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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE I er PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE

Author(s): R. P. Blake
Source: Byzantion, Vol. 14, No. 1 (1939), pp. 1-15
Published by: Peeters Publishers
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/44171180
Accessed: 13-08-2022 07:03 UTC

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE

DE NICÉPHORE I"
PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE

Dans la littérature byzantine, comme ailleurs, il y a des


auteurs sur lesquels une fortune sournoise semble' s'achar-
ner. Les humanistes, qui avaient voulu éditer leurs travaux,
n'achevèrent pas leur tâche, et les traités qui ont vu le jour
sont éparpillés en une douzaine d'éditions différentes qu'il
est difficile de réunir, même dans une grande bibliothèque.
L'année passée, pendant un séjour à Paris, je fis quelques
recherches sur un écrivain byzantin que le sort a relégué
dans cette catégorie, le patriarche Nicéphore Ier de Constan-
tinople (805-816).
Le premier qui essaya d'entreprendre une édition com-
plète de ses œuvres fut le bénédictin bien connu, Anselme
Banduri, (1671-1743), mais rien ne parut, sauf un prospec-
tus (Paris 1705) (x). Quelques fragments de traités furent

(1) J'ai pü pàrcourir cette brochure rare à la Bibliothèque Natiô^


naie. Elle renferme un aperçu détaillé de toutes les œuvres connues
de notre auteur : en voici le titre exact : Conspectus operum Sancti
Nicephori Patriarchae CP. Quae propediem duobus tomis edenda sunt i
& quorum hactenus edita fuerant. Cum interpretatione Latina, Notiš
et VIII Dissertationibus Criticis, Dogmaticis et Historieis Studio
et opere Domai Anselmi Bandurii Ragusini , Presbyteri et Monachi
Ord. Sancti Benedicti è Congregatone Melitensi Parisiis Apud Clau-
dium Rigaud,Via Cytharaea MDCCV CUM PRIVILEGIO REGIS. 12°,
85 pp. Banduri a utilisé tous les ms s. de Paris et dressé la liste de
toutes les œuvres connues, mais il ne connaissait pas les mss du Va-
tican^. c., p. 4). L'édition ne parut pas, pour deux raisons, semble-t-il.
Le grand duc de Toscane cessa de soutenir Banduri qui de son côté
paraît avoir été bientôt absorbé par son Imperium Orientale : v.
Nouvelle Biographie Universelle 4, col. 350-351, et J. B. Pitra, Spl.

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2 H. P. BLAKE

édités par Combefis et p


plus importantes œuvres d
rent publiées qu'au dix-neu
cardinaux. Angelo Mai éd
et l'Apologeticus (2), tous
par Migne(3). Mai tirait
tican, dont il a négligé co
les cotes (4). Dans l'introdu
tré dans les manuscrits d
décrits par Banduri (5). L
comblée par le Cardinal
ment cinq autres travaux

dlegium Solesmenše I (Parisii


surtout p. lxx.
(1) Plutôt des fragments : voir Pitra, 1. c., p. lxxi.
(2) A. Mai, Novae Patrum Bibliothecae V (Romae 1849), 1. et
suiv.
(3) Migne, Patrologia Graeca T. 109, col. 201 et suiv.
(4) Mai, /. c., p. v : Mihi in Vaticana bibliotheca duo prae ceteris
ob servati fuerunt ineditorum Nicephori scriptorum codices ; unus
in fol. pulcherrimus vetus, cuius primam paginam habes in hoc nos-
tro volumine aere incusam : isque continet
1. Apologeticum pro SS. imaginibus (quem dico maiorem, ut a
minore alio distinguam, de quo mox).
2. Tres adversus Constantinum Copronymum, Iconomachum di-
rum, Antirrheticos. Alter autem (quem paulo serius coepta iam edi-
tione reperi) priscus aeque codex, subiunctam Nicaeno II Concilio
praebuit mihi euisdem Nicephori rationem seu libellum pro sacris
item imaginibus, quam Apologeticum Maiorem inscripsi... Voir plus
bas, page 6.
(5) Mai, /. c., p. vi : Bandurius alios quoque Nicephori Antirrheti-
cos in codicibus vidit, nempe 1. Adversus Eusebium, sectae icono-
clastae principem. 2. Adv. Epiphanidem consectaneum. 3. Adv.
eos qui Salvatoris imaginem idolům esse dicebant. Verum tarnen
hi tres postremi in vaticanis mihi codicibus non occurrebant...
(6) J. B. Pitra Spicilegium Solesmense. I (Parisiis 1852) : De Mag-
nete ('j Ejiíxqutiç rjrot óiaoaprjaię : voir plus bas, p. 6), pp. 302-
335 : JjQooífjLiov rœv vjioxei/xévcov %ąriasQ*v os', pp. 336-370 :
3 AvTÍQQrjoiç xai âvaoxevij rœv Etioeßlov xal 9 Emcpavíôov Xóytav,
pp. 371-503 : Spicilegium Solesmense IV (Parisiis 1858), xarà tmv
àoefiûç TeroÀjLifjxÓTCDV xrL pp. 233-291 : Kar à 9 Emq>avLôov, pp. 292-
380.

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE Ier 3

compléter la série : Pitra parle d'un tome prêt pour l'im-


pression qui n'a cependant jamais vu le jour (^. Ehrhard
a noté, il y a quarante ans, qu'une des plus importantes
œuvres de polémique était encore inédite (2). Sauf quel-
ques extraits publiés par D. Serruys (3) et ensuite par G.
Ostrogorsky (4), elle l'est toujours.
En parcourant avec mes élèves, au cours du semestre
passé, les sources de l'époque iconoclaste, ce texte avait
retenu mon attention, et je m'étais promis de m'en occuper.
Les devoirs académiques, cependant, ne m'en laissèrent guè-
re le loisir ; aussi les résultats de mes recherches sont-ils
loin d'être définitifs. Je suis parvenu cependant à établir
quelques faits, qui ne sont pas dépourvus d'une certaine
importance pour l'histoire de la littérature byzantine en
général et pour l'époque iconoclaste en particulier. D'autre
part, je dois noter ici que mes recherches ne s'étendent qu'aux
mss. de Paris. J'espérais que peut-être les mss. du Vatican
fourniraient d'autres textes, mais renseignements pris (®), j'ai
acquis la conviction que les codices Parisini sont les plus
importants.
Comme les historiens le savent bien, le patriarche Nicé-

(1) Anatecta Sacra et Classica V (Romae 18Ś8), p. 46.


(2) A. Ehrhard dans K. Krumbacher, Geschichte der byzaniinischeiì
Litteratur 2, p. 72.
(3) Mélanges ďarchéologie et d'histoire, 1903, pp. 345-51.
(4) G. Ostrogorsky, Studien zur Geschichte des Bilderstreites, Bres-
lau 1929, pp. 48-51.
(5) Mon ami Mgr. R. Devreesse, a eu l'extrême obligeance de me
communiquer les données suivantes dans sa lettre du 19 Août 1938 :
« Voici les traités de Nicéphore que je connais à la Vaticane.
a) Apologeticus minor (Vat. 835 ; 836 ; 1181).
b) Sur la différence entre images et croix (Spicileg. Rom. X, 157-
160) = Vat. 495 ; 840.
c) Apologeticus pro sanctis imaginibus (N. Pat. Bibl. V, 145) =
682, 1.
d) Antirrheticus I (N. P. B. V, 1) = 682, 149.
» II (N. P. B. V, 54) = 682, 206.
» III (N. P. B. V, 74) = 682, 229.
Aucune trace de VEXeyxoç dans les catalogues imprimés ou manus-
crits. Vous ferez une bonne œuvre en mettant en lumière ce texte
important. »

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4 ft. P. BLAKE

phore fut un des militants le


doxe pendant la deuxième
l'époque de l'empereur Léon
dore Studite, il soutint vaillamment la cause de l'orthodo-
xie, et tous deux expièrent par l'exil leur opposition à la
volonté impériale. Nicéphore semble avoir été le coryphée
du clergé séculier, tandis que Théodore était le chef des
moines. Le patriarche, issu d'une famille cultivée, ainsi que
Théodore d'ailleurs, s'occupe dans ses œuvres des aspects
dogmatiques et polémiques du schisme (exception faite de
ses travaux purement historiques). Théodore, d'autre part,
bien qu'il ait écrit, lui aussi, des ouvrages de polémique, nous
fournit d'importants renseignements historiques dans son
abondante correspondance (2) alors que les lettres de Ni-
céphore ont presque totalement péri.
Après l'apaisement du conflit iconoclaste (842), les œu-
vres de Nicéphore furent rassemblées par les orthodoxes,
et c'est précisément sur l'histoire de cette tradition manus-
crite que je voudrais m'arrêter. L'édition des œuvres com-
plètes d'un auteur n'était pas un phénomène rare à Byzance.
Il y est fréquemment question du corpus d'un écrivain, de
St Athanase par exemple (3), et la Bibliothèque de Photius
mentionne les corpus de toute une série d'auteurs (4). Pour
identifier une telle collection, cependant, nous devons établir
non seulement le contenu, mais aussi la composition des di-
vers tomes de l'édition. Les recherches si remarquables de
M. A. Ehrhard ont révélé quelles étaient, en pratique, les li-
mites que l'emploi du parchemin, comme Schreibmaterial,
imposait aux volumes pour la commodité des relieurs et

(1) Bibliographie détaillée chez le Père V. Grumel, Actes du Pa-


triarchat de Constantinople, Fase. II (Stamboul 1936), pp. iv-xxiii.
(2) Sur Théodore, outre les livres de Schneider et de Mlle Gardiner,
voir les travaux russes de N. S. Grossu, Prepodobnyj Theodor Studit.
Ego vremja, ïiznï i tvořeni ja, Kiev 1907, et A. P. Dobroklonskij,
Prepodobnyj Theodor, ispovědnik i igumen studijskij, Ie partie, Odes-
sa 1913.
(3) Voir K. Lake and R. P. Casey, Harvard Theological Review.
19 (1926) pp. 259-270 : R. P. Casey, ibid., 24 (1931), pp. 42 et suiv.
(4) Photius, Bibliotheca, codices 15, 24, 38, 84, 88, 90, 109, etc.

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE Ier 5

des lecteurs. Environ 360 feuillets ou 45 TSTgáôia consti-


tuaient des bornes qu'il ne fallait pas dépasser, sinon le
livre devenait trop lourd, et la masse excessive des feuillets
s'arrachait trop facilement de la couverture (^. Étant donnée
donc lą grandeur moyenne des peaux employées pour faire
le parchemin, on comprend aisément que le tome ait pu
fournir très vite une mesure assez fixe de l'étendue d'une
œuvre littéraire. Je ne songe pas ici aux notes stichométri-
ques, qui se trouvent très fréquemment jointes aux mss.
des Saintes Écritures (2), parce que cette mesure semble
n'avoir été couramment employée que pour la Bible et pour
les œuvres de l'antiquité classique.
Les manuscrits de la Bibliothèque Nationale qui renfer-
ment les ouvrages de polémique du Patriarche Nicéphore
sont au nombre de cinq (3). Trois sont écrits sur parchemin,
deux sur papier. Comme on le verra, ces codices se répar-
tissent en deux groupes bien distincts. Le premier se com-
pose de trois mss., à savoir, Fonds Grecs 909, 910 et 911 :
commençons par le N° 910.
Le Fonds Grec 910 est un beau ms. écrit sur parchemin
de teinte ivoire et assez épais. Les feuillets sont abîmés
au début, par endroits ils sont tachés et troués. Dimension
des feuillets : 360 x 230 mm., de l'écriture : 270 x 180 mm.
Lignes pleines, 34 par page, en minuscules droites, angulaires
et fortement ligaturées. Le début du ms. est complet tandis
qu'au milieu plusieures feuillets font défaut.
Voici son contenu :
1) L'Apologeticus, attribué ici à tort à St. Théodore, ó
rQomxóç, ff. lr-81r. Lacune à la fin, le texte se termine par
les mots Qripaxi 0v|.

(1) A. Ehrhard, Ueberlieferung und Bestand der hagiographischen


und homiletischen Literatur der griechischen Kirche von den Anfängen
bis zum Ende des 16. Jahrhunderts : Texte und Untersuchungen hrsgg.
von E. Klostermann und C. Schmidt, Bd. 50 (1936), p. 248 et passim.
(2) H. B. Swete, Introduction to The Old Testament in Greek (2)
revised by R. R. Otley (Cambridge), 1914, pp. 342-366.
(3) La seule étude sur les mss. de Nicéphore que je puisse trouver
est donnée par Pitra (Spie. Solesm.I, p.LXV et suiv.), mais il s'étend
plutôt sur le contenu et n'en donne pas une description détaillée,

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6 R. P. BLAKE

(2) Antirrheticus I, inc.


noXkfj. Des f. 118r.
3) Antirrheticus II. inc. f.
f. 125 v.
(4) Antirrheticus III. inc. f. 126r sans aucun en-tête. Sur
f. 173r note dans la marge : Testimonia SS. Patrum. Sur
f. 178r espace de trois lignes laissé en blanc dans le texte :
un autre de six lignes sur f. 186v, juste avant la fin du traité.
Des. texte f. 186 v.
(5) Contra Mammonam, Eusebium et Epiphanidem. Inc.
texte f. 187r sans aucun en-tête. Note dans la marge de la
main de F. Combefis : Antirrheticus contra impium Eusebium.
Des. texte f. 229v.
(6) f. 229 v. 'j Fà xaxà 'Enupaviôov. Des. texte f. 259 v.
7) Vita Nicephori : en tête ajouté par une main moderne.
Inc. texte f. 260r : des f. 287r. Sur f. 287 quelques griffonna-
ges de mains postérieures.
On peut ajouter encore quelques détails. L'encre est d'un
brun grisâtre foncé. En-têtes dans le manuscrit écrits en
onciales angulaires de même teinte et non en rouge. Signa-
tures des cahiers de la main du scribe sur le feuillet lr en haut
au coin extérieur, en petites majuscules ; les signatures à la
fin du cahier manquent. En bas au coin extérieur des ff. lr
et 8v une autre numérotation en minuscules, ajoutée à une
époque plus tardive. Lignes pour guider le scribe incisées assez
légèrement à travers toute la page. Esprits rudes et doux
carrés. L'iota souscrit est absent. Les paragraphes ne com-
mencent pas d'ordinaire par des caractères majuscules ; l'hyp-
silon de oů est parfois inscrit dans l'omicron, qui est alors
de forme tout à fait circulaire. Dans les marges, le scribe a
ajouté beaucoup de paragraphai, et une main postérieure
en a encore ajouté d'autres : ces dernières présentent beau-
coup de contractions et de notations tachygraphiques.
Le ms. est relié en cuir rouge sur ais de bois. Les plats of-
frent des dessins au trait en or et un H surmonté d'une
couronne avec des fleurs de lys. Au dos, dessins au trait
en or et le titre : 126. Theodor graptus adversus iconoma
(sic) ; en bas la date de 1602.
Le Parisinus Çraeçus 910 est 1'archétype indirect du Pą-

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE Ier 7

risinus Graecus 909 (*). Ce dernier codex, selon les catalo-


gues, fut écrit à l'Athos en 1368, et le colophon qu'il con-
tient l'assure, du reste. Le voici : Tò naqòv ßißXiov rov
ãyíov 0SOÔÓQOV rov r qanrov, rã v /laxQwv %qóv(ov âq>aviadév,
rij jibqí ràç Ôeíaç ygatpàç <piAooeßei OTtovôfj xal (piXoxaXía rov
áylov rjfiwv avdévrov xal ßaoi?Ja>g xv nov 'Icaaaàcp rov Kara-
xovÇt1Vov £r¡rr)6év, évòç ¡ióvov ßißXiov evçedévroç, xal êxsívov
návv /lèv aaOçov ôià naXaiórrjra xqóvov, èacpaÀfxévov ôè xal rov
yeygacpóroę iòimría, [lereyQácpr] elç òcpêXeiav rwv ¿vrevÇafiévcav
sv irei ç o ř /urjvl Maqriío ivô ç ov (2).
Néanmoins le ms. n'appartient pas et ne peut pas appar-
tenir à l'époque de Jean Cantacuzène. Il est écrit sur papier
vergé, d'un type qui fut employé en Orient au xvie siècle,
et le scribe a copié assez bien l'écriture archaïsante de son
archétype. Jean Cantacuzène a collectionné beaucoup de ma-
nuscrits pendant sa retraite au Mont-Athos. Une série de
manuscrits, copiés pour l'empereur déchu, s'est conservée
jusqu'à nos jours au monastère de Vatopédi, et ils offrent
des traces très visibles d'archaïsme dans l'écriture. Parmi
eux on peut signaler en premier lieu les mss. 5, 6 et 7 de la dite
bibliothèque, qui renferment le corpus des œuvres de St
Athanase d'Alexandrie (3). L'écriture de ces codices est
une imitation franche, et, je dois l'avouer, très bien réussie,
de l'écriture du onzième siècle. Le N° 6, néanmoins, porte une
note de la main même de l'empereur, ce qui fixe la date.
D'autre part, il y a des indices qu'au xvi® sièce on a copié
pas mal de mss. en Orient. J'ai eu l'occasion, il y a cinq ans,
de faire le dépouillement des mss. hagiographiques de la
Laure d'Iviron au Mont-Athos. Dans cette bibliothèque j'ai
trouvé une série de mss., portant des dates du xvi® siècle
et écrits sur le même type de papier. On peut donc conjec-
turer que le Parisinus 909 n'est qu'une copie d'un des mss.

(1) Le Cardinal Pitra a déjà noté ce fait ( Spicilegium Solesmense I,


p. lxviii).
(2) Pitra cite (1. c.) le colophon du N° 911.
(3) V. 2. EvarQaiiáòrjç, Kaxákoyoç x&v xœôixojv rfjç Movijç r ov Ba-
T oneôíov, Cambridge, 1924, pp. 3-6, et K. Lake, Journal of Theol.
Stud., 5(1904) pp. 108-114. Il n'y a pas trace de la copie de Canta-
çujène parmi les mss. décrits par EvozQariáôijç, 1, c,, pp. 3-6,

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8 R. P. BLAKE

écrits pour Jean Cantacuzèn


cours du xvie siècle. La date et l'écriture archaïsante lui ont
assuré en Occident un accueil amical de la part des amateurs
de mss., avides et pas trop connaisseurs. L'identité des la-
cunes dans les deux manuscrits, et leur contenu identique,
confirment cette hypothèse.
Revenons-en d'ailleurs à ce colophon ; nous n'avons pas
encore relevé tout ce qu'il contient d'intéressant. Il en res-
sort que :
1) Les mss. de Nicéphore au xiv® siècle étaient rares ;
2) L'empereur déchu en a cherché, et ses agents en ont
trouvé un tome seulement, qui est le Parisinus Graecus 909.
3) Déjà au xe siècle on attribuait les œuvres de Nicéphore
à Théodore Graptus.
Pitra a déjà souligné le fait qu'au xive siècle dans les con-
troverses sur la lumière divine, les ouvrages de Nicéphore
sont souvent cités par les deux partis sous le nom de Théo-
dore ó r Q<vjtxóç (x). Je crois qu'on peut aller plus loin encore
et qu'on peut, sans paraître trop audacieux, supposer que
toute cette attribution se basait uniquement sur le Parisi-
nus 910. Il se peut bien aussi que les TtagayQatpaí et les notes
marginales mentionnées ci-dessus, se rattachent à l'histoire
de cette controverse.
Cette attribution cependant, quoiqu'elle remonte au x® siè-
cle, n'était pas seule à avoir cours à cette époque, comme
nous le montre le Parisinus Graecus 911, lui aussi écrit au
x® siècle, et par une main tellement semblable à celle du
Parisinus 910 qu'on ne peut guère les distinguer. On dirait
que c'est le même scribe, ou en tout cas, que le ms. est sorti
du même scriptorium. Cependant il y a des différences im-
portantes de contenu.
Le ms. 910 est écrit sur parchemin, de teinte ivoire et
d'épaisseur moyenne, mais de meilleure qualité que celui
employé dans le codex 909. Les dimensions des pages : 370 x
290 mm. Écriture en lignes pleines, 30 lignes à la page.

(1) Mon élève, M. P. J. Alexander, a attiré mon attention sur


le ms. N° 582 de l'Escoriai (E. Miller, Catalogue, p. 409), où les
traités de Nicéphore sont attribués à Théodore ó rqamóç. Lę ms,
est du xvi® sièçle,

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE Ier 9

Contenu du ms.

1) fflvaš de l'Apologeticus (un feuillet en manque au com-


mencement). ff. lr-5r.
2) L'Apologeticus, attribué ici à Nicéphore : ff. 5V-110V.
3) Antirrheticus I, ff. lllr-152r.
4) Antirrheticus II, ff. 152r-168r.
5) Antirrheticus III, ff. 168r-240v. L'appendice (voir plus
bas) II Qooíjxiov ... xgrjOEœv y commence sur f. 223r.
6) Karà Evaeßiov xal ' Enupavlôov , ff. 241r-294r.
7) Karà ' Enupavtôov, ff. 294r-332v.
8) ' Enixgiaiç fjroi diaaá<pr¡aig, inc. Al rwv ísQoyQá<p(ov ...
ff. 332v-343v.
9) IÎQÔXoyoç xal âvatQOTtrj. inc. xal ojiovôaïa... ff. 343v-368v
(fin).
Les différences, comme il est aisé de le constater, sont les
suivantes :
a) Le ĪILvaĶ de l'Apologeticus figure dans le N° 911.
b) La vie du patriarche y fait défaut.
c) U'ErtixQioiç et le IÎQÔXoyoç y sont ajoutées.
Mais, comme nous le verrons plus bas, ces traités font
partie intégrante du corpus. Donc, le Codex 911 représente
le premier tome du corpus Nicephorianum, et en donne la
tradition manuscrite pure ; il est clair, par ailleurs, que les
codices 909 et 910 attribuent à tort les œuvres de Nicéphore
à Théodore ô rqajtróç.
Pour comprendre la composition du corpus Nicephoria-
num, nous devons encore fixer notre attention sur deux
autres mss. de notre auteur, qui se trouvent à Paris :
1) Le Parisinus Graecus 1250.
2) Le Parisinus Coislinianus 93.
Ces mss. sont surtout intéressants pour nous parce qu'ils
contiennent le traité inédit qui, à ce qu'il semble, marque
l'âx/iri de la polémique de Nicéphore contre les iconoclastes.
Commençons notre étude par le Parisinus Graecus 1250,
qui est le plus important.
Ms. écrit sur parchemin de qualité et d'épaisseur moyen-
nes ; du côté du poil il montre une teinte jaunâtre. 332 feuil-
lets. Dimensions de la page : 296 x210 mm. ; de l'écriture :
220 X, 16$ mm. Écrit en lignes pleines, 30 à la page, eņ

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10 R. P. BLAKE

minuscules assez grandes, coul


coup de ligatures ; mais les c
sés les uns sur les autres. Esp
carrée. L'accentuation suit le
souscrit fait défaut. Les déb
par des caractères majuscules
sont de huit feuillets ; ils sont
tères majuscules mis dans la m
à la fin les signatures sont ins
garde à l'extérieur de la page.
be sont légèrement incisées,
deux paires de deux traits ver
que côté ; à la marge extérieur
plus largement espacée. La p
coupées par le relieur mais il en
leurs signes de contraction son
brune, assez pâle. Numérotatio
extérieure. L'ancien catalogue e
ms. au xive siècle. A mon sens,
chemin ne présentant pas l'aspec
Très belle reliure du xvie siècle de cuir vert-olive sur ais
de bois, estampée en or avec les armes du roi François Ier
(la salamandre) et un F majuscule surmonté d'une couronne.
Les armes se trouvent dans un cartouche ovale, entouré d'un
guillochis rectangulaire, fait de desseins conventionnels de
l'époque de la Renaissance. Trous pour quatre boulons sur
chaque plat ainsi que pour des fermoirs - un en haut et
en bas, et deux sur le côté extérieur. Au dos, parsemé de
fleurs de lys et de F avec couronne superposée, en majus-
cules : NIKH0OPOY KAT AIPETIKQN ; en bas dans un guil-
lochis : KYP1AAOY.

Contenu du ms.

Au commencement sur le feuillet de garde (parchemin,


mais moins ancien que le reste du ms.) :
Au recto, tout à fait en haut de la page, inscription latine
en caractères petits et difficiles à lire : Erat hic codex Ma-
nuelis Coesimati pervenit deinde in manus Jani Lascaris,
qui eum donavit Fr&nçiscQ Regi. Fol0 331 Jani Lase ari 151Ģ,

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE Ier 11

A côté de la précédente, inscription grecque en deux lignes


d'une main grossière : Táôs 7ieQiè%ei r¡ naqovaa ßißXoq fjç
•f¡ áQ%r¡ iati, rov KvqíXXov èx xãv xaxà xwv ôoxrj xwv òiaXóyov.
La seconde ligne fut biffée ensuite, et une autre main y
ajouta : oîfiai ôè xà ... x aofia èx xivàç Nixr¡<pÓQov avTinor¡Ti%óv
jiqòç aîgezixovç, ce qui fut biffé à son tour.
En bas, d'une écriture haute, lâche et peu nette :
rov âytov Nixr]<pÓQ0V âvxiQQtjxixà Ttnòç alqexixoòç ß iß li a ôvo.
Au verso, collée sur le parchemin, une description du con-
tenu du ms. sur papier blanc, par une main du xvne siècle.
En bas de la page, une autre main a noté que la description
est de F. Combefis.
Fol. lr en haut (par une main plus récente que celle du
texte) : Tov ãyíov Nixr¡<pÓQov àvciQorjxixòv a'. Plus bas en ma-
juscules : FRANCISCO FRANCORUM REGI CHRISTIA-
NISSIMO LASCARIS.
En rouge (main du texte) : Ilgooifiiov xwv vnoxeifiévcov sß-
ôo/jfqxovxa jiévxe xqrjoewv. inc- Tôt êv %eqoÌv rjfiîv f¡ór¡ ôirjvvo-
pèvwv • žni xwv %meax7]fièv(ov neçaícocnv ijxofiev ...
Nous avons ici le traité publié par Pitra (v.supra,p.2, n.6),
il se trouve aussi dans le Coislinianus Graecus 93, f. 410v.
Le texte en est abîmé par l'humidité. Le prologue se termine
au f. 2r en bas de la page. Au f. 2V commencent les citations
dont une de Cyrille d'Alexandrie ad Hermeiam xaxà xwv
âoxtjxwv. inc. 0¿qb héyo/xsv xal... Les citations continuent jus-
qu'au feuillet 19r; j'en ai noté 79 en tout, mais peut-être y
en a-t-il plusieurs du même traité. Les feuillets du ms. sont
numérotées sur les rectos dans le coin supérieur et extérieur
en petits chiffres arabes.
F. 20r. 'AvxÍQQtjotç xal ávaoxevr¡ xwv Evoeßiov xal 'Em<paví-
òov Xóywv,xwv xaxà xrjç tov HojxfjQoç rjfiwp Xoiarov oaqxwoewç
2,t]Qco6r¡6évx(ov. inc. "Hôrj pièv è v xoîç nqóoQev rjfiœv eÎQrjfiévoiç
xfj aq>evôovi (sic) dwQi)%QévTEÇ xov Tivev/uaxoç ...
Texte publié par Pitra, Spicilegium Solesmense, T. I, pp.
371-503.
F. 79v. : Kaxà 'Emtpavidov. inc. Twv oiïv na.Qr¡vEy/uévwv r¡
/lèv ETnyqacprj ...
Texte publié par Pitra, 1. c., IV, pp. 292-380. Des. texte
f. 125V.
F, 126fr 'Ekîxqiois ijxoi ôiaoácprjoiç zw v ovx evayûç èxXeup-

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12 H. P. BLAKE

detaœv ( sic ) xarà rwv leqwv elxóv


nqoeorórwv rov ôqdov rfjç èxxX
yqátpwv òèXrwv Qeonaqádoroi q
èneaxéXTísró norè ôiòaxnxwç n
Texte édité par Pitra, 1. c. I,
extérieure, note au crayon n
notes de la main de F. Combefis se retrouvent aussi ça et
là avec des renvois aux autres mss. de la collection royale,
notamment au. Cod. Colbertinus 354. Des. texte f. 139v...
T oïç rwv Oeíwv evaqéorov âyaOwv ènidoÇov xal ènira^iç (?).
F. 140r. : Tov avrov xarà rwv àoefiwç reroXfirjxórwv eïôwXov
ôvo[iáoai rò ©eīov ofioioiļia , eri re xal ri ¿ari yqanròv, xal nwç
vorļreov rò ov noirjaw rò ôfioiwfta, xal 8n ôeî êneadai ralç na-
rqixalç naqaòóoeoiv • avaaxevr¡ re rwv dvaaeßäg èxXei<pOeiawv
(pour êxXrjq)-) qrjoewv naqà rwv rfjç èxxXrjalaç è%Bqwv. inc. nal
anovôaïa vofiíÇw xal ôíxaia oßrw rfjç wqaç xa Xovarjç ...
Ce texte aussi est divisé en chapitres et fut édité par Pi-
tra, Spicilegium Solesmense IV (1858), pp. 233-291. Des.
texte f. 172v.
A la fin du texte se lit de la main du scribe : 'EvravOa
reXeiovrai rò nqwrov ßißXiov rœv âvriQqrjrixwv rov ãyíov Nixrj-
<póqov.
En bas de la page les mots 9 EvravOa ... àvriq^rjxixwv sont
répétés par une main postérieure.
F. 173r. : * EXeyxoç xal âvarqonrj rov âdéajLtov xal àoqlarov
xal ovrwç %pevôwvv[iov õqov, rov êxredévroç naqà rwv ânoararrj-
aávrwv rfjç xadohxfjç xal ânooroXixfjç èxxXrjaíaç xal àXXorqiw
nqooBefiêvwv (pqovr¡/j,ari9 en* âvaiqéaei rfjç rov Oeíov Xóyov
awrrjqíov olxovotuíaç . Inc. "Oqoiç rfjç evaefieíaç evneiOõjç eïxeiv
xal àxhvwç ëneaOai OeofJLolç rifirjv roiïç e$ r eOeijuévoiç àvwOev
yqovqeïodai re xal rei%iÇeodai ëvOeofiov xal awrr¡qtov ...
A côté du titre (main du scribe) : âqxv rov ôevréqov ßißMov.
Ce texte inédit, sauf pour les extraits publiés par D. Serruys
et ensuite par G. Ostrogorsky, se retrouve aussi dans le Cois-
linianus Graecus 93, mais il y occupe la première place et
est d'ailleurs incomplet au commencement (voir plus loin,
p. 13). F. 205v note de la main de Combefis: Desunt hic
aliqua, unu' forte vel aliud foliu'.
f, 316v. : rßv êp rfjç nqòç 0eoôóaiov ņeņlaopevr'g êm-

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE Iéi 13

oTo'f1ç %Qr¡oe<av X Í1). Des. texte f. 332v avec une longue for-
mule pieuse, la même que dans le Coislinianus Graecus 93.
Sur le plat inférieur, à l'intérieur, note en 4 lignes, peut-
être de Combefis :

desideratur foliu' unu' post fol. 173


desideratur foliu' unu' post fol. 187
desideratur foliu' unu' post fol. 205
desiderantur folia duo post fol. 229.

Des indications notées ci-dessus, il ressort que le Parisinus


Graecus 1250 fut copié sur un archétype en deux tomes, où
1' "EXeyxoç xaï 'AvaxQomř) formait la deuxième partie.
Décrivons maintenant le dernier ms. de la Bibliothèque
Nationale, le Coislinianus 93. C'est un codex sur papier gros-
sier oriental du type bombycin et vergé - lignes verticales
seulement et largement espacées. 603 feuilles. Dimensions
de la page : 336x215 mm. ; de l'écriture : 255 x 142 mm. Écrit
sur lignes pleines, 30 à la page, sans lignes tracées ; les signa-
tures des cahiers aussi font défaut. Écrit en minuscules
assez grandes et irrégulières avec esprits carrés ; le scribe
imite une main du xie siècle, bien que sans trop de succès.
Encre brune foncée, très acide, qui a rongé le papier par en-
droits. Le ms. à mon avis, ne peut être daté d'avant le xv®
siècle. Reliure de cuir de veau brun, glacé à l'origine, mais le
glaçage a disparu en maints endroits, ce qui lui donne un
aspect pour ainsi dire variolé. Sur les deux plats, des écussons
et armoiries sur boucliers profondément creusés. Au dos,
dessins en or du type du xvii® siècle. Titre : Anonymus Dei-
mag (sic) MS. GR.
Au début, quelques feuilles de papier blanc. Le ms. com-
mence f. lr avec 1 '"EXeyxoç xal ' AvaxQon Ą de Nicéphore ; l'in-
cipit en fait défaut, et le ms. commence... xaxovQyeïv ¿ßov-
kovro tisqI tò õvo/ua, îva fir¡ ôóijmoiv... = Cod. Par. Graecus
1250, f. 178r, 1. 21 ; donc il y manque à peu près cinq feuil-
lets. Après f. 62v une lacune dans le ms. ; une autre après f.
158bis. Sur le verso de ce feuillet le texte finit.
2) L'Apologeticus ff. 159v-277v.
3) L'Antirrheticus I, ff. 277v-320r.

(1) Cf. Pitra., iv, p. 336.

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14 R. P. BLAKE

4) L'Antirrheticus II, ff. 32


5) L'Antirrheticus III, ff. 3
6) 'AvxÍQQfjaiç nal àvaaxsvr
ff. 431v-499v.
7) Kara ' Enitpavídov, ff. 500r-552r.
8) ÛQÔXoyoç xal âvaXQoîir] rãv di' èvavríaç x6Vaea)v
ff. 552v-587r.
9) 'Enixqiaiç r¡xoi ôiaoá<pr]oiç, ff. 587r-603r (fin).
D'après le contenu du ms., il est clair que le scribe a divisé
le deuxième tome de la façon suivante : il a mis 1 "EXeyxoç
xal àvaxQOîtr) au commencement, puis copié le premier tome,
et ensuite ajouté les traités qui précèdent ''"EXey%oç dans le
Parisinus Graecus 1250 (*).
Des calculs stichométriques nous laissent entrevoir que le
premier tome de l'archétype du Parisinus Graecus 1250, s'il
ne contenait que les numéros 2-4 et une partie de 5, devait
être plus mince que le deuxième tome. Cette section du Cois-
linianus 93 ne compte que 251 feuillets, tandis que les autres
traités couvrent 357 feuillets. Même si nous admettons que
la vie de Nicéphore a pu y figurer, le premier tonre ne s'en
trouverait augmenté que de 30 feuillets environ.
Enfin nous pouvons résumer les résultats de notre enquête
de la façon suivante :
1) Les œuvres de polémique de Nicéphore furent rassem-
blées dans une édition collective au neuvième siècle, proba-
blement entre sa mort (823 ?) et l'apaisement final du conflit
iconoclaste (842).
2) Cette édition fut répartie en deux tomes, dont le
premier renfermait l'Apologeticus et les trois Antirrhetici et
peut-être la vie de Nicéphore, tandis que le deuxième conte-
nait les autres traités.

(i) M. Ostrogorsky est d'avis que le Coislinianus 93 = C est l'ar-


chétype direct du Regius 1250 = B (pp. 46-47). Dans ses notes cri-
tiques, je n'en vois point la preuve : son argument se base unique-
ment sur la date attribuée à C ; ce fondement une fois ruiné, tout
son échafaudage s'écroule immédiatement. De plus ime collation
de quelques pages des deux ms., faite par mon élève, M. Paul J.
Alexander, n'offre aucun appui à l'hypothèse de M. Ostrogorsky,
bien au contraire.

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NOTE SUR L'ACTIVITÉ LITTÉRAIRE DE NICÉPHORE Ier 15

3) De bonne heure l'attribution des traités à Nicéphore


s'était obscurcie dans les mss., et parfois on les attribuait
à Théodore Graptus. Un codex du xe siècle qui représente
cette branche de la tradition manuscrite nous est conservé
dans le Parisinus Graecus 910. Au xive siècle ce codex s'est
trouvé au Mont-Athos, où on le copia pour l'empereur Jean
Cantacuzène. Les mss. de Nicéphore étaient alors rares.
4) C'est de cette copie que descend le Parisinus Graecus
909.
5) Le meilleur représentant de la vraie tradition pour le
premier tome est le Parisinus Graecus 911, où l'attribution
à Nicéphore est conservée.
6) Le deuxième tome des œuvres du patriarche nous est
parvenu dans deux mss., dont le meilleur est le Parisinus
Graecus 1250. Le Coislinianus 93 descend de son côté d'un
autre exemplaire de la même souche, mais le scribe le divisa
en deux parties qu'il copia l'une avant, l'autre après le
texte du premier tome, qu'il avait tiré d'un codex apparenté
au Parisinus Graecus 911.
7) Les faits ainsi constatés peuvent être représentés sché-
matiquement par le oré/ifia que voici :

I I
t. A' t. B'
1 I
III I I
X I X

II II I
Par.910 Par. 911 | x Par. 1250
I I I
[Ath. a. 1369] ļ ļ
I Coisl. 93
Par. 909

Cambridge ( Massachusetts ). R. P. Blake.

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