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Henri Durville
L'incroyable Pouvoir de L'esprit Sur La Santé !
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CHAPITRE 1
L’action de la pensée sur nos muscles
"Désirer de la confiture, c’est déjà, pour l’enfant gourmand, faire
le geste pour attraper le pot".
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Si l’on touche une feuille de sensitive, elle ne tarde pas à se fermer.
Si un insecte se pose sur la feuille du drosera, cette plantule carnivore
abaisse ses poils sur l’imprudent et le capture.
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elle est l’origine d’un ordre de mouvement.
L’ordre, de suite, automatiquement, s’exécute et immobilise le
membre ou le corps dans l’attitude correspondant à la sensation.
Chez le sujet cataleptique, il en est de même. Plaçons sur la langue de
Mme Vix, un des sujets de Hector Durville, un aliment. Elle mastique et
déglutit. Mettons un verre dans sa main. Elle fait le geste de boire et, au
besoin, elle s’enivre. Débouchons sous son nez un flacon d’essence de
rose, elle se croit dans un jardin et fait le geste de cueillir des roses.
Si nous imitons le son des cloches, le sujet s’agenouille dans l’attitude
de la prière. Nous multiplierions à l’infini les exemples. Toujours, toute
sensation, qu’elle soit gustative, visuelle, tactile, olfactive, auditive,
déclenche automatiquement des mouvements. La sensation est une
véritable force motrice.
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Plaçons Jane dans cet état de sommeil léger que Hector Durville a
nommé état suggestif, et que de Rochas appelait état de crédulité. Nous
disons : "Quelle chaleur il fait ici, comme on transpire ! Vous êtes toute
rouge, votre visage ruisselle de sueur." De suite Jane fait comme si elle
avait chaud, tire son mouchoir, s’éponge le visage.
Bientôt, la sueur perle à grosses gouttes sur son front. "Pourquoi avez-
vous si chaud, disons-nous alors. Est-ce parce que vous avez couru pour
échapper au chien enragé qui allait vous mordre ?... Alors Jane prend
visiblement peur et son cœur qui, avant l’expérience, battait à 76
pulsations à la minute, bat maintenant à 90.
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idées en actes
Citons un fait qui n’est pas une vraie suggestion post-hypnotique,
mais qui est plutôt un petit accident post-hypnotique de la suggestion. L’un
de nous endort, un jour, un de ses alcooliques en traitement, Marcel, et lui
dit (1) :
"Vous êtes l’homme énergique, maître de lui et du monde... Vous êtes
Napoléon !" Puis on le réveille et le laisse rentrer chez lui. Marcel incarna
si bien Napoléon que sa première occupation fut d’entrer chez un coiffeur
pour se faire raser…comme Napoléon. Puis, il courut les théâtres de Paris
demandant à se faire engager comme artiste pour jouer le rôle de
Napoléon.
Le lendemain, sa mère qui nous l’amena, nous demanda si nous
savions pourquoi, depuis la veille son Marcel ne parlait que de Pyramides,
de Coup d’État et de campagne de Russie. Il nous fallut provoquer à
nouveau le sommeil pour retirer de ce cerveau et l’idée suggérée et tous les
actes qu’elle avait déclenchés.
C’est parce que le cerveau est capable de transformer immédiatement
des idées en actes que Charcot a pu, sans s’en apercevoir, fabriquer la
grande hystérie. Avant lui, elle n’existait pas, et elle disparut avec son
école.
Le maître de la Salpetrière suggère un jour à une de ses névropathes
les spasmes de la grande attaque de nerfs. Toutes les névropathes du
service assistent à cette exhibition théâtrale. Paul Richer en immortalise les
étapes par l’image : tétanisation de tout le corps d’abord, puis grands
mouvements désordonnés, puis extase, et pleurs enfin.
La suggestion était puissante, l’exemple tentant, la leçon facile. Toute
la Salpetrière allait désormais être la scène où l’idée de crise régnait en
maîtresse, agitant des membres, et créant des spasmes.
Ah, certes, comme le dit M. de Fleury, il n’est pas difficile de
reproduire à volonté des "Belles au bois dormant, des Walkyries de la
légende scandinave, des Possédées du Démon"…
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sains. Comme ces expériences sont très connues, disons-en un mot
seulement :
Chevreul s’attachait au doigt un fil au bout duquel était fixé un
anneau. Il faisait plonger cet anneau dans l’intérieur d’un verre, sans en
toucher les parois ni le fond, et de telle sorte que le fil fût dans l’axe du
verre. Quand l’anneau était bien immobile, Chevreul pensait fortement un
nombre. Alors, bientôt, le pendule improvisé commençait à osciller et
frappait sur le verre un nombre de coups égal au nombre pensé. (Chevreul.
– De la baguette divinatoire, du pendule dit explorateur, etc.)
C’est une variante de cette expérience qu’imagina Gley en 1889.
Un opérateur invite une personne, dont la main est armée d’un crayon
ou d’une plume, à penser fortement à un mot ou à un nombre. Il tient sa
main appuyée sur celle du sujet en expérience, attentif à enregistrer les
mouvements qui sont inconsciemment transmis à celle-ci. Le sujet se
trouve bientôt avoir involontairement écrit le mot ou le nombre pensé.
Cumberland n’a-t-il pas, en utilisant cette puissance motrice des idées,
créé un système original de "lecture de pensée", qui n’est qu’une lecture de
mouvements. Il prie un individu de cacher un objet dans une salle,
n’importe où, et cet objet, il se charge de le découvrir. Il prend alors la
main de l’individu, et lui recommande de concentrer énergiquement sa
pensée sur l’objet caché.
La "concentration" est sensée diriger "mentalement" l’opérateur. En
réalité elle a simplement pour but de créer chez le "transmetteur" des
mouvements musculaires. – L’opérateur tire, pousse le membre dont il
tient la main et en observe les résistances. La direction dans laquelle le
membre va le plus aisément indique celle où est caché l’objet.
L’opérateur n’a qu’à suivre le chemin qu’il se fait tracer par les
tractions du sujet. Sent-il une résistance, il est allé trop loin : il s’arrête,
recule. S’il sent une détente, c’est qu’il approche du but. Il est, par
exemple, devant un monsieur ; c’est sur lui qu’est caché l’objet.
Tenant toujours la main du sujet, il recommande à ce dernier de
penser toujours fortement. S’il lui semble que les contractions faiblissent ;
il touche alors le chapeau, puis le veston. Une détente survient chez son
sujet : c’est là, dans la poche, sans doute qu’est l’objet. Il saisit le
portefeuille. C’était l’objet à trouver.
Il faut avoir essayé soi-même de telles expériences pour pouvoir
croire combien est grande la puissance d’une pensée sur nos muscles.
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Expérience : Découvrir un objet caché en étant conduit par une
pensée
Nous nous sommes personnellement exercés à ces essais "à la
Cumberland", et nous arrivons souvent à les réussir même sans contact
avec le sujet. Avec ceux-là seuls, dont la synthèse mentale est très
vigoureuse et qui peuvent par leur volonté forte dompter leurs
mouvements involontaires, l’expérience échoue. Mais ils sont une
minorité.
Voici comment nous faisons :
Dans une pièce assez vaste (pour avoir la place d’y évoluer librement
et d’y faire évoluer celui qui va servir de sujet), nous prions un ami de
cacher où il voudra un petit objet que nous ne demandons pas à connaître.
Nous annonçons que nous allons découvrir cet objet si l’ami sait
penser comme il faut et nous conduire "par la pensée". Nous plaçons l’ami
derrière nous, tout près, à 50 cm environ et le prions de nous regarder la
nuque. "Pensez de toutes vos forces à votre objet, disons-nous, et suivez-
nous de très près."
Nous avançons alors doucement, mais ces premiers pas ne sont
qu’une fausse manœuvre pour "tâter" les réactions du sujet. Nous revenons
au point de départ et réitérons la prière de penser fort et de bien nous
suivre, en conservant fidèlement la distance de 50 cm.
Nous faisons alors vite 3, 4 ou 5 pas en avant, en observant avec la
plus grande attention par l’oreille, et au besoin la vue, ce que fait le sujet.
Nous a-t-il suivi de très près ? Tend-il même à se rapprocher de nous, c’est
que nous sommes dans la bonne direction ; il n’y a qu’à continuer à
avancer.
A-t-il suivi d’abord, puis s’est-il laissé distancer ensuite, nous étions
en bonne route, mais nous sommes allés trop loin ; il faut reculer. S’est-il,
au contraire, laissé distancer dès le début, c’est que nous nous éloignons de
l’objet ; il faut chercher une autre direction.
Quand on a ainsi trouvé l’emplacement, il reste à trouver l’objet.
Supposons que nous avons acquis la conviction que ce que nous cherchons
est près du piano. Il va falloir maintenant chercher à provoquer des
mouvements inconscients dans un bras du sujet.
"Étendez le bras, lui disons-nous, comme nous-même, vers ce piano.
Pensez toujours très vigoureusement à l’objet à trouver, et faites le même
geste que nous avec votre bras "suivez exactement notre bras, très
exactement, mais sans nous toucher."
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Nous passons alors la main le long du meuble, doucement, et nous
observons attentivement, sans en avoir l’air, le bras du sujet qui vous suit.
Si, tout à coup, ce bras se laisse distancer par le nôtre c’est qu’on vient de
passer tout près de l’objet ; le sujet arrêtait sur lui sa pensée, il a aussi
arrêté sur lui son bras. On saisit l’objet voisin de sa main, c’est le bon.
N’allez pas croire, d’ailleurs, que ce remarquable pouvoir moteur des
idées n’a qu’un intérêt expérimental. Il joue un rôle considérable, mais par
trop ignoré, dans la vie courante.
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La puissance motrice des idées subconscientes
Même nos pensées ignorées de notre moi conscient sont des
puissances motrices. Le subconscient des médiums les fait agir à leur
insu. L’écriture automatique et les mouvements de table des spirites
sont dus au pouvoir moteur de pensées subconscientes. Expériences à
l’appui de cette thèse. Comment obtenir l’écriture automatique. Le
cas de Mme Piher. Celui de Mme Raynaud.
Les gens les plus normaux peuvent traduire en actes leurs pensées
subconscientes. Nous sommes tous un peu médiums. Marcher dans la
rue en lisant son journal est un phénomène médiumnique. Notre
pensée subconsciente burine nos traits, fabrique notre attitude et nos
gestes.
Une forme curieuse du pouvoir moteur de l’idée : son pouvoir
inhibiteur. Comment, par suggestion, vous pouvez empêcher
quelqu’un de séparer ses mains. Les paralysies par autosuggestion. Le
cas de Mme Kin. : comment nous l’avons guéri. Les augmentations
imaginaires de poids par suggestion. Comment on les réalise.
L’action puissante qu’exerce notre pensée, même à notre insu, sur
nous-mêmes, peut être aisément mise en évidence expérimentalement.
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Alors, à l’insu de son intelligence pensante, la main de mon sujet
continue à tracer des boucles. Je reproduis l’expérience chaque jour. Au
bout d’un temps, je peux faire écrire des mots, voire même une courte
phrase sans que le sujet en ait le moins du monde conscience.
Par exemple, je prononce machinalement, toujours pendant que le
sujet lit, et je répète sur un ton monotone : "maman est bonne, maman est
bonne..." Cette phrase s’incruste dans le subconscient. Là, elle subit le sort
commun à toute idée entrée dans la mentalité : elle "ressort par les
muscles". Le sujet écrit : "Maman est bonne". Je lui montre alors ce qu’il a
écrit ; il s’en étonne.
Un auteur, Binet, a attiré, longtemps avant nous, l’attention du monde
savant sur de comparables expériences qui prouvent que l’idée, même
ignorée de la conscience pensante, peut se traduire par des actes.
C’est en vertu de ce même pouvoir moteur des idées subconscientes
que combien de médiums poussent à leur insu la table devant laquelle ils
expérimentent avec la meilleure foi du monde. Ils font dire à celle-ci, par
des coups frappés, ce qu’il y a dans leur propre subconscient.
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anglais qu’elle lui parle, c’est en grec ! Et elle lui parle de si étrange façon
qu’il ne comprend même pas tous les mots qu’elle lui dit. Il lui faut ouvrir
son dictionnaire gréco-anglais pour comprendre tout ce que la voix
exprime. Il avait commencé à croire à des hallucinations, mais comment
continuer à admettre cette thèse, puisque la voix lui disait des mots qu’il ne
connaissait pas.
De là à conclure qu’un "esprit" lui parlait, il n’y avait qu’un pas. Il fit
ce pas, et, obéissant à l’ordre de l’au-delà, il quitta Chicago pour revenir en
Grèce où il croyait trouver une camarade d’enfance pour se marier.
Quand il rejoignit, à Athènes, la promise, elle était mariée et mère de
famille. Il conclut, non pas qu’il était dément, mais que "l’esprit qui
l’incarnait" était un mauvais guide, dont Durville seul pouvait le
débarrasser. C’est cette pensée qui le fit sans tarder s’embarquer pour la
France, et qui nous l’amena.
N’est-elle pas puissamment étrange cette capacité qu’a le cerveau
humain de contenir des connaissances que notre conscience pensante
ignore. Connaissances enfouies qui peuvent déclencher des actes,
bouleverser une existence.
Voilà un homme qui brise toute sa situation en Amérique, s’en va en
Grèce, puis vient en France uniquement parce que des mots grecs qu’il a
connus autrefois quand il avait 4 ans, tombés au fond de sa subconscience
sous 34 années de vie américaine, reparaissent un jour à la surface de son
moi conscient sous forme d’hallucinations verbales...
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quelques expériences. Dès la première séance, elle nous expliqua comment
elle s’y prenait d’ordinaire pour "faire venir son fils".
Nous nous empressâmes de réaliser les conditions expérimentales,
d’ailleurs bien simples, qu’elle réclamait : elle s’installa devant une petite
table à 4 pieds, légère et mobile. Elle y posa les mains, l’attente fut courte.
Bientôt la table commença à s’agiter, et, par le langage conventionnel des
coups frappés, elle se mit à dire et à répéter "maman, maman...".
Un examen, même superficiel du "médium" prouvait indubitablement
que c’était lui-même qui, consciemment ou non, faisait marcher la table.
"Mon fils n’est pas disposé à parler dans la table, dit Mme Piher. Alors, il
va certainement "écrire". Et elle prit un crayon. Bientôt le crayon s’agitait,
et écrivait encore "maman, maman, maman..."
– " Est-ce tout ce que peut me dire votre fils ! disons-nous. Puisqu’il
vous a envoyé à nous d’Afrique, c’est pour nous montrer mieux !..."
– "Attendez, ajouta-t-elle, mon fils va se manifester à une personne de
votre entourage, et la faire écrire. Ce sera intéressant".
Étaient témoins Mme Raynaud, directrice de notre Maison de Santé,
et son mari. "L’esprit" désigna Mme Raynaud.
Mme Raynaud, personne parfaitement équilibrée au moral et au
physique, partageait visiblement notre scepticisme au sujet des soi-disant
phénomènes spirites de Mme Piher. Elle prit, néanmoins, un crayon, du
papier et se plaça dans l’attitude de quelqu’un qui écrit...
Nous la prions de ne pas regarder sa main et de penser à tout ce
qu’elle voudrait, sauf à écrire. La main, néanmoins, commença bientôt à
glisser sur le papier. Mme Raynaud, sentant sa main bouger, en fut très
surprise et regarda le papier. La main alors s’arrêta. Elle recommença à
penser à autre chose, la main recommença à griffonner.
Une signature termina la communication. Nous prenons alors le
papier, et parmi les griffonnages, nous y lisons distinctement le mot
maman.
Que signifie cette courte, mais curieuse communication ? Beaucoup
de spirites seraient tentés de croire que c’est l’esprit du fils de Mme
Piher... qui est venu manifester sa présence à Mme Raynaud.
Il s’est tout simplement passé chez cette dernière un phénomène de
cérébration inconsciente qui s’est manifesté par un mouvement dans le
bras. Mme Piher..., convaincue que l’esprit de son fils était là, avait fait, en
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la poussant, prononcer à la table de nombreuses fois, le mot "maman".
Ce mot a été saisi par l’inconscient de Mme Raynaud. À l’insu de son
intelligence pensante, il s’est incrusté dans cet inconscient. Puis, toujours à
l’insu de l’intelligence, il a subi le sort commun à tant d’idées : il s’est
traduit par des mouvements et s’est inscrit sur le papier.
Si Mme Piher... ne nous donna aucun des phénomènes dont elle se
prétendait le siège, elle nous démontra une fois de plus que même les gens
les plus normaux, comme la directrice de notre Maison de Santé, peuvent
être mus par des pensées dont ils ne soupçonnent même pas l’existence en
eux.
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acte positif, ou bien elle devient un acte négatif, autrement dit elle
neutralise l’acte".
Le baron du Potet enfermait les gens dans un simple cercle tracé à
terre à la craie, uniquement en leur affirmant qu’ils n’en pouvaient sortir.
Qui n’a vu des hypnotiseurs de foire river sur une chaise, par une
seule phrase accompagnée d’un geste énergique et d’un regard de feu, une
personne qu’on ne pouvait soupçonner de compérage ?
Vous voulez expérimenter ce pouvoir inhibiteur de l’idée ? Choisissez
dans une société une personne impressionnable. Placez-la debout devant
vous, face vers vous. Priez-la de joindre ses 2 mains devant elle, et
encastrez les doigts de l’une entre les doigts de l’autre. Affirmez alors
énergiquement que vous "collez les mains l’une à l’autre". Dites, par
exemple : "Je défends à vos mains de se séparer...".
Ajoutez la suggestion du regard, du geste. Souvent le sujet improvisé
est dans l’impossibilité de séparer ses mains.
Hak Tuke raconte qu’un monsieur découvrit, dans un verger, un
garçon qui, étant grimpé sur un arbre, était sur le point d’y cueillir une
pomme. Il le menaça de l’ensorceler sur place et s’en alla, croyant que
l’enfant allait se sauver au plus vite.
Revenu cependant du service divin, il le retrouva dans la même
position le bras levé et tendu vers la pomme. Il le désensorcela par une
suggestion contraire et le laissa courir.
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Lui, avec des yeux furieux, chercha à fasciner sa victime. Mais celle-
ci trouva assez d’énergie pour lui donner l’ordre de sortir. "C’est bien,
s’écria le criminel en claquant la porte sur lui, dans 3 jours, à midi, vous
tomberez paralysée ! Adieu".
Un jour s’était passé déjà : Mme Kin... riait du "maléfice", et son mari
aussi. Mais, le soir, de sourds engourdissements apparaissaient dans les
membres... La suggestion s’exécutait. Le lendemain matin, les jambes
étaient devenues atrocement lourdes... Décidément, la paralysie venait.
Vers midi, la marche devenait impossible. On porta la malade dans
une voiture, et on nous la conduisit. Il était aisé de voir que l’entourage
avait largement contribué à la réalisation du "sort". Sous les aspects du
plus grand calme, le moi était un impressionnable.
Il s’était affolé le premier, avait commenté, raisonné la malédiction,
avait cité les exemples de succès dans des cas analogues et il s’était montré
fort inquiet. "Ces gaillards-là sont si puissants !" disait-il. Il avait rivé dans
l’esprit de sa femme l’idée d’une réalisation possible : elle se réalisait.
On ne peut supposer le mal que nous eûmes pour réparer le dommage
causé dans le cerveau de la pauvre malade, par le criminel
suggestionneur. Nous essayâmes de produire le sommeil, mais en vain !
Elle sentait qu’"il" ne voulait pas qu’elle s’endormît, qu’"il" l’influençait
encore à distance, et que nous aurions "bien du mal" pour la guérir. Les
banales suggestions furent impuissantes.
Nous pensons alors qu’une inhibition de ce genre ne pouvait céder
que devant une émotion égale à celle qui l’avait produite. Mais comment
produire cette émotion ?
Songeant alors aux conditions psychiques qui régissent la suggestion,
nous nous disons que le coupable lui-même était seul capable de détruire
son œuvre. Le bon moyen était de le faire "apparaître" à la malade. Pour ce
faire, il fallait l’halluciner. Nous dessinâmes dans ce but, sur le tapis, un
cercle qui fut baptisé "miroir".
– "Dans ce miroir l’individu va venir : je le veux… regardez... Il va
venir retirer ce qu’il vous a dit, et vous serez guérie. Vous rentrerez chez
vous à pieds. D’ailleurs, je fais renvoyer la voiture qui vous attend...".
– "Non, il ne vient pas..."
– "Il va venir, je le veux...".
Il est difficile de s’imaginer la peine que nous eûmes pour convaincre
la malheureuse qu’"il" était là, qu’"il" la regardait, et qu’"il" retirait son
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sort. Enfin, la malade poussa de gros soupirs, pleura. Elle était guérie. La
séance avait duré 3 grandes heures !
Une idée avait produit tout cela.
Nous avons suivi pendant fort longtemps Mme Kin... Ce n’est
nullement une névropathe. C’est une personne fort bien équilibrée, et sans
aucune tare appréciable.
Tous, on peut dire tous, nous sommes influençables à des degrés
différents. Ah ! comme beaucoup s’illusionnent, qui se croient les maîtres
d’eux-mêmes !
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Retenons que les expériences d’augmentation imaginaire de poids
réussissent, à des degrés différents, on peut dire sur tout le monde.
Elles réussissent toujours mieux quand l’assistance est nombreuse (les
foules sont bien plus suggestibles que les individus). Elles réussissent
mieux aussi si les premières personnes soumises à l’essai ont été fortement
influencées.
Nous avons toujours constaté que les assemblées d’intellectuels et de
savants sont aussi accessibles aux suggestions que les assemblées où le
niveau intellectuel est moyen.
Dans une réunion composée surtout de médecins passablement
sceptiques, à Nancy, l’un de nous (Dr G. D.), a réussi ces expériences
d’une façon surprenante.
Tout l’art consiste à savoir s’imposer.
Pour parvenir à plus de précision dans les expériences, nous avons
pensé à construire un appareil qui pût traduire par un chiffre
l’influençabilité de chacun. C’est ainsi qu’est né le Suggestomètre.
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Le suggestomètre de Durville
Un appareil pratique pour doser la réceptivité de chacun de nous
à la suggestion : le suggestomètre. C’est un simple ressort ellipsoïdal
d’acier muni d’un cadran et d’une aiguille indicatrice.
On le fait serrer par celui dont on veut doser la suggestibilité. On
lui donne ensuite la suggestion que sa force musculaire diminue et on
lit le résultat sur le cadran. – Les 5 degrés de la suggestibilité. –
Suggestibilité névropathique et suggestibilité normale. Dans quelle
catégorie vous placez-vous ?
Le suggestomètre a fait l’objet d’une importante communication, avec
expériences à l’appui, au IIè Congrès International de Psychologie
expérimentale.
Cette communication étant un peu longue, nous croyons préférable de
citer ici seulement quelques passages d’un des meilleurs articles parus
dans la presse à son sujet. L’article est signé Dr de Régare, et il a pour titre
: Le Suggestomètre de Durville.
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scientifique. Une méthode qui supprime le coefficient personnel et qui
traduise son résultat par un chiffre."
"Le Dr Gaston Durville a eu le mérite de résoudre le problème. En
tout cas – il m’excusera de cette réticence – il a résolu au moins la moitié
du problème et la plus importante. Son Suggestomètre supprime les
errements du côté du sujet, car il écrit, si je puis le dire, le résultat
automatiquement. Je ne vois pas, d’ailleurs, comment on pourra parvenir à
supprimer l’élément personnel du côté de l’expérimentateur."
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très rare."
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des hystériques à esprit de contradiction, qu’on ne peut influencer au
suggestomètre."
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La puissance motrice des idées intuitives
L’intuition existe-t-elle ? – Une intuition de Sarah B..., qui
manifeste son pouvoir moteur par des mouvements de table. – Est-ce
l’intuition des sourciers qui, descendant dans leurs muscles, fait
tourner leur baguette, leur pendule explorateur ?
Curieuses découvertes des sourciers au IIè Congrès International
de Psychologie expérimentale : délimitation de cavernes souterraines
au Bois de Vincennes, de conduites d’eau au Jardin des Plantes, de
châssis de fonte au Château de Mirabeau, reconnaissance de métaux
contenus dans des enveloppes closes.
La baguette, pour tourner, a besoin des muscles du sourcier. Le
sourcier est un médium intuitif.
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porte cochère. Elle a de la métrite". Coup de sonnette, c’est la dame,
totalement inconnue de Sarah et de nous-même. Tout est exact dans la
description qui avait été faite à l’avance.
Sarah croit que c’est "son guide de l’espace" qui a poussé la table.
Pour nous, Sarah a eu une intuition, et celle-ci s’est manifestée par des
mouvements involontaires. Si dire que "Sarah a eu une intuition" est une
explication insuffisante du phénomène, celle-ci nous semble néanmoins
préférable à celle des spirites qui croient à l’intervention d’un esprit
désincarné.
L’étude des baguettisants, des sourciers, nous confirme dans notre
thèse, et nous invite à admettre le pouvoir moteur des idées intuitives.
Il n’est pas douteux pour ceux qui se sont donnés la peine d’étudier
avec soin les sourciers que certains d’entre eux découvrent des sources,
des mines, etc., grâce à leur "baguette divinatoire" ou à leur "pendule
explorateur".
Quelques exemples
Au IIè Congrès International de Psychologie expérimentale (Paris.
Mars 1913), nous eûmes la bonne fortune de pouvoir étudier de près plus
de 20 sourciers.
Il s’agissait de gens de toutes classes, braves paysans, commerçants,
rentiers, plusieurs ingénieurs, des prêtres, des architectes, un professeur
d’université, etc., venus pour se soumettre au rigoureux contrôle
expérimental qu’Henri Mager et Henri Durville leur imposaient.
Emmenés sur une pelouse du Bois de Vincennes sans avoir reçu la
moindre explication, on leur dit : il existe ici des cavernes souterraines,
délimitez-les. MM. Pélaprat, Lebrun, Probst, Coursange, leur appareil en
main, indiquèrent des tracés précis.
Probst indiqua, en outre, 16 points qu’il disait former les angles de
masses pleines, alors que tout autour, "c’était du vide". Quand les
opérateurs déclarèrent avoir terminé, M. Diénert, ingénieur en chef des
carrières, sortit de sa poche des plans absolument inédits et qu’il n’avait
montrés à personne.
On constata que les tracés de Pélaprat, Lebrun, Coursange
correspondaient de façon impressionnante avec la limite de vides
souterrains (anciennes carrières). Quant aux 16 points indiqués par Probst,
ils correspondaient rigoureusement aux 4 angles de 4 piles de soutènement
dans la carrière.
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Au Jardin des Plantes, M. Viré, du Muséum, place un des
baguettisants, l’abbé Mermet, au voisinage de l’aquarium des catacombes.
Celui-ci, se servant de sa montre suspendue à la chaîne, comme d’une
pendule, indique d’une façon précise le passage des conduites d’eau qui
aboutissent à l’aquarium.
Au château de Mirabeau, la commission du contrôle de la baguette
enfouit dans le potager du propriétaire des châssis de fonte et des bassines
de cuivre.
On prend la peine de tasser la terre et de faire disparaître tout indice
extérieur. 5 baguettisants sont l’un après l’autre introduits dans le potager.
Personne ne trouve les bassines de cuivre. M. Coursange indique très
exactement l’endroit où est la fonte.
Chez le Dr Gustave Le Bon, enfin, plusieurs sourciers reconnurent de
l’aluminium, du cuivre, de l’argent, du plomb, du zinc, enfermés dans des
enveloppes semblables scellées. Ils n’ont ni touché, ni pesé ces
enveloppes. Ils n’ont fait que promener au-dessus leur baguette ou leur
pendule.
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Le subconscient du sourcier réagit à des vibrations de la
matière
D’ailleurs, de même que les mouvements de baguette du sourcier
traduisent ses pensées intuitives, de même la table ou le crayon que le
médium conduit à son insu peut traduire de véritables intuitions.
C’est précisément parce que, quelquefois, la table ou le crayon fait de
véritables révélations que certaines gens sont tentées d’expliquer le
phénomène par l’intervention d’esprits désincarnés.
Pour ce qui nous concerne, et en attendant d’autres preuves, nous
aimons mieux choisir l’explication la plus simple : si révélation il y a,
pourquoi ne pas l’expliquer par l’intuition du sujet lui-même, intuition se
révélant par des mouvements ?
Un des baguettisants les plus intéressants qui se soumirent au contrôle
du IIè Congrès International de Psychologie expérimentale, M. Hémon,
professeur de l’Université de Dijon, crut devoir comparer les phénomènes
de la baguette à des phénomènes médiumniques.
"Le sourcier est un médium", dit-il. Et il ajoutait : "son subconscient
réagit à des vibrations subtiles de la matière", "vibrations électriques",
ajouta Fabius de Champville.
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CHAPITRE 2
L’action de la pensée, les muscles de nos
organes (estomac, intestin, utérus)
"Puisque l’émotion, phénomène psychique inférieur, meut les
fibres de l’estomac, de l’intestin, de l’utérus, pourquoi la pensée
supérieure, volontaire, ne les ferait-elle pas aussi mouvoir ?"
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(muscles des membres, du dos, du thorax, de la paroi abdominale, etc.). On
les groupe sous la dénomination générale de muscles de la vie de relation.
Ils sont anatomiquement caractérisés par la striation de leurs fibres.
D’autre part, ceux sur lesquels notre volonté passe pour n’avoir pas de
prise : ce sont tous les muscles de nos organes (estomac, intestin, cœur,
etc.).
Ils assurent les mouvements de ces organes. Ils sont constitués de
fibres lisses (sauf le cœur qui est constitué de fibres striées spéciales), et
c’est le système nerveux sympathique (au lieu d’être le cerveau) qui leur
envoie les ordres de fonctionnement.
Cette distinction classique et partout admise entre muscles volontaires
et muscles involontaires, ou si l’on préfère entre muscles striés et lisses, ou
encore entre muscles volontaires et sympathiques, a-t-elle la valeur qu’on
lui attribue ? Nous ne le pensons pas.
La dissemblance anatomique entre la fibre striée et la fibre lisse
n’implique pas nécessairement une dualité absolue de fonctionnement.
D’ailleurs, les fibres striées spéciales du cœur sont rangées parmi les
involontaires, ce qui prouve que le sympathique peut très bien envahir le
domaine de la volonté.
29
À mesure que les êtres évoluent et se perfectionnent, leur volonté cède
progressivement la place à l’inconscience, c’est-à-dire au sympathique,
dans des fonctions qui lui incombaient primitivement.
C’est pour cela que nous n’avons plus besoin de penser à digérer.
Notre sympathique assure cette fonction pendant que nous travaillons,
pendant que nous dormons, … Mais cela ne veut pas dire qu’il y ait
opposition entre muscles volontaires et muscles dits involontaires. La
preuve ?
Tout ce que peut la pensée sur les fibres lisses du tube digestif
de l'estomac
Mais revenons aux fibres lisses du tube digestif de l’estomac, et
montrons tout ce que peut la pensée sur elles.
L’idée, avons-nous dit, peut arrêter la digestion gastrique, arrêter des
contractions antipéristaltiques de vomissements.
Il est des émotions qui immobilisent le bol alimentaire dans un
estomac rendu tout à coup inerte.
Combien de fois avons-nous, par suggestion, fait cesser des
30
vomissements, chez des femmes enceintes, par exemple. Il suffit toujours
d’affirmer à la femme que son estomac se décrispe pour qu’il le fasse, et le
spasme du diaphragme cède en même temps. La friction sur l’estomac
augmente l’effet, soit qu’elle agisse par voie calmante réflexe, soit qu’elle
renforce l’image mentale de décrispation. Les 2 mécanismes doivent,
croyons-nous, s’aider mutuellement.
Une femme, Mme Colo..., vomit sans arrêt du sang, atteinte qu’elle
est d’hémorragie gastrique. Nous détendons son spasme diaphragmatique
par suggestion douce : "votre estomac se détend... il est décrispé...". Les
vomissements cessent alors.
Bernheim (La Suggestion, p. 225), avait déjà écrit : "J’ai, par
suggestion, inhibé des vomissements liés à une gastrite catarrhale ou
cancéreuse."
31
L’estomac inerte d’un de nos nerveux clapote bruyamment, preuve
qu’il contient des aliments. Nous faisons la suggestion que l’estomac se
vide. Nous ne tardons pas à voir les contractions de l’organe se dessiner à
travers la paroi abdominale, et nous entendons le contenu s’évacuer.
Nous palpons et secouons à nouveau l’organe, comme tout à l’heure,
il ne clapote plus. Il s’est vidé sous l’action de l’idée.
C’est par le même mécanisme suggestif que de grandes fringales
succèdent parfois à des chocs émotionnels.
Affirmer à un dyspeptique que son estomac se contractera mieux,
qu’il se contracte mieux déjà, c’est canaliser vers l’organe malade des flux
de forces qui n’étaient pas disposés à y aller.
Il n’est pas de dyspeptique qui ne bénéficie d’une cure suggestive.
Se représenter mentalement
la cornemuse gastrique et
des ondes musculaires par
tant dans la région du cardia
vers le pylore, c’est-à-dire de
gauche droite. On sent
souvent les contractions se
faire sous la main.
32
L’idée qui remue l’intestin
Preuves de l’action de la pensée sur l’intestin : l’émotion qui
donne la diarrhée ; les pilules de mie de pain qui purgent.
La cure de la constipation par la rééducation motrice intestinale.
Expériences qui démontrent l’action de la volonté sur l’intestin.
Comment les réaliser sur soi-même. Une curieuse expérience de
Sollier.
La musculature intestinale est, comme celle de l’estomac, très
sensible à l’idée. Si l’émotion donne la diarrhée, c’est peut-être presque
autant par stimulation motrice de l’intestin que par stimulation sécrétoire.
33
améliorées ou guéries par rééducation motrice de l’intestin, nous ne
saurions le dire.
Nous nous efforçons d’abord de prouver à notre constipé que nous
pouvons, par simple affirmation, faire apparaître dans son colon des
contractions. Nous lui faisons sentir ces contractions sous sa main posée
sur le ventre.
Lorsqu’il a acquis la certitude expérimentale que son intestin remue
par l’effet de notre suggestion, nous l’aidons à produire le même résultat
par autosuggestion : "Vous pouvez, par vos propres énergies nerveuses,
faire mouvoir vous-même votre intestin…, essayez...".
Et le patient ayant réussi, nous l’engageons à se livrer, régulièrement
chaque matin, au moment où il s’efforce d’exécuter sa fonction, à une
sorte de gymnastique interne qui imposera au colon des ondes contractiles
allant lentement, régulièrement de la région droite de l’abdomen (cœcum),
à la région gauche (rectum), et montant d’abord verticalement vers le foie,
puis traversant l’abdomen horizontalement au niveau de l’ombilic pour
redescendre enfin vers la fosse iliaque droite.
Ce que la suggestion réalise, la volonté consciente peut le réaliser.
34
colon ou au milieu du colon transverse. On peut même créer une onde
inverse, allant du colon descendant vers l’ascendant. Cette expérience est
plus difficile.
Les gens à gros intestin très mou, trop mou, réalisent difficilement ces
curieux essais. Nous avons d’autre part constaté que certains, qui réalisent
assez facilement des mouvements à volonté dans leur colon lorsqu’ils ont
un intestin à peu près normal, ne peuvent plus les réaliser s’ils font une
crise de fermentation, d’entérite ou de constipation un peu sévère. Cela,
d’ailleurs, se conçoit : un organe sain obéit mieux qu’un organe malade.
35
"Le 3è jour, je la rendors. Elle me dépeint tout l’intérieur de son
ventre rouge. Je lui dis de faire partir l’épingle de la place occupée. Elle
fait des efforts...
"Je comprends à ses explications qu’elle est obligée de faire faire à
son intestin des contractions anti-péristaltiques. Elle me dépeint les
positions successives que prend cette épingle : elle se repique, elle
s’accroche, elle tourne, elle bouge, elle se heurte à la paroi, etc.
"Enfin, après 15 minutes environ, elle est sortie. Elle est maintenant
libre dans l’intestin, mais il faut que je la fasse descendre. – J’arrête la
séance.
36
L’idée qui meut l’utérus
L’émotion peut frapper d’inertie un utérus prêt à accoucher.
Peut-on retarder l’accouchement par suggestion ? La suggestion pour
calmer les douleurs utérines.
L’émotion qui fait avorter et accoucher avant terme. L’idée de
tétanisation utérine crispe l’utérus. Un bel exemple de clientèle où
l’idée aida une femme infectée et mourante à expulser, sans
intervention chirurgicale, son fœtus mort.
La suggestion pour arrêter les hémorragies de l’utérus : le muscle
utérin étrangle les vaisseaux qui saignent. Comment nous avons arrêté
l’hémorragie de la malade que le Dr A… nous amenait.
Un fibrome peut guérir par suggestion. Le cas étrange de Mme
R…, qui accoucha, après suggestion, de son fibrome.
37
Nous ne tardons pas à voir la figure de la femme s’éclairer et sourire,
la douleur abdominale a disparu, et la main qui a frictionné constate que le
spasme de l’utérus n’est plus.
38
Le professeur J... est d’avis de vider d’urgence par curettage l’utérus
qui se refuse à se vider de lui-même. Nous obtenons du chirurgien qu’il
attende au lendemain, confiant que nous sommes dans la possibilité d’une
expulsion uniquement par l’action de l’idée.
Un de nos assistants, M. P..., envoyé immédiatement de notre
clinique, pose les mains sur l’abdomen de Mme Carl... Il la fait se
concentrer de toute sa pensée sur l’idée suivante : mon utérus se serre, se
vide. M. P... aide la représentation mentale de la malade en redisant : votre
utérus va se vider ; je veux qu’il se vide, et il décrit au-dessus du ventre,
avec les mains, des gestes d’extraction.
Au bout de 45 minutes de cette séance, Mme Carl... est prise de
violentes douleurs au bas-ventre. Elle pousse comme pour accoucher. M.
P... voit quelque chose apparaître à la vulve. Il tire, c’était le fœtus complet
et tout le délivre, très malodorant.
Le soir même, il y avait une séance à la Société Magnétique de
France. M. P... y apporta la pièce anatomique. Les collègues purent
l’examiner à leur gré. Naturellement Mme Carl... entra rapidement en
convalescence. Elle n’a jamais souffert de son ventre depuis.
39
prendre le temps de la déshabiller, car le temps pressait, je lui plaçai la
main sur l’abdomen, et lui affirmai, avec toute la conviction nécessaire,
"que l’utérus se serrait, que les vaisseaux se fermaient, que le sang ne
coulait plus".
Mon poing, crispé devant elle avec énergie, lui faisait comprendre le
mécanisme physiologique que j’exigeais d’elle : "sentez votre organe se
serrer comme se serre ma main..."
Un simple coup d’œil sur les voies génitales externes nous montra que
du sang coulait encore. Je répétai. On examina à nouveau, il nous sembla
que le flux diminuait. "Ça y est, disons-nous, ça diminue" Cette dernière
affirmation fit pencher la balance.
La malade sentit son utérus se serrer douloureusement. L’hémorragie
avait cessé. La séance n’avait pas duré un quart d’heure. Le Dr Al…
remmena sa malade en voiture. La chaleur de la nuit détermina une petite
récidive.
J’intervins le lendemain matin et la malade fut totalement débarrassée.
Je pus alors l’examiner profondément et constatai que l’hémorragie était
due à un petit fibrome".
L’hémorragie due au fibrome est la plus facile à faire cesser. C’est
très naturel, puisque le fibrome est, en réalité, un fibromyome, c’est-à-dire
une tumeur essentiellement musculaire, donc susceptible de se contracter.
40
particulièrement impressionnants. Celui d’une Mme Lebl..., entre autres,
soigné par nous en 1921.
En février 1921, au premier examen, fibrome énorme, complètement
enclavé dans le bassin, immobile, déterminant des troubles de
compression. Il est gros : en avant de l’utérus comme une belle pomme, en
arrière de l’utérus comme une orange.
Traitement psychique tous les 3 jours environ. Le 7 avril, la tumeur
est devenue mobile. Les troubles de compression ont disparu. Le volume
total ne dépasse plus celui d’une pomme. Le 29 août le volume est celui
d’une mandarine très petite. Plus aucun trouble.
41
CHAPITRE 3
L’action de la pensée sur la circulation du sang
Ce chapitre est la reproduction fidèle de la Thèse de doctorat
soutenue devant la faculté de Paris par l’un de nous (Dr André
Durville), sous le titre : L’Action de la pensée sur les phénomènes de
nutrition cellulaire (ouvrage épuisé).
Le professeur Charles Richet, toujours à l’avant des recherches
psychiques, a bien voulu présider le jury qui discuta ce travail. Il y a
quelques années à peine, celui-ci eût semblé révolutionnaire.
Ceux qui ont suivi de près les travaux psychiques pourraient se
souvenir qu’en 1911, c’est-à-dire il y a tout juste 13 ans, la thèse de
doctorat de l’autre de nous (Dr Gaston Durville), parue sous le titre
Étude étiologique de l’hypnose (ouvrage épuisé), fut, reçue à la Faculté
avec la mention "médiocre", parce qu’on ne pouvait lui mettre
"mal" ! Les temps ont évolué...
42
L’idée qui meut les vaisseaux sanguins
L’autosuggestion agissant sur les nerfs vasodilatateurs peut
produire la rougeur de la peau. Elle explique les stigmatisations des
saints et des mystiques sous l’action de l’émotion religieuse. Les
grands stigmatisés de l’église : St-François, Ste-Claire. Ste-Catherine,
Ste-Thérèse, Ste-Véronique...
Les stigmatisés mystiques : Catherine Emmerick et Louise
Lateau. Les discussions à leur sujet : Dieu, le diable ou l’idée ? Qui
marqua leur peau des clous du christ ? Observations intéressantes du
P. Coconnier, de Ch. Richet, de Goubeyre, de du Prel, de Duchâtel et
Warcollier, de Liébault.
Comment reproduire par suggestion les stigmatisations chez un
sujet endormi ou non. Comment faire pâlir ou rougir par suggestion ?
La suggestion pour réchauffer la peau froide ; expériences faciles à
faire.
L’action vasoconstrictrice exercée par l’idée mise en évidence par
la guérison des verrues par l’idée : procédés de sorciers, procédés
scientifiques.
43
sur son corps les 5 plaies qui sont réellement les stigmates du Christ."
François fut canonisé par Grégoire IX en 1228, à cause de sa
stigmatisation, et le 5 avril 1237, le même pape écrivait à toute la
chrétienté pour certifier le miracle des stigmates, et il lui attribua une
origine divine.
Parmi les autres stigmatisations reconnues d’origine divine par
l’église, il y a lieu de citer celles de Sainte Claire de Montefalco, de Sainte
Catherine de Sienne, de Sainte Thérèse, de Sainte Véronique Giuliani.
Maurice de Fleury relate que Mgr de Ségur, qui fut un très pieux et
très digne prélat, considérait la stigmatisation comme une preuve de
l’intervention du diable sur la terre.
Il écrivit, à l’appui de sa thèse, un petit ouvrage "destiné à propager
l’horreur et l’effroi du Malin, en racontant d’une manière saisissante ses
plus récentes incursions sur terre." Il y est, notamment, question d’un
jeune homme "qui reçut, une nuit, la visite du diable." Le lendemain, il
portait à l’épaule une tache brunâtre, "trace évidente d’un attouchement
infernal."
44
Quand le Dr Goubeyre examina Louise, il lui trouva : un stigmate au
dos de la main gauche, elliptiforme, couvert d’un feu de sang.... Une large
tâche rose circulaire de la grandeur d’une pièce de 10 centimes à la paume
gauche. Un stigmate au dos de la main droite ayant même forme et même
aspect que le correspondant de la main gauche. Un stigmate palmaire droit
de même forme qu’à gauche.
C’est une ampoule circulaire soulevée par le liquide sous-jacent. Les
stigmates des pieds sont constitués par des ampoules. Le stigmate du côté
gauche de la poitrine est grand comme la paume de la main..."
Le Dr Lefebvre, professeur à Louvain, a publié sur Louise un
important travail : (L. Lat. de Bois d’Haine, sa vie, ses extases, ses
stigmates, par le Dr Lefebvre, Louvain, Picters VIII).
Nous extrayons sa conclusion :
"Une jeune fille soumise à notre observation présente 2 phénomènes
importants : le premier consiste dans un écoulement de sang qui se produit
tous les vendredis… qui se montre sur des points toujours les mêmes, aux
2 faces des pieds et des mains, au côté gauche de la poitrine, au front et au
pourtour de la tête. – Le second phénomène est une extase...
"J’ai suivi ces phénomènes pendant près de 2 ans. Des milliers de
témoins, parmi lesquels une centaine de médecins et plus de 200
théologiens, les ont vus comme moi."
"Leur existence est donc démontrée de la manière la plus certaine..."
À l’encontre du Dr Lefebvre qui juge les stigmates comme un
évènement surnaturel, et qui croit démontrer que "les saignements
périodiques de Louise Lateau n’appartiennent à aucune des espèces
hémorragiques admises dans les cadres réguliers de la science", et que "les
lois de la physiologie pathologique ne permettent pas d’expliquer leur
genèse", se place l’opinion du père Coconnier.
45
l’enfant blessé. Par suite, rougeur et enflure autour de la cheville, ce qui
l’oblige à rester au lit quelques jours.
Second fait : une cuisinière de Bordeaux, voyant saigner sa maîtresse,
est tellement saisie au moment où le chirurgien enfonce sa lancette qu’elle
ressent au pli du coude une sensation de piqûre, et bientôt apparaît une
ecchymose en ce point.
Troisième fait : un matelot, dans l’effroi d’une horrible tempête, a
peur d’être englouti dans les flots. Une sueur sanguinolente apparaît sur
son visage et les parties supérieures de son corps.
Déjà au XVIè siècle, Pierre Pomponace avait soutenu que les
stigmates de Saint François d’Assise étaient dus à l’ardeur de son
imagination. Cornelius Agrippa et Giordano Bruno avaient soutenu la
même thèse.
Le prof. Ch. Richet a récemment cité le cas suivant :
"Une jeune mère est occupée à ranger, dans une armoire, des
porcelaines dont elle a les mains pleines. Son petit enfant joue, à terre, à
l’autre extrémité de la chambre, près du foyer sans feu.
À force de toucher la crémaillère, le rideau de la cheminée menace de
tomber sur le cou de l’enfant, qui se trouve à genoux et dans la position du
guillotiné, le rideau de la cheminée jouant le rôle du couperet.
C’est à ce moment, précédant immédiatement la chute du rideau
métallique, que la mère se retourne subitement. Elle entrevoit le danger
que court son petit enfant.
Sous l’influence du saisissement "son sang", selon l’expression
consacrée, "ne fait qu’un tour". Comme cette femme est très
impressionnable et nerveuse, il se forme, paraît-il, sur-le-champ, un cercle
érythémateux et saillant autour du cou, dans le point même où l’enfant
allait être frappé. Un médecin, venu quelques heures après, put encore le
constater."
La sueur du sang
Rosinus Lentilius rapporte qu’un jeune enfant fut mené devant
l’échafaud où l’on pendait 2 de ses frères, et qu’il sua du sang par tout le
corps pendant l’exécution.
Fagon raconte qu’une religieuse tombée aux mains de soldats effrénés
dans une ville prise d’assaut, mourut d’une sueur de sang.
Alliot de Mussey, docteur-régent de la Faculté de Paris, fit de
46
nombreuses recherches sur les sueurs de sang. C’est d’après les matériaux
qu’il recueillit que Dom Calmet écrivit sa dissertation sur la sueur du sang
du Christ. Il conclut à la possibilité des sueurs sanguines.
Goubeyre (L’Hypnotisme et la stigmatisation, p. 33), dit que Suarez
explique la sueur du Christ par la tristesse et l’agonie durant la prière.
47
ressemblerait à ce saint.
Si le cas de Liébault nous semble quelque peu exorbitant, nous
voulons cependant bien admettre que l’idée de la mère puisse marquer le
corps de son enfant.
Si la femme enceinte a l’idée fixe de donner le jour à un enfant
intelligent, fort et beau, il est logique qu’elle galvanise en elle des énergies
qui peuvent construire le petit être autrement que si elle pensait de façon
inverse.
Si les derniers faits cités ont besoin d’être constatés à nouveau et bien
étudiés pour faire partie du domaine de la science, il n’en est pas moins
acquis que la stigmatisation est désormais un phénomène incontestable. Il
est d’ailleurs relativement facile de la reproduire expérimentalement.
48
Magnétique de France, entre Hector Durville et le Dr Gaston Durville, ce
dernier regrettant que la constatation de l’ecchymose n’ait été faite que le
lendemain de l’expérience, ce qui peut laisser soupçonner une fraude de la
part du médium.
La puissance de la suggestion
Pendant la guerre, nous avons vu un courageux lieutenant de chasseur
à pieds qui venait de recevoir une balle dans l’épaule, perdre tout à coup
49
connaissance parce qu’un de nos brancardiers, particulièrement maladroit,
venait de lui dire : "Mais, mon lieutenant, comme vous êtes pâle !"
La douleur, l’inquiétude de la lésion produites par le projectile
n’avaient pas ébranlé la sérénité de l’homme, mais il n’avait pu résister à
la suggestion de pâleur.
Toujours dans le même ordre d’idée, nous disons à quelqu’un, avec
toute l’assurance désirable : "Vous avez donc chaud ? Votre figure est
rouge." Si ce quelqu’un est émotif, il rougit. Il est presque toujours facile
de constater ce rougissement en regardant les oreilles.
Nous disons à notre sujet Marthe D... : "Il fait bien chaud ici !"
Marthe ne tarde pas à sentir son front et ses mains moites de chaleur. Si on
insiste, la sueur perle sur le front et aux paumes des mains. Il n’est pas
nécessaire que Marthe soit en hypnose pour que le phénomène se produise.
On l’obtient aisément à l’état de veille.
50
couvert de pieds en tête de la boue des tranchées de Woëvre, nous venions
d’achever le chargement de la dernière voiture de blessés.
Le véhicule était plus que complet. Pour parcourir les 7 km de route
qui séparaient l’endroit du combat de l’ambulance, au pied des Hauts de
Meuse, il nous fallut nous contenter d’une place debout hors de la voiture,
en plein vent, un de nos pieds étant sur le marche-pied, et une main
cramponnée au pare-brise.
Pas une couverture pour s’entortiller, toutes celles disponibles étant
sur les blessés. Il est difficile d’imaginer condition physiologique pire : la
boue, l’eau, le froid de 4 heures du matin en avril, et l’immobilité forcée
sous le vent.
Est-ce la dynamisation physiologique créée par le combat, est-ce la
formidable autosuggestion dont nous ne nous départîmes pas une minute
pendant le parcours : "Tu vas bien, tu n’as pas froid, tu n’auras pas même
un rhume".
Toujours est-il qu’arrivé à l’ambulance, le déchargement des blessés
étant opéré, il nous suffit d’une solide friction, d’un bon grog et d’un
sommeil de 12 heures pour être aussi normal qu’avant le terrible coup de
froid.
Nansen a insisté, il y a des années, sur l’effet salutaire qu’a le bon
moral contre les engelures : vouloir se réchauffer, c’est créer une réaction
vasodilatatrice qui amène du sang à l’endroit froid.
51
Voici un de ces procédés : se munir d’une poignée de cailloux, s’en
aller la nuit, à minuit (naturellement), au moment de la pleine lune, auprès
d’un puits sans eau et très profond... Tourner le dos au puits, lancer les
cailloux dans celui-ci, par-dessus la tête ; s’enfuir alors à toutes jambes. Il
faut ne pas entendre les cailloux tomber au fond... Alors, et si l’on a bien
procédé, les verrues tombent dans la huitaine.
Voici un autre procédé également employé en Allemagne : on prend
dans la main autant de petits pois qu’on a de verrues, et, sans prononcer
une seule parole, on jette par-dessus l’épaule, dans un four allumé, chacun
des pois.
Un cérémonial plus simple et moins mystique serait certes moins
efficace, parce que frappant moins l’imagination. Certes, celui qui a la
mentalité de se soumettre à de semblables expériences a tout ce qu’il faut
en lui pour que puissent se produire au fond de lui-même les plus étranges
réactions biologiques.
Le Dr Hœberlin dit avoir vu la femme d’un pasteur protestant guérie
d’une grosse verrue qui la gênait beaucoup pour coudre, en allant 3 fois de
suite, à minuit, dans le jardin, par la lune croissante ; là, elle touche 3 fois
la verrue de l’index droit, et, en regardant fixement la lune, elle prononce 3
fois : "lune croissante, pendant que tu croîs, que ma verrue décroisse". 3
semaines après, la verrue avait disparu.
Le même médecin raconte aussi que le fils d’un officier, las de voir
que les ciseaux, caustiques, etc., ne guérissaient pas ses verrues, fait ce qui
suit : pendant la pleine lune, à minuit, il touche la verrue avec un morceau
de viande, en disant le Pater noster. Il enterre la viande sous la gouttière
de sa maison, se couche et ne se lève que quand la viande est putréfiée. La
verrue avait disparu.
52
suggestion indirecte (sous forme de technique plus ou moins étrange). Il
déclare n’avoir jamais obtenu de succès que dans un seul cas. Celui-ci
mérite d’être relaté :
Une dame Cohend., vient consulter le Dr G. Durville pour des
troubles nerveux multiples dont la dominante est constituée par une
douloureuse névrose d’angoisse. Débilité mentale avec émotivité,
crédulité, suggestibilité extrêmes. Elle porte à la face dorsale de la
première phalange de l’index droit, une verrue grosse comme un petit pois.
– Depuis quand avez-vous cette verrue ? demande le clinicien.
– Depuis des années. J’ai tout fait pour la faire disparaître : je l’ai
brûlée jusqu’à la racine avec de l’acide une première fois ; elle a repoussé.
Un mois après, je l’ai brûlée avec une aiguille rougie au feu, puis arrachée
; elle a repoussé encore.
– Mais, vous pourriez la guérir vous-même, sans aucun produit
chimique : rien que votre force à vous suffirait... Mais êtes-vous capable
de vouloir ?...
La dame s’enflamme, et :
– Docteur, s’écrie-t-elle, je ferai tout ce qu’il faut, dictez !
– C’est simple, pensez tous les jours, matin et soir : ma verrue meurt,
ma verrue tombe. Dans 15 jours votre index doit être net.
– Eh bien c’est entendu, tous les matins et tous les soirs je vais
"communiquer à la verrue du mauvais fluide qui empoisonnera la racine".
Faut-il aussi souffler dessus et projeter par la pensée comme du venin qui
tue ?
– C’est cela, du souffle, beaucoup de souffle, du venin, beaucoup de
venin.
Mme Cohend. s’en alla et revint 15 jours après. Il n’y avait plus de
verrue sur l’index. Celle-ci, qui avait résisté à l’acide et à la cautérisation
ignée, avait disparu sous le choc d’une autosuggestion et elle ne reparut
jamais.
53
L’idée qui fait secréter les glandes
Les larmes sont contagieuses. Un signe dans l’œil des émotifs et
des sujets à suggestion : l’éclat mouillé du regard. Salivation émotive
et sécrétion psychique de l’estomac. "Se faire de la bile", c’est
troubler par l’idée la fonction du foie. – Les pilules de mie de pain qui
purgent.
Guérison par suggestion des constipations dues à l’insuffisance
sécrétoire et de l’entérite. L’envie d’uriner est communicative ;
expériences à faire. On peut souvent, par suggestion, faire uriner un
prostatique, un rétréci, un urémique.
L’action de l’idée sur les glandes génitales de l’homme et de la
femme. Impuissances de cause mentale. Les grossesses nerveuses. Le
cas curieux d’une de nos malades "enceinte de St-Antoine".
54
Les glandes sudoripares, les glandes de l'estomac, la glande
hépatique
L’action de l’idée sur les glandes sudoripares est bien connue : la
sudation émotive est classique.
Les classiques expériences de Pawlow ont mis en évidence que les
glandes de l’estomac n’échappent pas à l’action de l’idée. Il existe une
sécrétion gastrique d’origine psychique.
Pawlow montre à un chien affamé un beau morceau de viande, et
quand la bête se précipite pour avaler l’alléchant appas, on lui fait avaler
une éponge préalablement attachée à une ficelle. L’éponge ayant atteint
l’estomac, on tire à soi la ficelle, qui ramène l’éponge hors de l’estomac du
chien : celle-ci est pleine de suc gastrique.
C’est l’idée du festin carné qui a envoyé aux glandes pepsinifères une
suggestion de fonctionnement.
La glande hépatique est, comme les précédentes, très sensible à
l’action de la pensée. "Se faire de la bile", c’est troubler, par des pensées
morbides, la normale fonction du foie. Le choc émotionnel étrangle les
voies biliaires, créant l’ictère ou crée la diarrhée par brusque irruption
biliaire dans l’intestin.
Combien de troubles de la fonction hépatique succèdent à des chocs
nerveux !
55
stimulée par la même idée, complète l’action sécrétoire).
Grâce à cette double possibilité d’action mentale sur l’intestin, la
constipation est une affection qu’il est souvent assez aisé de guérir par
suggestion. Les cas de guérison de constipation par la suggestion sous
toutes les formes ne se comptent pas, tant ils sont nombreux.
Nous connaissons des gens, constipés depuis 60 ans, que la
suggestion a guéris. D’ailleurs, pour les cas très anciens, il convient de
répéter régulièrement les séances suggestives pour briser la vieille
habitude d’inertie de l’organe.
La rééducation de l’intestin n’est que cette forme soutenue de la
suggestion. Se présenter chaque matin, à la même heure, à la selle, c’est
donner à son subconscient une magnifique suggestion quotidienne de
fonctionnement.
Quand l’habitude est prise, et que l’organe fonctionne régulièrement,
c’est que l’autosuggestion est adoptée par l’esprit définitivement.
Les entérites d’origine nerveuse sont le résultat de chocs émotionnels
ayant touché les sécrétions intestinales. Un choc d’ordre inverse créé par
une suggestion judicieusement appliquée guérit la maladie.
56
un concours (celui de l’externat des hôpitaux, par exemple), lorsqu’un
candidat, attendant avec émotion son tour de se présenter devant le jury,
disparaît derrière le rustique paravent qui cache un seau de toilette, pour y
déverser le trop plein de sa vessie, tous les camarades qui attendent eux
aussi leur tour, et qui ont vu le premier disparaître, se succèdent l’un après
l’autre derrière le paravent.
Les maquignons, les charretiers, qui ne veulent pas que leurs chevaux
les arrêtent n’importe où pour uriner, les font uriner là où ils veulent, en
sifflant à côté d’eux.
Le sifflet rappelant à l’animal le bruit de l’urine qui coule, lui donne
la suggestion du besoin d’uriner, et l’effet ne se fait pas attendre. Les bêtes
sont suggestibles comme nous-mêmes.
Les médecins spécialisés dans les maladies des voies urinaires savent
très bien qu’un des bons moyens de faire uriner vite un malade prostatique
ou rétréci du canal, est souvent, soit de siffler auprès de lui pour imiter le
bruit de l’urine qui coule, soit plus simplement encore d’ouvrir, auprès
d’eux, un robinet d’eau.
Nous avons bien des fois fait uriner par ce procédé du robinet d’eau
des malades chez lesquels la sonde n’avait pu pénétrer. Ce que la sonde,
toute matérielle, n’obtient pas, une simple idée l’obtient souvent.
Et il n’est pas même utile d’être névropathe pour que le résultat
s’obtienne. Et il n’est même pas utile non plus que le clinicien soit bien
exercé. N’importe quelle nourrice fait très bien uriner n’importe quel
enfant.
Au cours des crises d’urémie, le rôle bienfaisant d’une suggestion
bien maniée est des plus puissants. Dire au malade, avec la conviction
nécessaire : "Vous urinerez ce soir, puis davantage demain", c’est enfoncer
profondément en son cerveau des ordres pour la mixtion future.
Nous avons vu des urémiques réagir parfaitement à la suggestion,
alors que tous les diurétiques du pharmacien ne produisaient pas une
goutte d’urine.
57
L’idée de grossesse supprime les règles. C’est l’histoire classique des
grossesses nerveuses. Une malade du Dr Gaston Durville vit ses règles
s’arrêter parce qu’elle eut l’hallucination suivante : Saint-Antoine lui
apparut, et la posséda. Elle en ressentit "un grand bien être, des
tressaillements effroyables..." ; et elle conclut qu’elle allait être enceinte.
Les règles qui devaient venir dans la semaine n’apparurent pas. Le
ventre commença à grossir, les seins se gonfler et à laisser sourdre à la
pression du mamelon, un liquide aqueux.
Après 9 mois de suspension de règles, il y eut douleurs abdominales,
éructations, gaz abondants, cris et pleurs, toutes choses que la malade
considéra comme un accouchement. Le ventre était dégonflé. La malade
ignorant que les règles ne viennent pas de suite après l’accouchement,
celles-ci réapparurent dans la semaine.
La malade ne demanda jamais de nouvelles de l’enfant. De même
qu’elle avait eu avec Saint-Antoine un contact "psychique", de même
l’enfant était "psychique", c’est-à-dire qu’il était "du monde des esprits".
La suggestion crée sur l’ovaire de puissantes réactions. Elle peut
régulariser les règles chez les jeunes filles et les femmes, supprimer les
douleurs nouvelles chez les jeunes filles à utérus encore insuffisamment
formé, et augmenter ou diminuer le flux mensuel. Le système génital de la
femme est des plus sensibles à la suggestion.
Les hémorragies utéro-ovariennes sont généralement très faciles à
arrêter par suggestion.
Les glandes génitales de l’homme sont aussi influençables que celles
de la femme. L’idée génitale crée l’érection. Au contraire, la crainte d’être
impuissant empêche la congestion prostatique et s’oppose à la
vasodilatation qui crée l’afflux sanguin dans les corps caverneux.
58
l’action de l’idée sur nos muscles involontaires.
Nous avons cru, néanmoins, faire mieux en la plaçant ici. La pièce à
conviction – le calcul expulsé – nous a été apportée trop tard pour que la
relation ait pu paraître dans la thèse de doctorat de André Durville.
59
avec l’autosuggestion
méthodique.
60
L’idée qui meut le cœur
Action de la suggestion pendant l’hypnose sur les battements du
cœur. Expériences de divers médecins et des auteurs.
Action de la suggestion sur le cœur sans hypnose. Comment M.
Col... se rétablit de ses 4 affections cardiaques, alors que la médication
chimique ne pouvait plus rien pour lui. Technique employée.
La volonté, bien exercée, peut réaliser dans nos propres
profondeurs tout ce que la suggestion réalise sur autrui. Une
expérience de Gaston Durville sur lui-même. Comment il ralentit, à
son gré, comment il active les battements de son cœur.
61
à 84 pulsations.
L’expérience ayant été répétée à plusieurs reprises, le pouls de la
malade est descendu à 84 pulsations.
Gaston Durville, reprenant ces expériences, a montré qu’il n’est
nullement utile de provoquer le sommeil pour obtenir les mêmes effets
suggestifs sur la circulation.
62
cet état, c’est priver une foule de gens des bénéfices de la suggestion et de
l’autosuggestion.
63
Puis, je lui expliquai en termes concis les exercices psychiques à faire
et les lui fis faire devant moi. Je ne le perdais pas de vue, l’encourageant
d’une parole, d’un geste, l’aidant d’un froncement de sourcil pendant un
effort, le récompensant d’un succès par un sourire, par un serrement de
main, par un rien, mais un rien qui est beaucoup, un rien qui est tout.
– "Mon cœur se renforce, répétait-il. Il se contracte mieux, se resserre.
Il bat mieux. Ma circulation s’active. Mon rein s’ouvre, j’urine." Était-il
fatigué, c’est mentalement qu’il faisait l’exercice, et moi je tenais sa main :
"Courage, répétais-je, nous vaincrons !"
64
aller et venir comme par le passé, mais même reprendre ses occupations
dans son bureau au chemin de fer (quand il pouvait travailler, il était dans
son bureau à la gare du Nord).
Pendant plus de 3 ans, il eut une vie parfaitement supportable. Une
crise d’angine survenait de temps à autre, mais combien faible, comparée
aux atroces paroxysmes du passé.
Survenait-elle dans la rue, il s’appuyait à un arbre, et là il répétait :
"ma crise cesse, mon cœur bat normalement". Le front se couvrait de sueur
et peu à peu la détente survenant, il continuait sa route. M. Col…,
transformé jusqu’au fond de lui-même, devint un apôtre de
l’autosuggestion.
La même méthode nous permit de rétablir un homme de 64 ans,
atteint d’une terrible attaque d’urémie.
La suggestion et l’autosuggestion eurent rapidement raison non
seulement des cruelles crises cardio-pulmonaires, mais aussi de
l’obstruction complète des reins.
65
exactement au chronomètre", dit l’expérimentateur.
Le contrôleur de droite dit : "le pouls augmente encore sa vitesse".
Comme il n’est pas médecin, il déclare que le pouls bat trop vite pour qu’il
puisse le compter.
Le contrôleur de gauche (Dr A.) n’a pas quitté de l’œil son
chronomètre, ni lâché l’artère. Il annonce qu’il a compté 128 pulsations en
1 minute. Il refait une 2è numération ; il annonce 126 pulsations.
Sous l’action de l’effort mental, les battements cardiaques ont donc
plus que doublé.
Sans interrompre l’expérience, sans changer de position, et les
poignets toujours tenus par les contrôleurs, l’expérimentateur dit : "Je veux
maintenant que mon cœur se ralentisse".
Même concentration psychique que précédemment, pendant 2 à 3
minutes, les yeux étant clos pour éviter la distraction.
Les 2 contrôleurs déclarent que le pouls se ralentit de façon
impressionnante. Celui de droite (qui n’est pas médecin), déclare qu’il ne
sent plus le pouls. Celui de gauche compte, une première fois 56 pulsations
à la minute, une seconde fois 53.
Nous avons toujours, dans des expériences analogues, constaté
comme l’expérimentateur précité, qu’il est beaucoup plus facile d’activer
par la volonté que de ralentir l’activité cardiaque.
66
de l’organe, la tachycardie.
67
L’idée qui agit sur les plaies
Des eczémas, des plaies de toutes sortes, peuvent guérir par l’idée.
Les guérisons de Lourdes : Le cas de Gargam : ulcérations aux jambes
qui se cicatrisent. Le cas de Rudler : fracture compliquée de plaie
suppurante.
Le Dr Teste et le cas de Mme Périer : fistule et ulcération
d’intestin. – De 2 incisions semblables faites au bistouri sur les avant-
bras, l’une "magnétisée", guérit plus vite que l’autre.
68
Le même auteur relate le cas, bien connu des catholiques, du
bûcheron Pierre de Rudler qui, en 1867, avait eu la jambe cassée par la
chute d’un arbre ; fracture compliquée de plaie. On mit un appareil. La
plaie s’enflamma. Elle suppura 8 ans.
Au cours de la maladie, un fragment d’os de 6 cm s’élimina. On
voulut amputer le membre : il existait un trou par lequel on voyait sortir les
2 bouts d’os qui se refusaient à se souder.
Désespéré, de Rudler se décide à invoquer la Sainte Vierge dans une
grotte, près de Gand, à Oostacker. Il se place sur un banc. Il prie.
Tout à coup, écrit Le Bec, "il éprouva une commotion violente... il
comprit qu’il était guéri..., il se mit à courir (?) (on ne dit pas si la plaie
s’est fermée dans les jours qui suivirent ; c’est regrettable).
Le Bec continue : "il survécut 24 ans, et est mort d’une congestion
pulmonaire des vieillards. On a enlevé le squelette de ses jambes après sa
mort, et on en fait un moulage. On m’a fait l’honneur de me donner ce
moulage que je vous présente : vous pouvez voir qu’il y a bien eu
fracture".
70
CHAPITRE 4
L’action de la pensée sur l’arbre respiratoire
Les tousseurs impénitents pourront afficher chez eux la salutaire
suggestion suivante : "Ici, il est défendu de tousser"
Les troubles respiratoires chez les traqueurs. – Comment faire
cesser, par suggestion, une crise d’asthme ou d’emphysème ; exemple
de la clientèle des auteurs.
La suggestion contre la toux : "Ici, il est défendu de tousser !".
Comment Hector Durville s’est défendu par l’autosuggestion et
l’automagnétisation contre une terrible pleurésie purulente.
La fonction respiratoire, véritable pont entre la vie consciente et
la vie végétative, permet à l’adepte d’envoyer sa volonté vers les
profondeurs organiques.
Un exercice oriental de respiration ; comparaison des résultats
respiratoires obtenus par un athlète de la pensée à ceux obtenus par
les champions du monde de la plongée.
71
une crise d’asthme ou d’emphysème, et de calmer l’élément nerveux d’une
toux quinteuse chez un tuberculeux.
Prenons l’exemple banal d’une crise d’asthme ou d’emphysème. Le
malade est assis dans son lit, inondé de sueur, les yeux hagards, la face
violette et anxieuse. Il fait des efforts inouïs pour faire descendre un filet
d’air vers ses poumons en spasme.
Prenez-lui les mains et parlez-lui : "Vos poumons vont se détendre ;
l’air va y pénétrer, la crise va cesser..." Appuyez votre suggestion d’une
bonne friction sur le trajet des côtes, d’une vibration manuelle au cou, sur
le trajet du nerf pneumogastrique.
Renouvelez la suggestion : "elle cède, déjà vous respirez mieux". La
moindre accalmie qui survient est une perche de salut à laquelle vous
devez faire cramponner votre malade : "Constatez que vous respirez
mieux. Un effort encore et ça y est...". Si la crise résiste plus de 10 à 15
minutes, c’est que vous ne savez pas faire une suggestion.
72
Si l’on sait croire en elle, l’autosuggestion fait tout ce que fait la
suggestion.
Un tousseur peut, s’il sait, s’empêcher de tousser. Nous ne parlons pas
seulement du tousseur nerveux, mais aussi de celui qui tousse par besoin
pulmonaire, l’emphysémateux, le tuberculeux, par exemple.
En modérant par autosuggestion les débordements de la toux, en
s’évitant les quintes, le tousseur laisse reposer ses poumons et permet les
circulations profondes.
Dans le sanatorium d’un de nos amis, grand adepte des traitements par
l’idée, on peut lire, sur les murs, des pancartes ainsi libellées : "Ici, il est
défendu de tousser".
73
reconstitué respirait : l’air semblait y pénétrer.
Hector Durville est mort dans sa 74è année, et c’est une brusque
syncope cardiaque – et non la pleurésie purulente – qui le tua.
74
auxquels conduisent les exercices orientaux de respiration.
Nous avons parlé déjà d’une conférence expérimentale faite à
l’Institut de Médecine Naturelle par l’un de nous, en collaboration avec un
des maîtres de l’occultisme oriental, le Cheik Véhab.
Au cours de la causerie, le Cheik déclare qu’il peut rester 7 à 8
minutes sans respirer. On lui demande de faire de suite une expérience de
3 minutes. Il accepte et commence (le compte rendu qui suit a paru dans
La Vie Sage, organe mensuel de l’Institut de Médecine Naturelle).
Le Cheik est debout ; il indique du doigt sur sa montre le moment où
il va commencer. Le Dr G. Durville prend le pouls gauche ; le Dr A.
Durville pose son oreille sur le poumon droit, en arrière. Le Cheik inspire
lentement 7 à 8 secondes, puis s’arrête en inspiration moyenne... 3 minutes
pleines se sont écoulées : le Dr G. Durville déclare que le pouls a continué
de battre très régulièrement pendant l’expérience ; le Dr A. Durville
déclare qu’il n’a pas entendu de bruit respiratoire pendant l’expérience.
La figure du Cheik est restée très calme. Elle n’a pas pâli, ne s’est pas
congestionnée. Les artères temporales superficielles n’ont pas gonflé.
L’expression a gardé sa sérénité habituelle.
On prie le Yogi de s’asseoir pour se reposer. "Je n’ai aucune fatigue",
déclare-t-il le plus naturellement du monde, et il reprend sa causerie sur le
Fakirisme oriental, parlant "de la pensée qui peut tout, de la douleur qui
n’existe pas, de la maladie qui n’est qu’une erreur de conception".
Le Cheik Véhab cite alors le cas d’un de ses maîtres de l’Orient qui,
après quelques minutes de concentration psychique, a suspendu
complètement sa respiration, et dans cet état s’est fait mettre dans l’eau,
tout le corps baignant, y compris la tête.
On a laissé le yogi 15 minutes pleines dans l’eau, puis on l’a retiré. Il
a alors recommencé à respirer. Pas une goutte d’eau n’avait pénétré dans
ses voies respiratoires, ce qui prouve qu’il n’avait pas respiré.
75
Un seul athlète au monde, le splendide américain Enoch a réussi une
fois un séjour sous l’eau de 4 minutes 40, établissant le record du monde
de la plongée.
En 1907, un des plus magnifiques nageurs français, le professionnel
Pouliquen, en tentant de battre ce record du monde, réalise la performance
de 4 minutes 31 secondes 2/5 et s’approprie le record de France.
Ce temps n’est approché que par de Lalyman, recordman amateur de
la plongée, qui est resté sous l’eau 3 minutes 46 secondes.
Quoique Véhab n’ait pas été mis dans l’eau, et quoiqu’il ne soit pas
douteux que l’immersion eût considérablement changé l’expérience.
Quoique, aussi, on ne puisse pas assurer qu’un peu d’air n’est pas
entré dans ses poumons pendant l’expérience (il eût fallu, pour être sûr
scientifiquement, réaliser des contrôles précis), il faut reconnaître qu’il a
réalisé, et ce sans le moindre effort, et sans la moindre préparation, une
performance digne de quelques rares champions.
Il est absolument certain pour nous, Véhab d’ailleurs l’affirme, qu’il
eût aisément prolongé de plusieurs minutes la suspension respiratoire.
76
CHAPITRE 5
L’action de la pensée sur diverses maladies
organiques
L’action du moral au cours des épidémies.
Quelques guérisons miraculeuses de l’histoire : tuberculose
suppurée du coude, guérie sur la tombe du Curé d’Ars ; taies sur l’œil
et perforation d’œil guéries sur la tombe du diacre Paris.
Cas analogue de la clientèle des auteurs : guérison de taies, d’iritis
syphilitique, de cataracte. – Tumeur, paralysie, hydropisie guéries au
cimetière de Saint-Médard.
2 cas précis de cancer du sein considérablement modifiés par le
traitement psychique. Ne faisons pas de la méthode psychique le
remède du cancer. – Plusieurs cas de guérison par l’idée de maladies
microbiennes : sycosis de la barbe, pelade.
77
peur !" – "Alors, vas-t’en, tu viendras un de ces jours."
L’ami domine sa crainte, enfile une blouse blanche et commence à
voir les gorges malades avec nous. 4 jours après, il avait la diphtérie.
Reçut-il plus de bacilles de Lœfler que nous-même ? En tout cas, il pensait
sûrement autrement.
78
enflé par un squire d’une grosseur énorme, les jambes grosses comme le
corps d’un enfant, les pieds tout ronds gros comme la tête, le côté gauche
en paralysie... Elle se fait coucher au bas du tombeau de M. de Paris le
19 juin 1731...
Puis Mademoiselle Thibaut fut guérie sur le champ, le 19 juin 1731,
tous ses membres hydropiques se désenflent à l'aveu des spectateurs ; elle
se lève, s’assied sur le tombeau, et fait voir, en joignant les mains, que son
bras gauche ci-devant paralytique et ses doigts… sont guéris. Sa servante,
qui lui met ses pantoufles, est frappée d’étonnement de voir ses pieds… si
subitement désenflés.
79
plaie des cotons magnétisés".
En 15 jours, disparition totale de la suppuration malodorante,
apparition de bourgeons charnus de cicatrisation, reprise d’embonpoint,
diminution des phénomènes d’intoxication cancéreuse.
Au bout de 3 mois de soins, la tumeur est diminuée de moitié. La
cicatrisation cutanée est faite à moitié. État général bon. La malade devient
enceinte ! Grossesse normale. Accouchement normal ; enfant vivant.
L’état du cancer ne progresse plus, mais n’empire nullement. Seconde
grossesse ! Elle s’écoule aussi normale que la première. 8 jours avant le
terme, une artère s’ouvre dans la tumeur. La malade meurt d’hémorragie.
Qu’on veuille bien réfléchir à la puissance d’une action mentale qui a
permis à une moribonde de se remettre au point de mener à bien une
première grossesse, puis d’en faire une autre tout de suite après. Quelle
stimulation vitale a donné l’idée à cet organisme, pour faire jaillir en lui de
semblables possibilités.
80
Au milieu de la cicatrice, tumeur ovoïde du volume d’un demi-œuf de
poule adhérente à la peau et adhérente à l’os. Il s’agit d’une façon
incontestable d’une récidive cancéreuse post-opératoire. La région sus-
claviculaire gauche est absolument comblée par des ganglions. L’état
général est assez bon.
Quoique nous nous refusions, on peut dire toujours, à traiter des
cancers, nous acceptons de nous occuper de cette femme, en raison de la
confiance invraisemblable qu’elle nous accorde.
– "Vous pouvez tout, docteur, et je vous aiderai de tout moi",
déclare-t-elle.
– "Eh bien, Madame, si vous pensez ainsi, vous pouvez exiger de
votre lésion qu’elle disparaisse, et elle doit disparaître. Asseyez-
vous devant moi : ma main, que je pose sur votre tumeur, y attire
toutes les forces défensives de votre être.
Par votre pensée à vous, vous complétez mon œuvre : vos globules
blancs accourent là, sous mon doigt, pour dévorer les tissus malades...
Allez-vous en, laissez travailler votre subconscient, et revenez à la
Clinique dans 15 jours".
La malade revint le 23 octobre, sa tumeur a diminué de un tiers. Les
ganglions sus-claviculaires n’ont pas diminué. Même séance suggestive
courte. Renvoi à quinzaine.
Quand la malade se présente à notre examen, la quinzaine expirée, la
tumeur a diminué d’un autre tiers ; les ganglions n’ont pas changé. 3è
séance identique : "dans 15 jours, la tumeur aura disparu, disons-nous,
venez un dimanche matin montrer à nos élèves votre poitrine guérie."
La malade vint. Nos élèves constatèrent que la cicatrice était totale
ment libérée. Il n’existait plus de tumeur. Les ganglions étaient toujours là.
Nous aurions été heureux de pouvoir continuer la cure.
Qu’arriva-t-il à la malade, nous n’en savons rien, nous ne la revîmes
pas. Nous avons appris en décembre 1923 qu’elle était morte.
Il n’est donc pas établi que nous avons prolongé son existence, mais il
est formellement établi qu’une tumeur récidivée sur une cicatrice, donc
certainement cancéreuse, a disparu rapidement par un traitement
uniquement mental.
Nous osons espérer que les lecteurs voudront bien ne pas nous faire
dire que nous érigeons le traitement mental à la hauteur d’une panacée qui
guérit même le cancer, et qu’il ne leur viendra pas à l’esprit cette phrase
81
prononcée par un médecin qui ne croit pas au pouvoir de l’esprit :
"Durville, avec des mots, il guérit tout, et le cancer !"
Hélas, malgré les mots, le bistouri, le radium et le reste, on mourra
sans doute longtemps encore du cancer.
82
systématique des maladies parasitaires.
Nous entendons seulement démontrer que le facteur mental est
capable de jouer un rôle dans toutes les maladies – même les maladies
parasitaires.
83
Conclusion
La thérapeutique par l’idée doit être scientifique. Toute maladie,
psychique ou organique, bénéficie de la cure mentale.
Il existe 2 sortes de malades : ceux qui ont un contrôle mental
insuffisant, ceux qui en ont un bon.
Pour les malades à contrôle mental insuffisant, le remède à leurs
maux, c’est la suggestion : suggestion impérative, cataclysmique pour les
plus émotifs d’entre eux, suggestion plus ou moins raisonnée et
autosuggestion pour ceux qui peuvent comprendre.
Pour les malades à bon contrôle mental, le remède à leurs maux, c’est
la Volonté. Tous les miracles sont permis à la Foi.
Les pages qui précèdent ont mis le lecteur en face du formidable
phénomène suivant : la pensée est capable de produire à elle seule, dans les
profondeurs les plus cachées de nos organes, les plus étonnantes réactions
soit de maladie, soit de guérison.
Rien de ce que nous avons dit n’a été dicté par des vues théoriques.
Tout a été expérimenté sur nous-mêmes, ou créé, vécu, contrôlé sur les
malades de notre clientèle. Les faits ne se discutent pas. Ils démontrent la
nécessité dans laquelle se trouve désormais la médecine de tenir compte de
l’acteur mental dans la production et la guérison des affections même les
plus organiques.
Tout phénomène se produisant chez un être vivant est imputable, en
dernier ressort, à une énergie qui est une forme plus ou moins évoluée de
l’énergie mentale. À avoir oublié ce rôle primordial que joue le facteur
psychique dans toute réaction vivante, à n’avoir voulu voir dans les êtres
que des cornues de laboratoire où tout se réduit à d’aveugles actions
physico-chimiques, la médecine moderne en est arrivée à sa désastreuse
conception du droguage violent, et à son immoral matérialisme. (Pour
détails sur la façon dont nous concevons et appliquons la médecine non
médicamenteuse, on pourrait lire la revue mensuelle La Vie Sage, que nous
dirigeons (5)).
Il est temps de réagir contre les déplorables tendances chimiques de
l’école moderne : l’esprit doit conquérir en thérapeutique la place qui lui
est due.
La médecine par l’idée est à son aurore. Elle veut ne plus être
84
seulement la médication de quelques névrosés, de quelques "imaginaires".
Elle veut être une pierre basale de toute médecine. Elle mérite d’être cette
pierre basale.
Il est temps de montrer à ceux qui souffrent que des pensées mal
orientées, inférieures, découragées, malsaines sont des facteurs de mal-
être, non seulement pour l’esprit, mais aussi le corps, et qu’au contraire, à
penser droit et pur, à croire en l’esprit qui nous commande, à faire de la
Volonté et de la Loi morale les directeurs de notre vie, on oblige ses
échanges profonds à bien s’y faire.
La thérapeutique par l’idée, demande à être faite scientifiquement.
On peut dire que, jusqu’à ce jour, elle a été pratiquée d’une façon
empirique et imparfaite.
Sous forme de thérapeutique de la foi, elle est vieille comme le
monde. Dans les sanctuaires de tous les temps et de tous les lieux, les
malades les plus organiques sont allés demander aux dieux la guérison de
leurs maux.
Ce n’est pas une raison pour en rester aux procédés de l’Inde antique.
La peau de bête des temples d’Égypte, sur laquelle on allait dormir pour
solliciter la guérison de ses varices ou de sa tumeur, ne convient plus à nos
esprits.
Il est bien sûr que si le bon roi Saint Louis revenait pour toucher,
comme autrefois, du doigt les écrouelles, en disant : "Le Roi te touche,
Dieu te guérit", il aurait encore de nombreux clients, tant est grande la
confiance instinctive qu’ont les hommes dans les médications qui ne
droguent pas.
Lourdes est là, qui en atteste : croirait-on qu’en 1923, il a défilé à
Notre-Dame de Lourdes 247.840 pèlerins ! Parmi eux 201.800 Français,
16.800 Belges, 9.750 Espagnols, 7.000 Hollandais, 3.950 Anglais, 3.105
Haïtiens, 2.950 Suisses, 1.000 Portugais, etc. S’imagine-t-on qu’en cette
même année 36.000 hommes et 104.000 femmes malades ont été baignés à
la piscine miraculeuse ! – Progression très marquée sur 1922, dit la
statistique officielle religieuse.
Mais tous ces traitements par l’idée sont faits au hasard, sans directive
et sans contrôle. On guérit au sanctuaire, mais on y meurt aussi, car
l’émotion est une arme à deux tranchants. Elle désorganise, ne l’avons-
nous pas vu, aussi aisément qu’elle répare.
La science doit soumettre les réactions d’esprit au crible de sa
85
méthode. Elle doit doser le choc émotionnel, canaliser la pensée
réparatrice.
La psychothérapie a réalisé un premier pas dans ce sens. Elle a eu le
grand mérite de montrer l’importance qu’a l’imagination dans la
production des névroses, et l’action utile que peuvent exercer contre les
dérèglements de l’esprit la suggestion plus ou moins imposée, plus ou
moins inoculée, et l’autosuggestion bien faite (ceux que nos conceptions
intéresseraient, relativement à la suggestion et à l’autosuggestion pour
dresser l’idée, pourraient lire notre Art de devenir énergique) (6).
Quel progrès sur l’époque peu lointaine encore, où les affections
d’idée n’étaient pas soignées du tout, précisément sous prétexte qu’elles
n’étaient que des affections d’idée !
Mais la thérapeutique d’idée, appliquée aux seules maladies de
l’esprit, n’est pas suffisante encore. Comme il n’est pas de maladie du
corps qui ne contienne un appoint mental, ou dynamique et nerveux, ce
qui, en dernier ressort, revient au même, la plus organique de nos maladies
est justiciable d’au moins une part de traitement mental.
On n’imagine pas combien un malade du corps gagne à être aidé par
le médecin psychiste.
Un être défaillait sous la virulence d’une infection, une plaie
languissait sans pouvoir se cicatriser, une convalescence traînait, un
estomac se refusait à assurer le travail digestif..., survient alors l’homme
qui sait manipuler les forces mentales.
L’autorité douce de sa présence, le choix judicieux de son verbe
réveillent les énergies vitales assoupies, remettent en bon ordre la troupe
des globules blancs, reconstituent l’harmonie des distributions nerveuses.
Et la voie de la guérison est ouverte.
Nous n’hésitons pas à dire, parce que l’expérience médicale nous l’a
prouvé, qu’il n’est pas de maladie à laquelle un traitement psychique bien
conduit ne puisse apporter un salutaire appoint.
Si nous disons "appoint", c’est que nous estimons qu’il est souvent
utile d’ajouter autre chose. Le problème de l’esprit, s’il est le primordial,
n’est pas l’unique problème. Des fautes vitales interviennent-elles à jet
continu, ou sont-elles autrefois intervenues, qui perturbent, ou ont perturbé
les harmonies organiques, l’esprit sera souvent, alors, impuissant à réparer
tout seul les désordres.
C’est pourquoi les traitements qui veulent tout trouver dans l’idée ont
86
des mécomptes. La santé, c’est le remerciement de la Nature pour
l’observation de ses Lois. C’est dire qu’on ne peut se bien porter d’une
façon durable que si l’on vit d’une existence simple, saine, naturelle.
La non observation des prescriptions de Vie Sage, en particulier
l’alimentation mal comprise, le calfeutrage, le sédentarisme, le surmenage,
seront toujours, malgré la meilleure des cultures psychique, des facteurs de
maladie et de mort.
Pour guérir maintenant de ses maux, il ne faut pas seulement
réapprendre à bien penser, il faut aussi réapprendre à bien vivre (7).
Ceci dit, et pour rester dans le cadre restreint de cet ouvrage, nous
résumons, pour conclure, nos conceptions sur la thérapeutique
d’idée.
Le siège et la nature anatomique de nos maux, ne portent pas, en eux-
mêmes la totalité du pronostic bon ou mauvais. Une part de ce pronostic
est dans l’élément mental.
Tout être a en lui, quelle que soit sa maladie, des possibilités mentales
de guérison et d’aggravation. Quel élément peut doser ces possibilités
mentales ? Le contrôle mental de l’être.
Par contrôle mental, il faut entendre la faculté qu’a l’esprit de passer
au crible défensif des forces psychiques tout ce qui pénètre en lui. Une
émotion survient-elle ? On a un bon contrôle mental si l’on en subit le
choc sans pâtir.
On en a un mauvais si l’ébranlement émotionnel a pu, malgré la
résistance nerveuse, désorganiser les idées, faire perdre confiance, agiter
douloureusement le cœur, faire transpirer, etc.
Avoir un bon contrôle mental équivaut, à peu de chose près, à être
énergique ; en avoir un mauvais revient sensiblement à être émotionnable,
peu maître de soi.
En simplifiant le problème au maximum, on pourrait dire qu’il existe
en tout 2 sortes de malades : ceux qui sont énergiques et ceux qui ne le
sont pas.
Dans la production et l’entretien de leur maladie, les premiers ont un
minimum de facteurs mentaux ; les seconds ont, au contraire, un maximum
de ces facteurs mentaux. Les malades à contrôle défectueux semblent donc
être, par essence, ceux qui peuvent bénéficier le plus des cures d’idée.
La suggestion, l’autosuggestion redresseront les perturbations
profondes, les erreurs biologiques créées par les émotions mal
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compensées, et amèneront la guérison.
Les autres malades, les énergiques, n’ont-ils pas droit aux traitements
d’idée ? Mais si, et dans une très large mesure. Leur arme curatrice, à eux,
elle est en eux-mêmes : c’est leur volonté.
Détaillons un peu :
Les malades à contrôle vraiment mauvais, les très grands émotifs,
ceux qui sont justiciables de la thérapeutique des sanctuaires, guérissent
très bien sous le choc d’une suggestion. Ce choc peut souvent se permettre
d’être unique, violent, magique.
La notoriété du médecin, le cadre dans lequel il reçoit, la foule des
élèves qui écoute la voix du maître, sont pour eux l’équivalent émotionnel
de la piscine miraculeuse.
Ah ! les belles résurrections d’éclopés que nous avons vécues à notre
clinique, parmi nos adeptes. Plus la foule est nombreuse, plus le "lève-toi
et marche" secoue les vitalités qui sommeillaient. Et la volonté du malade
n’est pour rien dans la guérison.
L’intelligence assiste au phénomène et le constate, comme un témoin
extérieur, souvent même elle ne comprend rien du tout à ce qui s’est
produit. Et il vaut généralement mieux qu elle n’ait rien compris. Le travail
se fait grâce au subconscient.
Quand je dis, par exemple, à une femme, écrit l’un de nous (Dr André
Durville, thèse de Doctorat) : "Comme vous êtes pâle" alors qu’elle ne
l’est pas plus qu’une autre, mon affirmation a choqué son esprit.
Qu’elle le veuille ou non, l’affirmation heurte les idées inverses
qu'elle pouvait avoir et s’impose au cerveau qui envoie aux nerfs
vasoconstricteurs du visage un ordre d’excitation. Le sang ne tarde pas
alors à quitter la surface de la peau. La pâleur s’est réalisée.
"Quelle composante de l’esprit a reçu le choc ?" La partie consciente
du moi ? Non, le subconscient. La suggestion est passée par petite porte de
l’esprit, par la porte cachée, par la porte de service. C’est le domaine de
l’émotion qui a reçu le choc.
La pensée consciente, la réflexion volontaire, le raisonnement, toutes
les composantes du moi conscient (qui constituent la grande porte de
l’esprit, la porte principale, la porte cochère, la porte de face) ont tout
ignoré de ce qui s’est produit.
Mieux, si le moi s’était aperçu de l’ordre qui entrait en lui, la
suggestion ne se serait peut-être pas exécutée.
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"Si l’on avait expliqué à la dame Cohend le vrai mécanisme qui devait
produire la guérison de sa verrue, celle-ci ne se serait pas produite.
Le raisonnement (qui entre par la grande porte de l’esprit) n’y produit
pas de choc. Au contraire, le mysticisme du procédé non expliqué, crée par
l’imagination le choc nécessaire.
Foi et volonté semblent s’opposer. Ce que l’une réalise, il est
classique de dire que l’autre ne le réalise pas. C’est ce que Pascal
exprimait quand il disait que "le cœur a ses raisons que la raison ne connaît
pas".
Si nous avons affaire à des malades dont le contrôle mental soit
meilleur que celui des précédents, la suggestion leur sera des plus utiles
aussi, mais elle devra être faite autrement.
Ici, il ne faut pas songer à obtenir d’un seul coup d’idée des résultats
cataclysmiques. Les pensées et les rythmes nerveux perturbés, les lésions
anatomiques ne peuvent revenir à la normale brutalement.
Les séances suggestives doivent être multiples, chacune apportera son
petit choc mental, véhiculateur d’une certaine dose d’élément moral
redresseur. Et la réparation totale s’obtiendra au bout d’une série de
séances.
En outre, la suggestion ne devra pas être uniquement imposée, comme
elle l’était pour les malades précédents. Elle devra aussi être plus ou moins
raisonnée, rééducative. Les malades de cette catégorie doivent
comprendre.
Qu’on veuille bien remarquer combien il y a loin de nos conceptions à
celles qu’on se fait généralement de la suggestion.
La suggestion, comme nous la concevons, ce n’est pas seulement
"l’opération par laquelle on fait manger à un névropathe une pomme de
terre après l’avoir baptisée orange". C’est, dans le cas présent, en même
temps qu’une pression morale sur un cerveau, une collaboration morale
avec lui, et cette collaboration morale, elle n’agit pas que sur l’esprit.
On suggère aussi bien, nous l’avons démontré, à l’estomac, au foie, à
l’intestin de bien digérer, au cœur de bien battre, au rein, à l’ovaire, etc., de
bien secréter, qu’au cerveau de penser droit.
Les mêmes actions qui aident à bien penser, aident aussi à bien se
porter, car il n’y a qu’une énergie humaine pour assurer les
fonctionnements de l’esprit et du corps.
La catégorie de malades à laquelle conviennent les suggestions plus
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ou moins rééducatives peuvent et doivent comprendre le mécanisme des
actions qu’on exerce sur eux et ils doivent et peuvent s’aider.
Le moyen par lequel ils s’aident, c’est l’autosuggestion.
Par l’autosuggestion, ils doivent collaborer à la réparation de leur
contrôle mental (pour ce qui concerne l’éducation de cette faculté par
l’autosuggestion, on voudra bien se reporter à notre Art de devenir
énergique).
Par l’autosuggestion, ils apprennent à leur volonté à descendre vers
les profondeurs de leurs organes, ils apprennent à leur système nerveux
sympathique à bien exécuter ses fonctions.
L’éducation du système nerveux sympathique par la Volonté constitue
un des plus efficaces moyens mentaux de se bien porter. Elle est une des
clés de la santé physique et morale.
Avons-nous affaire à un malade de quelque organe que ce se soit,
doué d’un bon contrôle, mental, l’élément psychique de sa lésion est
presque nul, ce qui n’empêche nullement sa volonté de pouvoir modifier la
lésion.
La suggestion aurait peu ou n’aurait pas de prise sur le malade ; mais
lui-même, par sa propre volonté, peut tout. Il lui suffira de savoir canaliser
ses forces curatives vers le point lésé, et de les y maintenir avec ferveur.
On apprend à faire cela comme on apprend à se servir de ses muscles.
Quelle que soit la maladie dont on soit atteint, on peut toujours tirer
de la méthode psychique un grand bien être, et souvent la guérison totale.
Sommes-nous de ceux dont le contrôle mental est mauvais, ou
seulement insuffisant, ayons foi en la suggestion. Sommes-nous, au
contraire, énergique, ayons foi en notre propre volonté. Ayons foi
toujours !
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Références :
(1) Dans notre Cours, professé chaque année à l’Institut de Médecine
Naturelle, nous avions enseigné ce qui a trait à l’expérimentation
magnétique, hypnotique, suggestive (programme sur demande).
(2) Nous avons développé longuement cette thèse dans notre ouvrage
L’Art de lire le caractère, le tempérament et les prédispositions maladives,
par l’examen du visage, ouvrage illustré de très nombreuses figures
originales dessinées par E. Bailly.
(3) On trouvera le détail de la technique à employer dans : Drs Gaston
et André Durville, L’Art de devenir énergique, au chapitre Maîtrise
respiratoire.
(4) Pour détails concernant la technique de nos entraînements
respiratoires, on voudra bien se reporter à notre Art de devenir énergique.
(5) La Vie Sage, organe mensuel illustré de l’Institut de Médecine
Naturelle.
(6) Drs Gaston et André Durville. – L’Art de devenir énergique, édité
par L’Institut de Médecine Naturelle .
(7) On a souvent, dans la presse, dans les milieux savants, dans les
salons, désigné sous le nom de Méthode Durville, le mode thérapeutique
qui consiste à ne soigner qu’uniquement l’esprit pour guérir tous les maux,
même du corps. Le bref exposé qui précède – nos autres écrits le prouvent
plus amplement – indique qu’à la culture psychique nous ajoutons toujours
celle du corps, sous la forme de Naturisme.
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