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COMMENTAIRE

DES PROMESSES DU BAPTEME

I " Je renonce à Satan et à ses oeuvres ;


je m'attache à Jésus-Christ pour toujours"

Les explications lumineuses données par saint Louis-Marie Grignion de Montfort peuvent aider à
comprendre toute la portée des promesses du Baptême. Il ne conçoit d'ailleurs pas autrement "la
consécration à la Très Sainte Vierge et à Jésus-Christ par ses mains" que comme "une parfaite rénovation des voeux
et promesses du Baptême" (Traité de la Vraie Dévotion, 162 ; Cf. 120, 126 et 131)
Saint Louis-Marie ne prétend pas d'ailleurs avancer là une vue originale, au contraire, il s'appuie
sur l'autorité du Cardinal de Bérulle et de beaucoup d'autres.

La consécration montfortaine offre même un avantage par rapport au Baptême : celui de pouvoir
se donner à Jésus-Christ "par soi-même, volontairement et avec connaissance de cause ", de se donner "par les
mains de Marie d'une manière expresse" et de consacrer au Seigneur "la valeur de toutes ses actions" (n° 126).

La consécration à la Très Sainte Vierge est une manière extraordinaire de renouveler les
promesses de son Baptême. La manière la plus ordinaire est celle de la Nuit pascale. Rien n'est plus beau
que cette unanimité des réponses aux interrogations du prêtre : "nous renonçons", "nous croyons".

Au jour du Baptême, le prêtre interroge l'enfant sur ses dispositions vis-à-vis du Sacrement, est-il
prêt à renoncer à Satan et à croire à tous les Mystères de notre Sainte Foi ? Si l'on a dit : "Eduquer c'est être
assez sûr qu'une chose soit vraie pour oser la dire à un enfant" (Chesterton), on peut aussi bien dire "promettre au
baptême à la place d'un enfant, c'est être assez sûr que ce Sacrement est vrai et nécessaire pour oser le donner à un
enfant".

La vérité de ce Sacrement est de nous donner à chacun la liberté. "Toute la force du baptême" (Jean
Paul II, au Bourget) est de nous libérer. Ainsi la liberté est au coeur du christianisme comme de
l'antichristianisme. Mais alors que ce dernier entend par la liberté l'indépendance de l'individu vis-à-vis de
tout et de tous, le Christ entend par la liberté la libération du péché et de Satan (Jn 8, 30-47). "Quiconque
commet le péché est un esclave" (Jn 8, 34).

Et il est bon de méditer l'enseignement si dense de saint Louis-Marie sur les deux esclavages.
"Avant le Baptême, nous étions esclaves du diable ; le baptême nous a rendus esclaves de Jésus- Christ ; ou il faut que
les chrétiens soient esclaves du diable ou esclaves de Jésus-Christ" (Traité de la Vraie Dévotion, 73).

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"Le second esclavage est celui de l'amour. Si l'on agit non par crainte du châtiment mais par
amour de Dieu on ne se conduit point comme un esclave mais comme un être libre, parce que notre
action est volontaire".

Saint Louis-Marie connaissait-il ce passage de saint Thomas ? C'est probable, en tout cas, lui aussi, parle
"d'esclaves amoureux" (Traité de la Vraie Dévotion, 73). Et il explique ce que c'est que cet esclavage
d'amour : "L'esclavage de volonté est le plus parfait, le plus glorieux à Dieu, qui regarde le coeur et qui demande le
coeur et qui s'appelle le Dieu du coeur, ou de la volonté amoureuse, parce que, par cet esclavage, on fait choix, par
dessus toutes choses, de Dieu et de son service" (Traité de la Vraie Dévotion, 70).

Voilà le parfait résumé des promesses du baptême : la souveraine liberté, c'est d'être esclave d'amour. Un
grand exégète contemporain, le Père Spicq, écrit : "La liberté qui caractérise la morale chrétienne est
positivement la liberté d'aimer", et de citer Saint Augustin : "Les fils de Dieu ne sont distincts des fils du diable que
par la charité ; magnifique indice, magnifique séparation".

C'est dire que les fils du diable sont mus par la haine. C'est ce qu'affirmait Jean Paul II, de façon
saisissante, aux jeunes italiens de Norcia en 1980 : "La violence qui bouleverse l'ordre social de la nation
italienne n'est pas due au hasard : elle fait partie d'un plan précis, elle naît de l'esprit de haine... Il ne faut pas se laisser
induire en erreur par d'autres explications".

II "Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de
Reims retournera repentant à sa vocation " (Saint Pie X)

Si les personnes individuelles sont baptisées dans le Christ, les nations le sont aussi. Si la fidélité
individuelle a tout à gagner à se baigner et à se replonger pour ainsi dire, à tout instant, dans la fontaine
de son baptême et acquiert ainsi "une trempe à toute épreuve" (Cf. Cardinal Pie, Oeuvres, T. III, p. 521), cela
est vrai aussi de la fidélité nationale. Sous l'impulsion du cardinal Langénieux, archevêque de Reims en
1896, la France chrétienne a voulu se replonger dans la fontaine de son "Baptême national" (l'expression
est du Cardinal Pie). Rien n'est plus émouvant que la lecture des "Actes" de ce retour aux sources, on les
trouve dans le recueil : "La France chrétienne à Reims en 1896". Parmi ces très beaux textes, le plus officiel
est "l'Acte de rénovation des promesses baptismales de la France chrétienne". Proclamé par le cardinal
Langénieux le dimanche 4 octobre 1896, il fut prononcé dans toutes les églises et chapelles de France le
jour de Noël de cette même année jubilaire.
Quelles sont les grandes affirmations de cet acte ?

 Le baptistère de Reims est devenu le Berceau de la Nation française et la source de


toutes ses grandeurs.
(On peut rapprocher de cette affirmation celles du Saint-Père au Bourget. Il parle de sa
propre Nation mais c'est une délicatesse de forme parce que le fond est très clair : "Avec
le Baptême, la nation est née et son histoire a commencé". Un peu plus loin : "D'abord la Gaule,
et ensuite la France : la fille aînée de l'Eglise").

 La France a une vocation et une vocation apostolique.


(Bourget : "Un très grand chapitre de cette histoire (l'histoire du salut) a été inscrit dans l'histoire de
votre patrie, par les fils et les filles de votre nation").

 Cette vocation "pendant de longs siècles (...) a été la base fondamentale de notre constitution
sociale, la loi de notre Histoire".

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 Mais "le peuple que vous aviez ainsi choisi et dont vous aviez fait le glaive et le bouclier de votre
Eglise a oublié sa mission".
(Bourget : "Je le dis, tout en ayant conscience que ceux qui ont formulé ainsi, les premiers, cet
idéal, ne se référaient pas à l'alliance avec la sagesse éternelle").

 Puis l'Acte fait une distinction toujours actuelle entre ceux qui ont voulu
consciemment "sortir (la France) violemment de ses voies traditionnelles" et ceux qui ont suivi
sans avoir conscience de leur péché.

 Comme Jeanne d'Arc avait déjà ramené la France en des jours mauvais au Baptistère
de Reims "pour qu'elle pût renaître là même où elle avait commencé de vivre ", au quatorzième
centenaire de son Baptême, la France "a relu, au pied du tombeau de Saint Remi, le pacte
sacré qui la lie à Jésus-Christ et elle a constaté... qu'autant il lui fut salutaire de répondre fidèlement
à sa mission, autant il lui en a coûté d'y faillir".
(Bourget : "Il n'existe qu'un problème, celui de notre fidélité à l'alliance avec la Sagesse éternelle...
celui de la fidélité aux promesses de notre Baptême").

 Puis il y a une prière : au nom de la fidélité passée "refaite avec notre pays... l'alliance que
votre serviteur Remi a signée jadis avec nos pères".

 Enfin l'expression d'un souhait ardent :

- "Que la Fille aînée de l'Eglise brûlant enfin ce qu'elle adore... s'incline dans un acte
de foi vraiment national devant le Christ".

- "Nous voulons que la France rejette ces doctrines de mensonge et qu'elle réprouve
l'oeuvre d'athéisme qui la divise et qui l'épuise ".
(Bourget : "En abandonnant l'alliance avec la sagesse éternelle (elle) sait de moins en
moins se gouverner (elle-même), (elle) ne sait pas non plus gouverner les autres").

- "Nous voulons qu'elle se retrempe dans la grâce première de son Baptême et


qu'elle fasse revivre, dans ses institutions et dans ses lois, la foi pleine, active et militante des
âges passés ! Nous voulons que, rendue à elle-même et fidèle à son génie, elle mette sa
gloire à seconder l'action apostolique et civilisatrice de notre Mère la Sainte Eglise ".

ABBAYE NOTRE-DAME DE FONTGOMBAULT

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