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L'ultime conséquence de l'expansion vers l'ouest est l'aggravation de la rivalité entre le Sud et le Nord.

Le Sud est agricole, grand producteur de coton et, par voie de conséquence, esclavagiste et libre-
échangiste. En revanche, le Nord est protectionniste (tarifs de 1816 à 1824) et antiesclavagiste,
prohibitionniste et féministe par conviction puritaine ; enfin, avec Henry Clay, il reçoit l'appui de l'Ouest,
dont la production agricole, encore trop jeune, ne peut se passer de tarification douanière. Or,
justement, l'expansion vers l'ouest, en provoquant la création de nouveaux États, menace d'isolement le
Sud à l'intérieur de l'Union, qui a pâti de l'ordonnance du Nord-Ouest de 1787, ainsi que de l'abolition de
la traite (1808). À deux reprises, Henry Clay sauve l'union des États-Unis. Une première fois grâce au
compromis du Missouri : le Maine antiesclavagiste et le Missouri esclavagiste sont admis également
dans l'Union, les admissions se faisant désormais par couples d'États opposés ; l'esclavage est interdit à
l'ouest du Mississippi et au nord du parallèle 36°35′ (1820). Il la sauve une seconde fois en 1850 :
reconnaissance de la Californie comme État libre ; liberté de choix en Utah et au Nouveau-Mexique ; loi
sévère contre les esclaves qui se sont réfugiés dans le Nord. Mais cette concession ne satisfait pas le
Sud, qui, avec Calhoun, ancien vice-président de Jackson, envisage une possible sécession pacifique,
malgré un ultime compromis, le Kansas-Nebraska Act (1854), proposé par le sénateur Douglas, laissant
toute latitude aux États d'être ou non esclavagistes. Cette solution aboutit à un drame, qui éclate au
Kansas, où colons sudistes, puis nordistes se précipitent tour à tour pour donner à ce territoire
récemment érigé en État une Constitution esclavagiste, puis antiesclavagiste : l'affaire se termine par
une guerre civile (1854-1856) et facilite la création d'un nouveau parti républicain, résolument
antiesclavagiste (1854).

2.4. LA GUERRE DE SÉCESSION

La guerre de Sécession

La guerre de Sécession

Le Sud avait réussi à compenser son infériorité numérique par le contrôle politique qu'il exerçait sur le
pouvoir, en particulier en faisant élire deux des siens à la présidence, Franklin Pierce (1853-1857), puis
James Buchanan (1857-1861) : aussi ne s'était-il pas inquiété de la limitation imposée à la multiplication
des États esclavagistes par le compromis du Missouri (1820) et par celui de 1850.

Mais, peu à peu, une atmosphère favorable à la sécession se crée, d'autant plus facilement
qu'apparaissent sur la scène politique de jeunes générations que n'unissent plus, par-delà les
divergences politiques, les liens tissés pendant la guerre de l'Indépendance. Aux « Mangeurs de feu »,
groupés autour de Jefferson Davis, partisans de l'extension de l'esclavage et de la scission, dans le cas où
les sudistes seraient exclus de la présidence, s'opposent les Free-Soilers, tels Sumner, Seward, Chase,
etc., partisans du maintien, même par la force, de l'Union.

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