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Les accords de Bâle I 

La diversification du risque est un précepte de base de l'activité bancaire. Une part


importante des grosses défaillances bancaires a été due, d'une façon ou d'une autre, à une
concentration du risque de crédit. À la suite de l'examen préliminaire de cette question à la
cinquième Conférence internationale des responsables du contrôle bancaire en octobre
1988, le Comité de Bâle a mis au point un document de travail pour la sixième Conférence
internationale à Francfort en octobre 1990. Ce document a été largement approuvé et,
compte tenu de diverses observations présentées à cette occasion, il est de nouveau publié
sous forme de guide des meilleures pratiques dont disposent les autorités de contrôle
bancaire pour surveiller et contrôler les grands risques de crédit.

L'Accord dit de Bâle I a posé les bases d'un dispositif international d'adéquation des fonds
propres.

1. Historique du Comité de Bâle

Les faiblesses d'un système bancaire, que ce soit dans un pays en développement ou dans
un pays développé, peuvent menacer la stabilité financière tant au sein de ce pays qu'à
l'échelle internationale.

Dans le but de renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire international, les


gouverneurs des principales banques centrales ont créé en 1974 le Comité de Bâle sur le
contrôle bancaire. Il regroupe des banques centrales et des organismes de réglementation et
de surveillance bancaires des principaux pays industrialisés (d'Allemagne, de Belgique, du
Canada, des Etats-Unis, de France, d'Italie, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du
Royaume-Uni, de Suède et de Suisse) dont les représentants se rencontrent à la Banque des
règlements internationaux (BRI) à Bâle pour discuter des enjeux liés à la surveillance
prudentielle des activités bancaires.

Son rôle consiste essentiellement à établir des normes et des lignes directrices générales et
formule des recommandations à l'égard des pratiques exemplaires pour aider les banques à
mieux se prémunir contre tout type de risque.

2. le ratio de Cooke

Depuis 1988, un ratio international de solvabilité, le ratio Cooke, est appliqué par les
banques. Il définit les exigences minimales en fonds propres qu'elles doivent respecter en
fonction des risques pris et destiné à mesurer la solvabilité des banques (et des
établissements assimilés).

Renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire international et promouvoir des


conditions d'égalité de concurrence entre les banques à vocation internationale
représentent les objectifs visés par ce ratio.

Ce ratio fait un rapport entre les fonds propres, composés d'un noyau dur (capital et
réserves) et d'éléments complémentaires tels que les provisions et les titres subordonnés, et
l'actif du bilan et les engagements hors bilan pondérés aux risques.
Ce rapport doit respecter deux conditions 4(*) :

· (fonds propres + quasi fonds propres) / ensemble des engagements > 8%

·  fonds propres / ensemble des engagements > 4%

Fonds propres réglementaires

>= 8%

3. Limites

Le ratio établi par l'accord de Bâle I a permis de définir une norme réglementaire
internationale en matière d'exigence en fonds propres en utilisant un système simplifié
d'évaluation du risque.

La simplicité d'application et la possibilité d'être décliné sur une base quantitative par
l'ensemble des établissements de crédit, présentent des avantages qui ont rendu l'accord de
Bâle de 1988 sur l'adéquation des fonds propres un moyen extrêmement efficace. Toutefois
cet accord soulève quelques insuffisances :

Insuffisance au niveau de manque de critères pertinents pour la mesure du risque de crédit.


S'agissant de la dotation en fonds propres à couvrir des crédits aux entreprises, l'accord ne
tient pas compte de la solvabilité de l'emprunteur et n'opère pas de différenciation selon les
risques auxquels la banque s'expose. D'où une estimation incomplète des risques

Mauvaise implication des sûretés, garanties, dérivés de crédit ( qui peuvent réduire
significativement de pertes en cas de défaillance), et absence de mesures de réduction des
risques suffisantes.

Il s'agit d'une approche basée sur des notations externes peu développée et non adaptée
aux besoins des nouvelles structures bancaires (depuis les banques universelles dont
l'activité de banque de détail est importante jusqu'aux banques spécialisées). Cette
approche reste très marquée par les marchés et présente parfois certaines faiblesses.

La gestion des risques selon l'accord de Bâle I s'articule essentiellement autour d'une
surveillance bancaire quantitative et néglige, de ce fait, une surveillance qualitative et
individuelle des établissements; désormais plus répandue.

La notion de convergence entre le capital économique et le capital réglementaire est


capitale dans les établissements de crédit, toutefois elle n'est mise en relief par le premier
accord de Bâle. En effet, Le capital réglementaire ne reflète plus le capital économique, base
plus adaptée de calcul des risques réels. Le calcul du capital économique est fondé sur les
probabilités de défaillance liées aux emprunteurs et tient compte des mécanismes de
réduction des risques.

les fonds propres réglementaires ne satisfont pas aux exigences des méthodes modernes de
gestion des risques.
Ce ratio ne prend pas en compte de manière pertinente la probabilité de défaut de la
contrepartie, l'évolution dans le temps et ne semble plus être adaptée aux nouveaux
instruments financiers.

Inadaptation des pondérations ; face aux bouleversements qu'a connu la sphère financière
depuis 10 ans : explosion des activités de marchés, mise en place de nouvelles technologies
accélérant la circulation de l'argent, naissance de nouveaux instruments, sophistication
juridique des acteurs, etc

Du ratio de COOKE au ratio Mc Donough

Visant à renforcer la stabilité du système financier international et à améliorer l'égalité de


traitement des banques dans la compétition mondiale en harmonisant les exigences de
fonds propres dans les différents pays, le Comité de Bâle a lancé, en 1999, une réforme du
ratio, qui date de 1988, le ratio de COOKE pour adopter, fin juin 2004 le nouvel accord (Bâle
II). Le nouvel accord avait, de ce fait, comme objectif l'augmentation de la souplesse du
système de surveillance pour assurer la continuité des activités des banques

L'ancien ratio de solvabilité cédera la place au ratio Mac Donough (un outil de pilotage et un
instrument d'adéquation des fonds propres). D'autres objectifs secondaires peuvent
apparaître, comme le choix par les établissements bancaires de la méthode la plus
appropriée à son contexte ou la mise en oeuvre rigoureuse de l'ensemble des pratiques
énoncées par le comité.

Ces objectifs trouvent leur application à travers la mise en place d'outils et de principes forts
tels qu'un pilotage sain des risques par les banques, qu'une garantie de qualité et de
robustesse des méthodologies, des processus et des systèmes de gestion des risques
internes mis en oeuvre par l'établissement.

La démarche, bien qu'elle soit neuve, elle s'appuie cependant sur des principes déjà
éprouvés. Le projet Bâle II définit un nouveau système de calcul des fonds propres
réglementaires que chaque établissement doit adopter pour faire face à ses risques.

Que sont les accords de Bâle II ?

Il s'agit d'un ensemble de règles et de méthodes de calcul, dont l'objet est de permettre de
définir le niveau de fonds propres obligatoires. Ces règles entreront en application le
1er Janvier 2007. Ils intégreront mieux les trois natures de risques suivantes : crédit, marché
et opérationnel. La finalisation de ces normes a été arrêtée à l'issue de la prise en compte
des commentaires attendus de la profession ; implication déterminante pour disposer des
données reflétant au mieux les spécificités du système bancaire. Après plusieurs années de
discussions, les recommandations de Bâle sur le nouveau ratio de solvabilité ont été publiées
en juin 2004.

1er pilier : exigences   2ème pilier : processus   3ème pilier : discipline de


minimales en fonds propres de marché
surveillance
prudentielle
Calcul des fonds propres Marge d'appréciation Publications d'informations
réglementaires au titre du des relatives à
risque de rédit autorités de -Dotation en fonds propres
- Approche standardisé surveillance -Risque de crédit
-Approche IRB -Eléments qualitatifs -risque de marché
*Approche IRBsimple -Méthodes d'évaluation -Risque opérationnel
*Approche IRB complexe du -Titrisation
Calcul des fonds propres risque et normes -Méthodes d'évaluation des
réglementaires au titre du risques
risque opérationnel
(nouveau)
-Approche de l'indicateur de
base
-Approche standardisée
-Approche avancé (système
de
mesure interne),

Les insuffisances de Bâle II


La crise financière de 2007/2008 a mis en évidence le fait que les fonds propres des
institutions financières étaient insuffisants ou de mauvaise qualité. Certains risques avaient
été peu ou mal identifiés et ce, pour deux raisons :
 la complexification des opérations réalisées sur les marchés financiers (produits
structurés, titrisation) ;
 la défaillance du contrôle interne et de la gouvernance des établissements bancaires
(dans de nombreux cas) ;
 les insuffisances du contrôle exercé par les régulateurs dans un univers où on faisait
une confiance sans doute excessive à l’autorégulation.
Les banques n’ont pas su apprécier correctement les risques qu’elles prenaient de sorte que
leur niveau de fonds propres s’est retrouvé en inadéquation avec la réalité des risques
figurant à leur bilan ou dans leur hors-bilan (voir notre article de décryptage sur les comptes
d’une banque).
Le système bancaire s’est ainsi trouvé dans l’incapacité d’absorber ses pertes sur les
activités de négociation et de crédit, pertes qui ont alors pris une dimension systémique. En
outre, beaucoup d’établissements, qui avaient délaissé la gestion de leur risque de liquidité,
ont été confrontés à de vives tensions lorsque le marché monétaire s’est brutalement
bloqué, obligeant les banques centrales à intervenir pour assurer son bon fonctionnement et
parfois pour soutenir certaines banques. 
De Bâle II à Bâle III : des règles prudentielles renforcées
Compte tenu de l’ampleur et de la rapidité avec laquelle la crise financière s’est propagée à
travers le monde et du caractère par nature imprévisible des crises, il est apparu essentiel
que tous les pays renforcent la capacité de résistance de leur secteur bancaire.
C’est l’objet des accords de Bâle III adoptés par le Comité le 12 septembre 2010 et avalisés
par les chefs d’État et de gouvernement lors de la réunion du G20 à Séoul, les 11 et 12
novembre 2010.
Ces accords instaurent plusieurs mesures visant à réformer en profondeur le dispositif
prudentiel international. Ils tirent les conséquences des insuffisances de la réglementation
Bâle II et  imposent un renforcement des normes en matière de solvabilité et de liquidité
bancaires.

Accords de Bâle III :


 publiés le 16 décembre 2010 par le Comité de Bâle sont des propositions de réglementation
bancaire1,2.
La réforme Bâle III fait partie des initiatives prises pour renforcer le système financier à la
suite de la crise financière de 2007, sous l'impulsion du Conseil de stabilité financière et
du G20, pour garantir un niveau minimum de capitaux propres et renforcer la solidité
financière des banques.
Elle part du constat que la sévérité de la crise s'explique en grande partie par la croissance
excessive des bilans et hors bilan bancaires (via, par exemple, les produits dérivés), tandis
que dans le même temps le niveau et la qualité des fonds propres destinés à couvrir les
risques se dégradaient. En outre, de nombreuses institutions ne disposaient pas non plus de
réserves suffisantes pour faire face à une crise de liquidité. Dans ce contexte, le système
bancaire s'est révélé incapable d'absorber les pertes intervenues d'abord sur les produits
structurés de titrisation et d'assumer ensuite la ré-intermédiation d'une partie des
expositions de hors-bilan. Au pire de la crise, les incertitudes pesant sur la qualité des bilans,
la solvabilité des banques et les risques liés à leur interdépendance (le défaut d'une
institution pouvant entraîner celui d'une autre) ont provoqué une crise de défiance et de
liquidité généralisée.
Compte tenu du rôle du système financier dans le financement de l'économie réelle, du
caractère international des institutions financières et du coût final supporté par les États via
notamment les plans de soutien public, une intervention coordonnée des régulateurs
internationaux est alors apparue légitime.

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