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INTRODUCTION

Dans un monde où les entreprises cherchent avant tout à être compétitives


en termes de temps, la place de la Recherche et des développements
technologiques est devenue essentielle. Les avancées technologiques, les
innovations de produits ou de procédés sont autant de sources d’avantages
concurrentiels que l’entreprise désire préserver. Pour cela, la protection de ce que
l’on nommera génériquement l’innovation constitue un enjeu stratégique crucial.
Cependant, les connaissances sur les pratiques des organisations en matière de
protection de l’innovation demeurent limitées. Les recherches existantes
privilégient des approches juridiques, processuelle et managériale. Elles tendent
alors à considérer l’existence de deux grands modes de protection de
l’innovation : le brevet d’une part, et des techniques plus informelles telles que le
secret d’autre part. Mais Le dépôt de brevet offre la meilleure protection, et ce,
sur le long terme. Cela dit, pour qu’une innovation soit protéger par le brevet, il
faut que celui si respecte certaines conditions. Le problème qui se pose donc est
celui de savoir quelles sont ces conditions de protection de l’innovation par le
brevet. Ces conditions peuvent être subdivisé en deux parties à savoir les
conditions de fond de protection de l’innovation par le brevet (I) et les conditions
de formes (II).

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I- Les conditions de fond de la protection de l’innovation par le brevet
Ces conditions sont régies d’après l’annexe 1 de l’Accord de Bangui Révisé
de 1999, acte du 14 décembre 2015, l’obtention d’un brevet sur innovation est
substantiellement déterminée par des conditions négatives (A) et par des
conditions positives (B).
A- Les conditions substantielles négatives de la protection de
l’innovation par le brevet
Ces conditions énumèrent les types d’innovations qui ne sont pas
protégeable par brevet. Il s’agit des innovations constitutives d’invention mais
non brevetable et des innovations qui ne sont pas des inventions.
S’agissant de l’exclusion des innovations qui ne sont pas des inventions et au sens
de l’article 1 alinéa 3 de l’Accord de Bangui Révisé : « Ne sont pas considérés
comme des inventions au sens du paragraphe 1er notamment :
a) Les découvertes, les théories scientifiques et les méthodes mathématiques ;
b) Les plans, principes ou méthodes en vue de faire des affaires, de réaliser des
actions purement intellectuelles ou de jouer ;
c) Les simples présentations d'informations ;
d) Les programmes d'ordinateurs ;
e) Les créations à caractère exclusivement ornemental ;
f) Les œuvres littéraires, architecturales et artistiques ou toute autre création
esthétique ».
Cependant, ces innovations ne sont pas protégeables par le brevet d’innovation
mais peuvent l’être par d’autres catégories du droit de la propriété intellectuelle à
l’instar des droits d’auteur et droits voisins comme les œuvres littéraires,
architecturales et artistiques ou toute autre création esthétique. Par ailleurs,
d’autres méthodes de protection pouvant entrainer des responsabilités pénales au
sens de l’article 311 du code civil intitulé « violation du secret commercial »
appelée clause de confidentialité peut être appliquée à l’endroit des innovations
telles que les plans, principes ou méthodes en vue de faire des affaires.
En ce qui concerne l’exclusion des innovations constitutives d’invention mais non
brevetable, il s’agit des inventions qui sont exclus de la brevetabilité par l’article
2 alinéa 2 de l’Accord de Bangui Révisé car soit elles ne sont pas conformes à
l’ordre public et aux bonnes mœurs, soit qu’il s’agisse d’obtention végétale ou
soit ce sont des méthodes de traitement du corps humain.

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B- Les conditions substantielles positive de la protection de
l’innovation par le brevet.

D’après l’article 2 alinéa 1 de L’Accord de Bangui Révisé, peut faire l’objet


d’un brevet d’invention : « L’invention nouvelle, impliquant une activité
inventive et susceptible d’application industrielle » ces trois critères régissent
donc l’obtention de la protection du brevet par le brevet.

Une invention doit être nouvelle pour pouvoir être protégée par un brevet.
Une invention est considérée comme nouvelle si elle n’est pas comprise dans
l’état de la technique. L’état de la technique est constitué par tout ce qui a été
rendu accessible au public avant la date de dépôt de la demande de brevet par une
description écrite ou orale, un usage ou tout autre moyen. Cela peut être, par
exemple, la commercialisation de l’invention, des conférences de presse, des
articles de presse, des publications ou des expositions publiques. Le contenu des
demandes de brevet, même non publiées, fait partie de l’état de la technique dans
le pays pour lequel le brevet est demandé. Dans ce cas, une invention non encore
connue du public peut faire partie de l’état de la technique et invalider une
demande de brevet ultérieurement déposée. Il est donc essentiel de garder le
secret sur son invention préalablement au dépôt d’une demande de brevet ! Il
convient de faire attention notamment aux conditions d’accès à son entreprise et
aux lieux où l’invention est développée. Il est par ailleurs recommandé de faire
figurer des clauses de confidentialité dans les contrats avec des partenaires
industriels ou commerciaux. Si une invention est rendue publique en
méconnaissance de ces clauses de confidentialité et par exemple suite à une
effraction, le titulaire du droit au brevet bénéficie encore d’un délai de 6 mois pour
déposer sa demande de brevet.

Attention : l'invention doit être exposée dans la demande de brevet de façon


suffisamment claire et complète pour qu'un homme du métier puisse l'exécuter.
La suffisance de l’exposé de l’invention est une condition essentielle pour obtenir
une protection par un brevet mais cette description de l’invention intervient
seulement dans la demande de brevet elle-même, de telle sorte que l’invention
n’est divulguée qu’après le dépôt de la demande de brevet.

Une invention doit être susceptible d’application industrielle, ce qui implique


qu’elle doit pouvoir être fabriquée ou utilisée dans tout genre d’industrie, de
commerce ou dans l’agriculture. Le terme « industrie » doit être pris au sens large,
comme comprenant l'exercice de toute activité de caractère technique, c'est-à-dire
une activité qui relève du domaine des arts mécaniques par opposition aux beaux-
arts. Une invention, en tant que solution technique à un problème technique,
répondra en principe à cette exigence d’application industrielle. Cette condition

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n’est par contre pas remplie par des découvertes ou des concepts scientifiques, qui
ne sont de toute manière pas des inventions.

Après avoir dégager les conditions de fond de protection de l’innovation par le


brevet, il est dès à présent question de présenter les conditions de formes.

II- Les conditions de forme de la protection de l’innovation par le


brevet
Il s’agit ici de deux types de conditions en l’occurrences les autorités
compétentes à accomplir et des formalités inhérentes à accomplir au dépôt de
la demande de brevet.
A- Les autorités compétentes en matière de brevet
D’après l’article 8 de l’Accord de Bangui Révisé, les autorités compétentes pour
procéder à la délivrance du brevet sont principalement constituées de :
- Les services de l’O.A.P. I
- Les Structures Nationales de Liaison (S.N.L) logées dans les services
ministériels gouvernementaux en charge des questions de la propriété
intellectuelle. Ils ont pour charge de recevoir des demandes de délivrance
de brevets pour les acheminer auprès de l’O.A.P. I dans un délai de cinq
(05) jours ouvrables pour examen. Au Cameroun, la SNL est logé au
Ministère de l’Industrie, des Mines et du développement Technologique.

En somme, protéger une innovation par brevet est un travail de longue à


laine et requiert beaucoup de minutie tant sur le fond que sur la forme. Cela dit,
pour mener à bien cette procédure il convient d’avoir recours à l’expertise des
conseils en propriété intellectuelle non seulement pour toutes les vérifications
nécessaires à faire sur l’innovation mais aussi pour le montage pratique du dossier
de demande du brevet et l’accomplissement des formalités qu’impose cette
procédure.

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B- Les formalités à accomplir
Elles consistent essentiellement à deux éléments : la formulation de la
demande de brevet et le paiement des taxes requises (et enfin, le paiement des
taxes de dépôt et de publication.).
Par formulation de la demande adressée au Directeur général de l’O.A.P.I., il
s’agit notamment de la description de l’invention innovante, des revendications
délimitant l’objet du brevet demandé, des dessins y relatifs, de l’abrégé descriptif,
de la requête.
D’après l’article 13 de l’annexe 1 de l’A.B.R., « le dossier comprend :
- a) Une demande de brevet adressée au Directeur général de l'Organisation, en
nombre d'exemplaires suffisants ;
- b) La pièce justificative du versement à l'Organisation de la taxe de dépôt et de
la taxe de publication ;
- c) un pouvoir sous seing privé, sans timbre, si le déposant est représenté par un
mandataire ;
- d) un pli cacheté comportant :
i) Une description de l’invention faisant l'objet du brevet demandé,
effectuée d'une manière claire et complète pour qu'un homme du métier
ayant des connaissances et une habileté moyennes puisse l'exécuter ; ii) Les
dessins qui seraient nécessaires ou utiles pour l'intelligence de l'Invention;
iii) La ou les revendications définissant l'étendue de la protection
recherchée et n'outrepassant pas le contenu de la description visée aux sous
alinéa i) ci-dessus; iv) Et un abrégé descriptif résumant ce qui est exposé
dans la description, la ou les revendications visées à l'alinéa III) ci-dessus,
ainsi que tout dessin à l'appui dudit abrégé ;
v) Des indications suffisantes sur la meilleure manière d'exécuter
l'invention connue de l'inventeur à la date du dépôt et, dans le cas où une
priorité est revendiquée, à la date de priorité de la demande ».

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CONCLUSION

En somme, protéger une innovation par brevet est un travail de longue à


laine et requiert beaucoup de minutie tant sur le fond que sur la forme. Cela dit,
pour mener à bien cette procédure il convient d’avoir recours à l’expertise des
conseils en propriété intellectuelle non seulement pour toutes les vérifications
nécessaires à faire sur l’innovation mais aussi pour le montage pratique du dossier
de demande du brevet et l’accomplissement des formalités qu’impose cette
procédure.

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