Vous êtes sur la page 1sur 4

I- Introduction

Devenu Aujourd’huitle point focal de toutes activité, l’utilisation de l’internet est désormais
incontournable tant pour les ménages que pour les entreprises dans l’amélioration de leurs
conditions de vie et de travail. Ainsi, face aux exigences de la nouvelle économie,caractérisée
par les processus de mondialisation et de globalisation, suivi d’une concurrence sous
régionale et internationale accrue, les entreprises pour faire face à cette concurrence de plus
en plus grandissante et de s’affirmer sur la scène internationale doivent innover ou du mois
utilisé les nouvelles innovations notamment l’internet qui est devenu un outil de facilitation de
travail pour les entreprises. Ainsi si les entreprises des pays en développement a l’instar du
Togo, sont confrontés aux problèmes de financements, de la lourdeur administratif et de la
faible performance des institutions qui les empêchant à investir dans les activités
d’innovation, l’avènement de l’internet serais un atout pour palier une part de ces obstacles
car ce dernier permettra aux entreprise togolaises de s’informer et de se former pour le
développement interne de nouvelles idées d’innovation.
Le concept initial d'innovation dans le développement économique et l'entrepreneuriat a été
popularisé par Joseph Schumpeter, un économiste allemand. Schumpeter (1943) distingue
l’invention et l’innovation dans ses recherches. Pour lui, l’innovation est « la
commercialisation de toute nouvelle combinaison issue de nouveaux matériaux et
composants, l’introduction de nouveaux procédé, l’ouverture de nouveaux marchés ou
l’introduction de nouvelle forme organisationnelle ». Selon la définition schumpetérienne de
l’innovation, celle-ci se rapporte à un nouveau produit, à un nouveau processus de production
ou à une nouvelle source d’approvisionnement.
Définir le concept de l’innovation se révèle une tâche difficile en raison de la diversité des
critères utilisés par les différents auteurs pour le designer (Dbouali, 2018). Toutefois, bon
nombre d’auteurs sont unanimes sur le fait que l’innovation a une finalité commerciale et est
synonyme de nouveauté. Selon l’OCDE (1997), « une innovation est la mise en œuvre d’un
produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle
méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les
pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures ».
Si selon Schumpeter, l’innovation est proposée par l’entrepreneur qui propose un nouveau
produit sur le marché permettant une dynamique de la croissance économique se traduisant
par un processus de destruction création, dans notre étude nous considérons l’internet comme
une forme d’innovation que les entreprises utilisent pour l’amélioration de leurs
performances.
Les performances de l'entreprise sont les résultats obtenus dans la réalisation des objectifs
internes et externes (Lin et al., 2008). En tant que construction multidimensionnelle, la
performance est mesurée par plusieurs variables, dont la croissance (Dobbs et Hamilton, 2006
; Wolff et Pett, 2006), la survie, le succès et la compétitivité. Pour Garnsey (1988), les
entreprises doivent accéder aux ressources, les mobiliser et les déployer avant de pouvoir se
développer. L'adoption de diverses stratégies par les entreprises détermine également leur
performance.
Cette problématique de l’innovation trouve son importance aussi bien dans les débats
politiques qu’universitaire et continu de susciter de nouvelle interrogation. Les questions du
développement et la croissance étant au cœur des débats, les entreprises représentent plus de
la moitié dans la création du revenu nationale dans les pays en développement et absorbent
une grande partie de la population active, réduisant ainsi le chômage dans ces pays à faible
revenu (Banque Mondiale, 2017). Ainsi porter le regard sur les influences qu’aurons
l’adoption des nouvelles technologies comme l’internet relève d’une grande importance pour
l’évaluation et les apports de solution dans l’amélioration des performances de ces acteurs
économiques.
Nous utilisons dans le cadre de cette recherche, le modèle logit qui permet d’estimer les
régressions avec variable dépendante dichotomique, les triples moindres carrés (3Sls) qui
nous permet de prendre en compte la causalité inverse provenant de la bidirectionnalité entre
l’adoption de l’internet et la performance financière des entreprises, puis le modèle de
sélection de Heckman qui a permis de corriger les biais de sélection. Les données utilisées
proviennent du Recensement Général des Entreprise en 2017 du Togo (RGE, 2017).
Les résultats empiriques dans la littérature concernant l’impact de l’innovation sur la
performance des entreprises sont mitigés. Guo et al. (2005), Das et Joshi (2012) et Aliout
(2019) montrent par exemple qu’il existe une relation positive entre l’innovation de
l’entreprise et sa performance. A l’opposé, Vermeulen et al. (2006), Jansen et al. (2006) et
Freel et Robson (2004) trouvent qu’il existe une relation négative entre ces deux éléments
cités. Ainsi, de tout ce qui précède, on peut dire que le débat sur la relation entre l’innovation
et la performance des entreprises est loin de se terminer.
Malgré toutes les politiques mises en place par le Togo qui devraient contribuer à la
performance des entreprises au Togo, celles-ci sont confrontées à de nombreux défis. Les
performances du secteur se résument en la survie de quelques unités de production qui se
trouvent en situation oligopolistique à l’intérieur des branches d’activité (Agbodji, 2006).
Selon les résultats du recensement général des entreprises (RGE, 2018), les grandes
entreprises, bien moins nombreuses (0,4%), génèrent 77,1% du chiffre d’affaires global des
entreprises Togolaises, les moyennes entreprises suivent avec 15,9% du chiffre d’affaires et
les entreprises individuelles viennent enfin avec 6,8%. Ce même recensement révèle aussi un
niveau faible d’innovation des entreprises : seulement 10% des entreprises utilisent un
ordinateur dans le cadre de leurs activités économiques. En ce qui concerne l’utilisation
d’internet, seulement 15% des unités économiques disposent d’une connexion internet. Les
résultats du recensement des entreprises de la banque mondiale en 2016 montrent un très
faible taux d’entreprises ayant mise en place un procédé nouveau et aussi un très faible taux
des entreprises ayant mise en place de nouveaux produits/services soit respectivement 15,33%
et 36,67%. Dans ces conditions, l’analyse de la relation entre innovation(internet) et
performance des entreprises au Togo mérite qu’on s’y intéresse. Mais qu’en est-il de la
productivité du personnel face à l’utilisation de l’internet dans l’entreprise ?
Des entreprises telles qu'IBM a utilisé des sites de réseautage social pour favoriser les
comportements innovants en créant leur propre réseau social interne appelé Beehive, qui
permet des activités telles que le partage de photos et des groupes de discussion entre les
employés (Aguenza et al., 2012 ; Maier et al., 2015). En fait, Abdulahi, Samadi et Gharleghi
(2014) affirment que les sites de réseautage social, tels que Facebook, Twitter, Skype et
LinkedIn, encouragent la sociabilité, ce qui est essentiel pour la croissance et la satisfaction
sur le lieu de travail. Une enquête menée auprès de 1731 participants recrutés sur
MechanicalTurk a conclu qu'il existait des associations positives entre la distraction ressentie
sur les médias sociaux tels que Facebook et YouTube et la productivité des employés (Hysa,
Mularczyk, &Zdonek, 2015).
Cependant, d'autres universitaires et praticiens affirment que l'utilisation des médias sociaux
sur le lieu de travail a une relation négative avec la productivité des employés.
Une autre étude menée par Ribière et al. (2010) auprès de plus de 168 000 personnes en
France (2010) a révélé que 48 % des employeurs estiment que l'utilisation des médias sociaux
sur le lieu de travail a un impact négatif sur la productivité des employés. Flynn (2011) et
Kane (2017) ont également conclu que les plateformes de réseaux sociaux ont un impact
négatif sur les performances des employés en diminuant leurs capacités et leur association
étroite avec l'organisation. Ainsi, ceci pourrait diminuer leurs performances et il parait
nécessaire de se demander : Quel est la relation qui existe entre adoption de l’innovation
(internet) et performance des entreprises au Togo ? Les questions de façon spécifique seront
de savoir : Quels sont les déterminants de l’adoption d’innovation (internet) au Togo ? et Quel
est l’effet de l’adoption de l’innovation (internet) sur la performance des entreprises au
Togo ? Ainsi les principaux résultats de cette recherche montrent que la taille de l’entreprise
et les autres caractéristiques de celle-ci déterminent la décision d’adoption de l’internet. Les
résultats montrent également que l’adoption de l’internet a un effet positif sur les chiffres
d’affaire des entreprises. Les caractéristiques du chef de l’entreprise (sexe, son éducation), les
secteurs d’activités sont importants pour comprendre la relation entre internet et performance.
Cette recherche vise non seulement à analyser les déterminants de l’adoption de l’innovation
technologique (en particulier de l’internet), mais aussi à évaluer si cette dernière favorise
réellement l’essor financier des entreprises au Togo. Pour atteindre ces objectifs, deux
hypothèses de travail sont formulées pour la suite de cette recherche :
 (H1) certaines caractéristiques telles que (le statut de l’unité, le chiffre d’affaire,
utilisation d’électricité, la taille de l’entreprise, le nombre de personnel, durée
d’existence de l’entreprise, sexe et niveau d’éducation du chef de l’entreprise……)
des entreprises déterminent l’adoption d’innovation (internet) au Togo,
 (H2) l’adoption d’internet a un effet positif sur la performance des entreprises au
Togo.
La pertinence de notre recherche s’articule donc autour des deux points suivants : le premier
est de contribuer à dénombrer les caractéristiques des entreprises qui déterminent l’adoption
d’internet au Togo, le deuxième point est d’apporter sur le plan empirique des éléments de
réponse pouvant contribuer à la compréhension de la réalité du contexte de l’innovation et de
la performance des entreprises togolaises.
Le reste du papier est organisé comme suit. La section 2 traite la revue de la littérature de
l’effet de l’adoption de l’innovations (l’internet)sur les performances des entreprises. La
section 3 expose la méthodologie utilisée. Ensuite, les résultats et interprétations seront
présentés dans la section 4. Enfin s’ensuit la conclusion.

Vous aimerez peut-être aussi