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D E LA

m
H u u s LÈ V I —

A uteur de l Hi toire d e la m ie et de l Clef d e mystères


'
s a s g rands

D EUX IÈ ME É D ITIO N TRÈ S A UGM EN TÉ E

Avec 94 fi gures

TO M E S E CO N D
R i t u el

PA R I S
cannes su mùns LI B R A I R IE ED I TE U R
-

É
un ou L cou nu ui nsci us

e — -
17
LO ND R E S NE W Y O RK
-

mlyteBaillière lea t
ll , s stunt , 219. ”ii flllüi brothers iü im « u
Il .
, , .

n on » , c. B A E LY — B A Œ LI ÈR B , p r
.… un . m
rs aeroaw , 1 6
ra eu .

1 861
INTROD U CTION .

Connai ssez vous la vi eillesouverai nedu monde



,

q ui m a rch e tou j ours et ne se fatig ue j am ai s ?

Toutes les p assi onsdé réglé es toutes les vol uptés ,

é goïstes touteslesforces eflrénées del h umani té et


,

toutes ses faibl esses ty ranniq ues p ré cè dent la pro

p riétaire av ar e d e no tre vallé e de d ou l eur s et la , ,

faucill e à la mai n ces ouvriè res i nfati gabl es font


,

une é ternell e moi sson .

La rei ne est vi eill e comme le temps mai s ell e ,

cach e son sq uel ette sous les déb ri s de la b eauté

des femmesqu ell e enlè ve à l eurj eunesseet à l eurs


’ '

amours .

ê i h i
Sa t te est garn e de c eveux fro ds qui ne sont
as à ell e D ep ui s la ch evel ure de Bé ré ni ce toute
p .
,

b rill ante d étoil es j usqu aux ch eveux blanchi s


,

avant l age que le bourreau coup a sur la tê te de


Mari e A ntoi nette la spoli atri ce des fronts cou


,

ronnés s est p aré e de l a dép ouill e des rei nes



.

’ '
l ll.
2 R IT U EL D E LA H A U TE M A GIE .

Son p pâl e et gl acé est couvert de parures


cor s

flétries et de suai res en l amb eaux .

Ses mai ns osseuses et ch argées de b agues ti en ,

nent des di adè mes et des fers des sceptres et des ,

ossements des pi erreri es et de la cendre


,
.

Q uand ell e passe les p ortes s ouvrent d elles


,
’ ’

mémes; elle entre à travers les murailles ell e ,

pénètre j usqu à l alcove des roi s elle vi ent sur


’ ’

p rendreles spoli ateurs du pauvre dans leurs pl us


secrètes orgi es s assied à l eur tabl e et leur verse

,

à boi re ricane à l eurs ch ansons avec ses dents


,

dégarni es de genci ves et prend la pl ace de la


,

cour ti sane i mp ure qui se cach e sous leurs rideaux .

Elle ai me à rÔder autour des vol uptueux qui


s endorm ent ; ell e ch erch e l eurs caresses comme

si elle espé rai t se ré ch auffer dans l eur étrei ntes s


,

mai s elle glace tous ceux qu elle touch e et ne se


ré ch auffe j am ai s P arfoi s cependant on la d i rait


.

prise de vertige; ell e ne sep romè ne pl us l ente


ment elle court ; et si ses pi eds ne sont pas assez
,

rapi des ell e p resse les flancs d un ch eval pâl e et



,

le l ance to ut essouffi é à travers les multi tudes .

Avec ell e ga10 pe le meurtre sur un cheval roux ;


l i ncendi e déployant sa ch evel ure de fumée ole

, ,
v

devant elle en halançant ses ail es rouges et noi res ,


m onucnon . 3

mi ne avec la peste la suivent pas à pas sur


et la fa

des ch evaux mal ades et déch arnés gl anant les ,

rares épi s q u ell e oubli e p our lui complé ter sa


moisson .

A près ce cortège funè bre, i


v ennent deux p eti ts
y i
enfants ra onnants de sour re et de vie, l intelli

g e nce et l a m’
our d u siècl e à veni r le doubl e é ni e
g ,

de l h umani té qui va naître



.

Devant eux les omb res de la mort se replient


,

com me la nuit devant les étoiles de l aurore; ils ’

effleurent la terre d un pi ed lé ger et y sè m ent à


pleines mai ns l espérance d une autre anné e


’ ’
.

Mai sla mort nevi endra pl us i mpi toy abl eet ter
ribl e fauch ercommedel h erb esè ch eles épi s mû rs

du siècl e à veni r; elle cé dera la pl ace à l ange du


progrès qui détachera doucement les âmes de


l eur ch aî ne mortellepour leslai sser monter vers
,

Dieu .

Q uand les h ommes sauront vi vre ils ne mour ,

ront pl us; ilssetransformeront comm elach rysali de

q ui dev i e nt un p a pill on b rill ant .

Les terreurs de la mort sont fi l les de notre


ig norance et la mort ell e mê me n est si afi reuse
’ ’

,

q ue p ar l es déb ri s do n t ell e se couvre et les co u

leurs somb res dont on entoure ses i mages La .


lt T
R I U EL D E LA H A U TE MA GIE .

mort ,

é i bl m
c est v r ta e ent le trava de la il vie
.

Il est dansla natureune forcequi ne meurt pas ,

et cette force transforme conti nuell ement les êtres

pour les conserver .

Cette force c est la raison ou le verbe de la


,

nature .

Il ex i ste aussi dans l homme une forceanal ogue ’

à celle de l a nature et cette force c est la rai son



, ,

ou le verb e de l h omme

.

Le verb e de l h omme est l ex p ressi on de sa


’ ’

vol onté d i ri é e ar la rai son


g p .

Ce verb e est tout p ui ssant l orsq u il est rai son



-

nabl e car al ors il est analogue au verb e mê me de


,

Di eu .

Parl e verbe de sa rai son l h omme devi ent le ’

conq ué rant de la vie et peut tri om ph er de la


mort .

h omme n est que la parturi


La vie entiè re de l

’ ’

ti on ou l avortement de son verbe Les ê tres



.

h umai ns qui meurent sans avoi r comp ri s et sans


avoi r formulé la p arol e de rai son meurent sans ,

esp érance é ternell e .

Pour l utteravec avantage contre le fantô me de


lamort il faut s être i denti fi é aux réali té s de la

VI B .
mmonucnon . 5

Q u i mporte à

Di eu un avorton q ui meurt p uis ,

ue la vie est é ternelle


q
Q uimporte à la nature une dé rai son qui pé ri t

,

p ui squelarai son touj oursvi vanteconserve les cl efs


d e la vie?
La force terribl e et j uste qui tue é ternell ement
les avortons a été nommée, par les Héb reux
Samaë l; par les O ri entaux Satan;
, et par les

L i
at ns, L i
uc fer .

Le L uci fer de la cab al e n est pas un ange


maud i t et foudroyé c est l ange qui éclai re et qui


,
’ ’

ré g é nè reen b rûl ant ; il est aux anges de pai x ce

q ue la co m è te est aux p ai sibl es é toil es desconstel

lations du pri ntemp s .

L é toil e fi x e est b elle radi euse et calme; elle



,

boi t les cél estesaromes et regarde ses sœ urs avec


amour; revêtue de sa rob e spl endi de et le front

paré de di amants elle sourit en chantant son can


,

ti q ue d u mati n et du soi r; ell e j oui t d un rep os


éternel que ri ennesaurait troubl er et ellemarche ,

solennell em ent sans sorti r d u rang qui lui est assi

n é p arm i les senti nelles de la l umiè re


g .

La comète errante cependant toute sangl ante ,

et tout é ch evelé e accourt des profondeursdu ci el ;


,

elle se p ré cipi te à travers les sphè res p ai sibl es


6 T LA H A U T E M A G
R I U EL D E IE .

com me un ch ar de guerre entre les rangs d une ’

procession de vestales; ell e ose affronter le glai ve


brûlant des gardi ens du soleil et comme une , ,

épouse éperdue qui ch erche l époux rêvé par ses ’

nui tsveuves ell epé nè trej usque dansle tabernacle


,

d u roi des j ours p ui s ell e s é ch appe ex h al ant les


, ,

feux qui la dévorent et traî nant ap rès ell e un l ong


i ncendi e; les étoil es pâli ssent à son approche les ,

troup eaux constellé s qui p ai ssent des fleurs de


l umière danslesvastescamp agnesduciel semblent ,

fui r sonsouffleterribl e Le grand consei l des astres


.

est assemblé et la consternati on est uni verselle


,

la pl us b ell e des é toil es fi x es est ch argée enfi n de


parler au nomde tout le ci el et de p roposer la ,

pai x à la courri ere vagabonde .

Ma sœ ur lui d it ell e p ourquoi troubles tu


,

,

l harmoni e de nos sphères? q uel mal t av0 ns nous


’ ’

fait et p ourq uoi au li eu d errer auhasard ne te


, , ,

fi x es tu pas commenous à ton rang dans la cour


du sol eil ? Pourq uoi ne vi ens tu p as ch anter avec


-

nous l hy mne d u soi r paré e comme nous d une


’ ’
,

rob e bl anch e qui se rattach e sur la poi tri ne par


,

uneagraféde d i amant ? p ourquoi lai sses tu flotter —


,

à travers les vapeurs de la nui t ta chevel ure qui ,

rui s ell e d une sueur de feu? Oh ! si tu p renai s



s
T
IN R D U O C T I ON . 7

une place parmi les fi lles d u ci el combi en tu ,

p araî trais pl us belle! Ton vi sage ne serai t pl us


enflammé par la fati g uedetes courses i nouïes; tes

yeux seraient purs et ton visage souri ant serai t


,

blanc et vermeil comme cel ui de tes h eureuses


sœ urs; tous les astres te connaî trai ent et l oi n de , ,

crai nd re ton p assage ils se réj ouiraient à ton


,

app roch e; car tu serai s uni e à nous par les li ens

i nd estructibl es de l h armoni e uni verselle et ton


ex i stence p ai sibl e ne serai t q u une voix de plus


dans le cantiq ue de l amour i nfi ni


'

Et la comè te répond à l é toil e fix e


Ne croi s pas 0 ma sœur! quej e p ui sse errer à


,

l aventureet troublerl h armoni edes sphè res; Dieu


’ ’

m a tracé mon ch emi n comme à toi et si ma


course te paraî t i ncertaineet vagabonde c est que



,

tes rayons ne saurai ent s é tend re assez loi n pour


emb rasser le contour d e l ellipse qui ma été don


’ ’

née pour carrière Ma ch evel ure enflammée est le


.

fanal deDi eu j esui s la messagè redes sol eil s et j e ,

me retrempe dans leurs feux pour les partager sur


ma r oute aux j eunes mondes qui n ont pas encore

assez de ch al eur et aux astres vi eilli ssants qui ont


,

froi d dans l eur soli tude Sij eme fati gue dans m
. es

longs voy ages si j e sui s d une beauté moi ns douce



,
8 T
R I U EL D E LA HAU TE M A GI E .

ue la tienne si m a parure est moi ns vi rgi nal e j e


q , ,

n en sui s pas moi ns comme toi une nobl e fi ll e



,

d u ci el Lai ssez moi le secret de ma desti née ter


.
-

ribl e l ai ssez moi l épauvante qui menvironne


’ ’

, ,

maudi ssez moi si vous ne p ouvez me comp rendre;


ccompli rai pas moi ns l œ uvre q ui mest


’ ’ ’

j e n e n a

i mposée et j e conti nuerai ma course sousl impul


,

si on d u souffl e deDi eu H eureuseslesétoil esqui se

reposentet quib rill ent commedej eunesrei nes dans

la société pai sibl e des uni vers! Moi j e sui s la p ros ,

crite qui voy age touj ours et qui ai l i nfi ni pour


patri e O nmaccused incendierlespl anètesquej e


.
’ ’

réchauffe et d effrayer les astres que j éclaire; on


’ ’

me rep roch e de troubler l h armonie des uni vers ’

parceque j e ne tournepas autourde l eurs centres


particuli ers et quej eles rattachelesunsaux autres
,

en fi x ant mes regardsvers le centre unique de tous

les soleil s Soi s donc rassuré e b elle étoilefi x e j e


.
, ,

ne veux pas t appauvrir de ta l umiè re p ai sibl e; j e


mépuiserai au contrai re p ourtoi de ma vie et de


, ,

ma ch al eur J e pui s di sparaître du ci el q uand j e


. ,

me serai consumée; mon sort auraäé assez b eau


Sachez que dans le templ e de Di eu b rûlent des
feux di ffé rents qui tous lui rendent gl oi re ; ,

vous êtes la l umiè re des ch andeli ers d or et


,
IN R T O D U C TI O N . 9

moi la flamme du sacrfi ce i acco mpli ssons nos

desti nées .

E nac evant ces aro es, la com tesecouesache


h p l è
l
ve ure, se couvre boucli er ardent et se
de son ,

plongedanslesespaces infi nis où ellesemble di spa


raî tre pour touj ours .

C est ai nsi qu apparaît et di sparaît Satan dansles


’ ’

ré ci ts allé goriq ues de la Bibl e .

U n j our dit le li vre de J ob les fi ls de Di eu


, ,

é tai ent venus pour se teni r en la présence du


Sei gneur et parmi eux se trouva aussi Satan
, .

A qui le S ei gneur dit D où vi ens tu



Et lui rép ondi t : J ai fai t letour de la terre et j e


l ai p arcourue

.

Voi ci comment un é vang il e gnostiq ue retrouvé ,

en O ri ent par un savant voyageur de nos ami s ,

ex plique au p rofi t d u sy mbolique L uci fer la


, ,

en è se de la l umiè re
g
La vé rité qui se connaî t est la p ensée vi vante .

La vé ri té est la p ensé e qui est en ell emême; et la


é rmulé e c estla parol e Lorsq uela p ensé e

p en s e fo ,
.

é ternell e a ch erché une forme elle a dit Q ue ,

la l umiè re soi t .

O r cette p ensée qui parl e c est le Verb e; et le



, ,

Verbe dit Q ue la l um iè re soit p arce que ,


10 R lT U E L D E LA HA U TE M A GIE .

le Ver e lui m me est la um re des es rts


b ê -
l iè pi .

La l umiè re i ncréé e qui est le V erbe d i vi n


, ,

rayonne p arce q u ell e veut être vue et lorsqu el le


’ ’

dit Q u e la l umi ère soi t ! ell e co m m an d e à


des y eux de s ouvri r; ell e cré e des i ntelli gences

.

E t l orsque Di eu a dit Q ue la l um iè re
: soi t !
l Intelligence a été fai teet la l umiè re a p aru

.

O r l Intelligence que Di eu avai t épanché e du



,

souffle de sa b ouch e comme une é toil e d é tachée


,

du sol eil p ri t la forme d un ange spl endi de et le


ci el le sal ua d u nom de L uci fer .

LIntelligence s éveilla et secomp ri t tout entière


’ ‘

en entendant cette p arol e d u Verb e di vi n Que


la l umiè re soi t !
Ellese senti t libre parceque Di eu lui avai t com
,

mandé d être; et ell e répondit en relevant la tête



,

et en é tendant ses ail es

J e ne serai pas la servi tude


Tu seras donc la doul eur? lui dit la voi x
i ncréé e .

J e serai la Lib erté ! rép ondi t la l umiè re .

Lorgueil tesé dui ra rep ri t la voi x sup rê me


et tu enfanteras la mort .

J ai eso n de utter contre la mort pourcon


b i l

qué ri r la vie ,
dit encore la l umiè re créé e .
IN R T O D U CT IO N . 11

Dieualors détache de son sei n le fi ldespl endeur


q u i re tena i t l a n ge s up er b e en

le regardant ,

s élancer dans la nui t q u il sill onnai t de gl oi re il


’ ’
,

aime l enfant de sa p ensé e et souri ant d un inef


’ ’

fable souri re il se dit à lui mê me Q uela l umiè re


,
-

étai t belle!
Di eu n a pascréé la doul eur: c est l Intelligence
’ ’ ‘

q u i l a acc e p t

é e p ou r ê tre lib re .

Et la doul eura été la conditi on i mp osé e à l ê tre


lib re parcel ui qui seul nepeut setromper parce


, , , ,

q u il est i nfi ni

.

Carl essencedel i ntelli gence c est lej ugement ;


’ ’ ’
,

et l essence du j ugement c est la lib erté


’ ’
.
,

L œil ne possède réell ement la l umière quepar


la facul té de se fermer en de s ouvri r



.

S il étai t forcé d ê tre touj ours ouvert il serait


’ ’

l escl ave et la vi cti me de la l umière et pour fui r


ce suppli ce il cesserai t d e voi r , .

A i nsi l Intelligence créé en est h eureuse d affir


’ ’ ’

mer Di eu quepar lali berté q u elleade ni er Di eu


,

.

O r l Intelligence qui nie affi rmetouj ours q uel



, ,

q u e c h ose p u i sq u ell e affi r m,


e sa lib erté ’
.

C est pourq uoi le blasphè me glorifi e Di eu; et


c est p ourq uoi l enfer é tai t né cessai re au b onh eur


’ ’

d u ci el .
12 RI TU EL ne LA H A U E M A GI E T .

Si la lumiè re n étai t pas repoussée parl ombre


’ ’

il n y aurai t pas de formes visib les



.

Si le p remi er des !anges n avai t pas affronté les ’

p rofondeurs de la nui t l eufantement de Di eu ,


n eu t pas été compl et et la l umiè re créé e n eû t pu


’ ’

se séparer d e la l umiè re par essence .

Jamai s lIntelligence n aurait su combi en Dieu


’ ’

est bon si j amai s ell e ne l avai t p erdu !



,

J amais l amour i nfi ni de Di eu n eût éclaté dans


’ ’

les j oi es desa mi sé ri corde si l enfant p rodi g ue du


ci el fû t resté d ans la mai son de son pè re .

Q uand tout é tai t l umiè re lal umiè ren é tai t nulle


p art elleremplasaît dansle sei n de Dieu qui était


,

entravail p our l enfanter



.

E t l orsq u il dit Q ue

la l umiè re soi t ! il
:
per «

mit à la nui t de rep ousser la l umiè re et l uni vers ,


sorti t d u ch aos .

La négati on de l ange qui en naissant refuse


, ,

d ê treesclave consti tua l équilib re du monde et le


’ ’

, ,

mouvement des sphères commença .

E t les espaces infi nis admi rè rent cet amour de


la li berté assez i mmense p ourrempli r le vi de d e la
,

nui t é ternell e et assez fort p our p orter la h ai ne


,

de Di eu .

Mai s Di eu ne p ouvait h ai r le pl us noble de ses


T
IN R O D U C T IO N . 13

enfants, et il ne l éprouvaît par sa colèreque pour


le confi rmerdans sa p ui ssance .

A ussi le Verb e de Di eu lui mê me comme s il -

,

eû t été j al oux deLuci fer voul ut il aussi descendre ,


du ci el et traverser tri omphal ement les omb res de


l enfer

.

Il voul ut êtreprescrit et condamné ; et il méd i ta


d avance l h eure terribl e où il cri erai t à l ex tré
’ ’ ’
,

mité de son suppli ce: Mon Di eu! mon Di eu


pourquoi mas tu ab andonné ? ’

Comme l étoil e du mati n p récède le solei l l in


,

surrecti on deL uci fer annonç aà la naturenai ssante

la p roch ai ne i ncarnati on deDi eu .

Peut être L uci fer en tombent dans la nui t



,

entraî na t il une pl ui e de sol eil s et d é toil es par



- —

l attraction de sa gloi re !

Peut être notre sol eil est il un dé mon parmi


— —

les astres comme L uci fer est un astro p armi les


,

anges .

C est pourquo

i sans doute il reste cal me en, ,

é cl ai rant les h orriblesangoi ssesde l h umanit et la ’ é

l ente agonie de laterre parce q u il est libre dans ,


'

sa soli tud e et q u il p ossède sa l umiè re



.

Tell es étai ent lestendances des héré si arq ues des


p remi ers siècl es Les uns comme les O phi tes .
, ,
1 £I T
R I UEL D E LA H A U TE MA GI E .

adora ent le i dé mon sous la fi gure du serpent ;


d autres

, co mmelesC i
ain tes j ustifi aient lar vo te
, é l
du p remi er des angescomme cell e du p remi er des
meurtri ers Toutes ces erreurs toutes ces omb res
.
, ,

toutes ces i dol es monstrueuses de l anarchi e que


l Inde opp ose dans ses symb ol es à la magique tri


mourti avai ent retrouvé dans le christianisme des


,

prêtres et des adorateurs .

Nullepart il n est p arlé dudé mon danslaGenèse



.

C est un serpent allégoriq ue qui trompe nos pre


mi ers parents Voi ci ce que la plupart des traduc


.

teurs font di re au tex te sacré

O r le serpent étai t pl us subtil


q u aucune bête ’

du ch amp que le Sei g neur Di eu eû t faite .

E t vo c i i ce que dit Meme


fl 7tt m w y aes : nm van cam nmwarm
’ “ r
D ’
°

Wha N ahäsh —
haî ah hâr0 um mi chol hâî ath ha shad e/
-
z -

asher hâshah J hôah Ælohî m .

C est à d i reen francais



— —
, i
su vant Fab red O livet

O r, l attract org ne (la cu d t


i i l pi i é ) étai t la pas
i î
s on entra nante de toute vie élé mentai re (le
ressort i nté ri eur) delanature ouvrage de J hê ah ,

l Etre des ê tres



.
16 T
R I U E L D E LA T
H A U E M A GI E .

pi ed d une V ierge fi gure de l mitiation; de cette



,

V i erge qui p résente un petit enfant nouveau né à


,
-

l adorati on des rois mages et reçoi t d eux en


’ ’
,

éch ange de cette faveur de l or de la my rrh e et ,


del encens

.

Le dogme sert i i
dans toutes les reli gi ons
a ns

hié ratiquesà voil erle secret desforces delanature

dont p eut di sposer l initié les formul es reli gi euses


sont les ré sumé s de ces p arol es pl ei nes de my stè re

et de p ui ssances qui font descendre les di eux du

ci el et les soum ettent ala vol onté des h ommes La .

J udée en a emp runté les secrets à l Egypte la ’

Grèce envoya ses hi eroph antes et pl us tard ses


thé osoph es al é col e desgrandsp rophè tes laRome

des Cé sars mi né e par l i ni ti ati on ch réti enne des


catacomb es s é croul e un j our dans l É gliseet l on


’ ’ ’

refi t un sy mb ol isme avec les déb ri s de tous les

cul tes q u avai t soumi s la rei ne du monde



.

Sel on le ré ci t de l É vangile l i nscripti on par ’

,

laq uell e étai t dé cl aré e la royauté spi ri tuell e du


Ch ri st étai t écrite en héb reu en grec et en l ati n; ,

c étai t l ex p ressi on de la sy nthèse uni versell e


’ ‘

L hellénisme en effet cettegrandeet b ell ereli


, ,

i f rme n avai t pas moi ns annoncé la


g on d e la o ,

venue du Sauveur q ue les p r ophè tes d u j udaïsme


I NTR D U O C T I ON
bl
lafa ede Psyché est uneabstracti onplusqueobré
ti enne et le cu
, lte des panthées en réh abilitant ,

Socrate préparai t les autels à cette unité deD i eu


, ,

dont Israël avait été le mysté rieux conservateur .

Mai sla sy nagogue reniesonMessi e et lesl ettres ,

h éb raïques furent effacé es du moi ns aux yeux


aveuglés desj ui fs .

Les persé cuteursromai ns déshon0 rèœ nt l bellé


ni sme queneput réh abi li terlafausemodé rati on de


,

J ulien lephilosoph e surnommé peut être inj uste ,


ment l A postat p uisque son ch ri sti ani sme n avait


'

,

j amai s été si ncère Lignorance du moyen âgevi nt .


ensui te O pposer les sai nts et les vi erges aux d i eux ,

aux déesses et aux nymph es; le sens p rofond des

sy m bol eshelléniquesfut pl usi ncompri squej amai s;


la Grèce ell e mê me nen seulement p erdi t les tra
-

,

d itions de son anci en cul te mai s ell e se sép ara de ,

l É glise l ati ne; et ai nsi pour les yeux l ati ns les


, ,

lettres grecq ues furent effacées comme les l ettres ,

lati nes di sp arurent aux y eux des Grecs .

A i nsi l i nscripti on de la croi x du Sauveurd is


,

iè m il sta pl usquedesini

p aru t ent re e n t et n y re ,

tiales mysté ri euses .

Mai s l orsquela sci ence et la phil osophi e récon


, ,

ciliées avec la foi ré uni ront en un seul tous les ,


‘ '
I . II . 2
18 T
R I U EL D E LA T
HA U E MA GIE .

d i fférents ymboles alors toutes les magnifi


s

cences des cultes antiq ues refleuriront dans la

mé moi re des hommes en proclament le p rogrès


,

de l espri t h umai n dans l i ntui ti on del alumière de


’ ’

D i eu;
Mai s de tous les progrè s le pl us grand sera celui

q ui r
,em ettant les cl efs de la n atu re entr e les m a i ns

de la sci ence ench aî nera p our j amai s le hi deux


,

fantô me de S atan et en ex pliq uant tousles ph e no

mènesex œ ptionnelsdela nature détruirel empi re ,


de la sup ersti ti on et de la sotte cré duli té .

C est à l acomplissement de ce progrès que nous


’ ’

avons consacré notre vie et que nous p assons nos

anné esdans les rech erch es les pl us leborieuses et

les pl usdi ffi cil es Nous voulons affranchi rlesautels


.

en renversant les i dol es nousvoul ons quel h omme



,

d i ntelli gence redevi enne le p rêtre et le roi de la


nature et nous voulons conserver en les ex pliquant

toutes les i mages du sanctuai re universel .

Les p rophètes ont parlé en parab ol es et en


i mages p arceque le langage abstrait l eura man
,

q ué et ,
p arce q ue la p ercep ti on p rophé tiq ue é ta nt ,

lesenti ment de l h armoni eoudes anal ogi es uni ver


sell es se trad ui t naturell ement par des i m


,
ages .

Ces i mages p rises maté ri ellement par le vul


,
O C TI O N
INTR D U . 19

g aire, sont devenues des i dol es ou des mystè res


i mpé nétrables .

L ensemble et la successi on de ces images


et de ces mystè res sont ce q u on appell e le sym


bolisme .

Le ymboli sme vient donc de D ieu quoiqu il


s ,

soi t form ulé par les h ommes .

Laré vélati on accomp ag né l h umani té danstous


ses âges et ell e s est transfi g urée avec le gé ni e


h umai n ; mais ell e a touj ours ex pri mé la mê me


vé ri té .

La vrai e reli gi on est une et ses dog mes sont


si m ples et à la portée de tous .

Toutefoi s la multipli ci té des symbol es n a été


,

qu un li vre de poé sie nécessai re à l éducation du


’ ’

g é n i e h um a i n .

Lharmoniedes beauté s ex té ri eures et la poésie


de la forme devai ent ré véler Di eu à l enfance


humai ne; mai s Vénus eut bi entôt Psyché pour


rival e et Psyché séd ui si t l A mour

.
,

C est ai nsi que leculte de la forme devai t céder


à cesrêvesambi tieux del âmequ embellissaît déjà


’ ’

l éloquente sagesse de Pl aton



.

La venue du Ch rist é tai t ai nsi p réparée et c est


p ou rq uoi ell e é tai t attend ue ; il vi nt p arce q ue le


20 T
R I U EL D E T
LA H A U E M A GI E .

monde l attendaît ’
, et la philos0 ph ie se transfor a m
y
en cro ance our se o u ar ser p p p l i .

i
Ma s, affranc hi parcettecroyancemê me l esprit ,

h umai n proteste bi entôt contre l ecole qui voulai t ’

en maté ri ali ser les si gnes et l œ uvre du catholi



,

ci sme romai n fut uniq uem ent de p réparer a son


i nsu l é mancipati on des consciences et dej eterles


bases de l associ ati on universell e



.

T outes ces ch oses ne furent que le dé vel oppe


ment réguli eret normal del a vie di vi ne dans l hu ’

manité ; car Di eu est la grande âme de toutes les


âmes il est lecentre i mmuableautour d uq uel gra
,

vitent toutes les i ntelli gences com me une pous ,

sière d é toil es

.

L i ntelli genceh umai ne aeuson mati n son plei n


mi di vi endra p ui s ensuite son décli n et Di eu sera


, ,

touj ours le mê me .

Mais il sembl e aux h abi tants de la terre que le


sol eil se lè ve j eune et ti mi de qu il brille aumili eu ’

d u j our danstoute sa fç rce et q u il se couch e fati ,


g ué le soi r .

C est pourtant la terre qui tourne et le soleil est


i mmobile .

A yant donc foi dans le p rogrè s h umai n et dans


la stabili té de D i eu l h ommelibre respectela reli

,
T
IN R O D U CTI O N . 21

g i on dan s s e s fo rm es p as sé es et ne blas hèm


p
, ereit

p a s pl us J u pi te r q ue J eho v a ; il sal ue en c ore avec

amour le rayonnante i mage de l A pollon Py thi en


et lui trouve une ressembl ance fraternell e avec le

vi sa e
g g l or i eu x d u R é de m p te ur r essusci té .

Il croit à lagrandemi ssi ondelahié rarchi ecatho


lique et se plaît à voir les ponti fes du moyen â e
,
g

opposerlareli g i on p ourd i gueau p ouvoi rabsol udes

roi s ; mais il p roteste avec les siè cl es ré vol uti on

naires contre l asservissement de la consci enceque


voulai ent emp ri sonner les cl efs pontifi cales il est

p lusprotestantqueLuth er caril necroi t pasmê me


,

à l infaillibilité de la confessi on d A ugsbourg et


' ’

pl us catholiq ueque lepape caril n apas peurque,


l unité religi eusesoit b risée parla mal veillancedes


cours .

Il se confie à Di eupl us qu à lapoli tiquedeRome’

l salut de l i dé e uni tai re; il resp ecte le v i eil



p our e

lesse de l Eglise; mais il ne crai nt pas qu elle


’ ’

meure; il sait que sa mort app arente sera une


transfi guration et une assompti on gl ori euse .

L auteur de ce li vre fai t un nouvel app el aux


mages del O rient p our qu i ls vi ennent reconnaître


’ ’

encore une foi s leMai tre di vi n d ont ils ont sal ué

le b erceau le g rand i ni ti ateurde tous les âges .


22 T
T M GIE
R I U EL D E LA HA U E A .

Tous ses ennemi s sont tombés; tous ceux qui le

conda mneient sont morts; ceux q ui le persécu


taient sont couc hés pourtouj ours , et lui, il est tou
j ours debout !
Les h ommes d envi e se sont coelisés contre lui

ils se sont accordés sur un seul poi nt; les h ommes


ded i i si on sesont uni s p our ledétrui re ilsse sont
v
,

faits roi s et ilsl ont p roscri t ils sesont fai ts hyp o



.

cri tes et ils l ont accusé ; ils se sont fai ts j uges et


, ,

ils lui ont lu sa sentence de mort ; ils se sont faits


bourreaux et ilsl ont ex écuté ; ils lui ont fait boi re
,

le ci guë ils l ont crucifi é ils l ont lapi dé ils l ont


’ ’ ’

, , ,

brûlé et ont j eté sescend res au vent ; p uis ils ont


rngi d épouvente: il é tai t deb out devant eux les

,

accusent par ses bl essures et les fond royant par ,

l é cl at de ses ci catri ces



.

O n croi t l égorgerau b erceau à Bethléem il est



,

vivant en É gypte! O n le traî ne sur la m ontag ne

pourlepré cipi ter; lafoule deses assassi ns l entoure ’

et tri omph e déjà desa perte certai ne: un cri se fai t

entendre ; n est cc pas lui qui vi ent de se b riser



sur les rochers d u pré0 ipice Ils pâli ssent et ils se

regardent ; mais lui cal me et souri ant de pi tié


, il ,

passe au mili eu d eux et sen va ’ ’


.

Voici une entré montagne qu ils viennent de ’


2 11 T H A U T E M A GI E
R I U EL D E LA .

satelli tes cel ui u e to rtu rai en t ta nt de b ou rreau


, q x ,

lui seulest déb out lui seul rè gne lui seul tri omph e!
, ,

C ependant ses di scipl es mê mes ab usent bientôt


de son nom l orgueil envahi t le sanctuai re; ceux

q ui de va i ent an n o n ce r sa ré su rr e cti on veu l ent im,

mortalisersa mort afi nde se repaî tre comme des


, ,

corbeaux de sach ai rtouj oursrenai ssante A u li eu


, .

de l i mi ter dans son sacri fi ce et de donner leur


sang p our l eurs enfants dansla foi ils l enchaî nent



,

sur le Vati can com mesur un nouveau Caucase et


, ,

se font les vautours de ce d i vi n Prométhée Mai s .

q u e l u i i mp orte l eur m auv a i s rê ve? Ils n ont en


ch aî né que son i m age; pour lui il est touj ours ,

debout et il march e d ex il en ei et de conquête


en conq uê te .

C est qu on peut ench aî ner unhomme mais on


’ ’
,

ne reti ent pas capti f le Verb e de D i eu La parole .

est lib re et ri en nepeut l acomp ri mer Cette p arol e .

vi vanteest la condamnati on des m éch ants et c est ’

pourquoi ils voudrai ent la faire mouri r; mais ce


sont eux enfi n qui m eurent et la parol e de vérité
,

restep our j uger l eur mé m oi re!

Orphée a pu être dé chiré par les bacchantes ,

Socratea bula coupe depoison Jésuset sesapôtres ,

ont péri du derni ersuppli ce Jean B us Jé romede , ,


I NTR OD U CT I ON . 25

P ragues et tant d autres ont été brûlé s la Sai nt



,

B arthelemy et les massacresde septembre ont fai t


tour à tour des marty rs l emp ereur de R ussi e a

encore asa d i sposi ti on des cosaq ues des knouts ,

et les déserts de la Sibé ri e maisl esp ri t d O rphée


’ ’

de S ocrate deJé sus et de tous les marty rs restera


,

touj ours vivant au mili eu des p ersé cuteurs morts


à l eur tour; il reste debout en mili eu des institu
ti onsquitomb ent etdes empi resqui se renversant !

C est cet espri t di vi n l espri t du Fils unique de


,

D i eu que sai nt Jean rep ré sente dans son A poca


, ,

lypsedebout en mili eu desch andeli ers d or parce



, ,

qu il est le centre de toutes les l umières tenant



,

sept é toil es dans sa mai n comm e la semence de,

tout un ci el nouveau et fai sant descendre sa ,

p aro l e surlate rre sou s la fi gure d un e épé e à deux


tranch ants .

Q uand les sag esdécourag éssendorment dans la


nui t du doute l esp ri t du Ch ri st est deb out et il



,

veill e .

Q ua nd les p eupl es les du travail qui déli vre se


, ,

couchent et sassoupissent sur l eurs fers l esp ri t


’ ’
,

d u Ch rist est débout et il p roteste .

Q uand les sectateurs aveugles des reli gi ons de


venues sté ril es sc prosternent dans la poussière
,
26 TU L D E LA H A U TE MA GIE
RI E .

des vi eux templ es et ramp ent servilemt dans une


crai nte superstitieuœ l esp ri t d u Ch ri st reste de

bout et il p ri e .

Q uand les forts safi eiblissent q uand les vertus




,

se corromp ent quand tout se plieét s amoindrit



,

p o u r c h erch er un e vil e pâtu re l e sp ri t du Ch ri st ,


restedeb out en regardeut leci el et il attend l h eure


deson Père .

Chri st veut di re prêtre et roi par ex cellence .

Le Ch ri st i ni ti ateur des temps modernes est


venu p our former parla sci ence et surtout par la

ch ari té de nouveaux roi s et de nouveaux p rêtres .

Les anci ens mages étai ent des p rêtres et des


roi s.

La venue du Sauveur avai t été annoncé e aux


anci ens mages par une étoi le .

Cette é toile c était le pentagramme magique


,

q u i p orte à ch ac u ne de ses poi ntes une l e t tr e

sacré e .

Cette é toile est la fi gure de l i ntelli gence qui ’

ré gi t par l uni té de force les q uatre p ui ssances


, ,

é lémentai res .

C est le pentagramme des mages


’ '

C est l étoile flamboyante des enfants d Hiram


’ ’ ’
.

C est le prototypede la l umière éq uilibrée vers



,
INTR O D U TI N C O . 27

h
c acune de ses p oi ntes un trai t de l umiè re re

monte .

D e c acune de ses o ntes un trait de um re


h p i l iè
d escend .

Cette étoile rep ré sente le grand et suprême


ath enor de nature qui est le corps de l h omme

.

L i nfluencemag nétiq ue part en deux rayons de


la tête de chaque maî n et de ch aq ue pi ed


.
,

Le rayon p osi ti f est équilib ré par un rayon


négati f .

La têtecorrespond avec les deux pi eds ch aq ue ,

mai n avec une mai n et un pi ed les deux pi eds ,

ch acun avec la tête et une m ai n .

Ce si gne rég uli er de la l umiè re éq uilib rée


représente l espri t d ordre et d harmoni e
’ ’ ’
.

C est le signe de la toute puissance d u mage




.

A ussi ce mê me si gne b ri sé ou irrégulièœment


,

tracé rep résente M ] l i vresse estral e les pro



-
, ,

j ect ions ano rmal es et d é ré glé es d u grand agent


magiq ue par conséq uent les envoûtements la
, ,

p erversi té la foli e et c est ce que les magistes


, ,

nomment la si g nature de L uci fer .

Il ex i steuneautresi gnature qui représente aussi


les mystè res de la l umiè re;
C est la si gnature de Salomon

.
28 T T MA GIE
R I U E L D E LA HAU E .

Les tali smans de S al omon portai ent d un côté


,

,

l emprei nte de son sceau dont nous avons donné


la fig ure dans notre D og me


D e l autre côté étai t la si gnature dont voi ci la

forme

Cette fi gureest la théori e hié roglyphique de la


comp osi ti on des ai mants et rep ré sente la loi circu

latoire de l a foudre .

O n ench aî ne les esp ri ts dérèglés en l eur mo n

( 1 ) Page 7 0 .
IN RT O D U C T IO N . 29

trent, i l é toile flamboyante du pentagramme


so t

soit la si nature de S al om
g on p arce q u on l eur ,

fait oi r ai nsi la p reuve de l eur folie en mê me


v

temp s qu on les menace d une p ui ssance souve


’ ’

rai ne cap abl e deles tourmenter en les rappel ant à

l ordre

Ri en ne tourmente les mé chantscommele bi en .

R i en n est aussi odi eux ala foli e que la rai son



.

Mais si un opé rateur i gnorant se sert de ces


si gnes sans les connaitre ,

C est un aveugl e qui parle de l umière aux


aveugles;

C est un âne qui veut app rendre à li re aux


enfants .

Si l aveugle condui t l aveugle a dit le grand et


’ ’

d i vi n Hiér0 phante ils tomb ent tous deux dans la


,

U n dern er mot our r sumertoute cette ntro


i p é i
d ucfi on .

Si êtes aveugl e comme Samson l orsq ue


vous

vous secouez les col onnes du tem pl e les rui nes ,

vous é craseront .

P ourcommander à la nature il faut s être fai t ,


supéri eur à la nature par la ré si stance et ses cn

tratnements .
30 T
R I U EL D E LA HA UTE MA GIE .

Si votre espri t est parfai tement libre de tout


préj ugé de tente superstiti on et de toute incré
,

dulité vous commanderez aux esp ri ts


, .

Si vous n obéissez pas aux forces fatales les


forces fatales vous obéi ront .

Si vous êtes sage comme Salomon vous ferez ,

les œ uvres de Sal omon .

Si vous êtes sai nt comme le Ch ri st vous ferez ,

les œ uvres d u Chri st .

Pour di riger les courants de la l umiè re mobile ,

il faut ê tre fi x é dans une l umière i mmobile .

Pour commander aux éléments il faut avoi r ,

domp té l eurs ourag ans l eursfoudres l eurs abî mes


, ,

et l eurs tempê tes .

Il faut SA VOIR pour OSER .

Il faut OSER pour VOU LOIR .

Il faut VO U LOI R pour avoirl E mpire ’


.

E t pour régner il faut se TA I R E


,
.
32 T
R I UE L D E LA H A UT E M A GI E .

Il

sa
g i t i c i de s œ uvre s d u ne tou te p ’
ui ssance —

rel ati ve et du moyen de s emp arerdes pl us rands



,
g
secrets de la nature et de les faire servi r a une

volonté é cl ai ré e et i nflex ibl e .

La pl up art des R ituels magiq ues connussont ou


des mystifi cations ou des é ni g mes et nous all ons ,

dé chi rerpourlap remièrefoi s aprè s tantdesiècles , ,

le voil e d u sanctuai re occul te R é vél er la sai nteté .

des my stè res c est remé di er à l eur p rofanati on


, .

Tell e est la p ensé e qui souti ent notre courage et


nous fai t affronter tous les pé ril s de cette œ uvre

la pl us h ardi e p eut ê tre qu il ait été donné à l es


’ ’
-

prit h umai n de concevoi r et d accomplir ’


.

LesO pé rati onsmag iq uessont l ex erci ced unpou


’ ’

voi r naturel m ,
ai s supé ri eur aux forces ordi nai res

de l a nature Ell es sont le résul tat d une sci ence et



.

d une h abi tude qui ex altent la ol onté h umai ne



v

au dessus de ses li mi tes h abi tuell es



.

Lesurnaturel n est que le naturel ex traordi nai re


en le naturel ex alté un mi racl e est un phé nomè ne


:

q ui f rapp e la m u l ti tu de p arce q u ile st i nattend u; le


merveill eux est ce qui émerveillé cesont des effets ,

q u i s urp r e n n ent c e u x
q ui en i g nor en t les cau ses ou

q u i l eur a s si gn en t d es causes non p rop orti onnell es

à de pareil s ré sul tats Il n y a demi racl es que pour


.

TO LE S P R ÉPA R A I NS 33 .

les i gnorants; mai s comme il n ex iste guè re de


sci ence ab sol ue armi les h omm es le m i ra cl e p eut


p ,

encore ex i ster et il ex i ste p our tout le monde


, .

Commencons par di re que nous croyons à tous


les mi racl es parce que nous sommes convai ncu et
,

certai n mê m ,e par notre p rop re ex pé ri ence de ,

l eur entière possibi li té .

Il en est que nous n ex pliquons pas mai s que ’

nous n en regardons pasmoi ns comme ex pli cabl es



.

D u pl us au moi ns et d u moi ns au pl us les couse

q ue u c e s so nt i de ntiq uem en t rel ati ve s e t l es p ro

porti ons p rogressi vement ri goureuses .

M e i s p our,
fa ire de s m i racl es il fa u t ê tre e n ,

deh ors des condi ti ons communes de l h umanité ; il


faut ê tre ouabstrai t par la sagesse ou ex al té par la ,

foli e au dessus detoutes les p assi ons ou en deh ors


,
-

des p assi ons parl ex teseou la fré nési e T ell eest la



.

premiè re et le pl us i ndispensable des préparations


de l O pérateur

.

i
A ins , par une loi p rovi denti elle ou fatale le ,

mag ici en ne peut ex ercer la toute p ui sance qu en -


s

raison i nversede son i nté rê t maté ri el ; l alchimiste


fai t d autant pl us d or qu il se rési gne davantage


’ ’ ’

aux p ri vationset q u i l esti me plus lap auvreté pro


tectri ce des secrets d u grand œ uvre —


.

T. II .
3é T T MA GIE
R I U EL D E LA HA U E .

Ledepte au cœ ursans passi on di sposera seul de


l amour et de l a h ai ne de ceux dont il voudra fai re


les i nstruments de sa sci ence le myth e de la C c


nèse est é ternell ement vrai et Di eu ne lai sse ap ,

p roc he r d e l arb re d e l

a sci ence qu e l es h om m es

assez absti nents et assez forts pour n en pas con


voiter les frui ts .

Vous doncqui ch erch ez dans la magi ele moyen


de sati sfai re vos passi ons arrê tez vous dans cette ,
-

voi e funeste vous n y trouveri ez que la foli e ou la


mort C est ce q u on ex pri mai t autrefoi s par cette


.
’ ’

tradi ti on vul gai re quele di abl efi ni ssai t tôt ou tard


,

ar to r d re le c ou aux sorci er s
p .

Le magi ste doi t donc être i mpassibl e sob re et ,

chaste dési nté ressé i mpé né trabl eet i naccessibl e à


, ,

toute espèce de p réj ugé ou de terreur Il doi t être .

sans défauts corp orel s et à l ép reuve de toutes les


contradi cti ons et detoutes les pei nes La p remiè re .

et le pl us i mportante des œ uvres mag iq ues est

d arri ver à cette rare supé ri ori té



.

Nousavonsdit quel ex tase passi onnée peut pro ’

d uire les mê mes résultats que la supéri orité abso


lue et cel a est vrai q uant à la ré ussi te mai s non
, ,

quant à la di rection des opé rati ons magiq ues .

La nassion p roj ette avec force la l umière vitale


TO 35
LES PR É PAR A I N S .

et i mp ri me des m ouvements i mp révus à l agent


'

uni versel ; mai s ell e ne p eut reteni r aussi faci le


ment q u elle a lancé et sa desti née alors est de

,

ressemb ler à H i pp ol yte trelné par ses prop res

ch evaux ou à Ph al aris ép rouvant lui mê m


, e l in ,
-

strum ent de suppli ce q u il avai t i nventé p our


d autres

.

Lavol onté h umai neré ali séeparl act on est sem


i

blable au b oul et de canonqui ne reculej amai s de


vant l obstacle

ll . ll y entre et
E e le traverse, ou e e
s y perd l orsq u elle est l ancé e avec vi ol ence; m ai s
’ ‘
, ,

si ell e marche avec p ati ence et p ersé vé rance ell e


nese perd j amai s ell eest comme leflot qui rev i ent
touj ours et fi ni t par rongerle fer .

L homme peut être modi fi é parl h abi tude qui


’ ’

devi ent sui vant le p roverb e une seconde nature


, ,

en lui A u moyen d une gymnastiq ue p ersé vé rante



.

et graduée les forces et l agilité d u corps se déve


loppent ou se créent dans une prop orti on qui


étonne Il en est de mêmedesp ui ssancesdel â me
.

.

Voul ez vous régner sur vous mê mes et sur les


— —

autres? A pp renez à voul oi r .

Comment peut on app rendre à vou —


loi r? loi est
le p remi er arcane del i ni ti ati on magiq ue et c est


,

pour fai re comprendrelefond mê medecet arcane


36 T
R I U EL D E LA T
H A U E M A GI E .

que les anc ens d i


pos ta res é i i
l art sacerdotal
de

envi ronnai ent les accès d u sanctuai re de tant de

terreurs et de p resti ges Ils ne croyai ent à une


.

vol onté que l orsq u ell e avai t fai t ses preuves et ils

avai ent rai son La forcene p eut s affi rm



. erque par

des vi ctoi res .

La p aresse et l oubli sont les ennemi s de la


volonté et c est p our cel a que toutes les reli gi ons


ont mul tiplié les p ratiq ues et rendu l eur culte

mi nuti eux et di fficil e Pl us on se gê ne pour une


.

i dée pl us on acq ui ert deforcedans le sensdecette


,

i dée Les m
. ères ne p ré fè rent elles pas ceux de —

l eurs enfants qui l eur ont causé le pl us de douleur


et l eur ont coû té le pl us de soi ns ? A ussi la force

des reli g i ons est elle tout entiè re dans l inflex ible

vol onté de ceux qui p ratiq uent Tant q u i l y aura


'
.

un fi dèl e croyant au sai nt sacri fi ce de la messe ,

il y aura un p rê tre pour la lui di re et tant qu il ,


y auraun p rêtredi sant tous lesj ours son b réviai re ,

il y aura un pape dans le monde .

Losp ratiq ueslespl us insig nifiantesen apparence


et les pl us é trangè res en ell es mê mes au but q u on

se p ropose cond ui sent né anmoi ns à ce but par


,

l éducation et l ex ercice de la vol onté U n paysan


’ ’
.

q ui se lè verai t tous les m a ti ns à d eux ou troi s


LE S P R É PA R A I N S TO . 37

h eures et qui i rait b ien loi n de ch ez lui cueil li r


tous les j ours un b ri n de la mê me h erb e avant le
soleil l evé pourrai t en portant sur lui de cette ,

h erbe O pé rer un gran


, d nomb re de p rodi ges

Cetteh erbeserai t lesi gne desa vol onté et devicn


d rait parcettevol onté mê me tout ce q u i l voudrai t

q u elle devint dans l i ntérê t de ses dési rs


’ ’
.

Pour pouvoi r il faut croi re quon peut et cette ’

foi doi t se traduire i mmédiatement pardes actes .

Lorsqu un enfant dit : J e ne peux pas sa mè re


lui répond Essaye La foi n essaye mê mepas; elle



.

comm ence avec la certi tude d ach ever et elle tra



vai lle avec cal me comme ay ant la toute p ui ssance -

à ses ordres et l éterni té devant el le



.

Vous donc qui vous pré sentez devant la science


des mages queluidemandez vous Osez formul er
,

votredési r q uel q u il soi t p ui s mettez vous i mme’



, ,

diatement à l œ uvre et ne cessez pl us d agi r dans


’ ’
,

le même sens et p our le mê me fi n : ce que vous


voul ez se fera et c est déjà com mencé pour vous ’
,

et par vous .

Six te Q uint en gardant ses bestiaux avai t dit



, ,

J e veux ê tre pape .

Vous êtes besacier et vous voul ez fai re de l or ’

mettez vous à l œ uvre et ne cessez pl us J e vous




.
38 T
R I U E L D E LA HAU TE M A GI E .

promets au nom de la sci ence tous les trésors de


Flame] et de Raymond Lulle .

Q ue faut il fai re d-
ab ord ? Il fa

ut croi re que

vous pouvez p ui s ag i r ,
Agi rcomment ? Vous
.

levertous les j ours à la même h eure et de bonne


heure; vous laver en toute saison avant le j ourà
une fontai ne; ne porterj am ai sdevêtements sales ,

et pour cel a les nettoy er vous même s il le faut ;



vousex erceraux p ri vati onsvol ontai res p ourmi eux ,

supporter les i nvol ontai res; puis i mp osersi lenceà

tout dé si rqui n est pas cel ui de l m mplissement


’ ’

dugrand œuvre —
Q uoi en me lavant tous les
.

j ours à une fontai ne j e ferai del or? Vous tra


,

veill erez p ourenfai re C est une moqueri e


.

.

,

Non c est un arcane Comment p uis j e ine
.

servi r d un arcane quej e ne saurai s com prendre


Croyez et fai tes ; vouscomprendrez ensuite .

U ne p ersonne me di sai t nu j our J e voudrai s


'

ê treune fervente catholique mais j e suis voltai ,

ri enne Combi en ne donnerai s j e pas pour avoi rla


.

foi ! Eh bi en! lui ai j e répondu ne dites pl us: —


,

J e voudrai s di tes: J eveux et fai tes lesœ uvres de ,

la foi j e vous assure que vous croi rez Vous ê tes .

voltairienœ dites vous et parmi les d ifférentes


,

,

manières de comprendre la foi cel le des j ésuites ,


11 0 T
R I U E L D E LA HAU T E M A GI E .

des actes il faut trad uirel i déemagiq ueen l umiè re


pour les yeux en h armoni e pour les oreill es en


, ,

pa rf u m s p our l odoret en saveurs p our la bouch e



,

et en formes p our le touch er; il faut en un mot , ,

q ue l o pé ra

te ur r é ali se d ans sa vie entiè re ce q u il

veut ré ali ser h ors de lui dans le m onde ; il faut

qu i l devi enne un aimant p our atti rer la ch ose


désiré e; et q uand il sera suffi samment ai manté


, ,

qu il sache quela ch osevi endra sans qu il y songe


’ ’

et d ell e mê me


.

Ilest i mportant que lemage sach e les secrets de


la sci ence; mai s il p eut les connaî tre par i ntuiti on
et sans les avoi r app ri s Les soli tai res qui Z vivent
.
,

d ans la contempl ati on h abi tuell edel a nature de ,

vi nent souvent ses h arm oni eset sont pl us i nstrui ts

dans l eur si mpl e bon sens que les docteurs dont ,

le sens naturel est fausse par les sophi smes des


écoles Les vrai s magiciens p ratiques se trouvent


.

p resq ue touj ours a la campagne et ce sont ,

souvent des ens sans i nstructi on et de si m pl es


g
bergers .

Il ex iste aussi certai nes organi sations physiq ues


mi eux di sposées que d autres aux révél ati ons d u

monde occul te; il est des natures sensi ti ve et sym s

pa th iqu es a ux q ue lle s l i ntui ti on dan



s la l umiè re
TO
LE S P RÉ PA R A I NS . li l

l
astra e est pour a ns i i di re i nnée; certai nsch agri ns
et certai nes mal adi es p euvent mod i fi er le sy stè me

nerveux et enfai re sansle concours de lavol onté


, , ,

un apparei l de di vi nati on pl us ou moi ns p arfai t ;

mai s ces phénomè nes sont ex cep ti onnel s et géné ,

ralem ent la pui ssance mag iq ue doi t et peut s ac


qué ri r par la persé vé rance et le travai l .

Il est aussi dessubstancesqui p roduisent l ex teæ ’

et d i sposent ausommeil m agné tique; il en est qui

mettent au servi ce de l i mag i nation tousles reflets


les pl us vi fs et les pl us] colorés de la l umiè re e le


mentaire mai sl usagedeces substancesest dange

roux p arcequ ellesÿprod uiænt en généralla stupe



,

faction et l i vresse O u les empl oi e toutefoi s mai s



.
,

d ans des prop orti ons rigoureusemt cal culé es ,

et dansdesci r constancestout à fai t ex ce ptionnelles .

Cel ui quiveut selivrersérieusement aux œuvres


mag iq ues aprèsavoi raffermi son esprit contretout
,

danger d hallucination et d épouvante doi t se


’ ’

p u ri fi er ex téri eu rem ent et i nté ri euremt p end a nt


.

q uarantej ours Le hombrequarante est sacré et


.

sa fi g uremêm e est magiq ue E n chi ffres arabes


.
,

il se compose d u cercl e i mage de l infi ni et


d u II qui résume le ternai re par l unité E n



.
,

chiffres rom ai ns disposés de la manière sui vante


, ,

12 T
R I U EL D E LA H A UT E MA GI E .

il p ésenteigne du dogme fondamental


le

re r s

d Hermès et le caractè re du sceau de Sal omon


X X

p urifi cati on du mage doit consister dans


La
l abstinencedesvol uptés b rutal es dansun régi me

vég é tal et doux dans la pri vation des liq ueurs


,

fortes et dans le règlement des h eures du som


,

meil Cette p ré parati on a été i nd iquée et repré


.

sentée dans tous les cul tes par un temps de

p én iten c a e t d ép reuv es

q ui p ré cèd eles fê tessym


boliques du renouvel lement de la vie .

Il faut comme nous l avons déj à dit observer


,

p ou r l e x té ri

eur la p rop reté la p lus scru w leuse

le pl us pauvre peut trouver de l eau aux fontai nes



.

Il faut aussi nettoyer ou fai r e nettoyer avec soin

les vêtements les meubles et les vases don


, t on fait
usage Toute malprop reté atteste une négli gence
.
,

et en magie la né gli gence est mortelle .

Il faut purifi er l ai ren se l evant et en se cou



TO li3
LE S PR EPA R A I N S .

ch ant avec un p arfum composé de sève de lau


riers de sel de camph re deré si nebl anch e et de
, , ,

soufre et d i re en m
,
ême temps les q uatre mots
sacrés en se tournant vers les q uatre p arti es d u
,

monde .

Il ne faut parler apersonne des œuvres q u on ’

accomp lit ; et comme nous l avons assez d it dans



,

le D ogme le mystè re est la condi ti on rigoureuse


,

et i ndi spensabl e de toutes les O pé rati ons de la

sci ence Il faut dé router les curi eux en supp o


.

sant d autres occup ati ons et d autres rech er


‘ ’

ches com
, me des ex pé ri ences chi miques pour des
ré sul tats i ndustri el s des p rescripti onshyg ié niques;
,

la rech erch e de quelques secrets naturel s etc ; , .

mai s le mot décrié de magi e ne doi t j amais être


p rononcé .

Le magi ste doit s isoler en commencant et se


montrertrè s di ffi ci le en relations pour concentrer


en lui sa force et ch oi si r les poi nts de contact ;

mai s autant il sera sauvage et inabordable dans


les p remi ers temps autant on le erra plus tard
,
v

entouré et p op ul ai re q uand il aura ai manté sa


,

chaî ne et ch oi si sa pl ace dans un courant d i dées


et de l umiè re .

U ne vie laborieuseet pauvreest tellem ent favo


Mt T
R I U EL D E LA T E M A GI E HA U .

rableà l i ni ti ati on par la p ratiq ue que les pl us


'

d sm î l h hé m ê m l q il

t t

g ra n a res o n c erc e e a ors u s ,

pouvai ent di sposer des ri chesses du monde C est .


al ors que S atan c est à d i re l esp ri t d ig norance


’ ’ ’
- -

, ,

q u i ri ca ne q,ui do ut e et q u i h ai t la ,sci e n ce p arc e

quil la crai nt vi ent tenter le futur maître du



,

monde en lui di sant : Si tu es le fils de Di eu dis ,

q u e c e s pi e rres d evi enn en t d u p ai n L e s h om m e s .

d argent ch erch ent al ors a h umi li er le pri nce de


la science en entravent en dép réci ant ou en ,

ex ploitant mi sé rabl ement son travail ; on lui rompt

en dix morceaux afi n qu il tende la main dix fois


, ,

le morceau de p ai n dont il veut bi en paraître


avoi r b esoi n Le mage ne dai gne pas mê me
.

souri re decette i nep ti e et p oursui t son œ uvre avec


,

cal me .

Il faut é viter autant qu on le pourra la vuedes


,

ch oses hi deuses et des p er sonnes l ai des ne pa s ,

manger ch ez les personnes q u on n estime pas ’ ’


,

évi ter touslesex cè s et vi vrede la maniè re la pl us


,

uni forme et la plus ré glée .

Avoi r le pl us grand respect de soi mê me et se —

regarder comm e un souverai n mé connu qui con

sent al ê tre pour reconq ué ri r sa couronne Etre



.

doux et digne avec tout le monde; mai s dans les ,


TO
LE S PR É PA R A I NS (1 5
.

rapp orts soci aux ne se l ai sser j amai s absorber et


, ,

se reti rer des cer cl es où l on n aurai t pas une ini


’ ’

tiative q uel conq ue .

O n peut enfi n et l on doi t même accompli r les


obligati ons et p ratiq uer les ri tes d u cul te auq uel


'

on apparti ent O r de tous les cultes le pl us ma


.
, ,

g iq ue e s t cel ui q ui ré ali se le plus de m i rac l es q u i ,

ap pui e sur les pl us sages rai sons les pl us incon

cevables mystè res qui a des l umiè res égal es à ses


,

omb res qui pop ul ari seles mi racl eset incarne Di eu


,

dans les h ommes par la foi Cette reli gi on a tou .

j ours ex i sté et atoonrs été dans le monde sous


, ,

di vers noms la reli gi on unique et domi nante Ell e


, .

a mai ntenant ch ez les p eupl es de la terre troi s


, ,

formes h ostil es en apparence l une à l autre qui


’ ’
,

se ré uni ront bi entôt en une seule p ourconsti tuer

une É gli se uni verselle J e veux parl er de l ortho



.

dax i erusse ducath oli ci smeromai n et d unetrans



, , ,

figuration dernièredel a reli gi on deBouddh a .

Nouscroyonsavoi rassez fait comprendre par ce


q ui p ré cè de q ue n otre m ag i e est o pp os é e à cell e

des Goë tiens et desNigromens Notre magi e est à .

la foi s unesci enceet une reli gi on absol ue qui doi t , ,

non pas détrui re et absorb er toutes les opi ni ons et


tous les cultes mai sles régé né rer et lesdi ri ger en

, ,
16 T
R I U EL D E LA H A U TE MA GI E .

i
reconst tuant le cerc e l des i ni ti és, et en donnant
i i
a ns aux messes aveugles des conducteurs sages et
cl ai rvoyants .

Nous vi vons dans un siècle où il n y a pl us ri en ’

à détrui re; mais tout est arefaire p ui sq uetout est


,

dé trui t
.

Refai re q uoi ? le passé O nne refai t

p a s le p assé . R econ st rui re q uoi ? un tem pl e et

un trô ne A quoi bon p ui sque lesanci ens sont


,

tombés? C est commesi vous disi ez : Mamaison


vi ent de tom ber de vi eillesse aquoi bon en con


,

struir e une autre? Mai s la mai son que vous


all ez bâtirsera t ell ep areill eacellequiest tombé e
— ’

Non: celle qui est tombée étai t vi eille et cell e ,

ci sera neuve . Mais enfi n ce sera touj ours une


,

mai son? Q u e v oul ez v o us-


don c q ue ce soi t?
11 8 T
R I U EL D E LA H A U TE MA GIE .

sci ence ai m e l i gnorance q u ell e é clai re ; la force


’ ’

ai me la faibl esse quelle souti ent le bi en aime le


mal apparent qui le glorifi e; lej ourest amoureux


,

de la nui t et la poursui t sans cesse en tournent eu


tour du monde; l amour est à la foi s une soi f et

une plé ni tude qui a b esoi n d épanchem ent Celui



.

q ui do nn e reç oi t e t cel ui q ui,reç oi t don n e; le mo n

vem ent c est nu é ch ange p erpé tuel



.

Connaî tre la loi de cet é ch ange savoi r la pro ,

porti on al ternati ve ou si mul tanée de ces forces ,

c est p ossé der les p remi ers p ri ncipes d u grand ar


cane magiq ue qui consti tue la vrai e d i vi ni té


,

h umai ne .

Scientifi quement on p eut app ré ci er les di verses


mani festati ons d u mou ement uni versel par les v

phé nomè nesélectriq ues oumagnétiq ues Les appa .

reil s él ectriq ues surtout ré vèl ent maté ri ell em ent

et p osi tivement les affi ni té s et les antip athi es de

certai nes sub stances Le m ari age d u cui vre avec


.

lé zinc l ecti on de tous les métaux dans la pil e


g al vaniq ue sont des ré vél ati ons perpé tuell es et


,

i rré cusables Q ue lesphysi ci ensch erch ent et décou


.

v e
r n t les ca b a li stes e x li
p q u e ron t les dé—
cou vertes

de la science .

Le corps h umai n est soumi s comme la terre à , ,



L EQ U I LI B R E M A GI U E Q .

une dou e loibl Il i


att re et il est il y
ra onne;

ai m anté d un mag néti sme androgy ne et ré agi t sur


les deux p ui ssances de l âme l intellectuelle et la


’ ’

sensiti ve en rai son i nverse mai s p roporti onnelle


, ,

des p répondé rances al ternées des deux sex es dans


son organi sm e physiq ue .

L art d u mag nétiœ ure



st tout enti er dans la con

naissance et l usage de cette loi Polari ser l acti on


’ ’
.

et donner à l agent une force bi ssex uell e et alter


née c est lo moy en encore i nconnu et vai nement


ch erché de d i ri ger à vol onté les phé nomè nes d u

magnéti sme mai s il faut un tact très ex ercé et


uneg rande p ré ci si on dans les mouvements inté

ri eurs pour ne pas confondre les si gnes de l aspi


rati on magné tiq ue avec ceux de la respi rati on; il

faut aussi connaî tre parfai tement l anatomi e occulte


et le tempé ram ent spé ci al des personnessur les

q u e l les on ag i t .

Ce qui apporte le pl us grand obstacle à ladirec


ti on d u magné ti sme c est la mauvai se foi ou la

mauvai se vol onté des suj ets Les femmes surtout .


,

u i sont essenti ellem e nt e t touj ours com é di en n e


q s;
les femmes qui ai ment à s impœssionuer en im

r es s ionn ant l e au tres et qui parvi ennent à se


p s ,

tromper les p remiè res l orsq u ell es j ouent l eurs


II . 4
50 RI T U EL D E LA HA U TE M A GI E .

m élodramæ nerveux ; les femmes sont la i


vra e

mag ie noi re du magnétisme A ussi sera t il im .


— —

o ibl eà desm a nétiœ ursno ni ni tié saux sup rê mes


p ss g
arcanes et non assi sté s des l umières de la cab al e
dedomi nerj amaiscet élément ré fractaire et fugi ti f
Pour être maîtredela femme il faut la distrai reet ,

la tromperh abil ement en lui laissent supposer que


c est elle m


ê me qui vous trompe Ceconsei l que .
,

nous donnons ici spé ci al ement aux mé deci ns

magnétiseurs pourrai t peut être trouver aussi sa —

placeet sonappli cati on dans la poli tiq ueconj ugale .

L homme peut p rodui reà son gré deux souffles


l unchaud et l autre froi d ; il peut é gal ement pro


’ ’

j eter â son gré la l umiè re acti ve ou la l umiè re


p assive ; m ai s il fau t q u il a cq u iè r

e la con science

de cette force parl h abi tuded y penser U n même


’ ’
.

g este de la m ai n p eu t al te rna ti em ent respi rer e t v

aspi rerce q u on est convenu d appeler le flui de;


’ ’

et le magnétisehrlui mê me sera averti d u ré sul tat


de son i ntenti on par une sensati on alternati ve de


chaud et de froi d dans la m ai n ou dans les deux ,

mai ns s il opè re des deux mainsâ la fois sensation


q u e le suj et devraép rouveren m ê me te m ps ma i s ,

en senscontraire c est â d i re avec une alternati ve



— —
,

tout afai t opposée .



L EQ U ILID R E M A GI U E . Q 51

Le pentag ramme, i de mi crocosme


ou le s g ne , ‘
l
a

représente entre autres m


, ystè res magiq ues la ,

double sy m pathi e des ex tré mi té s h umai nes entre


ell es et la ci rculation de la l umière astral e dans le
corps h um ain A i nsi en figurant un h om
.
, me dans
l étoil e du pentagramme comme on peut le voi r

dans la p hilosophi e occul te d A g rippa on doi t


rem arq uer que la tê te corresp ond en sy mpathi e

masculi ne avec le pi ed droi t et en sy mpathi e


fé mi ni ne avec le p ied gauch e; que la mai n droi te
corresp ond de mê me avec la mai n et le pi ed gau

che et la m ai n gaucheré cip roq uement ce q u il


,
:

faut observer dans les passes mag né tiq ues si l on


veut arriver à domi ner tout l organi sm e et à li er


tous les memb res parleurp rop res ch aî nes d analo


ie et d e sy m p athi e nature ll e
g .

Cette connai ssance est nécessai re pour l usag e


d up entagrammedans les conj urati ons des esp ri ts ,

et dans les é vocati ons des formes errantes dans

la lumiè re astral e appelé es vulgai rement nécro


,

manci e comme nous l e pliquemns auci nq uiè me


,

x

ch api tre de ce Rituel m ai s il est bon d ob server


ici que toute acti on p rovoq ue une réaction et ,

q u en magnéti sant ou i nfluencent magiq uement les


autres, nous établisæ ns d eux anous un



courant
52 T T
R I U EL D E LA H A U E M A GI E .

d i nfluence contrai re maisanal ogue qui peut nous



, ,

soum ettre à eux au li eu de les soumettre à nous ,

comm e il arri ve assez souvent dans les opérati ons

p bj l sy m p hi d m C ’ ’

q u i o nt o u r o et a at e a our est .

pourquoi il est essenti el de se dé fendre en même


temps q u on attaq ue afi n de ne pas aspirerâ geu

,

che en mê m e temps qu on souffle à droi te Lan


’ ’
.

drogyne mag iq ue ( voi r la fi gure en tê ted uR ituel)


porte écri t sur le bras d roit SO LVE et sur le bras ,

g a u ch e CO A GU LA ce qui corresp ond a la fi gure


,

sy m bolique des travailleurs du second temple qui ,

tenai ent d une mai n l épé e et de l autre la truel le


’ ‘ ’
.

E n mê me temps q u on bâti t il faut dé fendre son


œ uvre en dispersant les ennemi s: la nature ne fait


s autre ch ose l or sq u ell edé trui t en mê m m p

p a e te s

q u ell e régénére O r suivant l ellégorie du calen



.
,

d ri er magique de D uchenteeu l h omme c est à


’ ’
-
, ,

di re l initié est le si nge de la nature qui le ti ent



, ,

à la chaî ne mais qui le fai t agi r sans cesse en


,

i mi tation des procé dés et des œ uvres de sa di vine


maîtresse et de son i mpé rissabl e modèl e .

L emploi alterné des forces contrai res lech aud


ap rès le froi d ladouceuraprè s lasé vé ri té l amour


ap rès la colè re etc est le secret du m


,
.
, ouvement

perpétuel et de la prolongati on de la p ui ssance ;



L EQ U ILI H R E M A GI U E Q . 53

m i i q

c est ce que sentent nstinct ve ent les co uettes,

qui font passer leurs adorateurs de l espé rance à ’

la crai nteet dela j oi e à la tri stesse Agi r touj ours .

dans le mê mesens et de le mê me maniè re c est


ch arger un seul pl ateau d une b al ance et il



sur ,

en ré sul tera bi entô t la destructi on absol ue de

léquilibre La perpétui té des caresses engendre



.

vi te la satié té le dé goû t et l antipethie de m ême ’


, ,

qu une froideur on une sévérité constante éloigne


à la longue et décourage l affecti on En al chi mi e ’


.

un feutouj ourslem ême et conti nuellement ardent


mlcinela matière première et fait p arfois éclater
le vase h ermé tiq ue; il faut substi tuer à des i nter ,

valles r églés à la ch aleur d u feu cell e de la


,

chaux ou d u fum i er minéral C est ai nsi q u il faut .


’ ’
,

en magie tempérer les œ uvres de col ére ou de


,

ri g ueur par des op érati ons de bi enfai sance et


d amour et que si l O pérateur tient sa vol onté
’ ’
, ,

touj ours tendue de la mê me maniè re et dans


le même sens il en résul tera pour lui une
,

i sorte d im l
'

g ra nd e fa tig ue et b entô t une p u s

sance m orale .

Le magi stenedoit donc pas vi vre excl usivement


danssonlaboratoi re entre son Athanor ses éli x i rs
, ,

et ses pentacles Q uelq ue dé vorent que soi t le


.
5 11 T
TE M A GIE
R I U E L D E LA HAU .

regard de cette Ci rce q u on app ell e la p ui ssance


occul te il faut savoi r lui pré senter à p ropos le


,

l i d U l sse et él oi g neratemps de nos lè vres la


g a ve y
cbupeq u ell enousp ré sente T ouj oursuneopérati on

.

magiq ue doi t être suivi ed un repos é gal à sa d uré e ’

et d une d i stracti on analogue mai s contrai re à son



,

obj et L utterconti nuellement contre la nature p our


.

la domi ner et la vai ncre c est ex poser sa rai son et



,

savie Parace lseaosé le fai re et toutefoi sdans cette


.
,

l utte même il employai t des forces éq uilibrées et


O pp osait l i vresse du vin acelle de l i ntelli gence;
’ ‘

puis il domptai t l i vresse parla fatigue corporelle


et la fati gue corp orell e par un nouveau travail de

l i ntelli gence A ussi Paracelse étai t il un h omme



.

d i nspi rati on et de mi racles ; mai s il a usé sa vie


dans cette acti vité dévorente ou pl utôt il en a ,

rapi dem ent fati g ué et dé chi ré le vêtement : car les

h ommes semblables à Paracelse peuvent user et


ab user sans ri en crai ndre : ils savent bi en q uil s ne

saurai ent pas pl us m ouri r q u il s ne doi vent vi eilli r


ici bas —
.

i spose mieux ala j oi e que la douleur


i
R en ne d ,

et ri en n est pl us voi si n de la doul eur que la j oi e



.

A ussi l opé rateur i gnorant est il é tonné d arri ver


’ ’

touj ours ad es ré sul tats contrai res à ceux q uil se



56 T H A U T E M A GI E
R I U EL D E LA .

l œuvre magiq ue J e répondrai q u en magie il n y



.
’ ’

a ri en d arbitraire p arce que tout est réglé et dé


termi né d avance parle dog m e uniq ueet universel


d Hermès cel ui del analogiedans les troi smondes


’ ’
.
,

Tout si gne correspond aune i dée et ala forme


s é ci al ed une i dé e ; toutacteex p r
p

im e une vol onté

correspondante à une pensée et formul e les une

logi es de cette pensé e et de cettevolonté Les rites .

sont donc dé termi nés d avance par la sci ence elle


mê me Lig norant qui n en sai t pasla triple puis


.

,

sance en subi t la fasci nati on m


, ysté ri euse; le sage
les comp rend et enfai t l i nstrument desa volonté ;

mai s lorsq u i ls sont accompli s avec ex acti tude et


,

avec foi ils ne sont j amai s sans effet


.
,

T ous lesi nstruments magiquesdoi vent êtredou


bles; il faut avoi r deux épées deux bag uettes , ,

deux coupes deux réch auds deux pentacles et


, ,

deux lampes p orter deux vê tements superposéset


de deux coul eurs contrai res comme le p ratiq uent ,

encore les p rê tres cath oliq ues; il faut n avoi r sur


soi aucun mé tal ou en avoi r au moins deux ,


.

Les couronnes de l auri er de rue d armoise ou


'

, ,

de vervei ne doi vent égal ement ê tre doubles;


,

dans les é vocati ons on garde l une des con


ronnes et l on b rû le l autre en ob servant com me


’ ’

,

L EQ U I LIE R E M A GI U E Q . 57

b ruit quel le fai t pétillant et


.

un aug ure le en

les ondulat ons i de la fumée ll p d i


qu e e ro u t .


Cette obsen ancen est pas vaine car, dans l œu

vre magique tous les i nstruments del art sont ma


,

g nétisés par l opérateur l ai r est chargé de ses


,

p arfum s le fe u, consacré par lui est soumis à sa

volonté les forces de la nature sembl ent l en


tendreet lui répondre il lit dans toutes les formes


les mod ifi cations et lescomplé ments desa pensée .

C est alors qu on voit l eau se troubler et comme


’ ’ ’

bouillonner d elle mê m e le feu j eterune grande




,

lumiè re ou séteindre les feui lles des guirlandes



,

s agiter la baguette m ag ique se mouvoi r d elle


’ ’

même et q u on entend passer dans l air des


,
’ ’

voix étr anges et inconnues C est dans de pa



.

reilles évocations que Juli en vit app araî tre les

fantô mes trop ai més de ses dieux déchus et


s èpouvanta m al gré lui de leur décrépitude et

de leurpâleur .

J e sais que le ch ristiani sme a sup pri mé pour


touj ours la magie cérém oni ell e et proscrit sévè re

ment les évocations et les sacri fices de l ancien ’

monde : aussi notre i ntention n est elle pasdeleur ’


donner une nouvelle raisond êtreen venant après


tant de sè i
cles en rév éler les antiques mystè res .
58 RI T U EL D E LA HA U TE M A GI E .

Nos ex pé ri ences, mê me dans cet i ordre de fa ts,


ont été des r ech erch es savantes et ri en de pl us ,
.

NO U S avons constaté des faits pour appré ci er des


causes et j amai s nous n avons eula p ré tenti on d e

renouvel er d es ri tes aj amai s dé trui ts .

L orthodo ie i sraéli te cette religi on si rati on



x ,

nell e si d i vi ne et si peu connue ne rép rouve pas


, ,

moi ns que le ch ri stiani sme les my stères de la


magi e cérémœ ielle Pour latribude Levi l ex er
.
,

cice mê m e de la h aute mag i e devai t être cousi

de recomm e uneusurp ati on desacerdoce et c est



,

lamê m e rai sonqui feraproscrirepartousles cul tes

oŒciels la m agi e opé ratri ce di vi natri ce et m i ra ,

culeuse Montrer le naturel d u m


. erveill eux et le

p rodui re à volonté c est ané anti rpourlevul gai re


,

la p reuveconcluentedes mi racl es quech aq ue reli

g i on reve n d iq ue com m e sa p rop rié té e x cl usi ve et

son argument dé fi ni ti f .

Respect aux reli g i ons é tabli es mai s pl ace aussi ,

à la sci ence Nous ne sommes pl us grâceaDieu


.
, ,

au temp s des i nq ui si teurs et des bû ch ers ; l on


n assas3ine pl us de malh eureux savants sur la


foi de q uelq ues fanati ques alié nés ou de q uel


ques fi lles hystériques Qu il soit d ailleurs bien.
’ ’

entendujque nous ! fai sons des é tudes curi euses ,



Q
L EQ U ILIE R E M A GI U E . 59

et non une p ro a ande i mp ossibl e i nsensé e Ceux


p g ,
.

q u i nou s blâ meront d oser



no u s d i re magi ci en

n ont ri en à crai ndre d un tel ex empl e et il est


’ ’

pl us que probable q u ils ne devi endront j amai s


sorci ers
.
T
R I U E L D E LA HA U TE I A GIE .

CHAPIT RE III .

LE TR IA NGLE D ES P A NTA CLES .

L abbé Trithème qui fut en magie lemaîtrede



,

Cornélius Agrip pa, ex plique dans sa S téganog ra

p luie le secret des conj i


urat ons et des évocations
d une maniè re très phil osophiqueet très naturelle

mais peut être pour cel a mê me tmp simple et



, ,

É voq uerun esp rit, dit il, —


c est entrer dans

la

pensée dominante de cet espri t, et, si nous nous


élevons moralement pl us h aut dans la même ligne ,

nous entraî nerons cet esp ri t avec nous et il nous ,

servira; autrem ent il nous entraî nera dans son

cercle et nous le servi rons:

Conj urer c est opposerà un esprit isolé la résis


,

tance d un couT ant et d une ch aine: cumj urare


’ ’
,

j urer ensemble c est â di re fai re acte d une foi


,

— —

commune Pl us cette foi a d enth ousi asm e et de



.

p uissance pl us la conj uration est efficace C est


,
.

pour cela que le ch ristianisme nai ssant fai sai t


fai reles oracles lui seul al ors possé dait l inspira

TR IANGLE nss P ENTA CLES
LE 61 .

ti on et laforce Pl us tard lorsq ue saint Pi erre eut


.
,

viei lli c est à d i re l orsque le monde crut avoi r



— —
,

des reproch es l égi ti mes à fai re à la papauté l es ,


prit de prophéti evi nt remplacer les oracles; et les


Savonarole les Joachi m de Flore les Jean B us
, ,

et tant d autres ag i tèrent tour à tour les espri ts



,

et tradui sirent en l amentati ons et en menaces les

inq uiétudes et les ré voltes secrètes de tous les


cœ urs .

p ê
O n eut donc tre seu l pour é voq uerun esprit ,

mai s pour le conj urer il faut p arler au nom d un ’

cercl eou d une associ ati on; et c est ce que rep ré


’ ’

sentelecercl ehieroglyphiquetracé autourd u m ag e

pendant l Opération et dont Il ne doi t pas sortir


s il ne veut p erdre à l i nstant m ê me toute sa


’ ’

pu i ss a nc e .

Abordons nettement ici la q uesti on p ri ncipal e ,

la q uesti on i mportante l é vocati on ré elle et la



:

conj urati on d un espri t sont ell es p ossibles et cette




,

os s i bili té p eut ell e ê tre sci enti fi q uem



ent dé mo n
p
trée?
A la p remière parti e del a questi on on p eut d a

bord répondre que toute ch osedont l i mpossi bili té ’

n est pas évi dente peut et doi t ê tre ad mi se p rovi


'

soirem ent com me possibl e A la seconde partie .


62 T
R I U E L D E LA HAU TE MA GIE .

i q
nous d sons uen vertu d u grand dog

me magiq ue
de la hié rarchi e et de l analogie uni versell e on

p e ut d é m o n tre r ca b alistiqu eœ en t la p ossibili t é d es

é vocati ons réelles; q uant à la réal ité phé noménale


d u ré sul tat des opé rati ons m agiq ues consciencieu

sem ent accom i q i pé i '

l d

p es c e
,st u ne ues t on ex r e nce

et comme nous l avons déjà dit nous avons con


, ,

staté a r nous mém e cette ré ali té et nous met


p

,

trons parceR ituel nos l ecteurs à mê me de renon

veler et de confirm er nos ex pé ri ences .

R ien ne pé ri t dans la nature et tout ce qui a ,

vécu conti nue à vi vretouj ourssous desform es nou

velles mai s les form es mê m es anté ri eures ne sont

p as d é tru i te s,
p u i sq ue n ous les retrouvons dans

notresouveni r Nevoyons nous pasen i magi nati on


.
-

l enfant que nous avons connu et qui mai nte


nant est un vi eill ard ? Les traces m ê mes que nous


croyonseffacé es dans notre souveni r ne le sont pas

ré ell em ent p ui sq u une ci rconstance fortui te les


évoque et nous les rappelle Mai s comment les .

voy ons nous? Nous avons déjà dit que c e t dans




s

la l umiè re astral e qui les transmet à notre cerveau


m é cani sme de l app areil nerveux

p ar le .

D une autre part toutes les formes sont p ropor


tionnelles et anal ogiq ues à l i dé e qui les adétermi



6h T
R I U EL D E LA H A U TE mms .

i
i q il
A ceux qui v endra ent nous d re u sont scrn i ’

uleusement et courageusement accom tou pli


s les
p
ri tes et que ri enne s est p rod ui t nous d i rons qu il s
’ ’
,

feront bi en de s en teni r là et que c est peut être


’ ’

,

un averti ssement de la nature qui se refuse pour


eux à ces œ uvres ex centriq ues mai s que s il s

, ,

persi stent dansleurcuri osité ilsn ont qu à recom ,


’ ’

mencer .

Le ternai re étant la base du dogme mag iq ue


, ,

doi t né cessai rement être ob servé dans les évoca


ti ons; aussi est il le nomb re sy mb oliq ue de la réa

li sati on et de l effet Lalettre n est ordi nai rement



.

tracé e sur les p entacl es cab ali stiq ues qui ont p our

obj et l accomplissement d un dési r Cettel ettre est


’ ’
.

aussi la marq ue d u b ouc é mi ssai re dans la cab al e

mystique et S ai nt Marti n observe quecette l ettre


,
-

i ntercalée dans l incommunicabletetragramme en


a fai t le nom d u R é demp teur des h ommes m cm .

C est ce que rep résentai ent les mystagogues du


moyen âge lorsque dans l eurs assemblées noc


, ,

turnes ils ex hi bai ent un bouc sy mb oliq ue portant


,

sur la tête entre les deux cornes un flam beau


all umé Cet ani mal monstrueux dont nous dé cri
.
,

rons au q ui nziè me ch api tre de ce R ituel les form es

allégoriq ues et le cul te bizarre rep ré sentai t la ,


LE TR IA NGLE D ES P A NTA CLBS . 65

nature vou e à l anathème,


é mai s rachetée par le

igne de la lumière
s . Les agap es gnostiquœ et les
ri
p pa ées païennes qui se succ édai ent en son bon
neur ré vél ai ent assez la conséquence morale que
lesadeptesvoul aient ti rerdecette ex hi biti on T out .

ceci seraex pliq ué avec les ri tes décri és et re ardé s


g,

maintenant comme fabuleux d u grand sab bat de ,

la mag i e noi re .

Dans le grand cercle des é vocations on trace


ord i nairem ent un tri angl e et il faut bien observer
,

deq uel côtéondoi t entournerle sommet Si l espri t


'

est supposé veni r d u ci el l o é rateur doi t se temr


p,

au sommet et placer l autel des fumigations à la


base; s ildoi t monter de l ab ime l opé rateur sera


’ ’
,

à la b ase et le réch aud placé au sommet Il faut .

II . 5
66 R I T U EL D E LA H A U TE MA GI E .

en outre avo r sur le front, sur la o trne et sur


i p i i
la mai n droi te le sy mb ol e sacré des deux trian
l é i s form l il à six ray onsdont nous

g es r un , ant éto e

avons déjà reproduit la fi gure et qui est connue ,

en magi e sous le nom de p entacle ou de sceau d e

Salomon .

Indépendamment de ces signes les anciens fai


saient usage dans leurs é vocati ons des com bi nai
sons my stiq ues des nom s d i vi ns que nous avons

donnés dans le dogme d après les cabalistes hé


breux Letri angle mag ique des théosophes païens


.

est le célèb re ABRA C ADABR A auq uel ils attri ,

h uai ent des vertus ex traordi nai res et q u il s fi gu


rai ent ai nsi

A BB A CA D AB RA
ABB A CA D A BR
AB B ACA D A B
AB B A CA D A
A BB A CAD
ABB AC A
A BR AC
AB B A
AB B
AB
A

mbi naison de l ettres



co est une
LETR I ANGLE D ES PA N TA GLES 67 .

pentag ramme L A p ri ncipi ant y est répété ci nq


.

foi s et reprodui t trente foi s ce qui donne les ,

éléments et les nomb res deces deux fi gures .

L A i solé représentel unité d upremi erpri ncipe


’ ’

on de l agent i ntell ectuel ou acti f L A uni au B


’ ’
.

rep résente la fé condati on du bi nai re par l unité



.

LR est lesignedu ternai re parce qu il rep résente


’ ’

hiéroglyphiquem0 nt l etfusionqui résultedel uni on


’ ’

des deux pri ncipes Le nomb re 1 1 des l ettres d u


.

mot aj outel uni té de l initié au dénaire de Pytha


’ ’

gor e ; et le nom b re 6 6 total d e tout


,es les l ettres

add i ti onnées formecabalistiquement lenomb re4 2


,

u i e st le carré d u ternaire et par conséq uent la


q
quad rature mystiq ue du cercle Remarq uons en .

passant quel auteurde l A paca! ypse cetteclavionle


’ ’

delacabalech ré ti enne a composé le nomb re del a


,
68 R IT U EL H A U T E M AGIE
D E LA .

bê te ,

c est —
à -
d i re de I n
dolâtrie en aj outant un 6 ,

bl
au dou e senaire de l A B R A CA D AB R A

: ce qui
donne cabalistiquement 1 8 , nomb re assi gné dans
i hié roglyphiq ue de la nuit et des
le Tarot au s g ne
p rofanes la l une avec les tours le chi en le loup
, , ,

et l écrevisse; nomb re my sté ri eux et obscur dont


la cl ef cab ali stiq ueest 9 le nombredel i ni tiati on



.
,

Le œ baliste sacré dit ex p ressément à cesuj et


Q ue ce lui qui a l i nte lli ge nc e ( c est à

d i re lac l ef de s

— —

nomb res cabali sti ques) calcul elenomb redela be te ,

car c e st le nom

bre del h omme et ce nomb re est ’

66 6 C est eneffet ladécade dePyth agore multipliée



.

p a r ell e m ém e e t aj
— ou t é e à la som m e d u P an ta c le

tri angul ai re d A bracadabra; c est donc le ré sumé


’ ’

de toutelamag i ede l anci en monde lep rogramme


enti er d u gé ni e h um ai n que le gé ni e di vi n de ,

l É vangile voul ai t absorb erou suppl anter



.

Ces combi nai sons hié roglyphiq ues de lettres et


de nomb res apparti ennent à la parti e pratiq ue de
la cabal e qui sous ce poi nt de vue se subdiü se
, , ,

en gém atrie et en témurah Ces cal culs qui .


,

nous parai ssent mai ntenant arbi trai res ou sans


i nté rêt appartenai ent alors au symbolisme philo
,

sephique de l O rient et avai ent la pl us gr ande



,

importance dans l enseignement des choses saintœ ’


TR IAN GLE D ES EA N TA CLES
LE 69 .

é mané es des sci ences occul tes L al phabet cabalis


tiq ue ab sol u qui rattach ai t les i dé es premières aux


,

allégori es lesallégori es aux l ettres et lesl ettres aux


,

nomb res é tai t ce q u on appelai t al ors les clefs de


Salomon Nousavonsdéjà vuquecesclefs conser


.
,

véesj usq u à nos j ours m ai s complé tement mécon


nues nesont autre ch ose quelej eu d uTarot dont


, ,

lesal légori esantiques ont été remarq uées etappré


ciées pour la p remiè re fois de nos j ours ar le
p , ,

savant arch éolog ue C ourt de G ébelin .

Le doubl etri angle de S al omon est ex pliqué par


sai nt J ean d une m aniè re rem arq uabl e Il y a

, .
,

dit il troi s té moi ns dans le ci el lePè re le L ogos



, ,

et le Sai nt Esp ri t et troi s tém



oi ns sur la terre
,

le souffle l eau et le sang Sai nt J ean est ai nsi



.
,

d accord avec les maîtres de phil osophi e herméti


q ue q
,
ui donne n t à l eur soufr e le no m d éth er à ’

leur mercure le nom d eau philosophiq ue à leur ’


,

sel la quali fi cati on de sang du dragon ou d e m


, ens

true de la terre: le sang ou le sel correspond par

Opposi ti on avec le Pè re l eau azotiq ue ou m



ercu
,

riellè avec le Verb e ou Logos et le souffle avec ,

le Sai nt E sp ri t Mai s les ch oses de h aut symbo



.

lisme ne peuvent être bi en entendues que par les


vr ai s enfants de la s i ence c .
70 R IT U E L HAU TE MA GIE
D E LA .

A ux combi nai sonstri angulai reson uni ssai t dans


les céré moni es magiq ues les répé ti tions des noms
,

pa r trois foi s et,avec d es i ntonati ons d i ffé rentes

La b aguette mag iq ue étai t souvent surmontée


d une peti te fourch e ai mantée queParacelse rem


,

plaçait par un trident dont nous donnons ici la


fig ure

Le trident de Paracelse est pentacl e ex priun

mant le résumé du ternai re dans l unité qui ’

complète ai nsi le q uaternai re sacré Il attribuait à .

e toutes les vertus que les cabalistiquæ


cette fi gur

hé breux ib
attr uent au no mde J éhova , et les pro

thaumaturg iques de l A braoadabm des


priétés

hiér0 phantes d A lex andrie R econna ssons ici que



. i

c est un pentac e, et par l q


consé uent un s gne i
l de toute une doctri ne qui a été
concret et abso u

celle d un cercle ma né tiq ue i mm p


g ense tant our ,


72 T U EL D E LA HAU TE MAGI E
RI

mê me i nsensé e est effi cace parce que c est une, ,


réali sati on d e la volonté C est p our cela qu une


’ ’
.

prière est pl us p ui ssante si on va la fai re à l égli se ’

q ue s i o n la fa i t ch ez soi et q u ell e obti endra des ,


mi racl essi pourlafai re dans unsanctuai reaceré


,

dité c est à di re magné ti sé à grand courant par



— -

l afiluence des vi si teurs ou fait cent lieues ou deux



,

cents li eues en dem andant l aumô ne et les p ieds


nus .

O n rit de la bonnefemmequi se p rive d un son


de lai t le mati n
porter aux triangles , et q ui va

magiques des chapel les un petit ci erge d un son ’

qu ell e laisse brûler Ce sont les ignorants qui



.

rient et lab onne femme ne paye pas trop ch er ce


,

qu elle achète ai nsi de résignati on et de courage



.

Les grandsespritssont bi enfi ersdepasseren haus


sant les épaules ils s insurgent contre le s super

stitions avec un b rui t qui fai t trem bler le monde


qu en résulte t il l Les maisons des grands esprits

— -

s écroulent et les déb ri s en sont revendus aux



,

fourni sseurs et aux ach eteurs de p etits ci erges ,

q u i l ai ssent cri er volonti ers partout



q ue l eur

règne est à j amai s fi ni pourvu qu ils gouvernent


touj ours .

Les grandes reli gi ons n ont j amai sen à crai ndre



TR IANG LE nas p A NTA GLES
LE 73 .

qu une ri vale sé rieuse et cette ri vale c est la


'

, ,

magie .

La mag i e a prod ui t lesassoci ations occultes qui ,

ont amené laré vol uti onnommé e renai ssance mais

il est arrivé al esp ri t h umai n a eugl é par les



v

foll es amours de ré ali ser en tout poi nt l h istoi re


aflégorique de l Hercule h éb reu: en éb ranl ant les


col onnes du tem ple il s est enseveli lui méme sous



les rui nes .

Les sociétés maçonniq ues ne savent pas pl us


maintenant la haute rai son de l eurs sy mbol es que
les rabbins ne comp rennent le Sepher J es1 rah et
le Sch arsur l éch elle ascendante des troi s degrés

avec la prog ressi on transversalede droi te à gauch e .

et de gauch e à droite du sep ténai re cabali stiq ue .

Le compas du et l équerre de Salo


monsont devenus le ni veau grossier et matéri el du


j acobi nisme i ni ntelli gent réali sé par un tri angle
d aci er voilà p ourle ciel et pour la terre

Les adeptes p rofanateurs aux quels l illuminé


Cazotte avai t préd it une mort sanglante ont sur


passé de nos j ours le !péché d A dam: après avoir

cu éilli té mé rai rement les fruits de l arbre de la ’

sci ence dont ils n ont pa s su se nourri r ils les ont


, ,

j etésaux ani maux et aux reptiles dela terre A ussi


_
.
7a T
R I U EL D E LA HAU TE MAGIE .

lerègne delasup ersti ti on a t il commencé et doi t


ild urerj usq u autemp soù lavrai ereli gi onserecon


stituera sur le sb ases é ternell es de la hié rarchi e à

troi s deg ré s et du triple p ouvoi r que le ternai re


ex erce fatal ement ou p rovi denti ell ement dans les

troi s mondes .
LA ,
GO NI U H A T I 0 N nas Q U A TR E . 75

CHAPITRE IV .

LA CONJ U R A T I ON D ES Q U A TR E .

Lesquatreformesélé mentairesséparent et spe


ci

fi ant par une sorte d é bauche les espri ts créés que


le mouvement uni versel dégage d u feu central .

Partout l esprit travaill e et féconde la matière par


'

lavie; toute matiè reest animé e; lapensée et l âme


sont p artout .

En s emparant de la pensé e qui produit les


'

diverses formes on devi ent le maîtredesformeset


,

on les fait servir ases usages .

La lumiè re astrale est âmes quelle d


’ ‘
saturée ,

dégag e dans la gé né rati on i ncessantedesê tres Les .

âmesont des volontés i mparfai tes qui peuvent ê tre


dominées et employé es pardes vol onté s pl us p uis
santes ell es form ent al orsdeg randesch aî nes iavi

sibl es et peuvent occasi onner ou dé term iner de


ran des com m ofi ons é lé me n tai res
g .

Les phénomènes constatés dans les procès de


mag ie et tous récemment encore parM Eudes de
, .

Mirville n ont pas d autres causes


’ ’
.
,
T H A U T E M A GIE
R I U E L D E LA .

Lesesp ritsélé mentai ressont commeles enfants


ils tourmentent davantage ceux qui s occupent

d eux à moi ns q u on neles domi ne par une h aute


’ ’

i
ra son et une grande s v r t é éié .

Ce sont ces pi éi
es r ts que nous d s gnons sous le

nom d l é é ments occultes



.

Ce sont eux qui dé termi nent souvent pour nous


les songes i nq ui étantsou bizarres cesont eux qui
produisent les mouvem
,

ents de l a bag uetted i vina

toi re et les coups frap pé s contre les murailles ou

contre les m eubles ; mai s ils ne p euvent j gn ig


3 _

mani festeruneautrepenséequela nô tre et si nous


nepensons pas ils nous parl ent avec toute l i nco

hérencedes rê ves Ilsrep rod uisent i nd i fféremmt


.

le b ien et le mal parce q u il s sont sans librearbi


tre et par consé quent n ont poi nt de responsabi


lité ; ils se montrent aux ex tatiques et aux som


nambules sous des formes i ncomplètes et fug i tives .

C est cequi a donné li eu aux cauchemars de saint


'

Antoine et très prob abl ement aux vi si ons deSwe


denborg ; ils ne sont ni damnés ni coupables ils ,

sont curi eux et i nnocents O n p eut user ou ab user


.

d eux commedes ani maux ou des enfants A ussi le



.

mag i te ui em ploie l eur conco u rs assum e t il sur


q
— —
s

lui une responsabili té terri bl e car il devra ex pier


,
LA Q U A TR E
GON I U H A T ION nr
s 77 .

tout le mal q u il leur fera fa i re et la grandeur



,

de ses tourments sera p roporti onnée à l é tend ue


'

de la puissanceq u il auraex ercée par leur entre


mise .

Pourdomi nerles espritsél émentai res et devenir


ai nsi le roi des él éments occul tes il faut avoi rsubi ,

d abord les q uatre ép reuves des anciennes i ni ti a


tions et comme ces i ni ti ati ons n ex i stent pl us y



, , ,

avoi rsuppléé pardes acti ons anal ogues comme de ,

s ex poser sans fr ay eur dans un i ncendi e, de tra


verser un gouffre sur un tronc d arb r



e ou sur une

p l anch e; d esca lad er



une mo n ta g ne à pic p endant
un orage ; de se tirer à la nage d une cascade ou

d un tourbill on dangereux L

h omme quiapeurde .

l eau ne règ nera j amai s sur les ondins; cel ui qui


crai nt le feu n a ri en à comm anderaux sal aman


dres; tant q uon p eut avoi rle verti ge il faut lai sser

enp aix les syl ph es et nepas i rri terles g nom es car ,

les esprits i nfé rieurs n obéissent qu à unep ui ssance


’ ’

qu on l eur prouve en se montrant leurmaî trej us


q ue dan s l eur p rop re élé ment .

Lorsqu on a acquis par l audace et l ex erci ce


’ ’ ‘

cette p ui ssance i ncontestabl e il faut i m poser aux ,

élé ments le verb e de sa volonté par des consécra


tions spéciales de l ai r d u feu de l eau et de la
’ ’

, ,
78 T
R I U EL D E LA HAU TE M A GE I .

e
terre, et c est ici l commencement nd spensa le

i i b
de toutes les O pé rati ons magiq ues .

O n ex orci se l ai r en soufflant d u cô té des q uatre


poi nts cardi naux et en disant :


Spiritus D ei ferehatursuper aquas et inspimvit ,

in faciem h omi nis spi racul um vitæ Sit Mi ch ael .

dux mous et Sabtahiel s


,
ervus mens in l uceet par ,

lucem .

Fiat verb um h alitus mens; et i mperaho spi ri ti


bus aerishuj us et refrænaho equossolis vol untate
,

i moi
cord s , et cogitationement s meæ et actuocu i
i l
dex tri .

i i
Ex orciso g tur te, creatura acrs, per enta i P
gram m aton et in no m ne T etrag rammaton,
in quii
bus sunt vo untas fi rme et fides recta A men ea
l . . Sl ,

fi at Q u i l en soi t i i

. a ns .

Pui s on récite l oraison dessylp hes après avoi r


tracé en l ai r l eur si gne avec une pl ume d aigl e


’ ’
.

OR A I SON D E S SY LP H ES .

Es r t de um re, es
pi iè l
pri t de sag esse dont le ,

souffle donne et rep rend la form e de toute ch ose


toi devant qui la vie des ê tres est une omb re ui
q
ch ange et une vapeur qui a
p sse; toi qui m o ntes
80 T
R I U EL D E LA HAU TE MAG IE .

sacr é avec unpeudecendrequi reste dans lacasso


l ette des p arfums Laspersoir se fai t avec des
.
'

branch es devervei ne depervenche de sauge de


, , ,

menthe de valériane de frêne et de b asilic liées


, , ,

p ar un fi l sorti de la q uenou ill e d un e v i er g e a vec



,

un manch e de noiseti erqui n ai t pas encore porté


de frui ts et sur leq uel vous graverez avec lep oi n


,

ç on m a g iq ue les caractèr es d es sep t esp r i ts V ous .

bénirez et consacrerez séparé ment le sel et la cen


dre desparfums en di sant

SUR LE SEL .

In sto sa e sit sa ent a, et ab omn


i l pi
i corruptionc i
servet mentes nostraset corp ora nostra perHoch ,

maël et in vi rtute R uach Hoch maël recé dant ab -

isto fantasmata hylæ ut sit sal cœlestis, sal terræ et


terra sa lis ,
ut nutrietur bos triturans et addat a e pi
nostra
s cornua taur i vo ant sl i . A men .

SU R LA C END R E .

Revertatur c n s ad fontemaquarumviventium,
i i
et fi at terra fructifi cans, et ger inet arboremv tæ m i
pertra i mi na quæ sunt Netsah Rod et J esod in
no , , ,

pri ncipi 0 et in fi ne per Alpha et O mega qui sunt


,

in spi ritu A zoTH A men . .


LA CONJ U R A TION D ES QU A TR E .

EN

H ELA NT L EA U ,
LE SEL ET LA CEND RE .

la sale sapientiæ æternæ, et in aqua regenera


tionis, et in c nere germnante terram novem
ii
omni a fi ant per Elmm Gab ri el , Raph ael et Uri el ,
in sœ0 ula et æonas . Amen .

Ex oncn
snmDE LE U
'
A .

Fiat fi rmamentumin medi o aquarumet separet


aq uas ab aquis qumsuperi us sicut quæ i nferi us
, ,

et quæ i nferi us si eut quæ superi us ad perpetranda ,

mi racula rei uni us Sol ej uspeterest l unamateret


.
,

ventus h anc gestavit in utero suo ascendit a terra ,

ad cœlum et rursus a cœlo in terram descendi t .

Ex orciso te creatura aquæ ut sis mihi specul um


, ,

D ei vi vi in operibus ej us et fons vi tæ et ablutio


, ,

peccatoru m Amen
. .

OR AISO N D BS OND INS .

Roi terr bedi l


ela mer vous qui tenez lesclefsdes
,

cataractes du ciel et q ui renfermez les eaux souter

i
ra nes dans les cavernes d e la terre ; roi d u d él uge
T. I t. 6
82 T
R I U EL D E LA H A U TE MAG IE .

et des pl ui esdupri ntemps; vousquiouvrez lessources


des fleuves et des fontai nes; vous qui comman
dez à l h umi d i té qui est commelesang de laterre

, ,

dedeveni rla sévedes pl antes nousvous adorons et ,

nous vous i nvoquons N ous vos mobil es et ch an .


,

g é an te s c ré atures parlez nous dans les, g randes —

comm oti ons de la mer et nous tremblemns devant ,

vous; p arl ez nous aussi dans le murmure des


-

eaux li mpi des et nous dési rerons votre amour 0


, .

i mmensité dans laq uelle vont se perdre tous les


fleuves de l être qui renaisst touj ours en vous t

O océ an de perfecti ons i nfini es h auteur qui vous ,

mi rez dans la p rofondeur; profondeur qui vous ,

ex h al ez dans la h auteur amenez nous à la vé ri table ,


vie parl i ntelli gence et par l am our! A menez nous


’ ’

à l i mmortali té p arlesacri fi ce afin quenoussoyons


trouvés d i gnes de vous offri r un j our l eau le sang


et les l armes pourla ré mi ssi ondes erreurs A men


, . .

O n ex orci se le feu en y j etant d u sel de l en


cens de la ré si ne bl anch e du camph re et d u sou


, ,

fre et en p rononçant troi s foi s les troi s noms des


,

g é ni es du feu MIC A E L roi du sol eil et de la fou


: H ,

dre; SAM AE L roi des vol cans et A NA EL p ri nce de


, , ,

la l umière astrale; p ui s en réci tant l oraison des


salu mandres .
LA GONJ UR ATION D ES QU ATR E . 88

0 R A ISON AA
D ES S L M A N D R ES .

I mmortel éternel, ,
ineflable et i ncréé

, père de
toutes choses , qui es ort p é h i sur le c arot roulant

sans cesse des m ondes qui tournent touj ours; domi

nateur des i mmensi tés é thé ré es où est él evé le ,

trône de ta p uissance du h aut d uq uel tes y eux


,

redoutabl es découvrent tou t et tes b elles et sai ntes


.

oreilles é coutent tout ex auce tes enfants que tu


, ,

asai més dès la nai ssance des siè cles ; car ta dorée

et grande et é ternel le m aj esté respl end it au dessus —

du monde et du ci el des é toil es ; tu es él evé sur


ell es Ô feu é ti ncel ant ; là tut ellumes et t entretiens
’ ’

, ,

toi méme par ta prop re sp lendeur et il sort deton



,

essence des rui sseaux i ntari ssabl es de l umiè re qui

nourrissent ton esp ri t i nfi ni Cet espri t i nfi ni nour


.

rit touteschoses et fai t cetré sor i nép ui sabledesub


,

stance touj ours p rê te p our la g é né rati on qui la tra

vaill eet quis approprielesform esdont tul asimpré


’ ’

n ée dès le p ri ncip e D e cet esp ri t ti rent aussi l eur


g .

ori gi ne ces roi s trè s sai nts q ui sont autour de ton

trô ne et qui comp osent ta cour 0 pè re uni versel !


, ,

0 uniq ue! 0 pè re des bi enh eureux mortel s et


immortel s .
ah A
AGI E
R ITU EL D E LA H U TE M .

Tu ascréé en p arti culi er des p ui ssances qui sont


merveilleusement semblabl es à tonéternelle pensée
et à ton essence adorable tu les as é tabli es supe

rieures aux anges, qui annoncent amonde tes


u
vol ontés ; enfi n tu nous as créé s au troi siè me rang

dans notre empi re élé mentai re La notre conti .


,

l i l
nue ex erc ce est dete 0uer et d adorer tes d ési rs;

là nous b rûlons sans cesse en aspi rant à te pos


,

seder O pè re! ô mè re la pl us tendre des mè res!


.
,

ô arch ety pe admi rabl e de la materni té et du pur


amour ! 6 fi ls, la fleur des fils! 6 for e detoutes m
les formes, â me, esp rit harmoni e et nomb re d e
.

toutes c oses! A men !


h

i
O n ex orc se la terre par l aspersion de

l eau

,

parle souffle et par le feu, avec les parfums pro


p res pour chaque j our ,

et l on dit l oraison des

g nomes .

OR A ISON D ES GNOMES .

Roi nv si i ibl e , z pri s la terre pourappui


qui ave

et qui en avez creusé les abî mes pour les rempli r

de votre toute p ui ssance; vous dont le nom fait


trembl erles voû tes du monde vous qui fai tes cou
,
LA CO NI U R A TI O N D ES Q U ATR E . 85

ler les sept métaux dans les vei nes de la pi erre


monarque des sept l umiè res rémunérateur des ,

ouvri erssouterrai ns amenez nous à l ai rdési rable




,

et au royaum e de la cl arté Nous veil lons et nous .

ill l h
trava onssans reâc e, nous ch erch ons et nous

espérons par les douze pi erres de la cité sainte


, ,

p a rles tali smans qu i sont enfou i s par leclou d ai ,


mant qui traverse le centre d u monde Seigneur .


,

Seigneur Seigneur ayez piti é de ceux qui souf


, ,

frent étangîssez nospoitri nes dégagez et élevez nos


, ,

têtes ag rmdîæez nous O stabilité et mouvement


,
-
. ,

0 j our envel oppé de nuit 6 obcursité voilée de ,

lumière ! ma ître qui ne retenez j amais par


,

devers vous le sal ai re de vos travaill eurs! 0 blan


cheurargentine 0 splendeurdorée 6 couronnede
,

diamants vi vants et mélodi eux ! vous qui portez le


ciel à votre doi gt com me une bague de saphi r ,

vous qui cachez sousla terre dans le royaum e des

p ierœ rie s la sem en ce m erveil l euse des étoil es ,

vivez r égnez et soyez l é ternel di spensateur des



,

richesses dont vous nous avez fai t les gardi ens .

A men .

Il faut observerque le ro aume sp y écial des gno


mos est au nord , l i
ce u des sal amandres au midi ,
86 R I TU E L
HA U TE MAGI
D E LA E .

cel ui des sylph es à l ori ent et cel ui des ondi ns à



,

l occi dent Ils i nfluent les quatretempéraments de



.

l h omme c est à di re les gnomes sur les mélan


’ ’
- —

coliq ues les salamandres sur les sang ui ns les


, ,

ond i ns sur les fleg matiques et les sylph es sur les

bilieux Leurs signes sont : les hié roglyph es du


.

taureau pourlesgnomes et onleurcommandeavec ,

l épée; d u lion pour les salamand res et on l eur


com mande avec la bag uette fourch ue ou le tri


dent mag ique; de l ai gle p our les sylph es et on

leur commandeavec les sai nts pentacles; enfi n d u


verseau pour les ond i ns et on les é vo ue avec la
q ,

coup e des libati ons L eurs souverai ns resp ecti fs


.

sont G ob p our les g nomes Dj in pour les sal aman


,

dres P eralda pour les sylph es et Nicksa pour les


, ,

ond i ns .

Lorsq u un espri t élémentai re vient tourmenter


ou d u moi ns i nquié ter les h abi tants de ce mond e ,

il faut le conj urer par l ai r par l eau par le feu



,

et par la terre, en soufflant . en aspergæ nt, en


b rûlant des parfums et en traçant sur la terre
,

l étoi le de Salomon et le pentagramme sacré Ces


fi g ures doi vent ê tre parfai tement ré g uliè res et


fai tes soi t a ec les ch arbons d u feu consacré soi t
v
,

avec un roscau trempé dans di verses coul eurs


88 R I T U EL
HAU T E MAGI E
DE LA .

tourmenté par le feu sacré et évapore toi avec les —

parfums que j y brûle ’


.

Q u e l eau

re to u rn e à l eau ; q ue le f

eu b r ûl e :

q u e

l ai r ci rcu l e ; q ue la terre tom b e su r la t er re

p a r la v ert u d u p entag ra m m e q ui e st l é toi le d


,
u

mati n et au nom du tétragramme qui est é crit au


,

centre de la croi x de l umiè re A men . .

Le signe de la croi x adopté par les ch ré tiens


ne l eur app arti ent pas ex cl usi vement Il est aussi .

cab ali stiq ue et rep ré sente les O pp osi ti onset l équi



,

libre q uaternai re des élé ments Nous voyons par .

le verset occul te d u P eter que nous avons signalé


dans notre D ogme q u il y avai t p ri mi ti vement deux

manières de le fai re ou du moi ns deux formules


,

bi en di ffé rentes pourle caracté ri ser l une réser ’

vée aux prêtres et aux i ni tié s ; l antre accordée


aux né ophyteset aux p rofanes A i nsi parex empl e .


, ,

l initié en portant la mai n à son front di sai t


, ,

A toi; p uis il aj outai t : apparti ennent ; et conti


nuai t en portant la mai n à sa poi tri ne: leroy aume;
p uis à l épaule gauche la j usti ce; à l épaule

,

droi te et la mi sé ri corde P U IS on j oi gnai t les deux


,
.

mai ns en ajoutant : dans les cycles gé né rateurs .

T ibi sunt Malchut et Geburah et Ch esed peræonas .

Signe de croi x absol ument et magnifi q uement


LA CO NI U R A TIO N D ES Q U ATR E . 89

b li iq ue que les profenations du gnosti cisme


ca a st ,

ont fai t perdre complé tem ent à l Eglise mili tante


et offi ci ell e .

Ce si gne fai t de cettemaniè re doi t p récéder et


termi nerla conj urati on des q uatre .

Pour dompter et asservi r les esprits élémen


tai res il ne faut j amai s s aband0 nœ raux dé fauts

u i les car acté ri sent A i nsi j amai s un esp rit lé er


g
q .

et cap ri ci eux ne gouvernera les sylph es Jamai s .

une nature moll e froi de et ch angeante ne sera


,

maîtressedes ondi ns; la colèreirri te les salaman


dres et la grossièreté cupide rend ceux q u elle

,

asservi t les j ouets des gnomes .

Mai s il faut être p rompt et acti f comme les


-

s lph es flex ibl e et attenti f aux i m


y ,
ag es co m m e les

ond i ns énergiq ue et fort commelessalam


, andres ,

labori eux et pati ent comme les gnomes; en un


mot il faut lesvai ncre dans l eur forcesans j amais
,

se lai sser asservi rà l eurs faiblesses Lorsqu on sera



.

bienaffermi danscettedisposi tion lemonde entier


seraau servi ce du sag e O pé rateur Il p a ssera pen
.

dant l orage et la pl ui e ne touch era pas sa téte ;


le vent ne dé rangera pasmême un pli deson vê te


ment ; il traveræra le feu sans être b rûlé ; il mar
chera sur l eau et il verra les diam ants à travers

,
90 ‘

T
R I U EL D E LA HAU TE MAGIE .

l épai sseur de la terre Ces promesses qui peu ent



. v
,

sembl er hyp erb oliq ues ne le sont que d ans l in


i ntelligence du vulgai re car si le sage ne fai t pas ,

matériell ement et p récisément les choses que ces


paroles ex pri ment il en fera de bi en pl us grandes
,

et depl us ad mi rabl es C ep endant il est ind uhitable


.

q u on peut par la volonté di riger les élé ments


dans une certai ne mesure et en ch anger ou en ,

arréter ré ell ement les effets .

Pourquoi parex emple s il est constaté que des


, ,

personnes dans l état d ex tase perdent momenta


,
’ ’
,

nément l eur pesanteur ne pourrai t on pas mar ,


-

ch er ougli sser sur l eau? Les convulsionnaî res de


Sai nt Médard ne sentaient ni le feu ni le fer et



,

mllicitaient comme des secours les Coups les plus


vi ol ents et les tortures les p lus i ncr oyables Les .

étranges ascensi ons et l éq uili bre p rod ig i eux de


cer t ainssomnambules nesont ils pasuneré vélation —

de ces forces cachées de la nature? Mais nous


vivons dans un siè cle où l on n a as le courage
’ ’

p
d avoner les mi r acles dont on est té moi n et si

q ue lq u un vi’
ent d i re J ai vu ou j ai fai t moi mèm

e

-

les ch oses que j e vous raconte on lui d i ra : Vous ,

voul ez vous amuser a nos dé ens ou vous éte s


p ,

malade Il vaut mieux setai re et agir


. .
LA CONJ U R A T I ON D ES QU ATR E . 91

Les métaux qui correspondent aux q uatreformes


élé mentai res sont l or et l argent pour l ai r le
’ ’ ’

mercure pour l eau le fer et le cuivre pour le


feu et le plomb p our la terre O n en compose


, .

destal ismansrelati fs aux forces q u il s représentent


et aux effets q u on se pr0 pose d en obteni r


’ ’
.

La divi nati on par les q uatre formes élémen


taires q uon nomme aéromancie hydromancîe

, , ,

py roma n cie et gé om an ci e se fa i t de d i verses


,

manières qui toutes dépend ent de la volonté et


,

d u transl uci de ou i mag i nati on de l opé rateur



.

E n effet les q uatre élé ments ne sont que des


,

instruments p our ai der la seconde vue .

La seconde vue est la faculté de voi r dans la


l umière astrale .

Cette m onde vue est naturelle commela pre


mière vue ou vue sensibl e et ordi nai re; mais
ll
e e ne peut ’
s opèrer que par l abstraction

des
sens .

Les mnamb ul es et les ex tatiq ues j oui ssent


so

naturellement de la seconde vue ; mai s cette vue

est pl us l uci de q uand l abstracti on est pl us com


plète .

Labstraction se

p rodui t
l i vresse astrale par

,

c œt à d i re ar unesum


p

hondance d e l umiè re qui
92 R IT U EL
HA U TE MAGIE DE LA .

sature complétement et rend ar consé uent i nerte


p q
l i nstrument nerveux

.

Les tempé raments sangui ns sont pl us di sp osés à


l aéromancie les bili eux ala pyromancie les pitni

, ,

teux à l hydromancie et les mélancoliq ues à la


g é om anci e .

Laéromanciese confirmeparl onéiromancieou


’ ’

divination par les songes ; on supplé e à la py ro


manci epar le magnéti sme, à l hydromancîeparla ’

cristallomancie, et à la gé omanci e par la carte

manci e Ce sont des transposi tions et des perfec


.

tionnements de mé th odes .

Mai s la di vi nati on de q uelq ue mamere q uon


’ ‘

p ui sse l O pérer est dangereuse ou tout au moi ns



, ,

i nutile car elle décourage la vol onté entrave


, , ,

p ar con séq uent la li berté et fat


,
i g ue le systè me ,

nerveux .
LE PBN I A GR A I M E ELA MD O Y A NT
‘ ‘
. 93

CHAPI TRE V .

T
LE PEN A GR A MM E FLA MB Y A N

O T .

Nous arrivonsà l ex pli cati onet à laconsécrati on


d u sai nt et mystéri eux pentag ramme .

Ici, quel ig norant et quelesu erst t eux ferment p ii


i
lel vre ilsn y verront quetén bres, ouseront scan

è

Le pentagramme q u on appelle dans lesécoles '


,

g ho sfi qne s l étoi le flam b oy’


ante est le si g ne de la ,

toute p uissanceet del autocratieintellectuel les


'
-
.

C est l étoile des mages; c est lesig ned u Verbe


’ ’ ’

fait chair; et suivant la d i recti on deses rayons ce


, ,

sym bole absolu en magi e représente le bi enou le


mal l ordreouledésordre l agneaubénid O rmuz
,

,
’ ‘

et de saint Jean ou le bouc maudi t de Mendès .

C est l i nitiationou la p rofanation; c est Lucifer


’ ’ ’

ou Vesper l étoile du mati n ou d u soir



.
,

C est Mari eouLilith ; c est lavictoireoulamort;


’ ’

c est la l um ière ou la nuit



.

Le pentagramme élemnt en l air deux de ses ’


9h T
R I U EL D E LA H A U TE M AGIE .

poi ntes rep résente Satan ou le bouc du sabbat et ,

il rep résente le S auveur lorsq u il élève en l ai r un ’ ’

seul de ses rayons .

Le pentag rammeest la fig ure du corps h umai n


avec q uatrememb res et une poi nte uni que q ui doi t

rep résenter la tète .

U ne fi gure h umai ne la tê te en bas rep résente


naturell ement und é mon c est à di re lasub versi on

- -

i ntellectuelle le désordreou la foli e


,
.

O r si la magi e est une ré ali té si cette sci ence


, ,

occul te est la loi vé ri tabl e des troi s mondes ce ,

si g ne ab sol u ce si g ne anci en comme l hi stoi re et


pl us que l histoi re doi t ex ercer et ex erce en effet



,

une i nfluence i ncal cul abl e sur les espri ts dégagés

de l eur envel opp e maté ri elle .

Lesi gne d u pentag ramme s appell eaussi lesi gne


d u mi crocosme et il rep résente ce q ue les caba


,

listes d u li vre de Soharappellent le microwosope .

L i ntelli gence complète du pentagramme est la


cl ef des d eux mondes C est la phi losophi e et la



.

sci ence naturel le ab solues .

Le si gne du pentag ramme doi t se composer des


sept m étaux ou du moi ns être tracé en or pursur
,

d u marb re bl anc .

O n peut aussi le dessineravec d u vermi llon sur


96 R I T U EL
HA U T E MA G I E D E LA .

bé ni s del A leph et duThan my stéri eux ré uni s dans


le nom cab ali stiq ue d A zorn



.

Le pentagramme doi t être pl acé sur l autel des


parfums et sous le trépi ed des évocations L ope .


ratenr doi t aussi en p orter sur lui la fi gure avec

cell e d u macrocosm e c est à d i re de l é toil e à six


’ ’
- —
,

rayons composé e de deux tri angl es croi sés et


,

superposé s .

Lorsqu on é voq ue un esprit de l umière il faut


tourner la tê te de l é toil e c est à di re une de ses


’ ’
- —
,

poi ntes vers le trépi ed de l évocati on et les deux


,

poi ntes i nféri eures du côté de l autel des parfums ’

C est lecontrai res il s agit d un esp ri t deténèbres;


‘ ’ ’ ’

mai s il faut alors que l O pérat r ait soi n de teni r ’

lebout del a baguette ou la p oi ntede l épée sur la


tête du pentag ramme .

Nous avons déjà d it que les si gnes sont le verbe


acti f de la vol onté O r la vol onté doi t donner son
.

verb e com plet pour le transformer en acti on; et


une seul e négli gence rep résentant une parol e ,

oi seuse ou un doute frappe tonte l 0 pération de



,

mensonge d impuissance et retourne con


et

tre l '

opé rateur toutes les forces dép ensé es en

va n i.

Il faut donc s absteni r absol ument des cérémo



T
LE RENTA GR AMM E F LA MB YA N
97 O .

p ics magiq ues onlesaecomplirscrup ul eusem


, ent et

ex actement toutes!

Le p entagramme tracé en li gnes l umi neuses sur


d u verreau moy en dela machi ne électriq ueex erce
i i
auss une grande nfluence surles espr ts et terrifi e i ‘

les fantô mes .

Les anci ens mag i ci ens traçai ent lesi gned upeu
tagramme sur le seuil de leur orte pour empe p
ch er les m auvai s espri ts d entrer et empêch er les

bons de sorti r Cette contrai nte ré sultai t de la


.

d i recti on des ray ons de l étoil e Deux poi ntes en



.

deh ors rep oussai ent les mauvai s esp rits deux ,

poi ntes en dedans les retenai ent prisonni ers; une


seul e poi nte en dedans cap ti vai t les b ons esp ri ts .

T outescesthé ori esmagiq ues baséessurledo me , g

uniq ue d Hermès et sur les i nd ucti ons analog iq ues


de la sci ence ont touj ours été confi rmées par les
,

vi si ons des ex tatiq ues et par les convulsi ons de s

cataleptiq ues sedi sant p ossédé s des esp ri ts .

Le G que les francs maç ons placent au mili eu


-

de l é toil e flamb oy ante si g ni fi e GN O SE et GÉN ÉR A


TI O N les deux mots sacrés de l ancienne Kabbale


,

.

Il veut di re aussi G R AND R CH I TECTE car le penta


A ,

m m d q uelq ue cô té q uon le regarde repré


g r a e e , ,

sente un A .

Il .

I .
88 T LA
R I U EL D E A U T E M AGI E
H .

E n le di sp osant d e mamere que deux de ses


poi ntes soient en h aut et une seul e pointe en
bas on peut y voi r les cornes les oreill es et la
, ,

barbe du bouc hié ratiq ue de Mendès et il devi ent ,

le si gne des é vocati ons i nfernal es .

L étoile allé goriq ue des mages n est autre ch ose


’ ’

q u e le my st ér i eux p en tagra m m e; et c es troi s roi s ,

enfants d e Z oroastre cond ui ts par l é toil e flam


b oyante auberceau d uD ieu mi crocosmiq ue suffi ,

rai ent pourprouverlesorig i nes toutescabali stiq ues

et vé ri tabl ement mag iq ues d u dogme ch rétien .

U n de ces roi s est bl anc l autre est noi r et le


, ,

troi siè meest b run Lebl anc offrede l or sy mb ole


.
,

de vie et de l umiè re; le noi r de la my rrh e i mage ,

de la mort et de la nui t ; le b run présentel encena


emblè m e de la d i vi ni té du dog me concili ateur des

deux p ri ncipes; p uis ils retournent dans leur pays


re ch emi n p our montrer q u un culte

p ar u n au t ,

nouveau n est q u une nouvelle route pourcond ui re


’ ’

l h umanité à la religi on unique celle du ternai re



,

sacr é et du rayonnant pentagramme leseul catho ,

licisme éternel .

Dans l A pocalypse sai nt J ean voi t cette mê me



,

é toile tomber d u ciel sur la terre Ell e se nomme .

al ors absynthe ou amertume et toutes les eaux ,


1 00 R IT U ELH A U T MA G IE
DE LA E .

les yeux vers le sy mbol e le p rend dans la mai n ,

d roi te et se sent armé de la toute p ui ssance i ntel


,

lectuelle pourvu q u il soi t vrai ment un roi di g ne


d étrecond ui t parl étoileaub erceaudelaréali sati on


’ ’

d i vi ne; pourvu q u i l sache q u il ose q u il euille


’ ’ ’

, ,
v

et qu il se taise ; p ourvu q u il connai sse les usage


’ ’
s

du p entacle dela coup e de la bag uette et de l é


, ,

é
p ; e p ou rvu enfi n que le s regar d s i ntrépi des

de son âme correspondent à ces deux yeux que la


poi nte supé ri eure de notre pentagramme lui pré
sentetou j ours ouverts .
LE MED I U M ET LE M ED IA TE U R . 1 01

CHAPITRE VI .

I
LE MED U M ET LE MED I A TEU R .

Nous a vons dit que p our acq ué ri r la p ui ssance

magique il faut deux choses dégager lavolonté de :

toute servi tude et l ex erœ r à la domi nati on



.

La volonté souverai ne est rep résentée dans nos


sy mbol es par la fem me qui écrase la tète du ser
pent et parl ange radi eux qui répri me et conti ent
,

le dragon sous son pi ed et sous sa lance .

Déclarons ici sans dé tours que le grand agent


magique le doubl e courant de l umière le feu ,

vi vant et astral delaterre a été fi guré parleserpent ,

à tète de taureau de bouc ou dechien dans leseu


, ,

ciennes thé ogoni es C est ledoubl eserpent d ucadu



.

cée c est l anci en serpent de la Genèse; m ai s c est


’ ’ ’
,

aussi le serp ent d airain deMoïse entrel acé autour



,

d utan c est à d i red uli ngamgé nérateur; c est aussi


’ ’
— —
,

le bouc du sabb at et le Baph omet des templi ers;


c est l Hylé desG nostiq ues; c est ladoubl e q ueuedu
’ ’ ’

serpent qui form e les j ambes du coq solai re des


Ab rax as; c est enfi n le di able de M E udes de Mir



.
I 02 T
R I U EL D E LA H AU TE M AGI E .

ill e et c est r e ement la force aveug e que les


é ll l

v ,

âmes ont à vai ncre pour s affranchi r deschaî nes ’

de la terre; car si leur volonté neles détach e pas


,

de cette ai mantati on fatal e ellesseront absorbées ,

dans le courant par la force qui les a produi tes et ,

retourneront au feu central et é ternel .

Toute l œuvre magiq ue consi stedonc à se déga


g e r desr epli s d e l a nci en se rp ent p


uis a lu i m ettre ,

le pi ed sur la te teet alecondui re où l on voudra



.

J e te donnerai dit il dans le my th e évangél ique


,
-

tous les royaumes de la terre si tu tom bes et si tu


madores Linitié doi t lui répondre: J e netomb e

.

rai pas et tu ramp erasames pi eds; tunem


, e don

neras ri en mai s j e meservi rai detoi etj eprendrai


,

ce quej e voudrai car j e sui ston sei neur e


g
: t ma t
tre l R éponse q ui est comp ri se mai s oilé e dans ,
v ,

celle que lui fai t le S auveur .

Nous avons déjà dit que le di able nest pas une ‘

personne C est une force dévoyée comme son


.

nom l i nd iq ue d aill eurs U n courant odique ou


’ ’
.

magnétiq ue formé par une ch aî ne de vol ontés


,

perverses constitue ce mauvais esprit que l évan


, ,

g il e appe ll e lég io n et qu i p récipi te les p


, ou rcea ux

dans la mer: nouvelle allégori e de l entraî nement


des êtresbassement i nsti ncti fs parles forces aveu


IN S T R U ME N T S HA GI Q U E S

La Lampe, la Baguette, l Epée et la Serpe ( pag e 1 0 3


3
.
I
LE M ED U M ET LE ME D I A T EU R . 1 03

g les ue
q p euvent mettre en mouvement la mauva se i
l
vo ont é et l erreur ’
.

O n p eut comparer ce sy mbole à cel ui des com


d l h é sen p ourceaux parlam i

a
p g non s U yssec ang a g
ci enne Ci rce .

O r voyez ce que fai t Ulysse pour se p réserver


,

lui méme et déli vrer ses compagnons: il refusela


coupe d e l enchanteresse et lui com mand e avec


l épé e Circe c est la natureavec toutesses volup



.
,

tés et ses attrai ts ; p our j oui r d ell e il faut la vai n


crc : tel est le sens de la fabl e h om érique car les ,

p oèmes d Homère vé ritables li vres sacrés de l an


,

ci enne Hellénie conti ennent tousles my stè res des


,

hautes i ni ti ations de l O rient



.

Le medium naturel c est donc le serpent


touj ours acti f et sé ducteur des vol onté s p ares ,

seuses auq uel il faut touj ours ré si ster en le


,

domptant .

Un mag e amoureux un mage gourmand un , ,

mage en colère un mage paresseux sont des


, ,

monstruosi tés i mpossibles Le mage penseet veut ; .

il n ai me rien avec dési r il ne repousse ri en avec



,

p assi on : le mot p assion représente un é tat passi f ,

et le mage est touj ours actif et vi ctori eux Le pl us .

di fficil e d ans les h autes sci ences i



d en arr

, c est
l Ol| R I T U EL
HA U TE MAG IE D E LA .

ver à cette réali sation; aussi q uand le mage ,

s est créé lui mém le grand œ uvre est il


e -

,
-

accompli d u moi ns dans son i nstrument et dans


,

sa cause .

Legrand agent ou mé di ateur naturel dela toute


p ui ssance h umai ne ne peut étre asservi et di rigé
q ue pa r u n m é d i ateur contra naturel
qu i est un e —
,

vol onté aflranchie A rchi m èdedefnandait un poi nt


.

d app ui h ors du monde pour soulever le monde



.

Le p oi nt d app ui du mage c est la pi erre cubique


’ ’

i ntellectuelle lapi errephilos0 phaled A zoth c est


,

,

à d i re le dog me de l absolne rai son et des b armo



ni es uni versell es par la sy mpathi e des con

trai res .

U n de n os é cri vai ns les pl us fé conds et les moi ns

fi x é s dans l eurs i dé es M E ugè ne Sue a bâti , .


,

touteune épopé e romanesq uesuruneinvidid nalité

qu il s efforce de rendre odi euse et qui devient


’ ’

i nté ressante malg ré lui tant il lui accorde depuis ,

sance de pati ence d audace d i ntelli gence et de


’ ’
, , ,

g é ni e ! Il s ag i t d une espè ce de Si x te Q ui nt
’ ’

,

pauvre sob re sans colère qui ti ent le monde


, , ,

enti er enl acé dans le ré seau de ses combi nai sons

savantes .

Cet homme ex ci te à sa vo ont l é les p assi ons de


1 06 R ITU EL D E LA H AU TE MAGI E .

secret de la force; et

c est cet arcane magiq ue
que le T asse met en acti on dans la personne des
deux hevaliers qui viennent délivrer Re
c naud et

détrui re les enchantements d A rmide Ils ré si stent


aussi bi en aux ny mph es les pl us ch arm antes

qu aux ani maux féroces les pl us terribles ; ils res


tent sans dé si rs et sans crai nte et ils arri vent à ,

leurbut .

Il résulte de ceci qu un vrai magici en est pl us’

redoutabl e q u il ne peut étre ai mabl e J e n en dis


’ ’
.

convi ens pas et tout en reconnai ssant combi en


, ,

sont douces les sé ductions d e la vie tout en ren ,

dant j usti ce au gé ni e g raci eux d A nacréon et à


toute l efflorescence j u é ni le de la poé si e des



v

amours j i nvi te séri eusement les esti mabl es ami s



,

d u plai si r à ne consi dé rer les h autes sci ences que


comm e unobj et de curi osité mais à ne s appro

.
,

ch erj amai s d u trépi ed m agiq ue: lesgrandes œ u


vres dela sci ence sont mortell esà lavol up té .

L homme qui s est déli vré de la ch aî ne desins


’ ’

ti ncts s apercevra d abord de sa tonte p ui ssance


’ ’

soumi ssi ondesani maux L hi stoi re deD ani el


p a r la .

dans la fosse aux li ons n est pas une fabl e et pl us


d une foi s pendant les persé cuti ons du ch ri stia


nisme nai ssant ce phé nomè ne se renouvel a en


,
I
LE MED U M ET LE MÉD I ATE UR . 1 07

pré sence de tout le peupl e romai n Rarement un .

h omme a quelque ch ose à crai ndre d un animal ’

dont il n a pas peur Les ball esdeG é rard letueur



.
,

de li ons sont mag iq ues et i ntelli gentes U ne foi s


,
.

seulem ent il conrut un vé ri tabl e danger: il avai t


laissé veni r avec lui un compagnon qui eut peur ,

et alors regardant cet i mp rudent comme p erd u


,

d avance il eut p eur aussi lui mai s p our son



, , ,

ca marade .

Beaucoup de personnes di ront q u il est difficile ’

et m ê me i mpossible d arri ver à une résoluti on’

p areille que la force de vol onté et l énergi e de


,

caractè re sont des don s de la nature etc J e n en



.
,

d i sconvi ens pas mai s j e reconnai s aussi que l ha



,

bitude peut refai re la nature la volonté peut ètre


perfecti onné e par l éd ucati on et comme j e l ai

, ,

d it tout le cé ré moni al magiq ue sembl abl e en


, ,

cel a au cé ré m oni al reli gi eux n a p our but que


d épronver d ex erceret d habitnerai nsi la vol onté


’ ’ ’

à la p ersévérance et à la force Pl us les p ratiques .

sont di ffi cil es et assuj etti ssantes pl us ell es ont d ef


fet : on doit mai ntenant le comp rendre .

S il a été j usqu à présent i mpossible de di ri ger


’ ’

les p hé nomè nes dumagnéti sme c est q u il ne s est


' ’ ‘

p a s en core trou vé d e m ag né ti seur i ni tié et veri ta


1 08 R I U EL D ET LA H A U TE M AGIE .

bl ement affranchi Qui peut en effet se flatterd .

l être? et n avons nous pas touj ours à fai rede nou


’ ’
-

veaux efforts surnous mê m es? Il est toutefoi s cer —

tai n que la nature obéi ra au si gne et à la p arol

de cel ui qui se senti ra assez fort p our ne pas dou


ter J edisquelanatu re obéi ra j enedispas q u ell

.
,

se dé m enti ra ou qu ell e troubl era l ordre de se


’ ’

possibilités Les gué ri sons des mal adi es nerveuse


.

p a r u n e p arole u n souffl e o u un c
,on tact ; les resur

recti ons dans certai ns cas; la ré si stance aux vol on

tés mauvai ses capabl e de désarmer et de renverse


des meurtri ers; la facul té même de se rendre invi
sibl e en troubl ant la vue de ceux aux quel s il es

i mportant d éch apper: tout cela est un effet natn


’ ’

rel de la p roj ecti on on d u retrai t de la l umiè re

astral e C est ai nsi que Valens fut frappé d éblouis


’ ’
.

sem ent de terreur en entrant dans le templ e de


, ,

Césarée commeautrefoi sH éliodorc foudroyé par


, ,

une dé mence subi te dans le templ e de Jé rusal em ,

s é tai t cru fouetté et foulé au pi eds ar des anges


p .

C est ai nsi que l ami ral de Coligny i mposa le res


’ ’

p e ct à ses assassi ns et ne put ê tre tué que par ,

un h omme furi eux qui se j eta sur lui en détour

nant la tête Ce qui rendai t Jeanne d A rc touj ours



.

vi ctori euse c é tai t le p resti ge de sa foi et le m


,
er
110 R IT U EL
H A U TE M A GI
D E LA E .

la voi x par les pouces et la p aume des mai ns La


, .

musique est un p ui ssant aux ili ai re dela voi x et de ,

là est venu le mot d enehantement Nul i nstrument



.

de musiq ue n est pl us ench anteur que la voix


h umai ne mai s les sons loi ntai ns du violon on de


,

l harmonicapeuvent enaugmenterlap ui ssance O n



.

p répare ai nsi lesuj et q u on veut soumettre; p ui s



,

q uand il est à demi assoupi et comme enveloppé de


ce ch arme ou é tend lamai n vers lui et on lui com
,

mande dedormi rou de oir et il obéi t mal gré lui


v ,
.

S il ré si stai t il faudrai t en le regardant fi x ement


, , ,

poser un pouce sur son front entre les yeux et ,

l autrepouce sur sa poi tri ne en le touch ant légè


rement d un seul et rapi de contact ; p uis aspi rer


lentement respi rer doucement un souffle ch aud


, ,

et lui répé ter à voi x basse D onnez on V oy ez : .


LE SEP TENA I R E D ES TA LISMANS . 111

CHAPIT RE VII .

LE SEPTENA 1R E D ES TALISMANS .

Les cérémoni es, lesvê tements, les p arfums, les


è
caract res et les fi g ures tant, co mmenous l avons
é ’

dit é
n cessa resi pour employer l i magi nation à ’

l éducati on de la vol onté le succès des œuvres


magiq ues dépend de la fi dèle observati on de tous


les rites Ces ri tes comme nous l avons dit n ont
’ ’
.
, ,

ri en de fantastiqueni d arbitraire; ils nous ont été


transmi s par l antiqui té et sub si stent touj ours par



,

les loi s essenti ell es de la ré ali sati on anal ogique et


du rapp ort qui ex i ste nécessai remententrelesi dées
et l es formes A p rès avoi r passé pl usi eurs anné es
.

à consul ter et à comparer tous les gri moi res et


tousles rituels ma iquesles pl usauth entiq ues nou
g
,
s

som mes parvenu non sans travail à recon


,
sti tuer ,

le cé rémoni al de la magi e uni versell e et p ri mi tive .

Les seul s li vres séri eux que nous ayons vus sur ce
suj et sont m anuscri ts et tracé s en caractè res de
,

conve nti on quenous avons dé chi ffré sà l ai dede la


oly
p g ra p h ied e Trithè me d au tre ssont tout enti ers

1 12 R ITU EL
H A U T E MAGIED E LA .

dans les hiéroglyph es et les sy mbol es dont ils sont


orné s et dé g ui sent la é ri té de l eurs i mages sous
,
v

les fi cti ons sup ersti ti euses d un tex te mystifi ca


teur Tel est parex emple l E nehiridion d u pape


LéonIII qui n aj amaisété i mp ri mé avec ses vrai es


,

fi g ures et quenous avons refai t p our notre usage


,

parti culier d après un anci en manuscrit



.

Les ri tuel s connus sous le nomde C lavicules de


S alomon sont en grand nomb re: Pl usi eurs ont été
i mpri mé s d autres sont restés manuscrits et ont
,

été cepiés avec un grand soi n Il en ex i ste un bel .

ex empl ai re fortélégament calli graphié à laBibli o


, ,

thèq ue i mpé ri al e; il est orné des p entacl es et de


caractè res qui se retrouvent pourla pl upart dans , ,

les cal endri ers magi ques de T y ch o B rahé et de -

D uchenteau Il ex i ste enfi n des cl avi cul es et des


.

ri moi res im p ri més qui sont des mystifi cations et


g
des spéculati ons h onteuses de basse lib rai ri e Le .

li vre si connu et sidécrié de nos pères sous le nom


du P etit A lbert app arti ent par tout un côté de sa
ré dacti on acette derniè re catégori e; il n a de

sé ri eux que q uelq ues calcul s em p runté s à P aracelse

et q uelq ues fi g ures de tali smans .

Lorsq u il s agi t de réali sati on et de rituel Para


’ ’

celse est en mag i e une i mposante autorité Per


, ,
.
1 1 11 R IT U EL HAU TE M AG I
D E LA E .

Gab ri el Raph ael A nacl Samael Z adkiel et O ri


, , , ,

p h lel Les
g nostiq ues ch ré ti ens nomm ent les q uatre

derni ers U ri el B arachiel Sealtiel et J éhndiel Les


, ,
.

autres peupl es ont attrib ué à ces espr ts le gouver I

nement des sept pl anè tes p ri nci pal es et l eur ont ,

donné lesnoms de leursgrandes divi nités Tous ont .

cru à leur influence rel ati ve et l astr onomi e l eur



,

a p artagé le ci el antiq ue et l eur a attrib ué succes

sivem ent le gouvernement des sept j ours de la

se maine.

Tell e est la rai son des di verses cé rémonies de


la semaine mag ique l
et du cu te sept naire é des

Nous avons déj à observé que les pl anètes, ici,


s sig nes et pas autre ch ose; elles ont l in

sont de ,

i
fluence que la foi un verse e eur attr bue, parce ll l i
u e es sont lus r el ement encore des astres de
q ll p é l

l esprit h umai n que des étoi les du ci el



.

Le sol eil que la magi e antiq ue a touj ours


,

regardé comme fi x e ne pouvai t ê tre une pl anète


,

q ue p our le vu l
g ai re; aussi rep résentet il dans la —

sem ai nelej ourdu rep os quenous appel ons on ne


, ,

sai t pourq uoi d i m


, anch e et que les anci ens nom
,

maient lej our dusol ei l .

Les sept planè tes mag iq ues correspondent aux


LE SE PTÉ NA IR E
TA LI SMA NS D ES115 .

sept coul eurs du p ri sme et aux sept notes de l oc


tavemusi cal ; ell esrep résentent aussi lessept vertus ,

et parOpp ositi on les sept vi ces de la morale obré


, , ,

ti enne .

Les sept sacrements se rapp ortent égal ement à


ce grand septé nai re uni versel Le b ap tê me qui .
,

consacre l élé m ent de l eau se rapporte à lal une;


’ ’
,

la pénitefi ce ri goureuse est sous les auspi ces de


Samael l angedeMars; laconfi rmation qui donne
,

,
.

l espri t d i ntelligence et communique au vrai


’ ’

croyant le don des langues est sous les ans

p ices d e R aph ael l ang e d,e M



erc u re ; l euc h aristie

sub sti tue la ré ali sati on sacrementelle de Di eu fai t

homme à l empi re de a i ter; lemariageest con


sacré par l ange A nacl le gé ni e p uri fi cateur de



,

Vénus; l ex trê me oncti on est la sauvegarde des



malades p rêtsà tombersous la faux deSaturne et ,

l ordre qui consacre le sacerdoce de l umière est


, ,

p l us s p éci alem en t m arq ué des c a ractè res du sol eil .

P resquetOutescesanalogi esont été remarq ué espar


le savant D up ui s qui en a concl u à la fausseté de
,

toutes les reli gi ons au li eude reconnaî tre lasain


,

teté et la perpétui té d un dogme unique touj ours


reprod uit danslesy m bolisme uni versel des formes


religieuses successives Il n a pas comp ri s la rê vé

.
1 16 R IT U E L
HAU TE M A G I E
DE LA .

lati on permanente transmi se au géni e de l h omme ’

parles h armoni es de la nature et n a vu qu une ,


’ ’

séri e d erreur s d ans cette ch aî ne d i m


ages ingé

nienses et d éternelles vé ri té s

.

Les œ uvres magiq ues sont aussi au nomb re de


sep t 1 œ uvres de l umière et ri ch esse sous les
°
:
,

auspi ces du sol eil ; 2 œ uvres de di vi nati on et de


°

mystè res sous l invocation de la l une; 3 œ uvres


,
’ °

d habileté de sci ence et d éloquence sa



ns la pro

, ,

tection deMercure; [I œ uvres de colè re et dechâ


°

timent consacrées à Mars; 5 œ uvres d amour


° ’
, ,

favori sé es par V é nus; 6 œ uvres d ambi ti on et de


° ’

p oli tique sous les auspi ces de J upi ter; 7 œ uvres


,
°

de malé di cti on et d e mort sous le p atronage de ,

Saturne Ensymboli smethéologiq ue lesoleil repré


.
,

sentele verb e de vé ri té ; la l une r ep résente la reli

g i on e ll e mê m e ; M—
ercur e l i nterp r é ta tion et la ,

sci ence des my stè res ; Mars la j usti ce; Vé nus la , ,

mi sé ri cordeet l amour; J upitcr leSauveurressus


ci té et gl ori eux ; S aturne D ieulepè re on leJ éhova , ,

de Moïse D ans le corps h umai n lesoleil est ana


.
,

l ogue au cœ ur la l une au cerveau J upiter à la


, ,

mai n d roi te S aturne à la mai n gauch e Mars au


, ,

pied gauche et Vé nus au pied droi t Mercure aux ,

p a rti es sex uell es ce qui a fa i t rep


, ré se n te r p arfoi s
1 18 R I T U EL D E LA HAU TE MA GIE .

j aune avec des caractè res d argent formant en


,

hé breu le monogramme de Gabri el tel s q u on les ,


tronvedanslaphilosophi eoccul ted Agrippa; lespar


fums seront le sandalhlanc le camph re l amhre


, , ,

l aloès et la semence deconcombre p ul véri sé e; les


g ui rl andes seron t d erm oise d e s



élénotro pes et d e
,

renoncules j aunes O n é vi ter a les tentures les


.
,

vêtem ents ou les obj ets de coul eur noi re et l on


n aurasur soi aucun autre métal que l argent


’ ’
.

Le mard i j our des Opé rati ons decolère larobe


, ,

seracoul eurdefeu oude rouill e oudesang avec


, , ,

une cei nture et des b racel ets d aci er; la ti are sera

clé e de fer et l on ne se servi ra pa s de la



cer ,

baguette mai s seulement du stylet mag ique etde


,

l é pée; lesguirl andes seront d absinthe et de rue


’ ’

et l on aura au doi gt une bague d acier avec une


’ ’

am é thyste p our pi erre p récieuse .

Le mercredi j our favorabl e à la haute science


, ,

la rob e sera verte ou d une étoffe à reflets et de


di fférentes coul eurs : le col li er sera de p erl es en


verr e creux contenant d u m ercure; les parfum s

seront le b enj oi n le m aci s et le storex ; les fleur


,
s ,

le narci sse le lys lemercuri al e la fumeterre etla


, , ,

marj ol ai ne; la pi erre p ré ci euse sera l egate ’


.

Le j eudi j our desgrandes œ uvres religi euseset


,
TÉNAIR E D E S TALISMANS
LE SE P 1 19 .

politiq ues la robe sera d écarlate et l on aura sur


,

,

le front unel ame d étain avec le caractè redel es


’ ’

prit de J upiteret ces trois mots: GIAR A R B ETHOR , ,

SA M GA R I EL ; les p arfums seront l encens l amb re


’ ’

g ri s
,
le b au m e la g rai,
ne de p ara d i s le m a ci s e t le ,

safran l annea
;
'
u ser a o rn é d un e é m e ra u d e o

u d un

saphi r; les ui rl andes et les couronnes seront de


g
ch ê ne de p eupli er de fi uier et de renadi er
, g , g .

Le vendredi j ourdes opé rati ons amoureuses la


, ,

rob e sera d un bien az uré ; les tentures seront ver


tes et roses les ornements de cui vre p oli ; les con


,

ronnes seront devi ol ettes; lesg ui rl andes deroses , ,

d e my rte et d olivier; l anneau sera orné d une


’ ’ ’

turq uoi se; le l apis l az uli et le bé ryl servi ront


p ou r la ti are et les ag ra fe s; les é ve n ta i ls ser o nt d e

pl umes de cy gne et l opérateur aura sur la poi


,

trine un tali sman de cui vre avec le caractè re


d A nael et ces paroles: ÀVE EVA VA D ELILI TH

.

Le samed i j our des œ uvres funèb res la robe


, ,

sera noi re ou b rune avec des caractè res b rodés


,

en soi e de coul eurorangé e; on portera au cou une

médaill e de plomb avec lecaractè re deSaturneet


ces p arol es: ALM A LE C ÀP H IE L Z A R A H IE L ; les par ,

fums seront le diagridium le scammonée l al un



, , ,
_

le soufre et l essa fœtida; la bague aura une



1 20 T
R I U EL D E LA H A U TE MA GI E .

pi erre d onyx ; les g uirlandesseront de frê ne de


cyprès et d elléhore noi r; sur l on x de la ba ue


’ ’

y g
on g ravera avec lep oi nçon consacré et aux h eures

de S aturne une doubl e tê te de Janus .

Tell es sont les antiques magnifi cences d u cul te


secre t des mages C est avec un sembl abl e app a

reil queles grands magi ci ens d u moy en âge procé

daient à la consé crati on q uoti d i enne des pentacles


et des tali smans rel ati fsaux sep t gé ni es Nousavons .

déjà dit q u un p entacl eest un caractè resy nthé tiq ue


ré sumant tout le dogme mag iq ue dans une deces

concepti onsspé ci al es C est dong levé ri tableex p res



.

si on d une p ensé eet d unevolonté com plètes; c est


’ ’ ’

la si gnature d un esp ri t La consécrati on cérémo



.

ni ell e de ce si g ne y attache pl us fortement encore

l i ntenti on de l O pérateur et é tablit entre lui et le


’ ’

p entacl e une vé ri tabl e chaî ne mag nétiq ue Les .

pentacles peuvent être i ndiffé remment tracé s sur


lep arch emi n vi erge surlep api erousurlesmé taux
, .

O n appelletali sman une pièce demé tal p ortant soi t


des pentacl es soi t d es caractè res et ay ant reç u
, ,

uneconsé crati on spé ci al e p ourune i ntenti on de ter

mi né e Gaffarel dans un savant ouvrage sur les


.
,

antiq ui té s magiq ues a dé montré parla sci ence le


, , ,

pou oi r réel destalismans et la confi ance en leur


v
,
1 22 T A T AGI E
R I U EL D E LA H U E M .

Sal omon c est à dire l étoile à six rayons faite de


,

— —

deux tri angl es superposés; et au centreon mettre


une fi gure h umai ne pour les tali sm ans d u sol eil ,

unecoupe p our ceux dela l une unetête de chi en ,

pour ceux deMercure une tête d ai glepourceux ,


de J upiter une tê te de li on p our ceux de Mars


, ,

unecolom be pourceux deVé nus unetête de tau ,

reau ou de b ouc p ourceux de Saturne O n y j oi n .

dre les noms des sept anges soit en hé breu soi t , ,

en arabe soi t en caractères magiq ues semblabl es


,

à ceux des alphabets de Trithème Les deux .

triangles de S al omon peuvent ê tre rempl acés



pa r la dou bl e croi x d es roue s d E zéch iel q u on ,

retrouve sur un grand nomb re d anciens p anta


cl es et qui est comm e nous l avons fai t obser



, ,

ver dans notr e D og m e la cl ef des trigrammes de


,

Fohi .

O n peut aussi empl oyer les pi erres préci euses


pour les amulettes et les talismans; mai s tous les
obj ets de ce genre soi t en métal soi t en pi erre
, ,

ri es doi vent ê tre envel oppés avec soi n dans des


,

sach ets de soi e de l a couleur anal og ue à l esp ri t de


la pl anète parfumé s avec les p arfums du j our cor


,

resp ondent et p ré servé s de tous regards et d e tous


,

contacts i m purs A i nsi les pentacles et les telis


.
,
TÉNA IR E D EE TALISMAN!
LE SEP 1 23 .

mans du soleil ne doivent êtresvus ni touchéspar


les gens di fformes et contrefai ts ou parles femmes
sans m œurs ; ceux de la lune sont profané s parles
regards et parles m ai ns des homm esdébauché set

des femmes ayant leurs moi s; ceux de Mercure


perdent leur vertu s ils sont vus ou touchés par

des prêtres sal ari és; ceux de Mars doivent être


cachés aux pol trons; ceu x de Vé nus aux homm es
dép1 avé s et à ceux qui ont fai t vœu de céli bat
'

ceux de J upi ter aux i m pi es; et ceux de Saturne


aux vi erge s et aux enfants non que les regards ,

ou les contacts d e ces derni ers p ui ssent j am ai s


êtres i mp urs mais parce que le talisman leur
porterait malheur et perdrait ai nsi toute sa

Les croi x d h onneuret autres dé corati ons de ce


genre sont de v ritab es ta é li m l


s ans qui aug mentent
la val eurou le méri te personnel s Lesdistri buti ons .

solennelle s quon enfai t ensont les œ nsécrations



.

L opinion publique peut l eur donner une p rodi


p i ssance O n n a pas assez rem rqué l in


’ ’

g ieuse u . a

fluence ré ci proqu e des signes sur les i dées et des

i dées surles signes; il nen est pas moi ns vrai que


l œuvre révoluti onnai re des temps modernes par



,

exem ple a ,é té résum éesy mb oliquem ent tou t entière


1 2û R I T U EL
HAU TE MAGI
D E LA E .

substition nap olé oni ennedel é toil edel hon


’ ’

p a r la

neur à la croi x de sai nt Loui s C est le p enta



.

m m substitné au l ab arum c est la réh abili ta


g r a e ,

ti on dn sy mb ol e de la l umiè re c est la ré surrecti on



,

maç onnique d A donhiram O n d it que Napoléon



.

croyai t à son é toil e et si on eû t pu lui fai re di re


, ,

ce qu il entendai t par cette é toil e on eû t trouvé


c é tai t son gé ni e : il devai t donc adopter our



ue
q p
si gne le p entagramme ce sy mb ol ede la souverai
,

neté h umai ne par l i ni ti ati ve i ntel li gente Legrand



.

sol dat d e la révol uti on savai t peu ; m ai s il devi

nai t p resque tout aussi a t il été le pl us grand


: - —

magi cien i nsti ncti f et pratique des temp s moder


nes Le monde est encore pl ei n de ses mi racl es et
.

le peupl e des camp ag nes ne croire j amais qu il


soi t mort .

Les obj etsbé ni s et indulgcnciés touchés par de ,

sai ntes i m a g es ou pa r d es p erson nes v é né rabl es ,

les ch ap el ets venus d e P al esti ne les agnu D ei , s

comp o é s avec la ci re d u ci ergep ascal et les restes


s ,

annuel sdusai nt chrême lesscap ul ai res lesmédail ,

les sont de vé ritabl es tali smans U ne de ces


,
.

médailles est devenuep op ul ai rede notre temps et ,

ceux mê m e qui n ont aucune reli gi on la mettent


au cou de l eurs enfants A ussi les fi g ures en sont


.
1 26 R IT U EL
HAU TE MAGIED E LA .

ce tali sm an fut gravé l avait vu déj à ex i stant et


parfait dans la l umière astrale ce qui dé montre ,

une fois de pl us l i nti meconnex i on des i dé es et des


si nes et donne une nouvell e sancti on au s m b o


g , y
lisme de la magi e uni verselle .

Plus on met d i mportance et de solenni té à la


confecti on et à la consé crati on des tali sm ans et des

entacl es pl usils acq uiè rent de vertu com m e on


p , ,

doi t lecomprendred ap rèsl évi dence desp rinci pes


’ ’

q ue nou s avo ns é tabli s Cette consé crat i o


.n d oi t se

fai re aux j ours spé ci aux que nous avons marq ué s ,

avec l app ar eil dont nous avons donné les dé tail s



.

O n les consacre parles q uatre é lé ments ex orcisé s ,

après avoi r conj uré les esp ri ts de té nèb res par la

conj urati on des q uatre; p ui s on prend le pentacl e

dans sa mai n et l on dit en y j etant q uelq uesgout



,

tes d eau magiq ue


l n nomineE lozmet p ersp iritumaquarumviven


tium, sis mihi in signu m lucis m ntnm
et saera

voluntatis .

En le p ré sentant à la fumé edes parfums on dit

P er serp entem æneum sub que cadunt serp entes


ig nei, sis mihi
LE SE PTEN A mE
TALISMANS 1 27
D ES .

E n soufflant sept fois sur le pentacl e ou sur le


tali sman on dit

P er firmamentnmetsp iritumvocis, sismihi

E nfin en y plaçant triangulairement quelques


,

g rai ns deterre p urifi ée ou de sel il faut dire: ,

1 n sale terræ et p er virtutem vitae œternæ, sis

mihi

P uis on fai t la conj uration des sept de la ma


nière sui vante

O n j ette al ternati vement dans le feusacré une

pastille dessept parfums et l on dit : ’

A unomdeMi chael queJéh ovah tecommandeet


,

t éloigned i ci Chavej oth


’ ’
,

A u nomde Gabri el qu A dona1 tecommande et



,

t éloigne d i ci Bélial !
’ ’
,

A u nom de Raph ael d i sparai s devant El ohi m


, ,

Sachabiel!
Par Samae Z ébaoth et au nomd ElmmG or,
l ib

élo gne toi A dreméleck !


i —

ParZ achariel et Sachiel Méleck,


obé s aE va -
i l h
°
mgahiel !
a

A u nOm d i vi n et h umain de S chad da ret par le

s gne du pe
i n t ag ram m e q j
ue e ti ens da ns m a m ain
1 28 R IT U EL DE LA HAU TE MAG I E .

droi te, au nomde l ange A nacl, par la p ui ssance


d A damet d Héva, qui sont J otchavah , reti re toi,


’ ’
-

Lili th ; lai sse nous en pai x Nahémah !



,

P arles sai nts E loïm et les noms des gé ni es Cas


biel Séhaltiel A phiel et Z arahiel en commande
, , ,

ment d O rifi el dé tourne toi de nous Mol och ! nous




, ,

ne te donnerons pas nos enfants à dévorer .

Pour ce qui est des i nstruments magiques les ,

p ri ncipaux sont : la b aguette l épée la l ampe la ,



, ,

coupe l autel et letrépi ed D ans les O pé rati ons del a


,
.

h auteet di vi nemagi e on se sert de lal ampe de la ,

baguetteetdela coupe; danslesœ uvresdelamagie


noi re on rempl ace la b ag uette par l épé e et la

l ampe par la ch andelle de Cardan Nousex plique .

rons cette d i ffé rence à l arti cle spé cial de la mag i e


noi re .

Venons ala descrip ti on et ala consécrati ondes


i nstruments .

Le begùette magique q u il nefaut pas confon ,


dre avec la si mpl e b ag uette di vi natoi re ni avec la ,

fourch e des nécromans ou letri dent deParacelse;


lavr i eet absolue b ag uette magiq ue doi t ê tre d un

a
seul j et parfai tement droi t d amandier ou de
, ,

noi seti er coupé d un seul coup avec la serpette


mag iq ue oula faucille d or avant le l ever dusoleil ’

,
1 30 R IT U E L H U T E M AG I
DE LA A E .

Lemodedetransmi ssi ondelabag uetteest undes


arcanes d e la sci ence q u il n est j amai s permi s de
’ ’

ré vél er
.

La l ong ueur del a baguette magiq ue ne doi t p as


ex cé dercell e d u b ras de l opé rateur Le magici en

.

ne doi t s en servi r que l orsq u il est seul et ne d oi t


’ ’

mê me j amai s le toucher sans nécessi té Pl usi eurs .

anci ens mag istes le fai sai ent seul em ent de la lon

g ue u r de l a

a nt
v b ras et la

ca ch ai en t sous d e lon

g ue s m anc h es m o n
,
trent seu l em e n t en p ubli c la

si mpl e b a uette d i vi natoi re ou q uelq ue sceptre


g
al lé gorique fai t d i voi reou d ébè ne sui vant la ne

ture des œ uvres .

i l e R i ch eli eu qui ambitionuait tou


L e card na d ,

tes les p ui ssances ch erch e toute sa vie sans pou


, ,

voi rla trouver la transmi ssi on de l a bag uette Son


,
.

cab ali steG aflarel ne put lui donnerque l é pée et les


telismans: tel fut peut ê tre le moti f secret de sa


h ai ne contre Urbai n Grand ier qui savait q uelq ue ,

ch o se de s faibl esses d u car di nal Les entreti ens .

se cr ets et p rol on gés d e L a u b ard em ont avec le mal


heureux p rê tre quelques h eures encore avant son
derni er suppli ce et les p arol es d un ami et d un
’ ’

confi dent de ce derni er l orsq u il all ai t à la mort


« Monsi eur vous êtes babile h omme ne vous per


, ,
TA LISMANS 1 31
LE SEP T ENA I R E D ES .

dez pas donnent beaucoup à pensersurce suj et .

La baguette magiq ueest le V erendnmdu mage;


il nedoi t pas mê meen parl erd unemaniè re cl ai re

et p réci se; p ersonne ne doit se vanter de l a pos

séder et l on ne doi t en transm ettre la consécra


ti on que sous les cond i tions d une di scréti on et


d une confi anceabsol ues



.

L épéeest moi nsocculte etvoi ci comment il faut


la faire:
Il
faut q u ell e soi t de pur aci er, avec une poi

née d e cui vre fai te en forme de croi x avec trois


g
pommeaux , co mmeelleest représenté e dans lEn ’

chiridion de Lé on III , pour garde deux ou a ant y


croi ssants comm e dans notre fig ure Sur le nœ ud
,
.

central de l a garde qui do it être revêtud une pla ’


,

q ue d o r il ’
fa u t gra v
,
er d un cô té le s i g n e d u m’
acro

cosm e et de l autre cel ui du mi crocosme Surle



.

p om m ean il fa ut g ra ver le m o no g r a m m e héb re u de

Mi ch ael tel q u on le voit dans Agrippa et sur la



, ,

lame d un ,
c ô té

c es c arac tè re s m sn : ne mmmas: ‘

et de l a ut re l

e m o n og ram m e d u l ab a ru m de C ons

tan ti n sui vi d,
e ce s pa role s : V in ce in h o c D eo duce , ,

ferro comite ( Voi r pour l auth enti ci té et l ex acti


’ ’
.

tude de ce s fi g ure s les m e i ll eu res é d i ti ons anci en

nes de l E nchiridion )

.
1 32 R IT U E L
HAU TE M AG IE
DE LA .

La consé crati on de l épéedoi t se fai rele di man


ch e aux h eures du sol eil sous l invocation de



, ,

Mi ch ael O n mettra la l ame de l épée dans un feu



.

de l auri er et de cyp rès; p ui s on en essui era et on


en p oli ra la l ame avec les cendres d u feu sacré ,

h umecté es de sang de taupe on deserp ent et l on ,


d i ra S is mihi g ladiu M chaelis in irtnte E loim


‘ '

: s i ,
v

S abaoth fug ient a te sp iritns tenebrarumet rep tilia


terræ puis parfumera avec les p arfums du
on la

sol eil et on la renfermera dansde la soi e avec d es


,

b ranch esdevervei nequ il faudrabrûlerleseptiè me ’

j our .

La l amp e magiq ue doi t être fai te de quatre


mé taux : l or l argent l eirain et le fer Le pi ed

,

,

.

sera de fer le nœ ud d eir ain la coup e d argent le


’ ’

, ,

tri angl e d u mili eu en or Ell e aura deux b ras .


,

composés de troi s mé taux tord us ensem ble de ,

maniè re toutefoi s à l ai sser pour l h uil e un tripl e ’

cond ui t Ell e aura neuf mèch es troi s aumili eu et


.
,

troi s à chaq ue b ras ( Voi r la fi gure ) Sur le pi ed


. .

Hermèset eu dessusl A nd ro

on g ravera lesceau d

g y ne a de ux tê tes de Khunrath La b ordure infé .

rieure d u pi ed rep ré sentera unserp ent qui sem ord

la q ueue .

Sur la coup e ou récipi ent de l h uile on g ravera



1 3h I
R TU EL D E LA H U E M AT AGIE .

CHAPI T RE VIII .

A VIS AUX I MP E U D E N T S .

Comine nous avons dé l jà dit pl usi eurs fois les



,

opérati ons de la sci ence ne sont pas sans danger .

Ell es p euvent cond ui re à la foli e ceux qui ne


sont pas affermi s surlabase de la sup rê m e ab solue ,

et i nfai llib le raIson .

Ell es p euvent surex ci ter le systè me nerveux et


ro d ui re de te r ribl e et i n u rab l esm al ad i e
p s c s .

Ell es peuvent l orsq ue l i magi nati on se frappe


et s épouvante produi re l évanouissement et mê me


’ ’
,

la mort par congesti on cérébrale .

Nous ne sauri ons donc trop en détourner les


personnes nerveuses et naturellement ex altées les ,

femmes lesj eunes gens et tous ceux qui ne sont


, ,

pa s d a n s l h abi

tu d e d e se m aî tri se r p arfa i te m e n t et
de commander à la crai nte .

R ien n est pl usdangereux é galementquedefai re


de la magi e un p asse temp s comm -


e cer t ai nes
,

personnes qui en font l agré ment de leurs soi ré es



.

Les ex pé ri ences magné tiques même fai tes dans de ,

pareill es conditions ne p euvent que fati guer les


,
I
A V S A ux IMPR U D EN TS . 1 35

j
su ets, égarer les opi ni ons et dé routerla science .

O n ne j oue pas i mp uné ment avec les mystè res de


la vie et de lamort et lesch oses qu ondoi t p rend re

ausé ri eux doi vent ê tretrai té es sé ri eusem ent avec

la pl us grande ré serve .

Ne cé dez jamai s au dési rde convai ncre par des


effets Les effets les pl us surp renants ne serai ent
.

p as d es p reuves p our d es p erso n n e s n on couv ai n


cues d avance O n p ourrai t touj ours les attrib uer

.

à des p resti ges naturels et regarder le mage ,

comme un concurrent pl us ou m oi ns adroi t de

Robert B oudin on d Hamilton D emanderdes pro


d i ges p our croi re à la sci ence c est se montrer


i ndigne ou i ncap ab le de la science SANCTA SANC


TI S .

Ne vous vantez j amai s non pl us des œ uvres que


vousavez o pé rées eussi ez vousressusci té desmorts
,
-

C raignez la persé cution Le grand mettre recom .

mandai t touj ours lesilence aux malades q u i l gué ’

rissait ; et si ce silenceeû t été fi dèl ement gardé on ,

n eu t pas crucifié l i ni ti ateuravant l achè vement de


’ ’ ’

son œ uvre .

Méd i tez surladouziè mefi g uredescl efsduTarot ;


songez au gr and sy mb ol ede P rom éthée et taisez ,

vous .
1 36 R ITU E L DE LA HAU T E MA GI E ,

Touslesmagesqui ontdivulgné leursœuvressont


morts de mort vi ol ente et pl usieurs ont été ré duits
,

au sui ci d e comme G arden Schroeppfer Caglios ,



tro, et tant d autres .

Le mag e doi t vi vre dans la retrai te et se l ai sser


approch erdi ffi cil ement C est ce que représente le
.

sy m b ole de la neuviè me cl ef du Tarot où l initié ,


est fi g uré par un ermi te envel oppé tout enti erdans

son manteau .

Cependant cetteretraite ne doit pasêtredel i so ’

l ement ll lui faut des dé vouements et des ami


.

tiés; mai s il doi t les ch oi si ravec soi n et lesconser

ver atout p ri x .

Il doi t avoi r une autre p rofessi on que celle de


magi cien : la magien est pas un mé ti er ’
.

Pour se li vrer à la magi e céré moniel le il faut ,

ê tre sans préoccupati ons i nq uiétantes; il faut pou


voi r se p rocurer tous les i nstrum ents de la sci ence

et savoi r aub esoi n les confecti onner soi mê m e ; il —

faut enfi n s assurer un laboratoi re i naccessi bl e O ù


l on n ait pas à crai ndre d ê tre j amai s surp ris ou


’ ’ ’

d é rangé .

P ui s et c est ici la condi tion essentielle il faut


,
'

savoi r éq uilib rer les forces et conteni r les él ans

de sa p ropre i ni ti ati ve C est ce que rep ré sente la



.
1 38 T
HAU TE MAGI E
R I U EL D E

LA .

ri cuce dans l ordre moral et se r éali seri goureuse


ment dans la sphè re de l action Les passi ons ’ ”

h umai nes p rodui sent fatal ement lorsq u elles ne ,


sont pas di r igé es les effets contrai res à l eur d ési r


,

effré né L amour ex cessi f p rod ui t l entipeth ie; la


’ ’
.

h ai ne aveugle s annnleet se punit ell e mê me la



vani té condui t al ab ai ssem ent et aux pl us cruelles


h umiliati ons Le grand maître révél ai t donc un


.

mystè re de la sci ence magique p osi ti ve l orsq u il a ’

dit : Voul ez mns accumul er des ch arb ons ardents


sur la tête de cel ui qui vousa fai t d u m al p ardon ,

nez lui et faîtes luid ubi en O nd i rap eut êtreq u un



— — —
.

sem blable pardon est une hypocri sie et ressemble


fort aunevengeanceraffi né e Mai sil faut serappe .

ler que le mageest souverai n O r un souverai n ne .

se vengej amai s p ui sq u il ale droi t de p uni r Lors


, .

q u il ex erce ce d roit il fait son devoi r et il est


i mplacable comme la j usti ce Remarq uons bi en .

d aill eurs p our que p ersonne ne se mé prenne au



,

sens de m es parol es q u i l s agi t de châti er le mal


’ ’
,

p a r le bi en et d opp oser l a d ouc e



ur à la vi ol ence .

Si l ex erci ce de la vertu est une flagellation pour


le vice p ersonne n a d roi t de demander q u on la


’ ’
,

lui é pargne ou q u on p renne pi tié deses hontes et


de sesdouleurs .
AVIS A U X IMPR U D ENT S 1 39 .

Cel ui qui seli vre aux œ uvres de la sci encedoi t


prendrechaquej ourunex erci cemodé ré s ab steni r ,

d es veill estrop p rolongé es et sui vre un rég i me sai n


et ré guli er Il doi t é vi ter les é manations cadavéri
.

ques le voi si nage de l eau croupi e les ali ments


,

i ndi gestes on i mp urs Il doi t surtout se distrai re


.

tous lesj ours des préoccuwtions magiq ues pardes


soi ns m até riel s ou des travaux soi t d art soi t d in
’ ’
, ,

d ustrie soit mê me d e mé ti er Le moyen de bi en


,
.

voi r c est de nepas regardertouj ours et cel ui qui



, ,

passerait sa vieà vi ser touj ours au mê me but fi ni


rai t par ne pl usj am ai s l atteind re

.

U ne p ré cauti on dont il ne faut égal ementj amai s


se départi r c est denej am ai s opé rerl orsq uonest
’ ’
,

malade .

Les cérémônies é tant comme nous l avons dit



, ,

les moy ens arti fi ci el s de créer les h abi tudes de


vol onté cessent d ê trené cessai resq uand cesh ab i tu

des sont p ri ses C est dans ce sens et ens adressant


’ ’
.

seulem ent aux adep tes p arfai ts que Paracelse en

p roscrit l usage dans sa Phil osophieocculte Il faut



.

les si mpli fi er p rogressi vement avant de les omet ,

tre tout afai t sui vant l ex péri ence q uon p eut


’ ’

fai redesforcesacqui seset del h abi tudeé tabli edans



l ex ercice du voul oi r ex tra naturel —
.
1 10 R IT U EL D E LA H A U TE M AG IE .

CHA PITRE IX .

LE C ÉR É MON IA L D ES IN IT IES .

La sci ence se conserve par le sil ence et se per

pétue pa r l i ni ti ati on La loi



d u sil ence n est d onc
.

b l i i l bl
a so ue et nv o a e que relat ve ent i m à le multi
tude non i ni tié e La sci ence ne peut setransmettre
.

u
q p e a r la p ar o l e L es sa g es doi ve
. n t d onc q uelq ue

foi s p arl er .

O ui les sages doi vent parl er non pas p our di re


, ,

mais pour amener les autres à trouver N oli irc .


,

f ac e mcr e c

é ta i,t la dev i ’
sed e R a b el ai s q ui po ssé ,
.

dant toutes les sci ences de son temp s ne p ouvai t ,

i gnorerla mag i e .

Nousavonsdoncaré vél ericilesmystèresdel i ni ‘ ’

tiation .

Ladesti néedel hommeest commenousl avons ’

,

d it de se faire ou de se créer lui mê me; il est et


,
-

sera le fi ls de ses œ uvres p our le temps et p our

l é terni té

.

Tousles hommes sont appelés à concouri r; mai s


le nomb re des él us c est à di re de ceux qui ré us

- —
,

sissent est touj ours peti t ; en d autres termes les


, ,
1 11 2 R I T U EL DE LA HA U TE MA G IE .

son, la ra son par l evidence et le sens commun


i .

C est celle qui p rouve par les réalités la rai son


d être des hyp othè ses et qui ne p ermet pas de rai



,

sonner sur les hy pothèses i ndépend am ment et en


deh ors des ré ali tés .

C est celle qui a pour base le dogme des analo


i es un i versell es m ai s qui ne confond j amai s les


g ,

ch oses d e la sci ence avec cell es de l a foi Il ne peut .

j amai s ê tre de foi que deux et un fassent pl us ou


moi ns de troi s; que le contenu en phy siquesoi t
pl us grand que le contenant ; qu un corps soli de ’
,

en tant q ue soli de pui sse se comporter comme un


,

corps flui de on gaz eu ; q u un corps h umai n par



x ,

ex empl e p ui sse passer à tray ers une porte fermé e


,

sans opé rer ni sol uti on ni ouverture Di re q u on



.

croi t une pareill e ch ose c est p arl er comme un



,

enfant ou co mme un fou; mais il n est pas moi ns ’

i nsensé de dé fi ni r l i nconnu et de rai sonner d hy


,

h è s en hyp othèses j usq u à ni er a



l

p o t se p riori é
,vi
d encep ouraffi rmerdessup posi tionsté mé rai res Le .

sage affi rm e ce q u il sai t et ne croi t à ce q u i l


’ ’

i gnore quesui vant la mesure des né cessi té s rai son


nables et connues de l hyp othèse

.

Mais cette reli gi on rai sonnable ne saurai t ê tre


cel le de la mul ti tude al aq uell e il faut des fabl es
, ,
A
LE CER EMON I L D ES I N IT IES . 1 11 3

des my stères, des espé rances dé fi ni es et des ter


reurs maté ri ellement moti vées .

C est pour cela quelesacerdoces est é tabli dans


’ ’

le monde O r le sacerdoce se recrute parl initia



.

i
t on .

Les formes rel igi euses périsœ nt q uand l initia


i
t on cesse dans le sanctua re, i so t i par l
a di vulga
i
tion, So t par la nég gence et ou li l bli des mystères

sacrés .

Les di vulgati ons gnostiq ues, par ex emple, ont


éloigné l église ch rétienne des hautes vé rités dela

Ka bbale , qui cont ent toi


us les secrets de a théolo l
g ie trauscendunte l é. A ussi , les aveug es tant deve
nus lescond ucteurs desautresaveugl es il s est pro

d ui tde g randsobscurci ssements degrandesch utes ,

et de dépl orabl es scandal es; p ui s les li vres sacré s ,

dont les cl efs sont toutes cabalistiq ues depui s la ,

Genèse j usq u à l A pocalypse sont devenus si peu


’ ’
,

intellig ibl es aux ch rétiens que les pasteurs ont , ,

avec rai son j ugé né cessai re d en i nterdi re la


lecture aux si mpl es fi dèles P ri s à la lettre et .

comp ri s m até ri el lement ces li vres ne serai ent , ,

comm e l a trop bi en dé montré l é col edeVol tai re


’ ’

q u

un i nc once v a b le tissu d absurd ités et de scan

dates .
1 MI R IT U EL DE LA H AU TE MAG I E .

Il en est de mê me de tous les dogmes anciens ,

avec l eurs b rill antes théo oni es et l eurs p oétiq ues


g
légendes Di re que les anci ens croyai ent en Grèce
.
, ,

aux amoursdeJ upi ter ouadorai ent en E yp te le


g , , ,

cy nocéph al e et l épervier comme les d i eux vivants


et ré els c est être aussi i gnorant et d aussi mau


’ ’

vai se foi q u on le serai t en soutenant ue l


q e s ch ré
ti ens adorent nu tripl e Di eu se composant d un

vi eill ard d un suppli cié et d un pi eon L inintel


’ ’ ’

, g .

ligence des sy mb ol es est touj ours cal omni atri ce .

C est p ourquoi il faut bi en se garderdesemoquer


tout d ab ord des ch oses q u on ne sai t pas l orsq ue


’ ’
,

leur é noncé sembl e supposer une absurdi té ou


même une si ng ul ari té q uel conq ue; ce serai t aussi
e u sensé que de les ad m et tre sans d i scussi on et
p
sans ex a men .

q u il y ait q uelq ue ch ose qui nous plaise


A vant

ouqui nous déplai se ily a unevé ri té c est à di re



— —
, ,

une rai son et c est par cette rai son que nos acti ons

doi vent être réglé es pl utôt que par notre pl ai si r si ,

nousvoul ons cré eren nous l i ntelli gence qui est la


rai son d ê tre de l i mmortali té et la j usti ce qui en


’ ’

, ,

est la loi .

L hommevrai ment homme ne peut voul oi r que


ce q u il doi t rai sonnabl ement et j ustement fai re



1 11 6 R IT U ELA TE MAG IE
D E LA H U .

sest form ée au dé cli n de la pui ssance ponti fical e


et a bi entôt concentré en elle seul e toute le pui s

sance d nch ri sti ani sm e parceq ueseul e elle a com


,

pris vaguement mais ex ercé posi tivement le pou


, ,

voi r hi érarchiq ue par les ép reuves de l ini ti ati on


'

et la toute p ui ssance de la foi dans l obéissance



passi ve .

Q u e faisai t en effet,le récipi endai re dans les


,

anci ennes initi ati ons? Il abandonnaît entiè rement

sa vie et sa li berté aux m aî tres des templ es d e

Thébès ou de Memphi s ; il s avançait résolument à


travers des épouvantes sans nombre qui pouvaient


lui fai re supposer un attentat p rémé dité contre lui
mê me; il traversai t les bûchers passai t à la nage ,

lestorrents d eau noi re et b oui ll ante se suspend ait



,

ades bascules i nconnues sur des p récipi ces sans


,

N était ce pas là de l ob éi ssance aveug le


’ ’
-

dans toute la force du terme Abj urer momenta


nément sa li berté pour parveni r à une é m anci pa

tion, n est ce pas l eXercice le plus parfait de la


,

ib
l erté? O r, voilà ce que do vent fa reet ce u ont

i i q
i
touj ours fat ceux qui as irent ausanctumreg num p
de la toute p uissance —
magiq ue . Les di sci pl es de
P ythagoresecondamneient à un si lenceri goureux
deplusieursannées; lessectetonœ mêmed Epicure

LE CER EMO N IA L D ES I N IT IES . l à?

ne comprenai ent lasouverai neté d uplai sirque par


lasob rié té acq ui seet latempé rancecal culée Lavie .

est une g uerre où il faut faire ses p reuves pour


monter en grade: le force nese donne pas; il faut
p
la rendre .

Linitiation par la l utte et par les épreuves est


donc i ndispensabl e pour arriver à la sci enceprati


que d e la mag e i NO U S avons déjà dit comment on
.

peut tri ompher des quatre formes élémentaires :


nous n y revi endrons pas et nous renvoyons ceux

de nos l ecteurs qui voudrai ent connaitre les céré


moni es des ini ti ati ons anci ennes aux ouvrages du
baron de Tsch0 udy auteurde l É toileflamboyante
,

de la maçonnique adonhiramite et de pl usi eurs


autres op uscules m açonniq uestrès esti m ables .

Nous devons i nsi ster ici sur une réflex i on: c est

ue le ch aos i ntel lectuel et soci al au m i li eu d uq uel


q
nous périssons a pourcause la négligence de l i ni

tiation de ses épreuves et de ses mystères D es


, .

hommes en qui lezèleétai t plusfort quelascience ,

imp ressi onnés par les max i mes p op ul ai res de l E


vangi le ont cru à l égali té p ri mi ti ve et ab sol uedes



,

hommes U n hall uci né célèbre l éloquent et infor ,


tuné R ousseau a propagé avec toute la magi e de


,

sonstyle ce paradox e: que la société seul e dépravc


1 11 8 R IT U EL
H A UTE MAG I D E LA E .

les h ommes comme si l on di sai t que la concur



,

renceet l ém ulatioh d u travail rendent les ouvri ers


'

paresseux Laloi essentielle de la nature cette de


.
,

l i nitiation par les œ uvres et du p rogrès laborieux


et ol ontaireaété fatal ement m


v éconnue; la macon
nerie a en ses dé serteurs comme le cath oli ci sme ,

avai t en les si ens Q u en est il ré sul té ? Le ni veau




.

d aci ersub sti tué au ni veau i ntellectuel et symboli


q u e P rê.cher l é gali té à ce

qui est en bas sans lui

d i re comment on s élè e n est cc pas s engager


' ’ ’
v ,
-

soi m -
êmeà descendre? Aussi est ou descendu et —
,

l on a en le règne de la carmagnole des sans


cul ottes et de Marat .

Pour releverla société ch ancelanteet déch ue il ,

faut rétabl ir la hié rarchi e et l i ni ti ati on La tâ ch e



.

est di ffi cile maistout lemonde i ntelli gent sent déjà


,

la nécessité de l entreprendre Faudra t il pour



-
.

cela que le monde p asse par un nouveau dél uge?

Nous dési rons vi vement qu il n ensoi t pasai nsi et ’ ’

ce li vre la pl us grande p eut ê tre m


, ais non la der —
,

nière de nos audaces est un app el à tout ce qui ,

est vivent encore p ourreconsti tuerlevieau mili eu


,

mêmede l a décomposi ti on et dela mort .


1 50 R I T U EL D E A AGIE
LA H U T E M .

cunà sonépoq ue lesroi sdel aKabb al eet lesgr


,
and s

rabbi ns de la sci ence .

Le p entacl e étant unesynthèse complète et p ar


,

fai te ex p ri mée par un seul si gne sert à rassembl er


, ,

toute la force in tell ectuel le dans un regard dans ,

un souveni r dans uncontact C est commeun poi nt



.
,

d app ui pour proj eter la volonté avec force Les



.

nigromans et les goétiens traçai ent l eurs pentacl es

i nfernaux sur la peau des vi cti mes q u il s i mmo ’

l ai ent O ntrouve dans pl usieurs cl avi cul es et gri


.

moi res les cé ré moni es del immoletion la maniè re



,

d écorcherlech evreau p ui sdesal er desé ch eret d e



, ,

blanchi rla p eau Q uelques cabali stes hébreux sont


.

tombé s dans les mê mes foli es sans se rappel er les ,

malé di cti ons p rononcé es dans la Bibl e contreceux


q u i sacrifi ent su r le s h auts li eux ou da ns les caver

nes de la terre! Toutes les effusi ons de sang O pé

ré escérém oniellement sont ab omi nabl es et impics ,

et dep uis la m ort d A donhiramla Soci été desvrais


adep tes ah orreur d u sang E cclesia abhorret a san


,

g aine .

Le sy mb oli sme i niti atiq ue des p entacl es adepté


danstout l O rient est la cl efdetoutesleSmythologiæ

i
anc ennes et modernes Si l on n en connett pas
.
’ ’

l alph abet hié roglyphique on se perdra dans les


,
LA CLEF ’
D E L O CCU LTISME . 1 51

b
o scurt i ésdes Védas duZ end Avestaet delaBi ble
,
-
.

L arb re géné rateurdu bi en et dumal source uni



,

d s q uatre fleuves dont l un arrose la terre de


q ue e ,

l or c œ t à dire de la l umiè re et l autre coul e


’ ’ ’
— —
, ,

dans l Ethiopie ou dans le roy aume de l a nui t ; le


serpent m agné tiq ue qui sédui si t la femm e et la ,

femmequi sé dui t l h omme révélant ainsi la loi de



,

l attracti on ; p ui s le Chemb ou Sphi nx pl acé à la


p or te d u sanctu a i re é d é niq ue avec l é pée fla m ’

boy ante des gardi ens d u sy mb ol e p uis la régéné ,

rati on parle travail et l enfantement par le don


leur loi des i ni ti ati ons et des é preuves; la divi sion


,

de Caï n et d A bel i dentiq ueau symbol e delal utte



,

d A utéros et d Eros; l arch e portéesurles eaux du


’ ’ ’

délugecommelecoffred O siris le corb eau noi rqui


ne revient pas et lacolombe blanch e qui revient


, ,

nouvell eémi ssi on du dogme antagoniq ueet équili


bré : toutes ces magni fi q uesallégoriescab ali sti ques
de laGenèse qui p risesà lal ettre et acceptées pour
, ,

desh istoi resré elles méritai ent encorepl us de risé e


,

et de mép ri s que ne l eur en a prodig ue Vol tai re ,

deviennent lumineuœspour l initié quisalue alors



,

avec enth ousi asme et am our la perpé tuité duvrai

dogmeet l uni versali té de l a mê me i ni ti ati on dans


touslessanctuaires du monde .
1 52 R ITU E L
A U TE M AG I E
D E LA H .

Lesci nq li vres deMO I Sé la p rophé tied Ezéchiel



,

et l A p ocalyp se de sai nt J ean sont les troi s cl efs


cabali stiq ues de tout l é d i fi ce bibliq ue Lessphi nx


d Ezéch iel i dentiq uesavecceux du sanctuai re et de


l arch e sont uneq uadruple reproduction du que


ternai re ég ypti en ; ses roues qui tournent les unes ,

dans les autres sont les sphè res h armoni euses de


,

Pythagore; le templ e nouveau dont il donne le


plan surdesmesurestoutescabalistiques est le type
des travaux de la maçonnerie p ri mi ti ve Sai nt .

J ean dans son A p ocalypse reprodui t les mê mes


, ,

i mag es et les mê mes nomb res et reconstitue idéa ,

l ement le mondeé dé ni quedansla nouvell eJ érusa


fem mais ala source des q uatre fleuves l ag neau

solai re a rem pl acé l arb re mysté ri eux Linitiation



.

p ar le tr avail et pa r le sang e st accom pli e et Il n y ,


a pl usd e templ e p arce que la l umiè re de l a é ri té v

est uni versell ement répandue et que le m onde est

devenu le templ e de la j usti ce .

Ce beau rêve fi nal des sai ntes E cri tures cette


, ,

utopi e di vi nedont l Eglise a renvoyé avec rai son la


réali sati on aune vie meill eure ont été l écueil de


tous les hé ré si arq uesanci enset d un g rand nomb re


d idéolog nes modernes Lémancipation si mul tanée


’ ’
.

et l égali té absolue de tous les homm es supp ose la



1 511 AGIE
R IT UEL D E LA H U E M A T .

g i on ,q u u n d og m e

et q u u ne cro y a nc e l é gi tim e

,

com meil ny aq u un D ieu q u uneraison et qu un


’ ’
,
’ ’

uni vers; que la révél ati on n est obscure pour per


sonne p u sq ue tout le monde comp rend peu ou


i,

beaucoup la vé ri té et laj usti ce et p ui sq ue tout ce ,

q u i p eu t ê tre n e d o i t ê tre q u a n alo gqi ue m e n t a ce


q u i est L E TR E.ES T L E T

R E m n s
: vw m ns

.

Les fi gures si bi zarres en apparence que pré


, ,

sente l A pocalypse de sai nt J ean sont hiérogly


h
p q i u es c o m m e c
, e ll es d e to u tes le s m y th o lo giæ
ori ental es et peuvent se renfermer dans unesui te
,

de pentacles Linitiateur vêtu de bl anc debout



.
,

entre les sept ch andeli ers d or et tenant dans sa


mai n sept étoiles représente le dogme unique ,

d Hermès et les anal ogi es uni versell es de la ln


'

mière .

La femme revêtue du soleil et couronnée de


douze é toil es c est l lsiscéleste c est la gnose dont
’ ’ ‘
, ,

le serpent de la vie maté ri ell e veut dévorer


l enfant ; mai s elle prend les ail es d un ai gle et
’ ’

senfui t au dé sert p rotestation de l espri t pro


’ ‘
,

p h é tiq ue c o ntr ele m at é ri ali sm e d e l a reli g i on o ffi


ci elle .

L angecolossal dont levi sage est un sol eil l au


,

réole un arc en ciel le vêtement un nuage les— —


, ,

LA CLEF D E L O CGU LTISME

. 1 55

j ambes des col onnes de feu et qui pose un pi ed ,

sur la terre et l autre sur la m er est un vé ri table



,

P anthée cab ali stiq ue .

Ses pi eds représentent l équilib redeB ri ah oudu


monde des formes; sesj ambes sont les deux colon


nes du temple maconnique J A K IN et B on s ; son

corp s voilé de nuages d où sort une main qui


, ,

tient unli vre est la sphè rede J ezirah udesépreu


,
o
ves initiatiqœ s; la tête sol ai re couronnée du se
p ,

ténaire l umi neux est le monde d A ziluth ou de la



,

révél ati on p arfai te et l on ne saurai t trop s éton


’ ’
,

ner de ce que les cabali stes héb reux n ont pas


reconnu et d i vulgué ce sy mb oli sm e qui rattache ,

si é troi tement et si i nséparabl ement les pl us hauts

my stères du christi ani sme au dog me secret mais ,

invari abl e de tousles maîtres en Israël


, .

La bête à sept têtes est dans le sy mb oli sme de


,

sai nt Jean lané ati on maté ri ell eet antagonisti ne


, g q
du septé nai re l umi neux la p rosti tuée de Babyl one
,

corresp ond de la mê m e manière à la femme revê

tue du sol eil ; les quatre cavaliers sont anal og ues


aux q uatre ani maux allégoriques; les sept anges

avecl eurssep t tromp ettes l eurssept coupeset leurs


,

Sé pt é pé es caracté ri sent l absol u dela l utte dubi en


contre le m al par la p arole parl associ ation reli


'

,
1 56 R ITU E L D EHA U TE MA GIE
LA .

g iense et parla fo rce A i nsi le.s sept sceaux


, d ul ivre

occulte sont l evé s successi vement etl initiationuni


verselle s acco

mplit Les . co mmentateurs qui ont

h hé autre ch ose dans celi vre deh auteKabbal e


c erc

ont p erd u l eur temps et l eur pei ne pour arri ver a

serendre ri di cul es V oi rNapolé on dansl nngeA p ol



.

lyon Luther dans l étoil e qui tombe Voltai re et


,

Rousseaudanslessauterell esarmées enguerre c est


de la haute fantai sie Il en est de mê me de toutes


.

les vi ol ences fai tes à des noms depersonnages ce lé


bres p our l eur fai rerenfermer en chi ffres quelcon
ques le fatal 666 que nous avons suffi samment
ex pliq ué ; et q uand on pense que des h ommes

nommés Bossuet et Newton se sont amusé s à ces .

chi mè res on com


, p rend que l h umani té n est pas
’ ’

aussi mali ci euse dans son gé ni e q u on pourr ai t le


supp oser à l asp ect de ses vi ces



.
1 58 R I TU E L AU TE MAG I E
D E LA H .

Les si gnes une foi s réons et prop agé s acquiè


, ,

rent de le force par eux mê mes La vue et l i mi




.

tati on du si g ne de l a croi x suffi saient d ans les pre


mi ers siècles pourfai re des p rosély tes au ch ri stia
nisme Lamé dailledi temi racul eusea opé ré encore
.

denosj ours un grand nomb re de conversi ons par


la mê me loi magné tique Lavi si on et l ill umi nati on

.

duj eune i sraéli teA lph onse de R etisbonneont été le


fai t de ce genre le pl us remarquabl e L imag ina

.

ti on est cré atri ce non seul ement en nous mais


,
-

hors de nous par nos proj ecti ons fluidiques et il


, ,

ne faut sans doute pas attrib uer à d autres causes


les phé nomè nes du l ab arumde Constanti n et de la


croi x deMig né .

La ch aî ne mag ique par la p arol e é tai t repré


sentée ch ez les anci ens par ces ch aî nes d or qui

, ,

sortent de l a bouch e d Her mès R i en n egel el élec



.
’ ’

tricité del éloqnence La parol e cré el i ntell igence


’ ’
.

la pl us haute au sei n des masses les plus grossie


rement comp osées Ceux même qui sont trop loin
.

pourentendre comp rennent parcommoti onet sont


entraî néscommelafoul e Pi errel Hermiteaéb ranlé

.

l E urope en cri ant : Di eu le vent ! U n seul mot de


l E mpereur él ectri sai t son armé e et rend ai t la


F rance i nvinci ble Proudhon a tué le soci alisme


.
LA TRIPLE CHA I N E . 1 59

par son paradoxe célèbre : La pr0 priété, c est le


I l suffi t souvent d un mot qui court p ourren



vol .

verser une p uissance


Voltaire le savait bi en lui
.
,

quia bouleversé le monde par d es sarcasmes A ussi .

lui, qui necraignat ni apes, ni rois, ni arlem


i ent,p p
ni basti les, avait il peur d un ce! emhour
l ’
— .

O n est bien près d accomplir les volontés de


l homme d ont on répété les mots



.

La troi si ème maniè re d é tabl ir la chaine magi


ue
q , c est par le con

tact Entre personnes qui se .

voi ent souvent la tê te d u courant se ré vèle bien


,

tô t et la plus forte volonté netarde pas à absorber


,

les autres; le contact di rect et posi ti f de la mai n


à la main compléte l harmonie des dispositions et

c est p our cela quec est une m arq ue de sy m pathie


’ ’

m
et d inti ité

— Les enfants qui sont g uidés ins ,

tinctivement par lanature font la chainemag né ,

q i j
ti ue so t en ouant aux barres, soit en ouant en j
rond Alor s la gatté cir cule et le ri re s ém

. nouit .

Les tab les rondes sont pl us favorables aussi aux


j y
o eu x b an q ue ts qu ec elles de toute au tre f orm e L a .

g ran de r ond e d u sab bat qu i te rm i nai t les réu ni ons

mystérieuses des adeptes du moyen âge était une


chaî nem agiq uequilesunissait tousdans lesm ê me s

volonté s et dansle sm ê mesœuvres; ilslaformai ent


1 60 R IT U EL D E LA HAU T E M AG I E .

en se plaçant dos à des et en se tenant par les


mai ns le vi sageen dehors ducercle à l i mitation
,

de ces antiques d anses sacrées dont on retrouve


encore des i mages sur les bas reli efs des anciens —

templ es Lesfourrures él ectri quesde ly nx de pan


.

thère et mê medech at domestiq ue étai ent à l i m i



, ,

tati on desanci ennes bacch anal es attaché es à l eurs ,

vê tem ents D e là est venue cette tradi ti on que les


.

mécréants au sabbat p ortent ch acun un chat


, ,

pendu à leur cei nture et qu ils dansent dans cet


,

app areil .

Les ph énomè nes des tables tournantes et par


lantes ont été une mani festation fortui te dela com
munication fluidique au moyen de la ch aî ne circu
l ai re; puis la mystifi cation sen est mêlée et des ’
,

personnages mê me i nstrui ts et i ntelligents se sont


passionnés pour cette nouveauté au poi nt de se
mystifier eux mêmes et de deveni r dupes de leur

engouem ent Les oracles des tabl es é tai ent des

réponsessuggé ré espl usoumoi nsvol ontai rement ou

ti ré es au sort ; elles ressemblaîent aux di scours


°

q

u o nti ent ouq u onentend danslesrêves Lesautres

.

phé nomè nes pl us étranges pouvai ent être des pro


dui ts ex téri eurs de l i mag i nati on commune Nous

.

ne nions pas sans doute l i ntervention pos sible


, ,
1 62 R IT U EL D E LA A
H UT E M AGIE .

tre zei à tab les , et la conviction où ils sont qu un


malheur menace le pl us j eune et le pim faible


d entreeux est commelaplupart des superstitions

, ,

un restede sci ence magiq ue Le duodénaire étant .


,

un nom bre complet et cycl iq ue dans les analog ies


i l l î
un versel es de a nature, entra ne touj ours et ab

sorbeletreizième nomb reregardé commemalben


,

reux et sup erflu Si le cercl ed une meulede mou



.

lin est rep résenté par douze le nomb retrei ze sera ,

cel ui du grai n qu elle doit broyer Les anciens



.

avaient é tabli sur de sembl abl es consid é rations la

disti nction des nomb res h eureux et malheureux ,

d où s ensuivaît l observance des j ours de bon et d e


’ ’ ’

mauvais augure C est en pareille mati ère surtout


.

q u e l i‘
mag i nati o n est cré atric e et les nombres et ,

les jours ne manq uent guère d être favorables ou


fimesté s aceux qui croi ent à l eur i nfluence C est



.

donc avec rai son que le ch ri sti ani sme a proscrit les
sciences d i vi natoi res car en d i m , inuant ainsi le
,

nombre desch ances fatal es il a donné plus de res ,

sources et pl us d em a li b é

p ire la ert .

Limprimerieest un admi rabl e i nstrument pour


form er la ch aîne magique par l ex tension de la


parole E n effet pas un livre n est perdu : les é cri ts


.
,

vont touj ours où ilsdoi vent a ller et lesaspirati ons ,


LA P
TR I LE C H A I NE . 1 63

pé i p l Nousl a onsép rouvé


d ela ens eatt rent la aro e .

v

cent foi spendant le cours de notre i ni ti ati on ma i


g
q ue: le s li vres les pl us rares s offraient touj ours à

nous sans rech erch es de notre p art dès q u il s nous


d evenai ent i ndi sp ensabl es C est ai nsi que nous


.

avonsretrouvé i ntactecettescience universelle que

bien des érudits ont cru enseveli e sous pl usieurs


catacly sm es successi fs; c est ai nsi quenoussomm

es

entré dans la grande chaî ne m agi que qui 00 m

mence aHermès ou à Henoch ponP ne plus fi nir -

q u

avec le monde . A lO TSII O H S avonspu évoqu
'

eret

nous rendre r sents les es rits d A pollonius, de p ’

P ot n, de SynésiHs, de Paracelse, de G
l i arden; de

Cornélins A gripp a , et de tant d entres



moins
connus ou plus connus mai s trop reli gieusement
,

célèbres p ourqu on Pcs nom me à la lé gère Nous



.

ti nuer

con ons leur gra nd œuvré qu e d autres

reprendront après nous Mai s à qu i sera t il donné


.
— —

de l achever?

1 6h R I T U EL D E LA H A U E M T AGI E.

CHA PITRE XII .

LE GR A ND OE U V R E .

Etre touj ours ri ch e . tou ours eune et ne ama s


i j j j
mouri r: tel a été de tout temps le rêve des alchi

Ch angeren or le plomb le mercure et tous les ,

autres mé taux avoi r la mé deci ne uni versell e et


,

l élix ir de we tel est le p roblè me à ré soudre p our



:

accompli r ce souh ai t et ré ali ser ce rêve .

Comme tous les mystè res magiq ues les secrets ,

du grand œ uvre ont une tripl e signifi cati on: ils


sont reli g i eux phil osophiq ues et naturels
, .

L or phiIO SOphEI en reli gi on c est la raison


’ ’

, ,

ab sol ue et sup rê me; en phil osophi e c est la vé ri té ;



,

dans la naturevi sible c est lesol eil ; dans le monde


ai n et mi né ral c est l orle pl us parfai t et le


’ ’

souterr ,

pl us pur .

C est pour cel a q u on appell e la rech erche du


’ ’

g ra n d œ uvre la rech erch e de l ab solu et q u on


,

dé si gne cet œ uvre mê mep ar le nom d œuvre du


sol ei l

Tous les maitres de la sci ence reconnaissent


1 66 R IT U EL ne LA usure nacr
e .

éloignerles profanes d un travail dangereux pour ’

p
eux q ue our se fa re i bi
en entend re des ad eptes
en l eur ré vél ant le monde entier des analogi es

que ré g i t le dog me uniq ue et souverai n d Her


mès .

Ainsi l poureux l i t l l ’

, or et arge nt son t e ro e a
,

i
re ne, ou la luneet leso el; le soufr e, c est l agle

li ’
i
volant ; le mercure, ilé et barbu
c est land rog yne a
’ ’

monté suruncubeet couronné deflammes; laum


tièreou lesel c est le dr ag on ai lé; les métaux en
'

ébullition sont des lionsdediverses couleurs; enfi n


l œ uvretout entiè reapoursy mbolelepélican et le

p hé n i x .

L art hermétique est donc enmêmetemps une


reli gion une phil osophie et unes


, ci encenaturelle .

Comme religi on c est celledes anciens mages et ,


d es i n itiés de tou s le s te m; p s co m m e p hiloso

phie ou peut en retrouver les princi pes dans


,

l école d A lex andrie et dans les théories de Pytha


’ ’

g or e ; c o m me la scien ce il fa ut e n de m an d er de s ,

rocédés à P ar a celso à Nicol asFlam e l et à R ay


p ,

mond Lull e .

Lamen l d m

i ne ne st rée le u
q p e ou r c eu x
q u i a et

tant et com pren ne nt l a p h ilos0 ph ie e t la r eligion ,

i à l d
’ ’
et ses rocédés ne peuvent réuss r qu a opte
p
un camp o van m . 1 67

parvenu à la vol onté souverai ne, et devenu ai nsi


le roi d u mond e élémentaire; car le g rand agent

de l O pération du sol eil , c est cette force décrite


’ ’

dans le symbole d Hermès dela table d émemude;


’ ’


c est p ui ssance magique universelle; c est le
la

r

moteurspi ri tuel igné ; c estl od sel on lesHébreux


’ ’
, ,

et lalumièreastrale sui vant l ex pressi onquenous



,

avons adoptée dans cet ouvrage

C est la lefeusecret vi vant et philoæ phal dont


’ ‘

, ,

tousles ph il osophesherm étiquesneparlent quavec


les plus mysté ri euses réserves; c est là le sperme


'

universel dont ils ont gardé le secret et q u i ls


'

rep résentent seulem ent sous la figure du caducée

d Hermès

.

Voi ci donc legrand h métique et nous


arcane er ,

le révél ons ici p our la p remiè re foi s clai rement et

sans fi gur es my stiq ues : ce que les adeptes appel

lent matières mortes ce sont les corpstels quilsse ’

trouvent danslanature; lesmatiè res vi vessont des


sub stances a ssi m i lé es et magnétisées parla science
et la volonté de l 0 pératm ir

.

E n sorteque le grand œ uvre est q uelq ue chose


de plus qu une cpération chi mique: c est unevéri
’ ’

tabl e créati on du verbe h umai n i ni tié à le pui s


sance d u verbe de Di eu m ême .
1 68 nrrnar . D E LA usure M A GIE .

wamu
msn un mp: s 5n mm::
“ “

mm: wnwrwrmnn N tfl '

fi lñ lï l tl mam an 1N tD l
“ '

r un 1 H J J m m:: inN '

N t: : n mp nn E rwin 1

fi nir.n m1 H z

nn

Cetex te hé breu, que nous transcri vons comme


p reuve de l auth enticité et de la réalité de notre

découverte, est du rabbi n j ui f Abrah am, le maî tre


de Nicol as Flame] , et setrouve dans son oommen
i l
ta re occu tesurleScpher J ezirah , le li vresacré de -

la C ab ale Ce commentai re est fort rare; mai s les


.

p uissances sy mpathiq ues de notre chaîne nous en


ont fai t trouver un ex empl ai re qui a été conservé

j usq u en 1 6 % dans la bibliothèq ue de l église


’ ’

p rotestante de Rouen O n y lit écri t sur la pre


.
,

miè re page : E æ dana; p ui s un nom illi sible: D ei


magni .

La cré ati on de l or dans le grand œuvre se fai t


partrans um i
tat on et par multipli cati on .

Ray mond Lull edit que pourfai rede l or il faut


, ,

de l oret du mercure ; que pour fairede l argent


’ ’
, ,

il faut de l argent et d u mercure P uis il aj oute


'

J entends parle mercurecet espri t mi néral sifi n


et si ép uré qu il dore mê me la semence de l or et


’ ’
'

1 70 ru
ar mD E. LA « Aura MA GI E .

sance d u monde; ’
c est l homme soleil


, c est le roi

de l umiè re, c est le mage suprême, maître et vain


q uear d u serpent et il trouve dans la quadruple


légendedesé vang éli steslaclef allégoriquedugrand
œ uvre Dans un des pentacles de son li vre magi
.

q u e i
,
i rep résen te la pi erre phi l
o s oph ale d eb out a u

milieu d une forteresse entourée d une encei nte à


’ ’

vi n t p or te a n i ue U ne e u le on du i t au san c
g s s s ss s s c .

tuaire du grand œ uvre A u dessus dela pi erre est .


un triangle app uyé sur un d ragon allé et sur la ,

pi erregravé lenomdu Ch rist q u il q uali fi ed image ’ ’

sy m bolique de la nature entiè re C est par lui ’


.

seul aj oute t il quevous pouvez p arveni rà lame


,
— —
,

deci ne uni versell ep our les hommes pour les ani ,

maux pour les vé gétaux et pour les mi néraux


, .

Led ragon ailé domi né par le tri angle représente


, ,

donc le Ch ri st de Kh unrath c est à di re l intelli


‘ ‘
— -

ge n ce so uve rai ne de la lu m ière e t d ela vi e c est le


secret d u pentagramm e c est le pl us h aut mystère


dog matiq ueet p ratiq ue de la magi etraditi onnel le .

D e la augrand et à j amai s i ncommuni cable arcane


il n y a qu un pas
’ ’
.

Les fi g ures cahalistiques du j ui f A brah am qui ,

donnèrent à Flamel l i ni ti ati ve de la science ne


sont autres que les vi ngt deux clefsdu T ar ot imi



,
Le ca mp neuvas . 1 71

tées et résum es d a leurs dans les dou e clefs de


é il z

Basile Valenti n Le sol eil et la lune y reparai ssent


.

sous les fi gures de l em pereur et de l i mpératrice;


’ ’

Mercure est le batel eur; le grand Hiéroph ante ,

c est l adopte ou l abstracteur de q ui ntessence; la


’ ’ ’

mort lej ugement l amour ledragonou lediable


, , , ,

l ermite ou le vi eil lard b oi teux et enfi n tous les



,

autres symb oles s y retr ouvent avec leurs p rinci


p e ux a ttr ib u ts et p resq ue dans le m é m e o rdre Il .

n en saurait être autrement p uisq ue le T arot est



,

le li vre p ri mi ti f et la cl ef de voû te des sciences


occultes: il doi t étre h ermétique com me il est
cab ali stiq ue magiq ueet théos0 phique A ussi trou
,
.

vous nous dans la ré uni onde sa d ouziè m



eet desa

vingt deux ièm e cl ef superposées l uneà l autre la


’ ’

, ,

révél ati on h iérb l


g yp q h i u e d e n o tre so lu ti on des

mystères du grand œ uvre .

La douzième clef représente un h omme pendu


p a r un pi e d à un g ib et co m p osé d e tro i s ar b res ou
bâtons formant la figurede la lettre hébraïque tt ;
les bras de l homme forment un tri angl e avec sa
'

tête et sa forme hiéroglyphiq ue tout entière est


,

cel led un triangle renver sé surm onté d une croi x


’ ’

s m bo le a l ch im iq u e co n nu de tou t le d ptes et
y s a e

qui représente l acco plissement



d u grand œ uvre m .
1 72 ruar na LA
ar . murs MA GIE .

La vi ngt deux iè me

porte le nomb re 21
l
c ef, qui
parce que le fou qui la précède dans l ordre caba ’

listique ne porte poi nt de numé ro représente une ,

j eune di vi ni té légèrement voi lé e et courant d ans


une couronne fleurissante supporté e aux q uatre

coi ns par les quatre ani m aux de la cabal e Cette .

d i vi ni té ti ent une b ag uette de chaq ue mai n d an s

le tarot i tali en et dans le tarot de Besançon elle


, ,

ré uni t dans une seul e mai ndeux b aguettes et p ose

l autre mai n sur sa cuisse sy mboles égal ement



,

rem arq uab les de l acti on mag né tiq ue soi t al ternée


dans sa pol ari sati on soit si multanée paropposition


,

et par transmi ssi on .

Le grand œ uvre d Hermès est donc une opé ra


ti on essenti ell ement magiq ue et la pl us h aute de ,

toutes car ell e supp ose l ab sol u en sci ence et en


vol onté Il y a de la lum ière dans l or de l ordans ’ ’

,
.

la l umiè re et de la lumiè re en toutes ch oses La


, .

vol onté i ntelli gentequi s assim ile lal umière di ri ge


ai nsi les opé rati onsde la formesubstanti ell e et ne ,

se sert de la chi m i e que comme d un i nstrument ’

trèssecondai re L i nfluencedela vol onté et del in


‘ ’
.

telligenceh umai nes surlescpérations delanature ,

dépendantes en p arti e de son travail est d ailleurs


un fai t si ré el que tous le al chi mi stes séri eux ont


s
1 7h T
R I U EL ne LA H A UTE mcm .

U n ca al ste de nos ams qui est savant,


b i i mais
qu i ap par ti ent a u ne i nitiat io n q ue nous croy on s

erroné e afait der


, nièrement lesopérations ch imi

que s d u gr a nd œ uvre; il es t arrivé à s afi aiblir les


'


l i d d l h éé

yeux par ncan eæ ence e at anor, et a cr

un nouveau métal qui à l or mais qui


ressemble

,

n est pas de l or et n a par conséq uent aucune


’ ’ ’

val eur Ra m o n d L u lle N i o las F lam e l et très


.
y c, ,

probablement Henri Khunrath ont fait de l or ,


vé ri tabl eet n ont pasemporté l eursecret avec e



ux ,

p uis q u

il s l ’
ont co nsi gn é da ns l e urs sy m b oles e t o nt

ind iqué les sources où ils ont pui sé pour le décou


vrir et e n ré ali serles effets C est ce méme secret

.

q ue nou s p u blion s a uj o ur d h u i

.
LA NÉ Œ OMA NC Œ . 1 75

CHAPITRE XIII
LA N É CB O M À N C I B .

Nous avons é noncé hardi ment notre pensée ou


pl utôt notre convi cti on sur la p ossib ilité d u resur

rectionisme en certain cas; il faut ici comp léter

la révélation de cet arcane et en ex poser la pra

La mort est un fant ôme de l ignorance;



el el

i i
n ex ste pas tout est v vant dans la nature, et c est

parcequetout est v vant quetout se i ment et change


incessamment de formes .

La vieillesseest le commencement de la régéné


ration ; c est le travail de la vie qui se renouvelle

et le mystèredece que nous appelons la m ort était

fig uré ch ez les anciens par cette fontaine de J on


vence où l on dé crépi t et d où l on sort enfant
’ ’ ’
.

Le corps est un vê tement d e l âme Lorsque ce



.

vêtem ent est complétement usé ou gravem ent et

irréparablement déchi ré elle le q uitte et ne le


reprend pl us Mai s lorsque par un accident q uel
.
,

conque ce vêtem
, ent lui é chappe sans étre ni usé

ni détroit elle p eut en certains cas le repr


, , endre , ,
1 76 T H A U TE M A GI E
R I U EL D E LA .

soi t par son p rop re effort soit avec l assi stance


d uneautre vol onté plusforte et pl us active que la


si enne .

La mort n est ni la fi n de la vie ni le cow men


ce ment del i mmortali té ; c est la conti nuation et la


’ ’

mi
transfor at on de la vie .

O r, une transformati on é tant touj ours un pro

grès, il est peu de morts app arents qu i consentent


à revi vre c est à di re à reprendre le vêtement
,

— —

q u ilsvi ennent deq ui tter C est cequirend larésur



.

recti onunedesœ uvres les pl usdi ffi ci lesde la h aute

i ni tiation: Aussi le succès n en est il j amai s infail’


libleet doit ilètreregardé presq uetouj ourscomme


acci dentel et i nattend u P our ressusci ter un mort


.
,

il faut resserrer subi tement et énerg iq uement la


pl us forte des chaî nes d attracti on qui puissent le

rattacher à la forme q u il vient de q ui tter Il est



.

donc nécessai re de connaîtred abord cettech aîne



,

p ui s des enemparer pui s deprodui re uneffort de


vol onté assez grand pour la re sserrer instantané

ment et avec une p ui ssance i rrésistible .

Tout cela d isons nous est ex trèmement di ffi cil e


,

, ,

mai s n a ri en qui soi t absol ument i mpossible Les



.

j d l sci encem i l i m ’

p ré ugés e a atér a ste n ad ettan t pas

de nos j ours la résurrecti on dans l ordre naturel


,
1 78 T
R I UEL D E LA H A U TE MA GI E .

la nature et par une nfluencecontra re l harmo


i i à ’

nie uni verselle c est affi rmer que l esp ri t de dés



,

ord re de ténèb res et de mort p eut être l arbitre



, ,

souverai n del a vie Nedispu tons pasavec les ado


.

retears du di abl e et passons


, .

Mai s cen est pas la religi on seul e qui atteste les


fai ts de résurrecti on : nous en avons recueilli plu


si eur s ex em ples U n fai t qui avait frappé l imagi ’
.

nation d u p ei ntre Greuze a été rep rod ui t par lui

dans un deses tabl eaux les pl us remarquabl es: un


fi ls i ndi gne p rè sdu lit de mort de sonpère sur
, ,
f
prend et déchi re un testament qui ne lui é tait pas
favorabl e ; le pè re se rani me s él ance maudi t son

, ,

fi ls p ui sil serecouch eet meurt unesecondefoi s U n


,
.

fai t anal ogueet pl usré cent nousaété attesté pardes


té moi ns ocul ai res un ami trahi ssant laconfi ance
,

de son ami q ui venait de mouri r rep rit et déch i re ,

une attestati on defi déi commi s souscrite par lui ; à

cette vue le mort ressuscite et resta vi vant pour

défendrelesdroi ts des hé ri ti ersch oi si s quecet infi


dél eami allai t frustrer; le coupabl edevi nt fou et ,

le mort ressusci té fut assez compati ssant pour lui


fai re une p ensi on .

Lorsque le Sauveur ressusci te la fi lle de J an il ,

entre seul avec ses troi s di scipl es affi dés et favori s ;


I A . N EC! t0 MA N CI E 1 79

il éloi gne ceux qui faisaient du bruit et qui pl eu


rai ent en leur di sant : Cettej eunefill e n est pas ’
,

morte ell edort P ui s en p résenceseulement d u


,
.
,

p è re d
, e la m è re et d es tro i s d i scipl es c est à d i r e ,

- —

dans un cercl e p arfai t de confi ance et de dé si r il ,

prend la mai n del enfant la soulève b rusq uement


et lui cri e : Jeune fille levez voust La j eune ,


fille dent l âme i ndé ci se errai t sans doute aup rès


de son corp s dont ell e regrettai t p eut êtrel ex



-

trê mej eunesseet lab eauté surp ri se par les accents ,

de cette voi x que son pè re et sa mè re é coutent à

g e nou x et avec des fr i ssons d espé rance ren t r e


dans son corp s ouvre les yeux se lève et le Mai , ,

tre ordonne aussi tô t q u on lui donne à manger


pour que les fonctions de la vie recommencent


un nouveau cy cl e d ab sorp ti on et de régé né ra

ti on.

L histoi red Elisée ressuscitant le fil sdelaS unn


’ ’

mite et de sai nt Paul ressusci tant E utyque sont


, , ,

des fai tsdu mê me ordre; la ré surrecti on d e Dorcas


ar sa i nt Pi erre r acon té e a vec tant de si m pli c i té
p ,

dans les A ctes de ap ôtres est égal ement une his


s ,

toire dont la vé ri té ne saurai t g uè re ê tre rai sonna

blement contestée A polloni us de Thyanes parait.

aussi avoi r accompli de semblabl es merveill es .


1 80 l
B lT J EL D E LA II A U T E M A GIE .

Nous avons été nous m me t é moi n de fai ts qui ne



ê
sont pas sans anal og ie avec ceux là mai s l espri t —
.

d u siè cl e dans l eq uel nous avons de vi vre nou s

i mpose à ce suj et la pl us di scrète réserve les th au ,

maturgesé tant ex posés de nos j ours a un assez


mé di ocre accuei l devant le bon p ubli c ce qui
n empê ch e paslaterre de tourner et Galilé e d ê tre

un grand h omme .

La résurrecti on d un mort est le ch ef d œ uvre


’ ’

d u magnéti sme p arceq u il faut p our l accomplir


’ ’
, , ,

ex ercerune sorte de toute p ui ssance sy mpathiq ue —


.

Ell eest p ossibl edans lescasdemort parcongesti on

p a

r é touff em ent par lang eur ,pa rh ystér ism e , .

E utyque qui fut ressusci té par sai nt Paul ap rès


, ,

être tombé d u troi siè me é tage n avai t sans doute ,


ri en de b ri sé i nté ri eurement et avai t succombé ,

sansdoute soi t à l asphyx ieoccasi onné eparlem



on

vem ent de l ai r p endant la ch ute soi t au sai si sse


ment et à la frayeur Il faut en pareil cas et l ors


.
, ,

q u on se sent la force et la foi né cessai res pour


accomp li r une p areill e œ uvre prati quer comme , ,

l apôtre l insufilation b ouche contre bouche en y



,

j oi gnant le contact des ex trémi tés pour y rappeler


la ch al eur S il se fû t ag tout i mplement de ce
'

. i s

u e les i g norants app el lent un mi racl e É lie et


q ,
1 82 arruer . D E LA TE MA GI EHAU .

i mprécati ons etles sacriléges C est lapreuuereseu .


l ement que nous avons p ratiq uée et nous ne con ,

seill ons ap ersonne de s adonner à la seconde



.

Il est certai n queles i mages des morts apparai s


sent aux p er sonnes magné ti sé es qui les é voq uent ;

il est certai n aussi q u elles ne leur ré vèlent j amai s


ri en des mystè res de l autre vie O n les revoit tell es



.

q u elles peuvent être encore dans le souvenir de


ceux quilesont connues telles quel eurs refletssans


,

doute les ont lai ssé es emprei ntes dans la l umière


astral e Q uand les spectres é voq ués répondent aux
.

q uesti ons q u on l euradresse c est touj ours parles


,

si gnes en par i m p ression i nté ri eureet i mag inai re ,

j amais avec une voi x qui frappe réell ement les


orei ll es; et cel a se comp rend assez : comment une

omb re p arlerai t ell el avec q uel i nstrument ferai t



elle vib rer l ai r en le frapp ant de maniè re à fai re


d i sti nguer les sons?


O n é prouve cependant des contacts él ectriq ues
lors des ap pariti ons et cescontacts semblent quel
,

u ef ois p rod ui ts ar la m ai n m ê m e d u f antô me


q p
mai s ce phé nomè ne est tout i nté rieuret doi t avoi r
p o ur ca use u niq ue la p ui ssan ce de l i mag i nati on e

t

les afiluences l ocales de la force occul te que nous


appel ons lumiè re astral e Ce qui le preuve c est

,
.
LA N ÉCR O MA N GIE . 1 83

que les es r pi
ts, ou d u moi nsles spectres prétendus
l
te s, nous touchent bien parfoi s mai s q u on ne ,

saurait les touch er et c est une des ci rconstances


le plus effrayanæs des appari ti ons car les vi si ons


s
,

ont p arfoi s une apparence si réelle qu on ne peut



,

sans ê treému senti r que la mai n passeà traver s ce

q ui no usse m bl eun corp s sans p ouvoi rri en toucher

ni rencontrer .

O n lit dans les hi stori ens ecclési astiques queSpi


ridion, é vêq uedeTrémithontequi fut depuis invo
qu é com m e sai nt é voq u
,
a l espri t de sa fi

ll e I rè ne

pour savoi r d ell e où se trouvai t caché un dépô t


d argent q u ell eavai t reç u d un voyageur S weden


’ ’ ’
.

borg communiquai t habituellement avecles pré


tend us mortsdont lesformesluiapp arai ssai ent dans

la l umiè re astral e Nous avons connupl usi eurs per


.

sonnes di gnes de foi qui nous ont assuré avoi r revu

pendant des années entiè res des dé funts qui leur


étai ent ch ers Le célèbre athé e Sylvain Maréch al
.

app arut asa veuve et à une ami e de cette derniè re

pour l eur donner connaissance d une somme de ’

1 5 0 0 francs en orq u il avai t caché edans un ti roi r


secret d un meubl e Nous tenons cette anecdote



.

d une anci enne ami e de la famille



.

Les évocati ons d oi vent touj ours ê tre motivé es et


t 8h T H A U T E M A GI E
R I U EL D E LA .

avoi r un but l ouabl e; autrement se sont des c é


p ,

rati ons de té nèbres et de foli e très dan ereuses


g ,

pour la raison et pour la santé É voquerpar p ure .

curi osi té et poursavoi r si l onverra uelq uech ose


q ,

st ê tre di sposé d avance à se fati g uer en p ure


’ ’
ce

L h i d m

p e rte . e s au tes s c ence s n a e tte n t ni le do ute

ni les pué rili tés .

Le moti f l ouab le d une é vocati on p eut être ou


d amourou d i ntelli gence


' ’
.

Lesévocati ons d amourex i gent moins d appareil


' ’

et sont de toutes maniè res pl us faciles Voi ci com .

ment il faut y p rocéder


O n doit d abord recueillir avec soi n tous les son

s de cel ui ou de cell eq u on dé si re revoi r les



venir ,

obj ets qui lui ont servi et qui ont gardé son em

p rei nte e t,
m e ubl er soi t une ch am b r e o ù la pe r

sonne ait dem euré deson vi vant soi t un l ocal sem ,

bl ahl e où l on mettra son p ortrai t voilé de blanc


, , ,

au milieu des fleurs que la p ersonne ai mai t et que

l on renouvell era tous lesj ours



.

P uis il faut observerunedatep réci se unj ourde ,

annee qu1 ait été soi t sa fête soit le j our lepl us



l , ,

h eureux pour notre affection et pour lasienne un ,

j ourdont noussupposonsquesonâme q uelq ueheu ,

reuse q u el le soi t d aill eurs n a pu perdre lesouve


’ ’
,
1 86 T
R I U EL D E LA HA U TE MA GI E .

q uelq ues gouttes de vin dans le verre de la per


sonneq uonveut évoq uer Ce r epas doi t ê tre fait en

.

sil ence dans la ch am


, b re des évocati ons en pré ,

sence du p or trai t voilé ; pui s on emp ortera tout ce

q u i a u ra ser v i p ourc e l a e x cep té le


,ver re d u dé fun t
et sa p art de p ai n qui seront l ai ssés devant sonpor

trai t .

Le soi r à l h eure de la visite habituelle on se


, ,

rendra dans la ch am b reen silence; on y all umera


un feu cl ai r avec du bois d ecyp rès et l on y j et

terasept foi s de l encans en p rononçant le nomde


la p ersonneq u on veut revoi r; en éteindre ensuite


la l ampe e t on lai sseralefeu mouri r Cej our là on .


ne dévoi lera pas le p ortrait .

Q uand la flamme sera étei nte en remettra de ,

l encanssurles charbons et l on i nvoquera Di eu


,

suivant les formul esdela reli g ion à laq uell e appar

tenait la p ersonne dé cé dé e et sui vant les i dées

q u

ell e avai t e ll e m ê m e d

e Di eu .

Il faudra en fai sant cette p riè re s I denti fi er à


la p ersonne évoquée parler commeell e p arlerai t
,

se cr oi reen q uelq ue sorte ell e mê m e; p ui s après —


,

un q uart d heure de sil ence lui p arl er comm e si



,

elle é tai t p résente, avec affecti on et avec foi en la ,

priant de se montrer à nous; renouvel er cette


LA NÉ R M A N IE . C O C 1 87

prière mentalement et en couvrant son vi sage de


ses deux mai ns p ui s appel er troi s foi s et à h aute
,

voi x la personne; attendre à enoux et les y eux


g
fermés en couverts pendant q uelq ues mi nutes en
lui p arl ant mental ement ; p ui s l appel er troi s foi s

encore d une voi x douce et affectueuse et ouvri r


lentement les yeu Si lon nevoy ai t ri en il faudrai t


x .
,

renouveler cette ex pé ri ence l année suivante et


ainsi j usqu à trois foi s Il est certai n qu au m oi ns la


’ ’
.

troisièmefoi s on ob ti endra l app ariti on dési ré e et


, ,

pl us elleaura tardé pl us elle sera vi sibleet saisis


,

sante deréali té .

Les é vocati onsdesci enceet d i ntelligencese font


avecdescé ré moni es pl ussol ennell es S il s ag i t d un


’ ’ ’
.

personnage célèb re il faut méditer pendant vingt


,

et un j ours sa vie et ses é cri ts se fai re une i dé ede ,

sapersonne de sa contenanceetdesavoi x ; lui par


,

lermental ement et s i magi ner ses réponses p orter



,

sur soi son portrai t en au moi ns son nom s assu


j ettir à un ré g ime v é gé tal p end ant les vi ng t e t un

j ours et à un j eû ne sévère pendant les sept der


,

ni ers; p uis construi re l oratoire magiq ue tel que


nous l avons dé cri t au ch api tre treiz ième de notre


dogme Leratoire doi t être entièrement fermé ;



.

mais si l ondoit opérerdej our on peut laisœ rune


,

,
1 88 RI T U EL D E Lt HA U TE M A GIE .

i
étro te ouverture d u c t où do t donner le sole ôé i il à
l heure de l é vocati on et placerdevant cetteouver
‘ ’

ture un p ri sme tri ang ulai re p ui s devant le p ri sme ,

un glob e de cri stal rempli d eau Si l on doi t ope


’ ’
.

rerde nui t on di sp osera la l ampe mag iq ue de ma


,

ni e re à fai re tomb er son uniq ue ray on sur la fumé e

de l autel Ces p rép arati fs ont p our but de fourni r



.

à l agent magiq ue des élé ments d une app arence


’ ’
.

corporell e et de soul ager d autant la tensi on de


notrei magi nati on q u on n ex alterait pas sans dan


’ ’

g er j usq u à l’
i ll usi on a b

so lue d u rê ve O n com .

p rend assez d ailleurs q u un rayon desoleil ou de


,

,

l ampedi versement col oré et tombant surunefumée


mobil eet i rréguliè renep eut en aucunefacon créer
une i mage p arfai te Le ré ch aud d u feu sacré doi t
.

être au centrede l oratoire et l autel des parfums


,

à peu dedistance L opérateurdoit se tournervers


.

l ori ent pour p rier et vers loccident pour évo


,

q uer; il doit être seul ou assisté de deux personnes


q ui o b serv ero n t le pl us ri goureu x sil ence; il aura

les vê tementsmagiq uestel s que nous lesavons dé


cri ts au ch api tre septiè me sera couronné de ver ,

vei ne et d or Il aura d û se bai gneravant l opér


’ ’
. a

ti on et tous ses vê tements de dessous devront ê tre


,

d une i ntacte et ri goureuse p ropreté



.
1 90 T
R I U EL D E LA HAU TE M A GI E .

i sé m é s d uj udm sm il i

g on an e e faut d rel invocation ,

cahalistiqne de Sal om on soi t en héb reu soi t en , ,

toute autre l angue q u on sai t avoi rété fami liè re à


l espri t q uon évoque


’ ’

P ui ssances du roy aume soyez sous mon pi ed ,

a u ch eet dansma m ai nd roi te; Gl oi re et É temité


g ,

touch ez mes de ux ép aul es et di ri gez moi dans les -

voi es de la vi ctoi re; Mi sé ri corde et J usti ce soy ez ,

l équilib re et la spl endeur de ma vie; Intelligence


e t S agesse do,
n ne z m oi la couronne; esp ri ts de

MA LCH U TH condui sez moi entre les deux colonnes


,
-

sur l esq uell es app ui e tout l édi fi ce d u templ e ;


’ ’
s

anges deNETSA H et de HD D affermi ssez m oi sur la ,


pi erre cubiq ue deJason .

O GED U LA EL ! ê GEEU E A EL ! Ô TIPE EE TH ! B IN E L E A ,

soi s m onamour; RU A UE HD GH MA E L soi sma l umiè re; ,

soi s ce que tu es et ceque tu seras ô KETE E E Œ L ! ,

I ehzm assi stez moi au nom de SA D A i



s ,
D .

C herubim soy ez ma forceau nomd A D 0 NA 1



, .

B eni E loh m soy ez mes frères au nom d u fi ls


— z ,

et parles vertusde Z EB A 0 TH .

E loïm, co mb attez pour moi au nomde TE TR A

m p rotégez moi au nom de mn


Malachz ,
— »
.

S erap hi m, épurez monamourau nom d ELVD E ’


.
LA N ECE 0 M A NCI E . 1 91

H as aü m m l i z moî
éc a re —
avec les s lendeurs p
d Emret de Schechinah

.

A ratz m i z O p hamm, tournez et resplen


‘ ‘

, ag sse ;

dis
sez .

H aj oth a K adosh , cre i z parlez , , i z mugis


rug sse ,

sez : Kadosh , Kadosh Kadosh SA D D A ï A D 0 N A ï


J O TCH A VA H EΠA Z ER E IE .

Halleluj ah , Halleluj ah , Hallelu j ah


— — —
. m:
Amen r .

Il faut bi en se rappelersurtout dans les conj u ,

rati ons quelesnom sde Satan de Beelz eb ub d A



, , ,

dramelek et les autres ne désignent pas des uni


, ,

tés spi ri tuell es mai s des lég ions d esprits i mpurs



.
,

J emenommelé gi on dit dans l Evangilel esp ri t de ,


’ ’

té nèbres p arcequenoussommes engrand nombre


,
.

En enfer règne de l anarchi e c est le nombre qui


’ ’

, ,

fai t laloiet lep rogrèss y accompli t en sens i nverse



,

c est à d i re ueles pl us avancé sen dé vel oppem




q
-
en t

satanique les pl us dé radés ar conséquent sont


g , p ,

les moins i ntel li gents et les pl us faibl es A i nsi une .

loi fatal e pousse les dé mons à descendrel orsqu ils


cr oi ent et veulent monter A ussi ceux qui se d i sent .

leschefssont ils lespl us i mp ui ssants et les pl us me


prisés de tous Q uant à la fouledesesprits pervers


.
,

ell etrembl e devant un ch ef i nconnu i nvi sibl e in ,

com r ens e ca rc e
p éh ibl p i i i m pl b ’
ux aca le q ,
ui n ox
, ,
1 92 na nar . D E LA T
H A U E M A GI E .

pliq u e j am a i s s es l oi s et q ui a, touj ou rs le b ras

étend u p ourfrapp er ceux qui n ont pu le devi ner



.

Ils donnent à cefantô meles noms deReal deJ u i


p ,

ter ou d autres mê me plus vé né rabl es et q u on


’ ’

, ,

ne p rononce pas en enfer sans les profaner; mai s

ce fantô m e n est que l omb re et le souveni r de


’ ’

Di eu défi gurés par leur perversi té vol ontai re et


, ,

restés dansl eur i m agi nati on commeuneven eance


g
de la j usti ce et un remords de l a vé rité .

Lorsque l esprit de l umiè re q u on a évoqué se


’ ’

montre avec un vi sage tri ste en i rrité il faut lui ,

offri r un sacri fi ce moral c est à d i re être intérieu



— —
,

rement di sp osé à renoncer à ce qui l ofi ense; p uis


il faut avant de sorti r de l oratoire le cong é d i er


en lui d i sant Q ue la p ai x soi t avec toi ! J e n ai



:

p as o
vul u te tr o ubl er ne m ,e to urm en te p ; j
a s e
travai llerai à me ré former en tout cequi t offense;

j e p ri ee t j e p ri erai a vec toi et p our toi ; p ri eavec

moi et pour moi et retourneà ton grand sommeil ,

en attendant le j our où nous nous ré vei llerons

ensemble Sil ence et adi eu!


.

Nous ne termi nerons pas ce chapi tre sans aj ou


ter pourles curi eux q uelq ues dé tai ls surles céré
, ,

moni es de la nécromanci e noi re O n trou e dans . v

pl usi eurs anci ens auteurscomment la prati quaient


'

1 9h E ITU EL D E LA HA U TE MA GIE .

b uissons et les grenouilles des marai s semblai ent


,

répé ter d une voi x rauq ue les p arol es my sté ri euses


du sabb at C étai t lemag néti sme del hallucination


’ ’
.

et la contagi on de la folie .

Les p rocédés de la magi e noi re ont p our but de


troubl er la rai son et de p rodui re toutes les ex alte

ti ons fi évreuses qui donnent lecourage des grands

cri m es Les gri moi res q ue l autori té autrefoi s fai



.

sai t sai si r et b rûl er p artout où ell e les rencontrai t

n é tai ent certes pas des llVl GS i nnocents Le sacri


’ '

le ge le
, m eurtr e e t le vol sont i nd iq ué s en sous en —

tend u comme moy ens de réali sati on dans p re q ue


s s

toutes ces œ uvres C est ai n i q ue dans le Grand



. s

Gri moi reet dans le D ragonrouge contrefaçon pl u ,


s

moderne du G rand Grimoi re on lit une recette in ,

titulée Com m aitzon de mort hil


,
en
p ierre p oso

p hale C est u
.ne es pèce de consommé d eau forte
’ ’

,

de cuivre d arsenic et vert de gri s O n y trouve



, .

aussi des p rocédés de nécromanci e qui consi stent à

fouillerla terredes tombeaux avec ses ongles à en ,

reti rer desossem ents qu on ti endra en croi x sur sa


poitri ne à assister ai nsi ala messe de mi nuit la


, .
,

nuit de Noël dans une égli se et au moment de, ,

l élé vati on se lever et s enfui r en cri ant Que les


’ ‘

morts sortent de leurs tombeaux pui s retour


LA NÉCR O … CŒ . 1 95

ner au c met re
i iè prendre une poi gnée de terre
q ui to uc h e d u pl us p rè s un c e rc ue il r ev e n i r e
,n

courant ala p orte de l égli se qu on aura épou


’ ’

vantée de sa cl am eury dé poserles deux os en croi x

en cri ant encore : Q ue les morts sortent de l eurs

tomb eaux ! et s il ne se trouve là personne pour


vous arrête r et vouscond ui reà lamai son des fous ,

s él oi ner à s l ents et com p q m ill i q


g p a te r u a tre e c n

cents pas sans se dé tournerce qui fai t sup pose r ou

ue vo u s sui vr ez un e g ran d er ou te D q ue vo u II e a s
q sc

laderez les muraill es A u bout de ces q uatre mill e


.

inq cents pas vousvous coucherez parjterre; ap rè


-

, s

avoi rsemé en croi x la terre que vous tenez dans la

mai n vous vous pl acerez comme on est dans le


,

cercueil et vous répé terez encore d une voi x l u e



, g
bre: Q ue les morts etc et vous appell erez troi s
,
.
,

foi s cel ui que vous voudrez voi rparaî tre Il ne faut .

p as do ut e r qu e l a p ers on n e asse z fo ll e et ass e z pe r

verse pour se li vrer à de pareill es œ uvres soi t dis

o é e d é jà à to utes les chi mè res et a tous les


p s

fantô mes La recettedu Grand Gri moi re est donc


.

certai nem ent trè seffi cace mais nousne conseill ons
,

a aucun de nos lecteurs d en faire usage



.
1 96 T
R I U EL D E LA HA U TE M A GI E .

CHAPIT RE XIV .


'
LE S T H A N SM U T A T I D N S .

Sai nt A ugusti n avons nous dit se demande si


i
,

,

A puléc a pu ê tre changé en âne p ui s rend u à a ,


s

premiè re forme Le même docteur pouvait sepré


.

occuper é gal ement de l aventure des comp agnons


d U lyssech angés en pourceaux parCi rceLestrans



.

mutati ons et les mé tamorph oses ont touj ours été ,


1 96 T
R I U EL D E LA HA U TE MA GI E .

O n sa t que lesi magné ti seurs donnent à l eau ’

pour l eurs somnambules toutes les saveurs qui


leurs plai sent et si l on suppose U II mag i ste assez
,

pui ssant sur le fl ui de astral pour magnéti ser en


même temp s toute une assemblée de gens p répa
rés d aill eurs au mag néti sme par une surex ci tati on

suffi sante ou ex pliq uer


,
a facil ement non pas le

mi racl eé vangélique de Cana mai s des œ uvres du ,

mê me genre .

Les fasci nati ons de l amour qui ré sul tent de la


magie uni verselle de la nature ne sont elles pas ,


-

vé ri tabl ement p rodi i euse s et netransform e nt ell es


g

pa s ré ell ement les p ersonnes et les ch oses? L a m o u r


est un rê ve d enchantements qui transfigure le


monde : tout devi ent musique et parfums tout ,

devi ent i vresseet bonh eur L être ai mé est beau il



.
,

est bon il est subli me il est i nfaillibl e il est res


, , ,

ple nd issant, ra onne la sant et ly


e e n tbi ê
re é —
.

et, quand le r ve se d ssi e, on cro t tom er des


i p ê i b
nues ; on regarde avec dé goû t la sorciè re i mmonde

q ui a p ri s la pl ace de la belle Mél usi ne le Thersite ,

q u on prenai t p our Achill e ou pour Neree Q ue ne



.

ferai t en pas croi re à la p ersonnedont on est ai mé?


mai s aussi quel le raison et q uelle j ustice peut on —

fai re comp rendre a celle qui ne nous ai me pl us?


LE s TH A N SM U TA TID NS . 1 99

L amourcommence par être magi cien il fi nit par



,

êtresorci er Aprèsavoi r créé les mensongesdu ci el


.

sur la terre il y ré ali se ceux de l enfer; sa h ai ne


est aussi absurd eque son enth ousi asme p arce q u i l



,

est p assionne] c est à dimsoumi s à des i nfluences



— -
,

fatales pour lui C est pour cel a que les sages l ont
’ ’
.

p re sc r it en le dé cla ran t e nn em i d e la ra i son Le s .

sages étai ent ils à envi er ou à pl aindre lorsqu il s



-

condamnaient ai nsi sans l avoi r entend u sans


doute le pl us séd ui sant des coupables? T out ce


,

qu on peut di re c est que lorsq u ils parlai ent


’ ’ ’

ai nsi ils n avai ent pas encore ai mé en n ai mai t


’ ’

pl us .

Les choses sont pour nous ce que notre verb e


i nté ri eurles fai t être Secroi re heureux c est être .
,

heureux ; ceq u on estimedevi ent pré ci eux en pro


portion del estime même voilà comment on peut


di reque la magi e ch ange la nature des ch oses Les .

M étamorp hose d O vide sont vrai es mai s ell es sont



s ,

allégoriq ues comme l âne d or d u bon A pulée La


’ ’
.

vie d es ê tres est une transform ati on p rog ressi ve

dont onpeut détermi ner renouvel er conserverpl us ,

longtempsoudétruire pl us tôt lesformes Si l idée .


de la mé tempsy cose étai t vrai e ne pourrai t on ,


p as d i re que la d éb auc h e fi g urée pa r Ci rce ch ange


200 H IT U E L D E LA H A U T E MA GIE .

é ll m
r e e ent et maté ri ellement les hommes en pour
i
ceaux , car les v ces dans cette hypothèse aurai ent
pourchâti mentla rech utedans les formes ani males
i l spondanteslO r la m é m p y ‘

q u eur so nt c orre te s co se , ,

ui a été sou ent m


v al comp rise a un cô té p a r fai
q
tement vrai : les formes ani mal es communiq uent
leurs emprei ntes symp athiq ues au corps astral
de l homme et ce reflètent bi entô t sur ses traits

, ,

sui vant la force de ses habitudes L h om me d une ’ ’


.

douceur i ntel li gente et p assi ve p rend les all ures et


la physionomi e i nerted un mouton mai s dans le

somnam b uli sme ce n est pl us un h omme aphysio


,

nomi e moutonne c est un mouton q uon ap erçoit


’ ’

, ,

comm e l a mill e fois ex périmenté l ex tatique et sa


’ ‘ '

vant S w edenb org Cemystè re est ex p rim


. é dans le
li vrecahalistiqned uvoyantDani el parlalégendede
Nab uchod onosorch angé enbête quen aeu letort ,

de p rend re p our une hi stoi re ré ell e comme il est


arri vé de p resque toutes les allégori es magiques .

A i nsi on p eut réellement changer les h ommes


,

en ani maux et les ani maux en hommes ; on p eut

mé tamorphoser les planteset en ch anger la vertu


on peut donner aux mi né raux des propriétés

i dé ales il ne s agi t quede voul oi r



.

O n peut égal ement à vol onté se rend re vi si bl e


, ,
202 T
R I U EL D E LA H A U TE MA GIE .

le garde dans une o te debî mê me métal après y ,

avoi r enchâssé une peti te pi erre qui d oi t infaillible

ment se trouver dans le nid de la h uppe (au lieu


de hupp e c est dup e q u il faudrai t li re) L auteur
’ ’ ’

, .

du P eti t A lbert veut q uon fasse cet anneau


avec d es poil s arraché s sur le front d une hyè ne


furi euse : c est à peu près l hi stoi re du grelot de


’ ’

R odilard Les seul sauteurs qui ai ent p arlé sérieu


.

sem ent de l anneau de Gyge s sont J am



bliqueP or
h
p y re e t Pi erre d A po no

.

Ce q u il s en di sent est é vi demment allégorique



,

et la fi g ure q u il s en donnent ou qu on p eut en


’ ’

fai re d ap rès l eurdescripti on prouve que parl an


‘ ’
,

neau deG y ge s ils n entendent et ne dé si gnent autre


ch ose que le grand arcane magiq ue .

L unedecesfi g uresreprésentelecycl edumouve


ment uni versel h armonique et équilib ré dansl ètre ’

impé ri ssabl e; l autre qui doi t être fai t de l amal


’ ’

a m e d e ssept m é tau x mé ri te une description par


g ,

ticulrère .

Il doi t avoi r un double ch aton et deux pierres


p réci euses unetop azeconstelléeausi gne du soleil
, ,

et une é meraude au si gne de la l une; i nté ri eure

ment ii doi t porterles caractères occultesdespla


,

ne tes et ex té ri eurement l eurssi gnes connus repe ,


TR A N SMU TATIONS
LES 203 .

tés deux foi s et en opposi tion cabali stiq ue les uns

avec les autres c est â di re ci nq à d roi te et ci nq à



— -

au ch e le s si gnes d u sol eil et de la l une ré sum ant


g ,

les q uatre i ntelli gences d i verses des sep t planè tes .

Cette config urati on n est autre chose qu un pan ’ ’

tacl e ex p ri mant tous les my stè res du dogme magi


sy m b liq l ’
l d

q ue . et e s e n s o ue e ann eau c est que , ,

pourex ercer la toute p ui ssance dont la fasci nati on


oculai reest une des preuvesles pl us d i ffi cil esà den

ner il faut p ossé dertoute la sci ence et savoir en


,

fai re usage .

La fasci nati on s opère par le magné ti sme Le



.

mag i steordonneintérieurementà touteuneassem


blée de ne poi nt le voi r et l assemblée ne le voi t

,

pa s. Il en tre ai nsi par des p ortes ardé es ; il sort


g
des p ri sons devant ses geê liem stupé faits O n .

éprouvealors une sorte d engourdiæement é trange


et l on se rapp ell e avoi r vu le mag i ste comme en


rêve mai s seulement ap rès q u il est passé Le se


, .

et d inviäbilitèest d onc tout enti er d ans un peu



cr

voi r q u on pourrai t dé fi ni r: cel ui de dé tourner ou


de p aralyser l attenti on en sorte que la l umière


arri ve à l organe vi suel sans ex ci ter le regard de


l âme

.

Pour ex ercer cette p uissance il faut avoi r une ,


20 à E I TU EL D E LA HA U TE M A GI E .

volont é habi tuée aux actes énergiques et soudai ns


une grande p résence d esp ri t et une non moi ns

,

g ra n de h abil eté à fai re naî tre de s d i stracti ons dans

la foule .

Q u un homme par ex empl e poursui vi par des


, ,

meurtriers aprè s s ê tre j eté dans une rue de tra


,

ver se se retourne tout acoup et vi enne avec un


, , ,

vi sage cal m e au de ant de ceux qui courent


,
v

ap rè s lui ou q u il se mêl e avec eux et p arai sse


occupé de la mê me poursui te il se rendra certai ,

nement i nvi sibl e U n p rê tre q u on poursui vai t en



.
,

9 3 pour l accrocher à la l anterne tourne rapi de


ment une rue et là il met h abi t bas et se pench e


,

au coi n d une b orne dans l atti tude d un h omme


' ’ ’

afi airé La mul ti tude de ceux qui le p our


. sui vai ent

arrive i mmé di atement : pas un ne levoi t ou pl utôt ,

pa s un n e s a vise d e le r

e co nnaî tre il é ta i t si peu

p robable quecefût lui


La personne qui veut être vue se fai t touj ours
rem arq uer et cell e qui veut rester i naperçue s ef

,

face et d isparaît Lavol ontéest le vé ri tabl eanneau


.

deGyge s c est aussi laba uettedestransmutati ons


g ,

et c est en se for ulant nette ent et forte ent



m m m
q u elle crée leverbe magiq ue Les paroles toutes

.

p uissantes desenchantementssont cell esqui ex pri


208 E I T U EL D E LA H A UTE MA GI E .

d it q u ell e portai t des roses et, éi


v r fi cat on i fate i

, ,

il trouva u e e n ava t pas ment


q ll i i : les pains
’ ’
se

s é tai ent ch an é s en roses Ce conte est un apo


g .

logue magique des plus graci eux et signi fi e que le


vrai sagene saurai t menti r que le verb e d esagesse ,

dé termi ne la ferme d esch oses oumê mel eur sub ,

stance i ndép endamment d e l eursform es P ourq uoi .

p ar e x empl e l
e nobl e,
ép o ux d e sai nte Eli sab eth ,

bon et soli de chréti en comme el le et qui roy ai t ,


c

fermement à la pré ence ré ell e d u S auveur en vrai


s

corps h umai n ur un autel où il ne vo ai t qu une


s y

hosti e de fari ne n aurait il pas cru à la p ré sence




,

réelle de roses dans le tab li er d e sa femme sous le


s s

app arencesd u pai n ? E lle lui montra du pai n sans ,

doute ; mai s comme ell e avait dit : Ce sont des


roses et qu il la croy ai t i ncap abl e d u pl us lé er

, g
mensonge il nevit et ne voul ut voi r quedes roses
, .

Voilà le secret du mi racl e .

U ne autre légende rapporte qu un saint dont le


nom méchappe ne trouvant à manger q u une


’ ’

volaill e en carê me ou un vend red i commanda à


, ,

cette volaill e d être un p oi sson et en fi t un p oi sson



.

Cette p arab ol e n a pas besoi n de commentai re et


nous rappell e un b eau trai t de sai nt Spirid ion de

Trémithonte le mê mequiévoqt l âmedesafille



,
Les TH A NSM U TA TID NS . 20 7

I rè ne U n voyageurarri va le j our mê me du ven


.

d red i sat ch ez ce bon é vêq ue et comme en ce , ,

temps là les é vêq ues prenant le chri sti ani sme au


-

sé ri eux étaient pauvres Spiridion qui j eû nait


, , ,

réguliè rement n avai t ch ez lui que d u l ard salé


,

p ép i d p m p p
'

q u e n r ara t avan ce our le te s ascal .

Toutefoi s comme l é trangerétai t ex té nué de fati


g ue et d e fa i m Spiridion lui,p ré senta de cette

vi ande et pour l encour ag er à en manger il se



, , ,

mit à tabl e avec lui et partagea ce repasde la cha


rité transfor
, mant ai nsi la chai r mê me que les
i sraélites regardai ent comme la pl us i mpure en
agapesde pé ni tence se mettant eu dessus du maté ,

r1el d e la loi ar l esp ri t de la loi m ê m se m


'

p e et o n

trant un vrai et i ntelli gent di sci pl e de l h omme


Dieu qui a établi ses él us roi s de la nature dans


,

les trois mondes .


208 T
R I U EL D E LA H AU TE M A GL
E .

CHAPITRE XV .

LE SA B B A T O C
D E S S R I ER S .

Nous voici revenus à ceterribl e nombreq ui nze ,

qu i dan
, s la clav i cule d u tarot p ré sente p our s
y m ,

bole un monstre debout sur un autel portant une ,

mi treet des cornes ayant un sei n de femme et les


,

parti es sex uelles d un h omme une chi mère un


, ,

sphi nx difi orm e une sy nthèse de monstruosi tés;


,

et au dessous de cette fi gure nous li sons en ins


,

,

cription toute franch e et toute naï ve : LE D I A B LE .

O ui nous abordons ici le fantô me de toutes les


é pouvantes le drag on de toutes les théogonies
, ,

l A rimanedes Perses le T yph on des É gypti ens le



, ,

Python des Grecs l antique serpent des Hébreux


,

la voui vre le graouilli la tarasq ue la gargouill e


, , , ,

la grande b ête d u moyen âge pis encore que tout ,

cel a leBaph om et des templi ers l i dol e barb ue des


, ,

al chi mi stes le di eu ob scè ne de Mendès le bouc du


, ,

sabb at .

Nous donnonsentê tedeceR i tuel lafi g ureex acte


dece terribl eempereurdelanui t avec toussesattri
b uts et tous ses caractères .
LE SA B B A

T D ES soac mus . 2 09

Disons mai ntenant pour l edifi cation du vul ,

g ai re p
, ou r la sa t i sfact i o n de M le co m te d e M ir .

vill e pourlaj usti fi cati on d eRod inledém


, onomane ,

pou r la pl us g ra n d e gl o i re de l É g lise q ui a pe r

,

sécuté les templi ers b rûlé les m , ag ici ens ex eem ,

muni eles francs maçons etc etc ; disons h ard i


-

,
.
,
.

ment et hautement quetous les ini tiés aux sci ences


occul tes (j e p arl e des i ni tiés i nfé ri eurs et profena

feurs d u grand arcane) ont adoré adorent encore ,

et adoreront touj ours ce qui est si gni fi é par cet

épouvantabl e sy mbole .

O ui dans notre convi cti on p rofonde les g rands


, ,

maîtresdel ordredes templi ersadorai ent leRaph 0


met et le fai sai ent adorerà l eurs i ni tiés ; oui il a ,

ex i sté et il peut ex i ster encore des assembléespré

sidées par cette fi ure assi se sur un trô ne avec sa


g ,

torch e ardente entreles cornes; seul ement les ado


rateursde cesigne nepensent pas commenous que ,

ce soi t la rep ré sentati on d u d i abl e m ai s bi en celle ,

d u d i eu P an le di eu de nos é col es de philosophie


,

moderne le di eu de théurgistes de l é col e d A


,
’ ’

lex andrie et des mystiquesné0 platoniciens de nos


j ours le dieu deL amarti neet deM Vi ctor Cousi n
. .

le dreu de S pi nosa et de Platon le d i eu des écoles ,

no tiq ue sp ri mi tives leC hri st m ê m e d u sacerdoce


g s
' '
l . It . 14
21 0 TE MA GI
H ITU EL D E LA HAU E .

diss1 dent ; et cette derniè re q uali fi cati on d onnée


au boue de la magi e noi re n étonnera pas ceux qui

étud i ent les antiqui té s rel igi euses et qui ont sui vi
dans l eurs d i verses transformati ons les ph ases du
sy m boli smeet d u dogme soi t dans l Inde soi t dans ’
,

l É gypte soi t dans la J udé e



.
,

Le taureau le chi en et le b ouc sont les troi s


, ,

ani maux sy mb oliq ues de la magi e h ermé tiq uedans

laq uell e se ré sument toutes les trad i ti ons de l E


gyp te et d e l I nd e L

e taurea u rep.ré sen te la terre

ou le sel des phil osoph es; le chi en c est Herm



a ,

nubi s leMercuredes sages le flui de l ai r et l eau


’ ’
, , ,

le bouc repré sente le feu et il est en mê me temps ,

le sy mb ol e de la gé né rati on .

E nJ udé e on consacrai t deux b oucs l un pur



, ,

l autrei mpur Lepurétait sacri fié en ex pi ati on des



.

p é ché s ; l a utr e

ch ar é
g p ar i,mp ré ca ti on d e ces

mê mes pé ché s é tai t envoyé en liberté dans le dé


,

t C hose é trange mai s d un sy mboli sme pro



ser . ,

fond ! la réconcili ati on parledévoû ment et l ex pia


ti on par la lib erté ! O r tous les pè res qui se sont


,

occupé s d u sy mboli sme j ui f ont reconnu dans le

bouc i mmol é la fi g ure de cel ui qui a p ri s d i sent ,

ils la forme mê me d u péché Donc les gnostiq ues


,
.

n é tai ent pas en deh ors des trad iti ons svmboliques

21 2 H I T U E L D E LA T
H A U E M A GIE .

ché, dont l agent maté ri el seul responsable doit


, ,

seul et à j am ai s p orter la p ei ne: car l â me est im


p a ssib l e de s a n a tu re et n ar r i ve à so u f fr
,i rq u en s e
’ ’

maté riali sant Lecad ucée qui ti ent lieude l organe


.
.

g é né ra teu r re p ré se nt,e la v ie é te rne ll e ; le ve ntr e

couvert d écailles c est l eau ; le cercl e qui est nu



’ ’

dessus c est l atmosphè re; les pl umes qui vi en


’ ’

nent ensui te sont l emblè m e d u vol atil e; p ui s l hu


’ ’

muni te est rep résenté e par les deux mamell es


et les bras androg y nes de ce sphi nx des sci ences

occultes .

Voilâ lesté nè bresdusanctuai rei nfernal d i ssipé e5 ,

voilà lesphi nx des terreurs d u m oy en âge devi né et

p ré cip ité desDn trô ne: quemodo cecidi ti Lucifer? s

Leterri bl e B aph omet n est p lus comme toutes les



,

i dol es monstrueuses é ni gmes dela sci enceantique


et desesrê vesq u un hié roglyph e i nnocent et mê me

pieux Comment l homme adorai t il la bête p uis


.

-

q u il ex erce sur elle un souverai n empire? Di sons


po u r l h’
on n eu r d e l h um an i té q u e ll ’
e n a ja m ai s ,
’ ’

ad oré les chi ens et les boues pl us que les agneaux

et les pi geons E n fai t d hiéroglyphe pourq uoi pas



.
,

un b ouc aussi bi en q u un agneau? D ans les pi erres


sacr éesdesch ré ti ens gnostiques delawetede Basi


lides on voit des représentations du Christ sous
,
LE SA BE A T D ES sonor
aas . 21 3

les d verses figu


i res des an maux de la Kab a e bl i
tantô t c est un taureau tantôt un li on tantô t un

, ,

serp ent à tète de lien ou de taureau ; p artout il

porte en mê me temps les attrib uts de la l umiè re


comm e notre bouc que son si gne d u pentag ramme

défend de p rendrepour une des i mages fab ul euses


de S atan .

Disons bi en haut pour combattre des restes de


,

mani chéi sme qui se révèl ent encore tous les j ours
ch ez nos ch ré ti ens q ueS atan comme personnali té
, ,

supé ri eure et comme p ui ssance n ex i ste pas Satan



.

la personnifi cation de toutes les erreurs, de



c est

p ié
éq
toutes les ervers t s, et par cons uent auss de i
toutes les faibl esses Si Di eu peut ê tre d é fi ni cel ui
.

ui ex i ste né cessai rem ent ne p e ut on as dé fi ni r


q p
-

son antagoni ste et son ennem i cel ui qui nécessai ,

ement n ex i ste pas?


r
L affi rmation absol ue d u bi en i mpliq ue la néga

ti on absol ue d u mal; aussi dans la lumière l omb re


ell e mê me est l umi neuse C est ai nsi q ue les espri ts



— .

égaré s sont bons par tout ce q u il s ont d être et ’ ’

de vé ri té Il n y a pas d omb res sans reflets I de


’ ’
. I I

nuits sans l une sans ph osph ores et sans é toil es Si


, .

l enferest une j usti ce c est un bi en Personne n a



’ ’
,
. .

m i s bl asphé m é Di L s inj ures et les m q


j a a eu e .o ue
2 là T
R I U EL D E LA HAU T E M A GIE .

i q
r es u on ad resse à ses

i mages défig urées ne l at ’

tei gnent pas .

Nous venons de nommer le mani chéi sme et ,

c est parcette monstrueuse hé ré si e que nous ex pli


uere n s les ab errati ons de la m ag i e n o i re L e


q .

dog me de Z oroastre mal comp ri s la loi mag iq ue ,

d es deu forces q ui consti tuent l éq uilib re uni ver



x

sel ont fai t i m


,
agi ner aq uelq ues esp ri ts ill ogiq ues

une d i vi ni té né gati ve sub ordonné e mar ,


s h ostil e à

la d i vi ni té acti ve C est ai nsi que se forma le bi



.

na re i mp ur O n eut la foli e de sci nder Di eu l é


i

.

tou lede Sal omon fut séparée en deu triangl es et x ,

les mani ché ens i mag i nè rent une tri ni té de la nui t .

Ce Di eu mauvai s né d ans l imagi nati on des sec



,

faires devi nt l inspiraŒur de toutes les foli es et d e


tous les cri mes O n lui offri t de sangl ants sacrifi ces
.

l idolâtrie monstrueuse rempl aç a la vrai e reli gi on;


la magi e noi re fi t cal omni er la h aute et l umi


neuse magi e des vrai s adeptes et il y ont dans les ,

Ca ernes et dans les li eu dé serts d horribles con



v x

venticules de sorci ers d e goules et de stry ges car


,

la d é mence se change bi entô t en fré né si e et des ,

sacri fi ces h um ai ns à l anthrop0 phag ie il n v a


’ ’

q u un pas

.

Le mystè res d u sabbat ont été d i versement ra


s
21 6 H ITU EL D E LA T
H A U E MA GIE .

et que nous transcr vons en latin our lui a sser i p l i


tout son caract re de g r mo re è i i
R ecip e ani m
m vulgare p entap hy lfon
,
acoru ,

rtilh onis sanguinem solanum som niferum et


versp e

oleum letout bouilli et i ncorporé ensemblej usqu à ’

i
cons stance d ong uent

.

Nous pensons que les composi ti ons opi acées la ,

moelle de ch anvre vert le datura stramoni um le , ,

l auri er amande entrerai ent avec non moins de


-

succè s dans desem blabl es composi ti ons La graisse .

ou le sang des oi seaux de nui t j oi nts à ces narco ,

tiq ues avecdes cé ré moni es demag i e noi re peuvent ,

frapp erl i magi nati onet détermi nerla di recti ondes


rê ves C est ades sabbats rê vés de cette m aniè re



.

q u il

faut rapp or te r les hi stoi res de boues ui sor
q
tent d une cruche et y rentrent aprèsla cé ré moni e

,

de poudres i nfernal es recueil li es derriè re le mê me


bouc appelé maî tre Léonard de festi ns où l on
, ,

mange des avortons bouil li s sanssel avec des ser


pents et des crapauds de danses où fi gurent des ,

ani maux monstrueux oudeshommeset desfemm es

il formes i mp ossibl es de débauch es etfrénées où ,

les i ncub esdonnent unspermefroi d Lecauch emar .

seul eut p rod ui re d e par eill es ch oses et seul peut


p
les ex pliq uer Le malheureux curé Gaufridy et sa
.
LE SAD D A T D ES soncr
aas . 21 7

péni tente débauchée Madelei nedelaPal ud devi n


,

rent fous de p areill es rê veri es et se comp romi rent ,

pour les souteni rj usq u aubû ch er Il faut li re dans



.

leurprocès les dépositi ons de ces pauvres malades


pour comp rendre j usq u à q uelles aberrati ons peut

s em orterune i m i i bl ssé e Mai s le sabb at


p a g nat on e .

n a pas touj ours été un rê ve et il a ex i sté réell e



,

ment; il ex i stemêmeencoredesassembléessecrètes
et nocturnes où l on a pratiqueet où l on p ratiq ue
’ ’

les ri tes de l anci en monde et deces a semblé es les



s
,

unes ont un caractè rereli gi eux et un but soci al les ,

autres sont des conj urati ons et desorgi es C est



.

sous ce doubl e poi nt de vue que nous all ons consi

de rer et dé cri re le vrai sabb at soi t de la m ag ie


,

l umi neuse soi t de la magie de té nè bres


,
.

Lorsq ue le chri stiani sme p roscri vi t l ex erci ce ’

p ublic des anci ens cultes il réduisi t les partisans


,

des rel igi ons a se ré uni r en secret pour la céléb ra


ti on de l eurs my stè res A ces ré uni ons p rési dai ent


.

des i ni tié s qui é tabli rent bi entôt parmi les d i verses


nuances de ces cul tes persé cutés une orth odox i e
'

q u e la vé ri té m ag iq ue les ai da i t à é tabli ravec d au


tant pl us de faci li té que la prescripti on ré uni t le


, s

volontés e t resserre les li ens de la fraterni té entre


les hommes A i nsi les mystè res d lsis de Ce re

.
, s ,
21 8 T R I U EL D E LA T
H A U E MA GI E .

Eleusi ne , de Bacch us
se réuniront à ceux de la
,

bonnedéesse et d u druïdisme p ri mi ti f Les assem .

blées se tenai ent ordi nai rement entre les j ours de


Mercure et de J upi ter ou entre ceux de Vénus et
,

de Saturne; D II s y occupait des ri tes del i nitiati on


’ ’
,

on éch angeai t les si g nes my sté ri eux on ch antai t ,

leshy mnes sy mb oli q ues on s unissait pardesban



,

q u ets e
,
t l on fo rm’
ai t successi vem en t l a cha î n e

magique par la table et par la danse; p uis on se


séparai t après avoi r renouvelé le s serm ents entre

les mai ns des ch efs et reç u l eurs i nstructi ons Le .

ré cipi endai re du sab bat devai t être amené ou plu

tôt apporté à l assemblé e les y eux couverts par le


manteau magiq ue dont on l enveloppait tout en


ti er; on le fai sai t p asser sur de grands feux et l on


faisai t autourd e lui des b rui ts épouvantabl es Lors .

q u on lui découvrai t le vi sage il sevoyai t entouré


de monstres i nfernaux et en p ré sence d un bouc


col ossal et monstrueux q u on lui enj oi gnai t d ado


’ ’

rer T outes ces cé ré moni es é tai ent des ép reuves de


.

sa force de caractè re et de sa confi anceen ses ini

tiateurs Laderniè reép reuvesurtout é tai t dé cisi ve


.
,

parce q u ell ep ré sentai t d abord à l espri t du reci


‘ ’ ’

q lq chose d h um ili d i di

p ien d ai re ue u e ant et e r

cule il s ag i ssai t de bai ser respectueuæment le



220 T T E MA GIE
R I U E L D E LA H A U .

sé d ucti ons d u pl ai si r; l emp er eurJ uli en é tai t d une


’ ’

ch asteté sévè re ; Pl oti n d A lex and rie é tai t ri gou


reux dans ses mœ urs comme U II ascè te; Paracelso

était si é tranger aux folles amours q u on le crut ,


d un sex e douteux ; R ay mond Lulha ne fut i ni tié


aux derni ers secrets de la sci ence qu ap r



ès un dé
sespoir d amour qui le rendait ch aste à j amai s

.

C est aussi une tradi ti on de la h aute magi eque


les pentacl es et les tali smans p erdent toute leur


vertu q uand cel ui q ui les p orte entre dans une

maison de p rosti tuti on ou commet un adultère Le .

sabbat orgi aq ue ne doi t donc pas ê tr e consi dé ré

com mecel ui des vé ri tables adeptes .

Q uant au nom mê me d u sabbat on a voul u le


fai re veni r du nom de Sahasius d autresont ima

s é ty m l i L pl i m pl l

g in é d autr e o og es a .us s e se on ,

nous c est cell e q ui fai t veni r ce mot du sabbat


j udaïque p ui sq u il est certai n que les j ui fs dépo


,

siä ires pl us fi d èl es des secrets de la kabhale ont ,

été p resque touj ours en magi e les g rands maî tres


d u moyen âge .

Lesabbat é tai t donc ledi manch edescab ali stes le ,

j ourde l eur fêtereli gieuseoupl utôt la nuit de leur


assemblé e rég ulière Cettefê te envi ronné e de mvs
.
,

tères avai t pour sauvegarde l épouvante même d u



,
T D ES soacnas
LE SA EBA 2 21

. .

vul ai reet échappuit à lapersé cuti onparlaterreur


g .

Q uant au sabbat d i aboliq ue des nécromanciens ,

c etai t une contrefaç on de cel ui des ma g es et u ne

assemblé e demal faiteurs qui ex pl oitai ent des i d i ots

et des fous O II y p ratiq uai t d herribles ri tes et



.
,

l on y comp osai t d abominables mi x ti ons Les


’ ’
.

sorci ers et les sorciè res y fai sai ent l eur poli ce et se

renseignai ent les uns les autres p oursouteni r mu

tuellement l eurréputati on de p rophé ti e et de di vi


nation car les devins alors é taient gé né ral ement
,

consultés et faisai ent un mé tier l ucrati f tout en


,

ex eroant une vé ri tabl e p ui ssance .

Ces assemblées de sorci ers et de sorcreres n a


vai ont d aill eur s et ne pouvai ent pas avoi r de ri tes


rég uli ers: tout y dépendai t d u cap ri ce des ch efs et

des vertiges de l assemblée Ce qu en racontai t


’ ’
.

ceux q ui avai ent pu y assi ster servai t de type a

touslescauch em ars desrêveurs et c ést d umél ange



,

de cesréali té s i mp ossibl es et de ces rê vesdémonia


q ues que sont i ssues les dégoû tantes et sottes his
toires d u sabbat qui fig urent dans les procéd ures

de I ug ieet dans lesli vresdesSp ranger des Del an


II

cr e des D el ri o et des Rodin


,
.

Les rites d u sabbat gnostiq ue se sont transmi s


en A ll emagne à une associati on qui a p ri s le nom
222 H IT U EL D E LA TE MA GIE HAU .

deMopses ony a rempl acé lebouc cahalistiqnepar


le chi en h ermé tique et l ors de la ré cep ti on d un

, ,

candi dat ou d une cand i date (car l ordre admet les


’ ’

dames) 0 11 l amè ne les yeux bandés ; on fai t au


tour de lui ou d ell e ce b rui t i nfernal qui a fai t


donner le nom desabb at à toutes les inex fl icables


rumeurs; on lui demande s il a peur ou si ell e a

e u r d u d i a bl e p uis on lui p repose b rusq uement


p ,

lech oi x entre bai ser le derriè red ugrand maîtreet


bai ser cel ui d u MD pse qui est une peti te fi gure de
,

chi en recouverte de soi e et sub sti tué e à l anci enne



,

g ra n d e i d o l e d u b o ue d e M end è s Les Mopses ont .

pour si gne de reconnai ssance une gri mace ri di


cul equi rapp el leles fantasm agori esdel anci ensab

bat et les masq ues des assi stants D u reste leurdoc .

tri ne se ré sume dans le cul te de l amour et de la


lib erté Cetteassoci ati onse p rod ui si t quand l É glise



.

romai ne pem écuta la franc maç onneri e Les -


.

Mopses affectai ent de ne se recruter que dans le


h i i m ai t substi tué au serm ent de

c at o l c s e, e t l on a v

ré cepti on U II sol ennel engagem ent surl honneur


de ne ri en ré vél erdes secrets de l associ ati on C c


’ ’
.

i pl q m l li i i pl
’ ’

ta t u s u un s er e nt et a re ,g on n ava t u s

ri en à di re .

Le B a p h om e t d es tem pli ers d o n t le nom , d oi t


T LA H A U T M A GI
R I U EL D E E E .

croy ant au di abl eet à ses suppôts on nerall um epa ,


s

les bû ch ers M Veuillot le voudrai t et c est chez


,
. .

lui de la l ogiq ue il faut touj ours h onorer les


:

hommes qui ont le courage de l eurs O pi ni ons


Poursui vons II osrecherchescuri euseset arri von s

aux pl us h orribl es my stè res d u gri moi re ceux qui

serap portent à l é vocati on desdi abl es et aux


pa ctes

avec l enfer

.

A p rè s avoi r attrib ué une ex i stence ré ell e à la


né gati on absol ue d u bi en ap rè s avoi r i ntronisé

l absurde et créé un dieu d u mensonge il restait


à la foli e h umai ne d inmquer cette i dol e impossi


b1e et c est ce que les i nsensé s ont fai t O n nous


L

, .

écrivai t dernièrement que le trè srespectable père


_

Ventura anci en supé ri eur des thé ati ns ex ami na


, ,

teur des évêq ues etc etc ap rè s avoi r lu notre


, .
,
.
,

dogme avai t d éclaré que la Kabb ale à ses yeux


, , ,

était une i nventi on d u di abl e et que l étoile de ,


Salomon é tait une autre rused u mê me di ablepour


persuader au monde que lui di able ne fai t q u un , ,

avec Di eu Et voilà ce qu enseignent sé ri eusem



. ent

ceux qui sont m aî tres en I sraël ! L i dé al d u néant


et des té nèb res inventent unesubli me p h il osop hi e

ui est la b ase uni versell e de la foi et la cl ef de


q
voû te de tous les tem ples ! le dé mon apposant sa
LE S A D D AT D ES soacrsas 225

si nature à cô té de cell e de Di eu Mes vé né r abl es


g
maî tres en théologi e ous êtes pl us sorci ers q u on
,
v

ne pense et que vous ne pensez vous mê mes; et cc —

lui qui a dit : Le di abl e est menteur ai nsi que son


père aurai t peut ê tre bi enquelquespeti teschoses à
,

redi re aux dé ci si ons de vos paterni té s .

Les évocateurs d u di able doi vent avant toute


ch ose ê tre de la reli g i on qui admet un d i abl e

créateur et ri val de Di eu P our s adresser à une



.

p ui ss a nc e , il faut y c roi re E tan


. t donc donné u n
ferme croyant à la reli gi ond u d i abl e voi ci com ,

ment ildevra procé der pourcorrespond re a ecson v

pse u do —
d i eu

A x lO ME M A GIQU E .

Dans le cercle de son acti on tout verbe cré ece ,

q u

il affi r m e.

CO N SEQ U E NGE D IR E CT E .

Cel ui qui affi rme le di ablecré een fai t le di abl e .

C e qu I l faut avoir p our réussir dans les évocations


infernales .

1 U n ent tement nv nc
°
ê i i ibl e ;
2 U ne consci ence à la foi s end urci e aucri me et
°

très accessibl e au remords et ala peur


226 R lT U E L D E LA HA U TE M A GIE .

i
3 U ne gnorance affect e ou nature le ;
°
é l
U ne foi aveug le en tout

[1 ce qui n est pas
°

cro a y ble;
5 U ne d e com l tement fausse de
°
i é pé Di eu .

Il faut ensui te
P remièrement profanerles cé ré moni es du culte
,

auq uel on croi t et en foul er aux pi eds les si gnes


,

les pl us sacrés
Secondement fai re un sacrifi ce sanglant ;
,

Troisiè mement sep rocurerlafourchemagi que


,
.

C est une b ranch e d un seul j et de noiætier ou


’ ’

d amaudier q u il faut coup er d un seul coup avec


’ ’ ’

le couteau neuf qui aura servi au sacri fi ce; la ba

g ue tte dei t se term i ner en fourch e ; il faut ferrer

cette fourch e de b oi s avec une fourch e de fer ou

d aci er fai te de la l ame mê me d u couteau avec


l equel on l aura coupée



.

Il faut j eû ner pendant q ui nze j ours ne fai sant ,

qu un repas sans sel ap rèsle soleil couché ; ce repas


ser a de p ai n noi r et de sang asæisonné avec des

épi ces sans sel ou de fèves noi res et d h erb es lai ,


teuses et narcotiques ;

Tous les ci nq j ours s enivrer ap rès le sol eil



,

couché de vin dans l eq uel on aura fai t i nf user


,

pendant ci nq heures ci nq têtes de pavots noirs et


228 H IT U EL D E LA HA U TE M A GI E .

i il faudra aussi avoi r quatre clous arraché s


sour s ;

au cercueil d un suppli cié la tê te d un ch at noi r


’ ’

nourri de ch ai r h umai ne p endant ci nq j ours une ,

ch auve souri s noyé e dans le sang le s cornes d un




,

bouc cum que p uella concubrerit et le crâ ne d un


z ,

pa rri ci de T ousces obj etsh orribl eset assez di ffi ci les


.

à rassembl er étant réuni s voi ci comment on les,

di spose
O n trace U II cercle p arfai t avec l épée en re

ser

vant toutefoi s une rup ture ou un ch emi n desorti e

d anslecercl e ou i nscri t un tri angl e encolereavec ,

le sang l e pentacl e que l épé e a tracé ; p ui s al un


’ ’

des angles d u tri ang l e en pl aceleré ch aud à trois


,

pi eds que nousauri onspucompter aussi parmi les


,

obj ets i ndi spensabl es; à la b ase opp osée d u tri ang le

en fai t troi s p eti ts cercl es pour l epératem et ses


deux assi stants et derriè re le cercle de l epérateur


on trace non pas avec le sang de la vi cti me mais


, ,

avec lesang mê me de l opérateur lesi ned u lab a


g ,

ram en le monogramme de C onstanti n Lo éra



, p .

teurouses acoly tesdoi vent avoi rles pi eds nus et la


tête couverte .

O n aura aussi apporté la p eau d e la vi cti me im


molée; cette peau découpéeen bandes seraplacée
, ,

dans lecercle et fermera un autrecercle i ntéri eur


,
LE SA B BA T D ES sea mans . 2 29

qu on

fi x era aux q uatre coi ns avec les q uatre clou s

d u suppli cié ; p rès des q uatre cl ous et en deh ors


du cercl eon placera la tê te de ch at le crâ ne h u ,

mai n ou pl utôt i nh umai n les cornes de boue et


la ch auve souri s; on les aspergera avec un rameau

de b oul eau trempé dans le sang de la vi cti me ,

p ui s 0 11 all umera un feu de boi s d aune et de ’

cyp rè s ; les deux ch andell es magiq ues seront pla

cées adroi te et à gauch e de l opé rateur dans les


couronnes d e vervei ne ( Voi r la fi g ure en tê te de


.

ce ch apitre ) .

O np rononceraal ors lesformul esd evocati onqui


se trouvent dans les élé m ents magiq ues de Pi erre

d A pono ou dans les gri moi res soi t manuscri ts



, , ,

soi t i m pri mé s Celle du Grand Gri moi re répétée


.
,

dans le vulgai re D ragon rouge a été vol ontai re ,

ment alté ré eà l i mp ressi on La voi ci tell e q u i lfaut



.

la li re :
P er A donar E lmm A donar J eh ova A dona1, ,

Sabaoth Metraton O n A gla A donaï Math on ver


, ,

bum pythonicum my steri um salamandræ con


, .

ventus sylph0 ru m ,
entra g nomorum, dærnonia

Cœli Gad , A lmousin, G ibor J ehosua E am,Z ari a , ,


v

tnatmik veni veni veni


, . ,
.

La grande appell ati on d A grippa consi ste seul e



2 30 T U E L D E LA H A U TE MA GI E
RI .

ment dans ces p arol es : D E S M I ES J ESGH ET con a l v

D O S F D O U VE MA E N ITE M A U S N ous ne nous flattons


E E .

p as d e com p re n d re lese n s de cesp aroles ui p eut


q
ê tre n en ont aucun et ne doi vent en avoi r d u

moi ns aucun qui soi t rai sonnabl e p ui sq u elles ont ,


la p ui ssance d é voq uer le di ab le qui est la souve


rai ne dé rai son .

P ic de la Mirandole, sans doute


par le mê me
moti f affi rme u en
q magi e noi re les mots les plus

,

barb ares et les p lus absol ument inintellig hles sont :

les pl us effi caces et les meill eurs .

Les conj urati ons seré pè tent en h aussant la voi x


et avec des i mp ré cati ons des menaces j usq u à ce

, ,

q u e l esp

r i t rép ond e Il est ord i nai rement p ré cédé .
,

lorsq u i l va p araitre d un vent violent qui semble


,

fai re h url er toute la campagne Les ani maux de .

mestiques trembl ent al ors et se cach ent les assis


tants sentent U souffl e devant leur vi sage et leurs
II ,

ch eveu h um ectés d une sueur froi de se dressent


sur l eur tête .

La grandeet sup rê meapp ell ati on sui vant Pi erre ,

d A pono est cell e ci



-

H emen É tan! —
H e en É taum -
H emen É tan El —
"

°
" " * *
AZ HYN MI N D SE L A C H A D D N
"
TE U
"
A T I TI TE IE
"
IA

vay
*
vaa
*
B e A aa Eie Ex e
7
* " " "
A EL EL EL A,
23 2 T T
R I U E L D E LA H A U E M A GIE .

viction pourlep rocè s du malh eureux U rb ai n Gran

d ier .

Ces ignatures sont apposéesau bas d un pacte


s

dont M Colli n de Plancy adonné lefac si mile dans


.
-

l atlas de son Di cti onnai re i nfernal et qui porte en


apostill e: La minuteest en enfer dans le cabi net


'

de L uci fer rensei gnemt assez p ré ci eux surune


localité fort mal connue et sur une époquesi voi
si ne encore de nous anté ri eure pourtant au pro
,

ce s desj eunes L ab arre et d É talonde qui comme


, ,

tout le monde le sai t furent contemporai nsdeVol


,

tai re .
LE SA BE A T D ES S R I ER S O C . 233

Les é vocati ons é tai ent souvent sui vi es de pactes,


qu on écri vait sur du parchemi n de peau de bouc

avec une pl ume de feret une goutte de sang q u on


devai t se ti rer du b ras gauch e La céd ul e étai t .

double le mali n en emp ortai t une et le rép rouvé


:
,

vol ontai re aval ai t l autr e Les engagem ents re ci


r
p q o ue s é ta i en t p o u r l
,e d é m o n de s ervi r le s o
,r

ci er p endant uncertai n nomb re d anné es et pour


, ,

le sorci er d appartenir au dé mon ap rès un temps


dé termi né LEglise dans ses ex orci smes a consa


'
.
, ,

é la croyance à toutes ces ch oses et l on peut



cr ,

d i re que la magie noi re et son p rince té nébreux


sont unecré ation réell e vi vante terrible ducatho
, , ,

licisme romai n q u il s en sont mêmel œ uvre spé


’ ’

ciale et caracté ri stiq ue car les p rêtres n inventent



,

p a s Di eu .A ussi les vrai s cath oliq ues ti ennent ils -

du fond de l eur cœ ur à la conservati on à la régé ,

nération mê mede ceg rand œ uvrequi est la pi erre

ph üo sop h a le d u cu l te offi ci e l et p osi ti f O n d it q u e .


,

dansla l anguedesbagues les mal fai teurs app ell ent,

le d i abl e leboulanger : tout notre dési r et nous ,

a rlon sicinon pl us en ma i ste m a i e n e nfan t dé


p g s ,

voué d uch r isti ani smeet del Eglise à l aq uelle nous



,

devons notre p remiè re éd ucati on et nos p remi ers


enth ousi asmes tout notre d ési r d i sons nous est
, ,

,
23 !r T
R I U EL D E TE MA GI
LA HAU E .

q ue le fantô m e d e Satan ne p uis se pl u s ê tre ap pelé


aussi le boulanger desmi ni stres de la m orale et des

rep ré sentantsde la pl us h autevertu C omp rendre .

t on notre p ensé e et nous pardonnera t on la bar


,
— —

di esse de nos aspi rati ons en faveur d e nos i ntou


ti ons dé voué es et de la si ncé ri té de notre foi ?

La magi e créatri ce d u démon cette mag i e qui ,

a di cté le G rimoi re d u p ape H onori us l E nchiri



,

dieu deLé on111 lesex ercismes d u R i tuel les sen


, ,

tences des i nq ui si teurs les réq ui sitoi res deLaubar


,

demont les arti cl es de MM Veuillet frè res les


, .
,

li vres de MM de Falloux de Montalembert de


.
, ,

Mi rvill e la mag i e des sorci ers et des h ommes


,

pi eux qui ne lesont pas est q uelq ue chose de vrai


ment condamnabl e chez les uns et d infi niment ,

depl orabl e ch ez les autres C est surtout p ourcom



.

battre en les dévoil ant ces tri stes aberrations de


, ,

l espri t h umai n que nous a ons p ublié ce livre


,
v .

Pui sse t il servi r au succès decette œ uvre sai nte


- -

Mai s nous n avons pas encoremontré ces œ uvres


i mpi es dans toute leurturpitudeet dans toute l eur


montrueuse foli e; il faut remuerlaboue sanglante
des supersti ti ons p assé es il faut compulser les au
,

nales de la démonomani e p our concevoi r certai ns


,

forfai ts que l i mag i nati on seule n inventerait pas


’ ’

.
236 H ITU EL D E LA T
H A U E M A GI E .

d écouvrirla causeni ex pliq uer les eflrayauts sym ‘

tô me s le roi Ch arl es I X all ai t mouri r La rei ne


p ,
.

mè re qui legouvernai t entiè rement et qui pouvait


,

tout p erdre sous un autre rè gne ; la rei ne mè re —


,

q u on a soupçonnée de cette maladie contre ses


inté rê ts mê mes parce q u on sup posai t touj ours à


cette fem me capable de tout des ruses cachées


, ,

et des i nté rêts i nconnus consultad abord sesastro


log ues pour leroi p ui s ont recours à la pl us détes


,

tabl e des mag i es L é tat du mal ade empi rant de



.

j ouren j ouret de enant dé sespé ré on voul ut con


v ,

sulter l oracle de la téte sang lante et voi ci com


ment en p rocé da à cette i nfernale cpération


O n p ri t un enfant b eaude i sageet i nnocent de
, v

mœ urs ; on le fi t p réparer en secret à sa pre


miè re communi on par U II aumô ni er du pal ai s ;
p ui s lej our venu ou pl utô t la nui t d u sacri fi ce
, ,

arrivé e un moi ne j acobi n ap ostat et adonné aux


, ,

œ uvres occul tes de la magi e noi re commence à ,

mi nui t dans la chamb re du mal ade et en pré


, ,

sence seul em ent de Cath eri ne de Mé di ci s et de ses

affi dés ce q u on app el ai t al or s la messe d u d i abl e



.
,

A cette messe céléb ré e devant l i mage du dé


mon ayant sous ses pi eds une croi x renversé e le


, ,

sorci er consacra deux h osti es une noi re et une ,


LE SA EB A T D ES soacr
aas . 2 37

blanc e La h blanch e fut donnée à l enfant qu on


.

,

amena vê tu comme p our le bap tê me et qui fut ,

ég orgé sur les march es mê mes de l autel aussi tô t


ap rè s sa communi on Sa tête dé taché e d u tronc .


,

d un seul coup fut pl acé e toute p alpi tante surla


, , ,

g r an d e h osti e no i re qu i co uv ra i t l e fo nd de la pa

tè ne p ui s app orté e sur une tabl e où b rûl ai ent des


,

lampesmy sté ri euses Lex ercismealorscornmenç a


.

,

et le dé mon fut mis en demeure de p rononcer U II

oracl e et de rép ond re par la b ouch e de cette tê te

à une questi on secrète que leroi n osait fai re tout


h aut et n avai t mê me confi é e à personne Alors


,

.

une voi x faible une voi x é trangeet q ui n avai t p lus



,

ri en d humain se fi t entendre dans cette p auvre


peti te têtede marty r J y suis forcé di sai t cette


.

voi x en l ati n V im p atior A cette ré ponse qui


: .
,

annoncait sans doute au mal ade que l enfer ne le


protégeai t pl us un tremblement h orribl e lesai si t


, ,

s b ras se ll cri e d une voi x rauq ue



se

Eloignez cette tête éteignez cette tê te et j us

à son d erni er soupi r on ne l entendit pl us d i re


’ ’

qu

autre ch ose Ceux qui le servai ent et qui n é tai ent


,
.

a d an la c on fi d en ce d e c et a ffreu x my stè re
p s s ,

crurent q u il é tai t p oursui vi t par le fantô m e de


Coli gny et q u il croyai t revoi r de ant lui la tête


,

v
2 38 T
R I UE L D E LA H A U TE M A GI E .

de l illustre ami ral ; mai s ce qui agi tai t le mon


rant cc n é tai t déjà pl us un remords c était une


’ ’
, .

épouvante sans espoi r et un enfer anticipé .

Cette noi re légende mag ique de Rodin rap pelle


lesab omi nabl es p ratiq ues et lesuppli cebi en mé ri té
de ce Gill es de Laval sei gneur de R aiz qui passa
, ,

de l ascétisme à la magi e noi re et se li vra pour


, ,

se concili er les b onnes râ ces de S atan aux pl us


g ,

ré vol tants sacri fi ce Cet ali éné dé cl ara dans son


s.

p rocès que Satan lui é tai t souventes fois apparu ,

mai s l avai t touj our trompé en lui p romettant des



s

tré sors q u il ne lui donnai t j amai s Il résulte des



.

i nformati ons j uri di ques que pl usi eurs centai nes


de malh eureux enfants avai ent été les vi cti mes
de la cupi di té et des i mag i nati ons atroces de cet
assassi n .
2 à0 T
R I U EL D E LA HA U TE M A GI E .

sement , marty rs de l i ntel


p
et les ade tes sont les

ligence; mai s la P rovi dence sembl e mép ri ser ceux

q ui les mép ri sent et fa1 t mouri r ceux qu i ch erch en t

à lesempêcherde vi vre Lalégende du J ui f Errant .


péi ppli
est la o s e o u a re de cet arcane U n peupl ea .

envoyé unsageausuppli ce; il lui a dit March e :

l orsqu il voulai t sereposer un i nstant Eh bi en! ce



.

peuple va subi r une condamnati on pareill e il va ,

être prescrit tout enti er et pendant des siè cl es O il ,

lui d i ra March e ! march e! sans qu i l p ui sse


trouver ni pi tié ni rep os .

U n savant avai t une femmeq u i l ai mai t passion


nément et fol lement dans l ex altation de sa ten


dresse et il h onorai t cette femme d une confi ance



,

aveug le et se rep osai t de tout sur ell e Veinedesa


, .

beauté et de son i ntelli gence cette femme devint ,

envi euse de la supé riori té de son mari et le pri t ,

en h ai ne A q uelq ue temps de là ell e le qui ttai t en


.
,

se com p romettant elle mê me pour un h omme —

vi eux l ai d sansesp ri t et i mmoral C é tai t sonpre


,
.
,

mi er châti ment mai s là ne devai t pas se homerla


,

pei ne Le savant p rononça contre ell e seul ement


.

cette sentence J e vous reprends votre intelli

genceet votre beauté . pè U I I anq u i l


a r s, ceux
a

encontra t i ne lareconnam ent déjà pl us; l em



r sar
LΠENVO U THMEN TS ET LES SO H TS . 2h1

bunpoint commençait à lad éfi g urer; ell e reflétait


rson v sa
su il i g ll i
e la a deurdesesnouve esaffect ons:

T roi s ans ap rè s ell eé tait l ai de


, se t ans ap rè s
p .
,

elle é tai t folle Ceci est arri vé de notre temp s et


.

nous avons connu les deux personnes .

Les mages condamnent à la maniè re des méde


cins habiles ,

et c est pour uo on n a q i
pp lle pas de ’
e

leurs sentences l orsqu i ls ont p rononcé un arrêt’

contre un cou pabl e Ils n ont ni cé ré monies ni


.

i nvocati ons à fai re; ils doi vent seul ement s ahste ’

nir de manger à la mê me tabl eque le condamné ,

et s il s sont forcé s de s y asseoi r ils ne doi vent ni


’ ’

, ,

accepter de lui ni lui offri r le sel .

Les envoû tements des sorci ers sont d une autre


sorte et peuvent ê tr
,
e comparés à de vé ri tabl es

empoi sonnem entsd uncourant de lumiè reastral e


Ils ex altentleurvol onté pardescé ré moni es aupoi nt


de la rend re ven i m eu se a d i s tan ce ; mai s comme ,

nou s l avo

ns fa i t ob se rv er d ans notre Dog me ,

ils s ex posent le pl us souvent à étre tués les pre


miers parleurs m achi nes i nfernal es D éHO H çD II S ici .

q u elq ues uns de leur


— s coupables p rocédé s I ls se .

p rocurent soi t des ch eveux soit des vétements de , ,

la personne q u il s veule n t maud i re; pui s ils choi


i
s se
s nt un a ni m a l q ui so i t a l eu rs y eux le sy mbole
11 . 16
:2ù2

mruu . un LA murs mcm .

d e cette pei somie : ils mettent au mo en des che y


veux ou des vêtements cet ani mal en rapport ma

g nétique avec e e ; ils lui ll p ui d onnent son nom , s

il le tuent d un seul coup d u couteau mag iq ue



s

lui ouvrent la poi tri ne lui arrach ent lecœ ur enve , ,

loppent ce cœ ur p alpi tant dans les ob jets ma né g

ti é s et p endant troi s j ours atoutes les h eures


s , , ,

ils enfoncent dans ce cœ ur des cl ous d es e p i n ,

g l esroug i es au feu ou de l ong ues épi ne s, en p r o

nonç ant des malé d i cti ons sur le nom de la per

sonneenvoû té e I lssont p er suadés al ors et souvent


.
(
c est avec rai son) que la vi cti m e de l eurs infâmæ

manœ uvres ép rou e autant de tortures que si v

ell e a ai t en effet toutes ces poi ntes enfoncé e5


v

dans le cœ ur Ell e commence à dépé ri r et au


.
,

bout de q uelq ue temps elle meurt d un mal ia ,


connu .

U n autreenvoûtement us t dans lescam ag nes ié p


cons ste i à
consacrer des c ous our les uvres de l p œ
hai ne avec les fumi gati ons p uantes de saturne et
des i nvocati ons aux mauvai s gé ni es p ui s a sui vre

les traces de la personne q u on veut tourmenter et


aencl oueren forme de croi x toutes les emp rei ntes


de ses pas qu on pourra retrouver sur la terre ou


sur le sabl e .
2 Mt T H A U T E M A GI
R I U EL D E LA E .

'

avai t reç us p ui s on pronon0 ait sur la téte de l i


mage toutes les malé di cti ons qui ex pri mai ent la
h ai ne du sorci er et on infligeait chaque j our à.

cette fi g uremaudi tedes tortures i magi nai res p our ,

attei ndre et tourmenter par sy mp athi e cel ui ou

cel le quela fi gure rep ré sentai t .

Lenvoû tement est pl us i nfail libl e si l on peut se


’ ’

ro urer desch eveux dusang et surtout unedent


p c , ,

de la personne envoû té e C est ce qui a donné li eu


'
.

à cette façon deparlerproverbiale Vous avez une


dent contre moi .

O n envoû te aussi par leregard , et c est ceq u on


‘ ’

a ppelle en I talie laj ettatw a ou le mauvais œil , .

D u temp s de nos di scordes ci vil es un h omme en ,

boutique avait eu le malheur de dé noncer un de


ses voi si ns Le voi si n ap rès avoi r été dé tenu q uel
.
,

ue te m p s fut mis en lib erté m ai s sa p osi ti on


q , ,

étai t perdue P our toute vengeance il p assai t


.

deux foi s par j our de ant la b outique de son dé v

nonciateur le regardai t fi x emeut le sal uait et


, ,

pa ssai t A q uelque temps de là le boutiq ui er


‘ .

.
, ,

ne pouvant pl us supporter le suppli ce de ce re

ard vendi t son fond à p erteet ch an ea de q uar s


g , g
tier en ne l ai ssant pas son adresse; en un mot il ,

fut rui né .
LE S x svour mxms ET LES son s ,
211 5

U ne menace est un envoû tement r e , é l parce


q u elleagit vi vement surl i magi nati on surtout si
’ ’

cette i magi nati on accep te facil em ent la croy ance

d un pouvoi r occul te et illi mi té La terribl e me



.

nace de l enfer cet envoû tement de l h umani té


’ ’
,

pendant pl usi eurs siècles a créé pl us de cauche ,

mars pl us de maladi es sans nom pl us de foli esfu


, ,

ri euses que tous les vi ces et tous les ex cè


,
s ré uni s .

C est ce que fi gurai ent les artistes h ermétiques


d u moy en âg e par les monstres i ncroy abl es et


i nouïs qu il s i ncrustaient au portai l de l eursbasili

q ues .

Mai s l envoû tement par la menace p rodui t un


effet ab sol ument contrai re aux i ntenti ons de l opé


rateur q uand la menace est é vi demment vai ne


, ,

quand elle révolte la fierté légiti me de cel ui qui


est menacé et p rovoq ue par conséq uent sa résis
,

tance enfi n quand elle est ri d i cul e à force d étre



,

atroce .

Ce sont les sectateumde l enfer qui ont d iscré


ditele ci el . D i tes à h mme rai sonnable quel ê


un o

quilibre est la loi d u mouvement et delavie et que


l équilib re moral la liberté repose sur n

ne d is
, ,

ti ncti on éternell e et i mmuabl e entre le vrai et le

faux entre le bien et le mal ; dites lui que doué


,

,
mrusr. en L\ murs mcm .

l
d une volonté ibre,

il doit se faire place par se s

œ uvre dans l empi re de la vé ri té et d u bien ou


s

retomb er é ternellement comme leroch erde Sysi ,

h e da n s le chaos d u menson e et d u m al il com


p g :

p rendra ce dogme et si vous appel ez la véri té et


, ,

le bien ci el le mensonge et le mal enfer il croi ra


, ,

avotre ciel et avotre enfer au dessus d esq uel s l i




,

déal d i vi n reste cal me parfait et i naccessible à la


,

colè re comme al offense parce q u il comp rendra


’ ’

si l enfer en p ri ncipe est é ternel com m


q ue , e

la lib erté il ne saurai t ê tre en fai t q u un tour


ment p assager p our les âmes p ui sque c est une


ex pi ati on et que l i dé e d ex piation supp ose né


’ ’
,

cessairement cell e de ré parati on et de destructi on

du m m .

Cecidit, non pas dans des i ntenti ons dog mati


°

q ues qui ne saurai ent être de notre ressort, mais


pour i ndiq uer le re mède moral i
et ra sonna e bl à
l envoû tement des consc ences par les terreurs de i

l autre vie parlons des moyens desesoustrai reaux


i nfluences funestes de la colè re h umai ne .

Le p remi er de tous c est d étre rai sonnable et


’ ’

ste et denej am i s donner dep ri se ni de rai sonà


j u ,
a

la colè re U ne col ére lé gi ti me est fort a crai ndre



. .

C est pourq uoi b attez vous de reconnaître et d ex





nn usr ne LA
. HA U T E mere .

ui
q p arent dl
es i l
sc ences occu tes, de s en moquer ’
.

de n y j amai s croi re et de b oi re frai s comme le



,

d i sai t le g rand magi ci en pantag ruéliste l ex cell ent



,

curé de Meudon .

Pource qui est dessages (et il est temps de nous


occuper d eux ap rés avoi r fai t la p art d es fous)

p our ce qui est donc des sages ils n ont g uè re ,


d autres maléfi ces à crai nd re que ceux de la for



.

tune ; mai s comme ils sont p rê tres et méd eci ns ,

ils peuvent ê tre app elé s à g ué ri r des maléfi ciés et ,

voi ci comm ent ils devront s y p rend re



:

Il faut engager la p ersonne maléfi ciée à fai re


un bi en q uelconq ue à l envoû teur à lui rend re un

servi ce q u i l ne p ui sse pas refuser et atâch er de


l amener soi t di rectement soi t i ndi rectement à


, , ,

la communi on d u sel .

La personne qui se croi ra envoû té e par l ex e


cration et l enterrem ent d u crapaud d evra porter


surell e un cr ap aud vi vant dans une b oî te de corne .

Pour l envoûtement par le cœ ur percé il fau


dra fai re manger à la personne mal ade un cœ ur


d ag n eau assai sonné avec de la sauge et de la ver

vei ne et lui fai r


, e porter un tali sman de Vé nus ou

de la l une contenu dans un sach et pl ein de cam

ph re et de sel .
LES suvoursuuurs nr l es sein s . 211 9

Pour l envoûtemeut parla figurede ci re il faut


fai re unefi gure pl us parfaite lui mettredela per ,

sonne m ê me tout ce q u elle pourra donner lui


attach er au con les sep t tali sm ans la pl acer au ,

mili eu d un grand pantacle représentant le penta


g ra m me et la fro tt
,
er lé gè reme nt tous les j ours

d un mél ange d h uil e et de b aume ap rès avoi r


’ ’

p rononcé la conj urati ondes q uatrepourdétourner


l influencedesesp rits élémentai res A ubout desept

.

j ours il faudra brûler l i mage dans le feu consa


,

cré et l on p ourra ê tre sû r que la statuette fabri



,

q u é e par l envoû teu r p e rd



ra au mé me m o m ent
toute sa vertu .

Nous avons déjà p arlé de l a mé deci nesympathi


que d e P aracelse, q
ui m d camenta t des mem
é ires b i
de ci re et opé rai t sur le sang rendu par les plai es
pour gué rir les plai es elles mêmes Cesystème lui —
.

p ermettai t l emploi des remèdes les pl us vi olents ;


aussi avai t ilp ourspé ci fi q ues p ri ncip aux lesubli m



é
et le vi tri ol Nous croyons que l hom œ opathie est

.

une ré mi ni scence des théori es de Paracelse et un

retourà ses p ratiq ues savantes Mai s nous aurons à . .

reveni r surce suj et d ans un trai té tout spé ci al

q ui ser a consacr é ex cl usi vem e n t à la mé deci ne


occul te .
25 0 mruer D E . LA nx urn mem .

Les œ ux
v des p arents engageant l aveni r de

l eurs enfants sont des envoû tements qu on ne ’

saurai t tmp condamner: les enfants voué s au

bl anc parex emple ne p rospè rent p resq uej amai s;


, ,

ceux q u on vouai t autrefoi s au célib at tom bai ent


ordi nai rement dans la déb auch e ou tournaient ,

au désespoi r et à la foli e I l n est pas p ermi s à



.

l homme de vi olenter la desti née encore moi ns


d i mp oser des entraves au légiti me usage de la


liberté .

Nous aj outerons ici en maniè re de supplé ,

ment et d appendice a ce ch api tre q uelq ues



,

mots sur les mandragores et les androides que


'

pl usi eurs magistes confondent avec les fi guri nes


de c rei qui servent aux p ratiques des envoû te
ments .

La mandragore naturell eest uneraci nechevel ue


u i p ré sente pl us ou moi ns dan son ensembl e
q s , ,

soi t la fi gure d un h om me soi t cell e des parties


ii
v r les delag é né rati on Cetteraci neest lé gèrement .

narcotiq ue et les anci ens lui attrib uai ent une vertu
,

aph rodi si aq ue qui la fai sai t recherch erparles sor

cières de laThessalie p ourla com position des phil


tres .

Cette rac ne est e e, i —


ll co mme le suppose un cer
252 T
RI U EL D E LA HA U TE M A GIE .

la mandragore ; mai s ils ont croi sé les accou


lem e uts m onstrueux et ont j eté la sem ence hu
p ,

mai ne en terre ani mal e sans p roduire autre chose ,

qu e des cri mes h onteux et des mo nstres sans pos

térité .

maniè re de former l andrmde


La troi siè me

c est par le mé cani sme gal vani sé O n attrib ue a



.

A lbert leGrand un de ces automates p resq ue i ntel


ligent et l on aj oute que sai nt T homas la b ri se

d un seul coup de bâton p arce q u il é tai t embar


’ ’

rassé de ses rép onses Ce conte est une allégori e . .

L andrmde d A lbert le c est la hé ologie




Grand

, t
i éli cienne dela scolastique p rimiti ve qui fut
ar stot ,

b ri sée par la Somme de sai nt Thomas ce hardi ,

novateur qui sub sti tua le p remi er la loi absol ue de

la rai son à l arbi trai re di i n en usant formulercet


v ,

ax i ome que nous ne crai g nons pas de répéter à


,

satiété p ui sq u il é m ane d un pareil maî tre : U ne


’ ’

ch ose n est pas j uste p arcequeDi eu le veut ; m ai s


Di eu le vent parce qu elle est j uste ’


.

Landroïde ré el l androïdesé ri eux des anciens


’ ’

, ,

étai t un secret qu ils cach aient à tous les regards


et que Mesm er le premi er a osé d ivul g uer de nos

j ours c é tai t l ex tensi on de la vol onté du mage


’ ’
LE S E NVO U TE MENTS ET LE S sou s . 25 3

dans p
un autre cor s , organ s ié i par un
et serv

esp ri t élé mentai re ; en d autres term es pl us mo


‘ ’

dernes et plusi ntelli g ibles c é tait un suj et mag né



,

uqac .
25 h
'
T
R I U E L D E LA usure MA GI E .

CH APIT RE XVII .

L EC II I W E E

D ES E TOIL ES .

Nous en avons fini avec l enfer et nous re pi ’


,
s

rous à pl ei ne p oi tri ne en revenant a la l umiè re


ap rès avoi r traversé les autres de la magi e noi re .

Reti re toi Satan nous renouçons à toi a tes



,

pompes à tes œ uvres mai s encore pl us à tes lai


, ,

deurs à tes mi sè res a ton né ant à tes mensonges!


, , ,

Le grand i ni ti ateur t a vu tomb er d u ci el comme


la foudre La légende ch ré ti ennete converti t en te


.

fai sant poser doucement la téte de dragon sous le


pied dela mè re de Di eu Tu es pour nous l i mage .

del inintelligence et du my stè re; tu es la dé raison


et le fanati sme aveugl e tu es l inquisition et son


enfer; tu es le d i eu de Torq uemada et d A lex an


dreVI ; tu es devenu lej ouet de nos enfants et ta


'

derniè re pl ace est fi x ée à cô té de P oli chi nell e ; tu


n es pl us ri en mai ntenant q u un personnag e g ro
’ ’

tesque de nos théâ tres forai ns et un moti f d ensei


g ne p ou rq uelq ues b outiq ues soi d i sant reli g i euses —


.

A p rè s la seiziè me clef d u Tarot q ui rep ré sente ,


un a . D E L\ ux : r:
. l
.
; l M

I
CHA P TRE

L LC E I I t E E

i
Nous en avons fin aw
ron à pleine poi tri ne
s

aprè a oi r tra ersé


s v v

Relire toî —
, Satan !

po mpes ,
à les œ uvr
deurs à les misères
,

Le g rand initiater
la foudre La leg .

faisant poser d e '

pie d d e la mè re

de l inintelligem

et le fanat sme i
enfer; tu es le

dre VI ; tu es ( i

derniè re pl ace

n es pl u ri en s

losq ue d e nos

g ne ou p
r q ue!

A pr s laè
I sur . nes ETO I LES . 25 7

n q u un

q uatre étoiles égal e

lt\ 3 i
i b en un n ou un n ou un

est ce
q ui nous a é
d tourn de don é
pl anisphè re de Gafi arel dont
w du ,

ne sont d ai ll eurs as ex trê mement


p
mi phèœ a été rep rodui t dans l ou
s

ù re Montfaucon sur les reli g i ons et les

us d u monde et l on en trouve é al e

, g
0 0 pie dans l ouvra esur la m i p blié

g ag e u
sti ue E ckartsh ausen
v
q .

avants d aill eurs ne sont pas d accord sur


’ ’
, ,

fig urati on des l ettres de l al ph ab et p ri mi ti f



.

Irot i tali en dont il est bi en à dé si rer q ue les


,

= r s
g o thiq u es so i en t con ser vé s se r a p po rte p ar , ,

di spositi on de ses fi g ures al alph abet héb reu


qu i a é té e n us age d e pu i s la c apt i vi té e t q u o n ,

appell e alph abet ass ri en; mai s il ex i ste des fra


y g
ments d autres Tarots anté ri eurs cel ui là où la

disposi ti on n est pl us la mê me C omme il ne faut



.

ri en h asarder en matiè re d éradition nous atten


d rons p our fi x er notre j ugement de nouvelles et


, ,

pl us concl uantes dé couvertes .

Pour ce qui est de l alphabet des é toiles nous ’


,

croy ons qu il est facul tati f com mela config uration


des nuages qui semblent p rendre toutes les formes


,

I I. 17
256 T
R I U EL D E LA mors MA GI E .

i
aura ent, suivant M . MoreaudeDammarti n, auteur
ié i l i i
d un tra t fort cureux sur or g ne des caract res

è

a a t ues, d term n des anc ensmagesdans le


lph bé iq é i é i
ch oi x des fi guresd u Tarot q ue ce savant reconnaî t
,

com menouspourun li vre essenti ell ement hiérati


qu e e t p ri mi ti f .

A i nsi dans l 0 pinion de ce savant le tseu chi


, ,

ncis l aleph des Hé breux et l al ph a des Grecs


’ ’

, ,

ex p ri m é h ié ro l
g yp qh i u em ent p ar la fi g ure d u

bateleur serai ent emp runtés à la constel lati on de


,

la gruevoi si nedu poi ssonastral de la sphère ori en

La tcheou chi noi s, le heth hé breu et le B lati n ,

correspondant ala p ap esse ou à J unon ont été ,

formés de la tê te du béli er; le yn chi nois le gbi ,

mel héb reu et le G lati n fi g urées par l impéra ,


tri ce serai ent emp runtés à la constellati on d e la


,

g r and e O u rse etc ,


.

Le cab ali ste Gafi arel q ue nous avons dej a ci té


,

p l us d u n e

f oi s a d ressé un pl ani sphè re où toutes
,

les constell ations forment des lettres hébraï


q ues ; mai s nous avouerons que la configurati on
nous en sembl e sou ent pl us qu arhitraire et que

v
,

nous ne comp renons pas pourquoi sur l i ndicati on



,

l é il mpl G fi

d t l

une seu e o e par ex e e a are trace plu ,


25 8

R lT U EL D E T LA H A U E M A GI E .

q u e no tre i m a g i nati on l eu r p rê te Il en est des .

é il m m d s p oi nts delagé om anci e


g r oup es d t o e s c o e e

et de l assem blagedes cartes dans la moderne car


tomancie C est unp ré tex te pour se mag nétiset soi



.

mê meet un instrumentqui p eut fi x eret dé termi ner


l i ntuiti on naturell e Ai nsi un cabaliste h abitué aux

.

hié rogly phes mystiq ues verra dans les é toiles des
signes que n y dé couvri ra pas un si m pl e berger;

mais le b erger de son cô té y trouvera des com


, ,

binaisons qui échapperaîent au cabali ste Lesgens .

de la campagne voient un rateau dans la cei nture


et l épé e d O rion; un cab ali ste héb reu verrai t dans
’ ’

le mê me O ri on consi dé ré en son enti er tous les


, ,

mystè res d Ezéch iel les dix seph iroh disposés en



,

ternai re untri angl ecentral formé deq uatre é toil es


,

p ui s une li gne de trois formant le j od et les deux ,

fig ures ensembl e ex p ri mant tous les my stè res d u


B ereschit puis q uatre é toil es formant les roues de
,

Mercavah et complé tant le ch ari ot di vi n E n regar .

dant d une autre maniè re et en disp osant d autres


’ ’

lignesi dé al es il y verraun ghimel parfaitement


, ,

formé et pl acé au dessus d un j


-

od d an s u n

g r and d a l e th ren v er sé fi
; g ure
, q ui r ep ré se nte
la l utte d u bi en et d u mal avec le tri omp he défi ,

nitif du bi en E n effet le . fondé sur lej od c est


,

,

L EGR I1 U R E D ES E

TOI LES . 25 9

le terna rei produi t parl uni té c est la mani festa



,

tion d i vi ne da Verb e tand i s que le dal eth renversé


,

c est le ternai recomposé d u mauvai s bi nai remu l


tiplié parlui mê me La fi g ure d O rion consi d é rée




.
,

O R IO N

i i i iq ll l

a nsi se ra t d on c den t ue avec ce e de ange


,

i h
M c ae l l utt a nt con tr e le d rag on et l a
, p pari’
ti on d e

ce s gi ne ,
s e p résen tan t sou s cette fo r m e s erai,
t ,
260 T H A U TE M AG
R I U E L D E LA
IE .

pourle cabali ste un présagedevictoireet de bon


,

beur .

U ne l ongue contempl ati on du ci el ex al té l I ma


g ination ; les to es é il
épondent à nos pen l
a ors r

sé es Les li g nes tracé es mental ement de l une à



.

l autre parl esp remi erscontempl ateursont d û don


ner aux h ommes les p remiè res i dé es de la géomé

tri e S ui vant que notre â me est ag i té e ou p ai si bl e


.
,

les étoil es sembl ent rutillantes de menaces ou sei n


tillantesd espérances Leci el est ai nsi le mi roi r de

.

l âme h umai ne et l orsq ue nous croyons li re dans



,

les astres c est en nous mê mes que nous li sons




.
,

Gaffarel appliq uant aux desti né es des empi res


,

les p ré sages de l Ecriture cél este dit que les au



,

ciens n ont pas vai nement fi guré dans la parti e


sep tentri onal e d u ci el tous les si gnes de m auvai s

augure et q u ai nsi de tout temp s les cal ami té s



, ,

ont été regardé es comme devant veni r du nord

pour se répandre sur la terre en envahi ssant le


mi di .

C est pour cel a dit il que les anci ens ont



,

,

figuré aces parti es septentri onal es du ci el un


serpent ou d ragon tout aup rès de deux ourses ,

pui sque ces ani maux sont les vrai s hiéroglyph es


de ty ranni e de saocagement et de toute sorte
,
26 2 R IT U E L DE LA II A U TE MA GI E .

Nousavonstranscri t en entierce passage deGaf


farel parceq u il n est pas sans actuali té dans notre
’ ’

temps O ù le nord semble menacer encore toute


,

l E urope( 1 ) mais il est aussi dans lesdesti nées des


fri mas d ê tre vai ncus par le sol eil et les té nèb res

doi vent se di ssiper d elles mê mes en arri vant à la



l umiè re Voi là pour nous le derni er mot de la pro


.

p h étie et le secret d e l aveni r



.

Gaffarel aj oute encore q uelq ues pronosti c ti rés s

des é toi les cel ui par ex empl e de l afi aiblissement


progressi f de l empi reottoman mai s comme nous


l avons déj à dit ses fig ures de lettres constellées


so nt assez arbi trai res Il dé clare d u reste avoi r


. .
,

em p runté ces p rédi cti ons à un cabaliste héb reu


nomm é Rabbi Ch omer qu il ne se flatte pas lui ’
,

mê me de bien comprendre .

Voici le tabl eau des caractè res mag iq ues qui ont
été tracés par les anci ens astrol og ues d après les

constell ati ons zodi acal es; ch acun de ces caractères

eprésente le nom d un géni e bon ou mauvai s



r , .

On sait que les sig nes d u Z od iaq ue se rap portent


à d i verses i nfluenc s cél estes et par conséquent
e
,

ex pri ment une al ternati ve annuell e d e bien et de

mal .

4 ) Ce passage a été écrit avant la g uerre d e Crimée .


( N ote

d e la second e éd zlron)

L EOR ITU R E D ES ETO ILES . 263

(
g g e

a+

2 3 2%

Les noms des gé ni es dé si gné s par ces caractè res


sont
°

Pour le Béli er SA TA A R A N et Sarahiel


,

P our leTaureau BA GD A L et A ra iel ;


,
z

Pourles Gé meaux S A GR A S et Samia!


,


Pour l E crevisse, R A H D A R et P hakzel;

Pour le Li on S A C H A M et S era/ie!
,
26 11 T
R I U E L D E LA T
HA U E M A GI E .

Pourla Vi erge I A E A et S chaltiel


,
AD

PourlaBalance GR A SGA R B N et H ado/iel;


, E c

Pour le Scorpi on D I O L et S ai a el
, EH

ss z

Pourle Sagi ttai re V NO E I et S aritafel


,
H

Pourle Capri corne SA GD A LO et S emai ne!


, N

Pour leVerseau A numan et S akmaliel;


,
s c

Pourles Poissons RA SA M A SA et V arabic!


,

Le sage qui vent li re dans le ci el doit observer


aussi les j ours de la l une dont l i nfluence est très

,

g ran d e en ast rol og i e L a l u


.ne atti re et rep ousse

successi vement leflui de ma né ti que dela terre et


g ,

c est ai nsi q u ell e p rod ui t le flux et le reflux de la


’ ’

mer: il faut donc en bi en connaî tre les ph ases et


savoi r en d i scerner les j ours et les h eures La nou .

vell e l uneest favorabl e aucomm encement detoutes

les œ uvres magiq ues : dep uis le p remi er q uartier


j usq u à la pl ei ne l une son i nfluence est ch aude;

de la pl ei ne l une au d erni er q uarti er elle est ,

sè ch e du derni er q uarti er j usq u à la fi n elle est



,

froi de .

Voi ci mai ntenant les caractè res spéci aux de


tous les j our de la l une marq ué s par les vi ngt
s .

deux cl efs d u Tarot et par les si gnes des sep t pla


ne
tes
TU
.

26 6 RI EL D E LA II A U T E M A GI E .

d u nom re 3 Ce
b j our est favorab le à la gé né ra
.

ti on et gé né ralement à toutes les p rod ucti ons soi t

du corps soi t de l esp ri t


, .

Il L empereur minateur
'

.
, ou ledo .

Le quatr1 emej our est funeste: ce fut ce u l i de la


i
na ssance de a n C ï mai s il est favorabl e aux entre
p ri ses i nj ustes et ty ranniques .

Le p ap e, l hiérophante

5 . ou .

Leci nq uiè meest h eureux : ce fut ce u l i delanai s


sanced A bel

.

L amoureuæ, la liberté

6 . ou .

Lesi x iè me est unj ourd orgueil : ce fut cel ui dela


nassancedeLameth , ce u qui d sa t
i i i à ses femmes l i
J ai tué un h omme qui mavai t frappé et un j eune
’ ’

h omme qui mavai t bl essé Maudi t soit qui préten



.

d ra m en p uni r! Cej our est p ropi ce aux conspi ra


ti ons et aux ré vol tes .

7 . Le chariot .

iè me j our nai ssanced Hébron cel ui qui


A u sept

,

donna son nomà la p remiè re desvi llessai ntesd Is


raë l Jour de reli g ion de p ri èreset de succè s


.
,
.

L É CR I I U B E nas
' ‘

TO ILES
E . 26 7

8 . La j ustice .

Meurtre d A bel

. Jour d ex piati0 n ’
.

9 . Le vieillard ou l er

mite .

Nai ssance deMathusalem Jour de bé nédi ction .

pour les enfants .

1 0 La roue de fortuned É z échiel



. .

Nai ssance deNab uchodonosor Règnedelabête . .

Jour funeste .

M . La force .

Nai ssance de Noé Les vi si onsdecej our là sont .


trompeuses mai s c est un j our de santé et de


gév ité p our les enfants ui nai ssent


q .

1 2 Lesacrifié,
. ou le pend u .

Nai ssancede S amuel Jourp rophé tiq ueet caha .

listiqne favorabl e à l accomplissement du g rand


œ uvre.

13 . La mort .

Jour de la naissance de Chanaan le fils maudi t ,

de Cham J our funeste et nomb re fatal


. .
26 8 RI TU EL D E LA HA U T E M A GI E .

1 h Lang e de tempérance

.

Bé nédi ction de Noé le q uatorz iè me j our de la ,

l une A cej ourp rési de l ange Cassielde la bi erer


.

chi e d U riel

.

1 5 T yphon ou le diable
. .

Naissance d Ismaël Jour de ép robati on



. r et

d ex il

.

1 6 La tour foudroyée
. .

Jour de la nai ssance deJacob et d É sau et dela ’

pré desti nati on deJ acob pourla rui ne d Esaü ’


.

1 7 L étoile rutilante

. .

Le feu duci elb rûleSodomeet Gomorrhe Jour .

de sal ut p our les b ons et de rui ne p our les me


ch ants dangereux s il tom b e un samedi Il est sous

.
,

le règne d u Scorpi on .

1 8 La lune . .

Naissance d Isaac tri omphe de l épouse J our


,

.

d affecti on conj ugal e et de b onne espé rance



.

1 9 Le soleil
. .

Nai ssance de Ph araon Jour bi enfai sant ou fatal .

pourlesgrandeursd umonde sui vant les di fférents ,

mé ri tes des g rands .


2 70 T
R I U EL D E LA T
H A U E M A GI E .

2 7 1 nfluencede D ianeou d H écate



. .

Vi ctoi reé cl atante remportée par J uda Mecha


bée .

28 I nfluencedu soleil
.

Samson enlè veles p ortes de Gaz a . Jourdeforce


et dedéli vrance .

29 . Lefou du Tarot .

J our d avortement et d insuccès en toutes


’ ’

h
c oses .

bl bbi nique que J ean Belot et


P ar cette ta e ra ,

d autres ont emp runté e aux cab ali stes héb reux on

,

peut voi r que ces anci ens maîtres concl uaient a


p oste r ior i d es fai ts aux i nfl u e nce s p ré sum abl es ce ,

ui est complé tem e nt d a ns la lo i ue d es sci enc es


q gq
occul tes O n voi t aussi combien d e sig ni fi cati ons
.

di verses sont renfermé es dans ces vi ngt deux cl efs —

q u i fo r m ent l al p h ’
ab et u ni v ersel d u T arot et la ,

vé ri té de nos asserti ons q uand nous p ré tendons ,

u e to us les secrets d e la cab al e et de la ma i e


q g ,

tous les mystè resdel anci enmonde toutelasci ence



,

des p atri arch es toutes les trad i ti ons hi stori ques


, ,

des temp s p ri mi ti fs sont renfermé s d ans ce l ivre


,

L É CR IT U R E D E S E TOILES . 271

h ié rogly phiq ue de T hot, d Hénoch ou de Gad


mns .

Un moyen i mpl e de trouver les h oros


fort s

cop es cél estespar onomancieest cel ui que nous al

lons d i re ; il concili e Caffarel avec nous et peut


donner des résultats fort é tonnants d ex actitude et

d e p rofondeur .

A yez une carte noi re dans l aquelle vousdécou


p erez aj our le nomde la personne pour l aq uelle
vous consulte z ; pl acez cette carte au b out d un

tube ami nci d u côté de l œil d e l ob servateur et


’ ’

plus large du côté de lacarte; p uisvous regarderez


vers les q uatre poi nts cardi naux al ternativement ,

en commenç ant par l ori ent et en fi ni ssant par le


nord Vous p rendrez note de toutes les é toil es que


.

vous verrez atravers les lettres p ui s vous conver ,

ti rez les l ettres ennomb res et avec la somme de, ,

l additi on é cri te dela même maniè re vous renou


vellerez l O pération vous comp terez combi en vous


avez d é toil es ; p ui s aj outant ce nomb re à cel ui



,

du nom vous addi ti onnerez encore et vousé cri rez


,

le total des deux nomb res en caractè res be hrai


q ues Vous renouvel lerez alors l opération et vous
.

i nscri rez à part les étoilesque vous aurez rencon


tre es ; p ui s vous ch erch erez dans le pl ani sph ère
2 72 T
R I U EL D E LA T E MA GI E
HA U .

cél este les noms detoutes les é toiles ; vous en ferez

la classi fi cati on sui vant l eur grandeur et leur


éclat vous ch oi si rez la pl us grandeet la pl us bril
,

tantep our é toil e p ol ai re de votre O pé rati on astro


logique; vousch erchez ensui te dans le pl ani sph ère
égy pti en ( il s en trouve un assez compl et et bi en

g r a vé d an s l a tla s

d u g ran d o uv rag e d e D up ui s) vo us ,

ch erch ez les noms et la fi g ure des gé ni es aux q uels

apparti ennent les é toiles V ous connaî tra al ors.

q uels sont les si gnes h eureux ou malh eureux q ui


entrent dans le nomde la p ersonne et q uell e sera

l eur i nfluence soi t dans l enfance (c est le nom


,
’ ’

tracé à l ori ent) soi t dans la j eunesse ( c est le nom


’ ’

d u mi di ) soi t dans l âge mû r (c est le nom d e


’ ’

l occi dent) soi t dans la vi eillesse (c est le nom d u


,

nord) soi t enfi n dans toute la vie (ce sont les


,

é toil es qui entreront dans le nomb re entier formé


p a r l

ad d i t i on d es l ettre s et d es é toi l
e s) C e tte o pe .

rati on astrol ogiq ue est simpl e facile et demande , ,

p e u de ca l c ul s ; ell e nous rep orte ala pl us h aute

antiq ui té et ap parti ent é vi demment comme on


, ,

pourra s en convai ncreen étudi ant les ouvrag es de


Gaffarel et deson maître Rabbi Ch omer à lamagi e ,

p ri mi tive des patri arches .

Cette astrol ogie onomantique é tai t cell e de tous


27l| T U EL D E LA H A UTE MA GI
RI E.

U n peu avant l i ncendi e et la destructi on d u


templedeJé rusalemparNabuzardan les cabalistes ,

avai ent remarqué verti cal em ent eu des


sus d u —

tem ple onze é toiles ai nsi di sposées

è
et qui entr rent toutes dans le mot w
écri t du an,

septentri on à l occi dent H ib chich ce qui si gni fi e



: s ,

rép rob ati on et ab andon sans mi sé ri corde La .

somm e d u nomb re des l ettres est 11 23 j uste le ,

temp s de la duré e d u tem ple .

Les empi resde P erse et d A ssyrie é tai ent mena


cés de destructi on par uatre é toil es verticales qui


q
entrè rent dans ces troi s l ettres 3 1 l B ob et le

nomb re fatal i nd iq ué par les l ettres é tai t 208 ans .

Q uatre é toil es annoncè rent aussi aux rabbi ns


cab ali stes de ce temp s là la ch ute et la d i vi si on de

l empi re d A lex andre en se rangeant dans lemot


’ ’

1 1 5 parad d i vi ser dont le nomb re28 £I i nd iq ue la


, , ,

duré e entiè re de ce royaume soi t dans sa raci ne


, ,

soit dans ses b r anch es .

Sui vant Rabbi C hom er les desti nées dela puis


,
fl ammes D ES ETO I LES. 275

l ance otto ane m à Constantin0 ple ser


aient fixées
d avance et annoncées parq uatre é toiles qui, ran

ées dans le mot nan mah si gni fient ê tre fai bl e


g , , ,

malade ti rerà sa fin Les étoil esqui dansla lettre


, .
,

I: , i pl us brillantes i ndiq uent un grand et


éta ent ,

d onnent à cette lettre la valeur de mille Les trois .

l ettres ré uni es font 1 025 q u il faut compter à ,


a rti r de la p r i se de Constanti nople ar Mah om et


p p
Il cal cul qui p romet encore pl usi eurs siècl es
,

d ex i stence à l empi re affaibli des sul tans mai n


’ ’

tenant soutenu par toutel E uroperé uni e



.

Le MA N E TH E a PH A R ÈS que Bal th asar dans


son i vresse it é cri t sur le mur de son p al ai s par
,
v

le ray onnement des flambeaux é tai t une i ntui ti on ,

onomantique du genre de cell e des rab bi ns Bal .

th asar i ni tié sans doute par ses devi ns héb reux a


,

la lecture des é toil es opé rai t machi nalement et


,

i nsti ncti vement sur les lampes de sa fête nocturne


comme il eû t pu fai re sur les é toiles du ci el Les .

troi s mots q u il avai t formé s dans son i mag i nati on


devi nrent bi entôt i neffaçabl es ases y eux et fi rent


pâli r toutes les l umiè res de sa fê te Il n é tai t pas .

d i ffi cil e de p ré di re à un roi qui dans une vill e as ,

siégée s aband0 nnait â desorgies unefi n sembl abl e


acelle de Sardanapale Nous avons dit et nous .


276 T
R I U EL D E LA HA U TE M A GI E .

r épétons pour concl usi on de ce chapi tre que la:


i ntuitions magnétiq ues donnent seul es de lavaleur
et de la ré ali té atous ces cal cul s cabali stiq ues et

astrologiq ues p ué ril s p eut ê tre et compl ètement


,

arbi trai res si on les fai sai t sans i nspi rati on parou

riosité froi deet sans une pui ssante vol onté .


278 T
R I U E L D E LA T
H A U E M A GI E .

en préparant leurs phil tres et leurs b reuvages .

Les substances ex ci tantes et celles qui contien


nent le pl us de ph osph ore sont naturell ement

aph rodi si aques T out ce qui agi t vi vement sur le


.

sy stè me nerveux
p eut d é t er m i ner la surex ci tati on

p a ssi o nne ll e e t si
,
une vo l on té h abil e et p er sé v é
rante sait d i ri geret i nfluencer ces d i sposi tions na

turelles elle se servi ra des passi ons des autres au


,

profi t des si ennes et rédui rabi entôt les personne


,

li tésles pl us fi èresà deveni r dans untemps donné


, ,

les i nstruments de ses pl ai si rs .

C est d unepareille i nfluencequ i l i mportede se


’ ’ ’

p ré se rv er e t c e s t po

urd o n n e rd es arm esa ux f a ibl es

q u e D ons é cri vo n s ce ch a pi tre .

Voici d abord q uelles sont les pratiquesde l en


’ '

nemi

Cel ui qui veut sefai re ai mer (nous attrib uons à


un h omme seul ement toutesces manœ uvres illégi

films nesupposant pasq u une femmeenaitj amais



,

besoi n) cel ui donc quiveut se fai reai merdoi t d a


,

bord sefaireremarq ueret prod ui re unei mpressi on


q uelconq ue surl i magi nation de la personne q u i l
’ ’

dési re Q u il la frapped ad mi rati on d étonnement


’ ’ ’
.
,

ou de terreur d h orreur m ême s il n aquecette


’ ’ ’

, ,

ressource; m ai s il faut à tout p ri x que p our ell e il


P H I LTH ES ET M A GNE TISME . 279

sortedu rang desh ommesord i nai reset qu il p renne


de gré ou de force une place dans ses souve mrs ,

dans ses app réh ensionset dans ses rêves Le Love .

lace n est

certes pas l i déal avoué

des Clarisses
mai selles y pensent sans cesse pour les réprouœ r ,

pour le s m a ud i re p our pl
, ai nd re l eurs vi cti mes ,

pourdési rer leurconversi on et l eur repenti r; p uis


ell es voud rai ent lesrégé né rerparl e dé vouement et

le p ardon ; p uis la vani té secrète leur dit qu il se


rai t beau de fi x er l amour d un L ovel ace de l ai


’ ’ ’

mer et de lui résister Et voilà ma Cl arisse qui se


.

surprend à ai m erleLovel ace ell es enveut de l ai


’ ’

mer elle en rougit elley renoncemille fois et ne


, ,

l ai meque millefois davantage; p uis quand vi ent



,

lemoment sup rê me elleoublie d elui rési ster


,
.

Si les anges étaient aussi femmes que les repré


sente le m ysticisme moderne J éhovah eû t agi au ,

p è re bi en p rud ent et bi ensagel orsq u il amis Satan


ala porte d u ciel .

U ne grande décepti on pour l amour prom e de



certai nes femm es h onnêtes c est detrouverbon et


i rréprochable au fond l hommedont elless étaient


’ ’

épriœsenlep renant pourun b ri gand L angealors



.

q uittelebonhommeavec méprisen lui disant Tu


nes pas le diable!

28 0 T
R I U EL D E LA HAU TE M A GI E .

G ri mes vousdonc en di ablelepl us parfai tement


possibl e ,
l z éd ui re un ange
vous qui vou e s .

O n ne p ermet rien à un h omme ertueux P our v .

q u i en effe t ce t h om m e là n o us p rend il — —

di sent les femmes; croi t il q u on ait moi ns de



mœ urs que lui? Mms on pardonne tout à un au v

ri en que voul ez vous attendre de mi eux d un pa



reil ê tre?

Le rôl e d h omme à g rands pri nci pes et d un ca


’ ’

ractère ri gi de ne p eut ê tre une p ui ssanceq ue près

des femmes q u on n a j amai s b esoi n de sé d ui re ;


’ ’

toutes lesautres sans ex ceptionadorent les mauvai s

suj ets .

C est tout lecontrai rech ez les hommes et c est


,

ce contraste q ui a fai t de la p udeur l apanage des


femmes: c est ch ez elles la p remiè re et la plus na


turelle des coq uetteri es .

.
U n des mé deci ns les pl us di sti ng ué s et un des
pl us aimabl es savants de Londres le docteur
A shburner me contai t l anné e derniè re qu un de
’ ’
, , ,

ses cli ents en sortant de ch ez une g rande dam


, e ,

lui avai t d it un j our J e vi ens de recevoi r un


é trange compli ment Lamarq uise de ma dit en
.

me regardant en face: Monsi eur vous ne me ferez ,

p a s b ai sser les y eu x a vec vot re a f


f reux regard ;
282 T
R I U EL D E LATE MAGIE HA U .

cup erd elle oude s en occuper d une m anièrequi


’ ’ ’

humili e son amour propre en la traitant comme —


,

un enfant et en rej etant bi en loi n l i dé e delui fai r



e

j amais la cour Alors les rôles ch angeront : elle


.

fera tout pourvoustenter ell evous i ni ti era aux se ,

crets que les femm es se réservent elle s habiller



a ,

et se dé sh abill era devant vous en vous di sant des

ch oses comm ecelles ci E ntre femmes entre


vieux ami s j i ’
e n e vo u s c ra ns pa s v ou s n ê tes —

p as u n h om m e p ou r m o i e tc etc P u i s e ll
, e ob so r .
,
.

veravos re ards et s
g i ell e le s t
,ro uv e ca l m e s indif ,

férents elle sera outré e; elle se rapproch era de


,

vous sous un p ré tex te q uelconq ue vous effleurer a ,

avec ses ch eveux l ai ssera son pei gnoi r s entrou


’ ’
,

vrir O n en a vu mê me en pareill e circon ,

stance ri sq uer ell es m


, êmes un assaut non par —
,

tendresse mai s par curi osi té par i mpati ence et


, , ,

parce qu elles sont agacées



.

U n magi ci en qui a de l esprit n a pas besoi n


’ ’

d autres phil tres que ceux là ; il di5poseaussi des



p aro l es fl a tteuse s d es sou fi les m ag,né tiq u es d es co n ,

tacts légers mai s vol up tueux avec unesorte d hy


, ,

p oc ri sie c
,o m m e si l o n n y so n gea i t p

a s L es

d o n .

neursde b reuvages doi vent être vi eux sofa l ai ds , , ,

imp uissants et alors à quoi bon le philtrel Tout ‘


P H I LTH ES ET M A GNETISM E . 28 3

homme qui est vrai ment un h omme a touj ours a


sa d i sposi ti on les moy ens de se fai re ai m
,

er, tant

q u

il ne ch erchera pas à occuper une place déjà
p r i s e .Il serai t souverai nem e n t m al ad roi t d ete n ter

la conquê te d une j eune marié e par amour pen


d ant les p remiè res douceurs de sa l une de mi el ,

ou d un e Clari sse renforcée ay ant déjà un Lovelace


q u i l a r e nd t rè s malh eu re use ou d o nt ell e se re p ro

che amè rem ent l amour



.

N ous ne parlerons pas ici dessaleté s delamagie .

noi re au suj et des philtres ; nous en avons fi ni

avec les cuisi nes de Canid ie O n peut voi r dans


.

lesE p odesd Horacecomment cetteabomi nabl esor


cière de Rom e comp osai t les p oi sons et l on peut


, ,

p o u r le s sacri fi ces et le s en c h ante m e nt s d a m’


o u r ,

reli re les É g tog ue5 de Théocrite et de Vi rgil e où ,

les cérémoni es de ces sortes d œ uvres magiques


s o n t m i nuti eu sem en t d é cri tes. N o us ne tra ns cr i


rons pas ici les recettes des gri moi res ni du Peti t

A lbert que tout le monde p eut consulter Toutes


, .

ces d i ffé rentes p ratiques ti ennent au magnéti sme

O I I à la mag i e em p oi sonneuse et sont ou naïves


,

ou cri mi nell es Les b reuvag esq ui affaibli ssent l es



.

prit et troublt larai sonpeuvent assurerl empi re! ’

d éjà conqui s par une volonté mauvai se e


,
t c est
28 à T H A U T E M A GIE
R I U EL D E LA .

ai nsi que l i mpé ratri ce Césonie fi x a dit ou l a


’ ’

, ,

mour fé roce de Cali g ula L aci de est le .


plus terrible agent de ces empoisonnements de la


pensée C est pourquoi il faut se garder de toutes
.

les di sti llati ons ay ant legoû t d amande él oignerde



,

sa ch am bre à couch er les lauri ers amand es et les -

daturas les savonsd amandes les l ai ts d am andes


’ ’

, , ,

et engé né ral toutes les compositi ons de parfum erie

où l odeurdesamandes d omi nerait surtout si son


acti on sur le cerveau é tai t secondé e par c lle de e

l amb re

.

Di mi nuerl acti ondel i ntelli gence c est augmen


’ ’

,

terd autant les forces d une p assi on i nsensé e La


’ ’ ’
.

monr tel queveul ent l inspirerles mal fai teursdont


,

nous parl ons ici serai t un vé ri tabl e hébé tement et


,

la plus h onteuse de toutes les servi tudes moral es .

Pl us on é nerve un esclave pl us O II le rend inca ,

p able d e s a ffr anc hi r et



c e s t là vé ritabl eme nt
,
le

secret de la m ag i ci enned A pulée et des b reuvages


de Ci rce .

L usage du tabac soi t apriser soi t à fumer; est


, ,

un aux ili ai re dangereux des phi ltresstupé fi ants et

des empoi sonnements de la rai son La ni coti ne .


,

comm e on sai t n est pas un p oi son moi ns vio


, _

l ent que l aci de prussique et se trouve en pl us



,
286 H ITUEL D E LA HA U E MA GI E T .

soufflant sur e e ll Il lui fallait bien cette excuse


.

pour atté nuerl horreur et leri di cule de sesaccu


seti ons contre ce Père dont la culpabilité d ailleurs


n a j amai s été bi en prouvée mais qui bon gré


, ,

mal gré avai t certai nement inspi ré unebien bon


,

teusepassi on à cette mi sé rable fi ll e .

Mademoiselle Ranfaing étant devenue veuve ,

en dit dom Calmet dans son Traité sur les


ap paritions, fut rech erchée en mariage par un
mé deci nnommé Poi rot N ayant pasété écoutédans

.

ses poursu tes i


il lui donna d abord des philtres ’

pour sen fai re ai mer ce qui causa d étranges de



,

rangements dans la santé de m adem oi selle Ran

fai ng B i entô t des ch oses si ex traordi naires arri


.

vèrent a cette dam e q u on la crut possédés et


, ,

qu e les m é deci ns déclarant ne ri en comprend re à


,

son état la recom mandert aux ex orci smes de


,

l Eglise

.

A p rès q uoi d l
Porcelets
d

, par or re e M de
.
,

évê que de Ton] on lui nomma pour ex orcistes


M V ia r d. in do cteu r en thé o l og i e c o nseil ler d E tat ,

du duc deLorrai ne un j ésui tee t un capuci n; m


, ais

da n s le c o urs d e c es ex o r ci s m e s p res q ue to us ,

les re li g i eux d e N an cy le d i t sei g neur évêq u e


, ,

l évêque de T ripoli sufiragant de Strasbourg



T
P H IL R ES ET MA GNET ISM E . 28 7
M de Sancy ,
. ci —
devant ambassadeur du roi trè s
h éti en à ConstantinO ple et alors prêtredel O ra
c r ,

toi re Ch arles de Lorrai ne é vêquedeV erdun deux


, , ,

docteurs de Sorbonne envoyés ex p rèspour assi ster


aux ex orci sm es l ont souvent ex orci sé een hébreu

, ’
,

en grec et en l ati n et elle l eur a touj ours ré ,

pondu pertinement elle qui à pei ne savoit l ire le ,

lati n .

O n rapporte le certi ficat donné par M N icolas .

de B arlay fort h abil een l anguehéb raïq ue qui re


,

connott quem ademoi selleR anfaing étoit ré ell em ent

o sé dé e et lu i avoi t répondu au seul m ou v e m e nt


p s ,

deses lèvres sans q u il prononçât aucunes parol es


, ,

et lui avoi t donné pl usi eurs preuves de sa p osses


si on Le si eur G
, arni er docteur de Sorb onne lui , ,

ayant aussi fai t pl usi eurs com mandements en


languehéb raïque ell elui ademê me réponduper ,

tinement mai s en françoi s d i sant que le pacte


, ,

était q u il ne parleroit qu en langue ordi nai re Le


’ ’

dé mon a N st cc as assez que e te m


j out a e p :
j o

nt re

q u e j e nten

d s ce ue tu dis? Le m
q ê m e M G a rni er .

lui parlant grec mit parm égarde un cas pour un


,

autre La p ossédé e ou pl utôt le d i abl e lui dit


.
, ,

Tu as f Le d oc eur lui dit en g rec : M ontre


ailli
t .

ma faute Lediable répondi t : C ontente toi quej e te


.

2 88 T
R I U E L D E LA HAU TE M A GI E .

montre la faute j e ne t en dirai pas davantage Le '


.

docteurlui di sant en grec de se tai re, il lui répon


dit : Tu me commandes de me tai re, et moi j e ne
veux me tai re
pas .

Ce remarquab le ex empl e d affecti on hysté riq ue


porté ej usqu à l ex taseet la démonomani e à la suite


’ ’

d un philtre admi ni stré par un h omme qui se


croyai t sorci er p rouvemi eux quetout cequenous


,

pourrions d re la ti
oute p ui ssance de la vol onté et
-

de l i mag i nati on réag i ssant l une sur l autre et


’ ’ ’
,

l étrange l uci di té desex tatiques ou somnamb ul es


q u i com p renn ent la p aro l ee n la li sa n t d ans la eu


p
sée sans avoi r la sci ence des mots J e ne ré voque .

a u n i n tant en d ou te la si n cé r i té de s té moi ns
p s s

nommé s par domCalmet j e métonne seul ement


q ue d es h om m es aussi ravesn ai ent pa remarq ué


g s

cette di ffi cul té qu éprouvait le p ré tend u dé mon a



leur répondre dans une l angue étrangè re à la ma


l ade Si leur i nterlocuteur eû t été ce qu ils enten
.

daient parun dé mon il eû t non seul ement com ,


-

pri s le grec mai s il eût aussi parlé g rec l un ne


,
:

coû terai t pas pl us que l autreà un esp ri t aussi se



.

va nt et aussi mali n .

D omCalmet ne s en ti ent pas là surl hi stoi re de


’ ’

mademoi selleRanfaing il racontetoute une suite


290 T
R I U EL D E LA HAU TE M A GIE .

refuse en y pensant conti nuellemt pourledétes


ter ! C est par l e my stici sme q u ont commencé les
’ ’

ensorcellements prétendus des Magdelei ne Bavan ,

des demoi selles de la Palud et de la Cad iè re La .

crai nte ex cessi ved unech ose la rend p resque tou


j ours i névitable Eu sui vant les deux courbes d un


.

cercl e on ar ri ve et l on se rencontre eu mêm


’ ’

e _

p o i nt .Ni c ola s R em i g i us j ug e c rim i n e l en L o rr a


,in e ,

q u i fi t b rûl e r v i ves h u i t c en ts f e m m e s c om m e so r

cières voy ai t de la magi e partout c é tait son idée



,

fix e sa foli e Il voulait p rêch erunecroisade contre


, .

lessorciers dont il voyai t l E ur0 pe rempli e déses


p ér é d e n ê tre p a

s c r u s u r pa ro l e q u a n d il a ffi rm a it

q pu e r esq u e to u t le m o n d e é ta i t co u p a bl e de m ag i e ,

il fi ni t parsedécl arersorcierlui mêmeet fut b rûlé —

sur ses p rop res aveu

Pourse préserver des mauvaises influences la ,

p remièrecondi tionserait doncdedéfendreal ima ’

g in a tio n de s ex alæ r T o u

s les ex a l té s so n
. t pl u s o u

moi ns fous et l on domi ne touj ours un fou en le


,

prenant par sa foli e Mettez vous donc eu dessus .


- —

des crai ntes p ué ril es et des dé si rs vag ues; croyez à


la sagesse sup rê me et soyez convai ncus que cette ,

sa esse vous ayant donné l i ntelli gence pour un i ’

g ,

q u e m o y en d e la c o n na î tre n e p eu t v ou loi r ten d ,


re
p H ILTE ES E T MA GN ETISM E . 291

des pièges à votre i ntelligence ou à i


votre ra son.

V ous voyez p artout autour de vous deseffets pro


porti0 nnés aux causes; vousvo e y z les causes di ri
m d i fi é d s le domai ne del h omm

g é e s e t o es a n e par

l intelligence; vous voyez en somme le bien être


l us fo rt e t p lu s esti m é qu e le m al : p ourqu oi s up
p
p o œ ri ez vous dans l infi ni une i m m

ense dé rai son ,

p ui squ il y a de la raison dans le fi ni ? la vérité


ne se cache a personne D i eu est vi sibl e dans ses


œuvres et il ne demande ri en aux ê tres contre


,

les l ois de leur nature dont il est lui mê me l au


,

teur La foi c est la confi ance; ayez confiance



.
, ,

non dans les hommes qui vous di sent du mal de

la raison car ce sont des fous on des i m


, posteurs ,

mais dans l éternelle rai son qui est le verbe d i vi n


cette lum ière vé ri tabl e offerte comme le soleil à


l i ntuition de toutecréature humainevenant en ce

monde .

Si vous croyez alaraison absolue et si vous dé


sirez pl us que toutech oselavé ri té et laj usti ce vous ,

ne devez craindre p ersonne et vousn aimerez que



,

ceux quisont ai m abl es Votrel umièrenaturellere.

ousæra insti nctivem ent celledes m é ch ants arce


p p
qu ell

esera dominéeparvotrevolonlé A insilessub .

tanc s
s emêmevénéneum qui pourraient vousêtre
29 2 T
R I U E L D E LA HA U TE M A GI E .

ad ministréesn affecteront pasvotre i ntelli gence O n



.

pourra vous rend re mal ades O II nevous rendra j a ,

mais cri mi nel s .

e qui contrib ue à rendre les femmes hystéri



.

q ues c est l eur é ducation molle et hypocri te Si


.

.

ll
e es fa sa ent i i
pl us d ex ercice si O II l eur ensei gnai t

,

les choses du monde franch ement et libé ral ement ,

ell es serai ent moi ns capri ci euses moi ns veines , ,

moi ns futil es et par conséquent moi ns accessibles


,

aux mauvai ses sé ducti ons La faiblessesympath iœ .

touj ours avec le vi ce parce que levi ce est une fai


,

blesse qui se donne l apparence d une force La ’ '


.

foli e a la rai son en h orreuret secomplatt entoutes


ch oses aux ex agé rati ons d u mensonge G ué ri ssez .

donc d ebord votre i ntel li gence mal ade Lacause


-

.

de tous lesenvoû tements le veni n detous les phil ,

tres la pui ssance de tous les sorci ers sO


, nt là .

Q uant aux narcotiq ues ou autres p oi sons qui


vous aurai ent été admi ni strés c est l affai re de la
’ ’
,

médeci ne et de la j usti ce ; mais nous ne pensons


a squedepareill esé norm i té ssereprod ui sent b eau
p
coup de nosj our s Les Lovelaces n endorm ent pl us

.

les Clari sses autrement que par l eurs galanteriæ ,

et les b reuvages comm e les enlè vements par des


,

h ommes masqués et les capti vi tés dansdes souter


29 lt R ITU EL D E LA H A U T E MA GIE .

CH APITRE XIX

LE M A GISTEE E D U O
S LEIL .

Nous arri vons au nomb re qui dans le T arot est


marqué ausigne dusoleil LedenairedePythagore .

et le ternai re mul tiplié parlui mê me rep ré sentent -

en effet la sagesse appliq uée à l absol u C est donc


’ ’
.

de l absol u que nous all ons parlerici



.

T rouver l absol u dans l i nfi ni dans l indéfi ni et


’ ’ ’
,

dans le fi ni tel est le grand œ uvre des sages ce


, ,

q u

H e rmè s appell e l œ uvre du soleil

.

T rouver les b ases i néb ranl abl es de la vrai e foi


reli gi euse de l avé ri té phil osophiq ue et dela trans

mutati on métallique c est le secret d Hermèstout


,
’ ’

enti er c est la pi erre phil osoph al e



, .

Cettepi erreest uneet multipl e onla dé compose


pa r l a naly

seo n la re com p o separ la sy nthè se D ans .

l analyse c est unepoudre lap oudredeproj ection


,

des al chi mi stes; avant l analyseet dansla synthèse


c est une pi erre



.

La pi erre philosoph al e d isent les maî tres ne , ,

doi t pasê treex posée à l ai rni aux regards des pro



LE M A GIS I È R E D U
‘ ‘
O
S LE I L . 295

lance; il faut la teni r cachée et la conserver avce


i
so n dans endro t le p l ’
i
l ussecret deson l aboratoi re ,

et portertouj ours sur soi lacl ef d u li eu où ell e est

renfermée .

Cel ui qui possèdeleg rand arcaneest un roi vén


tabl e et pl us q u un roi car il est i naccessibl e à

,

toutes les crai ntes et a toutes les espé rances


veines Dans toutes les malad i es de l â m e et d u

.

corps une seul e p arcell e détaché e de la p ré ci euse


,

pierre un seul grai n de la di vi ne poudre sont


, ,

pl us quesuffi sants pourle g ué ri r Quecel ui là en .


tendequi a des orei ll es p our entend re! comme d i

sai t le Maî tre .

Le sel lesoufre et les mercure nesont quedes


élé ments accessoi res et des i nstruments passi fs du
g ran d œ uvre T out d ép end co mm en.o us l avonsd it ,

,

du magnè i nté ri eur de Paracel so L œuvre est tout



s .

entièredans lap roj ection et la p roj ecti on s accom


plit parfaitement par l i ntelli gence effecti veet réa ’

lisable d un seul mot



.

Il n y a q u uneseule cpération i mportante dans


’ ’

l œuvre: el le consi stedans la sublimation qui n est



,

autrechose selon G abor quel élévati onde la ch ose


, ,

sèch e par le m oyen d u feu avec adhé rence à son ,

propre vase .
296 EI T U E L D E LA HA U TE M A GI E .

Cel ui qui veut parveni ra I ntel li gence du grand


mot et ala possessi on du g rand arcane doit après , .

avoir mé d i té lesp ri ncipesdenotre dog me li reavec ,

attenti on les phil osoph es h ermé tiq ues et il par ,

a sans doute à l i ni ti ati on comme d autres y



viend r

sont p arvenus ; m ai s il faut p rend re pour cl ef de

leurs allégori es le dog me uniq ueA Hermès con ’


,

tenu dans sa tabl e d émeraude et sui vre p our


, ,

cl asser les connai ssances et d i ri ger l opé rati on


l ordre i ndiq ué dans l alph abet cabalistique du


' ’

Tarot dont nous donnons l ex pli cati on entiè re et


,

absol ue au derni er ch api tre de cet ouvrage ,

Parmi les li vres rares et p réci eux qui conticn


nent les my stè res d u grand arcane il faut comp
,

terau premi errang le S entier chimique ou M anuel

de P aracel e qui conti ent tous les my stè res de la


s ,

phy siq uedé monstrati eet delaplussecrè tecabale


v .

Celi vremanuscri t p ré ci eux et ori gi nal nesetrouve


, ,

q ue d an s la bi bli othèq ue d u V ati can S e ndi


. vog ius

en a ti ré une copi e dont le b aron deTsch 0 udy s est


servi p our comp oser le caté chi sm e h ermé tiq ue

contenu dans son ouvrage i nti tulé L É toile flam


boyante Ce caté ch isme que nous i ndiq uons aux


.
,

sag es cabali stes com mepouvant teni rli eu du trai té


i ncomparable de Paracelse conti ent tous les p ri n
,
298 T
E ITU EL D E LA H A U E M A GI E .

pui ssance attracti ve et ex pansive on ne peut don ,

ner unemei lleurecomparai son que celledela fou

dre qui n est d abord qu u ne ex hal ai son sèch e et


’ ’ ’

terrestre uni e à la vap eur h umi de mais qui à , ,

force de s ex alter venant à p rendre la nature


ignée agitsurl humidequi lui est i nhérent qu ell e


,

,

atti re à soi et transmue en sa nature ; après q uoi

ell e se p ré cipi te avec rapi d i té vers la terre où ell e ,

est atti rée par une nature fi x e semblabl e à la

si enne .

Ces parol es é ni gmatiq ues p our la forme mai s ,

clai res pour le fond ex p riment nettem ,ent ce que

lesphil osophesentendent parl eurmercureféconde


parlesoufre qui devi ent le maitre et lerégé néra
,

teur du sel c est l A Z O T H la mag nésie uni versell e


’ '

: , ,

le grand agent magiq ue la lumiè re astrale la ln , ,

mière de vie fécondéepar la force animique par


, ,

l énergie i ntellectuelle q u ils comparent au soufre



,

acause de ses affi ni tés avec le feu di vin Q uant au .

sel c est la m atiè re absol ue Tout ce qui est ma


, .

tièreconti ent du sel et tout sel peut être converti


,

en or pur par l acti on combi née d u soufre et du


mercure qui parfoi s agissent si rapi dement quela


, ,

transmutati on peut se fai re en un instant dans une ,

heure sans fatig ue p our l opérateur et p resq ue


,
LE M A GI STEH E D U SO LEIL . 299

sans fr i i
a s, d autres fo s, et suvant

i les di sposi ti ons

p l us co ntra i res des m ili eux a tm os phé riq u es l O pé ,


rati on demande pl usieurs j our s pl usi eurs m oi s , ,

et parfoi s mê m e pl usi eurs années .

Comme nous l a ons déjà dit il ex iste dans la



v ,

nature deux lois premiè res deux l oi s essenti ell es ,

q u i p rod ui sen t en se cont re


,
b al anç an t l éq uilib re —

uni versel des ch oses : c est la fi x ité et le mouve


’ '

ment analog ues en phil osophi e à la vé ri té et à


, , , .

l i nvention et en conception absol ue à la néces



, , ,

si té et à la liberté qu1 sont l essence mê m e deDi eu


, .

Les philosoph es h ermétiq ues donnent le nom de


fimc â tout ce ui est oudér
q p ahle atout ce qui tend ,

par sa natureau repos central et l i



mmobilité ; ils
nomment vo ati tout ce
l l q u i obéi t pl us naturelle

ment et pl us volonti ers à la loi d u mouvement et ,

ils forment leur pierre del analyse c est â di re de


' ’
- —
,

la vol atili sati on d u fi x e p ui s dela sy nthè se c est


, ,

à d i re de la fi x ati on d u vol atil ce q u il s opè rent




,

en appliq uant au fi x e qu il s nomment l eur sel



, ,

le mercure sul furé ou la l umiè re de vie d i ri gée et


rend ue toute p ui ssanteparune opé rati on secr
— ète
Ilss emparent ai nsi detoute lanatureet l eurpi erre

se trouve p artout où il y a d u sel ce qui fai t d i re ,


d

qu aucunesubsü nœ n estétrangèreaug ran œ uvre


3 00 T H A U T E M A GIE
R I U E L D E LA .

et q u on p eut ch angeren or les matiè res mê me les


plus mépri sabl es et les pl us viles en apparence ce ,

i i d sce sens ue comm l ’

q u e st v ra an q e n o,u s a o n s v

dit ell es conti ennent toutes le sel p ri ncipi ant ré


, ,

p résenté dans nosemblè mes par la pi errecubiq ue


ell e mê m

e comm , e on le voi t dans le frontispi ce

sy m boliq ueet uni versel descl efsdeBasil eValenti n .

Savoi r ex trai redetoute matièrele se! parqui y


est caché c est avoi r le secret de la pi erre Cette

.

pierre est donc unepi erre sali ne que l od ou ln ’

miè re universelleastraledécomposeou recompose;


ell e est uniq ue et mul ti pl e car ell e p eut se dis ,

sond r ecommeleselord i nai reets incorporerà d au


’ ’

tres sub stances Ob tenue par l analy se on pour



.
,

rai t la nomm erle sublimé uni er el; retrouvé e par v s

voi e desy nthè se c est la vé ri tabl ep anacée des nu


ciens car ell e g ué ri t toutes les mal adies soi t de


, ,

l â me soit du corps et a été appelé e par ex cel


, ,

lence la médeci ne de toute la nature Lorsq uon .


d i spose parl i ni ti ati on absol uedes forcesde l agent


’ ’

n i
u ve e r s l o n a,
to uj ours cet te pi e r re à sa d i sp osi ti on

ca r l e x

t ra c ti on d e l a pi erre es t a l ors u n e c p ér a ti on

is mple et facile bi en di sti ncte de la p roj ecti on ou


é li i m é lliq C pi à l é d

r a sa t o n ta ue e tte e r re . ta t e s u ,

blimé nedoi t pas ê tre l ai ssé e en contact avec l ai r


,
302 H ITUEL D E LA T
H A U E M A GI E .

CHAPITRE XX .

LA T H A U MAT U R GI E .

Nous avons dé fi ni lesmi racles les effetsnaturels


des causes ex cepti onnelles .

L acti on immé di ate de la volonté humai ne sur


les corp s ou du moi ns cette acti on ex ercée sans


,

moy en vi sibl e consti tue un mi racl e dans l ordre


,

phy siq ue .

L i nfl uence ex ercé e sur les volonté s ou sur les


intell igencessoi t soudai nement soi t dansuntemps ,

donné et capabl edecapti verles pensé es dech an


, ,

e r les ré sol uti onsles m i eu arrê té e de p araly ser


g x s ,

les p assions les pl us vi ol entes cette i nfluencecons


,

ti tuc un mi racl e dans l ordre moral



.

L erreur commune relativement aux miracles


, ,

c est de les regarder co mme deseffets sanscauses ,

comm e descontradi ctionsdela nature comme des ,

fi cti ons soudai nes de l i magi nati on di vi ne ; et l on


’ ’

ne songe pas u un seu q l mi racle de cettesorte bri


serai t l h armoni e uni versell e et repl ongerai t l uni


’ ’

vers dans le chaos .


LA TH A U MA TU E GIE . 303

Il y ades mi racles i mp ossibl es à D i eumême ce

sont les mi racles absurdes Si D ieu pouvait être


.

ab surde unseul i nstant ni lui ni le monde n ex i s


teraient pl us l i nstant d ap rès Attendre de l ar


’ ’ ’
.

bitrairedi vi n un effet dont on mé connaî t la cause


ou dont lacausemê m e n ex i ste pas c est ce q u on
’ ’ ’

appell e tenter D ieu ; c est se p récipi ter dans le


vide.

Dieu ag it par ses œuvres i l il opèred ans le c e

p ar le s an ges et su r la terre par le s h om mes .

Donc dans le cercl e d acti on des anges les


,

anges peuvent tout ce qui est p ossibl e à Di eu ,

et dans le cercl ed acti on des h ommes les hommes


di sposent é gal ement de la toute p uissance di vi ne —


.

Dansleci el desconceptionshumai nes c est l hu


’ ’

manité qui crée D i eu et les hommes pensent que


,

D ieu les a faits à son i mage p arce q u ils le font à


la l eur .

Le d omai ne de l homme c est toute la nature


’ ’

corporell e et vi sibl e sur la terre et s il ne régit ni



. ,

les grands astres ni les étoil es il peut du moi ns en ,

cal cul er le m ouvement en mesurer la d i stance et


,

i denti fier sa volonté à l eur i nfluence il peut mo


difi er l atmosphère agi rj usqu à un certai n point
’ ’
,

sur les saisons, guérir et rendre malades ses sem


30 2 H ITU EL D E LA T
H A U E MA GIE .

CHAPITRE XX .

LA T H A U MAT U R GI E .

Nous avons défi ni lesmi racles le


des causes ex cepti onnelles .

L action immédi ate de l a volr


les corp s ou du moi ns cette


, est indispen '
l

moy en vi sibl e constitue un


, faut un courant
physique . ié6 nl .

L i nfl uence ex ercé e sur



ne ri en convoi ter
i ntell igencessoit soudaim de tout C est ce .

donné et cap abl e de ca ll i d l E ’


, tel
le a é 1
go r e e

er le s ré sol uti onsles j æ D i eu1 t roi s f oi s v ic to


g ,,

les p assi ons les pl us v i é


a re s er v d a n s le d se rt
ti tuc un mi racle de
L erreur comm

te rre à u n e v o l on t é ra i
de les regar

0 est lesage dit : J eveux , c est
mme descon ’
il ordonne s ac ’

co o
snt ce q u

fi cti ons soude


ne songe pa *

m confi ance d u mé deci n qui


sera ti l har

w
,
däl
" s’
et il n ex i stepas d autre
’ ’

vers dans e
“e qUll
e la thau maturgie .
3 oh R I U EL D ET LA HA U TE M A GI E .

Dia es, conserver la vie et donner la mort, et par


bl
la conservat on de la vie nous entendons m me,
i ê
comme nous l avons dit ’

,
é i
lar surrect on en certa ns i
cas .

Labsolu en

i l é est la pl us
ra son et en vo ont

p i ssance q u il soi t donné à l h omme d at



d
’ ’

gr a n e u

tei nd re et c est au moy en de cette p ui ssance q u il


’ ’

opè re ce que la mul ti tude admi re sous le nom de

mi racl es .

Laipl us p arfai te pureté d i ntenti on est indispen ’

sabl e eu th aum aturge p ui s il lui faut un courant


,

favorable et uneconfi ance i lli mi té e .

L homme qui est parvenu à ne rien convoiter


et à ne ri en crai ndreest lemaître detout C est ce



.

i x p ri mé b ll llé i d l E ’

qu e st e p ar c ette e e a gor e e

vangil e O ù l on voi t leFllS de Di eu troi s foi s vi oto


ri eux de l esp ri t i mp ur être servi dans le dé sert


par les anges .

i
R en ne
!
é i à une vol onté rai
r s ste sur la terre

sonnable et lib re Q uand le sage d it J eveux c est



. : ,

Di eu même qui veut et tout ce qu il ordonne s ac ,


’ ’

complit .

C est la sci ence et la confi ance d u mé deci n qui


font la vertu d es remèdes et il n ex i ste pas d autre


’ ’

mé deci ne efficace et ré ell e qU e la thaumaturgie .


LA TH A U M AT U E GIE 30 5

é iq
A ussi, la th rapeut ue occulte est el eex clus ve —
l i
de tonte médicamentation vulg ai re . Ell e emploi e
surtout les paroles, lesinsufilations, etcommunique
par la l é une vertu variée aux substances
vo ont

les plus si mples : l eau l h uil e le vin la cam



,

p h re l
,e se l L e au d es
. ho

m œ 0 pa the s est vé ri ta bl e

ment une eau magnétisée et enchanté e qui cpére


p a r la foi L ess ub st
.a nce s é nerg iq u es q u on y a j ou te

en q uantité s pourai nsi di reinfi nitésimales sont des

consécrü ionset comm edes si gnes dela vol onté du


médeci n .

Ce qu on ap pelle vul gai rement le ch arl atani sme


est un grand moy en de succès réel en méde

ci ne si cc ch arlatani sm
, e est assez h abil e pour

i nspi rer une grande confiance et former un cercle


de foi E n médeci nesurtout c est lafoi qui sauve

. .

Il n y a guère de village qui n ai t son faiseur


’ ’

ou sa fai seuse de m édeci ne occulte et ces gens là ,


ont p resque partout et touj ours un succès incom

a ra ble m en t pl us grand que celui des m é d e ci ns


p
app rouvés par la F acul té L es remèdes qu il s p res

crivent sont souvent ri di cul es ou b izarres et n en


ré ussissent que mi eux p arce q u ils ex i gent et réa



,

lisent pl us de foi de la part des suj etset des ope


rateurs .

T .
3 06 T U EL D E LA HA UT E M A GIE
RI .

U n ancien né gociant de nos ami s h omme d un



,

caractère biz arre et d un senti m ent religieux très


ex al té ap rès s ê tre reti ré d u commerce s est mi


’ ’
s
, ,

à ex ercergratuitemet et par chari té chréti enne la


médecine occulte dans un dé partement de la
France Il n emploie pour tous spéci fiques que
.

l huil e les insufilations et les prières U n procès


, .

q ui lui a été i nt enté p ou r ex erci ce il lé gal de la

médeci nea mislep ubli c amê me de constaterque


d ans l espace d envi ron ci nq ans on lui attrib uait
’ ’

dix mill e g ué ri sons et quele nomb re des croy ants,

augmentai t sans cesse dans des p roportions os

pables d alar ersérieu m


se ent tous les

m médecins du
pays .

NOU S avonsvuauMansunepauvrerelig ieusequ on ’

di sai t unpeu foll e et qui gué ri ssai t tousles mal ades


,

des campagnes voi sines avec un él ix i ret un sp am


drap deson i nvention Lélix irétai t pourl i ntérieur
’ ’
.
,

le sparadrap pour l ex té ri eur et de cette maniè re



,

ri en n échappait à cette panacée uni versell e



.

Lemplâtre ne s attachait j amai s ala peau q u aux


’ ’ ’

endroi ts où son appli cati on é tai t né cessai re; par

tout aill eurs il se roul ai t sur lui mê me et tombait ; —

du moi ns c est ce que p rétendai t la bonne sœ ur et


aient ses mal ades Cette th aum



ce qu assur aturge .
30 8 T A U T E M A GIE
R I U E L D E LA H .

affai res p arm i les gens de la campag ne si l on ’

avai t ré voqué en doute les mi racl es de la b onne

sœ ur .

Nous avons connu p rèsde Paris un vi eux j ardi


ni er thaumaturge qui faisai t a ussi des cures mer

veill euses et qui mettai t dans ses fioles le suc d e

toutes les h erbes de la S ai nt J ean Ce j ardi nier —


.

avai t un frè re esp ri t fort qui semoq uai t d u sorci er .

Le pauvrej ardi ni er éb ranlé par les sarcasmes de


,

ce m écréant se mit alors à douter de lui mê me


,

les mi racl escessè rent ; les mal ades perdi rent l eur
confi ance et leth aum ,
aturge dé ch u et dé sespé ré , ,

mourut fou .

L ab bé Thi ers

é deVibraie dansson curieux
, cur ,

Traité des up er tition rapporteq u unefemme at



s s s, ,

teinte d uneO ph th al mi e dé sespé ré een apparence


ayant été soudai nement et m ysté ri eusement gué ri e ,

vi nt se confesser à un p rê tre d avoi r eu recours à


la magie Ell eavai t lon


.
g temp s i m po rtuné un cl erc

qu elle supposai t magi ci en pourq u il lui donnât un


’ ’

caractè re à p orter sur ell e et le cl erc lui avai t ,

rem i s unparch emi nroulé enluirecommandant de ,

se l aver troi s foi s parj ouravec del eau fraîch e L



e .

prêtrese fi t remettrele parchemi n et y trouva ces ,

pa ro l es : E ruat diabolus coutos lues et repleat ster


Lt T H A U M A T U H GI E . 3 09

coriInls loca vacantia . Il trad uisit ces aro es p l à la


bonne femme qui resta stupé fai te;
,
mai s elle n en ’

était pas moi nsgué ri e .

L insufflation est une des pl us importantes pra


tiq ues de la mé deci ne occul te parceque c est un



,

si g ne parfai t de la transm issi on de la vie I nspi rer .

en effet veut di re souffler sur q uelq u un ou sur


quelque ch ose et nous savons déjà par le dog me


, ,

uniq ue d H ermès que la vertu des ch oses a créé


les mots et q u il ex i ste unep roporti on ex acteentre


les i dé es et les paroles qui sont les formes pre ,

mières et les réali sations verbales des i dées .

S ui vant que le souffleest ch aud ou froid il est ,

attracti f ou répulsif Le souffle ch aud corresm . nd

a l él ectri ci té posi ti ve et le souffle froi d à l élec


’ ’ ’
,

tricité négati ve A ussi les ani maux électriq ues et


.

nerveux crai g nent ils le souffle froid comme on


-
,

p e u t e n fai re l ex pé ri enceen soufflant sur un ch at


dont les fami li arité s sont i mportunes E nregardant .

fi x ement un l ion ou un tigre et enleur soufflant à


la face ou les stupéfi erait au poi nt de les forcer à
,

se reti r er et à recul er devant nous .

L insufilation ch audeet prol ongéerétablit la cir


culati on du sang guéri t lesdoul eursrh um


, ati smales

et goutteuses rétabli t l éq uili bre dans les h um



, eurs
31 0 T U EL D E L H A U T E M A GI
RI A E .

et di ssi pe la l assi tude D e la part d une p ersonne



.

sy m pathiq ue et bonne c est un cal mant universel


,

.

L insufflation froi de apaise les doul eurs qui ont


pourp ri ncipes les congesti ons et lesaccumulations


fluidiques Il faut donc alterner ces deux souffles
.
,

en observant la p ol ari té de l organi sme h umai n et


en ag i ssant d une maniè re opposé e sûr les pôles



,

q u o

n so um et t ra l u
,
n ap rè

s l au tre à un mag né ’

ti sme contr ai re A i nsi p our g ué ri run œil mal ade


.
,

p a ri nfla m m a ti on il,faud ra i n suffl er ch audeme nt et


doucement l œil sai n p ui s p ratiq uer sur l œi l
’ ’

échauffé des insufflations froi des à di stance et en


p pro o rti ons e x a cte s avec les souffles ch auds Les .

passesmagnétiq ueselles mê mes agi ssent comme le —

souffle et sont un souffle ré el par transpi rati on et


,

rayonnement d ai r i nté rieur tout ph osph orescent


de l umiè re vi tal e; les passes lentes sont un souffle


chaud qui rassem bleet ex alte les espri ts; lespasses
rapidæ sont un souffle froi d qui di sp erse les forces

et neutrali3elestendancesà lacongesti on Lesouffle

ch aud doi t se fai re transversal em ent ou debas en

h aut ; le souffle froi d a pl us de force s il est di rigé ’

de h aut en bas .

Nous ne respi rons pas seulement par les nari um


et par la bouch e la p orosi té uni verselle de notr
: e
31 2 T
R I U E L D E LA HA U TE M A GI E .

et s en trouvent fort

bi en C est tout un systè me
.

de fri cti ons de tracti ons de pressions ex ercées


, , ,

longuement et lentement sur tousles memb res et


sur tous les muscl es et dont le résultat est un e
, qui
libre nouveaudanslesforces un senti ment complet ,

de repos et de bi en être avec un renouvell ement


très sensibled agilité et devi gueur



.

T oute la p ui ssance d u médeci n occulte est dans


la consci ence desa vol onté et tout son art consi ste
,

a prod ui re la foi dans son malade Si vous pouvez


croi re d i sai t le Maî tre tout est p ossibl e à cel ui


, ,

q u i c roi t. Il faut d om i ner s on suj et par la phy sio

nomie par le ton par le geste lui i nspi rer de la


, , ,

confi anceparq uelq ues maniè res paternell es ledé ,

ri der par q uelq uebon et j oy eux di scours R abelai s .


,

q u i é tai t pl us mag i ci en q u il en a

va i t l ai r avai t pri s

,

pour panacée spéciale le pantagruélisme Il fai sai t .

ri re sesm alades ettousles remèdes q u il s fai sai ent



,

ensui tel eurré ussi ssai ent mi eux ; il é tabli ssai t entre

eux et lui une sy mpathi e mag né tiq ue au moy en

de l aq uell e il leurcommuniq uait sa confi ance et


sa bonne h um eur; il les flattait dans ses préfim es ,

en lesappelant ses m al adestrès ill ustres et trèspré

ci eux et l eur dé di ai t ses ouvrages A ussi somm


, es .

nous convaincu que le Gargantua et le Pantagr


uel
LA TH A U M A TU E GI E . 313

ont g uéri plus d humeurs noi res plus de disposi



,

tions à la foli e pl us de manies atrabil ai res acette


, ,

époque de hai nes religi euses et de guerres civiles ,

q u e la F a c u l té d e m é dec i n e to u t e n tiè re n e û t pu

al ors en constater et en é tud i er .

La mé deci ne occulte est essenti ellement sy mpa


thique Il faut q u une affecti on ré cip roq ue ou tout

.

au moi ns un bon vouloi r réel s établisse entre le


médeci n et le malade Les si rops et lesj uleps n ont


.

g u è re d e ver tu p a r eu x m ê m es i ls s

o n t ce qu e l es

fai t l opi ni on commune à l agent et au pati ent


‘ ’

aussi la médeci ne homœ0 pathique les sup ri me

t ellesans de g ravesi nconvé ni ents L h uil eet le vin




.

combi né s soi t avec le sel soi t avec le camph re


, , ,

p o u r ra i en t su ffi re a u pa n s e m e n t d e t o u t es lesplai es

et à toutes les fri cti ons ex té ri eures ou appli cati ons

calm antes L h uile et le vin sont les méd i caments



.

pa r e x c ell en c e de l a tr ad i ti on é va n g é liq u e C e s t le .

baumed uS amari tai n et dansl A poralyp e le pro


,
s ,

h è te e n d é cri vant d e g randes ex termi nati ons


p , ,

p rie les p ui ssances vengeresses d éparg ner l h uil e ’ ’

et le vin c est â d i rede l ai sser une espé ranceet un



— —
,

remè de pour tant de bl essures Ce q u on ap pel le



.

p a rm i no u s l ex trê m e

m oti on é ta i t
-
c h ez les pre ,

miers ch réti ens et dans l i ntenti on de l apôtre ’ ’


3 tà T
R I U E L D E LA H A U TE M A GIE .

saint Jacques, qui a consi gné le précepte dans son


Epltre aux monde enti er la pra
fidèles d u ,

ti que p ureet si mpl e de la médeci ne trad iti onnelle

du Maî tre Si q uelq u un est mal ade parmi vous



.
,

écrit il qu il fasse veni r les anci ens de l É glise



,
’ '
,

q ui p ri eron t sur lu i et l u i feront de s o ncti ons

d h uile en i nvoq uant le nomd u Maître Cette thé


rapeutique d i vi ne s est p ro ressi vem p d


g en t er ue et ,

l on a p ri s l habi tudede regarderl ex trê me cochon


’ ’ ’

comm eune formali té religi eu sené c ssai reavant de e

mourir Cep endant la vertu thaumaturgique de


.

l h uile sai nte nesaurai t être misecomplétement en


oubli par le d og m e trad i ti onnel et l on en fai t


mémoi re dans le p assage d u catéchi sme qui se


rapporte à l ex trê me moti on

Cc qui gué ri ssai t surtout parmi les p remi ers


ch rétiens c é tai t la foi et la ch ari té La pl upart des

.
,

maladi es prennent leur source dans des désordres


moraux : il faut commencer parguéri r l âmeet le ’

corps ensui tesera facil em ent g ué ri .


316 T
R I U EL D E LA HA U TE M A GI E .

fonde, mal gré la poli tiq ue la pl us habil e ell e trace ,

el ie mê me et l ai sse ob server dans les formes d u


corps d ans la l umiè re des regards dans les mou


, ,

vem ents dans la dé march e dans lavoi x mille in


, , ,

di ces ré vél ateurs .

L initié

parfai t n a pas mê me besoi n de ces in

d i ces; il voi t la vé ri té dans la l umiè re il ressent ,

une i mp ression qui lui mani feste l h omme enti er



,

il traverseles cœ urs de son regard et doi t mê me ,

fei ndre d i gnorer pour dé sarmer ai nsi la peur O II


la h ai ne des méch ants q u il connaî t trop



.

L h omme qui a mauvaise consci ence croi t tou


j ours q u on l accuse ou qu onlesoupçonne; s il se


’ ’ ’ ’

reconnaît dans un trai t d une sati re coll ecti ve il



,

p rendra pour lui la sati re tout entiè re et di ra bi en


h aut q u on le calomni e Touj ours dé fiant mais

.
,

aussi curi eux quecrai nti f il est devant le mage ,

comme le Satan de la parab ol e ou comme ces

scrib es ui l interro aient pour le tenter T ouj ours


q g .

O pi niâtreet touj ours faible ce q u il crai nt par des,



sus tout c est de reconnaî tre ses torts Le p assé


, .

l inquiète l aveni r l épouvante ; il voudrai t fran


’ ’ ’

si gar avec lui m ê me et se croi re un homme de


bien à des condi tions faciles Sa vie est une l utte .

conti nuell e entre de bonnes as pi rations et de man


C C
LA S IEN E D ES P R PHÈ ES O T . 31 7

vaises habitudes; il secroi tphi10 80 phE à lamaniè re


d A ristippe ou d Horace en acceptant toutelacor
’ ’

rup ti on de son siècl e com me une nécessité q u il ’

doi t subi r; pui s il se d i strai t avec quelq ue p asse


temp s philosophiq ue et se donne volonti ers lesou
,

ri re protecteur deMécène pour sepersuader q u i l ,


n est pas tout si mpl em ent un ex ploi teur de la fa


mi ne en compli ci té avec Verrès ouuncompl ai sant


de Trimalcion .

p ils hommes sont touj ours ex ploi teurs


D e are ,

mê me lorsqu ils font de bonnes œuvres O nt ils



.

résol u de fai re un don à l assi stance p ubliq ue ls


aj ournent l eur bi enfai t pouren reteni rl escompte



.

Ce type sur l equel j e mappesantis à dessei n n est


’ ’
, ,

pa s cel ui d un p ’
arti culi er: c est cel ui de toute une

classe d h om mes avec lesq uels lemageest ex posé



, ,

surtout dans notre siè cl e à se trouver souvent en ,

rapp ort Q u il seti enne dans la dé fi ance dont eux



.

mê mes lui donneront l ex emple car il trouvera



,

touj ours en eux ses ami s les pl us comp romettants

et ses pl us dangereux ennemi s .

L ex erci ce p ubli c de la di vi nati on ne saurait a


notre é poq ue conveni r au caractè re d un vé ri tabl e


adepte car il serai t souvent obli gé de recourrir à


,

la j ongl eri e et aux tours d adresse pour conserver



31 8 TE MA GI
E IT U EL D E LA HAU E .

sa cli entèle et é m erveill erson p ubl ic Lesdevins et .

les devi neresses accré d i tés ont touj ours une poli ce
secrè te qui les i nstrui t de certai nesch oses rel ati ves

à la vie i nti me ou aux habi tudes des consultants .

U ne télég raphi ede si gnaux est é tabli eentre l anti


ch amhre et le cabi net ; on donne un num é ro au


cli ent q u on ne connaî t pas et qui vi ent pour la

première fois ; on lui i nd ique un j our et on le fait


sui vre; on fai t causer les p ortiè res les voi si nes et
,

les domestiq ues et l on arri ve ai nsi à ces détail s



,

q u i bou l eversant l esp ri t d



es si mpl es et leur d on

nent p our un charl atan l estime q u i l faud rai t ré


’ ’

server à la sci ence sincè re et à la d i vi nation con

sciencieuse .

La d i vi nation des événements à i ’


ven r n est pos

sible que pour ceux dont la réali sati on est déjà en


q uelquesorte contenuedans leurcause L âme en .

,

regardant par l apparei l nerveux tout enti erdans


le cercl e de la l umiè re astral e qui i nfluence un


hommeet reçoi t unei nfluencede lui l âmed udi vi ,

natour di sons nous peut emb rasserdans uneseule


,

,

intui ti on tout ce q ue cet h omme a soul evé autour


de lui d amours ou de h ai nes; ell e peut li reses in

tenti ons dans sa pensée p révoi r les obstacl es

q u il

v a renco ntre r sur son chem in la mort vio ,
320 T
R I U EL D E LA H A U T E M A GIE .

vants et les penseur s Davi d si m


. pl e pasteur était
, ,

p rophète comme l aété depuis Salomon le roi des



,

cabali stes et des mages Les aperç us de l i nstinct


sont souvent aussi sû r s que ceux de la sci ence; les

moi ns Clai rvoyants en lumiè re a trale sont ceux s

qu i ra i sonnent le pl us .

Le somnambuli sme est un é tat d instinct pur


aussi lessomnamb ul es ont ils besoi n d ê tre d i ri gés



pa r un vo y an t d e lasci ence; les scep tiq uesetles rai

sonneurs ne peuvent que les é garer .

La vision di vi natri ce ne sopè re que dans l état


’ ’

d ex tase et p our arri verà cet état il faut rendre le



,

douteet l ill usi on i mpossibles en ench aî nant ou en


endorm ant la pensé e .

Les i nstruments de di vi nati on ne sont donc que


des moyens de se magnéti ser soi mê me et de se —

d i strai re de la l umiè re ex té ri eure pour se rend re


uniq uement attenti f à la l umière i ntéri eure C est

pour cela qu A pollonius s envel0 ppait tout enti er


’ ’

dans U I I manteau de l ai ne et fi x ait dans l obscu


, ,

rité ses regards sur SO II ombili c Le mi roi r ma i


,
g .

u e de D u P o tet est un m o y e n a n al o ue à el ui
q g c

d A pollonius Lhydromancie et la vi si on dans


’ ’
.

l ongle du pouce bien égali5é et noi rci sont des


varié té s de mi roi r m agiq ue Les parfums et les .


LA T C 321
SCI EN E D E S PR P H È E S O .

évocati ons assoupissent la p ensée ; l eau ou la con ’

leur noi re absorbe les ray ons vi suel s il se pro :

dui t al ors un ébl oui ssement un verti ge qui est , .

sui vi dela l uci di té dans lessuj ets qui ont pour cel a

une ap ti tude naturelle O II qui sont convenabl ement

d i sp osés
.

La gé omanci e et la cartomanci e sont d autres ’

moyens pour arri ver aux mê mes fi ns les combi :

naisons des sy mbol es Et des nomb res é tant tout a ,

la foi s fortui tes et nécessai res donnent une i mage ,

assez vrai e des ch ances de la desti né e p our que

l i mag i nati on p ui sse voi r les réalités à l occasi on


’ ’

des sy mbol es Pl us l i ntérêt est ex ci té pl us ledési r


de voi rest grand pl us la confi ance dans l i ntui ti on


est complète et pl us aussi la i si on est cl ai re J eter


,
v .

un h asard des p oi nts de gé omanci e ou ti rer les

cartes â la légè re c est j ouer comme les enfants


q u i ti ren t à la pl us b ell e lettre Les sorts ne sont .

des oracles que l orsq u il s sont mag né ti sés par


l i ntelli gence et di ri gé s parla foi


D e tous les oracl es le Tarot est le pl us surpre


,

nant dans ses réponses p arcequetoutes les combi ,

naisons p ossibles de cette cl ef uni versell e de la ca

bale donnent p our sol uti ons desoracl es de sci ence


et de vé rité Le T arot était le li vre uniq ue des ao
.

T . Il . 2l
3 22 T
R I U EL D E LAT H A U E MA GI E .

ciens m ages; c est la Bibl e pri mitive comm



e nous ,

le p rouverons dans le ch api tre suivant et lesau ,

cions le consul tai ent com me les p remi ers ch ré


ti ensconsul tè rent pl ustard lesS ort: de sein“ c est

s ,

t d i re des versets de la Bib le ti r


’—
« és au hasard et
dé termi nés parla p ensé e d un nomb re

.

Mademoisell e Lon0 rmand la pl us célèb re d e


nos devi neresses modernes i g norai t la sci ence d u
,

Tarot ou ne le connai ssait g uè re que d après ’

Eteilla dont les ex pli cations sont des ohscurités


,

j etées sur la l umière Elle ne savait ni la haute


.

mag ie ni la Cabale et avai t la tête farcie d une


, ,

érudi tionmol di gé rée; mai s elle é tai t i ntuiti ve par


i nsti nct et cet i nsti nct la trompait rarement Les
, .

ouvragesq u elles a l ai ssé s sont un gali m ati as légi


tim iste é maillé de ci tati ons cl assiq ues; mai s ses


oracles i nspi ré s par la p résence et par le mag né

tisme des consul tants avai ent souvent deq uoi sur
,

prendre C é tai t une femme chez qui l enflure de


.
’ ’

l i magi nation et la d ivagation de l esprit sesubsti


’ ’

tuè rent touj ours aux affecti ons naturell es de son

sex e Ell e a vé cu et est m


. orte vi erge comme les ,

anci ennes drui desses de l île de Seyne



.

Si la nature l eUt douée de quelq ue beauté elle



,

eût facilem ent à des é poq ues plus moul ées j oué
.
,
LA C C
S I EN E D ES P R O P B ÈTES . 323

dans les Gaul es le rôl e d une Mél usine ou d une


’ ’

Velleda .

Pl us on emploie de cé ré moni es dans l exercice ’

de la di vi nati on pl us on ex ci te l i magi nation de


ses consul tants et la si enne L a conj ur


. ation des

quatre lap rière deSal omon l épée magiquepour


, ,

écarterles fantômes peuvent alors êtreemployées


,

avec succès ; on doi t a ussi é voquer le génie du

j our et de l h eure où l on opè re et lui offrir son


' ’

parfumspécial ; p uison semet en rap port magné


tiq ue et intui tif avec la personne qui consul te en ,

lui demandant q uel ani mal lui est sy mpathiq ue et

q u el a utre lui est antipathiq ue q uell e fleur el le


,

aime et q uell e coul eur ell e p ré fè re Les fleurs les .


,

coul eurs et lesani m aux se rapportant enclassifica

ti on anal og iq ue aux sep t gé ni es de la cabale .

Ceux qui ai ment le bleusont i déalistes et rêveurs;


ceux qui ai m ent le rouge m até riali stes et colè res;
,

ceux qui ai m ent le j aune fantastiques et ca ri


,
p
ci eux ; les amateurs d u vert ont souvent un carac

tèremercantil e ou rusé ; les ami s d u noi rsont ip .

fi nancé s par Saturne ; le rose est la coul eur de


Vénus etc Ceux qui aiment le cheval sont labo
,
.

rieux nob les de caractère et p ourtant flex ib les et


, ,

dociles les amisduchien sont aim ants et fidèles;


32lt T
R I U EL D E LA HAU TE M A GI E .

ceux du h
i ndépendants et lib erti ns Les
c at sont .

personnes franch esont peursurtout desarai g nées


les â mes fi ères sont antip athiq ues au serpent ; les
personnes p rob es et déli cates ne peuvent souffri r
les rats et les souri s; les vol uptueux ont en h orreur
le crap aud p arce q u il est froi d soli tai re hi d eux

, , ,

et tri ste Les fleurs ont des sy mpathi es anal ogues à


.

Celles des ani maux et des coul eurs et comme la ,

magi e est la sci ence des analogi es uni verselles un ,

seul goû t une seul e d i sposi ti on d une p ersonne


, ,

fait devi nertoutesles autres C est uneappli cati on


aux phénomè nes d e l ordre m


.

oral de l anatomie
’ ’

anal ogiq ue deC uvier .

La physi onomi e d u vi sage et d u corps les ri des ,

d u front les li g nes de la mai n fourni ssent é gal e


, ,

ment aux mug i stes des i ndi ces p ré ci eux La meto .

p oœ 0 p ieet lachi ro m a nci esont de venu esdessci ences

a p art dont les ob servati ons ri sq uées et p urement


, ,

conj ectural es ont été comparé es d i scuté es p ui s


, , ,

ré uni es en U II corps de doctri ne par G oglenius ,

Bel ot Romphile I ndag i ne et Taisnier L ouvrage


, ,
.
'

d e ce derni er est le pl us consi dé rabl e et le pl us


compl et ; il ré uni t et commente les observati ons et

les conj ectures de tous les autres .

U n ob servateur moderne le ch evali er d A rpen


,
3 26 T U EL D E LA H U TE M A G E
RI A I .

Il faut sedéfi erdespersonnesdont I magi nati on


reflè te h abi tuell ement des l ai deurs .

Letempé rament semani feste aussi par les son

g e s et com
, m e le t em pé ram e n t e x erc e s ur la v ie

U ne i nfluence conti nuell e il est né cessai re de le ,

bien connaî tre p our conj éctureravec certi tude les


desti né es d une p ersonne Les rê ves de sang de

.
,

pl a i si r et de l umiè re sont les i ndi ces d un tem


, ,

p é ra m ent sa ng u i n ; les rê ve s d ea u d e bou e d e


, ,

p l ui e, del arm e s so nt les ré su


,
l ta ts d une dism sition

p i ns fl eg m ati u
q ;e le fe u no c tu r n e l es té nèb res les , ,

terreurs les fantô mes app arti ennent aux bi li eux


, ,

et aux mé lancoliq ues .

Synésius l un des pl us grands é vêq ues ch réti ens


des premi ers siècl es d i scipl e de la bell e et p ure


,

H ypathie qui fut massacré e par des fanatiq ues


,

ap rès avoi r été gl ori eusement la maîtresse de cette

halle é col ed A lex andrie dont le ch ri sti ani sme de


vai t partager l hé ri ta e ; S nésî us p oète ly riq ue


g y ,

com me Pi ndare et Callimaque reli gi eux comme ,

O rphé e ch réti en comme Spiridion de T remi


thonte a l ai ssé un trai té des songes qui a été com
,

menté parGarden O nnes occupepl usguèredenos .


j oursdecesmagni fiq uesrecherches del esprit par ’

,
LA C C
S I EN E D ES PE O P HETES . 3 27

im
ceq ue les fanat s es success fsont res i
p queforcé le
monde à désespé rerd u rati onali sme sci enti fi que et
reli gi eux S ai nt P aul a b rûlé T ri sm
. égiste; Omar a
brûlé les di sciples de T ri smégi ste et desai nt Paul .

0 persécuteurs! ô i ncendi ai res! ô moqueurst quand


donc aurez vous fi ni votre œ uvre deté nèb res et de
-

destruction?
Trithème, l un des usgrandsmug stesdela pé
pl i

riode c r t en
héi rr roc a e d un m
bé i ép h bl ’

ne, ab onas

tère de béné di cti ns, théol ogi en savant et maitre


deCornélius Agrippa a l aissé parmi ses ouvrages
, ,

i napp ré ciés et inappréciahles un traité i nti tulé : ,

D e sep tem secundeis, id est inælligentiis sive spiri

tibus orbes p ost D eummw entibus C est une clef de .


toutes les p rophé ti es anci ennes et nouvelles et un ,

moyen math ématiq ue hi storiq ue et facile de sur


, ,

passer [safe et Jé ré mi e dans la p ré visi on de tous


les grands évé nements à veni r L auteuresq uissea


.

g rand s trai ts la ph iloæ ph ie de l hi sto i re et p artag



e ,

l i ence du mondeentier entrelesseptgéni esde



ex st
lacab ale C est la pl us rande et la pl us lar e in

.
g g
terprétation ui ait j amai s été fai te de ces se t
q p
anges del A ocal
p

yp qe u i app a rai
sss en t to u r à tour
avec des tromp ettes et des UO U GS our ré andr e
p p p
le verbe et la réalisation d u verbe sur le monde .
3 28 T HA U TE name
R I U EL D E LA .

Le règ ne dechaq ueang eest de 3 5 11 anset il moi s .

Le premi er est O rifiel l ange de S aturne ui a ’

q , ,

com mencé son règne le 1 3 mars l an premier d u ’

monde (carle monde sui vant Trithème a été créé , ,

le 1 3 mars) son règne a été cel ui de la sauva e


g
rie et de la nui t p ri mi ti ve P ui s est venu l empi re

.

d A naël l esp ri t de Vé nus qui a commencé le 2 11


’ ’
, ,

j ui nl an du monde 3 5 11 ; alors l amourcommenoa


’ ’

à ê tre le pré cepteur des h ommes; il créa la ta ‘

mill e et la fami ll econdui si t à l association et à la


,
‘ ’
.

ci té p ri mi ti ve Les p rem . i ers ci vili sateurs furent


les p oètes i nspi ré s par l amour p ui s l ex altation
’ ’

de la p oé si e produi si t la reli g i on le fanati sme et ,

la déb auch e qui amenè rent pl us tard le d él uge


, .

Et tout cel a d ura j usq u à l an du monde 708 au


’ ’

h ui tiè me moi s c est à di re j usqu au 25 octobre ;


,

— -

et al ors comm enç a le règne de Z achariel l ang e


de J upi ter sous l eq uel les h ommes commencè rent


,

à connaîtreet à sedi sputerla pr0 priété des champs


et des h abi tati ons Ce fut l ép oq ue de la fondati on

.

des vill es et de la ci rconscrip ti on des empi res;


la ci vili sation et la guerre en furent les couse

q ue n ces P u i.s le b esoi n d u co m mer c e se fi t senti r ,

et c est al ors que l an du monde 1 0 63 le fé


’ ’

, ,

vri er com mença le règne de Raph aël l ange de


, ,
33 0 T
R I U EL D E LA H A U TE M A GIE .

g m e d es p remiè res domina tiotms l empi re d es en ,


fauts de Nemrod la nai ssance des sci ences et des


,

relig i ons sur la terre et les p remi er s confli ts d u


,

despoti sme et delaliberté Trithèmepoursui t cette .

curi euse étude à travers les â es et m o ntre aux


g ,

mêmes époques le retour desrui nes p ui s lacivi li ,

sati onrenaissantep arl ap oé si eet arl am


p ou r les em ’

pi res rétablis par la famille ag randisjpar le com ,

merce détrui ts par la guerre rép arés parla civili


, ,

i
sat on un verse illeet progressi ve p uis absorbés par ,

degrands empi res qui sont les sy nthèses de l bi s


toi re Letravail deTrithème est acep oi nt de vue


.
, ,

p lusuni versel et pl us i ndépendant quecel ui deBos


suet et c est une clef ab sol ue de la h ilos0 ph ie de

, p
l hi stoi re Ses calculs rigoureux le condui sent j us

.

q uau moi sdenovemb redel année1 8 79 époquedu


’ ’

règne deMi ch aël et de la fondati on d un nouveau


roy aume uni versel Ce roy aume aura été p réparé.

p a r troi s siè cl es et dem i d ang oisses et troi s siè cl’


es

et demi d espérances: ép oq ues qui coï nci dent pré


cisém ent avec les seiziè me dix septiè me dix h ui ,



,

tie me et le demi dix neuviè me pour lecrép uscule -

l unaire et l espé rance; avec les quatorzième trei



,

zi emedouziè meet demi onziè mepourlesépreuves —


,

l i gnorance les angoi sses et les fléau de toute


,
LA scœucs ons PnornÈrss . 33 1

nature Nous voyons donc d après cecalcul qu en


.
,

,

1 879 c est à d i re dans 2 11 ans un empi re uni ver



- —
, ,

sel sera fondé et donnera la ai x au monde Cet


p .

empi re sera p oli tiq ue et reli gi eux ; il donnera une

sol uti on à tous les p roblè m es ag i té s de nosj ours et

d urera 3 5 11 ans et Il moi s ; p ui srevi endra le règne


d O rifi el c est à di re une ép oq ue de sil enceet de
' ‘
- -
,

nui t Le p roch ai n empi re uni versel é tant sous le


.
,

règne du solei l app arti end ra à cel ui qui ti endra


,

les cl efs del O rient quesedi sputent en cemoment


les p ri nces des q uatre parti es d u monde; mai s


l intelli gence et l action sont dans les royaumes
’ ’
,

supé ri eurs les forces q ui gouvernent le sol eil et


,

la nati on qui sur la terre a mai ntenant l i ni ti ative


de l i ntelli gence et dela vie aura aussi les clefs de


l O rient et fonderaleroy aume uni versel Peut e



tre .

aura t ell e à subi r p our cel a une croi x et un mar


— —

ty re anal ogues à ceux de l homme Di eu ; mai s




,

morte ou vi vante parmi les nati ons son esp ri t ,

tri omph era et tous les p euples d u monde recon


,

naî tront et sui vront dans 2 11 ans l étendard de la


France vi ctori euse touj ours ou mi raculeusement


ressuscitée Telleest la p rophéti e deTrithème con
.
,

fi rmée par toutes nos p ré vi sions et ap puyé e par


tous nos vœ ux .
33 2 T
R I U E L D E LA HA U TE M A GI E .

CH A PI T RE XX II .

LE LI V R E

n unn E s m .

Nous arri vons à lafin denotreœ uvre et c est ici ,


u e nou sdevonsen donner la clef uni ersel le et en v


q
di re le derni ermot .

La clef uni versel le des arts mag iq ues c e t la


,
s

clef de tous les anci ens dog m es reli g i eux la ,

clef de la cabal e et de la Bible la cl avi cul e de Sa ,

lemon .

Or , l i l peti te clef q u on croy ai t


cette c av cu e ou ,

perd uedep ui s des siècles nous l avons retrouvée ’

et nous avons pu ouvri rtous les tomb eaux de l an


ci en monde fai re p arl er les morts revoi r dans


, .

toutel eursplendeurlesmonumentsd u p assé com ,

p rendre lesé ni gmes detous les sphi nx et pé né trer


dans tous les sanctuai res .

Lusage de cette cl ef ch ez les anci ens n é tai t


’ ’

, ,

permi sq u aux seul sgrands p rê tres et on n encon


,

fi ait pas mê me le secret à l é li te des ini tié s O r ’


.
,

voi ci ce ue c é tai t ue cette cl ef


q q
C é tai t un alph abet hié rogly phique et numé ral

3 3 11 T
R I U EL D E LA T H A U E M A GI E .

déli re p our Io EVO H É ! Q ue signi fiai t donc ce mot


mysté ri eux ? C étai t le nomdes q uatr e l ettres pri
'

mitives de la lang ue mè re le J D D sy mbole du sep


: ,

devi gneendusceptrep aternel deNoé leH E i mage ,

de la coupe desli bati ons si gne de lamaternité di


,

vi ne ; le u n qui uni t ensem


,
ble lès deux signes
pré cédents et avait pour figure dans l Inde le
,

r a nd et m y sté ri eu x li ngam Tel étai t dansle m ot


g .
,

d i vi n le tripl e si gne d u ternai re; p ui s la l ettre


,

maternelle parai ssai t une seconde foi s pour ex


p r i m er la fé co n d i té d e la natu re et d e la fem m e ,

pourformuleraussi le dog me des analogiesuni ver


sell es et p rogressi ves descend ant des causesaux

effets et remontant des effets aux causes A ussi le .

mot sacré ne se p rononçait il pas; il s épelait et se



-

disai t en q uatre mots qui sont les q uatre mots


,

sacré s : 1 0 0 R E VA U H E .

Le savant Gafi arel ne doute pas que les Mera

p him des H éb reux au moyen desq uels ils consul


,

taient les oracl es de l arim et du thum m n aient


’ ‘

z

été les fi gures des quatre ani maux de la cabal e


dont les symb ol es é tai ent résumés commenous le ,

d i rons b ientô t par les sphi nx ou ché rubi ns de


,

l arch e Maisil citeà propos des théraphim usurpés



.

de Micha un curieux passage de Philou le J uif


,
W

LE L E E n nnnuEs . 335

q ui est t uteune o
révélat on sur l orig ne anc enne i ’
i i
et sacerdotale de nos T arots . Voi ci mment Gaf
co

farel

s exprime: Il dit donc (Philou le J ui f) par ,

laut del hi stoi re caché e dans le ch api tre susdit


des J uges que Micbas fit defin or et argent troi s


,

fi g ures de j eunes garçons et troi s j eunes veaux ,

autant d unli on d unaigl e d undragonet d une


’ ’ ’ ’
, ,

col ombe : de façon quesi q uelqu un l a


'
llait trou

verpoursavoi rquelquesecrettouchant safem me ,

il interrogeaît la col ombe; si touch ant ses en


faute parle j eune garçon si pourdes ri chesses
, ,

p ar l a i ‘

l
g ;e si p o u r la fo rce e t la p ui ssa nc e pa r ,

le lion; si pourlafécondi té parlechérubouveau; ,

si pour la longueur de s j our s et des ans par le ,

dragon . Cette révél ation de Philou bi en que ,

Gaffarel en fasse peu de cas est pour nous de la ,

plu s h a u t e i m p o rta n ce Voici en effet notr . e c l ef d u

uate r n a i re vo i ci le s im ag es de s q u at re a ni m a u
q , x

symboliq ues qui se trouvent à la vi ngt et uniè m e


clef du Tarot c est à di re au troisiè m e septénai re

— -

, ,

répétant ainsi trois et ré sum ant tout le sy mboli sme

q u e

x p rim e nt le s t ro i s sep té naire s su p e rpo sé s ; p u i s

l antagonisme des coul eurs ex pri mé par la co


lombe et le dragon; le cercl eou non formé par ,

le dragonou le serpent pourexprimerlalongueur


3 36 T
R I U E L D E LA HA U TE M A GI E .

des jours; enfi n la d i vi nati on cabalistiquédu Tarot


tout entiè re tell e que la p ratiq uè rent pl us tard les
,

É gy pti ens b oh èmes dont lessecrets furent deviné s


,

et retrouvés i mp arfai tement par E tteilla .

O n voi t dans la B ible quelesgrands p rêtres con


sultaient le S ei gneur sur la tabl e d or d e l arch e
’ ’

sainte entre les ch e


,
rub s ou sphi nx à corps de tau

reau et à ail es d ai gl e et qu il s consul tai ent al aid e


’ ’ ’
,

des théraphim, par l urim, par le thumimet par


l éphod Léphod ta t comme on sa t, un carr i é i é


’ ’

.
,

magiq ue de douze nombres et de douze mots g ra


ve s surdespi erres p ré ci euses Le m ot thérap him .

en héb reu si gni fi e hié roglyph es ousig nes fi gurés ;


,

l urimet le th umim c é tai t le h aut et le bas l o


’ ’ ’

, ,

ri ent et l occi dent le oui et le non et ces si nes


, g ,

corresp ondai ent aux deux col onnesd utempl e J uan

et B onA s Lors donc que le grand p rêtre voul ai t


.

fai re parler l oracle il ti rai t au sort les théraph im


ou l ames d or qui p ortai ent les i mages des q uatre


mots sacrés et les pl açai t trois par troi s autour d u


,

rati onal ou éph od entre l nri met le thumim c est


’ ’
, ,

à di re entre les deux ony x qui servai ent d ag mfeæ



z

au ch aî nettes de l éphod L on x de droi te si ui


’ ’
x
y g .

fi ait Gédulah ou mi sé ri corde et magnifi cence


l onyx de gauch e se rapportai t à Géburah et si ui

g
338 R ITU EL D E LA H A U TE MA GI E .

mê me des hié rogly ph es et des nomb res a tant ,

ex ercé pl us tard la douteuse p erspi caci té et la te


, ,

nace i nvesti gati on l Etteilla



.

Court de Gébelin dans le h ui tiè me volume de


,

son M onde p rim itif donne lafi gure des vi ngt deux
,

clefs et des q uatre as d u T arot et en dé m ontre la


,

parfaite analogi e avec tousles symboles de la plus


h aute anti qui té ; il essay eensui ted en donner l ex ’ ’

pli cati on et il segarenaturellement p arce q u il ne



,

prend pas pour poi nt de départ le tetragramme


uni versel et sacré le 10 E VO H É des b acch anal es
, ,

le con HE vA n nE d u sanctuai re le mmde la ca ,

bale .

E tteilla ou A lliette p ré occupé uniq uement de


,

son sy stèm e de di vi nati on et du p rofi t m até ri el

qu il pouvait en ti rer A lliette anci en coiffeur


, , ,

n ayant j amai s appri s ni le françai s ni m ê me l or


’ ’

thog raphe p ré tend i t ré formeret s ap propri erai nsi


le li vre deTnor Sur le tarot q u i l fi t g raver et qui


est devenufort rare on lit à lacarte vi ngt h ui tiè m


, e —

(le h u i t de bâtons) cette r écl am e n aï ve : E tteilla ,

professeur d algèb re ré novateurde lacartoman


cie et ré dacteurs ( ic) des modernes incorrec


s

tions decet anci enli vredeTh ot d emeure rue de ,

l O œille n 138 à Pari Etteilla eû t certai ne



°
, ,
s
.
LE LIV1 I E

D H E E M ÈS . 839

ment mi eux fait de ne pas réd i ger les incorrections


dont il parle : ses travaux ont fai t retomber dans
le domai nede la magi e vulgai re et des ti reuses de
cartes le li vre antiq ue dé couvert par Court de G é
beli n Q ui veut trop prouver ne p rouve ri en dit
.
,

un ax i ome del og iq ue; Etteillaen fourni t un ex em

p le d e pl u s et
,
p our tan t ses ef
f ort
s l avai ent am ené ’

à unecertai ne connaissance de la cabale comme ,

on p eut le voi r dansq uelq ues rares passag es deses

illi sibles ouvrages .

Les vé ritabl es i ni tié s contemporai ns d E tteilla


les roses croi x par ex empl e et les martinistes qui



, ,

étai ent enpossessi ondu rai Tarot commele pren


v ,

vent un li vre de Sai nt Marti n dont les di vi si ons



,

sont cell es d u Tarot et ce passage d un ennemi


des roses croi x : Ils p rétendent q u il s ont un vo



l ume dans leq uel ils peuvent app rendre tout ce


u i est d an s les autres li vres qui sont ou q ui
q
p o u rrai ent j am ai s ètre Ce vol um e e
.st l eur rai
son danslaq uell e ils trouvent lep rototyp e de tout

ce qui ex i ste par la facili té d analyser de fai re


des abstracti ons de former unee5 pècede monde


i ntellectuel et de créer tous les ê tres possi bles .

Voyez les cartes philosophiq ues théosophistœ , ,

microcosmites ,
etc . C onj uration contre la reli
3 ù2 T
R I UEL D E LA HA U TE MA GI E .

ferm é pour nous , et il est i mpossible de pé nétrer


aucun des grands my stè res de la cab al e Le tarot .

seul donne l i nterp ré tati on d es carrés ma iq ues


g
d A grippa et de P aracelse comme on peut s en
’ ’

convai ncre en formant ces mê mes carré s avec les

cl efs d u tarot et en li sant les hié roglyph es qui se

trouveront ai nsi rassemblé s .

Voici les sept carrés magiq ues des gé ni es plané


tai res sui vant P aracelse:

SA T U R N E .
3Mt T
R I U EL D E LA T
H A U E MA GIE .

LA LU NE .

2 9 7 0 21 62 1 2

2 0 6 9 6 1 1 2 25

ii
E n add t onnant h
c acune des l
co onnes d e ces
é
carr s, vous o tene b z i nvari ablement le nomb reca
ractéristique de la pl anè te et en trouvant l ex pli

, ,

cation de cenom b reparles hiéroglyph esdu Tarot


'

vous ch er ch ez le sens de toutes les fi g ures soi t ,

tri ang ul ai res soi t carré es soi t cruci al es q ue vous


, , ,

trouverez formé es par les nomb res Le ré sul tat de .

cette opé rati on sera une connai ssance complète et

app rofond i e d e toutes les allégori es et de tous

les my stè res caché s parles anci ens sous le sy mbole


de ch aq ue pl anè te ou pl utô t de ch aq ue personni
,

fi cationdes i nfluences soi t cél estes soi t h umai nes


, , ,

surtous les é vé nements de la vie .

Nousavons dit queles 22 clefs d u tarot sont les


2 2 lettres del alph abet cahalistiqne p ri mi ti f VoicI

.
3 11 5

LE LI VR E D H EE MÈ S .

i
une table des varantes de cet a lph abet suivant les
d i vers cabalistes héb reux .

Lê tre,

l esprit l hommeou D ieu l obj et comp réhensible;

,
' '

l unité mère des nombres la substance première


,
.

Toutes ces i dé es sont ex p ri mées hié roglyphiq ue


ment par la fi gure d u E A TELE U E Son corps et ses .

b ras forment la lettre a; il porte îantour de


la tète un ni mbe en forme de co sy mbole de
l prit uni versel ; devant lui sont des
la vie et de es

é pé es des coupes et des pentacles et il élè ve vers


, ,

le ci el la baguette mi racul euse Il a une fi gure .

j uvé nile et des ch eveux bouclés comme A pollon ,

ou Mercure ; il a l e souri re de l assurance sur


les lè vres et le regard de l i ntelli gence dans les


yeux .

La maison de D ieu et d e l homme, le sanctuaire, la loi, la


l ég l ise occul te le binaire, la femme,


g nose, la cabale, ,

la mère .

H ié roglyph e du tarot ,
LA P A P E SSE : une fem em
i y
couronnée d une t are, a ant les cornes de la une

l
oud lsislatèteenvi ronné ed unvoil e lacroi x sol ai re
’ ’

sur la p oi tri ne et tenant sur ses enoux un li vre


g
J
,

q u ell e cach e avec son manteau



.

L auteur p rotestant d une p ré tendue hi stoi re de


’ ’ ”
3 h6 T
R I U EL D E LA H A UTE MA GI E .

pp J
la a esse eanne a retrouv é et fai t servir tant ,

bien q ue mal asa thèse deux curieuses et anci en


, ,

nesfi gures q u il atrouvé es de la p apesse ou souve


rai ne p rê tresse d u Tarot Ces deux fi g ures donnent


.

à la papesse tous les attrib uts d lsis dans l une ’


:

elle ti ent et caresse son fi ls Horus; dans l autre


elle a les ch eveux l ongs et épars ; ell e est assi se

entre les deux col onnes d u bi nai re porte sur la ,

poitri ne un soleil aquatre rayons pose une main ,

sur un li vre et fai t d e l autre le si gne de l ésoté


’ ’

ri sme sacerdotal c est à di re qu el le ouvre seul e


’ ’
— —
,

ment troi s doi gts et ti ent les autres replié s en signe


de mystè re; derriè re sa tète est le voil e et de ,

ch a ue cô té de son siége une m sur l aquell e s é


q er

p a nou isse nt d es fleu rs d e l otus J e pl ai ns fort le .

malencontreux é rudi t qui n a voul u voi r dans ce ’

sy m bol e antique qu un portrai t monumental de sa


p rétend ue papesse J eanne .

p
Le verbe, le ternaire, la lénitude la fécondité, la nature,
,

la g énération d ans les trois mondes .

Sy mbol e L IMPEE A TE I CE : une femme ailée cou


,

ronnée assi se et tenant au b out de son scep tre le


,

gl ob ed u mond e ; ell e a p ou r si g ne un ai g l e i mage ,

de l â meet de la vie

.
3 û8 T
R I U EL D E LA HA U T E M A GIE .

tètesdes mn stres I l est lecentredu quina reet re


i i i
'

présente le di vi n pentagramme dont il donne ai nsi


le sens compl et E n effet les col onnes sont la né
.
,

cessité onla loi; les tê tes sont la lib erté ou l acti on


D e ch aq ue col onne à ch aquetète on peut ti rerp ue


li gne et deux li gnes de ch aq ue colonne à ch acune
,

des deux têtes O n ob ti end ra ai nsi un carré coupé


.

en q uatre tri angl es par une croi x et au mili eu de ,

cette croi x sera le grand h iéro hante nous d i ri ons


p ,

p resq uecommel araignéedes j ardi ns au centre de ’

sa toil e sicettei m agepouvai t conveni rà desch oses


,

de vé ri té de gl oi re et de l umiè re
, .

1 E nchatnement, crochet, l ing am , enchevètre ent, m union,

embrassement , l utte ,
m
antag onis e, co mbinaison equi ,

llbl 6 ‘
.

H ié rogly ph el hommeentre leVice et la V ertu


,

.

A u dessus de lui rayonne le sol eil de la vé ri té et



,

dans ce sol eil l A mour tendant son arc et menaçant


leVi ce desaflè ch e Dans l ordredes d ix se phi roth ’


.

ce sy m bole correspond à TIPH R ETH c est à di re a ’


E ,
— —

l idéalisme et à la beauté Le nomb re six rep ré



.

sente l anta onism i st à di re



d d

g e es eux terna res c e ,


- —

de la né gati on ab sol ue et d e l absolue affi rma ’

ti on C est donc le nomb re d u travai l et de la li



.

LE LI V R E D H ER MIN 3 h9

berté pourquoi il serapporteaussi à la beauté



c est

moral eet à la gloi re .

A rme, g laive, é ée flambo ante d u


p y e
ch rub, p
se ténaire

sacré, triom he, ro auté, sacerdoce


p y .

H iéroglyph e h ,
biq ueà quatre colonnes
unc arcu ,

avec une drap eri e az uré e et é toilé e D ans le ch ar .


,

entre les q uatre col onnes un tri omph ateur cou ,

ronned un cercl esur l eq uel s élè vent et rayonnant


’ ’

troi s pentagrammes d or Letri omph ateur sur sa



.

cuirassé troi s éq uerres sup erp osé es; il y a sur les

épaul es l uri met leth umiu dela souverai ne sacri


fi cature fi gurés par les deux croi ssants dela l une


,

en G éd ulah et en Géburah ; il ti ent à la mai n un


scep tre surmonté d un gl ob e d un carré et d un
’ ’ ’

tri angle; sonatti tude est fi è reet tranq uill e A uch ar .

est attelé un double sphi nx ou deux sphi nx qui se

ti ennent parlebas ventre ils ti rent l un d un cô té


’ ’

l autredel autre; mai sl undesdeux tournela tète


’ ’ ’

et ilsregardent d umê me cô té Lesphi nx quitourne .

la tè te est noi r l autre est bl anc Sur le carré q ui


, .

fai t le devant du ch ari ot on voi t le li ngami ndi en ,

surmonté de la sphè re vol ante des É gypti ens Cet .

hi érogly ph e dont nous donnons ici la fi gure


,

e x acte ,
est le pl us b eau p eute tre et le pl us com —
350 T
R I UEL D E LA H A U TE MA GIE .

plat de tous ceux q ui com osent la p l i l


c av cu e du

Tarot .

l
Ba ance, attrait et ré u sion , p l vie, y
fra eur, promesse et
menace .

H ié roglyph e , TC
LA J U S I E avec son gl ai ve et sa

bal ance .

D Le bien, l horreur d u mal


,
la mora ité, la sag esse
l .

H ié roglyph e pp uyé sur son bâton et


,
un sage a

portant devant lui unel ampe; il s enve10 ppe en ’

tièrement dans son manteau Son i ns ripti on est . c

L E R MI T ou LE C A P U C IN à cause du cap uce d e son



E ,

manteau ori ental ; mai s sonvrai nomc est LA P E U ’

D EN C et il complèteai nsi les quatre vertus cardi


E,

nul es qui ont p aru dépareillées à Court de Gébelin


,

et à E tteilla .

p manifestation louange
P rinci e, , , honneur viri , l phall us ,

fécond ité virile scep tre paternel


, .

H ié roglyph e , LA R OU E D E F0 R TU NE ,

c est —
à d i re la

roue cos ogon m


iq ued Ezéchiel avecunHermanubis

ascendant à droi te un Typh on descendant à

gau ch e et u n sphi nx au dessus en éq uilib re et


,

tenant l épé e entre ses gri ffes de li on S ymbol e ad



.
35 2 T
R I U EL D E LA HA U TE MA GIE .

dans une p rai ri e où l on voit pousser des



ronnées,

h ommes .

l
1 Le cie d u So ei l l ,
p
tem ératures , saisons ,
mouvement ,

chang e ents m d e la vie touj ours nouvelle et touj ours la


mê me .

Hié rogly ph e LATEMP ER A N CE , ,


un ange, a ant le y
i l il sur le front et sur la p oi tri ne le
s gne du so e ,

carré et letri an l edusep té naire erse d unecoupe



v
g ,

dans l autre les deux essences qui comp osent l é


’ ’

lix ir de vie .

l
D Le cie de Mercure, science occulte, magie ,
mmerce,
co

éloquence, my stère ,
force morale .

H ié roglyph e, ès ou
LE D I A B LE , le boue de Mend
le Baph omet d u templ e avec tous ses attrib uts
h sti ues Cet hié rogl ph e est le seul qu E t

p an t éi q y .

teill a ait p arfai tement compri s et convenabl ement

i nterprété .

Le ciel d e la Lune, l
a térations, subversions, chang e ents, m
l
faib esses .

H ié roglyp he ppée de la foudre


, une tour fra ,

prob a bl ement cell e de B ab el D eux p ersonna es .


g
,

Nemrod sans douteet son faux p rophè te ou son


mi ni stre sont p récipitésd uh aut en bas des rui nes
, .
35 3

LE LIVR E D H ER MES .

L un despersonnages, en tombant, p

re résentepar

faitement la ettre l g naï n .

Le ciel de l A me, pensée influence morae l



eflusions de la

de l idée sur les formes, immortalité


'

H ié roglyph e il brillanteet la j eunesseé ter


,
1 eto e

ne e ll . Nous avons donné ail leurs la description de


cette fi gure .

lt Les é éments, lel monde visibl e la l umiere reflétée , ,


les
formes matériel les le sy mbol isme, .

Hié roglyph e lal une ,


écrevi ssedans
, laros e, uneé
l eau remontant versla terre un chi en et un loup

h urlant à la l une et arrêtés au pi ed de deux tours ,

un senti erqui se perd à l h oriz onet qui est p arsemé


degouttes de sang .

P Les mi te x
s, la tê te, le sommet le p rince d u ciel , .

H ié roglyph e l il radi eux et deux enfants


, un so e

nus se donnent la mai n dans une encei nte forti


fi ée D ans d autres Tarots c est une fil euse de vi
’ ‘

,
.

dant les desti né es ; dans d autres enfin un enfant



,

un monté surun ch eval blanc et dépl oyant un éten


dard écarl ate

2 Le vég étatif, la vertu g énératrice d e la terre, la vie éter


ne ell .

l . ll
‘’
.
353 R ITU EL DE LA HAUT E MA GIE .

therdglyphe ,
LE I U GE M EN T . U n gé ni e sonne de la
trompette et les morts sortant de leurs tombeaux ;
cesmorts redevenus vi vants sont un h omme une ,

femmeet un enfant : leternai re delavie humai ne .

Le“hait“ la chair
, ,
la vie éternel e l .

H 1eroglyphe, h mme h abillé en fou


LE ron un o ,

march ant au hasard ch argé d une b esace q u il




,

p erte d er riè r
e lili et qui est
, sans dou te pl ei ne de

ses ri di cul es et de ses i ces ; ses vê tem ents en dés


v

ordr e l ai ssent adé couver t ce qd ll devrai t cacher


et un ti gre qui le sui t lem ord san s q u il songe à


l evi ter ou à s en défendre




.

L mi ro osme le résumé d e tout en tout


n a c c , .

H ié roglyph e leketh ar
, , ou la couronne ca a st b li i
q ue entre les q uatre ani maux mysté ri eux ; au mi
li eu de la couronne on voit laVérité tenant de
,

ch aq uem ai nune b aguette m agiq ue .

Tell es sont les 22 l


c efs d u Tarot, qui en ex pli
uant tous les nomb res A i nsi le bateleur, ou cl ef
q .

i
des un tés, ex pliq ue les q uatre as avec leur qua
l
drup e si g ni fi cat i on ro
p g ress i ve dans le s tro i s

mon e
d s et d a n s le p rem i er p ri n cipe A i nsi l as d e .

3 56 T
R I U EL D E LA T
H A U E MA GI E .

ment touj oursl ab sol u dans un ordre q uel conque


et s ex pliq uent par un ci nq uiè me A i nsi la sol uti on


de toutes les q uesti ons magi ques est cell e d u peu


tagramme et touteslesanti nomi es s ex pliq uent par

l harmonieuse uni té

.

Disposé ai nsi le Tarot est un vé ritable oracle


, ,

et ré ond à toutes les q uesti ons p ossibles avec pl us


p
de netteté et d infaillibilité que l A nd roïd e d A l

’ ’

b ert le Grand : en sorte qu un p risonni er sans li ’

vreap ourrai t en q uelq ues anné es s il avai t seul e


, .

ment un Tarot dont il saurai t se servi r avoi r ,

acqui s une sci ence uni versell e et p arl erai t de tout ,

avec une doctri ne sans é ga le et une él oq uence icé

p u isable C ette rou


. e en effet est la vé ri tab le cl ef
, ,

de l art oratoi re et du grand art de Raymond


Lulle c est le vé ri table secret de la transmutati on


des té nèb res en l umiè re c est le p remi er et le



,

l us im p orta nt de tous les arcanes du ran d


p g
œ uvre .

A u moyen de cette clef uni versell e du symbo


lisme toutesles allé gori es del Inde del É g ypte et
’ ’

, ,

de la J udé e devi ennent cl ai res; l A p ocalyp e de



s

sai nt Jean est un li vre cahalistiqne dont le sens est


ri goureusement i ndiq ué par les fi gures et par les

nomb res de l nri md u th umiu desthéraphimet de



357

LE LI VR E D H ER MES .

l éphod tous ré sumé s et complété s parl eTarot ; les


i
sanctua res ant iq ues n ont pl usde mystè res et l on

,

comp rend p our la p remiè re foi s la si g ni ficati on des

obj ets du culte des Héb reux Qui ne voi t en effet .

dans la tabled or couronné e et supp orté e par des


ché rubi ns qui couvrai t l arch e d alli ance et servai t


’ ’
,

de p ropi ti atoi re les mê mes sy mb ol es que dans la


,

vi ngt et uniè m e cl ef d u T arot ? L arch e é tai t un ré


'

sum é hiéroglyphiquodetout le dogmecabali stique ,

ell e contenai t lej od ou le bâ ton fleuri d A aron le


hé ou la coupe le g0 mor contenant la manne


, , ,

les deux tabl es de la loi sy mb ol e anal ogue à cel ui


,

d u gl aive de j usti ce et la manne contenue dans le


,

o m o r q uatre ch oses qui tradui sent merveill euse


g ,

ment les l ettres d u tetragramme di vi n .

Gaffarel a p rouvé savamment que les ché rubi ns


on ch e rub de l arch e é tai ent en fi gures de veaux ;
'

mai s ce q u il a i g noré c est q u auli eu de deux il y


’ ’ ’

en avai t q uatre deux ach aq ue ex tré mi té comme


, ,

le d it ex p ressément le tex te mal entendu à cet en ,

droi t par la pl up art des commentateurs .

A i nsi aux versets1 8 et 1 9 del E œode il faut tra


, ,

d ui ra de cette maniè re le texte héb reu


Tn feras deux veaux ou sphi nx d or travaillés

au marteau de ch aq ue cô té de l oracle

.
358 T
R I U EL D E LAH A U TE MA GI E .

E t tu les pl aceras l un tourné d un cô té l autre


’ ’ ’

de l autre
'

Les ch erub ou sphi nx étai ent en effet accouplés


p a rd e ux d e ch aq u e cô té de l arch’

e et l e
,urstê tes se

retournai ent aux quatre coi ns du p ropi ti atoi re

qu ils couvrai ent de l eurs ail es arrondi es en voû te


omb rageant ai nsi la couronnede la tabl ed or qu i ls


’ ’
,

soutenai ent sur l eurs ép aul es et se re arda l


, g n t un

l autre parles coupes et regardant lepropi ti atoi re


( V oy ez la fi g ure ) .

L archeai nsi avai t troi s parti es ou troi s étages


repré sentant A ziluth J ezirah et B ri ah les troi s


, ,

mondes de la cabal e: la base d u coffre à laq uel le ,

étai ent adaptésles q uatre anneaux desdeux l eviers


anal og ues aux col onnes d u temp leJ A K I et B 0 H A SN
36 0 T
R I U E L D E LA H A U TE MA GIE .

l
c ef du T arot .Nous ne savons trop s Il faut di re
q u e ce tte m é da ill e e t le li eu où n ou s devions la

trouver nous avai ent été montré s en songe par le

d i vi n P aracelse q u oi q u il en soi t la mé daill e est


en notre p ossessi on Ell e raprésente d un côté le



.
, _ ,

batel eur en costume allemand du XVI siècl e te "

nant d une mai n sa cei nture et de l autre le penta


’ ’

g r am m e ; il a de v a nt lu i s ur sa tabl
, e entre u n ,

li vreouvert et une b ourse fermé e dix deni ers ou ,

tali smans di sposé s en deux li g nes de troi s ch acune

e t e n un c arré de q uatre; les pieds dela table for


ment deux n et ceux d u bateleur deux 1 ren
versé sdecettemaniè re J L Le reversdela mé daill e

conti ent les l ettresdel alph ab et di sp osé es en carré



,

magiq ue de cette facon

> ŒC Œ
1
‘ ® : W
" 2 3 o U

m— <
t

5 a
O a
:
:

X V Z N

p m q l h b ’

On e ut re a r u erq ue ce t a p a et n a qu e 2 2

l ettres le V et l N y étant répétés deux fois et qu il


,

,

et d
s i sp osé par q ua tre q ui na i res e t un q uate rna i re

pour cl ef et pour ba e Les quatre l ettres final es


s .
V ’
LE LI R E D H E R M ES . 36 1

sont d eux co mbi nai sons d u bi nai re et du ternai re ,

et . l ues cahalistiquement ell es forment le mot


,

ÀZ O TH , l l
enrendant aux confi g urat onsde ettres eur i
val eur en héb reu p ri mi ti f et en p renant N p our a

Z p our ce q u il est en l ati n V p our le an hé


,
v

breu qui sep rononce 0 entredeux voy ellesou let


,

tres qui eu ont la val eur et l x p our le tan p ri mi



,

tif qui en avai t ex actement la fi g ure Le Tarot tout


,
.

enti er est donc ex pliq ué d ans cette merveill euse

mé daille di gne en effet de P aracelse et que nous


, ,

tenons à la d i sposi ti on descuri eux Les lettres dis .


,

posées parq uatre foi sci nq ont pour résumé lemot ,

mZ u anal ogue à ceux de mm d INBI et conte ,


nant tous le my stè resde la cabal e


s .

Le li vre du T arot ayant une si h aute i mp ortance


sci enti fi q ue il est bien à dé si rer q u on ne l aite
’ ’
, re

pl us Nous avons p arcouru ala Bibli othèq ue i mpe


.

ri al e la coll ecti on d e anciensTarots et c est là que



s ,

nous en avons recueilli tous les hié roglyph es dont

nous donnons la descripti on Il reste une œ uvreim .

portante à fai re: c est de fai re graveret de p ubli er


un T arot ri goureusement compl et et soi g neuse

ment e écuté Peut etre l entreprendrons nous


x .
— —

bi entôt .

O ntrou edes vesti gesd uTarot ch ez tous les pen


v
362 T TE MA GIE
R I U EL D E LA HA U .

ples du monde Le Tarot itali en est comme nous


.
,

l avonsdit lemi eux conservé et lepl us fidèle mais


onpourrai t lep erfecti onnerencoreavecdep réci eux

rensei g nements emp runtés aux j eux espa nols : le


g
deux de coupes par ex empl e dans les N azbi
, , ,

est complétem ent égytien et l on y voi t deux ases



,
v

antiques dont des ibi sforment les anses superposés ,

au dessus d une vach e; on trouve dans les mê mes



-

cartes q ue li corne au mili eu d u q uatre de de ‘

ni ers; le troi s de coupes pré sente la fi g ure d lsis


sortant d un vase, et des deux autres vases sortent


deux ibi sportant l ununecouronne pourla dé esse


l autre une fleur de l otus qu il semblelui offri r Les


’ ’
.

quatre as portent l i mage du serpent hié ratique et


sacré et dans certainsj eux au mili eu d u q uatre


, , ,

de deni ers au li eu de la li corne sy mb oliq ue on


, ,

trouve le doubl e tri angl e de Sal omon .

Les Tarots all emands sont pl us al té ré s et l on


n y trouve pl us g uère que les nomb res des cl efs



,

surch ar g é es de fi ures bizarres ou p antagruéliq ues


g .

Nous avons entre les mai ns un Tarot chi nois et ,

il se trouve à la Bi bli othèq ue i mpé ri ale q uelq ues


é chantillons d un j eu semblable M Paul Boi teau

. .

dans son remarq uabl e ouvrage sur les cartes a


j ouer en a donné des spécimens fort bi en fai ts
,
.
36 h T LA H A U T E M A G E
R I U EL D E I .

Il est écri t en formede vi si on et resserredans ,

uncadreébl oui ssant depoési etoutel érudition toute


la p ensée de l A fricain ci vili sateur



.

Barde i nspi ré l auteur parcourt une séri e de


,

fai ts domi nants; il trace à grands trai ts l hi stoi re


de la socié té d un cataclysme al autre et mê me au


’ ’

delà .

Les vé ri té s q u il ré vèl e sont des p rophéti es


venues de h aut et de l oi n dont il se fai t l é ch o se


nore .

Il i i i
est la vo x qui cr e, la vo x qui c ante les h
h armoni es d u désert et p répare les voi es à la ln
miè re .

Sa parol e é cl ate avec empi re et commande la


foi car il vi ent app orter aux barbares les oracles
,

du l ao et dé oil er al ad mi rati on d es ci vili sati ons



v

futures le p remi er né d es sol eil s .

« La thé ori e des q uatre âges se retrouve dans


l A p ocalyp se comme dans les li vres de Z oroastre et

la Bibl e .

Lerétablissementgradueldes fédé rati onsp ri mi


ti veset d urègne de D i eu p armi les peuples aff ran

chi s d u j oug d es ty rans et d u b andeau de l erreur


est cl ai rement p rophé ti sé p our la fin d u qua

trième âgeet la ré novati on du catacly smemontré e ,


C LE ? A P O C A LP Y TI Q U B

x
Les sept Sceau d e saint J ean ( page
366 R I TU EL D E LA HA U TE MA GIE .

mort sous une tente de té nèb res ,


où dort le grand
ser pent en attendant le ré veil des siècles .

L auteur rap proch e de cette allégorie de sai nt


Jean celle de D ani el où les q uatre forme d u


,
s

sphi nx sont appliq ué es aux randes pé ri odes de


g
l hi stoi re et où l homme soleil le verbe l umiè re

,

-

, ,

consol e et i nstrui t le voy ant .

Le pr0 ph ète Dani el vit une mer agi té e en sens


contrai re par les q uatre vents d u ci el .

E t des bêtes fort di fférentes les unes des autres


sorti rt des p rofondeurs de l O céan

.

L empi rede tout cequi est surla terreleurfut


accordé j usq u à un âge deux âges et la moi tié d u


quatrième âge .

E t il en sorti t q uatre .

La p remiè re bête sy mbol e de l a race sol ai re


,

desvoyants vi nt d u cô té de l A frique; ell e ressem


blai t aunlion et portait des ailes d aigles il lo i fut



:

donné un cœ urd h omme



.

La seconde bê te emblè me desconqué rants d u


,

nord qui rég nè rent parle ferd urant le second âg e ,

é tai t semblabl e à un ours .

Elle avai t dansla gueuletrois rangées dedents


ai guë s i mages des troi s grandes famill es conq ue
,

LE LIVR E D H ER MES . 367

t entes, et il lui fut dit : Lavez vous et rassasiez


vous de carnage .

p è l appari ti on de la q uatrième béta des


A rs

trènes furent él evés et l anci en des j ours leCh ri st


, ,

des voy ants l agneau d u p remi er âge se montra



, ,

assi s .

Son vêtement é tai t d une ébloui ssante bl an


ch eur sete terayonnai t; sontrô ne d où j aillissaltæ


, nt ,

des flammesvi ves é tai t porté sur des roues brû


,

l autes; une flammedefeu trèsvi ve sortai t deson


vi sa e des my ri ades d anges ou d é toiles b rillai ent
’ ’

g ,

autour de lui .

Lej ugement i
set nt ; les vresa li llégoriq ues fu
rent ouverts .

Le Ch rist nouveau viut dans une nué e pl ei ne


d éclairset s arrêta devant l anci en desj ours; il oh
’ ’ ’

ti nt en partage la p ui ssance l h onneur et le règne


surtousles peupl es toutes lestrib us tou tes leslan


, ,

g ues .

Daniel sapprocha al ors de l un de ceux qui


«
’ ’

étaient p résents et lui demanda la vé ri té des


ch oses .

E t il lui est répondu que les q uatre ani maux


sont quatre p ui ssances q ui rég neront successi ve

ment sur la terre .


3 68 T T E MA GIE
R I U EL D E LA HAU .

M Ch ah o ex pliq ueensui tepl usi eurs i magesdont


.

les anal ogi es sont frapp antes et q ui se retrouvent ,

dans p resq uetous leslivres sacré s S s parol es sont . e

très remarq uabl es .

« D ans tout verb e p ri mi ti f le paralléli sme des ,

rapp ortsphysiq ueset des rel ati ons moraless é tabli t


sur les m ê mes radi caux .

Chaq ue mot porteavec lui sa dé fi ni ti on maté


rielleet sensi bl e et ce langagevi vant est aussi par
,

fai t et vrai q u il est si mpl e et naturel dans l h omme


’ ’

cré ateur .

Q ue le vo y a n t ex p ri me ave c le m ê me mot lé ,

gè r e m en t m od i fi é le soleil lej our la l umiè re la


, , , ,

vé ri té et qu appliquant une mèm e é pi thète au


blancsol eil et à unagneau ildi se agneau ou C hri t ,


s

au li eu desoleil et oleil auli eu de vérité lumière


,
s , ,

civilisation il n y a poi nt d allégorie m ai s d es


’ ’

, ,

rapports vrai s sai si s et ex p ri mé s avec i nspi rati on


, .

Mai s q uand les enfants de la nui t d i sent dans


leur d i al ecte i ncohé rent et barbare soleil j our , , ,

lumière vérité ag neau le rap port savant si nette


, , ,

ment ex p ri mé par le verb e p ri mi ti f s efface et dis


paraît et parla si mple traducti on l agneau et le


, , ,

sol eil devi ennent des ê tres allé goriq ues des sym ,

holes .
3 70 R ITU E L D E LA H A U TE MA GI E .

li té ébloui par l i dée d une ré vol ution i mmense


,
’ ’

se ri ga un ré vé lateur de ch oses caché es et q u il


’ ’

ch erch e à p op ulari serles dé couvertes de la sci ence

antiq ue ch ez les h ommes g rossi ers i gnorants , ,

dé pour usdesnoti onsélémentaireslespl ussi mples


v .

Q u i l d i se par ex empl e La terre tourne la



« :
, ,

terre est ronde comme un œ uf .

Q ue eut fa p
reb b
le ar areq ué
i couti
e, si ce n est

croire! N est il pas é vi dent uetoutep rop osi ti ond e


q

e genre devi ent p our lui un dogme d en h aut un



c ,

arti cl e de foi

E t le voil e d une allégori e savante ne suffi t il



-

p as p o ur en fai re un my the ?
Dans les é coles des voy ants le globe terres
tre étai t rep ré senté par un œ uf de carton ou d e
boi s pei nt et quand on demandai t aux peti ts en
fants Q u est cc que cet œuf I ls ré pondai ent
: —

C est la terre

.

Grands enfants les b arbares ayant entend u ,

cel a répé tè rent ap rè slesp eti tsenfantsdesvoy ants


,

Le mondeest un œ uf .

Ma s ils com rena ent par


i le monde ph y
p i là
iq
s ue, mat r e , et les vo ants le monde géograph i
éil y
idéal le monde i mage éé par l esprit et le

ue
q , , ,
cr

ver e b .
LE LI V R E D

HER MES . 371 1

Eneffet, lesp rê tres delÉ gy pte repré sentai ent


l espri t l i ntelli gence Kneph avec unœ uf posé sur


,

, ,

les lè vres p our mi eux ex p ri mer que l œ uf n é tai t


’ ’

là q u une comparai son une i mage une facon de


, ,

parl er .

Choumountou lephil osoph edel Ezour Vedam



ex pliq ue d e la mê me maniè re au fanatiq ueB iacbe

ce q u il faut entend re par l œ uf d or deB rah ma


’ ’ ’
.

Il ne faut pas désespé rer complé tement d une ’

ép oq ue où l on s occup e encore de ces rech erch es


’ ’

sé ri euses et rai sonnabl es aussi est cc avec un —

d soul a ement d espri t et une p rofonde s m


g ra n g y
p ath ie q u e no us ven ons d e ci ter les pag es de

M Ch ah o Ce n est déjà pl us ici lacri tiq ue négati e



. . v

et désespé rante de D up ui s et de Vol ney C est une



.

tendance aune seul e foi à un seul culte qui doi t ,

rattach ertout l aveni rà tout le p assé c est laréha


’ ’

bilitation de tout les grands h ommes accusé s faus


sement de sup ersti ti on et d idolâ trie ; c est enfi n la
’ ’

sti ficati on d e Di eu mèm ce sol eil des intelli


j u e ,

ces qui n est j am ai s oilé pour les â m es droi tes


g e n v

et pour les cœ urs p urs .

Il est grand levoyant l initié l él udelanature


, ,

,

et d e la sup rê me rai son s écrie encore en con


, ,

cluant l auteur que nous venons de ci ter



.
,
3 72 T R I U EL D E LAH A U T E MA GI E .

A lui seul cette facul té d i mi tation qui est le ’

principede son perfectio nnement et dont les inspi


rati ons rapi des comme l é cl ai r d i ri gent les cré a

, ,

ti ons et les dé couvertes .

A lui seul un Verbe p arfait de convenance de ,

r
p p 0 rié té ,d e fl e x ibili té de r i ch e
,
sse créé p ar ré ac ,

ti on physiq ue h armoni e del a pensé e dela pensée ,

dont les aperçus encore i ndépendantsd ul angage


, ,

reflè tent touj ours la nature ex actement rep rodui te

dans ses i mp ressions bi enj ugé bi enex p ri mé dans


, ,

ses rapp or ts .

A lui seul la l umière la sci ence la vé ri té , , ,

parce que l i magi nati on borné e à son rôle passif


secondai re ne domi nej amai s la rai son la l ogiq ue


, ,

naturell e qui ré sul te de la comparai son des i dé es;

q u i nai sse n t s é te
,
n de n

t dan s la m èm ep rop orti onq u e

ses b esoi ns et q ue le cercl e d e ses connai ssances


,

s él arg i t ai nsi pardeg ré ssansm



é langedej ugements
faux et d erreurs

.

A lui seu une um re nfi n ment


l iè i il progressi ve
parcequelamultipli cati on rapi dedelapop ulati on ,

ap rè sles ré novati ons terrestres combi ne en peu de ,

siè cl es la socié té nouvell e dans tous les rapp orts

i magi nables de a desti né e soi t moraux soi t poli


"
, ,

tiq ues.
8
"
T
R I U EL D E LA HA U E T MA GI E .

é ill z vous done dormeurd u


c est la a deur! R ve e li —
,

moyen âge! Ne voyez vous pas q u il fait j our Ne -


vo y ez vous pas
-
la l umiè rede D i eu qui rempli t toute
la nature Où donc ose mai ntenant se montrer le
p ri nce déch u des enfers?

Il nous reste à donner nos concl usi ons et à


dé termi ner le but et la portée de cet ouvrage
d ans l ordre reli gi eux dans l ordre philos0 ph ique
’ ’

e t d a n s l ord re d e s

ré ali sat i on s m até ri elles et posi
ti ves .

Dans l ord re religieux d abord nous avons dé


’ ’

montré que les p ratiq ues des cul tes ne saurai ent
êtres i ndi fférentes que la mag ie des religi ons est
,

d ans l eurs ri tes que l eur force moral e est dans la


,

hié rarchi e ternai re et que la h ié rarchi e a pour ,

rp ri nci pe et pour sy nthè se l uni té



base pou , ,
.

Nousavons dé montré l uni té et l orthodox ie uni ‘ ’

ver selles d u dog m e revêtu successivement d e plu


,

si eurs voil es all égoriq ues et nous avons sui vi la ,

vé ri té sauvé e par Moïse des profanati ons de l É


te c on er vé dans la cabal e des p rophè tes


gy p s , ,

é mancipéeparl é col ech ré ti ennedelaservi tudedes


'

p h a ri si ens atti rant a e ll


,
e to ute slesaspi rati ons oe
p
tiq ues et géné reuses desci vi li sati ons grecq ue et ro
375

LE LIVR E D H ER MÈS .

mai ne , protestant contre un nouveau ph ariséisme

p l us co r rom p u q u e le p rem i er ,
avec les g rands

saints d u moy en âge et les h ard is p enseurs de la

renai ssance Nousavons montré disj e cettevé ri té


.
,

,

touj oursuni versel le touj oursune touj ours i vante


, ,
v ,

q u i seu l e conc ili e la ra i son et l a foi la sci ence et la ,

soum issi on la vé ri té de l ê tre dé montré parl ê tre


’ ’

de l h armoni edé montréeparl h armoni e de la rai


’ ’

son mani festé e ar la rai son


p .

E n ré vé lant pour la p remiè re foi s au monde les


mystères de la magi e nous n avons pas voul u res
'

susciter des p ratiq ues enseveli essousles rui nes des

anci ennes ci vili sati ons mai snous di sons à l huma


nité de nos j ours q uell e est appelé e aussi à se


cré er i mm ortell eet toute pui ssanteparsesœ uvres—


.

La liberté ne sedonne pas ollesep rend edit un , ,

écri vai nmoderne; il en est de même delascience ,

et c est pour cel a que la di vul gati on de la vé ri té


absol ue n est j amai s util e au vulgai re Mai s à une



.

ép oqueoù lesanctuai re été dé vasté et esttombé en


rui nes p arceq u on enaj eté lacl ef à traversch amps

sans p rofi t p our p ersonne j ai cru devoirramasser


cette cl ef et j e l offre à qui saura la p rendre car


cel ui là sera à son tour un docteur des nati ons et


-

un libé rateur d u monde .


376 T
R I U E L D E LA T
H A U E MA GIE .

Il faut et il faudra touj ours des fables et des li


sières aux enfants; m ai s il nefaut pasque ceux qui

ti ennent les li siè res soi ent aussi des enfants et des

écouteurs de fables .

Q u ela sc i en ce l a pl u s a b sol ue q ue la pl
, us h au te

rai son redevi enne le p artage des ch efs d u peupl e;

q u e l ’
a rt sa ce rdo tal e t l a rt

roy al re rennent le
p
doubl escep tredes antiq ues i ni ti ati ons et le monde ,

sorti ra encore une foi s d u ch aos .

Ne b rûl ons pl us les sai ntes i mages ne dé m0 1i s ,

sonspl uslestem p les : il faut aux h omm es de ste m pl es

et des i mages ; mai s ch assons les vendeurs de la

mai son de p riè res; ne lai ssons pl us les aveuglesœ


fai re les cond ucteurs des aveugles ; reconsti tuons
la hi érarchi e d i ntelli gence et de sai nteté et ré

,

connai ssons seul ement ceux qui savent p our les

docteurs de ceux qui croi ent .

Notre livre est cath oliq ue ; et si les révélati ons


q u ils conti ent sont de nature à alarmer la cons

ci ancede s si mpl es notr


, e consol ati on est de penser

q u ils ne le li ront pas Nous écrivons pour les



.

h ommes sansp réj ugés et nous nevoulons paspl us


flatter l irrélig iou que le fanati sme

.

Mai s s il est q uelq ue chose au monde d essen


’ ’

tiellem ent l ibre et d inviolahle c est la croyance


’ ’

, .
3 78 T
RI U EL D E LA H A U TE MA GIE .

toutenotre uto e, et c est aussi led pi ’


ési ret lebesoi n
del h umani té

.

Venons ala philosophi e .

La nôtre est cell e d u ré al isme et d u positivisme .

L ê tre est en raison de l être dont personne ne


’ ’

doute Tout ex i stepournousparlasci ence Savoi r


. .
,

c est être L a sci enceet son obj et s identifi ent d ans


’ ’
.

la vie i ntell ectuellede cel ui qui sai t Douter c est



.
,

i g norer O r ce que nous ignorons n ex i ste pas En


.
,

core p our nou s V i vreintellœ tuellem



ent c est ap
.
,

prendre .

L être se développe et s amplifi e par la science


’ ’
.

La p remiè re conq uête de la sci ence est le p remi er


ré sultat des sci ences ex actes c est le senti ment de

,

la rai son Les l oi s de la nature sont de l algèb re



. .

A ussi laseul e foi raisonnable est ell el adhési on de —


l é tudiant à des théorè mes dont il i gnore toute la


j ustesse enelle mê me mai s dont les applicati ons—


,

et les résultats lui sont suffisamment démon

trée A i nsi le vrai philœ ophe croit à ce qui


.

est et n admet a p osteriori que tout est rai son


nabl e .

Mai s pl us dech arlatani smeen p hilosophie pl us ,

d empirisme plusde systè me; l é tud e de l être et


’ ’ ’

desesré ali tés comparées! unemé taphysiq ue de la



LE LIVR E D H ER M ES . 3 79

naturel P ui s arriè rele mysti ci sme! Plus de rêves


enphil osophi e la phil osophi en est pas unep oé si e;

ce sont les mathé matiq ues p ures des ré ali tés soi t ,

physiq ues soit morales Lai ssons à la reli gi on


,
.

la liberté de ses aspi rati ons i nfi ni es mai s q uelle


lai sse à la sci ence les conclusi ons rigoureuses de


l ex périmentalisme ab sol u

.

L homme est fi ls de ses œ uvres : il est ce q u il


’ ’

veut ê tre; il est l i m age d u D i eu q u i l se fai t ; il est


’ ’

la réali sati on deson i dé al Si son i dé al manq ue de .

base tout l édi fi cedeson i mmortali té s écroule La


,
’ ’
.

p h ilos0 ph ie n est p as l i d

é al ma i s ell e do i t se

rvi r ,

deb aseà l i dé al Leconnu est p ournous la mesure



.

de l i nconnu le vi sibl e nous fai t app ré ci er l invi


’ ’

sibl e les sensati onssont aux p ensé escommelespen

sé es aux as i rati ons La sci ence est une tri gono


p .

metri c cé leste un des cô té s d u tri angle ab sol u


: ,

c est la nature soumi se à nos i nvesti gati ons; l autre


‘ ’

c est notre â m e qui emb rasse et reflè te la nature ;


le troi siè me c est l ab sol u dans l equel s ag randi t


’ ’ ’

notreâ me! Pl us d athéisme p ossibl e dé sormai s car


nous n avons pl us la p rétenti on de dé fi ni r Di eu



.

Di eu est pour nous lepl us parfai t et le meill eurdes


ê tres i ntelli gents et la hié rarchi e ascendantedes
,

êtres nousdé montreassez qu i lex iste N en deman ’


.

3 80 T T M A GI E
R I U EL D E LA H AU E .

dons pas davantage; mai s p our le comp rendre ,

touj ours mi eux p erfecti onnons nous en montant


,

vers lui?

Pl us d Idéol ogi e; l ê treest ce qu il est et ne se


’ ’

perfecti onne que sui vant les l oi s ré ell es de l être ’


.

Observons ne p réj ugeons pas; ex eroonsnosfacul


,

tés nè les fauæonspas agrand i ssons ledomai ne de


,

la vie dans la vie; voyons la vé ri té dansla vé ri té !


Tout est p ossibl e à cel ui qui veut seul ement ce
ui e t vrai R estez dans la nature é tud i ez a
q s . s , ,

chez p ui s osez ; osez voul oi r osez a i r et tai sez


, g , ,

vous !

Pl us de h ai ne contre personne Ch acun mois .

sonnera ce q u il sè m e Le ré sul tat des œ uvres est



.

fatal et c est à larai son sup rê medej ugeretdechâ


tier les mé ch ants C el ui qui va d ans w e voi e sans


.

i ssue reviend ra sur ses pas ou sera b ri sé Avertis .

sez le doucem ent s il p eut encore vous entend re ;



-

p ui s lai ssez fai re: il faut que la liberté h umai neait


son cours .

Nous ne sommes pas j uges les uns des autres .

La vie est un ch amp de bataill e Ne cessonspas de .

comb attre acausede ceux qui tomb ent m ai s évi ,

tons de march er sur eux P ui s vi enne la vi ctoi re


.
,

et les bl essé s de deux partis devenus frè resparla ,


382 R ITU EL D E LA HA UTE MA GIE .

ro
p g r s è Qui donc peut ê tre contrenous si D i eu et
.
,

la rai son sont avec nous? Q u i mp orte q u on nous


’ ’

q s calom i N fi
j

p j g
ré u é e t u o n no u n e ? ot re us ti c a

ti on entiè re ce sont nos p ensé es et nos œ uvres


, ,

Nous ne venons pas comme0E dipe tuer le sphi nx


,

d u sy mb oli sme; nous entreprenons au contrai re , ,

dele ressusci ter Le sphi nx ne dé vore quelesinter


.

prêtes aveugl es et cel ui qui le tue n a pas su le


,

bi en devi ner: il faut le domp ter l enchaî ner et le ,


forcer anous sui vre Le sphi nx est le p all adi um


.

vi vant de l h um ani té c est la conquê te d u roi de


’ '

T hèb es; c eû t été le sal ut d Œ dipe si Œ dipe eût


’ ’

devi né son é ni gmeen enti er!


Dans l ordre posi ti f et maté ri el que faut il con

,
-

cl ure de cet ouvrage? La mag i e est ell e une force -

q u e la sc i en c e p eut a b an d on n e r a u pl us a ud a c i eu x

et au pl us mé ch ant ? E st ce une fourberi e et un -

mensongedu pl us h abil e pour fasciner l ignorant ’

et le faible? Le mercure ph ilosophal est ce l ex



-

p lo ita tio n d e la cré d uli té p a r l a dre sse ? C e u x


q u i
nous ont comp ri s savent déjà commt rép ond re

à ces q uesti ons La magi e ne peut pl us être de nos


.

s l art des fasci nati ons et des p resti es


j ou r g o n n e :

trompe mai ntenant queceux qui veul ent ê tre trom

pé s. M a i s l inc

réd ulité é tr oi te e t té m é rai re d u s iè cl e
LE LI VRE D um Es 3 83

.

derni er reçoi t tous les démenti s donnés par la Ita


ture e e m ême Nous vi vons envi ronnés de pro
ll -
.

p h é ties e t d e m i rac l es le d oute les ni ai t au tre fo i s

avec té mé ri té la sci ence auj ourd h ui les ex pliq ue


, .

Non monsi eur le comte de Mi rvill e il n est pas


, ,

donné à un espri t déch u de troubl erl empi re de ’

Dieu Non lesch osesi nconnuesnes ex pliquentpas


,

p ar les ch o se si m p oss ibl es; n on il n est p o i nt d onn é ’

à des ê tresi nvi sibl esde tromper detourmenter de , ,

séd ui r e de tuer m
, ê me les cré atures vi vantes de
Dieu lesh ommes déjà sii gnorants et sifaibl es et
, , ,

d i se dé fendre contre l eurs r


qu i o n t ta n t e pe ne a p o

p resill usi ons Ceux qui vous ont dit cela dansvotre
.

enfancevousont trompé monsi eurlecomte et si , ,

vous avez été as sez enfant pourles é couter soyez ,

assez h omme maintenant p ourne pl us les croi re .

L hommeest lui mê me le créateurdeson ci el et



deson enfer et il n y apea d autresdémonsqnenos


’ ’

foli es Les esp ri ts que la vé ri té châti e sont corrigé s


.

hâ i m son ent plus a tr bl ‘

p ar le c t e nt et n e g , o u er le

monde Si Satan ex i ste ce ne peut être quele pl us


.
,

malh eureux le pl us i g norant lepl us h umi lié et le


, ,

pl us i mp uissant des êtres .

L ex istence d un agent uni versel de la vie d un


’ ’

,

feuvi vant d une l umiè re astrale nous est dé mon


, ,
3 8h T
R I U EL D ETE MA GIE LA HA U .

trée par des fai ts Le magné ti sme nous fai t com


.

p rendre auj ourd h ui les mi racl es de l ancienne


’ ’

magi e: les fai ts de seconde vue lesaspi rati ons les , ,

g u é ri sons soud ai nes les pé né trations des pensées


, ,

sont mai ntenant des ch oses avé rées et familiè res ,

même à nos enfants Mai s on avai t perdu la tradi


. .

ti on dé s anci ens ou croyaitâ des dé couvertes nou


,

vell es onch erch ai t lederni erm


, ot des phé nomè nes

observé s les têtes s échanfi aient devant des mani


‘ ‘

festations sans porté e on subi ssai t des fasci nati ons


,

sans les com p rendre Nous sommes venu di reaux


.

tourneurs de tabl es Ces p rodi ges ne sont pas nou


:

veaux ; vous p ouvez encpérer mê m e de pl usg rands

si vous é tudi ez les loi ssecrètesde lanature E t que .

ré sul tera t il de la connai ssance nouvell e de ces


— —

pouvoi rs? U nenouvellecarrièreouverteà l acti vi té ’

et à l i ntelli gence del h omme le combat de la vie


’ ’

organi sé d e nouveau avec des arm es pl us parfai tes ,

et la p ossi bili té rendue aux i ntell igences d él ite de


redeveni r m aî tresses de toutes les desti né es en ,

donnant au mondeaveni r de vé ri tabl es p rêtres et


de grands roi»

FI N D U T
R I U EL .
386 SU PPLEM EN T A U R ITU EL D E LA H A U E MA GIE T .

LE N U C T EME B O N .

P R EM IÈ R E H EU R E .

( l .
) En ñaivoû atv 8 p (
ai ovrç avoû vreç log eô voû vrcç vel aivoîivrcç
p )
fier: à & x ouow , Ëurt ÀdCouow

T ôV 6 t or . xo .

D ans unité, les dém


l ons chantent les ouanges de D ieu, ils l

perdent leur malice et leur colère .

SE CON D E H E UR E .

( I l ) ïx9U eç m p6; Gifioç


’ ‘ ‘
. E V r; aiw û cw o: T hV 6 : ov, x at T ô roti o ,

orozxecoucfia: au ct t le0 p ara u ; dpax ow aç


r 9 r 9 I
cv 1 ) a
cc u 1 ru
p

p
Par e binaire, les oissonsd u Z odiaquech antent les ouanges
l l
de D ieu, les ser ents d e feu p s enlacent

autour d u caducée et

la foudre d evient harmonieuse .

TR OISIEME H EU R E .

É mç 6vrç

ù aivoÜ cw
’' ‘

og x az x x at 1 rû
V
p .

Les serpents d u rm
‘ ’
caducée d He ès s entrelacent trois fois,

pl
Berbère ouvre sa tri e g ueu e et lefeu chanteles lo l
uanges de

Dieu par les trois l angues d e la fqudre .


LE N U C 1 EHER O N
‘ ‘
.

Q U A TR lEH E H EU R E .

( ) É

I V v v; dic vrar dac ovcç iv roi; pwîp« aw , “ai êpx opcvoç
' '

.
pxo p

BX Ê Ë 5; dacp oæmv M in
'

ô Èx cï ac î
' '

i:
‘ ‘
a ron a xa t « o ov x a z < zxuv
c, p pp 1

iv ñ 5<puÂu ëvcpciv î rr: m: m


‘ ‘ ' ‘ ‘
raz: avrôzazac, a x ou 1 t a t og
ç p y c

y onrîx ou « é
p yp at oç .

A la quatrième heure âme retournevisiter les tombeau l ’


x .


c est le moment où llument les l ampes magiques aux quatre
sa

coins des cerc es, l c est l heure d es enchantements et d es p r


' ’
es

CI NQ m ÈME H EUR E .

( V .
) Ë v aivouaw rà ävœ Üdara rhv S eb»

roi: oô avov
p
'

( aquæ

supracœlestes
( tahula marmoris mundi Hebræorum) .

La voi x d es g rand es eaux chante le D ieu des sphères

l
cé estes .

SIX lÈM E H E U R E .

( VI ) d deb» ñw xaCcî v à w wa6caG


az, 81 67 1 ï u «poÊ ow
‘ '
. u x a:
x

L es rit

p se tient immobile, il voit les monstres infernau x
marcher contre lui et I l est sans crainte.

T
SE P I ÈM E H E U R E .

( VI I ) Ë à Célia mt éG
apoç äv9 w
'
. v à va1 rawu ra
r îvt a 1 '
sav t rg x p
à p1 razan x ac B&M») E E laine x az ory zà au
' ' ' '

ô icpcîaç ,
'

aô rô t tî

tro; xac
p
388 SU PP LEMEN T A U R IT UEL D E LA T
H A U E M A GI E .

h
éÂuæ roü à 0 6svn, 0
dpa— nt:
' '

i « io ñ; 3 60 0 » ét
’ ‘
i

:nn o xa t n « T a

résea u
.

U n feu qui donne la vie à tous les ê tres animés est d irig é

par la vo onté des ho l mmes p urs . L initié étend la main et les


'


souflrances s apaisent .

T
H U I I È ME H EU R E .

( VI I I .
) E» à &1 rorêlcay a ç t o: t zc
'

x u m l «
'
avroî ü ç urë v.

Les étoil es se p arlent l â me des so ei s corres ond avec le l l p


'

pir des fleurs, des chaî nes d harmonie font p



sou corres ond re
.

entre eux tous les ê tres de la nature .

N E U V IÈ ME H EU R E .

( I X ) Ë Ûttt t d t ôudw
'
' ‘
. v v: 1 .

Le nombre q ui ne doit pas ê tre révélé .

mx umn H EU R E

X
( ) E . v ô &vozy wvm :
-
'

l
a u « c an T ou où o
9
zvou
p
'
m : div mmc

iv

x a raw ôEt : ipx6p cvoç romeo; y mâan az .

C est la clé d u c

y cle astronomiqueet d u mouvement circu

laire de la vie des hommes .

oua ms H E U R E .

P
ce €i ù
o 0 9 o

(
o
X I ) E) « t rou: a c1 a cç 1 rrcpuç cv aw nxœ n oz ua : s s
x p
-
a
‘ “
.
39 0 T
SUP P LEMENT A U R I U EL D E LA HA U E MA GI E T .

bl p l i i
et la dou e o ar sat onde la u l miè reuni verselle .

3 S initier au sy mb oli sme du ternai re p ri ncipe


° ’

de toutes les thé ogonies et de tous les symbol es


re li gi eux .

û Savoi rdomi ner tousle s iantô m ès de l I hlagi


°

nati on et tri omph er de tous les p resti ges .

5 Comprendre comme ntlh armoni euni versell e


° ’

se p rod ui t au centre des q uatre forces e lemen


tai res .

6 D eveni r i naccessible à la crai nte


°
.

7 S ex ercer à lad i recti on de la l umière mag né


° ’

ti que .

8 A pp rendre à p ré voi rles effets parle cal cul de


°

p o n d é rati o n d es causes .

9 Com hié hi d l e e i m

°

p ren d re la rarc e e ns g ne en t ,

resp ecterles my stères du dogme et se tai redevant


les p rofanes .

1 0 Etudi er à fond l astronom ie


° ’
.

1 1 S i ni tler par l analogie aux l oi s de lavieet


° ’ ’

del i n telli gence uni versell es



.

1 2 Opé rer les grandes Œuvres de la Iiatü re par


°

la di rection dela l umiè re .

Voici mai ntenant les nom s e t les ttttribd ti0 m

de s gé ni es qui pr és i dent au dô u2tlâ heures du


nuctéméron .
LE NU GTEH ER O N . 391

é i i
P ar ces g n es les anc ens hiérophantesn enten

daient ni des di eux ni des anges ni des dé mons , ,

mais des forces moral es oudes vertuä


personni
fi ées .

GEN I E S D E LA P REM IER E H EU R E .

PA P U S , médeci n .

SI NB U CK , j uge .

RA SP H U IA , né cromant .

Z AHUN,
gé ni e d u scandal e .

H I GL0 T gé ni e des nei ges


E , .

MI Z K U N gé nie des am
,
ul ettes .

HA VEN gé ni e deladi gnité


, .

EXPLIC ATION .

Il faut deveni r le médecin et lej uge desoi mê me —

pourvai ncrelesmaléfi ces d u nécromant Conj urer .

et mép ri ser le gé ni e du candale tri omph er de


s ,

l opi ni on qui glace tous les enthousi asmes et


confond toutes ch osesdans unemê m efroi depâl eur

comme fai t leg éniede u a g es CÔ ñh


s à ltiëslà ver tu .

dessi gnes et ench aî ner ai nsi leg éniedes am ulettes

pour arri ver à la dignité dem age .


392 SUP P LEM EN T A U R IT U EL D E LA H A U T E M A GIE .

GENIE S D E LA SE CON D E H EUR E .

SISER A géni e du dési r


,
.

TO R VA T U S gé ni e del a di scorde
, .

NITID U S gé ni e des é toiles


,
.

HI Z A R B IN gé ni edes mers
, .

SA CH LU P H gé ni edes pl antes
,
.

B A GLI S gé ni e de la mesureet de l éq uilib re



.
,

LA B E Z B I N gé niedela ré ussite
E , .

EXPLICATION .

Il faut apprendre à vouloi r et transformerai nsi


en pui ssance le génie du désir l obstacl e d e la

,

vol onté c est le g énie de la di corde q u on ench aî ne


’ ’
s

parl a sci ence de l harmoni e Lharmonie est le



.

éni e de
s étoile et des m ers il faut étudi er la vertu
s
g ,

de p lante comp rendre les l oi s de l équilibre de



s s,

la mesure pourarri ver à la réussite .

GEN I E S D E LA TR OISIEME H EUR E .

é i
HA H A E I , g n e de la cra nte i .

PH L0 GA B IT U S , gé nie des ornements .

E IR NEU S gé ni e destructeur des i dol es


,
.
39 h SUPP LEMEN T T
A U R I U EL D E LA H A U E M A GIE T .

EXPLICATI ON .

La force d u mage est dans sonj ugement q ui lui


fai t é vi ter la confusion résul tant de l antin0 mie ’

de l antagonisme des p ri ncipes il pratique la


'
et ,

di ination des sages mai s; il mép ri se les p resti ges


v

des ench anteur se scl aves de lafornicttti0 n arti stes

en p oison se vi teurs de l dm
r ow de sb êtêä il

s,

tri omphe ainsi delafatali té qui est leqënieduj äü


.
_

GENIE S D E LA C IN QU IÈME HE U R E .

RNA , géni e des infi rmités


Z EI .

TA D LID IK , gé ni e dela fasc1 nation .

TA GR I TA U gé ni e d
,e la goë tie

SU P H LA TU S gé ni e de la pou
,
lssiére .

SA IR géni e du stibi um des sages


,
.

B A R GUS gé ni e de la qumtessence
,
.

CA M A Y SA R gé ni e du mari a
, g e des contrai res .

E XPLIC A TION .

T ri omph ant des h umai n es le mage


infirmités

n est pl us j ouet dela fascination il foüle aux pi eds


les vai nes et dangereuses p ratiq ues de la g oétie


dont toute la force est dans une p oussiere que le


LE N U CTÉ M É R O N . 395
Vent emporte; mai s il possède le stibium des
sag es, il s erme de toutes les forces cré atri cesde
‘ ‘

la quintessence et prbddit son gré harmon e à l i


qui r sué l
te de l analog ie et d

u mariag e des con

traires .

GÉ NI ES D E LA SI X I EM E H E U R E .

TA RR IS géni e d ulib re arbitre


,
.

SU SAD O , gé ni e des voy ages .

E IR N I LUS, gé ni e des fruits .

N lTIK A , g nie des erres prém


é eh5es pi .

é i
HA A T A N , g n e qui cac e les trésbrs h .

HA TIP H A S, gén e des arures i p .

Z A R EN ,
gé ni e ven eur
g .

EXPLICATION .

Lé tnage est lib re il est le roi occul te de la


,

t com e soil domai ne Dansse


terreet illa parcour s m .

voy ag es, pprend à connaîtreles sacs des plantés


ila
et des fruit les vertus desp ierres précieus
s, e il s,

force le g énie qui cache les tré ors de la na tureà s

lui li vrer tous ses secrets il pé nètre ai nsi les mys


,

teres de la forme il comp rend les parure de l a


,
s

terre et de la parol e et s il est mé connu si les


, ,
3 96 T A U R IT U EL D E LA H A U TE MA GIE
SU P P LEMEN .

peuples lui sont i nhospitali ers s il passeen fai sant ,


le bi en et en recueillent des outrages il est tou ,

j ours sui vi par legénie veng eur .

GÉ N IE S D E T
LA SE P IÈME H E U R E .

é i p pé i é
SIA LU L , g n e de la ros r t .

S é i i
A RR U S , g n e qui sout ent .

LIB R A E I S gé ni e de l or occulte

.
,

M Z GI T A R I gé ni e des ai gl es
I , .

CA U SU E gé nie ench anteur des serpents


, .

SA LI LU S géni e qui ouvre les p ortes


, .

JA Z ER gé ni e qui fait être ai mé


, .

EXPLIC A TION .

Le septé nai re ex p ri me le tri omph e du mage, il


donne la prospérité aux hommes et aux nati ons et
les soutient
pari m
ses ense g ne bli mes; il
ents su

plane comme l aig le il di ri ge les courants du feu


astral rep ré senté s par le serp ent toutes les portes


s s,

du sanctuai re lui sont ouvertes et toutes les â mes

q ui aspi rent à la vé ri té lui donnent l eur con fiance;


il est beau de grandeur morale et il porte partout
avec lui le gé ni e p ar l a p ui ssance duq uel on est

ai mé .
398 SUPPLEMEN T A U R ITU EL D E LA H A U TE MA GIE .

GEN IES D E LA N EU VIEM E H EU R E .

B I SHU OH gé ni e de l agriculture

, .

SU GLA GU S, gé ni e du feu .

é i l
KI R TA D U S , g n e des angues .

é i
SARLIL, g n e qui découvre les voleurs .

SGH A GH LIL géni edes ch evaux d u sol eil


, .

CO LO P A T IR O N gé ni e qui ouvre les p ri sons


, .

Z EFF A B gé ni e duch oi x i rré vocable


, .

EXPLIC A TION .

Ce nom re dit A o onus, do t étre assé sous


b , p ll i i p
il
s ence, parceq u il renferme les grands secrets de

l initié, la force qui rend la terre féconde les mys



,

l
tères du feu occulte, la c ef un verse e des lang ues, i ll
la seconde vue devant a ue e les l q ll malfaiteurs ne
i
saura ent rester cac hés . Les g randes loi sde l équi ’

lib re et du mouvement l umi neux repré sentés par


les q uatre ani maux sy mb oliq ues dans la cabale ,

et dans la my th ol ogi e des Grecs par les q uatr e


ch evaux du soleil La cl ef de l é m ancipati on des

.

corp s et des â mes qui ouvre toutes les prisons et

cette for ce du ch oi x é ternel qui achè velacré ation

de l h omme et le fix e dans l i mmortali té


' ’
.
LE NUGTEMER O N .

ë
99

GENI E S D E LA D I X IÈM E H E U R E .

SEZ AR D IL, di abl e ou gé ni e ennemi .

AZ tueur d enfants

E U PH , .

é i pi i é
AR MI LU S , g n e de la cu d t .

é i hi p
KA TAR I S , g n edes c ens ou des rofanes .

RA Z N IL géni e de l a pi erre d onyx



A , .

BUG A P H I gé ni e des stryges


H ,
.

MA STH O gé ni e des veines apparences


,
.

EXPLICA TION
Les nomb resfi ni ssent à l i i i i neuf et as g ned st nct f

delad izai nec est lezé ro sansval eur p ropre aj ou té


à l uni té Les gé ni es de la di x iè me heure repré



.

sententd0 nctout cequ n étant ri en arsoi m ê m


e
p i —
, ,

recoi t une grande force de l opi ni on et p eut subi r


ar conséq uent la toute p ui ssance d u sage Nous


p

.

march ons ici sur un terrai n brûlant et l on nous ’

permettra de n ex pliquer aux p rofanes ni le diable


q u i est l eur maî tre n i le tueur d enfants ui est


, q

leuramour ni lacup idité qui est leur di eu ni les


, ,

chiens aux q uels nous ne les com arons as ni la


p p ,

p ier re d o n
'
œ
y qu i leur é ch app e n i les str e
yg qs ui ,

sont l eurs courti sanes ni le fausses app arence , s s

qu ils p rennent pourla vé rité



.
1100 SU PP LEM EN T A U R ITU EL D E LA H A U TE MA GI E .

GEN I ES DE LA ONZ I EM E H E U R E .

ÆGLUN gé ni
,
ed e la foudre .

Z U P H LA S gé ni edes forê ts
,
.

P HA LD O R gé ni e des oracl es
,
.

ROSA B IS gé ni e des mé taux


, .

À D J U CHA S gé ni e des roch ers


,
.

Z O P B A Z gé ni edes p entacl es
,
.

HA LA ÇH O gé ni e des sy mpathi es
,
.

EXPLIC ATION .

La foudre obéi t à l homme ell e devient le ’


,

véhi cul e de savol onté l i nstrum ent de sa force la


, ,

l umière de ses fi ambeaux les chênes des forêt ,


s

sacré es rendent des oracle les métauæ se trans s,

forment et se ch angent en or O II devi ennent des ,

tali smans les rocher se dé tach ent del eur b ase et


,
s , ,

entraî né s par la ly re d u grand hiérophante tou ,

chés par le m y sté ri eux schamir ils sech angent en ,

templ es et en p al ai s les dog mes se formul ent les


, ,

sy m bol es rep résentés par les pantacles devi ennent


ef caces les esp ri ts sont enchaî né s par de p ui s
fi ,

santes sy m p ath ie et obéi ssent


s aux l oi s de lafamil le

et de l ami tié

.
àD2 SU PP LEM EN T A U R I U EL D ET LA HA U T E M A GIE .

LE N U CT EM E R O N

S U IVA N T LE S H ER R EU X
( )
l .

Le nuctéméron d A pollonins mprunté à


e la
é i
th urg e d es Grecs complété et ex pli qué par la
,

hié rarchi e assyrienne des gé ni es corre pond par s

faitement à la ph ilos0 phie des nombres tel le que


nous la trouvons ex p osé e dans les pages les pl us

curi euses de l anci en T al mud



.

A i nsi les tradi ti ons pyth agori ci ennes remontent


lus h aut q ue Pyth agore ai nsi la G enè se est une
p ,

mag ni fi que allég orie qui souslaforme d un récit


, ,

cach e les secrets nen seulement d une créati on



accompli e autrefois mai s de la créati on perma


,

nente et uni versel le de l éternelle gé nérati on des


étres .

Voi ci q u on lit dans le Talmud


ce

D ieu a tend u le ci el comme un tabsrnacle il ,

a d ressé le monde comme une tabl e ri ch ement

( )
1 E tx
rait d e l ancien Tal mud
'

,
nommé par les J uifs la
Mischna .
LE NU GTEMER O N SuIvA NT LES H É B E EÜ X . 60 3

servie et il a créé l hommecomme s il i nvitai t un


‘ ’

conv vei .

É coutez ce que dit le roi Schlo mèh


La di vi ne Chocmah , la sagesse, épouse de
Di eu bâti mai son elle a t
aillé sept

, s est une ,

l
co onnes .

Elle a i mmolé ses vi cti mes .

El le a mêlé son vin elle a dressé la tabl e et


,

ell e a envoyé ses servantes .

Cette sagesse qui établi t sa mai son sautant une


architecture ré guliè re et numé ral e c est la sci ence
’ “

ex acte q ui p ré si de aux œ u res deDi eu v .

C est son compas et son éq uerre Les sept co



.

lonnes ce sont les sept j ours typi ques et p ri mor


d iaux .

Les v cti i mes sont les forces nature es qu1 ll se

f condent en se donnant une sorte de mort


é .

Le vin mê lé l bl l i i
le f u de un verse , la ta e

c est

c est le monde avec les mers pleines de p oi ssons



.

Lesservantesde Chocmah sont lesâmes d A dam


et de Chavah ( È ve) .

La terre dont A dam fut formé a été prise à


toutela masse d u monde .

Sa téte c est

Israël ,
son cor s c est p ’

l empi re de

h0 lI SU P PLEM EN T AU T
nIT U EL D E LA H A U E M A GI E .

Babylone et ses memb res sont les autres nations


de la terre .

( ici se r v ent le é èl
s es rances des initœs de
p é
Mo se our la const tut on d un ro aume or enta
ï p i i y i l

uni versel ) .

O r il y a douze h eures dans la j ournée O ù s ac


complit la créati on de l h omme



.

P R EMI È R E H EU R E .

D ieu réuni t les frag ments épars de la terre , il


les pétri t ensembl e, il m
en for e une seu e l messe
qu il veut ani mer

.

E XPLIC ATIO N

L homme est la sy nth èsed u monde créé en lui


recomm ence l uni té cré atri ce il est fai t à l i ma e


’ ’

, g
et à la ressembl ance de Di eu .

SE COND E H EU R E .

D i eu é bauche la forme d u corps, il la sé pareen


deux pour que les organes soi ent doubles car
toute forceet toutevie résultent de deux et c est ,

ai nsi que les E loim ont fai t toutes ch oses .


506 SUPP W E NT A U R ITUE L D E LA H A U TE MA GI E .

Le q uaternai re qui donneen géométri e la croi x


et le carr est le nomb re parfait or c est dans la
é ,

perfection de la forme que l âme i ntelli gente se ’

mani fe te uis , s é él ati on de la Mi sch na


vant cette r v ,

l enfant ne serai t ani mé dans le sei n de la mè re


q u après la forme complètede tous ses memb res



.

CI NQ U IEM E H EU R E .

Lhomme se ti ent sur ses pi eds



, il se détache de
la terre, il marche il ,
va O ù il veut .

E XPLIC A T ION .

Le nomb re ci nq est celu i de a e m


fig urée par
q i é l
la u ntessencequir su tede l ’
éq uilib redes q uatre
élé ments dans le tarot ce nomb re est fig uré par
,

le g rand p rê tre ou l automate spi ri tuel fi gure de



la vol onté h umai ne cette g rande p ré tresse q ui


,

décide seul e de nos desti né es é ternelles .

SI X IÈ ME HE U R E

m
Les ani aux passent de … Adamet il I l = …
à chacun d eux le nomqui lui conv ent i

.
D E NU GTEM ER O N S U IVA N T LE S « ERR E U X . lIO 7

E XP LIC ATION
L hommeparletravail soumet laterreet dompte

les ani maux enmani festant salib erté il p rodui t son


,

verb e ou sa parol e et la cré ati on lui obéi t ici la ,

cré ati onp ri mord i al ese com plète Di euacréé 1 hom ’

me le six ième j our mais à la six i ème heurede ce


,

j our l hom

me ac h è ve l ouvrag e d e D ieu et

se cré e

de nouveau lui méme en q uelq ue sorte p ui squ i l




,

se fai t roi de la nature q u il assuj etti t à sa p arol e



.

SE P T IÈ M E H E UR E .

D ieu donne à A dam une com ag ne t rée de la p i


substance mê me d e l homme ’
.

P
E X LIC A T O N I
Di eu ap rè a oi rcreel hommeà son i mage s est
,
s v

,

reposé le septiè me j our car il s étai t donné une


'

é pouseféconde qui allait travailler sans cesse pour


lui; la nature est l épousede D i eu et D ieu se repose

sur el le L homme devenu créateurà son tour par



.
,

leverbesedonne une compag ne semblable à lui et


su r la mour de laquelle il pourra désormais se

re pose r ; la femm e est l œuvre de l ho mm e c est


’ ’ ’
SU P P LEM EN T A U R IT U EL D E LA H A U E M A GI E T .

lui qui, en l ai mant


bell e c est lui qui la


, la rend ,

rend mè re; la femme est la vé ri tabl e nature hu

mai ne fi ll e et mè re de l homme petite fille et


,

,

peti te mè redeDi eu

.

T
H U I I ÈM E H EU R E .

A dam et Eve montent surle lit nu t a p i l I IS sont


deux lorsq u ils se couchent


'

, et l orsq u il s se l èvent

ils sont q uatre .

EXPLIC ATION
Le q uaternai re j oi nt au quaternai re rep résente
la forme éq uilib rant la forme, la é i
cr at on sortant

de l a créati on, la b al ance é ternelle de la vie, sept


é tant le nomb re du repos de D i eu l unité qui ,

vi ent ap rè s représente l h omm e qui travaille et


q u i coopè re avec la nature à l œ uvre de la cré a


ti on
.

NE U VI EM E H EU RE .

D i eu i mpose à l homme sa loi’


.

E XP LIC ATION .

Neuf est le nombrede l i ni tiation parce que ’


,

é tant composé detroi s foi stroi s ilreprésentel idée ,



MO SUP P LEI ENT A U RI T U EL D E LA H A U E M A GIE T .

la pe ne comme un
i moyen de sal ut ,
il faut donc
Iq et soufi rir
'

pour con u rir l iq é


nteihgence et

lavie .

D OU Z ŒME H EU R E .

L homme

et la fe mme
bi ssent leur peine su ,

l ex piation commence et le libé rateur est p romi s



.

EXP LIC A TIO N

Tel est le com plé ment de la nai ssance morale ,

l hommeest ach evé caril est voué ausacri fi cequile


rég énére l ex il d A damest sembl ableàl ex il d OE


’ ’ ’ ’

d i pe; commeŒ dipe A damest pè re dedeux enne


,

mis ; OE dipe a pour fi ll e la pi euse et vi rg i nale


A nti gone et de la race d A damsorti ra Mari e

.

Cesmy sté ri euseset subli mesré vélati onsdel uni té


reli g i euse d ans les anci ens my stè res se trouvent

commenous l a ons d it dansleTalmud mai s sans



v ,

avoi r recours à cette vol umi neuse compil ati on on ,

peut les retrouver dans le commentaire de Paul


B icius sur les tal mudistes ayant p our ti tre Ep i
tome de talmudica D octrina p 2 8 0 d u tome I de "
, .

la col lecti on des cab ali stes de Pistori us .


D E LA MA GI E D E S C A MP A GNES .

DE LA MAGIE D E S C AMP AGNES


ET D E LA S O R C E LL E R I E D ES BER GE R S .

D ans la solitud e, au i milieu d u trava l d e la


végétation lesforces i nstinctiveset m agné tiquesde

l homme augmentt et s ex altent les fortes cx bs


’ ’
,

luisons de la sève l odeurdesfoins les aromes de


,

certaines fleurs rempli ssent l air d ivresse et de


’ ’

verti ges; al ors les personnes impressionnables


,

tombent facilem ent dans une sorte d ex tase qui les


fait rê er tout éveilléæ C eü al ors qu apparai5ænt



v .

les lavandiü es noct urnes, les loups garous les ,

ut ns qui dé m
l i ontr
ent les cavalierset grimpant sur

les chevaux en les f … ant de leur long ue q ueue .

C es v sions d hommes éveillés sont rée es et terri


i ll

bles, et il ne faut pasr rede nos vieux paym s bre


i

i
tons lorsqu ls racontent ce q u ls o n

t vu i .

Ces i vresses passagè res lorsquellesœ multiplient


,

et se prolongent, co mm
iquent à l uppw eil ner

veux une impr


essioæuabilité et une sens bi ité parti i l
culie davient somnambule éveillé, les sans

e, on
r

en
acquièr t une d etact parfois m weillæœ
d1 2
°
T TE M A GIE
S U P PLEM ENT A U R I U E L D E LA HA U .

et mê me i ncroy abl e; on entend à de p rodi gi euses

di stancesdes b rui ts ré vél ateurs on voi t la p ensé e


,

des h ommes sur leur vi sage ou est frappé soudai


,

nement d u prem entiment des malh eurs qui les

menacent .

Les enfants nerveux , les i di ots, les vi eil les fem


meset gé néral ement tous lescélibatai res i nsti ncti fs
j
ou forcés sont les su ets les plus ro resa ce genrep p ’

de magnéti sme; i i produi sent et se compli


a ns se

q uent ces phé nomènes maladi fs quon regarde ’

comm e les mystè res de la p ui ssance des mé d i ums .

A utour de ces ai mants dérégIés des tourbill ons ,

magnétiq ues se forment et souvent des p rodi ges


S O pèrent p rodi es analogue s à ceux de l électri
’ ’

,g
ci té attracti on et rép ul si on des obj ets i nertes
, ,

courants atm osphé riq ues i nfluences sy m


, pathiques
ou antip athiq uestrès p rononcées Laimant h um ai n

.

agi t à de grandes d i stances et à travers tous les

corp s à l ex ceptiondu ch arb on deb oi s qui ab sorbe



,

et neutrali se lal umiè reastral eterrestredans toutes

ses transform ati ons .

Si a ces accidents naturels sej oi nt une volonté


perverse le malade peut devenir très dangereux


,

pour des voisi ns surtout si son organi sme a des


,

propriétés excl usivement absorbantes A i nsi sex .



T
S U PP LEM ENT A U R I U EL D E LA HA UTE M A GI E .

p a c te sou s le seu il de l etable C eci va fa ire so



urire .

les incréd ules mais il ne s ag i t plus mai ntenant


de créd uli té Ce que la supersti tion croyait aveu


.

g lé m ent autr efois la sci ence m ai nten,an t le constate

et l ex pliq ue

.

O r ilest certai n et dé montré pardenombreuses


,

ex périences t que l influence magnétiq ue de


° ’

l homme di rigée par sa volonté s attach e a des


,

obj ets q uel conques ch oisis et i nfluencés par cette

volonté .

2 Q ue le mag néti sme h umai n agit à d i stance


°

et se centrali se avec force sur les obj ets m ag né

ti sés .

3 Que lavolonté d umag nétisenr acq ui ert d au


° ’

tant plus de force q u il a p lus mul ti plié les autos


ex p ressi fs de cette vol onté .

lt Q ue si les actes sont de nature ai mpressi on


°

ner vi vement l imagitation si pour les accompli r


il a fall usurmonter de grands obstacles ex téri eurs


et vai ncre de grandes rési stances i nté ri eures la ,

vol onté devi ent fi x e acharnéeet i nvi nci bl ecom


,
me
celle des fous .

5
°
hommes seuls à cause de leurlibre
Q ue l
e s

arbi tre peuvent rési ster à la volonté h umai ne

mais queles ani maux n y résistent pas longtemps ’


.
D E LA MA GIE D ES GA M rA GN ES . Mfi

Voyons mai ntenant


mment les sorci ers de co

campagne composent leurs maléfi cen vé ritab les ,

pactes avec l espr t de e



rvers téiq uiiservent dep
consé crati on fatal e à l eur vol onté m auvai se .

lis forment un composé de substances qu on ne


p e u t se p rocurer sans cri mee t al li ersans s acriiég e ,

ils prononcent sur ces h orribles mé langes arrosés


parfois de leurp rop re sang desformules d ex écra ’

ti on et ils entouissent dans le ch amp de leur


,

ennemi ou sous le seuil de la p orte de son é table

ces si g nes d une h ai ne i nfernal e irrévoœ hlem



ent

mag néü sés .

L effet en est i nfailli ble à parti r de ce moment


les troupeaux commencent à dé péri r et toute


I étahle sera bi entô t dé peuplé e à moi ns que le

maitredu troupeau n oppose une résistance éner


'

iq i i m é i sm d l mi ’

g u e et v cto r eu se au ag n t e e enn e .

Cette résistance est facile lorsq u on la fai t par ’

cercles et parcourants c est à d i repar associ ati on



— -

de volontés et d efforts La contagi on n attei nt


’ ’
.

u è re les c ul tiv a teu rs ui savent se fai re aim er de


g q
leursvoi si ns Leurs bi ens alors sont protégés par
.

l i nté rêt de tous et les bonnes volonté s associées


tri omph ent bi entôt d une m al veillance i solé e



.

Lorsq uele maléfi ceest ai nsi repoussé il setourne ,


11 1 6 SU P P I . ËM EN T A U R I U E L T D E LA HA U E T M A GI E .

contre son auteur, le mag nétisenr mal veill ant


soutfre des tourments nto ra les qui le forcent
lé b i
bi entôt à détrui re son mauvai s ouvrage et à venir
lui méme déterrerson p acte

.

A u moyen âge on avai t recours aussi à des con

j ura ti ons et à desp riè res on fai sai t bé ni rlesé tabl es ,

et les ani maux on fai sai t di re des m, esses afi n de

repousserpar l associ ati on desvol ontésch réti ennes


dans la foi et dans la p riè re l impiété de l envoû


’ ’

tour .

O n aérai t lesé tables y pratiquai t des fumi


, on

i s et l on m é lait aux al iments des b esti aux d u


g al on

sel m agné ti sé pardes ex orci smes spéci aux .

A la fi n denotre clef des grands my stè res nous


avons reprod ui t q uelq ues uns de ces ex orci sm es —
,

do n t no us a vo ns ré ta bli le tex te p ri mi ti f avec une

curi euse attenti on .

Ces formul es en effet copié es et recopiées par


\
, ,

des mai ns i gnorantes i mp ri mé esensuite en dépi t,

d u b o n sen s pa r d e s ex pl oi te urs de la cré d uli té


populai re ne sont pas arri vées j usqu à nous sans
,

d étranges al té rations

.

E n voi ci q uelq ues unes toiles q u on les trouve



enc o re dan s les der n i ers g ri m o i res

Avant toutes choses p rononcez sur le sel ,


MS SU P PLEMEN T T
A U R I U E L D E LA HA U TE M A GIE .

Gardep our emp êcher les loups d entrer sur le


terrain où sont les moutons Placez vous au coi n .


a du l i levant et prononcez cinq fois ce qui


so e l ,

va sui vre Si ous ne le souh ai tez p rononcer


. v

qu

un e foi s vous en fer
, ez au tant ci nq j ours de

sui te .

Vi ens bête à l ai ne c est l A gnean d h umilité


, ,
’ ’ ’

M aria C est l A g nettu d u


’ ’

je le garde,
A ve, .

Rédempteur qui a j eû né quarante j ours sans


b ll
ré e ion, sans avo r i p ri s aucun repas de l en ’

nemi fut tenté en é ri té Va droi t bête gri se


, v .
, ,

à gri sag ripeuse; va ch erch er ta p roi e loups et ,

louves et louveteanx ; tu n asp oi nt à veni rà cette ’

v i ande quiest ici A u nom du Pè re et duFils et


.
, ,

d u S ai nt E sp ri t et du bi enh eureux sai nt Cerf



,
.

A ussi rade retro oS atana ,

A utre g arde Bê te à lai ne j e le prends au


. «
,

nomde Di eu et de la trè s sai nte sacré e Vi erge

Mari e J e p ri e Di eu que la sei gneuri e que j e vai s


.

fai re p renneet p rofi te à ma volonté leleconj ure


u e tu casses et b ri sestoussortset ench antem e nt
q s

q u i p ourrai ent ê tr e p assé s dessus le corps d e

mon vif troupeau de bêtes à l ai ne que voi ci ,

p résent devant Di eu et devant moi; qui sont à


D E LA MA GIE D ES C A M P A GNES . h1 9

ma charge et à ningarde Père d u . A u nomdu ,

Fils et du Sai nt Esprit et de monsi eursai nt Jean


Baptisteet monsieur sat A braham .

Voyez ci dessus ce que nous avons d it pour


cpérerauchâteau de B elle et vous servez pour ,

lej et et frottement des p arol esqui sui vent

P asse flori Jésus est ressuscité


,
.

Garde contre la gale ,


rog ne et clavelée . Ce fut

par un lund au i mati n que leSauveurdu monde


passa la sai nteV i ergeaprès lui monsi eur sai nt
, ,

J ean 80 11 pastoureau son ami qui cherche son , ,

d ivi n troup eau qui est enti ché de ce mali n cla


,

vien deq uoi il n en p eut pl us acause des troi s



, ,

pasteurs qui ont étéadorermon SauveurRédemp


teur Jé sus Ch ri st en Bethlé em et qui ont adoré

,

lavoi x del enfant Dites ci nq foi s P eter etci nq



.

fO IS A ve .

Mon troup eausera sai n et j oli , qui est suj et à


moi J e p ri e madame sai nte Geneviè ve q uell e
.

my p ui sseservi rd ami e danscemali nclaviauici


’ ’
.

Claviau ann deb i


Di eu renié deJé sus Christ j e
,

,

le commande de la part du g rand D i eu que tu


, ,

ai es à sorti r d i ci et que tuai es à fondre et con



,
11 20 T A U R ITU EL D E LA H A U TE MA GI E
SU PPLEM EN .

fond redevant Di eu et deVant moi comme fond ,

larosée devant le sol eil Très glori euse Vi erge .

Mari eet le Sai nt Espri t claviau sort d ici car




, , ,

Di eu tel ecommande aussi vrai comme Joseph ,

Ni codème d A rimathie a descend u le précieux


corp s de m on Sauveur et R é dempteur Jé sus

Ch ri st loj ourdu vendredi sai nt del arbredel a


, ,

Croi x : depar le Pè re de parle Fils de par le , ,

Sai nt Espri t digne troup eau de bêtes lal aine



, .
,

app roch ez vous d i ci de Di eu et de moi Voi ci




.
,

la di vi ne ofi rende de sel que j e te p ré sente


auj ourd h ui ; comme sans le sel ri en n a été fait


’ ’

et parle sel tout e été fait comme j e lecroi s de , ,

p a r le Pè re etc ,
.

O sel! j e te conj ure de la part dugrand Dieu ,

vi vant que tu m
, e p ui sses servi rà cequej e pré

tends que tumep ui ssespré serveret gardermon


,

troupeau de rogne gale p ousse d e p oum et de


, , , ,

g ob es et de m au va i ses e au x J e te commande .
,

com meJésus Ch ri st mon Sauveura commandé


dans la nacelle à ses di sciples lorsqu i ls lui ,


di rent Seigneur réveillez vous carlemer nous ,



,

effraye A ussi tôt le Sei gneur s é veille ccm



.
,

manda à la merdes arrê ter; aussi la merdevi nt ’

cal m e com, mandé e de par le Pè re etc .


,
SU PP LËIŒN T A U R I U EL D E LAT H A U T E M A GI E .

E t de mon troupeau sortira


Par les trois rois et les asteurs, p


D e J ésus Ch rist ad orateurs

Qui sont allés en Beth léem

En passant par J érusale m


p
E t tour à tour se rosternent

A d orer la cron: d e enfant l ‘

Cet ex emp e suffi re l faire comprend re pour à


que olp i
nt sont eltérés et d evenus r d i i l
cu es les ep i
t t
s

li vres vulgai res desorcelleri e et de prétend ue ma


g ie q u on os

e encore co lp orter da ns les cam p a

g ues .

p voi r aussI que dans leur pri nci pe ces


O n eut
formul es appartenai ent à une foi ardente et nmve .

C é tai t aunom d u p eti t enfant né dans une é tabl e


des p asteurs q ui vi nrent le vi si ter de saint J ean .

Bap ti ste l h omme d udé sert touj oursaccompagné


,

d un ag neau sans tach e q ue les anci ens bergers


ch ré ti ens conj urai ent les maléficies de l eurs enne

mis Ces p riè res O u pl utô t ces actes de foi é tai ent
.
,

p rononcé s sur le sel si salutmre par lui mê me et


.

si i ndi spensab l e à la bonne anté des troupeaux s .

Nos faux savants p euvent rire mai ntenant de ces


rusti q ues ench anteurs; mai s eux savai ent bien ce

S fai sai ent et l eur i nsti nct di ri é l



u I ar ex pé
q I g p
D E LA M A GI E D ES C A M PA GNES .

rience, les i i û g u da t plus s remei


nt que n aura t pu

le faire toute la p auvre sci ence de ce temp s là — .

Mai ntenant que la foi s est affaibli e dans ies


compag nes comm e aill eurs ces naï ves orai sons ,

n ont p lus g uè re de p ui ssance ni de p resti ge O n



.

eut tout en pl us les rech erch er comm e d esm o


p
num ents curi eux de la croyance de D O S ancê tres .

O n les retrouve dans les gri moi res manuscri ts et


dans I E nchiridim de Léon III peti t li vre très

,

célè bre en m oyen âge et dont les é d i ti ons plus


,

ou moi ns fauti ves se sont mul ti plié es j usq u à nos


j ours NO II S avons ex trai t et nous en donnons ici


.

les conj urations qui passai ent pour les pl us eŒ


caœ s .

Ici co mmencent les mysté ri euses orai sons du


a
p pe Léon
O raisons contre toutes sortes d e charmes, enchantements, sor

tiléges, caracteres, visions, illusmns, possessions ,


obsessions,

empê chement mal éfique de mariage , et tout ce q ui peut


arriver par le maléfi ce d es sorciers, ou par l incursi0 n
'

d es d iab es l et aussi très profi table contre toutes sortes

de malheur qui peut être donné aux chevaux j uments , ,

bœuf» hes, moutons brebis et autres espècesd animaux


, vac .

O mm
i Om Verbumcaro factum est ,
etc
.

le Verbe qui s est fait chair, et a été attaché



à
h2 ü SU PP LEME NT A U R IT U EL D E LA A U TE M A GIE H .

la croi x et qui est assi s à la droi te d u Pè re pour


, ,

ex aucer les p riè res de ceux qui croi ent en lui lui ,

q pui ar son sai nt n om tout gen ou,


fl éch it ; et pa r

les mé ri tes de le bi enh eureuse Vi erge Mari e sa


mè re et aussi par les p riè res de tous les sai nts et
,

sai ntes de Di eu D ai g nez p ré server cette cré ature


.

N de tous ceux qui p ourrai ent lui nui re et des


.
,

attaq ues des dé mons vous qui vi vez et régnez


,

dans l uni té p arfai te; car voilà la croi x denotre


Sei gneurJésus Ch ri st dans l eq uel est notre sal ut



, ,

notrevie et notre ré surrecti on et la confusi on de ,

tous ceux qui veulent nous nui re et des mali ns

espri ts ; fuyez donc p arti es adversai res car j e


, ,

vous conj ure dé mons d enfer et vous esp rits m


, a ,

lins de q uel que genre que vous soyez tent pré ,

sents qu ebsents en q uelq ue maniè re ue ce soi t


q ,

et sous q uelq ue p ré tex te que ce soi t ; soi t que

vous soyez app elé s ou i nvoq ué s soi t ue vous ve


q ,

ni ez de b onne vol onté ou que voussoyez envoyés;


,

soit par ench antem ent soi t par art des h ommes
,

mali ns ou des femmes; vous hâtant pourdemeurer


ou p our moiester J usqu a ce que vous ayez q uitté

.

votre trom peri e di abolique VO U S vous en alli ez ,

i nconti nent par le Di eu vivent vé ri tabl e


sai nt f Pè re 1 F ils 1 et Sai nt E sp ri t Spé ci al em ent
-

à% SU P PLÉ MBNT A U R I U EL D E LA T HAU TE M A GI E .

de j ours, d un, demois, observé sup stitieuæ m


m

ont

avec pacte ex pr i mé . ou incite, mê me forti fié par


j urement J e casse toutes ces ch oses j e les en
.
,

nul e et les détrui s par la p uissance d u Père qui a


créé tout lem onde pa rla s ag esse d u Fil s réde m p
teur par la bo n té d u Sa i nt E spr it pa r cel ui -

q ui aaœ ompli toute l


a loi q ui est qui était

qui doit p uissant sai nt immor


venr i tout —
,

tel sauveur q ui est co m p o sé de qu e tre l ettre s

Jeh ova A l pha et O méga le commencement


et le fin Que toute la vertu d iaboliq ue soi t donc
.

étei nte dans cettecré ature et soi t chassés par la ,

vertu de le tr ès sai nte croi x par l invœ ation des


anges des archanges des patri arch es des pro


, , , »

hè tes des apô tres d es m a rty rs d es confes œ u r


p , , s , ,

des i erges et aussi de le bienheureuse Vierge et


v
,

detousceux qui règnent dans le ciel avec l ag neau


mort depuis lecommencem ent monde et ceux


ui v ivent bi endan s la sai nte É lise d e D i
e u E nti
q g .

rez vous donc ; et dem



ê me quela fum ée d u fois ,

d u poisson b rû lé suivant le conseil de Raph aë l a


, ,

mis en fui te l espri t dont Sara é tait tourmw lée


de m êmequeces bé nédictions vouschassent afi n ,

q ue v ous n c siez p as a p pr

oc he r d e ce tte c réa tu re .

Marqués d u sig ne de la sainte croix , de l as



li2 l
'

DE LA MAGIE D ES C A MPA GNES .

puce de cent mille pas parce que mon mande ,

ment n est pas le m



i en mai s de cel ui qui a été
,

envoyé dusei nd uPè re afi ndedé trui revosœuvres


, ,

com me il les a détrui tes sur larb re dela croi x ’

il nous a donné une telle p ui ssance à la gloi reet ,

uti li té des fidèles pour vous comm , ander com m e ,

nousvonsœ m mandons etordonnous; quevousno ’

si ez app rocher parNotre S ei gneurJ ésu s Ch ri st+


— —

voi ci la cr oix du Sei g neur fuyez p arti es ad ver, .

sai res; le li onde latri budeJ uda a vai ncu Racine .

deDavi d elleluia am
, sn am sn fi at fia
, t , , , .

Voici les se t maisons


p my stérieuses que lon doit dire pendant

la semaine .

Pour le d imanche Libére


rme, D om
.ino, elo .

Notre Père etc ,


.

Dél ivrez moi j e vous pri e Seigneur votreser



, ,

viteur N d e tous les m aux


passés
p ré sentset à ,

veni r tant de l â m

e que du corps et ar l inter

, p ,

cessi on de la bi enheur euse Vi erge Marie m ère de ,

Di eu et de vos bienh eureux apôtres sai nt Pierre


, ,

sai nt P aul et sai nt A ndré avec tous vos sai nts ,

donnez moi favorabl ement la pai x avotre servi


teur N . et la sainteté dans tous les j ours de me
,
4 28 SU PPLEM E NT x u mrusr D E . LA murs MAGI E .

vie, afin étant ai dé par le secours de votre


ue
q ,
mi sé ri corde j esoi stouj ours afi ranchi del esclavage
,

du péché et detoute crai nte d aucun troubl e Par



.

le mê me Jésus Ch ri st votre Fil s Notre S ei g neur


-

,

,

q u i
,
é tan t D ieu v it et rè gn e avec vous en l uni té
,

du S aint Espri t dans tous les siècles des siècl es



, .

A men Q ue la p ai x d u S ei g neur soi t touj ours avec


.

moi A men Que votrep ai x cél este Sei gneur que


. .
, ,

vousavez l aissé e à vos di scipl es dem euretouj ours ,

fer medansmon cœ ur et soi t touj ours entre moi et ,

mesennemis tant vi sibl esqu invisîbles A men Que


,

. .

la pai x de N otre Sei gneur Jésus Ch ri st sa face


- —
, ,

son corpset sonsang soient à mon ai de à moi N , ,


.

p é c h e u r q j
ue e su i s e t m e servent d une fa
,vorabl e

protection et défense et de consol ati on à mon ,

âme et mon corp s A men Agneau de Di eu qui . .


,

avez dai gné naî tre de la Vi erge Mari e et porter ,

sur l arb re de la croi x les pé ché s du m onde ay ez



,

pi tié de mon corps et de mon âme; Agneau de


Di eu par qui tous les fidèl es sont sauvés donnez ,

moi dans ce siècl e et dans les siè cl es à veni r une .

pai x éternelle A men . .


&30 Æ
surrr stEs1 A U mw en D E LA HA UTE MA GI E .

Pour le mardi A ccip iteet com


. edito, etc .

P renez et mangez tout ceci carc est moncorps ,


q u i sera li vré p our ous e n m é m o i re


v d e m oi , .

A men Q ue la bé né di cti on des anges et des ar


.

ch anges d es vertus des p ri nci pautés des trô nes


, , , ,

des domi nati ons des ché rubi ns et dessé raphi ns


,

soi t touj ours avec m oi A men Q ue la bé né d i cti on


. .

des patri arch e des p rophè tes des apô tres des
s. , ,

marty rs des confesseurs des vi erges et de tous les


, ,

sai nts et sai ntes de Di eu soi t touj ours avec moi ,


.

A men Q ue les bé né di cti ons de tous les ci eux de


.

Di eu soi ent touj oursavec moi A men Q uelama . .

j est é ad orabl e me protég e q ue so n é te rn ell e bonté


me gouverne que soni nex ti ngui ble ch ari té men ’

flamme; que son i mmense bonté me d resse; que


la puissance d u Père me conserve; que la sag esse
d u Fil s me vivifi e; que la vertu d u Sai nt Espri t —

soi t touj ours entre moi et m es ennemi s vi sibles et

i nvi sibles A men P ui ssance du Pè re fortifiez


. .
,

moi sagesse d uFils déli vrez moi; consolati on d u


,

Sai nt Espri t consol es moi Le Pè re est la paix le


-

,

.
,

Fil s est la vie le Sai nt E sp ri t est le remède de


,

consol ati on et d u sal ut A men Q ue la d i vi ni té de


. .

D ieu me bé ni sse; que son h umani té me fortifie


ne LA M A GI E nas CA M PA GN ES . 11 81

A mon Q ue sa . piété méchaufie; que son amour


me conserve A Jésus Ch ri st fi ls de Di eu vi vant



, ,

y
a ez pi tié de moi .

Pour le mercred i . 0 E mmanuel ,


ab hosts, etc .

0 E mmanuel ! défendez —
moi du mali n es rit p
et de tous mes ennemi s vi si bles et i nvi si bles ,
et «le

tout mal; le C rst roi est venu en pa x ; hi


i Di eus est ’

fai t homme et il a souffert avec clé mence pour


,

nous; que Jé sus Ch ri st roi paci fi q ue soi t touj ours



, ,

entre moi et mes ennemi s A men Le Ch ri st


est vai nq ueur le Ch ri st règne le Ch ri st com
mande Q ue le Ch ri st me dé fende touj ours de
tout mal A men Q ue Jé sus Ch ri st daig ne com
. .

mander que j e soi s vi ctorieux de tous mes adver


sai res A m .en V oi ci la croi x de Notre Sei gneur
.

Jésus Ch rist ; fuyez parti es adversai res Le lion



,
.

de la trib u de J uda a vai ncu raci ne de D avi d ,

allel ui a all el uia al lel ui a S auveur d u monde sau


, , .
,

vez m—
oi et secourez moi vousquiparvotre croi x
,
-

et votre très p ré ci eux sang mavez rach eté ; ai dez


moi j e vous p ri e 0 Di eu 6 agi os Ô T h eos 1


, , ,

agi osischyros agi os athenatosÿ el ei son hi mas; ,

D i eu sai nt Di eu fort Di eu mi séri cordi eux et im


, ,

mortel ayez pi tié de moi N votre serviteur Sei


,
.
, .
113 2 T A u R I TU EL D E LA HA U TE MA GIE
SU PPLEM E N .

gn e ur soy e
,z à m o n a i de ; n e m aba n don nez as
p ;

ne me regardez poi nt en mép ri s Di eu mon sal u ,

tai re; mai s venez touj ours à mon ai de Sei g neur ,

Di eu mon Sauveur .

Pour lej eud i M amina oculos m


. ens, etc .

É cl ai rez mesyeux Sei g neur afi n que j e ne


, ,

mendorme j amai s dans la mort et que mon en


nemi nedi se pas q u il ae lepl us fort que moi Que



.

leSei gneursoi t à monai de et j e necrai ndrai p oi nt ,

ce que l h omm e p ourra fai re contre moi ; mon


trè s bé ni n Jésus Ch ri st gardez moi secourez moi



,
-
,

et sauvez m oi q u au nom de Jésus tout genou



-

fléchisse aux ci eux sur la terre et aux enfers et


, ,

q u eto ute l ang ueco n fesseq ue N otre Seig neur lê sus —

Ch rist est dans la gloi re de Di eu le Pè re A men . .

J e saistrèsvé ri tabl ement ô J ésus quà q uelq uej our



, ,

et h eure que ce soi t que j e vous i nvoq ue j eserai ,

sauvé 0 très clé m


. ent S ei gneur Jésus Ch ri st Fil s —
,

du Di eu vi vant qui parla vertu devotre nomtrès


, ,

préci eux avez fai t et Opé ré tant de mi racles et


, ,

ui no usavez donné un remè de si ab ondant anous


q
q ui e n a vi ons un si g rand b esoi n parce q ue par , ,

la vertu de votre nom les dé mons p renai ent la ,

fuite les aveugles voyai ent lessourdsentendai ent


, , ,
[; 3 h T A U R ITU EL D E LA H A U TE M A GIE
SU P P LEM EN .

moi moi qui sui s aveugle; faites que j entends


,

,

moiqui suis sourd mes pas moi qui suis


, conduiæ z ,

boiteux ; faites que je parle moi qui suis muet ; ,

ué ri ssez ma lèp re donnez moi la anté moi ui


g s
, q —
,

sui s i nfi rme; ré veill ez moi delamort et entourez



,

moi tout enti er dedans et dehors afin qu étant ,


muni de votre nomtrès sacré j e p ui sse touj ours ,

v vri
e en vous, en vous ouant et en vous onorant, l h
v
ous quiêtes d i gne de louanges parce que vous ,

êtes le très gl ori eux Seigneur et le Sei gneur éter


nel et l é ternel Fil s de D i eu dans l eq uel auq uel

, , ,

et par l eq uel toutes ch oses se réj oui ssent et sont

verné es à vous la l ouange l h onneur et


g ou , ,

la gl oi re dans tous les siè cl es A men Q ue Jésus . .

soi t touj ours dans mon cœ ur q ue Jé sus soi t ,

touj ours dans ma b ouch e que Jé sus soi t touj ours ,

dans toutes mes entraill es A men Q ue Di eu mon . .

Seigneur Jésus Ch ri st soi t dedans moi pour me


rem ettre en santé ; q u il soi t autour de moi pour


me condui re; qu il soi t ap rès moi pour meconser


ver devant m , oi p our m egarder sur moi p ourm e ,

bé ni r; qu il soi t entremoi pourmevivifi er auprès


de moi p our me gouverner au d essus de moi ,


rmeforti fi er; q u il soi t touj ours avec moi pour


po u

motertoutelap ei ned unemort éternelle lui qui


’ ’

, ,
D E LA MA GI E nas CA MPA GNES . 11 35

avec le Pè reet Sai nt Esprit vit et règnedanstous



,

les siècles des siècl es Amen . .

m
Pour le sa edi J a n: H anw fl ics, etc
.

Q e
u Jésus fi ls deMari e Seigneuret Sauveurdu ,

monde me soit clément et p ropi ce qu il nous


, ,

donne un espri t sai n et soumi s h onneur à D i eu , ,

et q u il nous accorde la déli vrance de nos maux


dans leli eu o unous sommes et personne n a mis ’

la mai n sur lui parce que son h eure n étai t pas


encore venue cel ui qui est qui était et qui sera


, ,

touj oursA lph a et O mé ga Di eu et homme lecom , ,

mencement et la fi n; que cette i nvocation mesoi t


une é ternell e p rotecti on nom de Jé sus de Naza .

reth roi des J ui fs marque de tri om


, phe fi ls de la
, ,

Vi ergeMarie ay ez pitié de moi selon votre clé


, ,

mence dans la voi e dusal ut éternel A men Mais


, . .

Jésus sachant tout ce qui lui devai t arriver s a


, ,

vança et l eur dit Qui ch erch ez vous ? Ils lui —

ré pondi rent : Jésus de N az areth Jé sus l eur dit .

C est moi O r J udas qui le trahi ssai t étai t aussi



.
, ,

r ésent avec eux L orsdoncqueJésus l eureutd it :


p .

C est moi ils furent renversés et tombè rent tou


, s

pa r terre I l l e
.ur dem and a encore une fois Q ui
11 36 T A U R ITU EL D E LA H A U TE M A GIE
SU PP LÉ M EN .

ch erch ez vous ? Ils lui d i rent J ésus de Nazar


-
eth .

Jésus leur répondi t J e vous ai déjà dit que c est ’

moi; si c est donc moi que vous ch erch ez l aissez


all er ceux ci —
Q u e Jé sus
. p our mo i f ai t vi cti m e , ,

p a r sacro ix efi aça nt m o n cri m e m ere n d e ag ré a bl e ,

à ses yeux et q u enfi n mon âme ép uré e é tant de


,

mon corps séparé e avec lui règne dans les ci eux ,


.

A men Jé sus est la voi e Jé sus est la vie Jésus


.

est la vé ri té Jésus a souffert Jésus a été cru


cifi é Jésus Ch ri st Fils du Di eu vi vant ayez

, ,

pi tié demoi Mai sJésus passant aumili eu d eux


.
,

étai t debout et personne n a porté sa mai n vio


,

lente sur Jésus parce que son h eure n é tai t pas



,

encore venue .

O remus D utczœime D omine,


. eta .

Très doux Seigneur Jésus Ch ri st Fils d u Dieu —


,

vi vant qui avez ré pond u aux J ui fs qui voul ai ent


,

vous p rendre C est moi ; si c est donc m



oi que

vous ch erch ez l ai ssez all er ceux ci; al ors les J ui fs


,

s en allèrent à la renverse et tom bèrent par terre



.

A insià cetteh eureils nepurent vousnui re comme ,

il est vrai et que j e le croi s aussi vé ri tabl e et le


,

confesse A i nsi
. mon très bé ni n Sauveur Jésus
,

Christ daignez megarder à présent et touj oursde


,
à 38 SU P P LEM EN T AU E IT U E L D E LA E A U T E MA GIE .

dam en charb on de b oi s, puri fi er les eaux malsai


nes avec unfi l tre de ch arb on donner aux besti aux ,

duselnonpl usex orci sé mai s magné ti sé sui vant les


,

i ntenti ons du maitre évi ter autant qu on lepeut


,

,

le voi sinage des troupeaux appartenant à un en


nemi ou à un ri val frotterles b rebi s mal ades avec
,

un mél ange de ch arbon de boi s p ulvé ri sé et d e

soufre p ui s renouveler souvent l eur li tiè r


,
e et l eur

donner de b onnes h erb es .

Il faut aussi évi ter avec soi n la compagni e des


personnes attei ntes de maladi es noi res ou ch roui
ques ne j amai s s adresser aux devi ns de vill age
,

et aux envoûteurs car en consul tant ces sortes de


,

personnes on se met en q uelq ue façon sous leur


,

puissance enfi n il faut avoi r confiance en D i eu


, ,

seul et l ai sseropé rer la nature .

Les prêtres p assent souvent pour des sorci ers


dans les camp agnes et on les croi t assez gé né rale
,

ment capables d ex ercer une i nfluence mauvaise



,

ce qui est vrai malh eureusem ent pourles mauvais

prêtres; maisle bon p rêtre l oi n deportermalheur ,

à personne est la bé nédiction des familles et des


,

contrées .

Il i
ex ste auss i des fous dangereux qui cro ent à i
l i nfluence de l esp ri t deté nèbres
’ ’

, et qui necrai
D E LA MA GI E D ES C AMPA GNES . [1 89

g nent pas de l évo uer our en fa re le s


q

p erviteu r i
d e eurs mauva s dés rs; il faut a
l i i ppliq
ueraceux là—

ce que nous avons dit des é vocati ons di ab oliq ues ,

et se bi en garder surtout de les croi re et de les

imi ter.

Pour commander aux forces élé mentai res il ,

faut une grande morali té et une grande j usti ce .

L homme qui fai t un di gne et nobl e usage deson


intelli gence et de sa lib erté est véri tabl ement le


,

roi de la nature mai s les êtres à fi gure h um


,
ai ne

q ui s e l ai ssent d omi n er parles i nsti ncts de la b ru te

ne sont pas mê m e d i g nes de commander aux


ani maux Les Pè res d u dé sert é tai ent ser i s par
. v

les li ons et par les ours .

Dani el dans la fosse aux li ons nefut touché par


,

aucun de ces ani maux affamé s et en effet d i sent , ,

les maî tres dans leg rand art de la cahale les bêtes ,

férocesrespectent naturel lement lesh ommes et ne ,

se j ettent sur eux que lorsqu il s les p rennent pour


d autres ani maux h ostil es ou i nfé ri eurs à eux Les



.

ani m aux en effet communiq uent par l eur â me


, ,

physiq ue avec la l umière astrale uni verselle et ,

sont doués d une i ntui tion parti culiè re pour voi r le


méd iateur plastiq uedes hommes sous la forme que


lui a donnée l ex erci ce habi tuel d u lib re arbi tre

.
MI O SU PPLEMEN T A U R I T UEL D E LA H A U TE M A GIE .

Le vé ri tabl e j uste l eur app araît seul dans la ,

spl endeur de la form e h umai ne et ils sont forcé s ,

d 0 béir à son regard et asa voi x les autres les



,

atti rent comm e une p roi e ou les épouvantent et


,

lesi rri tent comme un danger C est pour celaque



.
,

sui vant le rophèteIsaïe q uand la j usti ceré nera


p , g
sur la terre et q uand les h om
,
mes élèveront l eur
famill e danslavé ri tabl e i nnocence un p eti t enfant ,

condui ra les ti gres et les li ons et sej ouera im pu


,

nément au mili eu d eux


La p rospéri té et la j oie doi vent être l apanage


des j ustes p our eux le malh eur même se ch ange


,

en b éné di cti on et la doul eur qui les ép rouve est


,

comm e l ai guill on d u di vi n pasteur qui les force à


march er touj ours et à p rogresser dans les voi es de


la perfecti on Lesol eil lessal ue lemati n et lalune
.
,

leur sourit le soi r Pour eux le sommeil est sans


.
,

angoi sses et les rê ves sans épouvante leur pré


, ,

sence bé ni t la terre et p orte bonheur aux vivants .

Heureux qui l eur ressemble h eureux qui les p rend


pour ami s!
Le mal physiq ue est souvent une conséquence
d u mal moral le dé sord re suit nécessai rement la
,

d é rai son O r ladé raison en actionsc est l i nj ustice


‘ ’
.
, .

La vie l aborieuse des habi tants de l a campag ne les


M1 2 SU PP LM N I A u R I TUEL D E LA
‘ ‘
H A U TE M A GI E .

sil le faut, son r



p p i ê à laj ustice Voilà la
o re ntér t .

vraiema g qie u i p orte b onh eur et ceux ui a i ssent


, q g
ainsi ne crai gnent ni la mali ce des envoû teum ni
, ,

lasorcell eri e desbergers .


O
R É P NSE A QU ELQU ES QU ESTIONS . MI S

REPO NSE

A Q UELQU ES QU ESTIONS ET A QU ELQU ES CR I TI UES Q .

P R EMIÈ R E QU ESTI ON .

Demande . pé z vous que les cath oliques


E s re -

sé ri eux accep teront vos croyanc s cahalistiques


e ,

vos i nterprétations phiIO SO phiques du dogme et

votredé fi ni ti on mê m ed u cath oli ci sme c est à d i re



— —
,

de l universali té en matiè re de reli gion?


'

Réponse Si par cath oliq ues sé ri eux vous en


tendez ceux qui aient la ci vili sati on et le p rogrès ,

non certai nement j e ne l espè re pas


'
.

D Alors vous étes protestant ?


.

O ui si l on est p rotestant l orsqu on croi t



B

.
,

à la ci vili sati on et au p rogrès .

D . Pourquoi al ors vous dites vouscatholique —

m
ro ain?

R . Parceque j e i
ne cro s pas u l faille ex q i ’

clure même les Romains de la communion uni


verselle .
MI à SU P PŒ MENT A U E ITU EL D E LA H A U E M A GIE T .

vous si, di sant



D .
Q u espérez -
tout en vous

h lique vous n espérez pas converti rles vrais


cat o ,

cath oliques?

R J evoudrais ramenerà l uni té hié rarchique



.
,

à l i ntégrité du dogme et à l effi caci té du culte les


’ ’

comm uni ons ch réti ennes di ssi dentes et cela est ,

possible pour les communions émancipé es par la


ré form e p ui sq ue cell es là admettent la ci v
,
ilisation

et le p rog rès .

D EU XI ÈME Q U ESTION .

D . Faitesäousdes mi racles et ensei gna —


vo m
le moyen d en fai re?

Il . Si par mrac e i l
s vous entendez des œuvres
contre nature ou des effets non ust fi és par leurs j i
causes, non, j e ne fa s ni n enseignei ’
à faire de
pareils mi racles Dieului mème n en saurait faire
.

de parei ls .

TE O ISIEME QU EST ION .

D .
Q ue ré ondez p
vous à ceux qui vous accu
-

sent de crédulité, de supersti ti on ou de charlets


nisme?

J e réponds qu ils n ont pas lu mes livres,


‘ ’
R .

ou que, les ayant lus, ils ne les ont pas compris .


T A B LE D E S MA T I È R E S
D U SE CO ND VOLU ME .

8 I l II 8 I ..
' '

I NTE O D U GH O N ‘

Can . I "
. Les préparations . p
D is ositions et rinci es p p
d e o ération mag ique
l p préparations personnelles de

l opérateur
'
.

Léquilibre magique
ploi al ternatif des Em

CH A I> . Il . .

forces O ppositions nécessaires d ans la p ratique .

A ttaque et résistance simul tanées La truelleet .

l épéedes travailleurs du Templ e



.

CH A P I II Le triang le des p antacles


. . Emploi d u ter .

naire d ans les conj urations et les sacrifices magiques .

Le l
triang e d es évocations et des pantacles

s com
Le binaisons triang ul aires . Le trident mag i
ue d e Paracelse
q

CHA P . IV La conj uration des quatre


. . Les éléments
l l Manièrede dompteret d as

occu tes et eur usag e .

servirlesesprits élémentaireset les génies mal faisants .

CB A P . V Le pentagramme flamboy ant


. . U sag e et con
e
s cration du pentag ramme
CE A P . VI . Le médium et le médiateur pplication A
d e la vo onté au g rand ag ent l . Le médium naturel
et le méd iateur e tra nature x -
l
Cm . VII . Le sep ténaire des talismans . Cérémonies,
vêtem ents et ar fum s ro res a ux se t j ou rspde la p p p
sem ain e Confe ction d es se t
. ta ism an s et con sé p l
cration des instru ents m magiques
TA B LE D ES MA TIEE ES. M7
CB A P VI I I
. A vis aus: im p ru d
.enæ Précautions à .

prend re en ac complissent les g randes œ uvres d e la

Can . IX . Le cdrtmoniat des initiés . Son but et son


O O O O O O O O O O O O

CB A P . X . La clef d el am itism

. U sagedes pantacles .

Leurs my stères anciens et modernes . Cl ef des


ohscurités bibiques l . Ezéchiel et saint J ean . .

Can . XI . La trip le chaî ne Manière: de la former . .

CB A P . X II . Le g rand œuvre Ses procédés et . ses

secrets. Ray m ond Lull e et Nicol as Flamel .

CB A P . X III . La nécromancie . Cérémonia l pour la


résurrection d es morts et la nécromancie

CH Ap . X IV . Les tra s u at ons


n t i —
m .
| Moy ens pourchang er
Lanneau de Gy ge
'
la nature des choses. s . Pa
ro es l ui
q ‘ O èrent les transmutatiop
ns .

CHA T . X V La sabbat d es sorciers


. . R ites du sabbat

et des évocations particulières . Lebouc de Mendès


et son cu te l Aberrations d e Catherine de Médicis
.

et de Gilles d e Laval seig neur de Ruiz , .

Crue X VI. . Les envoû tements et les sorts . Leurs cété


monies

. Manière de s en défend re

CB A P . X VI I . Lécriture d es étoiles

. D ivination par les
étoi es l P lani3 phère de Gaflarel Comment on

. .

peut l ire dans le ciel les d estinées d es hommes et des

Cu p . XVI II . P hiltn s et magnétimo . Composition des


philtres . Manière d influencer les destinées

Remèdes et préservatifs .

Can . X IX . Le magistère du soleil. U sage de la


MI 8 TA B LE D ES M A T IÈR ES .

pierre phiIOSOphEIO Comment on doit la conserver .


,

la d issoud repar p arties et la rœ omposer ensuite ,

CH A I XX La thaumaturgie
>.
. Thérapeutique . .

I nsufflation9 chaudes et froides . Passes avec et


sans contact . I m ositions d es
p mains . Vertus
d iverses de la sa ive l . Lhuile et le vin

. Lincu

betiou et le massage

CH A I> X X I
. . La science des p rop hètes . Cérémonia l
des pérations divinatoires
O La cl avicule de Tri .

thèm Lavenir probable del Europe et du monde


' '
e . .

Can . XXI I . Le livre d H ermès


'
. Comment toute
cette science est contenue d ans le ivre occu te l l
d H ermès

. A ncienneté de ce livre . Travau de x


Court de Gébelin et d E teilla Les théraphins des

H ébreu x suivant C afiarel . La l


c ef de Gui aume ll
Postal l ivre de saint Martin
. Un La vraie .

figure de l arched all iance Tarots italiens et all e


’ ’
.

mands Tarots chinois


. U ne méd aille du .

x vr siècl e Clef universelle d u tarot SO I appli


°
. . I

cation aux fi g ures d e l A pocalypse Les sep t sceaux



.

d e la cabal e chrétienne Concl usion d e tout l ou



.

S up p lément au R ituel .

LE NU OTEI A TO LLO N I U S 3 83

EE O N D DE TE TA NE

LE N U ETfi H EII O N S U IV A N T LE S H EE E E U L 4 02

DE LA I A GI E D E S CA I P A GN B S E T D E SO E O E LLE HI E D E S B E E GE HS . MI

R ÉPON S E A QU E LQU E S Q U E ETI O N S ET A QU E LQU E S GE ITI Q U E S . 4 83

F IN D E LA TA BLE D U l0 l 8 SECOND
' ‘
.

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