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En quête des plus anciennes

traces de vie fossiles

L’origine de la vie #3 :
En quête des plus anciennes
traces de vie fossiles
Avec Laurence Lemelle, chargé de recherche à l'ENS Lyon (laboratoire
de Géologie de Lyon - Terre, planètes, environnement) et Alexandre
Simionovici, professeur à l'université Grenoble Alpes et chercheur au
laboratoire ISTerre.

L’origine de la vie, En quête des plus anciennes traces de vie fossiles


1 épisode (3e sur 10)
Durée d’écoute : 32min

Quelles sont les plus anciennes traces de vie sur Terre et à quand remontent-elles ? Si la formation de notre
planète est précisément datée – elle a 4,567 milliards d’années – l’apparition de la vie reste quant à elle
entourée de mystère. Il y a 3,4 milliards d’années, c’est acquis, des colonies de bactéries peuplaient des eaux
peu profondes. La vie remonte donc au moins à cette époque. Mais que s’est-il passé dans le milliard d’années
qui a précédé ?

Une série réalisée en partenariat avec l’Université Grenoble Alpes et le projet « Origin of Life », financé par
l’IDEX Université Grenoble Alpes.

NOTRE AVIS

Laurence Lemelle et Alexandre Simionovici exposent les différentes traces de vie micro-fossiles détectées par les
géologues et géochimistes, dont les stromatolites. Il existe un consensus sur l’apparition d’au moins 800 espèces
moléculaires vivantes au moins autour 3,4 milliards d’années. Les roches intéressantes sont sédimentaires, c’est-à-
dire constituées de dépôts, ou des roches océaniques. Parmi les ingrédients semblant importants, eau chaude et
lumière. La méthode de datation est celle de a désintégration naturelle de certains éléments radioactifs présents
dans les roches. L’atmosphère sans oxygène a des implications chimiques importantes, notamment dans la chimie
du fer. La vie à l’époque devait se développer sans air d’où la focalisation des scientifiques sur les roches océaniques.
Mais la difficulté est de trouver des roches très anciennes qui n’ont pas été transformées par les différents
événements naturels. L’outil d’analyse typique est le synchrotron qui permet d’analyser les formes fossiles à
l’échelle nanométrique grâce aux rayons X. Des modèles théoriques permettent d’envisager l’apparition de la vie
vers 4 milliards d’années, mais cela reste en débat. Vers 2031, les échantillons de Mars devraient enrichir les
analyses, à condition de réaliser les protections nécessaires pour éviter les contaminations.

PREALABLES, MOTS-CLES, DEFINITIONS

Divers instruments sont cités dans le podcast mais pas complètement décrits :

• NOEMA : NOthern Extended Millimeter Array : il s'agit du radiotélescope le plus puissant de


l'hémisphère Nord. En 2020 il est constitué d'un réseau de 10 antennes opérationnelles (11, puis 12 d'ici
2022) installées dans les Alpes françaises (plateau de Bure). Sa précision actuelle est équivalente à celle
d'un télescope qui aurait un miroir de plus de 1500m de diamètre.

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L'observation des astres ne se fait pas dans le domaine visible, mais millimétrique, caractéristique des objets
froids comme les étoiles en formation (protoétoiles)

• L'instrument SPHERE (Spectro Polarimetric High contrast Exoplanet REsearch) est installé sur le VLT (Very
Large Telescope) au Chili, pour l'imagerie directe d'exoplanètes. Il utilise plusieurs techniques complexes
comme :
▪ L'optique adaptative : permet de compenser en temps réel la turbulence atmosphérique au
niveau de l'instrument.
▪ La coronographie stellaire : instrument qui produit une éclipse artificielle par occultation de
l'étoile pour mieux étudier ses planètes.
▪ L'imagerie différentielle entre la spectroscopie, la vision en lumière polarisée dans le spectre
visible et correction angulaire du champ du ciel qui tourne liée au suivi du télescope : cette
technique permet de discerner un objet réel (qui tourne) d'un défaut optique de
l'instrument
• Fumeur noir : il s’agit d’un type de cheminée hydrothermale formée le long des dorsales océaniques,
entre 700 et plus de 4000 mètres de profondeurs, par l’eau de mer qui entre dans des failles jusqu’au
magma et qui ressort à plus de 350°C sous forme de minéraux. Ces minéraux permettent la prolifération
de colonies d’animaux autour de ces cheminées.

ELEMENTS DE COMPREHENSION ABORDES (DANS L’ORDRE DE L ’INTERVIEW DU PODCAST ) :

Pour observer des systèmes planétaires en formation, il faut identifier des étoiles jeunes (plusieurs millions
d'années) mais similaires à notre soleil. L'observation des zones de formation stellaires est effectuée grâce à des
système sophistiqués :

▪ par imagerie avec l'instrument SPHERE sur le télescope du VLT au Chili


▪ par spectroscopie avec des radiotélescopes ALMA au Chili ou NOEMA dans les Alpes françaises constitués
d'antennes que l'on peut écarter pour augmenter la précision recherchée.

Les techniques utilisées pour détecter les exoplanètes sont celles de mesure de vitesses radiales et de transits.

La difficulté d'analyse de ces systèmes stellaires provient de leurs distances de plus de 500 années lumières (une
année lumière = 10 000 milliards de kilomètres), ils apparaissent donc minuscules depuis la Terre.

Avec SPHERE, l'observation directe d'une exoplanète est possible à partir d'une taille d'environ 10 fois la taille de
Jupiter. Il est possible d'observer le sillon qu'elle forme dans le disque protoplanétaire qui permet d'estimer une
masse.

Pour observer des planètes gazeuses en formation, le système stellaire ne doit pas avoir plus de 10 millions
d'années car après le gaz s'est dissipé. Ensuite il ne reste que des corps pour former des planètes rocheuses plus
petites et par conséquent beaucoup difficiles à détectées.

La formation très tôt des planètes gazeuses dans l'histoire d'un système stellaire, a un impact fort sur la suite de la
création du système. Elles créent de grosses perturbations en creusant des sillons énormes qui empêchent le gaz de
migrer vers étoiles ou vers l'intérieur du disque pour former d'autres planètes.

Se produisent ensuite un tas d'interactions, comme le modèle qui explique l'évolution de notre système solaire :
quand les orbites des grosses planètes augmentent (on dit qu'elles migrent), elles perturbent complètement le

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disque originel en le dissipant et en formant des ceintures comme la ceinture d'astéroïdes, celle de Kuiper ou nuage
de Oort. On pense que la structure et l'architecture de notre système solaire est complétement liée à l'évolution des
planètes géantes.

Des systèmes stellaires comparables au notre ont été observés (plusieurs planètes dont une géante et des planètes
de type Neptune) et même si on n'a pas une vision encore complète des planètes comme la Terre car leur faible
masse ne laisse pas de signatures suffisamment fortes, on trouve des super Terres.

Tout le monde est d'accord pour dire que l'on observe des systèmes en formation qui pourraient à terme ressembler
à notre système solaire. D'ailleurs les tailles des disques protoplanétaires observées sont souvent comparables à la
taille de notre système solaire jusqu'à la ceinture de Kuiper et nuage de Oort.

Les étoiles se forment généralement en amas plus ou moins denses, de ce fait les étoiles vont avoir plus ou moins
d'interactions entre elles, voire parfois des collisions ou passages rapprochés : cela peut expliquer la diversité des
systèmes stellaires observés. Cette théorie permet d'expliquer la présence d'éléments radioactifs comme
l'aluminium 26 ou Fer 60 dans notre système solaire qui pourrait être dû à l'explosion d'une supernova suffisamment
proche au cours de sa formation.

L'étoile centrale impacte la chimie du disque en fonction de la distance à l'étoile et selon les couches du disque qui
peuvent être selon leurs positions froides ou chaudes ou moins chaudes.

200 espèces moléculaires ont été détectées dans le milieu interstellaire, mais seulement 30 dans les disques
protoplanétaires car les instruments, même s'ils ont beaucoup évolué, ne permettent pas de sonder les disques avec
suffisamment de précision, en particulier dans des rayons similaires à la position de la Terre ou plus proche de
l'étoile, là où la diversité chimique doit être plus importante.

Des chimistes tentent de recréer ces milieux en laboratoire : eau, carbone, … pour rechercher des éléments
précurseurs de la vie selon 2 théories coexistantes : la matière provient directement du milieu interstellaire et est
venues se collée aux petits grains de la matière du disque par l'intermédiaire de météorites, comètes, … Et
également, la matière a pu être transformée dans le disque.

Dans les disques on arrive parfois à détecter des briques de la vie comme la glycine considérée comme le graal de la
vie : jamais détectée dans le milieu interstellaire où a été trouvé son précurseur l'aminoacétonitrile.

Pour faciliter la compréhension de ce podcast, ces quelques éléments peuvent être utiles pour se familiariser avec
les notions et le vocabulaire scientifique abordés.

RESSOURCES COMPLEMENTAIRES

• Le hors-série Ciel et espace "Le nouveau roman de la Terre" (paru en mars 2019)
• Le hors-série Ciel et espace "Terres Habitables" (de juillet 2017)

NOEMA : NOthern Extended Millimeter Array : Video du CNRS de 2015


Bien qu’un peu ancienne, elle reste encore d'actualité et explique bien le principe, sa constitution à terme et sa mise
en réseau avec les autres radiotélescopes du monde entier comme ALMA, un réseau de 66 antennes dans
l'hémisphère sud : https://www.dailymotion.com/video/x2pwiuo

Présentation le SPHERE sur le site de LESIA (Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique) :
https://lesia.obspm.fr/SPHERE-Spectro-Polarimetric-High.html

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Le vivant sur Terre est défini selon l’arbre phylogénétique suivant :

Source : site de l’ENS de Lyon


Lien pour en savoir plus : https://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img492-2015-04-06.xml
Les 3 grands domaines du vivant sur Terre sont les suivants :
- Les bactéries sont des organismes unicellulaires à structure procaryote (cellule sans noyau, leur
matériel génétique n'est pas enfermé dans un noyau).
- Les archées sont des organismes unicellulaires à structure procaryote. Ils possèdent une paroi
cellulaire constituée de lipides spécifiques. D'un point de vue écologique, ce sont souvent (mais pas
toujours) des extrêmophiles.
- Les eucaryotes peuvent être unicellulaires ou multicellulaires. Leur matériel génétique est enfermé
dans un noyau délimité par une membrane ; l'ADN est divisé en chromosomes et ils présentent une
reproduction de type sexuée.
LUCA est un acronyme qui signifie Last Universal Common Ancestor, soit en français, DACU : le Dernier
Ancêtre Commun Universel, à ne pas confondre avec le premier être à avoir été "vivant" sur Terre.

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Selon « Le grand roman de la vie » – Yves Paccalet – ed. JCLattes- sept 2009, Luca est le moule de toutes les
cellules et de tous les organismes présents et à venir sur la planète, il n’en demeure pas moins qu’il ne sera
pas immortel. Aux alentours de 2,9 milliards d’années, ce supra-organisme ou méta-organisme va se diviser
en trois branches décrites plus haut.
Cette séparation s’effectue au moment où l’oxygène apparait dans l’atmosphère.
LUCA n’est pas le premier organisme vivant et sans doute était-il accompagné d’autres formes de vie qui
n’ont pas eu de descendants.
Lien vers la source descriptive de LUCA : http://www.lestoutespremieresfois.com/2-les-annees-folles/luca-
tout-premier-et-dernier-ancetre-commun
L’illustration suivante résume ce processus de la photosynthèse :

Soit la formule suivante :


n [CO2 (dioxyde de carbone) + H2O (eau)] + énergie solaire → (CH2O)n (sucres) + n O2 (dioxygène)
Lien vers la source : https://www.encyclopedie-environnement.org/vivant/lumiere-
photosynthese/#22_Combien_faut-il_de_lumiere
Cheminées hydrothermales
Lien en savoir plus : https://planet-terre.ens-lyon.fr/article/serpentinisation-oceanique-vie-primitive.xml

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