Vous êtes sur la page 1sur 72

CLAIRE LAURANT

Ethnobotaniste

THYM :

SE SOIGNER

AVEC LES PLANTES

Soulager la toux, les états grippaux

et les symptômes de la gastro

1
Catalogue gratuit sur simple demande

ÉDITIONS JOUVENCE
France : BP 90107 – 74160 Saint-Julien-en-Genevois Cedex
Suisse: Route de Florissant, 97 – 1206 Genève
Site Internet: www.editions-jouvence.com
Mail: info@editions-jouvence.com

© Éditions Jouvence, 2022


© Édition numérique Jouvence, 2022
ISBN : 978-2-88970-039-4
Dessin de couverture : Anne Suze
Maquette de couverture : Antartik
Couverture : Éditions Jouvence
Mise en pages : SIR
Tous droits de traduction, reproduction et adaptation réservés pour tous
pays.

2
Sommaire

Introduction
Avertissement
1. Botanique, habitat et distribution
2. La plante dans l’Histoire
3. Phytothérapie
4. Réglementation
5. Recettes et préparations
6. Cultiver ou collecter la plante
7. Critères pour reconnaître la qualité : les caractères
organoleptiques
8. Bien préparer sa tisane
En conclusion
Glossaire
Bibliographie
Où se procurer des plantes/des plantons
Remerciements
Notes

3
À Sophia, Lise et Hugo,
apprentis naturalistes et alchimistes en herbe

4
Introduction

U ne plante si commune, si modeste, si banale qu’on l’appelle «


thym vulgaire » et qu’on n’y prête guère attention… et
pourtant si répandue, si efficace comme médicinale et ô combien
agréable en cuisine !

Discret, robuste et universellement connu, le thym


n’appartient pas à la catégorie des belles exotiques qui décorent le
jardin et attirent notre regard, ni à celle des médicinales réputées
voire des aromatiques sulfureuses; cependant, ses vertus
pourraient bien le hisser au rang des panacées, indispensables à
notre pharmacie familiale ou à nos placards à condiments.

Thym, origan, serpolet, sarriette, marjolaine… des plantes qui


sont souvent confondues et utilisées l’une pour l’autre;
heureusement, elles sont proches dans leurs propriétés et usages
Nous verrons comment les reconnaître et éviter les confusions.

Connu probablement depuis des temps immémoriaux et


documenté dès les premiers écrits arrivés jusqu’aux temps
modernes, le thym jouit d’usages médicinaux et condimentaires si
anciens qu’ils remontent probablement à plusieurs millénaires.
Ses propriétés antioxydantes et antibactériennes confèrent au
thym un intérêt majeur dans les états infectieux aussi bien
respiratoires que digestifs ou urinaires, dans des modes de
préparation simples et cependant efficaces, comme la tisane, qui
convient également aux jeunes enfants Il s’utilise en huile
essentielle aussi, avec la particularité de présenter des variations
dans sa composition chimique en fonction de la nature du sol
dans lequel il pousse, ce qui s’appelle un « chémotype*». Ces
variations dans la composition chimique de l’huile essentielle
vont induire des effets thérapeutiques différents.

5
Plante ascète et méditerranéenne, le thym affectionne les
milieux pauvres en nutriments, secs et pierreux, pourvu que le
soleil soit présent.

* Les mots suivis d’un astérisque sont définis dans le glossaire en page 97.

6
Avertissement

Ce livre, en aucun cas, ne remplace une consultation médicale


ni ne se substitue à un quelconque traitement médical.

L’usage des plantes médicinales n’est pas un acte anodin, il


nécessite une bonne connaissance du végétal. Nous vous
recommandons de lire attentivement toutes les
recommandations d’usage de la plante. Si les symptômes
s’accentuent ou ne disparaissent pas au bout de trois jours, il
est indispensable de consulter un médecin.

7
Chapitre 1

Botanique, habitat et
distribution
Description botanique

Thymus vulgaris est un sous-arbrisseau vivace, aromatique,


sempervirent*, mellifère*, spontané dans tout le bassin
méditerranéen. Il appartient au sous-embranchement des
angiospermes* et à la famille des Lamiacées, importante famille
cosmopolite qui comprend environ 260 genres et plus de 7 000
espèces réparties dans le monde, avec une prédilection pour les
régions méditerranéennes. Nombreuses sont celles qui sont
aromatiques et/ou médicinales et condimentaires Parmi les clés
de détermination* des plantes de la famille des Lamiacées, les
feuilles sont opposées, la tige est le plus souvent carrée, la
corolle* est bilabiée, souvent à cinq pétales soudés en tube à la
base et séparés en deux lèvres; le fruit est un tétrakène*.

Le thym se présente en petits buissons tortueux. Ses tiges sont


ligneuses*; ses feuilles, petites, persistantes, opposées, coriaces*,
obovales* à lancéolées*, obtuses*, grisâtres et luisantes sur les
deux faces, courtement pétiolées*. Le thym vulgaire fleurit de
juin à juillet et ses fleurs sont à petite corolle, à deux

lèvres et quatre étamines*, rosées ou blanchâtres, réunies en


glomérules* ou en épis, le calice* est velu. Le fruit en tétrakène
contient quatre minuscules graines ovoïdes.

La plante est héliophile*, xérophile* et très polymorphe*. En


fonction des facteurs environnementaux – ensoleillement, nature
des sols – et de la génétique, sa composition chimique peut varier.

8
Le saviez-vous ?
Le thym porte de multiples noms vernaculaires* : farigoule,
frigoule, barigoule, badassa…, noms dérivés du provençal ou
de l’occitan et, plus localement, mignotise des Genevois…
parfois thym vulgaire. Pierre Lieutaghi l’appelle « thym vrai »,
terme plus poétique que « thym vulgaire ».

Dans le Dictionnaire de la langue française publié en 1832, «


mignotise des Genevois » est une « espèce de thym (…) plante
très belle (…) surnom de Vénus adorée à Migonium »; est-ce à «
mignotise » ou à « thym » que l’auteur fait référence  ? Dans les
écrits du Moyen Âge décrivant des correspondances entre les
plantes et les astres, le thym est toujours dédié à la déesse Vénus.
Le nom vernaculaire « mignotise des Genevois » apparaît toujours
associé au thym, une mignotise étant une gentillesse, une caresse
ou une flatterie1; quant au terme « farigoule », il dériverait du
latin et signifie « petite plante sauvage ». La farigoule fut
l’emblème des républicains provençaux insurgés contre le coup
d’État de Napoléon 111 en 1852 : « nous planterons le thym et la
montagne refleurira », dans l’espoir de voir « refleurir » la
république.

Il est endémique* et très commun dans la région


méditerranéenne en France et en Provence, jusque dans les
Hautes-Alpes à l’étage montagnard chaud. Il affectionne les sols
pauvres, calcaires et secs Il se cultive facilement, même comme
plante ornementale, pourvu que son écologie soit respectée.

Confusion d’espèces, espèces voisines ou


cousines, et clés de détermination

Plusieurs plantes aromatiques de la famille des Lamiacées ont


des ressemblances plus ou moins marquées avec le « thym »;
proches de celui-ci dans leur aspect, leur odeur aromatique

9
caractéristique, leur composition chimique, elles jouissent
d’usages souvent similaires en cuisine aussi bien qu’en tant que
médicinales Elles s’appellent « thym serpolet », « marjolaine », «
origan », « sarriette » et parfois, selon les régions, portent les
mêmes noms vernaculaires.

Le genre « Thymus »
Il regroupe plusieurs espèces dont Thymus nittens, le thym
luisant, endémique des Cévennes, Thymus serpyllum ou Origanum
serpyllum, le thym serpolet, cousin très proche de Thymus vulgaris
en termes de composition chimique et d’usages médicinaux.

Description  : c’est une petite plante vivace de 5 à 10 cm à


tige rampante et radicante*, verte, légèrement velue, aromatique,
qui forme une sorte de tapis dense, à petites feuilles obovales à
oblongues*, ciliées* à la base, lisses sur les deux faces, à nervures
saillantes*; les tiges florales sont dressées et ses fleurs réunies en
glomérules, le calice est poilu autour et glabre en dessus L’espèce
est polymorphe et très commune.

Habitat : le thym serpolet est présent dans les Alpes de l’étage


collinéen à l’étage subalpin sur les versants calcaires ensoleillés.

D’autres Lamiacées sont proches du thym par leur aspect, leur


odeur aromatique ou leurs usages Voici quelques exemples.

La sarriette des montagnes, Satureja montana


Description : la sarriette est un sous-arbrisseau nain de 15 à
40 cm, sempervirent* qui affectionne des sols plus basiques que le
serpolet ou l’origan Il est mellifère Ses tiges, ascendantes, portent
des rameaux dressés, pubérulents*, très feuillés, à feuilles
opposées, coriaces, luisantes, glabres, linéaires lancéolées et
terminées par une petite pointe, ciliées au bord et couvertes de
petites glandes, poches à essence Les petites fleurs sont
regroupées en grappes latérales, blanc rosé, la corolle, tubulée*,
est saillante au-delà du calice, la lèvre supérieure est plus longue
que large Le fruit est un tétrakène.

10
Étymologie  : elle renvoie à « satyre ». Les anciens lui
prêtaient des vertus aphrodisiaques car « elle attise violemment les
feux de l’amour, et mérite le nom de Satureia qui lui vient des satyres,
parce que ces animaux ont une propension aux exploits amoureux 2 ».

L’origan, Origanum vulgare


Appelé aussi marjolaine, marjolaine sauvage, thym de berger
ou encore thé rouge, il possède des propriétés et des usages
proches de ceux du thym vulgaire ou du serpolet.

À son sujet, Colin Clair3 commente que les anciens


employaient l’origan pour extraire le fer des blessures et que les
animaux l’appétaient lorsqu’ils avaient été blessés par une flèche.

Description : c’est également une plante aromatique, vivace*,


poilue, à tige dressée, carrée, rougeâtre, peu ramifiée, de 30 à 80
cm de hauteur Les feuilles sont opposées, décussées*, pétiolées*,
ovales, entières ou légèrement dentées; les fleurs sont roses,
disposées en épis, regroupés en ombelles*, les bractées* sont de
couleur violacée et dépassent le calice qui est tubulé*, à cinq
dents Ces fleurs bicolores, éclatantes, attirent le regard.

Étymologie : l’origan est bien nommé ! Son nom vient du grec


oros qui signifie « montagne » et de ganos, « éclat » : morphologie
et habitat sont ainsi renseignés.

Habitat  : l’origan est assez commun et présent de l’étage


collinéen à l’étage subalpin.

Le calament clinopode
Appelée aussi grand origan ou grand basilic sauvage, cette
autre Lamiacée médicinale, Calamintha clinopodium ou encore
Satureia clinopodium, pourrait être confondue avec l’origan.

Description  : plante vivace à tige dressée, poilue, simple ou


ramifiée, à souche rampante*, le calament a des feuilles
opposées*, décussées, ovales à oblongues, légèrement dentées, à

11
court pétiole*; les fleurs sont de couleur rouge carmin, disposées
en glomérules axillaires et terminaux, compacts, ciliées.

Habitat : il aime la demi-ombre et les sols calcaires secs, il est


très commun et présent de l’étage collinéen au subalpin et parfois
même alpin jusqu’à plus de 2 000 m d’altitude C’est une plante
mellifère.

La marjolaine des jardins, Origanum majorana

C’est une Lamiacée très aromatique, probablement originaire


du Moyen-Orient et de l’Asie Elle jouit d’usages médicinaux
anciens, proches de ceux de l’origan Son usage condimentaire,
notamment pour épicer les pizzas, est renommé depuis plusieurs
siècles.

Description  : la marjolaine est une plante herbacée vivace,


rameuse, de 40 à 60 cm de haut; ses feuilles sont duveteuses, vert
grisâtre, ovales, légèrement dentées, pétiolées*; ses petites fleurs
blanches ou lilas pâle sont regroupées à l’aisselle des feuilles.

Habitat  : cultivée dans les jardins potagers On ne la trouve


pas à l’état sauvage en France.

Le thym d’Espagne, Thymus zygis


Espèce originaire de la péninsule Ibérique; cultivée
actuellement, elle sert de matière première pour obtenir de l’huile
essentielle.

Attention, les Thymelacées dont le nom rappelle celui du thym


en latin « Thymus » regroupe des plantes sans aucun rapport avec
le thym comme le Bois joli, Daphne mezereum ou le Daphné des
Alpes, sous-arbrisseaux toxiques présents dans les régions alpines.

À retenir

12
Le thym vulgaire est un sous-arbrisseau ligneux endémique*
des régions méditerranéennes, le serpolet est une petite plante
couvrante* présente de l’étage collinéen à l’étage montagnard
jusque dans le nord des Alpes, comme l’origan qui est dressé
et plus grand. Il se différencie du calament par ses fleurs
disposées en glomérules autour de la tige et terminaux, alors
que celles de l’origan se présentent en ombelles. La marjolaine
ne pousse que dans le potager.

13
Habitat et distribution

Les différentes espèces de thym, Thymus vulgaris et Thymus


serpyllum ainsi qu’Origanum vulgare et Calamintha vulgare, ont en
commun d’affectionner les sols calcaires, pauvres en substances
organiques; ils aiment l’exposition au soleil et les lieux arides,
sans humidité.

Dans les régions méditerranéennes, Thymus vulgaris poussera


spontanément alors qu’il sera cultivé plus au nord d’où il
s’échappe parfois pour se retrouver en pelouse sèche Dans son
habitat naturel, la garrigue, les feuilles sont grisâtres, il est très
parfumé.

Thymus serpyllum ou Origanum vulgare seront présents plus au


nord de l’étage collinéen au subalpin; l’origan a besoin de plus de
chaleur que le serpolet.

Satureja montana est aussi une plante héliophile; les pelouses


sèches de montagne jusqu’à 1 500 m, les rocailles thermophiles*
mais également la garrigue sont ses habitats de prédilection À
l’instar du thym, la sarriette est présente dans le sud de la France

14
mais pourra s’observer jusque dans les Alpes et le Jura pourvu
qu’elle ait suffisamment de soleil.

On trouvera la marjolaine, Origanum majorana, uniquement


dans les jardins car elle ne pousse pas spontanément dans nos
régions.

Origan et serpolet peuvent être cultivés pourvu que les


conditions environnementales soient respectées  : ensoleillement,
et sols calcaires pauvres peu irrigués.

15
Chapitre 2

La plante dans l’Histoire


O utre son emploi comme condimentaire, le thym connaît des
usages médicinaux et rituels anciens, comme plante
protectrice à l’instar de beaucoup de ses consœurs aromatiques de
la famille des Lamiacées – hysope, romarin, origan… – contre les
épidémies ou pour protéger maisons et temples des mauvais
esprits; mais aussi respiratoire et digestive pour combattre les
fermentations intestinales et la toux dans les traditions anciennes.

Étymologie

Le thym entrait probablement dans la composition des


préparations employées pour embaumer les momies, car l’une de
ses étymologies viendrait de l’égyptien tham, « qui sert à
embaumer », élémentaire au vu des propriétés antioxydantes de
la plante… Selon les auteurs, différentes interprétations sont
données à son étymologie grecque thumos Ce terme désignerait,
selon les sources, le « principe de vie » ou « souffle vital » selon
Platon, traduit par « âme » lorsqu’il est accentué sur le « o »
d’après le dictionnaire Bailly. Homère le définit comme le « siège
des sentiments et des passions » et le mot serait « physiquement
associé à la respiration et au sang ». « Passion, chaleur, colère
immédiate et bouillante qui subsiste »… et, à travers la grille
d’une lecture plus psychanalytique, le principe selon lequel le
sujet bascule dans « l’intelligence ou la pulsion »… Voilà bien des
interprétations hasardeuses de ce nom; les dénominations aussi
bien scientifiques que vernaculaires* des plantes ne sont pas le
fruit du hasard; elles renvoient à des usages médicinaux,
alimentaires, utilitaires, à des caractéristiques morphologiques, le
plus souvent pratiques mais aussi symboliques. Il semblerait,

16
selon le dictionnaire Bailly, que thumos dériverait de thuo qui
signifie « sentir bon » ou de thu, « exhaler une odeur », d’après
François Couplan Le thym était employé en fumigations par les
anciens, notamment en Grèce et dans la Rome antique. Thymus
est donc dérivé du grec et a été francisé en « tym » au XIIIe siècle,
rapporte le dictionnaire Bailly.

Enfin, Karl von Linné*, le botaniste suédois qui a systématisé


la désignation binomiale des plantes en latin, genre* et espèce*,
l’a baptisé « Thymus vulgaris » dans Species plantarum en 1753.
Voilà pourquoi la lettre « L » suit son nom scientifique. Le terme
vulgaris vient du latin et signifie qu’il est commun.

Bon à savoir
Les noms scientifiques des plantes, comme des animaux, sont
en latin; même s’ils paraissent parfois un peu barbares ou
curieux, c’est une nomenclature internationale utile car elle a
pour fonction d’identifier une plante sans risque de confusion.

En fonction des régions et des cultures locales, une plante peut


porter différents noms vernaculaires ou, à l’inverse, un même
nom vernaculaire peut désigner plusieurs espèces différentes Les
exemples du thym, de la sarriette, de l’origan ou de la marjolaine
l’illustrent bien. Parmi les botanistes célèbres qui ont nommé
beaucoup d’espèces de plantes figure également Augustin
Pyramus de Candolle, originaire de Genève, qui a contribué à
systématiser la botanique, et classifié et décrit de nombreuses
espèces de plantes. Il s’intéressait particulièrement aux plantes
médicinales, qui ont fait l’objet de sa thèse de médecine.

Écrits anciens

Théophraste, au IVe siècle avant notre ère, le mentionne dans


son ouvrage considéré comme fondateur de la botanique
médicale. L’auteur ébauche une classification des végétaux,

17
arbres, arbustes, arbrisseaux et plantes herbacées en fonction de
leur morphologie. Il décrit l’âcreté du thym et de la sarriette, et
remarque que les graines de la plante ne sont pas visibles, ce qui
occasionnera une interprétation symbolique au Moyen Âge, en
rapport avec la signature des plantes*. « Dans la partie où il ne
pleut pas, le thym pousse, paraît-il, en abondance et quantité d’autres
espèces locales vivent là, avec le lièvre, la gazelle, l’autruche et
d’autres bêtes sauvages4. » Au cours des siècles, les ouvrages de
botanique médicale se succéderont, rapportant que les lièvres
voire les lapins affectionnent le thym ! La plante est mentionnée
par les auteurs de l’Antiquité – Hippocrate, Dioscoride*, Galien et
Pline – dans diverses indications et préparations, vin, poudre…
Tous s’accordent, selon la théorie hippocratique des humeurs*, à
classer la plante dans les catégories « chaude et sèche » et
décrivent son biotope de prédilection Dioscoride aborde de façon
détaillée dans son livre V la préparation du thym en vin
médicinal  : « Ce vin est utile contre les mauvaises digestions, le
manque d’appétit, les douleurs intestinales, celles des nerfs et des
hypocondres [parties hautes de l’abdomen sous le diaphragme], les
horripilations [érection des poils] qui surviennent en hiver, et contre
les venins animaux qui refroidissent le sang et le glacent5. » Ibn al-
Baytar indique en commentaire que le thym est plus puissant que
la sarriette. Plus tardivement, au VIe siècle, Aetius d’Amide,
médecin personnel de l’empereur Justinien, préconise l’emploi du
thym en cas de douleurs urinaires, de maux de ventre et de
goutte.

Le thym a vraisemblablement été introduit en Europe


occidentale au travers des monastères bénédictins du Mont-Cassin
puis d’un édit de Charlemagne au VIIIe siècle, le capitulaire de
Villis, instituant la culture des plantes médicinales et horticoles
dans les monastères afin de soigner et de nourrir les indigents
Hildegarde de Bingen, l’abbesse rhénane, voyante, guérisseuse et
herboriste du XIIe siècle, considérait le thym comme chaud et sec
et vantait la puissance de la plante : « (…) Il enlève la putréfaction
de cette maladie [lèpre] grâce à sa chaleur et à sa force. Et s’il n’était
pas tempéré par d’autres herbes et d’autres condiments, il ferait
éclater les ulcères par sa force (…)6. » Hildegarde l’employait pour

18
traiter « les putréfactions de la lèpre » en application externe,
associée « à d’autres bonnes herbes », en cas de paralysie, en
onguent en mélange avec de la sauge et de l’euphorbe, ou encore
pour éliminer les poux Et pour récupérer une vue trouble,
Hildegarde préconisait de « prendre une graine verte de thym et la
regarder jusqu’à ce que les yeux soient humidifiés par les larmes : en
effet la viridité de cette graine enlève ce qui est trouble dans les yeux
et les rend purs et lucides ». Pour l’abbesse, la viridité était le
principe de vie qui animait le vivant, les plantes, les animaux et
les humains…

Plus tard, vers la fin du Moyen Âge ou au tout début de la


Renaissance, période charnière entre deux façons de penser le
monde, un médecin suisse très original, Theophrastus Aureolus
Bombast von Hohenheim, dit « Paracelse » apporte un nouvel
éclairage à l’étude des plantes médicinales. Féru de plantes et
d’alchimie, clinicien talentueux formé dans un monastère
d’Einsiedeln ainsi qu’à la cour du kanat de Boukhara, il jongle
avec des concepts moyenâgeux, « l’homme est le microcosme du
macrocosme » ou totalement précurseurs, « tout remède est un
poison, aucun n’en est exempt. Tout est question de dosage ».
Assertion qui a rendu Paracelse célèbre et l’a promu au rang de
père fondateur de la pharmacologie moderne Fin observateur de
la nature, il déclare qu’« une plante qui s’appelle oignon a un aspect
différent dans un terrain différent, bien qu’elle porte toujours le même
nom. Si les caractères morphologiques sont différents, si quelque chose
se modifie, la nature agit – sachez-le bien – de sorte que les propriétés
actuelles, elles aussi, se modifient par l’action de la force terrestre
jusqu’à adopter les caractères propres de la contrée déterminée »
Voilà qui interpelle lorsqu’on fait le rapprochement avec le thym,
dont la composition chimique et la concentration en actifs
changent en fonction de la nature du sol dans lequel il pousse.

À retenir

Le médecin suisse Paracelse développe la théorie de la


signature des plantes (principe de similitude propre à
l’homéopathie) selon laquelle la forme, la morphologie, la

19
saveur et la couleur des plantes correspondent à leurs
propriétés thérapeutiques. Ainsi le suc jaune de la chélidoine
soigne le foie – ce qui est en partie exact ! C’est une
construction de la connaissance alliée à une approche sensible
des plantes par l’observation de leur aspect visuel et des
milieux où elles poussent, par le toucher, l’odeur et la saveur
qui ont ainsi permis de les classer en fonction de critères
déterminés par ces observations. Ainsi, les plantes amères
sont considérées comme apéritives avec, par exemple, la
gentiane, l’angélique, le pissenlit, l’artichaut. La pharmacologie
a révélé des constituants à l’origine de cette amertume qui ont
des propriétés apéritives et toniques digestives. « Aussi vaut-il
mieux connaître la médecine d’une contrée précise que celle
des contrées étrangères7. En cas de maladie, de même, il faut
soigner chaque chose par son semblable8. »

Comme l’homme, microcosme du macrocosme, relié au


cosmos, aux astres, aux humeurs hippocratiques, les plantes le
sont aussi et vont ainsi agir en régulant les désordres ou maladies
provoqués par des déséquilibres dans la relation de l’homme à
son environnement Là, nous verrons que les interprétations
varient d’un auteur à l’autre Le thym est ainsi relié à Vénus, qui
régit la pituite (le phlegme) et le sang, en correspondance avec les
éléments air et eau d’après Agrippa9; Porta, quant à lui,
rapproche la couleur des plantes aux humeurs, « le thym aux fleurs
purpurines qui évacue les humeurs et doit être donné aux
mélancoliques (…), l’origan qui expulse les humeurs noires avec les
excréments » Les plantes sombres comme le thym sont
recommandées pour soigner les « malheureux mélancoliques » Le
thym, l’origan, la sarriette ou le serpolet sont classés dans les
plantes appartenant aux catégories « chaudes » et « sèches »,
plantes à fragrance, considérées comme puissantes qui vont aussi
être bénéfiques en cas de débilité, faiblesse ou grande fatigue
Cette approche des médicinales régit les écrits anciens jusqu’au
XVIIIe siècle pour laisser progressivement place à l’approche
pharmacologique avec la découverte et l’isolation des premières
molécules de plantes, leur activité et la chimie moderne. Entre-

20
temps, des médecins, apothicaires, chimistes au savoir
encyclopédique rédigent des traités d’herboristerie, comme
Nicolas Lémery10 ou François-Joseph Cazin11, fondés sur
l’observation empirique* de leurs traitements à base de plantes
Nicolas Lémery résume ainsi les qualités et usages de la plante : «
Le thym est incisif, pénétrant, apéritif, raréfiant; il fortifie le cerveau,
atténue la pituite (bile), il est propre pour l’asthme, pour la colique
venteuse, pour exciter l’appétit, pour aider à la digestion, pour résister
au venin, pour provoquer les mois et l’accouchement, étant pris
intérieurement; on s’en sert aussi extérieurement pour résoudre, pour
fortifier, pour exciter la sueur. Thymos, parce que cette plante est fort
odorante : ou bien thumos, spiritus animalis, parce que le thym est
capable de rétablir l’esprit animal qui nous fait vivre. »

Au XIXe siècle, le médecin hospitalier Trousseau contribue à la


reconnaissance officielle du thym comme médicinale
antiseptique; il l’aurait qualifié « d’ennemi de la toxine12».

Puis, au début du XXe siècle, avant l’avènement des


médicaments de synthèse, le thym figure dans les codex et
manuels destinés aux herboristes-droguistes Il entrait aussi dans
des préparations aromatiques destinées à être employées en bains,
lotions, injections, infusions à raison d’une poignée pour un litre
d’eau comme fortifiant et stimulant. Il était associé aux serpolet,
romarin, hysope, origan, absinthe et menthe En infusion toujours,
le thym, associé aux romarin, origan, serpolet, menthe,
marjolaine, lavande, rose, basilic et valériane, soulageait les maux
de tête. Thym et serpolet étaient considérés comme proches avec
des vertus communes  : « Aromatiques, vermifuges, amères,
astringentes*, toniques, stimulantes, stomachiques*, diurétiques,
antiseptiques, emménagogues*, les sommités fleuries de cette plante
excitent l’intelligence à la manière du thé. Elles facilitent la digestion
(…) car elles sont antispasmodiques (…), facilitent les fonctions de
l’estomac paresseux (…), empêchent les fermentations de l’estomac et
de l’intestin si on les mélange à de la coriandre et de l’anis… A
l’extérieur, le thym mélangé à la lavande, à l’écorce de chêne est très
indiqué contre les pertes blanches, en injections très chaudes (sic!)
(…)13. » En Suisse, le thym était inscrit au Codex sous le nom

21
Herba thymi et était recommandé « comme remède efficace contre la
coqueluche; cette plante abrège la durée de la maladie et la violence
des accès. Elle prévient aussi la naissance de complications de nature
inflammatoire14».

Littérature et herboristerie

Dans La Gloire de mon père, l’odeur pénétrante du thym


enchante Marcel Pagnol  : « (…) Je courus toucher leurs petites
feuilles. Un parfum puissant s’éleva comme un nuage, et m’enveloppa
tout entier. C’était une odeur inconnue, une odeur sombre et soutenue,
qui s’épanouit dans ma tête et pénétra jusqu’à mon cœur. C’était le
thym qui pousse au gravier des garrigues (…)15. » Amusante
association d’un adjectif pour désigner une couleur à une odeur
qui rappelle les « plantes sombres » de la signature des plantes.

Bon à savoir
Dans le langage des fleurs – qui varie selon les interprétations
et centres d’intérêt d’une époque –, offrir un bouquet de thym
signifie « amour durable » ou encore « exprime l’ardeur et la
jalousie16».

Dans la Grèce antique, le thym avait une fonction de


protection et était brûlé dans les temples, comme beaucoup
d’aromatiques, et, dans la Rome antique, il symbolisait la force et
le courage Il était également brûlé dans les temples pour protéger
contre la contagion dans les épidémies de peste, souvent associé à
l’hysope Dans les traditions anciennes – Mésopotamie, Égypte,
Grèce, Inde – ou amérindiennes plus récentes, les aromatiques ont
toujours joui de la réputation de plantes puissantes, capables
d’accompagner le passage d’un monde à l’autre et de favoriser la
communication entre les mondes en servant d’intermédiaires
entre les dieux et les humains, d’apporter une protection contre
les influences négatives ou même les maléfices, simplement par
l’effluve de leurs arômes. Certaines plantes – absinthe, rue,

22
armoise, etc – suscitaient la crainte de par leur réputation
sulfureuse Elles n’étaient employées que par des thérapeutes
habiles et rompus à leur maniement et à leur influence sur les
humains. En revanche, le thym, toujours discret, toujours
commun, a bénéficié d’un statut de plante puissante, efficace pour
soigner, redonner de la force et de l’entrain, ou accompagner
d’autres aromatiques puissantes, sans jamais être entouré de
mystères.

Le thym entrait dans la composition de préparations célèbres


comme le fameux « vinaigre des quatre voleurs » La réputation,
bien entretenue, du vinaigre des quatre voleurs a traversé les
siècles Sa recette varie selon les sources Il avait été mis au point
par des détrousseurs de cadavres lors de l’épidémie de peste de
Toulouse en 1628; ils se protégeaient en s’aspergeant visage,
mains et vêtements avant d’œuvrer. Cette préparation incluait
plusieurs aromatiques puissantes comme l’absinthe, le thym, le
romarin, la cannelle, la sauge, les clous de girofle et la rue; toutes
ces plantes macéraient dans du vinaigre blanc Le tribunal les
relaxa en échange de la formule et, visiblement, il y eut une
récidive en 1720 au cours de l’épidémie de peste de Marseille. En
France, la préparation fut enregistrée au Codex* en 1884 sous
l’appellation « vinaigre antiseptique » à usage externe pour, entre
autres, lutter contre les poux.

Plusieurs autres préparations célèbres à travers l’histoire,


comme le « thé suisse17 » ou encore l’« arquebuse », contenaient
du thym Depuis la nuit des temps, l’humain est à la recherche
d’une panacée* qui soignerait définitivement tous les maux,
comme les thériaques*.

La création de l’arquebuse remonte au XVIIIe siècle; elle fut


inventée, semblerait-il, par les Frères maristes de Saint-Genis-
Laval. Cette liqueur vulnéraire* associait une trentaine de plantes
environ Il existe d’autres variantes à la recette originelle,
certaines ne contiendraient que de l’aurone, Artemisia abrotanum,
une espèce du genre armoise comme l’absinthe ou l’armoise
vulgaire, et d’autres auraient été obtenues par distillation à partir
d’aromatiques comme le thym, l’absinthe, le basilic, le romarin, la

23
sarriette, le serpolet, la marjolaine ou le genépi… Le thé suisse,
quant à lui, était également utilisé comme vulnéraire et contenait
une vingtaine de plantes dont le thym, l’origan, le calament18…

Maria Treben, la célèbre herboriste autrichienne du XXe siècle,


proposait plusieurs préparations originales du thym  : en simple
macérat huileux selon les mêmes modes de préparation que le
millepertuis qu’elle appliquait sur les douleurs rhumatismales, en
coussin qu’elle disposait sur le bas-ventre dans les crampes des
règles douloureuses, ou encore le thym macéré pendant 24 heures
dans de l’eau puis chauffé et versé dans le bain pour les enfants «
de faible constitution », avec les recommandations d’un bain par
semaine et d’éviter que le cœur soit au contact de l’eau19.

Ethnobotanique

Dans la classification hippocratique des plantes, le thym,


héliophile et xérophile, était de nature « chaude » et « sèche »,
qualités intrinsèques à son milieu naturel et retrouvées dans les
écrits durant deux millénaires ainsi que dans les traditions
médicinales locales. Selon les régions et le climat, thym ou
serpolet sont employés dans des usages et des indications
similaires.

En Haute-Provence, selon Pierre Lieutaghi20 dans son enquête


ethnobotanique, toutes les personnes rencontrées connaissent le
thym Ses usages médicinaux sont très répandus, le thym préparé
en infusion ou macéré dans de l’eau-de-vie soulage les maux de
ventre, indigestion, coliques, refroidissement, rhume, grippe,
fièvre, bronchite. « Grande médicinale tonifiante », le thym
appartient à la flore sauvage, considérée comme plus puissante
que les plantes cultivées Il est classé dans la catégorie des plantes
dépuratives : « (…) La cure dépurative fait appel à la plante comme
vecteur d’énergie brute, pouvoir que la domestication atténue au
maximum », commente l’auteur.

Dans son enquête dans les Cévennes, Alain Renaux rapporte


des usages dépuratifs du thym séché en infusion ou décoction

24
courte de la plante fraîche en cure d’automne « pour le
renouvellement du sang », « dans les problèmes liés au foie et en cas
d’embarras gastrique, en cure dépurative de printemps » ou encore en
macération dans l’eau-de-vie pour soigner les plaies. Il décrit
aussi de multiples usages condimentaires ou en infusion après le
repas du soir21.

Dans le val d’Anniviers, où le thym vulgaire ne pousse pas, les


habitants cueillaient le thym serpolet en montagne qu’ils
associaient à d’autres condiments pour préparer les salaisons ou «
boire de la tisane de serpolet séché lors de maux de ventre »,
commente Sabine Brüschweiler dans son enquête22.

25
Chapitre 3

Phytothérapie
Q u’entend-on aujourd’hui par phytothérapie ? Jusqu’au milieu
du siècle passé, les plantes constituaient la principale
ressource thérapeutique des médecins, herboristes, pharmaciens,
sages-femmes, mères de famille… jusqu’à l’avènement des
médicaments de synthèse à partir des années 1950 environ,
impliquant la disparition progressive des médicaments à base de
plantes et des préparations extemporanées* du pharmacien dans
son officine. Ceci a entraîné, comme par effet ricochet, une perte
importante des connaissances et savoir-faire traditionnels autour
des plantes Ainsi, de nombreuses « petites préparations »
soulageaient efficacement les maux du quotidien sans
nécessairement recourir à des médicaments chimiques plus forts
et plus chers qui devraient être réservés à des pathologies plus
lourdes. Puis, dans les années 1980, la tendance s’est inversée
avec un regain d’intérêt pour les plantes médicinales et plus
globalement pour les savoirs traditionnels. Les anciennes
préparations à base de plantes continuent de disparaître des
pharmacies, ne répondant plus aux critères actuels de mise sur le
marché des médicaments*23. En revanche, nouveau phénomène
de société, désir de retour à la nature, mythe du bon sauvage
revisité, que sais-je ? Nous sommes de plus en plus nombreux à
nous intéresser aux plantes médicinales (condimentaires,
tinctoriales…) et, par voie de conséquence dans notre économie
de marché, nombreuses sont les offres; les critères de qualité
varient (même en bio !) d’un producteur à l’autre, y compris d’un
laboratoire à l’autre, surtout quand il s’agit de compléments
alimentaires24. Une chose est sûre, moins la plante est
transformée, plus nous restons proches de ce que nous pourrions
appeler sa « nature » comme dans les écrits du Moyen Âge, et
meilleure sera sa biodisponibilité*. À l’inverse, plus il y a d’étapes

26
dans le processus de préparation, plus il y aura de nécessité d’y
ajouter des excipients et plus on aura de risque d’y retrouver des
résidus indésirables. Les excipients ont des « effets notoires »
comme nous pouvons le lire dans les notices des médicaments : ils
sont là pour améliorer la texture, préserver la conservation du
produit, le colorer… ce sont autant de substances chimiques que
notre foie va avoir à détoxifier en plus.

À retenir

À l’heure actuelle et en fonction de la réglementation des pays,


cette médecine par les plantes est pratiquée soit par des
médecins qui ont obtenu un certificat complémentaire de
phytothérapie, soit par des naturopathes, dont le diplôme est
reconnu, par exemple, en Suisse et en Allemagne mais pas en
France. Dans certains pays, le métier de droguiste inclut aussi
le conseil des plantes.

Perte de confiance dans les médicaments classiques après les


scandales de ces dernières décennies, effets trop iatrogènes* des
traitements classiques, retour à plus de « naturalité »… plusieurs
facteurs sont actuellement réunis pour réveiller l’intérêt envers le
fait de se soigner (ou d’éviter de tomber malade) avec des plantes
médicinales La science s’intéresse aussi de nouveau aux plantes et
au potentiel thérapeutique qu’elles représentent; à la recherche de
nouvelles molécules actives, quasi toujours issues du monde
végétal, les recherches scientifiques et publications se multiplient.

La connaissance des plantes ne s’improvise pas Comme toute


connaissance ou savoir-faire, elle s’apprend progressivement à la
fois par l’expérience pratique et par la transmission Se
familiariser avec les plantes médicinales, apprendre à les utiliser
se fait peu à peu, tout d’abord par l’observation des plantes qui
poussent autour de nous, y compris sur le trottoir ou le long d’un
mur en ville (ne pas récolter !) C’est aussi une démarche positive
de prise en charge de sa santé qui amène à une réflexion et une
observation de ce qu’on appelle dans le jargon son « terrain* »,

27
c’est-à-dire sa sensibilité personnelle avec ses manifestations
propres Par exemple, une personne sensible au froid humide
attrapera plus facilement une rhino-pharyngite aux changements
de saisons ou aura des douleurs articulaires quand « il fait la
neige » ou « l’orage arrive », comme disaient les anciens dans leur
sagesse Ainsi, cette personne soutiendra son système immunitaire
aux changements de saisons par des cures de tisanes ou par des
plantes préparées dans d’autres formes galéniques* adaptées25.
Au cas où elle manifeste les premiers symptômes d’un
refroidissement, une tisane de thym, cassis ou sureau fera
merveille S’observer, réagir dès la manifestation des premiers
symptômes – cela est valable aussi pour son entourage – permet
non seulement une récupération plus rapide mais aussi évite de
laisser la maladie s’installer et de devoir prendre des traitements
plus lourds et non dénués d’effets secondaires.

Pour obtenir une réelle efficacité dans votre traitement par les
plantes, plusieurs éléments sont à prendre en considération  :
veiller à la qualité des plantes, en choisissant de préférence des
plantes locales, biologiques, en vrac26, le moins fractionné
possible pour confectionner les tisanes Si, pour des raisons
pratiques, il est compliqué de préparer une tisane, alors opter
pour une forme galénique* simple, respectueuse de la plante et
apte à retransmettre non seulement les principes actifs mais aussi
toute l’information du végétal vivant, comme la teinture mère*, la
teinture*, l’alcoolature* ou la gemmothérapie*. Les plantes
préparées selon des modes opératoires simples apportent les effets
synergiques et complémentaires d’une grande partie de leurs
principes actifs, c’est-à-dire plus d’une centaine de molécules
Lorsque la plante médicinale est transformée de façon à extraire
certains actifs en les standardisant* ou en les titrant*, alors on se
rapproche d’un médicament allopathique* Les plantes, à la
différence d’une molécule chimique, qui agit sur un seul
récepteur, apportent à l’organisme un ensemble d’éléments qui
vont avoir pour effet de réguler et rééquilibrer les fonctions
physiologiques.

Parties utilisées

28
Les sommités fleuries et les feuilles sont employées fraîches ou
sèches, sans les branchettes, en tisane pour un usage médicinal ou
en condiment pour relever les plats L’huile essentielle détient des
usages médicinaux, elle doit être chémotypée* car, en fonction de
la présence des composants et de son milieu de culture ou de
récolte, elle n’aura pas la même activité.

Composition chimique

Le thym, à l’instar de nombreuses plantes de la famille des


Lamiacées, est riche en huile essentielle à forte teneur en
phénols* avec, majoritairement, du thymol et du carvacrol; le
linalol ou le trans-thuyanol peuvent être majoritaires en fonction
de l’origine de la plante Le chémotype de l’huile varie donc en
fonction du biotope* et de l’adaptation de la plante à son
environnement·

En outre, dans les constituants de l’huile essentielle, sont


également présents des monoterpènes*  : p-cymène, γ-terpinène,
β-myrcène, _-terpinène et limonène. Des flavonoïdes*, dont la
lutéoline, l’apigénine et dérivés, ainsi que des acides phénols* –
rosmarinique, caféique, férulique – et des triterpènes*, des acides
ursolique et oléanique, des saponines*, dont le n-triacoutane, et
des phytostérols* entrent également dans la composition
chimique du thym La présence de minéraux et éléments-traces –
lithium, aluminium, calcium, etc – a été aussi mentionnée·

Lorsqu’on achète une huile essentielle de thym, le chémotype


doit être spécifié sur l’étiquette, car l’activité ne sera pas la même
selon son profil chimique En revanche, pour un usage de la plante
en tisane, les constituants de l’huile essentielle ont une
importance relative· Nous développerons le sujet dans le chapitre
« Formes galéniques ».

Pharmacologie

29
Le thym est une plante très étudiée tant sur le plan de la
pharmacologie* que de la clinique*. De très nombreuses
publications sont dédiées au thym, elles illustrent des propriétés
décrites depuis des centaines d’années Les études expérimentales
en pharmacologie* peuvent aussi ouvrir de nouveaux horizons en
thérapeutique, révélant des propriétés de la plante jusque-là
inconnues Cela implique de longues recherches car ces propriétés
doivent être confirmées par des études complémentaires.

Bon à savoir
Plusieurs études expérimentales ont démontré une activité
antimicrobienne sur de nombreuses lignées de bactéries comme
Helicobacter pylori, la bactérie responsable des ulcères à
l’estomac lorsqu’elle le colonise en trop grande quantité et
qu’une alimentation non adaptée en favorise le développement.

Des extraits aqueux ou alcooliques de thym agissent par


exemple sur plusieurs souches de bactéries à l’origine d’infections
respiratoires comme Moraxella catarrhalis, Klebsiella pneumoniae et
Diplococcus pneumoniae ainsi que sur Staphylococcus aureus et
Staphylococcus epidermidis, deux bactéries impliquées dans de
nombreux processus infectieux et développant des résistances aux
traitements antibiotiques. Toujours dans les études
expérimentales, un extrait aqueux de thym a montré un effet
antiviral sur l’herpès et un extrait éthanolique sur l’influenza A,
virus de la grippe A Différents essais ont également révélé une
action antiparasitaire sur des vers intestinaux, la maladie de
Chagas*, la maladie du sommeil* et les amibes ainsi qu’un effet
antifongique* de l’huile essentielle à thymol et à carvacrol.

Les propriétés spasmolytiques* des extraits aqueux ont été


amplement démontrées, attribuées à la synergie d’action de
plusieurs composants de la plante. Une étude comparant l’activité
spasmolytique du thym et de la papavérine*, molécule utilisée en
médecine, a révélé des effets similaires.

30
Plusieurs études récentes ont mis en évidence des propriétés
anti-inflammatoires, antioxydantes* et des effets inhibiteurs de la
prolifération des lymphocytes T*.

Des effets hépatoprotecteurs sont mentionnés dans la


littérature scientifique, notamment attribués aux propriétés
antioxydantes de la plante par la présence de certains composés
chimiques comme l’acide rosmarinique. Plusieurs études
d’hépatotoxicité induite par des substances comme l’alcool ou le
paracétamol ont montré des effets protecteurs hépatiques
d’extraits aqueux de thym pouvant être attribués par la
stimulation des phases de détoxication du foie Une décoction de
thym administrée pendant huit semaines à des rats hypertendus
leur a permis de retrouver une tension normale et a exercé un
effet protecteur sur les reins.

Certains composés étudiés isolément comme le n-triacoutane,


une saponine*, ont révélé des effets antibiotiques.

Plusieurs études cliniques* ont corroboré les usages


traditionnels du thym dans les toux productives avec des résultats
comparables aux traitements classiques; un groupe de 154 enfants
souffrant de bronchite ont reçu pendant deux semaines une dose
de sirop de thym qui a amélioré leurs symptômes dans plus de 90
% des cas.

Propriétés

Certaines médicinales comme le thym sont employées pour


soigner depuis des temps aussi lointains que nos traditions écrites
nous le rappellent Ces observations rapportées au cours des
siècles constituent un corpus de connaissances issues aussi bien
d’usages populaires – guérisseuses, sages-femmes et herboristes –
que savants, des médecins de l’Antiquité aux traités de
phytothérapie, avant l’avènement des traitements allopathiques
dans le milieu du XXe siècle. Ces catégories de savoirs en matière
de plantes médicinales ont toujours été perméables aux

31
influences, et de nombreuses interactions existent entre
médecines populaire et savante.

Nous retiendrons donc du thym qu’il possède de multiples


propriétés médicinales qui agissent sur plusieurs systèmes
physiologiques : respiratoire, digestif, urinaire et immunitaire.

Le thym est un anti-infectieux majeur : antibactérien, antiviral


et antifongique, il va donc soutenir l’organisme dans sa lutte
contre des micro-organismes indésirables, lui permettre de
résister en activant ses mécanismes de défense et de régulation.
Ainsi, il sera efficace dans les infections respiratoires, digestives
ou urinaires Le thym est également antiparasitaire, notamment
contre les oxyures*. À l’instar de nombreuses médicinales,
plusieurs de ses constituants (flavonoïdes et acides phénols) lui
confèrent des activités antioxydantes qui vont protéger chaque
cellule du stress oxydant, et des toxines et déchets que ce stress
produit à l’intérieur de nos cellules, à l’origine non seulement
d’un vieillissement précoce mais également d’états
proinflammatoires, eux-mêmes une des causes des maladies
chroniques* Le thym a aussi des propriétés anti-inflammatoires
permettant de réguler un terrain inflammatoire. Sur le plan
digestif, ses propriétés antispasmodiques sont précieuses en cas de
douleurs digestives ou urinaires; le thym se montre également
activateur enzymatique*, c’est-à-dire qu’il stimule la détoxication
par le foie des toxines présentes dans notre organisme.

Les usages thérapeutiques du thym dans les maladies


respiratoires sont probablement les plus connus; la plante est
antitussive en cas de toux grasse ou productive, expectorante*,
décongestionnante* et, bien sûr, anti-bactérienne. Enfin, à l’instar
de plusieurs autres médicinales de la famille des Lamiacées
comme l’origan, la sarriette, le serpolet ou encore le romarin,
c’est un puissant stimulant général qui va nous soutenir dans les
états de convalescence suite à des maladies infectieuses, nous
aider à surmonter une fatigue chronique ou passagère, et nous
redonner du tonus.

32
Usages thérapeutiques

Sur le plan respiratoire, le thym est recommandé dans les états


fébriles et grippaux, infectieux, accompagnés d’une sensation de
fatigue aussi bien physique que psychique. Il régule les sécrétions
d’élimination infectieuse et apaise les toux productives. Il est
également utile en cas d’infections ORL, d’asthme et de bronchite.
Il est particulièrement indiqué pour les enfants y compris les
bébés avec des doses adaptées et représente une formidable
ressource thérapeutique non toxique en accompagnement des
maladies infantiles – roséole, varicelle – et, bien entendu, des
rhumes, rhino-pharyngites, gastro-entérites, si communs chez les
enfants durant les premières années de mise en collectivité au
cours desquelles leur système immunitaire se construit par la
confrontation avec les agents pathogènes*.

Toujours comme anti-infectieux, le thym convient en cas


d’infections intestinales comme les gastro-entérites, mais
également pour tout type d’intoxication avec un aliment avarié
ainsi qu’en accompagnement des infections urinaires, qu’il
s’agisse de cystite*, pyélonéphrite*, uretrite*… Des cures de thym
rééquilibreront durablement le terrain chez les personnes sujettes
à développer des furoncles* ou des mycoses à répétition et
rebelles en luttant contre les flores pathogènes*. En cas de
mycose vaginale, le thym préparé en décoction légère sera
appliqué en lavement et également absorbé Il peut également être
employé pour rééquilibrer les microbiotes* dans les dysbioses* et
autres troubles digestifs liés à une prolifération de flores
pathogènes.

Posologie
La tisane de feuilles et sommités fleuries de thym convient et
sera efficace dans toutes les indications décrites ci-dessus.

33
En revanche, dans le traitement des oxyures et autres
parasitoses comme la maladie de Chagas, la maladie du sommeil
et les amibiases*, les huiles essentielles à thymol seront
employées L’huile essentielle de thym agit également sur les
champignons responsables du « pied d’athlète » (se contagionnant
essentiellement dans les salles de sport, d’où son nom),
Tricophyton rubrum ou Tricophyton mentagrophytes, qui s’installent
entre les doigts de pieds, provoquant des desquamations* Ces
maladies nécessitent un suivi médical et l’emploi des huiles
essentielles doit être accompagné par un thérapeute.

Posologie
L’huile essentielle de thym est aussi efficace sur les parasites de
la peau, comme la gale ou les poux. À appliquer diluée dans un
solvant, huile végétale ou alcool à 70° et eau à 10 %, plusieurs
fois par jour.

L’huile essentielle à thymol ou à carvacrol se montre répulsive


en application externe pour éloigner les insectes.

Formes galéniques

On appelle « forme galénique » la façon dont on prépare une


drogue* végétale, en d’autres termes comment rendre le plus
assimilable possible et biodisponibles* les principes actifs ou
composés chimiques présents dans la partie de plante utilisée en
thérapeutique.

La concentration en principes actifs va donc dépendre du


mode de préparation de la plante pour un usage thérapeutique
déterminé; des solvants* (eau, alcool…) seront employés pour
extraire et solubiliser les composants En revanche, lors d’un usage
culinaire, les fleurs et les feuilles de thym ajoutées aux plats ne
concentreront pas les actifs, qui seront présents en quantité bien
moindre.

34
Par exemple, les feuilles et les sommités fleuries seront donc la
« drogue » de la plante appelée thym Selon les formes galéniques,
les actifs seront plus ou moins disponibles et la plante sera
efficace de manière plus ou moins optimale Ainsi, seront en vente
différentes préparations du thym La plante séchée en vrac dans
des sachets le plus souvent en kraft protège la drogue de la
lumière afin qu’elle ne s’oxyde pas et ne perde pas ses principes
actifs : elle servira à préparer sa tisane.

Des gélules à base de poudre de feuilles et/ou sommités


fleuries sont également proposées, mais elles sont moins efficaces
car la biodisponibilité* est moindre, une partie des actifs de la
plante étant dégradés au cours de la digestion Une quantité plus
importante de gélules est nécessaire pour obtenir la même
efficacité qu’une tisane; de plus, plus la plante est broyée, plus
elle perd ses actifs, surtout lorsqu’il s’agit d’une plante contenant
des huiles essentielles Il existe aussi des gélules de poudre
micronisée, processus plus sophistiqué de préparation Cette
micronisation s’obtient généralement par cryogénisation* dans de
l’azote liquide; ce procédé garantit la présence des actifs de la
plante En revanche, il est légitime de s’interroger sur l’impact de
cette cryogénisation sur la vitalité de la plante.

La teinture au 1/10 est une autre forme galénique utilisée


pour le thym, elle est fabriquée à partie d’une partie de plante
sèche pour neuf parties de solvant, en général de l’alcool à 70 %
pour le thym La teinture est plus concentrée par rapport à une
tisane, mais certains actifs hydrosolubles ne seront pas extraits.

Enfin, le thym est aussi disponible sous forme d’huile


essentielle. Sous cette forme, ce sont uniquement les molécules
aromatiques, infime partie de la composition chimique de la
plante, qui sont extraites par distillation. On ne bénéficiera pas de
la présence et de l’action synergique des autres composants que
nous retrouvons dans la tisane et, en moindre mesure, dans la
teinture En outre, cette forme galénique est très gourmande en
matière première, car pour obtenir 500 g d’huile essentielle de
thym, il faut 250 kg de sommités fleuries. Si la plante est récoltée
en sauvage, cela risque d’entraîner, à terme, une pression sur la

35
ressource et sa raréfaction, voire sa disparition Il est plus prudent
de cultiver les plantes aromatiques pour produire des huiles
essentielles À noter que la qualité d’une huile essentielle varie
d’un fabricant à l’autre  : veiller à choisir des huiles pures, non
rectifiées* et non modifiées. Ce qui signifie que la distillation ait
été menée en continu et non fractionnée – ce qui entraîne des
modifications dans la présence des composants –, ou encore
modifiée par suppression de composants ou ajouts de composants
d’origine naturelle ou de synthèse, souvent avec l’objectif
d’atténuer le coût de revient de la matière première De nouveau,
et toujours pour des raisons de biodisponibilité, privilégions les
formes galéniques les plus respectueuses du totum* des
composants de la plante, qu’il s’agisse des molécules aromatiques
ou de l’ensemble des composants.

Bon à savoir
L’action des huiles essentielles sera extrêmement puissante et
requiert l’avis d’un professionnel de santé alors que celle de la
tisane se fera en douceur en accompagnant les processus
physiologiques naturels de guérison.

Chaque forme galénique présente un intérêt spécifique, c’est


pourquoi nous devons choisir la forme qui conviendra le mieux à
la situation du moment: pour accompagner des processus
infectieux respiratoires, digestifs ou urinaires, la tisane sera
optimale; pour traiter une parasitose, dans un premier temps pour
agir puissamment, l’huile essentielle à thymol sera indiquée, etc.

Pour le thym, la simple tisane est « la voie royale de


lagalénique27 », car l’eau est un excellent moyen d’extraction des
principes actifs hydrosolubles y compris, en partie, des huiles
essentielles contenues dans le végétal28. De plus, l’eau véhicule
l’information de la plante pourvu que celle-ci soit de bonne
qualité, c’est-à-dire d’origine biologique et locale, condition sine
qua non pour obtenir une efficacité thérapeutique sans risque de
toxicité Les résidus de pesticides dans sa tisane ne sont pas

36
recommandés pour leurs effets sur la santé  ! La fièvre et les
maladies infectieuses génèrent beaucoup de toxines et de déchets
métaboliques que l’organisme doit éliminer afin de ne pas
entraîner d’état inflammatoire chronique La tisane, en plus de
l’apport des actifs de la plante, va favoriser l’excrétion de ces
toxines par les voies naturelles d’élimination, urines et sueur
notamment, en apportant de surcroît une bonne hydratation
indispensable dans le maintien des équilibres physiologiques ou
homéostasie*.

Bon à savoir
Les recommandations d’emploi, dosages, posologie, contre-
indication, précautions d’emploi et effets indésirables sont
décrits dans les monographies européennes publiées par
l’Organisation mondiale de la santé (OMS), par l’Agence
européenne du médicament (EMA) ou encore par l‘European
Scientific Cooperative on Phytotherapy (ESCOP). Ces publications
officielles s’avèrent les références en matière d’usages
sécuritaires des plantes médicinales.

Des ouvrages de thérapeutes et cliniciens viennent compléter


ces publications officielles et apporter leur expérience clinique.

Il est indispensable de respecter les doses préconisées car elles


ont été déterminées en fonction de l’activité pharmacologique de
la plante, du temps de métabolisation par l’organisme et de sa
toxicité potentielle Ces dosages ont été conçus pour une efficacité
optimale et sécuritaire de la plante En les respectant, nous
obtiendrons un bon effet thérapeutique sans prendre de risque de
développer des effets indésirables dus à un surdosage ou à des
posologies inappropriées. De plus, il est inutile d’augmenter les
doses lorsque les symptômes sont aigus, comme en cas de cystite
ou de rhino-pharyngite avec fièvre et toux grasse, car les dosages
déterminés correspondent aux capacités d’absorption de notre
organisme Lorsque nous augmentons une dose, non seulement la
substance ne va pas être assimilée, mais, en plus, elle risque

37
d’entraîner des effets secondaires. Ainsi, en situation aiguë, nous
obtiendrons de meilleurs effets en rapprochant les prises plutôt
qu’en les augmentant.

Dosages et posologie

Les deux espèces Thymus vulgaris et Thymus zygis (originaire


d’Espagne) détiennent des propriétés similaires, les mêmes usages
et les mêmes recommandations d’emploi.

En tisane, l’ESCOP recommande de 1 à 2 g de drogue sèche


pour l’adulte et l’enfant à partir d’une année En dessous d’une
année, de 0,5 à 1 g par jour, sachant qu’une cuillère à café de
drogue correspond à environ 1,4 g Ces préparations en tisane
peuvent être réparties en plusieurs prises par jour.
En teinture au 1/10, 40 gouttes jusqu’à 3 fois par jour.
L’huile essentielle doit être chémotypée*, c’est-à-dire que
son profil chimique doit être déterminé et figurer sur
l’étiquette (voir chapitre « Composition chimique »).
Selon l’EMA, la voie orale est réservée à l’adulte à raison de
0,2 à 0,25 ml de 3 à 5 prises par jour, équivalant à une dose
journalière de 0,6 à 1,25 ml soit un maximum d’environ 26
gouttes par jour. On considère en moyenne qu’1 ml d’huile
essentielle correspond à environ 25 gouttes, cependant cela
peut varier en fonction de sa densité et du compte-gouttes.
Pour une application cutanée, la concentration en huile
essentielle dans la préparation varie; préférer une
concentration inférieure à 5 % pour le thym à thymol car il
peut provoquer une irritation de la peau; en revanche, les
thyms à linalol et thuyanol supportent d’être concentrés à 10 %
et appliqués 3 fois par jour. Cet usage est également réservé à
l’adulte.
En bain, délayer 10 à 30 gouttes dans une huile végétale
neutre et ajouter à l’eau du bain La durée du bain ne doit pas
dépasser 20 minutes, il est recommandé de ne prendre qu’un
seul bain par jour et même de préférence un jour sur deux Pas

38
d’usage de l’huile essentielle en bain en dessous de l’âge de
huit ans Pour l’enfant, une décoction d’un litre pourra être
ajoutée à l’eau de bain et sera tout aussi efficace et sans
danger.
En inhalation, il est recommandé d’employer les thyms
chémotypés à linalol ou à thuyanol pour éviter une irritation
des muqueuses.
L’hydrolat ou l’eau florale de thym, obtenus également par
distillation à la vapeur, sont moins concentrés en composés
aromatiques et bénéficient de composés hydrosolubles qu’on ne
retrouvera pas dans les huiles essentielles Ils pourront être
employés aussi bien en usage interne dans les mêmes
indications que la tisane ou, en usage externe, recommandés
pour les peaux grasses.

Contre-indications

L’huile essentielle de thym contient des phénols*, composants


toxiques pour le foie et caustiques pour la peau Dans cette forme
galénique, le thym est contre-indiqué par voie orale ou topique, y
compris en bain, pour la femme enceinte et allaitante et l’enfant
de moins de huit ans, ainsi qu’en cas de glaucome*,
d’hypertension artérielle ou de maladies inflammatoires du côlon.
De plus, en bain, l’huile essentielle est contre-indiquée en cas de
plaie ouverte, maladie de peau, fièvre élevée, infection sévère,
troubles circulatoires sévères et insuffisance cardiaque.

En tisane ou en teinture, aux doses recommandées, le thym ne


présente pas de contre-indication ni de toxicité.

Précautions d’emploi

Le thym est une plante aromatique puissante qui s’emploie,


pour en obtenir un effet thérapeutique, en cures ponctuelles en
fonction des symptômes ressentis. Mieux vaut ne pas prolonger
ces cures au-delà de trois semaines, mais elles peuvent être

39
renouvelées après une pause d’une semaine si besoin, par
exemple en cas de mycose installée depuis longtemps ou
d’infections respiratoires, urinaires ou digestives à répétition
L’accompagnement d’un spécialiste est recommandé,
l’automédication ayant ses limites et l’objectivité n’étant pas
toujours aisée pour soi-même En revanche, la prévention ainsi
que la prise de thym en tisane ou en teinture dès les premières
manifestations d’une infection respiratoire, digestive ou urinaire
contribue à éviter le développement de complications.

Parfois certaines personnes présentent une sensibilité


particulière à une plante ou à une famille de plantes qui peut se
manifester par des réactions allergiques – éternuements,
apparition de plaques rouges, etc; dans ce cas, stopper
immédiatement la prise de thym et observer si les symptômes
cessent et des manifestations semblables se présentent avec les
autres aromatiques de la famille des Lamiacées comme le
romarin, la sauge, la menthe poivrée… Bien entendu, il faut
consulter un thérapeute habilité si les symptômes persistent ou
s’aggravent.

Recommandations d’emploi

Éviter un usage prolongé ainsi qu’un surdosage, le thym étant


tonique et stimulant; par ailleurs les phénols entrant dans sa
composition chimique risqueraient de devenir hépatotoxiques. Le
serpolet, Thymus serpyllum, proche parent moins concentré en
principes actifs, apporte aussi un intérêt dans les troubles digestifs
ou respiratoires L’origan, Origanum vulgare, quant à lui, est
beaucoup plus puissant et agira très efficacement dans les
bronchites, les infections ou intoxications intestinales avec des
spasmes douloureux.

Ne pas oublier que l’huile essentielle à thymol est dermo-


caustique* Mieux vaut réserver cette forme galénique aux conseils
d’un thérapeute.

40
Avec quelles autres plantes l’associer en tisane

Tisane des états grippaux

1 pincée (ou 1 cuillère à café) de thym


1 litre d’eau de source ou filtrée, froide
1 morceau de gingembre frais (½ cm)
½ citron bio

Chauffer avec un couvercle; aux premiers frémissements,


stopper la chauffe et laisser reposer quelques minutes.

Filtrer et conserver dans une Thermos. Ne jamais réchauffer


une tisane car les principes actifs peuvent s’oxyder et devenir
toxiques ou inefficaces.

Tisane des rhino-pharyngites et infections respiratoires y compris


asthme

1 pincée ou 1 cuillère à café de thym


1 pincée ou 1 cuillère à café de mauve (Malva sylvestris)
1 pincée ou 1 cuillère à café de bouillon-blanc
(Verbascum thapsus)
1 litre d’eau de source ou filtrée, froide

Chauffer lentement avec un couvercle, stopper la chauffe dès


les premiers frémissements, laisser infuser quelques minutes puis
bien filtrer dans une Thermos car le bouillon-blanc a des petits
poils qui pourraient être irritants si la préparation n’est pas bien
filtrée.

Tisane des infections pulmonaires avec toux grasse ou productive

En cas de fièvre  : thym + bourrache + mauve ou reine-


des-prés ou eucalyptus
Sans fièvre  : thym + eucalyptus ou hysope + mauve ou
plantain

41
Dans les états infectieux et grippaux, rhino-pharyngites, etc.,
ajouter 5 gouttes de teinture de propolis dans la tasse de tisane et
boire jusqu’à environ 5 mugs par jour pour maintenir une bonne
hydratation et favoriser l’élimination des toxines produites par la
fièvre.

Tisane des gastro-entérites ou infections intestinales

Thym ou origan + reine-des-prés ou menthe poivrée +


mauve

À utiliser dans les mêmes proportions et mêmes posologies


que précédemment.

Ne jamais faire bouillir de thym car sa saveur devient très âcre


et désagréable. Bien stopper la chauffe dès les premiers
frémissements.
Cela est valable pour la plupart des aromatiques de la famille
des Lamiacées comme le romarin, la menthe poivrée, la sauge,
la mélisse, l’origan, la sarriette, le serpolet…

42
Chapitre 4

Réglementation
L e statut réglementaire diffère selon qu’il s’agit d’une plante
médicinale, cosmétique ou condimentaire et, pour compliquer
la situation, selon la forme galénique En fonction de son usage, le
thym entrera donc dans des catégories différentes. Ainsi, le thym
en vrac peut dépendre de la réglementation des médicaments ou
des aliments; sous forme d’huile essentielle, le thym est proposé
en cosmétique, en cuisine ou encore entrant dans la composition
d’un complément alimentaire. Ainsi, selon sa forme et son
utilisation, en ce qui concerne la France, le thym sera sous l’égide
de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits
de santé (ANSM), de l’Agence nationale de sécurité alimentaire,
de l’environnement et du travail (ANSES) et de la Direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes (DGCCRF).

En Suisse, les denrées alimentaires sont sous la responsabilité


de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires
vétérinaires, ainsi que sous le contrôle du chimiste cantonal dans
chaque canton Lorsque le thym est employé comme médicinale
sous forme de teinture mère, son statut dépend alors de
Swissmédic, l’agence suisse qui réglemente les médicaments. Dans
ce cadre, des listes de plantes sont régulièrement mises à jour;
Thymus vulgaris et Thymus serpyllum figurent en teinture mère
(liste SHA, annexe 4 OAMédcophy, 1er juillet 2020) et bénéficient
d’une monographie* à la Pharmacopée helvétique.

En France, les fleurs et les feuilles ou sommités fleuries de


thym (Thymus vulgaris et Thymus zygis) et de serpolet sont
inscrites à la liste des plantes médicinales en vente libre, en
l’état* et en poudre (décret 2008-841 du 26 août 2008). Elles sont

43
aussi présentes dans la liste des plantes autorisées en complément
alimentaire (arrêté du 24 juin 2014). Le thym en teinture ainsi
que toutes les spécialités pharmaceutiques contenant du thym
sont sous la législation de l’ANSM (Agence nationale de sécurité
du médicament et des produits de santé). Thymus vulgaris figure
aussi à la Pharmacopée française tisanes de 2007, proposée en
infusion de 5 minutes pour 5 g de plante par litre à raison de 250
à 500 ml par jour !

La fabrication de l’huile essentielle de thym doit également se


conformer aux monographies des pharmacopées pour la Suisse;
en France, les huiles essentielles sont réglementées par la
législation des compléments alimentaires, des cosmétiques ou des
médicaments, selon leur destination d’usage L’huile essentielle de
thym a le statut de GRAS (Generally Recognized As Safe) par
l’Agence américaine du médicament et de l’alimentation (FDA)
aux États-Unis.

44
Chapitre 5

Recettes et préparations
L e thym, pour son arôme et également pour ses propriétés
antioxydantes, connaît des usages culinaires et
condimentaires aussi anciens que son emploi médicinal. Il occupe
une place de prédilection dans les cuisines provençale,
méditerranéennes et levantines. Autrefois, le thym était utilisé
pour conserver durablement les fruits secs au cours de l’hiver
selon Henry Correvon29.

Usages condimentaires et culinaires

Zaatar libanais
Cette préparation d’origine très ancienne contient trois plantes
de base – du thym, du sumac, des graines de sésame – et une
pincée de sel fin auxquelles on peut ajouter de l’origan, de la
sarriette, de l’anis, de la marjolaine ou de la coriandre selon les
goûts Ces épices de base peuvent être mélangées à parts égales
ou, selon la saveur recherchée, en ajoutant une quantité plus
importante de l’une d’entre elles Le sumac des corroyeurs est un
arbuste, Rhus coriara, de la famille des Anarcadiacées, originaire
du Bassin méditerranéen et du Moyen-Orient; il donne des baies
rouges qui sont réduites en poudre Sa saveur est acidulée et
astringente. Son nom « sumac » vient du syrien et signifie « rouge
»; il servait autrefois à teindre les cuirs, c’est pourquoi il a été
nommé « sumac des corroyeurs ».

Au Liban, le zaatar est employé quotidiennement pour


condimenter le houmous, le fromage frais labna, la salade de
crudités fattouche, les galettes man’ouché…

45
Ingrédients
2 cuillères à soupe de thym
2 cuillères à soupe de sumac
3 cuillères à soupe de graines de sésame torréfiées
1 cuillère à café d’une ou plusieurs autres plantes aromatiques
de votre choix

Matériel
1 mixeur ou mortier ou moulin à café

Préparation
Mélanger dans un mixeur, un mortier ou un moulin à café le
thym et le sumac Réduire en poudre.

Ajouter une part des graines de sésame torréfiées ainsi que


d’autres plantes aromatiques si souhaité Mixer de nouveau le
mélange.

Ajouter le reste des graines de sésame. C’est prêt !

Vous pouvez assaisonner légumes cuits, fromage blanc,


fromages de chèvre, salades, viandes… ou délayer la
préparation dans de l’huile d’olive et l’étendre sur vos tartines
avec de la tomate ou du fromage. À moduler selon vos goûts et
inspirations.

Sirops

Sirop rafraîchissant au thym


Ingrédients
100 g de sommités fleuries et feuilles de thym séchées sans les
branchettes ou 200 g de plante fraîche
100 g de sucre de canne blond ou roux
2 gros citrons bio

46
1 l d’eau de source

Matériel
2 grandes casseroles
1 passoire fine en inox
1 entonnoir en inox

Préparation
Mettre le sucre dans une casserole. Ajouter le litre d’eau,
chauffer pour délayer le sucre. Stopper la chauffe dès que le sucre
a fondu et que le liquide est homogène.
Préparer le thym dans le second récipient Ajouter les citrons
préalablement lavés et découpés (non épluchés) en rondelles.
Verser l’eau chaude sucrée. Laisser macérer 4 heures avec un
couvercle.
Chauffer de nouveau jusqu’à frémissement, toujours avec un
couvercle pour éviter l’évaporation des huiles essentielles.
Filtrer la préparation dans une bouteille préalablement
ébouillantée.

Conservation
Le sirop se conserve plusieurs mois à l’abri de la lumière avant
ouverture.
Après ouverture, une quinzaine de jours au réfrigérateur.
Si des moisissures apparaissent ou que la saveur change, votre
sirop est périmé !

Sirop contre la toux


Le sirop antitussif se prépare selon la même recette que
précédemment, simplement en doublant le volume de sucre.
Utiliser des bouteilles de petit contenant, 200 ou 250 ml,
préalablement ébouillantées.
En cas de toux grasse, prendre une cuillère à soupe 4 à 5 fois
par jour pour un adulte.
La tisane, à laquelle on ajoute une ½ cuillère à café de miel
pour les enfants, est très efficace et présente l’intérêt de ne
contenir que peu de sucre.

47
Farigoule
La farigoule est une liqueur traditionnelle provençale dont
l’ingrédient principal est le thym. Il existe plusieurs variantes de
la recette.

Ingrédients
100 g de thym frais ou 50 g de thym sec
75 cl d’alcool blanc de fruit à 60°
100 g de sucre
¼ de litre d’eau

Matériel
1 récipient ou 1 bouteille en verre avec bouchon,
préalablement ébouillanté
1 entonnoir en inox
1 passoire fine en inox

Préparation : en 2 temps
1 Placer le thym dans le récipient en verre Ajouter l’alcool
Fermer hermétiquement le récipient Laisser macérer 1 mois
environ.
2 Filtrer soigneusement le thym.
Délayer le sucre dans l’eau en chauffant Ajouter à la
macération le sucre délayé. Laisser de nouveau reposer 1 mois
environ. C’est prêt !

À consommer avec modération comme digestif ou si vous avez


besoin d’un petit remontant. La farigoule peut aussi être
consommée glacée.

Usage cosmétique

L’hydrolat de thym est obtenu par distillation de la plante,


c’est la vapeur d’eau redevenue liquide qui se trouve à la base du

48
vase et contient des molécules aromatiques moins denses que
celles de l’huile essentielle ainsi que d’autres composés
hydrosolubles de la plante qu’on ne retrouve pas dans les huiles
essentielles.

L’hydrolat de thym convient aux peaux grasses en application


externe matin et soir. Il peut être employé à long terme.

Autres usages domestiques

Vinaigre de nettoyage
Remplir un bocal de thym séché ou de serpolet. Couvrir de
vinaigre d’alcool blanc. Laisser macérer 3 semaines. Filtrer.

C’est un excellent antibactérien pour nettoyer réfrigérateur,


salle de bains, etc.

Et pour un vinaigre alimentaire, remplacer le vinaigre d’alcool


par du vinaigre de cidre.

Préparation répellente pour éloigner les insectes et


parasites
Dans un flacon pulvérisateur de 100 ml d’hydrolat de lavande,
ajouter 60 gouttes d’huile essentielle de thym à thymol ou à
carvacrol. À pulvériser sur les vêtements pour un effet préventif
d’éloignement des moustiques, poux, etc.

49
Chapitre 6

Cultiver ou collecter la plante


Conseils de culture

Le thym affectionne les sols légers, secs, plutôt calcaires et


pauvres en matières organiques. Il est peu exigeant.

Pour planter du thym, dédier une parcelle bien ensoleillée car


il est héliophile, préparer le sol avec un apport de fumier ou de
compost à la fin de l’hiver, ajouter un amendement calcaire en
fonction de la nature du sol Semer les graines dans des caissettes
en début de printemps, en serre, et transplanter les plantons à une
distance d’environ 10 cm sur des lignes doubles, espacées de 20
cm. Vivace, le thym supporte de rester quelques années sur la
même parcelle avant d’envisager une rotation Il est possible de
multiplier les plants par division des touffes ou par bouture plutôt
en automne dans les régions méditerranéennes et en début de
printemps dans les régions plus au nord.

Le thym est xérophile et n’a donc pas besoin d’eau à l’âge


adulte, il n’aime pas l’humidité; en revanche, lors de la première
année de mise en culture et en cas de sécheresse exceptionnelle,
un apport d’eau devra Plutôt rustique et résistant, le thym peut
être attaqué par un nématode, Meloidogyne hapla, ver rond
Lorsque la plante est atteinte, mieux vaut couper les parties
concernées et les brûler afin d’éviter la propagation du parasite.
Semer des œillets d’Inde autour de la parcelle aide à lutter contre
l’invasion.

Conseils de collecte, séchage et conservation

50
Les rameaux fleuris se récoltent en début de floraison, d’avril
à mai. Le séchage s’opère soit sur claies en veillant à disposer les
rameaux de façon qu’ils ne soient pas tassés, soit suspendus en
bouquet dans un lieu sec, bien aéré, à température constante et
sans soleil direct. Le thym est sec lorsque les rameaux restent bien
verticaux quand ils sont mis à l’horizontale; s’il n’est pas tout à
fait sec, le poids de l’eau les fait pencher.

En cas de collecte du thym en sauvage, s’assurer qu’il s’agit de


la bonne espèce, choisir un lieu dans lequel il y a au minimum
une vingtaine de sujets, ne collecter que la moitié et laisser les
plus belles plantes afin de garantir le renouvellement de l’espèce
de façon optimale. Veiller également à ce que le lieu de collecte
soit éloigné de sources de pollution, routes, industries, cultures ou
élevages intensifs. Ne collecter que la quantité nécessaire à un
usage immédiat ou en réserve pour la saison, comme le
recommandent les tradipraticiens*. « Respecte le végétal »,
commentait un tradipraticien sénégalais dans le respect des
échanges et de l’équilibre entre les règnes, en interdépendance et
en interconnexion.

Pour conserver le thym, séparer les feuilles et sommités


fleuries des branchettes. Les sachets kraft offrent une
conservation optimale car ils préservent la plante de la lumière.
Stocker dans un lieu sec, à l’abri de la poussière et de la lumière.
Observer l’état de la plante au bout d’un an à l’aide des caractères
organoleptiques*.

51
Chapitre 7

Critères pour reconnaître la


qualité : les caractères
organoleptiques
P our reconnaître la qualité d’une plante en vrac, appelée aussi
dans le jargon de la pharmacie et de l’herboristerie « en l’état
», non transformée, on fait appel aux caractères organoleptiques,
c’est-à-dire à nos organes des sens – vue, odorat, toucher et
saveur – qui vont nous servir pour évaluer la qualité et l’état de
fraîcheur d’un sachet de thym. Ainsi, il suffit d’ouvrir le sachet de
thym : si son aspect est difficilement reconnaissable, si la plante
ne sent pas l’odeur caractéristique à l’ouverture ou lorsque l’on
froisse quelques feuilles entre les doigts, si elle se désagrège et
tombe en poussière et, enfin, lors de la préparation de la tisane, si
celle-ci a une odeur de foin et une saveur insipide, alors c’est que
le sachet de thym est périmé !

Beaucoup de plantes et notamment les aromatiques diffusent


une fragrance caractéristique, critère incontournable de leur
qualité et de leur fraîcheur.

52
Chapitre 8

Bien préparer sa tisane


D écoction légère en chauffant jusqu’à frémissement ou
infusion de 10 minutes sont adaptées à la préparation du
thym, serpolet, marjolaine ou origan.

Un surdosage, une décoction trop forte ou une infusion trop


longue rendront la tisane amère, tandis qu’en sous-dosage, la
tisane sera fade et inefficace. Ainsi, pour un dosage idéal, prévoir
1 cuillère à café pour 1 litre d’eau afin de bénéficier à la fois de la
saveur de la plante et d’un effet thérapeutique.

Infusion

Verser 1 litre d’eau bouillante sur l’équivalent d’1 cuillère à


café de plante en veillant à mettre un couvercle pendant la durée
de l’infusion afin que les principes actifs volatils ne s’évaporent
pas Laisser infuser 10 minutes environ, filtrer et conserver dans
une bouteille Thermos. Ne pas garder au-delà de 24 heures ni
réchauffer la préparation, car les principes actifs s’oxyderaient.

Décoction légère

Ajouter dans une casserole 1 cuillère à café de thym pour 1


litre d’eau froide Chauffer lentement avec un couvercle Lorsque la
préparation frémit, stopper la chauffe et laisser infuser environ 3
minutes. Filtrer et conserver dans une Thermos.

La conservation et les conseils d’utilisation sont les mêmes que


pour l’infusion.

53
En conclusion

F orce tranquille, discrète mais toujours présente, fidèle à sa


réputation d’apporter courage et persévérance, le thym dans
ses usages médicinaux et condimentaires a traversé plusieurs
millénaires, à la différence d’autres aromatiques nimbées de
légendes – parfois même sulfureuses – comme la rue des jardins
ou l’armoise vulgaire.

Son emploi à destinée condimentaire, culinaire ou médicinale


dépendra du mode de préparation ou d’extraction de ses
composants, privilégiant ainsi sa saveur ou sa puissance
thérapeutique.

Offrant tour à tour ses arômes protecteurs ou ses bienfaits


médicinaux dans une impressionnante homogénéité d’usages,
civilisations après civilisations, le thym moderne est même passé
au crible des fourches caudines de la science et de la médecine
par les preuves* (EBM ou Evidence-Based Medicine) en démontrant
une efficacité comparable aux expectorants et antitussifs de
synthèse dans les toux productives et les bronchites des enfants.

Ses propriétés anti-infectieuses et tonifiantes font du thym une


médicinale d’exception agissant tant sur le plan physique que
psychique.

Le thym mérite une place de choix dans nos tiroirs aux épices
et, plus encore, dans nos armoires à pharmacie.

54
Glossaire
Général

Dioscoride : médecin et herboriste grec qui a rédigé le premier


recueil de 660 plantes médicinales en déclinant propriétés,
indications, posologies… De materia medica au Ier siècle de
notre ère. Ce livre a servi de référence durant dix-huit
siècles en Europe.
Médecine par les preuves (EBM) : concept basé sur
l’observation de faits établis selon des expériences
reproductibles traduites en statistiques à l’origine des
protocoles de traitements Souvent utilisée en opposition à
l’observation empirique, pourtant fondement de l’art de la
médecine.
Signature des plantes : les caractères organoleptiques des
plantes – morphologie, couleur, saveur… – rappellent
l’activité thérapeutique; par exemple, les feuilles de
l’anémone hépatique ressemblent aux lobes du foie, le fruit
de la noix aux hémisphères du cerveau.
Terrain : c’est la façon dont l’organisme réagit dans ses processus
d’adaptation (environnement, agent pathogène* et
maladie). Il évolue au cours de la vie En phytothérapie, en
homéopathie ou en naturopathie, l’approche du terrain
individuel du patient et de ses modalités de réactions face
à la maladie est majeure.
Théorie hippocratique des humeurs : le corps est constitué des
quatre éléments, eau, terre, feu et air, en correspondance
avec quatre qualités, chaud, froid, humide et sec, qui vont
déterminer des tempéraments humains en fonction de la
prévalence de ces éléments : bilieux, nerveux, lymphatique
et sanguin Les plantes, classées selon les mêmes critères,
vont contribuer à rétablir des déséquilibres engendrés par
la maladie.

55
Tradipraticien : terme parfois utilisé en anthropologie pour
désigner un thérapeute traditionnel, sachant que le terme «
médecine traditionnelle » n’a pas la même signification
selon l’aire culturelle; en Inde, il s’agira de la médecine
ayurvédique, en Amérique latine, de la médecine
précolombienne… alors qu’en Europe, la médecine
traditionnelle
correspond à la biomédecine ou médecine allopathique (terme
inventé par Hahnemann pour désigner les substances qui
ont un effet contraire !) et qui a à peine deux siècles
d’existence.

Botanique

Angiospermes : classification des végétaux qui portent des fleurs


puis des fruits appelés « plantes à fleurs ».
Axillaire : placé à l’aisselle de la tige ou de la feuille.
Biotope : se dit d’un milieu qui réunit les critères
environnementaux destinés à la croissance d’une plante.
Bractée : petite feuille à la base de la feuille.
Calice : partie extérieure de la fleur.
Ciliée : se dit de la rangée de poils sur le bord d’un organe,
feuille, pétale, sépale…
Clés de reconnaissance : éléments ou critères qui permettent de
reconnaître sans équivoque une plante et de ne pas la
confondre avec une autre.
Coriace : se dit d’une feuille épaisse, dense et dure.
Corolle : partie intérieure de la fleur constituée de l’ensemble des
pétales.
Décussée : se dit des feuilles de la famille des Lamiacées, qui se
positionnent par paires autour de la tige, chaque paire
étant décalée de 90° par rapport à la précédente.
Endémique : se dit d’une plante native d’un lieu géographique
donné.
Espèce : voir « Linné ».

56
Étamines : organes mâles de la fleur produisant le pollen.
Genre : voir « Linné ».
Glomérule : inflorescence regroupée en globules.
Héliophile : qui aime le soleil.
Lancéolée : feuille allongée et étroite en forme de lance.
Ligneuse : plante dont les tiges fabriquent des cellules qui font
du bois.
Limbe : corps de la feuille.
Linné (Carl von) : botaniste suédois du XVIIIe siècle qui a
systématisé la classification des plantes initiée par le
botaniste Pitton de Tournefort en genres et en espèces en
fonction des caractères sexuels des fleurs.
Mellifère : se dit d’une plante qui attire les abeilles.
Nervure saillante : ligne plus ou moins saillante sur la feuille,
prolongeant le pétiole.
Nom vernaculaire : nom populaire, nom d’usage d’une plante,
employé dans une aire géographique et culturelle
déterminée.
Oblongue : se dit d’une feuille qui a une forme ovale allongée.
Obovale : feuille ovale allongée et non obtuse.
Ombelle : inflorescence dont les pédoncules partent du même
point.
Opposées : feuilles disposées de part et d’autre de la tige, en vis-
à-vis.
Pédoncule : tige de la fleur.
Pétiole : tige de la feuille.
Polymorphe : se dit d’une plante qui peut présenter des aspects
morphologiques différents.
Pubérulent : couvert de poils fins.
Sempervirente : se dit d’une plante toujours verte.
Tétrakène : fruit à quatre graines.
Thermophile : aime la chaleur.
Tige radicante : tige couchée sur le sol et portant à chaque nœud
feuilles et racines.

57
Tubulée : quand pétale et sépale sont soudés ensemble.
Vernaculaire : nom populaire d’usage local d’une plante.
Verticillé(es) : disposé autour d’un axe; lorsqu’il s’agit de feuilles
ou de fleurs, disposées autour de la tige.
Vivace : plante qui vit plusieurs années.
Xérophile : qui aime les lieux secs.

Médical

Activateur enzymatique : substance qui stimule les réactions


biochimiques de l’organisme.
Agent pathogène : élément étranger infectieux entraînant une
contamination.
Allopathie : médecine qui applique comme principes les
contraires; par exemple, lorsque le malade a de la fièvre,
on donne un fébrifuge pour la faire baisser Alors que, dans
la médecine par les semblables ou homéopathie, on donne
au malade la substance dont les effets sur l’homme sain
seront les plus proches des symptômes du malade; par
exemple, la belladone en dilution homéopathique
conviendra à un malade qui sera rouge, ressentira de la
chaleur, des douleurs et ne supportera pas la lumière.
Amibiase : parasitose intestinale.
Antifongique : substance qui lutte contre les champignons
comme le bien connu Candida albicans, qui provoque des
mycoses résistantes, souvent alimentées par une
consommation trop importante de sucre.
Antioxydant : substances présentes dans les plantes comme les
flavonoïdes, qui permettent de lutter contre la formation
de radicaux libres et le vieillissement cellulaire.
Astringent : qui resserre les tissus.
Biodisponibilité : se dit d’une substance assimilable par les
animaux et les humains lorsque l’organisme la nécessite.
Cystite : infection urinaire.

58
Décongestionnant : substance permettant de faire diminuer
l’inflammation.
Dermo-caustique : irritant pour la peau.
Desquamation : peau qui pèle.
Dysbiose : déséquilibre des flores intestinales (voir « Microbiotes
») et entraînant des troubles digestifs, ballonnements,
diarrhées… et une atteinte de la paroi intestinale ainsi
qu’un déficit immunitaire.
Emménagogue : qui fait venir les règles.
Étude clinique : appelée aussi essai clinique et destinée à évaluer
un traitement de façon aléatoire sur un groupe homogène
de patients présentant des symptômes similaires, une
partie des participants recevant la molécule et l’autre un
placebo (un comprimé ou une solution neutre, sans la
substance active).
Expectorante : se dit d’une plante qui facilite l’expulsion des
sécrétions bronchiques.
Flores pathogènes : micro-organismes indésirables ou présents
en quantité trop importante, et entraînant des effets
indésirables comme des brûlures d’estomac, des diarrhées,
des cystites.
Furoncle : infection bactérienne de la peau.
Glaucome : hypertension oculaire.
Homéostasie : équilibre des fonctions physiologiques.
Lymphocytes T : cellules chargées de coordonner la réponse du
système immunitaire et de détruire les intrus pathogènes.
Maladie de Chagas : maladie parasitaire ou trypanosomiase
présente essentiellement sur le continent américain et due
à l’infestation par le parasite Trypanosoma cruzi.
Maladies chroniques : on les appelle aussi parfois « maladies de
civilisation ».
Maladie du sommeil : maladie parasitaire ou trypanosomiase
présente essentiellement sur le continent africain et due à
l’infestation par le parasite Trypanosoma brucei, véhiculé
par la mouche tsé-tsé et qui provoque des troubles du
sommeil.

59
Microbiote : ensemble des micro-organismes qui constituent les
flores commensales et comprenant bactéries, virus et
champignons du tractus digestif indispensables à la
transformation et à l’absorption des nutriments.
Mucolytique : qui fluidifie les sécrétions bronchiques.
Oxyures : vers intestinaux.
Pyélonéphrite : infection rénale.
Spasmolytique : substance qui a pour fonction d’apaiser les
spasmes en relâchant les fibres de la musculature lisse.
Stomachique : qui facilite la digestion au niveau de l’estomac.
Urétrite : infection de l’urètre.
Vulnéraire : cicatrisant.

Pharmacologique

Acides phénols : composés organiques présents dans les plantes,


d’intérêt sur le plan thérapeutique.
Alcoolature : mise en macération de plantes le plus souvent
fraîches dans de l’alcool de fruit, de l’eau-de-vie, pendant
environ trois semaines puis filtrées.
AMM : dossier d’autorisation de mise sur le marché contenant des
informations chimiques et toxicologiques, et sur la façon
dont le médicament a été préparé, qu’il s’agisse de
molécules chimiques ou de plantes.
Biodisponibilité : se dit d’une substance qui va être disponible
pour l’absorption lorsque l’organisme va en avoir besoin.
Caractères organoleptiques : critères d’observation de l’état
d’une plante à partir des sens – vue, toucher, odorat et
goût – et aidant à identifier la qualité de la drogue
végétale.
Chémotype : caractéristiques chimiques d’une huile essentielle.
Codex : ouvrage contenant toutes les substances actives d’origine
végétale, minérale et animale servant autrefois aux
pharmaciens et apothicaires à préparer les médicaments.

60
Aujourd’hui, ce sont les monographies publiées par les
agences du médicament qui servent de référence.
Cryogénisation : procédé par lequel les plantes fraîches sont
plongées dans de l’azote liquide à une température
d’environ -196° puis découpées ou micronisées.
Drogue : terme qui désigne en pharmacologie la partie de plante
qui va être utilisée en thérapeutique et décrite dans les
monographies officielles, par exemple, pour le thym, les
sommités fleuries.
En l’état : se dit d’une plante médicinale non transformée, non
réduite en poudre, ou solubilisée dans un solvant.
Extemporanée : préparation faite en temps réel, non
confectionnée à l’avance.
Gemmothérapie : forme galénique utilisant les bourgeons ou
jeunes pousses de plantes mis à macérer dans une solution
à parts égales de glycérine, d’eau et d’alcool puis filtrée
Ces bourgeons contiennent des hormones de croissance des
plantes qui sont absentes lorsque les organes arrivent à
maturité : feuille, fleur… Cette méthode a été mise au
point par un médecin belge, Pol Henry, dans les années
1950, à partir de l’observation des milieux dans lesquels
les végétaux poussent, milieux qu’il a mis en phase avec les
« terrains » et maladies de ses patients.
Iatrogène : traitement thérapeutique qui déclenche des effets
indésirables.
Modifiée ou rectifiée : huile essentielle à laquelle on a supprimé
une molécule ou ajouté une molécule.
Monographie : recueil de l’ensemble des données concernant une
drogue végétale : description botanique, composition
chimique, dosages, posologies, toxicité, études
expérimentales, etc.
Monoterpènes : molécules aromatiques naturelles appartenant à
la famille des terpènes présentes dans les plantes.
Panacée : qui guérit tous les maux.
Papavérine : alcaloïde présent dans le latex de certaines plantes
appartenant à la famille du pavot.

61
Phytostérols : hormones présentes dans les végétaux.
Saponines : molécules naturelles présentes dans certaines
plantes, souvent antibactériennes et agents moussants
naturels.
Solvant : substance servant de support ou de véhicule à
l’extraction des composants chimiques des plantes – eau,
alcool, glycérine – pour les formes galéniques les plus
classiques.
Standardisé : se dit d’un extrait de plantes qui aura toujours la
même teneur en certains actifs caractéristiques, comme
l’hypéricine du millepertuis.
Teinture : plus concentrée que la TM, et utilisée en phytothérapie
et préparée le plus souvent à partir de plantes sèches au
1/5.
Teinture mère (TM) : solution qui sert de matière première à
l’homéopathie préparée le plus souvent à partir de la
drogue fraîche (racine, feuille, fleur, plante entière, etc.)
au 1/10 et mise en macération pendant trois semaines
dans de l’alcool dont le degré est défini par la
pharmacopée et dépend du taux d’humidité de la plante,
puis filtrée et analysée.
Thériaque : formules anciennes contenant des centaines de
plantes.
Titrés : se dit d’extraits qui auront toujours la même teneur en
actifs.
Totum : ensemble des principes actifs de la drogue présents dans
une forme galénique déterminée.
Triterpènes : voir « Monoterpènes », la configuration moléculaire
diffère.

62
Bibliographie
Botanique

Rameau J.-C. et al., Flore forestière française. 3. Région


méditerranéenne, Paris, CNPPF, 2008.
Id., Flore forestière française. 2. Montagnes, Paris, CNPPF, 1993.
Flore de Coste : www.tela-botanica.org/eflore/
www.plantnet-project.org

Histoire

Adriaenssen D., Le Latin de mon jardin, Paris, Larousse, 2011.


Bailly A., Dictionnaire grec-français, Paris, Hachette, 1913.
Couplan F., Dictionnaire étymologique de botanique, Lausanne,
Delachaux et Niestlé, 2000.
Palaiseul J., Nos grands-mères savaient. Petit dictionnaire des plantes
qui guérissent, Paris, Points Seuil, 1995 [Robert Laffont,
1972].

Pharmacologie/Phytothérapie

Phytothérapie. La santé par les plantes, Vidal, 2007.


Bruneton J., Pharmacognosie. Phytochimie. Plantes médicinales,
Tec&Doc, 1999.
Cieur-Tranquard C., La Pharmacie familiale au naturel, Édisud,
2011.
Lapraz J.-C. et Carillon A., Plantes médicinales. Phytothérapie
clinique intégrative et médecine endobiogénique, Tec&Doc,
2017.
Laurant-Berthoud C., Tisanes, guide pratique pour toute la famille,
Jouvence, 2010, réédition 2013.

63
Id., Se détoxiquer au naturel par les plantes, Jouvence, 2014.
Laurant-Berthoud C., Mollet C. et Quemoun A.-C., Du bon usage
des plantes médicinales, Jouvence, 2016.
Mercan A., Manuel de phytothérapie écoresponsable, Terre vivante,
2021.
Morel J.-M., Traité pratique de phytothérapie, Grancher, 2009.
Pelloux C., Nature guérisseuse pour mon ventre, Marabout, 2019.
Thévenin T., Les Plantes sauvages. Connaître, cueillir, utiliser, Lucien
Souny Éditions, 2012.
Id., Plaidoyer pour l’herboristerie. Comprendre et défendre les plantes
médicinales, Actes Sud, 2008.
Valnet J., Phytothérapie. Se soigner par les plantes, Maloine, 1992,
6e édition.

Monographies
EMA Monograph, Community Monograph on Thymus vulgaris L.,
2013.
ESCOP Monograph, Thymi herba, Second Edition, 2003.
WHO Monograph, Herba thymi, Vol. 1, 1999.

Sur Internet
www.wikiphyto.org/wiki/Thym_vulgaire
La Garance voyageuse : https://garance-voyageuse.org
La Société française d’ethnopharmacologie :
www.ethnopharmacologia.org
Plantes médicinales : www.ars-grin.gov/duke/et
www.hippocratus.com

Ethnobotanique

Lieutaghi P., Le Livre des bonnes herbes, Actes Sud, 1996.


Renaux A., Le Savoir en herbe. Autrefois, la plante et l’enfant,
Presses du Languedoc, 1998.

64
Où se procurer des plantes/des
plantons
Plantes sèches en vrac

L’idéal est de se fournir auprès de producteurs locaux en


culture biologique.

En France, une liste est disponible selon la région où vous


vivez sur le site du Syndicat des simples  : www.syndicat-
simples.org.

Des producteurs comme Altaïr ou Marie de Mazet vendent en


ligne et proposent des plantes en vrac de qualité  : www.altair-
plantes.com ou www.mariedemazet.com.

En Suisse, www.aries-herboristerie.com vend également en


ligne, des droguistes-herboristes et des producteurs locaux offrent
de belles qualités de plantes.

Fiez-vous aux critères organoleptiques !

Plantons

Au printemps, en fonction des régions, des foires aux plantons


sont organisées. Renseignez-vous  ! C’est la meilleure façon de
démarrer son potager ou son balcon médicinal De plus, votre
achat sera accompagné de conseils et de soins à prodiguer à votre
planton thym !

En France, des producteurs locaux vendent des plantons de


médicinales et aromatiques, renseignez-vous sur le site du
Syndicat des simples : www.syndicat-simples.org.

65
Le musée de Salagon vend des plantons  : Le Prieuré, 04300
Mane.

En Suisse, au printemps, de nombreuses foires aux plantons ou


aux graines sont organisées.

Vous pouvez aussi commander vos plantons de médicinales


aux Jardins d’Hildegarde : jardinhildegarde@bluewin.ch.

66
Remerciements
Je remercie chaleureusement Denis Jordan, botaniste
passionné qui partage son enthousiasme et ses connaissances pour
sa relecture attentive, et Marie-France Larribeau, pour son soutien
inconditionnel dans mes initiatives et notre longue amitié, et,
bien sûr, l’équipe dynamique des Éditions Jouvence pour notre
longue collaboration et sa confiance.

67
Notes
1. Dictionnaire Littré.

2. Citation attribuée à Aemilius Macer, poète naturaliste du XVe siècle


avant notre ère, rapportée par Colin Clair, Dictionnaire des herbes et
des épices, Denoël, 1963, p. 228.

3. Op. cit., p. 172-173.

4. Suzanne Amigues, Théophraste. Recherche sur les plantes à l’origine


de la botanique, Belin, 2010, p. 32, 64 et 137.

5. Rapporté par le botaniste arabe Ibn al-Baytar, qui a compilé toutes les
connaissances des plantes, aussi bien médicales que botaniques, et
leurs modes de préparation en citant systématiquement ses sources
dans son Traité des simples traduit au XIXe siècle par Lucien Leclerc,
médecin passionné par la médecine arabe.

6. Le Livre des subtilités des créatures divines, Jérôme Millon, 2002, p.


183-185.

7. Paracelse fait allusion aux drogues importées du Nouveau Monde par


les frères Fugger comme le bois de Gaiac (Guaiacum officinalis) ou la
salsepareille (Smilax salsaparilla), contre lesquelles il s’insurge,
assurant que les plantes locales soignent les maladies des hommes
dans les lieux où ils vivent. « (…) Seul le semblable connaît le
semblable », B. Gorceix, prologue aux Œuvres complètes de
Paracelse traduites par Grillot de Givry, 1984.

8. Op. cit., 1968 : 149.

9. Deux auteurs ayant développé la théorie de la signature des plantes et


cités par Guy Ducourthal, Flore médicale des signatures, XVIe–XVIIe
siècles, L’Harmattan, 2016, p. 281, 324 et 326.

68
10. Traité universel des drogues simples mises en ordre alphabétique,
1760, p. 549.

11. Traité pratique et raisonné de l’emploi des plantes médicinales


indigènes, Hachette/BnF, p. 551.

12. Cité par Jean Palaiseul, Nos grands-mères savaient, Points, 2010, p.
302.

13. Michel Compain, Le Guide de l’herboriste droguiste, Limoges, 1930,


p. 230, 253 et 255.

14. Henri Correvon, Plantes et Santé, Genève, 1917, p. 232.

15. Compain, op. cit., p. 120-121.

16. Jules Trousset, Un million de recettes. Grande encyclopédie illustrée


d’économie domestique et rurale, Paris, 1875, p. 2422.

17. Correvon, op. cit.

18. Ibid., p. 263.

19. Les Simples du jardin de Dieu, Ennsthalec, 2007, p. 101, 110, 126 et
153.

20. L’herbe qui renouvelle. Un aspect de la médecine traditionnelle en


Haute-Provence, MSH, 1986, p. 72, 344-345.

21. Le Savoir en herbe. Autrefois, la plante et l’enfant, Presses du


Languedoc, 1998 p. 367, 376, 384.

22. Plantes et Savoirs des Alpes. L’exemple du val d’Anniviers,


Monographic, 1999, p. 104, 170.

23. Portant l’acronyme « AMM ».

24. Pour plus d’informations sur les modes de préparation des plantes et
orienter son choix, se reporter au livre Du bon usage des plantes
médicinales, Jouvence, 2016.

69
25. Se reporter à Tisanes, guide pratique pour toute la famille ou Du bon
usage des plantes médicinales.

26. Voir chapitre « Caractères organoleptiques ».

27. Citation de Catherine Mollet, Du bon usage des plantes médicinales,


Jouvence, 2016.

28. Se reporter au chapitre « Bien préparer sa tisane ».

29. Plantes et Santé, Genève, 1917.

www.editions-jouvence.com

70
Table des Matières
Page de titre 1
Copyright 2
Sommaire 3
Dévouement 4
Introduction 5
Avertissement 7
1. Botanique, habitat et distribution 8
2. La plante dans l’Histoire 16
3. Phytothérapie 26
4. Réglementation 43
5. Recettes et préparations 45
6. Cultiver ou collecter la plante 50
7. Critères pour reconnaître la qualité : les caractères
52
organoleptiques
8. Bien préparer sa tisane 53
En conclusion 54
Glossaire 55
Bibliographie 63
Où se procurer des plantes/des plantons 65
Remerciements 67
Notes 68

71

Vous aimerez peut-être aussi