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\ Etude de texte : (10 points) Toute réponse doit 6tre entidrement rédigée A. Compréhension : (6 points) 4. Quel argument le boutiquer avance-t-il pour convaincre Adem d’accepter son invitation ? Justifiez votre réponse par une phrase du texte (2 points) 2. Dans ce texte, le boutiquier fait preuve de plusieurs qualités. Citez-en une Relevez et expliquez un procédé d’écriture qui rend compte de cette qualité. (2 points) 3, Pour quelle raison Adem se sent-il g2né par le comportement de 'épicier? (2 points) B. Langue : (4 points) 4. « Il ne recevalt jamais personne chez lui» @. Donnez un synonyme du verve souligné dans la phrase ci-dessus b. Ecrivez une phrase personnelle avec le synonyme proposé. (1 point) 2. Adem est surpris par invitation du boutiquier. Transformez cette phrase a la forme active. (1 point) 3. «Je n’ai pas grand-chose a vous offrir. » Mettez cette phrase au discours indirect en la commengant ainsi ; L’épicier tul expliqu: (2 points) ll. ESSAI; (10 points) «ll ne recevait jamais personne chez lui. » Pensez-vous qu'il vaut mieux vivre pour soi et ne rien partager avec les autres ? Vous développerez & ce propos un point de vue personnel appuyé par des arguments et des exemples précis Page 2 sur2 EXAMEN DU BACCALAUREAT Se Fro MINISTORE DE LEDUCATION ee CTTTLL] Ww eriscrioton { BEES Epuisé par son long voyage, Adem cherehe un endvoit pour y passer la nuit. ‘Au moment oi il commengait 4 désespérer, il entendit le rideau d'une boutique se rabattre & autre bout du pertuis. Adem se dépécha de rattraper 'épicier pour lui demander sill n'y avait pas, dans les parages, une auberge ois souper et dormir. - Personne ne passe par ici, lui expliqua l'épicier. Je n'ai pas. grand-chose & vous offrir, mais si vous acceptez de partager mon pain et de dormir sous mon toil, vous serez le bienveny. + dene peux pas accepter, dit Adem, surpris par la spontaneité de invitation - Pourquoi done 7 Vous ne me connaissez pas. Quelles que soient sa croyance ou la couleur de sa peau, toute personne qui frappe a votre porte, c'est le Seigneur qui vous l'envoie, le rassura le boutiquier. Adem dina en téte 4 téte avec son bienfaiteur. Aprés avoir mangé, il fut conduit dans une piéce ou on lui avait préparé un couchage sommaire constitué d'une large natte matelassée et, en guise de table de chevel, d'un caisson surmonté d'une lampe a acétyléne sur laquelle la crasse des ans s’était épaissie. [...] Adem eut, pour petit déjeuner, du thé a la menthe, du pain chaud et des olives. Avant de prendre congé, il se vit offrir, par Son héte. un pelit balluchon rempli de galettes berbéres, d'ceufs durs et de tranches de viande séchée. II porta la main & sa poche - Surtout pas ca, lui déconseilla le boutiquier. Vous auriez fait la m&me chose pour moi Adem r'en était pas sir, II ne recevait jamais personne chez lui - Je ne sais pas quoi dire. - Ne dites rien. Si vous revenez par ici, sachez que vous serez le bienvenu. Partez en paix maintenant. Que Dieu vous protege. Quelque chose, dans la générosité de lépicier, mit Adem mal a aise. Un moment, it songea a poser le balluchon par terre et a s'en aller. [...] Le boutiquier le raccompagna jusqu’a la sortie du hameau Yasmina KHADRA, Le Sel de tous /es oublis, Pocket, 2021. * Seigneur : Dieu. Page 1 sur 2 | ETUDE DE TEXTE : (10 points) A-Compréhension : (7 points) Toutes les réponses doivent étre 4- Que pense Julie de ceux qui, comme son mari, font le métier de reporter de guerre ? Justifiez votre réponse par un indice du premier paragraphe. (2 points) 2- Quel sentiment le narrateur éprouve-.il face 4 la mort 7 Relevez et expliquez un procédé décriture qui traduit ce sentiment. (2 points) 3- Malgré les risques, fe narrateur reste attaché 4 son métier. Donnez deux raisons qui le poussent a exercer ce métier. (3 points) B- Langue : (3 points) 4- « J'ai besoin de cette montée d'adrénaline lorsque je suis sur le terrain. » a- Rempiacez le mot souligné par un mot ou une expression synonyme. (0,6 point) b- Employez le mot « terrain » dans une phrase personnelle olt ila un sens différent. (0.5 point) 2+ «Elle n'a pas tort. » Réécrivez cette phrase en la commencant par = a- Le narrateur souhaite que. (1 point) b- Le narrateur espére que (1 point) Il- ESSAI: (10 points) Le narrateur méne un combat quotidien pour la liberté Pensez-vous qu'on puisse fibérer les hommes des injustices sans recourir 4 la violence ? Vous développerez 4 ce propos un avis personnel que vous appuierez par des arguments et des exemples précis. Page 2sur2 [Pon ssi goee | ‘DU BACCALAUI [Pe enon sate || Session de comirate | Session de coniréle SS se egret SS ‘Sciences expérimentaies et ‘Sclences de Informatique i a i a Coefficient de | coeticient de téprewe: I | | coeticient de téprewe: I | no Reporter de guerre, le narrateur explique é Julie. sa femme, Jes raisons qui le poussent a faire ca REPUBLIQUE TUNISIENNE MINISTERE DE L'EDUCATION We ermscription moter Etre reporter de guerre, si le terme est encore approprié de nos jours, est loin d’étre un métier de réve. II faut étre un peu dérangé, je crois, pour faire ce job. « Fou, non Inconscient, oui», m’affirme continuellement Julie. Elle n'a peut-tre pas tort. J'ai besoin de cette montée d'adrénaline lorsque je suis sur le terrain, autant que d'enfiler mes pantoufies 4 5 instant précis oi je reviens de l'enfer. C'est ce décalage qui est aussi exaltant, bouleversant méme parfois. [...] Julie me trouvait parfois insensible, impassible, mais c'est une carapace, une armure.. Non, Julie, je ne la supporte pas. la mort, elle me révulse, néanmoins elle fait partie de notre univers, c'est le bout du chemin de tous es étres. Je ne suis pas fatigué de voyager, de 10 _dénoncer les injustices et les barbaries' de notre monde. Je ne vois pas que la laideur. Notre quotidien ne me fait nullement peur. Je me sens seulement coupable d’étre heureux, fautif parfois d'exister quand tant de gens mériteraient de vivre. Oui, j'ai choisi la plume comme arme, un atout? fragile, mais tellement vrai. Et encre qui coule sur le papier ne suffira pas a combler tout le sang versé dans des conflits absurdes pour lesquels tant d'innocents paient le 45 prix fort. Non, j@ ne supporte pas la mort, je Ja rejette méme, je la dédaigne comme je méprise celui qui pointe son fusil contre ma tempe. La véritable arme contre la guerre demeure la paix. C'est aussi pour cela que je me bats, pour donner la parole 4 ceux qui se veulent pacifistes et qui tombent comme des mouches les uns aprés les autres. ll ne restera bientét plus sur Terre que la béte immonde. Alors oui, Julie, je prends des risques el je sais 20 que tu en souffres, qu’Alexandre a fini par se dire que son pére est déj dans la lombe pour ne pas pleurer sur ma dépouille. Je ne fais ca ni paur la gloire, ni pour 'argent, ni pour vous. J'utilise fa langue et mes mots pour ceux qui n’en ont pas. « Etre » mérite de prendre des risques. Périr pour ses idées avant que son idéal succombe dans les heures sombres de la mélancolie d'une vie si peu trépidante. Olivier Tarassot, Liberté, je dessine ton visage, éd. Incartade(s), 2019 ‘barbaries : brutaltés. cruautés Fatout : avantage Page 1 sur2 1, ETUDE DE TEXTE (10 points) A. Compréhension (7 points) 1- Le narrateur évoque le souvenir de sa familie, qui est d'un caractére inquiet. Relevez, dans les quatre premiéres lignes du texte, deux indices qui rendent compte de I'ampleur et de 'étendue de ce caractére. (2 points) 2. Par quels signes concrets cette inquiétude se traduit-elle chez ia mére du narrateur, lorsque ce dernier arrive avec une heure de retard ? Identifiez-en deux. (2 points) 3- Relevez et nommez. dans le discours de la mére, un procédé d’écriture mis en ceuvre pour décrire son inquiétude et son agitation. (1 point) 4- Face aux « manifestations d'affection excessive » de sa mére, le narrateur réagit de deux manieres différentes, Dites lesquelles. (2 points) B. Langue (3 points) 4- « Je pense que mon pére a trés vile communiqué cel état d’étre 4 ma mere. » a- Réécrivez la phrase en remplacant le verbe souligné par un autre verbe de sens équivalent (0.5 paint) b- Employez le verbe “communiquer” dans une phrase personnelle oi il aura un sens different {1 point) 2- Pris de panique, le pére du narrateur s'emporte et se met a crier. a- Quel rapport logique est exprimé dans cette phrase ? (0.5 point) b- Réécrivez cetle phrase en exprimant le méme rapport logique dans une Proposition subordonnee circonstancielle. (1 point) i. ESSAI (10 points) « Jiessaie de ne pas reproduire ces comportements avec mes propres enfants. Mais Javoue que mes parents mont refilé le virus de linquiétude et de limpatience », dit le narrateur. Pensez-vous, comme lui, qu'il sait impossible de se défaire du poids de ses souvenirs denfance, des habitudes familiales et de l'éducation qu'on a recue? Développez un point de vue personnel sur cette question en vous appuyant sur des arguments et des exemples précis. Page 2sur2 20 25 EXAMEN DU BACK si REPUBLIQUE TUNISIENNE ton de contra Epreuve F a srt es 1 eimergtion | TTT SEE (Sur ma mére est un roman dans teque! Tahar BEN JELLOUN reconstitue Ihistoire de sa famille & partir de fragments de souvenirs racontes par sa mére ) Je ne sais pas dou cela vient, mais l'inquiétude est une constante dans la famille. Elle est transmise des parents aux enfants depuis plusieurs générations. La peur, I'idée de la perte, la hantise de laccident. Notre vie a été minée par 'angoisse. Je ne sais plus qui de mon pére ou de ma mére est le plus inquiet. Je pense que mon pere a trés vite communique cel état d'étre 4 ma mére. Aujourd'hui encore, ma mére a des palpitations’ et devient bléme” quand jrarrive avec une heure de retard au déjeuner. Elle pense tout de suite au pire, Quand elle était valide, elle se mettait a la fenétre et atlendait ; parfois elle enfilait une djellaba et sortait dans la rue, espérant ainsi hater mon arrivée. Toutes les méres médilerranéennes: sont inquiétes. La mienne devait étre un peu plus que les autres. Je ne supportais pas ces manifestations d'affection excessive. Je m’énervais, je protestais. ensuite je m’en voulais, je n’étals pas fier de moi d'avoir fait mal 4 ma pauvre mére. Elle me répondait, soulagée, « tu verras quand tu auras des enfants, ton foie’ ne supportera pas ce que le mien a déja supporté | », puis, quand elle retrouvait son état normal, Cest-a-dire calme et serein, elle ajoutait : « Je sais, ¢a ténerve, mais Dieu m’a ainsi faite, c'est lui qui m'a donné un foie si fragile, je n'y peux rien et je ne crois pas que je changerai un jour ; je ne peux pas m'endormir quand un de mes enfants est dehors, quand je ne sais pas oi il se trouve et ce qu'l fail, cest ainsi, j'ai le foie fou, atteint de folie, ce n'est pas logique, mon coeur bat plus fort dés que je pense 4 vous, la vie est pleine dimprévus et d'accidents, alors i faut faire ‘effort de me comprendre, avec le temps tu comprendras ! » Avec le temps je n'ai pas compris ni admis cet attachement étouffant. J'essaie de ne pas reproduire ces comporlements avec mes propres enfants. Mais j'avoue que mes parents Mont refilé le virus de inquiétude et de limpatience Javais seize ans 4 ma premiére réunion politique. Nous nous étions réunis chez un copain pour former un syndicat de lycéens en vue de lutter contre la repression au Maroc. Jiétais rentré vers deux heures du matin. Mes parents étaient devant la porte, mon pére menacant, ma mére en larmes. Avant d'entendre les reproches du pére, jfembrassai les mains de ma mere en lui demandant de me pardonner : « J'étais dans une réunion. on va faire des gréves pour que la police ne nous tabasse plus! » Mes parents étaient effarés. « Plus de réunion | plus de politique | » criait mon pere Tahar BEN JELLOUN, Sur ma mére, Ed. Folio, 2008 * palpitations : battements accéidrés du cour ; Irémissements, tremblements. » lame : pite, c'une blancheur matadive (en partant du visage) * Fole : organe du corps considéré comme siege de Iatlection maternelle, au méme titre que le ecru Page 2 sur2. |. Etude de texte : (10points) 1) En quoi consiste le souvenir racanté par fa narratrice 7 (2points) 2) La grand-mére passe du temps pour préparer la féte. (3points) a) Combien dure cette préparation ? b) Pourquoi la grand-mére y consacre-t-elle autant de temps 7 3) Une fois la féte passée, que font les deux soaurs pour perpétuer le souvenir de la grand-mere 7 (2points) 4) A quoi le gateau est-il associé aux yeux de la narratrice ? Relevez un procédé d écriture qui justifie votre réponse. (points) I- Essai : (10points) «Le got de ce gateau reste donc le trait d'union de nos enfances séparées.», affirme la narratrice. Pensez-vous que les souvenirs communs puissent rapprocher les étres humains ? Développez votre point de vue dans un texte argumentatif cohérent étayé par des exempies précis. Page 2 sur2 EXAMEN DU BACCALAUREAT REPUBLIQUE TUNISIENNE Session de contréle ee] MINISTERE DE EDUCATION [tov Francais | n Sport We erencripton [ L] S8Eeo Je me souviens aussi — est-ce vraiment un souvenir ou ce qu’on m’a raconté 7 - des jours de féte, Noéls, dimanches ou visites. Ma grand-mére armée d'un tablier et de son rouleau « entrait en patisserie ». Queliquefois dix, douze géteaux différents sur la table et deux jours entiers 4 pétrir, battre en neige, Emulsionner, mouiller des biscuits de rhum ou de 5 kirsch, rouler des pates, cuire des caramels. |...] Des folies, des orgies” de gateaux. Je ne sais qual était notre ordinaire — plutot simple, je suppose — mais le goOt du faste™ régnait sur la table ces jours-la. La féte passée, on mettait la semaine a terminer les desserts, aux petits déjeuners, & tous les repas, aux gobters. De cette époque je garde une recette que je n'ai jamais oubliée. Pour ma scaur et moi Il 10 reste LE g&teau, le gateau de mémé, le gateau de notre enfance. |! est d’ailleurs la seule réminiscence que nous ayons en commun, puisque ma grand-mére, aprés la mort de nos parents, éleva ma petite sceur alors que je partis dans ma famille paternelle - ie goUt de ce gateau reste donc le trait d'union de nos enfances séparées. Je continue de le fabriquer pour les Noéls et anniversaires, une maniére de célébrer un vestige"), de perpétuer ® l'unique 15 tradition familiale. Une fois la féte passée, nous avons tout le loisir, ma sceur et moi, de déguster ce géteau fabuleux au petit déjeuner, puis & tous les repas, puis au goiter, et ceci pendant plusieurs jours en mémoire de notre grand-mére, car sa teneur en calories défiant tous les records le fend absolument indigeste pour d'autres estomacs que les ndtres. 20 {[...] Tout y est. C'est magnifique. Aucun étre humain normal ne peut en ingurgiter™ plus de trois cuilléres, nous, on vide un compotier sans probléme. La nostalgie de |'enfance aurait- elle une influence sur les sucs gastriques ? Ce gateau, c'est tout le portrait de ma grand-mére, délicieux et lourd, rassurant & souhait et relativement dangereux pour les constitutions fragiles. Anny DUPEREY, Le voile noir, Editions du Seull, 1992 1, Kirech ; eau de vie extraite de cerises fermentées (boisson) 2. Orgle de : consommation excesswe de nourntures ou de boissons 3 Faste: luxe 4, Vestige : trace, empreinte, reste du passé 5. Perpétuer : immortaliser, eteriser 6, Ingurgiter ; avaler avidernent une nowrnture: Page 1sur2

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