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PARTIE 1 :

LA GESTION DE L’ENTREPRISE

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Chapitre 1 :

L’ENTREPRISE ET SON ENVIRONNEMENT

Section 1 : Définition de l’entreprise


Les définitions de l’entreprise sont multiples et variées. Elles se complètent sans se contredire.
- L’entreprise : une unité de production
En tant qu’une unité de production, l’entreprise combine des facteurs de production en vue de
produire des biens et/ou des services, destinés à être écoulés sur un marché à un prix supérieur
au coût des facteurs achetés.
La production peut consister en la transformation des matières, en un déplacement de biens,
en une mise à la disposition du consommateur ou en une prestation de services.
De part cette définition, l’entreprise est considérée comme un agent économique participant à
l’activité des pays.
- L’entreprise : une unité de répartition
Le supplément de richesse créé par l’entreprise, appelé valeur ajoutée (VA=valeur de la
production (P) – consommation intermédiaire (CI)) est réparti entre les différents agents ayant
contribué d’une manière ou d’une autre à sa réalisation. Il s’agit principalement:

• du personnel sous forme de salaires

• de l’’Etat sous forme de cotisation sociale, impôts

• des actionnaires sous forme de dividendes ;


• des banques sous forme d’intérêts

- L’entreprise en tant que cellule sociale


L’entreprise constitue un ensemble homogène d’individus et de groupes qui participent à la
réalisation d’une finalité commune au sein d’une organisation structurée. Cette organisation
est dotée d’une définition claire des postes, des centres de décision, de modes de travail et de
contrôle des activités.
- L’entreprise en tant que centre de décision
L’entreprise en tant qu’entité juridique autonome est dissociée de ses fondateurs. Elle est donc
un centre de décisions coordonnées et contrôlées afin qu’elles puissent converger le plus
efficacement vers les objectifs de l’entreprise.
- L’entreprise en tant que système
L’entreprise est un système ouvert qui est en adaptation permanente et continue avec son
environnement.

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Elle est en fait un système ouvert, évolutif, finalisé (qui a ses propres buts) régulé par une
direction et composée de sous-systèmes.

Section 2 : Le rôle de l’entreprise


- Rôle économique :
L’entreprise joue un rôle économique qui lui attribue certaines priorités :

• rassembler les ressources en optimisant l’utilisation et la combinaison des


facteurs de production

• accroitre ses parts de marché en augmentant son chiffre d’affaire et donc la


maximisation de profit.
- Rôle social :
Ce rôle se dessine à partir de

• L’harmonisation des rapports sociaux en favorisant un climat d’entente entre les


employés et en gérant les conflits éventuels.
• La facilitation de l’intégration des employés au sein de l’entreprise (à travers la
consultation avant la décision, participation au capital)
- Rôle sociétal :
L’entreprise joue un rôle sociétal de part sa participation à la vie de la société. On parle alors
d’entreprise citoyenne définie comme un acteur économique socialement responsable. De
part ce rôle, l’entreprise doit concilier son intérêt personnel à celui de la société toute entière.
Elle participe par exemple à la lutte contre le chômage, elle a une responsabilité écologique.

Section 3 : Typologie des entreprises


On peut classer les entreprises selon plusieurs critères.

I- Classification juridique :
A- Entreprises privées : On distingue

1- Les entreprises individuelles détenues par une seule personne (publinet, bureau
d’étude,…)1 ; elles sont assimilées à leurs propriétaires – seules responsables de la
gestion et la direction- et aucune distinction n’est faite entre le patrimoine de
l’entreprise et celui de l’exploitant. En cas d’impossibilité de l’entreprise et par
conséquent de son propriétaire à honorer les engagements financiers, ce dernier peut
être déclaré en faillite.


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Les entreprises individuelles sont régies par le code de commerce et le code des obligations et des contrats
(COC)

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2- Les entreprises sociétaires privées : Ce sont des entreprises dont le capital est détenu
par deux ou plusieurs particuliers qui conviennent de mettre en commun leurs apports
pour partager le bénéfice ou profiter de l’économie qui pourraient résulter de l’activité
de la société (article 2 du Code des sociétés commerciales CSC). Cependant le même
article énonce la possibilité de créer une société unipersonnelle sous forme d’une
Société A Responsabilité Limitée par un seul individu qui affecte une partie de son
patrimoine à la réalisation d’une activité bien spécifiée
Deux grandes familles de sociétés peuvent être dans ce cadre distinguées : les sociétés
de personnes et les sociétés de capitaux. A côté d’eux, notre droit prévoit l’existence
d’une société hybride à savoir la société à responsabilité limitée SARL. Ces sociétés
diffèrent par leur statut juridique.

a. Les sociétés de personnes : Ce sont des entreprises caractérisées par des


associés qui se connaissent et dont la confiance est mutuelle, la
responsabilité est collective, indéfinie et solidaire. Il s’agit principalement
des :
• Société en Nom Collectif : La SNC est une société caractérisée par une
responsabilité illimitée solidaire et indéfinie qui pèse sur ses associés.
Cette structure convient aux porteurs de projet qui désirent créer une
société fermée composée uniquement de personnes qu'ils connaissent
bien et en qui ils ont confiance. Les parts sociales ne peuvent en effet être
cédées que si les associés le décident à l'unanimité.

• Société en commandite simple : cette forme de société de personne est


caractérisée par la présence de deux catégories d'associés. Les premiers
appelés commandités, ont le statut d'associés d'une société en nom
collectif, (ils doivent donc être obligatoirement commerçants), ils sont
indéfiniment responsables du passif. Les autres appelés commanditaires,
responsables à hauteur de leur apport.

• Société en participation : il s’agit d’une société sans personnalité


morale, non publiée au RCS (Registre du commerce et des sociétés),
créée entre plusieurs personnes physiques ou morales, dans un esprit de
collaboration. Les tiers n’ont par conséquent de relation juridique
qu’avec l’associé avec lequel ils ont contracté.

b. Les sociétés de capitaux : pour lesquelles les actionnaires ne sont


responsables qu’à concurrence de leurs apports. On distingue les Sociétés
anonymes SA., les sociétés en commandite par actions S.C.A.
• Société anonyme : c’est une société commerciale dite "de capitaux", son
capital est déterminé à l'avance et divisé en actions librement cessibles et
négociables. Elle est gérée généralement par un conseil d’administration
et ses fondateurs, appelés "actionnaires", ne sont responsables des dettes
sociales qu’à concurrence de leurs apports.
• Société en commandite par action : Société de capitaux dont le capital
est divisé en actions, elle est constituée par deux types d'associés, les
commandités qui ont la qualité de commerçant et qui répondent
indéfiniment des dettes sociales et les commanditaires qui sont des

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actionnaires et ne supportent donc la dette qu'à hauteur de leur
engagement, leur nombre ne peut être inférieur à trois.
c. Société a responsabilité limitée SARL : c’est une forme hybride dont le
capital est divisé en parts sociales non cessibles librement, et dont les
associés sont responsables à concurrence de leur apport. Comme son nom
l'indique son objet est de limiter la responsabilité des associés aux seuls
actifs de la société.
d. Société unipersonnelle a responsabilité limitée SUARL : c’est une
SARL constituée par une seule personne. L’associé unique doit s’occuper
personnellement de sa gestion.

Tableau comparatif :

S.N.C. S.A.R.L. S.A.

Nombre d’associés 2 min 2min / 50 max Min 7 personnes

Responsabilité illimitée Limitée aux apports Limitée aux apports

Capital min Non fixé mille dinars 5 mille dinars sans


juridiquement appel à l’épargne
publique*
Sinon 50 mille dinars

Nature des titres Parts sociales Parts sociales Actions

Cessibilité des titres Accord unanime des Accord de la Librement négociables


associés majorité

Statut des associés commerçants associés actionnaires

**Est réputée faisant appel à l’épargne publique, toute personne morale :

- Dont les titres sont admis aux négociations en bourse des valeurs mobilières

- Dont les titres sont diffusés au-delà d’un cercle restreint de personnes

- Qui pour le placement des titres qu’elle émet a recours soit : aux banques, aux établissements
financiers ou intermédiaires en opérations de bourse, soit à la publicité,…

B- Entreprises publiques :
Elles sont la propriété ou sous le contrôle de l’Etat (contrôle direct ou indirect) ou des
collectivités publiques telles que les sociétés nationalisées, ministres,…
Ces entreprises ont pour mission de rendre services aux citoyens et ne cherchent pas
systématiquement le profit. Ce qui importe c’est la bonne gestion d’un service public : telles
que la SONEDE : eau potable, la STEG : production et distribution de l’électricité et du
gaz,…

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C- Les sociétés civiles :
Elles regroupent des personnes qui n’ont pas la qualité d’un commerçant mais occupent des
professions (avocats, notaires,…)

II- Classification économique :


A. selon la taille
Plusieurs critères peuvent être retenus pour classer les entreprises en petites, moyennes et
grandes. La taille peut être mesurée à travers : l’effectif des employés, les capitaux propres, la
part du marché,…
D’une manière générale :
- Les petites entreprises : sont caractérisées par un entrepreneur qui en dirigeant son affaire
prend une part active à l’exécution de son travail (artisan, agriculteur, commerçant,…)
- Les moyennes entreprises : l’entrepreneur n’exécute pas lui-même son travail, mais il
contrôle son exécution.

- Les grandes entreprises : l’entrepreneur se contente de la direction et des prises de


décisions stratégiques.
B. selon l’activité :
On peut regrouper les entreprises par :

• Par domaine d’activité c'est-à-dire des entreprises qui ont des techniques,
des structures et des méthodes relativement semblables. On distingue :
Entreprises agricoles, Entreprises industrielles, Entreprises commerciales,
Entreprises de prestations des services, établissements de crédit et
d’assurance,…
• Par branche d’activité càd des entreprises qui offrent des produits de
même nature et de même catégorie, exemple : branche textile, agro-
alimentaire.
• par secteur d’activité : ensemble d’entreprise qui produisent des biens et
des services analogues entrant dans une même catégorie. On distingue le
secteur primaire : activités productives de matières non transformées
liées donc à l’exploitation de ressources naturelles telles que
l’agriculture, la pêche ; le secteur secondaire regroupe les activités liées à
la transformation des matières premières issues du secteur primaire tels
que industrie manufacturière, construction…) enfin le Secteur tertiaire
défini par exclusion des deux autres secteurs c'est-à-dire il regroupe
toutes les activités qui ne font pas partie du secteur primaire et
secondaire.
C. par nature de mode de production : Production unitaire ou par lot de
petite quantité (bateaux, avions, joaillerie,…) c’est une production
personnalisée qui réponds aux besoins spécifiques du client; production de
masse ou en série : fabrication en grande quantité de biens identiques et
similaires (yaourt, stylos,…)

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Section 4: L’environnement de l’entreprise
1/ Définition :

L’entreprise ne vit pas en autarcie, elle est conditionnée par le milieu dans lequel s’insère son
activité et entretient des relations constantes et permanentes avec son environnement. Ce
dernier englobe l’ensemble des éléments externes susceptibles d’affecter directement ou
indirectement son activité et ses performances.

L’entreprise s’intéresse à son environnement pour :

- saisir les opportunités et faire face aux menaces qui se présentent. Dans ce cas l’entreprise
procède à une observation indirecte de son environnement càd à une ouverture continue sur
ce dernier sans objectifs préalables.

- mieux connaitre les entreprises concurrentes et les besoins de ses consommateurs.


L’observation est active puisque l’information recherchée est ciblée et centrée sur un
problème donné.

- définir ses choix de base (positionnement par rapport aux concurrents, localisation, circuits
de distribution,..) à travers une analyse basée sur une démarche systémique càd résultant
d’un effort délibéré et déterminé par une méthodologie et une procédure bien claire.

- agir sur cet environnement et varier certains facteurs, on parle alors d’observation
conditionnelle càd une ouverture continue sur l’environnement mais qui s’applique à un
problème spécifique.

2/ Les composantes de l’environnement :


On distingue le macro environnement et le microenvironnement.
a/ L’environnement général :(ou macro ou global)
Il constitue le contexte dans lequel l’entreprise exerce son activité. Il peut s’agir de l’ensemble
des facteurs pouvant affecter l’entreprise mais sur lesquels elle n’a pas d’influence directe
(milieu politique, social, juridique, international,…). Généralement ce type d’environnement
présente une évolution lente et étalée sur une longue période mais qui peut être parfois brutale
(les retombées du 11 septembre).

b/ L’environnement spécifique : (immédiat, micro)

Il comprend l’ensemble des éléments en rapport direct avec l’entreprise et sur lesquels elle
peut avoir de l’influence. L’influence de ces variables dépend avant tout de l’importance de
l’entreprise, sa taille, son appartenance à un groupe,…)

3/ Relation entre entreprise et son environnement :

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a/ L’environnement spécifique :

Il englobe les partenaires de l’entreprise. Chacun est caractérisé par une forme de relation
(coopération, concurrence, partenariat, intégration,..).

Ces relations supposent la compréhension et l’analyse des attentes et des fonctions de


préférences de chaque partenaire qui détient d’une manière ou d’une autre un pouvoir sur
l’entreprise.

Les éléments de l’environnement spécifique sont :

Les clients : des personnes physiques ou morales qui achètent les produits de l’entreprise. Ils
se situent en aval de l’activité de l’entreprise. Les clients sont devenus de plus en plus
exigeants. Ils cherchent la continuité du service dans le respect de la trilogie prix-qualité-délai

Les fournisseurs : des personnes physiques ou morales qui approvisionnent l’entreprise en


ressources nécessaires à l’exercice de son activité. Ils cherchent la continuité d’exploitation et
le respect des délais de paiement.

Les intermédiaires : ils sont appelés aussi des agents de distribution. Ils se situent entre
l’entreprise et le consommateur final. Ils sont rarement passifs puisqu’ils influencent aussi
bien le consommateur final que l’entreprise.

Les concurrents : ce sont des entreprises qui offrent le même produit ou des produits de
substitution (càd ceux qui permettent au consommateur de satisfaire un même besoin). La
concurrence peut intervenir aussi sur le marché des ressources d’exploitation lorsque deux
entreprises n’appartenant pas à un même secteur ou domaine d’activité s’approvisionnent
chez un même fournisseur.

Les bailleurs de fonds : on distingue :

- Les actionnaires : ce sont des personnes physiques ou morales dont l’objectif est de fructifier
leurs investissements. Ils cherchent en permanence des revenus des placements effectués sous
forme de dividendes et de plus-value.

- Les banques : elles sont indispensables puisqu’elles permettent à l’entreprise d’avoir : un


lieu de dépôt sûr pour ses moyens financiers, des fonds sous forme de crédits moyennant le
paiement d’un taux d’intérêt, des découverts afin de résoudre les problèmes de liquidité. Les
banquiers cherchent une rémunération appropriée des services offerts et une sécurité des
placements.

Le personnel : en contre partie du travail fourni, l’entreprise verse une rémunération à ses
salariés. Ces derniers cherchent un revenu suffisant et un profil de carrière bien claire.

La mass-média : c’est l’ensemble des supports de diffusion massive. Ella un rôle important
puisqu’elle permet d’influencer l’opinion publique et de véhiculer l’image de l’entreprise.

Au cours de l’exercice de son activité, l’entreprise doit concilier son intérêt et celui de ses
partenaires afin d’éviter des situations défaillantes, de menace ou de blocage.
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b/ L’environnement général :

L’environnement juridique ou institutionnel : il fournit les lois et les règlements en vigueur


dans un pays. Il définit donc le contexte de l’activité économique de l’entreprise et les
échanges qui ont lieu entre les différents agents économiques à travers un arsenal juridique
diversifié (droit commercial, droit pénal, droit de travail,…)

L’environnement politique :

Il est caractérisé par la situation politique de l’Etat et qui peut être favorable ou non pour
l’entreprise. Il se caractérise aussi par la nature de l’intervention du pouvoir publique sur
l’économie càd les objectifs de la politique économique.

L’environnement social : il comprend les facteurs externes relatifs aux changements du


comportement de la population et des consommateurs tels que le développement des
compétences humaines, le développement de l’emploi féminin,…

L’environnement technologique : il regroupe les techniques mises au point pour la


transformation des ressources en biens et services. Il regroupe aussi les nouveaux procédés de
diffusion de l’information et de sa gestion.

L’environnement naturel : il est relatif à toutes les données d’ordre naturel dans le pays ou la
région sur laquelle l’entreprise est implantée (conditions climatiques, disponibilité des
ressources naturelles…)

L’environnement économique : la situation de l’entreprise dépend des conditions du pays qui


peut être mesurée et évaluée à partir de plusieurs indicateurs (PIB,…)

L’environnement culturel : c’est l’ensemble des valeurs et coutumes de la société dans


laquelle évolue l’entreprise et qui conditionne son fonctionnement.

4/ Caractéristiques de l’environnement :

L’environnement peut revêtir plusieurs formes ; il peut être turbulent, complexe, hostile,
favorable,…

a/ Environnement turbulent : il est caractérisé par une perte de contrôle sur l’avenir de
l’entreprise. Il est perçu ainsi lorsque l’entreprise ne dispose pas de ressources suffisantes
capables d’affronter avec succès les nouvelles contraintes et les conditions qui lui sont
imposées.

b/ Environnement complexe : c’est un environnement faisant intervenir plusieurs variables qui


interagissent. Dans de telles conditions ; le manager doit surveiller en permanence ses
composantes par la mise en place d’un système de veille stratégique actif et/ou anticiper
l’avenir en prévoyant plusieurs scénarios possible. On parle de prospectives stratégiques.

c/ Environnement hostile : Il s’agit principalement d’environnement dans lequel les relations


entre les différentes parties prenantes sont basées sur l’agressivité et les actions répondent à
une logique de réflexe et non de réflexion. C’est un environnement de plus en plus menaçant.
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d/ Environnement favorable : Il est relatif à une situation dans laquelle les relations entre les
différents agents économiques sont basées sur la concertation, l’échange et la négociation
d’intérêt.

5/ Analyse de l’environnement :

Pour mener à bien son activité et assurer sa pérennité, l’entreprise se doit d’adopter une
stratégie qui prend en considération plusieurs facteurs. Pour ce faire, elle fait souvent appel à
des outils d’analyse stratégique qui permettent de déterminer et de définir clairement le
quadruplet (opportunité-menace-force faiblesse). Parmi ces outils on cite l’analyse SWOT ou
matrice SWOT, de l'anglais Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities
(opportunités), Threats (menaces).

Matrice SWOT

L’analyse SWOT est menée sur deux niveaux d’analyse et débouche sur deux diagnostics :

1. Le diagnostic externe qui consiste à identifier les évolutions et les tendances futures
de la conjoncture économique ; facteurs susceptibles d’influencer de prés ou de loin le
fonctionnement de l’entreprise. L’analyse PESTEL est un des outils permettant à
l’entreprise de recenser les risques et opportunités qu’elle peut voir surgir dans son
environnement au travers de quelques grandes forces structurantes : la politique,
l’économie, le socioculturel, la technologie, l’environnement et la législation. La
définition de variables de l’environnement et leurs caractéristiques permet à
l’entreprise de s’adapter en permanence à toutes les mutations et les conjonctures
possibles. Généralement des services d’intelligence économique (activité qui consiste
à rechercher, sélectionner et traiter les informations permettant l’analyse de
l’environnement)sont mis en place afin de déterminer les variables contrôlables et
celles non contrôlables.

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2- le diagnostic interne :

Le diagnostic interne consiste à identifier les forces et les faiblesses du domaine d'activité
stratégique. Celles-ci peuvent être déterminées à l'aide d'une série de modèles d'analyse
stratégique, tels que la chaîne de valeur, l'étalonnage ou « benchmarking » qui consiste à
étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d'organisation des autres entreprises
afin de s'en inspirer et d'en retirer le meilleur.

La détermination des opportunités et des menaces à travers le diagnostic externe ainsi que les
points forts et points faibles de l’entreprise à travers le diagnostic interne permettent à cette
dernière de mener à bien ses différentes actions managériales et de définir le triplet : enjeu,
défi et dilemme.

a/ L’enjeu : c’est une situation problématique à laquelle l’entreprise doit faire face en
arbitrant entre ses propres ambitions et les contraintes auxquelles elle est soumise. En d’autres
termes, il s’agit de définir pour cette situation la marge de manœuvre dont dispose l’entreprise
et qui permet au manager d’osciller entre la réalisation des ambitions et le contournement des
contraintes.

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Exemple : Parmi les enjeux on cite l’ouverture sur le marché international :

- les ambitions de l’entreprise dans cet enjeu peuvent être l’augmentation du chiffre d’affaire,
la conquête de nouveaux marchés….(l’ambition est définie comme un désir ardent de
posséder ou de parvenir à quelque chose, concrétisation de la fiction (l’idéal)).

- les contraintes (facteur limitatif de l’action managériale) : une taille inappropriée, une
concurrence forte,

- la marge de manœuvre (degré de liberté pour piloter de façon performante les affaires de
l’entreprise) sera alors d’augmenter le capital pour agrandir sa la taille, procéder à des
opérations de fusion …

b/ Le défi : c’est une situation qui pourrait bloquer l’activité de l’entreprise. Il s’agit d’une
menace pour sa continuité et sa pérennité).

Dans le contexte de la mondialisation nous pouvons citer comme défi celui de l’innovation
que se soit technologique ou organisationnelle.

c/ Le dilemme : c’est un tiraillement entre deux situations ou alternatives qui rend le choix
difficile et l’arbitrage ambigu. Résoudre ce dilemme revient à évaluer les différentes
alternatives (points forts et points faibles) et retenir la plus adaptées compte tenu d’une règle
de décision appropriée aux contextes, risque, conjoncture,…

Exemple : soit une entreprise qui cherche à stimuler sa croissance dans un contexte de
mondialisation. Ne disposant pas de ressources propres elle se voit dans l’obligation de
solliciter des ressources extérieure (soit contracter des dettes soit procéder à des opérations de
fusion). Cependant une telle décision est en mesure de lui faire perdre son autonomie
financière d’où le dilemme :

Renoncer à la croissance (autonomie)

Appel à des fonds extérieurs, fusion (croissance)

Avantages inconvénients

autonomie Maintenir le pouvoir Difficulté de maintenir le


décisionnel pouvoir décisionnel
=>concurrence accrue
Garder l’identité de
l’entreprise Pertes des perspectives

croissance Augmenter la rentabilité Risque d’échec du projet

Faire face à la concurrence Dépendance vis-à-vis des


tiers
Améliorer la compétitivité
Augmenter les charges de
Assurer la pérennité de

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l’entreprise l’entreprise

Saturation du marché

Règle de décision : contexte de mondialisation => choisir la croissance

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Chapitre 2 :

La Gestion

Section 1 : Définition et caractéristiques
L’entreprise est conçue comme une organisation productive qui doit faire appel à la gestion
pour orienter convenablement l’utilisation des ressources en vue d’atteindre ses objectifs.

La gestion est définie comme un processus décisionnel qui vise à déterminer et à atteindre les
objectifs définis par une bonne utilisation continue des ressources financières, matérielles,
humaines, informationnelles,… en tenant compte de l’environnement de l’entreprise.

La gestion (ou le management) tend à créer de la valeur pour les stakeholders, moyennant le
recours à des techniques managériales dans un environnement caractérisé par une rareté des
ressources.

Par ailleurs, la gestion présente un aspect multi- disciplinaire puisqu’elle repose sur l’apport
de plusieurs disciplines telles que la psychologie, les statistiques, les mathématiques,
l’économétrie, l’économie, les sciences juridiques,…

La gestion art ou science ?

La gestion est un art et une science à la fois.

Elle est considérée comme une science dans la mesure où elle utilise des outils techniques et
mathématiques (statistiques, économétrie,...)

La gestion est perçue comme l’art de prendre des décisions. En effet, elle requiert du
gestionnaire certaines aptitudes et qualités humaines tel que le savoir faire, le sens des
affaires, le pouvoir d’improviser, la prise de l’initiative, la perception globale, l’aptitude de
communiquer,…Ce sont des éléments indispensables pour l’évaluation exacte des situations
et le choix des actions dont il est responsable.

La gestion est donc un dosage et une combinaison de science qui enseigne les connaissances
et d’art qui enseigne les pratiques.

Section 2 : Le processus de gestion


Pour être compétitive (la compétitivité= capacité de l’entreprise à gagner des parts de marché),
l’entreprise doit être dotée d’une structure permettant :

- D’organiser les actions dans le futur


- De répartir les fonctions et les tâches

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- De coordonner les informations
- De contrôler afin de déceler les défaillances et prendre les mesures adéquates

1/ La planification :

La planification représente le processus par lequel le gestionnaire établit les objectifs à viser
et préparer les plans de travail qui vont mener à leur réalisation en répondant aux questions :

- Quelle est la situation actuelle de l’environnement et celle de l’entreprise? à travers


l’analyse du présent : - diagnostic externe : opportunités / menaces

- diagnostic interne : points forts / points faibles de l’entreprise

- Quelle est la situation future ? => établir des prévisions

- Quel écart entre le présent et le futur ? Définir les objectifs.

- Comment remplir cette mission ? => Identification des activités, projets et programmes
permettant la réalisation des objectifs.

L’une des étapes la plus importante de la planification est la fixation des objectifs.

L’objectif est un résultat qu’on cherche à atteindre pendant une période donnée. Il est donc
une source de motivation. Par ailleurs, les objectifs doivent être révisés périodiquement et
d’une manière systématique pour les adapter aux évolutions de l’environnement et tenir
compte des opportunités et des menaces. Ils doivent être réalistes càd appropriés au contexte
et aux capacités de l’entreprise.

Enfin, ils doivent être compris par les différents membres de l’entreprise pour qu’ils puissent
les atteindre.

Les objectifs peuvent être qualitatifs (amélioration de la qualité des produits, augmenter la
fidélité de la clientèle) ou quantitatifs mesurés et exprimés en chiffres.

Par ailleurs la planification peut être stratégique ou opérationnelle.

Elle est dite stratégique lorsqu’elle est en relation avec son environnement. Cette
planification consiste donc à déterminer les actions et les moyens à mettre en œuvre pour
réaliser les objectifs.

La planification stratégique tient compte de la trilogie suivante : l’analyse de


l’environnement (opportunité / menace), possibilités de l’entreprises (force / faiblesse) et
préférences des dirigeants.

Elle se conçoit en quatre étapes :

1/ la fixation des objectifs stratégiques : l’analyse de l’environnement et la détermination des


préférences

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2/ la détermination des différentes combinaisons possibles càd l’ensemble des stratégies
susceptibles de réaliser des objectifs

3/ le choix de la stratégie la plus adaptée à la situation de l’entreprise compte tenu des


priorités de celle-ci

4/ la mise en œuvre de la stratégie choisie en évaluant sa réalisation et envisager les


ajustements possibles

La planification opérationnelle quant à elle s’occupe plutôt de l’organisation intérieure de


l’entreprise. Les objectifs stratégiques sont alors éclatés en sous objectifs entre les différents
services attribuant ainsi à chacun la responsabilité qu’il doit

Exemple : augmentation de la part de marché de 10%

Service financier service technique service marketing service du personnel

Assurer le contrôle de compagne programme de

Financement la qualité publicitaire formations des ouvriers

2/ L’organisation :

« Organiser c’est répartir en partie et définir le type de relations qui doit exister entre ces
parties de manière à assurer la réalisation des objectifs de l’entreprise »

Ceci nécessite la classification de l’autorité et les responsabilités de chacun. Elle permet à


chaque responsable de connaître les limites de son autorité afin d’éviter les conflits et le
chevauchement des responsabilités.

Le processus d’organisation permet donc de :

- Concevoir les tâches individuelles


- Regrouper les hommes autour de ces tâches
- Etablir les liaisons nécessaires pour orienter l’ensemble dans le sens des objectifs de
l’entreprise
- Elaborer un réseau de communication qui permet aux différentes unités de fonctionner
de manière coordonnée

Appliquée à l’entreprise, l’organisation se traduit schématiquement par un organigramme dont


la forme dépend du critère de découpage. On distingue les types de structures suivants :

• La structure par fonction : privilégie la spécialisation et les compétences distinctives


en attribuant à chacun des tâches et des responsabilités distinctes et séparées. Dans ce cas,

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l’organisation est divisée en un service des ventes, un service de ressources humaines, un
service financier,…
Cette structure convient aux entreprises évoluant dans un environnement stable ; et elle
facilite la communication entre les personnes appartenant à une même fonction.
Les inconvénients de cette structure :
- surcharger la direction générale qui chapote (contrôle) l’ensemble des départements.
- Absence de coopération : les services ont tendance à se créer des frontières qui les
empêchent d’avoir une approche plus globale face aux problèmes de l’organisation. Les
budgets des services sont établis en fonction de critères particuliers et non en fonction de
l’apport du service à la réalisation de l’objectif global de l’entreprise. Par exemple lorsque le
service des ventes demandera la collaboration du service de production afin de satisfaire aux
exigences d’un nouveau client ; le service de production acceptera de coopérer uniquement si
son propre budget peut être respecté et non en fonction des retombées bénéfiques pour
l’entreprise.
• La structure par produit : chaque département se charge de la gestion d’un produit et
responsabilise par conséquent le personnel. Cette structure convient aux entreprises à
production diversifié, exemple : les maisons d’édition où les départements sont structurés
selon la catégorie des livres édités : livres scolaires, revues, romans,…
Les inconvénients de cette structure :
- cette structure requiert la polyvalence du chef (parfois difficile à trouver)
- une duplication des fonctions ce qui engendrera des coûts administratifs très
importants.
• La structure géographique : elle divise les éléments de l’organisation en fonction des
territoires. C’est une structure appliquée aux entreprises de services, aux entreprises de grande
taille telles que les entreprises pétrolières, d’exploitation des mines,…
Elle permet de définir clairement les responsabilités et de décentraliser le pouvoir de décision.
• La structure par client : l’organisation se fait en fonction de type de clients et plus
précisément de ses exigences. Elle est adoptée par les entreprises à clientèle très diversifiée.

3/ La direction :

La direction représente la fonction la plus exigeante de la gestion. Elle consiste à faire


exécuter le travail par les autres. C’est le processus par lequel on amène les individus à
réaliser leurs tâches. Elle assure la mise en œuvre des plans élaborés lors de la planification et
pousse tous les membres de l’entreprise à collaborer d’une manière efficace.

Par ailleurs, ce processus représente une fonction difficile car :

- il fait appel à des relations entre les êtres humains : certains subordonnés n’acceptent
pas les ordres et les décisions de leurs supérieurs hiérarchiques.
- Il est complexe car le dirigeant doit réaliser simultanément plusieurs objectifs
financiers, sociaux, …

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Le métier du manager (directeur ou dirigeant) :

Le métier du manager consiste à créer de la valeur, en mobilisant les ressources. Son activité
oscillera entre la gestion stratégique, la gestion courante et la gestion contingente.

La gestion stratégique consisterait à :

- se définir une vision, càd l’image souhaitée ou attendue de l’évolution des affaires et
du positionnement de l’entreprise
- l’arbitrage, c’est gérer et maitriser les enjeux (le potentiel à faire valoir), relever les
défis et trancher entre les dilemmes.
- L’évaluation, c’est la comparaison des résultats par rapports aux efforts, aux
comportements et aux décisions sous-jacentes.

Au niveau de la gestion courante, le manager est appelé à prendre des décisions,


quotidiennement, compte tenu de l’information disponible. Il devrait s’appuyer sur ses
collaborateurs. Son rôle consiste à répartir les tâches, allouer les ressources, coordonner les
actions et localiser les responsabilités.

Dans la gestion contingente (inhabituelle), le manager tente d’appréhender la situation, afin de


faciliter le choix.

Le dirigeant (ou manager ou directeur) doit avoir de réelles aptitudes en matière de


communication, de motivation et de leadership.

Dans la perspective du management scientifique, le dirigeant aura à assumer les rôles


suivants :

1/ Ingénieur : le manager est la personne à laquelle se référent les employés lorsqu’ils font
face à des problèmes techniques trop complexes. Mais il faut éviter que ces situations
submergent le dirigeant de problèmes qui sont du ressort de ses employés

2/ Analyste : le manager doit parfois répondre aux attentes de ses subordonnés au niveau de la
réorganisation d’une tache.

3/ Contrôleur : ce rôle lui revient d’emblée, car le dirigeant a la responsabilité de la


production de son groupe et du respect des méthodes et des procédures de travail. De plus
c’est à lui qu’échoit la responsabilité d’évaluer le rendement de chacun de ses subalternes.

Dans d’autres circonstances, le manager est perçu comme celui qui, étant près des besoins de
ses subordonnés, pourra mieux les intégrer aux objectifs de l’organisation, il doit revêtir les
rôles suivants :

4 / Conseiller : pour beaucoup d’employés le manager représente celui qui peut les aider à
réguler leurs problèmes professionnels, et parfois leurs problèmes personnels.

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5/ Expert en relations humaines : il doit être capable d’allier les demandes de la haute
direction et les exigences des employés, il doit agir à titre d’arbitre ou de médiateur auprès des
employés lorsque les conflits naissent entre eux.

6/ Motivateur : il doit connaitre les besoins de ses employés et de créer un environnement


pouvant en permettre la satisfaction. Il doit fournir à ses employés la possibilité de l’évolution
de leur carrière et d’assumer de plus amples responsabilités

7/ Formateur : en réponse aux besoins manifestés par ses employés, le manager doit, entre
autre, fournir à ceux-ci le support nécessaire à leur développement et leur assigner des tâches
permettant d’acquérir des habilités.

4/ le contrôle :

Le contrôle c’est le processus de gestion qui permet d’évaluer le rendement des activités, de
comparer les résultats obtenus avec les objectifs et de prendre des mesures correctives
nécessaires dans les cas jugés défavorables.

Le contrôle est une activité continue, qui peut se situer à trois moments par rapport à l’activité
visée :

- Certains contrôles ont lieu avant que l’activité ne commence, ce sont les contrôles
proactifs tels que les contrôles préventifs (entretien des machines), le contrôle de la
qualité des matières premières,…
- D’autres ont lieu pendant que l’activité se déroule, ce sont les contrôles concomitants.
L’utilisation d’outils électroniques de toute sorte a généralisé cette pratique. La
correction est apportée dés qu’un écart est décelé avant même que l’activité ne soit
terminée.
- Enfin les contrôles rétroactifs qui sont les plus connus et les plus utilisés et qui ont
lieu une fois l’activité terminée. Dans ce cas des comparaisons sont faites avec les
prévisions afin d’évaluer les coûts, le rendement des employés, l’utilisation des
ressources, le contrôle de la qualité des produits finis,….
Dans ce cas, les mesures correctives prises ne pourront en aucun cas affecter les
présents résultats

Le contrôle comporte cinq activités principales, soit :

- La détermination des critères et des normes


- La mesure des résultats
- La mesure de l’écart avec les prévisions
- L’analyse des écarts et des causes
- La prise de mesures correctives

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