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Avoir eu la chance de développer une culture musicale sur des décennies, et ainsi former son oreille, par la seule

force
d'une curiosité qui traduit son désir mal assumé de croquer la vie à pleine dents, cela a parfois un côté terriblement
grisant. Il y a des jours comme ça, où on a beau se forcer, où on a beau essayer de se convaincre, les nouveautés qu'on
nous balance, y a rien à faire, on les trouve finalement pas si fraîches que ça, pas si originales non plus. Et pour peu
qu'on soit sensible au battage médiatique, quel qu'il soit, l'écoeurement ou le dépit nous guettent. Au bout d'un temps -
ça peut paraître prétentieux - on se demande même ce qui peut encore nous surprendre. Agréablement je veux dire... Et
puis, sans crier gare, au moment où l'on s'y attend le moins, débarque "la" surprise dans des circonstances pour le moins
inhabituelles. Ma rencontre avec la fée Joanna Newsom s'est faite dans un café, où je taillais une bavette avec un ami.
Mon oreille, cette fameuse oreille, elle me l'a prouvée ce jour-là, est une gloutonne, une éternelle insatisfaite, toujours
en éveil. Une musique légère et étrange à la fois flottait dans l'air. Mais ni le brouhaha de l'endroit, ni la conversation
que j'engageais alors, n'eurent raison de ce besoin viscéral de savoir de quoi il s'agissait au juste. Renseignements pris,
je ne me mis pas longtemps - le lendemain - pour me mettre à la recherche de ce graal un peu spécial. Harpiste classique
de formation, la jeune Joanna Newsom a pour elle une forte personnalité, de celles qui trancheront net en deux camps
ceux qui s'y reconnaîtront et ceux qui ne peuvent pas supporter ce chant haut perché, à la limite de l'insupportable
parfois, je l'admets. Assez étrangement, c'est exactement à la même époque que sont apparues les soeurs Casady de
CocoRosie et qui, elles, ont su rapidement sortir de l'anonymat. Quiconque a pu jeter une oreille sur "La Maison de
Mon Rêve" ne sera pas dépaysé sur "The Milk Eyed Mender" ; les deux disques possèdent les mêmes qualités, mais j'ai
tendance à croire que ce premier essai de Joanna Newsom est beaucoup plus gratifiant. L'écriture générale ne trahit pas
ses origines, implantée dans la folk song américaine. Grâce à ce duo voix et harpe, parfois enrichi de quelques
gouttelettes de claviers, ce n'est pas cet univers poussiéreux et sordide qui apparaît, mais plutôt un endroit magique,
faite d'allées en caramel et de buildings en sucre d'orge. Aussi mâture que Fiona Apple, aussi candide que Björk, j'en
connais quelques unes qui devraient d'ores et déjà se méfier de cette étoile montante qui, si elle gère bien sa carrière,
risque de s'imposer très vite.

naîtront et ceux qui ne peuvent pas supporter ce chant haut perché, à la limite de l'insupportable parfois, je l'admets.
Assez étrangement, c'est exactement à la même époque que sont apparues les soeurs Casady de CocoRosie et qui, elles,
ont su rapidement sortir de l'anonymat. Quiconque a pu jeter une oreille sur "La Maison de Mon Rêve" ne sera pas
dépaysé sur "The Milk Eyed Mender" ; les deux disques possèdent les mêmes qualités, mais j'ai tendance à croire que
ce premier essai de Joanna Newsom est beaucoup plus gratifiant. L'écriture générale ne trahit pas ses origines,
implantée dans la folk song américaine. Grâce à ce duo voix et harpe, parfois enrichi de quelques gouttelettes de
claviers, ce n'est pas cet univers poussiéreux et sordide qui apparaît, mais plutôt un endroit magique, faite d'allées en
caramel et de buildings en sucre d'orge. Aussi mâture que Fiona Apple, aussi candide que Björk, j'en connais quelques
unes qui devraient d'ores et déjà se méfier de cette étoile montante qui, si elle gère bien sa carrière, risque de s'imposer
très vite.

naîtront et ceux qui ne peuvent pas supporter ce chant haut perché, à la limite de l'insupportable parfois, je l'admets.
Assez étrangement, c'est exactement à la même époque que sont apparues les soeurs Casady de CocoRosie et qui, elles,
ont su rapidement sortir de l'anonymat. Quiconque a pu jeter une oreille sur "La Maison de Mon Rêve" ne sera pas
dépaysé sur "The Milk Eyed Mender" ; les deux disques possèdent les mêmes qualités, mais j'ai tendance à croire que
ce premier essai de Joanna Newsom est beaucoup plus gratifiant. L'écriture générale ne trahit pas ses origines,
implantée dans la folk song américaine. Grâce à ce duo voix et harpe, parfois enrichi de quelques gouttelettes de
claviers, ce n'est pas cet univers poussiéreux et sordide qui apparaît, mais plutôt un endroit magique, faite d'allées en
caramel et de buildings en sucre d'orge. Aussi mâture que Fiona Apple, aussi candide que Björk, j'en connais quelques
unes qui devraient d'ores et déjà se méfier de cette étoile montante qui, si elle gère bien sa carrière, risque de s'imposer
très vite.

Avoir eu la chance de développer une culture musicale sur des décennies, et ainsi former son oreille, par la seule force
d'une curiosité qui traduit son désir mal assumé de croquer la vie à pleine dents, cela a parfois un côté terriblement
grisant. Il y a des jours comme ça, où on a beau se forcer, où on a beau essayer de se convaincre, les nouveautés qu'on
nous balance, y a rien à faire, on les trouve finalement pas si fraîches que ça, pas si originales non plus. Et pour peu
qu'on soit sensible au battage médiatique, quel qu'il soit, l'écoeurement ou le dépit nous guettent. Au bout d'un temps -
ça peut paraître prétentieux - on se demande même ce qui peut encore nous surprendre. Agréablement je veux dire... Et
puis, sans crier gare, au moment où l'on s'y attend le moins, débarque "la" surprise dans des circonstances pour le moins
inhabituelles. Ma rencontre avec la fée Joanna Newsom s'est faite dans un café, où je taillais une bavette avec un ami.
Mon oreille, cette fameuse oreille, elle me l'a prouvée ce jour-là, est une gloutonne, une éternelle insatisfaite, toujours
en éveil. Une musique légère et étrange à la fois flottait dans l'air. Mais ni le brouhaha de l'endroit, ni la conversation
que j'engageais alors, n'eurent raison de ce besoin viscéral de savoir de quoi il s'agissait au juste. Renseignements pris,
je ne me mis pas longtemps - le lendemain - pour me mettre à la recherche de ce graal un peu spécial. Harpiste classique
de formation, la jeune Joanna Newsom a pour elle une forte personnalité, de celles qui trancheront net en deux camps
ceux qui s'y reconnaîtront et ceux qui ne peuvent pas supporter ce chant haut perché, à la limite de l'insupportable
parfois, je l'admets. Assez étrangement, c'est exactement à la même époque que sont apparues les soeurs Casady de
CocoRosie et qui, elles, ont su rapidement sortir de l'anonymat. Quiconque a pu jeter une oreille sur "La Maison de
Mon Rêve" ne sera pas dépaysé sur "The Milk Eyed Mender" ; les deux disques possèdent les mêmes qualités, mais j'ai
tendance à croire que ce premier essai de Joanna Newsom est beaucoup plus gratifiant. L'écriture générale ne trahit pas
ses origines, implantée dans la folk song américaine. Grâce à ce duo voix et harpe, parfois enrichi de quelques
gouttelettes de claviers, ce n'est pas cet univers poussiéreux et sordide qui apparaît, mais plutôt un endroit magique,
faite d'allées en caramel et de buildings en sucre d'orge. Aussi mâture que Fiona Apple, aussi candide que Björk, j'en
connais quelques unes qui devraient d'ores et déjà se méfier de cette étoile montante qui, si elle gère bien sa carrière,
risque de s'imposer très vite.

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