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Contrôle continu — INF303 13 novembre 2020

À lire attentivement avant de commencer le sujet :


— Justifier proprement vos réponses ; vous ne recevrez pas tous les points pour une réponse correcte sans justi-
fication. On peut énoncer des résultats du cours sans les démontrer.
— Le barème (sur 20 points) est inscrit à titre indicatif et est susceptible de changements.
— Les documents ne sont pas autorisés à l’exception d’une feuille A4 recto-verso.
— Les appareils électroniques sont interdits.
— Vous ne devez pas répondre au crayon à papier.
— Le document fait deux pages.

Exercice 1. (2 points)
Étant donné un mot, un anagramme est un mot (qui peut ne pas avoir de sens) avec les même lettres, chaque lettre
apparaissant le même nombre de fois que dans le mot original.
Combien le mot coronavirus a-t-il d’anagrammes ? (Donnez une expression utilisant des factorielles.)
11!
2!2!
.

Exercice 2. (2 points)
Voici l’arbre T :

B C

D E F G

H I

Écrire le mot formé par les sommets de T selon le parcours en :


1. profondeur préfixé ;
2. profondeur infixé ;
3. profondeur postfixé ;
4. largeur.
1. ABDECFHIG
2. DBEAHFICG
3. DEBHIFGCA
4. ABCDEFGHI

Exercice 3. (2 points)
Certains pays de la zone euro ont cessé d’utiliser les pièces de 1 centime. Utiliser la récurrence pour montrer qu’avec
des pièces de 2 et de 5 centimes, on peut exprimer tout montant à partir de 4 centimes.
Soit A(n) l’assertion « il existe des entiers a ≥ 0 et b ≥ 0 tels que n = 2a + 5b ». Il est clair que l’exercice
revient à prouver que A(n) est vraie pour tout entier n ≥ 4.
Nous allons d’abord prouver que A(n) est vraie pour tout entier n ≥ 4 pair. A(4) est vraie car 4 = 2·2+5·0
(cas de base). Pour le pas de récurrence, supposons que A(n) est vraie, c’est-à-dire, n = 2a + 5b. Donc,
n + 2 = 2(a + 1) + 5b, d’où A(n + 2) est vraie. Donc, A(n) est vraie pour tous les entiers pairs n ≥ 4.
Pour n impair, il suffit de noter que A(5) est vraie car 5 = 2 · 0 + 5 · 1. Ensuite, on utilise le même argument
pour prouver que si A(n) est vraie, alors A(n + 2) est vraie.
On conclut que A(n) est vraie pour tous les entiers n ≥ 4.

1
Exercice 4. (2 points) N’oubliez pas de justifier vos réponses !
Question 1. Existe-t-il un graphe dont la suite des degrés est 1,1,1,2,3,3,3 ?
Oui ; par exemple :

Question 2. Existe-t-il un arbre avec la même suite des degrés ?


Non. Soit T un arbre a n sommets. En utilisant le lemme de poignées de main, et la caractérisation des
arbres, on obtient X
d(v) = 2m = 2n − 2.
v∈V (G)

Or, ici on a n = 7, et 1 + 1 + 1 + 2 + 3 + 3 + 3 = 14 6= 2n − 2.

Exercice 5. (2 points)
Utiliser l’algorithme de Kruskal pour trouver un arbre couvrant de poids minimum du graphe suivant. Dessiner
l’arbre et donner son poids.

3 d 4
a g

2 3 4
2 e 3
b h

1 2 3

c i
1 f 2

On commence par trier les arêtes par poids croissant ; par exemple :

bc,cf,ab,be,ef,f i,ad,de,eh,hi,dg,gh.

Ensuite, on construit l’ensemble F , à partir de l’ensemble vide, rajoutant des arêtes du graphe une par
une selon la règle suivante : ajouter l’arête la plus légère qui ne crée pas de cycle. Pour l’ordre ci-dessus,
on obtient F = {bc,cf,ab,be,f i,ad,eh,dg}. Voici l’arbre couvrant de poids minimum (les arêtes dans F sont
dessinées en rouge) :

3 d 4
a g

2 3 4
2 e 3
b h

1 2 3

c i
1 f 2

Exercice 6. (2 points)
Pour chacune des deux figures suivantes, décider s’il est possible de la dessiner sans lever le crayon et sans repasser
plusieurs fois par le même segment. (On attend une justification sans dessiner ). Si ce n’est pas possible, combien
de fois faut-il lever le crayon ?

2
(a) (b)

(a) Oui, c’est possible. On peut modéliser la figure par un graphe connexe, avec exactement deux
sommets de degré impair (voir figure ci-dessous). Par le théorème vu au cours, le graphe possède
une chaîne eulérienne, ce qui veut dire qu’on peut dessiner la figure (a) sans lever le crayon.
(b) Non, ce n’est pas possible. Le graphe correspondant (voir figure ci-dessous) est connexe, avec 4
sommets de degré impair. Il est possible de dessiner la figure en levant le crayon une seule fois :
par exemple si l’on supprime l’arête horizontale en bas de la figure, on obtient un graphe avec
seulement deux sommets de degré impair. Donc, il existe une chaîne eulérienne dans ce graphe.

(a) (b)

Exercice 7. (3 points)
Dans chacun des exemples suivants, dites si la matrice utilisée peut être une matrice d’adjacence, d’incidence ou
ne pas représenter un graphe. Dans les deux premiers cas, dessinez un graphe correspondant, dans le dernier cas,
justifiez pourquoi.
 
  0 1 0 0
0 1 0 0  
 1
 1 0 1 0  0 1 1
0 1 1   
M1 = 
 0
 M2 =  1 1 0 1  M3 =  1 0 1 
1 0 1   
 0 0 0 1  1 1 0
0 1 1 0
0 0 1 0

2 1
M1 est une matrice d’adjacence de . Ce n’est pas une matrice d’incidence (troisième colonne
3 4
contient trois “1”).
M2 n’est pas une matrice d’adjacence car elle n’est pas symétrique (a3,1 6= a1,3 ). C’est une matrice
1
2 5
d’incidence de .
3 4
1

M3 est une matrice d’adjacence et d’incidence de .


2 3

Exercice 8. (5 points)
Question 1. Prouver par récurrence que tout ensemble à n éléments contient 2n sous-ensembles. (Par exemple, les
22 = 4 sous-ensembles de {1,2} sont : ∅,{1},{2},{1,2}.)

3
Soit A(n) l’assertion « tout ensemble à n sommets contient 2n sous-ensembles ».
Le cas de base est A(0). L’ensemble vide ∅ contient un seul sous-ensemble, l’ensemble vide ∅, et 20 = 1.
Cela démontre le cas de base.
Supposons que A(n) est vraie pour un entier n ≥ 0, et soit E un ensemble à n + 1 éléments. Comme
n + 1 ≥ 1, il existe un élément x ∈ E. Il y a deux types de sous-ensembles de E : ceux qui contiennent x
et ceux qui ne le contiennent pas. Par l’hypothèse de récurrence, E \ {x} a 2n sous-ensembles.
Un sous-ensemble qui contient x est de la forme S ∪ {x}, où S ⊆ E \ {x}. Donc, il y a 2n sous-ensembles de
E qui contiennent x. De la même façon, tout sous-ensemble de E qui ne contient pas x est un sous-ensemble
de E \ {x}, et donc il y en a exactement 2n . Donc, on conclut que E possède exactement 2 · 2n = 2n+1
sous-ensembles. Donc, A(n + 1) est vraie.
Nous avons ainsi prouvé A(n) pour tout n ≥ 0 par récurrence.
Soit E un ensemble de cinq entiers entre 1 et 8. (Par exemple, E = {1,3,4,6,8}.)
Question 2. Déduire de la question 1 qu’il y a exactement 31 sous-ensembles non vides de E.
Étant de cardinalité 5, E contient 25 = 32 sous-ensembles par la question 1. Un de ces sous-ensembles est
l’ensemble vide, donc E contient 25 − 1 = 31 sous-ensembles vides.
Question 3. Montrer que la somme des éléments d’un sous-ensemble non vide de E vaut entre 1 et 30.
Un sous-ensemble non vide de E contient entre 1 et 5 éléments. La somme minimum possible des éléments
d’un sous-ensemble de E est 1, et la somme maximum possible est 4 + 5 + 6 + 7 + 8 = 30.
Question 4. En utilisant les questions 2 et 3, déduire qu’il existe deux sous-ensembles disjoints de E avec la même
somme. (Dans l’exemple, la somme des éléments de {1,3,4} est la même que la somme des éléments de {8}.)
On peut appliquer le principe des tiroirs, avec les entiers entre 1 et 30 comme tiroirs et les sous-ensembles
comme chaussettes. On place chaque sous-ensemble dans le tiroir correspondant à sa somme. Par la
question 2, il y a 31 sous-ensembles (chaussettes), et par la question 3, il y a (au plus) 30 sommes possibles
(tiroirs). Donc, par le principe des tiroirs, au moins un tiroir contient deux chaussettes, c’est à dire, il y
a deux sous-ensembles différents S1 et S2 avec la même somme. En retirant des éléments communs, on
obtient deux ensembles disjoints S10 et S20 avec la même somme. (Comme S1 6= S2 , il y a au moins un
élément dans S1 \ S2 et au moins un élément dans S2 \ S1 .)

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