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Diderot, Denis (1713-1784).

Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, recueilli des meilleurs auteurs et particulièrement des dictionnaires
anglois de Chambers, d'Harris, de Dyche, etc. par une société de gens de le.... 1751.

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ENCYCLOPEDIE,

ou \

DICTIONNAIRE RAISONNÉ

DES SCIENCES,

DES ARTS ET DES MÉTIERS,


RE CU EILLI

DES MEILLEURS AUTEURS


ET PARTICULIEREMENT

DES DICTIONNAIRES ANGLOIS

DE DE &c.
CHAMBERS, D'HARRIS, DYCHE,

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES.

Mis en ordre & publié par M. DIDEROT; & quant à ia PARTIE MATHÉMATIQUE,
par M. D'ALEMBERT, de l'Académie Royale des Sciences de Paris
& de i'Académie Royale de Berlin.
Tantiim féries junóluraque pollet,
Tanfìim de medìo futnptis accedìt honoris ! HORAT.

DIX VOLUMES IN-FOLIO,


DONT DEUX DE PLANCHES EN TAILLE-DOUCE,

PROPOSES PAR SOUSCRIPTION.

BRIASSON.raí SaintJacques, à la Science.


A Chez DAVID l'aîné, rue Saint Jacques, à la Plumed'or.
PARIS, LE BRETON, Imprimeur ordinaire du Roy, ruede la Harpe.
D U R A N D , rueSaint Jacques, à Saint Landry,& au Griffon.

M. D C C. L I.
AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROY.

DL ^£âfâ&S i5..3_51 A
ENCYCLOPÉDIE,
ou

DICTIONNAIRE RAISONNE

DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS.

'
js OUVRA GEque nous annonçons, n'eftplus JUSQU'ICI PERSONNE n'avoit conçu un Ouvrage
I un Ouvrage à faire, Le Manuscrit if les Des- aussi grand; ou du moins personne ne l'avoit exé-
-*—'
seins en font complets, Nous pouvons assurer cuté. LEIBNITZ,de tous les Sçavans le plus capable
qu'il n'aura pas moins de huit Volumes, 17 de six d'en sentir les difficultés, desiroit qu'on les surmon-
cens Planches, Ù~que les Volumesse succéderont fans tât. Cependant on avoit des Encyclopédies ; & Leib-
interruption, nitz ne l'ignoroit pas, lorsqu'il en demandoit une.
La plupart de ces Ouvrages parurent avant le sié-
APRÈSAVOIRINFORMÉle Public de I état présent cle dernier, & ne furent pas tout-à-fait méprisés. On
de I'ENCYCLOPÉDIE, & de la diligence que nous trouva que s'ils n'annonçoient pas beaucoup de
apporterons à la publier; il est de notre devoir de le génie, ils marquoient au moins du travail & des
satisfaire fur la nature de cet Ouvrage, & fur les connoiffances. Mais que seroit-ce pour nous que ces
moyens que nous avons pris pour l'exécution. C'est Encyclopédies ?Quel progrès n'a-t-on pas fait depuis
ce que nous allons exposer avec le moins d'ostenta- dans les Sciences & dans les Arts ? Combien de vé-
tion qu'il nous fera possible. rités découvertes aujourd'hui, qu'on n'entrevoyoit
On ne peut disconvenir que depuis le renouvel- pas alors ? La vraie Philosophie étoit au berceau ;
lement des Lettres parmi nous, on ne doive en ía Géométrie de l'Infini n'étoit pas encore; la Phy-
partie aux Dictionnaires les lumières générales qui sique expérimentale se montroit à peine ; il n'y avoit
se lont répandues dans la société, & ce germe de point de Dialectique; les loix de la faine Critique
Science qui dispose insensiblement les esprits à des étoient entièrement ignorées. DESCARTES, BOYLE,
connoissances plus profondes. Combien donc n'im- HUYGENS,NEWTON,LEIBNITZ,BERNOULLI, LOCK,
portoit-il pas d'avoir en ce genre un Livre qu'on pût BAYLE, PASCAL,CORNEILLE,RACINE, BOURDA-
consulter sur toutes les matières, & qui servît autant LOUE,BOSSUET,&C. ou n'existoient pas, ou n'a-
à guider ceux qui se sentiroient le courage de tra- voient pas écrit. L'esprit de recherche & d'émula-
vailler à l'instruction des autres, qu'à éclairer ceux tion n'animoit pas les Sçavans : un autre esprit
qui ne s'instruisent que pour eux-mêmes. moins fécond peut-être, mais plus rare, celui de
C'est un avantage que nous nous sommes propo- justesse & de méthode, ne s'étoit point fournis les
sé ; mais ce n'estpas le seul.En reduisant sous la forme différentes parties de la Littérature ; & les Acadé-
de Dictionnaire tout ce qui concerne les Sciences & mies, dont les travaux ont porté si loin les Sciences
les Arts, il s'agiffoit encore de faire sentir les secours & les Arts, n'étoient pas instituées.
mutuels qu'ils íé prêtent ; d'user de cessecours pour en
rendre les principes plus sûrs & leurs conséquences Si LESDÉCOUVERTES des grands Hommes & des
plus claires; d'indiquer les liaisons éloignées ou pro- Compagnies sçavantes,dont nous venons de parler,
chaines des êtres qui composent la Nature, &qui ont offrirent dans la fuite de puiffans secours pour for-
occupé les hommes; de montrer par l'entrelacement mer un Dictionnaire encyclopédique; il faut avouer
des racines ckpar celui des branches, I'impoffibilité auísi que l'augmentation prodigieuse des matières
de bien connoître quelques parties de ce tout, fans rendit à d'autres égards un tel Ouvrage beaucoup
remonter ou descendre à beaucoup d'autres; de for- plus difficile. Mais ce n'est point à nous à juger si
mer un tableau général des effortsde l'esprit humain les successeursdes premiers Encyclopédistes ont été
dans tous les genres & dans tous les siécles; de pré- hardis ou présomptueux; & nous les laisserions tous
senter ces objets avec clarté; de donner à chacun jouir de leur réputation, fans en excepter EPHRAIM
d'eux l'étendue convenable ; & de vérifier, s'il étoit CHAMBERS, le plus connu d'entre eux, si nous n'a-
possible, notre Épigraphe par notre succès : vions des raisons particulières de peser le mérite de
celui-ci.
Tantumfériesjunáhraquepollet, L'Encyclopédie de Chambers dont on a publié
Tantumde mediofumptisaccedithonoris! à Londres un si grand nombre d'Editions rapides ;
Horat.Art.poet. cette Encyclopédie qu'on vient de traduire tout ré-
* Le motEncyclopédiesignifieenchaînement desSciences.
IIestcomposé de sv en, de xtíxAoçcercle,& deicaiêslctinstitution
ou
CeuxijuiontprétendutjuecetOuvrageétoitimpossible,
science. neconnoiiïbient pas,selontouteapparence, le passage
cjuisuit;ilestdu
ChancelierBacon.Deìmpojstbilitateitastatuaj eaomnia &*
pojstbìlia, prafiabiliacenscnda, ab
qua aliquibus licetnona
perficipojsunt,
; (Ù^qua à multisconjunUim,
quibustis licetnonab unoj &* qua in juccejpone faculorum,licetnoneodem oeyojeî^ deniquequa
MULTORUM cura(Ù^sumptu, licetnonopibusei>°industria
stngulorum.Bac.l ib.z. deAug. Scient, i.
cap. p. IOJ.
cemment en Italien, & qui de notre aveu mérite en sition générale est la seule chose qui soit commune
entre notre Ouvrage & le sien.
Angleterre & chez l'Etranger les honneurs qu'on
lui rend, n'eût peut-être jamais été faite; si avant
dans NOUS AVONSSENTIavec l'Auteur Anglois, que
qu'elle parut en Anglois, nous n'avions eu le premier pas que nous avions à faire vers Pexécu-
notre Langue des ouvrages où Chambers a puisé
sans mesure & lans choix la plus grande partie des tion raisonnée & bien entendue d'une Encyclopé-
choses dont il a composé son Dictionnaire. Qu'en die, c'étoit de former un Arbre Généalogique de
auroientdoncpensénos François sur uneTraduction toutes les Sciences & de tous les Arts, qui marquât
pure & simple ? II eût excité l'indignation
des Sça- l'origine de chaque Branche de nos connoissances,
vans & le cri du Public, à qui on n'eût présenté les liaisons qu'elles ont entr'elles & avec la Tige
sous un titre fastueux& nouveau, que des richesses commune, & qui nous servît à rappeller les difté-
rens articles à leurs chefs. Ce n'étoit pas une choie
qu'il possédoit depuis long-tems.
Nous ne refusons point à cet Auteur la justice facile. 11s'agissoitde renfermer en une page le cane-
qui lui est dûe. 11a bien senti le mérite de Tordre vas d'un Ouvrage qui ne se peut exécuter qu'en
encyclopédique, ou de la chaîne par laquelle on plusieurs Volumes in-folio, & qui doit contenir un
peut delcendre sans interruption des premiers prin- jour toutes les connoissancesdes hommes.
cipes d'une Science ou d'un Art jusqu'à ses consé- Cet Arbre de la connoissance humaine pouvoit
con- être formé de plusieurs manières, soit en rappor-
quences les plus éloignées, & remonter de ses
léquences les plus éloignées jusqu'à ses premiers tant aux diverses facultés de notre Ame nos diffé-
principes ; passer imperceptiblement de cette Science rentes connoissances, soit en les rapportant aux
ou de cet Art à un autre ; &, s'il est permis de s'ex- êtres qu'elles ont pour objet. Mais l'embarras étoit
primer ainsi, faire fans s'égarer le tour du Monde d'autant plus grand, qu'il y avoit plus d'arbitraire.
Littéraire. Nous convenons avec lui que le plan Et combien ne devoit-il pas y en avoir ? La Nature
if le desseinde son Dìólioimairesont excellensj if ne nous offre que des choses particulières, infinies
quefi l'éxecution en étoit portée à un certain degré en nombre & lans aucune division fixe & déter-
de perfeâion , il contribueraitplus lui seul aux pro- minée. Tout s'y succède par des nuances insen-
grès de la vraie Science que la moitié des Livres sibles.Et fur cette mer d'objets qui nous environne,
connus, Mais nous ne pouvons nous empêcher de s'il en paroît quelques-uns, comme des pointes de
voir combien il est demeuré loin de ce degré rochers, qui semblent percer la surface & dominer
de perfection. En effet, conçoit-on que tout ce les autres, ils ne doivent cet avantage qu'à des systè-
qui concerne les Sciences & les Arts puisse être mes particuliers, qu'à des conventions vagues, &
renfermé en deux Volumes in-folio ? La Nomen- certains événemens étrangers à l'Arrangement
clature d'une matière aussi étendue en fourniroit Ïu'à
hysique des êtres, & aux vraies institutions de la
un elle feule, si elle étoit complette. Combien Philosophie. Si l'on ne pouvoit se flatter d'assujettir
donc ne doit-il pas y avoir dans Ion Ouvrage d'ar- I'Histoire seule de la nature à une distribution qui
ticles omis ou tronqués ? embrassât tout & qui convînt à tout le monde, ce
Ce ne font point ici des conjectures. La Tra- que MM. de Buffon & d'Aubenton n'ont pas
duction entière du Chambers nous a passé fous les avancé fans fondement; combien n'étions-nous
yeux, & nous avons trouvé une multitude prodi- pas autorisés dans un sujet beaucoup plus étendu,
gieuse de choses à désirer dans les SCIENCES ; dans à nous en tenir, comme eux, à quelque méthode
les ARTSLIBÉRAUX, un mot où il falloit des pages; satisfaisante pour les bons espritsqui sentent ce que
& tout à suppléer dans lesArts méchaniques.Cham- la nature des choses comporte ou ne comporte pas.
bers a lu cfes Livres, mais il n'a gueres vû d'Ar- On trouvera à la fin de ce Projet cet Arbre de la
tistes; cependant il y a beaucoup de choses qu'on connoissance humaine, avec l'enchaînement des
n'apprend que dans les Ateliers. D'ailleurs il n'en idées qui nous ont dirigés dans cette vaste opéra-
est pas ici des omissionscomme dans un autre ou- tion. Si nous en sommes sortis avec succès, nous
vrage. L'Encyclopédie, à la rigueur, n'en permet en aurons principalement obligation au Chancelier
aucune. Un article omis dans un Dictionnaire com- Bacon, qui jettoit le plan d'un Dictionnaire uni-
mun, le rend feulement imparfait. Dans une Ency- versel des Sciences & des Arts, en un tems où il
clopédie, il rompt l'enchaînement, & nuit à la n'y avoit, pour ainsi dire, ni Sciences ni Arts. Ce
forme & au fond ; & il a fallu tout l'art d'Ephraïm génie extraordinaire, dans {'impossibilité de faire
Chambers pour pallier ce défaut. II n'est donc pas l'hisloire de ce qu'on íçavoit, faisoit celle de ce
à présumer qu'un ouvrage aussiimparfait pour tout qu'il falloit apprendre.
Lecteur, &si peu neuf pour le Lecteur François, C'est de nos facultés que nous avons déduit nos
eût trouvé beaucoup d'admirateurs parmi nous. connoissances; PHistoire nous est venue de la Mé-
Mais fans nous étendre davantage fur les imper- moire; la Philosophie, de la Raison ; & la Poésie,
fections de l'Encyclopédie Angloile, nous annon- de I'Iniaginatìon ; distribution féconde à laquelle la
çons que l'Ouvrage de Chambers n'est point la Théologie même se prête : car dans cette Science,
base sur laquelle nous avons élevé ; que nous avons les faits font de PHistoire & se rapportent à la Mé-
refait un grand nombre de ses articles, & que nous moire, lans même en excepter les Prophéties qui
n'avons employé preíqu'aucun des autres fans addi- ne sont qu'une eípece d'histoire où le récit a pré-
tion, correction, ou retranchement; qu'il rentre cédé l'évenement : les Mystères, les
Dogmes & les
simplement dans la classe des Auteurs que nous Préceptes s'ont de Philosophie éternelle & de Rai-
avons particulièrement consultés, & que la dispo- son divine; & les Paraboles, sorte de Poésie
allégo
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rique, sont d'Imagination inspirée. Aussi-tôt nous paroissant appartenir également à plusieurs d'entre
avons vû nos connoissances découler les unes des eux, n'ont été faits par aucun. Mais afin que la per-
autres; PHistoire s'est distribuée en ecclésiastique, sonne chargée d'une partie, ne soit point comptable
civile, naturelle, littéraire, ifc. La Philosophie, des fautes qui pourroient se glisser dans des mor-
en science de Dieu, dePHomme,deIaNature,(Z!7c, ceaux surajoutés, nous aurons Pattention de distin-
La Poésie, en narrative, dramatique, allégorique, guer ces morceaux par une étoile. Nous tiendrons
ifc, De-là, Théologie, Histoire naturelle. Physi- exactement la parole que nous avons donnée; le
que, Métaphysique, Mathématiques, &c. Météoro- travail d'autrui fera sacré pour nous ; & nous ne
logie, Hydrologie, ckc. Méchanique, Astronomie, manquerons pas de consulter PAuteur, s'il arrive
Optique, &c. en un mot, une multitude innom- dans le cours de Pédition que son ouvrage nous pa-
brable de rameaux & de branches dont la science roisse demander quelque changement considérable.
des axiomes, ou des propostions évidentes par elles- Les différentes mains que nous avons employées
mêmes, doit être regardée, dans l'ordre synthéti- ont apposé à chaque article, comme le sceau de
que, comme le Tronc commun. leur style particulier, du style propre à la matière
& à Pobjet d'une partie. Un procédé de Chimie ne
A L'ASPECT D'UNEMATIÈRE aussi étendue, il n'est sera point du même ton que la description des
personne qui ne fasse avec nous la réflexion sui- Bains & des Théâtres anciens ; ni la manoeuvre
vante. L'expérience journalière n'apprend que trop d'un Serrurier, exposée comme les recherches d'un
combien il est difficile à un Auteur de traiter pro- Théologien fur un point de dogme ou de disci-
fondément de la Science ou de l'Art dont il a fait pline. Chaque chose a son coloris, & ce seroit con-
toute sa vie une étude particulière; il ne faut donc fondre les genres que de les réduire à une certaine
pas être surpris qu'un homme ait échoué dans le uniformité. La pureté du style, la clarté, & la pré-
projet de traiter de toutes les Sciences & de tous cision sont les feules qualités qui puissent être com-
les Arts. Ce qui doit étonner, c'est qu'un homme munes à tous les articles, & nous espérons qu'on
ait été assez hardi & assez borné pour le tenter les y remarquera. S'en permettre davantage, ce seroit
seul. Celui qui s'annonce pour sçavoir tout, montre s'exposer à la monotonie & au dégoût qui sont pres-
seulement qu'il ignore les limites de l'esprit humain. qu'inséparables des Ouvrages étendus, & que Pex-
Nous avons inféré de-là que pour soutenir un trême variété des matières doit écarter de celui-ci.
poids aussi grand que celui que nous avions à por-
ter, il étoit nécessaire de le partager ; & fur le champ Nous EN AVONS DIT ASSEZ pour informer
nous avons jette les yeux fur un nombre suffisant le Public de Pétat présent d'une entreprise à laquelle
de Sçavans & d'Artistes ; d'Artistes habiles & con- il a paru s'intéresser ; des avantages généraux qui en
nus par leurs talens; de Sçavans exercés dans les résulteront, si elle est bien exécutée; du bon ou du
genres particuliers qu'on avoit à confier à leur tra- mauvais succèsde ceux qui Pont tentée avant nous ;
vail. Nous avons distribué à chacun la partie qui de Pétendue de son objet ; de l'ordre auquel nous
lui convenoit; les Mathématiques au Mathémati- nous sommes assujettis ; de la distribution qu'on a
cien ; les Fortifications à Plngénieur; la Chimie au faite de chaque partie, & de nos fonctions d'EDi-
Chimiste; PHistoire ancienne & moderne à un TEURS: nous allons maintenant passer aux princi-
homme versé dans ces deux parties ; la Grammaire paux détails de Pexécution.
à un Auteur connu par l'esprit philosophique qui Toute la matière de YEncyclopédie peut se ré-
règne dans ses Ouvrages; la Musique, la Marine, duire à trois chefs; les SCIENCES, les ARTS LIBÉ-
PArchitecture, la Peinture, la Médecine, PHistoire RAUX,& les ARTS MÉCHANIQUES.Nous com-
naturelle, la Chirurgie, le Jardinage, les Arts libé- mencerons par ce qui concerne les Sciences, & les
raux, les principaux d'entre les Arts méchaniques, Arts libéraux, & nous finirons par les Arts mécha-
à des hommes qui ont donné des preuves d'habileté niques.
dans ces différens genres : ainsi chacun n'ayant été On a beaucoup écrit fur les Sciences. Les traités
occupé que de ce qu'il entendoit, a été en état de fur les Arts libéraux se sont multipliés fans nombre;
juger sainement de ce qu'en ont écrit les Anciens la République des Lettres en est inondée. Mais
& les Modernes, & d'ajouter aux secours qu'il en combien peu donnent les vrais principes ? Com-
a tirés, des connoissances puisées dans son propre bien d'autres les étouffent dans une affluence de
fonds : personne ne s'est avancé fur le terrein d'au- paroles, ou les perdent dans des ténèbres affectées ?
trui, ni ne s'est mêlé de ce qu'il n'a peut-être jamais Combien dont l'autorité en impose, & chez qui
appris; & nous avons eu plus de méthode, de cer- une erreur placée à côté d'une vérité, ou décrédite
titude, d'étendue, & de détails qu'il ne peut y en celle-ci, ou s'accrédite elle-même à la faveur de ce
avoir dans la plupart des Lexicographes. II est vrai voisinage? On eût mieux fait fans doute d'écrire
que ce plan a réduit le mérite d'Editeur à peu de moins & d'écrire mieux.
chose; mais il a beaucoup ajouté à la perfection Entre tous les Ecrivains, on a donné la préfé-
de POuvrage; & nous penserons toujours nous rence à ceux qui font généralement reconnus pour
être acquis assez de gloire, si le Public est satisfait. les meilleurs. C'est de là que les principes ont été
La feule partiede notre travail, qui suppose quel- tirés. A leur exposition claire & précise, on a joint
qu'intelligence, c'est de remplir les vuides qui sépa- des exemples ou des autorités constamment reçues.
rent deux Sciences ou deux Arts, & de renouer la La coutume vulgaire est de renvoyer aux sources,
chaîne dans les occasions où nos Collègues se sont ou de citer d'une manière vague, souvent infidelle,
reposés les uns fur les autres de certains articles qui & presque toujours confuse, ensorte que dans les
différentes parties dont un article est composé,, onsurvenu d'autres que notre entreprise doit, pour
ne sçait exactement quel Auteur on doit consulter ainsi-dire, à sa bonne fortune. Ce sont des Manu-
scrits qui nous ont été communiqués par des Ama-
sur tel ou tel point, ou s'il faut les consulter tous,
ce qui rend la vérification longue & pénible. On teurs, ou fournis par des Sçavans entre lesquels
nous nommerons ici M. FORMEY,Secrétaire per-
s'est attaché, autant qu'il a été possible, à éviter cet
inconvénient, en citant dans le corps même des pétuel de PAcadémie Royale des Sciences & des
articles, les Auteurs fur le témoignage desquels on Belles-Lettres de Prusse. Cet habile Académicien
avoit médité un Dictionnaire, tel à peu près que le
s'est appuyé ; rapportant leur propre texte, quand il
est nécessaire; comparant partout les opinions; ba- nôtre, & il nous a généreusement sacrifié la partie
lançant les raisons ; proposant des moyens de douterconsidérable qu'il en avoit exécuté, & dont nous
ou de sortir de doute ; décidant même quelquefois ; ne manquerons pas de lui faire honneur. Ce íont
encore des Recherches, des Observations que cha-
détruisant autant qu'il est en nous les erreurs & les
préjugés; & tâchant surtout de ne les pas multiplierque Artiste ou Sçavant, chargé d'une partie de notre
& de ne les point perpétuer, en protégeant fans Dictionnaire, renfermoit dans son cabinet, & qu'il
examen des sentimens rejettes, ou en proscrivant a bien voulu publier par cette voie. De ce nombre
sans raison des opinions reçues. Nous n'avons pas seront presque tous les articles de Grammaire géné-
craint de nous étendre, quand Pintérêt de la vérité rale & particulière. Nous croyons pouvoir assurer
& Pimportance de la matière le demandoient, sacri- qu'aucun Ouvrage connu ne fera ni aussiriche ni
aussi instructif que le nôtre, fur les règles & les
fiant Pagrément toutes les fois qu'il n'a pu s'accor-
der avec rînstractìon. usages de la Langue Françoise, & même sur la
L'empire des Sciences & des Arts est un monde nature, l'origine & le philosophique des Langues
éloigné du Vulgaire, où l'on fait tous les jours desen général. Nous ferons donc part au Public, tant
découvertes, mais dont on a bien des relations fur les Sciences que fur les Arts libéraux, de plu-
fabuleuses. II étoit important d'assurer les vraies,sieurs fonds littéraires dont il n'auroit peut-être
de prévenir sur les faunes, de fixer des points d'où
jamais eu connoissance.
l'on partît, & de faciliter ainsi la recherche de ce Mais ce qui ne contribuera gueres moins à la per-
qui reste à trouver. On ne cite des faits ; on ne fection de ces deux branches importantes, ce sont
compare des expériences; on n'imagine des mé- les secours obligeans que nous avons reçus de tous
thodes, que pour exciter le génie à s'ouvrir des côtés; protection de la part des Grands; accueil
routes ignorées, & à s'avancer à des découvertes & communication de la part de plusieurs Sçavans;
nouvelles, en regardant comme le premier pas celui Bibliothèques publiques, Cabinets particuliers, Re-
où les grands hommes ont terminé leur course. cueils, Portefeuilles, &c. tout nous a été ouvert
C'est auffi le but que nous nous sommes proposé, & par ceux qui cultivent les Lettres, & par ceux
en alliant aux principes des Sciences & des Arts qui les aiment. Un peu d'adresse & beaucoup de
libéraux, Fhistoire de leur origine & de leurs pro- dépense ont procuré ce qu'on n'a pu obtenir de la
grès suceeffifs; & si nous Pavons atteint, de bons pure bienveillance ; & les recompenses ont presque
esprits ne s'occuperont plus à chercher ce qu'on toujours calmé ou les inquiétudes réelles ou les allar-
sçavoìt avant eux : il fera facile dans les produc- mes simulées de ceux que nous avions à consulter.
tions à venir fur les Sciences & fur les Arts libé- Nous sommes principalement sensibles aux obli-
raux, de démêler ce que les inventeurs ont tiré de gations que nous avons à M. PAbbé SALLIER,
leur fonds, d'avec ce qu'ils ont emprunté de leurs Garde de la Bibliothèque du Roi : aussi n'atten-
prédécesseurs : on apprériera les travaux ; & ces drons-nous pas pour l'en remercier, que nous ren-
nommes avides de réputation & dépourvus de gé- dions, soit à nos Collègues, soit aux personnes qui
nie, qui publient hardiment de vieux systèmes ont pris intérêt à notre Ouvrage, le tribut de Ion-
comme des idées nouvelles, seront bientôt démas- anges & de reconnoiflànce qui leur est du. M. PAbbé
qués. Mais, pour parvenir à ces avantages, il a fallu
Sallier nous a permis, avec cette politesse qui lui
donner à chaque matière une étendue convenable, est naturelle & qu'animoit encore le plaisir de favo-
insister fur Pessentiel, négliger les minuties, & évi-
riser une grande entreprise, de choisir dans le riche
ter un défaut aûez coniniun, celui de s'appesantir fonds dont il est dépositaire, tout ce qui pouvoit
sur ce qui ne demande qu'un mot, de prouver ce répandre de la lumière ou des agrémens fur notre
qu'on ne conteste point, & de commenter ce qui Encyclopédie. On justifie, nous pourrions même
est clair. Nous n'avons ni épargné ni prodigué les dire qu'on honore le choix du Prince, quand on
éclaîrcissemens.On jugera qu'ils étoìent nécessairessçait se prêter ainsi à sesvues. Les Sciences & les
partout ou nous en avons mis, & qu'ils auroient Beaux-Arts ne peuvent trop concourir à illustrer
été superflus où l'on n'en tronvera pas. Nous nous leurs productions le règne d'an Souverain qui
sommesencore bien gardés d'accumuler les preuves Í>ar
es favorise : pour nous, spectateurs de leurs pro-
où nous avons «ru qu'an seul raisonnement solide grès & leurs Historiens, nous nous occuperons
íuffisoit, ne les multipliant que dans les occasionsseulement à les transmettre à la postérité. Qu'elle
où leur force dépenaoh de leur nombre & de dise à Pouverture de notre Dictionnaire, tel «oh
leur concert. alors Pétat des SCIENCES & des BEAUX ARTS.
Quelle ajoute ses découvertes à celles que nous
CE SONT-LÀTOUTESLES PRÉCAUTIONSque aurons enregistrées, &
nous avions à prendre. Voilà les rìeheffe for les- humaÌD & de les productions que PHistoire de PE(pm
aille «Page en âge
quelles OOÌÛS
pouvions coumpter; maïs 51nous en est: jusqu'aux siéclesles plus reculés. Que PENCYCIO-
5
PÉDIEdevienne un Sanctuaire où les connoissances Socrate, la fonction pénible & délicate de faire
des hommes soient à Pabri des Tems & des Révo- accoucher les esprits, obstetrix anhnorum.
lutions. Ne serons-nous pas trop flatés d'en avoir Mais il est des métiers si singuliers & des ma-
posé les fondemens ? Quel avantage n'auroit-ce pas noeuvres si déliées, qu'à moins de travailler soi-
été pour nos pères & pçur nous, si les travaux des même, de mouvoir une machine de ses propres
Peuples anciens, des Egyptiens, des Chaldéens, mains, & de voir Pouvrage se former sous ses pro-
des Grecs, des Romains, &c. avoient été transmis pres yeux, il est difficile d'en parler avec précision.
dans un Ouvrage encyclopédique, qui eût exposé II a donc fallu plusieurs fois se procurer les ma-
en même tems les vrais principes de leurs Langues ! chines, les construire, mettre la main à Poeuvre, íè
Faisons donc pour les siécles à venir ce que nous rendre, pour ainsi dire, apprentis, & faire soi-
regrettons que les siécles passésn'ayent pas fait poul- même de mauvais ouvrages pour apprendre aux
ie nôtre. Nous osons dire que si les Anciens eustènt autres comment on en fait de bons.
exécuté une Encyclopédie, comme ils ont exécuté C'est ainsi que nous nous sommes convaincus de
tant de grandes choses, & que ce Manuscrit se fût Pignorance dans laquelle on est fur la plupart des
échappé seul de la fameuse Bibliothèque d'Alexan- objets de la vie, & de la nécessitéde sortir de cette
drie, il eût été capable de nous consoler de la ignorance. C'est ainsi que nous nous sommes mis
perte des autres. en état de démontrer que Phomme de Lettres qui
sçait le plus fa Langue, ne connoît pas la vingtième
VOILÀ CE QUE NOUS AVIONSà exposer au Pu- partie des mots; que, quoique chaque Art ait la
blic sur les Sciences & les Beaux Arts. La partie sienne, cette Langue est encore bien imparfaite;
des Arts méchaniques ne demandoit ni moins de que c'est par Pextrême habitude de converser les
détails ni moins de soins. Jamais peut-être il ne uns avec les autres, que les Ouvriers s'entendent,
s'est trouvé tant de difficultés rassemblées, & si peu & beaucoup plus par le retour des conjonctures
de secours pour les vaincre. On a trop écrit fur les que par Pulage des termes. Dans un Atelier, c'est
Sciences : on n'a pas assez bien écrit fur la plupart le moment qui parle, & non PArtiste.
des Arts libéraux : on n'a presque rien écrit sur les Voici la méthode qu'on a suivie pour chaque
Arts méchaniques; car qu'est-ce que le peu qu'on Art. On a traité, i°. de la matière, des lieux où
en rencontre dans les Auteurs, en comparaison de elle se trouve, de la manière dont on la prépare,
Pétendue & de la fécondité du sujet ? Entre ceux de ses bonnes & mauvaises qualités, de lès diffé-
qui en ont traité, l'un n'étoit pas aíl'ez instruit de rentes espèces, des opérations par lesquelles on la
ce qu'il avoit à dire, & a moins rempli son objet fait passer, soit avant que de l'employer, soit en la
que montré la nécessité d'un meilleur ouvrage : un mettant en oeuvre.
autre n'a qu'effleuré la matière, en la traitant plutôt 2°. Des principaux ouvrages qu'on en fait, & de
en Grammairien & en homme de Lettres, qu'en la manière de les faire.
Artiste : un troisièmeest à la vérité plus riche & plus 3°. On a donné le nom, la description, & la
ouvrier; mais il est en même tems si court, que les figure des outils & des machines, par pièces déta-
opérations des Artistes & la description de leurs chées & par pièces assemblées, la coupe des moules
machines, cette matière capable de fournir feule & d'autres instrumens, dont il est à propos de con-
des Ouvrages considérables, n'occupe que la très- noître Pintérieur, leurs profils, &c.
petite partie du sien. Chambers n'a presque rien 4°. On a expliqué & représenté la main d'oeuvre
ajouté à ce qu'il a traduit de nos Auteurs. Tout & les principales opérations dans une ou plusieurs
nous déterminoit donc à recourir aux Ouvriers. Planches, où l'on voît tantôt les mains feules de
On s'est adressé aux plus habiles de Paris & du PArtiste, tantôt PArtiste entier en action, & tra-
Royaume. On s'est donné la peine d'aller dans leurs vaillant à Pouvrage le plus important de son Art.
Ateliers, de les interroger, d'écrire sous leur dictée, 5°. On a recueilli & défini le plus exactement
de déveloper leurs pensées, d'en tirer les termes qu'il a été possible les termes propres de I'Art.
propres à leurs professions, d'en dresser des tables,
de les définir, de converser avec ceux dont on avoit MAIS LE PEU D'HABITUDE qu'on a & d'écri-
obtenu des mémoires, & (précaution prelqu'in- re, & de lire des écrits fur les Arts, rend les choses
dispensable) de rectifier dans de longs & fréquens difficilesà expliquer d'une manière intelligible. De-
entretiens avec les uns, ce que d'autres avoient im- là naît le besoin de Figures. On pourroit démon-
obscurément, & quelquefois infidèl- trer par mille exemples qu'un Dictionnaire pur
ement expliqué. II est des Artistes qui sont en
Íiarfaitement, & simple de Langue, quelque bien qu'il soit fait,
même tems gens de Lettres, & nous en pourrions ne peut se paflèr de Figures, fans tomber dans des
citer ici ; mais le nombre en seroit fort petit : la définitions obscures ou vagues; combien donc à
plupart de ceux qui exercent les Arts méchaniques, plus forte raison ce secours ne nous étoit-il pas
ne les ont embrassés que par nécessité, & n'opèrent nécessaire? Un coup d'oeil fur Pobjet ou fur fa
que par instinct. A peine entre mille en trouve-t-on représentation en dit plus qu'une page de discours.
une douzaine en état de s'exprimer avec quelque On a envoyé des Dessinateurs dans les Ateliers.
clarté fur les instrumens qu'ils emploient & fur les On a pris Pesquissedes machines & des outils. On
ouvrages qu'ils fabriquent. Nous avons vû des Ou- n'a rien omis de ce qui pouvoit les montrer distinc-
vriers qui travailloient depuis quarante années, tement aux yeux. Dans le cas où une machine mé-
fans rien connoître à leurs machines. 11nous a fallu rite des détails par Pimportance de Ion usage & par
exercer avec eux la fonction dont se glorifioit la multitude de ses parties, on a passé du simple au
composé. On a commencé par assemblerdans une du Dictionnaire auxquels chaque Figure fera rela-
première figure autant d'élémens qu'on en pouvoit tive. Un Lecteur ouvre un volume de Planches ; il
appercevoir fans confusion. Dans une féconde apperçoit une machine qui pique fa curiosité : c'est,
figure, on voit les mêmes élémens avec quelques si l'on veut, un Moulin à poudre, à papier, à soie,
autres. C'est ainsi qu'on a formé successivementla à sucre, &c. il lira vis-à-vis, fig. 50, 5 1 ou 60, &c.
machine la plus compliquée fans aucun embarras Moulin à poudre, Moulin à sucre, Moulin à pa-
ni pour l'esprit ni pour les yeux. II faut quelquefois pier, Moulin à soie, &c. il trouvera ensuite une
remonter de la connoissance de Pouvrage à celle explication succincte de ces machines avec les ren-
de la machine, & d'autres fois descendre de la vois aux articles, Poudre, Papier, Sucre, Soie, &c.
connoissance de la machine à celle de Pouvrage. La Gravure répondra à la perfection des Des-
On trouvera à Particle ART, des réflexions philo- seins, & nous espérons que les Planches de notre
sophiques fur les avantages de ces méthodes, & fur Encyclopédie surpasseront celles du Dictionnaire
les occasions où il est à propos de préférer l'une Anglois autant en beauté qu'elles les surpassent en
à l'autre. nombre. Chambers a trente planches. L'ancien pro-
II y a des notions qui sont communes à presque jet en promettoit cent vingt; & nous en donnerons
tous les hommes, & qu'ils ont dans l'esprit avec six cens au moins. II n'est pas étonnant que la car-
plus de clarté qu'elles n'en peuvent recevoir du dis- rière se soit étendue sous nos pas. Elle est immense;
cours. II y a aussides objets si familiers qu'il seroit & nous ne nous flatons pas de Pavoir parcourue.
ridicule d'en faire des figures. Les Arts en offrent
d'autres si composés qu'on les reprélènteroit inutile- MALGRÉ LES SECOURS & les travaux dont
ment : dans les deux premiers cas, nous avons sup- nous venons de rendre compte, nous déclarons
posé que le Lecteur n'étoit pas entièrement dénué fans peine, au nom de nos Collègues & au nôtre,
de bon sens & d'expérience ; & dans le dernier, qu'on nous trouvera toujours disposés à convenir
nous renvoyons à Pobjet même. II est en tout un de notre insuffisance, & à profiter des lumières qui
juste milieu, & nous avons tâché de ne le pas man- nous seront communiquées. Nous les recevrons
quer ici. Un sèul Art dont on voudroit tout dire avec reconnoiflance, & nous nous y conformerons
& tout représenter, fourniroìt des volumes de dis- avec docilité; tant nous sommes persuadés que la
cours & de planches. On ne finiroit jamais si l'on perfection derniere d'une Encyclopédie est Pou-
se proposoit de rendre en figures tous les états par vrage des siécles.II a fallu des siéclespour commen-
lesquels passe un morceau de fer avant que d'être cer; il en faudra pour finir; mais A LA POSTÉ-
transformé en aiguilles. Que le discours iuive le RITÉ, ET A L'EST RE QUI NE MEURT POINT.
procédé de PArtiste dans le dernier détail; à la Nous aurons cependant la satisfaction intérieure
bonne heure. Quant aux Figures, nous les avons de n'avoir rien épargné pour réussir : une des preu-
restreintes aux mouvemens importans de Pouvrier, ves que nous en apporterons, c'est qu'il y a des
& aux seuls momens de Popération qu'il est très- parties dans les Sciences & dans les Arts qu'on a
facile de peindre & très-difficile d'expliquer. Nous refaites jusqu'à trois fois. Nous ne pouvons nous
nous en sommestenus aux circonstancesessentielles, dispenser de dire à Phonneur des LIBRA IRES asso-
à celles dont la représentation, quand elle est bien ciés, qu'ils n'ont jamais refusé de se prêter à ce qui
faite, entraîne nécessairement la connoissance de pouvoit contribuer à les perfectionner toutes. II
celles qu'on ne voìt pas. Nous n'avons pas voulu faut espérer que le concours d'un aussi grand nom-
ressembler à un homme qui seroit planter des gui- bre de circonstances, telles que les lumières de ceux
des à chaque pas dans une route, de crainte que qui ont travaillé à l'Ouvrage, les secours des person-
les voyageurs ne s'en écartassent: il suffit qu'il y en nes qui s'y iont intéressées, & Pémulation des Edi-
ait partout où ils seroient exposés à s'égarer. teurs & des Libraires, produira quelque bon effet.
Au reste, c'est la main d'oeuvre qui fait PArtiste,
& ce n'est point dans les Livres qu'on peut appren- DE TOUTCE QUI PRÉCÈDE,il s'enfuit que dans
dre à manoeuvrer.L'Artiste rencontrera seulement l'Ouvrage que nous annonçons, on a traité des
dans notre Ouvrage des vues qu'il n'eût peut-être Sciences & des Arts, de manière qu'on n'en sup-
jamais eues, & des observations qu'il n'eût faites pose aucune connoissance préliminaire ; qu'on y
qu'après plusieurs années de travail. Nous offrirons expose ce qu'il importe de íçavoir sur chaque ma-
au Lecteur studieux ce qu'il eût appris d'un Artiste tière; que les articles s'expliquent les uns par les
en le voyant opérer pour satisfaire fa curiosité ; & à autres; & que par conséquent la difficulté de la
PArtiste, ce qu'il seroit à souhaiter qu'il apprît du nomenclature n'embarrasse nulle part. D'où nous
Philosophe pour s'avancer à la perfection. inférerons que cet Ouvrage pourroit tenir lieu de
Nous avons distribué dans les Sciences & dans
Bibliothèque dans tous les genres à un homme du
les Arts libéraux, les Figures & les Planches, selon monde; & dans tous les genres, excepté le sien, à
le même esprit & avec la même ceconomie que un Sçavant de profession; qu'il suppléera aux Livres
dans lesArts méchaniques ; cependant nous n'avons élémentaires ; qu'il dévelopera les vrais principes
pu réduire le nombre des unes & des autres, à des Choses; qu'il en marquera les rapports; qu'il
moins de six cens. Les deux Volumes qu'elles for- contribuera à la certitude & au progrès des con-
meront ne seront pas la partie la moins intéressante noissances humaines, & qu'en multipliant le nom-
de l'Ouvrage, par Pattention que nous aurons de bre des vrais Sçavans, des Artistes distingués, &
placer au versod'une Planche, {'explicationde celle des Amateurs éclairés, il répandra dans la société
qui fera vis-à-vis, avec des renvois aux endroits de nouveaux avantages.
7
SYSTEME DES CONNOISSANCES HUMAINES.

ETRES PHYSIQUES agissent sur les sens. Les impressions de ces Êtres en excitent les
LESperceptions dans PEntendement. L'Entendement ne
s'occupe de íés perceptions que de trois façons,
scion ses trois facultés principales, la Mémoire, la Raison, l'Imagination. Ou PEntendement fait un
dénombrement pur & simple de ses perceptions par la Mémoire; ou il les examine, les
compare & les
digère par la Raison ; ou il se plaît à les imiter & à les contrefaire par l'Imagination. D'où résulte une
distribution générale de la connoissance humaine qui paroît assez bien sondée ; en Histoire, qui se rap-
porte à la Mémoire; en Philosophie, qui émane de la Raison ; & en Poésie, qui naît de ['Imagination.

MÉMOIRE, d'oìi HISTOIRE.


L'HISTOIRE est desfaits ; & les faits font ou de sont Je l'homme, appartiennent à ['HistoireCivile;& les
Dieu, ou de ïhomme,ou de la nature.Les faitsqui font de faits qui font de la nature, se rapportent à VHistoire
Dieu, appartiennent à YHistoireSacrée.Les faits qui Naturelle.
HISTOIRE 1. SACRÉE. II. CIVILE. III. N ATU RELLE.
I. L'HlSTOIRESACRÉE se distribueen HistoireSacrée L'Histoiredela Natureuniformese distribuesuivant ses
ou Ecclésiastiqueproprement dite, où l'événementa précédé principaux objets, en HistoireCéleste,ou des Astres,de
en
le récit; & HistoiredesProphéties,où ie récit a précédé leursmouvemens, apparences sensibles,&c.fans en expliquer
l'événement. la causepar des systèmes,deshypothèses, &c.il ne s'agit
II. L'Hl STOIRECl VI LE, cette branchedePHistoire ici que de phénomènes purs. Ën Histoiredes Météores,
Universelle,cujusstdeiexempla majorum,viciffitudines rerum, commevents,pluies,tempêtes, tonnerres,auroresboréales,&c.
sundamemaprudentiacivilis, h ominum denique nomen & fama En Histoirede la Terre b" de la Mer, ou des montagnes,
commissa sunt, se distribuesuivant ses en
objets Histoire des fleuves,des rivières,des courants,du stux ir restux,
Civileproprement dite&en HistoireLittéraire. dessables, des terres, des forêts, des istes, desfigures des
Les Sciencesfont Pouvragede fa réflexion&de la lu- conttnens,&c. En Histoiredes Alinéraux,en Histoiredes
mière naturelle des hommes. Le Chancelier Bacon a Végétaux,& en HistoiredesAnimaux.D'où résulte une
donc raison de dire dans son admirableOuvragededigni- Histoiredes Elémens,de la Nature apparente,des effets
tate iX augmentoScientiarum,que PHistoiredu Monde, sensibles,des mouvemens, &c.du Feu, de YAir, de la Terre,
sans PHistoiredes Sçavans, c'est la statue de Polipheme &de YEau.
à qui on a arraché l'oeil. L'Histoirede la Nature monstrueuse doit suivrela même
U HistoireC'/W/fproprementdite,peutsesous-diviseren division.La Nature peut opérer des prodiges dans les
Mémoires,en Antiquités,& en Histoirecomplette. S'il est Cieux, danslesrégionsde l'Air, fur la surfacede la Terre,
vrai que PHistoireioit la peinture destems passés,lesAn- dans ses entrailles, au fond des Mers, ifc. en tout
tiquitésen font des desseinspresque toujours endom- &partout.
magés, &XHistoirecomplette, un tableaudont lesMémoires L'Histoirede la Natureemployée est aussiétendueque les
font desétudes. différensusagesque les hommesfont de ses produélions
III. La distribution de L'HlSTOIRENATURELLE est dans les Arts, les Métiers, & les Manufactures.II n'y a
donnée par la différencedesfaits de la Nature, &la diffé- aucun effet de Pindustriede l'homme, qu'on ne puisse
rence desfaits de la Nature, par la différencedesétatsde rappeller à quelqueproductionde la Nature. On rappel-
la Nature. Ou la nature est uniforme &fuit un cours ré- leraau travail&à Pemploide l'Or &de i'Argent, lesArts
glé, tel qu'on le remarque généralement dans les corps du Monnoyeur, du Bateau-d'Or,du Fileur-d'Or,du Tireur-
célestes,lesanimaux,lesvégétaux,&c. ou ellesembleforcée d'Or, du Planeur,&c.au travail&à remploi des Pierres
& dérangée de son cours ordinaire, comme dans les précieuses, les Arts du Lapidaire, du Diamantaire,du
monstres, ou elle est contrainte & pliée à différensusages, Joaillier,du GraveurenPierresfines,&c.au travail &à Pem-
comme dans lesArts. La Nature fait tout, ou dans son ploi du Fer, les Grosses-Forges, la Serrurerie,la Taillan-
coursordinaireir réglé, ou dans ses écarts, ou dans son drìe, ^Armurerie,VArquebuserie,la Coutellerie,&c. au
emploi.Uniformitédela Nature, première Partie d'Histoire travail&à Pemploidu Verre, la Verrerie,les Glaces,l'Art
Naturelle.Erreursou Ecartsdela Nature, seconde Partie du Miroitier,du Vitrier,&c.au travail & à Pemploi des
d'HistoireNaturelle. Usagesdela Nature, troisièmePar- Peaux, les Arts de Chamoiseur, Taneur,Peaucier,&c.au
tie d'HistoireNaturelle. travail & à Pemploide la Laine &de la Soie, son tirage,
II estinutile de s'étendrefur les avantagesde ^Histoire son moulinage,lesArts de Drapiers,Passementiers, Galon-
de la Nature uniforme.Mais si l'on nous demande à quoi niers, Boutonniers,Ouvriersen Velours,Satins, Damas,
peut servirYHistoiredela Naturemonstrueuse, nous répon- Etoffesbrochées,Lustrines,&c.au travail&á Pemploide la
drons, à passerdesprodigesde ses écartsaux merveillesde Terre, la Poteriede terre, la Fayance,la Porcelaine,&c.au
KArt; à l'égarer encoreou à la remettredans son chemin; travail&à Pemploide la Pierre, la partie méchanique de
& fur-tout à corriger la témérité des Propositionsgéné- 1''Architeéle, du Sculpteur,du Stuccateur,&c.au travail&à
rales, ut axiomatum corrigaturiniquitas. Pemploides Bois, la Menuiserie,la Charpenterìe,la Mar-
Quant à XHistoirede la Naturepliéeà différensusages, quetterie,la Tabletterie,&c.&ainsi de touteslesautresma-
on en pourroit faireune branche de PHistoireCivile; car tières, &de tousles autres Arts, qui sont au nombre de
l'Art en général est Pindustriede l'homme appliquéepar plus de deux cens cinquante. On a vû dans le corps de
sesbesoins ou par son luxe, aux productions de la Na- ce projet, comment nous nous sommesproposéde traiter
ture. Quoi qu'il en soit, cette application ne se fait qu'en de chacun.
deux manières, ou en rapprochant, ou en éloignant les Voilà tout \Historique de la connoissancehumaine;
corps naturels. L'homme peut quelque chose ou ne peut ce qu'il en faut rapporter à la mémoire;&ce qui doit être
rien, selon que le rapprochement ou l'éloignement des la matière première du Philosophe.
corps naturelsestou n'est paspossible.
RAISON, d'où PHILOSOPHIE.

LA PHILOSOPHIE, ou la portion de la connoissance humaine qu'il faut rapporter à la Raison,


est très-étendue. II n'est presqu'aucun objet apperçu par les sens, dont la réflexion n'ait fait une Science.
Mais dans la multitude de ces objets, il y en a quelques-uns qui se font remarquer par leur importance,
les Sciences. Ces chefs sont Dieu, à la
quibus abfcinditur infinitum, & auxquels on peut rapporter toutes
connoissance duquel l'homme s'est élevé par la réflexion fur PHistoire Naturelle & fur PHistoire Sacrée :
['Homme qui est fur de Ion existence par conscience ou sens interne; la Nature dont l'homme a appris
nous fourniront donc une
Phistoirepar Pufage de ses sens extérieurs. Dieu, ['Homme, & la Nature,
distribution générale de la Philosophie ou de la Science (car ces mots sont lynonimes); & la Philosophie
ou Science, l'era Science de Dieu, Science de VHomme, & Science de la Nature.

DEDlEU- ll SciENCEDEL'HOMME. III. SCIENCEDELANATURE.


^^SaENcíf I L SciENCE
I. SCIENCE DE DIEU. L'Histoire Sacrée & PHis- dans la Prénotion& dans [Emblème: la Prénotionfans la-
toire de la Nature, ou plutôt laréflexionsurces Histoires, quelle rien en particulier n'est présent à l'esprit; ['Em-
nous a conduità laconnoissancede Dieu. Maisle progrès blèmepar lequel l'Imagination e(t appellée au secoursde
naturel de l'esprit humain est de s'élever des individus la Mémoire.
aux espèces,des espècesauxgenres, desgenresprochains Les Représentations artificiellesfont le Supplémentde la
aux genres éloignés, & de former à chaque pas une Mémoire.L'Ecritureestune de ces représentations : mais
Science; ou du moins d'ajouter une brandie nouvelleà on le sert en écrivant, ou des Caraûeres courons,ou de
On appelle la collection des pre-
quelqueSciencedéjaformée:ainsila notion d'une Intel- Caraûeresparticuliers.
ligence incréée, infinie, ifc. que nous rencontronsdans miers, ['Alphabet;les autres se nomment Chiffres : d'où
la Nature, & que PHistoiresacréenous annonce; &celle naissentlesArtsde lire, d'écrire,de déchiffrer,& la Science
d'une Intelligence créée, finie & unie à un corps que de POrthographe.
nous appercevonsdans l'homme, & que nous supposons L'Art de Transmettrese distribue en Sciencede l'Instru-
dans la brute, nous ont conduitsà la notion d'une Intel- mentdu Discours,& en Sciencedesqualitésdu Discours.La
ligencecréée, finie, qui n'auroit point de corps; &de là, Sciencede l'Instrument du Discourss'appelleGrammaire.
àTanotion générale de PEsprit.Nousavonsdonc eu dans La Science des qualitésdu Discours, Rhétorique.
un ordre renversé,luSciencede FEsprit,ou laPneumatologie, La Grammairese distribueen Science des Signes, de la
ou ce qu'on appellecommunément Métaphysique particu- Prononciation, de la Construction, &de [nS'intaxe.Les oignes
lière; & cette òcìence s'estdistribuéeen Sciencede Dieu, font lessonsarticulés; laPrononciation ou Prosodie,l'Art de
ou Théologienaturelle,qu'il a pìû à Dieu de rectifier&de les articuler; la Syntaxe,l'Art de les appliquer aux diffé-
sanctifierpar la Sénéiatioti,d'où Religionif Théologie pro- rentes vûës de l'esprit, &la Construílion,la connoissance
prementdite; d'où par abus, Superstition. En docìrinedes de l'ordre qu'ils doivent avoir dans le discours, fondé fur
Espritsíienir malfiaifaoe, ou des Anges& desDémons; d'où Pufage ou fur la réflexion. Mais il y a d'autres Signes de
Divination,&la chimère de la A'iagienoire.En Sciencede la pensée que les sons articulés : sçavoir le Geste& les
f Amequ'on a sous-diviséeen Sciencedef Ameraisonnable, Caraóleres.Les Caraóleresfont ou idéaux, ou hiérogly-
&en SciencedeíAmesensitiveoudesBêtes. phiques,ou héraldiques.Idéaux, tels que ceux des Indiens
chacunune idée&qu'il faut par conséquent
II. SCIENCE DE L'HOMME.La distribution de la quimarquent autant qu'ii y a d'êtres réels. Hiéroglyphiques,
Science de PHomme nous est donnée par celle de ses multiplier sont Pécrimre du Monde dans son enfance. Héral-
facultés.Les facultésprincipalesde PHomme, font PEn- qui
tendement, &la Volonté; diques, qui forment ce que nous appelions la Sciencedu
{'Entendement, qu'il faut diriger à la Blason.
Vérité;la Volonté, qu'il faut plier à la Vertu.L'un eít le but C'est aussià ['Art de transmettre,qu'il faut rapporter la
de la Logique;l'autre estceluide la Morale. la Pédagogique&la Philologie.La Critique, qui
UE se distribuer en An de Critique,
LALOGIQ peut penser,en restitue dans les Auteurs les endroits corrompus, donne
Art de retenirsespensées,&en Art delescommuniquer. des éditions, ifc. La Poedagogique,
L'Art de Pensera autant de branches, que PEntende- Etudes, & de la manière qui traite du choix des
ment a d'opérations principales. Mais on distinguedans d'enseigner. La Philologie,qui
de la connoissancede la Littérature universelle.
PEntendementquatre opérationsprincipales,['Appréhen- s'occupe C'est à l'Art d'embellirle Discours,qu'il saut rapporter
le l e
sion, Jugement, Raisonnement, &la Méthode. O n peut la Versification, ou le méchanique de la Poésie.Nous omet-
à K
rapporter Appréhension, la Docìrine des idéesou Percep- trons la distributionde la Rhétorique dans sesdifférentes
tions;au Jugement,celle des Propositions; au Raisonnementparties, parce qu'il n'en découleni Science ni Art; si ce
ir à la Méthode,celle de ílnduclionir de la Démonstration.n'est être la Pantomime, Geste; &du Geste &de la
du
Mais dans la Démonstration, où l'on remonte de la chose Voix,peut laDéclamation.
à démontrer aux premiers principes; ou l'on descenddes LA M ORALE, dont nous avonsfait la seconde par-
premiersprincipes à la chose à démontrer : d'où naissent tie de la Sciencede l'Homme,estou généraleou particulière.
FAnalyse&la Synthèse. Celle-ci se distribue en JurisprudenceNaturelle, (Econo-
L'Art de Reunira deux branches, la Sciencede la Mé-
moiremême,& la SciencedesSupplémens mique& Politique.La Jurisprudence Naturelleest la Science
de la Mémoire.La des devoirsde PHomme seul, dont un des principaux est
Mémoireque nousavonsconsidéréed'abord comme une de se conserver; d'où naît VArchiteólure civile,qui n'étoit
faculté purement passive, & que nous considérons ici dans son
comme une puissanceactive que la raison peut origine que l'Art de se garantir des injures des
perfec- élémens (í) : ['(BLconomique, la Science des devoirs de
tionner, est ou Naturelle,ou Artificielle.La Mémoirenatu- PHomme en famille : la Politique,celle des devoirs de
relleest une affectiondes organes;
['Artificielleconsiste PHomme en société.Mais laMorale seroit incomplette,
(1). On ne peutnier que lesArchitectures Civile& l'ArtMilitaire,&c.ne soientici placésà leur origine;maisrien
n empêche le Lecteurde renvoyercespartiesà labrancheNavale,
desMathématiques qui traitedeleursprincipes,s'ille jugeà propos.
si ces Traités n'étoient précédés de celui de la réalitédu cendrede Pexpressiond'une quantitéfinie, ou considérée
bienir du mal moral; de la nécessité de remplirses devoirs, cómme telle, à Pexpressionde son accroissement,ou de
d'être bon,juste, vertueux,&c. c'est Pobjet de la Morale sa diminution instantanée; intégrale,quand il s'agit de
générale. remonter de cette expressionà la quantité finie même.
Si l'on considère que les sociétésne sont pas moins La Géométrie,ou a pour objet les propriétés du cercle
obligéesd'être vertueusesque les particuliers, on verra & de la ligne droite; ou embrassedans ses spéculations
naître les devoirs des sociétés, qu'on pourroit appeller toutessortesde courbes;ce qui la distribueen élémentaire,
Jurisprudence naturelled'une société; (économiqued'une &en transcendante.
société, d'où Architecturenavale( í ), Commerce intérieur, Les Mathématiques mixtesont autant de divisions& de
de
extérieur, terre &de mer; & Politique d'une société. L'art sous-divisions,qu il y a d'êtresréelsdans lesquelsla quan-
de se défendre, de s'étendre, iTc. est la branche de la tité peut être considérée.La quantitéconsidéréedans les
Politiquequi a donné naissanceà ['ArtMilitaire( 2), dont corps en tant que mobiles, &tendans à se mouvoir, est
la Taéliqueou l'Art de camper, de ranger les armées en Pobjetde la Méchanique. La Méchanique a deux branches,
batailles, &c.VArchiteclure militaireou les Fortifications, la Statique& la Dynamique.La Statiquea pour objet la
&la Pyrotechnie militaire( 3) ou ['Art d'appliquerlefeu aux quantitéconsidéréedans les corps en équilibre, &tendans
usagesdela guerresont dessous-divisions. seulement à se mouvoir. La Dynamiquea pour objet la
considéréedans les corps actuellement mus.La
III. SCIENCE DE LA NATURE. Nous distribue- quantité&la ont chacunedeux parties.La Sta-
rons la Science de la Nature en Physique,Mathématique, Statique Dynamique
& Métaphysique Nous tenons encore cette distri- tique se distribue Statiqueproprementdite, qui a pour
en
générale. la quantitéconsidéréedansles corps solidesen équi-
bution de la réflexion&de notre penchant à généraliser. objet &tendans seulementà se mouvoir; & en Hydrosta-
NOUSavonsprispar lessens la connoissancedesindividus libre, a
pour objet la quantitéconsidéréedans les corps
réels; Soleil, Lune, Sirius &c. Astres; Air, Feu, Terre, tiquequi fluidesen équilibre,&tendansseulementà semouvoir.La
Eau &c.Elémens : Pluies,Neiges, Grêles, Tonnerres&c. se distribueen Dynamique dite, qui a
Météores : &ainsidu reste de PHistoireNaturelle. Nous Dynamiquela proprement
avons pris en même tems la connoistancedes abstraits, pour objet quantitéconsidéréedans les corps solides
actuellementmus; &en Hydrodynamique, qui a pour objet
couleur, son,saveur,odeur,densité,rareté, chaleur,froid, mô- la quantitéconsidéréedans les corps fluidesactuellement
leffe, dureté'.fluiditésolidité',
roideur,élasticité,
pesanteur,légè- mus.Maissi l'on considèrela quantitédans leseaux actuel-
reté&c.figure, distance,mouvement, repos, durée,étendue, lement mues, ['Hydrodynamique prend alors le nom
quantité,impénétrabilité, existence,possibilité. On pourroit rapporter la Navigation à
Nous avonsvû par la réflexionque de ces abstraits,les d'Hydraulique. &la Ballistique ou le jet des Bombes,
uns convenoient à tous les individusréels, commepossibi- ('Hydrodynamique,
à la Méchanique.
lité, ordre d'existence,de coexistence, &c. impénétrabilité, La
&c.&nous en avons fait les Sciences quantitéconsidéréedans les mouvemensdes Corps
quantité, qu'on ap- Célestesdonne ['Astronomie géométrique ; d'où la Cosmogra-
ou
pelle Métaphysiquegénérale, Ontologie, ou Science de ou Description del'Univers,qui se diviseen Uranogra-
VEtreengénéral;& Mathématiques,assignantpour objet à phie phie ou Description du Ciel, en Hydrographieou Description
['Ontologie,['impénétrabilité, la
['existence,['étendiié, possibi-des Eaux, & en Géographie ; d'où encore la Chronologie,
lité, &c.considérées par rapport à la nature; &la quantité &la Gnomonique ou l'Artde construire desCadrans.
feule, aux Mathématiques. Quant aux autresabstraits qui La considéréedans la lumière, donne ï'Optique.
ne conviennent qu'aune certaine collectiond'individus, Et la. quantité
ils ont constituéla Science qu'on appellePhysique. quantitéconsidéréedanslemouvementde la lumière,
les différentes branches d'Optique. Lumière mue en
Mais ces derniers abstraits, objet de la Physique,pou- directe, Optiqueproprementdite; lumière réfléchie
voient être considérés,ou seuls & indépendamment des ligne dans un seul & même milieu, Catoptrique;lumière rom-
individusréels qui nousen ont donné l'idée; ou dans ces en paffant d'un milieu dans un autre, Dioptrique.
individus réels; & cette nouvellevue de la réflexion, a pue C'est à qu'il faut rapporter la Perspective.
distribuéla Physiqueen Physiquegénérale,& en Physique La \Optique
quantitéconsidéréedans le son, dans fa véhémence,
particulière. son mouvement, sesdégrés,sesreflexions,fa vitesse,ire.
la des
Pareillement, quantité,objet A1Mathématiques, pou- donne l'Acoustique.
voit être considérée, ou feule & indépendamment des La quantitéconsidérée dans PAir, fa pesanteur, son
individusréels, &desindividusabstraitsdont on en tenoit mouvement, sa condensation,raréfaction,ifc. donne la
la connoissance; ou dans ces individus réels & abstraits; Pneumatique.
ou dans leurs effetsrecherchés d'après des causesréelles La considérée dans la possibilitédes événe-
ou supposées; &cette secondevue de la réflexiona distri- mens,quantité donne l'Art de conjeílurer,d'où naît l'Analysedes
bué lesMathématiques en Mathématiques pures, Mathéma- Jeuxdehazard.
tiquesmixtes,Phyficomatliématiques. L'objet des Sciences Mathématiquesétant purement
La quantitéabstraite,objet des Mathématiques pures, intellectuel,il ne faut pas s'étonner de ('exactitudede ses
est ou nombrable,ou étendue.La quantitéabstraitenombrabledivisions.
estdevenuePobjet de ['Arithmétique ; & la quantitéabstraite La Physiqueparticulière doit suivrela mêmedistribution
étendue,celui de la Géométrie. que PHistoireNaturelle.De PHistoire,prise par les&c.la sens,
L'Arithmétiquese distribue en Arithmétique Numérique des Astres,de leursmouvemens, apparences sensibles,
ou par Chiffres,& en Algèbreou Arithmétique universelleréflexion a passé à la recherche de leur origine, descauses
par Lettres,qui n'est autre chose que le calculdes gran- de leurs phénomènes, iTc.&a produit lafaut Science qu'on
deurs en général, & dont les opérations ne sont propre- appelleAstronomie physique,à laquelleil rapporter la
ment que des opérationsArithmétiques indiquées d'une Sciencede leursinfluences, qu'on nomme Astrologie;d'où
manière abrégée : car, à parler exactement, il n'y a cal- F'Astrologie physique,&la chimère de l'Astrologie judiciaire.
des
cul que de nombres. De PHistoire, prise par les sens, des vents, pluies,
ou infinitésimale,selonla nature grêles,tonnerres,&c.la réflexion passé a à la recherche de
L'Algèbreestélémentaire
desquantitésauxquelleson Papplique.L"infinitésimale estou ìeurs origines, causes,effets, iTc.& a produit la Science
différentielle quand il s'agitdedes- qu'on appelleMétéorologie.
011intégrale: différentielle,
Civile& Navale,l'ArtMilitaire,&c.nesoienticiplacés à leurorigine; mais
(1). (1). (;). On ne peutnierquelesArchitectures s'il lejugeà propos.
rienn'empêche cespartiesà la branchedesMathématiques
leLecteurderenvoyer quitraitedeleursprincipes,
IO
De PHistoire,prisepar les sens, de la Mer, de la Terre, L'Hyiene peut se considérerrelativementà lofantedu
desfleuves,desrivières,desmontagnes, desflux& reflux,&c. corps, a fa beauté,&à ses forces; &se scus-diviseren Hy-
la réflexiona passéà larecherchede leurscauses,origines, gièneproprementdite, en Cosmétique,& en de Athlétique.La
iTc.&a donné lieu à la Cosmologie ou Sciencede/'Univers, Cosmétique donnera l'Orthopédie,ou l'Art procureraux
une belleconformation; & ['Athlétiquedonnera la
qui se distribueen Uranologieou Sciencedu Ciel, en Aero- membres ou ['Artdeles exercer.
logieou Sciencede /'Air, en Géologieou SciencedesConti- Gymnastique
De la connoissanceexpérimentale, ou de PHistoire,
nens,& en Hydrologieou SciencedesEaux. De PHistoire
des Aminés,prise par les sens, la réflexion a passéà la prise par les sens des qualitésextérieures, sensibles,appa-
recherche de leur formation, travail, iTc.&a donné lieu rentes, & c.des corps l
naturels, a réflexionnous a conduit à
à la Sciencequ'on nomme Minéralogie.De PHistoiredes la recherche artificiellede leurs propriétés intérieures
Plantes, prise par les sens, la réflexiona passé à la re- & occultes; & cet Art s'est appelle: Chimie.Laest Chimieest
cherche de leur oeconomie,propagation, culture, végé- imitatrice &rivale de la Nature son objet presque
a la
tation, iTc.& engendré Botanique dont ['Agriculture aussiétendu que celui de la Nature même : je dirois
&le Jardinagesont deux branches. presque que cette partie de la Physique est entre les au-
De PHistoire des Animaux,prise par les sens, la ré- tres, ce que la Poëïîeest entre lesautres genres de Litté-
flexiona passéà la recherche de leur conservation, pro- rature : ou elle décompose les Etres ; ou elle les révivifie;
pagation, usage, organisation, iTc.&a produit la Science ou elle les transforme,&c. La Chimiea donné naissance
qu'on nommeZoologie;d'où sont émanés la Alédecine, la à ['Alchimie,&.à la A'iagìe naturelle.La Métallurgieou
Vétérinaire,&.le Manège; la Chaste,la Pêche,& la Faucon- l'Art detraiterlesMétauxengrand, estune branche impor-
nerie;VAnatomie simpleÌT comparée. La A'Jédecine (suivant tante de la Chimie.On peut encore rapporter à cet Art
la divisionde Boerhaave)ou s'occupe de l'oeconomiedu la Teinture.
corpshumain &raisonneson anatomie, d'où naît la Pliy- La Nature a ses écarts, & la Raison ses abus. Nous
stologie:ou s'occupede la manièrede le garantir des ma- avons rapportédelesla monstres aux écarts de la Nature;
ladies, &s'appelleHygiène: ou considèreTecorpsmalade, &c'est à l'abus Raison qu'il saut rapporter toutes
&.traite des causes,des différences&des symptômes des les Sciences & tous les Arts qui ne montrent que l'avi-
maladies,&s'appellePathologie .•oua pour objet lessignes dité, la méchanceté, la superstitionde PHomme, & qui
de la vie, de la santé, & des maladies, leur diagnostic le deshonorent.
& prognostic, & prend le nom de Sémeiotique : ou ensei- de la connoiísancehumaine,
Voilàtout le Philosophique
gne l'Art de guérir, &se sous-diviseen Diète, Pharmacie & ce qu'il en faut rapporter à la Raison.
& Chirurgie,les trois branchesde la Thérapeutique.

IMAGINATION, d'où POESIE.

L'HlSTOIRE a pour objet IesAindividuscirconscrits par le tems & par les lieux; & la Poésie, les
individus imaginés à I'imitation des Etres historiques. II ne seroit donc pas étonnant que la Poésie suivît
une des distributions de PHistoire. Mais les différens genres de Poésie, & la différence de ses sujets, nous
en offrent deux distributions très-naturelles. Ou le sujet d'un Poëme elìsacré, ou il est profane : ou le
Poëte raconte des choses passées, ou il les rend présentes, en les mettant en action ; ou il donne du corps
à des Etres abstraits & intellectuels. La première de ces Poésies sera Narrative : la seconde, Dramatique :
la troisième, Parabolique. Le Poème Epique, le Madrigal, ['Epigramme, &c. sont ordinairement de
Poésie narrative, La Tragédie, la Comédie, YOpera, ï'Èglogue, &c. de Poésie dramatique; & les Allé-
gories, &c. de Poésie parabolique.

POESIE. I. NARRATIVE. II. DRAMATIQUE. III.PARABOLIQ.UE.


NOUS N'ENTENDONS ICI par Poésieque ce qui ou la voix.La Musiqueest Théoriqueou
nier, ['instrument
est Fiction. Comme il peut y avoir Versificationfans Pratique,Instrumentaleou Vocale.
Poésie, & Poésie fans Versification,nous avonscrû de- La Poésie a ses monstrescomme la Nature : il faut
voir regarder la Versification
comme une qualité du stile, mettre de ce nombre toutes les productions de Pimagi-
& la renvoyer à l'Art Oratoire. En revanche, nous nation déréglée, &il peut y avoir de ces productions en
rapporterons la Musique, la Peinture, la Sculpture, la tous genres.
Gravure,&c.à la Poésie; car il n'est pas moinsvrai de Voilà toute la Partie Poétiquede la Connoistance hu-
dire du Peintre qu'il est un Poëte, que du Poëte qu'il maine ; ce qu'on en peut rapporter à ['Imagination,& la
est un Peintre ; & du Sculpteur ou Graveur qu'il est un fin de notre Distribution Généalogique (ou si l'on veut
Peintre en reliefou en creux, que du Musicienqu'il est Mappemonde) des Sciences& des Arts, que nous crain-
un Peintre par les sons. Le Poète, le Aìuficien,le Pein- drions peut-être d'avoir trop détaillée, s'il n'étoit de la
tre, le Sculpteur,le Graveur,&c. imitent ou contrefont derniere importance de bien connoître nous-mêmes,
la Nature : mais l'un emploie le discours;l'autre, les & d'exposer clairementaux autres Pobjet d'une ENCY-
couleurs;le troisième, le marbre, ['airain, &c.& le der- CLOPÉDIE.

MAIS une considération que nous ne pouvons


de la connoissance humaine, est aussi grand trop rappeller, c'est que le nombre des systèmes possibles
que le nombre des esprits, & qu'il n'y a certainement que le
lysteme qui existe dans I Entendement Divin, d'où Parbitraire soit exclu. Nous avons rapporté les Archi-
tectures civile, navale & militaire à leur origine : mais on
des Mathématiques, qui traite de leurs pouvoit également bien les rapporter à la partie
principes ; peut-être même à la branche de PHistoire naturelle,
qui embrasse tous les usages des productions de la nature; ou renvoyer la Pyrotechnie à la Chimie; ou
astocier I Architecture a la Peinture, à la
Sculpture, ifc. Cette distribution eut été plus ordinaire; mais
H—(
O
H
Csl
I—I
SYSTEME FIGURÉ

DES CONNOISSANCES HUMAINES.

ENTENDEMENT.

MEMOIRE. \ ' RAISON. IMA GIN A TIO N.


k '
, s ECCLESIASTIQUE, dite.
proprement \ /THÉOLOGIE) SCIENCE) RAISONNABLE. :' POEME [ THÉORIQUE.
k M NATURELLE. ( ",, l"7' DEL'AME. ' SENSITIVE. EPIQUE. MUSIQUE fRATIO-UE-
( HISTOIRE
DESPROPHÉTIES. ^k I/ Sricwrc
c- IlTupí->in/-Tc?
RHEOLOGIE í Uouparabus,' MADHIGAL.
: ì\ yZT^^
VUCALh..
* DE RÉVÉLÉE.(SUPERSTITIONS. pNEUMATOLOGIE> EPIGRAMME
I u„„ .,„,, „ ,. ( MEMOIRES. <?a SCIENCE DE L'ESPRIT. : PEINTURE.
_, (HlST. CIVILE, proprementdite.\ le \ SCIENCEN
òr-c.j-^^^
CIVILE.
{ HISTOIRE {ANTIQUITÉS. DIEU. J DESESPRITSDIVINATION. OU MÉTAPHYSIQUE PARTI- ! ROMAN,
( LITTÉRAIRE. HISTOIRE C0MPLETE. £ CULIERE. LJ 1
j k í mcM
BIEN„,n.„A
ETMAL , ? MAGIE NOIRE_ " | ï GRAVURE.
í I—ii o
P \ FAISANS. ) CO1*1 [ TRAGEDIE.
I UNIFOR- ( HISTOIRE CELESTE.
\ DESMETEORES. t I APPREHEN- ). DES ,
,IDÉES. COMEDIE.
MITÉ ) I S10N ) SCIENCE Jf ] ». | DRAMA-)\
DELA \ DE LA TERRE ETDE LA MER. k i ART j JUGEMENT SCIENCE DES PROPOSITIONS. O TIQUE. opERA.
\ ku Pi f ceI /
W NATURE. / HISTOIRE ]l DESMINERAUX, DE <1RAISONNE-
.„,.„„.
.
) INDUCTION.
U I érT.
tó [ VEGETAUX. I PENSER, jí MENT-
ET )( DÉMONS-(ANALYSE. 1 <!| PASTORALES,
£ W
Q I f DESANIMAUX, Z \ MÉTHODE.... \ TRATION. j SYNTHESE. A™s-
r \ k t NATURELLE 1 PuauE°"!
\ DESELEMENS.
t I MÉMOIRE,... \ ARTIFI- ( PRÉNOTION.
_ / PRODIGES CELESTES. le ART l ( ciELLE. \ EMBLESME.
k DE {SUPPLÉAIENT ) _ECRITURE. ( ALPHABETH. !I ARTS ]
53 1METEORES PRODIGIEUX. k RETENIR. D'ÉCRIRE, I
) DELA 'MPXMERIE. SORTHOGRAPHE.
ECARTS 1PRODIGES SURLATERRE ETLAMER. l j I ( MÉMOIRE. ) CHIFFRES. ... { D'IMPRIMER,
u p I DELIRE, DEl
DELA <MINERAUX MONSTRUEUX. E O1 \ DÉCHIFFRER.J.
NATURE. 1VÉGÉTAUX /
MONSTRUEUX, f 2 \ r- TE í PANTOMIME.
FANIMAUX MONSTRUEUX. Ko ( {DÉCLAMATION.
J IDÉAUX.
\ PRODIGES DESELEMENS. I w jI - /SIGNES .
k g j \ HlÉROGLYPHI-
/ MoNNOYEUR. kIe g I 1
1PROSODIE.
\ CARACTÈRES. < QUES.
o I j HÉRALDIQUES
TRAVAIL \ BATTEUR D'OR.
£ 1 h£ 1 /SCIENCE DE \ | CONSTRUC- \ ouBLAZON.
NATU-/ ETUSAGES \ FILEUR D'OR.
ï I", UINSTRU- I rOJ^^,4,uC / T'ON.
DEL'°R { TlREUR D'°R- |c -3 l - L
l /M£AT z>y > í IJRAMMAIRE. <„
\ SYNTAXE.
RELLE
\ |j II
ETDE f ORFÈVRE. k 1 DISCOURS. ) ì PHILOLOGIE.
|û/
L'ARGENT. f PLANEUR. k \ °E 1 / CRITIQUE.
\ METTEUR ENOEUVRE, frc. k jI « COMMUNI- < PEDAGOGI-
TRAVAIL \ I QUER. I j CHOIX DES
MANIÈRE
ETUDES.
D'ENSEIGNER.
le 2 ^ Q^UE. j
ETUSAGES JT DES
DES FIER-(LAPIDAIRE. kí r .; ÏÏ u
II f SCOEKCE.
QUALITES DU)) RHÉTORIQUE.
,
RES FINES ^IAMENTAIRE. k I-1- 1 J: I 1 DISCOURS. ) MÉCHANIQUE DELAPOÉSIE OU VERSIFICATION.
ETPRÉ-\ érc.
JOAILLIER, k hH I
p, . || ( SCIENCE DU BIEN E T
DU MAL EN GENERAL.DES DEVOIRSENGENERAL.
CIEUSES. j k ffi u l GENERALE ( £>£LAVERTU. DELANÉCESSITÉ D'ESTRE VERTUEUX, &c.
GROSSESFORGES. £ p_, / ^ ] /NATURELLE. ARCHITECTURE I
CIVILE
( ).
SERRURERIE. k «\ Jt/£A-C£ l ARCHITECTURE NAVALE.
TAILLANDERIE. Iew n / ( mrnKnM,
"*-<'unc'J"'- (
ARMURERIE. k cr>( \ i2 / PARTICU- ) DES Loix, } QUE' ) COMMERCE INTÉRIEUR , EXTÉRIEUR,
\ * f LIERE. j ouJURISPRU- \ ( DETERRE, DE MER.
Í ARQUEBUSERIE , érc.
IE ^-. \ ( DENCE.I ( TACTIQUE. OUARCHI-
I VERRERIES. w \ f (i ART MILI- ) FORTIFICATIONS,
GLACES. í [POLITIQUE. TAIRE(z). j TECTURE MILITAIRE.
TRAVAIL \ MIROITIER. j f PYROTECHNIE MILITAIRE.
ETUSAGES l c
USAGES ( ARTS. DUVERRE, jI LUNETIER.
frc. í nn j MÉTAPHYSIQUE GENERALE, OUONTOLOGIE, OUSCIENCE
\ METIERS-
,„_„,„„ VITRIER, ic W DEL'ETRE ENGÉNÉRAL. DELAPOSSIBILITÉ. DEL'EXISTENCE.
DELA TANEUR KPu DE L'ETENDUE. DE L'IMPENETRABILITÉ. DELADURÉE,ire.
NATURE.MANUFAC- TRAVAIL ^XISEUR. NUMÉRIQUE.
\ TURES- ETU™GES PEAUSSIER. £
K í ARITHMETI-
(
\ i ELÉMENTAIRE.
DES PEAUX. GANTIER>&CI
( Ie QUE. ALGÈBRE DIFFÉRENTIELLE.
\ i PURES./j ( j INFINITESI- j
TRAVAIL le J MALE. ( INTÉGRALE.
ETUSAGES .
. . If\ ARCHITECTURE
„_ LA
DE „SCULPTURE PRATIQUE. H ( GEOMETRIE . \ ELEMENTAIRE.
D,,-„„,-\
PIERRE, ,,
) MASS0N' PRATIQUE. k I j TRANSCENDANTE.
DUPLATRE, (\ COUVREUR, . Ie ,„ () STATIQUE,rproprement
r dite.
DEL-AR- «J*. k fl STATIQUE
ie HYDROSTATIQUE.
DOISE, &c.j Z
Ie l MECHANI- 1/ „
,/ DYNAMIQUE,
proprement
,.
dite.
m
I TIRAGE.
TRAVAIL \ MOULINÂGE. kL S
O 1,^1
I DYNAMIQUE < BALLISTIQUE. ,( rT
comme F O1 i HYDRODYNA- HYDRAULIQUE.
ETUSAGES l OUVRAGES, MIQUE. ( NAVIGATION.
|^ ^ (
DELASOIE, j VELOURS, k í / í URANOGRAPHIE.
\ DROGUETSBROCHÉS, &C
k *\ CosMOGRA- GÉOGRAPHIE. ;
TRAVAIL \ w ,..„,,(
>UT«»M,yi#/£ PHIE :
K TK1- HYDROGRAPHIE.
ETUSAGES I DRAPERIE. MIXTES- CHRONOLOGIE
DE Í BONNETERIE, &C. \ % QUE j
LA LAINE. k g ( GNOMONIQUE. ;
; I O PTIQUE, dite. :
\ £ proprement ;
TRAVAIL í w OPTIQUEj DIOPTRIQUE. PERSPECTIVE.
ETUSAGES, \ * ( CATOPTRIQUE. :
rle D v :
\ érc. ) K E-i ACOUSTIQUE. :
Kc < I PNEUMATIQUE.
e *ZU \ ART DECONJECTURER. ANALYSE DESHAZARDS. :
Z =
^ <! PHYSICOMATHEMATIQUES. J
u\ / GENERALE. ;
£ Q í ASTROLOGIEJUDICIAIRE. :
e
< ^r/-«0A^/£ PHYSIQUE. ASTROLOGIE. PHYSIQUE. !
S j ASTROLOGIE '
e Z D METEOROLOGIE.
< I i-t O J I URANOLOGIE. :
' 1l U « ( ' _ I AEROLOGIE. =
e ^ i- COSMOLOGIE. GEOLOGIE.
* ] 5
c
5 PHIJ x( HYDROLOGIE.
>
< I _ ( AGRICULTURE.
c BOTANIQUE. ( JARDINAGE.
PARTICU- / j
c \ LIEREi MINÉRALOGIE. ,
i i SIMPLE. a
l I ANATOMIE j COMPARÉE.
S
e PHYSIOLOGIE. 3
e ( YGIENNE, dite.
proprement ,
e /HYGIÈNE ì COSMÉTIQUE.(ORTHOPÉDIE. ,
c I ( ATHLÉTIQUE.(GYMNASTIQUE. J
\ PATHOLOGIE. '
e '
Í 1' IMÉDECINE.... <\ SEMEIOTIQUE.
e ZOOLOGIE ... I . rj,ETE ,
c f THERAPEU- CHIRURGIE. J
| TI0-UE-( PHARMACIE. =
ç J l
c I VÉTÉRINAIRE. .
MANÈGE. >
e\ f CHASSE. >
' I PESCHE. :
t \ FAUCONNERIE. J
I CHIMIE, proprement dite. :
\
e \ METALLURGIE. \
e 1CHIMIE. ] ALCHIMIE TEINTURE. \
MAGIE NATURELLE. 3
\ (
c ' (i).OnpeutrenvoyerJJJ^n veut,cesparties, à labranche desMathématiques qui
(i). leSystème raisonne. ;
c traitedeleursjj^nc^s. Voyeilà-defus

k 4r'
\?"-*
' \
k \
11
le Chancelier Bacon n'a pas crû que ce fût une raison pour la suivre ; & nous Pavons imité dans cette
occasion, & dans beaucoup d'autres; toutes les fois, en un mot, que PHistoire ne nous instruisant point
de la naissanced'une Science ou d'un Art, elle nous Iaissoitla liberté de nous en rapporter à des conjec-
tures philosophiques. II y a fans doute un système de la connoissance humaine, qui est le plus clair, le
mieux lié, & le plus méthodique : Pavons-nous rencontré? c'est ce que nous n'avons pas la présomption
de croire. Aussinous demandrons seulement, qu'avant que de rien décider de celui que nous avons pré-
féré, on se donne la peine de Pexaminer & de ['entendre. L'objet est ici d'une telle étendue, que nous
serions en droit de récuser pour Juges ceux qui se croiroient suffisamment instruits par un coup d'oeil
jette rapidement ou fur la.figure de notre système, ou sur !'expositionque nous venons d'en faire. Au
reste, nous avons mieux aimé ajouter à notre Projet ces deux morceaux qui forment un Tableau fur
lequel le Lecteur est en état de connoître Pordonnance de l'Ouvrage entier, que de lui communiquer
des articles qui ne lui auroient donné qu'une idée très-imparfaite de quelques-unes de ses parties. Si l'on
nous objecte que l'ordre alphabétique détruira la liaison de notre systèmede la Connoissance humaine ;
nous répondrons que, cette liaison consistant moins dans Parrangement des matières que dans les rap-
ports qu'elles ont entr'elles, rien ne peut Panéantir, & que nous aurons loin de la rendre sensible par la
disposition des matières dans chaque article, & par Pexactitude & la fréquence des renvois.
CONDITIONS PROPOSÉES AUX SOUSCRIPTEURS.

V_> E DICTIONNAIRE sera imprimé sur Je même Papier & avec les mêmes Carac-
tères que le présent Projet. H aura dix Volumes in-folio, dont huit de matière, de
deux cens quarante feuilles chacun; & íìx cens Planches en taille-douce, avec leur Expli-
cation , qui formeront les Tomes IX. & X.

On ne fera admis à souscrire que jusqu'au premier Mai 17 51 ; & l'on payera en
souscrivant 60 liv.
En Juin1751. . . en recevant le premier Volume 36 íiv.
En Décembre suivant .... le second Volume 24
En Juin 1752 le troisième Volume 24
En Décembre suivant .... le quatrième Volume 24
En Juin 1753 le cinquième Volume 24
En Décembre suivant .... le sixième Volume 24
En Juin 1754 Ie septième Volume 24
En Décembre suivant .... le huitième Volume, avec les six cens
Planches en taille-douce qui forme-
ront les Tomes IX. & X. 4°
TOTAL . . .280 íiv.

Les Souscripteurs font priés de retirer les Volumes à mesure qu'ils paraîtront, & tout
l'Ouvrage un an après la livraison du dernier Volume. A faute de quoi, ils perdront ies
avances qu'ils auront faites; c'est une clause expresse des conditions proposées.

Ceux qui n'auront pas souscrit, payeront les Volumes à raison de vingt-cinq Iiv. chacun
en feuille, & les six cens Planches à raison de cent soixante-douze livres; ce qui formera
une somme de 372 livres.
€&=> E)ans le cas où la matière de cet Ouvrage produirait un Volume de plus, les
Souscripteurs payeront ce Volume sept livres de moins que ceux qui n'auront pas souscrit.

De l'Imprimerie de LE BRETON, Imprimeur ordinaire DU ROY.


LAPRESENTE REPRODUCTION TYPOGRAPHÍQUEDU
PROSPECTUS DE L'ENCYCLOPÉDIE A ÉTÉ FAITE
D'APRÈS L'EXEMPLAIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE
MUNICIPALE DE REIMS ET TIRÉE SUR LES
PRESSES DE L'IMPRIMERIE NATIONALE AVEC
L'AUTORISATION DE MONSIEUR LE MINISTRE
DES FINANCES ET LA PARTICIPATION DES
AMIS DES LETTRES LE 24 NOVEMBRE 1950

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