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Odontologie

[23-064-A-10]

Matériaux à empreinte

Daniel Serre : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier


Université de Nice Sophia-Antipolis, 272, avenue de la Californie, 06200 Nice France
Valérie Pouysségur : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier
Université de Nice Sophia-Antipolis, 74, avenue de Brancolar, 06100 Nice France

Résumé

Dans les procédures prothétiques cliniques, les matériaux à empreinte sont utilisés pour
enregistrer et reproduire les structures dentaires et tissulaires. Les matériaux à empreinte
élastiques comme les hydrocolloïdes et les élastomères sont les plus communément
utilisés, par rapport aux pâtes thermoplastiques et oxyde de zinc - eugénol. Cet article
présente les propriétés chimiques, physiques et mécaniques des différentes familles de ces
matériaux. La compréhension du comportement et des limites de chaque matériau est
indispensable à la conduite avec succès du traitement prothétique.

© 1998 Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS - Tous droits réservés

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INTRODUCTION

L'intérêt de l'empreinte clinique en prothèse n'est plus à prouver, épreuve incontournable


du traitement prothétique, elle préside à l'élaboration de la construction prothétique, et à
sa valeur dans la recherche de la précision optimale d'adaptation.

Malgré tous les efforts déployés ces dernières années par la CFAO (conception et
fabrication assistées par ordinateur), pour introduire l'empreinte optoélectronique au sein
d'une conception scientifique de fabrication, l'empreinte traditionnelle " chimicomanuelle "
est encore d'actualité et la plupart des matériaux à empreinte ont vu leurs propriétés
mécaniques et surfaciques sans cesse s'améliorer, au service d'une précision dont les
facteurs déterminants sont subordonnés aux procédures cliniques, aux comportements des
matériaux, mais aussi aux modalités de traitement de l'empreinte. Seule une analyse
rationnelle de ces différents facteurs pourra conduire le praticien vers une optimisation des
résultats.

Pour O'Brien [66], deux grandes classes de matériaux à empreinte peuvent être distingués
après leur réaction : élastiques et inélastiques.

Les matériaux à empreinte élastiques sont classés dans deux familles par de nombreux
auteurs [14, 28, 90] :

les élastomères ;
les polysulfures ;
les silicones ;
les polyéthers ;
les hydrocolloïdes irréversibles du type alginate et réversibles du type agar-agar.

Les matériaux à empreinte inélastiques regroupent :

les cires ;
les pâtes thermoplastiques ;
les pâtes à oxyde de zinc-eugénol ;
le plâtre.

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MATÉ RIAUX À EMPREINTE É LASTIQUES

Les matériaux à empreinte élastiques sont des polymères. Avant d'aborder les propriétés
chimiques, physiques et mécaniques de chaque matériau, nous exposerons succinctement
quelques notions élémentaires concernant les polymères.

Généralités sur les polymères

Définition d'un polymère

Les polymères sont des macromolécules constituées par la répétition d'un grand nombre
d'unités moléculaires de base appelées motifs monomères, enchaînés par des liaisons
covalentes.

La polymérisation, réaction de synthèse des polymères à partir des monomères, peut être
amorcée par des moyens physiques ou chimiques tels que la chaleur ou les changements
de concentration, l'interaction de substances chimiques ou par émission de radiation.

Deux types de polymérisation peuvent exister :

la polymérisation par condensation, réaction chimique qui s'accompagne d'une


élimination de petites molécules telles que l'eau entre les unités monomères ;
la polymérisation proprement dite, par " additions " successives et répétées
d'unités monomères qui conduisent, sans aucune élimination, à un composé de poids
moléculaire plus élevé, multiple entier de celui du monomère. Au sens strict du terme,
la polymérisation est une réaction d'addition.

Les polymères obtenus par la répétition d'un seul motif monomère sont appelés
homopolymères. Par opposition, les copolymères présentent dans leurs chaînes plus d'un
type de monomère. Selon la répartition des motifs monomères, on peut classer les
copolymères en : alternés, aléatoires, à blocs ou greffés.
Géométrie des macromolécules

La synthèse d'un polymère [91] peut être assimilée à un jeu de construction dans lequel on
dispose de pièces élémentaires mono-, difonctionnelles ou de fonctionnalité strictement
supérieure à deux (fig 1). On appelle fonctionnalité le nombre de liaisons que la pièce est
capable d'établir avec une autre pièce.

L'association de pièces monofonctionnelles ne peut aboutir qu'à la formation de petites


molécules. L'utilisation exclusive de pièces difonctionnelles conduit à des chaînes linéaires.
La combinaison de pièces mono-, difonctionnelles et de fonctionnalité supérieure à deux
peut conduire, selon les cas, à des polymères ramifiés ou tridimensionnels à structure de
réseau (fig 2).

Les macromolécules tridimensionnelles où les enchaînements atomiques se développent


dans les trois directions de l'espace, résultent le plus souvent des réactions de pontage
encore appelées réactions de réticulation. Ces réactions de pontage permettent de passer
de macromolécules linéaires à des macromolécules tridimensionnelles en créant des
enchaînements covalents transversaux entre les chaînes des premières. Cela peut se
passer :

après la polymérisation des chaînes linéaires : vulcanisation du caoutchouc par


création de ponts " soufre ", réaction de réticulation des élastomères ;
en même temps que la polymérisation : polymères thermodurcissables.
Pour de plus amples détails, le lecteur pourra consulter des ouvrages de références [2,
18, 76]
consacrés à la chimie macromoléculaire.

Conformation des chaînes

La structure conformationnelle globale, c'est, à l'échelle de la chaîne, la disposition relative


des atomes de carbone constituant l'ossature de la chaîne.

Le zig-zag planaire, l'hélice, la pelote statistique sont des conformations globales


rencontrées dans les polymères thermoplastiques [44].

Configuration des chaînes

La configuration désigne la disposition des radicaux R sur la chaîne carbonée.

À titre d'exemple, pour une conformation en zig-zag planaire, le polymère est dit atactique
lorsque le radical R est réparti aléatoirement de part et d'autre du plan du zig-zag,
isotactique lorsque le radical R est toujours du même côté du plan du zig-zag et
syndiotactique lorsque le radical R est situé alternativement de part et d'autre du plan du
zig-zag [44].

Structure
[44, 93]
Les polymères peuvent se présenter sous deux états :

l'état solide cristallin ou ordonné dans lequel les atomes, les ions ou les molécules
sont répartis de façon périodique suivant les trois directions de l'espace. Il résulte de la
notion même de cristal que, pour constituer des cristaux, les chaînes
macromoléculaires doivent a priori présenter une rigoureuse régularité. Cela implique
une configuration régulière, par exemple isotactique ou syndiotactique, une
conformation globale régulière comme le zig-zag planaire ou l'hélice. La cristallisation
des polymères intervient au-dessous de leur température de fusion, elle contribue à
optimiser leur stabilité thermodynamique ;
l'état amorphe ou désordonné dans lequel les atomes, les ions ou les molécules
sont disposés de façon aléatoire. Les chaînes macromoléculaires présentant une
configuration atactique ou une conformation en pelote statistique sont caractéristiques
de l'état amorphe.

La température de transition vitreuse caractérise le passage de l'état liquide


caoutchoutique à l'état vitreux hors de l'équilibre thermodynamique.

Structure et chimie des élastomères [40, 81]

Polysulfures, silicones et polyéthers sont regroupés sous le terme générique


d'élastomères, contraction lexicale d'" élastique polymère ".

Il est d'usage actuellement de classer les élastomères dans deux grandes


familles chimiques, qui se distinguent par leurs modes de réticulation [28, 29] :

soit par polycondensation avec, lors du pontage, la formation d'un produit


de réaction dont l'élimination entraîne des variations dimensionnelles ;
soit par polymérisation, au sens strict du terme, elle correspond à une
réaction d'addition ne générant aucun produit de réaction.

Les premiers apparus sur le marché au terme des années 1950 sont les
polysulfures qui se caractérisent chimiquement par des pontages
intermoléculaires disulfures. Largement utilisés en prothèse fixée, en alternative
aux hydrocolloïdes réversibles, ces élastomères polycondensants ont été plus
spécifiquement employés en prothèse amovible partielle ou complète en raison
de la lenteur de leurs réactions de vulcanisation, permettant ainsi la réalisation
clinique des tests phonétiques et fonctionnels spécifiques aux empreintes des
édentements partiels et totaux.

Le début des années 1960 a vu l'avènement des silicones polycondensants ou


diméthylpolysiloxanes. Ce sont des dérivés organosiliciques constitués de
longues chaînes dont le squelette est formé par l'alternance régulière d'atomes
d'oxygène et de silicium, les groupements organiques alkyls étant greffés au
niveau des atomes de silicium. En plus de la liaison siliciumcarbone, la molécule
est caractérisée par la liaison silicium-oxygène. Cette dernière est à l'origine de
leur nom : silicones, contraction de silicon - ketones. Cette famille de silicones
disponibles sous une large gamme de consistances est utilisée pour les
empreintes de prothèses fixées.

Vers la fin des années 1960, cette gamme d'élastomères s'enrichit d'un nouveau
copolymère appelé polyéther, dont le groupement spécifique est un noyau
éthylène-imine qui est le siège d'une réticulation par polyaddition.

Enfin, vers les années 1975, apparaissent les vinylpolysiloxanes, silicones


réticulants par addition sur des sites de pontage formés des groupements vinyl-
siloxanes et hydrogène-siloxanes. L'incorporation ultérieure de surfactants,
destinés à améliorer la mouillabilté, a donné naissance aux silicones hydrophiles,
encore appelés " hydroactifs " ou " hydrocompatibles "

É tat caoutchoutique

Les élastomères sont des hauts polymères amorphes, constitués de longues


chaînes macromolédulaires repliées sur elles-mêmes au repos, dont la structure
correspond à un réseau tridimensionnel, réticulé. Cette structure résulte de
réactions de pontage ou réticulation de polymères linéaires ayant une masse
moléculaire comprise entre 10 000 et 500 000. Ces polymères linéaires de base
qui correspondent aux produits commercialisés sont appelés plastomères [28].

À l'état de plastomère, les polymères linéaires n'échangent entre eux que de


faibles interactions du type Van der Waals et s'apparentent à des liquides très
visqueux. Toute contrainte supérieure aux forces de Van der Waals provoque un
glissement des chaînes macromoléculaires les unes par rapport aux autres, qui se
traduit par un écoulement du plastomère, au cours duquel sa viscosité et la
contrainte d'écoulement diminuent. Ce caractère thixotrope se constate
cliniquement lors de l'injection du plastomère par la diminution de la pression
initiale nécessaire à l'écoulement au fur et à mesure de l'injection.

À l'état d'élastomère, c'est-à-dire à l'état réticulé, des liaisons ioniques ou


covalentes relient les chaînes de polymères linéaires selon une fréquence d'un
site de pontage ou noeud de fonctionnalité pour cent motifs [93]. Entre deux sites
de pontages, ce sont les forces de Van der Waals qui unissent les chaînes
macromoléculaires. Cette structure confère à ces matériaux des propriétés très
particulières, au point qu'elles ont conduit à définir un nouvel état de la matière,
l'état caoutchoutique qui présente une élasticité à caractère essentiellement "
entropique ", c'est-à-dire liée aux changements de conformation des chaînes [92].
Ces dernières sont en effet capables, si leur mobilité est suffisante, de se
déformer entre les " points d'ancrage " que constituent les noeuds du réseau
macromoléculaire. La densité des noeuds confère à l'élastomère son module
d'élasticité.

É lastomères réticulants par polycondensation

Polysulfures

Ils sont connus sous plusieurs appellations : polysulphides, " tiokols ",
thiocaoutchoucs ou mercaptans. Ils se présentent sous la forme de deux produits
: une base et un réactif ou accélérateur.

Le polymère de base de couleur blanche, est industriellement obtenu par l'action


d'un dérivé chloré du glycol sur un sulfure alcalin. Cette macromolécule, de
formule générale :

HS - [C2H4 - O - CH2 - O - C2H4 - SS]n - C2H4 - O - CH2 - O - C2H4 - SH

est caractérisée par la présence de sites de pontage formés de groupements


thiols HS et possède à l'état de plastomère un degré de polymérisation de 25 à
27. Elle représente environ 80 % en poids du produit conditionné auquel il faut
ajouter 20 % de charges (TiO2 - CaSO4 - SiO2 - ZnO).

L'initiateur de couleur brune, qui induit la réticulation est essentiellement


constitué de peroxyde de plomb PbO2, mélangé à des liants organiques
plastifiants (huile de ricin, acides oléique et stéarique) pour 18 % et du soufre en
excès pour 4 %.

Le mélange des deux pâtes conduit à la structure tridimensionnelle réticulée par


création de liaisons covalentes S - S au niveau des groupements HS terminaux ou
situés en cours de chaînes, par l'intermédiaire du peroxyde de plomb (fig 3).

Cette réaction de réticulation, encore appelée vulcanisation lorsque les pontages


s'établissent sur le soufre, se déroule en trois phases :

une phase d'induction ou d'initiation ;


une phase de propagation exothermique (11 kcal/mol) ;
une phase de coupure.

Elle s'accompagne d'un retrait volumique théorique de 3 % lié d'une part au


rapprochement des chaînes macromoléculaires au niveau des sites de pontage, et
d'autre part à l'élimination du produit de condensation qui est de l'eau.

Le temps de prise est de l'ordre de 8 à 12 minutes à la température buccale.

Présentations commerciales (liste non exhaustive) :

Permlastic de Kerr, en trois consistances différentes conformes à la norme


ISO 4823 (type 1 : heavy bodied ; type 2 : regular bodied et type 3 : light
bodied) ;
Surflex de GC : type heavy bodied, type regular, type injection.
Diméthylpolysiloxanes polycondensés

Le plastomère de base de ces silicones réticulants par condensation est obtenu


par hydrolyse de silanes mono-, bi- ou trifonctionnels. Les silanols ainsi formés
donnent naissance après déshydratation aux diméthylpolysiloxanes (fig 4 et 5).

La réaction de réticulation est assurée par un tétraéthoxysilane, silane


tétrafonctionnel encore appelé orthosilicate d'éthyle, en présence d'un ester
organométallique, l'octoate d'étain. Cette réaction de polycondensation est
légèrement exothermique. Elle s'accompagne d'un retrait théorique de 3 % et
donne naissance à un produit de condensation qui est de l'éthanol. La
différenciation des consistances provient de l'adjonction de charges au
plastomère de base.

Produits commercialisés (liste non exhaustive).

En moyenne quatre consistances de types 0, 1, 2, 3, conformes à la norme ISO


4823, sont disponibles sur le marché sous des dénominations commerciales
diverses telles que :

Xantopren de Bayer, Optosil de Bayer, Silaplast et Silasoft de Dexter,


Coltex et Coltofax de Coltène, Bisico Plast, Bisico Plast X Hart, Bisico Exakt N,
Bisico Exakt G, Bisico Regidur, pour ne citer que les plus courantes.

É lastomères réticulants par polymérisation au sens strict

Vinylpolysiloxanes

Ces silicones réticulants par addition sont obtenus comme les précédents à partir
de silanes, la réaction de réticulation résulte de la copolymérisation d'un vinyle-
siloxane et d'un hydrogène-siloxane. Ces copolymères présentent globalement la
même structure macromoléculaire mais se différencient chacun par la présence
de groupements vinyle ou hydrogène. La réaction de réticulation se produit par
addition au niveau de ces deux groupements, par amorçage ionique en présence
d'un catalyseur qui est un sel de platine ou de nickel (fig 6). C'est une
copolymérisation au sens strict.

La réaction de réticulation du plastomère est à l'origine d'un retrait de


polymérisation, en revanche, l'absence de produit réactionnel secondaire
susceptible de s'éliminer, confère aux vinylpolysiloxanes une stabilité
dimensionnelle supérieure à celle des polycondensants. Cette réaction de
polyaddition entraîne la formation d'hydrogène gazeux qui, lors de son
élimination, peut induire une porosité superficielle du matériau de réplique. De ce
fait, il est conseillé d'attendre au moins une heure au-delà de la réaction de prise
apparente pour traiter l'empreinte.

Vinylpolysiloxanes dits hydrophiles ou " hydroactifs "

Les vinylpolysiloxanes " hydrophiles " sont obtenus par hydroxylation du


squelette macromoléculaire (fig 7).

L'hydrophilie, propriété nécessaire à la mouillabilité, est obtenue en ajoutant des


surfactants dans la composition des plastomères. Les surfactants sont
caractérisés par une tête lipophile et une queue hydrophile. La balance
hydrophile/lipophile (HLB) caractérise la valeur HLB du surfactant.
Produits commercialisés (liste non exhaustive).

Les vinylpolysiloxanes sont distribués sous différentes consistances conformes à


la norme ISO 4823, sous des conditionnements variés, avec des temps de prise
différents dont tous les détails sont fournis dans les présentations commerciales :

Coltène : Président, en quatre consistances ;


Heraeux Kulzer : Provil novo hydro-activ en cinq consistances : putty,
puttysoft, monophase, medium et light ;
dans la gamme Bisico : S4i light, S4i hydrophile, S1 putty soft, S1 putty
Perfect, Compress, S3 heavy, S2 Regular etc ;
Pierre Rolland : Gumak addition light, regular et putty soft ;
3 M : 3 Mexpress en consistance putty, medium et light ;
3 M : 3 M Imprint II, en consistance heavy, regular et low ;
Spad : Eurogum en cinq consistances ;
GC : Exaflex en quatre consistances et putty, Examix en trois consistances
;
Espé® : Permagum® ;
Dentsply de Trey : Aquasila monophase et Aquasila LV, low viscosity et,
très récemment, Aquasila putty et Aquasila ULV (ultra low viscosity).

L'Aquasila apparu récemment sur le marché est présenté dans les publications
commerciales comme un matériau d'empreinte hydrophilique quadrifonctionnel.
C'est un vinylpolysiloxane modifié par l'adjonction d'une résine
quadrifonctionnelle, avec pour conséquence de meilleures performances
mécaniques par l'augmentation de la densité des sites de réticulation
quadrifonctionnels, par rapport à ceux trifonctionnels des vinylpolysiloxanes
conventionnels (cf supra). Dans les mêmes publications, le surfactant est
présenté comme plus performant en accélérant l'hydrophilie. La mouillabilité est
atteinte avant le début de prise, résultat d'une mobilité plus grande de la queue
hydrophile du surfactant, car plus courte que celle des vinylpolysiloxanes
conventionnels, ce qui permet d'obtenir une valeur HLB plus élevée. Il offre enfin
les caractéristiques du snap set, prise rapide avec un temps de travail augmenté.

Citons également quelques spécialités destinés aux enregistrements des rapports


intermaxillaires comme le Memoreg et le Memosil de Heraeus Kulzer, l'Exabite
registration de GC, le Dimension bite d'Espé®, l'Occlusofast de Zhermack.

Polyéthers

Le plastomère de base résulte de la copolymérisation de l'époxy-éthane et du


tétrahydrofurane sur lequel on fait réagir l'acide crotonique (fig 8) puis
l'éthylène- imine (fig 9). Le noyau éthylène-imine est greffé au niveau de la
double liaison de l'acide crotonique. L'initiateur de la réticulation est un ester de
l'acide sulfonique, le dichloroparatoluène sulfonate de méthyle. Cet initiateur
provoque l'ouverture des cycles éthylène-imine (fig 10). Cette réaction est une
polyaddition et, comme pour les vinylpoysiloxanes, l'absence de produit
réactionnel secondaire confère à ces matériaux une bonne stabilité
dimensionnelle dans le temps.

Produits commercialisés.

Les polyéthers sont exclusivement distribués par la société Espé® sous quatre
consistances différentes :

Impregum® F, préconisé pour la réalisation d'empreintes monophasées,


de consistance moyenne, unique, pour laquelle les propriétés thixotropiques
des polyéthers sont les mieux exprimées, c'est-à-dire fluide sous pression sur
la dent traitée à la seringue et ferme sans pression dans le porte-empreinte ;
Permadyne®, pour les techniques d'empreinte en double mélange ou "
rebasées ", présenté en deux consistances (ferme H et fluide L ou Garant
fluide, selon le mode de malaxage) ;
Ramitec®, pour les enregistrements des rapports intermaxillaires, de
haute consistance.

La société Espé® préconise pour le mélange de ces matériaux un système


ergonomique, le système Pentamix®, qui assure un mélange rapide de la quantité
souhaitée, homogène, dans des rapports plastomère de base / catalyseur
toujours réguliers.

Les produits se nomment alors : Impregum® penta, Permadyne® penta H ferme,


Permadyne® penta L fluide et Ramitec® penta.

Dans ses publications commerciales, la société Espé® présente ces matériaux


comme hydrophiles avant, pendant et après la prise, avec un comportement de
prise snap set.

Structure et chimie des hydrocolloïdes [40, 81]

Les hydrocolloïdes sont associés à la notion de colloïdes hydrophyles et sont


classés en deux familles : irréversibles et réversibles, qui se distinguent par leurs
réactions de gélification.

Issus des travaux de Poller en 1925, et proposés cliniquement par Sears dès
1937, les hydrocolloïdes réversibles furent les premiers matériaux permettant
des empreintes globales d'une précision et d'une fiabilité élevée.

En 1939, apparaissent les hydrocolloïdes irréversibles ou alginates comme


substituts des hydrocolloïdes réversibles du fait de la pénurie d'agar-agar en
provenance du Japon.

Leurs caractéristiques et manipulation clinique sont décrites par Schoonover et


Dickson, mais leurs performances médiocres limitèrent leur emploi à des
situations cliniques simples ne nécessitant pas une grande précision. En 1976,
Lauritzen propose d'optimiser leurs performances par une mise en condition
particulière et les engage dans les empreintes destinées à l'analyse occlusale.

En 1981, une nouvelle génération d'alginate apparaît, les alginates de classe A,


dont le Calginat est la première expression commerciale. Leur association, dans
les techniques d'empreinte de prothèse fixée à de nouveaux hydrocolloïdes
réversibles de basse viscosité, sous le nom d'empreinte aux hydroalginates, est
décrite par de nombreux auteurs [1, 4, 5, 6].

É tat colloïdal

Il est caractérisé par l'existence de deux phases, une phase dispersée,


représentée par la distribution uniforme de fines particules d'un soluté, dans une
phase dispersive ou milieu dispersif. Si ces deux phases sont compatibles, la
phase dispersive restera suspendue dans le milieu dispersif.

Tous les colloïdes sont appelés sols, quel que soit l'état de la phase dispersive
(liquides, solides ou gazeux). Les matériaux hydrocolloïdes à empreinte sont des
solides en suspension dans des liquides. Ce sont des sols hydrophiles.

Hydrocolloïdes irréversibles ou alginates

Le polymère linéaire de base des hydrocolloïdes irréversibles est un sel, ou


alginate de sodium ou de potassium, de l'acide alginique. L'acide alginique est
constitué d'enchaînements d'acide D-mannuronique et L-guluronnique. Seuls les
groupements carboxyls de l'acide D-mannuronique interviennent dans les
sodium ou de potassium sont solubles et forment des sols d'alginates lorsqu'ils
sont mélangés avec de l'eau dans des proportions données. Par combinaison
chimique avec des réactifs insolubles comme les sels de calcium, la réticulation
s'accompagne d'une réaction chimique de gélification des sols solubles
d'alginates de potassium, en gels insolubles d'alginates de calcium (fig 12). Cette
réaction de gélification en présence d'eau, correspondant à la transformation
irréversible du sol en gel, se produit par simple échange d'ions. Cette réaction
chimique excessivement rapide, est retardée par l'adjonction d'un retardateur, le
pyrophosphate tétrasodique qui agit comme un inhibiteur momentané de prise,
en fixant dès le malaxage avec l'eau tous les ions calcium disponibles. La
transformation sol-gel commence lorsque les ions calcium sont disponibles.

La composition théorique moyenne et le rôle des différents constituants sont


regroupés dans le tableau I [40, 90].

Produits commercialisés.

La liste est nombreuse, depuis quelques années déjà, les fabricants se sont
orientés vers la production d'alginates " sans poussières ". Ce procédé est
couvert par deux brevets, cités par Lemounier et al [54] :

l'un japonais, qui incorpore dans la composition de l'alginate, un liquide


hydrophobe non volatil et une petite quantité de polyvinylpyrolidone ;
l'autre de Bayer, qui pulvérise de l'isoparaffine sur le mélange des
poudres.

Hydrocolloïdes réversibles (tableau II)

Le polymère de ces matériaux est la gélose agar-agar, qui constitue la phase


dispersée en suspension dans un milieu essentiellement constitué d'eau. L'agar-
agar est un colloïde hydrophile organique extrait d'algues rouges. Chimiquement,
c'est un ester sulfurique d'un polymère linéaire du D-galactose (fig 13). La
réticulation est une réaction de gélification qui se produit sous l'effet de
l'abaissement de la température.

À température ambiante, les hydrocolloïdes réversibles se présentent sous forme


de gel. Un sol de gélose, coagule ou se gélifie à une température de gélification
comprise entre 36 et 42 °C pour donner naissance à un gel élastique où les
chaînes macromoléculaires constituant la phase dispersée se sont organisées en
fibrilles s'enchevêtrant entre elles pour former une structure de réseau
tridimensionnel. Les fibrilles sont unies par de faibles liaisons physiques,
facilement rompues par un apport d'énergie thermique. Ce processus de
gélification est réversible et, inversement, le gel hydrocolloïde se transforme
complètement en sol, visqueux, s'il est maintenu pendant au moins 10 minutes à
une température de 100 °C, la transformation débutant à partir de 60 - 70 °C (fig
14).

Cet écart entre températures de gélification et de liquéfaction, connu sous le nom


d'hystérésis, offre au praticien un domaine d'exploitation clinique de ces
matériaux dans un intervalle de températures compatibles à un usage buccal.
Ainsi l'enregistrement est réalisé avec l'hydrocolloïde à l'état de sol sous sa
forme fluide et visqueuse au voisinage de 45 °C, puis le matériau est refroidi
pendant au moins 5 minutes par l'intermédiaire d'une circulation d'eau froide qui
alimente le porte-empreinte. Au terme du processus de gélification, le matériau
se présente alors sous la forme d'un gel élastique et le retrait de l'empreinte peut
alors s'effectuer.

Produits commercialisés (liste non exhaustive).

Les marques les plus connues sont Van® et Lactona Surgident.


Les produits sont distribués sous deux consistances différentes :

une consistance moyenne ou haute, conditionnée dans des tubes de


polyéthylène, et destinée à être chargée dans le porte-empreinte ;
une consistance fluide, conditionnée soit en bâtonnets ou sticks, soit en
carpules, et destinée à être injectée à la seringue au niveau des préparations
et des dents adjacentes.

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CARACTÉ RISTIQUES PHYSICOMÉ CANIQUES DES


MATÉ RIAUX À EMPREINTE É LASTIQUES

Parmi les qualités recherchées d'un matériau à empreinte, la précision est le


terme le plus souvent avancé. Elle traduit la faculté du matériau à reproduire les
formes et les microsurfaces d'un volume. Pour Degrange [28, 29], il faut distinguer

la précision volumique ou dimensionnelle, à l'échelle totale du matériau,


qui intéresse la globalité de l'empreinte ;
la précision de reproduction des détails, à, l'échelle de la microsurface,
appelée fidélité.
La précision dimensionnelle d'un matériau à empreinte dépend :
des propriétés mécaniques du matériau ;
du mode et du temps de réticulation ;
des propriétés thermiques ;
de son comportement hydrocinétiques ;
des conditions de mise en oeuvre.

Précision dimensionnelle

Propriétés mécaniques : viscoélasticité

Au-dessus de leur température de transition vitreuse, les matériaux polymères


présentent un comportement communément désigné par viscoélastique [43]. On
entend par là que leur réponse à une sollicitation mécanique est intermédiaire
entre celle d'un solide élastique parfait pour lequel la déformation est
proportionnelle à la contrainte , selon la loi de Hooke ; et celle d'un liquide
visqueux idéal pour lequel la contrainte est proportionnelle à la vitesse de
déformation d /dt, selon la loi de Newton.

Loi de Hooke : =E , où E désigne le module d'élasticité du matériau.

Loi de Newton : = h d /dt, où h désigne la viscosité newtonienne du


matériau.

Fluage et relaxation

En réponse à une sollicitation mécanique transitoire, le fluage et la relaxation


sont les deux phénomènes qui caractérisent le comportement viscoélastique [28,
43]
.

Le fluage, ou déformation lente d'un solide soumis à une contrainte prolongée,


traduit l'évolution de la déformation d'un matériau en fonction du temps sous
une contrainte constante [91].
La relaxation, ou disparition progressive de l'état de contrainte d'un corps auquel
on a imposé et maintenu une déformation limitée et constante, traduit l'évolution
de la contrainte exercée sur un matériau en fonction du temps pour une
déformation constante [91].

Ce comportement viscoélastique peut être modélisé simplement par l'association


d'un ressort qui caractérise le comportement purement élastique et d'un piston
qui caractérise l'écoulement visqueux.

Dans cette modélisation, le fluage est représenté par le modèle rhéologique de


Kelvin-Voigt, constitué d'un ressort et d'un amortisseur en parallèle où sous
l'action d'une contrainte constante , la déformation du ressort est retardée par
l'inertie du piston (fig 15). La relaxation est modélisé par le modèle rhéologique
de Maxwell, constitué d'un ressort et d'un amortisseur en série, où pour une
déformation constante du système, la contrainte diminue par l'action " relais " du
piston qui entretient la déformation (fig 16).

Conséquences cliniques : déformation permanente et élasticité retardée

Compte tenu de leur comportement viscoélastique, les polymères sont des


matériaux imparfaitement élastiques qui, lorsqu'ils sont soumis à une contrainte,
ne récupèrent jamais totalement les déformations induites et qui présentent des
phénomènes d' " élasticité retardée " [17].

Ce comportement caractéristique de celui des matériaux à empreinte élastiques


est à l'origine de la déformation permanente enregistrée dans l'empreinte, sous
l'action des contraintes emmagasinées par le matériau engagé dans la technique
d'empreinte.

Ces contraintes sont principalement des contraintes de désinsertion liées au


retrait de l'empreinte et résultent :

de la force exercée par le praticien pour vaincre la pression


atmosphérique ;
de la force exercée par le praticien pour vaincre les zones de
contredépouille, ce que Bugugnani [14] appelle l'inertie d'extraction,
constituée elle-même de la conjugaison de deux effets : effets de " traînage "
et de " freinage ".

Un exemple de l'évolution de la déformation d'un matériau au comportement


viscoélastique est schématisé sur la figure 17. Ce diagramme a souvent été pris
comme exemple pour expliquer les déformations d'un élastomère soumis aux
contraintes de désinsertion lors du retrait de l'empreinte [28, 29].

La courbe (fig 17), représentant l'évolution de la déformation dans le temps est


divisée en quatre zones :

OA, au temps t1, caractérise le régime élastique parfait défini par la loi de
Hooke, où la déformation est proportionnelle à la contrainte. Elle dépend du
module d'élasticité et de la vitesse de sollicitation ;
AB caractérise le fluage du matériau en fonction du temps d'application de
la contrainte ;
BC, au temps t2, traduit la récupération élastique instantanée de la
déformation initiale, suivie d'une récupération retardée jusqu'au temps t3.

Au temps t3, il persiste une déformation irréversible, permanente ou rémanente.


Cette déformation croît avec l'intensité et le temps d'application de la contrainte.
Pour la réduire, il faut diminuer les contraintes de désinsertion et leur temps
d'application, en comblant les zones de contredépouille trop importantes par
exemple (intermédiaires de bridge, embrasures) et en pratiquant une
désinsertion rapide de l'empreinte uniaxiale.

La déformation permanente est également dépendante de la nature chimique du


matériau, du temps qui sépare la polymérisation de la désinsertion, de la
viscosité du matériau. C'est une fonction inverse de la viscosité. Le tableau III
donne les valeurs de la déformation permanente des matériaux à empreintes
élastiques.

Mode de réticulation

Les réactions de pontage des chaînes macromoléculaires sont la cause :

d'un premier retrait immédiat de réticulation pour les élastomères ou de


gélification pour les hydrocolloïdes, qui résultent du rapprochement des
chaînes macromoléculaires au niveau des sites de pontage, par le passage des
liaisons faibles de Van der Waals de quelques nanomètres, à des liaisons
fortes plus énergétiques et plus courtes, covalentes pour les élastomères,
ioniques pour les hydrocolloïdes ;
d'un deuxième retrait lié à l'élimination d'un produit de réaction dans le
temps, comme c'est le cas pour les élastomères polycondensants. Le tableau
IV regroupe les valeurs du retrait volumique à 24 heures des élastomères.

Propriétés thermiques

Coefficient de dilatation thermique

S'il n'intervient pas pour les hydrocolloïdes réversibles, en revanche, les


élastomères présentent un coefficient de dilatation élevé. Il est de :

150 × 10-6 °C-1 pour les polysulfures ;


200 × 10-6 °C-1 pour les polysiloxanes,
220 × 10-6 °C-1 pour les polyéthers.

Cette dilatométrie élevée est à l'origine d'une rétraction volumétrique de 0,3 %


lors du passage du matériau de la température buccale à la température
ambiante.

Conductivité thermique

Elle est en général médiocre pour les matériaux à empreinte, en particulier pour
les élastomères, avec pour conséquence l'existence d'un gradient thermique de
l'extérieur vers l'intérieur. La cinétique de réticulation généralement influencée
par la température sera donc plus rapide à la surface du matériau au contact des
tissus dentaires, qu'à coeur du porte-empreinte. Il conviendra donc de procéder
au retrait de l'empreinte au-delà du temps de prise apparent, pour assurer une
réticulation homogène au sein du matériau. Une désinsertion précoce, qui ne
tiendrait compte que du degré de prise du matériau en surface, pourrait induire
une déformation permanente importante incontrôlable cliniquement en raison de
la présence de phases plastiques résiduelles en profondeur.

Caractéristiques hydrocinétiques

Compte tenu de la structure des gels hydrocolloïdes en majorité constituée d'eau,


leur stabilité dimensionnelle est dépendante des mouvements hydriques [81].

Le gel peut perdre de l'eau par évaporation à sa surface ou par exsudation de


fluide par un processus connu sous le nom de " synérèse ". Il se produit alors une
contraction du gel. Inversement, si un gel manque d'eau, une absorption d'eau se
produira par " imbibition ", s'il est placé en contact avec l'eau. Un gonflement du
gel se produit durant l'imbibition jusqu'à ce que la teneur en eau soit rétablie.

Les deux courbes de la figure 18 traduisent les variations dimensionnelles


extrêmes observées pendant la synérèse et l'imbibition sur sept gels
hydrocolloïdes irréversibles exposés à l'air pendant 80 minutes, puis immergés
dans l'eau pendant 3 heures.
Celles de la figure 19 traduisent les variations dimensionnelles extrêmes
observées pendant la synérèse et l'imbibition sur six gels hydrocolloïdes
réversibles exposés à l'air pendant 60 minutes, puis immergés dans l'eau
pendant 3 heures.

[81]
Cette étude rapportée par Skinner montre :

pour les gels hydrocolloïdes irréversibles exposés à l'air, une légère


expansion initiale, attribuée probablement à une imbibition rémanente de
l'eau libre résiduelle emprisonnée par le sol après la gélification initiale, suivie
d'une contraction du gel. Lorsqu'ils sont immergés dans l'eau, l'effet de
l'imbibition est inégal. En conséquence, le stockage dans l'eau des empreintes
à l'alginate n'est pas indiqué ;
pour les gels hydrocolloïdes réversibles exposés à l'air, une contraction du
gel par synérèse suivie d'un retour aux dimensions originelles à 0,1 % près
par imbibition, avec une tendance à une légère surexpansion. Cliniquement,
les meilleurs résultats seront obtenus avec une exposition réduite à l'air de
l'empreinte aux hydrocolloïdes réversibles.

Fidélité

La fidélité d'un matériau à empreinte s'exprime :

par sa capacité à reproduire les détails des surfaces enregistrées ;


par la capacité qu'il offre au matériau de réplique à reproduire les détails
de l'enregistrement.

Elle est influencée par des facteurs tels que la mouillabilité, la viscosité, le
caractère hydrophile du matériau à empreinte [24].

Mouillabilité des matériaux

La mouillabilité d'un matériau fluide traduit son aptitude à s'étaler sur un


substrat solide. Dans la recherche de la reproductibilité des détails d'une surface,
la mouillabilité du matériau à empreinte est d'un intérêt majeur. Pour évaluer le
potentiel de mouillabilité d'un matériau, la mesure de l'angle de contact est la
méthode la mieux adaptée à ce type de comportement. Elle permet une approche
qualitative et quantitative des interactions liquide-solide [10, 11, 71, 75].

L'étalement d'un goutte sur un substrat est sous la dépendance d'interactions


polaires (interactions de Van der Waals) et dispersives (London).

À l'équilibre, l'angle de contact d'une goutte liquide sur un solide peut être
mesuré et relié aux trois tensions interfaciales liquide-air, solide-air et solide-
liquide selon la relation vectorielle de Young. Cette relation à l'équilibre est à la
base des méthodes de caractérisation d'énergies superficielles définies par la
relation de Dupré.

La condition du mouillage total implique une énergie de surface du substrat


supérieure à celle du matériau. Elle devrait être établie en théorie pour les
élastomères qui présentent une faible énergie de surface de 22 à 25 mJ/m2 [84],
face à celles des substrats dentaires comprises entre 40 et 50 mJ/m2, pour
Glantz et al cités par Degrange [28]. Dans la pratique, la présence à la surface des
préparations de fluides buccaux surtout dans les zones cervicales
intrasulculaires, de tension de surface supérieure à 50 mJ/m2, s'oppose à
l'étalement d'un élastomère hydrophobe même si ce dernier est engagé dans une
technique d'empreinte compressive [28].

Pour plus de précisions concernant la mouillabilité, le lecteur pourra consulter


des articles de références [8, 19, 23, 69, 84].
Influence de l'état de surface

Le mouillage des surfaces dentaires est améliorée par leur nettoyage avec un
agent tensioactif, la propreté et la sécheresse du champ opératoire.

Hydrophilie - hydrophobie

L'hydrophilie caractérise l'affinité d'un matériau pour un substrat humide. C'est


une propriété nécessaire à la mouillabilité. La nouvelle génération de
vinylpolysiloxanes " hydrophiles " ou " hydroactifs ", présente une capacité de
mouillage nettement supérieure à celle des matériaux hydrophobes aussi bien au
niveau du mouillage des surfaces dentaires que lors du mouillage de l'empreinte
par le plâtre de moulage.

L'adjonction dans la composition des plastomères, de surfactants, molécules


polaires présentant des groupements hydroxy [10], améliore considérablement
l'aptitude au mouillage du matériau et par conséquent la fidélité des empreintes
et des répliques en plâtre.

Par ordre de mouillabilité croissante on peut classer :

silicones hydrophobes, polysulfures, silicones hydrophiles, polyéthers,


alginates, hydrocolloïdes réversibles.

Influence de la pression

La pression augmente la capacité de mouillage du matériau, mais elle est


également source de déformation. La pression à exercer augmente avec la
viscosité.

Viscosité

La viscosité d'un matériau n'intervient pas sur son aptitude au mouillage, mais
uniquement sur sa cinétique d'étalement. Un matériau de faible viscosité
mouillera plus rapidement les surfaces dentaires qu'un matériau de plus haute
viscosité.

Propriétés générales souhaitées des matériaux à empreintes élastiques

Les propriétés générales souhaitées d'un matériau à empreintes élastiques sont


les suivantes [14, 40] :

odeur et goût agréables ;


non toxique, ni irritant ;
utilisation avec un minimum d'équipement ;
consistance compatible à leur usage clinique ;
réaction de prise athermique ;
temps de travail d'au moins 3 minutes ;
caractéristiques viscoélastiques permettant :
une déformation élastique importante ;
une faible déformation permanente ;
une fidélité élevée ;
stabilité dimensionnelle au moins pendant 24 heures, dans des conditions
hygrométriques et thermiques normales correspondant à celles régnant dans
un cabinet dentaire et un laboratoire de prothèses ;
décontamination n'affectant pas la précision ;
compatible avec les matériaux de réplique ;
sans dégagement gazeux de réaction ;
conditionnement ergonomique ;
prix de revient en accord avec le résultat souhaité.
Normalisation

Les matériaux à empreinte élastiques doivent satisfaire aux exigences des


normes ISO (International standard organization), diffusées par l'Association
française de normalisation (AFNOR) qui fixent les spécifications de ces matériaux
et définissent les méthodes d'essais à utiliser en vue de déterminer la conformité
à ces spécifications.

Classification et caractéristiques mécaniques

É lastomères (normes NF EN 24-823 - ISO 4823 [avril 1994])

Les élastomères sont classés par types selon leur consistance :

type 0 : très haute consistance - " putty " ;


type 1 : haute consistance - " heavy bodied " ;
type 2 : consistance moyenne - " medium bodied " ;
type 3 : consistance faible - " light bodied ".

La " déformation rémanente après compression " est remplacée par "
recouvrance après déformation ".

Déformation sous compression : une limite inférieure à 0,8 % est


autorisée. Pour chaque type de produit elle est de :
type 0 : 0,8 à 20 % ;
type 1 : 0,8 à 20 % ;
type 2 : 2 à 20 % ;
type 3 : 2 à 20 %.
Recouvrance après déformation : elle est comprise entre 96,5 et 100 %.
Variation dimensionnelle linéaire après 24 heures : elle est comprise entre
0 et 1,5 %.
Compatibilité avec le plâtre et reproduction des détails : le modèle en
plâtre de la marque recommandée, issu de la coulée de l'empreinte doit
reproduire une rainure sans interruption :
de 75 μm pour les élastomères de type 0 ;
de 50 μ pour les élastomères de type 1 ;
de 20 μm pour les élastomères de type 2 ;
de 20 μm pour les élastomères de type 3.

Alginates (normes NF EN 21-563 - ISO 1563 [mars 1992])

Les systèmes de classification précédents en types I et II, basés sur la rapidité


de la prise et en classes A, B, C basés sur l'application clinique ont été supprimés,
car il a été reconnu que :

la meilleure indication de la rapidité de prise est donnée par le temps de


prise lui-même ;
les alginates de classe A ne devraient pas être utilisés pour l'élaboration
de restaurations prothétiques fixées et que tous les alginates de classe C
peuvent être utilisés pour les empreintes courantes.
Déformation sous compression : elle est comprise entre 5 et 20 %.
Recouvrance après déformation : elle es d'au moins 95 %.
Résistance à l'écrasement : elle est d'au moins 0,35 MPa.
Compatibilité avec le plâtre et reproduction des détails : le modèle en
plâtre de la marque recommandée, issu de la coulée de l'empreinte, doit
reproduire sans interruption une rainure de 50 μm.

Cette classification appelle néanmoins quelques commentaires. Il faut s'étonner


que les alginates de classe A, développés à partir de 1981, pour répondre aux
exigences physicomécaniques, en particulier de précision de la normalisation
précédente, soient actuellement exclus des nouvelles spécifications qui
suppriment la classe A 1979 pour réintroduire l'ancienne classe C [9]. Ajoutons
que les alginates de classe A sont toujours diffusés sur le marché sous cette
appellation.

Hydrocolloïdes réversibles (NF EN 21-564-ISO 1564 [décembre 1990])

Résistance à la compression : elle est au minimum de 0,2 MN/m2.


Déformation à la compression : elle est comprise entre 0,01 et 0,098
MN/m2.
Déformation permanente : elle est inférieure à 1,5 % pour une
déformation imposée au matériau de 10 % pendant 30 secondes.
Compatibilité avec le plâtre et reproduction des détails : le modèle en
plâtre de la marque recommandée, issu de la coulée de l'empreinte doit
reproduire sans interruption une rainure de 50 μm.

Décontamination des matériaux à empreinte

La décontamination chimique des matériaux à empreinte avant leurs traitements


au laboratoire est recommandée depuis longtemps.

Dans cette voie, la recherche s'est principalement orientée vers l'efficacité de


solutions désinfectantes n'altérant ni les propriétés chimiques, physiques et
mécaniques des matériaux traités, ni l'état de surface des répliques.

Les procédures de décontamination font intervenir l'immersion ou la


pulvérisation. Leurs influences sur les caractéristiques physicomécaniques des
matériaux à empreinte ont été étudiées par de nombreux auteurs [33, 34, 49, 50, 53, 56,
61, 64, 77, 78, 80, 83, 85, 86, 89]
. Tous s'accordent pour dire que celles-ci affectent peu la
précision dimensionnelle des alginates et des élastomères, les variations
dimensionnelles fluctuant de 0 à, 0,0014 %, lorsqu'ils sont immergés pendant 15
minutes dans ces solutions. Néanmoins, les répliques obtenues après
pulvérisation des élastomères [49] sont plus précises que celles obtenues après
immersion [33] et les hydrocolloïdes présentent de plus grandes variations
[49]
dimensionnelles que les élastomères . L'efficacité d'une solution
désinfectante, agissant à la température ambiante, dépend de différents facteurs
comme sa concentration et son temps d'action, sachant que la solution peut être
diluée au contact du matériau à traiter si celui-ci contient de l'eau comme les
hydrocolloïdes.

L'efficacité d'une solution désinfectante, agissant à la température ambiante,


dépend de différents facteurs comme sa concentration et son temps d'action,
sachant que la solution peut être diluée au contact du matériau à traiter si celui-
ci contient de l'eau, comme les hydrocolloïdes réversibles, lesquels sont d'ailleurs
plus difficiles à décontaminer car 3 à 4 fois plus infectés que les élastomères, à
cause de leur perméabilité [78, 89].

Plusieurs solutions comme : l'hypochlorite de sodium, la formaldéhyde, la


glutaraldéhyde, les dérivés iodés, reconnues pour leur efficacité sur le virus de
l'immunodéficience humaine (VIH) et le virus de l'hépatite B (HBV) sont acceptés
par le Council of Dental Therapeutics.

Différentes procédures sont proposées, parmi les plus citées :

celle de l'ADA (American Dental Association) rapportée par Muller et al


[64]
, où décontamination de l'empreinte s'effectue sous emballage plastique
hermétique, avec un des produits acceptés par le Council of dental
therapeutics ;
utilisation de produits spécifiques comme l'Impresept, ou des systèmes
comme l'Hydrojet de Durr dental.

Certains alginates, comme le Blue print Asept de De Trey ou le Coe Hydrophilic


Gel Alginate de GC, sont actuellement commercialisés avec des compositions à
action bactéricide, fongicide et virucide. Ils offrent une bonne action
désinfectante dans les 3 à 10 minutes qui suivent la prise du matériau, toutefois
celle-ci est incomplète [25].

La désinfection des matériaux de réplique à base de plâtre, par l'incorporation


d'un agent désinfectant au mélange, suivi d'un traitement thermique à 60 °C est
une voie qui mérite d'être retenue [60, 79].

Mise en oeuvre des matériaux à empreinte élastique

La mise en oeuvre de ces matériaux est largement décrite dans la littérature et


au-delà des différentes techniques exprimées, nous essaierons essentiellement
dans ce paragraphe, à partir d'ouvrages et d'articles de références ciblés, de
corréler les caractéristiques du matériau à sa mise en oeuvre, pour une
optimisation des résultats.

É lastomères [7, 14, 20, 21, 22, 37, 45, 46, 62]

Les causes élémentaires de variation dimensionnelle des élastomères sont


d'origine chimique, liées à leur mode de réticulation, d'origine physique à cause
de leur faible conductivité thermique et de leur dilatométrie élevée, et enfin
d'origine mécanique en raison de leur comportement viscoélastique [16, 28], avec
pour résultat une déformation globale dont la valeur peut être importante et qui
ne pourra être réduite qu'au prix d'une sélection judicieuse des matériaux et
d'une technique de mise en oeuvre rigoureuse.

Ces variations dimensionnelles peuvent être contrôlées par :

la sélection d'une famille d'élastomères réticulant par addition :


polyéthers ou vinylpolysiloxanes ;
le moulage de l'empreinte dans l'heure qui suit la prise d'empreinte ;
la sélection d'un élastomère de haut module d'élasticité pour garnir le
porte-empreinte, la sélection d'un porte-empreinte rigide, perforé et enduit
d'adhésif.

L'adhésion de l'élastomère au porte-empreinte est probablement le facteur le


plus important, qui permet de limiter les variations volumiques d'origine
chimique [36] :

une épaisseur réduite du matériau (2 mm) dans un porte-empreinte


individuel donne les meilleurs résultats [35] ;
un malaxage homogène des matériaux qui, seul, peut générer une
réaction de réticulation uniforme ;
une insertion du matériau à un stade où il est parfaitement plastique ;
une désinsertion brève, uniaxiale, afin de minimiser la déformation
permanente dépendante des contraintes de désinsertion et de leur temps
d'application ;
une désinsertion du porte-empreinte 2 minutes au-delà de la prise
apparente du matériau, qui peut d'ailleurs être affectée par le malaxage
manuel avec les gants [12] ;
une décharge des zones " rebasées " dans les techniques d'empreinte "
rebasées ", afin d'éviter toute compression excessive génératrice de fluage
lors de la réinsertion du porte-empreinte.

Enfin, la fidélité de l'enregistrement sera optimisée par le choix d'un matériau


hydrophile et l'état de surface des substrats dentaires.

Hydrocolloïdes irréversibles ou alginates [3, 9, 14, 27, 31, 32, 38, 58, 88]
résultat des réactions de pontage par gélification, de leur comportement
viscoélastique et de leurs caractéristiques hydrocinétiques. Celles-ci peuvent être
contrôlées par :

respect d'un rapport eau / poudre conforme aux indications du fabricant ;


maintien du porte-empreinte sous pression statique pendant la
gélification ;
une désinsertion brève, uniaxiale de l'empreinte 2 à 4 minutes après le
gélification apparente ;
une bonne rétention du matériau au porte empreinte, diverses études ont
confirmé la supériorité des porte-empreintes perforés sur les porte-
empreintes non perforés, Fusayama et Nakazato, cités par Lemounier [54]
précisent que ces perforations doivent être de 2 mm de diamètre et espacées
entre elles de 2 mm.

Pour s'affranchir des phénomènes de synérèse et d'imbibition, l'empreinte doit


être pour certains auteurs [81] investie le plus rapidement possible du plâtre de
réplique, pour d'autres [13], la synérèse et l'imbibition peuvent s'équilibrer dans
une atmosphère saturée en humidité, et l'empreinte peut être conservée jusqu'à
24 heures soit dans un hygrophore, soit dans un sachet en plastique clos avec
une compresse imbibée d'eau.

Enfin, la mise en oeuvre préconisée par Balleydier [9], d'alginates de haute


définition utilisés en double consistance, " vibrospatulée " sous vide et engagés
dans des empreintes de prothèse fixée, mérite d'être retenue dans certaines
situations.

Hydrocolloïdes réversibles [14, 26, 38, 42, 59, 65]

Dans le cadre d'indications bien posées, la technique d'empreinte aux


hydrocolloïdes réversibles représente le procédé le plus simple dans son principe,
le plus facile dans ses applications. Ils présentent depuis plus de 50 ans une
constance dans la précision et une fidélité inaltérées, et conservent une
excellente réputation auprès de leurs utilisateurs. Mais ces qualités aussi
séduisantes soient-elles, ne suffisent pas à elles seules, à rendre cette technique
universelle ou idéale. Ses limites découlent directement des propriétés du
matériau et le succès de l'empreinte réside dans la connaissance et la maîtrise
des différents mécanismes à l'origine des déformations :

pendant la phase de gélification, qui commence près des parties froides du


porte-empreinte refroidies par la circulation d'eau. Le sol étant un mauvais
conducteur thermique, un refroidissement rapide obtenu avec de l'eau glacée
peut provoquer une augmentation des contraintes internes, se traduisant au
retrait par des déformations anarchiques. En conséquence, le refroidissement
doit être lent et progressif. Un refroidissement sous circulation d'eau à 18 °C
pendant 5 minutes est recommandé. À noter également que, pendant cette
phase critique, le porte-empreinte doit être maintenu fermement mais
passivement afin de réduire les phénomènes de détente ;
pendant le retrait où la structure fibrillaire du gel résistera mieux à une
contrainte de désinsertion rapide et uniaxiale ;
après le retrait pendant son exposition à l'air ambiant. Compte tenu des
caractéristiques hydrocinétiques du gel, l'attitude pratique consiste à couler
l'empreinte le plus rapidement possible, dans l'enceinte du cabinet dentaire.

Ajoutons également que la résistance à l'arrachement est optimisée avec des


épaisseurs de matériau d'au moins 3 mm, ce qui conditionne le choix du porte-
empreinte, et que la procédure de conditionnement du matériau doit être
respectée scrupuleusement.

Au plan pratique, pour transformer et conserver le matériau à l'état de sol, on


dispose d'un conditionneur composé de trois cuves remplies d'eau, dans
lesquelles le matériau conditionné en tubes et carpules est immergé. Ces trois
bains thermostatés respectivement à 100, 65 et 45 °C correspondent à :

un bain d'ébullition destiné à assurer la transformation gel-sol en


maintenant l'ébullition pendant au moins 10 minutes ;
un bain de stockage destiné à conserver le sol hydrocolloïde entre 63 et
69 °C ;
un bain de " températion " à 45 °C destiné à tempérer le sol avant son
usage buccal.

Hydroalginates [1, 4, 5, 6, 26, 38, 39, 47, 48, 55, 57, 63, 70, 82]

L'association d'un hydrocolloïde réversible injecté au niveau des surfaces


dentaires avec un alginate chargé dans le porte-empreinte fut suggéré pour la
première fois par Schwartz en 1951. Cette combinaison originale fut reprise par
de nombreux auteurs, dont la recherche s'est principalement orientée vers
l'adhérence entre l'alginate et l'hydrocolloïde réversible, qui constitue le point
délicat de cette combinaison. L'association d'hydrocolloïde spécifique comme le
Colloïd 80 ou le Dentroïd est actuellement retenue et la précision obtenue dans
des indications précises est acceptable cliniquement.

Traitement de l'empreinte et matériaux de réplique

Au terme de la reproduction de l'enregistrement clinique, un modèle de travail


est obtenu sur lequel la construction prothétique est réalisée au laboratoire. De
toute évidence, la valeur de cette construction dépend en premier ressort, du
degré de conformité entre le modèle de travail et l'original clinique [14].

Les matériaux les plus couramment utilisés appartiennent à des familles


distinctes :

plâtres ;
métaux électrodéposés (argent, cuivre, nickel) ;
résines époxy ;
alliages à basse fusion.

Le plâtre est le matériau de réplique le plus souvent utilisé dans le traitement des
empreintes, surtout dans l'enceinte du cabinet dentaire. Il est compatible avec
tous les matériaux d'empreinte. Même si sa limite de résolution est supérieure à
celle des élastomères, ce résultat n'a pas de conséquence sur la fidélité exigée
pour les modèles de travail. Il est suggéré :

pour les vinylpolysiloxanes hydrophobes de différer le traitement d'au


moins 1 heure pour s'affranchir du dégagement d'hydrogène ;
pour les vinylpolysiloxanes hydrophiles d'immerger l'empreinte quelques
minutes dans l'eau afin d'augmenter les phénomènes de mouillage [11],
toutefois Takahashi et Finger [84] ont montré que certaines spécialités
commerciales présentaient de moins bonnes aptitudes au mouillage après ce
traitement, ce phénomène serait dû à la dissolution des agents tensioactifs
contenus dans l'élastomère au cours de son séjour dans l'eau. Il est donc
fondamental de connaître la composition du produit, groupements hydrophiles
sur les chaînes ou agents tensioactifs libres dans la matrice polymère, avant
d'envisager un traitement de surface puisque ceux-ci peuvent avoir des effets
totalement opposés [24] ;
pour les hydrocolloïdes irréversibles, le reproche majeur fait à l'encontre
des alginates, est leur " espèce d'incompatibilité avec le plâtre pierre " [9],
conséquence pour certains auteurs du pH acide de l'alginate gélifié, qui
n'évolue vers la neutralité ou un pH basique qu'après 20 à 30 minutes. Pour
Tramba [87], il n'existe pas de corrélation entre, d'une part les états de surface
ou la capacité de reproduction des détails observés au niveau du matériau de
réplique, et, d'autre part le pH de l'alginate et son évolution pendant et après
gélification. Il constate dans cette étude que " les tentatives d'amélioration
des résultats par l'utilisation de traitement de surface se sont avérées vaines,
et qu'il est plus facile de dégager des associations alginate - plâtre qui
semblent témoigner d'une certaine compatibilité. Par ailleurs, plusieurs
traitements de surface de l'alginate ont été proposés [14, 23, 26, 27], comme celui
de l'immerger dans une solution de sulfate de zinc à 2 % pour diminuer l'effet
néfaste sur la surface du plâtre du phosphate trisodique qu'ils contiennent, ou
encore de saupoudrer l'empreinte de plâtre, de laisser agir quelques minutes,
puis de la rincer abondamment à l'eau froide ;
pour les hydrocolloïdes irréversibles, de traiter l'empreinte le plus
rapidement possible sans dépasser la demi-heure après l'avoir immergée
pendant 10 minutes dans une solution de sulfate de potassium à 2 % [14], le
sulfate de potassium agissant comme un accélérateur de prise du plâtre à la
surface du matériau imprégné.

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MATÉ RIAUX À EMPREINTES INÉ LASTIQUES

Largement décrits dans la littérature [15, 40, 67, 68, 81], ces matériaux ont subi peu
d'évolution depuis leur apparition sur le marché. Ils sont pour la plupart d'entre
eux utilisés aussi bien en clinique qu'au laboratoire de prothèse. Nous ne
présenterons dans cet article que ceux qui sont utilisés cliniquement dans les
différents enregistrements prothétiques.

Cires

Généralités

Elles sont utilisées cliniquement, quelquefois encore en méthode directe dans la


réalisation d'incrustations métalliques occlusales, mais surtout dans
l'enregistrement des rapports intermaxillaires. Elles sont classées suivant leur
origine en [15] :

cires d'origine minérale ;


cires naturelles d'origine animale ou végétale ;
cires synthétiques.

Elles entrent dans la composition des cires à incrustations métalliques, des cires
dures du type Moyco, et dans la formule de certaines compositions
thermoplastiques.

Cires minérales

Elles sont extraites des hydrocarbures saturés et se présentent en chaînes


linéaires ou ramifiées.

Paraffines

Ce sont des alcanes de formule générale CnH2n+2, avec n compris entre 20 et 40,
qui se présentent en chaînes linéaires de structure polycristalline.

Leur température de fusion est comprise entre 40 et 70 °C selon leur poids


moléculaire.

Elles ont pour défauts d'être fragiles, de présenter un coefficient de dilatation


thermique élevé et un domaine plastique réduit.

Cérésines
Ce sont des cires microcristallines qui se présentent en chaînes ramifiées.
Obtenues par purification de l'ozokérite, résidu de distillation de certains
pétroles, l'opération a pour but de les rendre moins fragiles que les précédentes,
d'augmenter leur température de fusion de 70 à 80 °C et de réduire leur
coefficient de dilatation thermique.

Cires dures

Elles sont extraites des schistes bitumeux. Ce sont des cires caractérisées par
leur fragilité, leur faible coefficient de dilatation thermique, leur température de
fusion élevée.

Cires de lignine

Elles sont également connues sous le nom de cires de Montan car elles
contiennent de l'acide montanique. Elles donnent des cires dures, cassantes et
brillantes. Leur température de fusion est comprise entre 72 et 92 °C.

Cires végétales

Elles se trouvent dans les cérides, qui constituent les revêtements imperméables
de certains végétaux et des insectes. Ce sont des esters de formule générale :

CnH2n+1-COOH-CH2-CmH2m+1

résultant d'une réaction d'estérification entre un acide gras :

CnH2n+1-COOH

et un monol supérieur : CmH2m+1-CH2OH.

Elles sont solides à la température ordinaire, mais plastiques à chaud, tout en


conservant une certaine rigidité. Elles sont insolubles dans l'eau mais solubles
dans l'alcool chaud et les solvants organiques et présentent une bonne résistance
à l'hydrolyse et à l'oxydation ;

Les plus utilisées sont la cire de Carnauba et la cire d'Oricurie, qui se trouvent en
poudre fine sur les feuilles de certains palmiers tropicaux du Brésil et du
Venezuela. Ce sont des cérotates de myricile où : n=25, acide cérotique et m =
30, alcool myricylique ou mélissique.

Ajoutons également la cire de Candéllila, les acides oléique et palmitique.

Cires animales

Ce sont des cérides, comparables aux cérides végétaux.

Cire d'abeille

Elle provient de la sécrétion des anneaux abdominaux de l'abeille ; c'est un


palmitate de myricyle où n = 15, acide palmitique, et m = 30. Sa température de
fusion est de l'ordre de 65 °C.

Blanc de baleine
Extrait de la tête du cachalot, c'est un palmitate de cétyle, où n = 15 et m = 16.

Cires synthétiques

Ce sont généralement des polyéthylènes, de formule générale, (CH2==CH2)n dont


le poids moléculaire varie de 2 000 à 4 000 et dont les températures de fusion
varient de 100 à 105 °C.

Propriétés physiques et mécaniques des cires

Intervalle de fusion

Compte tenu des mélanges réalisés, les cires présentent des intervalles de fusion
ou de ramollissement variés, adaptés à l'usage auquel elles sont destinées.

Les cires destinés à un usage buccal présentent globalement un intervalle de


fusion compris entre 55 et 40 °C, dans lequel elles peuvent se travailler à l'état
viscoplastique.

C'est dans cette intervalle de fusion que les phases cristallines des cires, c'est-à-
dire les paraffines, subissent un changement de structure, d'orthorhombique à
hexagonale.

Elles durcissent à la température buccale et leur plasticité est réversible par un


nouvel apport de chaleur.

Coefficient de dilatation thermique

Les cires ont le coefficient de dilatation thermique le plus élevé des matériaux,
dentaires, de 250 à 530×10-6 °C-1, avec pour conséquence une contraction de
refroidissement minimale de 0,33 %.

Fluage

Les cires se déforment sous l'action d'une contrainte constante et prolongée, en


fonction du temps d'application de celle-ci et de la température, elles se
déforment aussi sous leur propre poids. Le fluage est fonction :

du ramollissement des esters ;


des changements de structure de la phase cristalline ;
du fluage propre à la phase amorphe.

Module d'élasticité

Le module d'Young est faible et lié à la température, le plus élevé est celui de la
cire de Carnauba, 1800 MPa à 23 °C et 750 MPa à 37 °C.

Limite d'élasticité

Elle varie elle aussi avec la température de 4,82 MPa à 23 °C, à 0,2 MPa à 40 °C.
Résistance à la compression

Elle varie également avec la température de 82 MPa à 23 °C, à 0,40 MPa à 40 °C.

Ductilité

Elle est augmentée avec l'intervalle de ramollissement et la teneur en huile des


cires.

Présentations commerciales

Cires à méthode d'empreinte directe

Elles sont constituées de mélanges de cires, d'origines minérale et animale. Elles


sont de nature semi-cristalline comportant des phases amorphes et cristallines.

La paraffine constituant de base des mélanges à raison de 55 à 60 %, est


mélangée avec de la cire de Carnauba pour 25 %, de la cérésine pour 10 % de la
cire d'abeille et des colorants. Elles sont classées par l'ADA dans la catégorie des
cires de type B, anciennement II.

Cires d'enregistrement

Pour répondre aux critères de stabilité dimensionnelle et de précision qu'exigent


les enregistrements des rapports d'occlusion, elles sont caractérisées par :

un intervalle de température réduit ;


un coefficient de dilatation thermique aussi bas que possible ;
un fluage minimal.

Les expressions commerciales les plus connues sont :

l'Aluwax, la Coprwax de Surgident, la Copperwax de Caulk composée de


cires essentiellement végétales, chargées de poudres métalliques réduisant le
fluage, par effet de friction ;
la cire dure de Moyco, cire hydrogénée à haut poids moléculaire issue de
schistes bitumeux.

Propriétés biologiques

Les cires dentaires sont inodores, insipides et ne présentent aucun risque


biologique. Toutefois, dans leur utilisation clinique les températures doivent être
scrupuleusement respectées sous peine de provoquer des lésions irréversibles,
d'origine thermique, du parenchyme pulpaire.

Compositions thermoplastiques

Généralités

Les compositions thermoplastiques se rapprochent de la famille des cires. Les


phase cristalline, les résines la phase amorphe.

Ces compositions contiennent :

35 à 40 % de résines, copal, colophane, Kauri, Dammar ;


45 % de charges inertes, talc ou craie naturelle ;
18 à 20 % d'acides gras, mélange d'acides stéarique, oléique et
palmitique.

Présentations commerciales

La pâte de Kerr se présentent en plaques ou en bâtonnets de couleurs différentes


selon leur température d'utilisation :

rouge : température de fusion à 55-56 °C ;


grise : température de fusion à 53-54 °C ;
verte : température de fusion à 50-51 °C.

L'intérêt clinique des compositions réside dans la possibilité de compression


qu'elles offrent :

en prothèse complète pour la réalisation de joints périphériques ;


en prothèse fixée pour la réalisation d'empreinte unitaire à la bague de
cuivre. Ce type d'empreinte a le mérite de s'affranchir de l'éviction gingivale,
mais elle n'est exploitable qu'au prix d'une électrodéposition au cuivre. Elle
est de moins en moins réalisée.

On lui reproche :

une contraction thermique de 0,3 à 0,4 % entre 37 et 25 °C, c'est-à-dire


entre le passage de la cavité buccale à la température ambiante ;
des risques d'atteintes pulpaires, liées aux chocs thermiques ;
une faible conductivité thermique, qui risque de provoquer des contraintes
internes et exige, de ce fait, un refroidissement lent à température buccale.

Pâtes oxyde de zinc - eugénol

Chimie

Connues sous le nom de pâtes Zoe, les pâtes oxyde de zinc - eugénol sont des
eugénolates de zinc, produits de la réaction entre l'eugénol et l'oxyde de zinc.
C'est une réaction de chélation du zinc entre deux molécules d'eugénol, avec
élimination d'une molécule d'eau (fig 20).

Propriétés physicomécaniques

Résistance à la compression

La résistance à la compression de ces pâtes à empreinte peut s'élever, 1 h 30 min


après le malaxage, jusqu'à 70 kg/cm2.

Précision dimensionnelle
matériaux à empreinte, elle est indépendante de l'épaisseur du matériau et elle
est stable dans le temps.

Fidélité

Sa capacité à reproduire les détails est liée au caractère hydrophile de


l'eugénolate de zinc qui lui confère une bonne mouillabilité et à sa parfaite
compatibilité avec les plâtres de réplique.

Présentations commerciales

Le produit est présenté en deux tubes :

l'un contient 80 % d'oxyde de zinc et 20 % de résines de type colophane ;


l'autre contient environ 60 % d'eugénol ou d'essence de girofle et 40 %
d'un mélange de résine type colophane plastifié par des acides gras, des huiles
d'olive, de lin, ou minérales légères. Les huiles sont quelquefois remplacées
par du baume du Canada ou du Pérou, plus adoucissant.

L'accélérateur, chlorure de magnésium ou acétate de zinc, est incorporé selon les


marques dans l'un ou l'autre tube.

La prise peut être accélérée par adjonction d'eau ou augmentation de la


proportion de pâte contenant l'accélérateur. Elle peut être ralentie en
refroidissant la plaque, par adjonction d'huile d'olive, de vaseline ou par une
spatulation plus rapide du mélange.

Les produits commercialisés les plus connus sont (liste non exhaustive) :

Impression past de SS White ;


Impression Pr de P Rolland ;
Multiform de Surgident Lactona.

Ces pâtes sont utilisées avec succès dans les empreintes correctives de prothèse
amovible partielle, secondaires de prothèse complète et dans les enregistrements
des rapports intermaxillaires soit par rebasage des cires dures de type Moyco,
soit directement à l'aide du système Gnathojust de Lustig.

Plâtre à empreinte

Chimie

Le plâtre est un sulfate de calcium hémihydraté (CaSO4)2, H2O. Il se prépare à


partir du gypse ou sulfate de calcium bihydraté (CaSO4)2, 2H2O, par
déshydratation à 125 °C, sous pression de vapeur. La réaction obtenue est
réversible et la réhydratation donne lieu au phénomène de la prise. Cette réaction
aboutit à la formation de deux types d'hémihydrates (α et β). C'est sous sa forme
β qu'il est utilisé comme matériau à empreinte. Les cristaux, plus irréguliers que
ceux des plâtres α exigent une quantité d'eau plus importante pour leur
recristallisation.

Propriétés d'utilisation

La résistance du plâtre β est inférieure à celle des plâtres α, mais


suffisante pour la réalisation des empreintes.
La recristallisation du plâtre en gypse est exothermique. L'inconvénient
est mineur compte tenu du rapport eau/plâtre élevé des mélanges utilisés
pour la prise d'empreintes.
La réaction s'accompagne d'une expansion linéaire de 0,4 à 0,5 % qu'il
importe de limiter par :
un rapport eau/plâtre élevé, par exemple 0,70 % eau pour 0,30 %
du plâtre qui limitera l'expansion du matériau par diminution du nombre
des germes ;
l'incorporation par le fabricant d'un accélérateur de prise, en
général du sulfate de potassium.

Dans ces conditions l'expansion est limitée à 0,06 %.

Le matériau présente une très grande rigidité, une stabilité


dimensionnelle dans le temps pratiquement absolue et ne provoque aucune
réaction tissulaire secondaire.
Il a été introduit en odontologie dans les empreintes primaires de
prothèse complète. Il est particulièrement indiqué en prothèse fixée dans les
empreintes de situation ou de solidarisation d'éléments destinés à être
secondairement réunis.

Présentations commerciales

G77 d'Odoncia, Protodont, Snow-white de Kerr.

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Fig 1 :

Fig 1 :

Pièces mono- (m), di- (d), tri- (t) et tétra- (q) fonctionnelles.

Fig 2 :
Fig 2 :

Représentation schématique de polymères. a. Petite molécule. b. Polymère linéaire. c. Polymère


ramifié. d. Polymère tridimensionnel.

Fig 3 :

Fig 3 :

Vulcanisation des polysulfures.

Fig 4 :
Fig 4 :

Formule chimique du diméthylpolysiloxane.

Fig 5 :
Fig 5 :

Réticulation du diméthylpolysiloxane par polycondensation.

Fig 6 :

Fig 6 :

Réticulation du vinylpolysiloxane par copolymérisation d'un vinyle-siloxane et d'un hydrogène-


siloxane.

Fig 7 :
Fig 7 :

Formule chimique d'un silicone hydrophile.

Fig 8 :

Fig 8 :

Formule chimique de l'acide crotonique.

Fig 9 :

Fig 9 :

Formule chimique du plastomère de base des polyéthers.


Fig 10 :

Fig 10 :

Réticulation par polyaddition du plastomère de base des polyéthers.

Fig 11 :

Fig 11 :

Formule chimique de l'acide anhydro-βD-mannuronique.

Fig 12 :
Fig 12 :

Formule chimique d'un gel d'alginate de calcium réticulé.

Fig 13 :

Fig 13 :

Formule chimique de l'agar-agar.

Fig 14 :
Fig 14 :

Réversibilité gel sol.

Fig 15 :

Fig 15 :

Phénomène de fluage.

A. Évolution de la déformation dans le temps à contrainte constante.

B. Modèle de Kelvin-Voigt illustrant le fluage. : contrainte ; : viscosité ; E : module


d'élasticité.

Fig 16 :
Fig 16 :

Phénomène de relaxation.

A. Évolution de la contrainte dans le temps à déformation constante.

B. Modèle de Maxwell illustrant la relaxation, : contrainte ; : viscosité ; E : élongation.

Fig 17 :

Fig 17 :

Schématisation du comportement viscoélastique lors d'un essai de fluage : exemple de


l'évolution de la déformation d'un matériau à empreinte élastique soumis aux contraintes de
désinsertion.
Fig 18 :

Fig 18 :

Déformations de deux gels d'hydrocolloïdes irréversibles dues aux mouvements hydriques


(d'après Skinner et Philips).

Fig 19 :

Fig 19 :

Déformations de deux gels d'hydrocolloïdes réversibles dues aux mouvements hydriques


(d'après Skinner et Philips).
Fig 20 :

Fig 20 :

Formule chimique de l'oxyde de zinc-eugénol. a. Eugénol. b. Eugénolate de zinc.

Tableaux

Tableau I.
Tableau I. - Composition type d'un alginate et r�le des diff�rents
constituants.
Constituants % R�les

Alginate de potassium 18 Apr�s dissolution dans l'eau donne un gel d'alginate de


potassium soluble
Sulfate de calcium 14 Lib�re les ions Ca++ qui r�agissent avec l'alginate de
potassium
Pyrophosphate 2 R�agit pr�f�rentiellement avec les ions calcium afin de
t�trasodique
procurer un temps de travail avant la g�lification

Charges 56 Contr�lent la consistance de l'alginate pendant son


malaxage et augmente la rigidit� du gel

Silicofluorures 0,7 � Modificateur de pH


ou fluorures
7,3
Glycols <1 Recouvrent les particules de la poudre pour donner un
alginate sans po�ssi�re

Parfums traces Am�liorent le go�t

Colorants traces Colorent la poudre


Silicate de plomb < 0,1 Am�liore la stabilit� dimensionnelle
Tableau II.
Tableau II. - Composition d'un hydrocollo�de et r�le des diff�rents
constituants.
Constituants % R�les

G�lose agar-agar 14 Constitue la phase dispers�e du sol et participe � la formation


du r�seau tridimensionnel du gel

Eau 83 Milieu dispersif du sol et du gel, conf�re au mat�riau ses


caract�ristiques hydrocin�tiques

Borax 0,3 Augmente la r�sistance du gel et la viscosit� du sol, retarde


la prise du pl�tre

Sulfate de potassium 2 Neutralise l'effet du borax et acc�l�re la prise du pl�tre

Charges diverses 0,7 Destin�es � r�gler la viscosit� du sol et la r�sistance du gel


- terres de diatom�es
- argile
- silice
- cire

Tableau III.
Tableau III. - Valeur de la d�formation permanente des mat�riaux �
empreinte �lastique.

Vinylpoly- Dim�thyl- Hydrocollo�des Hydrocollo�des


Poly�thers Polysulfures
siloxanes polysiloxanes r�versibles irr�versibles

0,1 % 0,3 % 0,5 % 1,5 % 2,1 % 2,7 %

Tableau IV.
Tableau IV. - Variation dimensionnelle (� 24 heures) des
�lastom�res.
Vinylpolysiloxanes Dim�thylpolysiloxanes Poly�thers Polysulfures

- 0,05 % - 0,6 % - 0,6 % - 0,5 %

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