NOTE
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eae alae ee aca D'INFORMATION
Documentation Technique
Circulation Sécurité
VITESSES PRATIQUEES ET
| GEOMETRIE DE LA ROUTE
‘Auteur: SETRA/DLI
Editeur: SETRA
Mission Sécurité Routlare
Avril 1986 |
Grace a un important programme de mesures entrepris ces derniéres années sur le réseau
national, il est possible de préciser les relations entre les vitesses pratiquées en section courante
par les véhicules libres (vitesses instantanées) et les caractéristiques géométriques de la route,
et de proposer des modéles permettant d’estimer les vitesses 4 vide en fonction des paramétres
fondamentaux (rayons en plan, largeur de chaussée, déclivité), pour une route de rase campagne.
Cette étude fait l'objet d'un rapport publié par le S.E.T.R.A. sous Je méme intitulé.
PREAMBULE
La connaissance et la maitrise des vitesses sur
un axe routier constituent une composante fonda:
mentale de ’objectit sécurité,
Les résultats exposés ici concernant I'incidence
des seuls parameétres g¢ométriques et montrent la
difficulté de mettre en ceuvre une « géométrie de la
non-vitesse » sur l'ensemble d'un itinéraire.
Il convient de noter toutefois qu'il est possible,
et tout a fait souhaitable au plan de la sécurité,
d'imposer par la géométrie, |'équipement et l'envi
ronnement de la route une mise en alerte et une
réduction des vitesses au droit de zones particulié-
res (carrefours, traversées d'agglomération, ...) ou,
les aménagements correspondants sont bien per.
Gus et admis par les usagers.
1. LES OBJECTIFS ET LA DEMARCHE
Les paramétres géométriques fondamentaux
(tracé en plan et profil en long) des routes et auto-
routes interurbaines sont notamment déterminés,
dans les normes de conception des projets
(.C.T.A.RN., LC.T.A.A.L) @ partir d'une vitesse de
dimensionnement conventionnelle appelée
‘vitesse de référence’ qui, attachée @ un trongon,
permet de définir les caractéristiques minimales
d'aménagement de ses points particuliers.
Ain de verifier la qualité générale d'un tracé, le
projeteur doit également pouvoir confronter en
tout point du tracé la demande, ou vitesse suscep:
tible d’étre adoptée par les usagers compte tenu
de la régiementation et de leur perception de la
route, a offre, c’est-a-dire a la vitesse permise par
le respect des conditions de sécurité et de confort
(égale a la vitesse de référence dans les zones les
plus contraignantes). |! est a cet effet nécessaire
de mieux appréhender le comportement réel de
Pusager par la détermination en tout point du tracé
de vitesses pratiquées @ vide (vitesses instanta:
1nées) roprésentées par un “diagramme de vites-
ses” construit & partir des caractéristiques g¢omé.
triques élémentaires. La connaissance de ce dia-
gramme devrait permettre— de mettre en évidence les zones critiques et
d'y remédier, en améliorant notamment la cohé-
rence entre le comportement “moyen” des usa-
gers et la qualité de service offerte (sécurité et
confort de conduite) ;
— de concevoir une signalisation appropriée
das le stade du projet.
— d'entrer dans un éventuel modéle microsco-
pique de comportement du véhicule dans le flot
(lois de vitesse désirée).
L’établissement de tels diagrammes nécessite
au préalable la connaissance des vitesses réelies
pratiquées sur le réseau routier. Un important pro-
gramme de mesures a été engagé a cet effet parle
S.E.RA. avec la collaboration des C.ET.E,, le
plan d'expérience constitué & cet effet compre-
nant 230 sites au total.
Les mesures ont été réalisées aide d’analy-
seurs de vitesses qui permettent d'obtenir directe-
ment pour chaque site des histogrammes de vites-
ses. Elles ont été effectuées dans des conditions
normales de circulation, excluant toute situation
de trafic ou d'intempérie exceptionnelle. L'appa-
fell dispose d'un dispositit d'inhibition permettant
de ne pas enregistrer la vitesse d'un véhicule géné
par le précédent. Il ne permet pas en revanche la
dissociation entre véhicules légers et poids lourds.
Aprés un traitement préalable des histogram:
mes, les données ont été analysées grace aux
techniques classiques d'analyse de
variancelcovariance (régressions multiples sur
modéles lingaires ou non linéaires).
2. LES PRINCIPAUX RESULTATS OBTENUS
1) L’hypothése usuellement admise de normalité
des distributions de vitesses observées n'est
qu'imparfaitement satistaite, malgré les précau:
tions prises a la mesure (élimination de la majeure
partie des véhicules génés), Une méthode de sépa-
ration des composantes d'un mélange de popula.
tions gaussiennes a été adaptée, automatisée et
testée dans le cadre de cette étude : elle permet de
mettre en évidence, notamment en virage, une
population de véhicules “rapides” caractéristique
d'un comportement atypique d'une partie (moins
de 10 % en général) des usagers. inversement, une
population non négligeable de véhicules “lents”
(ou génés subsistant) apparait surtout dans les
sites en rampe (leur proportion étant d’autant plus
forte que la rampe est élevée).
Les variables caractéristiques retenues, apres
6limination des véhicules “lents", sont la vitesse
moyenne (V) et le 85* percentile, appelé ici Vy
2) Le rayon en plan et la déclivité en rampe ont
une influence prépondérante sur les vitesses
libres. L'hypothase o'indépendance entre ces deux
variables au vu de leur effet sur les vitesses peut
@tre retenue en premiére analyse, la variable
“rayon” étant généralement la plus contraignante.
3) Le rayon de courbure apparait comme la meil-
leure variable explicative des vitesses en virage,
les relations obtenues étant d'ailleurs proches de
certains des résultats les plus récents obtenus &
V'étranger.
On notera la “cassure” relative apparaissant
pour des valeurs de rayon voisines de 200 m:
effet de la courbure n'est réellement sensible
qu'en dega de ces valeurs (virages contraignants).
Cette constatation est & rapprocher de certaines
observations faites par ailleurs concernant la
sécurité: il semblerait que les virages dangereux
sur routes nationales soient le plus souvent des
courbes de rayon inférieur & 200 m.
4) NI la développée, ni le dévers n'ont d'inci-
dence significative sur les vitesses en virage dans
les conditions de l'étude. I! conviendrait toutetois,
de confirmer ce résultat sur des données plus pré:
cises.
5) Seule la déclivité en rampe a été retenue pour
le profil en long dans le modéle final : si les vites-
ses moyennes diminuent en descente (dans une
moindre proportion toutefois qu'en rampe), les
vitesses des véhicules rapides (V,,) ne varient pra-
tiquement pas dans ce cas.
6) Concernant le profil en travers (largeur de cir.
culation), il semble que seuls trois types de routes
se distinguent nettement au vu des comporte-
ments en vitessé
— les routes a 2 voies étroites (largeur inté-
Fieure a 6 m) sur lesquelles les vitesses moyennes
restent inférieures & 80 km/h et les vitesses Ves,
atteignent 90 km/h.
— les routes bidirectionnelles de largeur “nor.
male" (2 ou 3 voies de 3 m & 3,50 m) sur lesquelles
les vitesses moyennes restent inférieures & 90
kmh et les vitesses Vg, atteignent 100 kmih,
— les routes & chaussées séparées (2 x 2 voies)
sur lesquelles les vitesses moyennes atteignent
100 kmih et les vitesses V,, atteignent 120 km/h,7) La présence d'un balisage, une distance de
visibilité réduite ou l'existence de mauvaises con
ditions météorologiques (pluie) durant la mesure
ont pour effet de réduire légerement les vitesses
pratiquées en virage uniquement (écart de quel:
ques kmih). Ces paramétres ne sont toutefois pas
retenus dans le modéle final
8) L'existence d'une limitation raglementaire de
vitesse différente de la limitation généralisée ne
semble pas, au vu de I’échantillon analysé, modi-
fier sensiblement le comportement des usagers en
virage
9) Aucune autre variable n'apparait significative.
On notera toutefois que le plan d'expérience, cons
truit sur tes paramétres “rayon de courbure" et
"pente du profil en long", n'a pas permis une
exploration complete de l'ensemble des facteurs
liés A infrastructure et & l'environnement de la
route.
10) La comparaison des vitesses moyennes esti-
mées a partir des modéles précédents et des vites-
ses calculées & partir des temps de parcours Kllo-
métriques moyens, & débit nul et a pente nulle, pris
en compte dans les directives frangaises montre
une bonne convergence des deux approches, sauf
pour les routes étroites (5 m), pour lesquelles les
temps de parcours a vide sont apparemment sous:
estimés
3. EN CONCLUSION
Ii est ainsi possible de proposer des modéles
simples reliant les vitesses pratiquées a vide
(vitesses moyennes ou 85* percentile) au rayon de
courbure d'une part, & la déclivité d'autre part,
ainsi qu'il apparait dans les figures jointes.
Les vitesses estimées pour les sites combinant
un rayon du tracé en plan et une rampe du profil en
long seront prises égales & la valeur minimale
obtenue par application de l'une ou I'autre des for.
mules précédentes
V (Rip) = min (V(A)Y (p))
Les résultats obtenus montrent que swules des
valeurs contraignantes des paramétres géométri-
ques affectent de fagan significative les vitesses
pratiquées a vide en section courante su’ route de
rase campagne.
La comparaison des vitesses pratiquées en
courbe avec les valeurs conventionnelles (vitesses
de référence) utilisées dans les normes géométr
ques routiéres (I.C.T.A.R.N,, LC.T.A.A.L.) 90ur défi
nir les paramétres fondamentaux montre d'ailleurs
que les vitesses de référence sont nettement infé:
Figures aux vitesses pratiquées (Vy) pour les
rayons compris entre 50 et 300 m environ: il sem
ble que les usagers admettent de mobiliser une
fraction plus importante de l'accélératior transver-
sale admissible dans ces conditions, correspon
dant a une réduction de leur marge de sécurité
théorique,
introduction de virages de faible rayon sur un
itingraire doit ainsi faire objet d'un soin particu-
lier tant en ce qui concerne la lisibilité générale de
la route (coordination tracé en plan — profil en
long, utilisation de rayons décroissants, signalisa-
tion et balisage, ..) que la configuration du virage
(progressivité et harmonisation de la courbure et
du dévers) ot les conditions d'adhérence
Des investigations complémentaires restent
enfin nécessaires
~ afin de mieux apprécier "incidence de cer-
tains paramétres d'intrastructure (caractéristiques
de surface des chaussées, profil en travers et trai-
tement des abords, ...)
— afin d'affiner analyse des vitesses prati-
quées par différentes catégories de véhicules
(véhicules lents, véhicules trés rapides) ou dans
des conditions particuliéres (nuit...) ;
~ alin d’évaluer lincidence sur les vitesses de
Venvironnement de la route (utilisation de
espace, urbanisation) et de sa fonction (relations
entre types d'usage et comportements) ;
— afin de mieux apprénender le rdle de la
vitesse parmi les facteurs d'insécurité.fv eamra sows ez a
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Cette note a été rédigée par:
1M. GAMBARO Jean-Michel
DDwision des Liaisons Intrurbaines
Li
Service d'Etudes Techniques des Routes et Autorout
‘el (4231.34.31. Toles 260765 SETA BAGHX
Renseignements Techniques .M. GAMBARD DLL} «Ta. (1) 4231 31.02
Bureau de Vani: Te (1) 423.2150: (1)42.913159- Relerence au cocument E 8616
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