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ARCHIDIOCESE DE BUKAVU

Commission Diocésaine « Justice et Paix »


B.P. 162 BUKAVU/R.D.CONGO
Tél. : (+243) 997 712 735
E-mail : cdjpbukavu@yahoo.fr
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N° 12 Août 2022
Bulletin d’information et de formation

Partira ou ne partira pas ?


Depuis quelques mois, le débat est chaud presque même hystérisé sur l’opportunité ou pas de garder la
MONUSCO chez nous. Plus de vingt ans après, s’il faille faire une évaluation, le verre est-il plein ou à moitié
vide ? A moitié plein ou tout simplement vide ? La réponse dépend, peut-être, du lieu où l’on se trouve et de
l’agenda que l’on défend ! Quelque chose a été surement faite mais certaines plaies saignent encore et il
faudrait plus.
De simples observateurs comme nous, ont-ils l’information vraie sur cette mission ? Même si on sait,
évidemment, qu’elle est là en appuie au gouvernement Congolais pour sécuriser les biens et les personnes. Mais
on peut, tout de même, se poser des questions et on se limiter à ce stade.
 Qui sont les grands donateurs des fonds à cette force Onusienne ? Ne sont –ils pas les grands décideurs
de cette mission ? Ne sont-ils pas vraiment au courant de ce qui se passe sur terrain ? Ne sont-ils pas
aussi amis de ce qu’on appelle « nos ennemis » ? On oublie parfois qu’on est dans un mode dicté par les
intérêts et tout le monde n’est pas obligé d’être gentil comme dans un parc d’attraction pour enfant.
Apprenons à bien prier dans les chapelles où sont les anges qui peuvent intercéder pour nous…

 Une force de plus d’une cinquantaine des pays ! Ce grand contingent obéît à qui ? A quel général ?
Celui qui est au Congo, dans le pays d’origine ou celui dont le pays a le droit de veto ? Les étrangers
sont-ils prêts à mourir là où nous refusons de mourir nous-mêmes pour les nôtres ? On l’a vue faire
pousser des mosquées comme des champignons un peu partout ! Pour qui ? Balayons devant notre
hutte d’abord…

 Ses hommes sont sur le champ de bataille. Ils ne savent aucune langue nationale. Ils n’ont aucun plan de
guerre en main. Comment distinguent-ils qui est ennemi parmi les gens qui parlent la même langue, qui
portent la même uniforme et le même fusil ? Sur qui tirer finalement ? Le travail n’est, certes, pas
facile !

 Il y’a des drones qui surveillent et qui peuvent établir la cartographie des infiltrations des ennemis de la
cohésion sociale. Mais qui est chargé de les authentifier et d’en communiquer objectivement et
réellement ? Les infiltrations sont-elles seulement au front ou mêmement dans les bureaux climatisés ?
Quel est le châtiment réservé normalement à quelqu’un qui a, de façon maléfique, pris les armes contre
sa patrie?

 Comment expliquer que des petits bandits armés ou qu’une milice tantôt dormante, tantôt éteinte, tantôt
alliée peuvent défier, en plus de toute une armée républicaine, une force de la taille de tout un
continent ? Ils exigent même des agendas de négociation. Mais… ils sont appelés parfois terroristes
même si, curieusement, certains qui disent combattre le terrorisme dans le monde et faire avancer la
cause de la démocratie trouvent cela de mauvais œil et manquent le courage de le reconnaitre. On les
accepte pourtant, on les tolère et même certains sont intouchables. Sont-ils des bons gosses ou quoi ?
Ceux qui défendent leur cause, qui sont-ils ? Et pour qui et pourquoi ?
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 Cette MONUSCO avec, dit-on, un milliard par an au Congo…. Combien de cet argent arrive
réellement ici et surtout sur les lignes des fronts ? Est-ce possible un peu de transparence ? Qui a intérêt
à ce que cette entreprise ferme ou ne ferme pas les portes ? Et si réellement, ils sont incapables de
remplir leur mission parce que trompés, roulés dans la farine,... Pourquoi ne peuvent-ils pas réfléchir
autrement ? Peut-être que la mission opérerait plus facilement et efficacement ailleurs, sous d’autres
cieux, où des êtres humains souffrent aussi gravement !

 Peut-on savoir exactement les règles d’engagements de cette mission ? Elle a une des radios les plus
écoutées. Pourquoi ne peut-elle pas communiquer clairement sur les réels, les véritables défis auxquels
elle est confrontée ? Tant qu’il y a des morceaux de la RD Congo arrachés, cédés, ravis, occupés devant
sa barbe ; tant que des êtres humains qui comptaient sur tous ces mécanismes de maintien de la paix et
de la stabilité continueront à vivre dans la terreur et à être forcés à abandonner leurs terres, la Monusco
et n’importe qui aura certainement des difficultés à défendre son innocence devant Ponce Pilote ?
Quand les torchons brulent avec des morts et que la souffrance devient grande, le peuple n’a plus
d’oreille ! L’Eglise se confronte actuellement à cette réalité. Elle doit être attentive aux besoins des
hommes et des femmes pour qui elle existe, elle doit faire entendre leur voix. En même temps, devant
une telle situation, elle doit apaiser les esprits, calmer la situation qui devient intenable. Oui, c’est
exact. Mais maintenant il est important que le gouvernement congolais, la Monusco et tous ceux qui
disent aider la RD Congo lui en donnent les arguments de conviction devant cette population en colère
et abandonnée à elle-même ?

 Une autre force de plus est en route ! vont-elles coexister ? A-t-on réfléchi à toutes les implications
d’une militarisation, de plus, du territoire congolais ? Viennent-elles réellement pour la paix ? Son
organisation inspire-t-elle confiance ? Et c’est ne pas exclu que ceux qui partent rentrent avec de
nouvelles tenues civiles ou militaires avec un peu plus d’arrogance qu’avant ! Au-delà de
l’interrogation, il nous faut certes de l’action !

 L’Eglise du Congo doit accompagner le processus électoral. Tout le monde le lui sollicite et il en a
toujours conscience parce que le bien être des congolais et des congolaises fait partie des missions qui
animent sont agir. Mais des gens déplacés, qui dorment à la belle étoile, qui sont forcés de tout
abandonné et de fuir un ennemi connu de tous et qui pourtant est maîtrisable, ont-ils besoin d’élections
ou de sécurité ? Qui peut nous répondre ? La RD Congo, la Région de Grands Lacs et toute l’Afrique
ont besoin de la paix et de la stabilité. Le reste suivra certainement de soi ! Les fonctions régaliennes de
l’Etat doivent s’imposer et il n’y a pas de permission à demander pour protéger les siens ! Un
contingent a forcé récemment la traversée de l’une de nos frontières en éliminant méchamment des vies
humaines. Ailleurs cela est inimaginable !
Les Chefs d’Etats africains, les hommes politiques de ce continent, s’ils sont vrais, doivent remuer
profondément leurs consciences, abandonner la logique de la guerre, se mettre ensemble pour la cause
de l’Afrique et se décider de s’affranchir des lourdeurs de l’étirement d’un faux cordon ombilical qui le
lie toujours, sans raisons soutenables, à une fausse mère ! C’est peut-être le moment. Et pour voir les
opportunités que le temps qui coure leur offre, il est important de débarrasser les yeux du voile du
paternalisme qui dicte encore les rapports de force nord-sud. Si c’est difficile, leurs administrés, les
peuples dont ils ont le devoir de développer devront en prendre conscience et décider définitivement de
les aider !

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