Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
P 832 :
Electronique de puissance 2
Introduction à l’automatisme
Sommaire
Introduction générale 1
i
Sommaire EC-GME-P832 :Electronique de puissance 2 © 2022-2023
5 Les onduleurs 62
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.2 Principe de base en monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.3 Principe d’un onduleur de tension en pont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.3.1 Commande symétrique ou pleine onde – Charge inductive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.3.2 Commande décalée – Charge inductive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.3.3 Tension en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.3.4 Commande M.L.I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.3.4.1 M.L.I. pré-calculée ou M.L.I. à neutralisation d’harmoniques . . . . . . . . . . . . 66
5.3.4.2 M.L.I. par découpage à fréquence élevée ou M.L.I. sinus-triangle . . . . . . . . . . 68
5.4 Principe d’un onduleur triphasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Objectif du cours
- Permettre à l’étudiant de maîtriser les modes de commutation des interrupteurs de l’électronique de
puissance et les concepts généraux de la conversion statique de l’énergie électrique.
- Amener l’étudiant à connaître les principes de fonctionnement de certains convertisseurs statiques.
Bibliographie :
M. PINARD, ’’Convertisseurs et Electronique de Puissance : Commande-DescriptionMise en œuvre’’,
Dunod, Paris, 2007.
H. FOCH, Y. CHÉRON, R. ARCHES, B. ESCAUT, P. MARTY et M. METZ, ’’Commutateurs de courant
- Structures élémentaires’’, Techniques de l’Ingénieur, D3172, 1993.
H. FOCH, R. ARCHES, F. BORDRY, Y. CHÉRON, B. ESCAUT, P. MARTY et M. METZ, ’’Electronique
de puissance. Introduction générale’’, Techniques de l’Ingénieur, D3150, 1989.
M. CORREVON, “Cours d’Electronique de Puissance’’, Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion Du Can-
ton du Vaud, Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale, site internet http ://www.iai.heig-vd.ch.
A. RUFER, P. BARRADE “ Cours d’Electronique de Puissance’’, Laboratoire d’Electronique Indus-
trielle, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne’’2000.
1.1 Introduction
vant de situer la place de l’électronique dans le monde technologique actuel, il semble important de bien
A identifier ce que représente « l’électronique de puissance » aujourd’hui. En particulier, le fait de bien
situer les attentes et les technologies qui ont permis à cette matière de s’affirmer dans les sciences actuelles
permet de mieux comprendre ses « grandes idées », ses concepts et contraintes importants, ou encore ses
grandeurs spécifiques. Cette introduction est ainsi destinée à bien appréhender l’électronique de puissance
avant de s’intéresser de façon ciblée aux spécificités de ses circuits et aux calculs qui y sont associés. Le
domaine de l’électronique concerne toutes les applications liées à l’utilisation des composants « actifs »,
semi-conducteurs ou tubes à vide permettant de transférer l’énergie d’un générateur à un récepteur.
L’électronique analogique permet de générer ou de traiter une grandeur électrique, courant ou tension,
dont les caractéristiques (amplitude, phase, fréquence...) sont porteuses d’une information. Elle utilise les
composants dans leur zone de fonctionnement linéaire en modulant leur chute de tension. Cette chute de
tension est à l’origine de pertes importantes fournies par une alimentation auxiliaire.
L’électronique numérique, qui a permis l’essor de l’informatique, est, comme la précédente, une élec-
tronique du signal. Elle utilise des composants semi-conducteurs pour réaliser la fonction interrupteur ; elle
traite des grandeurs électriques à deux niveaux (généralement zéro et la tension d’alimentation) corres-
pondant aux deux états d’une variable booléenne ; l’information est codée en binaire. Le grand nombre de
composants utilisés, les tensions et les courants résiduels ainsi que les fréquences de commutation élevées
sont ici encore à l’origine de pertes fournies par une alimentation auxiliaire.
L’électronique de puissance permet la conversion statique de l’énergie électrique entre une source et un
récepteur qui n’ont pas des caractéristiques adaptées. En réalité, l’électronique de puissance peut être définie
comme la partie de l’électronique spécialisée dans le changement de forme des tensions et de courants
électriques associés à l’aspect énergétique des circuits électriques. On l’appelle aussi« conversion statique
de l’énergie électrique ». En d’autres termes dès lors qu’un circuit électrique puise son énergie à partir d’ une
source donnée, les tensions et les courants produits par cette source ont des formes spécifiques dépendant
de sa nature. Ainsi, une batterie de voiture produit une tension continue (de 12 V le plus souvent) quasiment
constante, les alternateurs comme les réseaux électriques produisent des systèmes triphasés de tensions
alternatives sinusoïdales, une cellule photovoltaïque produit une tension continue dépendant de l’intensité
lumineuse qui la crée, etc. De même, les circuits électriques qui utilisent cette énergie nécessitent des tensions
parfois alternatives, parfois continues, et présentant des valeurs précises liées à leur fonctionnement. Il y a
2
Electronique de puissance 2 EC-GME-P832 :Electronique de puissance 2 © 2022-2023
donc très souvent nécessité d’utiliser une sorte de circuit « interface » permettant de rendre compatibles les
sources et les récepteurs (voir figure 1.1.1 ).
F . 1.1.1 : Électronique de puissance, le lien entre les diverses formes d’énergie électrique
Comme il s’ agit alors pour ces circuits de faire transiter l’ intégralité de l ’énergie consommée par les
récepteurs, il convient également que ceci s ’opère avec un bon rendement, un minimum d’encombrement
et de contraintes, et éventuellement des possibilités de contrôle et de protection.
Ainsi, depuis plusieurs décennies, l’optimisation des rendements de ces circuits, la réduction de leurs
encombrements, l’amélioration permanente de leurs capacités de commande et de contrôle ont été possibles
grâce à l’utilisation de composants et de circuits électroniques dédiés et évolutifs. Leur utilisation est au-
jourd’hui généralisée à l ’ensemble des circuits électriques et électroniques et est toujours en forte évolution.
On retiendra ainsi que « l’électronique de puissance regroupe l’ensemble des technologies qui permettent,
avec de forts rendements, de faire le lien entre les différentes natures des sources d’électricité et la grande
diversité des récepteurs qui les utilisent ».
pertes, pour contrôler la tension en un point ou assurer la stabilité dynamique des réseaux de transmis-
sion d’électricité et des groupes de productions qui y sont connectés. Il peut également filtrer certaines
harmoniques et donc améliorer la qualité de l’électricité.
b) Filtrage actif et amélioration du facteur de puissance
L’électronique de puissance est aussi utilisée dans les réseaux de distribution de l’énergie électrique pour
le filtrage d’harmoniques (voir Figure1.2.2), la compensation de l’énergie réactive, la correction du facteur
de puissance, le rééquilibrage des charges, la réduction des creux de tension, …etc.
1.2.3 L’électroménager :
a) Variateurs divers :
Les équipements électriques motorisés dans l’électroménager sont pilotés par l’électronique de puissance.
L’élément essentiel dans ces équipements étant le variateur électronique de vitesse, comme présenté à la
Figure 1.2.4.
b) Alimentations à découpage :
Une alimentation à découpage est une alimentation électrique dont la régulation est assurée par des com-
posants électroniques de puissance utilisés en commutation (généralement des transistors), voir Figure 1.2.5.
Ce mode de fonctionnement permet d’avoir une alimentation avec de très faibles pertes en énergie électrique.
On retrouve ces alimentations dans les lampes économiques et dans les appareils portables.
1.2.4 Les convertisseurs dans l’alimentation par une centrale solaire autonome :
Une installation photovoltaïque autonome doit être capable
de fournir de l’énergie, y compris lorsqu’il n’y a pas ou peu de
soleil. Il faut donc qu’une partie de la production de la jour-
née soit stockée dans des batteries. Cette installation se com-
pose essentiellement de modules photovoltaïques adaptés à l’a-
limentation électrique des sites autonomes, d’un régulateur de
charge, d’un parc batterie et d’un onduleur.
L’onduleur, appelé généralement convertisseur de tension,
fait partir des applications de l’électronique de puissance avec
le régulateur de charge. La Figure 1.2.7 donne une illustration
F . 1.2.7 : Kit solaire pour site isolé
sur l’utilisation des dispositifs à base de l’électronique de puis-
sance.
F . 1.2.9 : Train avec moteurs sont alimentés par une ligne de contact aérienne
1.2.7 Démarrage et variation de vitesse des moteurs électriques dans les installations industrielles
Un variateur électronique de vitesse est un dispositif destiné à régler la vitesse et le couple d’un moteur
électrique à courant alternatif en faisant varier la fréquence respectivement le courant, délivrées à la sortie
de celui-ci (voir Figure 1.2.10). Tandis qu’un démarreur est un dispositif électronique destiné à limiter le
courant absorbé par un moteur électrique durant son démarrage.
Les progrès de l’électronique de puissance ont permis de réduire le coût et la taille des démarreurs et
des variateurs de vitesse ces quatre dernières décennies. Ils ont concerné à la fois les interrupteurs semi-
conducteurs utilisés, la topologie, les méthodes utilisées en contrôle commande et en simulation, ainsi que
le matériel et les logiciels employés pour la commande. Les variateurs de vitesse peuvent être soit basse
tension, soit moyenne tension. Certains fonctionnent en onduleurs, d’autres en redresseur/onduleur.
R -
8
Electronique de puissance 2 EC-GME-P832 :Electronique de puissance 2 © 2022-2023
• le signal de commande OFF fixe le point sur OB, l’interrupteur est ouvert.
Un transistor comporte donc trois bornes, deux bornes de puissance entre lesquelles il remplit la fonction
interrupteur et une borne auxiliaire qui forme avec une borne de puissance l’accès de commande.
La figure 2.1.3a) représente la caractéristique v − i d’un
transistor. La figure 2.1.3b), c) et d) montre les symboles uti-
lisés pour représenter les différents types de transistors. Dans le
transistor bipolaire classique (figure 2.1.3b)) et l’IGBT (Insu-
lated Gate Bipolar Transistor) (figure 2.1.3d), l’accès de puis-
sance est formé par le collecteur C et l’émetteur E, l’accès de
commande par la base B et l’émetteur ou par la grille G et
l’émetteur. Dans le transistor MOSFET (Metal Oxyde Semi-
conductor Field Effect Transistor), schématisé figure 2.1.3c),
le circuit de puissance est relié au drain D et à la source S, le
circuit de commande est branché entre la grille G et la source.
X Le transistor bipolaire utilise une commande en courant.
Si on injecte dans le circuit base - émetteur un courant de com- F . 2.1.3 : Interrupteur commandé
mande iB suffisant, le transistor se comporte comme un interrupteur fermé (segment OA). Si on impose à
iB une valeur nulle l’interrupteur est ouvert (segment OB).
Les transistors MOSFET et IGBT ont une commande en tension. Le circuit entre grille et source ou entre
grille et émetteur se comporte comme une capacité qu’il faut charger ou décharger. Une tension vGS ou vGE
négative ou nulle maintient le point de fonctionnement sur la branche OB. En donnant à vGS ou vGE une
valeur positive suffisante, on fait passer ce point sur la branche OA.
Lors du changement du signal de commande (courant iB ou tensions vGS ou vGE ), le point de fonction-
nement s’écarte brièvement des branches OA et OB. Pour passer de l’une à l’autre, il décrit dans le plan
v − i une trajectoire qui dépend des caractéristiques du circuit dans lequel le transistor est inséré. Ce passage
entraîne des pertes par commutation significatives au niveau du composant.
Remarque
- Le transistor bipolaire, qui a beaucoup contribué au développement des convertisseurs de moyenne
puissance est maintenant supplanté par l’IGBT. Nous ne l’avons cité que pour mémoire.
- Le transistor MOSFET offre de meilleures performances en termes de vitesse de commutation et donc
permet de réduire les pertes par commutation. Il est malheureusement limité en puissance car on ne peut
réaliser un composant apte à tenir une tension élevée à l’état bloqué tout en présentant une faible chute de
tension à l’état passant. Un MOSFET fort courant doit être un composant basse tension et inversement.
À noter que, par sa structure même, un MOSFET de puissance comporte une diode inverse (représentée en
traits interrompus sur la figure 2.1.3c), ce qui en fait naturellement un interrupteur trois segments réversible
en courant.
– L’IGBT ne souffre pas de l’inconvénient du MOSFET ; sa chute de tension directe est faible même si
son calibre en tension est élevé. À la mise en conduction, le comportement de l’IGBT s’écarte peu de celui
du MOSFET.
En revanche, au blocage par retour rapide à zéro de la tension vGE , le courant i traversant le composant
reste transitoirement à une valeur sensiblement supérieure à la valeur normale de son courant de fuite. Ce
phénomène de courant de queue (tail current) augmente d’une façon significative les pertes au blocage.
V L’amorçage commandé du GTO (passage de OB à OA) est similaire à celui du thyristor classique.
Toutefois, après amorçage, il est nécessaire de maintenir le courant de gâchette à une valeur légèrement
positive pour assurer une bonne répartition du courant au sein du composant.
V Le blocage spontané par passage de la branche OA à la branche
OD s’opère comme pour le thyristor classique si ce n’est qu’à partir
du passage par le point O, il faut annuler le courant de gâchette, sinon
on aurait un net accroissement du courant de fuite.
V On peut réaliser un blocage commandé du GTO passant grâce
à une forte impulsion négative du courant de gâchette, de l’ordre de
20 à 30 % du courant i à couper. Ce n’est possible qu’à condition
de limiter la vitesse de remontée de la tension v aux bornes grâce à
un snubber capacitif (c’est-à-dire circuits d’aide à la commutation
(CALC), appelés snubbers en anglo-saxon) En fin de commutation,
F . 2.1.5 : GTO
le courant i est encore non négligeable et ne continue à décroître
qu’assez lentement (courant de queue).
V Ce phénomène de traînage du courant à l’ouverture entraîne un accroissement notable des pertes par
commutation. De plus, il impose de conserver un temps minimum entre un ordre d’ouverture et l’ordre de
fermeture suivant. Il faut en effet que le courant de queue se soit annulé avant de pouvoir réamorcer sans
danger le GTO.
Remarque
– Certains GTO sont asymétriques et ne peuvent supporter une tension négative à l’état bloqué (d’où le
tracé en traits interrompus de la branche OD sur la figure 2.1.5). Leur comportement est alors similaire à
celui d’un transistor de puissance.
– Tant en raison de leur faible vitesse de commutation qu’en raison de la complexité de leur circuit de
commande, les GTO ne s’emploient qu’en très forte puissance lorsque les calibres en tension et en courant
dépassent ceux qu’on peut atteindre avec des transistors de puissance.
c) Association d’un transistor et d’une diode
On peut également réaliser un interrupteur trois segments
réversible en tension en associant en série une diode et un
transistor (figure 2.1.6). La commande (ON-OFF) du transistor
permet d’assurer le passage de OB à OA et le passage inverse
lorsque v et i sont positifs.
V Lorsqu’une commande ON est appliquée au transistor,
c’est la diode qui fixe l’état de l’interrupteur : il est passant si
v est positif, il reste bloqué si v est négatif.
V Lorsqu’on applique une commande OFF au transistor, le
F . 2.1.6 : Transistor-Diode
composant est ou reste bloqué quel que soit le signe de v.
Remarque
– Il existe maintenant des IGBT réversibles en tension (Reverse Blocking IGBT) qui constituent des
interrupteurs trois segments réversibles en tension sans nécessiter l’addition d’une diode en série.
– Si on n’autorise la commande du transistor à le faire passer de l’état OFF à l’état ON que si la tension
v est positive, et si on oblige ensuite cette commande à rester ON tant que le courant i est positif, puis à
revenir à zéro lorsque le point de fonctionnement passe du segment OA au segment OD suite à une inversion
de v et i, alors on simule parfaitement le comportement d’un thyristor. Ceci évite de subir les limitations
intrinsèques au thyristor : vitesse de commutation peu élevée et nécessité de respecter un temps de blocage.
Remarque
L’association d’un GTO et d’une diode en parallèle inverse a un fonctionnement identique à celui d’un
transistor et d’une diode.
On peut remplacer les groupements à deux transistors et deux diodes par un groupement à un transistor
et quatre diodes montées en pont (figure 2.1.11b)).
2.2 Commutations
La fermeture d’un interrupteur à semi-conducteur connecte les bornes qu’il relie, son ouverture interrompt
cette connexion.
Au moment où il se ferme, il force les potentiels de deux bornes qu’il relie à devenir égaux. La fermeture
d’un interrupteur entraîne une discontinuité du potentiel d’au moins une des bornes, sauf si à cet instant, les
deux potentiels étant égaux, la tension aux bornes de l’interrupteur est nulle.
Au moment de l’ouverture, l’interruption de la connexion entre les deux bornes que l’interrupteur reliait
force le courant qui circulait d’une borne à l’autre à s’annuler. Ce courant subit une discontinuité, sauf si à
cet instant il était nul.
Ces contraintes sont acceptables si elles sont compatibles avec la continuité de l’énergie au sein du mon-
tage dans lequel les interrupteurs sont insérés. En pratique cela revient généralement à vérifier que les com-
mutations n’entraînent pas
• de discontinuité de la tension aux bornes d’un ou plusieurs condensateurs,
• de discontinuité du courant dans une ou plusieurs inductances.
Aussi, avant d’examiner le déroulement des commutations, il est nécessaire de voir comment caractériser
les générateurs et récepteurs entre lesquels sont montés les interrupteurs.
UQ(OF F ) = US UQ(ON ) = 0
PQ(OF F ) = UQ(OF F ) .iQ(OF F ) = 0 PQ(ON ) = UQ(ON ) .iQ(ON ) =
0
Dans le cas de l’interrupteur idéal, la trajectoire suivie par le point de fonctionnement est telle que la
commutation n’induit aucune perte.
b) Interrupteur avec résistance interne et résistance de fuite sous charge résistive
La Figure 2.2.4b) présente la caractéristique d’un interrupteur. A l’état bloqué (OFF), la résistance d’iso-
lation prend la valeur ROF F et à l’état fermé (ON), la résistance de passage est égale à RON = rON //ROF F .
UQ(OF F ) = RSR+R
OF F
OF F
.US UQ(ON ) = RSR+RON
ON
.US
ROF F
PQ(OF F ) = UQ(OF F ) .iQ(OF F ) = (RS +ROF F )2 US2 PQ(ON ) = UQ(ON ) .iQ(ON ) = (RSR+RON
ON )
2
2 US
Cet interrupteur, comme le précédent, ne possède pas de pertes de commutation. Par contre, il est le siège
de pertes de conduction à l’état bloqué comme à l’état conducteur.
c) Interrupteur avec capacité parasite sous charge résistive
La Figure 2.2.5b) présente la caractéristique d’un interrupteur non idéal. A l’état bloqué (OFF), la résis-
tance d’isolation prend la valeur ROF F et à l’état fermé (ON), la résistance de passage est égale à RON =
ROF F //rON . Une capacité parasite aux bornes de l’interrupteur modifie le comportement dynamique de ce
dernier (durant les commutations).
- état fermé OF F → ON
Lorsque l’interrupteur est à l’état OFF, on peut
définir le point de fonctionnement avant commuta-
US
tion de la manière suivante : iQ(OF F ) = RS +R OF F
;
ROF F
UQ(OF F ) = RS +ROF F .US
Ces deux grandeurs représentent les conditions
initiales lors de la commutation. A la fermeture de
l’interrupteur, on peut écrire la relation liant les cou-
F . 2.2.6 : Comportement dynamique de l’interrup-
rants au nœud de la borne supérieure de l’interrup-
teur à la fermeture
teur : iQ (t) = iROF F (t) + irON (t) + iCP (t) = iRON (t) + iCp (t)
US −uC (t)
RS
= uRCON
(t)
+ CP . dudt
C (t)
avec les conditions initiale : uC (0) = uQ(OF F ) = RSR+R OF F
OF F
.US
la solution générale de cette équation différentielle prend la forme
uc (t) = uQ (t) = RSR+R ON
ON
.US .(1 − e−t/(RS //RON ).CP ) + RSR+ROF F
OF F
.US .e−t/(RS //RON ).CP
U −u (t)
iQ (t) = US −u
RS
C (t)
= S RSQ fig.2.2.6
Les pertes de commutation correspondent à la décharge du condensateur Cp qui voit à ces bornes la
tension varier de :
uC (0) = RSR+R OF F
OF F
.US ∼
= US jusqu’à uC (∞) = RSR+R ON
ON
.US ∼= RRONS
.US
- état ouvert ON → OF F
Dans le cas de la fermeture de l’interrupteur sous charge inductive, il n’y a pas de perte de commutation
pour un interrupteur sans capacité parasite.
- état ouvert ON → OF F
Lorsque l’interrupteur est à l’état ON, on peut définir le point de fonctionnement avant commutation de
US
la manière suivante : iQ(ON ) = RS +R ON
; uQ(ON ) = RSR+RON
ON
.US
Ces deux grandeurs représentent les conditions initiales lors de la commutation. A l’ouverture de l’inter-
rupteur, on peut écrire la relation liant les courants au nœud d’une des bornes de l’interrupteur : US (t) =
uLS (t) + uRS (t) + uQ (t)
US (t) = LS diSdt(t) + (RS + ROF F ).iS (t) avec les conditions initiale : iQ (0) = RS +R US
ON
Dans ce cas les pertes de commutation sont très importantes. En effet l’inductance Ls se comporte comme
une source de courant. Lorsque l’on provoque une ouverture du circuit par l’interrupteur, le courant ne peut
s’interrompre brusquement. Une surtension dépendant du produit de la résistance de fuite de l’interrupteur
(ROF F ) et du courant circulant dans l’inductance au moment de l’ouverture de l’interrupteur.
e) Interrupteur avec résistance interne et résistance de fuite sous charge capacitive
Dans ce cas les pertes de commutation sont nulles, le courant aux bornes de l’interrupteur étant immé-
diatement limité.
f) Diagramme de fonctionnement, cas réel
On appelle diagramme de fonctionnement la trajectoire de la paire uQ , iQ lors d’un cycle de commutation.
Dans les paragraphes précédents, nous avons vu une décomposition de cas simples. Dans la majorité des cas
réels, la charge est inductive (moteur, transformateur, filtre, …) et l’interrupteur possède une caractéristique
complexe (MOSFET, IGBT, transistor bipolaire BJT, …).
En superposant le diagramme de fonctionnement avec les aires de sécurité des composants semi-conducteurs
de puissance, on peut s’assurer que le composant choisi est apte à supporter les transitoires de commutation,
notamment la surintensité à la fermeture et la surtension à l’ouverture. Ce point sera développé à la suite
du cours.
Les diagrammes de fonctionnement pour les trois cas de charge que sont la résistance, la capacité et
l’inductance prendront donc les allures définies aux paragraphes suivants :
a) Perte de commutation sur charge résistive
F . 2.2.13 : Diagramme de fonctionnement réel a) et Perte de commutation pour une charge résistive b)
F . 2.2.14 : Diagramme de fonctionnement réel a) et Perte de commutation pour une charge inductive
Dans ce cas, l’inductance se comporte comme une source de courant. Lors de la fermeture de l’inter-
rupteur, le courant ne peut croître instantanément, de ce fait les pertes de commutation OF F → ON sont
réduites (par rapport au cas d’une charge résistive). Par contre, lors de l’ouverture de l’interrupteur, le cou-
rant de la charge ne peut diminuer instantanément. Il y aura donc une forte augmentation de la tension aux
bornes de l’interrupteur afin de forcer le passage du courant. Les pertes de commutation ON → OF F
seront donc augmentées (par rapport au cas d’une charge résistive)
c) Perte de commutation sur charge capacitive
F . 2.2.15 : Diagramme de fonctionnement réel a) et Perte de commutation pour une charge capacitive
Dans ce cas, la capacité se comporte comme une source de tension. Lors de la fermeture de l’interrupteur,
il y a une pointe de courant qui provoque une augmentation des pertes de commutation OF F → ON (par
rapport au cas d’une charge résistive). Par contre lors de l’ouverture de l’interrupteur, la tension aux bornes
de celui-ci ne peut croître instantanément. De ce fait, les pertes de commutation ON → OF F sont réduites
(par rapport au cas d’une charge résistive)
d) Conclusion
En guise de conclusion, on dira que pour minimiser les pertes de commutation dans les semi-conducteurs
jouant le rôle d’interrupteur, il serait souhaitable de réaliser une fermeture sur charge à caractère inductif et
une ouverture sur charge à caractère capacitif.
En effet :
diQ 1
= (U − vQ )
dt λ
dvQ 1
= (I − iQ )
dt λ
Lorsqu’il faut une inductance pour adoucir la fermeture et une capacité pour adoucir l’ouverture, il est né-
cessaire de limiter la surintensité à la fermeture due à la décharge de la capacité et la surtension à l’ouverture
due à la décharge de l’inductance.
a) Exemple de snubber dissipatif ou interrupteur quasi-resonant
La figure 2.2.19a) donne le schéma le plus classique de snubber dissipatif, c’est - à-dire sans récupération
de l’énergie emmagasinée dans l’inductance λ à la fermeture, dans la capacité γ à l’ouverture. Il associe les
deux snubbers des figures 2.2.17a) et 2.2.17b), avec leurs deux diodes d’aiguillage d et d, la résistance r de
décharge de λ et la résistance R de décharge de γ.
L’examen des schémas équivalents (figure 2.2.19b) et c)) à la fermeture (les deux diodes d et d’ sont alors
bloquées) et à l’ouverture (alors d et d’ conduisent) montre que ces deux régimes transitoires sont ceux de
circuits oscillants amortis
b) Remarques
• Sans le circuit CALC, à cause des inductances et capacités parasites, on a des régimes oscillants de
fréquence plus élevée donnant d’ordinaire lieu à des surintensités et des surtensions plus fortes.
À défaut d’utiliser un snubber plus élaboré, on place souvent en parallèle avec l’interrupteur un dipôle
RC ; la résistance amortit les oscillations et la capacité C empêche cette résistance de dissiper de la puissance
lorsque l’interrupteur est ouvert.
• Le choix des éléments d’un snubber résulte d’un compromis entre la réduction des pertes par com-
mutation dans l’interrupteur et la limitation de la surintensité et de la surtension.
Il existe un grand nombre de schémas possibles. Certains permettent la récupération de tout ou partie de
l’énergie stockée dans l’inductance à la fermeture, dans la capacité à l’ouverture.
• La plupart des commutations commandées à la fermeture correspondent au transfert du courant d’une
diode à un transistor. La surintensité dans celui-ci est accrue à cause de la forte pointe de courant inverse qui
traverse une diode lorsque son blocage s’opère de manière rapide (phénomène de recouvrement inverse).
On notera toutefois que ce problème inhérent aux diodes à jonction n’existe pas pour les diodes Schottky.
Grâce à la technologie carbure de silicium, on réalise maintenant de telles diodes ayant une tension inverse
de plusieurs centaines de volts.
3.1 Introduction
Ce chapitre est destiné principalement à faire découvrir quelques circuits électriques classiques de l’-
électronique de puissance qui tiennent une place centrale dans des usages « quotidiens » de l’électricité
domestique ou du transport. Du très habituel « adaptateur secteur » (ou « adaptateur AC/DC ») à l’adap-
tateur de prise « allume-cigare », en passant par un « gradateur » ou encore un « onduleur » associé à une
motorisation à courant alternatif, il ressortira un ensemble de concepts, de grandeurs et « d’allures » clas-
siques tout à fait caractéristiques de l’électronique de puissance avec lesquels il est bon de se familiariser a
priori.
Les circuits électrique en considération de puissance concerne les convertisseurs statiques ou dispositifs
électronique qui transforme de l’énergie électrique disponible en une forme appropriée à l’alimentation
d’un récepteur (= une charge). Les différentes possibilités ou types de convertisseurs apparaissent sur le
diagramme ci-après :
28
Electronique de puissance 2 EC-GME-P832 :Electronique de puissance 2 © 2022-2023
Il apparaît ainsi, de façon progressive, une transformation de la tension alternative sinusoïdale du sec-
teur en une tension à peu près continue de 14, 7V . On parle dans ce cas de« conversion AC/DC » (pour
« Alternative Curant » et « Direct Curant »).
Analysons ce circuit :
• La tension d’ entrée est directement la tension du secteur, c’est-à-dire une tension sinusoïdale de
valeur efficace 230 V et de fréquence 50 Hz. Les quatre diodes auxquelles elle est connectée représentent de
nouveau un montage « redresseur » qui la 20 transforme en une tension strictement positive. Le condensateur
C1 associé en sortie de ce montage permet de « lisser » la forme d’onde obtenue et de présenter une tension
à peu près continue au reste du montage.
monté ; « tête bêche » et permettant de commander (ou pas) le passage du courant électrique dans les deux
sens.
La figure 3.3.1 représente la photographie du circuit électronique d’un gradateur de lampe halogène. Ces
types de lampes, généralement très puissantes, sont souvent utilisés à puissance bien plus faible que leur
capacité, d’où le gradateur associé. Le schéma électrique simplifié est également représenté sur la figure
ainsi que différentes formes d’ondes de tensions relevées sur un oscilloscope.
Analysons ce circuit :
• La tension d’ entrée est directement la tension du secteur, c’est-à-dire une tension sinusoïdale de
valeur efficace 230 V et de fréquence 50 Hz.
• Le TRIAC qui apparaît dans le montage est « commandé » par un circuit, non représenté sur le
schéma simplifié, qui lui permet de fonctionner d’une façon assez particulière : il interrompt le passage
du courant sur chaque demi-période pendant un certain temps (appelé« retard »), et permet le passage du
courant durant le temps restant.
• Ce sont les thyristors qui forment ce composant qui permettent ce fonctionnement. Ce sont des
composants analogues à des diodes (ne laissant passer le courant que dans un sens), mais présentant initia-
lement une capacité de blocage qu’il est possible de désactiver par l’action d’un courant de commande.
• L’utilisateur du circuit, par son action sur un potentiomètre (à glissière ici) augmente ou diminue
alors le temps de retard à l’amorçage imposé au TRIAC. Les formes d’ ondes qui en découlent sont repré-
sentées sur la figure 3.3.1, du temps de retard le plus faible (figure 3.3.1a) au temps le plus important (figure
3.3.1c).
• On constate sur les oscillogrammes que la valeur efficace (« RMS ») de la tension découpée est
d’autant plus faible que le « temps mort » est important (ce qui est bien naturel), et c’ est là l’objectif principal
du montage.
• En conséquence, la charge ( la lampe), consomme une puissance d’autant plus faible que l’utilisa-
teur a réglé un important« temps de retard à l ’amorçage ».
Dans ce montage, la « déformation » de la tension du réseau électrique permet donc d’alimenter une
charge sous tension efficace réduite. L’utilisateur module ainsi la puissance consommée par la charge, pra-
tiquement de 0 à 100% de la charge nominale sous 230 V.
La conversion réalisée part bien d’une tension alternative et débouche bien sous une autre tension alter-
native, de caractéristiques différentes, d’où le nom de « conversion AC/AC ».
Analysons ce circuit :
• La tension d’entrée est directement la tension de la batterie du véhicule, c’est-à-dire une tension
constante de valeur 12 V.
• Le transistor qui apparaît dans le montage est un transistor MOS dédié à des applications en dé-
coupage. Sa grille, c’est-à-dire son électrode de commande, est polarisée par une 23 tension générée par le
circuit de commande de manière à ce que ce transistor s’ouvre et se ferme de façon régulière et périodique
à la fréquence de 154 kHz.
• La figure 3.4.1a) représente ainsi l’oscillogramme de la tension VAM · Il apparaît nettement le fait
que le transistor « découpe » la tension de 12 V de la batterie et la forme obtenue, tout à fait caractéristique,
en créneau présente la valeur moyenne (« Avg ») désirée : 5 V.
• En réalité cette valeur moyenne correspond à la valeur désirée car les créneaux qui forment la
tension VAM ne sont pas symétriques. La largeur de l’impulsion positive est légèrement plus faible que
celle du niveau bas de manière à ce que la moyenne de la tension vaille la valeur désirée. En réalité, c’est
effectivement la largeur de l’impulsion positive qui permet le réglage de la valeur moyenne en sortie et cette
grandeur constitue au passage « LE » critère de commande majeur de l’électronique de puissance dans le
domaine des hacheurs et des onduleurs.
• Le reste du circuit, c’est-à-dire l’association de l’inductance et du condensateur, permet juste le
filtrage « passe bas » nécessaire pour faire disparaître les ondulations (les parties variables) de la tension en
créneau. Ce filtrage est ici très efficace (essentiellement de par le fait que la fréquence du découpage de 154
kHz est assez élevée) et la tension de sortie est ainsi quasiment constante et égale à 5 V (voir figure 3.4.1b).
Il apparaît ainsi dans ce montage un ensemble d’opérations très classique permettant, par le procédé de
découpage d’une tension continue, d’obtenir une autre tension continue de valeur différente. La conversion
réalisée porte le nom de « conversion DC/DC » et s’insère aujourd’hui de façon très commune dans les
circuits électroniques, souvent de façon associée à la gestion de l’énergie des batteries de l’électroportatif,
ou encore dans la variation de vitesse des moteurs à courant continu.
Analysons ce circuit :
• La tension d’entrée est directement la tension secteur redressée et filtrée.
• La commande dite PWM (Pulse width Modulation) des transistors est basée sur un signal triangu-
laire de fréquence élevée (appelé« porteuse ») et d’un signal de référence sinusoïdal (appelé« consigne »),
de fréquence 50 Hz.
• Le circuit comparateur réalise la comparaison électronique des deux signaux, c’est-à-dire produit
une tension carrée de même fréquence que la porteuse et de « rapport cyclique » variable. Ce signal, assez
difficile à appréhender en première lecture, commande les fermetures et ouvertures des transistors de manière
à ce que la tension V(t) présente l’allure représentée sur la figure 3.5a.
• Cette allure de tension ne rappelle pas franchement une onde sinusoïdale, mais elle est bien alterna-
tive et comprend une composante sinusoïdale à 50 Hz à laquelle se greffe un grand nombre de composantes
harmoniques liées au découpage.
• Pour finir, l’inductance et le condensateur présents aux côtés de la résistance qui représente la
charge, constituent un filtre capable d’éliminer en grande partie les composantes harmoniques. Il reste ainsi
au niveau de la résistance une tension quasiment sinusoïdale, encore perturbée par quelques parasites liés
au découpage, ceux-ci étant en réalité filtrés de manière supplémentaire par des filtres dédiés.
• L’intérêt de ce type de commande réside dans le fait que la fréquence réelle du découpage de la
tension continue est la fréquence de la porteuse triangulaire. Celle-ci, de façon volontaire, est portée à une
forte valeur de manière à ce que les composantes harmoniques liées au découpage soient très éloignées
en fréquence de la composante fondamentale à conserver. En conséquence, le filtrage des harmoniques est
facile et les ondes de sorties de ce type d’onduleur présentent de grandes qualités de formes et de très faibles
taux de distorsion harmonique.
Le circuit présenté ici de façon très simplifié opère ainsi une « conversion DC/AC » très efficace. Les
caractéristiques de l’onde de sortie (amplitude, fréquence) sont imposées par le signal de consigne et la fré-
quence de découpage par la porteuse triangulaire. C’est cette façon de faire qui porte le nom générique de
commande « PWM » et qui est aujourd’hui la base du fonctionnement de nombreux onduleurs, essentielle-
ment dans le domaine des petites et moyennes puissances
H
A .
4.1 Introduction
Les hacheurs sont des convertisseurs statiques qui per-
mettent le transfert de l’énergie électrique d’une source conti-
nue vers une autre source continue. Ceci concerne tout appareil
à main constitué d’un moteur à vitesse variable. F . 4.1.1 : Schéma de principe d’un
Il convient de ne pas confondre grandeur continue et gran- hacheur
deur constante. Le théorème de superposition permet d’écrire par exemple pour V2 : V2 (t) = V 2 + Ve2 (t) où
V2 (t) est la valeur instantanée, V 2 est la valeur moyenne ou composante continue et Ve2 (t) est la composante
alternative. Une grandeur constante est une constante (sa composante alternative est nulle) tandis qu’une
grandeur continue peut avoir une composante alternative non nulle (par exemple une tension ondulée avec
une valeur moyenne non nulle).
Le rôle des hacheurs est de permettre la modification les composantes continues des signaux d’entrée et
de sortie, et ce, avec un rendement voisin de l’unité.
Un interrupteur électronique consiste essentiellement dans la mise en série d’une diode et d’un interrup-
teur qui est généralement un transistor (MOS ou IGBT), comme illustré à la Figure 4.2.4.
truira instantanément le hacheur. On doit montrer également que l’énergie dans l’inductance diminue. Si ce
n’est pas le cas, alors le hacheur ne peut pas valablement fonctionner. Lors du blocage de K, il est facile de
voir que iL va se mettre à diminuer. La dérivée du courant, et par suite, la tension vL , deviendront négatives.
La tension aux bornes de la diode V = E2 − VL va décroître jusqu’à l’amorçage de la diode D. voir schéma
ci-contre :
di−
L’équation de la maille s’écrit :VL = L dtL = −E2 et le courant dans l’inductance : i− L = − L (t − αT ) +
E2
Imax
C’est une droite de pente négative et iL est positif à cause du sens de la diode D. Il s’ensuit que l’énergie
stockée dans l’inductance diminue. Il s’agit donc bien d’une phase de restitution.
Relation entre les tensions d’entrée et de sortie
1
VLmoy = [(E1 − E2 )αT + (−E2 )(1 − α)T ] = 0 ⇒ E2 = αE1
T
4) Étude du régime critique ou de conduction continue :
On doit pouvoir enchaîner les phases d’accumu-
lation et de restitution avec un régime de conduc-
tion continue périodique pour le courant dans l’in-
ductance. Ceci permet de déterminer l’équation de
raccordement et le rapport cyclique critique.
La soupape K est commandée par un signal de commande dit de synchronisation. La période de hachage
est notée T et f la fréquence correspondante. La soupape est fermée de t = 0 à αT et ouverte de αT
à T . (α est le rapport cyclique). Pour une valeur particulière αC du rapport cyclique α, la condition ci
dessus ( périodique) est remplie. On obtient alors le chronogramme ci-contre. Pour écrire l’équation de
raccordement, il suffit d’écrire que le courant dans l’inductance est périodique : △i+
L = Imax − Imin =
E1 −E2 −
L
αT + Imin − Imin et △iL = Imin − Imax = − EL2 (1 − α)T + Imax − Imax
( )
E1 − E2 E2
0= △i+
L + △i−
L = αC T + T (1 − αC )
L L
Pour faire cette étude, il faut s’intéresser à la charge du hacheur (ici E2 ). On distinguera essentiellement
deux cas :
5.1 Charge adaptative :
On entend par charge adaptative une charge pour laquelle la tension évolue suffisamment et rapidement
en fonction de la valeur moyenne de l’intensité du courant qui la traverse.
Exemple : Un moteur à courant continu est une charge adaptative car si le courant augmente, alors son
couple augmente, alors, si le moteur n’est pas mécaniquement contraint, sa vitesse augmente et sa f.e.m.
augmente.
Exemple : Une charge composée d’un condensateur et d’une résistance en parallèle est une charge adap-
tative car si le courant augmente, il y aura un courant moyen non nul dans le condensateur, alors le conden-
sateur va augmenter sa charge et par suite la tension à ses bornes.
Dans le cas de la charge adaptative, on montre que le hacheur fonctionnera en régime DNI quelque soit
α. De plus, on pourra écrire valablement α = αC pour le régime permanent.
5.2 Charge non adaptative :
On entend par charge non adaptative une charge pour laquelle la tension est indépendante de la valeur
moyenne de l’intensité du courant qui la traverse.
Exemple : Une batterie d’accumulateur est une charge non adaptative car sa tension reste (à peu près)
constante et ne dépend (quasiment) pas de l’intensité du courant.
Dans le cas de la charge non adaptative, il faudra toujours se placer en régime DI afin d’éviter le régime
divergent qui est destructif. A charge au concepteur du hacheur de faire en sorte que la relation α < αC soit
toujours respectée sous peine de destruction.
5.3 Calcul des grandeurs pour le régime DNI (charge adaptative et conduction continue) :
E2
On est dans le cas où α = αC = E 1
α.E1 T E1
On en déduit alors, avec β = E2
que E2 = 1+ 2L
I
E1 .α2 Lmoy
Ce sont des hyperboles et on peut donc compléter la carac-
téristique de sortie du hacheur.
E1 E2 − E1
0 = ∆iL+ + ∆iL− = αc T + (1 − αc )T
L L
1 E1
VLmoy = [(E1 αT ) + (E1 − E2 )(1 − α)T ] = 0 ⇒ E2 =
T 1−α
5) Etude du régime de fonctionnement :
Charge adaptative : Le hacheur fonctionnera en régime DNI quelque soit α. De plus, on pourra écrire
Valablement α = αc en régime permanent.
Charge non adaptative : Il faudra toujours se placer en régime DI afin d’éviter le régime divergent qui
est destructif ; et, par la suite, faire en sorte que la relation α < αc soit toujours respectée sous peine de
destruction du hacheur.
Calcul des grandeurs pour le régime DNI (charge adaptative et conduction continue) :
On est dans le cas où α = αc = 1 − E 1
E2
Etude la caractéristique statique de commande
1
On en déduit que E2 = 1−α E1 Comme α est réglable entre 0 et 1, la tension de sortie devient réglable
entre E1 et (théoriquement) l’infini.
Etude de l’inductance : Pendant la phase d’accumulation : iL = I0 + EL1 t où I0 . est la valeur initiale du
courant.
A la fin de cette phase, il atteint la valeur iL = I0 + EL1 αT
L’ondulation de courant dans l’inductance vaut ∆IL = Iα −
I0 = EL1 αT = α T LE1
On remarquera que le courant de sortie d’un hacheur paral-
lèle est toujours un courant haché.
Limite de la conduction continue :
Le courant de sortie moyen vaut :
IDmoy = (1 − α)ILmoy
Comme précédemment, on a, pour l’inductance : I0 =
ILmoy − 12 ∆IL
La limite de la conduction continue est obtenue lorsque I0 =
0
On a donc : Ilim = (1 − α)ILlim = (1 − α) 21 ∆IL = α(1 −
α) T2L
E1
Calcul des grandeurs pour le régime DI (charge non adaptative et conduction discontinue) :
β
L’équation de raccordement donne : E2 = β−α E1
La valeur moyenne de l’intensité du courant sortie s’écrit :
IDmoy = (β − α) 12 ∆IL = α(β − α) T2L E1
C’est pour cela que l’on évite de faire fonctionner ces hacheurs à vide (par exemple avec une résistance
de ”saignée”)
1 αE1
VLmoy = [(E1 αT ) + (−E2 )(1 − α)T ] = 0 ⇒ E2 =
T 1−α
Si α < 0, 5 : hacheur abaisseur.
Si α > 0, 5 : hacheur élévateur.
4) Etude du régime critique ou de conduction continue :
L’équation de raccordement s’écrit :
E1 E2
0 = ∆iL+ + ∆iL− = αc T + (1 − αc )T
L L
En résolvant l’équation de raccordement, on trouve : αc = E1E+E 2
2
1 T E1
IDmoy = (β − α) ∆IL = α(β − α)
2 2L
α2
E2 = T E12 )
LIDmoy
4.2.3 Hacheur
2 quadrants réversible en courant
Ce hacheur, aussi appelé ”hacheur de traction”, est en fait
l’association d’un hacheur série et d’un hacheur parallèle. Si
E1 et E2 sont alors reversible en courant alors le hacheur est reversible en courant.
En supposant que la tension d’entrée est supérieure à la ten-
sion de sortie :
• Le hacheur série (composé de E1 ,K1 , D2 , L et E2
dans cet ordre) fait transiter l’énergie de l’entrée vers la sortie
(par exemple : d’une batterie vers un moteur à courant continu).
• Le hacheur parallèle (composé de E2 , L, K2 , D1 et
E1 dans cet ordre) fait remonter l’énergie de la sortie vers l’entrée (donc ici, du moteur fonctionnant en
génératrice vers la batterie, c’est le freinage par récupération).
Cet assemblage des 2 soupapes et des 2 diodes est connu sous le nom de ”bras d’onduleur”.
Vu sa structure, ce hacheur possède les caractéristiques d’un hacheur série :
Il est non inverseur et abaisseur de tension (C’est l’assemblage de deux hacheurs de traction, donc 4
hacheurs élémentaires (deux hacheurs série et deux hacheurs parallèle). Pour avoir ce fonctionnement, il
faut que les commandes des deux bras d’onduleur soient complémentaires.
E2
• Son rapport cyclique critique vaut αc = E 1
a) fonctionnement
VPhase d’accumulation : 0 < t < αT ( K1 et K2 fermés, D1 et D2 ouvertes )
et nous aurons
Umoy = Umoy2 + Umoy2 = E2 = E1 (2α − 1)
E1 − E2 E1 + E2
0 = ∆iL+ + ∆iL− = αc T + (1 − αc )T
L L
E2
En résolvant l’équation de raccordement, on trouve :αc = 12 (1 + E 1
) C’est le rapport cyclique critique du
hacheur.
4) Etude du régime de fonctionnement :
Charge adaptative : Le hacheur fonctionnera en régime DNI quelque soit α. De plus, on pourra écrire
valablement : α = αc
Charge non adaptative : Ce hacheur ne fonctionne pas correctement sur une charge non adaptative. En
effet, si α ̸= αc même de très peu, le courant IL.moy devient divergent. Il faut impérativement un sservisse-
ment du courant et une résistance de faible valeur en série avec la charge.
5) Caractéristique statique de commande :
Dans le régime DNI, on a α = αc = 12 (1 + E E1
2
) On obtient E2 = (2α − 1)E1
6) Etude de la bobine :
L’ondulation de courant dans l’inductance vaut
E1 − E2 E1
∆IL = Iα − I0 = αT = 2α(1 − α)
L fL
4.3.1 Introduction
Une alimentation à découpage est une alimentation électrique dont la régulation est assurée par des com-
posants électroniques de puissance utilisés en commutation (généralement des transistors). Ce mode de
fonctionnement diffère de celui des alimentations linéaires dans lesquelles les composants électroniques
sont utilisés en mode linéaire. Une alimentation à découpage de type forward est une alimentation qui trans-
met instantanément la puissance, alors que celle de type flyback stocke cette énergie sous forme d’énergie
magnétique dans une inductance (bobine) et libère ensuite cette énergie dans un circuit dit secondaire.
Les alimentations à découpage se sont fortement développées depuis les années 1980 pour pallier les
inconvénients des alimentations linéaires : poids élevé et faible rendement. Elles sont utilisées désormais
dans tous les appareils électroniques « grand public ».
.
La dénomination « linéaire » pour le type d’alimentation
décrite à la figure 4.3.1 vient du fait que le transistor de la figure
4.3.2 fonctionne dans sa zone linéaire.
On décrit rapidement le principe de la régulation à l’aide
du montage de la figure 4.3.2 en montrant au préalable l’in-
F . 4.3.3 : Alimentation non stabilisée
V Elles ont un excellent rendement. Par contre leur stabilité est moyenne ou médiocre. Elles sont
donc très utilisées en électronique embarquée (légèreté, rendement) ou simplement pour leur excellent ren-
dement lorsque la stabilité n’est pas une caractéristique essentielle.
a) Inductance réelle
On considère le montage de la figure 4.3.6
V à t = 0, on ferme l’interrupteur I. On a alors E = Ri(t)+
L dt d’où i(t) = ke−t/τ + E
di
R
. En considérant nulles les conditions
initiales (i(0) = 0), on obtient : k = − E R
et i(t) = E
R
(1 − e−t/τ )
avec τ = R L F . 4.3.6 : Inductance réelle en RI
Le courant i(t) croît de façon exponentielle (figure 4.3.7).
b) Inductance parfaite (R=0)
Physiquement, en toute rigueur cette simplification n’a de sens
que pour les bobines à supraconducteur et correspond à un facteur
de qualité Q = ωL/R infini.
On peut cependant noter que Q sera d’autant plus grand que la
fréquence sera élevée, ce qui est le cas des alimentations à découpage F . 4.3.7 : Evolution i(t)
(fd ≥ 20kHz).
Dans le cas du montage de la figure 4.3.6, avec (R =
0), on a :i(t) = E
R
t
Le courant évolue en forme de rampe de pente E/L.
c) Critère de choix RL ou L
Prenons une application numérique réaliste : E =
20V ; L = 1mH ; R = 0, 1Ω. On impose une intensi- F . 4.3.8 : Inductance réelle (RL) et parfaite (L)
té maximale égale à 20A (intensité admise par l’interrupteur). La figure 4.3.8 montre l’évolution de i(t)
dans les deux cas considérés.
Pour i(t) < 20A, les deux graphiques sont quasiment confondus. Le calcul montre que l’écart est inférieur
à 5%. Donc les deux modèles de l’inductance adoptés (RL ou L) peuvent être considérés comme équivalents.
La règle que l’on peut adopter pour la suite est la suivante : On peut considérer une inductance parfaite
lorsque le courant maximum admis (avant commutation) est atteint pour un temps très inférieur (tC < τ /10)
Le transformateur permet l’isolation galvanique (aucun contact électrique) entre le réseau de distribution
et l’utilisateur. Ainsi un court-circuit de l’une des deux parties (utilisateur ou réseau) ne perturbera pas l’autre
partie car le transformateur ne permettra pas de maintenir le courant de court-circuit.
a) Rappels sur le transformateur
Hypothèses d’étude :
V Idéal d’un point de vue électrique ⇒ conductivité infinie ⇒ pas de pertes par effet Joule et pas
de résistance équivalente aux conducteurs au 1aire et au 2aire .
V Aucune fuite magnétique au niveau des bobinages 1aire et 2aire .
V Circuit Magnétique linéaire ⇒ pas d’hystérésis et pas de saturation ⇒ B = µH
V Pas de pertes par courants de Foucault dans le circuit magnétique.
Convention électrique :
Au 1aire , nous utilisons la convention ”récepteur”, au 2aire la
convention ”générateur” (figure 4.3.9)
Convention au niveau du flux et des tensions :
La loi de Lenz s’écrit : e = −n dφ dt
Le signe (-) n’a pas de sens physique et n’indique en aucun cas le
sens de la tension e. Il faut donc choisir un sens conventionnel des
F . 4.3.9 : Transformateur
tensions au 1aire et au 2aire pour un sens du flux donné.
On choisit ici d’appliquer e = +n dφ dt
Lorsque le sens de la tension est le même que celui du flux, le
sens du flux étant déterminé par la règle du tire-bouchon ou du bon-
homme d’Ampère. Cette convention se traduit par la représentation
de la figure 4.3.10
Au 1aire , le flux descend et la tension est orientée vers le haut, on
F . 4.3.10 : Sens du flux
écrira donc : e1 = −n1 dφ dt
′
Au 2aire , le flux donné par le bonhomme d’Ampère φ′ est vers la haut, donc : e2 = +n2 dφ dt
Du fait que φ′ = φ on a donc : e2 = +n2 dφ dt
Les points indiquent le sens du bobinage (la tête et la
queue), si e1 > 0, alors e2 > 0.
Par convention, un courant qui entre dans un point indique
un flux positif.
La relation d’Hopkinson permet d’écrire n1 i1 − n2 i2 = F . 4.3.11 : Transformateur parfait en re-
ℜφ = FM M (le courant i2 est sortant), (ℜ = 0 pour transfor- gime impulsionnel
mateur idéal).
b) Transformateur à vide puis chargé. Magnétisation du transformateur.
Les hypothèses d’étude sont celles données au paragraphe précédent. Ce transformateur est alimenté par
une source de tension continue E à travers un interrupteur I (voir figure 4.3.11).
A t = 0, on ferme l’interrupteur I (conditions initiales nulles i1 (0) = 0 et ϕ(0) = 0) pendant un temps
tel que le circuit magnétique ne soit pas saturé (L1 et L2 restent donc constantes, voir figure 4.3.12).
La figure 4-21 représente l’oscillogramme des ten-
sions et courants en fonction du temps pour R = ∞ (à
vide) puis R = Rc .
V R = ∞ (transformateur à vide). Le transfor-
mateur se comporte au 1aire comme une bobine idéale ;
donc : e1 = E ; i1 = i10 = LE1 t ; e2 = me1 soit
E2 = mE ; i2 = 0
VRC = R (transformateur en charge). On a ici : F . 4.3.12 : Fonctionnement du transformateur
e1 = E ; E2 = mE ; donc i2 = mE RC
= I2 ; i1 = i10 m.i = LE1 t + m.i2 = LE1 t + m2 .
c) Démagnétisation du transformateur
La figure 4-4.3.14 présente le circuit étudié.
Le principe de fonctionnement est le suivant : F . 4.3.14 : Demagnétisation par diode et résistance
V Pour 0 < t < ton l’interrupteur I est fermé. On a : e1 = E; e2 = −E nn21 donc la diode D est
bloquée et i2 = 0. L’enroulement du 1aire se comporte comme une inductance pure et le courant i1 (courant
à vide ou magnétisant) évolue en forme de rampe : i1 = i10 = LE1 t (CM linéaire L1 = cste)
V Pour ton < t < T , l’interrupteur I est ouvert, le courant i1 décroît rapidement. Le changement
de pente du courant i1 impose l’inversion instantanée des tensions e1 et e2 (car le flux j décroît) ainsi que
leur croissance jusqu’à ce que la diode conduise. On a alors, au temps t+ on (juste après la commutation) :
e2
i2 = R t = I2M
La conservation de l’énergie emmagasinée sous forme magnétique dans le circuit magnétique (CM) s’é-
crit alors :
1 2 1 2
W1M = L1 I1M = W2M = L2 I2M
2 2
aire
Ceci est l’énergie emmagasinée dans l’enroulement 1 du transformateur à t = ton
Remarque : A l’ouverture de l’interrupteur, i1 a atteint une valeur maximum
E
I1M = ton
L1
Cette valeur correspond à une énergie stockée W1M . Comme l’énergie (et donc le flux) ne peut présenter
de discontinuité, l’annulation quasi-instantanée de i1 entraîne l’établissement quasi instantané de i2 à la
valeur I2M . On dit qu’il y a alors « transfert d’énergie » du 1aire au 2aire du transformateur qui fonctionne
en inductances couplées et jamais en transformateur.
Le graphique des tensions et courants est donné sur la figure 4.3.15
a) Principe :
Le montage Flyback est basé sur celui du hacheur à stockage in-
ductif (Buck-Boost converter ou step-down/up converter) ; c’est une
alimentation asymétrique car l’induction B à travers le circuit ma-
gnétique est toujours de même signe (voir figure 4.3.16).
C’est une alimentation indirecte. Dans un premier temps, le 1aire
F . 4.3.16 : Magnétisation / déma-
du transformateur emmagasine de l’énergie sous forme magnétique
gnétisation du CM
( 12 L1 I1M
2
) puis dans un second temps, cette énergie est transmise à
la charge par l’enroulement secondaire (phase de démagnétisation). Le schéma de principe de l’alimentation
Flyback est décrit sur la figure 4.3.17.
b) Flux interrompu
Les hypothèses pour l’étude du fonctionnement sont les suivantes :
X Les tensions VE et VS sont constantes, du fait de la présence des condensateurs CE et C ;
X La diode D et le transformateur Tr sont considérés comme parfaits ainsi que l’interrupteur I.
Les deux cycles de fonctionnement sont les suivants :
X Lorsque l’interrupteur est fermé 0 < t < αT : V1 = VE ; V2 < 0, donc vD = V2 − VS < 0 : la
diode D est bloquée et i2 = 0 et i1 = i10 = LVe1 : phase de démagnétisation. Le transformateur se comporte
au 1aire comme une inductance seule, i1 augmente et le 1aire du transformateur emmagasine de l’énergie
sous forme magnétique.
à t = αT , l’énergie totale au 1aire du transformateur s’écrit : W1M = 21 L1 I1M 2
X Lorsque l’on ouvre l’interrupteur αT < t < tof f , i1 décroît de façon quasi-instantanée et les
tensions u1 et u2 s’inversent de façon quasi-instantanée. i1 = 0 ; V2 > 0 donc D conduit et V2 = VS ;
V1 = − nn21 Vs ; i2 = I2M − LVs2 (t − αT ). L’énergie magnétique emmagasinée au cycle précédent est restituée
vers le circuit d’utilisation (la charge) grâce à l’enroulement secondaire 12 L1 I1M 2
= 12 L2 I2M
2
.
On peut calculer le temps d’extinction tof f qui correspond à l’annulation du courant i2 : 0 = − LVs2 (tof f −
αT ) + I2M d’où tof f = L2VIS2M + αT
or I2M = nn12 I1M = nn12 VLE1 αT donc tof f = nn12 LL21 VVES αT + αT = ( nn21 VVES + 1)αT car LL21 = ( nn21 )2
La condition de démagnétisation complète s’écrit :tof f < T .
X tof f < t < T , nous avons :V1 = 0 ; V2 = 0 ; VT = VE
Expression de la tension de sortie VS en fonction de :
V2
La puissance disponible en sortie : PS = VS .IS = RS est égale, sur une période, à la puissance moyenne
consommée à l’entrée PE = VE . I1M α multipliée par le rendement de l’alimentation, soit : PS = ηPE d’où
2
√ 2 √
VS
VE I1M
2
αη = R
⇒V S = R.V I1M
E 2 αη or I1M = VE
L1
αT donc VS = αV E R. R.T.η
2.L1
Remarque√ : Cette relation permet d’obtenir une nouvelle expression de tof f en fonction de R :
tof f = n2 2.T.L
n1 1
et la condition sur pour obtenir une conduction discontinue : tof f < T ⇒α < 1 −
√ R.η.T
n1 2.L1
n2 R.η.T
c) Flux ininterrompu
En régime permanent, le courant i2 ne s’annule jamais durant la phase de démagnétisation. Cela signifie
que la démagnétisation du transformateur n’est pas complète. On distingue deux phases de fonctionnement :
X Pour 0 < t < αT , l’interrupteur est fermé. La démagnétisation du circuit magnétique étant
incomplète, i1 (0) ̸= 0. On pose i1 (0) = I1m i1 évolue en forme de rampe : i1 = VLE1 t + I1m
De même que pour la conduction discontinue, on a : V1 = VE ; V2 = −VE nn12 ; VT = 0
à t = αT , l’énergie emmagasinée dans le 1aire du transformateur est : W1M = 12 L1 I1M 2
Remarques :
1°) Pour VE = cte, la conduction continue permet une autorégulation (la tension VS est indépendante de
la charge et peut être réglée en agissant directement sur α ). Cet avantage est cependant atténué du fait de la
dimension plus importante des inductances couplées dans le cas de la conduction continue.
2°) Nous avons considéré les inductances parfaites. En pratique, une étude de conception complète doit te-
nir compte de la résistance électrique des enroulements, des inductances dues aux fuites électromagnétiques,
de l’hystérésis du circuit magnétique et éventuellement d’une légère saturation du circuit magnétique. Cette
remarque est également valable pour la diode et l’interrupteur
3°) La prise en considération de ces imperfections (2) fait qu’en pratique la zone de variation de VS est
limitée entre VSmin ̸= 0 et VSmax ̸= ∞ selon le réglage du rapport cyclique α.
d) Calcul des éléments. Ondulations
Le rapport cyclique α d’une alimentation Flyback peut varier entre 0 et 1, bornes exclues.
d1 ) Valeur des inductances L1 et L2
Conduction discontinue ; √
VE2 .α2
X Calcul de L1 VS = VE .α. 2.L R.T
1
⇒ L1 = 2.f.P E
avec f = T1 et PS = VS .IS
X Calcul de L2 Pour une valeur tof f imposée tof f = I2M L2
VS
+ αT avec 12 L2 I2M
2
= VS .IS .T =
1 2PS L I2
L I2
2 1 1M
d’ou L2 = f.I 2 avec I2M = V (t
1 1M
S of f −αT )
2M
Conduction continue :
VE = L1 I1MαT −I1m
= L1 △I
α.T
1
; Vs = L2 I2M −I2m
(1−α)T
△I2
= L2 (1−α)T VE
donc L1 = △I1
VS
αT ; L2 = △I2
(1 − α)T
d2 ) Condensateur C : C’est calculé en fonction du taux d’ondulation maximum toléré en sortie △VS . En
considérant une croissance et une décroissance de C linéaire en fonction du temps, ce qui est réaliste pour
de faibles ondulations, on a : C = △V IS
S
△t.(i = C dv dt
)
△t correspond au temps de décroissance de VS . avec :△t = α.T + (T − tof f ) pour une conduction
discontinue. △t = α.T pour une conduction continue.
d3 ) Dimensionnement des interrupteurs
Il s’agit, pour l’interrupteur et la diode, de déterminer le courant maximum dans l’état on et la tension
maximale supportée dans l’état off.
X Interrupteur (exemple d’un transistor bipolaire) : ICM = I1M ; VCEM = UT M = VE + nn21 VS
X Diode D : IDmoy = IS ; IDM = I2M ; VKA = nn21 VE + VS
Remarque : Sur la figure 4.3.17 est décrit le principe de la régulation des alimentations Flyback. La
régulation sera étudiée en TPE. Elle consiste à agir sur la largeur des impulsions de commande du transistor
jouant le rôle d’interrupteur afin d’emmagasiner plus au moins d’énergie lorsque l’interrupteur est fermé
selon le courant débité dans la charge. Elle est assurée par l’ensemble : référence, comparateur et oscillateur
Le montage Forward est dérivé du montage Buck. La continuité du courant de sortie, comme pour tous les
montages dérivés du montage Buck, fait que le convertisseur Forward est très bien adapté aux applications
demandant de fort courant de sortie.
C’est également une alimentation asymétrique du fait que l’induction B dans le circuit magnétique est
toujours de même signe. Le schéma de principe de l’alimentation Forward est décrit sur la figure 4.3.18.
Les hypothèses sont les mêmes que pour l’étude du principe de fonctionnement de l’alimentation Flyback.
On fait de plus l’hypothèse d’une démagnétisation complète du circuit magnétique en fin de cycle.
Les deux cycles de fonctionnement sont les suivants :
X I fermé : u1 = VE ; u3 < 0, donc D3 est bloquée et i3 = 0
n2
U2 = u1 > 0
n1
donc D1 est passante, D2 est bloquée. Les deux enroulements n1 et n2 fonctionnent en transformateur.
On a : i1 = i1a + i10 .
Ce type d’alimentation permet de transférer des puissances importantes avec un excellent rendement du
fait de son cycle magnétique symétrique ( l’induction B dans le circuit magnétique est tantôt positive, tantôt
négative). La famille des alimentations Push-Pull est divisée en trois :
X Push-Pull à double primaire avec point milieu.
X Push-Pull à demi-pont (deux sources de tension continue nécessaires).
X Push-Pull à pont complet.
La figure 4.3.19 décrit le principe de l’alimentation Push-Pull à demi-pont.
On formule l’hypothèse que les condensateurs C1 et C2 sont identiques et que leur capacité est suffisam-
ment importante pour considérer que la tension à leurs bornes est constante, égale à E/2.
Le principe de fonctionnement est le suivant :
X La fermeture alternée des interrupteurs I1 et I2 (fonctionnement en onduleur) permet d’obtenir
une tension alternative en créneaux aux bornes de l’enroulement primaire n1 .
X Le redressement au secondaire s’effectue :
- soit par un pont PD2.
- soit par un secondaire à point milieu et deux diodes (montage P2 de la figure 4.3.19).
Montage PUSH-PULL (pont complet)
Comme pour le montage Forward, le montage Push-Pull est dérivé du montage Buck. Ce type de conver-
tisseur est particulièrement bien adapté pour les basses tensions de sortie avec forts courants.
Le bobinage secondaire avec point milieu peut être vu comme deux bobinages séparés et donc être traité
comme un transformateur à trois bobinages dont le rapport du nombre de spires est défini comme n1 : n2 :
n2 .
5.1 Introduction
Un onduleur autonome est un convertisseur statique continu-alternatif ; il permet d’alimenter une charge
en alternatif à partir d’une source continue. Dans certaines conditions, un redresseur commandé peut envoyer
de l’énergie d’une source continue à une source alternative : c’est le fonctionnement dit en onduleur non
autonome ou assisté (Redressement et onduleurs assistés triphasés).
F . 5.2.3 : Principe d’un onduleur autonome en demi-pont et avec transformateur à point milieu
62
Electronique de puissance 2 EC-GME-P832 :Electronique de puissance 2 © 2022-2023
4USM ax ∑ 1
∞
US = Sin[(2P + 1)ωt]
π p=0
2p + 1
US1Ef f 4USM ax
US1Ef f = √ = √ ≈ 0, 9USM ax
2 π 2
4USM ax ∑ 1
+∞
1
US = √ sin[(2p + 1)ωt − φ2p+1 ]
πR P =0 2p + 1 1 + [(2p + 1)τ ω]2
4U US1Ef f
IS1Ef f = √ SM ax = √
πR 1 + (τ ω)2 R 1 + (τ ω)2
Remarque : La puissance active peut se calculer à partir de la relation :
∑
+∞
P = US0 IS0 + USnEf f ISnEf f cosφn
n=1
d’où :
2
US1Ef ∑
+∞
cosφ
P =
f
√ 2p+1 avec tanφ2p+1 = (2p + 1)τ ω
R p=0 (2p + 1)2 1 + [(2p + 1)τ ω]2
Soit encore :
2
US1Ef f
∑
+∞
1
P = √
R p=0 (2p + 1) 1 + [(2p + 1)τ ω]2
2
Les harmoniques ≥ 2 participent peu au transfert de la puissance active car les phases φ2p+1 tendent
rapidement vers π/2. Au contraire, ils contribuent autransfert de la puissance réactive.
ˆ
π−α √
1 2α
2
US1Ef f = 2
USM ax dθ = USM ax 1−
π π
α
4USM ax ∑ 1
+∞
US = cos[(2p + 1)α] sin[(2p + 1)ωt]
π p=0
2p + 1
US1 EF F = 4US√
M ax
π 2
cosα (0 ≤ α ≤ π/2
√
6US M ax
pour α = π/6 nous obtenons US1 EF F = π
on trouve
d’où
US M ax ∑
m
US 1 M ax
US 1 Ef f = √ = √ cosαi (0 ≤ αi ≤ π/2)
2 mπ 2 i=1
La M.L.I. (modulation de largeur d’impulsions, ou P.W.M. pour pulse width modulation) permet de sup-
primer des harmoniques en commutant les interrupteurs électroniques à des instants pré-calculés. Elle est
particulièrement adaptée à l’obtention d’une sinusoïde avec peu de commutations par période.
a) M.L.I. – Onde 2 niveaux
a1)Fonctionnement
On considère le montage de la Figure 5.3.1. Le fonc-
tionnement de ce montage est donné à travers la Figure
5.3.5. Les interrupteurs électroniques sont tous simulta-
nément commandés ; on a soit K1 −K3 fermés et K2 −K4
ouverts, soit K1 − K3 ouverts et K2 − K4 fermés. La ten-
sion uS est impaire et symétrique par rapport à la droite
verticale passant par π/2. Dans le cas général, on a un
nombre m d’angle αi , avec 0 ≤ αi ≤ π/2.
F . 5.3.5 : M.L.I. pré-calculée - Onde 2 ni-
a2) Spectre veaux. Deux angles α1 et α2
La tension uS est impaire et possède une symétrie de
« glissement » . La tension uS peut aussi être vue comme la somme pondérée de m + 1 tensions ui :
∑
m
US = U0 + 2 (−1)i Ui
i=1
on trouve
d’où
∑
m
US = (−1)i+1 Ui
i=1
on trouve
d’où
4US M ax ∑
m
US 1 M ax
US 1 Ef f = √ = √ (−1)i+1 cos(αi ) (0 ≤ αi ≤ π/2)
2 π 2 i=1
a1) Fonctionnement
On considère le montage de la Figure 5.3.1. Le fonctionnement
de ce montage est donné à travers la Figure 5.3.8. Les interrupteurs
électroniques sont tous simultanément commandés ; on a K1 − K3
fermés et K2 − K4 ouverts pendant αT0 , puis K1 − K3 ouverts et
K2 − K4 fermés pendant (1 − α )T0 avec T0 = 1/f0 , ω0 = 2πf0 ,
T = 1/f et ω = 2πf .
Sur une période T0 , la « valeur moyenne instantanée » de uS s’é-
crit : uSM oy = (2α − 1)USM ax avec 0 ≤ α ≤ 1
On choisit la variation suivante du rapport cyclique : α = 12 [1 +
ksin(ωt)] avec 0 ≤ k ≤ 1 F . 5.3.8 : M.L.I. par découpage –
La « valeur moyenne instantanée » de uS est alors sinusoïdale : Onde 2 niveaux
uSM oy = kUSM ax sin(ωt).
Et si ω << ω0 alors le fondamental uS1 de la tension uS est identique à uSM oy .
a2) Spectre
La tension uS est paire. Son développement en série de cosinus est :
( )
∑
+∞
4 [ nπ ]
US = US M ax k sin(ωt) + sin (1 + k sin(ωt)) cos(nω0 t)
n=1
nπ 2
Le spectre d’amplitude présente une raie à ω (fondamental) et des raies à ω0 , ω0 ± 2ω, ..., 2ω0 ± ω, 2ω0 ±
3ω, ..., 3ω0 , 3ω0 ± 2ω, ...,etc. Les amplitudes des différentes raies dépendent de k.
Remarque : La M.L.I. à fréquence élevée permet d’élaborer n’importe quelle forme d’onde (ici une
sinusoïde), et de repousser les harmoniques autour de la fréquence porteuse et de ses multiples ce qui en
facilite le filtrage.
Remarque : La valeur efficace du fondamental se règle par USM ax ou k. US 1Ef f = kU√ SM ax
2
b) M.L.I. – Onde 3 niveaux
b1) Fonctionnement
On considère le montage de la Figure 5.3.1. Le fonctionne-
ment de ce montage est donné à travers la Figure 5.3.9. À l’aide
de deux commandes on élabore une onde à trois niveaux. Les
tensions de commandes uCde1 et uCde2 sont obtenues en com-
parant la tension de modulation uM od , et son opposée −uM od
(déphasage de π pour une sinusoïde), à la tension triangulaire
uT ri .
Comme pour la M.L.I. – Onde 2 niveaux, on a : uSM oy =
(2α − 1)USM ax
α = 21 [1 + ksin(ωt)] ⇒ USM oy = kUSM ax sin(ωt)
b2) Spectre
La tension uS est paire. Son développement en série de co-
F . 5.3.9 : M.L.I. par découpage – Onde 3
niveaux
69 Par :Dr Kemgang Kana Lucas Z.
Electronique de puissance 2 EC-GME-P832 :Electronique de puissance 2 © 2022-2023
sinus est : Le spectre d’amplitude présente une raie à ω (fondamental) et des raies à 2ω0 ± ω, 2ω0 ± 3ω,...,
4ω0 ± ω, 4ω0 ± 3ω,..., etc. ; mais aucune raie en (2p + 1)ω0 ± ... , ce qui facilite le filtrage. Les amplitudes
des différentes raies dépendent de k.
Remarque : La valeur efficace du fondamental se règle par USM ax ou k. US 1 Ef f = kU√ SM ax
2
de la référence (modulante).
fp
m= avec m>1
fm
On choisit généralement m supérieure à l’unité parce que l’augmentation mène au déplacement des har-
moniques vers des fréquences élevés. Dans la simulation on constate que les valeurs très élevées de m
provoquent une augmentation des déchets de tension, ce qui nous oblige à optimiser la valeur de m.
● Le coefficient de réglage en tension r, égal au rapport de l’amplitude de la tension de la référence sur
celle de la porteuse.
Um
m=
Up
D’ordinaire la modulation est synchrone, c’est-à-dire fp est un multiple entier de fm . La tension de sortie
u est alors vraiment périodique et a bien une période T égal à f1m .
Mais dans certains cas modulation est asynchrone, notamment quand à fréquence de modulation fp
donnée on fait varier de façon continue la fréquence de la référence. En modulation synchrone, si m est
impair, l’alternance négative de u’ reproduit au signe prés son alternance positive. Le développement en
série de u’ ne comporte que des harmoniques impairs.
Au contraire si m est pair, on trouve dans le développement série de u’ une composante continue, des
harmoniques pairs et impairs.
L’angle décalage δ (MLI synchrone), on dit le décalage est optimal si la porteuse passe par un maximum
ou un minimum au milieu des alternances de la modulante, pour une modulation synchrone suffisamment
importante (m ≥ 15 ), les raies des harmoniques se répartissent par groupe au rang : 1, (m − 2, m, m + 2)
,(2m − 5, 2m − 3, 2m − 1, 2m + 1, 2m + 3, 2m + 5), ….
L’augmentation de m rejette les premiers harmoniques non nuls vers les fréquences élevées et facilite
donc le filtrage. Mais, m est limité par les temps des commutations des interrupteurs des convertisseurs et
donc par la largeur minimale des impulsions.
72