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NOTE DE L’AUTEUR

10 ans sur les réseaux sociaux. Dix années de présence active, teintées
d’analyses, de décryptage sans complaisance de l’actualité, de propositions
réalistes, irréalistes. 10 ans d’engagement, qui nous ont vu passer d’élève à
étudiant, puis de stagiaire en philosophie à professeur certifié de
philosophie. Ces années nous ont vu également passer de membre actif de
la J.E.C (Jeunesse Etudiante Catholique) à Président du Conseil Paroissial de
la jeunesse de Saint Pierre de Gounghin ; qui nous ont également vu passer
de Président du Club Rousseau à Conseiller en Stratégies politiques. C’est un
bout de chemin que nous avons pris plaisir à parcourir avec les internautes.

Telle une offrande, nous mettons entre les mains des élèves du monde
entier, ce recueil de trente textes, les plus marquants qui aient été, parmi le
gotha de nos productions. Sans prétention aucune, nous estimons que cette
offrande aura un impact considérable au niveau du vocabulaire des élèves,
au regard de la variété et de la richesse du champ lexical exploré par nos
publications. De plus, ils auront une amélioration du point de vue culture
générale, en lien avec les thèmes abordés et les intrants utilisés pour
enrichir nos productions. En s’essayant à résumer nos textes, ils verront une
amélioration au niveau de la contraction de texte, exercice courant au
baccalauréat ; ce n’est pas tout, la discussion s’invitera inéluctablement
autour d’extraits de textes.

C’est avec un sentiment de devoir accompli, que je mets ce recueil à la


portée des élèves du monde entier, du Burkina en particulier, et les invite à
s’approprier le contenu. Non pas en paroles d’évangile, mais en idées d’un
jeune de leur temps et âge, qui aura eu la folie de se prononcer sur des
domaines aussi variés que sensibles, parfois chasse gardée de certaines
officines politiques, syndicales. A l’image de Giordano Bruno, nos écrits nous
ont valu toutes sortes de quolibets, mais nous en étions conscients, car pour
paraphraser Le Président Thomas Sankara, il n’y a pas d’écriture innocente.

Miguel KOUAMA
75 20 20 73 (Whatsapp – Télégram
TEXTE 1 : LA TABULA RASA (Mars 2017)

Alors qu’il prenait la parole pour s’exprimer sur la guerre au


Vietnam, Martin Luther a d’abord asséné ce coup de massue
avant d’engager le sujet de façon précise : « I come to this
magnificient house, because my conscience gives me no
choice ». Et de continuer en affirmant qu’il vient un temps où le
silence est pareil à une trahison. Chers amis, ma conscience ne
me laisse pas d’autre choix, que de vous livrer le fond de ma
pensée, par rapport à ce qui se passe dans notre pays.

Les faits sont là, les faits sont têtus… Le fœtus incorruptible au
cri strident qu’est l’histoire, nous enseigne que chaque peuple,
traverse de façon occasionnelle, des difficultés, des situations
aussi troubles que douloureuses. Libre à chaque peuple d’en
sortir plus grand ou d’y laisser des plumes… Les mouvements
sociaux, il n’en manque pas au courant Faso, et l’on a
l’impression que tous les corps de métier attendaient de pied
ferme, le nouveau régime post-insurrection pour poser sur la
table, un certain nombre de doléances.

Voyez-vous, chers amis, mon propos n’est nullement de m’étaler


sur l’opportunité ou non d’un tel ballet de revendications ; non,
tel n’est pas mon objectif et l’on n’a pas besoin d’une thèse de
doctorat pour comprendre que ce qui se passe est
symptomatique d’un déficit de confiance entre administrés et
politiques, entretenue par deux éléments auxquels on ne prête
aucune attention. Il s’agit notamment d’un manque de
transparence et d’une absence de courage pour communiquer,
communiquer vrai, et surtout, remettre le système à plat pour
repartir sur de nouvelles bases. (Plus objectives et plus saines !
Ahurissant, mais c’est à croire que le désordre arrange la
majorité…)
Ma position est ferme, sans équivoque. La seule issue pour
calmer le front social, c’est remettre tout le système (du
recrutement à la rémunération…) à plat, et procéder
courageusement à une refonte intelligente de la fonction
publique burkinabè. A défaut, le Gouvernement va s’enfermer
dans une spirale de résolution des problèmes au jour le jour, au
cas par cas… Saupoudrage, sauvette dangereuse ! Si l’Etat
dans sa gestion des travailleurs, laisse voir qu’il s’autorise
l’indécence de stratifier les fonctionnaires et les domaines, (avec
le fallacieux argument de productivité qu’on confond
lamentablement à la mobilisation des ressources financières !), il
va de soi que la révolte soit de mise. Si dans le traitement
salarial, l’équité est écartée, il va de soi que ça grogne.

Repenser la fonction publique, c’est procéder comme suit :

 la définition d’un plan de carrière clair, viable et motivant


 la redéfinition du traitement salarial en fonction des normes
internationales et de notre capacité de mobilisation des
ressources
 l’intégration dans le système administratif, de la gestion axée
sur les résultats
 la suppression des avantages indus et leur réaffectation à
des dépenses d’investissement (écoles, CMA, parts dans les
sociétés d’Etat, énergies renouvelables…Pour être clair, il
s’agit des fonds dit communs, des indemnités colossales, des
frais de mission exorbitants…)
 l’amélioration de l’offre en terme d’infrastructures de travail
(classes, centres de santé, bureaux administratifs…)

NB : des caisses dites noires, car elles sont une insulte à notre
besoin de transparence
Au même moment il faut introduire dans les programmes
d’enseignements, des filières comme l’élevage, l’agriculture, etc.
de sorte à orienter les jeunes vers de tels secteurs, en leur en
inculquant l’amour, la passion : par la suite, il faut créer le cadre
financier approprié pour permettre aux jeunes d’entreprendre
dans ces domaines, sans être des « Petit Poucet » à la merci
des « Ogres » ... Ce, à travers :

 accompagnement technique
 facilités bancaires, avec des prêts à 0 pour cent de taux
d’intérêt
 la suppression de monopoles au profit d’oligopoles
 l’incitation à la consommation locale par la retenue à la
source des salaires pour les produits agricoles et de
l’artisanat… (Exemple de la Révolution)
 assainissement du cadre des marchés publics et permettre
aux nouvelles entreprises de postuler, les favoriser, le temps
de leur stabilisation…

Après quoi, on n’aura plus besoin de chanter sur tous les toits
que l’Etat ne peut pas employer tout le monde… On le sait, mais
comment désintéresser les gens sans être vulgaire ou sans
exposer son manque de vison ? Là est la question…

Si les travailleurs savent ce qu’ils coutent, et ce qui est fait


comme effort, il sera facile même de leur demander de consentir
des sacrifices : pour cela il faut des autorités à la gestion
transparente et rigoureuse, avec un sens élevé des priorités et
du bien public.
TEXTE 2 : MON RÊVE POUR LE BURKINA FASO :
L’ECOLE QUI IMPACTE POSITIVEMENT (Juin 2018)

J’ai écouté la radio, j’ai allumé la télé, j’ai scruté mon


Smartphone dès mon arrivée à la maison. Aux nouvelles, une
école est tombée, des paysans crient famine dans 20 provinces
de mon pays, et des milliers de jeunes scrutent l’horizon à la
recherche d’un emploi public. J’ai eu mal, j’ai eu peur. Toutefois,
j’ai fait un rêve, j’ai un rêve, je porte en moi une audace
teigneuse...

Conscient qu'un peuple ne vaut que par la qualité de ses


Hommes, qualité liée à celle de son système éducatif, conscient
que l'éducation est un moule, lequel façonne et trace les sillons
des destinées des peuples, j'ai fait un rêve, je l'ai nourri à la sève
de l'audace, et il parle de lui-même, il parle pour lui-même et je
m'en fais simplement le porte-parole...

Dans mon rêve, le Burkina a puisé dans ses valeurs endogènes


pour se forger un système éducatif qui inspire le respect de la
communauté dite internationale. Dans mon rêve, l’école
burkinabè n’est ni une entité chronophage, ni une entité qui
assassine le rêve et le libre arbitre des apprenants. Elle forme
des citoyens créatifs, imaginatifs, qui n’attendent pas un
concours de la fonction publique pour se lancer dans la vie
active. Cette école burkinabè, portée dans l’âme par nos valeurs
ancestrales de respect et de probité a forgé un mental de
gagnant dans l’esprit des élèves.

Je rêve du retour de la vocation dans les rangs des enseignants,


le retour de la probité et de l’exemplarité. Je rêve d’enseignants
bien formés, motivés et dévoués pour la cause des apprenants,
des enseignants qui font passer l’intérêt des élèves avant les
leurs. Des enseignants qui ont compris le sens su sacrifice.
J’ai rêvé d’une école burkinabè dont le système est imité au delà
de nos frontières. Une école où on enseignerait l’intégrité de
Thomas Sankara, Norbert Zongo, la bravoure des peuples Bwa,
lobi face à l’agression du colon.

Une école où le sankarisme tiendrait lieu de modèle de vie, où le


sacrifice de Norbert Zongo serait une boussole pour les
chercheurs, les intellectuels, pour qu’ils mènent une vie utile au
service des masses sites laborieuses.

J’ai espoir qu’aucun enfant ne sera exclu du système mais sera


réorienté en fonction de ses talents ou capacités. Je rêve d’une
école qui ne tue pas les ambitions, n’annihile pas le leadership
ou l’envie de gagner. Une école qui intègre le goût du risque
dans le système de penser des apprenants. Une école qui forme
des leaders, des hommes libres et heureux.

Avec une école burkinabè réconciliée avec elle-même, notre


dignité nous remettra au travail pour forger dans les larmes,
dans le travail et la discipline, le citoyen dont notre pays a besoin
pour se passer des aides dégradantes. Et ce citoyen ne viendra
de nulle part, il sera ce que le système éducatif aura décidé qu’il
soit.

Je rêve enfin d’un Burkina où l’école ne sera pas perçue pour les
parents comme une échappatoire, un dépotoir pour enfants
encombrants ou dérangeants. Je rêve d’un Burkina où l’école ne
sera plus l’otage de commerçants cupides, exploitant
anarchiquement le secteur, sans notion de la politique éducative.
Je rêve enfin d’une école débarrassée d’enseignants sans
vocation, assassins des ambitions chez nos enfants, briseurs
d’avenir…
Je rêve d’une école débarrassée de la hantise des paillotes, de
la hantise des murs qui s’écroulent à chaque toussotement du
vent. Une école d’où nos élèves ne seront pas des proies faciles
pour les sites d’or ou les vendeurs d’illusions.

Je nourris l’espoir qu’en 2030, nous célèbrerons « 0 » classe


sous paillote, zéro exclusion de filles du système éducatif, parce
que certaines ont eu la « malchance » de naitre femmes. Je rêve
d’un système éducatif qui met la femme en avant, faisant d’elle
un puissant levier de développement humain, social et
économique…

Je rêve d’une école, d’un système éducatif qui fera ressortir le


meilleur en chaque apprenant, en lui apprenant à aimer son
prochain, son pays et à se mettre sans conditions, à son service.
TEXTE 3 : LA MAIN INVISIBLE (Février 2018)

Depuis le bras de fer qui les oppose désormais au


Gouvernement, les syndicats de l’enseignement ne cessent de
multiplier les actions en vue de remporter la « victoire », victoire
qui consacrera l’avènement d’une nouvelle ère dans le système
et paysage éducatifs burkinabè.

Il faut le reconnaitre, le Gouvernement a d’abord,


maladroitement préparé la liquidation de cette révolte, cette
jacquerie, (conformément au précepte de Sun Tzu qui dit de
neutraliser l’ennemi avant qu’il ne se manifeste) à travers la
diabolisation des fonctionnaires tous azimut, sachant bien sur
que si l’idée selon laquelle on ne peut pas continuer à donner
plus de 80 pour cent des richesses aux fonctionnaires passe, ils
auront des alliés naturels parmi la population, au moment de la
révolte de cet énorme et imposant contingent humain, faut-il
rappeler. Notons au passage que la fonction publique est
composée d’environs 150 000 âmes, avec plus de 60 pour cent
au ministère de l’éducation nationale.

Aujourd’hui, beaucoup d’enseignants se félicitent de l’entrée


dans la danse des scolaires, qui disent soutenir leurs
enseignants dans cette lutte. A première vue, cela peut réjouir ;
cependant, on peut afficher un certain scepticisme quant aux
réelles motivations de ces scolaire et ce que ce « soutien »
pourrait définir comme nouvelle configuration dans les rapports
entre enseignants et enseignés… J’en viens alors à l’objet de
mon propos.

En Socio-économie, nous évoquons parfois « La main


invisible », un concept, forgé par le philosophe et économise
écossais Adam Smith (1723-1790) dans son œuvre Recherches
sur la nature et les causes de la richesse des nations(1776).
Que dit-il exactement ? La théorie de la main invisible stipule
que l'ensemble des actions individuelles des acteurs
économiques, guidées (en principe) uniquement par l'intérêt
personnel de chacun, contribuent à la richesse et au bien
commun. Si on applique ce principe à la revendication, on se
rend compte que ces derniers, dans leurs revendications,
contribuent à lancer les bases d’un système éducatif de qualité.
Soit !

En appliquant le même principe aux mouvements d’humeur des


scolaires, il faut faire remarquer que ces derniers manifestent,
non pas pour soutenir leurs enseignants mais pour voir anéanti
le spectre d’une année blanche. Ce faisant, ils manifestent pour
leur intérêt, mais contribuent à renforcer le cadre de lutte de
leurs enseignants. C’est ce qu’il faut reconnaitre en toute
objectivité.

Ce soutien, quoi qu’on dise est motivé par d’autres mobiles, que
la reconnaissance de la noblesse des revendications des
enseignants. Si nous admettons qu’ici la situation est dite
Pareto-optimale, du nom de cet économiste italien qui soutient
que dans certaines conditions, on ne peut améliorer le sort d’un
agent économique sans dégrader celui d’un autre. Je
reprendrais la théorie de Pareto dans l'autre sens. Si on
améliore le sort des enseignants, on améliore celui des élèves,
on sauve cette année scolaire et à long terme, on met
l’éducation sur les rails de la vraie réforme.

Il faut s’attendre à la fin de cette lutte, à faire face à des élèves


plus détermines, plus consciencieux et aussi, plus exigeants en
terme de qualité d’enseignement. Seul le travail bien fait
permettra aux acteurs d’être au rendez-vous, et j’ai foi qu’ils le
relèveront avec brio.
La vision, la revalorisation doit être holistique. Cette crise met à
nu la démission de l’Etat du secteur de l’éducation, et met aussi
le peuple en face de ses responsabilités en termes de choix
électoraux. Chacun demandera à l’avenir, une copie du
programme politique de chaque candidat dans sa langue et en
français facile s’il le faut, avant de donner à sa voix à un
fossoyeur de l’avenir de ses enfants.

Que cette semaine, soit la dernière semaine où l’inquiétude sera


le partage des parents, enseignants et élèves. Dieu nous
bénisse.

Je ne sais pas si c’est le politique, le syndicaliste (militant de


base), le citoyen qui s’exprime, mais j’ai fini. Je précise, mon
intention n’est pas de posséder la vérité, mais de donner à
réfléchir, pour m’enrichir aussi de la saine contradiction.
TEXTE 4 : CHANGER DE PARADIGME AU FASO

Si l’on braque des lunettes de Victor Hugo sur notre pays, on


comprend alors la pertinence des propos de Victor Hugo pour
qui le plus grand crime était d’orienter l’esprit des hommes vers
le bas, le matériel. A Ivan Illich de s’insurger du culte de la
compétition, virus inoculé par un système individualiste…
Résultat, zéro convivialité, zéro humanisme. Nous avons tué
l’amour de l’humain, la culture de la vocation, et de l’entraide
dans l’œuf.

Aujourd’hui, le débat sur le fonds commun met à nu, la cupidité


des hommes, entretenue par un juridisme nauséeux.
Détrompez-vous, je ne suis pas dans une logique de POUR ou
CONTRE. En existentialiste, je me refuse tout étiquetage aussi
vil, dans un débat aussi bas, où l’objectivité et la lucidité riment
avec rime de lèse-syndicats ou majestés…

Ce qu’il faut rappeler, c’est que cette polémique est la face


visible d’un iceberg qui montre à quel point ce pays a besoin
d’une refondation, sur tous les plans. Dommage que beaucoup
d’intellectuels soient devenus des intellectuels de cuisine, un
peu comme si le syndrome du Nyamisme (du nom de ce sinistre
personnage, Pr de Philsophie qui fait office de cloche à Blaise
Compaoré et Guillaume Soro-un philosophe de palais, laquais à
vie !) les avait soudainement et mortellement frappés. Cette
polémique doit permettre de remonter à un élément central : la
refondation de la société dans son ensemble.

Vous l’aurez remarqué, depuis la rectification, on a assisté à


une fonctionnalisation de la politique, puis de la fonction
publique, puis des OSC. On a connu des politiciens de carrière,
des gens qui ont du même hésiter quand on leur a demandé ce
qu’ils faisaient dans la vie.
Tellement moulés dans la politique, confortés par ses
avantages. Combien de Généraux, sont payés grassement,
mais sont en réalité inactifs ? Combien de médecins ont été
« volés » à la fonction publique pour la "fonction politique
éternelle" ? Par la suite, pour calmer le front syndical, et couvrir
leurs arrières, les politiciens de carrière, métier ont accordé des
avantages tout azimut, pour étouffer au mieux des dossiers les
compromettant, liquidant des rangs des nouveaux privilégiés,
ceux là qui étaient trop bavards et moins dociles. Du coup, les
burkinabè ne passent pas les concours pour servir, mais se
servir, sélectionnant soigneusement les domaines où les
avantages sont colossaux… puis ce fut le tour des OSC,
infiltrées et corrompues… Pas toutes, nuance !

Aujourd'hui, la seule solution, c’est un Etat d’exception ou un


Président qui n’aura rien à « cirer » d’un second mandat, pour
engager les vrais chantiers, avec une vision prospective et une
rigueur à exiler les vrais paresseux… définir des bases saines et
rationnelles pour la fonction publique, l'armée, etc. tout
harmoniser et demander à tout fonctionnaire, militaire, etc. Qui
ne se sent pas dans la nouvelle configuration de déposer sa
lettre de démission, avec à la clé une compensation financière
symbolique… Et on passe à autre chose…
TEXTE 5 : LE MIRACLE N’EXISTE PAS

Aux africains, et à la jeunesse en particulier,

Il a existé plusieurs miracles de par le monde. L'un d'eux, est


sans doute, celui opéré par les milésiens, dont le chef de file
aurait été Thalès. Ils ont eu, semble-t-il, le mérite de passer du
mythe au '' Logos ", la rationalité, donc la philosophie.

Pour faire maladroitement simple, le monde est passé par


plusieurs stades, du point de vue intellectuel, épistémologique.
D'abord le mythe, ensuite la religion, la philosophie, et enfin la
science ou le positivisme. Au plan socio économique, on a le
capitalisme, le socialisme, et le communisme. Je ne sais pas si
le vœu de Karl Marx a été réalisé, au regard du revirement de la
Chine.

Pourquoi tout ce charabia historico contextuel ? C'est pour faire


comprendre aux jeunes africains que la vie, est dynamique.
C'est une dynamique. Aujourd'hui, tout est analysé sous le
prisme de l'émotion. On ne veut plus de la France. En avons-
nous déjà voulu ? Est-ce là, un appel à l'autarcie ? Si non, avec
qui va-t-on traiter d'égal à égal ? Quelles conditions faut-il
remplir pour que cette donne soit effective ?

Quoi que nous fassions, après l'émotion, il faut la réflexion, à


laquelle viendra se greffer l'action. " Après la philosophie, vient le
temps de l'action " disait justement Victor Hugo.

Après la vague d'émotion, il faudra poser clairement les


problèmes.

Je n'ai de chrono sur moi pour vous dire combien de temps doit
durer cette messe où l'émotion est la prêtresse, mais je puis
dire, que la récréation ne doit pas durer.
TEXTE 6 : LA HAINE NE REMPLACE PAS LA STRATÉGIE

Si la haine de certains contre la France pouvait faire disparaitre


cette dernière de la carte, la France aurait déjà disparu, comme
l'Égypte pharaonique bien avant notre époque. Elle aurait déjà
succombé, comme les dinosaures et les mammouths, des
millions d'années avant notre ère.

Mais, à l'évidence, la France est bel et bien sûr pieds, les


français vivent et vaquent à leurs occupations... Il est grand
temps de se rendre compte que la haine pour ce pays n'a
aucune incidence sur sa trajectoire.

Aujourd'hui, comme hier, de jeunes africains, mus par le désir de


voir leur continent libre et prospère, s'adonnent à une série de
diatribes contre la France. Paradoxalement, cette jeunesse se
réclamant des idéaux de Cheikh Anta Diop, semble avoir ignoré
cette injonction du dernier pharaon : '' Armez-vous de science
jusqu'aux dents... À connaissance égale, la vérité triomphe... "

Peut-être, n'ai-je pas bien entendu ces propos issus du colloque,


mais nulle part, il n'a été demandé de haïr quelqu'un.

Voyez-vous, il y a la France en tant que pays, la France en tant


que Etat, et les multinationales, les lobbies. L'équation est bien
complexe.

Il faut y éviter les généralisations trop faciles et enfantines.


Aussi longtemps que les devoirs de dissertation commenceront
toujours par une introduction, dans laquelle on se donne la peine
de bien identifier le problème, assorti d'un plan clair, il faudra
commencer par poser les problèmes et éviter les raccourcis
intellectuels.
Le départ des troupes françaises sera le fruit d'une reprise en
main de nos destinées collectives. Ce départ n'est pas la
condition de notre développement, mais plutôt la suite logique
de notre pleine capacité à nous assumer.
Dites moi, pourquoi la France ne propose pas son expertise en
renseignements à Israël ? Pourquoi elle ne vend pas de matériel
militaire aux Russes comme elle le fait avec nous ? Pourquoi
elle ne propose pas ses services aux Chinois au même titre que
nous ?

Aux jeunes africains, allons à l'école de Cheikh Anta Diop.


Formons-nous, assumons-nous. Ce n'est pas l'époque des
jérémiades ou des envolées lyriques. Les poètes de la négritude
ont déjà rempli le tableau de leurs envolées lyriques parfois trop
ingénues. L'heure est à la réflexion prospective et stratégique.
Je maintiens ma pensée.

Si la survie de l'Occident doit passer par une reprise de la


colonisation telle que nous l'avons vue de par le passé, à travers
les manuels d'histoire, ne vous méprenez pas. Elle se fera. Ils le
feront.

Le prédateur ne change jamais sa nature. Ce sont les moyens


de prédation qui s'adaptent aux circonstances. À celui qui se
sent victime d'être malin, plus malin.

On peut rester couché sur la natte du passé, en pleurs, ou on se


lever, et conquérir le ciel du futur, en hommes dignes et fiers.
TEXTE 7 : LIBÉRER LA POLITIQUE DE LA MÉDIOCRITÉ

En 458 et 439 avant Jésus Christ, Rome dut faire appel à un


homme d'une grande vertu, pour mettre de l'ordre et restaurer la
République. Il s'agit de Lucius Quinctus Cincinnatus (519 à 430
av. JC). À deux reprises, il assura la fonction de dictateur,
n'étant pas tenu par les lois, contrairement aux consuls. Lorsqu'il
eut fini de redresser la République, de mettre hors d'état de
nuire les ennemis de Rome, il retourna à la terre. Sa bravoure et
son humilité faisaient de lui un homme exceptionnel.

Chaque Nation connait des périodes troubles durant lesquelles


elle attend ou suscite un homme pour la remettre debout. Ce
principe était vrai dans l'antiquité. Au moyen-âge. Plus
maintenant.

Aujourd'hui, les défis de nos Nations rendent caduque l'idée


selon laquelle, nous avons besoin de messie. Le véritable
messie, s'il y en a, c'est l'intelligence collective. Comme le
souligne le Professeur Jacques Nanema, la co construction et la
synergie des intelligences. Résolument orientées vers la vie et la
créativité.

De ce qui précède, j'aimerais demander à tous les jeunes de


rendre un service à la Nation.

1. Commencez par vous former, vous informer

2. Le 1 va vous donner un domaine d'expertise et une confiance


en vous-mêmes

3. La confiance en vous-mêmes fera en sorte que vous allez


sortir de l'emprise des idoles

4. Le bris des idoles va les obliger à se réadapter ou disparaître.


Il faut le dire, à chaque fois que j'entends un jeune crier, hurler, ''
Blaise est la solution '', '' Libérez Diendéré pour x ou y '' '' Seul
Roch peut gouverner... ''. J’ai parfois envie de dire: '' Mon Dieu,
pourquoi nous punir en nous obligeant à vivre cela ?

Un adulte, qui fait reposer son avenir sur un autre, est en réalité,
un mineur dans la pensée. Il s'agit d'un individu, qui par ''
paresse ou lâcheté '' (Cf. Kant) refuse de se '' reconnaître
comme maître de sa destinée '' (Cf. Sartre). C'est bien là un
triste spectacle de voir '' un adulte qui refuse '' la lumière " (Cf.
Platon).

Je rêve du jour où la politique sera une affaire de projets de


société, de plans de développement, de projection... Et non, une
affaire de personnes, une guerre de brutes, se chamaillant des
broutilles pour des mentors sans idéal ni réalisations concrètes.

J'aimerais faire de la politique. Seulement, je n'ai pas


d'adversaire qui respecte ces critères. La majeure partie des
jeunes est trop occupée à jouer les gladiateurs de basse facture,
occupés à faire preuve de zèle pour des prébendes. Quelle
misère !!!
TEXTE 8 : CONSTRUIRE SA LÉGENDE PERSONNELLE

Dans un film très ancien, '' Beyond the top '', Sylvester Stallone,
gagnait sa vie en livrant des bras de fer à travers la ville. Un jour
qu'il discutait avec son fils, il dit ceci à ce dernier : " Si tu veux la
médaille, il faut que tu aille la chercher... ". Bizarrement, ces
propos me rappellent ceux de Will Smith dans '' À la recherche
du bonheur ". Ce que tu veux, tu pars le chercher, un point.

Aujourd'hui, le constat est clair et sans appel ! Les jeunes sont


en train de rater une étape importante de leur vie : celle de la
construction de la légende personnelle.

Arrivé à l'âge où ils doivent se démarquer du lot, engager le


pèlerinage vers le progrès individuel et collectif, ils préfèrent le
raccourci. Ils préfèrent vivre et penser par procuration. Ils se
contentent d'être les dociles moutons de Panurge, soit au
service de leur structure politique, syndicale ou religieuse. Il
suffit, de faire un tour sur la toile, et faire un '' profiling '' de ces
jeunes et groupes où l'inculture dispute la royauté à l'incivilité.

Le drame, ils passent leur vie à commenter et critiquer la vie des


anciens, oubliant de se former pour prendre la place. Ils se
construisent un monde imaginaire dans lequel on leur doit tout.
Des places dans les sphères de décision, comme si leur extrait
de naissance était un quitus de qualité intrinsèque et de plus
value.

Chers jeunes, tant que votre vie se limitera à insulter et


commenter les actions des autres, vous aurez toujours le rôle de
spectateur mécontent. Et des Bédié, candidats à 90 ans, il n'en
manquera jamais... Le patriotisme, ce n'est pas un chant dont on
rabâche les oreilles des citoyens avec le refrain sur les réseaux
sociaux : le patriotisme, c'est l'attachement à sa patrie, la ''patria''
(terre des pères).

Faisons le deuil de la médiocrité, et agissons franchement pour


éviter d'être une génération sans empreinte dans le sable de la
vie.

Construisons nos légendes personnelles, au lieu de commenter


celle du Président, de ses opposants. Donnons-nous les moyens
de nos ambitions au lieu de jouer les saints commentateurs du
match.

Devenons des acteurs conscients de notre destin.


TEXTE 9 : CINÉMA BURKINABÈ : UN MONDE SANS ÂME ?
REPONSE D'UN AMOUREUX DU CINEMA

Il m'a semblé facile de répondre à une telle interrogation, surtout


par la négative. J'avais voulu aller dans ce sens. Seulement, je
me suis ravisé, lorsque j'ai pensé aux productions de Feu Idrissa
OUEDRAOGO, Gaston KABORE ou encore St Pierre
YAMEOGO, pour ne citer que ces trois figures emblématiques
du cinéma burkinabè.

Le cinéma, il faut le dire, est le prolongement des mythes, des


légendes, le révélateur de notre Inconscient collectif, un outil
assez puissant pour fabriquer des héros, des légendes, des
mythes, des ennemis, développer des schèmes de pensée, des
réflexes...

Pour preuve, la plupart des grandes Nations se sont appuyées


sur ce levier, pour construire des héros, des références pour
leurs jeunesses, leurs armées, se construire des ennemis,
présents et futurs... Les grandes Nations ont toujours crée une
identité mythologique, autour de laquelle, l'industrie du cinéma
s'est construite: en prenant le panier #Marvel, nous pouvons y
voir des dieux nordiques tels #Odin, (équivalent de Ra, Zeus)
#Thor, (équivalent de Arès, Horus) #Loki (équivalent de Hadès,
Seth) qui y sont mis en valeur. C'est un puissant véhicule
identitaire, une seconde colonisation plus douce et plus
dangereuse. On y voit aussi des héros comme
#Captain_America, symboles de courage et de patriotisme.

Aujourd'hui, combien sont les milliards mobilisés aux USA,


Chine, pour déifier des présidents comme #Lincoln, valoriser les
stratégies de #Sun_Tzu? Un film titré l'art de la guerre, dans
lequel joue #Wesley_Snipes a fait tabac dans les années 2014-
2015...
Après la Guerre Froide, la plupart des films tournés par des
Américains ont toujours présenté les chinois, les japonais, les
arabes comme des ennemis, des terroristes, et les africains
comme des sauvages... Le cinéma est un monde libre où les
Nations se forgent un passé qu'ils n'ont pas forcément eu, un
avenir dont ils rêvent, en se donnant les moyens d’arriver à leurs
fins.

Pendant des années, des réalisateurs américains ont eu pour


mission de préparer les esprits à accepter le terrorisme, à lui
donner une nationalité, à lui coller une religion. C'est dans cette
veine que des séries telles #24h_Chrono, #Sleeper_Cell ont été
financées à coup de milliards... Des films comme
#Five_Minarets, #Le_Royaume viennent compléter la liste.

En se fabriquant des héros, en les imposant dans la sphère


cinématographique, certaines Nations venaient de réussir un
marketing culturel sans précédent... Les héros ainsi montés de
toute pièces tels #Chaka_Zulu, #Maximus_Décimus, constituent
des références, des valeurs pour les jeunes ou les militaires. On
se souvient de #William_Wallace, joué par #Mel_Gibson. On se
souvient de #Ali, joué par #Will_smith, de #Malcom_X joué par
#Denzel_Washington...

Le cinéma burkinabè est un monde sans âme; un monde habité


par des réalisateurs qui n'ont jamais eu pour objectif de nous
fabriquer des héros, même à partie de références comme
#Thomas_Sankara, nos soldats tombés au front... Les acteurs
de ce domaine gagneraient à participer à la construction de
notre imaginaire collectif, en exploitant nos mythes, en y
développant des figures, en leur faisant incarner des valeurs qui
doivent cimenter notre vivre-ensemble et inspirer les jeunes.
Il faut quitter le cinéma adolescent où tout tourne autour du
sexe, des intrigues de jeunesse, trahisons, mariage raté, pour
construire des héros qui bravent l'adversité tels #Concussion de
#W_Smith, construire des héros qui incarnent la vertu, le
courage. Quand on regarde les sorties cinématographiques,
personne se sort pratiquement des intrigues des cours
communes, des relations entre adolescents, des faits divers de
société (un patron qui drague la femme de son employé, un
enfant abandonné par ses parents, un mariage qui finit mal, une
fille qui quitte la campagne pour la ville et qui est abusée...) Tout
ce ci est bien, seulement, des figures comme #Guimbi, peuvent
faire l'objet d'une exploitation militaire, des films épiques qui
galvanisent... Les Sud africains ont réussi à travers #Chaka...
Puis #Mandela... Et nous ?

Il est temps de prendre congé des productions de basse facture


pur construire un imaginaire solide. Aujourd'hui, la Chine a
exporté son #Taichi, la Thaïlande, le #Moui_Thai, le Japon, le
sabre des samouraï; et nous dans tout ça ? Aujourd'hui, nous
suivons des films tels #Troie, #Hercule; et notre mythologie dans
tout ça ? Nous suivons des films comme #Lone_survivor, et le
courage des soldats nous inspire, irrigue notre courage; et nos
soldats tombés au front, que faisons-nous de ces exemples
vivants de courage ?

J'invite l’État, les mécènes à accompagner les acteurs du 7ème


Art pour son appropriation idéologique, culturelle... Ensemble
pour un cinéma qui valorise notre patrimoine mythologique, qui
forge une conscience nationale, avec des héros vus comme des
références surtout pour la jeunesse...
TEXTE 10 : LA FONCTION PUBLIQUE : UN TABOURET OU
UNE ÉCHELLE ???

La meilleure façon d'échouer sa vie professionnelle, notamment


quand on est dans la fonction publique, c'est sans doute,
d'entrer dans la fonction publique, sans une vision claire de ce
que l'on veut, ce que l'on veut devenir, ce qu'on doit mettre
comme stratégie en place pour atteindre ses objectifs. Sans
effort, et la recette de l'échec est vite trouvée...

Ceux qui réussissent en étant fonctionnaires ont juste la


meilleure perception de ce que la fonction publique est: une
échelle, un levier de crabotage... Ils savent que l'on ne monte
pas l'échelle du succès les mains dans les poches. Ils ont une
vision claire, et mettent les avantages de la fonction publique,
(salaire stable et garanti, possibilité de contracter des prêts,
pension... disponibilité...) au service d'un idéal plus grand.

Par contre, ceux qui échouent, se sont amusé à voir la fonction


publique comme un trophée, qu'il faut chérir, caresser avec
sensualité. Erreur !!! Après cinq ans, au moment où la moto
acquise, est amortie, etc., dame désillusion tape à la porte et
entre avec fracas, malgré les mesures pour l'arrêter.

Le salaire, même s'il est insuffisant à priori, doit devenir comme


un capital, que l'on investit dans un domaine clé pour en récolter
des dividendes plus tard. Pour ceux qui connaissent l'histoire du
salaire, il n'a jamais eu pour vocation de libérer l'employé. Ce
n'est pas le salaire qui libère l'employé. C'est son intelligence, sa
vision...

La solution ce n'est pas d'abord l'augmentation du salaire, mais


sa meilleure gestion.

Le rêve est permis. Permis à tous. Mais entre le rêve et la


réalité, il y a la vision, le travail, le sacrifice. À défaut de vol, de
blanchiment d'argent, un fonctionnaire burkinabè est limité
financièrement.
S'il veut sauter le verrou de cette limitation, il va devoir faire
preuve de créativité, de génie et surtout d'esprit d'équipe. On ne
construit pas un empire tout seul, tout comme on ne devient pas
hyper riche avec un seul revenu.

La fonction publique sera t'elle un lit pour vous ? Une échelle


pour aller vers le sommet ? À vous de choisir... Tout est choix...
PS: ce post n'a pas pour objectif de donner des leçons, mais
donner à réfléchir aux jeunes que nous sommes. On peut se
donner des idées, etc. Surtout l'expérience des aînés.
TEXTE 11 : TASSE DE MOTIVATION

L'esprit est le premier guerrier de votre vie, le loup qui devance


la meute et fraie le passage. Si votre esprit est faible, tel une
feuille morte, il va céder aux sirènes du conformisme béat, et va
s'incliner devant toutes sortes d'idoles.

Blindez d'abord l'esprit car celui qui arrive à vous faire douter de
vous, à perdre foi en vous, à renoncer à vos rêves, vous a déjà
tué. Il ne reste qu'un tas de chair qui déambule sous le soleil,
sans but ni destination précise.

Chaque Homme qui vous approche, doit voir en vous une aide,
un frère qui aide, sans ou avant de juger.

Chaque adversaire doit voir en vous un adversaire redoutable,


avec un code d'honneur.

Et quiconque vous prend comme ennemi, doit témoigner aux


autres, du danger que vous pouvez devenir, une fois que l’on
vous pousse, consciemment, dans vos derniers
retranchements...

Ce n'est pas si mauvais si le ying et le yang cohabitent... ''


TEXTE 12 : LA DERNIÈRE CITADELLE

L'univers de la fonction publique au Faso, est composé de trois


types de fonctionnaires :

Ceux qui sont venus par vocation...Ceux qui sont entrés par
effraction, c'est-à-dire sans vocation, avec juste pour objectif de
sauver les meubles et avoir un revenu mensuel...Ceux qui
étaient venus pour le revenu, mais ont appris à aimer le service
public

Aujourd'hui, il serait peut-être temps de rendre hommage à ces


centaines de personnes qui tiennent encore la ligne, qui se
donnent encore, malgré les retards dans la gestion de leurs
carrières, malgré l'avalanche de nouvelles peu reluisantes sur
leurs dossiers.

Pendant que la venue à l'heure de certains au service est un


évènement, pendant que certains doivent être payés ou motivés
avant de traiter un dossier, de faire ce pour quoi ils ont été
recrutés, pendant que certains vibrent au rythme des ateliers,
des fora, et des séminaires, loin de la ville et ses commodités,
enseignants et infirmiers, tiennent la ligne.

Pendant que certains ont transformé l'administration publique en


marché à ciel ouvert, en dépotoir politique, loin de leurs familles
et des privilèges du palais, face à l'ennemi qui avance, les crocs
bien aiguisés, les soldats tiennent la ligne.

Eux, c'est la dernière citadelle. C'est à eux que le pays doit


encore ses béquilles.

Attention, car leur nombre est décroissant. La mort fauche dans


les rangs, et le désespoir gagne le cœur de certains soldats que
l'ange de la mort n'a pas pu enrôler. Cependant, une question
me taraude l’esprit : Jusqu'à quand, tiendra la citadelle, face aux
assauts répétés de la médiocrité ?
TEXTE 13 LETTRE OUVERTE

A MONSIEUR LE MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE

(En date du 24 Octobre 2016, 7h 07 mns)

Monsieur le Ministre, recevez nos salutations fraternelles et


sachez que malgré le ton ou le caractère de cette lettre, nous
avons un profond respect pour les aînés de par notre éducation
et les valeurs sociales reçues…

Dans son adresse contre la guerre du Vietnam, Martin Luther-


King, Jr n’a pas manqué de souligner le caractère véridique des
propos suivants : « There comes a time when silence is a
betrayal », qui se traduisent en français par : « Il vient un
moment où le silence sonne comme une trahison ». Cher
ainé, pardonnez notre « impénitence », notre « insolence », mais
le silence dans lequel ,nous, agents sortants des écoles de
formation d’enseignants, avons pris l’habitude de nous enfermer,
risque de nous rendre la vie dure, à nous et à nos petits frères ;
car la souffrance a tendance à être érigée en norme, après des
années de formation et de stage…

Monsieur le ministre, près de 900 stagiaires (admis) de la


promotion 2014-2016 de l’Ecole Normale Supérieure de
l’Université de Koudougou, attendent leurs matricules, qui
n’arrivent toujours pas. Nous sommes sidérés de constater que
certains de nos camarades qui ont des « entrées » au niveau de
la DRH ont pu avoir leurs matricules, alors que c’est pas affiché
et mis à la disposition de tous. (Vivement que cela prenne fin,
car c’est le lit des frustrations.)

Ils attendent leur mandatement, promis de façon médiatisée, à


travers les réseaux sociaux et la télévision. Vous aviez promis et
réitéré votre engagement, celui de ne pas envoyer un agent sur
le terrain sans mandatement, lors du débat sur le plateau de la
télévision BF1, en Septembre dernier.

Ils attendent le strict minimum, pour se loger décemment, se


nourrir convenablement et servir leur pays, souvent loin, loin de
la capitale et des commodités y relatives.

Ils attendent simplement de savoir que nous sommes dans un


pays qui se respecte, avec un Exécutif qui a une vision
holistique de l’éducation.

Quand on a une vision holistique de l’enseignement, on doit


savoir que la condition sociale de l’enseignant est, soit un frein
ou un canal facilitant la transmission du message. Nous
trouvons qu’il est incohérent que pour un agent de la Fonction
Publique censé être en activité à partir du 15 septembre, les
autres agents de la Fonction Publique ne soient pas à mesure
de tout mettre en œuvre pour que cela soit effectif. Mépris des
gouvernants, laxisme des agents de l’administration.

Qui paye les frais d’une telle cacophonie et manque


d’innovation ? Nos pauvres apprenants…Lorsque les
enseignants sont affectés sans kit d’installation, savez-vous de
quoi ils vivent ? Vous, votre collègue de la Fonction Publique,
ignorez ces réalités. En voici un résumé …

On « débarque » Tinga, sans mandatement. Il est approché par


le Proviseur de l’établissement, qui le fait souvent avec l’appui
du COGES. Ils proposent au nouveau venu de l’appuyer pour
son installation. Derrière ce geste salvateur en apparence, se
cache une intention souvent bien cynique. On dit chez nous que
''la bouche pleine ne peut crier''…

Le nouveau fonctionnaire arrive, vulnérable, s’installe dans la


compromission et s’ensuit une soumission qui ne dit pas son
nom. Peu à peu, l’affaire est ébruitée et ce dernier n’a plus
aucune intimité, à fortiori dignité ; dans un Burkina où
l’administration publique et son bras financier exposent de façon
« inconsciente » et répétitive les enseignants, le geste des chefs
d’établissement ou de certains parents d’élèves, devient le coup
de grâce. Et croyez moi, vous êtes complice de la liquidation du
système éducatif.

Monsieur le ministre, cette lettre est loin d’être un cri de cœur.


Non ! Nous n’avons plus la force de crier. Nous la réservons
pour le travail, car de deux chèvres assoiffées, la plus bavarde
n’est pas la plus assoiffée. Nous sommes assoiffés et nous
n’avons plus la force de crier ; nous sommes fatigués, car tels
des athlètes, nous sommes toujours sous le soleil à courir pour
que nos dossiers ne dorment pas dans les tiroirs.

Quand des agents, des ministères se permettent de placer


l’argent des fonctionnaires dans des comptes d’attente, ce n’est
rien d’autre qu’un cynisme nauséabond. Je dis bien « compte
d’attente ». Que ceux qui nous lisent, approchent un banquier
ou un économiste… Il en saura plus !!! Imaginez un « super
compte bloqué » sur une période de 03 mois avec un taux de
10% pour un dépôt de 1 milliard. On coince, jusqu’à ce que la
grogne soit hors de contrôle et on vide payer les plaignants
après que leur argent ait produit des intérêts. Qui en profite ? La
question reste posée.

Monsieur le ministre, nous vous demandons, à vous et vos


collègues concernés par le mandatement des nouveaux
fonctionnaires, de travailler. Et le travail d’un chef, c’est de
commander, commander juste et bien.

Monsieur le ministre, nous avons été témoin d’une scène qui


montre à quel point notre Fonction Publique est remplie d’agents
sans amour pour leur métier et le plus frappant, sans capacité
d’organisation, d’innovation ou d’anticipation.

Figurez-vous qu’en Juillet, nous sommes repartis sur


Koudougou pour l’enrôlement biométrique des stagiaires admis.
Arrivés, les agents recenseurs ont commencé par les filières
comptant plus de 100 professeurs, alors que nous, nous étions à
peine 30.Sic ! Consterné par une telle preuve de manque de
stratégie, nous nous approchâmes d’eux à la pause. Un agent,
nous fit savoir qu’ils sont venus de Ouaga et qu’ils ont
commencé sans avoir sous la main, l’état des effectifs des
stagiaires par filière. (Diantre, j’ai cru que j’étais en face d’un de
mes élèves qui ne cerne pas la problématique mais veut
disserter…)Nous lui avons proposé notre aide pour les effectifs,
lui recommandant de commencer par les plus petits effectifs.
Niet ! Notre cher chef de mission malgré son jeune âge, était
imperméable à nos propositions, quoi que intelligentes et
constructives.

Voyez-vous, c’est à de tels agents que nous avons affaire. Et le


comble ils sont nombreux…Alors notre peine n’est pas près de
finir. Mais croyez-nous, chacun fera son travail, sans exception.
Emporté par un soudain élan de sagesse ou contraint, par la
légitime pression des travailleurs, le travail sera fait.

Nous vous quittons, au bout d’une si longue lettre, digne de


Mariama Ba, en vous proposant de vous inspirer des systèmes
qui prévalent dans les banques.

L’idée est simple ! Etoffez la DRH MENA du personnel


nécessaire, de sorte à ce que chaque agent ait à sa charge une
quantité précise de dossiers des fonctionnaires à traiter. Dès
l’enrôlement, le fonctionnaire a l’identité de celui qui doit traiter
son dossier ; en plus, il faut définir, de concert avec vos
collègues de la Fonction Publique et celui des Finances, un
intervalle de traitement des dossiers des agents, nouveaux
comme anciens. Passé le délai et sans raison objective, le
fonctionnaire peut porter plainte contre la DRH pour traitement
non diligent de son dossier.

Il faut que dans ce pays, chacun travaille et il faut que chacun à


son niveau, arrête de prendre la vie des autres comme une
bande dessinée et traiter leur carrière, avec légèreté.

Monsieur le Ministre, que le Tout-Puissant nous donne d’être


des motifs de fierté de notre Nation ! Shalom…

NB : Je vous recommande de prendre au sérieux la menace


de « déposer » la craie de la part des nouveaux agents.
Nous avons tellement tergiversé, et à chaque fois, les petits
frères en paient les frais. Comparaison n’est pas raison,
mais voyez un peu nos frères sortants de l’ENAM ou de
l’ENAREF…

On ne peut pas vouloir, pour peu que l’on sache ce qu’on


veut et que ce soit sincère, d’une éducation de qualité, si on
n’a aucun respect pour les enseignants.

KOUAMA Y. L. Miguel Nomwendé

Promotion ENS-UK 2014-2016

Professeur Certifié de Philosophie

DR Centre - Nord

Contact : 75.20.20.73
TEXTE 14 : BANDER LA CRAIE 2/2

L’école burkinabè, maillon faible de la chaine sécuritaire, peut


devenir la bête noire des terroristes, pour peu que l’on y mette
stratégie et volonté politique. Au regard de leurs nombres, les
écoles peuvent entre transformées en points de
renseignements. On peut donc sélectionner des écoles, pour la
phase pilote, et construire progressivement un réseau national
de renseignements au profit de l’Agence Nationale de
Renseignement.

A ce niveau, on mettra l’accent sur un double volet de la gestion


des ressources humaines. C’est ce que j’appelle la technique du
cheval de Troie.

*premier volet : infiltrer les concours de recrutement


d’enseignants du primaire et secondaire par des éléments de la
police et de la gendarmerie, formés spécialement en
espionnage, contre espionnage et collecte d’informations.
Agissant sous le couvert de leur statut d’enseignant, ils peuvent
être d’une efficacité sans pareille, dans la discrétion et la
synergie.

*deuxième volet : former, depuis les écoles de formation, les


enseignants nouvellement recrutés aux techniques élémentaires
de défense, espionnage et collecte d’informations. Chaque
enseignant formé se transforme en réserviste, cellule dormante,
au profit de l’ANR…

Au niveau du contenu des enseignements, il faudrait intégrer


dans les modules d’enseignement, des éléments permettant de
connaitre les origines, les mobiles des mouvements terroristes
(théorie, culture générale) et aussi les stratégies de défense ou
de réaction en cas d’attaque (simulation pratique)…
Beaucoup d’enseignants sous-estiment leur impact sur les
élèves, et oublient par là, qu’ils ont un pouvoir sur ces jeunes
dont ils ont la charge la formation. Le terrain qu’ils laissent vide,
est vite occupé par certaines personnes dont la compagnie et
les enseignements auront vite fait de radicaliser les jeunes dont
ils se sont octroyé la charge et le mentorat.

Il revient donc aux enseignants de :

*Prendre conscience de leur rôle, pouvoir et impact sur les


élèves

*Se former en connaissances sur le terrorisme

*Créer un cadre d’échanges dur le terrorisme

*Déconstruire les préjugés liés spécifiquement à la religion (on


sait que l’Islam est maladroitement associé au terrorisme, alors
que l’Islam signifie paix par essence) ou à l’ethnie (on pense que
les populations du Nord, du Sahel sont des terroristes ou
facilement versent dans l’apatridie pour des miettes)…

*Permettre aux apprenants d’avoir un esprit critique, pour éviter


de tomber dans le jugement facile, source de frustration

*Permettre aux apprenants de développer un esprit patriotique,


en renforçant en eux l’idée d’appartenance à la Nation, en
insufflant en eux l’idée selon laquelle, malheur à eux, si l’ennemi
passe par eux pour frapper leur pays, leur Nation…

L’idée de toutes ces propositions est de travailler à adapter nos


mentalités à la situation sécuritaire, de sorte à avoir des citoyens
alertes sans verser dans la paranoïa. Des citoyens responsables
de leur propre sécurité, qui ont le reflexe de dénoncer tout
mouvement, véhicule suspect aux FDS.
Il faut s’adapter, car comme le dit Médine, « les dinosaures ont
disparu, par manque d’adaptation ». Notre tour est venu, en tant
que hommes et femmes de craie, aidons le pays, depuis nos
salles de classe à faire face, ensemble, au terrorisme, en toute
lucidité et dignité.

PS : toutes ces mesures ne sont pas à prendre de façon isolée,


car l’idée de Nation est une construction théorique, certes, mais
si l’Etat délaisse des zones, à travers une vision politique étroite
et peu inclusive, il crée des frustrations sans précédent. La
collaboration avec les FDS est importante, les leaders religieux
doivent également jouer leur partition pour donner à voir aux
fidèles, des symboles forts de communion inter religieuse…

Bonne fin de semaine : je n’ai pas voulu être long, de sorte à


jeter les bases du débat et permettre à chacun d’enrichir le
débat de ses apports.
TEXTE 15 : LE RENDEZ-VOUS MANQUE DU SYSTEME
EDUCATIF BURKINABE : quand la poche empêche de
penser « prospective » (Septembre 2018)

La crise du secteur éducatif burkinabè qui a traversé l’année


scolaire 2017-2018 au pays des Hommes intègres, aurait dû
servir de cadre ou d’opportunité pour poser un diagnostic sans
complaisance du système éducatif dudit pays, assorti d’une
nouvelle dynamique, d’un nouveau paradigme dans lequel
« l’école du futur » allait commencer à pointer le nez. Cette crise
devrait servir de cadre et moment d’introspection et de
réorientation de notre système éducatif en terme de finalités et
d’adaptation ou non au marché de l’emploi, aussi bien national
qu’international…

L’occasion était unique, et bien à propos pour repenser le


système en profondeur, lui donner une nouvelle orientation, lui
confier une nouvelle mission… Bien entendu, le tout n’est pas de
charger l’école burkinabè d’une mission à l’image d’Atlas et son
globe, mais de faire d’elle, le maillon qu’elle doit être dans le
système social que nous aurons repensé, défini et choisi…

La montagne a accouché d’une souris, a-t-on envie de dire, et


ce, à juste titre, au regard du traitement qui a été réservé à la
plateforme revendicative des, il faut le préciser, seize syndicats
de l’éducation, réunis au sein de la Coordination Nationale des
Syndicats de l’Education (C.N.S.E)… Nous n’allons pas nous
attarder sur la pléthore des syndicats au niveau de ce ministère
qui pourrait être vu comme l’expression de l’anarchie et du
manque de vision holistique des acteurs, encore moins sur la
vacuité du contenu de la plateforme qui en dit long sur le
tâtonnement et le manque de vision claire et prospective des
syndicats. (Intitulés vagues et sans chiffres estimatifs, sans
proposition de budget, échéancier et tableau de performances
scolaires en perspective…)
L’occasion qui s’offrait aux syndicats et au Gouvernement était
unique ; mais, sur l’autel de la vision teintée de court terme, et
de « qu’est ce qu’on gagne tout de suite, et maintenant ? » le
Gouvernement et les syndicats ont bradé cette révolution…
Innocemment ? Sciemment ? Nul ne saurait le dire avec
exactitude…

Nous sommes aujourd’hui à plus de 3000 écoles sous paillotes,


avec une situation sécuritaire de plus en plus critique. Au
moment où nous traçons ces lignes, l’amertume nous habite,
lorsque nous pensons aux élèves du Nord, qui composent leurs
examens, bien après le reste…

Avec la croissance démographique soutenue que nous


connaissons, la demande en salles de classes est plus réelle,
pressante que jamais. Voici un problème qui se pose,
demandant du tact, de la vision et surtout de la créativité. Nous
savons aussi, que sur le plan architectural, des groupes sociaux
tels que les gourounsi de Pô, les Lobi sont dépositaires de
savoirs locaux qui sont écologiques et signes d’authenticité.

Cette conjugaison de facteurs aurait pu inspirer les syndicats et


le Gouvernement, à revoir l’offre en terme d’infrastructures ; à ce
niveau, les salles de classes qu’il fallait normaliser allient servir
de cobayes à cette aventure. On aurait pu pousser l’audace en
construisant des salles de classe pouvant accueillir 100 élèves
sans soucis, compte tenu de l’évolution démographique. On
aurait pu aussi équiper ces écoles en énergie scolaire, misant
surtout sur notre savoir faire local pour configurer nos écoles
suivant un modèle authentique et inspirant. Peut-on demander
une telle audace à des individus qui n’ont même pas été
capables d’élaborer un échéancier clair pour apurer le passif en
terme de salles de classes à normaliser, logements à construire,
laboratoires à construire, bibliothèques à mettre sur pied et
équiper ? Ce serait trop demander…
Nous sommes aujourd’hui, dans un monde où le règne des TIC
ne se conjugue plus au futur mais au présent, je me permets de
qualifier, pressant… Nous sommes dans un univers gouverné
par le Droit, où même tout ce qu’il y a comme modèle politique
est la translation d’une orientation économique. Nous sommes
dans un environnement où la confiance en soi, la capacité à
entreprendre et à fructifier ses revenus n’est plus une option.
Nous sommes proclamé pays à 80 pour cent agricole, avec un
effectif d’écoles agricoles de moins de 5 pour cent des effectifs.

L’heure était bien à propos pour en finir avec un système qui


forme des généralistes pour former des citoyens créatifs,
orientés vers des secteurs porteurs de plus-value. Pendant ce
temps, notre programme éducatif n’intègre rien en termes de
TIC, connaissances juridiques de base (Droit), éducation
financière (Economie). Le combat aurait dû permettre de faire
une toilette générale de nos contenus enseignés, dans un
monde où nous avons tout à reconstruire, en commençant par
notre identité…

Aujourd’hui plus que jamais, beaucoup de voix s’élèvent pour


rappeler au Gouvernement, ses engagements. Quels
engagements ? Combien de classes devront être construites par
an pour normaliser ces écoles sous paillotes ? Qui en assure le
suivi et le contrôle qualité ? Justement, parlant de contrôle,
quelles sont les sanctions réservées aux entrepreneurs qui
mettent la vie des enseignants et des élèves en danger ? Posez
la question, vous n’aurez pas de réponse convaincante et bien
structurée. Car, pour la majorité des enseignants, seule
l’incidence financière qu’ils sont censés constater en fin
septembre est le baromètre de la réussite de la lutte, donc de la
fiabilité du Gouvernement.
Peut-être le salaire sera augmenté, nous aurons de nouvelles
appellations, et cerise sur le gâteau, un statut valorisant [comme
si la valeur se décrète ou s’octroie -comble de l’absurdité-]…
Seulement, tant que le programme sera en l’état, tant que les
nouveaux enseignants devront attendre des mois avant d’être
mandatés, tant que nos lycées et CEB devront toujours
fonctionner à crédit, tant que les enseignants seront traités
comme des gens ayant peu de valeur, tout ceci n’aura servi qu’à
panser une plaie dont le pus ne cesse de s’épanouir, attendant
l’heure du bilan…

Quand l’avenir de toute une Nation se jauge à l’aune de sa


poche, il y a matière à être sceptique. L’essentiel était ailleurs,
du moins, à côté… Au lieu de prendre des lunettes et des
calculettes, il aurait fallu que les syndicats et le Gouvernement
prennent des jumelles quand l’avenir de la Nation sur 20 ans au
moins était en jeu…

Quand un Gouvernement joue à l’Avare de Molière, il faut


s’attendre à ce qu’il vienne jouer, dans la même logique, aux
« femmes savantes »… Bien entendu, il sera « médecin malgré
lui » ou parfait « misanthrope »…

Cette myopie conjuguée au pluriel ne va pas tarder à porter ses


fruits…
TEXTE 16 : LE RENDEZ-VOUS MANQUE DES VALEURS

L’agonie de la morale et des valeurs dans leur ensemble, n’est


plus qu’un secret de polichinelle, et ce, même aux yeux de
l’observateur moyen. C’est à croire que le temps étant « père
de toute vérité » pour emprunter les termes de Machiavel, il a fini
par dévoiler au peuple burkinabè, une facette de lui-même qu’il
s’était refusé à admettre, à travers un quart de siècle, voire plus,
d’auto complaisance narcissique. La nation se porte mal, et cela
est du à un rendez-vous manqué avec notre identité et nos
valeurs.

Dans l’histoire des peuples, la « Raison », pour parler comme


Hegel s’incarne à travers des hommes, qui réalisent des exploits
et irradient leurs époques respectives de part le caractère
extraordinaire de leurs destinée. Après leur disparition et même
de leur vivant pour certains (on a le cas Mandela), ils sont pris
en exemple et les valeurs qui ont caractérisé leur vie sont
enseignées de façon formelle ou informelle. En Chine,
Confucius, Lao Tsé, sont enseignés et leur art de vie est érigé
en modèle de vie, de savoir vivre ; en Inde, Bouddha est une
référence…

Notre pays le Burkina Faso a raté ce rendez-vous, car de ses


illustres héros, il n’a rien retenu de fondamental. Sankara et
Norbert Zongo, modèles d’audace et de probité par excellence,
ont d’abord été récupérés par des partis politiques sans vision et
sans idéal sincère pour ce pays. Des journalistes en quête de
promotion et de publicité, ont adopté et scandé Norbert Zongo,
tout en pratiquant une forme de journalisme qu’Henri SEBGO
aurait combattue s’il vivait encore.
Pour avoir laissé ces deux hommes entre les mains
d’opportunistes, nous avons manqué une occasion d’écrire dans
le livre d’or des valeurs de notre pays.

Sur le plan politique, ceux qui avaient comme adversaires, ces


sankaristes de tunique, ne pouvaient se permettre d’afficher leur
admiration pour Sankara ou leur adhésion aux idées de ce
révolutionnaire fougueux et audacieux. Nous avons été
incapables de transcender nos appétits et nos querelles
politiques pour internaliser les valeurs incarnées par ces dignes
fils, qui ont emporté avec eux, les dernières lettres ayant servi à
forger le label « intégrité ». Le comble, nous jouons les étonnés
face à cette dégringolade sociale actuelle.

Un gendarme qui tabasse un journaliste, des groupes d’auto-


défense qui sont chassés dans le sang, une dame qui fuit la
police et finit entre les mains d’une foule mobilisée par la
rumeur… Ce spectacle n’est que l’avant première d’un film digne
du Far West. Comme le dit si bien ce titre d’une célèbre revue
des Témoins de Jéhovah, « Réveillez-vous » !
TEXTE 17 : MESSAGE DE RENTRÉE

« Nous sommes des êtres compartimentés en cellules de


défaites et de victoire, de peurs et d’audaces ; ton passé, sers
t’en comme carburant ou comme munitions pour écrire les plus
belles pages de ta vie » ; telles sont les paroles d’un officier qui
cite Tecumseh, chef indien, dans "Act of valor", un film inspiré de
faits réels.

Aujourd’hui 11 Octobre, je me fais le devoir de vous transmettre


ces paroles du poète et guerrier Tecumseh, que j’affectionne
tant. Je vous souhaite une bonne rentrée des classes.

Que vos succès antérieurs vous inspirent et vous donnent


confiance, que vos échecs vous forgent un mental d’acier et
vous apprennent à rester humble, humain et disponible pour
ceux qui avancent moins vite que vous. Sachez vous mettre à la
disposition des autres pour les aider à avancer. C’est ça être
grand, être humain. Sachez encourager vos enseignants à vous
donner le meilleur d’eux-mêmes en les respectant et en
adoptant une bonne et saine conduite.

Chers collègues, le métier commande le sacerdoce, et vous le


savez mieux que moi ; vous qui bravez des conditions
inimaginables, loin des projecteurs pour former l’élite, je vous
présente mes respects.

« Soyez conscients de ce qui vous entoure », telle est l’une des


devises des ninjas. Soyez curieux, ouvert et fouineur, car à ce
prix là, rien ne vous échappera. Chers amis, l’actualité ne doit
plus être un sujet tabou ; vous devez mettre en place des
cellules de discussion dans vos lycées et apprendre à discuter
des questions sociales et publiques. L’école prépare pour la vie,
alors si vous voulez devenir de vrais patriotes, démocrates et
intègres, ça commence à l’école.

Que Dieu nous bénisse et couronne de succès toutes nos


entreprises.
TEXTE 18 : KUA, un condensé de notions philosophiques ?

Au Baccalauréat 2019, pour le compte du premier tour de la


série A4 et A5, le sujet numéro 1 se formuait comme suit :
« L’homme peut-il se passer de transformer la nature ? ». Il est
évident que si l’Homme ne peut manquer de transformer la
Nature, d’abord pour ses besoins vitaux, et par la suite pour s’en
faire « maître et possesseur », il a toutefois intérêt à la préserver
à travers une attitude soucieuse du bien être des générations à
venir. Antoine de Saint Exupéry, aviateur et humaniste français
ne manquait pas de nous faire savoir que nous empruntons la
Terre à nos enfants, comme pour attiser la flamme du principe
de responsabilité…

Revenons à notre sujet à polémiques. KUA…

Le déclassement annoncé d’une partie de cette forêt classée n’a


pas manqué de diviser la société burkinabè en deux camps. On
croirait à une scission, un schisme parfait entre une thèse
radicale « on va déclasser pianh », et une antithèse toute aussi
tranchée « touche pas à la nature ! »… Espérons l’avènement
d’une synthèse, la souhaitant heureuse…

Une partie de l’opinion n’a pas manqué d’utiliser la violence.


Quelle implication faut-il percevoir à travers un tel geste ?
Nécessité ou preuve d’un manque sans appel d’arguments ?

Dans les jours qui ont suivi, à travers une démarche scientifique
et des chiffres à l’appui, une initiative citoyenne est montée au
créneau pour donner sa lecture. Cette sortie est de loin, celle qui
rend honneur à Gaston Bachelard. Elle montre, pour qui sait
observer que le fossé entre l’opinion et le fait scientifique est
grand.
La mobilisation populaire s’est également invitée, nous rappelant
des périodes agitées de notre pays, notamment les recto-verso
avec intercalaires, lors du sinistre débat autour de l’article 37. Le
nombre de manifestants est-il un critère de la justesse de la
cause pour laquelle ils marchent ? Ont-ils réellement
conscience de la portée de ce pour quoi ils marchent ? On nous
dira peut-être que nous sommes en démocratie, et nous
pourrons rétorquer que la démocratie est parfois le lit de la
médiocrité, de la populace…

Lorsque le Chef de l’Exécutif d’un pays, pense que son pays, ou


son Gouvernement doit se plier face aux injonctions d’un
donateur, il y a de quoi s’interroger sur le statut réel de ce
Gouvernement, mieux, de cet Etat. Peut-il clamer sa
souveraineté ? L’a-t-il déjà été, en dehors des slogans ? Que
vaut un Etat qui compte sur un autre pour un secteur aussi
primordial que la santé ?

On ne pourra pas dire, que les intellectuels ne se sont pas


prononcé sur ce sujet. Cependant, que vaut leur parole, dans un
contexte où l’objectivité n’est plus la règle d’or ? Pire, les incultes
ont réussi à s’arroger la chaire de la connaissance, réduisant les
intellectuels à de simples gratte-papiers… Qu’en est-il de la
recommandation platonicienne, qui stipule que la gouvernance
est l’apanage des compétents ? Serait-ce le sacre de
l’inaptocratie ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette polémique


questionne la santé de notre cohésion nationale, (Pour un
« oui » ou un « non », tout peut partir en vrille…) de notre sens
des priorités (l’Hôpital coutera à peu près la même bagatelle que
nos élections, référendum…). Et surtout notre rapport à la
Nature…
TEXTE 19 : AU DESSUS DE LA MÊLÉE

" Vous savez, Inspecteur Gordon, au fond, il n'y a pas de ligne


jaune. La meilleure des lignes, c'est la loi. Sans elle, nous
sommes des animaux, des brutes... "... C'est en substance le
contenu des propos de #Barnes, à James Gordon, héros de la
célèbre série #Gotham.

Si la loi, est ce qui nous permet de faire la nette différence vis-à-


vis des animaux, il y a bien lieu de se demander, pourquoi elle
n'est jamais respectée à la lettre, ou du moins, pourquoi elle est
éprouvée, et les institutions qui vont avec.

Aujourd'hui, dans nos contrées, tout jeune, tout mouvement qui


fragilise l'autorité de l'État, est salué par les opposants au régime
en place. Ces derniers ne savent ils pas qu'ils auront affaire à
ces mêmes jeunes, une fois aux commandes ? Ou pensent-ils
que dans la nuit de leur investiture, ces jeunes vont se
métamorphoser en jeunes gens civilisés, comme dans un
épisode des Métamorphoses d'Ovide ? C'est un peu proche du
ridicule...

Les méthodes d'aujourd'hui, deviennent des barreaux pour


demain. Ce n'est un secret pour personne que la stabilité et la
crédibilité de nos processus dépendent fortement de notre
capacité à les respecter, surtout quand cela ne joue pas en notre
faveur.

Combien sont-ils, ces opposants, qui rejettent les résultats


d'élections, et sans utiliser les voies légales, appellent les jeunes
à envahir la rue ? Sachant bien sûr que ces derniers y jouent
leurs vies... Le savoir, c'est faire preuve d'un cynisme, l'ignorer
c'est faire preuve d'une ignorance, handicap majeur pour qui
veut gouverner.
TEXTE 20 : CASSANDRE CONTEMPLE LES CENDRES

Dans la mythologie grecque, Cassandre reçoit d'Apollon le don


de dire l'avenir mais, comme elle se refuse à lui, il décrète que
ses prédictions ne seront jamais crues, même de sa famille.

Dans mon propre ministère, et au niveau de mon propre


syndicat, La F-SYNTER, rien de ce que j'ai prédit n'a fait l'objet
d'une attention.

En rappel, au delà de mes critiques qui se focalisaient sur


l'absence d'un calendrier clair d'apurement du passif, de la
résorption des classes sous paillotes, je dénonçais le manque
d'audit de la DRH MENA, et je proposais entre autre, une
titularisation commando, et par la suite, la suppression de cette
mesure chronophage '' mal '' pensée en ce qui concerne le
MENA, (que vaut la certification, etc. ?) et aux antipodes de la
modernisation de l'administration, tant chantée, qui engloutit des
milliards à chaque conseil de ministre. Il faut aussi noter que le
PNUD accompagne l'État dans ce sens. Mais, que nenni !

Voici ce que j'avais proposé entre autres:


✓ Avancement Commando
✓ Suppression de la titularisation
✓ Pénalité contre l'État en cas de retard de paiement
✓ Audit de la DRH MENA
✓ Mise au point d'une crypto monnaie interne au Mena pour le
trousseau pédagogique
✓ Développement des infrastructures éducatives en prenant
comme modèle l'architecture en région kassena, etc.
Aujourd'hui, beaucoup de promotions sont prises dans un étau
en acier pur. 2014-2016 par exemple.
Je rappelle, que si on a pu contourner la 081 pour nous octroyer
la bonification, on pouvait supprimer la titularisation en même
temps.
Au moins avec la pénalité, c'était un soft power pour une
accélération des choses.
Bref, après deux années perdues, sur le plan carrière et salaire,
il n'y a que cendres. Ce pourquoi je m'étais battu, on l'a immolé
sans frais. Mon dernier souhait est que chaque enseignant,
puisse renaître de '' ces '' cendres, tel le phénix...

Ce qui m'a toujours écœuré, c'est que, en dehors des injures,


personne, n'a osé même remettre en cause tout ce que j'ai dit.
L'argument fallacieux de participation aux AG, ne tient pas car je
prends part et j'y fais les mêmes propositions. D'ailleurs
transmises à mon SG.
Vivement que l'on s'écoute pour les fois à venir. Sinon cet
épisode est fermé, fini et plié. Je suis Cassandre et fier ! Galilée
et fier ! Dr Omalu et fier !

Les syndicats de l'éducation et le Gouvernement, sont leurs


propres bourreaux, victimes de leur manque de vision et de leur
manque d'ouverture à l'innovation. La zone de confort va
annihiler tout rêve de grandeur. Avec une chorale dont le refrain
est : '' on a toujours fait ainsi...'', on n’est pas encore sorti de
l’auberge. Si tel est le cas, alors, souffrez toujours « ainsi »...
TEXTE 21 : LA CRISE DE LA PENSÉE AU BURKINA FASO :
quand la stérilité intellectuelle a un temple

Si le nombre ou la pléthore pour être plus précis d'églises ou


mosquées était une panacée pour l'émergence socio
économique, l'Afrique serait parmi les deux continents les mieux
lotis et nantis du monde. Si la quantité de débats politiques, de
partis politiques, de cloisonnement idéologique, était le '' Eurêka
'' pour une poussée significative pour aller vers l'avant, le
Burkina Faso, permettez mon insolente intrusion, serait le
premier pays d'Afrique.

D'évidence, il n'en est rien. L'indice du développement humain


de l'Afrique en général, prouve à souhait, que Dieu, s'il existe n'a
aucune complaisance vis-à-vis du pauvre qui se plaît dans sa
fosse sceptique. Le rang du Burkina Faso au niveau africain,
prouve que la vitalité politique d'un pays n'est pas le (seul) gage
d'un développement harmonieux. Que faut-il faire dans
l'immédiat ?

Il faut commencer par désarticuler les paradigmes qui font de la


politique une échelle d'ascension sociale pour commencer, et
habituer les burkinabè à la réflexion. Facile à dire !
Effectivement, il est facile de faire de telles propositions.

À l'épreuve de la réalité, nous voyons que nous avons


généralement affaire à une catégorie bien respectable de
personnes qui ont démissionné de la pensée personnelle, du
'' Sapere aude '', pour se réfugier derrière des saints, des guides,
des mentors, des maîtres à penser. Ce genre de personnes, on
les fabrique un peu partout: au sein des syndicats et des partis
politiques. Des individus dont la seule fierté est de réciter des
formules et s'accrocher à des idéologies, comme si ils étaient
incapables de réfléchir pour concevoir les leurs ou même
adapter celles qui existent déjà.

Avec de telles personnes, tout débat devient un récital de


formules et de citations. On mérite mieux...
TEXTE 22 : ÉCOLE BURKINABÈ, CHRONIQUE D'UNE
ANNÉE PERDUE (mars 2019)

Le 27 Janvier 2018, nous avions nourri l'espoir de revoir l'école


burkinabè renouer avec la quiétude d'antan qui la caractérisait.
Joie de courte durée !!! Certes, tout n'était pas si rose, à cause
des perturbations liées à l'affaire Norbert Zongo, Dabo Boukary,
Flavien Nébié, et Justin Zongo. C'était devenu une tradition, que
cela ne dérangeait pratiquement plus.

Un an après la signature du protocole d'accord, l'école burkinabè


peine à renouer avec la quiétude. Elle est devenue l'ombre
d'elle-même...

Aujourd'hui, le moral est devenu un lointain souvenir, pour le


élèves en classe d'examen, jadis partagés entre le spectre de
l'année blanche et celui d'une année escamotée. La
démotivation a gagné du terrain, semant désolation et
consternation. Enseignants, élèves, tout le monde est épuisé. La
raison est bien simple; cette situation de crise a trop duré et finit
par avoir tout le monde à l'usure.

Une chose est sûre: le Gouvernement et les syndicats ont


négocié de façon informelle, sans vision, sans contenu clair et ils
ont quitté la table de négociation sans outils de planification,
sans calendrier précis de mise en œuvre des engagements,
surtout ceux relatifs à l'argent.

Prenons un exemple, celui de l'apurement du passif, il a fallu


attendre un an après la signature du protocole pour savoir que
cela nous prendrait autour de 12 milliards. Ce qui veut dire que
l'incidence financière même n'avait pas été calculée.

Celle que nous avons là a été calculée par qui ? Dieu seul sait.
Est-ce global ? Quel calendrier de mise en œuvre pour s'assurer
que tous les fonctionnaires seront satisfaits ? Car tout port à
croire que c'est la satisfaction pécuniaire qui va décider de la
tournure finale des évènements. Wait and see. J'ai espoir que le
16 Mai, tout sera derrière nous...
Cette victoire, si elle se confirme en fin de mois, aura un arrière
gout très amer, que les subsides arrachés ne pourront guère
masquer. Le mal est profond.

Si nous voulons d'une révolution, il faut commencer par vider de


la salle, syndicalistes et Gouvernement et rédiger un programme
inactuel, qui transcende nos appétits corporatistes et nos
équilibrismes électoralistes... Un comité d'experts réuni en trois
mois, nous aurait épargné cette pièce théâtrale de mauvais goût.

Au moins, ce tâtonnement permet de comprendre et cerner


l'origine de la médiocrité actuelle du système éducatif : si ceux
qui sont censés enseigner les contenus, et inciter l’éveil de
l’esprit critique des jeunes apprenants, n’ont aucun recul critique,
il faut le dire dans le jargon, bah ça craint !
TEXTE 23 : BENISSEZ VOS ADVERSAIRES

Lorsque David fut envoyé chez Saul pour jouer de sa harpe afin
de calmer les sauts d'humeur du roi, il ne se doutait pas qu'il
était en face de celui qui sera pendant plus une décennie pour
lui, un Mentor.

J'ai échangé la fois passée avec un jeune, que j'estime comme


un Mentor pour moi, qui m'a dit ceci : '' apprends à ne plus
regarder tes adversaires ou ennemis avec des yeux de chair,
mais avec des yeux spirituels. ''

Il était convaincu que nos adversaires étaient de vrais « sparing


partner », des gens qui nous préparaient à toute épreuve, au
regard de ce qu'ils nous font vivre, subir et entendre.

David a dû fuir pendant des années pour échapper à Saul. Ça l'a


formé, ça a forgé et façonné le guerrier, le chef de guerre
redoutable qu'il est devenu au fil des ans. Il a eu un
entraînement réaliste, car très jeune, il a dû apprendre à fuir, se
cacher et à dormir avec la faim au ventre, la peur dans les
entrailles, mais la foi en Dieu.

En remontant l’histoire, on voit que même lorsque Dieu lui a livré


Saul, David ne l'a pas tué. Il a simplement pris un morceau de
son habit. Cela veut aussi dire que si nous sommes bons, nous
pouvons conserver cette bonté et beauté d'âme, même si on
combat des hommes sans loi.

On peut combattre un monstre sans en devenir un.


TEXTE 24 : TOUT EST DANS LES NUAGES OU
PROPOSITIONS CITOYENNES POUR UNE APPLICATION
EFFICIENTE ET EFFICACE DU SYSTÈME LMD
(Décembre 2017)

SOMMAIRE

Le visage de notre université n’est guère reluisant, et ce, depuis


plus d’une décennie. Après les années invalidées, les
universités publiques au Burkina, semblent avoir du plomb dans
l’aile. Au point que, dire aujourd’hui à un proche qu’on en
fréquent une, c’est comme annoncer à un proche en période de
guerre, qu’on vient d’être enrôlé … Après les séquelles laissées
par l’immixtion du politique dans le temple du savoir, le coup de
grâce est le fait d’un système mal appliqué. Il s’agit notamment
du système LMD (Licence-Master-Doctorat). Les présentes
propositions qui datent d’ailleurs de 2015, seront remises sur la
table, avec pour objectif de donner à réfléchir.

I. VUE D’ENSEMBLE DES PROBLÈMES DES UNIVERSITÉS


PUBLIQUES

1. Le manque de vision de la part du politique

La formule sacrée en politique « Gouverner, c’est prévoir »,


semble être un dieu sans adeptes dans notre pays, dit des
Hommes intègres … Le manque de planification se sent à tous
les niveaux, de la gestion de la famille (micro économie) à celle
du pays (macro économie). Il suffit, pour s’en convaincre, de
jeter un regard du les infrastructures routières ; aucune
planification, aucune innovation en terme d’urbanisation qui
tienne compte de la poussée démographique.
Le résultat de ce manque de vision dans le cadre universitaire ;
se ressent à plusieurs niveaux

*L’insuffisance d’infrastructures adaptées dans les universités

*Le manque de ressources humaines dans certaines filières,


causé par une démotivation progressive des chercheurs

2. l’absence d’une feuille de route claire de la part des


chercheurs

Au-delà de la responsabilité du politique, il faut indexer les


acteurs même du secteur de la recherche, qui contribuent, par
leur manque de dynamisme et de hauteur de vue, à niveler leur
secteur vers le bas. Posons les questions suivantes. Pourquoi y
a-t-il manque d’enseignants dans certaines disciplines ?
Pourquoi certaines soutenances de thèses sont lentes, voire
même rejetées aux calendes grecques ?

*Le culte de la personnalité, chacun voulant être le seul,


écrasant donc toute nouvelle intelligence et empêchant
l’éclosion d’une nouvelle catégorie de chercheurs

*Le manque de collaboration efficiente entre les sommités de la


recherche et leur soumission, voire « inféodation » au politique,
perpétuant l’immixtion du politique dans la recherche

*L’omniprésence écrasante de certains ainés, à la fois directeurs


d’instituts rattachés aux universités, enseignants, directeurs de
mémoire, directeurs de labo…
II LE CAS SPÉCIFIQUE DU LMD

1. Bref aperçu

*Chevauchement des années académiques sans issue claire

*Rallongement du nombre d’années (par exemple, 5 ans au lieu


de 03 ans pour valider le S6, l’équivalent de la Licence)

*Absence d’une politique d’accompagnement pour la mise en


marche correcte du système

*manque d’infrastructures physiques (bâtiments) et de


mécanismes pour une éducation/formation de qualité

*faible appropriation du système par les instances chargées de


son application de même que les acteurs concernés : étudiants
et enseignants.

2. Solutions

*Infrastructures

-Mise en place d’un réseau national de campus numériques

-Mise en place de sites web pour chaque UFR avec la


documentation numérisée

-Mise en place d’un système d’inscription en ligne logé dans les


Campus Numériques

*Politiques

-Subvention des équipements informatiques : à ce niveau l’État


peut conclure des partenariats avec des maisons pour l’achat à
la source. (et même faire des suggestions dans la conception du
matériel en tenant compte de nos réalités et de notre potentiel
solaire énorme).
Résultat, le matériel est acquis moins cher et revendu aux
étudiants à un prix étudié, facilitant son acquisition, de concert
avec le FONER… (en fonction des packs)

-Encouragement de la transition vers le numérique au niveau


des enseignants à travers une dotation et une formation de
pointe

-Prise en charge des frais des étudiants désireux de s’engager


dans la recherche scientifique et l’innovation des le Master (offre
soumise à des conditions, bien entendu !)

-Accompagnement (subvention des produits, réactifs… et


facilitation de recherche de partenaires) des enseignants
chercheurs gestionnaires de leurs labos contre un ratio
d’étudiants doctorants à encadrer d’office…

-Vulgarisation des produits de la recherche et introduction


progressive dans le circuit quotidien : agro alimentaire, santé,
éducation …

-Instauration de la formation en Informatique depuis le post


primaire, puis au primaire par la suite. (si on veut avoir des
étudiants prêts pour le système, il faut les former avant leur
arrivée à l’université)

CONCLUSION

In fine, j’aimerais inviter à un changement de paradigme. Par


exemple, la construction sans cesse des amphithéâtres ne peut
résoudre nos problèmes, car la démographie rend caduques,
nos infrastructures. Il faut réorienter les fonds alloués à la
construction de ces amphithéâtres pour la mise en place des
campus numériques, équipées en salle de conférences pour les
cours en visioconférences, salle informatique, laboratoire de
langue et de science exacte etc.
TEXTE 25 : PROPOSITION DE SCHÉMA DE
RÉCONCILIATION NATIONALE AU BURKINA FASO

I. Objet de la proposition

L’objet de la présente proposition est de contribuer au débat sur


la réconciliation qui divise actuellement la classe politique et les
agoras virtuelles, notamment les réseaux sociaux.
Pour nous, le Burkina Faso a besoin d’être réconcilié avec son
passé ; pour se faire, l’histoire, la vraie, doit servir de boussole
pour que jaillisse la vérité, une vérité sans couleur partisane ni
subjectivité. Ce travail objectif interpelle les historiens et leur
conscience morale, tout comme l’aveu sincère suivi de repentir
incombe aux fautifs et le pardon incombant aux victimes.

II. Particularité de chaque épisode politique et implications

Chaque période politique de notre pays a marqué de façon plus


ou moins particulière les esprits, avec des injustices de toute
sorte subies par des centaines de personnes, dont les
répercussions se sont fait ressentir dans le quotidien de leurs
proches. Partant d’un tel constat, et pour un souci d’efficacité, il
serait opportun d’aller de façon cartésienne, en prenant époque
par époque pour en examiner les particularités, faire l’inventaire
des torts, et des mécanismes généraux et particuliers à mettre
en œuvre pour une réconciliation réussie, c’est-à-dire sans
tournure ni faux-fuyant…

Pour notre part, nous proposons de répartir les périodes comme


suit, en nous appuyant sur les successions de régimes dans
l’exercice du pourvoir d’État. Ce qui nous amène à la répartition
suivante :
1. Période Maurice
2. Période Sangoulé
3. Période Saye
4. Période Jean-Baptiste
5. Période Sankara
6. Période Blaise
*Front Populaire
*ODP/MT
*CDP
7. Transition
*Période Zida
*Période Kafando

/// Les sous- commissions


Sous commission Périodes
Yiensgo Maurice/Sangoulé
Cohésion (fulfulde) Saye/ Jean- Baptiste
Paix (gourmantché) Sankara
Unité (lobi) Blaise
Réconciliation (dioula) Transition

III. Support nécessaire

1. Arsenal juridique : mise en place d’une Commission


Spéciale VJR composée d’hommes de droit, leaders religieux et
coutumiers ; commission présidée par un(e) homme/ femme de
droit, conformément à l’attelage Vérité_ Justice _ Réconciliation
2. Arsenal documentaire
*Rapport du Collège des Sages
*Rapport du MBDHP sur la situation des droits humains
*Rapport du MAEP 2009 sur l’état de la gouvernance
**Proposition d’un schéma
Périodes Actions à poser
Janvier 2018 : Mise en place des sous commissions
Février 2018 : Installation des membres du Comité de
pilotage et du Comité des Sages Comité des Sages composé en
grande partie des membres du Collège des Sages (vivants)
Mars- Avril- Mai : Inventaire des crimes économiques, crimes de
sang par sous commission. Point d’honneur sur l’impartialité et
l’objectivité du travail
Juillet : Publication des rapports des enquêtes et soumission à
l’opinion pour ajout (cas d’omission) Sur l’ensemble des sites
web, réseaux sociaux
Aout- Décembre : Début des procès- témoignages En direct télé
et radio
Février 2019 : Verdicts des procès et convocation des Sages
pour le pardon En direct télé et radio

PLANIFICATION OPÉRATIONNELLE
I. Morcellement des périodes décisives de notre pays
II. Mise en place de Sous- Commission par rapport aux périodes
III. Élaboration participative d’un schéma de réconciliation
nationale
IV. Proposition d’un schéma
V. Présentation du schéma aux autorités politiques, religieuses
et coutumières, de même que les OSC.
TEXTE 26 : Tu ne construiras pas ma maison

David, était un grand roi, un chef de guerre craint, adulé,


respecté. Dieu lui avait permis de triompher de Goliath,
épouvantail des Philistins. Il lui avait permis d'échapper aux
griffes du lunatique Saül. Il l'avait établi sur le trône d'Israël.
Seulement, il y avait un hic.
Dieu avait arrêté ce qui suit : que David ne bâtira pas sa maison,
car il avait dû verser le sang de ses mains. De telles mains, si
elles avaient assis un royaume fort et respecté, ne pouvaient
pas avoir '' l'honneur '' de construire la maison de l'Éternel.

À qui donc devrait revenir cette tâche ? À Salomon, fils de


David.

Aujourd'hui, à l'heure où le débat sur l'IUTS prend une autre


tournure, cet épisode de la Bible me revient en tête.
Le régime du MPP n'est pas celui qui fera passer cette
application de l'IUTS sur les primes et indemnités des agents du
public. Un autre viendra -peut-être le faire, un '' Salomon ''. Si
David s'était entêté à construire le Temple, que ce serait-il passé
? Nous allons probablement le savoir à travers ce qui sera
réservé au régime actuel.

Il faut le rappeler, les agents du public paient déjà l'IUTS. Ce qui


crée la discorde, c'est son élargissement aux indemnités et
primes. Le privé est déjà sous la coupe de cette coupure '' totale
"...

À travers les griefs contre la gouvernance économique du MPP,


il ne faut pas s'attendre à ce que le fonctionnaire cède de bon
cœur une partie de son salaire.

La gouvernance vertueuse tant chantée reste un concept vague


et creux, auquel il faut donner un contenu et des modalités. La
crise de la confiance est consommée. Il faut sauver les meubles
qui peuvent l'être et se donner un vrai contrat social.
Nous espérons que dans un avenir très proche, gouvernement
et syndicats pourront trouver une forme de dialogue qui puisse
préserver l'essentiel, et surtout éviter de '' sacrifier '' l'avenir, (
arrêt des évaluations) la santé et même la vie de nos citoyens.

Il faut aussi le dire, la riposte syndicale est liée à l'armada


politique en face. Un dialogue franc et sincère, associé à une
gestion transparente, qui brille par l'exemple, et nous aurons fait
un pas vers l'avant.
TEXTE 27 : L'ombre n'est pas la proie !

Monsieur Le Premier Ministre, je vous adresse mes salutations


les plus distinguées et mes hommages les plus appuyés. J'ai
longtemps réfléchi, et je trouve que la lettre ouverte, est ce qui
pourrait le mieux, diffuser mes idées, que dis-je, mon point de
vue, tant il est paradoxal que saugrenu. #Jiddu_Krishnamurti me
rassure quand il dit qu'il n'est pas un bon signe que d'être bien
adapté à une société profondément malade. Croyez-moi, la
nôtre n'est pas loin du compte.

Monsieur le Premier Ministre, je ne serai pas long. Je viens vous


faire la promesse solennelle, de retourner dans les caisses de
l’État, toute somme qui viendrait s'ajouter sur mon salaire actuel.
Je m'en tiens à l'idée d'augmenter le salaire des fonctionnaires,
de plafonner les fonds communs, ressortie lors de la Conférence
Nationale sur la Rémunération des Agents Publics. Désolé,
mais, je ne saurais prendre part à un tel festin qui est aux
antipodes de ma conception de la gestion du pouvoir et surtout
de la répartition de la richesse nationale. S'il est vrai, que nous
en disposons sérieusement !

Monsieur le Premier Ministre, je ne prendrai pas une


augmentation de salaire de l'ordre de 25000F CFA pour
retourner dans une zone non lotie, que j'habite depuis près d'une
décennie, attendant les lotissements en vain, angoissé par la
prédation des maires et des conseillers aussi cupides que
véreux. (Votre gouvernement gagnerait, à adopter une politique
de logement permettant à chaque burkinabè de se loger, sans
avoir besoin de disposer de sa propre parcelle: le Ghana, le
Rwanda nous ont montré la voie, et ils ont imité en gros, le
modèle révolutionnaire burkinabè à l'exemple des cités, An I, II
et III)
Monsieur le Premier Ministre, je ne prendrai pas 25000F CFA
pour me rendre dans une école sous paillote, cohabiter avec des
reptiles de tout acabit, et surtout la peur au ventre que la bâtisse
ne s'écroule sur moi et mes ouailles, parce que vos Marchés
Publics ont eu la lumineuse idée de confier ce marché à un
marchand de mort subite, à l'image de #Sir_Basile_Zaharof.
Sachant que je suis aussi à la merci d'une attaque terroriste,
sans que la police ne soit à mesure de riposter conséquemment,
faute de matériel...

Monsieur le Premier Ministre, je ne prendrai rien, sachant qu'en


saison de pluie, les élèves dont j'ai la charge peuvent être
coupés du reste du monde, sans avoir la capacité de postuler
pour des emplois au niveau des concours. Pendant que notre
agriculture se veut mécanisée, pendant que des entreprises
ferment pour défaut de paiement, je refuse, cette augmentation
qui frise l'impunité, le mépris des autres couches de la société.

Les vrais défis sont ailleurs: contrôler le taux d'inflation, casser


les prix des produits de première nécessité, activer un
protectionnisme pour l'écoulement des réalisations agricoles,
etc. de nos braves compatriotes, appuyer l'entreprenariat,
supprimer toute dépense, institution aux allures de doublon et
aux airs de gabegie à ciel ouvert... Je ne serai pas long, vous
avez connaissance de tout cela, car vos conseillers sont là pour
ça. Au passage, le statut valorisant, c'est juste payer les
nouveaux fonctionnaires dans le temps, gérer les avancements
dans le temps, et éviter les sacs en cuir (de Kaya, que j'aime
bien ) comme cadeau... Ne pas attendre que l'enseignant soit
la risée du village avant de lui remettre ce qui lui revient. Point.

Au passage, cohérence oblige, il faudrait une conférence sur le


rendement, l'efficience administrative. Question de vision
holistique.
TEXTE 28 : QUITTER LE PARADIGME DU MESSIE

L'histoire politique de nos sociétés, montre que dans bien de


circonstances, à des époques bien données, les hommes ont
cherché un ''Messie'', un sauveur. Les Hommes ont toujours
rêvé de sauveurs, des êtres aux capacités exponentielles, qui
viendraient les libérer de leurs chaînes. Le hic, les attentes des
peuples et l'offre des '' messie '' sont parfois parallèles.

On se rappelle un peu que Simon le Zélote, voyait en Jésus, un


chef militaire. Certains voyaient en lui, celui qui allait leur donner
le goût de la rébellion contre les romains. Finalement, un
vendredi, à 12h, les juifs ont cloué leur messie sur une croix.

Aujourd'hui encore, au lieu de susciter toute une génération de


burkinabè, qui incarne le renouveau dans les actes, nous en
sommes à chercher un messie, qui viendrait nous sortir de notre
précarité multi dimensionnelle. L'erreur réside à ce niveau. La
génération 90 a l'âge pour être éligible, mais combien attendent
toujours qu'un ancien ministre de tel ou tel régime, revienne se
porter candidat ?

Le temps qui devait être mis pour se former, connaître le pays,


est mis à profit pour commenter le côté reluisant et peu reluisant
du curriculum vitæ des hommes politiques encore en activité.

Lorsque le dirigeant ou celui qui aspire à diriger se rend compte,


que vous lui avez trouvé un statut presque divin, il est vite pris
par ce que je vais appeler le '' syndrome d'Hérode ''. Rappelez-
vous, après avoir été applaudi par la foule en liesse, il s'est pris
pour Dieu.

Un Homme, seul, fut-il envoyé par Dieu, ne peut réussir sa


mission, là où les esprits sont programmés à refuser le progrès
et à encenser le statu quo. Dans la parabole du Semeur, on
apprend que ce ne sont pas toutes les terres qui sont fertiles. Un
messie, si ça existe, ne réussit que là où existent des hommes
qui savent ce qu'ils valent et veulent pour leur pays.
TEXTE 29 : LES 03 CLES DE LA MISERE SPIRITUELLE DES
ACTEURS DU SYSTEME EDUCATIF BURKINABE

Lorsqu’on jette un regard sur le fonctionnement du système


éducatif de notre pays, on le détourne presqu’aussitôt, les yeux
pleins de larmes. La raison ? On la devine aisément.

Un ainé, capitalisant près d’une trentaine d’années


d’expériences dans l’enseignement, m’avait, alors qu’on prenait
un thé, lancé cette boutade, avec en prime, un sourire aussi
narquois que cynique : « Lorsque tu vois un enseignant couché,
ne demande pas, ne cherche pas loin ; c’est un autre, qui l’a
terrassé ». Au-delà de la tonalité comique de ses propos, nous
sommes obligés de reconnaitre, la part de vérité contenue dans
de tels propos.

Si beaucoup d’enseignants aujourd’hui ne sont ni enviés par


leurs élèves, ni par aucun membre de la société, c’est à cause la
misère spirituelle qui se dégage dans leurs comportements au
quotidien. Une misère qui prend plusieurs formes et plusieurs
noms, et souvent défendue de façon collective, consciente ou
inconsciente.

PREMIERE CLE : Le plafonnement

Lorsqu’un enseignant plafonne ses ambitions, il devient nuisible


pour sa propre carrière et pour l’avenir des élèves dont il a la
charge. Ce dernier limite ses ambitions de façon drastique, se
confondant avec plaisir à la masse, et en prétendant partager
ses préoccupations, finit par devenir plus vulgaire que le plus
vulgaire de son nouveau cercle d’amis. Lorsqu’un enseignant
plafonne ses ambitions, son cours en subit aucune modification
dans le sens de l’amélioration, l’actualisation ; il finit par être
rattrapé par ses élèves ou ses collègues les plus fouineurs ; ce
qui ne manque pas de l’irriter, car il se rend compte à son corps
défendant, que le monde bouge !
La colère devient le rempart entre ce dernier et la vérité sur son
obsolescence… Lorsqu’un enseignant plafonne ses ambitions,
vendre la place devient un « deal » juteux, une occasion à saisir,
par n’importe quel bout. Face à des parents d’élèves en quête
d’établissements de référence ou des élèves qui ont fait du
tourisme scolaire, un hobby, le marché est fait et la rentrée peut
commencer. Plafonner ses ambitions à 100000F tout au plus,
summum de la misère spirituelle.

DEUXIEME CLE : Le réflexe du singe

Ca peut faire sourire, un tel titre ; je m’expliquerai plus tard.


Lorsque des enseignants, au lieu de se serrer les coudes, se
livrent à un spectacle qui ne les honore pas, il y a là, matière à
réflexion. Au lieu que les conseils de trimestre soient des
occasions de faire des propositions pour de nouvelles
perspectives, on en profite la plupart du temps, pour régler des
comptes. Certains enseignants, tels des singes, accumulent tout
et en veulent rien laisser tomber. A l’image du singe qui se
goinfre les joues lorsqu’il est rassasié. Par exemple, pour barrer
la voie à certains collègues, même s’ils ne pourront pas bien
assurer, certains prennent quand même des heures
supplémentaires ou de vacation, juste pour que l’autre en soit
privé. Tristesse. Ils vont jusqu’à dénigrer le cours des collègues,
exposant la vie privée de ces derniers sur la place publique,
avec son lot de mensonges et d’allégations.
TROISIEME CLE : Le syndrome du larbin

Au lendemain de leur admission au concours de la fonction


publique, beaucoup ont cru qu’ils allaient, sur le dos de l’Etat,
pouvoir rattraper toutes ces occasions ratées du fait de leurs
conditions, modestes pour la plupart.

Sous le couvert du syndicalisme et avec juste quelques


fragments du Capital de Marx en tête, certains pensent qu’ils
sont les plus méritants de la fonction, sous le prétexte dépassé
de « C’est nous qui formons les hommes »…Sourire ! Le pire,
dans le système francophone, le virus de l’assistanat a été
inoculé à la majorité. Cela se ressent au niveau de la formation
continue ; certains, sous prétexte que c’est à l’Etat de la faire,
n’ont même pas l’intelligence de se former pour être au top, être
plus compétitifs.

Ils se laissent gagner par une facilité qui montre à quel point ils
manquent non seulement d’ambition, mais de confiance en eux.
La preuve, beaucoup n’osent même pas « tenter » les concours
professionnels, car ils savent qu’ils sont usés et que leurs
connaissances sont dépassées, dans un monde où les
mutations rivalisent avec la lumière en termes de vitesse.
Certains abordent leur carrière sans plan de carrière, sans
objectif clair et précis, naviguant au gré des humeurs des
circonstances.

Je ne prétends pas posséder la vérité ; je veux juste que mon


écrit donne à réfléchir. A Dieu la vérité et le monopole de la
science… Moi, je ne suis qu’un iconoclaste !
TEXTE 30 : C’EST QUOI L'EXCUSE ?

C'est quoi ton excuse, pour devenir ad vitam æternam, un


chantre dans la chorale des plaintifs ? Quitte vite cette chorale,
qui ne fait que réduire ton enthousiasme et ton dynamisme !!!

Quitte l'armée des plaignards, et rejoins la ligue des


conquérants.

Commence par rendre grâce à Dieu pour ce que tu es, ce que tu


as -la famille (1), les amis et collègues formidables (2), les défis
et l'adversité (3) et la capacité de les surmonter (4)-.

Ensuite, lève les yeux, respire et éveille le champion qui dort en


toi, endormi par les jérémiades de la chorale des plaignards.

Si un jour, tu es brisé, abattu, traqué comme l'a été David par


Saül, crie vers ton Dieu, écris des psaumes, humilie toi devant
ton Dieu, à genoux, et tu auras la force de rester debout devant
l'outrage, la peine et les défis.

C'était Miguel Kouama, venu d'à côté pour te motiver et doper


ton mental. La course n'est pas encore finie

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