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Exclusif.

Maya, la femme « mystère » qui amassait des privilèges et des


fortunes en prétendant être la fille cachée de Bouteflika

Par Abdou Semmar -
17/07/2019

La récente découverte d’un appartement à Moretti, au sein de la


Résidence d’Etat de Club-des-Pins, qui servait de refuge pour cacher
des sommes considérables en devises et en dinars ainsi que des bijoux
en or, a mené vers le démantèlement de tout un réseau de corruption
impliquant des hauts responsables algériens dont deux anciens
ministres, à savoir Mohamed El Ghazi, l’ex-Wali d’Annaba et ministre de
l’emploi et sécurité sociale, ainsi que Abdelghani Zaalane, ex-wali
d’Oran et ex-ministre des Transports et des Travaux Publics.

Dimanche dernier, un communiqué officiel du parquet le la Cour de Tipaza a


révélé que le tribunal de Chéraga a inculpé officiellement ces deux anciens
ministres ainsi que l’ex-patron de la DGSN, Abdelghani Hamel et 12 autres
personnes dont le fils de l’ex-ministre Mohamed El Ghazi, à la suite de la
perquisition menée dans cet appartement.

Les premiers éléments de l’enquête ont accablé le fils de l’ex-ministre Mohamed


El Ghazi en le qualifiant comme le « cerveau » de ce réseau de corruption qui
cachait les « bakchichs », un véritable précieux butin, dans cet appartement
luxueux à Moretti. D’ailleurs, Mohamed El-Ghazi et son fils ont été entendus 
par le Procureur de la République près le tribunal de Cheraga. Selon nos
informations, ils ont été convoqués dans le cadre d’une enquête concernant des
soupçons de corruption, d’abus de fonction et de dilapidation des deniers
publics.

Le fils de Mohamed El Ghazi a été placé rapidement sous mandat de dépôt. Mais
est-il réellement le principal cerveau de ce réseau de corruption ? Selon nos
investigations, les services de sécurité et les autorités judiciaires ont occulté
sciemment le rôle controversé d’une étrange et mystérieuse femme qui
s’appelle « Maya ». En vérité, cet appartement à Moretti qui contenait plus de
200 mille euros, plus de 30 mille dollars et plus de 11 milliards de centimes et
17 kilos de bijoux en or, appartenait à cette « Maya » dont l’histoire demeure
jusqu’à aujourd’hui une véritable énigme. Et pour cause, cette « Maya » était
l’un des piliers du clan présidentiel et prétendait être la fille cachée de l’ex-
Président Abdelaziz Bouteflika.
Les services de sécurité gardent très jalousement le secret autour de cette
femme qui avait joué un rôle troublant dans les affaires de corruption au sein
du sérail. Maya, cette femme blonde au charme dévastateur, était connue de
tout le gratin politique algérien. L’ex-patron de la DGSN, Abdelghani Hamel,
mettait à sa disposition toute une escorte policière pour la protéger et veiller sur
sa sécurité. Et Mohamed El Ghazi, l’ex-ministre, chargeait régulièrement son fils
de l’introduire dans les bureaux de tous les walis du pays lorsqu’elle avait
besoin de résoudre des problèmes bureaucratiques pour ses affaires. Mais qui
est cette Maya mystérieuse ? Nous avons pu confirmer que cette femme
possède officiellement le passeport suisse et américain. Nous avons confirmé
également qu’elle était toujours recommandée par l’ex-secrétaire particulier
d’Abdelaziz Bouteflika, à savoir Mohamed Rougab, l’un des dirigeants les plus
influents ces dernières années au sein du sérail des Bouteflika.
C’est Mohamed Rougab qui téléphonait aux hauts responsables de l’Etat pour
leur demander de recevoir officiellement « Maya », la fille discrète du Président
Bouteflika ! L’insistance et le lobbying du secrétaire particulier du Président ont
ouvert toutes les portes du pouvoir à la fameuse « Maya » dont le nom de
famille est gardé très soigneusement par les services de sécurité. Plusieurs
sources concordantes ont confié à Algérie Part que madame Maya appelait
directement ses interlocuteurs, les hauts responsables du pays, depuis le
standard de la… Présidence ! C’est dire enfin que cette femme jouissait
vraiment d’énormes « privilèges » qui lui ont permis d’amasser une fortune
considérable dont les montants restent toujours indéfinissables.  Gardes du
corps, chauffeurs personnels, argents, bijoux en or, résidence d’Etat de Club-
des-Pins et des hauts responsables à son bon vouloir, la fameuse « Maya »
avait tout pour elle dans cette Algérie des Bouteflika.
Mais dimanche dernier au tribunal de Chéraga, personne n’a osé citer son nom
ou produire un témoignage à son encontre alors que l’appartement de Moretti
lui appartient. Pourquoi ? Pourquoi ne pas avoir convoqué Mohamed Rougad
pour élucider cette énigme ? Personne ne veut répondre à cette question. Ceci
dit, plusieurs sources sécuritaires ont affirmé à Algérie Part que la mystérieuse
« Maya » est elle-aussi en prison depuis plusieurs jours. Quand et qui l’a
jugée ? Le mystère demeure encore entier…

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