celui qui porte fur la tra- diculaire &cet axe, & égalementéloigné de fes ex.
verfe. Cette obliquité«ânéceffa*epourque tes dif- trémités. Foyt{ Axt.
férentes (oies des roqueqin&ne traînent pointks unes Ainfi on peut donner le nom ètfphirouU allongé
fur les autres. Ces allonges font percées de quantité un fpHéraide qui en formé par la révolution d'une
de trous dans leur longueur, pour pâme)- les broches demi-ellipfe autour de fou grand axe. ^oye[ Sphé-
qui portent les roquetMS elles font auffi Soutenues aOiDe. Si le fphéroïdeeli formé par la révolution
qui tont de petits poteaux do- d'une demi-ellipfe autour de fon petit axe; ou en gé-
par différens fupports néral fi fou axe eft plus petit que le diamètredu cer-
fés à terre. Voici 1 ufage de ces allonges.Lorsque1 on
fait du velours, il faut que toutes les branchesfoient cledontle plan elt perpendiculaireau milieude cet
mifes à part fur quantitéde petits roquetins enfilés axe, il s'appelleûonfphiroideapplati. Cette demie-
.par fept ou huit dans les
broches des allonges c-me re figure eft à-peu-près cellede la terre que nous ha-
Réparation en nécetTaire, parce que fitoutes ces bran- bitons Ile peut>êtrede Mutesles planètes, dans la
ches étoient enfemble fur la même enfuple. unepar- plupart delqueiteson obferve que l'axe eit plus petit
pendant l'autre ferait roide ce que que le diamètre de l'équateur.™y*t Terre. Le mot
tie lâcherait que
l'on évite en les féparant, chaque branche pouvant mitoHgés'employe aura* quelquefois en parlant des
ainfi ne lâcher qu à proportion de l'emploi. Il y a cycloîdct&ies épicydoides dont la bafe eft ptus
duelquefois à s'o roquetins fur ces oUongts, & mêmes ndo
Voyn que la circonférencedu cercle générateur
(0)
davantage. Chaque roquetin a fon contre-poids par- Cycloïde & Epicycloïoe.
ticulier, qui cil un petit fac de toile où font attachés ALLONGÉ urmt de Véntm fe dit d un chien qui
les deux bouts d'une ficelle laquelleficelle s'entor- a les doigtsdu pié étendus par une bleflure qui lui a
Bille deux fois à l'entour de la mouluredu roquetin: offenféles nerfs. EnFamonmrU on appelle «j/â»
qui a fes pennes entieres dune bon
ce contre -poids refle toujours en équilibre par ce
continuellementguf&r à
jnoyen la ficelle pouvant trmt â mlimitr, c'eftlaiflerle trait de-
ineUire que le cootre-po^$4éwuk. On fe fertd'iitn
petit fac de toile pour pojïWir cbjitaiir quantité de ployé tout de (on long.
petitespierres, dont on diminue le nombre àinefntre AULONGÉBadj. en JnMmth, fe dit de la nsoéî-
parce qu'il fjmt qu'il foit le du cerveau réumede toute part pôarformerdeux
qu« le roquetin fe vuideloriqu'U«ft plein. Il faut en- cylindresmédullaires qui s'unifient avec deux pa-
-moins chargé alors que
core que chacune des branchesdevelours porte elle- reels du cervelet furl'a hyfe bifilaire de l'os 00
-même un petit poids; ce qui fe fait ainfi on pafle la cipital. Les nerfs oîfafîtifs ne viennent point de la
branche dans une petite ficelle qui porte petit poids
le moelle«Umtgés: ia fin de la moelle allongées'étréck
dont il s'agit on peut mettre un maillon à cette pe» fous les corps pyramidauxHé o1ivaires, & fort obli.
site ficelle ce qut ne fera que mieux. Voici l'ufage quement du craae pour entrer dans le canal de l'é-
de tous «es petits poids. Lorfque l'ouvrier enfonce me oh elle prendle nom de moïUt épUwn. Voy*^
.une (marche le pas quil ouvre fait -lever toutes ces Moelle, Cerveau. (L)
branches sdffifi que tout le reftede la chaîne quilevé: ALLONGER v. a&. {Mann*.) JUmgir h cable,
cesfur-tout obéirentà la levée; & lorfqu'U
lutte cette marche, le pas baientacofooaeroit de
c'eft l'étendre fur le pont jufqu'à une certaine ton-
gueur, ou pour le bitter ou pour mouiller l'ancre»
lâcher fi tous ces petits poidsne teraoient la branche VoyeiUttrUL, dUongtrummmmmre» c'eft l'étea-
roqueîk ne peut s'enrouler, dre jpomurpouvoir s'en fervir au bdbin. Allonger U
aen équilibre puifque le
nais bien fe dérouter, lorfqu'il et tinS en-avant. wrmm du twsdim »c*eftÔter h vergue de ciystdiore
.¡Chacun de ces petits poids s'appelle jhksqmt, Voyt^ d« rétot oh elle doit être pou»Servir, & la faire paf-
JFreljjquet. fig fous le beaupré ou le long du beaupré,au lieude
k tenir dreffée en croix. Foyq. Beaupré. AUongtr
Allonges ce font des pieees du métier de G*»
fer. Koyt\ Planefis lit. du Gmfitr,£«. Les pièces U um»c'eftaller le kmg delàterre. Foyt^ Ranger
de bois 9» io, 9, 10 aflemblées chacuneà undes LA CÔTE. (Z)
pies de derrière du métier perpenidicuUrementà Allonger CEfèrimi.) c'eft détacher un coup
ces pilés, tenxwa& mortoijfe & foûtenuesen-def- d'épée à rennonl, en avançant le pié droit fans te.
fous chaewarispar un aiffelier sot x i ao, Il,
font
les *Ueagu éz métier. Elles fervent à fofitenir l'enfu-
muer le gauche. Foyi ESTOCADE.
Allonger le fe
qui au lieu de tenir fa tête en bonne
un cheval
Atuation lorf-
pie de derrière ,Acdonnentlieu à un plusgranddé-
ployemeat de la chaîne. Quand un métier eft affez «on f arrête avance la tête & tend le cou, comme
long, il eft imitUe de lui donner èe&aUm§es.hmtd~ pour «'appuyer fur fa bride ce mûmarque ordinai-
longts ne font à proprement parler que des additions rement peu de force des reinl. Allonger, en terme de
à des métiersmal-taits ou mâl<plam mai-faits,, fi Cocker, c'eit avertir le positonde faire tirer les che-
«'étui pas affejElong» pour donner le jeu convcna- vaux de devant ;alo»I«-cocherdit au poftUlon,«t
blc la chaîne & aux partie»de chaîne fiêparées par
on
étriers c'eft augmenter

c
J^liffe &c par la tire obligé d'y mettre des la longueurde l'étrmere par le moyende fa boucle,

uts meî-pteth,
jkvngtt fi les piésdedorriefe fe trouvant
pour s'appliquer contre un mur incliné
«^.dedansd une chambre il arrive tous
dont on fait entrer FardiUon à un ou plufieurs points
plus bas. FtfyrçÉTRiER.s^
Allonger v. neut. ùfité dans Us Manufd&ms
de joic. Si une ctofc eff mal frappée que les figures
les. étagesélevés, on eft obligé d'avoir un métier
court auquel on remédie par les elhngu. du tkflfcin quelles qu'elle* (oient fleurs ou autres
n'ayeat
l'ivoire, l'écaille*la corne, comme ils teroient avec
n'ayent pas les contoursqu'ellesdoiventavoir, mais
qu'ellesprennentplusde longueurque le deflein n'en un morceau de verre, qui eft trop caffant pour qu'ils
comporte on dit
que l'ouvrie^&^v puiûent s'en fervir à cet ufage. Il y a des ouvriers
qui emmanchentcet outildans un manche femblable
mm en un raotprefqu'entout ouvrage ourdi, met- à celui d'une lime..
ALLUMETTE f* f.
petit fétu de bois ftc & blanc,
ltoe de l'autre de quelques pies i «Epar te|noyen de dé rofeau » de chenevotte de fapin foufré parles
deux bouts ferrant à allumer la chandelle, oc ven-
du par les Grainetiers 4: les Fruitières. ixsaUumttui
donner plus d'aulnage. Cette manoeuvre«ft-expref- payentd'entrée deux (bUs le cent, & un fou de fortie.
ALLURE, î.fi *>ftla maniere de marcher des
Draperie.
fément défendue par les réglemcns.
m
Allonger fe dit encore d'une chaîne qui
devenue
d'un
b|tes. Ce mot s'applique en Morale à ta conduite

trop courte pour fournit la quantitéd'ouvrages


d'une autre cheval. Les allurtsd'un cheval font le pas, t'entre-
même deflein que l'on defire, s'alloag»
chaîne qu'on lui ajoute par le tordage & par les pas, te trot, l'amble, le galop, le traquenard,&
à leurs
le
lettres*
de
trainrompu. fçK'l chacun ces mots
noeuds. r*yti Tordage & Noeuds. On dit qu'un chevala les quand il levé
ALLOUÉ, ade. pdsfuw. en cheminant.Une al»
très-peu les jambesde devant
(P)
maître. forte qu'il aille toujours également vite.
compte de fon eft une figure de
.ne, du ou dignité de une mention exprefie
loué, pris en ce anciens, de faire paner1
leurs ennemis vaincusfous une traverse de bois por-
laquelle s'appelloit jugum*
ce que,ce quand elles ne font point trop
la grâce au
premier, engagé fous.la dénomination
une antre efpece â'aUu/imt qui commedans
IU|i! jeu dé mots fondé fur la réflemblance
conu^nc*de fon iwrçf»re engagent.
enALLOUER, v. ad. (Junfpmd.) c'ett des nom
quelque
eVparlant des articles d'un compte ©i*(Pi»n homme aigre te
r Jf enaUotur les articles, c'efl que ces
le»deux lettres
on fidt «fiiiM.Cettefeconde forte StUufioneft ordi-

les
y acquiefeer «m-
plement ou avec & de
^endfet Vdhffim eft un jeu

pour en
roue».
corps avecUroue, & footp«ifi$$fiireJfe; »»U«îiqtte| civil eft

ALLUMÉ*adn ttrn»d$ BMmsû feoitdesyeux


des animaux,
d'un flambeau dont la flamme rfe&ooint demôme
couleur. elle eft
longue d'environ vingt pies & forte pou*

d'écorce d'arbre. fe

ALLUMELLE,«!tt7«& TaiUtunrPùgmm»
& fur -tout
tronçon de
aiguifé d'un féul «ôté comme Ils en arment en tenu de
l'on nomme
Menuifier.Cet outil leur fert trois cent$ ils les font fou.
dont les peignes font faits, par exempte
vent ci' écorces d'arbres, pointuesdevint& derrière, prépoCticm al, & du mot grec fiâraxH le cours du
& leur donnent quarante à cinquantepies de long mou. Golhit n'eu pas de ce fendaient voici queleft
elles vont à la voile & à là rame d'un» très-grand© le fien. C'eft dit-il l'ufagedanstowt rOrient, que
,,¡¡d'et (Z)
ouvrage fameux pu Ptolomée. Ccfl une
collectiond'en grand nombre d'oWerratkws & de
problèmesdrs anciens,, concernantlaGéométrie 0e
les fujetsâufent de» prélent i leurs princes au com-
ihiwCVmWSIsde
AftrooosM»
s uince
or
t font des épkin&ndawxt
le ureieiiï
que
1 année com-
fort les

rAftrooomse. Dans le grec, qui eft Inapte daas


,il ci inti- tegaa écrit atmon~*t 6c le fait venir du taxon. Nos
comme qui ancêtres, dtt4t»tracotentle com des lunes pour tou-
liHion: or « ce mot ^u^ la particule fil, il te f année fer va bâton ou morceau de bois quarré,

Âîraamoun,Le nom arabe


Ptoîomée vivoit I
rent en leur langue vers fanJtoo par ordre es calif
MireAurete fi»
4tt-moothktSdt qai fignifieen vieit anglois ou en
ûuon f tmttsnsni tmuts la hum.
Mot atMuam&t modernes répondent à ce que les
vie

de
ouvrage
le ceux de plufieuts auteurs nufont précédé ou qA aacùws Rontms appelloiem/^M.Voyt{ FASTES.
Font fuivi nous font coniKitre que FAfraaojns» lA' peôt «'inltraire de ce qu'il faut faire
étoit parvenue M point oh fou teint, C alien-
par les feules fans
roi liequ'ils ayent eu Le toi éeFranceHemi II I. par une ordonnance
décrisouBabylonfeasavoienit
matière. Il eu vrai' qu'il cite
de
»
r- t Ï7$
(f avoir Ji t
tous faifeun Xalmaivuks
> démodit
de faire des prédiâions fur les
m
«(fiûressivUesiiu de l'état ou des particuliers»
les que Califilteneenvoya de Babjleae à Ariftote » toit en îemief^jrprès ou en termes couverts
maison ne trouve pas que les £pkème»M ces an- y*y*t AsnumAGlS» Notre _le
ea trop éclairé
ciensaftrofiomefcaftent été eomm paur ks Crée*. néceffaire (k quoi*
Cet ouvrage avoit été publié fousl'empired*Aa*; que aous voyioit» metm olofieuw ahmnaths rem-
plis d« ce» fbrtçs de fffédââaioaS; è peine le plus bas
peuple y ttjo4te-t-Hquelque foi.
s'étant multiplié d'abord fous la proteôk» ea*te La: plupart de nos «tm*mmks d'aujourd'hui con-
lifs de Bagdad; (oit qu'on en dit ealevé dswfo taeoneot iwn-fculeifieBî les jours k ks fêtes de Tan-
copies du tetns des eroîiVks ftl k c«îii- naît %nc#fe' trte-rranti nombre d'autres
icsotes* C« liant de*un
née
quête de la Paltfiine fur les S.amifisM, M dit eiinrâ eJpeées d*<dfiWW où l'on peut
(ju'il a draboMëtétndtiitd'tinibe en km fmurérduê uTinftTSJiinsd'anfi iisfiitiîé dé 4«wils tevent oécef-
«le 'empereurJFrMetk Il. wsi fum i»|a Ures 4ms la vie, civîte &qu'ontmroit peke
W
faites depuis ne font pu m

ge$ dont il a fait ufsige


taïqm s'étant feïvi jxjwr c«i d$e& ihn asaouferit grec
avec
ptw tteff enfcGnju-oa •, l Mêtmà Royal

lunet
vol. iw-» Dansfois origine, qui M-

ajoâtte aux phafes de la


remermoit jeulensej»le défiazf do cousiers»
lejournal du iltes du PaSaiii» wi«xtrakdes princi-.
que fort «xmferveà la bMo«ihieq|w«dtu roi*
L'&L'<npi/!«ai été

toit guèrequece livre d'AlhroftOfme^ui


à la fureur des BarlttN*. Prifiut
M, le Meunier.
Le P, Riccioi » lettre
du
des plus importanteseoueâionsqmeuflcnt été fiâtes
de toute!'Aftrorsomie ancienne parce qu'il muref-
i$
h
X
même forme }ulqu"ea 2607. Le ieu Roi Louis
I V. ayant eu la «luiofité mte voir cette année
Lament d'MoBsy <sm Ybmsttm de le loi pféfettterv

m® dé de fous le ûm
«FAftronom,qu'il a îmitmlë,, janvier 4699* Le b"*1*8
met r e*eft
vatiou
ALM AMOlAi
de
et le acm truc cdii'fe du son.,
bi race
avons fornication»de la j»'« ra«aîe mefm'C d« la teiiw
qui tif été laifii depstis fistn» cîarétMmtc.
IFînatiictnoc» qu'il a

»
ce
l'Epie,
Pack*
teins cet
tant 'par ta veuved'Houiry
qxrà Je Roi «a
que
Vers t'a», Sao,, deux ft^ïoamae» arabes, Chalid a confié ta 1 nanuteistkm 8c donné le pnvilége aux
Ibe Ali Ibn Ifa smeilivcrentdum les plai- charees » ckufa lie conditions portées par f Arrêt
calife, un d<*ré de la
circonfcretiec 3e la terre; l'un vers le nord & l'autre Aé AJHances des '
vers le f ud. Comme ce fait et peu coanu-, & « rap» PrœÊ<?s&:PriRiCelfes<(î« l'Europe jlesCardinaux» la
port à ï'hiftwedtiSdtaÉei,bous avèascrâ.dafoir Evôchés lie deiFtaace les Abbayes
lui donner place dans cet ôuvftte. (fi) les Maréchaux
deFraw;* de terre H
où font marquésles joùit'iBÉ le* ftte*de l'atoée, le de rn*r, lesConfdisduRoi, & tout ce qui y a rap*
coûts de la Lune pour port, le Parlement les Cours fouverames&i JunlV
LiKDRitH, Année Jour, Mois, 1dks} ô-c dirions do Paria l'Urtivedité les Acadéimes les
}LeïGramr,:t3sriens ne fur Po» BibEotSwquesprafelkpoi les Fermiers généraux «
r%b.« de ce mot la un' le font venir d-e la partâculc Thréforiers des deniers royaux, &e. mis dans leur
arabe *1$ & de mamk compte :<g"aiitre$tde neos-
|bre cïefqMeli cil Sçaliger, k «riventde cette même tes à Paris. (O)
ALMANDINE,ALABANDINE,alatandlcagtm- ALMONDE, f. f. (Comm.) mefure de Portugal
ma
(Hifi. au.) pierre précieufede couleur rouge,' qui fert 4 mefurer les huiles. Les Portugais vendent
dont le nom vient HAlabanda ancienneville de Ca- leurs huiles d'olive par almondcs, dont les 16 font
rie dans l'Afie mineure. On trouve dans le Mercure une botte ou pipe. Chaque almondt eft compofée de
indienun chapitre qui traite de Yalmandùu. L'auteur douu canadors, & le canador eft fèmblableau min-
prétend qu'elle eft beaucoup plus tendre ce plus le- gle ou bouteilled'Amfterdam.Voyt\ Mingle.
gère que le rubis oriental, qu'eue tire plusqui fur la ALMORAVIDES tub. m. pi. peuplesqui habi-
de
couleur grenat que fur cellede rubis; ce fait tent les environsdu mont Atlas.
que cette pierre eftmoins agréable la vue ce moins ALMOUCHIQUOIS. peuples de fAmérique
eftimée que le rubis oriental, ou même le rubis ba- dans la nouvelle France, le long de la rivière de
lais, ou le rubis fpinel, quoiqu'ellefoit mife au nom- Chovacoiiet.
bre des pierresles plus précieuses. Il. part, chap.jv. A LM O X ARISFASGO c'eft dans quelques
Le même auteur ajoute que cette pierre pour peu ports de l'Amériqueespagnole,& furtout à Buenos-
qu'il s'en trouve, peut être évaluée au prix du rubis Ayres, un droit de deux & demi pour cent, levé pour
balais que les plus belles peuvent être eftimées à le roi d'Efpagne fur les peaux de taureaux qu'on
l'égal durubis fpmelde la première couleur. part. charge pour 1 Europe. Ce droit eft fans préjudicede
ch.Jv. & que les cr/roiff/'V*étoient rares de fon teins. celui de quint ou des quatreréaux par cuir.
Ce nom n eft prefqueplusen ufage d'aujourd'hui;je ALMSFEOH, f.
m. (Juri/pr.yetoit un des noms
ne fai même pourquoi il eft venu jufqu'ànous, tan- que lesanciens Angtois donnoient denierS.Pierre.
dis que l'on a oublié tant d'autres noms de pierres roytt Denier S. Pierre. (H) au
précieufesquiavoient été tirésdes nomsdesvillesou ALMUCANTARATS voyt{ALMICANTARATS.
le raifort le commerce de ces pierres, ou du nom des ALMUDE, f.
f. (Comm.) mefure des liquides
contréesoù fe trouvoient leursmines.Pour avoir des on nomme plus ordinairementalmoada.Yoyat AL-
la
connouTancesplusdétailléesde la nature de la pierre MONDE. (£)
qui a été appellée almattdint, il faut remonter à la AL MU Gl E f. f. en Aftrotogit fe dit de deux
lource, &confulterle rroifieroe chap. du XXXVII. planètes de Jupiter, par exemple, 8e du Soleil,
livre de rhiftoire naturellede Pline. (1) lorfqu'ilsfe regardentde trine, parce que le Lion Se
ALMANZA, ville d'Efpagnedans la nouvelle le Sagittaire qui font leurs maifons fe regardent àuû?
Caftille, fur les frontièresdu royaume de Valence. dé tnne. Ainndeux planetesfont en almugit quand
long. ,6. J3. lac. 4*. 64. elles fe regardent du même afpeâ que leurs maifons.
ALMEDA, ville de Portugal dans narama- ALMUNECAR, ville d'Efpagne au royaume
doure, fur le Tage, à l'oppoûte de Lisbonne.Long. de Grenade, avec port fur la Méditerranée. long.
14.3j.lat.3f.S0.
ALMEDINE ville du royaume de Maroc en ALOES
en plante tilla-
cée monopetale en forme de tuyau, & découpéé
en fix paraes il y a des efpeces dont le calice de-
province vientle fruit, Se vautres ou c'eft le piftil qui fe chan-
ge en un fruit oblong 8c pour l'ordinaire cylindri-
ALMENE f. f. (Commtm.)poidsde deux livres que, divifé <ea trois loges rempliesde femences ap-

des Indes orientales. rûlurb.


ALMERIE, ville maritimed'Efpagne dans le Atoi ou ALoàs fubft. m. (Mar. nui.) eft: le fue
royaume de Grenade, avec un bon port fur la Mé-
épaiffi de pluûeurs plantesdumêmegenre St. portant
diterranéefur la
*» AUtfUCAilTAïUTO,
fuivant leterrain le
te même nom,qui crohTent à différentes hauteurs
climat.Il viset dwpagne 8c

fubft. m. pi. terme font des cercles


qu'on atoetj. B, Pit. Tourn;
nomme C. B.

Àant. a un goût extrêmement amer; elle


Cette plante
Pauauele &e. croit en Peirfe, en Egypte, en Arabie, en Italie, 8c
On divife
ce Valois en trois efpeces; en aloisfucco-
trois de différentes
rent tous les efpeces â'alois.
Le premier eft appelle en latin aloisfocotrinavsl
par rap- nie de
meilleurde tous;

des
da '¡..nase
devient jaune en le pulvérifanr,
ce qu'étant rompu, il a la couleur du fore; a ne «-,
donné une méthode pour trouver la dédinauon des. fenéafuuotriaqu'en ce que
l'une cure mais on confondaûez ce$deuxdpecê»|8croa
étoiles fie la hauteur du pôle indépendamment
Le parce
qu'on

les pâflages de deux étoiles par le méridien, par


deux verticaux ce par deux ahakaataratt inconnus, plus graffier, le pb» terreftre, 8c le moins bon de
mais confiant. M. de Maupertuis a auffi réfolu ce tous, rout le tirer on pile la plante* 8cl'on en expri»
au foleilou fur le fto,jufqu'âune comiftance foli-
ALMISSA, viUe de Dalmatie,à l'embouchure dc:Ueftfortr»ir,compaa8Epefant.
b\e à cette dernière forte Ion qu'il eft nouveau; en Pilalts falots lavi. Prenez de Vahis di1fous dans
vieilliâant il devient hépatique & étant garde il de- du fuc de rofes & épaiffi une once de trochifques
vient caftant, lucide & traafparent. d'agaric trois dragmes de maftic deux dragmes;
Valais contient beaucoup d'huile & de fel effen- du trop de rofes de Damas, quantité fuffifante pour
ciel, d'où vient ton amertume. faire des pilules/ a.
Nota que, felon quel es auteurs, les trois efpe-
Ufuuotrin
ces d'aUis c^-deffus Fhipatiqui & la ca-
Tefang ce d'autres évacuations fâcheufes ils font taitia, peuvent fe tirer de la même(iV)plante, par la
«mWnagogue» apéritifs ftomachiques, pourvu
qu'on les preeaeen mangeant; car on les metdans
un eftomac vuide, ils y causent beaucoup de tran-
Aloès ivoyti Aires.
feule différence de i'évapontion.
ALUÉTIQUE,adj. on fe fort de ce mot en Phar-
chées, & purgent peu. Ils tuent les vers & les chai- maùt, pour exprimer toutes les préparations dont
fent: employés à l'extérieur en teinture, ils dcfle- l'aloès fait la bafe ou le principal ingrédient. (AT)
«hent détergent& confolidentles plaies. f.
C'eft un grand atténuant, cordial & reftaurant
ALOGIENS, m. pl. (Théologie.) fede d'anciens
hérétiquesdont le nom eft formé dV privatif, & de
que Valois a brife & diffout les humeurspituiteu- comme qui diroit faus verbe
tes & gypfeufes. Comme il purgeviolemment,il faut ou
parce qu'ils niaient que Jefus Chrift fût le Verbe
le donner de garded'en ordonner l'ufage en fuhftan- éternel, & qu'en conséquenceils rejettoient l'évan-
ce aux femmes enceintes & hyftériques il faut cor- gile de S. Jean comme un ouvrage apocryphe écritécrit
riger fa vertu purgative avec la caffe: on l'ordon- Cerinthe, quoique apôtre l'dit
par confondre cet cet ne que
rie depuis quatre grains jufqu'à une demi -'drape: pour hérétique, qui nioit auffi la.di-
& partie refineufe extraite par Pefprit-de-vin pur-
gera violemment; la partie gommeufe extraite par Quelquesauteurs rapportent l'originede cette foc.
Peau, fera un bon vulnenure, fur -tout dans les
utceres dé la veffie Se des reins. La teinture de myr- te Théodofe de Byfance corroyeur de (on métier,
à
& cependant homme éclairé, qui ayant apoftafié
rhe & à'aloh fert à prévenir la mortification dansles pendant la pertecution de Sévere,répondit à ceux
plaies. qui lui reprochoientce crime, que ce n'étoit qu'un
Si 1 on veut donc employer ce remèdefanscrain- hommequ'il avoit renié & non pas un Dieu & que
dre d'augmenter la raréfaâion des humeurs, il eft de-là fes difciple's qui nioient l'exiftencedu Verbe
à propos de le débarraaer de fon principe(uîphu- prirent le nom d\»V><« « Ils difoient, ajoute, M.
reux & réfineior, ou plutôt de diviier tes foufres Se Fieury, que tous les anciens,& mêmeles apôtres,
fa ré6ne. Les pilulesde Bêcher rempliiïenîfort bien avaient reçu & tenfeignécette doôrine & qu'elle
ces vues. Si ces principes ne font pas divifés, ce s'étoit confervéejufqw'au tems de Viâor, qui étoûc
Mmede agite beaucoup le rang, & produit d'étran- de Rome depuis faint Pierre
ges effets. If le treizièmeévêque
mais que Z«:plijrmfon ftsecefieur avoit corrompH
M. Bouidiic parlant des purgatif!,dit que Valsas la venté ». Mais outré qu'un auteur contemporain
dl un des modérés fie felojnj-aâaîyfechimique qui! leur dppofok les écrit» de JufKns deMUnade,die
en donne, Yakhfaccotrincontient i peine la moitié Tatien, de Clément direnée de Meîiton & me-
autant de réfine ou de matièrefuiphraenfcque Valoh tres anciens quidifoienî que Îefus-Chiiftétoit Dieu
hépatique mais un tien de plusde fubftaase ftlibe
c'eft pour cela que lejuceoerin eft préféré pour l'usa- ce homme il étoit que Vîâor avoit excommu-
nié Théodofe fie comment l'eût -il excommunié
ge intérieur,parce qu'il a mems de réfine. s'ils euflént été du même fentSment ? Hijl.
que s'employe avec les baume® naturels, torfqull eft -4.
tome
queftkm de nettoyer une plaie ou de refermer une
coupure récente » «'eft l'ettet des particulesréfûieu» dans fa liftedes héréfies leurdonna ce nom t mais c«
fes & balfamiques dont il eft compose. Sentiment paroît moins fondi que le premier; d'au-
Quoiqu'il (oit besoin de corriger la réfine
en la bridant avec des tempérans, il ne faut pas la
féparcr entièrementdes tels ceux-ci étant trei-ac- ké&tmnàe Théodmis de Byfàisçe.
titos rongent les veinie» & les extïéaiités déliées des
des jref. Saint
libres, s'us ne font tempérés& enchaînésparla par* ExmÏK Un F. chttp.xjx Bar6nius,adam. t$&. Tillto»
tic rénneufe. Les préparationsda file:
èent la être laites par d'habiles rnàmji. ASm doncqît'- (G)
ellesfoient 'wmmnuifibles, loin de réparer la partie
f'afinc <b la Boulduc exige qu'on, donaoteitt à Thyphon.
vaille à les unir par un (et alkaîi, comme le Sa de
tartre, é*.ïï faut ajoute ce célèbre aniSe, non- ou tuvrkrs, m métaux pridatx g fe dit du mélange
{ealamaî, sielar la nature pir des tnemedes,mais en- d'un «étal fwécieu» avec un antre, dans nneertaut
core lui immx- éa fecours dan» la façon d'adminif-
trer tes. r^adtes mêmes. Mtfî. de lot et. à l'dliagtj comme Vtfpete au
mtatiwpe&àmélange Mélange & dit de toutes ma-
Les difSÊreïrtes préparationsà'oJoh fc trouvent
dans telles font Valois m-
fat, les pilules la tdntsnne de mêwxx hit dam un ceiiaûs rapport détejwu^
tre <b» différent»piidlaiy'leffies que odU» de Bâ- par l\!f«g«, de la matière cp do mélange ordotwé
cher, les pilules de Ruftis, te» alcophangmes, les par les régleniens.Si le rapport déterminé par V î
mwotxMtm:L'élixir doit (e&vemin à rage, ou ©wtaaiîé fe trouve dans
la teinture tirée de cette téwK &c. le mélange oa<Mittb mélange qu'il eft de èoaaims
alaiifon
eonyme à -ém» «jaendil s'agit des matières d'or ou
èajhe dépuré de rofes 6e Damas, tw pinte mettez d'argent. Fort Tirât.
te -tout digeftioa mtoUfi,
fur un §m qui a la feuille
que le phlcgme fiiperfu foit évaporé,Si ^quilfeâlÉe do l'aloès feulement un peu plus courte Se plus
ime çoa&ffiimTde étroite bordée d'épines & chargéede goufles fera-
blables à des pattes d'ccreviffe qui s'ouvrent & pêche dans l'eau douce font meilleures à
manger que
pouffentdes fleursblanchesà deux ou trois feuilles, celles que l'on prend dans la mer la chair de celles-
qui reviennentaflez à cellesde l'efpecede nénuphar ci a peu de fuc elle eft feche & on fe fent altéré
appelle morfitiranm fie qui portent de petitesétami- après en avoir mangé. Ces poiffons font toujours
aes jaunes. Sa racine etfIongue, ronde, compose plufieurs enfemble le on en prend une fi grande
de fibres blanches, & tend droit au fond del'eau, où quantité dans de certains endroits qu'on nVn fait
elle parvient rarement. Elle a au£ des fibres obli- aucun cas ils ont tant>3%rêtes qu'on a de la peine
ques. Umtoïdu eft vulnéraire. a les manger au refteleur chair eft de très-boa goût
Aloîdes f. pi. (Myth.) enfans diphimédie ce quandelle eftgrafle, & on la digère aifément.Mo»-
d'Aloëe fon époux, où felon d'autres de Neptune. deltt. Aldrovûtuit. /^«{POISSON. (/)
ALOIGNE, voyt{ BouiF. ALOST ville des Pays-bas dans le comté de
ALOPE, eft une des harpies. Voye^ Harpies. Flandre, capitale du comté d'Aloft. Elle eft fur la
ALOPÉCIE, f. f. maladiede la tête danslaquelle Dendre,
entre Gand 6c Bruxelles. Long, xi, ax. Ut,
elle eft dépouilléede cheveux, en tout ou en partie.
La caufe de cette maladieeft un épaifluTementdu Aie f.
nourricier, qui.lui ôte la fluidité nécenaire pour pou- lier blanc ALOUCHI m. gommequ'on tire du canne*
voir pénétrerjusqu'aubulbedans lequel le cheveueft elle eft très-odoriférante.
implanté; ce qui prive le cheveu 'delànourriture,,et en latin. obwda il y a plu-
fieursefpecesd*aloùute; ce qui pourroitfaire diftin-
plufieurscauses dans les enfant c'eft la mêmeque guer leur genre c'eft que le doigtde derrière eftfort
long qu'elles chantenten s'élevant en l'air, & de
ce qui occaûonneles croûtes de lait,qui (bavent en*
traînent après elles la chute des cheveux: la petit plus que leurs plumes font ordinairement de couleur
vérole fait auffi le même effet; lorfqué Valoptcit at- de terre mais ce derniercaraâeren'eft pas confiant
dans toutes les espècesà'alouuu, & n'eft pas parti-
taque les adultes & leshommesfaits, elle a ordinai-,
eft auût culier à leur genre, car il convient aux moineauxoc
rement pour caufela vérole, le feorbut:elle i d'autres oueaux.
produite par les maux de tête violens& invétérés
par latropgrandeapplicationau travail par les ordinaire n'eRguere plus groffe que le
mes caufes que la maladie hypochondriaque & mé- moineau domeûique, cependantfon corps eft un peu
lancholique,enfin pardes révolutions6c des chagrins plus Ions; elle pefe une once ce demie elle a fix
imprévus.Dans les vieillards Vaiopécitcâ une fuite pouces de longueurdepuis la pointe du bec jufqu'à
du raccorniffément des fibres.' l'extréinité des pattes. La queue eft auffi longue que
Velopiàteftplusou moins difficile à traiter,félon les
la caufequi Ta produite; fie on ne petit parvenira environ trois
fa guéridon, qu'en démnfant cette caufe airsfiil eft pointe
de
pattes. L'envergure eft de dix pouces. Le bec a
pouce de longueur depuis fa
de la bouche..La partie fupé-
d'une grande conséquencepour un Médecin d'être rieun!du bec eft noire Ce quelquefois de couleur de
inftruitde ce qui a donné lieu à Valafécw ana d'em- corne cette du défionseft presque blanchâtre la
ployer les remèdes propres à cette maladie. langue eft large dure, 8c fourchue; fie les narines
On en donnera le traitement dansles cas oit cUe font rondes. Les plumes de la tête font de couleur
quelqu'autre maladie comme cendrée tirant fur le roux fie le milieu des plumes
lés hénflêen forme de
crête. Le derrière de la tête eft entouré d'unebande
de couleur cendrée qui va depuis l'un des yeux juf-
.de plante à fleur monopétale labiée, dont la Terre
ValoîUue ordinaire
kteviis inférieure eft Il y
a dans lintérieur
> dos eft de fa même couleur que la tête fie les côtés

lit qui œuriffentdans un calice d'une feule pièce, la première


il eft roux.

Les bords des petites plumes de


douze
ban-
qtn Auvent de--
bord extérieurqui eft blanc* Les barbes extérieures
ine fur la longueur du potffon«ne ligne tranchante
ces deux dernières à
pointu là boucheeft grande & urne térieur font une bande brune
intérieurs. Les pies fie les
doigts font bruns les ongles font noirs à l'exception

ao-deflus des yeux de chaquecôté


titre; les mâchoiresfupérieuresfont pendantes le
ventre 8e les côtés font de couleur argentée; le dos
le deflus de la tête font d'un blancjaunâtre. ci
poiflbn entre au printems& en été dans les rivières,
Juillet ou cinq oeufs
d'une feule ponte. Le fondde fon nid eft en terre,
eu il s'engraiife c'eft pourquoi les alofts que l'on
fes petits en de t«ms. WiUughiy. Dtrham. Poyet
V alouette de mer feroit affez femblable au becaffeau
fi elle étoit auffi grande. Ces oifeaux doivent mul-
tiplier beaucoup & être fort fréquens car on en
vàris. otfiaux* w». le mâle prend une très-grande'quantité;on les trouve meil-

longueur si
pefe une once un quai*i*«t ©ifeau a <« -pouce»de
la wwiie du bec jirfoufau*aut de la
«ueue; Ikovergureiittfun
leurs A Manger que tes alouettes communes.Bdlon
Hifi. d*Unat.dts *ifeaux tiv. IV. chap. xxjv. Veyt^
Oise au,
ALOUETTE DE PRÉS -la- pratontm. royn
eft-eomsiedansles autres oifeaux de ce genre ,drott, Farlouse.
pointu, minci, m peu large,,,de couleur M""»»* Alouette hupâe, aUuda enflât*. Yoyt; Co-
long de plus ton demi-pouce.La langue eft large& CBEVIS.
four Tins des yeux eu couleur denoifette,la
nariaësfont longues; le* piésfontdNwjaune;pilepu
On prend lès stoiiuus diverfement la marnière
la pins communecd avec des nappes qui fe tendent
de couleur de chair. Le*tongles font bruns; le doigt commepour les ortolans, à la referve qu'il faut fe
de derrière eft le plus long le doigt<<wtérieurtient fervir d'un miroir & que les appeilansfont à terre
.eu doigt du milieu à fa nauTaoce. blanc jaunâtre: au lieuqu'on met lesortolansfur de petitesfourchet
Le ventre at la poitrine font d'un tes ¡ ,,° .au traîneaulanuitdans les chaumes 30. aux
gorge, & collets 40. au filet quarré tendu en plainchamp fur
cette même couleur eft plus foncée fur lataches bra- des fourchettes comme une espècede fouriciere,dans
fur le milisude chaque plume°il y a des
noir & de laquelleon cbaffe doucementles aloùetus Il. avec
nes. La tête & le dos font mouchetésde
toux jaunâtre, &1e milieu des plumeseft ligne de couleur une autre forte de filet appelle tonaetUmûrit. Voy*l
noire. Le commun cendré il y aune blan. tmuu$pU§ttÀlmnameks.
peu f. à laine, fort fembla-
châtre qui va depuis l'ua des yeux jufqu'à autre & ALPAGNE m. animal
qui fait une efpice de de la tête. Le ble aui limas & aux vigognes excepté qu'il a les
couronne autour
croupion en de couleur jaune rouflltre.
U y a dix-huit gandes plumes dans chaque aile;
l'extérieure eft la plus courte, les cinq qm fuivent cordes, U des facs de fe laine. On la mélangeavec
font plus longuesque les autres d'un demi- pouce celle, de vigogne: cette dernière ne vient guère du
leur extrémité eft pointue leurs bords extérieurs Pérou en Efpagnefans en être fourrée.
font blanchâtres les autres plumesfont plus cour- ALPAM, planteindiennedontle tronc eft divifé
8e dentelée, &: leurs
tes, leur pointe etl énroufféeLesplumet en deuxou trois tiges, & couvert d'uneécorce verte
bords font de couleur jaune. de la faufle & cendre fansodeur, &d'un gotàt acide aftringent j
uile font brunes, ôe la pointe eft de couleur xouffiU le bois de la brancheeft blanchâtre partagé par des
tire mêlée de blanc, & y a une
il tache blanchâtre noeuds, pleind'une moelle verte la racine longue,
au bas de ces plumes. Les plumesqui couvrent l'ar- range cotopoféed'un grandnombrede filets capil-
ticulation de aileron font de couleur cendrée. La bures qui s'étendent en font fens la feuille oblon
.queue a deux poucesde longueur; elle eft compose gue, étroite pointue par le bout d'un verd fonc4
de douze plumes elle n'cg point fourchue cepen- ea-deffous d'unverd pâle en-deflus, avec beaucoup
dantlesplumes du milieufont un peu plus comtes de côtes de fibres de veines attachée à un pédicu-
que les autres, elles font terminées en pointe, Se le court, fort fie plat en-deflus,defagréableàl'odorat
elles font de couleur verte mêlée d'un roux fale ou & acre au goût la fleur pourpre foncé fans odeur.
de fauve. les quatrequi Jwvent'de chaque côté ont placéefur un pédiculefoible & rond par deux ou
leur extrémité en blanchâtre. trois à trois tfuittes «fiez larges pointues par le
la pointe émouffée
La souleur de celles qui font fucceffiirentenf les plus bout 8c couvertes era-dedansd'un duvet blane; les
avancées en-dehors eft plus fombre & tire fur le étamines, au nombre de trois, rouges, oblongues&
noir. On trouve dans l'estomac de cet oifeaudes Ce croifant & la cotre qui accède à la fleur, poin»
fearabés des cheraUles&des graines de l'herbe aux tue, ronde » pleine d'une pulpe charnue Ce fans au»
perles ou gremiL
nt
Ces ©iieaux volent en troupe, & en Pair Elle croie les
cune femence au moins qu'on priffe difcerner.
lieu: découverts & fabloa-
Juins balancer leurs
peu>près comme les merie*.
ailes; ils ebaftteat en voilant. ceux eue et commune à Afegatti & à
1 au
elle porte fleur
MondabelU
cowaentcement
de année; elle et toujoursfeuillée.
& à la fin

«rdbiaiire,, 1". par fa voix & fon chant qui imite ce-
lui du merle; z°. par un petit cercle de plumes blan- en
rpe
avec
partie qu'on jwaiine de cette plante on
de l'huile un on ent, qui guéri» 1»
che quifonwiBt «neefpœce de couronnequi entoure
la tête depuis î*un des yeux jttfcju'à l'autre 30.jsarce ALPANlO'.f.m. tu Viorne, un oifeau de
proie qui t'apprivoifeficquivole la perdrix& le te-
que la preipere plume extérieure de Patte' eft pins
courtti!que j« Jeooadc au lieu qu'ellesfont d'égale vre. Nous l'eppelloi» Tumjfttn parce qu'il vient de
grsmà'Mf^të taimkm ordinaire 40. parce que les Tuait Cette defcriptkm «ft inân%&nte en hiftoir©
li\mn$S'SXbhà&uTS$.è6 la queue ont la pointe blan- raatttfelle.
châtre qu'elle fe perche fur les arbres ALPARGATËS,ce font des fortes de foulier»
6Q. parce qtteUe eft plus petite, ce que fou corps eft qui fe font avec le chanvre. On prend le chanvre
plus court ikflm gro$à|m»portio& de fa longitev. quandil eft prêt à être filé on k fard avec les ma-
chises dm Cotdteir <m le natte à deuxbrins; on coud
AtoU£TYit di.M'U tfsk«tùehs petit oifeauqui cette matte ettlaKreployant fans cefie fur elle-même
fe trouve élans les Keus «aréeaeeux fuirles cotesde plsts ou moins, feîoafo6 ^»sWxtt de Fempeigne 8e
la mer. On lui a donnéle nom SahUtmparce qu'il
m'eft guère plusmêmeros qw cet «Mita* St. qttTil dt du foulier.Le Casèamàe* ajmfte la femelle à ce de{-
peu-près de la ccmlew j
cependantil en un fus, comme $%hakétcuir, & Ulpargott eft faite.
mu Plus blanc par-deÉRaB» te ventre &plus brunfur il y a desW/w/f**» d^hyver &d'été.Cellesd'étéfont
d'une narte extrêmementlégère fine. Cellesd'hy
que
te dos. Il alles jambes noires mine.. & altongées de
le bec fa langue eft noire, lie elle retend
Aa.m toute la longueurdu bec il remue continuel'
ver font d unenatte plus épajffe &pluslarge A cette
natte ;eft encore Soutenuee&deflbus ipar une fourrure
Jeajeai la queue ,& il change déplace à tout ioftaot. ou piquûre de laine ou de coton. Le Cordonniera
foin d'en ajulter une pareillefur la femelle en-dedans; de la
ce qui fend cette Chauflure extrêmement chaude. On après je ne fai quelle*
y a les pies comme
parent l'Italie
commencent du
.Méditerranéeprès
de la
côté de France yen la côte de la
& le comté de Carnero,

Fhommt, logique
hommes font capables de
irès-fimples avec lesquels ils
tres Cons compotes. On a profité de cet avantage na«
turel on a devine ces fons a

Quand la destination de chacun de et» font parti-


culiers,-

Ces mots confidérés relativementà la


ils font en
femblo,font ce qu'on
C'eft
langues
les
relations, les arts» le commerce, la
politiqued'un
leur part dans la formation des langues;

de

de

rens Vf entre deux voyelles fe prend pour le ç,


au
le a »«fi"mnK ? faire aujourd'hui
nous pouvonspour penecnonner te uok
inv^ter «m
un fl/M^ qui
qu'en grec ) &

riïVÏ
«ÏL Z -«/ » »i on ùi unw «loubk. duTbationdes lettres on *«*.>.«. 'On

dilbnôion de P» voyelle & de IV confonne, qu on


Z o «Ri"! «"» P«noH« »«». appdlc •• & «»<* «ta plus go™ on toit 1

un, i uin i ¡lE:


écrits fuivantcet alphabet; ce qui n'empêcheroit pas ALPHABET tes Relieurs- Doreurs appellentalpha*
plus de lire les autres livres que le caractère italique belles diverfeslettres dont ils fe fervent pour mettre
n'empêche de lire le romain. les noms des livres fur le dos. Ces lettres ibnt de cui-
xiphaba, en termes de Pofygfaphie ou Stegano- vre fondu chacune a fi tige atfez longue pour être
graphie t c'eft le double du chiffre que garde chacun emmanchée,dansun monceau de bois, & pour que
des correfpondansquis'écrivent en caraâeres par- le bois ne fe brûle pas en faifant chauffer la lettre
au
ticuliers & fecretsdont ils font convenus. On écrit fourneau.Il fautdes alphabets de différentes grofleurs
en une premièrecolonnel'alphabetordinaire, & vis- pour affortir à celle des livres. Pl. Il. fig. Q.
à-vis de chaque lettre on met les fignes ou carabe* ds la Reliure. On dit faire lcs noms.
tes fecrets de ['alphabet polygraphe qui répondent ALPHABETIQUE, adj. (Gramm. ) qui eft relon
à la lettre de Valphabtt vulgaire. Il y a encore une l'ordre de l'alphabet, table alphabétique. Les Diâiori-
troifieme colonne où l'on met les lettres nulles ou naires font rangés felon l'ordre alphabétique mais
inutiles qu'on n'a ajoûtées que pour augmenter la on a tort de ne pas féparef les mots qui commencent
difficulté de ceux entre les mains de qui 1 écrit pour- par i, de ceuxqui commencentpar/ enforte qu'on
roit tomber. Ainfi l'alphabet polygraphe eft la clef trouve ïambe (ourla même lettre que jambe. Il en eft
dont les correfpondans fe fervent pour déchiffrer ce de même des mots qui commencent par u ils font
qu'ilss'écrivent. J'ai égaré mon alphabet faifons-en confondus avec ceux qui commencentpar enfortev
qu'urbanité"(e trouve après vrai, 8tc. Aujourd'huique
un autre.
L'art de faire de ces fortes d'alphabets, & d'ap- la distinction de ces lettres eft obfervée exactement
prendre à les déchiffrer, eft appellé Pofygraphie & on devroit y avoir égard dans l'arrangement alpha-
Sttganographie du Grec çvyaile cache1 venant de .,ne des mots.
r»V«» » US° » Je cache cet art étoit inconnu aux an-' • ALPHiENlX,f.m.lesConfifeursappellelttainfi
citas; il n'avoient que la çytale laconique. C'étoit le fucré d'orge blanc ou tors. Pour le faire, ils font
deux cylindres de bois fort egaux; l'un étoit entre cuire du fucre ordinaire ils l'écument bien quand
les mains de l'un des correCpondans, & l'autre en il eft pur & cuit à fe caffer, ils le jettent fur un mar-
celles de l'autre correspondant.Celui qui écrivoit, bre froté d'un peu d'huiled'amandesdouces. Ils peu-
tortilloit fur fon rouleau une laniere de parchemin vent le falfifier avec famydon, & relon toute appa-
fur laquelle il écrivoit en long ce qu'il vouloit en- rence ils n'y manquent pas. Cependant ils lui don-
fuite il l'envoyoit à fon correspondant qui l'appli- nent le nom d'alphanix pour le faire valoir. Voye{
quoit fur fon cylindre énforte que les traits de l'é- Sucre.
criture Ce trou voient dans la même fituation.enla- ÀLPHANGE, f.f. {Jardinage.) C'eft une laitue
queUe ils avoient été écrits ce qui pouvoit aifé- romaine qu chicon rouge que l'on lie pour la faire
ment être deviné les modernes ont ufé de plus de devenirbelle. foyer Laitue. ( K )
rafinemegs. ALPHÉE fleuve d'Elide on croyoit qti'il traj
On donne auffile nom d1 'alphabet à quelques livres verfoit la mer, & fe rendoit enfuite en Sicile, auprès
où certaines matières font écritesfelon l'ordre alpha- de la fontaine Aréth^fe; opinionfondée fur ce que
bétique. L'alphabetde la France eft un livre de Géo- l'on retrouvoit, ace qu'on croyoit dans 1'^de d'Or-
graphie, où les villes de France font décrites par tygie, ce que l'on jettoit dans VAlphie mais ce phé-
ordre alphabétique.Alphabtmm Auguftinianum eft nomène n eft fondé que fur une reffemblancc de'
un livre qui contient lTùftoire des ménagères des mots, & que fur une ignorancede langue fur ce que
Augûftins par ordre alphabétique.(F) rAréthiifeétant environnéede fautes, les Siciliens
ALPHABET grec & latin, (fhéol.j caraacresou l'appellerent Alphaga les Grecs qui vinrent long-*
lettres à fufage des Grecs ou des Latins, que, dans tems aprèsen Sicile y trouvèrent ce nom qu'ils pri-
la confécrationd'une église, le prélat conféerateur rent aifément pour celui d'Alphit ce pais voila tut
.trace avec fon doigt fur la cendredont on a couvert articlede Mythologiepàyenne tout préparé un Poè-
le pavé de la nouvelleégüfe.Quelques-unscroyent te n'a plus qu'à faux le conte des amours du fleuve
que c'eft par allufion à ce qui eft dit de Jefus-Cnrift & de la fontaine, & le Paganisme aura deux deux
dans l'Apocafypft c. j. fr. 7. & *i. ego fum alpha & de plus l'aventure de quelqu'enfantexpofé'dans ces
oméga ,primus & noviffimus principium 6- finis mais lieux*, multiplierabientôt les autels car'qui empê-
en ce cas il fuffiroit de tracer un alpha & un oméga chera un Poète d'attribuer cet enfant au dieu & Í la
grec & un a & un { latin, D'antres, avec plus de
vraisemblance prétendentque cette cérémonieeft
fontaine, qui par ce moyen ne fe feront pas cherchés
de fi loin à propos de rien?
relative à une prièreque l'onrécite pendantce tems- ALPHETA,terme J'Aftronomie c'eft le nom d'une
là, & dans laquelleil eft faitmentiond'éUmens nom étoile fixe de la couronnefeptentrionale, qu'on ap-
qu'on donne aux lettres de l'alphabet. Bruno,Signien- pelle autrement lucida coroœ, ou luilante de la cou-
us ,de confier. ecclef.(G) ronne. y'oyei Partiel*COURONNE- ( O )
Alphabet table index ou répertoire du grand li->
vre, {Comment.)Ce font les divers noms que les • ALPHIASSA on ALPHIONI A ( M yth. ]) furaom
marchands négociants banquiers & teneurs de li- de Diane qui lui venoit d'un bois qu'on lui avoit
vres donnent a une efpecede regiftre compofé de
i
confacré daôsle Péloponnefe, l'embouchuredo
vingt-quatre feuillets cotés & marqués chacun en
gros caraâéres d'une des lettres de l'alphabet, fui- ALPHITApréparation alimentairefaite delà
vant leurordre naturel, commençantpar .il & fi- fermed'orge pelé & grillé,ou plus généralementde
nilfaflt par Z. la farine de quelque grain que ce fort on conjeâure
Cet alphabetoù font écrits les noms Surnoms de que les anciens étend Oient fur le plancher de diftan4
ceux avec lesquels on eft en compte ouvert, & les ce en di&ance, leur orge en petits tas pour le faire
'folio du grand livre où ces comptes font debctés & mieux lécher quand u étoit numide StqasValMut
crédités ferra trouver facilement & fans peineles eft la farine même de l'orge qui n'a point été féché
endroitsdu grandlivre dont on'a befoia. de cette manière. Ualphita des Grecs étoit auffi le
Alphabetfe dit auffi, mais moins ordinairement,
des fimples tables qui fe mettent au commencemént cuite avec l'eau ou quelqu'autre Equeur, comme
des autres livres, dont les négocians fe fervent dans le vin, le moût, lïydromel €k. étoit la nourriture
les affaires de leur commerce foit pour les parties du peuple & du fofdatrHippocrate ordonnoitfout,
fimples, foit pour les parties doubles. F. Livre, (G) vent à fe» malades l'alphita fans fel.
(t raiioi: lvîtes, car elles font crevés & cainées chacune
par lé moyende quelques mets en général ?.n l'ontire une temence enveloppée de fa cône. Elle croît aux
ce mot du Grec «*#fr« ou par celui de îles Canaries, enToicaneparmik blé, en Langue-
forge en particulier fi on le fait venir doc, aux environsde Marteille. Les anciens en re-
suas •fofge & de commandentla femence, le me & les feuillescomme
On croit ou omt ç*fylHv^wtà taire mangerà ceux de un excellent remède kteme contre les douleursde
'qui on vouloit tirer Faveu de quelque crime incer-
tain, un morceau de padc ou de gâteau d'orge s'ils On lit dans Lobd que quelques perfonnes en font
du pain qu'elles mangentpour cet ente Ses lemences
linon on les tenait pour coupables. Tel ctk du moins font apérûives, & par cooféquentfaouiires dans tes
l'exemple qu'en donne Deirio qui dît l'avoir tiré d'an embarrasdes reins & de la veffie.
ancien manaferit de S. Laurentde liège qui porte ALPUXARRAS (Gtog.) hantes monngne»
Càm «fEipagne dansle royaume de Grenade au boni de
la Méditerranée-
<pi<z dm ktjerit putusi wtamfîjH Jvrti reum affitrit» ALQUIER qn'oa Banane anâi f m.
( Ctmmaxe.) meluze dont onièiert en castor
Pornigal pour
Horace tait alluDon dans ce vers de ion épkre à meluret les huiles. Uaùpiùr contient âx cavadas. II
Fufcus hut deux alquiars pour faire Falmude ou almonde.-
Ma natfô. *»v«v Ajlmonde.
de a
**
unemeuire forte qu'il Lisbonne.
y
& raiibit partie des épreuves canoniques &
c'eft Cette melure eft très-petite en
pas moins de 140 dauurs pour aire ne faut
feptiers de
vraiiflftnbiablement ce qui a donnelieu à ce forment 9
Paris 60 afjnitrf foet le muid de Lisbonne; 101 a
ïu.i ce morceau puijf* Stc. De1rio, dijqai-
Jû. magie. lib.IV. c. qaaji. ril.fiH. z. ( G) 103 *lqaitrs le tonneau de Nantes de la Rochelle
ALPHONSIN f. m. c'eft le nom d'un infiniment âc d'Auray & 1 14 à 1 1 5 le tonneaude Bordeaux
'de Chirurgie dont on fe le fert pour tirer ks balles du & de Vannes. Ricard dans fon Traité du Négoce
Il a été ainfi appelle du nom de fon inventeur AI- le d'Anurer^iam dit qu'il ne taux que {4 aLnâtn
muid de Lisbonne.
Pour
pfaonfe Femer, Médecin de Naples. Il connlre.eù La mefure de Porto en Portugal s'appelleau£
trois branches jointes enlemble par le moyen d'un juter mais elleeft de 20 pour 100 plus grande que
celle de Lisbonne.On te tèrt dans
anneau. d'autres états du -roi de Portugal, particulièrement
L'iniïnnnent ainfi ferré étantintroduit dans la plaie
juiqu'à la balle, l'opérateur retire l'anneau vers le aux Mes Açores & dam l'île de S. MicheL Dans ces
manche & tes branches s'ouvrant d'elles-mêmes deux endroits, fuivant le même Ricard, le muid eft
i'aiâiTent la balle alors il repouâ*e l'anneau ÔC par
ce moyen les branches tiennent fi terme la baile,
qu'elle l'amènent néceâairement.hors de la plaie
terdam. foyti Last & Mbï0. (
de 60 aUpun, fie il en iàiît 140 pour le laft d'Ami-
C)
ALQUIFOUX > efpece <!e ptomb minéral très-
îortqu'oQ les en retire. Biblioe. ajtae.mtsL mm» î.pagt peustf tacile 4 pulvéri&r mais difficile à tondre.
àij. Tire-Balie.(F) Quand on le cage ce lui remarqueune écaille blan-
tMts Alphaafnts. On appelle che,bnfantei cependant d'un oeil noirâtre, du refte
ainu des tables agronomiques dreâees par ordre aâez femblabiê â l'aiguillede l'antintoinè.Ce plomb
d* Alphonfc roi de Cafblk& auxquelles on a crû vient d'Angleterre en {âamons de duferentes jgrot-
feurs & pdanteurs. Plus il eff gras, kmrd&lan»,
que ce phece lui-même avoit travaillé, f^ayt^ As-
TRONOWir & TABiE. (O) ALRAMECH a» ARAMF.CH terme £Apnm>-
ALPHOS f. m. ( di une maladiedé- c'eft le nom d'itne étoile de la première gran- «,
i-mit,
crite par Colfus fous le nom die viÉBgo dans laquelle, djeurappellée autrement Anhems. Voytz Arctu-
la peau eft rade & marquetée de taches blanches.
Ce terme en: employé par quelques auteurs pour
désigner un fymptoml de lèpre l'altération de la
ALR UNES, f.f. c'eft ainfi que les anciens Ger-
mains appelloiem Certaines petites figures de bois
couleur de la peau,ou le changementde ùs. t'uperfiœ dont ils taiioient leurs lares ou
ces dieux, qu'ils
qui devient rade & inégale peuvent être l'enet de avoientchargésdn (âa des maifons &,des perfoor
Firapreâiûnde l'air, ou du maniementde quelques nes & qui s ea acquitoientfi maL C'étoit pourtant
matièrestbiides ou âaides, & par cosféqtient n'être
pas un effet dn vice de la ma5e du l'ang. La diirinc- ffitions. Ils avoieat deux de ces petites figures d'un
pié ou demi-pié de hauteur ils repréfcmoient des
foytl LS.PM.(^J) kxcieres rarement dès torders ces forderes de
bois tenoient félon eux h fortune( des hommes
dam leurs mains. on les faifoitd'une racne «faire
en 1616. Les plantes de ce genre on» ooe fleur mo- on doaooit la préférence à celle de mandragore.On
nopétaie irréguliere,tubuke raite en forme de
un pilHl
les habiPok proprement. les
dans depétas coôrets. On les lavoir tontes les fe-
annes avec du vin et de fean. On leur fervoit à
de polLaieoreeft terminée par un anneau à travers
lequel pane le niftil de .a fleur. Le calice devient
dansla tuite un trait ovai enarou d*vu*« en trois, par-'
des qui s'titendentdepuisle tjbmmet[tiiqu'à la baie.
Ce rrurt,eil rempli au pla-
ne fc miacBtà crier
idn. Leu on
qui ont be-.

ne les droit. de leur £aa£bsxu* que pour tes contaî-


cerna par de petits Plumi», nova pLvua~ à craindre pour qtm pofiedoit une aùrmm ma»
elles àvoientbien claires vertus.. Elles prédifotent
ép« compote d'un amas
de temctfces deux de
blent à des écailles ce pas le comble de rextravaganceF a-t-on fîdee
St Ittirscu- «Tune étrange & n'éîoiî ce pas
ïS»
aiTef pour la hecte du genre humain qu'elleeût été ? paiffeur, qui promet augmenration.De ces ouvra-
FaÛoii-Uencore qu'elle le rut perpétuéejufqu'à nos ges, on revient au uxienre puits qui eft de 107 piés
jours ? On dit que la folie des ulrantsfubuâe encore de profondeur, où les ouvrages lur le minuit foas
parmi le peuplede la baffe Allemagne,chezles Da- remplis de décombres, que on commence à en-
bois, & chezles suédois. lever.
'ALSACE,province de France, bornéeà Feft par Du meme puits vers le midi on a commencé
le Rhin, au fud par la Suiffe & la Franche-Comté, à une galerie de 3toifesde longueur, pouf arriver
l'occidentpar la Lorraine,& au nord par le paiatinat à des ouvrages qu'on appelle du cougley où il y a
dn Rhin- Long.14. jo-ji.. ao. Ut. 4/. 36-4$. un filon de mine d'argent de deux pouces & demi
Le commercede ce pays confineen tabac eau- d'épaiffeur, où trois mineursfont employés, dc où
de-vie, chanvre, garence,écarlate,fafran, cuirs, roc efpere en employer vingt. Cette partie de la
& bois ces chofes fe trafiquentà Strasbourg, fans
compter les choux pommés qui font un objet beau-
coup plus coafidérablequ'on ne cniroit. n y a ma-
nufacture de tapiâerie de moquette & de berganxe,
tirant de ce puits au par
Le kptieme puits 'a 94 piés de profondeur. En
une galerie de tren-
te-cnuirodes, on trouve des ouvrages dans Iequels
de draps, de couvertures de Iame, de foraines, de
toiles de chanvre & de tin martinet pour la fabri-
il y a deux mineursà un filon de. f pouces d'é-
paméurde mine d'argent cuivrele plomb. Le hui-
qae du cuivre on trouvera à VartLIe C CTVKE & aux tième puits a 100 pics de profondeur le neuvième
a auffi 100 piés,deprofondeur. Au fond de ce puits,
ces martinets. Moulmà épicerie, commercede bois on trouve une galeriede 40 toifes qui conduit aux
de chauffage qui apparue» aux magiffcrats féuls
tanneries à pecus cuirs, comme chamois, boucs,
cbevres moutons; £m& poiffoefec & falé che-
ne= un
ouvragesvers le minuit, où font employésneuf mi-
filon de quatre à cinq pouces. Le dixie-
me puits a pies & le onzième 1 10 piés. Le dou-
86
vaux, &e Le refte du pays a adi fin négoce zième en de 60 on y trouve un flon de 4 pouces
celui de la base Alfiku eu. en bois
vin, en eaux-de-vie vinaigre blés feigles a.
de la haute ea

nés. Les Suiffestirent ces dernièresdenrées de Tune


d'épaiffeurfur trois toifes de longueur, eoniimiany'
par me mine picaffée jufim'aufond où fe trouve
"encore un filon de deux pouces d*épaifleur fur fix
& de l'autre Alfoce. Bi porcs âcbefbaux, en tabac; toifes de longueur, oC un autre p¥T^iw*?otde mine
en fàfran, térébenthine,chanvre, M; tartre, fuif,
graines 8i Nous avons dit en parlant du premier puits, qu'-
poudre à tirer, châtaignes prunes légu-
au-delà. ce puits la galerie étoit continuée de 5 c
cil une
mes. Le grand trafic des châtaignes, des prunes, &
autres fruits fe faità Cologne,à Francfort ,& 1Baie- toifês pour aller à la mine de faint Jofcph. Au bout
\]Alfitct a des mannâôures es grandnombre mais de cette de la profondeur de 60
les étoffes qu'oc y fabriquene font ni unesni ebem. piés; un fécond puitsde 40 mais ces ouvrages font
Ce font des àretaines moitiélaine & moitié fil, des fi remplis de décombresqu'on ne peut les travailler.
treillis des canevas Il quelques toiles. Quant aux Cette mine de faint Pierre efi riche 8c fi les décom-
mines l'auteur da diénonnaircda Commerce dit, bres en enlevées, on pourroitemployer vers
que bots celles de fer, les antres font peu abondantes. le midi trente mineurs coupant fw«*f. On tira de
On va jugerde la valeurde ces mines par le comp- cette aune pendant le mais de Ma» 1741, quatorze
te que nous en aBons rendre d'après les ntéxnoxns
.nous ont été communiqués par Mo le Comte
dHérouville de Claycs lieutenant-généraldes ar-
mées de Sa Majené. Les mines de Giromagny le fervantlots en cuivre
quatre pu«
quintaux de mine d'argent talant huit lots 80 de
miac d'argent, enivre, orplqmb^ tenanten argent
¡ le plomb
de fondant; plus \q qmnuuxtenant3 lots,
Poix & AuxeUe-haut font notées au pié da mon- qui fontprovenusdespierres de cette même miae,
ragnes de ~%oga% à fextréuùtéde la haate Atfatx que Ton a fait piler & laver par les boccards.
la fnperficicdes montagnes où font fituées les mines
appartient à dînerons particuliers doatonachètele
terrem quandil s'agitd'établir des machines, fit de
faire de nouveaux percemem.
Depuis le don fiit des textes SAIftet à la mâftoa
a un grand quart de lieue
k tire les eaux da fond de par
les eaux nir une roue de 12 pies de <lu mette
vingt-deux
cette
de Mazarin, ces mines ou été exploitées par cette
maifon jufim'l la fin de 1716 que le fcignêurPaul»
Julesde Mazarinles fit détruire par des raifons dont
ru la mine hors du puits; deux maréchaux, atmt
nias,huit ÎHmwMEtU9 le nombre OC^UUUCIU>
aucun rapport à la qualitéde ca mines. Ces mines dea imm IrvD inik*
y Iwm^

qa'oo commençaà les rétablir.


Ce travail a été continuéj^m'en 1740 ;& voici gny entrée a» levant
1743,6c par une galeriede la longueuKiè'f»«ai£s 8c far la
longueur
La mine de faint Pierre finéc dans la montagne de cette galerie il ce trouve trois puits on
appeilée h Man-j$tmy banc de Gironagny, a fin en-
le ^jFKH^mittml^t%^k^^^m^ESIVOlS IDHZKSSC PC^^DSibCD&^mUBS le
elkeâdequarametouiesdehiagnewilelongde fcad ofc 2 fe trouve use galerie de 41 toifes. Dus
cette galèneet ua autre puas de 00 pies pas une
vnpmtsde 11 piés de profondeur. Le film du fond
rend aux ouvrages de la mine de S. Jofeph.Le fécond de la mine efi argent, cuivre, & plomb, delà lar-

quarrienK 1x3: alonoa trouve une autre galerie de


de izSpcés. An miueude ce pu», oc une
galerie de quarante to^esde longueur quiconduit
tooesde ungnenr. Cette auneprodnHtaaueUemene

taax de mined'argent; la mine de plomb tenant 4*


aux ouvrages où (bat actuellement quatre mineurs
occupés à un filon de mine ou quintal.
La minedefaintNicolas,bancdeGiromagny, gles pouvoitfelonl'eftimation de1741produire
donnoittroismétaux,argent,cuivre,& plomb; goOnvoit quintauxplutôt que p lus moins, parmois.
on cefiaen1738d'y travailler'faute d'argent,pour parceprofilquelestroisminesdeS.Da-
quin'y travaiUoient à fort-fait. niel,deS. Louis,&deS.Nicolas,peuventcom-
payerlesouvriers qu
galeriede 8toi- muniquer danslaPhenigtorne pardesgaleries&
Ellea fonentréeaulevantparune galerie conséquent abréger beaucoup lestravaux&les
fesauboutdelaquelle eftunpuits & cette par
continu^depms toiles,
cepuitsencore18 deI'épaiffeur au bout dépenfes.
desquelles ontrouve u nfilon decuivre LaminedeS.François, furlebancdePuix,n'é-
dedeuxpoucesfurunetoifedelongueurce filon toitplus exploitée en1741,ellea fonentrée ad
au le-
eftmêlédeveinesdemined'argentdontle quintal vantparune galerie d equinze t oifes bout delà-
tientfixlots.Cettemineatroispuits lepremierde quelleontrouveledupremierpuits fecond,la premier puits qui
40 piés;le fecondde60, & le troifieme de zopies deprofondeur; & au
deprofondeur. galerie e ftcontinuée furlalongueur defepttoiles,
In obfervoit en1741»
ploitercetteminepour
qu>letoitneceffaire
l'utilité d ecelle de
d'ex- oùl'ontrouvele fecondpuitsde go piesdepro-
S.Daniel. fondeur.
LaminedeS.Louisfurlebancde Giromagny a Cetteminecontientduplomb,tenanttroislots
fonentréeaumidiparunejgalerie de 10 toues, au d'argent parquintal&40liv.deplombpour Le
basdelaquelle eflunpuits'de1pies aubasdece filon commence 'au premierpuits & va jufqu'au
puitseftuneautregaleriedelalongueur de80toi- fond du fecond grosdetemsentemsdepouces,
fes, quiaboutitfurlagaleriedupremier puitsdela furlalongueur de80piesducôtédumidi&minuit
minedePhenigtorne. Danslepremier puits,ily en danslefonddupuitsil y a unautrefilondequatre
a unautre de 14piésde profondeur, oùfetrouve àcinqpouces,mêléderocparmoitié&enremon-
unfilond'argent, decuivre& plomb, de4 pouces tantducôtédumidi,il y a encoreunfilondetrois
d'épaiffeur ftr 4toifesdelongueur. à quatrepoucesd'épaiffeur, furtroistoifesdeIon-
LaminedePhenigtorne paflepour laplus confi- gueur, qui continent plus d'argent quelesautresfi-
dérablcdupays ellea fonentréeaulevantau pié Ionsde la mine.
dela montagne decenom, &fonfiloneftaumidi LaminedeS.Jacques,furlebancduPuix,non
elleeftmêléed'argent& cuivre lequintalproduit en 1741 paffoitalorspourne pouvoir
& to à 11livresdecuivre:quand l'êtrefansnuireà laPhenigtorne, quivaloitmieux.
z marcsd'argent elle donne qu'un 8cc:1a faute d'une quantité d 'eau lumfante pourIca
le filoneffmêléderoc, ne marc
deux dans l es d eféchereffe.
d'argentparquintal, m aist oujours l amême quan- tems
titédecuivre.Lapremière gâteriepourl'entréede LaminedeS.MichelbancduPuix nonex.
cettemineeftde1 toifesjusqu'au p remier puits ploitée en;i74i,eftdeplombpur;ellea fonentrée
t
il y a chocsoupuitsde
Lesouvrages quiméritoient
t oopiés
d'être
deprofondeur.
uravaallés necom-
puits.Dansle fonfilon
entre
toifes
lemidi
au
Selecouchant
boutde
eftpetit
laquelle
&de
parunegaleriedehuit
eR un"puitsde30piés:
devaleur, maisdebon-
rnençoient, en 1741,qu'aufixieme picafle neefpérance.
peu
feptieme puits,il y avoitunfilonfeulement
de mined'argent rien dans le huitième dansle LaminedelaSelique,bancduPuix,nonexploi-
neuvièmeauboutd'unegaleriejjp4rènte toifesde tée en1441eftdecuivrepur, n'aqu'unegalerie
long,ily avoit u nfilon quipouvoit avoir d elafui- de xotoilesauboutdelaquelle il ya unpuitscom-
te auboutdecette galerie i l y avoit encoreun puits mencé, quin'a pas étécontinué; lefilonn'enétoit
commencé, oùl'on trouvoit unpouce demine qui pasencoreen regle.
promettoit filon: d ans l e dixième
ungros douzième, minuit,ilCe exploitée & onzieme LaminedeS.Nicolas desbois,bancduPuix,non
r peudechofe:.dans le vers en1741 eftdecuivre &plomb,à enjuger
trouvoitunfilondepoucesd'épaiffeur 4 fur toifes parles décombres.
de longueur; & dans l e fond dela montagne, où la LesautresminesdubancduPuix,quin'ontja-
machine prenoitfoneau,il y avoitunfilondetrois maisétéexploitées, dumoinsdemémoire d'homme,'
pouces,en tirant d u côtédu puits, delalongueur fontla montagne Collin, l a montagne Schelogue,
de douzetoifes,au boutdesquelles fetrouvoiten- lestroisRois Saint-Guillaume, la, Buzeniere&
coreun puits commencé d e la profondeur de 10 Sainte-Barbe.
niés & detroistoifesdelongueurdansle %id LaTaichegronde nonexploitée,eft unemine
duqueleuunfilondefixpouces d'épaifl'eur, de mV-J d'argent qui paraît a bondante ceriche.
fansroc & aux deux côtés t.. Toutes tantdubancdeGiroma»
ne d'argent& cuivre cesmontagnes,
duditpuits,encorelemêmefilond'une toife de cha- gnyqueduPuix,
les
font c ontiguës; unepetiterivière
quecîité. donnerons la féparedelapremière àladernière iln'ya gumerç
Nousne point coupede toutesces qu'unelieuedetour..
mines une feule fuffitant pouraiderl'imagination I! y a au bancd'Erueffont unemined'argent,
à fefaireune image e xaôe des autres. L amine de cuivre & olomb, d atante d'unelieue& demiede
Phenigtorne étant l aplus riche, nous l'avons p réfé- celles d e Giromagny ellen'a point nonplusété
rée. roy*lMinéralogie, PI. I. J, eftlagalerie pour exploitée demémoire d'homme.
entrer dans l a mine; B,la galerie dufoldant urant Aubancd'AuxelleslaminedeS.Jeaneftentiè-
à S.Louis C, galeriedansle troifieme étage D, rementexploitée à la première galeriefeulement»
galeriefurle fixieme étage;B, galeriedansle fi- elleeii deplomb on y entreparunegaleriede
xieme étage F, jgalerie furle feptieme étage G, centtoilespratiquée au piéduMontbomïird i vi^gt
galeriefurle huitième étage ff,galeriefurleneu- mineurs y fomoccupés. Il y a danscette mine dtx
vièmeétagc galerieaumilieuduneuvieme éta- chocsonpuitsdedifférentes profondeurs depuis
ge IL, lesouvrages du côtédeminuit M, le iufqu'à 57 pies,chacun.
fonddesouvragesNN, lesouvrages ducôtéde LaminedeSaint-Urbain aumême banc,eftex-
midi ppp,le puitsoù eitleplus fortdelamine ploitée à fort-fait e lleeft de plomb, ony entrepar
la traceombréefortmarque la mine q, bermond une galerie p ratiquée au midi, d ecinqà fixtoiles
d'eauportéparle grandtuyaudans le refervoir&i la découverte de cette mineeft nouvelleelle eft
T, ungrandréfervoir pourfoutenir eaux les dela de 17340U 1735* S ondon,qui parutd'abord & la
,machine.. fupemcie dela terte eftmaintenant dedouze pou-
CetteminedePhenigtorne exploitée danslesre- cesd'épaiffeur en desendroits& defixpoucesen
d'autres & fa longueur de cinq toifes avec efpé- au bancd'Etueffont, il faudroitnettoyer trois érangs
rance de continuité. qui fervent de réfervoir, afin que dans les tems de
Au même banc, la mine de S. Martin non exploi. féchereffe on en pût tirer l'eau & fuppléer ainfi à
tée depuis un an eg de plomb fon expoûtioneft la fource qui manque.
au midi on y entre par une galerie de vingt toifes, 8°. Que les ouvriers,quandils ne travaillent qu'à
au bout de laquelle eft un choc ou puits de 1 8 pies fort-fait,ruinent néceffairement les entrepreneurs
feulement de profondeur. Le filon de cette mine eft & empêchentla continuationdes ouvrages, les ga-
de quatre à cinq pouces d'épaiffeur & de quatre leries étant mal entretenues les décombresmat net-
toifes de longueur c'eft la même qualité de mine toyés, & le filon tout-à-fait abandonné, quand il
qu'à S. Urbam.. importerait d'en chercherla fuite.
La mine de Sainte-Barbe non exploitée depuis 90. Que les entrepreneurs par le payement à
deux ans eft expofée au levant on y entre par une fort-fait payant aux mineursun fol fix deniers par li-
galerie de la longueurde douze toifes au bout de vre de plomb fuivant Peflai les autres métaux qui
laquelleeft un feul puits de 90 piés de profondeur fe trouvent dans la mine de plomb quoique non
Ue donnoit argent, cuivre & plomb. perdus, ne font pas payés.
Au même banc la mine de S. Jacques, non ex-
ploitée depuis deux ans, a fon expoûtion au midi
io°. Que l'eflaidoit contenir par quintal de mine
45 livres de plomb, & que quand il produit moins
fans galerie d'abord elle n'a qu'un puits de 14 pies le Directeurne la recevant pas, le mineur cft obli-
de profondeur,au bout duquel on trouve une gale- gé de la nettoyer pour la faire monter au degré.
rie de quatre toifes qui conduit à un autre puits de 1 1°. Que le Directeur ne la reçoit pointmoin-
60 piés où font des ouvrages à pouvoir occuper dre degré parce que plus la mine eft nette plus
cinquante mineurs coupant mines. elle donne en -pareil volumc, & moins il faut de
Au même banc, la mine de l'Homme-fauvage charbon pour la fondre. Il importe donc par cette
non exploitée a fon expofitionau midi par une ga raifon que la mine foit mêlée de roc le moins qu'il
lerie de trois toifes feulement & travaillée à dé- eft poutbte mais en voici d'autres qui ne font pas
couvert fon exploitation a ceffé depuis trois ans. moins importantes c'eft que ce roc eft une matière
Cette mine eft de plomb fou filon efi de deux pou- chargéed arfenic, d'antimoine & autres poifons qui
ces d'épaiffeur. détruifentle plomb & l'argent, l'emportant en fu.
Au même banc, la mine de la Scherchemite,non mée.
exploitée, a fon expoûtion au levant elle eft de ii°. Qu'il fe trouve dans le pays toutes chofès
ce
plomb fon filon étoit, quedifoientles ouvriers,
d'un demi-pié d'épaiffeur.
Mine de S. George non exploitée «île eft de
néceffaires, tant en bois' qu'en eaumachines,
fondeurs, mineurs &c. pour l'exploitation d<* mi-
nes & qu'ileil inutile de recourir à des étrangers
cuivre fon puits eft fans galerie & n'a que à 8 pies furtout pour les fontes l'expérienceayant démon.
de profondeur. tré que cellesdes fondeurs du pays réumuent mieux
Mines de la KelchafFeécduMonttnénard,non ex- que celles des étrangers.
ploitées elles font argent cuivre & plomb; & de 13°. Que fans nier que les Allemands ne foient
vieux mineurs les difent très-riches. de très-bonsouvriers il ne faut cependantpas im-
Les mines d'Àuxelle-hautfont auffi contiguës les puter à leur habileté, mais à la force de leurs gages,
unes aux autres. ce qu'ilsfont de plus que les nôtres, dont la rente
Voila l'état des principales mines d'Alfacs en eft moindre.
1741 voicimaintenantles obfervationsqu'elles oc- 14*. Que quant aux bois néceflaires pour les mi..
cafionnerent. nes de Puix ioede Giromagny,tous les bois de mon.
i °. Qu'il faut continuef*un percementcommen- tagnes étoient jadis ancrés à leur ufage qu'ilferoit
cé à la mine de S. Nicolas .banc de Giromagny à fouhaiter que ce privilège leur fût continué, &
jufqu'à la mine de S. Daniel parce qu'alors les eaux que les forges de Belfortles quatorze communau-
de S. Daniels'écoulerontdansS.Nicolas, & le tranf tés du val de Rozemont les pourvurentailleurs.
port des décombres fe fera plus facilementpar le re- 1 f p. Que les autres bois des montagnes voifineg
changementdes manoeuvres & fépargne des tnac6i- qui ne font pas dégradés, s'ilsfont bien entretenus
nes coûteufes qu'ilfaut employer aux eaux de Saint- Suffiront à 1 exploitation.
Daniel. On conjeâure encoreque le percement ne ,.fait
i 6°. Que le empêcheles ouvrages ingrats
fera pas long, les ouvriersde l'une des mines enten. de s'exécuter,quelque profit qu'il puiffe en revenir
dant les coupsde marteauqui fe frappentdansl'autre. pour la fuite & par conféquentque cette conven-
a*. Que pour relever la mine de Phenigtorne il tion du Direâeur au mineur ne devraitjamaisavoir
faut rétablir l'anciencanal& les deux roues, à eau- lieu.
fe de la grandequantitéd'eau que produit lafourec 170. Que les mines étant prefquetoujours enga-
qui eft au fond de la mine. gées dans les rocs leurexploitationconfomme beau-
30. Qu'il faudroitdéplacerles fourneaux,les fon- coup de poudre à canon & qu'il faudrait l'accor-
denes, Se tous les établiffemens auxquels il faut de der aux entrepreneursau prix que le Roi la paye.
t'eau, dont la Phenigtornea befoin & «(«'elle ne 180. Qu'il faut établir le plus qu'on pourra de<
pourroit partager avec ces établiffemens fans en boccardspour piler les pierresde rebut tant les an.
manquer dans les tems de féchereffe. ciennesque les nouvelles parce que l'ufagedes boc-
4*. Que la mine de S. François banc du Puix cards eft de petite dépende, & 1 avantageconûdé->
peut Être reprife peu de frais. rable. Voici la preuve de leur avantage celle de
;°. Que celle de S. Jacques même banc eft à leur peu de dépenfen'eft pas néceffaire.
abandonner parce que les machines à eau nui- Après l'abandoitdes mines d'Alface les fermiers
roient à la Phenigtorne & qu'on ne peut y en établir des domainesde M. le Duc de Mazarin n'ignorant
ni à chevauxni bras. pas ce qu'ilspourroientretirer des pierres de rebut
6°. Que l'exploitationdes mme/d'Auxelle-haut, provenues de l'ancienne exploitanon traitèrent
en même teins que de celles de Aux & de Giroma- pour avoir la permiffion de cette recherche avec
gny i feraient fort avantageufes
s
parce qu'on tire- M. le Duc de Ma%arin. Le Seigneur Duc ne manqua
rolt des unes ce qui feroitnécefiaire foit en tondant pas d'être léfé dans ce premier traité il le fit donc
foit autrement, pour les autres. réfilier & il s'obligea par un autre à fournir les
7°. Que pour tirer partie de la mine de S. Jeatr bois 6c les çbatboas les fourneaux de les boccards,
peutjuger par cesavan- connus que pourvu que le métal fût fondu ils fe
pour la moitié du profit.On
dévoient être confidérables. foucioientfort peu du refte de la bonne façon& de
ces combienles rentrées
avoit trai de la bonne qualité qui ne dépend Couvent que
ja°. Que fi la compagnieAngloife qui d'une efpece de fondant qui rendrait le métal plus
tédecesmines, s'en cd mal trouvée c'efl qu_ellea
des fiais îm- net plus fin & meilleur que les ouvriers s'en te.
jnenfes en nes,
éti d'abordobligéede fe«ooftituerdansnagafia
en maifon en en noient à leurs fourneaux, fans étudier aucune for-
mé nouvelle qu'ils n'examinoientpas davantageles
matériauxdont ils dévoient les charger qu'ils una-
jo*. toutabus,ginoient qu'on ne peut faire mieux que ce qu'ils
Qu'iMlrViendroit
pour
prévenir
qu'il y e des direâeurs HupeÛeurs U contrôle»»
des mines établis par le Roi.
font qu'on eft ennemi de leur intérêt, quandon leur
propole d'autres manoeuvres que quand on leur fai-
foit remarquer que tes fcoriesétoient épaiffes &
ii°. Que les terreinsdes particuliers que Ion oc.
font remplacés que le métal fonduétoit impur,ils vous répondoient,
cupe pour l'exploitation des mines c'efi ia qualité dé la mine tandis qu'ilsdévoient dire
mrd'autres felon l'eftiraattoridu traitant mais non e 'eft la mauvaifi qualitédu fondant &«en effay er d'au.
fa charge tant dans les autresminesduRoyaume,
tres que fi on leur. démontroitque leurs machines
que dans les mines étrangers le degréde perfe&ion dont elles étoient
dre ce privilège à celles d'Alface. fufceptibles,le qu tl y aurait à reformerdansla conf-
ii°. Qu'afin que les précautions qu'onprendra truaionde leurs fourneaux, ils croyoient avoir fa-
pour exploiter utilement ces les mines, ne redent pas
inutiles il faudroitménager bois & avoir une
tisfait à vos objeûions quand ils avoient dit, c'efi
conceffionà cet effet de certains bois à perpétuité la méthode du pays 6- que fi leurs ufints dtoitntmml
confina tu on ne lu aurait pas laijjfks fi long-ums
ainfi qu'il eft pratiquédans toutes les autresnunesde imparfaites qu'il eft confiantqu'on peut faire de l'ex-
l'Europe; parce que les baux à tems n'étant jamais en Alface maisquel'ignorance Se l'en-
d'un terme fuffifant pour engager les entrepreneurs cellentacier têtement les fondai» ,laiffe la matiere en gueufe
fur
fouvent que les
aux dépenfes néceffaires il arrive travaillent & difpo- trop brute, le fer mal préparé & l'acier médiocre.
entrepreneurs à tems limité,oufucceffeurs Qu on crojtoit à KingdaÛ que les armes blanches
fcnt les mines à l'avantage des ou que
étoient de l'acier le plus épuré ce qu'il n'en étoit
les entrepreneurs à tems voyant leurs baux prêts rien ;que la préfomptipndes ouvriers,& la fumfance
expirer,font travaillerà fort-fait pouren tirer le plus des maîtres, ne foufiroientaucun confeil qu'il tau-
de profit & préparent ainfi une befogne ruineufe à droitdes ordres;&queces ordres pour embratferle
ceux qui y entrent aprèsordre eux.
des mines en général, mal dansiputefon étendue, devraient comprendre
x i°. Que'pour le bon
il conviendroitque le Roi établît de fa part un offi- les tirerief, fonderies & autres ufines que la con-
cier, non-feulementpour lui rendre comptedelavi. duite des eaux étoit mal entendue les machines
gilance des entrepreneurs& des progrèsqu'ils pour. mauvaifes, & les trempesmédiocres qu'iln'y avoit
rqieiu faire mais qui pût encore y adnuniftrerla nulle économiedans les bois ce les charbons que
juifticc pour tout ce qui concerne les officiers ou- les établifïemens devenoient ainfi prefqu'inutiles
vriers, mineurs & les appels en juftjce ordinaire que chaque entrepreneurdétruifoit ce qu'il pouvoit
étant toujours difpendieux que ceux des Jugement pendantfon bail; que tout fe dégradoit, ufines &
de cet officier ne fe nuent que pardevant les mten- forêts qu'il fuffifoit qu'on fût convenu de tant de
charbon pour le faire fupporter àla miaeque dure
dans de la province.
14°. Que tous les officiers, mineursfondeurs ou tendre il nlmportoit la même dofe alloit toû-
jours que le fondant étant trop lent à diffoudre il
maîtresdesboccards&lavoirs,ainfiquelesvoituriers
ordinairesqui conduifentles bois & charbons, jouif- faudtoit quelquefois plu* de charbon mais que ni le
Cent de toute franchife, foit de taille, foit de corvée. maîtreni l'ouvrier n y penfoient pas en un mot,
iç°. Qu'il plût au Roi d'accorderla permiifion de que la matière étoit mauvaife qu'ils la croyoient
paffer en toutes les provincesduRoyaumeles cuivres bonne & que cela leur fuffifoit. Voilà des obferva-
tions qui étoient très-vraiesen 1741 & il faudrait
& les plombs fans payer droitsd'entrée & defortie. avoir bienmauvaife opiniondes hommes pour croi?
s6°. Que le confeil rendît un arrêt par lequel il
fût dit que tous les affociés dans l'entreprife des mi- re que c'eft encore pis aujourd'hui. fait mention ne
p«t ou quotité des Mais les endroitsdont nous avons
nes feront tenus de fournir leur font pas les feuls d'où on tire de la mine en Alface
fonds & avancesnéceffaires,dans le mois faute de Sainte-Marie-aux-mines donne fer, plomb & argent;
quoi ils feront déchus& exclusde la focieté fans de même Lach ce Val-de-
qu'il toit néceflaire de recourir à aucune fommation Giromagny & banlieue
Ville,charbon, plomb d'Ambach fer ordinaire
ni autorité de juftice cette loi étant ufitée dans tou- Ban-dc-la-Roche fer ordinaire Fra-
fer fin ou acier;
te l'Europe en fait de mines. fctcdsheim fer ordinaire,pli.
Voilà ce que des perfonneséclairéespenfoienten mont fer ordinaire
l'exploitation avantageu- tre, marbre;Sda, huile de pétrole,ce autres bitu-
1741 devoir contribuerà hauts-fourneaux;
fe, tant des mines d'Alface que de touteobferva- mine en mes. Ces mines ont leurs ufines ce
général nous publions aujourd'hui leurs au Val de Saint-Damarin Kingdau,pour l'acier au Val de
Munfter, pour le laiton; à pour les armes
tions jprefquefurs qu'il s'en trouvera quelques-unes blanches _les cuivres à Baao,pourle fer& 1 1 acier,
dans le grand nombre, qui pourraient encoreêtreuti.
les, quelque changementqu'il foit peut-être arrivé Roufack, L'Alface a auffi fes carrièresrenommées il y aà
depuis 1741 dam ces mines. Que nous ferions fatis- moilon, merre de taille, chaux &pavéj
à Botvil, chaux a Rozcim ,.errede taule, pavé,
faits de nous tromper dans cette conjecturé, & que
l'intervallede dix ans eût fuffi pour remettre les cho-
fes fur un fi bon pie, qu'on n'eût plus rien à defirer
dans un objet aufli important!
pavé.
meules de moulin, bloc, & bonnechaux;àSaver-
nés, excellent exploitéesfont,
Les mines non pour le fer, le Val
EUes obfervoient encore en 1741 dansmineurs les vifites
qu'elles ont faites de ces mines, que les fe le Val de ViUé, B«o& Thaun pour le gros fer,
Pargent,le plomb
conduifoientfans aucun fecouri de l art queles en-
trepreneursn'avoient aucuneconnoiflahcedelaGéo- &lefer,Andlau pour le plomb,
métrie Souterraine qu'ils ignoroient l'anatonue des le charbon V^fche pour le fer &.l'alun,l«Ba»de-
la-Roche 8i Fram9nt.On trouve encore à Marlheu»»
montagnes que la weillcurs fondans y étoieat
in-
Valfone 6t Hautbaac,des marcaffites qui indiquent qui vont du centre à la circonférence, & qui font
de bonnes mines. forméespar de petitesfeuilles. Elle eft canelée dans
Voicice que les mines de Giromagnyproduifoient toute fa longueur la partiequi fortde l'eau eft pâle
en 1744. le rené eft roug«âtre fes noeuds font deux lignes
de diftance les uns des autres; il en part des feuilles
Etat diUvraifon pour U mou de Man. au nombre de 8, io & il, à compter avant que
la tige.foithors de l'eau ces feuilles font difpoiees
,circulairement elles n'ont qu'environ une ligne de
largeur labafe, fur 8 ou t o lignes de long celles
qui font hors de l'eau font plus larges & plus courtes
que les autres. De leurs aiffelles partent des fleurs à
quatre feuilles blanches rangées en rond, d'environ
une ligne & demie de large. le piftil en eft rond;
elles font oppofées aux divisons d'un calice décou-
pé en quatre parties tes étamines font courtes,
nombrede quatre, & à fommets blancs le piftil dé- au
génere en une capitule plate, ronde, divifée par cô-
tes de melon; avec un, nombrilfur le devant. Il s'ou-
vre en quatre parties, & laine échapper un grand
nombre de femences oblongues.Cette plante fleurit
en Juillet & en Août.
ALTHAMURA,ville du Royaume dé Naples*
dans la terre de Bari, au pié de l'Apennin.Long.34»
13. lot. 41.
•ALTBRANDEBOURG.fV«{ Brandebourg.
•ALTDORFob ALTORF, bourg de Suiffc,
chef "lieu du canton d'Uri au-deflbus du lac des
quatre cantons,où la Rufs le jette dans ce lac. Long.
StS.10.lat.46.aS.
ALTEMBOURG,ville de Tranfylvanie. Long,
40. lot. 46. 34- a
• ALTEMBOURG, château de Suiffe dans l'Ar»
C'eft-à-dire, que cette liyraifon donne en argent gow, ancien patrimoinede la maifon dAutriche'.
63 marcs 3 hv. & en cuivre fin 10)4. • ALTENA ou ALTENAV, ville d'Allemagne,
dans la baffe Saxe, fur la rive feptentrioaale de
l'Elbe. Long, zj.zi. lai. $4.
• ALTENBOURG, ville d'Allemagne, avec un
château, dansle cerclede haute Saxe&dans la Mif
nie, fur la Pfeifs. Long. 30. 38. lot. Ao.S$.
Altenbovrg,aura ville du même nom, dans
la baffe Hongrie, dans la contrée de Mofon, près du
Danube. Long. 3s. lot. 44.
ALTENBOURG OU OtOENBOVRG ville d'Aile»
magne dans le duché dHolftein. Long. 28. So. lai*
54.IO.
• ALTENDORF,ville d'Allemagne,dans le
cet-
de du haut Rhin & le landgraviat de Heme,fur le
Vefer, Long. %j. 40. lot. St. So.
• ALTENSP ACH ville d'Allemagne, dans le
cercle deîSouabe, fitu^e eatre le lac de Confiance
& celui de Zeil.
ALTERATION; f. f. tnPkyfiatu eft un change-
ment accidentel ic partial d'un
corps, qui ne va pas

ou bien c'eft racquifi tion ou la perte de. certaines


qualités qui ne font pas eflèndellesà la nature d'un
corps, roytz CbfnPSj, Qualité, Essence.
étoit froid, eft altéré lorfqu'il en parce
la
qu'on peut toujoursvoir que c'eft du (et, qu'il porté
tofinom le nom Aefir, Ac quH ta « toutes les pu»
C'eft eft distinguée de 1»
générationic de ia corruption ces tenues marquant
C'eft-à-dire, argent fin. 5 5 marcs i\ livres & perte des qualités effentieUesd'un
cuivre fin, 1087 uvres.
ALSEN, près les anciens Chimiftes Se les Corpufculaires,quo
que auprèsd'Appearade & de Fléensbourg.
ALSMASTRUM,plante dont il va frois efpc-
ces fa racine eft comptée défibres blanches, qui
fion ou l'acceflîon.ou
partent de nœudsinférieursde la tige, & s'étendent ou la tranfpofirion des particules qui
en rond fa tige eft pleine de cellules membraneufes,
Ariftote établit une efpece particulière de mou- t'ivc de deux propofitions, en approuver l'une» en ré*
vement, qu'il appelle mouvement d'altération. Fcyt^ jetter l'autre. (F)
Mouvement, (O)©•«.
Altération en Médecine Ce prend en differens Ce
ALTERNE, adj. Ce dit en général de chofes qui
Succèdent mutuellement,ouqui font difpoiéss
fens pour le changementde bien en mal tous lu par ordre les unes après les autres avec de certains
txtls cauftnt de P altérationdans lafantls pour une intervalles. Il ne t'employé guère qu'en matiere de
grande foif, ilnunt altération continuelle^l'altération Sciences & d'Arts.
<Jl une fuite ordinain dt lajùyre. (4) En Botanique par exemple, on dit que les feuilles'
efpece de d'une plantefontalternesou placéesalternativement,
ceflation de févé dans un végétal c'eft une maladie lorfqu elles font difpofées les unes plus haut que les
laquelle il.faut promptementremédier, pour ren- autres, des deux côtes opposes de la tige la pre-
wdre la
Altération (
plante toute la vigueurnéceflaire.(K )
lA Monnoiè) eft la diminution
miere d'un côté étant un peu plus bas que la pre-
mière de l'autre; la Seconde de même, oc ainfi de
d'une pièce en la rognant, en la limant regravant fuite jufqu'au haut. $
dans la tranche, ou en emportant quelque partie de En Giométrit, quand un ligne coupe deux droites
la fuperficie avec des cauftiques,comme l'eau régale parallèles elles forme des angles intérieurs ce exté-
rieurs, que l'on appelle alternes quand on les prend
pour l'or l'eau forte pour l'argent ou avec une
fleur deux à deux au-dedans des parallèles, ou deux à
de foufre préparée. Les ordonnances & les lois
puniflent ce crime de mort, comme celui de faux deux au-dehors, l'un d'un côté de la fécante & en.
haut, & l'autre de l'autrecôté dela même fécante &
monnoyage.
ALTERCATION, f. f. ( Jurifpr. ) léger démêlé en-bas. Ainfi {dans Us Planchesde Géométrie, fc 46.)
angles alternes.
entre deux amis ou deux perfonnesqui te fréquen- a
tent. Ce mot vient du Latin alttrcari qui fignifioit Les angles externes peuvent donc être alternes
fimplement Converfer, s'tntrtunir tnftmblt. Ils n'ont comme les internes. foyrç Angle 6- Parallèle.
Raifon alterneed une proportionqui confifte en ce
pas tnftmblt de qutrelUformée mais il y a toûjours l'antécédentd'uneraifonétant à fon conséquent,
quelque petitealtercation entre eux. que
comme l'antécédent d'une autre eft à fon conféquent,
Altercation fe dit auÆ quelquefois, en ttrmt dePa-
îaa de ces contestations ou plûtôt de ces cris qui il
en à
aura encore proportion, en disant Y antécédent
comme k conftqutnt tfiau conflquent.
s'dievent fouvent entre les avocats, lorfque les juges
font aux opinions. Par exemple, fi A B C D donc en alternant,
ALTERER, diminuer, affaiblir, v. a. Yoyct ALTE- A C B D.fcyei Raison Rapport, &c. (£)
RATION. ^/«rw^;ondit dans UÈlafonqae deux quartiers
Altérer (Phyjîol.) fignifie cauftr la foif. Les font alternés lorfque leur fituationeft telle qu'ils fa
médecinesaltèrent ordinairement (es alinunsm'ont répondenten alternative comme dans Fécartelé oa
beaucoup attiré. (N) le premier quartier & le quatrième font ordinaire-
ALTERNATIF, adj. (Jurifpr.) qui fuccede À m ment de même
nature, (f^
autre, qui lui fuccede à fon tour. Ainfi un office alter- ALTESSE f. f. ( Hifi. mod. ) àtre d'honneur qu'on
natif en celui qui s'exerce tour à tour par plufieurs donne aux Princes. Voye\ Titre & QUALITÉ.
officiers pourvus d'un femblable office.' On dit de Les Rois d'Angleterre & d'Efpagne n'avoient
deux officiers générauxqui commandentchacunleur point autrefois d'autre titre que celui d'Altefe.Les
*Ovir,mi'ilscommand*at alternativement.(H) premiersl'ont conservéjusqu'autems de Jacques I.
ALTERNATION, f. f. fe dit quelquefois pour & les féconds jufqu'àCharlesV. /^«Majesté.
exprimer le changementd'ordre qu'on peut donner Les Princes d'Italie commencèrentà prendre le
à plufieurs chofes ou à plufieurs perfonnes en les titre SAUtfft en 1 6)0 le Duc d'Orléans prit le titre
plaçant fucceffivement les unes auprès des autres, SAluffe Royal*en, 163 1 pour fe diftinguerdea au-
ou les unes après les autres. Ainfi troislettres a, 6, c, tres Princesde France. Y AltesseROYALE..
peuvent fubir une alternation en fix façons différen- Le Duc de Savoie, aujourd'huiRoi de Sardaigne
tes j-âi^l: acby bac, b.ca, cba, cap. prend le titre à'AlujfeKoyaU en vertu de fes pré-
U alternation eft une des différentes efpeces de com- tentions fur le Royaume de Chypre. On prétend
binaifons. Voyt{ Combinaison. En voici la règle. qu'il n'a pris ce titre que pour ie mettre au*deffao
Pour trouver toutes les alurnations poffibles crun du Duc de Florence qui Ce faifok appeller Grand-
nombre de chofes donné, par exemple de cinq cho- DuÇ mais celui-ci a pris depuis le titre
fes-, (comme de cinq lettres,de cinq perfonnes, 6c.) Royale, pour fe mettre à niveau du Duc de Savoie.
prenez tous les nombres depuis l'unité jufqu'à cinq, Le Pnnce de Condé en le premier qui ait pris le
Ce multipliez-les, fucceflivement les uns par les au-
tres, i part, puis par 3 puis par 4 pws pcar 5 le
produit 1 to fera le nombreà' alurnations cherché. On donne en Allemagne aux Ele&eurs tant ec-
La-radon de cette pratique eft bien fimple. Pre- cléfiaftiques que féculiers le titre tfAlteffe
& les Plénipotentiairesde France 1 Munfter don-
nons par exempledeux lettres a & by il eu évident
qu'il ïiy a que deux alurnations pombles, a b ba Inerent par ordre du Roi le titre VAlteffe à tous lt$
c,
prenons anetroifiemelettre eft évidentque cette
troifieme lettre peut être difpoféé de trois manières
différentes dans chacunedes. deux alurnations précé- quelques Princes légitimes defeendusdes Rois.
dentes fa voir, ou la tête, ou au milieu, ou la L'ufàge de off titre a commencé
fin. Voilà donc pour trois lettres deux fois trois al~ le Cardinal-Infant pafià par HtaUe pour aller aux
tentations ou fix. Prenons une quatrième lettre elle Pays-Bas car fe voyant far le point d'être environ^
pourra de même occuper quatre places différentes né d'une multitude de W$» Princes d'Italie qui
dans chacunedes foc «mmatiom de trois lettres, ce tous affeâoienl le titre âMtef/i,avec lefquels il était
qui fait fix fois 4 ou 14 de même cinq lettres feront chagrin d'êtreconfondu; il M enfortequeleDucde
vingt-quatrefois ou lia <8r aïnfi de fuite. (0) Savoie traiter
n'en Gab de France, Due
mot foit le féminin de pris d'Orléans & frère de Louis XIII. étant alors. Bru-,
6ibftanti venant quand il ûgnifie le choix entre deux de^-
xelles, & ne vôHant pas fournir qu'il y eut
Porcs offertes. On dit «n ce fens, prendre Yalttrna- tinâion entre le Cardinal & lui, puisqu'ils
tous
aufli-tôt la même (on plumage cd plombé& marqueté de blanc il a
tous deux fils & freres de rois, prit la tête grotte, couronnéede plumes, & fans oreilles
qualité & à leur exemple, les fils fie petits-fils de
rois en Fraace, en Angleterre, & dans le Nord, ont apparentes; fonbec eft blanc; fes yeux grands,noirs.
auffi pris ce titre. C'eft ainfi que l'ont porté monfieur & couvertsde plumes, qui les renfoncent; fes pattes
Philippede France, frere unique du roi LouisXIV. velues & arméesde ferres longues & crochues. Il
& fon fils Philippe, régent du royaume, fous la mi- bite tes ruines,les cavernes, le creux des chênes il
norité du Roi; & l'on donna aufli le titre d'Altefe rode la nuit dans il vit dç rate, & d'oi-
le & Cort cri lugubre
royale à la princeflefa douairière au lieu qu'on ne a
donne que le titre d' 'Ahefe firiniffim aux princes fa chair connent beaucoup de volatil d'huile;
des maifonsde Condé & de Conti. fon fang & pubère, bon dans
On ne donne point le titre A'Altefe royale à Mon- fa cervelle fait plaies. La dofe de
feigneurle Dauphin,à caufe du grand nombre de pulvériféeu depuis deux
Princesqui le prennent cependant Louis XIV.agréa
le Dau- UP f. f. bafane colorée, qui a l'envers
E,
que les cardinauxen écrivant à Monseigneur
phin, le traitaient de Siriniflime Aluffe Royale par- velu,&dont on fe pour couvrir les livres, Yoy.
ce que le tour de la phrafe italienne veut que l'on BASANE.
donne quelquetitre en cette langue, & qu'après ce- A L U D E L, f. qui fe dit des
lui de Majefli, il n'y en a point de plus relevé que vaiffeaux qui fervent à fublimer les fleurs des miné-
,celui ày Aluffe royale. raux.
La Czanne aujourd'hui régnante en défignant Les dans une Cuite de tuyaux de
pour fon fuccefleurau throne de Ruffie, le prince terre ou do ou plûtôt ce font des pots ajuf
donné titre i'Aliefe impériale. tés tes uns fur les autres, qui vont en diminuant

aveagle..
de Holftein, lui a le
Les princes de la maifon de Rohanont auffi le ti- qu'ils s'élevent ces efpeces de pots font fans
tre
à'Jbtff ôc ceux d'entr'eux qui font cardinaux, fond fi ce n'eIl le dernier qui fert de chapiteau
tels que M. le cardinal de Soubile éveque de Stras-
bourg, prennent le titre à'Alujfeéminentifime. (G\ Le premier s'ajufte fur un pot qui place
dans le fourneau ce dans ce pot d'en-basqu'on
Altesse f. L nom que donnent les
qui doit gtre En un mot les
un œillet d'un violet brun, qui de. carné qu'il paraît font ouverts par les deux bouts, à l'exception
d'abord, pane enfuite au blanc de lait.
• ALTEX, ville maritimed'Efpagneau royaume du premier & du dernier le premier fermé par
de Valence, fur la Méditerranée. Long, 18. 4. lot. {on fond, & le dernier eft fermé par {on Commet.
On employe plus ou moins Celon que tes
3 ÀLTHEAFRUTEXouGVliAAwàVLOYALE,
f. f. (Jardinage.) arbriffeau peu élevé, dont le bois
èft jaunâtre fes feuilles reflcrajblent à celles de la
moins y
haut.
8.
doivent monter plus ou

ou pôt oval ouvert


montésfur un four.
vigne, ce fes fleurs font en fojrme de clochettes, par tes deux bouts.
tantôt blhanches,tantôt couleur dërofe tantôtvio- portq du porte du foyer
lettes. Son fruit e4 plat & arrondi en paftille, avec dd, du fourneau pot qui et au müieudes
des capfules qui en renfermentla graine. On l'em- charbons ardeus, & qui contientla matiere en
ptoye dans les platesr-bandes & on l'élevé de graine perced'uneporte
on jette de la
en l'arrofant Peuvent, parce qu'il aime naturelle-
ment les lieux humides. (JC) ce, chapiteau
ALTIMÉTRIE,f. f. (<?&«.) c'eft fart de mefu- tube.
rer les hauteurs, foit acceffiMes, foit inacceflibles.
Ce mot eft compofédu latinaltus haut, & du grec
ville
L'AUimitrieett une partie de la Géométrieprati- de
que, qui enfeigne à mêfurerdes lignes perpendicu-
laires fie obliques foit en hauteur ou en profondeur.

Mofeovie, qui vautlroj» eopées


muniefours deux deniers.
<&{ |a vaut
quarante-

Pon odooae au

dam, le,«crcle de
Franconie, au territoire de Nuremberg.

dans Belloni, une


eipèce de hibou dont la grandeur varie; il, gro<8 la
tantôt comme un chapoa, tantôtcomme. «$ p}geoo«
dilatent quelquefois fi fort que les dents ne font plus fommets des angles qui font à fon extrémité,alter-
affermies dans ces cavités, & qu'elles difparoiffent nativementà un angle faillant fie à lui angle rentrant.
dans les jeunes comme dans les vieux tujets. L'extrémité du tuyau étant ainfi terminée, le cou-
Les alvéoles font tapiffées d'une membranetrts- vercle le ferme exactement Ces angles faillans font
fenfiblc qui paroît être nerveufe & qui enveloppe reçus dans les angles rentrans de l'extrémité du
les racines de chaque dent: c'eft de cette membrane tuyau dont il reçoit les angles faillans dans fes an-
& du nerf de la dent qtte rient la douleur appellée gles rentrant. U y a toujours quelqu'urégularité
arrêtes du dans
odontalgit mal dt Senti Yoyt{ Odont ALGIE 6-
OU
la figure. de» alvéoles. Les tuyau exagone
Mai DE DENT. (L)
qui deyroient aboutir aux fommets des angles ren-
Alvéole f, m. aheoltts. On a donné ce nomaux trans du fond, fe trouvent un peu à côté. Ce défaut»
petites cellules dontfontcompotes les gâteauxde cire fi c'en en un, fe trouve au moins dans deux angles,
dans les-ruches des abeiHa. V. ABEtLLE. Elles conf- & fouvent dans tous les trois foit parce que les lo-
truifent ces alvéoles avec la cire qu'elles ont avalée. fanges du fond ne font pas réguliers, fait parce que.
On a vu au naot ABEILLE, que les ouvrieres, après les pans de l'exagone ne font pas égaux il y en a ait
avoir avalé la cire brute, la changeaientdans leur moins deux qui ont plus de largeur que les quatre au-
eftomac en vraie cire. P<*v«ç Cire. L'abeille rend tres, & qui font oppofésl'un à l'autre quelquefois.
par la bouche la cire dont elle forme Valvéole cette on en trouve trois plus larges que les trois autres.
cire n'ci alors qu'uneliqueurmouffeufe & quelque- Cetteirrégularitéetf moins fennble à fentrée de Yml;
fois une efpece de bouillie qu'elle pofe avec fa lan- viok que près du fond. Les tuyaux des alvéoles font
& qu'elle façonne avec fes deux dents; on voit pofés les uns fur les autres, & pour ainfi dire, em-
gue,
la langue agir continuellement& changer de figure pilés, de façon que leurs ouvertures fe trouvent du
dans les différentes pofitions ou elle fe trouve la même côté, & fans qu'aucun débordé de la furface
pâte de cire fe feche bientôt & devient de la vraie du gâteau de cire qu'ellescompofent.foy.Gâteau
cire parfaitementblanche, car tous les alvéoles nou- de cire. L'autre face du gâteauett compofée d'une
pile de tuyaux dépotes comme ceux de ta premiero
vellcment faits font blancs s'ils jauniflent, même
s'ils deviennentbruns & noirs, c'eft parce qu'ilsfont
expofés à des vapeurs qui changent leur couleur na-
face de forte que les air de l'une des faces du
gâteau & ceux de l'autre face fictouchent par leur
turelle. On ne peut pas douter que la cire ne forte extrémité formée. Tous les alvéoles d'un gâteau
de la bouche de l'abeille car on la voit allonger un étant ainfi rangés, fe touchentexactementfans laif-
alvéolefans prendre de la cire nulle part, & fans en fer aucun vuide entre eux. On conçoit aifément
avoir aucune pelote à fes jambes elle n'employepas qu'un tuyau exagone tel qu'eti un alvéole pofé ait
d'autre matiere que celle qui fort de fa bouche il i milieu de fix autres tuyaux exagones, touche par,
faut même qu'elle {jpiî liquide pour être façonnée, chacunede fes faces à une face de chacunedes autres
ou au moins elle ne doit pas être abfolumentfeche. alvéoUs de foi-te que chaquepanpourroit être cont-
On croit que les racluresd'un alvéole nouvellement mun à deux aivéohi ce qui eft bien éloignéde laif->
fait, c'eft-â-dire les petitesparties que lesouvrieres' fer du vuide entr'eux. Supposons que les deux piles
enlèvent en le réparant, peuvent fervir à en conf- de tuyau qui compofent le gâteau, & qu? fe tou«
truire ,d'autres mais il eft certain qu'elles n'em- chent par leurs extrémitésfermées, c'eft-à-direpat
ployent jamais de la cire feche on leur en a préfète leur fond foient féparéesl'une de l'autre on verra»
fans qu'ellesen ayent pris la moindreparticule elles à découvertla face de chaquepile fur laquelleparoi-
fta contentent de la hacher pour en tirer tout le miel tront les parois extérieurs des fonds des alvéoUs. Ce
qui peut y être mêlé. Les mJvéoiesfont des tuyaux à fond qui eft concave en-dedans comme nous l'a?
hx pans, pofés fur une bafe pyramidale. Le fond de vons déjà dit, cft convexe en- dehors & formeune
ces tuyaux eft un angle folide, formé par la réunion pyramide qui fy trouve creufe lorfqu'on regarde
de trois lames de cire de figure quadrilatérale; cha. dans l'intérieurde YalvdoU 8c faillanteà l'extérieur.
cune de ces lames a la figure d'un rhombe, dont les Si on fe rappelle la figure des parois intérieuresdu.
deux grands angles ont chacun à peu-près, i 10 die- fond qui eft compoféde trois bfanges bc. on aura
grés, 'Si -dont -les deux petits angles ont par confé- la figure des parois extérieures ce font les mêmes
quent chacun environ 70 degrés. Cette figure n'eft lofanges réunis par un de leurs angles obtus. Ils fit
pas èxaâement la même dans tous les alvéoles il touchent par les côtés qui forment cet angle. La
y en a où les lames du fond paroiffentquarrées on circonférenceeft compote; de troisangles faillansi
trouve même des cellules dont le fond eft compofé Se de trois angles rentrons 41:' par conséquent 4tà
de quatre pièces, quelquefois il ny a que deux de file côtés, Toute la différence mû fe trouveà l't*»
ces pièces oui foient de figure quadrilatérale les teneur, c'eft que le centre et taillant. Les tuyaux
autres ont plus ou moins de côtés. Enfin ces pièces exagones des slvéolts étant dopâtes comme nous
varient de figure & de grandeur mais pour l'ordi- avons dit, cohfidérons un alvéole, Mes fix autre*
naire ce font des tofanges ou des rhombes jphw ou dont il eft environné. Les fonds
moins allongés & il n y en a que trois çlles font da«5r <te aes fix alvétkt forment, en le .joignant
réunies parltn de leurs angles obtus & fe touchent avec le fond de V alvéole qui eft au centre, trois
par les eûtes qiii forment cet angle. Voilà une t&yké pyramides «teufes &
pyramidale dont le fotntnet eft au centre; là circon- les qui font formées par les patois intéraeiires <à&
ferentëàrtrois angles faHJans ou pleins & trois an- fonds i anffices wtamèp$renyerfees Jervent-eHe»
gles rentrans QU vutâesV Cènqnéangle faillant eft de fond aux alvéoles qui rempliffent Taufre face, d»
Pasgle obtuyd'un'lofangedont l'angle oppofé eft au gâteaa qae nom avons foppofé êtte partagé en deux
fommet de la pyraniide; chaque angle teatmMJèft
formé par les qui rie fe tottétWflt M. Kœnig a démontréque la capacité d'unecellnte
pas; 8c mil font par ebiWetnTteiitau nombre «le fix à iït fïm & a fond pwïimdal quelconquefait. de
dans t-a circoitfôrencc dy fom de Vahéoh. Ce. fond3 trois rWabes ferabW*«'& égaux étoit tûûjour»
eft adapté
pans font égaux?Cette extrémitéëft terminée j «©ta»,
me les bords du fond, par trois angles faifiam* ou
pleins, &par trois angle* t^ntrann ou vuides piaC&r
alternativement.Les arr&resqui font formée* ;pa¥ 1»
en trapeft de la cellule
que foient les
le,,
caille- à-k capadté tfoo* cellule à fond plat don» te»
pans reâangfes ont la même longueur que les pan»
TS£cela qoïls
a auflLdémed»
tré qu'entra tes cellulesfond pyramidal, celle dans
réunion des pansdu rayas exagonc, nkmâStëaMêHK laquelle iientroit le moins de matière avoit fofif
fond compofé de trois rhombes dont chaque grand ment à loger les oeufs & enfuiteles vers fouventles
angle étoitde 109 degrés z6 minutes, & chaque pe. abeilles les remplifl'ent de miel lorfqu'ellesles trou-
tit aagle de 70 degrés 34 minutes.Cette folutioneft vent vuides. Il y a auffides cellules dans lefquelles
bien d'accord avec les mefures précifes de M. Ma- elles ne mettent jamais que du miel celles ci font
raldi, qui font de 109 degrés a8 minutes pour les plus profondes que les autres: on en a vu qui n'a-
grands angles, 8c de 70 degrés 31 minutes pour les voient pas plus de diametre que les plus pentes &
petits. D eft donc prouvé, autant qu'il peut l'être, dont là profondeurétoit au moins de 10 lignes. Lorf
que les abeilles conftruifentleurs de la fa. que la récolte du miel eft abondante, elles allongent
con la plus avantageusepour épargnerla cire cette d'anciens*lvéoUs pour le renfermer, ou elles en font
fond
forte de conifaruâion eft auffi la plus folide chaque
en retenu par tes pas des *Mola qui
fe trouvent derrière: cet appui paroît néceffaire,
de nouveauxqui font plus profonds que les autres.
Lorfqueles parois de la ruche ou quelqueautre cir-
conftiuice gênent les-abeilles dans la conftruâion de
car le$ fonds & les pans de Yuivéaie font plas minces leursalvioUs ellei les inclinent,elles les courbent,
que le papier le plus fin. Le bord de Valvéoti en trois & les difpofentd'une manière irréguliere.
ou quatre fois plus épais que le rené c'eft une ef- Les alvioUs deftinés à fervirde logementaux vers
pece de bourlet qui le rend affex fort pour réfifter qui doiventfe métamorphoferen abeilles meres,font
aux mouvemensdes abeilles qui entrent datas abfolumentdifférens des autres alvéaUs on n'y voit
véott & qui en fortent. Ce bord en plus épais dans aucune apparencede la figure exagone; ils (ont ar-
les angles de t'exagone, que fur les pans il en pour rondis & oblongs l'un des bouts eft plus gros que
ainfi dire prefqu'impomMe de voir dans les ruches, l'autre leur fartage extérieureeft parfemée de pe-
& mêmedans les ruchesvitréesqui fontfaitesexprès tites cavités. Ces cellules paroiffentêtre groffiere-
pour l'obfervation quelles font les partiesde Val- ment conftruites, leurs parois font fort épàifles; une
violt que les abeillesforment les premières.U y a un feule'de ces cellules peut pefer autant que 150 cel-
moyen plus fimple il faut prendre des gâteaux,fur- Iules ordinaires te Heu qu'elles occupent femble
tout ceux qui font nouvellementfaits 6c examiner être pris au hafard les unes font pofées au miliets
les cellules qui fe trouventfur leurs bords, elles ne d'un gâteaufur plufieurs cellulesexagones d'autres
il
fontque commencées: en a dont la conftruâion
eft plus ou moins avancée x>na reconnu que les
font rafpenduesaux bords des gâteaux. Le gros bout
eft toujours en haut; ce bout, par lequel les ouvriè-
abeues commençoientValviol*par le fond, qu'el- res commencentla conftruâion de ['mlvioU et! quel-
les formaient d'abord un des rhombes elles éle- quefois fufpendu par un pédicule mais à mefure
vent fur les deux côtés de ce rhombe, qui doivent que VtdvioUs'allonge il t'étrécit enfin il eft terminé
fe trouver à la circonférencedu fond la naiflance par le petit bout qui refte ouvert. La cellule entière
de deux pans de l'exagoae enfuite elles font un re- quinze ou feue lignes de profondeur lorfque ces
tond rhombe du fond avec tes commencemensde alvéoiune font qu'1 demi faits, leur Curface eft Me i
deux autres pans de l'exagone & enfin le troïfieme daM la fuite les ouvrièresy appliquentde petits cou*
rhombecompletele fond,cedeux pansqu'elles ajou- dons de cire quiy formentdes cavités. On croit que
tent fermentl'exagone. Le fondétant fait,& le tuyau ces cavités font les premiersveûiges des cellules or-
exagcme commencé,-«Iles l'allongent& le Unifient dinairesqui feront conftruitesdans la fuite fur ces
en appliquantle bourlet fur les bordsde l'ouverture, grandsalvéoles.Lorfqueles abeilles femelles font for-
filles conftruifent en même tems pluie=,fonds les ties de ceux qui pondent aux bordsdes gâteaux les
uns à côté des autres; & pendant que les unes font ouvrièresraccotirciflentces envelop*
des cellules fur l'un des cotésde ces fonds, les au- pent en allongeant les gâteaux its font alors recou-
tres en conftruifentdé l'autre: de forte qu'ellesfont
les deux facesd'un gâteau en mêmeten* il jar en vées dans cet endroit du gâteau,où il eft plusépais
faut beaucouppour dreffer les parois des cellules, qu'ailleurs. H y a des ruches ou il àetettouvtque
pour les amincir,pour les polir: chaque cellule ne deux |
on en « vu jûfqu'à
printclitt qu'il faut
peut contenir qu'une ouvrier© onla voit y entrerla quarante dans d'autre» c'eft
chercher cet
au
tête la première car dant une autre iaifon ils
elle fait une peritepetose gronécommeiatèted'une pourroient tous être recouvertspar d'autres cellules.
et à ï'inftant efie emportelapelote: une autre fait

miel, les oni£s,& les vn« desabeilles: commeces ce font

ALVIN,f.m.onsppelle«/r*i»,toutknieimpoif.
le diamètre de lignes
I, & le sA-
teau
fifcà. plufieurs enaroitsoiB appelle atriot<iiiBor-
m
m#*fimtid$
vent ptuB, toia en d'autres on dit M/min, et
ignés
ligne dediamètre pris --au,
lie qu'on prend en feascontraire ci olus^ctit d'une
U*mnuif*UU le généralement fett

l'exagone decesWWsik»a deux faces plus


petites que les quatre antres; dif-
férence • mais
mot vient du latin Im.
I «w; parce qu'il donne de l'écut aux couleurs. OA
diftinguedeux fortesd'alun .le naturel ou natif, & le On fait encore à présentla même équivoque; par:
quoiquecelui-cifoit aufli naturel que l'autre. ce que l'alun de plumeeu rare que l'on n'en trou-
on a voulu tore entendre par cène épithete qu'il ve presque plus que dansles cabinetsdes curieux. M
faut fakeplufieurs opérations pour le ar«r delanb- eu cependant fort aifé de le ditlinguerde l'amiante:
ne, & aue ce n'eft qu'atwèsavoir été tcavaillé que cette pierre eftinupide. L'oAta de plume au contraire
nous l'obtenons ea cryûaux ou en maffes faliocs.A a le même goût quel'aimaordinaire. « On rencontre,
continue M. de Tournefort,à quatre milles de la
Les anciens au contraire en raifoient un très-grand 1» ville de Milo vers le fudfur le bord de la mer,
ufage ils endiûioguerent d e deux fortes, le Ûamdt dans un lieu fort escarpe une grotte d'environ
& le/u.Value naturelliauiaU n'étoitpu abfolument w quinze pas de profondeur, dans laquelle les eaux

en liqueur. Uparoît par les defcripaoas,que de la mer pénètrent quandelles font agitées. Cette
étoit feulementhumide. & mouillé, & qu'il attiroit grotte, après quinze ou vingt piés de hauteur, a
l'humiditéde Pair. Ainfi on ne le difoit ua uidt que tes parois revêtues d'alunfublimé aufli blanc que
pour le distinguer de l'alun fe«. L'alun tiquidt ¢toit »dotées la neige dans quelques endroits, & rouuatres du
plus ou moinspur. Le pli» pur étoit litre & uni quel- dans d'autres.Parmi ces concrétions on dif-
quefois tranfparent mais ordinairementnuageux. » tingue deux fortes de. fleurs très -blanches & dé-
La furface de l'autre alun liquideétoit inégale fit il » liées comme dei brins de foie les unes font alu-
fe trouvoit mêlé avec des matières étrangères » ûm- mineiues & d'un goûtaigrelet, les autres fompier-
vant la defcriptiôn des mêmes auteurs. » reufes 8c inlipides. Les nlets aiumineuxn'ont que
Les anciens dittinguoient auffi deux fortes d'alun trois ou quatre lignesde longueur & ils font atta-
twturelfec ils le reconnoiflbiehtaux différences de » chés à des concrétionsd'alun ain6 ils ne différent
la figure Se de la texture ou il étoit fendu & comme pas de Y alun déplume. Les âlets pierreuxfont plus
la fleur.de celui qui eu en maffe car il étoitformé » longs, un peu plus flexibles & ils fortent des ro-
en mottesou en lattes; ou il te fondpit & fe partageoit chers 1*. M. de Tournefort croit qu'il y a beaucoup
en ou il étoit rond, & fe diftribuoit d'apparence que c'eft la pierre queDiofcorideacom-
encore en trois efpeces en alun moins ferré & com- parée à l'alunde plume, quoiqu'ellefoit fans goût &
Mç formé de bulles en alun percéde trous fiftuleux, fans aftriQion, comme te dit ce dernier auteur, qui
Ile prévue fembiable à l'éponge j en alun prefque la diffingue de l'amiante.
rond et comme l'aftragale: ou il reffembloit à de la Les incruftations de la grottedont on vient de par-
brique ou il étoit compoféde croûtes. Et tous ces ler ne brûlent point dans le feu il refle une efpece
aluns a voient leurs noms. .
M. de Tournefort trouva dans l'île de M&> de IV
de rouille aprèsqu'elles font consumées. On trouve
de femblables concrétionsfur tous les rochers qui
/««naturelliquide. Voici en peu de mots ce quii rap- font autour. de cette grotte mais il y en a qui font
porte fur les mines de ce de fel marin fublimé,. auâ doux au toucher que la
Levantt
i iÇ* » « Lesprincipales
» une detni-lieutt de la ville de Milo, du côté de
fleur de la farine. On voit des trousdans lefquels Vit'
Itw paroît pur & comnje.rriatile n on le touche on le
» Saint -<Venerand(): on,»*y tt awùUe plus aujouc* trouve d'une chaleur excenive* Ces concrétionsfe©-
d'hui. Les tethitansdtt pays ont renoncé à ce cota- mententfroid avec l'huile,de tartre.
meteedans ta crainte que les Turcs entre ne les inquié- A quelque pas de diôaace de cette grotte, M. de
» taflent par de nouveaux impôts. On d'abord Tournefort en trouva une autre dont le fond étojt
l'on pafle dans d'autres remplide foufre enflammé qui empêchoitd'y «ntrer.
» cavité» jfù ont été crettféeiautrefiïMi à La, terre
m que
vm feulementde quatre ou cinq
eu merafté endroits,
w
fur le» parois de ces ^ûterrains. il diflilloit goutte à gou^r Ènefolution dV«n d'une
» Ufy (détachai en .picots pU*ss, de l'épauTeur de ftyptiçité prefquecotroôve.<cSi on la mêlait. avec
Â
t* hujU^ti'jneuf lignes ,!& mime d'an pouce. me-
«es rnen*», il s'en trouve de.aou. On foroit posté àJxosf^mUtftiSa liqueur ferait
I» Vill«iparidflffous. La foEutionde cet alun naturel

de tartre; & elle la coagule. Ce otêfange


1» l'huile que
1*n#donae iHKUne odeur qriueufo. On ttoqye auffi comme ncifis f avons déjà dit, les deitriptiônsqiifc
plume il vient par tes ineiiraaiîQ»ttîomliMffé«»d«tl'#to»liquide rn«ôu-
» dans ces cavernes de lWwsdefilets délié» commela
m m», paqnm. compofésde vent qu'il n'étais p»at ira liqueur. > ;•?
*,JoiQ;la^ Aie, argenté, luiûps» Joags. d'un On fiât dJfl^osprocédéspourfaM»
w pouce 4 fte«» .0» deux» Ces faifceaaxde abres & foivtflt Jâs différentes satiétés dont On f« (en,ou

» s'échappentà-travers des pierres qui


iHgwWifrMbkt.C«t ^« • Umê»e goat que t..
quandon le fflék avec ThuUc de Les oùnes 691*' 1% les
rocs un peu réâôwx i a4, le- j»,
d'alun di fhma vient de fi« queces filet* toutes les terres coiabaftiWei^btuaBS & feuilletée»

val aaMajo«M> grande quan-


nté, diinalcî dTaisqii'cn afak-M. Hellot deraèadf-
i>Wr p«fCQ que cette pierre en ©aoipoftie de pe- mie royaledes Scknetft«d#>Bor^ & de'la tociété

nefott rapporte que dans toutes endroits ou il évoit


fgs«KA# p. Italie, dans la viençm de Prades en RouffiUon,quia depuis
on, lui **m toû- me
f^r%préfeué
dans l'île de Nègre- rai lorfquèie minéral qui contient IW*a a été mis
en tas^ôc long on voit fleurir !•
digeftfon dans eau pendant vingt-quatre
lun à la furface du tas. Pour ëffayerces maticres on on met en
pierre) calcinée ensuite on verte dans des
fait une leffi ve comme on fait celle des pyrites heures la
en
cakinées par le vitriol. Cependant on ne olcme pas chaudières de plomb l' u chargée d'alun. On fait
les minésd'oiiwqui ne font pas fulphureufes. On ré-
duit par ébullitiondansla petite chaudière
de plomb, ce onpefe l'alun qui s'y trouve, après l'a-
minet,Jt s fon-
voir fait fecher.Voyez de la fonte desShlutter publié
paufifTement.Alors on y v
bouillir cette eau avec une leffive d'algue marine
jufqu'à ce qu'elle foit rédfcite à un certain degré d'é-
une affer grande quan-
tité d'urine pour précipiter au fond du vaifleau la
bourre, te vitriol & les autres matièresétrangères.
deries &c. traduit de l'Allemand de
Enfuite on tranfvafe la liqueur dans des baquets de
L'Angleterre, l'Italie Jnlandre, & la France, fapin. Peu-à-peu l'alun fe cryftallife & s'attache aux
font les principauxendroVsoù l'on fait l'alun. Les parois des vaifleaux. On l'en retire en cryftaux blancs
mines où fe trouve l'alun de Rome font aux environs &C tran ens, 'lue l'on fait fondre fur le feu dans
de Civita-Vecchia on les appelle*lWw»//iM«délia def chaudier e fer. Lorfquel'alun eft en fufion,
Tolfa. On y trouve une fortede pierre fort dure qui on le verfe dans des tonneaux; il s'y refroidit & on
contientl'alun.Pour en réparerce fel on commence a des mânes afalun de la même forme que les ton-,
par tirer la pierre de la mine, de même que nous ti- neaux gui ont ervi de moules. On a aufli appelle! cet
rons ici la pierre à bâtir ou le marbre de nos car- alun alun de roche, peut-êtreparce qu'il en en gran-
rieres. Après avoir brifé ces pierres, on les jette dans des maffes ou parce qu'il eft tiré d'une pierre com-
un fourneau femblable à nos
fourneaux. chaux & me l'alun de Paluminiere délia Tolfa: Dans ces mine*
pendant douze quatorze heu. d'alun, d'Angleterre, on voit couler fur les pierres
on les y fait calciner
Tes au plus. On retire du
fourneau les pierres calci- alumineufes une eau claired'un goût ftyptlque. On
nées, ce on en fait plufieurs tas dans unegrande pla- tire de l'alun de cette eau en la faifant évaporer.
ce. Les monceauxne fontpoint
élevés on les fépare On trouve en Suéde une forte de pierre dont on
les uns des autres par un foffé rempli d'eau. Cette peut tirer de l'alun, du yitriol 6e du foufre. C'eft une
fert a arrofer les monceauxtrois ou quatre fois belle pyrite fort pefante & fort dure, d'une couleur
eau
par jour'pendant. l'efpace de quarantejours, jufqu'à d'or, brillante, avec des taches de couleur d'argent.
ce que la pierre calcinée femble fermenter& fe cou- On fait chauffer cette pierre, & on t'arrofe avec de
vre d'une emorëfcdce e de couleur rouge. Alors on l'eau froide pour la faire fendre fie éclater. Enfuite
met cette c dans
bouikir
des chaudières pleines d'eau on la cafre ufément; on met les morceaux de cette
pierre dans des vaifleauxconvenables fur un four-
que l'on fait pendantquelquetems pour faire
tondre le fel. Enfuite on tranfvafel'eau imprégnée neau de réverbère le foutre que contient la pierre
de fel, ce on la fait bouillir pour la réduire jufqu'à fe fond & coule dans des récipient pleins d'eau.
un certain degré d'épaiffiffement &
fur le champ Lorfqu'il ne tombe plus rien on retire la matière
on la fait couler toute chaude dans des yaificauxde qui refte dans les vaiueaux,& on l'expofe à l'air pen-
bois de chêne. L'alun le cry&allife en huit jours dans daat deux ans. Cette matière s'échauffe beaucoup,
ces vaifleaux il fe forme contre leurs parois «ne jette de ia fumée, Ce même une petite flamme que
croûtede quatre à cinq doigtsd'épaifeur, compofée l'on apperçoit i peine pendant le jour; enfin eUe fe
de cryftaux transparent, ce d'un rouge pâle; c'eft réduit en cendresbleuâtresdont on peut tirer du vi»
ce qu on appelle alun d* rocks ,ou
parce qu'il eft tiré triol parles lotions, les evaporations fie les cryftalli-
d'une espèce de roche ou parce qu'il en prefqu'auffi fations.r Lorfquele vitriol eft cryftallife il refte une
dur que la roche.' eau craie & épaiffe que l'on fait bouillir avec une
Ii y a en Italie une autre mine d'alunà une demi- huitième partie d'urine & de leffive de cendres de
lieue de Pouzzoldu côté JeNaples.C'eAune mon- bois; iLfe précipiteau fondeu vaifleaubeaucoupde
fédùnênr rovgece greffier. On filtre la liqueur ce
tagne appelle* U mont d'alun ou lu faufiitru ou degré d'épaté
hjotfatn;<to latin futpkunus mont, fimm Vulcani on la fait évaporer jufqu'à an certain
tampi la demeure de Vulcain les campa» fiflement enfuite il s'y forme- des cryftaux A'alum
gnes ardentes; parce qu'on voit dans cet endroitde bien tranfparens que l'on appelle alun de Suéde.
la fumée pendant le jour & des flammes pendant la A Cypfele en Thrace on préparel'alun en faifant
nuit. fbffe iongue de calcinerlentementles marcaffites ce les lauTanten- y
fuite diflbudreà l'air par la rofée fie la plaie; après
coup de foufre & à' alun. L'alun paraît fur la tare quoi on fait bouillitdans l'eau ce on laiff» cryftalii»
tes jours cette fleur fer te fei. Bellon, M. Rays. trav, tom. ll.paf.301.
en efHowrîcence. On ramaffe tous
avec des balais acon la jette dans des foffifcsremplis
d'eau, jufqu'àceque l'eau foit fuffiïammentchargée chef Masces travaux { & quand nous l'aurions pu
de ce fel* Alors on la filtre ce enfuite on la Veine nous n'eufionspasété affez tentésde nous écartera
dans des baffins de plombqui font enfoncés dans la notre plan pour l'entreprendre. Nous nous contente-
terre. Après que la chaleur foûterraine, qui eft cou*
fidérableéan* ce lieu, a fait évaporer une partie de
relttf-«Aan»4»Bià«v«Mrië.véi*iy;'&mbv«ifii l'appliq«ant i des ptanehesqp»nom avons deffinée»
s'y cryftallife. Le» cryCtaux de ce fel font de M. l«
fie
*- ->
Valu»
blancs tranfparens. £ Ces plans ont été

On tro«v«auA dans pierres dure*
qui contiennent de l'ohm.On 1« travaille ûe la mê- nufâôurtde YaluH,Uleôeur ne fera pas fâché(»m
doute de defeeadre dans la mine fie d«fuivre.le8pré-
façon quecéUesde l'atuminierédélia Totfai
meLes nànt$lr*l** d'Angleterrequi fe trouvent dans
les provinces <F¥ork & &i^caftre.foiK«pierres le dkenin delà mine à i* maoofàûure c'eft ce que
bleuâtres àlez l'ardoife. Ces pterres
c'eft
cohtienoei«é*««coupdefoofi«: uneefpece de

pourront tirer du vitriol de foa «Oorefcence. On rak


des moaeetux de cette pierre, & on y met le feu
pour faireévaporer le-foufre qu'elle contient. Le feu fougères, fie autres. Les terres rapportentdes gtains
s'éteint de taî-même après cette évaporation. Alors de phïûears efpeces k donnentde: vins. L'eau des
fontaines eft légère, la pierre des rochers eft d'un l'ouvrier travaille ou pioche, comme s'il voufoit
*m$ bleu célefte,eUeaIegnûn dur fie fin;on en fait faire un trou d'un pié quarré mais ce trou fait, il
Se lachair*. C'eft derrièreces rochers qu on trouve le rebouchetout de fuite. On laine brûler le minéral
les bures pour le foufre, frfca* le vitriol ,1e ptomb pendant huit à neufiours veillant à ce qu'il ne foit
A le cuivre, «os on Renfoncé dansbelles. le» profondeurs ni trop cuit ai pas allez cuit; dans l'un & l'autre cas
def- tirerontrien. Quand on s'apperçoit que la
de la terre, plu» le» matières font Cuit ICIOn y de on n'en eft
cend quelquefoisde 80 toifes; on veines matiere rouge&tre & qu'ellefonne on s'en fert
«chers en roche» on rencontre de tfè* beaux mi d'un côté (celui où l'on a commencé de mettre le
nénux quelquefoisdu cryftal. Il fort de ce» raqes feu ) tandis que de l'autre côté on continued'ajouter
produit des effet» fiwpfwwns une ..peu-prèsla même quantité,enforte que famas fi
une vapetrqui la frappée reformeà mefurequ'fl fe détruit c'eft ce que font les
£Ue quffe trouva à t'entrée de «me Ait
d'une de ces vapeurs, & eUe changea de codeur deuxjig. 2. &3.1'une,1. emportela matière brûlée
d'un côté feulement. On trouve dans les bois fous avec fa brouette? l'autre, 3. continue un Ut avec fa
les hauteurs à dix pies de profandevr, pl«fif««/or- hotte. Les Fêtes fie les Dimanchesn'interrompent
tes de fable dont on ait du verre du cryttal & de point ce travail qu'on pouffe pendant 8 heures par
la fayence. Trois hommes commencentune bure tour. Deux hommes prennent la matière brûléepour
ils tirent les terre», les autres les étanconnentavec la jetter dansdes baquets d'eau refontle & une douzainede
des perches coupées en deux. Quand le percement petitsgarçonsfie de getitesfilles tas à rautre
eft pouffé à une certaine profondeur, on placefon extrémité. C, C, C, C, ôrc. D, D, D, D, &c. font
entrée un tour avec lequel on tire les terres dans un ces baquets. Les hommesont trente fous de France
panier qui a trois pies de diamètre un fur pié fie demi par jour, & les enfanscinq fous.
de profondeur. Srx femmes font occupéesà tirer le On remarqueque les arbres qui font aux envirobs
panier trois d'un côté du tour, trois de l'autre. Un des tas du nunéral en feu meurent ce que la fumée
broiietteur reçoit les terres au fortir du panier& les qui les tue ne fait pointde mal aux hommes. Les ba-
plus la bure avance, plus
emmené. On conçoit quequelquefois quets font au nombrede douze, commeon les voit
il °faut de monde. Il y a fept perfonnes fur deux rangées C, C, C, C, C, C; D+DÎD, D,
dedans & fept au-dehors. De ceux du dedans les uns L>,P;Sixà'\}ncôté fix d'un autre ils ont chacun
le panier, quelques-unP feize pies en quarré, fur un pié de profondeur. Ces
minent, les autres chargent
étançonnent, Les hommes ont 10 fous du pays par douze baquets font féparés par un efpace dans te-
jour ou 18 fous de France; les piésjde femmes 10 fous de quel on en a diftribue trois petits E, E, qui ont
France. Quand on eft parvenu sa profon- chacun, fur trois pies de long, un pié & demi de lar-
deur, les femmes du tour tirent jufqu'à *oo paniers ge, et deux pies de profondeur. Il y a un petit baquet
on commence à rencon- pour quatre -grands; quatre des grands, deux d'un
par huit heures. A dix pies côté C, C, & deux de Pautre D, D, communiquent
trer de la mine qu'on néglige. On ne commence
recueillir qu'à vingt à vingt-cinq pies. Quand on la avec un petit E. L'ouverture par laquelle les grands
trouve bonne, on fa fuit par des chemins foûtenains baquets communiquentavec les petits, eft fermée
qu'on fe fraye en la tirant on étançonnetous ces d'un tampon, qu'on peut ôter quand on veut. Les
cheminsavec des morceauxde bois qui ont fix pou- brouetteurs portent fans ceffe dé la matière du tas
ces d'équarruTagcfurfix pies de haut; on place ces dans les grands baquets ces grands baquets font
étais à deuXopiés les uns des autres fur les côtés on pleins d'eau ils reçoivent l'eau par le canal File'
garnit le haut de petits morceaux de bois& de faf- canal F prolongé en G, G, G, &c. fait le tour des
cines; quand les ouvriers craignent de rencontrer ouvertures douze grands baquets ces grands baquets ont des
l'eau ils remontent leur chemin. en H, ff, ff, &c. par lefquelles ils peu-
i
Mais s'il arrive qu'on ne puiffe éviter l'eau, on vent recevoir l'eau qui coule dans le c^nalG, G, G,
prlrique un petit canal fbuterrainqui conduife les qui les environne. Quand la matiere a trempé pen-
«aux dans une bure qui a 90 pies de profondeur, fie dant vingt-quatre heures dans un grand baquet Ci,
qui eft au niveau des eaux là il ya dix pompes fur on laiflè couler l'eau chargée de particules alumi-
quatre baffins quatre au niveau de l'eau, trois au neufes diffoutes dans te petit baquet E, & on la
fécond étage, fit trois au troifieme.Des canaux de jette de ce petit baquet E, dans le grand D 1, ou
ces pompes, les uns ont deux pies de hauteur, les elle
refte encore à s'éclaircir on continue ainfi à
autres quatre ou même cinq. Ces pompes vont par remplir les baquets Ci, Cx C} &c. & les baquets
le moyen de deux grandes roues qui ont 46 pies de ÙitDzy Dj 6c. d'eau chargée de parties alunuV
diamètre & qui font mites en mouvement par des neufes, par le moyen des pettts baquets E» E, M*
eaux qui fe trouvent plushautes qu'elles fie qui font Ces baquets font tous faitsde bois, de madrier» fie
dans tes environs. Cette machinequi meut les pom- de planches at le fond en eft plancheyé.Quand oa
pes s'appelle La premiere pompe a 10 topes, préuune que l'eau eft aflez éckirciedans les grands
la féconde 10, Se celledu fond 10. Les trois verges, quets Ci, Ca, C3, &t. Da, J?i, Z>3, &c. on en
de fer qui tiennent le piftoa ont 50 pies fie le refte bec tes bouchons, et on la Uifle couler par le long
eft d'aipiration. La largeurde labufe a huit pies en canal Es E> JE, fiée, dans un réfervoir F, qui eft 1
«o toifes de-là elle demeure deux à trois heures
la machine de Marly, mais ils font plus fumptes. dans ce réfervoir puis on la laiflealler dans un au-
On jette le minéral qui contient Valun dans de gros tre réfervoir qui eftà deux cent» tpife» du réfer-
tas qui ompnngt piésdê haut, fur foixante en quarré. voir F, mais de fa même grandeur ce dernier ré- t
Voyt\ MininU.PU J,
A, font ces tas. On le
lailfe dans cet état pendant deux ans,pour qu'il jette les chandieres.Quand l'eau du réfervoir /eft claire,
Ion feu, dtfent tes ouvriers. Au bout de deux ans, on s'en fert; fi elle ne Teft pas,on la laifle repofer.
on en fatt, pourle brûler,de nouveaux ama» qu'on Quand elle eft fuffifensnentrepofée on la laiffe
voit même Planche en Ces amassent couler dans les deux chaudières G, G; ces chaudiè-
de minéral,
j»r lits de fagots fie lit» nombre de vingt,unsla élevés res font de pSomb, fie font affifes fur les fourneaux
tàu-deftusdes autres, au en.forme H, H, H, A» Ki efcaliersqui conduire. furles four-
de banquette» coma» on les voit. On a foin de neaux vers les chaudières. L, cendriers^
donner de l'air A ces amas dans les endroits l'on Où portes des fourneauxpar lefquelles on jettela houil-
s'apperçoit.qu'iU ne brûlent pas également; c'eftee chaudières G»
4{ue fait avec fon pic h /g, Pour donner de l'air, G, y refit yingt-quatreheures; on remplità mç;
les
volatil urineux', indépendammentde cette urine »
fiire que l'eau y diminue non de l'eau du réfervoir
qu'il contient un^teu de bitume qui combiné
qui ed derrière elles, mais d'une autre dont nous parcela
parleronstout à l'heure. Quand on s'apperçoitque avec terre de l'alun, peut donner un alkali vola-
la matiere contenue dans les chaudieres G, G, eft til ce qu'on doit inférer des exeériencesque M. Ma-
loüin a rapportées à l'Académie en «74*» en don-
cuite, ce que l'on reconnoît à fa tranfparence& à minérales de Plombieres.
fon écume blanche on la renvoyé foit par un ca- nant l'analyfe des eaux
nal foit autrement, des chaudieres G Gdans C'eft de 'lui que nous tenons le refte de cet article.
L'alun eft un remèdequi, étant mis en oeuvre avec;
huit cuves M, M, M, M, &c. on elle refte pen- précautions& la prudence néceffaires appâta
dant trois jours au bout de trois jours on prend les
furnage dans les cuves & guérit toutes les hémorrhagies en général, tant
avec des écopes l'eau- qui lui internes qu'externes.On peut donc s'en fervir. dans
M, M, M, M, &c. on la jette-fur les canaux r, r, l'écoulementdu fané caufé par l'ouverture de quel-
r, r, quiplus la conduifent dans les cuves p, p, où il
ques vliffeaux dans les premieres voies; dans
le fai.
ne refte qu'un fédiment qu'on prend avec des crachemens vomiffe-
gnement de nez dans des les de
{eaux, & qu'on remet dans les deux chaudieres du urines enfanglantées,
milieu ou d'affinage n, n. A mefure que la matiere mens de fang; dans le flux
diminue dans les chaudieres n, a, on les remplit & des Kémorrhoïdes dans toutes les pertes de fang
avec d'autre eau claire. Quand la matiere tirée'des qui arrivent aux femmes en quelque tems qu'elles
chaudièresM, M, M, en une efpece de pâte, & leur furviennent, pendant leur groffeffe, & après
portée dans les chaudièresd'affinagen n, cil en- l'accouchement.
Enfin falun n'eft pas moins efficace dans les hé-
tièrement fondue ou diffoute on la décharge par morrhagiès qui auroiértt été Mutées par un coup de
un petit canal dans les tonneaux o, o, o, o, ou elle
cryftallife. Les chaudieres G, G, ont cinq piés de feu, ou par quelque infinimenttranchant par quel-
bou- que chute, ou quelquecoup de tête violent ulceres
& dans
largeur, deux & demi de hauteur du côté du celles même qm feroient la fuite de quelques
chan;, de l'autre côté deux piés & neuf piés pies
de
de rongeans & invétérés.
longueur. Les tonneaux e, o, o, ont trois La manière dont agit l'alun eft très-douce on
^diamètre fur fix ^ejiauteur. On laitte la matiere
n'éprouve lorfquj<înè>-prend d'autre changement
dahs les tonneaux dant hyver, neufjours en automne,
fans y toucher, dans le corps ue quelques maux de coeur légers
& pendant doute jours en mais ils dure très-peu & ne vont jamais jufqu à
cramte de tout gâtes. Le tonneau tient 1500. Quant
G «¡n'on appelle chaudières faire-vômir avec effort.
aux chaudières remplit G
à mefure que 1 eau y dimi-
Quelques-uns prétendent qu'il eft dangereuxd ar*
éclaircir, on les
on entend par tau- mère, réter le fang par Pufage âes aftringens;préjugéd'au-
nue avec de l'eau-mere plus mal fondé à %»àde 1 alun, qu'il cil dé-
cette qui s'élèvela furface des cuves M, M, M, tant
&c. pendant que l'eau y féjourne; on prend cette truit par l'expérience/Ceremède n'entraîne jamais
des feaux, & on la de fuite fâcheufe pourvu néanmoins que les vaif-
eau dans les cuves p,P, avec
dans les féaux ayent été fiiffifamment defemplis, ou par les
felon le befoin, des cuves p, p, Medecin à en
renvoyé
chaudières à éclaircir G, G. C'eft ce que font les pertes, ou par les faignées c'eft au jamais dans les
deux Jîg- '• x. dont l'une prend dans la cuve p, &
décider. Le Médecin ne l'employera
hémorrhagiescritiques, ni dans les fievres violen-
l'autre jette fur les canaux de renvoi p q, qui fe ren- c'eft pourquoi il eft toujours nécefiaire de con-
dent aux deux chaudièresà éclaircir G, G, qu'on tes fulter le Médecin fur fon ufage.
entretient toujours avec moitié de l'eau des cuves
du iéfervoir I. Les fours font Au refte la manière d'en ufer doit être variée
p, p, & moitié de l'eau ainfi que le régime,felon les différens tempéramens,
de la longueurde la chaudière leur hauteur eft cou-
pée en deux par un grillage dont les barres ont trois & tes différenteshémorrhagies..
pouces d'équafriffagé, & cinq piés de longueur il La d9fe eft depuis trois grains jufqu'à un demi-
gros, iricoppré avec un peu de miel rofat. M.faifoit Ma-
cinq longueur, & trois en traders. Ce gril-
y en a s'étend en Fouin
a trouve que le cinnabre
joint à l'alun,
la ne qu la moitié de la capacitédu four;
c'eft fur lui qu'on met la houille il faut toutes les i4
réuffir mieux ce remède fur-tout lorfqu'il s'agit de
calmer les nausées, &c. Ce Medecin fait-entrer un
heures deux tombereaux de houille pour les quatre grain de cinnabre naturel dans chaque prife d'alun.
fourneaux ces tombereaux-ontfix piés de long, fur VoyttSajChim.itmédicinale. On donne l'alun dans les
trois de large & trois de haut. Mandes hémorrhagiesprelfantes, de deuxheuresen
II éft bon d'obferver que les chaudieres étant de 'deux heures,, & nuit & jour. Lorfque les Mmorrha-
plomb, il faut qu'ellesfoient garantiesde faction du on le donnera de trois ou
feu par quelquerempart ce rempart c'eft une gran- ries feront moins vives, quatre heures, 8c le jour feule-
de, plaque de fonte d'un pouce d épaiffeur H, H, U* de quatre heures en
quif «ouvre le deffus des fourneaux. Voyt^ la Plancht ment, fi la chofe n'eft pas preffante. ce qui arriva
la couptrofi, °Lorfque la perte de fang fera arrêtée,
UI.4U Minéralogie.On voit, Planche d*fourneau; B, ordinairementaprès» la huitième ou dixième jmfc
du fourneau; porte du
une coupe
on diminuera
infenfiblenient pendant unjnoyrula-
B, portent» cendriéf C, C,1a griïe D, D, D, D,
H, Hr la cheminée 1, K, L, perte^
coupe de la chaudièrecheminée: Les femmes ont quelquefoisdes de fan^
hotte & tuyau de la
On tait auffide 1 alun en France procheles ,non. extraordinaires, ou font fujettesà en évacuer tout
tes moi* en tell» aBondance qu'elles s'en trouvent
affaiblies.
U^îun U wmpofé d'un acide qui eft de ta nature ConfidéraWemënt
eft joint avec Dans ta vue de modérer ces pertes fans les arrÇ-
deTacidevitriolique,puifque quand ilvitriole le matin à jeun un demi-
VaUcatidutartre, il donne un tartre com- ter, on leur fera prendre
feroit l'acide tiré du vitriol même. Cet acide gros d'alun fept ou huit jours de fuite avant leiems
me qui eftuûe de l'évacuation elles continueront cette pratique
pour former l'alun éft «ni à une terre pendant'cinq ou fix mois ,"fans quoi cites courent
efpece de craie; cette terre eft particulière, Se Jenv aux.,pertes blanches, qui
ble tenir de la nature des matières animaLes calci-
rifque de devenir fujettesplus dangereufes,qu'elles
d'autant
peuvent devenir fuivies «le sîurrheS ou d^ulceres.
néés: L'alun donne par la décompofuioirquelque
chofe d'urineux qui vient le plus Couventde 1 urine
font quelquefois
dont on fe fert pour le clarifier quand on le fabri- Deux obfervations généralesdoiventêtre rappor-
pourroit donner alkau tées k toutes Ut efpeees de pertes de fartg dont nous
que. D'ailleurs l'alun un
venons de parler; la premiere, c'eft que lorsqu'il y tamifée le tout ayant bouilli ensemble jufqu'à ce
a des infomnies pendant la perteon doit joindre à
celui de Valun celui des narcotiques ou du moins
que l'alun fut diffous il filtroitla dinblution, & la
mettoit à cryftallifer il avoit par ce moyen un'alun
des caïmans la Seconde, c'eft que les grandes hé- teint en rouge.
morrhagiesfont prefquetoujours fuivies de dégoûts, M. a remis en France comme;1 eft
d'altération de laffitudes d'inquiétudes & de dou- encore en Allemagne, Fumage de l'alun pris engran-
leurs de tête violentés & de battemensdes groffes de dofe, faifdit par le feu ce que Mynficht faifoit par
artères il fqpt auffi employer dans ces cas les caï-
l'eau i c'eft à-dire pour parler le langage de Chimie,
mans & même les narcotiques,
tur-tout lorfqu'il y Mynficht employoit, pour purifier l'alun, la voie.
a de l'infbmnie. Voyt{ Helvetius,Traité du maladies. humide, & M. Helvetius/e fervoit de la voiefechc,
On fe fert extérieurementde Yalun^àansles lo- M. Helvetiusfaifoit fondrel'alun dans une cuillierè
tions astringentes & il entre dans différéns cofmé- de fer fur le feu avec le fang de dragon en poudre;
tiques, ce dans plufieurs compofitions pour nettoyer il les mêloitbien ensemble, Ce après avoir retire du
les dents. feu la ma1fe molle il en formoit des pilules de la
C'eft un des principaux ingrédiens des teintures grofleurdes pois ronds il faut que plufieursper-
& des couleurs, qui pour être comme il le faut, ne ionnes fe mettent à faire promptementces pilules
peuvent s'en pafler. Il fert à affermir la couleur fur parce que la maffe fe durcit en refroidinant.
l'étoffe, &1l a en cette occafion le même ufage que ALUNER, v. au. c'eft une opération de Tein-
l'eau gommée & les huiles vifqueufes il difpofe auffi turier toutes les étoffes qu'on veut teindre en cra-
les étoffes à prendrela couleur, & il lui donne plus, moifi doivent kttt'alunia, Ainfi aluntr, c'eft ou faire''
de vivacité & de délicatefle
comme on voit claire- tremper dans l'alun, ou mettre au bain d'alun.
ment dans la cochenille & la graine d'écarlate. Teinture.
Cet effet de l'alun femble être dû à fa qualité af-
tringente par le moyen de laquelleil bride les par-
ticules les plus fines des couleurs, les retient enfem-
pèrent le dixième jour..
VALUS, defert d'Arabie, ou les Ifraëlites cam-
•ALYPUM ou FRÛTEX TERRIBILIS;
ble, & les empêche de s'évaporer. C'eft par-là auffi (Hïfl.ïtat.) arbu.ftc qui s'élève à environ une cou-
qu'il empêche le papier, qui a été long tems dans «aejoe eft couverte d'une écorce noirâtre
¡: eau alumineufe de boire lorfqu'on écrit deflus. fa longueureft de quatre cinq pouces, & fa grof-
Voye\ Couleur TEINTURE. feur de près d'un pouce de diamètre en {on collet
L'alun fucrë reffemble beaucoup au fucre; c'eft elle eft garnie ou plutôt partagée en trois ou qua'
une compofition d'alunordinaire, d'eau-rofe, & de' tre groftes fibres fes branches font couvertes d'une
blancs d'œufs cuits enfemble en confift anc&depâte, petite pellicule d'une couleurde rouge brun, déliées
à laquelle on donne enfuite la forme que ton veut; Se canaiyfes fes feuilles placées Jans ordre tantôt
étanrtefroidie elle H îvientdure comme une pierre, par bouquets, tantôt ifolées, quelquefois accompa-
on l'employe en qualitéde cofmétique. gnées il leurs aiftelles d'autres petites feuilles, font
L'alun bridé ,<f lumen ujium c'eft un alun calciné de différentes figures les unes reffemblent aux feuil-
fur le fcu, &'qui par ce moyen devient plus blanc, les du myrte les autres s'élargiffentvers le bout
plus le,ger, plus facile à pulvérifer& cauftique. ou font en trident ou n'ont qu une pointe. Les plus
L'alun de plume, alumcn plumofum, eft une. forte grandes ont environ un pouce de longueur, fur trois
de pierre minérale faline de différentes couleurs on quatre lignes de largeur, & font épaiffes & d'un
ordinairementd'un blanc verdâtre réffemblant au verd éclatant. Chaque brancheporte une feule fleur,
talc de Venife, exceptéqu'au lieu d'écailles, elle a quelquefois deux, mais rar ent ces fleurs font
des filets ou fibres qui reflemblentà celles d'une plu- d'un beau violet, & ont environ un pouce de dia-
me, d'où-luivient fon nom. metre; elles font compofées de de i-fleurons, & de
L'alun clarifieles liqueurs;un peu d'alunjetté dans leur milieu s'élèvent quelques étamTneS'blanches
de l'eau divine, la clarifie de façon, qu'on n'eu pafs avec un petit fommet noirâtre. Ces fleumnsfinuTent
obligé de la filtrer. L'alun clarifie auffi l'encre on en trois pointes, ce n'ont quJ£rïvîrbn trois lignes de
employel'alun dans les fabriques de fucre, pour 1 long, fur une ligne de largechaque demi-fleuron
propriété qu'il a de clarifier: ceux qui font profeffion porte fon embryon, qui, quand la fleur eft paffée
de deffaler de la morue. fe fervent auffi à'alun. devient une femence garnie d'une, efpece d'aigrette.
Les Anatomiftes &c les Naturaliftesmettentun peu Toute la fleur eH foûtenue par un calice compote
d7alun dans l'eau-de-vie blanche, dans laquelle ils de'feuillesdifpofées en écailles, chacune desquelles
confervent des-animaux, 6V. pour conferyer les n'a que deux ou trois lignes de long fur une ligne de
couleurs. large.
Il y en.a qui s'imaginent que l'alun a la fecrette On Ut dans Cluuus,que les charlatansde l'Anda-

''
propriété d'appalfer les douleurs de rhûmatifines loufie donnoient la décoûion de cette plante pour
lorfqu'on le porte fur. foi 1 quelques perfonné"s fu- les maladies vénériennes; d'autres gens de même
jettes aux rhûmatifmes", croyent s'en garantir en caraâere la fubflitucnt au fené mais la violente
*• portant dans leur poche, ou dans leur gouflet un aûion de ce remède;,qui n'a pas été nommé pour
rien friaix fait fouvent repeniir de (on
Alun purifié: purifie la plupart^ l'ordonnent, & ceux eft
ufàgè Se ceux qui

"
on Ydlun comme
des autres tels par la dùTolunon la filtration, & ordonné. Mémoires de tAcadému
la cryftallifation. On prend de l'alun de Rome on 1712.
le fait fondre dans de l'eau bouillante, après l'avoir Cette plante a beaucoup d'amertume fon goût
concâffé; on filtre la diflblùtion; on en fait évapo- eft auffi defagréable que celui du lauréole, & fon
&
rer une partie, on le porte dans un lieu fra'is, ou amertume augmentebeaucoup pendant fix ans; on
raton fe forme en cryftaux qu'on retire de l'eau, la trouve du
& qu'on fait fécher; c*eft l'tUun pUrifi. de Ce te dans cette* rbvince
Alun tant do Mynficht. Il y a eu dans le fiecle
patfé une préparation d'alun en grande réputation c'eft pour cette ration que les Botânifteirîui ont
Myfmeht qm étoit ungrand médecind*Alleîfta|P.e donné le Qti. On trouve auffi
en fut l'auteur. Pour purifier l'alun il en faifoit tàlypiîm dans endroits de'?rov*nce, fur-
..fondre deux onces dans de f eairde charbon-benit
Il''1 ajoûtoit une once de fang-de-dragon*eo poudre au
r/" midi. y »
- 'Elle:
Elle cft un violent cathartique & ne purge pas zurate, à n lieues de Surate, a auffi des manufac
meurs aqueufes qu ale.
avec moins de force la bile, le phlegme, & les hu-
Mais nous ne
Saurionstrop répéter qu'on-ne doit Ce fervk^tft! re-
tures de toiles de coton. On en fait auffi à Biianta*
gar ,à Pettan, à Brodera, à Goga, à Chin, Pouf,
Nariaath,Vaffet,6*. lla Perfe.
mède fi Violent q avec beaucoup de précaution-. RAMADAN, ville d'Afie, dans Long.
ALYSSOIDE f f. herbedont la fleur eft compo- AMADES f. f»pl. On appelle ainfidansle BU*
fée de quatre feuilles difpofées en croix il fort du fin, trois liftes plates paratleles, dont chacun ci%
calice un jnftilqui devient dansla fuite un fruit pref large comme le tiers de la fafee elles traverfent
qu'elliptique, gonflé, ce a1fez gros; ce fruit eft par- l'écu'flans la même fituation fans toucher aux borda
tagç en deux toges par une cloifon»parallèle aux d'un cûté,ni d'autre. (V)
deux portions qu elle divife, & il renferme des fe- AMADIE, ville d'Afie dans le Curdiftan, fut
mences applaties, arrondies, & entourées par un une haute mbntagne. Long. -43. 3 0. lot. 36. ai.
limbe. Tournefort,Infl. rci htrb. Voye[ PLANTE. AMA·DIS,c'eft le nom que JesCouturitresen linge
ALYSSON, f. m. herbe dont les fleurs font com- donnentà une façon de mlanche ou de poignet,/rui
posées de quatre feuilles difpofées en croix; il fort n'ett guered'ufage qu'aux chemifes de nuit. Les man-
du calice un putti, qui devient dans la fuite un fruit ches en amadis font peu ouvertes; font doublées da
aflez pettt, relevé en boffe & partagé en deux lo- la même toile qu'elles font faites, depuis le poignet
ges par une cloifon qui eft parallele aux portions jufqu'au-deflus de la fente ou ouverture de la main-
qu'elle divife ce fruit renfermedes femènces arron- che font étroites & s'appliquentfi exactementfur le
e dies. Tournefort, tnft. rei htrb. Voyei PLANTA (1) bras, qu'elles ne bouffent point, & qu'à peine peu-
ALYJARCHIE f. £'dignité de l'alytarque qui vent-ellesfe plifler. Les gens opulcns les garnirent
durait quatre ans. foyt{ ei-aprh Al YT ARQUE. *«n-deflus de falbalas longs, ou de belle moufleline
ALYTARQUE, f., m. {HifcMc.\ magiftratqui ou même de denteUe. Le poignet n'a qu'une petite
dans les jeux commandoit aux mauigophores ou manchettede deux où trois doigts au Rlus. On donne
porte-verges, & leur faifoit exécuter les ordres de encore le nom d'amadisaux manchettesdont les fem-
g^l'agonothete. (G mes en couches fe couvrent le bras.
ALZAN L m. {Manège.}poil de chevaltirant fut f.
AMADOU, m. espèce de mèche noire qui fa
^e roux. Ce poil a plufieurs nuances qu'on défigne prépareen Allemagneavecune forte de grands cham*
par plufieurs^ épithetes favoir, alçan clair, al\an pignons pu d'excroifiancesqu'on trouvefuç les vieux
poil de vacht, al{an bai, alfan vif, al^an obfcar, al- chênes, frênes, & fapins. On fait cuire ces excroif-

AM
ion brûlé. On dit proverbialementaltan brûlé plutôt fances dans de l'eau commune on lès feche on les
mort que la¡¡; ce qui veut dire que les chevauxde ce bat.; on leurdonne enfuite une forte lefli vede falpe..
poil font fi vigoureux, qu'ils ne felafient jamais, (F) tre on les remet fécher au four, & l'amadou eft fait.
On fait de quel ufage il efi pour avoir promptement
du feu, par le moyende l'acier& de la pierre à fufil.
AMAGER ou AMAG, île du Danemark fur la
AM, voyei Hameçon. mer Baltique, vis-à-vis de Copenhague, d'oû l'on
AMABYR ou AMVABYR, f. m. ancien mot an- peut y palier fur un pont.
glois, qui fignifie le prix de la virginité. C'étoit un AMAGUANA,île de fAmérique feptentrio-
droit qui fe payoit au fejgneur dans quelques pro- nale, & une des Lucayes, près d'Hifpaniola.
vinces d'Angleterre, par celui qui époufoit la fille AMALAAMAJ A AMAGIA, ville principale
d'un de fes vagaux. Foye{ MARQUETTE. (H) des Cantabres en Efpagne vers les confins des Af-
AMACACHES,f. m. pi. peuples de l'Améri- turies, à trois lieues de Villa-Diego, où l'on en voit
que méridionale dans le Brefil, aux environs de la
encore les ruines.
contrée de Saint-Sébatlien de Rio-Janeiro. d'une;,terre ufée à dénué»
ÀMACORË & AMACURE,rivière de l'Amé- des fels néceflairesà la production des végétaux. On
rique feptentrionale, qui tombe dans la Cariboite, doity remédieren l'enaçaiffant.F. ENGRAIS. (K)
êc fe jette dans la mer du nord, aux environs dc AMAIGRiR v. ad. *ttrme4'ArduuBun. Koyt^
l'embouchurede l'Orerfoque. Demaigrir.
AMACUSA, île & province du Japon', avec, Amaigrir, rendremaigre. L'ufagè fréquent de
une ville du même nom. certainsalimens deffeche & amaigrit.; le travail l'a

royaume- de 6uzurate, aux Indes orientale* dans Amaigrir v. n. il amaigrit tous les-jours. Voyt^
l'empire du Mogol. Long. 50. iS. bu. 23.
Son commerce eftd 'étoffes de foie de coton,, Amaigrir en Sculpturef(e dit du changement
pures ou mêléesde l'une & de l'autre, commetul- qui Survient dans une hgure de terre ou de plâtre
fe refferrtnt diminuent de grorfëur & de viennent
fetas, velours, alçatifs d'or, d'argent,de foîe ,&
de laine; toiles de -coton, blanches ou peintes qui AMAIGRIR, V. à. ifiutmede Charpentierconjlruc*
fe font d«ns cette ville même, & qu'on tranfpor^e à vaifftau c*eft rendreunbordageou une plece
teur d%^
Surate à Cambaye, & à Boritfcnia.te de
l'indigo, du Sucre, des. confitures, du cumin, du AMALFl ville d'Italieau royaumede Naples
miel de la laque, de l'opium, du borax, du gm- fur la côte occidentale du golfe de Salerne. Long»
gembre, des mirobolans, du falpetre, du fel ammo-
niac, de l'ambre-gris, du mufc, des diamans: ces ALMALGÀMATION,f. f, c'eft «»a/m«raaioa
trois dernieres marchandifes font d'importation.C'eft d' 'amalgamerc*eft-à-djredilroudre ou d'incorpo-
tiAmadabad ou ..que viennent toutes les
toiles bleues qui patient en Perfe, en Arabie, en
rer un métal, fpéciakmentl'or avec le mercure.•?-
Abyflinic, à la mer Rouge, à la côte de Mélinde à Cette, opérationertdéûgnée. chez
Mofambique,à Madagascar à lava à Sumatra à par les lettres ^4 KoyeiAAA.
Macaffar, aux Moluques.
Boritfchia ou Brotçhia, ville du royaume dç Gu- chaulât te métal, & en y ajoutantalors une cer-
taine proportion de mercure, en remuant les deux en poudre, qu'an homme quelquefoischaux. Voye^
fubftances qui parce moyen Sincorporent enfem- CHAUX D'OR.
ble. La trituration feule pourroit fuffire pour faire Si perdreainu le mercure l'éva-
cette diflblution ou cet alliagedu mercure avec
les on,veutil.fautfairel'opération
ne pas par
dans des vaùTeaux
métaux mais l'opération fe fait mieux par la cha- clos', dans une cornueavec (on récipient,& y faire
leur. dütiller le mercurecommeon fait dans la ré vivifica-
Tous les métaux,excepté le fer, s'unifient6ts'«-
malgamtnt plus ou moins facilement avec le mercu-
tien du mercure de (on cinnabre. «-.
Et pour avoir le métal dans fon premier état, tel
le fait le plut aifé- qu'ilétoit avant que d'enfaire Y amalgame on prend
re mais l'or eft celui de tous qui la poudre ou Il chauxdu métal, qui rené après en
ment; enfuite l'argent, puis le plomb at l'étain; le
cuivre affez difficilement, & le fer point du tout. Il avoir retiré le mercure, & on fait fondre ce refte
n'eft cependantpas absolument i mpoffible de lefaire; dans un creufet.
il paroît que Becker en a connu moyens. Le re-
les L\wm£</»keft un'moyen dont on fe fert dans plu-
mède de M. Desbois medecinde la facultéde paris, fieurs pays pour tirer l'or & l'argent de leurs mines.
eft un alliage de fer & demercure. On broyé ces mines arec du mercure qui fe charge
L'amalgamation de l'or fe fait ordinairement en de ce qu'elles ont de fin, c'eft-a-dire de ce qu'elles
échauffantles lames ou feuilles d'or jufqu'àce qu'el- ont d'or ou d'argent,& qui ne fe mêle point avec la
les- foie.nt rouges; après quoi on verte le mercure terre, ni avec la pierre; de forte que le mercure
deffus & on remué le mélange avec une petite ba- étant retiré de la mine par ton propre poids & par la
lotion qu'on fait de ce mercure dans de l'eau, on re-
guette de fer jufqu'à ce qu'il commence à fumer;il tire par la cornue le mercure, qui laifi'ele métal qui
alors on le jette dans un vaifleau plein d'eau, où
fe fige & devient maniable. étoit dans la mine. (AT)
Cette forte de calcinationeft fort en ufage chez AMALGAMER,v. ad. Voye^ AmalgaMe &
les Orfèvres & les Doreurs qui par ce moyen ren- Amalgamation.
dent l'or fluide ce ductile pour fervirleurs ouvra- AMALTHÉE f. f. c'eftle nom de la chèvre qui
allaita Jupiter, & que ce dieu par reconnoiflance
Ce mélange ou amalgame étant mis fur un autre plaçaparmiles afires. Les Grecs ont faitd'une de fes
métal, par exemple fur le cuivre, & le tout étant cornes leur corne d'abondance. Voy*\ Chèvre.
mis enfuitefur le feu à évaporer, l'or refte feul fur AMAM,ville de la tribu de Juda. Vcyt^ Joiué i
la furface de cuivre ce qui forme ce qu'on appelle
dontn. foyi{ Dorure.. AMAN?portdu royaume de Maroc fur la côte
On peut enlever la noirceur de l'amalgame en 1 de l'Océan Atlantique, entre le cap Ger U celui de
lavant avec de l'eau, & on peut en féparer une por| Canthin.
tion ae mercure en l'exprimantà-travers un linge le AMANA,île de l'Amériquefeptentrionale &
s
refte étant évaporé dans un creufet, l'or rfde fous une des Lucayes.
la forme d'une poudreimpalpable, & dans cet état AMANAS, îles turques au nord de 111e efp*
on l'appelle chaux dor.. f oyt\ OR. L'or retient envi- gnole dans l'Amérique; ce font les plus orientales.
ton trois fois fon poids du mercurepar Yamalgana- "'AMANBLUCÉE,f. f. toile de coton qui vient
du Levant par la voie d'Alep.
AMALGAME,f. m. en Ckimit » eft une combinai- AMANCE, bourg de France en Lorraine fur
(on ou un alliage du mercureavec quelqu'un des mé. l'Amante,ruineau. Long. 23. Sj. o. lot. 48. 4S. S.
taux. Voye^ Amalgamation, Mercure, Mé- AMAND (SAINT-),ville des Pays-Basdans le
TAL. Ce mot eft formé du grec If** comté de Flaadre, furla Scarpe. Long, 21.5.41. lot,
ble, & de
Uamalgamt du mercureavec |p plomb eft une fnb- Am and (Saint-), villedeFrancedans le Bour-
fia»ce molle, friable, & de couleur d'argent. Vcye^ bonnois, fur le Chet & les confins du Berri. Longit.
PLOMB. 20. la.467 32-
Si on lave cet amalgameavec de l'eau bien claire Amand ÇSaint-} petite ville de France dans le
& qui fait chaude, & qu'on le broyé en même tems Gatinois, au diocèfe d'Auxerre.
dans un mortier de verre, les impuretésdu métal fe A MA N D E, f. f. femence renfermée dans une
mêleront avec l'eau & fi l'on changéPeau ce qu'on écorce dure & iigneufe. Le comp0fé de ces deux
répète la lotion plufieurs fois, le fjKtal fe purifiera parties eft appelle noyau. Voyti NOYAU. (1)
de plus en plus. Un des plus erandsTecretsde la Chi- Lesamandes font dama ou ameres Les amandes
mie, félon Boerhaave, c'eftpe trouvermoyen d'a- Jouets panent pour être nourriffames mais elles font
voir à la fin la liqueur au£, pure & auff nette, que dedifficile digeftion, lorfqu'onen mangé trop. On en
lorfqu'ellea été verfée fur F 'amalgame ce qui pour- fait avec le fucre différentes fortesde préparations
comme des manepains, des macarons on en tire

la
roit fournir une méthode d'anoblir les métaux, bu
de les retirer dés métauxmoinsprécieux. f .TRANS- l'orgeat,, & une hntle fort en ufage en Médecine»
MUTATION PIERRE PHILOSOPHALE &C. Elle eft excellente dans les maladies des poumon»»
Cette manière philofophique de punfier les mé- la toux les aigreursd'eftomac l'afthme
taux, peut s'appliquerà tous les métaux,exceptéau réfie. Sa qualité adouciflante & émollientela rend
fer. Voye\ Am ALG AM ation. d'un nfage admirable dans la pierre de la vefue,
Les amalgamess'amollifient par la chaleur, & au dans la gravelle dans toutes les maladiesdes reins
contrairefe durciflentpar le froid. Les métaux amal-
tamis avec le mercure prennent une confiftance
de la veffie. Elle carrige les fcts acres & irritant
qui trouvent dans l'eftomac et les intêftins elle
fe
molle & quelquefois prefque fluide, felon la quan- eft bonne pour la colique& la conftipation. On ea
tité du mercure qu'on y a employée. donne aux. femmes enceintes quelque tems avant
On peut retirer les métaux du mercure8t les re- qu'elles accouchent.Elle abat les tranchéesdes en*
mettre dans leur premier état par le* moyendu feu. fans qu'elle purge, fi on la mêle avec quelque firop
Le mercure eft volatil, 8f cède bien plus asfément au convenable.
feu que nefonttes métaux c'eft pourquoi en met- V amande datée contient beaucoupd'huile peu d»
tant amalgamefur le feu, le mercure fe diffipe Sfte fel 6t de pWegme.
métal reûe divifé enpetit« parties, ce qui eft Te^tt Vamaiide amërë contient beaucoup d'huile, pin»
du mercute qui a dînons le métal qui eft ainfi réduit de fol que Vamand* peu de flegme
pourquoi Y huile d'amandes mmerts Ce conferve plus Si après avoir échaude & pelé vos amandes vous
long-tems fans fe rancir, que l'huile d'amandes dou- les jettez dans du blanc d'oeuf, & de-là dans du lu·
ccs, On employé les ajnartdtsamerts
extérieurement, cre en poudre; fi vous les glaces enfuite, reconv
pour nettoyer & embellir lapeau; fhuile qu'on en mençant de les remettre dans le blanc d'oeuf, de-là
tire eft bonne pour. la Surdité elle entrefouvent dans le fucre en poudre, & de les glacer jufqu'à ce
dans les linimens anodyns. L'huilc d'amandes 4mercs «qu'elles foient aûez grolfes vousaurez des amandes
employée extérieurementeft bonne pour les dure- foufflies.
tés des nerfs, pour effacer les, tachesde la peau & AMANJE,(Comm.) fruit très-dur& extrêmement
pour diffiper la dureté du ventre des enfans. Selon amer, qui fert de baffe monnoieaux Indes orienta-
quelques-uns, l'efprit-de-vin tartarifé empêche les les principalementoù les cauris des Maldives n'ont
huiles d'amandes do.ucts et d'amendesamtres de deve- point cours. Poyt{ Cauris,
nir rances. Ces amandescroiffent 6c font très-communes dans
Les amandes douces procurent le fommeil & aug- la Caramanie deferte; on les envoyé premièrement
mentent la fecrétion de la femence les unes & les à Ormus, île du golfe Pevfique, & d'Ormus elles
autres conviennent en tout tems, à tout âge, & panent dans une grande partie des Indes. La Valeur
toutes fortes de tempéramens,pourvu qu'on en ufe de ces amandes va affez communémentjufqu'à qua-
modérément. rante-cinq à cinquantepour un pacha petite mon-
On exprime des amandesdoucu pilées & délayées noie de cuivre d'une valeur variable, de fix à fept
dans l'eau un lait que l'on fait boire aux gens mai- deniers de France.
gres ou heâiques aux pkurétiques & qui leur fait AMANDE, en terme de Fourbiffcur eft cette partie
un bien évident; parce que ce lait contient beau- de la franche d'une garde d'épée qui en occupe la
coup de parties huileufes balsamiques propres à milieu, de figure un peu ovale comme la poignée, &
nourrir & rétablir les parties bolides,à modérer le enrichiede divers ornemens. Voyt^ lafig.ç). Pl. du
mouvement impétueux des humeurs & à adoucir Damafquineur lui repréfenteune garded'épée:' oit
leur acreté. donne le nom d amandeà l'endroit n de la brancha
La différence dWqût entre les amandes douces Se qui efi en ventre ou renflement ovat.
) les amerts vient _ci que dans les
douces il fe trou- AMANDÉ, f. m. c'eft une boiffon qui fe fait de
ve moins de fel & que ce tel eft parfaitement lié la manièrefuivante. Pelez des amandes douces fai-
& retenu par des parties rameufes de forte qu'il tes bouillir légèrement dans de l'eau une demi-poi-
ne peut faue qu'un impieffion très-legere fur- la lan- gnée d'orge mondé; jettez cette eau; faites bouillir
gue. Les amtresau contraire contiennentplus de fel votre orge une feconde fois, jufqu'â ce qu'il com-
acre, qui n'étant qu'à demi embarraffé par des par- mence à crever retirez la décoâion; panez le tout
pilez
ties huileufes excite une fenfation plus forte & plus par un linge; vos amandes; à mefure qu'elles
detàgréable. fe mettent en pâte délayez cette pâte avec la dé-
L'huilc d'amandes douccs tirée fans feu eft la meil- coâion d'orge. Vous aurez un lait dans lequel vous
leure elle foulage dans les douleurs, les fpafmes & difloudrez du fucre; ajoutez-y un peu de fleur d'o*
les convulfions. {tf)< range, & vous aurezune boifïon agréable au goût,
Pour faire Yhuile d'amandes douces choififfez- rafraîchiffante fomnifere, & nourriffante. foyc^
les jettez-les dans l'eau chaude; ôtez-en la peau; AMANDiER.
effuyez avec un linge. Pilez dans un mortier; met- AMANDEMENT, f. m. (Àgric.) c'etI Taûioa
tez la pâte dans un tac de canevas, & le fac fous une d'amander une terre. A mander. (iï)
preffe, & vous aurez de l'huile fans feu. AMANDER, v. a. (Agriculture.) c'eIt améliorer
Vous aurez de la même manièreVhuilt d'amandes une terre maigre & urée en y répandant de bon fu-
amera; vous obferverezfeulementde mettre la pâte mier, ou d'autres engrais convenables^ fa nature.
chaude dans le fachet de canevas. Il y a plufieurs fortes a'amandemens tels que les fii-
Vous confirez les amandes vertes ,comme les tiers, les terres, les cendres,les excrémensdes ani»
abricots. V°y*l ABRICOT. C'eft encore la même maux; les curures des marres, des étangs, & les
méthode qu'il faut fuivre pour les mettre en com- boues des rues. Voye^ ENGRAIS.
pote. AMANDIER, en latin amygdatus arbre dont la
Si vous prenez pour deux livres d'amandts une fleur eft compoféede plufieurs feuilles difpofées en
livre ou cinq quarterons de fucre que vous le faf- rofe; il fort du calice un'-piftil qui devient dans la
fiez cuire à la plume que vous y jettiez vos aman- fuite un fruit dur, ligneux, oblong & recouvert
des que vous remuiez bien, pour les empêcher de
prendreau fond quevous continuiezjufqu'àce qu'il
n'y ait plus de fucre que vous les mettiez enfuite
fur un petit feu; que vous les y teniez jufq u'à ce
(
d'une forte d'écorce ce fruit renferme une Semence
oblongue.Tournefort, Infi. rci herb. Voyex Plante.
V amandier fert à, recevoir les greffesdes pêchers
qu'ellespetent que vous les remettiez dans la & des abricotiers. Ses feuilles & Ces fleurs font tou-
pbefle & les y teniez couvertesjufqu'à ce qu'elles tes femblables celles du pocher; fon fruit oblong
foient effuyées vous aurez des amandes.lA praline & verdâtre forme une coque qui renfermeuneaman-
grifes. de douce ou amere c'eft par ce moyen qu'il perpé-
Si quand vos 'amandes ont pris fucre, vous les tue fon efbece. (K)
Jaiffezégoutterdans un poeilon, ac qu'à cette égout- Sur le fruit de l'amandier voye^AMANDe.
ture vous ajoutiezun peu d'eau de cochenille, d'a- AMANDOURI,forte de coton qui vient d'A-
lun & de crème de tartre; que vous fafliez bien cui- lexandrie par la voie de Marfeille..
re le tout, & que vous y jettiez vos amandes vous • AMANGUER ville d'Afie dans l'île de
phon fur la côte occidentale de Jamayfoti où ells
Ny^
les aurez pralines rouges.
Si vous vous contentezde les faire cuire dans du a un port.
fucre préparé à cane, vous les aurez blanches.
Prenez du fucre en poudre, du blanc d'oeuf, de
la fleur d'orange, faites-en une glace; roulez-y vos
AMANSES,f. f, plur. {Chimie.') mot barbare 8c
faâice, dont certains Alchimiftesfantafquesfc fer-
vent pour dire, pierres précieufis contrefaites ou pieu
amandes pelées; faites-leur éprendre cette glace rts artificielles ou faiïices.* ?oye{ PIERRE. (M)
dreffez-les fur un papier mettez-les fur ce papier • AMANT, AMOUREUX,adjea.(Gramm.) Il
fécher à petit feu dans un four & vous aurez des fuffit d'aimer pour être amoureux il faut témoigner
amandesglacées. qu'on aime pour être amant. On eft amoureux de
celledont la beauté touchele coeur on efl amant de férieure de la leur, & qui eft enveloppéd'une coé'ffe.
celle dont on attend du retour. On eft fouvent amou- Ce piftil devient dans ta fuite un fruit arrondi, avec
on fe une etpece de queue crochue. Tournefort,Infi, rei
reux fans ofer paraître amant & quelquefois
déclare amant fans être dé6gae herb. app Voyez PLANTE.
encoreune qualitérelative au tempérament, un pen- AMARIN, (SAiNT-) ville d'Alface..
chant dont le terme amant ne réveille point l'idée. • AM ARMOCHDY ville duZanguebaren Afri-
1 On ne peut empêcherun homme d'être amoureux; que, au royaume de Melinde, à la fource de la rivie-
il ne prend guère le titre $ amant, qu'on ne le lui per- re Quilimanco.
mette. Voyti les Synon. de M. l'abbé Girard. AMARQUE f. f. terme de Maria* c'eft ou up
AMANTHEA ville de Calabre fur la Méditer- tonneau flotant & qu'on met deflus un banc de fa-
xanée, vers le cap de Suraro. ble, ou un mât qu'on élevé fur une roche,pour que
ÀMANUS, f. m. (Mythol.) dieu des anciens les vaiueaux qui viennent dans ce parage s'éloignent
Perfes. C'étoit à ce qu on croit, ou le foleil, ou le de l'endroit ou ils voyenrcet marques, qu'on ap-
feu perpétuel qui en étoit une image.Tous les jours pelle autrement balifi oubouie.
les mages alloient dans fon temple chanter leurs AMARRAGE,f. en termes de Marine, eft l'an-
hymnes pendant une heure devant le feu facré, te. crage du vaiffeau, ou fon arrêt ou l'attache de fes
nant de la vcrvaine en main, & la tête couronnée agreils avec des cordages. Voyt{ AMARRES & SAt-
de tiarres dont les bandelettesleur tomboient fur les sine. Lorsqu'un vaifleau eft defarmé, il n'y refte
joues. que.les cables néceifairesà fon amarrage.On appelle
• AMAPALA province de l'Amérique méridio- encore ainfi l'endroit auquel une groffe corde, ou
nale, dans la nouvelle Aiïdaloufie près de l'Ore- une feute mife en double,eft liée à une petite. Voy*{
AMARRER.
AMARACINON. L'amaracinofiêiôit un onguent AMARRE,urmt de Marine c'eft le commande-
précieuxypréparé avec des huiles effentielles & des ment pour faire attacher ou lier quelque choie. On
fubûancesaromatiques.Il n'eft plus ufité. L'auteur dit amarra bas bord amarre flrword pour dire,
de cet onguent, ou, pour mieux dire, de ce baume amarre gauche amarre à droit^imarre à fil de car-
précieux, lui a donné le nom d'amaracinon,vrai(- ru, c'eft faihe amarrer les voilefae façonqu'on puif-
fcrablablementà caufe de l'huile effentielle de mar- fe les déployeaifémentau befoin en coupant les
îolaine qui en faifoit la bafe, ou qui du moins y en* fils decarret. foyeçFiLS DE CARRET.
troit car amaracinon paroît venir à'amaracus mar- AMARRES, terme dt Marine qui défigne les cor-
jolaine. (ÙL) dages avec lelquels on attache les agreils du vaif-
AMARANTES,f. m. pl. anciens peuples de la feau ou les cutanés des canons qui y font placés.
Colchide; ils habitoient à la fource du Phafe, fur une Ce font auffi les cordes avec lefquelles on attache le
montagne du nom d' 'Amarante. -vaiffeauà des pieux, ou à des anneaux. On le dit
AMARANTHEA fumomde Diane, pris de ce- auffi des cables qui fervent à mouiller l'ancre par
lui d'un villagede l'Eubée, où elle étoit adorée. exemple ce navire a fes trois amarres dehors, c'eft-
AMARANTHE f. f. (Bot. & Jard.) amaranthus à-dire, qu'il a mouillé fes trois ancres; ce qui s'ap-
herbe dont les fleurs font compnfées de plufieurs pelle mouiller en patte d'oie ce vaifleau eft fur les
feuilles difpofées en rofe du milieu de ces fleurs il amarres, c'eft-à-direqu'il eft à l'ancre. On dit lar-
»'éleve un piflil, qui devientdansla fuite un fruit en guer une amarre, pour dire détacher une corde, NoO9
forme de boiteprefqueronde ou ovale, qui fe divife fîmes couper l'amarre de notre chaloupequi étoit à
° tranfver&lement en deux pieces & qui renferme la toue. Yoyt[TouE, MOUILLER.
des femences qui font pour l'ordinaire arrondies. AMARRER,v. n. terme de Marine qui fignifiea*
Tournefort, Infi. rei herb. Voye^ PLANTE. (7) tacher ou lier fortement avec un cordage, toit un
La fleur de 1 amarantlu, qui refliemble à une pa- vaiaeau, foit quelqu'une de Cesparties, ou de tes
nache en forme d'épi, d'une couleur de pourpre d'o- agreils. On dit amarrer A cabls, lortqu'ilfaut l'atta-
ranger de rouge & de jaune, extrêmementvive & cher fortementà l'organeaude l'ancre. Amarrerdeux
variée, s'élève à la hauteur d'environ deux piés avec cables c'eft les attacher enfemble avec un noeud ce
des feuilies larges, pointues, rougeâtres dans les qui eft moins fur, mais plutôt fait qu'une épicure.
botds, & d'un verd clair dans le milieu. Sa graine foyrç Epicer.
qui naît dans de petites capsules au milieu des fleurs, Amarrar la gramfvûilt c'eft l'attacher fortement
eft ronde, petite, luifante, & ne vient qu'aux fleurs aù mât dans rendroit convenable.
fimples elle fleurit au mois d'Août jufqu'à la fin de Amarrer à terre c'eft lier le cordageà terre parun
l'automne, & demande à être fouvent arrofée, &à bout.,
être élevée fur une couche avec des cloches; le froid Ibout./ gne eR filée.
& le vent lui fonttrès-contraires. Foye[ MANOEUVRE,Filer. roy<{ ANCRE 6- Or-
On levé les amaranthesen mottes pour les tranf- GAtiEAU. (Z)
planter dans les parterres,& garnir les pots remplis Amarrer a les mêmes fignifications fur la rivière;
de fumier bien pourri, ou de bonneterre; fans cette c'eft toujours attacher par le moyen d'un cables mais
précaution elles auroientde la peine à reprendre. fermereft plus ufité. Les voiturierspar eau entendent
On conferveleur graine dans des boues pendant encore par amarrer, s'approcherde terres
l'hyver, ou plutôt on garde la tige feche dans la fer- • AMARUMAYA, rivière de ramé « méri-
re & après que les fortes gelées font paffées, on l'é- dionale, qui a fa fource prochede Cufco, ac fe jette
graine pourla lemer; ce qui lui donnele tems de bien dans le fleuve des Amazones au-éeffous des îles
mûrir. Elle fe lème en Avril & Mai. (X) Amagues.
AMARANTHOIDE, f. f. (Bot.)amar*nthoides,
Plumier.
AMASEN, ville d'Afrique dans la Nigtitie;
fur le l,ae de Borno, capitale d'un petit royaume de
gcnre de plante obfervé par le P. Sa fleur
cfi compoféede fleurons raffemblés en forme de tête fon nom.
«cailkufc il fort de l'axe plufieurs feuilles qui font • AMASIE, ville de Turquie dans la Nàtblie
polccs deux à deux, rangées comme des écailles fai. capitale d'une laquelle elle donne fon
tes en forme de tuile creufe, & reflemblantes en quel- nom, près de la rivière de Cafalmach. Long. ij.
que forte à ifts pattes d'écreviffes.Ces feuilles em- 40. lot. 49-^3-
braient un fleuron entouré d'un calice il fort du AMASSER, v. ad. en Hydraulique. Pour amager
fond un piiiil qui tient commeun clou à la partie in- des eaux, il faut examiner Ci la fource eft déco*1
verte & peu profonde, fi elle n'eft point apparente rés, doivent rendre polies celles du flanc qui leur cor-
ou fi elle eft enfoncée dans les terres on agira dif- refpondent au lieu que celles qui font gravées ôt
féremmentfuivant ces trois cas. feulementadoucies, par conféquentencore remplies
Lorfque la fource eft découverte, vous creufez de pores qui font imperceptibles chacun en particu-
feulement pour Yamajftr un trou quarré, dont vous lier, mais dont le grand nombrefait que ces parties
tirez les terres doucement que vous foùtiendrez poreufes ne font point luifantes, laiflent fur le flanc-
par des pierres feches. 'Dans l'endroit de l'écoule- autant de petits points en reliefqu'ellesont de pores.
ment, vous creufez une rigole dans les tecres, ou C'eft ce qu'on appelle le mat. Le blanchimentpour
une pierrée bâtie de blocaillesou pierresfeches,que l'argent & la couleur pour l'or qui rendent les flancs
vous couvrez de terre à mefure que vous marchez. mats dans toute leur étendue, font des préparations
Si la fource n'eft pas apparente on fera plufieurs indifpenfables pour avoir de belle monnoie & que
puits éloignés de trente à quarante pas, & joints Pavidité des entrepreneursleur fait négliger, quoi-
ar
Dansdes tranchées, qui ramafleront toutes les eaux.
le cas où la fource eft enfoncée plus avant
qu'ils foient payés pour les faire.
AMATIR, en termed'Orfèvreen grojftrie c'eft ôter
dans la/ terre, vous creuferez jufqu'à l'eau un paf- l'éclat &le poliment à certaines partiesqui doivent
(age^enforme de voûte par défions les terres, que fervir comme d'ombre en les rendant graineufes&
vous retiendrezavec des planches& des étreflîllons. mattes, pour que celles auxquelles on laifle le poli
Lorfque vous aurez contlruit plufieurs de ces voû- paroiflentavec plus d'éclatlorlque ce font des reliefs.
tes & des pierrées de communication,vous les con- Au contraire lorfyue ce font les fonds qui font polis,
duirez dans une grandetranchée de recherche, dont certainespartiesdes reliefs font mattes, afin qu'elles
les bergesferont coupées en talus des deux côtés, fe détachent davantage des mêmes fonds, comme
en pratiquant des rameaux à droite & à gauche en dans les médailles. Voyt^ Médailles &MATTOIR.
forme de pattes d'oie, pour ramafler le plus d'eau On dit ormat &argencblanchi lorfque les pieces faî-
que vous pourrez. Toutes ces pierrées, tranchées, tes de ces métaux n'ont point été polies après avoir
& rameaux, fe rendront par une petite pente dou- été dérochées. Voy*[ Polir 6- Dérocher.
ce, dans une feule Se grande pierrée, qui portera AMATITUE,riviere de l'Amériquefeptentrio-
l'eau dans le regard de prife ou dans le réfer- nale en la nouvelleEfpagne, qui fe lette dans la mer
voir. Pacifique fur les confins de la province de Guaxaca.
On pratique depuis ce regard de Io toifes en 50 AMATHO,rivièred'Italie dans la Calabre elle
toifes des pùifartsou puits maçonnés, pour exa- a' fa fource dans l'Apennin & fe jette dans la mer
miner fi l'eau y coule, & en connoître la quantité., près du bourg de Samte-Euphémie.
On marque le chemin de l'eau par des bornes, afin AMATRICE, ville d'Italie au royaume de Na-
d'empêcher les plantationsd'arbres dont les racines ples dans l'Abruzze ultérieure. Long. 3 1. S. lar. 42.
perceroient les tranchées& feraientperdre les eaux.

btrg. (Bot.) plantedont la fubflance eft legere comwr


corne, d'ivoire, &c. dont on Ce fert pour raflembler me celle du figuier, dont la feuille reflembleà celle
les couleurs après les avoir broyées fur la pierre. du citronnier,mais eft plus velue & plus pointue,
Poye{ Planche de Peinture ,figure i. & dont le fruit eft de la groffeur d'une noix, & plein
A M A ST R E, AMASTRIS, AMASTRIDE, de graine blanchede la même forme que celle de la
ville ancienne & maritime de Paphlagonie fur le bord figue. Cette plante aime les payschauds & fe trouve
du Pont-Euzin;on l'appelle aujourd hui Amafiro. à Chietla la décoction de fa racinepane pour falu-
AM ATELOTER fe dit, en Marine, de deux ma- taire dans les maladies fébriles.
telots qui fe prennent pour compagnons& aiTociés, AMAUROSE,f, f. termedg Médecine,eft une pri-
afin de fe foulagerréciproquement,& que l'un puîné vation totale dé la vûe fans qu'il y ait aux yeux au-
le repofer quand l'autre fait le quart. (Z) cun défaut apparent. foyei OEIL, &c. Ce mot et
AMATEUR, f. m. c'eit un terme confacré aux franeifé dugrec qui fignifieobfcurcijjiment
beaux Arts, mais particulièrementà la Peinture. Il lie étant dérive du verbe à/mavpivqui fignifie obfiurcir.
dit de tous ceux qui aimentcet art, & qui ont un goût Amaurofii cil la même chole que le guttaferma des
décidé pour les tableaux. Nous avonsnos amateurs Latins. yoy*{ GOUTTE SEREINE. (N)
& les Italiens ont leurs viriuoJis. (R) ÀMAUTAS f. ni. (Hi/l. mod.) philofophes du
AMATHONTEou AMATHUSE,ville de lik Pérou fous le règne des Incas. On croit que ce fut
de Chypre, où Vénus& Adonis avoient des autels. l'Inca Roca qui fonda le premierdes écoles à Cufco
Quel ques géographescroyent que c'eft Limiflb d'au- afin que les Amautas y enfeignaflent les fçiences aux
jourd'hui d'autres difent que Limiflb eft à plus de princes Se aux gentilshommes;car il croyoit que la
'fcpt milles des ruines à'Amathufe. Science ne devoit être que pour la noblefle. Le de-
AMATHRE, nom qu'Homere a donné à une voir des Amautas étoit d'apprendre à leurs difciples
des cinquanteNéréides. les cérémonies & les préceptes de leur religion la
AMATHUS ou AMATHONTE ville de la tri- raifon, le fondement& l'explication des lois la po-
bu de Manafsès,en-deçàdu Jourdain. litique & l'art Militaire; PHiftoire & la Chronolo-
AMATHUSIA Vénus fut ainfi nommée d'Ama. gie la Roéfie même, la Philofophie, la Mufique Se
thontedans l'île de Chypre,où elle étoitparticutie- l'Aftrologie.Les Amaurascompofoientdes comédies
rement adorée. & des tragédies, qu'ils repréfentoiéntdevant leurs
AMATIQUEou S. THOMAS.Voyt[ Thomas rois & les feigneurs de la cour aux fêtes folen-
nelles. Les fujets de leurs tragédies étoient des ac-
AMATIR, terme de Monnaie, eft l'opération de tions militaires,,les triomphes de leurs rois ou d'au-
blanchir les flancs, enforte que le métal en foit mat tres hommesilluftres. Dans les comédiesils parloient
fit non poli en cet état on marque le flanc au balan- de l'agriculture,des affaires domeftiques 8c des di-
cier, d où il fort ayant les fonds polis & les reliefs vers évenemensde la vie humaine. On n'y rcmar-"
mats. La caufe de ces deux effets eft que la gra- quoit rien d'obfcene ni de rampant; tout, au con-
vure des quarrés eft feulementadoucie au lieu que traire, y étoit grave, fententieux,conformeaux bon-
les faces font parfaitementpolies. La grande preflion nes moeurs & à la vertu. Les aôèurs étoient des per-
que leflanc fouffreentre les quarrésfattqu'il en prend formes qualifiées & quand la'piece étoit joiiée, ils
y *jufqu*auxmoindres traits.Lesparties polies des quar- venoientreprendreleur place dunsl'aflemblée t cha«
cun félon fa dignité.Ceux qui avoient
le mieux réuffi toute l'Amériqueméridionaled'occident en orient;
& pafTe pour le plus grand fleuve du monde. Oa
dans leur rôle recevoient pour prix des joyaux ou
d'autres préfens confidérables.La poé6e des Amau- croit communément que le premier européen qui
périls vers, où ils l'a reconnu, fut François d'Orellana,efpagnol; ce
tas étoit compoféede grands Si de quia a fait nommer cette rivière par quetques uns
obfcrvoientla mefuredes fyltabes.On dit néanmoins
qu'au tems de la conquêtedes Efpagnols ils n avoient OrtUana mais avant lui, elle étoit connue fous le
pas encore l'ufage de l'écriture fie qu'ils Ce fervoient nom de Maranon (qu'on prononce Maragaoa), nom
de lignes ou d'inftrumens fenfibles pour expruner qu'elle avait reçû, à ce qu'on croit, d'un autre ca-
qu'ils enfei- pitaine efpagnol ainfi appelle. Orellana dans fa re-
ce qu'ils entendoient dans les Sciences
Hifl.du laças Uv. lation, dit avoir vu en defcendant cette riviere
gnoient. Garciûaffo de la Vega, quelques femmes armées dont un caciqueindien lui
• AMAX1E,ville anciennede la Cilicie,féconde avoit dit de fe défier: c'eft ce qui fa fait appelles
riv'urt dts Ama\pntt.
en bois propres pour la Marine. de la Troade, où On prétend que ce fleuve prend fa fource au Pé-
AMAXITE ancienne ville

prêtre..
Apollon eut un temple dont Chrysès fut grand-

AMAZONE, f. f. yfifl. anc.) femme courageufe


rou après avoir traverfé tooo
pays, il fe jette dans la mer du Nord
Son embouchure, dit-on, eft de 80 lieues.
1 100 lieues de
fous la ligne.

& hardie, capable de grands exploits. Voyt^ VftA- La carte très-défeâueu fe du cours de la riv'urt de*
CO Héroïne &t. m^ Ajnaiones dreffée par Sanfon fur la relation pure-
Ama\pnt dans Cens plus particulier, eft le'notn mehVhiftorique d'un voyage de cette riviere que fit
un
d'une nation ancienne de femmes guerrières qui, Texeira, accompagnédu P. d'Acunha jéfuite,a été

Noire..
dit-on, fonderent un empire dans l'AGe mineure,
près du Thermodon, le long des côtes de la mer
Il n'y avoit point d'hommes parmi elles pour la
propagation de leur espèce, elles alloient chercher
copiée par un grand nombre de géographes; & oa
n'en pas eu de meilleure fufqu'en 1717, qu'on en
publia une du P. Fritz jéfuite dans les Lturu idijianm
tu & curitufes.
Enfin M. de la Condamine, de l'académieroyale
des étrangers elles tuoient tous les enfans mâles qui des Scieacefc, a parcouru toute cette rivière ea
leur naiffoient, & retranchoient aux filles la mam- 1743 & ce voyage long, pénible, & dangereux,
nielle droite pour les rendre plus propres à tirer de nous a valu une nouvelle carte de cette rivière plus
l'arc. C'eft de cette circontlancequ'elles furent ap- exacte que toutes celles qui avoient précédé. Le cé-
pellées Amazones; mot compofé d'« privatif, & de lèbre académicien que nous venons de nommer, s
/tMt'Çof tnammdlt, comme qui diroit/i/u mammcllt publié une relation de ce voyage très-curieufe fie
ou privéesd'un* mammtllt. très- bien écrite, qui a été auffi inférée dans le vo·
ito
Les auteurs ne font pas tous d'accord qu'il y ait lume de l'académieroyale des Sciences pour 1745.
Strabon, Pa- Nous y renvoyons nos leûeurs que nous exhortons
eu réellementune nation $Ama\oius.formellement fort à la lire. M. de la Condaminedit qu'il n'a point
lépbate, & plufieurs autres, le
mais Hérodote,Paufanias, Diodore de Sicile,Tro- vu dans tout ce voyage à'Ama{onts ni rien qui leur
Pomponius Mêla Plu- reffemble il paroît même porté à croire qu'elles ne
gue Pompée, Juftin Pline,l'affùrent pofitivement. fubfiftent plus aujourd'hui; mais en raflembtantles
t arque & piuûeurs autres, témoignages, il croit affez probablequ'il y a eu en
Hippocrate dit qu'il y avoit une loi chex elles, qui
condamnoit les fiUes à demeurervierges, jufqu'à ce Amérique des Amazones c'eft-à-direune fociété de
qu'elles euffent tué trois des ennemis de l'etat. Il
ajoute que la raifon pour laquelle elles amputoient
la mammelle droite a leurs filles, c'étoit afin que le
tuel avec les hommes.
femmes qui vivoient fans avoir de commercehabi-

M. de la Condamine nous apprend dans fa rela-


bras de ce côté-là profitât davantage & devînt plus tion, que l'Orenoque communique avec ce fleuve
étoit
fort. par la rivière Noire ce qui jufqu'àpréfent
Quelques auteurs difent qu'elles ne tuoient pas refté douteux. (0)
leurs enfans mates qu'elles ne faifoient que leur AMAZONIUS,nom donné au mois de Décem-
tordre les jambes, pour empêcherqu'ils ne préten- bre par les dateurs de l'empereur Commode en
dirent un jour fe rendre les maîtres. l'honneur d'une courtifanne qu'il aimoit éperdu-
M. Petit, medecin de Paris, a publié en 1 68 t une ment, fie qu'il avoit fait peindre en Amazone :ce
differtation latine, pour prouver qu'il \y a eu réelle-
ment une nation d'Ama^onts cette diflertation con- maipnius. (G )
tient quantité de remarquescurieufes& intéreffaa- *AMBADAR,ville de la haute Ethiopie, au
tes fur leur manière de s'habrller, leurs armes, &
les villes qu'elles ont fondées.Dans les médailles, royaume de Bagamedri, au pié des montagne, en.
le bufte des Amazoneseft ordinairemïntarmé d'une tre les provinces de Savea & Dambea..
petite hache d'armes appelléebiptnnis ou ficuris AMBAGES f. m. {BtUts-Ltuns.)mot purement
qu'elles portoient fur l'épaule, avec un petit bou- latin, adopté dans plufieurs langues pour fignifier un
clier en croulant que les Latins appelloient pdta à amas confus de paroles obfcures & entortiuéesdont
leur bras gauche jc'eft ce qui a fait dire à Ovide: on a peine à démêlerle fens ou un long verbiage
qui, loin d'éclaircir les chofes dont il s'agit ne fert
qu'à les embrouiller.rpyn Circonlocution.
Non tibi am*{oni*tft pro ms funrsrcda ficxris, AMBAIBA,arbre qui croît au Bréfil;il eft très-
5
Aut txcifa Uvi ptlta gertnda mana. élevé fon écorce reffemble à celle du figuier élte
Des éographes & voyageurs modernes préten- couvreune peau mince, épaiffe verte, & gluante;
dent qu il y a encore dans quelques endroits des fon bois eft blanc, comme celui du bouleau, mail
Amaynts. Le P. Jean de Los Sanûos, capucin por- plus doux & plus facile à rompre fon tronc cet de
tugais dans fa defcriptionde l'Ethiopie, dit qu il y grotreur ordinaire, mais creux depuis la racine jut-
a en Afrique une républiqueà'Amaiontti& itnéas qu'au fommet fa feuille eu portée fins un pédicule
Sylvius rapporte qu'on a vu fubfitler en Bohème épais, long de deux ou trois pies,d'un rouge foncé
P ndant neuf ans, une république tiAmaxprus fon- en-dehors, & fpongieux au-dedans elle eit large,
e pn,r le courtage d'une
ronde, découpeeenneufoudix-lanieres,fie chaque
AMAZthNEi, nyitrt du Amaçpnts elle traverfe laniere a la jçôîe d'où partent des nervures en grand
nombre ;.clic eil verte en-deffus, cendrée en-deffous, ungoût aigrelet, & plein d'une moelle cartilagineuft
& bordéed'une ligne grisâtre le hautdu creux donne dure, parfeméede nervures on le confit
ne espèce de moelleque fur leurs avec du
fel & du vinaigre il excite l'appétit Se fait couler
bletfurcs les fleurs forte= de la partiefupdrieuredu bile. Umtry. la
tronc, & pendentà un pédiculefort court, au AMBARVALES, adj. pl. pris tub. (Hlft. mi.)
bre de quatre ou cinq leur forme eft cylindriquenom- el. ares ou cérémoniesd'expiationque les Romains fai.
les ont fept à neufpouces de long fur un pouce d'é- foieat tous les ans dans les campagnes,
paifeew; leur cavité eft pleine de duvet; il y a au/fi nir des Dieux une abondante moiûon. foyrç pour obte*
des amandesqui font bonnes à manger, quand les Fête
fleurs font tombées; les habitans du Brefil font du A cette fête ils facrifioienr
feu avec la racine feche fans caillou ni acier; ils une jeune vache, un*
truie, ou une brebis, après l'avoir promenée trois
pratiquent un petit trou ils fichent dans ce trou un fois autour du champ; qui fit donner
ce fête
morceau de bois dur & pointu qu'ils agitent avec le nom d'ombarvoUi lequel eft dérivé dV/ué)cette
beaucoupde vîteffe le bots percé eft fous leurs pies,
& le bois pointu eft perpendiculaireentre leurs
jam-
ou ambio faire le tour, Se. de Il' autour*
champs; d'au.
très, au lieu d'ambarvalLt écrivent ambarbaiia 8t
bes l'agitation fuffit pour allumerl'écorcé. amburbia &. le font venir de ambio faire le
On attribueà fa racine, à ton écorce, à fa moelle, urbs ville.
tour, St
à (a feuille, au fuc de (es rejettons, une fi grande Du nom des animaux qu'on facrifioiten cette fête,
quantité de propriétés, que les hommes ne devroient on la nommoit aufiifuovu*uriia,JkovttaurUia.Voy*
point mourir dans un pays où ily auroit une dou-
zaine de plantes de cette espèce, on en favoir faire
ufage. Mais je ne doute point que ceux qui habitent
Le tarmtn ambarvatt étoit une priere qui te faifoit
en cette occafion, dont Caton nous a confervé 14
ces contrées éloignées, ne portent le même juge- formule ckap. txlj. dt n rujlicd.
ment de nos plantes & de nous, quand ils lifent les Les prêtres qui officioient à cette folennité, s'ap-
vertus merveilleufesque nous leur attribuons. pelloient fiatrts arvàtts. Foytt OrvaIes & Agri*
0 AMBAITlNGA:cet?rbrealabrancherou- CULTURE.
geltre, le bois d'un tiffu fort ferrE, & la feuille d'un Cette fête te célébrait deux fois l'année, a la fia
Verd éclatant au fommet, pile à la bafe, mais d'un de Janvier, ou félon quelques auteurs, mois d'A-
grain fi rude, qu'eUe polit comme la lime. On tire vrit, & pour la féconde fois au mois de au
luillet: mail
de l'ambaitinga une liqueurhuileufe fon fruit eft lar- on n'a rien de certain fur le jour auquel elle étoit
ge, menu, long commela main, boa fie doux au goût. fixée. (C)
foyt{ l'hift. da planta de Ray. AMBASSADE, fub. f. (Hift. W.) envoi les
AM&ALAM grand arbre qui croît aux Indes princes fouverainsou les étais fe font les uns que
dont les branches s étendent beaucoup;qui aime les aux sué
lieux fabloneux, dont le tronc eft fort gros, & qui très de quelqueperfonne habile & expérimentéepeut
négocier quelque affaire en qualité d'ambajfabur.
a la racine longue& n'breufe le bois fine & pots, ré- roy*{ Ambassadeur.
corce épaifte; les plus grandes branchesde couleur Le P. Daniel dit
que c'étoit la coutume, fous lett
cendrée le* petitesde couleur verte, & parfumées premiers rois de France, d'envoyer enfemble plu.
d'unepoudrebleue les feuilles petites, irrégulieres,
rangées par paires, oblongues, arrondies, excepté
lieurs ambajfkdturt qui compofoient une efpece
confeil: <JUobferve encore quelque cbofe d'aflet

parle bout, deux fois auffi longues que larges, poin* fembtable à cela dans les traités de paix. Vambaffadt
tues, d'un tiffu ferré, douces, litres, luttantes des de France à Nimegue, pour la paix, étoit compo*
deux cotés d'un verd vif en-deffus,un peu plus pi. fée de trois plénipotentiaires celle de Munfterdo
les eri-defibus & travertéés d'un côte qui diftribue
des nervures prefqu'en tout iêfls. Les jets des gran- nous parle auffi Hmnbaffadricts; M"» la
LTiiûoire
des branchés portent un grand nombrede fleurs à maréchale de Guébriant a été, comme dit Vicque-
tinq ou fix pétales minces, pointues dures 8c lui- fort, la première femme, & peut-être la feule, qui
fantes; ces fleurs contiennentdans un petit ovaire
jaune le fruit qui doit venir; cet ovaire eft entouré
de dix a douzeétamines, félon le nombredes péta-
les. Les étamines font défiées, petites, blanches6f en ambaffkdtvers le grand-iéigneurpendantles trou-
jaunes à leurs fommets. Il part du centrede l'ovaire
cinq ou 6x petit! ftylés quand les boutons des fleurs
empire.
AMBASSADEURf. m. {Hifi. moi.)
viennenta paraître,t'arbre perdfes feuilles, & n'en Mieenvoyé par un tbuverain à un autre, pour
pouffe d'autres que quand le fruit fe forme. Ce fruit préfenrer fa perfonne. Vfy*\Ministre. y te*
pend des branchesen grappes il eft rond obbnc Ce mot vientde amtafiLttor,terme de la baffe la*
k
dur, femblable à celui du mango, d'un verd vif, tlnité, qui &été faitde amèafos vieux mot emprun*
âuandUeftjprefque.mûr;tl)auiiitenfuite;ileftaci> té dugaulois,
ojjuur, ûgnifoMfi*>itaif,clwu,
de au goûtlàpulpe
fe Mange il contient mie aman- ou félon Bord Ménage, ac Ch,ffl«tdV*»
de dure, qui remplit toute fa cavité »fafurface eft Sauiiaife & Spelman mais les fuites d'Anvers,
recouverte desfilets ligneux il eft tendre fous ces fi- dans les *R.f*n8i Mon. tom* U.pap i%8. rejettent
lets; l'arbre porte fleurs et fruits deux fois l'aa. Les cetteopiaioa parce que Yambaadt%Gaalois avoit
ceffé d'être en ufage long-temsavant qu'on fe fer-
êfpecé de painparties,
qu'ils a apellent *ptn.Onattribue i vît du mot latin ambafcU cependant cela n'eft pas
le. différentes fes feuilles, à fon écorce, âriâement vrai, car on trouve ambaftimdans tâ loi
f(. plufieurs propriétés* médicinales qu'on peut voir falique, fit. xjx.qui s'eft hiid'ambaaia en proaou.
cânt le comme dans *$ia & ambaSia vient d'«n»
AMBARE arbre des Indes grand & gros, à feuil-
les femblable» à cellesdu noyer, d'un vent un peu
hdSus, ce dernier à'*mi>a3.Litdenbroeg le déri-
ve de l'allemand amtitcht, qui figttifieàuvrt, conv*
plus clair &cparfemées de newures gui les embel- fi le lnüoit
litfent; a fleurspetites& blanches à fruitgros com- me on pour faire quelque ouvrage ou lé*
gardon. Chorier eu du fenriaient de Lindenoroegait
me la noix, verd au commencemmnt, d'une odeur fujet du même mot, qui fe trouve datu la 1oi des
forte d'un goût âpre, jauniffant à mefure qu'il où* Bourguignons. Albert Achariuus en 'fon diâionnaire
*"i acquérant ea même tau* w* odeur agréable, italien Uderire du Indu mbuUn marcher og
à l'endroit que Dans toutes les autres cours de l'Europe l'ambaf-
voyager. Enfin les jéfuitcs d'Anvers fadeurde France a le pas iur celui d'Efpagne, comme
difent que
nous venons de citer,Bourguignons,
l'on trouve ambaf-
tia dans les lois des ce que c elt de- cette couronne le reconnut publiquementau mois
de Mai &66z, dans l'audienceque le roi Louis XIV.
là que viennent les mots ambajjieatores & ambafaa- donna Wambafodeur d'Efpagne qui, en préfehce de
envoyés les agent d'un prince ou
tons pour dire les yingt-fept autres tant ambaf/odturs qu'envoyés des
d'un état, à un autre prince ou état. Ils croyent donc princes, protêt que le roi (on maître ne difputeroit
que chez les barbares qui inondèrentl'Europe,«w-
hfda fignifioitle difcours d'un homme qui s'humilie jamais le pas à la France. Ce fut en réparation de
& qu'il vient de la Tmlulte faite à Londres l'année précédente par le
ou s'abaifle devant un autre,
ç'eft-à-dire de an ou am & baron de Battevilleambajfadtur d'Efpagne au comte
même racine yfabaijfer,
de bas.. d'Efirades ambajfadturde France on frappa à cettd
En latin nous nommons ce nuniftreItgams ou ora- occafion une médaille. (G)
etï certain que ce mot ambafjadutr • AMBELA, arbre que les Indiensappellentchàrt-
tor: cependant il figmfication beaucoup plus ample mei, & les Pertes & les Arabes ambela. Il y en a de
a chez nous une chez les Romains & à la referve deux efpeces l'une eft auffi grande que le néflier
quecelui de Ugatus elle a la feuille du poirierScie fruit femblable à la
de la protection que le droit des gens donne à 1 un
& donnoit à l'autre*,il n'y a prefque rien de commun noifette, mais anguleux& aigrelet.On le confit dans
entr'cux. yoytiLEGATVS. fa maturité, &x>n le mange avec du fel. L'autre ef-
pece eft de li même grandeur mais la
feuille cft plus
Les ambafadeurs font ou ordinaires ou extraordi- poirier, & Con fruit plus gros. Les
petite que celle du
naires. le faatal, & pren-.
AMBASSADEURordinaire, eft celui qui
réfade Indiens font bouillir fon boiS avec
en la cour d'un autre prince par honneur,pour entre- nent cette décpûion dans la fièvre.
tenir réciproquementune bonne intelligence, pour Le premier ambela croît fur les bords de la mer; le
veiller aux intérêts de fon maître, & pour négocier fécond enterre ferme. L'écorce de la racine de l'un,
les affaires qui peuvent furvenir. Les ambajfadturs & de fautre donne un lait purgatif, qu'on fait pren-
ordinaires font d'inftinnion moderne ils étoient u& dre avec le fuc d'une dra_gme de moutarde pilée à
tous les am~ ceux qui
font attaqués d*afthme. L'on arrête l'effet
connus il y a zoo ans avant ce tems-là fe retiroient fi- de ce purgatif quand il agit trop, avec de ta décoc-
toff odeurs étoient extraordinaires, &
avoient achevé l'affaire qu'ils avoient à viion de riz, qu'on garde deux ou trois jours pour la
tôt qu'ils fruit de Vambela fe mange. On le
négocier, Voye^ ORDINAIRE. rendre aigre. Le
qui confit. On femploye auffi dans les ragoûts. Voyt^
Ambassadeurextraordinaire, eG celui
eft envoyé à la cour du prince pour quelque affaire Bot. de Parkinfon. j
particulière & prenante, comme pour conclure une AMBER,riviere d'Allemagne dans la Bavière,
paix ou un mariage, pour faire un compliment,&e. qui a Çafource à deux lieues de Fuxfen, & fe joint à
Voye^ EXTRAORDINAIRE. Plfer au-defus de Landshut.
A la vérité il n'y a nulle diffuence eflentielle en- AMBERG,ville d'Allemagnedaifs le Nordgow;
tre ambaj/adeurordinaire & ambajfadeur extraordinai- capitale du haut Palatinatde Bavière fur la riviere de
re le motif de leurs amiajfadtt eft tout ce qui les
diftingue ils joiïilîent également de toutes les pré- AMBERT,mlle de France dans la baffe Auver-
rogatives que le droit désgens leur accorde. gne, chef-lieudu,Livradois. long. zi.xS. la. 43..
Athenes & Sparte florlffantes, dit M. Toureil, n*a-
voient autrefois rien tant aimé que de voir & d'en- AMBEZAS, fe dit au triétrœ de deux as qu'qn

tendre dans leurs affemblées divers ambajfadeurs qui
recherchoient la proteûion ou l'alliance de l'une ou
de l'autre. C'étoit à leur gré le plus bel hommage
trac.
amené en jouant les dés. K <y«{As,
f.
AMBI
Rai le. 6- TRtc-,

m. machine ou infrumtm de Oururgui


u'on leur pût rendre & celle qui recevoit le plus
'ambajfades
inventé par Hippocrate pour réduire la luxation du
croyoit l'emporter fur fa rivale. bras avec l'épaule. Voyt\ Luxation.Il cet compofé
A Athènes les ambajfadeurs des princes & des états de deux pieces de bois jointes enfemble par une
étrangers montoient dans la tribune des orateurs charnière l'une fert de pié & ei! parallele au corps
pour expoferleur commiffion & pourfe faire mieux l'autre pièce eft parallèle au bras qui cil attachée
entendre. dû peuple à Rome ils étoient introduits avec la premièrepieté
par plufieiirs lacs fe,& Ife faitplacé précifétnentfou»
expofoient leurs ordres.
au fénat, auquel ils s'adreûent immédiatement&
Chez un angle droit qui trouve
l'aiffefle. Y. Us fit. io. &12. Pl. If. de Chirurgi*.
nous les ambafadeurs Pour Cefervirde l'ambi, on lie le bras fur le levier
uniquementau Roi.
Le nonr d' ambajfadtur ,-dit Cicéron, eft facre oc dont la charnière eft le point fixe & en appuyant
inviolable: non modo inter fotiorumjura fed eti4m avec force fur l'extrémité du levief, on lui fart dE-
crire une courbe pour approcher cette extrémité an
inter ho/Iium tela incolume vtrfatur. In Fer. oral. VI.
Nous liions que David fit la guerre aux Ammonites i pié de finftrument conue-exleafion en même
ce mouvement fait réduâioo
& la
pour venger l'injure faitetesfitambdfadturs*
pafler fil
Uv, II.
l'épée
tems l'extenfion U
deros.
da Rois, chap. x. Alexandre au de
les habitans de Tyr, pour avcùr infulté tes ambaj'f'a- Cette machinea quelques avantages: le bras Prit
relftchésj
dtun. La jeuneffe de Rome ayant outragé les ambaf- y être placé de façon que le* mufcles foient
fadeurs de Vallonné,fut livrée entre leurs main!pour elle a une force fulfifante, Se on pourrcit même m
le bout de fort
les en punir à difcrétion. en donner davantage en allongeant
Les ambajfadtursdes rois ne doivent point aller levier. L'extenfion& la contre-extenfionfont éga-
aux noces, aux enterremens ni aux affemblées pu- lement fortes, puifquela même caufe tes produit ea
coofidér
bliques& folennelles, à moins que leur maître n'y même tetns. Mais fambi a auffi des défauts
ait Intérêtils ne doivent point aùifi porter le deuil,, rables, eh ce que la tête de l'os peut être pouÇ»
"y*»
pas même de leurs proches, parce qu'ils repréfèn- dans fa cavité avant <rue les extenftons
ttnt la perfonrie de leur .prince, à qui il eu de leur fuffifantes. On riique alors de renverfer
devoir de fe conformer en tout. ou le rebord ^cartilagineux, ou la capfuleligameoteu»
En France le nonce du pape a la préféancefur tous fe. Au de cette machine ne pourroit cônvénâ" tom
on fait
les autres au plus que pour la luxation cn-deffous
que le bras fe luxe fort facilementcn-devant & en-
éom lorf^u'il agit de complùaeaterle Roi*
dehors. M. Petit a inventé une machinecpù convient des chofes, & d'autres par les plus petites ainfi telle
égalementà toutes les espèces de luxation. du bras. ambitionpaffe pour vice, telle autre pour vertu telle
royt[ MACHINE pour la luxationda bras. (Y) eft appellée/àre» d'efprit telle égarement & kafefft.
AMBIA-MONARD (Mtd.) bitume liquide jau- Toutes les paffions prennent le tour de notre ca-
il
neont l'odeur approche de celle du tacamahaca
réfolutif, fornfiant, adouciilant; il guérit les
dartres, la gratelle on s'en fert pour les humeurs
raôere. Il y a s'il eft permis de s'exprimer
entre l'ame & les objets une influence réciproque.
C'eft de l'ame que viennenttous les lèntimens mais
ainfi

oides ila les mêmes vertus que tes ommes. (N)


lac an.. <
c'eft par les organesdu corps que paffent les objets
*v? AMBIAM ville & royaume^'Euiiopie vers le qui les excitent: felôn les couleurs que l'ame leur
donne felon qu'elle les pénètre qu'elle les eabel-
• AMNANCATIVE, ville & royaume dïthio- lit qu'elle les déj>uile elle !es rebute ou elle s'y at-
pie, entre la Nubié ce le Bagamedri. tache. Quand on ignorerait que tous les hommes ne
AMBIANT,adj. fe dit en Phyfiqut de ce qui for- fe reffemblent point par le coeur, il luffiroit de favoir
me comme un cercle ou une enveloppe à 1 entour qu'ils envifagent les chofes felon leurs lumieres
de quelque chofe; ce qu'on appelle ambiens en La- peut-être encore plus inégales, pour comprendrela
tin, ou comme fatmofphere qui en- différence qui diftingue les paflions qu'on déligne du
veloppe la terre & tout ce qu'elleporte. Ainfi on dit même nom fi différemment partagés d'efprit,de fen-
l'air ambiant pour l'air environnant; Us corps ambiant timens & de préjugés, il n'eftpas étonnant qu'ils s'at.
pour Us corps environnant. Voye^ AIR. (0) tachent au même objet fans avoir en vûe le même4n-
• A MBIB ARIENS, peuplesde l'ancienne Gaule térêt & cela n'eft pas feulement vrai des ambii'uux,
on croit que ce font aujourd'huiceux du diocèfe d'A- mais auffi de toute paflion. ( X)
vranches. Les Romains avoient élevé un temple à VamU-
AMBIDEXTRE, adj. pris fubft. ( Jurifp. ) qui fi tion, & ils le lui dévoient bien. Ils la reprefentoient
fut des deux mains avec une aifance égale. Foyer
avec des ailes & les piés nuds.
MAIN. Ce mot vient du Latin amb'uUxtra, compofé AMBIT'US, m. eft le nom qu'on don-
de amboy les deux, Se Jextra, main droite, fait à noit autrefois à l'étendue particulierede chaque ton
l'imitation du mot Grec qui lignifie la
même choie. HippocrateàansinAphorifmtsprétend ou mode du grave à l'aigu. Car quoique l'étendue
d'un mode fût en quelque maniere fixce à deux oc-
qu'il n'y a point de femme ambidtxtn plufieurs Mo-
dernes cependantfoûtiennentle contraire ce citent taves, il y avoit des tons irréguliers dont Yambitus
excédoitcette étendue,Scd'autres qui n'y arrivoient
des exemples en faveur de leur Sentiment mais s'il
pas. Foyei MODE TON de tEglife. ( S )
y a des femmes ambidtxtns il faut avouer du moins • AMBIVARITES, peuples de la Gaule Belgique:
qu'il y en a beaucoupmoins que d'hommes.
On a auffi appliquéle mot ambidtxtndans un fens on croit qu'ils habitoientle pays aujourd'huiappelle
^i>y«{BRABANT..
métaphoriqueà ceux qui prennentde l'argentde deux AMBLE, f. m. c'eft en langue de Mantge un pas
parties, et promettent Séparémentà l'une & à l'autre du cheval dans lequel il a toujoursà la fois deux jam-
des'employer pour elle, comme pourroit faire un ex- bes levées. Foyt{ PAS.
pert, un procureur ou follicheur de mauvaife foi Y//)
• AMBIERE, ville de France dans le Fores, i b",
Ce pas eflun train rompu, un cheval qui va l'am-
mouvant toujours à I* fois les deux jambes de
trois lieues de Rouanne, à quinze de Lyon.
AMBIGENE adj. hypuboUambigtne en Géomé- devant ou les deux de derriere ïambU eft l'allurena-
trie c'eft celle qui a une de tes branches infinies inf- turelle des poulains; & ils s'en défont dès qu'ilsfont
l'antre rite affez forts pour troter. On ne connoîtpoint cette al-

un
crite ac fon afymptote. Foyer
COURBE. TelbJpN|u£*>«.3g. la courbe
luredans les Manèges olt les Ecuyers ne veulent que
B C E D, branche C B eft intente à l'a- le pas le trot & le galop. La raifoa qu'ils en donnent
fymptote A G 4'eft-*dire tombe aunkdans ce l'au- eft qu'on peut mettre au galop un chevalqui trote,
tre branche C A^MpàrcoofcriteàrafymptoteAF% fans l'arrêter, mais qu'on ne peut pas le mettre de
c*eft-à-dire tombeau-dehors de cette atymptote.M. même de l'amblim galop(ans 1 arrêter ce qui prend
Newtonparaît être le premierqui Ce foit fervi de du tems & interrompt la jufteffe& la cadence du ma-
ce nege. Foyt[ Trot Galop, &c
terme pour défigner certaines courbes hyperbole
ques du troîfieme ordre. (O) Il y a différentes manieres pour drefer un jeune
deux Se de
AMB!GU, «dj. (Gramm.) ce mot vient de W*.
pouffer mener. Un terme ambigu
préfente à iWpm deux fens differeos. Les réponses
cheval à l'amblt. Quelques-uns le fatiguent à mar-
cher pas à pu dans des1 terres nouvellementlabou-
rées, ce.qui l'accoutumenaturellement à la demar-
des anciens ondes étoient toujours ambigus;
c'étoit dans cette ambiguïté que ronde trouvoît
& che de Vambh: mais cène méthode a fes inconvé-
niens car on peut, -en fatiguant ainfi un jeune che-

e
te défendre contre tes plaintes du malheureux qui val, PaffciWir ou l'eftrtfpier.
yavoit co«fulté,ierfque l'événement n'avoitpas ré- D'autres, pour le former àce pas l'arrêtent tout
pondu à ce que l'oracle avoit fait efpérerfeloa l'un cours, furprife lui
(F) le ga-
AMBITÉ, adj eaurage déuutuVmwrus. On dit
a pas aflexde fable alors il vient plein de petitr gru- que b bwche ou de lui donner
meaux le corps dn verre en eft tout parfemé; les lui donner
narchandifesqui s'en font font comme pourries Se
caBent facilement n faut alors le rafiner, et perdre
a cette manoeuvre
ticlt Vikrbbu.
AMBITION, ù t'tfl
charbon. Foytti'ar- tëf Se Mener les jambes de devant avec [es pies
derrier^.iyatjWesleuraKacheTitaupaturortdes poids
de
de plomb: niais outre
txds i tous'
les ambiÛMMx les ans attachentta grandeurfoMe àf 'peu,
1 autorité des emplois les a b richefle îles au-
autres
tres au Me des titres, &c. Plufieursvont à leur but D*autrèi chargent terre, dp
fans nul choix desmoyens qtielques-uns de gran- plomb, d'autres matières' pétantes éri 4
par oh
Tome
craindrequ'on ne lui rompe les vertebres en le fur- AMBLEUR,f. m. c'eft ainfi qu'on homme en Vé-
chargeant. nerie un cerHdontla trace du pie de derriere furpaffe
D'autres tâchent de leréduireà l'amble à la main la trace du pié de devant.
avant de le monter, en lui oppofantune muraille ou AMBLYOPIE,f. f. eft une offufeasion ou une obfcur*
cifement dt la vue qui empêche de distinguer clai-
une barriere, & lui tenant labride ferrée & le frap-
pant avec une verge lorfqu'il bronche, fur les jam- rement l'objet à quelque diftance qu'il toit placé.
bes de derriere & fous le ventre mais par-làon peut Cette incommodité vient d'une obftruôion impar-
mettre un cheval en fureur, fans lui faire entendre faite.desnerfs opaques, d'une fuffufion légere, du
ce que fon veut de lui, ou le faire cabrer, ou lui défaut ou de fépaüfeur des efprits, &c.. Quelques-
faire écarter les jambes ou lui faire prendre quel- uns comptent quatre efpeces d'amblyopies; favoir,
qu'autre mauvais tic, dont on aura de la peine à le la myopie la presbytie, la ny3alopie,ÔCVamaurofis.
deshabituer. Voyt{ chacune il ¡On article. Blanchard. ( N) r
D'autres, pour le même effet lui mettent aux AMBLYGONE,adj. m. terme de G corn, qui fe dit
deux piés de derriere des fers plats& longs qui dé- d'un triangledont un des angles eft obtus, ou a plus
bordent le fabot en devant, autant qu'il faut pour de 90 degrés. Voye^ ANGLE 6; TRIANGLE.
que le cheval, s'il prendle trot, fe heurtele dernere Ce mot eut compofé de l'adjectifGrec àpCxit, ob-
des jambes de devant avec le bout des fers mais tus, & de >»W*, angle. (E)
il y a craindre, qu'il ne fe bleffe les nerfs, & n'en • AMBOHISTMENES peuples d'Afrique, qui
devienne eftropm pour toujours. habitent les montagnes de la partie orientale de l'île
Queïques'tîns, pour réduire un cheval à Yamble, de Madagascar.
lui mettent des libères autour des jambes en forme AMBOINE île d'Afie l'une des Moluques, aut
de jarretière, & l'envoyent au verd en cet état pen- Indes orientales, avec ville de même nom.Long. 145.
dant deux ou trois femaines au bout defquelles on la t. mirid. 4.
les lui cite. C'eft ainfi que les Espagnols s'y pren- AMBOISE,ville de France, dans la Touraine,
nent: mais on n'approuve pas cette méthode; car au confluant de la Loire & de la Mafle. Long. t8d.
quoiqu'à la vérité il ne puifle pas en cet état troter 391. 7". Ut. 47d. 14'. 56";
fans douleur tes membres n'en fouffriront pas AMBON nom que l'on donne au bord
moins; & fi l'on parvient le mettre à l'amble fon
allure fera lente & aura mauvaife grâce parce qu'il
cartilagineux qui environneles cavités des os qui en
reçoivent d'autres tels font ceux de la cavité gle»
aura le train de derriere trop rampant. La mamere noïdede l'omoplate, de la cavité cotyloïdedes os des
de mettre un cheval à Yamble par le moyen du tra- hanches. Voye{ OMOPLATE & HANCHE, &c ( L)
mail paroît la plus naturelle& la plus fùre. Ambon,eft auaila même chofeque jubé. V. Jubé.
Mais beaucoup de ceux qui s en tiennent à cette AMBOUCHOIR, f. m. pi. en terme de Bottier
méthode tombent encore dans différentes fautes ce font les moules fur lefquels on fait la tige d'une
quelquefoisils font le tramail trop long, & alors il botte. Ils font compofés de deux morceaux de bois
ne fert qu'à faire heurter.les piés du cheval confu- qui réunis enfemble, ont à peu près la 6gure de la
féinent les uns contre les autres ou ils le font trop lambe ,6f qu'on fait entrer l'un après l'autre dans
court, & alors il-ne fert qu'à lui faire tournoyer & le corps de la botte; on écarte les morceauxde bois
lever les pics de derriere fi fubitement qu il s'en à discrétion par le moyen d'un coin de bois, appellé
fait une habitudedont on ne vient guere à bout de c/«, que l'on chaffeà coups de marteauentre les deux
le défaire par la fuite. Quelquefois aufli le tramail pièces qui compofentl'ambouchoir.Yoyct lafig. 2$.
eft mal placé, & eft mis, de crainte qu'il ne tombe, PI. du Bottier.
au-deffus du genou & du fabot en ce cas, l'animal • AMBOULE, (Vallée D') contrée de rate de
ne peut pas pouffer contre, & la jambe de devant Madagafcar,au midi, vers la côte orientale au nord
ne peut pas forcer celle de derriere à fuivre ou fi du Ctrcanotfi.
pour éviter cet inconvénient on fait le tramail court • AMBOURNAI on AMBRONAI,ville de Fran-
& droit, il comprimerale gros nerf de la jambe de ce dans le Bugey, à trois lieues de Bourg en Breffe.
derriere & la partie charnue des cuitfes de devant, AMBOUTIR, v. a. en terme d4 Chaudronnier c'«ft
en forte que le cheval ne pourra plus aller qu'il ne donner de la profondeur & de la capacité à une
bronche pardevant ôcnefléchifle du train de der- pièce qui étoit platte en la frappant en dedans avec
rière.
Quant à la forme du tramail. quelques-unsle font
un
4. marteau à tranche ou à panne ronde. Poyt{ h
6 Pl. du Chaudronnier qui repréfente un ou-
1.
de cuir; à quoi il y a cet inconvénient, qu'il s'al- vrier qui ambouiit une piècefur un tas avec un mar-
longeraou ,rompra ce qui pourra empêcher le fuc- teau. Ce terme convient dans le même fcnsàl'O*
cès de l'opération. Pour un bon tramail il faut que fevre z\x Serrurier, au FerUanuertMk fa plupart de»
les côtés foient fi feraMs, qu'ils ne puuTent pas prê-
ter de l'épaiffeurd'un çheveu; la bouffe mollette,
autres Ouvriers qui employentles métaux, ou des
madères flexibles. '

••>
& fi bien arrêtée qu'ellene puifle pas fe déranger u TIR tn ter/ft fEjHVèanier. V*y*{. Es-
la bande de derrière piste &C descendantaffez bas.
AMBO
TAMPES. • •'
En le dreflapt à la main on lui mettra feulement AMBOUTISSOIR ou EMBOUTBSOIR, (.m?
en commençantun demi-tramail pour le dreflerd'a- outiid'Eptronmerteft une plaquede fer dans Jaquette
bord d'un:côté; enïnite-oft en fera autant à l'autre eA une cavité iphértque ou parabotoïde, félon <]pB
côté; & lorfqu'il ira Yamble à la main avec facilité l'on veut que leslbnceaux que l'ok aboutit deffu»-
& avec aifance faof trébucher ni broncher ce qui foient plus arrondis ou phu aigu». Le fond de cette-
fe fait d'ordinaire heures, joa lui cavité éft prtcé d'un trou rond d'environ Sept à hu*
mettra le tramailentier. VapàT*.hvikii~ lignes de diamètre ;eft fur cet outil pofé à cet et-
AMBLER* (JMantgt.) c*e%aUerramklç. K Am- fet fur une eoclume, «jue l'on fait prendre la tonne

fouyent W foiMeffe
la Picardie, :,on.
on
ble. Il y a certains chevauxbien forts oui «unblent
par lafGtude.
convex oncave aux pieces de fer qui doivent for-

& la
deffusla tête d'une bou-
rougie ap feu qiû doit
I.JPL dt CEpennniuy qui repréfentefom-,
AMBLEUR f. m. Officier delà grande^
AMBOUTISSOIR,outil de Cloutitr, eft un poio*
feon d'acier trempé dont l'extrémité mineure eft
ia'un arbre qui s'étend la
Cru une produâion végétale qui naît des racines
mer on
venoit de l'écumede la/mer d'autres enfin onuflu>
té que fM&n-pis n'étaitt autre chofe quedes ra ons
iie cire de nuel que les abeillestairaient dans des
a mer
For-
dont Marmot « tait mention, fecrétairedel'académieroyaleHesSciences&

dela
Voici commentil s'en ex-

iettt fur
eft
la qu'alors la mer le
tête dure comme un
plique dans fon manuferit
w fentiment plus raifonnable
.le
que
ne trouve point de
celuiqui aflQre qw»
» Vambn-grun'eik autre choie qu'un compofé de ci-
que » re &de miel, queles mouchesfont fur les arbres;
c*éft ce poinon, baleine qui jettel'ambre. dont les c6tes de Mofcoviefont remplies, ou dans
et qu'il finitpenfer de cette les creux des rochers qui font au bord de la mer
dernière partie de la defcriptioiï; quant aux autres, » des Indes; que cette matière fe cuit fie s'ébauche
au fort
foleil & que fe détachantenfuitc ou par l'ef-
des vents, ou par l'élévation des eaux, ou pair
^•^MBRACIP;ancienne ville «TEpire »
dont le t* fon propre poids, eUe tombedansla mer ce ache-
golfe eft célébré par la viâoifti d'Augufte fur An- ve s%y perfeâionner tant par l'agitation des
de
flots,que par l'espritfaonqu'elle y rencontre car
«AMBRAS!,rivière d'Afrique, royaume de M on voit par expériencequ'en prenant de la cire &
au
n du miel, & les mettant en digeftiou pendant quet-
deîunda fit-fe jette dans la mer d'Ethiopie entre m que tenu on en tire un élixir & une effence qui
tes rivière» dé Lelunda 8c de Cofe» n eft aon-feulementd'une odeur très-agréable mais
AMBRE-GRIS,tHift. éuUtntm titunutwa » qui a auffi des qdalitdsfort approchantesde Vam-
& je ne doute pointqu'on ne fit un élixir
fit qui fe trouvefur lescotes en morceauxde confif- 1*encore plus excellent ta on M fervoit du miel des
ttocefolide; cette matièreeft de couleurcendrée& Indes on de Mofcovie, parce que les mouchesqui
le font y trouvent des fleurs plus aromatiquesce
plus odoriférantes &e. »
fait retonnoître moment mais qui n'eftcependant M. Geofroydit expreffémentdans le premier vo*
pss auffi «ôive & auffi agréabledans V*mèn brut lume ide fon traité dtU MtaUr* médicale qûril n'y a
qu'elle ie devient après qui et été préparé, & for-
tout après qu'a a été mêlé avec vie petite quantité de bitumequi fort de la terre fous leseauxde la mer:
4e mule 8c de civette. C'eiftpar ces moyens qu'on il eft d'abord liquide,emuiteu s'épaiâh enfin il fe
nous développe fon ©éeur dansles eaux de fentenr durcit alors les flots l'entraînent oc le jettentfur le
fk dans les où on fait entrer ce par* rivage en effet c*eft fur les rivages de la mer, ac
fur-tout aprèsles tempêtes,que Fon trouve l'amtrt-
yahTeaufùr te &ù on le fiât fondre &ou le réduit gris. Ce qui prouve qu'il eft liquidequand il fort de
«mine refîne liquide de couleurjaune, ou mêmedo. la terre, c'eft que Yamkn-gri*foHde tel que nous
tée. Il fe diffout en partie daM t'efpnt-de*?||, 4e il rawas contient des corps étrangersqui n auroient
entefte une partie fàusla forme d'une noire pas pu entrer dans fa fubftancefi elle avoit toujours
été feche fit folide par exemple, on y trouve de
petites pierres, des coquilles, des os des becs d'oi-
rigihe fie fur la nature de V*mèn-grU. Les uns* on) ongles des rayons de cire encore pleins
cm que c'étoit rexcrément de certains oilcaux qui de miel, &c On a vu des morceaux à'amht-gris,
vivotent d'herbesaromatiquesaux îles Maldivesou Il y s eu encore
àMatdagafcar; «jtie ces excrémtro étaient altérés,
tirais 8r changés en *mht fer lés roeben ou ils une fobftance animale parce qu'elle ne leur avais

étokne foaduspar la de
rdbient espoles à toutes ke vidffitudes de raire
Ditotn» ont prétendu que tes mêmes exorémens
foleil fur les bords
& eamSaé» perles flots; que le» balei-
ne* les avaîorent k k* rsadoieat enfortc converti»
doaoé dans ranalyfe aucun principe animal. On a

toit du foad
une ma-
dft la mer comme le naphAedifhlle de

Vamhtigrit étoh Fex-

lement des balemes des


«phw vieilles. On en t
trouvé quelquefoisdan* leurs

fera pat aâuré d'en tronver dans une seufeT On a

--le fe forme en boule


fafphaltefie dans ratphalte.
I saspmalte, Asphalte.
fiy«t
dans le corps de 1» baleine mâle,& qui eftenter-
fie ordinairement arrondis } ilsinenneniicette formé
Oà en ap-
387. On a dit «ne fémhûgri* était une fiwte de port* en Hollande, fur la fin du _le dernier, un
qui tombedans la

bkner par la violence ce morceauètak naturellementde cette groAntr, fie


des tempêtes d'autres font qu'il n'y apparence qu'on e&t
réuni plufieurs petit? morceaux pour leformer.,PI*- veiller. On l'ordonnedans les fyncopes dans les dé^
qu'il* bilitésdes nerfs on s'en fert dans
à
hommes maui « <$;W#We sellas des femmci^
repaver «plis ea
avoient «nconttc peter
Les Orientaux en font un grand ulaée.
îu{qu>
«it3n»m

ce qu#s n'avc#ttlpas pu la gu^l y en eut de couleur | quelquefois bla^


peu t oue famet*
grands ijuus on les connoît fi
précieuje chant de celui des bitumes.
matière rare & cepen- mable,
eft atttrt, après les pe,
«d«^
d lUSp%
vouées qui $'étend depms gers; d'où vient le.
Mozambique !amer. Rouge; dans lue de
Stamte-Marie dans cellede de Ma dans l'efpnt-de-tin dans l'huile dé lavande,&,ioj-
l'huile de Un mais plus difficilement,, il
Madagafear dansPîle Maurice qum en me dans
dtpas fort éloignée; aux Maldivos&/ur la côte fond fur le '£eu, ilEnflamme; alors Urépand unç
ipi eft au-delàdu cap 4e y en odeur auffi forte 6c aufli defagreableque celle 4f^
a anal fur tes côtes des îles Bermudes, de la Jamaï- bitumes» '•
Les Naturaliftesn'ont pas été moins incertains jÇuf
fabago,de la Barbade jîc des autres Antilles. Dans l'originede Vomire-Jout* que fur celle de
gris on a cru que c'étoit une concrltionde
le détroit de Bahama 6c dans les îles Sambates, les dureté égale à celle dès
habitant de .'¡les le cherchent d'une façon affez la veaki c*eft pourquoi on avoit donn^
{meulière ils le quêtent à l'odorat comme tes chiens pierres de
te non de i'amàrt d'autres ont prétea^
futvent le gibier. Après les tempêtes ils
courent fur les rivages, & s'ily a de l'amirtgns ils du qui c'étoit une concrétion des larmes de certams
Il y a aufti certain$. oifeaux fur oifeaux; d'autres ont dit c|U*il venoit d'une forte.de
en {entent l'odeur.
aiment & qiu peuplierpar exudaùon. Pline rapporte qu'il découl^
ces rivages qui
le, manger- trouve quelques de certaiensarbres du genre des fapins qui étoifenf
la cherchent pour On
dans les Ue» de l'Océan
fur le rivage de Ra mer Me" que cette is«
morceaux
iWraaée Ecofle fur dans la mer. après avoir été épaiffi$
en Angleterre en
de l'Irlande en Norvège et fur les
côte» de_Mofcovie & de Ruffie &e
On diftihgue deux fortes la première,
fyftème fur te
te la meilleureeft de coukur cendrée preuves que l'on a données 4e ce
tttHem^e de petites taches blanches au-idedans. La voici ce qu'il dit dans un
formation de
féconde ca blanchâtre; celle-cin*a pas-tant d odeur nuferit qui ftous a été commsmiqué. « Vaaén-j^saf
ni de vertu que la première. Enfin la troifiemeeftde
couleur noirâtre & quelquefoisabfoluœent noire} » né fe trouve ordinairement que dans la mer Balf
ç'eft la moins bonne& la moins pure; on 1 a. appeUée côtes de la Me. Quand de cW?
n/étoit noir auç il eft jette fur le rivage; & lsp
parce qu'on a cru qu'il m tains venM régnent
été avalé par des poiffons. En effet qui craignent que la mer qui k lette ne le
parce qu'il avoit l'ambre quelques » refttrauae le vont ramifier au plus fort de la t«nv
on a trouve de dans S'eftomac de
peinons mais fa couleur noire peut bien venir d'un
mélange de matières terreufes ou de certaines dro- rç'& de dift^r«ote groffear. Ce mrd y a de pli»
gues comme des gommes avee lefqueUes ora le for
phiibqùe. Pour etfayer fi l'ambre^ru ejfltde bonne » qu'on pêche quelquefois des morceaux de
int
cet.
de« fewiUes 4*aiv
qualiw on le perce avec wne aiguille qwe 1,'on a faij on
au fétus tes .araignées
» ères des des moucher des
chauffer; s'il en fort ua'fuc gras Se de bopo* odeur,
ç'ew une bonne marque. d'autres infecte oui ne vivent que
Les Parfumeurs font ceu? qui font |«? plus grand terre. )En effet, c'çft une

é^km choies e'eft un remède dans la Me- » nagent;


toujours&« l'ean à cauiè de kur leg^raté,

(M*J, ) Si on diftffle il du ^o*1 la mer.


voyagé du côté de 1*
mer Maque, remarçient que vers ta
Pnu% û y,
mêlée avec un peu de fel volatil femblabte 1 celui
emfnil refle au fond de la Mplus,
tantôt moins
que l'on retire du buccin Mante, & bitumineufe. faUifcs, ou f«l|»
cornue une matiere noire,

°
coœpoféde parties »« bord 4ffipeUesil y » 4f
depe^K
tenues» It mais qui font en^gées tous JM
étés qualité de gomme tk.de vébne9 cela fupfK»-
»» (i il Teftaifé de ce»
plu* grspercs. Il n'a pas beaucoup d'odeur quand vifqueufe dffiieewrant attachée aux bf«ft°
i
il eft e» roafle mm épmt pulvénfé & mÊR avec
& i*
couvrent pendwtf
principes le raréfient é- • ches des arbre»,
odeurfuavé& desplus agréables.Ses vertus fiwptde
ta joie provoqu la & on le donne pour
les ré- t pçtt-à-peu & tfr «ndwci* par Tiôioffl conttÔMidlf
Mh Geoffroy
Vaditexpriment
fuite dequoilamervènârtf
às'agitetextraprdipai-
1
» rement;&le ç!ôt«s
de
tes;lesdeux
font
abfolument
delamêmenature.L'u-
»cettetempête. L'endroit donc delanierBaltique terre.
'«r3^6" /cttentdes r
«cesarbres,&ducôtédelaSuéde;& fîïamer
»»n'yétoitpastropprofonde,. jenedoute pasqu'on
en trouvâtentoutternsunegrande quan- merles qu'il»;
»rite| &ilnefaudrait pasattendre queleyeçt f&t
favorable côtesdelaPruffe. onditcependant ouilyeuaquelques
pourtant pasqu'onpuiffetrouver enpartie liquides, k qu?on trou-
»quelques 1dans d'autres endroits dontl'cmbou-
chure"
e^tfurles vientdepar-
communication; car l'eaudçlà mer ler «mêmeon desmorceaux furlef*
fort«oignes cela enrecevoir les,empreuues. Comme la,
xrs es mais nefe doit p asf aire
f i tetreindeces
côtesc ontient
les.*W^f4Ycoulent enentraînent desmorceaux
1*cnhé &expliquer dansceSentiment mu nontpas e ncoreacquis un certain
fournus,autres comment des fiftancçragitatiçn deceseaux n'étant pasfiforte
simouches des infeâes peu- 4)?i« l es
mjér morceaux quifont,
decesinfères,
encoreliquidesen
lesbordsdespetite dés
à travers l'é'corcejW éffaflez^quideen &eV«tnb#i<uau foffile e»
coule
Mfortant prévue d ans
t ous l esendroitsoù onou.
vil n'ayant profondeur:
mpas laforce rfes'en retirer il eftbientôt' enfe- delà charrUe. Hart-
mrtntfUiafaitUtraité
n de croit que
miere,&quila
ml'entour. 1lerépandant toutà toutlefondduterritoire dePruffe Be de Potoéranie
Cettematière, anmilieu fcaufedela grande quantité que
y a des infeâes
» avbntdit,dans .elle l'y préwiresV«a. maii
ledurcit&$Uarrive la
»fur«nrivage» enfuite qu^Ue^foit poSflTéefurcescôtesdeshauteurs faites
8t quelle t onib* entre l es
quelque pêcheurcUe fait prendroitceséniineneesdeterrepourdesmonceaux
quin\n
m demandé faventpas lacaufe,
On aurené fiVambre-jauru doitpa|ter féebée&decouleur cendréelaSeconde coucho
pour u negomme oupour u ner éfine.
Il ta mi,de noire. OnomrvrfOuj ces
»fedéterminer la-demis J capcomme lagomme fe deuxcouches unematièri gri(â formée c omme le
*»fond àl'eau8cquelaréfine nefefond bott»àcette différence
prêt que dans t ebois o nre-
»il «ette lieuquelama-
deredoet^nous
dé^amollir _les.
unes
«outoo 8cils

n>*
furlescôtesparles «Mide
ctumineux
foffile,&onaditaullétoitproduit
âcpariinfe!vitriolique&quilétoUpka
deSatigoaç,for
ou ou feilleioaentrouveenItalie
dans
moinsdeconfiftance*
(élonqueles
lesétoient leduché defoolette
mêléesentelle
land & le Holftein il y en a encore
1 cs côtes IJvoaîe,
& dansles tem» #*» mai» qui viçàtt; genre de plante

fe tfttttveeu

puis obloncue.

Thé
ne
le-ci
aux différentes «dates de couleur faveur te jaune
leblanchâtre 5c te roux.
ou eàttgjàofé â différons ofages de luxe fort poli
<w
Cette
cultive dans les jardins elle a.
fa môfpiPeftce; fa belle couleurd'or, l'ont fait met- piaffé pour le vrai thé. cil
tre au *®®%des matières précieufes.On en a fait des bonce pour tes
colfie», des braffelets ,'des paonnes de canne* des ladies des
bdikes & d'autres bijoux qui, fout eneoirrifufage

'Chine en Pôle & même chezles Sauvages. Au-


trefois l'ambre étoit à la mode en France combien Ce
ne voit-on pas «Morede croupes,de vafes & d'au- nota vient de S. Ambraue, do£teurde
tres ouvrsess faits de cette matiere avec un travail'' évêqiK: de Milan dans 1e jv. fiecîe.WaîafriilStrAoft.
infini ?. mais les métaux précieux lespierresfines & à prétenduque S, Ambroife ilioitvéritablementl'au-
qu'ils ont été affos communs pour fournir à notre
luxe. Il n'ett'Jcrà'pasde même des vertus naédkîna- re que pour toutes'
les de P««fa*y8r! de les préparationschimiques elles
le militerai: précieux dans tous les tems, ©cpinefôra-
ble, à cet égard aux pierresles pluséclatantes.'(1)
AMBÎtEADE f. nom-, que l'on donne 1 de,
penfent
rent le tae
de Muan avoît
tem$ avant
ce feint,'

prélat. En effetjufqu'au tétas de Charlemagne les,


t'ambre faux ou faûke dont en fe fert pour la traite
fur quelques côtes d'Afrique & en particulier, au r
il a en e
chacune leur office propre 1 dans.
grjffl.dediversed°o@ces j
8e fi foa ert croit Abulvd, la feule églife de Laîrart
AMBRES, ville de France éau le itanlXttO-, ça foa, f ancien office Romain & j
l&ire..adojp*
afin àj
établir Ce'
Se de
AMBRETTE., » lemeace dWpbnf e 4a gean ap» où foa était
offiœpour êtr« dîlpenfé de l'abandonner; ce qui
AMBRETTE w FLEUR DU GRAND $S- fa fait sjorama par ofpofitîott ajit ftf
jmm du genre appelle
«ffemblent
Sujet. Ses femtles celés les Ru»
de lai chicorée; fa tige Ire dtrife en plufieors bran.. brîqtiairesi;lu tàam diims féglife
ches dont les leurs lônt par bosquets & fêtes i de
éeaîiienfes de couleur purpurine, & d'une odeur du chant Romain en ce qu'il étoit plus fort & plus
fort agréable. Utmê>rttte croit dans les
ce qui la fait nomma Jstta-mgra pra« harmcaâeux. plus
en
AMBRIE11ËS » ville de Francedans le Maine,
fur ègWs$
• A MBRIJSE f. m. c'ei
& blanche,
ronge
ane
ttmts foyn't'ùtîn. ou
AMBRONS, peuple^ de laGaule «ib nabitoient

iklIWIOSIÂ noms f usé lesGwxsêmmmmt à «pronelques-itm ont donné


1 Rome le 14 Novembre iiiljfdpies cran qui vanitoït l«s pré™
mu-
Bacttos.-RoandusFayoiit ulffiitaée,
ks «;««M;8;bi»PappelloientBrumaii». r©j^ Baw»
AMBâC^ÎE f. f. tUns U TMotogit it$ Ptytm AMBUBAIES, cer-
étoit le »ett dort ils fuppofoteot«pie leurs dieux fe taines feus» ?t»ai[ie$ de Swk ksar
Diuv & Avtel. Ce motet coin» 'ne
poft priti tiÇ, & de J%«»iï { ouparce qae )<Ht aux eliiuianns
Kfléoitûnnottdi ceux qui en
oa Aangée par des ifnmortels.'

leur s dËW*s«*Blt
fclbit bî en «me
ficl'auire
des «kx de là Cible ditqull
lIe neâardont
leur ibotffcm. ©rdiraitre ne fuientt
pas fi excellcits îpte les poètes le difoîent j puifqu'ils
ide&mloiktt dit ciel pour «» fw Ses tuieh fucer
pour

le fmà 8c la graiffe aes *iâimo carntBe fiwt tes


pMinéfa iv un c&teriv |Mf>ot d'efpnt fmt, {G
AMBULANT, adj. pris fubft. tComm. ) On ap- comme Epicuré, Dicéarchus,Ariftoxène, Afclepiade
çt\\e ambulant dans les Fermes du Roi des Commis & Galien, croyoient & revolent néceflairement
qui n'ont point de Bureau fixe, mais qui parcourent croire qu'elle étoit anéantie à la mort. Mais la plus
tous les Bureaux d'un certain département pour grande partie des Philofophes ont penfé que i'ame
voir s'il ne fe pane rien contre les droits du Roi & étoit une fubilance. Tous ceux qui étoilent de cette
l'intérêt de la Ferme. Voyt^ Commis, DROITS, opinion, ont fôuténu unanimementqu'elle n'étoü
FERME, &c qu'une partie féparéed'un tout, que Dieu étoit ce
Ambulant fe dit auffi à Amiterdam des Cour- tout, & que famt devoit enfin s'y réunir par vote
tiers ou Agens de chan qui n'ont pas fait ferment de réfufion. Mais ils différoieht entr'eux fur la na-
f ar-devantlesMagiftrftsde la ville.; Ils trvaitlent ture de ce tout les uns foûtenant qu'il n'y avoir.
comme les sutres, mais ils ne font pas crus en Juf- dans la nature qu'une feule fubitance les autres
tice. -Voyt\ AGENT DE 4ANGE & COURTIER. (6) prétendant qu'il y en avoir deux. Ceux qui foûte-
AMBULANT (en Mantgt.) fedit d'un cheval qui noient qu'il n'y avoit qu'une feule fubftance uni-
va l'amble. Poyc£ AMBLE. ( f) yerfelle, étoient de vrais athées leurs fentimens &
AMBULATOIRE,adj. (Junjprud.) terme qui fe ceux des Spinofüles modernes font les mêmes; &
diloil des Jurifdiclions qui n'avoientpoint de Tribu- Spinofa fans doute a puifé fes erreurs dans cette
nal fixe, mais qui s'exerçoienttantôt dans un lieu, fource corrompue de l'antiquité. Ceux qui foûte-
& tantôt dans un autre, pour les diftinguer de celles noient qu'il y avoir dans la nature deux fubftances
qui étoient Sédentaires. Foyt{ CoUR. Ce mot eft dé- générales Dieu & la matière conduoient en con-
rivé du verbe latin ambulare, aller & venir. Les Par- féquence de cet axiome fameux de rien rien que
lemens & le GrandConfeilétoient des Cours ambu. fune & l'autre étoient éternelles ceux-ci formaient
la claflè des Philofophes Théiftcs& Déilies appro-
On dit enDroit, en prenantce terme dans un fens chant plus ou moins fuivant leurs différentes lubdi-
figuré que la volonté de l'homme eu ambuiatoirt)\i(- v:fions, de ce qu'on appelle le Spinojîfme. Il faut xe-
qu'à la mort.; pour fignifier que jufqu'à fa mort il lui marquer que tous les fentimens des anciens fur la
eft libre de changer & révoquer comme il lui plaira nature de Dieu, tenoient beaucoup de ce fyftèmé
(es difpofitions teftaniemaires. abfurde. La feule barriere qui foit entr'eux & Spi-
Les Polonois fans en excepter la Noblefle Jtc la nota, c'eft que ce Philofophe ainli que Straton, def-
Cour, ne prennent ptaifu qu'à la vie errante & rtm- tituoit & privoit de la connoiffancé & de la raifon
lu!atoire> Dalerac,tom. Il. op. 76. cap. iv. cette force répandue dans le monde qui felon lui
En vain les hommes ont prétendu fixer leuf féjoiir en vivifioit les parties & entretenoit leur liaifon,
dans des cités; le defir qu'ils ont tous d'en Sortir pour au lieu que les Philofophes Théiftes donnoient de la
aller de côté & d'autre montre bien que la nature raifon & de l'intelligenceà cette ame du monde. La
les avoit fait pour mener une vie a8ive & ambulatoi- divinité de Spinofa n'étoit qu'une nature aveugle
re.(H) qui n'avoit ni vue ni fentiment, & qui néanmoins
AMBULON,arbrequi croit dans 111e Aruchit, avoit produit tous ces beaux ouvrages, & y avoit
& porte un fruit femhlable*à celui de la canne de fu- mis fans le favoir une fymmétrie & une fubordina-
cre, & de la groffeur de la graine de coriandre.Ray. tion qui paroiflentévidemmentfeffet d'une intelli-
AMBULTI (Myt.) terme qui défigne pmlon- gence très-éclairée qui choifit & fes fins & fes
galion & dont on a fait le furnom d'Ambulti qu'on moyens. La divinité des Philofophes au contraire
donnait à Jupiter, Minerve, & aux Tyndarides étoit une intelligenceéclairée, qui avoit préfidéà la
d'après l'opinionoù l'on étoit que les dieux proton» formation de l'univers. Ces Philofophes ne diflin-
geoient leurvie à diferétion. gupient Dieu de la matiere que parce qu'ils ne don-
• AMBUELLAon AMBOILLA contrée d'Afri- noient le nom de matierequ'à ée qui eu fenûble &C
que au Royaumede Coago, entre le lac d'Aque- palpable. Ainfi Dieu étant dans leur fyftème une
londe & Saint-Salvador. fubftance plus déliée, plus agüe, plus pénétrante que-
AMBURBIUMou AMBURBÎALE SACRUM les corps expoiésà la perception des fens, ils lui
{Hift. «ne.) étoit une fête ou cérémoniede religion donnoient le nom à'ejprit quoique dans la rigueur
Mutée chez les Romains qui confiftoit à faire pto- il fût matériel. Voyt\ l'article de I'IMmaTëRIaLIS-
ceffionnetlement le tour de la ville en-dehors. Ce me', où nousprouvonsque les anciens Philosophes
mot eft compofédu verbe Latin ambirt aller autour, n'avoient eu aucune teinture de la véritable fpiri-
& urbt ville. Scaliger, dans (es notes fur Feftus, a tuatité. Nous y prouverons même que les idées des


prétendu que les amburbia «oient la même chofe premiers Pères encore un peu teintes de la fagefle
que les ambantalia;& il n'eô pas te feul qui Fait prie* humaine, n'avoient pas été nettes fur ta fpirituâiité
tendu. Les viâimes qu'on menoit à cette procef- il |ft fi commodede raifonner par imitation, fi dif-
fion, et qu'on facrifioit enfuite,s'appelloientdu mot ficile de ne rien conferver de ce qu'on a chéri lone-
tems, 6 naturel de juftifier fes penfées par ta droi-
LES:
• un des royaumes de Kuokam,
turc de l'intention, que fouvent on eft daâs le piège
AMDENAGER fans l'avoir craint ni tbupconné. Ainfi les Pères im-
ou du grand pays compris entre le Mggol
labar.
AME, C
Sciences des
(. Ord. Encyd. Entend.
Efpr'us^ de Dit»
y & le Ma*
Pkikf.o*
du Attgts, dt tAmt,
On entend par <w»« un principedoué de connoîâance1
f bus et pénétrés s'il eR permis de parler ainfi, des,
principes des Philofophes Grecs, les avoient portés
avec eux dans le Chnftianifme.
Parmi les Théiftes les uni ne recorinbiâoiëat'
qu'une feule perfonne dans !à Divinité, les autres
& de femiment.Il fe préfente ici plufieurs queftioas deux ou trois enforte que les p'amiers croyôicrit
à difeuter quelle su fon orimne a0, quelle èft que Vamt étoît une partie du Dieu fuprème "t ôc teï
'fa nature: 30. quelle eft fa deftinec:4e. quels font les, dernierscroyoient feulement qu'elle étoit une par-
êtres en qui elle réfide. i tie de la Seconde ou de la troifiems hypoftafe, aînjfil
Il y a eu une foule' d'opinionsfur fon origine; &' qu'ils l'appElteieiu.De mêmequ'ils les
cette matiere a été extrêmement agitée dans !'an- perfonnes de la Divinité, ils multiplièrentta na"
tiquité tant payenne jure de F*»*. Lesutas en donnoient deux à chaque
que chrétienne. Il ne peut
y avoir que deux manieras d'envifager Vamt ou homme; les autres encore '-plus ^libéraux lui en don-
commeune qualité, og comme une fubftance. Ceux noient trois Vît' y avoit
qui penfoient .qu'elle n'étok qu'une pure qualité f jîtire
qu'entre ces anies ainfi multipliées, i;ls croyoient qu'il deux opinions, ne rcuniflbient à l'ciprit univerfe!,
n'y en avoit qu'une feulequi f"ut partiede la Divini- immédiatementaprès la mort, que les «me pures tic
té. Les autres é:oientfeulement une matièreélémea- fins tache. Cellesqui s'étoienttouillées par des vi-
taire, ou de pures qualités. ces ou par des crimes, paffoient par une fuccefCon
Quelque diiférencede fentimentqu'il y eût fur la de corps différens pour Se purifieravant que de re-
nature de rame tous ceux qui croyoarnt que c'étoit tourner à leur fubftance primitive.C'étoit-là les deux
efpeces de métempfycofesnaturelles, dont faifoient
une fubftance réelle s'accordoient en ce point,
qu'elle étoit une partie de la fubftance de Dieu, réellementprofemonces deux écolesde Philofophie.
qu'elle en avoit été féparée, & qu'elle devait y re. Que ce foient là lcs véritables fentimens de fanti-
tourner par réfufion fa propofitioneft évidente par quné, nous le prouvonspar les quatre grandes feaes
elle-même à l'égard de ceux qui n'admettaient dans de l'anciennePhilofophie;(avoirles Pythagoriciens,

Yame.
toute la nature qu'une feule fubftance univerfelle & les Platoniciens,les Péripatéticiens,& les Stoïciens
ceux qui en admettoient deux les confidéroient l'expofitiondeleurs fentimens confirmerace que nous
comme réunies & çompofant enfemble l'univers, avons dit de ceux des Philofophes en général fur la
précisément comme le corps & Vamt compofent nature de
rhomme Dieu en étoit Vont* & la anatiere le corps; Ciceron dans la perfonnede Vellehis l'Epicurien,
& de même que le corps retournoit à la mafle de la accufe Pythagorede foutenir que Vamt étoit une fub-
matiere dont il étoit forti rame retournoit à l'efprit fiance détachée de celle de Dieu, ou de, la nature
univerfel de qui tous les efprits tiroieat leur fubf- univerfelle & de ne pas voir que par là il mettoit
1 tance & leur exigence. Dieu en pieces & en morceaux. « Pythagorece Em-
C'eft conformémentà ces idées que Gceroo ex- pédocle dit Sextus Empiricus, croyoient ainfi
pofe les fentimensdes Philofophes Grecs a Nous que toute l'écoleItalique, que nos anus font non-
urons, dit-il ? nous puifonsnos anus dans la nature »
feulement de la même nature les unes que les au.
des Dieux, ainfi que le Soutiennent les hommes les m tres,
mais qu'ellesfont encore de la même nature
m
des dieux,& que les anus irrationnelles
plus fages & les plus favans ». Les expreffions ori-
ginales font plus fortes & plus énergiques:^ naturd
hauflos
es
» que celles
brutes;
» Tuaive/s qui
n'y ayant qu'un feul efp rit infus dans
lui fournit des âmes qui unit les
ahimos & libatos habemus. De div. Lib. Il. c. xiix. nôtres avec toutes les autres ».
Dans un autre endroit,il dit que l'efprit humain qui Platon appelle fouvent Yame fans aucun détour
eft tiré de l'efprit divin ne peut être comparé qu'à Dieu, une partie de Dieu. Plutarque dit que Pytha-
Dieu Humanus autem animas deurptus tft mente di- gore & Platon croyoient Yame immortelle, & que
'Vina, cum alio nullo nifiaim ipfo Deo compararipo- s'élançant dans Yam» univerfelle de la nature elle
uji. Tufcut. qussft. Lib. V. c. xv. Et afin qu'on ne s'i. retournoit à fa première origine.Arnobeaccufe les
magine pas que ces fortes de phrafes, que rame eft Platoniciensde la même opinion ea lesapoârophaat
une partie de Dieu, qu'elle eft tirée de lui, de fa na- de la forte « Pourquoi donc Yame que vous dites
ture ( phrafes qui reviennent continuellementdans être immortelle être Dieu eft-elte malade dans
tes écnts des anciens), ne font que ,des expreffions n les malades, imbécille dans les enfans caduque
figurées, & que l'on ne doit point interpréter avec » dans les vieillards? 4 folie démence infatua·
une févérité métarhyfique, il ne faùt qu obferverla » tion »
conséquenceque î'ontkoit de ce principe,, & qui a Ariftote, à quelques modifications près, penfoit
été univerfellemeni adoptée par toute l'antiquité, fur la nature de Yame comme les autres Philofophes.
que Verne étoit éternelle,» À patte ante & à paru pofii Après avoir parlé des au$ feofitives, & déclaré
c'efl-à-dire, qu'elleétoit fans commencement & fans qu'eUes étoient mortelles, il ajouté que l'erprit ou
fin ce que les Latins exptimoientpar le feul mot de l'intelligenceexifte de tout tems, & qu'elle eft de
fcmpittrntUe. C'eft ce que Ciceron indiqueafiez dai. nature divine mais il fait une féconde d ftinâioa
rement quand il dit qu on ne peut trouver fur la terre il trouve que refont ett aâif oa paffif ce que de
l'origine des amis « On ne rencontre rien, dit-il ces deux fortes drefprit le premier eft immortel &
M dans la nature terreftre qui ak la faculté de fe ref éternel, le fécond corruptible. Les plots fa vans Com-
» fouvenir& de penfer qui puiffe fe rappellerle mentateurs de ce Philofophe ont regardé ce pauags
» pafle confidércer le préfent s & prévoir l'avenir. comme inintelligible, & ils fe font imaginés que
Ces facultés font divines; & l'on ne trouvera point. cette obfcurité provenait des formas Jk éea.amùtit
»d'où L'homme peut les avoir, fi ce n'eu de Dieu., qui ufeâent fa philoSophie,& qui confbudene en-
Abu ce quelque choie qui fent, qui goûte qui teoîblc les fubftance corporelles & incorporelles.
S'ils
veut, eft célefte & divin, & .par cette raifon il Philosophes euffent fiit attention au fewimeot général des
» doit être néceflkirement éternel If. La manièredont Grecs fur Yame urùverfclle du «onde
Cicëcooiire la conféquence ne permet pas d'envi- ( Us auraienttrouvé que ce paffage ed chi^ & grfA-
fager le principe dans un autre fens que dans on fens
parde de la fubtfanee divine tire ici une conclusion
toriqù!6nd« que Ies Anciens croyoient l'éternité contro fon exifteace particulière& diftinae dans ua
de riais fans coçunencementcomme fans fin, on état futur fentimentqui a été esabraffé par tous les
ritfà^Ras s'imaduet qu'ils çrufltnt que Yame exiftât Phiîofophes, mais qu'ils n'ont pas tous avoué aam,
de* toute éternité d'une manièredifUnÔe ôcparticu- ouverumenr. Lorfqu'Atiûote dit que rintelfigence
étoit tirée ou détachée atlivç eft feulçkamott^le& éternelle, & que fin-
de l'a fubfiance éxafosm dé Dieu dont «Ue, Woit teUàgeoce paf&veeg corruptible le fens de ces et-
Ù <fàr0tfy 8c y'rentrer de Ipxeffioos ne peut être que celui-ci que lesfenfatiott»

venant h 'M birifer i l'eaucoule de nouveau fif fo réu- quoi foà intelligence continuerade
il mais confondue dans "*•
nit à la maffo commune en ètok de même de Vamt qaicom-
à la diffoïutîon du corps. Us ne dMférpiemque fur le mt de IVniirejRi. Car l'opinion d' Ariftote,
tçms de cette réunion ¡. la plus grande partie foûte- ^mtYamïmittéA» n(e9étok mêles kafymm
noit qu'elle fe faifoit à la mort oc les -Pythagoriciens les réâ«KJoasn« foin que des
préttndotent qu'elle ne fe fiufoit qu'après plufieurs- c'eû ce qu'il ipyeMYînttUijpencepaJîvt,qui comme
tranûjûgrations.Les Platoniciensmarchant entre ces il le dit, ceffefa d'exifter ou qui en d'autrestermes
équivalons,
éqnivalens en corruptible. Ses commentateurs lés fubtilités qui naiflent des fyûèmes &' des hypo-
fcs patoles mêmes nous apprennent ce qu'il faut thefes. Ce caraûerefimple ne régnoitnulle part ,pHi«
entendre par Yitudligtme active en la caraâérifant qu'en Egypte. Leurs Sages n'étoient point dçs jfo-
ce qui en indique & l'origine & phiftes fcnolaftiques & Sédentaires, comme ceux des
la fin. Par là cette dtftmâk», extravaganteen ap- Grecs ils s'occupoient entièrement des affaires publi-
parence, de Pefprit humain en intelligenceaaive & ques de la religion& du.gouvernementj& en conlc-
paftve paroît ûmplo& exacte. Pour n'avoir point quencede ce caraâere ils ne pouffoient les Sciences
eu la clé de cette anciennemétaphyfique les parti que jufqu 'où elles étoient neceffaires pour les ufages
de la vie. Cette fagefle fi vantée des Egyptiens dont
sans d'Annoté entêta fort partages entr'eux, pour
déciderce que leur maître croyoit de la mortalitéou il eft parlé dans les faintesEcritures confiftoitefien-
de l'immortalité de Vont. Les expreffions à'inulli- tiellementdans les arts du gouvernement dans les
genetpajfîvt ont mêmefait imaginer à quelques-uns,
comme à NémeGus,qu'Arijftote croyoit que l'«*K
n'éroît qu'une qualité.
civile..
talensde la législature, Se dans la policede la iôciétâ
Le caractère des premiets Grecs disciples des
Quant aux Stoïciens voyons la manieredont Se? Egyptiens confirme cette vérité Savoir, que les
ceque expofe leurs fentiraens: Et pourquoi, dit-il, Egyptiensne philofophoientni fur des hypothefes
necroiroit-on pas qu'il y a quelque choie de divin ni d une manièrefyftématique. Les premiers Sages
de la Grece, conformémentà l'ufagc des Egyptiens
» dans celui qui éft une partie de ladivinitémême?
? Ce tout dans lequel nous hommes contenused «i leurs maîtres, produifoientleur philofophiepar ma-
ximes- détachées & indépendantes te le certaine-
» & cet un eftDitu.Nous tommes (es aftbciés nous
fommesfesmembres, » Epiaetedit que les âmes des rrtent qu'ilsl'avoient trouvée & qu'on la leur avoit
hommes ont la relation la plus étroite avec Dieu enfeignée.Dans ces ancienstems le Philofophe & le
qu'ellesen font desparties qu'ellesfontdesfragmens Théologien, le-Ligiflateur& le Poëte étoient tous
léparcs & arrachasde fa fubftance. Enfin Marc An- réunis dansla même perfonne il n'y avoit ni diver-
tonin combat par ces réflexions la craintede la mort. fité de feues, ni fucceffiond'écoles toutes ces cho-
La mort, dit-il, eft non-feulement conformeau fes font des inventions Greques qui doivent leur
» cours de la nature, mais elle eft encore extrème- nainance aux fpéculations de ce peuple fubtil &
ment utile. Que l'on examinecombienun homme grand raifonneur.
eft étroitement uni à la divinité dans quelle partie Quoique l'oppofitiondu génie de la Philofophie
de nous-mêmes cette union réfide ce quelle fera la Egyptienne avec le dogme de l'amc univerfelle, i'oit
f) condition de
cette partie ou portionde l'humanité feule fuffifante pour prouver que ce dogme n'étant
au momentde fa réfufion dans Vame du monde point Egyptien ne peut être que Grec, nous en con-
Les fentimens des quatre grandes feâes de Philo- fumeronsla vérité en prouvant que les Grecs en ru-
fophes font, comme on le voit à-peu-près uniformes rent les premiersinventeurs. Le plus beau principe
fur ce point. Ceux qui croyoient, commePlutarque, de la Phyf que des Grecs eut deux auteurs Démo-
qu'il y avoit deux principes,l'un bon» l'autremau- çrite & Séneque le principe le plus vicieux de leur
vais, croyoieat que Vaine étoit tirée, partje de las Méti«phynqueeut demêmedeux auteurs, Phérécide
fubftance de l'un & partie de la fubftance de l'au- le Syrien ,& Thalès le Miléfien philofophes con-
tre & ce n'étoitqu'en cette circonftancefeule qu'ils temporains.
din%roientdes autres Philosophes. Phérécide le Syrien, dit Cicéron, fut le premier
Peu de tems aprèsla nàiffance du Chriftiaaifme qui foûtint que les amu des hommes étoilent fempi-
ternelles; opinion que Pythagorefou difciple acçré-
les Phïlofophes étant puûTammerit attaqués par les
écrivains chrétiens, altérèrent leur philofophiç & dita beaucoup.
leur religion, en rendant leur philofoptfeplus reU- Quelquespe rfonaes dit Diogene Laërce pré-
gieufe ce leur religion plus philosophique. Parmi tendentqu e hommes fut le premier qui foûtint que
les rafinemens du PaganiSme, 1 opinion qui faifoitde
Vaawuaepartie de la fubftancedivine, fut adoucie. dit encore Plutarque, fut" le premier qui enfeigna
Les Platoniciensla bornèrentà Yamt desbrutes.Touu que lmu eft une nature éternellement mouvante
ptdflkttce irraiionmUi dit Porphire, rtsourruparrefit- ou fe mouvant par elle-méme.
fian dans t'amt du tout. Et l'on doit remarquerque ce On entend communémentpar le paffage ci-cleffus
n'eft feulement qu'alors que les Philofophescommen- de Cicéron, le ,par celui de Diogene Laërce, que
cèrent à croire réellement & fincerementle dogme les Philosophes,dont il y eft fait mention, font les
des peines & des récoraspenfesd'une autre vie. Mais premiers qui ayent enfeigné l'immortalité de Yamt.
les plus faces d'entre eux n'eurent pas plutôt aban- Mais comment accorder ce fentimem avec ce que
donné l'opinionde Yamt univerfelle que les Cuofti- dit Cicéron ce que dit Plutarque ce qu'ont dit tous
ques, les Manichéens & lesPrifcilliens s'en emparè- les anciens, quel immortalitéde l'<««w étoitune chofe
rent ils la les athées que l'on avoit crue de tout teims ?} Homère l'enfeigne
de ces derniers fiecles & notammentSpino(a, l'ont Hérodote rapporte que les EgyptiensTa voient enfei-
gnée depuis les tems les plus reculés: c'eft fur cene
On tes Grecs ont tiré opinion jni'étoit fondée la pratique fi ancienne de
cette opinion fi étrange de Yams univejfelledu mon- déifier les morts» 11 en faut conduire qu'il n'eft pas
de opinion auffi déteftable que l'athéifine même, queftkmdam ces. paflages de la fimple immortalité
& que M. Bayle trouve avec raifon plus abfurdeque confidérée commeune exiftencequt n'aura point do
le lyftème des atomes de Démocnte 6c d'Epicure. fin, mais qu'il faut entendre une exigencefans com-
On s'eft imaginé qu'ils avoient tiré cette opinion mencement auftt-bien que-fiins 6n: c'eft ce que fi~
d'Egypte. La nature feule de cette opinionfait fuffi- enifie le mot fert Cicéron. Or
fammentvoir qu'elle n'eft point Egyptienne elle eft Féternité de V*m étoit comme nous t'avons déjà
trop ratinée, trop Subtile,trop métaphyfique, trop fait voir,une conféqueneequine pouvoitpaître quo
iyitématique l*aiicjenne philofophiede» Barbares dujprincipequi faifoit Vame de ITliomme une partie
fous ce nom les Grecs entendoientles Egyptiens de Dieu & qui par conféquent faifoit Dieu Yamt uni-
comme les autres nations ) confiftoit feulement en verfelle du .monde. Enfin l'antiquité nous apprend
maximes détachées, traiumi&s des maîtres aux dif queces deux Philofophes penfoientqu'il y avoit une
ciples par la tradition où rien ne reffentok Ja fpé- amt univerfelie; & 1 on doit obferver que ce dogme
culation, & où l'on ne trouvât ni les rafiaem.ens m eft fouvent appelle U dogmedt l'immortalité.
Ainfi ces différer» partages ac fur.·tout celui de foit in-
Les Orientaux d'aujourd'hui ont aimi tiré original»
Ckéron, contiennent tut trait finguHer dTiiftoire» rement leur xeligion d'Egypte, quoiqu'elle
qui prouve non -feulement que Popinion de l'anu feâée du fpinofifrne le plus groffier mais ils ne font
univerfelleen un* proâuâiondes Grec*»"» qui tombésdans cet égarementque par le laps de tems,
même nous découvte quels en furent les auteursi & par l'effet d'une fpéculationrarônréé, nullement
car Suidas nous dit que Wiérécide n'eut de maître originaired'Egypte, ils en pnt eontraôé le goût pas
que lui-même. L'autorité de Pythagore répandit la conumnucationdes Arabes-Mafaométans grandi
promptement cette opinion par toute la Gtece & panifansde la Philofophiedes Grecs & en particu-
le ne doute poitst qu'elle ne fcnt là caafe que Phéré- lier de leur opinionfur la nature de l'ama. Ce qui le
cide, qui n'eut point foin de la cacher comme le fit confirme c'e4 que les Druides branche qui prove-
fon grand difciple par re moyen de la double doâri-
ae ait été regardé comme athée; jamais rien enfeigné de Semblable ayant été éteints
Quoique les Grecs ayent été inventeurs de eetts avant que d'avotr eu le tems de Spéculer & de fub-
opinion, comme il eft cependant trés-certain qu'ils tilifer fur des hypothefes& des fyftèmes. Je fai bien
ont été redevables à l'Egypte de leurs premières que le dogme monftrueux de Yamt du^nonde pafla
connoiffances il eft vraisemblable qu'ils furent desGrecs aux Egyptiens que ces derniers furent
conduits à cette erreur par l'abus de quelquesprin- infe8és des mauvais principes des premiers mais
cipes Egyptiens.. cela n'arriva que lorfque là -puhTance de l'Egypte
Les Egyptiens, comme nous l'enfeignele témoi- ayant été violemment ébranlée par les Perfes, Se
gnage unanime de toute l'antiquité furent des pre- enfin entièrementdétruite par les Grecs, les fetences
miers à enfeignerl'immortalité de Yame; & ils ne & la religion de cette nation fameuse fubirent une
le firent point dans l'efprit des Sophiftes Grecs, uni-, révolutiongénérale. Les prêtres Egyptienscommen-
cjuement pour mais afin d'établir ce cerent alors à philofopherà la maniéré des Grecs
fondementle dogme frutile des peines & des réconv & ils en contractèrentune fi grande habitude, qu'ils
penfes d'une autre vie. Toutes les pratiques& tou- en vinrent enfin à oublier la feience fitnple de leurs
tes les inftruâions des Egyptiens ayant pour objet ancêtres, trop négligée par eux. Les révolutions
le bien de la fociété le dogme d'un état futur fer- du gouvernement contribuèrent A cette des Scien-
voit lui-même à prouver & à expliquercelui de la ces cette dernièredoit paroître d'autant moins fur-
Providence divine mais cela feul ne leur paroiflbit prenante, que'toutes leurs feiences étoient tranfmi-
point fuffifant pour réfoudre toutes les objections tes de génération en génération, en partie par tra-
qui naifient de l'origine du mal & qui attaquent dition, Se en partie par le moyen myftérieux des
les attributs moraux de la divinité parce qu il ne hiéroglyphes, dont la connoiffance fut bientôt per-
fuffit pas pour le bien de la fociété que l'on foit due de forte que les anciens qui depuis ont préten-
perfuadé qu'il y a une providence divine fi l'on du les expliquer, nous ont appris feulement qu'ils
ne croit en même tems que cette providence eft di- n'y entendoientrien.
tigée par un être parfaitement bon 8r parfaitement Les Pères mêmes ont été fort embarraiTés à ex.
julte ils n'imaginèrent dlonc point de meilleur pliquer ce qui regarde l'originede Yame Tertullien
moyen pour réfoudre cette difficulté que la mé- croyoit que les ames avoient été créées en Adam,
temp:fycofe on la tranfmigration des anus fans la- & qu'elles venoientl'une de l'autre par une efpece
quelle fuivant l'opinion d'Hiéroclès on ne peut de production. Anima vtlut furculus quidamex niatric»
peiner les voies de la providence. La conféquence Aéami in propagimm dtducîa &gtnktilibus fimim fo-
ncceffairede cette idée c'-eft que Yamt eft plus an- vois comnaodata. Pullulabittant intelMht quam &finfu.
cienne que le corps. Ainfi les Grecs trouvant que Tertull. de anima, c: xjx. rajouterai un patfage de
lés Egyptiens enfeignoient d'un côté que Yame eft S. Augûftün, qui renferme les diverses opinions do
immortelle paru pojl & qu'ils croyoient d'ultau- fon tems, & qui démontre en même tems la difficiuV
tre côté que rame exiftoit avant que d'être unie au té de cette queftion. Harum autam fenteaatiarum qua-
corps, ils en conclurrent, pour donner à leur fyftè- tuor de anima utrum da propagime vetuant an m fin-*
me un air d'uniformité, qu elle étoit éternelle à parte gdalis quibufquermfcentibtismex fiant an in corpora naf-
aiue comme di paru pojl ou que devant exifter éter- unùum jam alicuM exiflemees val mittanturdivinisas j,
nellement elle avoit aufli cxitlé de toute éternité. vtl fuâ fpontê labantur nutlam temtre affirmari opor-
Les Grecs après avoir donné à IV/w* un des attri- utèe aus enim nondum sjia quasftio à'Svinomm libres
buts de la divinité, en firent bientôt un Dieu par- mm eatkoticu traâaiorihm pro moriofute obfcunmh
fait erreur ou ils tomberettt par l'abus d'un autre & psrphxiuâs$ evoiuta atqut ilhtflnua ejl; aut fi jam
principe Egyptien. Le grand fecret des myïleres &E faÈum tfl, nondum im matins najiras kujufcemodi litcrm
premierdes mydleres qui furentinventésen Egyp- pwvtnermu. Origenecroyoit que les anus exiftoient
te, confiftoît dans le dogme de. l'unité de Dieu c'é- avant que d'être unies aux corps & que Dieu M
toit-là le myttere que l'on apprenoit aux rois, aux tes y envoyolt pour les animer, que pour les punir
magtftrats & à un petit nombre choifi d'hommes fa- en même tems de ce qu'elles avoadnt failli dans le
ges & vertueux & en cela même cette pratique ciel, & de'ee qu'elles s'étoient écartées de l'ordre»
«voit pour objet l'utilité de la fociété. Ils|)eprélen- M. Lejbnilz a fur l'origine des omet rutf féadment
toient Dieu commeun efprit répandu dans tout le qui lui eû particulier. Le voici il croit que les amt$
création ni fi-
monde, & qui pénétroit la fubftanceintime de tou- ne fauroient commencerque par la
tes chofes, enfeignantdans un fens moral & figuré nir que par l'annihilation & comme la formation
que Dieu eft tout en tant qu'il eft préfent à tout St des corps organiques animés m hû paroît explica:
que fa providence eft auffi particuEere-qu'univer- ble dans l'ordre, que lorfqu'offl (ûppofe une préfor^
îelle. Leur opinion comme l'on voit, étoit foit mation déjà organique il en irafere que ce que nous
différente de celle des Grecs fur Vamt univerfelledu appelions générationd'un bnimal,n'eft qu'une trafl^
monde celle-ci étant aufli pernicieufe à la fociété, formation & augmentation ainfi puisque le EnêraMS
que l'athéifme direct peut I'etre. C'eft néanmoins de corps étoit déjà orgamfê, il eft à croire, ajoûtè-t*
ce principe que Dieu tfl tout, expreffion employée al, qu'il'étoiï déjà animé St qu'il avoit la mèmû
figurément par les Egyptiens, & prife à la lettre par orne. Après avoir établi un fi bel ordre, Se des réglés
les Grecs, que ces derniers ont |içé cette conféquen- générales à- l'égard des animaux, il ne lui paroît
ce, que tout tjl Dieu. ce qui les a entraînésdans tou- pas raifonnabteque l'homme en foit exclu entière-
tes Les erreurs & les abfurditts de notre fpinofifise. ment, & que tout fe Me en lui par miracle par rag*
port 1 Ion mu. Il cil donc perCuadéque les amis qui Ëpithonneavançoit que les étoient tirées du
(mmsuijaut tmts humaines comme cellesdes au-
par
été dans les fémences, fie dans les
conséquent
quatrième .qui

la que lors delà génération de


elles
déterre;

qtu
chofe de iémblable au

aujourd'liuiil y a
par tout le
étçit Stoïcien étoit

peu
parfiùte de la
y a là-
de M/de

h reçue parmiles hommes,que celle


maisque
une difficultétfés-^rande de'
b*en plus » donner ï un Siamois l'idée
croyent à !a
doive être &
lui attribuent es nijlmes membres
fiwhés fbia origine, il 4 wet toutesles mêmes fubftancès

y nos août font d'une matière affez fub-,


vue
ce un

rapporte les de
flux continuel.

d'avis
•» quoiqu'ils croyent d'ailleurs que

h ombresdes Grecs & des Romains;


fi on en bleflbit

cette

M
& Anchife dans les enfers
teurs des Juifs fie-,

le fécondtome de du

n*dt plus ajfe*


d'un rien
des témoignages
j^les
quatre

la mort

bien démontré que

on peut

A:,
£jv etbit oe ftù; des mères par elle
fuse
devient
t©ï 4ftnApft»
eue
féuiéve
la
enfeperfection*

chez chrétiens qui


leur mÙonnement, yayatnt usw diftfrenw tan

eft ϐmeune

on ° fa q»«

les deux optmons. Ceux «gui difent qui


su jnfqu'ats quarantièmejour$
««« wqaèlfs feit* h combrnutieu
tmï> uns le vouloir, de% *armes à ceos
x^eitr'h matéiûfité de ï'Wjw. Commeat
lotos»»
ï»-
i celui d'œae
les ininiiv> wm*ni
«ràaer
fc

f ri aae la
principe produire des
« t ua
r
m'a y
krfemeaoss., capable, «fe pro-

t
drarefa ceiJfena»tioB- parties'» d'agir de te«s- plia®
voir v en ptffeÔmafflatttee jpmdpe Sciai dormant
liberté dPaugmenter Se d zpr librement par les
«P
ipi
psrfeiBt, il eft >u% d^ voir qu'il
«on
& doit
» qia par coafô-
queai eô matcnclle. 'f' les de
Sphxofe ayant une fais pbfé pour m*fl me
sY à trftwe fiiMance dans' Pnmven9 s'eft vè fis*- p.
L« réunion èt$
à h mort de swffi «*•»

un fit
rit un de triis qui
même fa|ft
te plus
uunuit
tèt qu elle ei lïpw ée de
» JPnne
à


de Ce
ii»M>if
41 itiàé celte nuaere qu il me luit permifc de donner la fi
si 4tin foa Jyllèow 8r les nifyjis fin, M-
eft ik* m
iuid[fe*il pféïenël
qui! et
« Uni.ami oniverfelle répandue dans

\\»w hs emtt iront


Jutiifif la ïiwrfert. fi fur-îouf dans 1 ak «le fciwfaele

Il,,Il tirets § que cette


ctcrofrotted'nne matière déliée Ik
Iaak9
mal avec
telle *m\È retfu du feu que
tÛ. lodpus |uêt(. à s'umi' m
ftmjets
4 recevoir la vie, comme la matière de la
nos»» il eft
très partiesdu corps.:
dam temê» U$ aœi*

L a /"f 'ijb-ii MJt Ajfrvfwukiti» dans les unes le *©»» l'attend» «tawt

fe réunit
des poiunims dans
tout le
I» vie
les organes; elles

les 'qu'il
Qwt c«ïtc êM« ou et» efprit i
de lïèftance, lie mlnw en quelque Avant d* Méat
i» trouve lëpjiré ou léunt i qu'ii a'y a faut
tri] m aucune «le ta<Mi.i»dans h maik,ïeauv &it«w
jnaure, qui ùk le» 11
len&ivwj, » cootmeil vou» plaira de les ininie,
vîfiMc jfturtkisî &
in ue confiée que (J»w* celle de U matteie qui j'tfl
tmvés! $ Se dam la différence des organes ment ce que

de uiufonne 4a« fim


nia'ff pJus ou moins
laquelle
àbeuie le
fcnlbnte ou vive, Ajiirtnt la
& nette,
wwif e réaiûe;M enVt
locfqu'elieeu «n«hée î
reftede h
bei
«Bcce
le
1U
fiiB«w»
tfm* !*#«»pûniiiTe «k
les les gto*
pt»«#f*f
bougiUt de due purifiée;obicure 8t La cwps
et joôtte à vne chandelle^ tti(3^|bflicf.
H t joute que sialiaeparmi les cîreSj, My ea ijik plus Timé« nomne
mue* 8r le plus puress qu'il y a ée 1* an jtuoe fr & «wwwiîn Voilà «s gw»
|j y a Mua. des iwsaaw de fea àoicnï le fout on»de hnw, umin csaKUH
qui a dtn^niHes modifications qu'elle eft efprit en
tatot qtfon.lt. confidere comme penfante» 9t qu'elle

lui

droite on m plan
niais que quand
on lâesmudere de trou an*

Spkwfa*

Ac

tant

des efièts dûTéi


les mêmes

f avoir emi
à lu

pas qu'il
que,la matièrecft vous
paradoxe. Mais
il entend la iubftânce rien n'eft

qu'il en donne « parce queia

ni «ug*

Dicttre «ompofée

(m
auparavant. Or fi ff *««
que
pu IlKMnnMtfôtun

fStej^mme on voit que l'odeurd'une fofe ou du


wi<i «eand eUe eij
point
Ce
'mbuV«ment commeelle

avec rétendue. Elle ne me

oehretfit
ni quai».

PiMM-de'IVaw elle il, peut.


Jffw.de «œp oëtefWlofophe «c on verra faits peine

Qmnd je me replieje -«*»- même, je m'apper-


réfléchis .formapenfiée, que
cois que je pente que
'iVtSnw*qiete nie, que j^raix, & qoejaw^pt moitiéa nno
pas. Toute» ces
suies miette en eft la caufe
««Ile eft fis nature? fi c'eft un
tout lafeiiawiaî coo-
«ai»

auront néceflàûementc[«el<pe teinture -'de cette-on-


d'extrav»gàm& de ridicule on peut de
6gtÉre.&le mou ve-
on
peiï?
prit àrèconinafcre la EtMbw' quïl a pa,r.
«toit avec le eorp> & b matît-dequile Ibûtkat cota-
le produit commeita.«Jat* -Si oa
mtdé à 'quekntechofede figuréde des
fe
ilf ou: delliquide, qui «oit <*nmouvement ©« «:a
repas l'efprit led«porte d'abord à te rt pré/enter itne eogmeti..Si
elles quffi
parties lefnarées les'tioei. èes m-
trcs, WqBi'é'ft néceffairement iétendue. T- cet
oril eft'cliitir

tes de k. iigmre U 4» .«©«ireiUent


l'efprità reconnaîtrecette oui penfe » »'eâ

en
ce.. que .toutes es aikioas fie 'toutes let «piaptés «b
émanent comme de leur
autant de ruiffeauxqui mènent
font
néceffaùcqparJl'e£> que Tefpntn'aaucune faeuké de penfc&ni de vou-
eu
prit, à cette fowee. On conclut donc, oartainemeat
mmM caide de tontes fes affbns te ftijet es «cistes
in^nlkis,, perfée 0 toit,@oit têslle
et umefubiaiiKe étendue. Mais t|»«!id meut aâticl»
WkàaBie aux à fe$ Mnfftt-i à les qui Ti;omm«.Il
fe^tÉrmations » à fe$ megattomi fienduuiÈ poux receveur

aucune
tïtit
vouloir
de
q b«*|»ece foient de»

àe tméât l'eCprit à fe fonmeï l'idée d'uraç


matérklte Aitendue. M fiiuî donc
fubftaraee
qwwIW-fteace d'attdtin tomme n'eft néfseffaire
.dure mwnw» iaifo» effent|p«. «veele

Oa peamah bien magma, qwe l'idée


$au
Ju ,para* qu'on cefigure«Wie»
ces idées commede petite
qu'eMeê^swasireprér
peut doaaer ce qs'oii Si

.eu.caftpand
PK»ft ï*10*3
4'aMCWQC de plus, &ces
'rien; mon ne

pas *>•¥*&*>
elles fe
; les
deforte que
upe idée lai ait ni
«HieiAneexprciGoraéec@tfs-teaài.
«*tst damsns&n« w« je k fsas â 4gi*c cette idée
came
êu«
«a» pas
plaidante fabrique Un Dieu qui tout infini qu'il eu, Il fe ménage même un fubterfuge; & en cas qu'on
eft privé de toute connouTance à «oins qu'il n'y Je preffe trop vivement, il infinue à tout hafard qu'il
ait quelques atomes de cette fubftance infiniet mo- pourroit bien fe faire qu'il y eût dans la fenlation
difies & façonnés comme eu l'homme afin qu'on quelque chofe de pluS. Une fait s'il ne doit pas dire,
puIfTe dire que ce Dieu à .quelque connoiflance » à 1 exemple; de quelques Philofophes que toute
en deux mots que fans le genre hu- » matiere a naturellement& effentiellementla facul-
main. Dieu n'aurait aucune » té de connoîtreet qu'il ne lui manqueque les or-
Selon cette belle doûrine un vaùfeaude cryftal j* ganes & la mémoire des animaux pour exprimer
plçù) d'eau aura autant de connoiflance qu'un nom* » au-dehors fes fenfations.Il ajoute quc fi on fupv
me car ù reçoit les idées des objets de même que
nos yeux. Il eft fufceptible des impreffions que ces
pofe un .homme qui eût pofledé d'autres fens quo
celui de la Vue, qui ait fes yeux immobiles,& tour
J
»
objets lui peuvent donner ,deforte que s'il n'y a joursattachées à un feul & même objet, lequel de
point d'entendement ou de facultécapablede penfer fon côté foit invariable & fans. le moindre chan.
& de raifonnerà la présence de ces idées & que les gement, cet homme ne verra pas à parler pro-
réflexions ne foient autre chofe que ces idées mêmes premeot, mais qu'il fera dans une efpece d'éton-
il s'enfuit néceffairement que comme elles font dans e nement & d'extafe incompréhenfible. Ainfi, dit-il,
un vaiueau plein d'eau, autantque dans la tête d'un il pourrait bien fe faire que les corps qui ne font
hommequi regardelalune & les étoiles, ce vaifleau » pas organises, euffentdesfenfations mais comme
doit avoir autant de connoiflance de la lune & des » fauted'organes, il ne s'y rencontre ni variété ni
étoiles que l'homme j on ne peut y trouver aucune mémoire ni aucun autre moyen d'exprimer ces
différence qu'on ne la cherchedans une caufe fupé- o tentations, ils. ne nous paroiffent pas en, avoir ».
rieure à toutes ces idées qui les fent,qui les com- Quoique Hobbes ne fe déclare pas pour cette opi-
pare l'une à l'autre & quiraifonnefur leur compa- nion il la donne pourtant comme une chofe poffi-
raison pour en tirer des conséquences qui font qu'il ble mais il le fait d'une maniere fi peu afiurée &
conçoit le corps de la lune & des étoiles beaucoup avec tant de réfervo, qu'il eft aifé de voir que ce
plus grand que ne le représentel'idée qui frappe fit n'eft qu'une porte de derriere qu'il s'eft ménagéeà
magination. tout évenement,en cas qu'il fe trouvât trop preflé
Cet abfurdefyftème a été embrafTépar Hobbes par les abfurditésdont fourmille la fuppofition qui
écoutons-leexpliquerla nature & l'origine des Sen- envifage la fenfation comme un pur réfultat de fi-
ïations. « Voici dit-il, en quoi conûftela caufe im- gure & de mouvement.Ha a raifon de fe tenir fur la
médiatede la fenfation l'objetvientpreflerla par- réferve ce n'eft qu'un miférablefubterfuge, à tous
tie extérieute de l'organe & cette preffion ne. égards aufli abfurde que l'opinion qui fait confifter
» tre.iufqu'à la partie intérieure là le forme la re» la penfée dans le mouvement d'un certain nombre
» présentationou l'image (pkantofma ) par la réfif- d'atomes. Car qu'y a-t-il au monde'de plus ridicule
tance de l'organe, ou par une efpece de réflexion que de s'imaginerque la cqnnoiffance eft aufli effen-
qui caufe une preflion vers la partie extérieure tielle à la matiereque l'étendue? Quelle fera la con.
toute contraire à la preflion de l'objet qui tend féauencede cette fiippofmon ? 11 en faudra conclurre
» vers la partieintérieure cette représentation, ce ou il y a dans chaque portion de matière autant
& phantafmaeft j dit-il la fenfation même »• d'êtres pentans qu'elle a de parties or chaque por-
Voici comment il parle dans un autre endroit; tion de matièreétant compofée de parties divifibles
i> La caufe de la fenfation eft l'objet qui preffe for- à l'in6ni c'eft-à-dire, de parties qui malgréleur con-
M gane cette preffion pénètre jufqu'aucerveaupar tinuité font auai diftinôes que fi elles étoient à une
M
le moyendes nerfs;& de-là elleeu portée au canif} très-grande diftance les unes des autres elle fera
t» de-lA au moyen de
la réfiftance du coeur qui s'ef- ainfi compofée d'une infinité d'êtres penfans. Mais
force de renvoyer au-dehorscette ptemon& de c'eh trop nous arrêter fur les abfurdités qui naif*
i» s'en délivrer; delà dit-il, naît l'image la repré* fent en foulede cette fuppofition monftrueufe ) Quel-
appéHeftaJaiiom ». Mais
t* fentation,& c'eft ce qu'on que familiarifé que fût Spinofa avec les abfurdités
quel rapport je vous prie, entre cette ùnpreflton& il n'en eft cependant jamais venu jufques-Ià pour
le fentiment lui même, c'eft à dire la penfée que penfer dans fon fyftème du moins faut-ilêtreorga*
cette impreflion excite dans Yamt} il n'y a pas plus nifé comme nous le fommes.
de rapport entre ces deux choies qu'il y en a entre Mais pour réfuter Epicure, Spinofa, & Hobbes
quatre du bl@u, triangle At fon qui font confifter la nature de l'ame non dans la fa..
cintre une aiguille & leentre un
m & un
intiment de la douleur, ou culte de penfer mais dans un certain affemblage de
d'une balte dans un jeu de paume petits corps déliés, fubtils, & fort agités qui fe trou-
ac t'entendementhumain. De forte que la définition vent dans le corps humain voici quelquechofede
plus précis. D'abordon ne conçoit pas que les im-
prefuons des objets extérieurs puiffent y apporter
veau par l'impreBion de 1 objet eft aufli impertinen- d'autre changementque de nouveauxmouvemens,
le que fi la couleurbleuie il avoit dit
que c'eft runaeea'unquarré, 6V. S'il oVa point en
ou de.flbuvellesdéterminationsde mouvement de
nouvelles figures ou de nouvelles fituations cela
nous de faculté de penfer & de fentir mil recevra eftévident or toutes ces choies n'ont' aucun rap-
fi vousvoulez l'impreffion extérieuredes objets mais port avec l'idée. qu'elles imprimentdans ram«;il
excepté le mouvement des reflbrts rienneferaap* faut néceffairemeat que ce foit des fignes d'inftitu-
perçu rien ne fera fenti & tant que la matièrefera tion qui fuppofent une caufe qui les ait établis, ou
feule. quelquedélicatsque (oient tes organes,^quel- qui les connoiffe. Servons-nous de l'exemple de la
que aâion qui fuive de leur jeu & de leur harmonie parole, pour faire mieux fentir la force de l'argu-
la matiere demeurera toujours aveugle & lourde, ment quand on entend dire Dieu l'Arabe reçoit
parce qu'elle eft in&efible de fa nature & que le le même mouvementd'air à la prononciationde ce
intiment, quelqu'il foit » eft le caraûered'uneau. mot François le tympande fon oreille les petit; os
trefubftance. qu'on nomme Vtnclumt & le marteau, reçoivent de
Hobbesparaît avoir fenti le poids de cette difnV ce mouvement d'air la même fecouffe «le même
cuité insurmontablede-là vient qu'il afleâe de la tremblementqui fe fait dans l'oreille & dins*la tête
cacher à Ces leâeurs & de leur en impofer à la d'une perfonne qui entend le François. Par confé-
Jfsveur d# l'ambiguïté du terme de nprtfintetion, quemt tous ces petits corps qu'on fuppofecompofex )
t
ttefprit humain, font remués de ta même manière., yeux & de notre efprits, pour fe repréfentertels ou
& reçoivent tes mêmes impreffions dans la tête d'un tels objets » àla pnéfence de telles ou telles impref-
Arabe que dans celle d'un François par conféquent
encore un Arabe attdchwqit au .mot de Dieu la fant fortement à quelque ehote, it arrive très4bu-
même idée que parce que les petits vent qu'on n'apperçoit pas tes objetsqui font devant
corps fubtils & l'efprithumain,
félon Epkure & le» Athées ne font pas d'une autre
nature chez les Arabes gîte chez les François.Pour- d'attention. De forte qu'outre tout ce qui fë palTe
quoi donc l'efprit et f Arabene fe forme-t-il à la pro- dans l'œil & dansle cerveau il faut qu*il y ait en-
nonciationdu met D'un aucune autre idée que celle
impreffions de l'objet, poiir Je voir & pour le con-
nortre, Mais il faut encore que cette caufe qui exa-
ciel & déjà terre ? Voici un détfoit pour les Athées mine ces impreffions,puifTe fe former à leur pf ë-
& pour ceux qui nient la fpiritualitéde l'ame,d'où fence l'idée de l'objet qu'elles nous font connoîtfei
ils oe pourront fe tirer, pmfque-jàmaisils ne pour- cari! ne faut pas s'imaginerque les impreffions que
ront rendre raifon de cette différence qui Ce rencon- produit un objet dans notre œil fit dansle cerveau,
tre entre l'esprit de l'Arabe & celui du François. puiffent être fembîables à cet objet. Je fai qu'il y a
Cet argumenteft fenfible, quoiqu'onn'y fafle pas des Philofophes qui fe repréfentent ce qui émanede*
affez de réflexion car chacun fatt que cette diffé- corps,& qu'ils nommentdes efpecesintentionneUes, fai
rence vient de TétabliiTementdes langues fuivaett comme de petits portraits de l'objet mais je
lequel on eft convenu de joindre au fon de ce mot aufp qu'ils ne font en cela rien moins que philofo»
Diu4, l'idée d'un être tout parfait; & comme l'A- phes. Car quand je regardeun chevalnoir, par exem-
rabe qui ne fait pas la langue Françoife ignore cette ple, ft ce qui émanede ce cheval étoit femblableau
convention, il ne reçoit que la feule idée du fon cheval, l'air devroit recevoir l'impreflionde la noir.
fans y en dre aucune autre. Cette vérité eft conf- eeur, puifque cette efpecedoit être impriméedans
tante, 1 n'en faut pas davantage pour détruire l'air, ou dans l'eau ou dans te verre au travers du-
les principes d'Epicure d'Hobbes & de Spinofa; quel elle page avant de venir à mon œil & on ne
car Je voudroisbien favoir quelte. feroitlapartie con- pourra rendre aucune raifon fuffifante de cette dif-
traûante dans cette comvention à ce mot Dieu, je férencequi s'y trouve ni dire pourquoi cette efpece
joindrai l'idée d'un être tout parfait ce ne fera pas intentionnelleimprimeroitfa reflembîancedans mon
ce corps fenfible & palpable, chacun en convient; oeil & dans les efprits du cerveau fi elle ne les a
ce 180 fera pas auffi cet amas de corps fubtils & agi- pas imprimées dans l'air parce que les efprits du
tés, qui font l'efprithumain, félon le fentiment de ces cerveau font &c plus fubtils & plus agités que n'eft
Philofaphes,parce que ces efprits reçoivent toutes l'air, ou l'eau, & le cryftal,par le moyen defqiiels
tes impreffionsde l'objet, fans pouvoirrien faire au. cette efpece éft parvenue jufqu'à moi. On ne peut
delà or ces impreffions étoient les mêmes, & par- îiuffi rendre raifon pourquoi nous n'appercevons
faitementfemblables.Porfquel'Arabeentendoitpro- pas les objets dans f obfcurité car quand je fuis dans
noncer ce mot Dieu, fans lavoir pourtant ce qu'il û- une chambre fermée, proche d'un ob'et, pourquoi
gnifïoit. Il faut donc néceffairementqu'il y ait quel- ne l'apperçois-je pas s'il envoie de lui-même des
qu'autre caufe que ces petits corps avec laquelle espèces intentioneûesqui-le repréfèntent J'en fuis
en convienne quîà ce mot Dieu Vome le repré- proche, j'ouvre les yeux, je fais tous mes efforts
feintera l'être tout parfait de la même manière pour l'appercevonr & pourtant je ne vois'rien. Il
qu'on peut convenir avec le Gouverneurd'uneplace faut donc croire que je n apperç'oisles objets que par
aiBégée ,qu'à la déchargede vingt ou trente volées la lumierequ'ils réfléchiffent à mes yeux, qiu eft di-
de canon, doit afîùrer les habitans qu'ils feront Verfement déterminée, félon la diverfitéde la figure
bien-tôt fecourus. Mais comme ces ûgnauxferoient & du mouvement de l'objet or entre des rayons
inutiles, fi on ne fuppofoit dans la place un Gouver- de lumiere diverfement déterminés & l'objet que
neur fage & intelligent pour raifonner Se pour tirer j'apperçois par exemple un cheval noir, il y a fi peu
de ces âgnaux les conféquences dont on feroit con- de proportion& de reffembîance qu'il faut recon-
venu avec lui de même aufü il eft néceflàife de noître une caufe fupérieure à tous ces mouvemens
concevoir dans l'homme un principe capablede for- qui ayant en foi la faculté de l'enfer, produit «les
mer telles ou telles idées, à telle ou telle déternû- idées de tel ou tel objet, la la préfencede telles OR
nation; tel eu tel mouvementde ces petits* corps de telles impreffions que les objets caufent dans le'
«pi reçoivent"'quelque impreffian de la prononcia- ieerveau par l'organe des ,eux,comme par celui de
tion des mots comme l'idée d'un être tout parfait à l'oreille. ;>r:
la prononciationdu mot Dka. Ainfi il eft clair & Quelle fera donc cette eaute Si c'eft un corps;
certain qu'il doit y avoir dans l'homme une caufe on retombe dans les mêmes difficultés qu'aupara-
dont l'éBènce foit de penfer, avec laquelle on con-
vient de la lignification des mots. Il eft encore clair
&: certain que cette caufe ne peut être une fubftance
figures, & rien de tout cela n'.
vant on ne couvera que des mouvemens & de$
penfée que jet
cherche fera-cehuit, dit on douze atomesqui cont-
matérielle, parce que l'on convient avec elle qu'au poCerontcette penfées & cette réflexion ? SuppofonS
mouvement de la matiere ou de ces petits corps, elle que ce fontdix atomes, je demande ce que fait cha-
le formeratelle ou telle idée. Il eft, donc clair & cer- cun de ces atomes; eft-ce une parti* de ma penfée»
tain que l'anu de l'hommen'eft pas un corps mais ou ne l'eû-ce pas } û ce n'eu pas une partie de..
que c'eft une fubftance diftiraguée du corps, de la- penfée elle m'y contribue en rka; fi elle en eft un©
quelle 1'eflence eft de penfer,ceft-â-dire d'avoir la partie ce fera la diadème.Or Ibienloin que je conçoi-
faculté de ¡.¡enfer. ve la dixième partied'une penfée je feus au contrat-
Il en eft de l'idée des objetsqui fe préfentent à nos re clairement que ma pmféè eft indivifible fait
yeux, comme des fiaeas qui frappent l'oreille &
comme il eft aéceffaire qu'on foit convenu avec un ?on-oeil ma pensée eft toujours unejpenfée & une
Chinois qui fe repréfentera un être tout parfait à aôion de mon âme, de même nature ce de même e£»
la prononciation du mot François Dieu jî faut au£ pece foit que je penfe à la vafte étendue de l'uni-
de même qutil y ait une certaine convention entre vers ou que je médite fur un atomed'Epicure & fur
Jeu imptemom que les objets font au foad de nos un point mathématique foit que je penH k l'être»
ou
Nous avons trois moyens de, faire part de nos pen-
ou que je médite fur le néant, je penfe je raifon- fées aux autres., la parole, les lignes & l'écriture.
ces opérations,
ne, le fais des réflexions,& toutesabfolument
en tant qu'action de mon ame font fem- Si l'on examine attentivementces moyens on verra
blables & parfaitement uniformes. Dira 1 on que qu'il
{ante
n'y en a aucun qui puîné mettre Wmatiere pen-
d'autrui en mouvement. Il réfultc de tout ce
la penfée un eft affemblage de ces atomes ? Mais fi
c'eft un affemblagede dix atomes, ces atomes, pour que nous avons dit, que ce n'eft pas l'incompréhcn-
formerla penfée feront en mouvementou en repos fibilité feule,ui fait refufer la penfée à la matière,
s'ils font en mouvement, je demande de qui ils ont mais que c'éft l'impoflîbilitéintnnfeque de la chofe,
reçû ce mouvement s'ilsl'ontreçû de l'objet, on en &les contraditionsoù fon s'engage, en faifant le prin-
aura la penfée autant de tems que durera cette im- cipe matériel penfant.Dès-là on n'eft plus en droit
preffion ce fera comme une boule pouffée par un de recourir la toute-puilfancede Dieu, pour établir
mail elle produira tout le mouvementqu'elle aura la matérialité de l'ame. C'eft pourtant ce qu'a fait M.
reçû or cela eft manifeftement contre l'expérience. Locke: on fait que ce philofophe a avance,que nous
Dans toutes les penfées des chofesindifférentes où les ne ferons peut-êtrejamais capables de connoitrefi un
paillons du cœur n'ont aucun intérêt, je penfe quand être purement matériel penfe, ou non. Un des plus
il me plaît, & quand il me plaît je quitte ma penfée beaux espritsde ce fiéclc, dit dans un defes ouvrages,
jela rappellequand je veux &j en choifis d'autresà que ce difcours parut une déclaration fcandaleufe,
ma fantaifre. Il ferait encore plus ridicule de s'ima- que Vame eft matérielle & mortelle. Voici comme il
giner <«uela penléeconfiaitdans le repos de Paflem- en parle « QuelquesAnglois dévots à leur maniere
blage de ces petits corps, & on ne s arrêtera pas à fonnerent l'alarme. Les fuperftitieuxfont dans la
réfuter cette imagination*II faut donc reconnoître » fociété ce que les poltrons font dans une armée
néceffairement dans l'homme un principe, qui a en ils ont & donnent des terreurs paniques: on cria
lui-même & dans foneftencela faculté de penfer, de que M. Lockevouloit renverfer la Religion; il ne
délibérer, de juger & de vouloir. Or cepnncipe que » s agiffoit pourtant pas de religion dans cette aff'ai-
j'appelle tfprit recherche, approfondittes idées, les » re c'étoit une quef6on purementphilofophique
les
compare unes avec les autres, & voit leur con- très-indépendante de la foi & de-la révélation. Il
formité ou leur difproportion. Le néant, le pur néant, » ne faUoit qu'examiner fans aigreur s'il y a de la con-
quoiqu'il ne pui1fe produire aucune impreuion par- tradiâion à dire, la matière peut penfer, & fi Dieu
ce qu il ne peut agir ne laiffe pas d'étre l'objet de la peut communiquerla penfée à la matiere. Mais
penfée, de même que ce&guiexifte. L'efprit, par fa les Théologiens commencent fouvent par dire
propre vertu & par lapoWjdfe^nfroriteré qu'il a de penfer, tire que Dieu eft outragé, quand on n'eft pas de leur
le néant de l'abîme
& pour reconnoître que
l'ftre fe détruifentréeWo^^nent.
avec l'être,
idées du néant &de
» avis c'eft renembler aux mauvais Poëtes qui
» crioient que Defpreaux parloit mal du Roi, par-
» ce qu'il fe moquoit d'eux. Le Doreur Stilline-

re
Je voudroisbien qu"o*^nî#dîtce gui peut condui-
mon efprit à s'apperceWHÇ'des
conrtradiâion coflfoit
chofes
l'efpnt
qui impli-
peut re-
ré »
fleet s'eft fait une réputationde Théologienmode--

M.
pour n'avoir pas dit pofitivement des injures à
Locke. Il entra en lice contre lui mais il fut
quent on que
cevoir de différera objets, des idées qui font con- battu, car il raifonnoiten Doôeur & Locke en
traires & oppofées mais pour juger des chofes im- Philofophe inftruit de la force & de la foibleffe de
poffibles,il faut que l'efpnt aille beaucoupplus loin I'efprit humain & qui fe battoit avec des armes
que là où la feule perception de l'objet le conduit » dont il connoiffoit la trempe w. C'eft-1-dire, fi l'on
il faut pour cet effet que l'cfprit humain tire de fon en croit ce célebreEcrivain, que la questionde la
propre fonds d'autres idées que celles-là feules que matérialité de Vame, portée au tribunal de la raifon,
les objets peuvent produire. Donc il y a une caufe fera décidéeen faveur de M. Locke.
fupérieure à toutes les impreffions des objets, qui Examinonsquelles font fes raifons Je fuis corps,
agit & qui s'exercefur fes idées, dont la plupart ne » dit-il, & je penfe; je n'en fai pas davantage.Si je ne
fe forment point en lui par les impreffionsdes objets w confulte que mes foibles lumières,irai-je attribuer
extérieurs, telles que font les idées univerfelles,mé- » à une caufe inconnue ce que je puis f aifément
taphy tiques & abftraites, les idées des chofes paf- w attribuer la feule caufe féconde que je connois
fées & des chofes futures, les idées de l'infini de l'é- » un peu? Ici tous les Philofophes de l'école m'ar-
ternité des vertus &e. En un intiant mon efprit rai- ratent en argumentant,& difent Il n'y a dans le
fouine fur la diftance de la Terre au Soleil en un h corpsque de l'étendue & de la folidité & il ne
Mutant il page de l'idée de l'Univers à celle d'un » peut y avoir que du mouvement& de la figure
atome de l'être au néant, du corps" à l'efprit il or du mouvement, de la figure, de l'étendue &
raifonne fur des axiomes qui. n'ont rien de corpo- » de la foKdité, ne peuvent faire une penfée; donc
rel. De quel corps eû-il aidé dans tous ces raifonne- » l'ame ne peut pas être matière. Tout ce grandrai-
que la nature des corps eft entièrement » fonnement répété tant de fois fe réduit unique-
oppoiéeà'ces idées ? Donc &e. ment à ceci Je ne connois que très-peu de chofe
Enfin, la maniere dont nous «xerçonsla facuhéde » de la matiere j'en devine imparfaitement quel»
communiquer nos penféesaux autres, ne nous per-
des corps. Si
» qtiespropriétés or je ne fai point du tout
m propnétés peuventêtre jointes à la penfée donc
ces
met pas de mettrenotre ame au rang ce
qui penfe en nous étoit une matierèfubtile, qui pro- parce que te ne fai nen du tout, j'arfûre ponthre-
Voilà" net-
duisrt la penfée par fon la
mouvement, communica- h ment que la matière ne fauroit penfer.
tion du nos penfées ne pourroit avoir lieu, qu'en m>tement la manière de raifonner de l'école. M.
mettant en autrui la matière perdantedansle même » Lockediroit avec fimplicité à cefrMefneurs: Con-
mouvement oà elle eft chez nous; & à chaque pen- » feflèx que vous êtes auffi ignorans que moi; votre
fée que nous avons, devroit répondre un mouve- If imagination & ta mienne ne peuvent concevoir
ment uniforme dans celui Mquef nous voudrionsla If comment un corps a des idées &. comprenez-
tranfmetire mais une portionde matière ne fauroit i* vous mieux comment une fubftance telle qu'elle
en toucher une autre, fans la toucher médiatement i# foit a des idées?
Vous m concevrezni la matière
ou immédiatement. Perfonhe ne foûtiendra que la # ni leefptit comment ofez-vous aflùrer quelque
madère qui penfe en nous agile immédiatement fur » chofe Que vous importe que l'ame foit un de ces
celle qui penfe en autrui. Il faudroit donc que cela » êtres incompréhenfibles ou on appelle matié* ou
fefit à l'aide d'une autre matiez en mouvement. w un ces de êtres incompréhenfibles qu'on appelle
tùriffÇ^xox Dieu le créateur de tout ne peut-il Wolf. Ces dernières furrout font ce qui a pani juf-
» pas éternifer ou anéantir votre ame à fon gré qu'àpréfent de plus circonftancié& de mieux dé-
quelle que foit fa fubftance ? Le fuperftitieux vient veloppé fur cet important fujet, Après avoir établi
fon tour, & dit qu'il faut brûler pour le bien de l'exigence de lame, M. Wolf la confidere par rap-
leurs âmes ceux qw foupçonnentqu'on peut pen- port à la faculté de connoîtrequ'il diftingue en infé-
» fer avec la feulé aide du corps mais que diroit-il rieure & fupérieure.La partie inférieurecomprend
fi «'étoit lui-même qui fût coupable d irréligion ? la perception, fource des idées, le fentiment, l'ima-
» En effet quelcil l'hommequi ofera aflùrerfans une gination, la faculté de former des fictions la mé-
•» impiété
abfurde qu'il eft impoffible au Créateur moire, l'oubli & la réminifcence. La partie fupé-
» de donnerà la matièrela penfée & le fentiment rieure de la faculté de connoîtreconfine dans 1 at-
» Voyez,je vous prie, 3 quel embarras vous êtes tention & la réflexion, daasl'entendementen géné-
» réduits.' vous qui bornez ainfi la puùTance du ral & fes trois opérationsen particulier, & dans les
Créateur » ? Dans ce raifonnementje vois l'hom- difpofitions naturellesde l'entendement.La feconde
me d'esprit, & nullement le métaphyficien.Il ne faculté générale de l'ame c'eft celle d'appéter ou
faut pas s'imaginer que pour résoudre cette quef- de fe porter vers un objet, entant qu'elle le confidere
tion il faille connoître l'eflence & la nature de la comme un bien d'oi1 réfulte la déterminationcon-
maeiere les raifonnemens que l'Auteur fonde fur traire, lorfqu'elle l'envisage comme un mal. Cette
cette ignorance ne font nullementconcluans. Il fuffit faculté fe partage même en partie inférieure & par-
de remarquerque le fujet de la penfée doit être un tie fupérieure. La premiere n'eft autre chofe que
or un amas de matiere n'eft pas un, c'eft une multi- l'appétit fenfitif & l'averfationfenfitive ou le goût
tude. Ces mots, amas, ajftmblttge collection ne fig- & l'éloignement due nous confervons pour les objets
nifient qu'un rapport externeentre plufieurs chofes, en nous biffant diriger par les idées confufesdes fens;
une maniere d exuer dépendammentles unes des delà naiflent les panions. La partie fupéricwe efl la
autres. Par cette union nous lès regardons comme volontéentant que nous voulons ou ne voulons pas,
formant un feul tout, quoique dans la réalité elles uniquementparce que des idées diftinâes, exemp-
ne foient pas plus une que fi elles étoient féparées. tes de toute impremon machinale nous y détermi-
Ce ne (ont là, par conséquent que des termes abf- nent. La liberté eft l'ufage que nous faifonsde ce pou-
traits qui au dehors ne fuppofent pas une fubltance voir de nous déterminer. Enfin il regne une liaifon
unique, mais une multitude de fubllances. Or, sue entre les opérationsde l'ame & celles du corps dont
notre ame doive être une d'une unité parfaite, c eft l'expériencenous apprend les règles invariables.
ce qu'il eft aifé de prouver. Je regarde une perfpec- Voilà l'analyfe pfy chologiquede M. Wolf.
tive agréable j'écoute un beau concert ces ceux La queftion de l'immortalitéde l'ame eft néceffai-
fentime.nsfont également dans toute l'ame. Si l'on y rement liée avec la Spiritualitéde l'ame. Nous ne con.
fuppofoit deux parties celle qui entendra" le con- noiffons dedeftrufltionque par l'altération ou la fé-
/• «ert n'auroit pas le fentiment4e la vue agréable paration des parties d'un tout or nous ne voyons
puisque l'une n'étant pas l'autre elle ne feroit pas point de parties dans l'ame bien plus nous voyons
îufceptible des ancrionsde l'autre. L,'ame n'a donc positivement que c'eft une fubitance parfaitement
point de parties, elle compare divers fentimens une & qui n'a point de parties.Pherécidele Syrien
qu'elle éprouve.Or, pourjuger que l'un eft doulou- eft le premier qui au rapport de Cicéron Si de S. Au*
reux & l'autre agréable il faut qu'ellereffente tous guftin répanditdans la Grecele dogme de Fimmor*
les deux; & par conféquent qu'elle foit une même talité de 1 ame. Mais ni l'un ni l'autre ne nous détail-»
fubftance très-fimpâe. Si elle avoit feulement deux lent les preuvesdont il fe fervoit, Se de qucUespreu-
parties, l'une jugeroit de ce qu'elle fentiroit de fon ves pouvoit fe fervir un Philofophe qui, quoique
côté, & l'autre de ce qu'elle fentiroiten particulier rempli de bon fens, confondoit les fubftances fpiri-
de fon côté, fans qu'aucune des deux pût faire la tuel es avec les matérielles, qui eft.efprit
ce avec
comparaison & .porter fon jugement fur les deux ce qui eft corps. On fait feulement que Pythagore
fentimens l'ame eft donc fans parties & fans nulle n'entendit point parler de ce dogme dans tous les
compofition. Ce que je dis ici des fentimens,je peux voyages qu il fit en Egypte & en Affyrie & qu'il le
le dire des idées que A, B C, trois fubâ» aces qui reçutde Pherécide,touchéprincipalementde ce qu'il
entrent dans la composition du corps fe partagent avoit de neuf Se d'extraordinaire. L'OrateurRomain
trois perceptions différentes; je demandeoù s'enfera ajoute que Platon étant venu en Italie pour convert
la comparaifon. Ce ne fera pas dans..4, puifqu'eUene far avec les difciplesde Pythagoreapprouva tout ce
fauïoitcompoferune perceptionqu'eUe a avec celles qu'ils difoient de l'immortalitéde l'ame & en donna
ni
qu'ellen'a pas. Par là même raifon, ce ne fera ni dans
datas C; il faudra donc admettre un point de
réunion une fubtlance qui foit en même tems un
même une forte de démonftration qui fut alors très-?
applaudie mais il faut avouer que rien n'eft plus
frêle que cette démonftration, & qu'elle part d'un
fujet fimple & indivifible de ces trois perceptions principe fufpeû. En effet,pour connoître quelle ef
diuinde par conséquent du corps une ame., en un pece d'immortalitéil attribuoit à l'ame, Une faut
mot, purement fpirituelle. que confidérer la nature des argumens qu'il emploie
L'ame étant une Substancetrès-fimple il ne peut pour la prouver. Les argumens qui lui font partial?
y avoir de divifiora dans elle & celles que nous y lien»& pour lefquels il eft fi fameux ne font que des
fuppofons pour concevoird'une maniere plus nette
argumens métaphyfiques tirés de la atture & des
les diverfeschofes qui s'y paflent,ne confinentqu'en qualités de l'ame Se qui par conféquentneprouvent
puresabftrailions. L'entendement, c'eft l'ame en- que fa permanencd, & certainementil la croyoiî;
tant qu'eUefe repréfente amplement un objet; la Vo- mais il y a de la différence entre la permanencede
lonté, c'eft l'ame entant qu'elle fe détermine vers l'ame pure & la permanencede l'ame
tel objet ou s'en éloigne. C eft ce qu'on a défigné du compagnée de châtknens & de récompenfes. Les
nom de ftadth de l'ame. Ce font diverfes manières preuves morales font les feules qui puiSentprouver.
d'exercer la force uniquequi conftituel'eflence de un état futur de proprement nommé de peines & de
rame. Quiconque veut s'indruire à fond de toutes récompenfes. Or Platonloin d'infider fur ce genre
les opérations de l'ame, trouvera de quoi fe fatis» de preuves n'en allègue point d'autres, comme on
faire dans plufieursexceUensOuvragesaant les prin- peut le voir dans.le douzième livre de feslois, que
cipaux font la rechtrcke de la vérité, te traité de Ctn~ l'autorité de la tradition & dë la religion.Je thm tout
smdtmt/u humain & les deux Pbilofopbiws de M. e§la pour vrai dit-il s parte que je l'ai oui dire» Par là
il fait aflez voir qu'il en abandonnela-vérité & qu'il nature dont elle avoit été féparée, &qu'elle s'y con-
n'en redame que l'inutilité. x°. L'opinion de Platon fondoit, fans conferverune exigence diminue,il cft
fur la métempfycofea donné lieu de le regardercom- aftèz fenfible que Platon infinue ici Secrètement que
me le plus grand défenfeur des peines & des récotn-
pehfes de 1 autre vie. Aï'opinion de Pythagore qui
Iorfqu'il badinoit il ei'noit alors que l'hommede
fc bien avoit darçs*FlutreVie une existence dittinde,
trayait la tranfmigrationdes ames purement natu- particulière, & personnellement heureufe confor-
relle & néceffaire, il ajouta que cette tranfmigration mémènt à l'opinionpopulaire fur la vie future; mais
étoit devinée à purifier les ames. qui ne pouvoient que lorfqu'il parloit Sérieusement,il ne croyoit pas
point, à caufe des fouillures qu'ellesavoient contrac- que cette exiftence fût particulière,& diftindc: il
tées ici bas, remonter au lieu d'où elles étoient def- croyoit au contraire que c'étoit une vie ccmmune
cendues,nife rejoindreà la Substanceuniverfelledont fans aucune fenfationperfonnelle une réfolution de
elles avoient été Séparées & que par conféquentles Vame dans la fubftance univerfelle. J'ajoûterai feule
âmes pures & fans tache ne fubiffoient point la mé- ment ici, pour confirmer ce que je viensde dire, que
tempfycofe.Cetteidée étoit aufli finguliere à Platon, Platon dans fon Timée s'expliqueplus ouvertement,
que la métempfy cofe phyfique l'étoit à Pythagore. & qu'il y avoue que les tourmensdes enfers font des
Elle femble renfermerquelque forte de difpenfation opinions fabuleufes.
moraleque n'avoit point celle de fon maître & elle En effet, les anciens les plus éclairés ont regarde
en différoit même en ce qu'elle n'y affujettifi-oit pas ce que ce philofophe dit des peines & des récompen-
tout le monde fans distinction, ni pour un tems égal. fe d une autre vie comme chofes d'un genre exoté-
Mais pour faire voir néanmoins combien ces deux rique, c'eft-à-dire comme des opinions devinées
philofophes s'accordoient pour rejetter l'idée des pour le peuple, & dont il ne croyoit rien lui-même.
peines & des récompenfes d'une autre vie, il fuffira Lorsque Chryfippe, fameux Stoïcien, blâme Platon
de fe rappeller ce que nous avons dit au commence- de s'être fervi mal-à-propos des terreurs d'une vie
ment de cet article, de leur fentiment fitr l'originede future pour détourner les hommes de Pinjuftice il
l'ame. Des gens qui étoient perfua és que l'ame n'é- fûppofe lui-même que Platon n'y, ajoûtoit aucune
portion de la divinité elle-même, un
toit immortelle que parce qu'ils croyoient une
éternel
incréé auffi- bien qu'incorruptible des gens qui fup-
foi il ne le reprend pas d'avoir crû ces opinions
mais des'être imaginé que ces terreurs puériles poil-
voient êtreutiles au progrès de la vertu. Strabon fait
pofoient que l'ame, après un certain nombre de ré- voir qu'il eft du même fentiment, lorfqu'en parlant
volutions, fe réuniffoit à la Substanceuniverfelle oit des brachmanesdes Indes il dit qu'ils ont à la ma-
,elle étoit abforbée, confondue & privée de fon exif- niere de Platon inventé des fables concernant l'im-
tence propre & perfonnelle ces gens-là, dis-je, ne mortalité de Vame & le jugement futur. Celfe avoue
croyoient pas fans doute Vame immortelle dans le que ce que Platon dit d'un état futur & des^cmeurcs
fensqu nous le croyons autant v^loit-il pour les fortunées deftinées à la vertu, ri*eft qu'une allégo-
âmes être abfolument détruites & anéanties, que d'ê- rie. Il réduit le fentimentde ce philofophe fur la na-
tre ainfi englouties dans fame univerfelle & d'être ture des peines & des récompenfes d'une autre vie
privées de tout fentiment propre & perfonnel. Or à l'idée de la métempfycofequi fervait à la purifica-
nous avons prouvé au commencementde cet article, tion des ames; & la métempfycofe elle-même fe ré-
que la réftifion de toutes les 'âmes dans l'ame uni- duifoit finalement à la réunion de Vame avec la na-
verfelle, étoit ledogme confiantdes quatreprincipa- ture divine, lorfq ue l'amc, pour me fervir de fes ex-
les Sectes de philofophes qui floriffotent dans la Grè- preffions, étoit devenue anez forte pour pénétrer
ce. Tous ces philofophes ne croyoient donc pas l'a- dans les hautes régions.
me immortelle au fens que nous l'entendons. Les Péripatéticiens& les Stoïciens ayant renoncé
Mais pour dire ici quelque chofe de plus précis aucaraâerede légiflateurs,parloient plus ouverte-
lorfque Platon infifte en plufieurs endroits de fes ou- ment contre les peines & les récompenfesd'une au-
vrages fur le dogme des peines & des récompenfes tre vie. Auffi voyons-nousqu'Annote s'expliquefans
d'une autre vie, comment le fait-il ? e'eft toujours détour & de la maniere la plus dogmatique, contre
en fuivantles idées groffieres du peuple que les ames les peines ce les récompenfes d'une autre vie « La
des méchans patient dans le corps des anes & des
» mort, dit-il, eft de toutes les chofes la plus terrible,
pourceaux que ceux qui n'ont point été initiés ref- è'eft la fin de notre exigence Se après elle, l'hom-
tent dans la fange & dans la boue; qu'il y a trois me n'a ni bien à efpérer ni mal à craindre ».
juges dans les enfers il parle du Stk du Cocyte & Epi#etc vrai Stoïcien s'il y en eût jamais, dit en
de l'Achéron,&c. & il y infifte avec tant de force,que parlantde la mort « Vous n'allez pointdans un lieu
l'on peut & que l'on doit même croire qu'il a voulu
perfuader les leQeurs auxquels il avoit deftiné lesou- » de peines vous retournez la fource dont vous
vrages où il en parle, comme lePhédon, le Gorgias,
» êtes fortis à une douceréunion avec vos élémens
primitifs; il n'y a ni enfer, ni Achéron, ni Cocy-
fa République, &e. Mais qui peut s'imaginerqu tl ait
été lui-même periùadé de toutes ces idées chiméri- » te nS'Phiégéton ». Séneque dans fa confolation à
Marcia fille du fameux StoïcienCréimitius Cordus>
ques ? Si Platon,lé plus fubtil de tous les philofo- recontioît& avoue les mêmes principes avec aufli
phes eût crû aux peines & aux récompenfesd'une peu de tout qu'Epiâete m Songez que les morts ne
autre vie, il l'eût au moins laiffé entrevoir comme il » refîentent aucun mal la terreurdes enfers eftunft
l'a fait à l'égardde l'éternité de l'ame, dont il étoit in- » fable lés mortsn'ont à craindre ni ténèbres», ni
timementperfuadé;c'eft ce qu'on voit dans fon Epi» » prifon ni torrent de feu ni neuve d'oubli il n'y
nmds lorfqu'ilparte de la condition de l'homme de
a après mort ni tribunaux, ni coupables il re-
» gne un 'libertévague fans tyrans.Les poëtes don-
bien après fa mort: « J'aflûre,dit-il, très-fermement,
» en badinant comme férieufement, que lorfque la » nant carrière à leur imagination f ont voulu nous
» mort terminera fa carrière, il fera à fa diffolutiom
dépouillé des feris dont il avoit l'ufage ici-bas ce » épouvanter par de vaines frayeurs: mais la mort
» eft la fin de toute douteur, le .terme de tous les
» n'eti tvu'alorsqu'ilparticipera à une conditionfini- m maux; elle nous remet dans la même tranquillité
» pie & unique & fa diverfité étant réfolue dans » où nous étions avant que de naître ».
»ill'unité, il fera heureux fage & fortuné f. Ce Cicéron dans fes épîtres familières où il fait con»»
n'eft pas fans deflein que Platon eft obfcur dans ce neutre les véritables fentimens de (on cœur* s dans
partage. Comme il,croyoitque l'ame fe réuniffoit fi- (es Offices même fe déclare expreflTément contre
nalement à la Substanceumverfelle & unique de la
ce dogme « La confolatjon dit.il.. dans une lettre
ligence & de liberté eft capable de connoître l'or-
» à Torquatus qui m'eti communeavec vous, c'eti
qu'en quittant la vie je quitterai une république dre & de s'y omettre elle l'eft de connoîtreDieu
Ce de l'aimer die eft fufceptible d'unbonheur infini
dont je regretterai point d'être enlevé d'autant
ne
»
plus que la mort exclut tout fentiment». Et il dit par cesdeux voies capablede vertu avide de féfi-
à fort ami Térentianus « que les confeils ne ter- cité & de lumière, eue peut faire à l'infinides pro-
de rien, on doit néanmoins quelque grès à tous ces égards, ce contribuer ainfi pendant
w vent plus féternité à la doue de fon Créateur. Voilà un grand
chofe qu'il puiffe arriver, les apporter avec mode-
ration, puifque la mort eft la fin de toutes chofes ». préjugé pour 6: durée. Lafageffede Dieu lui permet-
Il éft certain que Cicéron déclare ici fes véritables
troit-elle de placerdans l'amt tant de facultés, fans
fentimens. Ce font des lettres qu'il écrivoit à fesamis leur propoferun but qui leur réponde; d'y mettreun
avoit befoin lui-même de fonds de richefles immenses, qu'une éternité feule
pour les confole^ lorsqu'iltrille & mauvaifefituation fuffit à développer richeS'es inutiles pourtant, s'il
confolation à caufe de la
des affaires publiques: circonitanceoù les hommes lui rebute une durée éternelle. Ajoutez à cette pre-
font peu fufceptibles de déguifemens & d'artifices mière preuve la différence effennellequi fe trouve
& 00 ils. font portés à déclarer leurs fentimens les entre la vertu & le vice la terre eA le lieu de leur
plus fecrets. Les paffages que l'on extrait de Cicé- naiuance & de leur exercice; mais ce n'eft pas le
qu'if croyoit l'immortalitéde l'a- lieu de leur jufte rétribution.Un mélange confus des
ron pour prouver biens & des maux", obfcurcit ici-bas l'œconomiede
pU, ne détruifent point fur ce qu'on vient d'avant, la providencepar rapport aux aâions morales. 11
l'immortalitéde Vante
car l'opinion des payens faut donc qu'il y ait pour les âmes humaines un
bien loin de prouver qu'il y eût après cette vie un
état de peines Se de récompenses, eft incompatible tems au-delà dé cette vie, ou la fageffe de Dieu le
directement le contraire, manifefte à cet égard, ou fa providencefe dévelop-
avec cette idée, & prouve où fa juftice éclate par le bonheurdes bons &
comme je l'ai déjà fait voir. pe
par le Supplicedes médians & où il paroioeà tout
La plus belle occafion de difcuterquels étoient les
vrais fentimens des différentes feôes philofophiques l'univers que Dieu ne s'intéreffe pas moins la con-
fur le dogme d'un état futur, fe préfenta autrefois duitedes êtres intelligens, & qu'il ne règne pas moins
dans Rome, lorfque Céfar pour diffuader le fénat fur eux que fur les créatures infenfibles. Raflemblez"
de condamnerà mort les partifans de Catilina," avan- les ràubns pnïes de la nature de Xtunt humaine, de
pointun mal, comme fe l*ima- l'excellence Se du but de fes facultés confidérées
ça que la mort n'étoit dans le rapport qu'elles ont avec les attributs divins
ginoient ceux qui prétendoientl'infliger pour châti-
principes con- prifes des principes de vertu & de religion qu'elle
ment appuyant fon fentiment par les renferme de fes defirs&de fa capacitépour un bon.
nus d'Epicure fur la mortalité de l'ame. Caton & Ci-
céron, qui étoient d'avis qu'on fit mourir les confpi- heur infini joignez toutes ces raiîbns avec celles que
ratcurs, n'entreprirent cependant point de combat- nous fournit l'état d'épreuve ou l'hommefe trouve
principesd'une meilleure ici-bas, la certitude& tout à la fois les ohfcuritésde
tre cet argument par les la providence,vous conduirez que le dogme del'im-
philofophie il.s fe contentèrentd'alléguer l'opinion
qui leur avoit été transmue par leurs ancêtres fur la mortalitéde l'amthumaineeftfort au-deffus du pro-
bable. Ces preuves bien méditées,forment en nous.
croyance des peines & des récompenfes d'une autre
les feules pro-
vie. Au lieu de prouver que Céfar étoit un méchant une coraviâjon à laquelleil n'y a que
phiîofophe ils fe contentèrentd'infinuerqu'il étoit menés de la révélation qui pâment ajouter quelque
chofe.
un mauvais citoyen. C'étoit évader l'argument; -four la quatrièmequeftion (avoir quels font les
rien n'étoit plus oppofé aux regles de la bonneLop- êtres enquiréfidêl'«u»« fpirituelle vous confulterez
que que cette réponfe, puifq ue c'étoit cette autonté
jnêung de leurs maîtres que Céfar cormbattoit par les Yanidt ÂME DES BÊTES. (Jf)
principesde la philofophie Greque. Il eft donc bien '°Aux quatre quêtons précédentes fur J'origine,
décidé que tous les philofophes Grecs n'admettoient la nature, la dellinée de l'ami,les & fur les êtres en
dans le fens que nous la qui elle réfide les Phyficiens & Anatomiftes en
point l'immortalité de
croyons. Mais avons-nous des preuves bien convain- ont ajouté une cinquième qui fembloit plus être de
leur reffort de la Métaphysique; ceU de fixer
quantes de cette immortalité ? S'il s'agit d'une certi- que
tude parfaite j notre raifon ne fauroit la décider. La le fiége de lame dans les êtres qui en ont. Ceux
raifon nous apprend que notre amt a eu un commen- d'être les Physiciens qui croyent pouvoir admettre
la spiritualité de Yame & lui accorder en même
cement de fon eariftence qu'une caufetetate-puiflan- plus
te & fouveraioemenïlibre l'ayant une fois tirée du rems de l'étendue qualité qu'ils ne peuvent
néant la tient toujours fous fa dépendance, & la regarder comme la différence fpécifiauè de la ma-
t faire cefler dès qu'elle voudra comme elle l'a tière, ne lui fixent aucun 6ége particulier ils difènt
dans toutes les partiesdu corps & com-
toit commencerdès qu'ellea voulu.Je ne puism'affûr qu'elleeft
& qu'elle me ils ajoutent qu'elle exifte toute entière fous cha-
ter que mon ame fubûûcra aprèsjela mort, que partie de fon étendue la perte de certains mem-
fiibbftera toujours moins que ne facbe ce que le
Créateura réfedu fur fa deftmée. C'eft uniquement lares ne doit rien demi fes facultés, ni à fon acb-
fa volontéqu'il ifaut confulter;& l'on ne peut con- fkultés mais il en fait naître d'autres tant fur
«oitre fa volonté s'il ne ta révèle. Les feules promef- cette
les d'une révélation peuvent donc donner une pleine manière particulière & d'exil
aflùrance fur ce fu|et; & n'en douterons
nous
1 nousvoulons«ans** le fouverainDoâeur des hom-
pas
rieu Se de la fubfbnce corporelle aum n'eft-il
mes. Comme
il eft le feul qjji ait pu leur promettre mère ftûvl autres penfent qu'elle
l'immortalité id déclare qu'il ëft le feul qui ait mis n'eft point étendue, <C que pourtant il y a dans le
elle réfide, & d'eè eUe
ce dogme dans une pleine évidence,& qui l'ait con- corps un lieu partkttBer ce
diiùt ala certitude.Quoique la irévékboQ feule puiffe «icerce un certain{fentianent
commun à tous les tiommes qui leur
pcrfunde que
bous convaincre pleinement ide cette immortalité
©éanmoinson peut dire que la raifon a de très-grands leur tête ou leur ,cerveau eft le fiége de leurs pes-
/droits fur cettequeftion^êcqu'elle fourniten foule des féesil y amroit autant fujet de croire que t'A M
raiforts& fortes, &quideviennentd'un fi grandpoids poumon pu le foie, ou tel
.par leur affirmblage que cela nous mene à une et' droit; V car fi lem wediamfinen'a & De peut nvo«
pece de certitude,En effet, notre emt douée d'intel- j aucun rapport avec la facultéde penfer,comme on
Ta démonté ci-devant, celui du cerveau n'y en a les fois que ces idées lui auraient été néceffaires
pas davantage. Il faùdroit à ce qu'il femble, une pour en former un raifonnable hors de-!3 tous tes
partie où vinflènt aboutir tous les mouvements des jugemens feront fains ç'eft là le délire nvilan-
fen&tions, & telle que M. Defcartes avoit imaginé cholique.
la glande pinéale. foy«{ Glandé pinéale. Mais il M. Vieuftens a fait voir combien fa fuppoftion
n'eu que trop vrai, comme on le. verra dans la fuite s'accorde avec tout ce qui s'obfervedans cette ma-
de cet article, que c'étoit une pure imagination de ladie puifqu'elle vient d'une obstruction, elle eft
ce philosophe, que non-feulementcette partie produite par un fang trop épais & trop lent, aufli
mais nulle autre, n'eft capable des fonûions qu'il lui n'a-t-on point de fievre. Ceux qui habitent un pays
attribuoit. Ces traces qu'on fuppofe fi volontiers, & chaud, & dont le fang eft dépouillé de fes parties
dont les Philosophes ont tant parlé qu'elles font les plus fubtiles par une trop grande tranfpiration
devenues familières dans le difcours commun on ne ceux qui ufent d'alimens trop greffiers ceux qui
fait pas trop bien où les mettre fit l'on ne voit point ont été frappésde quelque grande& longuecrainte,
de partie dans le cerveau qui foit bien propre ni à &c. doiventêtre plus Sujets au délire mélancholique.
les recevoir ni à les garder. Non-feulementnous ne On pourroit pouffer le détail des fuppofitions fi loin
connoiflbns pas notre amt ni la maniere dont elle qu'on voudrait & trouver à chaque fuppofition dif-
agit fur des organes matériels mais dans ces orga- férente, un effet différent d'où il réfulteroit qu'il n'y
nes mêmes nous ne pouvons appercevoir aucune a guere de tête fi faine ou il n'y ait quelque peut
difpofition qui détermine l'un plutôt que l'autre à tuyau du antre ovale bien bouché.
être le.fiége de Y amt. Mais quandla Aippofition de la caufede M. Vieuf-
Cependant la difficulté du fujet n'exclut pas les fens s'accorderoitavec tous les cas qui fê préfentent
hypothefés elle doit feulement les faire traiter avec elle n'en feroit peut être pas davantage la caufe
moins de rigueur. Nous ne finirions point fi nous les réelle. Les anciens attribuoientla pefanteur de l'air
voulions rapporter toutes. Comme il étoit difficile à l'horreur du vuide & l'on attribue aujourd'hui
de donner la préférenceà une partie fur une autre tous les phénomènescéleftes à l'attraction. Si les
il n'y en a prefqu 'aucune ou l'on n'ait placé Y amt. anciensfur des expériencesréitérées avoient décou-
On la met dans les ventricules du cerveau dans le vert dans cette horreur quelque loi confiante com-
coeur, dans le fang, dans l'eftomac dans les nerfs, me on en a découvert une dans l'attraction, âuroient-
&c. maisde toutes ces hypothefes celles de Defcar- ils pu ftippofer que l'horreur du vuide étoit vrai-
tes, de Vieuffens & de Lancifi, ou de M. de la»P*ey- mentla caufe des phénomènes quand même les phé-
ronie, parouTent être les feules auxquelles leurs au- nomenes ne fe feroientjamais écartés de cette loi
teurs ayent été conduitspar des phénomènes com- Les Newtoniens peuvent-ils fuppoferque l'attraction
me nous Talions faire voir. M. Vieutfens le fils a foit une caafe réelle quand même il ne furviendroit
fuppofé dans un ouvrage où il fe propofe d'expli- jamais aucun phénomène qui ne fuivît la loi inver-
quer le délire mélancholique que le centre ovale fe du quarré'des diftances? Point du tout. Il en eu
étoit le fiége des fondions de l'esprit. Selon les dé- de même de liiypothefe de M. Vieutfens. Le centre
couvertes ou le fyftème de M. Vieuftens le père le ovale a beau avoir des petits tuyaux, dont les uns
centre ovale eft un tiffu de petits vaiffeaux très-dé-
liés, qui communiquenttous les uns avec les autres roit même s'aflurer à la vue ( ce qui lui efl impoffi-
par une infinité d'autres petits vaiffeaux encore in- ble ) que le délire mélancholiqueaugmenteou dimi-
nniment plus déliés, que produifenttous les points nue dans le rapport des petits tuyaux ouverts aux
de leur furface extérieure. C'eft dans les premiers petits tuyaux bouchés fon hypothefe en acquerroit
de ces petits vaiïteaux que le fang artériel fe fub- beaucoup plus de certitude, & rentrerait dans la
tïlife au point de devenir efprit animal & il coule claife. du flux & reflux & de l'attraôion confidérée
dans Its féconds fous la forme d'efprit. Au dedans relativement aux mouvemensde la lune mais eUe
de ce nombre prodigieuxde tuyaux prefqu'abfolu- ne feroit pas encore démontrée.Tout cela vient de
menî jmperceptibleSjle font tous les mouvemensaux- ce que l'on n'apperçoit par-tout qut des effets qui fg
quels répondentles idées & les impreflîons que ces correfpondent & pointdu tout dans un de ces effets
mouvemensy laigent font les traces qui rappellent la raifon de l'effet correspondant prefquetoujoursla
les idées qu'on a déjà eues. Il faut (avoir que le cen- liaifon manque & nous ne la découvrironspeut-
tre ovale fe trouve placé à l'origine des nerfs ce être jamais.
qui favorife beaucoup la fonâion qu'on lui donne Mais de quellemanière que l'on conçoive ce quâ
ici. ^oy«{ CENTRE ovale. pente en nous il eft confiant que les fonctions en
Si cette méchanique et une fois admire, on peut font dépendantesde l'organifation & de l'état ac-
imaginer que la famé pour ainfi diré, matériellede tuel de notre corps pendant que nous Vivons. Cette
l'esprit, dépend de la régularité de l'égalité dé dépendancemutuelle du corps & de ce qui penfe
la liberté du cours des efprits dans ces petits canaux. dans l'homme, ett ce qu'on appelle l'union du corps
*6i la plupart font affàiffes comme pendantle fom- avec tome union que la faine philofophie & la ré-
mtiJ les efprits qui coulent dans ceux qui redent vélation nous apprennentêtre uniquementl'effet de
fortuitementouverts, réveillent au hafard des idées la volonté libre du Créateur. Du moins n'avons-
entre lesquelles il n'y a le plus fouvent aucune liai- nous nulle idée immédiatede dépendance, d'union
fon & que Y ame ne laiffe pas d'affembler, faute ni de rapport entre ces deux choies corp
d'en avoir en même tems d'autres qui lui en Ment Cette union ed donc un fait que nousne pouvons
voir l'incompatibilité û au contraire tous les petits révoquer en doute mais dont les détails nous font
tuyaux font ouverts, & que les efprits s'y portent absolumentinconnus. C'eft à la feule expérience à
en trop grande abondance, & avecune trop grande nous les apprendre & à décider toutes les quef-
rapidité, il fe réveilleà la fois une foule d'idées tq&s» taons qu'on peut paopofer fur cette matiere.Une des
vives que Yamt n'a pas le tenus de diflinguer ni de
comparer ;'& c*eft-Ià la fiénéfie. S'il y a feulement
dans quelques petits tuyaux une obftruâion telle que
plus curieufes eu celle que nous agitons ici Y ame
exeree-t-dle également fes fon&ons dans toutes les
parties du corps auquel elle eft unie ? ou y en a-t-il
les efprits cèdent d'y couler les, idées qui y étoient quelqu'une à hqaêie ce privilègefoit particulière-
attachées font abfolument perduespour Yamt, elle
n'en peut plus faire aucun ufage dansfesopérations; tie c'eft la glande ,pinéatê, a dit Defcartes c'eft
de forte qu'elle poreera un jugement infenfé toutes le centre ovale, a dit Vieuffens c'eft le corps cal-
leux, ont dit Lancifi & M. de la Peyronie. Defcartes ne parut point félé il ne furvint point d'accident
n'avoit pour lui qu'une conjeâure fans autre fon- jufqu'au vingt-cinquièmejour, que le malade
com-
dement que quelques convenances Vienflens a fait mença à fentir mie l'oeil droit s'affoibliffoit & qu'il
unfyftème, appuyé de quelques obfervationsana- étoit pefant & douloureux,fur-tôtit lorfqu'onle pref
fomiques M. de la Peyronie a préfentéle tien avec foit au bout de trois jours, il perdit la vue de cet
des expériences.
Defcartes vit Ia glandepinéale unique & comme
fufpendue au milieu des Ventriculesdu cerveau par
il
oeil feulement il perditenfuitel'ufage prefqu'entier
de tous les fens tomba dans un affoupifièment
& un affauTementabfolu de tout le corps on fit des
deux filamens nerveux & ltexibles, qui lui permet- incifions on fit trois trépans on ouvnt la dure-me-
tent d'être mue en tout fens, & par oh elle reçoit re on tira d'un abfcès qui devoit avoir environte
toutes les impreffions que le cours des efprits ou volumed'un œuf de poule, trois onces & demie de
d'un fluide quelconque qui coule dans les nerfs y matiere épaifle avec quelques flocons de la fubftan-
peut apporter de tout le refte du corps; il vit la glan- ce du cerveau. On jugea par la directiond'une fon-
de pinéaleenvironéed'artérioles, tant du lacis cho- de applatie |k arrondie par le bout en forme de cham-
roide que des parois internes des ventricules oil pignon, qu'on nomme meningopkylax & parla pro-
elle eft renfermée & dont les plus déliés tendent fondeur de l'endroit où cette fonde pénétrait qu 'elle
vers cette glande & fur cette fituationavantageufe, étoit foûtenuepar le corps calleux, quand on 1 aban-
il conjectura que la glande pinéale étoit le fiege de donnoitlégèrement.
Xanic & l'organe communde toutes nos fenfations. Dès que le pus qui pefoit fur le corps calleux fut
Mais on a découvert que la glande pinéale manquoit vuidé, 1 affoupiffementceffa la vue & la liberté des
dans certains fujets ou qu elle y étoit entierement fens revinrent. Les accidens recommençoientà
me-
oblitérée, fans qu'ils euflent perdul'ufage de la rai- fure que la cavité fe rempliffoit d'une nouvelle filp-
fon & des fens on l'a trouvé putréfiée dans d'au- puration, & ils difparoifloient à mefure que les ma-
tres, dont le fort n'avoit pas été difFérent elle étoit tieres fortoient. L'ïnjeaion produifoit le même effet
pourrie dans une femme de vingt-huit ans, qui avoit que la préfence des matieres dès que l'on remplif-
confervé le fens & la raifon jusqu'à la fin & voilà (oit la cavité le maladeperdoit la raifon & le fen-
rame délogée de l'endroit que Defcarteslui avoit af- riment; lui l'un & l'autre en pom-
figné pour demeure. pant l'injeâionpar le moyend'une feringue en laif
On a des expériences de destruction d'autres par- fant même aller le meningophylaxfur le corps cal-
ties du cerveau telles que les nates & ttjles fans que leux, fon feul poids rappelloitles accidens qui dif
les fondions de l'ame ayent été détruites. Il en faut paroiffoient quand ce poids étoit éloigné. Au bout
dire autant des corps cannelés c'eft M. Petit qui a de deux mois, ce malade fut guéri il eut la tête
chafle Vame des corps caunelés, malgré leur ftruâu, en-
tièrementlibre, & ne reffentit pas la moindre incom-
re fingutiere. Où eu donc lefinforium commune?où modité.
eft cette partie dont la bleflure ou la deftru&iqiï em- Voilà donc rame inftallée dans le corps-calleux,
porte neceffairement la ceffation où l'interruption iu(qu'àce qu'ilfurviennequelqu'expériencequi l'en
dès fondions fpirituelles tandis que les autres par- déplace & qui réduife les Phyfiologiftes dans le
ties peuvent être altérées ou détruites, fans que le de ne favou plus où la mettre. En attendant confi- cas
fujet de rayonner ou de fentir ? de la Peyro- dérons combien fes fon&ions tiennent à peu de cho-
nie fait paffer en revue toutes les partiesdu cerveau fe une fibre dérangée une goutte de fang
excepté le corps calleux & il leur donne l'exclu extrava-
fé une légere inflammation une chute
fion par une foule de maladies très-marquées & très- tufion & adieu le jugement, la raifon, &
une con-
dangereufes qui les ont attaquées, fans interrompe toutecet-
te pénétration dont les hommes font fi vains toute
les fonctionsde l'aine c'eft donc felon lui, le corps cette vanitédépendd'un filet bien ou malfdacé ,|Jn
calleux qui eil le lieu du cerveau qu'habite Vamt. ou* mal fain.
Oui, c'eft félon M. de la Peyronie, le corps calleux Après avoiremployétant d'efpace à établir la fpi-
qui eft ce fiége de Vame, qu entre les Philofophes les ritualité & l'immortalité de Vame deux Sentiment
uns ont fuppofé être par-tout & que les autres ont très-capablesd'enorgueillirl"hommeYur fa condition
cherchéen tant d'endroitsparticuliers; & voici com- à venir gu'il nous foitpermis d'employer quelques
ment M. de la Peyronieprocede dans fa démonftra- lignes à 1 humilier fur fa condition préfente
tion. contemplationdes chofès futiles d'où dépendent par la
les
Un payfan perdit par un coup reçu à la tête, Qualités dont il fait plus de cas. Il beau faire
a
» une très-grande cuillerée de la fubfiahce du cer- 1 expérience ne lui laiffe aucun doute fur la
conne-
veau cependant il guérit fans que fa raifon en xion des fonûions de Vame avec l'état & l'organifa-
fut altérée donc l'ame ne réfide pas dans toute l'é- tion du corps il faut qu'il convienne que l'ùnpref-
tendue de la fubilance du cerveau. On a vu des fiori inconfidérée du doigt de la Sage-femme fufS-
rn fujets en qui
la glande pinéale étoit oblitérée on foit pour faire un fot, de Corneille lorfque la boî-
pourrie 'autres qui n'en avoient aucune trace, te oûeufe qui renfermele cerveau & le cervelet,
m tous
cependantjpiiuToientde la raifon donc rame étoit molle comme de la pâte. Nous finirons cet ar-
» n'eft pas dans la glande pinéale. On a les mêmes ticle par quelques obfervationsqu'on trouve dans les
» preuvespour les naies les ttjles l'iaafuradibaalaarra,les mémoires de l'Académie, dans beaucoup d'autan
•» corps cannelés le cervelet je veux dire que ces par- endroits, & qu'on s'attend fans doute à rencontrer
» ties ont été ou détruites, ou attaquéesde maladies ici. Un enfant de deux ans & demi, ayant joiii juf-
» violentes, fans que la raifon en fouffrît plus que ques-là d'une fanté parfaite, commença à tomber en
w de toute autre
maladie donc Vame n'eft pas dans langueur la tête lui groffiflbit peu à-peu
partie». Refte le corps calleux w. On peut voir au bout
de dix-huit mois il ceffa de parler auffi diflinâemeot
ces
dans le mémoire de M. de la Peyronie, toutes les ex- qufil avoit fait il n'apprit plus rien de
périences par lefquelles il prouve que cette partie nouveau;au
contrairetoutes les fâchons de rame s'altérèrent au
du cerveaun"à pu être altérée où détruite, fans que point qull vint à ne plus donner aucun Signe de per-
l'altérationpu la perte de la raifon ne s'en foit fui- ception ni demémoire,non pas même de goût d'odo-
vie nous nous contenterions de rapporteur ici celle rat ni d'oiiie il ntengeoità toute heure, &recevoit
qui nous a le plus fortement afFeôé. Un jeune hom- indifféremment les bons & les mauvais alimens il
me de feize ans fut bleffé d'un coup de pierre au-haut étoit toujourscouche furte dosne pouvant foûtenir
& au-devant du pariétal gai^he l'os fui contus & ni remuerik tête qui étoit devenuefort groffe & fort
lourde; il dormoitpeu, & crioitnuit& jour il avoit reurs &Jd,uneinfom'»epcrpétuclle.Letroificmciour
la refpirationfoible & fréquente, & le poux fort pe- de!ondélire, un de ces coups ^'mftinft
tit, mais réglé;il digéroit alfez bien, avoit le ven- que l'on dit
qui font rechercher aux animaux malades les herbes

1'ouvrit, & va
tre libre, & fut toujours fans fièvre.
Il mourut après deux ans de maladie; M. Littre
le crâne d'un tiers plus grand
qu'une devoir être naturellement, de 1 eau claire
dans le cerveau; l'entonnoir large d'un pouce, &
qui leur font propres lui fit demander à entendre
un petit concert dans fa chambre. Son Medecin n'J
confentitqu'avec beaucoup de peine cependant/m
lui chanta des Cantates de Bernier; dès les presniek
accordsqu'il entendit, fon vifage prit air ferein
profondde deux; la glande pinéale cartilagineufe un
tes yeux furent tranquilles les convulfions
la moelle allongée, moins molle dans fa partie anté- ceffe-
rieur*que le cerveau;le cerveletskirreux, ainfi que rent abfolument il verfa des larmes de plaifir &
la partiepoftérieurede la moelle allongée,& la moel- eut alors pour la Mufique une fenfibilité qu'il n'avoit
jamais éprouvée & qu'il n'éprouva point depus. Il
le dé l'épine & les nerfs qui en Portent,plus petits & fut fans fievre durant tout le concert & dès qu'on
plus mous que coutume. Voyt^ les Mémoires de I eut fmi il retomba dans fon premier état. On
l'Académie armée 170Jypag. S7 année 1741 Hifl. ne
manqua pas de revenir à un remede dont le fuccès
pag. 3 1 année 1 709 Hijl. pag. Il; 6- dans notre Dic- avoit éte fi imprévû & fi heureux. La fièvre & le
tionnaire les articles CERVEAU,CERVELET,MOEL- délire étoient toujours fufpendus pendant les
LE, Entonnoir &c. certs, & la Mufique étoit devenue fi néceffairecon-
La nature des alimens influe tellement fur la conf- malade que la nuit il faifoit chanter & même dan- au
titution du corps, & cette conftitutionfur les fonc- ièr une parente qui le veilloit, & à qui fon affliction
tions de Yame, que cette feule réflexion feroit bien
capable d'effrayerles mères qui donnentleurs enfans ne permettoit guere d'avoir pour fon malade la
complaifance qu'il en exigeoit. Une nuit entr'autres
à nourrir à des inconnues. qu'il n'avoit auprès de lui que fa garde qui
Les impreffions faites fur les organes encore ten- voit qu'un miférable vaudeville il fut obligé ne fa-
dres des enfans, peuvent avoir des fuites fi fâcheu- de
s'en contenter,& en reffentit quelques effets. Enfin
fes, relativementaux tondions de Yame que les pa- dixjours de Mufique le guérirent entierement fans
rens doivent veiller avec foin à cetju'on leur autre fecours qu'une faignée du pié qui fut la fé-
donne aucune terreur panique, de quelquene nature condequ'on lui fît & qui fut Suivie d'une grande
qu'ellelait. évacuation. Voye{ Tarentule.
Mais voici deux autres faits très-propres à démon- M. Dodart rapporte ce fait, après l'avoir vérifié.
trer les effetsde Yame fecr le corps, & réciproquement Il ne prétend pas qu'il puiffe fervir d'exemple ni
les effets du corps fur Yame. Une jeune fille que les dit: de regle mais il eft affez curieux de voir
pofitions naturelles, ou la fëvérité de l'éducation, dans un homme dont la Muficu^toit comment
avoit jettée dans une dévotion outrée tomba dans pour ainf
dire devenue Yame par une longue & continuelle
une efpece de mélancholie relieieui'e. La crainte mal habitude, les concertsontrendu peu à peu aux efprits
raifonnéequ'onlui avoit infpiree du fouverain-Etre leur cours naturel. Il n"y a pas d'apparence qu'un
avoit rempli fon efprit d'idées noires; & la fuppref- Peintre pût être guéri de même par des tableaux
fion de fes règles fut une fuite de la terreur & des la Peinturen'a pas le même pouvoirfur les efp rits,
alarmes habituelles dans lefquelles elle vivoit. L'on & elle ne porteroit pas la même impreffion à Yame.
employainutilement contrecet accidentles emmena- AMEdesBÊTes.( Métaph. ) La queftionqui
gogues les plusefficaces <& les mieux choifis la fup-
preflion dura; elle occafionna des effets.6 fâcheux,
concerne Yame des bêtes ? étoit un fujet aflez digne
d'inquiéterles anciens Plulofophes il ne paraît pour-
que la viedevintbientôt infupportabte¡\ la jeunema- tant pas qu'ils fe foient fort tourmentes fur cetta
lade & elle étoit dans cet état, lorsqu'elle eut le bon- matiere ni que partagésentr'eux fur tant de points
heur de faire connoiffance avecun Eccléftallique d'un différens, ils fe foientfait de la nature de cette art*
caraâere doux & liant, & d'un efprit raifonnable, un prétexte de querelle. Ils ont tous donné dans
qui, partie par la douceurde fa converfation, partie l'opinioncommune, que les brutes (entent & connoif-
par la force de fes raifons, vint à bout de bannir les fent, attribuant feulement à ce principe de connoif
frayeursdont elle «toit obfédée à la réconcilieravec 'fance, plus ou moins de dignité plus ou moins de
la vie, & à lui donner des idées plus faines de la Di- conformitéavec Vam*humaine & peut-être, fe con-
vinité & à peinel'efprit fut-il guéri, que la fuppref- tentant d'envelopperdiverfement fous les favantes
fion cefla que l'embonpointrevint, & que la tnala. ténèbres de leur ftyleénigmatique ce préjugé grof-
de jouitd'une très-bonne fanté quoiquefa manière fier, mais tropnaturel aux hommesque la matière
de vivre fut exactementla même dans les deux états eft capablede penfer.Mais quand les Philofophes
opppfés. Mais comme l'efprit n'eft pas moins fùjet an-
ciensont lauTéen paix certamspréjugéspopulaires
à des rechûtesque le corps; cette fille étant retom- le$ modernes y lignaient leur hardiefle. Defcartes
bée dans fes premièresfrayeurs fuperfH tieufes fon fuivi d'un parti nombreux eft le premier Philofo-
corps retombadans le même dérangement, & la ma- phe qui ait ofé traiter les
ladie fut accompagnéedes. mêmes tymptomesqu'au. car à peine GomefiuisPereira qui le dit quelque
paravant. L'Eccléfiaftique fui vit, pour latirer de-là teins avant lui mérite-t'il qu'on arle ici de lui
la mêmevoie qu'il avoit employée elle lui réuffit, puifqu'il tomba dans cette hypothèfe par un htur
les règles reparurent, &'la faiïté revint. Pendant

r
hafard & que félon Ja judicieufe réflexion de M.
quelquesannées, la vie de cette jeune perfonne fut Bay le, il n'avoît pointtiré cette opinionde fes véri-
une alternative de fupertèition ce de maladie,de re- tables principes. Auffi ne lui fit-on l'honneur ni de
ligion et de fanté. Quand la fuperfütiondominoit, la redouter ni de la fuivr^, pas même de s'en fou-,
les ceflbient & la fanté difparoiflbit lorfque
la rehgion & le bon fens reprenoient le defTus les
i
venir & ce qui peut arriver de plus trifte un
no-
vateur il ne fit point de Celte.
humeurs fuivoientleur cours ordinaire, & la fanté Defcartes eft donc le premier, que la fuitede fes
Tevenoit. profondes méditations ait conduit à nier Yame du
Un Muficien célèbre grand compofiteur fut bites paradoxe auquel il donné dans le monde
attaqué d'une fievre qui ayant toujours augmenté
devint continueavec des redoublemens. Le feptie- dans cette opinionfi/la grandevérité de h diftinc-
°me jour il tomba dans un délireviolent & prefque
continu accompagné de cris de larmes de ter-
tion de Yame & du c qu'il a le premiermife dans
foin plus grand jour, ointe au préjugé qu'on avoit
exemple, ce méchanifme admirable qui tend à con-
.contre l'immatérialité de
des ferver l'équilibre, lorfque nous nous baiffons lorf-
forcé pour ainfi dire à s'y jetter. L'opinion lune une planche étroite, &c.
machines iauvoit deux grandes objeftions que nous marchons fur
l'autre contre la bon- 3 °. Les goûts & les antipathies- naturelles pour
contre l'immortalité deleIV certains objets, qui dans tes enfani précedentle dif
.té de Dieu. Admettez fyftème desautomates, ces cernenïent & la connoiffance & qui quelquefois
deux difficultés difparoiflent mais on ne s'étoit
fond
pas
du dans les personnes formées furmontent tous les ef-
bien d'autres du
apperçu qu'il en venoit obferver paflant mie la forts de la raison, ont leur fondementdans le mécha-
fyftème même. On peut en aient pu dire nifme, & font autant de preuves de l'influence des
Thilofophiede Départes, quoiqu en objets furles mouvemensdu corps humain.
w
les envieux tendoit toute à l'avantage de la reli- 40. On fait combien les
priions dépendentdit
.gion l'hypothèsedes machines en eft une preuve. degré du mouvementdu fang & des impreffionsréci.
qu u
Le Cartéfianifme a toujours triomphé, tant proques que produifent les efprits animaux fur le
.n'a eu en tête que les ames «"érige* d'Anftote l'entremife
fubt1ances incomplètes tirées e la puiffance coeur & fur le cerveau dontl'union par les impref-
que
ade ces fubflan- des nerfs eft fi étroite. On fait comment
la matière pour faire avec elles u,n tout fions du dehors peuvent exciter ces paffions ou les
tiel quLpenfe & qui connoitdans les bêtes. On a fi forti6er en tant qu'elles font de fimples modifica-
1 école,
bien mis en déroute ces belles entités dereproduire tions de la machine. Defcartes dans fon traité des
s'avife de les
que je ne penfe pas qu'on
n'oferoient foûtenir la lumiere Paffions &le P. Malebranche dans fa Morale, expli-
jamais ces fantômes de la ma-
d'un fiecle comme le nôtre & s'il n'y avoit pas de quent d'une maniere fatisfaifante le jeu fecours d'au-
chine à cet égard & comment, fans le
milieu entr'eux &. les automates Cartéfiens on correfpondance& la fympa-
feroit obligé d'admettreceux-ci. Heureufementde- cune penfée par la
thie merveilleufe des nerfs & des mufcles chacune
puis Départes on s'eft apperçùd'un troifieme parti de ces paffions, confidérée commeune émotion tou-
qu'il y avoit à prendre & c'eft depuis ce tems que fiu le vifage un certain ait
le ridicule du fyftème des automates s eft dévelop- te corporelle, répand accompagnée du gefte & du
qui lui eft propre, eft
pé. On en a l'obligation aux idées plus judes qu'on maintiennaturel qui la caraaérife, & produitdans
s'eft faites, depuis quelque tems, du monde intellec-
tuel. On a compris que ce monde doit êtrebeaucoup tout le corps des mouvemens convenablesà fes be-
foins & proportionnésaux objets.
plus étendu qu'on ne croyoit & qu'il renferme bien Il eft aife de voir où doivent aboutir toutes ces
d'autres habitans que les Anges & les ames humât-. réflexions fur le corps humain confidéré comme un
les Phyficiens partout
•nés ample reffource pour automate exiftant indépendammentd'uneame c^eft ou
oh le méchanifme demeure court, en particulier d'un principe de fentiment& d'intelligence
quand il s'al;it d'expliquer les rnouvemens des bru- ce qu'un
que fi nous ne voyons faire aux brutes que de fon orga-
tes. fyftème des aueo- tel automatepourroit exécuteren vertu
En faifant l'expofé du fameux nifation, il n'y a ce fetnble ? aucune raifon qui
tâchons de rien omettre de ce qu'il a de dans
mates ne à iuppofer un principe intelligent
de repréfenter en racourci toutes ? nous porte & à les regarder
tes lpécieux & qui
plus les brutes autrement que comme
raifons diredes peuvent établir ce fyftème. préjugé
{réduisent à ceci c'eft le feul mécha- de pures machines n y ayant alors que le
Elles fe que qui nous faite attacher au mouvementdes bêtes, les
nifme rendant raifon des mouvemens des brutes, penfées qui accompagnenten nous des mou-
l'h pothèfe qui leur donne une ame eft fauffe par rpêmes
qu'il vemens femblables.
cela même qu'elle eft fuperflue. Or c'eff ce Rien ne donne une plus juRe idée des automates
aifé de prouver ,'en fuppofant une fois ce principe Cartéfiens, que la comparaifon employéepar M.
le animal a déjà en lui-même indépen-
que corps Régis de quelques machines hydrauliquesque l'on
damment de l'ame,le principe de ta vie & de fon
mouvement c'eft dequoi l'expérience
nous fournit voit dans 4es grottes & dans les fontaines de certai-
feule force de l'eau
des preuves inconteftables. nes maifons des Grands où la
déterminéepar la difpofitiondes tuyaùx,&par quel-
i°. Il eft certain que l'homme fait un grand nom- diverfes machines. Il
bre d'allions machinalement, c'e!t-à-dire, fans s'en que preffion extérieure remue nerfs; les muf-
appercevoir lui-même & fans avoir la volonté de compare les tuyaux des fontaines aux refforts qui
les faire actions que l'on ne peut attribuer
qu à 1 im- des, les. tendons, &c. font les autres
appartiennentà la machine les efprits font l'eau
nreffion des objets & à une difpofition primitive de qui les remue le cœur eft comme la fource & les
k machine où finfluencede l'une n'a aucunepart; cavitésdu cerveau font les regards. Les objets exté-
De ce nombre font les habitudes corporelles qui rieurs qui par leur préface agiflènt fur les organes
viennent de la réitération fréquente de certaines des fens des bêtes font comme les étrangers qui
aaions à la ptéfence de certains objets ou de l'u- le pié fur
mon des traces que diverfes fenfations ont la*fuite ces entrant dans la grotte,felon qu'ils mettent
certains carreaux difpofés pour cela, font remuer
dans le cerveau ou de la liaifon d'une longue certaines figures s'ils s'approchent d'une Diane
de mouvemens, qu'on aura réitérés louvent dans le
même ordre foit fortuitement fort à deffein. A* elle fuit & fe plonge dans la fontaine; s'ils avan-
cent davantage un Neptune s'approche &
acquifes pac vient
cela fe rapportent toutes les dilpofitionsun les menaceravec fon trident. On peut encore com-
*rait. Un muficien, un joueur de luth, danfeitf bêtes dans ce fyftème, à ces orgues ou
exécutent les mouvemensles plus variés & les plus parer les des
jouent différens aiss., par le feul mouvement
ordonnéstout enfemble d'une maniere très-exaâe dMent les Cartéfiens,une
fans faire la moindre attentionà chacun de ces mou- eaux il y aura de même,
n'intervient quunleulacte organifaùon particulietedans les bêtes,que le Créa-
vemens en particulier:;il détermine à cbanter, teur y aura produite, & qu'il aura diverfementré-
de la volonté par ou il fe ou
glée dans les diverfes efpeces d'animaux, mais tou-
louer un tel air & donne le premier branle aux
«fprits animaux tout le refte fuit régulièrementfans
qu'il y penfe. Rapportez à cela tant d'actions nu-pre-
Somnambules, 6-e. dans
rapport au
du & de l'
but
jours proportionnément aux
de la
objets
confervation
toujours
de
pece. Rien de plus aifé que cela au fu-
par
l'indm-
nantesdes gens diftraits., des
prème ouvrier, à celui qui connoît parfaitement la
tous ces cas les hommes font autant d'automates. difpofition& la nature de tous ces objets qu'il a créés.
3,°. H y a des mouvemens naturels tellement in- L'etabliffement d'une fi jufte correfpondancenedott
volontaires j que nous ne faurions les retentir, par nen
tien ceûtef à fa pommée& à fa <Tnii« tok tous ces phénomène». U faut bien Ce garder d«
les attaquer fur ce qu'ils difent de la ficondité des
Ibis du mouvemeht > des miraculeux kfiets du mé-
chanifme -t de l'en-

le tnerveiueuxinfiniment plus grand que le Créa-


teur de 1 univers pomrreit mettre dans celles qu'il
produirOit. Cette idé* fécondefle prefqu'ùuiiiie dea
poffibilités méchaniquésides combinaifonide 1* fi.
leurt effet» tenirdo gure de du mouvement jointe k celle de la ftgefb
de comme le fore
ici toutes les mer- inexpugnabledu Cartéfianifine. On jw fauroit dira
Tetuep dont vous ayezjamais oui paner en cegenre, oh cela ne mené point; & certainement quiconque
desftatues qui a tantôt-peu confulté l'idée de l'Êtté infiniment
araignéesde même parfait prendrabien garde à ne nier jamais la pof*
des oheaux qui chan- fibUité de quoi que ce Mit, pourvu «pra n'impliqua
teat; un pan qui joue de la pas contrediâion. (
Mais le Cartéfienfe trompe lorfijuepartant d«i
cette poffibilité qu'on lui accorde, il vient argunum*
toutes
ment
Fart qui copie fi' agréable-
la nature. Les ouvragescélèbres de Vulcain
ces trépiés qui dans
em
ter de tette maniéré PuifqueDieu peut produire
dos êtres tels que mes automates, qui nous
de croire qui tes a produits! Les opérations des
brutes, quelqu'admirablesqu'elles nous paroiflênt»1
bloiient avoir appris l'art de leur maître qui travail- peuvent être le réfultat d'une combinait. de ref-
loient auprès de lui font une forte de merveilleux forts d'ua certain arrangement d'organes, d'uno
certaine application prêche des lois générales da
qui Padmiroientfi fort mouvement application que l'art divin eft capable
de concevoir ÛC de produire donc il ne faut point.

de
apparemment que les
Voici donc comme
nos jours.
cartéfiens rai-
forment. Réunifiez tout 1 art et tous les mouvemens
ces différentesmachinesdans une feu-
le, ce ne fera encoreque l'an humain jugez ce que
Produira Part divin. Remarquez qu'il ne s'agit pas
attribuer aux bêtes un principe qui penfe Se qui
fent puifquetout peut s expliquer fans ce principes
donc il faut conclure qu'ellesfont de pures machm
n es. On ferabienalorsde lui nier cette eonféouence^
& de lui dire Nous avons certitude quil y a «uns les
bêtes un Principe qui penfe fit qui fent tout ce qu«
l'une ataclrine en idée «pe Dteupourroitproduire
le coups de ranimât eMJÊmitemblenxtnt une ma- nous leur voyons faite cipe
conduit & un tel
fommes fondés le leur attribuer, malgré
à
t
chine composée de plus déliés donc nous
que ne feroieut ceux de la machineartificielle oh la polfibilkécontraire qu'on nous oppofe. Remar*
nous fuppofon» que fe réuniroit toute l'induftrie ré* mien qu'il t'agit ici d'une queftiois défait (avoir
entre tant d'autres que nous a dans le» bêles un tel principe exiâe ou n'exifi»
bons vues jufqu'ics. Il s'agit donc de favoir fi le point Nous voyons les aâions des bêtes,il s'agit de
corps de l'animaiétant, fans cotnparaifon au-deflus
de ce quéferoit cette machine, par la déltcatefle
la vanité, l'arrangement la compofitionde fes
Cota, nous ne pouvons pas juger, en rationnant du
r découvrir quelle en eft la caufe 8c nous fommes
aftraints ici à la même manierede raifonnerdont les
Phyficiens fe fervent dans la recherche des,caufe*
namrcUct & que les Hiftoriens employait quand
plus petit au plus grand, que ion Organisation peut ils veulent s'aflûrerde certaineévenemens.Les mê-
«taofer cette variété de mouvemens réguliers que mes principesqui nous conduisentà la certitude fur.
nous Voyons faire Il l'animal Se fi quoique nous les queftiora de ce genre, doivent nous déterminée,
m'ayons pa« beaucoup près là- Wus une connoif- dans cetle-rî. •
fance eU&e, nous ne fommes pas en droitde juger La premièrerelie, c'eft que Dieu
qu'elle renferme affez d'art pour produire tous ces troniper. Voici la Seconde la liaifon d'us^mtod nom*
mets, De toutiîek le Carmien conclut querien ne bre d'apparences ou d'effets réunis avec june caufe
mous oblige d'admettre dans les bêtes une «m ou! «mi les explique prouve l'eaoftenccde cette caufe*
fooit hors d'oeuvre, puisqueMutes les «idlons des li la caule fuppoieeexplique tons les phénopsenes
animaux ont pour dernière fin la confervation da
commeautant de lignes dans un centrecommun a
âinutÙe, d'agir par tes plus amples voies, dé pro- nous ne pouvon» imaginerd'autre principe qui ren-
portionner fexcellence ce te nombre des moyen» à de raifon de tous ces phénomènes, que celui-là, noa»
fin; que par conféquent Dieu devons tenirpour indubitablel'exiuencede ce pm»
n'aura employé que des lois cipe. Voilà te point fixa decertitudeau-delà duouel
tretieo de la machine fit qu'il aura mis e« «lBe-mê- l'efprit humain ae fauroit aller car il eâùnpo£ybfo
me, ce non hors d'elle, le principe de fa conferva-
tion 8c de toutes les opérationsqui y tendent; Voilà
le plaidoyer des Cartéfiens fini voyons ce qu'où y
raifon fuffifante d'un côté, & qull n'y eu a
l'autre. Si nousnous
de
que notre efprit demeureen fufpens lorfoyily •

Dieu qui- nous trompe puifqu'il non» afiitta de


h mets en fait que fi l'on veut raifonnerfur t'ex- telle manière, & qu'il ne nous a point donoé d'au-
périenct, on démonte les machines cartéfiennes; «tre moyen de parvenir àla ce^fituas fus depnrdlf fu*
Se que pofant pour fondement les aâions que nous jets. Si les bêtes
voyons faire aux bêtes, on peut aller de trompe-.cetargumeinteftlecoupfatàlàl'hyiioîbefe
ce en conféquence, en ftdvant tes règles de la plus des machines. ^v -“>.
,<-i;c:t
éxaâe Logique,; jufqu'è démontrer qu'it y a dans Âvouoos*le d'abord fi Dieu peut rtire une sna-
les bêtes un principeimmatériel lequel eftcaufede (hinequi,parla feule difpofition de fe»refforts,essé-
ces aôions. D'abordil ne faut pas chicaner tes Car. cjutetoutes les aâions furprenantesque l'on admira
téftensfur ta poifibUitéd'ua ffléchaniline qui prôdui* dans un chien ou dam un nage, il peut former d'au»
imiteront parfeùamaot toutes les
*eùons&mtem*aea;

peflibles défigures
tàens de nwuveinaat.
vair
voir détennina-
égalant
cud^âip^uoiis, que celle des degrés du plus
fledu nains qai ne changent rien dan* le pays du ne parlent pas
vois paiparoù les Cartéfiem peu-
tes n'ont point » cernée lui univer^Ues
d«» idées
sstésrftoidlcs llspeurentWttVerentre le cas du qu'elles ae raifonneméns^/trairsy
mjchaaifiiwdes bêtés qu'ils défendent,& lecasinu- prouve qu'elles cela
riraSëa^ tjantfonneroittous les hommesen auto- ont un lentement d'elles-mêmes fie
un intérêt propre Çui eft te principe & le but do
fôbq^tt y ait^Pantresàatdligeaces au monde que leurs aéions tous tendentà leur
Rite 8c «{prit, utilité, à leur bien-êtjre, .Pour
peu qu'on fe donne la peine dVBferverleurs allures,
comment m'ypreadrois-fepowlui prouver que ces il paroît œanifeftement une certaine entre
hommesqu'il voitne font pas. des automates ? fe-Je celles denilmeefpece, & quelquefois même entre
les espècesdntërentes
rois d'abord marcher devant moi fies 3«ux principes
i°. Dieu ne peut tromper 14 on d'une !on- agir de concert concourir au même deflein elles
gue chaîne d'apparences avec une caufe qui expli- ont une lès hommes témoin
les chevaux, les chiens,!#c 6à les dreflie^ Ils ap-
que parfaitementces apparences»& qui feule me les
caufe. La pure prennent'; on leur commande, ils obéuTént; on les
paffihuise' ne prouve non ici, puifquequi dit pofubi- menace Usparoiflentcraindre on les ca^
lité qu'une chofefoitde telle We en reffent lieur tour. Bien plus, car il faut mettre ici
tons pd&hUité ale pour la manière oppofée. Vous à l'écart les merveilles de rinflLoâ,
nous voyant ces
animauxfaire des aâionsïpontanées, oùpairoît une
n'aueguexqu3lefr.poffibleqneDieu ak fabriquédes
machinesiedblables au corps- huinain4 par les image de raifon K de liberté d'autant plus qu'elles
feuleskw duméchanifme BitKtefoat, «"entretiendront font moins whiforasss,plus diverfifiées plus fiogu»
fwvis» écriront des lieres moins prévues, accommodéesvu le champ
avec moi » feront dea diftoiucs à l'occafioa préfente, gak
livres bien raifimnés.Ce fera, Dieu dans ce cas qui»
ayant toutes les ïdéeat que le rç «m» l'occafion des.
stoavemens divers de ces êtres que le crois intelu-
gens comme moi fera ioüer les ïgû'qïUdé certains
j, dites-vous la jource de$
vous & pour moi voilàojfirent
automates t pour m'imprimerces idéesà leur occa- phénomènesaue vous les bêtes. Et moi j'ai
ion U qui exécutera tout cela lui feul par les lois idée claire d une autre caufe f ai ridée d'un prin»
du méchamûne.J'accorde que tout cela eft poffible
iikaàsconiparezunpeuvotreâippoûtionaveclaniien-
ne. Vous attribue*, tout ce que je vois à un mécha-
cipe
très-dutinâsavec tous les phénomènesen pu
je vois que M principe a des rapports

& qu'il explimie & réunit univerfellement tous cesIl


iBsfeîB vous eft parfaitement inconnu phénomènes.Je vois quemon omt, en qualitéde prin-
vous iuppofezme caufedont vous ae voyei afluré- cipe fenfitif, produit mule aâions&remuemoncorps
nempoàitlauaHbnavec aucun des effets &qui ne en mille manières, toutes pareilles à ceUes dont les
mid raifw £aucune des apparences «m je trouve bêtes remuent le leur dans des cireonûancesfembk-
d'abord uae caufedont j'ai ridée une mes qui réu- blés. Pofez un tel principe dans les bêtes, je vois la
raifon êc la caufe de tous les mouvements qu'elles
c'elt 'ufesB j»n»lembbUe à la mienne.Je fai que je fais font pour la confervationde leur machine je vois
mitascotoh-es&@&omextérieureii que je vois faire pourquoi le chien retire fa patte quand le feu le brut-
au» attm» hoàmes- » pat la 'ou d'une <mt qui le, pourquoiil criequand on le nappe, Gre. 6tez
je n'appercoisplus de rouan, ni de caufe
ua corjK doÉt elle le
feafe, qui rpifon»©, qui & des idées «juiei unie à
commeil lui plaît les nto»-
veeiem. tjiffl*ïaironmabiem'expliquedont cllai-
unique 4t fimple de tout cela. l'en conclus qu'il v a
dans les bêtesun principe de fentiment, jpuifqueOieu
Nateasdesopérattoiaspareilles que je vois, faire à n'eil point trompeur.,le qu'il (croit trompeur, au cas
<k» coups humainsqui m'environnent. lieu conclus que les bétes Ment de pures machines,puisqu'ilme
qu'ils font unis comme le tmtïti à des ornes raifonaa- repréfenfeeroitune multitude de phénomènes d'oa
hïm. Voilà un principedont j'ai l'idéequi réunit &s. résulte necêâairement dans mon elprit l'idée d'une
qui lO^mpê avec une parfeite clarté les phénomc- caufe qui ne feroit point donc nous
lies innombrables que la vois. montrentdireôementl'exiôence d'une am$ imelli-
&* pure poffibiutéd'une autre caufe dont vous ne
me donna. point
imconcevsibk &
» votre médsatiifeie poffiW«,
qui ne m'expliqpw aucun des
d'un principe immatérieldans les bêtes-
Mais il faut pouffer plus loin ce raStenement9 ponr
mais
effets que )• vois ne m'empêcherajamaisd'aiiniaer en mieux comprendretome la ferce.Suppo.foasdans
rexifteoce d'nne «mt. psifoamatie qui me les expli- les bêtes, fi vous le voulUt «nedifpounonde la ma-
que ni <k' croire fetnement que les hommes avec chine d'ou naiâeat toutes leurs opérations farpro»
qui je commerce, ne font pas de purs automates. Et JVMUes croyoas digne de ta fagefle divina
prenez-y prde, ma croyance cLf une certitude par- de produira «ne machinéqui puifle fe ccmferver elie»
mm9- punifaVlte roule fur cet autre principe évi- même & qui ait »»-<Wan* d'elle en vert» de fan,
dent que Dieu ne fauroit tromper & fi ce que le vemei» qui tendent kh conferver je demande à
pi«edi pour des hommes comme moi n'étoienî
mèX& que des automates, il me uoaipçroit j il ie-'
arrangement de raiforts ? pourquoi tous ces orga- y a-t-il quelque proportion entre la délicateffe la
nes femblables à ceux de nos fens ? pourquoi ces variété, la multiplicitédes organes des animaux &
yeux, ces oreilles, ces narines, ce cerveau? c'eft les ufages que nous en tirons, que même nous ne
dites-vous, afin de régler les mouvemens de l'auto- tirons que d'un petit nombre d'efpeces, & encore
mate fur les impteffions diverfesdescorps extérieurs: de la plus petite partie de chaque efpece? L'horloge
le but de tout cela c'eft la confervationmême de la a un but diftinct d'elle même mais regardez bien
machine.Mais encore je vous prie à quoi bon dans les animaux, fuivez leurs mouvemens voyez les
l'univers des machinesqui fe confervent elles-mê- dans leur naturel, lorfque l'induftrie des hommes ne
mes? Ce n'eft point à nous, dites-vous, de pénétrer les contraint. en rien, ôa ne les aflujettit point à no»
les vues du Créateur & d'affigner les fins qu'il fe befoins & à nos caprices vous n'y remarquez d'au-
propofedans chacun de fes ouvrages. Mais s'il nous tre vûe que leur propre confervation.Mais qu'enten.
les découvre ces vûes par des indices affez parlans, dez-vous par leur confervation? en-ce celle de la
n'eft-il pas raifonnablede les rcconnoître ? Quoi machine ? Votre réponfe ne Satisfait point la pure
n'ai-je pas raifon de dire que l'oreille eft faite pour matieren'eu point la fin à elle-même encore moins
oüir, & les yeux pour voir que les fruits qui naif- le peut-on dire d'une portion de matiere organifée;
fent du fein de la terre font deftinés à nourrir l'hom- l'arrangement d'un tout matériel a pour but autre
me que l'air cil néceffaire à l'entretien de fa vie, chofe que ce tout la confervation de la machine
puifq ue la circulationdu fana ne fe feroit point fans de la bête ,.quand fon principe(* trouvcroit dans la
cela ? Nierez-vous quêtes différentes parties du corps machinemême feroit moyen & non fin plus il y
animal foient faites par le Créateur pour fufage que auroit de fine méchanique dans tout cela plus j'y
l'expérience indique ? Si vous lé" niez, vous donnez découvriroisd'art, & plus je (crois obligé de recou-
gain de caufe aux athées. rir à quelque chofehorsde la machine, c*cft-à-dirc,
Je vais plus avant les organes de nof fens, qu'un à un être fimple,po ur qui cet arrangementftft fait,
art fi fage, qu'une main fi induftrieufe a façonnés., & auquel la machine entière eût un rapport d'uti-
ont -ils d'autres fins dans l'intention du Créateur lité. C'eft ainfi que les idées de la fagefle & de la
que les fenfations mêmes qui s'excitent dans notre véracité de Dieu nous mènent de concert à cette
ame par leur moyen ? Doutera-t-onque notre corps conclufion générale que nous pouvons deformais
ne foit fait pour notre ame pour être à fon égard regarder comme certaine. II y a une ame dans les
un principe de fenfation & un initrumentd'action ? bêtes, c'eft-à-dire un principe immatérieluni à leur
Et fi cela eft vrai des hommes pourquoi ne le fe- machine fait pour elle, comme elle eft faite pour
roit-il pas des animaux ? Dans la machine des ani- lui, qui reçoit à fon occafion différentes fenfations,
maux, nous découvronsun but très-fage,très-digne & qtu leur fait faire ces avions qui nous furpren-
de Dieu, but vérifié par notre expériencedans des nent, par les diverfes directions qu elle imprime à la
cas femblables;c'eft de s'unir à un principe imma- force mouvante dans la machine.
tériel, & d'être pour lui fource de perception& inf Nous avons conduit notre recherche jufqu'à l'e-
trument d'avion voilà une unité de but, auquel fe xiftence avérée de l'ame des bêtes, c'eft-à-dire, d'un
rapporte cette combinaifon prodigieufe de refforts principe immatérieljoint à leur machine. Si cette
qui compofentle corps organifé ôtez ce but, niez ame n étoit pas fpirituelle nous ne pourrions nous
ce principe immaténel fentant par la machine, apurer fi la nôtre l'eft puifque le privilége de la
agiffant fur la machine, & tendant fans ceffe par fon raifon & toutes les autres facultés de l'ame humai..
propre intérêt à la eonferver, le ne vois plus aucun ne, ne font pas plus incompatiblesavec l'idée de la
but d'un fi admirable ouvrage. Cette machinedoit pure matiere, que t'eu la fimplc fcnfation & qu'il y
être faite pour quelque fin diftincte d'elle car elle a plus loin de la matiererafinée fubtilifée mife dans
n'eft point pour elle-même ndn plusque les roues quelque arrangementque ce puîné être, à la fimple
de l'horloge ne font point faites pour l'horloge. Ne

nement..
perceptiond'un objet, qu'il n'y a de cette percep-
répliquez pas, que comme l'horloge efl conftruite tion fimple & dire !te aux actes réfléchis & au raifon-
pour marquer les heures,& qu'ainu fon ufage eft de
fournir aux hommes une }une mefure du tems, il en
eft de mêmé des bêtes que ce font les machines que
D'abord il y a une diftinction effentielle entre
raifon humaine & celle des brutes. Quoique 1 pw*
k
le Créateur a devinées à 1'ufage de l'homme. Il y jugé commun aille à leur donner quelque degré de
auroit en cela une grande erreur car il faut foigneu- raifon, il n'a point été jusqu'à les égaler aux hom--
féinentdiftinguer les ufages aeceffoires & pour ainfi mes. La raifon des brutes n agit que fur de petits ob-
dire étrangers des chofes d'avec leur fin naturelle jets, & agit très-foiblement cette raifon ne s'appli-
& principale. Combien d'animaux brutes dont que point à toutes fortes d'objets comme la nôtre.
l'homme ne tire aucun ufage, comme les bêtes fé- Ùame des brutes fera donc une fubflance qui penfc
roces, les infettes tous ces petitsêtres vivans dont mais le fonds de fa penfée fera beaucoup plus étroit «
l'air l'eau, & prefquetous les corps font peuplés 1 que celui de Yamt humaine. Elle aura l'idée des ob-
Les animaux qui fervent l'homme, ne le font que jets corporelsqui ont quelquerelation d'utilité avec
par accident; c'eft lui qui les domgte » quiles appri fon corps: mais elle n aura point d'idées fpirftuelle»
voife, qui les dreSe qui les tourne adroitement à & abilraites elle ne fera point fùfceptiblc de l'idée
fes ufages. 'Nous nous fervons des chiens, des che- d'un Dieu d'une religion, du bien & du mat mo-
vaux, en les appliquant avec art à nos besoins, rat, ni de toutes ceUes qui font fi bien liées avec
comme nous nous fervons du vent pour poufferles celles- là qu'une intelligence capable de recevoir
vaiffeaux & pour faire aller les moulins. On fe mé- les unes eft néceffairemeïit fufceptible des autres.
prendroitfort de croire que fufage naturel du vent Vont* de la but ne renfermera point non plus ces
& le but principal que Dieu fe propose en produi- notions & ces principes fur lesquels on bâtît les
fant ee météore foit de faire tourner les moulins feiences & les arts. Voilà beaucoup de propriétés
& de faciliter la courfe des vaiffeaux & l'on aura ,de l'ame humaine qui ananquent à celle de la bête
beaucoup mieux rencontré,fi l'on dit que les vents mais qui nous garantit ce défait ? l'expérience avec
font dermes à purifier & à rafraîchirl'air. Appli. quelque foin que l'on obfcrve les bêtes de quelque
quons ceci à notre fujet. Une horloge eft faite pour côté qu'on les tourne aucune de leurs actions ne
montrer les heures, & n'eft faite que pour cela nous découvrela moindre trace de ces idées dont je
toutes les différentes pièces qui la compofent font viens de parler; je dis même celles de leurs actions
neceffaires à ce but, & y concourent toutes mais qui marquent le plus de fubtilité& de flneffe,&
qui paroinent plus raifonnées. A s'en tenir à l'expér gences, an-deflbus de l'ame humaine une efpece
rience, on eft donc en droit de leur refufer toutes d'efprit plus borné qu'elle, & qui ne lui reffemble-
ces propriétés de l'ame humaine. Direz-vousavec roit pourtant que par la faculté de fentir un efprit
Bayle que de ce que l'orne des bruns empoisonnée qui n'auroit que cette faculté fans avoir l'autre qui
qu elle etl dans certains organes, ne mamfcfte pas ne feroit capable que d'idées indiftindes ou de per-
telles & telles facuttés, telles & telles idées, il ne ceptions Cet efprit ayant des bornesbeau.
s'enfuit point du tout qu'elle ne foit fufceptiblede coup plus étroites que l'ame humaine, en fera éf-
ces idées, & qu'elle n ait pas ces facultés parce fentiellementou fpecuiquementdiftinft. Son aâivi-
que c'eft peut-êtrel'organifationde la machinequi té fera reflerrée à proportion de fon intelligence
les voile & les enveloppe ? A ce ridicule pttu-Stre comme celle-ci fe bornera aux perfections confu-
dont le bon fens s'irrite voici une réponfe décifive. fes, celle-là ne confiRera que dans des defirs con-
C'eft une chofe directement oppoféeà la nature d'un fus qui feront relatifs à ces perceptions. Il n'aura
Dieu bon & fage & contraire à l'ordre qu'il fuit que quelques traits de l'ame humaine il fera fon
invariablement de donner à la créature certaines portrait en raccourci. L'ame du brutes, felon que je
facultés & de ne lui en permettre pas l'exercice me la figure, apperçoit les objets par fenfation elle
fur-tout fi ces facultés en fe déployant peuvent ne réfléchit potnt elle n'a point d'idée diflinîte
contribuer à la gloire du Créateur & au bonheurde elle n'a qu'une idée confufe du corps. Mais qu'il y
la créature. Voici un principeévidemmentcontenu, a de différence entre les idées corporellesque la fen-
dans l'idée d'un Dieu fouverainementbon & fouve- fation nous fait naître & celles. quela bete reçoit
rainement fagc c'eft que les intelligences qu'il a par la mêmesvoie Les fens font bien paffer dans
créées dans quelque ordre qu'il les place, à quel- notre ame l'idée des corps mais notre ame ayant
que œconomiequ'il lui plaife de les foûmettre ( je outre cela une faculté fupérieure à celle des fens
parlc d'une œconomie durable & réglée felon les rend cette idée toute autre que les fens ne la lui
lois générales de la nature ) foient en état de le glo- dpnnent. Par exemple, je vois un arbre, une bête
rifier autant que leur nature les en rend capables le voit aufiï mais ma perception eft toute différen-
& foient en même tems mifes à portée d'acquérirle te de la fienne. Dans ce qui dépenduniquementdes
bonheur dont cette nature eft fufceptible. De -là il fens, t peutf-êtwque tout eft égal entre elle & moi
fuit qu'il répugneà la fagefle& à la bonté de Dieu j'ai cependantune perceptionqu'ellen'a pas pour-
de foûmettredes créatures à aucune œconomie qui quoi ? parce que j'ai le pouvoir de réfléchirfur l'ob-
ne leur permette de déployer que les moins nobles jet que me préfente ma fenfation. Dès que j'ai vu un
de leurs tacultés qui leur rende inutiles celles qui ieul arbre, j'ai l'idée abstraite d'arbre en général,
font les plus nobles, & par confequent les empê- qui eft féparéedans mon efprit decelle d'une plante,
che de tendre au plus haut point de félicité ait elles de celle d'un cheval & d'une maifon. Cette vue que
puiflfent atteindre. Telle feroit une œconomie qui l'entendementfe forme d'un objet auquel la fenfa-
bornerait à de fimples tentations des créatures fuf tion l'applique eft le principe de tout raifonnement,
ceptibles de raisonnement & d'idées claires, & qui qui fuppofe rétlexion vûe diftincTe idées abftrai-
les priverait de cette espèce de bonheur que procu- tes des objets par où l'on voit les rapports & les
rent les connoiflances évidentes & les opérations différences & qui mettent dans chaque objet une
libres & raifonnables pour les réduire aux feuls efpece d'unité. Nous croyons devoir aux fens des
plaifirs des fens. Or l'ame des brutes fuppofé qu'elle connoiffances qui dépendentd'un principebien plus
ne différât point effentiellement de l'ame humaine noble je veux dire de l'intelligencequi distingue
tèroit dans le cas de cet affujétiffement forcé qui qui réunit qui compare qui fournit cette vûe de
répugne à la bonté & à la fageffe du Créateur, & difcrétion ou de discernement. Dépouillons donc
qui ei1 directementcontraire aux lois de l'ordre.C'en hardiment la bête des privilèges qu'elle avoit ufur-
eft aflèz pour nous convaincre que Vame des brutes pés dans notre imagination. ne ame purementfen-
n'ayant comme l'expérience le montre aucune fitive eft bornée dans (on acfmté comme elle Xeft
connoiffance de la divinité, aucun principe de reli- dans fon intelligence elle ne réfléchit point elle
Spn, aucunes notions du bien & du mal moral
ftit point ne raifonne pomt à proprement cafter,
elle ne
fufceptible de ces notions. Sous cette ex- choifit point non plus elle n'eft capable ni de ver-
clufion eft comprime celle d'un nombre infini d'idées tus ni de vices, ni de progrès at es que ceux que
& de propriétés{pirituelles. Mais fi elle M'en: pas la produifentles impreffions & lesynahitudesmachina·
même que celle des hommes quelle éfi donc fa na- les. il n'y a pour elle ni paffé nyavenir elle fe con-
ture Voici ce qu'on peut conjecturerde plus raifon- tente de fentir & d'agir & fi fes actions femblentlui
nable fur ce tiujet ce qui foit moins expoféaux em- fuppofer toutes les propriétésque je lui refufe, il faut
barraisqui peuvent naître d'ailleurs. chargeurla pure méchaniquedes organesde ces trom-
Je me repréfenterame des hius comme une fubf- peuses apparences.
tance immatérielle& intelligente mais de quelle En réuniCant le méchanifme avec l'aâion d'un
efpece ? Ce doit être ce Semble, un principe aaif principeimmatériel &foi-mouvant dès-lors la gran-
qui a des fenfations, ic qui n'a que cela. Notre ame de difficulté s'aâqiblit, & les actions raifonnées des
h dans elle-même,outre ton activitéetfentielle,deux brutes peuvent très-bien fe réduire à un principe
facultés qui fournirent à cette aôivitë la matièrefur fenfitif joint avec un corps organifé. Dans liiypo-
laquelle elle s'exerce. L'une, c'eft la faculté de for- thefe de Defcartes, le méchanifme ne tend qu à la
mer des idées claires & diminues fur lefqvelles le conservationde la machine mais le but & l'ufage
principe aârif ou la volonté agit d'une maniere qui de cette machineeu inexpliqua'ble,la pure matiere
s'appelleréflexion jugement raifonmmtm choix li- ne pouvant être fa propre fn, fie l'arrangement le
Il, l'autre c'eft la faculté de fentir qui confuto plus induiïrieuxd'un tout matériel ayant néccifiàîro
dans la perception d'une infinité de petites idées in- ment de fa confervationd'autre raifon que lui-même.
volontaires qui fe fuccedismt rapidement l'une à D'ailleursde cette réaôionde la machine je veux
t'autre, que l'ame ne dtfceme point mais dont les dire de ces mouvemensexcités chez elle, en con-
différentes fucceffions lui plaifent ou lui déplaifent, féquence de Kmpreflïon des corps extérieurs, on
& à l'occafion defquelles le principe anif ne fe dé- n'en peut donner aucune caufe naturelle ni finale»
ployé que par defirs confus. Ces deux facultés pa- Par exemple ? pour expliquer commentles jbetçs
roifient indépendantes l'une de l'autre qui nous cherchentl'aliment qui leur cil propre, fuffit-il de
empêcheroit de fuppofer dans l'échelle des intelli- dire, que le picotement caufé par certain fuc acre
aux nerfs de l'ellomac d'un chien, étant tranfmis au entende des Cons harmonieux, &c. cet enfant n'cil-il
cerveau, l'oblige de s'ouvrir vers les endroits les pas un agent aveugle par rapport à la machine ? Il
plus convenables pour'fairecouler les efprits dans en ignore parfaitementla difpofition il ne fait com-
les mufcles des jambes d'où fuit le traniport de la ment & par quelles lois arrivent tous ces effets qui le
"TBSchine du chien vers la viandequ'onluioffre?Je ne furprennent;cependantil eft la caufe de ces mouve-
voispoint de raifon phyfique qui montre que l'ébran- mens en touchant un feul reffort il a fait jouer toute
lement de ce nerftranfmis juf4u'aucerveaudoit faire la machine il eft la force mouvantequi lui donne le
refluer les efprits animauxdans les mufcles qui pro- branle. Le méchanifme eft l'affaire de l'ouvrier qui
duifent ce tranfportutileà la machine.Quelle force a inventé cette machinepour le divertir; ce mécha-
pouffe ces efprits précifémentde ce côté-là ? Quand nifme que l'enfant ignore eft fait pour lui, & c'eft
on auroit découvert la raifon phyfique qui produit lui qui le fait agir fans le favoir. Voilà làme des W>
un tel effef*t on en chercheroit inutilementla caufe tes mais l'exemple eft imparfait il faut fuppofer
finale. La machine infenfible n'a aucun intérêt, puif- qu'il y ait quelquechofe à ce retiort d'oit dépend le
qu'elle n'efl fufceptible d'aucun bonheur; rien, à jeu de la machine» qui attire l'enfant,qui lui plaît Se
proprementparler, ne peut êtreutile pour elle. qui l'engage à le toucher. Il faut fuppofer que l'en-
Il en eft tout autrement dans l'hypothèsedu mé- fant s'avançant dans une grote, à peine .t-il ap-
chanifme réuni avec un principe feafitif elle eft pu fon pié fur un certainendroit où.ctl un reffort,
fondée fur une utilité réelle, je veux dire, fur celle qu il paroit un Neptune qui vient le menacer avec
du principe fenfitif, qui n'exifteroit point s'il n'y Ion trident qu'effrayé de cette apparition il fuit
a voit point de machineà laquelleil fut uni. Ce prin- vers un endroit où un autre reffort étant preffé
cipe étant acHf il a lepouvoirde remuerlês refforts faffe Survenir une figure plus agréable, ou falfe dif
de cette machine, le Créateur les difpofe demanie- paraître la première. Vous voyez que l'enfant con-
re qu'il les puiffe remuer utilement pour fon bon- tribue à ceci, comme un agent aveugle, dont l'acA
heur, l'ayant coallruit avec tant d'art que d'un cd- tivité eft déterminée par 1 impreffion agréable ou
té les mouvemensqui produifentdansl'ame des feu- effrayanteque lui caufentcertams objets. Vantede la
timftis agréablestendent à conferver la machine bête eft de même, & de-là ce merveilleux concert
fource de ces fentimens;& que d'un autre côté les entre l'impreffion des objets &les mouvemensqu'elle
defirs de l'ame qui répondentà ces fentimens, pro- fait à leur occafion. Tout ce que ces mouvemens
duifent dans la machine des mouvemensinfenfibles, ont de fage & de régulier eft fur le comptè^ie l'in-
lefquels eh vertu Je l'îiannonicqui y règne, tendent telligence fuprème qui a prodduit la machine par
à leur tour à la conserver en bon état, afin d'en ti- des vues dignes de fa fageffe & de fa bonté. L'ame
rer pour l'ame des fondations agréables. La eaufe eft le but de la machine elle en eft la force mou-
phyfique de ces mouvemensde l'animal fi fagement vante réglée par le méchanifme elle le regle à fon
proportionnésaux impreffions des objets, c'eft l'ac- tour. Il en eft ainfi de l'homme à certains égards,
tivité de rameelle-même,qui a la pui1fancede mou. dans toutes les actions ou d'habitude ou d'inuina
voir les corps elle dirige & modifiefon activitécon- il n'agit que comme principe fenfitif, il n'eft qua
formément aux diverfes fenfations qu'excitent en force mouvante brufqtrement déterminéepar la fen-
elle certaines impreffions externes, des qu'elle y eft fation ce que l'hommeeft à certains égards, les bê-
involontairement appliquée impreffions qui ielon tes le font en tout; & peut-êtreque fi dans l'homme
qu'elles font agréablesou affligeantes pour fame le principeintelligent& raifonnableétoit éteint, on
font avantageufes ou nuifibles à la machine. D'autre n'y verroit pas moinsdemouvemensraifonnés,pour
côté à cette force, toute aveuglequ'elle eft fe trou- ce qui regardeles biens du corps ou, ce qui revient
ve foûmis un initrument fi artritementfabriqué, que à la même 8ofe, pour l'utilité du principe fenfitif
d'une telle fuite d'impreffions que fait fur lui cette qui refteroit feul que l'on n'en remarque dans les
force aveugle réfultent des mouvemenségalement brutes.
réguliers& utiles à cet agent. Si Yamt dei bitts eut immatérielle, dit-on, fi c'eft
Ainfi tout fe lie & fe foùtient l'ame en tant que un efprit comme notre hypothefe le fuppofe, elleeft
principe fenfitif eft foûmife à un méchanifme qui donc immortelle & vous devez nécefiairementlui
lui tranfmetd'une certaine manierel'impreffiondes accorder le privilège de l'immortalité,commeun
objets du dehors en tant que principe aâif, elle apanage infeparable de la fpiritualitéde fa nature.
préfide elle-même à un autre méchanifme qui lui eft Soit que vous admettiezcette conséquence,foit que
lubordonné, & qui n'étant pour elle qu'instrument vous preniez le parti de la nier; vous vous jette%
d'avion met dans cette action toute la régularité dans un terrible embarras.L'immortalitéde l'amedu
néceffaire. L'ame de la bête étant aâive & fenfitive bêtts cft une opinion trop choquante & trop ridicule
tout enfemble, réglant fon action fur fon fentiment, aux yeux de la raifon même, quand elle ne feroit
& trouvant dans la difpofition de fa machine & de pas profcritepar une autorité fupérieure pour l'ofer
quoi fentir agréablement, & de quoi exécuterutile- foûtenirférieufement.Vous voilà donc réduit nier
ment, & pour elle & pour le bien des autres parties la conféquence& à foûtenirque tout être immaté-
de l'univers eit le lien de ce double méchanifme riel n'eu pas immortel: mais des-lors vous anéan*
elle en eil la raifon & la caufe anale dans l'intention tiffez une des plus grandes preuves que la raifon
du Créateur. fourniffe pour l'immortalitéde rame. Voici comme
Mais pour mieux expliquerma penfée, fuppofons l'on a coutumede prouverce dogme l'amenemeure
un de ces chef-d'œuvresde la méchaniqueoù divers pas avec le corps, parcequ 'elle n'eft pas corps
poids & divers reflbrtsfont fi induftrieufementajuf- parce qu'elle n'eti pas divinble comme lui, parce
tés, qu'au moindremouvementqu'on lui donne, il qu'elle n'eu pas un tout tel que le corps humain qui
produitles effets les plus furprehans& les plus agréa- puiffe périx par le dérangementou la réparation des
Eles à la vue commevous diriez unede ces machi- partiesqui le compofent.Cet argument n'eft folide
nes hydrauliquesdont parle M. Régis, unede ces qu'au cas que le principe fur lequel il roule le foit
merveilleufeshorloges, un de ces tableaux mou* ïuffi lavoir que tout ce qui cft immatériel eft im-
vans, une de ces perspectives animées fuppofons mortel, & qu'aucunefubftance n'eft anéantie mais
qu'on dife à un enfant de preffer un reffort ou de
tourner une manivelle, & qu'audi-tôt on appercoi- la Ipirinialité de Vam* des bétts ruine les preuves de
ve des décorationsfuperbes & des paysages rians l'immortalité de l'ame humaine. Cela ferait bon fi
qu'on voyeremuer& danfer plufkurs figuresqu'oa
de l'ame humaine mais il n'en cil pas ainfi. La je ne cetferai jamais d'êtite, &d'être heureux:
parfaite certitude que nous avons de l'immortalité L 'objection prife des4foufFrancesdes bêtes, efl la
de nos âmes ne fe fonde que fur ce que Dieu l'a plus redoutablede toutes celles que l'on puiffe faire
révélée: or la même révélation qui nous apprend contre la fpiritualitéde leur ami elle cil d un fi grand
que l'ame humaine eft immortelle nous apprend poids, que les Cartéfiens ont en. la pouvoir tour-
aulli que celle des bêtes n'a pas le même privilège. ner en preuve de leur fentiment, feule capable de
Ainû quoiqueVamedesééttsfoitfpirituelle, & qu'elle les y retenir, malgré les embarras infurmontables
meure avec le corps, cela n'obicurcitnullementle oh ce fentiment les jette. Si les brutes ne font pas de
dogme de l'immortalité de nos âmes puifque ce pures machines, fi elles (entent, fi elles connotffent,
font là deux vérités de fait dont la certitude a pour elles font fufceptibles de la douleur comme du plai-
fondement communle témoignage divin. Ce n'eft fir elles font Sujettes à
un déluge de mawK qu'elles
pas que la raifon ne le joigne à la révélation pour
établir l'immortalitéde nos ames; mais elle tire fes
fouffrent fans qu'il y ait de leur faute fans
voir mérité, puifqu'ellesfont innocentes & qu'el-
l'a-
preuves d'ailleurs que de la fpiritualité. Il eft vrai les n'ont jamais violé l'ordre qu'elles ne connoiffent
qu'on peut mettre à la tête des autres preuves la fpi- point. Où eft en ce cas la bonté, où eft l'équité du
ritualité il faut aguerrir les hommes contre les dif- Créateur ? Où eft la vérité de ce principe qu'on
ficultés qui les étonnent accoutumés, en vertu d'u- doit regarde* comme une loi éternelle de l'ordre ?r
ne pente qui leur eft naturelle, à confondre l'ame Sous un on ne peut être
avec le corps voyant du moins malgré leur diftinc- voir mérité. Mais ce qu'il y a de pis dans leur condi-
tion, qu'il n'eft pas poffible de ne pas fentircombien tion, c'ed qu'elles fouffrent dans cette vie fans au-
te corps a d'empire fur l'ame à quel point il influe cun dédommagementdans une autre, puifque leur
fur fôn bonheur& fur fa mifere combienla dépen- ame meurt avec le corps & c'eft ce qui double la
dancemutuelle de ces deux fubftances eft étroite difficulté. Le pere Malbranche a fort bien pouffé
on le perfuade facilement que leur deftinée eft la cette objeftion dans fa défenfe contre les accufaùons
même & que puifque ce qui nuit au corps bleffe de M. de la Ville.
l'ame, ce qui détruit le corps doit auffi n ceffaire- Je réponsd'abord cepriricipe de S. 'Auguftin
quejufte
un Dieu
ment la détruire. Pour nous munir contre ce pré- {avoir, yqu^foiis on ne peut être miférable
jugé, rien n'eft plus efficace que le raifonnement fans l'avoir mfrité, n'eft .fait que pour les créatures
fondé fur la différence effentielfe de ces deux êtres raifonnabks & qu'on ne fauroit en faire qu'à elles
qui nous prouve que l'un peut fubfifter fans l'autre. feules d'application jufle. L'idée de juflice, celle de
Cet argumentn'etl bon qu à certains égards, & pour- mérite & de démérite, fuppofe qu'il eft qucftion d'un
vu qu'on ne le pouffe que jufqu'él un certain point. Il agent libre, & de la conduite de Dieu à l'égard de
prouve feulement que l'ame peut fubfifter après la cet agent. Il n'y a qu'un tel agent qui foit capable
mort c'eft tout ce qu'il doit prouver cette poflibi- de vice & de vertu & qui puiife mériter quoi que
hté eft le premier pas que l'on doit faire dans l'exa- ce foit. La maxime en queftion n'a donc aucun rap-
men de nos queflions & ce premierpas eft impor- port à Vamedes bêtes. Cette 4me eft capable de fenei-
tant. C'eit avoir fait beaucoupque de nous convain- ment, mais elle ne l'eft ni de raifon ni de liberté,
cre que notre ame eft hors d'atteinte à tous les coups ni de vice, ni de vertu n'ayant aucune idée de rè-
qui peuvenr donner la mort à notre corps. gle, de loe, de bien 'de mal moral elle n'eft ca-
Si nous réfléchiffons fur la nature de Y amedu bêtes pable d'aucune action moralementbonne ou mau-
elie ne nous fournit rien de fon fonds qui nous porte vaife. Comme chez elle plaifir ne peut être ré-
à croireque fa fpiritualitéla fauveradej'anéantiffe- compenfe la douleur n'y peut être châtiment il
ment. Cette ame, je l'avoue, eft immatérielle elle faut donc changer la maxime, & la réduire à celle-
a quelque degré d'aâivité & d'intelligence mais ci favoir, que fous un Dieu bon aucune créa-»
cette intelligence fe borne à des perceptions indif- f1 turc'ne peut être nêcemtée fouffrir fans- l'avoir
tiraâes cette aâivité ne confifte que dans des defirs mérité mais loin que ce principe foit évident,je
confus, dont ces perceptionsindiltincles font le mo- crois être en droit de foûtenir qu'il eft faux. L'orne
tif immédiat. II eft .très-vraiflemblabie qu'une ame des brutes eft fufceptible de fenfations & n'eft fuf-
purement fenlitive & dont toutes les facultés ont ceptible que de cela elle eft donc capable d'être
befoin pour Íe déployer, du fecours d'un corps or- heureufe en quelquedegré. Mais comment le fera-t-
ganifé n'a été faite que pour durer autant que ce elle r c'eft en s'unifiantà un corps organifé fa con-
corps il eft naturel qu'un principe uniquement ca- ftitutîon eu telle que la perception confufe qu'elle
pable de fentir, un principe que Dieu n'a fait que aura d'une certaine fuite de mouvemens excités
pour l'unir à certainsorgancs, ceffe de fentir & d'e- par les objets extérieurs dans le corps qui lui eft uni,
xifter auffi-tôtque ces organesétant diffous Dieu produira chez elle une fenfation agréablé mais auffi,
fait ceffer l'union pour laquelle feule il l'avoit créé. par une. conséquence néceffaire, cette ame, à l'oc-
Cette aine purement fenfitive n'a point de facultés cafion de fon corps, fera fufceptible de douleur
qu'elle puilfc exercer dans l'étatde iéparation d'avec comme de plaifir. Si la perceptiond'un certain ordre
fon corps: elle ne peut point croître en félicité, non de mouvemenslui plait, il faut donc que la percep-
plus qu'en connoiffance ni contribuer éternelle- tion d'un ordre de mouvemens tout différera l'afflig©
ment, comme l'ame humaine, à la gloire du Créa- & la bleffe or felon les lois généralesde la naturel,
tcur par un progrèsétemel de lumières & de ver- ce corps auquel l'ame eft uniedoit recevoiraffezfou-
tus. D'ailleurs, elle ne réfléchit point, elle ne pré- vent imprettions de ce dernier ordre, comme
voit, ni ne défire l'avenir, elle eft toute occupéede il en reçoit du premier, & par conféquent l'ame
ce qu'elle tent à chaque inftant de lori exùtence doit recevoir des fenfations doloureufes, auffi-bien
on ne peut donc pointdire que la bonté de Dieu l'en- que des fenfations agréables.Cela même eft nécef-
gage à lui accorder un bien dontelle ne fauroit fe faire pour l'appliquer à la confervation de la ma-
former l'idée, à lui préparer un avenir qu'elle n'ef- chine, dont fon exiftence dépend, & pour la faire
pere ni ne defire. L'immortalitén'eft point tàite pour agir d'une maniereutile à d'autres êtres de l'univers;
une telle ame ce n'eft point un bien dont elle puiffe cela d'ailleurs eft indifpenfable voudriez-vousque
jouir; car pour jouir de ce bien, il faut être capable cette ame n'eût que des tentations agréables ? Il fau-
de réflexion il faut pouvoir anticiper par la pen- droit dom changer te coursde la naturel Se fufpen-
fée fur l'avertir le plus reculé il faut pouvoir fe dire dre les lois du mouvement car le lois du mouve-
à foi-même,je fuis immortel & quoi qu'il arrive ment produisent cette alternative d'impreflions op-
fjo&s dans les cortrs vivitts proportions. On peut dire (a inênt* cfofc de la inotw
plus éxceBente.Pour PaBcJtitinVmttit,ce n'tftpoïrft
unies loi* renverferoit tedt.

ce qu'elle fent» La d uni ftM^felvt*


fortie de fes mains, qui ne gagne à
<mè d'y perdre. Or telle eft ia condition des bêtes
qui pourrait pénétrerleur intérieur, y trouverait
douleurs 6c des pUifirs qui Ainfi quoique ces
toumeroktoute à la gloire delà bonté divine on
fouirent inégalement, de,la bonté divtae leur deJS&wtkin né
ou de plaifirs ou de du-
rée « que le degré de douleurqm poùrroit rendre

maux, au bout du calcul un


réfidu purs dont dles font uniquement
redevables t la bonté divine on verrok que la fa- toppé 6c plus étendu dans le traité de l'eftai tiliilofq-i
geffe divine a A ménager les ebofes, enforte que*
dans tout individu fenfitif, le degré de mal qu'il
fouffre fans lui enlever tout l'avantage de fon exd
tente, tourne d'ailleurs au profit de l'Univers. Ne
monde pour ne pas mériter de trouver id wtflacè.'
tes reffemblent aux nôtres les' bêtes ignorent un S'il n'en vrai, du moins il eft ingénieux. Ue* bête}
gaad nombre de nos maux, pWte quelles n'ont' ont-elles une «nu oa n'ett ont-elles point > queftioa
pas les dédommagetaens(mettons avons; ne jouif- énineufefc embarrafianui. fliMOUt pour Na
les loûdf tt
éprouvent pas les peines d'aliléuts la perception
des bêtes étant renfermée dans le point îndivsfiWe
expliquer toutes les aôioosdes par
du préfent eUesfouffi-entbeaucoup moins que nous files macnitaen de purs automates.Notre raifon fèojc
par les dont.un du même genre parce que l'impa- Me fe révolter contre un tel fentiment il y a mfiaa
tience et la crainte de Pavadr n'aigrit point leurs
maux fie quiieureufement pour eues
que une raubn ingénieufe i le les
il leur man-
groffir.
Mais n'y a-t-iTpis de la cruauté & de l'injuftîce
à faire foufftir des anus fie à les anéantir, en détrui-
un fimple préjugé c'eft tune
quelque chofe en noùsqui /ejolnt à elle pour banf
au de la fociété l'opinion &è Defcartes. Ce n «ft|»*f
un
fentimentdoot voici foriçine. Il n'eft pas ppffihl^
que les hommes avec qui je vis foient autant aau-
fôntkurs corps pour conferver d'autres corps ? n'eft- tomates ou de perroquets inftruiù mon infu. J'ap-
te pas un renvenèmentviable de l'ordre quenoble Vams dans leur extérieur des tons &cdes inouve-
d'une mouche qui eft plus noble que le plus une aN: je vois régnée
dés corps, puifqurelle eft foirituelle,foit détruite afin un certain fil dfidees quiTuppofela raifon 'le vols de
que la mouchefetve depâture à l'hirondelle qui eut la liaifon danî je^raifonnemensqu'ils me font, plus
pû.fe nourrir de toute"autre chofe } Eft- il jufte que ou oouiS tfefpnt dans les ouvrages qu'ilscompofent.
Vame d'un pouletfoudre & meure afin que le corps Sur ces apparencesainfi raffemblées je. prononcé
de fhomme foit nourri ? que Vame du cheval endure hardimentqu"als penfenten efièt. Peut-être que Dieu
mille peines fie mille fatigues durant fi long tems poùrroit ptoduire un automate en tout (emblableau
pour fournir à l'hommeS'avantage de voyager com- corps humain lequel par les feules lois du mécha»
nifute parferOit, ferait des difeours fuivis écriroit
tlffènt tous les jours peut le* befoins pafTagersdes des livres très-bien raifonnés.Mais ce qui me raflùre
corps vivant,géut-on recOnnoîtrecette équitablele. contretoute erreur, c'eft la véracité de Dieu. Il m»
fage fubordinatjonqu'un Dieu bon 8c juftedoit ce- fuffit de trouver dans tnon mu le principeunique
ceflairementobferver? Je réponds à cela que l'argu- quï réunit & qui expliquetous ces phénomènesqui
Aient feroit viâorieux,fi les «m«des tnuts fe rappor> me frappent dans nies fêmbUbles pour me croira
{oient aux corps & te terminoientà ce rapport; car bien fondé a foûtenir qu'ils font hommes comme
certainement tout être fpiritael eft au de. de la moi. Or les bêtes font par rapport à moi dans le m£?
matière. Mais bien ce n'eft point au me cas. Je vois un chienaccourir quand je l'appelle
corps, comme corps, que fe teïnnine fufage que la me caroflerquand je le ftate trembler & fuir quand
Créateur tire de cette *m* fpirituelle,c'eft au bon-
heur des êtres intelfigens. Si le cheval me porte, 8c
timensde joie de trilteflè de crainte
de douleur
fe rapportent direâementà mon sorps maie 3s fe dé dû, des paffibns de l'amour & de la hame le
termiaeat '.on ame, parce que mon affle feule en conclus auffi-tôt qu'un chien a dans lui-mêmeu*
recueille l'utilité, t* corps n'eft que gotur Vomi, les principede connoiffance & de fentiment quel qu'il
avantages du corps font des avantagespropres 1Vd- foit. Il me fuffit que Vdmt que je lui fuppofe foit Vu*
me; toutes les douceursdeta vie animale ne font que
parences tous ces phéoomems qui mé frappent
reviendra donc à (aveu:fi Tarn du cltdval, du chien, une machine. D'ailleurs une telle machine eniraa-
du poulet ne peut pas être d'un ordre affei inférieur neroit aveé elle «ne^trop^grandecompofitton dt
a Famé humaine pour que le Créateur employécel. reabrts, pour que cela pulfles'allier avec la fageffis
le-là à procurer même la plus petite partiedu hon- de Dieu qui agit toujours par tes voies tes plus
heur de eéHe-cî/ansvioler tetteglesdeTordre & dés ples. 11 y a toute apparenceque Defcartesce sente'
fi fupéjiew» a1»adopté un fyftème fi peu conforme leur & a la mort, fi ce n'étoient autant de coupables
vi&mes de la vengeance divine
fttolç. yûe de dont en

a^ mà^ûnes 4e Deftartes fi l'on n'avoit à leur


naturellementyicieufes:les
oifeaux de proie font cruels
bêtes la de
la même efpece fe dévorent les Ut
Cp|tf les fingesfont maUai-
ai matière. Cette fubftance chats font perfides & ingrats
fans les.gens font envieux; toutes font jaloufes&
que vindicativesà l'excès fans parler de beaucoup d'au.
fes bâtes auroient une «m fpiritueUe commel'home tres vices que nous leur connoiffons. Il faut dire de
Hiè leur.
ï Hûs .fi cela eft sinfi, fera donc immor- deux chaos Tune ou que Dieu a pris plaifir à for-
fèllé &|!}>re elles feront capables de mériter ou de mer les bêtes auffi vicieuses qu'elles font & à nous
dignes de. récompenfeou de châtiment donner dans elles des modèles de tout ce qu'il y a
îf l&ijfjfaudraun paradis ou un eafer. Les bêtes fe- de plus honteux ou qu'ellesont commel'hommeun
une efpeced'hommes ou les hommes une
,ce de bêtes; toutes conséquencesinfoûtenables
péché d'origine qui a perverti leur premièrenature.
La première de ces proportions fait une extrêmepei-
"4ams;les principes da la religion. Voilà des dont on ne à penfer 6c eft formellement contraireà l'Ecmu-
re- te, qui dit que tout ce qui fortit des mains de
trouve le dénouement dans le fyflèraede notre Jé- Dieu à la créationdu monde,étoit bon & tittme fort
ïtùre. En effet, poùrvû.quefon fi prête à cette fup- bon.Orfi les bêtes étoient telles alorsqu'ellesfont au-
pofition, que Dieu a, logé des ddmons dans le corps jourd'hui comment pourroüon dire qu'ellesfiiflent
des bêtes on conçoit fans peine commentles bêtes bonnes& fort bonnes ? Oû eft le bienqu'un finge foit
peuvent jwnfer connoître fentir, & avoir une ame fi matfaifant,qu'unchienfoit fi envieux,qu'un chat
jybiritueltè, fans intérefferles dogmes de la religion. la
foit fi perfide? u faut doncrecourir fécondepropo-
CétteJuppofition n'a rien d'abfurde elle coule mê- fition, & dire que la nature des bêtes a été comme ce.
ma d« principesde la religion. Car enfin, puifqu'il le de l'hommecorrompuepar quelquepéché d'origi-
lëfltpféttvépar ptufieurs paffages de fEcriture que ne autre fuppofitionqui n'afaucun fondement& qui
les démons ne fouffrent point encore les peines de choqueégalementla rufon & la religion. Quel partt
l'enfer & qu'ils n'y feront livrés qu'apjour du juge- prendre ? Admettez le fyilème des démons changés
tuent dernier, quel meilleur ufage la juffice divine en bêtes, tout eft expliqué.Les âmes du bitts font des
jjouvoiï-cîlefaire de tant de légions d'efprits reprou- esprits rébellesqui fe font rendus coupables envers
vés! que d'en faire (et fit une partie à animer des Dieu. Ce péché dans les bêtes n'eft point un péché
millionsde bêtes de toute efpece lefquelles rem- d'origine c'eil un péché perfonnelqui a corrompu
puffeat l'Univers,,& lfont adnurerla fagefie Afla tou- fie perverti leur nature dans toute fa fubftance de*
tc-puilamcedu Créateur ? Mais pourquoites bêtes, là tous les vices que nous leur connoiffons.
délit famé vraisemblablement eft plus parfaite que Vous êtes peut-être inquietde favoir quelle en Isi
la nôtre n'ont-ellespas tant d'efpnt que nous} Oh deftinée des démons après la mort des bêtes. Rien
dit te P. Bougeant, c'eft que dans les bêtes comme de plus aifé que d'y fatasfaare. Pythagore enfeignoit
dans nous, les opérations de l'efprit font affujetties autrefois qu'au moment de notre mort nos anus
aux organes matérielsde la machine,à laquelle il eft palfent dans un corps, foit d'homme, foit de bête,'
uni & ces organesétant dans les bêtes plus greffiers,, pour recommencerune nouvelle vie & toujours
& moins parfaits que dans nous, il s enfiut que la ainfi fucceûlyemcntjufqu'à la fin des fiecles,Ce fyf-
connoiffance les penses, & toutes les opérations tème qui eft mfôûtenablepar rapport aux hommes
fpiritueUes des bêtes, doivent être auffi moins par- convient
& qui eft d'ailleursproferitpar la religion Bougeant,
faites que les nôtres. Une dégradation fi honteufe admirablementbien aux bêtes,felon le P.
pour ces efp rits fuperbes puifqu'elle les réduit à & ne choque ni la religion, ni la raifon. Les démons
N'être que des bêtes, eft pour eux un premier effet deftinés de Dieu à être des bêtes, Survivent nécefiai-
de la vengeance divicae qui n'attend que le dernier rement à leur corps & ceSeroientde remplir leur.
gour pour Ce déployer îur eux d'une manière bien destination fi lorfque leur premiercorps eft détruit,
plus terrible. ils ne paifToient auffi-tôt dans un autre pour recoof.
Une autre raifon qui prouve que lesbâtes ne font i
atencer vivre fous utte autre forme.
Si les bêtes ont de la ccMan&âance &du fentimentj
cpte des démonsmétamorphoses en elles, ce font les
maux excefEfs auxquels la plupart d'entr'elles font eUes doivent conféquemmentavoir entr'elles pom;
exportes. » &qu'elles fouirent réellement. Que les leurs besoins muttiels un langage intelligible. La
chevaux font a plaindre difons-noa? àla vue d'un chofe eft pooibte il ne finit qu'examinerfi elle la
claeval qu'un impitoyable charretier accable de nécefiaire.Toutes les bêtes ont ckia connoiffance,
coups } qu'un chien qu'on dreffe à la chafle eft mi- c'e& un principeavoué & nons ne voyons pas que
{érable que le fort des bêtes qui vivent dans les l'auteur de la nature ait pu leur donner cette coo-
bois eft trjâe Or fi les bêtes ne font pas des démons, ce pour d'autres fins que de les rendre tapa-
m'expliquequel crime elles ont commis pour blés de pourvoir à leurs bdoins, à leur conferva"
taaltre fojettes à des maux fi cruels ? Cet excès de tion à tout ce qui leur eft propre at convenable
maux eft dans tout autre fyftème un myftere incom- dans leur condition, & la forme de vie qu'il leur a
préheafible au lieu que dans le (entiment du pere prescrite.Ajoutonsà ce principe, qafbeaucoap d'ep
Bougeant, rien de plus aifé à comprendre. Les ef- peces de bêtes font faites pour vivre en fociété
prits rebelles méritent un châtiment encore plus les autres pourvivre du moias «asménage, pour aiflfi
ttgooreux trop heureux que leur fupplice (oit diffé- dire, d'un mâle avec une femelle & en famille avec
ré en un mot, la bonté de Dieu eft jufiifiée l'hora- leurs petits jufqu'à ce qu'ils foient élevés. Or, fi l'offl
mc lui-méme eft juftifié. Car quel droit auroit.il de fuppofe qu'elle» n'ont point «antr'eUes un langage
donner ta mort tans néceffité & couvent par pur quel qu'il foit, pouf s'entendreles unes les
diivertiffcmcot,à des millions de bêtes f Dieu ne on ne conçoit plus commentleur fociété pourrotf
rivait autorité ? & un Dieu boa &juitee auroit-il pu fubfifter commentles caftors par exemple, t'aide-'
(îoaacr ce droit à l'homme puifqu'après tout, les
Jnêteî font auffi fenfibles que nous-mêmes,à la dou- s'ils n'avoient un langage très*« & W ^k
roient-ils les uns les autre',pourfe bâtirun domicUfi»
ble pour eux que nos langues le font pour nous ? La rer une vraie perfuafion.Ce n'eft pas que ce fyftèma
connoiflance uns une communicationréciproque ne réponde à bien des difficultés & qu'il ne fût aire..
connu, ne fufîitpas pour difficile de te convaincre de faux mais cela
prouve
ni pour exécuter une eotre- feuietneotqtfonpeutairez bien foûtenîr une opinion
de l'union & de l'intelligence. chimérique, pour embarraffer des ptrfoqnes d'ef-
Comment tes loups concerteroient-ilsensemble des prit, mais non pas àflêV bien pour les perfuader. Il
nifes de guerre dans la font aux trou- n'y a^ ditM.deFontenelledans une occafion à-peu-
peaux f s'ils ne s'entendoient pas r Com- près femblableque la vérité qui perfuade môme
ians le parler,- fans avoir besoin de paraître avec toutes fes preu-
formertomes enfemble ledefleinde claquemurer ves elle entre fi naturellement dans t'écrit,que
un moineau qu'elles trouvèrent dans le nid d'une de quand on fapprend polir*la première fo4s, il femble
voyant qu'elles ne pouvoiem l'en qu'on ne fafie que s'eh fouvenir.Pour moi, s'il m'eft
pourroit apporter mille autres traits permis de dire mon Sentiment, ,'jie trouve ce petit ou-
appuyer ce rationnement.Mais, ce vrage charmant & très-agréablement tourné. Je n'y
qui ne ici de difficulté c'ert que fi la vois que deux défauts celui d'être l'ouvrage d'un
nature tes capables d'entendre une langue Relrgttux & l'autre le bifarreaubrtiment desplai-
étrangère, comment leur aurait -elle refufé la fa- fanteries qui y font femées avec des objets qui tou-
d'entendre & de parler une langue naturelle chent à la religion, & qu'on ne peut jamaistrop réf-
car les bêtes nous parlent & nous entendent fort peâer. (X)
bien.' f, < ..• Ame DES PLANTES,(Jardinage,} Les Physiciens
Quandon fait une fois que les bâtes parlent & ont toujours été peu d'accord fitr le lieu Ou fétide
s'entendent ta curioûté n'en ert que plus avide de
connoître quels font les entretiens qu'eUes peuvent
l'ame des plantes les uns la placent dans la-plante,
ou dans la graine avant d'être fetnée les autres dans
avoir entr'elles. Quelque difficile qu'il toit d'expli- les pépins ou dans le noyau des fruits,
qHer leur langage' âc d'en donner le dictionnaire, le La Quintinie veut qu'elle confifte dans le milieu
père Bougeant a ofé le tenter.Ce qu'on peut apurer, des arbres, qui eft le fiége de ta vie, oC dans dès ra-
e'eft que leur langage doit être fort borné puifqu'il cines faines qu'une'«*aleurconvenable & l'humidité
ne s'étend pas au-delà des besoins de la vie; car la de la fève font agir. Malpighi veut que les principaux
nature bêtesla faculté deparler, que organes des plantes foient les fibres lignèufés les
pour exprimer entr'elles leursdeiirs & leurs fenti- trachées, les utricules placées dans la tige des ar-
mens, afin depouvoir fatisfaire par ce moyen à leurs bres. D'autres difent que Vàmt des plantts n'eft.
au-
befoins& à tout ce qui etr néceflairepour leurcon- tre chofe que les parties fubtiles de la terre, lôf-
Nervation or tout ce qu'ellespenfent, tout ce qu'el- quelles pouffées par la chaleur> paffentà-travers les
les tentent,fe réduità la vie animale. Point d'idées pores des plantes, on étant ramagées ellesforment
abrtrakes par conféquent, point de raifonnemens la fubftance qui les nournt. y<>yt{ Trachée^
métaphyfiques point de recherches curieuses fur Aujourd'hui, en faifant revivre le fentiment de
tous les objets., qui, les environnent point d'autre Théophrafte, de Pline & de Columelle on foûtient
Science que celle de fe bien porter, de fe bien con- que l'ame desvégétaux réfide dans la moelle qui s'é-
ferver » d'évité» tout ce qui leur nuit, &de fe pro- tend dans toutes les branches& les bourgeons Cette
curer du bien. Ce principe une fois établi, que les moellequi eft une efpece d'amt, & qui fe trouve dans
connoiffancç?» les defirs, les befoins des bêtes,, & le centre da tronc ce des branchesd'un arbre, le re-
bornées «
par conféquentleurs expreflïons font ce marque plus aifémentdans les plantes ligneufes, tel-
qui eft utile ou néceflaire pour leur confervationbu les que le fureau le figuier & la vigne, que dans
la multiplicationde leur espèce il n'y a rien de plus les herbacées; cependantpar analogie ces dernières
aifé que d'entendre ce qu'eUes veulent fe dire. Pla- n'en doivent pas être dépourvues. Voyu Ligneux
cez-vousdans les di vertescirconstancesoù peut être Herbacée &c
quelqu'un qui ne connoît & qui rie fait exprimer que Cetteamc n'eft regardéedans les plantes que com-
les befoins: 6c vous tirOuvereidansvos propres dif me végétative; ôc quoique Redi la croye(enfui ve
cours l'interprétation de ce qu'ellesfe difent Com-
on ne l'adnietqu'à l'égarddes animaux on reftraint
me la chofe quitestouche le plus eftle defir de mut- à l'homme, commeà l'être le plus parfait, les trois
tâpliei' ou du moins d'en prendre les, qualités Ael'ame, favoir de végétative, de fenfitive,
moyens » toute tenir converfation roule ordinaire- & de raifonnable. (Il)
peut dire que le P. Bougeant f AftïK DE Saturne, anima Saturni félon quel-
beaucoupde vivacitéleurs amours, fie ques Alchimijlis, eft la partie du plomb la plus par-
il donne de leurs pbrafes ten- faitequi tend à la perfeâiondes métaux parfaits
dres vaut bien celui de l'Opéra. laquelle partie eft, felon quelques-uns, fa partie
Voilà ce qui a révoltédans un Jéfuite, condamné régnante. {M )
par pinceau aux
mains pardonnable ehe de quelques ornemens, qui te fait fur une ar->
dans mature de fer avec mortier compoféde chaux ëc
déciment,pour être couverte Se terminée de %ç«;
perfonnesl'ytrouvent-ellesdéplacée.En prétendant on ta nomme auffi noyau. Amteû auffi une arma*
ne donner aux raifonnemensqu'un tour léger & pro- ture de quelque figure que ce foit, recouverte de
une forte de badinage, fouvent carton. Où dit auffi qtfitn dejfiin a do l'ame, pour
ridicule & toujourson câufe du dire que fon exquùîe eft touchée d'art, avec feu 8c
légèreté.
taiiiies. Il paraît qu'on Ami,($tuccatew.')On appelle ainfi la première
a cenfuré trop durement notre Jéfuite,fur ce qu il dit forme que l',on donne aux figures de ftuç^i forfqu'on
que les bêtes font animées par des diables. Il eft aifé les ébauche groffierement avec du"pliltre ou bien
qevoiir qu'il n'a jamais,regardé ce tymèmequeconr. avec de la chaux & du fable, ou dyi tuileau calté
me une imaginationbifarre Se presque Folie. Le titre avant que de tes couvrir de ftuc, pour les nnir c'eft
donne fon livre & les plaifante- ce que Vitmve ti».i*II. cliâp.j. appelle nueleus,
ries dont il l'égayé font a1fez voirqu'il ne te croyoit
ou noyau. Voye^ lafig. il. Planche de ftuc On nom-
pas appuyéfurdesfoademeasaffez folides pour opé- me auffi ame ou noyau, les figures de terre ou de
plâtre qui fervent à fermerles figures q«*oo jette^a^ feroit à la grade claie maisfi c'étoientde grofTes
bronze, ou autre métal, NOYAU.. pierres on rochesquife rencontraflentpar efpace
dedans du cali-
Amb ta ttrmt
CANON ,60 Noyau. (Q) gifoflieresdelaterpe»fle à en détacher
ptnsftefle-

de &&rm
de
nombrede milieu
toroos qiù compofent le cordage; cela
auffi U mdu,
fe dk dot rOtét
s'appelle Voyt^ Cable & Corsage*
f^e( Fils de c arrêts Toron. (2) • AMELPODI nom de quatretfrbte» q»croif-
Ame les JroficUri appellent âinfi le troc coni-
que pratiqué dans le corps du« fufée volante le
deferiptionsquecelle»qui peuvententrer dam dei
d'abord aflez avant pour la foûtenir. #Vt fvsts. phrafesde Botanique fort comtes. B appellet par
exemple, lé premier, arborladic* tcotpos Jbnhts
Ame tu ttrmt dt Boiftlîtr; c'eft un morcela de umbtlUtis utraptuiis, & ainfi des autres.
cuir qui forme dans le foufflet uns efpece de foùpa-
loÀtfu'on écarte les deux
pe, qui y laiffe entrer l'airretient pe,
palettesdu foufflet &l'y lorfqu'onles com- de la Servie, vers la rivière de Settitai
prime l'unecontre l'autre; ce qui obligel'air conte- AMEN, nmkibnu ufité daas l'EgUfe â la fin àe
au dans la capacité de cette machine, de pafler par toutes les prières foleoneU»* dont il eft la coneb-
le tuyau de fer ou de cuivre appellé pom-vt)ot» qui fion il fignifiejUt c'eâ-à-dire
le porte au lieu 0-4 on le deffiâe. Voyt^ Scufflet U. Les Hébreux «voient quatre forte* $amm rua
des Orgues. entr'autres qu'ilsappellbient être
AME oatflimi'xK rék de tabac; c'eft le bâton accompagnéde beaucoup d'atteatson & de dévo-
autourduquel le tabac cordé eft monté.Il fe dit auffi tion c'eft Ymmtn entendudam k fer» que nous ve.
des feuillesde tabac dont on remplit aux îles ce que nons de Interpréter lequel a paffëdamv toutesles
Vm appelle tndomtilu dt tabac. Voye.{Van. TABAC. langues fans aucune altération.
AMÉLANCHIER,f. m. arbriffeau qui doii être Quelques auteurs prétendent qa« le mot «m*
rapporté au genre appellentfitr. Voy. Néflier. n'en qu'un camgofé de lettres initialesde ces mots,

• AMEL1A ville d'Italie, dans le duché de Spo-
lete. X««f 3 o. 4- *«• 4%-33-
&âonai mtkck lutmea, Déminas nxjtdt&s, expre£»
fioffl ufitée parmi lesJuifsquand
nerdupoids
ilsvoûtaient
Sedefautorite à eeqeilsdifoient.
Ea
don-
çroifiementou progrèsde la valeur & du prix d"une effet,,pourexprimer enabrégé l es mou
WHO T)Mt
choie, fiy«t Valeur. *SV»9 mmuttt, nefe
les Rabbins
ter le revenu d'une chofe. fervemt quedeslettres eafeinMe
initialesquijointea
On en diftiague de plufi eu» fortes, d'Mifpeafih forment réellement
'le motTOM?emm.
i>ks, d'udltsi & de vdupmeufes.Les emilioraàamsin. LesCabaMesjuifs, en fuivantleurméthodede
difpmfabUsfont celles qui étoient abfoliiraentaécef- chercherdes fenscachésdansles mots méthode
faires pour la conservation de la chofe. Les utilts formentavec le motamm
qu'ilsappellentftoierictm,
font celles qui n'ont fait qu'augmenterfa valeur ou
fon produit. On tient compte à celuï,qui a fait les
unes ou les autres, quoiqu il n'eût pas costmiffion
k phraie entière
TARICON. '••
«êmûmduhmetmtn.Foyt{ No-
D'un autre côté il eftcertainque le mot mun fe
e
de les faire. Les amâorationsvoluptumfts font cel- trouvoitdansla languehébraïque avantqu'ily eût
les qui n'ajoutent des agrémens extérieurs à la
choie fans en augmenter le prix, On n'eft pas obligé-
&e.
au mondeni cabaleni cabalitles,commeon le voit
au Deutéronome th. xxvij.v. iS, Veyt\Cabale,
de tenir compte de celles -là à celui qui les a faites
fans pouvoir. (H)
AMÉLIORER verbe aOf s'entend «s Jardi-
nage de la réparationqu'on fait à un terrain
épuifé
des fels néceffakesà la végétation, en le labourant
bien,, & l'échauffant par d'excellent fumier, pour
a été faitlenom ammqm e
La racinedu mot emmeft le verbe<«M) lequel"
aupaffiffignifiean vnùtfetdep emj$ûmt
w»;
-dée. a'oè
puisdu noia
aimâton a faitune efpeoed adverbeaiSrmatif qui
l'engraider Se le rendre arteilleur. Si c'eft «ne terre fiequ'ony acquiefee
ufée ou très-mauvaife on fera fouiller à trois piés
de profondeur dans toute l'étendue du terrain on que nomvenonsde citer du DeatéronoBieMoyie
enlèvera la mauvaifeterre, & on y en fera appor- auxLévitesde crier à haut*voixau peu-
ordoeiRoit
ter de meilleure. On peut faire encore retourner les ple: m/sw tnfo*utœctm*inu*
terres à trois piés de bas en commença= par un
bout à faire une rigole de fix piés de large, bc de
toute l'étenduedu jardin on répandra dans le fond
un lit de demi-pie de fumierconvenableà la nature
de la ture on fera enftùte couvrir de terre le fu-
mier, en obfervantde jetter dans te fond la terre de
%mfie r remua ré
deuxfois, eomraeil l'eft toujoursd«uS. Jean,il a
defîus qui eft toujours la meilleure, fie que l'on au géniede la
Fefo tf «lirafitprlatifcoa&rflkiflMHK
aura eu fain de mettre part. Par de femblables ri- languehébraiujtte&des dewatIsngww dontelle et
goles faîtes dans tout le terrain, on rejoindrala pre- la mère» lu cbaldaîqae C'eâ en m
> miere rigole par oawiavoit commencét it (Dm-ren- fensqu'on,doit<»«»dritcet paroles amen,*mm»
dra cette terre plus vigouretfe & même cela coûte Sa»vtéù. LesErasigHiiletontcotifervéte motbé»
moins que a"en rapporter de nouvelle cojmnae il a
été dit ci-deffus. Il fe trouveiroiton vuide à la der- prime
nitre tranchée, fi le rumier qu'ona répandu paMoat,
A ce .défaut.
& qui ne laiffe pas de haufer les terres » nejuppléoit
Si on trou voit une terre très-pkneufe un la paf-
amenées. On dit >« ferai C aménagede mes huiles il il mfes pourquoi à cet effet, fera obfervé ce qui eft
fait ,unfort » ordonné pour les amendes de nos forêts. »
AMENAGER,v. aâ. terme de comment dt bois Article 1 4. titre dt s peines amendes rt finitions du
eeft le débiter, foit en bois de charpente toit en mois d'Août i66q. «"Défendonsaux officiers d'ar-
bois deftinés à d'autres ufages. » bitter les amendes& peines, ni les proposer
moin-
» dres que ce qu'elles font réglées par la préfente
fignificatiom différentes quand on rapplique. une » Ordonnance, ou les modérer ou changer après le
perfoane,il fignifiequi miritt d'être impofi à ¡uN amen- » jugement, à peine de répétition contr'eux,de fuf
de; quandon 1 applique àunechbfe il fignifiequi mé- penfion de leurs charges pour la premiere fois &
rite d'être amendée ,c'eft-à-dire d'être réformée ou per- » de privation en récidive.»
fetlionnéc.{B) Article ii. idem. Ne fera fait donc remife ou mo>
AMEHDABLif(Çomment.)dans ce dernier fenseft » dération, pour telle caufe que ce toit, des amendes
très-commundansées Statuts des Corps Se des Com- »reftitutions intérêts, confifcations avant qu'elles
munautésdes Ans & Métiers & fe dit des ouvrages » {oient jugées ni après pour quelque personneque
faifis par des lurés qui font en état d'être rendus » ce puiffe être. »
meilleurs & qui pour cela ne font pas fujets à con- AMENDÉ,nd).thtvalamendé,en terme de Maniget
fifcation. A Paris c'eft la Chambrede Policequi juge celui qui a pris un bon corps qui s'eft engraiffé. f/1")
fi une befogne eft amendable ou non & dansle pre- AMENDERun ouvrage, c'eft en corriger les dé-
mier fens il s'entend auffi des artifans qui méritent feâuofités. Les reilemens pour les manufaduresd«,_
d'être mis à l'amende pour avoir contrevenu^leurs laineries portent que les draps & étoffes de laines
ûatuts dt réglemens. Ky«{ AMENDE. (G) qui ne pourront être amenaisferont coupés, par mor-
AMENDE, f. f. ( Surifprud.) impofition d'une pei- ceaux de deux aulnes de long quelquefois-fans
ne pécuniaire pour un crime ou un délit, ou pour amende & quelquefoisfans préjudice de amende.
avoir intenté mal-à-propos un procès, ou interjette Parmi les artifans les befogne laines par les ju-
un appel téméraired'un jugementfans grief. rés, qui ne peuvent être amtndûs, font fujettes à
Il y en a que les loix n'ont pas déterminées,& qui confiscation.
s'Imposent, fuivant tes circonftances& la prudence AMENDER fignifie auffi diminuer de prix. Les
du Juge; d'autres qui font fixées par les Ordonnan- lesavoines& les foins.Quel.
pluies ont fait amender
ces, telles font entr autres celles qui sont dues en ma- ques uns difent ramender. Foye[ RAMENDER.(G)
tières civiles, en cas d'appel, de récuiation de Ju- AMENER v. au. & quelquefoisneut. arme dé
ges, de demande en requête civile lesquelles dans Marine fignifieatbaiffer ou mettre bas. Par exemple
tous ces cas doivent être confignées d avance par on dit le vent renforçant beaucoup, nous fûmes
Fappellant le récufant,ou demandeuren requête obligés d'amenernos vergues fur le plat- bord. Nous
civile toute audience lui devant être deniée jui4u'à trouvâmes dans cette rade un vauTeaudu Roi qui
ce lauf à les lui reflituer fi par l'événement du nous contraignit d'amener le pavillon par refped.
procès, fes moyens d'appel, de récufation, ou de Après deux heures de combat, le galion Efpagnol
requête civile font jugés adtnillibles & pertinens.
Amende honorable eft amena & fe rendit. Ce vaiffeau a amené «'eft-à-dire
une forte de punitioninfa- qu'il a abbaiffé Ces voiles ou fon pavillon pour fe
mante, ufitée particulièrementen France contre les rendre.
criminels de lefe Majeflé divine ou humaine, ou au- c'eg
tres coupables de crimes lcandaleux.
AMENE arme de cons
On remet le coupable entre les mains du bour- mande d'amenerou de baiffer quelque chofe; amené
le grandhunier: Amené la mifene d/run* le pavillon,
reau, qui le dépouillede Ces habits & ne lui laine
que la chemife-, après quoi il lui paffe une corde au amené les huniers fur le ton amené tout toute la
voile n'amené pas. Yoyt{ HUNIER, MiSENE,Pavil*
cou, lui met une torchede cire dans la main, 8c le LON,^c.(Z)
conduit dans un auditoire ou devant une Eglife, où
il lui fait demanderpardon à Dieu au Roi & à Juf- Amener la mdts^dphuœ c'eft les mettre à bas.
lice Quelquefois la punition fe termine là mais le Amener un vaijiau amenejunt une c'eft pour dire
plus Couventce n'eft que te préludedu Supplicecapi- approcher ou fe meurt vis-à-vis. On dit nous

on,
tai ou des galères.
mtBi foin amende honorable â quelqu'un,
lui faire une réparation publiqueen juflice, ou en
nmtndmesauepointe
BORD, fi-c.(Z)
au fui. %«{Hvttl
AMENRIR, v. a. ÇJun/p.] terme ancien fin..
Plat-
préfence de perfonttesçhoiûes à cet effet des inju- ployé dans quelques vieilles coutumes,ou il fignifie
res qu'oit lui à dites tt des mauvaistraitemensqu'oa
Amendes ,«fc«m mue ckaffes. Il en eft dit tiens la mêmechofe qu'ait chez les Grecs;
mrûtlt 4 0 de Louis Xif. du mois fouterrain. où toutes les ornesvont au fortir du corps;
un
terme fignifioit chez les Êgyp»

adjugées es un lieu qui reçoit & qui fw»J:on fuppofoit qu'à Tlà
mort d'un animal rame. ddceadoitdans ce lieü fc4*
deiTus dënomtaeesfera Étite par les, iiergens col- terrain ôt qu'elle en remontoit «Cuite. pour habi-
m lecteurs
des amendades lieux lefquels fourniront ter un nouveau corps. Prefque tous les Légiflateurg
o chacune année un état de leur recette & dépenfe ont
préparé aux méchans & aux bons, après cette
» au grand^mafrre dans lequel pourra être employé vie un féjour dans une autre, où les uns feront pu*
jufqu'à la forme de 300 tivres par nos capitai- ois & les autres récompenfés. Ils n'ont bnagiaé q«$
nés ou leurs lieu tenans, pour les- frais extraerdi- ce moyen oulamétempfycofe, pour accorder laPVo-
» naires de procès & de ju ice de leurs capitaine vidence avec la diftnbution inégale des biens. &
mries ce pourront taxer aux gardes chaffes leurs des maux dans ce monde. La PhOofophielfsavoif
falairespourleurs rapports fur Its deniers des «jom»- fuggérés l'un& l'autre aux fag« & la revéjatioa
des dont le revenant-boa feramis entre les mains nom a apprisquel eft celui des deux que nous de*
wdu receveur de nos bois, ou 4e cotre domaine viens regarder comme le vrai. Nous ne pouvons donâ
• pour les payer, & en compter commedes autres plus avoir
deniers de ton maniemeni. Défendonsà nos grrf-
mfiers, fergens gardes<hafi'es Se autres officiers,
'»de s'immifeer en la eolleôe.de» amenda des chat
tendent la
d'incertitude far notre exirtence fiitujre
,Hurla nature des bien* ou des maux qui nous at-
mort. L4 parole de Dieu qui s'eft
expliquépofiuvcmeotfur cet objeu tm
laine aucun lieu aux hypothèfes. Mais je fuis bien • AMER DE Bœuf c'eft le fiel de cet animal
étonné que parmi les anciens Philofophes que les Teinturiers-Dégraiffeursen font un grand ufage
cette lumiere n'éclairoit pas, il ne s'en foit trouvé pour enlever les taches des étoffes. ftfyeç D É T A-
fongé à DÉTACHER, DÉGRAISSEUR, 6- DÉ.
aucun, du moins que je connoiffe qui aitplaifirs CHEUR,
ajouter aux tourmens du Tartare aux & de GRAISSER.
l'Élifée la feule broderie qui leur manquât; ceit AMERADE,f. m.c'étoit che^ Ut Satrttfmsla mè-
& les chofe qu'Emir. Voyt^ ÉMIR. La fonâion des
que les méchans entendroientdans le Tartare,ceux-là me
repondoit à celle de nos Gouverneurs de
bons dans l'Élifée ceux-ci tout le bien & Amendes
toue le mal qu'on diroit ou qu'on penferoit d'eux,' province.
• AMÉRIQUE ,ou le Nouveau monde, ou Us Indes
quand ils ne feroient plus. Cette idée m'eft venue
plufieurs fois à la vûe de la ftatue équeftre de Henri occidentales,etl une des 4 parties du monde, baignée
IV. Tétois fâché que ce grand Monarque n'enten- de l'océan,découverte par ChriftopheColomb,Gé.
dit pas oû il étoit, l'éloge que je faifois de lui dans nois, en 1491, &.appellée Amériqued'Améric-Vef-
mon coeur. Cet éloge. eut étéfi doux pour lui carje puce Florentin, qui aborda en 1497, ¡\ la partie du
n'étois p;us fon fujet. continent fituée au fud de la ligne elle eft princi-
AMEN TU M fub. m. pour bien entendre ce que palement fous la domination des Efpagnols des
c'efi que Va mentum il faut favoir que les Romains Français, des Anglois, des Portugais & des Hollan-
avoient deux fortes de lance ou pique, hajla les dois. Elle eft divifée en feptentrionale& en miridio-
unes pour les foldats armés à la légère elles lan.
fe nale par le golfe de Mexique & par le détroit de Pa.
çoient comme le javelot les autres plus longues & nama. V Amérique feptentrionaU connue s'étend
de-
plus pefantes dont rrappoit tans les lâcher, cel- puis le 1 i°degréde latitude jufqu'au 75». Ses contrées
on
les-ci s'appelloienthafla amuitats. & Vamentumétoit principales font le Mexique, la Californie la Loüi-
les traverfoità peu près dans fiane la Virginie le Canada, Terre-neuve, les îles
un petit lien de cuir qui
paffoit fon doigt dans le lien, de Cuba, Saint-Domingue,& les Antilles.U Améri-
le milieu. Le foldat
de peur qu'en lançant ton coup, la pique ne lui que méridionale .s'étend. depuis
le ix* degré fepten-
échappât de la main. Il y avoit'auffi des javelots à trional, jufqu'au 60e degré méridional (es contrées
font Terrerterme le Pérou, le Paraguai, le Chili,
amentum. Voyt^ YAntiq. pag. 64. &
AMENUISER,allégir, aiguifer termes com- la Terre Magellanique le Bréfil le pays des
muns à refque tous les Arts méchaniques. Arttenuifer Amazones.
L'Amériqueméridionale donne del'orck de l'argent,
fe dit genéralement dans toutes les parties d'un corps
qu'on diminue de volume. Amtnuiftr une planche de l'or en lingots en paille en pépins Se en pou-
c'eft lui ôter par-toutde fon épaiffeur; il ne differe dre de l'argent en barres & en piastres l'Amérique
à'altégir dans cette occafion qu'en ce qu'allégir fe dit feptentrionale des peaux de caftors de loutres, d'o-
des grolfes pièces comme des petites ;& qu'amenui- rigneaux, de loups-cerviers,&e. Les perles viennent
ou de la Marguerite dans la Mer du nord, ou
fer ne fe dit guere que de ces dernieres; on n'amt- des
auifi pas un arbre mais on Yaltigit on ne Yaiguife îles de Las-perlas dans celle du fud. Les émeraudes
pas non plus; on xUiguife qu'une épingle ou un bâ- des environs de Sainte Foi, de Bogette. Lesmarchan-
îon. Aiguiferne fe dit que des bords ou du bout des difes plus communes font le fucre le tabac, l'indi-
cane le maftic Tabès les
bords quand on les met à tranchant fur une meule go, le gingembre, la laines, les cuirs, le quinqui-
du bout, quand on le rend aigu à la lime, ou au mar- cotons l'ecaille les
na, le cacao la vanille, les bois de campèche, de
teau. Aiguifer ne fe peut jamais prendre pour allétiir;
mais emtnuifer& allégir ïcmploycntquelquefois l'un fantal de faffaffras, de bréfil, de gayac de canelle,
pour l'autre. On allcgii une poutre; on amenuifedimi- une d'inde, &c. Les baumes de Tolu, de Copahu, du
<• voliche on aiguife un poinçon. On allégit en Pérou le befoarf, la cochenille, l'ipécacuhana le
l'ambre la gomme copale la muf-
nuant un corps confidérable fur toutes les faces on fang detedragon vif-argenté £lesananas, le jalap le mécoa.
en amenuife un petit en le diminuant davantage par cade,
chan, des vins, des liqueurs, l'eau des barbades,
une feule face on 1' 'aiguifi par les extrémités.
AMER,adj.quidefigne cette qualitédansles fubf- des toiles, »6'c
tances végétales & autres que nous reconnoiflons au Toute contrée de Y Amériquene porte pas toutes
goût, quand elles excitent en nous par moyen le de ces marchandifes nous renvoyons aux
articles du
ce fens, l'impreûlon que atous fait principalement commerce de chaque province ou royaume, le détail
éprouver ou l'abfynthe, ou la coloquinte;car il n'eft des marchandifes qu'il produit.
[laspofiiblc de définir autrement les faveurs qu'en AMERS ou ce font des mar-
les rapportant aux fubftances naturelles qui les ex- ques prifes fur la côté pour lervir à guider les navi»
citent r d'oïi il s'enfuit que fi les fubftances étoient gateurs, & les faire éviter les danger> «achés fouS
dans parages on fe
dans-un état de vicifütude perpétuelle, & que les
chofes afticrèS tendiffent il ceffer de l'être, & celles
qui n« le font pas à le devenir, les exprdfeons donc
«ranfraettroient ceux
l'eau qu'ils trouvent
fert ordinairementpour amers
de motUins
certains,

,&autresimarque$fur
fent Cee diftingueraifémentde la mer.
de clochers,
lei côtes quip
d'arbres,

nous. nous servons ne


viendroienï long-tems après nous aucune
qu 11 n'y auroit point de r*medeà cet
qui
notion • AMERSFORT,ville
province d'Utrecht fur la long. 2$.
diftinfte &
ïnéohvénîent.
Qribi qu'il en foit de là favtur paflbns à l'aâion AMERTUME f. f. (Pktf- ) efpece de faveur m
des^meri. 'En général ils paroiffent agit premiere-' de fenfation oppose à dettetw,. On croit qu elfe
ïhènt«n augmentant le reffort des fibres des orga-
rses âe la d'îgetfion qui font relâchées & stffoiblies font émouffées 8c diminwé«î au point qu'il en,
vient de ce que toutes,lesparticules d'un corps omet*
toide, ce que l'expérience
& feçondettent en fuccédttt aux fondions de la pas une qui foitlongue&
bile quand elle cet devenue trop laaguiflante & peu paroît confrmer. E« elfet les alimens étant brûlés
briféespar
propre aux fervices qu'elle doit rendre ï d'oùil s en- ou cuits, & leart particules diminuées&hypothefe
fuit encore que les aams corrigent le feng 6c les le feu, deviennentamers mais cette 00
tailleurs qu'ils facilitent la digefîton & l'aflimila- explication comme on voudra l'appeller eft pure-
«ion des alimens qu'ils fortifient les bolides, & qu'ils AMER. (0)
ment
les' à l'exercicequi convient de leur part AMES ET FEAUX, expreffions par îefqudles
leurs
pour la confcrvation de la fataté. V« Amertume. nos Rois avoieat coutume de ^ûinguer dans
lettres patentes les Magiftrats & les Officiers qui tal, dans lesfentes perpendiculairesdes rochers,aufli
avoient dignités, d'avec les autres il n'y avoit mê- .y en a-t-il des morceaux qui font unis au caillou et
me ordinauement,félon la remarque de Loyfeau à l'agate d'autres font recouverts d'une terre jau-
dans fon traité des des Dignités que ceux nâtre telle qu'on eh trouve ordinairement dans
qui avoient le titre de Confeilkrsdu Prince à qui il les fentes des rochers. Aulliles iïdmtthyftt
accordât ceux de dileSi & fidèlesnofri dont nos amis n'ont pas tous la même nettetémorceaux
& féaux eft la traduction.
il en a qui, com-
me le cryftal font obfcurs ou revêtus d'une croûte
t
A M s efpece de gâteau qu'on fai foit dans les jaunâtre. On trouve beaucoupd'amcthyjïts dans les
cuifinesGrecques.La manière ne nous eft pas con- montagnes d'Auvergne il y en a en Allemagne,eh
nue. Bohême en Efpagne dans une montagne à deux
AMETHYSTE, f. f. ( ÊiR. nat. ) ametkyftus pier- lieues de Vie en Catalogne. Il peut s'en trouver dans
re ptécieufede couleur violette, ou de couleur vio- la plupart des lieux ou il y a du cryftal, puifque
lette pourprée. a fait dériver fon nom de fa cou- Yamethyflen'eft autre cliofe qu'un cryftal teint par
leur, en difaniA'elle reffembloit à la couleur qu'a une fubftance métallique fort atténuée. Voye^PIER-
le vin lorfqu'Jfeft mêlé d'eau. Les Auteurs qui ont RE PRÉCIEUSE. (I)
traité des Pierres précieufes, ont donné plutieurs dé- AMETHYSTE (Médecine.) L'amethyffe feloh
nominations de couleurs de Vamtthyji* ils difent que quelques-uns,eft propre à empêcher l'ivreffe, étant
les plus bettes font de couleur violette tirant, fur la portee au doigt ou mife en poudre dans la bouche
couleur de rote pourprée de couleur colombine, on prétend qu'elle eu bonne pour arrêter le cours
ou de fleur de penfée & qu'elles ont un mélange de ventre & pour abforber les acides qui font "en
de rouge de violet, de gris de lin, &c. il eft-bien trop grande quantité dans l'eftômac comme les au-
difficile de trouver des termes pour exprimerles tein-
tes d'une couleur ou les nuances de plufieurs cou-
tres fubftances alkalines. Selon M. Geoffroy
propriétés de la teinture tirée de cette pierre pré-
les
leurs. Je crois même qu'il eft impoûlble de par.venir cieufe, ne font pas plus certaines pour leur effica-
par ce moyen à donnerune idée jufte de la couleur cité, que les vertus prétendues dont on vient de
d'une pierre précieufe. Ceft pourquoi il vaut mieux parler. (N)
donner un objet de comparaitonqui exprime la cou- AMEUBLIR, v. aâ. c'eft en Jardinage donner 1
leur de Yamethyfie. On le trouvera dans le fpeftre une terre des laboursfi fréquens & faits fi propos
folaire que donne le prifme par la rcfraâion des qu'elle devienne comme de la poudre. Par ce moyen
rayons de la lumière. L'efpace de ce fpeôre auquel les arbresprofitent de tous lés arrofemens du Ciel
M.Newton a donné le nom de violet, repréfente la qui duTolventles fels de la terre en provoquent la
couleur de Yamethyftela plus commune, qui eft fim- fermentation & font pouffer aux végétaux de
plementviolette. Si on fait tomber l'extrémitéinfé- beaux jets & de longues racines. (K)
rieure d'un fpeftre fur l'extrémité fupérieure d'un AMEUBLISSEMENT, f. m. terme de Jurisprudence.
autre fpeftre on mêlera du rouge avec du violet francoife,e(tune hélion de droit par laquelle une pôr-
& on verra la couleur de Vamtthyjle pourprée. Ce tion de la dotd'unefemme,qui eu immeuble de fa na-
moyen de reconnoître leï couleurs de Yamèthyjlé ture, eft réputée meuble ou effet mobilier,en vertu
eft certainement le plus fur. On peut de la même d'une (lipulation exprefle faite au contrat de mariage,
façon voir les couleursde toutes les autres pierres à l'effet de le faire entrer communauté.On le fait
en
précieufes colorées. Voyt\ Pierre PRÉCIEUSE. ordinairementlorfque la femme n'a pas affez d'effets
On a dit qu'il y a des amethyftts orientales mais mobiliers pour mettre dans la communautés Le mari
elles font fi rares, qu'il fe trouve peu de perfonnes même peut aufli ameublir une partie de fes propres.
qui prétendent en avoir vu. Il feroit aifé de les dit. Uameublijpsment fait par contrat de mariage n'eft
tinguer des autres par leur poids ce par leur dureté, pas une paftion ou conventionfujette à infinuation
car elles doivent comme toutes les pierres orienta- quoiqu'elle puifle emporter avantage en faveur de
les, être beaucoupplus pétantes & plus dures que 1 un des conjoints. Uameubliffement d'un propre fait
les pierresoccidentales elles doivent aufli avoir
plus beau poli on affùre qu'ellesfont de couleur
un par contrat de mariage, refte fans effet dans le cas
de décès du conjoint fans enfans.
violette pourprée.Les amethyjlts occidentales fontfort Dans le cas de renonciationà la communautépar
communes onendiftingue deux fortes: l'une eft la femme elle reprend fes ameubUJfemens mais fi
amplement violette & cette couleur eft elle l'accepte ils font confondus dans la commu-
un peu
obfcure dans la plupart l'autre eft d'une couleur nauté.
violette un peu pourprée, elle ffous vient par la voie Un mineur ou une mineure ne fauroit faire par
de Carthagene celle- ci eft plus rare
que la premie-' contrat de, mariage YameubUjJemtntd'aucuneportion
re, on la défigne ordinairementpar le nom S orne- de fp dot aè fa propre aucorité, nimême de celle de
fon tuteur ou curateur feul; ou s iI le peut, du moins
la même'
queceRe du cryftal;eÛç fe :peu comme le pas fi l'ameublijjement été fait par avis de ne
.prés feroit-il reftituableaprès l'avoir fait mais il l'eft
a parens
cryftal en aiguilles,exagones terminées à chaque homologué en juftice à moins que Mameubdffement
bout par une pointe à fix faces. royei Cr yst ai DE
Roche. La plupart de ces aiguilles ne font teintes tiblé ne fut excemf, auquel cas il feroit feulement reduc-
or raifonnableou ex-
de violet qu'en partie le refte eft blanc ôc c',ft ceflifpar proportion avec l'avantageque le conjoint
du vrai cryftal de roche.On voit des cuvettes des ameubliûantreçoit de l'autre conjoint.
couvercles de tabatières, & jl'aùtres bijoux qui Dans l'ufagê c'ett ordinairementle tiersdela dot
quoique faits d'une feule pièce i font eo partie de'
cryftal & en partie Hamethyfie.Lés aiguilles 4« cëtjte Vttmeukijfernemn'étant tlipuléqu'à l'effet de rairi
Pierre font le réunies plufieurs enf«œ> entrer dans la communauté les propres ameublis
ble dans fa mine; on il n'en change point d'auteurs la nature de forte
On les feie tranfverfalement pour faire des lames y
que fi la femme a ameubli un héritage qui lui; étpit
tiR y voit les plans 1% les 4iffé- j le partage de la communauté
^on» ordinairement cet héritage tombe dans fon Tôt, il fera propre
f peu d'adhérencetes unes avec les autres, que la dans fa fucceiÙon comme s'il n'avoit point été
aifément ep plu-1
fleurs pieces. On, AMEUTËIt y. a, terme
comme le cryf-
chiens en meute ou les anjembler pour la chatre. On n'être pas encore dans fon état de perfection c'eft
dit les chiens fontbien ameutés lorfqu'ils marchent pour amfi dire une mine où une pierre d'amiante. La
bien enfemble. Voyt{ MEUTE. plupart des Auteursdonnentà ce minéral le nom de
• AMFORA petite rivière de Frioul qui a fa pierre lapis amiantus mais au moins ce n'eft pas
fource dans l'état de Venife &. qui fe jette dansle une pierre calcinable, puifqu'on a cru qu'elle étoit
golfe de ce nom près crAquilée. incombuftible la vérité eft que f 'amiante réfifte à
AMHARA royaume de l'Abyffinie dont il l'action ordinaire du feu mais fi on Fexpofe à un feu
plus violent, on vient à bout de le vitrifier; c'eft
occupe le milieu il touche au fcptentrionleauroyau- donc une matiere vitrifiable. Il n'y a rien de mer.
me de Bagemdar; à l'orient,celui d'Angot
midi
celui de Walaka & à l'occident, celui de Gojam veilleux dans cett propriété fi elle eût été feule
dont il eft féparé par le Nil. dans Y amiante on ne fauroit pas tant vantée: mais
AMI, AMITIÉ,fubft. en J»«/K««,fe'difentdes cou- eüe eft jointe à une autre propriété beaucoup plus
leurs qui fympathifent entre elles & dont les tons Et finguliere c'eft que les filets de Yamianu font fi Ne.
les nuances produisent un bel effet. Cette union ou xibles, & qu'ils peuvent devenir fi fouples qu'il eft
fympathies'appelle amitU on dit des couleurs amies. poffible d'en faire un tiffu prefque femblable à ceux
que l'on fait -avec les fils de chanvre, de lin ou de
•AMI, adj. fignifie, en fait de négoce ,corref- foie. On file Yamianu on en fait une toile & cette
pondant perfonne avec laquelle on eft en liaifon Se toile ne brûle pas lorfqu'onla jette au feu voilà ce
en commerce d'affaires. Ainfi l'on dit J'ai fait cette qui a toûjoursparu étonnant & il y a encore bien
affaire, cette négociationpour compte d'ami. de gens qui ont peine le croire aujourd'hui.En ef
Ami eft auffi en ufage dans les polices d'aflïi- fet, il eft affez ungulier d'avoir une toile que l'on
fon blanchiffe dans le feu; c'eft cependant ce que l'on
rance & lorfqu'on ne veut pas y paroître fous
nom il fuffit que le correspondant déclare au 'il affù- fait pour la toile d'amiante lorfqu'elle eft fale &
craffeufe on la met dans le feu & lorfqu'elle en
re pour compted'ami. Voyt{ Assurance.(G) fort elle eft pure & nette parce que le feu ordi-
AMIA, nom d'un poiffon dont Aétius & Pline
ont parlé l'un nous apprend que fa chair eft diffi- naire eft aflez actifpour confumertoutes les matie-
cile à digérer l'autre qu'il croît fi promptement, res étrangèresdont elle étoit chargée: mais fût-il af-
qu'on y remarquedes différencesd'un jour à l'autre. fez violent pour, calciner les pierres il n'auroit pas
royt{ Tttrab. I.ferm. z. 6 Hiftor. natur. L. IX. cap. encore la force de vitrifierY amiante cependantcha.
xiij. que fois qu'on la met au feu & qu'on l'y tient pen-
AMIABLE adj en termes de Commerce. On appelle dant quelquetems elle perd un peu de (on poids.
amiable composteur celui qui fait l'office d'ami pour On adonné à la matiere dont il s'agit ici différens
accommoderdeux négocians qui ont des contefta- noms qui ont rapport à fes propriétés. On l'a nom-
tions ou- des procès enfemble. Il différe de 1' 'arbitre, mée amiante, asbeht falamandre parce qu'elle ré-
fifte au feu ordinaire; & parce qu'elle le 61e comme
en cc que pour concilier & rapprocher les efprits
|1 retranche fou vent quelque chofe du droit de cha- du lin ou de la laine on lui en a donné les noms
que partie ce que l'arbitre qui remplit la fonction en ajoutantune épithete, pour faire entendre que ce
de Juge femble n'avoir pas la liberté. de faire. Voyt^ lin ou cette laine ne fe confument point au feu. Voi-
ARBITRE. (G) là d'où viennent les noms de lin =Rible li-
Amiables,( Arithm. ) On entend par nombres num asbefiinum,linum vivum plume ou laine de fa-
amiables, ceux qui font réciproquement égaux à la lamandre, parce qu'on a cru que la falamandre étoit
fomme totale des parties aliquotes l'un de l'autre à l'épreuve du feu. V amiante* a eu d'autres noms
tels font les nombres 184 & no; car les parties tirés de fa couleur Se de fa forme on l'a connu
aliquotes du premier font 1,1,4,71 «141, dont fous le nom de boftrichites, de corfoïdes, Aepolia, parce
la tomme cd 110 & les parties aliquotes du fé- qu'il reffemble des cheveux,& même à des che-
cond, (ont 1 4, 5 10, il 10, 11, 44, 55 veux gris. Enfin on a ajoûtéà tous ces noms ceux des
1 10, dont la fonime eft 184. Foye{ Nombre. (0) pays où il fetrouvoit linum Carpafum Casba-
AMIABLEMENT ou A L'AMIABLE, de concert & fum Carijliutrt Cyprium Indura, &c. M. de Totir-
avec douceur. Ainfi, l'on dit que deuxmarchandspour nefort a fait mention de l'amiante dé Carifto dans
éviter les frais ont terminé leurs affaires ou leurs nie de Négrepont, & il dit que c'eft de toutes lès
.efpeees S amiante laplusméprifable.Rel. d'un voyage
conteflationsà l'amiable. On dit encore venu.
miable. (&}^
AMI ANTE f. m. amiantus {Hifi. nat. ) matière
du Levant, tome 1. page 1 65. Il a de l'amiante dans
bien d'autreslieux par exemple en Sibérie à EH-
minérale compofée de filets déliés, plus ou moins field dans la Thuringe,dans tes mines de
longs, pofés longitudinalement uns contre les au-
l es Bavière à Namur dans les Pays -bas dans lile
tres en. maniere de faifceau. Ces mets font fi fins d'Anglefey, annexe de la principauté de Galles à
qu'on les a comparés à du lin. II y a glufieurs fortes Alberdeen en Ecoffe Montaubanen France, dans
à'umiante, qui quoique de même nature varient par la vallée de Campait aux Pyrénées, en Italie à Pou-
leurs couleurs par les différentes longueurs de leurs zole, dans 111e de Corfe, à Smyrne eh Tartane,
filets, par leur adhérenceplus ou moins forte. Il y a en Egypte, &e.
de Yamianujaunâtre ou rouflâtre on en voit de cou.
leur d'argent ou grifâtre comme le talc de Veni-
fe il y en a de parfaitement blanc ils font plus
ou moins luïfans il y a des filets qui n'ont que
quelques lignes de longueur on en trouve qui ont
cet ufage que les filets d'
hamiantteft bon pour faire des mèches dans les
lampes il devoit même paroître bien plus propre à
dont on fait deswe-
ches dans les réchaudsà Pefprit-de-vin ces mèches
métalliquesÔtent toute apparence de merveilleux à
ux pouces & plus ceux-ci font ordinairement les celles êamhnte ceUes-a font préférablesaux me-
plus blancs & les plus brillans ce font aulfi les ches ordinaires, parce qu'il ne leur arrive aucun
plus rares on les prendroit pour de la foie fi on
peine' ft croire que ceux qui ont fait des re-
ne les examinoit pas de près: chaque fil fe détache pas de
aifément des autres, tandis qu'il y a d'autres amian- Cherches fur tes lampes perpétuelles n'ont pas
tes où ils font collés, & pour ainfi dire unis les uns manqué d'y faire entrer Y amiante pour beaucoup.
aux autres quelquefois ils tiennent à des matières Cétoit déjà quelque chofeque d'avoir la mèche
d'une autre nature; il y en a dans des morceaux de mais on ne s'en eft pas tenu là on a prétendu que
cryptai de roche enfin il y a de l'amiante qui paroît | Yamiantt devoit fournir &
l'huile que 4 on
cette huile.elle ne te con. Schroder. On prétend auffi que l'amiante réfifte au
poifon » Si qui! guéritla gale. (N)
ft ns per-
des l'habit extérieur dont les femmes fe cou-
quoique Pline ait été mal inftruit vf oient. 11 paroît par plufieurs antiques qu'elles le
Vdmuàu qu'il prenoit fàifoicnt quelquefoismonter comme un voile jufquo
fojfoit plus modeftes s'en en*
a Tufage que l'on viîloppoientles bras jusqu'auxpoignets. Le ptptum
étoitauni une forte d'habit extérieur, dont l'ufage
cap.j. avoir vû dans des feftins des napçes dejm fût très-commun chez les Grecs & chez les Romains:
vif, dW«*«, que l'on jettent att feu niais il feroit difficile de diftinguercesprefquepoint vgtemensles
uns des autres; les marbrée n'aident
ces toile»lès corps des rois pour à faire ces diftinftions,&les auteurs qui ont eu oc-
empêcner que leurs cendres ne fuffent mêlées avec cafionde les nommer, ne penfoient guère à en mar-
celles du Mener. Ces toiles dévoient être fort chè- quer la différence.
valoit autant AMICT, f. m. (Hift. modl.) du latin amiltus, ve-*
res, puifque Pline ajoute qUe ce Un
que les plus belles perles il dit auffi qu'il etoit roux, nant du Verbe amicirt vêtir couvrir c'eft un des fix
& qu'onne le tf âv^lloit mietrès-difficilement parce ornemens.que porte le prêtre à l'autel il confite en
quljl4tojt fott court. CeU prouveque Yamiantetme une pièce quarrée de toile blanche à deuxcoins do
tems de Phne Ce qui enoit des laquelle font attachés deux rubans ou cordons on
1 on connoifloit du très-mauvaife
Indes, étoiT d'Une qualitérCepen- le palie à l'entour du cou difent les anciensrituels
dantonavoit bien certainement te Secret d'en acre ne indk ad Ilaguam tfanftat mtndatium ce on en
fait
des toiles. Cet trt a été enfuite prefqu'entierement enfuite revenir les bouts fur la poitrine & fur le
ignoré pendant lohg-tems & encoreprêtent on coeur enfin on l'arrête en nouant les rubansderrière
ne le connoît qu^nparfaitement. M.
Ciampima fait le dos. Dans prefque toutes les églifes les prêtres fé-
félon cet culiers le portent fous l'aube dans d'autres, & en
un traité fur la manière de 61erteVamûuut particulier dans celle de Paris, cette coutume n'a
auteur f a faut commencerpar faire tremper dans
l'eau chaude pendant quelquetems enfuite on le lieu qu'en été. Pendant l'hyver YamicKen à couvrir
divife on le fr&te avec les mains & on agite la tête, & forme une efpece de capuce ou de ca-
dans l'eau pour le bien et
nettoyer, pour en féparer mail, qu'ils laiffent tomber fur les épaulesdepuis la
la partie la plus groffiere & la moins flexible, & les préface jufqu'aprèsla communion. Les réguliers en
brins les plus courts. Après cette première opéra- couvrent en tout tems leur capuchon. La rubrique
tion, on le fait tremper de nouveau dans l'eau chau- porte qu'on ne doit point mettre d'aube fans amiS,
de jufqu'à ce qu'il toit bien imbibé& qu'il les rqyerAVBH.CG)
paroiffe
AMID ville de Turquie dans la Natolie. Long.
ramolli alors on le divife & on le prefle entre
doigts pour en féparer toutematièreétrangère.Après 64. îo. Ut. 4.030.
avoir répété ces lotaons cinq où fi* fois on raflem- AMIDA, f. m. (Hift. mod.) faux dieu adoré par
ble tous les fils qui font épars, Se on les fait Cocher. les Japonois.Il a plufieurs temples dans l'empiredu
LW*»* étant ainfi préparé, on prend deux pen- Japon dont le principaleft à Jedo. Sa ftatue coin.
tes cardes plus fines que celles avec lefqueUes on pofée d'un corps d'homme avec une tête de chien
carde la laine des chapeaux on mef entre deux de comme l'anubis des anciens, et montéefur un che*
Vamiantt,& on tire peu à-peu avec les cardes quel- val à fept têtes. Proche de laville de Meaco,on voit
ques filamens mais ces fils font trop courtspour
être un autre temple dédié à cet idole qui y eft repré.
filés fans y ajouter une filaffe d'une autre nature tentée fous la figure d'un jeune homme qui porte fur
qui contienne les fils d'amiantt, qui tes réunifie & fa tête une couronne environnéede rayons d'or. Il
qui les ne, enfemble. On prend dû coton ou de la eft accompagnéde aille autres idoles qui font ran-
laine & à mettre que l'on fait ce fil mêlé à'amian- gées aux deuxcôtés de ce temple. Les Japonois ont
& de laine ou de coton, on doit avoir attention une fi grande confiance dans leur idole Amida qu'ils
qu'il y entre toujours plus d'aadaauque d'autre ma- fe periuadentde jouird'un bonheur étemel,pourvû
tière, afin que le fil puiffe fe foûtenir avec l'amiante qu its fouvent invoquer ou prononcer fon
fenil; car dès qu'on en a fait de la toile ou d'autres nom. croyent même qu il fuffit pour fe fauver, de
Ils
brûler
ouvrages, on les lette au feu pourdifent qu'on fait* repéter
faire la fréquemmentles parolessuivantes :Nami
laine ou lè coton. D'autres auteurs Amida ,butht c'eti-à-dire, htunux Amida fauv€{-
tremper l'amiante dans de l'huile pour la rendre plus garde une des figures de cette idoleà Rome
flexible quoi qu'il en foit, cette dont tes filets font dans le «abinet de Kirker, commeon le peut voir
les plus longs, efi la plusfacile a employer ;& lésou. dansleAk^Co/ Rôm.Sœ.Jtfu,Am&. 167$. (G)
qu'on en fait font d'autant plus beaux, que AMIDE ou AMNÉE ancienneville de Méto-
vrages potamie fur le Tigre elle s'eft
depapieravec les brinsi*amianu lés plus fins qui taniit de l'empereur Conftantiusqui 1 embellit.
• AMIENS ville de France capitale de Picardie
fur la Somme., £0»9- 2 04- a'. 4". lot. 49*. 33''$*
petit
Ui & fi cet alunétoitplus commun, on le prendrait die, qui a pour capitaleAmiens, & qui eti traverfé
pour IW*», parce que cependant
H eft
ces deux matierevfe'ref- par la
fort aîfïde les
Somme.
• AMIESTIES f. f. nom qu'ondonne destoiles
Fmblentbeauebujj.
de coton qui viennent des Indes.
& \'am*hu "AMI LA A LA MI RÉ ou^mplfimntA^ carac-
iv*HMft entre dans les tête oaurmt de Mufîaue qui indique la note que noM
médicament qui fervent k enlever les^poilteMy- appelions U. Vwn Gamme. (S) de
repfe l'emptoycdans la coittpofitbii de ,{on onguent
de citron pour les taches de 'la peau: il paffe pour
être très-efficace contre toutes fortes de lortileges AMIMETOBIE
Pline.
doni il et parlédans
f. f.
la
anc.) nom que Marc-
fur-tout contre ceux des femmes ielon Pline & Antenne & Clëopatredonnèrent fociété de plai-
firs qu'ilslierent ensemble à Alexandrin. Ce mot est année eu faveur du
composé du grec mpéfiurm inimitable, 6c de Ci« à' amiral fut rétablie la même
via, c'eft-a-dire,vieiniqùtabl*, Ce.que Plutarque en
raconte dans la vie d'Antoine prouve qu'elleétoit
affet bien nommée pour les dépenfesefiroyables
qu'elle entraîuoit & qu'il n'étoitpas potlibted'imi-
le pou-
AMINÉE, ou celui s'eff réferve Iç droit de nommer tes W>
de Fateroe, ou te produit d'une espèce particulière généraux
de raifin qu'on avoit tranfplantée en Italie. ration
parle du vin $ Aminée qui te fai foit dans le royaume
de Naples,,dans la Sicile & dans la Tôfcane. Selon IIy a eu anciennementdes amiraux poat diver-
Columelle le vin ominitn étoit le plus ancien et lé fes provinces maritime» dû royaume.
premier dont les Romainseuflent fait ufage, & le die » la Bretagne, la Guîenne le Languedoc& la
produit des vignes transplantéesdu pays des Ami- Provence du tems de leurs ducs ou comtes «voient
ftétm dans la Theflalie. leurs amirautés particulières dont quelques-ânes
Ce vin étoit auftere-, rude & acide lorfquil étoit ont fubûflé aprps la réunion de ces provinces à la
nouveau mais il s'amollillbiten vieilliflant & ac- couronne & même en 16x6 le ducde Guife fe pré-
quéroit une force & une vigueur qui étoit beaucoup tendoit encore amiral de Provence. En Bretagne la
augmentéepar la quantité d'eîjprits qu'il contenoit qualité d'amiraleft jointe à celle de gouverneur dé
ce qui le rendoit propre à' fortifier l'eftomac. (N) cette province: c'eft pourquoi en 1695 le Roi don-
AMINEL, petite ville d'Afrique en Barbarie na le gouvernementde Bretagne au comte de Tou-
" elle eft 6tuée dans la partie orientaledu royaume de loufe, afin que l'amirauté de Bretagne fût réunie 3
Tripoli. la charge d'amiralgénéral de France.
AMIRALf. m. (Mariru.) Ce mot vient des Grecs On trouve une lifte des amiraux de France don-
qui nommèrent A^mpÎMsfcehu qui commandoit aux née par le P. Fournier il nomme pour le premier
armées navales ils l'avoient formé du mot Arabe Pierre Lemegue, fous Charles IV. l'an 1)17, & il
un commandant. finit fa lifte à Heiaride Montmorency, qui ût fa dé-
Anciennement on a donné ce nom à ceux qui com- milTion de l'amirauté entre les mains du roi à Nan-
mandoient fur terre, comme à ceux qui comman- tes, l'an 1616. Jean le Freron afaitun uaité des ami:
doient fur mer. Les Sarrasins ont été les premiers raux, &cla Popliniere a fait un livre intitulé Y Ami-
qui ayent appellé amirauxlescapitaines& généraux ral: on peut y voir des détails fur cette charge.
de leurs tlottes après les Sarrasins, les Siciliens & Mais toutes les chofes qui regardent le pouvoir,
les Génois accordèrentce titre à celui qui comman- les fonctions & les droits de l'amiral, le trouvent
doit leurs armées navales. Aujourd'hui l'amiral dans le règlement du xa Novembre 1669, & dans
eft le chef & le commandant des armées navales t'ordonnance du mois d'Août 1681 auxquelsnous
& des floues. Il eft à la tête & le premier officier renvoyons. Depuis Florent de Varenne, amiralde
de toute la marine du royaume. Autrefoisil y avoit France en 1710, au paffage d'Outremer fous le roi
deux amiraux, l'un de Ponant, & l'autre du Le- faint Louis on compte cinquante-cinqamiraux )ui-
vant aujourd'hui ce font deux via-amirauxcréés qu'à Louis-Jean-Marie de Bourbon, due de Penthie-
en 1669. vrc qui remplit aujôurd'hui cette charge. (Z)
L'amirald'Arragon d'Angleterre, deHollande & AMIRAL d'une compagnie da vatfftàùx marchands
de Zélande ne le sont que par commiilion ces offi- allans de conferve c'eft celui d'entr'euxqu'ilschoi-
ciers font inférieursà ['amiralgénéral des EtatsGé* Ment comme le plus fort & le plus en état de les
néraux. défendre, fous la conduite & les ordres duquel ils
En Efpagne on dit l'amirante, mais l'amiraln'eft fe mettent pource voyage. Voy*\Conserve. \l)
que le fécond officier qui a un général d'armée au- Amiral vaiffeau amiral; c'èft celui quiefi monte
deflos de lui. par l'amiral. Il porte le pavillon quarre au grand
1»' amiralen France porte pour marque extérieure mât, & quatre fanauxen poupe, foit dans un port ouï
de fa dignité, deux ancres d'or paflees en fautoir
derriere fora écu. Entre les droits attribués à l'ami-
en mer. V. dans les PL d&Mar. celle des Il eu d'u-
fage que le navirequi sa monté par l'amiral, 9 fuipaiîe
ral, il a celui du dixième de toutes les prifes qui Ce les autres par fa beauté fa grandeur Ô£ fa force.
font fur mer &Cfuries grèves, des rançons, & des On appelle auffi amiral le principalvaigeau d*ui|è
représailles il a auffi le tiers de ce qu'on tirade la flotte, quelquepetite qu'elle foit.
mer ou qu'elle rejette le droit d'ancrage t tonnes & Lorfque deux vai1feaux de même bannière, c*eâ-
balifes. à-dire commandés par des officiers de même grade,
Il a la nomination de tous les officiersdes fiéges fe rencontrent dans un même port, le premier arri-
généraux & particuliersde l'amirauté, & la juilace vé a les prérogatives & la qualité d'amiral & celui
s'y rend en fon nom. C'eft de lui que les capitaines qui arrive après, quoique plus grand & plus fort,
& maures des vaifleaux équipés en marchandises n'eft que vice-amiral.
doivent prendre leurs congés, paffeports commif- Cetordres'obferve parmi lesTcrreneuviers, c'eâ-
ûons & laurs-conduits. à-dire les bâtimensqui vont la pêche fur le banc de
L'amiraln'a point de féance au parlement,fui- Terreneuve,dopt le premierarrivé prenddla qualité
vant l'arrêt rendu ¡\ la réception de l'amiralde Cha- d'amiral, Se la retient pendant tout le tems de la pè-
tillon en 11551. Les anciens amiraux n'avoient point clic. Il porte le pavillonau grand mât donne les or-
dejurifdktioacontentieuse; elle appartenoit à leurs dires, aligne les places pour pêcher à ceux qui font
lieutenant ou officiers de robe longue. Mais en 1 6 16 arrivé's après lui, & règle leurs conteftations.{Z )

navigation au lieu de la charge fut


le cardinal de Richelieu en fe faisant donner le titre
de grand maint & furinundani du commerce & de la

lupprimée, te fitattribuer 1 autoritéde décider &


de juger (buveraihementde toutes les quêtions de
alors &c. ce fontdes noms que les Fieuriiks ont doués à
difiTérentes fortes dWllets félon .le. diverfes cou-

marine même des prises & du bris des vaiffeaux. Trévoux les _entes lignifications qu'il faut y at-
En 1669 la charge de furintendant général de la tacher, & qu'il dl aifex inutile de rapporter ici.
•AMIRANTE,
• AMIR.ANTE,(istEs DE t.') îles d'Afriqueen: cour particulière appellescour d'équité, établie
pour
tre ligne& file de Madagafetn
la régler lesdifferendsentre marchands. (tt-Z)
>
AmiraHxe^ f. nb f« dit quelquefois Glog^ ancienneville dT*
La charge de grand haut ou talie dans le pays des Sabins c'eft la patrie de l'hif-
Aipiumo^été détruite 6c les ouvra.
ces de Salluftedureront à jamais-Cta veut encoredans
rAbriuzedes ruines de,f ette ville. On lit clans Stra-
fur le penchantd'une
montagne, ,8c qu'il de fon tenu un théâtre
des perfonnesdu premier rang, Ona vu, par exem- quelques débris d'un temple,
avec une eroffe tour.
ple» ettAi^Jeterre Jacques duc d'Yorck,frère uni- autr« chofé
que du roi Charles H. revêtude cette charge peo- que' l'hobùudtd'tntrtuniravec quelqu 'un
un tommtrct
koitniu & agrfabU. V amitié: ne feroit-elle que cela ?
L'amitié, dua t-on, neVen tient pas ce
point. elle
prérogatives privilèges. On a vu auffi dans e va au-delà de ces bornes étroites. Mais ceux qui foat
même royaume cette importante charge partagée cette observation ne conSîJerent pas que deux per-
entre pluficuis cORuniflaires, que l'on appelle dans sonnes n'entretiendront point uneliaifon qui n'ait
rien d^, vieeux oc<(ui leur procure un pl^ilir réci-
ment (175 ï) elle fe trouve ainfi partagée,n'y ayant proque^(ani être amies. Le commerceque nous pou-
point de haut-amiral de ce royaume. Voyt^ Amiral vpjiis avou avec les hommes regarde Qii lrelprit ou
& Amirauté. (Z) j
le cœur le pur commerce de Tefprit s'appelle 6m-
plement eonnoijance le commerceoii'Ie
coeur s'in-
téreffe par l'agrément qu^jl en tira e& amitié. Je ne
commercede mer. Il y a en France des Sièges parti- vois point de notion plus exacte & plus propre à
développer tout ce qui eft en foi l'amitié, & même
culien ^aimrtttUf dans tous- les ports ou havres du
royaume, dont les appellationsfe releveat aux fié- toutes (es* propriétés.
Elle eft par là distinguée de la charité
ges généraux lefquels font au nombre de trois en, qui eft
une
tout dont un à la table ds marbre de Paris., un au- diSuçûtion à faire du bien tous. Vamiiii h'eft due
tre celle de Rouen, & l'autre à Rennesles appels qu à ceuxavec qui l'on eU actuellementen commer-
de ceux-ci fe relèvent aux pârlemensdans le reflbrt ce; le genre humain pris en général,eft trop étendu
desquels ils font fitués. pour qu'il foie en état d'avoir commerce avec cha-
Ce tribunalconnoît de tous les délits & différends cun de nous, ou que chacun de nous l'ait avec lui.
mû arrivent fur les mers qui baignent les côtés de L'amitié fuppofe la charité, au rpoins la charité
na*
France, de toutes les aeions procédantes du, com- turelle mais elle ajoute une habitude de flacon par-
merce-quife fait par mer, de 1 exécutiondes focié- ticulière qui fait entre deux personnes un agrément
tés pour raifort dudit commerce & des armemeps., de commercemutuel. • tait naître
desaffaires de compagnies érigées pour l'augmenta- C'eft l'inlUrHiancede notrjè être qui Va*
tion du commerce en premièreinftance, des con- initié, & c'eft l'infqSnfapcede même qui la,
teftations qui na iffent dans les lieux du reflbrt du détruit. Eft-on teul, on Sent fa miiere on fent qu'on
parlementde Paris où il n'y a point de fiéges par- a besoin d'appui;on chercheun fauteur de Ses goûts»
ticuliers à' amirauté établis; 6c par appel, des fen- un compagnon de fes plaifir* & de fes peines. on
tences des jugesparticulier établis dans les villes 8t,
lieux. maritimes.
veut un homme dont on puilfe occuper le cœur
la penfée alors Yamitii paroît être ce qu'ily a de
6c
1 H
eft contpofé de l'amiral de France, qui en eft le plus doux au mondeA-t-on ce qu'on a lbunaité ?
Chef d?un lieutenant général,d'un lieutenantparti- on change deSentiment.
culier, d'un lieutenantcriminel, de cinq cohfeUlers, Lorsqu'onentrevoit de loin quelque bien il fixe
d'un procureur du roi, de trois fubftituts d'un gref- d'abord les de6rs; lorfqu'onl'atteint, on en fent le
fer, & de phifieura huifliérs. néant. Notre ame dont ilarrêtoit là vue dans l'éloi-
gnement, ne ûmrolt plus s'y reposerquand elle voit
pouvoir
plus étendu outre la connoiffancedes contestations au-delà ainfi l'amitié, qui de loin bornoit toutes nos
en matièrede marine & de commercede mer, elle prétentions, ceSTedelesborner de près; elle ae rem-
eft chargée du recouvrement des droits que doivent plit pas le vuidequ'elle avoit promis de remplir, elle
les marchandises qu'on embarque & débarque dans nous laifle des befoins qui nous diftrayent & nous
tes portsde 4a république& de faire construire ce portent vers d'autres biens alors on fe néglige, on
équiper les vaifleaux néceffaires pour lé Service des devientdifficile on exige bientôtcommeun tribut,
Etats-Généraux. Elle eft divifée en cinq collèges les complaisancesqu'on avoit d'abord reçues comme
& juge endernier reflbrt des matières qm font de fa un don..C'eft le de s'appro-
prier peu-à-peu
L'AMiRAUTi d'Angleterre ne dmere pas beau- longue poSTeSfion accoutume naturellement à regar-
coup de celle de France. Il eft à remarquer feulement der comme Siennes les chofès qu'on tient d'autrui
que dans tous les fiéges d'amirauté, tant les particu- l'habitude perfuade qu'on a un droit naturel fur là
lien que le général& fouverainquifende à Londres, volonté des amis; on voudroit s'en former un titré
toutes les procéduresfe font au nom de l'amiral, & pour les gouverner lorfqueces prétentionsfontré-
non pas au nom du roi. 11 faut encore remarquer ciproques, comme il arrive fouvent l'amourpropre
cette différence, que l'amirauté d'Angleterre a deux s'irrite, crie des deux côtés & produit de l'aigreur,
fortes de procédures; l'une particulière à çette ju- des froideurs, des explicationsarriéres & la rupture.
rifdi&ion, & c'eft de celle-là qu'elle Ce fert dans la On Íe trouve auai quelquefois des défauts qu'on
connoiffftnce des cas arrivés en plaine mer; t'autre s'étoit cachés, ou l'on tombe dans des pâmons qui
conforme à celle ufitée dans les autres cours ce dégoûtent de l'amitié, comme les maladies violen-
c'eft de caltë-ci qu'eue fe fort pour tes cas de fon ref tes dégoûtent des plus doux plai6rs. Auffi les hom-
fort qui ne font point arrivésen plaine mer, comme mes extrêmes, capables de donner les plus forte*
les contestationsfmvenuesdans les ports ou havres, preuves de dévouement, ne font pas les plus' capa-
ou à la vue des côtes. bles d'une confianteamitid; on ne la trouve nulle
L'AMIRAUTÉd'Angleterre comprend auffi une part Û vive & Si foiide que dans les efprits timide»
orférieuxdontl'amemodérée connottlavertu. pas aiteu commes
qu'elle divinités
tesautres de»
Lefenâmcnt douxetpaifiHe leur
foulage
deVanutié temples depierre&je n'enfuispat
&desautels
cœur,détendleur
e l'élargit
forit, r
fes p
end tusw Quoique
tropfiché. leton»nenousaitconfervé
pvusvifsfemêle
àleur»amufemens,àteuri aucuneééA»r epréftatationsGeraldi
Lilio prétend
acaireset myftérieux
plaifir»
i lsnrs c'eftPâmede dansfououvragedesduuxdu la
touteleurvie. .>' /».*•
vertejufqu'à l'endroit ducororoùslleportoit la =
les rendvolages. Lafenfibilité cet* confiance font main embraûant de l'autre c6té unormeau, fec.
ufées dans lesvieillards mais le befoin Ltatrappro- Cette dernière idée m eparait fublime.
che&la raifon eftleurlien.Laun*«ment plus • Amitié(Comm.) c'eftuneespèce demoiteur
tendrement tesautres plus foUdement. legere Ac un peu onâueufe accompagnée depefan-
Lesdevoirs deYamitU s'6tendent pluloinauon teur,quelesmarehands deblé reconnoiffent au
lie croitondoitàV^nitU i proportion de fon d epé taS dans lesg raias, mais fur-tout dans le froment
Ordefoncaraâere cequifaitautant dedegrés tede quand il etbien conditionné. Sionnel'apaslaiffé
caraûcres diflerensdedevoirs. Réflexion importante fécher fur k grenier, fi ona eu&lesfoindes'endéfaire
injufte deceux feplai- àtems, ileft f rais & onQueux, marchaads de
pourarrêter
gnent
tefentiment
d'avoirétéabandonnés,
amis. Un ami
malfervis
q
q
ui
ui
oupeu verd
l'onnan- blédifent qu'il'.
efthumide
de 1'1
&mou;
oud
lebongrain
elamain. Le
etlourdfer.
grain
conftdérés parleurs avec
defimples amufemens me,onôueux&doux; levieux efidur,fee
grain
raeu d'autre engagement que n'expofe
deLittérature trouve étrange qu'on pu •A8MIUAM desIles Malottes, dansl'Océan
foncrédit pour lui VamUU n'étort point d'un c arac- entreune et111e de
tèrequi exigent cettedémarche. Unamiquel'on éthiopique, leacôtes deZanguebar
aura cultivépour ladouceur &l'agrément defonen.
tretien, exige de vous u n fervlce qui i ntérefferoit • AMIXOCORES peuples de l'Amérique dan»
votre fortuneamitién'étoit point d'undegré ft le Bréfil proche la eontrde de Rio-Janaïro.
f. m. (Nijl. m»d.) vafteaudience falle dans le
mériter un telfacrifice. AM-KASt
Unami h omme
effectivement de bon c onfeil &mu vous#n a palais du grand-mogol où il donne a (es
donné d'utiles feformafife que vous fujets & oh il parait les jours folennels avec nu
ne l'ayez point confulté en une occafion particulière magnificence extraordinairs. Son t6rone eft foutenu
iJatortcetteoccafion demandoit une confidence par fix gros piés d'or maiCf & tout femés de rubis,
quinefefaitqu'àdesamis defamille &deparenté d'émeraudes & de diamans on l'eftime foixante
ilsdoivent être l f
es eulsinftniits de certaines parti- millions. Ce fut Cha-Gean pore d'Aurengxeb qui
cularités qui neconvient pas toujours decommu-le fit faire pour y expofer en public toutts ks piir-
niquer 1d'autres amis, .fuirent-ils desplusintimes.reriesde fon thréfor,Paras qui s'y étoient amaffées des dé-
Lajufte mefure"de ceque desamis doivent exiger, pouilles des anciens & Rajas ac des présent
fediverfifie parune infinité de circonstances & que les Ombras font obligés de faire au grand-ao*
félon ladiverfitédes degrés 8edescaractères d'amitié.got tous les ans à certaines fêtes". Lesconviennent auteurs qui
Engénéral pour ménager avec foin caequi doit con- nous apprennent ces particularités,
tribuer
douceur
la fatisfaâion
deleurcommerce,
mutuelle des mis,&à
ilfautquefundans
la que tous ces ouvrages riches pour la matière, font
fon travaillés fans goût, i l'exception de fervent deux paon*
besoin attende ou exige toujours moins que plus de couverts de pierreries & de perles qni d'or-
(onami&quel'autrefélon fesfacultés donne nement à ce throne et ont qui été faite par un
toujours
éclaircira
àTon amiplus
Parlesréflexions
aufujet
que
le
que m
nous
Yamidi
oins.
venons
une
on
maxime impor-
François.
d'étendue
Affes

que la
près
falle
de
ou
cette
cour une tente qu'on nomme \'afp*k
falle

amkas, &
on
qui
roie
qui
eft
â
dans la
autawt
renfermé*
tante favoir l'amidi
quel'y doit e ntrel esamis trou- dans un grand baluftre couvert de lames d'argent
ver del'égalité, ou mettreamiiidapeut-iloui
doncp aruin- eUe eft Soutenue par desel'piliers revêtus
avoir même le
de lames de
dou-
vtnie, autfaàe. Unmonarque ne métal le dehors rouge, 6t dedans
desamis faut-ilquepour lesavoir illeschercheblé de toiles peintes au fi naturelles qu'eUespa-
pinceau dont les couleurs
en d'aresmonarque» ou qu'ildonne àfesautres fontfi vives & les fleurs fufpeadu. Bernier, Ni}.
amis un caraâere quiailledepairaveclepouvoirrouTent commeun parterre
fouveraw} Voici le véritable fens d elamaxime du grastd-Mogoi. (G)
AMMI {Bot.) genre de plante i fleur» difpoféet
cet queparrapport auxchofes que forment fit- en formede parafai. Chaque fleur eft compofée écU.
de
rdtii,ildoitfetrouver entre lesdeux amis
aufflçrande uneli- plufieurs feuûks arrangées en
fi crées en coeur, inégales & tenantes
formede rofe
berté defentiment Cedelangage que à un calice.
l'undesdeux n'étoit point lupeneur nil'autre infé- Ce calice devient dans la fuite un fruit compose de
rieur. L'hgalitédofitfetrouver depart&d'autre dans deux petites femences convexes les espèces ded'un
cannelées
ladouceur ducommerce deVamuti. Cette douceurcôté, 0c plates de l'autre. Dans étroites, & pin- ce
eftdefepropofer mutuellement fes penfées fes genre les feuilles font oblongues
goûtsîesdoutes, tes d ifficultés mais toujours dans cées par paires le long d'une côte, qm sA terminée
iafphert ducaraéere deYarnitU quieuétabli. par une fenle feaille. Toumef. l*ft. m w.
l'amidi nemetpasplus d'égalité que lerapport tmmpammjèlhê
dufanglaparent6 entre des p aras d 'un r ang fort AMMl »I CAXftn. (M«Ae.) choa
différent nepermet pas certaine familiarité. Onfait fmku& C. B. P. On doit la Semence à'*m*
de.
laréponfe
laftatue
ethiquitfi
mkn,C'eft
au refpeô
dtu»

que
prince
équeftre
d éfais
àunSeigneur
d'unhéros
tfiUvéert, etlui
l'audefamiliarisé
duaurang
tiensdansl'amitié
quiluimontroitmi la plus récente,
leurayeul
qui
commun
dtfus
convenoit
nefont
duprince&ce desatte»- fille
comme dans laparenté,
pas
la mieux
lapU»eidotaiKefd*uB|Otttunpeuamer:
tfila de l'huile exaltée, tt du fel volatil.
Cette femeoceen aromatique
ve, hvftérique,etrimnative, céphalique
il
nourrie,

a» venini tfeft un*des quatre petites


aux- chaudes.Varna»
la plus Dette,

apfcits-
elle re-
fismenm
miellés ilnefautpasmanquer. (X) ordinaire de aucampagnesn «K
ilLesanciens ontdiyinilé 1'&«rùiii mais ilneparoît point aromatique, (/f)
AMMITE ou AMMONITE f. f. ( #y?. nat. ) l'Arménie.On ne fait pourquoitant d'auteurs dit
mmnites ammonites matière pierrcule compofée
ont
que cefel venoit de l'urine des chameaux, laquelle
de grains arrondis,plus ou moins gros. Cette diffé- étant defféchée par l'ardeur du foleil, laiffoit un fel
rencedejgrofieur a fait distinguer l'ammiteex\pethe& fublimé fur les fables brûlansde l'Arabie & des
au-
en grandi'.Li petiteeftcompotëe de parties que l'on tres Ipuxaridesde l'Afrique& de l'Afic, où il page
• comparées pourla forme & pour la grofleurA des beaucoup de chameaux pendant les longs voyages
oeufs de poiflon à des grains de millet, à des fe- des caravanes cette opinion eft peut -«être fondée
mencesde pavots, d'où font venus les mets eencrites fur ce que l'on a dit que l'urine des chameauxentre
& mteonius que fon trouve dans Pline. Les grains dans la compofition du fil ammoniac, que l'on
de la grand* mmmitt fontquelquefoisgros comme des nous
apporteaujourd'huid'Egypte & de Syrie. Mais ce fel
pois ou comme des orobes, & ils leur reffemblent n a de communque le nom avec le Jil ammoniacdes
pour la forme; c'eft pourquoi on a donné à ces om- anciens.
mitts les BOOM de pifolithot 8c d'orobios. Il y en a Nous connoiûonsaujourd'hui deux fortes de fil
dont les parties font autant & plus grofles-que des ammoniac, le naturel & le factice.
noix.La couleur des ammitudoit vanercomme cel- Le fcl ammoniac naturel fe tire des foufrieres de
le de la pierre; on en voit de grues & de parfaite- Pouzzol, dans cette grandefotte dont il eft fait
men-
ment blanches. Les grains de celle-ci font fort ref
femblans à des anis lorfqu'ils font réparés les uns
tion à l'article de l'ALUN. JW ALUN. Il y a des
fentes dans quelques endroits, d où l'on
des autres. On trouva cette pierre aflèz communé- de la fumée le jour, & des flammes la nuit. voit forcir
On
ment. Agricolad4 Sat.foffil. hh, V.pag. z€a. Aldro- taffe fur ces fentes des monceaux de pierres; en- les
vande Mu/aimuai. Ub. 6*33 Foyt[ Pierre. évaporations falines qui font continuellement éle-
On a rapporté au genre de Vammue la pierre que vées par les feux fbùterrains, panent à-travers
l'ona e befoari minerai. Voyt{ Besoard Mine- mpnceaux & laWent fur les pierres une,fuie blan-
che, qui forme après quelques jours
ces
croûte de
f.f.{Médecine.)
AMMOCHOSIS ef- fel. On ramalie cette incruftation & une on lui donne
peeé de remède propre à deffécher le corps, qui le nom de fel ammoniac. Cette fuie blanche
confifte à l'enterrer dans du fable de mer extrême- ou ces
fleurs ont vraiment un goût de fel; elles fe fondent
ment chaud. Voyti Bain & Sable. (N) dans l'eau, & elles Ce cryltallifent en cubes qui
ne
AMMODYTE f. m. ammodytes (Bip. nat,) paroiffent pas ddférens de ceux du fel marin. Ce
ferpent ainfi appelle parce qu'il fe glifle fous le fa- fel paroît approcherbeaucoup du fil ammoniacdes
ble il en a la couleur fa longueureft d'une cou- anciens & il paroît qu'on en doit trouver de la
dée fie il reflembleà la vipère cependant fa tête même nature danspluûeurs autres endroits,où il fe
eft plus grande & fes mâchoiresplus larges fon dos fait des évaporations de fel foffile par les feux foû-
cft parfemé de taches noires fa queue eft dure il terrains.
femblequ'ellefoit parfeméede grainsde millei ç'eft M. d'Herbelotrapporte dans fa Bibilothequtorien-
ce qui a fait donner à ce ferpent le nom de tenekrias, talc, que dans le petit pays de Boton en Afir, il y a
ou plùtôt cerchnias. Il a fur le devant de la tête op une grotte où l'on voit de la fumée pendant le jour
• flotèt fur le bout de la mâchoire fupérieure «ne & des flammes pendant la nuit, & qu'il fe condenfe
etnmencepointueen formede verrue, que l'on pour- fur les parois de cette cavité un fil ammoniac que
toit prendie pour une corne ce qui lui a fait don- les habitai» du pays appellentnufihader. La vapeur
ner te nom die ferpent cornu. Les ferpens ammodytes qui forme ce fel eft fi pénétrante que les ouvriers
font en Afrique & en Europe, & fur-tout dans l'Ef-
clayonie auffi les a-t>on appellés vipèrescornues d'IU
qui travaillent dans grotte y péruTcnt lorfqu'ils
fortes defetammontWfaf'lhe;
tyriton en trouvée» Inrhe, ^c On dit que fi on ne
remédie à la morsurede ce ferpent on en meurt en
Nous avons deux
fune vient des Indes; elle cft de couleur cendrée
trois jours, ou ait plus en fept jours fie beaucoup & en pains de figure conique, comme nos pains de
plutôt, fi on a été mordu par la femelle. Aldrovande. fucre. Nous tirons l'autre d'Egypte Se de Syrie
%I{SUPENT, (O par la voie de Marfeille elle cR en forme de pains
Ammodyte {Medtcùw. ) Lorsque la morfurede ronds& plats, d'une palme ou deux de diamètre &
Vammodyttne caule pas une mort prompte le fang de trois ou quatre doigts d'épaiffeur concaves fur
fort de la plaie; la partie mordue s enfle, il furvient l'une des faces, 6c convexes fur l'autre, avec une
auffi-tôtun écoulement de fanie, qui eft fuivi d'une petite cavité au centre de cette face. Ces pains font
pefanteur de tête & de d6failtance. On doit dans un raboteux & de couleur cendrée au-dehors & blan.
pareil cas recourir d'abord auxremèdesordinaires châtres traafparens, & cannelés au-dedans.Leur
aux ventouses, aux fearificattons de la partie autour goût eft falé, acre & piquant. Cette féconde forte
de la plaie, à la ligaturede à l'ouverture de la plaie de fel ammoniaceft beaucoup4>lusxammuneque la
avec le biftouri les meilleures remèdes font la men- première qui commence' être fort ra*c .en ce
the prife dans l'hydromel la thériaque appliquée pays-ci.
fur & plate, les cataplafines propres à la cure des Il y a eu plufieursopinions fur la formation & fur
ulcèresmalins, de. Aétius Tetrai. LK Serm. (N) la compofition dii/Lf ammoniac faSice,Les uns difoieQt
AMMONIA furnomfous lequel les Eléens fa- qu'il Venait des unnes que tes chameauxrépandent
crifioient è Junon, foit par allufion à Jupiter-Am- fur les fables de laLybie, fit que c'étoit le fel axe de
mon fon époux foit à caufe de l'autel qu elle avoit ces urines que la chaleurdes fables faifôîtfublimer
dans le votfinagedu temple de Jupiter-Ammon. mais cela n'eft rapporté par aucun auteur dfgne de
AMMONIACJÎ/ AMMONIAC «« ARMONIAC, foi. Cette opinionparoît auffi fade, par rapport
foi ammoniumfeu armtniacus, <(Jfift. nat.) Nous ne iiotre fel ammoniac que par rapport a celui des an-
connoinonsle fel ammoniacdes anciensque par les ciens, commeon l'a déjà dit. D autres croyent que
deferiptionsqu'ils en ont laiffées autant que nous pour faire le fil ammoniac on ramaffoit l'urine des
pouvons en juger aujourd'hui, il paroît que ce
étoit affez femblabfe 4 notrefel gemme. Les anciens
f chameauxou des autresbêtes de change, qu'on Ia4ai-
foit évaporer; & qu'après plufieurs lotions, onmo*
lui ont donné le nom de fetammoniac parce qu'on dctoit le rendu en forme de pains. Enfin d'autres pré-
le trouvoit en Lybie aux environsdu temple de Ju- tendaient que ce fel étoit composé de cinq parties
piter-Ammon. Quelques-uns l'ont appelle/ armo- d'urine d'homme,d'unepartie de fel marin, & d'une
nixe ou armeniae, peut-^re à caufe du voifinage de demie-partie deluie; que l'on faifoit évaporer toute
Tomr f
l'humidité de ce mélange & Sublimer le réûdu Scrupule. Ces fleurs mifes dans l'eau-de-vie don-
qu'enfuitè on diffolvoit la matiere que donnait la nent ta teinture de Mars de Mynficht.
le r^fidu ouïe caput
fublimation Se que l'on fiulpit évaporer la diffoiu- t«! Tel
*vec lelel
tion pour tirer le fel ammoniac. Malgré tout cela morttmmde la diftillation
4e tlitre. Ce fel Se
nom ne {aurions pas fcncQteJia vraie préparation de
• ce fel, fans le rapport
Egypte, qui a le procédé que
cette préparation. Voici en peu de mots
l'on
Père Skini Jéfuiie, nuffioapre en

ce qu il en
davantage, dans les fièvres
maladies. \N) V

dit, dans les nouveaux mémoires des fomlL dt


MiMonnaircs qui tient le milieu entre la gomme & la réûne. Il s'a-
lA Compagnie da Jefus dans le Levant.
mouit quand on le manie, & devient gluant dans les
placeurs lieux dTL- mainS. il eft tantôt en erps morceaux de pe-
« On fait dupl ammoniacdans
yp
Damaier
Damaier.& Mehallée maisfur-tout
comme
qui eft un village dans la partie de
tits grumeaux, rempli
tres,parsemé dans ta
» l'Egypte appellée Delta, aux environs de la ville
presque brune de forte qu'on peut fort bienjp com-
»de Manfoura, On met une certaine fuie dans de parer au mélange de couleurs que Fon, voit dans Je
d'un pie 6c demi de benjoin amygdaloîde tantôt cette gommeeft en lar-
» grandes bouteilles de verre
» diamètre avec un peu de fel marm diffous dans mes ou en petits grumeaux
»de l'urine de chameaux ou d'autres bêtes de fom- blables à de l'encens, jaunâtres fiebruns en-deliors
blancs ou jaunâtres en-dedans,
» me. On remplit les bouteilles jufqu'à la moitié ou Sa faveur eft douce d'abord^ enfuite un pe» amere
M aux
trois quarts, & on les range au nombre de
bâti exprès pour fon odeur et! pénétrante »Çc approche
» vingt ou trente fur un fourneau banum, mais elle eft plos puante
H cet ufage on entoure
les bouteilles avec de la ter-
leur col paire que d'un ment-fous les dents tons fe brifer, fie elle y devient
» re-glaife» de façon que ne
plus Planche jettée fur des charbons ardens eue
demi-pié au-deflus de la terre; alors on met le'
H
l'augmentepar degré; de lorf- s'enflamme, & elle Ce diffout dans le vinaigre ou
» feu au fourneau,on certain
» qu'il eu pouffé à un
M pendant
» il fe
trois
fublime
jours&
une
trois
matière
point, on
nuits.Pendant
qui s'attache
l'entretient
ce tems,
au col des
en Egypte.
dans l'eau chaude. On nous l'apporte4'Alexajadrie

Pour l'ulage on préfère le fuc en (armes aux gros


» bouteilles & il refte au fond une maffe noire la morceaux; il faut choifir f elles
» matière fublimée eft le fil ammoniac. Il faut pour pures, feches, qui ne font point mêlées de wble de
»»la préparation de ce fel une fuie qui ait été pro- terre ou d'autres chofes étrangères. On les purifie
dùïte quand elles font fales en les faifant duToudre dans
w par les excrémensdes animaux, fur-tout des du vinaigre on les paffe enfuite & pales épaiifit.
M chameaux». Cette fuie eft fort commune en Egyp-
brûle Ils excré- Diofcoride dit que c*eft la liapteur d'un arbre du
le; car le bois y étant fort rare on
mens des animaux mêlés avec la paille. on en
fait genre de la férule,quinaît dans cette partie delaLy-
de petites mânes femblabtes A celles que tes Tan- biequi eft près du temple de Jupiter- Ammon.M.
neurs font avec: le tan & qu'ils appelfent motus à Geofioy dit qu'elle découle comme du lait, ou d'elle-
brûler en Egypte on donne le nom de gelées à cel- même, ou par Pincifion que Ton fait a une plante
les'qui font faites avec la fiente des animaux. Geof- ombellifere dont on n'a pas encore la defcnption.
froy, Mat. meâ. tom. I. (1) Au refte les graines qu'on trouve dansles morceaux
LE SEL AMMONIAC fi l'on en croit l'illuftre de cette gomme, font bien voir qu*eUe eft, le ituc d'u-
ne plante ombellifere car elles font
Boerhaave garantit toutes les fubftances animales foliàeées fem-
dela
times' corruption & pénetp les parties les plus in- blables à celles de l'anet mais plus grandes. L'au-
corps; il eu apéritif atténuant, réfolu- teur que nous venons de citer, ajoute que la plante
tif, dîapnorétique fudon6que,antifeptique, & diu- qui lesporte croît dans cette partie de l'Afriquequi
rétique propre à irriter les nerfs Se à provoquer eft au couchant de ï'Egypte & que l'on appelleau-
l'éternument il n'agit point fur le corps humain jourd'hui le royaume de Barca.
mais par une au- Cette gomme donne dans l'analysechimique par
par une qualité acide ou alkaline,celle du fel com- la diftillationdu phlegme limpide rouflâtre odo-
tre beaucoup plus pénétrante quefcrupule
muni on l'ordonneà la dofe d'un mêlé avec rant & un peu acide; du phlegme urineux; de l'huile
d'autres fubftances, dans les nevres intermittentes, limpide jaunâtre, odorante & une huile épaule,
dans les obftruûions. rbuffltre & brune.
On en fait un gargarisme de la façon Suivantedans La ma1fe noire reliée dans la cornue calcinée au
la paralyfie de la langue, dans le jgonflementdes creufet pendantvingt heures a laine des cendres
amygdales prenez de l'eau de fleur* de bureau, fix brunes dont on a tiré par lixiviation du fel alkali
du fil
onces; deJTefprit de cochléaria, une once;faites- fixe.
D'où l'on voit que cette gomme en compofee de
ammoniac un gros mêlez-les enfemble, &
en un gargarisme. beaucoup de fourre foit groffier foit Subtil, mêlé
avec un ici de tartre, un tel ammoniacal, & un peu
Le Je/ ammoniac diifous avec la chaux dan: un

bleue.
vaifleau de cuivre, donne une eau opthalmique qui de terre.
Elle eft apéritive atténuante, déterfive eue
eft de couleur
Le fel volatil & l'esprit volatil urineux du fel am- amollit, digere réfout elle excite les règles elle
moniac s'ordonnentà la dofe de douze grains pour fond les duretés & les tumeurs fcrophweufes.
le fel volatil & de douze gouttes pour 1 esprit & fel On la donne en fubftance depuis un fcrupulejuf-
aromatique huileux. Toutes ces préparations font demi-gros; elle fait un excellent emmé-
bonnes pour réveiller êc irriter dans les affections nagogue, & pour cet effet on l'employé
de
en pilules
foporeufes dans l'affê&ion hyftérique. & en bots avec les préparations mars Se les fleurs
On employé Pefprit de fel ammoniac pour frotter de fil ammoniac. -.•
les parties affigéçsde rhûmatifme. Il ne faut point Les préparationsde la gomme ammoniaque font les
ordonner les eiprits volatils feuls car ils irritent & pilules Vemplétrt& le lait.
brûlent les membranes de l'oesophage & des intef Emplâtre de gomme ammoniaque prenez de la gom-
tins, comme des cauftiques. de la cire jaune,
Les fleurs martiales de fil ammoniac fontun excel- de la réfine, de chacunecinq onces; de l'emplâtre
lent apéritif; elles s'ordonnentjufqu'à la dofe d'un fimple de mélilotde l'onguent d'althea, de l'huile
d'iris, de la térébenthine de Venife, de chacun une foetus parce qu'on en trouve toujours (on eftomaû
once & demie de la graille d'oie, une once; du ici rempli. Voye^ Nutrition.
ammoniacdes racines de bryone, d'iris, de cha- A la partie extérieure de Vamnios eft fituée la
du galbanum,du bdellium de cha- membrane ailantoïde. Dans quelques fujets
faites cuire le tout jufqu'à confiftan- cette
cun deux gros membrane& le chorion tiennent fi étroitement en-
ce de cénit ^mdoit employer bien de la précaution semble, qu'ils paroiflent n'être qu'une feule mem-
dans cette compofition (voyt{ EMPLATRE ); on en brane. Ses vaiueaux ont la même origineque ceux
fait peu d'ufage. du chorion. V«yt^ AtLANToi de.
Laie d'ammoniac prenez de la gomme ammonia- Cette membrane de vraiçs glandesi phi-
que la plus pure, trois gros, faites-ladiffoudredans 6eurs ont vu dans la Surface interne de Vamnios de
ux onces dWu d'hyfope ce remède eft bon dans la vache, une grande quantité de petits corps bfancs,
l'afthme ÔC la refpiration gênée. ainfi que dans le cordon., 6c même des appendices
Pilules dt gomme ammoniaque prenez de la gom- fiftuleuA» la même uirraceInternede Vamnios, qui
me ammoniaquepréparée avec le vinaigre de (quil- venaient. une liqueur par une infinité de pores. Il
le, deux onces; du meilleuraloès, une once & de- faut convenir que* dans l'homme on n'a pas encore
mie de la myrrhe, du majUc-^du-benjoin de cha- vu de glandes on nie que cette membrane ait des
cun demi-once ;du {air de mars, du tel d'abfinthe, vauleaux Sanguins.On pourrait demander d'oîuvient
de chacun deux gros; du firop d' the une fuffi- la liqueur de, cette membrane; la quettion eft diffi-
tante quantité pour en aire des pilules elles font cite a décider. Voyti ce qu'en dit le docteur Haller,
un grand apéritif: on en^peut ufeHrk-dojed'un de- Comment, fur Boerhaave. (L )
mi-gros par jour le matin & le foir. (jV~) AMNISIADES AMNISIDES f. f.
AMMONITES peuplesdefc d'itemoTT-
fils de Lot. Ils habitoientavec les Moabites une con-
la ville d'Amniuesoudans l'île de Crète.
STIE
nymphes

fub. f. forte de pardon général qu'nn


trée de la Syrie. Dieu fe Servit d'eux pour punir les prince accorde à fes fujets par un traité ou par un
Ifraèlites & de Jephté pour les réprimer. Ce Naas édit par lequel il déclare qu'il oublie tout le pafle
qui fit imprudemmentcouper la moitié de la barbe & le tient po non avenu, & promet n'en faire au.
aux ambafladeurs de David, étoit leur roi. Il y avoit cune rechcrche.N^oy^Pardon.
un autre peuplede ce nom, &-qu'on appelloit auffi Ce mot eft francifé du grec qui
Ammonutu; il habitoit la Lybie aux environs du étoit le nom d'une loi femblable que Trafybnlc
templede Jupiter Ammon. avoit faite après 1 expulfion,des trente tyrans d'A-
AMNIOMANTIE,f. {.farte de divination ou dtpri- thenes. Andocides, orateur athénien, dont Phi tar-
Jage qu'on tiroit de la coeffe ou membranequi enve- 0ue a écrit la Vie, & dont il y a une édition de 1 575,
loppe quelquefois la tête d'un enfant à fa naiffance. nousdonne dans fon oraifonyMrles myflerts, une for-
Pour bien entendre ce terme il faut {avoir que mule de Vamnifiit & des fermens par lefquels elle
dans le ventre de la mère le foetus eft enveloppé de étoit cimentée.
trois membranes l'une forte, que les Grecs appel Vamniflh eft ordinairementla voie par ou le prin-
loient Latinsfuundiatt l'autre plus ce fe réconcilieavec fon peuple après une révolte
mince, appéllée oc la troiueme plus ou un foûlevement général. Tel a été, pair exempte,
mince encore, qu'on nommoit «W»c ces deux der- l'aâe d'oubli que Chartes IL roi d'Angleterre, a ac-
.nieres Portent quelquefois avec le foetus, ce enve- cordé lors de fa reftaurarion. (ff)
loppent la tête & le vifagede l'enfant. On dit que le Vamnifiit eu auffi,dans lies troupes,tm pardonque
fils de l'empereurMacrinfut CurnomméDiadument, le fouverun accorde aux déserteurs, à conditionde
parce qu'il vint au monde avec cette pellicule, qui rejoindreleurs régimens. (Q )
formait autour de fa tête une espèce de bandeau ou AMODI ATEUR f. m. celui qui prend une terra
de diadème. Et dans l'ancienne Rome, les avocats 3 ferme.
achetoientfort cher ces fortes de membranesqu'ils AMODIATION C f. bail ferme d'une terre en
portoient fur eux imaginant qu'elle leur portoit grain ou en argent.
bonheur, 6c leur procuroit gain de caufe dans les AMODIER ou ADMODIER v. aft. affermer
procès dont ils étoient chargc^|Les vieilles dit une terre en grain ou en argent.
Debio, félon que cette pellicule eft vermeille ou AMOGABARE, f. m. nom d'une ancienne mi-
livide, présagent la bonne ou mauvaise fortune des lice efpagnole fort renommée par fa bravoure. Il
enfans. Et il ajoute que Paul Jove, tout évêque qu'il n'y a plus d'amogaèaresdans les troupes efpagnor
étoit n'a pas, manqué d'obferver dans l'éloge de les ce qui ne fignifie pas qu'il n'y a plus de braves
Ferdinand'Avalos marquis de Pefcaire que ce gens.
Seigneur étoit venu au mondela tête ainfi envelop- AMOISE. Voyt{ MOISE, terme de Charpenterie..
pée, & par conféquentqu'il devoit être heureux. AMOL, ville d'Afie au pays des UsbecS, fur le
Ce préjugé fubfifte encore parmi le peuple, qui dit Gihun. Long. 82. lat. 39. 20.
d'un homme à qui tout réunit, qu il eft ni totffî. AMOLETTESou AMELOTES f. f, pi. (Mat.)
C'eft ce que les anciensentendoientpar amnioman- on appelleainfi les trous quarrésoù lion paie les bar.
tie terme compoféas deux mots a/mu coefft ou res du cabeftan & du virevaux. Les amdonsdoivent
membrane, divination. Delrio, Dijquijit. avoir de Jargeur la fixions partie de l'épaiffeur du
magie, art. lit. IV. quafi. vij.ftS. 1.P.SS4. cabestan. (i)
AMNIOS ou AMNION, en Anatomie. eft la mem-
brane qui enveloppeimmédiatement le fœtusdansla
AMOME, f. •
m. amomumracemofum, eA un fruit
fec en grappe, membraneux,capfulaire, plein de
matrice, & qui eH la plus intérieure. Ce mot paraît graines,qui a été connudes anciensGrecs,ainfi qu'il
venir du grec agneau comme qui Hxeit peau eft facile de s'en aflùrer par la comparaifon qu'on en
d'agneau, L'amnioseft une membraneblanche, mol- peut faire avec la description de Diofcoride. /dans
le, mince & tranfpjarente contigue au chouan,dans la mat.mtd.de Geoffroy, les fentimens des Botanit-
laquelle on ne voit prefque point de vaifleaux ou tes fur Vamome. La grappede Yamome eft compofee
bienif n'en paroît qu'un petit nombre. EUe fait par- de dix ou douze follicules ou grains; ces grainsfont
tie de l'arriére -faix & elle eft placée fous le cho- membraneux, fibreux faciles à rompre & ferrés
rion. Voyt^ Arriere-faix £ Chorion. les uns près des autres ,ians pédicule; ils naiffept du
Elle contient une liqueur claire, Semblable à une même tannent ce farment eft ligneux fibreux cy-
gelée fine, que l'on croit fervir à la nourriture du lindrique, de la longueur d'un pouce; odorant, acr«,
difpofées & fe jette dans le Pô près de Ra-
sami de feuilles entaffées foit petites & la Romagne
en écailles à la partie oufailles ce (arment ne porte point venne.
on fi ftrtjkr Us Rivières il
AMONT, tenu font

luit..
de follicules foit de fix plus longues ^ui en-
la pofitiôn d'une partie ^xu d'un pont ou
vironnentchaque follicule, comme 5 ellesen etoient marque
le catice.Trois de ces langues feuilles font de la ton- d'un bateau /relativement au cours de la rivière;
peur d'un demi-pouce; & les trois autres font un ainfi on dit l'avant-bec d'une pilfe Pavant-bec
tfàmon; & de Tarnere-bec le bu l'aval. Vantant
peu plus courtes elles tant toutes minces, 6breufes, eft oppofé au cours de la rivière;l'oral le regarde
à leur fommet
acres, odorantes, fouveht retirées peine s'étendent et- & le
rarement entières, defortequ'à
les au-delà des grainsde l'amome; ce qui viejit, com- • AMOR AVIS nom que nos anciensromanciers
me il ci croyabte,de ce qu'elles fe froiflentmutuel- donnent aux Sarrafins ou au* Mauresd'Afrique. L'é-
lement,& et brifentà leur extrémitédans le tranf tymologiede ce nom reffemble à beaucoupd'autres,
port. La trotteur & la 6gure. de ces grains d'amome qu'on ne Gt point fans fe rappeller l'épigrammedu
eft ferablableà celle d'un grain de raton ils ont une chevalierd'Aceilly.
petitetête, ou plutôt un petit mftnmelonà leurpoin. • AMORBACH,ville d'Allemagne dans la Fran-
te, & à leur extérieur des dans filets très-minces & des conie, fur la riviere de Muldt.
AMORCE, fubft. en terne de Pyrotechnie ou de
nervures comme deslignes toute leur longueur
ils ont encore trois petits filions & autant de petites PyrobologU eft de la poudreà tirer qu'onmet dans
côtes qui répondent aux trots rangs de graines qui le baffinet des armes à feu à des fufées,,à des pe-
remplitfent 1 intérieur des follicules, 8c qui font cha- tards, &c. On ne met l'amoree qu'après avoir char-
cun féparés par une cloifon membraneufe.Chaque gé. Quelquefois Vamorct eft de la poudre canon
rang contient beaucoup de graines anguleufes en- pulvérifée & mife en pâte, commeaux fufées, pé-
veloppées d'une membrane mince fi étroitement tards, ferpentaux, & autres pièces d'artifice; quel-
que ces trois rangs ne forment que trois graines ob- quefois auflî comme pour les bombes, carcafles gre-
longues. La couleur du bois & des grappeseft la mê. nades, 6oc. on ajoutefurquatre partiesde poudreune
me dans tes unes
elle eft pâle, dans d'autres blanche de foufre & autant de lalpetre, pilés féparément
ou rouflatre mais dans les follicules blancs, lesgrai- & alliés avec de l'huile. .<
nts font ordinairement avortées,an lieu que dans les- Pour les canonsde guerre, on a une verge de fer
rounUtres, elles font plus pointue pourpercer la cartouche par la lumière de
folides 'Se plus parfaites.
Ces graines font anguleufes d'un roux foncé, en- qu'on appelle dlgorgcoir. Voyt^ Dégorgeoir.
dehors, & blanches en-dedans mais elles font plus• On appelle auffi amorce une cord&préparéepour
folides que celles du cardamome.Les faire tirer tout de fuite ou des boîtes, ou des pé-
grappes ont
une odeur vive qui approche de celle do tards, ou des futées. Les mèches fourréesqu'ornK-
la lavande
ordinaire, mais plus douce: féparéesde leurs folli- tacheiitfx*gv«msdes& des faucifites\, avec leHijucl-
entes les graines ont une odeur plus forte & plus, les on tatet le feu aux aunes, fe nomment au£
acre,& qui tient de celle du camphre. amont. (M)
AMORCE, fe dit aufii d'un appât dont on fe fert I
Vamem» renferme beaucoup d'huile eflentidle
aromatique, fubtile & volatile, qu'on en tire par la la chaffe ou à la pêche pour prendredu gibier des
diftîUation après l'avoir fait macerer dans l'eau. bêtes carnaderes ou du poiffon.
Il faut choifir le plus récent, le plus gros, affex AMORCER, v. aé>. c'eft, chez lesO«m»w, les
pétant & rempli de grains bien nourris de couleur Menuijùrs, les Charpentiers,& autres ouvriersen èois,
purpurine, odorans, acres au goût il en faut fépa- commenceravec l'amorçoirun trou qu'onfinit avec
rer la coque blanchâtre qui n'eIi bonne à rien, afin un autre inftrument felon la figure de l'ufaeequ'on
d'avoir les grains purs & nets on nous l'apporte leur deftine. Chez les Faifiurs de peignes c Vft faire
des ries Philippines. Il incite il digére réfiue au la première coupure des dents par le haut feuilldp
venin charte les vents, fortifiel'eflomac; il donne de l'eftadon. foyei Peigne 6r Estaoon.
de l'appétit & de la vigueur, & provoque les mois AMORCER,the^ /« Ouvriers enfer, c'eftpréparer
aux femmes. deux qtorceauxde fer, quarrésou d'autre forme,
Vamomum oufam aromaticum tfan offidnantm, être foudés enfeilftle de manierequ'après être fon-
Tourn. i»Jl. 308. eft une femence chaude, feche, dés ils n'ayent tous deux que l'épaiueur de l'un 0% de
atténuante,lionne pour lever les obftruâions chaf- l'autre pour cet effet oa les forge en talus, & on les
fer le gravier des reins exciter l'urine & les re- applique l'un fur ¡-autre. & pour que la foudure fe
gles elle pafle pour alexiphatmaque on l'employé faite proprement, & que par conféquentil n'y ait
quelquefois pour 'amome véritable,celui dont nous point de crade ou fraifier fur les furraces qui doivent
avons donned'abord la defeription. (N) être appliquées l'une contre fautre, le forgeron a
Il AMOMI nom que les Hollaodoisdonnent au attenuon de tourner ces furfaces toujours du côté
poivre de la Jamaïque que nous appelionsautre- du fond du feu.
mexrt graine de girojk. AMORÇOIR, f.
m. outil de Charron.Cet outileft
Amo^IUM Plinii ou folamunjhmeefim, b&cd- emmanché comme les tarières & les efferets, &
firum (Jardinage.) eft un arbriffeau dont le bois eft n'en diffcre que par le bout ren-bas du fer qui eft
brun, la feuille jaune, d'un verd noir,labeur blan- fort aigu, & qui eft demi reployé d'un côté, & de-
ehe., les fruits rouges & ronds comme des cerifes. mi reployé de t'autre ces deux demi-plis font tran-
Vamomumgarde Ces feuilles & t|s fruits dans la fer- chans cet outil Cerf aux Charrons pour commencer
re, & ne fe dépouillequ'au printems. On en a de à formerles trous ou mortoifes dans les moyeux &
l'efpece par la moyen de fa graine. (K) dans les gentes. Voye\ ta figure u.
les
PI. du Charron.
AMONCELER v. n. ou paff. chevalqui mumeele Ce font les Taillandiersqui font amorçoirs. Voyt^
"j^fiù s'amcwctk; cheval qui eft bien enfemhle qui aufli PI. V. du TwUmdier.
eft bien fous lui, qui «turche fur les hanches fans AMORGOS ville de rArchipel,rune derCy
fe traverfer. Ce terme Il'et prefque plus ufité dans ,clades. Long. 44. $5. lat.3S.30.
le Manège, (Y) AMQR1UM*ancienneville de la grandePhry
AMONDE riviere d'Ecoifedans ta Lothiane; nie, aux confins dt la Galatie dans fAfie mineure.
elle fe jette dans le golfe d'Edimbourg. AMORRHÊENS,f. m. pi. peuples defcendus
AMONE ou L'AMONE riviere d'Italie qui a d'Amorrhée fils de Chanaan ils habitaient entre
fa fource au pic de l'Apennin arrofo une partie de les torrens de Jabok & d'Arnon,
AMORTIR v. ad. firme dr c'eft faire Je ne crois pas pouvoir me difpenfer de parler de
tremper le. boyau» dans le chaudronà mefure qu'ils ces abus, ni de recommander aux Sculpteursd'ac-
êwt lavés pour les «mollir un peu & les dupofer à quérir les principes de l'Architecture, & aux jeunes
Kecevojr la préparation fui vante, qui en le dégraif- Architectes l'art du deffein comme l'ame du goût
fage. JrnV a point de tenu fixe pour faite tremper toutes ces frivolités n'ont pris le deffus que par l'i-
ces boyaux &quelquefoisil ne faut qu'un our pour gnorance de l'un & de l'autre. Le Sculpteur fe con-
]g% amortir,
quelquefois davantagei celadépend tente de fa main:d'oeuvre;quelquesArcniteâes d'un
commune' ment de 1. chaleur et du tems qui! fait* vain titre dont ils abufent. S'ils étoient inftruits réci-
Voyn Cordes À Boyau Dégraissage. proquement de leur art, l'exécution en aâroit plus
AMORTISSEMENT, f. eft une de Succès car il ne faut pas. douter que c'eft dans
aliénation d'immeubles faite au profit de gens de cette partie principalementqu'il faut réunir la théo-
main-morte comme de couveru, confréries corps rie & l'expérience.La Sculpture dansun édifice étant
de métiers ou autres communautés. fçy«{ Main- étrangere à la folidité & à la commodité,elle ne peut
morte. Ce mot a la lettre fignifie la même chofe trouver raifonnablementfa place que dans les édifi-
ces Sacrés, dans les palais des rois &dans les mai-
Çl«ww<nfont des patentes
Amortissement, fons des grands; alors il fautqu'elle foit traitée avec
royales faveur d'une com- nobleffe avec prudence, & qu'elle paroitfe fi bien
munauté d acquérirun fonds ce qu'elle né pourrait liée à l'Architeâure qui la reçoit, que l'une & l'autrd
faire fans cela. Cette concefuonle fait moyennant concourre à donner un air de dignité aux monumens
une fomme qui «A payée au Roi & au feigneur» qu'il s'agit d'érigeré Voyt{ ce que j'en ai dit Ce les
k
pour dédommagerl'un l'autre des profits qui leur exemplesque j'en ai donnés dans le
Décoration du idificti à PariSchez Jombert.
ma
reviendroient lors des mutations lefquels ne peu-
vent plus avoir lieu lorfque le bien eu pofféde par On peut u% de moins de Sévérité pour les attior»
une communauté, qui ne meurt pas. tijftmns deitinés à la décoration des fttes publi-
Ce règlement a été fait à l'imitation de la loi Fa- ques comme arc de triomphe /décorationthéâtra-
les,, feux d'armes, &e, dont l'afpeâ eft momenta-

ment du peuple.
pitié, par laquelle il «toit défendu de confacrer au-
cun fonds a des ufàges religieux fans le confente»
Ce fut S. Louis qui imagina cet expédient fur les
née, & s'exécuteen peinture a frefquefur de la toi-
le ou de la volige où l'on peut «préférer les for-,
mes ingénieuses quoiqu*haurdées le brillant &

f
plaintes que les eccléfiamquesde ton tems porte- l'éclat à la gravité des formes qu'exige un monu-
rent au pape contre les feigneurs qui prétendaient ment de pierre t aufli ai-je ufé de ces licences dans
les troublerdans leurs acquittions en conféquence l'arc de triomphe de la porte S« Martin que je fis
des lois du royaume qui oéfendoient aux gens d'é- exécuter Pans en 1745 à foccafion du retour du
glifé de pofléder dcs Illeur conferva ceux Roi de l'armée de "Flandre, & la décoration du
théâtre du collège de Louis le Grand exécutée ea
qu'Us poffédoientpour lors mais pour réprimer leur
avidité t û 1«H*impofa pour les acquifitionsqu'ils
l'avenir l'obligation de payer au domp AMOVIBLE adj. urm dt Droit fit fur-tout dé
ne les droits tiamorùfftmM & aux fetgneursune in* Droit t fignifie qui peut être deftitué
de fon emploi dépofledé de fon office ou privé,
Amortissement s'entend, ta Anktûlurt, de de fon bénéfice tels font des vicaires de volonté
tout ouvrage de fçulptureMblé qui termine VerfaUles
.quelques des gnrads-vicaires qui font amovibUs lia
avant-corps,comme celui du château de du curé ou de l'évêque ou des officiers clauftraux*
du côté de la cour de Marbre & celui du palais que le Supérieur peut dépofer quand bon lui fem-
Bourbon a Paris du côté de l'entrée ou bien corn*
pote d'arctùteôure ce fçulpture, comme celui qui • AMOUQUE le nom
f. m. c'eft *en Indien
paltéurs de Chrétiens de Saint-
couronne l'avant -corps du milieu du manège de-
amartitfi-
des gouverneursou
couvert du château de Chantilly. Ces
mairûtnœntCouvent lieu de fronton dans laéeco- AMOUR t il entre ordinairement beaucoup de
ration extérieure de acos bfttùnens mais il n'en fauc fynpathie dans V*moor t c'eft-A-direune inclinatioa
d'a- dont les (cas formeat le noeud mais quoiqu'il* en
pas ufer trop fréquemment, & craindrefin-tout
buîèr de la licencede les trop tourmenter, dans 1 in- forment le noeud ils n'en font pas toujours l'intérêt
tention, difent la plupart de nos Sculpteurs de principal il n'eft pas impoflible qu'il y ait un tmour
leur donner un air pittoresque if fageffe des formes exempt de groniereté.
y doit préfider; Ion doitrejetter abfolument dans Les mêmes paffions font bien différentes dans les
leur compofition tous ornemens frivoles qui ne J«> hommes. Le «nênw objet peut leur plaire par des
ment que de petites parties corrompent les
malles endroits oppofés. Je fuppofe que plufieurshommes
ce qui vues dWbas ou d'une certame diftanc*» ne s'attachent a Sa même femw les uns l'aimentpour
laùfent appercevoir qu'un tout mal enteadM fans fou dent, les autres pour fa vertu rles autres pour
choix & (en¡vent fans convenance pour le fujet. fes défauts At il fe peut faire encore que tous
Il faut observer auffi que ces omotùffimm foient en l'aiment pour des chofes qu'elle n'a pUfon comme
pyramidaleavec rétt&c*, & Imique l on aime unejemm* légère que croit
tonne générale foit foUde. N'importe,on s'attacheà l'idée qu'on ce plaît
éviter la idées capneieufes car il fanWc deou» à eu figurer ce n'eft même que cette idée que
quelques années qu'on n'ofe plus placer «Técuffons l'on aime ce n'eft pas la fematre legeré. Ainfi objet
qu'ils ne Soient inclinés abus qui fait peu d'honneur des payons n'eft pas ce qui les dégrade ou ce qui les
à la plupart des Architeôes de nos jours par parefc anoblit mais la manièredont on envifagecet oojet.
fe ou pMr ignorance, ils abandonnentle foin deleur Or j'ai dit qu'il étoit poffiblc quel'on cherchât dans
compontion à des Sculpteurs peu entendus,qui oc Vsmourquelque* chofe de plus pur que «intérêt de»
connoiffantpas les principes de l'architedurenatu- feu. yoici ce qui me fait le croire. Je Vois tous le»
relle croyent avoir imaginéun chef-d'œuvrequand jours dans le monde qu'un homme environné et.
ils ont entalFé des femmesauxquellesil n'a jamais pulé, commeà la
nies des fuppons &e. qui ne tonnent qu'un tout mené, anfemwn, ne fe décide eu toujourspour
monftrueux fans grâce Caps art & couvent uns celle qui eu la plus jolie « U qui même lui. paroit
beauté d'exécution, telle quelle lA la ratfonde ceU 1 C'eû que ebaquf
beauté exprime un caraûeretout particulier, & Ce- teurs de la gloire fe piquent de bien danfer où de
lui qui entre" le plus dans !e nôtre, nous le préférons. quelquemuere encore pins baffe. Ils font fi aveugles»
C'en donc le caraâere qui nous détermine c'efi
donc l'ame que nous cherchons on ne peut me mer Le fi curienfetheiit fie fi vains qu'ils oient la-or
cela. Donc tout ce qui s'offre à nos tens ne nous
plaît que comme une image de ce qui fe cache à ils Veft ni vertu ni mérite; bien en
leur vue donc nous n'aimons les qualités fenfibles cela elle n'en eft que la récompense.EHe nous er-
que comme les organes de notcç piaifir, fie avec cite donc au travail fie àla venu, Se nous rend fou*,
fuhoedinationaux qualités inrenfibles dont ellesfont vent eftimables, afin de nous faire eftimer.
l'expref&on donc il eft au moins vrai que rame eft Tout eit très-abjeô dans les hommes Ia vertu
ce qui nous touche le plus. Qr. ce n'eu pas aux fens la gloire la vies maisles chofes les phispetheront
que l'ame eft agréable, mais à l'efprit ainfi l'intérêt des proportions reconnues. Le chêne elf un grand
de l'efpritdevient l'intérêt principal; ce fi celui des arbre prèsdd cerifier;ainfi
fens lui étoit oppôfé, nous lelui facrifierions.On n'a, uns des autres. Quelles font les inclinations & les
donc qu'à nous perfuader qu'il lui eft vraiment op- vertus de ceux qui méprifenrlagloire font-ils mé-
pofé, qu'il eft une tache pour rame voilà Ya~
«Kmrpur. Amour des- Sciences ET DES Lettres. La
Cet amourefi cependant véritable, & on ne peut paifion de la gloire & la paffion des Sciences fe ref-
le confondre avec -l'amitié car dans l'amitié c'eft
l'eiprit qui eft l'organe du fendaient ici ce font les & l'autre du fentimentde notre vuidé fie de notre
fens. Et comme les idées qui viennent par les tens, imper&âion. Mais l'une voudrait fe former comme
font infiniment plus puinantes que les vûes de la ré- un nouvel être hors de nous 8c Faurre s'attache à
llexion,ce qu'ellesinfpirent eR paffilln. L'amitiéne étendre & à cultiver notre fonds ainfi la paflionde
va pas fi loin c'eft pourtant ce que le ne voudrois la glqire veut nous aggrandit au-dehors & celle
pas décider cela n'appartiént qu'à ceux qui ont des fciences au-dedaas.
blanchi fur ces importantesqueflions. On ne peut avoir l'ame grande ou Fefprit un peu
II dy a pas.d'tfmoKrfans eftime, la raifon en eft pénétrant fuis quelquepaflion pour les Lettres. Les
claire. L'amour étant une complaisance dans l'objet Arts font confacrés à peindre les traits de la belle
aimé & les hommes ne pouvant fe déîendrede trou-
ver un* prixaux chofes qui leur plaifent, leur cour qu'il y a dans la penfée de noble ou d'utile ;deforte
en groffit le mérite ce qui fait qu'ils fe préfèrent les qu'il ne rette à ceux qui les rejettent très<e qui
C'eft que eft
fauffe-
uns aux autres parce que rien ne leur plaît tant indigne
qu'eux-mêmes. ment qu'ils prétendent s'arrêter à la poffeffion des
Ainû non-feulementon s'eftime avant tout, mais mentes chofes queles autres s'amufent1 confidérer*
on eftime encore toutes les chofes qu'on aime, com- Il n'e!i pas vrai qu'on poitede ce Qu 9on discerne fi
me la chaSe la mufique, les chevaux, &c Et ceux mal ni qu'on efttme la réalité des cWfeft and on
qui méprirentleur propres panions ne le font que en méprife l'image l'expérience faitvoir qu ils men-
par réflexion& par un.effort de raifon; car l'inûmâ tent, fie la réflexionle confirme.
les porte au contraire. La plupart des hommes honorent les Lettres
Par une fuite naturelle du même principe,la haine commela religion & la vertu c'eft-à-dire comme
rabaiffe ceux qui en font l'objet, avec le même foin une chofe
qu^s ne veulent ni connoître ni prad*
que l'amour les releve. Il eft impoflible aux hommes quer ni auner. Perfonne néanmoinsn'ignore que
de fe perfuader que ce qui les bleue n'ait pas quel«. les bons livres font Feffence des meilleurs esprits
que granddéfaut c'eft un jugementconfus que l'ef- le précis de leurs connoifiahees Et le fruit de leurs
prit porte en lui-même. longues veilles l'étude d'une vie entière s'y peut
Et fi la réflexion contrarie cet inftinÔ (car il y a des .recueillir dans quelquesheures c'eû un grand fer
qualitésqu'on eu convenu d'eftimer & d'autresde cours.
méprifer) alors cette contradictionne fait qu'irriter Deuxinconvéniewfontà craindredam cettepaf»
la palion; & plutôt que de céder aux traits de la fion le mauvaischoix & l'excès. Quantau mauvais
vérité,,-eUe en détourne les yeux. Ainfielle dépouille choix, il eft probable que ceux qui s'attachent à des
fon objet de fes qualités naturelles, pour lui en don- eonnoiffancespeu utiles ne feroientpas propresaux
ner de conformesà fon intérêt dominant enfuite autres mais l'excès peut fe corriger.
elle fe livre témérairement& fans fcrupuleà fes pré- Si nous étions (aces nous nous bornerions à un
ventions infenfées. petit nombrede eonnoiffances afinde les mieux
Amourdu MONDE. Que de chofes font comprî- pofféder nous tâcherionsde nous les rendre âuni-
Ces dans l'amour du monde.Le libertinage, le defir Keres fie de les réduire en pratique la plus longue
de plaire, l'envie de dominer &c. L'amour du fen- ce la plus laborieuse théorie n'éclaire qu'imparfaite-
fible & du grand ne fontnulle part fi mêlés je parte ment un homme qui n'auroit jamais danfé pôffé-
d'un jiWmefuréà l'esprit & au coeur qu'il touche. derohinutilementles règlesde la danfe: il en eft de
Le génie & l'aâivité portent à la vertu 8e à la gloire même des métiers d'efpnt.
les petits talens la pareffe le goût des plaifirs, la Jediraibien plus rarementl'étude eft utile» lorf-
gaieté, & la vanité, nous fixent aux petites chofes qn'euen'eft pas accompagnéedu commercedu mon-
mais en tous c'eft le même inftinâ fie X amour du de. D ne faut paiféparerces deux chofes; l'une nour
mondt renferme de vives femences de presque toutes apprend à penfer ,rautre àagh-îTane à parler,ra«r
les panions. tre écrire l'une à difpofer nos adions le l'autre

de
AMOUR DE LA GLOIRE. La gloire nous donnefur àlesrendre faciles.LWagedumonde nous donneen-
les cours une autorisé naturelle qui nous touche
fenfaoon? core l'avantage de naturellement limbi- â
fans doute autant qu'iucune nos de 8c tudejdes Sciences, celui de penferprofondément.
nous étourdit plus fur nos miferes qu'une vaine dip Par une faite ces vérités ceux qui
(fipation elle eft donc réelle en tout fens. font privés de Il» fie l'autre avantage par leur
Ceux qui parlentde fon néant véritable,foutien- condition étalent toute la fôiblefie de l'efprit hu-
droient peut-étre avec peine le méprisouvert d'un main. La nature ne porte t elle qu'au milieu des
feul homme. Le vuidedes grandes pantons eft rem- cours Se dans I« feindes villes flonfiantes des ef-
pli par le grand nombre des petites ks çooteaip- prits aimables & bien faits ? Que fait-ellepour le la-
la les
boureur pnéoccupéde fes befoins ? Sans doute elle
a fes droits, il en faut convenir. L'an ne peat éga-
il les laifle loin les uns des autres
la mêae application à cultiver
qaand ils ont
leurs takns mais
s* De tout ce que nous venons de dire, il s'enfuit
que le véritable amour eft extrêmement rare. Il en
eft comme de l'apparitioo des efprits tout le mon.
de en parle peu de gens en ont vu.
quels paurent être les fruits dta beau naturel né- Amour conjugal. Les caractères de faneur
«oy^ne font pas équivoques. Un amant dupe de
lui-même,peut croire aimerfans aimer en effet un
de tous les feotùneas le plus jade & le plus utile: mari fait au jufte t'il aime. Il a joui or la jouiflanc*
il et auffi néceffaire dans la fociété civile, pour le eft la pierre de touche de V amour le véritable y
1 bonheur de notre irie quedans le Çhriûiaaumepour puife de nouveaux feux, mais le frivole s'y éteint.
la félicité éternelle. L'épreuve faite, fi l'on connoît qu'on s'eft mépris,
Amour Sexes. V amour par tout où il ca, je ne fai de remède à ce mal que la patience. S'il eft
«ft toujoursDas le maure. Il forme l'âme, le coeur & polfible > fubfbtuezl'amitié à V amour mais 'e n'ofe
eft. Il n'eft ni petit ni grand mêmevous dater que cette relfource vous refte. L'a-
selon le co»r ac Vefpritqu'il occupe mais félon ce mitié entre deux époux eft le fruit d'un long amour
qu'il eft en lui-même 8t il temble véritablement dont la jouiftance& le tems ont calmé les bauillans
tranfports. Pour l'ordinairefous le joug de l'hymen
fane et aa corps de celui qu'elle anime. quand on ne s'aimepoint on fe hait ou tout au plus
Lorfque le» amanj fo demandent une fincéritéré. les génies de la meilleuretrempe fe renferment dans
ciproque pour (avoirrun fie rentre quand i|s ceffe- inflinerence»
ront de ntmer c'eft bien moins pour vouloir être Des victs dans le caraôere des caprica dans
averti* quand on ne les aimera plus que pour être l'humeur des fentimens oppofés dans l'efprit peu-
mieux attûrés qu'on lu aime kmqu'on ne dit point vent troubler l'amour le mieux affermi. Un époux
le avare prenddu dégoût pour une époufequi, penfant
Comme oa n'eft jamais en liberté d'aimer ou de' plus noblement croit pouvoir regler fa dépenfe fur
tefler d*akner, Pâmant ne peut fe plaindre avec leurs revenus communs un prodigue au contraire
méprife une femmeéconome.
Pour vivre heureux dans le mariage ne vous y
il
L'amour > auffi-bien que le feu ne peut fubfifter eagages pas fans aimer & fans être aimé. «Donnée
(ans un mouvement costraiiel,
des qu'il ceie d'efoérer ou de craindre.
cèfi^de vivre du corps 1 cet amour en le fondant fur la vertu. S'il
n'avoitd'autre objet que la beauté les grâces & la
jeunefle au£ fragile que ces avantages pafTagers
i$ffl%rente*copies.La plupart des gensprennent pour il pafferoit bien-tôt comme eux mais s'il s'eft atta-
de ï&nmrlt àeftr de la jouiflaoc©. Voûles-vousfon- ché aux qualités du cour & de l'efprit il eft à ré-
der vos featiioeas de bonne-foi j & difeerner laquel- preuve du tenu.
le de ces le principe de votre atta- Pour vous acquérir le droit d'exiger qu'on vous
aime, travaille»;le mériter. Soyezaprès vingt ans
au£ attentif à plaire, auffi foigneux ne point of-
fenfer, que s'il s'aguToit aujourd'huide faire agréer
le^vousPaimec Le véritable interdit même votre amour. On ne conferve un coeur que par les
à u nefifée toute idée fenfuelle tout effor de Hma- mêmes moyens qu'ona employés pour le conquérir.
Des gens s époulent ils s'adorent en fe mariant ils
laventbien ce qu'ils ont fait pour s'inspirermutuede-
«nais fi les attraës qui vous charmentfontplus dW ment de la tendreffe elle en le fruit de leurs égards
anic;cen'eft point & du foin qu'ils ont eu de ne
s'offrirde part fit d'autre qu'avec un certainextérieur
Qu'on aime véritablement; &l'amour ne fera ja> propre à couvrirleursdéfauts ou dumoinsà les em-
aiab commettredes mutesqui bklent la confekace pêcher d'être désagréables. Que ne continuent-ils
^uloonoeur. ur ce ton-là quand ils font mariés ? Se fi c'eft trop
que n'ont-ils la moitié de leurs attentions paffées
Pourquoi ne fe piquent-ilsplus d'être aimésquand il
y a plus que jamais de la gloire &de l'avantage h
l'être r Quoi nous qui nous eftimons tant, & pref-
L Prodigue,CmnMU. que toujoursmal à propos; nous qui avons tant de
vanité,qui aimons tant à voir des preuves de notre
Quiconque eft capable d'aimer où vertueux mérite oa de celui que nous nous fuppofons faut-
foièrots œiaaedire que quiconque eft vertueux eft il que, uns endevenirni plus louablesni plus mode{..
auis capable d'aimer; s comme ce feroda as vice de
conformation pour le corps qoe d'être inepte la foule occafion peut-être ou il va de notre profit &
péaératk» c'en eft aux un pour l*aaM que d'être de tout l'agrément de notre vie à l'être ?
Amour patirnu.. Si la ràifon dans l'homme,
le ne crains rien panr les mon» de la part de r». ou plutôt FabusoaSl en fait ne fervoitpas quelque*
mmtr il ne peut que les perfeôiomaer c reft lui qui fois à dépraver Ion inûia&, nous n'aurions rien à
rend le cœur moins ferouche, le earaâereplus liant dire fur lamourpaternel les brutesn'ont pas befoin
Fhnmeur phw complaifante. On s'eft accoutumé en de nos traités de morale, pour apprendre aimer
aiinant i plier & volonté au gré
mandera fesdefirs, de la maîmfer & de
de la perfonne
les.
rie on contraâe par-la l'heureirfehabitude de conv
ché>
ks ne il
quand
que
leurs petits, à les nourrir & à les élever c'eft qu'el-
font par rinftinâ or Fûiûinct
n'eu point aiilrâit
par les fophifmesd'une
mer de conformerfen goût 8f^p inclinations aux raifort capôeute répond toujours au voeu de la Na-
fiaixfaiixteim,auxperfoaaewinai9lesiiiMBursne tnre fait fon devoir Se ne bronchejamais.Si l'hom-
font pas également en fnreté qnand oa eft inquiété me étoit donc en ce point conforme aux autres ani-
par ces fiûuies chamelles que les hommes grofters
ï
confondeat avec Amour
Tomtl. le BQunkok de !on propre laitâ veillejoit Atous f«$
befoins,la garantiroit de tout accident, & ne cfoi- Le pere & le roi font l'un & l'autre des images vi-
roit pas d'intlansdans fa vie mieux remplisqueceux vantes de Dieu, dont l'empire eft fondé fur 1 amour.
qu'eueaurait employa à ce* importansdevoirs. Le La Nature a fait les! pères pour t'avantage des en-
pere de fon côté il étu- fans la fociété à feit les rois pour la félicité des peu-
dieroit (on goût 1 fan humeur & fes inclinationspour ples il faut donc néceflkireôientan chef dans une
mettre à profit lui-même famille & dans un état mais fi ce chef eft indiffé-
cette jeune plante* âtreaxrderoit commeune indif- rent pour les membres ils ne feront autre chofe à

cieux.. r :• .>
férence criminelle de l'abandonner à la- diferétion
d'un gouverneur ignorant,ou peut-être même vi-

Mais le pouvoir de la coutume malgréla force
de l'inâtoaen difpofe tout autrement.L'enfant en
fes yeux que des inftruroensfaits pour fervir à le
rendre heureux. Au contraire, traiter avec bonté
ou fa famille ou fon étant, c'eft pourvoirà fon inté-
rêt propre. Quoique fiége principal de la vie & du
fenument la tête eft toujoursmal affife fur un tronc,
à peinen6, qu'on le fépare pour toujoursde fa mere; maigre & décharné.
Même parité entre le gouvernementd'une famille
etat trop honnête pour alâiter fon propre enfant. & celui d'un état. Le maître qui régit l'une ou l'au-
En vain la Nature a détourné le cours de la liqueur tre, a deux objets remplir l'un d'y faire régner
qui l'a nourri dans le fein maternel,pour porter aux les moeurs, la vertu & la piété l'autre d'en écarter
mammelles de fa rude marâtre deux ruifieaux de lait le trouble, les défaftres& l'indigence c'eft l'amour
dettinés déformais pour fa fubftftance la Nature ne de l'ordre qui doit le conduire & non pas cette fu-
fera point écoutée Ces, dons feront rejettes & mé- reui de dominer, qui fe plaît à pouffer a boutla do-
prifés celle qu'elle en a enrichie, dût-elle en périr
elle-même va tarirla fource de ce neâarbienfai-
cilité la mieux éprouvée.
Le pouvoir de récompenfer & punir cù le nerf dm
3
fant. L'enfant fera livré à une mère empruntée & gouvernement. Dieu lui-même ne commanderien,
mercenaire qui mefurera fes foins au profit qu'elle fans effrayer par des menaces & inviter par des

à
en attend. promeffes. Les deux mobiles du coeur humain font
QueUe eft la mère qui confentiroità recevoir de l'espoir fit la crainte. Pères & rois vousavez dans
quelqu'un un enfantqu'elle fauroit n'être pas le fien ? vos maios tout ce qu'il faut pour toiiçher ces demi
Cependant ce nouveau-néqu'elle relègueloin d'elle panions. Mais longezque
fera-til bien véritablementle fien, loriau'apresplu- gneu(e de récompenfer qu'elleeft attentive
fieurs années les pertes continuelles de fubftance Dieu vous a établis-fur la terre fes & fes
que fait à chaque inilant un corps vivant auront été
réparées en lui par un lait étranger qui l'aura tranf-
formé en un homme nouveau ? Ce lait qu'il a fucé
repréfentahs mais ce n'eft pas uniquement pour 1\
tonner c^eft auffi pour y répandredes pluies &
rbfées bienfaifantes.
d
n'étoit point fait pour fes organes ç'a donc été pour L'amour paternel ne differe pas de Vamaur proprti
lui un aliment moins profitableque. n'eût été le lait Un e nt ne fubtifte que par fes paréos, dépend
maternel. Qui fait fi fon tempéramentrebute & fain d'eux/vient d'eux leurdoit tout ils n'ont rien qui
dans l'originen'en a point été altéré ? Qui fait cette leur lok fi propre. Aufti un père ne fépare point ri-
transformationn'a point influé fur fon. coeur ? l'ame dée de fon fils de la fienne à moins que le fils n'af-
4k le corps font fi dépendansl'un de l'autre s'il ne foibliffe cette idée de propriété par quelque contra-»
deviendra pasun jour, précifémentpar cette raifon diâion mais jghis un père s'imte de cette contra-
un lâche, un fourbe, un malfaiteur Le fruit le plus diâion plus U s'afflige plus il prouve ce que je dis,'
délicieux dans le terroir qui lui convenoit,ne man- AMOUR filiai air fraternel. Comme les en*
que guère à dégénérer s'il eft tranfporté dans un fans n'ont.nul droit fur la volonté de leurs pères la
leur étant au contrairetoûjourscombattue cela le«
autre.
On compare les rois à despe res de famille ic fait fentir qu'ils font des êtres à part, ne peut pas
l'on a raifon cette comparaisoneil fondée fur la leur infpirer de l'amour-propre, parce que la pro-
nature & l'origine même de la royauté. priété ne fauroit être du côté de la dépendance. Cela}
eft vifible c'eft par cette raifon que la tendreffedes
Le prunier qui fut Roi fut unfotdat heureux enfans n'eft pas auffi vive que celle des pères mai4
dit un de nos grands poètes ( Métope Tragédie de les lois ont pourvu à cet inconvénient. Elles fonx
M. de foùaire ) mais il eft bon d'obferverque c'eft un garant aux pere& contre l'ingratitudedes enfans,;
dans la bouche d'un tyran d'un usurpateur du comme la nature eft aux enfans un otage afraré con-
jmeurtrierde fon roi, qu'il met cette maxime, in- tre l'abus des lois. Il étoit jufte d'aérer à la vieil»
digne d'être prononcée par un prince équitable leffe ce qu'elle accordoit à l'enfance. v
tout autre que Poliphonu eût dit La reconnoiffanceprévient dans les enfaas bien
nés ce que le devoir leur impofe, il eft dans la faine
Le premier qui fut Roi, régna fur fes enfant.
nature d'aimer ceux qui nous aiment & nous protè-
Un père étoit naturellement le chef de fa famille gent &l'habituded'une jufie dépendancefait per-<
la famille en fe multipliant devint un & cire le fentiment de la dépendance même mats il
conféquemment le père de famille de roi. fuffit d'être homme pour être bon père & fi on de*
fils.
Le fits aîné fe crut fans doute en droit d'hériter de homme de bien, il eft rare qu'on foit bon
{on autorité, & le fceptre fe perpétua ainfi dans la Du refte qu'on mette à la placede ce que je dis
même maifon jufqu'à ce qu un fotdat heureux ou la fympathie ou le fang & qu'on me ifaffe entendre
un fujet rebelle devint la tige première d'une nou- pourquoile fang ne parlepas autant dans les. enraas
velle race. que dans les peres pourquoi ta Sympathie
périt
Un roi pouvant être comparé à un pere, on peut quand la foûmiffion diminue pourquoi des frères
réciproquementcomparerun pere à un roi, & dé- couvent fe haiffent fur des fondemens fi légers, 6re.
terminer ainfi les devoirs du monarque par ceux du Mais quel eft donc le noeud de l'amitiédes freresi
chef de famille, & les obligationsd'un pere par cel- Une fortune un nom commun, même naulànce St
les d'un fouverain aimer gouvernert récompenfer& même éducation mwlqucfois même caraâere enfin
punir voilà, je crois tout ce qu'ont à faire un pere l'habitudede fe comme appartenant les uns
& un roi. &
aux autres, comme n'ayant qu'un feul être vola
Un pere qui n'aime point Ces enfanseft un mon-
d'inté*
tre un roi qui n'aime point fes iujets eu un tyran. mais trouvez le moyen de réparer des frères
i
rêt* l'amitié loi furvit peine l'amour-propréqui. Plufieurs philofophes rapportent généralementà
en étoittefondfeporte vers d'autresobjets. Vmtmurptopntoute forte tPattachemens ils préten-
pas facile de trou· dent qu'on s'approprie tout ce que Yon aimé,qu'on
qu'on fe met fbimèmeavant tout; jufque-Ià qu'ils
des autres «.à cauted» plaifir:qui y eft attaché car
nientqiie le
préfère à fof. Ils paflcntle buren ce pôiâf; car fi
t'omet de notre amour nous eft plus cher que Té*ii-
tence lans l'objet de notre amour, il paroît que
quoi cettf «ftnne qui eft quelque chofed'étanger
fait notre fatis&âion.
On «é réuflttpas mieux en alléguant l'utilité de échappe avec la vie; le bien que nous' m$ étions
la gloire^ car-,bien que l'eftime que.nous acquérons approprié par notre amour, comme notrie Être vé-
nous ferve à nous faire réuffir dans nos devins, & ritable. Ils répondent quêta poffeffion nous fait
con.
avantages dans la iôciété il fondre dans ce facrifice notre vie Sic celje de l'objet
y a des circonftances où cettefuppofioonne fsuroit aimé que nous croyons n'abandonner qu'une
par-
ayoir lieu.
Cèdres Curtius , envifagerMu-
&c: & par quel
tie de nous-même»pour conferver l'autre au moins
ils ne peuvent nier que celle que nous cdnfervbn*
nous paroît plus confidérable nous
ia mort de leurs maris, cherchent-elles en dépit mê- abandonnions Or, dès que nous nous rmrdbns
une eftime à laquel- comme la moindre partie dans le tout ]'\ C "efl Une
préférencemanifefte de l'Objet aimé. On p"ëut dire1
a dit fur ce fu jet, que l'amour-propre
v Quelqu'uncomplaifance
nourrit une idée de nos perfec-
la même chofe d'un homme qui volontairement 8t
avec de fens-froid meurt pour la gloire la vie imaginaire
fon idole, ne pouvantfournir qu'il achete au prix de fôn être réel eft une?préfé-
ce qui choque cette idée comme le mépris 6t les rertee bien inconteftablede la gloire & qui fuftific
au contraire airec pxf&on la diftindion que quelques écrivains ont mrfe avec
& comme l?eftinie & fagefleentre V amour propn& {'amour d* nous-mêmes.
ce principe l'utilité de la gloire Avec Vaiitour de difent-ils, cherche'
1 eftime que les autres font de hors de foi fon bonheur; on s'aime horson de foi da-
nous confirme la bonne opinion que nous en avens vantage, que dans fon exigence propre; on n'eft
nous-mêmes.Mais ce qui nous montre que cen'cft point Toi-mêmefon objet. h' amour propre au contrai»'
point là < Uprincipale., ni même l'unique fonrce de
l'amour dtltflimtî c'cft qu'il arrive prefque toujours re fubordonnetout à fes commodités & fon bien-
être il eft à fui-même (on objet & fa nn deforte
que tes tommes font du mente apparent qu'au lien que les partions qui viennent de l'amour
qui leu/ acquiert l'eftime des autres, que du mérite et nous-mêmes nous donnent aux chofes, famour-
réel .qui leur ou fi vous propre veut que les chofes fa donnent nous 6c fa
youle* .qu'il* aiment mieuxavoirdes défauts qu'as fait le centre de tout.
de bonnes qualités qu'on n'eaime point L'amour de nous-mlmti ne peut pécher qu'en excès
dans le monde; & qu'il y a d'ailleurs une infinité de
confidérer par en ceque nous nous aimonstrop, ou en ce que nous
des qualité quelles favent bien i]u 'elles n'ont pas; nous aimons mal, ou dans l'un & dans l'autre de ces
ce qui preuve qu'elles n'ont pas recours à une efti- défautsjoints enfemble.
scee étrangère » pour confirmer les bons {en_cas U amour de nous -minus nie peche point
en excès
qu'eues ont 4'«Ues-même». cela paroit de ce qu'il eft permis de s'aimer tant qu'.
• Qu'on cherche tant qu'on voudra les fources de on veut, » quand on s'aime bien. En effet, qu'eft-ce
cette inclination je fuis perfuadé qu'on n'en trou- que s'aimer foi -même? c'eft defirer fon bienc'eft
du Créateur. Car craindre fon mal, c'eft rechercher (on bonheur. Of
commeDieu fee fiert de l'amour du plaifir pour com- gavotte qu'il arrive fouventqu'on detre trop, qu'on
Herver notre cosps pont en faire Ja propagation craint trop, & qu'on s'attache à fou plaifir, ou à ce
pour nâut unir le» uns avec les autres pour nom qu'on regarde comme fon bonheur, avec trop d'ar-
rendre fenfibles au bien & à la conservationde la fo- dent mais prenez garde que l'excèsvient du d faut
ciété il n'y a point de doute au£ que fa fagefre ne qui eft dansl'objet de vos paffions & non pas de la
fe ferve de Vàmonr de i'tfiùm pour nous défendre trop grandemefurede Y amour de vous-même. Ce qui
des abaifiemensde la volupté & faire que nous te prouve,c'eti que vouspouvez vous
nous portions aux aôiombonnêtes&louables qui me defirerfans bornes la fouverainefélicité«crain-
conviennent £ bien à ta dignité de notre nature. dre fans* bornes la fouveraine mifere; & qu'à y au-
Cette précaution n'aurott point été néceffînre fi toit même da dérèglementà n'avoir que des defirs
la raifonde rbomm» «ût agi feule en lui, & iadé-
pendamnwntdu gentiment car cette ration ponvoit
bornés un bien infinie
En effet, 6 l'homMe ne devoit s'aimerlui-même
lui monteur l'honnête Se même le lui faire préférer que dans «ne mefure limitée le vuide de fon cetur
l'agréable mais, parce que cette raifon eft ^par» ne devroit pas être infini;& file vuidedefon contr
date,& juge fouyenten faveur qui lui plaîtattachant
du plaifir, ne devoit pas Itre infini il s'enfuivroit qu'il n'auroit
l'hosVieur oç la bàeoféance à ce il a plu pas été ratt pour la poueffiondeDieu,mais pour la
.à la fagefledu Créateur de nops donner pvttr juge pofieffion d'objets finis & bornés.
de nos aclioas, noorféulepent notre raifon, qui le Cependantla religion& l'expériencenous appren.
mais encore laie nentégaleneotle contraire. Rien n'ed! pltis légitime
qu'après la pcffeffioti des avantages" du monde nous

qui l'ont cherchédans las objets de cette vie, aucun


Ion accroiffenent i craindre la privation ne l'a trouvé1. Brunis, qui avoitfait une proteffioa
les di- particnliere de fâgeffe, avoit cru ne pas le tromper
en te cherchant dans la vertu mais comme il aimoit
ls vertu «our elle-même,au lieu qu'elle n'a riend'ai- |oent pas tant leurs pèresque les perea absent leur»
cette diffiéreace vient d'aillews. ^»y«ç
tnafale8c de louable oue owiwport à Dieu; coupa., enfans mais

« ptbBMÉité de
tent' comme
moia» groffi«t«neat oblige de rccoaaol- Uy
proximité d« pays* fi-e. iLcft certain iuffi qpeces
sfie^tion» fw diverfiéent A cet égard «* une -infinité
poW co»ba*»ue par
celui, d
à nous la proximité n'y va que par réflexion ce
tfe, nous appelions un am^uiéuns qui fait que l'intérêt agit toujours avec plu|jde force
an d W ridée nmgh fi«* que la proximité,. Mais en cela, comme en toute au-
fie propre& littérale,00» «ne quidefir* ttre cbofe, les ckconftmncM particulières changent
naturellement un bien infini & qui le defira fans beaucoup la proportiongénérale^
ne -peut et,
contente qu'après l'avoir Non-Mttlement la proximité eft uneïource d'ami-
tié, mais encore nos. affeâioosvarient félon la degré
«Rature», il «0 de la proximité la qtralité d^hommeque nous pot-
tt© eewur ne fqit point c'eft-à-d**
défilionsinfiniment
aceeffaireq«e nous
te que uoa* nom» aimions noivs-mêtaes f»ns Baefure»

Je fe» bien que notre nature étant bornée «Ue


aittnum put».<
la
La ptoximiti de
> -n: y. '•
nation infpire ofdinairerottjit
n'eft pas capable, à parler exactement, de former aux hommes une bienveillancequi ne.fe fait poînt
des defir* infijûs en véhémence mais fi ces defirs ne fentk à ceux qui habitent dans leur pays parcequ»
font pas infinis en ce Cens, ils le font en un autre cette proximités'affoiblitpar le nombrede c«»x «fut
la partagent;mais elle devient fenfible,q»anddeust
car il eft certain que notre aine defire félon toute
l'étendue de fes forces que fi te nombre des efprits ou trois perfonnes originaûesd'un même pays fcren»
pouvoit croître à l'infini la commet dans un climat étranger. Alorcl'amour de
véhémence de (es defirs cxoîtroitau£ à 1 infini i ÔC nous-mêmes qui a befoind'appui & de «Çffl|biati©B»
qu'enfin fi l'inanité n'eft point dans l'aSe, elle eu 6c qui en trouve en la prfonne de ceùx%'un pareil
4»as la dispositiondu cœur naturellementminable. intérêt une fembl»ble proximité doit .,dans
Allai eff-ce un grand égarementd'oppofer l'amour la même difpofision ne manquejamais de faire «ne
de aùm-mêmu l'amourdivin,quand celui-làeft bieas attentio» perpémeile cette proximité fi un fiusl
féglé car qu'«â-ceque s'aimer foi-roênie comme il fort motif pris de'ionintérêt ne ¡'en «ifflp&bo.
faut } Ceftaimer Dieu j &qu'etl-cequ'aimerDieu? La proximité de pmfëffion produit prenne toô»
C'eft s'aimer foi-même comme il faut. L'amov de jours plus d'avarfion que d'amitié, pu ta ptm§»
Pieu eft le bon fecss de Y amourdo nous-mémtsjc'en qu'elle infpite aux hommes les uns pour les autres
cft l'efprit & Ja perfoaion, Quand Vamomrd* mms- mais celle des conditions eft preifûi toâj(»ur$ aç-«
mémts fe tournevers d'a utres objets, il ne mérite pas cmwpgnécde bienveillance.On ©i furpîis que tel

divin..
4'ètre appellé amowiIl eft plus dangereuxque la ha*-
me la plus cruelle mais
fe tourne vers Dieu il
quand
fe confond avec Vamous
J'ai infinué dans ce que je vuens de dire, que U«
«umr ds nous-mêmesallume toutes nos autres
àons, & eft le principe général de
afec-
nos mouvemeas.
grands £Oient faas compaffîoa pour les hommes dts
commun; c'eft qu'ils tes voyant «a éloigneraient
les confidérant par les yeux de famomr-pn^n. It$
tae les -prennent nnlktniettt pour
font bien éloignés
ce voyage, eux
occupés que de la
d'apparcevoir
dont l'flfpriB
dilftance qui
&
les
leur prochain; ils
cette proximité on
le cœur ne font
fépare desau,
hommes, & qui font de cet objet les délices de leur
Voici ia preuve de cette vérité en concevant une
nature intelligente nous concevons une volonté vanité.
à l'objet qui lui La fermetébarbare qpBBrotustéro&igji*en voyant
une volonté te porte oécefeirement mourir tes propres eafims qu'il fait exécuter en £1
convient «9 qui lui convient eft un bien par rapport
4 elle & fou bien: or préfence n'eft pas fi disfintëreffée qa'eMiB pfroîe le
jk>u» fon bîea, par «là ell« s'aime «lk»HBê««e, &: Plus grand des poètes latins en découvre lit motifen
*!me tout par rapport à elle mêmeelle 9 car «u'eft-ce
le porte,
cet; termes
rac la mmernm* de l'objet auquel
isxon «n rapport eifentid à elle) Ainfi quand elle
«rtiie ce quia rapport à eu, comme lui convenant, mais il n'a pas démêlé «ouïeslefflifimsd'jntérlt qui
n'eft-ce pas «IJb-imejBequi »'aÂm@ dam ce qui lui font l'inhumanké apparente de ce romain. Brutu»
il
étaie corruoe tes autres hommes; s'aimoitlui-même
JWone que, l'affc^ioBque nousavons pour les au- plus que toutes chofes fes enfansétoient coupables
tres, fait quelquefois naître «O* defars,nos craintes d'un crime qui tendoit à perdre Rome, mais beau-
&s. nos efpéra««B j mais quel eft le principe de cette coup.plusencore à perdre Brotus. Si raife&ion jw
ttffieôion, & ce n'a&i'mmrifa mutt-mêxts/Confidc- tenter excuse les fautes, t*m&w-?r&pnles aggrava
amitiés & vous quand il eft direaement bleffé fansdoule queRome
tex bien toutes les fources de nos
trouvère» q«'#l» fe fédtafeat iA'kaMx. la recon. eus l'honneur de ce que Bnttus fit
fynapittlàt & aac coo, kà-ssêms, que fa pttrie acceptale ftèrifice qu^fei-
v.enance délicate mm la vert» fie
r*»*»^«w*»» foit à fon aimmp-pmprs, Uqu'il tecmel par foibtd-
fe plutôt que par magurtÉteilé.
dalle, quoiqu.«»<»wrWirasioBSen d'et pour l'amour
,intérêt peut tout itf tel âmes ron fe chercn»
la.
*édw«à l'«pwv éum*m*m$.
de slow; i &tout cela fil »
èam l'objet d" f«us teuttachemens 8t commeil
U prammté tire d«4à
j^rce qu'Us font nos tafm» a`ils et.
force qu'ellea
pou? allume»"nos ai étions nous sifflions nos enâins
4'm autre Us ©ou» ferçkat indifféras*. Ce m'eô
eafens

donc pas eux cric non» aiinoii» <feft la proMimité


y m diverfes
auM div«rf«s
ibrtes drtntérêts on peut diftingwis-
fertes <f aifeôions que ftntérSt &it m*-
«e entre 1ft hommes- Un intérêt de volupté
naître tes amitiés plantes :un*,
wt
d'ambitio»
fait naître tc« fttnîties polwqaes un intérêt <for-
gueil fait naître les amitiés iliuûres nn intérêt cfp*
naître Us amitiés utiles. Le vulgaire que nont que s'ils ne font pas vertueux en un tems ih
ne purifient le devenir; en un autre. l'ajoute que la
vertu tû effentiellementaimable à ««u*
ce
mimes comme le vice lui eft eflentiellementhauTw>

d'objets
4tfM
de Il « «ft il»
«wfidetant pas que
at-
ble. La ratfon en eu que le vice et un
nous nouanifons desautres à nous-mêmes & la ve*.
que
tu un fscrifice que nousImtfons au bien des autres da
quelque plaxfir ou de quelque avantage qui nom fla-
toit. Commentn'aimerioos-nouapas la clémence
perd, $irl*a *wwws ooosfifrwent «Taffw grwds eue $*-touteprête a nous patronner nos crimea t lt
bitM P»u* ftàs&at nowe »me » nomtenante* libéralitéle dépouillepour nous faire du bien lTi*
fait» wmer d'an amour dlater€t, froerfeanenc miiité ne nous difpme rien; elle cède à -nos pré-
devrait tramr mauvaisque nous prétendons k» tentions s la tempérance refpeQenotre honneur Sic
«eux de la proximité de n'en veut point a nos plaiûn: la juftice défend nos
dtoits & nous rend ce qui nous appartient la
UrtconnoifltriMcll«-*tfaK n'eft pu plusexemp- valeur nous ddf'end la prudence nous conduit la
modération nous épargne la charité nous fait de
bien, £c.
la rocoanouTt»* I Cet que)*premier a pour*ob- Si ces vernis font du bian dira-t-ont een'eft pas
moiqu'elles le font; je le veux mais fi vous vous
©fejct le bkn p«W. Lemonnoiffancen'eft qu'un trouviez en d'autres circonftanceselle» VOUsen fe-
tetour délicat de Pa«our de nous mêmes qui fe roient maïs elles fuppofent une difpofitidnà vous en
fiant «blîgé. i «sVft «n qutfjae forte l'élévation de faire dans l'occafion. N'avez-vousjamab éprouvé
^intérêt nous n'aimons point notre bienfaiteurpar» qu'encore que vous n'attendiezni recours ai protec-
et qu'il «ft «tfltfMt mm l'amontpucs qu'il nous tion d'une perfonne riche vous ne pouvet vousdé-
fendre d'avoir pour elle une fecrete
La fyrtpiâhki, qol cft b «ttatrico» fourc* que fille naît, non de voira efprit > qui méprifePeuvent
&eus avon» safcrqete de nos afo&on» eft 4a deux les qualités jd« cet homme maisde \momr de nom*
fertttt. B « ««M fympaUvo dtt «up* Il ua« fyin* mimtt qui vous fait refpeâeren lui jufqu'au fimple
BiihSe de hune il faut elmckeF b «»wfe de la pi»* pouvoir de vous faire du bien. En un mot, ce qui
toneie dtu le tempéramentde «elle de la féconde vous prouveque l'amour 4$ vout-minits entre dans
dans kaf«ar«iir«flbrtt qui font agir notre cowir. D celui que vous avez pour la vertu, c'eft que vous
eil mime ceminque ce que nom «toyoos être una éprouves que vous aimez davantage le» vertus, )
mefnre que vous y trouves plus de rapport 9c de
Potiranoi convenanceavec vous. Nous aimons plus naturel-
lement la clémence quota (évente, la libéralité que
l'économie quoique tout cela foit vertu.
Au rode: il ne faut point excepter du nombrede
ceux qui aiment aiilfHervertus» les gens vicieux
tant qfte ff faSe léflenoo. Pearquoiau coatraire & déréglés au contraire il eft certain que par ce-
aimeraune fttdbtuH tncouHw dès que je la \'OU,.
fans m'inforâtti fi «Ile a do mérite ou 8 elle n'en a
la même
vertu
font
plus
vicieux, ils doivent trouverla
aimable.L'humilitéapptanit tous les che-
pas C'éft qu'unea de la canfomkeouavec moi ou mins à notre orgueil} elle eft doâc aimée d'un or-
avec mti enfansb a»e» amie, sa an mot arec quel* la
cille= libéralité donne; elle ne fauroit donc
que peribnne quej^awaiaiatée. Von» -oyat donc déplaire à un iatérd&t la tempérancevous laifle «l

CI. s
à ces ùtclinarionl
mande nu Poëtesrdécrit
ni
pofieffiort de vos pkrîfirr elle ne peut donc qu'être
agréable a un voluptueux, qui ne veut point de ri-
que
ni de concurrent» Auroit-on crû que l'afifeÔion
les hommes du monde
I)c>ni par affbnitSt
rive fouvent que les vices qui fonë Au-dedans de
la.. m>uscnnkmsdans le détail des fympadùesipi» nous > font l'amour que nous arons pour les vertus
(rilUfiUes» non cooisostarjon* qft amer

DomÂmer m
ttotro ocew d*
la gens, pat
fympatine, fi'eft propiemeMqiH chérir la reffc»*
blabce mras oui avec aoitt cwft avoir k plainr de
pont
bien de nous tans
mxmr •
Je vais bien plus avant,
dt mtm-mimu
& j'ofefû
beaucoup de
dire que
part au* fenti*

blefler la madefti^ Maaë n'aimons pu


feulement
ceux à fii la
nos», mais encore feue qui nousreflemUeat pat
art et qw tâchent d*nou«note* t c*n'eftpa»qirtl
me fonrea que «îW (OMértt, félon ce«rn? ndys ett
imité i pffl&nne ne veat êtreridkd* on aànmote.
mieux étrehai&ble;amûonné mnttjanais d» bbn W Tamonr de pure amitié femble
indépendammentde tout iatérlt 8Cdé tout
aux copies 4oat le ridicuis rejaSlitfor fbnpoal.

,et Le
Mats fisv «pielt ptmêpci
eft Jmavqaabk tfae fUmour
leamrepQw tcsiMMUnea vertueux,ainsmtMiiéaa- de pure ëmitié ne naît
P49S tout d'an coup dans' l'atne d'à» honune qui i
va rettd i eet égard desbominages forcés à U *» f'oufekttOiMioîttete/erigiofl.
de fe détacher dit monde-, le
notr«
fécond t e'eft d*aia)ér Dieu d'un amouf dtmértf ~'p
pour jamais qui ncs^magl-
le conâdere comme ie fouverain bien le troif>e- jretix ils courent égalementvers la courte de la fé-
iù«^]c'«û d'aioir licité mais corroh^

«es lesfeeèad au uoi-

quidifpofe à
«& H
fob. «ont* parla
dernier «ebien & ta raifon commeà notre
4oi,bu au modèle
apprend qu'entre
les. attributs de Dieti, «mb aimons particulièrement
plus de convenance nous nîr à Dieupar la raifon il pas deifirérque
H&mm, fa )u(lic«-ia béoé£cetv- l'ordre s'accommodeà nos
«oflible;l'ordre eft ifïmniable& rtéceftairtil faut

.
$6 que cette pure amiùé » qui ierable n?avoir pour lesoroui
objet que les perfections de Dieu, tire fa force pria-
avec
loûmettte humblemeôt1 °la
une p«Bî amitié dans notre cœur

de de la perfeâion connue St ne s'éle-


no$ autres affeâions. Cependantles
les perfeaionsdeDieu fans les
perfèâions avant
perfonnedoferoit djre que dans
oul'ivrognerie n^âimepoint Dieu
ta forcede fon s'abftiermede

qu'il faut éclairerfon amourpropre 9 afinqu'il nous


excite £4avertu enfecotidlieu ;j qu'il ne^utjamais
fuivreoniquementle mouvement d« l'ammr-proprt s
l'on en troisièmetieu qu'en fuivant l'ordr»inviolable^
lîomrae de par* amitié il s'enfuit donc qu'il faut au- ment on travaille loHdemènt à contenter fonamam
proprt.-en un mot que Dieu feni étant la caufe ém
tre çhofe que la
cet amour»
perfeâion connue pour fiùre
Pendant que nous regardonsDieu commenotre
•'
naître
nos plaifirs nous devonswus foùmettreà fa lot,te
travailler à notre
juge, tk comme un juge terriblequi nous,attend la 6°. Voici en général les moyensdetravaillerà fat
loudre à la main nous pouvons admirer tes perfec.
lions infinies tpais nous fle /aurions concevoir de tuel& dominansdefordre. i· faut s'accoutumer ad
l'a'ffeâion. pour elles. Ileftbien certain que fi nous travail de l'attention & acquérirpar-làquelquefor-
pouvions réfuter à Dieu cette admiration, nous nous te d*efprit;il ne faut confentirqu'à l'évidence, Se
garderionsbien de la lui rendre: & d'où vient cette conferverainfi la libertéde fon ame I! fautétudief
néceffite d'admirerDieu ? Ç'elt que cette admiration fansceffe par*
naît uniquementde la perfectionconnue n donc limier pour fe connosrepar&itement il faut mé-
.vous concevezque la pure amitié a la même fource, diter jour & nuit la loi divine pour la fuivre exac-
,il s'enfuit que ta pure amitié naîtra dans notre ame tement le comparer à l'ordre pours'humilier &fe
comme l'admiration. méprifer; fe fouvenirde la juftice divine, pour la
1 Il. De ce que nous nous aimons nous-mêmesne- craindre& fe réveiller. Lemondedonsréduit,nos
ceflairement il s'enfuit que nous avons certainsde- fens il nous trouble l'efprit par notre imagination
.voir$ à remplir qui ne regardent que nous-mêmes: il nous entraîne.& nous précipitedans les derniers
or les devoirs qui nous, regardent nous-mêmes peu- malheurspar nos paffions. Il faut romprele coin*
vent & réduire en généralà travailler à notre bon- merce dangereuxque nousavons avec, par notre
heur & à notre perfection à notre perfection qui corps fi runlônque nous
confide principalementdansune parfaite conformité avons avec Dieu par Ia ration.
de notre volonté avec t'ordre a notre bonheur, qui Ce n'eft pas qu'ilfoispermisde fe donnerla niOrt;
confiée uniquement ans la j joiidïTance des plaifirs, ni Blâmedffiruinerfafanté: car nobe corps n'eft pa»

jua pour
j'entens des folîdesi praifirs, capables de contenter
jK>ûedei-iefouveraio bien.
x°. C'eÛ daas la, coHÏorraité avec l'ordre que coa-
à nomi ileftà Dieu »ileftà l'état à notre famille»
a amamis nousdevons le conferverdansfe force»
félon l'ufage que nous fommesobligés d'en taire
,ne principalement la perfectionde l'efprit car ce- mais mu ne devons pas le confervercontre l'ordre
lui qui aime l'ordre plus que toutes chofes, a de la de Dieu e&auxdépensdes autres hommes: il faet
rexpofer pourlebien del'état Sene point craindre
remplit fes devoirs; &^Blui-ià mérite un bonheur de l aftbiblir le ruiner, le détruire pounexéeuter
3°, t'ordre.
Chercher fon bonheur ce n'eft point vertu,
les ordres de Dieu.le n'entre point dansle détailde
tout ceci, parce que je a'aiprétendu expoferque
ç*e% néceflué:
car il,ne dépend point de nous de tes principesgénérauxfur lefquelschacun eft obligé
vouloirêtre heureux lavertu «ft libre, Utvmmr-
propre, à paxlei- exactement, t n'eft poktunequalité
.denégkrfa coaduite pour arriver heureufemeatau
1
qu'on mùiïe i augmenter ou diminuer. On ne peut AMOUR ou dieu du Pa-
cefler «le s'aimer mais on peut cefler de fe mal ai- gaïufimt,dont on a raconté la naiflancede cent ma-
mer.On peut, par le mouvement d'un ammrproprt nières diffiSrentes,& q«'«ai:a repréfenté fous cent
éclairé, d'un amour-pmpr* (amern par la foi & par formesdiverfes, qui lui conviennent prèfquetoutes
l'efp^tance &conduit par la charité facrifierCes également. Vàmomrdemandefans ceffe, Platon a
radin préfens aux plaifirs futurs, Cerendre malheu- donc puJe dire fils dela pauvreté;il aimele trou-
yeux pour un tems, afin d'êtrs heureux pendant l'é- blc, &femWeêtre nédu cahos, commele prétend
ternité car la grâce ne détruit point la nature. Les IHéfiode:c'eft unmélangede ièntimensfublimes,8t
jp^cheurs & les un« veulent également êare heu-
Sapho, quand elle faifoit l'amour fils du ciel & de homtnée Settucht en Sburie il la donne comme
la terre. Je crois que Simonide avoiten vue le com» unn
terre d'un beau noir, qui fe divife auez facilement.
pofé de force & de foibteflequ'on remartjUedans la qui en égalementlui{ante dans toutes fes parties, &
fils de Vénus et de Mm. Il naquit, félon Alcmeon qui fe diflbut promptement dans l'huile après avoir
été broyée;cellequi en blanchea'eftpas diflbluble,
de Flore 8c de Zephire, Symboles de l'inconftance c'eftune mauvaifequalhé pour cette terre
le de la beauté. Les uns lia.mettent un bandeau fur du mêmeauteur. MatAiole conclut de toutes au rapport
les yeux, pour montrer combien il eu avcugle St ces ob.
fervations, que Vawptlitt n'en pas fort différentedu
d'autres un doigt fur la bouche, pour marquer qu'il jais (voyrçjAis), ou du charbon de terre
veut de la discrétion. On lui donne des ailes, fym- Charbon DE TERRE ). tic nomd'ampcliu vient d'u-
botes de légèreté; un arc fymbole de puiffance ne propriété qu'a cette terre qui efl de faire mou-
un flambeau allumé, fymbole d'activité; dansquel- rir les vers qui fe trouvent dans les vignes c'eft
ques Poëtes c'eft un dieu ami de la paix de la pourquoi en fa nommée um da vigne. On l'a aufll
concorde,8t de toutes vertus;ailleurs c'eû un dieu appeHée/»Aarow«/« parce qu'on lui attribue quel-
cruel & père de tous les vices & en effet, l'amour ques propriétés médicinales, comme de guérir les
eft tout cela félon les âmes qu'il domine. Il a mê- ulcères des paupières on s'en eft auffi fervi pour
me plufieurs de ces caraÛereslucceflivementdans la teindre en noir les cheveux& les fourcils on
en a
même ame il y a des amans qui nous le montrent fait des dépilatoires &c Terra mu ci ng'ùDrtfdmjîs.
dans un inftant fils du ciel Se dans un autre,fils de D. Chrifi. GottlUb Ludwig. Lipjieé 1740 pag. 7a.
l'enfer. L'amour eft quelquefoisencore repréfenté Voyt[ Terre.
tenant par les ailes un papillon qu'il tourmente St AMPELUStA c'eft un promptoire d'Afrique
qu'il déchire cette allégorie eft trop claire pour dans, la- MauritanieTingitane, dans la province de·
avoir befoin d'explication. Hasbar près de Tanger vis-à-vis L'Andaloufie c'eft
AMOUR,ptindre avu amour c'eft travailler un auffi une ville & promotoire de Crete, qu'on
ouvrage le rechercher,le finir de façon que rien nom-
foit négligé.R
Amour, a ibn acception en Fameonnent on dit
me aujourd'hui Capo Sagro. C'eft encore une ville oc
promotoire de Macédome près du golphe Sainte-.
Anne Se que nous appelions Capo Canifiro.
vokr d'amour, des oifeauxqu'on laifle voler en li- AMPHAXEou AMPHAXIS petitevillede Mai
berté, afin qu'ils foûtiennent les chiens. cédoine fiir le golpheque nous appelionsde Çonuf-
Amour (Saint-) ville de France dans la Prao- fa. Elle donnoitfon nom à un petit pays qu'on nom·
«he-Comté. 46. 30. moit YAmphaxitt.
AMOUR ou Amoer grand fleuve mer, île, fit AMPHIARÉES,(Hijl. anc.) fêtes que les Oro-
détroit du même nom en Me dans la Tartane pienscélébraient à l'honneur du divin Antphiaraiis ?
orientale. qui avoit un oracle fameux dans le temple qu'ils lui
AMOUREUX, ad), mufcles amoureux amatorii élevèrent. Ceux qui alloient confulter l'oracle, im-
rnufaM (tnAnatomù.),eft le nom que l'on donne moloient un mouton, en étendoient à terre la peau,
quelquefoisaux mufcles de l'oeil qui le font mouvoir Ce s'endormoientdeflus, attendant en fonge lWpi-
obliquement,& lui font faire ce qu'on appelle des ration du dieu.
AMPHI ARTHROSE, f. f. Anatomlt eft
une
Lorfque l'abducteur & l'abaiflêur àgiflent enfem- forte d'articulation neutre ou en
moyenne, qui eft dif-
Me, ils donnent à l'oeilce mouvementoblique, Voya ringuée de la diarthrojl, en ce qu'elle n'a pas un
Droit. (I) n
•AMP AN ou EMPAN t m. (Ciwww.) mefure mouvement manifefte & de la fynanhroft par fa
connexion. Voy*{ ARTICULATION,Diarthrose,
étendue fert à mesurer les diftances & les lon- &c. Ce mot vient à'àuçi dtux & d'Jf&fmrit articu-
composede deux autres
AMPARUER f. m. (Jurifp. ) vieux mot qui s'eft fortes d'articulations c'eit pourquoi quelques uns
dit autrtfOis pour Avocat. On a dit aufli l'appellent auffi dianhrofi-fynarthrodiaU.
dansla mêmeujgnification. Tous deux font dérivés Les pièces qui la compofentn'ont pas chacune ua
de parlier figmfiant la même chote. (i$) cartilage propre & particulier' commedans la diar-
AMPASA petit pays d'Attique, fur la côte de throfe elles tiennent de part & d'autre à un même
2anguebar entre la ligne& le royaume de Melin- cartilage commun, qui étantplus ou moins fouple,
de. Long, 58. bu. mirid. 1. jo. leur permet un mouvement de flexibilité. Telle eft
AMPASTELER en Ttintun c'eft donner aux la connexion de la premiere côte avec le fteriium
gKfcfcr, parcee
laines & auxdraps le bleu de paftel. On» dit aufli
le guede & le paftel font la même
chofe. Quand le bleu fe donne avec le voude & l'in-
digo, cela n'empêchepas qu'on ne Ce(erve du terme
& celle des corps des vertèbres entre eux. Winflow*
Foyt^ Vertèbre, 6* Planches Anatomiques..
AMPHIBIE, f. pris adjea. (HiS. nat.) animal qui
vit alternativementfur la terre & dans l'eau c'etl-
à-dire dans l'air & dans feau commele cartor te
AMPATRES peuples de l'île de Madagafcar, eàu de mer &c. L'homme& quantitéd'autresani-
canafli.
la
AMPECHONÊ
• &ft.
vers côte méridionale, entre Çaremboule « Car-
«A.«x»'«( **c.) manteau
mâui que l'on ne regarde pas commeamphibies le
font cependant en quelque façon puifqu'ils vivent
dans reau tant qu.rls reftent dans la matrice 8c
léger que les femmes portaient fur leur tunique. On qu'ils respirent lorfquils font nés mais ils ne peu-
peut voir dans les txpliaudts du P. Mont. vent plus dans la fuite fe pifer d'air, fi ce n'eft pen-
fauconune figure d"Héfioneavec cet ajustement. Son dant quelques inftans comme il arrive aux pion.
manteaueft frangé par le bas. Vol. ÎIl. pag.
f. 35.
f. amptiites pharmaààs (Hïft.
geurs. Il eR vrai qu'on a vu des gens qui pouvoient
AMPELITE refter dans l'eau pendant un aflez long-ïems peut-
terre noire ce bitumineufe qui doit être regar- être que fi on y mettait de jeunes aaimaux,on em-
dée comme fulphureufe &innammabte. Plinel'a dé- pêcheroit le trou oval de fe fermer & que le fang
fignée comme telle en difant qu'elle eft très-reffem- pourroitcirculerau moinspendant quelque tems fans
brame au bitume, qu'elle fe liquéfie dans l'huile, Se le mouvement des poumons. Voyt^ TROU oval.
qu'elle refte de couleur noirâtre après avoir On a divifélesanunauxenttrrtjhts aquatiauts, 8c
lée. Diofcoride aflùre que l'on trouve la terre
appelle mptlitt aux environsdela ville aujounrhui
'il amphibits mais on a trouvé cette méthode très-dé-
ièÔueufe parce qu'on y fépare des cfpecesdu mêt
la même claffe & parce comme qui diroit pii-brefàfts deux extrémités.On l'a
me genre, & des genres de de appelleauffi jaiùus Ufiolius.
qu'on y réunit des efpeces différens genres ce des
genres de différentes dafles c'eû-à-dire parce que Tels font ces mot»
méthode avec dauttes mé-
cette arriver dans tou-
thodes mais cet
méthodes arbitraires* peut donner aux parues circonvoifines des bron-
tes les ches; & qu'on applique, felonHams,àqelles qui
Gefoer a fait un aràde des amphiku*dans la divi- glandes* des gencives Se
fion des animaux ordre II, des&w,n4a" environnent les autres qut
arrogent la gorge la trachée artère 5c rœfophage,
l'hippopotame,le crocodite,un grand léfard d Amé- J
rique, le cordyle, la tortue d'eau, ta grenouille le AMPHICLEE ancienneville de la Phocide en
crapaud d'eau, la Salamandre d'eau appelle* tas ou Grece dont les Amphiûyonschangèrent le nomen
uffot, le fefpent d'eau &c. Gefncr regardoit auffi. celui
les
oueauxqui cherchentleur nour.
commeamphibies Nomendator «quaùlittm Aiûman-
AMPHICTYONS f. m. pi. ( Wf. «m) c'étoien|
peuples de la Grèce qu;
des députés des diCerens
riture dans l'eau.
shim ,pag. jiz- ù fuivanta. dans raflemblée générale répréientoient toute la
nation. \ls avoient plein pouvoir de propofer de
M. Unncus fait une claffe Samphiïiia dans fa dif-
tribution des animaux. Syfi. aat. regn. amm. claffis recoudre& d arrêter tout ce qu'ils
11/. Le premier ordre contient les reptiles qui
les tortues le crapaud, la grenouille le crocodile
font avantageux
Les
àGrèce.
la
jugeoient utile ôf

étoient à-peu-près en Grèce et


le cordyle, le léiard, la Salamandre, le caméléon, que font les Etats Généraux dans
le feinc, &c. Le fecond ordre contient Issferpetu. Unies, ou plûtôt ce que l'on appelle en Allemagne,
ta dlete de l'Empire. Voye{ Etats &
AMPHIBIES xHOUDE f. f. tn JnatomU cft le Celui qui donna l'idée de ces affemblées, 6c qui
de l'oeil, appdlée en convoqua une If premier fat
nom d'une tunique ou membraneRétinr. ûemè foi d'Athènes qui imagina ce moyen pour
plus oïdinwrenient rétine. Vey*i
Ce mot eft grec compofé d «/ unir les Grecs plus
drepar-là la terreur des barbares leurs voiûnsi Sufon
les ren.

*\»*çf» rsas, & de ul*s forme parce que le tiffu


de cette membraneeft en façon de rets d'où les La- nom demeura affeûéà fon tribunal.
Il s'affembloitdeux fois l'an dans le temple de Cé-
tons l'appelloient auffi ntiformii, (L) rès qui étoit bâti dans une vafte plaine près du fleu-
AMPHIBOLOGIE f. f terme du Gramauurt, em-
Usuiù. Ce mot vient du grec v**j»*aJ« qui a pour ve Aiopus.
Pau&nias dans la lifte des dix nations qui en»
racine à/Afi prépofitionqui %nifie environ, autour députés ces aflemblées ne parle que
voyent des
flk|8«'xx»,y'««r; quoi nous avons ajoûté toV*c»/«* des Ioniens des Dolope».des Theffalien», de» <inia-
nes des » desPhtbiens des
Lorsqu'unephrafe eff énoncéede façonqu'elleeft Doriens,des Phocéens & des Locriens il n'y comr
fufceptible de deux interprétations différentes on prend pas les Achéens, les Eléens les Argiens, les
dit qu'il y a amphibologie, c'eft-à-dire qu'elle eft Meffénicns & plufieurs autres. Elchine donne au$.
équivoque, ambiguë.
L'amphibologievient de la tournure de la phraie, une lifte des cités qui étoientadmuesdans ces auenv
blées dans fon Oraifon de falfâ Ut adooê.
c'eft-à-dire de l'arrangement des mots, plutôt que Acrifius inftitua un nouveauconfeil
de ce que les termes font équivoques. qui s'aftembloient deux fois l'an dans lj temple de
On donne ordinairementpour exempled'une am- Delphes. Les députés Ce
pkikoiogie la réponfeque 6t l'oracle à Pyrrhus lorf- AfipMonc ïiuhryop*i &leur
que ce prince l'alla consulter fur l'événement de la
guerre qu'il vouloit faire aux Romains Les Romainsne jugèrent pas néceflairede fuppri-
Aio u Macula Romanos vincert poft. ampki^oas. Strabon même
mer ces aflemblées des
Vamphibologiede cette phrafe confifte en ce que atfûré que de fon tems elles fe tenoient encore. (G)
refprit peut ou regarder te comme le terme de 1 ac- AMPHIDÉE f f. c'eft félon quelques Ana-
tion de vincere enforte qu'alors ce fera Pyrrhus qui tomiftes la partie Supérieure de l'orifice de ia ma-
fera vaincu ou bien on peut regarder Romams com- trice.
qui feront vaincus, & alors Pyrrhus rem- AMPHU>ROMI£ f. f. (Bfi. ont.) étoif une tëte
me ceux qui fe célebroit le cbquseme jour
portera la viôoire. chez les anciens,
Quoique la langue Françoife s'énonce communé- aprés la naiffance d'un enfant. Voyt^ Fête. {<*)
ment dans un ordre qui femble prévenir toute am- AMPHIMACRE, f. ta.pU dan$lapojfu*ncUnnt}
phibologie cependant nous n'en avons que trop d'e- Greqm & Laûnt qui confiftoit en trois fyllabes une
xemples, fur-tout dans les tranfaûions les aûes les brève entre deux longues. Ce mot vient du grec
teftamens
donnent auffi
&c.

lui qui compofe


nos
fort
qui
fouvent
s'entend,
nos qutà nos
lieu
& par
il
cela
xfon
Yamphtiologu
feul
,fe,fe,
il
ce-
croit
long i fis deux extrimius.
«P9Î amour & de fmjtfit long comme qui diroit

Tels font ces mots, omnium


qu'il fera entendu mais celui qui lit n'eft pas dans la &c. Ce pié eft auffi appelle quelquefoiscredeus ce
même difpofitiond'efprit il faut que l'arrangement fefitwdtts. Diom. p. 47j. QuuttiL lib. IX caf.
des mots le force à ne pouvoir donner la phrase
que le fens que celui qui a écrit a voulu lui fau°e en- • AMPfflMALLE f. m. ( Mifi. anc. ) habit velu
tendre. On ne fauroit trop.répeter aux jeunes gens, des deux côtés, à Tufage des Romainsdans la faifoa
qu'on ne doit parler & écrire que pour être entendu, froide. C'eft tout ce qû>n ea fait..
t que la clarté eft
qualité du difcours.
la première
(i^)
& le plus effentielle • AMPHINOME nom âu'Homere donne à une
des cinquanteNéréides.
AMPHIBRAQUE ( BelUs-ÎMtns. ) eft le nom AMPHIPHON gâteauxqu'on faifoit
d'un pié de vers dans le poéfie Greque & Latine,qui en l'honneur de Diane, & qu'on environnoitde pe-
confifie en trois fy llabes une longue entre deuxb/«- riu flambeaux.C'eft-là tout ce que nous en favons.
yes. foyti Pii o- Vers. une étrange con-
jCe mot vient d'«^ < autour & de t /Jp**»f trtf «•
tradiâiio» ïls prétendent tous que leurs ouvrages
pafferodt
paieront la pottérité, & la plupart d'entre en dont la furface la plus petite, celle qui étoit au-def-
parlent des chofes d'une manièreà n'être entendus fous du premierrang de gradins 6c du podium s'ap-
que de leurs contemporains.Je fai qu'il y a un grand pelloit 1' 'arène parce qu'avant
que de commencerles
nombre d'ouvragesoù le bon goût ne permet pas les Jeux de V amphithéâtre on y répandoit du fable;
détails fie qu'il ne faut pas s attendre qu'un poète difons encore aujourd'laiY arène dfNimes tes noua
qui a occafion d'employer le nom d'une arme ou armes
de Tintiniae. Au lieu de fable, Caliaula fît répandre
un plumet, en fafTe la description mais tous les dans le cirquede la chryfocolie Nef on ajouta à la
auteurs ne font pas dans ce cas. Ceux qui font des chryfocolle du cinnabrebroyé.
diâionnaires n'ont pas cette excufe pour eux au Dans les commencemens les ampM théâtres n'e'-
contraire je penfe que fi les dictionnaires étoient
bien faits, ils ferviroientde commentaireà tous tes
f
toient que de bois. Celui que Stttilius Taurus con-
ftruire à Rome dans le champ de Mars fous l'empire
autresouvrages & quec'ed-là qu'on trouveroit ces d'Augufte fut le premier de pierre. V amphithéâtre
notes, ces éclaircitfemensqui enflentnos éditions,, de Statilius Taurus fut brûlé & rétabli fous Néron.
& au milieu desquels le texte d'un auteur eft comme Vefpatienen bâtit un plus grand & plus fuperbe,qui
étouffé. On a imaginé tant de dictionnaires,on en a fut fouvent brûlé & relevé il en refte
encore au-
tant exécuté;cependantil en refte un à faire ce fe- jourd'humne grande partie, foye^ Planche Il. de nos
roit un di&ionnaueoù tous les pafTages obfcurs de antiquitW, figure prtmiere Y amphithéâtre de Vefpa-
nos bons auteurs feroient éclairas.Il ne ferait peut- tien, tel qu'il étoit jadis & figure a tel qu'il elt à
être pas inutile-de marquer dans le même ouvrage préfent. Parmi les amphithéâtresentiers ou à demi-
les fautes de langue dans lefquelles ils font tombes. détruits qui fubfiftent, il n'y en a point de
Ce travail nettoyeroit nos éditions à venir de toute rable au|pUfée. Il pouvoit contenir, dit compa- Viâor»
cette broderiemarginale,qui leur eu nécefTairedans quatre-vingts-feptmille fpeâateurs. Le fond ou l'en-
l'état où font les chofes mais qui ne les en défigure ceintela plus ba1fe étoit ovale. Autour de cette*en-
pas moins. On conçoit bien que ce que je viens de ceinteétoient des loges ou voûtes, qui renfermoient
dire des auteurs françois^s'étend auffi aux auteurs les bêtes qui dévoient combattre ces loges s'appela
grecs & latins. loient cavett..
AMPHIPOLES,f. m. pl. (HiJI. une.) étoient des Au-deflus des loges appellées cave* dont les por-
archontes, ou magiflrats fouverains de Syracufe. tes étoient prifes dans un mur qui entouroit l'arene
Voyt{ ARCHONTE. Ils y furent établis par Timo- ic fUPée mur, étoit pratiquée une avance en forme
léon, après qu'il en eut expulfé Denys le Tyran. Ils de quai, qu'on appeUoit/Wi««. Rien ne r«fTembie
gouvernerentSyracufependantl'efpacede 300 ans; tant au podiumqu'une longue tribune.ouqu'un grand
& Diodore de Sicile nous allure qu'ils fubfittoiént periftyle circulaire. Cepaéjumétoit orne de colon-
encore dé fon tems. (G) nes & de balutirades.CéWit la place des Sénateurs,
AMPHIPOLIS,(GcoS.) ville ancienne, fittiée des maglftrats, des empereurs, de l'éditeurdu fpec-
furle fleuveStrimon aux frontières de Thrace & de tacle 6c des vexâtes, oui avoient auffi le privilège
Macédoine.Elle s'appella depuis ChrijlopoU;on dit du podium. Quoiqu'il fut élevé de doute à quinze
qu'elle fe nomme aujourd'huiEmboli ou chryfopoli. pies, cette hauteur n'auroit pas fuffi pour garantir
AMPHIPROSTYLE,{Arthit.) ce mot eft formé des élépbans, des lions, des léopards, des panthè-
de ces trois, autour,*fi, devant & çvtot co- res ce autresbâtesféroces. C'efl pourquoi le devant
lonne, Il fignifieun doubU proflyle(?oyt{ Prostyle), en étoit garnide rets de treillis, de gros troncs de
qui a deux faces pareilles, c'eft-à-dire qui a un por- bois ronds & mobiles qui tournoient verticalement
tail derriere, pareil à celui qui n'eft que devant au fous l'effort des bêtes qui vouloient monter quel.
proftyle. Cette efpcce de temple a été particuliere ques-unes cependantfranchirentcesyobftacks & ce
aux Payens. Les Chrétiensn'ont jamais fait de por- fut pour prévenir cet accident à l'avenir,qu'on pra.
tail au-derrierede leurs Temple. (f) tiqua des fofliés ou euripes tout-autour de l'arène
AMPHIRO, nom d'une nymphfocéanide. pour écarter les bêtes du podium.
Les gradinsétoient an-deffus du podium il y avoit
en porter en avant
arrière. Voye^ Double-Marcheur.(1) deux fortes de gradinsou de fiéges; les uns défîmes
AMPHISCIENS,f. m. pi. terme ds Géographie & pour s'aueoir les autres plus bas Se plus étroits, pouc
fAgwnetni* fe dit des peuples qui habitentla zone faciliter l'entrée & la fortie des premiers.Les gradin»
cornde. Foyer ZONE.Ce mot autour, à s'aueoir étoient circulaires ceux qui fervoiéht
& de «iù* ombre. Oa les a ainfi nommés parce qu'ils d'efcalier, coupoient les autres de haut en bas. Les
ont leur ombre tantôt d'un côté tantôt de l'autre gradinsde ï 'amphithéâtrede Vefpafien ont un pié deux
c'eft-à-diredans une' faifon de Tannée au fepten- pouces de hauteur, at deux pies & demi do largeur.
trion, & dans l'autre au midi. Voye^ Ombre. Les Ces gradins formoicnn^es précinâions -ffieY amphi-
Amphiftiens font au£ Afciens. l^oycr/AsciENS. (0) théâtrede Vefpafienavott quatreprécin8ionsou bau-
AMPHISMILE f. m. biftouri tranchant des deux driers » baltei. Les avenues que Macrobe appelloit\o*
mitoria font des portes au haut de chaque efeaiier
ou ianatte. Voye^ auxquelles on arrivoitpar des voûtes couverte».Les,
Scalpel. (T) elpaces contenus entre les précinâionsfie les cfc»
AMPHITHÉÂTRE, f. m.. Ce terme eft com- tiers, s'appelloient cunti des coins. NOMS ayons di(
pofé de imi & de ti*Tfcrt théâtre, fie théâtre vient que les bfnateurs occupoientle podiumles che va.
de tuc/uu, regarder, conttmpler ainfi amphithéâtre hers avoient les fiéges immé4iatementau deffus du
fignifie proprement-unlieu d'où les fpeâateurs ran-
gés curaJairement voyent également bien auflî les environ quatorze eradini. On avoit pratiqué deux
Latins le nommoient-ils vifonutè, C'étojt un bâti- fortes de canaux,es uns pour décharger les eaux de
ment fpacieux, rond plus ordinairement ovil dont pluIe; d'autres pour tranlmertre des liqueurs odori-
l'efpacedu milieu étoit environnéde fiéges élevés les férantes commeune infutioo de vin & de fafraa.
uns au-defiusdes autres, avec des portiques en-de- On tehdoit des voiles pour garentif
dans at en-dehors. Caffiodore dit que ce bâtiment du foleil,; fimples dans les commencemens.dans la
étoit fait de deux fhéatres conjoints. Le nom de ca- fuitetrès-riches.Le grand diamètre4e
vea qu'on hui donnoit quelquefois & qui fut le pre-
mier nom des théatres, n'exprimoitque le dedans,
étoit au plus petit, environcomme 1
Outre VamphitÙatre
ii n
ou ce creux formé par Ics gradinsen cône tronqué, Vefpafien il y avoit encoreà Rome
II ne retie du premier & du dernier que le nom de 'Amphithéâtre DE GASON ou Vertugadin;
l'endroit où ils étoient le champde Mari. m Jardinage eft une décorationde gafon pour régu-
Ily avoit un amphithéâtreà Albe, dont il refte, à larifer un coteau ou une montagne qu'on n'a pas

la
te qu'on dit, quelque» veftkes un à Vérone dont
travaillent to# les jours 1 réparer les
ruines;un à Capoue de pierresd'unegrandeur énor-
deffein de couper& de Soutenir par des terrais. On
y pratiquedes eftrades des gradins& des plain-piés,
qui vous montent infenfiblement dans les parties les
me un à Pouxtol,dont les ornement font détruites plus élevées. On orne ces amphithiatnsde câiffes
au point qu'on n'y peut rien connoître un au pié d ifs, depots de vafes de fayence remplis d'arbrif-
du Mont-Cafttn,dans le voifiaagede la maifon de feaux & de fleurs de faifon, atafi que de ligures & de
Varron qni n'a rien de remarquable un* à Orti- fontaines. (K)
eoli, dont on voit encore des renés ;%n à Hifpclla AMPHITHOÊ, nom d'une des cinquante Né-
qui pu* avoir été fort grand, & c'eft tout ce qu'on réides.
AMPHTTR1TE (3fyri.) nue de TOcéan & de
en peat conjecturer un à Pola, dont lapremiere en- »
mais Doris, qui consentit à époufer Neptuneà la perfua-
ceinte efl entière. Chaque ville avoit le fien
tout eft détruit; les matériaux ont été employés à fion d'un dauphin,qui pour fa récompense fut placé
d'autres bâtimens; & ces fortes d'édificesptoient fi parmi les afires. Spanhèim dit qu'on la repréfentoit
méprîtes dans les ficelés barbares, qu'il n'y a que la moitié femme &cmoitié poiffon. Il y avoit auffi deux
difficulté de la démolition, qui en ait garenti quel- Néréides du même nom.
AMPHORA, {Jfironom.') ce nom qui en latin
ques-uns.
Mais fufage des amphithéâtresn'étoit pas borné à fe donne quelquefoisà la contiellationdu Verfeau.
litalie il y en avoit dans les Gaules on*n voit dès Voyt^ VERSEAU. (0)
reft.es à Fréjus& à Arles. Il en fubfifte un prefqu'en- AMPHORE, amphwa, dans YEerUurt, le prend
tier à N'unes; Celui de Nîmeseti d'ordre doriqueà fouvent dans un fens appellatif, pourune cruche oil
deux rangs de colonnes, fans compterun autre ordre un vafe à mettre des liqueurs par exemple vous
plas petit qui le termine par le haut. Ily a des relies rencontrerez un homme qui portera un vafe plein
d'amphi à Saintes; ceux d'Autundonnentune d'eau, amphoram aqua portant. Lac xxij. io. Ail-
leurs il fignifie une certaine mefure ainfi il eft dit
haute idée de cet édifice la face extérieure étoit à
phithlatre de Vefpafien.
quatre étages, comme celle du colifée, ou deJVun- ™
dans Daniel qu'on donnoit-parjour au dieu Behu
fix amphores de vin, rini amphoraftx.cap. xv, y. z.
mais amphoren'étoit pas une mefure hébraique.
Plinetoarle d'un amphithéâtrebrifé, dreffé par Cu-
rion, qui tournoit fur de gros pivots de fer enforte AMPHORE, f. f. che^les Gnes & les Romains, étoit
que du même amphithé^t, on pouvoit, quand on un vaifleau de terre fervant de mefure aux-chotes li-
vouloit, faire deux théâtres difterens, fur lefquels quides. Foyei MESURE.
on repréfentoit des pieces toutes différentes.
C'eft fur l'arene des amphithiatruque fe faifoient
les combats de'gladiateuns{V. Gladiateurs) & des deux anfes
Elle eft appelléedans Homère
dequoi on a dit auffi
qui
par
étoient
fyncope i
èl/j^f**)
pratiquées aux
(en place
à caufo
deuxcôtés
les combatsdes bêtes; elles combattoientou contre de ce vaifleau pour le porter plus facilement; c'eR
d'autres de la même efpece, ou contre des bêtes de la même chofe que quadrants!. Vùy, Quadrantal.
différenteefpece; ou enfin contre des hommes. Les L'amphore étoit la vingtièmepartie du culeas &
hommes expofés aux bêtes étoient ou des criminels contenoit 88 feptiers, qui pouvoientfaire à peu près
condamnésau fupplice, ou des gens qui fe loüoient 36 pintes de Paris. Suétoneparled'un certain hom-
pour de t'argent, ou d'autres qui s'y offroient par of me qui briguait la quefhire qui but une amphore de
tentation d'adrefle ou de force. Si le criminel vain- vin à un feul repas avec l'empereur Tibère.
«uoit la bête il étoit renvoyé abfous.C'étoit encore Le P. Calmetprétend que l'amphoreromaine con-
dans les amphithéâtresque fe faifoientquelquefois les tenait deux urnesou 48 feptiers romains,ou quatre-
naumachies& autres jeux, qu'on trouvera décrits à vingtslivres df douze onces chacune; & que l'am-
leurs articles. phore attique contenoittrois urnes ou cent-vingtli-
L'amphithJatreparmi nous, c'elt la partie du fond qui
vres aufft de douze onces, dêmÈrc!^ que quatre-
d'une petite falle de fpeâacle ronde ou quarrée vingts-dixdes nôtres, poids
oppofec au théâtre à fa hauteur, & renfermant les Amphore fe difait aufb d'une efure de chofes fe-
banquettes parallèles, & placées les unes devant les ches, laquelle contenoittrois boifleaux &c. On en
autres auxquelleson arrive par un efpace ou une cônfervoit le modele au ca pitole, pour empêcher le
allée vuide qui les traverfe depuis le haut de fana- faux mefurage elle étoit d'un piecubique.
fhUMatrt iulqu'en bas les banquettes du fond font Jmphon fedit chez les Vénitiens, dune mesure
plus élevées que celles de devant d'environ un pié de liquides beaucoupplus grande que gre-
& demi en fuppofantla profondeurde tout î'efpace que ou romaine. Elle contient quatre bigots foi.
de dix-huit pies. Les premieres loges du fond font xante-feize muftachio ou deuxbottesou muids. (G)
un peu plusélevéesque Yamphithéâtre Yamphithiatrt AMPHORITES espèce de combat poétique

de
domine le parterre; i'orcheftre qui eft prefque de qui fe faifoit dans Fîle d'iEgine. On accordpit un
niveau avec le parterre, eft doiiùié par te théâtre boeuf,pour récompense,au poète qui avoit le mieux
le le parterre qui touche f orcmftre forme entre célébréBacchus en vers dithyrambiques.
l'amphithéâtre & le théatre, au-deffous de fun & de AMPHRYSE, rivière dansla pro-
l'autre un efpace quafré profond, olt ceux qui fû- vince nommée Phtkiot'uU, II y en a une astre du mi-
sent ou applavdjfientlespt eces font debout. me nom en Phrygiedans l'Afse mineure enfin c'eft
Amphithéâtre, en JhatomU, eft un lieu oit encoreune villede la Phocide, fitaéefur le PlÉnafle.
font des gradins, ou rangs de fiéges élevés circulai- AÎ^PIGLIOPÎE ce 6rttlés ruines de Tàncienne
remet unsles au-deflus des autres. Ces gradins ou ville, appellée Empuittm; elles font à une lieue de
fiégesoccupés par les étudians en Anatomie ne for- Tivoli près du bourg Cafieiio S. Angelo.
ment quelquefoisque la demi-circonférence dans AMPHOTIDES l. f. plur. (ffijt. ans.) dugrec
ce cas l'amphithéâtre eft en face du démonftrateur
inatsfi les gradins régnent tout autour de la falle, c étoient certains calotesà oreilA» faites d'atrain,
le démonftrateuren Anatomieoccupe le milieu de & doublées de quelqueétoffe, dont les athlètes cou-
JCarene & fes élevés t'environnent,rangés comme vroienr les parties de leur tête les plus exposes,
ntfflos uacène creux tronqué & rea?erf£ pouf amortir la violence des coups.* (G)
AMPLE, adj. (Marchai.') eu une épithetéqu'on rdeva%ndes fentimens & des mots ï -6e amplifica-
donne au jarret d un chcvpl.^ytj Jarret, (r) tion dans la muttitude des uns & des autres. Le fu«
AMPLJAXIF* adj. tamtdt Chancellerie Romaine blime peut Ce trouver dans une penféetunique, 6c
l'amplificationdépenddu grana nombre.Ainû
chofe aux concernons &privilègescontenus èsln- de l'Ecriture en parlantd'Alexandrey^K/ urra ib
cemot
eanfptSm ejus eftuniraitfublime pourrpit-on <h«

AMPUTATION Lf. terme dt ChanctUm*


gulieremeatde Ckance/lerie Romaine un Bref on Bulle
d'ampliation eft la mêmechofequ'un Brefampitatïf.
fin-
qutc'eû une amplification?
Carnet auffi cette différence
& la preuve,
entre
.ji.. ,,ni,.
que celle-ci a pour objetd'écJaircir un
point obfcur ou controvarfe, Se celle-la de donner
de-la grandeur & de l'élévation aux ©bjeis «nais
Ou appeUoit autrefois. Lettres d'ampliatien,'des. rien n empêche qu'un tiflfo.de raifonnemcH$,ne foit
Lettrjes^âuW abtenoit en petite Chancellerieà l'ef- en même tems preuve* 6c amplification* Cette dep.

i
-fet d'articuler de nouveaux moyens omis dans des niere eft en général de. deux fortes t'une rowfo fur
Lettres de requête ci vite .précédemmentimpétrées les chofes, l'autre à pour objet tes mots 66 les
mais fumage de ces Lettres efbà présent abrogé & preflions. e»-
J'ordonnancede 1^7 qui les a abrogées, aordonsié La première peut s'exécuter de difféVentas maniè-
que ces moyens feraient articulés par une finiplc re- res, i°.par l'amas des définitions /comme lorlqtie
Cicéron définit l'hiftoire teflis umporum lux vtrità-
Ampuatiok 9 ta terme*dt Finance eft un double tit vita memoritt, magijlra vits confeia yeiujiatis.
qu'on garde. d'une quittance ou autre aâe portant
décharge, à l'effetde le produire au befoin.. 1
Ampliation fignifieencore en termes deFinance.
l'expédition en papier d'mr nouveau contrat de ren-
ces le en donne un exempledans cette lamen-
tation fur la mort de Céfar où il décrit tous les pro-
:t
i°. Par la multiplicitédes adjoints ou circonftarn-

te fur la ville, que le Notaire fournit avec la graffe âges qui la précédèrent ou la fuivirent
en parchemin & que le rentier remet au payeur
avec fa quittance pour recevoir.
AmpliatioNS de contrats ,en termes da Pratiqua,
în^ris ù Rmulacramodispalltnti» nmis
font des copies de ces contrats dont ondépofeles
grottes es mains d'un Notaire, pour en délivrer des Inpndum ,JîJlunt amnes ttrrctqut dihifiunt
El mceflum illachrymaïtemplis tbur ta.raqutfudant.
ampliations ou expéditions aux parties ou à des créan-
ciers colloquesutilementdans un ordre, avec déela. 3°. On amplifie encore une chofe par le ddtail des
ration de 1 intérêt que chaque créancier a dans, ces caufes & des effets 4». par l'énumérationdes confé-
contrats relativementà fa collocationdans l'ordre. quences f. par les comparaifons, les fimilitudes,
fie les exemples, voyeç Comparaison,&c.6u. par
'AMPLIER v. au. terme de Palais, ufité dansquel- des contraires ou oppofitions & par les induûioiw
ques tribunaux, $gnifie différer èc mettreplus au large. qu'on en tire. Toutes ces belles delcriptiom? des ora-
Ainft amplier le terme d'un payement c'eft donner ges, des tempêtes des combats finguliers, de la
du tems au débiteur;amplierun criminel^ c'eft diffé- pefte de la lamine fi fréquentesdans les poètes,
4rer le jugementde fon procès amplierun prifonnitr ne font que des amplifications d'une penlée ou d'une
c'eR lui rendre fa prifon plus Supportable,en lui don. action fimple développée.
nant plus d'aifance& de liberté. (H) U amplification jpar les mots fe fait principalement
AMPLIFICATION,f. f. <A Rhétorique;formeque en fix manières 1 °. par des métaphores i°. par des
l'orateur donne à fon discours, & qui confifte à fairé anonymes: 3 °. par des hyperboles 40. par des pé-
paraître les chofes plus grandes ou moindres qu'eues nphraks par des répétitions auxquelleson peut
ne font,eneffet. L amplificationtrouvefa place dans ajouter la gradation:6 par..des termes nobles &
toutes les parties du difcours; elle fert à la preuve, magnifiques. Ainfi au lieu de dire Amplement nous
à l'expofinon du fait, à concilierla faveur de ceux fommei tous mortels Horace a dit
qui nous écoutent', & à exciter leurs paillons, Par
elle l'orateur aggraveun crime, exagère une loüan-
Vetfatur urna fcriùs ocyùs
ge, étend une narration par k développementde fes Sors exitura & nos in a ta nu
«irconftances préfente une penfêe fous diverfcs fa. m
ces, & produit des émotions rotativesà fon fu jet.
Yoyd ORAISON ¡;. Passion. Tel eft ce'vers de On amplifie une penfée générale en la particul*.
Virgile, oit au lieu de direamplementTurnus meurt rifant, en la développant, & une penfée particulière
il amplifie ainfi fon récit & reftrainte en remontant de conféquenceen con-
jgfi iUi fotvuntur frigort membra féquencejnfqu'à fon principe. Mais on doit prendre
Vitaque cum gémit ufugitindignata fub umbras, garge AvattÇ amplification comme en tout autre ou..
vrageda reffon de l'élpqaence, de fortir de» bornes
de Ion fujet défaut ordinaire aux jeunes gens que la
La définition que nous avons donnée de X ampli- vivacité deleur imagination emportetrop loin. Les
fication, eft celle d'Ifocrate & même d'Annoté; & plus grandr orneurs ne fe font pas toujourseux-mft.
à ne la confidérerque dans ce fens,elle feroit plu- mes préfervés de cet écueil & Cicéron lui-même
tôt l'arj d'ua fophifte& d'un déclamateur, que celui dans un âge plus mûr, condamnacette longue ampli,
d'un véritableorateur. AuffiCicéronladéfinit-il une fixation qu'il avoit faite fur le fupplice des parricides
argumentationvéhémente une animation énergi- dans fon oraifon pour Rofciusd'Amerie qui lui ait-
que qui perfuade en remuantles partions. Quintiheo tira cependantde grands applaudirïcifens.Il impute
éc les autres maîtresd'éloquencefont de l'amplifica- au caraâerebouillantde la jeunette l'afreûatioaqu'il
lion Famé du difcours Longin en parle commed'un eut alors de s'étendreavec complaifance fur des lieiiff
des Principauxmoyens qui contribuentau fublime^ communsqui n'alloient pas direôement è la juftific*
mais il bllme ceux qui la défmiffientun difeoursqtu tion de fa partie. (Ci)
groflit les objets vparceque ce caractèreconvient au
lublime & au pa étique, dont il diftingue l'amplifi- dont on honore chez les étrangers & dans las colles.
cation en ce que te fublime conûfteufliquemerit dans ges quelquesperfonnes conftituées en dignité on
les exercices publicsle Redeoplel'Uni-
trsite dam
Paris d'ampli nfo.
ydelzfoiBUompouJt,
eu à qu'on prétend un ordre de chevaliers
ce
qui railoit remonter inftitu- fon
verûté 4e
AMPLITUDE<fw» *« dtpmrahok (tuGéom.) eft tion jtuqu'à Clovis. Ces chevalier» étôient, félon
1a ligne horifonlale comprîtantre point d'où on
le Favin au nombre de quatre ;;favoir ^l«*barons de
iuppofe qu'ua arc ou portion de parabole commen- Terrier de Beleftre de Sonatre ôcdeiowvercy^
te le point ou cette portion fe termine. Cetera*
eft principalementen ufage dans le jet des bombes,
>AMPOULETTRr f.« f.,{AnàiitU.) C^eft amfi
qu'on nommedans PArtillerieJs,bois d<> rufé« des
& UpvnboU s'appelle alors amplitudt bombes & grenade*.
Jujtt. r<ry*{ Parabole Projectile. l'horloge à fable qu'ontientdans la chambre du vaif-
d'un
AMPLITUDE afin
fhorifoncomprisentre le vrai levant ou le vrai cou- feau où eft la bouffole. V. Sable frHoftLOCE,(2)
chant > «t le point où cet aftre le levé ou fc couche AMPURDAM petit paysd'Efpagne,àlVxtré-
bEVEa, Coucher &t mité orientalede la Catalogne, au pié desPyrénées.
en effet. royt[ HorIson fortes, » ortiveou orientait, AMPURIAS ville & port fEfpagn* dans la
VmplùuJtcil de deux
U «tddfntaUou oteaf».. Catalogne. long. ao. 40. Au. 42.
Vampiitudeorientaleou orflw eft la dittance entre
AMPUTATION f. F. m Chirurgie eft l'opiÉration
le point où ce love l'aftre, & le point du véritable de couperun membreou autre partie du corps .Dans
orient qui eft un des points d'tnterfeffionde l'équa- les cap de mortificationon a fouventrecours à Von*,
teur & de l'horifon. Pby«j ORIENT. puuuion, Yoyct Mortification, Gangrené,
L'amplûudt ocàdtntalt ou occaj'tci la'diftanceen- Sphacile. L'amputation d'un membreoit une opé-
ration extrème à laquelle on ne doit avoit recours
tre le point où l'aftré fe couche,& le point du vrai qu'après avoir empioyé tous les moyens poffiblm
occident équinoûial. foyrç Occident. la mortifi-
Vamplitudt orientale 8c l'occidentale s'appellent pour l'éviter. Elle eft inévitable lorfque
tantôt Jipuntrionalt tantôt mtridionaU,felon qu'el- cation $'e(t emparéed'une partie au point qu 1 n'y
aucune efpérance qu'elle fc revivifie. Le»
les tombent dans la partie fipwurùmoUou mtridio- ait plus confidérable* par coups de fufit éclats
nah de l'horifon. fracas d'os
Le complément de Vamplitudt orientale ou occi- de bombe §c de grenade 6x autres corps contons
dentale au quart complet de l'horifon s'appelle ati- dans, exigent l'amputation; de même que la carie
des 05 qui ronge & confumeleur fubftance & les
mutk cependant il faut remarquer,que comme il y
il n'y en a qu'un feul qui rend comme vermoulus.
a une infinité d'azimuths, Vamplitudt Lorfquel'opération eft^tefoluefur fa néceffité in-
foit Véritablement le complémentde ,•ia-
voir, l'azimuth qui répond au cercle vertical, paf- difpenfable, il faut déterminer l'endroit où elle fa
fantpar le point de Phorifon où l'acre te levé ou fe fera. On a établi ave<raifon-qu^on ne couperaitdu
couche. Fbyei Azimuth 6 Vertical bras & de la cuiffe quelémoins qu'il feroit po(u>le.
jambe de doigt aiMdef-
pour-trouver Vamplitudt orientale du foleil ou On coupe la quatre travers
du tibia non-feule-
d'un autre aftre, par le moyen du globe, V. Globe. fous de la tubérofitéantérieure
jambe de bois
Pour trouver l'amplitudedu foleil par la Trigono- ment pour la facilité de porter une
éviter de faire rinciûon
métrie, la latitude &Cla déclinaifon du foleil don- après la guérifon,aponévrotiques mais pour
nées il faut dire comme le co-ûnus de la latitude dans les tendons des mu/des exté-
fcier l'os dans
eft au rayon ainfi le finus de la déclinaifon eft au rieurs de la jambe 6c pour ne point
finus de l'amplitude. Il eft facile de voirque comme l'apophyfe ce qui rend la cure longue & difficile
la déclinaifon du foleil change d'un jour à l'autre, par la grandefurfaced'os qui feroitalors découverte.
Vampiitudechange auffi &que de plus elle eft dif- Quelques auteurs font d'avis qu'on doit ménager
férente pourchaque latitude. C'eit pourquoiles Af- la jambe de même que l'extrémité ils
preferivent en conséquence, que pour les maladies
tronomesont dreffé des tables des ampiimdts diurnes du pié, il faut conferver la jambe juGju'au-deffus des
du foleil pour chaque jour & pour différentes lati-
malléoles, & faire porter un pié artificiel. Solingen,
tudes, comme pour Paris, Londres, 6c.
eft
Vamplitudtmagnétique un arc de cercle com- fameux praticien de Hollande en a inventé un (au
pris entre le point du lever ou du coucheHkjj^eUt rapport deDionis), qu'il dit avoir tant de fermeté
& le point eft ou oiieft du compas magnétiqueou qu'on peut marcher avec autant de facilitéque fi 'o.
bouffole c'eft-à-dire la diftance du point du lever avoit un pié naturel. Cette henreufe invention ne
oüeti du ndus ayant pas été tranfmife nous foromes dans le
eu du coucher du foleil au point eft ouCercle fes avantages. F. Jambe de bois.
compas magnétique. Voyt^ Boussole cas de douter de
Lever Coucher &c On peut extirper le bras dans fon articulationfu-
Lorfquela bouffole n'a point de déclinaifon, c'eft- périeure, pour les maladies qui affeôent la tête de
l'humeras. On a donné à l'Académie de Chirurgie
à-dire lorsqu'elle eft directementtournée au pole, la méthode d'extir.
il eft vifible que l'ea ou l'oueft de la bouffolerépon- plufieurs Mémoiresen projet fur
opération n'a
dentexaciement à ceux du monde, & qu'ainfi Vam- PU la cuiffe dans l'article mais cette
abfolumtnt impratica-
pUtudtmagnétiqueeft alors la même que Vampluudt pas encore eu lieu & paroit les articles quelques
ble. On coupe les doigts dans
• AMPOULEf. f. (Hifl> ««•) vafeen °fa?e chez praticiens préfèrent de les couper dans le corps de
les Romains 6c furtout dans les bains, où ils etoient la phalange avec des tenailles incifives.
remplisde l'huiledont on fe rrotoit au Sortir de l'eau. Fâbrice d'Aquapendentene veut pu qu'on coupe
faine mats dans la parue
Les Chrétiens fe font auffi fervis d'ampoules & les un membre dans la partie doigt «ntaffousdu liée
vafes qui contenoient l'huile dont on oignait les ca- gangranée, deux travers de
où finit la mortification. L'opération fc fait iansdou*
thécumenes& les malades, le faint chreme &le
vin du facrifit» s'aprelloient ampoules. C'eft encore leur on cautérife enfuit* avec des fers rouges tout
aujourd'huile nom dune phiole qu'onconferve dans ce qui refteatteint de powmture.
Cette maxime n eft
l'rglife de Saint Remi de Reims & qu'on prétend point fuivie, ell**ft wes-déf«aueufe car il ci il*
avoir été apportée du ciel pleine de baume pour le poffible de cautérifer juiqu'à la partie faine exclufi-
baptêmede Clovis. Ce fait eft atteuépar Hincmar, vement mais fila cautérifatiohn'eft pas exaâe ce
qui refera de gangrenécommuniqueraraeilementla
par Flodoard, & par Aimem. Grégoire de Toursce pourriture aux parties faines, ce qui rendra l'opéra»-
Fortunat n'en parlent point. D'habiles gens l'ont
combattu d'auaes habiles gens l'ont défendu, Et il tion inutile. $i le feu agit du les partiesfaines 1 ope*
ration fera fort douloureufe on perd par-là t'avan- pece de caille fans cette précaution Utnomtfre
tage qu'on fe protaettroir. Outre la cruauté d'une mouvement catfferoit au tnatacto des déolears ttts-
aigues «îffi cruelles^ue ^opération. On petit Met-
ire d« vahTeaux Ion de la chute de l'efcarrë. tre immédiatement«reAlerfusdu lieu l'on WHftifre
ous ces iaeànvémcns doivem faire rejetter
axiome
cette l'incifion «ne ligatureckeniaketrtt ttle
-opération, & Semblent confirmer un reçu fert à affermirles chairs 6c diriger Ptticiftoft. Hftfut

1
«n Chirurgie, queues «y*011* doivent
dans la partie fâirie\j'ofe cependantaflurer
le faire
que je
avoir foin de retroufler la peau
l'applicationde cette UgatHre.
les «hoirs avant
me fins quelquefois/fortbien trouvé de fuivre une Le chirurgien, le genou droit en terre, et le brai
Mute ces deux préceptes. J'ai fait
moyenne-entre droit paffé tous le membre«ni'il va amputer,reçoit
avec fucces plufieurs Mipuuuiwudans la partie at- de cette main lie couteatt courbe qu'un aide toi pfcè-
taqu6e d'inflammation qui fépare la partie faine de fente. Il en pofele tranchant fur le membrede façon
aa gangrenée. Cette méthodeeft fondéefur la raifon que la pointe foit du côté de la poitrine le plus inft-
& fur l'expérience lorf'qu'on'aemporté un mem- rieurement qu'il eft poffibte. Il pince avec k doigt
bre, on doit tâcher de procurer la fuppurationde la index & le pouce de la main gauche le dos du con-
plaie & on fait que l'inflammationeft un état an- teau vers fa pointe il eft inutile de pofyt fortement
técédent néceffaire à la fuppuration; on doit donc les quatre doigts de la main gauche fur dos dtt cou-
l'obtenir plus facilementen coupant le membredans teau car ce n'eft point en appuyant eue te* inftru-
une partie déjà enflammée.On fait auffi qu'il ne fe mens tranchans font capables de couper, mais en
fait jamais de fuppuration fans fievre, & que la ne- Sciant, pour ainfi dire. Sur ce principe, qui eft in-
vre eft caufte par l'inflammation la fievre fera donc jconteftable, on commenceral'incifion circulaire
en
plus violente t'on coupe le membre dans la partie tirant le couteau inférieufemeutpar l'aôion combi-
faine, puifque fans calmer celle que produifoit l'in- née des deux mains, & enfuite on coupera ers glif-
flammaron qui fiparoit le tain du gangrené, on en fant circulairement autour du membre quand eh
excite encore une nouvelle. (.Poyti Gangrené.)^ en eft à la partie fupérieure, le chirurgienfe relevd,
Lorfqu'onle détermine faire Y amputation dans la' & il continue de couper en faifant ce mouvement
partie enflammée, il faut avoir foin de débrider les enforte qu'il achevé l'incifioncirculaire lorfqu'ileft
membranes ou les aponévrofes car par l'étrangle- entièrement debout, avec cette attention de com-
ment qu'elles çaufent, le moignonpourroit tomber mencer le plus inférieurement que l'on peut un
en mortification, & on regarderoit alors ce que nous n'en pas obligé de reporter plufieurs fois le Couteau,
venons de dire comme un précepte meurtrier, mal- & d'un feul tour on fait l'incifion.
gré les avantages décrits, auxquelsfe joint celui de Quelques praticiens font IUncifion circulaire en
conferver une plus grandepartie du membre. deux tems ils coupent la peau & la graiffedeux tri-
Avant que d entreprendrel'opération, il faut dif- vers de doigtsau-detrousdu lieu où ils fe propofent
pofer toutes les choies quiy font nécenaires le tour- de fcier l'os ils font enfuite retroufler & arfujettir
niquet, 8c tout ce qu%en dépend, fera rangé fur un les parties coupées pour continuer à leur niveau
plat, avec les inftruntens oui confident en un grand- l'incifion jufqu'à l'os: L'avantage de cette méthode
couteau courbe pour l'incîfion circulaire des chairs, eft d'éviter que l'os ne déborde les chairs; ce qui reri-
( Vcye^Couteau) un couteau droit pour couper droit la cure fort longue, en mettant dans l'obliga-
les chairs qui entourent les os, une compreflefen- tion de refcier la portion d'os qui fait éminence.Mais
due pour retroufler les chairs,une fciepou feier les on pourroit fans rendre l'opération plus longue Se
os {Voy*{ Scte), & des aiguillesenfilées pour faire plus douloureufe obtenir cet avantage, en inclinant
la ligature des vaifleaux (Voyt\ Aiguille). Sur un le tranchant du couteau vers la partie Supérieure du
autre plat feront difpofées les pièces de l'appareil membre le faifant entrer obliquement de bas
de façon qu'elles fe présentent les unes après les au- en-
hautdans les chairs. J;ai fait plufieurs fois cette opé-
tres, dans l'ordre où l'on doit les employer ce font ration de cette maniere je lailfe de cette premier
de fa charpie brute, deux petites compreflej quar- incifion environ un pouce de chair autour de l'os et:
rées larges d'un pouce, une comprefleronde de la je coupe encore obliquementavec un bifteruri droit
grandeur du moignon, une croix de Malte trois ce qui refte jufqu'aupériofte exclufivement.Par cet-
comprenneslonguettes, & une bande d'une longueur te méthodele bout de l'oseft toujours caché dans tes
convenable. II eft bon d'avoir toutes ces pieees dou- chairs fans que le malade ait été obfigé d'acheter
bles en cas qu'on foit obligé de changerl'appareil; cet avantage par un furcroît de douleurs & je mé-
il faut en outre être muni'de quelquesboutons d'a- nage le tranchant de mon infiniment pour une autre
lun crud & d'alun en poudre. opération. C'eft une attention qu'il faut avoir, Sur-
Tout étant prêt, on peut faire l'opération il faut tout dans les armées ou il faut beaucoup opérer
d'abord mettre le malade dans une fituation comi avec te mêmeinfiniment.
mode pour lui autant qu'elle peut l'être dans cette Dès que Hncifion circilaireeft faîte; ou prend lé
circonstance, & pour l'opérateur. Si l'on doit cou- couteau droit pour couper fes chairs qui rtfteitt au-
per le bras ou la cuifle le chirurgienfe mettra ex- tour de Pos ou dans rentre- deux ¡\ lajambe & à
térieurement & fi c'eft la jambe ou l'avant- bras il l'avant- bras. On a foin d'incifer lepétiéût; û eft
fe placera 3 la partie interne, parce que dans cette inutile de le ratiffervers la partie inférieure, comme
fituation il Sciera plus facilementles os. on le fait communément cela allonge l'opération
Les aides- enirurgiens doivent être placés félon fans produire aucun fruit. On retroufle let chairs
les frondions dont ils feront chargés pendant l'dpé- avec la coaiprefle fendue ce on prend ërffuife la
ration, où il y a trois conditions effentielles à rems fcie que l'on appuie fur l'os légèrementpour faire
plir. Il faut d'abord fe rendre maître du fang par le la première trace. On peut aller après à plus grands
moyen du tourniquet (»<y<{ Tourniqvet).il faut coups, mais toujours fans trop appuyer, de crainte
en fécond lieu abattre le membrefélon l'art; & en d'engager les dents iitfs le corps de f'04. Quand On
dernier lieu, il faut faire la ligature des vaifleaux eft fur la fin, il faut atfer plus doucement pour ne
& appliquerl'appareil. point faire d'éclats. Celui qui foùtient le membrd
Pour abattre le membre, il faut le faire foûtenir doit avoir attention de ne pas le baifler, cîr il feroit
au-deffus & au-deflbus du lieu où fe doit faire la éclater l'os ni de le retever car il fefreroit'la (Ci*
feôion. Lorfque le membre eu fraâuré en phifieurs
pièces il doit être fur une planche ou dans
comme dans un étau, & rendroit ropéfation' plu.
une eG difficile. Lorfqull y â deux oit, iltkirt Mfô Cn(6iUd4
_air par kptosfolide, de crainte d'oçcaûonner des il eft parle dans 1.'hifloire de L'académie royale
tinûueincj» & des dilacérations par la fecouffe de des Sciences, année tjox d'une méthode propofée
ïo» le plus foible jambe on &* les pre- à cetteacadémie par M. Sabourin chirorgica de
nùeres impreffions fur le tibia, on fcie eafuite les Genève pour perfeâkmo«r l'opéfatioBde l'atopè-
par ls tibia. A l'avaai-
os conjointement & où finitL'aide beau de h chair & de la petn qui defcçnde un peu
bras on finit par te cubuus. qui fo&œnt doit
fortement kférooé contre le tibia ou le au- deffous de l'endroit feâion.,
appuyer Jorfgu'on fœ ces parues. afin qu'il ferve à recouvrir le moignon. L'avantage
rtuhu contre le aàiau
eft faite il faut rendree de cette méthode «ft qu'en moins d«deu*jours ce
maître dp fane pour cet cifet au lambeaude chair fe reunit avec tes extrémités des
le tourniquet afin de découvrir le*j>rincipaux vai£ va$eaux coupes, & exempte par-lA de les lier, on
féaux & en faire la ligature qui eu le moyen le d'appliquer les caùftiques& les aftringens métho-
plus du fujet à moins d'inconvéniensque l'appli-
H**
des qui font toutes fort dangereufes ou au moids
fort incommodes. Ajoûtez à cela que l'os ainfi re-
cation des cauftigues C**T*l C A UST 1 Q V E
MÇlJUIACiE). Dès qu'on a appeau le vaiffeau couvert ne s'exfoliepoint. '•:•
00 refferre le tourniquet pour faire la ligaturé, on Cette opération qui eft précifémeatla même que
prend aiguille courbe esafilée de trois ou quatre celle que PierreVerduin chirurgiend'Amfterdam,
fwins deunefil dont on forme un cordonnet plat en le a imaginétf {Se publiée «n'1697» n'a Pas eu tous les
cirant. On entre dans les chairs au-deffous.&à coté° avantagesque Ces,partifens s en promettoient per-
de l'extrémitédu vaiffeau, en piquant affez profon. fonne ne la pratique les .perfonaes eurieufesd'e»
dément pour fortir au-dcffus & à côté. On en fait favoir plus au long le détail, peuvent ea lire la des
autant -du' côté oppofé, de façon que le vaiffeau Ce cription dans les traités d'opérations de M. de G*-
trouve pris avgc une fuffifante quantité de chairs rengébS. Cette méthode'il donné lieu à l'opération à
dans l'anfe du fil entre les quatre points parallèles deux lambeaux de M. Ravaton chirurgienaide-major
un double «Sœud nommé commu- de l'hôpita} royal de Landau, décritedans le traité
on fait d'abord des opérations de M. le Dran auffi bien que cellt
Dément k nœud du chirurgien que" l'on fixe par un
fecond noeud fimple s'il y a plufieurs vaiffeaux con- de M, VçrmjiUe chirureien de l'éleâeurPalatin. Ces
fidéraWes,on en fait la ligature. LTïémonrhagiedes opérations qui confinent à-fendre le moignon en
vaiffeaux. mûfculairess'arrête par l'application de deux endroitsopposés pour fcior l'os de façonqu'il
la charpie & la coinpreûlon on pourroit tremper y ait un ou deux poucesde chair qui le recouvrent..
la charpie qu'on applique immédiatement fut- ces ces opérations 1dis-,je,font plus douloureufesque la
vaiffeaùx dans l'elprit-de-vin pu dans Celui de te- méthodeque nous av©ns^|écrite. On fe propofe d'é-
rébenthine pour en fermer l'orifice & donner lieu viter l'exfoliationde l'os ? dont l'expeâalive ne rend
la formation du caillot. On peut suai appliquer pas fopération ordinaire plus dangereuse., car on
pouf produire cet effet des boutons d'alun ou'de la attend avec patience ce qui ne fait courir aucun pé.
pondre de ce minéral. ril enfin on veut guérir en peu de jours. & éviter la
On couvre enfuite tout le moignonde charpie fe- fuppuration. L'expériencedémontrenéanmoinsque
che & brute, parce qu'elle raccommode plus exac- la fuppurationfauve plus de la moitié des malades,
tement à toutes lesioégalités. de la plaie, que fi elle On fait que plufieurs fgsrfonnes font mortes après la
étoit arrangée en plumaffeaux on pofe de petites guéridon parfaited'une amputation, par l'abondance
comprcdres quarrées yis-à-vis les vaifeaux; on con- du/ang, qui ne leur étcxt point nécefiatre, ayant
tient le tout avec une compreffe ronde ou quarrée alors moins de parties à nourrir. La fuppurationpeut
dont on a abattu les angles ,.ce qui la rend oâogone empêcher cette formationfurabondantedes liqueurs,
celle-a:idoit être foûtenuepar une grande compreffe &Cles accidens fubits qu'elle occafio-nneroit comme
tn croix de Malte, dont lé plein fera de la grandeur on le voit quelquefoisdans les amputationsde cuiffe
du moignon & de la c'ompreffe odogone & dont les où les malades font tourmentésde coliquesviolentes
chefs s'arrangeront fur les parties antérieure qui ne cedent qu'aux faignées parce qu'elles font
quatre l'effet de rengorgeaient des vaiffeaux mefentériques
poflérieure, & latérales du moignon on applique
enfuite les trois longuettes dont deux croiient le produit par fobfiacle que le fang trouve à fa curcu-
moignon, fit la troibeme qu'on nomme longuette cir. lation dans'le membre amputé. Il y a cependant des
âdart à caufe de fon ufage, contient les deux autres observations qui dépofent en faveur de ces opéra*
le bord du moignon. On fait enfuite tidns lambeaux mais je crois qu'on ne peut les
en entourant pratiquerque pour les accidensde caufe externe, &
un bandage qu'onmembre,nomme capeline qui conûïie en
circulaires fur le & en renverfés pour cou- au bras par préférence.
vrir le moignon lefquels renverfés font contenus M. le&rair» le pere, maîtrechirurgiende Parïs,
circulaires qui terminent l'application a fait le premier l'amputationdu bras dans
l'article»
par des tours fe difpenfer de ce bandagequi On n'appliquepas le tourniquet pour£aire cette opé-
de la bande.On peut plus néceSairede pafer
exige une bande de fix aunes de long ne faire-que ration. fi n eft pas une ai*
quclques circulaires pour cwntenir les compreflet guille de la parue antérieure la poftérieuredu bras
d'embrafferavec un 6l
& avoir un fond de bonnet de laine garni & armé en côtoyant l'humérus a6n
de cordonspour en coe&r pour aiafi dire, le bout ciré les vaiffeaux & les llgpivec la peaupour empê-
du membre. cher l'hémorrhagie lalouftraâionde cette aiguille
Tout cela étant achevé on peut lâcher le tour- diminue la douleur. On fait une incifion demi-cir-
niquet afin de foulager le malade ou même l'ôter culaire à la partie moyenne du tmdde deltoïde jul*
entièrement après avoir mis le maladie au lit. Il qu'au périofte excluÉvement. On Soulevé ce lame
doit y être couché le moignon un peu élevé, &c un beau en le diflequant iîifqu'àce qu'onait découvert
aide tenir ferme avec la main l'appareil pendant 11 la tête dè^i'huiBero^ Os meifffi la capfule Iigamea-
t hcimorrhagie.
ou 5 heures crainte d'une bout de trois
On peut lever l'appareil au ou quatre
ïeidè Se.tandis qu'un aide luxe fupérieurementle
bras en faifànt fortir la tête de l'os, fopérareur coupe
feurs dit panfer la plaie avec un digeftif- convena- les chairs le long de l'humerusavec un biftouridrôit,

la
Me. On attend ordinairement trois ou quatre jours
fedétachelevée de l'appareil, pour que la fuppuration
mais on peut humecterdès le fécond jour
Se fait un lambeaujritngullaù-e inférieurement.Il eft
le maître de lier les raifleaux avantde les couper; il
n'y aurait pas dViiléiirs grand inconvénientà ne les
lier qu'après. Quelques chirurgiensprétendent mêr
fa charpie avec, Fhuile d'hypencum.
tnequ iln eft point néceffaire de faire la ligature des nous, Puifque S. Jean Chryfoftômereprocheà ceux
vaùTeaux parce qu'en retrouffant le lambeau infé- de fon tems de fe fervir de charmes, de ligatures,
ticur, on kur fait faire un pli qui arrête l'hcniorra- de porter fur eux des pièces d'or qui repréfentoient St
gie. Le premier appareilconûfte charpie conv Alexandre le grand & qu'on regardoit
fnflc, de bandagecontentif. fY)en comme des
préfervatifs.Qaid vtrà iictrtt aliquit d» Mis fmi carmi.
AMRAS
TooL Long, xg. 10. Ut.
f. 47.
château fort en, Allemagne, dans le
AMSDORFIENS, m. pi. {Thiot.) feue de Pro-
nibus &, ligatmns utuntur, 6 de circumligantHus
AUxandn Mtudonis muni/mata tapit; vcl
Homil. iy. ad pop. Antioch. Ces pratiques avoient
têt-ansdu xvi. Secte, ainfi nommésde leur chef Ni- été condamnées
aurtà

par Cdnftanrin & diffénm con-


colas Amfdorfdifciplede Luther, qui le fit d'abord ciles, entr'autres par celui de Tourspartenu fqus Char*
miniftrede Magdeboufg & de fa propre autorité lemagne; & ce pnnee les défend aufü dans fes capi»
évèapt de Maûmbourg. Ses feâateurs étoient des tulaires;, liv. Pl. th. lxxij.
confefliomùftesrigides, qui -foûtenoient que non- Delrio rapporte que dans cette armée de Reiflres
feulement 1et bonnes oeuvres étoient inutiles, mais qui fous le règne d_HenriIII. paffa en France,
même pernicieufesau falut doûrine auflî contraire mandée le baron de Dhona Se fut défaite com-
par par
au bon fetts qu'à l'Ecriture, & qui fut imptouvée le duc de Guife à Vimori& à Auneau prefeStous
par les autres feâateursde Luther. (G) les foldats qui refterent fur Ie champ de batatlle por-
AMSTEL riviere de Hollandequi pafle à Amf toient des amultus comme on le reconnut
terdam t & qui te jette dans PY On prétend que la dépouillantaprès la vidoire. en les
Le peuple a encore foi
ville a pris ton nom de la riviere. à certaines branches de corail autres végétaux
AMSTELAND petit pays de la Hollandemé- qu'on pend au cou des enfans, &ou qu'on regarde com-
ridionale-qui a pris lé nom a'AmfitUnd, terre d'Am! me des préfervatifs contre la colique ou d'autres
tel, ou de la rivière d'Amie!, ou de1aviUe d'Amtler- maux. Delrio, liv. I. chap. jv. qutft.
dam, qu'on appelle auffi Amfiddam & en latin 4. pag. U. &
Les Arabes,aufli-bien les Turcs, ont beaucoup
ville des Provinces-Unies,ca. de foi aux talifmans & quetmuUus. Les
AMSTERDAM
Nègres tes
pitale de tous les Pays-bes holkndois de la Hol- aux
appellentdes gris gris: ces derniersfont des paffages
lande feptentrionale&derAittfteland, au confluant de l'Alcoran écrits petits ciraâeres
en (iir du
des riviera d'Amitel& de 1T. Long. aa. jp. la. Sa* pier ou du parchemin. Quelquefois au lieu de pa.
«'• 4ï". paffages, les Mahométansportent de certaines pier. ces
'Amsterdam LA nouvelle,ville de l'Améri. res auxquellesils attribuent de grandes Les
que fepcentrionale dans le nouveau Pays-bas fur la dervis leur vendentfort cher ces fortesvertus.
à'tmuUus,
nviere ou Nord. & les dupent en leur promettant des merveilles qui
Amsterdam,'ilede la Mer glaciale dans la n'arrivent point; & quoiquel'expérienceeût dû dé-
partie feptentrionaledu Spirtzberg, que les Angtois tromper ceux qui les achètent, ils s'imaginent
tou-
nommentNewUnd. Il y a encore trois îles du même jours que ce n'eft pas la vertu qui a manqué, mais
nom l'une dans la mer des Indes, vers les terres Auf- qu'euxmêmes ont manquéà quelque pratique ou
trales inconnues entre la nouvelleHollande& Ma circonftance qui a empêché la vertu d^s amuUui.
dagafcar l'autre dans la même mer, entre le Pérou Hsle fe contentent pas d'enporter fur euxTils
& les ÎlesdeSalomon ic la troifieme dans la mer de attachent encore au cotTdëTeurs chevaux, après en
la Chine, entre le Japon Acl'île Formofe. 1 les avoir renfermésdans de petites boudes de cuir
AMSTRUTTER petite ville de l'Etoffe méri- ils prétendent que cela les garantit de l'effet des
dioaaledansla province de Fife, fur le golfe d'Edim- malins & envieux. Les Provençaux appellent
yeux
amuletes ctrvtlani & par-là on voit qù'ils font dans ces
AMULETE, f. m. (Divitut.) image ou figure la même erreur, foit qu'ils ayent apporté
qu'on porte pendue an cou ou fiai foi comme un cette Cu.
perttition de l'Orient où ils trafiquent, foitqu 'ils
préfervadf contre les maladesce les enchantemens. J'ayent tirée des E(pagnols qui font eux- mêmes
Les Grecsappellotentces fortesde préfervatifs reçûe des Mores ou Arabes, qui ont été maîtres de
leur pays pendant quelques fiedes. U chevalier
Les Latins leur domio ieut lesnomsàeprobra,firvato- d ^rvieax de qui
sia, Mfotimeua quia mmU mtoluiSctbemmr, parce lés ctawaux arabesnous empruntons ceci dit que
dom quelques émirs lui firent
qu'on préttfïwloitqu'ils avoient la vertu d'écarter les préTenrdans (es voyages, avoient au cou de
ces

au
maux & omoltu, d'où nous avons fait uaudut. Les amultns, dont on lui vantoit fort la vertu, & qu'on
Romains le» appeJkùem suffi /ty/cSfoM, phylaâe- lui recommandoitde point ôter
res»jSc étoientdans cette perfuafion que les athlètes
ne ces chevaux, à
moins-«ilne voulût bientôt les voir périr. foyer
XAUSMAK. MIm. dmthsvtUtr £AMtux mm III.
«çurs empêcboient l'effet d* char.
mbsque(«euz-ciypouvoient
porter ittretnr. Le concilede Laodkée défend aux eccléfiailiques
déporter de ces mmuituson phylaâeres fous peine
de*oegradation. S. Chryfoftôme &* S. Jérôme ont
montré aoffi beaucoup de zde contre cette pratique..
éaat, Hoc mpui am dit ce dernier t'fuptr/iio/a mulurew
Les Juifs attribuoientaufC les même*vertus cet la inparvulis tvangtiiis & in cnuis ligna, ijliufi, &
phyUâeres on bandésde parchenno qv^ls afieâoient modi nbus
qna kalxntqwJtm[thtm Dû non juxu
de porter, par une fauffe interprétationdu précepte feuntiam, ufyut iodit /aaiisM.
qui leur ordonookd'avoir conànneUementla loi de
Voyti Kircb. <Mdip.
Dieu devant les yeux, c'eft-à-dircde la méditer &
JEgypt.
de la pratiquer.
Ler tmuUm ont à préfent bien perdu de leur
crédit cependant le fameux M. Boyid le» allegue
Les Lftins les nommoientencore prmfifcini, c'eft- commedes preuves qui confiaientpar le grand nom-
i-duef>rtfen,Mà/itontit Ufafûtuuion;U ceux qu'ils bre d'émaaatiàns qui paient de ces médicajSens
dansle corps humain
bre ou de corail & repréfentoieutdes figures obfce-
reux & facilementpénétnWc. tl ajoute qu'il eft pe'r-
fuadé que quelques-uns de ces médicamensne font
Les Chrétiensn'ont pas été euaapts de fuperto-
ces pas fans effet garce que lui-même ayant été fujet à
fe fert du verbe amura que pour les coüets ca r on
un faignetnent de aez, aprèsbien des remedestentés
de dit border l'écoute & haler f coxtc.
inutilement, n'en trouva pas de plus efficace que
la poudre de crane humain appliquéefur la peau au- Lps amurtsfervent pour aller 3 la bouline& ferrer
taat qu'il faut feulemeatpour qu'elle s'y échauffe. le v nt. Foycj COUITS.
Zvrelfer à ce fuiet-làapprit une circonftancetrès- font les qui
particulière du premier medecinde Moravie qui ventàl'<w»ttw.
Vamuh d'artimon c'eftun palanquin. ou quel-
ayant prépara quelques trochifmesd#crapauds de quefoisune corde fimple.
la mamere que le prefcrit Vanhelmont, trouva que
non-feulementportés en guik Samulete ils le préfer- On dit Y amure àbas-bord, pour
voient, lui, fes amis & fes ddheftiques de la pefie, marquer qu'un vaiffeau eft amureau côté droit ou au
mais même qu'appliqués fur Je mal deceuxqui étoient côté gauche.
déjà peftiférés ils les foulageoient confidcrable- Lesvmurtsdesyoila fêtai font de fimples cordes.
ment, ce en guériffoient quelques-uns. Dogue d'amure, c'efl le troc pratiqué dans le c6té
Le même M. Boyle fait voir combienles émana- du vaiffeau à l'embelle. f.DoGUE D'AMURE. (Z)
AMURQUE, f. f. c'eft le nom que les Apothi-
pabÉJpïe pénétrer dans les pores des animaux vi- caires& Droguistesdoivent foit au marc d'olives
vans^ en îuppofantquelqu'analogieentre les pores preffuréll, fdit au dépôt même de l'huile.
de la peau & la figure des corpufcules.Bellini a fait AMUY, ville de l'Inde au-delàdu Gange, en
tout ce qu'il a pu pour démontrer la poffibilitédans de A6c, près du bord occidentaldu lac de Chamai,
cette introductiondes corpufculesdes amultus aux confins du royaume de Kanduana.
le corps humain dans fes dernieres propofitionsde AMYCLES,ancienneville du Péloponnefe,bâ-
fsbribus. M. Wainvright & autres 1 ont démontré tie par Amycle roi de Sparte, près du mont Tayge-
auffi. V. EMANATION,PORE, Peau Peste &c te, où Apolloneut un temple-quile fit furnommer
On trouve des livres d'anciens médecins qui con- AMYCLÉEN furnom d'Apollon. Voytt^ AMx-
tiennent plufieursdescriptions de ces remedes, qui
font encore pratiqués aujourd'hui par des empyri- CLES.
•A^YÇLEUS,étoit un dieu particulierde la
ques, des femmes, ou d'autres perfonnes crédules Grece; il y avoit un temple & des autels. Paufanias
ce fuperftitieufes. (G ) qui en a fait mention, ne nous en apprend rien de
AMUR ou AMOER, riviere de la grande Tar- plus. (Ce font quelques extravagancesde moins fut
tarie en Afie elle% fa fource près du jac Baycal,"
J& fe jette dans l'O-
le com du enre humain.
vers le 1 17 degré de longitudelamude
AMYDON7f. de la «tare, Art
céan oriental au 15 S degre de feptentrionale, amyd.) Nous allons expliquerla manière dont fe fait
& le 1 2. de longitude. Elle fépare le Dauria du pays l'amydon nousen fuivronsle détaildans toutes les
des Monguls & baigne la ville d'Albafin. circonftances & la définition de Yamydon par la-
AMURER v. 3Ù. (Marine.) C'eft bander & roi- quelle nous finirons fera le réfultat des opérations
dir quatre cordagesappellescouets, qui tiennent aux que nous aurons expofées.
points d'en bas de la grande voile & de la mifene, Ayez du blé ou des iffucsdu blé, commeles re-
pour Maintenir la voue du côté d'où vient le vent.
Foyti Couets & AMURES.
Amurer la grande voile, c'eft mettrevers le vent le
le
coupettesce les griots. Pour entendre ce que c'eft
que recouptttes & griots, il faut favoir blé mou-
lu fe blute ce que le bluteau le diftnoue en fix por-
coin qu'on appelle le point de la voile, en l'amenant tions favoir, la fleur de lafarine, la grone farine,
jufqu'à un trou fait dans le côté du vaiffeau, & ap- les griots, les recoupettes, les recoupes, & le fon.
pelle dogue d'amure. On donnele fon aux chevaux; on nourrît les vaches
On dit la même chofe des autres voiles en les de recoupes; on fait du pain de la groge farine 6c
nommant en même tems par leurs noms. de la fleur de farine, & 1 ontire Yamydon des griots
L'on amure pour aller au plus près & vent largue. & des recoupettes. Les Amydonniersn'employent

vent.
Amurtr tout bas, c'eft mettre le point des voiles le blé en natureque quand il eft gâté. U leur eft dé-
qu'on amure le plus bas qu'il eft poflible pour que fendu d'y confommerde bon blé; défenfe aflez fu-
le vaifleaù fe comportebien, & qu'il aille mieux & perflue. La raifon de plus de perfectiondans l'ou-
au plus près du qu'on. vrage, ne détermineprefque jamais les ouvriers à
Amure, c'eft le commandement pour faire bien à gros frais, ce qu'ils peuvent foire mal ou
faire amurtr quand on veut faire route près du vent. moins bien a vil prix.
Amure la grandmoilt amurt tout bas ferre la civa- Toute l'attention des Amydonniersfe réduit 1
diere Se le perroquet de beaupré tSbamurt les coüets. choifir les iffues des blésles plus gras. C'eft de ces
AMURES ,%f. pi. (Marine.) Ce font des trous iffues-qu'ils font Yamydon fin, celui qu'on employé
pratiqués dans le plat-borddu vaiffeau, & dans la en potltfre à poudrerla tête, en dragées* & autres
gorgere de fon éperon. y a Il dix amures, quatre pour compositions qui entrent dans le corps humain. Le
les coüeu, & fix pour les écoutes des paefis et de la blé gâté eft moulu &employé commeon verra dans
civadiere. la fuite, 3 la confeâton de Yamydon commun, celui
Les amures du coiïets de mifent font à lagorgere de qui fert aux Cartonniers aux Relieurs, aux Aii-
l'éperon. YoyK Us figures, Marine, Pl. I. & Pi. IV. cheurs &e. en un mot à tous les ardlans qui dépeta
fig. 1. yoyt^ Eperon. fent beaucoup de colle.
Les amurts des couets dt la grand* voilefont à l'avant Pourvoyex- vousdonc de griots & de recouper-
du grand mit dansle plat bord l'un bas- bord

Les amurts des écoutesde la


bord & à bas-bord de l'artimon.
grand* voile fojQt
gâtés.
tes, & même de blés gâtés let Boukngers vousfout-
l'autre à (tribord. Ces deux amures s'appellentdogues niront les griots & recoopettes, que vous pouvez
d'amure. Foyt( Us figures, Marin* » Plancht 1.
flri.
employer fur le champ, u faudra faire moudre.les
blés
L'eau eft le principal taftrument d'un Amvdonnier
0
Les amures des écoutes de miftru font à*ftribord & maisfur-tout cellequidoitfervirdelevain « produire
a bas-bord du grand mât. la fermentation. Si vous vous propofezde faire la-
Les amures dt U àvadure fiant auprès des amura mydondans un lieu ou il n'y a point d'Amydonnigr,
V <d«s écoutes de mikne. & que vou% ne puiffiez emprunterdu levaio & ob-
Quoiqu'il y ait des nwu pour les écoutes on ne tenir par cet emprunt ce que l'on appelle des eaux
/tires vous pourrez vous en procurer de l'une des à-travers le Casavec la matière en trempe cette eau
trois manièresVivantes. fe nomme eau Jure. C'eft le levain naturel des Amy.
1°. Prenezdeuxlivresdu levain avec lequel le Bou. donniers; celui que je vous confeilloisd'emprunter
langer fait lever fa pâte délayez ces deux livres de d'cux fi vous en avcz à votre portée, ll faut meiué
levain dans un feau d'eau chaude au bout de deux de cette eau, quand on s'en fert pour mettre en trem-
jours l'eau fera fur. Remuezcette eau ajoutez un pe, un feau Air chaque tonneau de matière en été
demi-feaud'eau chaude laiflez repofer.Remuezen- trois & quelquefoisquatre feaux en hyver. Voilà le
core & continuezla même manoeuvre jufqu'à ce que troifieme levain dont j'avois promis de parler.
vous ayez la quantité d'eau dont vousaurez befoin. Enlevez cette tau Jure avec une febille de bois,
i°. Ou mettez dans un chauderon quatre pintes jufqu'à ce que le blanc dépofé au fond de chaque
d'eau, quatre pintes d'eau-de-vie, deux livres d'alun tonneauparoiffe; rempliflez erifuite vos tonneauxde
de roche faitesbouillirle tout enfemble, & fervez- nouvelle eau en quantité fufnfante pour pouvoir
vous-en commeje vous le dirai dans la fuite. avec une pelle de bois, battre, broyer & démêler
3°. Ou fuivez le procédé qui vous fera, indiqué à Yamydon: c'eft ce que peut faire auffi la fig. 3.
la troifiememanoeuvre de l'Amydonnier. fuite rempliflez vostonneaux d'eauclaire. Cette troi-
en-
Ayez des tonneaux connus fous le nom de demi- fieme manoeuvre s'appelle rafraîchir Camydon. On
fumes de Bourgogne, comme vous les voyez PUnch, voit que les Amydonmersqui rafraîchiffentle lende-
d$ tAmydonn.b, ,d,e g, &c. défoncez-lespar main du lavage desjons ne fuivent pas bien exacte-
un bout, & fervez-vous-en de la manière fuivante. ment leurs tlatuts.
Mettez un fsau d'eau fùre empruntéed'un con- Deux jours après le rafraîchiflement jettez l'eau
frère ou préparée comme nous l'avons dit ci-def- qui a fervi à rafraîchirjufqu'à ce que le premierblanc
fus, dans un de vos tonneaux peut être faudra-t paroiffe. Ce premier blanc fe nomme par les A rtiftd
de cette eau moins d'un feau. La quantité âe le in ou gros ou noir fuivant les différens endroits ou l'a-
varie il en faut moins en été, plus en hy tw/& il mydonfe fabrique ce gros ou noir s'enleve de deflus
faut prendre garde, fur-tout dans cette dernWe fai- l'amydon ou fecond blanc qui en eu couvert. Onnc le
{on, que le levain ne gelé. perd pas; il fait le plus gros gain des Amydonn,ers,
Mettez de l'eau pure fur ce levainjufqu'au bon- qui en engraiuent des cochons. Quand le gros ou
don c'eft ce que fait lu fig. i. de l'Amydonnier qui noir eft enlevé, on jette un feau d'eau claire fur le
eft au puits. Achevez de remplirles tonneauxde ma- réfidu de craffe que le gros ou noir laifle fur le fécond
tiere, c'eft-à-dire de recoupettes& de griots, moitié blanc, ou fur l'amydon qu'il couvroit. On rince bit.ri
par moitié ou de farine de blé gâté moulu gros. Cet. la furface de cet amydon avec ce feau d'eau on a un
te premièreopération s'appelle mettre en trempe. tonneau vuide tout prêt à recevoir les rinçures on
Les itatuts difent les les y met elles y dépofent & ce dépôt des rinçures
que recoupes& recoupettes
feront ,mires en trempeou en levainpendantl'espace s'appelle amydon commun. Les Amydonniersnom-
de trois femaines dans les eaux pures, nettes & clai- ment cette quatriemeopération rincer.
res. Mais on ne les y laiffe en été que pendant dix Le rincerétant fait, 6n trouve au fond de chaque
jours, & pendantquinze en hyver ce terme eft plus tonneauquatre ponces d'épaifleur ou environ à'amy*.
courtou plus long, fuivantla forcedu levain. Il n'y don. Cettequantitévarie félon la bonté des recoupet-
a guère que l'expérience qui puiffe infiruire là-def- tes à-derjeriots qu'on a employés. Il eft évident que
fus. Là Matière eft en trempedans les tonneaux c,f, les blés gâtés qu'on employe en amydon doivent
Sec. qu'on voit pleins. donner davantage,tout étant employé mais l'amy.
Après que les matières auront été fuffifammenten don qu'on en tire eu toujours commun, & n'a jamais
trempe ou en levain, elles feront précipitées, & il la blancheurde celui qui eft fait de recoupettes& de
leur furnageraune eau qu'onappellema graflt. Cette griots de bon blé. On prend Yamydon qui eft dans un
eau greffe n'eft autre chofe que les huiles des marie- tonneau, on le verfe dans un autre; c'en dire_,
res que la fermentation a envoyées à la furface. On pour parler précifément que de deux tonneaux d'a-
jette cette eau. Après quevous aurez jetté cette eau, mydon on n en fait qu'un où par conléquent il Ce
ayez des fas de toile de crin 1de 8 pouces de diamè- doit trouverneuf^ dix pouces d'amydon de recou-
tre fur 18 poucesde hauteur prenez-en un pofez- pettes & de griots. Cette cinquiemeopération s'ap
le fur un tonneau bien rincé commevous voyezau pellepaffir Us blancs.
tonneau 6; puifez trois féaux de matièreen trempe Lorfqueles blancs font parles d'un tonneau fur un
verfez-le« fur le fas & lavez-lesavec fix féauxd'eau autre ,011verfe deffus une quantité fuffifante d'eau
claire, en procédantde la manière Suivante. Verfez claire pour-les battre, broyer & délayer; ce qui s'e*
d'abord fur les trois feauxde matière en trempemûfe xécute avec une pelle de bois. Cette opération eft
dans le fas, deux féaux d'eau claire remuezle tout la fixieme, & s'appelle dlmdkr les blancs.
avec vos bras commevous voyez faire^ la fig. a» Les blancs démêlés on pofe un tamis de foie
Quand ces deux féaux d'eau claire (crOIt paffés dont la figure eft ovale fur un tonneau rincé & pro-
verfec-deux autres {eau fur lerefte de matière cen- pre on fait pafferà- travers ce tamisles blancs qu'on
tenue dans le fas; remuez de rechef. Quand ces deux vient de démêler on continuece travail fur un mê-
feaux feront paffés verfet les deux derniers(eaux me tonneau, jufqu'à ce qu'il foit plein. Les ftatuts
fur le fécond retlant, & remuez pour la troûwme enjoignentde fe fervir deau bien claire pour pafftt.
fois. Cette féconde opération s'appelle UvtrUfom.
Il eft enjoint par les ftatutsaux maîtresAmydonniers Deux jours après que lesblancs ont été démêlés
de bien lavtr ou. ftparer les fons, & de veiller $ ce fie paffés on jette l'eau qui eft dans le tonneau, Se
ques leur fas (oient bons,& kuxs eaux bien pures 8c qui a traverfé le tamis de foie, jufqu'à ce qu'on foie
bien nettes, au blanc; Il refle fur le blanc une eau de mêmecou-
Vuidez dans un tonneau ce qui refera dans le fas j leur qui le couvre verfez cette eau dans un grand
lavez bien ces tendus avec de l'eau claire c'cûce- pot de terre; jettez enfuite un feau d'eau claire fur
que fait la fig. 3. tk ces réfidus lavés ferviront de Yamydon même rincer la furface avec cette eau;
nourriture aux beftiaux. Continuez de pai&r de la ajoutes cette rinçure à l'eau blanche: cette rinçure
matière ea Trempe fur le même tonneau,jufqu'à ce dépofera; le dépôt fera encorede Yamydon commun.
qu'il fôit plein. Après que Yamydon aura été bien rincé levez*
Le lendemainde cette fécondéopération( lesfta- le du fond des tonneaux mettez-le dans des paniers
«uts aprh) jettez l'eau qui a paflë d'oûer, arrondis par les coia» ôt garnis en-dedaof
de toiles qui ne font point attachées aux paniers.Ces Arum*ou/>/W«veau, &c.),&l'autre avec la pomme
paniers ont un pié de larg e, dix-huitpoucesde long, de urre 6 la truffe rouge. Ce fut le ûeur de Vaudreuil
fur dix pouces de haut. Cette opération s'appellele- quil'inventa le premier,& qui obtint en 1 7 1 6 le pri-
yer lu blancs. vilège exclufif, pour lui & pour fa famille de le fa-
Le lendemaindu jour qu'on aura levé les blancs, briquer pendant vingt ans. L'Académie jugea
en
vous ferez monter les paniersTemplis d'amydon dans '7)9 » 1ue Vamydon 4e pommes de terre & de truffes
le grenier au haut de ta maifon c'efl ce que fait la rouges, propoié par le fieur de Ghife faifoit un em-
fig. 4. L'aire du plancher de ce grenier doit être de i'
pois plus épais queçeluide amydonordinaire, mais
plâtre bien blanc & bien propre. On renverfcra les que 1 émail ne s y mêloit pas auffi-bien cependant
paniers o o fens-defuis-deubusfur l'aire de plâtre la qu'il feroit bon d'en permettre l'ufage parce qu'il
toile n'étant point attachéeaux paniersfuivra Yamy- n'étoit point fait de grains, qu'il faut épargner dans
qui reflera nud, comme on le voit en n m. On de
dou. On ôtera cette toile de demis le bloc d'amy'don

tra ce bloc n m fur le côté on le rompra ave les


les années de difette. foye{ Empois.
L'Amyoon eft d'ufage en Mtduine il contient
l'huile & du Cel efféntiel; il eupeûoral il épaiait
mains, fans inftrumertt en quatre parties chaque & adoucit les broutés acres de la poitrine, arrête les
crachemensde fang. On le dit propre aux maladies
que panier donnera feize morceaux, ou environ foi- des yeux or l'employécuit avec du lait pour la diar-
Xante livre à'a/pydon. On laiffe l'amydon fur le plan- rhée on fait grand cas de fa déco&on prife en lave-
cher de plâtre )ufqu'à ce qu'il ait tiré l'eau qui le pou- ment dans la diarrhée & lorfqueles felles font fan-
voit trouver dans l'am;ydon.L'opérationprécédente ,glantes & les inteftins fort relâchés on fait cette dé-
eft la' huitieme & s appelle romprel'amydon. On codion plus épaifle, & on y met fur quatre onces
,voit autour du bloc n m de l'amydon rompu. une once d'eau-de-vie mais ce remède eft fufoeâ
Quand on s'apperçoit que Yamydonrompu eft fuf lorfque le feu & la douleur de l'inflammationfo joi-
fifamment féché & qu'il efl reflé affez de tems fur gnent aux felles fanguinolentes, &c. (AO
le plancher de plâtre du grenier pour pouvoir être AMÏDONNIER,f. m. artifan qui tabrique &
manié, on U met aux effliiis;c'eft la neuvième opéra- vend l'amydon fait ou de recoupes de froment pur,
tion elle confifte à l'expofer proprement à l'air fur ou de racines. Voy*{ AMYDON.
des planchesfituêcs horizontalementaux fenêtresdes •AMYELES, ancienne ville d'Italie, dans le
Amydonniers.C'eft ce que fait hjlg. J. & ce qu'on pays des Arunciens, qu'on prétend être aujourd'hui
y oit i i i, &c. la terndt Labour elle donna fon nom au golfe que
Lorsque l 'amydonvous aura paru fuffifammentref- nous appelions de Gaëte & qui fe nommoit golf*
fuyé fur les planches, vous prendrez les morceaux, d'Amytles. «
vous les ratifierez de tout côté; ces ratifiâtes pailer eft le nom de denx
ront dans l'amydon commun vous écraferezles mor- glandes du gofier, appellées en latin tonJUù*. Poyti
ceaux ratines, & vous les porterez dans l'étuve le Œsophage Gosier, &c
répandant à la hauteur de trois pouces d'épaiffeur, Ces deux glandes font rougeâtres de la figure à
fui des claies couvertesde toile. C'eftce que fontles peu-près d'une amande, d'où elles ont été appellées
fig. 6 & 7. Vous aurez foin de retourner Yamydon amygdales du latin amygdala qui fignine amandes*
foir & matin fans cette précaution, fans ce remuage Elles occupent chacune1 interftice des demi-arcades
dans l'étuve, de très-beau blé.; qu'il éft, il devien. latéralesde la cloifon du palais, l'une à droite, &
droit verd. Cette opération eft la derniere, & s'ap- l'autre à gauche de la bate de la langue & font re-
pelle mettrel'amydon à Ce'tuve. couvertes de la membranecommunedu gofier.
Les Amydonniers qui n'ont point d'étuves fe Elles ont chacune une grandefinuôute ovale qui
fervent du cleffuides fours des Boulangers'; ils les s'ouvre dans le gojSer & dans laquelle répondent
louent. des conduits plu? petits, qui verfent dans le gofier,
'Vamydon au fortir de l'étuve eft fec & vénal. dans le larynx,& dans i'œfophage une liqueur mu-
Qu'eft-ce donc que Yamydon? c'eft un.iédiment cilagineufe & onûueufe, pour humcâer & lubriner
;de blé gâté ou de griots & recotjpettes de bon bié, ces parties. foy*i Larynx &c.
dont on fait une e(pece de pâte blanche & friable, Lorfque les mufcles des demi-arcadesagiffent,ils
& qu'on prépare en fuivant le procédé que nous ve- comprimentles fort
nons d'expliquer. fuiettes à s'enflammer elles occafionnent fouveat
Le gros amydon qu'on vend aux Confifeurs aux ce qu'on appelle mal de gorge. Voye^ OESOPHAGE
Chandeliers aux Teinturiers du grand- teint aux ENROUEMENT. (L)
Blanchifleursde gafe, &e. doit refter quarante-huit Les Amygdalesfont fujettes à difTérenîesoia«
heures aux fours des Amydonniers & au fortir du ladies; tellesfont l'inflammation le skirrhe le gon»
four, huit jours aux cffùis ce font les ftatufs. Sentento^mateux & enfin toutes les diîerentes
L'Amydonnier ne pourra acheter de» blés gâtés efpeces dérumeursqui peuvent arriver aux: glandes.
fans la permiifionaccordéeau marchandpar te ma-
giftrat de les vendre.
Css. tecidens prodmfçntl'angiae
faufle. Voye[ Esqvinancie. ?
ou
l'efquinancie
Vamydon qui en proviendra fera fabriqué avec Remarquezcependant que tes tunieurs des «myg*
la même précaution que l 'amydonfin. doits deviennentplus aifément sktfrheufesquecelles
Vamydon commun & fin ne fera venda par les qui fe formentdans les autres partie», à caufe de re-
Amydonniers qu'en grain fans qu'il leur foit per- paiiSflerncnt de l'humeurqui Ce féparedinscesglan*'
mis, fousquelqueprétexte que ce fuit de le rédui- tics. L'air qui les frappecontinuellement eft une eau-
ceen poudre. ft oceaûonnelledes qui y
Vamyàm fort à faire de b colle,de l'empois blanc font fréquentes. On fent bien qu'il eft aifé de préve-
ou bleu, &c. le meilleur eft blanc doux, tendre & air Ces concrétionsdans le» différentesefpeces d'ef-
friable. On dit que fon nom latin amylum eft dérivé quinarncie.Pour y jttEvenir il faut entretenir la flui*
de,finemolafmSum parce que les anciensne faifôient dité dans cette huitteuf par les remèdesincififs ,at«
point moudre-le gram dont ils faifoient IW^swi.On ténuans tes béchiques expeâorans les emplâtres
Eût encorecette méthodedans quelques endroits de réfoîutifs &. ibndans tel* que le diachyba gommé
l'Allemagne on le fait crever on l'écrafe.
Outre Yamydonde froment, il y en a encore deux
entres. l'un fe fait avca de la racine deiW*/w( voye^ un befom extrême 3c cpnftaté par rànpoffiflilitéàm
il
de ïanytà ft trouvâttoûjourvdansle temj^tte le foW
leil éfpjt 9*même point dei fon orbite.
prit urte voie diffé-
difgracieûfe* pour le* fierfonnes ils ne cboîfiwntpas tous
lenëoiepoint du zodiaque pour fixer lecoftimence-
Sices tumeurafontcaitfésSjsçcpine m$i$i$VannU & i!s ne s'accordèrent pas non plus
ftir, durée de là révolution entière! Quelques-unei
de ces années étoient plus correftes que les autres «
mais aucune n'étoit exaôe c'eft-à-dire qu'aucune.
Qn doit
attaque fouyent ces parties. ^oyH. Gangrené, (N)
4 ne matquoitparfaitement le: tetns précis de la révo-
lution du foleil..
A YNTIQUES,adj. terme de Pharmacie quali- Ge. font les Egyptiens, fi on en croit Hérodote
fiçation qu'on donne à des emplâtres défenfifs ou qui ont lo^jpremiers fixé Vannée, & qui l'ont fait da
36o jours, qu'ils féparerent «n douze mois; Mer.
AMYZON ou MEZO, ville anciennede Cane, cure Trifmegifte ajouta cinq jours à Vannée, &, la fit
dans l'Aûe mineure. de 365 jours. Thalès, à-ce qu'on prétend, la fit da
même nombre de jours parmi les Grecs mais il ne
fut fuivi en ce point que d'une partie de ta Grece.

AN, C m. ««ANNÉE, f. f.(&ft. «• dais


retendue ordinairede fa lignification eft le cycle ou
Les Juifs, les Syriens, les Romains les Perfes, les
Ethiopiens les Arabes, avoient chacun des années
différentes. Toute cette diverfité eft peu étonnante,
l'affemblage de plufieurs mois, & communémentde fi on fait attention à l'ignoranceoù l'on étoit pour
douze. Voyt^ Cycle & Mois. lors de l'Aitronomie.Nous liions même, dans Dio-
D'autres définiffentgénéralementTannée une Pé- dore de Sicile, livre I. dans la vie de Numa par Plu-
riode ou espace de tems quife mefurepar*larévolu. tarque, & dans Pline, livre VU. chap. vlviij. que
tion, de quelque corps célefte dans fo n orbite. foye^ Vannée Egyptienne étoit dans, les premiers tems tort
différente de celle que nous appelions aujourd'hui
Ainfî Je tems dans lequel les étoiles fixes font leur de ce nom.

eft
marqué
de année. Cette année
de <m années vulgairescar on a re.
pila feôidn communede l'écliptique& de
î'équateur, n'eft pas fixe & immobile dans le ciel
Vanniefolairepft l'intervalle de tems dans lequel
le fojeil parolt décrire te zodiaque, ou celui dans le-
quel cet aftre revient au point d'où il étoit parti.
Voyt[So\h.
étoile mais que les étoiles s'en éloignent en s'avan- Ce tems félon la mefure commune eu de: 361
çant peu-à-peu au-delà de cette feSion, d'environ jours. heures 49 minute. Cependant quelquesAi-
o fécondes par an. On à donc imaginé que toute
la fphere des étoilesfixes faifoit une révolution pé-
tronomes le font plus ou moins grand de quelques
Secondes, ,& vont même jufqu'à une minute de dif
jiodiqueautour des pôles de l'écliptique & parcou- férence. K-epler, par exemple, faifoit l'annéêèt 36c
roit ^ofecondesenua tf«;Ce qui fait 15910 ans pour jours 5 heures 48 minces yj fécondes39 tierces.
la révolution entière. On a appelle grandi année ce Riccipli,de 365 jours 5 heures 48 min. Tycho, de
long efpabe de tems qui furpafle quatre à cinq fois 175 jours 5 Miures 48 min. M. Euter a publié dans
celui que I'ôa compte vulgairementdepuis le com- le pretnier tonte des Mémoires ak l'Atadémit
mencernenj du monde. ^oye^l'aràcU de table par laquelle on voit
des lauwùçts. combien les Agronomes font peu fur la
Les tems dans lefquelsJupiter,Saturne grandeur $$$anné$folain.
JtaLu«efcfiniffent leurs, tdvolutions, & refourpent nous t'avons déjà observé,
au même point du zodiaque, font et di^ifée. ea & année tivUt.
L'année agronomique eft'celle qui eft déterminée
par
un commejMMinent fix«
en
'on que çe,tt«. «met ait
compte l*t*m
ianaïuanc* de I. C. toit
f oïjt pàr^l tes
font «»finr le commencemenjt.de laos-
néejblatre foit compté^!»mm qui précède fa. pn-
de manière qu'à
Janvier on compte déjà, un jour
On peut diftinguer Vannée

met a

les dif^KiÇsJ^aUons
ta de ^65 jours 6 heures 9 minutes 14

qu'on eut
y fe&*o«<te récliptique & «ïe f tiqua- den* nouvelleslunes èft dé jours i i hetotts 44
eft «* folei^ Foyt^àit^Éét^^ùp^ii^làeta^
iiffWha é» ié$

celui doit paroî- déi'ta <Uux mk.


•près
on
dans un potat m otHl 1> «fait- lunaires or comme ce moinseft
la
vé «*»'<le«ww au*

dique étant de deux espèces,


pour du tems UFftftft-MM
chofe que l'<w»<fetropique, dans laquelle d* ne s'ar- rè.Vtiaé àftronomiquë l'autre civ»é. /#. àft.
Nombre entier dé jours, ei» laîffant les Varmteaftnnonûfdlunaire eft compofeede don-
fraction*^ heures & des minutes, aftfcque le cal- ze mois fynodîqueslunaires-, & contient f*arcamfé-
cul en fo« plws commbdt. quent 314 jours 8 heures 48 min. 30 fce. lïtStfrces.
Alft?i Vanné* twpitfùt éïant dWiroojôj jours 5
héufës49minuretl'<*p&civileeû feulementde 361 L'année lunaire civile eft ou commune, -OO émfco*
krnrs mais de craint© tiï&U corrdpondance avec lifmique.
le cours dufoleil ne 4?«ltér*B au bout d'un certain lunaire
L'année commune eft de douze mois lunai-
tetn» on reglé que chaque quatrième
année (eroit res civils c'eft-à-dire de 3 ^4jours.
de 366 kntits, pour réparer la perte des fraeTkions Vanriét tmbolifmiqutintercalaireeft' de treî« mois
qu'on négligeles trois autres année*. !un'xires civils, & de 384 jours,
De cétttf manière Vanna civils eft foûdivifée en mique. Voici la raifori qui (ait inventer cette an-
eomikunt née comme la différente entre VanàU lunaire civilh
Uartnit titiit commmuM eft celle qu'on a fixée à
eft de r t jours il
touille s'icéùtâèt avec là
361 jours } eUeeft compoféede 7 mois de
Août,
3
1 jours;
Oao-
faut, afin que la première
fecortdc,qu'il y ait 74 mois de 3a jours-, & 4 moi»
iavo» y Janvier, Mars, Mai, Juillet,
ferfevi>4c«n}bre de qudJ**1de jo jours Avril, Juin, de 3 1 inférés dans cent années lunaires ce qui Iamf
Septembre ôc Novembre & d'un de :8 jours qui it
encore en arrière on refte de 4 heures; ntbï. qui
éft Février. Il fa appaféWé' fàe cette diftribntioa darwfix fîeCles fait un peu plu» tfun jotnV^
fcjfam a éré faite peut côftferver autant qu'il étoit Jufqulci nous avons parte"defêntUeiWK^ mots,
poffible légalité entres 10 ffldfe & en même' tems 'les
confidérant aftronomiquement;^Ratmînons
pour qu'ils fiiffent tous à:peu-près la grandeur présentement les différentes formes tfanàies civiles
desFriioistenair«s", dont les; titis' Ibsw de 3© jour*& pétées de ta terre. ad«
fct antres de tua. Une abtfe Mïfofl q»iï-a pà y enga- aujoùrd'RuJ cGVers D ans n première ay
Mt romè&tàétoit Vanmtlftnairt.
Fer, c'eft que le foleil tnet plus de ternis à? allet de Mtvtùoù pair Roirralus, elle étoitfenlement compoié1©
équimoste du printemsà récpainoxcd'automneque
de celui d'automne à<céluid« printernsid*forte que dedk mois. Le premier celai de Mars cofttenoit f.
un premier Mars au preraiéf Septembre,-il y a qua- Jô.:rs; îe fecorid, celui «FAvrif 30. Mai, Ji;
40 Juin, la; j°. QwtntilSs Où Juillet, 6°. Sèx»
ttre jours de plus que du ptfemitr qu'on att pre»
8*. Octobre',
Miief Mars: mais quelque motif ait en pour titis ou Août, 30 y". Septembre, ;a;
30 le tout
faire cette diftributioft on peut en général fuppofer 31 9°' Novembre, 3o; icf*. Décembre
t
Vomk KOtikmumde mois' de jour$V&de 7 mois
de 50 jourir
faifant 504 jours.
dre, de jo jours que
Ainfi cette
Vannée
annéefe
lunaire
ffôûvolt
réelle, &
tfioins-
tf% 6't,
Vannée bifexïdt eft composé de j66 jours, U
elle a par cottféquent un jour de plus que Vannée Pe4à Uréfultoitgue le commencement 1 astcurtè
commune ce jour eft appeîfeV<«"-
inter&ddnon bip deRo^ulus étoit vigne &ne répondait
faîfon fixe. Ce prince tentant riricohvéhîe'ntd*à^
atuià
L'addition de ce ftM Intercalaire «ils ttS «}nia»ê telle variation,voulut qa'o'h ajoutât à chaque
a été faite par Wto Céfiif
ansiàifotw qui, Voulantque le pombre de jours néceflaires pour qiwfKtfremieîr
les ptiffent todgotin irevelnr dans te même état duW: ûiai^p
«9 fowrS ajoutés ne ftfrentpoint
tems dte f<««^ joigrtitf à 1lai'<}«làtr1iwne;-^w»^ 1« fix
négligées da»

lion» tprt5t« ;i*ig£HraairteMêde


def précéder
de Vannée fit
Niima ïtompïliùs1 c6rfigba cette
deux mois de

«tomféf&Wtë \h\xi
étoit ajouté ifiw awffl appelle r ^oÙ eft
ve»tt «jSwi/# > i-i1'
•••
Le jour pfun aujour#hai#èçardé
» «ia«'ircft a)®ûté
à la fti i*m «K>i»ï> «l;<Éfr6ft le
:;i '

de
-&
j<)uf que dans Je tems du concile de Nide, 6c corn-»
quinze Ac nne il l'était gMé une crrcw dtf dix ce
on cWirgeâ les grandspontifes de veiller aU foin du a
ans laquelle on fit cette oorreâion êt^ulleu au
,'Oaobre de cette *n*Uf cm.
Çétar. fty^

lW* fMttthhteft tinéibiMitfilàiïe,


esiagne fi* l'Italie an tm mot
Iont fous l'obéiffance du pape reçtiMnt ,
iorme 'dèsfon origine: Wkiïè Protéftdittlà rejet-
terentd'abord.
En l'an 1700 Terreur éetdik jours avôk àUgmen-
é encore & éioit do venue d* «me c'eft dé->
ermina les proteftanj d'Allemagneà accepter la ré*
Janvier if knrrs formationGrégorienne auflibien que le* Danois Se
4". 1 «*. Juïri jô', 70. Jaillit 3 j,; 1es Hollandais. Mais tes peupteodela Grandé-Breta*
8°. Août 11, 9' Septembre30, io°. 3 ï, (ne & la plupart de ceux<du Nord de l'Europe ont
:onfenré jnfqu'ici l'ancienne forme du calendrier
Au relie il ne faut pas croire que
grandeur de ï'aMékJùàennt éioit de 'itnnifott parfaite » Ht dans quatre
Jutitnnt avance de trois jours une
dûtes. Or comme dans le calendrier Grégorien on
ne compteque les frois jours 6c qu'on négligé la
étoh ©n<?or« tfimperfeaion lorfquele Ifraûton d'une heure & 1> minutes cette erreur au
pape Grégoire XHI. y fit une ^formation, dont boed de 71 Socles produira un jour de mécompte.
VannitE&ptitnn* «ppeBée auffi \nnit iijNkbo-
noifs patle<om un peu plus ba».
JuW»Cé&r ^à qui l'oneftredevable de lafofroedé
l 'annétJulitrau avoit fini Venir dTîgypteSofigènés, te mois de trente jours, auxquels
6
fours intercalairesà la fin les noms de eestBoisibnt
de
qui et.
po«r en rétablirle commcncemenr,
de 61 jours r par
ceux-ci.
i*e,x°.2>*i 6°.
i*. P*«phi
mutht> 9», Piuhan, io°. Pmmi 1
rI'
> 8». Ptàfi
Afin donc d^le Mtfori Se deplus iftifdt ou te» cinq, joflri
intercalaires.
eM 'laconbonfance de dbrrt nous
venons de parler eft de toWè néceffité eh Aftroho»
en
i"'.'-• •«.'
par Iules Céûr a été faiviëpar
micy i
caufe que t'eu telle fuivant laquelle font
dreffiJé» le*obfervation» de Ptolomée dans (on Ali
toutes les nations chrétiennesjufqu'au milieu du (ei*

<;ette
peuple»
dé la.
aucun «langer f
zieme fidci«« ) <i contins» mêmeencorede Hétn jiar

manière q«e te

1* dernière
lune; Dan* U commentenient
Vk deNiimajPiitfe^ tir.rih
cottrs de la
une lunaifon c
trois
ha manière- dés1 Arcadièrts. De-Jà les
à fit «fntâ qne les ^eùjïlesde l'A»
eft-à-

4« biffextite les éer-


& de douzemois; & Afeth,
ment eft comptée pour bîflextOe. 2? Cette brièveté des ï*ei«i#rè4
eft mêmes auteurs*dite fcs
lé monde fi ancien, & que
de en troirve M ont

? '< rodote, il g»de uft ce pdiht|)t


dit feulement de

tisde &<>'il
dedW »ois d'autresdetrois &e.
mois
Atûqùe-i& lé mois intermédiaired'après PtfJeen
on lp fixàcme

Unauteur
attribué
decesderniers
tems
atoutesle»nations t
queVarron 30 de 19 jours: On la
aflure
ce no»*venons ûire en ajoutant à la fih 1 1 & querqù'efois1
furquebendroits
ou en inférant un mois émboliunique.
deVarronOuAbih30 jours. %°.Jiar
fo-
jours

&deLaÛance cetauteur fefonde toutcequenous Silvan^o, ou


Tamia io, %.6.Ahio9
rvonf «fiurer, c'eftqueLaâance, divin.ïnfiit.
ljt,cap. xiij.enpartantdel'opinion deVarron 6°. Élut a9 7°. f#i
fupppfe qu'ilparlefeulement desEgyptiens. Sabat ou
SaintAugMftin dsCivit.X>ei,lib.XV. bolifmiques 30, Adardans les *W« communesétoit
ctp.xjv.faitvoir desPatriarches rap- de
portés dansl'Ecriture,fçmtle*mêmes quelesnôtres; Vannée29.
moderne eft pareillementiine. année
&qu'iln'ehpasvrai,comme beaucoup degensfe lunairede Juive-
lefontimaginés quedixdecesannées n'envaloient i;dans lesnmois dans tes annéescommunes Se de
années erhbolifmiques lefquellesfont la
qu'une
Quoi quil enfoitileftcertain queVannée
jours une vague;carcom- Le
3% la 61, 8*, u% 14e, 17* & i9*dttcyclede 19 ans.
Egyp- commencementde cette année eft fixé à la
nou-
velie lune d'après l'éqtùnoxed'automne.
meelle
il
différoit
d'environ 6heures
négligeant
del'année
intervalle
tropi- Les noms des mois&
leur durée font, i°. Ti/ri de
arrivoit
que de4 en cet de6heu- jours, x°. Marchefvam^Ciflem
res,que ansen4ans cetteannée vague antici- 30 f.Schtbeth 30, 30, 40» Ft&uA
paitd'unjourfurlapériode folaire&queparcon- 19,
les
fc.Adar 19 •fiVudètj dans
séquent fois
enquatre devait3 65ans.• c'eft-à-dire
en 1460 années embolifrniques, 30, 8*. Ni/an }o,9°./Mir
ans,foncommencement répondrefuccedive- 19, loa.-Siïvgn 301 1 1°. fhamu[ xtfy tï*.Ai 30,
tnentauxdifférences faifonsdeVannée.
Lorfçjuç lesEgyptiens furentfubjuguésparlesRo- VannéeSyrienne dà. une année folairei «ioiit le com-
tnains,tlsreçurent l'annéeJulienne maisavec quel- mencementeft fixé au commencement du mois d'Oc-
qu'aItération car'ilsretinrent leursanciens noms tobre de VannéeJulienne 8c qui ne diffère d'ailleurs
lescinqipipts
avecintercale » V«tyo/*«'»««
&ilsplacerontle de tannée Julienneque par le nom des mois, la durée
jour touslesquatre ans,entrele &le étant la même. Les nomsde fe$ mois font, 10. Tishrin
3.9 cPAoùt. répondant au mois d'Oâobre& contenant 31 jours,
Le commencementde leur année réponcloit au 19 2., .le fécond Tutora .contenantainfi
que Novembre
'Août de Vannée Julienne. Leur année réformée de 3fflHO«rs, 30. C<ia«i» 31, 40, lefécond 10.
cette manière, s'appelloir annus Atliaeus à caufe 6°. Adar 31,7°. Ni/an 30 80. Acyar3 1
jijù'clle avoit été inftituée. après la batailled'Aôium. 3o,
L' ancienne année Greque étoit lunaire & compo-
fée de douze mois, qui éroéeat d'abord tous de!30
Ehtl%Q.. •
Vemi* Perfienmeft une année folaire de 365 jours;
jours & qui furent enfuite alternativement de 30 & oompofée de douze mois de 30 jour» chacun avec
&. de ig jours; les mois conmien<joienc avec la pre- cinq jours intercalairesajoutés à la
:mien: apparencede la nouvelle lune & chaque des mois. de cette année: i°, Airudiamtch s°. Ar-
3e, 5% 14', «6e» fit 17' année du cycle, de 19 dihafiklmeh 3 0. Cardiriùk 40. TUnath 5*:MerdeJ.
ans on ajoûtoit un mois embolifinique de trente mtà% 6°. Schabanrmch 70.
jours afin que les nouvelles & pleines lunes revint
fent autc mêmes termes ou Mutons de Vannée, .P'oyti Cette année eft appsHée
«r/?wA.
la
pour diftinguer de Vonnit folaiH fixe appeltée
Leur annk commençoitAUi premièrepleine lune
«Tapiras le foMtjce ^'èté, L'ordre de leurs UHais étoit Vannée 1089.. 'r/;7^r: -• ;»•]!«• i":
celui-ci de i^tjours %°. Mtn«ymvtm Xîolkts,dans i pag. $.f» &
4°. 30 JMy,efc entré dans
«•: VifàQHiJQ nwtftm 30, 70. Tm/mhim^9, cienne & nouvelle de !'«««& Perfi«rme*,
été iitiFiiî de la plupart dos
nous appuend particùlieremeat, que
Les' Macédoniensavojeat donné d'autres noms à Gebluddaolé Melicxa
leurs 'tinol? r atinfi que les Syro-Macédoniensles
de Chypre,
réglé que-de
rwirçi qui
d&36j
Pp'nc{oj.f

;de
par les Sarrafins Vanna Perfi4tnne étoit de 6
jours, fans qu'on fe louciât d'y admettre aucune in-
Et PGne dit plus expreflement, L. XXVIU. c. v^
primum anni incipientisditm l*ùs pracationibut tnvU
terealation ;& il paroît que plus anciennement,après ctm faufium ominantur.
ito années écoulées le premier jour de l'an qui Vannée civile ou légale en Angleterre,commence
avoit rétrogradé très-fenfiblement étoit remis au le jour de l'Annonciation c'eff<*a-dire le 15 Mars;
même lieu qu'auparavant, en ajoutant un mois de quoique l'année chronologiquecommence le jour de là
plus l'année qui devenoit pour lors de 13 mois. Circoncifion c'eft-à-direle premier jour de Janvier,
Mais Vannée dont tous les auteurs qui ont écrit en ainfi que l'année des autres nationsde l'Europe.Guil*
Arabe ou en Perfan, ont fait ufage dans leurs tables laume le Conquérantayant été couronné le premier
agronomiques, eft femblable aux annéesEgyptien- de Janvier, donna occafion aux Anelois de commen-
nes, lefquellès font toutes égales,étant de 3655 jours cer à compter Vannée de ce jour-la pour l'hiltoire j
fans intercalation. Inft. aftr. di M. le Monnier. mais pour toutes les-affaires civiles ils ont retenu
Au refle Vannée Je\degtrdique comme on peut le leur anciennemanière, quiétoit de commencerTan-
remarquer,eft la même chofe que Vannée Nabonaf- née le 15 Mars. °
far. Quant à l'annsc Gtlalunnt c'eft peut-êtrela plus Dans la partie de l'année qui eft entre ces deux
parfaite& la plus commodede toutes les années ci- termes, on met ordinairementles deux dates à-la-
Viles ainfi que nous venonsde le dire car, comme fois, les deux derniers chiffre? étant écrits l'un fur
on trouve par le calcul les folftices & les équinoxes l'autre à la manièredes fraftions par exemple 7if
répondent conftamment aux mêmes jours de cette eft la date pour tout le tems entre le premierJanvier
année qui s'accorde en tout point avec les mouve- 1715 & le y Mars de la même année. Depuis Guil-
mens COlaires; & c'eft un avantage qu'elle a même laume le Conquérant les patentes des rois les
félon plufieurs chronologiftes fur Vannée Grégo- chartres &c. font ordinairementdatées de Vannée
rienne, parce que célle-ci félon eux n'a pas une du règne du roi.
intercalationauffi commode. L'eglife d'Angleterre commence Vannée au prei
L'année Arabe ou Turque eft une année lunaire mier dimanche de l'Avent. Foye[ AVENT.
n
compofée de mois, qui font alternativement de Les Juifs, ainfi que la plupart des autres nations
30 & de ig jours quelquefois au£ elle contient 13 de l'Orient, ont une année civile qui commence
mois. Voici le nom, &c. de ces mois. i°. Mukarram avec la nouvelle lune de Septembre & une année
de 30 jours; i°. Saphar, la; 3* Rabia }o',4°.ft- eccléfia(tique qui commence avec la nouvelle luné
condRabia, 19 j°. Jornada 30 6° .fécond Jomadai de Mars.
19 70. Rajab, 30; 8°. Shaaban, 19 9°. Samadan, Les François, fous les Rois de la race Mérovin-
30; io°. Shawal, 19 1 ip. Dulkaadah 30; 1 1°. Dut- gienne,commençoientVannéedu iour de la revue des
heggia 19 & de 30 dans les années embolifmiques. troupes, qui étoit le premier de Mars; fous les rois
On ajoute un jour intercalaire à chaque 1% f, 7e Carlovinziens do s commencerent Vannée le jour de
toe, 131, 1 le 18*, 11e, *4% i6*, 19' année d'un Noël; & fous lès Capétiens, le jour de Pâques de
cycle de 19 ans. forte que le commencementde Vannée varioit alors
L'année Ethiopique etl une année folaire qui s'ac- depuis le si Mars, jufqu'au 15 Avril. Uannii tcclc-
corde parfaitement avec l'Aâiaque, excepté dans Jîajfique en France commence au premier dimanche
les noms des mois. Son commencementrépond à de l'Avent.
celui de l'année Egyptienne c'eft-à-dire au 19e d'A- Quant à Vannée civile Charles IX. ordonna en
vril de Vannée Juhenne. 1 k 64 qu'on la feroit commencerà l'avenir au pre»
Les mois de cette année font» i°. MafcaratH; i°. mier de Janvier.
Tykymplj 30. Hydar; 4°. Tyshas; 1 0. Tyr; 6°.Ja- Les Mahométans commencentVannée au moment
catil; 70. Mdgaibia;8°. Mijaria; 9°. Giribai; io°. où le foleil entre dans le bélier.*
Synt; li°. Hantle; 11°. Hahafe» Ce il y a plus de Les Perfans dans le mois quirépond à notre mois
cinq jours intercalaires. de Juin.
Vannée Sabbatique chez les anciens Juifs fe di- Les Chinois& la plupart des Indiens commencent
foit de chaque feprieme année. Durantcette année, leur année avec la premièrelune de Mars. Les Brach-
les Juifs laiffoient toujours repôfér leurs terre». manes avec la nouvellelune d'Avril, auquel jour ils
Chaque feptiemeanndl Sabbatique c'eft- à- dire
Chaque 49* année étoit appelléeVannéede Jubilé &
étoit célébrée avec une grande folennité.Foye^iv-
an.
célèbrentune fête appellée Samwatfaradi pauduga
c'eft-à-dire la fête du nouvel
Les Mexicains, fuivant d'Acofta, commençoient
Vannée le »J de Février, tems où la verdure com-
Le joar do /"AW, ou le jou* auquel Vannée corn*» mençoità paroître.haut annéeétoit compofée de dix-

rentes nations.
Inence a toujours été très-différentchez les diffé-

Chez les Roraairis le premier 8c le dernier jour


huit mois de vingt jours chacun oc ils employotent
les tinq jours qui testent après ces dix-huit mois
aux plainrs, fans qu'it fût permis de vaquer aucu-
de l'an étoiént CoafaCré» à Jànùs ce c'et par cette ne affaire, pas même au fervice des temples. Alva-
raifon qu'on le res rapporte la même choie des Aby (fins, qui com-
C'eft de ce de fou^ mençaient t'année la %6 d'Août St ayoient cinq
haiter la bonne anhée jours oififs à la fin de Vannée qui étoieht nommés
ancienne. Non-feolementIci Romwni
des vifite$,8i A Rom* tl y a deux Manières de compterlès de
plimenî fin du mâii ils, le pi^è- à la Nativité de Notre Sei-
gneur, & c'eft celleque les Notaires fuirent datant
Dieux à Ndtivitate j l'autre commence au af Mars, jour 4«
rincatri^rion,& e'Wde came raçon que font datees
ancienne, riiême de fon Wms& il en lei BuUtîfanno Incamationis. Les Grecs commen-
ccatVannieH premier Septembre & datent du cota*
mencementdu monde. eu égard aux
époquesd'où on les compte lorsqu'on dit ansdtgw
u ou années de Kètrt^Sù^ntut i on compte depuis la
taoûdo
naj&uioe
fe dit en comptant depuisle commencementdu mon- paroît d'ailleurs qu'ils ne croyent pas le baptême
de ces annits fuivant Scaliger, font au nombre de fort néceuaire. Foyt^ ALBIGEOIS &c.
5676. On dit
jATyhct, auffi ans de Rome de fégire de Nabonaf-
yoyt^Yatmk Les Anabaptifles proprement dits font une feôe
EPOQUE. (O) deProteftansquiparut d'abord dans lexvj. fiecle en
Annie Jîculain '€WBl la même chofe qu'un lubill. quelques contrées d'Allemagne,& particulièrement
Voyti Jubilé. (G )
AN ET JOUR, en Droit, &c. eft un tems qui dé-
en 'weftphalie,où ils commirent d horriblesexcès.
Ils enfeignoientque le baptême donné aux enfans
termine le droit d'une perfonne dans bien des cas, étoit nul & invalide que c'étoit un crime que de
& qui quelquefois opère l'ufucapion & quelque- prêter ferment& de porter les armes qu'un vérita-
fois la prefcnption. jV4oyeZ PRESCRIPTION,&c. ble chrétien ne fauron être magiftrat ils infpiroient
Par exemple la pofleffionpendantaa 6- jour ope- de la haine pour les puhTances ce pour la noblefle
re une fin de non-recevoircontre le propriétairequi vouloient que tous les biens tuflent communs, ce
réclame des effetsmobiliaires. Elle opère auffi en fa- que tous les hommes fuffent libres ce indépendans
veur du poffeffeur qui a détenu pendant ce tems un & promettoientun fort heureuxà ceux qui s'attache-
héritage, le droit de praire mainteniren ladite pof- roient a eux pour exterminer les impies c'eft-à-dirc
fefllon, par la complainte, ou adion de reintégran- ceux qui s'oppofoientà leurs fentimens.
de. Voyt{ Complainte & REINTÉGRANDE. Yoye; On ne fait pas au juffe quel fut fauteur de cette
le titre desprefctiptionsdans la coutume dt Paris. feâe les uns en attribuent l'originea Carloftad
L'an & jour en matiere de retrait eft le tems d'autres à Zulngle. Cochlée dit que ce fut Balthafar
accordé aux lignagers pour retraire un héritage Pacimontan nomme par d'autres Hubmeïr, Se brûlé
propre qui a été aliéné, & au-delà duquel le retrait pour fes erreurs à Vienne en Autriche l'an 1 Ç17.
n'eu plus praticable. Ce tems court même contre Meshovius, qui a écrit fort au long une hiftoiredes
les mineurs fans efpérance de reftitution. Voye^ Anabaptifles imprimée à Cologne en 1617 leur
LlGNAGER. donne pour premier chef Pelargus,qui commença,
AN de deuil. Voyt\ DEUIL. dit-il à ébaucher.cette héréûe. en 1 Su. Leur fyf-
AN dt viduité. Voye\ VIDUITÉ ou DEUIL. tème paroît avoir été développé fucceflivementen
ANA, (Pharm.)caractère ufité dans les ordonnan- Al lemagne par Hubmeïr Rodenûein, Carloftad
ces de Medecine,qu on écrit auffi par abbréviationaa; Weftenb'erg~, Didyme, More, Man1ius, David,
il défigne dans une recette ou dans une ordonnance, Hoffinan Kants & par plufieurs autres foit en
des parties égales d'ingrédiens foit que ces ingré- Hollande foit en Angleterre.
diens foient liquides ou fecs. Voy«{A. Ainfiquelques L'opinion la plus commune eft qu'elle doit fon
auteurs ont dit uneproportion anatiqiu, pour lignifier origine à Thomas Muncer de Zwicau, ville de Mif-
rai/on ou proportiond égalait Voyc{ ÉGALITÉ, Rai- nie, & à Nicolas Storch ou Pelargus de Stalberg, en
SON, &c (fa) Saxe, qui ai voient été tous deux difciples de Luther,
ANA, viUe d'Afie, dans l'Ateie deferte, fur dont ils fe réparèrent enfuite, fous prétexte que fa
l'Euphrate. Long. Go. xo. ùu. 33. ai. doctrine n'éto:. pas affez parfaite qu'il n'avolt que
ANAfi ( Géog. anc. ) montagne dans la Tribu préparé les voies à la réformation Se que pour par-
de Juda, au pié de laquelle il y avoit une ville du venir à établir la véritable religion de Jefus-Chnfl
même nom, entre Dabet & Ifiamo. Voye^Jof. xj. il falloit que la révélation vînt l'appui de la lettre
ANABAGATHA,( Géog. f ne. ) ancienne ville morte de l'écriture. Ex revdationibusdivirùs judican-
d'Afie fous le Patriarchatd'Anfioche. Voyt\ Aubert dum ejfe & ex bibliis dietbat Munurus.
le Mire, in Geog. ecclef. not. t »Sleidan eft. l'auteurqui détermineplus précifément
ANABAO, ( Géog. mod. ) une des îles Molu- l'origine des Anabapùfies dans fes commentaires
ques, au fud-oueft 4e Timor. Anabao & Timor font hiftoriques. Il obferveque Lutheravoit prêché avec
féparées par un canai qui peut recevoir tous les vaif- tant de force pour ce qu'il appelloit la liitrte évaa-
feaux. Il y a deux pointes à l'extrémité du canal gcliqut que les paysans de Suabe fe liguèrentenfem-
celle qui eft du côté méridional, & qui s'appelle Cu- ble, fous prétexte de défendre la doctrine évangé-
pang appartient à Timor; celle qui eft fur le côté lique & de fecoiier le joug de la fervitude. ObduHd
feptentrionaleft à Anebao. causa quafidoHrinam tutri bftrv'uuttmab$
ANABAPTISME,héréfie des Anabaptifies.Voyt^ fi proJUgan vellem. Ils commirentde grands defor-
l'artecle fuivast. dres la noblcffe qu'ils fe propofoient d'extenmV
ANABAPTISTES f. m. plur. (Théel.) feôe d'hé- net, prit les armes contre eux &c après en avoir tué
rétiques qui foûtiennentqu'il ne faut pas baptifer tes un grand nombre, les obligea à pofer les armes, ex-
enfans avant l'âge de discrétion, ou qu'à cet âge on cepté dans la Turinge où Muncer tecondé de Pfif-
doit leur réitérer le baptême parce que, felon eux, fer, homme hardi avoit fixé le fiége de fon et»-
ces enfans doivent être en état de rendre raifon de pire chimérique i Mulhaufen. Luther leur écrivit
leur foi, pour recevoir validementce facrement. pluiîeurs fois pour les engager à quitter les armes
Ce mot eft compofé d'«V« de rechtf, & de Ck-wn'C» mais toujours inutilement ils rétorquèrent contre
ou de^oV/«, baptifer, laser, parce que l'ufage des lui fa propre doârioe Soutenant que puifqu'ils
Anabepùftes eft de rebaptifer ceux qui ont été bap- avoient été rendus libres far le Íaqg de
tifés dans leur enfance. t'étoitdéja trop d'outrage au nom qu'ils
Les Novatiens, les Cataphryges,& les Donatif- eurent été réputé* efclaves par la noblcffe & que
tes, dans les premiers Sectes, ont été les prédécef- s'ils prenoie.it les armes, c'etoit par ordre de Dieu.
feurs des nouveaux Anabapafles avec lefquels ce- Telles étoient les fuites du. fanatiûne où Luther lui-
pendant il ne faut pas confondreles éveques catho- la libertéde fes
liques d'Afie & d'Afrique qui dans le troifiemeiâe-
baptême opinions. Il crut y publiant un Uvre
clc foûtsiuentque le des hérétiques n'était dans toque! il prendreles armes
as valide, & qu'il falloit rcbaptifer ceux de ces
le comte de Mansfela foû-
Hérétique; qui rennoient dans le fein de l'Eglife.. de Dieu. Il eft vrai que
foyt{ ReBAPTISANS.
Les Vaudois, ks Albigeois les Pétrobrufiens & prit Muncer &PMer,
La plupart des feâ«s qui s'élevèrent au xiij, fie- haufen:mais la feâe ne fut que diffipée 8c non détrui-
«le panent pour avoir adoptéla même erreur:mais
pu ne leura p« doooé le nom $Anal>aptifî*s car il
te;
favoua
de-
un
léconi
Second, à la follicitationde bien des
gens de fon
par- faire pour recevoir le baptême
ti, qui trouvoient fa première démarche non pas une foi
dure & tuelle telle qu'on l'etigedans les adultes mais ac-
même un peu cruelle. foi fnppléee par celle de l'Eglife, due leur» pèresune 6e
cependant tes Anabaptiflts fe multiplièrent& Ce mères. de leurs parreins & marreines. C'eft-la doc*
trouvèrent affez puuTans pour s'emparer de Munfler trine de S. Auguftin -.fathpiè rtcliqu* crtilmtu
.en 11, & y Soutenir un fiége fous la conduite de il; lib III. de liber. arb. c. xxiij. n°. 67. prodige dit.
par-
Jean de Leyde tailleur d'habits, qui le fit déclarer vuù» tormmfidtm à quibus coafecrandusojffirturt t & il
leur roi; la ville fut reprite fur eux par l'évèquede ajoute ailleurs que cette imputation de foi eft très-
Munfter Je 14 Juin t«j. Le prétendu roi & '(on équitable, puifque ces enfans ayant péché par la
confidentKnifperdollin, y périrent par les fuppli- vo?
lonté d'autrui, il eft jiifte qu ils foient atirti juftifiés
ces & depms cet échec la feâe des Anabaptijles n'a par la volonté d'autrui. Accommodât Mis mattr Ec-
plus ofé le montrer ouvertement en Allemagne. clefia aliorumptdes ut ventant aliorurii cdfut crtdant^
Vers le même tems; Calvin écrivit contr'eux un atiorum linguam ut fattantur ut quoniam quod agri
traité qu'on trouve dans (es opufcules. Comme ils funt alto peccanu pra gravant ur alio
fondoient fur-tout leur dodrine fur cette parole de falventur. Serm. 176, de vtrbis Apofloli'. pro tis confittnt*
Jefus-Chrift Marc xvj. verf. 16. quiconque croira & A cette erreur capitale les AnabuptifUi
fera bapùji ,firafiutvl*U qu'il n'y a que les adultes ajouté pleurs autres des Gnoftiqucs& des ancien. en ont
qui lotent capables d'avoir la foi aûuelle ils en in. hérétiques par exemple quelques-uns
féroient qu'il n'y a qu'eux non plus qui doivent re- divinité de Jefus-Chrift & fa defcente aux ont nié la
cevoir le baptême fur-tout n'y ayant aucun paffage enfers
d'autres ont foûtenu que les ames des morts dor-
dans le nouveau-Teftamentoù le baptême des en- mpient jusqu'au jour du jugement, & que les peines
fansfoitexpreffémentordonns d'où ifs tiroient cette de l'enfer n étoient pas éternelles. Leurs enthoufiaf-
conféquence qu'on devoit le réitérer 3 ceux qui l'a- tes prophétifoient que le jugement dernier appro-
voient reçu avant t'age de raifon. Calvin & d'autres choit, & en fixoiem même terme.
auteurs furent ëmbarraficsde ce fophifme & pour Les nouveaux Anabaptiftts fe bornent aux trois r
s'en tirer, ils eurent recours à la tradition & a la principalesopinions des anciens* n'attaquentpoint
pratique de la primitive Eglise. !la oppoferent aux les punTances du moins ouvertement,& ne Ce dis-
Anabaptiflts Ongene, qui fait mentiondu baptême tinguent guère en Angleterre des autres feftes
des enfans fauteur des quêtons attribuéesà faint que
Juftin, qui en parle auffi un concile tenu en Afri- par une conduite des moeurs & un extérieur extrè-
mement fimple & uni en quoi ils ont beaucoup de
que, qui, au rapport de S. Cyprien,ordonnoitqu'on conformitéavec les Quakers. foyer Quakers.
baptssât les enfans auffi-tot qu'ils feroieut nés la° A mesure que les Anabapùflesfe font multipliés
pratique du même faint docteurà ce fujet; les conci- lenrs diverfes Mes on¡ pris des dénominations dil-
les d'Autun de Mâcon de Gironne de Londres, tinûives tirées foit du nom de leurs chefs foit
de Vienne, &c une foule de témoignages des Peres, des opinions particulieresqu'elles ont entées tur le
tels que S. irenée S. Jérôme S. Ambroife, S. Au- Même général de VAnabaptifm*. On les a connu»
guuin,<&£. fous les jàoms de Muneerienst Catharifles Eruhou-
Cet autorités toutes refpeûables & toutes (or- fiaûes Sikiuuux Adamiftes Géorgiens Indépendant,
tes qu'elles foient, failoient peu d'impremonfur des
cfpnts abeurtés décidertout par les Ecritures, tels Butckodiens Aueuftiniens J Servetiens Monafierùns
qu'étoient les ca- ou Munfleritns libertins Deortliclitns Stmptrorans,
tholiquet fe font-ils attachésà trouver dans le nou-
veau-Teftamentdes textes capablesde lesterraffer
n'employantcontr'eux les argument de tradition que arc Onpeutprincipalementconfulter fur cette hé-
par Surabondance de droit. En eëet les enfant tont réfie Sleidan. Mefovius, hijl. des Anabapt. Spon. ad
jugés capables d'entrer dans le royaume des cieux tS*r & /3aj Dupin, kift. du xvj.fiecU.
Marc jx. vtrf. 14. lue xvii/. vetfiiS. & le Sauveur un.
ANABASIENS f. m. pt. ( Hift. ane, ) étoient des
lui-mêmeen fit approcher. quelques-unsde lui & les couriers qui royageoientcheval ou iur des char-
bénit. Or ailleurs, ck. Uj.viS. S. Jean aflùre que riots pour des mclîages d'importance. Voyet^ Cou-
quiconque n'eftf as baptift ne peut entrer dans le rier & Poste. Ce mot vient du Grec
royaume de Dieu d'où iU'enâut qu'on doit donner
f. m. ( Corn, ù Drap. )
ANABASSES
couvertu-
\e%AmabaptUfts que l«s enfens
res ou pagnesqui teinta Rouent en Hollande.EN
étoient déjà grands puifqu'ils lés ont ttois quartsdemi dé long fur trois quarts'dc
cooféquemment<{u'ilsétoient capa- large;'ellesfontrayées bleu & blanc «c il y a envi-
ron un poqce d'intervalle entre chaqueraie..
dans S< fontappelles4*
ANABIBAZON f.
nom qu'on donne à la queue du dragon
ou auiKBud
lune,c'eft-a^dire,ll'eiuiroitoùelle
coup#l'é«ltprtaue pour paffer de la latitudeftptea-
qu'ils furent amenés donc triopakà-h méridionale. Foyer Nouo. (O)
pas en état d'y alkf tous f«d$.
efpeeo venimeuxqu'on trouve à Mada-
gafca* entre l'écorce des vieux arbres, & dont la
m la mort a règne par ce: feul
du péché ^Puafenl
forte raifon. œux qui reçoivent l'a-.
» homme, àepiua 1 céléiiroitche»les anciens le jour qu'il étpit permis à
» bondan«d« lagrace 8r du don de la joftic«régnei la nouvelle époufe
voir en public. Foytt¥trm, Mariage; 6v. Cn mot

même fi t«us
font donc^aiuîijuftifiés par lui or on ne faûrôiMtre
juftifié fans la foi1es enfant ont donc la f&aéccïv topn iUfLgjcioN Son Echo, v
Etparaiulogie^Mqu*»0* appellent au£Akà- châtre. Quand lafleureftpafleeitluiaccèdeun
fruitallongéplu|petitqu'unœufdepoulefans
noyaubon manger,rougeâtre d'abordenfuit*
VeyttCatoptriquePhonique &c Cemot decouleurpourpre de foncé en-dehors jaunâtre «L'a-
eftformé desmotsGrecs «Wrurfum derechef, & borden-dedans & bien-tôt après d 'unb leu rougeâ-
tre,d'unefaveur acerbe, portantfonfommet un
• ANAÇANDEF f. m.f»/. le où
fondement, noyau encoxur verd dans
geitreparlafuite,enfinnoirâtre.
le çoomeecemeat
Cetarbrefetrou,
rou-
caufedegrandes douleurs, & qu'on n 'endéloge pas ve aux I ndes orientales au Malabar, &dans lesîles
arment.Lesrelations del'îlede Madagafcar, qui Philippines.
fontlesfeulesquienfaffent mentionen patlent LesIndiens enfontcuirelestendres fonmets pour
comme d'un animal dangereux. les manger les noyaux ou amandes font b onnes
• ANACANDRIANS, f.m.pl. c'eft auffiellesontlegoûtdespiftaches &deschâtai-
le npmquelquifont'Rendus
eshabitans de111e deMadagafcar don- gnesonenôtel'écorce les
en mettant fouslacen'
nentà ceux qui dérogé d'un Roandrian, ou drechaude.
qui Le même Camelli ditquelavertucauâique &
prince blanc a pris
ouétat.une femme
n'étôitnideIonrang mde fon dangereufe qu'on a ttribue aunoyau, del'é-n'eftq ue dans
• ANACARDE, f. m.anacardium, {Hift.nat.) lefucmielleux
de On frote
applati, lafor- tresexcroiffancescharnues
quiremplit
d e
lespetitscreux
lueles condylomes tt au-
c'eftunfruit,ouplutôt un noyau corce. ce lesécrouelles les
medu coeur d'unpetitoifeaunoirâtrebrillant, & Jes dartres vives q u'on v eut d
ver-
éraciner. Ce
longd'environ unpouce fe terminant par u nepoin- rues,
te mouifeattaché à unpédicule ridéquioccupe fucmielleux eftu tilepour mondifier lesukeres des
toutelabafe. Ilrenferme fous une double enveloppe beftiaux ilconfume lesdents cariéesonl'employé,
fortdure&quieftuneefpece d'écorce, aveclachaux
unnoyau onfait vive.pour marquer lesétoflès defoie
blanchâtre d'ungoûtdouxcomme l'amande ou la d el'encre avec l fruits
es v erds piles &mê-
châtaigne. Entre 1$duplicaturecettede e nveloppe lés d ela leflive
avec eftunfruit plutôtCe duvinaigre.
eftunfucmielleuxacre& brûlant placédans L'acajoa ou uncnoyau quia la
lespetitscreuxd'unecertaine fubûance fongueufe figure d'un rein lagrofleur d'une hâtaigne, l'é-
Lesanciens GrecsneleconnouToient grifebrune,
corcededeuxmembranes, épaifle d'une l ignecompofée
oudiptoé. comme &d'unecertaine fubf-
pas.fautprendre l'anacarde récentnoir pefant taoce. quieftentrelesdeux, f ongueuse, ôc comme
Il deliqueur diploé contenant dans C es
cellules fuc miel-
contenant blanc & beaucoup
unnoyau CamellidelaCompagnieuo un
fluide. LeR.P.George leux,rouflitre,acre,&fimordicant qu'en en
deJefusdansl'index des p lanta de l'ilsdalu^pnc frottant légèrement la peauony excite laienfation
Jean Ray afait
queâ'atufardelapremière i mprimer, diftingue troise ipe- dufeu.
ces eftlapluspetite,ap- Siquelqu'un mordimprudemment cetteécorce*
pellée lig«slaféconde ou moyenne, eftl'awcarde ilfouffrira une ardeur vive & brûlante àlatangue Se
desboutiques &latroifieme fenomme eajou,ou aux lèvres. L'amande qui e ftd eflbus aàufll lafigure
ife*/ou. eft arbrefauvage d'unrein fafubftance eftblancheellea laconûf-
Leligas un demédiocre gran- tance&legoûtdet'aroaode douceellecarevêtue
deur,quivientfurlesmontagnes, &dontlesjeunes d'unepetitepeaujaunequ'ilenfautenlever.
pouffes répandent, on afleuneliqueur l'Amérique
quand tes"c L'arbrequiportecefruitfetrouveauxîlesde
Uiteufequientombant furlesmains oufurlevifa- Bré^l
aufélon &,snxIndesils'élève plus
fe excited'abord la demangeaifon &peu-à-peu moins
ou AuBrésilhaut l àdifférence duclimat cedu
l'enflure. Safeuille eftlongue d'unempan &davan- terroir. il égale lahauteur deshêtresau
tageelleeftd'un verdfoncé&rude,&apeudefuc Malabar & aux îles ileftmédiocre leP.Plumier
fafleur eftpetite,blanche, découpée enxorme d'é- en donne la fuivante.
toile,& difpofée en grappel'extrémité destiges. L'acajou eftdetaauteurdenotre-pommier, fort
Sonfruiteftdelagroffeur deceluidel'érable& branchu, fort t ouffu, &couvert d'une é corceridée
d'unrouge fafran a il legoût acerbe la &
commepom- cinq^pouces cendrée fafeuille eftarrondie longue d'environ
mefauvage; àfônfommet eftattaché unnoyau noir, largedetrois »attachée àune queue:
kiifajit «pluslongqueles gofier. fruits; fon aq&nde mâ-o courte, lifleferme comme du parchemin ».d'un vent
chécpicote & reffere le gai e n-dejffus& ner-
unpeu j auibmmet
vuresparallèles
hautdefoixante &dixpies,épaisdefeizeouenvi- en
para&lf
le
calice
décoiipé
en
cina
quartiers
droits,
ron, qui a ime l e borddesfleuves&quijetteau S eenforme delance; la fleur e ftpnenton»
loin&entoutfens plufieura branches decouleurpointus,
cendréefon bois e ftblanchâtre & couvert d'une 1noir,compofée decinqpétales longspointus, rou*.
écorce cendrée faracine fibreufe rougeâtre, garnie
d'une écorce rouffe, fans o deur, mucîagincufe ce
d'unefaveur unpeutalée fa feuillegrande quelque- hées,delalongueur despétales. &ganù«MJe petit»,
fuisdetroiscoudées, longue ,ovalaire a ttachée fommets;
aux eâarrondile elles
parde petites queues difpofée àfon extré- recnwN* deJalon-
rameaux
mitéenforme der'ofe,épaiflenomhreuferude gueur des pétales &le termine eft
lifleluifanteverteen-deffus unpeu cendrée en- poiatu; le fruit
deflbus, mfipide, & fans o dear fafleur petite, ra- plus gros qu'unœufd'oie ondumoins4ecette
maflee engrappe blanchâtre, debonne odewr taul-
iéeeo étoile*C portée f urdelongs pédicules vio..
têtsquifortent dutronc. Elle e ftc ompostée 4'un ca- f
liceverd.pointu découpé encinq de
cinqpétale» jaunesovales pointus « blanchâ-
arespar bord.
leur EntrecesoéoOes fontplacées ce 6cporte
nousavons commencé la description, &
autantd'étamines blanchâtres, detommets parlequel
garnies
partagés endeux,&aumilieu unpetitftyleblan- qu'on a ppelle
Le. boisd'acajou coupé, & même (ans l'être, ré- du grec a.tût%ùf.ui fc retirer dans une région écartée.
pand beaucoup de gomme roufiutrc transparente, Tels ont été S.'Antoine, S. Hilarion, & une infi-
& foltde; cette gomme imbibéed'eau le fond com- nité d'autres. S. Paul l'herniite fut le premier #na-
me la gomme arabique, & tient lieu de la meilleure char eu.
glu. On exprimedu fruit un Aie, qui fermenté de- Parmi les Grecs il y a un grand nombre tf anacho-
vient vineux& enivre: il excite les urines; on en re- rètes la plupart religieux, qui ne Ce fouciant pas de
tire on efprit* ardent fort vif. Plus il eit vieux, plus il la vie la oneufe & des fatigues du monatierc,, de-
enivre; on en fait du vinaigre; les Indiens prêtèrent mandent un petit canton de terre & une ccllûleou
l'amande au fruit. Le fuc mielleux teint le linge de ils fe retirent & ne le montrent plus au convent qu'-
couleur de fer; l'huile peint le linge en noir le fisc' aux grandesfolennités. Voye\ MotNe.
eft bon ponr le l'eu volage les dartres, la gale, les On les appelleauffi quelquefois afeetesSufolitairet.
vers, &c. Il enteve les taches de rouffeur mais il Voye[ Ascétique, &c.
n'en faut pas ufer dans le tems des regles alors il .Les anachorètes de Syrie & de Patelinefe retiroient
excite des éréfipeles. Les habitans du Brefil comp- dans les endroits les plus inconnus& les moins fré-
toient jadis leur âge avec ces noix ils en ferroient quentés, habitant dans des grotes, & y vivant dc
une tous les ans. fruits & d'herbes fauvages.
• ANACATHARSE f.f. (Mtd.) vient de «W««- Il y a eu auffi des anachorètes dansl'Occident. Pier-
baipcfMi,purger par le haut* Brçncard comprendfous re Damien, qui a été de l'ordre des hermites, en parle
cette dénominationles émétiques, les fte/nutatoires, fouvent avec éloge. Il les repréfentecomme ce qu'il
les errhines, les mafticatoires & les mercuriaux y a de plus parfait parmi les Religieux, & marque
cependant il ne lignifie proprement que purgation pour eux beaucoup plus d'ejlime& de vénération
par le haut, & n'a été appliquechez les anciens qu'au que pour les cœnobitesou moines qui réfidentdans
foulagement des poumons par l'expeûoratipn. des monafteres. Voye^ Cœnobitf.
• ANACATHARTIQUES,adj. pi. épithete que La plûpart.deces anachorètes ne fe retiroient qu'a-
l'on donne aux médicamens qui aident 1 expedora- vec la permifllon de leur abbé, & c'étoit le couvent
tion. Voye\ Expectoration. qui leur fourniffoit leurs bffoins. Le peuple en con-
• ANACÉPHALÊOSE,fubtl. f. lidération de leur piété, leur portoit quelquefois des
itrmt de Rhétorique* C'eft une récapitulationou répé- fommès confidérablesd'argent qu'ils gardoient fie à
tition courte fie Sommairedes principauxchefs d un leur mort ils le Iaifloient au monaftere dont ils étoient
difcours. coenobites. L'ordre de Saint Beno!ta eu beaucoupde
Ce mot eft formé de la prépofitiongrecque m* ces anachorètes; ce qui étoit conformeaux conQitu-
une féconde fois, & ntça>», titt chef. tions de cet ordre, qui permettent de quitter la com-
Cette récapitulation ne doit point être une répé- munautépour vivre folitair.es ou anachorètes. Les ana-
tition feche de ce qu'on a déjà dit mais un précis chorètes ne fubfiftënt plus aujourd'hui mais les an-
exact en termes différens, orné & varié de figures, ciens ont enrichi leurs monafteres de plufieurs re-
dans un ftyle vif. Elle peut fe/aire de différentes venus confidérables comme l'a remarqué Pierre
manières, foit en rappellantamplementles raifons Aeofta dans fon hiftoire de l'origine & du progrès
qu'on a alléguées, foit en les comparantavec celles des revenus eccléfiaitiques. (G)
de l'adverlajrc, dont ce parallèle peut mieux faire ANACHRONISME,f. m. rtrmc ufiti en Chronolo.
Sentir la foiblèffe. Elle efl néceffaire foit pour (on- gie, erreur dans la fupputationdes tems & dans la
vaincre davantage les auditeurs foit pour réunir date des évenemens, qu'on place plutôt qu'ils nQ
comme dans un point de vue, tout ce dont on les a font arrivés. Ce mot eft çompofé de ta prépofition
déjà entretenus, foit enfin pour réveiller en eux les greque «Va, au-dejfus*en- arrière & de xpo"( > temi-
panions qu'on a tâché d'y exciter. Cicéron cxcel- Tel eft celuiqu'a commisVirgile en faifant régner
\Joit particulièrementen ce genre. Foyt{ Pérorai-
SON.

(G)
ANATHIMOltèSI f. m. (Géog. mod.) peuple
de l'île Madagascar,dont il occupe la partie méri-
Manamboule..
de Troie..
Didon en Afrique du tems d'Ence quoique dans la
vérité elle n'y foit venueque 300 ans après la prife
L'erreur oppofée qui confirtc à dater un évene-
dionale, fiswee au nord de ment d'un tems pofténeur à celui auquel il eft arri-
• ANACHIS f. m. (Mythologie.) nom d'un des vé, s'appelleparachronifme. Mais dans l'ufage ordi-
quatre dieux familiers que les Egyptiens croy oient naire on ne fait guère cette diftin&on & on em-
attachés la garde de chaque personne, dès le mo- ployé indifféremment anachronifme pour toute faute
ment de fa naiflance.Les trois autres étoieati^yaiont, contre la chronologie. (G)
Tychis,$c Ht/orr ces quatre dieux fe nommoient t
ANACLASTIQUE, (JjOptiq.) eti la partie de
au!fi Dynaais, Tyehé,En** & Ananché;la. Putûance, l'Optique qui a pour objet les réfractions. C'eft la
la Fortune, l'Amour & la Néceffité. mêmechoie que ce qu'on appelleautrement Diop-
S'il eft vrai que les Payens même ayent reconnu trique. Voyt[ DIOPTRIQUE.
que l'homme abandonné à lui-même nétoit capable

• •
de rien,& qu'il avoitbtfoin de quelquedivinitepour tique, eft te point où un raygn de lamiere fe rompt,
le conduire,ils auroient pu le confier à de moins cite! c eft-à-dire le point oit il contre la furface rom-
travagantesque les quatreprécédentes.LapuUTance pante. Yoylt Réfraction. Ce mot eft formé des
eft fujetteà des inhumées, la fortune à des capriees, mots grecs •'», rursùm,derechef,
l'amour à-toutes fortes d'extravagances, & la nécef- je romps. v' }.s
fité à des forfaits fi on la prend pour le befoin fi* fi Courbes anaclafliques eft le que M. de M.iî-
nom
on la prend pour le depîn c'eft pis encore car fa ran a donné aux courbes apparentes que forme le
place dans
présence rend les recours des trois autres divinité fond d'un vafe plein d'eau pour un oeil
fuperflus. Il faut pourtant convenir que ces divini- l'air ou îe plat-fond d'une chambre pour un œil
tés repréfententaffezbien notre condition présente, placé dans un baffin plein d'eau au milieu de cette
nous paâbos notre vie commander,à obéir à de- chambre; ou la voûte du ciel, vue par" réfraâion à-
firer, & à pourfuivre. travers l'atmofphere. M. de Mairan détermine ccs
ANACHORETE f. m. (JtifL mod.) hermite ou
perfonnagepieux qui vit feul dans quelque defert,
courbes d'après un principe d'Optique adopté
plufieurs auteurs, & recette par d'autres,mais qu'on
par
pour y être à l'abri des tentationsdu monde, & plus purement géométrique auquel £|flp
à portéedjunédiîer. Voyt\ Hermite. Ce mot vient' cipe recher>
ches confeïyeront tout le mérite qu'elles ont à cet par Anacrion ou compofé dans le goût & le fiyle
égard. Batrov à à la fin de fon Optique, détermine ces de ce poëte.
mêmescourbes par un autre principe. Y«yt{ ce que Anacréonné à Téos, ville d'Ioaie, ôoiiflbit vws
c'eft que le. principe de M: de Mairan & celui de Pan du monde 351 1. Il Ce rendit célèbrepar la défi-
Miuuàc. 1740. (0) cade de fon et`prit& par le tour aifé de jk poéfie
ANACLETERIE,CL feu folennelle ofr, fffl qu'il paroilTe aucun effort_de travail on
que célébroientles ancienslorsque leurs rois ou leurs trouve par-tout des grâces (impie» & naivxs. Ses
princes devenus majeurs, prenaient en main les re- odes font marquéesà un coin de délkiteflc^oiipour
Des du gouvernement, & en faifoientla déclaration mieuxdirede négligence aimable elles font courte»,
Solennelle à leur peuple. Ce mot eft compoféde la gracieuses,élégantes, & ne rcfpitent que le plaiur
prépofition
ANACÔCK,grenue *V«, & de *«At«, appâter. (<?) & l'amufemêht ce font, proprement perlet, des
f. m. (J£fl. *«“) dans Ray, Ufi. chantonsqu'il enfanta fur le champ dans un coup de
Plam. ecfi le-nom d'une efpece de haricot de lA- verve infpiré«par l'amour 8c par la bonne-chere, en-
mérique que Jean Bauhin appelleP'Jêm Amerkanum tre lefquels il partageoit fa vie. Le tendre»le naïf, le
aiindy magnum, ticolorT cocccntum f & tùçrum fimul gracieux, font les câfaûeres du genremnatréontique,
fivefajtoluiblcoloranacock di&as,dont CafpardBauhin qui n'a mérité le nom de lyriquedans l'antiquité, que
donne la même éefeription &queGirard & Parkin- parce qu'on le chantait en s'accompagnantde la ly-
fon nomment haricot au fève d'Egypte. re car il differe entièrement & par le choix des ut-
• ANA-COLUPPA (Hifinat?) nom d'une' plante jets & par les nuancesdu %le de La hauteur & de
dont il eft fait mentiondans YHorms mafabarisus & la majehé de Pindare. Mous avons une traduéfton
qui eft nommée ranunaili facie indicé fpiaaa corym- à' Anacréonen profe pàr M1ULefevre, connuedepuis
îsfiris affinis, fiyfculis tetrapaajii. On dit que fon fuc fous le nom de Mie Dacier, & trois en vers. Lune
mêlé avec le poivre foulage dans l'épslepue & qu'il eft de Longepierre.,l'autre de M. de la Foffe elles
«ft le feul remède connu contre la moruire du cobra- panent pour plus fidèles que celle de Gacon. qu'on
capdla. Foyei COBRA-CAPELLA. lit néanmoinsavec plus de plaifir, parce qu'elle eft
ANACOLUTHE, f. f. (Gramm.)c'eft une figure plus légère, & qu'il l'a enchaffée dans un roman
de naots qui eft une efpece d'ellipfe. Ce inôt vient affez ingénieux des avantures galantes & des lai,-
adjeâif, non confentaneus la racine firs d'Anacréon. Horace a fait plufieutsodes à 1 imi-
de ce mot en fera entendrela lignification.R. tation de ce poète, telles que celle qui commence
Xwu&tç cornes, compagnon;enfwte on ajoute IV pri- par ce vers, 0 matre pulchrd filiâ pulchrior j$t celle-
vatif & uneuphonique, pour éviter le bâillement ci, Lydta,dicperemne$, Sec. & pluûeursautres dans
entre les deux a; par confèrent l'adjeôif anamluihs le même goût. La conformité docaraaereprduifoit
fignifie qui n'tft pas compagnon ou qui ne Ce trouve entr'eux celle des ouvrages. Parmi nos poëtesfran-
pas dans là compagniede celui avec lequel l'analogie çois, M. de la Mothe ï'eii diliHngué par fesodes arut-
demanderait qu'il fe trouvât. En voici un exemple qui font toutes rempliesde traits d'ef-
tiré du fécond livre de l'Enéide de Virgile, vars 330.
Panthée prêtre du templed'Apollon, rencontrant rienne. Nos bonnes ehaafonsfont auffi autant d odes
Epée dans le tems du fac de Troie, lui dit quUlion anAcrèomiques.
n'efl: plus; que des milliersd'ennemisentrent par- les La plupart des odes fÂnexrkn font en vers de
portes en plus grand nombre qu^iffi'en vit autrefois fept fyliabes, ou de trois pies & deon, fpon<lécs on
venir de Mécènes iambes, & quelquefois aoapeftes c'eft pourmioi l'on
appelle oïdinairtment les versée cetîe meiureana-
f
Ponts alii bipaunùbiuadfunt tréontiqtus. Nos poêles ont pffl employé peter cette
M'dlia quot magnis nunquaiê venir* Mycmfa* ode les vers de fept& <k hwt{fyUabes » qui ont moins
On ne fauroit faire la conftru&ion fans dire de ou fi l'on veut d'emphaie que les vers
alexandrins,mais plus de douceur& de molleffe.
Aid àifum toi quot nunquam vendre Mycenis. ANÀCTES, f. to. nom commun 1
trois anciens dieux qu'on prétendait nés dans Athè-

tu
Ainfi tôt eu îanaeofathtjc'eft le compagnonqui man- nes de Jupiter & de ProferpW. Ils s'aapèlloient
que. Voici ce que dit Servius fur ce paffags; M ïllîa, TriiûpattmStEubuitm & Dionyjim. On letÉ donnait
fubmtdi TOT» & ifi àsea.è\tv&wî n&mdkxu Q_UQIaun auffi le nom de D'mfums. Ils «foleittttÉ ternpletju'oft
mmpr@miftruTOT. «jàmioiî l'Jmaues St l'on y ©élébroit une fête de
II en eft de même de tentùm laris quansmm de la-
-:en faits qsiaMqsmm;fouvent en français. au lieu de
même m. Voyt^ dams te SB. de M*mn b toutes les
dire il tfl-id ou vous aile( il ejl dans la ville vit vous Jn'aSts étoit encore «a nom d'boiniieur, affiïôé
aller, nous difons amplementil eft où vousaM^. aux fils Se aux frères des rois deQjyprevLes rois
Amfi Tànaioluttu eu une figure par laquelle on ipu$- étoicBt to te tbrone., mm les AnoSts gouvernaient.
entend le eorrelatif d'un mot exprimé ce qui as doit C'était è «exque les Gergmes
avoir lieu que lorfquel'ellipfépeut être aiiéraieetî fiip- ii5faif<«emexaminer
plééc qu'elle ne blefe point PoTage. (F)
&
pmr les Pfomalisnges 'Gergïnes & IProma-
ANACONTI Cm. Uiift. nat.) arbrede file de
rier dont le fruit cil long & donne un fuc qui c*«ft
fait caillerle lait. le n'ai que faire d'avertir que cotte aujourd'huiVo/ti^a,ville d'Eptre àfew&ouchïîre da
defcri|ttion ed très-incomplette & qu'il y a là de golfe d'Ambracie elle apjparf^soï* jtèfo-aaïc Corixn
l'ouvrage mm les Botaniues. thîens Ae à ceux de Corcyre les Atben-iemla prirent
•ANACOSTE, fub. f. (Ûmm. Dmp.) étoffe le & y pîsceTiîafles âcamkj&kxts«ftiiles avaienttùdès
laine croifée très- rafe &fa briquée en manière;de
fergee; elle a une aune de targe, & vint aunes ou
environ font la pièce. Il s'en fabriquei-Beauvais,
d'où- «Iles patent en Efpagne. Quant à la ntaniere

AN4C||0NTlQiiE
pour
-adj. (BtUa-ÉMim.) terme
%aifier ce qui a été ciyeiité
P
dans

r
le fiége.
ANACUIES
Amérique dans le Brcfii ver la coritrée-quittes
{Kt&edattlfefes le nom de
gippt.Bmérmt <
ie fait lorfqu'unepropositionrecommencepatle me- vrai, lui demanda ce prince pendant
me mot par lequel u propofitionprécédentefinit. le repas,que celui quiporta les premierscoups la i
déeffeperdit la vue magedes membres, Se mou-
rut fur le champ? Si cela croit vrai, lui répondit to
Orpheus injyivis, &c. VLrg. ici. viij. v.'SJ. foldat. Je, n'aurais pas t'avantage do voir Augufte
chez moi; ce fut moi' qui le premier frappa la Aatue,
& je m'en trouve bien; fi je pofiedeqnelque choie
j'en bonne déefie; Ne c*eûdfun«
Ily a une aune figure qu'on appelleipanadiplaft de Ces jambes, Seigneur, que vous i'oupez.
qui ferait, lorfquededeuxproportions corrélatives, ANAFE ou AFFA, mod.) viUedisla pro-
rune commence& l'autre finit par le mêmemot. vince de Temefne, au royaume de Fez en Afrtqut
.fur la côte de l'Océanatlamiqoe. Alfonfe roi de Por-
Creftit amor nummi quantum îpfapecunia crefeit,
Juvénal xjv. y. 138,
tugal, la ruina, pour mettre fin aux courfesque fts
Et Virgile,au I liv. de l'Eniide v- 734. habitansfaifoient fur les Chrétiens.
ANAGALLIDASTRUM,(Hifl. not.) genre de
MuluxfuperPriomo rvgitans,fuptrKtSton multa. (F) plante qui ne diffèredu mouron, qu'ence que les feuil-
AMADOLIHISSARI ou DENI-HISSAR; f. m. les font placéesalternativementle long de la tige, &
(Giog. & Hijl. ) nomqu tes Turcs donnent à celui que (es fleurs font découpéesen quatre parties. Mi-
des châteaux de l'Hellefpontou des Dardanelles, cheii, nova plant, gênera. Voyt{ MoVRON. (/)
qui ait en Afie. D'Herbelot, bibl. orient.
• •ANAGALUS,voy*t Mouron.
ANADROME,f. m. (es Médecine.)tranfportde • ANAGARSKAIE {Giog. moi.') ville des Mof-

de
l'humeur morbifique des parties inférieures aux fu- coVites delà grande Tartane, dans la province do
périeures. Cet accidenteft d'un mauvais préfage Dauria, à l'orient du lac Baycal aux lources de la
ielon Hippocrate". rivière d'Amur. Long. ti3. Lu./tpuntnon. 58. Witt,
ANADYOMENE, » 1* hvt ou carte de Tarucr'u..
fort en fi levant (Hlft.anc.) nom d'an tableau de Ve- AN AGHELOME (Glog. mod. ) petite ville d'k-
fit placer dans le templede ar
nus fortantdes eaux, pmt par Apelle & qu'Augufte lande,danslaprovinced*Uliter ou d" Ukonie, comté
fon père adoptif.
Le temsen ayant altéré la partie inférieure, on dit
de dovane fur le Ban.
ANAGLYPHE, f. m. (Anat.)
qu'ilne fe trouva perfonnequi osât le retoucher.J'en ve, nom qu'Herophiledonnoit à une portiondu qua-
fuis étonné. Ny a voit -il donc point à Romede Pein- trième ventricule du cerveau, & que les anatomif-
tre mauvais ou médiocreLes hommes communs tes modernes appellent calamus Jcriptorius, Voyez
font toujours prêts à continuerce que les hommes
extraordinaires ont entrepris; & ce 'ne fera jamais
un barbouilleurqui fe croira incapablede finir ou de ville d'hatie, dans fEtat eccléhaftique, & la Cam-
retoucher un tableau de Raphaël. pagnede Rome; elle en ancienne & fut célèbre en-
• AN^TISTaNETIS ANAITIS f. L (Mytk.J tre celles des Herniques.Elle eft aujourd'huiprrfquë
Déeflé adorée jadis par les Lydiens les Arméniens, ruinée.Ce fut là que-Boniface VIILfut pris le 7 Sep-
& les Pertes. Son culte défendoffde rien entrepren- tembre t 303 par Colonne & Nogaret.
cire que fous fes aufpkes c'eft pourquoidans les con- • ANAGNOSTE f.m. {Hifl. anc.y nom que les
trées voifinesdela Scythie,tes affembléesimportan- Romains 4onnoient à celuide leurs domeftiques qui
tes & les délibérations fur les grandes affaires fe fai- lifoit pendant le repas. Les hommes puisant avoient
foient dans ion temple. Les filles les plus belles & des aaggmfiet & ces efdaves furent en grand cré-
les mieux nées lui étoieut confatfrées:la partie ta dit fous l'empereur Claude.
pluseflenàelledekurlèrvkeconMoità rendreheu. ANAGOGIE,f. f. (TluW.)ravi^mttirouéléva-

de les des it
reuz les hommespieux qui venoient olfrir des facri-

tes
tion de l'ame vers les chofes céleftes & éterneUes
fices à la déeffe. Cette proftitution religieufe, loin ou penTées et explications par lefquetles on élevé l'a-
au contraire plus con- me vers ces choies. P<>y*{ EXTASE, toc Ce mot eft
fidéréesSe plus «xpoféestaux propofitions de maria- formé du grec «m faifùm en-haut, &
ge. Veûime on'on faifoitd'elles fe mefuroit far l'at- conduit* du verbe duco, cVfUà-dire mouve-
tachement ou eUes a voient marqué pour kcukepki- mentquiconduitaux chofes d'en-haut qui élev* l'a-
fent de fe me à la contemplationdes chofes divines, (tf)
les
tous ans dans ce jour onpromenoit fa ftatue & ANALOGIQUE adj.
tes dévots ôi décotesredoiibloiént de ferveur. On <pi élevé 1 efprit humain vers les
tient que cette *te fut inâituéeen mémoire de la chofes éternelles8c divines & particulièrementcet-
victoire que Cyrns, roi de Peri^ remporta fur les les qui concernenth viefuture. foyc[ Anacocie.
Ce nom, comme le précédent,eft dérivé du grec, SC
fhratageatefifiagulier,qucle ne puis medimenfer -eft principalement employéen parlant de divers fens
de l'fiçritare. Le fens analogique eft un têtu fnyfti-
ion campée de regardel'é-
cipiteterit&feietterentfurîe vin & les viandes que temité ou Mvie à venir. Ainfile mot

suffi Soces. Phoe dît nous devons tendre.


que fa inatue rut ta premièrequ'on eât faite d'or
Îa'elle fat brM'ée dans la guerre d'Antoine contre les
&
Foyet LifTÉRAL & Sens.*

ardtes. une Diane fous le fition dk lettresd'un nom avec un arrangemene où


nom étMmtiâ f ce que difent Hérodote, Strabon & combinaifonde ces mêmes lettres, d'où I refaite un
Paulanïii$.$trab.û^'IL fi.Pauf. i« £*»n, Plin.
M. qui appartient ce nom. f<3«î No m.
Piufieure des '^aorceanx de la Ce mot eft formé du grec en de
fhtnefdiKÛs onraconte qu'un d'eux qui s'étoit
établi à Boulogne en Italie eut l'honneur dewee- à rebours.
Ainfi eft calîgorçe\le d« Lor-
raine aimon,U l'on dit que c'eft pourcela que la femble (eton leur valeur numérale, exprimentquel-
nwùm de Lorraine portedês alitions dans fes aimes, que époque tel eft ce diftiquede Godardfur la naif-
CaWnalatête de fes «j^émmm
bourg ce i <)q, prit 1* nom SJktdms qui eft IVim- fe trouvoit en con jonction avec le cœur du lion.
jtmmu de GiA-mm» & le nom d'oua cet anglais EXorltnsDelphln aqVlU Leanls
qui fe rendit fi célèbreenFnmce par fi doebine fous

dont toutes tes lettres majUfeu1es raflenblées for


dans V*gromm$,prétendentqu'il n'eft cas permis ment en chifire romain,MDCXXXVIU. ou 1S38.
de changer une lettre en une autre,& n en excep- ,ANAGROS, f. m. {Commet. ) mefure de grains
tent que la lettre afpirée A. D'autres moinstimides en Efpagne,qui tient un peu plus que la mine dePa-
prennent plus de licence,& croyent qu'on peut quel- ris. Trsnte-fix amagros font dix-neuf feptiersde Paris.
<{uefois employere pour v pour ir s pour {, • (Hit. natur. )
pour à & réciproquement enfin qu'il eft permis Diofcoridea connu cet arbruTeau; il le décrit liv.
d'omettre t>u de chaugèrune ou deuxlettres en d'au- lit. chap. clxvij. & lui attribue quelquespropriétés
tres à votoneé, &l'on feat qu'avectous ces adoucif médicinales. Selon nosBotaniftes, Yanagyriseft fort
îemens on peut trouver dû» un mot tout ce qu'on ttfmeux fon écorce eft d'un verd brun; ion bois jau-
nâtre ou pâle$ fes feuilles rangéestroi»à rrois, ob-
V anagramme n'eft pas fort ancienne chez les mo- longues, pointues, vertes en-deffus blanchâtresen-
dernes on prétend que Daurat poète françois, du defious d'une odeur fi forte & fi puante, fur-tout
teins de Chàr!eè*IX. en fut l'inventeur mais comme quand on les écrafe, qu'elles font mal à la tête fa
en vient de le dire, Calvin 1"avoit précédé àfous cet neurjaune & fembiable à celle du genêt, fuivie de
égard M l'on trouva dans Rablais, qui écrivent gouffés longues d'un doigt, comme celles des hari-
François I. fie fous Henri Il. plu6eurs anagrammes. cots, cartilagineufescontenant chacune trois ou
On croit auffi que les anciens s'appliquoientpeu à quatre femences grofles comme nos pins petitesfé-
ces bagatelles; cependantLycophron qui vivoit du vrdes, formées en petits reins blanchesau com-
tgmî de PtoloméePhiladelphe, environ 180 ans avant mencement, puis purpurines, & enfin noirâtres &
la nauTancede Jefus-Chrift avoit fait preuve de Ces bleues, quand elles font tout-à-faitmûres; fa feuille
talensà cet egard, en trouvant dans le nom de Paolo- paNe pour réfolutivè & fa Semencepour émétique.
mée t nra)J/Mue( ces mots «'•» du miel pour Voyer U diBionn. de Médecin*.
marquerla douceur du .caraâere de ce prince & dans ANAGWIUS,( Giog. 6- My".) bourg de l'At.
celui de la reine Arfinoé, Ap»»», ceux-ci J»» »pê*, tique en Grèce dans la tribu Erecthide.On dérive
vkktu de Juno/i. Ces découvertesétoient bien di- fora nom ou de Varugyns plante, ou d'un Jnagyrus,
gnes de l'auteur le plus obfcur& le plus entortillé de demi-dieu, qui avoit un templedans cet endroit,Se
toute l'antiquité. qu'ilétoit dangereux d'offenfer. Suidas raconte qu'un
Les; Cabuiftes1, parmi les Juifs, font auffi ufa«de vieillard ayant coupé le bois facré de fon temple,
l'anagramme la trotuemepartie de leur art qu'ils ap- s en vengea en htfpjrantla concubinedu
pellent ifamurtt, c'eft-à-direchangement n'ell que vieillardun amour violent pour fon fils que fur le
Fart de faire des anagrammes, & de trouver par- là refus que fit le jéflle homme de prêteri'oreille aux
dans les noms des fens cachés & myfterieux.Cequ'ils foïlicitadons de la concubine, eSle l'àccufa auprèsde
exécutent, en changeant, traniportant ou combi- fon père de l'avoir voulu forcer & que le vieillard
nant différemment les lettres de ces noms. Aimfi de créduleoubliant {on âge, celui de fon fils & le ca-
TO qui font les lettres du nom de Noé ils font an', raûere de l'accufiitrice fit précipiter fou fils du haut
clui fignifie grâce & dans nWI, UMeffie,us trouvent d'un rocher,0te pendit bien-tôt après, defefpéré
ces mots FlOtn il fi réjouira. d'avoir fait périr ce fils unique dont il reconnutf in-
Il y a deux manières principalesde faire des ana- nocence. *?
grammes la première confiile à divifer un fimple mot ANAHARATH,(Giog. ont.) ville de la tribu
en plufieurs ainûJMi/uamuscontientfm-tinttt-mus. d'Iffachar,dontil eft fait mentiondans iofaè,xjx. i$.
Ceâ ce qu'onappelle autrement rtbus ou logogtypht ANAIDIA f. f. i*p*knct,(MitkA divinitéqun
LOGOCRYPHE. eut des autelsdans Athènes,On la défigu par une
La féconde eft de change»- l'ordre & la fituation perdrix, qui paffoit alors, apparemment
des lettres, comme chiisiioma, on trouve amor
m&ma U mon. Point trouver toutes tes anagrammes
que chaque nom peut admettre par Algebre,wy«ç
pudent.
ANALABE, f. '• "'
mttkk Combinaison. leiaientdes moines grecs. L'uaalahe étok ca Orient,,
On ne peut nier qu'il m'y ait des anagrammesheu- ce qiu"efi le
•reufes & tort juftes mais elles font extrêmementra- te milieu d'une Ouverturepour paS'er la tete & s'a-
tes; telle eft celle qu'on a mile en réporafe à ta quef-
tion que fit PUat'eà Jefut-Chriâ Quidt0 vmtw /ren- vient de «r«,
due lettre pour lettre par cette anagramme£Il vir ANALECTE,
qui qui conveooit parfaitement à celui oui une eeMtSion de petites pièces cwcooipofirions. Le
avoit dit de lui-même,egojumvia wUm &c. Telle mot vient
eft encore celle qu'on a imaginée fur le meurtrier né fous le nom colleâioode plufieurs
d'Henri III. fitrt Jacques Clémsm, & qui ports «'</ manuferits qui «""avoiem point «ocore été impri-
t'enfer qui m'a crie. més, (t)
Outre les anciennesefpeccs i'amgrammtSi on en
a inventé de nouvelles comme V anagrammemathé- plaaifpherc ou une promnon
matiqueimaginée en 1680, par laquelle l'abbé Ca-
telan trouva que les huit tettreu de Louis XIK fai- une diftance infinie, SCdàns le point oriental ou oc-
foient vrai héros. cidental Plamisphi«!E, Pro-
On a eocore une efpeee â'aatagramm* numérale iectioh du vttrbe
nommée plus proprement chronogramme où les let- grec t rtptaidn j «l'oo l'on « É»»t
tres numérales, c'eft-à-dire ctlles qui dans l'arith-
«oétique romaine tenoientlieude nombre, prises en- cominf d'an gnasaoaon
d'un aftrolabe dont une des parties feroit la même Atudoptfignific dont la rdation^,|e rapportou la
projeffion faitefur une plaqued'airain ou de bois proportion qua plnfieurs chofes ont lef unes avec lés
& l'autre un horifon mobile qu'on lui auroit adapte. autres, quoique d'aBlettrsdînVrentts par desqualités
qui leur ont tmmres. Ainfi le pie d^me montagnea
le tems dtt lever & du coucher quelque chofc d analogue avec celui d'un annnal»
du foleàl, la dure du plus long jour pour une latitu- quoique ce l'oient deux chofes très-différente*.
de quelconque, et l'heure du jour. Il yde Y analogie entre les êtres qui ont entre «nx
Uinftnunent appelle trigom dafigms «'appelle certainsrapportsde reffembîance par exemple,bien en.
anffi quelquefois éuuUmmt. Poy<{. Trigohe DES tre les animaux& les plantes mais Vattalogit çft
Signes. plus grande entre les efpeces de certains animaux
Cet informent efl fort utile. ceux qui tracent des avec d'autres efpeces. Il y a au/H de l'analogie entré
les métaux & les végétaux.
Les fçholaftiqucs
que, la longueur des jours, 8c généralementtout ce une
blancejointe à quelque diverfité. Ils en diftinguent
qui entre dans la conftruâtiondes cadrans {blaires.
VoytiCadran, (0) ordinairementde trois fortes(avoir une à'mévaliU,
AN ALEPSIE f. f. ( Médecine, ) ç'eft le recouvre. où la raifon de la dénominationcommune eftla mê-
ment des forces de la première vigueur après une me en nature mais non pas en degré ou en ordre
maladie. (-A0 en ce fens animal eft analoguc à l'hommtti la brute:
ANALEPTIQUES adj. (MeJuvu.) remèdesdes- une d'aaribution où quoique la raifon du nom com-
tinés à relever & à rétablir les forces diminuées Se mun foit la même il Ce trouve une différence dans
abattues. Ce font des médicamens de la chue dé fon habitude ou rapport en ce fens fabttairt eu
analogue tant à Vhommt qu'à un txercic» du corps: Une
ceux que l'on nomme fortifions& cordiaux. eafitt&é proportion on quoique les raifons du nom
Ces remèdes agiffent par un principefubtil vo-
latil huileux, 4 d'une odeur très-agréable il s*in- commun différent réellement toutefois elles ont
finue dans les petits vaiAeaux abforbansdes nerfs Ce quelque proportion entre elles; en ce fens, les ou'us
des membranes. Leur vertu eu fort limitée car ils des poisons font dites êtres analogues aux poumons
n'opèrent qu'aprèsqu'on a détruit les caufes morbi- dans les animaux terreftres. Ainfi l'œil & l'enten-
fiques, & leur effet n'eft point tel que le vulgaire fe dement font dits avoir analogie ou rapport l'un i
l'imagine,de ranimer ou de reproduirepo&ivement l'autre.
les forces abattues 8c éteintes. Ces remèdes ne font En matièrede langage nous difons que les mots
falutairesqu'autant qu'il fe fait une converfioncon- nouveaux font formes par analogie, c'eu-à-dire que
venabledes alimens folides & liquides en (ang & en des noms nouveaux font donnés à des chofes nou-
liqueurs bien conditionnées pptu* former un fuc velles, conformémentaux noms déjà établisd'autres
nourricier propre réparer les pertes occasionnées chofes,,quifont de même nature & de même espèce.
Les obfcuritésqui fe trouvent dansle langage,doivent
par, les mouvemensdu.corps.
On ne doit point employer ces remèdes dans les fur-tout être éclairciespar le fecours de Yanahpt.
maladies aiguës dans la chaleur & l'efiervefcence L'analogie eu auffi un des motifs de nos raifonne*
des humeurs, comme dans ta fièvre ou lorsque la mens; je veux dire qu'elle nous donne fouvent lieu
maffe du fang & des liqueurs ett remplie d'impure- de faire certainsraifonnentens qui d'ailleutsne prou-*
tés mais on peut s'en fervir utilement dans le dé* vent rien, s'ils ne font fondés que for Y analogie. Par
clin des maladies; dan» la convalescence, lorfque exemple, il y a dans le ciel une conftellationqu'on
les paflioas de famé & de longues veilles» les tra- qu'il y a entre ce mot 8t le
nom dé l'animal qu on nomme auffi lion a donné
des héfljorrhagies,ont forces. lieu à quelques Aitrologues de s'imaginer queles en-
conueBation
fans qui naiffoient fous cette étoient
11 ne faut pat non plus donner ces remèdesindiffé- c'eft
d'un grandménagement dans d'humeur martiale une erreur.
leur adminiftration parce qu'ils paffent prompte- On fait en Phyfiquedesraifonnenienstrès-folide»
parmi les végétaux
les de jajfmin de la nature, 8c c'eft par cette analogie que l'on de*

la 6c autres.
Le* préjugés dont oneftimbu dans l'enfance,nous
lieude faire de fort mauvais on-

;
Parmi les anfeiauxi tes anin»»x,Ul
Les raifâonemens par analogie peuvent fervir à
le ïait l'eau ecorçet de, A expliquer 81 à édaircir certaines choses, mais non

gne que nous foliota obli-

le les
mSines propriétés
<^t§mêwegoût, que
L,.*>
les fruits d'un

abftrail; infaillible: elle h'eft past


que -'ment
tire
pas une règle

certitude,qu'une
fe &nne àûtrê: grande probabilité. Oo volt bien en généralqu'il efl:
quçnUm.hftc pwum à âedela bonté aéDieu de diftinguer {^ar
de la fageffe
des caraûeres extérieurs les chofes intérieurement près & particulièresà chacune de ces langues. Jtfais
différentes.Ces apparences font deftinéesà nous fer-
vir d'étiquette poiu à la foibWffe de nos Allemands
ïens l'intérieurdes ob- lignifie 1 homme du; Uanar
nous nous méprenonsà ces
étiquettes.fi y a def mantes venimeufes qui reffem- des inductions
blent ides plantes très-falutaires. Quelquefoisnous les autres accidensdes mots. genre &
tomates furpris de l'effet imprévud'une caufe d'où
nous, nous attendions à voir naître un effet tout op-
que proportion, ouégaliiédt rapport, /^«f Propor-
pofé ç'cû qu'alors d'autres causes imperceptibles tion Rapport Raison. (0)
t'étant jointes avec cette premièreà notre infu, en
changent ta détermination.Il arrive auûl que le fond Analogie.
defopiett n'eft pas toujours diverfifié proportion figni6er la connoi4fance de l'ufage des partiesde
deladuumblance extérieure. La règle de Vanalogie leur ftrucrure & de leur liaifon, eu égardà leurs fonc-
n'eft donc pas une règle de certitude puifqu'elle a tions elle donnede grandes vues dans les maladies,
Ces exceptions. Il fuffit au deffein du Créateur,qu'el- foit pour en expliquerla caufe & l'action, foit
déterminerles remèdes qui y font néceffairés. C'eftpour
le forme une grande probabilité que Ces exceptions
foient rares, Se d'une influence peu étendue. Com Hk ISi/ukgit que
I différentes maladies inflammatoires& éniptoireS
nous ne pouvons pénétrer par nos fens jufqu'à \vé&m
rieur .des objets, l'analogie cil pour nous ce qu'e
témoignage des autres, quand ils nous parlent d'ob-
c'eft par YanahgU que l'on a reconnu les effets de
différentes,préparations chimiquestirées du
mercu-
re,-de l'antimoine& du fer. (N)
jets que nous n'avons ni vus, ni entendus. Ce font
là deux moyens que le Créateur nous a laifféipour ANALOGUE, adj. ( Gram. ) qui a de l'analogie
étendre nos connoiffaaces.Détruifez la force du té- par exemple, les étrangersfe fervent couvent d*ex-
moignage combien de choies que la bonté de Dieu prenions, de tours ou phrafes dont tous tes mots à
nous a accordées, dont nous ne pourrionstirer au- la vérité font des mots François, mais l'enfémble
conihuôionde ces mots n'eftpoint anatogut an tourou
cune utilité.! Les feuls fens ne nous fuffifent pas car
quel eu l'homme du monde qui puiffe examinerpar A la manière de parler de ceux qui gavent la langue.
les chofes qui font néceuaires à la Dans la plupart des auteurs modernes qui ont écrit
vie ? Par co féquent dans un nombre infini d'occa- en grec ou en latin on trouve de* phrafes qui font
fions, nous avons befoin de nous inûVuire les uns les analogues au tour de leur langue naturellt mais
autres, & de nous en rapporter à nos obfervations qui ne font pas conformes au tour propre la tan- i
mutuelles. Ce qui prouve en paffant que.le témoi- gue originale qu'ils ont voulu imiter. Voyt[ ce que
gnage, quand il eu revêtu de certaines conditions
<eft le plus fouvent
dit Quintilien AtVûrudamt au chap. vj. liv. dt fes
(F) I
une marque de la vérité ainfi que
1 'analogietirée de la reffemblançe extérieure des ob-
jets, pour en conclure leur reffemblançe intérieu- 10);'1' DU Science Sciépct. de la Nature Mathémati-
re en eft le plus fouvent une règle certaine. Vôy*\
tatûch Connoissance,où ces réflexions font plus
étendues. problèmes mathématiques
En matière de foi on ne doit point raisonner par en les réduifant, à des
équations. Voye^ EàVAJlQîi.
analogie i on doit fe tenir préafément à ce'qui eft * VAndlyfi,jpour réf^dr^ les prôblèoies employé
révélé & regarder tout le refte comme des effets le i fecôurs de calcul des grandeurs çn
naturels du mechanifme univerfel dont nousnecon- général font
noiflbns pas la manoeuvre. Par exemple de ce qu'il iouvent regardés
y a eu des démoniaques, je ne dois pas m'imaginer eft rinftrument ou 1« moyen général
qu'un furieux que le vois foit pouede du démon par lequel on a tait /depuis prés
comme je ne dois pas croire que ce qu'on me dit de tes Mathématiques4e fî belles déçoiivertèsï Mie
Lédade Sémelé de Rhéa-Sylvia, foit arrivé autre. fournit les exemples
ment que félon Tordre de la nature. En un mot Dieu dont on doit employer l'ait cîu
commeauteur de la nature, agit d'une manière uni- à t'écrit une
forme. Ce qui arrive dans certaines clrconftances vrif des chofes inconnues au
3!rivera toujours de la même manière quand les bre de données
les mêmes & torique je né vois
que l'effet' fans que je puiffe découvrir la càuîç je à
dois recoonoître ou que je fuis ignorant o^ que, je
fuis trompé plutôt que de me tirer de l'ordre natu-
roient être hors de fa Sphère. Par «-
rel Il n'y à que l'autorité fpécialede la divinerêve-
lation qui jpiffç me faire recourir à des caufes fur- rèfpritnepourroitfBnsîe
U I. cfwphrs de PEvannU de faim découvrit- la liaifoh des idées eft
t. i_j>. & xo. où ilpsroît que faint Jofeph opràttoMoui> ^t
garda la conduite dont nous parlons. effêÔÛé'es par la
ce*
un rapport dereffém-
bhnec ou approximation qu^ly a entre une let- c eft que par Je
tre ou bien entre un mot & un de véîirés font tiogTtytéli*
ou enfin cotre
une éxpreflîon, un tour,
explidief '&' de' lîéTaiiir^
de entre le J&VJ\ Leur différence .ne roient des volumes entiers,
vient que de ce que les lèvres font moins ferrées I u- d'une
tems des autrement
les ferre davantage vent prononcer -P. 1! y à peine être
f auffi de entre lc'Àflé'&'V. Il nV point
entré notre Latins, ou
Jîëct des Italiens ce fons-là des façwisde parler pro*
1 %l 'en
en Analyfe du quantités finies & Analyfe desquami- ne formé d'«W rurfum & de Xwttfolvo je ré-
tés infinies. fous. Il fignifie à proprement parler la réfolution
dts quantités finies eIt ce que inpis ap- ou le développementd'un tout en fes parties ainfi
pelions ou Algèbre. on appelle analyfe d'un ouvrage l'extrait de cet
Voye^ ALGEBRE. ouvrage, oh l'on en développe les parties principa-
Analyfe des quantités infinies ou des infinisap- les analyft d'un raifonnement, l'examenqu'on fait
pellée auffi ta nouvelle en celle qutcaleme d'un raifonnementen le partageanten pluueurs par-
les rapports des quantitésqu'on prend pourmnnies, ties ou propofitions pour en découvrir plus facile*
ouinnnunent petites. Une de (es principales bran- ment la vérité ou la tauïïeté. (0)
ches eft la méthode des fluxions ou le calcul différen- L'Analyse t, f. en Logique c'eft ce qu'on ap-
tiel. foyet Fluxion INFINIMENT petit, v DIF- pelle dans les écoles la méthodequ'onfuit pour décou-
FÉRENTIEL. vrir la vérité on la nomme autrement la méthodtdt
Le grand avantage des Mathématiciensmodernes révolution.Par cette méthode, on paffe du plus com-
fur les anciens,ment principalementdel'ufagequ'ils pofé au plus fimple au lieu que dans la iynthefe
font de V analyfe. on va du plus fimple au plus compofé.Commecette
Les anciens auteurs S Analyfe font nommes par définitioh n'eft pas des plus exaâes on nous per-
Pappus, dans la préface de ion feptieme livre des mettra d'en fubftituerune autre. Vanalyft confineà
colleâions mathématiques favoir Euclide, en (es remonter à l'origine de nos idées, à en développer
Data & Porifmata Apollonius de Sc&ioneRationis, la génération & à en faire différentes compofitions
& dans fes Coniques Ariftaeus, de Locis fotidis & ou décompofitions pour les comparer par tous les
Eratonheaes,de McdUsproporùonalibus.Mais les an- côtés qui peuvent en montrer les rapports. L'ana-
ciens auteurs d'-Aw/y/l'étoient très différens des lyfe ainfi définie, il eft aifé de voir qu'elle ett le
modernes. vrai fecret des découvertes. Elle a cet avantage fur
L'algèbre appartient principalement à ceux-ci la fymhefei qu'elle n'offre jamais que peu d'idées a*
on en peut voir l'hiftoire, avec fes divers auteurs, la-fois, & toujoursdans la gradation la plus fimple.
fous l'article ALGEBRE* Elleeft ennemiedes principesvagues, & de tout ce
Les principaux auteurs qui peut être contraire à l'exaâitude& à la préci-
font w allisdans fon Nev- non. Ce n'eft point avec le fecours des propofitions
ton, dans fon généralesqu'ellecherchela vérité, mais toujours par
nes & dans l'on excellent traite'qui a
& dijffertntias une espèce de calcul c'eft-à-dire en composant&
pour°titre de LeibnitiUdfl,<ru~ décompenfantles 'notions pour les comparer,de la
iitor. an. 16&4. le marquis dé l'Hôpital en ton Ana- manierela plus favorable aux découvertes qu'on a
lyfe dti infinimentpetits 1696. Carré tàfi méthode en vue. Ce n'eft pas non plus par des définitions
pour ta mtfure des fUrfacu r, qui d'ordinaire ne font que multiplier les difputes
&Ec. par l'application du calcul intégrai ,1700. G. mais c'eft en expliquant la génération de chaque
Mantredi dans (on ouvrageda conftmS'wnetquatio- idée. Par ce détail on voit qu'elle eft la feule mé-
num differenùaliumprînà gradûs 1707. Nie. Merca- thode qui puuTe donner de 1 évidence à nos roifon-
tor, dans nemens; & par conséquent la feule qu'on doiye fui-
vre dans la recherche de la vérité & dans la ma-
dus figuranm lineis réélis fy eurvis compfehenfarum OÎ^re même d'en inftruireles autres; honneur qu'on
168 J fiut ordinairementà la fynthefe. Il s'agit maintenant
curvilintarum
ory, àans Ï6Î4.
figurarum,
(oa
&
&C. 1693. Dâv. Gré;

Nfièu ventijt
;dt ou
de, prouverce quenous avançons.
les Philosophes, en général conviennent
l'expofition comme dans la recher-
ranbms infinité parvas çh^ de la vérité, commencerpar les idées Iés plus
plus faciles mais ils ne s'accordent.
p. fteynau de TOmtoi- pas fur la notion qu'ils fe forment do ces idées fim-
reimprimée pour la première fois à Paris en 1 708 pies 8e faciles. Prefque tous les Philofophes, à la
en i volumes in-40. eft un livre auquel qui ceux on peut mettre Defcartes ,doqnentces
veulent étudier cette feience ne. peuvent fe difpen-
K^des notionsabfiraites qu'ils regardent comme
qu il faut commencerpar dé-
to$s£es jâipks & regarder les définitions comme

du i d'autres
,1' -autres en petit nombre, tels que, Loke

& augmenter ce combinonsfélon les,circonf-


te^*«pp«r' en forme? des idées complexes dont
fe fervaat pour
Académtè des
ce foiat su
de MM. B«éliifii c^Htraire celles qui nous viennent immédiatement
fies fens, 8c "à la faveur defquelles éle-
:compofé,es. le dis plus que

contient l'hiftoire
/UtMWmble que
û on bien le progrès

Tante f. neine|is pour lesdémontrer


des ràiion-
8c qui ce ferait aflez
de les énoncer car elles fe fuivroient dans un tel avec les plus fimples & découvrir les propriétés
ordre que ce que l'une ajouteroit à celle qui l'au- des unes & des autres.
toit immédiatementprécédée feroit trop fimple Dadt cette méthodeles opérationsde l'espritn'au-
pour avoir befoin de preuve de la forte on arrive- roient peut objet que des idées fimples ou des idées
roit aux plus compliquées, & l'on s'en affùreroit complexesque nous aurions formées, & dont nous
mieux que par toute autre voie. On étabtiroit même connoîtrionsparfaitementles générations nous ne
une fi grande fubordinationentre toutes les connoif- trouverions donc point d'obftacle à découvrir les
lances qu'on auroit acquifes qu'on pourroit à fon premiersrapports dés grandeurs. Ceux-là connus
gré aller des plus compofées aux plus fimples, ou nous verrions plus facilement ceux qui les fuivent
des plus fimples aux plus compofées; à peine pour- immédiatement,& qui ne manqueraient pas de nous
roit-on les oublier, ou du moins fi cela arrivait, en faire appercevoir d'autres ainfi après avoir
la liaifon qui ferait entr'elles faciliteroitles moyens commencé par les plus fimples, nous nous élève-
de les retrouver. rions infenfiblement aux plus compofés & nous
Mais pour mieux faire fentir l'avantage de l'ana- nous ferions une fuite de connoiflancesqui dépen-
lyfi fur la fynthcfc interrogeons la Nature,, & fui- dront fi fort les unes des autres, qu'on ne pourroit
arriver aux plus éloignéesque par celles qui les au-
vons l'ordre qu'elle indique elle-mcme dans l'expo- roient précédées.
fition de la vérité. Si toutes nos connoiflanecsvien-
Les autres fciences qui font également à la por-
nent des fens, il eft évident que c'eft aux idées fim- tée de l'efprit humain n'ont pour principesque des
ples préparer l'intelligenced'es notions abftraites.
En-il raifonnablede commencerpar l'idée du poffi- idées fimples, qui nous viennentpar fenfation&par
¡¡le pour venir à cette de l'exiftence ou par l'idée
réflexion. Pour en acquérir les notionscomplexes,
du point pour palier à celle du folide? Il eu évident nous n'avons, comme dans les Mathématiques,d'au-
que ce neft pas là la marche naturelle de l'efprit tres moyens que de réunir les idées fimples en diffé-
humain fi les Pliilofophes ont de la peine à recon- rentes collections il y faut donc fuivre le même
noître cette vérité, c'eft parce qu'ils font dans le ordre dans le progrès dés idées, & apporter la mê.
préjugé des idées innées, ou parce qu'ils fe lailfent me précautiondans le choix des fignes.
prévenir pour un ufage que le tems paroît avoir En ne raifonnant ainfi que fur des idées fimples,
confacré. ou fur des idées complexes qui feront l'ouvrage de
l'efprit nous aurons deux avantages le premier,
Les Géomètres mêmes qni devraient mieux con-' c'eft que connoiflantla génération des idées fur les-
noître les avantages de Yanalyfi que les autres Phi- quelles nous méditerons, nous n'avancerons point
lofophes, donnent fouvent la préférence à la fyn-
thefe auifi quand ils forcent de leurs calculs pour que nous ne fachions ou nous fommes, comment
nous y femmes venus, & comment nous pourrions
entrer dans des recherchesd'une nature diflërente retourner fur nos pas le fecond, c'eft que dans cha-
on ne leur trouve plus la même clarté la même que matiere nous verrons fenfiblement quelles font
précifion, ni la même étendue cfefprit. les bornes de nos connoiffances car nous les trou-
Mais fi Yanalyfi eft la méthodequ'on doit Cuivre verons lorfqueles fens cefferont de nous fournir des
dans la recherche de la vérité, elle etf auffi la mé- idées, & que, par conféquent, l'efprit ne pourra
thode dont on doit fe férvir pour expofer les décou* plus former des notions.
vertes qu'on a faites. N'ett-il pas fingulier que ks Toutes, les vérités fe bornent aux rapports qui
Philofophes qui tentent combien Yanalyfi eft utile font entre des idées fimples entre des idées com-
pour faire de nouvellesdécouvertes dans la vérité, plexes, & entre une idée fimple & complexe.Par la
ri'ayent pas recours à ce même moyen pour la faire méthode de Yanalyfi on pourra éviter les erreurs
entrer plus facilement dans l'efprit des autres ? Il où l'on tombe dans la recherche des unes & des au-
femble que la meilleure maniere d'inftruire les hom- tres.
mes, c'eft de les conduire par la route qu'on a dû Les idées fimples ne peuvent donnerlieu à aucu-
tenir pour s'inftruirc foi-même. En effet, par ce ne méprife. La caufe de nos érreurs vient de ce que
moyen on ne paroitroit pas tant démontrer des vé- nous retranchons d'une idée. quelque chofe qui lui
rités déjà découvertes que faire chercher & trou- appartient parce que nous n'en voyons pas toutes
ver des nouvelles vérités. On ne convaincrait pas les parties; ou de ce que nous lui ajoutions quelque
feulement lekôcur, mais encore on l'éclaireroir chofe qui ne lui appartient pas, parce que notre ima-
& en lui apprenant à faire des découvertes par lui- gination juge précipitamment qu'elle renferme ce
même, on lui préfenteroit la vérité fous les jours les qu'elle ne contient point. Or, nous ne pouvons tien
plus tniéreflans. Enfin on le mettroit en état de fè retrancher «Tune'ideefimple, puifque rioui
rendre -fuftm de toutesfes démarches; il fauroilîtou- tinguons point de parties; & nous n'y pouvons rien
tours où il eft, d'ou il vient, oà il va: H-pbttftoît ajouter tant que nous la confinerons commeSimple
donc juge* par lui-mêmede la route que fori guide puifqu'etle perdroit fa firnplîcité.
lui tracerait & en prendre une plus fure toutes les Ce n'e$? que dans l'ufage des notions complexes
fois qu'il Verraitdu danger à le fuivre. ••;- qu'on pourroit fe tromper, foit en en
Mais pour faire ici une explication "dé Vahàtyft retranchant' quelque chofemal-à- propos^, niais &
que je viens de propofer, fuppofons-nous datis le cas nous les avons faites avec (es précautions xjue je de-
d'acquérir bout la première fois les notions élément mande, U fufSra pour éviter les ^éprifes^ d'entre-
taires $e$ Mathématiques. Comment nous- y prên- prendrela génération; car par ce OM>yen n'fljjs y
J drions-hous? ïïoiis commencerions fans doute > j>3r verrons ce qu'ellesrenferment &nen de plus' mdo
nous fairc l'idée de l'unité Se l'ajoutant pUjfieifig moins. Cela étant, quelques comparaisons qùenpus
fois à éllé-rneorte nous erfrormerionsdes côffeaiqns faflions des idées fimples Sî.xîes idées complexes,
[lotis Axerions par des lignes nous répéterions nous ne leur attribuerions jamais d'autres rapports
cette opération', & par ce moyen nous aurions bien* que ceux qui leur appartiennent.
tôt i"ur les nombres autant d'idées Les Philofophes ae font des
nom i!*cn avoir. Nous réfléchirions e^ çu»s,& fi confus, que palrcequ'ils ne foupçoonarj^pas
fuite fur U manicre dont elles fe font forjpcejs nous qu*il y ait des idées qui (oient l'ouvrage de Yefaàf tou
en obferv crions les progris & nous ftppjrerçûrîons que
infailliblement tes moyens de les décompoiêr. tJes- couvrir la. génération. Prévenus que les'ùétSrfoBtja-
lors nous pourrions comparer les plus complexes
faites ils croyent n'y devoir rien changer & les mes des particules fi menues & fi fortement unies
prennent telles que le hasardles préfente.Comme on que leurs corpufcules ont befoin de moins de cha-
ne peut bien anafyfer que lesidees qu'on a foi même leur pour les emporterque pour les divifer leurs
forméesitvcc ordre leur» analyfes ou plutôt leurs principes de forte que Vanalyfi de tel corpseneft im-
définitions, font prefque toujours défectueufes ils praticable t c'eh ce qui fait la difficulté à%analyfir\a
étendentoureftreigneotmal-à-propos la lignification fourre le mercure, ô/c«
de leurs termes ils la changentfans s'en apperce- La difTeâfonanatomiqued'un animal eft auÆ une
voir, ou même ils rapportent les mots à-desnotions efpece d'analyfe. Voye^ Anatomie.
vagues,& à des entitésinintelligibles. Il faut donc fe Il eft du devoir d'un bon citoyen de faire connoî*
faire une nouvelle combinaison d'idées; commencer tre aux autres, autant qu'il lui eft poflible, les erreur*
par les plus (impies que les Cens transmettent
en for- quijpeuventles féduire. Uanalyje qui eft fi difficile
mer des notions complexes qui, en fe combinant à en Chimie, eft aujourd'huifort communepar la cré-
leur tour, en produiront d'autres & ainfi de fuite. dulité des hommes & la charlatanncriede ceux qui
Pourvu que nous contactionsdes noms diftinclifs à en abufent. Il eft difficile de connoître par Vanalyfe
chaque collection cette méthode ne peut manquer la compofition & les propriétés des chofes il faut
de nous faire éviter l'erreur. foyer Synthèse &
Axiome, yoyeiaufjî Logique. (X)
An AL YS E, (Littérature.')d'un livre, d'un ouvrage,
être favant fi: expérimentéen Chimie, pour féparer
les principes qui composent les corps, fie les avoir
tels qu'ils y font naturellement afin de pouvoirdire
c'eft un précis, un extrait fidèle d'un ouvrage, tel ce qu'Usant. Cependant on croit que tout homme
qu'en donnent ou qu'endoivent donner les Journa- de 1 art, je veux dire tout homme qui tient à fart de
liftes. L'art d'une analyfe impartiale confdle à bien guérir, fait faire des analyfes. On donne comme une
faifir le but de l'auteur, à expoferfes principes,.di- chofe pénible à tout homme du métier, à faire Va*
'vifions, le progrès de fa marche, à écarter ce qui nalyfe d'un remède Secret ou d'une eau qu'on veut
peut être étrangerà fon fuiet & fans lui dérober rien connoître Se on a la vanité de s'en charger, & le
de ce qu'il a de bon ou d exceUent, ne pas diffimu- rapport qu'on en fait eft une impofiure. Ces faifeurs
ler tes défauts. L'analyfd demandede la juftefle dans d'analyfe trouvoient toujoursautrefoisdu nitre dans
l'efpht pour ne pas prendre le change en appuyant toutes tes eaux, aujourd'huic'eft du fel felenite fie du
fur des acceffoires tandis qt&n néglige le principal. fel de Glauber: ils favent faire loucher de l'eau
Les analyfes des nouvelles de la République du Lettres de la noix de galle ils la diilillentou la font évapo-avec
de M. Bayle, & aujourd'hui celles du Journal des Sa- rer, fie ne favent pas même connoîtrele réfidu de ces
vans, font un modele d'impartialité il (croit à toit- opérations, qui d ailleurs font infuffifantes. Vanalyft
haiter qu'on en pût dire autant de tous les Journaux. des eaux eft ce qu'il y a de plus difficile en Chimie,
Les plaidoyersdes avocatsgénéraux, lorfqu'ilsdon- comme les expériencesfur les fluides en Phyfique
nent leurs conclufions font des analyfes dans léf- font en général les plus difficiles. Il faut
pour pou-
quelles ils réfument les moyens des deux parties voir parler favamment des eaux & des principes qui
expofés& débattusauparavant par leurs avocats. les compétent,être non-feulement verte dans la Chi-
Analyse (Littérature.)fe dit encore d'une ef- niie maismême il faut y êtretrès-habile. Pour
pece d'index ou table des principaux chefs. ou ar- noître ombien il eft difficile d'analy/ir,fie pourcon- ap-
ticles d'un difcours continu, difpofés dans leur or- prendre ^comment il faut s'y prendre pour analyer
dre naturel & dans la Gaifon & ladépendancequ'ont une eau minérale, il faut tire. dans les mémoires de
entr'ellesles matières. Les analyfes contiennentplus l'Académie de 1716 Vanalyfe des eaux de Pafly &
de Science que les tables alphabétiques, mais font dans les mémoires de 1 746 l'analyfi de l'eau de Plom-
moins en ufage, parce qu'elles font moins faciles à bières. (M)
comprendre. (G) ANALYSTE,f. m. en Mathématique fe dit d'une
ANALYSE,eu auûl en ufage dans laXhimie pour perfonne verfee dans Vanafyfe mathématique.Voyer
4ûToudreun corps compofé» ou en diviterles duTé- ANALYSE.
rens principes.Vpy*\ Principe de composition, ANALYTIQUE, adj. (Math.) qui appartient à
,CORPS, &t. i'analyfe ou qui eft de la nature de Vanafyfe ou qui
Analyfer descorps,ou les réfoudreen leursparties fe fait par la voie de Vanafyfe, Voye^ ANALYSE.Ainfi
composantes,eftle principal objet de l'artchimique. l'on dit équation analytique dimonftraùonanalyti-
FoyeiCHium. Vanafyfe des corps eft principale- que recherches analytiques table analytique uUctd
ment effeâuée par te moyen du fcu. fcyei Feu. MÉTHODE.*
Tombescorps t parie moyen d'une anafyfe chi- La eft oppofée A
/mique, peuvent fe réfoudreen eau efprit, huile, Dans la Philofophie naturelle, auffi-bienque dansles
fel Se terre quoique tous les corps ne fournirent Mathématiques, il faut commencer à applanir les
pas tous oesprincipeségalement mais les uns puis, difficultés par la méthodeanalytique avant que d'en
les en
autres moins,
-le&dtfiiérens£orps, félonies difFérêns genres dont ils ûfte a faire des expériences& des obfervations
font. Foyer Principe.. tirer des conféquences générales
en
duction fie ne pointadmettred'objeâions'contreces
•aifée celle des -en particulier des raé-
minéraux conféquenecs,, que celles qui naiflent des expérien-
Art- ces ou d'autres vérités confiantes. Etquand même
-MAL-, VÉGÉTAL, ..h. •
Les différentesanalyfts de plantes n'ont pas réuni
les raifonnemensqu'on fait fur les expériencespar
la voie de l'induôion ne feroient pas des démonf-
:par rapport A aucune découverte des propriétés fie tracions des conséquences générales qu'on a tirées
-vertus des plantes araalyfées.Les plantes ies plus&° c'en du moinsla meilleure méthode de raifonaier fur
lutairesiendent par cette voie d'agir* à-peu- près' tes ces fortes d'objets le raifonnement fera d'autant
anêmesrprincjpesque les, plus vemmeufes hrâlfon plus fort que l'induâion fera plus génétale S'il
ne
cappjuwiwitent «ft que l'aâioii du.fcu dansla.diilii- le préfente point de phénomènes qui fourrôf&nt d'ex-
-lattoochangc. les plantes & leurs principe» iaf«it ception, on peut tirer la conféquence générale; Par
pourquoi au lieu 4e diftiilatjoo ;M,.BoWuca fait fes cette voit analytique 4 onpeut procéder des fubftan-
ces compofées à leurs élémens, des mouvemen» aux
forces qui les produifênt fie en général des effets à
leurs caufes et des cauies particulières à de plumé-
'Tome L
que l'on foit parvenu à celle qçi avec des foldats des charioi» &c surchaosfur
eft la pjâi* «and« de toutes. Voilà ce que c'«ft que l'une de fes rives repré&ntiée avec un. tel artifice
que <juand elle é^oit rega«^« au point 5. ils fem-

& cooftatées à les


faire fervu à l'explication dos phénomènes qui en dépend {«incipajetftest derindafirie & de l'a-
proviennent » # à explicationpar des
Voyt% Synthèse.. Onpeut.aMfli faire roéchaniquement«ne aotmor-
preuves.
de réfoudre les problèmes, & de
eft la méthode
démontrer les théo-
fhtfidekmanière&»v»»t«;
part le prototype à coups
« percera de part en
d'atgudle dans fon con-
rèmes de géométrie, en y employant l'Analyfe ou tour, Ce dans plufieurs autres point* ensuite on l'ex-
l'Algèbre. y°y*i Algèbre, ANALYSE 6- Applica- pofera à lalumiere d'une bougie ou d'une lampe &
on marquerabien exaâement les endroits où tom-
Cette méthode cil oppofée à la méthodeappelée bent fur un pian ou 6»r une furface courbe les
fyœhiùqut, qui démontre les théorèmes, & réfout rayons qui psflentà-travers ces petits trous, car ils
tes ppoUtemcs en fe fervant des lignes mêmes qui donneront les points corrcfpondans de l'image dif-
•COtnpofent les figures fans représenterces lignes par forme, par le moyen desquels on peut achever la
des noms algébriques.La méthode fynthétiqueétoit déformation..
celle des anciens 1 analitiqrueft due aux modernes. Faire un*a/iastarphofefurlafurfattconvtxtd'un ton*.
Y, les articUs cuis ti-dtjfus. F. aujjt SYNTHESE. (0) Il paroît affez par le problèmeprécédent, qu'il ne
• ANAMALLU f. m. ( Htfi. nat. ) arbrifleaulé- s'agit que de faire un eâype craticulairefur la fur-
cumineuxqui croit au Brefil il a des épines dont les face d un cône qui paroiÎTe égal au prototype crati-
naturels du pays fe ferventpour fe percer les oreilles. culaire, l'œil étant placé à une diftaaceconvenable
Pour cet effet'ils en ôtent l écorce.De plus, ils font au-deffus du fommet du cône.
avec les feuilles,bouillies dans l'eau de riz ou le petit- C'eû pourquoi foit la bafe-^ B CD d* cône (Jg.
lait, un bain pour le ventre, quand il eft gonflé par zo.) divifée par des diamètres en un nombre quel-
des vents ou par une lymphe exyavafée. On voit conque de parties égales ou, ce qui revient au mi-
par ce que nous venons de dire de Vana-maliu qu'il me, foit divifée ta circonférencede cette bafe en tel
s'en manque beaucoupque nous ea ayons une bonne nombrequ'on vottdra de parties égale* & foiest
description.Consultez 1 Hortxd Malabaruut. tirées par les poinu de divilion des lignes droites au
• ANAMELECH,C ni. (Myeh.) idole des Sa a. centre. Soit aufli divifé un rayon en quelquespar-
rkains .repréfentee fous la figure du faifan j d'aùjlb

e
ties égales par chaque point de dirifion décrivez
dirent du cheval le fy mbole de Mars. des cercles concentriques par ce moyenvousaurez
• A.NAMNET1QUE5, adj. {MU.) médicafifl tracé le prototype crauculairt A, le double du dia-
proprets à réparer ou à fortifier la
mémoire. mètre A B comme rayons décrivez fa) quart de cer-
ANAMORPHOSE,f. f. in PtifrtUwt & cle E G {fig. il.) afin que l'arc G C6A égal A la
mn fe dit d'une projcûion monflrueufe ne circonférenceentière. Se pliez ce quart de cercle
jrepréfentatioode6gurée de quelque image, ett de maniert qu'il forme la furfau d'an coœ, dont la
faite fur un plan ou fur une furfâce courbe, & qui bafe foit le cercle ABCDî divifez l'arc E G dans
néanmoinsà un certain point de vue paroît régu- le même nombre de parties égales que le prototype
liere & faite avec.de juftes proporcions. Voyt{ Pro- çraticulaireeil divifé, & tinez des rayons de chacun
JecTION. Ce mot eft grec il eft compote d'«V«, des points de divifion; prolongez G Fen jufque à
rursùrn derechef, & /xof.q>vsiç formation qui vient ce que F l~F G: dmxntrel, & du rayon IF, décri-
de tfornu. vez le quart de cercle FKH; & du point /au point
Pour faire une ou une E tirez làHroite 1 Ei divifezl'arc A Fdans kmême
monftrueufefur un plan, tracez le quarré AB CD, nombre de parties égales que le rayon du prototype
{PL de PtrfptU, fig. i<). ii°. i.) d'unegrandeur à vo- craticulaire & ducentte par chaque point de dm-
lonté, & fubdiviiex le en aréoles ou en petits quar- fion, tirezdes rayonsqui rencontrent £^aux points
rés. Dans ce quarré ou cette efpece de réfeau que 2, j &c. enfin du ceétre P, & des rayons F i
l'on appelle protqtypi craùcuiairt tracez au naturel F 2 Fj,décrive des arcs concentriques. De
l'imagedont l'apparence doit être mondrueufe ti- cette manière vous aurez l'câype cratkulaift, dont
rez enfuite la ligne ab (j%. <£. n°. z.) égale kABt les aréoles paroîtront égaks entr'elles.
& dans le même nombrede parties égales
que le côté du au pointdu milieu Et
V & menez. VS perpen- prototype craticulaire, vousaurez Eneanag«ïaoa$"
dvculftireà i.' k, en faifant la ligne E F d'autant plus trueufequi parottm néanmoins dans £es.juKes pro-
ioague» & la ligne V S d'autant plus courte-, que portionst fi l'œil eû élevé au-dèflus daïommet dit
vouj avex deffem d'avoir une image plus difforme.
De chaque point de diviion tirez au point A^dcs li-
gnes droites', & joigne* tes pointsb, S, par la ligne
met à la bafe..
cône d'une quantité égale à la diffaacede ce ioni»
Si l'oit tire dans le prototype

droite S. Par les points f,f,g, &c. tirez des des des quartsde ecrete, <8c dans l*c%p«xraticB-
alors a b 4 fera l'ef- laire
pace ou l'oa-doit tracer la Vtaypt
proieâionmonftrueufe fes d'ailleursrêvant lesasèntn,on»o»feâype cra-
& e'eû ce que l'onappelle cratkultùn.
Enfin dans chaque aréole ou petit trapèze de l'ef-
paect b e 4, deffinex ce que vous voyez tracé dans
ticùktire dans
Il fera donc aifé de dei&usr
fur toutef ymnide,dont lit
-se
une p^Tassié* quadrMfolaire.

ba&eâim
monfirnenfe
polygone
i'airéùte correfpondaiitedu quarré ABC D par ce
looyen vous aurei une image difforme, qui parottra
néan«feai.nsd-ans fcs \vûes proportions, fi i'ceii cet
placé de maaierequ'il en tent éloigné de la langueur
& ékté hauteur de V JB.
Le fpeâacic fera beaucoupplus agréable firfâaia»
g« (Mftguiée ne repréfente pas un pur cabus mais
^jaeâqu autre apparence nas&l'ou.a vu une nvier*
partiesdé

la
On volt
4mx, -des côt<« jéb «Icare
cloîtra <k» Mi»fnw d«

iMa^
«fereine; l'autre 1. Jean écrivant fon évangile. Elles pold par le moyen de laquelle on peut décrire mé*
on les regarde on chaniquement& affez exactementdes images diffor-
pe voit qu'une espèce de payfage 4c <jue quand on mes qui (oient rétablie»dans leur état naturel par
tes regarded'un certain point dé, vue elles représen- des miroirs cylindrinquesou coniques.
tent des figures lwmaines très- diftinâes. Ces deux On fait auffi dans la Dioptrique des Miumorplufis.
figures font l'ouvrage Nîcef on Minime qui Elles codifienten des figures difformes qui font tra»
cées fur un papier, & qui paroiffent dans leur état
a fait fur ce même fuiet ub traité latin, intitule
Thaumaturgesoption Optique miracu/tufi dans le- naturel lorfqu'on les regarde à-travers un verre po*
qael il traite de phifieurs phénomènes curieuxd'Op- lyhcdre, c'eft-à-dire à plufieurs faces. Et voici de
tique lE donne fort au long les méthodes de tracer quelle manièreelles fe font.
ces fùr des furfaces quelcon- Sur une table hôrifontale ABC Z>, on élevé à
ques. Le P. EmXianuel Maignan Minime a auflt angles droits (fig. u. Ptrfp.") une planche AF E D;
traite cette même matièredans un ouvrage latin, in- on pratique dans chacune de ces deux planchesou
titulé, PtrfptXvahorarùt, imprimé à Rome en 1648. tables deux couliffes, telles que l'appui BHCpuiffe
Foy*[ la propofùioa jy de LtCatoptriqut horaire de u fe mouvoir entre les couliffes de la table horifon-
tale, & qu'on puilfe faire couler un papier entre les
Comme les mirais cylindriques coniques & py. couliffes de la plancheverticale; on adapte a l'ap-
ramidaux ont la propriété de rendre difforaies les pui B HC un tuyau I If, garni en I d'un verre po*
objets qu'on leur expoft Se que par cbnféquent ils tyhedre, plan convexe, compofé de s4 plans trian-
peuvent faire paraître naturetsdes objets difformes, gulaires difpofés à-peu-près fuivant la courbure
on donne auffi dans l'Optiquedes moyensde tracer d'qne parabole. Le tuyau eft percé en K d'un petit
fur le papier des objets difformes qni étant vus par trou, qui doit être un peu au-delà du foyerdu verre;
ces fortes de miroirs paroiffentde leur figure na- on éloigne l'appui B HC de la planche verticale, &
turelle. on l'en éloigne d'autant plus que l'image difforme
Par exempte fi on veut tracer une image diflbr- doit être plus grande.
un, qui paroiffede fa figure naturelle étant vûe On met au-devantdu trou K une lampe; on mar.
dans un miroir cylindrique on commencera(figure que avec du crayon les aréoles ou points lumineux
A4. PêrfptHApar décrire un cercle HBC égal à la que fa lumiert forme fur la planche ADEFfSc pouf
bafe du cylindre enfuitefuppofàm que 0 foit le ne fe point tromper en les marquant, il faut avoit"
point où tombe la perpendiculaire menée de l'ail foin de regarder par le trou fi en effet ces aréolesne
on tirera les tangentes OCàcOB. On joindra les forment qu'une feule image.
points d'attouchement CdiB par la droite CB; on On tracera enfuite dans chacune de ces aréoles
divifera cette ligne C*B en tant de parties égales des partiesd'un objet, qui étant vues par le trou K,
qu'on voudra, & par les points de dmfion on tirera neparoîtront former qu'un (eut tout; & on aura foin
des lignes au point 0; on fùppofera que les rayons de regarder par ie trou fC en faifant cette opération,
O H, O l, chitent
(9 efl^ot en G; enfuite pour voir fi toutes ces parties forment en effet une
tfig. 13. une droite indéfinie MQ, on feule image. A l'égard des efpaces intermédiaires,
lcvera la perpendiculaire HPégale à la hauteur on les remplira de tout ce qu'on voudra & pour •
de l'œil } on fera M Q égale « O H de la fg. ,4. le rendre le phénomèneplus curieux, on aura fotn mô-
au point Q on élèvera la perpendiculaire Q R égale me d'y tracer des chofes toutes différentes de cella
àCB,&i divifée en autant de parties que CB; par qu'on doit voir par le trou alors regardant par la
les pointsde divifion on tirera des lignes au point P> trou Kt on ne verra qu'une image «Uftinâe fort
qui étant prolongéesjufqu'â la ligne MM, donne- différente de celle qui paroiffoit tur le papier à U
ront les pOmts til, &c. &le&dirt:ances Q vue fimple.
6cc. qu'il faudra transporterdans afgi 14. On voit à Paris dans la bibliothequedes Minimes
de en de /en il Itl,
de en 6tx.ee cette de la Place Royale, deux mamorpkojhsde cette efpe-
maniéré tes points'/1, Ci de la jfg. 14. répondrontau ce elles font l'ouvrage du P. Niceron, dont nous
foint /foi» I rdela/j;. tS. Par ces avontdéjà parté & on trouve auffi dans letomt IV.
par le pomt K tel que lt Hià. I Gt on trac«rM lin arc des MiitUHttsd* Vmadim'uimpérial* de Pmabourg, la
de cercle jnfqu'en SScenT, la descriptiond'une anamorpkoftfemblabl<)>faite par
fin de Leutman, membrede cette académie en l'hon-
rencontre des tafteemes
même pour les foints/» i Ice,
6c on
enfahé *rt ddf-
M.
neuf de Pierre II. empereur de Renie cet auteur
expofe la méthode qu'il a fuivie pour cela., ae fait
fteera
des remarquesutiles fur cettematière. Vcyes Jurât
fés en autant de testes amcUtsCatàptriqu* & lé DitpuiqtudtM. Won, déjà
énforte que le (oitgtirtaïélm- cuits. (O)
m€me en • AN AN ou ANNAND, (Ghg.mod.)neuvedE.
cela dans la figure coffe, dans ta partie méridionale,province d* Anan-
tes dm» le» parties dal il prend. fa foufeeprès du Clwd,
gure tux! parties du quarré; Cette daman gp^fc de la mqf d'Irlande
image ûoM
point <Ti une héujeor égale i Mt>, on «eM'Aut par le P. Plumier la fleur eu; monopétaU faite, en
le miroir «VraVJrique qui lt*4r forme d etitôfmoir divilceen trois parties t & pofée
été tracée dans le.pérît duà|ré.* :N •• } ' fur les tuberculesd'un embryon;qui devient aans

une pomme de pin. y»yt^ Plonekt


O^ pWvofr ImWidéi de

appelle ananas acutediutyfiuSà


cil j'fekmJtti,la il
ajoûts que ['ananas aculeatus fruSupyramilato, car- Il en cherche l'origine dans le Chaldéen ou l'Hé-
nt aund qui eft la fecondefruiteft eft préférable
efpéce', à breu IMTI, ehontrù mifertre met, de fâSW ,fchopku
la première parce quofon plus gros, & d'un par lefquels on implore-la miféricorde d un juge
meilleur goût & miefat fuc eft moins aitriagent. mais non pas celle de Dieu. Ana, KM, ajoûte-t-il,
Cette efpece pouffe ordinairement de deffous fon dans les myfteres de la cabale ûgnifie an cfprir où
fruit fut ou fept rejettons ce qui la fait multiplier font les notionsinnées, & auquel pré6de l'angeque
aiféraent & peut la rendre, dit Miller, commune les rabaliûes appellent D» jy anim qui manifefte à
en peu d'années. l'homme-la vétité; d'où vient le mot yan htnag,
Les curieuxcultivent la treifiemeefpece, ananas que d'autres prononcent «a*, & qui ftgnifie idole;
folio vixferrato, pour la variété feulement; car le d'où vient 'U? anani divination, bcfchaphat taiJV,
fruit n'en eft pas fi bon que celui des efpeccs précé- qui fignifieque cette idole ou ce mauvaifange juge
dentes.. que la maladie naît de maléfice, & en indique le re-
La cinquième efpece, ananas acuUatus,fht3upy mède. M dit encore que les cabalidesont voulu met-
ramidato,virtfccntt, carne aurti, eft-maintenant fort tre dans le mot ananifapta auiant de mots différens
rare en Europe ellè pafle pour la meilleure en qu'il y a de lettres, & qu'ainfi ce mot fignifie A. antU
Amérique les curieux la cultivent préférablement Jotum, N. Na{areni,h.attftrat,$.ntctm,l.intoxU
aux autres on la peut faire venir des Barbades ou carionis, S.fanSificet, À. alimenta,P. poeala, T. Tri.
du Montferrat. ni tas, A. aima; qui fignifient qiu la mon de Jtfas~Oiri.fi
La fixieme qu'on appelle en Botanique, ananas, qui a éti injufle de la part des Juifs, frappe de ia part de
fruiïu ovato ex luteo vircfcente, carne lutta, cil venue Dieu la mort, c'eft-à-direle démon, Sec. 6c il traite
de la Jamaïque elle n'eu: pas encore communeen cette explicationde rêverie la tienne eft un peu pl us
Angleterre, dit Miller; ceux qui ont goûté de fon favante; c'eft au leâeur à juger fi elle eft plus fenfée.
fruit affûrent qu'il a beaucoup de faveur. Mais Delrio, difquifit, magie, lit. 1/1. part. Il. 1**ft. 4.
comme elle eft tardive, elle s'accommode plus dif-
feU. viij. pag. 4<Tj 6- 46*4. (G )
ficilement de notre climat. Son fruit eft un mois de • ANAPAUOMÉNÉ,fubli. nat.) d'^»«-
plus à mûrir que le fruit des autres. mtvfùr», qui ctfe; nom d'une fontaine de Dodone»
J'ai oui parler,continuele même botanifte d'une dans la Moloflïe provinced'Epire, en Grecs. Pline
autre efpece d'ananas, dont la chair eft jaune en-de- dit que l'eau en eh fi froide qu'elle éteint d'abord
'hora, & verte en-dedans;mais je ne l'ai jamais vue. les flambeaux allumés, & qu'oie les allume néan-
L'ananas, fruit dont la faveur furpaffe celle de. moins, fi on les en approche quand ils font éteints;
tous les fruits qui nous font connus, eft produit par qu'elle tarit fur le midi; on l'a appeiiée par cette rai-
une plante dont la feuille reffemble à celle de l'a- ton anapauomini qu'elle croît depuis midi jufqu'à
lots, pour l'ordinaire dentelée comme elle, mais minuit, & qu'elle recommence enfuite à diminuer
moins épauTe & moins pleine de fuc. fans qu'on puuîe favoir quelle peut être la caufe de
Elle a été apportée des établi/ïemensdes Indes ce changement. Il ne faut pas mettre au même degré
orientales dans ceux des Indes occidentales,où elle de probabilitéles premières & les dernières merveil-
eft devenue très- commune & d'un excellentacabit. les attribuées aux eaux de Yanapauomini. Il y a fur
Il n'y a pas long tems qu'on la cultive en Europe
& quelle y donne du fruit. M. le Cour dé Leyde
la furface de la terre tant d'amas d'eaux fujets à des
abaiffemens & à des élévations périodiques que.
cil le premier qui l'ait cultivée avec fuccès après l'efprit eft difp ofé à admettre tout ce qu'on lui ra-
plufieurs tentatives inutiles il a enfin trouvé un contera d'analogueà ce phénomene mais la fon-
degré de chaleur propre à lui faire porter un fruit, taine £ anapauominieft peut-êtrela feule dont on ait
plus petit à la véritéqu'aux Indes occidentales,mais jamais ditqu'elleéteignoit& aitumoit les flambeaux
aufii bon, au jugement de perfonnes qui ont vécu qu'on en
fait
boit.-
mbi on n'eft ici fecouru par aucun.
long-tems dans 1 une & l'autre contrée.
Le tems de la maturitédes bons ananas eft depuis ANAPE, f. m. (Gfog. & Mythol.) aujourd'hui
le commencement de Juillet jufqu'au mois de Sep- l'Alfoo,fleuve de. Sicile près de Syracufe les Poe*
tembre'. Ce fruit eft mûr, lorfqu'il répandune odeur tes font fait amoureux de Cyané, ce proteâeurde
forte, & qu'il cède fous le doigt il ne confervefon Proferpine, contre l'attentat de Pluton. Cyané fut
odeur fur la plante que trois ou quatre jours & chantée en fontainé fes eaux fe mêlèrent à celles
quand on le veut manger parfait, il ne faut pas le de l'Alphée & elles coulèrent enfemble dans la mer
garder plus de *4 heures après l'avoir cueilli. DiS. de Sicile: Ovide a décrit cette avanture dans fesMé-
dtMUUr. tamorphofesi &.il en fait auûl mentiondans fes faf-
On tire par expreffion de l'ananas un fuc dont on tes, à propos des jeux inftitués à Rome & célébrée
fait un vin excellent qui fortifie, arrête les aaufées, en Avril en l'honneur de Cerès.>, pié
réveille les efprïts, provoque les urines, mais dont ANAPESTE,f. m. {littkat.) forte de dans la
ks femmes enceintes doivent s'abuenir. On confit Poéfie greque & latine qui confiûe en deux brevet
les ananas, & cette confiture eft bonne pour les per- & une longue. f«>y«f. Pis.
sonnes d'un tempéramentfoible. Limcry. Ce mpî eft dérivé
ANANDAL, (G6og. mo4.}provincede l'Ecoffe parce qu'en danfant lorsqu'onchantoit des vers de
cette mVfure on terre tf une manière tou-
méridionale entre la contrée d'Eskédale au cou-
te contraire à felie dont on battorç&^Beiure pour
chant & celle de Nichefdalé à l'orient.
ÀtfANlSAPTA teme, de Magie efpece de talif-
dits poeûes où dominoit
rappelloient-ilsaoitifvdac^yie
le le auffi les Grecs
Diom.
man ou de préfervadf contre la pêne & les autres
maladies contagieufes qui confilte à porter fur foi En effet, oppofé du daây-
ce mot écrit ananifapta.
Delrio le regarde comme un talisman magique
& fondé fur un paâ avec le démon, Se te met au Les vers
nombre de trenx qu'on portoit comme des préterva-
tifs coa&e les fièvres peftiléntielles & qui étoient
conçus en trois vers écrits d'une certaine maniere.
cîiei le», anciens tout chez les, Grec» dansle»
iju'il n'explique point, &
De!o; Hiera & Rhodes. C'eft du culte particu- q|Hp 'ont les inventeurs & le fécond inconvé*
lier qu'on y rendoità Apollon, qu'il fut appelléAna- riiew, c'ell qu'un cfprit-de-vin trop vif crifperoit
pheen. & brûleroit les bords de la plaie & au lieu d'en
ANAPHONESE,fub. f. l'exercice par lechant. hâter la guérifon il ne feroit que la ret«rd«iL
Antylle Plutarque Paul Aétius, & Avicene, di-
fent qu'une des propriétés de cet exercice, c'eft de
Si j'ai dit que l'application de ces baumes
factices foit naturels, ne convenoit que pour les
it
fortifier les organes qui fervent à la productionde plaies faites dans les parties charnues, à plus e
ta voix, d'augmenter la chaleur, & d'atténuer les raifon feroit-elle beaucoup plus à redouter & dan-
fluides les mêmes auteurs le confeillent aux per- gereufe, fi les bleues avoient quelques tendons ou
fonnes Sujettes à la cardialgie aux vomiflemens à parties nerveufes endommagées car ces parties
l'indigeftion, au dégoût, & en général à toutes cel- étant beaucoup plus fcnfibles & plus délicates, on
les qui font furchargéesd'humeurs.Hippocrateveut courroit rifque d'eilropier les bleffés par la crifpa-
qu'on chante après le repas mais ce n'eft pas l'avis tion, l'inflammation 6c la fuppuration qu'on cau-
'Aretée. feroit à la plaie. (N)
Quoi qu'il en foit, il eft confiant que l'action fré- ANAPLISTE ou ANAPHLYSTE,
quente de l'infpiration & de l'expiration dans le Myth.) ancienne ville maritimede la Grece, proche
chant, peut nuire ou fervir à la fanté dans pluffeurs d'Athenes, vers le cap Colias. Elle étoit célèbrepar
circonflances fur lefquelles les #afteurs de l'opéra les temples de Pan, de Cérès, de Venus Coliade, de
nous donneroientde meilleurs
culté de Médecine.
mémoiresque la fa- des déefTes Genethyllides. Il
Anaphlyfieeft aujourd'hui Afope.
en a qui croyent que
ANAPHORE, Cf. ANAPODARI, {fiiog. ) petite riviere de l'île
iterùmfero, rtftro. Figure d'élocution qui fe feit lorf- de Candie, qui a fa fource à CajhlBonifacio, coule
qu'on recommencedivers membres de période par proche de Cajlel Belvédère & tc jette dans la mer
le même mot en voici un exemple tiré de l'ode Méridionaleentre le cap de Matoia & Cafiel de Gira
d'Horace à la Fortune, liv. I. Ts paupcr ambit folli- Petra. Mat. Dic?. giog.
citd prtcc te dominant aquoriç, &c. Te Dacus afper; ANAPODOPHYLLON, (Hifi. nat.) genre
te profitai Scytha; ti femper anuit fctva ructjjitas et de plante à fleurs compofée de plufieurs feuilles
fpcs & albo rara fides colit relata panno. Et dans Vit- difp ofées en rofe; il s'éleve du milieu de la fleur
un
gile, Eccl. 10. v. 4Z. piflil, qui devient dans la fuite un fruit fait ordinai-
Hic gdidifontes, htc mollia prata, Lycori, rement en forme d'oeuf, & qui n'a qu'une capfule
Hic ncmus, hic ipfo ttcum confumerer avo. il eft rempli de femences, qui font pour l'ordinaire
arrondies.Tournefort, infl. reihtrb.
Cette figure eft auffi appelléerépétition. (F)
ANAPLEROSE,fub. f. l'action de ANAPUIA (Giog. mod.) province de la Vene-
remplir. On a quelquefoisdonné le nom A'anaple- zuela, dans l'Amérique méridionale, vers les monts
rofe à cette partie de la Chirurgie qui s'occupe de S. Pierre & la fource de Suri,
la reproduction des parties qui peuvent fe repro- ANAQUITO, (Géog. mod.) contrée de l'Amé-
duire & c'eft de-là qu'eft venue l'épithete d'ana- que au Pérou, & dans la province de Quito.
pUtorique, que l'on donne aux remèdesqui font re- ANARCHIE, f. f. {Politique.) c'eft un defordre
naître les chairs dans les plaies ac dans les ulcères dans un état, qui connue en ce que personne n'y a
& qui les difpofent cicàtrifer. Voyer^ Anaplero- affez d'autorité pour commander & faire refpe8er
TIQUES. 'les lois, & que par conféquentle peuple fe conduit
AN APLEROTIQUES, adj. terme de Médecine comme il veut, fans fubordination & fans police.
qualification qu'on donne aux médicamens qui font Ce nttit eft compoféd'« privatif, & de àpx», com-
revenir dans les ulceres & les plaies, des chairs nou-
velles qui les rempliffe-nt& réparent la perte de la On peut aflùrer que tout gouvernement en géné-
fubftance. foye^ Plaie 6-Ulcerë. ral tend au defpotifme ou à l'anarchie.
Ce font des topiques qui aident cicatriser les ANASARQUE, fub. f. (Médecine.) efpece d'hy-
plaies, tels que la farcocolle certains baumes ou dropifie où la peau eft bouffie & enflée & cède à
réfines diflbutes dans l'efprit-de-vin comme le bau- l'impreaion des doigts comme de la pâte. foye{ H Y*
me du Commandeur.On les appelleAutii incarnatifi DROPISIE.
Scfareotiques. Cettehydropifieeft dans les cellules de la graine,
Ces topiques agifferttparleurs parties agglutina- qui communiquantles unes avec les autres,donnent
tives, lorfque les bords ou les ulcères d'une plaie paflage à la déroute épanchéedans leur cavité.
faite dans les chairsfont rapprochées. Si l'on appli- Cette bouffiffure fe guérit fi .on détruit la caufe
° que deffusdes comprefles trempéesdans ces baumes, qui l'occafionnetes apéritifs, les fondans, les diu-
ils les confofident & hâtent leur réunion parce que rétiques chauds, font excellensdans Vanafarqu*. Y.
leurs parties réfiheufesvenant à s'appliquer immé- OEDEME.
diatement fur la peau, tiennent, à l'aide de la conv ANASTASE fubft. f. en Médecine tranfport des
preffe, les bords de la plaie en respect,l'empêchent humeurs u'on a détournées d'une partie fur une
de fe defunir, & par ce moyen donnent -la faculté sutre. (V)
aux fucs nourriciers de s'y porter& d'y faire corps. ANASTASIOPLE on île de Saint -Joachim,
Il eft bon d'obferver ici qu'on ne doit point ufer dans l'Océan oriental,une des Mariannes ou île des
indifféremment de ces fortes de topiques, foit natu- Larrons. 0)
rels foit factices Ils ne conviennent que pour les ANASTOMOSE,f. Lterme d'Jnatomie, qui fjgni-
fie quelquefois une f grande ouverture de l'orifice
parties charnues; & dans ce cas même on
attention à n'eihplôyer que de refprit-de-vin mé*
doit

effet, fi refprit-de-vin étoit trop reaifié il aurgjj^


premierferoit de
avoir

tirer
Ce mot eft formé du grec «W
ç-ifi*, bouche.
6v/ fiç^
des vaifleaux qu'ils ne peuvent retenir ce qu'itt
aîoçrement re&ifié pour diffoudre ces rétines.. En contiennent. Voye\ Vaisseau,
travers
deux incoriyéhiens le ne pas oi,
des corps employés pour la confection de ce bau- Ce mot eft plus en ufage pour fienifier !'ouverture
me, toute la fubllancequ'on defire; il ne fuffit pas de deux vaifleaux dont elle rend la communication
d'avoir feulement la réfmeufe il faut qu'il agiffe fur réciproque.
la gorameufe pour répondre à l'inte/ition de ceux il en eft plufieurs de cette efptce par exemple,
d'une artère avec une artcre, d'une veine avec une communiondes Fideles, ou du nombre des vivans
veine, on d'une veine avec une artere. Voy*\ AR- ou des privilègesde la fociété; ou le dévouaientd'un
homme, d'un animal, d'une ville, ou d'autre chofe,
TERE & Veine. fait le à être exterminé, détruit, livré aux flammes,& en
La circulationdu fang dans le fœtus fe par
jonchons de la veine quelqueforte anéanti.
moyen dés anaflomofts ou des l'artère pul- Le mot hébreu QD cherem, qui répond au grec
cave avec la veine pulmonaire & de ittiinfitL fignifie proprement perdre, détruire extermi-
monaire avec l'aorte. Voyt{ FOETUS.
La même circulation dans les adultes fe fait par na, dévoüer, anathtmatifer.Moyfeveut qu'on dévoue
les anaflomofts ou les jonctions continuées des ar- à l'anathèmeles villes des Chananéensqui ne fe ren-
teres capillairesavec les veines. Y. circulation du
CIRCULATION. dront pas aux Ifraëlites & ceux qui adoreront les
1 Après que Harvey eut démontré la faux dieux. Deut.VU. 2. 2 6. Ex. XXII. ,9. Quel-
fang dans le coeur le poumon & les grands vaif quefois on dévoüoit ceux qui n'avaient
feaux fanguins, on n'eut encore que des conje8ures pas exécuté les ordresdu grince ou de la république
au fujet dé la maniere dont les extrémités de ces
juf-
ainfi le
l'anachème
peuple Hébreu
quiconque
affemblé
marcherait
à Mafpha dévoua à
pas contreceux
•vaiffeaux tranfmettoient le fang aux veines ne
qu'à ce que Leuwenhoek eut découvert avec fes de Benjamin, pour venger l'outrage fait à la femme
microfcopesla continuation des extrémités de ces du Jeune Lévite. Judic xjx. & xxi. Saül dévoüa à
vaiffeaux dans les poiffonsj les grenouilles &c l'anathème quiconque mangeroitquelque
la pourfuite
chofeavant
des Philiftins.
Malgré cette découverte, on n'ofoit aflïïrer que ces le coucher du foleil dans
liaifons des extrémités des arteres & des veines euf- Reg. xjv. 24. Il paroît par l'exécution de tous ces
fent lieu dans le corps humain & dans les quadrupè- dévoùmens qu'il s'agiffon de faire moufir tous ceux
des, car les animaux fur qui l'on a jufqu à préfent qui s'y ffe trouvaientenveloppés.Quelquefoisdes per-
fait cette expérienceavec fuccès, font, dilôit-on, fonnes dévoiioientelles-mêmesfi elles n'exécu-
toient quelque chofe. \,il
une efpece de poiffons ou d'amphibies,dont le coeur
n'a qu un ventricule outre que le fang en cil froid, De -là l'Eglise chrétienne, dans fes décifions^ a
'-il n'a point en ces animaux une circulationauffi ra- prononcéanathème, c'eft-à-direqu'elle a dévoué au

*
tricules.
pide que le fang de ceux en qui le coeura deux ven-
Cette différence dans les principaux
Couper a faire
organes
des
de
expé-
malheur éternel ceux qui fe révoltent contr'elle, ou
qui combattentfa foi. Dans plufieurs conciles, tarit
-x-> généraux
hérétiquesqui
que particuliers on a dit anathème aux
altéraient la pureté de la foi & plu-
la circulation détermina
riences plus approfondiës fur des animaux dont les fieurs autres ont conçu leurs décifions en cette for-
ftruâure & fi quelqu'undit ou foûtienttelle ou telle erreur;
organes font pareils aux hôtres par ladifferent me
fi quelqu'un nie tel ou tel dogme catholique, qu'il
la conformationintrinfeque .&. n'en que
par le volume il erfréfulta une démonftrationcom- foit anathèmeJiquis dixerit, &C. anathtmajît fi qui*
plete de YanaJloryÀ, o\xie la jon&ora des arteres negaverit, &c. anathemafit.
& des veines dans répiploon. Il y a deux efpeces d'anathkmesjles uns font judi-
En 1705, Fré cric Frantzus de Frankenau, mé- ciaires, & les autres abjuratoires.
decin à Copcnha|ue% publia un ouvrage étendu & Les judiciaires ne peuvent être prononcésque par
favant intitulé Anaflomofis râtela. (L) un concile un pape, un évêque, ouqu elqu'autre
ANASTROPHE, f. f. de perfonne ayaut jurifdiôion à cet égard ils adiffe-
qui répond à prr, in, inter des-Latins, & du verbe rent de la fimple excommunication en ce qu'elle
ç-pt*« verto. Quintilien, au chap. v. du I. liv.de/es' n'interdit aux 'Fideles que l'entrée de l'églife ou la
lnfl. or. dit que Yanaflrophe eft un vice de conftruc- communion des Fideles & que l'anathèmc les re-
tion dans lequel on tombe par des inverûon$£ontre tranche du corps des Fidèles, même de leur com-
l'ufage vitium imtrfionïs. On en donne pour exem- merce, & les livre à Satan. Voyeç Excommuni-
ple ces endroits de Virgile Saxa ptr & fcopulos. CATION.

Furit
III. Géor. v. 176. & encore
immijps Vulcanus habenis
Tranflra per ùjemos. t'En. V. v. 66 -au 1 L.
L'anathème abjuratoire fait pour l'ordinairepartie
de l'abjurationd'un hérétique converti, parce qu'il
en obligé d'anathématiferl'erreur à laquelle il re-
•vjx^jJcalianiJifflifa.On voit par ces exemples que nonce. Voye[ ABJURATION.
pas toujours un vice, & qu'elle peut, Les critiques& les commentateursfont partagés
auffi paffer pour une figure par laquelle un mot qui fur la maniere d'entendre ce que dit S. Paul, qu'il
régulierementeft mis devant un autre, perfaxa per defiroit être anathème pour fes freres. Rom. jx. 3.
tmnftra contra Italiam, 'Verjus Italiam, &C. eft mis Les uns expliquentce met par celui de maudit; les
après. Saxa per, Uc. (F) autres par celui de féparÍ.
• ANATEou
teinture qui fe
ATTOLE,
prépare aux
f. f.
Indes
(Hifl. nat.)
orientales,
forte
à
de
peu gnifie ,
Cependant comme le mot anathème, «Wfa/uk fi-
en général confacré dévoué on le trouve
pris
près comme l'indigo. On la tire d'une fleur rouge qui en bonne part dans les anciens auteurs ecclëfiafti-
croît fur des arbriffeauxde fept à huit piés de haut ques c'eft à dire, pour toutes les chpfes que la
on cueille cette fleur quand elle efi dans fa force on ,piété des Fideles offroit dans les temples & çonfa-
la jette dans des cuves ou des citernes on l'y laiffe croit d'une maniere particuliere, foit à leur décora-
pourrir quandelle eft pourrie,on l'agite,ou à bras, tion, foit au fervicede Dieu. Quelques grammai-
fcrupuleufement entre ces deux
ou avec une machinetelle que celle qu'on employe riens distinguent dont le premier,
dans les indigoteries (yoyci INDIGO); on la réduit mots grecs *rà6»fia,T* &
en une fubftance épaiffe on la laiffegâteaux un peu fécher difent-ils, figmfie les chofes dévouées à périr, en
au foleil on en forme enfuite des ou des figne de malédiction & d'exécration & le fecond
rouleaux. Les Teinturiers préfèrent Yamue à l'indi- s'applique aux chofes retirées de l'ufage profane,
go. On la tire de la.baie d'Honduras. pour être Spécialement confa'crés à Dieu mais ils
ANATHÈME f. m. (Théotog.) du grec ne donnent aucune raifon folide de cette diftinôion..
thoft mile part, fiparit dévouée. Ce nom eft équi- D'ailleurs les peres grecs employent indifférem-
voque & a été pris dans un fèns odieux & dans un ment ces deux termes dans le double fens dont il s'a-
fens favorable. Dans le premier de'ces deux fens, git ici, fans y mettre la diftinôionqu'ont imaginée
*nathirTft t'c prend principalementpour le retranche- les Grammairiens. Pour nous nous nous contente-
ment & la perle «ntiere d'un homme féparé de la rons de remarquerque les anciens donnoientle nom
d'anathème à toutes les offrandes mais principale- connoîtra le mieux une horloge fera l'ouvrier, le plus
mentà celles qu'on fufpendoit aux piliers ou colom- capablede la raccommoder,illemble qu'on foit force
égtifes, des de conclure,que tout étant égal d'ailleurs, celui qui
nés & aux voûtes des comme monumens
entendra le mieux le corps humain, fera le plus en
de quelque grace ou faveur fignalée qu'on avoit re-
icdifiaftiq. tome Ill. liv. état d'en écarter les maladies,& que le meilleurana-
çue du ciel. Bingham orig. tomifte fera certainement le meilleur médecin.
riII.ckap.vii/.$.i.(G)
ANATOCISME,f. m. (fomm. ) contrat ufuraire C'étoit aufli l'avis de ceux d'entre les medecins
où l'on ilipule un intérêt de l'intérêt même uni au qu'on appelloitdogmatiques. Il faut difoicnt-ils,ou-
principal. vrir des cadavres parcourir les vtfcercs fouillerdam les
1
Ce mot eti originairementgrec. Cicéron em-' entrailles,étudier l'animal jufque dans fçsparties les plus
courage.d'Hé-
ployé en latin, & il a paffé dans la plupart des au- infenfibles & l'on ne peut trop louer le
qui dans ^pphile &4'Erafiftratc qui rgcevoient les malfai-
tres langues il vient de la répétition
les mots compofés fignifie
prépefition
ou duplication eu & qui les diffequoient tout vifs; & la fageffedes
princes qui les lcurabandonnoicnt,& qui i'acrifioient

Intérêt..
Vanatoafm* eu ce que nous appelions vulgaire- 4un
ment l'intérêt de l'intérêt ou l'intérêt compofé. Voyc{
,C'eft la plus criminelleefpece d'ufuré elle eft fé-
verement condamnée par les lois romaines, & par
petit nombre de méchans à la conferviitiond'une
multitude d'innocensde tout état, de tout âge, &
dans tous les fiecles à venir.
Que répondoient à cela les empiriques ? Que les
chofes ne font poiht dans un cadavre, ni même dans
le droit commun de la plûpart des nattions elle eft un homme vivant qu'on vient d'ouvrir, ce qu'elles
contraire au droit naturel & divin nulle autorité font dans le corps fain & entier qu'il n'eft guère pof-
n'en peut accorder ni la diipenfe ni l'abfolufion,mê- fiblede confondre ces deux états fans s'expofer à des
la reftitution du fuites fâcheufes; que fi les demi-notions font tout-
me à l'article de la mort, fans fi ou
jours nuifibles,c'etl fur-tout dans le cas préfent; que
-moins la promené de reftituer, on peut, toutle le
bien acquis par ce crime, également oppose à la juf- la recherche anatomique, quelqueexatte & parfaite
tice & à la charité. Voye\ Usure. \H) qu'on la fuppofe, ne pouvant jamais rien procurer
ANATOLIE.Foyer Natolîe. d'évident le fur tiffu des folid^ fur la nature des flui-
ANATOMIE,f. f. {Ordre encycl.Entend. Raifon, jeu
des, fur le de la machine entière,cette recherche'
Pkilofophieoù Science Science de la nat. Phyfiq. géné- ne manquerapas de devenir It fondementd'une mul-
rale, particul. Zoologie Anatomie Jtmple & comparée.) titude de fyftèmes d'autantdeplus dangereux, qu'ils
C'eil l'art dé difféquer ou de féparer adroitement auront tous quelqueombre vraisemblance; qu'il
connoître la eft ridicule de fe livrer à occupation defagréable
les partiesfolides des animaux, pour en une
fituation, la figure, les connexions, &c. Le terme & pénible, qui ne conduit qu'à des ténçbres, & de
anatomievient de àrcrn^fje coupe,je dijfcaue. Il a chercherpar la diffeftion des corps des lumières qu'-
que c'eft tomber dans une"'
différentes acceptions.S'il fe prend, comme on vient on n'en tirera jamais;
de le dire, pour l'art de diflequer, il fe prend aufli lourde faute que de comparer la machine animale à
pour le fujet qu'on diffeque ou qu'on a difféqué; & une autre machrne; que, quelle compofé que foit
quelquefois même pour la représentationen plâtre, un ouvrage forti de la main «te 1 homme, on peut s'en,
en cire, ou de quelqu'autre
manière^foit de la flruc- promettre avec du tems if de la peine une entiere
parties d'un ani-
ture entière foit de quelqu'unedescabintidu & parfaite connoiffance;mais qu'il n'en eft pas ainfi
mal difféqué. Exemple II y a au Roi de des ouvragesde la nature, & à plus forte raifon du
belles anatomicsen cire. chef-d'oeuvre de la Divinité, S*. qu'il faut», pour dé-
But de l' Anatomie. Le but immédiat de Y Anato- velopper la formation d'un cheveu, plus de fagaci-
mie prife dans le premierfens, ou confidérée comme té qu'il n'y en a dans toutes les têtes des hommes
l'art de difféquer c'eft la connoiffance des parties enfemble. Celui, difent-ils qui fur lequ'il battementdu
folides qui entrent dans la compofition des corps des coeur & la pùlfation des arteres, crut n'y avoit
animaux.Le but éloigné,c'eftl avantage de pouvoir, qu'à porter le fcalpel fur un de fes Semblables, & pé-
-l'intérieur de la machi-
à l'aide de cette connoiffanco,fe conduiresûrement nétrer d'un œil curieux refforts, forma de dans
dans le traitementdes maladies, qui font l'objet de, ne pour en découvrirles toutes les
la Médecine & de, la Chirurgie. Ce feroit fans doute conjectures la plus naturelle en même tems & la plus
trompeufe l'homme vû au-dedans lui devint plus
une contemplationtrès-belle par elle même, & une
recherchebien digne d'occuper »feuleun philosophe, incomyréhenfible que quandil n'enles fiecles à venir,
connoiffoit que la
de la fituation, des ïuperneie &,fès imitateurs dans
que celle de la figure, conne- fituation, &
xions des os, des cartilages, des membranes des nueux inftruits fur la configuration,la été
nerfs, des ligamens, des tendons,des vaiffeaux ar- la multitude des parties, n en ont par cette rai-
tériels", veineux, lymphatiques, &A Mais fi on ne fon que plus incertains fur l'économiegénéraledu
paffoitde l'examenftérile des partiesfolides du corps tout.
à leur action fur les parties fluides fur le chyle fur Celfe fentit la force des raifonnemensqu on faifoit
le fang, le laiî, la lymphe, la graiffe, &c & de -là de part & d'autre, & prit un parti moyen: il petmit
à la confervation& au rétabliffementde la machine • à l^inatomifte d'ouvrirvoulutqu'on des cadavres, mais non d'é-
il attendît du tems
eritiere; ce travail retomberait dans le cas de beau- gorger des hommes connoiffances
d'autres travaux, qui font un honneur infini à et de la pratique les anatomiques que
coup humain, & qui feront des rinfpeûion du cadavre pourroit donner; métho-
la pénétrationde l'efprit ne
quoiqu'on n'en de lente, mais plus humaine dit-on, que celled'Hé-
monumens éternels de fa patience, rophile & d'Erafiftrate..
ait retiré aucune utilité réelle.
Avant dt rAnatamit. Lpriqu'on 'examiné
bienil eft necëflaire de connoîtreparfaitement l
corn*
e inér
Me ferait-il permis d'expôfer ce" que le pente fur
que l'humanité? finort une
l'ouvrage le fimple,quand .et difpofuio ^halitiielle de
thanifme de plus on
prépofé par état, foit à l'entretien,foit au rettbHffer cœur à employernos facultés à. Ja^otaee du genre
déranger on n 1-
merçt de cet ouvrage,s'il vient à fe Puifoue vous donnez le nom à'inhu-
jnagîne guèrequ'ft-y a;t eu & qu'il y ait encoredeux d'un méchant méchantqu on diffeque, parce qu'il a tour-
fentimUns differens fut l'importance de ¥ Anatomie main au
pour l'exercice de la Médecine.Lorfqu'ons'eft dit né contre fes femblables des facultés qu'ildevoit em-
à foi-même que tout étant égal d'ailleurs celuiqui ployer à leur avantage, comment appellerez,
suerez t:vous.
à Fff
FErafiftrate qu; furmontantfa répugnanceen faveur gardé les lieux des dictes matadies: & après qu'ils
du genre humain, cherchedans les entrailles du cri- » eurent été vûs, fut recoufu, & fes entrailles re-
minel des lumieres utiles ? Quelle différence mettez- mifes dedens: & fin par l'ordonnance du roi fait
vous entre délivrer de la pierre un honnêtehomme, » très -bien penfer, & tellement que dtdens quinze
& diflequer un méchant l'appareil eft le même de n jours après il fut bien guéri & eut VemHBon de»
.part & d'autre. Mais ce n'eft pas dans l'appareil des fes cas fans defpens & fi lui fut donne avecques
aâions, c'efl dans leur objet c'eft dans leurs fuites, n ce argent Dira-t-on'qu'alors on étoit moins fu-
qu'il faut prendre les notions véritables"des vices & perftitieux & plus humain qu'aujourd'hui? Ce fut
ces vertus.-Je ne voudroisêtre ni chirurgien, ni ana«- pour la premiere fois, depuis Celle .qu'on tenta l'o-
tomifte, mais c'eft en moi pufillanimité'; je fou- pération de la taille, qui a fauve dans la fuite la vie
haiterois que ce f"ut l'ufage parmi nous d'abandonner à tant d'hommes.
ceux de cette profeffion les criminels à diflequer, Mais pour en revenir aux avantagesde YAnatomtt
& qu'ils en euflent le courage. De quelquemanière pour l'exercice de la Médecine, il paroît que dans
qu'on confidere la mort d'un méchant, elle feroit cette queftion chacun a pris le parti qui convenoit à
bien autant util-c à la fociété au milieu d'un amphi- fes lumieres anatomiques: ceux qui n'étoient ni grands
théâtre que fur un échafaud & ce fupplice feroit anatomiftts ni par conféquentgra A phyjîologiftts
tout au moins an (G redoutable qu'un autre. Mais il ont imaginé qu'on pouvoit très-bien fe paffer de ces
y auroit'un moyen de ménagerle fpeftateur, l'ana- deux titrés fans fe départir de celui d'habile mede-
tornifte & le patient: le fpeâateur & Tànatoiriifte cin. Stahl ehimifte, paroît avoir été de ce nombre:
en n'effayant fur le patient que des opérationsuti- les autres au contraireont prétenduque ceux qui n'a-
les, & dont les fuites ne ferô;ent pas évidemmentfu- voient pas fuivi YAnatomitdans fes labyrinthes,n'é-
neflcs: le patient, en-ne le confiant qu'aux homm toient pas dignes d'entrer dans le fanâuaire de la Mé-,
les plus éclairés, & en lui accordant la vie, s'il ré- decine & c'etoit,lefentimentdHofFman auteur de la
chappoit de l'opération particuliere qu'on auroit medecine fyftématiqneraifonnée; c'était auffi à ce
tentée fur lui. L'Anatomie,la Medecine & la Chintr- qu'il femble celui de Freind mais il ne vouloit ni fy-
gie ne trouveroient-elles pas auffi leur avantage ilèmes ni hypothèfes dans les autres s'enteod; car
dans cette condition iffljPc n'y aurait.il pas des occa- pour lui, il ne renonçoit pmttt au droit d'en faire. Cet
fions où l'on auroit plus de lumières à attendre des exemple prouve beaacoûf^enfaveur des empiriques,
fuites d'une opération que de l'opération même ? qui prétendoiettit,comme noas l'avons faie vou ci-
Quant aux criminels, il n'y en"a guère qui né préfé- deffus que les connoinancesanatomiquesentraîne-
raffent une opération douloureuie à une mor.t cer- rofent néceffairement dans des hypothèfes mais il
taine & qui, plûtôt que d'être exécutés, ne fe foû- n'ôte rien à la certitude des pro pontionsqui fuivent.
miffent foit à l'injeEtion des liqueurs dans le fang Première proportion. Le corps humain eft une ma-
foir à la transfufuon de qe fluide Se ne fe Iaiffaffent chine fujette aux lois de la Méchanique ci, la Stati-
ou amputer la cuiffe dans l'articulation,ou extirper due de l'Hydraulique à. de l'Optique donc celui
la rate, ou enlever quelque portion du cerveau ou qui cdftnoïtra le mieux la machine humaine, & qui
lier les artères mammaires & épigaftriques,ou fcier ajoutera à cette connbhTance celle des lois de la Mé-
¡(ne portion.de deux ou trois côtes, ou couperun in- chanique, fera plus en état de s'aflùrer par la prati-
teHin dont on infinueroit la partie fupérieure dans que & les expériences, de la maniere dont ces lois
l'inférieure,ou ouvrir Pœiopnage ou lier les vaif- s'y exécutent & des moyens de les y rétablir quand
» féaux fpermatiques, fans y comprendre le nerf, elles s'y dérangent donc XAnatomiteA abfolumeni
ou
efiayer quelqu'autre opération fur quelque vifcere. néceffaire au médecin.
Les avantagesde ces effais fuffirontpourceux qui Secondepropojîtiçn. Le corps humain eft une ma-
favent fe contenterde raifons; nous allons rapporter chine fujette à des dérangemens qu'on ne peut quel-
un fait hiftorique pour les autres. « Au mois de Jân- quefois arrêterqu'endivüant le tilfu, & qu'en retran-
o vier quatre cents foixante & quatorze,il advint di- chant des parties. Il n'y a prefqu' aucun endroit où
fent les chroniquesde Louis XI. pagr 24g. idit. de cette divifiori ne deviennenéceflaire.: on amputeles
» iGxo que ung'fianc archier de Meudon près Pa- pies les mains les bras, les jambes, les cuiffes, &c.
ris, eftoit pritonnier es prions de Cfiafte-let pour •le dans prefque toutes les opérations, il y a des par-
n occafion de plufieurs larrecins qu'il avoit faits cn ties qu'il faut ménager & qu'on ne peut offcnfer
n divers lieux, & mefmement en l'égtife dudit Meu- fans expofer le malade à pénr. Donc VAnatomk eft
» don & pour lefdits cas & comme facrilége, fut indïfpenfable au chirurgien.
condempné à efbre pendu &c eftranglé au gibet de Troifam» proportion. Le corps eft une parti* de
Paris nommé Montfaulcon, dont il appella en la nous-mêmes très-importante fi cette partie languit,
«"court de Parlement où il fut mené pour difcuter l'autre s'en reffent. Le corps humain eff une des plus
» de fon appel par laquelle court & par fon arreft belles machines mufoiettt forties des niains duCréa-
» fut ledit franc archier déclaré avoir snâl appellé teur. La connoiffance de foi -mêmefuppofe la con-
& bien jugé par, le prevpft de Pàris, par devers lé- nouTancé de fon corps; & la connonTance du corps
quel fut renvoyé pour exécuter jfa fenténee & ce fuppofe celle d'un enchaînement fi prodigieuxde
i» même jour
fut remonftré au roi par les médecins cames fied'effets, qu'aucunne mené plusdirectement
» & chirurgiens de ladiéte ville, que plufieurs & di- la notion d'une intelligence, toute fage tï£-toute-
verfes perfonnes étoient fort travaillez & molef puiffante elle eft, pour airifi dire le fondementde
»
tez de la pierre, colicque paflion & maladie du la Théologie naturelle. Galien dans fin Uvrede ts
n collé, dont pareillementavoit été fort mpleftéle- formation dufams fait un crime aux pniio'fophesde
dit franc archier; & auffidesdictes maladies efloit fon tems de s'amufer à des coujeâùres hafardées fur,
M fors fort malade Monsieur du Boccaige Si qu'il la nature & la formation du monde tandis qu'ils
feroit f<Mit requis de veoir les lieux où les diôes ignoroient les premierséîértrens de la ftroâure des
If
Il maladies font concrets dedens humains, corps animés. Donc la coanoMance anàtomiqueeâ
» laquelle choie ne pouvoit mieulx être fecuë
que
n indfer le corps d'ung homme vivant, ce qui pou- magiftnits font expo(&
» voit bien eftrc fait en la personne d'icclfui franc tous les jours à faire ouvrir des cadavres, paury de*-
«• archier, que auffi -bien étoit preft de fouffr»mort couvrir les caufes d'une mort violente ou rufoeffre;
n'iaqueUe ouverture & inetfion fut faite ao corps deflrftn-cette cavenure Selês^ipparèhcés Qu'elle nf-
de dit franc arçhier, & dedens icellui pris &-re-
noflceront que la personne a été empoifonnée, écrit fur la nature de l'homme & des chairs mals
ou qu'elle «A. ntprtg naturellement qu'un enfant nous n'avons pas fon ouvrage.
Pythagoreeutauili des notions anatoïniques Em«
après & naiûance &<• Combien pedocie,difciplé.de Pythagore, avoit formé un fyC.
portées à leurs tribunaux où rimptrifTance la ftéri- tème fur la génération, la refpjration, l'oiiie, la
hté, le tant de l'accouchement, 1 ayortement l'ac- chair, & les femences des plantes. Il attribuoit la gé-
couchement lunule ou dîflïmulé, fa, fe trouvent nération des animaux à des parties de ces animaux
compliqué» Ils font obligés de s'en tenir aveuglé- mêmes les unes contenuesdans la femence du mâle
mentaux rapport» de* Médecins & des Chirurgiens. les autres dans la femence de la femelle. La réunion
Ces rapport»: fi»* motivésà-la-v&iré mais qu'im j de ces parties formoit l'animal, & leur pente à fe
pane » fi les motifs font ininteliigible$pour le Ma- réunir occafionnoitl'appétit, vénérien. Il comparott
gi&rat? UAnmmUnéferoit dont pas tout-à-fait l'oreille à un corps fonoreque l'air vient frappent la
chair étoit feidn lui un compofé de quatre élé-
Le»Peintres,les Sculpteurs, mens les ongles étoient une expanfiondes nerfs ra-
devront à l'étude plus ou moins grandequ'ils auront cornis par l'air& par le toucher; les os étoient de la
faite de I'j4nawàiit >le plus ou le moins de correûion terre & de l'eau condensées; les larmes& les fueurs,
4e leurs dépeint. LesRaphaets,les Michel-Anges du fang atténué & fondu les graines des plantes,
Jes Rubensj, &c. avoientétudiéparticuutrement VA- des oeuf qui tombent quand ils font murs, & que la
terre fait éclorre & il attribuoit la Cufpegfion des
lative à ces arts, eft donc néceflairepour y exceller. liqueursdans les Typhons, à la pefanteurde l'air,
Sixièmepropojkstn.Chacun a intérêt à connoltre Alcmeon,autre difciplodePythagore, paffe pour
(on corps; il a'y a perfonneque la ftruâure la figu- avoir anatomilé Je premierdes animaux. Ce qui nous
te la connexion, la communicationdes parties dont refte de fon Aacuom'une valoit guère la peine d'êr'fe
il eft compose ae puifle confirmer dans la croyance conierwé;il prétendoitque les chevres refpirentpar
> d'un Être tSut-puiflanf.A tes oreilles ce que je pourraisajouter de fa Phyfio-
ce motiffiimportant,il fe
Joint un intérêffui n'eu pas à négliger celui d'être logie n'en donneroit pas une grande opinion.
éclairé fur les moyens dêfe bien porter, de prolon- Ce qui nous refte d'Ariftote ne nous permet pjs
ger (a vie, d'expliquer plus nettement le lieu, les de douter de fes progrès en Anatomie. Un"fait qui
fymptomesde (a maladie, quand on fe porte mal honore autant Alexandrequ'aucunede fes victoires,
«.
de difcerner tes charlatans de juger du moins en c'eft d'avoir donné à Ariftote huit cents taiens, près
général b des remedes ordonnés m. Aulu-Gelle ne de onze millions de notre monnoie & d'avoir con- k
peut foudrir que des hommes libres, & dont l'édu- fié à fes ordres plufieurs milliers d'hommes, pour
cation doit étrt conformeà leur état ignorentries perfectionnerla Science de la nature & des proprié-
de ce qui a rapport à l'économie du corps humain. tés des animaux. Ces puiuans fecoursn'étoient pas
La connoitfancede VAnotomùimporte donc à tout tellesinutiles entre les mains* du philofophe s'il eu:
nomme. vrai, comme je l'ai entendu dire à un habile Ana-
tomifte que celui qui en dix ans de travail parvien-
nant après cela qu'on faire remonter l'originede l'A- droit à favoir ce qu'Ariftotea renfermédans fes deux
naiomit aux premiers âges du monde ? r Eufebe ilit ^petits volumes des animaux, auroriFbien employé
qu'on lifoit dans Manethon, qu'Athotis^dont la fon tems.

It
cnronologieégyptiennefixait le règne plufieurs fie Ariftotedifféqua des quadrupèdes des 'trions
cles a,vant notre ere, avoit écrit des traitésd'Aïuto- des oifeèux & des infectes. Selon ce philofophe let
mU. Parcourezles livret faints, arrêtez- vous a la def- cœur eft le principe & la fource des veines & du
cription aUégorique que l'Fxcléfiafte rait de la vieil- fang. Jl fortdu cœur deux veines;l'une du côté droit, t
leffe mtmmto Ouatons tut Jùm jm/enis ts^&c. & qui eft tuaplus groffe l'autre du côté gauche ces
vous appercevrei dès ce tems des veftiges i$|3yftè- le fang dans toutes les partiesdu corps.
mes phyfiologiques. Homeredit la de b'dTure quTL- Le cœur a trois ventriculesdans le foetus ces ven-
née reçut de Diomede que les deuxnerfs qui retien- tricules communiquent avec le poumon par deux
nent le fémur t'étant trapus, fos fe bnfq au-de- grandes veines qui fe diftribuentdans toute fa fubf-
dans de la cavité où eft reçu le «ondvle fupérieur; tance. Le coeur eft aufli l'organe des nerfs. Ariflote
ce poets «ft dans d'autres occafions femblables fi confond ainfi qu'Hippocrate,.lesnerfs, les ligamens
exafi ac fi circonftancié que quelques auteurs ont & les tendons. Le cerveau n^éft qu'une maûe d'eau
GAnatomie a4fez étendu. Dès les premiers âges du il
prétendu qu'on «reroit de fes ouvrages un corps Ce de terre, mais if n'en eft pas de même de la moelle
=; donne au foie, à la rate & aux reins la
inonde rinfpeâion des entrailles des vidimes, la fonction de foùtenir & de fufpendre tes vaiffeaux.
coutume 4'embaumer les traitemensdesplaies, le Les teûicules ne font que pour le mieux. Deux ca-

vrages d'Htppocrate que


les boucheriesmêmes, aidèrentà connoître la fabri- aux viennent s'y rendre de l'aorte & deux au-
que du corps animal. On eft convaincuparles ou- tres des reins les derniers contiennent du fang les
lui étoit par- premiers n'en contiennent point. Il fort de la tête
faitement connue {& Paufmas bous dit qu'il fit fon- de chaquetefticuleou de l'une de leurs extrémités
dre un iqselste d'airain, qu'il confacra a Apollon un autre canal plus gros «quile recourbe& va en di-
de Ddçhes^Onferoit tenté de croire qu'il avoir eu minuantvers les deux autres canaux ce canal re-
des notions5^ la circulationdu fang ce de la fecré- courbé eft enveloppéd'une membrane & fe termine
tion des humeurs. Voici là-deffus;undes paffages les à l'origine de la verge il ne contient point de farte
phts frappans. On lit dans Hippbcrate « cfie les mais une liqueur blànche. Il y a à 1 endroit de la
veine>-ibnt répandues par tout le corps qu'eUes vergé où il fe termine, une Ouverture par laquelleil
le flux J'efprit & le mouvement ,-& aboutit dans-la verge. Annotefe fsrt de cette expo-
» qu elles font toutes des branchesd'une feule ». Re- ution anatbmiqu»pourexpliquercommentles eunu-
marquezque les anciensdonnoieat a tous les vaif- ques ne peuvent engendrer. La coheeption fe fait,
rite
'feaux ftngBtns imliftindeinent lenom de veints.

crate fut appeHé-parles


félon lui da mélange de la femence de l'homme
cultiva YAiuu»mit & lorfqu'Hippo- avec la fang meBftniei.Il admet de la femencedans
Abderitains pour le guérir» la. femme; mais il la regarde comme un excramenr.
de fa folie prétendue, it trouva le philofopheoccu- Il prend les tefficules pour des poids femblables
pé dans fes jardins à diffé<jucr des animaux. Il avoit ceux que les Tifferans attachent à leurs chaînes pour
On fera tenté de croire que ce ne fut guère que fous
les tendre autant en font les tefticulcs fur les ca-
Hérophile que YAtuuomU devint un an,
naux dont nous avons parlé. Erauftrate page pour contemporaind'Hérophile;
Pour la nutrition il dit que les alimens fe prépa-
rent d'abord dans la bouche qu'ils font portésvei*pat il fe fit atiffi un nom célèbre par fes connoiffances
l'œfophage dans le ventre fupénenr & que les anatomiques. On croit qu'Herophile & Erafiftrate
nes du méfentere absorbent ce qu'il faut au corps, oferent les premiersouvrir des corps humaint au.
comme les fibres de h racine des plantesfucent l'hu» tarifés par les Antiochus& Ptoteméex. princesfa-
meur terreftre qui nourrit l'arbre. On n'a pas dit vans, & par conséquentproteâenrsdexeuxqui l'é-
mieux depuis. Il employé l'épiploon & le foie à ai- toient. La principaledécouverte d'Erafiftrate eft cel-
der la coÔion des viandes par leur chaleur. le de certain) vaijfiaux blancs qu'il apperçnt dansle
Voilà une efquûTe de VAnatomie & de la Phjrfio- méfentere des chevreaux qui tètent;îlreconnut dans
logie d'Àriftote. J'ajouterai qu'il a fait mention des fa vieilleffe que tout les nerft partent du cerveau. Il
ïnteftinsyV'7' colon, cacum & reclum qu'il con- décrivit fort exactementles membranes qui font aux
noiffoit mieux ces parties qu'Hippocratene les avoit orifices du coeur-,que n4bs nommonsranules^gt.que
connues; & que le de fa Phyfrologieprouve au tes difciples appellent fricufpidales. Ce n'eft pas ici
moins l'attention qu'il a apportée pour parvenir à la le lieu de faire mention de fa Phyfiologie il favoit
connoiffance de l'économieanimale. que l'urine Ce fépare dans les reins, Acilredreflk
Dioclès de Carifle, qui vécut peu après Ariftote Platon fur l'usage de la trachée-artère, par laqu
fous le règne d'Antigonus paffe pour avoir écrit le ce philofophe Se d'autres croyoient que la boiâbn
premier de l'art de difféquer mais c'eft une erreur. alloit rafraîchirles poumons.
On avoit long-tems avant lui des planches ou repré- Après Hérophile& Erauftrate ces deux fondateurs
fentations anatomiques. Ariftote renvoyé à ces plan- de l'art Anatomiqus parurent Lycus, Quintus Ma-
ches ou repréfentations, dans toutes les occafions oh rinus, dont il ne nous eft parvenu que la réputation
les dcfcriptions anatomiques devroient être expli- de grands anatomiftes dont ilsontjoüi. On voit à plu-
quées & hœc anatomica dtfcriptio dit-ilex icorû- fieurs traits épars dans les ouvrages de t'elfe qu'il
bas pUcnda ejl. s'étoit occupé de ï'Anatomit. Onen peut dire autant
Cet art long-tems renfermédans quelques familles, de Pline le Naturalise,auffi-bien que de fon neveu.
connu d'un petit nombre de favans, fut foigneu- Aretée fat trop de cas de cet art pour l'a voir igno-
fement étudié par Hérophile & par Erauftrate. On ré. Selon Aretée, le coeur eJL4e tiége de Famé les
croit qu'Hcrophilenaquit à Carthage, & qu'il vé- poumons ne peuvent jamais être par eux-mêmesfuf-
cut fous PtolcméeSoter; Galien dit de lui que ce ceptibles de douleur. La pulfationde l'artere eft la
fut. un homme confommé dans la Médecine & dans caufe du mouvementprogreffif du fang. Aretée fait
t'Anatomie; qu'il avoit étudié dans Alexandrie. La partir les veines du foie: il y fait engendrer la bile.
Nevrologieétoit alors un pays inconnu Hérophile L'eftomac eft la fource de la peine 6c du plaifir le
y fit l es premières découvertes. Un certain Eudeme, colon contribueà la coâion des alimens. Il y a aux
médecin partageavec lui l'honneurd'avoir décou- à l'eftomac deux tuniques couchéesobli-
vert & démontré les nerfs proprement dits. Héro- quement l'une fur l'autre les reins font des corps
phile en diftinguoit de trois fortes les uns fervoient glanduleux.Le reflede fa Phyûologie eft fondé fur
les connoiffances anatomiquesqu'on avoit avant lui.
aux fenfations & étoient miniftres de la volonté
ils tiroient leur origine en partie du cerveau,dontils C'étoit un fyftème compofé de ceux d'Hippocrate,
étoient comme des germes, & en partie de la moelle d'HérophileScd'Erafiftrate on a dit de lui qu'il n*a-
allongée. Les autres venoient des os, Se alloient fe voit emabraffé aveuglément aucun parti qu'il n'é-
terminer à des os. Les troifiemes partoient des muf-
cles & fe rendoient à des mufcles d'olt l'on voit que
le terme nerfétoit encore commun aux nerfs, aux li-
autorité.
toit admirateur eathoufiade de perfonne & qu'iL
êtoifpouf la vérité contre toute
Rufus l'Ephéfien, qui vécut fous les Empereurs
gamens 5ê aux tendons. II logeoit l'ame dans les ven- Nerva & Trajan eft la premier anatomifte célèbre
trictalcs du cœur il difoit que les nerfs optiques qui fe préfente après Aretée; on infere de quelques
avoient une cavité fenfible ce qui leur étoit parti- endroitsdes livres qui nous reflent de lui, que les
culier & il les appelloit par cette raifon pores op- rurfs qu'on a depuis appâtés récutnns» étoient ré-
tiques. 11 avoit remarquéque certainesveines du mé- cemment découverts, &qu'il avoit apperçùdans ,la
fentere étoient deftinées à nourrir les inteflins & matrice quelques vaiffeaux, dont fes préoécf.uear9
n'alloient point la veine-porte, mais à de certains n'avoient %asfaït mention.
corps glanduleux.Il nomma le premier inteilin dode- Galien fuccéda Rufus. On BMroit pas que VAna-
cadatlylon qui a onze pouces de long. Et parce que :omît ait fait de grands progrès depuis Hippocrate
le vaiffeau qui pane du ventricule droit du coeur jufqu'àHérophile & Erafdlfate,ai depuis ces deux
dans le poumon, qu'il prenoit pour une veine, avoit derniers jufqu'à Galien. On s'occupa dans tous les
la tunique épaiffe comme une artere il le nomma tems qui précéderent ces deux anatomiiftes depuis
veine artérielle par la même raifon il donna le nom Hippocrate & dans ceux qui les fuirent jufqu'à
A' artère vûruufe à celui qui va du poumon dans le Gaben, au défaut de cadavres qu'on pût difféquer
ventricule gauche il appella cloifon les féparatioas pour augmenterle fonds des connoiffances anatomi-
des ventricules du cœur. Il 6t les noms de retint & ques, à combiner ces connoiffances, & à formerdes
d'arachnoïdeque portent les- tuniques de l'œil auf- conjeâures phyfiologiques. Plus on fuit attentive-
quelles il les donna celui de prejfmr qui eft refté à ment l'hiftoire des Sciences & des Arts,plus on eft
1 endroit du cerveau où s'uniffent les finus de la dure- difpofé à croire que les hommes, font très-rarement
mere celui de glandula parqfiulœcelles qui
font fi- des expériencesSe des fyflèmeiéa même tenas. Lorf-
tuées à la racine de la verge il les diftingua par que les esprits font tournés vers les connoiffaaces
l'cpithete die glanduleufes de celles qu'il appella va- expérimentales on ceflede raifeinner & alternati-
riijueufes & qu'il plaçoit â,, l'extrémité des vaiffeaux vement, quand. on commence à raifonner les ex-
qui apportent la femence des tefticules. périencesreftent fnfjpeudues.
Sur ce qui précèdeOR ne peutdouter qu*Hérophile Mais on apperç&tt évidemmentici l'obftaclequi
n'ait été le premierAnatomifie de fon rems. Si l'on arrêta les duîe&ionsanatomiques. Dans les tems qui
confidere de plus qu'une Science eu un art ne com- fuivMXBtixHx^TH^ropbile&d'Erafiftrate,on brû-
mence à être fdence ou art, que quand les connoif- loit plus attentivementque jamais les cadavreschez
{ances acquifes donnent lieu de lui faire une langue les Romains la religion & les lois civiles Soient
refpeûerles corps morts fous les peines les plus fé- repris avec.enthoufiafme. Les différentes parties des
veres les Anatomiftes fce 'firent réduitsà des hafards cadavres humains fuffircnt à peine à la multitude des
inopinési1 leur fallut trouver ou des tombeauxou- observateurs de-là vint que les mêmes découvertes
verts-,99 des malfaiteàrs expofés. aban- fe firent lbuvent en même tems dans des lieux tort
donnés en naiffantfurent
& ce fut dans ouvrages
les
leur plus
des
grande
Anatomiltes
reffource
fur les
éloignés, & la fois;
qu'on eu très -incertain à qui il faut les attribuer.
grands chemins fut les enfans expofés, fur les ani- J avertis donc ici que je ne prétens dépouiller
maux, & fur >tout fur les fmges que Galien s'inf- tonne de ce qui lui appartient, & qu'on me trouvera per-
truifit en Anatom'u. Il nous a laiffé deux,ouvrages tout difpofé à reftitùer à un auteur ce
qui l'ont immortalisé;l'un eil intituléadministrations ôté, au premier titre de propriété -qui que je lui aurai
arwomùpttfi, & l'aube de l'ufagt du parties du corps duit en fa faveur. Après cette proteitationme fera pro-
qui m'a
humai». Il dit qu'enle? écrivant il compose un hym- paru néceflaire je vais pourfuivre avec rapidité
ne à l'honneurde celui qui nous a commefaifs & j'eftime, l'hiftoire de YAnatomie, n'infiftantfurles découvertes
ajoûte-t-il que la folide piété ne
pas
tant à que lorfqu 'elles le mériteront par leur importance
facrificr à Dieu une centaine de taureaux, qu'à an- & me conformant à l'ordre chronologiquede la
pre-
noncer aux homme», fa, fageife & fa toute-puiffance. miere édition de leurs principaux
ouvrag.es.
On voit,, en parcourant ces ouvrages que Galien Jean de Concorriggio,Milanois, anatomifa
poffédoit toutes les découvertes anatomiquesdes fie- & fe$ oeuvres furent publiées à Venife en 1 410*
en Ve-
,:& que s'il n'y en ajouta fâle en 1^4; André Veiale, natif de Bruxelles, dont
1115
clés qui l'avoient précédé
pas un grand nombred'autres fur VanatomUfax corps le mérite anatomiqueexcita la jaloufie des premiers
humein ce fut ptanqued'occafions & non d'aôi'vité. hommes de fon tems & qui donna à les
Trompe la reffemblance extérieure de l'homme ouvrages
par tant de folidité qu'ils ont réufté à toutes leurs at-
avec le finge il a auvent attribué à cetui-ci ce qui taques.
ne convenoitqu'à celui-là j c'eft du refte le feul re- On pourroitdiliribuerITiiftoiregénérale de YAtut*
proche qu'on lui faffe. tonrie en cinq parties la première comprendroitde-
Soranus contemporainde Galien, anatomifa la puis la création jufqu'àHippocrate la feconde, de-
matriceThéophile Protofpatarius écrivit de la ftru- puis Hippocratejulqu'à Hérophile & Erafidrate la
aura du corps humain; dans uneanalyse des traités troiûeme depuis Hérophile & Erafiltrate julqu'à
anatomiquesde Galien il dit que la premièrepaire Galien; la quatrième,' depuis Galien jufqu'à Vefale;
de nerfs qui partent des premiersventriculesdu cer- & la cinquième depuis Vefale jufqu'à
s'étend narines qu'il deux mufcles Velale découvrit le ligament fufpenteurnous.
veau aux ya du pénis;
employéspour fermer les paupieres, & un feul pour & rectifia un grand nombre de notions auxquelles
les ouvrir que la fubftance de la langue eu muicu- on étoit attaché de fon tems & qu'il eut le courage
leufe qu il y a un ligament fort qui émbraffe les d'attaquer malgré l'autorité de Galien dont elles
vertebres,& que cela eft commun à toutes les autres étoient appuyées.
articulations. Oribafe ,«£* de^Galibn, ne nous a Aphiilinus de Bologne parut
rien lajffé qu'on ne trouve dans les ouvrages de fon xeibue la découverte du marteau en ifii on lui at-
& de l'enclume
modèle, fi l'on en excepte la defcriptionxlesg/<j«</« deux petits os de l'oreille interne. Dans la même»

pereur Heraclius.
falivairu. Théophileécrivit de YAnatomic fous l'em- année t Berengerde Carpi, qui guérit le premier le
mal vénéFien par les friûions mercurieiles & dé-
Nemefius,évêque d'Emiffa en Phénicie, difoit fur couvrit l'appendix du cœcum, les caroncules des
la fin du quatrièmefiecle que la bile n'çxiftoit pas reins, ce qu'il appelloit'corps glanduleux, & la' li-
dans le corps pour elle- mime, mais pour la digef. gne blanche, qu'il nomme lignt ctntmU. En
tion, l'éjeâion des excrémens, & d'autres ufages Jafon Devrez Alexander Benediûus de Verone 1514

après.
idée dont Sylvius de le Boe fe vantoit long -tenu
«
Suivirent les tems d'ignorance & de barbarie
en 1 5 vj en 1 <j 30 Nicolas Maffa, qui nous a laiffé
une defcriptiontrès-exaae de la cloiion du ferotum
& dans la même année, Michel Servet, Elpagnol
pendant lesquels VAnatomit éprouva le fort des au- homme d'un génie peu commun, qui entrevit la cir-
tres feiences & des autres arts. Il s'écoula des fiecles culation du tang, ainfi qu'il paroît par des paffages
fans qu'il .parût aucun anatomifte & l'on eft pref- tirés d'ouvrages qui ont été funeftes à l'auteur, &
qu'obligé.de fauter. depuis Nemefius d'Emiffa juf dont les titres ne promettent rien de femblable l'un
qu'à Mundinus de Milan, fans être arrêté dans cet eft de Trinitatis erroribua & l'autre, Chriftianijjimi
intervalle de plus de neuf cents ans, par une feule nftitutio, VolcherCoyter, en Il 34; il naquità Gro*
découverte de quelqu'importance. ningue, & fit lis premières obfervationsfur l'incu-
Mundinus tenta de perfectionnerY Anatom'u il bauon des œufs travail que Parifanus continua
difféqua beaucoup. il écrivit mais au jugement long-tems après en 1 536 Guinterusd'Andernach,
de Douglas & de Freind, il écrivit peu de chofes qui nomma pancréas le corps glanduleux de ce nom
nouvelles il avança que les tefticulesdes femmes & découvrit la complication de la veine &de 'l'ar-
font pleins de cavités & de caronculesglanduleufes, tere fpermatique en 1 5 37 Louis Bonnaccioli qui
& qu'il s'y engendre une humidité aûez femblable découvrit les nymphes & le clitoris, comme des par-
à de la falive d'où naît le plaifir de la femme qui ties diftindes Vaffée de Catalogne,
la répand dans l'aâe vénérien que la matrice etl
en i 540 Jean
Fernel d'Amiens en 541 Charles Etienne de
distribuée en fept cellules que fon orifice reffemble la faculté de Paris, & ThomasVicary, de Londres,
à un bec de tanche & qu'il y a à l'orifice du vagin en t 545 en J 548, Arantius, & Thomas Gemini
une membrane qu'il appelle auroit-il qui penfa voler à Vefale fes planches anatomiques,
voulu défigner l'hymen?
mélange Une réflexion qui nous eft dont il n'étoit que le graveur en 1551 Jacques
fuggérée parce de chofes fauffes & vraies, .,Sylvius qui apperçut le premier les valvules pla-
Cerf qu'il femble <jue les yeux avec lefquels les au- cées à l'orifice de la veine azygos, de là jugulaire,
teurs ont vu certames chofes, ne font pas les mê- de Il brachiale de la crurale & au tronc de la
mes yeux que ceux avec lesquels ils en ont observé veine cave qui part du foie, le mufcle de la cuiffe
d'autres. appellé le quant l'origine du mufcle droit, &c. en
Mais je n'aurois jamais fini fi j'inûitoisfur tous les 1551, André Lacuna;en t fS6, Jean Vâlveida ,-qui
anatomiftes des fiecles où le vais entrer.* Cet art, mérite une place parmi les Anatomiftes moins par
qu'on avoit fi long-tems négligé, fut tout- à -coup fes découvertes qtte par fea application WAhè* i
tamic il ewf l'honneur de faire paffer cet art d'Italie venin-0;& Wirfung, qui nous a appris que fe-pan-
en Efpagne; honneur flérile, car il n'y fructifia pas. créasavoit un conduit; *n «641 Jean Bout Shenei-
Réal Colomb, de Crémone, en 1559 en 1661 der, qui traité de la fabriqué du nez, dé la membra-
Ambroifc Psré, qu'i n'eût pas été fi grand chirurgien ne pituitaire &c. en 164J RubbeJc/en >6yo, qui
s'il n'eût été grand Maternée; & Gabriel Fallope, partage avec Barthotin l'honneur de la découverte
qui a donné ton nom à une des dépendancesde la des vaiffeaux ly mphatiques en 1651 Highmore &
matrice, qu'on prétend avoir été connue-d'Herophi- AntoineDeufing en 16 5 i MoliitetrosJ Dominique
le & de Rufits d'Ephefe. de Marchettis Warthon, qui découvrit les glandes
En 1 56} Barthelemi Euftachi dont les planches falivaires inférieures & Pecquet, qui découvrit le
anatomiquesfom fi célebres, qui décrivit le premier canal torachique, & annonça le réfervoir qui porte
avec exactitude le canal torachique apperçut la fdn nom réfervoir beaucoupplus remarquabledans
valvule placée l'orifice de la veine coronaire dans les animàutque dans l'homme ou il n'à pas une
le coeur, & découvritle troifiemeos de l'oreille in- forme & une capacitébien décidées.
terne, & les glandes appçllées mus fuccinîluriaù En 1 6 îf, "Lyfer qui a éckirci la tnéthodede dif
reins fucceinturiaux. féquer en 16^4, Jean-Chriftophe Volokhammer
En 1 565 Botal, dont le paflage du fang dans le Gliflbn & Hemiterhuis Rdrenck en 16,6 Henri
foetus de 1 oreillettedroite dans t oreillette gauche, Sigifmond Schilling, en 165S en 167$ Vigier 6c
porte le nom en 1573, Jules Jaflbiin auteur d'une Charletoh Yan-Horne en 1 660 en 1 66 1 Stenon
excellente oftéologie, extrêmement rare. Dans la qui découvrit les conduits falivaires fuperieurs en
même année, ConlïantiusVarole, de Bologne, qui 1 664 ^illis qui perfectionna nerfs &
Hit la découverte de la valvule du colon, divifa'le celle du cerveau en 1665 JeanThéophileBonnet,
cerveau en trois parties, apperçut des glandes dans qui récueillitcequelaplupart des anatorrtiftesavoient
:
le plexus choroïde, Se appella de fon nom le plexus
tranfvcrfal du cerveau li pont dt Varolt en 1 574,
Jean-Baptiftc Carcanus, Milanois qui donnale nom
compofé, & rendit un Service aux Artiftes,en met-
tant à leur portée des traités quiétoientdevenusfort
rares en 1 666 Meibom Needham 4pi a écrit fur
dé trou oval au partage que Botal avoit découvert la formationdu foetus, «n 1667; en iéé^Graaf, qui
en 1 578 Jean Banifter Félix Platenis, de Bâte, en inventala feringue à ihieûer, & qui fut l'auteur du
1583. Dans la même année, Salomon Albert, qui fyftème des oeufs dans les femelles vivipares,fyftè-
dilputa à Varole la découverte du colon en t 586, me engendrépar fanatogie, & violemmentattaqué
Archange Piccolhommini, Ferrarois, qui divifa la par l'expérience.
fubitance du cerveau en médullaire& en cendrée, En 1669 Jean MayovyHohoken qui a bien écrit
& fit d'autresdécouvertes en 1 <f88 GafparBauhim, des enveloppesdu -foetus;Se Lover, dont on a un ex
de la même ville qui ne fut pas moins grand anato- cellent traité fur le coeur; K«n;kriiigius ea 1670 en
tniïle qu'habite botaniïle en 1 593 André du Lau- 1671 Drelincourt SKemerbroeck &c Swammer..
rent, & André Casfalpinqui preffentit la circulation dam, qui s'eft attaché aux parties de la génération;
du fang mais d'une manière li obfcurequ'on ne fon- en 1674, Gérard Blafins, qu'on peut confultsr fur
gea à lui faire honneurde cette découverteque quand YAnatomkcomparée; en 16,1,» Briggs,qui décrivit
on en connut toute la certitude & toute l'importan- l'œil & apprit le difféqwer en 1680 Borelli, qui
ce & qu'il ne fut plus queftion que de l'ôter à celui tenta ti'anujestiren calcul les mouvemensdes ani-
mii l'avoit faite en 1 597, Jean Poflius, né à Ger-
maux effort qui, s'il n'a pas été fortutile au progrès
tneiheim en 1600, Fabricius ah Aquaptndenu ain6 de la Médecine & de VAnatomU a du moins fait
appelle d'une petite ville du Milanez où il naquit; il beaucoupd'honneur à fon auteur, & en général
fut difciple de Failopc, qui il fuccéda en 1 J65 dans l'efprit humain. Dansla même année, Verle, & Ri»
une chalre d'Aaaionûc il remarquales valvules-des vin qui a des prétentionsfur la découverte de quel-
veines, parla le premier de l'enveloppecharnue de ques conduitsfalivaires.
la velîie & tenta de réduire en fyfteme les phéno- En 1681 Grew & Dupré;Stockammer,en r68i;
mènes de la génération. en 1 683 Bellini, fie Duverney qui expofa la ftruâu-
En 1603 Philippe ingraffias,Sicilien, qui, décri- re de l'oreille dans un traité dont on fait encore au-
vit exactement Foscthmoïde,& découvritétrierde jourd'huitrès-grand cas Brown, &c Shelhammer qui
l'oreille; en 1604, Horflius & Cabrole en î6o5, a étudié l'oreille, en 1684 en 1685 Brunner, qui
Grafeccius; en 1607, Rio lan, l'habile tk jaloux Rio-
lan qui contefta plus de découvertes encore qu'il a examiné les glandes Bidloo & Wieunens qui a
travaillé utilementfur les nerfs; en 1686, Leallxa-
n'en fit il remarqua les appendices graiffeufes du lis Jean Boha Ent, & Malpighi, non moins grandi
colon, nomma les canaux hépatiques & cyniques phyficien qu'habileanatoimfte obfervateur en tout
du foie, & s'apperçut du pli du canal cholidoque.
Parurent en 161 t, Vidus Vidius, & Gafpard Bar- genre, & le premierprefouequi eût aflez bien vu
tholin, qui s'arrogea la découverte des vaiffeaux pour compter fur fes obfervations Muralto en
1688 Haverds dont on a on ouvrage furla moelle
lymphatiques; en 16 15, GafpardHoffman & Paaw des os, en i 6g i en 1791, Nùck,<rmayant obfervé
en 1 6 1 7,GrégoireHorflius Fabricius Bartbolet, en avec plus d'attention que fes prénéceffeurs la ftrac-
1619 dans la même année, Pierre Lauremberg ture & la deftination des vaiffeaux lymphatiques, les
Giandorp, grand chirurgien, Jean Remmeun &c compara à des fyphons qui pompent d'un coté le
Hoffman qui a travaillé jufgu'en 1667;
en i6ii, fluide & le d^pofentdePautredans la mite du fang;
Afellius de Crémone qui découvrit les veines lac-
en 1693, Verheyen, qui fit dans fa jewneffetantd'ob-
tées Richard fonifter dans la même année en
16.13 iEmiiius Parifanus qui a fait le fécond des
fervationsfur la fetnence.
En 1694, Gibbon & Couper, qui découvrit les
expériences fur l'incubation des œufs
en 1614 glandes de l'urethrc qui portent fon nom Dionis
MelchiorSebizius Adrien Spigelius en 1 6 16 Louis & Ridley qui a bien connu le cerveau, en ifiofi
St'ptale-, en 11618; dans la même année, Atexander
Maflarias qui a travaillé jufqu'en 16 3 4; & l'immor- en 1696, Leuwenhoeck dont on une inanité d'ob-
fervations microfcoptCfues Pofihius, en 1697; en
tel Harvey, qui fit la découverte de la circulation
du (ang décottvertequi bannit de la Phyfiologiela 1701 Pafchkmi» BèrgeT& Fantonus; Valfalva, en
thaltur innû l'e/prit vital, Y humide radical, &c. 1704; Francus de Franckenau, en 170 en 1706,
En iGjjcvBener qui a écrit fur les 'parties de la
Morgagni,dont on aies chofes nouvelles fur la lan-
genérationTirfâîerameien 1 64 1 ,ThomasBartholin, gue, le pharynx, l'épigtotte, les glandes febacées,
l'utérus, le vagin, les mammeHes, &e, en 1707,
A N A A N A
Drake, Keil & Douglas, qui a fait voir
-n. 11 rs. 4if
41 j
que quoique ^22*™ fans doute
entre les Anatomifles des
le conduit de la glande parotide fût coupé,
on pou- tiens fi vives fur la ramificationd'une veinecontefta-
voit, quand l'extrémité coupée étoit encore affel ou d'une
proche,la artere, fur l'origineou l'infertion d'un mufcle & fur
ramener dans la bouche& guérir la plaie. d'autres objets dont la recherche ne paroit
En 1709, Lifter Hovius qui a écrit fur les hu- euentielleau premier coup d'oeil. pas fort
hieursdes yeux, en 1710; Gœliche, «11713; Lan- Une conféquencede ce qui précede c'eft qu'il n'y
cifi, qui s eft particulièrementillufiré
par la publi- a rien en Anatomie, & plus 1 art des
cation des tables d'Euflachi, en 1714; diffeâions s'eft perfectionné plus que
Heifter chirurgien& médecin fi célèbre en 1719, 1 art de guérir eft
devenu lumineux. Par quel penchant paradoxe
Ruifch, qui pouffa l'art des injections fi loin,en 171 1
dont femble-t-on cependant mettre que11ion au
art
la perfeûiOn a confirmé tant de découvertes ancien- en fi les
noiflances d1 Anatomit fubtile & recherchée con-
nes, & occafionné celle de tant devéritésinconnues ne font
pas fuperflues r eft-ce fincèrement qu'on ferme les
en 1714, Santorini j en 1716, Bernard Siegfried Al- yeux fur les avantagesde la connoiffancede la dif-
binus, qui a une connoiffance fi étendue de tout le tribution des plus petits canaux des artères & des
corps anatomique, & qui s'en: fait une fi granderé- veines, & de la communicationde ces vaiffesux les
putation par fes tables & par l'édition qu'il a don- uns avec les autres ? n'eft-ce pas l'injeâion qu'on y
née de celles d'Euftachi
en 1717, Haller, favant en fait qui a complétéladémonfirationdela circulation
.Anatomie & en Phyfiôlogie; le célebre Monro, du fang ? Un homme fans étendue d'efprit& fans vues
en
i73^>; Nichols, en 1733; Caffebohm, qui a bien lit un recueil d'obfervatien>inicrofcopiques « du
connu l'oreille, en 1734; enfin Boerhaave, l'Efcu- haut de fon tribunal, il traite l'auteur d'homme inu-
lape de notre fiecle, celui de tous les Medecins, qui tile, & l'ouvrage de bagatelle. Mais que dira juge
a le mieux appliqué l'Anatomie & la Phyfiolozieà de nos produôions quand il ce
la théorie & à la pratique; & tant d'autres parmi verra ces obfervations
qu il a tant méprifées, devenir le fondement
les anciens & les modernes tels Cafferius
d'un
edifice Immense ? Il changera de ton; il fera l'éloge
Bourdon, Palfin, Lieutaud, Cant, que &c. à qui leurs du fecond ouvrage, & il ne s'appercevra feulement
ouvrages feront plus d'honneur que mes éloges, & pas qu'il eft en contradiction, & qu'il élevé aujour-
qui par cette raifon ne devroient point être offcnfés d'hui ce qu'il déprimoit hier.
de mon oubli. Les palettes & la fpirale font les parties les plus
Mais je ferois impardonnable, & l'on pourroit déliées d'une montre, mais n'en font
m'aecufer de manquer à ce que je dois à importantes. Afïurons-nous des découvertes pas les moins
nos Aca-
démies, fi je ne faifois mentionde notre "Winflov mais
gardons-nousde rien prononcer fur leurs fuites, fi
qui vit encore, & dont le traité pafle pour le meil- nous ne voulons pas nous expoferàfairt un mauvais
leur qu'on ait fur les parties folides notre Morand rôle. Sans la connoiffance de V Anatomit déliée,
fi connu par fes lumières & fes opérations;
notre bien de cures qu'on n'eût ofé tenter 1 Valfalva com-
Bertin, qui a fi bien expliqué les rems; notre Senac,
te racon.
qu'une dame fe luxa une des cornes de l'oshyoide,
à qui le traitéfur le coeur,qu'il nousa donné récem- & que la fuite de
ment, apurera dans lesfiecles à venir la réputation valer.LegrandAnatomifte cet accident fut de t'empêcher d'a.
de grand Phyficien & de grand Anatonùfte foupçonna tout d'un coup
notre cette luxation & la réduifit. Il y a donc des occafions
Ferrein, un des hommes qui entend le mieux l'oeco: oit la connoiffance des partiesles plus petites devient
nomie animale, & dont les découvertes fur la for- néceffaire. Mais de quelle importance
mation de la voix & des fons n'en font devenues ne feroit-il
pas de découvrir, fi l'air porté dans le poumon fuit
que plus certaines pour avoir été conteflées; & les cette voie pour fe mêler fang fi la fuMtance
auteurs de l'Hiftoire haturelle,dont le fécond volu- ticale du cerveau n'eft au la continuationdis vaiA cor-
me eu plein de vues & de découvertes (url'A/iato- féaux qui fe diftribuentà vifcere que
mit & la Phyfiologie. ce fi ces vaiffeaux
portent immédiatement le fuc nerveux dans les fibres
Voilàles hommes utiles auxquels nous fommes re- médullaires; quelle eft la ftruâure & l'ufage de la
devablesdes progrès étonnansde ï'AnatomU. Si nous
n'ignoronsplus quelles (ont les voies étroites qu'ont rate cette des reins fucceinturiaux celle du thy-
mis ? &c
à CUivre les liqueurs qui fe réparentde nos alimens fi Conteftera-t-pn à Boerhaave que fi nous étions
nous fommes en état d'établir des règles fur la diete; mieux inftruits fur les parties folides, & fi la nature
fi nous pouvonsrendre raifon du retour difficilede la des humeurs nous étoit bien développée, les lois
lymphe fi nous {avons comment par des obftruûions des Méchaniques nous démontreroientque ceseffets
caufées dans les vaiffesux qui les portent, ces vaif- inconnus de l'économie animale qui attirent toute
feauxfont diftendus ou relâchés, ce comment il s'en*
fuit une hydropifieplus ou moinsconfidérable, fui- notre admiration,peuvent fe déduire des priacipes
les plus fimples ? Quoi donc, n'eft-il contant
vant que ces vaiffeaux font plus ou moins «ras j à que dans la nature oit Dieu fait rienpas vain, la
nous nou$T6mmesaflurésdes propriétés de rhumeur moindre configuration fa raifon ne en
pancréatique, & fi nous avons vu difparoître le trium- par des dépendancesréciproques a que tout tient
& que nous n'a-
virat &touteslesvifions de Vairoelmdnt.deSyJviûs
de le Boëfurlafermentationnéceflàirèà la digeftion; vons rien de mieux à faire que de pouffer aufîi loin
que nous le pourrons l'étude de la chaîne impercep-
fi nous avons vu ceffer les fuites tëcheufes tsble qui unit !es parties de la machineanimale, Se
res du conduitde la parotide fi nos humeurs font dè- qui en fait tout; enun
barraffées de ces millions d'animalcules dont elles un mot, que plus nous aurons
d'observations, plus nous ferons voifins du but que
fourmilloient fi le réfervoirde la femence de la fem- V Anatomit, la Phyfiologie, la Médecine & la Chi-
me nous eft enfin connu; fi l'homogénéitéde cette rurgie doivent fe propofer conjointement.
iemence ,de celle de l'homme & d'une infinité d'c*-
mais puifque l'étude de V Anatomit même la plus
traits de fubftances animales & végétales,eft ctthftk- déliée desufages fi étendus; puisqu'elle offre un fi
téè fi tant d'imaginationsbicarrés fur la génération a
grand nombrede découvertesimportantesà tenter,
viennent enfin de difparoître, c'eft aux décotf- commeDtfefait-il qu'elle foit négligée,ârqu'ellelan-
Vertes des Anatomiftes dont nous venons déparier, guiffe, pour ainfi dire? Je le demande aux maîtres
dans l'arinde œuérir & je ferois bien fatisfait d'en-
Ces découvertes fdnt donfô de la derniere impor-
tance. La moindre en apparence peut avoir des fui-
tendre li-deflus leurs réponfes.
Nous avons défni 1' 'Anatomit nous en avons dé-
'tes furprcnantes. C'eft ce preflcmiment qui occa^ montré l'Utilité dans toutes les conditierfs
nous
avons expofe fes progrès le plus rapidement
qu'il nale. le pariétal gauche. d la future écailleufe.
des ré- fg l'os temporal./ l'apophyse maftoïde. t l'apophy-
nous a été poflible pour ne pas tomber doit former
dans
pétitions,en nous étendantici fur ce qui fe zigomatique.la les grandes ailes de l'os fphénoi-
ailleurs des articlesréparés.Nous avons indiqué des de, ou l'apophyfe temporale. i les os de la pomet-
découvertes à faire. Nousallons paffer aux diaribu- te. k la face des grandes ailes qui fe voit dans les
tions différentes de YAnatom'u. fofles orbitaires. l l'os planum. m l'os unguis. n l'a-'
On divife l'Anatomie, relativement au fujet dont pophyfc montantede l'os maxillaire.0 les os du nez.
l'Anatomifte s'occupe, en humaine Se en comparée. p la cloifon du nez. 9f les os maxillaires.rr laorbi-mâ-
V Anatomie humaine, qui eft abfolument& propre-
choire inférieure.s le trou fourcilier. t le trou
fi lîon taire inférieur. u la cinquième, x la fixieme verte-
ment appellée Anatomie a pour objet, ou, eu 1 art bre du cou. y te trou de leur apopHyfe tranfverfe.
aime mieux, pour fujet le corps humain. C

que pluûeursappellentAnthropologie. t le trou mentonier. 1 1 3 le fternum. 1 la pièce fu-


V Anatomie comparée eff cette branche de l'Ana-
périeurequi refte toujours féparée de celle qui fuit,
tomie qui s'occupe de la recherche & de l'examen a la partie moyenne, qui dans l'adulte n'eft com-
des différentes parties des animaux, confidérées re- pofée que d'une feule piece & de cinq à fix dans
lativement à leur fîru&ure particulière,& à la forme les jeunes Sujets. 3 le cartilage xiphoïde. 4 les clavi-
qui convient le mieux avec leur façon de vivre & de cules. 5,6,7,8,9, 10, u, les vraies côtes. n,
latïstaire à leurs befoins. Par exemple, dans fAna- 13 &c tes faunes. 1 S, 16, 17, t8 les cartilages
tornu comparée des eftomacs on obferve que les ani- qui uniffent les vraies côtes au fternum. 19 la der-
occafions de fe nourrir, niere vertèbre du dos. 10, 11 les cinq vertèbres
maux qui ont. de fréquentescomparaifon de certains des lombes. S Il, leurs apophyfes tranfverfes. zi
ont i'eftomac très-petit en
animaux qui évités par les autres animaux qu'ils dé- si, l'os facrum. T T, les trous de l'os fat rum. 13 l'o-
moplate. 14 l'os 'du bras ou lTiumerns. 15 le rayon
vorent, fe trouvent fouvent dans la néceffitede jeû-
ner & à qui il femble que par cette raifon la nature ou radius. 16 l'os du coude ou le cubitus. 17 le
ait donné un eftomac capablede contenirde la nour- carpe. 18 le métacarpe. 19 les doigts qui font com-
trois nommés phalàngu. 30,31,
riture pour iong-tems. Voye^ Estomac & Rurtl- potes chacun de os
nation. 31, les os innominés ou les os des hanches. 30 l'os
Dans Y Anatomiecomparée, on examine les bru
s ileum, 31 l'os pubis. 31 l'os ifchium. l3 le uou
& même les végétaux, afin de parvenir,par la corn) ovalaire. 34 le fémur. fa tête. p fon cou. A le
parai{on de ce qui s'y paffe avec ce qui fe pane et grand trochanter.le petit trochanrtr.le condy-
du corps hu le interne. a le condyle externe. 35 la rotule. 36
nous, à une plus parfaite connoiuancf
a fuivie. On dirait le tibia. te
condyle externe. Î le condyle inter-
main. C'cft la méthode qu' Ariftote
qu'il n'a immolé tant d'animaux que pour en rappor- ne, ix l'empreinte ligamenteufe ou s'attache le liga-
ter la Structureà celle de l'homme.Mais qu'on fe pro- ment de la rotule, ta
cheville ou la malléole in-
pofc ce but ou non l'examen qu'on fera des parties terne. 37 le péroné. la malléole externe. 38 le
des brutes par la dùTeaion, s'appelleratoujours Ana- tarfe. + l'aflragal. r^= le calcaneum. le navi-
tomie comparée. culaire. 4H" les trois cunéiformes. 3910 métatarfe.
Si l'on fait attention à la multitude infinie d'ani- 40 les doigts qui font compofés chacun de trois os
de la terre, nommés phalanges.
maux différons qui couvrent la furface diflëqués
& au petit nombre de ceux qu'on a on Figure 2. repréfente la tête du fqutlett vu* dans
trouvera l'Anatomie comparée bien imparfaite. fa partit inférieure.
Le fujet de l'Anatomie ou le corps, fe divife en
parties organiques & en parties non organiques A l'occipital. A le trou oc-
di(Iimilaires,fper- cipital. Ji, B les condyles de cet os. a les
en parties iimilaires, & en parties a
matiques, &c Voye^ ORGANIQUE, Similaire,' trous condyloidiens poftérieurs.M t'épine. 1 1 ,ks
SPERMATIQUE. tubérofités qui s'obfervent à côté de cette épine..
La divilion la plus ordinaireeu celle qu'on fait en L la tubérofité occipitale. A^A^la future lambdoide.
parties/o//</« & en parties fluides; ou en parties quf n le pariétal. C D E G cd efg 33 l'os temporal.
contiennent & en parties qui font contenues. Voyc^ C l'apophyfe maftoïde. D l'apophyse ftyloïde. E
SOLIDE, FLUIDE. l'apophyfe zigQmatique. G l'apophyfe tranfverfe.
Les parties folide,s font les os les nerfs les muf c la rainure
maftoïdienne dans laquelle s'attache le
eles, les artères, les veines les cartilages les ligamtns, digaflrique. d le conduit de la carotide. t l'extrémi-
les membranes,&c. té du rocher. la fofle articulaire. le trou auditif
Les parties fluides font le chyle, lefaag, le lait, externe. 33 une partie delà fofle*temporale. O O
la graijfi la lymphe &c. la future Ngomatique. F P 5 l'os de la pomette. t
leurs articles, Os NERF, MUSCLE, AR- l'apophyse 1igomatique de cet os, qui fvec celte de
TERE, Veine &c CHYLE, Sang LAIT, &c l'os des tempes £ forme l'arcade zigomatique. £
Quant à l'art d'anatomifer, voye\ Anatomique. FP future formée par ^articulationde l'os de la po-
Voye[ Dissection DISSÉQUER. mette avec ras maxillaire,une-partie de la foifo
Il ne nous refte plus pour achever cet article & zigomatique. hHlKVX^ l'os fphénoïde. H, 1,
©fftir en même tems au lecteur un traité d'Aaàtomie K, les apophyfes ptérigoïdes. Y, X, 4» les gran-
auffi complet qu'il puiffe le defirer, que d'ajouter ici des ailes. H l'aile externe. l'aile interne. K le pe-
l'explication de nos Planches. Cette explication for- tit crochet qui s*obferve à l'extrémité de l'aile W-
mant proprement YAnatonùe feroit trop étendue terne.la fyflê trou oval. X le
vis-â-vis de nos figures;Se; trou épineux. ffe/fente fpbino-maxillaire. OB-S
pour pouvoir être placée
nous ne lui trouverons aucun lieu plus convenable k
i l 77 le
du palais.
palais ou Us palatines.
RR
77 les o»
articulation
que celui-ci. Ces Planches ont été Anatomiftesles
deffinées les unes
d'aprèsnaturc, les autres d'après les de ces os avec lèsof «ta palais. A articulation des
plus célèbres. Elles tant au nombrede vingt, Se con- os du palais articulation des os ma*
tiennentplus de deux cents figures. guftatifs^ ïpofténeuW K le trou inciûf, ou trouguf-
PLANCHE PREMIERE.. utif antérieur. 9' la partie poftérieure des cornets
Figure i de rëpréfelïuleJqlïitttlYuJndevant. inférieurs du nez. 9 îa partie
a l'os du front, ou le coronal, la future corà; inférieurs de fos etbjnoïde. 10 l'os yonaer. T atn-
• "•
cuiationde cet os avec l'os fphénoïde. m articulation dîna!, x le grand trou occipital. f, tolTes
de cet os avec les os du palais. 11, 11, 13, 14, 15, postérieuresinférieuresdu coronal.
Il
iê, 17, 18, les dents. 11, ix, 14, 1, 15, les dents
molaires. t6 la canine. 17 & 18 les deux incifives. Figure3 rtprifente les dents dans leur tntitr.
1 1 les incifives. 3 les canines. 4,5,6,7,8;
les molaires. 9 9 9 le collet de la dent. io to la cou-
ronne de la dent.
'PLANCHE IL Figure 4. de CLOPTOir Havers.
Figure i.ieVES ALE. Elle riprifente le fqutleu A A A A la partie antérieure du
genou fêparée
va de côté. des autres. a, a, a, les grandesglandesmuqueufes.
a AB le coronal. B la future coronale. A la tu- bbbb la membrane capfulaire. la
rotule.
bérofité furciliere. a le trou furcilier. C le pariétal. Figure S. du mime. Ua pcti foc de moelle qui
D l'empreintemufculaire du temporal. E la future
écailleufe.F la portion écailleufe de l'os des tem-
i compofude as vificules.
Figure S. du mim\, l ade muqueufe tirée
eft

du fin us
pes. G l'occipital. ffle trou maftoïdienpoftérieur. I dela p art utfffjrieurede l'humi rus.
I l'apophyfe maftoide. K le trou auditif externe. P'L ANCHE I I I.
L .l'apophyfe zygomatiqye-de-l'os des tempes. M
l'apophyse zygomatique de l'os de la pommette. igure i.dtVES ALE. Elle rtprifente le fqutlete
L M l'arcadezygomatique.N l'os de la pommette. vu en arrière.
O l'apophyfe orbitairede l'os de la pommette. P la
1, 1 les pariétaux. 2 la future fagittaled 3 6 le
fofle zygomatique.Q la foire temporale. R l'orbite. temporal. )la 6 la fofie zygomati-
S l'apoAyfe montante de l'os maxillaire. T les os que.4 4 la, future lambdoïde. 5 l'occipital. 7 l'ar-
du néz. la foire maxillaire. S f l'os maxillaire. X\e cade zygomatique.8 9 10 la mâchoire inférieure.
condyle de la mâchoire inférieure. Y l'apophyfe co- fon condyle. 9 l'apophyfe coronoïde. 10 le trou
ronoide. Z le trou mentonnier.£l'entrée des fortes +
mentonier. la tuberofité occipitale. 11,11,11,
natales. e le métacarpe, dles doigts; le
fecond rang & t 2., les fept vertèbres du cou. 13 14, 6c. 14 les
des os du carpe. fie troiûtfme rang dta os du çarpe. douze vertèbres du dos. xk, & 19, les cinq verte-
g le cubitus. h le radius. i la tête du radius, k l'olé- bres des lombes. 30, 30, é-c. les apophyfes tranf-
crane. 1 l'apophyfe coronoidedu cubitus. m le con- verfes. ï, les apophyfes
dyle externe de l'humérus. fon condyle interne. lation des apophyfestranfverfes des vertèbres du
o la marque de l'endroit où la tête de l'humérus eft dos avec les cotes. 33 34 l'angle des côtes. 35 36
fçparée de cet os dans le foetus./>Ja tête de l'humérus. & 39 l'omoplate. 35 la fofle fons-épineufe. 36 Se
qr s t u xy {Yomoplate.q la foire fous-épinéufe. r la 37 l'épine de l'omoplate. 36 fapophyfe acromion.
fofle fus-épÉieufe. s l'acromium. l'apophyse cora- 38 la (offe fus-épineufe. 39 l'ançle antérieur de l'o-
f
coïde. u l'anglepottérieur fupérieur. x (épinede
l'omoplate. ,y l'angle poftéihurinférieur. { le col de
moplate qui reçoit dans la cavité glénoïde la tête
de l'humérus. 40 41 42 & 44 l'humérus. 40 la tête
l'omoplate. 1 la clavicule. 2 9 3 9 4 si 1 9 6 9 7 9 les dif- de l'humérus. 41 empreinte musculaire, ou le del-
férentespièces du iternurn dans les jeunesfuiets. 8 toide. 41 le condyle interne. 43 la poulie de cet 0$
9, les deux piècesdont le cartilagexiphoideeft quel- qui eft reçue dans la partie fupérieure du cubitus.
quefois compofé. 10, it, 11,13 » >4* Mj'&u, 44 petite foflette pofterieure qui reçoit l'extrémité
les cartilagesdescôtes. let endroits où ces cartilages
font unis avec les c8tcs. xx xj & 33 les côtes.
5
de Olécrane. 48 49 & 57 l'os des îles. 1 48 j1 la
crête. 49 l'échancrure Viatique, Io l'épine pofté-
34la premièrevertebre du cou. 3 5, 36, 37, les ver- rieure fupérieure. 51 l'épine pofterieure inférieure.
tebres du cou. 38 l'apophyfeépimeufe. 30 les apo- jx l'épine antérieure fupérieure. 53 l'épine anté-
physestranfverfes. 40 intervalle entre deux verte- ncure inférieure. 54 la tubérofité de l'ifchion.
bres pour le paffage des nerfs- 41,41 41 &c. les Se 6 t le fémur. 15 la tête du fémur. (6 le grand tro-
cinq vertèbres lombaires.41 les os des îles. 43 une chanter. 7 le peut trochanter. 58 & 59 la ligne âpre.
parue de ros facruin. 44 le coccyx. 5 le fémur.
46 l'os ifchion. 47 l'os^pubb. 48 la tête du fémur.
6ole condyle externe. 61 lé condyle interne. 61 le
cartilagesintermédiairede l'articulation. 63 64 66
49 fon cou. ko le grand trochanter.J 1 le condyle '67 le tibia. 63 le condyle externe.6. le condyle irf-
terne. 67 la malléole interne. 65 68 le péroné. 68 U
tûfe' n Î4 55 le tibia. J4 la tubérofitéoù s'attache malléole, interne. 69- l'afiragal. 70 le calcaneum.
le ligament de la rotule. 11 la malléole interne. 16 le 71 le cuboïde. 71 le moyen cunéiforme.73 te petit
péroné. 5 7 la malléoleexterne. 18 Fattragal. g le cunéiforme. 74 le métatharfe. 71 les doigts- 76 le
calcaiteum.60 le cuboide. 6le
naviculaire. 6% te feaphoïde. 77 le grand de cunéiforme,&c. comme
moyen cunéiforme. 6) le petit cunéiforme. 64 le
grandcunéiforme.65 le métacarpe. 66 les doigts.
figurai. 3 4v 3. 6 7. & 8.
attelé coronal. a l'épine du coronal coupée. dtgrdt fojjijlcationde l'os par où
t les finus frontaux. c ,<
les fbfles antérieures de
la bafe du r. ane. t effVbs ethmoïde. d l'apophyfe^
crifta-gaUi.«a
que côté la lame. efg
les trous qui percent de cha-
ht i
k m no l'os fphénaïde.
P L A N C H E V. I
g la folfe pituitaire.A, h, les petites ailes de l'os Figure
fphénoîde.i tes apophyfesclinoidesantérieures.
les apophyfesclinoidespoftérieures.« la fente fphé- vrofe qui rec o*uvrele mufcle temporal,i une partie
noïdale. aie trou oval. o le trou épineux.m,n,o, dumulcle occipital gauche,le
Poreille. i le mufcle antérieur de l'oreille. «l'or-
biculaire dea paupières, /le tendon de ce mufcle.
myn ,o,p,qt les foffes moyennes de la^bale du g le mufclefurcilier. h h lés py ramidautidûnex. i l'o-
crâne, r le trou auditif, /le
trou déchirépreneur. blique defeendant dune%. une
partie du myrti-
ttt, t, les fin latéraux, k la fin du finus forme. U le grand incifif, m le petit zygomatiqjie.
l'interoffeux p & le fléchiffeur L. r fon tendon par le-
n le grand zygomatique.o le canin. pp le maffcter.
q le triangulaire de la levre inférieure. r le
quarré quel il s'unit au tendon de l'extenfeur commun des
de la levre inférieure. l'orbiculaire des levres. doigts. /? l'interoffeuxantérieur du doigt du milieu
a a le peauflier. le fterno-maftoïdien.,yy le cli- couvert par l'adduâeurM. S l'interoffeuxpoftérieur
no-maftoïdien. le fterno hyoïdien. A le ilerno- du doigt index couvert par l'adduéteurM. s fon ten-
don par lequel il s'infère au troifieme os, après s'ê-
thyroïdien. B la trachét-artere. C D le trapeze. E
le deltoïde. F le grand peaoral. G H 1 N le biceps. tre uni au tendon de Pextenfeur commun du doigt
G la courte tête. N la longue. H fon aponevrofe index. T l'interoffeux antérieur de l'index couvert
coupée. fon tendon. K le long extenfeur. L le par l'adduâeurM& Pabduâeur N. V abduâeur de
court extenfeur. M M le brachial interne. 0 le co- l'index couvert par l'adduâeur M. t l'extrémité de
raco-brachial.Pie long fupinateur. Q le rond pro- fon tendon par laquelle u il s'infere au premier os
•nateur. R leradial interne. S le long palmaire. ?l'a- du doigt index. W le tendon du premier vermicu-
ponevrofe palmaire. V V le fublime. Xle fléchiffeur laire, qui s'unit avec le tendon commun des exten-
du pouce, Y les extenfeurs du pouce. 1 le thenar.. feurs de l'index, & de-là s'infere au troifieme os.
2 le court palmaire. 3 l'hypothenar. 4
les ligamens X tendon du fécond vermiculairecoupé lequel
qui retiennent les tendons des fléchiffeurs de$ doigts. s'unit au tendon de 1'interoffeux R avec lequel il
le fublime ou le perforé. 6 le profond ou le per- forme Yle tendon commun qui fe rend au troifieme
forant. 7 le mefo-thenar. 8 8 lé radial externe. 9 9 os après s'être uni avec le tendon de l'extenfeur
le long extenfeurdu pouefr, t o le court. 1 a l'exten- commun. Z tendondu troifieme vermiculaire cou-
feur des doigts. 1 3le mufcle adducteurdu pouce. pé, lequels'unit au tendon de l'interoffeux/, d'où
141'interoffeux du doigt index. 1 j le ligament an- r le tendon' commun, s'uni1fant avec le tendon de
nulaire externe. 6 le grand dorfal. 16,16, 16, les l'extenfeur commun, va s'inférer au troisième os.
digitationsdu grand dentelé. 17 17 le mufcle droit a tendon du quatrièmevermiculairecoupéfMequel
du bas-ventre qui paroît à-travers l'aponevrofe du s'unit au tendon de l'interoffeux N, d'où e le ten-
grandoblique. 18 18 le grandoblique. 1 9 le ligament don cpmmun s'uniffantavec le tendon de l'exten-
de Fallope.+ l'anneau. 10 le tefticule dans les en- feur propre du petit doigt, va s'inférer enfuite au
veloppes fur lefquellesle mufcle cremafiers'étend. troifieme os. A ligamentpar lequel le tendon des flé-
xi l'aponevrofe du fafcîa-lata. ulefafcia-lata. le 1 chifleurs c'eft-a-dire le fubhmé & le profond
2
couturier. 24 l'iliaque. le pfoas. 16 le peainée.
grêle interne. 19 le droit
font couverts. a « a fon attache à chaque bord du
premier os. B 3 tendon du profond coupé au com-
1.7 le triceps fupérieur. 18
antérieur. ole triceps inférieur. 30 le vafle externe. mencemenfde chaque doigt, ou il eft au-deffous du
3 1 le vafte interne» 31 le tendon du couturier. 3 3 le tendon n du fublime. fiQ/Z certaine marque de divi-
tendon du grêle interne. 34 le cartilageinter-articu- fion. y l'extrémité du tendoninférée au troifieme os.
laire. 31 le ligament de la rotule. ;6 le jambier an- n le tendo%dufublime, coupé & couvert par le li-
térieur. 3 7 l'extenfeur commun. 3 8 le fléchiffeur des gament deux portions dans refquelles le
9
doigts. le fléchiffeurdu pouce. 40 le jambier pof-
teneur. 41 ligament qui retient les fléchiffeursdu pie.
fublime ié divife couvertes par les ligamens A &c
t. se le ligament par lequel le tendon du profond
4Z les jumeaux.43 le folaire. 44, 45 les ligamens & l'extrémité du tendon du fublime eft couverte juf
qui retiennent les extenfeursdu pié & des doigts. 46 qu'à la partie moyennedu fécond doigt. <T<f ligament
le court extenfeurdes doigts. 47 le thenar. attache au bord de chaque os.
Figure 2. d'A lsi if us. Figure '3. de DE Cou RCELLES.
A le ligament firanfverfaldu carpe. Il partie de ce il a a 1 la grandeaponevrofe de la plante du pié.
ligament attachée à l'os piG-forme. b la partie* atta- A t fon principe. Ã 1. 3 4, fes limites autour de la
chée à l'os naviculaire. B canal par lequel paffe le plantedu pié. A 5 6, 7 8, 9 10, 1 1 fes divifions
tendon du radial interne.cabduâeurdu petit doigt:- en portions. B 1 1 peute aponevrofe de la plante
d fon origine de l'os "pifyforme.e fon attache au li- du pié. B 1 fon commencement.B 3 fon extrémité.
gament du carpe. D le court fléchiffeur du petit CI, 1 3 4, les trous pour le paffagedes vaiffeaux.
doigt. /fon origine du ligamentdu carpe. 8 tendon queue de la grandeaponevrofc..E fibres tendineu-
qui lui eft commun avec l'abduéteur du petit doigt. fes courbes. F le tendon d'Achille. G le commence-
E addu8eur de l'os-du métacarpe du petit doigt ment de Pabduâeur du plus petit doigt du pié. H fi-
qui eft ici recouvert par le court fléchiffeur E, & bres de la petite aponevrofequi recouvrent le tuber-
par l'abducteur C. F le court abduâeur du pouce. cule de Pqsdu métatharfe, ou cinquieme doigt. I Pab-
h fon origine du ligamentdu carpe. « partie de l'ex- duâeur du pouce couvert en rode partie par la
trémité du tendon inférée au premier os du pouce. grande aponevrofe. K 1 x le ligamentlatéralinter.
A portion tendineufequi s'unit aux extenfeurs& au ne. K 1 1 la partie ouverte de ce ligament. L les vaif-
court fléchiffeur du pouce. G l'oppofantdu pouce. feaux ui paient par ce ligament. M le tendon du
H le tendon du court extenfeur coupé. tendon long fléchiffeur des doigts. %lç tendondu jambier
commundes extenseursdu pouce, qui $ étendent jui- I postérieur.O le tendon du jambier antérieur. P Paf-
qu'au dernier 0$ du pouce. K L le court fléchiffeur tragal. Q 1 1 3 lambeaudepeau. R élévationsgraif-
du pouce. K.,m fa première queue. L n fa féconde feufes qui recouvrent les "extrémités de- la grande
queue. 1 fa troifieme queue. I partiequi naît du li- aponévrose,£1 1 3 4 5 le pouce & les doigs. T .un!
gament du carpe. m extrémité teodineufede la pre- partie du cou^fléchiffeurdu pouce.
nuere queue qui s'infere au premier os du pouce
c'eft une partie de celui qui s infère l'os fefamoïde
& qui fe trouve au-deffotts de cette extrémité ten-
dintufe. n extrémité tendineufe de 1% dernièrepor-
tion, n la partie inférée à l'os fefamoïde. o la partie
PLANCHE V.
Figure 1.
d'Albinus.
a ales mufcles occipitaux. c le relcveur de l'oreil-
t
le. d le frontal. une partie de l'aponévrosequi re-
qui s'infereaù'premieros du pouce. M adduâeur ,du couvre le temporal. f t'orbiculaire, des paupières.
pouce couvert en parrigpar le court fléchiffeur. L F le mufcte antérieur die Poreillc. g le zygomatique.
en partie par PinteroflGUxpoftérieur. Q du doigt du h le maffeier. i le thyro-malloïdien. k le fplenius.
milieu, p une partie de la pofTiofï qurvient de l'os letmpeie. M le petîj complexus. « n le deltoïde.
du métacarpe qui foûtient le doigt du milieu. Q l'in- o le fous-épineux./ le' rhomboïde, q le petit rond!
tcrolTcux poflericur dïidoigtdu milieu, couvert par r le grand rond. fle long extenfeiu-.1 1 le court exten-
feur. u le brachialexterne. x le brachialinterne.^le métacarpe du petit doigt. 29., 30, res bords revêtus
long fupinateur. { { le radial externe, t l'anconée. de cartilages. 3 t fa tête inférieure revêtue de carti-
2 l'extenfeur commun des doigts. 4 4
tenfeur du pouce.te court extenfeur. 6 le cubital
le Ion x- 3
lages. petit os fefamoide qui fe trouve quelque-
fots. 33 l'os du métacarpe du petit doigt. 34, 3*
interne. 111 extenfeur du petit doigt. 8 le cubi al ex- 36 fes bords revêtus de cartilages. 37 la tête inté-*
terne. 9 le ligament annulaire externe, 10 ligament heure revêtue de cartilages. 38 38 l'os du métacar-
particulier qui retient le tendon de l'extenfeurclu pe du milieu. 4<>JBk fes bords revêtus de
tit doigt. 1 1 le tendon de l'extenseurcommun. 1lies s tilages. 41 fa 39, car-
tête i^Bure revêtue de cartilages,.
tendons des interofféux.+ l'union des tendons des 43 • os du métacarpede index-44, 45 fes bords re-
extenfeurs. 13 le granddorfal. 14 le grand oblique vêtus de cartilages.46 46 (on extrémité inférieme
du bas ventre. 11 le moyen tester recouvert de l'a- revêtue de cartilages. l'os fefamoïde qui s'obferve
ponevrofe du fafcia-lata. 16 le grand feflier. 17 le jdans quelques fujets. 4847 48 lesfécondesphalanges.
vafte externe recouvert du fafcia-lata. 1 8 1 9 le bi- 49 » 49leursbords revêtusde cartilages. 5o, 5o &c.
ceps. 18 la longue tête. 19 la courte. 10, iL le de-, leurs éminences inégales. ji%6c. leurs extrémités
mi-membraneux.11 i le demi-nerveux.s; le triceps inférieures revêtues de cartilages & articulées
inférieur. 14 le grêle interne. il le vafte interne. avec
les fécondes phalanges, SI, SI., les troifiemes pha-
16 le plantaire. 27 les deux jumeaux. 28 le folaire.
3.91e long fléchiffeur du pouce. 3o le court peronier.
n,
langes.
&c.
&t. leurs bords revêtus de cartilages.
leurs éminences inégales. 5;7 leurs ex-
J4, 14,
3 1 le peronier antérieur. 3 ligament qui retient les trémités inférieuresarticulées avec la troiliemepha-
tendons de l'extenfeur des doigts. 3 3 ligamens qui lange,& revêtue de cartilages.56 j6 £c. les* troi-
retiennent les tendonsdes peroruers. 3 4 le grand pa- fiemes phalanges. fleurs bords revêtus de cartila-
xatheoar ou l'abducteurdu petit doigt. ges. 18, &c. teurs éminçnces inégales. 59. leurs ex-
Figure 2. trémités inférieures inégales en-dedans. 60 l'os du
6
métacarpe du pouce. fon bord' revêtu de cartila-
jf fin terofleux antérieur du petit doigt. 4 b,fon ori- ges. 61 63 une partie de fonextrémité inférieure
gine del'osdu métacarpe du petit doigt. d'extrémité vêtue de cartilages distingués en deux faces qui re-
de fon tendon. B l'interofleuxpoftérieurdu doigtan- çoivent les os fefamjïdes. 64 6f les os fefamoïdes. re-
nulaire couvert en partiepar 1 interoffeuxA. d fan 66 le premier os du pouce. 67 fon bord revêtu de
originede Fos dumétacarpedu doigt annulaire./ten- cartilages. 68 une partie de l'extrémitéinférieure de
don par lequel ils'unit avec le tendon de t'extenfeur ce même os revêtue de cartilages & articulée
commun, & va s'inférer au troifiemeos. CD l'inter- le dernieros. 69 lc dernier os du pouce. o fon axe¡:
bord
offeux porter ieur du doigt du milieu. C portion de revêtu de cartilages. 71 fon extrémité inégales 72 l'os
ce mufcle qui vient de l'osdu métacarpedu doigtan- fefamoïde qui s'obferve rarement.
nulaire. D e autre portion qui vient de celui du doigt PLANCHE
du milieu. g A fon orij^e de l'os mitoyen du méta- VI.
carpe. i tendon par leqnll il s'unit avec le tendon de Figure i.JT.A L B 1 NUS.
l'extenfeur commun, va s'inférer au troifieme F l'adducteur de l'index, «fon origine de l'os du
os. E F l'interoiteux antérieurdu doigt du milieu. métacarpe du pouce. A^interofleuxantérieur,cou-
une partie qui fort de l'os du métacarpedu doigt vert en partie par rjflWÉeur F, H y Con originede
du milieu. K l fon origine.F partie qui provient de l'os du métacarpe rdoin t index, e A l'interofleux
l'os du métacarpe du doigt index. n fon extrémité antérieurdu doigt <ju miljju. e fi tête qui vient de
tendineufe.G inicferfleux antérieurde l'index.no(on l'os du métacarpe <^dojP index, /«fon origine de
.^originede fos du métacarpedu doigt index, p fon ex- l'os du métacarpeduaoigt index, A portion inférée
te mité tendineufe q inférée au premier os du méta- à l'os du métacarpe du doigt du milieu. Ç (on ori-
ca H tendon du fecond vermiculaire coupé, le- %ine del'os du métacarpe du doigt du milieu. /S/Sl'u-
quel s'unit au tendon de l'interoifeux E F avec le- nion des têtes de ce mufcles. i extrémité commune
ojtét il forme L le tendon communqui s'unit au ten- charnue. «le tendon dans lequel il Ce termine, s n
de l'extenfeurpropre du petit doigt, &c va s'in- l'interofleuxpoftérieurdu doigtdu milieu.. fa tête
férer au troifieme os. M tendon du fubume coupé. qui vient de l'os du métacarpe du doigt du milieu.
r quelque marquede divifion. N, Oies deux portions a r fon originede l'os du métacarpe du doigt*du mi-
dans lefqueilcsle tendon du fublime fe fend, p une lieu. n fa tête qui vient de l'os du métacarpedu doigt
partiequi s'en détache & par laquelle ils font unis. annulaire. r r fon origine de cet os du métacarpe.
Q R extrémitésdes queues au-de-là de cette partie, union des têtes, «r extrémité commune charnue.
par laquelle ellea font unies. S Spartie par laquelle 5 tendon qui s'unit au tendon de l'extenfeur coin.
elles touchent le tendon du profond qureft à côté.
tu l'extrémité de
t l'os pififorme. icesle queues
inférées au fecond os.
cuboïde. > une partie de l'os
térieur au doigt annulaire. fa tête qui vient de l'os
mun, & s'infere au troifiemeos. 2 f l'interoffeuxpof-
du métacarpe du doigt annulaire. C c fon origine de
cuboïde articulée avec le radius,& recouverted'un l'os du métacarpedu doigt annulaire. ? tête quivient
cartilages. 4 fon bord recouvert d'un cartilage. 5 l'os de l'os du métacarpe du doigt annulaire,t (on ori-
lunaire. 6 fonbord recouvert d'un cartilage. 7 la fa- gine de cet os du métacarpe.uniondes têtes. ex-
ce articuléeavec le radius,
naviculaire.
&
fon
recouverte
bord
d'un carti-
d'un
trémité ab-
commune charnue. 4 le dernier tendon.
lage. 8 l'os 9 recouvert ducteur de l'os du métacarpeduquatriemedoigt,le-
cartilage. 1 o fon extrémité articulée avec le radius quel s'infère à cet ot, &, eft recouvert par l'abduc-
& recouvert d'un cartilage. 11 Ion' bord recouvert teur du petit doigt o. n abducteurdu petit; doigt de
d'un cartilages 1 le trapefe. 13 fon bord revêtu d'un la main. If extrémité tendineufequi s'unit au tendon
cartilage. 14 fon fmus par lequel paffe le tendon du de l'extenfeur propre du petit doigt, a l'interofleux
radial externe. 15, 16 Ces bords revêtus de carti- antérieur du petitdoigt couvert par l'interofleux x 9.
lages. i7letrapezoïde.18& 19 fes bords revêtus de b forttendon qui s'unit au tendon,du quatrièmever-
cartilages.M le grand. ttfa tête revêtue d'uae croû. miculaire.s l'interofleuxantérieurdu doigt annulaire
te cartflagineufe. 22 fou hortl revêtu de cartilages. couvert par l'interofleux s n. dioa tendon qui s'unit
23 l'os cunéiforme. 14 /oa bord revêtu de cartila- au tendondu troifieme vermiculaire. 4 l'interofleux
ges. 25 l'apophyfeenfiforme.z6 26 fa face revêtue poftérieur de l'index couvert par l'interofleux o A.
d'un cartilage, & articuléeavec le cuboïde Se le lu- f fon tendonqui s'unit au tendon commun de l'ex.
naire. 17 fon bord revêtu d'up cartilage. i8i'os du teneur de l'index & s'infcre au troifieme
poncvrofe de l'abducteur de l'index qui s'unit au ten- lunaire & revêtue d'un cartilage poli. 19, 10 fe5
don communde l'extenfeur de l'index. h le tendon de bords revêtus d'un cartilage poli. sa le grand. zi fa
l'cxtenfeur commun des doigtsqui fe rend au doigt tête recouverte d'un cartilage & articulée' avec le
index. i le tendoncoupé de 1 .indicateur.k le tendon lunaire &le naviculaire. 13 14, 15 fes bords revê-
commun de l'indicateur & dé l'extenfeur commun. tus de cartilages.x6 le trapezoide. 17, 2$ 19 fes
le tendon de l'cxtenfeur commun qui fe rend au ^ds
doigt
tords
revêtus de cartilages. 3o le trapèze. 31, fes 3
du milieu. mn o le tendonJÉferextenfeur commun revêtus de cartilages. 3 3 l'os du métacarpe du
qui fe rend au troifieme doiMfc qui avant que d'arri- pouce. 34 fon bord revêtu de cartilages. S le pre-
36 la face de fa tête inférieure re-
ver à ce doigt eft compofé désdeux m n.pp le tendon mier os cartilages. 37U dernier du pouce*.
de l'extenfeur propre dupe tit doigt. q q q q, les vêtue de os du pouce. 38 fon
aponevrofesproduitespar les tendonsdes extenieurs bord révêtu de cartilages. 39 fon extrémité éminente
des doigts qui environnent leur articulation avec l«aL Se inégale. 40, 40, 40, les os du métacarpe de la
métacarpe auxquels ils s'attachent. l'apone^ main. &c. 49, leurs bords revêtus de cartila-
os du r 4 1 42
vrofe que fournit le premier vermiculaire au ten- ges. 50, 50, &c, les premieresphalangesdes doigts.
don commundes extenfeurs de l'index. f, f, les 51,51, &c. leurs partiesarticulées avec la féconde
aponevrofes qu&fourniffent les tendons des interof- phalange, & revêtusd'un cartilage. 5 1, s &c.^ les
feux e s n. s « celles qui s'unifient aux tendons des fécondes phalanges. 53 53 leurs bords revêtus de
cxtenfeurs, & fe terminent fur leur dos, & font con- cartilages. 54 54 leur partie articulée avec la troi-
fieme phalange, & revêtue d'un cartilage. 5 5 &c.
i i
tinues par la partie fupérieureaux aponevrofesq ,q ,q.
les aponevrofesfemblables produites par les les troifiemes phalanges. 56, &c leurs bords revê-
tendons des interoffeux e a, c, a,&des vermiculai- tus d'un cartilage. 51, &c leursextrémitésinégales.
res. u tendon du premier vermiculaire.
de l'extenfeur
lequel s'unit
de l'index.
il.
Figure de D E C O U RC E L LE S,
avec le tendon commun A une portion de la petite aponevrofe de la plan-
v Vv les tendons des interoffeux <,E,n,ï.,», unis
te du pié qui marque le lieu de fon infertion. B
avec les tendons des extenseursk, l, o. w, w, ,v, les l'adduûtur du petit doigt en fon infertion. C l'ab-
tendons communs des interoflj?ux& des vermiculai- ducteurdu pouce avec fon doubletendon. D 1 1
res unis avec les 'tendons des extenfeurs.»: le tendon le fléchiffeurcourt du petit doigt diviféen deux ven-
commun de l'abducteur du petit doigt & de ion pe- tres. E 1 a, l'origine de l'abdulteur du petit doigt
tit fléchiffeur. uni avec le tendon p-y,y,y,y> extré- attaché à l'une & l'autre tubérofité du calcaneum
mités des tendons.des extenfeursç, [, qui fe ren- on voit le mufcle même féparé en B. F l'origine de
dent aux fécondes phalanges. A le tendon du pre- l'abducteur du pouce. G 1 le tendon du long
mier vermiculaire fortifié par une portion k qu'il péronier. H 1 1 3 les extrémités des tendons
reSoit du tendon commune des extenfeurs de l'index, du fléchiffeur court des doigts coupé. f le premier
& qui fe porte au troifieme os. B, B, B les tendpns tendon coupé. K'< 1 2. 3 le refte des autres ten-
des interoUcHx- s, Il, s, fortifiés par une portion
des tendons des extenfeurs k ,1 9o, qui fe portent au
dons. L l'extrémité du ten tibial poftérieur at-
taché au premier os cunéiforme.M 1 s, 3 4 5
troifieme doigt. C, C., les tendonsdes interoffeux e a, les quatre queues du tendon du long fléchiffeur des
c a, communs avec
les vermiculaires fortifiés par doigts, dont la première, 4, 5, eft coupée tranf-
une portion des tendons des extenfcurs l, o p & verfalement.M 6 le tendon du fléchiffeur long des
qui le portent à la troifieme phalange,. D le tendon doigts, plus large dans l'endroit où il fe fépare en
commun de l'abducteurdu petit doigt & de fon pe- 4 parties. M 7 le tendon du long fléchiffeur des
tit fléchifleur,qui reçoit une pohion de l'extenseur doigts. N une autre tête qui fe joint au tendon du
p & fe porte à la
troifierne phalange. £,£,£,£,
performant. 'O portion tendineufe remarquable qui
les extrémités communes formées de l'union des ten- vient du tendon du fléchifleur long du pouce &
dons A B de l'index C B du doigt du milieu, C B qui s'étend fur celui du perforant. P portion ten-
du troifieme doigt CD du quatrième Si F F F F ineufe beaucoup plus petite, & qui provient des
inféré aux troifiemes phalanges. G le tendon coupé mêmes tendons. Q portion tendineufequi vient du
du petit extenfeurs du pouce. H le tendon coupé du tendon du perforant, & qui s'infere dans celui du
grands extenfeur du pouce. J le tendon commun du fléchiffeur long du pouce. R petit mufcle qui fe
grand & du petit extetafeur du pouce K qui te rend termine en 0. S une partie du tranfverfal du pié
la dernière phalange du potice. L l'aponevrofe qui qui paroît entre les queues du perforant. T l'inter-
environne la capfule de l'articulationdu pouceavec afieux interne ou inférieur du petit doigt, JTinter-
le métacarpe. M 1 aponevrofe que le tendon com- otfeux externe du troifieme doigt après le pouce.
mun des extenfeursde l'index reçoit de la queue pof- V W les deux ventres extérieursdta fléchifleurcourt
téricure du fléchiffeur court du pouce, laquelle eft du pouce; X i%vh ventre internedu même mufcle.
continue à l'aponevrofe L. fl la queue poftérieure t,
elu fléchiffeur court du pouce, couverte par l'abduc-
Y une partie de l'adducteurdu pouce. Z 4,3,4,
les mufcles Iombricaux.a 1 2.la.gaineouverte
teur r, & par l'abducteure. 0 P l'extrémité de l'ab-
quatre
pour le tendon du fléchifleur long du pouce. b t 2. la
duâcur du pouse, couvert par 1'abduôeor r. P fon gaine que forme le ligamentlatéral interne, ouverte.
extrémitétendineufeinférée au premieros du pouce.
pour le paffage dd tendon du fiéchifleur long des
i l'os naviculaire. i foa éminenceunie avec le cu- doigts. c apophyfe dans la bafe du cinquièmeos du
bitus, & revêtue d'un cartilage mince. 3 l'éminence métatharfe. d tendon du long fléchifleur du pouce.
` `par laquelleil eft articulé avec le trapèze & le tra-
pezoïde, couvert d'une croûte cartilagioeufemince. dumimt.
4,5, tes bords revêtu* d'une croûte cartilaginieufe A le fléchifleur court.du petit doigt féparé de fon
mince. 6 -le lunaire. 7 fonérainence reçûe dans l'ex. origine. 6 l'extrémité du tendon d^l'abduâcur du
trémité du radius, & recouverte d'un cartilage min- pouce.. C le tendon du court péranier. D le ten-
ie. 9 10 fes bords enduits d un cartilage. 1 1 le don du long péronier. M l'origine d'un petit muf
cuboide. 1 a fa furface articulée avec le radius, & re- cle. F l'extrémité du tendon du jambierpofierieur.
vêtue d'un cartilage poli. )3 14, tes bords revêtus G le âéchifteur laag du pouce. rameau confidé-
d'un cartilage poli. t 5 fa face par laquelle il eft arti- rable qui vknt du tefidon du fléchiffeur iong du
culé avec le cunéiforme & laquelle eft recouverte pouce & s'uait à cekùdjj perforant. J le pe-
d'un cartilage mince. 16 lepifitorme. iyi'oscunéi- tit rameau qui s'unit au tendon dont nous avons
forme:. t8 fa partie articulée avec le cuboïde & le déjà fait mention. K portion du- tendon du flechii-
four long des doigts, qui s'unit à celui du pouce. L les trois vertèbres Aipérieurcs des lombes. D le
petit mufcle coupé tranfverfalementdans fon prin- tronc de l'aorte coupé. £ l'orifice de l'artere célia-
cipe E. M l'autre tête qui s'unit au tendon du flé- que, F la .méfentérique Supérieure. G G les arte-
chiffeurlong des doigts. N {on principequi s'attacbe res rénale». fl la veine cave coupée dans fon' ori-
au petit tuberculedu calcaneum. 0 i tendon com- fice. I l'oefophage. K le mufcle pfoas. L le quarré
mun du pet forant coupé. 0 i 3 4 5 6, les qua- des lombes. N N le nerf intercoftal. 0 0 le nerf
tre queues dans lefquelles ils fe divisent, dont la pre- fplançkniqut ou le rameau principal du nerf inter-
miere z 3 eft coupée en-travers. Pi, s, 3, 4, les
quatre mufcles lombricaux. Q t, s, les dernieres
coûal 1 lequel forme les ganglions Icimi- lunaires, P
la dernièrepair dorfale qui fort au-deffpus de la clou!
queues du tendon du fléchiffeur court des doigts. 'zieme vertèbre du dos. Q Q une partie des veines'
« le mufcle tranfverfe du pié. S 1 jufqu'a6, le court phréniques.R l'arc intérieur ou la limite de la chair
fléchiffeur du pouce. SI,
S 46 fa-double
i, 3, fes trois ventres,
continuationde la mem-
o à laquelle le péritoine eft adhérent
des
il fe termi-
ne par fibres hgamenteufes ou tendineufo qui
brane qui forme les gaines des fléchiffeurs longs. T viennent de l'apophyfe tranfverfe de la première
1 jufqu à quatre, l'adducteur du pouce. T 1 1 3 vertèbre des lombes elle donne pali'age au ploas.
les trois ventres de l'adducteur du pouce. T 4 ton S ligament fort continu aux fibres tendineufe du
origine du calcaneum, & le grand ligament même mufcle tranfverfe de l'abdomen il vient en s'unif-
du <4B*neumv V l'interoffeuxinterne ou inférieur fant avec l'arc R de l'apophyfetranfverfe de la pre-
du petit doigt. U l'interoifeux externe ou Supérieur miere vertèbre des lombes fe termine à la pointe
du troifieme doigt après le pouce. W l'interoffeux de la doutieme côte & il eft confiant que la partie
interne ou inférieurdu troifieme doigt. X l'interof- interne de ce ligament donne paffage au quarré.
feux externe ou fupérieui du fécond doigt. l'in- •T V X Y Z ta e a a n tendon du diaphragme.
teroffeux interne ou inférieur du fecond doigt. Z T T T le principal tiffu des fibres tendineufes, qui
l'interoffeuxexterne ou fupérieur du premiet doigt. unit les chairs oppofées les appendices avec les
la gaine ouverte & produite par le ligament la- fibres qui viennent du fternum & ces mêmes ap-
téral interne du fléchiffeur long des doigts. 6 la gai- pendices avec les fibres qui viennent des côtes. V
ne qui vient du même ligament, par laquelle patte le péritoine eft fortifié dans cet endroit par des fibres
le tendon du fléchiffeur long du pohce & qui eu tendineufeséclatantes en commençantau ligament
auffi ouverte. S, & on les fépare fouvent difficilement des chairs
Figure 4. du mêaic,
qui viennent du ligament. X fibres tendineufes qui
côtoyent les bords de l'aile gauche elles viennent f
A la grande aponévrofe renverfée. B· 3 du trouffeauque le ligament R envoyé & elles fa
les trois portions charnuesde la même aponévro- terminent à la partie fupérieure de l'oesophage dans
fe. C la petite aponévroferenverfée. D 1 portion là principale couche. T V gros trouffeau de fibres
charnue antérieure de la petite aponévrofe en fitua- creufes en général en forme de lune, dont les cor-
tion, & recouverte par une aponévrofe mince, & nes fe terminent dans les mufcles intercohaux la
tranfparente dans cet endroit. E 1,1, 3 lr flé- partie courbe eft' couverte par l'œlophage & par la
chiffeur court des doigts du pié qui a trois ven- veine cave les fibres des chaires moyennes s'éle-
tres presque féparésjuïqu'à fon origine. F t 1, 3, vent fur ce trouffeau. Z Z différens entrelacemens
les trois tendonsdu même mufcle qui appartiennent de fibres, n fibres tranfverfes. r le faifceau anté-
aux trois premiersdoigts. G une partie de l'abduc- rieur de la veine cave, tendineux, fort, placédevant
teur du pouce. $ le tendon de l'abduéteur du pe- l'orifice de cette veine prefique tranfverfe il fort
tit doigt. H 1 1 fes deux ventrues divins jufqu'à en partie du grand paquet & en partie de fibres
leur origine. J i 1 le fléchiffeur court du petit du paquet gauche faifceau gauche de la veine
doigt avec les deux portions dans lefquelles il fe cave qui fort en partie des chairs moyennes, &
divife. K une partie du fléchiffeur court du pouce. en partie des fibres recourbéesdu faifeeau poftérieur.
L extrémité de là grande aponévrofe,ou quatrie- e faifeeau poftérieur de la veine cave, qui s'ob-
me portion en corps entier. N l'autre tête qui s'u- ferve constammentlarge, continue au tigu principal
nit au tendon du long fléchiffeur des doigts, ou la de l'aile droite, & qui dégénère en partie dans le
mage charnue de la plante du pic., 0 1 a, 3 4 faisceau A en partie audeffus de ce faisceau, en
5 6 7, les quatre tendons du: long fléchiffeur des Ce prolongeantdans les fibres charnue moyennes,
doigts du pié. P 1 2, 3 les games ou les liga- a faifeeau droit de la veine cave. n ce trou s'ob-
mens qui couvrent les tendonsdu long & court §&• ferve fouvent pour fartera phrénique, quand, elle
chiffeurdes doigts. Q la gaine qui recouvre le perce la couche inférieure du tendon, & fe porte
tendon du perforant & l'extrémité du perforé. R en cette couche, & la couche fupérieure. a a a, les
la gaine qui recouvre le tendon du perforé. S t chairs qui. tiennent des côtes. l> les chairs qui
la même gaine que i* 113 ouverte. T 1 la raê- viennent du ligament S qui montent presquedroi-
me gaine que
R ouverte. U
Q
ucoupée. K
i x la même gaine que
3 la gaine du pouce dmfée en
trois parties, pour recouvrir le ttndon du long ne-
tes, & foûtiennent le rein *la capfule rénale. <•<:
les chairs»«ui proviennent de l'arc intérieur R dt
fg A m rî te pilier droit du diaphragme, d l'ap-
chiffeur du pouce. F" 1 s, 3,4, les quatre mufclés pendice latéral externe. < le fecond appendice.
lombricaux. X le tendon du fléchiffeur long du une autre porjtion du fécond appendice. 1 le tendon
pouce. F l'interoffeùx .interne ou inférieur du pe- commun 'dès'deux portions & h l'appendice m-
tit doigt. Z 1 l'interoffeux externe ou Supérieur térieure dont ,une partie s'unit<avec la portion,
du trometne~doigtaprès le pouce. montre l'en* 6 forme le tendon m & eh partie forme ta co-
droit du gros tuberculedu calcaneum, d'où naît la lonne teridineufe & qui en suninant à celle du
grande aponévrofe plantaire & b, celui d«eù naît côté gauche s'unit au tendon /j & s'infère dans la
la petite aponévrose. troifieme vertèbre vers n. o appendice intérieur./
PL AN CH E VU. appendicemoyen,q appendice extérieur. r chair qui
provient du ligamentR & répond à chair de
Figure prtmiert d'Ha lier; elle reprifintt Il il
ligament qui répond à l>. t croix ou décuflV
tion des appendices intérieurs au deffous dé Pcefo-
A le cartilagexiphoide.B\ 1,3 j 4 ,5 ,6,7^. phage. /la çuïffe droite &fupérieure qui dèfcend à
les cartilages, des 7 côtes inférieures. t'i,i,j droite. u la
& en bas. via troifieme cuiffe plus grande, qui va foûclavieres fortant de la grande artere, dont les
de gauche droite. xx la quatrième cuiffe plus gran- arteres axillaires, & celles des bras z3 z3 font une
de, qui va de droiteà gauche: y la colpnne droite de continuation. <; 1 les deux arteres carotides, dontla
l'œfophage.
lonnes
la
au-dettbus
gauche. a j8 l'accroiffement des co-
de l'ctfophage. a la colonnedroite
droite fort delà foûclaviere, & la gauchede l'aorte.
6 6 les deux arteres vertébrales,.fortantde la foû-
antérieure. la gauche postérieure, claviere elles paffentpar les apophyfestranfverfes

va
Figure 2. de M. DvrtRlfET rtprifinu il pharynx
pofiirieuremtnt.
d lemuicle%fophagien.B le crico-pharyngien.C conduifent
lethyro-phary%ien./?lecephalo-pharyngien.i:por-
des vertebres du cou, d'où elles entrent dans le cra-
ne par le grand trou occipital. 7 7 les arteres qui

ce, la
le fang dans la partie inférieure de la fa-
langue les mufcles adjacens& les glandes.
8 8 les troncs des arteres temporales, fortant des ca-
tion des condyles de l'occipital.Fcommencementde rotides, & donnant des rameauxaux glandes paro-
la moelleépiniere. G G une partie de la dure-mere, tides &
qui recouvre le cervelet. Hia trompe dTLuftachi. l devant
aux 9 9 mufcles voifins au péricrane & au-
de la tête. 10 10 troncs quienvoyent le fang
le periftaphylin interne. K le pterigo-pharyngien.L dans la cavité du nez, & particulièrementaux glan-
le mylo-pharyngien. M le gloffo-pharyngien.N le des de fa membranemuqueufe.
ftylo-pharyngien. 0 le ftylo-hyoïdien.PI apophyfe cipitales, dont les i 1 1 les arteres oc-
ftyloïde. le digaftrique. R le ptérigoïdieninterne.
S l'oreille. Tales os du crâne, fia trachée-artère.
mailbïdes,
troncs paffent fur les a hyfes
& fe diftribuentà la partie poftgfiplre du
péricrane où elles s'anaftomofent avec les branches
Figurej.deM. elle
vû antérieurement.
le des a;teres temporales. un artères qui portent le
fang au pharynx, à la luette & à fes mufcles. BB pe-
im
grandes
l'os hyoïde, i i la bafe. 1 1 l'extrémité des tite portion de lâ bafe du crane, percée par l'artère
c.ornes. 3 3 ligament qui unit les grandes, de la dure.mere, qui eft ici répréfentéeavec une por-
cornes de l'os hyoïde avec les grandes cornes 4 4 tion de la dure-mere. 13 1 3 contour que font les ar-
du cartilage thyroïde. 4455 le cartilage thyroïde. teres carotides avant que de fe rendre au cerveau
4 4 fes grandes cornes. 6 6 ligament qui unit le car- par la bafe du crâne. 14 14 partie des arteres caro-
tilage thyroïde, avec l'os hyoïde. 7 7 7 7 la glande tides qui paffent de chaquecôté de la felle fphénoï-
thyroïde. 8 8 le cartilage tricoïde. 9 9 9 9 les de, où elles fournifient plufieurs petits rameauxqui
cartilages de la trachée-artere. 10 le ilerno-thytoï- fervent à former le nu mirabili, qui eil beaucoup
I
dien. l'adeno-thyroïdien.à 1 11 le crico-thyroï- plus apparent dans lesquadrupedes, que dansJ'hom-
dien. 13 13 l'hyothyroïdien. me. ( Nota. Les arteres du cervelet font confondues
Figure 4. D'EVSTACHI tilt reprifenu le larynx vû avec celles du prétendu rtte mirabile. ) C la glande
pojiér'uurement, pituitaire hors de la felle fphénoïde, placée entre les
1. troncs tortueux des arteres carotides, 14, 1 4. D D
a la partie concave de l'épiglotte. b b la face inter- arteres ophthalmiquesfortant des carotides avant
ne du cartilage thyroïde. //les grandes cornes. i i les Î|u'elless'innnuentdans la pie-mere. i S contours que
petites cornes. ce le fommet des cartilages aryté- font les
noïdes.dd «le cartilagecricoïde. dd fes deux petites phyfes tranfverfes arteres vertébrales en partant par les apo-
de la premierevertèbre du cou
éminences.yyï'aryténoïdien tranfverfe. gg l'ary- grand
ténoïdieriobliquegauche. h k l'aryténoïdienoblique vers le trou l'occipital. On a averti plus d'u-
de
ne fois que les cavités de ces arteres font beaucoup
droit. plus larges dans l'endroit ou elles fe replient, que
Figure 5. d'Eustachi représentele larynx ouvert, leurs troncs inférieurs, ce qui ferftà diminuerl'lm-
& vû Jùr le cou. pétuofité du fang conjointementavec leur contour.
A B B B la face interne du cartilage thyroïde. A Dans les quadrupedes, les angles des inflexions ou
la partie gauche, B B B la droite. CD l'épiglotte. C des contours des artères du cerveau, font plus aigus,
la face convexe D la face concave. E portion mem- & ferventpar conféqùent à diminuerdavantageI im-
braneufe de la partie latérale du larynx. FFIe fom- pétuoGté du fang qui s'y porte avec force, a caufe
met des cartilages aryténoïdes. G G aryténoïdien de la pofition horifontale de leurs troncs. 16 les deux
tranfverfe. H 1 aryténoïdien oblique droit a inféré troncs de l'artere vertébrale,qui pauent fur la moel-
au cartilage aryténoïde gauche. I K l'aryténoïdien le allongée. 17 les rameaux par lefquels les arteres
oblique gauche a qui vient de faryténoïde gauche. carotidescervicalescommuniquent. 18, 18, les ra-
X le thyro-arytcnoidiengauche aa, qui vient du car- mifications des arteres au-dedans du crâne dont let
tilage thyroïde b, & s'inlere à l'aryténoïde gauche. troncs les plus grandsfont Gtués entre les lobes du cet,-
L le crico-aryténoïdienlatéral gauche Il a qui vient veau Se dans tes circonvallations.Lesvainesdu cer-
du cartilagecricoide, & b s'infere à labafe de l'ary- veau partent des extrémités de ces artères. Leurs
ténoïdegauche.M partie de la bafe du cartilageary. troncs ont une pofition fort différente de celledes ar-
ténoïdegauche. ATle crico-aryténoidiengauche.a a tçres car celles-cipénètrent dans le cerveau par fa
la premièreorigine du cartilage cricoïde, b fon in- baie, & fe diftribuentde la manierequ'on l'a dit ci-
fertion à la bafe del'aryténoïdegauche. 0le cartilage deffus, au lieu que lés troncs des veines s'étendent
"cricoïde; P P $ Q R la trachée-artère, P P P les fur la furface du cerveau, & déchargentle fang dans
trois premiers cartilagineux ,Q.Q les efpa- t le finus longitudinal.Ces veinesn'accompagnentpas
anneaux
ces mitoyens entre ces anneaux, R partie la pofte- les artèresà leur entrée de même que dans les au-
rieure de la trachée-artere, toute membraneufe. tres parties comme le font les artères & les veines
PLANCHE de la dure-mére, qui pa1fent=Comblepar le même
VIII. trou dans la'bafe du crane B B, E Jfles arteres du
Figure premier* de D K A K s. cervelet. 19, 19 les arteres du larynxdes glandes thy-
1 faortc ou la grandeartère coupée dans fon ori- roïdiennes, des mufclesfil despartiescontiguë*qui
gine à l'orifice du ventricule gauche du coeur. Ales fortent des artères foûclavieres. xo, to, autres ar-
trois valvules demi-circulairesde l'aorte comme teres qui ont leur origine auprès des premieres 19,
elles paroiffent lotfqu'ellesempêchentle fang de re- 19 & qui conduifentîe fang dans les mufcles du cou
tournefdansleventriculegauchependantfadiaftoJe. ce de 1 omoplate, xi ti, les mammaires qui for-
du ai le tronc des artères coronaire du coeur, fartant'
commencement dé l'aorte.ijrte ligamentartériel
qui n'eft pasexackmentreprésenté.4,4 les artères
tent desartères foûclavieres,Scdefcendentintérieu-
rement fous les cartilagesdes vraies côtes, un de-
mj-pouce environ de
num quelqucs-unsde leurs rameaux paient par les de 1 artère méfentenqne -infencure payant dans
mufcles pectoral & intercoftal & donnent du fang teflin colon. 48 ceux du l'in-
aux mammelles où ils le joignent avec quelques 49, les
émulgentesdes reins, ^o les artères vertébrales
artères
meaux des arteres intercoltates avec lefquellesra- ils lombes. 5 1 5 1 artères ipermatiquesquidefccndent des
s'anaftomofent.Cesarteres mammaires s'uniffenten-
aux tefiicules, & qui'font fi petites
core avec les grandes branches des épigaftriques pent à la vûe^ à moins qu'on ne les injecte "«2 l'«r-
57 » 57» ce qui augmentele mouvementdu fa âns tere facrée. 5 J, 53, les arteresiliaques.
H, 54, les
les tégumens du bas-ventre. Nota. On peut à infa- ra-
veur de cette anailomofe expliquer le rapport qui font beaucoup plus grands dans le fœtus
Ce trouve entre la matrice & les mammelles & les les adultes, à cauie de leur union que dans
affections fympathiquesde ces deux.parties. Les ex. avec les deux artc.
trémités des arteres lombaires 6{ interposâtess'anaf- res ombilicales. 56 56 les deux artères ombilicales
coupées; celle du côté droit ctl telle qu'on la
totnofent avec elles, de même que les précédentes. dans le foetus & celle du côté gauche femblable trouve
U, il, les arteres des mufcles du bras, & quelques-
unes'de ceux de l'omoplate. 13 23 partie du grand
celle qu'on découvre dans ,les adultes. les artères
57
à*
épigaftriques qui montent fous les mufcles droits de
tronc de l'artere du bras, que l'on s'expofe à biefier
en ouvrant la veine baftlique, ou la^ lus interne des
trois veines de t'avant-bras. i4 14 divinon de l'arte- comme on l
1 abdomen ,.& s'anaftomolent
avec les mammaires
remarqué ci-deffus. 58,58,
des artères iliaques externes qui patient rameaux
re brachiale, au deffous de la courbure du coude. deux mufcles obliques du bas ventre. 59, 50, entre les
des artères iliaques internes; qui conduilenr rameaux
du tronc de l'arterè brachiale/ au-deffus de fa cour- le fanB
aux mufcles extenfeurs & obturateurs des cuiffes
bure, dans le reptide l'avant-bra» ui s'anaftomofe 60, 60, tronc des artères qui aboutiflent pénis.
un peu plus'bas avec les artères de 1 avant-bras. On 6 1,6 1 'avèresde laUreffie unnaife.'ô 1,62, au
trouve dans quelques fujets au lieu de cette bran- ternes dR parties naturelles qui formentavec artères in.
che, plufieurs autres petits rameaux qui en tiennent celles
du pénis qu'on voit ici représentées, tes artères h y.
lieu au moyen de ces rameaux qui communiquent pogaflriquéschez les femmes. Les artères
de la partie fupérieurc de l'artère brachiale, avec externes
des paities naturelles naiffent de la partie fupérieu-
celle de l'avant-bras le cours du fang n'eft pointin-
terrompu, Quoique le tronc z3 foit fortementferré
j'irl fartere crurale qui efl immédiatemèht
au-
deflcius des épigaftriques. 63 le pénis enflé
ce que l'on fait en liant cette artere lorfqu'elle eft & def-
féché: 64 le gland du pénis. 6 j la partie fupérieure
bleffée dans le cas d'un anévrifme il eftnéceflaire a* dos du penis; retranchéedu corps du pénis afin
de lier le tronc de l'artère au-deffus & au-deffous de de pouvoir découvrir les corps caverneux.
l'endroit où ellg efi bleflée de peur que le fang qui 66 les
paffe dans ce tronc intérieur par les rameauxde com- corps caverneuxdu penis, téparés des os pubis en-
fles &dépêchés. 67 les deux artères du pénis.
munication ,.ne le faffe un pafiage par l'ouverture
de l'artère en rétrogradant. 16 artère extérieure de me elles parotuent après qu'on les a injectées corn-
de ladre fur chaquecorps caverneux du pénis: avec
l'avant-bras,qui forme le pouls auprèsdu carpe, ar- clolfon quifépare les corps caverneux. 69 les crurâ- 681a
tere radiale. 27, 27, arteres des mains & des dtigts. les. 70 70, les artères qui panent dans les
18 18 tronc defcendant de la grande artere ou de mufdcs
des ciufles & de la jambe. 71partie' de Farteracru-
l'aorte. 29 artère bronchialefortant de l'une des arte. raie qui palfe dans le jarret. 72 les trois grands
res intercoflales:ellefort quelquefois immédiatement des arter.es de la jambèt 73 les artères du piëtroncs
du tronc defcendantde faorte & quelquefois de Par»
tere intercoflalefupérieure, quifort de là foûclavie-
leurs rameaux qui communiquentde leur
perieur leur nc avec
tronc inférieur jJuffi bien que leur
fu
re. Ces arteres branchiales s'anaftomofent avec l'ar- communion à l'extrémité #chaque orteil qui
tère pulmonaire.Vid. Ruifch, epifi.anaftom.6 figure e« la m2me que celle des doigts.
t. c. c. 30 petite artere fortant de la partie inférieure Figure 2. ramifications de la veine-porte dans le foie
de l'aorte descendante, pour fe rendreà l'œfophage.
Ruifch fait mentiond'ârteresqui Portent del'intercof Fig. j membranes de hh trachée- art en JZparJes les"'
talc fupérieure, & qui aboutirent à l'œfophage. 31, unes des autres. Fig. 4 tronc d'une greffe veine
diffe-
31, artères intercoftalesdechaquecôté de l'aorte def- Fig.'S, vaijkauxlymphatiques.Fig. T, rrnà.
cendante. 3 2*troncde l'artere céliaque, d'où for tént,
fications de la vùâc- cave dans le joie. Fig. g" de
I » 33 » 33 les arteres hépatiques, &c. 34 l'artère Ruifch parties des artères difiribuees dans leplacen.
eiftiewedans la véficuledu fiel.Sl'ancre coronaire
liomachiqueinférieure.36 tapilorique. 37 l'épiploï- **• Fig. ,0 tronmdela*
veine pulmonaire.
que droite, gauche & moyenne fortant de la coro: 1tJw"-
naire. 38 ramification de l'artere coronaire qui Fig. 2 « partie de la veine-porte qui entre dans
braffe le.fond de l'eftomac..39 artere coronaireem-fu- le foie; c la veine ombilicale qui pans l'adulte forme
périeure du ventricule. 40,40, arteres phréniques, une
ou les deux artères du diaphragme celle du côté génere aufli en ligamentJ c l'extrémité" des veines
gauche fortdutronede la^grandearterO)& delà droite capillaires qui fe terminent dans le foie ^l'extré-
de la céliaque. 4t le tronc de Itartere fpléniquéfor- qui viennent des inteèins pour
tant de la céliaque & formant un tontour.41 'deux former le tronc de la veine-porte.
petitesartères qui aboutirentà'la partie fupérieure
lala
du duodénum & du pancréas les autres artères de brane interne. Fig.
cedernier fortent de l'artère fpléniqué à mefure qu'el- ou
Jrfaffe dans la rate. 43 tronc de t artèreméfenteri- dd
que fupérieure,tourné vers le côté droit. 44 44 la nerveufe j ou
c la glanduleufe •
meaux de l'artère méfenteriquefupérieure répares
des petits«nteftins. On peut observerici les différen-
tes anaftombfesque les rameauxdekette artete. for-
.PLANCHE X.
d la membraneexterne ou. la vafculeule.

philosophiques.Elit
jnent dans le méfentereavant que de fe rendre aux

j
de la grandeartère. 44,46 ,46 anaftomofes
remar- elle p&roît
quables des artères niefenteriques.,4/,47,rameaux
droite du cœur.
parant. CC portion dn rocher & de l'os occipital
ÇÇAle recouverte dekdare-mere. D une parue de k moeb
kîuTot«ée,a
nDe.T%ne bktidiB loédulkire qwVekve du fillon
t lecmal
la da
lie dela gaucl* mi rteoit
abouriffentaux côtes ks vemes funéneiires eWeeces de la meefle è iere qui !a termine. « «
ligamentde la pie -mère qui s'étend au milieu de la

les
£,
intercoftaks. rf rf, les veine» numœanw
les branchesiliaques d«Wes&gaiich«.«If
les veines juruUires
veines qoi ramènent
& de les
des jugulaires internes coupés
nrafdes.
à la
médiaftin.
bafe
f
k fcog de la
7,4
do
f,
ks troncs
cerveau,
les veines
meM
aerf
renverfée
de la
de deffus
feptietne
trentième pane. Fkdure-
paire.
la moelle épiniere. G le
kk\» huitième paire. »
Btttnkatioffaes nerfe cervicauxehtr'eux. Miescorps
/tes veinesdu thym &*ba pyramy«UK po Jléricurs.Nles corps olivairespoûé-
thyroïdales. Ala veine facrée. i la bran-
che iliaque interne. l'ewerne. K JK les veinesoc-
cipitales. iL la veine droite axillaire. JI la cephalU- cukire, «nâffifireles qui partent de 1* partie
antérieure de répùse, de ceux qui panait de,-la pof»
Nia bafilique. O la veine médiane,i» le tronc térkure. « « ^luaens qui partent de k partie an-
tériturede t'épiéepour s'unir avec ceux qui partent
glande rénale gauche & d« parties adjacentes,j dekpofténeure. mn l'endroitoù !es filaîneos im-
veux coaunencent à concourir & 4 former k bafe
Si* veine émulgentegndhé.'TAiveine 8fla queue de cheval. endroit oh-la moelle épi- ,
droite qui eft dansce foietbeaucoupplu^faffe que nkne ne fournit pli* de
o
la gauche contre 1*ot dinaire.V, t/% les deux veines filets aervetw foi forment k queue de cheval, q la
fpematiques.X, X9 deux branches quf cormimni- queue de ehevai
«uer4 du afcêndantdela veine<ave à la veine
tronc
axvgos par le moyendefquelks le vent £le «aas
le tronc defcendant de la cave lorfqu'oû fouflé>l«is
l'afcendanteaux ijoiats^ J»£,«pioique le tronc aux >%iB» 4. nprifmtt «m portion de la modk
points J Pnon folt fortementattache au chalumei||. êyîiàîfs ds la pârzh japinewe dm dos » & mnfidirit

de la veine-cave, & la veine émulgente gauche.


qui îamene le fangdes mulcles dit bat-ven*
l
trifàedte côté droit. la veiné
Z la veine é|%ff-
crt la branche iliaqueexterne.fiiphcae. m b veine
la A Iktnent de la

fik» merveux qui partent de la


h portion
gatteke. J J émi-
antérieure de

fubâauBce cendrée.
PLANCHE 1
€lesC,«cffiBS.
les branchesraiéfentériquescontûméesdepuis
le tKMK Mlaye'='pancréatique, fut
reçoitles branchésqui viennentdu àméemm. la
veine gaftrique coronaire droite fapérîeore.
s
D la
dbe aotéricwr© de k cinquième pake. C la groffe
delà fixkme paire. le tronc da nerf intereoâaL
ireirae coroïMiirefBpérieure de l'efiomac ducôté
che. E la veine coronaire inférieure de l'eftonacau
Fia
gau-
le tronc
cnune
côté droit, 6t. mime veine .coronairedu côté
dfe avecIsibuitieiw pains mirtuise
gaùche hors leur ûvaàùtmnaturelle. î les datas ckaç- » «wmroaHéi: m«;m-
nienfoot une continuationde celles- fil. fi» veine
*prtw.dfla veine

au de BU veine Mmeir jonlaie fd vient


de Panm elle fisdécharge dans«fa»
tefcmk branche méfe0tériqtiit'gaac*i«:mais.dans
5p*att«$ ftijefs f fuMomten
ixme; dp veines
k ciiwiiîeB*9«re,

pfayfe
tpodfcyfe
«Mrefte «ame
Im xmà h m&mœ.
la «,«««: «p«km
°
da «M
cette vertèbre. San
S m» partiede k dare^acre
cavité
«»iw*«

te vote-
i.i.jfc wetarp»
•«»«& «*»
k. d<we

tiBWwlb»,
%ife>P«-
uahi«« !.raîifcrfi «ki»%P«»ndepaire cer-

«W»«e
dans
!• mitfeî(p.te«f

rf m»ie«« «te la peaiempam. tAmli».
y,wipea
pisarpos
qu'il«'«(LwruieUsiBWHa,
&qai
• 'let*8t par Cw appenice M^m m
6 G la trachée artère coupée l'aorte, qui fc diviie
dontl intérieur &
vertébrale gauche

le
axdbire gauche
leve du plexus du neninter-

cardiaque, le filet »au cour


3 file tdu nerf aqui ùt difln-
«
31, 3 1 filets dunerf intercofial icalene. dans
du cou & dans le 31rameau
tre filet qui.Se l'oreillette gauche. $ ra- du nerf intercoftalqui dans le plexus gan-
qui jettele glioforme thorachicjue. 33 filet du nerf intercoftal
qui environne la veine jugulaire externe, & Se ter-
pis du nerf $ qui lobes du pou- mine danslesmembranesvoifinés, v plexus ganglio-
mon. forme cervical marieur du nerf intercouaf. J4 ra-
j
Supérieur. 9 tronc du rameau » dont le rameau 10 meau du plexus ganglioforme cervical inférieur du
nerf intercoftaldroit, qui fe porte en-bas perce le
postérieurement le coeur; le rameau 1 1 environne
en forme d'anneau la veine cave descendante oii
elle s'ouvre dans la partie Supérieure de l'oreillette aux membranes de l'aorte; en6n après avoir pane
droite du cœur après avoir jette les rameaux 1 1 par-deflusle tronc de l'artère pulmonaire, il fedi-
1 x, 11, à cette oreillette,ij, 13, rameauxde la hui-
tieme pake, dontles filetsqui rieure du cœur. 37
que du nerf intercoftal. 38 filet provenant de la par-
qui ne inférieuredu plexus ^gangUoforauynùs'unit a ta
huitièmepaireducôtédroit.39, 39, oeux rameaux
provenansde ta partie inférieuredu plexus ganglio-
en partie aux membranesde 1 œSophage &en partie force thorachiquedu nerf intercoftal gauche.dont
au coeur. 16, i6,demxpedtsplexusganglioâ»nnest le Supérieur jette trois filets dont deux Supérieurs
nerf gauche de 40, 40 coupés, Se diftribuent
hnittemepaire. 17divifiondu la hui- trachée-artere le troifieme41 s'unît à la huitième
tième paire en ennûte
pour tonner un mêmetronc* 18 phage le filet 41 ici coupé; enfin les deux rameaux
huitièmepaire qui s'élèvent de la région 39, |9, après avoir jette les filets ci-deûus,Se por-
ou coeur «&C au moyen du tent vers la partie moyenne de la poitrine & Ion.
rameau 19. M, 20, filets de la huitième paire qui fe qu'ils font parvenus vers la partie pofténeure de
diftribuent 2t, 21, 1 aorte, ils te diviSent en plufieurs rameauxqui com-
trois petits rameauxqui
& qui
la partieSupérieurejte pofténeure
tour du
de*
%x
tx^'&e. à
muniquent tous enSembîe », & ferment en s'uniffant à
quelques filets de la huitième paire, le grand plexus
43. 43 plexus cardiaque Supérieur, pjus confidéra-
fenu-lunairc foement avec eux le des parties latérales du plexus cardiaque Supérieur
plexus hépatique 60 60. 23 petit rameau de la but* du
tiemepartie dont les filets fe diftribuent à la partie placées a la partie
Supérieure Se antérieure de f efiomac fi on en ex-
cepte le filet 24 foi fe jette en plrbeau pylore en
pâme au pancréas,»fie en partie aux conduits biliai- petit nerf du coté,
res. *j tronc dé lai mûtiemepartie du côté gauche droit duplexas cardiaque Supérieur qui
ra-
qui proviennent du plexus côté gauche
fcnù-iunaire,foeme avec ces filasle plexus fioma-

du
48, ra-

deux anneaux de

droite. le filet
lette gauche. cave descendantecoupée

tere pnlaoaawecempée vers fon

droite droite
les nerfs des vertebres fourhiflent vers les espaces qui
lesmembranes quitapifiei[^HKebres dudos.57 fontentre elles aa nerf
plexus gangfiofbrme fêin^pHIpunerf inteicoltal. ramèaintidnéerf nerfs
58petitrameau duplexus p||uWbnne fëmi-hinai- du nerf intercoftal'
re duioerfa intercoftal dtoltquis'élerant en»haut qui s'unit lu premiern^rf facré & fe termine avec
fetermine enpartiedanslà fubflance- charnue du lui dans le 93 érr. filets
diaphragme <,&enpartie danslecentre de
nerveux vifct de la quatrième paire
des nerfs vertébraux;' 94 nerf diaphragmatique qui
ce mufcle. 50 919 filetsdelapartiefupéneurfe du des nerfs cervicaux. 95
plexus ganghoforme fertii lunaire dunerfintereof-
taldroit,quifediftribuent auxvaiffeaux cholido- mufclesdt cou c'eft-à-dire au trànfverfe& à l'é-
que$aupylére, àl'inteftin duodénum, &aupan- pineux.96 filetde la fixieme paire cervicale qui s'u-
créaslestroisfupérieurs s'uniuant enfemble, fe nit -au nerf diaphragmatique. 97 filer du nerf dia-
terminent dansleplexus hépatique. 60 60 plexus phragmatiquequi s'unira un. filetde la fécondepaire
hépatique produit parle nerf intercoftal droit& dorfale & enfuite atf ¥rf intercoftal. 98 le nerf
parte merfde la huitième paire.61,61, f iletsdela diaphragmatique coupé. 99 diftributiondes nerfs
partieinférieure duplexus ganglioforme fémi-ln- brachiaux. roo nerf cttupé compoféde deux filets
rairedunerfintercostal droitquifeterminent dans l'un de la Même, l'aùrre de la ieptieme paire cer-
lesplexus méfentériques. 62,61,filets quiferépan- vitale. 101 la gaine commune des nerfs brachiaux
dentfurlesmembranes quirevêtent lesvertebres.ouverte, tox le rein un peu plus élevé du côté gau-
63plexus ôomachique formé quelques
par d'autres, fibres du che que du droit. ro3 productionconfidérablede la
nerfdroitdelahuitième paire& par qui paire lombaire inférieure qui s'unit la.:premièrefa-
proviennent duplexus ganglioforme femi- lunaire crée, & aide à former le nerfcrurarpoftérieur. 104,
dunerfintercoftal gauche. 64 rameaux du plexus 104» &t. tes cinq nerfs de Fos facram. 105 le nerf
ganglioferme fémi-lunaire dunerfintercoftal gau- aurai poftérieurcoupé.
chet quiferéflechiflenten-haut encommuniquant en
65,65, Figure z, <TEvsTACHI.
femmeforment un plexus nerveux lunaire.
filetsduplexus ftomachique quifeterminent dans A A BB le cerveau vu par la partie Inférieure;
lesplexus méfentériques. 66t66, 66 filets quifeter- A A les lobes antérieurs, B Bles lobes moyens. C C
minent dansle*membranes couchées furles verte- le cervelet D, D, les extrémitésdes àpophyfestranf-
bres.67rameau ducôtéinterne du nerf i ntercoftal verfes de fatlas; E, E, les bords relevés des cavités
quiforme leplexus rénaldroitdu côté droit, & fe de l'atlas, qui recouvrent & foîitiennentles condy-
termine ducôtégauche dansleplexus fémi-lunaire. les de l'occipital; F, F ies cuiffes on pédoncules du
68filetdurameau droit67,quifetermine dans l es cervelet *qui s^avancent pour formerla protubérant
membranes dureindroit.69troncdurameau droit ce annulaire; G, G, les corps pyramidaux H, H»
quis'uniflant
67,&c. auxfilets inférieursdesnerfs55 les corps olivaires 1 1 la protubérance annulaire
15 ducôté droit forme aveceuxuneefpece K, K, les ciiifles delamoelle allongée L 6nus entre
deréfeaa&enfin leplexus rénaldroit7070.7070 la protubérance annulaire,les cmfles de la moelle
leplexus renaidroit.71filetsintérieurs desnerfs allongée, (k les émineucesorbiculaires M les émi-
,55 «5 &cducôtédroit quifeterminent dansles nences orbiculatres4;N corps cendréplacé dans l'an»
membranes dureindroit, e xcepté lesfilets71,71, gle poftérieurdé la continuité des nerfs optiquesen-
quifeterminent avecd'autres rameaux voifîris 7a tre les cuilTes de la moelle allongée. C'eft dans ce
71 dans lesmembranes durein.73deuxfilets du corpsque fe trouve l'orificeinférieur du 3e ventricule
rameau gauche 67,quifediftribuent datrs lesmem- du cerveau, & d'où provient l'entonnoir O O,
branesquirecouvrent lereindroit.7474leplexus les procès mammillaires ou la première paire de
rénalgaucheformé.par troisrameaux duplexus nerfs P, P, les nerfs optiques Q leur continuité R,
ganglioforme fémi-lunaire gauche. petit
75 rameau R, ces nerfs avant teur umon SS la troifieme pairede
duplexus ganglioforme ternilunaire gauche qui nerfs ou les moteurs, qui viennent de la partie an-
fediftribuedanslesmembranes durein gauche, ex- térieurede la protubéranceannulaire T T la qua-
ceptélesfilets76,76“•76quifeterminent trièmepaire
avec la cinquièmedepaire neris nommésles pathétiques V V
quelques rameaux voifins danslesmembranes du de nerfs venant des parties la-
reingauche. 77^77 teplexus méfentérique fupét ieur. térales de la protubérance annulaire W X, Y, fes
7878leplexus méfentérique moyen. 7979 tepie» tragi ..branches Via première X la féconde, Y la
xusmèknténqiw inférieur. 80 80 filets rapérieurstrotieme Z la fisiemepaire des nerfs qui vientdtf
dupknis entérique inférieur, quifediftribuentla partie antérieure des éminencesolivaires fie py-
damles membranes qui recouvrent lesvertèbres ramidales a e la portion dure de la feptieate paire
lombaires inférieures. 81 8it&c.lesfilets inférieursde nerfs, qui fort de ta partie antérieure du côté
duplexus méfentérique inférieur, qui f eterminent extérieurdes corps olivâtres; b la portion motte
dansles'aaennbranes desvertebres del'os facrum, de qui vient des parties latérales des corps olivaires;
Finteftinreôumdelaveffiedanslesovaires, & c c paroît être le limaçon dans lequel la portionmolle
àlamatrice. 8x,8 &cplexus ganpîioforme orgéi- fe diftribue ;ddh huitième{Moredes nerfs ^quivient,
forme dunerfintercoftal danslacavité dubas-ven-de la partie latérale& pofterieuredes corps oïivai-
tre.83,83,&c.filets dunerfintercoftal quis'unif- res e elesnerfs recurrens de l'épine qui» joignent
fentauxplexus méfentériques. 84,84,&cfilets du à la 8* paire, ou l'aeceffoire de ries troncs
nerfintercoftal quifediftribuent aveclesfilets 8f de la huitièmepaire réunis avecle^tfcsns recurrens;
8f êc. &Mf, 8 7,, 6-c.
auxuretères à l'inteftiii rec- gg les nerfs recurren.'storfqu'iiso'iït
rame quitté la huitie.
tum,auxreleveurs deTamis ovaires, àla ma- me paire; l'aâîtfifcilre qui Cediftri-
trice laveffie à
prottM«ljBpt
aux véficules
Ibn..tfphinâer aux
fp'hinûer del'anus.
femi- bue au
6
mufcles
taa
clino-nmflolâien au tlerno-maf-
naires,aux aunerfs 86 toïdien; i un autre ramieéa qui s'unit avec la trol-
rameau aumoyen duqwél les intercbftaux com- dans le
fieme paire cervicale; k ,1a fin de ce nerf qui fe perd
muniquent enfemble vêts l'extrémité del'os facitun. trapèze "JJ,^ ^s troncsde la huitième pai-
88,88, &c.plexus ganglioformes desnerfsverté- re de nerfs mt m, tes rameauxde la hnitietnlpâîre
brauxquines'obfervent pointdanslapremière, qui vont à la kneat' f iir-îont à fa racine &à ta par-
danslavingt-huitième tavingt-neuvteme celatren- tic voifine du jauuynx &c. n,n, les rameaux de
tièmepairedecesnerfs.89,89 &c.rameaux que la huMéme paire qui fe distribuentà la partie fupé-
Heure du larynx dans lequel ils s'infinuent entre l'os portion gauche du fond de l'eftomacoù l'épiploon
hyoïde & le cartilagethyroïdeoù le rameau o s'unit elt attaché & jette à l'eftomac des rameaux ai n
avec lerécurrent de la huitièmepaire
droitde la paire
p le récurrent I i &c. à l'épiploon î, x, a parouîent être des
huitième «qui vient de deux endroits rameaux au rein gauche & à la capfule atrabilaire
de k huitièmepaire» q le récurrent droit joint avec 3» 3» 39 3» rameaux qui fe rendent aux tefticules de
le nerf intercoftal droit 'le récurrent gauche qui compagnie avec les arteres fpermatiques 4,4,4,
fort de même de là huitièmepaire par deuxprinci- &e. paroiftent être des rameaux qui fe jettent dans
pei mais un peu plus bas que le droit ;/le nerf par le méfentere& aux inteftins 5 5 5 &c. rameaux
te moyen duquel le cardiaque gauche eft uni avec qui s'unirentenfembleçà & là le long des corps des
le récurrent gauche les ramificationsdes nerfs re- vertèbres des lombes, & de l'os facrum, & fe jet-
currens dans le larynx & qui fe diftribuenta la élan* tent au fond du baffin, où ils s'unirent 6 avec la 3*
de thyroïde, au pharynx aux crico-aryténoïdiens paire facrée, & 7 avec la 4* paire 8 8 8 &cra-
poftérieurs aux arythénoïdiens,aux thyro-aryténoï- meaux que les rameaux.} s, reçoivent des troncs
diens •tuwx\t nerfcardiaquedroit, qui vient w du des intercoftaux 9, 9 9, &c. paroiflentêtre des ra-
nerf récurrent droit & de la huitième paire
le nerf cardiaquegauche, qui vient du
\y
nerf
meaux au tnefocofon & à la partie gauche du co-
lon 10, 10, 10, &c. la neuviemepaire appellée ntrfs
m gau-
che de la huitième paire & «#u nerf intercédât Ungaux & qui fort de la partie latérale des corps
gauche, comme il le femble parja figure C nerf de pyramidaux u rameaux de la neuvieme paire
communicationentre les cardiaques; y les ramifica- qui fe diftribuent au digallrique, à l'hyo-glofle au
tions dçs nerfs cardiaques, qui fe diftrihuent dans génio-glofle à la langue, &c. 1 11 gros rameau ds
le coeur J^les nerfs du poumon qui viennent de la neuvieme, paire qui te porte le long du cou Se
ta huitième paire du cerveau «4 « f, diviftonde la fe diftribue au fterno-thyroïdien au coraco- hyoï-
huitième paire en deux rameaux, qui fe réunifient dien, au fterho-hy oidien &c. 1 3 rameau d'union de
enfuite,& formentainfi unepetiteîle, dontla droite la feconde paire cervicaleavec le rameau de l'in-
eft plus grande que la gauche;
1
tercoftal; 14, 14, &c. nerfs cervicaux; 14, 14, les
rameaux au
moyen desquels les troncs de la huitième paire font feconds; 15, 15, les troifiemes; 16', 16, les qua-
unis enfemble devant& derrière l'eftomac 8 rameau triemes 17, 17, leSjtçinquiemes 18, 18 les fi-
du tronc gauche de la huitièmepaire qui parcourt xiemes 19 19 lès feptiemes 10, 10, les hui-
la partie lupérieure de-1'eftomac jufquau pylore tiemes 21 rameau d'union entre la feconde & la
» tronc gauchede la huitième paire lequel fe diftri- troifieme pairecervicale; 11 11, rameaux d'union
bue à la portiongauchede l'eftomac rameaux du entre la troifieme & la quatrieme paire cervicale
tronc droit de la huitième paire, lefquels fe diftri- t; rameau de la quatrieme paire cervicale qui fe
buent à la partie potlérieurede l'eftomac; x rameau joint au recurrent de l'épine^14 114 origine des
du tronc droit de la huitième paire lequel répond nerfs diaphragmatiques 14 de la. quatrième paire
1
au rameau', du tronc gauche qui parcourant le cervicale, 25 de la cinquième paire; i6, 16 nerfs
même efpace jette des filets à la partie poftérieure diaphragmatiques dont le droit defcend plus direde-
de l'eftomac /u le tronc droit descendant derrière ment, parce qu'il n'en eft point empêché par le
Peftomac,&qui s'unit enfuite avec le nerf inter- coeur le gauchedefcend obliquement, à caufe de
1i
origine nerf intercoftal ou il la utuation oblique du cœur du côté gauche 17
«ft uni avec ta fixieme paire ur les deux ra- 17 rameauxdes nerfs diaphragmatiquesdans le
dans lefquelfles troncs des nerfs intercoftaux diaphragme 18 x8 union des quatre paires des nerfs
meaux
Ce divifent, & qui fe réurtiffent enfuite d'où il ar- cervicaux inférieurs, & de la premièredorfale qui
rivé qu'ilyforrnent un intervauVparJequelpaffe la formentles nerfs du bras; 19, 30,31 3X, 3 3 34,
carotide interne & qui eft renfermé avec cette ar- & 39, lès nerfs dorfaux 40 & 44, les nerfs lombai-
tère dans le conduitdu rocher par lequel cette artère res 41 & 48, les nerfs facrés 50 SI, les nerfs 50
entre danslé crâne p fies troncs des nerfs inter- 50, qui proviennent des dernieres paireslombaires
coftaux # «> les ganglions cervicaux Supérieurs 5 1 5 1 de la quatrième paire, qui unis enfemble fe
des intercoftaux r, T, T,?|t,tj t tes troncs des joignent au% premieres paires facrées 3 du côté
nerfs intercoftaux qui fe portent le long de l'épine droit, x du côté gauche pour former les Jierô feia-
par le cou^par la poitrine, parle bas^ventre & par tiques 5 x 5 x les nerfsViatiques.
PLANCHE XII,
.intercoftaux font unis avec tes nerfs de l'épine x x Figurt prtmitre d'H A IL E R t npréfenteles artères
l'extrémité de la face.
première & la féconde paire Sacrée; troue
commun de la carotide B la veine
qui unis enfemble jugulaire commune la carotide interne -D la ca-
rotide externe E l'artèrethyroïdienne fupérieure
/Tarterc linguale,couverte par les veines & par le
r
enfuite r l'un & l'autreavec le nerf droit de la hui-
tième pàîre & & le droit avec le gauche © « ra- langue i5f le tronc de la caro*
meaux des nerfs aux
Les nerfs des reins, des cap-
fuperficieldel'ar-
des ûiteftbs proviennentdes trônes » » 4e$0eris tere labiale;M les ra-
meaux fuperficielsde la labiale 0 l'artère mufcu-
a,
a A, rameaux au foie Sont
la plupart fe diftribuent au duodénum s s nerf ga-
rieure Y la coronaire de la levre inférieure Z un
y la partie du pharynx qui defcend du crochet de
& au l'apophufeptérigoïde; X le mufcle ftylo-glofle; T le
de fes fty lo-phary ngien Z le perift aphylin externe « le pe-
rameau à la peau ï"Tau triangulaire & à l'angle des
riftapnylin interne Il 1 oblique fupérieur delà tête;
lèvres c un rameau de la carotide externe à la pa- l'obliqueinférieur .le releveur de l'omoplate d le
rotide; d la tranfverfalede la facequi fort de la tem- complexus le nerfde la huitièmepaire.l'artere
porale t'rameau à la temporale & à i'orbiculaire
de la paupière ;/rameau alvéolairequi accompagne
vertébralequi paroît d'abord à nud entre le grxnd
le buccinateur & qui eft à' peine apparent g ra-
droit & les obliques & enfuitc entre l'oblique infé-
fupéneure de la rieur & le releveur de l'omoplate ;g un rameau qui
meau au zygomatique,à la partie à la fe diftribue aux mufcles obliques au grand droit,
parotide à l'orbiculaire inférieur, peau A ra-
meaux au buccinateur i à l'angle des levres M, la au complexus au petit droits le tronc communde
coronaire labiale fupérieure ia nafale latérale
Pophthalmique;n
qui la carotide ii la carotide interne qui eft ici un peu
fléchïe la carotide externe; «l'artèrethyroïdien-
en part; ni fon anaflomofe avec une
autre nafale dontdeux rameaux o une autre à la cloi- ne fupérieure n le rameau qui fe diftribueaux muf-
fon des narines p la coronaire de lalevre fupérieure cles hyo-thyroïdien,cérato-glofle fterno-hy oïdien
du côté droit & l'anaftomofeavec la gauche \q ra- oun rameau qui rejettedans les mufcles fterno-hyoï-
U versl arcade zygo- diens p rameau qui de(cend vers le eoraco-hyof
meau au mufcle zygomatiques'anaftomofe d'un côté dien le long de la peau n rameau qui va au crico-
matique i le profond qui
buccinateur & de l'autre thyroïdien & à la glande thyroïde «rameau de Par-
avec un compagnondu anaflomofe x la place tere pharyngée r un rameau fuperâciel à la glande
avec le fous-orbitaire; cette les mufcles; y les parotide;/le premier rameau qui va atfpharynx &
du tronc fous-orbitairecouvert par qui fe divife en haut & en bas t rameau à la hui-
anaftomofesde ce rameau fous-orbitaire le
avec ra-
meau temporal t [ anaftomofe fous-orbitaireavec la tleme paire de nerfs au ganglionintercoftal au
coronaire labiale 1 rameau qui fe jette au fond du fcalene, au muscle droitinterne,& au longdu cou;
anaflomofeavec Pophthalmique;autre anaf- » le fecondrameau qui Cediftribueau pharynx en-
nez
tomofe y rameau inférieur qui fe ditiribue au rele-
droit où on remarque dans différons fulets un ra-
veur commun,& qui communique avec le rameau/; meau qui accompagne la jugulaire •; Wrameau qui
l'ophthalmiquedu rele- fe jette au droitinterne à la partie fupérieuredu pha-
4 le rameau defcendant de
de Vopk- x rameau qui fe jette à la partie poftérieure
veur un autre aux aîleS
6
du nez; tronc
thalmiqùequi fort de l'orbite 7 rameau à la paupiere
rynx
du pharynx & qui descend y rameau fuperficiel de
la carotideexterne { l'artèrelinguale a rameau qui
inférieure 8 à la fupérieure,au corrugateur, P&c. 9 à
l'efpace qui eft entre les deux four to cutanée;
coronaire
fe jette au cérato glêffe t le tronc profond de Tir
linguale ou la nimm; y rameau fuperneiel ou la ¡..
du
i 1 le dorfal nez 1 anaftomofes
aurieutain
de la
pofiérkun btinguatt J os mylo-hyoïdien « l'artère lab'udt tX
avec les nafales à V artère
maffeter 6c à la
13
paro- • fon rameau palatin a ui^grand rameau 3 la glande
rameau de la temporale au
14 la temporalela plus profonde,; 1 5 la tempo-
maxillaire e un rameau aux amygdales a un ra-
tide
rale 1 6 l'auriculaireantérieure; 17 la umporaUinterne; meau ptérigoïdtèo 9 un rameau à la glande fublin-
ï8 19 fes anaftomofes avec les rameaux de l'oph-
guale& au mylo-hyoïdien, ou Varurejous-mmton^
thalmfque 10 les rameaux qui vont au front aux niers x le rameau qui nourrit la mâchoireinférieu-
la temporale externe 13 re « les rameaux de la palatine qui fe jettent aux
tempes au finciput mufcles du palais x le profonnf du palais; s le tronc
l'auriculaire fupérieure 14 les artères fincipitales labial qui fe jette à la face p l'artère occipitalej r Par-
l'occipitale 16 la vont foetale;
15 anaftomofes avec facialequi monte tGKjtylo-mafloïdicmu; e les
27 la veine temporale
dans la face les
2.8
veines
la veine
frontales n la veine oph- aux de l'artère fplésùque qui fe diftribuent au
fplenius -w te tameau méningé pùJUritur un ra-
thalmique 30 le conduit de Stenon 3 1 le conduit
de la glande acceffoire 3 la glande maxillaire 3 } meau au complexus; T le coude de la carotide où
la glande parotide 34 la compagne de la parotide; elle commence à prendre le nom de maxillaire in-
le mufcle maueter 36 le triangulaire*3 7 le mar- j
terne « l'artère umporale p l'artèremerùngie;x la
3 maxillaireinfineure; 4 la temporale profondeextérieure}
ré 38l'orbiculaireinférieur; 3 9 L'orbiculaire fupé- la racine de l'apo-
rieur 40 la nafalc de la levre fupérieure; 41 le buc- u la maxillaireinterne qui cotoye
4% le zygomatique 43 lereleveurcommun
phyfe ptérigoïde l'artère temporel? profonde inter-
cinateur
des lèvres 44 le releveur commun de la levre fupé- cendante qui font obfcurément apparentes dans I«
rieure & de Faîtedu nez; 45 l'orbiculairede la pau- fente fphéno-maxillaire.
piere; 46 le frontal 47 le temporal 48 le matioi- leprçehcÛwn
dien 49 coupe de la trachée artere; Io la moelle Fig.3 «&RUISCH
épiniere f « » 5* le vrai milieu de chaquelevre. A la partie îendineufe du procèsdliaire B la par»
Figure 2. efHAllER repréfénuuraa partie de ladifîrihh ti^niuiaikufes C fibre circulaires du petit cercle
eion dt la carotideexterne. plus fesfibks qu'elles ne font natureflemetit.
^kWWmférieurducartilagethyroïde.;;Bïehoti
fupérïeur C l'os hyoïde; D la glande de Varthon,
ou la glande maxillaire £inférieure,la glande fublinguale;
F extrémité de la mâchoire dont une des Alesnerfs ocohkes j B B les artérioîes difperfée»
i jP Fuvée j S la
branches a été emportée G l'aile externe de l'apo- fur la fctérotiq«e C la {ci érotique
phyfe ptérigoïde Mi& partie antérieurede t'arcade
zygomatîmierompue ;1 la partie interne; K le con- Figure 5 du mime la laagm vée dans fa parti*
duit auditif; L l'apophyfemadoide;M le trou par ce
pane la troilteme branche de la cinquièmepaire; J tégument mmàrtm^xde la langue i MB Ué
N le trou de l'artère épineufe O la place de l'apo- artères fubïingvsalei.

mylo-hyoïdïenindiqué en piaffant T une partie du


bafio-gbâe,dont la plus gmande partie K itedétmte
£l'uvç>.
ligamentciliaire ou ces rameaux fc terminent C la
produûion de ce» rameauxvers le ligamentciliaire

Figurt 1 deCotrvïA défait prefqutdans


leurfuuation naturelle.
toide;BB le gros rameau que cette portion jette ji
l'oreille externe CC le rameau inférieur qui fe dif-
ttibue au menton,
re 3c aux tournons
aux mufcles fitués fur la mâchoi-
D le rameau fupérieur qui, en
forme de patte d'oie fe divife en plufieursrameaux.
3» 4»,ï> 1** cinq rameaux de cette branche»
d la B portion Supérieure dé la partie qui Ce diftribuent aux mufcles des tempes du front
ofleufe de l'orbite fur laquelle on obferve le petit & des paupières 6 rameau de cette branche,qui fe
anneau cartilagineux ale nerf Optique C portion ette
brancheau milieu des joues, & qui en fe joignanta une
inférieure de 1 angle externe de l'orbite, où s'infere de la cinquièmepaire 7, devient plus gros;
le mufcle oblique inférieur Z? grand oblique; E le 8 le dernier rameau de cette diviúon, qui jette des
fuperbe;/Tabduteur;Cl'abailW;#radduÛeur; filets. au buccinateun
le petit oblique.
Figure d'après nature; eue teprifinte l'os des tempti
Figure g da BlDLOÔ; la paupière fupérieute àvttfis %*nfuuQtiont&vâàfa partie latérale externe.
glandts & fis poils vue À la loupe.
A A A partie de cet os qui forme la foffe tempo-
A Ali peau éloignée B B la glande fupérieure rale; Bl'apophyfe zigomauque; ^l'apophyfetran6
C C les petites glandesdefquelles elle eu compose verfe D l'apophyfemaftoïde El'angle lambdoïde
D D les conduits de cette glande; £ £ d'autres pe- Fie trou ftylo-mafloïdien G le trou auditifexterne.
tites glandes tentées fur ces conduits FF le tarfe Figure j d'aprés nature reprifinte l'os des tempes va
G G les membranesqui l'environnent; H H les poils
courbés en-haut; lIa glande lacrymale; KK coupe c dans fa partie inférieure.
des os du nez; L conduit de cette glande vers le nez; la
A portion écailleufe qui forme la foffe tempo-
Md'autres conduitsde cette glandevers la paupière. rale; BCDEFG le rocher; B fa pointe; BCD ton
Figure gdeRviSCH ,1a choroïde & fis artères.
angle antérieur; D l'orificede la trompe d'Euilachi j
£ l'angle pofictrieur inférieur; Fla foue jugulaire;
A les arteres ciliaires; C face antérieure du liga- G le conduit de la carotide; H l'apophyleftyloïde
ment ciliaire; D cercle de l'iris ou face antérieure l le trou ftylo-maftoïdien K l'apophyfe maftwde
des procès ciliaires; E la pupille. L la rainure maftoïdienne M 1 angle lambdoïde
VNO la folle articulaire 0 fa fêlure; P le
Figure 10 du mima. trou au-
ditifexterne; Q l'apophyfe tranfverfe; fi. l'apophy-
A portion poftérieure de la fclérotique B la ré- fe zygomatique»
tine dont toutes les artères ne font pas remplies.
Figure 4 d'aptes nàtm> feprifente l"os des tempes t va
Figure dU mime rtprifimant l'humeur vitrée & la par fa face latérale interne..
tryjlalline. A A partie de cet
4 À l'humeur vitrée B le cry&dlini C les procès os qui forme la future lécailleu-
fe; BB face interne de la portion écailleufe; DD
biliaires couverts d'une humeurnoire les arté- SE le rocher; D fa face ftipérieure; EE fa face
fioles de la membranede ftujifch j portion du nerf poftérieure F le trou auditif interne Gif fon an.
Optique F portion de la gle poftérieurSupérieur. /if fa pointe 1 fon angfe
Figure ta. du même. tiere Anus latéral.
II
poftérieur inférieur; ,K la foffe jugulaire; la gout-
u A la lame extérieure de la fclérotique B la lame
ultérieure enveloppeintérieure qu on dit prover Figure J d'après nature* npréfinu les canatOc demi-
circulaires6- il limaçon*
du mime.
Alt limaçon B les canaux demi-circulaires Cfa
fenêtre ovale D la fenêtre ronde.
t tes artériolesde fins vues au microfeope A te Figure Çde VaWALVA elhrepréfintïlescanaux demi-
grand cercle artériel de l'iris B le pgjjfr

fupérieure.
tnfouatwni
titulaires, k limaçon, &c.

jiAAAfa furrace la langue dans des parois du finps pnaftoïdien ( mufcle de la petite
taqudle de iipophyfe du marteau; 4 mufcle de la grande apo-
tète phyfe du uiarteau o le côté antérieurde la trompe
Stoppe extérieure on 4'Êuftachi où s'infère ee râufcle ff\t
périftaphy-
nerveu(es.adhé- mufcledo l'étrier 1 Je grand canal
moyen canal} 3 le plus petit;
de 5 le canal du limaçon la portion
âe
tieulairt féparé de la troiaeme enveloppe de la lan-

au'ils ne le font naturellement.


A te iaaiteaù B l'enclume;C l'étrier) D lW
»

dans
figurt 9 &
vàsb
10 de

&e. les papilles


B I repréfenunt la peau &
D 1,0 0
au mkrofeope.
les différentes véficules
I Dans l'ail gauche.
9 la poulie; t0 le mufcle grand oblique; i t le t&>
leveur de l'œil; 11 le mufcle interne de l'œil, pu
fituées entre ces papilles j dd les vaiffeaux de la adducteur 13 l'abduâeur coupé; 14 le rameau fu-
fueur* 4. et &e. les cheveuxqui s'élèvent des vaif- périeur de la troifiemepaire, lequel fe distribue aux
feaux de la fueur. releveurs de l'oeil & de la paupière; 1le retle du
Figure 10 t repréfente l'épidermt. tronc; 16 rameau de ce nerf à l'oblique inférieur;
17 rameauau droit inférieur'de l'œil 18 rameauau
a a les porcs de la futur; bé, 6 c. les filions fur droit interne; 1 9 Rameau au ganglionophthalmique
lefquels tes trous font rangés. 10 rameau Supérieur de la première branche de la
I
Figure 1 1 & J'après Ruis CH représentent la cloifon
des narines couvent de la membranepituitaire, garnie
cinquième paire 11 filet extérieur de la première
branche de la cinquième paire 24 petits rameaux
iifts vaiffeaux & defes glandes muqueufes. qui fe portent à la face par les trous de l'os de la
pommette; 15 rameaux à la glande lacrymale; 16
A cette cloifon couverte de vaiffeaux B cette rameaux inférieurs de la douzième branche de la
cloifon garnie de finus muqueux. cinquieme paire;, 17 filet de ce rameau au ganglipn;
PLANCHE XIV. 18 petit rameau aux narines; 29 petit tronc qui s'é-
leve en-devant; 3 o.le ganglionophthalmique;31 les
Fijgurepremière d'HALLER.
petits nerfs ciliaires 7,8, comme dans l'œil droit.
A la tente du cervelet; B le finus longitudinalde
la dure -mère, qui fe divife en deux parties de fon Figurefécondede RlDLSY.
extrémitépoftérieure Cle finus droit divifé en deux A A, les lobes antérieurs du cerveau B B les
parties,dont l'une dégorge dans le finus latéraldroit, lobes poftérieurs CC le cervelet D D les finus
& l'autre dans le finus latéral gauche D veuiges latéraux; E E, les arteres vertébrales F, les finus
de la faulx du cerveau £ E les grandes veines de vertébraux;GGG la dure-mere féparée du côté
la tente A F infertiondes veines du cerveau dans droit de la moelle épiniere 1, 2 3, 4, &. les dix
lesiinus latéraux; G orifice du finus occipital porté- paires de nerfs du. cerveau, avec fept autres de la
rieur HHles finus occipitaux pojliriews, le droit & moelle épiniere a trou qui aboutit à la tige pitui-
le gauche; la faulx du cervelet KK les grands
finus tranfverfes L Lies foffes jugulaires MM les
taire b les deux éminences orbiculaires ce, les
deux troncs de l'artere carotide interne dd leur com-
finus pétreux inférieursqui s'ouvrent dans ces foffes munication avec la vertébrale e e, branchesde la
JV A* les finus pétreux fupiriuirs;0 O veine du cerve-
bafilaire, qui formentle plexus choroïde ;/plufieuw
let qui débouche dans ces linus; P P unus occipitaux petitesbranchesde la carotide interne g l'artereba-
antiriêm. inférieurs; Q Q leur canal de décharge qui
fort avec la neuvieme paire; RR le finus occipital filaire, compoféede deux troncs h h, des artères
antérieur &fupérieur; S S la communicationavec les
vertébrale*; ii M'arteré épiniere; k petite branche
d'une artere qui traverfe la neuviemepaire; Il, les
finus caverneux & le circulaire; 7 ,l'orifice du finus jambes de la rnflelle allongée mm, la protubérance
pétrèux fupérieur,par lequel il s'ouvredansle finus
W les fl,7,us caverneux XX le finus annulaire, ou pont de Varole; n, les corps pyrami-
caverneux daux o, les corps olivaires; p la branche antérieu-
tranfvtrfe de la fofe pituitaire; YY le finus circulaire
de Ridley Z Z infertion dès veines antérieures du re de la carotide interne; qq petites branchesqui
a a la principale vont au plexus choroïde rrrr, branchesd'arteres
cerveau dans les finus caverneux
la veine qui l'accompa- difperfées fur la protubéranceannulaire; ff,
partie
artere de la dure-mere b
des pédonculesdu cerveau nerfaccenbire.
¡ne; c endroit du crane où elle y entre par un trou
particulier d d les arteres carotides internes dans le P LA N C H E XV.
finus caverneux,coupéesdans l'endroit où elles en-
trent dans le ccrveau; ce artériolequ'ellejette dans Lf s figura de cette planche font
farià
tirées des Adveri
représententles
cinquieme paire
ce finiis au nerf de laproduit
ff endroit où elles ca-
la carotide interne Y artère ophthalmique g g vités du cémàtt Se du cervelet.
les apophyfes clinoïdes poftérieures à l'apophyfe
crifta-galli
quième paire
i les finus frontaux k nerf de la cin-
qui fe diftribne à la dnre-mere troi-
ligitn 1. On vois dans toit-$garelu diuxpomom an*
tirkure & pojiirimn dt- ia tête dktftc&upled jix
de la partie antérieure vers
fieme branche de la cinquième paire m la féconde

q branché ri la première branche ou l'opkthalmiqm


'•&la quatrième
paire de nerfs; p la troifieme paire
çloifonqui fépare la cinquième de la fixieme r la
Même patré -origme du nerf intercoftal',«entrée
de la feptièrne paire dans la dure-mère
res racines de la huitièmepaire; Secondes raci-
premie-
la partit moyenne
V occiput

y découvrir
twttm, & Us-
&

finoï
ds U partie

poû^ieurs d* us
du
vtntrkala.
'.ou de

pour

nes de la huitiemç paire; y y la neuvieme paire; {


trou de la moelte éptniere.
os; B de
Dam l'ail droit, la j^tnk.fapinmre de V orbite

ï,i Tartere ophthalmique; z z fon rameau exté-


rieur, qui accompagnele nerf du même
rameau intérieur qui fediftribue aux narines; jj, 4 le; Il de la fiance *&& HBfapM<1m*£
rameauxà la felérorique, dowt pelques-uns fe ren-
dent à l'avée;- 5, 5 vefti|€s des mufcles releveurs
de la paupière& de l'oeil; 6 l'extrémité du releveur
de la paupière 7 la gîamîc nerf epti-

du côté oppoié, •
tieur ausorps calleux,pp des colonne» EMINENCES arrondies des couches. U U nouveaux
4e la pvftérieure des cornes dt Freins s dontnous avons parlé dans la figure pre-
miere. X Y '2 FENTE tnti fépare les couches, & qui
condiiit dans le troifiemeventricule. X la VùiiVEl
Ct tô fat tfl punicaiïtr è Iç coupt qui ttprifcntt
Y
nus
Fente, continue laVulve, fie l'a-
err ouvrant cette fente on découvre le troifie-

plexus choroïde. VVËmb»b«cesovalaîees4& cour


'aU &c, U commedans la. 6gure précédente
UU nouveaux Fasmstranfparenscomme4e U cor- ce n'eft que les colonnes IC paroifent s'étendre le
ne qui retieoneet le tronc des veines qui viennent long du bord fupérieur & intérieur des couches, &
des corps cannelés & des. couches des neds opti. que les éminences VV n'ont point été repréfentées.
ques, fe décharger dans ce tronc fitué dansl'angle abc d le troifumeVentRICVLE, a la COMMISSURE
formé par la $Ëicontre des couches& des corps car,
nelés ces freins s'étendent de part Se d'acre de la
antérieure du cerveau.
nommé»
6la partie de ce ventricule
l'entonnoir, cc les EMINENCES orbiculaires
partie antérieure des couche», le long de Tanele d'où s'élèvent les colonnes NN. </Conçuit quidu
dont bous venons de parlent, vers leurpartie potté?-. troifieme ventricules'étend <Jans le d
la partie antérieure Fente continueà l'entonnoir & à ce conduit,
rieure
de ta fente des finus antérieurs des ventricules du ENDROIT où tes couches font quelquefoisadhérent,
e
'cerveau, & fe terminent de la partie poftérieurede tes entre elles.
ces couches fous ces couches mêmes, par une fubf-
Figure 4. Cette figurefait voir la tête couple de ma'
tance médullaire femblable colle qui couvre les ni, qu'on découvre les finus antérieursdes vencricu-
nerfs optiques cos freins pouitent quelquefoisua
Ics latéraux du cerveau & les cornes du bélier.
eu deux rameaux aux éminencesovalaires des cou*
ches. X K un de ces rameaux. Z a d te Plexus AA coupe des tégumens. B C D E coupe des
tkoroidc dans la fituation naturelle, a les rameaux os, C des finus frontaux, D de la cloifon de c«£^
qui fe dégorgentdans les branches b lefquelles par finus E de l'épine du coronal, de l'apophyse de
leur concoursforment la Veine de Galien. c d Emi- l'os ethmoïde.F trous olfactifs. G G fofles antérieu-
nence des finus poftérieursdes ventricules, fupé- res de la bafe du crane, couvertes de la dure-mere.
rieurs du cerveau ces éminences ne s'ohfervent H H trous optiques. II nerfs optiques qui (e rendent à
pas toujours. d,e Orifice qui conduit dans les finus l'œil par ce trou. J union de ces nerts. K concours
dans lefquels s'étendent les piliers poflérieursde la de ces nerfs de la partie poftérieure vers l'antérieu-
yoùte les cornes de bélier & le plexus choroïde» re. z coupe des carotides internes. L L coupe de la,
Ce qui fuit tjl particulier d la coup» oppofée. dure-mere. MM coupe de la fubftancecorticale du
NN coupe de la fubftance médullairedu
fë h i j, &c'. face inférieuredu corps calleux ou .cerveau. 0
cerveau. P coupe des finus des ventriculesdu cer-
la paroi fupérieure des ventriculeslatéraux du cer- veau Q des finus antérieurs, P des poftérieurs. Q
veau & des finus poftérieursde ces ventricules. coupe, des couches des nerfs optiques, bordée de la
la partie de ce corps qui couvre tes corps cannelés. fubftancemédullaire, dont ces couchesfont couver-
g g la paroi fupéneure des finus poftérieurs. A h les tes, R une partie & le fond de l'entonnoir. S. orifice,
Veines qui s'étendent le long de la paroi de ces antérieur du conduit ouvert du troifieme ventricule
ventricules,i i les C a n n e l vb. es forméespar la dans le quatrième. T la commiffure pofliruurtàw cer-
courburede cette paroi. j j la Cloison tranfparente. veau. U les natls. la;iklmnop comme dansla cou-
k la partie inférieure du bord poftérieur du corps
calleux. les parties de la voûte contiguës posté-
pe oppoféede la
calleux
ure
été
premiere,fi ce n'eft que le
féparé des parties latérales an-
corps a
rieurementà la paroi fupérieure des ventricules, térieures auxquellesil eft continu,- Se renverfé de
& antérieurementà la partie poftérieurede la cloi- devant en amere, pour faire voir que les cornes de
fon tranfparente. m partie antérieure arrondie des bflier VW ne font pas un prolongementdu corps
colonnes médullairesqui forment la voûte fc
font an peu adhérentesdans cet endroit. no la par-
qui calleux. V extrémitépoflérieure de ces cornes voi-
fines du bout poftérieurdu corps calleux. W leur
tie poftérieure de ces colonnes qui va toujours en extrémité antérieure cannelée & voifine XX du
s'amincinant, & qui eft adhérente en au corps apophyfisctirtoïdsspoftérieures. Y Y filamens m'au.
calleux, & fe termine en tranchant en o. p Espace res obnguesdedevant en*dehors, & de derrière en-
triangulaireijbctk compris entre le bord poftérieur
du corps calleux & les colonnespotldrieuresde la
devant» is enfemblepour couvrir les cornes. Z Z
prolonge ntpyramidal des piliers poftérieursde la
voûte nomméla L YR E, entrecoupéede filets de voûte ce prolongement borde le bord internedes
la partie antérieure à la poftérieure, & d'une par. cornes. à b a partie de ces ple-
tie latérale vers l'autre. xus renverféejde devant en arrière, & repréfentée
Figure 2. Cuufigurt rtprifenula partit moyenne Je la en (figureWemiere). bb partie de ce plexus qui
couvre les cordes représentéedansfa fituation na*
coupe de la figure première quirtpréfintela face le lurette. «partie latérale externe desfinusantérieurs
plexus choroïde an a Ité enlnlda coupe OP du bord
pofiirieur du corps calleux, &c. a iti iloignh pour des ventricules antérieurs du cerveau. de R comme
découvrir le; partie fuperieuredu cervelet. dans la coupe de la figure première. /bord interne
Ce inférieur du lobe moyen du cerveau. ggFBitTM
H partie antérieure & Supérieure du cervelet. qui fe trouve entre ce bord & la moeUe allongée
J CommissurepoSirieun du cerveau. I là Glan- & par laquelleles arteres du plexuschoroîde fe ren-
de pinia^t. K ies COLONNES médullaires qui lient dent à ce plexus.
cetteglande aux couchesdes nerf! optiques, ce l'ap-
pliquent à la commiffure poftérieuredu cerveau. L Figure S. Os voit dans cette figure une coupe verticale
les Rates. M coupe de la cloifon tranfparente. NN de la tête de droite 4 gauche le long de la' parti*
coupe du pilierantérieur de la voûte. SS:les Corps poftérieure des oreilles 6" le cervelet coupé Jt manière
cannelés. TV les COUCHESdes nerfs optiques. V les
Cg qui fuit tft commun aux deux coupes:
AA coupe des tégumens &des chairs. B CD
coupe det os, C delà future fagittale D, du trou
j tmx poumons. k d'autres au péricarde. rameau de
l'artère diaphragmatique droite, n anaftomofe de
fune & l'autre artériolequi accompagnece nerf, o
rameau de t'artere diaphragmatiqueau diaphragme.
ovaT. Ê F G H I coupe de la dure-mère, F G de la mammaire avec les.rameaux de
H dela tente,Ides p anaftomofe de la
faulx, G du finus longitudinal la diaphragmatique. q l'artèrethymique droite^f l'ar-
finus latéraux. J K L coupe du cerveau, J de la fub- tere péricardine poftérieure lupéneure. /iprtere
ftance corticale, K de la fubftance médullaire, L thymique gauche poftérieure. a la veine thymique
antérieurs du cer-
coupe des finus des ventricules à ces finus. droite. Mrameaudes arteres mammaires, qui fort du
veau dans l'efpace trianeulaire commun thorax. x divifionde la mammaireinterne,y rameau
• orifice des finus pofféneurs. M N 0 coupe du cer-
fubftance externe, ou l'épigaftrique.rameau qui fe distribue
corticale, N de la
velet, M de la fubftance
aux tégumens extérieursde la poitrine, rameauab-
médullaire 0 des parois du quatrième ventricule. dominai, ou Fépigaftrique intérieur. l'extérieure,
P parties latéralesinférieures du ceivelet féparées ou la mufculo-phrénique.3
rameaû intérieur de la
par la petite faulx de la dure-mère. mammaire,ou la ptirénico-péricardlne. 4 rameauau
Ci qui fuit efi particulier à la coupe qui rtprifente médiaftin. 5 petit rameau au péricarde petit tronc
les oreilles* qui fe porte au diaphragme. 7 les arteres coronaires
antérieuresfigurées en paffant. 8 la veine thyroïdien.
bord poftérieur des cornes de bélier. R plexus thyroïdienne infé-
ne inférieure droite. 9 la veinediftribue
Q
choroïde qui couvre la partie poftérieure des cornes. rieure gauche. i o rameauqui fe à la trachée
S bord poftérieur du corps calleux. T les Natès. artère. Il 1 un autre à l'œfophage. i un autre à la
U les Testes, V la Glands piniate,dans leur fi- 14 la
tuation naturelle. W colonne médullaire d'où fort corne droitedu thymus. 13 la carotidegauche.
foûclavieregauche. 1 les deux rameaux de la thy-
X l'origine de la quatrieme paire de nerfs. Y la face roidienne inférieure. 16 la vertébrale gauche. 17 la
poftérieure de la grande valvule du cerveau. a.b c d mammaire. 18 un de fes rameauxau médaftin, qui
efg paroi antérieure du quatrieme ventricule ou- accompagnele nerf diaphragmatique. 1 9 rameau thy-
formé par la
verte. a la partie inférieure du conduit mique gauche. zo divifion de la mammaire gauche.
grande valvule & les colonnes médullaires du cer- ii rameau phréniqueou péricardingauche. 11 ra-
b
vekt. petite Fente qui divife cette paroi, dddd meau épigaftrique.ij la veine foûclaviere gauche.
les quatrepetites FossES. ef portion de la feptieme
X4 la jugulaire gauche. il
la mammaire gauche. *6
paire de nerfs qui fort du quatrieme ventricule. e fa rameau thymiquegauche.17 rameau
fuperficiel. *8
{ortie de ce quatrième ventricule dans l'angle formé la veine bronchiale gauche. s9 rameau thymique.
du cervelet & la
la partie inférieure& antérieure
par le concoursdepoftérieure de la moelle allongée. 30 rameau médiaftin. 31 rameau
gauche.
bronchial. 3 la
les bords font
veine thyroïde moyenne
g e le ifsc de plume à écrire, de la moelle épiniere.
dont
Figure 2. d'ffjLLER reprifenu l'aorte inclinée fur U
quelquefois crénelés.Pucoupe
gauchi afin qu'on puifle mieux voir les ariens
Ce qui fuit «fi particulier coupe bronchiales du même côté.
i efpace triangulaire, qui réfulte du concours de A B C le poumon droit. A lejobe inférieur. B le
la partie inférieure, postérieure& antérieure de la
fupéjMur. C le moyen. D E le poumon gauche. D le
faulx avec la partie moyenne & antérieurede la lobe inférieur. E le lobe fupéneur. F F l'oesophage.
tente. j extrémite fupérieure de l'éminence vermi- G G G l'aorte. H H H les rameaux qu'elle jette en-
culaire fituée fur la valvule Y. l parties latérales dedans le bas-ventre figurés en paifant. J l'arc de
internes du cervelet, correfpondantes à ces extré- l'aorte. K le tronc de la ioûclaviere& de la carotide
mités, k extrémité inférieure de l'éminence vermi- droite. L la foûclavieredroite. M la carotide droite,
culaire oppofée à la paroi abcdef.mhpartie pof- N la gauche. 0 la foûclavieregauche. P le péricarde
térieure du quatrieme ventricule. recouvert poftérieurementde la plevre. QQ le mé-
diaftin poftérieur. R la veine cave. S l'azygos. T ra-
PLANCHE XVI. meau intercoftalfupérieur. UUn) veines inter-
Figure première £ H ALLER} elle reprifenu les ayteres coftaks. X divifion de l'azygos. Y tronc droit, Z le
de la partie antérieure & interne de la poitrine. gauche. A la trachée artère. la bronche droite, a
A le foie repréfenté en paffant. B la portion droî- veine bronchialegauche, b tronc qui s'infere au-delà
de&mufclesde de l'aorte dans les efpaces intercoftàux.rameau à
te du diaphragme.C quelques parties lequel le l'œfopage, d à la trachée artère e enfuite à l'œfo-
l'abdomen. D le péricarde à-travers coeur
paroît çà & là. E l'oreillette droite circonferijepar phage,/ au même, g dans les tuniques de l'aorte.
A l'artère péricardine pollérieure
fupérieure qui
des points. F la pointe du cœur. G la veine cave in- foûclaviere gauche, & qui fe dtftiibue
férieure. H la veine pulmonairedroite. 1 la veine vient de la
la jugulaire à l'œfophage& à la trachée artère i la même qui
cave inférieure. K fa continuationdans vientde la foûclavieredroite,& fe diftribue au tronc
droite. L lajugulaire gauche.M une partie de 1 aorte.
N la ligne dans laquelle le péricarde fe termine dans de l'aorte & à la trachée artere. k les arteres broncho-
oefophagiennesqui viennent de l'aorte, e l'artèreÔC
la veine cave. O la ligne par laquelle il eft adhérent
à l'aorte. P la partie droite du thymus.Q la gauche. la veine oefophagienne qui viennentde la bronchïalo
R la lame gauche du médiallin unie avec le pericar- droite. 7 l'artère bronchialedroite. mintercoftalefu-
de. S la trachée artère. T l'oefophage. V la glande périeure qui en fort & fe porte vers l'intervalle de
fa féconde & de la troifiemecôte. les bronchiales
thyroïde, X la veine jugulaire interne droite. Y la
qui fe distribuentaux poumons, o une partie de la
veine thyroïdienne fupe.rieure. Z le nerf droit de la
huitième paire. Il tronc commun de l'artere bronchiale gauche, ppp les artères mtercoftales. 4
les trois petites àirterësœràphagiennes,qui viennent
viere & de la carotide droite. b la foûclayieredroite. de
carotide droite. d la veine mammairedroite. t de t'aorte. r l'autreartère œfophagienne./veuie
c la l'azygosà 1'aorte. 1 veine bronchialedroite de l'azy-
l'artère mammaire droite. f rameau péricardio-dia- oesophagiennes. x ra-
phragmatique de la mammaire droite. g rameau qui gos. d'autres petites arteres
!e diftribue au péricarde & aux glandesplacées fous meau de I'artere r.y la plus grandeartère oefopha-
la veine cave. h rameau qui accompagnele nerf dia- gienne. i l'arterë œfophagienné. 1 une autre veine.
phragraaùquc,i rameau fuperficiel qui fc diftribuc 3 une troiûeme. 4 une
quatrième.
Figure
Figure de NV e K une de la communesà l'un & à l'autre. H embouchùredu fi-
nus coronaire dans l'oreillette droite, 1 veine inno-
t>*tie de la mammelle. S B la peau toix- minée avec les branches o0 00. 'L artere coronaire
AA TMé
qui vient de l'autre face du cœur, aaaaaaa branches
bée. CCC la partie glandnléufè delà rftammeue» des artères coronairesfur la furface du coeur, bbk
dddd racines capillairesdes tuyaux laiteux. c, c, veine qui marche le long de la cloifon. ecc féconde
trois de leurs troncs, //anâftomofede ces troncs
entr'eux. g la papille percée de plufieurs trous. veine qui n'a qu'une artère qui l'accompagne, dd
deuxautresvemes. eee branche où Ce réumt la ve1-
Figure 4. & BlDlbb, nprïfênte Us v^ficulei d*uh ne.,ffffextrémités artérielles qui marchent tranf-
verfalement. gg branches veineutes fur lefquelles
'A rameau bronchial Sépare" de ton tronc. B.B tes parte une branche artérielle Il en forme d'anneau.
petits rameaux. C C les véficules qui terminent ces h h hh veines qui fe répandent fur les facs. i i i i i ar-
rameaux. D védcules féparéèsde différentes figu^ tères qui rampent fur les tacs. 0000 o branches de la
vaifleaux fanguins, &
res qui font recouvertes de veine mnominéei. On voit dans cette figure fi les
d'autres vaifleaux qui s'entrelacent les uns avec les arteres coronaires par leurs extrémités fe joignent
autres. & forment un anneau, comme Ruifch le prétend
PLANCHE XVII. DE SENACv & elles font ici fort éloignées.
figure prémure. Cettefigure rtpréfentela face tàrtvext Figure rroifierru. On a rtprifentidans telle figure Us fibres
du cœur, mais il a M forcé par la tire ddnt il a iti mufealairesdu cœur & leurs concours;pour cela on Il
rempli; on ne pouvoit faire voir autrement la figuré durci un azur par la codion on a auparavantrempli
naturelle desfacs;l'injeSion n'apas confervila pro- fes cavités de charpie.
portion eiatk des vaijfeaux; ils ont iti diverfement A l'artere pulmonaire qui paroît relevée à la raci-
forcis.
ne, parce que le ventricule droit eft rempli. B l'aor-
L'aorte c, par exemple paroît moins grotte què te. C la pomte du ventriculegauche,avec Ces fibres
l'artère pulmonaire: La veine-caveftipéneùre B a en tourbillon mais ce tourbillon ne peut pas être
été trop dilatée, les proportionsmanquentde même bien repréfentéici, à caufe de la petiteffe de la poin-
dans tes artères coronaires; à meîiire que lés ventri- te reûerrée par la coction c'eft une efpeced'étoile.
cules ont été dilatés ces arteres fé font allongées avec des rayons courbes qui fortent du centre ou
à leurs extrémités, de même que dans leur cours, qui s'y rendent. D la pointe du ventricule droit; elle
elles font marquéespar des points ce font ces points eft en général moins longue que la pointe du ven-
qui les distinguent des velÉÉS. A l'oreillette droite triCile gauche. E le ventricule droit vu par fa face
remplie àt cire il ne pl|ptaucune dentelure
quoiqu'il y en ait quelque ce
dans l'état naturel.
convexe ou fupérieure. F le ventricule gauche, vu
de même. ggg le fillon qui termine ou unit les deux
B la veine-cave Supérieure, qui eft continue avec ventricules les fibres externes s'élèvent ici en peti-
l'appendice à fa partie poftérieure. C l'aorte qui tes boues près du fillon, parce que les ventricules
trient de derrière 1 artère pulmonaire & fe courbe font remphs, & que la cloifon n a pas prêté autant
en montant. D Partere pulmonaire. E l'oreillette que les fibres. C'eft pour cela qu'on ne voit pas bien
gauche qui eft plus élevée que la droite. P la veine la continuité apparente de celles du ventricule droit
pulmonaire antérieure. t tes valvules de l'artere avec celles du ventricule gauche c mais cette conti-
pulmonaire qui avoient été poulîées dans les finus nuité n'eft pas dduteufe, on n'a qu'à enlever de pe-
par l'injeâion, & qui paroiffôiéhtaurdehors. g bran- tites lames, on verra qu'elles partent du bord du
che antérieure de fàrtere pulmonairegauche, h ar-
i
tere coronairedroite, veinés innommées quidé-
bouchent dans l'oreillette par leur tronc. A k la veine
ventricules droit pour s étendre fur le gauche. khk
le côté du ventricule gauche c'eft fur ce côté que
« font les nbres droites, ou approchantesdes droites,'
qui accompagne l'artère. L la branche antérieure dé lorfqu'il y en a dans le cœur ces fibres forment une
Fartefe coronaire^ qui pane à la partie poftérieuré couche fi mince qu'on les emporte facilementen
par la pointe du coeur. mmmmmmartères qui tam- élevant la membrane qui les couvre.
pentiur les oreillettes& les grands vaifleaux.Il n'en:
pas douteux qu'il n'y ait des variationsdans les vaif-
feaux coronaires, il eu! peu de fujets où l'on trouve inférieure du cour.
ou

ces vaifleauxexa&ement lès mêmes:mais c'eft dans A A les fibres qui font à la racine des oteillettes:
les branches que te préfentent les variations. Les B la cloifon des oreillettes. C le ventricule gauche.'
troncs en général font peu différons les principales D le ventricule d 't.
c la pointedu ventricule gau-
che. f.la pointe du\entricule droit. ggg le fillon

''
Vivifions font auffi moins variables;mais on ne fuu
toit jamais fi l'on vouloit marquertoutes les différen- qui termine les deux Ventricules.
tes quifont très-fréquentesdanslesvaifleaux. Il.faut figure S. Oa a reprifenMdans cette figunl'intérieur da
cependant obferver tees différences pour établir ce

î
découvrir quelque ufageparticulier ou quelque vue
de la nature.
a qui tutu *on qui puiJTe montrer la grande valyu-
fàortt,&
oapip^fkUUngdMla^loifMyUn'y

'figure féconde. Cette figure rtprifenu taface applatit dit

vaijjiattx coronaires font 4


,cour, & las oreillettes rempliai les ventricules & les
remplis U finus de la
veinecoronaire a ké forcépar PinjtHion.
coup celle i eft cachée deflbus. B fcùTure qu'on a
été obligé fairepourétendre le ventricule& l'y
montrer. C autre fcuTure qui a été néceflaire pour
A oreillette ou fac gauche dont la furface fupé- la même raifonxD troifieme fcuTurequ'on a faite à
rieure eft toujours oblique. B le fac droitqui eft plus la pointe. E efpa luTe & poli oui eft tous l'aorte*
court que te fac gauche. C la veine pulmonaire gau- tg ,/G piliers d partent les
valvule.
che & poftérieuré. D D le Chus coronaire qui a été dont on a repréfenné l'entrée dans la
trop dilaté par la cire. E la veine pulmonaire droi- bande ou cordon «endùietix auquel ta Valvule et,
te, poftétîeure du fac gauche. F la veine-cave infé- attachée. filamens tendineux qui rampentds
rieure qui avoit été liée, & dont l'orifice paroît plus
petit que dans l'état naturel. GGG adoûement des la racine de ce valvule, ddddd racines de piliers
Êtes qui font liés par un plan extérieur des fibres
• l iii
ôc les colonnesavec leursaires. On voit au bas de*
--
piliers les colonnes,tes faifceaux les filamens, les
aires, le&foffettes dont le ventriculeeft couvert il
fuie droite. r| H les appendicesdu diaphragme.
le centre tendineuxdu diaphragme.K K. les portions
J
n'y a rien forcette furfsce qtà ne foit repréfentéd'à* du diaphragnfe qui fortent des côtes; h ligament Tuf-
près «More jusqu'auxparties les plus petites, penfoâ-e du foie. M trou de la veine-cave N, &
t'cefophage. 0 le pfoas gauche. P l'uretèredu mê-
de
me côté. R l'inte^in rectum repréfenté en panant.
4* **i eft fous t'Mtttt ùs & leurs

auriculaires; U façon dont fi terminentles colonnes


<icecordon c+mme ce cttur avait été dans ftauaht- tere
a
? l'uretère drok.\S S une partie de la graine rénale.
l'aorte,
phrénique.
veine-cave à fa fortie du foie. X l'ar-
V rameau droit. X rameau caput-

A A efpaç«liffe&poli, fifous Paorte^B pi-


Jier avec (ci Sets tendineuxqui vont au refte de la
valvule/, qui a été déchirée. C autre pilier avec
laire antérieur, a les poftérieurs. b rameau au dia.
phragme. c rameaux des mammaires qui paroiffent
un peu dans l'étendue du diaphragme, d rameaudroit
de l'appendice. «anaftotnoie des artères diaphrag-
matiques. frameau gauchede la phrénique. g,g,\et
quelques filets tendineux qui va à un reftefde la Càpfulairesantérieures de la diaphragmatique.A l'œ-
valvule. D D D, ce qui manque ici a été repréfenté fophagienne. i, i, rameaux à l'un & à l'autre tendon.
dans la précédente figure, a a a valvules figmoïdes kk à 1 appendice. r rameau qui perce le diaphragme
avec leurs tubercules on a omis les finus.. bbbcor- pour aller au thorax, e anaftomofeou are des vau-
don qui eft fous ces valvules il eft un peu plus lar- féaux droit & gauche dans le tendon, rameau au
ge dans l'état naturel, & plus proche du fond des ligamentfufpenfoire.A veine phréniquedroite. s la
valvules. ce ci, c, es c, colonnes faifceauz filamens gauche. m l'artère céliaque. n la méfentériqueCupé-
& foflettes. dd-dd cordon des valvules mitrales. rieure. p l'appendicaledroite qui vient de 1 aorte. p
èeee c infertion des fibres des colonaps fous ce cor- la premièreçapfulairegauche poftérieure. q l'appen-
don. i, h, embouchures des artères coronaires. dicale qui vient de l'aorte. la capfulairepoftérieu-
re droite. r la fecondecapfulairepoftériëuregauche^
f fa capfulaire antérieure gauche. t l'artère rénale
J boffe ou (econd tubercule, qui
s le tubercule. tes gauche, ù rameau adipeuxqui vient du tronc w l'ar-
a eft deifous. e, d, angles forment les
que cornes tere rénale droite. # fartere capfulairedroite anté-
toutes les fibres qu'on voit dans Cette figure font rieure de la rénale. la veine qui raccompagne.
rnufculaires. e, f, arteres coronaires. x, x, les artères aux landes lômbaires.y 1 artère
Figure 8. Cetufigun reprifsak une vdvuleJîgmoUt adipeufe droite de la iMgle. l'artère fpermatique
,rift J'Un dxtré fuja, droite, t radipeufe^uflp fort. z l'urétérâmiefupé-
rieure de l'aorte.le 1 rameau adipeiîxmférieuj-,
'a tubercule.
h» c, les cornets.
PLANCHE XVIII. 4 le rameau qui va aux tcfticules. la fpèrmatique
gauche. 6 les adipeuses qui en fortent. S rameaux
iïgttn d'HAllEH, nprifmtant quelquepartie aux téfticules. 9 1 adipeufe poftérieure qui vient de
du bas-ventre. la capfulaire. 10 l'artère méfentérique inférieure.
'A B le lobe droit du foie inclinéà droit. r le lobe 1 ï, 11, les iliaques communes. 1 », 1 a, les externes.
gauche. A le lobede Spigéllus. C ta véficule du fiel. 13, 13, les internes. 14, i4,lesépigaftriques. 1$ l'ar
D le rein droit. E j'eftomacélevé en-haut. F l'œfo- tere facrée. 16 l'uretérique gauche, 17 l'uretérique
phage. e une portion de l'épiploon galtro-colique. t
droite inférieure. 1 8 la veine facrée. la veine cap.
G le pylore. H ta portion descendantedu duodénum. 1
fulairedroite. 2.0 la veine rénale gauche. la cap.
fulairegauchede la rénale, si l'adrpcufe de la même.
J une autre portion twnfverfe du duodénum. K fa
partie gauche & l'origine du méfentere. L le rein 13 la fpermatiquede la mêmes. 14 la premièrerénale
auehe. M la rate dans fa fituation naturelle. N la droite, as la féconde. 16 la fpèrmatique qui en fort,
face antérieure du pancréas. 0 la face poftérieure ig & de la veine -cave. i,9 le fommet de la veffie.
du pancréas. P l'artere méfentériquequi paffe der- 30 l'ouraque.3les artères ombilicales.
rière le duodénum& devant le pancréas.Q l'artere Figure 3. du même rtprifenules inuftins enjîtwtion*
colique moyenne. R le tronc de là coeliaque. S t'ar-
tere coronaire fupérieun:. 0# les rameaux méfenté- A A la partie inférieuredu foie élevé en-devant.
riques de la veine-porte. T la veine-portepouMéïtn" Jg JI la véficuledu fiel. C la veine ombilicale. D le
peu fur la gauche.U rameau droit de farter! cwlia- petit lobe de Spigélius. E E l'eftomac. G le pylore.
KlfC répiploon galfro-colique. O O limite dans le
que. X foi tronc hépatique. Y la duodunalé.Z l'ar-
tere gaftro-épiplotquedroite, qui côtoyé la grande
& le colique. Q Q le petit épiploon. S S partie du
courbure de l'eftomac. a a les deux arteres pyldri-
mies inférieures.b la grande artère pancréatico-duo-
dénale qui côtoyé la partie cave de la courbure, c
méfocolon. T différentes parties du colon. U Se-
condcoudedu duodenumpresque tranfverfe. X troi-
les rameaux qu'elle jette au duodénum Y au pan- fieme coudedu duodénum qui reçoit le canal choli-
créas e fes anaftomofesavec les petites pyloriques. doque. Y ligament ou membrane qui va de la véfi-
J la pancréatique, e linferticmde l'artère de la ipté- cule au colon. Za ligamenthépatico-rénal. Z limite^
nique dans ta pancréatico-duodén^le. «/rartieau gauchede ce ligament, «fa limite droite. àle tein
d'une branche de la méfentériquequi s'ouvre dans droit couvert par le péritoine. t
cette même artère d. g lieu de nnfertion de là pre- par lequel on fobffle le petit épiploon. iâ le colon
mière duodénale. A l'artère fplénique. < les rameaux avec les appendices
les, //la partie du
eux.
pancréas
et e, les inteftînsgrê-
qui sinfinue dans les
pancréatiques.k les rameaux gailiiquespbftérieurs.
les rameaux fpïéniiques. m l'artere gaftrd- courbures du duodénum.
èpiplojtpegauche, a fes anafknnofnavec la droite. P L A M C HE X Xi I
«9les conntSi Ftgunt.dtKviM,
lïg,un 2. d'HALLSM.,reprifentelu reins»&c. a*tiiîe pancréas. «,«>a,at les grains glan-
A le rein droit. B le trein gauche. € la capfute duleux du pancréas. *£,£, les petits conduits
(âroke. »ta capsule gauche. E une de fes parties qui de ces grainsfe rendent dans le conduit commun.
un peu élevée pour voir les vaiueaux poftéwurs. «l'orifice
F grjuuiûiîon de la capfule. C le même dans la cap- commun du cotnfuit pancréatique 8c du canal ebo-
lidoquerfans cet intcftin.l*inteftin ouvert pour Figure la. moitié. du rein
voit cet orifice. gU pylore, h Teftomac. i l'orme* toupé de manière qu'on y pui voir la diflritution
des vaiffeaux fanguins,
cardiaque. *le foie. la véficule du fiel, m le con-
duit cUtique. n le conduit hépatique,le canal cho: Ay\i face extérieure du rein dans laquelle les
lidoque. i i les yaiffeaux courts. a. t 3 la rate. 3 vaiffeaux fe distribuent en ferpentant. B la face in-

le rein.
Partere fpténique. 4 Pépipiooiw le diaphragme. 6

Figure z.deRErERkOLT, repYefcnu U parût


terne du rein, dans laquelle on voit les vaiffeaux
Sanguinsremplisde cire fè dillribuerde la même ma-
niere que ci-deffiis. des papilles rénales. D le ba0i-
concave du foie, net. E la cavité du baffinet dans laquelle les papil-
les Réparent l'urine.. ·
A A, la face interne du foie. B le petit lobe dû
foie. C la tiffure du foie. D la veine ombilicale. E Chirurgien.
l'artère hépatique. Ffon rameau î|ui produit la cif A la veflîe fur laquelleon observe l'es fibres Ion'
tique. G là veine-porte. #les nerts hépatioues. la gitudinales & tranfverfes de fa membrane mufeu-
veine-cave. K la véficute du fiel. L le conduit eifti- aire. B l'ouraque. C coupe de la vellic. D paroi in-
cholédoque.
que. m le conduit hépatique, n le canalplacée fur la
térieure de la veffi'e. £ le verumontanum ou on
o glandule civique, p groffe glande observe les orifices des véficules féminaires. Fies
veine porte ou fu% le conduit civique,
q vail- orifices des glandes prostates qui s'observent fur les
feaux lymphatiquesde la véficule.r,ir, partieslatéralesdu verumontaum. G les parois in-
du foie.
lymphatique! qui proviennent de la partie concave

Figure 3 du mime rtpréftnte la faceconvexe iufàie.


térieuresde l'urethre. Hies glandes proftates. /ori-
gine des corps cavernenx. a le mufcle ifchio-caver.
neux. M coupe du mufde bulbo- caverneux.Nies
A A A, une partiedu ftenfumavec fes cartilages* glandes de Cowper. 0 le conduit de ces glandes. P
l'orifice de ces conduits dans l'urethre. Q coupe du
B t'appendicexiphotde. C C le foie, D la véficule tiffu Spongieuxde l'urethre. R la foffe navicubirc,.
du fiel. £ la veine ombilicale.JFHgamentfufrênfoir S coupe du tiffu Spongieux des. corps caverneux. T
du foie. g kg vaiffeâux, lymphatiques du côte droit. le gland. ^orifice des finus muqueux de l'urethre.

r-
h h ces vaiffeauxcoupés où ils s'uniffehten perçant
le diaphragme, t i vaiffeaux lymphatiques prove- X coupe du tiffu Spongieux du gland continu au tiffu
nans de la partie gauche du foie*.
Figure rtprifente la rate dêpwillit
défis membranes.
fpongiéux de l'urethre. KTorince du glarld.
ANCHE X X
verge dipoiïinèc de
Figure 1. de RVYSCH repréfenn la
I.
la peau dtfflcfUeaprès l'avoir embaumée & vue
À l'artère B la veine, l'une & l'autre remplies
dans fa partie inférieure,
de cire..11 b ramificationsde l'artère & dç la veine. A fuperficie du titru cellulaire dépouilléede l'en-
C C, veftiges de la capfule. D prôlongemaas Se
qui partenroeja
veloppe extérieure épaiffe & nerveufe ce tiffu cel-
plexus de nerfs. £ petite fibres lulaire prend le nom de membrane adipeufe lorfqu'il
membranepropre delà rate. F vertiges des cellules eft remplide graiffe. B le corps Spongieux d'un cô-
rompues. G capillairesdes vaiffeaux lymphatiques. té. C le conduit urinaire. D la furtace interne de
S CE, untporâdn 2e t'enveloppe épaiffe & nerveufe dépouilléedu tiffu
îinttflin Jéjunum renverft. fur la fuperficie duquel on ne
A fauffes glande? miliaires fituéesdans les ridées voit aucune papille parce qu elles ont dépara en
ou environnéesde brides. M ces glandes fans être féchànï. G épaiffeurdu tiffu cellulaire après t'avoir
environnées de brides. gonflé. JSTtête du tiffu cfellùlaire.1 la doifonqui s'ob-
Figure 6. de Peyer. ierve entre les deux corps caverneux.
Figure i. b'HElSTEIt, ifeprifente la verge Vue par fa
A A l'extrémité de l'iléon ouverte & dilatée de dont les Veines & lafubflance
manière qu'on le voye en dedans. C C la valvule
de Bauhin. D D portion du colon coupée. E j E caverhiùfe ànt kl remplies de mercure.
«,«,«, glandes fohtaires. F F Pinteftin cœcum entier; A le tronc de la veine de la verge, par laquelle
G (?*le même rehverfé pour Voirles glandes. le mercurea été introduitaprès avoir détruit la val-
vule de cette veine: B B divifioh de cette veine en

d nepréfi/tules veifus U3é«s.


y
A A A, une partie de rinteftin jéjunum. 555 ùri
nombrede racines des veines la&ées. ÇCCG
leur diftribution dans le méfentere. D DDDXé,
landes les plus cônfidérables, du mésentère.
deux branchesprincipales vers la partie moyennede

fieurs rameaux
gland. 2? £>
fur -tout proche la couronne du
ra-
JPL A N C HE XX. meaux fur le gland. «(«certainsvaiffeauxplus pe-
tits, plusgrands& très-gros qui fe diftribuentdans
différetts endroits; /la fin de l'urethrepar où fort l'u-
^le rein droit. 5 l'artère émutgente.C diftribu- rine. G le cordon avec lequelia verge a été liée
lion des nerfs dans ce rein. 2? la veine émulgente,
SE Mes vaiffeaux lymphatiques. /Turetére- G le
baffinet
poftérieurede la verge coupée.
,.après qu'oiiiy a eu introduit le mercure.^ la partie

pierre qui s'eft trouvée dans la partie dilatée* CJt de U mimevtrge.


les vaiffeaux fanguins de l'urethre. A le petit frein de la verge couvert d'une infinité
de couronne oc le cou de la
Figures 2.&3.d*BERTIir, représentent le Mh verge rempli 'd'un grand nombre de vaiffeaux. C^7
s,
eoupiendtux. toute partie inférieuredu gland couver»tTOnwne
Figure %i
la fuperieure,de petits vaiffeauîWrèsfins 3f tortueux.
S É les papilles rénales. C C les glandes fituëes £ les deux corps caverneuxdefâ vergé, entre lef-
quels S'urethfé eft fituée U environnéed'un nombre
éwi coinmuriiqueht8c s'en-
A A diftribution lies artères dans le rein, lefquel- trélacentde diverfes mari»ercs.FIa fin de l'urethre.
les font continuées aux tuyaux qui compôfcnt B B G cordon avec lequel on a lié la Verge. Hï* partie
les papilles; ptoftérienrtdelâvergecoupéei
Figurt 4. di MôRGAGNl, nprifintt la vtrgt vue dans du côté droit. fes franges. K l'ovaire en fituation.
Impartit inférieure & U canal de Vurethrt coupé. &c. 1 L différais petits aeufs entiers & difféqués. M les
A Aie corps fpongieux de l'urcthre coupé dans vaiffeaux des grandesailes. N l'ovaire gauche cou-
fa longueur pour voir fa cavité. D le plus grand des vert de cicatrices. O une portion du péritoinedont
petits canaux de l'urethre ouvert & étendu on voit les vaiffeaux font des branches des vaïfitaux fperma-
aufli tout le long du canal un grand nombre d'ori- tiques. P l'artèrefpermatiqne. Q le tronc de la veine.
fices de pareils canaux. £ ligament fufpenfoire de la R les petites veines. S le corps panpiniforme.Tles
Vaiffeaux fe
verge. FFlamembrane qui recouvre la verge, & 0 féaux qui le diftribuent à l'ovaire. Vautres vaif-
qui diftribuem
qui eft continue à ce ligament. 1 une partie de cette à la matrice. X la trompe
membrane féparée de la furface des corps caver- gauche vafculeufe. r le ligamentlarge. Z les fran-
neux & tirée en bas. ^partie du prépuce tiré en ar- ges de la trompe vatculeufe. a 4 les uretères, b les
riere, où l'on voit 1 le frein Se quelques glandesfur branchesd'artères des hypogaftriques qui fe diftri-
le frein même. A la couronne du gland & fes glandes buent à la matrice. c plexus formé par les arteres du
fébacées. vagin, & celles de la matrice.d la veffie renverfée.
Figur* 3. de GRAAF. «le vagin.f la partie poftérieure, dans laquelle les
A les vaiueaux fpermatiquescoupéstranfverfale- rides légères qui s'y remarquent font prefquetranf-
*>
verfes. g taches qui fe remarquentfort fouvent dans
ment. B ces mêmes vaiffeaux repréfentéï confùfé- le vagin» h i troncs des rides du vagin. A tronc anté*
ment. C diftributionde l'artère fpermatique dans le
tefticule. DD distributionde la veine fpermatique rieur de ces rides. i autre tronc poâtrieur & plus
fur les parties latéralesdu tefticule. £ la tunique al- petit. k partie couverte de papilles très-ferrées.1 par-
buginée. F une partie de la tunique vaginale empor- tie formée par les valvules. m rides intermédiaires
tranfverfes.
tée. G la plus groffepartie de l'epididyme. Hpartie génération. n n contoyrs des parties externes, de la
oembottchurede I'urethre./» les grandes
moyennede l'épididyrae. la plus petitepartie de l'é- lacunes utérines.-? 'les valvules fupérieures..r leurs
pididyme.K la fin de répididyme^ -ou te commen- finus Supérieurs. /leurs
finus inférieurs. 1 r tes gran-
cement du canal déférent. L le canal coupéd des lacunesdes finus fupérieurs. Il Il les lacunesdes
Figure 6. du même. finus infériturs. x x les glandesfébacéesqui fe trou-
A l'artère fpermatique. B divifion*rfe cette ar- vent-lài y le clitoris. fon prépuce, « ligne»creufe
tere en deux rameaux. C C diftributipn du gros
D D distribution
qui répond au milieu du corps du clitoris. jS 1 lacu-
tefticule. du petit nes qui fe remarquentdans cette ligne, y tesiacunes
rameau au
meau au tefticule. E la plus greffe partie de l'épi-
didyme adhérente au tetlicule. F FepidJdTme ren-
verte pour y découvrir la distribution de artère. G
la fin de Pépididyme. .H une portion du canal dé-
ra-
mss glandes des nymphes.
qui font fur les côtesde cette ligne. <f les nymphes. t e

Figurer. D'ItALl^SR.
férent. <AWA la matrice ouverte poftérieurement. B B les
Figure y. du même. ovaires gc les trompes. CC le vagin ouvert par la
Cette figure fi lafuivanie reprif entent la communication
partie antérieure. r fa membraneinterne nerveufe
& tidée. & fa chair extérieure fibreufe. D le petit
d«s vijicuîes fêminairesavec le canaldéfirent lette
qu'on la découvre dans le corps humain. cercle de l'hymen difTéqué. £ l'orifice de la matrice.
crénelé & rude. Fia cloifon de la matrice compofée
A A partie épaiffe & étroite des canauxdéfèrent. de trois fommets. 6 la colonneantérieure & la plus
B B partie des canaux déférais moins épailre & plus grande du vagin.tf ta poflérietire. les petites va£
large. C C extrémité fetrjcie des canaux déférens, vules du col de la matrice. K la partie valvuleufè
laquelle s'ouvre par un orifice étroit dans les vé- du vagin voifane de la matrice. L fa colonne anté-
ficules. D D col membraneux des véfrcules féparé rieure & la plus grandedu vagin. M lacolonnepofté-
en deux parties de, forte que la Semence de 1 une rieure & la plus petite. Nla caronculeintermédiaire»
de ces veficules ne peut paffer dans l'autre que 0 la partieproche l'hymen compoféede valvules
lorfqu'elle elt parvenue dans Turethre. E E les vé-
ficules gonflées d'air pour y découvrir tous leurs Figur» j, d« K v S. M.
contours. F F vaiffeaux qui fe rendent aux véficules
fêminaires. G G membranesqui retiennent les véfi- s te trou ovaL. i le conduit artériel. C la partie de
cules Séminaires & les vaiffegÉtx déférens dans leur la tête appelle la fontanelle, f te thymus,gg les pou-
fanguins qui flffiSns. h les vaiffeauxombilicaux. k foie. Aie plar
fonction. M H vaiffeaux fe diffaibuent <
fur les parties latérales des canaux déférons Se qui famnios. centa. Ê les membranesdu fœtus, m le chorion. ii
les «Tïbraffônf par leurs ramifications. C le cordon ombilical, o les artères om-
bilicales. p la veine ombilicale, Touraque.
Figure 8. du mimt.
ABCD E FG ff commeci-deflus. /le veramon- fiUt g quelques ftmaincsaprh la naij/ance.
t aaum. K ouverture des conduitsdes profiates dans
l'urif,i:hre. L coupe des ptpftates. M l'oriethre ce- A -<f les grandes lèvres. 5 2? leclitoris.* l*orifke<fo
verte.
Figure g. «THsiSTER.
repréfinttlt teflieuh. vagin. dd les petits finus de l'hymen- prolongésjot-
qu au, concours de la
lame fupérj«i»e avec l'infé»
"A la membrane albuginée féparée potàr décou-
neure. « 1» cavité du vagin toatç Couvertede rides.
wnt B B les varflcaes: fêmînaires da |Bitkule firis
comme des cheveux, clef quels tout le tcfticwle j»â- Figure â. Xi'Hu BSHtitik repeinte un hymen contre
iroït composé. • nature dans Uqud s'ohfim unt colonne charnue qui
divifc Ftnsrte du vagift en deux fegmeni inégaux
P
Figaro L" A N C H E
1. d'Hall
X X
& je.
1 1.

A la matrice. MionépùCCeur. C Con col ouvert de JEl'hymen. ( la colonne de l'hymen.'€ le clitoris.


côté. D éminenceformée par fon orifice. $ les val- /? fonprépu£jïj^^ïesgrajide*kvï«fli.ff J les nym-
^vitles dc fon col qui fe font trouvées dans ce cada-
vre plus confufes qu'elkv ne font d'ordinaire-Fies du veftîbule.d'd les deux lacunes qui conthnfWi aoiî
«eufs de. Naboth, G le ligamentrond. A la trompe prônâtes de Bartholin,
Figure 6. du menu) elle rtpréftnu les parties externes de Branche, Feuille, FLEUR, FRUIT, &c Foyeç
la génération d'uni fill* de quatorzeans. aujjî l'article Animal.
AA,BB,C,D,E, comme dans la figure précé- ANATOMIQUE, adj. de tout genre, tout t, qui
dente» F concours du bord charnudd. G là loge ria- appariitntaPanatortiie. Ùeû dans ce fens qu'on dit
viculaire. H entrée du vagin renfermée entre l'hy-
men & l'orifice de l'urethre te telle de t'espace com- Pour conferver les parties préparées, il faut le»
pris entre le clitoris, les nymphes & cette entrée
s'appeUe le vtfiibule du 1 le périnée. K l'anus. expbfer à l'air jufqu'à cé que toute leur humidité
dans le vcftibule. a l'ori- foit diflipéff & âlors elles deviendront feches^ du-
a, b, c, les parties placées
les deux ventricules. res f &ne feront plus expose! à fe corrompre; 01»
fice de l'uretnre. c c, les
deux orifices ou lacunes fituées dans la partie*fupé- bien il faut les plongerdans quelque liqueur propre
rieure du veftibule. d, d, les bords charnus failtans à les conferver.
1! faut principalement,lorfqne les parties prépa-
de la fente la plus étroite. (L)
rées font groffes & épaifles & que le tems eft chaud,
ANATOMIE DES Vh\TXTts\(JarJiftage.) t'enta empêcherles mouches d'en approcher & d'y dépo-
recherclte de leur ftruâute intérieur. On ne peut fer leurs oeufs, qui transformés en vers les détrtù-
mieux faire que de rapporter ici ce qu'en a dit t'AU- r oient, Il faut auffi avoir foin qu'elles ne foient point
attaquées des fourisdes tats, & des autres ¡Mettes:
tepr de la théorie & de fa prâtiqut du Jardirtugt. III.
pour cela il faut, avant que de mettre aa pièce fé-
cher, la tremper dans une diflblutiort de fublimé
Tout ce qui a vie a befoin de respiration & fon coirofif, faite avec de refjri^de-vin> & .pendant
» ne peut douter que
les plantes ne refpirent auffi
qu'elle feche, il faut ta mouiller de tems en tems
» bien que les animaux elles ont comme eux tous avec la même, liqueur. On peut par ce moyen &
» les organes nécelfaires à Ia vie des veines des fi- fans craindre aucun inconvénient faire deuecher j
bres, dont les unes portent la. nourriture dans tou- même dans l'été; des cadavres diflequés de Mets
tes les parties les plus, élevées, tandis que les au- affez grands.
» tres rapportent cette nourriture vers les racines
d'autres enfui comme des trachées & des pou-
,
Loïfquela préparation eft feche «Ile eA encore'
ceffe & reçoivent les
» nions respirent l'air fans àfe oerfêr & à avoir Une" furface inégale c'éft potir-
influences du ibleil. Cet air eft fi néceffaire à leur
»
d'huile à quoî il eft néceffairede la couvrir par-iotffd'un ver-
» accroiffement qu'en mettant une goutte ni.4 épais, dont on mettra autantde couches qu'il fau-
de
l'extrémité leurs racines, elle bouche t'entrée
M
& les & fait dra pour qu'elle foit hnfante; & il faut toujouts là
M de
l'air dans les fibres canaux, mou- prélervér de la pouffiere & de t'hirmidifé.
» rir cette partie de racines que l'on a trempée dans
chaleur le dans la Les préparations feches font fort utiles en plu-
•»
l'huile. Par la qui trouve terre, fieurs cas: mais il y en s awfli beaucoup d'autres oit
moins accélé-
» le mouvementde la fève eft plus ou il eft pouffé 11 eft néceffaire que les ptépatationg ahatomiques
ré t'air eu plus ou moins raré6é a infi
»
IL fait fa fonction &
i foieiit flexibles & plus approchantesde l'étât naf u-
» facilementjufqu en haut, y y ret que ne le font ces premières. La dunette a été
» montre fa force ». jttfqu'à pttéfent de trouver une liqueur qwj pwifle le9
Y a-«-il rien de plus admirableque la
des plantes? on y trouve des eveufets & de» moules
différais pour former récorèe, le bois, les Opines ce ellésdhToîl vent les partiel les plus dores du corps
les poils, la moelle le coaon lcsfcuiHes » les flenrf les liqueurs fpiritueùféspréviennent la corruption,
les fruits & tes graines. Ce font les fuc$d<la cène
qui patfant& fe filtrant à-travers la peau de la geai. prîtsardens les racomiffent, en changeantla ebti-
ne y reçoiventdansles qualité» néceu^airesau Aie nour- hiur & détruifent la couleur rouge des' VaifleanV
ricier qui entre les plantes,ÔE qui s'y diverfifiê mjeâés refprit de térébenthine fititfé qu'il a Fin-
le
par moyen des fermens en mille manières diffé- convénïenedes èricofê nclv.i
tentes. La chaleurdu foleil & la feitnentatio» de la dtt dd^nirépais & VîfmiéU»
terre perfeâiofasenîenfujte l'ouvrage enfin les Mais fans s'arrête* j&ïs fu¥ te délai
plantes fonî compoféwsde petits canaux feparés & de,' liqueursqu'on peut employer,
éfyrii cello Mnê oh fe
produits dans la terre ces petits;aux fef ramaflenî trbtnre le mieux eH quelque ment rtéMé
peu à peu eh paquets ils fa raffemblentfoui ka fdr tiré de vin <iti ét§pàxà&ti
mêmes cylindre & forment un trône qui à l'unede
fes extrémités produit desracines & à l'autre pouffe
ne^ & auquel
des branches & petitepetitayantflùbdivifétes pa- .«tinëral, tel hître: l'une
quets de» pliis grands en plus petits achève fa figure & l'autre de ces lïqueùrs
& orrtchaeune fép^rticnî, fa
trouventeonigés
htftc*
du Créattdur,que l'anatomieéésanimatiiri En effeî,
combiende merveilles n'offre^ t elle* pas dansles couleur riHt la
ftatique des végétaux? il ne paraît led art-
cepté celle» e
confiftançe qu'en donnerait
tant de fferrheté
nier avec liberté.
de pdrês fi fètiés* que les modernes n'ètfoïent pai
été fort loin fans te feçours du microfeope. Mais rent au plus de niafrife en fortèni »*
& le« réflexion* leur
ont appris fur Vartaeomie des plantes* «a* artielts
Plante An br A rb r 1t,
Herbe, GRAINE, RACINE, TIGE, BoiniGBON,
^Arbuste
aqueufe de l'oeil,la férofitélymphatiquedu péricar- figure, de la poution, de la communication, de la
de & de l'amnios elle augmenteracouleurrouge des Structure de l'aaion, âc 3e l'ufage 6c. de ces diffé-
injeâioas de manière que les vaiffeaux qui ne pa-
Mirent pas d'abord deviennent très-fenfibies torf- ANATRANf. m. Vint. Le fel de
que la partie y été plongée pendant quelque tems.
La quantité de liqueur acide qu'il faut ajouter à
eft
vme une matière graveleutè qui s'élève en écu-
me fur le verre fondu. Ce fel de verre ea d'un grand

rie qu'on veut Cr,


J'«tprit ardent doit varier félon la nature de la par-
&fek» l'intention de l'A-
natoraifte. Si tto veut donner de la confiOance au
tuage dans les eflais des mines. Je croi qu'<uuur<tn
vient par corruption de langageà'tunmoaitntm dont
parle Pline, qui veut dire/tl mitre mili de cenira il
cerveau, au» humeurs de l'oeil, fc il faut un* puis ditqu c'étoit le fel des plantesbrûlées avec lequel
grande quantité de la liqueur acide par exemple
il faudra deux gros d'efpritde nitre, pour une livre
on faifoit le verre..
Van*tran artificiel ou plus cotnpofé, Ce fait avec
d'efont-de-rin reenfié: lorsqu'on veut feulement dix partiesde nitre, quatre parties de chaux vive
con1erverles parties il fuffira d'y en mettre 40 ou trois paires de fel commun, deux parties d'alun de
30 gouttes, ou même moins, fur-touts'il y a des os roche, ce deux partiesde vitriol.
dans la partie préparée; fi on'en mettoit une trop Quelques-unsont nommé anatranles concrétions
grande quantité les os deviendroientd'abord flexi- pierreuses fie cryibuioes qui Ce donnent contre les
bles, & enfuite ils fe diffoudroient. murs fit contre les voûtes dans certains lieux foûter-
Lorfqu'on a plongé quelque partie dans cette li- reins lefqueHes concrétions
queur, il fautavoir une attention particulière qu'elle
en foit toftJQurscouverte t autrement ce
qui fe trouve •ANATORI» {Giog.)petite ville de Grèce an-
hors du fluide perd fa couleur, & certaines parties
fe durciffenî,tandis que d'autres fe diflblvent. Pour mod.)
prévenir donc, autant qu'il eft paffible l'évapora- ville de Cilicie anciennement/Ay*»*» puis Ana-
tion de la liqueur,ce pour em her la communica- {àràe chez les Géographesmodernes.^aw,Aeforù-t
tion de l'air, qui fait que la 'queur fpiritueyfe fe Jcfirai, Elles'appella auffi Dioclfarh,C.-
charge d'une teinture, il faut boucher exactement forée Augujîc, & n'eftplus aujour-
l'ouverturede la bouteille avec un bouchon de ver- d'hui qu'unméchantbourg qui a eu de grandsnoms.
re ou de liége enduitde cire mettre par-deffus une croît à
feuille de plomb, de la veflie ou une membranein- Madagafcar.Il diminue en grofleurà mefure qu'il
jeftée; par ce "'moyen la liqueur fe confervera un s'élève, ce qui lui donne là fornte d'une pyramide
tems confidérable,fans aucune diminutionfenûble. ou d'un cône. Son fruit eft rempli d'une moelle Man-
Quand on a mis affei de ligueurpouratteindreà peu che qui a la faveur du tartre.
près le haut de la préparation,il faut pour la couvrir ANAZZO ou f ORRE D'ANAZZO ( Gêégi
entièrement ajouter de l'efprit-de-vinfans acide, de mod. ) ville de la province de Bari au royaume de
peur que ce dernier ne s'échappe. Naples. On croit que c'eft l'ancienne Égnatia ou
Lorfqiie la liqueur fpiritueufedevient trop coïo» G/wia, Quelques modernesla nomment Gna^i on
rûe, il faut la yerfer, & mettre fur les préparations
une nouvelleliqueur moins chargée
d'acidesque la ANBAR, ( Gtog. mod. ) ville de la province de
première on confervcra cette ancienne liqueur Chaldée ou Iraqoe Arabiqnel, fur l'Ëuphraae. Elle
dans une bouteille bieabouchée“*& on s'en fervi» s'eft appellée Hafchtmmh,
pour laver les préparations nouvelles, 8£ les d'é- ANBL ATUM
pouiller de leurs fiics. naturels attention toujours mpnopétale anomale, tubulée,& faite en fornae de
néceffaire, avantqu;e de mettre quelque partie que marque. On y voit deux levres, qui pour l'ordinaire
ce foit dans la liqueur balfamiquie & toutes les fois ne font point découpées.- Il s'élève du fond du calice
qu'on renouvelle cette* liqueur, il faut laveries pré- un piftil qui eft attaché à ta partie poftSrieure de la
parationsdans une petite quantité de la liqueurfpi- fleur comme un clou, & qui devient dans.k fuite un
ritueufe limpide afin d'en enlever tout ce qui pour- fruit renfermé le plus couvent dans le calicede la
roit y refter de la liqueur ancienne & colorf e ou fleur. Ce fruit fo fépare en deux parties ce il e&
bien il faut faire une nouvelle préparation. Les li- remplide Semences ordinairementanoâdies. Tom-
queurs qui ne font plus propres à fervir dans des ocfbrt U*fî. àerk ami. Feye\ P1U.NTE. (1)
vaiffeauxde verre tranfparens ^peuvent être encore • ANCA ou ANC A MEGAREB, nom que les
d'ufage pour conferver dans des vaifleaux de tertc Arabes donnent iunoifea&d'uiiefiprodigieulegraa"
ou de verre commun certainesparties, qu'il faut ti- deur qu'ilsprétendent qu'il pond <ks «iuts jjroscoœ-
liqueur pour les préparer.
rer hors de lad'êtrélntlruit me des montagnes qu'il enlevé des com-
Il eft bon qu'il faut éviter, autant me l'épervier des nioineaux» que fes ailes, quandil
que cela fe peut, de tremper les doigts dans cette li- vole, font le fracas d'an torrent impétueux qu'il
queur acidulé, ou de manier les préparationsqui vit mille ans; qu'il s'accouple a cinq centif ans; qu'un
en feront imprégnées parce qu'elle rend la peau jour qu'il calevoit unenouvelle mariée avecfes braf-
fi rude pendant quelque tems, que les doigts en «fe- fekî4î & tous (es atours de noces, le prophète Han^
viennent incapablesd'aucune difledion fine ce qu'il data le maudit& que Dieu ayant l'impré-
de meilleurpour remédier a cette féchereflede
l' apeau,
la e
eft de laver les mains dansde l'eau à la- oifeau ravufenr dans une île inaççeffible, oùil fe
quelle on aura ajouté quelques gouttes d'huile de nourrit d'éléphatss de rhinocerc»^ de buses, de'ti-
tartre par défaillance. gres, êc d'autres animaux procès. Combien«fim-
Ceci eft tiré d'un .eflai fur la manière de prépa- bécilîes naufferont les épaules en lifaiu cette fable

ou
rer, &c. par M. Alexandre Monro, de la Société qui, s'ils defeendoiem eo eux-mêmes, &qw'Èlsre-
d'Edimbourg. (I) vinaent fur les dont ils font
ANATQMKER v. i.fake fanatomk tmmuomiftr percevroient qu'ils n'ont pas le droit de
an corps. Yoyu ANATOMIE. (£) hauaer les épaules,1- t
ANATOMISTE,f.œ. c'eft ainfi qu'onnomme ce- ANTAMAMS,
lui qui lait difféquer & donnerde toutes les différen- peuplesde
parties des cadavres, une defeription telle que
les îpeilateurt puuTentfe former une idée jufte de la des Amazones.
ÀîïCÀON (SERAûE), de IfoùrnierS. ViÔoret à Marfeille, de gueules l'é*
à
Montagnes dans le Béîrâ, provincede Portugal qui euffond'or chargé d'un aigle de fable >Pécuflbn
cm*
tient a une autre qu'on appelle Sent
là tourné • l'Orient entre lés rivièresModdego& thls d'or les pbigtjées vets le chef. cf.).
ïezere. Elles paroiâent détachées d'une autre qui ANCHEPIVE ou ANGADIVE, fciog. mod.\
continence près de Lameco, fcs'éteïid depuisPorto petite Hé de l'Océan Indien, fur la côte 4u
royaume
fufqu'à Q>ïmbre,{ansqu^ly ait dans toutcetëfpacé j
de Décan non loin de Goa, vers le midi.
plus de trois lieues ou environde plaines entr'ellcs. ANCHIALÊ (Thiol.) terme célèbre
ANCARANO, parmi les critiques qui ont écrit fur ce qui concerné
Marché a'Ancone. les Hébréiix ou les Juiû. Oo le trouve dans cette
épigrammé de Martial » lit. XI.jp. xcy.
• ANCÊfflS ( Gcàg. mod.) viflé de France dans Etu negasJurafiut nùkiptr templa tonmtii
Non credo ;jura ve/p* pu Anchialum.
pi. tmjl, &Gram.) Je dit des c'eft-à-dire, pour nier ou pour affirmer tu atttfits là
perfonnes de qui l'on defeend en droite ligne le
ttmpUs de Jupiter, je ne t'ai trois pas Jun, tinon*
ci$ par Anckialt.
En Droit On demande qui èft cet fi c'eft le nom
premier de ces deux noms convient à certaines per- du vrai Dieu ou d'un faux dieu & pourquoi l'on
tonnes dans l'ordre naturel on dit un homme6-fit
antitns le fécond a direÛement rapport à l'ordre
politique ou dé la fociété nom difons un évêque 6
défioit,de jurer par Anchialt.
dematidoitaux Juifs, de la bonne foi defquels on fe
il et certain, dit le PJCalmet que le ornent
Jis le plus ordinaire des Juifs eü, v/i-e ls Seipuur: ce
On dit également ferment fe trouve en plufieurs endroits des Livres
lignifier les rois qui ont repavant
lui m?is on ne dit un roi &fes antftni, que quand faints commedans les Juges vit/ i$ dans lé livn de
il eft descendu par le faiig de fesjprédéceneurs. Reth c: ifj. v. ;j Dans le premier litre dts Rois
x/v. v. +5.JLe Seigneurlui-même, quand il fait e.
ferment ? n'ayant perfonneplus grand un
res Ne les énettres, que ce dernier ne Ce dit que des que lui par qui
pères d'une personnequalifiée. Il feroit ridicule qu'un il puiflejurer, il jure par fa proprevie vivo tgo,dicit
artisan dit, mes ancêtres ont fait le même métier que Dominas. Or en hébreu ce ferment iw« U Seigneur.
peut le prononcer ainfi HacgauElion par la vit
DE BOULINES ou COèÈS DÉ du très-haut, ou Ana-chi-tloa ah que U Seigneur
BOULINES {Marin*.} c'eft ainfi que l'on nomme vive, ou amplementHa-cki-tl ,par la vit de Dieu la
les bouts de corde qui font attachés à la relingue de terminaifonlatine jw», qui eft à la fin df Anchialum,
la voile, 4<>nt le plus long n'excède pas un pie & ne faifant rien à la chofe non plus que la lettre n,
demi leur ufage eft d'y palferd'aubes cordesqu'on que le poëte y a mile parce que dans la prononcia-
appelle pattes de boulines. Voytt^ BOUUNE & Re- uon, en difant kachiel ou at il fembléqu'on pronon-
JUNGUE» (Z) ce han-chi-ai.Suivant cette explication
ANCHARffi, f. f. (Mylh.) déeffe quç> peuple de Martialfignifieroitqu'il exigé de ce luif» qu'il lui
Jure par U nom ou la vie du Seigneur.
d'Afculumdans la Pouilleadoroit.
ANCHE f. m. c'eft le conduit quarte par lequel Quelques-uns ont cru qu'on fâifoit jurer le Juifs
la farine pàffe dans ta huche du moulin.ft^Mou- par une Itatue de Sardanapale érigée dans la ville
LIN A FARINE.
d'Anchiale en Cilicie mais cette conjeûure n'eft
ANCHE if, f. en Lutherie petite machine de can- fondée fur rien.
ne, de téton, de bois, ou de toute autre matière D'autres Watt anthialum dix grec qui
d'une ou de plufieurs figni6e qui eflpnKhe du te Juif
des
iiulrumehi à vent & qui les fait réfonner eh por-
tant une ligned'air contré la furfece du tuyauque ce qu'en effet tes Juifs hors de Jérufalem & de kuf
tette ligne d'air raie en vibrant commeune corde,
dont te poidsde tatmbfphére feroiî h poids tendant,,
& qui auroit lalongueurdu tuyau. Y. Instrument parce qu'il
DE Musique. Ce qui fera rélbhncr un infiniment
& l'on fait que les Juifs juroient quelquefoispar te
à verni, te tàe formera pas avec lui un tout pourra
s'appeUer anche. Sans Vancketlz colonne d'air qui
Un qui appartenoit
fois, le il n'y auroit point de fon produit Les «Mus M. de Thon, porté jmt, Pape» pu ancharium
d'orgue fun Jmf, par Peu. Or les Payens, «c fur-tout les
îindre concave par un plan
qui pafleroit par fon axé. 3J. /Il. noient un âne, oufatftte dVui ine: voici ce qn'ea
d'Orgue. La partieinférieuredél'ancii eft relevée;
enforteque quand elle eft appliquée fur un plan le JudmaBctt & pomma mmtn _tira

pettes dontles
les forme fur fétampbir. y.
fontla bouche, la parléfupé-
rieure de Tonduentre dans la noix. V. Noix. On là tion fous l'article onony8ites. Ce dernier feus et
recouvre enfuited'une piècedeléton flexible 8e. élaf- beaucoup plus fimple, & eft très-relatif aux idées
tique languette& on affermit le tout que s'étoieot formé les Payens de la reliebn des
au moyen dit coui Pf dansle corps,!le la noix dont
il
Juift. Diâion.dtUBibU,(G)
l'ouverture. Les aaehesdoivent
fuivrek proportion du diapafon.
Quant aux autres fortes à'aada
Cilicie, bâtie par .de l'autre de Thrace
fur la, cote déjà mer Noire, que tes Turcs nomment
trumtas attxputselles appamenjunt.Voyt[ Basson KtnJdiç&t les (htes Anchiito ou Anckb.
Hautbois, &e. ANCHIFLURE, f. f. c'eft, e» Tometierit h
ANCHÉ,adj. ( terme de Blafon ) courU il Ce dit trou qu'un vera fait à une douve de tonneau à
feulementd'un cùnetere courbé.
cerceau.On
droit où cette douve eit couverte par le s'échap-
ïItommeandytofe our la'
tre que l'on nomme faufil. Cette dermere peut être
la découvre par le bruit que le vin fait en
occaûonnée par les tumeurs des jointures, le gon-
pant ce on y remédie en partant le cerceau, en
flement des celui des ligamens,l'épanchement
'EJSL. & y fouffatittmfô&t, dé la fynovieos,& autres maladiesqui empêchentle
même de en
^on coupe a ras de 1* douve, afin de pouvoir re- mouvement des articulations & qui fouvent dégé-
placer le cerceau. nèrent en vraies anchy lofest lorfque la fouditrede-
ANCHOIS, f. m. «0 • poif cent exacte, & qu'il n'y a plus aucun mouvement.
Les fraâuresdans les articlesdonnentlieu 1 cette
ton de merque l'on a mis au nombre des àphyes il maladie
«ft delà longueur du doigt, & qudquefojs un peu par l'épanchement des fucs offeux nécef
faires pour la formationdu cal. Survient
plus long: ce poiflbn eft fans écailles, fa bouche par l'épaifluTenient de la
«ft grande, l'extrémité des mâchoires eft pointue aux luxations non réduites
mais elles font faite Synovie dans les cavités des articles & aux fraûu-
«Ues tfttrft aucunes dents en
ouïes fontpetites & doubles res, lorfque dans les panfemens on n'a pas foin dé
forme de fcie les donner du parties. Les contufions
U cae,ur cil long & pointu le foie TOuge & tache- des os, desmouvement cartilages &
aux
des ligamens font des acci-
té, le ventre eft fort mou & fe corrompt prompte-
grande quantité d'œufc rou- dens affez communs dans les luxations; ils octafion-
ment on y trouve une
n'a point d'arrêtes, nent facilement Y anchy lofe lorfqu'on ne remédie
.ges. Ce poiflbn eti charnu, &
il
excepté l'épine du dos qui eft fort menue. On fale pas au gonflement de ces parties par tes faignées le
régime convenable, & les fomentationsemollien-
les anchois, après leur avoir ôté la tête & les en-
tes & réfolutives les entorfes peuvent par les mê-
être des caufes de Yanchylofe.
la pêche la plus abondante des anchois le Fait mesLeraifans prognoftic eft différent fuivant les différent
& de Provence,
en hyver fur les côtes de Catalogne une anchylaft qui vient d'une lu-
depuis le commencement de Décembre jufqu la ces de la maladie
mi-Mars;on en prend encore en Mai, Juin, Juillet xation non réduite eft plus facile à puérir lorfqu'on
tems où ils piaffent le détroit de
Gibraltar pour fe peut replacer l'os, qu'une autre qui furvient après
réduction les anchy lofesanciennespréfèrentplus
retirer dans la Méditerranée. On en trouve auffi à la
l'oiïeftd'Angleterre& du pays de Galles. Ils ont cela de difficultés que les récentes. Pour réufiirdans le
de commun avec les fardmes, qu'ils nagent en trou- traitement de chacune d'elles, il faut bien connoî-
eu un attrait pour tre les caufes qui y ont donnélieu. Tout ce qui vient
pe, fort ferrés, & que la lumiere d'être dit a ra port aux anchftbfes que nous avons
eux. Auffi les pêcheursne manquent pas de leur pré-
fenter cet appas. Ils allument des flambeaux dans 1 nommées/àKjjta car les vraiesou il y a impoffibilité
leurs nacelles ou chaloupes pendant la nuit: les an- abfoluede mouvoirles os font incurables l'on ne
chois accourent à l'inftanit» & fe jettent en nombre peut y employer qu'un traitement palliatif pour ap-
prodigieuxdans les filets qui leur fonttendus. Quand paifer les accidensqui les accompagnent.
la tête, leur La cure de X anchy lofe conûfte donner du mou-
une pêche eft finie on leur coupe on
de la difpofitionà fe Cou-
ôte le fiel & les boyaux on les fale 6c on met vement aux parties quilaont
les
prévient dans les fractures
der voici comme on
en barrit. & luxations s'il s'agit de Fépaiûiffement de la fy«
Les anchois frais peuvent fe mangerfris ou r6tis chaude données de fort
mais ils font meilleurs & d'un plus grand ufage, fa- novie, let douches d'eau
haut, font d'un grand fiecours on peut fairefondre
lés. Comme ils n'ont point d'autres arrêtes que l'é-
elle bleffe dans l'eau du fel ammoniac,du fel fixe de tartre, ou
»Hie du dos, qui eft mince Ôt déliée, ne
du fel marin pour la rendre plus efficace. On a fou-
Poant, & n'empêchepas qu'on ne les mange entiers. fecoursl'amas de fynovie qui
Cette excellentefauceque les Grecs& les Latins vent délayé par cesarticles & l'on af enfuite réduit
nommoientgamm & à laquelleils donnoientl'épi- s'étoit fait dans les
des luxations qui étoient anciennes. Les eaux de
thete de trh-pricieufe n'étoit autre chofeque des an- font fort utiles elles ra-
chois confits, fondus, & liquéfiés dans leur faumure, Bourbon, de Bareges, &c
molliffent les mufcles & liquéfient l'humeur fyno-
après en avoir ôté la queue les nageoires & les çOnflemensdes
arrêtes. Cela fe faifoit ordinairement en expofamt viale, dans les inflammationsprévient Se
Yanchylofe
car-
bienquand tilages & des ligamens. On par
au foleil le vaifl'eau qui les contenok ou ils de fréquentes faignées, les cataplafmes & fomenta-
ils en vouloient avoir plus promptement met-
Jtoiçnt dans un plat des amhms fans les laver^avec tions anodynes» un régime humeftant: quand les
du vinaigre& dVperfil Se douleurs font paffées on affocie les réfofutifs aux
te
ifur la braife bien allumée, remuoient tout jufqu'à anodyns on paf|; enfuite à l'ufage des réfolutifs
feuls. 'Lorfque }a douleur U le gonflementfont paf-
ce que les anchoisfattent fondus & du ils- nommoient
fés, on commence de mouvoirdoucementles par-
cette fauce acetogarum.On fe fervoit #««»» & de ties fans rien forcer, pour ne point attirerune nou-
l'aceteganm pour afflajfonner d'autres poiffons, &
quelquefoismême la viande. velle fluxion qui pourroit être plus facbeufe que la
La chair des anchois ou cette fauce que l'on en première. Il faut bien faire attentiondans ces tenta-
fait, excite l'appétit, aide la dkeftion atténue les tives de mouvement, de ne donner que celui que la
humeurs crânes & fortifie l'eftomac. Aldrovande conftrueldon de l'articulation permet aiafi on ne
prétend même qu'elle eft bonne pour la fievre mais remuera en rond que les articulations le«
par genou
articulations
dit qu'il en faut on étendra & fléchira feulement par
un Savant medecin de notre fiecle chaimifflfe fe gardant bien de porter ces mouve-
ufer fobrement, parce qu'elle échauffe, raréfie tes dant l'état na-
hnmeurs & les rend acres & picotantes. mens au-delà des bornes prefcMés
• ANCHUE, f. f. terme en ufage dans les mana-
fachms en lainage d'Amiens. C'eft ce qu'on appelle Si les difpofitions à amtkylofesdépendoientd'un vi.
&c qui déprave l'humeur
dans les autres manufaâures la trame. PoyrçT* ame. rus vénérien fcorbtttique
ANCHYLOSE f. f. ( urme de Chirurgie. ) on fynoviale il faudrait d'aborddétruire la caufe en la
articulés & foudés combattantpar te» remèdes appropriés. L'excellent
nomme ainfi l'union de deux osune traité des maladies des os de M. Petit donnerades
enfemble par le fuc offeux ou autre matiere (Y
de façon qu'ils ne feflent plus qu'une ptece. Cette notionsplus étendues fur cette matière.
ANCfnTLOPS T. {terme <k
foudurc contre nature empêche le mouvement de la
pnQàm i ia maladie que nous venons de définir fe ou amas de matière entre le grand angle de l œil &
le nez. Quandl'abcès eft percé, ce n'eft plus un ah- lés parles Peres affijjbres eplfeoporum. Il ne s'exécu-
chylops; qn le nomme alors yoyeiM.Gil.OVS. toit rien de confidérable qui n'eût été auparavant
Cette maladie donne fouvent lieu à la iiftuie la- délibéré dans cette aflemblée, ou l'évêque étoit le
crymale, parce que la matière, qui s'eftforméedahs chefdu corps des prêtres ou anciens parce qu'alors
Cette tumeur peut perforer le réfervoirdes larmes la jurifdiaion épifcopalene s'exerçoit pas par l'évo-
en même tems qu'eue ufe et ulcèrela peau. On peut que feul mais par 1 évoque aflifté des anciens, dont
il étoit le préfident. Voye^. Evêque.
prévenir.cet accident en faifant a propos l'ouver-
ture de la tumeur lorsqu'elleeft en maturité cette Ancien eft encoreun titre fort refpeâé chez les
maladiene différant point des abcèsordinaires. Yoy. Proteftans.C'eft sinfi qu'ils appellent les officiers
ABcès.(T) qui conjointementavec leurs pafieursou minières,
ANCIEN,VIEUX,ANTIQUE, ( Gramm. ) gs composent leurs confiftoires ou aflemblées pour veil-
enchérirent tous les uns fur les autres. Une mode ler à la Religion & à l'obfervation de la difeipline
eft quand elle celfe d'être en ufage; elle eft on choifit les anciens d'entre le peuple, & on prati-
ancienne quandil y a long-tems déjà que 1'ufageen que quelques cérémonies à leur réception. Lorsque
eft pa1fé elle eft antique quand ily a long- tenis les Calvinillesétoient tolérés en France, le nombre
qu'elle eg ancienne. Récent et opposeà vieux nou- de ces anciens étoit fixé, & il leur étoit défendu par
veau à ancien moderne a antique.La vieUleffe convient un édit de Louis XIV. en i68odefouffrir
aucun Ca-
à l'homme l'anciennetéà la ramille V antiquitéaux tholique Romaindans leurs prêches.
monumens la rieillej[h eft décrépite; l'ancienneté ita- En Ecofle il y a dans chaque paroifTe un nombre
mémoriale & l'antiquité reculée.La vieUleffe dimi- illimité de ces anciens, qui ne patie pourtant
pas or-
nue les forces du corps, & augmente la préfence dinairement celui de douze le gouvernement pref
d'efprit l'anciennetéôte l'agrément aux étoffes, & bytériendominantprincipalementdans ce royaume.
donne de l'autorité aux titres Y antiquité affaiblit royei PRESBYTÉRIEN.
les témoignages, donne du prix aux monumens. Chamberlaynefait mention d'un ancien régulateur
Voyc{ lu Syn. François. le
choifi dans chaqueparoiffe pa confiftoïre, & dont
ANCIENS dans Chiftoire du Juifs, c'étoitles per- le choix eft enfuite confirmé parles habitans, après
sonnes les plus refpeaablespar l'âge,l'expérience,& une informationexaâe & fcrupuleufede fes vie &
la vertu. On les trouve appellesdans l'Exode tantôt maeurs. Il ajoute que le miniftre l'ordonne,& que
feniores & tantôtprincipesfynagogee ce futMoyfe feS (onctions font à vie qu'elles confiftent à aider le
qui les établit par l'ordre de Dieu pour l'aider dans minifira dansl'infpeôion qu'il a fur les moeurs, dans
le gouvernementdu peupled'Ifraël & il eft dit que fesvifitcs, catéchifmes,prières pour les malades,
Moyfeles fit affembler,& leur expoface que le Sei- monitions particulieres, & à l'adminiftrationde la
gneur lui avoit commandé. Long-tems après ceux cène. Tout cela paroît d'autant moins fondé, que
qui tenoient le premier rang dans les fynagogues toutes ces fonctions font les mêmes que celles des
s appellerent^ekenim anciens, à l'imitation des 7o fimpUs anciensdans les églifes presbytériennes
quant
anciens que Moyfe établit pour être juges de Sanhé- aux anciensrégulateurs, on iny connoît rien de fein-
drin. Poyei Sanhédrin. blable, fi ce n'eft dans les aflemblées générales, où
Celui qui préfidoit prenoit plus particulièrement ces anciens régulateursfont l'office de députés ou de
le nom. à ancien parce qu'il étoit comme le doyen repréfentansdes églifes. V«ye^ SYNO'DE, &c. ( G)
des anciens decanus feniorum. Dans les affemblées ANCIENNE Astronomie fe dit quelquefoisde
des premiers Chrétiens, ceux qui tenoient le pre- l'Adronomiedes anciensqui Suivant le fyftème de
mier rang prenoient auflife nom de Presbyteri qui Ptolomée,mettoientla terre au centre du monde,
àla lettre fignifieanciens. Ainfi la féconde épître de & faifoienttourner le foleil autour d'elle & quel-
SaintJean qui dans le Grec commencepar ces mots quefois de l'aftronomiede Copernic même, qui en
la troifieme parr ceux-ci wpw. plaçantle foleil au centre de l'orbite terreftre, ou
Cvryot r«<£, font rendus ainfi par ta vulgate,/«M<v dansquelqueautre point au dedans de cette orbite,
EleSà ,fcmor<iaio. Il faut pourtantmettre cette.dif faifoitdécrire aux planètesdes cercles autour du fo-
férence entre les anciens des Juifs& ceux des Chré- leil fie non des ellipfes, qu'ellesdécrivent en effet.
tiens, que les premiersn'avoientqu'une députation Poyei Astronomie. «jy«C «#Pian6tb Co-
extérieure fie de police feulement,'dépendantedu pernic9 OR»178,0&e.
choix du législateur au lieu que les autres ont «où- Ancienne Géométriepeut s'entendre auffide
jours euen vertu de leur ordination un caraQerein- deux manières ou delà Géométriedes anciens juf-
hérent, & commeparlent les Scholaftiques indé- qu'à Defcartes dans laquelle on ne faifoit aucun
lébile ce qu'on prouve par le chap. xjv. des Ades ufage du calcul analytique ou de la Géométriede-
cies Apôtres, v. X2. où la Vulgate dit: oui? puis Defcartes jufqu à 1 invention edes calculs diffé-
fent Ulisper'fingulasecclefiasprcsbyteros.LeGrectend, rentiel & intégral. ALGEBRE Différen-
te verbe conjlituifentpatx*tfffrmr*mt, tiel, Intégral, &c. Foyei auffî GÉOMÉTRIE.

& PRÊTRE. ANCILE, tubfi. m. en Antiquités e(pecc de bou-


cliersde bronzeque les anciens prétendoient avoir
• e'eîl ainfi que S. PJerredan&fa//«»w*« Egare *ch.r. été envoyés du ciel àNumaPompiltus ilsajoûtoient
que Ton a voltentendu eh même tems une voix qui
promettok à Rome l'empire du monde tant qu'eue
a donné lieu de confondreta qui. conferveroitcepréfent. foyer Palladium.
lité d'évêqueavec cette de prêtre à ceux qui ont Les auteurs font partagés lurrétymologie& fur
conteflé la fupériorité des évêques. Voye{ Epis» l'orthographe de ca mot. Cameranus fie- Muret lé
COf A T. ."'•
Par la même raifon les aflemblées des miniôreâ
prétendent Grec, fit le font veni# de i courte
aufS écrivent-ilsancyle,ancylia,toujours avec uny;
de l'Eglife dans les tems di fa naiffance étoient nous Ufooscertainement dan* PJutarque«VwAAt. Ju-
appelles presbyttria ou presbyttrium coafeil des an~
tiens. L Evêque y préfidoiten qualicé de premiei'^us. rement Grec. Mais on et peut concilier cej|t:ôrtho-
àtUfSc étoitaflisau milieu desautresanciens .ceux»
ci c'eft-à-dire les prêtres, avoient à leurs côtés motfe trouve écrit avec unifitnple^ Varronle fait
leurs chaires déjuges c'eft pourquoiils font appel- venir de ab que ce nom
fut donnéà une efpece de bouclierskhancrès ou don- Trois de ces mufcles s'unifient fi intimementen-
sdh à la maniere des/» de Thrace. femble, qu'ilsforment un vrai mufcle triceps.
fupé-
Plutarque même dit que telle étoit la figure de
PtfiwïO; mais il diffère de Varron, en ce qu'il pré-
Le
rieurementà la parue cure de la côte inférieu*
re de l'omoplate &"àfoncol.De-lail va fe terminer
tend que les petits boudin* des Thraces tfavoient
point cette figure & qu'ils étoient ronds Ovide en s'uniûant intimement avec VantoaJ externe & m.
paroit en avoir eu lit même idée fuivant ce poëte terne, par un tendon large qui s'attache en forme
d'aponevrofeà l'olecrane.
la rondeur de ce bouclier le fit nommer ancilt c'eft- Vontattéixttrm, ou courttxttnfeur prend fea atta-
à.dire ancifum, inam,6cccedo également coupé ches au-deffousde la tête de l'humérus, & fêter mi.
en rond..
axe en s'attachanttout le longde la perde latérale ex-
Plutarque lui trouve encored'autres étymologies; terne de l'humérus,& en s'uniûant intimementavec
«V*» parce que
par exemple il dérive antiie de Quoiqu le grand anconi, à la partie latérale externe de l'o-
Pon pbrtoit ce bouclier au coude. il n'en tût lecrane..
tombé qu'un des nues, qnen confervoit douze à ce h'ancond interne en brachial exttmt eft attaché fu»
titre jNuma par l'avis, difoit-on,de la nymphe Ege- péneufement au.de.fous du grand rond le long du
tie, ayantordonné à Veturius Manuriusd'en fabri- ligament de la ligne(aillantequi répondait condyle
quer onze autres parfaitement femhlables de
au pre-
le déro-
interne le long de la partie moyenne & inférieure
afin entreprenoit
ber, Une
que<feauelqu*un
mier, put jam<|kfavoklequel des douze étoit
véritable ancilt.
le rale interne del'olecrane. v>
du grand ancotU, & va Ce terminer :1 la partie laté-
Le petit anconi eft attaché à la partie inférieure
Ces anales étoient confervés dans le temple de du condyle externe de l'humeras & fe termine le
Mars, & la garde en étoit confiée à douze prêtres long de la partie latérale externe poftérieure& fu-
sommés SalUns établis pour vaquer à ce miniftere. périe= du cubitus, à côté de l'olecrane. ( L )
Voye^ Salien. ANCHRE, ( Marine. ) Voyt^ ANCRE.
qn lesportoit chaque annéedans le mois de Mars Ancmre f. f. ( Commères. )eft une mefure pour
en proceîfionautour de Aome & le troifiemejour les chofes liquides fort en ufagedans lavilled'Amf-
de ce mois, on les remettait en leur place. ( G ) terdam. VanckreeA le quart del'aume, & tient deux
• ANCLAM ( Céog. mod. ) ville d*Alemagne, fteckuns, chaque fteckun 16 mangles, & la mangle
dans le cerclede la haute Saxe ce le duché de Pomé- eft égalc à deux pintesde Paris. Voy*{ PiNTE. ( G )
ranie fur la Pêne. Long.,3 i 55.Atf. S 4. ANCRAGEou ANCHRAGE,fub. m.( Marine. )
• ANCOBER( ( Giog.mod. ) royaume de la côte Ceft un lieu ou efpace en mer propre à jetter l'ancre
d'ot de Guinée, en Afrique, proche la rivière de d'un navire, & dans lequel on trouve la quantitéde
même nom. braffes; d'eau fuffifante & où on peue mouiller en
• ANCOLIE, f. genre fureté. Le meilleurfond pour Vamragt eft de la fonte
de plante à fleur anoma e compose ordinairement celuiou du fable ferme & le meilleurmouillage
ar ile
eft
dé plusieurs feuillos inégales, dont quelques-unes où on eft le plus à l'abri .du vent & delà
§mt flatta 8c les autres Eont faites en forme de ca- marée. Voyei MOUILLAGE.
puchon j el font toutes entre- mêlées-alternative,. Ancrage drw d'ancrage, ( Marin** ) C 'eft nui
droit que l'on paye en certains ports. foit au roi ou
ment il «'élevédu milieu de lalafleurunpiiftiî entouré
fruit à l'anuial pour avoir la pernuffiond'y mouiller.
d'étamines,qui devient dans fuite un com-
pofé de piuûeurs gaines membraneufes difpofées En France le fonds de tous les ports & havres
en tnauiate de têto & remplies de femences faites étattt au roi il N'eN: pas permisà qui que ce foit
en forme d'oeuf apolati. Touraefort Injh ni herb. dejetter l'ancre dans aucun port, fans payercedroit
Voye[ PLANTE. ( à des officiers, qui par lettres patentesont la conv
ANCOLIE, ( Médians. ) aquilegiafilvejïrii C. B. mïffaon de le percevoir. ( Z )
La Semenceen eft apéritivf vulnéraire détcrfave ANCRE JJ.( Mwdiu. ) eft un inftmiitentde fa
elle leve les obftruâions du foie de la rate elle 1.) dont on fefertpou»
excite les mois &l'urine, réfifte à la pourriture; on arrêeee les vaiffeaux,On attache cet infiniment à
l'employéen potions ae en gargarifais», pour les ul- un cable dont l'aatre extrémitéeft attachée anvisid
On jette Vamn à la amer, oà par fon propre
cères de la gorge pour la corruption des gencives,
«elle s'eft attachée aux mortiersoù <» la pile.
Elle entreatlans plufiearspréparattiom on en fait
feau.

& retient ainfi le vaiffeau.


dans le (corbut rien nepeut diffiper foo onlewr loaf- poids & par fes pointes B,D,dle s'attache au fond
patres.
Vamre eft compose de plufienrs
La partie PceftappeUéela vsmit¥*ncn; elle le'il
des {Mhiles pour la jauniffe avec Ici fofi-an de Mars iFondedans les petites, &quarree dans les grandes.
& le tartre vitriolé mêlés enfembleà parties égales Li partieB C D foudée au bout de la verge s'apt
enveloppésdans la confe&ion hamec. La dofe de ces
pilules eft d'un gros. ( N) pelle m eroi/h oum>/i B C moitié de la croifée
eit le bras ou la branche,
ANGON, àynit mot comme on voit purement Uérgémmm fergémvm
Grec u&té en An&omh, pour fignifier la courbure par le trou g du haut do la verge. C'd à cet anneau
du bras en-dehors ou la pointeducoudefur laquelle qu'on attache !e cable.
on s'appuie, Voyt^ Cubitus.On l'appelle autrement Les fams de l'smm font des lames 4e fer B KL I v
durant. ytyt{ OI.ECAANE. (L ) S DGH, de forme îri.aiîgislaire, qui forment l'estré-
ANCONE( LA Marchea' ) Gfog.m«d. pro» misé ém bras, 61; qui feirent à mordre le fond de la
y'maîà'lvAw., du» Vétsâ «sccléfsaf tique, dont la «:n«-
pifalm 4Uuif. io. tâ–^s. 40, lot, 42, Les angles des pattes I » K. G, H, font appelle
Akc one ( Ging. moé. ) capitale de la Menk he/ës ou/«is«f éa fémtm eft un axe de boi»cottt»
& 4J. pofédedeuximjjwawde bois fort épais, doàtrua

''•
dlAmmy (m la
«jttsàsremttfclesqui vessî s'actscharà rapopfeyfe «««
la tête de !«*•
im»0 autrement dite i'êkcmm, Foy*l O^BCRAW». au outre cela on remarque à la tête de Vsmrsèem
m^iPl.Kd'Anm.te'^u. poète» ésoùienoRt. appellées tenons dont ruais ci
* ( fifr t. ) & l'autre eft au côté oppofé. Ainfi, en fuppofant la croifée fa furface
ou concave
Ces tenons fontexactementrenfermés dans l'inté- d'une égale largeur par-tout il en réfùlteque la 6gu-
rieurdu jas, & empêchentqu'inné puiffe monter ni re la plus avantageufede cette furface concave fe-
defeendr». Les deux morceaux de bois dont nous roit celle d'une chaînette, c'eft-à-dire de la courbe
ayons parié fontattachés à Yancre de marnièrequ'ils que prend un fil chargé de poids égaux & attaché
j loient perpendiculairesà un plan paflantpar la ver-
ge ce par les pattes; on les frxe de plus enfemble
horitontalementpar les extrémités;car il eft vifible
que fi l'ancre était flexible elle prendroit cette figu-
t
avec des clous & étant ainfi joints, ils forment le re d'elle-même & la conferveroitaprès l'avoir pri-
jas G H I K. Le jas fert à empêcher que la croifée ne fe. C'eft donc la figure la moins fujétte à changer
foit paraHete au fond de la mer ce qui empêcherait lqrfque la branche eft fuppoféeinflexible. e. CHAI-
tancte de mordre. KfETTEV
il y a dans un vaiffeau plufieurs ancres la plus Mais on ne doit pas faire la croifêe d'une égale
grofle s'appelle la maîtrejft ancre celle qui la fuit en largeur par-tout car en ce cas, elle ne réfiiteroit
grofleurfe nomme la ficonde la troifiemes'appelle pas égalementà être caffée dans toute fa longueur.
ancre fajfburche on la jette du côté oppofé à la mat- Elle le cafferoitplus aifément (par la propriété du
trejjè ancre & de manière que les deux cibles faf- levier) versle fommet de la crottée que vers les ex-
fent un angle au-dedans du vaifleau la quatrieme trémités. Ainfi il faut qu'elle foit plus mincevers fe»
ou pluspetiteancre fe nomme ancre dt tout ou boiïett- extrémités, que vers fon milieu.
Je on la jette à quelque dillance du vaifleau on M. Jean Bernoulli imagine donc deux courbés,'
attache un cable par une de fes extrémités à cette dontl'une terminela furface concave de l'ancre, &
Mcrc, & par l'autre au cabeftan & en tournant le repréfente par fes ordonnées les différentes largeurs
cabeftan on amenéle vaiffeau vers le côté où il et de cette furface, & une autre courbe qu'il appelle
arrêté par Vancr*. courbe des ipaiffeurs & dont les ordonnéesfoientper-
On fe fert au£ d'une corde appellée l'orin dont pendiculairesà la Surface concave & il trouve par
on attache une extrémitéà l'attire & l'autre à un le principede l'égalitéde rupture;l'équationqui doit
bout de liège flottant fur l'eau afin que fi Yancre être entre les ordonnées de la courbe des épaiflewrs,
vient à fe détacherdu cable, on retrouve par le ce celles de la courbe des largeurs. De plus, pour
moyen de ce liége l'endroit où elle eft.
fi y-a encore d'autres ancres dont il fera fait men-
que la branchefoit le moins fujette qu'il eft pofiible-
à fe plier ou à changer de figure, il faut une autrë
tion à la fuita de cet article^ équation entre les deuxcourbesdont nous venonsde
Il y a grande apparence que les antres font fort parler. Le problèmefera donc parfaitement réfolu fi
aneiennes mais leur premier inventeureft inconnu, les deux courbés font telles qu'ellesfatisfaflentà la-
ou du moins incertain.Des paffagesprouvent
Byfance d1 'Apolloniusde fois aux deux équations conditionqu'on peut rem-
Rhodes & à' Etienne do que les plir d'une infinité de manières. ( 0 )
anciens ont eu des ancres de pierre & on voit par i°. La fecondequeftion propoféepar l'Académte
Athinit qu'ils en ont eu même de bois. Il y a appa- avoitpourobjet la meilleure manière de forger les an-
rence que les premièresancres de fer dont on fe fer- crewCettc queltion comme on verra par ce qui
vit n'avoient qu'une dent & l'on voit par un par- fuit pouvoit avoir deux branches l'une relative à
rage de Nicolas)Filon, que dans ces derniers tems Yancre l'autre relative aux machines qu'on employé
on en a fait auffi quelques-unes de cette efpece. pour les forger.
A l'égarddes ancres de fer à deux dents il paroit Le prix quant la partie relative à feu-
par les médailles & par les paflages qui nous redent, le apparemmentque l'Académie avoit en vue dans
qu'elles étoient aifez femblables à celles dont nous fa queftion,fut adjugé à M. Trefaguet • voici l'extrait
nous fervons aujourd'hui.On a quelquefois fait ufa. delà principalepartie de fon mémoire qu'on peut
ge d'ancresà trois dents mais ces ancres ainfi que confulter fi l'on defire un plusgranddétail. On for-
celles à quatre dents, fontmoinsbonnes que celles à ge des barres plates & pyramidaleson en arrangé
deux, parce qu'ellesfont Sujettes à plus dlnconvé- plufieurslesunes auprès desautres, enforte qu'elles
niens. M. le Marquais Poleni en détailleles principaux aient enfeolble plusquelediametrede la pièce qu'on
dans fa piece Launcfur lu ancres imprimée à Paris
en 1737 à l'Imprimerieroyale, de dont nous avons ce qu'elless'étendent & diminuentd'épaifleur en les
tiré tout ce que nousavons dit jufqu'àpréfent. forgeant. On donne plus d'épaifleuraux barres les
Cette pièce fut çompofée àl'occafiondu prix que plus éloignéesdu centre, parce que le feu agit da-
eofé pour cette année 1737.
l'Académie royaledes Sciences de Paris avoit pro-
L'Académie avoit demandé 1 °. autUe itou la meil-
vantage fur elles. On lie toutes ces barres enfemble
avec des tiens de fer foudés, que l'on fait entrer par
le petit boutda paquet, 8c que l'on chage enfuite à
leure figure des ancres. Leprixde cette partie fut ad-
jugé à M.Jean Bernoulli le fils; voici l'extrait de forgeron qui lie, avec des liens foudés neuf barres
de fer enfemble pour faire une jrerge d'ancre -a le
il cherche d'abord l'angle le plus favorable pour paquet de barres de fer b, ringal ou barre de fer;
que Vantrt enfonce, c'eft-à-dire,celui fous lequella prife au centre du paquet, qui fertile tourner & ma-
pam entre le plus profondément& avec le plus de nier dans laforge &fousle gros marteau; cc liens
facilité & de force, & il trouve que cet angleeltégal que le forgeron chafle à grands coups de marteau.
4
à degrés, c'eft-à-dire que le bras doit faire avsc.
le fond de k mer un anglede 4% degrés en fuppo.
On porte en cet état le paquet à là forge d; on le
place au-deflus de la tuyerè on le couvre de char-
&nt que la fond de la mer foit horifonfa! &que le bon on fouffled'abord modérément; puis on fait un
cable le foit auffi fuppofitions qui à la vérité ne font vent fort Se continuel. De cette manière ta chaleur
cas à la rigueur mais qui peuventpourtant être pri- page de la furface au centre; & comme les barres
font inégales & quêtes
ïls'applique enfuite à déterminerla figure delW tes, tout s'échauffe également, Pour favoirfile pa-
<n là plus avantageufe. Il obferved'abord que la ré. queteft aflez chaud, on perce la croûte de charbon
éftance des différentes partiesdu fond de la mer due-
vant être cernée la même par-tout, elle peut être
quil'enveloppe s'il
à être fondé raide de la potence,
il d prêt
& fa chaî-
de
regardée comme femblable à Taâion d'une infinité ne/quiembrsuTe le paquet, on le fait aller fans ef-
de puiflances paralleles qui agiraient fur la croifée. fort fous le martinet qui,en quatre ou cinq coup*«
foude toutes les barres. Le paquet eft placé fur l'en- l'enclume; d crémaillèresqui fervent à foûtetùr ta
clume ou tas k c. Deux forgerons ( figure a .3 ) le piece, à la hauffer ou baifier,&à en faciliter le mou-
foûtiennent; & le marteleur ou {figure. 4) le maî- vement. Ces cremaiîreresfont foûtenues fur les bras
tre aocrier dirigela pièce par moyen ils doivent des potences mobiles «/I //font des tirans qui for*
le du ringal &
fait appliquer les coups de marteau où tifientlesbrasde la potence, & les empêchent de
porter. Ce marteauagit dans ce tableau park moyen céder fous la pefanteurdes fardeaux.
de l'eau & comme celui des grofles forges. Voy*^ Patrons maintenant à la defcription de la machine
et détail àl'artklt GROSSES FoRGES.
Leifyttrtsà (r qui meut le martinet,la chofe la plus importantede
é'dumême tableau tirent une corde qui pane fur une cet attelier. Pour en donner une notionclaire & dif-
poulie, & qui eft attachéeà la patte d'une ancre; la tinite nous allons parcourir la figure & l'ulage de
eft fixée à pieu &
n; ces for- chacune de fes parties en particulier puis nous ex-
verge de cette ancre un
gerons te difpofentà cintrer les bras. poterons le jeu du tout.
La longueur d'une ancre de 6000 livres doit être La figure Il du bas de la Planche, eft une coupe
peu près de quinze pies, & fa grofleurde dix pou- verticalede la machine G eft le martinet ce marti-
la force net eft unemaffe de 7 à 800 livres, dont la tête Feft
ces. On proportionne te poids des ancres à
de l'équipage& à la grandeur du vaifleau. acérée; fon autre bout X pafle dans l'oeil d'une baC.
De la manière dont une ancreeft mouillée, le plus cule GHN qui lui fert de manche Htû. un bou-
grand effort qu'elle fait eft dansle plan qui paffe par lon qui traverfe cette bafcule & les deux jumelles 0
la verge & les deux bras. Or il eft évident qu'une O car il faut bien Se reffouvenirque ceci eft une
barre qui n'eft pas quarré, eft plus difficile à caffer coupe & qu'on ne voit que la moitiédela machine..
fur le côté que fur le plat. D où il s'enfuit, félon Sur la partie N de la bafcule eft pofe un reflbrt
M. Trifaguet que l'ancre, pour avoir la force la plus qu'on en voit féparé tfig. 14. g eft le reffort h une
grande doit étre plate dans ce fens. Cependant ne il platine fur laquelleil peut s'appliquer un étreffil-
fera pas mal d'abattre les angles en rond, pour ren- lon qui empêchele reflbrt de flechu & de fe rompre.
dre plus doux le frotement contre le cable & les ro- On verra dansla fuite l'ufage de cette piece.
chers.. L'extrémité 1 fie n de la bafcule G H NI, eft
Lorfque la verge eft forgée le ar
trou où doit percée d'un trou, & traverféed'une corde qui paffe
paffer Porganeau percé le ringal coupé; le quarré dans un trou fait à la bafcule fupérieureM L K, &
& les tenonsformes;le trou qui doitrecevoir la croi- qui eft arrêtée fur cette bafculepar un nœud Z. Cet-
fée, percé on forge la croifée& les pattes. M. Tri- te corde unit les deux bafcules, & achevé de rendre
fagueteft encore d avis, quepour formerles pattes leur élévationou abaiffement inféparable.M L eft un
on tbrge des barres dont on applatiffe les extrémités. boulon de la bafculefupérieureMLK, qui traverfe
Quand toutes ces pHce\ font forgées & affem- les deux jumelles 0 0 à l'extrémitéP de la bafcule
blées ce qui s'exécute la forge, au martinet & au fupérieure eft un crochetqu'on voit; iîy en a un le-
marteau Yancn eft fanie, Voyt\ fécondtableau de lA cond fur la race oppofée qu'on ne peut appercevoir
même Planche ledétail de ces opérations.La figure 1 dans cette figure mais qu'on voit fig. g.
eft un forgeron qui met du charbon à la forge Il, le La figure $ repréfente 1 extrémitéde la bafcule fu-
foyer figure 2. eft un marteleur ou maître ancrier, périeure avec toute fon armure Y Yfont fes deux:
de l'organeau, crochets.Dans ces crochets eft placé une efpece de
qui tient un levier paffë dans le trou
qui dirige Y ancre fous le martinet;: les figures 3 T, qu'on voit féparément, 10 ce T dont Y( fig.
4,i,foûtiennent la verge de l'ancre fou agent le 1 o ) eft la tête a à fa queue Z un oeil une virole
marteleur, & lui obéiffent:gfSe c d font deux chaî- ou une douille.Ce qu'on voit(/f. inféré dans
nes attachées à deux potences mobiles, dont l'une cette douille, en X, eft une dent de cric cette dent
s d ibutientla verge h l'autre g/porte le bras. L'o- de cric eft arrêtée dans la douilledu T par une cla-
pération qui fe page ici eft celle de fouder la croi- vette qui la traverfe & la douille aufli, comme on
i'ée à la vergc ce qui s'appelle encolàr l'ancre. voit fig. iz. b eft la dent, c eft la clavette; d'où il
Lorfquel'ancre edl encollée, on la réchauffe on s'enfuit ( fig .$ ) que la dent ne peut baiffer, fans ti-
t:ravaille à fouderla balevre ce qui ne peut s'exé- rer avec elle le T, qui fera néceffairement fuivi de
cuter fous le martinet,mais cerna fe fait à bras; & l'extrémitéT de la bafcule fupérieure.
c'eft ce qu'on a repréfeoté dans le même fécondta- On voit (fig. 1 1 ) le cric placé entre les deux ju-
bleau.,ou l'on voit (ftpm 7. ) un forgerai qui avec melles qui lui fervent de coulifle; ce cric eft garni
une barre de ferqu'il appuie contremaître la croifée de l'on. de dents QQ. une coupe du tambour qu!por.
Q.
tn encollée, qui «â dirigée par un
contient cette ancre; tandis qu'un forgeron, 8 avec
font
un marteauà. frapper devant, répare la balevre. Ces
auffi foulages par leur. potencep q On
ancrier, (T,, te la
fufcaux.
lanterne, qui fait mouvoir le cric Q
tie de la lanterne garnie de ffufeaux S partie se la1
lanterne fans
La figure 13 eft une vue du tambour de h lan-
Rp

entend par balevre les inégalités qui reâent nécef terne, & du cric, qu'ilfaut bienexaminerfi l'on veut
fairementautour de l'endroit où s'eft fait l'encollage. avoir une idée nette du jeu de la machine un
Mais tout le travail précédent ûtppoièqu'onades eflieu de fer du tambour & de la lanterne /le tam-
eaux i fa portée, Se qu'on peut employer un équi- bour; g les fufeauxde la lanterne le cric. On voit
page iç des roues à l'eau pour mouvoir un tnartinet commentles fufeaux de la lanterne, dans le mouve-
qui n arrive pas toûjours alors il faut y fuppléer ment du tambour qui l'emporte avec lui commen-
ce
par quelque machine Se faire aller le martinetà for- cent & ceuentd'engrenerdans les dents du cric.
ce de bras. C'eft un attelier de cette dernièreefpece On voit (fil. iS. ) la machine entie^Jfq y q fôirti
qu'on voit dansle tableau de la Planche fieonde des les traverfedes côte qui foûtiennênttes
ancra, h» figures 1 2 » 31 4 <£ 6% font ftx forge- lefquels les tourillons «Sel'arbre 4Wtambour fe meu-
.'formentle chaffis de
rons partagés en deux bandes égales, lefq uels tirent vent r r r r font despiec
des cordes roulées fur des roues larges. Le mouve- la rnachme leur affembl n'a riend'extraordiitak
ment de ces roues fe communiqueà un tric, celuidu re mm font dogfaadé* roues larges mobiles, êj: qui
cric au martinet » le le martinet; bauge & baiffe de la ne portent des cordes font fur €«»
mniere dont nous allons le démontrer en détail de
rouesautant tours qu'on veut: nI! eft la pareille
après avoir fait obferver autourde l'enclumecinq dem m 1 la grande bafcule la petite balcule CEI
forgeronsqui tiennentancre fous le marteau, & la fupérieure u le martinet ocourbe aflembléefitr
qui l'encollent ou Coudent la croifée à la verge. b la traverfe q de maniere que fon extrémitépuifle'
Rappliquer & s'écarter d'une entaille faite au croi- Àntrt du appelle
(ilion de la roue m, & par conféquentarrête!' ou laif qui eft mouilléevers la mer, lotfqu'ily en aune ancre
une au.
fer cette roue libre ainfi que fa pareille p eu une tre qui efi mouilléevers la terre.
bince qui fert à amener dedansou à châtier la cour- Ancrt 4t ttrrt ,jç'eft celle qui eft mouillée prés
be et de l'entaille du croifïïllon* de la terre, & oppose à celle qui etl mouillée
Cela pbfé fit bien entendu, il enévideht que fi large. au
descordesfont fur les roues m a autant de tours qu'il Ancre de flot ancre de jufant ou iufaitt% c'efl
eft néceffaire pour une chaude, & que, ces cordes lorfqu'on parlede deux ancrés mouillées de telle for-
foient tirées par des hommes comme on voit au te* que l'une étant oppofée à l'autre, elles tiennent
haut de la Planche, de manière que le point 111 (figu- le vaiffeau contre la force du flux & du reflux de la
rs xi. ) d'en haut descende du côté des hommes il mer.
eft, dis-je évident que le tambour, & la lanterne Brider l'ancre c'eft envelopper les pattes de Van-
qui lui £ft adhérente, tourneront dans le même fens, cre avec deux planches lorfqu'étant obligéde mouil*
& quelés tufeaux de la lanternerencontrantles dents ler dans un mauvais fond, on veut empêcher que le
du cric, feront descendre le cric. Mais le cric ne peut fer de la patte ne creufe trop & n'élargùTé le fable
descendre que fa dentSupérieure, fixée par une cla- & que le vaiffeaune chatfe. Voye^ Soulier,
vette de la douille du T, ne tiré ce T en en-bas, & Lever Cancre, c'eft la retirer.& la
mettre dans le
avec ceJT la bascule fupérieure, dont le bout P (fie. vaiffeau pour faire route. » Le vent étant favorable,
2.) descendra c mais le bout Pie la bafcule fupé- nous levâmes Cancre, & appareillâmespour conti-
rieure ne peut descendrefans appuyer fur le reffort » nuer notre route
MN, qui téGftant à cet effort en vertu dol'étreflillon Lever Cancre par les cheveux, c'eft la tirer du fond
1 (fig' '4' ) fur-tout lorfqu'ilfera tout-à-fait couché avec l'orin qui eft frappé à la tête de l'ancre.
fur la platine H, fera baiffer le bout 1 (Jlg. >>A de Va leverancre avec la chaloupe c'eft
la bafculeinférieure. Le bout 1 de cette bafcule ne un commu.
dementd'aller prendre l'ancre par la chaloupe, qui
peut baiffer en tournant fur le boulon R, que fon la hale par fon orin & la rapporte à bord.
extrémité G ne s'élève j l'extrémité G ne s'élevera Gouverner fur l'ancre c'eft virer le vaiffeauquand
qu'autant que l'extrémité baiffera mais l'extrémi. on leve l'ancre, & porter le cap fur la bouée afin
té i céderade baiffer, quand la lanterne aura tour- que le cable vienne plus droiturier aux écubiers ac
né de toute fa partie garnie de fufeaux. Lorfque le au cabeftan..
dernier fuseau de la lanterne s'échapera du cric, Jouer fur fonancre ,filerfut les ancres
alors .rien ne pouffant ni ne retenant en-bas les ex- Courirfarfonancre, chafferfut les voyr; FILER';
ancres t c'eft lorf-
trémités P I des bafcules fupérieure fie inférieure, que le vaiffeau entraîne fes
l'extrémité élevée X de l'inférieure, entraînée pâr ancres fie s'éloigne du
heu où il a mouillé ce qui arrive quand le
fon propre poids fie par celui du marteau tombera gros
vent ou les coups de mer ont fait quitter prife kVan-
d'une vtfefle encore accélérée par cette du reffort cn, à caufe de la forcé avec laquelle le navire l'a ti-
Il. ) ''élèvera en tombant l'extrémité P rée quelques-uns difent improprement/&r fur fdn
de la bafcule fupérieure, ce la machinefe retrou- ancre.On dit auffiamplement le vaiffeau chaffe.
vera dans fon premierétat. Mais les ouvriers con- Voye\ Arer ou Chasser.
tinuant de tirer ella n'y demeurera que jufqu'à ce Faire venir Cancre pic ou. pique vimàpk;
que la lanterne ayant tourné de la quantité de fa c'eft remettre le cable dans un vaiffeau qui le prépa«
partie vuide de fuseaux, celle qui en eft garnie fe
préfentant derechef au cric, agira fur fes dents, le
re partir en forte qu'il,n'enrefte que ce qu iÛ faut
pour aller perpendiculairementdu navire jufqu'à
fera dépendre, &c. & recommenceren conféquen- l'ancre fie qu'envirant encore un demi-tour de utile,
ce autant de fois le même mouvementque nous ve- elle foit enlevée tout-à-fait hors du fond.
nons d'expliquer. Vancnf
La courbe o {fig. iS. ) en s'appliquantau croifillon Vanert qui étoit au fond de l'eau
de la roue m, 1 empêche de tourner, fie le marteau pour arrêter le na-
vire, ne tient plus à la terré.
peut être tenu élevé. L'ancre parott-dU ? c'eft une de de qu'on fait
Mais comme les fardeaux qu'on a à remuer font lorfqu'bnretiréune ancre du fond, pourravoir elle
très*confidérables on fait ufage des potences mobi- eft à la fuper6cie de l'eau..
les pour les hauffer& baifler on applique à ces Caponntr Fanent ?oy*tCAPON.
potences des crémaillères. Voye{jlg, iff. une de ces Boffer l'ancre & la mettre en place
voyt{ BOSSER.
crémaillères, dont le méçhaniftneeft fi fimple qu'il
ne demande aucune explication.
la fig. 17. montre des moufles garnies de corda-
,laL'ancre eft au boiffoir; cela fedit lorfquefon grand
ouche le boffoir.
Etre à Cancre lorsqu'une flotte mouille dans un
ges dont oa Ce fert quand les fardeaux font trop pott ouJque l'on mouille dans une rade où il y a
lourds pour les crémaillères,
3°. La troifteme queftion propofée
déjà beaucoup de vaûTeamy le pilote, & ceux qui
le
ont commandement, doivent prendre garde à
mie, bien mouiller, & quechaque vaiffeau foit une dit
elle ne fut fatisfaited'aucune des pièces qu'on lui tance raifonnable des autres ni trop près ou trop
envoya; & elle partage h troifiemepartie du prix
entre M. DanielBernoulli, & M. le Si le vent commence!forcer, il eft à propos du%
tous les vaiffeaux filent du cable également,afin quo
choies. Nomde dirons donc rien non plus fur cette l'un n'aille pas aborder ou tomberfur l'autre.
froiûeme part»; ce nous renvoyons ceux qui vou- L'on eft mouillé à tene diüance raisonnabledes
dront s'tnftruire plus à fondfur cette matière au autres vaiffeaux lorfqu'il y a affez d'espace «m
volume qui contient ces différentes pieces imprimé, deux pour ne pas s'aborder en filant tous tes ca-
commenous l'avons déjà dit, en 1737, à l'Imprime- bles. U eft bon auût de butter les Vergues, afin que
le vent ébranle moins les vaiffeaux /fie qu'en cas
qu'ils vinffent à s'aborderait en chaffarit ou au-
toujoursdansun port ou dans une rade pour fervir
àtoiierlesvaiffeaux. trement la
vergues des uns ne puiffent s'etnbar-
rader dans les vergues & les manoeuvresdes au.
4nm àU vêtu ç'fft €4Ue qui eft prêter être très. La diftance la plus raifonnable qui doit eue
mouillée. entre deux vailfieauacmouillés, eft de deux ou trois
<acles* c*eft-à-dire deux -où trois ceirt toife». < if) de ce motpour défigner une éminen*
ANCRE en Serrurerie c'ett une barre de fer qui a ce de romoplate en forme de bec on l'appelle auflî
la forme d'une S, ou d'une Yy ou d'un T, ott toute corecokU. Voytt CORACOÏDE & OMOPLATE.(L)
rompu.qu'on fait
autre figure doudée & en bâton empêcher
• AÏÏCZAK.RICA (<?%. *od.) fleuve de là
pafler dans l'œild'un tirant pour les écaï- Podolie, qui fe jette dans la nfer Noire proched'Oc»
temens des murs, la pouffée des voûtes, ou entrete- zaco^<
-nlr le»tùyàurde$iÉheinînées qui s'éleventbeaucoup. ANDABATE,f. fil. (Hift. àne. ) font dé gMU-
teurs qui combattoient les yeux termes, foit qrrils
l'œil du tirant M G, chantourne pour
,.pefpendiculaire à l'ancre. Mime PL
e
foytr Pi. 12. deSerrltrerie A A t(k une Mcn dans
l'oeil foit
lafig.ee eft en-
les euffent couverrs d'un bandeau, foit <ju*Sls por-
taffent une armure de tête qui fe rabattoit fur leut
droite, virage. Quelques auteurs dérivent ce mot du Grec
core une taure elle pourroit être ou ou cou-
««&'+« en Latin afctHjbr%parce que lesgladiateurs
dée .!une autre façon c'eft à fufage qu'on en veut
faire-3décider de fa forme mais quelle qu'elle foit dont il s'agit combattoientà cheval, ou montés fut
du refte l'ancre eft toujours deftinée à paffer dans un char. (G)
l'oeil d'un tirant. foyei Tirant. D'autresaiment mieuxfaire venirce mot
Ancre ou Encre, ( Giog. moi. ) petite viUe de contra & faira gradior je marche.
France en Picardie fur une petite riviere du même • ANDAGA1LAS f. m. ( Géog. mod. ) peuple de
nom. Long. 20. iS.Ut. 4g. 5$. l'Amérique méridionale au Pérou entre le fleuve
ANCRE, adj. Ce dit dans le blafon, des croix & d'Abançai 8t celui de Xauxa.
des fautoirs qui fe divisent en deux cela vient de ANDAILLOTS,voyt{ DailloTS.
,« qu'ils reffemblent à une ancre par la manière dont ANDAINon ONDAIN, f: m.(AgricuÙ. ) éten-
ils iont tourné«.»/^m d'or aufiatoir aatri d'azur. due de pré en longueurfur la largeur de ce qu'un fau-
cheur peut abattre d'herbe d'un coup de fâuhc. Ainfi
originairede Piémont d'or au fautoir on dit, il y a trtntt andainsfut la largeur de cifti. Les
ancré d'azur. Cette oaifon s'eft établie en France, meuniers prétendentavoir le droit de faucher un an-
où ceux de ce nom fervent avec honneurdans nos dtùn tout le long ciibiez de leurs moulins.
armées, l'exemple de leur père mort au fervice f.
• ANDALOUSIE f. ( Giog. mod. grande pro-
du Roi, lorfqu'il avoit un brevet de Maréchal de vince d'Efpagne partagée en deux par le Guadal-
France. quivir;Séville en et la capitale. Long. n-iS. la*
ANCRER jette! 1''ancre mouiller l'ancre, ou
fimplemept mouiller,donna-fond, mettre ou avoir le eft la contrée la plus agréable & la
VÂndahwjî*
vaiffeau fur le fer, biffer tomber l'ancre (Marim.) plus riche de toute l'Efpagne.
tous ces termesfignifientla même chofe c eft-à-dire, •Andalousie (la nouvelle) contrée de PA-
arrêter le vaiffeau par l'effet de l'ancre. (Z) mériciue méridionaleen Terre-ferme,
ANCRURE f. t. défaut du drap, qut naît de ce • AND AMANS(île des) Glog. mod. île de Tlfl-
que le drap n'étant pas bien également tendu par- de, dans le golfe dq Ben ale.
tout lorfque le tond, il s'y forme quelques plis in- • ANDANAGAR ( Giog. mod. ) ville de la pref
fenfibles que la force venant rencontrer rafe de quile de l'Inde au-deçàdu Cange dans le royaume
plus près que les autres endroits de l'étoffe ou du de Decan.
drap de forte que dans ces endroitson appercoit ANDANTE, adj. pris fubft. terme de Mufiqiu.
quelquefoisle fond ou la corde. Il eft donc de la der- Ce mot écrit à la tête d un ait défigne,du lent au vlu;
niere importarece que l'étoffe fait bien égalementten- c'eft le fécond des quatre principauxdegrésde mou-
due fur la table ou fur le couffin à tondre car l'an- vementétablis dans la Mufique Italienne. Andantettt
erun eft kféparable :.on on a beau peigner les places un participe Italien qui fignifie allant, qui va; il ca-
ancrées, on pallie le défaut; mais c'eft encore aux raâérife un mouvement modéré, qui n'eft ni lent ni
dépens du corps qu'on achevé d'affbibliren en dé- vite, & qui répond à peu près à celui que nousex-
primons en François par ces mots ,fansknteur. Voy^
tachant des poils qui lui appartiennent,& qui n'é-
toient pas devinesà couvrir la corde. Foye^l'anick
Draperie où toutes les opérationsde la fabrique
Mouvement. (
diminutif andmûnoindique
Le un peu plus de gaie-
des draps font expliquées. té dans la inefure; ce qu'il faut bien remarquer, le
• ANCU AH ( Giog. m&d. ) ville de lla province diimmtttfalkgruo figmfiaaï tout le contraire. Coyei
«fAlovahat j au fcptentrionde l'Egypte St de la Thé- Allegro, (s)
jtaakle» • ANDARGE,( Gêog. moi. ) rivière de 'rance
ANCUD mod. ) l'ArchipelSAmudm qui a fa fource dans les valléesdUnflan 8c fe joint
de ChUoé,partie de la mer pacifique entre la côte près de Verneuil à l'Anon.
é'jtneud, celle du Chili fis IHc de Chiloé. On Juidon- f.
• ANDATE f. ( Myth. ) déeffe de la viaoire,
les ancienspeuplesde la grande Bretagne hono-
ne le nom à'Anhipd,,
dont elle eft palmée.
caufedu grandnombrediles que
roient d'un culte particulier.
( ) riviere deFrance en
Giog moi.
4
Ancud eu: encore une côte de î'Aïnéri«p« méri- Il ANDELLE
dionale dans l'Impériale» province de Chili entre Normandie,qui a ta fourceprès de la Ferté-en-Bray,
l'Archipel à'Ancud,au couchant,les Andes à l'orient, paffe^ar le Vexin-Normand,& fe jette dans la Seine
le pays d'Oforno au nord, & les terres Magellaniques A quatre lieues ati-deflus de Rouen.
Andslle ( Bois Commerce.Ce bois |prwt à
au fud.
• MCUlï & JNO/IM, (Mytk.) dirais fe Paris au port Saint-Nicolasou du Lôfvre il eft pref
la Chambre,
«Séeffes que les efclarts sdommn && invoquoteat que tout charme, & commode&pour dàtf.
dans les mifeies de la jtefvitude. parce qu'il s'allume fecilemeiit, fait un feu
ANCY-LE-FRANC ( Giog. imd.) petite ville Il n'a que deux piés fit demi. Voyt{ ANNEAU.
de France dans la Champagne fur la riviere d'Ar- •ANDELY, petite villede France,
mançon proche d*Aney-Ie-S»weiiix.
dans la Normandie coupée en deux par un ch*»in
ANCYR.E amowwhboiAmvm m Ancouri pavé. L'une des parties de ce lieu s'appelle
Andelyi& l'autre & petit Andely.Cetui-d eft «ter »
voy«[ Ancouri. 11 y avoit encore dans la Phrygie Seine; Vautre for le ruiffeau de Gamboa, £est.
Pacatienneune ville de ce nom, que lesGrecs nom-
swient Angyra. la. 49-3.0. C'eft la patrie du fameux Pouffin,$cE'.
ANCYRO1DE f. f. «VmtmSTw» QuelquesAnato- lebre dans l'Ecolede PeintureFrançoife.
ANDEOL (Saint) C^. petitèVïfe
de AnAottilia de cochon. Prenez de boyaux de
France, dam le Vivarts. Long..2.1.20.14'.44.24. gros
cochon, coupez-enle gros bout, faites-les tremper
un jour ou deux, lavez-les, faites-lesblanchit dans
gne, danste cercledu bas Rhin &dam l'archevêché de l'eau où vous aurez mis de l'oignon & du vin
lo*gi ai. lot. blanc jettex-Ies dans d'autre
ANDES (CORDELIERE DES), Giof.mod. les boyaux de la longueur dont
eau fraîche, coupes
chaîne de hautes montagnesdans l'Amériqueméri- vous voûtez le* an-
douilUs; prenez du ventre de crochon,
dionale qui s'étend du nord au fud dans le Pbrou,
ôtez-en le
gras coupez-en des Mères de la longueur des
te Chili»jufqu'au détroit de Magetha. Coït» boyaux; fourrez de ces Mères Uans les boyaux le
DELIERE. plus que vous pourrez ce vos andouilUs feront fat*
tes.
Portugal 0e Vous les ferez cuire dans un pot bien bouché fur
re* de de rEAramadoure Efpagnole. un feu modéré quandelles commenceront rendre
(Giog. moi.) lie du Ca- leur fuc vous y jetterez un peu 4Veau, de l'oignon
nada ou nouvelle France dans l'Amérique fepten- du clou de girofle, deux verresdevin blanc, du fel,
trionalf, du côté de la nouvelle Angleterre. du poivre, & les laiflèrez achever de cuire dans
LÂ blanche D'ANDILLY,fub. f. cette fauce.
de pêche qui foifonnebeaucoup Andoaillss dc veau. Les andoaiUes de
.elle eft un peu platepoint rouge au* plusdélicates.On en fait de deux fortes; de veau font
&aife de
dedans, & aflez agréableau goût, fi on ne lui ladre veau cuite & fourrée dans ld boyau de cochon, ou
P$ le «te de qui'lui arrive de la même fraife fourrée dans le boyau de mouton.
quand eue ett trop mure. Dans l'un &Pautre cas, on prépare les boyaux
G. Pifon. (MJl. tua. com-
ANGELYN me ci-defius on ajoute feulement la fraTfe dé veau
tous les ingrédienscapables d'en relever le goût.
pre pour 1« lâttaens fon cendrée, & fa • An do vx lles dt tabac: prenez des feuilles de
feuille femblable à celtedu laurier, mais plat petite. tabac prêtes à torquer; choiflflez les plus larges &
Il potuTe des boutons noirâtres d'où fortent beau- les plus belles; étendez-lesfur une table bien unie
coup de, fleurs ramaHëes, odorantes, de beUe cou- mettez, fer ces feuilles celles qui feront moins gran-
leur purpurine &Manche:. Son &uit a la figure & la des roulez-lesles unes fur les
autres, & vous aurez

e
grofieur d'un oeuf; verd d'abord, mais noirchTant une andouillcda tabac. Cette andouilU fervira d'ame
peu- à- peu ayant comme une suture a un de ies à d'autres fouilles qu'on étendra defïus, fi veut
«ôtés & d'un goût très-amer. Son écorce eft dure la rendre plus groffe. Quand Y andouilU onpris la
& il renfermé une amande jaunâtre, d'un mauvais aura
grofl'eur & le poids que vous voudrez qu'elle ait
goût tirant fur Pâmer avec aftriâion. prenuz un linge imbibé d'eau de mer, ou de quel-
On pulverife le noyau & l'on fait prendre de la qu'autre liqueur que ce linge foh fort & gros en:.
poudre pouf les vers mais il faut que la dofe fort veloppCT-enfortement VandouilU liez ce linge
elle tournerait les deux bouts; enfinte en commençant par
des
par
bouts liés & unifiantpar l'autre ficeUez-leferme,
un
L'écorce, le bois, le le frnit, font amers comme de maniere que lês tours fe touchent tous. Laide*
dePafees; &t c'eften qdoiUdi&red'unautre «*&« YmndouilU ficellée jufqu'à ce que vous préfumiez
que tes feuilles s'attachent les unes aux autres la
de fon tout ait pris de la confiftance. Alors ôtez la corde
8t le linge,le coupez VaadmàlU par les deux bouts
j elles ont- poar connoître la qualité du tabac. Les plus fortes
de la pigeons **d**Wtsaepèfeat pat dix Uvres,ce les plusfoibles
n'en pefentjâs moins de cinq.
longuesd'un demi. pie* ANDOUILLERS, f. m. plur. ttrmt d* rintrh ce
le, oreilles lirjÉte»,les dents blanches, & cinqdoigti font les chevilles on premiers cors qui fortent des
an emehus. Elles pourfuivènt les perches ou du mWrain du cerf, du daim &du çhe-
Foyn
per. Il y en a percent Cous;
• ANPRA 0» ARDR A (Ghg. moi) fleuve d'A-
» friduéfur la côte de Guinée, à 30 lieuesde Bénin.
ANDRAGIRI ou GUDAVïRI (Giog. mod.)
royaume il viUe Sumatraen A1ie pref-

petite ville de
France dans le
Giog. mod. ville d*Ecoffw,•
capital* de ta province de Kfe fur la cote orientalo
dé la mer Britannique. Le*, iS. tS.l&t. 56. jo.
mod.yhc du •AwïmÉ ©i Beaousv ,(SAINT )., Giog. mod.
entre les rivières Candàlôrtf petite ville de France en Touraine éleôion de Le*.
le golfe de VeiùTe &

Leng. ,3. %S,

André, (J5^f. mod.) chevaliers de S. Jmdriou


herbes, & autres a&tibimeiperi» efpece de coquarde qu«
ces viandes de haut goût. Ie»Ecou*oi9 portant à leu chapeau 1 le )our de la fSte
de ce faint. «Elle eft compofée de rubaas bleus 5c.de d'Afrique dont Annote & Pline ont fait mention. Ils
blancs qui Ce traversent en croix ou en fautoir; ils avoient,à ce qu'on dit, les deux iexes, la mammelle
portent cette coquarde pour honorer la mémoiredu
crucifiementde S. André, qui eft le patron de l'E-
coflè. Voyt[ Croix & SAUTOIR. (G)
fenune.
droite de l'homme & la mammelle gauche de la
ANDROGYNE, Cuba. prisadjeû. Les, Jfirologtus
ANDREAS( Saint) Giog. mod. ville £Alle- donnent ce nom à celles des planètesqui font tantôt
de JCarin-
magne dans le cercle d'Autriche, duchéUt.^Ç.So. chaudes & tantôt froides. Mercure par exemple,
thie, fur la rivière de Lavant. Long. 32. eft cerne fec & chaudproche du Soleil, mais humide
ANDREJOF, (Giog. mod.) ville fituée proche & froid proche de la Lune. Foye^ Aspect, voyrç
du Boriftbenc entre la Moifcovie& la Pologne. ««^Influence.
ANDRES, (Gîog. aitc.) ville ancienne de Ga. ANDRO1DE, f. m..(Médian.) automate ayant
latié,fituée près d'Ancyre. figure humaine& qui, par le moyen de certains ref
ANDRIA, (Glog: mod.) ville affez confidérable forts, &c. bien dilpofés, agit & fait d'autres fonc-
d'Iralie au royaumede Naplesdans la terre de Bari. tions extérieurement femblables à celles de l'hom-
Long. 34. 3. lat. 4'. i3.' me. Voyt{ Automate. Ce mot eft compofé du grec
ANDRINOPLE, (fiiog. mod.) ville célebre de mif génitif «V/>»t, homme ce de Xtltt forum.
la Turquie en Europedans la Romanie, fur la riviere Albert la Grand avoit, dit-on, fait un androïde.
dueMarifa.
l.
Long. 44. iS. ¿Il: 4'. 4S.
Amurat empereurdes Turcs, prit cette ville fur
Nous en avons vu un à Paris en 1738,dans le Flûteur
automatede M. Vaucanfon, aujourd'huide l'acadé-
les empereurs Grecs en 1 361 & elle fut la capitale mie royale des Sciences.
de l'empire Ottoman jufqu'à la prife de Confianti- L'auteur publia, cette année 17)8 moire
nopie en 1453. approuvé avec éloge par la même Académie il y,
ANDRO, (Giog. mod.) île & ville de la Tur- fait là description de ton Ftâteur, que tout Paris a
quie en Europe, l'une des Cycladesdans l'Archipel. été voir en toute. Nous inférerons ici la plus grande
Long. 47, lot. $y.So. partie de ce mémoire, qui nous a paru digne d'être
confervé.
tuées par les Athéniens en l'honneur à'Androgi, fils La figure eft de cinq pies & demi de hauteur en-
de Minos, -que le roi d'Athènes allarmé de (es liai- viron, affife fur un bout de roche placéefur un pié-
sons avec les Pallantides, fit affaffiner.Minos vengea d'eftal quatre de quatre pies ce demi de Saut fur
la mort de ion fils, & contraignitle» Atheniens à en trois pies & demi de large.
rappeller la mémoire par les fêtes appellées Ândro- A la face antérieure du pié-d'eftal (le panneau
géaits. étant ouvert ) on voit à la droite un mouvement Il
ANDROGYNES hommes de la fable quiavoient qui, à la faveur de plufieurs roues, fait tourner en»
les deux fexes deux têtes, quatre bras, & deux piés. deffous un axe d'acier de deux pies fix pouces de
Le terme androgynecfi compote des deux mots grecs long, coudé en fist endroits dans fa longueur par
«Vilp, au génitif«r<T|>«'t, » &de j-w» ,.femme. Beau- égale diftance mais en fens différens. A chaque
coup de Rabbins prétendent qu'Adam tut créé hom- coude font attachés des cordons qui
nie & femme, homme d'un côté, femme de l'autre, l'extrémité des panneaux fupérieurs de fis foufflets,
& qu'il étoit ainfi compote de deux corps que Dieu de deux pies & demi de long fur fix poucesde large,
ne fit que réparer, Voye^ Manafl. Ben lfra.el. Mémo- rangés dans le fonddu pié-d'eftal oit leur panneau,
,raid. op. Heiûg. Hift. Patriarch, tom. I.pag. ijiS. inférieur eft attaché à demeure; de forte que Taxe
Les dieux dit Platon dans le Banqutt, a voientd'a- tournant, les fix foufflets fe hauffent 6c
bord formé l'hommed'une figure ronde, avec deux fucceffivement les uns après les autres
A la face poftérieore au-deuus de chaque fouf-
corps & deux fexes. Ce tout bifarre étoit d'une force
extraordinairequi le renditinfolent. Uandrogyne ré- flet, eft une double poulie, dont les diamètres font
folut de faire la guerre aux dieux. Jupiter irrité l'al- inégaux {avoir, l'un de trois pouces, & l'autre d'un
loit détruire mais fâchéde fa'ire périr en même tems pouce & demi; Se cela pour donner plus de levée
le genre humain, il le contentad'affaiblir l'androgyne aux Soumets, parce que les cordons qui y font atta-
en le féparant en deux moitiés. Il ordonnaà Apollon chés vont fe rouler fur le plus grand diamètre de la
de perfectionnerces deux demi-corps, 6c d'étendre poulie, & ceux qui fom attachesà l'axe qui les tirs
la peau, afin que toute leur furface en fût couverte. fe roulent fur lepetit.
Apollon obéit & la noua au nombril. Si cette moitié Sur le grand cfiarnetra de tiroi$ de ce* poulies âvk
fe révolte, elle fera encore fous-divifée par une fec- côté droit, Ce roulent auffi trois cordons gui par le
tion qui ne lui laiffera qu'une des parties qu'elle a moyen de poulies aboutirent aux
doubles; & ce quart d'homme fera anéanti, sal per- panneaux fupérieurs de trois Soumetsplacés fur le
Me dans fa méchanceté. L'idée de ces androgynts haut; du bâti la face antérieure
iatenfion qui fe fait à chaque
& itipenenre.
cordont loifott'il
pounroit bien avoir été empruntée du pacage de
Moyfe oh cet hiftoriende la naiffance du monade commence à tirer le panneau duîoufflct ou il eu at
dit qu'Eve étoit l'os des os & la chair de la chair ïacKé fait mouvoir un levier placé au-deflus,entre
d'Adam. Quoi qu'il en foie, la fable de Platon a été l'axe 6c les doubler poulies, dans la région moyenne
très-ingérùcufement employée par un de nos poëtes Se inférieuredu bâti. Ce levier, ren-
vois, aboutit à la foûpape qni Ce trouve au-deffousdu
que fus malheurs ont rendu prefque auffi célèbreque panneauinférieurde chaque foufflet ,& la Soutient
es vers. Il attribue avec le philofophe ancien le
penchant qui entraîne un des fexes vers l'autre à levée afin que l'air y entre fans aucune réfiihuce
l'ardeur naturelle qu'ont les moitiés deVandmgyne tandis que le panneau fupériçur «n s'élevant en aug-
pour fe rejoindre & l"inconf|ance à la difficulté. qu'à ment« la, capacité. Par ce moyen, outre la forceque
chaque moitié de rencontrer fa femblable. Une fem- l'on gagne, on «vite le brait que fait ordinairement
me nous pàroît-ellcaynable nous la prenonsfur le cette foûpape caufljiÉr le tremblementque neuf, l'air
champ pour cette moitié, avec laquelle nous n'euf occalicinneen entrant dans le foufflet annules
£tonsfait qu'un tout, fans l'infolencedu premier an- foufflets font fans bruit» 6t avec
peu de force.
Le cour nous dit. eh! la wdti c'sfttlk leur vent dans
Mais à l'cpreuvs hilas et m Vtfi point! re-
5 Androgynes ( Giog, om. ) aatscns peuples çoit celui de trois fouffiets les trois qui font dans le
ba;i
'bas du bâti adroite par la face antérieure, commu- r-a4i«;e la diminue en les rapprochant; le troifieme
niquentleur vent à un tuyau qui règne en-devantfur les Mit retirer en-artiere; & te quatrième les fait
le montant da bâti dumêmecôre, & les ces trois-là font avancer fur le bord du trou.
chargés dNin-poids de qufttrelivres: troi* qui font Il ne telle plus fur le clavier qu'un levier, où eft
pareillementattachéeune chaîne qui monte ainfi que
un femblaWe tuyau, oui règne pareillement fur le les autres, & vient aboutir à la languette qui fetrou-
montant du bM du même côté, & ne font chargés ve dans la cavité de la bouche derrière les levres,
chacun due d'un poids de deux livres les trois qui pour emboucherle trou, comme on l'a dit ci-deflus.
font fur la partie fupérieure du bâti donnent auffi Ces quinze leviers répondentaux quinze divifions
leur vent à un tuyau qui règne horifontalementfous du cylindre par les bouts .où (ont attachés les becs
eux & en-devant; ceux-ci ne font
chargés que du d'acier, & à un pouce & demi de difianceles uns des
poids de leur fimple panneau. autres. Le cylindre venant à tourner, les lames de
Ces tuyaux par différer» coudes,aboutiflentà trois cuivre placées fur fes lignes divifées, rencontrent
petits rélerVoirs placés dans la poitrine de la figure, les becs d'acier & les foûtiennentlevésplus ou moins
Là par leur réunion ils en formentun feul qui mon- long-tems,fuivant que les lames font plus ou moins
former longues & comme l'extrémité de tous ces becs for-
.tant par le gofier vient parfonélargiffement
dans la boucheune cavité terminéepar deux efpe- me entre eux une ligne droite, parallèle à l'axe du
le trou de la flûte; cylindre, coupant à angle droit toutes les lignes de
ces de petites lèvres qui posent furd'ouverture, divifion, toutes les fois qu'on placeraà chaque ligne
ces levresdonnentplus ou moinss'avancer & fe&tmt une lame, & que toutes leurs extrémitésformeront
un mouvementparticulierpour petite
reçu.
languet- entr'elles une ligne également droite, & paraHele à
ler. En-dedans de cette cavité eft une
mobile qui {on jeu peut ouvrir & fermerau celle-que forment les becs des leviers, chaqueextré-
te par
de la6gure. mité de lame ( le cylindre retournant ) touchera &
vent te paffagequeluiiaiflent les levres
Voilà par quel moyen.le vent a été conduit juîqu'à Soulèvera dans le même inftant chaque bout de le-
la flûte. Voici ceux qùiont fervi!le modifier. vier & l'autre extrémité des lames formant égale-
A la face antérieure dju oâti àgàuche eft un autre ment une ligne droite,chacunebiffera échapperfon
mouvementqui à la faveur de fon rouage fait tour- levier dans le même tems. On conçoit aifémeht par-
cylindre de deux pies & dèmi de long fur foi- la comment tous les levierspeuvent agir & concou-
ner un rir tous à la fois à une même opération s'il eftnécef-
xante-quatrepouces de circonférence.Ce cylindre faire. Quand il n'eft befoin de faire agir que quel-
«ft divifé en quinze parties égales d'un pouce & de-
mi de diftance. A la face poftérieure& Supérieure ques leviers, on ne place des lames qu aux divifions
du bâti eft un clavier traînant fur ce cylindre, com- où répondent ceux qu'on veut faire mouvoir: on en
pofé de quinze leviers très-mobiles,dont les extré- déterminemême le tems en les plaçant plus ou moins
mités du côté du dedans font arméesd'un petit bec éloignées de la ligne que forment les becs on fait
d'acier, qui répondà chaque divifion du cylindre. A ceffer auffi leur action plûtôt ou plus tard, en tes
l'autre extrémité de ces leviersfont attachés des fils mettant plus ou moins longues.
& chaînes d'acier,qui répondentaux différaisréfer- L'extrémité de l'axe du cylindre du côté droit
voirs de vent, aux doigts, aux levres & à1a langue eft terminée par une vis fans fin à amples filets
de la figure. Ceux qui répondent aux différons réfer- diAans entr'eux d'une ligne & demie, & au nombre
voirs de vent font au nombre de trois & leurschaî- de doute, ce qui comprend en tout l'efpace d'un
nes montent perpendiculairementderrièrele dos de pouce & demi de longueur égal à celui des divi-
la figure jufque dans la poitrine où ils font placés, fions du cylindre.
& aboutiflent 1 une foûpape particulière à chaque Au-deflus de cette vis eft une piece de cuivre im.
réfervoir: cette foûpapeétant ouverte,laMepafler mobile, folidementattachée au bâti à laquelle tient
le vent dans le tuyau de communication qui monte, un pivot d'acier
d'une ligne environ de diamètre
comme on l'a déjà dit parle gofierdans la bouche. qui tombe dans une cannelure de la vis & lui fert
Les leviers qui répondent aux doigts font au nom. d'écrou, de façon que le cylindre eft obligé en tour-
bre de fept,* leurs chaînes montent aulliperpendi- nant de fuivre la même direction que tes filets de la
culairement jufqu'auxépaules, & là fe coudentpour vis, contenuspar le pivot d'acierqui cft fixe. Ainû
s'inférer dansl'avant-brasjufqu'aûcoude Quellesfe chaque point du cylindre décrira continuellement
en tournant une ligne fpirale & fera par confisquent
plient encore pour aller le longdu bras jufqu'aupoi-
gneti elles y font terminées chacune par une char- un mQuvement progremf de droit à gauche.
nière qui fe (ointà un tenon que forme lebout du le- C'eft par ce moyen que chaquedivifion du cylin-
vier contenirdans la main imitant fOI que les Ana- dre, déterminéed abord fous chaquebout de levier,
tomiftes appellent Vos du mitacmft & qui, comme changerade pointà chaquetour qu'il fera puisqu'il
lui forme une charnière avec l'os de la première s'en éloignerad'une ligne Se demie qui eft la diftan-
ce qu'ont les filets delà vis ehtr'eux.
puiffe le lever. Quatredeceschaînes s'inferentdèns Les bouts des leviers attachés au clavier reftant
le bras droit, pour faire mouvoir le* quatre doigts donc immobiles, & les points du cylindre auxquels
de cette main,at trois dansle bras gauchepourt* ois ils répondentd'abord, s'éloignantà chaque inftant
doigts n'y ayant que trois trous qui répondent à
cette main. Chaque bourde doigt eft garni île peau, qui par le mouvementprogreffifdu cylindreeft tou-
pourimiter la molleffe joue dirigée au même point c'eft-à-dire à chaque
voir bouclier te trou exaÔement. Les leviers duda. bout de levier il s'enfuit que chaque bout de levier
vier qui répondentau mouvementde la bouche font trouver chaque inftantdes points nouveaux fur les
les filsd'acief qui lames du cyhndre qui ne fe répètent jamais, puif-
au nombre de quatre qu'ellesforment entr'ellesdes lignes fpirales qui for-
chés forment des renvois,pour parvenu- dans le mi,
ment douze tours furte cylindreavant que lé premier
qui montent perpendiculairement parallèle- point de divifion vienne fous un<autrélevier que
Des
ment àTépine du dos dans le corps de la figure 8c celui fous lequel il a été déterminé en premier lieu.
qui payant parle cou viennent dans la bouche s'at- C'éft dans cet efpace d'un pouce oc demi qu'on
tacher aux parties, qui font faire quatre différais
lignes fpûales, pour faire agir le levier fous qui elles
mouvemensaux levres intérieures l'un fait' ouvrir
auvent; I doivent toujours paflerpendantles douze tours que
ces
T
lèvrespour donner une plus
T
grandeiffue
LU
lait le cylindre. A mefure qu'une ligne change pour faire avancer les lèvres au-delà du diametredu trou
fon levier, toutes les autres changent pour le leur de la flûte, & imiter par-là l'aâion de l'homme vi-
ainfi chaque levier a douze lignes de lames de 64 vant, qui en pareil cas tourne la flûte un peu en-
fonces de diamètrequi patient fous lûi, & qui font dedans. Secondementil faut placer une lame fous le
«ntr 'elles une ligne de 768 pouces de long. C'eft fur levier, qui, en faifant rapprocher les deux lèvres,
cette ligne que font placées toutes lés lames fuffifan- diminue leur ouverture; opération que fait pareille-
des pour l'aaion du levier durant tout le jeu. ment l'hommequand il ferre les levres pour donner
Il ne refte plus qu'à faire voir comment tous-ces une moindre iffue au vent. Troifiemement, il faut
«lifférensmouvemensont fervi à produirel'effetqu'on placer une lame fous le levier qui fait ouvrir la foû-
s'eft propofé dans cet automate, en les comparant pape du réfervoir, qui contient le vent provenant
.avec ceux d'une perfonne vivante. des foufflets chargés du poids de deux livres; vent
Eft-il queftion de lui faire tirer du fon de fa flûte, qui fe trouve pouffé avec plus de force, & Sembla-
& de former le premierton qui eft le rd d'en-bas ? ble à celui que l'hommevivant pouffe
par une plus
On commence d'abordàdifpoferl'embouchure;pour forte compreffion des mufcles peâoraux. De plus,
cet effet on place fur le cylindreune lame deffous le on place des lames fous les leviers néceffaires pour
levier qui répond aux parties de la bouche, fervant faire lever lesdoigtsqu'il faut. Il s'enfuivradetoutes
à augmenter l'ouverture que font les levres. Secon- ces différentes opérations, qu'un vent envoyé avec
,dément on place une lame fous le levier qui fert à plus de force, & paffant par une iffue plus petite,
faire reculer ces mêmes levres. Troifiemement, on redoublera de vîteffe & produira par conféquent les
place une lame fous le levier qui ouvre la foûpape- ations doubles & ce fera l'oSave.
eu réfervoirdu vent qui vient des petits Soumetsqui A mefure qu'on monte dans les tons fupérieursde
ne font point chargés. On place en dernier lieu une cette feconde oftave, il faut de plus en plus ferrer
lame fous le levierqui fait mouvoir la languettepour les levres, pour que le vent, dans un même tems
donner le coup de langue de façon que ces lames augmente de vîteffe.
venant à'toucher dans le même tems les quatre le- Dans les tons de la troifieme oâave les mêmes
viers qui fervent à produire les édites opérations, leviers qui vont à la bouche agiffent comme dans
la flûte donnera le ri d'en-bas. ceux de la feconde avec cette différence que les
Par l'avion du levier qui fert à augmenter l'ou- lames font un peu plus élevées, ce qui fait que les
verture des levres, on imite l'aâion de l'hommevi- levres vont tout-à-raitfur le bord du trou de laflûte,
vant, qui eft obligé de l'augmenterdans les tons bas. & que le trou qu'elles ferment devient extrêmement
Par le levier qui fert à faire reculer les levres, on peut. On ajoute feulement une lame fous le levier
imite l'aftion de l'homme, qui les éloigne du trou qui fait ouvrir la Soupape, pour donnerle vent qui
de la flûte en la tournant en-dehors. Par le levier vient des foufflets les plus chargés, favoir du poids
qui donne le vent provenant des fouffletsqui ne font de quatre livres par conféquent le vent pouffé avec
chargés que de leur fimple panneau, on imite le vent une plus forte compreffion, & trouvant une iffue
foible, que l'hommedonne alors, vent qui n'eu pa- encore plus petite, augmenterade vîteffe en raifon
reillement pouffé hors de fon réfervoir que par une triple on aura donc triph oHavt.
legere compreffion dès mufcles de la poitrine. Par le Il fe trouve des tons dans toutes ces différentes
levier qui lot à faire mouvoir la languette, en dé- oâaves plus difficilesà rendreles uns que les autres
bouchant le trou que forment les levres pour laiffer on eft pour lors obligé de les ajufter en plaçant les
natter le vent, on imite le mouvementque fait au SI levres Sur une plus grande ou plus petite corde du
la langue de l'hornme en fe retirant du trou pour trou de la flûte, en donnant un vent plus ou moins
donner partage au vent, & par ce moyen lui faire fort, ce que fait l'hommedans les mêmes tons où il
articuler une telle note. Il résultera donc de ces qua- eft obligé de ménager{on vent & de tourner la flûte
tre opérations différentes, qu'en donnant un vent plus ou moins en-dedans ou en-dehors.
foible, & le faifant palfer par une iffue large dans On conçoit facilementque toutes les lames pla-
toute la grandeurdu trou de la flûte fon retour pro- cées fur le cylindre font plus ou moins longues, fui-
duira des vibrationslentes, qui feront obligées de fe vant le tems que doit avoir chaque note, & Suivant
continuer dans toutes les particules du corps de la la différenteSituation oû doivent Se trouver les doigts
flûte, pitifq ue tous les trous fe trouveront bouchés, pour les former; ce qu'on ne détaillerapoint ici pour
& par conféquentla flûte donnera un ton bas c'eft ne pointdonner à, cet article trop d'étendue. On fera
ce qui fe trouve confirmé par l'expérience. remarquer feuleraientque dans les enflemens de fon
Veut-on lui faire donner le ton au-deffus, favoir il a fallu, pendant le tems de la même note fubtfi-
le aux quatre premières opérations pour le rl on tuer imperceptiblementun vent faible à un vent
en ajoute une cinquieme; on place une lame fous le fort,& un plus fort un plus foible, & varier con-
levier qui fait lever le troifiemedoigt de la main jointementles mouvemensdeslevresjjc'eft-à-dire,
droite pour déboucher le fixieme trou de la flûte, les mettre dans leur ûtuati&n propre pour chaque
& on fait approcher tant-foit-peu les levresdu trou vent.
de la flûte en baiffant un peu la lame du cylindre Lorfquil a fallu faire le doux, c'eft-à-direimiter
qui tenoit le levier élevé pour la psemiere note, fa- un écho, on a été obligé de faire avancer les lèvres
voir le ré ainfi donnant plutôt aux vibrations une Sur le bord du trou de la flûte & envoyer,un vent
iflue, en débouchantle premier trou du bout, la fufEfantpour former un tel ton mais dontle retour
flûte doit fonner un ton au-deffus; ce qui eét auffi par une iffue auffi petite qu'eft celle de ion entrée
confirmé par l'expérience. dans la flûte, ne peut frapper qu'une petite quantité
Toutes ces opérations fe continuent à-peu-prèsles d'air extérieur ce qui produit comme on l'a dit ci.
mêmes dans les tons de la première cane, ou le deffus ce qu'on appelle ésfu».
même vent fuÉit pour les former tous, c'efl la diffé- Les différens airs de lenteur & de mouvementont
rente ouverture des trous, par la levée des doigts, été mefurés fur le cylindre par le moyen d'un levier,
qui les cara&érife on eftfeulementobligé de placer dont une extrémité armée d'une pointe pouvoir,
fur le cylindre des lames fous les leviers qui don- lorfqu'on frappoitddTos marquerce meirie. cy&ffl-
vent lever les doigts pour former tel ou tel ton.
Pour avoir les tons de la fécondeoâave il faut foit promptementrelever la pointe. On lâcnoSt le
changer l'embouchure de fituation, c'eft* à-dire mouvement qui faifoit tourner te cylindre avec une
p!acc{ une lame de1fous le levier, qui contribue à vîteue déterminéepour tous les airs dans le même
tems une perfonnejoiïoit fur la flûte t'air qu'on Vou- ANÈ ou ASNE f. m. afinus, (tti/l. nal.) anim;¡I
loit mesurer ua^autre battoit la mesure fur le bout quadrupède bien connu par plufieurs défauts &
du levierqui pointait le cylindre, & là tliAance qui par plufieurs bonnes qualités; de fortequ'il n'y a au-
Ce trouvoit entre les points étoit la vraie mefure des cun animal qui foit plus dédaigné & plus employé. Il
airs-qu'on vouloir noter; onfubdivifoit enfuite les eft dugenre des folipedes, c'eft-à-direqu'if ala
intervalles en autant de partiesque la mefure avoit du pié d'une feule pièce. ïl eft plus petit que lecorne
che.
val il a les oreilles plus longues & plus latges l'es le.
de Combien de finefles dans tout
ce détail Que de vres plus épaiffes, la tête plus grofle à proportiondu
délicateffe dans toutes les parties de ce méchanifme reRe du corps, & la queue plus longue mais elle
Si cet article, eu lieu d'être l'expoûtiond'une ma- neft garnie de poil qu'à l'extrémité, & fa crinière
chine exécutée» étoit le projetd'une machineà faire, n eft pas fi grande que celle du cheval. Les ânu font
combiende gens neletraitcroient»ils pas de chimère? de plufieurscouleurs la plupart font gris de Souris;
Quant à moi, ilrte femble qu'ilfaut avoir bien de la il y en a de gris argenté, de gris marqué de taches
pénétration & un grand fonds de méchaniquepour obfcures; il y en a de blancs, de bruns, de roux,
concevoir la poffibilitédu mouvementdes lèvres de &c. Ils ont des bandes noires fur le & fur les
l'automate» de la ponûuation du cylindre, 6c d'une jambes; il y a deux autres bandes qui cou fa croifentfur
infinitéd'autres particularitésde cette defcription. le garot; l'une fuit la colonne vertébrale dans
Si quelqu'unnous propofedonc jamais une machine fon étendue, & l'autre paffe fur les épaules. Iltoute
y a
moins compliquée telle que feroit celle d'un har- des ânes noirs. Les flancs de cet animalfont blancs
monometre, ou d'un cylindre diwifé par des lignes (on poil eft dur & roide. Il fix dents incifives à
a
droites & des cercles dont les intecvatlesmarque- deux ans & demi il perdles premières les canines
roient lesmefures, & percé fur ces intervalles de ne font guère plu* longues que les incïfivés, &
petitstrousdanslefquels on pourroitinférerdes poin- font éloignées comme dans les chevaux de forte en
que
tes mobiles qui s'appliquant diferétion fur telles les ints ontflufll des barres. Udne a le membre plus
touches d'un clavier que l'on voudrait, exécuteroit grand à proportion du corps que tout autre quadru-
telle pièce de Mufique qu'ondenreroit à uneou plu- pède il a auffi une très-grandeardeur pour 1 accou-
fieurs parties; alors gardons-nous bien d'accufercette plement mais il eft peu fécond on choifit le prin-
machine d'être impoffible, & celui qui la propofe tems pour faire faillir les daeffis, fur-tout le moisde
d'ignorerla Mufique; nous rifquerions de noustrom- Mai, Se l'été eft encore plus favorable à leur fécon-
per lourdementfur l'un & fur l'autre cas. dation. Comme leur terme arrive dans le douzième
ANDROLEPSIE,f. f. (Hift.anc.) mot formé mois, elles mettent bas l'année fuivante dans la mê-
d*Wp? homme & /'« pnnds. Lorfqu'un me faifon où elles ont été fécondées le printems&
Athénienavoitété tué par le citoyen d'une autre vil- l'été font auffi plus favorablespour l'ânon; car le
le, fi la ville refufoitde livrer le coupable, il était per- froid eft plus contraire à ces animaux qu'aux autres
mis de faillir trois de fes citoyens: & de punir en eux bêtes de nos climats. Les dnts peuvent s'accouplerà
te meurtrecommis. C'eft ce que les Grecsappetloient deux ans & demi mais il y en a bien peu qul foient
androkpfit, & les Romains cluriçaùo. Ce mot ligni6e féconds à cet Age il faut qu'ils ayent trois
auffi dans quelquesauteurs des rtpréf ailles. Vtyt\ Rit- ans pour
être bons étalons, & qu'ils n'en ayent pas plus de
présailles. tG) dix. On croit que les meilleurs font de couleur grife
ANDROMEDE f. f. ( Jfifon. ) coiuieUatkm bo- tirant fur le brun ou le noir; qu'ils doivent être gros
réale qui confite en vingt- fept étoiles. (0) grands, il faut qu'ilsportent bien la tête, qu'ils
• ANDROPHONOS ,(itfyM.)nom qui fut donné ayent le cou long,lesflancs élevés, la croupe plate,
à Venusaprès que Lais eut été tuée dans fon temple la queuecourte, &t. & furtdût que les parties effen-
a coups daiguille pa&la jeuneffe Theffalienne. tiefles l'opération à laquelle on les deftine foient
ANDRO$ACE»#f. aifdyifafti {Hift. nat.èot.) groffes,charnues & robuftes. Si la femelle n'a pas
herbe à fleur d'une feule feuille, femblable en quel- été fécondéeavant que de perdre fes dernières dents,
que manière à une foûcoupe, & découpée; le piftil elle eft ftéruY pour toute ravie dit Ariftote. Il y p
perce le fond de cette fleur» & devient dans la fuite des dru fa qui font en chaleur chaque mois de 1 anr
partie par le calice née mais on a remarquéqu'elles font moins fécond
e« fruit s'<mivre|>ar le haut, foU en rempli déplu- des que les autres. Auflî-tÔt la été fàilr
lie, on la fouette, & on laque fait courir pour
vherqu'elle ne rende la liqueur féminalequ'elle a ref-
petite fur la m W & dans la province U eft tris-rare qu'elle ait diiux jumeaux. Sept ^uii
après qu elle a mis bas, «Ile s'accouple de nouVèau
ANDROTOMIE
«natomie ou difieâion des corpshumains. Pfy Dis-
section. On la dénomme amis pour la diftinguer mâles plus propres
delà Ziwwotm, qui «ft la difleâtondes animaux. à raccoupléinfent.L»«&w s'accoju;-
fWZOQTOMIB.
VAnatomit eft le genre & comprendtoutes les
fortes de difle£Hons,foitd'hommes, de brutes, Ou j
due plantes.L'Jndrotomit& la Zootomis en font des ï
#fpeces.(£)
rANDUXAR, (G&g. mod. ) ville «"Efpagoe
'Ceux
(t2au
membre
ii y efi i èti qui «wi t ViBiî t^jiîèb
«ians l'Andaloufie fur quelques provinces ou royaumes
quinte cents iBvres. L'*i##àccdàple
ANDUZARD, Wlchc dont
en Cefert dans te Languedocpour cultiver les terres üs piroduHeot tes
OBiBfçâir le paûd, & dont fur le com-
). ville de France dans, chardons; les feuilîagesdesbuiflbns SEdesfauies loi
le bas Languedoc, fut kQmoa* fufHroicnt. On lui fatt mangerdes bnhs ^3c fârment.
La gaitle Le Ibk
«ft un alimentde choix, du fonde farine détrempé a peu près comme une fraife on s'en fert pour faire
dan$ }èau eft pour très-nourr iffant
l'avoine répare font éçoifées c*eftce qu'on appdte du chagrin. Syaop.mttkoJ.
il

.'
dit
& on que plus il bok d'eau, plus engrauTe. On deferip-
a remarqué qu'il plonge bien peu les lèvres dans
l'eau la faites qu'on n< &irpastro|> quel eft cetaftimal.Jly
foif. n y en a qui «font quelquefois deux tours fans a grande apparence qu'on! a iouventconfondoavet
boire. Cet animal a Toùie fort fine :,il prend quel- le xebre, qui eft en effet aflèz reflemblànt àVJ/u.
quefois une figure hideuseen relevant fes lèvres & Jfr<tfttZui&J)
en mettant Ces dents à découvert; i ce qui lui arrive
lorfque quelque chofe k hamois, &
lorfqa'iljiVe la tête pour éventer une âneffi qu'il Ame fub. m. Ceft en terme de TabUti*r-Cornt~
bien d'autres fois fans que l'on puiffe lier, un outil fur lequel on évuide les dents d'un pei-
dévier ce qui le détermine à faire cette figure que gne.
l'on donne pour le fymbole de l'ironie. La voix de les placéesfur un établi pofé en forme de prie-dieu,
fSae eft effrayante elle eft extrêmementforte, dure, ûu un montant qui fert de batte fur lequell'ouvrier
étevée & très-defagréableà l'oreille & lorfqu'iî fe met à cheval.,Ala mâchoirefupérieBre de fdne eft
fe met à braire, il continuependant un tems aflez une corde qui defcèmijufqu'à la^hautenr de pié de
considérable & fl recommenceà plufieurs îeprifes. l'ouvrier quilâcheou ferre cette corde avec fon pie
Les ânes craignent le frpld, auffi y en a-t-ii pe« félon qu'il en eft besoin pour les dMKi^rites façons
ou point
en Suéde,
du
en
pays'féptentrionara
tout,
Pologne,
itajUrf
en Angleterre
en
& U
Hollande,
s'en
en Danemark,
en
& dans tous les
trouve au contraire
qu'il
fig.
donne au peigne. U4iu eft aaflî àl'ufage des ow-
marqueterie.
j.LeséchancruresAC
cuites l'ouvrier.
du banc ACDN reçoi-
B eft l'extrémîté d'une
beaucoup en en France, en Allemagne, en vent les de
Créée, ou on a vanté les ônu d'Arcadie comme les marchefur laquelle l'ouvrier pofe fon pié. L'acBôn
meilleurs. de fon pié tend la corde O H. La corde OH tire le le-
Vont eft un animal fiupide lent & pareffeux & vier GHI. Son éitrémitét prefiè ta mâchoire mo-
cependant on convient généralementqu'il eft coura- bile. K 1, & l'ouvrage eft ferré dans l'étau P. On cori-
geux, dur au travaU & patient mais ordinaire- -cok que les mâchoiresfont plus ou moins écartées,
ment on nefepeutfairemarcher qu'amorce de coups; lefonque l'ouvrageqn'on a à ferrerentr 'elles, eft plus
fa peau eft fi dure qu'il n'eftfenfible qu'au bâton, & ou tsioms gros; & que par conféquentil falloit avoir
fouvent on etf obligé de le frapper 1 grands coups la liberté d'approcherou d'éloigner le -levier G H I
redoubles. Cependant Vint eft un des animaux les c'eft ce qu'on s* ft ménagépar le moyende la cremail-
plus utiles c'eft une bête de fomme qui porte de lereEG H dans les crans.de laquelle on peut faire
grands fardeauxà proportionde fa groueur., furtout pafferiekvierGHf.
!oriq&'on le charge fur les reins cette partie'étant
plus forte que le dos. Il fort de monture fon allure réduire une chofe à rien de détruire abfolument fon
ieft Sc affez prompte mais il eft peu do. extftence.féy«t Substance Existence.
cile, & on ne le manie qu'avecpeine. Ceft auffi une
lui fiùt traîner petitescharrettes, eft réduire quelque
la
Vaniantijftment eft oppose
néant
aèatfoa anéantir
& aréer eft du
bête' de trait, on des chofe au
Se il -tiré la charrue dans les ttrres qui' ne font pas néant faicequelque chofe. Tout eûnê-
Que de fervices on peut tirerd'un animal ceffiûrement corps
qui coûte fi peu à nourrir Aumeft-il la reflourcedes m'admettentpoint rtaturcllemens use ddtruâionte*-
ne peuvent pas acheter un tale quoiqu ils foianïfiîfcept^îesd'altérations& de
chaègemens. Vey*\ Corps Altération, COR-
travaux; il eft employéà tout, pour femer pour re-
cueillir Se pour porter les denréesau marche. Le lait QuelquesPhitbfophes' objectentcontre cette no-
â'^e£i à de grandes propriétés dans la Médecine; on tioa de qu'elle Asppofeun aâe pour
le. préfère dans certains cas au lait de chèvre & au foplrer; au ihatpefaaiaât^m^iyéiMûMs,doit
toit de 'vache. On doit commencer à foire travailler être wié conféqueuMûiévitâblê delà pure inaâîon
jttfqu'à dix ou de Bwmfur la créature c'eftrà-dîre de feceffatioh
de l'aÔiofi par laquelle il'l Vctéée
on
que ta pure
eft plus kmgue que celtedu mate mais j tiniisée, ainii qiïe tout le monde-en conViimt, il eït
con-
cet bout évident qu'elle doit cefer d'être, dH tlitÛmt que
uâbirêlïe ,1a plupartmirent beaucoupplutôt, ex-
de travaux. La faire
nmtrci pourla premièrefois au
ij. privatifavec un pour la
LesancioB

dit detcoars de*! es


hîftoires fecret de faits qui fe font paffésrfàns î%-
.éc'da^s
Cicerondans la xvm. '&&$ épjtrèsf J-Aftiças "8*.

il peint s^ectiirs cafc-


ÛVtâtMMt
épottfe de ce prince.
-aWv«t:Wsitf MJbdbi^ri Il MMt'mM.m?
qu'«w
oéercoles --en ce genre que le fien. Vari!la$ parm^ les
Q publié de prétenduesantcdotts dt U fiuùfon de Flo- force eftmarquéepar une aiguille MN fixée fur l'axe

de fes ouvrages imia


rtnct ou 4* Mtdkis & a ferné dans pluûéursautre?
(imagination
donnés comme anuétu, fie qui a*ont paît peu con-
& faifantun angle droit avec le rayon K M laquelle
tourne par fon extrémitéN fur an quart de cercle di*
yifé en parties égales. La force eift d autant plusgra»

ou un plus petit nombre de ces parles égÀJC* foie


la plupart du.tems faufles ou du moinsfulpeâes le» en defeendant foie en moat»nt. Cette macbjÀ* ne
critiques doanent le nom à'MecJom à tout écrit de paroît pas fort exacte»
mielque genre qu'il Toit gui n'a Pas M. d'Ons-en-Bray a donné la defcrjption d-
(on myenùiw » quiMretend marquer
de lui-mêmefurun papief> npn-feulemefltles vents
diiférensquiont' foumé pendantvingt-quatre heures
qius.Dotn Martene a pareillement avec les commencé 6c ceffé
<f*n#ihtts encina vol. in>-fol.( G) de régner, mais encore les forces ou viteCesdeccs
ANÊE de afi. 1734,
graine en ufage dans quelques provinces de France t fmgt 169. royti un plus long détail k VmmfUVe»t,
particulièrementdans le Uyonnois & dansle Mâcon-
ANEMONE,f. f. ( tiifl. eat. ht. ) geftre déplante
dontles fleurs font composesde plusieurs fenilles
difoofées en rote ils'élevo du milieu de la fleur un
d'un certainnombre d'autres futU, qui devient dans la fuite un fruit oblong
axe duquel font attachées pluueursfeinençcs» qui
un feptier & trois bbifleauxde Paris.A font enveloppéeschacunepar une coeffeçotOneufe
pour l'ordinaire.
boifleauxde Paris. que la tige eft entourée de petitesfeuilles qui font or-
dinairement au nombre de trois. Tourneront Infi.
vadieres. Cent «rôt font {Cent
quart, & donne une charge un quart un On diftingue nuancksde vthvtfu>
leize.Savary Dut. du Comm.
me auteur l'évaluationqu'il donned uncertainnom- les à peluchesont qui fojptde petites
brédebkhets,& autres mefures de différentes villes feuilles pointues qui garôiffent le dedansde la fleur.
de Bourgogne avec les drues de Lyon.
?.
\] animantdemandeune terre légère pareille à celle
Asn&K ut dit encore à Lyon d'une certaine quan- des tulipes 'et des jonquilles peu fumée* à moins
tité de vin» qui fait la chatge qu'un âne peut porter quece ne foit de terreau.defeuiltes bien confominéea j
en un feul voyage. Cette ém eu fixée à quatre- elle veut être feule & demandepeùd'eau eUe fleu»
vingts pots. Foytz Pot. ( G ) rit ordinairementau primeras,.& on la met en terre
• ANEGADA mod.)'ûe de »' Amérique en Septembre, «vécu précautiondei'enstrerfi-tfis
feptentrionale/une des Antilles, (Huée dans la mer que la quelafamwjaunit. On la
dunord àquùue lieues ou environ de laifle efloter
vers ronent. dans des endroitsaérés. Sagraine,qui
«, ne peut être arec de la
on fe fert à Séville & à Cadix. Quatre anegras font terre, pour la mieux détacher.
on cahis, quatre cahisibnt le ranega, fie <o fanecas Son oignon oa détache
lesoignons avec la maia, comme les
on conservedans des naniea jufqu'au tems pro-
les
b côte de Guinée ou les Angioisont un fort. pre lies replanter ou ea De.
tobre alors on les iaupoudre de terreau Jt dam
vent, pour les fortes gelées on les
fondre l«s mécaux, ave,c an feu û'uaeçsifam* grande litière.
Uontmone et plus fiire

fiert à «aimer la force du Ce mot


incuive,

les inflammations dan* ks maladies de l'utçais


pour provoquerles regks le le lait fi Pu en miche

peut parie moyen des


MOMKTRIU
de

donne «tnm émt


côté venoît le reat
'
«ne machine de fon invention pour indiquerd'aval*- roit étroite parce que l'expanfion des membranes
• <ce tes enangemens de teins. ^<y*{ Tems. n'auroit lieu quedaasun fetd point du tube artériel.
C'étoit petit homme de bois, qui s'élevoitSc On dit que le fangqui fe trouve dans cette efpece
rttamboit dans un tubo de verre felon que l'atmof- Â'tntvryfmt rentre tvecun fifflement affez fenfible
phereétpît plus ou moins pefatste. lorfqu'oncomprimela tumeur ce qui n'arrivepoint
M, Lonaiena montré que cet anhntfcoft n*étoit l'artère participeà ta dilata*
«l'une application èa baromètre ordinaire. Fbyt^
Baromètre, y^çytiauffi Mert. gai. 1683. A3.*md. M. Chambers i Tardcledont je traite, cite une
ANET f. m. (ffift. mu. ht. ) ««an, genre de
plante à fleur* en rofe, difpofées en, forme depara-
d* tAcad, rayait da et
obfervation de M. Littre, rapportée dans VHijloirt
an tytx; il s'agit d'un
aatvryfm à l'aorte, dont M. littre attribue u cauft
fol, & «onapoféesde plufieurs feuillespofées fur un au troppetit diamètredes artèresfoûclavieresfitaxil-
caBce, qui devient dans la fuite un fruit compote Iaires. r. •• :•
de 4eux feniences ovales plates cannelées & en- Les caufes externes de Xanevtyfiw vrai font les
tourées d'une bordure. M; MorifonSe M. Ray ajou- coups, les châtes,les exten6onsviolentesdes mem-
tent aux caraâeres de ce genre, que les feuilles font bres lacompreffion que caufe une exoftofe une lu-
femblabfes à celles du fenouil. Tournefort, Infl. ni xation ouâne iraâure qui n'ont poiàt été réduites
ou lapréfençcd'une tumeur humorale, font .aides
On le cultive dans les jardins; & il arrive {ou- caufes extérieures d'jswv/yyîn*;paree qu'en dimi-
vent que quand on l'a fente une fois, il reparoît tous nuant le diamètrede l'artère elles l'obligent à fedi·
tes ans, par le moyen de fa grainequi retombe. lacer fuperieurenieat.ilne faut pas citùre que toutes
L'odeur qu'il répand eft un peu forte cependant ces caufes externes' produifent un antvryj'mt parce
elle eft agréable & fuave. qu'elles tffoibliffent le reifort de l'artère, & là ren-
La graine les fomœités & les feuilles font d'u- dent incapable d'offrir afliez de réfiftance aux impul-
fions dufmg,; car on fait par expérience qu'il y a,
Les fomnûtéslieuries donnent dans l'aaalyfe du des tumeurs anevryfmalesdont le battement eu plus
phlegmelimpide, odorant !4 acide une liqueurlim- fort que dansle rené de l'artere cette forée pulfati-
pide, encoreodorante & acideune liqueur rouffâ- ve s'accordepeu avec î'affbibliffement du reffort de
tre,foiracide foit Calée; une liqueur brune, uri- ce vaùTeau dans le point où il eft dilaté.
neufe, aveft.beaucoupde fel volatil urineux une. %amvrjfmt vrai eft plus on moins dangereux, fe..
huile effentidie fluide jaunâtre ou brune, épai& Ion fon volume & fiuvant la partie où il eft fitué.
comme de ta graiffe. Les fUMviyfm&s des gros vailfeaux de toutes les ar-
Lsmafle noire reik'e dans la cornue, calcinée au tereà de 1 intérieur du corps font très fâcheux
feu de réverbère, a donné des cendres dont on a parce qu'on ne peut y apporter aucun remède, Se
tiré par lixiviation du fel fixe purement alkali. qu'us te terminent presquetous à moins qu'on ne
D'oh fon voit que cette plante a beaucoupde fol prenne de grandesprécautions par l'ouvemire de
juBntauiac & d'huile, foit Subtile,foit grolGere, la tumeur, Les extrémités qui atta-
On place Vomi parmi les remèdes caraùnatifî ou quent les troncs des vnùffeauxfont un peu moins fâ-
«qui divisent& incifent. 11 aide la digefHon j ils guérit cheux uniquementpar leur fituatidn ceux qui ai'af-
le hoquet} il excite les urines & les règles il aug- • feâentqueles ramificationsdes artèresfont curables,
mente le lait aux nourrices: quelques-unslui attri- parce qu'il n'y a aucnn obftade la -guérifon radi-
buent la vertu anodyne. cale.

Il
conferve
Uantvryfmtfaexfefait par un épanchement de
boutiques,font l'eau diftiUie* fana, en conféquencede rouvemuné d'une atteire.
priparhpar infufton. Les caufes de cette maladie paroiflentdevoir être,
fe^et de I"huile eft d'amollir & de relâcher. on toujoursextérieures, comme un coup d'épée, dé
f reiad 'la amenée, lesfommkésSi: les graines à'anet, lancette, &c. elle peut cependant venir de caufe
qu'on employé dans les cataplasmes & les fomenta- ifflterrte par l'ukérâtionidel'artereà l'occafiois<J*iî»
nom réfolutîves les graines & les fleurs entr entdaas feiorbuÉque, 16:autres; ou: par 1«:
Itesiaiwiineitscantànatifi. crevaue d'uai mœvryfhte *àmce dernier cas affef
iLNET IQUE ( MtJuùu. ) eft fynonyavs h par; rare, 9 parcequ'ouiMtmmAfmêm«e les timittues de

AB^gf/Sw..Ceftueee r
iWMHlMpraoresàpiRMluirccctefièt. (i?)-
l'on peutâonoer aux
t m. eerms de C&twjpc, qui vient
t&Um d'où l'on a fatt «mfwfMt
contre nature 'faire de
£$*s$t par 1» dMatatioaou par l'ouvert= d'me ar.
tes©ïc« deux canf&i font «Uiiagucr deux 0f|5eces
vrai & le faux.
f stttsre augrn«attiaiten épaineuir a ïnefure qu eUe»fé
Dans

cette
le fàngqui fort tfèrarter|f
s'épanche'dans le tiffu giratâeiix en tç di&ééradt
s'étend rton-feuletnent foos ïaj peau
mabauflî dans l'biterâice des amfdes. Oa a vu le:
iuUnfséim h
mufdes grand doriat et, grand

circonferite, fans changement de couleurà la peau, plufieurs


«Tuabattsemeoieui rép^md ordinaire- titmea» dores inégales oui augy
msttftst <le jourm pm 'i
b peau dl tendue k mari
bré®de&iéfcnt«$ «©uleuïs feloti quele fait éjpao^
corpide l'artère <jiu ces %q«6le baitenaenï prdbmlin l'artère :mai$ f ai
Les caufes de l'œatvryfmevrai font internes on ex-
internes la foi- ne peut gttere fe
H«*« 4m .tuiaiqwat.de lîkrwje qui «'peuvent refit-
|«rè feibn & à fasg.Uitakerecpis
wmm corrode en partie J«s. tuniaues de l'iàere
lieu à mamvryfmsàaàthbaSc fe- de aouxrùure par li ligature du vaifleau qui la leur,
•'
fourniflbient tomberont en mortification & il fau-
dta faire l'amputationdu membre. foyt{ AMPUTA-
tion.
Lacnre des mmrtyfmueft différentefuivant leur
efpece les antvryfmts des capacités ne-font int
fufceptibles deguérifon rad&ale pour empêcher
de: on en fait autant à l'angle fupérieurde l'incifion.
Si la tumeur ou poche anevryfmale efi
d'une aponevrofe, comme au pli du bras recouverte
par celle du
mufcle biceps il faut faire fléchir favant-bras
pour
métier cette partie, & le débrider fup<«rieurcment&:
inféneurementcomme on a fait la
leur augmentation & prévenir leurs cre vaûcs qui maladie eft bien découverte, on paffe
peau. Lorsquela
feraient périr les malades, il faut faire observerun une aiguille
enfiléed'un fil ciré fous le corps de l'artere au-deffus
régimehume8ant & adouciflant, défendre les tra- de fa dilatation évitant d'y comprendre le nerf,
modérés
vaux & les exercicespeu & faire faigner dont la ligature exciteroit des convulfions &c. Il
de tenu en tenu, relativement aux forces du mala- ya pour cette opération.
de pour diminuerla pléthore, le empêcher par-13
la colonne du fang de faire effort contre les parois de cette aiguille, on peut te fervir du talon d'une
de la pocheanevryfmale. aiguille courbe ordinaire. On a obfervé lortqu'on
Les ansvryfmtsdes extrémitésformés par la dila- s eft fervi de la compreffion préparatoire dont j'ai
tation d'une artère, ne peu vent être guéris que par parlé que l'artere contracteadhérence
l'opération on etfayeroiten vainla compremon de ties fublacentes, & qu'alors il n'et avec les par-
la tumeur, comme un moyenpalliatif. On a imaginé fe fervir d'une aiguille à pointe obture.pas poifible de
Quelques
des bandages faitsfur le modèledes brayers pour les praticiens dans ce cas embraflent beaucoupde chairs
hernies, & on fait obferver qu'il faut que les pelo- avec une aiguille bien pointue,& tranchantefur les
tes foient creufes pour s'opposer amplement à l'ac- cotés &ils mettent par-là te nerf à l'abri dés ac-
crwiuementdela tumeur, fans oblitérerle vaiûeau. cidens que produit la conftriâion trop exacte de
Ainfi dans les antvryfmts commençans les tumeurs ce
genre de vaifteaux. On pourroit néanmoins fe fer-
qui font oblonguesdemanderôientdes pelotescreu- vu d'uneaiguille fort courbe & bien tranchante &
iées en gouttiere c'eft ce qui a fait donner à ces palierimmédiatement fousl'àrtere (ans lier le nerf
bandages le nom de ponton. M. l'abbé Bourdelot Si n'y eftjamais collé exactement. D'ailleurs, l'ob-
premier médecin de M. le Prince, eft l'inventeurde vation a démontré que la dilatation de l'artère
ces bandages, à l'occafion d'un amvryfmt qui lui fur- éloignoit aâez le nerf, & lui faifoit faire angle
vint après avoir été faigné nous parlerons de cette dans lequel la ligature pouvoit patfer ainfiun
efpeced'anevryfme eonficiaif.Nous remarquerons ici avec un
peu d'attention, on ne rifquera pas de le compren-
que l'applicationd'un bandage ne convient point dre dans la ligature, ou de le piquer avec l'aiguille
pour la cure même palliatived'un antvryfmé par di- pointue & tranchante.On fait une féconde ligature
latation parce qu en comprimantla tumeur d'un au-deffous de la poche car le fang des col-
latérales pourroitrétrograder, parce qu'ilartères
côté, elle croîtrait de l'autre.
L'opération eft l'unique reflburce pour lesantvryfî
mes vrais des extrémités mais elle n'eft praticable
moins de= trouveroit
vers cet endroit. ( Foytrus lig*.
tuns, PlanchaXXII.figurt.S. ) On ouvre ensuite la
que dans le cas de la dilatationd'une ramification, poche, on lavuide de tout le fangqui eft
& non dans celled'un tronc. Pour {avoir fi l'aaiyryfi on retrancheavec lebiftouri les levresy contenu,
de la plaie
m affeâe une brancheou un troncf, il faut compri- de la poche &de celle des tégumens, G
on juge
mer l'artère immédiatementau-deflus de la poche qu'elles puiflent embarrafferdans les panfemens
anevryfmale aprèsavoir interceptéle coursdu fang comme cela arrive toujours pour peu que la tu-
par la partie dilatée il faut être attentif à observer meur ait de volume.
fi la chaleur & la vie Je confervent dans les parties L'appareil confifte à remplir la- plaie de charpie
inférieures car c'eft va ligneque le fang patfe par feche, qu on contient avec les compreffes & quel-
des branchescollatérales ainù en continuant cette fluestours de bande. Il ne faut pas beaucoup ferrer
compreffion,les branchesde communication fe di- le bandage:mais on peut laitfer le tourniquet mé-
lateront peu à peu, &deviendront en état de fûp- diocrement ferré, en fuppofant qu'on fe foit fervi
pléer l'artère principale, dontl'opération abolit l'u-
préparatoire prive les par-
ties inférieures de l'abord du fang néceflaireàleur
entretien, il faut la cefferproroptement,ce fe con*
tenter de!> moyens paUiatirsindiqués pour les <r«e-
rent point de ceux de
Ions parler.
dont
de celui de M. Petit, afin demodérerl'actiondu fW
contrela Kgatarefupérieure. Les panfemensnediffé-
nous al-
L'operationdeVantyryfiufattxdiffèrecl e cellequi
vryfmesèw capacités; puifque l'opérationn'aurait convient à Vmtvtyfm* vrai. Il n*eft pas poffible d'ap.
aucun Succès, & qu'elfe ferait fiuvie de kmorttfi* pliquer le tourniquet lorfqucle bras eft fort gonflé
cation du membre.
Pour
• •> j
y a voir pré-
& que ce gonflement s'étend

vent il n'eft pas néceflaire de s*enfervir, quoiqu'on


doive toujours l'avoirprêt aubefoin parce mieFé-
confias en panchement pr^
fonce d'un caillot qui fe teft formé dans l'ouverture
«bandes on de l'artère. J'ai eu occafion de falre cette opération
peut être dans ion lit ou suis dans fi»fâuteuiL II un coup d'épée, qui
faut faire affujettir k membre par des aides-Chirur-
giens on appuqueentuite le tourniquetau-dcAlis
de Tourniquet. ) L'opérateur
pince la peau, trwifverfalcment fur la tumeur avec
les poncesSt ks doigts index* de chaque main: il poffible, je panfei

avec les doigts «tel» main droite il reçoit de cette


des coflïpreae9,& un bandage contentif:je île p
découvrir le point de l'artèreouverte que fe quatriè-
dit jour,, lorfqué la fuppuratibnrëtttenrralnéle
lequel iliocife tout te ilpafle-tme
fonde canneléedans l'angleinférieur de nncifion
lot qm s'oppofoitàla 'dû' farte. /'appliquai alors
le tourniquet, & fis la ligature de fartere:
longitudinale qw*jl a faite & il la continue jufqu'au» Si Papplication du tourniquet
moyen du biftouri droit dont en poffîble il faut
la pointe en conduitepar la cannelure de cette fon- le mettre «n place on inçife enfoite les ttûneuf
dans toute leur étendue: on vte le.plus exactement PI; XXII. qui nprifmuHtttstfpuu dibandûgtsA Ce
qu'on peut les caillots de fang qu'elles renferment bandage ne gêne en aucune façon le retour du fang
«fi fartere donne du fane, on fait ferrer le tour- parce qu'ilreçoit fon point d'appuide la partie
loquet: on effuie bien le tond de la plaie, pour voir points de la
pohrivementle point d'où il fort on reueire enfuite circonférencedu membre font exempts de comprefr
le tourniquet on paffe alors par-denbusl'artererai- ûoa. On peut lever cet appareilauboutdefeptàhuit
guille plate de M. Peut, qui porte deux brinsde ni outs, fans craindre la fouie du fang ton examine»
ciré dont l'un fert à faire la ligature au-deffusde la
plaie du vaiffeau ce l'autre au-deuous on fait re- par produit unecontufion qui pourroit être fuivie
lâcher le tourniquet; & 6 la ligature eft bien faite d'ulcération «fin d'y remédier.Siles chofesfont en
on panfele malade tout ûmplement comme il vient bon état, on remet un nouveau tampon 4e papier
d'être dit. mâché, un peu tnoinsjgrosqu'à la prenierefoison
La cure confifte a faire fuppurerlaplaie, à la appliquedes compreffes graduées, qu'on âffujettit
mondifier déterger& çicatrifer comme les ulcères. des tours de bande un peu moinsferrés qu'au
( y°yel Ulcère.)Le$ ligaturer tombentpendant par premiet appareil fi Tona remarquéquelque contu-
fa fuppuration nonenfepourriffaat,maisenfciant faonT on remettralebandags d'acier fur te tout, te.
peu-à-peu lespartiesqui étoient compnfesdansl'anfe on fera obferver am malade le repos du bras, qu'il
qu'elles formaient. aura foin de ne<pas> tirer de l'écharpeoù il fera mis
Lorfqu'on a fait la ligature d'une artère il faut, à huit jours de-la on pourra renouveller l'appareil
/il y a lieu de craindreque ce ne foit un tronc prin- qui pourra être ferré plus légèrement. Ce traitement
cipal couvrir tout le membrede compreffes qu'on doit être continué 15*30 jour» à chaque levée
arroferaCouventd*eau-de- vieou d'efpnt-de-vincam- d'appareil, le Chirurgienexaminera avec attention
phrés, pour donner du reffort aux vaifleaux, & ré- s'il ne s'eft pointfait de tumeur;il s'attacherait alors
foudrele fang coagulé. H ne faut pas fe décider trop à faira fa compre-ffion fur le point tuméfié mais on
légèrement pour 1 amputation à la vue d'un gonfle- ne doit point être dans cet embarras fi l'on a fuivi
ment accompagnédu froid de la partie il faut au çxaâcment ce qui vient d'êtreprêtait.
contraire faue des (aignées,appliquer des cataplaf- Si ces moyensfont négligés,ou qu'on ne les ait
mes, & fomcnter le membre avec l'eau-de-vie cam- pas continuea affex de tans, il furvtent une tumeur
phrée & ammoniacée. rai vu fairel'opération de l'a- antvry final* parce que l'impulfion du fang chaffe le
ntvryfmt au bras, le pouls fut plus de quinze jours à caillotqui bouchoit1 ouverture de l'artère. Il fe for-
fe faire fentir on croyoit de jour en jour qu on fe- me d'abord une petite tumeur qui augmente peu-à-
roit obligé de faire l'amputation le lendemam enfin peu fy. qui acquiert plus ou moins de volume felon
par des foins méthodiques les chofes changèrentde l'anciennetéde fa formation, & la quantité dufang
face, le malade guérit parfaitement. extravafé.Cette tumeur eft ronde Vcirconfcrite,fans
M. Foubertreconnoûune autre espèce d'antvryfm* changementde couleur 3 la peauelle eft fufeep-
faux, que celle dont on vient de parler il la nomme tible d'une diminution prefque totale, !or(qu'onla
antvryfmcttikifii; cette féconde efpece d'anevryfme compiime enfin elle a tous les fignesde
faux préfente tous les lignes de Vaaevryfmt «rai on m vrai quoiqu'elle foit causée par l'exttavafation
par dilatation quoiqu'ellefoit formée par la fortie du fang. Voici comme cela arriva lorfqu'ona arrêté
du fang hors de rartere. Cet antvryfqu eK ordinaire- le fang d'une arteire, & qu'on a réuni laplaie fur la-
ment la fuite d'une faignée au bras, où l'artère a été quelle on a fait une compreuton fufâfante la peau
ouverte. Le Chirurgien ayant reconnu la couleur la graiffe l'aponevrofe du mufcle biceps & la cap-
du fang & à l'impétuofitéavec laquelle il fort, qu'il fule de l'artère, fe ùcatrifent parfaitement mais
a ouvert l'artère, doit en lainer fortir une quantité l'incifson du cerps'de fanera ne fe réunit point. Les
fufnfante pour faire une grande & copieuse laignée. fibres qui entrent dans fa ftruôurefe retirent en tous
Pendant que le fang coule il doit mâcher du papûr, {eus par leur vertu ébroue, & laiffent une ouvert
& faire préparer des bandes & plu beurs comprefles ture ronde dans laquelle il fe formeun caillot. Si l'oii
graduées. Il arrête facilementle fang en compri- continuoitaffei loog-tems la comprefflon pour pro-
mantl'artère au-deffus de la baignée.fi réunit enfuke curer une indurationparfaite du caillot, on guéri=
la plaie en refferrantla peau, afin d'arrêter l'écou- toit radicalement le malade mais u l'on permetI V
lement du (ang de la veine, dont la fortie accompa- xercice du bras avant que le caillot ait acquis affez
gne fort Couventcelle du fang artériel. Le Chirurgien de foliditépour cimenter l'adhérencede li capfule
pofe fur l'ouverturele tampon de papierqu'il a mâ- &deraponevrbfc, il s'échapperadu trou. Le fang
ché & exprimé ce tampon doit etre.au moins de la s'infinueraalon dans l'ouverture, les impulfions réi-
groffeur d'une aveline on pofe fur ««papier trois térées décolleront les parties qui avoifinentla cet*
ou quatre compretresgraduées depuis la largeur conférencede fbuverturedel'anere dece décol-
d'une pièce de vingt-quatrefous julqu'à celle d'un kment produit la tumeur anevryfmale qui rentre
écu de fix livres par ce moyen l'ouverture de l'ar- Ior6|a'onla comprime parce que le fang fluide fe-
tere fe trouve exaûement compriméependant que paffe dans l'artew. Cette tumeur, eo groffiâant fit
les parties voulues ne le font que légèrement.On devenant pli» ancienne,forme deY couches fangut*
contient ces compreffes graduées avec une bande poof
pareille 1 celle dont on ce fert pour les faignées du
Il Cette théorie eft. fondée furm» grand nombrede
ne faut ferrer ce bandage que médiocrement de
crainte le gonflement de la main & que ce célébra Chsrurfien
en
eu occafion de prà»*
de l'avant.bras un Chirurgienappuiera cahute fes
doigts fur les coawreffespendant quelquesheures,
en obfervant quejj^cempref&on
que fur le point tiffrartere a été
qu'il lait ne porte
piquée. Lorique le
qu«r &

été guéries ds-


par les oi&rvation« qu'il faites,
quant lesbras des perfoones mortes, & qui avoieftt
accidens parte moyend«
il a trouvi
Chirurgien ceffer» de comprimer» il faut tare, poftérieur«meatà l'endroit malade,
1 fes doigts un bandage d'acier/ dont la pelote bien un trou rond bauché
garnie porte fur, précisément fang fort fotide &dûTéquant avec attention la face
Uuk Ucu de l'ouverture. ( f<!y*i Us figura a. & j extérieure de l'artère il a trouvé à l'endwit du trou
un
un ganglion formé par le caillot cnfortc que l'arte- obferve avec foin ce qui Cepaffe à l'avant-bras qui
doit être couvert de compréfles «4e qu'on doit to*
menter avec <*«l'eau-de-vu chaude.
faites il « trouvé une poche plus ou moins folide Les pansement confiftent a renonveller les coin-
téton l'ancienneté de la maladie. Cette poche lui a prefles & le bandage quarante-huitheures-après l'o-
pérati^n; on attend la chute de la charpie & des li-
paru {atttrss qui viennent ordinairement ensemble dix
juite de plufieun cuoehes fonguines dont les exté-
rieuresavoient plus de confiftance que les internes douze jours après l'opération.Dans tout cet inter-
fans doute parce que l'étoffe en étoit ptusTrappée, valle la matiere coule aifément a côté de la charpie.
de tems à l'aôion impulfive du Lorsque les ligaturesfont tombées M. Foubert rem-
fans $ç Ui réfiftance des parties circonvoifines. ptit la plaie djun bourdonnet mollet, qui a été route
Après «voir évacué tout ce mû s'efttrouve de fluide dans la colophone en poudre, & il termine ainfi lat
dans ces fortes de poches M. Foubert a vu que le cure en très-peude tems.
tube artériel étoit dépouillé dans toute l'étendue de Le parallèle des différentes opinions qu'on a eues
la tumeur & qu'il y avait vers le milieu un trou fur la formation des doivent être natu.

Hy
fang.
rond par lequelle fang étoir forti eequ'il a vérifié
en lâchant le tourniquet,pour en laifler forur un
de a environ ij ou 14 ans que M. Foubeitacom.
nuuuqué à l'académieroyale de Chirurgie ? les faits
jet
rellement une fuite de ce que je viens d'écrire fur
cette maladie ce feroit la matière de plufieurs ré-
flexions importantes, qui ne font point de nature à
entrer dans un diôionnaire j'efpere qu'on me par-
donnera4'avoir tranfgreffé les bornes preferites en
faveur de futilité qui peut en revenir.
qui font; le fondement de la doctrine qu'onvient d'ex-
M. Foubert qui j'ai communiqué ce que je viens
premières, lui ont fourni une méthode curative de de direfur pour ne 'lui point attri-
cette maladie, qui eft relative à les différais tems. buer des fentimens contrairesaux Gens, m'a fait part
Lorfquela tumeur eft petite 6: nouvelle il la, guérit d'une remarque importantefur l'opération de Vant-
ci-deflus mais vryfmt/auxpar inondation.Il a obfervé que les cet-
toujours parla compreffion preferite
Iules graifleufes engorgéespar le fang épanché eau-
{oient fréquemmentà la partie un gonflement confi-
dérable, accompagnéd'œdématie, par la gdne que
dation. On peut attendre fans danger que YaMvyf- le fang trouve a ton retour en conséquence de la
l'opécation
mttnkM ait acquisun certain volume déterminer compreffion des vaifleaux qui y fervent. Cetteœdé-
de fe
à matie empêche qu'onne diftingue les tumeursparti-
en deviendra plus facile. Avant
l'opération il faut s'aflurer du fuccès en compri- culièresqu'on obfervequelquefois dans cette mata-
tadie. La confiftance du fang épanché, dont on eft.
mant anez fortementla tumeur, pour intercepter
compremon
Je
obligéde réparerles caillotsavec le tranchantdu bif-
cours du fang dans l'artère lângcar fi la
cxaâe 6toit à ravant-braa le néceflaire pour fa toun, a fait voir M. Foubert qu'on pourroit ou-
nourriture, on doit être perfiiadi que c'eftletroude vrirfarteredans un autre point que celui dont la di-
rarteréqui a point débran- vifioneft la caufede la maladieà laquelle on fe pro-.
collatéralescapablesde diftnbuer les liqueurs pofe de remédier. Dans cette vue il acaillots,
la précaution
nourricières à l'avant-bras «ci la main; dans ce cas, déporterune fonde canneléedans les & de
M. Foubert ne fait point l'opération. Si au contraire n'en fouleverqu'une très-petitefurface afin d'inci-
l'avant-bras prend nourriture,& que le principe vi- fer durement,en coulant le dos & la pointe du bif
tal y fub6fte malgré la compreffion de la tumeur, on touri dans la gouttière de la fonde. 11 obferve même
doit faire l'opération,puifqu'ona toute la certitude dans ces fe&ons fucceffives de les diriger de haut-
de fuccès qu on peut avoir» en-bas, de crainte,en opérant dans un Sens contrai-
A l'égard de l'opération le malade étant affisfur re, de couper les aiffeUesde quelquesramifications.
donne>fon On ne peut trop infifter fur de telles remarques ce
une chaife d'une hauteur convenable Chirurgien font des confeils précieux, puifqu'ils ont l'obferva-
bras que des aides doivent Coti.tenir le
applique le tourniquet (ww Tourniquet); il tion & l'expérience pour principe M. Foubert
ouvreles tégumens félon rufaee ordinaire, & après ayant eu plufieurs occafiontdepratiquer cette opé-
ration dans l'hôpitalde la Chanté ou il vient d'e-
avoir découvert la tumeur «il Pincife dans toute fon
étendue,en pénétrant jusqu'au (ans fluide comme
sHlouvroitimabcès: 6te
ce <ang Scies couches ans,tant en té
xercer la Chirurgieauxyeux du public pendant dix
de Chirurgienen chef, que fub-

fiblefie ayant découvert l'artère apperçû fou •ANEWOLONDANE, (Géog. mod.) petite îl«
ouverture, il pane une aiguille bien courbe, bien de la mer des Indes fur la côte de celle de Ceylan,
pointue fie tranchante au midi de cellede Calpentyn. Mat. DiB. géog.
t.
ANFRACTUOSITÉ.f. venantdu latin mfiae-
rartere par je
au, qui la
même figiûficarion fe dit d'un chemin
l'humérus, 8c immédiatement deffous l'artère en- inégalraboteux tortueux rempli d'éminence&
forte que fa pointe embraffeenfuiteune afleibonne de cavités. (O )
îendre laligaturé plus Ude. M. Foubert a obfervé différentes cavitésou filions profondsformés par les
que ,j»r cette méthodede faire la ligature, on évi- bourletsdu cerveaudans fa fürface, & qui reflem-
toit (ûrement le nerf, qu'on Ueroit fi on la feifoit blent fort à des circonvolutionsd'ihteftins. Lapre-
différemment. Une feule ligature pofée mere s'infinttl dansces artfraâuofUis & en taptfle de
rartere, hu a fou- part ce d'autre les parois. Voyii Phe-mere.
vent rM.nfçoiifâllenéanmojnsd'en taire une au- •\ANGAMALA,(C%.«^)viUedesIndes
orientales,au Malabar, fur la rivière d'Aicôtat.
Ces deux lkatures arrêtéesfélonl'ufageordinaire,
hahgtn, un appentis; ne
ANGAR,f.m. urmtd'jKkiuaure,de l'Allemand
lieu couvertd'undemi-
comBle qui eftadoffé contre un mur, & porté .fur
avec des compréfles longuettes & un|»ndage con-
terlf, obfervant de ne pas trop le ferrer de crainte des piliers de bois ou de pierre d'efipace ci efpace
de porter obftacle à la diftribunon des liqueurs j & il pour fervir de remife dans une
baffe -cour de ma*
Mm m
gafin d'attelier d'ouvriers & de bûcher dans les foyn Gardien DÉMON Diable Satan.
vowet&oubopfeanx.Voyti Bûcher.
• ANGASMAYO
**érîqueMéridionale
(P)
(fihg.meé.) rivière de l'Amé-
qui coule dans te Poœpejan
t. Les
facultés &
la qui
l'ordre les
décidées ni par l'Ecriture m par latradition. •
ANGE > f. m. ( Thiol.)fubftance fpiritueMe ,in- aux
teUigentt » la première en dignité entre les créatu- pafteurs de plufieurs d'Ephe'
tf^t Esprit Substance,
l'et.
Ce mot eft fOrmé du g rec «»t** » «pi
ftt^^r
fil.
a

le
de
ge remarque qu'on a auffi donné autrefoi$ nom
une dénonimationnon de nature mail d'office pri-
le du miniftere qu 'exercenttes anges et qui codfifte fe de leur éminente Tainteté.
à porter les ordres de Dieu ou à annoncer aux Les Philofophes payent, & entre antres les Pla-
tomates fes volontés. C'eft ridée qu'en donne faint tonicïens & les Poètes, ont admis des naturesfpi-
Paul, Jîebr. chap. verC: 14. Nonne omnes angelifunt titueUes mitoyennes entre Dieu qui
in muùêtnum mijp propter eos ..oient part au gouvernementdu monde. Ils les ap.
mi kmeduitetneapùtttfaùuij/C'eûpar la mime rat- pelloientdémons ou génies &en admettoienîde bons
son que Ce nom eft quelquefoisdonné aux hommes & de mauvais.Saint Cyprien en parle.aulongdans
dans l'Ecriture commeauxprêtres dansle prophète fort traité _la 6t que quelquesécri-
Maliichieth. xj. & par faim Matthieu à ftint Jean- "vains chrétiens d'après Laâance ehap.
Baptifle chap. xj. vtif. 10. Jeftss-Chrift lui-même *v. allèguentles énergumeoes& les opérations de
félon !ea Septante ed appelledans Haïe ehap. jx. la mawe commeautant de preuvesde lenfexiftente.
vtrf. S. Vangt du grand tonfeU; nom (Tertull. Ub. de Ssmt Thomas 1 apptne fard'autres conûdétations «
;qu'on peut'voir dan*
Il. ek. xh>j. Foyti DÉMON GéWït Gracie
tures pour Exprimerrange,
nijtn un député & n'eft par conféquetjt qu'un nom L'Alcoran fait fouvént mention dès bons-& des
d'office. Cependant l'ufage a prévalu d'attacherà ce mauvaisanges, que les Mufubnans divifent en dif-
terme l'idéed'une nature incorporelle,intelligente, férentesdafles & auxquels ils attribuent diversem-
Supérieure à l'ame de l'homme, mais créée., St infé- pîois tant au ciel que furla terre. Ils attribuentpar-
rieure à Dieu. ticulierementun très-grand pouvoir. t'mg*Gabriel
Toutes les religions ont admis Fexiftence des an» comme de descendre au plus haut des tien: en une
quoique la raifon naturelle ne la démontrepas. heure de fendre S£ de renverser une montagne da
Les Juifs l'admettaient,fondés fur la révélation,fi coup d'une feule plume de fon aile. Ils ëMcat que
l'on en excepte les Sadducéens cependanttous ceux fange Aftadeu prépofé à faifir les âmes dt 4:eux qui
de cette feue ne l'ont pas niée témoin les Samari- meurent. Ils en un mtte «fa'îls nom-
tains Se les Cwnïtn comme il paroît par Buzard, ment fe tenant toûjoeri debout avec une
auteur d'une verftonarabe du Pentateuque, êe par trompette qu'il embondie pour annoncer le jour in
le commentaired' Aaron Juif Caraïte fnr le même jjugemeaf Ils débitent encore bien tPaettresrevend
livre ouvrages qui fe trouvent dans les nianufcrîts
de la biMiotbeque du Roi. Sadducéens 6 KîR & MàMOMÉ-
CARAITES. TISME, (G Y
Les Chrétiens ont embraifd la même dbûrine Ange, f. f. {Hift.nat.} poiffon de mer appelle
mais les anciens Pères ont été partagés fur la nature en hûa Jàuadna. Il et oiraiagineux & plat; il de-
des tes uns, tels que
Clément d'Alexandrie &c leur ayant donné des eft étroitla peau eft d'ez dure & affez rude pour
corps quoique très- fubtils 8c. les autres, comme polit le bois Se l'ivoire. Le deffus du corps dé ce
faint Baâle, faint Athanafe, faint Cyrille faint Gré-
goire de
gardi* comme des êtres durementfpirituels. Ceû le
ienfiment de toute fEdifc.
re- blanc & lifle; la bouche eft
font arrondiespar le t gr
poiflbit eH brun & de couleur cendrée, ie ous
la mâchoires
eft
la langue eft pointue Se
terminéepar un tubercule chamu. Ce poiflbn a les
Les auteurs eccléfiâlkmaiidivtfcnt les iviga en âem petites fort poiafiies & rangées autrement
trois kLyttttkkî Se ckîque hiérarchie en trois ordres. que dans les autres pendons elles font difpofétsen
La premierehiérarchieeft des plufieurs rangsqui font à quelque diftanceles mu des
Mmfie du émues. La feconde comprendles domina-
ùm$ ,les venus les ptdffaneis la dernière eft
compotesétipnnàpamis des arekaagts &.de$ en-
autres: dans chaquerang le» dents fe touchent de û
près qu'oncroiroit qu'if n'y en auteit qu'une feule
mais il eûsMé de les réparer avec la pointe d'un cou*
g»s. Fbw Hiérarchie, Séraphim s Cnhw- teau. Il y a dans rinténeurde lamâchoireinférieure
B1N »ire. un «adroit dégarni de dents qui eft occupépar ta
Ange s'entend donc pArticulierement d'un efprit langue tout lerefte eft béruîé de dents, la mâchoire
du neuvième & dernier ordre du choeur célefte & fupirieure l'eft en entier fans excepter i*endroiî qui
eu devem sm nom commun à tous ces efprits bien- Ce rencontrefur la langue.Toutes cet dents font
re-
heureux. Les Chrétiens croyem que tous les anges courbéesen arrière le boutdela mâchoire fupérieu-
ayant été créés faims & parfaits phtâeurs font dé- re n'eft pas recouvert de peau; barbillon*
chusde cet état par leur orgueil quli|
.dans
pendant
l'enfer & condamnés à desont
été pré-
peines éter-
que les autresont été confirmés en
qui y pendent les yeux font pétais, placés fur la te..
te & difpofés pour voir de côté. Il fe trouve der-
rière les yeux des trous .cooitae dans les raies les
grâce qu'ils (ont bienheureuxpour toujours on
nomme c eux-ci les boni arngm ou fimplenent les de chaque côté La première eft auprès de la tête, &
*mgu Se l'on faiit que Die» a donné à chacun de l'autre eft à Fendra» ofo le corps fe reoécit^ il y en
nous un ange gardun. Les autres font appelles les a deux petites fur la queue qui eft terminéepar une
mauvais anges ou les diables & les démons1; chez autre nageoire, D y a des aiguillons fur le muien|dtt
le* Juifs on les nommaitfortins OU ennemis dos, & d'autres
«jttWteiatent $ hommes, le les pouffent auparce
le mal.
fait dès pe-
tits deux fois l'an & il en a fept ou huit à chaque
fois. Ce poiffon le tient caché'dans le fable, & fe
nourrit de petitspouîons qu'il attire avec (es barbil-
lons fa chair cft dure & d aflez mauvais goûté fRon-
delet; o
deiamort.
celui qui s'étoit revêtu de l'habit ttngéiujut à l'heure
Cette coutume fubfifte encore en Efpagne at en
Italie où les personnes de qualitéfur-rout ont foin
aux approches de la mort » de fe
bit de quelque ordre religieux,
nique ou de S. François avec lequel on les expofe
contre Palopécie & le* achoréj. (N) en public & on tes enterre. (G)
Ange:on appelle àwAp .1: l'auge, dans Y4r#U*- Angélique,
r«, des boulets enchaînés. Ce font deux boulets, de planteà de
ou plutôt deux demi-bouletsattachés enfcmblepar parafol. Les feuilles d& la fleur font pofées fur un
une chaîne leur ufage eft d'abattre les vergues ce calice qui devient fruu compotedo
les mâts at de couper les manœuvres ou les autres deux femences oblongues, un peu plus groffet que
cordagesd'un vaineau. (O) celles du perfil convexes & cannelées d'un côté
Ange (Saint) au & plates de t'autre. Ajoutez aux de ce
royaume de Naples, dans la Capitanatc» f-o/tg.jj. genre, que les feuilles font ailées & dtvifées en des
38.la1.41.43. parties atrez Veyt^
Il y a en Italie deux antres filles du môme nam; PLANTE. (1) f,
Tune dans la principautéultérieure, au royaume de Angélique, (Médecine*)Des quatreefpeces
Naples, l'autre dans leswres du Pape &4* duché à'angilifMénoncées par
la meilleure. C'eft Yangeiica officin*
de Boh eft
Il y a encore deux château* appelles Château- C. B. imperatoriafativatToMtn. Inft.y17, La racine
de cette plànte eft groffe noirâtre en-dehors blan»
à Maltequi parle pour imprenable. ohe en-dedans toute la plante a une odeur aroma-
tique tirant fur le mufe on la cultive aufll dans ce
pays-ci. Son nom lui vient des grandesvertusqu'on

vaft, des non vermolue, d'une odeur luave tirant fur l'amer j
poids, desinftru-
de fel volatil,.
(on analyfe donne une huile exaltée fie beaucoup

Elle ca cordiale ftomacale, céphaliquc apéri-


ANGErOLOGlE f. f. tive, iuddrifique vulnéraire: elle réfifte au venin
partie de lapelle,

et, on l'employé pour pourles fièvresmalignes,


donne la description des artères fit desveines. V*y% pour la morfure d'un chienenragé, pour te Scorbut.
ARTERE 6-VEIÎifc. C'eft un granddiaphonique on l'employé dans les
ANGEL, £ m. oifeau dont le becôr maladies de la matrice, aulft-bien que dans les affec-
les pie» font noirs, 81dont les plainesfont d'une eou-
tions hyftériques elle eft diurétique, et bonne pour
leur brune, noirâtre & d'urrjaune roûflltre il ref- exciter tesjochies.
La racine, la tige, les feuilles 6c h graine de la
plante font d'ufage mais la racine remporteen ver-
On né peut pas le préparer ni le manger,fans en
6ter la peau. Les. oifeaux de cette espèce vont en tus fur' les autres parties.
nombre de préparations Se
Montpellier. Rondelet rapporte cet oileau à Yanas 4e compofitions. La Pharmacopéede Paris employé
YangUique de Bohême de différentes façons elle fait
une eau diftilléedes feuilles & des 8eurs; elle en re-
tire aunt des Semences & de la racine deflëchée: elle
fait une conferve& un extrait de fa racine elle fait
•ANGELES (LA Puebla de 10s), entrer fa racine dans tes eaux compo fées thériacale,
villede Mexique. ano-épiieptique, piophilaûique,de méliffecompo-
ANGELIQUE, adj. choie qui appartient ou par- viétan dont elle donne la compofition dans le bau-
ticipe à la nature des linges aima 1 on dit d'un hom- me oppdeltoch dans celui du Commandeur. Elle

vie MgUùpu. saint Thomas d'Aquin


par exceUence le DoSwr *nglliqu$. Les catholiques Sylvius; les feuilles feules ont place dans l'eau de
lait alexitaire & l'extrait ca un des ingrédiens de la
thériaque célefte..

&
appelle¡
l'habit de certains moines grecs de l'ordre de Saint
qui font profeffion d'une vie plus parfaite, font ap-
les autres
« ne menait pas une vie fi parfaite. Léon Allât, de
once, n
rimé dans la goutte;&

cette racifte fait


de la racine an
eft charge des parties hui-
doie d'unedemi-
contre les catarrhes. L'extrait de
fe mêle
dans les pillulesbéchiques & dans les eaux fpiritueu-
fes on en peut donner depuis un fcrupule, jufqu'a
Coisfif/tf.ecd.orient. &oeeid.iib. III. eap.vuj. (G) une demi-dragme il agit comme aromatique 6e.
Angbjjque (Vêtement ou Habit), <z*>jp&c« Le baume eft
veftu; chez les arciens Ànglois c'étoit un habit de dans la Pharmacopéed'Ausbourg Prenez d'extrait
une once, de manne en larmcdeux gros,
mettez-les ajoutant une dragme
& demie Ce baume ales vertus
gardoit les moinescomme des anges, dont les priè- cordialesSe aloripharmaques qu'on attribue à'IW
res tidoient au falut de Famé. De-là vient que dans
leurs ancienslivTestJnonaehusadfucatrenditm,
trs anciens uvrs fignifie Les peuples de Plflande & de la Lapoaie fe nour-
Tome1. M m m
rifleotdes tiges
au rapport de Bauhin & de Linnsus,
autant do
(tf) portolent t'image de S. Miche!, tenant une épée à la
main droite, à la de Francechargé
& ayant à fes pies un Serpent
le quart 4 une once de girofle autantde maitic, de ou dragon. On en voyohâa tems de Louis XI. Il y
coriandre ôtd'anis vert demi-once de bob,de ce.; en Aiwfè qui por|oit
dre; daas on mortier mettez«pin les & qu'on croir
fuite mfidè* 4a« oiie quantité kffifaote d'«a-d«- avoir été frappés fou» le tegne d'Head VI. rotd'An..
vie /pendant
markayez mettei for
par todUUlaoo*î, feai affex q«ie ces pièce» de monnoie ttroient leur,
ajoutez «teftpbre du mufc dont elles portoient l'empreinte.
• L'Angelot, flKmnoie d'or d'Angleterre eft
tez frskaes ôtgrofles d'une kaguenr fort rare icifon poids eft de quatre deniers, & fon
titre de vingt-troiscarats Ôc vingt-cinq trente-deu-
de cette eau dam une autre que vous f«rca bouiHir xièmes il vaut fous trotsdeniers.'
à. gros bouillons c'eâ auifi que YangélupuUHaa- V angelot,monnoie d'argent eft au titre de dix
chit on s'apperçoitque les cardons fontallezblancs,
miaadiiss'écrilcns
eau pactes à l'eau âaknc; b.ffex les
de c«tc
^goutter
deniers de France.
Angelot de Bray fiib. m.
'
deniersvingt-un grains; 3 vaut quatorze fous cinq

mettez-lesbien égauttésdans une poefle de fucre fromage gras, dreffé dans des édifies en coeur ou*
clarifié qu'ils y prennent piufiears bouillons: écu- quairé, qui lui donnentcette Ifbnne. Il s'appelle an-
ntex4e$pendant qu'Us bouillent; 8fc quand u> auront getotJéBtyï
aflfez bouilli, & qu'ils auront été alfez écume»«met- >
tes le tout dans une terrine.Le lendemain féparet
ce firop faites-le cuire puis le répandez furles car- les Air-tout ^en France étt1
dons quelquesjours après ftparez. encore.le firop l'«fàg« en
que les cardons auront dépoféderechef
répandez
faites-le cuire la
fur les car-
cet effet on fonnerou une cloche trois fois par jour .;•
le matin, à midi, M lefoir, pouravertir de réciter
petite perle, & le
dons. Séparez une troifieme fois le rêvant du nrop 1 cette prière en l'honneur de la Sainte Vierge..
faites-le cuire à la greffe perle ajoûtety du fuare Elle efl çompoféede trois vérités, d'aérant dW«
dépofëi-y vos cardons 11 &. faates-les bouillir: cela Maria Se d'un ortmm* On l'appelle Jagtlm patce,
fait 'tirette étendez-lesfur des ardoifes faupou- que le premier verfet commence An-
dret4es de beaucoupde fucre & faites.lesféener à geins Domini nuntiavit (Cr )~
S'étuve.
Ancel i-q v Et en grec (Hift. tmc.) nairç qui a lis feuilles de la*
c'étoit.' une danfe fort en u%e parmi les anciens
Grecs dans leurs fêtes. FoyrçDANSE. EUeétoit ainti & nonpas croyent que ce? font
ap'pellée'dugrec mndast meffager,parce des lOfes d'oïnement faites de rabans, de brode-
que fuivant Pollux, les danfeursétoient vêtus en ries, ou de perles. Ce, mot vient de l'italien ùtgem-
meffagers. (G) mare, orner de- pierreries on dit aufji «agent & o&t,
Angélique forte de guitarre «m». (O
qui a 10 touches & 17 cordes accordéesde fuite, • mod.) petite v|B«
téton l'ordre des degrés diatonxques du clavecin. La Pruffe dans le Bantenlanf «
avec un château, fur la»
dix-feptieme corde eft à l'uniffon du huitièmepié rivière d'Angerap. ;>
ou du c-fol-ut des baffes du clavecin; & la chante-
relle ou première eft funifion du mi du clavecin (Géog.mod.)province de Suede, & l'une de celles
wu,i préced.e la clé de g-ré-jol. Voy*\ la t*bk du rap- qu'on appelle N&delits au midi de la Laponie.
port & de Fàtud&e dts imfirutmtu de Mujiqm. Cet inf-
trument cft de la claéie de ceux qu'on appelle in&nt-
mms d pinur, comme le luth la guitamre &e.
H diffère peu par & figure. G
Yoyt^ w 1 tar
dont
R E &
doife. •
plus méridionale des dix parues de la Lapanie Sué»
'"--

la
x'~
rlvlcuc de

PlanduJe Lmhrk. dam


ANGELIQUES, f.ra..plur. (Hifl. mod.') ancien or- l'Angermuite & fe jette dans le golfe
dre de chevaliers inftitnés en 1 191 par Ifaac Ange Fîite -yille de
Flavius Comnene empereur de Cooftantinoplé. Braciikboarg fur la Weîfe. H y en a une autre de
Voyt\ Chevalier & Ordre. mêmenom au duché de Curiande, fur ta mer Bal-
On les divifoit en trois claies, mais toutes fous la
dïreftion d'un grand- maître, lus premiersétoient infKtnéeîen
appelles tmrqvmi à caufe d'un collier qu'ils par- honàear à'Angtmne,ht tiéefle de I* peint Se dit fi-
toient ils étoient au bonabre de 50 les feconds k
lence. Elles cétebrcôeat le 11 Dtxanbre.
s'appelloient Champions d* Jaflice, & c'étoient des
1
• ANGERONE f. f. divinité que fei
ecctéûaâiques le refte étoit appellé Chevalun fa* Romains invoqaoient dans la feme ils l'avoient
ANGELITES f. m. pi (Thiol.) hérétiquesaîné • AMOERl {&«$. smd.) ville de .France, capi-
nommés d'un certain lieu d'Alexandrie qu'on ap< tale du duché d'Anjou ué pesa aawddfusde
pelloit,(/^«ii«*ou Jngstius» où ils s'aflStinbîoiem.Ils oh Iat Loire St -la .Sarte entrent dans la
fuivoient les «irwur» de SabeUiuï. F<»y*i Nképhore,
liv, XV M, th. xl/x. et Pratéole, au mot JagtUtts
W

17K if. 8".
petite ville
mais ces auteursne font pas de fort bons gat ans. (<?)
ANGELOT, (, m. (C«»i«w«i.)efpece de mon-
sioic qui étnit en ufage en France vers l'an 1x40, &
dans lé duché de Mtlufur le bord orienta! du talé

• ANGHlVEj f. m. 0/Lmt.) arbre


à
qui valoit un écu d or fin il y en a eu de divers Madagatcar, qui produit dit on un fruit rouge;
]X)ids & de diveries valeuas. Ces pièces de monnoie agréableau goût & bon dans la graveUe Si les ar*
deurs d'urine. Mauvaife defcriptioa car il feroit cès opérations, en obfervant par les pinnules £ G,
affez extraordinairequ'il n'y eût dans toute file que quelqueobjet remarquable placd à l'extrémité
Yanghivtqui portât, un fruit rouge d'une faveur, ou
fur l'un des points du côté de Vangh; & àJa fecon-
agréable. de en laiuant tomberun plomb du centré de l'inf-

ce deCanem, au pays des Nègres proche la Nubie. qu'a ce que l'on apperçoive par fes pinnules epeiqae
marque placée {.l'un des points de l'autre côtî de
VamgU le alors le degré
que l'alilade coupe fur le
l'ouverture que for: limbe de l'inftrument fait connoïtre la quantité de
ment deux
fe rencontrent
lignes
t
ou
tel
deux
eft
plans,
l'angle
ou trois plans qui
BA C,tab; d4 Gi<m. CERCLE.
fig. 91. formé par les lignes AB ,AC,mù fe ren-
-.>>
l'«^/«que l'on fe propofoit demefurer. foy. Demi-
Von peut voir aux articlesCercled'Abvek-
contrent au point A. Les lignes A B, A C, font ap» 6c.
pelléei le«/«46**oules côtés le point l'on prend das anglts avec cea inuraoiens. comment
(Tinterfeôian A en eft le fomtnet. Poyti 'CôtAs ..•.(•> Que-J'ou confuite auffî les articles Uvekvn
Plan & Rapporter pour favoir la manière dé
on le nommeangle folide. -<• tracer unangb flu- le papier quand fa grandeur et
Les anglttfe,marquent quelquefois par «ne féale
lettre, comme A, que l'on met an fommet ou point Pour couper en deux parties égalesun angle don-
angulaire, par trois lettres, dont celle né, tel que N IKÇTabU dt Giomètrù ,£#1*9*.) du
du milieu marque la pointe ou fommet de l'aaglt centre avec un rayonquelconque, décrivez un ai*
La mefure d'un angUy par laquelleon exprime(a
L M J. Des points i, gt, & d'une ouverture plus
grande que la diftance L M tracez deux arcs que
quantité, eft un uc tel que DE décrit dufommet s'entrecoupent au point Jfj fi vous tirez alors lait
A entre les côtés ACtABt avec un rayon prisa gne droite vous aurez VumgUHl ff égall'a«-
volonté. yoy*[hKc & Mesure. • $,,
D'oiiil s enfuit que les angles fe diftinguent par Pour couper un angle en trois parties égales,voyct
le rapport de leurs arcs' la circonférencedu cercle le mot Trisection.
entier. f^oyt{ Cercle. & Circonférence. Ainfi Les4flf/Mfontdedia%«ntesefpeces,&ontdif-
l'on dit qu un angk eft. d'autantde degrés qu'en ou*. férens noms. Quand on les conftdere par rapport
tient l'arc DE qui le mefure. fbyrçDEGRi. leurs côtés, on les divifeen nSitigats en cuiyiligms
Puifqueles arcs femblables ABtD E,fiQtn8j. & mixtes. • 1

ont le même rapport à leurs circonférencesséfpeâi- L'angle reSUigne eR celui dont les côtés font tous
ves, & que les circonférencescontiennentchacune deux des lignes droites tel eft l'angle BAC,( (
le mêmenombre de degrés il s'enfuit que les arcs de Glom. fig. 01. ) Poyt{ Rectiligne.
A B, D £, qui font les mefnres des deux angles Uafighauviligtueft celui dont les deuxcôtés font
AC B, D CE, contiennent tm nombre égal de de* des lignes courbes. Foyt^ Course Curviligne.
grés: c'eft pourquoiles angUs cux-mèmœ (oot anfi Vangk mixte ou nàxutigm et celui dont
égaux & commela quantitéd'un «Aj^s'eftkae par un des
côtés eft une ligne' droite 6c l'autre une courbe.
le rapport dfrfon arc à la circonférence il n'importe Par rapport à droit»
la grandeur
t ^igatdesUms
amgteston les du»
avec quel rayon cet arc eft décrit; car les mefums tineue encore en & obûaïug.
d'angles égaux font toûjoursou des arcs /égaux
des arcs femblables.
,w L'angle droâcû formé parune ligne qui tombeper-
pendiculairementfur une autre ou bien c'eft celui
Donc la quantité d'un angle demeure toujours la qui eft mefuré par un arc de go-degrés tel eft Vangh
même foit que l'on prolonge les côtés, foit qw*oa
les raccourcuTe. Ainu dans les apures femblables La mefure dTun angkdroit eft donc un quart de
cercle > & par conféquenttous !et anglesdréûs font
Voye{ Semblable, Figure t &t~. égaux entr'eux. Vùjrn Cercle.
L'art de prendre la valeur des Angles eft une opé- Vanglt aigueû plus petit qu'un anghdmk c'eft-
ration d'un graad utage& dknegrande étenduedans à-dirc qu'il eft meiuré par un arc moindreque l'are
l'Arp^entage, la Navigation^ la Géographie, l'Aftro-
AIGU.
Les inftrumensquifervent principalement à cette L'atsgk obtus eu plus grand queVatigltdmit c'eft-
opération,font les quarts dt ctntt les shéodo/ittsou
planehutu modes les grnphomttm &c. V. Cercle VaagUobBuiutik
d'Arpenteur Planchette Graphometre im nom comnwn aux anghs o6.
tus 8c aigu. :M0é( Oiuque.
Les anglts dont il faut déterminer la mefure ou Par
la quantité,(bot fur le papier ou fur ,te terrein. ip. de l'autre,on les divife etfeamgmt, vÇoctns,vtm-
Quand ils font fur le papier, il n'y a qu'à appliquer
le centre d'un rapporteurfur le tommette PanglâO,
font
le degré que coupera l'autre côté 0 P fur l'arcdu L'anffU aâ§aam ou autrement ï'angUdtjtâtt eft
rapporteur* donnera la quantité de Vmgtt propofé. celui oui eft parleprolongementde rua eM
formé4:
foyer.Rapporteur. On peut auff déterminer la autre
côtésd'un telcAl'angùA£Ct(j/Sg, #6*.)
grandeurd'un aagle par le moyende' la Kgœdeicoiv formé par le prolongement du côté £ D àeVmugâ
des. foyei Cordé &Compas DE Proportion,
Quand il s'agit deprendre des *mglufurieter- Deux angles quelconquesujacens xty ou m»
sein *il -faut placer un graphoswtreou un denfi-cer»
de, » (Je- ^-) de telle forte que le rayon et; de
l'inftrumentrépondebien exactement à rua des cô-
tés de l'agie, que le centre C foit verticaleawnt 1fâit de-l' que l'un des deux angUscontkus étant
au-deflus du fommet:on parvient à la premieré de donné, l'autre en auffi néceflakemeat doené, étant
le complémentdu premier.. 18c"1. Voyt[ Complé- L'angle au centre eft un angle dont lé fommet eft
au centre d'uncercle & dont les côtés font terminés
fur k ter- a la circonférence î teleu l'angle CAS (figure $3. )
«in en déterminant Çanfa acceffible adjacent & Poyei CENTRE.
fouflrayam ce dernifcr de 180* le
fa mefure eft Tare BG-VbynfaAVG*, &t.
Déplus, 6- faits au.
&
Euclide démomreque Vangli centre en
tour dtyi pointJE donné, font.pris enfemble, égaux double de l'angle BDC, appuyéfur le même arc
quatre angles droits; ainfiils font BC; ainfi la moitié de l'arc iïCeftia mefure de
les angles verticauxfont ceux dont les côtés font l'angle À la circonférence. s
des protongemensl'un de l'autre tels fontles angUs On voit encoreque deux ou plufienrs angles HL Il
Voy*i Virticai»Si une ligne droite H Ml (fil.!),,) appuyés fur lé même arc ou fur
«4 B coupe une autre ligne droite C D an point E, des arcs égaux, font égaux. »
Vangle hors d» centre H KL eft celui, dont te fom-
les angles verticaux x, a, ainfi que jr,£, font égaux.
N fuit de-là que fi Ton propôfe de déterminer fur
le terrein un angle ineccerUblex$ fi foa verticaleu
met K n'eftpoint au centre, mais dont les côiés HK,
£iC, font terminés à la circonférence.La mefure dé
«cceffible,on pourra prendre ce dernier en la place cet angle eft la moitié des arcs HL ,IM, fur lefquels
de l'autre. Les anglu verticaux s'appellentplus com- s'appuient cet angle & fon, vertical ouoppolé au
jaunément appojh aufommte. fontmet.
Pour les angles thèmes veye{ le met ALTERNE & Vangle de conta,ou de contingence eti formé par
U figure 36 ou les angles x ,y font -alitrnes. l'arc d'un cercle & par une tangemte tel eft [,angle
Les angles alternesy9 x, font égaux. Y. OPPOSÉ. MLM(fig. 43. ) V. CONTACT 60 CONTINGENCE.
Pour lavoir auffi ce que c'eft que les angles oppofés, Euclide a prouvéque l'angle de contaÛ dans un
yeyei Ql?j>osiSe la figure j 6". oii les angles u ,y font cercle eft plus petitqu'un angle reâiligne quekon-
que les y. que mais il ne s'enfuit pas pour cela que l'angle de
Les angles extérieurs font ceux qui font au-dehors contai n'ait aucune quantité,ainfi que Peletarius,
d'une figure reiailig*ne quelconque, & qui font for- Wallis, & quelques autres l'ont penfé. Voyi{ fJlg.
més par le prolongementdes côtés de cette figure. de WaÙis pag. yt io3. M. Ifaac Newtondémontre
Tous les angles extérieursd'une figure quelcon- que fiiacourbe A F (fig. 97. le-.3 -) eft une para-
que, pris enlcmble,font égaux à quatre anglesdroits, bote cubique, où l'ordonnée DF foiten raifon fous-
& l'angle extérieurd'un mangle eft égal aux deux in- triplée de l'abfcifle A B fl'angleàe contaû B A F
térieurs oppotés ainfi qu'il etC démontré parEuclide formé par la tangente A B, au tommet de la courbe
liv, 1. prop. 3 a. & par la courbe même eiè infiniment plus petit que
Les angles intérims font les angle* fermés par les l'anglede contad B AC, formé par la tangente & la
côtés d'une figure reôslignequelconque. circonférencedu cercle; & que fi l'on décritd'autres
La femme de tous les angles intérieursd'une (figure paraboles d'un plus haut degré, qui ayent le même
quelconque reûiligne, t& égale à deux fois autant fommet & le même axe, & dont les abfciffes A D
3 'angles droits que la figure a de côtés, moins quatre font comme les ordonnées D F* DF J DF6, fr<.
angles droits ce qui fe démontre aifément par la l'on aura une fuite d'angles de contingencequi dé-
|>rop. 3% du itv. I, d'Euclide. croîtront à finfni, dont chacun eft infiniment plus
On démontreque Ysuiglt externe eft égal l'angle petit que celui qui le précede immédiatement. Foye^
interne oppofé & que les deux angles internes op- Infime & CONTINGENCE.
pofés font égaux à deux droits dans des lignes paral- L'angle du fegment eft formé par une corde & une
lèles. tangente au point de contact tel eft l'angle
L'angle à la circonférenceeft un angle dont le fom- \fo 43- ) v°y^. SEGMENT.
înet & les côtés le terminentà la circonférenced'un
cercle tel eft X angle EFG, (Jg. ,9 J. ) Voyt{ CiR-
Il edémontré par Euclide que l'angle ML H eu
égal à un angle quelconque MaLt fitué dans le feg»
CONFÉRENCE.. ment alterne MaL.

Uangh dans lefigment eft le même que Ymgk la Quant aux effets, aux propriétés aux rapports,
tirtonfinnee. Fqy«{ SEGMENT. <&e. d°anglê, qui réfulteMtk leur combinaifon dans
Il elt démontré par Ewclide que tooa 'les angles différentes figures voye^mAUGtE Quarré Pa-
dans le même fegment font égaux entr eux, c'eft-à- rallélogramme Figure £c.
iir« qu'un angle quelconque £ HG eft égal à un au-
»
tre amUmdcoxïaxK EFG dans le mêmes fegment 1;GAL,SeMBLABE..
On divife encore ies angles en
4 la éirtonfîrmce ou dans lefegmat eil
L'angle fiquei.i&fa&des.
compris entre deux cordes £ F, FD & il s'appuie Les angUs plans font ceux dont nous avons parlé
fur Tare ESD. Foye^ CORDE &e. jufqu'l préfent on les définit ordinairement par
La meiure d'un angle qui a ion Commet au-dehors riaclinaifon de deux lignes qui fe rencontrent en utt
de la circonférence(Jg. 56*. ) eft la différence qu'il point fur un plan. Voyez PLAN.
y* entre la moitié de l'arc concave 1 M fur lequel Vmngbtfphitiqm eft formé par la rencontre de*
il s'appuie & la moitié de l'arc convexe NO in-
tercepté entre les cêtés de cet angle.
L'ang'e dans un demi- terck etrun angle dans un
Sphère.
plans de deux grandacercks de la fphere. Vvy. Csa*
cuLa5-mefure d'un. fphérique efll arc d'ungrsnd
fegment de cercle dont la diamètre fait la bafe. cercle de la fphere, intercepté entre les deux plans
Segment; dont la repue forme cet mgU» & coupant à en-
Euclide a démontré que Vamgk dans un dem^wsk glu droits ces deux mêmes plans. Pour les propriétés
en droit; qu'il eft plus petit qu'un droit dans un feg- des. fphérkpaes
CA l'inclinailonmutuellede plus «le
ment plus grand qu'un demi- cercle; Se plus grand Utwghfolide
d'aigles plans qui fe rencontrenten
«jw'un droit dans un fegment plus petit qu'un demi- deux plant, ou
un point & qui ne font pas dans un feu! & menus
cercle.
En effet puvfqu'un angle dans un demi ce«§e plan. Quant à la inefure, aux propriétés,
Solide.
des
«'appuie fur un demi-cercle fa mefure eft un quart angles (oMe$tvoyei
«te cercle & il eft par comféqueat un angh droite On trouve encore chez quelques Géomètres» *&
tretefpêêaà'tngiumoins ufités ,te<s qae \*dngtecol- Ua*g~UdufettiieCt l'angle R S P ( tab. d'Afron.
tut anguttu cormtaus qneftfait par une ligne droite: fit. 10\) fous lequel on verrott du foleil la didance
d une planète P à l'écliptique P.R. Vbyt{ Incli-

né par rinterftdio« de deux lignescourbes; iWe royt^OBttQvl-


a la forme VangU de l'Uiclinaifon de l'axe de la terre à l'dxe
de et )01 & demeureinalté'
rablement te même dam tous ks points de l'orbite
annuel de la terre. Par le rtoy«nde cette inctinalfon,
les habkans delà terré avivent au-delâ du 45*»
de latitude reçoivent plù# de chaleur du foleil
en
Il y méchâmque 1'*»^ ét£rM*n ,oui eft dans le coursd'une annéeentiete, Se ceuxqui vivent
tompris tntrr lestigneade direffioade
«onipirantes. *V{ Direction. •.
deù* forcé»

L'ongle d'élévationeft comprisentre la (igné de <B-


en-deçàdes 45 d, en reçoivent moins que' laterre
faifoit çonftartimem fes révolutionss dans le plan de

reôion angle de longitude eft V angle que fait avec le mé-


ridicn au pote de l'écliptique le cercle delongitu-
pris de d'une étoile; feyet longitude.
b ligne horifomtle AS. r*y*i Vanglt d'afetnfiondroite eft celui que filît avec le
méridien i au pote du mortde ie cercle d'àfccnfion
droite d'une étoile» V. tan. Ascension droit*.
Les angles, en Aftrologie, fignifient Certaines
maifons d'une' figurecélefter ainfi rhorofeope de la
Dans l'Optique Premièreinirfon eft appelle Yanglt de Forum,, Voyt^
par les deux rayons tirés des deux extrémitésd'un I aison HOROSCOPE,,&c.
compris commeVanglt ABC*
la prunelle
oblet au centre de60.) On dit, en navigation Vangle dt rhumb ou t'«/i«
(tah. d'Opàq.fig. entre les rayons
SC. Ftyéi Visuel. VangU da muraille on d'un mur, en Archhefture,

deux endroits.
î\*»g/« formé par les deux lignes tirées de l'œil à ces
eft la pointe, le coin ou l'encoignure, où les deuuc
côtés ou races d'an mur viennent Ce rencontrer,
yoyt[ Muraille COiN, &c. ( O )
Les angles d'un bataillon en terme de Tactique,'
font !et fiâdàts qui terminent les rangs & les nies.
oa Yângltde la ton, Fvyt{.
On ditmie le* angles d'unbataillonfont mouffis ou
AngU parolUS'upu que Fon appelle zotRpond* émouffUs, (qnand on en ôte les foldats des quatre «n-
taxe eft Vanghfait au centre d'une étoile S pardeux f /«*; de manière qu'après cela le bataillon quatre a
lignes droites tirées ruae du centre de Ia terre F B, la forme d'un o&ogonê. Cette difpofidon était fort
communechezles anciens; mais elle n'eft plus d'u-

ëft la' différence des CE .4 & B TA, qui dé-


terminentlea diftancea de l'étoile 5 au zénithde deux
sage aujourd'hui
ha Fortification t on appelleangle du centre du baf-
r«>« celui qui eft formé par deux demi-gorges, ou,
observateurs dont l'un feroit placéen £ & l'autre ce qui eft la même chofe, par le prolongement de
au centre de fa terre. Voyn Parallaxe. deux courtines dans le baftion. Voyez Bastion.
Les fions des «^toparaUadiques ST, AngU diminué, c'e&Vangle formé par le côté d»
polygone & la face du ballon tel eÛ Vanglt D CH,
tancea du zénith font en raifon réciproqruedes dif- PI. f.de l'Art mtôt.fig. 1. Dans là fortificationrégu-
tances des étoiles au «rentre de la terre TL & TS liere cet angle eft intérieur CPE.
& les iàus des angles paralîaôiques AS T, AMT, AngU del'épmle, eft Vanglt formé de ia face 8c du
de deux étoiles S, M, ou de la infime étoileà la ml. c'eft Bastion,
flanc. Voy«t E»aot.« celui
Fack & FLANC.
me diftauce du centre T, 8e à différentesdHiances Angle du flanc qui eft formé de la cour-
du zénith 9 font entr'eux commeles finus des. tine & du une. Cet angU ne doit jamaisêtre aigu
gfe» Z T s, Z TM, qui marquent 1a diftanec de l'é- commeîefaifoitErrard,ni droit comaelcpenforent
toile au zénith. la plupart des anciens Ingénieurs mais un peu ob-
lVtfufr formépar tu», Matlet i« &ce à tob degrés c'eft a-peu-près
AngU 4» lapùfoion
naterfè&ion du méridien avec eftarc
dufoUU,
un iPon atimuth, l'ouvettUre Ses anglesdu flanc du Maréchalde Vau-
ou de quelqu'autregrand cercle
proprement
quiprfe
I «^
par le fo»
formé
baa.>i>m Bastion. =
leil. Cet angle eft donc par eft celui qui eft formé vis-à-vis
le méridien fie par le vertical oh fe trouve lefoleil la courtine par le concours des deux lignes de de-
& t'on voit aittmem que cet ongb chaque
inftaat, puifque le foieil fe trouve à chaque îhttaot On nommequelquefois cet ongle y angkflonauan»
dans un nouveau vertical, V°y*i AnMtnr MÉfti* extérieur; alorson donné le nom èe flanquantinti.
i
»ken Vertical.
Anglt du demi-éiemon ttppareméu/bitUdmu fil
H &
rieur I tangk CFE formé de la ligne de défenft
eT, fit de la courtine FE.
moindn debout éa la terre. C'eft Y*Kgl* fiwâ lequel On Pappeîleencore Tangtedt la tttéàî&tï parce
qu'il forme le front que fâifoit autrcfoislà tenaille.
il aou$ paraît plus grand. M. Bouifliad trouva par
deux obfervatïons qull doit de 16 min. 4ffec.Il
trouva le denûdiametrede la lune de 16 mm. j+fec.
ât dans une écBpfe de lue il trouvaledemi-diame-
tre de rond« de la terre de 44 minutes 9 fécondes. h pointe du baftion. Cet angktut doit jamaisau*
fait uneavance dans les terres, qui fe ftippofe à mai*
au-deffowde 6o degrés. Y. Bastion Tenailiê.
^«f & «w*, c'eft unvtgU rentrant qui n eft point bon des terres à main droite: dès lorI les courans de
flanqué ou défendu.
du parapetne permettantpoint au fol-
la mer qu'on doit regarder comme de grandsflenvea
datL?épaiffeur
dldécouvrir^epSdumur, ou des eaux courantes,fajettes aux mêmes lois que
ou durevêtement hs fleuvesde la terre, formeront de même dans 1 e~
côtés de ren-
du rempart,il arrive,que lorfque
ceinte forment un éngU rentrant, *&*<
deux
tendue de leur cours plufieurs finuofités dont les
avances ou les angles feront rentrans d'un
côté, &
ment vu d'aucun endroit rempart
et!
efpace vers le Commetde cet angle qui n eu abfolu-
de l'enceinte &
eft plus «levé «
faillans de l'autre côté;
couransfont les collines la
& comme les
montagnes
bords
qui
de ces
te trou-
d'autantphss grand que le au-deaous au-deffus de la furface des eaux,'
tenailles

es
le parapet plus épais. Les amples & doubles vent ou
aumfoisau-delà du folié, ils auront donné à ces éminencescette même forme
de cette efpece.C'eft ce qui lésafait aban- qu'on remarque au bord des fleuves} ainfi on ne
doit pas. s'étonner que nos collines & nos monta-
donner. On ne les employé aujourd hui que dans des enes, qui ont été autrefois couvertes des eaux de la
retrancheinem,qui ayant peu d'élévation ôt un pa- le fédiment des
rapet moins épais que celui des places, mettent le mer, & qui ont été formées par des
défendre tou- eaux, ayent pris par le mouvement courans cette
foïdat à portée par-la d'en daaquer ou figure régulière fc que tous les angUs en bords al»,
les les parues.
Angle rentrant eft un angU dont la pointe ou le de la mer; elles ont donc pris
fommet eft vers la place & les c6tés en-dehors ou cour= ou des fleuves
figure des dire8ioDs fembla-
nécefiairementune &
vers la campagna. fiyrç angU mort,pointe le fom- bles à celles des bords des fleuves de ta terre & par.
AngUJhilkiu,c'eftcelui dont la ou
conféquenttoutes les fois que le bord il main gauche
les côtés étant tirés
met fe préfente à campagne,
la droite
aura tonné un angle rentrant, le bord à mainl'obfer-
du côté de la ville. comme taons
AngU deJa ttneilU c'eft ainfi qu'on appelle quel- aura formé un angU failUnt oppofées. 1 .<*
dans toutes les collines
quefois, dans la Fortification,ïangUflanquant. Voye^ vous
angle fianfltant.(Q) Au refte tous ces courans ont une largeur déter-
Angle en AnatomU fe dit de différentes parties
qui foraient un angle folide ou linéaire. C'ek dans deux éminences qui lui fervent de ht. Les courans
ce fent que l'on difüngue dans les os pariétauxqui
dans l'omo- coulentdans la mer comme les fleuves coulent fur
ont la figure d'un quarré quatre angles la terre at ils y produifentdes effets femblables ils
late qui a la figure d'un triangle, trois amgks. Dans
les la paupiera, tant fupéneure forment leur lit, & donnent aux Emiaenees entre
yeux les bords de lesquellesils coulentune figure régulière & dont les
qu'inférieure, étant confidérés comme deux lignes
qui (e rencontrent,, d'un côté aux parties latérales angUs font eorrefiondeas. Ce font en un mot ces cou»
rans qui ont creafé nos vallées figuré nos monta-
,du nez,
& de l'autre du côté oppofé on a donné à
le
ces points de rencontre nom &c ( L) d'angle ou eantkus. étoit couverte des eaux de la mer, la forme qu'elle
Voyez Pariétal OMOPLATE
ANGLE, en terme d'Ecriture eft le coin intérieur
conferve aujourd'hui.
Si quelqu'undoutoitde cette somfpondanct des «»•
du bec d'une plume. Il y en a de deux forte»; l'angle Buflbn en
du côté des doigts eft ordinairementplus petit que ,lu des montagnes,j'oferois, dit M. defur-tout lorf-
anpelleraux yeux cfcpouj les hommes,
celui du côté du pouce parce qu'il ne produit que qufils auront lu ce qui vient d'être dit. Je demande
des parties délicates des déliés & des liaifons j au ieulement qu'on examine en voyageant la pofition
lieu que Yangà du pouce produit des púins de plu-
fieurs figures. des collines oppofées, & les avances qu'ellesfont
Angles CORRESPONDANSDES MONTAGNES, dans les vallons, on fe convaincra par les yeux que
( Hijl. narnr. ) obfervationfort importante pour la le vallon étoit le lit, & les collines les bords des cou-
collines Ce corrèfpon-
théorie de la terre. M. Bouquet avoit obferjré que sans; car les côtésoppofés des les deux bords d'un fieu-
les montagnes ont des dirions fuivies & comfpon- dent exaûement comme
les collines à droite du vallon font une
damtu emtr'elles eraforteque kanwsg Us/aillons d'une ve. Dès que gauche du vallon font une
montagne fe trouvent toujours oppofés aux avance, les colline» il
à très-peu près ont aum ta même
eft féparée
rentrant de la montagne voifine qui en M. de Buf- gorge. Ces collines grande iné-
élévation & il eft très-rare de voir une
par un vallon ou par une profondeur. oppofées ac fé-
fon donne galitE de hauteur dans deux collines
une radon palpable de ce fait obierver
fingulier
parées par un vallon. Rift. im.j». 4S1, & 4SS. tom
qui fe trouve par-tout & que l'on peut VALLON, Rivierï Courant MER,
dans tous les pays du monde voici commmtiirex- I. Feyei
plique dans le premier volume de VBfi. km. et pan. adj. ttrm de Blafon s il fe dit de la croix
voet, dit-il, en ANGLE
avec la dtfcripl. du caè. dm Roi On de du fautoir, quaad il y a des figures longues à
jettant les yeux fur les ruifleaux fur les rivieres, &
pointes, qui font mouvantes de leurs angles. La
toutes les eaux courantes, que les bords qui les con-
Malte des ChevaliersFrançois eft mg lie de
tiennentformenttofljours des anglesalternativement croix defleurs-de-lis celle de la Masfon de Lambert
oppofés deforte que quand un fleuve fait un coude, quatre ,«t cette des Macbia-
l'un des bords du neuve forme d'un côté une avan- en Savoie eft *nglh de rayons
velli de Florence eft magûe de quatre dous.
rentrant dans les terres, & l'autre
ce, ou un anglecontraire d'argent à la croix dTa-
bord forme au unepenteou un amgU fail- Machïavelli à Florence,
sur anglk de quatre clous deme. ( Y)
lant hors des terres, & que dans toutes les fimuofi- ««'• ) contréedu du-
tés de leurs cours, cette correfpondanc* des angUs al- • ANGLEN (G%. petite
de
ché de Slefwick entre la vilfe de Slefwick celle
ternativementoppofés fe trouve toujours. Elle ait
des eaux, la mer Baltique.
en effet fondée fur les lois du mouvement takmn;
& l'égalité de l'aôion des fluides Se il nous (croit ANGLES, Y. n. «a temu d'orfevn sa
facile de démontrerla caufe de cet effet mais il nous c'eft former exaâement les moulures daas les plus
fuffit ici qu'il foit général & univerfellementrecon- petits angles du contour, à l'aide du marteau &
nu ôc que tout te monde puiffe s'affûter par fes
d'un cifelet «rave en creux de la mena maniere que
gravé en relitfde la même
yeux que toutes les fois que le bord d'une rivière la moulureen relief ou manière
manière que la mou!ure en creux. Voyt{ Ciselet & gloifc par exemple, fi l'on difoit en François/t>««r-
Moulure. ter dans de bonne mœurs whip into good manners
ANGLESEY île de la grande au lieu de dire, fouetter afin de rendre meilleur, ce fe-
la province de Galles, dans la
Bretagne, annexe-, je roit un angliàfme c*eft-à-direque la phrafe feroit
mer d Irlande prefque vis-à-vis Dublin. Long. tz- expriméefuivant le tour, le génie & l'ufage de la
13.; Ut. 63-64. langue Angloife, Ce qu'on dit ici de V angliàfmefe
ANGLET, f, n». term d'ÀrchiteUurt ceft unepe- dit auffi de toute autre langue car on dit un galiicif-
titecavité fouillée enangle droit,commefontcelles me, un laùnifme un pour dire une phrafu
qui fé arent les bocages ou pierres de refend on exprimée fuivant le tour François Latin & Grec.
dit refend coupé en angla. ( P) On dit aufli un arabifme c'eft-à-dire une façon de
ANGLETERRE royaume d'Europe,borné au parler particuliere à l'Arabe. ( F)
nord par PEcofle dont il eil féparé par les rivieres ANGLOIR, f. m. outil dont les faâeurs de clave.
de Solvay & de Tuved, environné de tous les au- cins & autres fe fervent pour prendre toutes fortes
tres côtés par la mer. Ses rivieres principalesfont d'angles, & les rapporter fur les piecesde bois qu'ils
la Tamife, le Humberg, la Trente, l'Oufe, le Med- travaillent. Il cft compofé d'une, regle de bois A Rt
way, & la Saverne. Elle fe divife en cinquante-deux (fig. zi.Pk XI. de la Lutherie. ) au'milieu D de la-
provinces Pembrock, Carmarden Glamorgan quelle éft articulée à charniereune autre regle D C,
Breknok, Radnor, Cardigan, Montgomery, Me- au moyen d'une rivure à deux têtes D noyée dans
rioneth, Camarvan, Danbigh, Flint, île d'Angle- l'épaifleur du bois.
fey, Norfolck, Suffolck,Cambridge, Harfort,Mi- Quelquefoisla pièce D C eft doublé en forte que
dlefex Effex Chefter Darby, Stafford, War- la regle AB peut entrer dedans comme la lame d un
yick, Shrop,Worcefler, Hereford, Montmouth, couteau dans fonmanche tel eftcelui que hfig. zi.
Glocéfter Oxford, Buckingham, Bedford, Hun- repréfente.
tington, Northampton, Rutiand Leicefter, Not- ANGLOIS (L') terme de Fleuri/le narciffe à
tingham, Lincoln, Kent, Suffex, Surrey, Sout- godetjaune, & égal partout, avec la fleur plus gran-
hampton, Barck, Wilt, Dorfet, Sommerfet, De- de que celle du narciffe de Narbonne,quoiquepetite.
von, Cornvuailles,Northumberland Cumberland, Foyei Narcisse.
Weftmorland Durham Yorck, Lancaftre ile de ANGLONA, ( Giog. anc. ) ville ancienned'Ita-
Man. Londreseft la capitale. Long'a» iz-ig. latitude lie dans la Lucanie il n'en refte plus qu'une églife
& un château fitués dans la Baûlicate au royaume
Il ne manque à Y Angleterre que l'olive & le rai- de Naples.
fin elle a des grains des pâturages, des fruits; des • ANGLO-SAXONS,m. pi. (Rift. anc. 6 Giog.)
métaux, des minéraux des befliaux, de très-belles peuples d'Allemagnequi vinrent s'établir dans 111e
laines, des manufactures au-dedans, des colonies Britannique les naturelss'appelloientBretons.Après
au-dehors, des ports commodes fur fes côtes, de la conquête, le peuple mélangé prit le nom d'An·
riches comptoirsau loin. Elle n'a commencé à jouir
pleinement de tous ces avantages que fous le règne • ANGLURE t(Géog. mçd.) petite ville de France
d'Elifabeth fille de HenriVIII. Ses principales mar- en Champagne, fur l'Aube.
chandifes, y compris celles del'Ecoffe ac deTlrlan-
de, fontles laines & l'étain les autres font la cou-
• ANGOBERT. f.
m. {Jardin. ) forte de poirier
& de poire qui a la chair douce & ferme qui eft
perofe, le fer, le plomb, le charbon,l'alun le vi- greffe
WVYI & bonne à cuire, & qui dure fort avant dans
vl*er
triol, les chairs falées, les cuirs verds, l'atjuifou, elle eft longue & colorée d'un côté, affine
l'amydon, les ardoifes* les boeufs les vaches, les femblable au beurré. Le bols de l'angobrrr tire beau-
ouvragesen laine & foie les verres, des chapeaux, coup auffi fur le bois de l'arbre qui porte 1s beurré.
des dentelles des chevaux,de l'ivotre, de la quine' ANGOLA, ( Giog. mod, ) royaume d'Afrique
caillerie des ouvrages en acier, fer & cuivre de la dans le Congo, entre les rivières de Dande & de
litharge de la calamine &e. voilà ce qui eft de (on Coanza. Sa côte fournit aux Européensles meilleurs
cru. Mais que ne lui vient-il pas de fes colonies, & Negr,es lesPortugaisfont puifians dans le continent
des magafins qu'elle a dans prefque toutes les con- & ili en tirent un fi grand nombre d'habitans, qu'on
trées du aord ? On verra ailleurs ce qu'elle tire des eft étonné qu'ils n'ayeot pas dépeuplé le pays. Ils
Indes orientales.Elle commercefur la Méditerra- donnent en échange pour les negres des draps des
née, aux Echellesdu levant; & prefque partout elle plumes, des étoffes, des toiles, des dentelles, des'
a des compagnies de commerce.Elle abondeen vaif vins des eaux-de-vie des épiceries, des quincail-
féaux, ce prefquetous fontfans cène occupés. qu'on
juge donc delà riçhefle des retours.
Angleterre( la nouvelle ) province de bitation fi mal-faine qinls y relèguent leurs crimi-
l'Amériquefepteatnonale,près du Canada fie de la ,jf.
mer Septentrionale. Lot. 41*461
Jean Varatan, Florentin la découvrit, en prit
pofleffion pour François 1: en-,1 514 &les Angtois y qui najt
portèrent des habitans en 1607 & 16o8. Cette pre-
mière tentative ne réuffit pas;ce ne fut qu'en hbui qui efl toujours yçpï, qu^a
1711 que cette contrée fut appellée la nouvelle Xn-
gktttrt Ntw-En$tand il en vient des fourrures
caftan 8c orignaux des matures des fromens., des
ratines du eifcuit; des grains, des légumes,
viandes caléesdupouTout,delà morue verte' fe- fes, brandies. Oa dit que UùicjieCaTic^ti^pnt.
che, du maquereaufalé, du chanvre, du Un, de la
poix, du gaudron, & même de l'ambre. Ce font les
Sauvages qui fourniffentles pelleteries on leùrdoni

à feu. '"• •:; ne contre


ANGOISSE, f. f
c'eft-à-dire façon de parler propre à la langue Aû- Eation, de palpitation & de tnfteffeaccident d'uo
très-mauvais préfage, lorfau'il arrive au commet»- revêtu d'une peau dont on le dépôuilleaifément; les
cement des fievres aiguës. {N} ouiesdes anguUks font petites & recouvertes d'une
ANGOT,( Giog. mod. royaume ou province peau c'eft pourquoi lies s'étouffentdans les eaux
d'Afrique dans l'AbyBinie. troubles, & elles peuvent vivre aflez long-tems hors
ANGOULEME Giog. mod. ) ville de France, de l'eau elles fe meuvent encontournantleur corps
capitale de l'Angouroo», fur le fommet d'une mon- car elles ont feulementau lieu de nageoires unefor-
tagne, au pié de laquellecoule la Charame. Long. te de rebord ou de pli dans la peau, qui commence
au milieudu dos par-deflus & par-deflous à l'ouver-
ANGOUMOIS ( l' ) province de France bor- ture par oufortent les excrëmens, Et qui fe conti-
née au nord par le Poitou à l'orient pit le Limoufin nue de part & d'autre jufqu'à l'extrémité du corps.
& la Marche, au midi par le Périgord & la Sainton- On a cru que les«n^i»M»nauToient de h pourriture:
ge, & à l'occident par la Saintbnge. ce qui a donné lieu à cette erreur c'eft que le con-
llAngownois &c le Limoufin ne forment qu'une duit de la matrice dans les femelles & de la femen-
même généralité VAngoumois donne des blés, des ce dans les mâles font peu apparens & couverts dç
vins & des fruits; le Limoufin au contraire eft froid graiffe de mêmes que les oeufs on ne les apperçoit
& écrite, fans blé ni vin le feiglé, forge & les pas aifément. Rondelet avoue qu'il en a vu frayer,
châtaignes font la nourriture & le pain. On fait quoiqu'il toit encore prévenu pour l'ancien préjugé
dans une & l'autre contrée beaucoupde papier par rapportcertainesanguilUs. Cescoiffons vivent
on faut à Limoges des reveches à Ansouleme, des dans 1 eau douce & claire l'eau trouble leur eft nui-
ferges & des étamines à S. Jean d'Angely,des éta- fible, & même mortelle; ain6 il faut e feau des
mines & des draps des draps& des ferges à Nerac étangs où l'on veut avoir des anguilles tqit pure. Ce
des ferges à la Rochéfoucault des draps à la Sante- poison vit dans l'eau douce & dans l'eaufalée; U
reune à Cognac des étamines ôc des eaux-de-vie faut choi6rle tems où reau des rivières eft trouble,
de gros draps à S. Léonard à Bèive & à Tulle,'des après les pluies, ou la troubler exprès, pour pêcher
reveches. Le fafran de VAngoumois ne vaut pas celui l'anguille. Elle ne s'élevè pas au-de%sde l'eau com-
du Gâtinois il s'en débite cependantbeaucoup aux me les autres poltrons.. Il y en a dans le Gange qui
peuples du nord. Les Limoufins contraints par la ont 30 pies de longueur.La chair de l'anguille eu vif-
ménli té de leur pays de Ce répandre dans les autres queufe & fort noumffante celles de la mer font les
provinces, y travaillent pendantles belles faifons, meilleures. On Cale la chair de ce poiffon pour 14
& reportent enfuitependant l'hyver dans le fein de conferver, lorsqu'on en prend beaucoup à la fois,
leur famille ce qu'ils ont gagné. ou pour corrigerpar le fel la mauvaife qualité quilui
ANGOURE DE UN, voye(CvscvTZ. vient de fa vifeofité. On donne en Languedoc k
ANGOURYou ANGORA,(Giog.anc. & mod.) nom de margaignon à V anguille mâle elle a la tête
ville d'Àfie dans la Natoiie, alrpcllée autrefois An- plus eaurte, plus greffe & plus large que la femelle,
tyrc'lMg. So. ai. Ut. 3,9 -,}o. Ses chèvres dort-
nent un poil très-fin dont on t'ait de beaux camelots.
Ce poil paffe Smyrne, où les Anglois, les Hollan- L'anguille fe pêche ou aux hameçonsdormans,
dois & les François s'en pourvoyeat. ou à l'éptnette, oula fouine ou à la natte à l'ha-
Ces chèvres font peu différentes des chèvres or. mt;an dormant, en attachantde deux pies en deux
dinaires mais leur poil eft blanc, rouffâtre fin ptés de diftance des ficelles fur une corde fixéepar
luftr* & long de plus de dix pouces. Le commerce un bout à un pieu au bord d'une rivière ces ficelles
en «fttrès-confidérable. doivent être armées par le bout d'un hameçon long
ANCRA (G*og- m.od. ville maritime, capi- d'un pouce 6c Phameçon amorcé foit avec des
tale de Rie de Tercere & des autres Açores, dans achéés foit avec des chatouilles,ou autrement. P4
la CD,CD,
ANGRIVARIENS, f. font les ficelles elles ont un pié & demiou deux pies
de long attachez un plomb l'autre bout de la cor-
toi» -8t voifins des Charaaves. Les uns les placent de, & tancez dans la rivière ce plomb le plus loin
dant te pays oit font aujourd'hui les évêchésde Mun- que vous pour cette pêche un en-
1er ëç Paderborn fie d'Ofnabrack d'autres dans la droit ou il n'y ait point d'herbes, ni autre chofe 4
Weftphalie/du dansun coin del'Over-yfle!, ou dans
les comtés de BeïttheiiM & de Tecklembourg"; ou fur
le» bords de la Sala aujourd'hui PYffel. On dit qu'ils
femâlcreutavec les Francs." celle, pc amorcéescomme Tes hameçon*,
ANGROIS f. m, e'eff le nom qu'on donne dans A fa fouine t en fe
pourvoyant a un inftrument
plafieurs boutiquesd'ouvriers & même fabriques fait comme on voit); a. il eu emmanché par une
où l'on ufe de marteaux,comme dans cejles d'a/dpi-
ftt aux" petits coins qui fervent à ferra & à affermir gué 4« 1 J à 18 pies, Le refk de HnUfiMncnt eft en
If -mamm marteau avec marteau
d'un le même, Et a enviy
qu'on infère pour cet eft l'on dans Je bout' du man-
té CDU. milieu eft
fi fer-
rées par un lien de fer fit, la plus pe-

faiï Une liqueur qui fecondenfe en larmes rouges, nient, Sconle fiche fôît«OM!»t
ron a oit
les «adroits <oi»
s'il s'en rencontre
fous 1« coup, s'écbai»-

A U mp t ettfawit à une des


té cor ou
ANGUILLAR A ( Giog. mod. ) petî|« Villedi-
tsdie, dans le patrimoine de S; Pierre.
qSïîGUILLE ttngtâlU » ( Hift. nat. ) poiflbn fort de FOcéao fepteotriooalqui eft forj fréquent for les
allongé,, en forme de ferpent, giuTant fans écailles, cotes d'Angleterre, où il eft connu Cotis la nom de
fehiilr'i on l'appelle anguille de fable, parce qu'il eft angulaire d'un corps eu d'autant plus grand, que ce
fort allongé & qu'il fe cache fous le fable. Il a. la corps décrit dans un tems donne un plus grand an-
tête mince & ronde les mâchoires allongées & gle. Deux points mobiles A,F, fig. 8. Mécfun. dont
pointues la bouche petite il n'eft pas plus gros 1 un décrit l'arc' A B & l'autre l'arc F G dans le
«ue Je douce, ficn'a que la longueur d'un palme mêmetems, ont le même mouvement angulaire quoi-
fon dos eu bleu & le ventre de couleur argentine.; que le mouvement réel du point A foit beaucoup
il a une nageoire fur le milieu du dos, & une, au- plus grand que le mouvement réel du point F; car
tre auprès de la queue deux de chaque côté fous l'espace A B «ft beaucoup plus grand que F G.
le ventre ce une autre au-delà de l'anus. Aid. Le mouvement angulaireCe dit auflî d'une cfpece de
de pifeibus 0b. XL cap. xlix. Voye^ POISSON, mouvement compofé d\u1 mouvementrediligne &
d'un mouvement circulaire, 6c.
Anguille f. f. animalcule que l'on ne décou- Tel eft le mouvement d'une roue de carolfe, ou
vre qu'à l'aide du microfeope dans certaines li- d'une autre voiture. foyeçRouE d'Aristote.(0)
queurs, telles que le vinaigre, l'infufiojnde la pouf- ANGULAIRE, adi.'en jénatomie te dit de quel-
liarenoire du blé gâté par la'nielle &e. dans la colle ques parties relativesà d'autresqui ont la figure d'un,
de farine, &e. On a donné à ces animalcules le nom angle.
•• d'anguille parcequ'ils reftemblentà cet animal par Les quatre apophyfes angulaires du coronal, font
la forme de leur corps dui pardit fort mince & tort ainfi appellées, parce qu'elles répondent aux angles
allongé. Les anguilles de la colfe de farine font les des yeux. Voye^ CORONAL 6* Œil.
plus ungulieres on a observé qu'elles font vivipa- Le mufcle angulairede l'omoplate s'appelle ainfi
t parce qu'il s'attache l'anglepoftérieurfupériçur de
res. M. Sherwood & M.fait Needham, de .la société à
royale de Londres, ont fortir du corps de ces l'omoplate; on le nomme aulu le rdtvtur. Y. OMO-
petites anguilles d'autres anguillesvivantes la mul- PLATE 6* Releveur.
tiplication d'une jeule eft allée jufqu'àcent fut. Nouv. L'artère angulaire ou maxillaire inférieure-répond
à l'angle de- la mâchoireinférieure. Voyer^ MAXIL-
LAIRE &0 Mâchoire. (1).
Anguille f. fi c'eftaùui qu'on appelle les bour- ANGUS, (Giog. mod.) province de l*Ecoffe fep-
relets ou faux plisqui fe font auxdraps fous les piles tentrionale. Fojfar en eft la capitale
des moulins à foulon Iorfque les foulons në font pas ANGUSTICLA VE, f. m. (Hift, âne.) c'éW
aflez attentifsà les faire frapper comme il faut. Veyt{ une partie ajoutée à la tunique des ChevaliersRo-
Foulon Fouler & furtout l'article Draperie. mains; la plupart des-antiquaires difent qu'elle con-
Anouille Giog. mod. île de l'Amérique 4 fiftoit en une pièce de pourpre qu'on inferoitdans la
une des Antilles Angloifes. tunique, qu'elle avoit la figure de la tête d'un clou,
ANGUILLERES,ANGUILLES ANGUÎLLÉES, & que quand cette pièce étoit petite, on l'appclloit
Lumièrest Vitonnittts, Bitonnitrts {.f.p\,(Marine,') angujliclavt mais Rubenniusprétend avec, raiton,
Ce font des entailles faites dans les varangues dont contre eux tous, que Pangufiiclàve n'étoit pas rond
le fonddu vaiffeau eft compofé; elles fervent araire comme la tête d'un elou, mais qu'il hnitoit le clou
couler l'eau qui eft dans le vaiffeau -depuisla proue même; &que c'étoit une bande de pourpre oblon-
jufqu'aux pompes ce qui forme une efpece d'égoût gue, nfluedans la toge & d'autres vêtemens & il ne
qu il faut nettoyer & 'pour le faire on paffe une manquepas d'autorités fur leiquelles il appuie fon
corde tout du long que l'on fait aller & venir pour fentiment.Les Sénateurs & ïes plus qualifiés d'entre
débarrafler & entraîner les ordures qui s'y amaf- les Chevaliers,portoientle Lu'ulave; ceuxqui étoient
d'un état inférieur ou de moindre naiflance pre-
ANGUINA, (BÇfl. nat. hot.) genre de plante noient ï'angufi'ulave on les Iloit AngaMclavii
qui ne ditfere de la pomme de mtrvtilit, que parce que hiftorien le
les aeurs font garnies de fîlamenstrès-fins, & que le dit lui-même à la fin de la vie d'CMhon.
fruit ne s'ouvrepas de lui-même. Micheli, nova plant, expl.tom.UL
gênera. Fayet MERVEILLE.?/) ANHALT, (Giog. mod.) principauté d'Allema-
gne, dans le cercle de
M. Nevton donné- dansfpn énumération des lignes le comté de Mansfeld, à t'ocëidentpar la principau-
du -cet ordre, qui téîd'Halberftad; à l'orient par le duché de Saxe, Se
«Inflexion coupent leur
ayant des points asympto- lUi Septentrion par le duché de Màgdebourg.
te, & s'étendentvers des côtés oppofés. Asymp- ANHELER v. neut. Dans-les rerreHis c eft en-
sors, Inflexion. n9. Telle eft la courbe DHGAF/C, tretenir le feu dans une chaleuir convenable mais
40. Anafyf. a.) qui coupe fon afymptote
D AB 01 A, & qui ayant en H & en I des «Joints
marchandifes ferefroidiffentpeu-à-peu.
à la gauche AB
ufité dans la Bourgogne, pour lignifier
ou les arrhes donne,aux ouvriers que l*bç

ANGULAiRE, adj.ffl.(Gtom.) fe dit de toutœ


qui a des angles, ou ce qui a rapport aux angles. pioie; on le trouve au Bréul il eft plus grand que te
roye{ Angle. cygne; il a la têtede la grofleurde celle du coq, le
La diftancefeit difparoîtreles andes des polygo- les yeux de cou-
nes corps de l'objet, lon^ull leur d'or, wee un cercle noir la
n'apperçoit plus les inégalités que le
fur ta. fuiface on croit Que cette ftirnce eft unie,

rée de petitejLplunescourtes, noiresfie


corps* quidécrit un angle,
ment/autour d'un point.
ou
Ainfî
fe meut circulaire*
les planètes 'ont un
cou long de ftpt doigts; le corps d'un -pié & demi
les ailes grandes & de différentes conteurs la queue
angulaire autour du 'Soleil. Lemmvemetft longue de di; doigts, 6c large comme celle de l'oie
Père Caftd Jefuite où de nuance en nuance on paffedu
les pics à quatre doigts armés d'ongles; la voix for-
& criant viku viku. Il n'eu jamais feul la femel- blanc au noir fans s'en appercevoir,foie une image vi-
te, ritabk desprogrès de la nature il nous fera bien difficile
le l'accompagne toujours; Ô£ quand l'un des deux
la femelle au on
meurt, l'autre le fuit de près. C'eftauffi
de fixerdeux limites entre le/quelles/"animalité d'il
définition de s'exprimer
ainfi commence &fimt. Une
vient de décrire; le mateeft une fois gros: il fait
fon nid avec de la boue, en forme de four, dans les de l'animalfera trop générale ou nefira pas
afferéundut tmbrafjtradu êtres qu'il faudroil peut-être
troncs des arbres & à terre. exclurre, & en exclurrad'autres qiîelledevrait embraffer.
On attribue à fa corne plufieurs propriétés medi-
cinales on dit qu'influée pendant une nuit dans du Plus on examinela nature plus on fi convaincque pour
vin, ce vin fera bon contre les venins, les fufloca- s'exprimerexactement,il faudroitprefqtt autant de déno-
tions de matrice & provoquera l'accouchement. miri4tions différentes qu'il y a d'individus & que c'eft
Leroery » -Troué des drogues. le befiin fuel qui a inventé la noms généraux puifque
AwHOLT, (Géog. moi.) petite ville des Provin- ces noms généraux font plus ou moins étendus ont
du
ces-Unies dans le comté de Zutphen,près de l'évê- fins, ou font guidesde fins, félon qu'on fait plus ou moins
ché de Munfler & du duché de&eves, fur l'ancien de progrès dans t étude de la nature. Cependantqu'effet
que /'animal? Ce, dit M. dêBuffôn, Hift. nat. gen.
(Géog moi.) viue d'Arménie dans le cin- & part, la matière vivante & organifée qui fent agit
• ANI
quicme climat. Long. 79. lot. fipt.41. fe meut,fe nourrit &Je reproduit. Conféquemment le
ANIANE, ou SAINT-BENOISTD'ANIANE, végétal eft la matière vivante & organise qui fi nourrie
deFrance, dans le bas-Lan- & fi'teproduis mais qui nefent n'agit n\ ne fe meut.
guedoc, diocèse de Montpellier, aux piéi des mon- Et le minéral la maticre morte & brun qui nefent
u. n'agit ni fe meut ne fe nourrit ni ne fi neproduit.
tagnes, près de l'Arre. Long. u. lot. 43- -+*•
mod. ) ville de D'où il s'enfuit encore que le fentimenteft le principal
• ANIEN ou ANIAN-FU, ( Géog.
la Chine dans la province de Chuquami. degré différentiel de /'animal. Mais cft-ilbitn confiant
• ANIGRIDES, {Myt h.) Nymphesqui habitoient quil n'y a point d'animauxfans ce que nous appelions
les bords du fleuve Anigrus au Peloponefe. Quand /«fentiment ou plutôt fi nous en croyons les Carte-
on avokdes taches à la peau, on entroitdansla grote fiens y a-t-'d £ autres animaux que nous qui ayent du
,rides, on les invoquoit;on faifoit quelques
Sacrifices on frotoit la partie malade on paffoit
fentiment.Les bétes9 difènt-ils en donnent lesfignes,
mais C homme feul a la chofe. D'ailleurs l'Aomnu lui'
Y Anigrus la
nage & l'on guériffoit ou l'on ne
gué- même ne perd-t-ilpas quelquefois le fentiment ,fàns
ceffer de vivre ou d'être un animal } Alors le pouls bal, la
riffoit pas, fans que les Anigridts en fuffent moins ré-
vérées, ni la grote moins fréquentée. circulationdu fang s'exécute toutes les fonctions ani-
• ANIGRUSou ANIGRE, {Géog. &Mytk)
fleuve d'Elide dans le Peloponefe ou les Centau-
males fi font mais l'homme ne fent ni lui-même- ai
les autres êtres qu'eft-ce alors que t homme Si dans cet
leurs bleffu* état, il tftmàjours un animal;qui nous a dit qu'il n'y en
res, bleflés par Hercule, allèrent laverdé&gréables
res ce qui rendit fes eaux ameres & a pas de eau efpecefur le paffage du végétalle plu: par-
de douces qu'elles étoient auparavant. fait, à ranimai le plus ftupide Qui nous a dit que ce
ANIMACHA,ou AN1MACA, ( Géog. mod.)ri. pafage n'émit pas rempli d'êtres plus ou moins lithar-
viere de l'Inde, au Royaume de Malabar, qui a fa giques plus ou moins profondémentaffoupis en forte
fource dans celui de Calicut, & fe décharge dans
l'Océan, aux environs de Cranganor.
ANIMADVERSION f. f. (Littérature.) fignifie dorment & que nous vallons que nousfomnus des ani-
quelquefois cotreBion quelquefois des remarqua ou maux quifentent) & qu'ils font des animaux qui ne
faites fur un uvre, &c. & quelquefois fauempas. Qu'eft-ce donc que /'animal ?
une férieufe confidération ou réflexion fur quelque Ecoutons M. de Buffon s'expliquerplus au long
fujet que ce foit, par forme de critique. là-deffus. Le mot animal dit-il Hift. nal. tom. Il.
Ce mot «sft formé du latin animadvmm remar- pag. z6o. dans l'acception où nous le prenonsordi
quer compofé à'aMmms,l'entendement». 6c odvtrto, nairement repréfente une idée générale formée
je tourne à ou vers; parce qu'un observateurou cri. des idées particulières qu'on s'eft faites de quelques
tique eft eenfé avoir appliqué particulièrementfes animaux-particuliers.Toutes les idées généralesren-
méditations, 8c pour wafi-dire les yeux de fon ef- ferment des idées différentes qui approchent osH
prit, furles initkre&qu'Uexannn*.Au relte ce terme différent plus où moins les unes des autres & par
ea plus latin que français & purernent confaoré à la conféquent aucune idée généralene peut êtreexaâè
Littérature ou Philologie». Nous avons beaucoupd'oui niprécife. V'vàés générale que nous mous foraines
les ap- formée de l'animai fera, fi vous voulez, prifeprinci-
y rages (bus le titre £tmimadvujî.oius mais on
pelle en français, ebfervamns% remarques réflexions patemnt de l'idée particulièredu chita du chevof,
&c.{G) £* d'autres de Fînte&
Animadversiqn, f. f. fignifâe de la volonté ,M§fi femblentfe mouvoir &
rèprimmd*ou wm8itnt. Œ) fe déterminer fuivant cette volontéqui font corn»
ANIMAL, f. m. ( ordre mjchpédifm. Enum- pofées de chair te de fang, qui cherchent& pren-
ou feitme. Stisaet de la na-
ture. Zoologie, Animal?) Qu'efl-ce<puel'animal?ybili & la faculté de fe reproduire. Nous joignons donc
eaéarrajfl, estfembietuie grande quantifié d'idées particulières
une de cas qutfiionsdont on eft d'autantpkts que mW$
l'hifioin naturelle. Si
&
qu'om a plus de philofophit plus dttmmmffamt de torique nous
exprimons par lemot l'on doit obfewr
nombre de ces idées particulières
connues ds
qwdqu'km mqml 0$
qui ne
donner le il nVdansen legrand
que
a pas un* l'eflence de l'idée
nom /animal » ou qui n'appanùnm à m. aune auquel
on m /ma accorder ce s'il tft vrai
OR
n'en pau$tt«rtdmttr,qtttf univers eftune/euh gence aucun mouvement]Mro~
api ne
.ubMfifi om s'abaijftm glaife cong«îée.
au-dtftius ks uns
de$ Jepm imperceptibles, en forte qu'il n'y ait aucun,
tiude dans la thaï m 6* <jue le, ruban coloré du cékbre reçoiventque de l'élémentqu'ils habitent enfin ii y
en a quin'ont point de feus pas même celui du tou- nature onviendroità découvrir desêtresintermé-
cher, au moins à un degré qui nous foit fenfible il diaires,des corpsorganifes quifansavoir par
y en a qui n'ont pointde fexes d'autres qui les ont exemple, lapuiflance
defereproduire
comme lesani-
tousdeux & il ne refte de général à Vanimalque ce maux&les véçétaux, aùroientcependantuneefpe-
qui lui eft communavec le végétal c'eft-à-dire la ce de vie & de mouvementd autresêtresqui,
faculté de fe reproduire. C'eft donc d« tout enfem- fansêtredesanimaux ou desvégétauxpourraient
ble qu'est compose l'idée générale; Se ce tout étant bienentrerdansla constitutiondesuns& desau-
compoféde pamesdifférentes il y a nécefiaircment tres &enfin d'autres
ê tres
qui
neferpientquelepre
entre ces parties des degrés & des nuances. Un in- mieraffemblage desmolécules organiques. f-oycx
feâe, dans ce fens, eft quelque chofe de moins ani- MbLÉCVtES ORGANIQUES.
mal qu'un chien. une huître eft encore moins ani- Mais fans nom arrêter davantage à la définition dt
mal qu'un infe&e une ortie de mer ou un polype ranimai Mi tfi
comme on voit, dïs-à-prij'tntfortim-
d'eau douce l'éft encore moins qu'une huître & parfaite & dont Cimptrftclions'appercevradans la fuite
comme la nature va par nuances infenfibles, nous dtsfaclts beaucoup davantage voyons quelles lumières
devons trouver des animauxqui font encore moins oh peut tirer de la comparai/ondes animaux & des végé-
animaux qu'une ortie de mer ou un polype. Nos taux. Nous n'aurions prefque pas befoin d'avertir quà
idées générales ne font que des méthodes artificiel- l'exceptionde quelques réflexions rtùjis en italique que
les, que nous nous fommes forméespourraffembler F Mifloire
une grande quantitéd'objets dans le même point de efi tout entierde naturelle génér. &particulitre
vue & elles ont, commeles méthodesartificielles, le ton & les chofes ^indiquerontafle{.
le défaut de ne pouvoir jamais tout comprendre Dans la foule d'objets que nous préfente ce vaite
elles font de même oppofées à la? marche de la na-
fe fait uniformément,infenfiblement &toû-
globe t (dit M. de Binon pag. 1. dans le nombre
ture, qui infiiû des différentes, productions, dont fa furface eft
jour» prticulierement en forte que c'eft pourvou- couverte & peuplée, les animauxtiennent le premier
loir comprendreun trop grand nombre d'idées par- rang tant par la conformité qu'ils ont avec
nous
ticulières dans un feulmot que nous n'avons plus que par la fu orité que nous leur connoùTons fur
une idée daire de ce que ce mot fignifie parce que les êtres végétaux ou inanimés. Les animaux ont par
ce mot étant reçu, on s'imagine eft
que ce mot une leurs fens par leur, forme par leur mouvement,
ligne qu'on peut tirer entre Ms produûïons de la na- beaucoup plus de rapports avec les choses qui les en-
ture que toutce qui en au-deeus de cette ligne eft vironnent que n'en ont les végétaux. Mais il ne faut
en effet animal
être
& que tout ce qui en: audeifous ne
général
peint perdre de vâe que te nombre de ces rapports varie
peut que végétai autre mot auffi que te C infini quilejl moindre dans le polype que dans t 'huî-
premier, qu'on employede même «.comme une ligne Ire, dans l'huitre moindre que dans lefinge & les végé-
de réparation entre lei corps organisés & les corps taux par leur développement par leur figure par
bruts. Mais ces lignes de feparation n'exiftent point leur accroiffement& par leurs différentes parties,ont
,dans la nature il y a des êtres qui ne font ni ani- |
auffi un plus grand nombre de rapports avec lesob-
maux ni végétaux,ni minéraux, & qu'on tenterait jets extérieurs, que n'en ont les minéraux ou les pier-
vainement de rapporteraux uns fit aux autres. Par rës, qui n'ont aucuneforte de vie ou de mouvement.
exemple, lorfque M.Trembley, cet auteur célèbre
de:la découverte des animaux qui fe multiplient par varient auffi 6
Oèfirve^ encore que rien n1 empêche que ces rapports ru
que le nombre n'en fait plus ou moins
chacune de leurs parties détachées coupées ou grandi en forte qu'on peut dire qu'il y a dès minéraux
féparées obfervtf pour la première foisle polype de ] Moins morts que Satures. Cependant c'eft par ce plus
¡ grand nombre de rapports que l'animal eu réellement
nn animal'éa xatutplan- au-deflus du végétal, & le végétal au-deflus du mi-
tel & 8c < néral^Nous-mêmes à ne confidérer que la partie
|matérielle de nôtre être nous ne fommes au-deffus
par quelquesrapports de plus tels
« que ceux que nous donnent la langée & la main la
del'animai
queduWgtfai/j

neie rapportoitpW un, ou


doit yavoir St
«
jderaucune
e nos
fées, 8c c'eft par cette raifon qpe
les animaux
langue» Quandmême onvoudroit leur accor-
quelque de
ivoht
premières ap.
préhenfions fie à nos fedationsgroffieres & les plus
peut
'graines les
la
onne-peutpas-direquitté nWentieor 8cne pèrfeâxbnnent rien. S'ils étoàmt
autrementondiraencoremoinsquece font des

quela produffîni^ée
la nature
touslesêttes commeonvientde
il on iùppofèque cette cellule
danscettedivifion»
Nousavonsditquela marchede
lanaturelefeifrpérdesdégrés
nuancés&fouvent nous n'en avons on lui ac-
corde une intelligence fupérieure i la nôtre par la-
maisduvégétalan oe perfection auquel il
loi den'yaller doit porterfon ouvrage- .tan-
queparnuances Celaafaïîfoup-
paroîtfedémentir. dis que nous-mêmes nous ne voyons jamais claire-
çonnerà M.deBuffbnqu'enexaminantdeprèsla ment ce point', & qu'il nous faut beaucoup dé réfie-
xions, de tems & d'habitude pour perfectionnerle que d'avoir, en vertu de fon exiftence, une infinité
moindrede nos arts. Mais d'où peut venir cette uni- de rapports avec toutes les autres parties de l'uni-
formité dans tous les ouvrages des animaux ? Pour- vers. Nous ne dironspas avec quelquesPbilofophes,
quoi chaque efpece ne Élit-elle jaiftûs que la même que la matière fousquelqueforme qu'elle foit, con-
cWe de la même façon ? Pourquoichaque individu noît fon exiftence & fes facultés relativescette
lue la fait-il ni mieux ni plus
mal qu'un autre indivi- opiniontient à une queftionde métaphyfique qu'on
du r Y a-t-il de pU» forte preuve que leurs opéra- peur voir difeutée à l'article AME. 1 nous fuffira de
tions ne fontquedes réfultats méchaniquesapure- fairefentir que, n'ayant pas nous-mêmes la connoif-
ment matérielsCar s'ils avoient la moindre étin- fance de tous les rapports que nous pouvons avoir
celle de la lumièrequinouséclaire, on trouveroitau avec tous les objets extérieurs, nous ne devons pas
moins de la variété fi ¡'on ne voyoit jpas de laper- douter que lamatièreinaniméen'ait innnimentmoin»
feûiondansleurs oavrages chaque individu de la de cette connoiflance & que d'ailleurs nos fenfations
même efpece feroit quelque chofed'un peu différent ne reflemblant en aucune façon aux objets qui les
fait un autrç individu. Mais non, tous (aufent, nous devons condurre par analogie que
travaillent fur le même modèle l'ordre de leurs ac- la matière inaniméen'a ni Sentiment,ni fenfation
tions ca tracé dans l'espèce entière il n'appartient ni confeience d'exigence; & que lui attribuer quel-
point à l'individu & fi 1 on vouloit attribuer uneame ques-unes de ces facultés, ce feroit lui donnercelle
de penser, d'agir & de fentir à peu près dans le mê-
aux animaux, on feroit obligé à n'en faire qu'une
pour chaque efpece à laquelle chaqueindividu par- me ordre & de la même façon.que nous penfons
ticiperokégalement.Cette ame ferait donc néceffai- agiffons & fentons ce qui répugneautant à la raifon
rcment divilible par conféquent elle feroit maté- qu'à la religion. Mais m* tonfîdéraàon qui s'accorde
rielle & fort différente de la nôtre. Car pourquoi avec tune 6- l'autre, & qui nous eftfuggireepar lefptc-
tacU de la nature dans les individus, c'eft que fitat de
mettons-nousau contraire tant de diverfitéSi: de va- faculté deptnfer,d'agir de fentir réjîde dan%qtul-
riété dans nos productions& dans nosouvrageSîPour- cette
quoi l'imitation fervile nous coûte-t-elleplus qu'un ques hommes dans un degré dminent,dans un degré moins
nouveaudeffein? C'eft parceque notre ame à nous, eft éminentm d'autres hommes va en me-
«ju'eljeeftindépendantede celle d'un autre & que fure qu'on fuitla chaîne des êtres en dtfcendant 6 s'é-
nous n'avons nen de communavec notre efpeceque teint apparemmentdans quelque pointée ta chaîne très-
la matière de notre corps mais quelque différence éloigné placé entre le règne animal & ú règne végétal
qu'il y ait entre nous & les animaux, on ne peut nier point dont nousapprocherons de plus en plus par lesobfer-
de fort près les demie- vations mais qui nous échappera à jamais les expérien-
que nous ne leur tenions par
6
rca de nos facultés. ces refieront toujoursen- deçà iront tou-
On peut donc dire que quoique les ouvrages du jours au-delà i l'expérience marchons & Pef»
Créateur foient en eux-mêmes tous également par- prit dejyfihme &par bonds.
faits l'animal eft » félon notre façon d appercevoir, Nous dirons donc qu'étant formés de terre, & cama
l'ouvrage le phts complet & que l'hommeen eft le pofés de pouffiere, nous avon»en etfet avec la terre
chef-d'œuvre. Se la pouffiere des rapports communs qui nous lient
En effet pour commencerpar Yanima{mà eft ici à la matière en général tels font l'étendue l'impé-
notre objet principal, avant que de paflerkY homme nétrabilité, s la pefanteur, &C Mais comme nous n'ap-
que de reffortsque de forces que de machines & percevonspas ces rapportspurementmatériels com-
de mouvemerts font renfermés dans cette petite par- me ils ne font aucune
tie: de matièrequi compofe le corps d'un animât Que mêmes fans notre participation,
de rapportsque d'harmonie que de côrrefpondan- & qu'après la mort, ou avant la vie ils exiftent& ne
ce entre les partiesCombiende combinaifons
principes
d'ar-
rangemens, de causes, d'effets de qui
tous concourent au même but-, & que nous ne con- la vie, l'âme, qui faitproprementnotre exigence.
noiffons que par des réfultats fi difficiles.à compren- La matière ce 'point de vue 9 en eft
drequ'us nantt ceffé d'être des merveillesque par ç'eft une enveloppe
l'habitude que nous arcons prife de n'y point réflé- eft inconnue & la fté-

chir,! de pontées qui constitue


'Cependant melqp*adininblequecetouvragenous notre être
pareille j, ce n*eft pas dans rjnduvidu qu'eu la plus ou»
grande merveille i c'eft dans la fucccflion dans le demander»
*ettoûVe]tement Se dans la durée des espèces que la
nature purost toue-3-fait inconcevable ou plûtêt en
rtmûntamplushaut dans tordre inftitué entre ks par-
ties dm tmtt par unefagefjh infinie çr par une main eouee-
puiptnu eN cet ordre une fuis infime lu eptsquel-
qm^afnmmsqu'ils foietu ,fûM des fuites néafaires 6- & malgré
fimpk$ 'des lois du mouvement. La machine efi faite & fiuma t elle n'en montre pas moins
les heures fe m*rquentjôusfait de f horloger. Mois entre
il faut convenir que cette factdd & de nom
dt réjîde dans les animaux §• efpece.
d'unité t
dans Us ctu» «Jptœ
& fw paraît éternelle" cette vertu procréatrice qui iexeT' penfons fans favoir pourquoi.
roit évidente mais quant à la fécond*
ce
quand nous la cmfdimM en
rapport4 /Wre
ê*>m UfimMe
d'extérieur à
la matière inanimcette pierre cette araille
tellement
qm*«!ftfoMS nos pié$, a bien quelques propriétés;
fou ''dâftence feule en fuppofc un uhs- grand nom- d'une contemplationà une autrs. Lorfque tesurcicede
bre; 4 la. la mxiws organe ne laifle pas cette faculté ceffeelle refit fixée fur la même (Onttmpla'
lien; 6 tel èfi peut-être l'état de celui qui s'endort de les végétaux, (ont les facultés de croître de
fe dé-
ctlui-mimt qui dort & da celui qui médite tris profan- velopper, de fe reproduire, de fe multiplier.On
con.
çouhen que toutes ces vérités s'obfiurciffentfur Uslimites
Jifflrens objets ce n'eft point par un a8è défi volonté des règnes, & qu'on auroit bien de la peine Ils
cette fucctffton apptr-
que s'exécute e'efi la k'aifon des objets cevoirdifttnUementfurUpaffagt du minéral végétal,
même qui Ventraint & je ne cannois ritn faufil ma- & du végétal a.f animal. H faut donc dans etauqui prête-
chinai qut f hommeabforbé dans uneméditation profon- de&ce qui fuitlin/èituerla comparaifon
dey fi ce ani-
mal, un végétal, & un minéral tien décidé, fiun
entre
l'on ne
Mais quoiqu'il en (bit de notre manière d'être ou veuts'expo/erâtourneraCinfaûdansunlabyrinthedont
de fentir quoi qu'il en foitdé h vérité ou de la fauf- on ne fortiroitjamais,
fêté de l'apparenceou de la réalitéde nos fenfatiocs, L'obfervatturefl forcé de pafftr d'un individuà
les réfultats de ces mêmes fenfations n'en (but pas un au-
tre maisFhiâoriendela 1 natureefi contraintde fembraf-
moins certainspar rapport à nous. Cet ordre d'idées fer par grandes maffis; S ces maffts il les coupe dans le,,
cette fuite de ptnfées qui exifte au-dedans de nous- endroitsde la chaîne où les nuances lui paroifftnt
tran-
mêmes,quoiquefort différente des objets qui les eau. cher le plus vivement; (f ilfe garde bien d'imaginer ont
lent, ne iaiffent pas d'être l'affectionla plus réellede ces divifions foient Couvrage delà naturt.
notre individu, 0c de nous donner des relationsavec La différencela plus apparente entre les animaux
les objets extérieurs,quenous pouvonsregarder com» & les végétaux, paroît être cette faculté de fe
me des rapports réels, puifqu ils font invariables, 8c voir de changer de lieu, dont les animauxmou- font
toujours les mêmes relativement à nous. Ainfi nous doüés & qui n eft pas donnée végétaux. Ilett
aux
ne devons pas douter que les différences ou les re£ vrai que nous ne connoûîbns aucun végétal qui ait
fembjancesque nous appercevons entre les objets le mouvementprogreffif mais nous voyons plufieurs
ne foient des différences & des reflemblancescertai- efpecesd'animaux comme les huîtres, les galle-in-
lies & réellesdans l'ordre de notre exigence par rap- Jettes, &c. auxquellesce mouvementparoît avoir été
port à ces mêmes objets. Nous pouvons donc nous refufé. Cette différence n'cft donc pas générale& né.
donner le premier rang dans la nature. Nous devons ceflaire.
enfuite donner la fécondeplaceaux animaux la troi- Une différenceplus effentielle pourroit fe tirer de
fieme aux végétaux, & enfin la dernière aux miné- la faculté de fentir, qu'onne peut guere refufer
faux. Car quoiquenous ne diftinguions pas bien net- animaux, & dont il femble que les végétaux foient aux
tement les qualités que nousavons en vertu de notre privés. Mais ce motfentir renferme un fi grand nom-
animalité feule de ceUes que nous avons en vertu bre d'idées, qu'on ne doit pas le prononcer
de la Spiritualité de notre ame ou plutôt de la (u. avant
que d'en avoy fait l'analyfe ca^fi par fentir nous
périonté de notre entendementfur celui des bêtes entendonsfeulementfaire une action de mouvement
nous ne pouvonsguèredouter que les animauxétant à l'occafiond'un choc ou d'une réfiitance,nous trou-
doiiés comme nous dès mêmes fens, pondant les verons que la plante zppeUéefinfitive eft capable de
mêmes principesdévie Se de mouvement,Se faifant cette efpecedefentiment commeles animaux.Si
nne infinité d'aenons femblabtes aux nôtres ils contraire on veut que ftntir fignifie apperctvoir au &
ïï'ayent avec les objets extérieurs des rapports du comparer des perceptions, nous ne fommes pas f&rs
même ordre que les nôtres, & que par conséquent que les animaux ayent cette efpece de fentiment; 0c
nous ne leur reffemblions à bien des égards. Nous n nous accordons quelque chofe de femblable aux
difFérons beaucoup des végétaux, cependant nous chiens aux éléphans, &e. dont les allions femblent
leur renembtons plus qu ils ne rcflemblentaux mi- avoir les mêmes caufesque les nôtres, nous le refu.
néraux & cela, parce qu'ils ont une efp ece de for- ferôns à une infinitéd'efpeces d'animaux, & furtout
me vivante une organisation animée, femblable en à ceux qui nousparouTent être immobiles de fans ac-
quelque façon à la nôtre au lieu que les minéraux tion. Si on vouloit que les huîtres, par exemple eue.
n'ont aucun organe. fent du fentimentcomme les chiens, maisà degré
Pour faire donc Fhiftoire de l'animal, il faut d'a- fort inférieur,pourquoin'accorderoit-onpasun aux vé-
bord reconnoître avec exactitudel'ordre général des étauxce même fentimentdans un degréencore
rapports qui lui font propres, & distinguer ensuite aeflbusCeue différence entre les animaux& au- les.
les rapports qui lui font communs avec les végétaux gétauxn'eft pas générale;elle n'ed pas mime bien
& les minéraux. L'animal n'a. de commun avec le décidée. Mau n'y a-t-U que os deux martiens do fen-
minéral que les qualités de fa matière prifegénéra- tir, ou fi mouvoir à l'occafion d'un choc on d'un» ré~
lement} JafùMancea les mêmes propriétés vhtuel- fiftunte t ouapptrcevoir& comparerdu perceptions ï il
reselle eft étendue, pefante,
tout
toute
des
le refte de la matière

généralement répandue dans


impénétrable, comme
< maision oeconomie eN

l'univers,fans
force
ni mouvement;m perception & dg
mtfimUtqmctqui s'appelle en moi fentimentde plaifir,
de douleur, 0ec. ftntimtntde mon exifitnu ftec. n'tfi
percep-
tions. il me femble qu'il on tfi dû fentiment pris dans «
commt de la ptnfk,qu'on n* peut comp»
à rien

même de celle de fe
faite pour être foulée aux
niere de fc nourrir, tes anunaux par lé «le
n'en e& pas moins mépnfée par le quelquesOrganes les choliÉ tioi

fiflènt leurs paroi£-


fent être aae la t<tr*
ces
mine niere de choix dansl'efpec«
eft lia centre
( 'ci
réfléchit; un monde en rapports tion des racines& desfeuilles, on reconnaîtra &ien*
qui lui fontpropres: ceux qui lui fomeommunsavec tôt que ce font là les
êtres
«étaux fe fervent pour pomper la nourriture on ver- core, que les animaux& les végétaux font des paffe
la femble avoir
fe détournent d'un obftade ou d'u- du même ordre, & que nature
ra que les racines des uns aux autres par des nuances infenftbtes,puis
ne,veine de mauvais terre» pour aller chercher la
qu'ils ont entre eux des reflemblancesenentielles 6c
bonne terre; que même ces racines fe divifeot fe
multiplient,& vont jufqu'à changer de forme ,pour générales & qu'Us n'ont aucune différence qu'on
puiffe regarder commetelle.
procurer de la nourriture la plante.peut La différence
doncpas Si nous comparons maintenant les aniaaaux aux
entre les animaux & les végétauxne végétaux par d'autres faces; par exemple par le
s'établir fur la manieredont ils fe nournffent. Cela
peut être£ autant plus que eu air dtfpentonéUiqui nous nombre, par le lieu par la grandeur, par la force
&c. nous en tirerons de nouveUes induirions.
frappe dans les animaux qui fe mtuvtnt foit quand ils
occafions 6 que Le nombre des efpeces d'animaux eft beaucoup
ou dans d'autns
cherchent kur proie
végétaux ejlptut itrc un plus grand que celui des efpeces de plantes car dans
nous ne voyonspoint dans Us le feul genre des infectes, il y a peut-être un plus
préjuge, une iUtfion de nosfens trompés par la variété
des mûuvtmtns animaux; mouvemens qui ferment cent grand nombre d'efpeces, dont la plûpart échoppent,
fois encore plus variés qu'Us n'wftroUnt pas pour cela à nos yeux qu'il n'y a d'efpeces de plantes viubles
plus libres. Mais pourquoi, me demandera-t-ontce*mou- fur la furface de la terre. Les animaux même fe ref-
& fi unifor- Semblenten généralbeaucoup moins que les plantes,
vtmens font-ils fi variésdans les animaux & c'eft cette reffemblance entre les plantes qui fait
mefembU parce que Us
mes dans les végétaux ? c'efi ce la difficulté de les reconnoître& de les ranger c'eft-
végétaux nI font mus que par la réfi fianceou le choc au
lieu que lu animaux ayant des yeux des oreilhs, & tous là ce qui a donné naiuance aux méthodesde Botani-
les organcide la fenfaùon commenous & ces organes que, auxquelleson a par cette raifonbeaucoup plus
travailléqu'à celles de la Zoologie,parceque les ani-
pouvant itre affeBis tnfemble ou féparément ioute cette
iomhinaifonde réfifianceou de choc quand il n'y aurait maux ayant en effet entre eux des différences' bien
purement pàffif,doit l'a- plus fenfibles que n'en ont les plantes entr'elles ils
que cela, & que l animalftroït font plus aifés à reconnoître & à distinguer, plus fa-
gi ter -a" uneinfinitéde diverfes manières; en ores que nous
nepouvonsplus remarquer d'uniformité dansfonachon. ciles à nommer & à décrire.
£>e-là il arrive qut nous difons que la pierre tombe néeef- D'ailleurs il y a encore un avantage pour recon-
fairement & que le chien appelle vient librement que noître les efpeces d'animaux, & pour les distinguer
caffe les unes des autres c'eftqu'on doit regarder comme
nous ne nous plaignons point dune tuile qui nous que la même efpece celle qui, au moyen de la copulation,
chien
lm bras & que nous nozas emportons contre un fe perpétue &confervela fimilitude de cette efpece
différence qu'il y
nous mord la jambe quoique toute la & commedes efpeces différentes celles qui par les
ait peut-être entre la tuile & chien,
le c'efi que toutes les
tuiles tombent de mime, (.0 qu'un chien ne fi meut pas mêmes moyens ne peuvent rien produireenfemble;
dtuxfois dans fa vie préeifement de la même manière. de forte qu'un renard fera une efpeces différente d'un
Mous n'avons I autre idée de la néceflité » quicelle qui chien,fi en effet par la copulationd'un mâle & d'u-
nous vient de la permanence & de
t uniformité de levé- ne femelle de ces deux espèces, il ne réfulte rien
& quandmênW il résulteront un animal mi-parti » Une
nement, efpec de mufet comme ce mulet ne produiroit rien,
Cet examen nous conduità reconnoîtreévidem-
ment qu'il rn'y a aucune différence
abfolumenteffen- cela/Himrojt pour établir que le renard & le chien
le rpierit
tielle & géneraleentre les animaux & les végétaux ne pas de la même efpece puifq ue nous
mais que la nature defcend par degrés & par nuan. avons fuppofé que pour conftituer une efpece il
paroît le falloit une produ&ion continue perpétuelle in-
ces imperceptibles d'un animal qui nous variable,femblable en un mot celle des autres ani-
plus parfait à celui qui l'éft le moxins, » &de celui-
ci au végétal. Le polype d'eau douce fera fi l'on maux. Dans les plantes on n'a pas le même avanta-
ge car quoiqu'onait prétendu y
reconnoîtredes fe-
veut, le dernier des animaux, & la premiere des
xes, & qu'on ait établi des divifionsde genresparles
parties de la fécondation, cela n'eft ni augi
Après avoir examiné les différences,fi nous cher. comme
chons les reSTemblances des animaux & des végé- certain ni auffi apparent que dans les animaux,
taux nous en trouverons d'abord une
qui ea très- que d'ailleursla productiondes plantes fe fait de plu-
générale & très-effentielle c'eft la faculté commu. Tète autres façons où les fexes n'ont aucune part
à tous deux de fe reproduire faculté qui fuppofe fie où les parties de la fécondation ne font pas nd-
ne ceffaires;on n'a pu employeravec Succès cette idées,
plus d'analogie6c de chofes femblables que nous ne
pouvons l'imaginer, & qui doit nous faire croire & ce n'eft que fur une analogiemalentendue qu'on
que pour naturela les animaux & les végétaux a prétenduque cette méthode fexueUe devait nous
font des êtres à-peu-près du même ordre. faire distinguer toutes les efpecçs différentes de
Une feconde rcffemblance peut fe tirer du déve- plante.
loppement de leurs parties, propriété qui leur eft Le nombre des efpeces d'animaux eft donc plus
car les végétaux ont auffi-bienque les grand que celui des çfpeces de plantes: mais il n'en
commune
aniawuxla faculté de croître & fi la manieredont eft pas de même du nombre d'individusdans chaque
ils fe développenteft différente, elle ne l'en pas to-
talement ni effentiellement puifqu'il y a dans les
animaux des parties très-conhdérâblcs comme les grand refpece des mouches eft peut-être cent mil-
ps le* cheveux
les ongles les cornes, &c. dont le
développementeft-unc vraievégétation, & que dans
les premiers tems de" la formation le foetus végète
fi l'on compare la quîM»^ tfinâvidtus de$ animaux
plftsôt qu'il ne vit.
Une ttQificxncreffembW*çet c'eft qu'il y a des ani-
maux qui Ct reproduifentla
plantes & pat
des pucerons
que efpece de
efpece
«£$¥$*$&* abondanteque
simple les quadrupèdes
^f
lu mêmes moyens périt nombrede petits, & dlans to
mù fait accouplement eft femblableà celle produifeat qu'un

'•
fans
êtes, pjantes par les graines &celle des polypes, qui Les âAte au contrai-
jjfe£pït-enles coupant reffembk â la siulttplicaîion
d(!S -^arbrKSpar boutures.
Or peut donc affùrer avec plus de fondementen- -
••M. de Buffon•
s'objèûe lui-inèmf que fii compa-
• raifon
r
tuJUr continent que des infeUts des oi/eaux & dit
iUphans & dans Us taux que les bottines& Itspoij*
que produit un arbre avec la quantité de germes fons qui, aurount if happé la voracité"
animal & que des baUines ordre dt chojis qui certainementn'eût pas
été comparable A celui qui exifie. La ProvidtnceftmbU
donc ici avoir fait les chiajis pour le mieux.
attention qu'il eft poffi- Mais paflons maintenant avec M. de Buflfon à
ble en ramaflant avec foin toutes les graines d'un la comparaifondes animaux & des végétauxpourlo
arbre; par exemple d'un orme &en les femant,
d'avoir une centaine de milliers de petite ormes de oùles végétaux pui&ntfubfifter:1e plus grand nom-
la productiond'une feule année on avoueranécef- bre s'éleve de la furface du terrein & y
fairementque, quand on prendrait le même foin pour eft attaché par des racinesqui le pénètrent a une pe.
fournir à un cheval toutes les jumens qu'il pourroit tite profondeur. Quelques-uns,comme les truffes,
faillir en un an les réfultats croient fort différens font entièrementcouvertsde terre; quelquesautres
dans la productionde l'animal ce dans celle du vé- en Petit nombre., croiflent fous les eaux mais tous
gétâL Je n'examine donc pas ( dit M. de Buffon ) la ont befoin pour exifter d'être placés à la furfacè
quantité des germes; premièrementparcequedans de la terre. Les animaux au contraire;font plus gé-
les animaux nous ne la coanoiffonspas & en Ce- néralèménirépandus; les uns habitent la furfaçe;ies
cond lieu* parce que dans tes végétauxil y a peut' autres l'intérieurde la terre ceux-ci vivent au fond
être de mêmedes germesféminaux,Se que la graine des mers; ceux-là les parcourent une hauteur inét
n'eft point un germe mais une productionauBi par- diocre. Il y en a dans 1 air, dans l'intérieur des plan-
faite que l'en le foetus d'unanimal, à laquelle com- tes dans le corps de l'homme & des autres ani-»
me à celui-ci, il ne manque qu'un plus grand déve* maux; dans les liqueurs on en trouve jufquedans
ïoppement. les pierres,les daus. Voyt^ Dails.
M. de Buffons'objeâe encore ta prodigieusemul- Par 1'ufage du microfcope, on prétend avoir dé-
tiplication de certaines espèces d'infectes comme couvert uq grandnombre de nouvelles efpeces d"a.
celle des abeille* dont chaque femelle produit trente nimaux fort différentes entre elles. Il peut paroître'
à quarante mille mouches:mais il répond qu'ilparle ungulier qu'a peine on ait pu reconnoître une ou
du général des animaux comparé au général des plan- deux efpeces df plantes nouvelles par le fecours.de>
cet exemple des abeilles qui cet inftrument. La petitemoufle produite par la moi.
la plus grande multiplication fiffure où peut- être la foule plante microscopique
que nous connôiffions dans les animaux ne fait pa; dont on ait parlé. On pourroit donc croire que la na*
une preuve car trente bu quarante mille mou-
de turc s'eftreîufée à produire de très-petites plantes s <
ches que la mère abeille produit, il n'y en a qu'un tandis qu'elles'e^Iivrée avec profufionà faire naî-
tre des animalcules mais on pourroit fe tromper en
adoptant cette opinion (ans examen Ne 1 erreur
pu plutôt de.» mouches neutres » fans fexe & inca- pourroit bien venir en effet de ce que les plantes fe
reffemblaiu; beaucoup plus que les animaux il eft
plus difficilede les reconnoître & d'en difttqgncr le
efpeces enforte que cette moififfurç que nous ne
prenons sue pour une moufle infiniment petite
les puces, les hannetons cve.
gtand autres plantes roit peuplé d*un
grand nombre de plantes très-diffé*
à tout prendre, on remar- rentes mais dont les différences échappentà au
yeux.
II eft vrai qu'en comparant la grandeur des aiùV
ce de plus on obifervera qu'en
de plantes il y a beaucoup plus loin de la grofieur d'une baleine

e;
entre
dans le nomtp des individus ,,que dans les

nombre
toutes les
d'autres n'en g*oduifentqv*unj
fort nature
chêne le plus élevé iw
purementrelatif, il eft cepen»
I^ç grand

que
fenfible entre i« animaux tt ^végétaux
tes infeâes admirablesqui produifent & travaillent véntrkuf es ou n'a qu'un feul ventricule
cens dont
le corail n'auroient pas été méconnus& pris pour le coeur a deuxventricules font vivipares,vayt^Vi-
des fleurs, fi, par un préjugémat-fondé, on n'eût pas
regardé le corail commeune plante. Ainfi leserreurs res font terreftres ou aquatiques les premiersfont
_l'on pourroit tomber en comparant la forme des lés quadrupèdes vivipares. Voyt^ Quadrupède.
plantes 1 celle des animaux ne porterontjamais Les aquatiquesfontlespoiflbnscétacées.fVy. Pois*
que fur un petit nombrede Aijets qui font la nuance sONS. Les ovipares dont le cosura deux ventricules,
entre les deux; Se plus on fera d'obfervations plus font les oifeaux.
ça Ce convaincra qu'entre les animaux & les végé- Les animauxdont le coeur n'a qn'un ventricule;
taux, le créateurn a pas misde terme fixa que ces font les quadrupedesovipares & les ferpens. ^*jjr<ç
deux genres d'être organises ont beaucoup plus de Quadrupède SERPENT.
propriété*communes que de différences réelles que Les animauxqui ont des oiHes, font tous les poif-
la prodtiôionde l'animal at coûte pas plus, & peut* fons, à l'exceptiondes cétacées. royt^ Poisson.
être moins à la nature, que celte du végétal qu'en On diftingue les animauxqui D'ont point de fang
général la production des êtres organifés ne lui coûte en grands& en petits.
rien & qu'enfin le vivant & l'animé au lieu d'être Les grands font divifés en trois fortes il,. les ani-
un degré métaphyfiquédes êtres ea une propriété mauxmous qui ont une fubftancemolle à l'extérieur,
phyuque de la matière. & une autre fubftancedure à Pmtérieor,comme le
Après nous être tirés, 1 raide de la profonde mé* polype, lafeiche, lecalemar. *V«t Polype,Sei-
taphyfique& des grandesidées de M. de Buffon che.
tacIe. Calemar. 2°. Les eruftacées. ^«(Cavs-»
de la première parue d'un article très important & 3°. Les tracée. FoyciYpr Actes.
très-difficile nous allonspafier3 la féconde partie, Les petits animaux qui n'ont point de fang font
que nous devons à M. d'Aubenton fon illuftre col. les infeâes. ?ty<t IksEcte. Ray. Sinoj>. anim.
legoe, dans l'ouvrage de VHiJloirtnatunlltgénérait
& partkulitft. On a fait d'autres dlftributionsdes animaux qui
Les animaux «dit M. d'Aubenton tiennent la font moins compliquées;on les a
première place dans la divifion généralede lTùftoire pedes, oifeaux poiflbns & infectes. Les ferpens
naturelle. On a diftribué tous les objets que cette font compris avec les quadrupèdes, parce qu'on a
Science comprend en trois dafles que fon appelle crû qu'ils n'étoient pas fort difiïrens dès lefards
rtgnts le premier eft le règne animal; nous avons quoiqu'ilsn'euffentpoint de pies. Une des principa-
mis tes animaux dans ce rang parce qu'ils ont plus es obtenions que4'on ait faites contrecette métho-
de rapport avec nous queles végétaux,qui font ren- de, eu qu'on rapporte au même genre des vivipares
fermés dans le fécond règne & les minéraux en <8cdes ovipares.
ayant encore moins font dans Ift troiueme. Dans On a aufli divifé les animauxen tejteftres aqua-
pfufieurs ouvrages d*hii!oire naturelle on trouve tiques, & amphibies mais on s*cft récrié contre
cependant le règne minéral le premier & le règne cette diftribution, parce qu'on met de» animaux vi»
animal te dernier. Les auteurs ont crû devoir com- vipares dans des dafles différentes, & qa'ilfe trouvé
mencer par les objets les plus fimples >. qui font tes des vivipares& des ovipares dans une même daèe
minéraux, & s'élever ensuite comme par degrés en les infeQes terretfresétant dans ttne clafle, et les i&-
parcourant le règne végétal pour arriver aux ob- Mes d'eau dans une autre, &t*
jets les plus compost, qui font les animaux. On peut s'afiurerpar un examen àèpuïlè qu'il y
Les anciens ont divifé les animaux en deux claffes a quantitéd'autre*
la premièrecomprend ceux qui ont du fang', & la ces méthodes mais après ce que nous avons dit ci-
féconde ceux qui n'ont toint de fang. Cette'méthode devant, on ne doit pas s'attendre à avoir une mé-
étoit connue du tems d Ariûote, ce peut-être long- thode arbitraire qui foit parfaitementconformeà,li
tems avant ce grand philofiophe & elle a été adop- nature;ainfi il n'eiîque&on que dechoifir celles qui
tée presque généralement jufqu'à préfent. On ob- font le moins défeoueufes parce qu'elles le font
jette contrecette divifion que tous les animauxont toutes plus ou moins. Voyt^ Méthode.
du fattg puifiju'Us ont tous une liqueur qui entre- Le? animauxprennent de l'accroiuWent ont de
tient la vu:, en circulant dans tout le corps que lavit & font doues de Sentiment par cette défini-
régnée du fanjj v£ confifte pas dans fa couleur rou- tion m. Lumœus les divague des végétaux qui croif-
ces objections me prouvent rien" contre la febt Se vivent fans avoir miné-
méthode dont il s'agit. Que
teur divte les animaux en ux clapet!
de ceux-ci, il iïiffitcnje cette li-
i<n»lfc dans le, corps la éripeine, les amphibies; la quatrième,les poif-
queur ne (bit pas rouge pour qu'ellefoit différente
dtt fsing des autresanimaux, au moins par la cou-
leur cette différenceeft donc un aioyra de tes dif
autres &fait un caraficre pour
chacune de ces ctafles mais il y a limé autre objec- defigne
tion à laquelle on ne peut répondre. Parmi les ani- petits qu'on ne peut tes voir qu'àrap* au microf-
maux que l'on dit n'avoir point de fangou au moins cope. Depuis l'invention de
fana ronge il s'en trouve qui ont

d'autres. •" r.
ceiwndaiM; «Me peut ancore
;•' • '•
Ln première claffe'«ù£cftcette dei juùmasix qui
*
Moteurs de ces découvertes te
«ie comprendles
-«•fane de ta
^|ue des oiiies. '» '
animaux qui ont on pouinotii pour

'•'•
èeax «pi

i tJt coeur des animaux qui ont un poumon, a deux


ft'oat
tés

de-là font venus diffétèns fyftèmes furla génération,


les vers fpermatiquesdes mâles les œufs dès femel- animaux dans la Semence ils y font comme cjttnn-
les, 6tc. Enfin M., de Buffou a détruit ce faux pré- tité d'autres que le microfeopè a fait découvrir dans
jugé il a prouvé par des expériencesinconteftables» mille endroits.
dans le fécondvotum* dt l'H^fi. n*t. gènir. &part. avtt
a prodigieux d'animaux finguliers dans les iniuiions
la dtfcript. du cabinetdu Rot que les corps mouvans
que yen découvreavec le microfcopedansla femen- de foin depailie, de blé de fené, de poivre, de
ce des mâles, ne font pas de vraisanimaux, mais feu. {auge, de mélon « de fenouil de framboitè, de thé
lement des molécules organiques, ventes & pro, d'anémone royale·
presè compoferun nouveau corpsorflnifé d'une na- M. de Malezieu a vu au microscope des animàùx
elles fontextraites. M. de
ture femblable à celuidontmouvans vingt-Septmillions de fois plus petits qu'une mite.
fiufion a trouvé ces corps dans la femence M. Leuvenhoekdit qu'il en a trouvé dans un cha-
des femelles comme dans celle des mâles; & il fait bot plus que la terre ne peut porter d'hommes.
voir que les c mouvansqu'il a obfervés au mi- M. Paulin veut dans une DùTertation qui parut eh
cfofcope dans les infufions des germes des plantes, 1703 que tout foit plein de vers imperceptibles, à
comme dans la fe ence des animaux, font auffi des la fimple vt1e, & d'oeufsde vers mais qui n'écloi'ent
molécules organiques des végétaux. Foy»iParties point par-tout. (L )
ORGANIQUES G ÉNERATION SEMENCE. Il peut y avoir fans doute des animaux dans les
M. de Buffon voit communiqué à M. Needhami liqueurs; mais ce qu'on prend pour des animaux en
de la Société roya le de Londres, les découvertesfur eft-il toujours? foye{ ANIMALCULE.
la femence des maux, & fur les infufionsdes ger- • ANrMÉ (gomme) d'Orient & d'Ethiopie (tâfr
mes des plantes, avant la publication des premiers nat. mat, med?) e'eft une réfiw tranfparente, en gros
volumes de VHifl gfnér, 6- pari. &c. J'ai été témoin morceauxde différentes couleurs, umôt blancs tan*
moi-même co îe M. Needham, des premièresex-
périencesqui fu nt faites au jardindu Roi par M. de
tôt roufla'tres ou bruns & femblables en quelque*
façon à la myrrhe, qui répand une odeur agréable
Buffon, avec un microfeopèque M. Needhamavoit quand on la brûle* Il eft rare d'en trouver dans les
apporté de Londres. Ce fut après avoir vu les pre- boutiques on lui fubftitue celle d'Occident
mières expériencesfur les infufions des germes des (L'animéoccidentale,ou la rétine de Courbaril, eft
plantes, que M. Needham conçut le deflein de fuivre blanche, tire un peu fur la couleur de l'encens eft
ces expériencesfur les végétaux il communiquace transparente, plus huileufe que la rétine copal, moins
;projet en ma préfenceà M. de Buffon, comme à fau- luifante que l'orientale; d'une odeur fua vc elle vient
teur de la découvertedont il alloit fuivre les détails. de la nouvelle Efpagnc du Bréfil, & des îles de l'A-
M. Needham fit en conféquence quantité d'observa- mérique. Elle découle d'un arbre qui s'appellejetai-
-tions, & il s'eft beaucoup occupé de la découverte ba, qu'on met au rang des plus grands de l'Amériquo
de M. de Buffon. On a déjà vu paroître un ouvrage & des plus utiles, parte que fon bois eft propre à tou-
de M, Nefdbam fur cette matière Nouv. Obj: micro} tes fortes d'ouvrages. Il eft dur, folide rouccatre
topiques, ij$q. Se l'auteur a promis de donner au d'une écorce épaifie, raboteuse ridée & de cou-
public le détail de toutes les obl'erVations qu'il a fxi- leur de châtaigne. Ses branchess'étendent de tous
tes fur ce fujet; M. Needhamm'en a communiqué côtes au loin Se au large; elles font partagéesen plu-
quelques-unesdont j'ai été très-fatisfaitt fieurs rameaux & garnies d'un très-grand nombre*
On a vu quantité de ces animalculesou de;ces pe- de feuilles, fort femblables à celles du laurier; mais-
tits corps mouvans fur différentes matières par plus folides plates au nombre de fix attachées
exemple,on a apperçû fur de petits grains de fable deux à deux à chaque queue, de forte qu'elle repré*
affés au tamis, un animalculequi a un grand nom fente fort bien la marque d'un pié de chèvre. Elles
bre de pies & le dos blanc & couvert d'écailles.On font pointues à leur tommet, arrondiesà leur bafe
a trouvé de petitsanimauxreffemblans à des tortues & un peu courbées du côté qu'elles fe regardentt
dans la liqueurdes puftules de la galle. Voyei Galle. elles font un peu acerbes au goût, d'un verd gai &
On a vu dans l'eau commune expofée pendant quel- un peu foncé; luifantes & percéesd'une infinité de
que tems à l'air .quantité de. petits corps mouvans petits trous comme le mille-pertuis, ou plutôt tranf-
de différentes grofieurs & de différentes figures, dont parentes, quand on les regarde à la lumière. Les
la plupart font ronds ou ovals. Leuwenhoekeftime fleurs font au fommet des petites branches en pa-
que mille millions des corps mouvans que l'on dé- pillon, tirant fur la pourpre, ramxuTées en pyrami-
couvredans l'eau commune ne font pas fi gros qu'un de leur piftil fc change en un fruit ou goutte longua
grain de fable ordinaire. foyer SEMENCE,MICROS- d'environ un pie, large de deux pouces, obtufe aux
,,COPIE, MICROSCOPIQUE. deux bouts, un peu applatit»fur les côtés, & mar-
ANIM ALISTES f. m. pl. feae de Phyficiens qui quée de deux côtes rondes fur le dos. Cette goutte
.«feignentque lesembryonsfont non-feulementtout ne s'ouvre point d'elle-même comme les autres, elle
-formés mais déjà très vivansdans la femencedu relle entiere; elle eft compoféed'une écorce épaiu'd»
père qui les lanceà millions dans la matrice,& que dure comme la châtaigne & de l mêmecouleur de
la mere ne fait que donner le logement& la nourri- forte qu'elle paroît verrùffée quoiqu'ellelbit un peu
ture à celui qui eft deftiné à être vivifié. raboteufe. Sa cavité intérieure eft rempliedo petites
Cette opiniondoit fa naüfanceà Hartfoeker Hol- fibres réunies commepar paquets, & parfeméssdo
landois dont les yeux jeunes encore apperçûrent farine jaunâtre,feche, douce, 6c agréable au goût.
à l'aide du microfcope,cette prétenduegrained'ani- Entre ces fibres font comprifesquatre ou eiaq grai-
maux dans la femence des mâles feulementde toutes nes femblables aux offelets de pignon mais quatre
les efpeces. fois plus grandes. Elles. font compofées d'une petite
La difficulté qu'il y a d'expliquer comment, fi le peau, comme la châtaigne mince polie & d'un
foetus n'eft autre chofeque le ver qu'on voit nager brun clair, tenant fortementà la chair,
dans la femence du mâle il peut fe faire que ce Cet arbre efi commun aux îles de l'Amérique led
faetus reflemble quelquefois à la femelle la multi- Negres recueillentavec foin fon fruit en Mai & en
tude innombrablede ces vers qui ne paroît pas s'ac- Juin ils aimentla fariné contenue dans les fruits. il
corder avec l'œconomicde la nature la façondont rend une larme que nous avons décrite ious le nom
on veut qu'ils foient de pere en fils contenus les uns d'animé, mais que lea Brafiliens appellentjeiaicka.
dans les autres à l'infini leur figure leur prétendu La meilleure gomme anime {Médecine.') doit ëttti
ouvrage tout eft contre eux; & s'il fe trouve des blanche feche friable, de bonne odeur, & le son*
fumer facilementquand on la jette fur les charbons femblables aux baies de fureau, mais noirâtres Sei
allumas eUjp contient beaucoup u'huiîe & de fcl ef« feuilles font cotoneufes, ovales, d'un verd fafo^
Sentie!. agréables à la vue douces au toucher ayant la
Elle efl propre pour difeuter pour amollir pour mêmeodeur que l'ortie & parseméesde nervures
réfoudre les tumeurs indolentes, pour la migraine,
pour fortifier le cerveau on en applique deflus ta On dit que broyées ou pulvérifées on peut les
tète, & on en parfume les bonnets on s en fert auffi employer avec fuccès contre les ulcères recens ott
dans les plaies pour déterger & cicatriser.
Elle eft bonne dans les affeâiotts froides, doulou- ANJOU J\Giog.)province & duché de France,
reufes, rhûmatifmales,oedémateufes de la tête, des, borné au feptentribn par le Maine, à l'occident part
nerfs, & des articulations; la paralyfie, les contrac- la Bretagne, au midi par le Poitou, & à l'orient par
tions,les relâchemens les conciliions elle entre la Touraine. Nousparleronsde fescarrières à l'an>
dans les emplâtres& les cérats qui fervent dans ces clé ARDOISE.
maladies. (N) Le commercede cette province centime en vins;
ANIMÉ adj. tnPhyJtque & m Méchétiiqut;on dit lins, chanvres, ardoifes mines de fer & de char
qu'un corps eft animé par une force accélératrice bon, blanchifleries de cire & de toile, affineries de
lorfqu'il eft pouffe par cette force, & qu'en venu fucre & de falpetre, forges, verreries étamines &
de cette impulfion il fe meut ou tend à le mouvoir. droguets. Les vins vont à Nantes par la Loire ou
Voyez Accélératrice, Action. (0) fe brûlent en eaux-de-viequi panent à Paris par le
ANIMER un cheval, (Manège ) c'eft le réveiller canal de Briare. Les ardoifieres font principalement
quand il ralentit fes mouvemens au manège au aux environsd'Angers. Voyt^ Ardoise. Les mines
moyen du bruit de la langue ou du fiffiement de la de fer & de charbon font fur les paroilfes de Cour-
gaule. (V\ fon, de S. Georges,&e. Les forges, fourneaux, fon-
ANIMÊTVISTES f. m. pl. branche des Oviftes deries &c font à Château-la-Caillere& à Paonnée
ce font des animaliftcs réformés, qui, forcés de re- les verreries à Ghenu les raffineries de (ucre à An-
connoître des oeufs regardent les ovaires comme gers & Saumur le falpetredans cette dernière ville,
des hôtelleries, dont chaque œuf eft un appartement de même que les blanchitferies il y en a encore
oit vient en pafiant du ncant à l'être loger un ani- ailleurs. Les étaminesfe font à Angers; elles fontde
mal flacrmatique fans aucune fuite, s'il eft femelle, laine fur foie. On y fabrique des raz, des camelots,
mais traînant après lui de pere en fils s'il eft mâle & autresferges;des droguets& des étaminesà Lude;
toute fa poftérité. Leuvenhoek eft l'auteur de cette des croifés à Château-Gontier des ferges tremieres
réforme. Voyt^ ANIMALCULE, OEUF. & des drogueM à la Flèche Etauge, Doue, &c. les
• ANINGA IBA, (Hift. nat. bot.') arbre du Brefil toilesparttculierementà Château-Gontier,Beaufort
qui croît dans l'eau s'élevé à la hauteur de cinq ou & Cholet les unes viennent à Saint-Mato & paflent
fix piés, ne poufle qu'une feule tige fort caffante, chez l'étranger les autres à la Rochelle & à Bor-
dtvifee par nœuds & cendrée comme celle du cou- deaux, ou reftent dans le Poitou. Les toiles appellées
drier, & porte à fon extrémité des feuilles larges planlles fe font à Cholet.
épaiffes, lilfes, à peu-près femblables à celles du né- ANJOUAN ou AMIVAN, (Giog. mod.yde
nuphar ou de la Sagittale,& traverfées d'une côte d'Afrique aflez petite, dans l'océan Ethiopique c'eft
(aillante d'ott partent des fibres tranfverfales cha- une de celles de Comorre ou de la Maiotte entre
que feuille efi fofitenue par un pédicule plein de fitc 1'^de de M>adagafcar & la côte de Zanguebar.
& d'environ un pié de long. D'entre les aiflelles des ANIRAN f. m. c'eft Celon la fupertiition des
feuilles fort une flcur, grande, concave compofée Mages, l'ange ou le génie qui préfide aux noces &
d'une feule feuille d'Un jaune pâle avec un piftil à tous les troifiemes jours des mois qui portent fon
jaune dans le milieu à laquelle fuccede un chaton
qui fe change en un fruit de la figure & de la grof- nom & lui font confacrés. La fête del'aniran fe ce-
lébroit autrefois avec pompe, mairie Mahomctifme
feur d'un œuf d'autruche, verd & plein d'une pulpe l'a abolie il n'y a plus que les fideles adorateurs du
blanche & humide qui acquiert en mûriffant une feu que l'on appeüe aujourd'huiparfis qui fanât*
favcur farineufe. On s'en nourrit dans-les tems fâ- fient ce jour fecrettement & dans quelques endroits
cheux mais l'excès en eft dangereux, cette pulpe
étant prefqu'aufli froide & auffi venteufe que le ANll*, anifum, (Rift. nat. bot.) plante qui doit
champignonde la mauvaife efpece elle peut fuffo-
être rapportée au genre du perfal. Foyc^ Persil.
«nier. On employé le bois à plufieurs ufages; comme
il eft léger & compact, les Negres en font des ba- Sa racine eft menue, annuelle,fibrée, blanche
teaux à trois planchesaflcmblées. fes feuilles inférieuresfontarrondies, d'un verd gai
» L'autre efpece tianinga croît dans les mêmes en- longuets d'un pouce & plus, partagéesen trois, cré-
droits & prend la même hauteur que la précédente nelées liges; celles qui font plus haut font très-dé-
mais fa tire a plufieurs branches, épaifles liftes coupées fa tige eft branchue, cannelée, & creuse
rougeâtres, & femblablcs à celles du platane; il en fes fleurs font petites, blanches, enrofe, difpofées
fort des feuilles grandes, oblongues, &.parfemées en parafol & compofées de cinqpétaleséchancrées:
de nervures. Elle ne pouffe qu'une feule fleur blan- le calice fe change en un fruit oblong ovoïde, for-
che, qui fe change en un fruit fingulier, d'abord mé de deux femences menues, convexes & canne-
verd, puis cendré jaune enfuite oblong, épais, lées, d'un verd grifârre d'une odem & d'une faveur
compact, & grenu. Les naturelsdu pays le mangent douce, très-fuave & mêléed'une acrimonieagréa-
au défautd'autre nourriture. ble. On feme beaucoupd'anis en France fur-tout
Les deux efpeces ont la racine bulbeufe on en dans la Touraine.
tire une huile par expreflîon qu'on lubftitue à celle L'analysede la plante entière & réeetxte, fans la
de nénuphar Se de câprier. On fait cuire la racine racine « donné un flegme limpide & odorant, fans
dans de l'urine & la décoction employée en fomen- aucune marqued'acide une liqueur
tation appaife les douleursde la goutte, récente ou qui ne fe faifoit pas appercevoird'abord, mais
invétérée. Rift, plant. Ray.
Amnga-peri plante de la nature des précé- fortaeidei««s«pe«d'huile eÎTeatieUe: ce qui eft refté
dentes, qui croit dans les bois & porte une fleur dans l'alembic defleché & diftillé à la cornue, a donné
Manche, à laquelle fuccçdcnt de petites grappes une liqueur foit acide, foit alkaline remplie de kl
nitreux, & une huile foit fubtile & eûentielle, Soit • ANNACIOUS,ou ANNACIUGI ( lés ) 1: m.
épaifie comme de la graille. pl. (Glog, mod.') peuplesde l'Amérique méridjô'nale,
La- auge noire calcinée au feu de réverbère pen- dans le Brefil.
dit fix heures, a donné des cendres noitrs qui ont • ANNAGH, ( GioR. mod. ) ville d'Irlande, dans
lauTé par la lixiviation un fel fixe purement alkali. ,t'Ultonie & le comté de Cavan. Il y en a une autre
Lafemence contient beaucoup plus d'huile eflen» du même nom dans le comté de Downe.'
tielle que les autres parties. Cette huile eft verdâtre, ANN AIRE annaria Ux ( Hijl. am. ) loi annaire
odorante, & agréable au goût on l'obtient par ex- ou annale, que les Romains avoient prife des Athé-
prefiion & par dilatation. Il faut pour 1'ufage de la niens, ce qui régloit l'Age requis pour parvenir aux
Médecinechoisir la femenceà'anis la plus grolie, la charges de la République dix-huit ans, par exem-
mieux nourrie, la plus nette, récemment féchée, pie, pour être chevalierRomain, &c vingt-cinqpour
d'une odeur agréable, & d'un, goût doux & un peu obtenir le confulat. (G)
piquant elle contientbeaucoupd'huileexaltée & de ANNALES, f. f. \Hifi. en gsnlr.) rapport hiftori-
.êl volatil; elle eft cordiale, Stomacale, peâorale, que des affaires d'un état, rédigéespar ordre des an-
carminative,digehive; elle excitele lait aux nourri- nées. yoyei An. La différence qui fe trouve entre les
ces, & appaife les coliques. annales & l'hijloire ,e& un point différemmenttraité
On l'appelleaniwerd, pour la distinguer de ranis. par divers auteurs. Quelques-unsdifentque l'hiftoire
dragée, cil proprement un récit des choies que )rameur a
La femence d'anis entre dansle rpflbli de Six grai- vues, ou du moins auxquelles il a lui-même aflitlé;
nes, l'eau générale, l'efpritcarminatifde Sylvius > le ils fe fondent pour cela fur fétymologie du mot hif-
firop compote de vélar, d'armoifè, de rofes pâlespur* toirtt qui fignifie en Grec, la connoi ance des chojis
gatif dans les clyfterescarminanfs> l'élecVuaire de priftntts & dans le vrai içopûi fignifievoir au con-
l'herbe aux puces, la confection hamec, la thériaque, traire, difent-ils, les annales rapportent ce que les
le mithridate, l'éleâuairelénitif, le catholicon,dans autres ont fait, & ce que l'écrivain ne vit jamais.
les poudresdiatragacanthe, cordiale Schydragogue, foyt[ Histoire.
& dans les pilules d'agaric. Tacite lui-même paroît avoir été de ce fentiment;
L'huile d'anis eft un des ingrédiensdes tablettes puifqu'ilintitule annales toute la première partie de
«métiques & du beaume de foufre anifé. fon hiftoiredes fiecies panés au lieu que delcendant
ANISÉ adj. (Pharm.) vin anifé eft un vin artifi-
au tems même où il vimit il changece titre, & don-
ciel, que l'on fait avec.dix pintesde miel, trente pin- ne à fon livre le notmÊkifioire.
tes de vin d' JTcafon ville maritimede Syrie, & cinq Aulugelle eft d'unTOreavis il le genremie Vàij:
onces d'ani.r Oribafe.
Ce vin etl carminatif, légèrementdiurétique, an. ce; que fhitioire cil le genre, & fuppofe une narra*
tielmentique.On en peut faire un pareil avec le meil- tion & récit des chofes panées queutes annales font
leur vin blanc de notre pays. (iV) l'efpece, & font aufli le récit des chofes paflees mais
ANITIS ( Myth. ) nom fous lequel Plutarque avec cette différence qu'on les réduit à certainespé-
nous apprendque Diane fut honorée a Ecbatane. riodes ou années.
ANK.ER f. m. ( Commerce. ) mefure des liquides, Le même auteur rapporte une autre opinion;
dont on fe fert à Amderdam.L'ankereû la quatrième qu'il dit être de Sempronius Afello fuivant cet éeri·
t partie de l'aem, & contient deux ftekans chaque vagi, les annales font une relation toute nue de cà
ftekan fait feize mingles ou mingelles; chaque min- qui fe patte chaqueannée, au lieu que fhifloire nous
gle eft de deux pintes de Paris enforte que Vànhtr apprend non-feulement les faits, mais encore leurs
contient foixante Se quatre pintes de cette derniere caufes, leurs motifs & leurs fources. L'annalifte n'a
mefure. (G) rien autre chofe à faire que l'expofitiondes évene-
ANN A f. m. (AfyM.)déefle qui préfidoit
aux an. mens tels qu'ils font en eux-mêmes l'hillorien au
nées, & à laquelle on facrifioit dans lemois de Mars. contraire a de plus à raisonnerfur ces éveaemens &
C'eft, felon quelques-uns,la Lune; iêlon d'autres, leurs circonstances, à nousen développer les prin-
c'eft ou Themis, ou Io, ou une des Atlantides. cipes, & réfléchir avec étendue fur les conféquen-
•Anna (fiiog. mod.)villede l'Arabiedeferte, fur ces. Ciceron paroitavoirété de ce dernier Sentiment,
l'Euphrate; d'autresdifentdeMésopotamie,fur l'une lorfqu'ildit des annaliftes unam dicendi laudem pu*
& l'autre rive du même fleuve la partie opulente tant effe brev'uatem nort exornatoresrerum fed lantàm
d'Anna eft du côté de l'Arabie. narratores. Il ajoutequ'originairementl'histoire né.-
Anna-Behg ville d'Allemagne dansla Mifnie, toit qu'une colleftion d'annales.
fur la rivière de Schop. L'objeten rut dit-il, de conferver la mémoire des
ANNA-PERENNA, {Myth,) bonne payfanne évenemens le Souverain Pontife écrivoit chaque
qui apporta quelques gâteaux au peuple Romain, an*
née ce qui s'étoit paffé l'année précédente,& l'ex-
dans le tems qu'il fe retira furle montAventin. La pofoit en un tableau, dans fa maifon, ou chacun le
reconnoùTance du peuple en fit une déefle que Var- pouvoit lire à fon gré. C'étoit ce qu'ils appelloient
ron met au nombre de celles de la campagne, entre annales maximi, & l'ufage en fut confervé jufqu'à
Pales & Ceres. Sa fête Se célébrait fur les bords du l'an 620 de la fondationde Rome. Voye{ FASTES.
Tibre pendant cette fête on Se livroit à la joie la Plufieurs autres écrivxins, à t'imitation du Ponti-
plus vive, on buvoit largement, on danfoiî & les fe, s'en tinrent à cette maniere fimple de raconterles
jeunes filles chantaient fans conféquence des vers chofes fans commentaires, Se furent pour cela mê-
fort libres. On dit de la nouvelledéefle, qu'à fa ré- me appellesannaliftes.Tels furent Caton, Pifon, Fa..
ception dans le ciel, Mars-quiétoit amoureuxde Mi. bius Piaor, Antipater, &c.
nerve, la pria.de le Servirdans fes amours ;qu'y#/wi<i- Les annales de Grotius font un livre bien écrit 8c
Pennnay A qui le dieu n'étoit pas indifférent, propb-
fit Ses conditions, & Ce chargea de la commifllon
mais que n'ayant pu réuffir & ne voulant pas'per. d'ailleursil approche beaucoup plus de Tacite. P*~
dre la récompense qui luiétoit promife elle feignit tin, Lttt.choij.izQ»
à Mars, que Minerveconfentoità l'époufer quelle LucasHolftenius,chanoinede S. Jean de Latran
fe couvrit d'un habit de la déege, & qu'elle Se trou- difoit du ton le plus pofitifà Naudé, qu'il étoit en
va au rendez-vous inutilement; Mars reconnut An» état de montrer 8000 faufTetés dans les annalesde B*.
Da-Ptreanafous les habits de Minerve. nniuSf & de les prouver par manuferits comenpg
Patin

long. 14. lot. 65.


ANN ATE A f.
10.
dans la bibliothèquedu Vatican dont il avoit foin.
Loti. choif. i6£. (G)
ANNAN,( Céog. moi. ) ville ? château & rivie-
ee de FEcoffe méridionale» provmce
d'Annandale.

( Hifi. mod. Tkiol. ) revenu d'un


en ou taxe fur le revenude la premiere
année d'un
bénéfice vacant; Il y a .eu dès le xii* fiecle des évê-
ques & des abbés, qui, par un privilégeou par une
cile de Bâle décida par le décret de la feflion i s; que
le pape ne devoit rien recevoir pour les bulles, les
Sceaux, les annatts & autres droitsqu'onavoit cou-
tume d'exigerpourla collation& la confirmationdes
bénéfices. Il ajouta que les évêques affemblés pour*
voiroient d'ailleurs à l'entretien du pape, des offi-
ciers, &'des cardinaux, à condition que fi cette pro»
poûtionn'étoit point exécutée, on continueroitde
payer la moitié de la taxe ordinaire pour les bénéfi-
-coutume particulière, recevoient tes aunaus des bé* ces qui étoient fujets au droit non point
néfices vacans dépendans de leur diocefe ou de leur avant la conceflion des buUes, mais après la premie-
abbaye. Etienne, abbé de Sainte Génevieve,ce de- re annéede laJoiiuTance. Dans le decretde la feffion
puis éVêque de Tournai, fe plaint dans une lettre xi qui eft relatif à celui de la douzieme, le mêmes
adreflfêe à à l'archevêquede Rheims, que l'évêque de concile femble abolir les annaus mais il approuve
Soiflbns s'étoit réfervé l'âwM/rd'un bénéfice, dont qu'on donneau Pape un fecours raifonnablepourfoù-
le titulaire n'avoit pas de quoi vivre. Par ce fait & tenir les charges du gouvernement eccléuaftiqueî
fans toutefois fixer fur quels fonds il le prendra.L'af-
par plufieurs autres femblables, il paraît que lescoi. pa-
femblée de Bourges en 1438, à laquelle affifta le roi
pes a voient accordé le droit pannau à différens CharlesVII. reçut le decret du concile de Bâle con-
la teiirs, avant que de fe l'attribuer à eux·mêmes. L'é-
poque de fon origine n'eft pas bien certaine. Quel- tre les annau* >&accorda feulement an pape une
ques-uns la rapportent à Boniface IX. d'autres à Jean taxe modérée fur les bénéfices vacans pendant fa
XXII. & d'autres à ClementV. mais M. de Marca, vie, & à caufe des befoins preffans de la cour de
lib. V. de concord. c. t o & il. obferve que du tems Rome, mais fans tirer à conféquence.Charles VII.
d'AlexandreIV. il s'étoit élevé de grandes difputes avoit confirmé dès I4iileséditsdefonprédecefteur.
au fujet des annates,& par conféquentqu'ellesétoient Louis XI. avait, rendu de pareils édits en 1463 &
dès-lors en ufage. 1464. Les Etats affemblés à Tours en 1493 présen-
Clement V. les établit en Angleterte.Jean XXII. terent à Charles VIII. une requête pour l'abolition
fe réferva les annotes de tous les bénéfices qui vaque: des annales & il eft fur qu'on ne les paya point en
roicnt duranttrois ans dans toute l'étenduede l'Eglife France, tant que la pragmatique-fanction y fut ob-
catholique, à la réferve de hés & des abbayes. fervée. Mais eUes furent rétablies par le concordat
Ses fucccffcurs établirent çe tt pour toujours, & y
obligerent les évêques& les abbés. Platinedit que ce
pour les évêchés & les abbayes, com%e le remar-
que M. de Marca, lib. VI. ie concori.cap. xj. n°. iz»
fut Boniface IX. qui pendant le fchifme d'Avignon, car les autres bénéfices font tous cenfés au-deffousde
introduifit cette coûtume, mais qu'il n'impofa pour la valeur de vingt-quatreducats, & par conféquent
annate que la moitié de la premier&annéedu revenu. ne font pas fujets à Vannuité.Malgré cette dernieredif
Thiery de Niem dit que c étoit un moyen de cacher poûtion, qui a aujourd'huiforce de loi dans le royau-
la fimonie,dont Boniface IX. ne fe faifoàt pas grand me, François I. fit remontrerau pape l'injuflice de ces
fcrupule. Le JurifconfulteDumoulin & le docteur de exaûions par les cardinauxde Tournon& de Gram-
Laufnoy ont foûtenu en conféquenceque les anna. mont, fes ambaffadeurs extraordinaires en 1532.
tes étoient fimoniaques. Cependant Gerlon& le car- Henri II. dans les inftruâions données à fes ambaf-
dinal d'Ailly, qu'on n'acculera pas d'être favorables fadeurs; envoyés au'concile de Trente en 1 547 de-
aux papes, ont prouvé qu'il étoit permis de payer mandoit qu'on fupprimât ces impofitions & enfin
les annates par 1 exempledes réferves des penfions, CharlesLX. en 1561 donna ordre à fon ambafladeur
des décimes, ou autres impofitions fur les fruits des auprès du l'abolition des anna-
bénéfices qu'on ne regarde point comme des con- us que la Faculté de Théologiede Paris avoit dé-

Bâle.
ventions fimoniaques. Ce qu'il y a de plus important clarées fimoniaques. Ce decrèt de la Faculté ne con-
à remarquer pour la juftincation des annaus, c'eft damnoit comme tel que les annotes exigées pour le*
qu'on ne les paye point pour les provifions qui s'ex- provifions fans le confentementdu roi & du clergé
pédient toujours gratis, mais à titre de fubvention, & non pas celles qui fe payent maintenant fous le
ou, comme parlent lesiCanoniftes defubjîiiumcha- titre defubvention,fuivant La difpofition du concile
ritativum pour l'entrefâen du pape & des cardinaux. de
On peut confulter fur cette matière Fagnan, qui l'a En Angleterre, l'archevêque de Cantorbery iouif*
traitée fort au long. foit autrefois des annaus de tous les bénéfices de {on,
Il faut avouer cependantque les François ne fe font diocefe, par un privilége du pape, comme rappor-
fournis qu'avec peine à cette charge. Le roi Charles te MatthieuParis dans fon hifioin JAngltuntfurl'an-,
VI. en condamnantle prétendu droit de dépouilles, née 746. Clement V. en 1 305 fe fit payer les anno-
par fon édit de 1406 défendit de payer les annatts tes de tous les bénéfices quelconquesvacans en An-
& les taxes qu'on appelloitde mcnus fervices minuta
ferviùu. Dans le même tems ce prince fit condamner Weflminfter ou pendanttrois
ans, felon Wal
gleterre pendantdeux ans, comme écrit Matihuudo
Les annotes furent depuisétabliesdanstout ce royau-
par arrêt du parlement, les exaltions de l'anti-pape
Benoît de Lune, furlout par rapport aux annates. me, jufqu'àHenriVIII. qui les abolit. Germanique
Dans le concile de Confiance en 1414, ily eut Par le concordatfait entre la nation
de vives contestationsau fujet des annaus les Fran- & le pape Nicolas V. en 1448, on régla que tous les
çois demandoientqu'on les abolît, & s'auemblerent évêchés& les abbayes d'hommes payeraient Vanna-
u; que les autres bénéfices n'y feroientfujets, que
pour ce fujet en particulier.Jean de Scribani, Procu- de vingt-quatre florins d or.
reur fifcal de la chambre apoftolique appella au quand le revenu feroit
être déctdé dans CharlesV. fit des e#wts inutiles abolir.les
pape futur de tout ce qui pourroit l'article
pour
l'ordonnance
an-
d'Or-
cette congrégation particulière les cardinaux fe naus en Allemagne & de
joignirent à lui, & 1 affaire demeura indécife car léans, qui les abrogeait en France, fut révoqué par
Martin V. qui fut élu, ne ftatua rien fur cet article. l'édit de Chartres en 1 561.
Cependanten 1 7 1 7 Charles VI. renouvellafon édit Paul II. fit unebulle en 1469, pour ordonner qu'on
contre les «««ara; mais les Anglois s'étant rendus payeront Xç* annotes de quinte ans en quinze ans pour
maîtres de la France, le duc de Bedfort, régent du les bénéfices fujets à ce droit, qui feraient unis à quel-
royaume pour eux, les fit rétablir. En 1433 le con- que Communauté;Ses fuçceûeurs con6rmerentce
règlement. Fagnan remarque que quand il arrive
plufieurs vacances du même bénéficedans la même
année,on ne Baye qu'une (éule attnat* ce qui prou-
Ve, ajoûte-t4l,que cen*cftpoifl<pour la collation
des bénéfices, mais pour Pentretien du pape ? du
facré collège. ft>y«{ « canoniflt, Fcvnt UP. AU-
ou au moins l'or étoit renfermédans le fer, comme
les Romanis fe contentèrent long-tems d'
il paroit par un paffage d'Artemidore, liv. II. th. y.

fer; & Pli,ne aflure que Marius fut le premier qùrgn


porta Ma d'or, daas Con troifieme constat, an de
Rome 6fo. Quelquefois Vanneau étoit de fer, & le
xandn, M. dtMarca été. Thomaffin DMipUnt itfceau d'or; quelquefois il étoit creux, & quelque-
fEaLpart. ir. tiv. IV. ci.* xxxt. & xxxvj. Fleur? fois folids quelquefois la ,pion. en étoit gravée,
htfit. a» Dni» tcclif. tom. t. part.XYIL (Map. xxjy., quelquefois elle étoit unie dans le premier cas,
P*g-4*4- eUe étoit gravée tantôt en relief, tantôt en
ANNEAU, f. m. mod.) petit corps creux.
Les pierres de cette dernière efpece étoient appel-
circulaire que Ton met ait doigt,foit pour fervir lées gemmase&ypm, & lespremières, gemma feulpturd
d'ornement foit pour quelque cérémonie* promintnt*.
L'anneau des évêques fait on de knrs ometnenf La manierede porter Vanneauétoitfort différente
pontificaux on le arde comme le gage du ma- felon les différens peuplesil paroît par le ch. xxij.
nue fpirituel que l'évêque a contracté **ce fon titi Jiremie, que les Hébreux le portoient à là main
éghfe. droite. Chezles Romains, avant que l'on eût
L'anneaudes évêques eft d'un ufage fort ancien. mencé à orner les anmanx de pierref ptécieufescom- ic
Le quatrième concik de Tolède tenu en 6} j, or- lorfque la gravure Ce faifoit encore fur lemétalmô-
donne qu'un évoque qui aura été condamné par un me,
concile, 8c qu'enfuife un fécond concileaura déclaré & à ta main qu'il lui pfaifoit. Quand on commença
innocent, fera rétabli dans fa dignité, en lui rendant

J
A enchâèer des pierres dans les
Vanneau, le batoa épifcopalou la crofle 6c. porta plus qu'à la maiii gauche & on fe ivndoit)ri-
L'orge de diade quand on les mettoita la main droite.
dinaux, kmmtpro PHne dit qu'on les porta d'abord au quatrième
/urtânnuâcardinaiitit. doigt de la main ensuite au fécond ou index; puis
Origine dtt annaxux. chap.j. su petit doigt et enfin à tous les doigt» excepté
celui échu du mtfieu. Les Greci jporterenttoujours Van*
mmizvkquatrièmedoigt de là main gauche, comme
noué rapprendAulugellettii. X. la raifotr que cet
fhée6e cellede Mida*. Les premierspeuples parmi auteur en donne eft c'eft
felon lui que ce doigt a un petit nerf qui va, droit
font les Hébreux, Gen.xxxvuf.àaascet endroit il au cœur, ce qui fiiic qu'il étoit regardé* comme le
eft dit que Judas, fils de Jacob,donna à Thamarfed plus doigts à caufe de fa com-
ittftioe t*ms municationavec tute aoWe partie. Pline dit que
rence qael'ànmwétoit en ufagé dans le les anciens Gaulobk tes aMien» Bretons) portoient
chez les Egyptiens puifquenous
fcpb
comme Une marque de l'àtttorité qo^ hndon-
i chaque r Mankt,

v
noît. Dans le premierhv. des
celle dé Vanneaudu roi l*ordre qu'elle envoyé de ne, «1 )fil.
tuer Naboth. chaque femane.
tes andengChaldéens, & nal y far. vy\ femefties^ *n*uUfemef-

Curce. Ce dernier auteur dit lsntre auffi loin qu'Hehogabale,


fon propre (j:eâu les en EdRm, ne
& Darius
vit en Afie.
trième toi de leur première race, eft le pJKJDUerqui anneaux des narine». S. Au-
les
Mmttés d« les porter autfr} Si Ketro defl» Voile

de partie du corps
des lettres on tes
qae l'on noiioit.

les premiers qui reçurent cette pratique des Grecs.


Des Sabins eue pana aux cepen-

des
TuîliuS érotesti lus premières oit Pon en
Fa adopté le premier;

porté des anneaux aux fiés.


ont
il le
dans des
"Mmue dis fc
feul & d'autres étoiem de plufieurs
métaux mêlés, du de deux métaux distingués.:car & aux orteils. LouisBortome nous parle d'un roide
le fer & l'argentdes anneaux étoient fouvent dorés, Pègu, qui portoit a chaque orteil, ou gros doigt de
4Bo ANN AN N.f
pié,Z7&«
uneLpierre
.tt. 1^ A^
enchâffée dans un
anntmx. Le$ anciens
««au*:
trois
avoient
apperçut
a deux points lumineuxou actes, qui paroif-

férentes fortes dW* la P«f2* Plme


?S
«W
afl^

tinguer les conditions, & les qualités. fénateurs de entouré d'un anmm permanent: en conMquence il.
que d'abord il n'étoit pas permis
un «ummtmU ^m £** a«x
n!f£aZ
porter
ambaffadeurs dam quelque cour
4"n§«^ ne dquerfe# un angtede
permit de public 1 «*•
leur étoit pas même porter en Campam» (on grand diamètre 0
a«««« de fer ceux
le relie Atèmsik portoient untriomphe Cet ammaa lumineux dfc par-toutégalemept eK»-
«£a££uu7leshonneurs du étoient «t
fez grandedifi^nce commeune voûte chaque par-
P^.«#«^i-^
peÏÏLfn de porterSst.vy.kv. Ii.fHorsc», rem ar-
mabAcron./iWa
tie pefaat vers le centre de la planète. Sondiamètre
ett un peu plus du double da diamette de Saturne
d'or & quowue bande circulairefoit
que qu'ïl étoit néceffaire pour cela que Vanmm fort nùice fa largeur ou profondeureft néanmoins
leur eût été donné par le préteur.devint fi conftdérable qu'elle égale à très-peuprès la moi-
Dans la fuite fSmJk d'or une- marque
diftinaive des chevaliers le peuple portoit dv an.
fer:

P^
annuum de
c^ofaftt-U.
maux d'argent & les efclaves des foùtknt toujours de la même manière,xwifermaiit
d'or étoit quelquefoispermis au entre fe furfece con-
peuple & Sévère accorda fes foldats
la liberté un grand vu:de tootJBW» Saturae.
même cave ac f.a
de Le porter.. Auguûçdonna la Le plan de cet ummne Mtrotf pas !en-
affranchis. Néron fit'à la vérité dans la fuite un ré-
bien-tôt de l'ob-
élément contraire mais on ceâa Saturne. Quant à l'u&ge dont peut être m*v»g »
nS'^MM» de la féconde efpece étokut
qu'^appelloit«/W«a//W^^«,««««a^V«^ préàféuient k
extraordinaire,
«ewe Aeft probablequ'on1 igno-

e
car «ou» ne voyons nende
JS 2W
oî Quelquesauteurs font remonter l on- rera encore long-tejns; à cephéM>menç, par-
femblable ni d'analogue en
le e
de cet «foge fl«W Hébreu, iLéon
paffage ¡'Exode, *v. 22.
fur uncependant
ils fondent
fe
de Mo- comnt ..«ont ce que 1 on â
nature. 11. de
obfervédepïus
anciens Hébreuxne
foùdent que les
dene
«iP" S61*180» dans a expliqué d'wae
fe font faroais fcn-is d'«««« inaémeufe la fomatioo as 1Vmw««i <k Sawrne û

vérité il;s donnoientun


^A^Suj! fopmrfe «pe la matkre de
Se fois verf. deux centres
mariage mais que cet ne faifoÎt que tenud«-
Jw»
centre de Saturne vm «m autre
qu û$
d'une pièce de monnoie de même valeur placé 4m Tvaxknemde Vanmm^Uû%t
noient, auparavant.
{oient la même chofe &
tiens ont pris cet
euxicomm'U
Les °Grecs & les R^ainsfa-
que les Cbn*
ufage ,jui eu. *« «nae^ JJ«
parœt^rfmull^&pi^lque»
mamçr« de
Satome « dû avoir- «memeavenu

Anneau solajre
de peut cadra» portatif, qui
.?.
de cette ûtm

confifte ea
e
une efpece
un mntm
*
anciennesliturgies, ou nous troavonsla ou cardede cuivre d'environ
dedia-
bénir Panneau nupûd. voyez MARIAGE, étaient ieto- meti«|8^d*untiers de pouce de îargepr.
Les amtaux de la troifienieefpece "»W*'
nés à fervir de fceaux on les appelloit
lefoueb v^ranuk ScEAV. trolKar lequel on feit paffer un rayon du foled,
ou àrogmpki, fur de Salisbury dans fes Coafu* cq-conte-
Richard, évêque
«^««.la.défeBddemeweautogtdesfem- «pàlait une petite

mes des «wnmus de jonc, ou d'autre rnanefr fertbla-


bie, pour venix plus «ift-eat à bout de
cher; • &il infinoe en même teins la raifon de cette -,'
réomnbxt pour W* tout le long ê*
l'anruaia aitifi donné par jeu étoit ttn
véritable mmwt rmpàaî. mois

veut.
dans fes Ânàqtùtis dt Paris, dit que & mse les
foiàit Ou
De BreviUe d ameau marquai
c'étoit autrefois une coutume de fe fervur de quoi le cadran peut donner l'hère pour
de ionc dans le auparavant. Voy*i Concubine. m eom- moyen
eofcmbk
tel four de Tannée qu'on ff
rnerce mmm de fer POMr s'en fcrtjf il,
Les anciens Germain* posent un le jour dit mais m im le ^defrl du ^aque
que :J»
pour marque

ou le prince
d'efclavage,

qui confirmoit
leur menok au doifl XUmmup^oral
Jufqu'à ce qu'ils euflent
wé un, ennetni de la nation. Et dans le tems
"inveftitures avoient lieu en Allemagne,
l'ékaion
1
fies
que les
empereur

.Pans l eglrfe
trou, marquera 11mm fur îe
AMUAO
qn
topomt 4

du jour
romaineil a été détendu par des œncik. mx eçdé-
moinsqu'ils ne
fiaftiquesde porter des mnmmx évêque* ou Tufige de
fuVent cpoaiué» en dignité comme
**Ù'£L f. m. «m* fJf»* r--«j
Saturne' en uncerclenûnee &lumineux qui entoure fait
-lecorpsde cette planete, fans,cependanty
toucher.
y en a
« j
il conûfte en deux cercle»
la découvertede cet plufieurs ed due à M. Huy- la
obfcrvauons, font larges Se
Ufaeoscet afbonome après
rinftrument. L'anneau extérieur A repréfentele mé- Vemeritd:anstrf/?'ZÉu//a!h'onorr,iqi!e
depuis /r)ut<ju'eit
ridien du lieu où l'on eft il contient deux divifions G, le divifèrontparfaitement.
de 90 d chacune, diamétralementopposées, & qui Pour obfervcr la hauteur du foleil avec cet inftru-
f ervent, l'une pour l'hémifphereboréal l'autre pour ment, il le faut fufpendre par la boucle B & le tour-
l'hémifphereauftral. Vanneauintérieur représente ner vers le foleil A, de fortc que fon rayon pafle par
l'équateur, & tourne exactementen-dedans du pre- te'trou C; il marqueraau fond de Vanneau de F en 1
mier par le moyen de deux pivots qui font dans cha- les degrés de la hauteur du foieil entre le rayon ho-
que anneau à l'heure de 1 x. A travers les deux cer- rifontal C6, & le. rayon dc'l'afire CI; & la partie
cles eft une petite régie ou lame mince avec un cur- I HG marquera f.i diftance au zénith déterminée
feur marqué C, qui peut gliffer le long du milieu de par le rayon CI de l'aftrc, & le rayon vertical C G.
la règle. Dans ce curfeur eft un petit trou pour bif- Les obfervationsfaites avec l'anneau atlronomi-
fer paner les rayons du foleil. que font plus exactes qu'avec l'afirolabe,parce qu'à
On regarde 1 axe de la regle comme l'axe du mon- proportion de fa grandeur les degrés de Vanneau
de, & tes extrémités comme les deux pôles. D'un font plus grands. Voyez ASTROLABE, ( 7")
côté font les fignes du zodiaque, de l'autre les jours ANNEAU, en Anatomie nom que l'on donne à
du mois fur le méridien eft une pièce qui peut glif- l'écartement des fibres de l'oblique externe vers fa
fer, & à laquelle on attache un petit pendant qui
porte un anneau pour, tenir l'inflniment.
Ufage it tet infiniment. Mettez la ligne A, mar-
Il
partie inférieure pour le partage du cordon fperma-
dans les hommes, & ciu ligament rond dans les
femmes. Vqye{ Cordon SPERMATIQUE,&c.
quée fur le milieu du pendant, au degré de latitude L'inteftin & l'épiploon s'engagent quelquefois
du lieu, par exemple, 48 d 50' pour Paris; mettez dans cet anneau & forment des defeentes ou her-
la ligne qui traverte le trou du curfeur au degré du nies inguinales. Voye^ Hernie &c. ( L )
ligne ou au jour du mois ouvrez enfuite l'inftru- ANNEAU, ( Agriculture. ) c'eft un farment ainfï
ment, de forte que les deux anneaux faflent un angle appellé, de la maniere dont il eft contourné on le
droit entre eux, & fufpendcz-lepar le pendant H, palle fous un fep lorfqu'onle .provigne, foyt{ SE.P.
de maniere que l'axe de la regle qui repréfentecelui ANNEAU, {mefûre de bois,) c'eft un cercle de
de l'inftrumentpuiffe être parallèle à 1 axe du mon- fer qui a fixpiés & demi de circonférence que l'on
de enfuite tournez le côté plat de, la règle vers le fo· nomme auffi moule, 6c dont le patron ou prototype
leil, jufqu'à ce que le rayon qui panera par le petit eft à l'hôtel -de -ville. C'eft fur ce patron que tous
trou tombe exactement fur la ligne circulairequi eu ceux dont on fe'fert font étalonnés'& marqués aux
tracée au milieu de la circonférenceconcave de l'an- armes de la ville. Trois moules ou anneaux remplis,
plus douze bûches doivent faire la charge d'tune
neau intérieur le rayon folaire marquera l'heure charrette. Le tout fait ordinairement depuis cin-
qu'il eft fur cette circonférenceconcave.
quante-deux jufqu'd foixante-deux bûches qui font
Il faut remarquer que l'Heure de Il ou de midi
nommées par cette raifon bois de compte. Toutes les
n'eft point donnée par le ca an, par la raifon que bûches qui font au-deflbusde dix-fept à dix-huit pou-
le cercle extérieurétant dans le plan du méridien
il empêcheles rayons du foleil de tomber fur le cer- ces de gro1feur, doivent être rejettées du moule Se
cle intérieur le cadran ne donnera point non plus renvoyées au bois de corde: maisil y a encore tant
l'heure quand le fojeil fera dans l'équateur parce d'inégalité entre les plus grôlfës que Souvent ce
qu'alors fes rayons feront parallèles au plan du cer- nombre ne fe trouve pas complet. Il y en a quelque-
fois de fi grotfes, fur-tout dans le bois qui vient de
cle intérieur.. Montargis que les quarante-fepi ou quarante huit
II y a encore une autre efpece d'anneau agrono- bûches remplirent les trois anneaux & font la voie.
mique, confiruit à peu-près fur les mêmes principes rbye{VoiE.
que ce dernier, exceptéqu'au lieu de deux cercles, Le bois qui vient par la rivière d'Andelle & qui
il en a trois il a quelques avantagesfur celui-ci,en
en porte le nom, n'ayant que deux pies &. demi de
ce qu'il donne l'heure de midi, & qu'il marque lorf- longueur quand il s'en rencontre d affez gros pour
que le foleil eft dans l'équateur il eft même un peu être de moule ou de compte, on en donne quatre an-
plus jufte. Au refte on ne fe fert prefque plus de ces
inftrumcns 1'ufagedes montres ayant rendu inutiles
neaux &*feize bûches pour la voie: Poye{ ANDELLE.
un cercle de fer ou d'autre
tous ces cadrans qui ne donnent pas l'heure avec une matiere folide dont on fc fert pour attacher les vaif-
certaine juftefle.' feaux. Il y a dans tous les ports & fur tous les quais
Anneau agronomique eu encore le nom d'un inftru- des anneaux de fer pour attacher les navires & les
ment dont on fe fert en mer pour prendre la hauteur bateaux. ( Z )
du foleil': c'eft une efpece de zone ou de cercle de Anneau cn Serrurerie c'eft un morceau de fer
métal. Poye{ la Pi. de navig.fig. 1. Dans cette zone rond ouqu arré, difpofé circulaircmentà l'aide de la
il y a un trou C, qui la traverse parallèlementà fon bigornede l'enclume mais dont les.deux extrémité»
plan ce trou eft éloigné de 45 degrés du fufpcnfoir font foudées enfemble. On s'en fertpo ur attacherdes
B; & il eft le centre d'un quart de cercle DE dont bateaux, fufpendredes rideaux r^&'c. T
un des rayons terminans CE, eft parallèle au dia- Anneau de clé; on appelle dans une clé Vanneau
mètre vertical, & l'autre CD eft horifontal& per- la partie de la clé que l'on tient à la main, & qui aida
pendiculaireà ce même diamètreB H. Pour divifer à la mouvoircommodémentdans la ferrure fa for*
l'arc FG de cet anneau en go on décrit fur un'plan me eft communémenten cçeur ou ovale. On verra
un cercle FG C égal à la zone intérieurede l'ànncau à l'articlégCLÉ la manieie de forger Vanneau,
du point C, pris à 45 d du point B, comme centre, On que quelquefois dans la capacité de Tan*
& d'un rayon pris à volonté, on décrit jjn quart de Nj/CtftTaifféreusdefleins
pour cet effet on commence
cercle P (£R, dont le rayon terminant P C eft per- parle forger plein & rond mais or? n'orne ainfi que
pendiculaireau diamètre BD,&c l'autre CR lui eft les clés des ferruresde conféquence. foyq Clé.
parahele on divue enfuite ce quart de cercle en de- ANNEAU., cht\ les. Bourreliers,eu: un morceau de
grés & on tire par le centre C, & par tous les points fer ou de cuivre configuré comme tout ce qui porte-
de divifion du quart de cercle des rayons qui cou- le nom d'anneau. Il eft au bout du poitrail de chaque
pent la circonférence FD G, en autant de points côté & foûtien un trait M,fig. 8. PI, du Bourrelier
qui répondrontà des degrés de ce quart de cercle, qui va fe bouclerJouxte brancard, au trait de. bran-*
Ces divifions ou degrés pris & tranlportés refpêôi- caïd qui tient à l'suflieu,
ANNEAUX,f. m. pl. ce font dans les manufactures ANNEXÉ, adj. en Droit, & même dans la lan-
en foie. de très-petits cercles de fer, qu'on appelle gage ordinaire, fe dit d'une choie moins confidéra-
encore yeux de perdrix, qu'on paffe dans les cordes ble, jointe & unie à une plus grande. Ainfi difons-
du rame. Chaque corde du rame a ton oeil de per- nous, une telle ferme, un tel patronage eu: annexé
drix, & chaque oeil de perdrix reçoit une corde du à tel fief, tel manoir, &c. Charles VIII. en l'année
femple. On attache les cordes du temple aux yeux t486, annexa la Provence à fon royaume. Voyez
de perdrix qui font panes dans les cordes du rame ANNEXE. (H)
parce qu'on te procure ainfi deux avantages le pre- ANNIBI, ( LAÇ,p') Géog. mod. lac de la grande
mier, de fatiguer moins les cordes du rame & celles Tartarie aux pies des montagnes & dans la contrée
du temple l'œil de perdrix pouvant glifler fur la du même nom au nord de Kitar. Ce lac ni rien qui
corde du rame quand on tire le femple ce qui n'ar- lui reffemble, ne fe trouve dans la carte de M. Wit-
riveroit pas fi les cordes du temple étoient nouées à fen. Mat. géog.
celles du rame: le fecond, de pouvoir féparer plus ANNIHILATION, f. f. ouANÉANTISSEMENT,
facilement une corde du'femple des autres cordes ( Commerce. ) ett ufité dans un fens moral en Angle
quand on en a befoin; cette corde pouvant avancer terre & l'on dit le capital de la mer du Sud efl réduit
OU reculer par le moyen de l'œil de perdrix qui for- d la moitié; fi l'on n'y prend bien garde les malverfa-
me une attache mais quine forme pas une attache tions des faHeurs produiront infailliblement bientôt une
fixe, foyei Semple Rame Métier DE VELOURS autre annihilation fur tout le dividend. (G)
CISELÉ. ANNILLE, f. f. c'eft proprement un fer de mou-
ANNEAUX de vergues, ( Marine. ) ce font de pe- lin & on l'a nommé ainfi, parce qu'on le met com-
tits anneaux de fer que l'on met deux enfemble dans me un anneau autour des moyeux pour les fortifier.
de petites crampes qu'on enfonce de diftance en Ces annilles étant fouvent fattes en forme de croix
diftance dans la grande vergue & dans celle de mi- ancrée, on a nommé ces fortes de croix annillu dans
zaine. L'un de ces anneaux fert à tenir les garcettes le Blafon. (F\
qui fervent à plier les voiles; & pour arrêter ces ANNION, (bénéfice D') ancien terme de Droit
mêmes garcettes, on en pafCe le bout dans l'autre françois, fe diloit de Lettres royaux qui accordoient
anneau. à un débiteur le délai d'une année pour la vente de
Anneaux de chaloupes ce font de grottes boucles fes meubles, dans le cas où il étoit à craindre qu'ils
de fer fur le plus haut du port, auxquelles on amarre ne fitffent vendus à vil prix. Yoyet Répit Lettres
les chaloupes. D'ÉTAT 6- Quinquenelle. (H)
Anneaux de /abords; ce font de certaines boucles ANNIVERSAIRE, f. m. ( Théot.) mot compofé
de fer médiocrement grolTes, dont on (e fert pour d'annus année & de verto le tourne. C'eft propre-
fermer, faifir ou amarrer les mantelets des fabords. ment le retour annuel de quelque jour digne de re-
Anneaux ou bouclesd'ccoutiU.ts. Il y a des anneaux marque, anciennement appelle unJour dan ou Jour
de fer fur les tillacs près'les écoutilles pour les amar- defouvenir. Poye{ JoVR.
rer & tenir fermes pendant les gros tems il y en a ANNIVERSAIRES. (les) Jours anniverfaires chez
aufll pour les canons par-derriere & ils fervent à nos ancêtres, étoient les jours où les martyres des
les mettre aux fabords, ou à les haléren-dedans. Saints étoient annuellement célébrés dans l'Eglife,
ANNEAUX d'étai. roye Daillots.- comme auffi les jours où à chaque
de tes fin
amisd'année l'ufage
ANNEAUX de corde; c'eft ce qui fert à faire un étoit de prier pour les âmes trépaffés.
nœud coulant. ( Z ) Anniverfaria dia ideo rcpuitur dtfunBis quoniata
ANNECY, ( Geog. mod. ) ville du duché de Sa- ncfcimus qualitèr habeatur eorum caufa in ahd vira.
voie dans le Genevois fur la rivière de Sier, au bord C'étoit la raifon qu'en donnoit Alcuin dans (on livre
du lac d'Annecy,. Long. 2j. 44. Ut. 45. 3j. deofficïudivinis. Vcyt{NATJUS.
ANNEDOTS, f. m. pl. ( Myth. ) divinités des Dans ce dernier fens l'anniverfaire eft le jour où
Chaldéens faites à l'imitation des Anges bons ou d'année en année on rappelle la mémoire d'un dé-
mauvais. * funt en priant pour le repos de fon ame. Quelques
ANNÉE, f. f. roytikv. auteurs en rapportent la première origine au pape
ANNELET, f. m. tcrme de Blafon petit anneau Anaclet, & depuis à Félix I. qui inftituerent des an-
tout rond. ( Y) niverfaires pour honorer avec folennité la mémoire
ANNELET, en Paffementerie petit anneau d'émail des Martyrs. Dans la fuite plufieurs particuliers or-
ou de verre d'une ligne ou environ de diamètre qui donnèrent par leur tettament à leurs héritiers de leur
fert à revêtir les différens trous des navettes & des faire des anniverfaires & laifferent des fonds tant

VETTE & SABOT.


fabots, pour empêcher les foies & fils d*or & d'ar-
gent de s'écorcher lors de leur partage. Voyt^ NA-
ANNELETS, terme d'Architecture ce font de petits
liflels ou filets, comme il y en a trois au chapiteau
pour l'entretien des églifes que pour le foulagement
des pauvres, à qui I on diftribuoit tous les ans ce
jour-là de l'argent & des vivres. Le pain & le vin
qu'on porte encore aujourd'hui à l'offrande dans ces
anniverfaires peuvent être des traces de ces diaribu-
dorique du théatre de Marcellus dans Vignolle. On tions. On nomme encore les anniverfaires, obus &
les nomme aufll armilUs du Latin armillx un braffi- fervices. ^oye^ OBIT, SERVICE. (G)
let.(P) ANNOBON ( Géog. mod. ) ile d Afrique fur la
ANNEXE, f. f. c'eft en Droit civil ou canonique côte de Guinée. Long. 2-4. lat. mérid. 1. 30.
un acceffoire une dépendance ou appartenance, ANNOMINATION, f. i.figun de Rhétorique c'ett
foit d'un héritage ou d un bénéfice, en conféquence une alluiton qui roule fur les noms, un jeu de mots.
de l'union qui en a été faite audit bénéfice ou hé- Elle eft ordinairement froide & puérile on ne laide
ritage. C'eft en ce Cens qu'on dit que le pneuré de pas que d'en trouver quelques-unesdans Cicéron
S. Eloi eft une annexe de l'archevêché de Paris; que elles n'en font pas meilleures. Voye^ ALLUSION. (G)
les annexes* qu'un tellateur a faites de ton vivant à • ANNONAY (Géog. mod.}petite ville de France
l'héritage qu'il lègue font cenfées comprifes dans dans le haut Vivarez, fur la Dcume. Long. 21. 1Z-
ie legs. la'- 4-1- iS.
ANNEXE ( DROIT D'), eft le droit «xclufif que ANNONCIADE, ( JM. mod. ) nom commun à
prétend le Parlement de Provence d'entégiftrer les plufieurs ordres; les uns Religieux, les autres Mili-
bulles brefs, & autres refcrits femblables qui vien- taires, inftitués avec une vue, un rapportà fAnnon-
cent de Rome ou de la légation d'Avignon, (H) ciation. Foyti ORDRE & Annonciation.
les chevaUerypottcnt aux rates folcnnellcs, eft du
poids de iyo ècus d'or & dans l'ovale clechée en
lacs d?4«our; font les parles de la Mutation Angé-
lique. LVpe^collier eu comme un haufTcsool de
deux doigtsidelatge du poids de cent écus d'tnr. Sui-
de France6lle de Louis XI. & femme de Louis XJL vint llaiutuliop^tes chapitres ou les aflemblées de
cet ordre dévoient (e tenir dans le Bugey mais cette
coutume /auffi»bien que cetted'y enterrer les oheVa-
douzevertus tiers, a ceffé par rechange déjà BreHe & du Bugey
pour le marquifatde Saluées. Alors le chapitre.Ait
transféré dans Péglife dé $. Ddminique de Montmé-
lian & en 1617 le duc Charles- Emmanuel trans-
m\Kiat fondé vfrfj'un 1609 » par «a«pteufeveuve féra là chapellede l'ordre dans Thcrmitage de Ca-
deGeoes, maldoltifurlamontagne d© Turin: depuis Ion infti-.
1617. Cerordre a ét£ approuvé parle faint tution en 1 361 pat Arnedée VL jnfau au roi de Sar-»
daigne a eu dix-huit
chefs ou grands-maîtres & un très-grandrtombre,dd
«tfiw fondées par la reineJeanne. chevaliers d'une nobleffe tres-diftinguée.(G)
à ANNONCIATION,
l'ange Gabriel vint
U.
( ThtoL) eit la nouvelle
donner à la
que
f"ïi»«cremaw, qu'elle concevroitle Fils de Dieu par l'opiérttkmklu
pour marier de uvres filles. Elle a été depuis éii* S.
Ce mot eft compofé de la préposition Latine ad»
les jrafldes aumônes & legs qu'o* y a iaits, que tous fkd\i verbe Mtntian» annoncer,déclarer une ebofe
tète de l'Annonciationde la quelqu'un.Les Grecs l'appellent bon-
»
/Elles une robe# ferge blai* fSbe qu'on
célèbre dans l'Eglife Romaine
fait cajit d'eftimede«me œuvredé piété, qu'ils,vont de Marses mémoire de, l'Incarnation du Verbe:
auffi eft-elle appelléela & da
noblefle de Rome diftribuer le»«édidesdè ces dots à l'Incarnation du Ktrbt divint «n mémoirede. ces deux
celle» qui doivent. )e$ recevoir. Celles qui veulent

la tête. L'abbé Piazza ;,Il,


tution dans
tombe,
myftares qui n'en fontproprement qu'un. Le peuple
appelle Cette ffriaNoirt+banudeMars, cajtfe dit
mois ouille
très-ancienneinfti-
l Eglife Latine: parmiles fermons de faint
lerie inftitué en Auguftin qni moutut en 430 .nous en avons deux

Le
favoir te
Cohue
if
& le, 18* JifinSis.
premier montre»
pape
ce lui. donna que cet» liât? «toit établi A Rome avant l'an 496 »
du Ut fwont 4( dont ftfit la première
cérémoniele jour delà fête de S. Maurice » patron de
en
difequrs fur le mena
Perkins &quelques autres écrivain»
Proteftans^ont doute l'authen-
ticité de deux homélies de ce dernier Père fur. ce-fu-
Us admet 6c prouvequ'ellesfont
te&( aujourd'huiducs) de Savoie fesoient les, chefe
de cet ordre. Le collier rofes d'fflr Ajoutons que quelques auteurs penfent que eetta
origine rut 4'abord célébrée en mé-

moins. ancienne. h •.=-•.• c.


Cet cé-
lèbrent cette tête

Le concile deTolède
S* 18 de Décembre, caufe^mele
f de Marstombeaffez fouvent dans la fennune-fun-

Man où les Grecs

tombe; dansia du
Puy-en-Vélai a le privilège de la folennifercette fer

environ l'an 1 ç6o. pins de couleur d'amarantje


blé d'une toile d'argent à fond bleu
Emmanuelen 1617. Le grand collier de l'Ordre que premier jour de Décembre & tes Ar,
Tome Pdd ii
menions, afin qu'elle n'arrive pas au CaiSme ,1a fo- noeuds & de ¡.apogée. Lorfque le mouvement traj
Icnntfent le s de Janvier.
Les Juifs donnent anffi le nom A*Ânmmiation à
une partie de la cérémonie de leur pâçue celle où
ils expofentl'origine ScToccafion de cette folennité
le, parce que l'angle qu'il faut ajouter <ftlré>
expofitionqu'ils appellent xkaygadu qui figiûfie on-
ANNOT {Géog. petite ville de France, dépend de l'excentricité de l'orbite de la terre of
dans les montagnesde Provence. Long. 24. jo. lu. cette excentricitéeftde 1 6 parties v tientla moyen*.
ne diftancedw foleil &de la terrien
ANNOTATION f f. ( Litdnu. ) en Latin aano. c'eft pour cela que Y équation annuellea été appelle*
uuio » compofé-dead & de nota, commentairefuc- par quelques- uns lVf««oo«
cint, remarque fur un livre, unécrit afin d'en éclair- la plus grande poflible,elle eft de H j6' io", félon
cir quelquepaffage ou d'en tirer des connoiflances. FUmfteed & félon M. le Monnief de r* 55'
Note.
Il arrive quelquefois que les annotations font fort
étenduesfur les endroits clairs d'un texte, & étoffent
fur les obfcurités de-la tant d'annotations & de com-
mentaires inutiles, ou qu'on pourrait réduire à très-
peu de feuilles intéreffantes.
Les critiques du dernier fiecle ont fait de favantes
^"{NatUD, <& :-•
La plus grande équation annutltèéû moyenitiOu*
vementde la lune eft de î i' 40" celle, de fon apo-
gée eft de 10' 8e celle de fes nœuds, de 30".
Ces quatre équations anhu*lU& font toujours pro-
portionne)!» lorfque l'une des quatre eft la plus
grande pn>ffibte i! en eft demêmedes trois autres,fie
annulationsfur les écritures& les auteurs clafîiqucs réciproquement.
&€. (G) D'où il s'enfuit que Y équation annuelle du centre
Annotation de huns (terme dt Palais, ) eft une ( du foleil ) étant donnéeon a les trois autreséqua-
faifie provifoirequi fe fait des biens d'un criminel ab- tions correfpondantes ainfi ayant une table de IV-
fent, à l'effet deiles confifquer au profitdu Roi en quationdu centre du foleil on aura facilement ici
cas qu'il perfifte jufqti'au bout dans fa contumace. équations cÇrrdbondantes du-moyen mouvement
yoyt^ C Ordonnanceerimindle titre xvij. ( H ) des nœuds & del apogéede la lune. y&ytiLvst..(O)
ANNOTATION,fe dit, en Médecine,du commen- ANNUEL, adj. {Droit) terme de Finance eft un
cement d'un paroxyfmefiévreux, lorfqué le malade droit que payent tous les ans au Roi ceux qui tien^
friffonne,Mille, s étend,& eft aflbupi 6c. Galitn. nent de lui des charges vénales au moyen dequoi
Il y en a une autre qui eft propre aux fièvres hec- elles font confervé"es & tranfmifes à leurs héritier*
tiques, qui arrive braque le malade, une heure ou après eux. Il n'eft point dû de droit annuel pour let
deux après avoir mangé, fent augmenterla chaleur, charges de la maison du Roi; mais auffi ne paflent-
&. que fon pouls devient plus agite qu'auparavant, elles point aux héritiers.
mais fans friflbn & fans aucun des Symptômes dont Le droit tffjsïKftfeft la même chofe que la paulette,
nous avons parlé. On l'appelle epifimana. ( N ) Foyer PAUtEiPfE. (J5T) '<
ANNOT1NE adj. f. Pique anmnne. ( Tkéol. ) ANNUELLE,adj; ( Bot. ) Parmiles plantes bul-
c'eft ainfi qu'on appelloit l'anniversaire du baptême heures ou ligamenteufes on appelle annuellescelles
ou la fête qu'on célébrait tous les ans, en mémoire qui ne durent que l'année ou que l'on feme tout let
les
de fon baptême ou, folon d'autres, le bout-de-l'an ans, ou dont on réplante cayeux. (JÔ
dans lequel on avoit été baptifé. Tous ceux qui ANNUELLES, (Offrandes) Jhéol. ce font celles;
avoient recule baptême dans la même année, s'af- que fâifoientancientitementles parens des perfonnes
fembloient, dit-on, au bout de cette année ,& décédées, Ie jour anniverfaire de leur mort. Vhyà
célébroiena l'anniverfairede leur régénérationfpiri- OFFRANDE, Obit ItrFsnijs &c.
tuelle. On eft incertain fur le jour de cette céré- On appelloit ce jour un jour d'an, £fc. & l'ony
monie. célébroit la MeiTe avec une grande fojennité. (G)
ANNUEL, adj. {Afironomh.')c'eft ce qui revient ANNUITÉ, fj, ( Comm. & Math.) fe dil d W
tous les ans, ou ce qui s'achève avec l'année. V<yt{ rente qui n'eft payée que pendant un certainttombré
fanUU An.
C'cit en ce fens qu'on dit unefête ennmlie Se
cette épitbete prife la. rigueur,poutroitconvenir à
te trouve avoir acquitté (on avec
d'années de fbrtequ'au bout'de ce teftn le débiteur

toutes les fêtes puifqu'ell«i reviennent toutes au Les annuités (om extrêmement aVantageufcs asi
bout de chaque année cependanton a donné ce nom commerce dans les pays où elles font en ufàge; Ie>
aux quatre principales fêtes del'année pour les dif- débiteurtrouve dans cette maniiéred'empmnter,la
tânguer des autres ces quatre fêtes font Pâques la feinté de s'acquitterinfenfiblensent 8£ (ans fe gêner;
Pentecôte,Noël & l'Aflomption. fi le créanciera des dettes à payer avant l'échéance
On dit auffi un office anntut, une commiffionan- des annuités il s'en fcrt comme de l'argenten dédu>
nuelle une rente gauauUe,un revenu anhuei, &c. fant les intérêts du teras qu-ily a à atten-
f^oyei Anniversaire. dre jufqu'à t'échéance.. v'
Le mouvement annuel de la terre fera prouvé à Les annuités (om fort en ufage en Angleterre fié
l'article TERRE. l'Etat s'en fert trèSavantageufement» lorfqu'ila dei
L'epithete donne quelquefois au
revenu ou à l'honoraired'une charge, dus pofte, nous en fervirons-nous en France. iM coupons de la
d'un bénéfice &e. Voye\ Poste Bénéfice,#aé- Loterieroyale de 1744 etotenties annuités, dont
Arpmum 4M®tod de ta toitgUud*. l'oyri ARGU- doit produire61 livres pur an pendantdix uns j aà
MENT. bout defoueb le billet wa wembôurfé.
EfniBts annuelles..Voyt^ M. de Parcieux .des Académies royalesdes Scien-
Equation annmlie du moyen motivementdu fo~ ces de a inféré à la fin de fon Eflai
teil Cede la lune des noeuds &de l'apogée de la fur les probabilitésde la durée de la vie huntaine,
lune 'en l'angle quel faut ajouter au moyen mou- imprimé à Para en 1746 une table fort utile par
vement du ibku de la lune des noeuds, & de IV .-quelle on voit la fomme que l'on doit prêter pour
jpogée de la lune, pour avoir le lieu du foieH des recevoir 100 livres ta fin de chaque année, de
Manière qu'on fak rembourfé entièrement au bout table eg la voici. Supposons qu'on em-
de tel nombre d'années qu'on voudra jufqu'à cent prunte une que j'appelle & que, les in-
vslavaleur des annuités qui rappor- térêts étant comptés fur le pié du denier ou en
teraient 100 livres pendant un certain nombred'an. générât dudenier rende chaque aande
nées. Voici une partie de cette table, qui peut être on une
très-commodedans le calculdes annuités.

Àla
doit priur pour nctvoir ioù l.
fin 4» chaque annit,
denier
a,emprunté la tomme
il
voyons ce qui en arrivera.
En premier lieu, puisque les intérêtsfont compté$
fur le s'enfuit que celui qui,
devra à la 6n de la pre-
voudra jusqu'à ioo ans. micro année cette plus le dernier -La
cette qu'il devra a ou
Les Intérêts comptés par la il rend à la fin
“ fur le pied du denier io.. de la premiere année la fomme b donc au com-
de la feconde année il n'emprunte
réellemeat que la fomme a
*T 4,Tl
95
185 t% \6
%7% 6 6
77 l833 «7
5* 184» «5
53 1849 6
3 A la
ou
de, la feconde année il devra donc
3

5 431 19 o
6 507 11 5
14 l81*
55 1863
56 186916 4
6
9 7
1

encore il
comme à ta fia de cette feconde année il rend
s'enfuit qu'au' commencementde la

8î 58
année il n'emprut;te plus que «
;
578 i* 9
78 646 6
57 1876
1881 18
° 4
4
9, 710 15 59 tM7 to 9
,6o 1891 17 la trpifieme année il devra donc
10 771 3 5 10
r
n
830
886
939 7
6
ti y

t
©V 1897 19 9
61 1901 16 10
6) 1907 9 4 lement au
pour favoir qu'il
ce
dont il faut en-
emprunteréel-
la quatrième année.
14 989 17 64 «911 »7 î Donc ce qu'il, doit réellement A la fin de la se.

r "7(5 1083
17 M*7
H
9 0
J
67» *9*î *7 4
I 3 :;V)

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I
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74 194f «7 7 par
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39 1710 13 7 89 '973 le 10,


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trouvera a, en
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«9«o «o »o

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51 »te7 15 « 97i*9^

1981

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Il
3 8
e. On trouvera de mime 1 ea -Pu
peut
où plus

S! on veut foroir la méthode iur laquelle cette j


le: tas
degré, au lieu que celui-Ci
9 parce
féquation n'étoit que du prp-
£»tt rèfoudre eft d'undeoréd'autant plus (élevé qtie Par ce moyen on, peut fairel'emprunt par daffesi
t La première feïa de 954 billets
rerabourfables à kfc
a -dû plus grand. Voyt[&ÉQUATION. fiade la preraiere année,
£Afin' «, font données, on peut
plus difficile
livres 100a àM£a de Ufeçonde le débiteur
trouver Mais le ptoHètne eu encore
l'inconnue fe trouvwK ici en expolant. On peut, à la fin
néanmoins féfoudre, ce problème par tâtonnement 777100 livres or. ainfi de fuite.
mais je ne connoispoint de méthode ^direûepour y, A Cette forted^emprunt pourrbit être^commode &
M. de
parvenir. tant poar le de-
Parcieux* dans Fouvrageque nous venons de citer,
donne une.table beaucoup plus étendue, & 1 applin
que au calcul de la Loterie royale de 1744.
biteur
pag.32. &fiàv. (O) »<
Vqyi l'ouvrage eèté

Nous terminerons cet-articlepar la table lmvante,J donne à phifieurs parties du corps qui ont de la ref-
qoiif « rapport, & gui eft encore wée, de 'M. de, anneau.
4 cartilage dnàudàhé eft le fécond cartilage, du
il eft rond & il entoure, lé larynx de toutes
DsçjRïBUTloir d'un emprunt de 6660000 livrai
larynx
divije en i20QOa8ums eu billets dtJûQtiv,chacun, parts on l'appelle auffi Voyt{
6 capital en dix ans^tn payant Cricoide. |
pour acquitterlaintérêts
mirntfommt à peu-j>rïi tant pour
j. j
tous tes ans ou
partit dt^ ou poignet.
lu intérêtsque pour le Son ufage eu de reftreindreles .tendons des dJffé-
acliotM ou billets. rensmufetesde la main & 4e%doigts afin d empê-
ACTION*!*TE*»T* AcriOH» cher qu'ils ne fe«dérahgent quand us aginent. Voyt^
exiftsnte» dûsalaftn qu'on ^e»aftions TOTAL Carpe, MxiK,156ict ,&<?.'
chaque tonte, tous les ans. rembourre année. Le ligament du tarie eft 'auffi nommé
tous Jet an» 'Ajoutez que lé'fphinôèry mufclei de

-1
aimé».
l'anus, eft au!$ nommé annulaire à<caufe de fa-figure.
On compte les intérêts fur le pié du dénier M. f

Annulaire,
T""7Tooo 300000 épitheteque l'on donne au quathe-
9!4 477000 777OOQ
me doigt parceque
a, U046 i76aço .îooi joiooo 777«$° bagne ou d'un anneau. foye^ Doigt. (X )
3 10044 *î«ioo 1051 16000 777100 ANNULAIR ES (rmm) (coupe des pierres?)Ce font
BWi a,i48oo "°4 Jï**50 776^o<» celles dont la figure imite les anneaux en tout ou en
4 partie telles font les voûtes fur noyau & dont le
78X8 m 60 589000 777*00
5 197:100 plan eft circulaire ou elliptique. La figure t. de la
~6 "~67sF Tiiïôô «a»i" ^09000 77710© Coup* des pierm repréfente une Voûte annulekrt en
7 \jjio 1377 jo ï%79
perjpeftiye, & dont le plan eft circulaire.
Qn idoit confidérer
i

ces voûtes comme des voûtes


8 4131 105775 134* cylindriques dont j'axe feroit courbé c jrculairem« nt
9 2889 7x1*5 14»° 7O*«0.,777M$. les joints de lits des claveaux étant prolongés, « ooi-
ïO 1479 36975' t479 7î9f°o 776471 vent paner: par l'axe ce les joints fotit des portions
de furjfâces coniques»Les joints de tête doivent |tre
Voici Fexplication& l'ufage de cette table. perpendiculaires à t'axe, & en liaifon entre eux
Siippofons qu'une compagnie de négocians, ou fi contmt doivent l'être. ceux de toute bonne espèce
1'on veut l'Etat veuille emprunter 600000o livres de maçonnerie, poyei Liaison. (D)
en ixqoq avions de 500 livres chacune,
paye l'intérêt au denier zo cette
tira donc 3 00000 livres chaque année iavoir,
dont on
compagnie ren-
y
ANNULATION,f. f. terme de PMais,
chofe que caffation ou refcifiôn. T
ANNULER, V. aa. (Jmijprudtnce.)eVft^auer»
'-
eft la menue
i

livres pour chaque billet. Suppofons outrç_cela que révoquer un ftatut ou règlement, «" afte,
cette compagnie le propofe de rembourferchaque ou autre chofe de cette
année une partie des billets, il eft évident qu'elle
devra donner chaque année plus de 300000 livres. C'eft une règle en Angleterrequ'un aRe dn ar.
Suppofons enfin qu'elle veuilledonner chaque an- lement ne peut être évoqué dans la mêtne,fe^on
Un teftament
née à peu -prèsla même fomme, tant pour les inuM oh il à été arrêté,
rêts quejxwrle rembourfementd'une patü des bil- ou autre afte ne peut être annùllé: quant à quelques
lets, enforte que tout foit rembourfé au bout de dix
ans on demande combien il
iiHets pir an.
faudra rembourferde

On trouve d'abord, par la premier^table ci-defr


Ais> que fi on veut rembourfer6000000 livres en
(M) •''
nulle valeur en
-•
difppfitkms, Savoir fon exécutiofl quant aux avièeso

fait de
>t
voyt{ OPPOSITION»
(_ >

"•
dix ans» en dix payemens égaux fur le
.nier 10, il faut 777000 livres par an aM comme
defdu billet, une lettre de changea une
'1
Ics intérêts de 6000000 livres au bout d'un an font
s

30006 livres, il s'eni'uit qu'il refté 477000 livres fait de parties doubles, fignifie^fenoreun article jiul,
qui fervent à rembourfer954 billets. Le débiteur ne le mettre en état de n'être eoœptépourrienV
idoit *»ttc plus que 1 1046 biljets, dont: les intérêts Pour eUnuUer un article qui a été
dus à la fin de la féconde année font J76 150 livres, fur le journal) fait te: le grand livre, il faut mettre
ui étant ôtées des 777000liv. que te débiteurpayé à la marge à côté deTamde an ou plufieyrso| ou
la fin de chaque année livres qui bien, comme font1 quelques- uns, le mot r^www^terme
iemnviffemprefque de quoi rembourser100* billets, coitompa eu Laîîn,tjui fignifie vain ou nul, (fir\
4m. Pour les rembourfer *"ANN-tJ"S"f. racine Fern-
ivre», au lieu de 777000* vienne de la longueur & de la grofléur du.pouçej
amere an goût. Les Indiens la mangent cuite, & pen- gularité dans la conjugaison des verbes, comme
fent qu'elle rend impuiffant ou fténle. ro ,fers ,fen, & en François aller, &c. ( F\
ANOBLISSEMENT,f. m. ( Jurifprud.) faveur du ANOMALIE,anomalia,f. r". (AJironom.) L f anoma-
prince qui donne à un roturier le titre de noble. Je lic en en Aftronomiela diltance angulairedu liçu réel
ou moyen d'une planète à l'aphélie ou à l'apogée;
France qui ait le pouvoir de faire des nobles com- c'eft-à-dirc c'eft l'angle que forme avec la ligne de
me il n'y a que l'Empereur qui le puiffe en Allema- l'apogée une autre ligne, à l'extrémitéde laquelle la
gne. Or le Roi donne la noblefle ou en conférant le planète eft réellement, ou eft fuppoicc être. Voye^
titre de chevalier, ou par des lettres d'anobliffement PLANETE, APHÉLIE & Apogéf..
ou par des provifions d'offices qui donnent la no- Ce mot anomalie,qui eft purement grec fignifie
blefle comme de confeillers au parlement de fe- proprementirrégularité;auffi fert-il il à déngnet le mou-
crétaires du Roi, & de quelques autres. foye^ No- vement des planètes, qui comme l'on lait n'eft pas
»LIESSE. (H) uniforme. L'anomalie en, pour ainfi dire, la loi des ir-
ANODYN, voyei CALMANT. régularitésde ce mouvement.Kepler diflingue trois
ANOLIS, f. m. ( Hiji. nat. ) léfaid fort commun anomalies; la moyenne, l'excentrique, & la vraie.
L 'anomalie j 'impie ou
aux Antilles de l'Aménque il a fept ou huit pouces moyenne, eft dans l'Aftro-
de longueur, y compris la queue qui eft beaucoup nomie ancienne, la diftance du lieu moyen d'une
plus longue que le corps il n'eft pas, à beaucoup planète à l'apogée.Voye^ Lieu.
près, fi gros que le petit doigt; fa tête eft plus lon- Dans l'Aftronomie nouvelle,c'eft le tems employé
gue que celle de nos léfards ordinaires. Sa peau eft par une planète pour paffer de fon aphélie A, au
jaunâtre & il eft marqué de'raies bleues, vertes, point ou lieu I de fon orbite. Pl. d'Aftron.fig.1. Or
grifes, qui s'étendent depuis le detfus de la tête juf- l'aire elliptique A S étant proportionnelleau tems
qu'au bout de la queue. Les anolis fe cachentdans la employé par la planète à parcourir l'arc A I cette
terre ils retlent pendant la nuit dans leurs trous, oh aire peut représenter l'anomalie moyenne; de même
ils font un bruit plus aigu& plus incommode que ce- que l'aire S K A, formée par la ligne S K & la
lui des cigales pendant le jour on les voit autour des droite L K qui paire par le lieu de la planete, qui
cafes ils courent continuellement pour chercher eft perpendiculaireà la ligne des apfides, & qui eft
leur nourriture.On mange cet animal, & on le trou- prolongée jufqu'à ce qu'elle coupe le cercle D A;
ve fort tendre & fort facile à digérer. Hifioire natu- car cette dermere aire eft toûjours proportionnelleà
relle & morale des Antilles, &c. Nouveaux voyagcs aux l'aire S I A, comme Grégori l'a démontré,liv. III.
îlu de C Amérique &c. élem. d'AJlron.Phyfiq. Math. & T'ranf. phil. n°. 447.
Les anolis qui font décrits par le P. du Tertre
dans fon Rift. nat. des Antilles paroiffent différens L'anomalic excentrique ou du centre efl, dans l'Aftro-
des précédens, puifqu'ils ont jufqu'à un pié & demi nomie nouvelle, l'arc du cercle excentrique A K,
de longueur, & que leur groffeur approche quel- fig. I. compris entre l'aphélie A, & une droite K L
quefois de celle du bras ils ont le ventre de cou- qui paffe par le centre I de la planete, & qui eft per-
leur grife cendrée le dos tanné tirant fur le roux, pendiculaireà la ligne des apfidesA P.On donne auffi
le tout rayé de bleu & la tête marquetée comme le nom d'anomalie excentrique à l'angle A S K. foye^
les autresléfards les mâchoiresfont un peu effilées. Excentrique.
Ils ne fortentde la terre que pendant la grande cha- L'anomalievraie, ou, comme difent les auteurs La-
leur du jour, & alors ils rongent les os & les arrê- tins, anomalia aquata, l'anomalie égalée, eft l'angle
tes des poiffons qu'on a jettés hors des maifons, ils au centre ou au foleil A S I fous lequel l'on voit la
fe nourrirent auffi quelquefois d'herbes,fur-tout de diflance A I d'une planète à l'aphélie c'eft-à-dire
celles des potagers fi on en tue quelqu'un, les autres l'angle du Commet de l'aire proportionnelleau tems
le mettent en pièces & le mangent. tome II. p. 312. employé par la planète à paner de l'aphélie A à fon
lieu. Cet angle eft différent de l'anomalie moyenne
ANOMAL, adj. terme de Grammaire; il fe dit des n'étant pas proportionnelau (e&cur A SJ.
verbes qui ne font pas conjugués conformémentau L'anomaliemoyenne, aufli bien que l'anomalievraie
paradigmede leur conjugaifon; par exemple, le pa- de la planète, fe comptent l'une $c l'autre depuis l'a-
radigme ou modele de la troifieme conjugaison La- phélie mais fi on veut compter depuis le commen-
tine, c'eft lego on dit leeo legis legit; ainfi on de- cement du figne du bélier, alors ce nom d'anomalie
vroit dire, fero,féru, firit; cependant on dit fero fe change en celui de mouvement de la planète en ton-
fus, fert donc fero eft un verbe anomal en Latin. gitude lequel eil autii de deux fortes favoir, i le
Ce mot anomal vient du Grec «ré/u«Xos inégal, irré- moyen mouvement tel qu'il paroîtroit véritable-
piler, qui nejl fias femblable. Ari/uutXoç eft formé ment, fi l'oeil étant au centre d'une orbite circu-
d'c/utAe'r, qui veut dire égal femblable en ajoutant laire, voyoit décrire à la planète cette même or-
IV privatif,& le pour éviter le bâillement. bite d'un mouvementtoûjours égal & uniforme:i°.
Au refte il ne faut pas confondre les verbes dé- le mouvement vrai, qui eft cêlui^uë l'on observe
feâifs avec les anomaux: les défeôifs font ceux qui dans la planete, l'œil étant placé au foyer de fon or-
manquentde quelquetems, de quelque mode ou* de bite elliptique il eu fucceffivement accéléré ou re-
quelque perfonne & les anomaux font feulement tardé, felon les différentes diftancesde la planète au
ceux qui ne fuivent pas la conjugaifon commune foleil.
ainfi oportet eft un verbe défeâif plûtôt qu'un verbe L'anomalievraie étant donnée,il eft facile de trou-
anomal car il fuit la regle dans les tems & dans les ver l'anomalie moyenne; car l'angle au foleil AS l
modes qu'il a. étant donné, c'eft un problème aflez fimple que de
Il y a dans toutes les langues des verbes anomaux déterminerpar le calcul la valeur du fêfteur A S 1,
& des défeftifs, aufli bien que des inflexions de mots qui repréfente l'anomalie moyenne.
qui ne fuivent pas les règles communes. Les langues Mais il y a plus de difficultéà trouver V anomalie
Ce font formées
par un ufage conduit par le fenfi- vraie, l'anomaliemoyenne étant donnée c'eft-à-dire»
ment, & non par une méthode éclairée âcraifonnée. à déterminer la valeur de l'angle A S I quand on
La Grammaire n'eh venue qu'aprèsque les langues l;
connoîrle feûeur AS ou, ce qui revient au même,
ont été établies. à trouver l'angle A S 7que parcourt la planètedans
ANOMALIE, f. f. terme de Grammaire;c'cil le un tems donne, depuis l'inftam où elle a pane par
nom abflrait formé S anomal.Anomalie fignifie irré- l'aphélie.
Les méthodesgéométriquesde Wallis & de NeV*
ton, qui ont réioiu ,Ce problème par la cycloïdeai-
longée ne font pas commodes pour les calculs il
en cil de même de celle par les fériés elle eft trop
pénible.L'approximationa donc été dans ce cas l'u-
nique reflource des Agronomes. Ward dans ion
Astronomie géométrique, prend l'angle AL [au
refte.
à
( Thioïog. ) dans l'Hiftoireecctéfiaftique,nom qu'on
donna dans le Ive fiecle aux purs^Ariens parce
qu'ils entèignoientque Dieu le fus étoit difCembla-
ble, à fon pere en efience & dans tout le

Ils eurent encore différens noms, comme d'dë.


tiens d'Eunorniens, &c» qu'on leur donna à caufe
foyer ou le foleil n'eu: point pour Vanoéialiemoyen- d'Aëtius & d'Eunomius leurs chefs. Ils étoient oppo-
ne; ce qui en effet en approche beaucoup, torique fés aux fémi-Ariens, qui nioient à la vérité la con-
l'oi bitc de la planète n'eit pas fort excentrique dans fubftantialitédu Verbe, c'eft-à-dire, l'unité de natu-
ct cas on résout fans peine le problème: mais on ne re du Verbe avec le Pere, mais non pas toute ref-
peut fe fervir de cette méthode que pour des orbites femblance. foyt^ Arien SEMI-ARIEN.
très-peu excentriques. Ces variations firent que ces hérétiquesne s'atta-.
Cependant Newton a trouvé un moyen d'appli- querent pas moins vivemententr'eux qu'ils avoient
quer à des orbites alfez excentriquesl'hypothefe de attaqué les Catholiques; car les Cenu-Ariens con-
Ward & il aflîrre que fa correctionfaite, & le pro- damnerent,lesAnomiensdans le concile de Seleucie*
ileme rétolu d tà maniere,l'erreur fera à peine d'une & les Anoméens à leur tour condamnèrentles femi-
féconde.. Ariens dans les conciles de Conftantinople& d'An-
Voici cette méthode, qui eft expliquée à la fin de tioche, en effaçant le mot s/xwnç de la formule de
la fccL vj. du I. liv. des Principes, & qui a été com- Rimini & de celle d'Antioche, & proteftant que le
mentée par les pères le Seur Se Jacquier. verbe avoit non-feulementune différente fubftance,
Soient A0,OB,OD,(fig. 66. Pl. AJlr. ) les mais encore une volonté différente de celle du Pere.
demi-axes de l'elliple Lion parametre & D la Voyei Homooucios. Socrate, liv. Il. Sozomene,
différence entre la moitié du petit axe 0 D & la lit. îr. Théodoret, liv. ir. (G)
moitié L du parametre on cherchera d'abord un ANONA ( Hijî. nat. ) fruit qu'on trouve à Ma-
angle Y, dont le linus toit au rayon comme le rec- laque aux Indes: l'arbre qui le porte cil petit, & ne
tangle de D par A O + 0 D, eft au quarré de A B; paire pas pour l'ordinaire douze à quinze piés. L'é-
entuite on cherchera un angle Z, dont le finus foit corce en eft blanchâtreen-dehors,rouge en-dedans,
au rayon comme deux fois le rectangle de D & de & affezraboteufe la feuille petite, épaiffe, & d'un
la diftance des toyers S H, eft à trois fois le quarré verd pâle la fleur compofée de trois feuilles lon-
de A 0 après cela on prendra un angle T propor- gues', triangulaires qui fermées for-
tionnel au tems que la planette a employéà décrire ment une pyramide triangulaire. L'odeur en eft
l'arç BP; un angle /qui toit à l'angle Y, comme agréable. Le fruit eft conique, fort gros par la bafe
Je frnus de deux fois l'angle Tell au rayon; & un ou eft attaché le pédicule qui eft ligneux de la grof-
angle -y qui foit l'angle Y commele cube du finus feur du petit doigt, & de la couleur du bois de l'ar-
de l'angle T cil au cube du rayon. On prendra l'an- bre, fe divifant en plufieurs filamens blancs qui tra-
gie B H P égal à T + X+ y, il l'angle T eft moin- verfentla fubftance du fruit. Lorfque le fruit eft mûr,
dre qu'un droit ou à T -f X F fi l'angle T eft la peau en eft rouge, d'une affez belle couleur, liffe
plus grand qu'un droit, & moindre que deux droits & mince, contre l'ordinaire des fruits des Indes, qui
& ayant mené S P qui paffe par le toyer S & par le l'ont fort épauTe à caufe de la grande chaleur.Le
point Pou rellipfe eft coupée par la ligne HP, on dedans eft rempli d'une fubftance fort molle & fort
aura l'aire B SP,k tres-peu-pres proportionnelleau blanche qu'on tire avec une cuillere elle eft fucrée
tems. & d'un allez bon goût il y a dans le milieu plufieurs
Mais une des plus élégantes méthodes qui ayent petits grains noirs, femblables à ceux qu'on trouve
été données pour réfoudre ce problème,eu celle dans les poires renfermés dans de longues capfules
que M. Herman a exposée dans le premier volume dont le tiffu eft fort fin, & qui vont aboutir aux fi-
des Mémoires de l'Académiede Petersbourg, page bres qui font dans le milieu du fruit de haut en bas.
146. Lorfque le fruit eft dans fa dernierematurité, il tom-
Il remarque d'abord avec tous les Géometres& be par morceauxà terre, fe détachant de la queue &
les Aftronomes que la difficulté fe réduit à trouver des longs filamens qui y font joints, lefquels demeu-
dans le cercle AN D ( Pl. Afiron.fig. 6 y. ) l'angle rent à t arbre.
A £ B qui répond au teneur donné A E B or tai- Cet arbre, ainfi que le goyavierdécrit dans l' Hor-
iant le feaevnNÇ^/ M égal au fcâeur A E B & joi- tus Malabaricus pourroit paffer pour un poirierdes
gnant ME, puis tirant C N parallèle à E M & joi- Indes. Defcripc. de quelques arbres du Malaque par le
gnant enluite E N, il trouve que l'angle A E N eft P. Beze, de la Compagnie dc Jefus. Mém. de CAtad..
à très-peu-près l'anomalievraie, & que dans l'orbite tome IF.
de la terre l'erreur ne va pas à quatre quintes. Il don- • ANONE,(Géog.mod.) fort d'Italie au duché de
ne enfuite un moyen de corriger l'erreur, en prenant Milan, fur le Tanaro. Long. 16. lot. 44. 4o.
l'angle B E N égal à une certaine quantité qu'il dé- ANONYME, adj. terme de Littérature -formé du
termine ce qui donne le lieu B ou l'angle B E A, Grec àrtln/xoç, qui lui-mêmeeft dérivéd'«privatif, &
qui repréfente encore plus exactement l'anomalie à'iftfjui ou ïwfjM nom. Ainfi anonyme ûgnifie qui n'a
vraie. point de nom, ou dont le nom n'eft pas connu,
ANOMALISTIQUE, adj. m.(Ajlron. ) Vannée NOM.
anomalijliqueou Vannée périodique, eu l'intervalle de On donne cette épithete à tous les ouvragesqui
tems que la terre employé à parcourir fon orbite çn paroiffent fans nom d'auteur, ou dont les auteurs
l'appelle auffi année fideréale. Foye^ AN. font inconnus.
Uanné anomalijlique ou commune eft un peu plus Decker confeillerde la chambre impériale do
longue que Vanna tropique; qui eu: le tems qui s'écoule Spire, & Placcius de Hambourg, ont donné des ca-
entre deux équinoxes voifins de printems ou d'au- talogues d'ouvrages anonymes. Bure, Gotth, Stru-
tomne cette différence naît de la préceffion des équi- vius, ont traité des favans qui fe font occupés à dé-
noxes c'eft-à-dirc de ce que les équinoxes revien- terrer les noms des auteurs dont les ouvrages font
nent un peu plutôt que l'année révolue. F. PRÉ ces-
sion 6 An. (O)
anonymes.
Parmi les auteurs, dit M. Baillet
« les uns fup-
ANOMËENS ou DISSEMBLABLES,adj.pris fub. » priment leurs nos, pour éviter la peine ou la
conrufion d'avoir mal écrit, ou d'avoir mal choif mation de ce vifcere, dans l'affeftion hypocondria»
» un fuiet les autres, pour éviter la récompenfe que occafionnentle même fymptôme.
» ou la louange qui pourroitleur revenir de leur tra- La furabondancedes humeurs, la (alurc épaifTete
» vail ceux-ci par la crainte de s'expoferau public, vifqueufe alkaline & empyreumatique qui s'atta-
& de faire trop parler d'eux ceux-là par un mou- che aux parois de ce vifeere font la caufe de Yano-
» vement de pure humilité pour tâcher de fe ren. rtxie.
dre utiles au public fans en être connus d'autres Les remèdesde l'anorexie dépendentde fa.caufe
» enfin par une indifférence & un mépris de cette en la détruifanton parvient à la cure de ce fymptô-
» vaine réputationqu'on acquierten écrivant, parce me. (N)
» qu'ils considèrent comme une baffefle & comme ANOTH ( Géographiemoderne. ) île d'Angle-
» une efpece de deshonneur( il falloit plûtôt dire terre, une de celles que les Anglois appellent de <
comme un fot orgueil ) de paffer pour auteurs de Sully & que nous appelionslcs Sorlingucs.
» même qu'en ont ufé quelquefois des princes, en ANOUT ou ANHOLT île de Danemarckdans
» publiant leurs propres ouvrages fous le nom de
leurs domestiques Jugem. du Savans tome I.
le Catégat aux environs de la Zélande.
» ». *ANPADOREo« ANOPADARI on ARPA-
Il réfulte ordinairementdeux préjugés de la pré- DORE, riviere de Candie que les anciens appel-
caution que les auteurs prennent de ne pas fe nom- loient Catarac7us.
mer une eftime exceffive ou un mépris mal fondé ANSA ( Gèog. moder. ) petite riviere d'Italie
pour des ouvrages fans nom d'auteur parce qu'un dans le Frioul qui patte à Aquilée & fe jette dans
nom pour certaines gens eft un préjugé qui leur fait la mer Adriatique les Latins l'appelloient Alfa.
adopter tout fans examen & que pour d'autres, un ANSE, f. f. en Géographie efpece de golfe où les
livre anonyme eft toûjours un ouvrage intéreffant vaiffeaux font à couvert des vents & des tempêtes.
quoique réellementil foit foible ou dangereux. il y a proprement deux fortes d'anfe on donne ce
Ce n'eft que dans ce dernier cas qu'on peut con- nom à une baie ou grande plage de mer qui s'avan-
damner les auteurs anonymes tout écrivain qui par ce dans les terres &dont les rivages font courbés
timidité, modeftie ou mépris de la gloire, ne s af- en arc cette forte d'anfe s'appelle nus latior l'au-
fiche point à la tête de fon ouvrage ne peut être tre forte d'anfe eft un enfoncementde mer qui eft en-
que louable. Ce n'étoit pas la vertu favonte de ces tre des promontoires & qui eft plus petite que ce
philofophes dont Cicéron a dit Illi ipfi philofophi qu'on appelle golfs & baie. Cette feconde efpece
qui de condemnendâ gloriâ fcribunt, ui4m librisfuis no- 'anfe fe nomme finus anguflior. Quelques Géogra-
menfuum inferibunt. Pro Arch. Poet. (G ) phes écrivent ance. Foye^aKlt. 6 GOLFE. (0)
ANONYME, adj. M. Boyle a introduit ce terme en ANSEde panier. en coupe de pierie, Yoyet BER-
Chimie. Trouvant par l'expériencequ'on pouvoit fé- CEAU 6- CINTRE.
parer du tartre & de plufieurs bois un efpritqui dif- ANSE, en tcrmc de Yannicr, c'eft une efpece de
fere par un grand nombre de qualités des efprits vi- cercle d'ofier que les Vanniers attachent aux bords
neux, acides & urineux & n'ayant pu en décou- des panniers afin qu'on puuTe les porter plus com-
vrir tout-à-fait la nature, il l'appellaefpritanonyme modément.
& dans d'autres endroits tfprit nom ou adiaphort, ANSE, ( Géog, mod. ) ancienne ville de France
de tartre, de bois, &c. (M) dans le Lyonnois. Long. oU. ZO. lat. 43. âS.
ANONYMOS (Rift. nat. bot. ) il y a plufieurs ANSE de fainu Catherine ( Giog. mod. ) baie de
plantes de ce nom celle qu'onappelle anonymosri- la nouvelleFranceau Canada propre près des monts
btjufoliis eft une efpece d'arbriffeauqui nous vient Notre-Dame,& à l'entrée du fleuve Saint Laurent.
de Virginie & du Canada il a la feuille du grofeil- Il y a encore dans la nouvelleFrance l'ANSE verte
ler & des fleurs à cinq pétales, blanchâtres dif l'ANSE aux lamproies, l'ANSE noirs, l'ANSE du dia-
pofées en ombelle à l'extrémitédes tiges & portées mant & l'ANSE desfalines.
fur de petits pédicules oblongs le calice a cinq feuil- ANSES, £ p1. f. en Aflronomù ce font les parties
les le calice eft remplacé par deux & quelquefois fenfiblement éminentes de l'anneau de Saturne,qu'on
trois filiques femblables à celles de la confoude, àpperçoit lorfque cet anneau commenceà s'ouvrir,
mais fans femence dans nos climats. c eft-à-dire lorfque fa partie antérieure & fa partie
L'anonymos fnuex brafilianuiflore keiri a l'écor- pottérieure commencentà fe diftinguerà la vue et-
ce cendrée les feuilles alternativement oppofées les ont la forme de deux anfes attachées à cette pla-
pointues dentelées
lant, & traverféesdepar
les bords d'un verd bril- nète. Voyt^ SATURNE6- ANNEAU. (O)
nervuresobliques la fleur en ANSES DE PANIER ( sn ce fontdes
épi a l'extrémité des branchesd'une belle couleur morceaux d'ornemensen rouleaux qui forment Yanfe
de chair & jauniftantà mefure qu'elletend à-s'ou- de panier & qui en ont pris le nom. Yoyc^ Serru-
vrir elle a cinq pétales & chaque pétaleeft fur une rerie, un rouleau double, en
feuille pointue d'un verd pâle. On lui remarque avant-corps compofé d'unrouleau 1 L & d'une an.
beaucoup d'étamines & l'odeur de la violettejau- fe de panier L L, cequi forme le bas d'une confole;
ne. Ray.
V 'anonymosflore coluth. Clufii, lice. croît en Allé- le, &fig. N, l'anfe de panier qui lui appartient.
magne: Il y a encore deux fortes à.' anonymosbrafi- •
ANSES, en terme de Fondeur de cloches ce font les
parties par le{quelles on fufpend là cloche au mou-
ANORDIE f. f. ( Marine. ) On appelle ainfi des ton elles font au nombre de fix diipofées comme les
tempêtes de vent de nord qui s'élèventdans certains fig. 4 & S* PI. de la fonderiedes cloches les repréfen-
tems dans le golphe du Méxique, & fur les côtes de tent. Elles fe réunifient toutes par en haut au pont
la nouvelle Efpagne. (Z) qui eft l'anfedu milieu ou la feptieme & ne font avec
ANOREXIE f. f. ( Médecine. ) averfionpour les la clochequ'une feule & même pièce.
alimens, occafionnée ou par un dérangemend'efto- Fonte DES CLOCHES.
mac, ou par une furabondanced'humeurs. ANSÉATIQUES.Voye^ HANSÈ.
Le relâchement des fibres de l'eftomac dans les ANSER v. att. en terme de Boifftlicr c'eft garnir
pertes, dans la grofl'eflecommençante dans la fup- une pièce quelconque d'une verge de fer courbée en
preffion des règles dans les pâles couleurs, pro- cintre, dont les extrémités s'attachent aux bords de
duit l'anorexie & le dég oût; la tenfion de l'eftomac l'ouvrage.
fa phlogofe dans la fievre ardente dans linflam- ANSETTE> f. en terme de Mttttur en oeuvre eft
une attache dans laquelle on paffe le ruban d'une Les anfpefadts font ceux
que les cortimiflaires des
croix &c. Cette attache eft compoféed'une bran- revues nomment d'ordinairedans leurs regiflres
che d'or ou d'argent plus Ou moins large, pliée pointés à caufe qu'ils ont plus de payeque les fim- ap-
quanémentà chacune de fes extrémités qu'on fou- ples foldats. Voyt{ Appointé. (Q)
de fur la principalepiece.
ANSETTES. Yoye; Ancettes.
,(
• ANSTRUTTER Géog. mod.) deux villes d*E-
coffe, (éparéespar une petiteriviere proche les bords
• ANSIANACTES f. m. pi. ( Gêog. mod. ) peu- de la Forth, dans la contrée de Fife. Longit.

•ples d'Afriquedans l'île de Madagafcar, vers île de


Sainte-Marie.
ANSICO ( Géog. modtr. ) royaume d'Afrique
fous la ligne. On lit dans le Dictionnaire géographi-
14a.iz.
ANTAGONISME dans taconomu animale, c'eft
l'action d'un mufcle dans un fens oppoféà celle d'un
autre mufcle fon antagonifie.Voye^ANTAGONISTE.
que de M. Vofgicn que les habiians s'y nourriuent Les animaux qui marchent la tête baiffée ont le
de chair humaine qu'ils ont des boucheriespubli- triangulairedu flernum inféré à quelques côtes il
ques ou l'on voit pendre des membres d'homme en abaiffe les cartilages dont il aide le reffort & l'an-
qu'ils mangent leurs pères, meres freres & foeurs tagonifme. ( L )
auffi-tôt qu'ils font morts & qu'on tue deux cents ANTAGONISTE fub. chez les anciens fignifioit
hommes par jour pour être fervis à la table du grand un ennemi fous les armes & en batailte.
Macoco c'eft le nom de leur monarque. Plus ces cir- Ce mot vient du Grec compoféd'a'nt,
confiances font extraordinaires, plus il faudra de té- contre & d'a'7 miÇc/Mi je combats.
moins pour les faire croire. Y a-t-il fous la ligne un Aujourd'huice terme eft moins en ufage li-
royaume appellé Anfico les habitansd'Anfico font- gnifier un des tenans dans des combats qui fe pourvuident
ils de la barbarie dont on nous le; peint, & fert-on par les armes, que pour exprimer l'un ou l'autre
deux cens hommes par jour dans le palais du Maco- contendant dans des difputes littéraires des jeux
co ? ce font des faits qui n'ont pas une égale vraif- d'exercice il cil quelquefois abfolu & ou quelquefois
femblance le témoignagede quelques voyageurs relatif. Ainfi un répondant qui fe tient fur la défen-
fuffit pour le premier les autres exigent davantage. five & qui tâche de réfoudre les objectionsqu'on lui
Il faut foupçonneren général tout voyageur & tout propofe a des antagonifles mais on ne peut
hiftorienordinaired'enfler un peu les choies, à moins pas di-
re qu'il foit Vantagonijle des perfonnes qui difputent
qu'on ne veuille s'expoferà croire les fables les plus contre lui. Au contraire, deux partis qui Soutiennent
abfurdes. Voici le principefur lequel je fonde ce foup- des opinions oppofées & qui fe à l'au-
çon, c'eft qu'on ne veut pas avoir pris la plume pour tre des difhcultes, font réciproquementantagonifies.
raconter des aventures communes ni fait des mil- Ainfi les Newtoniens font les antagonifies des Carté-
tiers de lieues pour n'avoir vu que ce qu'on voit fans fiens, & ceux-ci font à leur tour les antagonifiesdes
aller fi loin & fur ce principe oferois presque ailïi- Newtoniens (G)
rer que le grand Macoco ne mange pas tant d'hommes Antagoniste ( (Anatomie.) épithete des muf-
qu'on dit à deux cents par jour, ce feroit environfoi- des qui ont des fondions opposées, rqye^ MuscLE.
xante & treize mille par an quel mangeur d'hom- Tels font en tous membres le fléchiffeur & l'exten-
mes mais les feigneurs de fa cour apparemment
ne feur, dontl'un racourcitle membre & l'autre l'étend.
s'en paffent pas non plus que les autres fuiets. Si Voyt{ Fléchisskur & Extenseur.
toutefois le pays pouvoit fuffire à une fi horriblean- Nous avons quelques mufcles folitaires & fans
thropophagie, & que le préjugé de la nation fût qu'il cun antagonifie,commele cœur, &c.f.CœVR.&c (L\
au-
y a beaucoup d'honneur à être mangé par fon fou- ANTAALIUMf. m. ( Hifi. nat. ) coquille
marine
verain, nous rencontrerionsdans l'hilîoire des faits en forme de tuyau «cannelé en-dehors on l'appelle
appuyés fur le préjugé, & a1fez extraordinairespour dactyle. Voye{DACTYLE.
donner quelque vraisemblance à celui dont il s'agit ANTAMBA f. m. {Hifi. nat. ) animaltféroce
ici. S'il y a des contrées ou des femmes fe brûlent qu'on trouve à Madagafcar il habite les montagnes,
courageufèmentfur le bûcher d'un mari qu'elles dé- d'où il ne defcend que pour dévorer les hommes &
tertoient fi le préjugé donne tant de courage à un les animaux. Il a la forme du léopard & la groffeur
ièxe natutellement foible & tjmide fi ce préjugé, du mâtin.
tout cruel qu'il eft fubfifte malgré les précautions ANTANACLASE f, f. figuré de Rhétorique, qui
qu'on a pû prendre pour le détruire, pourquoi dans confine à répeter un mot dans une lignification dif
une autre contrée les hommes entêtés du faux hon- férente & quelquefois douteufe comme laijfe^les
neur d'être fervis fur la table de leur monarque n'i- mortsenterrerleurs mons, Voye^RÉPÉTITION.
roient-ils pas en foule & gaiment préfenter leur gor- Ce mot vient dúGrec en}, & repereuffio,
ge à couper dans fes boucheries royales ?
ANSLO ou CHRISTIANIA,(Gfog. mod. ) ville
parce la même expreflionfrappe deux fois l'o.
de Norve e dans la préfecture d Aggerhus fur la ANTANAGOGE f. f. figuredeRhétorique qui
baie d'Anflo. Long. %j. 34. lat.Sa, z,,a. confifte ou à rétorquer une raifon contre celui qui
ANSPACH ou OHNSPACH (Géog. modtr. ) s'en fert ou à fe debarrafferd'une accufation, en la
ville & château d'Allemagne dans la Franconie faifant retomber fur celui même qui l'a formée,
pitale de la fouveraineté«TAnfpach fur la riviereca- de en lui imputant quelqu'autre crime c'eft ce qu'on
ou
même nom. Long.
1. m.z8. lat. 4g. 14. appelle autrement récrimination. Voyt{ Récrimi-
ANSPECT ( Marine. )Les matelotsappel- NATION.
lent ainfi un levier. Ce mot eft formé du Grec «W2 contre, &
ANSPESSADE ou LANSPESSADE,f. m. ( Art rtjaillitfetnent, c'eft-à-dire preuve ou accufation
mlllt. ) efpece d'officier fubaltcrne dans l'infanterie qu'on fait rejaillir contre celui qui la propofe ou qui
•m défions des caporaux & néanmoinsau défais lWnte.(G")
tics iimples fentinelles. Voyt[ CAPORAL,&c. Il ANTAN AIRE, adjea. Ce dit en Fauconnerie du
Le mot eu formé de l'Italien lanciafpe^ata lance d'un faucon qui, n'ayant pas mué celui
pennage
bruée parce qu'ils étoient en leur origine des
gen- de l'année précédente ce mot vient d'anran,aannée
darmes congédiés qui folliciterent faute de fubfif précédente.
tance, un rang de quelquediftinûiondansl'infante. Il ANTARADE ( Géog mod. &anc. ) ville de
ne ils font ordinairementquatre ou cinq dans cha- Phénicie, depuis Tortofe, puis Conitancie, aujour-
que compagnie. d'hui Tortofe.
ANTARCTIQUE,adj. m. ( Afironom.&- ê;og.) applique à Dieu que relativementà l'ordre de la
Pôle antartiiaue ou pot* méridional eft l'extrémité na-
ture, & non pas à celui de la fucceflion.EneffetDieii,
méridionalede faxe de la terre, & un des points fur conféquemmentà fes perfeâions infinies, voit & pré.
kiquels la terre tourne. Voy*{ POLE, Arctique voit en même tems & fans diverfité dans la maniere,
&t. Ce mot eft compotede la prépofitionsrri, 'on- tant l'objet de fa prévifion, que les circonstancesin.
tra vis-a-vis & de «/>*tk uifa ourfe. ^oyt[ Cam- féparables de, cet objet. De même il veut en même
clt Ourse. tems tout ce qu'il veut, fans fucceifion & fans incon-
Les étoiles voifines dupo le antarSique ne paroif- ilance ce qui n'empêchepas que Dieu puifle
fent jamais fur notre horifon. Ainfi à Paris, dont la ne vou.
loir ceci à 1 occafion de cela ou qu'il ne puiffe avoir
latitudeeft de 48 degrés Io minutes, on ne voit ja- un defir à caufe de telle prévifion. C'eft ce que les
mais aucune des étoiles qui font éloignées du pote Théologiens appellent ordre ou priorité de nature
aatarSiaue de moins de 48 degrés Io minutes car grioritas naturœ par oppofitionà l'ordre ou à lapriom
ces étoiles demeurent toujours au-deffous de lTiori- rite du tenu prioritas ttmporis. ( G )
fonde Paris. Voye^ Etoile Horison &c Antécédent fe dit en Çrammaire du mot qui
Cercle antarctique ou cercle polaire antarctique précèdele relatif. Par exemple, Deus quetn adoramus
c'eft un des petits cercles de la fphere; il etl paral- tfl omnipouns Deus eu: Y antécédent c'eft le mot qui
lèle à l'équateur, & éloigné du pôle méridional de précede quem. ( F)
13d 30'. fçwCERCLE. ANTÉCÉDENT,en Logique on appelle antécédent
L'épithete d antarctique lui vient de Conoppofition la propofition dont on infere une autre, foy. Enthy-
à un autre cercle, qui eft auffi parallele à l'équateur MEME. Et l'on appelle conféquentla propofitionqu'on
& à la diftance de 13* 3o' du pôle feptentrional.On inferede i% antécédent. (X)
l'appelle cerclearctique polaire. Voyt^ ARCTIQUE.La Antécédent d'un rapport, Mathématique eft
partie de la furface du globe terreftre comprifeen. le premier des deux termes quitncomposent
tre le pôle antarctique & le cercle polaireantarSiquc, ce rap-
eft appelle jonc glacée méridional*. Vcye^ZONE. (0) port. Ainfi dans le rapport de 4 à 3 le premierterme
ANTARES, en Aftronomie,eR le cœur du Scor- 4 eftl1 antécédent.Yoyet RAPPORT & Conséquent.
pion, étoile de la premièregrandeur du nombre de
celles qui formentla conftellationduScorpion.fôy«{
Scorpion. (O)
ANTASTOVAIS
TOQUES, f. m. pl. (Glog.
ANTOQUES 6- ANTA-
mod. ) peuples de l'A-
terme
En général dans le rapport de a à b a eft ^antécé-
dent. (O)
J'Afinnomu. On dit
en Aftronomie qu'une planète fe meut in antecedentia9
lorsqu'elleparoit aller vers l'occident contre l'ordre
mériqueSeptentrionale,dans la nouvelle Yorclq des lignes, comme du Taureau dans le Bélier. Foye^
ANT AVARES, f. m. pi. ( Glog. mod. ? peuples
Planète, SIGNE, 6-e. Au contraire lorfqu'elle fe
de nie de Madagafcar dans la partie méridionale meutdu côté de l'orient,en fuivantl'ordre des fignes,
entre le Matatane au midi, & les Vohits-Menes au comme du Bélier dans le Taureau, on dit qu'elle fa
feptentrion ils font arrofés par le Mananzari.. meut in conftquentia. ( O )
ANTE, ( Glog. mod. ) ville & port d'Afrique ANTECESSEURS f. m. pi. (HiJl.moJ.) nom
dansla Guinée à trois lieues du cap des troisPoin- dont on honoroit ceux qui précédoient les autres en
tes, vers Moure. quelque fcience, du mot Latin ancecedere.Jultinien
C'eR aulli le nom d'une petite riviere de Norman- l'appliqua particulierementaux jurifconfulteschar-,
die qui a afaSource au-deflus de Falaife, & qui fe gés d'enfeigner le Droit; & dans les univerfitésde
jette dans la Dive. France, les profeffeurs en Droit prennent le titre
ANTÉCÉDENT,adj. aruecedens,qui précède,
qui marche devant; du Latin ante devant, Se ince-
aerty marcher.
Ce terme eft ufité en Théologie où fon dit decret
antécédent volonté antécédente.
affiches. (G)
ANTECHRIST f. m.
de la prépofitiOn Greqtte
ce
d'antecejfôres en Latin dans les thèmes & dans les

contra, terme eft formé


& de x«/ç-»c
Chriftus. Il fignifie en général un ennemi de Jefus-
Décret antécédent eft celui qui en précède un au- Chritt, un homme qui nie que Jeiiis-Çhrift foit venu
tre, ou quelqu'aâion de la créature, ou la prévifion & qu'il foit le Meflie promis. C'eft la notion qu'en
même de cette action. Voye^ DECRET. donnel'apôtre S. Jean dans fa première
Les Théologiensfontfort partagés pour favoir, fi" En ce fens on peut dire des Juifs & des infidèles que
la prédeftinationà la gloire eu un decret antécédent ce font des antechrijls.
ou fubféquent à la prévifiondela foi & des méritesde Par antechrifi on entend plus ordinairementun ty-
ceux qui fontappellés.C 'eft uneopinionqu'on agite ran impie & cruel à l'excès, qui doit régner fur la
librement pour & contre dans les écoles catholiques, terre lorfque le monde touchera à fa fin. Les perfé-
& toutes deux font fondées fur des autorités & des cutionsqu'ilexerceracontre les élus, feront la der-
=dons très-fortes. nière & la plus terribleépreuve qu'ils auront à fubir..
Volontéantécédente dans un Censgénéral,eft celle Jefus-Chriftmême a prédit qu'ils y euffentfuccombé
quiprécede quelqu'autrevolonté,defir ou prévifion. fi le tems n'en eût été abrégé en leur faveur. C'eh
Dans un fens plus reftraint, la volonté antécédente par ce fléau que Dieu annoncera le jugement der-
en Dieu ek celle, qui fe propofe un objet, par exem- aler & la vengeancequ'il doit prendre des méchans.
ple, le falut de tous les hommes, mais prévifionfaite L'Ecriture & les Peres parlent de Yantechriftycom-
de leurs mérites ou démérites. me d'unfeul homme auquel à la vérité ils donnentun
On difpute beaucoup dans les écolesfur la nature grand nombre de précurseurs. Suivant S. Irénée,
de cette volonté les uns prétendent que ce n'eft S. Ambroife, S. Auguftin & presque tous les autres
qu'une volonté de figne une volonté métaphori- Pères, Yantethrift doitêtre non un homme engendré
que, inefficaceun fimpledefirqui n'a jamais d'effet. par un démon, comme l'a prétendu S. Jérôme ni
Les autres au contrairefoûtiennentque c'eftune vo- un démon revêtu d'une chair apparente& phantafti-
lonté de bon plaifir volonté fincere & réelle, qui que moins encore un démon mcarné commel'ont
n'eft privée de fon effet que par la fautedes hommes imaginé d'autres, qui ont penfé que pour perdre les
qui n ufent pas ou qui ufent mal des moyensque Dieu hommes le démondevoit imiter tout ce que Jefus-
leur prépare, leur offre ou leur accorde pour opérer Chrift a fait pour les fauver; mais un homme de la
leur falut. Voye^ VOLONTÉ, SALUT. même nature, & conçu par la même voie que tous
XIen bon de remarquerque ce termeantécédent n'efi les autres, mais qui ne que par une
malice & une impiété plus dignes d'un démon que poïyte Ta voir t«ît«f mot Grec qui ûffàdegiant,Sc
«l'un homme. Il ened qui croyent qu'il doit naître qui eft compotede fix lettres dont la valeur numé-
'CI'un Juif & d'uneJuive de la tribu de Dan qu'il dé- rale équivalut 666.
frioyera tous fes artifices & fa cruauté contreFEglife On trouve parmi les écrits de Raban-Maur, d'a-
1 Evangile; s'élèvera contre Dieu même, fe fera bord abbéde Fulde, puia archevêquede Mayence,
bâtir un palais fur la montagned'Apadno,, rétablira auteur fortcélèbre du neuvième 6ecle, un traité fut
la ville & le temple de Jérufalem"ï&là fe féra adorer, la vie & les mœurs de Yantechrifl. Nous n'çn citerons
publiant qu'il eft le vrai Dieu & le Meflie attendu des qu'un endroit Singulier c'eft celui on l'auteur, après

& entraîner les peuples dans la féduaion


preftiges capables d'ébranler même les élus.
par
Juifs fecondépar la puiflancedudémon^ilétonnera^ avoir prouvé par S. Paul que la ruine totale de l'em-
pireRomain, qu'il fuppole être celui d'Allemagne
précéderala venuede Yantechrifl,il conclut de la for-
Sa nahTancefera précédéede fignes extraordinai-. te Ce terme fatal pour l'empireRomain n'eft pas
tes, tant au ciel que fur la terre. Son règne ne durera encore arrivé. Il eft vrai que nous le voyons at*«
jourd'hui extrèmementdiminué & pour ainft dire
que ttçis ans & demi mais il fera fignalé par des »
détruit dans fa plus grande étendue mais il eft
cruautés inoüies. Enoch & Elie viendront le com- »
battre, & ce tyran les fera mettre à mort dans l'en- » certain que fon éclat ne fera jamais' entièrement
droit même où Jefus-Chriftfut crucifié. Leurs corps » cclipfé parce que tandis que les rois de France.
feront expofés dans les rues de Jérafalem fans que qui en doivent occuper le trône fubfifteront ils en
perfonne ofe en approcher, ci leur donner la fépul· » feront toujours le ferme appui Hoc ttmpus non*
dum advenif quia lictt Romanum imptrium vïdtamus
turc niais trois jours & demi après l'efprit de vie
envoyé de Dieu entrera dans ces cadavres, Elie & ex maximâ parte defiruSum tamtn quandiuFrancorum
Enoch relfufciteront& feront enlevés au ciel dans nges duravtrint qui Romanum imperium ttntrt dtbent
Romani imptrii digniaas ex toto non peribit quia in re-
une nuée. Enfin le Chrift ne pouvant plus fouffrirla gibus fuis ftabit. Et rapportant enfuite le fentiment de
perverfité de ion ennemi le tuera du fouffle de fa
bouche & le perdra par l'éclat de fa puiffance. quelques doâeurs de bon fens il ajoute « Quel.
Tel eft le tableau que l'Ecriture & les Peres nous » ics-uns de nos doâeurs affùrent que ce fera un
roi de Francequi à la fin du monde dominerafur
ont tracé de l'antechrifl. Il fuffit d'y, jetter les yeux tout l'empire Romain. Ce roi fera le dernier & le
pour lentir combien un grand nombre d'écrivains
rroteftans fe font écartés de la vérité & du bon » plus grand qui ait jamais porté le fceptre. Après le
fens, en appliquant au Pape & à l'Eglife Romaine » regne le plus brillant & le plus heureux, il ira à
Jérufalem dépofer fon fceptre & fa couronne fur
tout ce que l'Ecriture & fur-toue l'Apocalypfe, dit
de Vanuckrifi. L'absurdité de cette idée n'a pas em- » la montagne des Oliviers le momentd'après l'em-
pêché que les Proteflansdu dernier fiecle ne Payent » pire Romain finira pour toujours & foudain s'ac-
«uioptée comme un article de foi. Dans leur xvn. fy- o complira l'oracle de l'apôtre fur la venue de fard.
node national tenu à Gap en 1603 ils affichèrent » uekrift. » Quidam dotions nojlri dicunt quod unu's
de regibus Francorum imperium Romanum ex intégra
même de publier que ClémentVIII. qui décédaquel- tenebit qui in noviffimo umpore erit 6- ipfe tril maxi-
que tems après etoit mort de chagrin de cette dé- mus & omnium regum ultimus, quipoftquam regnum
cision mais ce Pontife, aufli-bien que le roi Henri
fuum féliciter gubernayer'u ad ulùmum Jerofofymam
IV. qu'ils avoient déclaré en plein fynode race'de véniel & in monte Oliveti fetptrum & coronamfuam
l'antechrifl, n'oppoferent à leurs excès que la modé-
deponet. Ni, er'nfinis & confummatio RomanorumC/ttifiy
ration, le mépris & le filence.
tianorumqut regnorum ftalimquiftcundumpradiHant
Quoique le favantGrotius & le doôeur Hammond fententiam apojloli Pauli antichrijlumdicunt futuram.
fe fuffent attachés à détruire ces rêveries on a vû
Si la dernière prédiâion de ces docteurs n'eft pas
fur la fin du fiecle dernier Jofeph Mette en Angleterre
& le minière Juricu en Hollande, les préfenter fous plus exactement accomplie que la première de Ra«-
ban-Maur, elles feront faufles de tout point.
une nouvelleforme, qui ne les a pas accréditéesda- Malvenda théologien Efpagnol,a donné un tong
vantage. Décriés dans leur propre feue ces écri- & favant ouvrage fur l'anteckrifl.Son traité eft divile
vains ont trouvé parmi les Catholiquesdes adver-
faires qui ont démontrétout le fanatifme de leurs pro- en 1 livres. Il expofe dans le premierles différentes
phéties & de leurs explicationsde l'Apocalypfe, par opinions des Peres touchant Yantechrij}. Il détermine
lefquellcs ils s'efforçoient de montrer que Yantechrifl dans le fecond le tems auquelil doitparoître,& prou*
devoit paroître & fortir de l'Eglife Romainevers l'an ve que tous ceux qui ont affûté que la venuede l'<«*"
techrifl étbit proche, ont fuppofe en même tems que
1710. On peut eonfulter fur cette matière YHifloire la fin du monde n'étoit pas éloignée. Le troifieme eft
des Variations par M. Bomiet tom. II. liv. XI Û. de-
puis l'article Il. jufqu'à la fin du même livre. une differtation fur l'originede Yantechrifi, & fur la
nation dont il doit être. L'auteur prétend qu'il ferA
Grotius a prétendu que Caligula avoit été Yante- Juif & de la tribu de Dan, & il te fonde fur l'auto*
chrifl mais ce fentiment ne s'accorde pas avec ce rite des Peres & fur le vcrf. 1.7. du chap. xlix. de laCe.
que l'Ecriture & les Pores nous apprennent de la ve- ntfe où Jacob mourant dit fes fils Dan eft unfirt.
nue de Yanttchrifi à la fin du monde. pent dans le chemin 6 un cirafte dans lefenûer; & fur
11 feroit inutile de s'arrêterfur les différeni noms le ckap. viij. vtrf. 16. de Jérémie,ou il eft dit que les
que divers auteurs, tant anciens que modcrnes ont armées de Dan dévoreront la terre & encore furle
donnés à Yanteckrijl,fondés fur un pacage du xiij. ehap. yij. de VApotalypfe où S. Jeatl a omis la tribà
chap. de l'Apocalypfe ©ùHtTe'fMit que les lettres du de Dan dans rénumération qu'il fait des autres tri-
nom de la bête, c'eft-à dire de \anieckrifi expri- bus. Il traite dans le quatrième & le cinquieme det
ment le nombre de 666 car les 1 ttres qui expri- caractères de Yanttchrifi. Il parle dans le fixieme dé
ment ce nombre étant fufceptibles 'une multitude ion regne & de fes guerres dans le feptieme de fes
de combinaison!; différentes, & ces di fes combt- vices; dans le huitième de fa doârine & de fes mi-
nailons formant autant de nonrs differens, il paraît racles dans le neuvième, de fes perfécutions; &
fort difficile pour ne pas dire impoffible qu'on ait dans le refte de l'ouvrage, de la venue 'd'Enoch fie
réuilï à trouver la véritable. Quoi qu'il en foit, on d'Elie de la converfion des Juifs du règnede Jefus-
peut voir dans la bibliothèquede Sixte de Sienne, Chrift & de ta mort de Yanteckri/l qui arriveraaprès
4i*. Il. une partie de ces noms dont le plus probable un règne de trois ans & demi. V. Millénaires.{G)
paraît tire celui qu'ont imaginé S. Irenée & S. Hip- Am"ECIENS Antotd.t adj. pi. m. du Grec «V»
*6«ir« & dVm»,/'habite. On
appelleen Géographie fent dès qu'on les
Antécieas, les peuples placés fous le même méridien compare avec Dieu ce qui les
éleve les unes au-deffus des autres,
& à la même diftance de l'équateur; les uns ne les approche
nord, & les autres vers le midl, Yoyc; TERRE. vers le guere de lui. Ainfi, à ne confitlterque la radon hu-
maine on n'abefoin de démons, ni faire paner
De*là il s'enfuit que les Anticitns ont la même lon- 1 achon de Dieu jufqu'aux hommes,pour ni pour mettra
gitude & la même latitude,& qu'il n'y que la dé-
nominationde latitude ftpttntrionaU ou méridionale entre D*cu & nous quelque chofe qui approche de
lui 'plus que nous ne pouvons approcher.
qui les distingue. fWrç Latitude. en
Mais fi les bons Anges, qui font les miniftres de»
Ils font fous la même demi-circonférencedu mé- volontés de Dieu & fes meffagérs auprès des hom-
iridien, mais fsr des parallèlesplacésde différens cô-
tés de l'équateur.. mes, font ornés de plufieurs connoiffances philofo-
phiques pourquoi refiiferoit-on
Les habitans du P&oponefe font à-peu-près cette prérogative
cites aux habitans du cap de Bonne-efpérance.Anti- aux mauvais Anges ? leur réprobation n'a rien chan«
ge dans l'excellencede leur nature ni dans la
On confond a1fez fréquemmentles Anticitns avec région de leurs connoiffances on voit la pcr.
les Atuifciens.Foy<{ Àntisciens. dans l'Aftrologie, les augures, & en preuve
Les Anticitnsont la même longueur de jour & de les arufpices. Ce
n eft qu'aux artifices d'une fine & d'une fubtile
nuit, mais en des faifons différentes lorfque les tins dia-
lectique que le démon qui
ont midi du plus long jour d'été, les autres ont midi tenta nos premiers pa-a
du plus courtjour dTiyver. rens doit la viftqire qu'il remporta fur eux. Il ny
a
D'oùil s'enfuit que la nuit desuns eft toujours égale pas jufqu 'àWlquesPeres de 1 Eglife qui, imbus des
rêveries platoniciennes, ont écrit les efprits ré-
mu jour des autres, fôy^ JovR, HEURE, Saison prouvés ont enfeigné aux hommesque qu'ils avoient/ft
charmer, & avec lefquels ils avoient commerce.
Il s'enfuit encore que les étoiles qui eu
jamais pour les uns, ne Ce couchent point ne fe levent pluGeurs fecrets de i'a nature;
comme la métallur-
pour les /gie, la vertu des fimples, la puiffance des enchan.
autres. Vvyt[ ANTIPODES. (O) temens, & l'art de lire dans le ciel la deftuiée des
ANTÉDILUVIENNE ( Pkilofopkic) ou état dé hommes.
la Philofophie avant le déktge. Quelques-uns de Je ne m amuferaipoint à prouver ici combien font
qui remontent à l'origine de la Philofophie ne ceuxs'ar- pitoyables tous ces raifonnetnens lefquels on
rêtent pas au premier homme, qui fut formé à l'i- prétend démontrer que les Anges & par les diables font
mage & reffemblance de Dieu mais, comme fi la des Philofophes & même de grands Philofophes.
terre n'étoit pas un féjour digne de fon origine ils Laiffons cette philofophie des habitansdu ciel & du
s'élancent dans les deux, & la vont chercher jufques ténare elle eft trop au-déffus de
chez les Anges, où ils nous °la montrent toute bril- nous parlons de
celle qui convient proprement aux hommes, & qui
lante de clarté. Cette opinion paroît fondée fur eft de notre reffoit.
ce
que nous dit l'Ecriture de la nature & de la fageffe Adam le premier de tous les hommes a-t-il été
des Anges. Il eft naturel de penferqu'étant d'une philofophe ? c'efl une chofe dontbien des perfonnes
na-
ture bien fupérieureà la nôtre, ils ont eu par con- ne doutent nullement. En effet, nous dit hIornius,
féquent des connoiffances plus parfaites des chofes,
& qu'ils font de bien meilleurs philofophes que nous croyons qu'Adam avant fa chute fitt orné
nous non-feulementde toutes les qualïtés & de toutes les
autres hommes. QuelquesSavatuLont pouffé tes cho- connoiffances qui perfectionnentl'esprit, mais mê-
fes plus loin; car pour nous prouver
que les Anges me qu'après fa chute il conferva quelques reftes de
.excelloient dans le phyfique, ifs ont dit que Dieu fes premieres connoiffances. Le fouvenir de qu'il
s'étoit fervi de leur miniftere pour créer ce monde, avoit perdu étant toûjours préfent à fon efprit, ce
& formerles différentes créatures qui le rempliflent. allu-
Cette opinion comme l'on voit, eu une fuite des ma dans fon coeur un defir violent de rétablir en lui
les connoiffancesque le péché lui avoit enlevées:
idées qu ils a voient puiféesdans la doctrine de Pytha- & de difliper les tenebres qui les lui voiloient. C'eft
sore & de Platon. Ces deux Philosophes, embarraf pour y fatisfaire qu'il s'attacha toute fa vie à inter-
tes de l'efpace. infini qui eft entre Dieu & les hom-
roger la nature, & à s'élever aux connoiffances les
mes, jugerent à propos de le remplirde génies & plus fublimes il y a même tout lieu de penfer qu'il
de démons mais comme dit judicieufement M. de n'aura pas laitfé ignorer à fes enfans la plupart de
Fontenellecontre Platon Hifi. des OracUs, de quoi fes découvertes, puifqu'il a, vécu fi long-tems
remplira-t on l'efpâce infini qui fera entre Dieu & avec
eux. Tcls font à peu-près,les raifonnemensdu doc-
ces génies, ou ces démons mêmes ? car de Dieu à teur Hornius auquel nous joindrionsvolontiers les
quelque créature que ce toit, la diftance eu infinie. docteurs Juifs, fi leurs fables méritoientquelque
Comme il faut que l'action de Dieu traverse, tention de notre part. Voici encorequelques rajfon-
at-
ainfi dire ce vuide infini pour aller jufqu'auxpour dé- nemens bien dignes du docteurHornius pour prou-
mons,elle pourra bien aller auffijufqu'auxhommes ver qu'Adam a été Philosophe & même Philofophe
puifqu'ils ne font plus éloignés que de quelques de- du premier ordre. S'il n'avoit-été Phyficien com-
grés, qui nbnt nulle proportion avec ce premier ment auroit-il pu impofer à tous les animaux qui fu-
éloignement.LorfqueDieu traite avec les hommes
rent amenés devant lui des noms qui paroiffent à
par le moyen des Anges, ce n'eft pas dire.que les bien des perfonnes exprimer leur nature ? Eufebo
Anges foient néceffaires pour cette communication,
ainfi que Platon le prétendoit Dieu tesy employé en a tiré une preuve pour la Logique d'Adam. Pour
Ies Mathématiques il n'eft pas poffible de douter
par des raifons que la Philofophie ne pénétrera Ja- qu'il ne les ait lues car autrement commentaùroit-
mais, ce qui ne peuventêtre parfaitement connues il pu fe faire des habits de peaux de bêtes fe conf-
que de lui feul. Platon avoit imaginé les démonspour truire une maifon obferver le mouvementdes af-
former une échelle par taqueUe de créature plus tres & régler l'année fur la courtedu foleil ? Enfin
parfaite en créature plus parfarte on montât enfin
jufqu'à Dieu, deforte que Dieu n'auroit que quel- ce qui met le comble à toutes ces preuves fi décifi-
ques degrés de perfe&ion par-deffus la première des ves en faveur de la philofophie d'Adam c'eft qu'il l>
créatures. Mais il eft vifible que, comme elles font- a écrit des Livres & que ces Livres contentent
toutes les fubKmesconnoitfances qu'un travail infa-
toutes infiniment imparfaites à fon égard parce tigable lui avoit acquifés. Il eft vrai que les Livres
qu'elles font toutes infiniment éloignées de lui., les qu'on lui attribue font apocryphesou, perdus mais
jiifférences de perfc&on qui font entr'ellesdifparoif- cela n'y fait à Adatù;
hommes étoient donc bien éloignés dé penfeK à la
que. parce que la tradition avoit conservé les titres
des Livres authentiquesdont il étoit le véritable au- Philofophie « Les miracles de la nature font expo-
lieur. » tes à nos yeux long-tems avant que nous ayons
Rien de plus aiféque de réfuter toutes ces rad- aflez de raifon pour en être éclaires. Si nous arri-
fons i°.-ce que l'on dit de la fageflë d'Adam avant viens dans ce monde avec cette railbo que nous
fa chute n'a aucune analogie avec la Philofophie » portâmesdans la falle de l'Opéra la premiere fois
dans le fens que nous la prenons car elle confiftoit que nom y entrâmes, & û la toile Íe levoit bruf-
cette fageffe dans la connoidance de Dieu, de foi.- » quement; frappés de la grandeur de la magnifi-
même & fur-tout dans la connoiffance pratique de » cence & du leu des décorations nous n'aurions
tout ce qui pouvoit le conduire à la félicité pour la- m pas la
force de nous refufer à la connoiffance des
quelle il étoit dé. Il eft bien vrai qu'Adama eu cette » grandes véritésqui y font liées mais qui s'avife
forte. de fagefle mais qù'â-t-elle «le commun avec de s'étonner de ce qu'il voit depuis cinquanteans ?
cette philosophe que produifent la.curiofité & l'ad- Entre Les hommes, les uns occupésde kurs be*
miration filles de t'ignorance, qui ne s'acquiert que n foins n'ont guere eu le tems de te livrer à des tpé-
par le pénible travail des réflexions,& qiy ne fe per- culations métaphyliques;le lever de l'aftre du jour
feâdonne que par le conflit des opinions ? La fageffe ^£i appelloit au travail la plus belle nuit, la nuit
»Ta plus touchante,
avec laquelle Adam fut créé eft êette fageffe divi- étoit muette pour eux, ou ne
ne qui etl le fruit de la grâce & que Dieu verfe dans leur difoit autre chofe, finon qu'il étoit l'heuredu
les ames mêmes les plus fimpdes. Cette fagefle eft » repos les autres moins occupés ou n'ont jamais
fans doute la véritable Philofophie mais elle eft fort » eu occafion d'interroger la nature ou n'ont pas
différente de celle que l'efprit entante & à l'aecroif » eu l'ef'prit d'entendre fa réponfé. lie génie philo-
fement de laquelle tous les ûeclcs ont concouru. Si » fophe dont la fagacité fecouant le jour de 1 habi-
Adam dans l'état d'innocence n'a point eu de philo- » tude s'étonna le premier des prodiges qui l'envi-
ibphie, que devient celle qu'on lui attribue après fa » ronnoient descendit en lui-même, fe demanda&C
chùte & qui n'étoit qu'un foible écoulement de la » fe rendit raifon de tout ce qu'il voyoit a dû fe fai-
premiere ? Commentveut-onqu'Adam, que fon^pé- » re attendre long tems & a pu mourir fans' avoir
ché fuivoit par-tout qui n'étoit occupé que du foin » accrédité fes opinions x. Ejfiii fur U mirïtt & la

de fléchir fon Dieu. & de repouffer les mil'eresqui vertu, pagt gz.
l'environnoient eùt l'efprit aflez tranquille pour fe Si Adam n'a point eu la Philosophie,il n'y a point
livrer aux Hérites fpéculations d'une vaine philofo- d inconvénient à la refufer à (es enfans Abel 6c
phie ? Il a donne des noms aux animaux eft-ce à dire Gain il n'y a que George Hornius qui puiffe voir
pour cela qu'il en ait bien connu la nature & les pro- dans Cain le fondateur d'une feâe de philosophie.
priétés ? Il raiionnoit avec Eve notre grand'mere Vous ne croiriez jamais que Cain ait jette les pre-
commune & avec les enfans en conclurrez-votis mieres femences de l'épicuréifme & qu'il ait été
pour cela qu'il fût la Dialectique ? avec ce beau rai- athée. La railon qu'Homius en donne eu tout-à-fait
fopraement on transformerait tous les hommes en linguLiere. Cain etoit, felon lui, philofophe mais
Dialeûiciens. Il s'efl bâti une mil érable cabane il a philofophe impie & athée parce qu'il aimolt l'amu-
gouverné prudemment fa fam 11- il l'a inftruite de fement & les plaifirs, & que fes entans n'avoientque
iès devoirs & lui a enfeigné le culte de la religion trop bien fuivi les leçons de volupté qu'il leur don-
font-ce donc là des raifons à apporter pour prouver noit. Si l'on eft philofophe épicurien, parce qu'on
qu'Adam a été Architecte* Politique, Théologien écoute la voix de fes plâinrs,& qu'on cherchedans
Enfin comment peut-on foùtenir qu'Adam a été l'in- un athéifme pratique l'impunité de fes crimes, les
venteuç,des lettres, tandis que nous voyonsles hom- jardins d'Épicure ne fuffiroient pas à recevoir tant
mes lon^(§§jpns même après le déluge fe tervlr encore de philosophes voluptueux. Ce qu'il ajoute de la
«Jjjme écriture hiéroglyphique, laquelle ett de toutes, ville que bâtit Cain, & des inllrumensqu'il mit en
°les écritures la plus impartaite, ce le premier effort œuvre pour labourerla terre, ne prouve nullement
que les hommes ont fait pour fe communiquer réci- qu'il fut' philofophe car ce que la néceffité & l'ex-
proquement leurs conceptions groffieres ? On voit. périence ces premieres inftütutrices des hommes,
par-là combien eft fujet à contradiction ce que dit leur font trouv er n'a pas befoin des préceptesde la
l'ingénieux& favant auteur.de l'Hilloire critique de Philofophie. D'ailleurson peut croire que Dieu ap-
la Philofophie touchant fon origine & fes commen- prit au premier homme le moyen de cultiver la ter-
cemens « Elle eft née fi oh l'en croit avec le re, comme le premier homme en infbruiùt lui-même
tes enfans.
n anonde & contre forüinaire
des productions hu-
niâmes fon berceau n'a rien qui la dépare, ni qui Le jaloux Cain ayant porté des, mains homicides
l'aviliflé. Au-travers des foiblefles & des bagaye- fur fon frere Abel Dieu fit revivre Abel dans la
perfonne de Seth. Ce fut donc dans cette famille que
» mens de l'enfance, on lui trouve deseffet traits forts &
fe conferva le facré dépôt des premieres traditions
» hardis, une forte de perfection. En les hom-
» mes ont de tout teras penlé refléchi, médité de qui concernoient la religion. Les partifans de la Pbi-
auffi fpeâacle pompeux & magnifique loibphie antédUuvicfiJitne regardent pas Seth feule-
» tout tems ce
que préiente l'univers i, fpecracle d'autant plus in- ment comme philofophe mais ils veulent encore
téreffant qu'il eft étudie avec plus de foin, a frap- qu'il ait été grand Atironome. Jofephe faifant l'éloge
» pé leur cunofité ».' des connoiflances qu'avoient acquis les enfans de
Mais, répondra-t-on fi l'admirationeft la mère de Seth avant le déluge, dit qu'ils élevèrent deux co-
la Philofophie comme nous le dit' cet auteur, elle lonnes pour y infenreces connoiflances & les trans-
n'eft donc pas née avec le monde puifqu'il a fallu mettre à la poflérité.L'une de ces colonnes étoit de
que les hommes avant que d'avoir la Philofophie-, brique l'autre dej>ierre; & on n'aVoit rien épargné
ayent commencé par admirer.Or pour cela il falloit pour les bâtir Moment, afin qu'elles puffent refit-
du tems, il falloit des expériences& des réflexions ter aux inondations j8c aux incendies dont l'univers
d'ailleurs s'imagine-t*<wi que les premiers hommes étoit menacé. Jotèph ajoute que celle de brique fub-
«ûffent affei de tems pour exercer leur efprit fur ûftoit encore de fou tems. Je ne fai fi l'on doit faire
des fyftêmes philofophiques eux qui trouvaient à beaucoupde fond fur un tel paffage. Les exagéra-
peine les moyens de vivre. un peu commodément ? tions Sç les hyperboles ne coûtent gueres à Jofe-
On ne pente à fatisfaire les loefoms de Fefprit qu'a- phe, ,quand il s'agit diliuftrer la nation. Cet Hifio-
mka qu'on a luûifcut ceux du corps, Les premiers nen fe propolbit lur-tout de moncrar la fupénorité
des Juifs fur lesGentils, en matière d'arts & de fcïen- aigu fur V antépénultième quoique cette antèpènultii»
ces c'eti-là probablement ce qui a donné lieu à la me (bit brève, Dôminus. ( F )
fSâion des deux colonnes élevées par les enfans de ANTEPREDIC AMENS, f. m. pi. on appelle ainti
Seth» Quelle apparence qu'un pareil monumentait en Logique certaines queirions préliminaires qui
pu fubfifter après les ravages que fit le déluge ? & éclairciflent& facilitentla doctrine desprédicamerw
puis on ne conçoit pas pourquoi Moyfe qui a parlé & des catégories. Ces quêtons concernent l'univo-
des arts qui furent trouvés par les enfans de Caïn, cité, l'équivocité des termes, &c On les appelle
comme la Mufique la Métallurgie l'art de travail- u'prédicamcns parce qu'Annote les a placés avant
ler le fer & l'airaia &c. ne dit nen des grandes con- les prédicamens, pour pouvoir traiter la matièredes
noifÇuices que Seth avoit acquifes dans l'Agrono- prédicamensfans aucune interruption. (X)
mie, de récriture dont il paffe pour être inventeur, ANTEQUER A, (Glog. ville dTElpagne au
des noms qu'il donna aux autres, du partage qu'il fit royaume de Grenade, partagée en haute & baffe
de l'année en mois Si en femaines. ville. Long. zj. 40. lat. jS. 5i..
Il ne faut pas s imaginer que Jubal & Tubalcaîn Antequera, (Géog. mod.) ville de la nouvelle
ayent été de grands philofophes 1 un pour, avoir in- E1pagne en Amérique,province de Guaxaca.
venté la Muuaue & l'autre poui avoir eu le lecret ANTER ou ENTERun pilot fur
Us rivures c'efl
de travailler le fer & l'airain peut-être ces deux le joindre bout à bout avec un autre qui eft trop
hommes ne firent-ils que perfectionnerce qu'on avoit
trouvé avant eux. Mais je veux qu'ils ayent été in- ANTERIEUR, adj. en Anatomie fe dit de toutes
venteurs de ces arts, qu en peut-on conclurre pour les parties qui font tournées vers le plan vertical que
la Philosophie ? Ne fait-on pas que c'eft au hafard que l'on conçoit paffer fur la face fur la poitrine,le bas-
nous devons la plûpart des arts utiles à la fociété ? Ce ventre, &c & perpendiculaireau plan qui divife le
que fait la Philofophie c'eft de raifonnerfur le génie corps en.deux parties égales & fymmétriques. (L.).
qu'elle y remarque après qu'ils ont été découverts. ANTÉRIEUR,en ftyltdePalais, fe dit en quelques^
Il eu*heureuxpour nous que le hafard aitprévenu nos occafions pour plus ancien.Ainfi l'on dit d'un acte
befoins & qu'il n'ait prefque rien laiflé à faire à la qu'il cft antérieur en date à un autre d'un créancier,
Ph ilofophie. On ne rencontrepas plus de Philofophie qu'il eft antérieur en hypoteque à un autre créancier.
dans la branche de Seth, que dans celle de Caïn; on
y voit des hommesà la vérité qui confervent la con- ANTERIEUREMENT adv. ANTÉRIORITÉ
noiffance du vrai Dieu, & te dépôt des traditions f. f. termes de Palais, que l'explication du mot ci-dcû
primitives qui s'occupent de chofes férieufes &fo- fus fait affez comprendre, foyer ANTÉRIEUR.
lides, comme de l'agriculture& de la gardedes trou- • ANTEROS, ou LE CONTRE AMOUR, f. m.
peaux mais on n'y. voit point de philofophes. C'eft ( Afyrt.) fils de Venus & de Mars. On dit que Venus
donc inutilementqu'on cherchel'origine& les com- le plaignantà Themis de ce que l'Amourreçoit toù-
r mencemensde la PhilofoPHILOSOPHIE.
hie dans les tems qui ont jours enfant Themis lui répondit 6 il nflera. tel
précédé le déjuge. forer tant que vous n'aure^point d'autre fils. Sur cette répon-
• ANTEDONE, (Géog. mod.) petite ville de fe, la déeffe galante écouta le dieu de la guerre; le
Grèce dans FAchaïe ou la Livadie entre Négre- Contre-amour naquit dt °le premier fils de Venusde*


pont & Talandi, fur la'côte dugolnhe.
• ANTENALE, f. f. ( Hift. «^ ) oifeaude mer
qu'on trouvevers le cap de Bonne-Efpérance.Il a fur
vint grand. Ils ont l'un & 1 antre des ailes, un car-
quois & des fleches. On les a groupés plufieurs rois
on les voit dans un bas-relief ancien, fe difputant une
les plumes un duvet trés-fin; Vicquefortdit qu'on fe branche de palirtier. Patifanias parie d'une ftatue de
fert de ce duvet contre l'indigeftion & les foibleflcs YAnteros où ce dieu tenoit deux coqs fur (po rein,
d'eftomac. • -» ,•% par lefquels il tâchoit de fe faire béqueter la tête. Il
ANTENNE, antenna f. f. ( Hifl. mon) Plufieurs, jouit des honneursdivins^ les Athémens lui élevèrent
infeâes ont fur la tête des efpeces de cornesauquel- des autels.Cupidonfut le dieu de l'amour Anteros
les on a donné ce nom. Lés anttnnts font mobiles fur le dieu dû retour.
leur bafe, & fe plient en différens fens au moyen de ^ANTERS f. f. du Latin ante termed'Arekittéhtre
plufieurs articulations.EUes'font différentes les unes c'eft felon Vitruve, les pilaftres d'encoignureque
des autres par la forme, la confiftance, la longueur, les anciens affeâoierît de mettre aux extrémités da
fa. groffeur, &c. Il y a de la différence entre lés an- leurtemples,& ce que nos Architectes appellentpi-
tennes d'un papillonde nuit, & celles d'un papillon
de jour. Les antennes du hannaftfa né reffenjblent ANTESSA ou ANTISSA, (Géog. anc. & mod. )
pas à celles du capricorne, &c. Ces différences ont ville de l'île de Lesbos ou meme, felon quelques-
fourni des carà6eres pour distinguerplufieurs genres de Lesbos par un canal.
d'infectes, foyerInsecte. (I) ANTESTATURÈ, f. {.urme-de Génie petit
Antenne tf (Marine: y mot des Levantins tranchement fait de palhTades ou de facs de terrere-
potir fknifier une
\Z) établisà la hâte pour difputerle refte du terrain à
ANTEPENULTIEME,(Gramm.)ce motfe préfad Tennemi. foye^ Retranchement. Ce terme n'çfl
fubftantivement on fouîentendJyUsbe. Un mot qui plus guère d'ufageactuellement. (Q)
eft compofé de plufieurs fyllabesa une derniere fyl- -• ANTEROSTA 6 POSTROSTA f. f. (Myth. )
labe une pénultième pêne ulûma c'eft-à-dire, pref- déefles invoquées par les Romains, l'une pour les
que la dernière,& une forte que chofes paffées l'autre pour les choses à venir. C 'é-
commela pénultièmeprécède la dernière, Yantépé- toient tes confeilleres de la Providence.
nulàeme précédé la penultieme anu pute ufyimam.
Ainfi dans amaveram ram dl la dernière f « la pé- manie dansl'Afie mineure,qu'on appelle aujourd'hui
mAùetast Se ma Y antépénultième. Àntiocheàa.. •
En Grec on met l'accent aigu fur la dernière Cyl. •ANTHAKIA,r«y«{ANTiocHE.
Ube e»« Dieu fur la pénultième tyii dif cours ANTHELIENS, f. m. pL (Myth.) dieux révéré*
& fur Xttntipinultitnu on ne met par les Athéniens. Leurs ftatue» étoient placées aur
jamais d'accent avant V antépénultième. portes 6e exposesà l'air c'eft de-là qu'ils ont été
En Latin, ldrfqu'onmarque lëi accens pour régler nommésdieux Antkeliens.
la prononciationdu teôeur, fi la pénu(tiemefyllabe ANTHELIX,en termed* Anatomie efl le circuitîn-^
d'nn mardoit être prononcéebrève on met l'accent teneur de l'oreille eitemc ainû nommé par oppofi-'
àon au 'circuitextérieur appelle hélix. Voyt^HtxiX, verte de fleurs, Pendant cette fête que quelques-uni
Oreille, eve (I) croyent avoir été confacréeà Bacchus, les maîtres
ANTHELMINTIQUES,adj. pi. (Medec.)épithe- faifoientgrande chèreà leurs enclaves, comme les
te que l'on donne aux médicamensqui ont la proprié- Romains dans leurs de
faturnales.On penfe auffi que
Bacchus, furnommé anthius ou
té de chaffer les vers. toutes les fêtes
ANTHEMIS (ffijl. nat?) genre de plante fleur fleuriffant étoient nommées en général anthi/hries
radiée, dont le diique eft compote de plufieurs fleu- quoique diverfifiées par d'autres titres particuliers
,tons & la couronne de demi-fleuronsqui tiennentà tels que pitkagi* thytra &c.
des embryons & qui font renfermésdans un calice Quelques-unspenfent que ce nom vient du rnefct
^J écailleux. Les embryonsdeviennentdans la fuite des Antherion où s'en faifoit la folennité que ces fêtes
iernences attachées au fond du calice, & féparées ce
duroient trois jours, le 11, le 1 le t; de chaque
tes unes des autrespar de petitesfeuilles faites en for- mois & chacune avoit un nom différent, pris des
me de gouttiere. Ajoutez aux caractèresde ce genre, cérémonies ou des occupationsqui rempliflbientcha-
que fes feuilles font découpées.Micheli, Nov. plant, que journée. La premieres'appelloit nAttyia. c'eft-
gêner. Voyt{ PLANTE. à-dire,l'ouverture dtsvaiffiaux parce qu'on y mettoit
• ANTHEMISE, (Giog. mod.) grand pays de Per- le vin eh perce & qu'on le goûtoit. Le fecond jour Ce
fe dont Eutrope fait mention, & qui n'eft pas l'An- nommoit x«» » congii,d'une mefure contenant envi-
thtmufu. ron le poids de 2o livres on bûvoit ce jour-là le vin
« ANTHERE, médicamentainfi nommé à caufe de préparé la veille. Quant au troifieme on Pappelloit
fa couleur vive.&rougeâtre; il eu compofé de myr- Xvrfa. chaudtrons, caufe que ce jour-là on faifoit
rhe, de fandarâc, d'alun de racine de fouchet, de bouillirtoutesfortes de légumes auxquels il n'étoit
fafran, & de feuilles de rofes rouges, dont on faifoit pas permis de toucher,parce qu'ils étoient offerts à
des poudres des onguens ou des collyres, felon les Mercure. (G)
indications mais ni le nom, ni les compofitions, ne ANTHJUS ou FLEURI 1(Myth.) furnomqu'pft
font plus d'ufage. ( N )
ANTHESPHORIES f. f. pl. en Grec
terme d'antiquité, fête que l'on célébroit**3ans la Si-
donna à Bacchusdans Athenes & à Patras en Achaïe,
parce que fes ftatues étoient couvertes d'une robe
chargée de fleurs.
cile en l'honneur de Proferpine. ^oy<{ FÊTE. ANTHOCEROS (Hiff. nat.) genre de plante à
Ce mot dérive du Grec «r^ot flair & de pirtt fleur monopétale, reffemblante à une corne qui s'ou-
je porte, à caule que Prolerpine cueilloit des fleurs vre jufqu'au centre en deux parties; il y a dans le
dans les champs durfque Plutonl'enleva. Cependant milieu un filament ou une étaminechargéede pouf
Feftus n'attribue point cette fête à Proferpine mais fiere. Cette fleur eft Rérile elle fort d'un calice ou
il dit qu elle fut ainfi dénommée caufe du blé que plûtôt d'unegaine tubulée.Les fruits font des capfu-
l'on apportoit au temple dans ce jour-là. les que l'on trouve tantôt fur des efpeces qui ont des
Antktfphône femble être la même chofe que leflo- fleurs tantôt fur d'autres qui n'en ont point elles
fiftrtum des Latins qui a beaucoup de rapport au fe partagent en plufieurs rayons à leur ouverture
harvtfl-home des Angiois qui lignine le logis de la chacune de ces capfules contientune, deux,ou trois
tnoijjon. (G) femences & quelquefois quatre. Nova plant, gêner.
ANTHIAS, (Hifi. nad.) genre de poiffon de mer &.c. par M. Micheli. VoyerPLANTE.
dont Rondelet dillingue quatre efpeces la première ANTHOLOGE,f. m. (Théol.) du Grec irl**»*
eft appellcebarbier, voye^ Barbier. Lafecondepor- ce que nous rendrions en Latin par foriUgium rc-,
te le nom de capelan vayt{ CAPELAN. cueil de fleurs.
La troifieme efpece eti celle qu'Oppianappelle an- C'eft un recueil des principauxoffices qui font en
tkias, le noir de fang on ne doit pointrapportercette ufage dans l'églife Greque. 11renfermeles offices-pro.
couleur au fang de ce poitfon c'eft le corps qui eft pres des fêtes de Jefus-Chrifi, de la fainteVierge,&
d'une couleur violetteobfcure.Cet anthias eft allon- de quelques Saints; de plus, des offces communs
gé fes dents font pointues, & s'engrenentles unes pour les Prophetes, les Apôtres, les Martyrs, les
entre les autres il a des lèvres fes yeux font ronds Confeffeurs,les Vierges &c. Léon Allatius, dans fa
& de couleur rouge mêlée depo urpre l'anus eu premierediffertationfur les livres eccléfialliques des
grand il en fort un boyau coloré de verd & de rou- Grecs, en-parle, mais avec. peu d'éloge.Ce n'étoit
ge la queue
eft, gro1fe. Ce poiffon vit dans les ro- d'abord qu un livret, que l'avidité ou la fantaifie do
chers fa/çhair eft tendre,feche, & nourriffante. ceux qui l'ont augmenté a beaucoup groûl maisqui,
La quatrième efpece A'anthiaseft celle qu'Oppian à quelques nouveautés près, ne contientrien qui ne
appelle ivtnrU parce qu'il a bonnevue ou ««*«•«, letrouve dans les menées,& dans les autres livres ec-
.parce que fes yeux font entourés d'un fourcil rond cléfiattiquesdes Grecs.
& noir, qui fait paroître les yeux enfoncés dans la Outre cet anthologie qui eft à 'l'ufage des églifes
tête. Ronde/et. PiyrçPoiSSON, ( I ) Greques Antoine Arcadius en a publié un nouveau
' ANTHIRRINUM, ( Jardinage. ) ou MUFFLE fous le titre de nouvel anthologe o\i florilège, imprimé
DE LION, eft une plante de la grandeefpece, qui à Rome en t 598. C'eft un abrège du premier, une
pouffe plufieurs tiges. Ses feuilles oblonguesreffem- efpece de bréviaire raccourci & commodedans les
bleht à celles du giroflier jaune tes fleurs qui vien- voyagespour les prêtres& les moines Grecs, qui ne
nent à la fommitéde fes tiges,font un épi aflez long, peuventporter le premierattendu fon extrêmegrof-
en forme de tuyau de couleur de chair repréfen- leur: mais il eft encore moins que celui-ci du goût
tant par un bout le munie d'un veau ou d'un lion d'Allatius qui accufe Pabbréviateur de plufieurs al-
fes grainrs (ont noires, & très-menues. térations & infidélités confidérables. Allat. de Bbr»
On fernele muffle de lion en Septembre& Oûobre, ecel. Grec. M. Simon, Sup. aux eirém. des Grecs.
& on le replante en Avril: cependant étant vorace, ANTHOLOGIE, f. f. (Vu. ) fe prend auffi en
il fe multiplie aufli de racines. On jouit de fa fleur particulierpourun recueildes épigrammes de divers
pendant l'été. Il vient àifément par-tout,même dans auteurs Grecs. (G)
tes terres fablonneufçs.
f. f. Ily a une anthologie imprimée mais qui n'eft
ANTHISTERIES ou ANTHESTERŒS, pi. pas, à beaucoup près, ti complète que l'anthologie
fêtes manufcrite sle Guyet copiée fur celle de Saumailc,
broient vers le printems du mois appellé a/uhijlérion, & qui après avoir appartenuà Ménage, fait aujour-
r"<du mot Grec *r6«, parce qu'alors la terre eft cou- d'hui partîe'des manulcritsde lii Bibliothèque du Roi.
M. Boivindans la notice qu'il
en a donnée tom. on prévient la chute avec des onguens digeftifs on
iu Htm, de l'Acad. desBtlUs-Lturts pag. 2S4. dit travaille enfuite à monder& cicatrifer l'ulcère Kt>y%
qu'elle de 700 épigrammes qui for-. Ulcère. II faut avoir foin dans les panfemens de
livres ou parties dont la première te la fécondefont cet ulcère de tenir la peau étendue,fit pour que la ci-
catrice ne froncepas la paupière & caufe point
de difformité. Le chirurgiendoit auffineprendre ton-
La troifiemea pour titre
c'eft tes les mefutes convenables pourque l'otU ne foit
ainfi qu'on nommoit les épigrammes qui fer- point éraillé Ce qui eft affex difficile lorfqute l'ef-
l'onfaifoitaux carre a été grande& qu'elles'ett formée près du bord
dieux. La quatrieniecoatkntdesinfcriptions.detom- de la paupière. (JT)
beaux»cequenousappelknu^iwfA«i.La cinquième ANTHRAXmCHARBON.rayez CttÀRBOM.
comprend des épigrammesfur divers fujets dont ULCERE.
quelques-ansfont inventes i plaifir l'auteur du re-
cueilles nomme iwryftt/tftmn.imturmi» épigrammes
ANTHROPOGRAPHIÊ, f. f. tn An*tomit c'eft
la defcriptionde l'homme. Ce nlwt eft compofé du
d'o^entoûon.où le poëte ne cherche qu'à faire pa- grec «rdrtnrw hommt & -,pt't« J'écris.
efprit. relie la plupart de
roitre fon Au ces épigram- Jean Riolan le fils, doreur en Médecinede la fa-
mes approchent plus de nos madrigauxou du Qyle culté de Paris & très-célebre pfofeffeur en Anato.
desinicriptionsantiques que de la manièredeMartial mie, nous adonné un grand ouvrage in-fal. fous le
& de nos épigrammatiftesLatins. Y. ÉPIGRAMME. titre de Antropogràphm\b oera omn'ut. ) imprimé
Meleagre, natifde Gadare ville de Syrie, qui vi" à Paris en 1649.
voit fous SelencutVI. dernier roi de Syrie ett le Voici l'éloge que legrand Boerhaaveen fait On
peut s'en reposer, dit-il, fur Ces descriptions il avoit
qu'il nommaanthologie à caufe qu'ayant choiu ce duTcqué 1 Io cadavresavant de donner fon
qu'il trouva de plusbrillant ce de plus j&wiparmi ouvrage
& comme il remarqua que fes avoient beau.
les épigrammesde quarante-fix poètes anciens, il coup de peine à retenirles noms des mufcles fuivant
regarda fon recueil commeun bouqutt deflewsttt 1 ordre de Vefale, il donna a Ces mufcles des
attribua une fleur à chacun de ces poètes Ulis a tirés de leur fonction Se de leur attache quiconquenoms
Anytes ,larojià. Sapho, &c. Après lui, Philippede fe propofe de profefferl'Anatomie, doitpasavoir
ne
Theflaloniquefit dutems de l'empereur Augutieun honte de le prendre pour modèle car fon livre ren-
fécond recueil tiré feulement de quatorze poètes. ferme toutes les connoilfiances qui constituent
Agathias en fit encore un troifieme environ ;oo ans un
anatomiftefavant comprenanttout ce qu'on avoit
après ,fous Juftinieç.Enfin Planude moinede Conf- découvert fur ces matières avant lui.
tantinople-qui vivoit en 1 380 fit le quatrième qu'il Kerkring nous a donné un ouvrage iA-40. fous la
divifa en fept livres dans chacundeiquek les epi- même titre, te qui fut imprimé à Amiterdam 1 671
grammesfont rangées par mère alphabétique. C^ft Cowpera auffi intitulé Anthropographvunenouvra-
ntéc» qui contient nlufieursbelles episrammes tort
il
ge imprimé Londres en 1697, m-fol, été réim-
primé à Leyde en 1737. roy«{ Anatomie. (IL)
fenfees &fortifpirituellesmais elles ne font pas le
ANTHROPOLOGIE, f. f. ( Thiol. ) manière de
s'exprimer par laquelle les écrivains Acres atti.
huent à Dieu des parties, des avions ou des gec.
6a charbontUs paupières,eft une tions qui ne conviennent qu'aux hommes & cela
pour t'accommoder& fe proportionnerà la foiblef-
fe de notre intelligence ainfi il eft dit dansla Gène»
vre, de douleur & tre que Dieu appdla Adam qu'i/y« reptntit d'avoir
CT<îïhûmmt;dans les Pfeaumesl'univers eft appelle
noire, une vraie efearre, Yotivrag* du mains dt Ditu il y eft encoredit quel-
vèilhnt fur tindigtnt.

On
ïl n'arnve guère h été aux pauvres gens de la
campagne mal nourris te continuellement
à des travaux fatiguant & aux injures de la (aifon.
prit fainta feulementvoulu nous faire entendre les
chofesou les ëffets que Dieu opère commes'il avoit,
des mains, des yeux, &c. fansque cela préiudicie à
la ftmpltcité de ton «ire. foyer Simplicité.
Ce mot vient du grec Jtttmnt,
font très-grandes^ qu'elle homme, 8t de klyti, traité.
quipaflent Teichmeyer nous a doûné un traité de Fecommte

laut faigner le
tule, il malade lui donner des lave» glob
te lui faire boiredes émutfiôni. en 1707%

foft par rmfpeâion des


femmes qu'on éventroit.
Si rinfltmmationne s'appaife pas &quel'eJcarre
fe forme» on l'incHe avecune lancette te on lave
avec une lotionfaite avec Fbnguent égyptiaedinous
dans le vin 8c l'eau-de-vie. Si la tumeur efteonfidé-

renée de l'eicarre & l'on applique des cataplafines


ble m'vmaâon. M
L'empereurEliogabalèj^atiquoit cette aboab**
de

émolliens ce réfolutifs. Ces fecours fécondés de la grand nombre de jeunes enfans pour confulter leurs
faienée qui eft le fpécifique de toutes les maladies entrailles & ils ajoutent que loifqu'il eut pris la
l'expédition
wâamnatoires,bornent les progrèsde l'efcarre dont route de Perfê dans même où il périt
étant à Carresen Méfopotamie il s'enfermadans le
temple de la Lune & qu'après y avoir fait ce qu'il vrages ainâ qu*uMRndnombre d'autres font fon-
voulut avec les complices de fon impiété il feella dés fur les mœurs desterns antérieure au fien. Or-

les portes, & y pofa une garde qui ne devoitêtre le- phée fait en plufieors occafions la même peinture
vée qu'à fon retour. Ceux qui entrèrentdansie tem- des mêmes fiedes. Ctjldahssts nou, dit-n, qut Us
pte, fous le règne de Jovien fon fuccefleur, j virent hommtsftdivoro'unt là ans la autrts commt du Mus
une femme pendue par les cheveux, les mains éten-
dues & le ventre ouvert, lulieinryant voulu cher- On apperçoit, long-tems après ces fieclea chez
cher dans fon foie quel feroitje fuccèsde la guerre. les nations les pins policées des veftkes de cette
vie de FtmpmurJulien par M. CMMdt la BUturu, barbarie à laquelle il eft vraisemblable qu'il faut,
II. part. liv. V. pag. 333 *33+ rapporter l'origine des facrifices humains.Foyn Sa-
Les Scythes avoient auffi cette barbare coutume crifice.
quelesTartaresont reçue d'eux, fi l'on en croit Cro- Les payens aceufoientlespremierschrétiensd'an-.
mer, hîjl. ât Polog. liv. Vlll. & Strabonla rapporte thropophages ils permettoient difoient-Us,le crime.
auflt des anciens habitans de la Lufitanie, aujour- d'GEdipe & ils renouvellent la fcene de Thyeee.
d'hui le Portugal. Delrio regarde comme une bran- Il paroît par les ouvragés de Tatien par le chapi-
che de Yanthropomat'u le fanatifmedes Hébreux qui tre huitièmede l'apologie des Chrétiens de Tertul-
facrifioient leurs enfans à Moloeh, dans la vallée de lien & par le IV. livre de la Providence par Sal-
Tophet. Difquifit. magic. lib. IF. cap, ij. ^twfi. 7. vien que ce fat la célébrationfecrete de nos myf·
fiel. j. pas. 55*. (G) teres qui donnalieuà ces calomnies. Ils tuent ajou-
ANTHR0POM0RPHITE f. f. (Thhlog.) des toient les payens un enfant & ils en mangent la
mots grecs avifomn hommt ,& t*tpf» famé. Mn- chair accusations qui n'étoient fondées que fur les
thropomorphitt en général eft celui qui attribue a notions vagues qu'ils avoient prifes de l'euchariâie
Dieu la hgure de l'homme.Voyti Dieu &c & de la communwn fur les difcoursde gens mal
Les anthropomorphius font d'anciens hérétiques inftruits. ^«îEuchahistie, Communion, Au..
qui prenant à la lettre tout ce que Dieu dit de. lui- Tf.h,#c.(G)
même dans les Ecritures prétendoient qull avoit ANTHROPOPHAGIE, f. f. ( Hifl.
réellement des piés des mains &c en conféquen- c'eft l'aâe ou l'habitude de manger de la chair hu-
ce ils croyoient que les Patriarchesavoient vit Dieu maine. Foy*i ANTHROPOPHAGES.
dans fa propre fubftance divine, avec les yeux du Quelques auteurs font remonterl'origine de cette
fondoient fur ce qu'il eft dit dans la Genefe,
IlsCe
cofitume barbare iufqu'audéluge ils prétendentque
&: é fa reuembUn- les géans ont été les premiers anthropophages.Pline
que Dieu Ft l'homme à fon image contraire, parte des Scythes ôi Sauromâîcs Soimusdc£
ce. Les orthodoxes difoient au que Dieu
être immatériel qui n'a forme cor- Ethiopiens sa vénal des Egyptiens comme de peu-
eft un » & aucune
porelle. Les antkrapomorphitu leur avoientdonné le ples accoutuméesà cet horrible mets. Plûle Mfë.
nomî'origénifies par la raifon, ajoûtoient-ils que nos, liv. IV.c. xi/, liv. VI. c. xvij. xxx. div. VII. C.Y.
Solin Potith. e. xxxiij. Nous lifons dans Tiîe-Li w
leurs adverfatrestenoient d'Origene la atéthoded al. cju'Aïuiibal faifoit manger fes foldàts de la chair
légorier toutes les expreffions de l'Ecriturequi ne fa-
vonfoient pas leur Sentiment. humaine pour les rendre plus féroces. On dit que
Saint Epiphaneappelleles Mthropomorphkts Au- l'ufage de vivre de chair humaine fubiifte encore
Ikns ou qu"on croit avoir été le dans quelques parties méridionalesde l'Afrique, &
chef de la feôe. Au&m étoit à-peu-près le contem- dans des contrées fauvagesde l'Amérique.
porain d'Arius.. U vécut dans la Méfopotamie. Il nae femhle que l'Mtknpophagie n'a point été la
Saint Auguftin leur donne le nom de Faditns Fa. vice d'une contrée ou d'une nation, mais celui d'un
fiecle. Avant que les hommesenflent été adoucis
dia.'d,
Tertulfïen fembîe avoir donné dans l'erreur des parla naiflance des Arts & civilifés par l'im

.
apikrepomarphitesj on l'en le laver du mais il n'efl pas don des lois ü paroît que la plupart des peuples
msngeoierat de la chair humaine., On dis fu'Orpnée
lui fait crû que l'ameavoit une figure eorpe- eft le preniiejMuifit fentûr aux hommesf mhamaûi»
ueJte i erreur dont on attribue l'origine à quelques té de cet ufafe qtit"il parvint à l'abolir. C'eft ce
qui a fait imaginaraux Poëtes qaa''alavoit eat Part de
#».OPOPATHIE,,f. f. ( tShQ -fJMpiêt dépouillerles tigres &'les Ilions de leur férocité 1»
c'eft une figure une ex-
prdÉôp» ub difeoursdans lequel on attribue ADieu
quelquepaillon qui ne convient proprement qu'à
nhoimae,; Voyt^ DIEU., PissiOM » &c*.
On confond Couventlefitennes uùhnpopahit &
mnthropofogit;cependant, à parler ftriâement, l'un
Hontf.
Quelques mededûs Ss font ridiculementînisgînés
éoit être coaiidérécomme le genre & I'autre com-

e;
me tefpeçe c'eft par anthropologie qu'on attribue
aUîéà une ehofe quelle qu elle toit qui ne con-
wat qu'A au titis <$fmémptÙHuhit ne fe
«Etàm 4AU le cas oit l'on prête Dieu des paiSons
desfenfa'tioosdes ad"efkions humâmes, &e. Foye{
imehttsienracte, attabîleufe,qui,logée dansles
membranesdu Ventricule
qu'elle enfej'èette horrible voàdtê qu'ils aflureitt
avoir mxurqnée dans plufieurs mallades ils fe {«r-
yent de ces obfervaëtoas pour apemyer leur fenti-
étoit contraire ou couf^meà ta nature. (u)
Les fqat ,oes peuplesqui vivent de
çk*ir humaine, Foj«cANTHâ0P0PH.AOl«. m$e$ùtt qu\ûfêpi££defenpÙGn duearpshsmaiaawé*
leftrygoos& Scyjla font traités
-pat Homère iïëtukopnphagtsou marneurs fhommts.
Çt poëte dit aufli que les montres féminins, Circé I corps f 8chi?« traité duceft-à>dire traité corpf ât
éc les Syrcncs attiroient les hommes par l'image du l'homme. Foyt{ ANATOMIE.
Boerhaaveparoît être le premierqui fe foit fervi glife obfervdes par les Luthériens mitigés. Yoyct
de ce terme dan» fa MukodusdijcuuU arum
que M. H«kller doit faire réimprimerau premierjour ANTI-APOPLECTIQUE, (Mtdecine.)épuhcte
avec un commentaire. (L) que l'on donne tout remèdecapable de prévenir
•ANTMYLUS,{Hijti au. ht.} Il y a deux et ou de guérir l'apoplexie.
Lcbaume anti apopltdiqiu eft compofédes drogues
peices d'anthyltis rune croît en Candie & en Sicile fui vantes, qui font des amers, des aromatiques, &
fur les bords de la met a la feuille douce fembla-
ble à celle de la lentille at longued'un palme fa ra- des huiks eflentieUes. Prenez des huiles distillées de
cine petite ce mince aime les lieux fablonneux& cloux de girofle de lavande, de citron, de marjo-
chauds a legoùt falé, & fleurit en été. laine, de menthe,de romarin, de fauge de bois de
L'autre fe trouve dans les pâtarages & fleuriten rote, d'abfinthe de chacunedouze gouttcs d'ambre
Mai. Elle. lafeuille& les tigesfemblables à l'encens gris 1 fix grains de bitume de Judée deux gros
de terre excepté qu'elles font plus velues, plus d'hwlede mufcade par expreffion une once de bau-
courtes plus rudes au toucher; fa fleur eft purpu- me du Pérou,une quantitéfuffifante pour formerdu
rine elle a l'oddur forte & fa racine reffeinble à tout un baume d'une confiftance molle.

les.,
cellede la chicorée. Ce baume échauffe & irrite, appliquéaux narines
Diofcorids dit que quatre dragmes dix grainsde ou aux tempes; il opère fur les membres paralyfés,
la décoâion de celle- ci font un bon remède contre en les en frotant; if a été en grande réputation il a
fait place à des compofitions moins efficaces que la
la rétention d'urine ce l'inflammation de la matrice;
il lui attribue encore d'autres propriétésmédicina- mode a mires en vogue. On l'ordonne encore dans
les affections de tête &c des nerfs, dans les ftupeurs
dans l'apoplexie la léthargie, le carus, & autres
ANTI prépofition inféparableqùi maladies foporcufes on le prend en bol en élec-
entre dans la compofition de plufieurs mots cette tuaire, depuis trois goutteslufqu7à fix. Pharmacop*
prépofition vient quelquefoisde la prépofitionlatine dtQuincy,
orne avant, 8c alors
elle fignifie ce qui eft avant,
Ce remèdedoit être adminiftré avec fageffe il eft
comme anti chambre anti-cabinet anticiptr faire
une chofe avant le tems antidate date antérieure
.meilleur que les amuletes & les fachets de- char-
latans, qui fervent plutôt à altérer la bourfe, qu'à
$ la vraie date d'un aôe &e. déranger l'humeur qui produit l'apoplexie. f^oye^
Souvent au£ anti vient de la prépofition grequé APOPLEXIE. (N)
irA contre qui marque ordinairementoppofinon ANTI-BACCHIQUE adj. Littirat. ) dans l'an-
bu alternatxve elle marque oppofition dans antipo- ciennepoéfie, pié de trois fyllabes, dont les deux
des peuples qui marchant fur la furface du globe premieres font longues & la troifieme brève tels
terreftre ont les pies opposes et de même antidote, font les mots cântarïv vîtûrlf, e'xamW on l'appelle
contre-poifon &*t t contre &/<&*. donner re- ainfi, parce qu'il eft contraire au bacchius, dont la
mède donné contre le poifen Et de même mtipa> premierefyliabe,et! breve, & les deux autres lon-
Quelquefois ndil lefait une élifion
fe
luit
mot qui «Vr) commen- gues.
de l'i ainfi
fîy«jt Bacchius. Parmi les anciens, ce pié
fé nommoit auffi palimbacchias & Jaturnuu quel-
ce par une voyelle
on dit le pole antarèiau*& non anti-ar3iaut. C'eft le
vis quelquefois
i
auffi 1 ne s'élide point exapUs,
ANTlBES ( Géog. mod. ) ancienne ville man-
time de France dans la Province, h Foppofite de
Nice, fur la Méditerranée. Long, x^. +8\ j^H. tôt.
raires portent fouvent le nom d'ahti. M. Ménage a
Les
livres
de&
ceux
de
difputes
litté-
4j*.j/,JoV
controverfe

fait un uvre intitulé Vanà-BaiUtt. On a fait auffi un


Ciceron à ta pnere de Brutus, folk d'alftmbU*. Foyer Skl.UK. D'ASSEMBLÉE.
avoit fait an litre à la louange de Caton d'Utile ANTI-CAUCASE f. m. ( Géog, mod. ) monta-
(P)
Céfar écrivit deux livres contre Caton;, fit les mn- de Séleucie, dont parle. Strabon.VAtuUaucaJt
tula enth-Cetoms. Cicerondit que ces livres étoient gne eft au nord du Pont • Euxin & l'oppofite du Cau-
écrits avec impudenae,

la
n'ont point pané à la
Il ne faut pu confondrece livre de Ciceron avec
Cato-major. Le livre de Ciceron
louange de Caton, 8e les étntïCàoat de GHar,

Patin fait mention d'un charlatan de fou fieclei


quand il y s un vefubule qui la précède dans un
ehambn ou falle d'aflemblée où fe tiennent leshom-

parler ait maître les premières annehambruétant


des remèdes contre les prétendue» influencésdes deftinées pour h livrée rarement fait-on ufage des
cheminées dans ces premièresanu-ckambrts on fe
des poêlesau-devant qui garan-
tes, poar figoifier les glandwles ou glandes plus or-
deftinées pour aririver aux appartemensdumaitré.
Foyer la anti chambres marquées B dans le plan de
la PUmtt PoAtl,

retirent

dans le xv). fieck à

qua, & improuvoientplufienr» engage ou «ede


Ceffions & ces revenus,pour l'intérêt de l'argent prê- que ce que ne font pas les (impies écrits chirogra*
té. Ce genre de conventionétoit permis chez les Ro-
prohibée
mains, quoique future y flkt on l'appel-
ioit en France mort-gage,pour la distinguer d'un fim- tanflement.Ain6 l'on dit cette lettre .•
pie engagement ou les fruits de la terre n'étoient l'ordre qui cft au dos de cette lettre de change a été
point aliénés & que l'on appelloit tif-gagt. Foyt^
Gage ê Hypothèque. (H )
ANTICHTÔNES adj. pl. m. (en Ghg .) font des date antérieure, dater d'un jour qui précède celui
peuplesqui habitent des contrées de la terre diamé- qa'on devoit mettre.
Autrefois on étoitdansl'ufagede lauîer les ordres
tralement oppofées.
Ce mot eft compofé de èr'n, contra, & de en blanc au dos des lettres de change c'eft-à-dire
ou'on ne mettoit amplement que fa fignature fit à
tara, Les auteurs latins appellent quelquefois ces étoit facile de les awi-datcr,cc<fùpouvoit produire
peuples antigtrut. de très-grandsabus, particulièrementde la part de
En ce fens, le mot antuktoruseft fynonymeà an- ceux qui faifoientdes. nullités.En effet, ceuxqui tom-
tipodes dont on fe fert plus ordinairement.Foye\
ANTIPODES.
boient dans ce malheur, & qui avoient des lettres ti-
dans les anciens rées à doubleufance, ou payables en payement de
Le mot ant'uhtontsdéfigne encore
Lyon dont l'ordre étoit en blanc, pourvoient les an~
auteurs des peuples qui habitent dhTérenshémifphe-
res. En ce fens, les antuhtontsdifferent des antk'uns prurntés, ou les donneren payementà descréanciers
& des antipodes. qu'ils vouloient favorifer au préjudice des autres,
Les anciens confidéroient la terre comme divifée
fans qu'on pût en demanderle rapport à la mage
par l'équateuren deux °hémifpheres l'un feptentrio-
nal, & l'autre méridional.Ceux qui habitment l'un parce que la date de leurs ordres paroulànt fort an-
de ces hémifpheres étoientdits anrisiimrusa ceuxqui térieure à leurs faillites, l'on ne pouvoit alléguer
habitoientl'autre. (O) qu'ils les euffentnégociées dans le tems qui avoiS-
non leur faillite. Koye^ Faillite.
ANTICIPANT adj. terme da Médecine attribué Le règlement fait pour le Commerceen 1673, a
au paroxyfmed'une maladie qui vient avant le tems pourvu a ce qu'on ne put antî-daterfi facilementles
auquel a commencé leprécédent ainfi, fi une fièvre ordres, en ordonnant art. 23 .dutit. V.queles figna-
quotidiennecommence un jour à quatre heures, le
lendemain à trois & le jour fuivant à deux, on dit turcs de lettresde change ne ferviront que d'endof-
featent& non d'ordre, ul'ordre n'eft daté, ne con-
que l'accès eft anticipant;cela arrive dans les fièvres tient le nom de celui qui aura payé la valeur en ar-
lubintrantes.Foyt^ Fièvre Subintrant.(JV) par
ent,
du marchandées ou autrcment fan. i€.
ANTICIPATION, f î. l'afition de prévenir ou de mimt titreque rote ne pourra anti-dattrles ordres
prendre les devans foit avec une périme, foit à peine de faux. (G)
dans une affaire ou d'agir avant le tems. ANTI-piCOMARlANlTES ( TUol.)les Anù-
Jnûùptr un payement^ eft le faire avant fon échéan- dkomariamtesfontd'ancienshérétiquesqui ont pré-
ce par exemple on dit, une telle detta n'émit pas en- tendu que la fainteVierge n'avoit pas continue de
&ore ichue il anticipoit le ttms du payement. vivre dans l'état de virginité mais au contraire
Anticipation au Palais, ett raflîgnation que qu'elleavoit euplufieurs enfansde Jofephfon époux,
donne un intimé à l'appellant à l'effet de faire juger après la naiflancedeJefus-Chrift.Voy* Vierge.
1"appel par lui interjettequand il néglige de le faue. On les appelleanà'dkamoritis
On prend pour cet effet des lettres à la chancelle- anti-diacomarianius fie
rie, qui s'appellent lettresd'anticipation. Et dans les antsnaruns. Leur opinionétoit fondée fur des pafla*
procéduresqui font faites en conséquence l'intimé ges del'Ecriture ou Jefus-Chriftfait mentionde Cet
s'appelle anticipant & l'appellant anticipé. Foyt\ freres & de (es coeurs; & fur un paHage de S. Mat-
AppEtLANT 6- Intimé. thieu, où il eit dit queJoseph ne connut pointMay
Anticipation en Philofophie,wyrç Préno- rie jufqu'¡ ce qu'elle eut mis au monde notre Saur
T1ON. (ff) veur. Voyt^ Frère.
ANTICIPERun payement, en termede Commerce étoient des feâateurs d'Het
c'eft le prématurer, & le faire avant fon échéance. vidius fiede Jovinien parurent à Romefurla fin
Feyet Anticipation.
ANTI-CŒUR f. m. Foye{ Avant-CŒUR. ANTIDOTAIRE, f. m. (Mtdttim.) livre dams h>
ANTI-CONSTITUTIONNAIRE.Foye^ APPEL- quel font décrits les antidotes ou heu où l'on les
î.anï & Janséniste. compose c'eft e même que Telles foift
• ANTICOSTI,vcyn Isle DE l'Assomption. toutealesphOTm«cop€oùontrouveungrandnoin-
ANTICYRE (Géog. anc, & mod. ) île do trait-
foit l'hellébore drogue qui purge le cerveau,ce qui
ANTIDOTE, t m, contre, 6ç
a faitdire aux anciens, dc. ceux qu'ils àceufoientde propres
folie nsvigtt Anùcyram.
ANTI DACTYLE f.
m. (BeUtt-Uttru.) non contagion de
1 air oudela
donné fortede piésenPoéfiç,
un daôyle renverfé » ou à un pié con-< ANTIENNE,f.
âAant en deux fyjlabes brèves fuivia d'une longue.
Fvyti DactyU!. (G) ùss antiennes ont été ainfi nommées parée que
ANTI-DATE f. f. {Jmnfprud. ) eft Wdatte fauf- dans tari .ne
Ce antèrioure la
vraie date d'un écrit, trun aûe, tépoodoieat dtermûvmmt i fie t'en eomprenoit
d'un titre, ou chofo femblable. Veye\. DATE.

qnll par eux-mêmes dont pas de date certaine que


«ans, les contrats ou obligationspaCéet pardevant duitecliez tes Latins.
notaires parceque cet aetes-ci emportent hypothe- à Diodore& à Fkvicn.
Quoi qu'il en foit, on comprenoit fous ce titre creufet une partie de régule martial d'antimoine
tout ce qui fe chantoitdansfEgtite par deux choeurs placer le creufet dans un fourneau, le couvrir, &
alternahvement. Aujourd'huila lignification de ce fajredu feu autour. Lorfque le régulefera fondu on
terme eft retirainte à certains pairages, courts tirés y ajoûtera deux parties d'étain fin & l'étain étant
de l'Ecriture qui conviennentau myftere à la vit fondu, on remuera avec une verge de fer, enfuite
ou ¡\ la dignité du Saint dont on célèbre la fête & on retirera le creufit du feu & on verfera dans un
qui (bit dans le chant (bit dans la récitation de mortier chauffé.
l'office précèdent les p&aumes8e les cantiques. Le Lorfquece régulejovial fera refroidi, on le met-
nombre des antiennesvarie fuivant la folennité plus tra en poudre fine, ce on le mêlera avec autant de
ou moinsgrandedes offices.Les matines des grandes nitre purifié & bien fec enfuite on mettra dans un
fêtes ont neuf ouatants propres les laudes & les vê- creuset rougi entre les charbons ardUs une petite
pres, chacunecinq antiennes propres chacune des cuillerée de ce mélange environ un gros. Il fe fera
heures canoniales a une des antiennesdes laudes, une détonation qu'on laifTera paffer entièrement
excepté la quatrieme. Les cantiques BenediSus & attendant que la matière paroiffe fondue dans le
Magnificat ont auffi leurs antiennes propre, auffi- creufet, pour y mettre une nouvelle cuillerée du
bien que le Nunc dimitns; & les trois pfeaumes de mélange.
complies n'ont qu'uneantiennepropre. Dans d'autres, Tout étant employé, on laùTerala matière en ra-
nombre des om
offices moins folennels, comme les femidoubles, le
eft trois à matines, une pour
chaque notante cinq à laudes, et celle du Ètne-
fion pendant environ un quart-d'heure enfuite on
la retirera du feu, & on la verfera dans de l'eau
bouillante.On laiffera tremperquelquesheures, en-
dubui une prife de celles des laudes pour chacune fuite on agitera le tout, & on warfera par inclina-
des heures canoniales fixvêpres, y compriscelle tion l'eau blanche; ce qu'on réitérera juiqu'à ce que
du Magnificat; une à compiles pour les pfeaumes feau ne blanchuTe plus &qu'il ne refle que des
& une pour le cantiqueNunedimmis. L'intonationde grumeauxau fond. Enfin on laiflera toutes ces lo-
Y ant'unntdoit toujoursrégler celle du pfeaume. Les tions fans y toucher il fe dépoferaau fond une pou»
premiers mots de Yanàenntfont adreffes par un cho- dre grife. On versera l'eau claire qui furnage.Ôc on
rite à quelque perfonne du clergé, qm la- répète; reverfera de nouvelle eau fur la poudre pour ta def*
c'ett ce qui s'appelle impofer, ce tntonntr une an» faler entièrement; enfuiteon la fera técher: ce fera
tienne. Dans l'office romain après l'impofition de Yanti-heSique de la Poterie.
V antienne, le choeur pourfuit,& la chante toute en- Il y en a qui ne veulent pas prendre le régule
tiere, avant le psaume & quand le pfeaumeeft fini, martial pour faire le régule jovial cependant on
le choeur reprend l'antienne. Dans d'autres églifes, doit le préférer à tout autre pour cela, commefai*
après l'impofitionde l'antienne, le chorifte commen- foit l'auteur. Il faut feulement avoir foia de choifir
ce le pfeaumo, & ce n'eft qu'après le pfeaume que le 1 3gule martial fort beau; & il n'en faut mettre
tout le chœur chante Yantknnt. qu'une partie avec deux partiesd'étain.
On donne auffi le nom dandin« à quelquesprières On s'attachetrop aujourd'huià une couleurbleue
particulières, que l'dglife romaine chante en l'hon- qu'on veut qu'ait Yènti-heHiqutdelaPoterie; de forte
neur de la famteVierge, & qui font fuiviesd'un ver- que couvent, pour conferver cette couleur, on ne
fet & d'uneoraifon tellesque le SelvereginatRegina décompose pas aflez l'étain. Celui que faifoit l'au-
«eN, &c. Voy. Verset, Oraison, teur avoit d'abord une couleur grife cendrée en-
ANTIFELLO (GIog.) ville ancienned/Lycie fuite il le calcinoit à un feu de réverbère, ce quilui
far la Méditerranée, aux environsde Patave. donnoit une couleur bleuâtre le feu de réverbère
ANTIGOA,(Gbg. peut türer des couleursdes chauxmétalliques.
tentnonate,ce l'unedes Antilles.- fSy<{ Antilles. Si on ne commençoit pas cette opération par faire
• ANTIGONIE, le régule jovrat une partie de l'étain tomberoit au
fond du creufet.
Gujlre argiro.
pire, auparavantdansla Chaonie etc! aujourd'hui
Antigonie villede la Propontide, appelles
r
au-
Vand-htSique de la Poterie eft une efpecede dia-
phorétiqueminéral; & il en a auffi les vertus il ca
jourd'hui Ifola del principe. même à préférer au diaphorétique
dliémorrhagieordinaire t lorf-
Antioonib ou AntîgonIe ville de la Macé- qu'il y a complication ou de fbibleâè
poitrine. Voyt^ DiapmorCtique^ MinIsal,

i'
doine dansla Mydotûe fur le golfe de Thenaloni- de
qu« f «eft ta Thermaîque des anciens, Cojogna du La Poterie donnoit fon anù-beBique pour la plu-
part des maladiesqui
le feorbut,les écrouelles, & fur-tout
drè itoit d*endonner le premier jour quatre grains

donti couvrent b terrepour«i


juf<}u'à quarante
On
&quelquefois jufqu'l cinquante
peut dire en général que, dans le» maladies

long ufage des remède»Cour guérir, e'eft use trè*>


appelle de Poûtr, bonne méthodede les faire prendre d'abord en p»>
l'augnientantde jour en jour juiqu'à une
titre dofe
quantité proportionoceàlaforce de la maladio id»
eft bon fwtoàt contre Te^

-et% fans effet, parce qurtl ne guérit pas les maladie»


dans lespremiers jours ds régime.Le tnntemeBtdc*
d'eau de pluiepour laver fon tnà-hMqu*
Pour fairele régule jovial,9il ftut mettre dans un ladies co ne doitpaît trairer det maladies longuet
qu'on appelle chroniques, comme il faut traiter les tête Se de l'habillementdu prêtre, on dit qu'Hercule
maladies vives qu'on appelle aiguës. On eft long- revenant en Grèce après la prife de Troie, la tem»
tèmt à guérir ou à mourir des maladies longues; ce pète écarta fix naviresqu'il avoit que celui qui le
portoit échoua à Rie de Cos, oit il prit terre fans
des maladies vives. On doit mettre, pouf niera une armes & fans age; qu'il pria un berger nomme
maladie un tems proportionnéa celui qu elle a été Antagoras de lui donner un bélier; que le berger qui
étoit fort & vigoureux lui propofa de lutter, rai pro-
fe former les maladies longues s'étant formées
lentement, ne peuvent & ne doivent pointêtre gué- mettant le bélier,s'il demeurent vainqueur; qu'Heh
ries ou traitées promptement.Tout fe monde con- cule accepta la condition; que quand ils en furent
vient que toutes les maladies viennentplus promp- aux mains, les Méropesfe muent du c6té d'Antago-
tement qtt' ne paffent & cependant prefque ras, ce les Grecs qui fe trouvèrentpréfens,du côté
d'Hercule; qull s enfuivit un combat très-vif que
tout le monde fait l'injufticeaux Médecins de trou-
plus
ver mauvaisqu'ils ne guériffent pas les maladiesamis Herculeaccablé du grandnombre,futobligéde s'en-
promptementqu'ellesn'ont été a fe former.Les fuir chez une Thractenne, où il fe déguifa en femme
<3es malades
en les plaignantde teur état, négligent pour échapperà ceux quile pourfuivoient;qu'ayant
dans la fuite vaincu les Méropes, il époufa Alciope
prefque toujoursde les encouragerà faire constam-
ment ce qu'il faut pourguérir & ils n'affermiflent portant au jour une robe ornée de fleurs;
point leur confiance en la Médecine, au contraire. & que c'étoit en mm^rede ce fait, que le prêtre de
D'ailleurs,comme les maladies longues fe forment 111e de Cos, en hamMe femme, offiroit un facrifice
d'abord fans qu'on s'en apperçpive leur guérifon au lieu du combat ,les fiancés aufli en habit de
femme embraffoieaH^kfiancées. Voye\ Ant. etepl.
eft de même tnfenfiMe de forte que le malade fe
fatiguede prendre des remèdes ne croyant pas en
recevoir de foulagement & le médecin s'ennuie ArTnMENSE J§P£%?. eccl.) en une forte de
de s'entendredire que tout ce qu'on fait fuivant fes nappeconfacrée,,mat on tue en certainesoccaûons
confeils eft inutile le malade 5c le médecin fe dé- dans l'églife greque en dea lieux où il ne fe trouve
goûtent l'un de l'autre 8c ils fe féparent.C'eft ainfi point d'autel convenable. Voy*\ àotei.
qu'il arrive fouvent qu'on regarde comme incura- Le P. Goar obferve,qu'eu égard au peu d'églifes
bles, des maladies que les Médecins guéntotent, fi
injufte.
confacréesqu'avoientles Grecs & à la difficultédit
le malade n'étoit pas impatient & le public transportdes autels confacrés l'Eglife a fait durant
Voyn Chimie MEDICINALE. (M) des fiecles entiers ufage de certaines étoffes confa-
ANTILIBAN,fub. m. (Giog. mod.) chaîne de crées,ou de linges pour fuppléer
montagnes de Syrie ou de Pnénicie vis-à-vis da à ces défauts. (G)
Liban. Il eft habité aujourd'hui par des Semi-chré- ANTIMÉTATHESE f. f. figure de Rhétorique
tiens appeUés les Drufu. Le Jourdain a fa fource qui con6fte à répéter les mêmes mots, mais dans ua
dans ces montagnes. uns oppofé comme dans cette penfée mn ut tdam
ANTILLES, (Giog. mod.) îles de l'Amérique vivo ,ftd ut vivamtdo je ne vis point pour manger
difpofées en forme d'arc entre l'Amérique méri- mais je mauge pour vivre. On la nomme encore fin-
dionale & l'île de Porto- Ricco, proche la ligne.
Chriftophe Colomb les découvrit en 1491 elles
font au nombre de vingt-huitprincipales. Les gran-
des font Saint-Domingue Cuba, la Jamaïque &
an nord de Milo oc a l'entréedu havre.
ANTIMILO, (Géog. mod. ) ?le de P Archipel

Porto-Ri.cco.,l»»|r- j"5"- »o-3>$' *• Il.4°-,(1.4°. minéral métallique, Solide, friable aflez pesant,
ANTILOGAR1THME,(Madumat.) fe dit quel- qu'on trouve enfermé dans une pierre dure, blan»>
quefois du complémentdu logarithmed'un finus châtre, & brillante, qu'on appelle gangue. On en fée
d'une tangente d'une fécante c'eft-à-dire, de la pare Vammoia* par la fufion après cette première
différence de ce logarithme à celui du finus total, préparation, on le nomme antimoine crud. Dans cet
c'eft-à-diredu anus de 90 degrés. Y. Logarithme état il a une couleur de plomb; c'eft pourquoi les
& COMPLIMENT. (O) Alchinùftes l'ont nommé le plombdes Philofopkts, le
ANTILOGIE f. (Làiirat.) en grec
M/cours contraire contradictionqui fe trouve entre
plomb des fages parce qu'ils ont prétendu que les
Ages dévoient chercher le remède univerfel 8c le
deux expreffionsou deux pafïages du même auteur. fecret de faire l'or dans Vmtimoiat.
II y a différentes fortes tf antimoinenatif on en
Tirinufl a publié un long index des apparentesan- trouve qui a l'apparence du plomb ou du fer poli
niogùj de la Bible c'eft-à-dire, des textes qui fem- mais il eft friable, & il eft mêlé avec une pierre
Ment fe contrediremutuellement mais qu'il expli- blanche ou cryftaUine.1On en voit qui eft compoS
que & conciliedans fes commentaires fur la Bible.
Dom Magri, religieux Majtois de l'Oratoire en Ita-
tie, a tenté un pareil ouvrage: mais il n'a fait, pour il
mdle; & donne le nom d'antimoine celui
ainfi dire que répeter ce que l'on trouve dans les qui eft compofé de laines brillantes. U y a de ïand-
principauxcommentateurs.Voye\ Antinomie.(0) mobu natif qui .'et qu'un amas de petits fikts de
ANTILOPE,(Hift. ««.) animal quadrupède. couleur de plomb, tenans ec
mieuxconnu fous le nom de gaull*.V.Qkxuxi.(7) tendre il Cefond w feaauffi
ANTI-LUTHERIENS ou SACRAMENT AIRES, dan»
fiibft. m. pL ( TUoiogU. ) hérétiques du xvj. fiecle delà
qui ayant rompu de communion avec l*Egiii* li- Ctuopagnede Rome. auffi marqué
mitation de Luther, n'ont cependant pas fuivi fes quelques de taches
opinion* ik ont formé d'après feâes tels que les
ta Zuim§lwu»&c.V«y*{Calvinistes,
ZUIHGUIHS, SACKAMKNT AIRES. (<î) le
(Mfi. am. & tfyth.) fête on croit que c'eft pow cetteri 'an, qu'onh^t adon-
qu'on cétébroat dans fûe deCos pendant laquelle né le nom fatilimim* -comme n'étant
le prêtre portoit un habitde femme, & noie la tête mais feul en e&t 2 efttoujours
liée d'une migre ou d'unebande à la manière des tieres métalliques ou avec des métaux, On donne
femmes. Pourrendre la une autre étymologie du mot antimoine 00 a pré-
tendu qu'H avptt été funefte à plusieurs moinesccn- Quelques chimi/tes ont penfé que fi on pouvoit
freres de Bafile Valentin, qui leur en avoit fait pren- unir ensemble le mercure gc l'antimoine ce feroit
dre commeremède & que c'étoit par cette raison un moyen de découvrirde nouvellespropriétésdans
qu'on lui avoir donné le nom £ antimoine comme ces deux minéraux.
qui voudroit dire, contrain âttx moines. Plufieurs fe vantent d'avoir tiré du mercure de »
On trouve presque par-tout des mines d'anàmoi- l'antimoine mais aucun ne dit qu'il les ait joints en-
nt; il y en a en primeursendroits d'Allemagnecom- femble quoiqu'il y en ait, du nombredefquelseft
me en Hongrie nous en avons plufieurs en France. Becker, qui ayent cherché à purifier le mercure par
il y en a une bonne mine à Pégu; une autre près de le moyen de Vanàmoine.
Langent& de Brioude une autre au village de Pra- L'antimoine contiept beaucoup de fourre cepen-
dot, paroifled' Aly qui donne un antimoinefort ful- dant il eft trè^difficîlede funir au mercure qui fe
phureux elle a été ouverte en 1746 fie 1747 un lie fi aifément au foufre parce que le foufre s atta-
autre filon d'antimoine au village de Monteldans la che encore plutôt à l'antimoine, qu'au mercure mê-
même paroifle en Auvergne.On a trouvé d'autres me. On fait que le régule d'antimoine efl un des plus
mines de ce même minéral à Manet,près Montbrun forts moyens qu'on puiffe employer pour retirer le
en Angoumois. Il y a de Vantimoine dans les mines mercuredu cinabre & c'eft fuivant ce principe que
de pierre couvife ou pierre couverte d'Auriac, de pour faire le cinabre d'antimoine,on enlevé premiè-
Cafcatel dans le vallon nommé le champ du mines j rement la partie réguline de l'antimoine pour que
& à Malbois, dans le comtéd'Alais, en Languedoc fon foufre ait la liberté de Ce joindre au mercure.
à Giromagny &c au Puy, dans la haute Alface; en Cependant dans la vûe d'unir enfemble ces deux
Poitou & en Bretagne &e. On ne voit point chez matièresqui font d'une fi grandeimportance en Chi-
les marchandsà* antimoinequi n'ait été féparé de la mie, M. Malouin a fait plufieurs expériences; 6c
mine par une première fufion. Pour tirer ce minéral après avoir tenté inutilementdifférens moyens diffi-
de fa,mine, on la cane en morceaux, & on la met cdes & compliques, il a réuni par d'autres qui font
enfuite dans un va¡«eau dont le fond eft percé de plus naturels Se plus fitnples dont il a rendu compte
plufieurs trous on couvre le vaifleau & on lute dans un mémoire qu'il donna à l'académie,royale
exactementle couvercle on met le feu fur ce cou- des Sciences en l'année 174o. Voy%{ ETHIOPS AN-
vercle la chaleur fait fondre l'antimoine qui coule •1MONIAL.
par les trous dont on vient de parler dans un réci- Si on verfe de l'eau-forte fur de Vantimoint en
pient qui eft au-deffous on il fe mouleen maNe py- poudre groffiere fie que pendant la diffoiudonqui
ramidale. Ceft Vantimoint fondu que l'on doit dif- réfulterade ce mêlange, on y ajoute de l'eau froi-
îinguer de Vantimoint natif, c'eft-à-dire de Yanti- de, il fumageraauffi-tôt après laxliffoluiionune ma-
motne qui n'a pas paffé au feu. Le meilleurantimoine tiere gra1fe qui vient de l'antimoine, fie que M. Ma-
eft celui qui eft le plus brillant par une quantité de louin dit, dans fon mémoirefur l'union du mercure
filets luifans comme le fer poli, fie en même tems le & de Vanàmoine, avoir détachée de Vantimoint par
plus dur fie le plus pefant. Il ne faut pas croire que le moyen du mercure.
l'antimoine de Hongrie foit meilleur que celui de On peuttirer par la diftillattonde Vantimoint, faite
France pour l'ufage delà Médecine.Geoffroy,Mat. par une cornue, une liqueur acide, commeon en
med. torn. L peut tirer du foufre de la même façon; & c'eft cette
Vantimointen compoft d'une fubftancemétalli- liqueur, qu'on i peut tirer auffi de Vantimoint,que
que qu'on nommerigide, & d'une partie fulphurenfe quelqueschimules ont nommée vinaigre des PhUofo-
qui formeenviron le tiers de fa maffe. Cette partie phes il y a d'autres préparations de vinaigre d'an-
fulphureufade Vantimointeft de la nature du foufre timoine le plus recommandéeft celui de Bafile Va.
minéral elle et cbmpoféedu fuperflu de fou prin- lentin.
cipe huileuxde Vantimoint& du fuperflu de fon prin- Il y en a qui appellentmercure d'antimoine lejner»
cipe falin, oui eft vitriolique ce foufre eft différent cure tiré du cinabre d'anrioroina mêlé avec la chaux
du principehuileux, qui concourt _la compofitkm on le fcr, quoique le mercurene puiffe être dit que
de la partie réguline. mercure revivifié du cinabre d'antimoine.
Le mercure a de grands rapports avec cette ma- Au refte on trouve datta bien des livres de Chimie
tiere réguline la terre de Vandmoiaeetl extrême- différens procédés pour faire du mercure avec de
ment légère, commeeft celledu mercure. Le foufre Vantimoint mais le Succès ne répond pas aux prd-
l'unit également au mercure & au régule d'antimoi- meffesdes auteurs de forte que kolfinckius Se l'au-
ne j de fortequ'on peut regarder Vantimoint crud teur incrédule qui a pris le nomHVdtnt Udtnis, met-
commeune efpece de cinabre, compofé de la par- tent ce mercure tiré de Vantimoint au nombre des
non-êtres, c*eft-à-dire des chofesqui ne font point.
Cependant Becker fie Lancelot ont (outenu ce fait.
mercure uni a» toufre avec lequel il forme de* ai-
guilles. VamâMmim* encore ceci de communavec
k mercure,que Fefprit& fel a autant de rapport fuivant la phtr
avec le régule d'antimoine,qu'avec le mercure. pération embarrafrante,maisyraie,

èeî'âwrfwo^comme un mercur%fi*é par nne vapeur L'antimoine i canfé de grandes conteftalîons en


arfémcàfe. Mais peut-on retirer du mercure du ré- Medecine.ta naturede'ce minéraln'étant point en-
core affez connue, la Faculté fit en 1 566 nn décret
duâion de l'opération que l'on fait pour Peu tirer
d'autres ont allure que ce mercure était contenu
decret de la faculté & à l'arrêt du parlement,fut dé-
il en difficile de mêler du régule Santunoint avec du
féré dansle livre des médicamens compoK par or-
mercure;il faut obterver cette occafion que l'an- de la faculté en 1637; fie enfin en 1666, rorpé-
rimoiui crud ne peut que très-difficilement le mêler
au régule, qui fe joint facilementau foufre.
Tufagc un fiede après l'avoir défendu le parlement fénicale à l'antimoint;c'eft à cette qualité qu'ils rap-
8utorifa de même ce deaet. portent la propriété qu'a Vantimointde faire vomir
Quoique dans tous les tems plufieurs perfonnes d'autres, avec M. Mender, nient cette qualité arfé-
ayent cherchéà rendre Yantimoihe fufpa de poifon, nicale dans l'anàmoin* & ils fondentleur Sentiment
cependant l'efficacité de Ces préparations a prévalu fur ce que le fel détartre diûbutentièrementl'arfe-
contre leurs effort!. nic, & ne peut diflbudrele régule û'antimoint. Le
Cespréventionsont fur-toutfaitappréhenderlong- diaphorétiqueminéral n'a rien de corrofif il n'a
tems de le donner crud. Kunkeleft un des premiers rien qu'on puiffe Soupçonnerd'être arfénical cepen.
qui ait ofé le faire. L'ufage intérieurde l'antimoine dant en réfabliflantcet antimoinediaphorétique on
crud éft cité dans Kunkel Lâborator. chimie, p. 43 2. lui redomee toutes les qualités de Yanùmoint qu'on
ICunkél dît qu'en 1674 il étoit malade d'un violent attribue à fa propriété arfénicale;propriété qui n'é-
rhûmatifme il étoit alors à Wittemberg & il con-
fulta fur ton état Sennert, grand médecin d`Allema-
gne, qui lui dit qu'à l'occanond'une douleurviolen-
blir v antimoine.
toit pas dans les matièresqu'on employe pour réta-
Mais on peut répondre & cela que fi le tel de tartre
te & opiniâtre comme étoit celle dont Kunkel fe ne diflbut pas le régule à' antimoine ou du moins la
]pkknoit, un médecinItalien avoit donné avec fuc- partie arfénicale c'eft qu'elle eft intimementunie
cès à Vienne, Yandmoint mais qu'il ne favoit pasla & comme enveloppéedans la partie métallique ou
préparation qu'on devoit faire pour corriger fanai- tégutine propre de l'antimoine que le fel de tartre
moine de poifon. Kunkel qui étoit plus chimifte que ne peut (Moudre.
'sennert, penfoit que l'sardtunoinsne tenoit point du Pour ce qui eR du diaphorétiqueminéral, il eft
poifon at il fe {ou vint que Bafile Valentin le recom- vrai que la matièregraflequ'on employé pour le ré-
mandait pour ehgraifîcrles cochons; il favoit qu'on tablir en régule ne contientpoint de matiere arféni-
le donnoit aux chevaux. Il fe détermina à en faire
mfagè & il le prit pendant fept jours commençant
cale mais il a lieu de croire que dans le diaphoré-
tique minéral Ce trouvent tous les principesde l'an-
par cinq grains animant par trente-cinq; eniuite timoine; que l'antimoine calciné eft dans un état à
il (e repoiatrois jours cela le fit tranfpirer& uriner n'être pas vomitif, comme l'antimoinecrud n'eft pas
le dixieme jour, étant dégoûtéde la confervede rofe, ordinairementvomitif,quoiquel'antimoinecrud con-
dans laquelle il prenoit Y antimoine crud porphyrift, tienne tout ce qui eft extrêmementvomitif dans le
il en lït faire des tablettes avec l'écorce conhte de régule d'antimoine.
citron & de la canelle il entroit dans chaquetablette Du tems de Diofcoride, on attribuoit l'antimoine
vingt-cinq grains A'amimo'mt il en prenoit chaque la vertu de refferrerles conduitsdu corps, de con-
jour nm tablette diviféeen trois parties, dont il pre- î4met les exa-oifiances des chairs de nettoyer les
noit unc le matin une autre à midi, & la troifieme ulceres des yeux; c'eft peut-être pour cette vertu-ci
le foir; fie il fe trouva par ce moyen parfaitement qu'on le nomme "pUtyophik&lmon.Enfin on lui attri-
guéri au bout d'un mois. buoit les mêmes propriétésqu'au plomb brûlé. Diof.
.Kunkel dit qu'en 1679, il en prît avec focecs pour eoride dit que Vantimoimmis fur les brûlures avec
une fevre quart. Il le recommandepour les mata- de la graiffefraîche, empêchequ'eues ne s'élèvent en
dies qui font accompagnées de para fiepour les verte;que Y antimoinemêlé avec de la cire et un peu
lièvres longues qui viennent de mauveshumeurs, de cérufe cicatrife les ulcérationsqui ont croûte.
foit que ces fièvresfoient intermittentes, foitqu'elles L'huile glaciale d'antimoine étoit connue du tems de
-foient continues pour les douleursde goutte pour Mathiole, qui en parle & il paroît par ce qu'il dit en
les enfans noüés; pour les fleurs blanches. Le mé- même tems, qu'il avoit une préparationparticulière
decin y joint d'autres remèdes, felon les vues qu'il d'huile d'antimoinede laquelle tUifoit, dit-il, heu-
peut avoir pour la guérifon du malade. reufèmentpour les ulcères malins & caverneux.
V antimoine crad entre dans la composition de l'an- L'émail jaune de la fayancefe fait avec de Yand-
tidote de NicolasMyreptus. Il y a dans la pharma- Moine, la fuie, le plomb calciné, le fel fie le fable.
copée de Brandebourgdes tablettes antimomaies M. Malouin a trouvé que l'antimoinecrudfonduavec
fous le nom de Morfuli njïauranus Kunkelu. Dans le verre, donne au verre une couleur-degrenat.
chaque gros de ces tablettes il y a cinq grains d'an- La compofitionpour faire les caraôem de fIm-
'timoint. Epiphane Ferdinand 9 hif. tj. dit que Yan- primerie s eu de deux omces de régale é'amimmm
timoine craad ett le véritable remède des véroles in- avec une livre de plomb.
Les anciens, pour relever la beauté du vifa e dt
tous tes dûtoUks & Paraeelfelui-même
Prefqrae donnerplus de vivacité au teint, fonmoieiit les «mr-
&fent que les vapeurs de îantimini font nuiûblesà dis en arcs parfaits ? les teignoieot en noir âts
potfçnnan .tes j'ai
Is peafequ'ellesne fontpoint an»
la Lnati: pour moi,beaucoup
travaillé fur Yantimmne
fans jamab en reHÀntir d'incommodité. On ne doit
donner aux yeux de
ajoutoknt aux jssïipiereg la même teinture pour
brillant. Cet artifice étoit
mixage chez lesHébreux. lezabel époufe d'Achab,
craindre les vapeurs de Yantîmoim, que comme on Se owre de Joramroi d'Ifraël, avant apprisl'arrivée
craintles vapeurs du foufre j & apurementon ne doit de Jehu dans Jexrahel t s'ornâtles yeux avec land-
pas fuir les vapeurs du fowfrc comme des vapeursar- moim. Reg, IX, j o. Cette drogue dit M.RoUin dans
fentcales. M. Lemery ,*qui a beaucoup travailléfur les pau-
Vantimoi/u, n'en a jamais été incommodé. 1 pieres & ûù£ak paraître les yeux plu* grands ce
M. Lefmant de Rouen, dit qu'on accuse mal-à- qui étoit regardé pour Ion constate une beauté. Plia.
propos Vantimoim de donner des vapeurs nuifible$ Mv. XXXIII. chap» vj. De là viÀnt cette épkhete
jamais il n'én.a {buffertla moindre incommodi-
Sue gubiqifîl qu'Homère donne fi fouvent au déefies mêmes
M, en ait bridé une prodisieufe quantité j Jmwn bm*f, c'eS-à-direaux
C|Ue fes vaipïwrsde \*anâmoimnuançaientla poitrine,
que comme le foufre communTaffeâe; Se il ajoute Phialei© appelle
qu'un feflune incommodé d'aûhme venoit conti- L'alcbimifte l'anmmwm dévo-
nuelteaient'chez lui pour prendre & mangercette les
ra commmam de Cadmus, le centre caché qui
eff»ecc de farine blanche qui fe forme lorfqu'oqi pré- abondeen kl Ft^tiùtrmttrmmph.BaseValennn}
pare le verre d'arumm/u, & que cet homme s'en de Sala_, &
trpuvoit bien. der | Traitéde Chimiede Malouin.
Là plupart des médecins attribuent une vertu ar- Il faut choifir l'antimoinequi a les plus longues ai-
guilles
guilles & les plus brillantes le meilleur antimoine a par le vin. Il fe propofe d'éprouver fi on ne peut
une couleur bleue tirant fur le rougeâtre, ce qu'on point faire un baume d'antimoineanifé, ou théreben.
appelle couloir do gorge de pigeon. thiné ou autre, comme on faf un baume de foufre
L'antimoine eft facile à fondre au feu & lorfqu'il anifé &c.
eft en fu6on, il eu affez fluide. Si on fait un feu moins Ces obfervationsconduifentà rie pas donner Yan-
fort qu'il ne faut pour le fondre il fe calcine d'a- timoilit crud à'ceux qui ont des aigres dans l'eftomac
bord le foufre fuperflu fe diffipe & ce qui rené en & dans les humeurs, qu'oh n'ait auparavant adouci
poudre étant fondu donne te recule ^antimoine. & purgé ces humeurs fouvent il eft à-propos de
Foye[ RÉGULE d'Antimoine. Si on continue de joindre à l'antimoine crud des abforbans ou des al-
le laifferexpofé au feu le principe huileux de la kalis, comme la nacre de perle le corail, les yeux
partie métalliquede Y antimoine qui eft fon tégule d'écreviffes, la craie de Briançon ies coquilles de
fe diffipe auffi, fie il refte en une efpece de cendre moules nettoyées & porphyrifees.
qui fonduefait le verre d'antimoine. Voye^ CHAUX 11 fe trouve des occafions où il eft utile de join-
d'Antimoine VERRE D'ANTIMOINE. dre Y antimoinecrùd au fafran de Mars, comme
On peut Réparerla partie réguline de ['antimoine les perfonnes
pour
de fa partie fulphureule par le moyen de l'eau ré- du fexe qui ont le fang gâté & qui
gale qui en diflout le métallique fie lauTe le foufre
n'ont point leurs regles on leur donne, par exem-
ples, huit grains de fafran de Mars préparé à la ro-
y
qui étoit mêlé.
Quoique la partie métalliquede l'antimoineait na- fée, mêlés avec quatre grains d'antimoine crud réduit
turellement une grande liaifon avec le foufre miné- en poudre fine les Medecins varient les dofes & les
tal, cependant celle qu'y ont les autres métaux eft proponions de ces deux remedes, felbn les circonf-
tances.
encore plus grande de forte que fi on fond Y anti- On fait un grandufagede l'antimoinecrud dans les
moine avec quelquemétal que ce foit, à l'exception
tifanes,
de l'or & de l'argent le foufre de Y antimoine quit- comme dans celles de Callac de Vinache,
&c. On met ordinairementdans ces titanes une once
tera fa partie réguline pour s'attacher au métal ou d'antimoine pour chaque pinte d'eau; on le caffe au-
aux métaux avec lefquels on faura fondu & la par- en morceaux, & on le met dans un linge
tie régulinereftera feule. On fe fert ordinairement paravant qu'on
de ce moyen pour faire le régule $ antimoine oe lie avec un fil pour en faire un noiiet le mê-
me no'tiet Tert toujours pour refaire la tifane..
l'appelle régule martial fi pour le faire on a employé Lorfqu'on
le fer régule j&vial fi on a employé l'étain régule met de l'antimoinedans les tifanes 4 il ne
faut pas y faire bouillir de vin, comme on fait qdcl-
de Venus G c'eft le cuivie &c. On peut auflï fe quefois
fervir de fels alkalis ou qui s'alkalifentdans l'opé- pour les employer dans des cas de paraly-
ration pour abforber le foufre minéral, & en fé- fie, a la fuite d'apoplexies féreufes. Çt) la Chimie
[ft)
Voyt[
parerle régule c'eft ce qu'on médicinale chez d'Houry à Paris.
nomme régule ordi-
naire. ANTIMOINE ( verre d1 ) Réduifez en poudre Yan-
il ne faut pas croire que ces matières enlèvent timoine mettez-le dans un plat de terre non verniffé
fimplement le fou&e minéralqui eft dans Y antimoine fur un feu modéré, mais capable de faire fumerY an-
elles s'attachent auffi, quoique moins facilement,à timoine fatls le mettre en fufion. Si votre feu eft fort
la partie métallique c eft pourquoi il ya toujours & que vous n'ayez pas foin de remuer fans cène lai
dans les fcories qui fe formentdans cette opération, poudre d'un & d'autre côté, une partie amollira Il
du régule plus ou moins, & le régule prend une par- s'amaffera &'f4e grumelera fi vous vous appercevez
tie du métalqu'on a employé pour lé réparerdu fou- que la matière foit aihfi grumelée, ôtez-la de deflus
fre fuperflu. le feu mettez les grumeaux dans un mortier & les
la
Outre ces régules chaux Ce le verre d%dntimoi- réduifez
le feu;
en poudre remettez enfuite la poudre fur
achevez la calcination avec plus de précau-
ntt on prépare communémentavec ce minéral Y an- tion. La calcination fera faite quand la poudre ne
timoinediaphorétiqueou le diaphorétiqueminéral
le -fourré doté d'antimoine le kermès minéral, le fumera ptus qu'elle ne donnera aucune odeur Ne
foie d'antimoine le fafran des métaux, le beurre qu'elle tera blanchâtre alors jetiez-la dans un creu-
d'antimoine le béfoard minéral la poudre d'alga. set entre des charbons ardens} couvrez le creufet
roth ou le mercure de vie /le cinabre d'antimoi- faites un feu violent pendantenviron une demi-heu-
nc, l'éthiops antimonial le vinémétique le tartre re, enfournant, afin que la matiereentre plus promp-
tement dans une parfaitefufion. Pour vous aUurerdo
voit,par tout ce que nous avons dit
On que la fufion 9 plongez une verge de fer fi vous ne
Yantimoine axd contient beaucoup de foufre de la trouvez aucune réfutante vers le fond du creufet, fie
nature du foufre commnn; c'eft vraisemblablement qu'ayant retiré la verge vous voyiez que la/matiere
fit qu'y étant refroidie elle (bit tranf-
par cette partie fur-tout qu'il eft bon dans les mata- Le au bout,
t.<£es éfela pean, & dans certaines maladie» de poi» parente, retirez auffi -tôt le creufet du feu; verfez
trine^bomme eft lVtftbne» la matière fondue fur un .arbre chauffé ou dans une
Lorfqa'onfait ufage de Yaritùnoint crud il faùt baffine plate de cuivre; laiflez-la refroidir j fie vobs
«'abftemr de tout ce qui eft aigre autrement on au- aurezce qu'on appelle vent f antimoine.
roit des naufées & des défaillances. M. Malouin a Ce verre eft caftantfans goût, fans odeur, trouf.
fait l'expérienceque le vin blanc Bout Yantimoiat: parent, d'une couleurjeune tirant fur k rouge, c'eft*
& quoique Ymnàmoint dans fou étatnaturel, foit à-dire de couleur hyacinthe.
plutôt baen-faifant que mal-faifant,cependant il eft Le fer rétablit en régule Y antimoinecalciné. Si .on
pernicieuxlorfqu'ileft diffous il a cela de commun remuelong-tems avecune verge deferlachauxd'an*
avec le plomb qui eft ami des chairs tant qu'il eft timoinefondue, on trouvera au bout de la verge de
dans {on état naturel, ac qui eft fort manvais lorf- petites globulesde régule.
mi'il eft diffoue. Ayant nus du vin blanc en digef- L'amtmoine calcineperce les creufets par. le fond;
bon fur de Yanâmoint c:ud en ce
poudre vin prit un creuset ne peut donc fervir pluûeurs fois à faire
M. Malouin le verre d'antimoine.
on goût cuivreux & de rouille de fer ·
en ayant goûté trouva que le peu qu'il en avala On fait encore du Part d'antimoine avec le régule
l'incommoda fort ce qui 'lui ôta Fefpérancè qu'il en lè calcinantde la même manière. M. Siahl dit mè.
a.voit de trouver, pour la guérifon de certaines ma- me que celui de régule cil plus pur que celui d'ami* !CI
ladies longues une teinture d'antimoine crud faite
Sil'onveutqueleverre d'antimoine foittranfpa- meunfoiedefoufre quitientendiflblution unepar-
a um-tôt
rent,ilfaut creuset que l'antimoineeftcalciné, le tiedurégule del'antimoine; & cettepartie réguline
mettre dansun pourlefondre; ilfautmême deYantimoine devient diffoluble dans1eauparlefoie
choifir untems f erein ou qnand on lefond y jetter de foufre quieftcapable dedhToudre fiparfaite-
de foufre
unpeu qui,quand ou denitre. ment lesmétaux, l'or mEme, queparcemoyen ils
Il yena leverreeftobfcur, lebroyent, fefondent dansfeau,&peuvent enfuite paffer avec
lecalcinent. &lerefondent. D'autresentirentlatein- elleparlefiltre. nediffout
tureparl'efprit deverd-de-gris-, &aprèsl'avoir fait Amft cequel'eau paslorfqu'on lavele
fécher,lerefondent. fafran desmétaux, eftunepartiedel'antimoine qui
Plus,leverre d'antimoine eftblanc, moins ileftémé- n'eftdiffoute fuperficiellement
que ettpoint parfoufre du lapartie
tique.Onfaitdeceverre destablettes &despaftilles nitrealkalifée quin alliée au pour
vomitives &purgatives. faire l efoie. F oyer^Chim. med.
Lemodique ou leremède contre l4escoliques der •Ontireuneefpece dekermès minéral delaleffive
Plombier &dePeintreeftfaitdeverre d'antimoinedufafran des minéraux; pour c et effet verfez- y du
&defucre enpoudre mêlés, dontonfaitunepâte vinaigre ou defefprit denitre &il fe précipitera
enhumeftant lemélange. Voyez Remèdede LA unepoudre rougeorangéefemblable à cequ'on
Charité. foufre doré d'antimoine.
Leverre d'antimoine eftplusoumoins émétique, nomme Lefafran desmétaux eftémétique Rulârtd en
(elonqu'ileuplusoumoins broyé.On,ledonne de- foit foneau-benite, enprenant uneonce d efafran
puisungrainjufqu*â cinq.Voyt^Chimie MEDECI-desmétaux qu'ilfaifoitinfufer dansunepinted'eau
nale. dechardon-bemt & une demi-once d'eaudecanelle.
•Antimoine{Foied'S.Prenez parties,égales ;Cette liqueur ef^émétique fudorifique &cordiale.
d'antimoine crud&«de nitreletoutenpoudre &mê- Régule médicinal; prenez cinq debon
onces anri-
léenfemble. Mettez cetout dansunmortier chauffé moine crud, q uatre defel
onces commun, uneonce
&couvert d'uneterrine percée,parfonfondiritro- de
char- à-peutartre, le tout e npoudre finemêlez jettez peu.
duifez danslemortier, cetteouverture,
parl'inflant un c emélange par cuillerées dans un creufet rou-
bonardcnt, ilfeferadans grande
unevaiffeaux déto- gientrelescharbons ardensattendez pour j etter
nationcettedétonation paffée &les re- unefeconde cuillerée que laprécédente foit f ondu*.
froidis, retirez lamatiereféparex lesfcories dela Quand tout lemélange ferafonduaugmentez U
partieluifante &rougeâtre. Cettepartie luifante& feuafinquelafufion foitcomme l'eaulahTez^fruri
rougeâtre feralefoied'antimoine. d'heure danscetétatretirez lecreufet du
Oumettez parties égales d'antimoine &denitré quart& laiffez-le refroidir fans toucher c
y lerégule creu- affez le
enpoudre dansuncreufet rougientredescharbons fet,voustrouverez au fond &lesfcories
ârdenscouvrez lecreufetlaiffez au feulamatière deflusféparez lerégule des fcories i lferaluifant
jufqu'à ce qu'elle foitdansuneparfaite fufionver- &noircomme de lapoix &quand ileft pulvérifé
fezulaenfuitedansun mortier chauffé. Obfervez que il eftrougeâtre.
danscetteopération il nefautpasemployer unfal- Sionfaitl'opération dansunvaifleau deterre,le
petre r afiné mais delapremière cuite. régule au lieu d'être n oir,relfemblera parfaitement
Onobtient encore lefoie d'antimoine avecdel'al- àlamine rouged'argent laplusparfaite,& fera
kali&del'antimoine crudqu'onfondenfemble plusfacile àtnturer s'il
que avoitétéfaitaucreufet.
comme lefoiedeïoufre.
pourlefoie Lerégule fediftingue du/oùencequ'ilne$*hu-
Ondonne d'antimoine depuis ungrainjuf- raeôepasà l'air&quelapoudre eneftrouge.
qu'àfix.Plusonmetdenitre quand onlefait ANTIMOINE ( RéguUfimple a").Prenez uneli-
moins ileHémétique. Observez en généralquand d'antimoine crud, d ouze d e
vousleferezdecouvrir levaiffeau Sederetenir vre denitrele toutenpoudre oncesmêlez tartre &fis
lesfeories, parcequeplusiappelle
lfeformera defcories, onces &laûTez
pluslefoieferabeau.Ileft foieà caufe fécher
defa dans pcreufet renez-en une cuillerée quevousjetterez
couleur. un fefera entrerougi d escharbons couvrez
ANTIMOINE ciré). Prenez un le creufet i l une détonation l adétonation
grosdecirejaune dansunecuilliere defer faites -la paffée vousajoûterez
q uoi
uneautrecuillerée &ainfia
tondreajoutez- yenfuite uneonce ^antimoine de fuite,
en quandlamatière a près v ous augmenterez lefeu &£
poudre fine,leverreferendra aifément aveclacire dansunmortier fera bien fondue v ous l averferez
continuellement jufqu'à lemélange dedans frapperez quevous aureichauffé &
remuez cequedufeu cere- dumortier vous avec d esp incettes lescôtés
aitunecouleur detabacrettrez alors pendant la matière y refroidira.
medeferabonpourlesdytrenteries, danslefquelles lapartie quefedébarraûe
réguline desfcories
onpeutoebtenir
mployer l'émétique. pour q ue fond. Quand le ferarefroi-
Pour lefafran desmétaux mettez enpou- di, & qu'eUe tombe au desfcories tout
drelefoied'antimoine, laïflez-le féparez lerégule
deuxoutroisjours lerégule leferezrefroidir vous pulvénierez
expofé à l'airdansunlieuhumidepuisverfez de cet vous dans unautrecréa'
vous
repoferren- verferezy matiere jetterez unpeu de falpetre vousren-
l'eauchaude-deflus, remuezlainez foislapou- votre fondue dens l emortier; vous
voyez l'eauclaire vezainfiplufieurs refroidir, lerégule JîmpU
dreouitombe aufondel'eauquand elleferatoute l'ylauTerez & vousaurez
deûaléc laiffez lafé cr; danscetétatceferaune On fait des gobeletsde régule,mais il faut
pouflierc jaunearranéj,
f qu'ona nommée, àcaufe cela régule bien On ce pour
fait une boule qu'oit
• 1 eSi facouleur yfoft*n 'métaux. un pur. en
bout* du brequts. Il fert aufû à compoferde$
vous r etirezlefel seauxdanslefquelles vous appelle
balles qu'on pilules perpétuelles.
âvezlavéla frand étaux,te fel'f«ra unnitre On verfelenomme
Wimp«iâtC#ie que,es-unsappellent anodyn mi. fok un demi-verre de vin dans les go-
belets, & on boit ce va» le lendemain matin. On met
fitdanslesin ammattons. la boule dans un petit verre de vin qu'on prendJe
Outre fel laleffive dufsifrandesmétaux matin ces vins purgent par haut & par bas. Les pi-
ce
tientencore con-
foufre
levéritable
&antimoine
foie&antimoine oufoiede lules perpétuellesfort pernicieufes.
ou lapartiefulphureufe deVan- quatre
&imoine,qu\ jointe àlapartie durutrealkalifee* for- onces de petits clous de ferdans un creufetque vous
placerez au milieu d'un fourneau à fondre; couvrez régule martial de la première fufion J'étain coupé
le creufet, & l'entourez de charbon. enlimaille& le régule concave mettez d'abordle ré-
Quand les clous feront robges & commenceront gulé dans le creulet & quand il fera fondu, ajoûtez-
à blanchir,ajouter neuf onces d'antimoineconcaffé; y l'étain, & remuez avec une verge de fer. Quand
recouvrez le creufet; remettez deffus du charbon; tout fera en fufions verfez dans le mortier, & iaiffei
donnez quelques coups dé foufflet, afin que l'anti- refroidir vousaurez le régule jovial qui eft de cou-
moine & les clous fondent alors jettez, en trois
tites cuillerées,uneonce de nitre pefée,aprèsl'avoir
pe- leur d'ardoife. w-
Réguk des métaux. Mêlez enfemble parties égales
purifié & féché recouvrez te creufet après la pro- de régule de Vénus Se de régule jovial en poudre
jectionde chaque cuillerée. Lorfque la matière fera mettez le mélange dan* un creufet entre les charbon»
en une fonte fluide comme l'eau, verfez-la dans un ardens; couvrez le creufel, & ajoûtez-y encore du
mortier ou dans un cône chauffé & graiffé frappez charbon quand vousjugerezque la matierefera fon-
contre les côtés du cône afin de facüiter la chûte du due,'vous découvrirezle creufet & vous la fonderez,
régule; laiffez refroidir; féparez les fcories du ré- avec une verge de fer. Si vous la trouvez fondue
gule pulvérifezle régule refondez-le;quand il fera verfez-la dans un mortier, & vous aurez le régule
en fufion ajoûtezun gros de'falpetrepur & fec pour des métaux.
chaque once de régule réitérez encore deux fois la Si vous prenez parties égales de cuivre, de fer
fufion, féparanttoujoursle régule des fcories & le d'aniimoine, & d'étain, vous aurez le régule violet.'
a mettant dans une fufion parfaite, fur-toutla dernière Ceux qui difent que le régule des métaux doit erre
fois. Il faut que les fcories ne paroiffent plus jaunes compofé de cinq métaux, comptentle zinc pour le
à la dernièrefufion; c'eft une marque que le régule cinquième.
ne contient plus fenfiblement de fer. Voyei à l'article LlLlVM, cette préparationd'an-
Les premières fcoriesdu rigult martial étant mifes timoine.
en poudre groffiere expofées à l'air dans un lieu hu- Voyerauffi à l'article Kermès, cette autre prépa-
mide & à l'ombre, & réduitesainfi en une poutliere ration d antimoine.
fine, fontlavéesdans plufiéurs eaux fi l'on verfe ces Antimoine diaphorétiquh, voye(DiKvno-
leffives fur un filtre, le fafran retiera fur ce filtre & RÉTIQUE MINÉRAL.
il faudra le faire fécher on le mêlera enfuite avec ANTIMOINE (Teinture d'-). Prenez une partie
trois fois autant de nitre; on en fera.la projection d'antimoine crud, deux parties d'alkali du tartre,
par cuillerées dans un creufet rougi au teu on le le tout en poudre & mêlez ensemble mettez le rnê-
lavera pour en ôter-toute la falure, & l'on aura le lange dans un creufet, que vous placeiez dans un
fafran de mars antimonial de Stahl. fourneauau milieu des charbons ardens couvrez le
Le régule marrial entre dans la compofition du ré- creufet, laiffez le tout en fonte pendant une heure
gule des métaux dont on fe fert pour faire lelilium. conduifez le feu doucementd'abord verfez la ma-
Zanichelli fe fervoit aulîî du régule martial pour tiere fonduedans une poefte ou dans un chaudron de
faire fes fleurs d'antimoine argentines.Pour cet effet fer, chauffés quand la matiere commenceraà re-
il mettoit du régulemartialdansle fond d'un creufet froidir caflèz-la en petits morceauxplats, que vous
il ajuftoit un couvercle qui entroit en partiedans le mettrezdansun matras verfezde l'elprit-de-vindef-
creufet. Ce couvercleétoit percé au milieu il cou- tus à la Hauteur d'environ deux doigts: ajutlez au
vroit,cecouvercled'un autre proportionnéà l'ouver- matras un vaifïèau de rencontre vous laifTerez en
ture du creufiÉ; il en lutoit les jointures; il mettoit digeftion jufqu'àce que l'efprit-de-vinfoit bien teint,
le régule en fufion par le feu qu'il faifôit autour du ce qui Ce fait ordinairementen vingt-quatreheures:
creufet, il s'élevoitpar ce moyen des fleurs blanches verrez enfuite par inclination la teinture. On peut
comme des branches d'arbre. mettre de nouvel efprit-de-vinfur ce qui refte dans
Mais il eft plus facile de prendre une demi-livre te matras, pour en tirer encore de la teinture on
d'éthiopsantimonial, fait avec un quarteronde mer- mêlera ces teintures ce on les filtrera.
cure & autant d'antimoine crud broyés enfemble Pour s'affùrer que la teinture eft d'antimoine il y
d'ajouter à l'éthiops deux onces de limaille de fer faut lailfer tomber quelques gouttes de vinaigre; il
de mettre le tout dans une cornue de verre lutée s'en élevera une mauvaife odeur, & il fe précipitera
dont les deux tiers retient vuides de donner tout- une poudreantimoniale.
à-coup un feu du fecond degré fous la cornue, & La teinture antimonialepurifie les humeurs auûl
d'élever & augmenter le feu pendant cinq heures'; réuffit-elle dans les cas de langueur, pour le fcorbut,
au bout de ce tems l'opération fera faite. Si on caffe & dans les fuites des maladies vénériennes. On la
la cornue par le cou, on y trouvera des efpeces de prend depuis trois goutta jufqu'à douze, dans deux
çryllaux d'une grande blancheur qui font la ntigt ou trois cuillerées de thé de bouillon ou autre li-
ef antimoine. Ce procédé;eft de M, Malouin
en cher- queur, & on y revient plufieurs fois par jour.
chant autre chofe, il trouva que pour avoir cette (Soufre doréjf-). Prenez les fcories

nud.
ANTIMOINE
Beige il ne s'agiflbitque de mettre deuxparties d'an- du réguleordinaire d'antimoine, ou faitesfondre une
ùmtinecrud & une partie de limaille de fer dans une partie d'antimoine crud, avec deux parties de l'al»
cornue à feu kali du tartre; expofez les à un air humide pendant
Régule de Vénus.Prenez trois,'onces' de cuivre de un jour ou deux faites bouillir à grande eau pen-^
rofette en petits morceaux; mettez-les dans un creu- dant une.derni-heureles fcories, ou l'antimoinedivi-,
{et, que vous placerez dans un fourneau à vent au fé par les alkalis, ou le Muant de la teinture d'anti-
milieu des charbons ardens couvrez ce creufet; moine; car ce reftantpeut aufli fervir dans cette oc-
ajoûtez du charbon dans le fourneau jufquepar-def- cafion. Filtrezcette decoâion laifTez-y tomberquel.
fus le creufet: quand le cuivre fera prêt à fondre, ques gouttes de vinaigre en différensendroits il fe
ajoutez trois oncesderégulemartiald antimoineczffé fera un précipité en une efpece de caillé. Verjez le
en petits morceaux recouvrez le creufet; quand la tout dans un entonnoir garni d'un filtre & rejettes
matière fera dans une fufion parfaite écartez les ce' premierprécipité.Prenezta tiqueurqui aura cou-
charbons,découvrez le creufet, retirez-le du, feu, lé au-travers du filtre, & verfez-y comme la pre-
enfuite venez dans un mortiér chauffé & graifle miere fois du vinaigre vous aurez un fécondpréci-
vous aurezpar ce moyenun régule de couleur pur- pité que vous féparerez par un nouveau filtre réi-
purine, qu'on nomme régule de Vénus: térez cette'opération jufqu'à quatre fois verrezplu-
Régule jovial. Prenez parties égales d'étain & dé fieurs fois de l'eau fur ce qui reliera dans te filtre
ciant avec le fel fébrifuge de Sylvius, le fel d*ab-'

timoin*
poudre
pour le deflaler enfin faites fécher cettedors d'an- fynths, ou le tartre vitriolé.
& vous aure^ ce qu'on appelle Ujbufrt
Schroder dit qu'il l'a employé avec fuccès dans
Le foufn d'antimoine des premières précipitations l'acrimoniede la féroficé & de la lymphelacrymale,
en jaunebrun; celui des précipitationsSuivantes eft pour guérir la chaflie, les' ophthalnries,de même
jaune rouge il devient enfin doré; & celui def der- que pour adoucir des douleurWcorbutique* & ar-
nieres eft jaune clair. rêter des fluxions fur les poumons, qui mettoieottes
Il y commeon voit plufieursyôa/re* dorés fan- malades dans un danger éminènt.
timoint mais ils font tous en grande réputation ils Hoffman, & de grandspraticiensaprès lui font
paffentpourune panacée, ou un remede univerfel employé dans toutes, les maladies chroniques des
dans prefque toutes les maladies. Mais leur vertu a vifceres, en le. mêlant avec d'autres remedes c'eft
toujours paru fufpeâe à plufieurs medecins,à caufe ainfi que joint au nitre, il devient un excellent. fpéci-
des parties régulines que ces remèdescontiennent fique dans l'hydropifie.
d'autres fois ils pur- Veut-on guérir l'épilepfie & les maladies fpafmo-
car ils font vomir fort fouvent diques? \ejoufrt doré,joint au cinabre, agit comme
gent par bas,tandis que dans d'autres cas ils pouffent
feulementpar la peau, ou ne produifentaucune éva- un remede calmant.
cation- fenfible. Veut -on attaquer le fcorbut? on peut marier le
hefoufit doré s'ordonne le plus fouvent mêlé avec
foufn dori avec les fels neutres, avec les anti-feor-
l'huile d'amandes douces, ou dans quelque conferve, butiques.
Veut arrêter des
telle que celle de violette, de fleurs de bourrache joignezleonfoufn doré pertes ou des dévoiemens ?
entrer dans le avec les abforbans enveloppes
ou d'aunée, en forme de bol. Sans le tout dans la confection hyacinthe,& vous aurez
détail empirique de fes vertus il fuf6t de favoir remèdeafluré dans maladies. r_
qu'elles dépendent de fes facultés or celles-ci font un ces
Ce médicament convient même dans les maladie^*
les mêmes que celles de Vhtpàrfulphuris chargé de inflammatoires de la poitrine & du poumon, & dans
quelque fpbitance métallique. Le foufre divilé par les -le fang épais engorgeles vaiffeaux
les aïkalis eft apéritif, atténuant, fondant, efpec- tous cas où
maisilfaut d'abordadminiftrer les remèdes généraux.
torant, defoppilatif, tonique, & fortifiant.glutineu- Il peut
Juncker le regarde comme un préfervatif affiné
divifer les humeursvifqueufes tenaces & le catarrhefuffoquant, & contre d'autres ma-
$ fes & par conféquentd peut lever les obftruûions ladies contre
v des vifceresdu bas-ventre, telles que celles du foie,
où la férofité & la mucofité furabondanteten-
doientà détruire le retfort des vifceres & de la poi-
de la rate, de la matrice, & du poumon ainfi il fera trine auffi fon aâion s'eft elle terminée dans
un excellent remède dans les Les couleurs Se dans
ces
fupprefiîon règles. cas par des évacuations fenfibles telles que le vo-
la des
miflement les felles, la fueur, & fa tranipiration
hefoufrt doré eu donc emménagogue, hépatique, quoique auvent il ait agi fans exciter aucune éva-
méfehterique béchique fébrifuge, céphalique cuation bien marquée.
diaphorétique, & alexipharmaque. Mais comme il L'ufage 'indifcret du foufn dort d'antimoine ou dm
peut être chargéde quelques parties régulines, il de- kermès caufe de grands defordres; il nuit beau-
vient émétique, fur-tout fi l'eftomàc te trouve gor- coup aux pléthoriques, à tous ceux qui ont le fang
gé d'acides; il peut les évacuer; fon aûion deve- acre & enflammé comme auffi aux ghtifiques aux
nant plus énergique fi d'ailleurs il eit donné à gran-
délicats, & attaqués de vieilles obftruâions
de dofe il fe développeradavaritage & les circon- gens 6c tous ceux qui font menacés de rupture de vair-
fiances tirées de fa partie réguline, & des acides ni- féaux, de crachementde fang, & d'autres maladies
chés dans les premièresvoies, ne feront que contri- du poumon. On ne doit point l'employer d'abord
buer à le rendre de plus en plus émétique. dans tous ces cas; il faut auparavantfonder le ter-
On peut dans cette- intention l'ordonner à quatre, rein, et recourir aux remèdes généraux, qui (ont la
grains dans une potion huileufe à deffein de faire faignée,,la purgation réitérée les lavemens les ti-
vomir dans une fievre violente, dans un engorge- fanes, ou boiflohs délayantes & adouciffantes, otr
aient du poumon. On le donne par cuillerée & il antiphlogiftiques.
fait de grands effets. Donné à moindre dote, depuis Enfin comme ce remeden'eft pas toujours de me-
un grain ou demi-grain jufqu'a deux, & de même en
me main que tous ne le travaillent pas' comme, if
& cuillerée il eft bon pour détacher faut, c'eft au médecin- à bien connoitre celui qu'it
potion par
les humeurs lentes, les divifer, & provoquer les employe, & à favoir tes effets; par exemple, s'il
tueurs fie la trahféiration. C'eft pour cela qu il eft fi excite le vomiflementou non, s'il eft fort chargé de
• efficace dans les maladies du poumon, dans la fup-
preflîon des crachats & de la morve, & de -là dans
tous les rhumesde cerveau de la gorge & de ta poi-
régule ou non. Tous les remedes antimoniaux de-
mandentà cet égardla même précaution.
D'ailleurs quelle que fut la préparation, elle fe-
trine. •
'rpit toûjours à craindredans plufieurs cas, ainfi que
Àufli la plupart des grands praticrens accoutu- l'expérience rapprend tons les jours: de-Il vient*
•* més à l'employer dans les cas les plus difficiles& les que de grandspraticiensredoutentencore ce remède
plus ordinaires,4* font pas, de peine de le legar- Çcontme un poifon, & ne veulent point remployer
.'• qu'ils ne fe foientbien aflùrésde l'état du. poumon
Le kermèsj^roral ou foufn dori fait par l'ébul- du pouls, des forces, du tempérament du malade
lition, fty^mne avec fuccès dans les maladies qui & d'ailleurs ils favent recounr aux correûifs de ce
font
'la petite vérole, larougeole,
autres de cette nature dans
la-
fc#pformées de .malignité. C'eft ainfi que dans

les
miliaire, &
inflammations des
remede, lorfqu'il a trop fatigué le malade; ils ont
foînd'employerles huileux les opiatiques,le*f adoa-
ciffans,ce autres remèdescapablesde briderl'action
vifceresavec malignité, on l'ordonne commealexi- trop violente de ce ftimu^nt. eN)
pharmaque en le mêlantavec les autres remèdesbé- Antimoine f hmm ou huit gladoletT). Prenez
fbardiques les terreux Se les abforba»;jomme les tout réduit en pqutbigSt mêlé*
yeux d'écrevjfle les coraux les perles, les coquil- iublimé cofTOÙf, le
enfemble chargei-enune cornue julqu^k Iffuoitié f
L'iUuftre M. Gepfroy s'eneft fervi avec'fiiçcèf que cette cornue ait le cou large & court pUcea
cette cornue danéua bain de fable; ajuftez-y un ré-
erRçacité dans les cas de manie le
cipient lptez les jointures donnez un feu mo- ^jC'eft de plus un puisant vomitif,d'une finguliere
déré il diftïïlera une matièreépaiffe qui eft le beurre grand remède
d'antimoine. Il prend enfuite une confiftance huileu- à quoi plufieurs font redevablesde leur grande ré.
le, Se comme glacée cequiluia fait donner lé nom putation.
d'huile glaciale d 'antimoine.. On fait une autre forte de fleur de rigult d'antimoU
Cette huile eft quèlquefois fi épaiffe qu'elle ne ne avec le fel antimonial fublimé comme devant
coule point, & s'amaffê dans le cou de la cornue: ce qui fait un remede tant, foi peu plus doux que le
alors il en ràut*approcherun charbon. Si on laiffe le précédent. Van-Heltnont nous donne aufli une pré-
mélangede fublime& de. régule expofé £l'air avant paration de fleurs d'antimoine purgatives Voyez DiA*
que de diltiller, on aura un beurre plus liquide.
Quand on appercevra des vapeurs rouges, il fau-
MINÉRAL..
PHORÉTIQUE
Antimoine (Fleurs de régule martiald')., Cet
dra déluter les jointures du récipient, et augmen- fleurs font fudorifiques Se diaphorétiques on en fait
ter le feu. Il paffiera des vapeurs qui fe congèleront ufage dans lesfievresmalignes & éruptoires & tou-
dans l'eau qu'on aura mife dans le fecond récipient tes les fois qu'ilcil befoin de pouffer par la peau. On
ce fera du mercure coulant revivifié du fublimé les ordonne aufli dans les fievres intermittentes peu
corrofif. de tems avant l'accès.La dofe eh de dix grains.
Si on réitère la diftillationdu beurre d'antimoine Mais fouvent ce remede excite le vomiffement
il vient phis clair, & l'on ce que l'on appellele beurre & n*èft pas fi fur qu'on le penfe. (A/)
£ antimoine reUifii. Plus il eft rectifié plus il eft ANTIMOINE( Fleurs fixes d'), on purgatif dt Van-
clair. Helmont. Prenez dix-huit grainsd'd/i/i/Riùwdiaphoré-
Il eft d'une nature très-ignée & corrofive, au tique, feize grains de réfine de feammonée,fept grains
point d'être un poifon lorfqu on l'avale on s'en fert de crème de tartre faites du tout une poudre menue.
à l'extérieur comme d'un cauftique, afin d'arrêter Cette poudre fe prend fans la mêler avec aucun
le progrèsdes gangrenes des caries,des cancers, aeid*jè& fi eUe faifoit trop d'effet on modéreroit
&c. Voyt^ Caustique.. m
fon arofon
par le moyen d'un acide. On'doit la don-
Digéré avec trois fois fon poids de très-fine poù- ner avant l'accès des fievres intermittentes, & mé-
dre, il fait la teinture de pourpre antimoine, fecret nager fi bien le tems, que fon opération finiffeun
infiniment eftbné par M. Boyle comme fin fouve- inftant avant le tems que l'accès a coutume de venir.
rain vomitif. Elle guérittoujours la fievre quarte, 61'on en croit
Le même beurre fe précipite, au moyen de l'eau ( Van- elmont, avant la quatneme prife, & toutes
chaude en poudre blanche, pefante, ou chaux ap- les fièvres intermittentes& continues.Mais fes effets
p lléemercurius vitœ Si poudre d'algaroth qui eft cen- ne font pas fi furprenansque ce Chimifte l'a fait'ac-
léun violent émétique. Voye? Algaroth. croire. (JV)
Vu beurre d'antimoine fe prepare auffi le béfoard Antimoine( La cérufe ou chaux d' ) eft le ré-
minéral, en'dilfolvantle beurre corrigé avec l'efprit gule diftillé avec de l'efprit de nitre dans un four-
de nitre enfuiteféchant la matiere ditfoute appli- neau de fable ce qui demeureaprès que toutes les
quant encore de l'efprit de nitre &le réitérant une fumées font épiiifées, ett une poudre blanche, qui
troifieme fois, la poudreblanche qui demeure enfin étant doucementlavée, eft la cérlfe que l'on cher-
entretenue ptefaue rouge environ demi-heure, eft che. Elle eft diaphorérique & plufieurs la mettent
• Antimoine ( Cinabre enez
le beipardicummtniral. PbyeçBESOARD/
trois par-
ties de fublimé corrofif, & deux a antimoine crud
fur le même pié que le béfoardminéral.
'ANTIMOINE revivifié, anàmomum rejfitfcUa*
fleurs d'antimoine, & le
tum
le tout réduit en poudre ce mêlé mettez le mélange fel ammoniac digéré en vinaigre diftillé enfwte ex-
dans une cornue dontla moitié reftevuide; & après halé, 6c le demeurant adouci par l'ablution il eft
yavoir ajufié un récipient,donnezun feu doux d'a- émétique, quelquefoisfudorifique, & bon dan»'les-
bord, qui fera diftiller le beurre d'antimoine. Quand cas de manie.
vous appercevrezles vapeurs rouges, délutez & Toutes cespréparationsd'antimoine quelqueApre
changezde récipient:pouffez le feu deffus & deffous qu'ilfoit tout fmû peuvent néanmoins être
gouver-
la cornue, jufqu'à ce qu'elle rougiffe, dans l'inter- nées de forte qu'elles n'operent que peu ou irifenfi-
valle de trois heures laiffez émette éteindre le feu, blement. L'effet n'en fera apperçû que quandelles
& refroidir les vaiffeaux. Cela fait, vous trouve- auront pane dans les plus petits vaiffeaux & c'eft
rez le cinabre d'antimoine fublimé à la partie fupé- alors qu'elles ont la vertu de combattre la goutte,
rieure de la cornue vers fou cou, mettez ce cinabre la vérole & les écrouelles, &c. Yoyc; PURGATiF.
fur un feu de fable en digeffipn il deviendraplus ANTIMOINE (Magifltn <). Le magifttreou préci*
rouge & plus parfait. pitl d'antimoine fait par l'efprit de nitre, étant bien
Si vous faites fondredu bturrt d'ant^koine en l'ap- édulcoré par plufieurs eflufions d'eaux bouillantes
prochant du feu, & que vous le verfiez dans l'eau purge & fait vomir comme le kermès à la dofe de
chaude il s'y diffoudra, l'eau fe troublera& blan. trois ou quatre grains; 6c le même
chira enfuite il fe précipitera une efpece de pouf- l'eau régale ordinaire étant de même bien lavé
fiere blanche décantez la liqueur lavez la pouf- purge par les felles à la même dofe & donné à la
fiere qui refte au fond dans plufieurs eaux faites-la dofe d'un grain il agit comme diaphorétique.Ce
fécher & vous aurez la poudre d'algeroth & felon remede a été donné avec fuccès dans les hôpitaux, à
d'autres,S algaroth.C'eft ViâorAlgeroth, Médecin de petits enfans attaqués de maladies d'obrtruôion
de Vercfné,qui eft l'auteurde cette poudre, qu'on & de fièvre ils en ont été -foulages & guéris en
prenant ce remede à la dofe d'un grain^ & le répé-
violemment ce recourir quand tant lêlon le befoin.
les autres é^^ques ont été employés fans effet. Sa
purge
Le kermèsminéraleft un vrai magifttrea"antimoU
dofe eft depuis un grain jufqu'à huit dans les mala- ne, ou une précipation de Soufre doré & ce ker-
l'épilepfie, &c. Voye^
k à Besoard minéral cette préparatKMid'iWfMWM/M. diffous par un alkali quelconque, dont on aura eu
foin de féparerlo partie réguline. Vcyt^ KeemIs
fé & fublimé: dans un aludet; fes parties volatiles
Antimoine en poudre 6^ta tablettes. Prenez de
brillant, divifez-le fur le porphyre lavez-le f>lu- tellation de l'aigle & ne fait proprement avec elle
fieurs fois & faites-le fécher enfuite dans une étuve qu'une même conftellation.?<&*{ AIGLE & Cons-
porphyrifez de nouveau cette poudre & mêlez-la tellation.
n'apperçoive Antinoüs eit compofé de quelques étoilesinfor-
avec autant de fucre jufqu'à ce qu'on
plus de brillant: mes. Foyer ETOILE.
Cette poudreeftvantée depuis long-tems comme ANTIOCHE,o« ANTAKIA, {Géog. Ifnc. &
mala,dies du mod. ) ville ancienne & célebre de Syrie il n'en
un fpécihque excellent dans plufieursc'efl retle prefque plus que des ruines. Elle toit fur l'O-
poumon & fur-tout dans l'aithme un fon-,
dant excellent. ronte, aUJourd'hui PAffi. Long. 55. 10.lat.3e. xoi
de Kunkel s'en eft fervi avec Succès par le confeil
Sennert comme, on l'a dit ci deflus.
Cette poudre fe réduit en tabltuts avec le fucre
ANTioCHE,vilkd'Afie,aanslaPifidie,jadiscon-
fidérable, aujourd'huiréduiteà quelques habitans.
ANTIOTHE, fur le Méandre, ville de Carie, en
Afie mineure aujourd'huiTachiali.
rofat & ces tablettes font connues dans quelques
villes d'Allemagnefous le nom de tableaude Kunkel, t ANTIOCHE, ville de la Comagene,
dans la Sy-
fur-tout à Francfort & à Nuremberg. rie: elfe porte encore aujourd'huile même nom.
Ces tabules font bonnes pour le' rachitis & la ÀNTiQCHE,furl'Euphrate dans la Syrie Etien-
nouûfce des enfans, pour l'obftmâion des glandes & ne de Byzance fait mentionde dix villes de ce nom
dans les fleurs blanches.On fera bien de les joindre d'autres auteurs en comptentjufqu'àdouze.
ANTIOCHE ôu Mygdonie. Foyer Nisibe.
avec des àflcalis fixes & d'interdire aux malades les Antioche, {Pcnuisa")détroitde la mer de Gaf-
acides pendantleur ufage.
Il y a un grand nombred'autres préparationsd'an- cogne, entre la côte feptentrionalede l'île d'Ole-
iimoinedont il fera fait mentionà leurs articles par- ron, fur la côte méridionalede lile de Ré.
ticuliers. (N) Antiochi a villede l'Amérique a.
méridionale,
ANTIMONARCHIQUE, adj. (Hift. 6 politiq.) royaume de Pompayan.
ce qui s'oppofe ou réfifte à la monarchieou au gou- • ANTIOCHETTA, (Géog. moJ.) villedela Tur-
'Verne ment royal. y<>yt{. MONARCHIE. quie Afiatique dans la Caramantie, vis-à-vis l'île
Vantimonarchifu* eft fréquemmentufité dans le de Chypre. long. 43- 45. lot. 3<>.4*-
xnêmefensquerlpublicain. P»y«{ RÉPUBLIQUE*(G) ANTIOCHUSLE GRAND fe fervoit d'un thé-
A N TI MON 1 A U X, ln Médecine préparations riaque contre toutes fortes de poifons; la compofi-
d'antimoine, ou médicamens dont l'antimoine eft la tion en étoit écrite fur une pierreà l'entrée du tem-
bafe ou lc principal ingrédient. Voye\ ANTIMOINE. ple d'Efculape.Voici la recette prenez thym opo-
Les antimonitmxfont principalement d'une nature panax, millet, de chacun deux gros & cinq grains;
émétique, quoiqu'ils fe puiflent préparer de forte trèfle un gros deux grains & demi femence d'a-
qu'ils deviennent foitcathartiques toit diaphoréti- net, de fenouil, d'ams de poivrette, d'ache, de
ÉMÉ- chacun feize gros & quinze grains; farine d'ers, dou-
ques, ou même feulementaltératifs. Voye\ paf-
TIQUE, CATHARTIQUE, ANTIMOINE,&c. ze gros trente grains pulvérifez ces drogues
Le Doâeur Quincy nous aliure qu'iLn'eft point fez-les par le tamis, & faites-en des trochifquesde
dans la PharmacHde remede qui leur foit compara- demi-grosavec de bon. vin la dofe eft d'un demf-n
ble dans les affections maniaques nul émétique ou gros dans un quart de pinte de vin. Pline, lib.
XX.
cathartique d'aucune autre efpece n'étant affez fort
( ) ville ancien-
pour de telles maladies, fi ce n'eft en dofe outrée,
Géog. anc. & mod.
• ANTIOPIA

qui pourroit être dangereufe. fiyrç MANIE. ne de la Paleftine, dans la tribu de Nepthali vers
On dit qu'une tafle antimonialefaite foit de verre la frontiere d'Afer, entre Tyr &Betfaide. C'étoit
d'antimome ou d'antimoine préparé avec du falpe- la ville principaledes Chananéens ce n'eft aujour-
tre, quoiqu'ellefoit par elle-même une fubftance d'hui qu'un miférable village.
difficile à donneune forte qualité cathar- ^ANTIPARASTASE, f. f. figure deRhétorique
tique ou émétique à toute liqueur qu'onyverfe, qui confifte en ce que l'accufé apporte des raifons
fans qu'il en réfulte la moindre diminutiondu poids pour prouver,qu'ildevrôit plutôt être loué que blâ-
de la tatfe même. (N) mé, s'il étoit vrai qu'il eut fait ce qu'on lui oppo-
•ANTINOÉ, ANJINO,ANTINOPOLIS,
( Géog. anc. ) ville d'Egypte dans la Thébaïde. Il C*ANTIPAROS (Géog. anc. & tnod.) île de l'Ar-
n'en refle pas même des ruines qu'on rencontreroit chipel, vis-à-vis de Paros.
ANTI-PAPES,f. nt. pi. ( Witt.tul. ) ondonne
fur les bords du Nil. Elle s'eftappeIlée^«^ni«ojpo/«,
Befanttonus & même felon quelques-uns Befa. on 1u
ce nom à ceux quiPontifes, le ftirereconnoître
Pape
'ANTINOMIE, f.f f anùnomia du Grec «Vm con- pour fouverains au préjudiced'un
tre & ro/xoç loi contradiction entre deux lois ou
légitimementélu on en compte depuis le troifieme
deux articles de la même loi. Voye^ Loi. fiecle jufqu'aujourd'hui vingt-huit.
Antinomie fignifie quelquefoisune oppofition à ANT1PACHSU ( Géog. mod.) petite île de la'
mer de Grece, fur la côte dTEpire vis-à-vis le
golr
toute loi. Céfalonie.
C'eft en ce fens qu'osa appelle Antinomiens Si fe de fArta, entre Corfou &
quelquefois Anomicns, uhèfcôe d'enthoufiaftes qui ÂNTIPASTE, f. m. ( Liitérat. ) dans l'ancienne
prétendoient que la liberté évangéliqueles difpen- poêfie, pié compoféd'un iambe &d*an 'trochée,
foit de fe foûmettre aux lois civiles. Tels ont été en c'eft-à-dire,de deux longuesentredeuxbreves, com-
Allemagne cet Anabaptistes qui prirent les armes me dans ce mot cXrônârï.Voytt
Pli. & Vers. (G)
f.
contre les Princes & la Nobleffe. Anabaptistes. • ANTIPATHES on CORAIL NOIR. Voy^
On a aufii donné le m Sme nom à ceux quiont avan-
cé que la vertu moraleétant infuffifante pour le fa- ANTIPATHIE f. f. (Pkyf.) des mots grecs -VtJ
C'eft l'inimitié naturelle,
« poflùm.
lut on ne devoit point avoir égard à fes motifs contre & v*it<
comme s'ils étoient incompatiblesavec'Ceuxde la re- ou l'averfion d'une personne ou d'un*UJympétki*
chofe pour
ligion &que ta loi de ffevangile ne fût pas le com- une autre & dans ce fens t'oppose de
plément & la perfection de la loi, de «attire. (G) Telle eft, dit-ooj'oppofitioo naturelle U téctr
proquede la ûdamandre & de la tortue du crapaud
de l'hémifphere boréal qui avance auffi en partie & de la betétte, de la brebis 8c da loup. Telle eft
dans l'hémj fphére auftral elle cil contiguëla conf- l'averfion naturclte & umeciblede certaines pet-
formes pour les chats, les fouris, les araignées, &c. eft une contractiondu bas en-haut. Vo$. INTESTINS.
averfion qui va quelquefois jufqu'àles faire év anoüir
à là vûe de ces animaux. ANTIPERISTASE,f. f. dans la Philofophit dt l'c-
Porta, (mag. natter, 20. /.) & Merfenne, coU, eft l'aâion de deux qualités contraires, dont
comment, in Genef.*) en rapportent d'autres exemples,
l'une par fon oppofition excite Se fortifie l'autre.
mais fabuleux & abfurdes un tambour,difent-ils, de Voye\ Qualité.
peau de loup fera caner un tambour de peau de bre- Ce mot eft grec, «Vri Ce forme de
bis les poules s'envolent au fon d'une harpe garnie ira contra contre, être eu 'our; com-
de cordesrfaitesdes boyaux d'un renard, &c Voyt{ me qui diroit relance à quelque chofe qui entoure
d'autres txetnplés plus réels d'andpathie fous les art. ou affiége.
Musique TARENTVLE,&c. M. Boyle parle d'une On de6nit Vantipériflafil'oppofitiond'une qualité
dame qui avoit une grande averfion pour le miet contraireà une autre, par laquelle eft augmente &:
fon médecin,prévenuqu'il entroitbeaucoup de fan- fortifiée celle à qui elle réfifie; ou l'aâion par la-
taifie dans cette averfion, mêla un peu de miel dans quelleun corps auquel un autre réfifte devient plus
une emplâtre qu'il fit appliquerau pié de la dame. Il fort à caufe de l'oppofitionqu'il efTuie ou l'effet
fe repentit bientôt de ta curiofité, quand il vit le fâ- de l'aâivité d'une qualité augmentée par l'oppofition
cheuxdérangementque l'emplâtreavoit produit, & d'une autre qualité.
que l'on ne put faire ceffer qu'en ôtaht cette emplâtre. C'eft ainfi, difent les philofophesde l'école, que
Le doéteurârtatherraconte qu'une demoiselle de la le froid en bien des occafions augmente le degré, de
nouvelle Angleterre s'évanouit en voyant quelqu'un la chaleur, & l'humidecelui de la fécherefTe. &be{
fe couper les ongles avec un couteau, quoiqu'elle FROID 6 CHALEUR. C'eft ainfi que de la chaux vi-
ne fût nullementémue en les voyant couper avec ve prend feu par la fimple effufion de l'eau froide.
une paire de cifeaux. Tranf. Philo/: n°. 33$. Ainfi le feu eft plus vif en hyver qu'en été, par an-
Nous pourrions accumuler ici beaucoup d'autres tipirijtafe & c'eft la même caufe qui produit le ton-
exemplesd'antipathie dont tes auteurs font remplis, nerre & les éclairs dans la moyenne région, où le
& dont nous ne voudrions pas aflurergénéralement froid eft perpétuel.
la vérité. Il nous fuffit que l exütence des antipathies Cette antipériftafk eft comme l'on voit, d'une
foit un fait certain, & reconnu pour tel. grandeétendue & d'un grand fecours dans la philo-
Les Péripatéticiens enseignent que les antipathies fophie péripatéticienneil eft néceffaire difent les
proviennent de certaines qualités occultes qui font partifans de cette philofophie que le froid & le
inhérentes dans les corps. Poyfl OccuLTE, PÉRI- chaud foient l'un & l'autre doués de la faculté de fe
eatITicien &c. Voyei auffi SortilÉOE.. donner de la vigueur, afin que chacund'eux la puifîe
Les philosophes modernes plus fages avouent exercer lorsqu'il eft comme affiégé par fon contraire,
qu'ils en ignorent la caufe. Quelques-unsont préten- & qu'ils puiffent prévenirparce moyenleur mutuelle
du l'expliquer, en regardantnotre corps comme une deftruâion ainfi en été le froid chaffé de la terre &
efpece de clavecin dont les nerfs font tes cordes. de l'eau par les brûlantesardeurs du foleil, fe retire
Le degré de tenfion des nerfs, différent dans chaque dans la moyenne région de l'air, & s'y défend con-
homme, occafionne, difent-ils, un ébranlementdif- tre la chaleur qui ett au defTus, & contre celle qui
férent de la part du même objet & fi*et ébranle- eft au-deffous de lui de même en été quand l'air
ment eft tel qu'il produife une fenfation defagréable qui nous environne eft d'une chaleur étouffante,
voilà l'antipathie. Mais commentun degré de tenfion nous trouvons la qualité contraire dans les fbuter-
plus ou moins grand, & peut-être quelquefois peu reins & dansles caves au contraire en hyver, quand
différent, produit-il dans deux hommes des fenfa- le froid fait geler les lacs & les rivieres, l'air enfer-
tions tout oppofées ? voilà ce qu'on n'expliqueraja- mé dans les foûterreins& les caves devient l'afyle
mais. Il ne s*agiflbitque d'avouer ton ignorance un de la chaleur l'eau fraîchement tirée des puits &
peu plutôt. (0) des fources^profondes en hyvet, eft non-feulement
• ANTIPATHIE haine averfion répugnanct (. (. chaude,mais encore fenfiblement fumante.M.Boyle
La haine eft pour les perfonnes; l'averfion& Yànti- à examinécette opinionavec beaucoup de foin dans
pathit pour tout indiftinûement & la répugnance fon histoire du froid. Il eft certain qu priori Se la
pour les actions. confidérant en elle-méme indépendammentdes ex-
La haine eft plus volontaire que Y averfion, Y anti- périencesalléguées pour foûtenir Yântipiriftafe elle
pathie& la répugnance. Celiës-ci ont plus de rapport éft métaphyfiquementabfurde car en6n il eft natu-
au tempérament.Les caufes de Yaatipathk fbnt plus rel de penler qu'un contraire n'en fortifie point un
fecretes que celles de Ydvtrfion. La répugnanceeft autre, mais qu il le détruit.
moins dutablé que rune & l'autre. Nous hâiffonsles Il eft vraiquepourfoûtenërla prétendue forcé que
vicieux nous avons de Yavtrfion pour leurs aûions la nature a donnée aux corps pour fuir leurs con.
nous fentoits dé Fùntipathicpouicertainesgens des traires, on allègue ordinairement que des gouttes
ta prendre fois que nous les voyons: il y a des dé- d'eau fé rapprochent en globule^ fur une table, Se
marches que nous faifofls Met tipiignance. La haine fe garantirentelles-mêmes ainfi de leur deffru-dion
noircit rater/tonéloigne des perfonnes Y antipathie maison explique aifément ce phénomène par d'au-
fait détafter la répagiiaatt empêche qu'on unité. tres principes plus conformesaux lois de la nature.
yàyt{ les Synon. franc. royt{ Attraction. A l'égard de VanApirifiafe du
froid Se dé la chaleur les Péripatéticiens nous les re-
• àHTIPATRIDE,(Gjùg. ànt.) il y à eu deux piéfetrtenfenvironnésde leur contraire, comme fi
villesde ce nom l'une en Paleftme du côté de Ut- chacune de ces qualités avoit une intelligence, Et
h vert ta mer, maintenantruinée l'autre en Phé- prévoyoitqu'en négligeant de rappeller toutes Ce.
rricie, fur la côte de la Méditerranée, à (eue milles forces Ce de s'en faire un rempartcontre fon enne-
mi elle périroit inévitablement c 'eft-la transfor-
AJTlipiRÏSTALttQWË, ad) de &
contre, &c mer des agens phyfiques en agens moraux. L'expé-
comprimant, (Jtnai.yl'eÛ dans les in- nence aum bien que la raifon eft contraireà la (up-
pofition d'une antipinfiafe. Le grand argument que
Le mouvement Pon allèguepour fa defenfe, eft la chaleur que ton-
tria. ta chaux vive lôrfqu'onla met dansl'eaufroi-
«r hauten-bas, 8r le mouvementantipérifialt^ue en de. Mais qui pu= voir, fans en être furpris à
quel point les hommesont été pareffeux&crédules bon augure c'eft ce qu'on appelleeuphémifmt c'eft-
à-dire difcours de bon augure: mais que ce foit par
en fe laiflant fi long-tems & fi généralement aveu-
parlé, le mot
eler d'une opinion dont il leur etoit fi facile de voir ironie ou par euphémifmeque l'on ait fenscontraire
la faufleté ? Car enfin il n'y a qu'à éteindre la cbaux n'en doit pas moms être pris dans un à
avec de l'eau chaude, pour y vou fouyentfcne «api- ,ce que la lettre préfente à l'efprit; & voilà ce que
lition bien plus grande que fi l'eau étoit froide. les anciens grammairiens entendoientpar anti-para-
Lotfqu'on fait geler de l'eau dans un baffin avec fe. C'eft ainfi que l'on dit Parisde certainesfemmes
du feu, l'on qui parlent toujoursd'un air grondeur ,c\fiunemuttte
un mélangede neige & de fel auprèsdegréde froid de halles, c'eft-à-direune femme qui chante nouille
prétend que ce feu eft l*oecafi<wi du
capable de congeler l'eau mais il n'eff nullement à tout le monde um vraie harangere des hailes
témoin d'une antipirijlafe pour trouver la raifon.de.- muuu eft dit alors par anti-phrafi ou fi vous l'aimez
mieux par ironie le nom ne fait rien à l'affaire le
cette expérience puifque M. Boyle en a fait un' eJTai n'en eft moins contre-vérité.
qui a parfaitement réuffi daus un endroit qui étôit mot pas une
fans feu, & où même, félon toute apparence, il ne Quant à ce que dit Sanûius que le terme d'an*»
s'en étoit jamais allumé. parafe fuppofe une phrafe entière & ne fauroit être
Autre argumentdes partifansde V/nuiperMafi* La appliquéà un mot feul il eft fort ordinaire de don-
gréle ne s'engendre qu en été la plus baffe région ner à un mot, ou par extenfionou par reftri&on,une
de l'air efl, futvant les écoles, le heu où elle fe for- lignification plus ou moins étendue que celle qu'il
région congelé ces femble qu'il devrait avoir félon fon étymologie.On
me le froid qui règne dans cette
fortes de plpie qui tombent,ce froidétant fort con. en a uq bell'accufatif exempledans la dénominationdes cas des
iidérable alors dans ne.fert pas feulementpour ac-
à caul^ de la chaleur qui règne noms car
l'air voifin de la terre. Voyei à Carliclt GRÊLE l'ex- cufer, ni le datifpour donner, ni l'ablatifpour 4ter.
plicationdece phénomène.Quant à ia fraîcheurque
fon trouve dans les foûterreins en été, le thermo- ANTIPODES adj. pl. m. (Ciog.) c'eft un terme
metre.prouve que le froid eft moindre dans cette relatif par lequel on entend en Géographie, les peu-
faifon qu'en hy ver ainfi 1 on n'en fauroit conclure plesqui occupent des contréesdiamétralementop-
une antipirijlafe. Voyt^ CAVES.'
poses les unes aux autres. ^oy*i Terre & AN-
La fumée des eaux qui fe tirent des lieux profonds TICHTONES.
ge^ée, point qu'elles. foient Ce mot vient du grec il eft compofé de «ùr* con*
en tems de ne prouve
plus chaudes àlors que dans la faifon où elles ne fu- tra & de <w»tot p'U. Ceux m font fur des pa-

ment point cet effet provient non de la plus grande rallèles à l'équateur également éloignés de ce cer-
chaleur de l'eau mais du plus grandfroid qui règne cle les uns du côté du midi les autres du côté du
dans l'air. Ceft ainfi que l'haleine d'un homme en nord qui ont le même méridien, & qui font fous ce
hyver devient très-vifible t'air froid qui l'entoure ° méridien à la diftance les uns des autres de 180 de-
côndenfe tout d'un coup les vapeurs qui fortent des grés, ou de la moitiéde ce méridien, font antipo*
plus chaudsfe répan- su c'eft-à-dire ont les pies diamétralement
poumons, & qui dans un temsparticulesimpercepti- pofés.
op-
dent incontinentdans l'air en
bles. Voyti Us articlesEau FROID EMANATIONS, Les antipodtt fouirent à-peu-près le même degré
de chaud de froid ils ont les jours & les nuits
égalementlongs, mais en des tems oppofés. Il eft
midi pour les uns, quand il eft minuit pour les au-
nomque donnoient les Grecs à cetteefpece de fym-
phoniequi s'exécutoit à l'oûave ou la à double oc- tres; & lorfque ceux-ci ont le jour le plus loàg, les
tave, par oppofitionà celle qui s'exécutoitau fimple JOUR, autres ont le jour le plus court. Voye{ CttALfeUR»
uniffon, & qu'ils appetloient i/ucçurl*. Voye^ Sym- Nuit,6-c
pHONIE. Ce mot vient de «Vi & çmi voix, com- Nous difons que les antipodesfouffitnt à-peu-près^
tne qui dirait oppofition Je voix. (S) & non exactement, le même degréde chaud& de
ANTI-PHRASE,f. f. (Gramm.)contre-vérité; ce froid. Car io. il y a bien-des circonftancesparticu*
mot vient de ùrtl contre, & .de tyaW locution' ma- lieres qui peuvent modifier l'aûion de la chaleur fo-
n'urc de parler de fplÇt dico. L'anti-phrafeeft donc laire, & qui font couvent que des peuplesfitués foui
une expreflionou une
chofe
manière
entend
de parler
le
,par
contraue
laquelle le même climat ne joiiiflent pourtant pas <|e la mê-
me température. Ces circonitancesfont en général
en difantune on tout par
la pofiùondes montagnes, le voifinage ou l'éToigne-
exempte,la mer Noire fujette à de fréquensnaufra-
ges, & dont les bords étoient habités par des hom- ment de la mer, les vents, &e. s°. Le foleiln'eff pa«
mes extrêmementféroces,étoit appêllée le Pont-£u~ durant toute l'année à la mêmediftancede la terre
mer à mer il en eu fenfiblement plus éloigné au mois de Juin
taliere. Ceft pour cela qu'Ovide a dit quele nom qu'au moisde Janvier d'où il s'enfuit que, toutes
de cette mer étoit un nom menteur choses d'ailleurs égales, notre été en France doit
être moins chaud que celui de nos antipodes& no-
Qtum tente Euxini mtndaxcognomintlit tus. tre hyver moinsfroid. Au£ trouve-t-on de la glace
Qvid. Trift. lib. 1. verf. Il. dans les mers de Phémifphere méridional à une dify
& au lib. III. tleg. x'ùj. au dernier vers il dit, Pon: tance beaucoup moindre de* l'équateur, que dttcw
tus Euxini falfo nomint diHus. Cependant Sanôius l*bémifphere feptentrional.
& plufieurs autres grammairiensmodernes ne veu- L'horifond'un lieu étant éloigné ou zénith de cé
lsnt pas mettre Yami-phrafe au rang des figures, & de
lieu 90 degrés, il s'enfuit que les antipodesont le
rapportent ou Fîronieou l'euphemifme tous tes même horifon. Voyt{ Horison.
exemplesqu"on en donne. Il y°a en effet le .ne fai II s'enfnit encorequequand le foleil fe levé pour
quoi d'oppofé à l'ordre naturel de nommer une
chofe par (on contratîre, d'appellerlumineuxun ob-
)et parce qu'il eft obfcur.
Coucher.
les uns il fe couche pourle* autres. Voye^ Lever &,

Platonpage pour avoir -Biné le premierla pp&


fibilité des antipodes, 4e pour être rinventeurde ce

des idées triftes ou des images funeftes ils don- ri e, il n'avok


Tcxiftencc plus qu'un pas à faire pour concap»
des anapodes.
aoieat alors à ces objetsdes noms flateurs comme Voye^ Terre.
pour fe les rendre favorables, pour
Ce fsire un La plupart des anciens ont traité cette opinion
avec
avec un fôuvëraîn mépris n'ayantjamais pu parve- & célle de Septembrefont différentes &ç. Ainfi ces
nir à concevoir comment les hommes & les arbres mots un autrefoleil une autre lune pouvoient bign-
Aibfiftotent fufpendus en i'air lea pies en haut en & felon Virgile & dans la lettre du Pape même,
un mot, tels qu'ils paroiflentdevoir être dans l'au avoir un fens très-fimple& très-vrai. Ces m un
henùfphere..
ils n'ont pas fait réflexion que ces termes en-haut au=
tre foleil fous norrr terre ne fignifient pas plus
deuxjbleils que ces mots un autre monde fous notre
m tas t font des termes purementrelatifs, qui figni- temt ne fignifient une AUTRE TERRE sous NOTAS
fient feuleràent/ifc» loin oa plus pris du centre de la TERRE.
ferre centrt commun où tendent tous les corps pe- Enfin il eu plus que vraiffemblableque c*étoit-lâ
fans ce qu ainfi nos antipodes n'ont pas plus que
puifqu'ils en effet le fens de Virgile puifqu'en admettant la
nous la tête en bas & tes pies en haut, ont terre fphérique& l'exittence des antipodes c'eft une
comme nous les pies plus piesdu centre de la terre conféquçnce néceffaire qujils ayent le même lùlcil
& la tête plus lom de ce même centre. Avoir la tête quenous, lequel les éclatrependant nos nuits. Auffi
en bas & les pies en haut, c'eft avoir le corps placé 1 anonymeSupprimant dans la fuite de ta differtation
de maniere que la dire&ion de la pefanteur fe faue ces mots/bus notre terre qu'il avoit pourtant tappor-
des pies vers la tête or c'eft ce qui n'a point lieu tés d'abord prétend que le Papen'a pas nié les anti-
dans les antipodes car ilsfont pouÎTés comme nous podes mais feulement qu'il y eut d'autres homme* un
vers le centre de la terre « fuivant une directionqui autre jolàl une autre lune. x°. Quand même Virgile.
va de la tête aux piést auroit ibûtenu l'exiftenceréelle d'un autre foleil &
Si nous en croyons Aventinùs Bonifacé arche-1 d'une autre lune pour les antipodes il n'y auroit eu
vêque de Mayence& légat du pape Zacharie, dans en cela qu'une erreur phyfique, à la vérité airez grof
le huitieme fiecle, déclara hérétique un évêque de fiere, mais qui ne méritepas ce me Ièmble,lenom
ce tems, nommé Virgile, pour avoir ofé Soutenir d'héréfie & en cas que le Pape eut voulu la quali-
qu'il y avoit des antipodes. fier telle il devoit encorediftinguer cette prétendue
Commequelques personnes employoient ce fait héréfie de la vérité que foûtenoit Virgile fur l'exif
quoiquemal-à-propos,pour prouver que l*£glifen'é- tence des antipodes & ne pas mêler tout enlemble
toit pas infaillible, un anonymea crû pouvoir le ré- dans la même phrale ces mots, d'autres hommes fous
voquer en doute dans les Mémoires de Trévoux. notre terre un autre joltil & une autre lune.
Le fcul monument, dit l'auteur anonyme, fur A l'égardde l'opiniongénéraleoit l'apologifte ano-
lequel ce fait toit appuyé ainfi 1* le la tradition nyme prétendque l'on étoit alors fur les antipodis
qui nous 1 tranfmis, eu une lettre du pape Zacha- que conclurre de-là finon que le Pape étoit com-
ne à Bonifacé «S'il eu prouvé lui dit le fouve- me tous les autres dans l'erreur fur ce fuict mais
» rain Pontife dans cette lettre que Virgile Soutient qu'il n'en étoit pas plus en droit de prendre pour ar-
» qu'il y a un autre monde & d'autres hommes fous ticle de foi une opinion populaire& faufile & de
» cette terre, un autre foleil & une autre lune af- vouloir faire condamner Virgile comme hérétique,
» femblez un Concile condamnez-le chaflez-le de pour avoir foûtenu la vérité contraire.
aprèsl'avoir dépouillé de la Prtoife &c.» Enfin la bonne intelligence vraie ou prétendue
L'auteUr que, nous venons de citer prétend que dans laquelle Bonifacé & Virgile vécurentdepuis, ne
cet ordre de Zachariedemeura fans effet que Bo- prouve point que le pape Zacharie ne fe foit pas
niface & Virgile vécurent dans la fuite en bonne in- trompé en voulant faire condamnerVirgile lùr les
telligence» fie que Virgile fut même canonifépari* antipodes. Si Virgile fe retraûa c'eft peut-être tant
Pape. Mém. de Trévoux j Janvier tyoS. pour lui;
L'aaonymeva plus loin. Il foûtient que quand Dans toutes ces difcuflîons je fuppofe les faits
même cette hiftoire feroitvraie on ne pourroit en- exactement tels que l'anonymeles raconte;je n'igno-
core accufer le Pape d'avoir agi contre la vérité re point que l'opmionla plus généralementreçue ett
& contre la juitice. Car dit-il, les notions qu'on que le Pape condamna en effet Virgile pour avoir
avoit alors des antipodesétoient bien différentes des foûtenul'exigence des antipodes & peut-être cette
nôtres. » Les démonftrations des Mathématiciens opinionefh-ellela plus vraie mais la quefttondont
» donnèrent lieu aux conjectures des Philofophes il s'agit, eft trop peu importantepour due examinée
«•ceux-ci ailùroientque la mer formoit autour dé la du côté du fait.
» terre délit grands cercles qui là divifoienten qua- Je fuis fort étonné que l'anonymen'ait pas pris un
» tre parties que la vafte étenduede l'océan Se les Parti beaucoupplus court & plus tage c'étoit de
chaleurs exceffives de la zone.torrideempêchaient paffér condamnationfur l'article du Pape Zacharie,
m toute communicationentre ces parties en forte & d'ajouter que cette erreur phyfique du Pape ne
»qu'il n'étoit pas pénible que les hommes qui les ha- prouve rien contre l'infaillibilité de l'Eglife. Nous
m
bitoient fufient de la même efpece & provinflent foûtenonsle mouvementde la terra quoique les li-
m de la même tige que nous. Voilà dit cet auteur* vres faints femblentattribuer le mouvement au fo-
lei1; parceque dans cequi n'eft point de foi les livres
• Ainfi parle pape faints fe conforment au langage ordinaire. De mê.
Zacharie mais toutes ces raifons ne paroiffentpas
fort concluantes.Car la lettre du pape Zacharie
me quoique le Pape
non de Cofmologie
pâle tromper fur une quef
ltglife&de Phyfique on ne faurott en
porte r felon l'anonyme même ces mots filefl conclurre que & les Conciles généraux qui
prouvé que Firgile foûtient qu'il y a un autre monde Se la repréfentent, ne foient pas infaillibtes dans les ma-
d' AUTRES HOMMES SOUScette tare condamne^ U. tieres qui regardentla foi. ( Foyer fur cela les déci-
fions du Concilede Conitance, & les articles de l'ail
femblée du Clergé 168». ) Cette réponfeeft tran-
ce. n eft vrai qu'il ajoute ces mots un mare foleil chante, & je ne comprends pas comment elle n'eft
une autre lune. Mais
y xiftencedes antipodes
i". quelqu'unqui fo6tient l'e- point venue à l'anonyme.
peut très-bien Soutenir qu'ils four en venir atuftfentimens des premiets Chré*
ont un autre foleil & une autre lune que nous com-
me nous difoos tous les jours, que lé foleil d'Ethio- d'accord entr'eux fur ce fujet. Les uns plutôt que
pie n'en pas le même que celuide France c'eft-à- d'admettre les inductions des Philofophes nioient
dire que l'aâion du foleil eu différente & agit en jufqu'auxdémonftrations des Mathématiciensfur la
différera tenufur ces deux paysque la lune dé Mars fphéricité de la terra, C« fut le parti que Lactance
Prit comme on peut s'en aflùrer par le xxjv. chap. ris mais dont Paris ne fera pas Y antipode; ainfi l'é-
-du livn III. dtfti Infi. D'autres S'en tinrent à révo- galité réciproque de pofition de latitude de jour
quer en doute les conjeâures des Philosophes c'efl & de nuit dans les hémifpheres opposes à fix mois de
ce que fitS. Auguftin commeon voit au chap, jx. dx différence & tout ce qu on a coutumede renfermer
4ivnXFI. dt la Cité d\ J>'m, Après avoir examiné dans l'idée des antipodes,comme inféparable, ne l'eft
s'il eft vrai qu'il y ait das Cyclopes des Pygmées& plus & doit effe&ivement en être féparé des que
des nationsqui ayent la tête en bas & lespies en haut; l'on dérogeà la fphéricitéde la terre. Il ne fatut qu un,
il paflela question des antipodes & il demande fi peu d'attention pour s'en convaincre»
la partie inférieurede notre terre eft habitée. Il conv Tout ceci eft tonde fur ce que la fphereou ur,
amplifier cette théorie le cercle, eu la feule figure
mence par avouer la fphéricité de la terre il con^ "réguliflc&aue tous les diamètrespalais par £on cen-
vientenfuitequ'il y a une partie du globe diamétra-
lement oppofée à celle que nous habitons mais il tre coupenangles droits. Donc en toute figure ter-
nie que cette partie foit peuplée & les raifons qu'il minée par e autre courbe dans l'elliptè par,
en apporte ne font pas mauvaifes pourun tems où exemple l perpendiculairemenée a un de fes points
on n avoit point encore découvert le nouveau mon- ouia tangente excepté les deux axes qui répon-,
de. Premièrement,ceux qui admettent des antipodes, dent ici la ligne des polos ou à un diamètrequel-.
dit-il, ne font fondés fur aucune hifloire. 1°. Cette conque de l'équateur, ne fauroit paffer par fon cen-,
partie inférieure de la terre peut être totalementfub- tre, ni aller rencontrerla partie opposée du méridien
mergée. 3'. Admettre des antipodes & conséquent elliptique à angles droits donc le nadir de Paris
ment des hommes d'une tige différente de la nôtre, n'en pas le zénith de fon & réciproque-
( car les anciens regardant la communicationde leur ment. Si l'on élevoit au milieu de Paris une colonne-
monde avec celui des antipodes comme impoffible bien perpendiculaireà la lurface de la terre, elle ne
la première fuppofition entraînoit la féconde ) c'eft feroit pas dans la même ligne que celle qu'on éleve-
contredire les faintes écritures qui nous apprennent roit pareillement au point antipode de Paris mais,
elle en déclineroit par un angle plus ou moins grand,
que toute la race humaine defcend d'un feul homme. felon que l'ellipfe oii le méridien elliptique differe-
Telle eft l'opinionde ce Pere de l'Eglife.
On voit par-là que S. Augutlin fe trompoit en roit plus ou moins du cercle. La latitudede l'un & de.
croyant que les antipodes devaient être d'une race l'autre de ces deux points différera donc en même
différente de la nôtre. Car enfin ces antipodes exif- raii'on & conféquemment la longueur des jours &
tent, & il eft de foi que tous les hommes viennent des nuits des mêmes faifons fyc.
d'Adam. A l'égard de la manière dont ces peuples Les lieux finies à l'un Se l'autre pole ou fur l'é->
ont paire dans les terres qu'ils habitent rien n'eft quateur,en font exceptés parce que dans le premier
plus facile à expliquer on peut employerpour cela cas c'eû un des axes de l'eUipfe qui joint ks deux
points Se que dans le Second il s'agit toujours d'un
un grand nombre de fuppoûtions toutes auffi vraif- cercle, dont l'autre axe de l'ellipse elt le diamètre
femblables les unes que les autres. Au refle nous re-
1e ipéroïde quekonqueapplati ou allongé étant tou-
marqueronsici que S. Auguilin 'condamneà la véri- jours imaginé résulter dre la révolution du méridiecn
té, comme hérétique l'opinion qui feroit venir les
antipodis d'une autre race que de celle d'Adam mais elliptique autour de l'axedu monde. Voye^ Hifl, acado
il ne' condamne pas comme telle celle qui fe bor. IJ41-W
neroit purement & fimplement à l'exigence des an- ANT1PTOSE C f. ftgun de Grammaire par la-
tipodes. S'il avoit penfé à féparer ces deux opinions, quelle dit-on, on met un cas pour un autre, qqiti-
il y a grande apparencequ'il te feroit déclare pour 1% melorlqueVirgile dit, M&. V. v.45 1. Utlamor e«h
féconde. Il au lieu de ad azlum. Ce tact vient de «Y» >p<wr Se
Quoi qu'il en foit quand même il fe feroit trom- de oT<*<r«ccas. On donne encore pour exemple de
pé fur ce point peu important de la Géographie,fes cette figure Urbewi quamfiatuovMra cil j£n. L. I.
écrits n'en feront pas moins refpedés dans l'Eglife, v. 57} urbtm au lieu de urh. Et Térence au prolo-
fur tout cc qui concerne les vérités de la foi & de la gue de \Andnenn6 dit Populo ta placèrent qimsfecif-
tradition & il n'en fera pas moins l'Oracle des Ca- Jet fabulas au lieu de fabula. On trouve aul& feaie
tholiques contre les Manichéens, les Donatift.es les tn mentent illius diei pour UUdits, Mais Sanâiw, liv.
Pélagiens, Semi-péla.gicns, &c. IF. & les Grammairienspbilofophes qui à la vérité
Nous pouvons ajouter à cela, que les Peres de l'E- ne font pas le grand m>mé>K Se même la méthode
glife n'étoient pas les Seuls qui rejettaffentla pofllbi- de P. R. regardent cette prétendue figure comme
Ïité des antipodes.
Lucrèce avoit pris ce parti, long-tems avant eux,
comme il paroît par ta fin dupremier livre, v. 10. 60.
les règles de laire,
une chimère & une Surdité qui détruirait toutes
En efet les verbes n'au-
roient plus de régime certain & les écoliers qu'on
&c. Voyez auffi le livre de Plutarquede Facit in orbe reprendrait pour avoir mis ua noce à un cas autre
lurrcr, Pline réfute la même opinion. Liv. Il. c. lxv. que celui que la regle demande n'auroient qu'àri»
Ce qu'il y a de plus propre aux antipodes & en pondrequ'ils ont tait une antiptoj». Figura, km dit
quoi feulement nous les confidérons ici, c'eft d'être Sanôius liv. IV. c. xiij. latims canoms asctdmvi»
dans des lieux diamétralementoppolés entr'eux fur dttiu- niai impcrUwsj quodjigmt!!t&um]ieffw.Y*wms
le globe teireftre de manière qu'ayant mené une jrujlra quecrenmiii qtam cafwn vwburtgtrtfit,
perpendiculaireou une verticale à un lieu quelcon-r Nous ne connoiffons d'autres figures de conâruc-
que & qui par conféquent paffe par le zénith de ce tion que cellea dont nous parlerons au mot Cons«
lieu l'endroitoppofé de la furface du globe que cet- truction.
te verticaleprolongée ira couper en toit V antipode. Le même fondsde {xenféepfiut&myenîêtre énom:u
Tout le refte n'eft qu'acceffoire à cette idée dans la de différentes manki-cs.:mais chaame de cesiianie-
Suppositionénoncéeou tacite de la fphéricité de la res doit être conforme ài'aodbgiede la langue. Ainfii
terre car fi la terre n'eft point une Sphère, fi c'eû l'on trouve nrhsRcmtt p» la raüon de l'identité ï/rh;
une Sphéroïdeelliptique, applaji ou allongé verbes eu alors
foies il n'y a plus a antipodes réciproques c'eû-à- & l'on treuv» aufi» «w< Bjomm in oppida
dire, par exempLe:, qu'ayant mené une ligne par le Cic. a/emditrwurbtm. Virg. Mors.œt$ eft
ténith de Paris Se par le centre de cette'vuJe qui eft confidéré comme le nom de l'efpece nom qui et
dans l'hémifphère boréal, cette ligne ira eoupee Vhé- I enfuite déterminé par le nom de l'individu,,
miiphercaiuWl en un point qui fera a Yantipodtde Pa- Parmi ces différentesmanières de parier » fi nous
en rencontronsquelqu'unede celles que les Gram- bles ce qui avoit auparavant été feulement écrit en
mairiens expliquentpar ïantiptofe nous devonsd'a- notes s'appelloientantiquains. Yoyst Libraire.
bord examiners'il n y a point quelque faute de co- Us furent aufli dénommés calligraphi. Voyt\ Calli-
pifte dans le texte enfuite avant que de recourir à GRAPHE. Dans les principalesvillesde la Grece &
une 6gure auffi déraifonnable, nous devons voir fi de l'Italie il y avoit d'autres perfonnesdiftinguées
l'expreflioneft affez autorisée par l'ufage & fi nous que l'on appelloit antiquaires & dont la fonction
pouvonsen rendre raifon par l'analogiede la langue. étoit de montrer les antiquités de la ville aux étran-
En6n entre les différentes manières de parler autori- gers, de leur expliquer les inscriptions anciennes,
fées nous devons donnerla préférenceà celles qui
font le plus communément reçues dans l'ufage ordi-
de les affilier de tout leur pouvoir dans ce genre
d'érudition.
naire des bons auteurs. Un érabliffement fi utile au public & fi dateur
Mais expliquonsà notre manière les exemplesci. pour les curieux, mériteroitbien d'avoir lieu parmi
deffus dont communémenton rend raifon par l'an- nous. Paufanias appelle ces antiquaires «'£»>rrac les
tiptoft. Siciliens leur donnoient le nom de myflagogi. (G )
A l'égard de it clamor calo or/oeft au datif, qui ANTIQUE,adj. en général ancien. ^oyt[ An-
eft le cas du rapport & de l'attribution c'eft une fa- CIEN £ Antiquité.
çon de parler toute naturelle; & Virgile ne s'en eft ANTIQUE,f. f. eft principalementen ufage parmi
fervi que parce qu'eue étoit en ufage en ce fens, les Architeâes les Sculpteurs & les Peintres ils
auffi-bienque adealum ou in cctlum. Ne dit-on pas l'employent pour exprimerles ouvrages d'Architec-
auffi mitttrt tpiftolam alicui ou une aliqutm f ture, de Sculpture, de Peinture &c. qui font d'un
tems où les Arts avoient été portés à leur perfeâion
très-élégante& très-régulière,qu'il faut réduire à la par les plus beaux génies de la Grece & de Rome
conftruâion (impie par l'ellipfe & pour cela il faut (avoir,depuis le fiecle d'Alexandre le grandjufqu'au
obferver que le relatif fui., qua quoi n'eft qu'un règne de l'empereur Phocas, vers l'an de Notre-Sei-
Ample adjeôifmétaphyfique que par conféquent gneur 600, que l'Italie fut ravagée par les Goths 6c
il faut toujoursle conftruireavec fon fubkantif,dans les Vandales.
la proportion incidenteoù il eu car c'eft un grand Antique dans ce fens eft oppofé à moderne. C'eft
principede fyntaxe,que les mots ne font construits ainfi que nous difons un édifice antique un bufle, un
que Mon les rapports qu'ils ont entr'eux dans la mê- bas-relief une maniere une médaille antique &
me proportion c'eft dans cette feule propofition d'unè ftatue qu'elle cil dans le goût antique.
qu'il faut les confidérer,& non dans celle qui pré- Il nous refte plufieurs antiquités de Sculpture
cede ou dans celle qui fuit ainfi fi l'on vous de- telles que le Laocoon, la Venus de Medicis, l'Apol-
mande la conftruaion de cet exemple trivial Dtns lon, t'Hercule Farnefe &c.
qtum adoramus demandez à votre tour qu'on en Mais en fait d'antiquités pittorefques nous n'a-
achevé le Cens & qu'on vous dife par exemple, vons que la noce Aldobrandine les figurines de la
Dtus qutm adoramiu, ,/1 omnipotent alors vous fe- pyramidede Ceftius le nymphéedu palais Barbe-
rez d'abord la conftrucbonde la proportion princi- rin la Venus, une figure de Rome qui occupe le
Palladium & qu'on
pale, Deusefi omnipottns enfuite vous paflerezà la voit dans le même lieu quel-
propofition incidente & vous direz nos adoramut ques morceaux de frefque tirés des ruines d' Adriane,
qutm Daim. des thermesde Tite & d'Héraclée.
Ainfi le relatif qui qum% quod, doit toujours être Il s'eft trouve des Sculpteursqui ont contrefait
confidéré comme un ad jeâif métaphyfique,dont le lWif«< jufqu'à tromperle jugement du public. On
fubftantifeft répété deux fois dans la même période prétend que Michel Ange 6t la ftatued'un Cupidon
mais en deux proportions différentes ce ainfi il n'eft & qu'aprèsen avoir caffé un bras qu'il retint il en.
pas étonnant que ce nom fubftantiffoità un-certain terra le refte de la 6gure dans un endroit où il favoit
cas dans une de ces propositions & a un cas diffé- qu'on devoit fouiller.Le Cupidon en ayant été tiré
rent dans l'autre propofition, puifque les mots ne fe tout le monde le prit pour antique.Mais Michel Ange
conftruifent& n'ont de rapport entr'eux que dans la ayant préfentéà fon tronc le bras qu'il avoit réfer-
même propofition. vé, chacun fut obligé de convenir de fa méprife. Si
ce fait eft vrai, il prouve combien dès ce tenu-lâ le
pofittons puisqu'il y a deux verbes ainfi conftrui- préjugéétoit favorableà l'antiquité.Notre Geclen'en
tons 1 part chacune de ces propofitions l'une eft a rien rabattu; ce fi l'on pouvoit ainfi que Michel
principale, & l'autre incidente vtfira tfi. pu tfl vtf- Ange 1 prouverque les morceauxqu'on admire com-
tra,ae peut être qu'un attribut. Le fens fait connai- me antiquités ne font que des productions moder-
jre que le fujet ne peut être que urbs je dirai donc, nes la plOpande ces antiquités perdroientbien-tôt
heu urbs tfi vtfira quam urbtm jlatuo. de l'eftime ou elles font, & feraient réduites à leur
Par la même méthodej'expliquele paflage deTé- julte valeur.
nnte, ut fabul*,quas fabulas fiâfftttplactr*M popu- d'w«/«,qui 6gni-
lo. C'eft donc par l'eÛipfe qu'il faut expliquer ces 6e un moindredegré d'antiquité un tenu ou art
pafTages Se non par la prétendue mnùptoftàt Def- n'étoit pas encore à fa dernière perfeâion. Ainfi ar.
pautere & de la foule des Grammitiftes.y chiteâureantiquen'eft Couventautre chofe que l'an-
Pour ce qui eft de vtnit in mtnttm iUiûs diù» il y ciennearchiteâure. f<>y<tArchitecture.
a auffiellipie la conftruâion eUmemoria cogitatio, Quelquesécrivains ufentdu compoféanùqm-mo-
ou rteordatio httjus dût vaut mtaUm.(F) dtnu en partantdes vieilles égJifesgothiques 8c d'au.
ANTIQUAIRE, f. m. eft une penonne qui s'oc- très bâtimens, qu'ils ne veulent pas confondreavec
cupe de la recherche & de l'étude des monumentde ceux des Grecs & des Romains. (G-P-R)
l'antiquité,comme les anciennes médailles, les li- Antique. On employece mot, dans U Blafon, en
vres, les ftatues les fculptures,les inferiptions en parlant des cbofes qui ne font pas de fufage moder-
un mot ce qui peutluidonner des lumières à ce fujet. ne, comme des couronnesà pointes de rayons des
Y Antiquité voyt{ auffi Monument Médail- coëffurcs anciennes greques & romaines des vête»
le Inscription, Sculpture, Statue, &e. mens, des batimens, des niches gothiques,£re. Les
Autrefois il y avaitdifférentesautresefpecesd'tut- armoiries de Montpellier font une image de Notre,
tiquaira tes Ebraires ou les copines, c eft- à -dire Dame fur fon fiége à Yantique en forme de niche.
en çaraÔercsbeaux fie Ùfi- L'évêchéde Freyffini en Bavière d'argent «h
vêtu de gueules, (f)
bufte de more de fable, couronné d'or à ['antique Se
• ANTIQUER V. aô. c'étoit in urmti'antunntre-
ANTISCIENS adj. m. pi. (Géog.) du grec «m »

de l'équateur,& dont tes ombres ont A midi des dl»


fuit. pratique,' avec des fers chauds fur là tranche
dorée ou non dorée d'un livre des ornertens à ra- reûions contraires. Vcytt Ombres.
mageon autres. Get ùfage n'a plus lieu; la tranche Ainfi les peuples du nord font antijikntà ceux du
de nos livres eut unit. midi t les uns ont leurs ombres à mtdt dirigées vers
ANTIQUITL,^antiquités ( Hijl. êru, ) on fe fert le pole aréique, & les autres les ont dirigées vers 1*
de ce terme pour défigner les ficcles paffés. Voyt{ pote antarctique.
AGE,TEMS, Antique,ANCIEN, &e. On confond fouvent les Âmifdthsavec les Anté-
Nous difons en ce fend les héros de f antiquité les ciens ou ceux qui habitent d'un 8c d'autre côté dd
veftiges ou t,races de {'antiquité les monumens dé l'équateur, qui ont la même hauteur de pole. Poy.
l'antiquité, &c. ANTÉCtCNS. 6
On 'employé le même mot pour défigner les ou- Les Aftrologues donnentquelquefoisle nom dW>
vrages qui nous redent- des anciens. foye^ MoNU- tifcitns deux points dit ciel égalementdiitans d'un
MENS, RESTES, RUINES, &C. tropique} c'eft dan* te fens qu'ilsdifent que les lignes
On dit en ce féns un chef-d'œuvrede 1'.tntiquité, du lion & du taureau font antifcitns l'un à l'autre. Ert
an beau morceau de V antiquité l'Italie, la France& efftt ces deux fignes font également diftans du tro-
l'Angleterrefont pleines d'antiquité. pique du cancer. (O )
Antiquité fe prend auffi pour l'anciennetéd'une ANTI^CORÔUTIQUES ad). MA épithefë ( )
chofe ou pour le long tems qu'il y a qu'elle fubfifte. des médicamens auxquels on attribuelgpropriété de
Voyt{ Age TEMS,6-e. prévenir ou de guérir le ficorbut. V. SéottBUT. (JVJ
On dit en ce fens ['antiquitéd'un royaume d'un» ANTI-SIGMA f.
m. (Gramm.) ce mot deR que
coutume ou d'autres chofes pareilles. La plupart des de pure curiofité; auffi eft -il oublié dans le lexicon
nations fe donnentbien plus d'anciennetéqu elles ne de Martiniusfdahs l'ampletréfor de Faber, & daM
font en état d'en prouver. On peut dire que le tems le Novitius. Prifcien en fait mention dansfon 1. liv.
préfent eft l'antiquité du monde, qui dans les tems au eh. dd litteràrutn numéro & djfinhati. L'empereur
qu'on appelle anciens, ne faifoit proprement que de Claudt, dit -il voulut qu'au lieu da* des Grec
naître & qui étoit pour ainG dire enfant. on fe fervlt de Vanti -Jîgma figuré aîrrft )( mais cet
Nous lifons dans Platon que Solon tenoit d'un prê* empereurne put introduire cette lettre. Huit S pra-
tre Egyptien que les Athéniens avoient 9000 ans d'an- ponitur P, & lùco 4- Grttect fungitw j ptê qiid ClaudinS
cienneté, & les Saïdes 8000. Pomponius remonte Cafar anti-fipné )( hàc figura Jcribi voluii Jid nuili
beaucoup plus haut dans les tems en fuivant lett dkfi antiquqrnJhripturam
funt mutatt.
traces d'Hérodote. Il compte 330 rois avant Ama- Cttte figure de l'ahù-Jîgma nous apprendfétymo-
fis, & il trouve que le monde a plus de 13000 ans. -logie de ce AiOb On fait que le figma défi Grecs, qui
Diodore de Sicile met entre le premierroi d'Egypte eft notre/ eft représente de trois manière différeh-
& l'expéditiond'Alexandreun intervalle de 13000 tes, r t 6c Ç c'eft cette dernière figure adoiTcé
ans. Diogene Laerce laiflb bien loin derrière hii avec une autre tournée du côté oppofé qui fait Vda-
les autres auteurs il double ce nombre de 1300a. l'ffipna comme qui diroit deux figms adoiTés dp*
Lortqu'Alcxandreentra dans l'Egypte, les prêtres pofés l'un à l'autre. Ainfi ce mot eft comparé de la
lui prouvèrentpar leurs hiftoires facrées dans fef- prépofltionùr+l oc de tthyput.
quelles il étoit fait mention de l'origine de l'empire !More, au liv. I. défis Origthès t. stx. où il patte;
des P rfes, qu'il venoit de conquérir, & de celui de des notes ou fignes dont les auteurs te font fervis
Macédoine, qu'il poffédoit par droit de naiffance, fait mention deï'ahihjtgma qui, félon lui n'eftqu'un
l
qu'il avoient un & l'autre 8000 ans d'ancienneté. fitnple C, tourné de Tamre côté "3. On fe feft
Cependant il eu démonué par les meilleurs auteurs, dit- il de ce figne pour marquer que l'ordre des vert
tant historiens que chronologiftes que l'empire des vis-à -vis desquels on le met don être change, &
Pertes n'avoit pas alors plus de 300 ans, & celui des qu'on le trouve ainfi dans les anciens auteurs. AttiU
Macédoniensplus de loo. An telle on ne doit pas Jtgma ponitur ad tos ver fus quorum ordo permutandustfli
s'étonner que les Egyptiens & les Atfyriens foient faut G* ,il antiquii auchorlbuspojittttti it&ittitur.
tombés dans des erreurs chronologiquesû ridicu- Vanti figma pOurfuh Ifidore fe met atifi à H
les ceux-cifaifant de 4000 ans la durée des règnes marge avec un point àu milieu<pkrrfqu'il y a deux:
de leurs premiersrois & ceux là la fuppofahtde vers qui ont chacun lé même fens & qu'on ne fait
1 îoo ans. lequel des deux eft à préférer. Les variantes de la
Les Clhaldééetâs afluroierft an iétdi d'Alexandre Henriadedonner oient fouvent Heu S de pareils àrttt\
qu'ils avoient 470000 ans d'obfeivationsdes moa- figma. (F)
vemens céleftes & qu'ils avoient tiré les hofofcO-
pes des entant nés dans cet énorme intervalle de
tems. Mais Callirthene ayant été commis par Arif antifpodt les cendres
de
tes anciens à l'imitation
ou desplantes
lis entendoient pàf
oudes animaux
tote la recherchede ces observations on trouva de mente eue té fpbde étoit h cendre ottpiûtèé nfié
qu'elles ne remontoicritpoint au-delà de 1 900 ans
avant Alexandre.C'eft un fait avoiié par Porphyre, boutiques dit Fonfort le cuivre. V&J*Gtbjjï. Mat.
dont le defkiti ft'étoh pas aflurément de donner de l.
mtd. tomt

fit
l'autorité au* lîvre de Mojfe. (G ) ANTI-STROPHE f. f. ÇGmhM.yée mot eftcpri^
dn fe dit autant des pofé de la prëpofitjon in\ qui vtitaat oppothiora
anciens bârittienj qui fervent encore à queiqa'uTà' 'oti rfternative &de <nf<4i qui vient de
commeles temples des Payern doftt on rait des rtylyiê,*trto. Ainfi ftroprie on -mesque
çglîfes que des fragméh* de ceux qui ont été rafnéJ leehnenrchantortenfetoarnairfàdrorreducôtéde»
par le tems ou par Ics Barbares, comme à Romele* fpeaatéUrs & Vditàp^ét étoit la ftaiice fttivsiiieé
reftes dn^patais .Major fox te mont Palatirt. Ces anti-
ëiiiiit rninécï s'sppelipient en latin métra à çatifij
Eh
che. ttyÉÇAfcTt-siTlôPHE/i/iw bai. l
de leur difformitéqui fes rend rrtécondoiftabfesà ceux
qui ont lit leurs
6* on$ vu les figures. {P)
Parer,
trbtfhe lignifie
iXltt £u* ttlntdtrt on ajoute y $• » de
fi après avoir dît tt
etÇ
Valet, cette dernière phrâfe eft une antl-Jlrophe lifte dlligit.Tclleeft encore cette penfée d'Augure partant
à quelques jeunes féditieux audite juventi ftntm
quem Juvénetil jittis dlidiîre.
juhoh da"nstfirgife ^éfolud de perdre lesTroycns,
egà. (/)
il. Cor. t. Ni. vétf.- il.LtttMttmt
(Bill. dé l'ancienne aeheronta movet>o.
poéfie fyfique thex les Créés. Vànti-firopheétoit une
des trois parties dé l'odé dont les deux autres Ce Quelquebrillantede refte que foit cette figure» les
riommoxtniftropht^.if>oAl.La ftrophe ât Vahti-firbphè grands orateurs les excellens poètes de l'antiquités
ne font pas employée fans réferve ni
,
contenoienttoujoursautant de vers l'une que 1 autre,
tous de inertie mefûre &poifvôîent par confisquent
êtfé chantéesfur te rftérhè âif, à la différence de l'é-
femee pouf
ainfi dire, à pleines mains, comme ont fait Seneque,
Pline le jeune & parmi les peres de l'éàlife S. Au-
£odc qui confprénoit dès Vèri d'une :lutté ëfpece, gadin; i Sslvien & quelques autres. Il s en trouve à
la vérité quelquefois de fort belles dans Sencquc
l'oit plus longs toit plus courts. Voyc{ EpqdE. telle que celle-ci cura levés loquuntnr, ingénies flu-
Uànti-ltrophe étoit une èfpécé de téponfe ou d'é-
cho relatif tant la
ftrophe qu'à l'épode. tes Grecs pent; mais pour une de cette espèce, combien y rcn->
contre-t-on de tniférables pointes& de jeux de mois
nommoientpériode ces trois couplets réunis c'ed
Ce que nous appellerions un couplet J trois fiances. que lui a arrachésl'affectation de vouloir faire régner
(G) par-tout des oppofition, de paroles ou de penfees
ÀNTIT ACTES t m.âinfi
pl. (Thiolog.) ancienshé- Perfé frondoitdéjà de fon tems les déclamateursqui
s'anlufoient à peigner & à ajutier des; antiihcj'cs en
rétiques bit Grioftiqùés nommés parce qu'en
traitant les fujets les' plus graves
avouant d'une part que Dieu le ctiateurde Puni vers"
étoit bon & jufte ils fôûtenoiént d'un autre côté tritnina rafis
qu'une de fes créatures avoit férné la zizanie c'eft- Lierai in amithttis dodus pafuijfe figuras.
à-dire créé le mal moral & nous avoit engagés à té Pirtni nos orateurs, NI. Fléchier a fait de Yatttithijï
fuivte, pour nous mettre en oppofition avéè Dïeu fa figure favorite ot C fréquente qu'elle lui donne
lé créateur 8t de-là en dérivé leur nom d'«rr/T«T7« par tout un tir maniéré.Il plairoït davantage s'il crt

vais principes de
je th'oppoft je combats. Ils ajoutaient que lés coni-
riiândemens de la loi avoiént été donnés par de au-
fe faire fcrupùle dé lés
tranjTgreffer, ils croyoiént venger Dieu, « fe Rendre
agréablesà fes yeux^nJes^vloïant.S. Cléinénta" Al.
eut été moins prodigue. Certains c^ÉÉes an^eres
opinent à la bannir entièrement 1 nrs, parce

les
qu'ifs la regardent comme un ver s éb üitfant à la
faveur duquel on fait pafl'er des pJnfées&iUM'es oit
qui altère celles qui font vraies. fujets
tU>. tll. Stromat. Dupin

i Bibtlotk. des AutiUrs eccUf.


ÀNTtt AURÙS f. m. (Céog.anc. &moJ.)môû-
tagne de la petite Arménie fêparée du mont Taurus
extrêmementferieux ne la comportent-ils pas; mais
pourquoil'excluredu ftyle orné & des difeoursd'ap-
pareil tels que les complimens académiques,les pa-
négyriques, Toraifon funèbre pourvu qu'on l'y cm-
ptoVe fôbremenf & d'ailleursqu'elle ne roule que!
yers le nord ent^l'Eu'phraté& FArfonias. Les ha.
Bitans de ces cotfiées rappellent Ahoam-Tâurd. fur tes chofes, & jamais fur les mots ? (G)
ANTfTHÊES f. ni. pl. J^OMadt.) mauvais gé- AtoTitMÈSE, (Graihm.)Quelquesgrammairiens
nies qu'invoquoient les magiciens dont Arnobe le font anflî dé ce tttot une figure dé fiÛion qui fc fait
feul qui en ait parlé, né nous en apprend pas davan- lôrfqu'on fubffifue une lettre à (a placé d'une autre
tage. comn>é lôffque Virgile a dit olli pouf Mi, ce qui fait!
ANTI-THEN AR nom que les Anatomiftes don- une ti>ïtè. mais il eft plus ordinaire dd
rient rdye^ AddUCT l'ÙR.autrement appellesadduc-
à plufiêurs mufcles, rapporter cette figure au métaplafmé mot fait de
lcurs. fMTtmi.tl.fTu trans/ormo. (F)
Ce mot e(t grec il èll compofé de «W? contre AlWffHÊTAIRE, f. m. (Droit.) terme qui Ce
& de àivup thénars que ces mufcles agilterit en anta- préfënje fbuvent dans fe titre d'Un chapitre des lois
dé Cànu^ mais non pas dans te chapitre même. Il
rVhi/ïe un homme qH« tâche dé fe déchargeur d'un dé-
Vânti- dinar ou addu&eur du pouce de là main lit en récriminant c'ert-à-dire en chargeantdu md-
s'attache tout lé long de roi dia métacarpe < oui fou* nié fait foA propre accusateur. Foyer RitRlMlNA-
AT*Tf uhETE
einfere à la partie latérale de la première & à la adj. antithtion, oppofé, contraire,
partie fupérieurede là féconde phalange du 'pouce
en recouvrant Tos féfamoïdé interne c'efl le méfo-
thénar. ^JTiniîov, Exp. an. partie de forefllé externe opposée au ttagir's. foyt(
VaAa-thinar ou addu'âetrr du Face
gjoS orïé^, 'tata.
inrerteure
cité âfà partie antérieure de là da
trihitairisétoient des hérétiquesqui nioieht la fàinté
frihité, U qui pr«tendoiçrit<quiln'y âvoîtj)oiné
Isa.) fig«r#
ANTITHESE, f. f. (ÈdLdespenfees tUto-
lesfaunes trois perfohnesen Dieu. Voye^ TftiNif £ DIEU.
&
fiqûe qui cottfifte i oppofer aux
autres pour leur donner plus de jour. X4idntuht- iiricVon dé perfohhës
»y!f bien ménagées, dit fè perè Boûhoun plâifenî la divinité du Verbe & feéMacédoriiériiiqui coritéf-
if iiiâhlméntdans lés oHvragetd'efpriê elles y fbnjf toient celle du Saint-Ëfprit:, font, par.
que dans là Peinture les ler tous Ântiirinitaiies. Vbye\ SÀM0SÀTÉN1ENS
v> ombjres & les joursqu'un bonpeintre a l'artde dif
. » \e$ 8c les voix baltes qu'un maître habile fait me.
1er ensemble ». On en rencontre quelquefois dans
Par SÊiitrimtair'ts on entend aujourdliui particu-
lièrementtes Socin/ens qu'on apppl|é encore Uni*
Cicérob par exemple dans l'oraifon pour Cluch- Chrûlophe Sandhis, fameux ioti-
tiusviciipudonm libido timortmaudacia, ràtionem né dans un ouvràgepôlitnuméiritrfule Èibliotheca
ciniens ou Antirrinirairct modernes, avec un calalo- tems qui avoit précédé, & non à celui qui fuivoit la
gae de leurs ouvrages & un abrégéde leur vie. (G) confécration enforte que ces expremons,
ANTTTYPE, f.m. for- irt'mrwm. que les facrameotaircsrendent par celles-
mé de bprépo(ition«rri,/>0*r,au lieu, Se de -nwtt ci, proponentesanùtypa, qui marquentle tems pré-
figure; nom qui dans fa propre fignification veut dire Cent doiventêtre renduespar ces mots, nos qui pro-
ce que fon met à la place d'un type d'une figure. ppfuimus anhtypa, qui défignentle tems pafle, & par
fiyrç Type. conféquentcelui quia précédé la coafécration. Si-
On trouve dans le nouveau Teftament deux en- mon, nifl. critiq. Je la créance des nat. du Levant. Tour-
droits où le mot mtrhnnrtt eft employé,& dontle fens a neli, trait, de ÏEuchariJl.WwiaGc trait, de PEuchar.
donné lieu à bien des controverses i°. dans l'épî- part. II. qumft. jy. an. a. (G)
tre aux Hébreux, chap. jx. verf. 14. Non in manu. ANTIVARI, (Géog. mol) ville de la Dalmatie
faSa.fau.BaJtfus introivù exemplaria(jgrtece irtiiu- dans laTurquie Européenne, furie golfe de Venife,
*«) vtrorum fed in ipfum cctlum ut apportât aune à l'oppofitede Bari dans la Pouille. Long. j5". 4S.
vuitui Dei pro nobis. Or rynt fignifie le modèle fur le- lot. 42.
quel une autre chofe eft faite Se Dieu avoit ordon- ANTIVÉNÉRIENS,adj. (Mu.) épithete par la-
né à Moyfe de faire le tabernacle & tout ce qu'il quelle on défigne lesremedesqu'on employécontre
contenoit conformémentau modelequi lui avoir les maladies vénériennes, foyer VÉNÉRIEN. (N)
été montré fur la montagne, &c. Facfecundumexem- ANTIUM, (Géog. anc. 6 mod.) ville d'Italie,
plar quod tibi in monte moi^jlraxum tjl. Exod. xxv. autrefoisconfidérable, aujourd'huiréduite à des rui-
verf. 40. d'où il s'enfuit que le tabernacle conitruit nes.C'eftcequel'on appelleAntioRovinato & An^io.
par Moyfe étoit antitype par rapport à celui dont Anùum étoit6tuée, à ce qu'on croit, où l'on a bâti
Dieu lui avoit tracé le modèle & type ou figure du depuis le bourg di Nettuno.
ciel où Jelus-Chriftdevoit entrer pour intercéder •ANTOCO,(VOLCAN D') Geog. mod. montagne
en notre faveur, comme le grand-prêtre des Juifs des Indes dans l'Amérique méridionale,au royaume
n'entroit qu'une feule fois chaqueannéedans le Saint de Chili 1 l'orient d'Angol qui vomit du feu.
des Saints, afin d'y prier pour le peuple. Une même ANTOINE (Chevaliers DE S.) Hifi. mod.
chofe peut donc être à différonségards type Se ami' ordre établi en 1381 par Albert de Bavière, comte
type; ce qui pourtant ne conclut rien contre le fa- de Hainaut de Hollande ce de Zélande &c. qui
crement de l'Euchariflie,qui eft quelquefoisappellé avoit formé le deflein de faire la guerre aux Turcs.
antitype par les PP. grecs, comme on le verra dans Yoyd Ordre & CHEVALIER. Les chevaliersde cet
Tarricle fuivant.- ordre portoient un collierd'or en forme de ceinture
2,°. Dans la premièreépître de S. Pierre, chap. iij. d'hermite à laquelle pendoit une bequiUe & une
vcrf. le baptêmecil comparé à l'arche de Noé, clochette, cumme on les représentedans les portraits
que préferva du déluge univerfel ce patriarche & fa de S. Antoine.
famille il eft a pellé dans le grec irt'nvnm ce que D'autres écrivainsfont mentiond'un ordre de S.
la vulgate rend par Jîmilis formm. L'arche étoit le Antoine, tpi fut inftituédans l'Ethiopie en 370.
type ou la figure, le baptême eft Vantitjpe ou S'ac- ANTOINE {le feu S.) Voyet^ Eresipele & FEU.
compliffement de la 6gure. (G) ANTOINE, (Saint) Géogr.mod. petite ville de
Antitype «rrjWoc àrr'i-nnra. mots qui fc trou- France dans le Dauphiné diocèfe devienne fur le
vent fréquemmentdans les ouvrages des PP. grecs, ruineau de Furan.
& dans la liturgie de leur églife pour exprimer l'Eu- ANTOINE, (Saint) ?le d'Afrique, la plus fep-
chariftie même après la cbnfécration d'où les Pro- tentrionale & la plus occidentale des îles du Cap-
teftans ont conclu que ce facrementn'étoit que la fi- Verd.
gure du corps de Jefus-Chrift. ANTOIT, f.
m. {Marine.)C'eft un infinimentde
Il eft vrai ce mot fe prend pourfigureou type, fer courbe dont on fe fert dans la conftruâion des
Brtfe&çnceque fens que Marc d'Ephefe le patriarche navires, pour faire approcherles bordages près des
Jérémie/oXplufieurs autres Grecs, difent que dans membres & les uns près des autres.
la liturgie de S. Bafile, le pain & le vin font appelles Au lieu de cet infinimentles HoMandois fe fervent
antitypes avant la confécration. Le doôeur Smith a de chevilles à boucles & A goupilles, qu'ils font paf-
remarquéque même aprèsla confécration les Grecs fer dans les membres qu'ils percent exprès Se ils
nommentles efpeces euchariftiquesantitypa Se ne font approcher le bordageou la précinte, du mem-
croyent point la confécrationachevée par les paro- bre où eft la cheville; par le moyen des cordesqu'ils
les de Jeius-Chrift hoc efi corps memn; mais après la y mettent. (Z)
priorequi les fuit & qu'ils appellent invocation du ANTOFLEDE GiROFLE, {Commerce.) c'eft le
S. EJprtt. M. Simon lui a répondu qu'on voit manie nom qu'on donne aux girofles qui font reftes fur les

a
feftetnent par la déclarationdes Grecsau concile de plantesaprèslarecotte. Ces fruits oubliés continuent
Florence,qu'ils reconnoiffoientque Jefus-Chrift étoit de grof&r^Isprennent à-peu-prèsle voiumjedu ponce:
réellement dans l'Euchariftieaprèsla confécration, alors ils contiennent une gdmme dure Se aoire, d'u-
& que leur différend avec les Latins corififtoit feu- ne odeur agréable& d'un goût aromatique?Les Hol-
lement a (avoir, fi après la consécration, les fym- landoisdonnent le nom de mens dt girofle à ce que
boles dévoientêtre encore appelles antitypes mais nous appeUons girofle.
en revenant a kpoprefignincationdu mot antitype, ANTONGIL, (Baie D') Giog. grande baie de
cette difficulté difparbît car antuypeétant cequ on I*îie de Madagafcaren
mut à la plaa d'une figure, c'eft-à-dire la réalité il ANTONIA (Tour D') Hïff. axe. le monument
s'enfuit que les. Symboles, même après la confécra- le plus magnifique quHérodé te Grand ait élevé
tion, contiennentcette réalité ce que S. Chryfofto- c'étpit une tour régulière il donna
«me infinue clairement par ces paroles ftatfacerdot, le nom à* Antoinefon ami elle fut bâtie fur la mon-
typum aSmplens & il¿, verbafundens virms autem & tagne de Jennatem,appellée auparavant Barri. Elle
gratUDtiej} dicit, hoc efi corpus mtum.Hotyerbopro- étoit couverte de haut-en-bas de marbreblanc; l'ap-
pofita con/ecramur.jD'aiueun S. Jean Damafeene, & proche en étoit défenduepar un mur de trois cou-
les diacresJcan& Epiphane,expliquantdans le vu. dées de haut l'efpacedepuisce mur jufqu'à la tour,
concile général quelleavoit été fur ce fujet la penfée étoit de quarante on avoit pratiquéen-dedans des
des anesens liturgjftes grecs difent que ces auteurs Mes, des appartemens & des bains on la pouvoit
en aoauoAatl*Euchariuie antitypetavoient égard au regarder comme un beau palais rond, accompagné
à égale diftance, de quatre autres tours, dont trois ANTRUSTIONS,f. m. -pi. (Hift. moj.) volo».
avoient cinquante coudées de haut; & la quatriè- res^qui chez les Germains i*ulvoient les Princes cù,.
me

du
qu'occupoit l'angle du midi 8c de l'orient en
foixante-dix. ily avojt auxendroits oit ces tours joi-
gnoient tes temple des degrés à droit &
gauche,«pou les foldats Romans, obfervoient te
peuple dus lés jours de fêtes, pour l'empêcher de
avoit teurs entreprifes.Tacite les douane paf le nom
compagnons la loi Salique par celui d'hommes oui font
fous la foi du Roi, les formules de Marcuke par ce-
a
lui d'antrujiioas nos premiers hiftoriens par celui de
leud*s,&i les fùivans par celui de v*JJ'auxSifUgaenrSi
former quebu'entreprite.Le templeétoit comme la. On trouve dans les lois Saliques 6c Ripuaires, .un
citadelle de la ville YAatoaU «toit coaome celledtt nombre inlini de diijmgiienspour les francs & quel-
templier. L'adtefiêde vingt foldats d'un emeignc & ques-une&iculentenFpourles anmtjlions,On y regie
tfun trompette de l'année deTite, exécutace que cent partout les biens des francs et on ne dit rien de ceux
mille hommes euffenttenté vainement: ces vingt- des antruftions ce qui vient de ce que Içs biens de
deux braves à la faveur de la nuit, raffemblerent ceux-ci le régloientplûtôt parla loi politiqueque
par
la loi civile, Se qu'ils étoient le fort d'une armée,
les ruines des murs -de la ville, & les élevèrent à la &;
hauteurde la tour dans laquelle Us entrèrent par ce non le patrimoined'une famille. Foye{ L 6 u o E s
VASSAUX 6 LLfprit des Lois, tom. llj§ag.
moyen tuèrent la garde, ce donnèrentle fignal au
ANUBIS ( Myth. ) dieu des Egyptiens il «toit
ij8.
refte de l'armée qui s'approchade la tour en em-
ploya fept jours t la démolir avant fa ruine & cette représenté avec une tête de chien U tenant uï-
de Jéruiàtem on y gardait tes ornemenspontificaux 'tre d'une main & un caducéede l'autre. Voy^undans
iquand le grand facrificateurvouloit s'en Servir, ce Moreri les conjures différentes qu'on formées
qui n'arrivoitqu'une fois l'an, te dixieme de la lune fur 1 origine 6c la figure bi1arre de ce dieu.aCynopo-
de Septembre, les Romains les donnoient à condi- lis fut bâtie en ion honneur, & l'on nourri Jlon des
tion qu'ils feraient rapportés aprèsla cérémonie.Jo- chiens appellesUs chiens facUs. LesyChrétiens & les
fephe, Ant.Itv.XX. Payens même fe font égayés fur le
compted'anrebis,
Apulée & Jamblique ont parlé fort indécemment de
ANTONIN (Saint) Giog. mod. ville de Fran- la coitfraine d'ilis & tiAnubis. Eulebe nomme Anu-
ce, dans le Rouergue, oiocefe de Rhodez, au bord
de l'Aveirou. Long. i8.z5. Ut. 44. to. bis, Mercure Jnubis, & avec railon car il
y a bien
ANTONOMASE f. f. (Uttirat.) trôpe ou figure de l'apparence que le Mercuredes Grecs & ['Anubis «
des Egyptiens ont été1e~même dieu. Les Romains,
de Rhétorique, par laquelleon fubftitue le nom ap-
pellatitau nom propre, on celui-ci au nom appella- qui av oient l'exceilente politique d'a^mcitie les
tif. Voy*\ Figure ©• Nom. weux des peuples qu'ils avoient vaincus, lui louf-
Par exemple,Sardanapaleétoitun roivoluptueux, frirent des pretres mais ces prêtres «went
une mau-
vaile fin. ils le prêtèrent à la pailion qu'un
Néron un empereur crue! on donne à an débauché jeunes
le nom de Studaxapak à un prince barbare le nom chevalierRoumain avoit conçue pour une dame Ro·
maine qu'il avoit attaquéeinutilement
de N,fron.
& par des prélens Pauline c'elt le nom par des foins
Les noms d'orateur,de poète, de philosophe, d'a- de la Ro-
pôtre, font des noms communs & qui fe donnent mame, avoit malheureusement de la dévotion à
Anubis les prêtres corrompuspar Mundus, c'eft le
tous ceux d'une même p/ofeflîon cependanton ap-
pique ces mots â des particulierscomme s'ils leur nom du chevalier lui pertuaderent avqit
étoient propre Par Yorattur, on entend Ciceron; des deueinslar elle. Pauline fut tres-flartée & fe
en
rendit la nuit dans le temple où elle trouva mieux
par le poète y Virgile par le phitofopht on enten- qu'ua dieu à tête de chien. Mundus ne put le taire
doit autreîois dans les écoles, Arrftote & eft matière
de religion, Tapétn fans addition fignifie S. Paul. il rappella dans la fuite à Pauline quelques particu-
larités de la nuit du temple fur leiquelles il ne lui
ceron, & l'idée du princedes orateurs entre celui fut pas difficilede conjeaurer que Mundusavoit joüé
de Virgile & d'un excellent poëte; de S. Paul, Il le rôle d' Anubis. Pauline s'en plaignità fon mari &
d.'un grand apôtre, font qu'on ne s'y méprendpoint, ion mari à l'empereur Tibère quipht très-mal cette
& qu on ne bahméepas fur l'attribution de ces titres aventure. Les prêtresfurent crucifiés la temple d'I-
à cesperfonnaees, fis rainé & la ftatue & celte d'Anmtis jettées dans
ANH@UM, ( Giog. mod. ) comté le plus fep- le Tibre. Les Empereurs & les Grands de Rame fe
tentrional d'Irlande, dan» la province d'Ul&er.C*. plurent long-tems à fe Éiétamorphofer en Anubis;
rig-Ftrgus en efl lit capitale. Si. Volufius, fénateur Romain échappa à la prof-
ANTRAIN, {Giog. mod.) ville de France, dans cription dés Triumvirs fous ce déguifement.
la haute Breta
lat.4ef.it.fin* la rivièrede Coëfiion.long. ANUER du perdrix. firme de Chaffe c'eft choifir,
»6. 4. quand les perdrix partent,le moment favorablepour
*ANÏRAIN m ENTRAINS, {Giog. mod.)
# ANVERS ( Ghg. mod. AviUe des Paysdm au
d'Auxerre. w
petit» vitte- <te Fiance, dans te
*ANTRAVT»A,
NSvemoi» dioceie
duché de Brabant fur l'Efcaut. Long. 21. àQ. lot.
il. t2.
veder en Marée, fi» la cdte & golfe de Ctarence ANUSr ai Anawmu la plus bafTe extrémitéde
au nord de Caft&Tornefe. linteftin reâum ou Tonne*, du fondement. Vcyt\
ANTRE, eu BOTHYNOE,forte de météore. Rectum 6- Fondement.
^oy*l AOBOBE BORÉALE. Les Philiftins, en rendant t'arche, envoyèrent «a
ANTRE delTighmor( l* ) Aim. cavité découverte prefent des ««i« aides rata d'or, pour guérir d'une
dans le finus. de chaque osde la. mâchoire,appellée maladie qui les affligeait à Bmus*
autrement jânu masnthùr*. Voy*{MAXiiLAiRE. Les mufcles de l'anus font les fphinâers- & les no»
LesChirurgiens fe trompentquelquefois en la pre- leveurs.
nant pour unecaiw de l'os parce qu'ils y pénètrent Anus eft auffi le nomque l'on a donné iune 00-
profondémentavec une fonde. Ruyfch, «ww. fil. verture du cerveauformée par
convexités; des tubercules antérieur* avwe les con-
L'antre du pylore et une grande cavité dans le vexités pofténeure*<des couches des nerfsoptiques.
fond de l'eûomac à droit rf>y*T PYLORE. ( L ) /^K«rTÔiE«cULE, &c.(L)
ANTRON ( Géog.am, >vill« de la Phuouile v • ANWEILER ( Giog. mod. ) petite vUte de Fran.
Au la côte de Tbeffalw. ce dans la baffe Auiwe,
ût) panée dans un tems que l'on confidere comme tout'
AN2ARAngoisse,
W .%$Tlle Turqueftan
fort
à-fait réparé du tems où l'on carte car fi l'efprit
(£Ag du confidere le tems où l'aâion s eft paflëe comme ne
voifinedu0ataî
ou delaChinefeptentnonaleTa- faifantqu'un avec le.tems où ^'on par le alors on fe
merlan ymourut..
( Giog. province fert du prétérit abfoiu ainfi on matin
• ANZERMA de ce aoajejb ce matin car ce marin eft regardé com-
"rique
méridionaledanskJPopayan furlaCoca. me partie du refte du jour où l'on parle mais on dit
ANZERMA SAINTE-ANNE
ou méridionale D'ANZERMA, fort bien jtfis birr, etc. on dit fort bien t depuis U
ville
petite del'Amérique
dePopayan Air Cauca,
lefleuve près duroyaume
au
capC ors commencementdu monde jufau'au/ourd'kui,ond FAIT
bien du découvertes & l'on ne diroit pas Confit à
rente>dans laprovinceà'Anyrma,Long. jo.4» \aonfie parce que dans cette phrafe le tems depuis
lot.4. Japondans l île
agrande
le commencement du monde jufqu'au jourd'hui eft
ANZUQUI du
ville regardé comme un tout, comme un même tnfemUt,.
deNyphon iurlacôteorientale
du-golfedeMeaco.
ville
duroyaume deMino AORNE f. m. ( Giog. ane. ) ville de la Baûria-
bâtie.parroiNobunanga quiduroyaume deMi- ne, qu'Alexandre prit. Rocher des Indes quece con-
hopatfa royaume du Les
Japon. Japonoisappel-quérant emporta d'affaut. Fleuve d'Arcadie qui fe
leau
loient territoire leparadisdeNobu-jettoit dans
délicieufe
à
le lacPhinée. Lac d'Epire dont les va-
nanga.C'étoit effet
en une c ontrée en peurs étoieni fi contagieuses qu'elles tuoient les oi-
juger duP.deCharteroix,
furladefcription voyt{ leaux panant. Lac en Italie environs duquel;
auJapon
fonRift. maisàlamortdeNobunanga fon on ne envoyoit jamais â'oifeaux. Leauxlas d'Epire & ce-
fuperbe futbrûlé&lesimmenfes
palais richeffes lui d'Italie s'ap pellerent Avenu.
qu'il pillées.
furent Les
contenoit Iéfuites
perdirent AORTE., i.ï. terme J'Anatomie.Ce mot eft formé
danscetincendie
un féminaire
magnifique queNo* Grec àefli qui fignifie vaiffeau fie, coffre &cj
du
bunangaleuravoitbâti&oùilsélevaient la c'eft une artère qui s'élève du-eâementdu ventri-
toute
jeune Japonoife.
nobleffe culte gauche du coeur, & de-là fe partage dans tou-,
A O tes les parties du corps. Voyt^Pl. Anat.
Vaoru s'appelle autrement la grande antre parce
qu'elle eft le tronc duquelfortent les autres artères,
AONIDES( Myth. ) furnom des Mufes tiré des comme de leur fource, & le grand conduit ou ca-
montagnesde Béotië appellées les monts Aoniens nal par où le fang eft porté dans tout le corps. P.
d'où cette province elle-même eft fouvent nommée SANG 6- Circulation.
Aonie. Le culte particulier qu'on rendoit aux Mufes, Vaoru à fa fortie du cœur fa fléchit d'abord à
fur ces montagnes leur fit donner ce titre d'Aonïdes. droite puis à gauche & en arrière, en formantun
arc très-aigu.
On divde ordinairementVaorteen aorte afandantt,
qui a fouvent donné fon nom a toute cette provin· & aora dtfcendanu l 'aorteafeendante prend ce nom
ce. Il y avoit en Béotie plufieurs montagnes & ri- depuis fa fortie du coeur jùfqu'à la fin de fa grande
v vicrcs qui portoient le nom A'Aonie. courbure le refte de ce tronc, qui depuis l'arcade
AURASIE du dieux. Lé fenùment des Anciensfur
l'apparition des dieux étoit qu'ils ne fee montraient damé t
s'étend jufqu'à l'os facnun s'appelle aorte dtfcen-
Vaoru êtfcendahu (c fubdivife encore en portion
aux hommesque par derriere & en fe retirant d'où
il s'enfitivoit, felon eux, que tout être non déguifé fupérieure favoir celle qui eft fituée au-deflus du
qu'on avoit le tems d'envtfager &qu'on pouvoit diaphragme & en poràm inférieure, & c'eft cette
regarder en face, n'étoit pas un dieu. Neptuneprend portionqui fuitdepuis le diaphragme jufqu'àl'os fa-
la figure de Calchas pour parler aux deux Aiax qui crum.
ne le reconnoiffent qu'à fa démarche par derrière Les branchesque l'aorte en généralproduit immé-
quand il s'éloigna d'eux. Venus apparaît à Enéefous diatement, font deux artères coronaires du coeur
les traits d'une. chaffeufe & fon fils ne la reconndît deux artères foûclavieres deux artères carotides
que quand elle fe retire, fa tête rayonnante, fa robe les artères bronchiales les artères oefophagiennes
abbatue, & fa divinité, pdtir ainfi dire, étant trahie les artères intercoftales les diaphragmatiques infé.
par la majetté de fa démarche. Aorajitvientde l's rieures, une artère céliaque, une artère meientéri-
privatif, & dVpt» ,jc vois & fignifie invifibilité^ que fupérieure deux artères rénales ou artères
f.
.^AORISTE, m. terme de Grammairegnqtu & de jlmulgentes les arteres fpermatiques une artère
f Grammairefrançoif* «tep^rot indéfini indéterminé. mefentérique inférieure. les artères lombaires, les
Ce mot eft compofé de l'a privatif & de Spot, terme,
limite epicr finis opi'£» ,/c définis je détermirit, chacuneà fon article particulier, Souclaviere,
A'epmrof en Grec eft un adjeftif mafculin parce Carotide, &c
qu'on fouventend *çi\H tenu qui en Grec eft du Les offifications ou pétrificationsdes enveloppes
genre mafcûlin c'eft pour.cela qu'on dit aorijhu au de l'aora à fa fortie du coeur font fi fréquentes, que
lieu qu'on dit prcturuum & fiuurum parce qu'on certains Phyficiens perdent que la chôfe eft con-
fous-entçnd tetopus qui en Latin eft du genre ftante. M. Covper a néanmoins compofé un dif
neutre. t cours fait exprès pour montrer qu'unetelle offifi-
Ainû Mrijlt fc dit d'un tems, & fur-toutd'un pré- cation eft une maladie qui n'arrive jamais fans in-
térit indéterminé j'ai fiait eft un prétérit déterminé commoder la partie dans fi fbnâien naturelle. M
ou plûtôt abfoiu au lieu que jt fis eft un aorifie c'eft-

i
nous en donne plufieurs exemples dans l'un elle
à-due. un, prétérit indéfini indéterminé,ou plutôt produit un pouls intermittent dans un autre va
un prêtent relatif; car on peut dire absolument /ai froidaux extrémités, avec la gangrené, &e. ÇlàU
fait foi ictit j'ai donné; au lieu que quand on dit Tranfaa.rf.zggP
jt fis /écrivis je donnai, &c. il faut ajoûter quel- On trouve dansPafchioni édit. de Rani IJ4}*
.qu'autre mot qui déterminele tems où 1 action dont une obfervationde M. Beggi, Sur une oâificatvon
On parle a été faite je Jis hiu j'écrivis il y a quinze totale de l'ao/w, ornée d'unePlanche. (L).
jfwrs ,je donnai U moisjpajp. au-
On ne fe fert de Vaorifit que quand ration s'eft I trèfoisville maintenànt village, ûtué fur la petite
nvierc
rivière de Btevre, a une lieue de embouchure du tion en faifant voir que la propofition contraireeft
abfurde i ( ^«y*lDémonstration. d'où vient )
• AOVÂR A ( Hifi.fua.èot.) fruitde la groffeur qu'on l'appelle auffinduSio ad
(<?)
woît avec plufieurs autres

en
d'un
dans uoe grande gouffc paliraer APALAGHE ( ) royauine d« l'A-
"Gtag. mod,
mériàue Septentrionaledans la Floride.

voir •
*ÀPa1?ATI/CK, ( Géàg. mod. ) jwetti&l'A-
Arnqâe. Lorfqoé la gouffe eft mûre., elle
laiffe fruits charnus, faunes ce do- mériquefepteatrionaledans la
charge dans cette de Potfathan.
Giogr. x.. •. !M'r:
de plufieurs trous/aux cfoés. U a deux APAMEE,
paifleur,.& renferme une amande qui eft d aj|pr«: ville de $yne diftartte d'Àntïoche environ de vingt
agréable au goût, mai* qui eu 1. quand On conto^ lieues les modernes la nomment Aman ou Hama.
nue de la mâcher, & qui prend la faveur du (de-
de palme. L'a- •' ^°$.- anc% 6 *•.)
cage. On en tire^une efpece d'huilearrêter le cours ville de Phrygie elle eft aujourd'huipresque rainée.
mandede 1W«« refferre, & peut
AWCT,S&. ApamIb, ou ( Giog. anc. & mod.)
fix^pné mois de année ville de la BVthinle fur la Propootide,entre Boudé
de Romulus, & le huitiemede celle de Nuoia « de & Cyzique.LesTurcs
Ap am âE y ( Giog. anc. ) yillé'de la Mtdie, vers
notre année moderne. Il étoit appdlé/««to à cau-
ta contrée des Parthcs.On la nomme auffi Miana.
fe du rang qu'il occupoitdans l'année de Romulus
& ce nom lui avoit été confelrvé dans l'année de Apamée on place dans la
Numa. Augure lui donna* fon nom, AugUfius qu'il villes de ce nom l'une fur l'Euphratc, l'autre fur le
conferve encore, & d'où les François ont fait Août
par corruption.Ce mois, & celuiles
dont le
de Juilletfeuls APANAGE f. m. ( Hift. mod. ) ou comme on di-
qui foit autrefois, APPENN AGE terres que les Souve-
nom vient de jules Céfar font
deux
aient confervéles nomsquedes Empereurs
appelle leur
pendant ont rainsdonnent leurs puînés pour leur partage Ief-
quel- 1 queUes font reverfiblesà la couronne faute d'en-
donné le mois d'Avril s étoet
que tems Herontus le mois de Mai CUudius «ce. fans mâles dans la branche à laquelle ces terres ont
paroit été données» Ducange dit que dans la baffe latinité
Le foleil pendant ce mois parcourt ou parà
courir la- plus grande partie du figne du zodiaque, on difoit apanart apanamtntum & apanagîum pour
appellé le Lion & vers.la fin de ce mois il entre au deugnerunepenfion ou un revenu annuelmi'ondon-
figne delà Vierge mais, à proprement parler ceft ne aux cadets au lieu de la part qu'ils devraient
la tesre qui parcourt réellementle liane du Verfeau, avoir dans une Seigneurie, qui ne doit point, fui-
oppofé 4 celui du Lion. Les mois dV»** & de Juil. vant les lois & coutumes, fe partagermais refter
let font ordinairement les plus chauds de l'année iddivife à l'aîné. Hoffinan&Monctdérivent ce mot
quoique le foleil commence à s'éloigner des le
Juin. On en trouveralaraifon à l'article Chauvr.
f du Celtiqueou Allemand,& difent qu'il fignifie ex-
ilant tefonlom de quelque droit ce qui arrive à
ceux qui ont des apa nages puisqu'ils Vont exclus de
ta fucceffionpatetnelle.Antoine Loyfel
voulôit
tiré,.
Mé-
dihlwKre-
eft la fête de S. Pierre es liens » Lammas.Jay cofi£ nage, croit que le mot apanager
à caule fois donntrdes ptnms ou plumes et des moyens aux
me qui diroit ,fîu à f agneau; aparemment
autrefois dans la pro- jeunes feigrneurs qu'on chaffoit de la maifon de leurs
d'une coutumequi s'obfervpit
vince d'York tous ceux qui tenaient quelque terre pères, pour aller chercherfortune ailleurs, Toit par.
laguerre, foit par le mariage^
de l'églife cathédrale, étoient obligés ce jour-là
d'amener dans l'églife a la grand'mefle un agneauvi- Nicod & Ménagedérivent ce mot du Latin^MÛ
vant pour offrande. (&)
• AOySTE ou AOSTE ( Giog. ) ville ancienne la fubhftance.
d'Italie au Piémont, capitale du vat-d'Aoufte,au que les apanages dans leur
pié des Alpes. Lan. aS. 3- 4*- 38. première inftitution-, ont été feulement des penfions
ou des payemensannuels d'une certaine fournied'ar-
partie du Piémont, ayee titre de.duché. Aoufte en
Les puînésd'Angleterre
AOUTER v. iu urne dt JarJiaagt employé en termine commeen France, mais feulement ce qu'il
parlant des plantes qui ont pané le mois d Août. On
dit un fruit«o«^, quandil a pris la couleur, qui con- EhFrance même fous les rois de la jpremiîre Se.
vient à fit maturité Veft conimt qui diroit tour. U ceux de la féconde race, le droit de pnmogéniture
s'employe aufll pour des branchesd'arbres venues
les domaines étoient à peu près également partagés
plus. On dit une citrouille ^3^ concombre un Ai-
potiron un melon aoûtés. (K)\ nesse. m
AP on jugea dans la fuite qu'il valoit mieux donneraux
cadets ou puînés des comtés f des duchés ou d'au*
•APACHES.f. ». pl«r. tres départeméns à condition de foi 8c hommage
,les de l'Amériquefeptentrionale au nouveau Me- cède réverfion à la couronne défaut d'héritiers
xique, ou ils occupent *uf paysmidi;
ttès-étendu fous
A'Apaehàs dt
mâles comme il eft arrivé à la première^ à la fé-
les noms VApachts dt Perillo au comte branche des ducs de préfent
XMa t à'ApKhes de foyei
Nmdo au nord & VApaclus
ia Conq. du M«r% «
Vaqueroi, au levant. gts en fouveraineté ils n'en ont que la jouiflance
APAGOGE( Logiq. ) fitmym^n compofé dV^ utile & le revenu annuel. Le duché d'Orléans eft
itt 8: d'«V* » mtutt,ou iinr. Abduction. 'ordinaire des féconds Ss de France à

tion par laquelleon=


AP AGOGIE f. f. ( tapi- } forte de démonftra-
vérité d'une propofi»
e
On ne laine pas d'appeller auffi improprementapa- riér titi- débatqui régnoit entt'euiCj.aufujetdes fron-f
nage le domaine même' de l'héritier préfomptifde tieres de leurs pays;d'où Budée l'appelle/î/?wn decep.
là couronne( tel qu'eN: en France leDanphiné en
celle
â&ms, la fête dé lâ-tromperie..
D'autres écrivains lui donnent une différente éty-»
Angleterre la principauté en Efpagne
en^ortugâi celle du Brefil ^e. mdlogié: ils difent que Ie9 jeunes Athéniens n'étoient
On appelle aufli apana'ge eii1 quelques courûmes, point admis dansles tribus, le troifiemejour de Yapa-
ta portion qui eft donnée à un, des enfans. pour lui tarie, que leurs pères n'euffentjuré qu'ils en étoient
tenir Heu de tout ce qu'il pottrrolt prétendre à la' vraiment les pere& jusqu'alors tous les enfans
fncceffiôn.
Paul Emile a remarqué que les apanages font une
étôient réputés en qttelque façon fans pere
•nptr circonftancequi donnoitle nom à la fête.
invehfian que les rois ont rapportée des voyages Xenophon d'ailleurs, nous dit que les parens &
d'outré mer. ( G -H) < les atnis s'affembloient à cette occafion fe joignoient
ÂPANAGISTE 1. m. terme ke Droit, eft celurqui aux perës des jeunes gens que l'on devoit recevoir
ppfl*ede des fiefs ou autresdomainesen apanage.Y. dans les tribus, & que la fête tiroit fon nom de cette
Apanage. (H) aflemblée que dans l'a bien loin d'être
APANTA
ou APANTE, ( Géog. mod. ) pro- privatif eft une conjonction,& lignine même chofe
vince de ta terre ferme de l'Amériqueméridionale enfemble. Cette fête duroit quatre jours le
entre le lac de Parimé & la riviere des Amazones, premier, ceux de chaque tribu fedivertifioient en-
à l'occident de la province de Caropa; femble dans la leur, & ce jour s'appelloit ty<sncii
APARAQUA,( Hill. nat. lot.) efpece de bryo- le fecond qui fè nommoit on lacrinoit à
ne qui croît au B'.eiu. Ray, Hift. plant. Jupiter & à Minerve le troifieme, xoufiàrK, ceux
APARIA ( Géog. mod. ) province-de l'Améri- des jeunes gens de l'un & de l'autre fexe qui avoient
que méridionale au Pérou près de la riviere des l'âgé requis, étoient admis dans les tribus: ils appel-
Amazones,& de l'endroit ou elle reçoit le Curavaie, loient le quatriemejour ïmCf*.
au nord des Pacamores. Quelques auteurs ont mal-à- propos confondu les
À PART, (Littéral. ) ou comme on dit parte apaturiesavec les faturnales puifque les fêtes appel-
terme Latin qui a la même fignification que feorfim lées par les Grecs«pcw* qui répondent aux faturna-
& qui eft affecté à la Poëfie dramatique. les des Romains, arrivoient dans le mois de Décem-
Un à parte efV ce qu'un acteur dit en particulier bre, &que les apaturiesfe célébroienten Novembrei
ou1 plutôt ce qu'il fe dit à lui-même, pour découvrir
aux (peftateursquelque fentiment dont ils ne feraient APEIBA arbre du Brefil qu'on décrit ainfi ar-
pas instruits autrement mais qui cependant eft pré- bor potyifèra BraJîlUnfs fruéîu kifpido pomi magni-
i'umé lecret & inconnu pour tous les autres aûcurs J^minibusplurrmis minimis apeiba Brafdien-
qui occupent alors la fcene. On en trouve des exem- fibus. Mai[g.
pics d ans, les Poètes tragiques & comiques. * Le fruit n'eft d'aucun ufage le bois fert à faire des
Les critiques rigides condamnentcette aâion théa- bateaux de pêcheurs & des radeaux. Ray, Hiflor.
trale; & ce n'eu: pas fans fbndement, puisqu'elle eft plant.
manifeltcmentcontraire aux règles de la vraiffem- APELLJTES f. f. pi. du Latinappellite,(Tluol.)
blance, & .qu'elle fuppofe une furdité ab'foluedans hérétiques qui parurent dans le fécond fiecle & qui
les pcrionnagesintroduits avec l'acteur qui fait cet tirent ce nom d'Apelles leur chef, difciple de Mar-
à parte fi intelligiblemententendu de tous les fpec- cion. Ils foûtenoient que Jefus-Chriftn'avoit pas eu
tateurs auffi n'en doit-on jamais faire ufage que feulement l'apparence d'un corps comme difoit
dans une extrême nécefflté & c'eft une fituation que Marcion, ni une véritable chair mais qu'en def-
les bons auteurs ont foin d'éviter. Voye^ Probabi- cendant du Ciel il s'étoit fait un corps célefte &
LITÉ, 'TRAGÉDIE,COMÉDIE, Soliloque. (G) aërien, & que dans fon Afcenfion ce corps s'étoit
APATHIE, f. f. compofé ci' privatif, & de *«'fl«, réfolu en l'air, enforte que l'efprit feul de J. C. étoit
paffîon fignifie dans un fins moral inienfibilité oit retourné au .ciel. Ils nioient encore la Réfurréâioa
privation de tout fentiment paffionné ou trouble d'ef- & profeiToientla même doctrine que les Marcioni-
prit. y"oyei Passion. tes. Voy«{ Ascension 6- Marcioi^tes. (C)
Les Stoïciens affefloient une entière apathie leur APÉNÉ ( Hifl. anc. ) char attelé de deux ou de
fage devoit jouir d'un calnïïë d'une tranquillitéd'ei- quatre mules, mis en ufage dans les jeux olympiques
pnt que rien ne pût altérer, & n'être acceffible à au- par les Eléens qui s'en dégoûtèrent enfuite foit
cun fentiment foit de plailir ou de peine. V. STOI- parce qu'il ne produifoit pas un bel effet foit parce
CI EN Plaisir & Peine. qu'ils avoient en horreur les mules &les mulets Se
Dans les premiers fiecles de l'Eglife les Chrétiens qu'ils n'en élevoient'pointchez eux. Paufanias traite
adoptoient le terme d'apathie, pour exprimer le mé- cette invention de moderne par rapport aux jeux
pris de tous les intérêts de ce monde ou cet état de olympiques car Sophocle dit que Laïus, dans le
mortification ,que prescrit l'Evangile; d'oh vient que voyage où il fut tué montoit un char traîné par
nous trouvons ce mot fréquemment employé dans les deux mules à<amm <Bahix*.(G )
écrivains les plus pieux. APENNIN adj. pris fubft. (Géog. anc. & mod.)
Clément d'Alexandrie, en particulier, le mit fort chaîne de montagnes qui partage l'Italie danstoute
en vogue, dans la vue d'attirer au Chriflianifme les fa longueur, depuis les Alpes jufqu'à l'extrémité la
un
T'hiloiophes qtti afoiroient degré de vertu fi fu- plus méridionale du royaume de Naples. Toutes les
blinte? rivières d'Italie y prennent leur fource.
Le Quiétifmcn'eft qu'une apathie mafquôc des ap- APENRADE ou APENRODE, ( Giog. mod. )
parences de la dévotion. Voyt^ Quiétisme. ( X) petite ville de Danemarck -dans la préfecture de
APATURIES f. t: ( Hifl. anc. & Myth. ) fete io- même nom & le duché de Slefwick au fond «full
lcnincUe célébréepar les Athéniens en l'honneur de golfe de la mer Baltique. Long. xj. i. Ut. 55. 4.
Bacchus. Foyei Fête. APEPSIE, f. f. formé d'à privatif & de *i«w»,,
Ce mot vient du Grec «V*™ fraude; Se l'on dit digérer fignifie en Médecine crudité indigeflioti.
que cette fête fut inftimée en mémoire d'une frau- V°ye^ Digestion.
ouJcufe viôoire quc Mélanthus, roi d'Athènes,avoit Uapepjîe peut fe définir un ^défaut d'appétit, qui
remportéefur Xanthus roi de Béotic, dans un com- empêche que 1'aîhnent pris ne tbumiffe un chyle
bat imgulicr, dont ils étoicnt convenus pour tcrmi- propre à former le fang Se nourrirle corps. Yoye(
NOURRITURE)ESTOMAC, Chyle, Sang, Nu- chacun une main. Tourne 'ort, Inftit. rti herb. Vmtt
trition, &t. C/V)
APERCHER^v. aa. termetTOiftltur;c'eftremar-
PLANTE.
APHACE, (Giog. anc.) lieu dans la Paterne,
quer l'endroitoù un oifeau fe retire pour y paner la entre Biblos & Perfepolis où Venus avoit un tem-
nuit on dit j'ai aperchéun merle. ple, & étoit adorée fous le nom de Venus aphaciu,
APÉRITIFS, adj. pl. m. (MeJecine.1)On donne par toutes fortes de lafcivetés aufquelles les peuples
cette épithete à tous les médicamens,qui, confidéré s'abandonnoient en mémoire des careffes que la
relativement aux parties folides dulçorps humain déeffe avoit prodiguéesdans cet endroitau bel Ado-
rendent lé coursdes liqueurs plus libçe dans les yaif- nis.
feaux qui les renferment, en détruiiant les obftacles APHACITE, (Mythologie.) furnom de Venus.
qui s'y opposent. Cet effet peut être produit par tout Voye{ APHACE. Ceux qui venoient confulter Venus
ce qui entretient la foupleffe & là flexibilité des fi- apkaciu jettoient leurs offrandes dans un lac proche
bres dont les membranes vafculairesfont compofées. Aphace; fi elles étoient agréablesà la déeffe elles
On doit mettre dans cette clafle les émolliens & les alloient à fond elles furnageoient au contraire, fut-
relâchans fur-tout fi l'on anime leur action par l'ad- ce de l'or ou de l'argent, fi elles étoient rejettées par
dition de quelque fubflance faline, aûive & péné- la déefie. Zozime qui fait mentionde cet oracle, dit
trante,, &.qu'on les employédedans un degré de cha- qu'ilfut consulté par les Palmyriens lorfqu'ils fe ré-
leur qui ne foit pas capable diffiper leurs parties voltèrent contre l'empereur Aurelien & queleurs
les plus volatiles.Ces médicamens operent non-feu- préfens allerent à fond l'année qui précéda leur rui-
lement fur les vaiffeaux, mais encorefur les liqueurs ne, mais qu'ils furnagerentl'année Suivante. Zôzi-
aufq uelles ils donnent, en s'y mêlant un degré de me auroit bien fait de nous apprendre encore pour
fluiditéqui les faitcirculer. Les apéritifsconviennent l'honneur de l'oracle de quelle nature étoient les
dans tous les cas où l'obftruâion eft ou la caufe ou préfens dans l'une & l'autre année mais peut-être
l'effet de la maladie ainfi leur ufage eu très-falutjËre étoient -ils néceffairenient de plume quand ils de$
dans la fievre de lait qui furvient aux femmes nou- voient furnager, & néceffairement de plomb quand
vellementaccouchées,dans le période inflammatoi- ils devoientdescendre au fond du lac la déefie inf-
re de la petite vérole, ou dans le temsde l'éruption pirant à ceux qui venoient la confulter de lui faire
& les évacuans peuvent être compris fous le nom des prêtent tels qu'il convenoit à la véracité de fes
général d'apéritifs parce qu'ils produifentl'effet de oracles.
(Giog; anc. &facr.) contrée
ces derniers, par la façon dont on les adminiftre&j$
le lieu où on les applique. Dans ce fens les diurétfff ille
arie, fituée fur les frontières de la Judée & de la
ques les fudorifiques les diaphoniques les em dans la partie occidentale de la tribu d'E-
menagogues,les fuppuratifs,les corroufs, les caufti- phraïm.
ques, &c. appartiendrontà la même claffe. On y ran- • APHARA (Hijl. anc. tfacr.) ville de la trity
gera encore les réfolutifs qui, divifant les humeurs- de Benjamin.
ëpaiffes & les forçantde rentrer dans leurs voies na- •APHARSEKtENSou ARPHASACHIENS
u turelles, font à cet égardl'office d'apfritifs. (Géog. &Hijl.facr.)peuples de Samarie, venus d'une
On compte cinq grandes racines apéritives*Ces contrée fituée entre le 'Tigre & l'Euphrate il y eut
cinq racines font celles d'ache, de fenouil, de perfil, auai des peuples de l'Idumét appelles ApharJUns
de petit houx, d'afperge elles entrent dans le firop ou Apharfatiens on dit des uns & des autres qu'ils
,qui en porte le nom; elles pouffentpar les urines & t'opposèrent à la réédi fication du temple après la
par les regles; elles fontd'un grandufage; on en fait captivité de Babylone.
des conferves des eaux dütillées,& le firop. APHEA, f. f. (Mytho!.) divinité adorée par les
Sirop descinq racines. Prenez de racines d'ache, Crétois & par les Eginetes; elle avoit un temple en
t Crète. Apkea,
de fenouil, de perfil,de houx, d'afperge, de chacune avant que d'être déeffe fut une Cré-.
quatre onces. Faites-les cuire dans quatorze livres toife, appellée Britomartis que fa paillon pour la
d'eau commune, réduitesà huit livres. Panez la dé- chaffe attacha à Diane. Pouréviter la pourfuite de
coction &y ajoûtez fucre cinq livres. Clarifiez & Minos qui en étoit éperdûment amoureux, elle fe
faites cuire le tout en confiftance de firop. On tire jetta dans la mer, & fut reçue dans des filets de pê-
de ces racines par la dutitlationune eau avec laquelle cheurs.Diane récompenfafa venu par les honneurs
firop. (N)
on pourrait faire le APETUBÉS de l'immortalité.' Bntomartis apparut enfuite aux
APETOUS ou (Glog. & M/l.) Eginetes qui l'honorèrent fous letiom d'Aphca.
peuples de l'Amérique méridionaledans le Brefil APHEC, (Giog. 4nc. &facr.) Il y eft fait men-
aux environsdu gouvernementde Pturto-Jjieguro. tion de quatre lieux différens en Judée fous ce nom
APEX, (Hift. anc.) bonnet à 1'ufagedes Flami- l'un fut une ville de la tribu.d'Afer; l'autre une tour
nes des Saliens. Pour qu'il tînt bieniur leur tête,
& près d'Antipatride; le troiueme, une autre ville auffi
|ls4'attachoieat fous le menton avec tes deux cor- de la tribu d'Afer; le quatrieme, une ville de la tribu
dons qu'on lui voit. Antiquit.PI. VII. Jlg. 14. de Juda.
Sulpitius, dit Valere Maxime » fut deftituédu fa* A PHÉLIE f. m. C'eft tnAfironomit, le point de
cerdoce, parce que l'apex lui tomba de la tête pen- l'orbite de la terre ou d'une planete, oit la diftancé
dant qu'il facrifioit. Selon Servius l'apex étoit une de cette planète au Soleil eft la plusgrande qu'il eft
verge couverte de laine qu'on mettoitlé au fommetdu poffible. Voyei ORBITE.
bonnet des Flamines. C'eft de-là que bonnet prit compofé de & de
f6n nom; & les prêtres mêmes, qu'on appella Fla~ ainfi lorfqu'uneplanète eft en A, Planche d'AJlron.
aninss, comme qui diroitFilamintstparce.quela ver- fig. 1. comme la diftanceau Soleil S, eft alors la plus
ge couverte de laine étoit attachée au bonnet avec grande qu'il eft poffible on dit qu'elle eft à ion aphé»
,un fil il n'eft pas befoin d'avertir le leâeur de la fu- Ut. Voyt[ Planète, Soleil &c.
tilité de ces fortes d'étymologies. Dans le fyftème de Ptolomée, ou dans la -fuppo-
APHACA, (ftift, aat. botAgenre de planteà fleur fition que te Soleil fe meut autourde la terre Yaphi-
papilionacée. Il s élevé du rond du calice un pitlil M*devient Yapogie. Voyt% Apogée.Vapkilit eft le
;qui devient dans la fuite une gouffe remplie de fe- point diamétralementoppoféau périhélie.Voyt[Pi-
mences arrondies. Ajoûtez aux caraûeres de ce gen- RiHEME. Les aphélies des planetes premièresne font
re, que fes.feuillesnaiffent deux à deux à chaque point en repos car l'action mutuellequ'elles exer*
riœud des tiges, & que ces mêmes noeuds produifent cent les unes fur les autres, fait que ces points de
leurs orbes font dans un mouvement continuel le- gnefie, dans la Tbeflalie furle golfe de Pàgafa, d'où
quel eft plus ou moins fenfible. Ce mouvement fe partit le vaifleaudes Argonautes; c'eft aujourd'hui,
fait in conftquetuia, ou feton l'ordre des fignes; & il UgolfodtFoh.
eft félon M. Nevtonen raifon fefquipUquée des dif APHIOM1KAÏUHISSÀRT,((?&#.«*) ville
tances de ces planètesau Soltil, c*eft-à-dire comme de la Natolie, dans là TurquieAfiatique. Long. 48.
les racines quarrées' des cubesde ces diftances. 30. lot. 38. 23.
Si donc YaphéUt de Mars fait 35 minutes, felon APHONIE f. f.^Mtdttint.)Privationde lavoix.
Tordre des fignes relativement aux étoiles fixes Ce mot eft compose de « privatif & de plmi voix.
dans l'efpace de 100 ans; les aphélies de la Terre,* L'aphonie eft une incapacité de produire des fons
de Venus & de Mercute, feront dans le même fens qui en toujours accompagnéede la privation de la
& dans le même intervallede tems, 18 minutes 36 parole, accident aflei commundans les Allocations
fecondes, Il minutes 17 féconde», & 4 minutes i$r hyftériques ou dansun fens moinsétendu, c'eft une
fecondes. incapacitede produire des tons articulés, qui naît de.
Cependant le mouvementde l'ephllic des planètes quelque défaut dans la langue, & dans les autres
étant peu confidéiable il n'eft pas encore parfaite-
organes de la parole.
ment bien connu des Aftronomes.Par exemple, fe- Mais le mouvement d'une partie quelconquen'eft
ton M. Newton, le mouvementde Y aphéliede Mer-
fuppofé jufqu'à diminué ou anéanti que par la diminutionou la cef-
cure eft plus grand qu'on ne i'avoit Cation du fluide nerveux dansles nerfs de cette par-
lui. Ce mouvement déduit -de la théorie, eft de id
i/ 2o" en i oo ans, à raifon de 51" par année.
Les auteurs font encore bien moins d'accord fur
tie
caufe
d'où il s'enfuit que Vaphoniet? a. point d'autre
que la diminutionou la ceflation de ce fluide
dans les nerfs qui fervent aux mouvemensde la lan-
le mouvementde Y aphéliede Saturne. M. Newton a
fait d'abord celui de Mars de id 58'} en zoo ans, gue.
enfuite établi de 3' • MARS» La difleâion des cadavres Confirmece fentiment.
& il l'a 3 y°ycl
Un mélancolique dont la triftefieavoit dégénéréen
S AT U R N E Venus, 8tc. Infiit. Aflnn. de M. le
folie fut frappé d'une aphonit qui dura lufqp'à fa
Monnier.
Le docteur Halley a donné une méthodepour trou-, mort; quandon le ditiéqua, on lui trouva le cerveau
fec les nerfs qui vont à la langueplus petits qu'à
ver géométriquementl'aphélie des planètes. Tranfacl. l'ordinaire.
Philof. no. 128. La paralyfiede la languequi précède ou qui fuit
Kepler place YaphélU de Saturne pour l'année l'apoplexie ou l'hémiplégie, eft toûjours accompa-
1700, aux a8d 3' 44" du Sagittaire de-la-Hire gnée d'aphonie. Les vieillards & les perfonnesd'un
au i9d 14' 41". tempéramentaffoibli font fujets à cet accident. S'il
Celui de Jupiter, au 8? 10' 40" de la Balance: paroît feul, il annonce l'apoplexieou l'hémiplégie.
de-la-Hireau 10d 17' le- S'il fuccede à ces maladies, & qu'il foit accompa-
Celui, de Mars, au od 5 1' 29" de la Vierge de- gné de manque de mémoire & d'embarrasdans les
la-Hire, au.od 3g' ij"- fondions de l'efpriî il annonce le retour de ces
Celui de la Terre, au 8 d n' 30" du Cancer, & maladies. La langue eft entièrement affectée dans
celui de Venus au 3d 14' 17" du Verseau de.la- l'apoplexie elle ne l'eft qu'à moitié dans l'hernie
Hire place celui-ci au 6d 56' 10". •plegie.
Celui de Mercure, au itd 44' 19" du Sagittaire \J aphoniepourra fe terminer heureufement fi elle
& de-la-Hire,au 1 3d 3' 40 a pour caufe la ftagnation de quelqueshumeurs fé-
reufesqui comprimentles nerfsde la cinquiemepai-
Le mouvementannuel de Y aphéliede Saturne eft,
i'
félon Kepler, dé 10" celui de Jupiter, de 47" re qui vont à la langue. Elle peut être oceafionnée
celui de Mars, de 1' 7" celui de Venus, de 1' 18"; par les fuites de la petite vérole, l'interceptiondes
& celui de Mercure, de 1' 45". tueurs, les catarrhes mal traités, des boutons ou de»
puftules féreufes rentrées des efforts violons, des
Selon de-la-Hire le mouvementannuel de Yaphé-
chûtes, des coups le trop de fangporté à la langue
lit de Saturne eft de 1' %x" celui de Jupiter de 1' la
34" celui de Mars de 1' 7" celui de Venus de i' & gorge, la fuppreffion des règles les maladies
16", 8c celui de Mercure de r' 39". Voy«\ Yarticlt hyftériques, des vers logés dans l'eftomacou les in-
teftins, l'ufage immodérédes liqueurs fpiritueufesf0
Apogée & l'artkU Apside. (0 )
APHERESE f. f. (Grammaire.) figure de drâion les indigeftions fréquentes Ia frayeur,le réfroidiffe-
mfaifHTK rttranthmtnt dVpuft'w, au/tro. L'aphe- ment, 1 influencedes iaifoos pluvieûfesScdes lieux
refe eft une figure par laquelle on retranche raie marécageux, £c.
lettre ou une fyllab-edu commencementd'un mot Quant aux prognoftks de Yaphonh, ils varient
félon la caufe. Vap/swiit qui a pour caafe ta préfet»*
comme en grec «pnî, pour ••(*• qui e^ le mot or- des vers eft facile à guérir il en eftde même de cet*
dinaire pour fignifierj&e. C'eft ainfi que Virgile a
dit: lç qui accompagneles affeûions ¥étiques, mais
Diftittjufiitiaht moniti & non ttmpert divos. Véphonitqui naît de la paralyfiede la langue, réfifte
jEneid. 6. v. 610. à tous les efforts du médecin,ou ne ced«que pou»
untems.
où il a dit temntre pour conumture. fuit de ce que no«s avons dit plut haat, que
Cette figure eft fouvent en ufage dans les étJrtno-
Iogies. C'eft ainfi dit Nicot, que de gHèvftu nous
pourH
YaphonUt 'à faut s'occuper à lever let
obôades ou diffiper les férofités qui compriment
avons fait ho§k en retranchant la, qui eft la pre- les nerfs & le cerveau dans l'espèce d'aphonie qui
mière fyllabe du mot latin. aaît d'une paralyse fur la langue. Pour cet effet, il
fitus recourir aux faignées aux clyfteres émoUieas*
Au refte fi le retranchement Ce fait an milieu du
tnot, c'eft vmjyntopts s'il fe fait à la fin, on l'ap- aux diurétiques, aux fternottWoires aux balfam»
quea propres «bus l'affeâioa des nerfs en ua mot,
à tous les remèdes capablesde reltituer aux parties
affeûées leur» fondions. Pour cet effet, voye[? *».
quelquefois à Caftor & à Pottux, quipréfidbient
aux barrières d'où l'on partoit dans les toatfei pu- LYS1E HEMIPLEGIE..
^APHETES ( Giog. une. & moi. ) vilte de Ma- «ourle»aiaxiaws dont la vérité eft fondée for
périence& fur la réflexion & qui en peu de mots humeur femblable ¡\ la falive ce qui fait que non-
comprennentbeaucoup de fens. feulement les lèvres les gencives, le palais la lan-
APHOSIATIN (Géog. mod.) port de Romelie, gue, le gofier, la luette, mais même 1eftomac, les
dans laTutyie en Europe, fur la côte de la mer Noi- mteftins grêles, & quelquefois les gros, fe trouvent
re, procheConftantinople vers le nord. attaqués de cette maladie.
APHRACTES f. m. pi. navires des anciens à La caufe de ces accidens eft un fu<^Vifqueux &
un feul rang de rames on les appelloit aphraSes acre qui s'attache aux parois de toutes tes parties ci-
parce qu'ils n'étoient point couverts & n'avoient deflus & y occafionnepar (on féjour ces efpeces
point de pont; on les diftinguoitatnfi des cataphrac- d'ulceres.
tes qui en a voient. Les aphraclcs avoient feulement Ce fuc vifqueux & acre tire ordinairementfon
vers la proue & vers la poupe de petits planchers, origine des nourritures faunes, & de tout ce qui
fur lesquels on fe tenoit pour combattre mais cette peut produiredans les humeurs une acrimoniealka-
conftruftion n'étoit pas générale. Il y avoit à ce line ce qui fait que les gens qui habitent les pays
qu'il paroît, des aphraclcs qui étoient couverts & chauds & les endroits marécageux, font très-fujets
avoient un pont, avec une de ces avances à leur aux aphthes.
proue, qu'on appelloit rojha. Tite-Live dit d'Oôa- On juge de ta malignitédes aphthespar leur cou-
ve, qu'étant parti de Sicile avec deux cents vaif leur & leur profondeur. Ceux qui font fuperficiels
feaux de charge & trente vaiffeaux longs, fà navi- tranfparens blancs, minces, féparésles uns des au-
gation ne fut pas constamment heureufe que quand tres, mous & quife détachentfacilementfans être
al fut arrivé prefqu'àla vue de l'Afrique pouffé toû- remplacés par de nouveaux, font de l'efpece la moins
jours par un bon vent d'abord il futfurpris d'une dangereufe.Ceuxau contrairequi fontblahcs& opa-
bonaffe & que le vent ayant enfuitechangé, fa na- ques, jaunes bruns ou noirs, qui fe tiennent enfem-
vigation fut troublée & fes navires difperfés d'un ble & ont peine à le détacher, auxquelsil en fuc-
& d'autre côté & qu'avec fes navires armés d'épe- cede d'autres, font d'une efpeee maligne.
rons, il eut bien de la peine à force de rames à fe Les enfans & les vieillardsfont fujets aux aphthes,
défendre contre les flots & la tempête. Il appelle parce que dans les uns & les autres les forces vitales
ici vaijfiaux armés d'éperons les mêmes vaiffeaux font languilfantes,& les humeursfujettes à devenir
qu'il avoit auparavant appelles vaiffeaux longs. Il dit vifqueufes.
d'ailleursqu'il y avoit des vaiffeauxouverts, c'en- Les aphthesqui attaquent les adultes, fontordinai-
à-dire fans ponts, & qui avoient des éperons d'où rementprécédés de fievre continue accompagnés
il s'enfuit que la différence des aphraftes& des cata* de diarrhée& de dysenterie, de naufées de la perte
phrases confiftoit feulement en ce que ces derniers de l'appétit, de foibleffe,de ftupeur & d'affoupifle-
avoient un pont & que les premiers n'en avoient ment.
point car pour le roftrum & le couvert, il paroît Ettmulerprétend que les aphrhes dès adultesfont
que les apkractes les avoient quelquefois ainfi que fouvent la fuite des fievresviolentes.
les cataphraôes. Les remèdes appropriéspour la cure de cette ma-
APARODISËE,aujourd'huiAPISIDIA,(Glog. ladie, doiventêtre humeftans & capablesd'amollir
anc. & mod.) ville de Carie, maintenantfous l'em- & d'échauffer légèrement, afin d'entretenir les forces
pire du Turc, & prefqueruinée. du malade, & lui occafionnef une moiteur conti-
*Aphrqdis£e, ou CAP deCreuz, (Géog. âne. nuelle.
& mod.) cap de la mer Méditerranée, près de Rofe Les gaïrgarifmesdéterfifs & un peu animés d'et:-
en Catalogne quelques-uns le confondent avec le prit-de-vin camphré, font d'un grand fecoursdans
port de Vendres ou le portas Veneris des anciens. ce cas.
Lorfque non eft venu à bout de faire tomber tes
fi>V«{ CADAGUER.
APHRODISIENNfcS,fêtes inftituées en fhon- aphthes, on rend ces gargaritmesun peu plut: émoi*
neur de Venus Aphrodite. Voyt^ApHRODITE.Elles liens & adouciffans.
fe célébroient dans 111e de Chypre & ailleurs. Pour Enfin l'on termine le traitement par un purgatif
y être invité on donnoit une pièce d'argent à Venus, fortifiant dans lequel Boerhaave recommande ta
comme à une fille de mauvaife vie, & on en rece- rhubarbe par préférenceà tout autre purgatif (jV)
voit du fel & une phalle. APHYE f. f.
• APHRODITE, f. f. (Myik.) furnomde Venus, petits poiffons de mer que les anciens ont ainfi nom-
compoféde tWt, écume; parce que, Mon tes Poe* més, parce qu'on croyait qu'ils n'étoient pat engen-
tes, Venus naquit de l'écume de ta mer. drés comme tes autres poiffons mais qu'ils étoient
APHROGÉD* eft du lait battu tout-à-faiten produits par une terre limoneufe. Rondelet diftin-
écume; c'était' «ne médecinede l'ordonnance de gue plufieursfortes d'aphy*$.
Galien. le crois que c'eft plutôt aphrogala,mot grée L'apliya vraie, «>f>»cainfi nommée parce qu'on
compofé V*«> ieum a prétenduqu'elle naiftbh de l'écume de la mer, ou
tait, préparationinconnue. Peut-être eft-ce la crè- parce qu'elle eft blanche on la nomme nonnata fur
me, peut-être eft-ce Toxygatà des Romains, qu'ils la côte de Gènes. Ces poiflbns n'ont pas la longueur
tegardoient commetfn reettede excellent contre les du petit doigt la plupart font blancs; il y en a de
chaleurs exceffives d'eftomac Se un très -bon afi* rougeâtres ¡ ilsont les yeux noirs ils fe trouvent
ment, lis y metoient de la neige à ce que dit Ga- dans Pécume de la mer, & ils fe raflemblenten très-
lien. Je crois que nous poumons donner ce nom grandequantité,& s'entrelacent6 bien les uns avet
nos crèmes ou fromages glacés, que les anciens ne les autres, qu"d eft difficile de les féparer.
favoient peut-être pas faire atifli parfaitement que
nous les faifons à -prêtent. Ils cherchoient avec le mer. Voye^ LOCHE D ER.
fecours de la neige à donner un degré de fhjî* L'anchois a été mis auffi au nombre ddFepfyef.
cheur plus fenfitel à leurs laitages ou a leurs boif* Voye\ Anchois.
font. Ut) Vaphye phalérique auffi appellée
APHTHES f. ni. pl. ( Mtdetint.) petits ulcères
fuperficiels
Ittte. Voye\ NADBLLE.
ronds & qui occupent rintérieur de là Vaphye des muges, desntëndates, desfurraulets»
bouche. Le fiée principalde cet accident eft l'ex» fontdepetits poiflons femblables à ceux dont ils por-
trémité des vaiffeaux excrétoires des glandes fali* tent le nom. On a crû qu'ils naiffoient du limon de
vaires & de toutes les glandes qui une la terre,dam les étangs defféchéiqui étoient recou-
Semence oblongue; fa racine eft tubéreufe, & a|a
vertes de nouveau les eaux des pluies. Rondelet.
ar figure d'une poire, plus menue en-bas qu'en-haut,
Voytt Boisson.
APHYLLANTHES,(Hift* ma. botan.) genre de noire en-dèhors, blancheenSdedans, & contenant
plante à fleur liliacée compoféede fix pétales qui beaucoupde lait. On a remarqué que quand cette ra-
fortent d'un calice écailleux &fait en tuyau; il, fort cine eft greffe & bien nourrie, la plantequ'elle pouffe
de ce mêmeéaliceun piftil qui devient dans la fuite eft petite & que quand la racine eft moins grone,
un fruit en forme de pommede pin, qui a trois an- la plante eft plus grande. Elle contientbeaucoupde
gles, qui s'ouvre en trois parties & qui eft dmfé fel effentiel & d'huile, mêlés dans une grande quan-
tité de phlegme & de terre.
en trois loges & rempli de Semences arrondies. La racine de Yapios purge avec violence par le
Tournefort, Jnft. ici hcrb. Foyt{ Plante. (I )
APHYTACOR (Hifi. nat. bot.) arbre dont Pu- vomilfement& par les felles. Lemery, des Drog.
ne fait mentionlib. XXXI. <ap. y. & qu'il dit pro- APIQUER, APPIQUER, v. n. & quelquefois aô.
duire de l'ambre. Le cable apiaue, c'eft-à-dire que le vaiueau approche
APHYTE ou APHYTIS, {Géog. anc.)-ville de de l'ancre qui eft mouillée, & que le cableétant halé
Thrace dans le voifinage de Pallene, ou Apollon dans le navire, il commence à être perpendiculaire-
avoit un temple célebre parfes oracles, & où Jupi-
'ter-Ammon etoit particulieremen évéré.
APIDISIA,voyti Aphrodi&e. • APIS, f. m. (Myrh.)divinité célèbredes Egyp-
APINE, {Géog. anc.) ville de Pouille,,qui fut
fort, &
tiens,, C'étoit un bœuf qui avoit certaines marques
extérieures. C'étoit dans cet animal que l'ame du
ruinée par Diomede Trica eut le même
toutes deux donnèrent lieu au prov be, grand Ofiris s'étoit retirée il lui avoit donné la pré-
Tricte chofcs de peu de valeur. térence fur les autres animaux, parce que le bœuf
APINEL, (Rift. nat. bot.) racine qu'on trouvé eft le fymbole de l'agriculture, dont ce prince avoit
dans quelques îles de l'Amérique les fauvages la eu la perfectiontant à cœur. Le boeuf Apis devoit
nomment yabacani & les François Apinel, du nom avoir une marque blanche & quarrée fur le front,
d'un capitaine de cavalerie qui l'apporta le premier la figure d'une aigle fur le dos, un nœud fous la lan-
en Europe. Si on en préfente au bout d'un fi
bâton à gue en forme d'efearbot les poils de la queue dou-
morde, elle le bles, & un croifiantblanc fur le flanc droit il fal-
un ferpent, & qu'il la tue on en
mâche, & qu'on s'en frote les piés & les mains, le loit que la geniffe qui l'avoit porté, l'eût conçû d'un
ferpentfuira, ou pourra être pris fans péril: jamais coup de tonnerre. Comme il eût été aflezdifficileque
ferpent n'approchera d'une chambre où y a un il la nature eût ratfemblé fur un même animal tous ces
utile caraderes, il eft à préfumer que les prêtres pour-
morceau d'Apinel. Cette même racine, fi à la
confervation des hommes feroit à ce qu'on dit voyoient à ce que 1 Egypte ne manquât pas d'Apis,
très-utile encore à leur propagation fi la propaga- en imprimantfecretementà quelques jeunes veaux
tion avoit befoin de ces fecours forcés qué 1 on n'em- les marques requifes & s'il leur arrivoit de différer
ployé guere fuivant les vûes de la nature. Hifi. de beaucoupde montrer aux peuples le dieu Apis, c'é-
facad. royale des Sciences, an. 1714. toit apparemmentpour leur ôter tout foupçon de fu-
• APHRON (Hift. nat. bot.) efpece de pavot (au- percherie. Mais cette précaution n'étoit pas fort né-
vage dont Pline fait mention lib. XX. c. xjx. ceffaire les peuples ne font-ils pas dans ces occa-
APHTARTODOCETES, «Vfcynftimu {Thiol.) bons tous leurs efforts pour ne rien voir ? Quand on
Les Aphrhartodoccusfont des hérétiques ennemis -ju- ayoittrouvé VApis, avant que de le conduireà Mem-
,rés du concile de Chalcedoine. phis on le nourri1Toit pendant quarante jours dans la
Ce nom eft compofé des mots grecs iplapH in- ville du Nil. Des femmes avoient feules l'honneurde
corruptible & de <Toki« je crois, j'rmaginc. On le leur le vifiter & de le fervit elles fe préfentoientau divin
donna parce qu'ils imaginoient que le corps de Jefus- taureau dans un déshabillé dont les prêtresauroient
mieux connu les avantagesque le dieu. Après la qua-
Cette Cette efl une branchede celle des Euty chiens rantaine on lui faifoit une mche dorée dans une bar-
elle parut en 5 3 5. Voy'i Eutychien. (G) que on l'y plaçoit & il defcendoitle Nil
jufqu'à
• API f. m. petite pomme d'un rouge vif d'un Memphis là les prêtresl'alloientrecevoir en pompe;
côté, & blanche de l'autre dont la peau eft extrè- ils étoient fuivis d'un peuple nombreux les enfans
mement fine la chair tendre, & l'eau douce & fu- affez heureux pour fentir fon haleine, en recevoient
crée qui n'a point d'odeur, & n'en prend point, le don des prédirions. On le conduifoitdans le tem-
foit qu'on la ferre, foit qu'on la pochette qui dure ple d'Ofiris, où il y avoit deux magnifiques étables
Jong-tems,& qui naît fur un arbre qui chargebeau- l'une étoit l'ouvrage de Pfammetifjis;elle étoit toû-
coup, & qui la produit par bouquets eft on en garnit tenue de tlatuescoloflalesdedouzecoudéesde'hauv
le bord des plateaux. Le pommier d'api moins vi- teur; il y demeuroit presque toûjours renfermé il
goureuxque les autres il lui faut une terre graffe ne fe montrait guère que fur un préau, où les étran-
Uns être humide. Il ne craint point les grands vents gers avoient la liberté de le voir. Si on le promenoit
il donnejusqu'au mois d'Avril.On dit qu'il fut trouvé dansla ville, il étoit environné d'officiers qui écar-
dans la forêt d'Apic, d'où il a paffé dans nos jardins toiént la foule, & de jeunes enfans qui chantaient
J'ous le nom d'a i.. tes louanges.
APIOLE, \fiiogr. anc.) ville d'Jtalie dont Tar- Selon les livresfacrésdesEgyptiens, le dieuApis
quin I. fe rendit maûtre, & dont les ruines fervirent n'avoit qu'uncertain tems déterminéà vivre; quand
à jetter les premiersfondemens du capitole. la fin de ce tems approchoit les prêtres le condui-
• APIOS, {Hifi. nat. bot.) eft une elpece de tithy- foient fur les bords du Nil, ,& le noyoient avec beau-
male qui poulie plufieurs petites tiges baffes, me- coup de vénération& de cérémonies.On l'embau-
1Rues, tendes, rougeâtres, s'étendant
fouvent fur la moit enfuite on lui faifoit des obfeques fi difpen-
terre. Ses feuilles iont petites, courtes, reffemblan- dieufes, que ceux quiruinoient étoient commis à la garde du
bœufembaumé, s'y ordinairement.Sous
tes à celles de la rue fauvage, mais plus petites fes
ifteurs naiffent à fes fommités elles font petites, en Ptolomée Laguson emprunta cinquantetalens pour
godet découpées en pluûeurs parties, & de couleur célébrerles funérailles du bœuf Apis.Quand le bœuf
jaune-pâle. Quand cette fleur eft panée, il fe forme Apis étoit mort & embaumé le peuple le pleuroit,
fil fa place petitfruit relevé de trois coins, lequel comme sTT^t p^dùOfiris^ &T leoëuilcontinùoit
jf« divife enun
trois loges, qui renferment coacuae une jufqu'à ce qu'il plût aux prêtres de montrer fon fuci
cefleur; alors on fe réjoiiiflbit comme fi te prince le dernierfens: mais je fuis fûr que plufieurs Auteurs
fût reCufcité, & la fête duroitfept jours. anciens l'ont pris dans le premier tens.
Cambife roi de Perte à fon retour d'Ethiopie APOBATERION ( Littérat. ) dw/ixTiptcv mot
trouvant le peuple Egyptienoccupeà célébrer l'ap- purement Grec, & qui fignifie un âifeours J'adieu.
parition $Apis & croyant qu'on Ce rèjoiiiffoit dû Les Anciens par ce terme entendoienttout poë-
mauvaisfucces de fan expédition fit amenerle pré- me, compliment ou difcours qu'un perfonnageprêt
tendu dieu qu'il frappa d'un coup d'épée dont il à quitter fa patrie ou un pays étranger, adreffoit à
mourut les prêtres furent fuftîges & les foldats eu- (es parcns amis ou autres qui lui avoient fait bon
rent ordre de itiaflacrer tous ceux qui célébreroient accueil. Tel eft l'adieu gu'Enée fait à Hélenus & à
la fête. Andromaque dans le troifieme livre de l'Enéide.
Les Egyptiens confultoientApis comme un ora- Au contraire, le premier difcours qu'on teno,it en
de s'il prenoit ce qu'on lui préfentoità maneer,c'é- entrant dans un pays ou au retour d'un voyage, fc
toit un bon augure fon refus au contraire étôit un nommoit épibatérian. Voyez EpibatÉrion. (G)
fâcheux préfage. Pline cet auteur fi plein de fageffe APOBOMIES, (Myt". ) de «W deffous & de
& d'efpnt, obferve qu'Apis ne voulut pas manger /So/uoV,autel; fêtes chez les Grecs, oit l'on ne facri-
ce que Germanieuslui offrit & que ce prince mou- fioit point fur l'autel, mais à plate-terre& furie pavé.
rut bien-tôt après comme s'il eût imaginé quelque APOCALYPSE, m. ( Thiol. ) du Grec
rapport réel entre calleux évenemens. Il en étoit Au4<f révélation c'eft le nom du dernier livre cano-
de même des deux loges qu'on lui avoit bâties: fon nique de l'Ecriture. roye{ CANON & BIBLE.
féjour dans l'une annonçolt le bonheurà l'Egypte m Il contient en vingt-deuxchapitres une prophétie
& fon féjour dans l'autre lui étoit un figne de mal- touchantl'état de l'Eglife depuis fAfcenfionde le-
heur. Ceux qui le venoient confulterapprochoient fus-Chrift au ciel jufqu'au dernier jugement & c'eft
la bouche de fon oreille & mettaient les mains fur comme la conclufion de toutes les faihtes Ecritures
les leurs, qu'ils tenoient bouchées jufqu'à ce qu'ils afin que les 6deles reconnoiflantla conrormitédes
fufTent fortis de l'enceinte du temple. Arrivés là révélations de la nouvelle alliance avec les ptédic-
ils prenoient pour la réponfe du dieu la première tions de l'ancienne foient plus confirmés dans l'at-
chofe qu'ils entendoient. tente du dernier avenement de Jefus-Chrifi. Ces ré-
APLÀIGNER eft dans les ManufaUures de Dra- vélations furent faites à l'apôtre S. Jean durant fon
Synonymeà lainer, ou parer. V, LAINER, exil dans l'île de Pathmos pendantla perfécutionde
APLAIGNEUR f. m. ouvrier occupé dans les Domitien. Voye^ Révélation.
Manufacturesde draps ou autres étoffes en laine à en L'enchaînementd'idées fublimes & prophétiques
tirer le poil au fortjr des mains du Tiflerand. Voye^ qtti compofent i'Apocalypfe a toujoursété un laby-
Laineur. rinthe pour les plus grands génies, & un écueil pour
la plûpart des Commentateurs.On fait par quelles
rêveries ont prétendul'expliquer Drabienis,Jofeph
APLESTER #« APLESTRER c'eft déplier & Mede, le miniftre Jurieu le grandNewtonlui-mê-
étendre les voiles, appareiller les mettre en état me: Les décrets qu'elle renferme & l'explicationfri-
.de recevoir le vent lorjqu'on eft prêt de partir» (Z) vole que tant d'Auteursont tenté d'en donner, font
APLIQUE f. f. cke( les Metteurs-en-auvre c'eft bien propres à humilierl'efprithumain;
une plaque d'or ou d'argent en plein, dans laquelle On a long-tems difputé dans les premiers fieclcs
on a fait plufieurs trous autour de chacun desquels de l'Eglife fur l'authenticité& la candhicitéde ce li-
fonde fertiffure qui fe rabat fur les pierres,
on une vre mais ces deux points font aujourd'hui pleine-
pour les retenir dans ces trous. Vbyti Sertissure. mentéclaircis. Quantà fon authenticité,quelques An-
A-PLOMB, forte de termequi fert à défigner la fi- ciens la hioient: Cérinthe difoient-Us$avoitdonné
titation verticale & perpendiculaireà Fhorifon.^f. k" YApocalypfe le nom dé S. Jean pour donner
Ho*rison& VERTiCAL.)Unfil à plomb qu'on ladre du poids à fes rêveries & pour établir le règne
pendre librement, fe met toujours dans une fitua- de Jefus-Chrift pendant mille ans fur la terre après
tion verticale.Ceft de-là qu'eft venu cette dénomi- le jugement. Voyt^ Millénaires. S. Denys
nation. (O) d'Alexandrie, cité par Eufebe ,l^taibue àtfnpei'-
A-po M B fe dit dans F Ecriture d'un caraôere fonnage nommé Jean différentde l'EvangéMe. Il
mâle dont les pleins font bien remplis ayant été for- eft vrai que les plus antiennes copies Groques tant
plume qui les a frappés également manufentes qu'imprimées de VApocafypJhy portent

tion..
fur la ligne perpendiculaire,& leur a donné toute là
plénitude& tout le produitque comportoitfa fitua-
• APLOME f. f. (£iVA.) c'eft ainfi qu'on appelle
l'autel dans TEglife
en tête le nom de Jean le dtvin. Mait on fait que les
PeresGrecs donnentpar excellence ce furnom à l'a-
pôtre S. Jean pour le distinguer des autres Evangé-
liftes & parce qu'il avoit traité Spécialement de la
divinité du Verbe.A cette raifon l'on ajoute »i°.que
Greque.
APLUSTRE»
•f.
une nappe dont on couvre
in. ( Hifi. ancA nom que les
dans ï'ApocafypfeS. Jean eft nemmémentdefigné par
ces termes â Jean qui a publié la parole dt Dieu &
anciens donnaient à un ornementqu on mettoit au qui s rendu témoignage de tout ce qu'il a va de Je/us-
plushaut des poupes.
dit qu'ilétoit fait de
Euftathe>interprete
planches larges &
d'Homère,
bien
lées Se le Père Montfaucon donne pour exemple
travail- iPi Ce
Si Jean
eft
Chfift caraûeres qui ne conviennentqu'à l'Apôtre.

avoit le
adreffé aux fépt Egjifes d'AfhC, dont
gouvernement.;° Il eft écrit de 111e
à'aplu/fre, cet infinimentde bois que porte fur ion de.Pathmos, ou S. Irenée, Eufebe & tous les Anciens
épaule un Triton qui joue du cor, & qui orne le conviennentque l'apôtre S. Jean fut relégué en 9S,
milieu de la troifieme poupe, qu'on voit tom. IV, & d'où il revint en 98 époque qui fixe encore le
page xix. Pl. CXXXlll. On voit un autre aptujlre tems ou l'ouvrage fut compose. 40- Enfinplufieurs
mimt tome PI. fttivànte celui-ci ne reffemble guère Auteurs voifins des tems apoftoliques,<els que Saint
au précédent d'ailleurs le premier aplufire celui Juftinj S. Irenée, Origene Viâorin & après eux
de la Pl. CXXXttl. n'occupe pas la partie la plus une foule de Peres & d'Auteurs eccléfiaftiques ,î'at-
élevée de la poupe. Il y a d'habiles gens qui ont crû tribâent à S. Jean PEvangélifte. Y Authenticité
qvieVaplufire étort la frame du vaifleau ce qui fert & Authentique.
à connaître la direction du vent. Je ne fai dit le Quant à tà canonicité, elle n'a pas été moins con-
P. Montfaucon fi jamais ce mot a étéemployé dans teftée. S. Jérôme rapporte que dans l'Eglife Greque,
•même de fort tems, on la révoquoitrendcfute. Eufebe prépofition & qui répond à fa ou ab des Latins
& S. Epiphaneen conviennent.Dans les catalogues & de «»r»,y<coupe je retranche. ( F)
-desLivres faints, dieflespar te concile de Laodicée, • APOCRÉAS f. f. ( Lalwrg. ) c*eft la femaine
par S. Grégoirede Nazianze par S. Cyrille 3e Jéru- qui répond àcelle que nousappellonslafep'tuagifune.
falem & par quelques autres Auteurs Grecs il n'en Les Grecs l'appellentapocréat ou privation de chair
eft fait aucune mention. Mais on l'a toujoursregar- parce qu'après le Dimanche qui la. fuit on.celtede
dt comme canonique dans l'Eglife Latine. C'elt le manger de la chair, & l'on ufe de laitage
fentiinentde S. Juffin de S. Irenée de Théophile fécond jour après la quinquagéfime que commence
d'Antioche de Méliton, d'Apollonius & de Clé- le grand jeûne de Carême.Pendant Vapocréas onne
ment Alexandrin. Le trgifieme concilede Carthage, chante ni triode ni alléluia. DiU. de Triv.
tenu en 397, l'inféra dans le canon des Ecritures, & APOCRISIAIRE f. m. dans Y H' foin ancienne
depuis ce tems-là l'Eglife d'orient l'a admis comme c'étoit un officier établi pour porter & feire les mef-
celle d'occident. faees intimerles ordresou déclarerles réponfes d'un
Les Alogiens hérétiques du deuxieme fiecle» re- Prince ou d'un Empereur.
jettoient V Apocalypfe dont ils tournoientles révéla- Ce mot eft formé du Grec «WpW refponjum,
tions en ridicule iùr-toutcelles des fept trompettes, réponfe, d'où vient qu'il s'appelle fouvent en Latin
des quatreAnges liés furFÉuphrate &c. S. Epiphane refponfalis porteur de réponfes.
répondantà leurs invectives obferye que 1 Apoca- Cet officier devint enmiteXhancelier de fEmpe-
lypfe n'étant pas une funple hiftoire mais une pro- reur Se garda les fceaux. Nous trouvons quelque-
phétie, il ne doit pas paroître étrange que ce livre foisdans un LatinbarbareAJicreta, Secrétaire, pour
foit écrit dans
unle
Prophètes- de l'ancien
figuré; femblable à celui des
Teftament.
Apocrifianus. Zozime le définit un Secrétairedes af-
faires étrangeres.C'eft ce que Vopifcus, dans )fl vie
La difficultéla plusfpécieufe qu'ils oppofaflentà l'au- d'Aurélien, appelle Notarius fecretorum. Voye^ SE-
thenticité^der^O»o«i(y^/<, étoit fondée fur ce qu'on crétaire, &e.
"lit au ch. xj.v. 1 8. Ecnve[àfange de VégtifedeThyatire. Les Patriarchesdonne rent enfuite ce nom aux Dia-
Or, ajoûtoient ils, du tems de l'apôtre S. Jean il n'y cres qu'ils députoientpour les intérêts de leurs égli*
avoit nulle églife chrétienneà Thyatire. Le même fes, ce aux Eccléfiafhques qui étoient envoyés de
S. Epiphaneconvientdu fait, & répondque l'Apôtre Rome pour traiter des affaires du faint Siège: carou.
parlant d'unechofe future c'eft-à-dire de l'Eglile qui tre les Soûdiacres & les défenfeurs-que les Papes en-
devoit être un jour établie à Thyatire, en parle com- voyoient de tems en tems dans les provincespour y
me d'une chofe préfente & accomplie fuivant l'u- exécuter leurs ordres ils avoient quelquefois un
tape des Prophètes. Quelques modernes ajoutent, Nonce ordinaire réfident à la Cour Impériale, que
que du tems de S. Epiphane le cataloguedes Evêques les Grecs appelloient Apo&rifiaitt & les Latins Ref-
& les autres aâes qui prouvoient qu'il y avoit eu ponfalisparce que fou emploi n'étoit autre que d'ex-
une églife à Thyatire dès le tems des Apôtres, étoient pofer au Prince les intentionsdu Pape, & au Pape
inconnus à ce Père & que fou aveu ne favorifepoint les volontés de l'Empereur, ce les réponfes réci-
les Alogiens. Enfin Grotutsremarquequ'encorequ'il proques de l'un & de rautrefur ce qu'il avait à nié-
xa'y eut, aucune églife de Payens convertis à Thya- gocier de forte que ces Apotnfiams étoient à pro-
tire quand S. Jean écrivit fon Apocalypfe il y en prement parler ce que font les Ambaffadeurs ordi-
avoit néanmoins une de Juifs, lemblable à celle qui naires des Souverains & les Nonces du Pape auprès
s'étoit établie à Theffalonique avant que S. Paul y des Princes. Saint Grégoirele grand avoit exercé cet
prêchât. emploi avant que d'être Pape, & plufieurs autres
Uy a eu plufieurs Apocafyp/isfirppofées. S. Clé- l'ont aufiigpcercéavant leur pontificat. Les Apocri-
ment dans fes hypotypofesparle d'une Apocalypfede yïtfi/fcs n'a voientaucunejurifdiâionàConftantinople,
S. Pierre; & Sozomene ajoute qu'on la lifoit tous (non plus que les Noncesn'en ont point en France )
les ans vers Pâques dans les églites de la Palefiine. fi ce n étoit qu'ils fuflent aufli délégués du Pape pour
Ce dernier parle encore d'une Apocalypfe de S. Paul le jugement de quelques causes d'importance.Quoi-
que les Moines eflimoient autrefois, & que les Coph- qu'ilsfiltrentNonces du Pape, ils cédoientnéanmoins
tes modernes fe vantent de pofféder. Eufebe fait aufli aux Evêques, comme il parut au concile de Conflan-
mention de V Apocalypfed'Adam S. Epiphane de tinople en 5 3 6, où Pelage Apocrifiain du pape Aga-
celle d'Abraham/uppoféepar les hérétiquesSéthiens, pet, &le premier de fes Nonces apoftoliques qu on
& des révélationsde Setti &de Narie femme de Noé trouve dans l'hiftoire foufcrivitaprès les Evêques.
par lesGnoftiqdtes.Nicéphore parled'une Apocalypfe CesApocrifîairesétoient toujours des Diacres, & ja-
d'Efdras Graûam & Cédrene d'une Apocalypfe de mais des Evêques; car ceux-ci n'étoient employés
Moyfe d'une autre attribuée à S. Thomas d'une qu'aux Ambaffades extraordinaires, ou aux léga-
troifiemede S. Etienne & S. Jérôme d'une quatrie- tions. Nous avons remarquéque les Patriarches en
me, dont on faifoit auteur le propheteElie. Porphyre Orient avoient leur Apocnfiaire, Ainfidans le fynode
dans la vie de Plotin, cite les Apocatypfes de Zoroaf- tenu à Conflantinople l'an 439, Diofcore Apocdj
tre de Zoftrein de Nicothée, d'Allogenes, &c. li- fiain de l'églife d'Alexandrie, foûtint la primatiede
vres dont on ne connoît plus que les titres Se qui fon Prélat contre celui d'Antioche. On trouve aufli
vraiffciîibiabîement n'étoient que des recueils de fa- des exemples d' ApoeriJUiresque lesPapes ontenvoyés
bles. Sxxt.fenenf. lib. II. & VIL Dupin diffin.pnt. aux Patriarches d'Onent. On a encoredonné le nom
Um. tom. III. Grbiblioth. des Aut. eccléfiajl. (G ) $ Apocnfiaire aux Chanceliers que l'on appellent
A P O C H Y LI N N E en Pharmacie fue végétal auff Référendaires. AinfiSaint Oiien eu appelle Apo~
épaiffi que l'on appelledans les boutiques/aeépaiffi. du & Aimoin dit,
Foy*\ Suc ÉPAISSI. Foyei Légat. Dacmge,Glo£amimlatinic.Thomai[.
APOCINOS nom d'une danfe ancienne dont il Difàpl. tctkfiajt.
ne nous cft refté que le nom. Bbgham dans fes Antiquités eccléfiaftiques ob.
APOCOPE f. f. ( Gramm. ) figure de diâion qui fei-ve que la fonâltion tiAjocnfume des Papes peut
fe fait lorfqu'on retranche quelquelettre ou quelque avoir commencé vers le tems de Conftantin ou peu
fyllabe à la fin d'un mot, comme dans ces quatre inn après la convérfion des Empereurs,qui dut néceflai-
pératifs dic, duc, fac fer, au lieu de dice du«, &c. rement établir des correfpondances entre eux ce les
pour ingenii ncgotî pour negotii &c.
Ce mot vient de «V«M«à qui cft compose de la
fouverains Pontifes:mais on n'en voit guere le nom
que vers le regne de Juilinien qui en fait mention
dans
plroit cune erreur mais qui ne font point reconnuspour
dans fa NovelleVI. ch. ij. par laquelle il que
divins, c'eft-à-dire qui n'orit été compris ni par la
avoient de femblables officiers. A
tous les évoques
lesmonaftereseurent auffi dans la fuite Synagogue ni par l'Eglife, dans le canon pour être
leur imitation lus en public dans les affemblées des Juifs ou des
des apocrifiaires qui ne réfidoientpourtant pas per- Chrétiens.
pétuellement dans la viUe impériale ou à la cour,
qu'on déléguoitdans le Dans le doute fi un livre cft canonique ou apo-
comme ceux du pape mais monaftere, quel- jcrypke s'il doit faire autorité ou non en matièrede
befoin pour les affaires que le ou
qu'un des moines, pouvoit avoir au dehors ou de- religion, on Sent la néceffitéd'un tribunal Supérieur
Juftinien dans la No- & infaillible pour fixer l'incertitudedes efprits &
vant l'évêque. Dans ces cas afeetes &Tles vierges
velle LXXIX, veut que les ce tribunal eft l'EgliSe à qui feule il apparientde
confacrées à Dieu comparoiffent & répondent par donnerà un livre le titre de divin en déclarantque
leurs apocrifiaires.Ils étoient quelquefoisclercs ,conv le nom de fon auteur peut le faire recevoir comme
me il paroît par testes du V. concile général,
ou canonique ou de le rejetter commefuppofé.
ThéonasCe nomme prêtre Se «potrifiaire du mbnatte- Les Catholiquesce les Proteftans ont eu des dit-
a-peu près ce que font au- putes très-vives fur l'autorité de quelqueslivres que
re du mont Sinaï. C'étoitdans les monaftetes ces derniers traitent d'apocryphes comme
Judith
iourd'hui les procureurs ou mê-
desordres religieux. Sun, Efdras les Machabées les premiers Ce font fondés
me les procureursgénéraux de Conftannnoplé ont fur les anciens canons ou catalogues,& fur le témoi-
cer ajoute que les empereurs ambâffadeurs tradi-
auffi donné quelquefois à leurs ou en- gnage uniforme des pères les autres fur la
Bingham, tion de quelques églifes. M. Simon en particulier,
voyés le titre
Orig. ecclef lib. III. e. xiij. J. S. foûtient que les livres rejettés par les Proteftansont
dans les plus ancien-
L'hérétie des Monothélites& celle des Iconoclaf- été certainementlus en Grec
l'ufage ou la cour de nes églifes, &même par les apôtres, ce qu'il infère
tes qui la fuivit abrogèrent Conttantino- de plusieurs paffages de leurs écrits. Il ajoute que
Rome étoit d'avoir un apocrijiain à Hellénistes,
l'Eglife les reçut des Grecs avec les au-
P • APOCROUSTIQUES {Médecine.) épitheteque tres livres de l'Ecriture & que l'églife de Pales-
l'on donne aux remèdesdont la vertu eft aftringente tine refufa toujours de les admettre, c'eft feulement
parce qu'ils n'étoient pas écrits en hébreu comme
prime.
& répereuffive. Ce mot eu formé de


APOCRYPHE
«
{Théologie. ) du grec
ion
«mu»**
ré-

étymologte,
les autres livres qu'elle Ufoit non qu'elle les regar-
dit comme apqfrypkes c'eft-à-direfuppofés. A ce
raifonnement les Proteftans opposent l'autorité des
terme qui dans ion origine&. félon
fignifie c achi.. écrivainsde tous les necles, qui diftinguentprécifé-
gardé ment les livres en queftion, de ceux qui étoient com-
En ce fens on nommoitapocryphe tout écritpublic.
fecretement& dérobéà la connoiffance du pris dans le canon des Juifs.
Ainfi les livres des Sibylles à Rome confiés à de la Les livres reconnus pour apocryphes par l'églife
garde des Decemvirs les annales d Egypteétoient catholique qui font véritablementhors du canon de
l'ancien Teftament & nous avons encore au-
Tvr dont les prêtres feuls de ces royaumespercute jourd'hui font Voraifonque dt Uanafies qui eft à la fin
dépofitaires & dont la lecture n'étoit pas .ordinaires ,UIIP & U IF* livres* Efdras,
indifféremment à tout le monde, étoient des Uvres des Bibles
apocryphes. Parmi les divinesEcritures un livre pou- U IIP & le IV* des Machabees. A la fin du livre de
général -un Job oa trouve une addition dans difeours le grec qui con-
voit être en même tems dans ce fens généalogie de de la fem-
livre facré «tdivin, fie un tient une avet un
divin parce qu'on en connoiffoit l'origine
qu'on fa- me de
qu'il Pfeaume
Job i
qui
pn voit
n'eSt
auffi
du
dans
nombre
l'édition
des CL.
greque un
& à la fin.
voit qu'il avoit été révélé apocryphe parce pas
Sageffe, M/cours deSalomon tiré du
étoit dépofédans le temple,6é qu'il n'avoitpoint été viij* du livre de la
chap. dulll Uvre
un
des Rois. Nous n'avons plus
communiqué au peuple; car torique les Juifs pu- i Enoch fi célèbredans l'antiquité filon
blioient leurs livres facrés ils les appelloiente*no~ le livre
&

aiouu& divins t8Lkaamà'*poayphute&oitk<xw[. Saint Auguftin on en fuppofa un autre plen de fic-


excepté TertulUen
«u'ilseardoient dans leurs archives. Toute la Ù8é- tions que tous les Peres, Il faut auflî regarder ont re-
dans la
rencetonfiftoit en c© qu'on rettdoit les unspubUcs, gardé comme apocryphe.
à l'égard des au- clamedes ouvrages apocryphes le livre de l'affomp-
& qu'on n'«tt ufoit pas de même Moyte, & celui de l'affomption ou apoca-
twL«e qui n'empêchoit pas qu'ils ne pùffentêtre tionde
iacrls te divins .quoiqu'ils ne fiiffent pas connus lyofe d*Éiie. QuelquesJuifs ont fuppofé des Uvres
fous le nom des Patriarches comme celui des
pour de l'ancienTeftamen|fDOuypiem;ette rations éternelles,qu'ils attribuoient à Adam. Les
tante, les livres
appelles Mottyphtspar. rapport aux Gerinb »^«r
Ebionites avoient pareillementfuppofé un livre in-
1» mêm« qualificationconvenott de Jacob & un autre qui avoit pour
titre la eînéalogu des fils & files d'Adam ouvrages
le catalogue préciféa»ent imaginés oupar les.Juifs amateurs des .fiâio.nsf ou
par tes hérétique5
Sut quïfeutentendre «rc que dit fainrEpipMne, feiiBppippns,&enrecherehoient par cet artifice icmo>ent
t'origine jufque
mu bs point dijfojif. dont
DansleCnriffianjfme, o»a attache au mot apo-
ayphtwe fit oni'emplp™
Sur exprimlr tout livre douteux,
^certain & fur la foi duquelon ne peut faire fonds forme de «loche ces fleurs ne font pas tout.à. fait
voir dansant Jérôme cedansquel- fembtabl«$dans toutes les efpeces il faut décrire
comme on peut féparémentles deux
Grec» & Latins plus anciens que
aues autre* pères pafig? tjuu Mlotn
toi ainfi lfon dit un Uvn au Meurs font
apocry fée, 6LC. lorfqu'ayadefortes
peaerleufauthenticité»& de penferque ,cet écrits des elwfe decoup^- II s'élève du fond du calice
un piftilqui tient à la partie pofténeure de la fleur
font fuppofés.En matière de doarine on nomme devient dans la fuite un
apocryphes les livres des hérétiques & des fchifma- comme un clou & qui
qui s'ouvre dans fa longueurde
tiques, & même des Uvres qui ne comienoent au-
la feafe à là pointe & qui renfermé plufienrs femen- cette divifion fera le mouvementannuel de l'apogée.
ttsgarniesd'une aigrette, & attachéesà un placen- Ainfi Hipparque ayant obfervé, I40 ans avant le-
ta raboteux. fus-Chri(t, que l'apogée du foleil étoit au ci 301 des
%CI. On trouve ejttelqaes autres efpeces d'apocyn X & Ricciotiayant obfervé en t'an de Îefns-Chtift
dont les fleurs fontdes cloches t enverfées & décou- 1 646 qu'il étoit au 7* s6' du 9 il s'enfuit que le
pées. Il s'élève du milieude ces fleurs un chapiteau t'
mouvementannuel dé l'apogéeeft de 1 sl punqu'en
fort joli qui eft foimé par cinq cornets difpofés en divifant la différence 31" «.6' en
rond. Ce chapiteau reçoit dans fon creux le piftil des, par l'intervalle(785 des années écouléesentre
qui fort du centre du calice. Lorfque la fleur eft paf- les deux obfervations, il vient pour quotient 1' x"t
iée ce piftil devient un fruit à deux gaines elles comme le portent les titbles de M. de la Hire.
s'ouvrentd'un bout à l'autre, & biffent voir un pla- La feule de toutes les laaetes qui ait un apogée &
tenta feuilleté fur lequel font couchées par écailles un périgée véritable elt la lune parce que cette
plufieursfémences chargées d'une aigrette ajoûtez planète tourne véritablementautour de la terre cet
aux Caractèresde ce genre que ces espèces rendent apogée auflî-bien que le périgée bun mouvement
du lait. Tournefort, ïn/l. rti kirb, Voy. PLANTE. (/) très-fenflble d'occident en orient félon la fuite des
fignes de forte que l'axe ou la ligne des apfides ne
Harris prétend que Yapocyn eft femblable à l'ipé-
eacuana qu'il purge violemment par haut & par fe retrouve atr même point du ciefqu'aprèsun inter-
bas, & qu'il eft impofiible de diftinguer l'apocyn en valle d'environ neufans.
poudre du véritable ipécacuana quoique ces deux De plus le mouvementde l'apogée de la lune eft
racines entières different par la couleur des filets qui fujet â une inégalité confidérable car torique cet
les traverfent. (N apogée fe trouve dans la ligne des fyïigies il paroît
APODICTIQUE; ce mot eft formé du grec émouvoir de même que le foleil félon la fuite des
àtnS'tkrc/juii je démontre je rnontre clairement; c'eft figrtes mais dans les quadratures, il eft au contrai-
en Logique, tm argument ou fyllogifme clair une re rétrograde. Or ks mouvemensAu ï 'apogée foit
preuve convaincante, ou démonftrationd'une cho- qu'il s'accélereouqu'il rétrograde, ne font pas tofi.
fe. Y. Démonstration, ARGUMENT, &c (X) jours égaux car il doit arriver torique la lune eft
APODIOXIS, (Belles-Lettres.)figure de rhétori. dans l'un ou l'autre quartier, que la ligne de fon apa-
que par laquelle on rejette avec indignation un argud gée s'avanr bien plus lentement qu à fordinarre,
qu'il deviendrarétrograde; lieu que fi la lune
ment ou une objection comme abfurde. ou au
APODIPNE f. m. de ait» tk «Tu*»*, après le ra- eft en conjonâion te mouvementde Y apogée fera le
pas disfoir ( Litkurg. ) office de l'églife Greque, qui plus rapidequ'on pourra obferver. Voye\ Apsïde.
répond à ce qu'on appelle complies dans notre église. Infl. Afi. dt M. le Monnier.La caufe du mouvement
Il y a le grand apodypneSe le petit celui-ci eft pour de l'apogée de la lune eft le fujet d'une grande que(.
le courant de l'année; le gritfnd n'eu: que pour le ca- tion qui n'ell pas encoredécidéeau momentque j'é-
rême. cris ceci. Voye[ ATTRACTION & Lune. (0)
APODYTERION, (Hiftohe anc. ) piece des an- APOGR APHE f. m. ( Grammaire. ) ce mot vient
ciens Thermes ou de la Paleftre dans laquelle on âed»è prépofition greque qui répond la
prépoTi-
qui:toitfes habits, foie pour lebain, foit pour les exer- tion latine a ou de qui marque dérivation ôc de
cices de la Gymnastique à en jugerpar les Thermes >pa'<x»»yf/(k>;ainfi apogtépke eft un écrit tiré d'un
de Dioclétien avant leur démolition l'apodyterion autre; c'eft la copied'un original. Apographt tû op-
étoit un grand falon oâogone de figure oblongue, pofé à autographe. (F)
dont chaque face formoit un demi cercle & dont v.
APOINTER aâ. elt terme de Tandiur, c'eff fai-
la voûte étoit foùtemié par plufieurs colonnes d'une re des points d'niguille à une pièce de drap fur le
hauteur extraordinaire.Mém. de l'Acad

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