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INTRODUCTION GENERALE
A. DEFINITION ET OBJECTIF DE LA PEDOLOGIE

La pédologie est la science des sols ; elle en étudie la genèse, l’évolution et les
propriétés. La pédologie tente, en outre, d’établir la systématique des sols en fonction des
critères bien définis et de faire état de la répartition de ces sols à la surface du globe.

B. IMPORTANCE DE LA PEDOLOGIE

Le sol, principal objet de la pédologie est l’un des composants de l’écosystème.


Comme élément de l’écosystème, le sol remplit deux principales fonctions :

 Il est le support des végétaux ;


 Il est également leur principale source d’éléments nutritifs.

Les propriétés physiques et chimiques des sols règlent les conditions dans
lesquelles les végétaux peuvent s’implanter et assurer leur subsistance dans un cadre climatique
et géomorphologique bien définis. Le degré de fertilité des sols détermine aussi la possibilité
de mise en valeur agricole d’une région et par là, il exerce une influence sur la densité et le
genre de vies des populations.

C. GRANDES DIVISIONS DE LA PEDOLOGIE


Selon que le travail de Pédologue vise la recherche fondamentale ou appliquée,
la Pédologie comprend les divisions suivantes :

a) Pédologie générale qui comprend :


 La description des sols ;
 Etude de la genèse et évolution des sols ;
 La systématique des sols ou classification de ces derniers sur base des critères locaux
ou régionaux.

b) Pédologie appliquée : qui traite de l’utilisation agricole des sols, la


cartographie des sols est l’une des formes appliquées de la Pédologie.

D. DEFINITION DE SOL
Le sol est une formation naturelle de surface, à propriétés essentiellement
dynamiques, souvent différenciée en couches distinctes (horizons), à constituants minéraux et
organiques. Formations généralement meubles, résultant de la transformation de la roche-mère
et des débris organiques sous l’influence de divers processus physico-chimiques et biologiques.
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E. GENESE DE SOL
Schématiquement, la formation de sol comprend trois phases qui se chevauchent
plus au moins dans le temps. Il s’agit de :

 L’altération ou décomposition de la roche mère ;


 La biodégradation de la matière organique et son incorporation dans la fraction
minérale ;
 La différenciation résultant de la migration et accumulation de certains éléments au
niveau de certaines couches ou horizons des sols.

Le déroulement de ces différentes phases qui peut être rapide ou lent reste sous l’influence des
certains facteurs notamment le climat, la roche mère, la géomorphologie, les organismes vivants
et le temps. D’où l’équation suivante :

Sol= f (cl, rm, g, o, t)


 cl : climat ;
 rm : roche mère ;
 g : géomorphologie plus précisément la topographie ;
 o : matière organique notamment le couvert végétal ;
 t : temps.
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Ière PARTIE : NOTIONS DE PEDOLOGIE GENERALE


CHAP I : LES CONSTITUANTS DES SOLS
Le sol est un mélange, en proportion variable, des constituants minéraux
organiques et des fluides (eau et gaz). Sous l’action conjuguée des facteurs climatiques et
biologiques, les couches superficielles de la lithosphère subissent une altération physique et
chimique dont le mode et le degré varient avec la nature de la roche et le niveau d’agressivité
des agents d’altération (conditions climatiques, acides organiques).

La genèse et l’évolution de sol impliquent donc en outre, les apports des


composants minéraux, organiques et la présence des fluides.

A. CONSTITUANTS MINERAUX
Ils résultent de la désagrégation mécanique ou chimique de la roche

A.1. La Désagrégation mécanique

Elle consiste en la fragmentation de la roche sans transformations chimiques de


ses constituants. Cette fragmentation est soit liée à la rupture d’équilibre au sein de la masse
rocheuse, soit à la météorisation de cette dernière.

La météorisation procède principalement par :

 La thermoclastie ou désagrégation de la roche liée au régime des températures ;


 La cryoclastie ou désagrégation de la roche provoquée par l’alternance de dégel et gel
de l’eau contenue dans la roche ;
 L’hydroclastie ou destruction de la roche par alternance humectation et dessiccation ;
 L’haloclastie : désagrégation de la roche liée à pression exercée par le sel au niveau des
diaclases de cette dernière.

En dehors de la météorisation, les végétaux interviennent également dans la


désagrégation de la roche, c’est la bioclastie, cas des racines des plantes qui font éclater la roche
par leur croissance à travers les diaclases.

A.2. La désagrégation chimique de la roche

Elle consiste en la destruction de la roche avec transformation des constituants


minéraux. Celle-ci peut être suivie par l’apparition de nouveaux minéraux ou minéraux de
néoformation. C’est l’altération chimique de la roche dont les principaux facteurs sont : les
conditions bioclimatiques et la nature de la roche.
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Les différents processus de l’altération chimique de la roche sont :

 Hydrolyse ou attaque de la roche par l’eau, celle-ci peut être pure ou chargée des acides
organiques et du CO2 qui activent la décomposition de cette dernière.
 Oxydation : lorsque une roche est altérée c.à.d. que ses éléments minéraux sont libérés,
l’oxygène circulant dans le sol peut se recombiner avec certains de ces éléments
métalliques et donner lieu à des formes oxydées. Ex : Oxyde de fer (Fe203), Oxyde d’Al
(Al203) etc…
 Hydratation ou adjonction de molécule d’eau aux minéraux, ce qui provoque
l’augmentation de leur volume, et entrainent ainsi l’ameublissement de cette roche.
 La dissolution : est une décomposition qui concerne une catégorie des roches
notamment des roches salines ou évaporites et les calcaires. Les premières sont
dissoutes par l’eau pure, les secondes par l’eau chargée du CO2.

A.3. Produits de la désagrégation de la roche

Ils sont de nature diverse et constituent l’essentiel des constituants minéraux


des sols. Il s’agit de :

 Fragments de la roche altérée ;


 Minéraux individualisés, non altérés, qui constituent la catégorie des minéraux
hérités c.à.d. qui se retrouvent dans les produits d’altération sans aucune
transformation. Ex : le quartz et autres minéraux denses résistants à altération ;
 Nouveaux minéraux dits secondaires puisque ils naissent de la recombinaison
des constituants de base libérés de la roche mère par altération, on les appelle
également les minéraux de néoformation. Ex : les argiles qui naissent de la
recombinaison de la silice et de l’aluminium ;
 Corps dissouts en solution colloïdale ou ionique, cas de la silice, des bases tels
que K, Na, Ca, Mg, du Fer et de Al.

A.4. Les différentes fractions Minérales de sol

A la suite de convention Internationale, les Pédologues classent les particules du


sol en 2 grandes catégories : la Fraction grossière et la Fraction Fine.

a) La Fraction grossière ou squelette de sol :

Elle comprend :

 Les cailloux et graviers ; éléments dont le Ø˃2mm


 Le Sable : Ø varie de 2 mm à 50µ
 Le limon ou Silt : Ø 50µ à 2µ.
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Cette fraction joue un rôle double dans le sol :

 rôle passif, par son influence sur les propriétés physiques de sol (ex : perméabilité et
cohésion des sols) ;
 rôle actif : cette fraction renferme encore des matériaux altérables, elle constitue ainsi
une réserve d’éléments nutritifs des végétaux.

b) La Fraction Fine : ou Terre Fine : elle comprend des éléments dont le Ø˂ 2µ, il s’agit
essentiellement des argiles minéralogiques. Outre ces argiles, cette fraction comprend
également les oxydes de Fer et d’Aluminium constituant les sesquioxydes, la Silice et
autres minéraux résiduels

L’importance de cette fraction, particulièrement des argiles, réside dans leurs


propriétés colloïdales qui déterminent leur rôle dans les phénomènes de structuration, dans
l’économie en eau, en éléments nutritifs et dans l’acidité ou l’alcalinité des sols.

c) Genèse des Minéraux Argileux

Lorsque tous les éléments chimiques de la roche sont libérés par altération et si
les conditions du milieu le permettent, certains de ces éléments peuvent se recombiner avec
d’autres et donner naissance à des nouveaux minéraux. Ex : la Silice qui se recombine avec
l’aluminium pour donner des argiles ou silicates d’alumine hydratés. Ils sont microcristallines
(Ø˂ 2µ) et présentent une structure en feuillets, ces sont donc des phyllosilicates c.à.d. minéraux
formés d’une couche d’aluminium et 2 couches ou une de silicium.

d) Les Propriétés des Minéraux argileux

Dans l’ensemble, les minéraux argileux sont doués des propriétés suivantes :

 Ce sont, en général, des minéraux aux dimensions très réduites ou microscopiques (Ø˂
0,002 mm ou 2µ) ;
 Dans certains types d’argiles, des molécules d’eau peuvent s’introduire entre les
lamelles ou feuillets et provoquer un élargissement de l’espace interfeuillet ou inter
lamellaire. Ce sont des variétés gonflantes comme la montmorillonite, le chlorite,
etc.….
 Les minéraux argileux sont porteurs de charges électriques négatives, leur permettant
de fixer, ± énergiquement, les éléments à charges positives (cations : H,Ca, Mg, K, Na,
Al, Mu….) c’est le pouvoir sorbant des argiles.1
 Comme, colloïdes, les argiles se trouvent dans les sols soit à l’état dispersé (en milieu
fortement alcalin à PH˃ 7) soit à l’état floculé en présence des cations floculant Al3+,
Ca2+ et jouent de ce fait, un grand rôle dans la formation des agrégats dont ils
constituent avec matière organique, le ciment.

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Pourvoir sorbant des argiles ; pouvoir de fixer plus ou moins énergétiquement des éléments de charges
positive à la surface de leurs feuillets
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e) Types des minéraux Argileux

Ils sont en rapport avec les conditions de l’environnement (climat et topographie)


qui déterminent la mobilité des éléments libérés par l’hydrolyse. La structure cristallographique
résultant de cette néoformation permet de distinguer les principaux types ci-après :

 Minéraux de type 1/1 (Te-OC)

Ce sont des minéraux des 2 couches dont une siliceuse tétraédrique, l’autre
Alumineuse octaédrique c.à.d. formée de octaèdre dont le centre est occupé par un atome d’Al
et les sommets par les groupement OH, la liaison avec le tétraèdre est assuré par l’oxygène.

La distance interlamellaire ou interfeuillets : 7 A°.2

Ce sont des minéraux sans gonflement et dont le pouvoir sorbant est assez faible
et varie de 3 à 15 méq.

 Minéraux du type 2/1 (Te-OC-Te)

Minéraux de feuillets à 3 couches, une octaédrique et 2 Tétraédriques, espace


interlamellaire 10A° pour le groupe d’illites et Micas, pouvoir sorbant 30-40 méq, 14A° pour
le groupe vermiculite et Montmorillonite, pouvoir sorbant 65 à 145 méq ou même 60 à 150
méq. Ceci à cause de l’ouverture de l’espace interlamellaire et par lessivage de K.

Tableau synthèse des propriétés générales de quelques types d’argiles

Argiles Type Distance Gonflement Pouvoir sorbant


interlamellaire (en méq)

Kaolinite 1/1 7 A° - 3-15

Illite 2/1 10 A° - 30-40

Vermiculite 2/1 14 et plus A° + 65-145

Montmorillonite 2/1 14-20 A° ++ 60-150

Poids atomique d′ un élément


N.B : Méq : = Sa valence

40
Ex : Ca : = 20 𝑚é𝑞
2

27
Al : = 9 𝑚é𝑞
3

39
K: = 39 𝑚é𝑞
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f) Grandes familles des Minéraux argileux

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A° = Angström = unité de longueur équivalente à un dix-millionième de mm (10-7).
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Sur base de la structure cristallographique de ces minéraux, on distingue les


principales familles ci-après :

- Famille de Kaolinite

Elle regroupe les minéraux du type 1/1 avec feuillets énergiquement accolés et
une distance interlamellaire de 7A° (sauf pour les variétés hydratées comme halloysite dont la
distance interfeuillet peut atteindre 10 A°). Ce sont des minéraux dépourvus de pouvoir gonflant
et caractéristiques des milieux acides (PH˃ 7) puisque à lessivage important.

Les Argiles Kaolinitiques sont très fréquentes et abondantes dans les sols
ferralitiques des régions équatoriales.

- Famille d’illite ou Argile Micacée

Ce sont des argiles dérivant des micas soit par héritage ( illite) soit par ouverture
de feuillet suivie du lessivage partiel ou total d’ions K et leur remplacement par les actions
échangeables Ca2+ et Mg2+ (Vermiculite).

Les illites sont fréquentes dans les sols jeunes des régions tropicales ou dans les sols des pays
subarides ou méditerranéens.

- Famille de Smectite- Montmorillonite

Elle regroupe les minéraux dont l’ouverture des feuillets leur confère un grand
pouvoir d’écartement et ne permet pas la fixation des cations K+ ; les molécules d’eau peuvent
alors s’insérer entre feuillets dont l’espace interlamellaire dépasse 20 A° en milieux humides.
Inversement, en périodes sèche, ces Argiles subissent un retrait par perte importante d’eau dans
les espaces interfeuillets. Elles se rétractent et réduisent leur espace. D’où l’apparition au niveau
de la surface de sol des fentes de retrait.

Ces argiles sont fréquentes en pays subarides au drainage défectueux.

- Famille des Chlorites

Du type 2/1/1, les chlorites présentent un feuillet supplémentaire octaédrique.


Cette situation est liée aux conditions de l’environnement (climat très humide), milieu confiné,
ou semi confiné limitant lessivage des éléments solubilisés par hydrolyse.

g) Roches mère Pédologiques

Ce sont des matériaux originels ou Parental des sols, c.à.d. des formations
meubles à partir desquelles le sol prend naissance et évolue. En général, les roches-mères
pédologiques sont principalement de 2 types :

- Dépôts autochtones

Ils résultent de l’altération sur place de la roche sans transport notable des
matériaux résultant de cette altération notamment des altérites.
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Ex : la plupart des sols ferralitiques sont développés sur les altérites des roches magmatiques
(granite ou gneiss) en région intertropicale.

- Dépôts Allochtones

L’altération de la roche est suivie, après un temps ± long, d’un déplacement des
produits de cette altération. Selon l’agent de mise en place de ce dépôt, on distingue les variétés
suivantes :

 le transport en masse sur base de la gravité donne lieu aux éboulements et Solifluxions ;
 le transport par ruissellement donne des colluvions ;
 transport par le vent donne lieu aux dépôts éoliens, cas de lœss ou des dunes ;
 transport par le glacier donne de la moraine.

En R.D.C, la plupart des roches-mères des sols de la cuvette centrale sont


généralement des alluvions disposées en terrasses le long du fleuve Congo et de ses affluents.
En dehors de ces zones, les roches-mères relèvent de la catégorie des dépôts autochtones au
niveau des interfluves. Il est également possible d’observer des sols développés sur des
colluvions, ou des dépôts éoliens. C’est le cas des sols développés sur des formations de
Kalahari qui couvrent le plateau de Batéké.

B. CONSTITUANTS ORGANIQUES
Ils résultent de la biodégradation de la matière organique fraiche

B.1. Matière organique

Elle provient essentiellement (95% ou plus) des substances végétales retombant


au sol à partir des plantes et accessoirement des excréments et cadavres d’animaux. L’ensemble
de tous ces éléments constituent la matière organique fraiche (M.0.F) qui se superpose au sol
minéral sous forme de la litière.

 Quantité des matières végétales retournées au sol


 Foret de feuil tempérée : 3 – 9t/ha/an
 Foret de résineux tempéré : 3 – 6t/ha/an
 Foret subtropicale : 20 t/ha/an
 Forêt équatoriale : 25 t/ha/an

B.2. Les principaux constituants de la matière organique fraiche

Dans une plante arrivée en maturité, ces constituants comprennent les éléments
suivants :

a) Les Glucides (Sucre et amidon)


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Ce sont des hydrates de carbones ou substances composées de C, H et O. on les


appelle des hexoses ou sucre dont la molécule de base C6 H12 O6 est un glucose. Le plus
fréquents sont :

1. Les Osides simples ou hydrates formés de plusieurs atomes de carbone. Ex : le lactose


ou sucre, le saccharose etc.…..
2. Les Osides complexes ou macromolécules de la famille d’amidon dont le plus
importants sont :
 La cellulose constituant principale des membranes cellulaires de végétaux, c’est
un hydrate de carbone contenant plusieurs molécules de Glucose.
 Hémicellulose dérivé de l’acide organique azoté dont la formule de base est C24
H3 O25, il s’agit des substances organiques constitués des Pentoses (Carbone,
Glucose et des hexoses (Sucres)
 La lignine : substance organique qui imprègne les fibres du bois et les rend
imperméables et rigides. Sa teneur élevée en carbone explique son oxydation
facile (le bois brule facilement) en revanche, sa décomposition par la microflore
est lente et difficile. La lignine imperméabilise les tissus de bois et les rendent
inextensibles ou (difficilement altérable).
b) Les lipides

Ce sont, soit des graisse (stéarines) soit des huiles soit enfin des beures
(butyrines). Ils sont constitués par association (Combinaison) d’une molécule de glycérol,
CH2OH-CHOH-CH2OH et de 3 molécules d’acide gras

c) Les protéines et Acides Aminés

Eléments résultant de l’association de Carbone, hydrogène et Oxygène auxquels


s’ajoutent l’azote (N) et éventuellement le souffre ou le phosphate.

d) Autres constituants de la M.O.F

Ce sont entre autre, la cutine et la subérine (acide gras), les résines (C10H16) le caoutchouc et
le tannin.3

B.3. Altération des constituants de M.O.F des sols

Il s’agit d’un ensemble des processus de décomposition ou de dégradation de la


matière organique fraiche suivi de l’incorporation, dans la fraction minérale, des produits de
cette dégradation. Ces processus comprennent la minéralisation et l’humification, dont les
principaux agents sont :

 La Pédofaune comprenant la microfaune notamment les protozoaires, les nématodes et


la macrofaune (le vers de terre, termite, taupes). Leur action est essentiellement

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Cutine = Substance imperméable contenue dans la pellicule superficielle des tiges jeunes,
Subérine = Substance organique qui entre dans la composition de liège
Résine = Substance visqueuse, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool
Tannin = Substance contenue dans plusieurs organes végétaux (écorce de chêne) qui rend les peaux difficilement altérable.
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préparatoire, il consiste en broyage malaxage, fermentation et mélange des débris


végétaux au sol minéral.
 La microflore (bactéries et champignons) reste déterminant dans la dégradation des
principaux composés organiques notamment les hydrates de Carbone et les protéines.
 Elle intervient également dans la synthèse des nouveaux éléments qui, par la suite, sont
incorporés dans la fraction minérale de sol.
a. La minéralisation
C’est le principal processus de la dégradation de la matière organique fraiche.
Elle correspond au travail de la microflore et de la microfaune sur la litière. Sous l’effet
d’attaque de ces agents, la litière subi une dégradation, une pulvérisation entrainant la
décomposition des molécules organiques et leur transformation en composés minéraux solubles
ou gazeux (CO2, NH4, NO3, PO4, SO4) facilement assimilables par les végétaux : c’est la
minéralisation, généralement plus rapide en milieu biologiquement actif comme les régions
tropicales chaudes et humides. En d’autres termes, la minéralisation est la transformation des
résidus organiques en composés minéraux et gazeux (C02, NH4, NO3, PO4, SO4 ).

b. L’humification
Elle fait suite à la minéralisation. Sous l’effet des microorganismes, la partie de
la matière organique ayant échappée à la minéralisation et essentiellement constituée
d’éléments résistants comme la lignine, subit une dégradation à la base de l’édification des
molécules nouvelles, de plus en plus complexes, de nature colloïdale et de couleur foncée, c’est
l’Humus et le processus de genèse de ces produits est l’humification. Les principaux composés
humiques sont essentiellement constitués des acides organiques.

Il s’agit des acides Fluviques, des acides humiques et des humines.

 Les acides Fluviques (AF) sont très acides, de poids moléculaires faibles ; ils
percolent facilement à travers le sol, entrainant de l’argile et des
sesquioxydes de Fer et d’Aluminium.
 Les acides humiques (AH) : Ils sont peu acides, à poids moléculaire élevé,
plus riche en azote et peuvent former des complexes avec les colloïdes
argileux.
 Les humines sont des substances humiques fortement évoluée, résistant aux
réactifs alcalins à cause de leur grande énergie de liaison avec les colloïdes
minéraux.

MATIERE ORGANIQUE CO2 , SO4---, PO4---, NH4+, NO3-

HUMUS
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CO2 , SO4, PO4-, NH4, NO3 etc.

Schéma de la décomposition de la matière organique fraiche (Minéralisation et Humification)

B.4. Influence du milieu environnant sur la biodégradation de la matière organique

Divers facteurs exercent des actions stimulantes ou inhibantes sur les principaux
agents de la biodégradation que sont les microorganismes.

a) Structure des sols

Elle joue un rôle déterminant dans l’aération, l’humidité et les conditions


thermiques du sol, ce qui favorise ou non le développement des microorganismes du sol et par
conséquent leurs activités. Ainsi, Les sols à structure compacte sont en général, inhibiteurs de
développement des micros organismes puisque mal aérés. Il en est de même des sols
hydromorphes. Par contre les sols à structure particulaire, donc suffisamment aérés sont les
milieux généralement favorables au développement des microorganismes et de leurs activités.

b) Conditions climatiques

Très déterminantes dans la vie, la croissance et l’activité des microorganismes


et autres éléments de la Pedofaune. Pour certains microorganismes, leur vie et leur
développement restent liés à des conditions de température et d’humidité bien déterminées,
c’est le cas des microorganismes mésophiles, dont la température optimale de croissance varie
de 25° à 40°C, les microorganismes thermophiles (45° à 65°), et les microorganismes
psychrophiles (˂25°). La notion de température optimale des microorganismes intervient donc
dans la répartition zonale d’activités Pédogénétiques.

Ainsi en régions chaudes et humides, la matière organique est rapidement


décomposée puisque les microorganismes y sont à la fois abondants et très actifs, contrairement
aux régions tempérées et froides où cette décomposition est lente puisque saisonnière, elle a
lieu en été et pratiquement en arrêt en hiver.

c) Type du couvert Végétal

Par sa nature (sa composition) et son abondance, la végétation influence le


rythme et le mode de décomposition de la matière organique. Plus un couvert végétal est
abondant et riche en essences facilement biodégradables, plus cette végétation constitue une
importante source des composés organiques mineralisables. Ceci permet de distinguer la litière
améliorante d’une litière acidifiante. La première est marquée par une teneur élevée en azote,
la seconde se caractérise par une carence ou absence de cet élément (N).

L’azote qui constitue à la fois la source d’énergie et source d’alimentation des


microorganismes est donc considéré comme catalyseur de la biodégradation de matière
organique, puisque sa teneur élevée entraine la prolifération des microorganismes et par
conséquent intensification de leurs activités.
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La richesse en azote d’une litière est généralement traduite par le rapport C/N
carbone
( ) consideré comme indicateur de la dynamique de la matière organique de sol. Plus ce
azote
rapport est bas, plus la matière organique est rapidement biodégradable, C/N élevé
traduit une lente biodégradation de la litière. Concrètement la situation se présente comme suit :

 C/N˂25 indique une intense activité des microorganismes entrainant une rapide
décomposition de MOF avec libération importante d’azote minéral, cas des
légumineuses, il n’y a pratiquement pas d’humification ;
 C/N Moyen (30-45) indique une biodégradation lente de la MOF et libération modéré
d’azote minéral ;
 C/N élevé ˃50 (50-80) indique une décomposition très lente de la litière puisque les
activités des microorganismes sont très réduites. Il s’agit généralement des litières de
résineux et de bruyères » des tourbes acides. la minéralisation est pratiquement nulle ou
très lente.

B.5. Principales formes d’humus

La forme d’humus est un reflet fidele de l’ensemble des activités biologiques des
sols, elles-mêmes conditionnées par l’ensemble des facteurs écologiques. Selon les
conditions écologiques à la base de la biodégradation de la matière organique, on distingue les
formes suivantes :

B.5.1. Humus terrestres

Ils sont de loin les plus rependus et comprennent les variétés suivantes :

a. Mull

C’est l’humus de bonne qualité des forets développés sur des sols suffisamment
riches et peu acides. Cette forme correspond à une forte activité biologique du milieu entrainant
la décomposition rapide de la litière. Ce milieu est également marqué par la formation des
complexes argilo-humiques, une rapide minéralisation et aussi par l’absence quasi-totale de la
couche humifère.

b. Le moder

Humus dû essentiellement à l’action de petites espèces fauniques (laves


d’insectes, des vers divers). Il est constitué de la masse d’humus comprenant des fins débris
ciprogenes plus au moins remaniés riches en acides fluviques, peu des complexes argilo-
humiques. Les processus de la décomposition-humification sont nettement ralentis, il y a
formation de la couche humifère.
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c. Le mor

Humus formé en conditions climatiques et chimiques défavorables. L’action des


champignons inferieurs est très importante, peu des produits humiques des synthèses, la
décomposition de la MOF est très lente et il y a accumulation importante de la litière brute.

B.5.2. Humus semi-terrestres (humus des milieux hydromorphes)


a. An moor
 Humus en conditions semi-permanentes d’hydromorphie et dû à l’activité alternée
d’une microflore aérobie et anaérobie, d’une faune aquatique et terrestre ;
 La décomposition de la matière organique est très lente mais l’incorporation des
substances fines à la fraction minérale et très fortes, il n y a pratiquement pas des
litières ;
 An moor est un humus gris foncé à noir, gorgée d’eau, il présente un aspect boueux, il
a l’aspect terreux à l’état modérément humide (frais).

b. La tourbe
 Humus formé en conditions d’hydromorphie permanente, à partir de végétation à base
de mousse et de roseau ;
 La minéralisation et l’humification sont extrêmement lentes et très incomplètes, débris
et résidus organiques s’accumulent en couches épaisses (parfois des plusieurs m)
constamment imbibées d’eau et à structure fibreuse.

Entre ces principales formes existent des nombreuses formes intermédiaires et


des variantes liées à d’autres facteurs du milieu. Ex : mull calciques, au moor calcique.
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HUMUS TERRESTRES

HUMUS SEMI-TERRESTRES
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B.6. Fonctions de l’humus


a. Fonctions pédogénetiques

L’humus intervient dans :

 La désagrégation des roches et des minéraux (éléments de l’altération chimique de la


roche) ;
 La mise en place des horizons humiques des sols (dynamique de la matière organique) ;
 La migration de certains éléments chimiques du sol notamment les sesquioxydes
(dynamique des chélates)

b. Fonctions physiques

L’humus est partiellement responsables de :

 La thermo protection superficielle des sols ;


 La structuration et porosité du sol ;
 La protection de sol ; contre certains formes d’érosion.

c. Fonctions nutritives

 Source d’éléments nutritifs libérés au cours de l’humification ;


 Contribution au pouvoir sorbant ;
 Répartition verticale des éléments nutritifs avec répercutions sur les activités
radiculaires ;
 Attaque des réserves minérales du sol.

C. LES FLUIDES
Les particules solides (minérales et organiques) constituent le squelette du sol.
Elles laissent entre elles des vides dans lesquels circulent l’eau et l’air.

C.1. L’eau du sol

Elle provient essentiellement des précipitations atmosphériques notamment de


l’eau de pluie. Les eaux de pluie qui tombent à la surface du sol comprennent les fractions
suivantes :

a) L’eau de ruissellement, superficiel et hypodermique, on parle de ce type d’eau lorsque


celle-ci circule à la surface du sol ou au niveau des couches supérieures parallèlement à
la surface.
b) L’eau de gravité entrainée par la pesanteur et circulant dans les pores grossiers
(Ø>10 Um). L’eau de gravité à écoulement verticale se divise en 2 parties :
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1° l’eau de gravité à écoulement rapide et circulant dans les pores les plus grossiers (Ø
> à 50 u) ;
2° l’eau de gravité a écoulement lent, circulant lentement dans les petits pores.

L’ensemble des eaux de gravité alimente, le drainage profond de sol et constitue


la principale source d’alimentation des nappes phréatiques.

c) L’eau retenue par le sol au cours de l’infiltration

Elle occupe les pores moyens et fins (Ø < 10 u), les forces capillaires et
d’absorption sont suffisamment élevées pour s’opposer aux forces de gravité. L’eau retenue
comprend les fractions suivantes :

1° l’eau capillaire absorbable par les racines, elle occupe les pores moyens et
forme des méniques entre les particules solides ;

2° L’eau liée ou pelliculaire, elle forme une pellicule à la surface de particule du


sol. Cette eau est énergiquement retenue qu’elle ne peut pas être absorbée par les racines.

C.2. L’eau et les plantes

Deux notions essentielles se dégagent des relations eau-plante, il s’agit de : La


capacité aux champs et du point de flétrissement

a) La capacité aux champs (HC) ou C

Elle correspond au maximum d’eau retenue par le sol ou mieux, il s’agit de la


quantité maximale d’eau que le sol peut contenir après ressuyage ou élimination de l’eau de
gravité par percolation.

b) Le point de flétrissement (HF ou PF)

Elle correspond à la valeur limite de l’eau liée. C’est donc la limite inferieure
d’humidité compatible avec la vie des végétaux. En deçà de cette valeur, les forces de succion
des racines deviennent incapables d’extraire l’eau de sol, ce qui, faute d’alimentation en eau,
entraine des phénomènes de dégradation des tissus végétaux. C’est la sécheresse pédologique
qui se traduit par la dégradation des végétaux. Ces 2 notions conduisent à celle de réserves
utiles.

C.3. Réserves Utiles (R.U)

Elles correspondent à la quantité d’eau stockée par le sol après la période de pluie ou encore,
le stock d’eau disponible pour les végétaux.

De façon général, la granulométrie détermine les possibilités des réserves d’eau du sol : un sol
sablonneux et à prédominance d’éléments grossiers possède une faible capacité de rétention
d’eau tandis que un sol argilo-limoneux a une capacité de rétention d’eau élevée puisque la
mobilité d’eau dans ce sol est fonction de la porosité.
17

C.4. Importance de l’eau du sol

L’eau est doublement importante en milieu pédologique :

1° elle intervient dans la nutrition des végétaux en véhiculant tous les éléments
nutritifs dissouts ;

2° elle est également l’un des principaux facteurs de la pédogenèse qui


conditionne la plupart de processus pédogenetiques (altération, dissolution et migration des
éléments chimiques dans le sol).

C.5. Les gaz

L’atmosphère du sol comprend essentiellement 2 principaux gaz dont le role


pédogenetique est important, ce sont : l’oxygène et le gaz carbonique.

 l’oxygène (O2) conditionne la respiration des racines et celles des micros organismes du
sol. Il intervient aussi dans les réactions d’oxydation donnant lieu à des éléments oxydés
des sols ;
 le gaz carbonique (CO2) produit de l’activité respiratoire nécessaire à la vie de certains
organismes pour leur synthèse organique ;
 il intervient largement dans l’évolution des milieux calcaires.

Ces gaz existent dans la nature soit à l’état libre dans l’atmosphère des sols soit
à l’état dissout dans les solutions du sol. Des échanges fonctionnent normalement si la structure
et la porosité du sol les permettent, la présence des éléments oxydés dans les différents horizons
de certains sols constitue une indication valable sur la circulation de l’air dans le sol.
18

CHAP II. PROPRIETES DES SOLS


Les sols se distinguent et se caractérisent par un ensemble des propriétés
physiques et physico-chimiques.

A. PROPRIETES PHYSIQUES
Elles comprennent la Texture et la Structure :

A.1. La Texture
Elle se définit par la composition granulométrique de sol c.à.d. les proportions
relatives des particules des dimensions variables. Les fractions texturales les plus couramment
adoptées en Pédologie sont :

 Argiles (Clay) 0< d <2 µm


 Limons (silt) 2 µm<d<50 µm
 Sable (Sand) 50 µm <d<2 mm

Chacune de ces fractions est subdivisée en sous fractions. Selon les proportions
des différentes fractions texturales qui les composent, les sols appartiennent à diverses classes
texturales dont chacune présente des propriétés agronomiques bien définies. Il s’agit
essentiellement des classes suivantes :

 Sols argileux, plus de 25% d’argiles, sols qualifiés de lourds et difficile à travailler ;
 Sols limoneux, plus de 45% de limon, il s’agit des sols généralement battants.
 Sols sablonneux, plus de 55% de sable, les sols sablonneux sont généralement légers et
assez perméables.

En général, la texture d’un sol peut s’apprécier sur terrain par l’impression tactile
laissée par le malaxage de l’échantillon humide entre le pouce et l’indexe ou être déduite des
analyses granulométriques.

A.2. La Structure
a) Définition et Echelle

Le terme structure évoque l’arrangement spatial des particules minérales et leur


éventuelle liaison par des matières organiques, des hydroxydes de fer ou d’aluminium.

Les particules grossières (sables et limon) constituent le squelette de sol. Ces particules sont
englobées dans un plasma constitué des colloïdes minéraux (les argiles et hydroxydes de Fe et
d’Al), des colloïdes organiques et des ciments tels que le CaCo3 et SiO2. Il est donc possible
d’examiner la structure de sol à 2 niveaux : au niveau microscopique et au niveau
macroscopique.
19

 Au niveau microscopique

L’examen porte sur le plasma ou éléments servant de liaison ou ciment des


particules solides. On examinera la façon dont les constituants du plasma s’organisent, se lient
entre eux et assurent la liaison entre particules grossières. A partir de l’homogénéité de leur
répartition se défissent les notions d’assemblages élémentaires et de microstructure.

 Au niveau macroscopique

Apparition du fractionnement de sol en entités visibles avec clivage préférentiel


délimitant des éléments structuraux centimétriques à décimétriques. Ces éléments se
subdivisent encore en éléments plus petits et plus résistants et par conséquent susceptibles de
se maintenir dans la masse de sol. Des tels éléments sont des agrégats élémentaires, issus
d’assemblage d’éléments structuraux élémentaires, il s’agit des ensembles compacts de
particules primaires séparés des agrégats voisins par des fentes.

b) Types de structures

Sur base de la forme, de la taille et de la netteté d’agrégats, on distingue les


principaux types de structure suivants :

b.1. Structure particulaire


Les éléments du squelette ne sont pas liés, les particules s’individualisent
aisément de sorte qu’il s’agit d’un matériau meuble. Selon la taille des particules, on parlera de
structure cendreuse, poudreuse, sableuse, graveleuse, pierreuse. Dans ce cas précis, la structure
s’assimile à la texture.

b.2. Structures massives


Il n’ ya pas des plans de clivage précis, les éléments du squelette sont noyés dans
le plasma de façon isotopique. Les principales variétés sont :

 La structure fondue : Eléments modérément liés entre eux. Sol peut se


débiter en mottes cohérentes mais non préexistantes.
 La structure cimentée : les ciments lient les squelettes en masse
cohérente très résistante mécaniquement (concrétions, croute, alios,
cte…..).
20

b.3. Structures fragmentaires


Les agrégats sont groupés en éléments structuraux, on distingue les variétés suivantes :

 La structure grenue :
Eléments subsphériques peu poreux de 1 mm à 1 cm qui
résultant souvent du travail (superficiel du sol) ;

 La structure grumeleuse :
Eléments de forme arrondie irrégulière, très poreux de 1mm
à 1 cm.
La structure grumeleuse caractérise les horizons de surface
des sols ou l’activité biologique est intense et où la matière
organique est bien intégrée à la matière minérale.
Elle constitue le milieu physique idéal pour une bonne
germination et un bon équilibre eau-air dans
l’environnement racinaire.
Cette structure peut être altérée par le travail du sol : dans
des mauvaises conditions climatiques, la compaction des
éléments structuraux humides réduit fortement leur
macroporosité ;

 La structure lamellaire :
Les éléments ont une forme allongée schistoïde.
Ils sont le plus souvent disposés horizontalement c.à.d.
perpendiculaire à la pression qui leur donne naissance ;

 La structure polyédrique :
Eléments cohérents, sans allongement préférentiel dans une
direction donnée.
Arêtes vives de quelque mm à quelque cm.
Selon que les angles sont très vifs ou quelque peu émousses,
on parle de structure polyédrique argileuse ou subanguleuse.
Un cas particulier de structure polyédrique est la structure
cubique, ces structures sont typiques des horizons B. elles
résultent essentiellement de phénomènes de retrait et de
gonflement ;
21

 La structure prismatique :
Eléments à dimension verticale dominante pouvant atteindre
10 à 20 cm.
On la trouve aussi dans l’horion B.
Dans certains cas particuliers, la tête des prismes est
arrondie, on parle alors de structure colunnaire.

c) Importance de la structure

Une structure de surface en gros éléments, préserve le sol de l’érosion hydrique


et éolienne, à condition qu’ils ne soient pas délités (désagrégés) par l’eau. Les structures à
éléments arrondis, laissant entre eux une proportion suffisante de vide, favorisent la vie des
racines et l’activité biologique de sol en permettant la circulation de l’air et de l’eau, la structure
du sol est donc responsable de la porosité de ce dernier.

d) Stabilité de la structure

Les structures ne sont en général, pas permanentes, elles peuvent se modifier en


fonction des circonstances (météorologie, mode de mise en valeur, etc…), à certaines périodes,
elles peuvent devenir moins favorables et se dégrader. En d’autres termes, elles peuvent se
reconstituer, si les conditions redeviennent favorables.

e) Facteurs de la dégradation des structures


 Conditions chimiques en saison humide, le gonflement des argiles peut entrainer
la dégradation des structures. Les orages violentes, entrainant la dilution des
cations floculant la dispersion des ciments avec possibilité d’entrainement des
particules (appauvrissement). Ce qui provoque le glaçage des sols ;
 Disparition des ciments organiques par biodégradation très rapide de certains
ciments, un travail excessif de sol activant la biodégradation peut avoir un effet
nuisible ;
 Acidification et changement d’état de l’humus souvent accompagnés de
tassement et de diminution de l’aération.

B. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
La propriété chimique la plus importante d’un sol est sa capacité de retenir et
d’échanger des cations à la surface de ses particules fines : les colloïdes. Ces dernières sont des
particules ou agrégats des dimensions très réduites disposés dans la phase liquide dominante.
Ils sont tellement petits qu’ils sont pratiquement invisibles à l’œil nu ou au microscope
ordinaire.
22

On distingue 2 catégories des colloïdes :

 Les colloïdes minéraux (argiles surtout, mais aussi oxyde et hydroxydes de Fe, de Al
ou de Sio2 ;
 Les colloïdes organiques (humus).

B.1. Source des colloïdes


Les colloïdes proviennent de :

 l’altération de la roche;
 La biodégradation de la matière organique

B.2. Valeurs caractéristiques de sols


L’étude des rapports entre colloïdes et solutions ioniques de sol notamment le
phénomène d’change ionique, permet de définir un certain nombre des valeurs caractéristiques
des différents sols, ces valeurs sont :

 La capacité d’échange cationique ou CEC ;


 Les bases échangeables (S) ;
 Le taux de saturation (T).

a) Capacité d’échange cationique CEC ou T

Les sols présentent la propriété d’échanger de manière réversible soit des


cations, soit des anions. On appelle capacité d’échange cationique d’un sol, la somme des
cations que ce sol est capable de fixer. Elle s’exprime en milliéquivalent/100gr de sol (méq=
masse atomique d′ un corps
).
sa valence

Son intérêt est pratique, elle sert à évaluer, en cas d’apport d’engrais, ce que le
sol est capable d’absorber afin d’éviter les excès souvent toxique aux plantes.

La capacité d’échange varie avec la teneur du sol en colloïdes (argiles et humus),


éléments fixateurs des cations et du PH. En général, les sols riches en colloïdes c.à.d. en
éléments fins (argiles et humus) ont une capacité d’échange très élevée et que les sols
sablonneux et limoneux dont la C.E.C est très faible. Dans la fraction fine (< 2 µ) la CEC varie
en fonction de la nature des minéraux argileux.

Ex : Kaolinite 5-15 méq

Haloyiste, illite 30 méq

Montmorillonite 80-130 méq

Vermiculite 100 – 150 méq


23

Pour le PH acide (< 6), la valeur de CEC est pratiquement stable

Pour le PH basique (> 7), la CEC est élevée.

b) Notion du complexe absorbant

Les colloïdes de sol possèdent la propriété de retenir ± énergiquement diverses


substances en solution ionique dans le sol, ils forment le complexe absorbant c.à.d. ensemble
des colloïdes des sols susceptibles de retenir à leur surface, sous forme échangeable (libre)
certaines molécules ou ions.

Dans les sols, ce sont surtout les argiles et l’humus qui constituent le complexe
absorbant. Pour les argiles, si la sorption se fait à la surface des feuillets, on parle d’adsorption,
dans le cas où cette sorption se fait au niveau des espaces interfeuillets, on parle d’absorption.
Pour les argiles du type 2/1, ces ions adsorbés peuvent être déplacés par les solutions des sols,
ces ions facilement perdus puisque libres sont dites ions échangeables. L’adsorption est donc
la capacité des colloïdes de fixer temporairement les ions des signes contraire et les échanger
avec la solution du sol.

Les ions absorbés sont par contre ± énergiquement liés aux colloïdes et sont par
conséquent non échangeables donc fixes.

c. Les bases échangeables (S) et taux de saturation

On appelle bases échangeables, la somme des cations tels que Ca++ , Mg++, K+,
Na+ qui sont des éléments nécessaires à la vie des plantes et généralement fixés par le complexe
absorbant au niveau de surface des colloïdes. Le taux de saturation exprime les bases
échangeables par rapport à la capacité d’échange cationique :
S
𝑉 = T x 100

V : taux de saturation du complexe absorbant ;


S : la somme des cations présent dans le sol ;
T : Quantité maximale des cations que le sol peut contenir.
24

Un sol est dite saturé lorsque les bases échangeables sont égales au taux de
saturation, dans ces conditions, il n’ ya aucun ion acide (H et Al). On parle de sol désaturé
lorsque les ions acides (Al et H+) prennent une importance notable après lessivage des éléments
basiques :
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII C Cation facilement échangeables
a
/////////////////
K
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
Cations fixes ou non
K K K K échangeables

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII M Cation facilement échangeables


I g
/////////////////

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII N
I a
Schéma de phénomène d’adsorption et d’absorption au niveau d’argile 2/1

B.2. ACIDITE ET PH DES SOLS


L’acidité d’un sol est définie par la concentration en ions H+, l’acidité actuelle
du sol se distingue de l’acidité potentielle. La première correspond à la concentration en ions
H+ libre existant dans la solution du sol, la seconde exprime la somme d’ions H+ échangeables.
Le PH d’un milieu est le logarithme de l’inverse de la concentration d’une solution en
1
hydrogène. ( 𝑃𝐻 = Log ⦋H⦌ )
PH= 7 c’est la neutralité
PH>7 exprime l’alcalinité ou basicité
PH< 7 exprime l’acidité
La mesure du PH se fait à l’aide de PH mètre à électrodes.

B.2.1. Facteurs de l’acidité du sol


1° Conditions climatiques à la base de l’altération de la roche, de la
biodégradation de la matière organique et de la mise en place des solutions ioniques du sol. La
forte pluviosité entraine le lessivage des éléments chimiques et la concentration relative des
ions acidifiant H++ et Al+ ;

2° Nature de la roche en place, principales sources des colloïdes minéraux et


autres éléments chimiques intervenant dans l’acidification du milieu. Ex : roches acides et
basiques riches en éléments acidifiants (CaCo3, Mg, Na, Al++, H) ;

3° Prélèvement d’éléments nutritifs par les végétaux, éléments remplacées sur le


complexe sorbant par les ions H+ ou Al.
25

B.2.2. Effets d’acidité


Le PH influence la nature et les activités des microorganismes certains sont
acidophiles (C.à.d. évoluant favorablement en milieu acide (PH<7), les autres acidofuges C.à.d.
adaptés aux milieux alcalins PH>7. Le PH en agissant sur les microorganismes, influent
également sur la minéralisation et l’humification du milieu et par conséquent sur les propriétés
physiques du sol :

 Les colloïdes électropositifs (cations métalliques et bases) floculent en milieu alcalin


(PH>7) ce qui peut conduire à la structure fragmentaire (agrégat groupés en éléments
structuraux) par contre en milieu acide (PH<7), ils sont dispersés et peut donner lieu à
la structure non fragmentaire ou particulaire (éléments nouveau) ;
 Les colloïdes électronégatifs (argiles et humus) plus abondants dans les sols sont
floculés par les cations peu hydratés notamment Ca++ Mg++, les cations hydratés K+ et
Na+ floculent les argiles et pratiquement pas l’humus, ils sont généralement dispersant
pertinent.

Les sols développés sur substrat cristallin acide (riche en quart) sont en général
déficients en ions Ca++ Mg++ et par conséquent légers, à structure non fragmentaire, surtout si
les colloïdes humiques sont abondants. Par contre, les sols développés sur substrat cristallin
basique (pauvre en quartz, riche en ferromagnésiens) libèrent d’avantage les ions Ca++ Mg++
sont par conséquent lourds et de structure fragmentaire, parce que la floculation est favorisée
par la présence des ions fortes que sont Ca et Mg.

B.3. FERTILITE MINERALE DES SOLS


C’est la capacité dont dispose un sol de mettre à la disposition des végétaux, les éléments
nutritifs dont ils ont besoins.

De façon générale, les sols renferment :

a) Les réserves non disponibles


- Eléments Inaltérés : minéraux intacts contenues dans les roches, des molécules
organiques complexes ne pouvant devenir utiles qu’à long termes après minéralisation
secondaire ;
- Des formes correspondantes aux produits secondaires issus de l’altération des minéraux
(cas des oxydes hydroxydes).

b) Les réserves directement disponibles : celle qui se présente sous formes échangeables,
elles sont directement assimilables par les végétaux.
26

B.4. ELEMENTS NUTRITIFS DE BASE

B.4.1. Eléments majeurs ou nutriments de base ils sont ainsi considérés


puisque absorbés en quantité élevée par les plantes : il s’agit des éléments suivants :

- Azote (N)

La forme directement assimilables est minérale NH+4 , NO-3 elle provient de la


minéralisation des composés organiques.

- Phosphore (P)

Il est assimilable sous formes de PO43- et P2O5, il est important pour la croissance
des végétaux.

- Le Soufre

Assimilable sous formes de SO42- et provient également de la minéralisation de


la matière organique et de l’altération de certaines roches sédimentaires d’origine marine dans
lesquelles le souffre est contenue dans certaines minerais. Ex : la pyrite FeS2 ou sulfure de fer.
- Le Potassium (K)
Provient de l’hydrolyse des silicates, les sols tropicaux sont généralement
pauvres en K, puisque facilement lessivé.

- Le Calcium

Ca et Mg provient de l’altération de calcaire et du calcaire dolomitique qui


libèrent le Ca et Mg sous l’action du CO2.

B.4.2. Eléments Secondaires : les oligo-éléments


Ce sont des éléments indispensables à la vie des plantes mais seulement à l’état
de traces, certains sont prélevés sous formes d’anions, d’autres sous formes de cations (Fe2+,
Cu2+, Zn2+, Mn2+), ils prennent par la suite la forme échangeables. Leur insuffisance engendre
la carence, leur excès au contraire, la toxicité.

La carence peut provenir de l’insolubilisassions qui rend des éléments non


assimilables même s’ils sont abondants cas de Bore, Fe, Mn, Cuivre et Zn. La toxicité provient
très souvent de la concentration qui dépasse le seuil tolérable.
27

CHAP III. LA PEDOGENESE


Ensemble des processus de genèse et évolution de sol. Le sol, tel qu’il apparait
avec succession des couches (horizons) plus au moins bien définis, résulte de l’action combinée
des divers facteurs et processus qui agissent au cours du temps sur un matériau parental.

Ces actions peuvent avoir été continues ou interrompues, leur nature peut s’être
modifiée au cours des temps, un niveau parental peut s’être surimposé à un sol déjà différencié.
Pour toutes ces raisons, retracer l’histoire d’un sol, C.à.d. sa pédogenèse est presque toujours
une opération complexe. De façon générale, les facteurs pédogénetiques constituent un
ensemble des données du milieu susceptibles d’influencer la genèse et évolution d’un sol. Ces
facteurs agissent sur les différents processus conduisant à la différenciation morphologique des
horizons.

III.1. LES PRINCIPAUX FACTEURS DE LA PEDOGENESE

III.1.1. LES FACTEURS ECOLOGIQUES


Ils comprennent des facteurs bioclimatiques et d’autres stationnels qui sont à la
base des sols zonaux et azonaux.

1. Le climat

Facteur déterminant dans la genèse et l’évolution du sol, le climat agit


essentiellement par la température et les précipitations.

- La température affecte les vitesses et les modes d’évolution des minéraux et de


matière organique (accélération des réactions chimiques et d’activité des
microorganismes). La température d’un sol dépend du climat ou micro-climat
local, de la texture de ce sol, de son humidité, de sa couleur, de la profondeur et
du couvent végétal.
- La pluviométrie conditionne le régime hydrique du sol. Il est également
responsable des processus l’érosion hydrique et de la pédogenèse elle-même, car
sans eau, aucune pédogenèse n’est possible.
- Le vent joue un rôle important dans l’érosion et surtout dans le bilan hydrique
(transpiration, évaporation).

2. Le couvert végétal

La végétation agit sur le microclimat, sur le type et la quantité de la matière


organique qui retourne au sol. Elle est la source de la fraction organique des sols. Les racines
créent dans leur environnement immédiat, de conditions physico-chimiques très différentes de
celles qui règnent dans la masse du sol (PH, Aération, la végétation protège le sol contre
l’érosion).
28

3. Roches-mère ou matériau parental

C’est la principale source de la fraction minérale du sol. Le Matériau parental ou


roche-mère d’un sol est un dépôt meuble à partir duquel le sol prend naissance et se développe.
Ce matériau peut être :

- Une formation autochtone : dépôt d’altération in situ de la roche sous jacente. Il


s’agit d’altérite ou régolithe ;
- Une formation allochtone : c.à.d. des matériaux entrainés par les agents de
transport ci-après :
 Les eaux courantes : alluvions
 Les glaciers : dépôts morainiques
 Le vent : dépôt éolien (les dunes)
 La gravité : cône d’éboulis

Dans des nombreux cas, le matériau parental est constitué d’un mélange
d’éléments autochtones et d’éléments allochtones.

4. Topographie

Elle affecte le climat (variation des conditions climatiques avec l’altitude et


l’exposition). Le modelé du paysage affecte surtout les processus de migration des éléments.
Ce qui permet t d’observer, au niveau des versants, la situation suivante :

- Une zone de départ (les sommets) ou se produit une altération intense, cette zone
s’appauvrit en éléments chimiques issus de l’altération ;
- Une zone de transition (les versants) qui s’appauvrit également ;
- Une zone de dépôt (bas de versants dépressions) qui est une zone d’accumulation
des éléments en provenance d’amont, à conditions que les facteurs qui ont
provoqué la transition cessent à ce niveau si non, les éléments transférés peuvent
être emportés vers les cours d’eau.

Résultat final : formation sur le versant d’une chaîne des sols : la Catena de sol

Zone du départ des éléments issus


d’altération de la roche
Sol jeune (zone
d’entrainement des éléments
ou zone de transition.
Zone d’accumulation
d’éléments en provenance
d’amont du versant
29

III.1.2. FACTEURS ANTHROPIQUES

L’influence de l’homme peut revêtir différentes formes : aménagements fonciers


(drainage, irrigation, fertilisation) pratique phytotechnique, déforestation etc.…. toutes ces
pratiques modifient profondément les conditions de la pédogénèse.

III.1.3. LE TEMPS
Le temps est un facteur passif qui conditionne l’intensité des actions des autres
facteurs. Si l’action des autres facteurs ne se modifient pas, le temps fera qu’un équilibre stable
sol-végétation, climat s’établisse, cet équilibre est appelé climax et une telle évolution est
qualifiée de Progressive.

La rupture de cet équilibre par la modification d’un de ces 4 facteurs (ex :


déforestation, glaciation, etc.….) entraine au niveau de pédogenèse, une évolution à rebours
appelée : évolution régressive. Celle-ci se manifeste par un décapage plus ou moins profond
des horizons formés précédemment (érosion) ou par un dépôt des matériaux nouveaux
(alluvions) qui enterrent les sols préexistants. Ces modifications des facteurs pédogenetiques
au cours du temps expliquent l’existence de :

- Paléosols : sols anciens ± rajeunis par l’érosion mais présentant uniquement des
caractères hérités de phases climatiques anciennes ;
- Sols fossiles : sols anciens enfouis sous des dépôts + récents ;
- Sols Polycycliques ou Polygénétiques: sols qui montrent des caractères hérités
de plusieurs phases climatiques dont la phase actuelle, chacune d’elles ayant
laissé son empreinte dans le profil.

III.2. LES PROCESSUS DE MIGRATION DANS LE SOL


L’eau circulant dans les sols (eau gravifique) entraine avec elle certains éléments
en solution (ioniques et colloïdes) et en suspension. Ces déplacements qui constituent les
migrations de ces éléments, peuvent être des mouvements descendants ou ascendants. Ils sont
à l’origine de différenciation des horizons, tranches de sol parallèles à la surface et
caractérisées par leur nature et leurs relations réciproques liées aux déplacements des solutions
et des éléments en suspension.

Ainsi la tranche du sol appauvri en éléments constitue l’horizon A ou horizon


éluvial et la tranche de sol enrichie en éléments constitue l’horizon B ou horizon illuvial ou
horizon d’accumulation. Généralement, dans le cas de migration descendante, l’horizon éluvial
surmonte toujours l’horizon illuvial. Si à l’absence d’infiltration d’eau de pluie, seules les
remontées et descentes de la nappe phréatique se manifestent, l’horizon A (éluvial) serait
surmonté par l’horizon B.
30

III.2.1. Migrations Descendantes


C’est la percolation ou drainage, elles procèdent, selon le cas, par lixiviation,
chéluviation ou par lessivage.

a) Lixiviation ou migration des sels solubles

Ce processus concerne essentiellement les cations alcalins et alcalino-terreux


(Na , K , Ca , Mg++ qui existent dans les solutions du sol à l’état d’équilibre avec la forme
+ + ++

échangeable retenue par le complexe absorbant.

En climat humide à drainage important, la lixiviation provoque des pertes par


drainage profonds de tous les sels solubles, ce qui entraine la désaturation du complexe
absorbant et par conséquent l’acidification du profil.

En climat aride, les sels solubles précipitent en fonction de l’évaporation, d’où concentration
des bases en surface topographique ou dans les horizons supérieurs.

Dans les sols contenant du carbonate, la décarbonatation progressive précède la lixiviation.


Sous l’action du CO2, le calcaire est dissout et le drainage entraine le carbonate jusqu’au niveau
de la nappe phréatique dans le cas de climat très humide.

En climat sec, a forte E.T.P le CaCO3 précipite en profondeur dès la baisse de tension, d’où
l’apparition de l’horizon calcique.

b) La chéluviation ou migration des complexes organo-métalliques

Ils s’agit de migration des cations métalliques Al3+, Fe2+, Mn2+ sous forme de complexes
organo-métalliques ou chélates. Ces cations proviennent essentiellement de l’altération des
minéraux primaires et secondaires renforcées par l’action des acides organiques complexant.

Ces complexes organo-métalliques sont des colloïdes dont la mobilité dépend étroitement des
conditions du milieu notamment du PH, la composition ionique, la concentration des solutions
du sol.

L’accumulation de Fe et Al et même de Mn se réalise pour des raisons mécaniques et chimiques.

- Accumulation pour des raisons mécaniques


 Cas de dépôt de Fe colloïdal à la limite de l’infiltration et en surface par suite
d’évaporation entrainant des remontées capillaire des éléments en solution (d’où le
vernis de cuirasse)
 Cas de dépôt de Fe, Al et Mn dans les diaclases et les plans de clivage des roches.

- Accumulation pour des raisons chimiques

De façon générale, la floculation des éléments entraine le freinage des


mouvements migratoires et provoque ainsi l’accumulation de ces derniers. C’est ainsi qu’à
milieu acide (argiles ionisé négativement) lorsqu’on intègre des substances ionisées
positivement telles que le Fe, il se produit la floculation qui entraine le freinage de migration
31

des éléments et donc l’accumulation de ces derniers. Par contre lorsqu’à un milieu acide, on
ajoute des substances elles mêmes acides, on provoque la dispersion favorable à la migration.
Le fer et l’argile migrent rarement ensemble puisque des signes opposés, par contre les colloïdes
humiques et l’argile migrent facilement à condition que les ions Ca+++ soient absents ou
relativement faibles (les ions Ca++ étant un puissant coagulant).

Résultants : la limitation des pertes globales et la redistribution des éléments entrainés au sein
du profil donnent lieu à :

- L’horizon BS (horizon d’accumulation de Fe et Al) ;


- L’horizon Bh horizon d’accumulation des matières organiques ou des acides
humiques.

c) Le lessivage

C’est le processus d’entrainement mécanique par les eaux de gravité, des


particules fines dispersées, en général, des argiles et hydroxydes de Fer qui leur sont liés.

Cet entrainement part des horizons ou couches supérieures qui s’appauvrissent,


d’où leur décoloration, par contre les horizons ou couches profondes qui s’enrichissent, par
accumulation des éléments présents généralement la couleur rouges vives. Le lessivage d’un
milieu pédologique exige des conditions suivantes :

- Une pluviométrie suffisante pour entretenir une forte humidité du sol ;


- Une porosité importante du sol pour faciliter la circulation des eaux de gravité ;
- Absence ou faible proportion ou concentration des cations floculant notamment
le Ca2+ et Al3+.

Le lessivage aboutit à la formation des horizons Bt (aux argiles) appelés


Horizons argilliques.

III.3. LE PROFIL PEDOLOGIQUE


Le profil pédologique est la coupe verticale d’un sol. Il met en évidence la
séquence des couches ou strates développées sous l’influence des différents facteurs
pédogénétiques.

Ces couches superposées aux caractères spécifiques et parallèles à la surface du


sol, constituent les Horizons pédologiques. Ces horizons généralement de coloration variable,
sont observables soit à l’œil nu, soit à l’aide des analyses de laboratoire. Leur épaisseur varie
dans les proportions considérables en fonctions des types de sol et le stade d’évolution de ce
dernier. Selon, le langage international, on distingue de haut en bas les principaux horizons
suivants : A, B et C présentant chacun des subdivisions liées à la dynamique des éléments
localement.

A : horizon de surface contenant de la matière


A organique, souvent appauvri en éléments fins
ou en Fer par lessivage ou éluviation ;

B B : horizon enrichi par illuviation en éléments


32

SUBDIVISION DES HORIZONS PRINCIPAUX : HORIZON A

A00 : litière débris végétaux identifiables ;


A00
A0 A0 : horizon organique à structure originelle
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
modifiée ou détruite (± 30% matière organique) ;
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII A1
I A2 A1 : horizon mixte contenant en mélange de la,
/////////////////
matière organique (-30%) et de la matière
minérale ;
(B)
A2 : horizon éluvial pauvre en matière organique
B lessivé en argile et en sesquioxydes, couleur
généralement claire.

C HORIZONS B

(B) : B ‘’structural’’ ou d’altération, différent de la


roche mère par son degré d’altération plu fort
(présence de FeO3) d’autre par de l’horizon de
surface par sa structure différente (appelée Bw)
R
B : horizon illuvial qui peut être :

Bt : (Accumulation d’argile) ;

Bh : Accumulation humique ;

Bs : Accumulation des sesquioxydes de Fe et Al.

C : Roche mère ou Matériau parental

R : Roche en place
Remarques : un profil pédologique s’observe directement sur terrain, cependant l’observation
visuelle reste insuffisance, le complément de labo est indispensable.
33

En simplifiant, on peut dire :

- Le minimum de % (argile, humus) caractérisent les horizons A1 et A2, le


minimum absolu étant à la base de A2 ;
- Les concentrations (maximum de %) déterminent la position de l’horizon B ;
- L’horizon C existe dès qu’il n’y a plus de différence notable décelée par des
analyses faites à des profondeurs différentes ;
- Des analyses répétées le long de l’axe Z (la verticale) donnent des résultats
différents lorsqu’il s’agit d’un sol analogue en présence d’une roche mère ;
- Il arrive souvent, si non toujours que les diverses concentrations ne se font pas
au même niveau. Ainsi on observe fréquemment des accumulations maximales
des divers éléments à des profondeurs différentes. Dans ce cas chacun est libre
de situer l’horizon B ;
- D’autre part, on sait que l’horizon B est souvent très complexe, tantôt il est
constitué par les migrations des éléments vers le bas, tantôt par des mouvements
vers le haut, selon les oscillations verticales de la nappe phréatique ;
34

IIIème PARTIE : LA SYSTEMATIQUE DES SOLS


A. GENERALITES
La systématique ou classification des sols répond à une double préoccupation :

- Regrouper les sols du monde en grands types en fonction de leur Genèse et de leur
propriétés fondamentales ;
- Donner aux cartographes, un outil commode, pour l’établissement des cartes utilisables
à des fins pratiques notamment agronomiques ;

Le but final est d’aboutir à une classification unique hiérarchisée comprenant toutes les
catégories des sols.

B. CLASSIFICATION DES SOLS

1. Critères de classifications

De façon générale, la plupart des classificateurs utilisent les critères suivants :

a) Degré du développement du profil

Il traduit le degré d’évolution d’un sol. Ceci permet de distinguer les profils ci-
après correspondant aux différents types des sols.

(A) C : sol minéraux bruts

AC : Sols peu différenciées contenant la matière organique

A (B) C : sols évolué par altération et migration avec horizon B d’altération

A B C : sols évolués par altération et migration avec horizon B illuvial ou d’accumulation


35

b) Composition du complexe d’altération

Ce critère considère l’altération comme processus de base de toute pédogénèse.


Les grands types de sol ou classes des sols sont distingués sur base des principaux processus
pédogenetiques notamment la ferrallitisation, ferrugination, fersiallisation, podzolisation,
etc….

c) Mouvement des matières ou phénomènes des migrations des éléments

Les mouvements des matières dans le profil comprennent les migrations vers le
bas (argiles, matière organiques, Fe, Al….) mais aussi les processus des remontées biologiques.
Ces processus permettent de distinguer les horizons éluviaux (A, A1, A2 ou E) des horizons
illuviaux Bt , Bh et BS. Dans la classification américaine les horizons A et B constituent des
horizons diagnostics.

d) Le Pédoclimat

Il s’agit de climat interne du sol caractérisé par les variations saisonnières de


températures et d’humidité. Par exemple, un engorgement en eau prolongé provoque, dans le
profil, des conditions de réduction qui produisent les effets d’hydromorphie à la base des
gleysols ou de Pseudo-Gley.

e) Autres critères
 La matière organique : Celle-ci joue un rôle important dans la pédogenèse notamment
parce qu’elle conditionne la formation des complexes organo-minéraux spécifiques dont
dépendent des nombreuses propriétés du sol. D’autres part, l’état de la matière
organique du sol est un reflet de l’action de tous les autres facteurs du milieu ;
 Le temps : Il est un facteur écologique de base. Selon le temps nécessaire à
l’établissement de l’équilibre sol-végétation, climat, on parlera des sols à cycle court et
des sols à cycle long. Les premiers sont en général des sols à, altération biochimiques
dominante, les seconds sont des sols à altération géochimiques dominante.

2. Principales classifications

Il existe plusieurs classifications. Elles s’appuient toutes sur les corrélations


étroites qui existent entre les caractères et les propriétés du sol et aussi sur les processus
évolutifs. Les plus importantes sont :

a) La classification russe

Pour cette classification, le cadre est fourni par les zones climatiques, les unités
sont définies par leurs caractères physico-chimiques propres. L’école Russe distingue les
classes suivantes :

 Sols zonaux dont l’évolution est directement liée aux conditions bioclimatiques ;
 Sols interzonaux (évolution dépend également des conditions de station) ;
36

 Sols azonaux ou peu évolués que le climat n’a pas encore marqué de son
empreinte.
b) Classification USA et FAO

Elles sont surtout descriptives et sont basées sur des combinaisons des caractères
concernant certains horizons types ou horizons diagnostics. La classification américaine donne
des indications pour chaque unité et en particulier pour les horizons diagnostics, sur les
processus de leur formation et leur écologie.

c) Classification d’Europe occidentale

Elle est à la fois descriptive et explicative. Les sols sont définis et désignés par leurs caractères
propres, mais ceux-ci sont étroitement rattachés aux processus qui leur ont donné naissance.
L’écologie n’intervient que secondairement, elle sert de guide et non de cadre utilisé pour la
définition d’unités. Exemple type de classification Européenne, elle retient 12 classes des sols,
rattachés pour la plupart à un processus pédogenetique dominant ou peu évolué. Ces classes
sont regroupées en 5 grands ensembles désignés par les chiffres romains :

I. Sols Peu évolués


II. Sols à altération biochimique dominante (importance de l’évolution de matière
organique)
III. Sols à Pédoclimats contrasté (alternance saisonnière très marquée)
IV. Sols à altération géochimique dominante évolution minérale indépendante de la
matière organique
V. Sols liés à des conditions stationnelles
37

CHAP I. LES SOLS JEUNES (sols peu évolués)


A. Caractéristiques et écologie

 Profil peu différencié AC ou même C ;


 Pas d’horizons (B) pas de complexe organo-minéraux ;
 Faible altération des constituants minéraux ;
 Faible teneur (ou absence) en matière organique.

B. Sous classes

I. Sols peu évolués Climatiques


1. Aridisols

- Pas de végétation,
- Altération minérale seulement physique soit regs (cailloux) soit Ergs (sable) soit takyrs
(argiles).

N.B : dans le sahel amorce de végétation d’où l’intergrade sierozens ou sols gris
subdésertiques

2. Cryosols

 Sols des régions arctiques à gelé permanent (Permafrost),


 La végétation est tantôt absente, tantôt composée de lichens,
 Les particules résultantes de la désagrégation physique des roches sont triées. Ce tri par
cryoturbation donne lieu à des sols polygonaux arctiques,
 Les groupes intégrales vers les sols hydromorphes minéraux ou organiques, sont très
fréquents ; le sous sol étant gelé, des nappes de surface se constituent, ce qui ralenti la
décomposition de la matière organique et provoque une réduction et une ségrégation de
fer libéré par altération.
 On se trouve alors, en présence de cryosols tourbeux et cryosols à Gley.

II. Sols peu évolué d’érosion


 L’érosion sur les pentes remet régulièrement à nu la roche mère,
 Le sol est constamment rajeuni.
 Pas de complexes organo-mineraux
1. Regosols sur roche tendre
2. Lithosols sur la roche dure
38

III. Sols peu évolués d’apport : sols alluviaux


Ce sont des sols des dépôts récents des vallées localisés dans le lit majeur des
rivières où ils sont souvent rajeunis par les dépôts de matériaux neufs en période d’inondation
et caractérisés par la présence d’une nappe phréatique non permanent donc non réductrice.

CHAP II. SOLS A ALTERATION BIOCHIMIQUE


DOMINANTE

Ce sont des sols à cycle courts des régions bien drainées en zone tempérée et
froide et en montage humide.

Par suite des conditions climatiques, la matière organique joue un role déterminant dans la
pédogenèse par l’intermédiaire des complexes organo-minéraux auxquels elle donne naissance.

On distingue 4 classes dont 2 à profil peu différencié et 2 à profil différencié

I. Sols a profil peu différencié (ou à profil AC)

I.1. Sols humifères Désaturés


a) Caractéristiques et Ecologie

 Le climat très humide, le plus souvent sans saison sèche marquée, notamment les
montagnes très arrosées.
 La matière organique, qui se décomposant lentement et a tendance à s’accumuler et à
favoriser, au cours de l’évolution, un fort entrainement des bases donc une acidification
marquée.
b) Sous-classes

1. RANKER : sols à profil (A0, A1, C, ou A0A1R)

- L’horizon A formé d’un humus peu évolué (moder ou mor) et d’un


lacis de racines, épais de 25 à 30 cm reposant sans transition, sur la
roche dure inaltérée.
- Il est caractéristique de l’étage alpin, sur affleurements de roche dure
et acide, occupé par la pelouse ou la lande.
39

A plus basse altitude, on trouve le ranker d’érosion ou de pente, développé sous


foret, il ne se maintient que sur les fortes pentes soumises à une érosion intense.

 Ranker crytopodzolique

- Sols à profil de type A0A1(B)R qui montre (sous un A0A1 d’humus peu transformé) un
horizon A1B épais de 40 à 80 cm où dominent les composés d’insolubilisation les acides
fluviques, les acides humiques et les humines.

Ces sols sont donc apparentés au ranker, puisque peu évolués, mais se
rapprochent également des Podzol par le role important de la matière organique dans l’altération
de matériau Parental. De part leurs exigences écologiques (climat océanique, végétation de
foret) ces sols se rencontrent dans les zones occupées par le foret Atlantique.

2. Les Andosols

Sols de couleur foncée, souvent noire développés sur roches volcaniques, riches
en éléments vitreux (verre, cendre ; scories) facilement altérables.

Dans telles conditions, le profil est de type A1A2(B) C présente les caractéristiques suivantes:
sous un A1 de type mull.

L’horizon A1B de 50 à 80 cm d’épaisseur de couleur brun très foncé, offre une structure fine
dite « pseudo limons » très forte porosité et perméabilité.

Ces sols peuvent se développer sur roches cristallines à condition que ces
minéraux soient très fins pour permettre une rapide altération. C’est donc la vitesse
d’altération du matériau qui est à la base de l’andosolisation : plus cette vitesse est grande,
plus l’andosolisation est caractéristique. Le climat doit être constamment humide, sans saison
sèche caractérisée, avec une faible E.T.P qui permet au sol de garder son humidité.

En rapport avec ces exigences écologiques, les andosols se rencontrent


essentiellement en montage humide sous toutes les latitudes. (Ex Andosols du Kivu).

3. Sols calcimagnésiques
 Caractéristiques et Ecologie
- Sols développés sur un substrat calco-magnesien ;
- Profil peu différencié de type A1R ou A1C

 Horizon humifère bien développé et riche en calcaire actif. Ce calcaire


flocule énergiquement les composés humiques, bloque ou ralenti
l’humification, insolubilise les acides humiques,
 Conséquence : sols généralement à structure stable grumuleuse ou
polyédrique avec bonne aération, carences en éléments chimiques
(azotes et phosphore bloqué par le calcium).
40

- L’équilibre matière organique calcaire peut prendre divers aspects :


 La matière organique libère des acides organiques et le CO2, ce qui entraine la
décarbonations et perte de Ca par drainage suivant le climat.
 Calcaire actif bloque énergiquement les composés organiques hydrosolubles.

La nature et la composition du calcaire et du couvert végétal constituent les facteurs


écologiques fondamentaux de la formation et évolution des sols calcimagnesiens.
 Sous classes

 Sols calcimagnesiens humifères : Rendzine


- Sols développés sur des affleurements de calcaire tendre très purs ou sur colluvions
calcaires en climats tempérés.
- Le profil type AC ou AR avec horizon A1 très humifères (12 à 51% de matière
organique) et de couleur brun noir, Epaisse 30 à 40 cm,
- La teneur en Matière organique diminue vers le bas alors que celle de Ca augmente,
- Souvent un horizon poudreux, blanchâtre apparait en C par précipitation d’une partie
de CaCo3 entrainé (horizon Ca)

 Sols calcimagnesiques très humifères : sols humocalcaires ou humo calcique


- Teneur en matière organique plus élevée 20 à 40 % dans l’horizon A1 structure
grumeleuse, décarbonatation très active désaturation près de surface.
- Ces sols correspondent aux forets subalpins resineuses ou montagnardes mixtes
(Sapin, Epicéa, hêtre dans les Alpes).
- Dans ce milieu les sols calmagnesiens deviennent humifères et perdent très
rapidement leur calcaire actif.
 Sols calcimagnésiques peu humifères
- Sols généralement de plaines formés sur matériau plus pauvres en calcaire et plus
riches en argiles ;
- Décarbonatation rapide et complète ;
- Horizon A1 est un mull pauvre en carbonate ;
- Décomposition de la matière organique rapide horizon ;
- HorizonA1 pauvre en humus et moins épais ;
- Horizon B à structure polyédriques bien développée et riche en Ca.

II. Sols à profil différencie

II.1. Sol brunifiés


a) Caractéristiques et Ecologie
- Sols à évolution essentiellement climatique (sols zonaux).
- On les rencontre en zone tempérée atlantique ou semi continentale moyennement
humide, couverte de foret de feuillus ou mixte avec un sous-bois herbeux.
- Le matériau parental doit être riche en argiles et Fer et le milieu suffisamment bien
drainé.
41

- Le profil est nettement différencié A(B) C ou ABC, l’horizon A est un mull


modérément acide à minéralisation assez rapide.
- L’horizon C : Hydrolyse ménagée de type acydolyce (PH 5 à 6) libère les argiles
résiduelles de types vermiculite ou illite (héritée) et des oxydes de Fer (Fe2O3), ces
oxydes insolubilisent les acides organiques et favorisent leur minéralisation (ce qui
empêche la Podzolisation).
- Au niveau du complexe absorbant, c’est le Fer qui sert de pont entre argile et
l’humus.
- Il se forme un horizon soit (B) soit B (lessivage), mais le bon cycle biochimique
réapprovisionne les horizons B humifères en cations basiques.
- La structure est également bonne (stable et Aérée) ce sont de bons sols de culture.

 Sous classes
1. Sols bruns non-lessivés
- Sols des régions à climat semi-continental ;
- Profil type A(B)C avec A1 mull moyennement de structure grumeleuse ;
- Horizon (B) altération minérale couleur brune (oxyde de Fer hydratés) épais de 25 cm
à 1.5 m liés aux argiles.
- Pas de lessivage.
- PH 5 à 6.
2. Sols bruns lessivés
- Précipitations plus abondantes et continues, le lessivage fait apparaitre les horizons A2
et Bt. Horizon A2 éluvial, appauvri en argile et en Fer couleur claire ; Horizon Bt :
illuvial de couleur vive.
- Selon le degré du lessivage, on distingue les variétés suivantes :

a) Sols bruns lessivés


Humus mull C/N voisin de 15 contrastes A2 Bt direct, sols généralement fertile,
profond, bien, aérés

b) Sols lessivés acides

Humus Moder, C/N voisin de 20, PH 5, Fe réduit plus mobile, lessivage accru,
A2 plus claire et tassé Bt, Moins perméables, désaturation croissante du complexe.

c) Sols lessivés glossiques

Evolution plus longue sous divers climats, acidité net, argiles partiellement
dégradée surtout la Kaolinite à faible C.E.C.

d) Sols lessivés Podzoliques

Humus Mor-Moder, A2 très appauvri, hydromorphie fréquente.


42

I.3.2. Sols podzolisés


 Le podzol (sol cendreux en russe) est un sol zonal caractéristique des forets boréales ou
Taïga.
 Il s’agit d’un sol dont l’évolution affecte des matériaux d’origine variée :
 matériau pauvre en argile et en fer sous la lande à bruyère (podzol atlantique)
au niveau des plaines sableuses en région côtière (podzol tropicaux).
 la podzolisation se déclenche par la présence d’une épaisse litière issue d’une
végétation riche en lignine, en tannin et pauvre en azote, donc une litière
acidifiante.
 Le climat froid et humide ralenti l’activité biologique, une simple
fermentation libère les composés organiques (Af, H,) qui complexent les
éléments minéraux (Fe et Al), ces derniers deviennent mobiles et migrent.
(cheluviantion)
 Le profil type est alors ABh,s C avec A0 épais (mor), A2 cendreux et décoloré puisque
appauvri, B enrichi en h ou s. c’est l’horizon spodique.
 Les conditions du milieu favorables à la Podzolisation sont donc :
 Un climat qui ralenti la décomposition des litières (climat froid), une forte
pluviosité et un matériau filtrant qui favorisent le lessivage ;
 Une végétation acidifiante puisque constituée d’éléments résistant à la
minéralisation ;
 Une roche-mère pauvre en fer et en bases, élément dégradés par les couches
d’humus des horizons supérieures.

 Sous classe :
1. Podzols non ou peu hydromorphes

- Sols développés sur un matériau suffisamment perméable (Podzol zonal) selon le degré
d’évolution, on distingue :
 Le podzol humo ferrugineux
Processus de podzolisation très poussée, sous la lande à éricacées
Profil type : A0 : litière épaisse, mal décomposée et très acide (Mor) 20 à 30cm
simple fermentation libérant les acides organiques, PH : 3,5
A1 : très réduit, parfois même inexistant, structure particulaire pas
de complexe absorbant, s/t <10% se réduit pratiquement à la
silice.
Bh : Horizon noir, irrégulier contenant 5 à 10% des matières
organiques, résultant de précipitation de complexes, C/N
élevé de l’ordre de 30 à 40, S/T <10%.
Bs : accumulation des sesquioxydes Fe et Al couleur rouille.

 Sols Podzoliques
43

- Processus moins évolué, différenciation moins poussée.


- Profil à contraste moins brutal (podzol Atlantique ou de montagne).
- A0 : moins épais (2 à 5cm) et moins acide (moder) ;
- A2 : moins développé et moins appauvri, et contient encore un peu
de fer (teinte blanchâtre mais non cendreux) ;
- Bh et Bs : peu distinct l’un de l’autre, couleur brune de Bh qui
contient 2 à 3% de M.O.
- Indice d’entrainement du Fer est de 1/5.

2. Podzols hydromorphes (Podzols de nappe)


- Sols dont l’évolution est conditionnée par la présence d’une nappe
permanente (ou presque pérennante), subissant fréquemment un
écoulement latéral très lent ;
- L’hydromorphie se superpose à la podzolisation ;
- Le milieu étant réducteur le Fer devient mobile.
- Certains Podzols hydromorphes caractérisent les plaines sableuses (cas
de lande de Gascogne en France), d’autres s’observent en montagne
humide sous l’influence de nappe de pente d’origine pluviale.
44

CHAP III. SOLS A PEDOCLIMAT CONTRASTE


Ce sont des sols à évolution particulière de la matière organique et minérale
provoquée par le pédoclimat contrasté : alternance de saturation d’eau et de dessiccation
poussée affecte considérablement la Pédogenèse et a comme conséquences :

- Minéralisation et humification de la matière organique suivie de la maturation et


stabilisation d’une bonne partie de l’humus d’où la couleur noire
- Relative abondance d’argiles néoformés du type 2/1 (illite, montmorillonite) souvent
gonflante et a forte C.E.C ;
- Décarbonatation poussée des horizons supérieurs avec reprécipitation dans les horizons
inferieurs (Ca-Mg abondant) ;
- Pédoturbation (soit biologique, soit mécanique) qui homogenise l’horizon A1 sur une
grande épaisseur.

Deux classes sont alors à distinguer sur base de la teneur en matière organique
et en argile gonflante :

 Sols isohuliques correspondants aux climats continentaux froids de steppes ;


 Sols Vertiques ou Vertisols correspondant aux climats subtropicaux et tropicaux.

I. SOLS ISOHUMIQUES
a) Caractéristiques et écologie

- Sols zonaux puisque dépendant des conditions bioclimatiques,


- Profil de type AC ou A(B) C ou A Bt C.
- Sols avec incorporation profonde de matière organique par voie biologique (au moins
jusqu’à la ½ du profil mais dont la teneur décroit avec la profondeur.
- Humus de steppe (graminées) d’origine essentiellement racinaire le plus souvent
calcique, parfois calcaire.
- Sols essentiellement des climats secs des zones de steppe avec graminées qui apportent
d’importantes quantités de matière organiques par leur système racinaire très développé.
b) Sous classes
Sols isohumiques à complexe saturé

La séquence climatique sur lœss ou sur dépôts morainiques des plaines Russes montre la
succession des sols et formations végétales du Nord au Sud :

 Sols gris forestiers dans la zone forestière ;


 Chernozem humifère zone de foret-steppe ;
 Chernozem de steppe dans la steppe dense
 Sols châtain et sols bruns, la steppe xérophile.
45

 Sols isohumiques à complexe désaturé (Brunizems)

- Il s’agit d’une sous classe intégrale, qui caractérise les zones climatiques plus humides
et moins froides que celles des chernozems.
- La formation végétale est la prairie, moins xérophile.
- Le profil est du type A(B)C voir A Bt C en cas de lessivage des argiles,
- A1 est moins épais et moins foncé que l’horizon des chernozems.
- Horizon B ou Bt structure polyédrique,
- le complexe absorbant légèrement désaturé (PH 5,5 à 6).
- Les Brunizems occupent de larges surfaces dans la pampa d’argentine, dans cornbelt au
sud des grands lacs américains.

 Sols isohumiques Fersiallitiques


- Sols isohumiques des zones à climat chaud (subtropical et tropical sec intégrale vers
les fersiallitiques.
- Ils sont caractérisés par une fersiallitisation (rubéfaction liée à la formation
d’hématite) de la fraction minérale de l’horizon A1 d’où la couleur rouge sombre
due à la superposition de sel de l’humus et du matériau minéral rubéfié.
Appartiennent à ces sous classes :
- Les sols bruns rouges subarides (au sud du Sahara) ;
- Les sols marron en Géorgie en Russie, puis dans la zone sèche de
l’Afrique du Nord ;
- En méditerranée : les sols marrons sont localisés dans les plaines
aux pieds de montagnes calcaires très arrosées.

II. LES VERTISOLS


 Sols, différents de chernozems par leur teneur en argile gonflantes ou semi-gonflantes
(montmorillonites) beaucoup plus élevée (40 à 70%) alors que la fraction organique est
moins importante (1 à 2 %) ;
 Profil type A (B) C sols argileux (> 30%) à argiles gonflante montmorillonite
provoquant la formation des larges fentes de dessiccation,
 Horizon A1 épais de 40-80 cm est prismatique, parfois grumeleuse en surface.
 Homogénéisation est ici mécanique, mouvements vertiques parfois provoqués par le
gonflement et la rétraction des argiles selon l’humectation et dessiccation ;
 Tout en étant zonaux, les vertisols dépendent aussi des conditions stationelle : (milieux
confinés, dépressions mal drainées, matériaux riches en alcalino terreux).
46

CHAP IV. SOLS A ALTERATION GEOCHIMIQUE


DOMINANTE

1. Caractéristiques
 Le climat chaud et humide accentue l’hydrolyse ;
 l’altération est plus poussée, une partie de la silice est exportée ;
 Les argiles résiduelles deviennent plus rares (dégradation) le Fer libre très abondant (+
de 60%) ;
 Altération géochimique : biodégradation et minéralisation rapide réduisent l’influence
de la matière organique dans l’altération minérale : l’hydrolyse est donc Neutre.

2. Ecologie
a) Facteurs Climatiques

Sols zonaux de climat chaud et suffisamment humide en zone subtropical,


tropicale et équatoriale.

b) Facteurs Temps
 Sols à cycle long : processus très lents ;
 On peut considérer les 3 processus comme des étapes d’une altération de plus en plus
poussée des minéraux primaires (fersiallitisation, ferrugunisation et ferrallitisation)
 Perte croissante de silice ;
 Argiles de plus en plus néoformées et pauvres en silice.

c) Autres Facteurs

Contraste saisonnier, drainage etc… accélèrent ou freine les processus.

I. SOLS FERSIALLITIQUES

a) Caractéristiques et Ecologie
 Sols de climat méditerranéen (été chaud et sec, hiver hivers doux et pluvieux) pluviosité
varie entre 500 à 1000 mm/an ;
 Matériaux bien drainés, suffisamment riches en Fer et en alcalino-terreux, l’hydrolyse
encore ménagé (bissiallitisation) ;
 Proportion encore importante d’agiles résiduelles avec prédominance des argiles du
type 2 /1 ;
 C.E.C supérieur à 25 méq/100 gr. Complexe absorbant pratiquement saturé,
 PH voisin de 7 ;
 C/N 12 à 15, milieu peu agressif.

b) Profil type : A1 : humus doux (mull saturé, assez épais ;


47

A2 : teinte légèrement plus claires


Bt : Accumulation d’argiles lessivées.
S/T 75 à 100% de Fer libre.
c) Rubéfaction
- Libéré en hiver frais et humide le fer se déshydrate et cristallise en été ;
- Rubéfaction s’attenue dans les sols de transition vers les sols brunifiés.

II. Variétés
 Sols bruns fersiallitiques
- Intégrale vers les sols brunifiés tempérés,
- Réduction du contraste saisonnier donc moins de rubéfaction.
 Sols Fersiallitiques acides ou désaturés
- Sols de transition vers les ferruguneux avec humidité croissante donc
acidification de surface.
s
- ≤ 50%.
T!
- A2 appauvri en argile est décoloré et repose brutalement sur Bt rouge vif.
- Les argiles sont partiellement desilicifiées, même la Kaolinite apparait dans le
complexe d’altération et baisse fortement le CEC qui reste < 25 méq.
- Dans certains cas, la base Bt colmaté par le dépôt d’argile s’imperméabilise et
prend le caractère hydromorphes.

III. SOLS FERRUGINEUX

A. Caractéristiques et Ecologie
- Sols caractéristiques de climat tropical à saison sèche bien marqués, ils font la
transition entre fersiallitiques méditerranéen et ferrallitiques (Equatoriaux).
- L’altération des minéraux primaires déjà plus poussée mais encore incomplète. C’est
l’hydrolyse mitigée qui épargne encore les minéraux résistants (quartz, orthose et
muscovite).
- Une partie de la silice et de bases sont éliminée par drainage profond.
- Les argiles néoformées deviennent majoritaires et dominées par le type 1/1, la
kaolinite, mais une certaine quantité d’argiles de type 2/1 subsiste encore.
- Les sols ferrugineux sont lessivés bien que modérément par rapport aux
ferralitiques.
- Le taux de saturation variable selon l’importance et la sévérité de la saison sèche (10
à 70%) idem pour la minéralisation et l’humification.
- Le Bt plus réduit car moins de lessivage.
48

B. Sous classes
 Sols ferrugineux
 Epaisseur > à celle des sols fersiallitiques (souvent 2 m) ;
 PH 5 à 6 ;
 Profil type : A1 : ± 20 cm, brun foncé, humifère et granuleux;
A2 : ±60 à 80 cm fortement lessivé et appauvri ;
Bt : peu enrichi en argiles résiduelles, d’avantage argiles néoformées 1/1.

 Ferrisols
 Analysés surtout en RDC, ils font la transition vers les ferralitiques,
 Horizons supérieurs déjà ferralitiques, horizon inférieur encore ferrugineux.
 Sols profondément altérés que les ferrugineux (3m et plus),
 Altération des minéraux primaires n’est pas complète, on note encore la présence
des horizons Bt enrichi en argiles par lessivage.
 En plaine, les ferrisols n’existent que dans les zones à climat tropical humide et
sur des matériaux plus anciens ou à évolution rapide.
 En climat très humide à ferrallitisation dominante, ces sols se retrouvent surtout
en montagne où l’altitude modère la température et par là ralentit la
ferrallitisation.

IV. SOLS FERRALLITIQUES

a) Caractéristiques et Ecologie
 Sols des régions à climat équatorial sans saison séché ou à très courte saison sèche. Une
végétation de foret dense sempervirente ou savane boisée ;
 La ferrallitisation correspond à la phase terminale de l’évolution des sols sous climat
chaud et humide ;
 L’hydrolyse est totale, agressive et neutre, tous les minéraux primaires sauf le quartz,
sont altérés en milieu neutre ou peu acide ;
 Les oxydes de fer et d’Al, la silice et les bases sont libérés ;
 Une fraction importante de la silice est la quasi-totalité des bases sont entrainé à l’état
soluble hors du profil d’où l’acidification du milieu ;
 Une grande partie du Fe et Al se maintiennent dans le profil ;
 la recombinaison de Al et le peu de la silice restante donne des argiles de type 1/1 c.à.d.
la kaolinite, pauvre en silice et à C.E.C très faible < 16 méq/100gr ;
 Les oxydes et hydrates de Fe et d’Al s’accumulent sur place et cristallisent en gibbsite,
goethites et Hématite.
49

b) Sous classes

Selon la teneur des minéraux parentales en silice, on distingue les sols


ferralitiques à Kaolinite dominante et les sols ferralitiques à Gibbsite et goethite/ Hématite
dominante.

b.1. Sols ferralitiques à Kaolinite

 Sols développés sur roches acides (granite ou gneiss) à drainage moyen ;


 Sol épais de plusieurs mètres avec double pédogénèse (biochimique près de surface,
géochimique en profondeur).
 profil type : A : mull-moder acide peu épais (minéralisation rapide humification très
réduite), Podzolisation de surface qui élimine les bases et le Fe ;
B1 : riche en Fe mais pas d’argile ;
B2 : horizon de Néoformation massive de Kaolinite, drainage déficient ;
C : PH neutre, altération de la roche-mère, horizon plus filtrant,
accumulation des oxydes de Fe et d’Al.

b.2. Les ferrallites (latérites)

 Sols développés sur roches basiques pauvres en silice, bon drainage du milieu ;
 Sols moins épais que les précédents ;
 Peu d’argiles néoformées, présence importante des oxydes et hydrates libres de Fe et
d’Al (Gibbsite Goethites Hématite) ;
 En cas d’individualisation importante d’Al dans le profil, on parle d’allitisation ;
 Présence de l’horizon cuirassé liée à l’accumulation des oxydes et hydroxydes de Fer et
d’Aluminium, une accumulation suivie d’induration.
50

CHAP V. SOLS LIES A DES CONDITIONS PHYSICO-


CHIMIQUES DES STATIONS
 Ce sont des sols intrazonaux, tributaires des conditions locales ou régionales notamment
Hydromorphie et Salinisation ou sodisation ;
 Selon ce critère, 2 classes sont à distniguer : les sols hydromorphes et les sols
Salsodiques.

I. SOLS HYDROMORPHES
a) Caractéristiques et Ecologie
 La principale caractéristique de ces sols est la réduction ou la ségrégation locale de
Fer liée à une saturation temporaire ou permanente du sol par l’eau, ce qui provoque
ainsi un déficit de l’oxygène ;
 Le Fer ainsi réduit devient mobile et peut migrer ;
 Les conditions d’anaérobie inhibent également l’évolution normale de la matière
organique fraiche, ce qui donne lieu à la formation de la tourbe ;

Selon l’ampleur et le caractère permanent de l’engorgement en eau, on distingue divers


types des sols hydromorphes :

1. Les Pseudo-Gley
 La nappe perchée stagnante n’existe que pendant les mois humides et frais (Faible
E.T.P.) et disparait en été. L’hydromorphie est donc temporaire et de surface ;
 L’humification moins poussée liée à la biodégradation temporaire ;
 Reoxydation partielle du Fer mis en évidence par les taches rouille et les concrétions.

Profil type : A1 : mull-moder (selon la saison) ;


A2g : horizon de couleur gris-beige avec taches de rouille et concrétions
noires (Fe+Mn), horizon d’oscillation de la nappe ;
Bg : couleur ocre, structure massive, forme le plancher imperméable de la
nappe.
2. Stagnogley

 Sont des pseudogley de climat humide et froid à faible E.T.P. ;


 Hydromorphie superficielle quasi permanente ;
 Rréduction et élimination du fer en E ou A2g décoloré.
 Cet horizon est sans taches ni concrétions.
 Sols des régions à climat boréal ou montagnard.
51

3. Le Gley
 Hydromorphie permanente et profonde puisque la nappe est alimentée de façon
souterraine ;
 Elle est donc très réductrice et oseille peu pendant l’année. Il s’agit des zones du lit
majeur des rivières.
 Le Fer réduit mais mobile s’accumule vers les bas de profil sous forme de Fe2O3.

Profil type : A1 : hydro mull épais, actif, grumeleux ;


G0 : horizon de précipitation ferrique taches de rouille et ocre ;
Gr : horizon de nappe réductrice Fe2O3 très abondant (teinte verdâtre).

4. Sols à hydromorphes organiques : la tourbe

- Nappe permanente, fort réductrice et à faible oscillation, saturation en eau sur toute
l’épaisseur du profil : l’anaérobie inhibe l’évolution de la matière organique ;
- La tourbe correspond à l’hydromorphie totale et permanente
- Les apports annuels de la litière dépassent la minéralisation, donc il y a accumulation
de la matière organique peu transformée.
 Il existe 2 types de tourbières :
 Tourbière basse : dans les plaines alluviales où la nappe phréatique, très haute
empêche la décomposition de la végétation hygrophile ;
 Tourbière haute : dans les dépressions de montagne (climat plus froid) mal drainées,
sur matériaux acides végétation spéciale (mousse) qui donne lieu à une tourbe très
acide.

5. Sols appauvris : pelosols et planosols


a) Pelosols

Il s’agit d’un matériau d’origine très argileux (40 à 60% d’argile) soumis à une
saturation capillaire en saison humide, et à un appauvrissement ± accentué des horizons de
surface.

 Les pélosols sont des sols peu évolués et peu altérés qui sont des transitions vers les
regosols ;
 Ils se développent en climat tempéré Atlantique, sur matériau sédimentaires argileux
 Profil type : A1 : mull épais et grumeleux ;
Bt : gris-brun, saturé en Ca et Mg
C/N entre 18 et 20.

Sols chimiquement riches mais physiquement déficients.

b) Les Planosols :
 Sols de climats chauds à saisons contrastées (continental ou tropical) ;
 Altération plus poussée ;
52

 Profil d’avantage différencié comparables aux vertisols évolués.


A1 : mull épais généralement riche en éléments basiques ;
A2g : fort appauvri en Argile et en Humus ;
Bt : horizon argillique.

c) SOLS SALSODIQUES

a) Caractéristiques et Ecologie

Sols en relation étroite avec la présence d’ions Na+ soit sous forme saline (NaCl,
Na2SO4) ou échangeable (ioniques) ou les 2 à la fois.

b) Ecologie

Pour que l’ion Na soit déterminant dans la pédogénèse, il faut 2 conditions :

 Condition stationelle

Il faut une source locale de Na+, soit une nappe salée, soit un dépôt sédimentaire
contenant du sel ou une roche éruptive riche en minéraux sodiques susceptibles d’être libérés
par altération.

 Condition climatique

Le Na étant généralement très mobile, son maintient dans le profil exige un


climat aride à semi-aride à E.T.P très forte pour empêcher tout drainage.

 Processus

Deux processus interviennent dans la genèse et l’évolution des sols salsodiques :

 Sodisation : processus à la base de la genèse des sols salins et marqué


par une saturation notable du complexe absorbant en ions Na+. Cela
suppose une forte concentration de la solution en Na ou Sel neutre
(NaCl), le PH demeure < 8.5 ;
 Alcalinisation : elle donne des sols alcalins et consiste en une dilution
de la solution qui entraine la baisse de la teneur en sels neutres et la
concentration relativement élevée des sels alcalins tel que le carbonate
de sodium, le PH est par conséquent élevé > 8.5.
c) Sous classes
1. Sols salins
- Ce sont des sols soumis à l’influence d’une nappe salée peu profonde riche en sels de
sodium, le sel remonte par ascension capillaire et forme souvent des effervescences
blanches en surface.
- Profil peu différencié de type AC avec des argiles floculées d’où la prédominance de la
structure en agrégats.
 Variétés
53

Sol salin à complexe calcique (solontchak calcique)

 Caractéristiques des lagunes subdésertiques, contenant a cotés des sels


sodiques, des sels de Ca2+ et de Mg ;
 Les ions Na+ représentent moins de 15% du C.E.C. ;
 structure grumeleuse, Aération très bonne.

 Sol salin à complexe sodique (solontchak sodique)


 Sols de bordure de mer ou des langues côtières dont l’eau est très riche
en ions sodium avec un peu d’alcalino terreux ;
 Ils sont caractérisés par la présence d’une nappe qui représente plus de
15% de la concentration en Na+ soit plus de plus de 15% du C.E.C.

2. Sols à sulfato-Réduction
 Sols de polders et de mangroves développés sur la vase marine ;
 Matériaux parental est un mélange de limon argileux et de matière
organique (5 à 10%) ;
 Le milieu est réducteur (oxydes de Fe réduit d’où la teinte gris-bleuâtre)
contient du sulfures de Fe noirs ;
 Profil type AG ou AG0Gr ;
 L’abaissement de la nappe salée conduit, d’une part au dessalage du
profil, d’autre part à l’oxydation des sulfures provoquant l’acidification
du profil.
3. Sols alcalins
 Sols a salinité faible ou nulle mais riches en ions sodium échangeables,
ils dépendent des eaux atmosphériques ;
 Sols contenant des solutions des sels alcalins (carbonates ou
Bicarbonates de Na) qui proviennent soit de l’altération des minéraux
sodiques soit de l’hydrolyse des argiles, conséquences : dispersion des
argiles sodiques qui sont souvent lessivées ;
 Profil type A (B) C avec Bt bien marqué.
 Variétés des sols alcalins

Selon le degré d’évolution du profil, on distingue :

a) Sols alcalins non lessivés (Solontchak-Solonetz)


- Alcalinisation modérée, pas de dispersion, ni lessivage des argiles.
- En saison humide dégradation lente de la structure.
- En saison sèche rétraction des argiles, remontées capillaires des solutions.
- Na plus mobile est encore en solution après précipitation de Ca et Mg. C’est donc seul
Na qui se fixe sur le complexe absorbant.

b) Sols alcalins lessivés (Solonetz)


54

- Alcalinisation très poussée ;


- Dispersion et migration des argiles sodiques avec formation de l’horizon Bt très
particulier appelé natrique à structure en colonne arrondies
- Profil type :
A1 : humique;
A2g : décoloré, mal structuré, particulaire, Na partiellement lessivé ;
B : horizon Nitrique NaCO3 et Na (HCO3) accumulé, PH=9 provient de la
dégradation des argiles sodiques par l’eau de pluie.

c) Sols Alcalins dégradés (Soloth)


- Stade ultime d’alcalinisation, la source de Na+ complètement épuisée ;
- Horizons supérieurs entièrement appauvris et dégradés ;
- H+ et Al 3+ se substituent à Na et provoquent une acidification progressive ;
- A2 décoloré et appauvri.
55

CHAPITRE VI : LA CONSERVATION DES SOLS ET


DURABILITE

VI.1. Notion de la conservation des sols


Au sens large, la conservation des sols comprend à la fois le contrôle de l’érosion
et le maintien de la fertilité. Deux tendance sont à la base de cette conception pour certains, la
conservation des sols est assimilée à la lutte anti érosive, cette idée conduit à des mesures et
projets de planification considérant l’érosion comme la perte des terres arables et son contrôle
est par conséquent, capital. Pour d’autres, à part l’érosion, il existe d’autres formes de
dégradation des sols, celle-ci consistent en la dégradation physique (ex la destruction de la
structure) dégradation chimique (destruction de la fraction organique) et destruction biologique
(destruction des microorganismes).

Actuellement, on admet que ces problèmes peuvent se poser même dans les
milieux où l’érosion n’existe pas et que c’est également le rôle de la conservation des sols de
s’y attaquer. Ainsi l’un des principaux objectifs de la conservation des sols est le maintien de
la fertilité. Pour y parvenir, le contrôle de l’érosion est important, il en est même des autres
formes de lutte pour le maintien des propriétés physiques, chimiques et biologique des sols.

VI.2. L’UTILISATION DURABLE DES SOLS


L’utilisation durable des sols est celle qui assure la production tout en conservant
les ressources dont celle-ci dépend, elle permet ainsi le maintien de la productivité le plus
longtemps possible. On peut donc exprimer la durabilité comme étant une fonction de la
productivité et de la conservation des ressources soit :

D
D= f (C.P.)
D : Durabilité
C : Conservation des ressources
P : Productivité
Pour qu’un système d’utilisation des sols soit durable, il doit préserver non
seulement les sols, mais aussi toute la panoplie des ressources naturelles dont dépend la
Production. Il s’agit notamment de la forêt, de la faune et de l’eau. L’utilisation durable des sols
a pour objectif la poursuite de la production le plus longtemps possible, généralement une
période couvrant les prévisions de planification.
56

VI.2.1. Les Grands principes de la conservation des sols et Gestion de


l’environnement
Dans l’ensemble, les grands principes de la conservation des sols reposent sur la
pratique d’un ensemble des méthodes de conservation des sols et de maintient de sa
productivité. Il s’agit des méthodes de lutte antiérosive qui comprennent à la fois des méthodes
mécaniques et méthodes biologiques.

a) Méthodes mécaniques

En général, les méthodes de lutte antiérosive ou méthodes de contrôle d’érosion


commencent d’abord par l’évaluation de taux d’érosion c.à.d. l’évaluation de la perte des terres
arables entrainées par l’érosion.

Ce taux s’exprime par l’équation universelle de perte de sols ou équation de


Wischmeirm. Cette équation est basée sur un grand nombre des données expérimentales et a
été étalonné et validées pour les régions tropicales. C’est de loin la méthode la plus utilisée car
elle permet, pour une région, donnée, des prédire les pertes des terres arables par érosion sur
des parcelles ou des terres mis en culture. L’équation de Wischmer prédit la perte des sols en
t/ha/an
A= R.K.L.S.C.P

Dans laquelle A : érosion mesurée en t/ha ;

R : indice d’érosivité d’une pluie ;


K : indice d’érodabilité du sol ou de sensibilité de sol à l’érosion ;
L et S : facteurs qui tiennent compte de l’influence, l’érosion à la fois de la
longueur de la pente (L) et sa valeur (S) ;
C : prend en compte l’effet de pratiques culturales et du couvent végétal ;
P : apprécie l’effet de pratique de lutte antiérosive.

Les méthodes mécaniques de lutte antiérosive procèdent par des ouvrages en


maçonnerie dont le but est de casser la force mécanique des eaux de ruissellement. Il existe
plusieurs types des ouvrages antiérosives, citons par exemples les collecteurs, les bassins de
décantation, l’aménagement des terrasses sur les versants sensibles à l’érosion. Bien que très
efficaces, ces méthodes mécaniques présentent des désavantages : elles sont très couteuses et
exigent un entretient continue.
57

b) Méthodes Biologiques : Agroforesterie

d) Notion d’agroforesterie

L’agroforesterie désigne des systèmes d’utilisation des terres où l’on fait pousser
des arbres ou des arbustes en association avec des cultures, des pâturages du bétail et dans
lesquels existe des interactions à la fois écologiques et économiques entre composantes.

Les principales composantes des systèmes agroforesteries sont : les ligneux, les
plantes cultivé, les pâturages ainsi que les facteurs environnementaux tels que le climat, les sols
et la topographie.

e) Intérêt de l’Agroforesterie

Le choix de l’Agroforesterie en matière de conservation des sols réside dans le


fait que l’Agroforesterie offre des possibilités de lutte antiérosive par la couverture du sol fourni
par les arbres et la litière, en plus, la même couverture peut également constituer une source
d’élément fertilisant le sol par la production de l’humus et autres éléments susceptibles
d’enrichir le sol en éléments nutritif des végétations. Cette production est le résultat de la
biodégradation de la matière organique fraiche. Autres avantages de l’Agroforesterie est que,
par rapport aux méthodes mécaniques. L’Agroforesterie coûte moins cher et reste par
conséquent à la portée de tout le monde, même des paysans pauvres sont à mesure de la
pratiquer.
58

Sommaire
INTRODUCTION GENERALE ..................................................................................................................... 1
A. DEFINITION ET OBJECTIF DE LA PEDOLOGIE ............................................................................... 1
B. IMPORTANCE DE LA PEDOLOGIE ................................................................................................. 1
C. GRANDES DIVISIONS DE LA PEDOLOGIE...................................................................................... 1
a) Pédologie générale ...................................................................................................................... 1
b) Pédologie appliquée .................................................................................................................... 1
D. DEFINITION DE SOL...................................................................................................................... 1
E. GENESE DE SOL ............................................................................................................................ 2
Ière PARTIE : NOTIONS DE PEDOLOGIE GENERALE ................................................................................... 3
CHAP I : LES CONSTITUANTS DES SOLS.................................................................................................... 3
A. CONSTITUANTS MINERAUX ......................................................................................................... 3
A.1. La Désagrégation mécanique .................................................................................................. 3
A.2. La désagrégation chimique de la roche ................................................................................... 3
A.3. Produits de la désagrégation de la roche................................................................................. 4
A.4. Les différentes fractions Minérales de sol ............................................................................... 4
B. CONSTITUANTS ORGANIQUES..................................................................................................... 8
B.1. Matière organique.................................................................................................................... 8
B.2. Les principaux constituants de la matière organique fraiche .................................................. 8
B.3. Altération des constituants de M.O.F des sols ......................................................................... 9
B.4. Influence du milieu environnant sur la biodégradation de la matière organique ................. 11
B.5. Principales formes d’humus ................................................................................................... 12
CHAP II. PROPRIETES DES SOLS............................................................................................................ 18
A. PROPRIETES PHYSIQUES ............................................................................................................ 18
A.1. La Texture ................................................................................................................................... 18
A.2. La Structure ................................................................................................................................ 18
b.1. Structure particulaire ............................................................................................................. 19
b.2. Structures massives ................................................................................................................ 19
b.3. Structures fragmentaires........................................................................................................ 20
B. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES ............................................................................................ 21
B.1. Source des colloïdes ............................................................................................................... 22
B.2. Valeurs caractéristiques de sols ............................................................................................. 22
B.2. ACIDITE ET PH DES SOLS ......................................................................................................... 24
B.3. FERTILITE MINERALE DES SOLS .............................................................................................. 25
59

B.4. ELEMENTS NUTRITIFS DE BASE .............................................................................................. 26


CHAP III. LA PEDOGENESE ..................................................................................................................... 27
III.1. LES PRINCIPAUX FACTEURS DE LA PEDOGENESE ...................................................................... 27
III.1.1. LES FACTEURS ECOLOGIQUES ............................................................................................ 27
III.1.2. FACTEURS ANTHROPIQUES ................................................................................................ 29
III.1.3. LE TEMPS ............................................................................................................................ 29
III.2. LES PROCESSUS DE MIGRATION DANS LE SOL .......................................................................... 29
III.2.1. Migrations Descendantes ................................................................................................... 30
III.3. LE PROFIL PEDOLOGIQUE .......................................................................................................... 31
IIIème PARTIE : LA SYSTEMATIQUE DES SOLS........................................................................................... 34
A. GENERALITES ............................................................................................................................. 34
B. CLASSIFICATION DES SOLS ......................................................................................................... 34
CHAP I. LES SOLS JEUNES (sols peu évolués) ........................................................................................ 37
A. Caractéristiques et écologie ...................................................................................................... 37
B. Sous classes ............................................................................................................................... 37
I. Sols peu évolués Climatiques .................................................................................................... 37
II. Sols peu évolué d’érosion.......................................................................................................... 37
III. Sols peu évolués d’apport : sols alluviaux ............................................................................. 38
CHAP II. SOLS A ALTERATION BIOCHIMIQUE DOMINANTE ................................................................... 38
I. Sols a profil peu différencié (ou à profil AC)................................................................................... 38
I.1. Sols humifères Désaturés ........................................................................................................ 38
II. Sols à profil différencie .................................................................................................................. 40
II.1. Sol brunifiés ........................................................................................................................... 40
I.3.2. Sols podzolisés ...................................................................................................................... 42
CHAP III. SOLS A PEDOCLIMAT CONTRASTE .......................................................................................... 44
I. SOLS ISOHUMIQUES .................................................................................................................. 44
II. LES VERTISOLS .......................................................................................................................... 45
CHAP IV. SOLS A ALTERATION GEOCHIMIQUE DOMINANTE ................................................................ 46
1. Caractéristiques ......................................................................................................................... 46
2. Ecologie ..................................................................................................................................... 46
I. SOLS FERSIALLITIQUES............................................................................................................... 46
II. Variétés...................................................................................................................................... 47
III. SOLS FERRUGINEUX ............................................................................................................... 47
IV. SOLS FERRALLITIQUES ........................................................................................................... 48
60

CHAP V. SOLS LIES A DES CONDITIONS PHYSICO-CHIMIQUES DES STATIONS ...................................... 50


I. SOLS HYDROMORPHES .............................................................................................................. 50
CHAPITRE VI : LA CONSERVATION DES SOLS ET DURABILITE ................................................................ 55
VI.1. Notion de la conservation des sols........................................................................................... 55
VI.2. L’UTILISATION DURABLE DES SOLS .......................................................................................... 55
VI.2.1. Les Grands principes de la conservation des sols et Gestion de l’environnement ............ 56

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