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LUCIFER DÉTRÔNÉ
Une histoire vraie

Par William et Sharon Schnoebelen

EDITIONS ROI DES ROIS

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Lucifer détrôné

Cela fait vingt-deux ans que je suis officier de police dont huit ans
passés à essayer de faire la lumière sur la conspiration satanique mon-
diale. Je suis reconnaissant que des experts comme William et Sharon
Schnoebelen existent et qu’ils puissent mettre à contribution leurs
connaissances détaillées et profondes de ce monde au service du peuple
de Dieu dans ces derniers jours.
Ce livre a été écrit en obéissance à Éphésien 5:11 : « ne prenez point
part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. »
Que le lecteur soit un adepte de l’occulte ou un humble guerrier dans
la prière, ce livre sera un atout précieux ! William et Sharon ont par-
tagé avec humilité les ténèbres de leur vie passée. Leur témoignage est
filtré et modéré, bien que cru et crédible. Ils citent leurs sources et
invitent le lecteur à les vérifier par des références occultes, païennes et
bibliques.
Remettez votre lecture de Lucifer détrôné au véritable Créateur de
l’univers afin qu’Il puisse préparer votre cœur à accepter Sa vérité qui
est contenue dans ce livre. Quand vous aurez fini de le lire, relisez-le
et vérifiez-le encore humblement avec les Écritures, puis demandez à
Dieu comment Il veut utiliser ce que vous avez appris pour Sa gloire.
Lorsque vous aurez appris la vérité, elle vous rendra libre !
Larry M. Jones
Président, Cult Crime Impact Network, Inc.

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Cela fait plus de trente ans que je suis pasteur, et j’ai rencontré de
nombreux frères et sœurs dans la foi. Mais très peu de personnes ont
touché mon cœur dès la première rencontre comme William
Schnoebelen l’a fait. Mon esprit m’a juste crié : « Tu peux faire
confiance à cet homme ! »
William m’a révélé certaines choses sur la Parole de Dieu qui m’ont
émerveillé et béni. Je l’ai entendu prêcher et enseigner et je n’ai perçu
que la Joie du Seigneur et la Puissance de la connaissance du sauveur
Jésus-Christ. Je sais que le Seigneur a amené William et Sharon dans
le Corps du Christ pour nous enseigner sur le sujet très important de
l’idée reçue ou de la première impression.
Je suis heureux de recommander William, Sharon et leur livre, Lucifer
détrôné, au Corps du Christ. J’ai vu beaucoup de personnes que le
Christ a délivrées des griffes de Satan à travers le ministère de William
et de Sharon : With One Accord.
Nous nous joignions à William et à Sharon pour donner toute la
gloire à Dieu!
Pasteur Robert Walker
Bethel Chapel
Issaquah, Washington

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DÉDICACE

Ce livre est dédicacé avec amour aux pasteurs Bob et Jeannette Walker, qui
ont été une grande bénédiction et un soutien spirituel pour nous durant la
période longue et difficile de la rédaction de ce livre.
Avec les membres de notre église, Bethel Chapel, ils ont persévéré, malgré
de nombreuses attaques et une inimaginable guerre spirituelle pour la
parution de ce livre et l’amour du Royaume.
Nous ne pourrons jamais assez les remercier, nous prions donc pour que
Dieu les récompense de leurs prières, de leur amour pour Lui et de leur
obéissance ! Nous savons que ce livre n’aurait pas pu être écrit sans leur
patience et leur persévérance.
Nous sommes également reconnaissants pour les prières, l’inspiration,
l’aide, l’encouragement et la collaboration de nombreuses personnes enga-
gées qui nous ont aidés pour les dernières mises au point de ce livre.
À chaque fois que vous faites la liste des personnes charitables, il y a tou-
jours le risque d’oublier quelqu’un d’important. Cependant, nous voulons
remercier et demander au Seigneur de bénir Marjorie Bennett, Doug
Browning, Rob et Anna Gascoigne, Lt. Larry Jones, Aron Rush, Mary et
Anya Starr. Nous voulons remercier particulièrement notre inconnu « ban-
quier intercesseur ».

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Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur,

et par sa force toute-puissante.
Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu,
afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.
Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang,
mais contre les dominations, contre les autorités,
contre les princes de ce monde de ténèbres,
contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu,
afin de pouvoir résister dans le mauvais jour,
et tenir ferme après avoir tout surmonté.
Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ;
revêtez la cuirasse de la justice ;
mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne
l’Évangile de paix ;
prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi,
avec lequel vous pourrez éteindre
tous les traits enflammés du malin ;
prenez aussi le casque du salut,
et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.
Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières
et de supplications.
Veillez à cela avec une entière persévérance,
et priez pour tous les saints.
Éphésiens 6:10-18

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Chapitre 1

LE SACREMENT

« L’anarchie est lâchée dans le monde

La marée ensanglantée se déverse !
Et la cérémonie de l’innocence se noie de toute part.
Les meilleurs manquent de conviction
alors que les mauvais sont pleins d’intensité passionnée.
Sûrement que quelques révélations sont à portée de main.
Sûrement que la Seconde Venue, c’est pour bientôt…
Les ténèbres tombent à nouveau ; mais à présent, je sais,
Que vingt siècles d’un sommeil de pierre,
Exaspérés par un bruit de berceau, tournent au cauchemar,
Et quelle bête primitive lorsque son heure est enfin venue
S’avance avec lenteur vers Bethléem, pour naître ? »
La seconde venue (The second coming) de W. B. Yeats

Vous n’avez aucune idée de ce que c’est que de se réveiller avec le besoin
de sang dans votre bouche.
Vous n’avez aucune idée de ce que c’est que de conduire dans les rues som-
bres et moites de la ville, priant pour que vous trouviez une femme seule
avec laquelle vous pourrez vous nourrir… Alors que d’autre part, vous
priez pour ne pas trouver une telle femme, par peur de ce que vous lui
feriez.
C’est probablement une déclaration consternante, voir choquante pour
beaucoup d’entre vous. Soyez patient avec moi pendant que je vous
emmène dans un monde où peu ont déjà mis les pieds. Il vous sera utile de
comprendre d’où je viens afin de savoir ce que Satan peut faire aux gens
et, plus important, ce que Jésus-Christ peut faire pour les gens.
Je me réveillais, ayant une envie maladive du goût du sang, pareille à un

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Lucifer détrôné

fumeur accroc à la cigarette qui se lève à la recherche de son paquet qui se

trouve derrière le lit. Mon cycle de sommeil était différent de beaucoup
d’autres, je me réveillais tard dans l’après-midi. Je m’étais arrangé pour
travailler la nuit, premièrement en tant que gardien et plus tard en tant
que livreur pour l’édition matinale d’un journal.
La plupart du temps, je me réveillais dans un petit cabinet qui me servait
de chambre, tapissé de lourds draps de velours pourpre pour empêcher la
lumière du soleil d’entrer. Je dormais sur le sol entouré de dessins sata-
niques peints sur le plafond et sur les murs vides, lesquels étaient conçus
pour être des accès vers des dimensions parallèles à la réalité : d’autres uni-
vers.
À certains moments de l’année, lorsque j’avais une période particulière-
ment difficile, je dormais dans un cercueil spécialement créé selon des
normes occultes spécifiques et posé sur le sol couvert de terre « bénite »
provenant du cimetière catholique consacré de ma propre ville. Il y avait
aussi de la terre « bénite » sous mon matelas.
J’avais besoin de sang ! Alors que d’autres hommes pécheurs désirent le
corps des femmes, moi, j’étais uniquement intéressé par leurs cous ou leurs
artères fémorales. Ma vie se déroulait dans les ténèbres et j’adorais des êtres
que j’appelais les Grands Anciens. Lucifer en était l’un des plus impor-
tants. Je croyais que ces Anciens me transformaient peu à peu en un être
immortel.
Mes héros étaient des hommes comme l’empereur Néron, Hitler ou
Dracula, et je croyais que j’avais des contacts journaliers avec ces hommes
à travers des vortex spirituels. Ils me guidaient – des esprits impurs au ser-
vice d’un seigneur impur – et je « les » suivais avec une joie sombre et dés-
espérée.
Comment un être humain peut-il en arriver là ? Comment une personne
peut-elle devenir si dépravée et malsaine qu’elle a besoin de vivre en se
nourrissant de sang humain ? La réponse à cette question se révèle tout au
long de ce livre – dans la véritable histoire d’une personne entraînée dans la
voie du Mal, de laquelle il est impossible de s’échapper, excepté par Jésus

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Le Sacrement

31 OCTOBRE 1959
Chaque année, Halloween tombait sur la ville somnolente comme un
grand spectre prédateur, les os de son squelette s’entrechoquant dans la
nuit.
Noël mis à part, les vacances d’Halloween étaient le moment que ce garçon
préférait. Chaque année, il s’habillait de vêtements bizarres et partait récla-
mer des bonbons, des pop-corn et des barres de chocolat. Les friandises
étaient bonnes, mais il y avait aussi quelque chose d’intrigant dans l’atmo-
sphère d’Halloween.
Le garçon aimait l’air vif de l’automne, parfumé des odeurs de feuilles brû-
lées. Il aimait aussi le sens de la camaraderie qu’il partageait avec son meil-
leur ami quand ils partaient ensemble « piller » la ville. Il y avait cette
petite touche de danger qui rendait cette amitié très forte et spéciale dans
cette nuit d’Halloween.
Les parents du garçon faisaient toujours attention à ce qu’il n’aille pas
réclamer des bonbons, « Des friandises ou un mauvais tour ! », habillé de
manière malsaine, comme un petit diable ou une sorcière. Cette année ne
faisait pas exception. Il sortait vêtu de haillons et maquillé comme un
vagabond.
Ses parents lui avaient répété, depuis qu’il avait l’âge d’aller demander des
friandises (trick-or-treating), que « les fantômes, les sorcières et les morts-
vivants n’existent pas ». Mais le sinistre charme de ces vacances continuait
à agir, avec cette peur agréable et sans danger qui rendait cette nuit parti-
culière si joyeuse en compagnie de son copain.
C’était une bonne dizaine d’années avant que l’amusement que procure
Halloween ne soit terni par l’affaire des bonbons empoisonnés et des paquets
de pop-corn dans lesquels des aiguilles avaient été dissimulées. Avant cela,
le charme de la soirée était subtilement épicé comme le vin chaud, accom-
pagné du murmure de l’inconnu. Une chose rendait ce moment encore plus
parfait : ce garçon allait dans une école religieuse catholique, et le jour sui-
vant était un jour saint : la Toussaint. Ce qui signifiait : PAS D’ÉCOLE !
C’était pour le garçon la plus grande raison de se réjouir.
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Lucifer détrôné

La stratégie des deux garçons était de faire des allées et venues du nord vers
le sud dans les rues de la petite communauté, puis de repartir du côté est
et ouest des avenues. C’était une ville de moins de mille habitants, donc
pour des enfants pleins d’énergie et excités, c’était une tâche facile et gra-
tifiante de toucher chaque maison de la ville.
Les parents des garçons voulaient qu’ils soient rentrés pour 20 h 30, mais
ils restaient encore plus d’une heure. L’arrêt au vieux pensionnat du centre
ville était un butin exceptionnel. La dame qui le gérait avait fait en sorte
que la majorité des résidents mettent leurs friandises sur une immense
table dans l’entrée afin d’éviter que les gamins courent dans les couloirs.
Les garçons avaient fait en sorte de s’y rendre très tôt, ainsi leurs sacs
étaient déjà à moitié pleins !
En marchant sur la 3e rue en direction de l’école publique, les deux gar-
çons se turent momentanément, captivés par les lumières chatoyantes et les
têtes citrouilles (Jack-O-Lanterns) brillant dans le noir le long des trot-
toirs tapissés de feuilles. Le regard du garçon se dirigea vers le ciel à travers
la voûte formée par la cime des arbres nus et vit quelque chose qui allait
changer sa vie pour toujours.
Les étoiles scintillantes de cette nuit d’octobre, présentes trois minutes
auparavant, avaient à présent disparu ou, du moins, avaient été cachées.
Le dôme du ciel semblait à présent se distordre et se déformer comme une
entité ou comme une masse vivante. Premièrement, le garçon ne comprit
pas vraiment ce qu’il observait. Etait-ce une douzaine de grappes de raisins
pourris qui se mouvaient ? Elles paraissaient pendre comme d’obscènes
tumeurs sombres, obscurcissant le firmament étoilé.
Le garçon marchait lentement sous les branches éparses, mais lorsque la
vue s’éclairci légèrement, il resta bouche bée. Chaque grappe commença à
s’ouvrir légèrement, comme une sorte de fleur putride. Puis le garçon prit
conscience de ce qu’elles lui rappelaient : elles formaient un groupe d’im-
menses créatures qui ressemblaient à des chauves-souris, qui enfonçaient
leurs petites griffes osseuses dans le velours ténébreux de la nuit !
Alors, les yeux des créatures s’ouvrirent. Aussi affreuses qu’elles aient été,

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Le Sacrement

leurs yeux lui permirent de savoir combien elles étaient. La réponse l’épou-
vanta. Elles semblaient être des milliers ! Des milliers d’yeux rouges
embrassèrent cette masse vile et sans vie. Les yeux semblaient se graver
jusqu’au tréfonds de l’âme du garçon.
« Tu nous appartiens à présent »
Les paroles résonnaient dans son esprit comme le son d’une grande cloche.
« Tu nous appartiens à présent »
La terreur, pas une simple peur désagréable, mais l’araignée, la veuve noire
glaciale de L’ABJECTE TERREUR, parcourut tout le long de son épine
dorsale. Une force étrangère, d’une puissance incroyable, presque sexuelle,
déferla sur le garçon et le mit presque à genoux.
« Hé, William, qu’est ce que tu fais ? »
L’appel gentil et impatient de son copain, qui avait fait quelques mètres de
plus, ramena le regard du garçon au sol. Il regarda son ami, sourit nerveu-
sement et haussa les épaules. Il regarda à nouveau le ciel et ne vit rien, si
ce n’est les étoiles. Bien évidemment, son copain n’avait rien remarqué.
Essayant d’oublier cette terreur froide et la chair de poule qui s’étaient
emparées de lui, le garçon se dépêcha de rattraper son ami.
L’année suivante, le garçon regarda le ciel sur la 3e rue, mais il n’eut rien
d’autre de remarquable qu’une étoile filante qui vint perturber la nuit. À
chaque Halloween, depuis cet évènement et jusqu’à ce que le garçon
atteigne l’âge de l’adolescence, il garda ses yeux fixés sur le ciel afin de voir
l’horrible voûte sombre, grouillant de créatures aux yeux rouge rubis. Elles
ne revinrent jamais.
À mesure que le garçon devenait un homme, il devint de plus en plus fas-
ciné par l’inconnu. Il étudia les soucoupes volantes, les fantômes, les mai-
sons hantées, la parapsychologie et le triangle des Bermudes. Il dévorait
chaque livre qu’il pouvait trouver sur ces sujets, au grand désespoir de ses
parents. Chaque année à Halloween, il allait à son rendez-vous, mais il ne
revit jamais plus l’apparition.

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Cependant, un autre type de rencontre l’attendait quelques années plus

tard. Son esprit avait déjà été préparé à l’inconnu, à l’insolite. En plus de
la malédiction de cette nuit d’Halloween, certaines portes avaient été
ouvertes à l’intérieur de l’âme du garçon. Quelque chose de répugnant, de
funeste, rempli de désolation et de malveillance, était entré et avait pris
place en lui.
Une fois balayé par les ailes froides du monde des ténèbres, il semble sou-
vent qu’une personne, même un enfant, soit particulièrement sensible à
certains moments et à certains lieux. C’est là que les fils qui séparent notre
monde « réel » du Mal Ultime semblent se déchirer légèrement et que
l’horreur sans restriction se déverse dans notre espace-temps.

RHINELANDER, WISCONSIN – 1965

Dans sa préadolescence, le garçon était dans un camp situé dans la forêt du
nord du Wisconsin. Ses parents venaient là avec lui tous les deux ans pour
se reposer. Ils prenaient une petite cabane près du lac. C’était un site
magnifique.
Une nuit d’été, le garçon se tenait sur le pont, regardant au-dessus du lac.
C’était un endroit peu fréquenté, bien que des lumières isolées illumi-
naient au loin le rivage. Les étoiles brillaient puissamment dans le ciel. Il
appréciait la beauté de la nuit, sans penser au paranormal. Cependant, des
changements subtils commencèrent à avoir lieu dans cet environnement.
Les arbres situés autour du lac commencèrent à bouger, comme secoués par
un vent violent, pourtant, il n’y avait pas de vent. Le garçon regardait les
pins qui se balançaient, émerveillé et sans aucune peur. C’était comme
regarder la télévision sans le son ! Il mit même ses doigts dans ses oreilles
et les retira afin d’être certain qu’il n’avait pas de problème d’audition.
Même les chants des insectes et des grenouilles dans la nuit avaient sou-
dainement disparu. S’il n’avait pas entendu le doux clapotement du lac
contre les poteaux du pont et, de temps en temps, le grincement du bois
quand les bateaux bougeaient sur l’eau, il aurait cru être frappé de surdité !
Sa pensée suivante fut que peut-être un ovni était aux alentours. Il avait
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beaucoup lu de livres sur les signes de la présence de soucoupes volantes et

savait qu’un phénomène météorologique étrange accompagnait leur arri-
vée, comme l’était cet abrupt silence nocturne de la vie sauvage. Sa peur
fut rapidement remplacée par l’excitation alors que son regard se détour-
nait des arbres pour regarder le ciel étoilé.
Il n’avait jamais vu d’ovni spectaculaire autre part que dans des films et sur
des photos. Il avait vu un peu plus loin des lumières étranges qui auraient
pu être des ovnis, mais elles auraient aussi bien pu être des ballons météo
ou des avions isolés. Ainsi, le garçon s’en lécha les babines d’excitation. Ce
serait sûrement quelque chose d’énorme !
Les arbres continuaient à se balancer avec une frénésie grandissante et
silencieuse. Cela ressemblait à ce qu’il avait vu dans les films lorsqu’un
hélicoptère atterrit près des arbres. Pourtant, il gardait ses yeux rivés sur
le ciel et il aperçut finalement quelque chose. C’était une sorte d’ovni, mais
rien de ce à quoi les recherches du garçon auraient pu le préparer à voir.
Surgissant de l’horizon, une immense obscurité apparut. Dans les pre-
mières secondes, cela sembla être une énorme sphère noire qui éclipsait
plus d’un tiers des étoiles. Cependant, elle bougeait à une vitesse inimagi-
nable pour quelque chose d’aussi incroyablement grand.
Avant que le garçon ait le temps de réagir, une deuxième sphère tout aussi
large se mit à suivre la première, cachant presque toutes les étoiles du ciel.
Le tout était relié. Il vint tout d’un coup à l’esprit du garçon que ce qu’il
voyait était une immense et incroyable silhouette d’homme !
À peine l’avait-il réalisé que cette chose gigantesque envahit le dôme du
ciel ! Il pouvait voir un appendice en forme de jambe bouger au-dessus de
sa tête. Le garçon ressentit ce qu’une fourmi ressent lorsqu’elle regarde un
homme marcher au-dessus de sa fourmilière !
À présent, tout, excepté les extrémités des cieux, était obscurci par la
forme noire. Le garçon eut l’impression qu’une paire d’yeux rubis le regar-
dait, ce qui lui rappela avec inquiétude les yeux des créatures qu’il avait
vues à Halloween, de nombreuses années auparavant. L’image resta, mais
en clin d’œil, d’une grande enjambée, la silhouette noire disparut dans le

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Lucifer détrôné

dos du garçon.
Les étoiles étaient à présent normales et le ciel dégagé. Les arbres avaient
cessé de bouger. Graduellement, les bruits du lac dans la nuit revinrent et
le garçon se tenait là, en se demandant ce qu’il avait bien pu voir. Avec un
haussement d’épaules et une envie de vomir, il retourna à la cabane. Il n’est
pas surprenant qu’il ne partageât pas son expérience avec ses parents.
En dépit de cet été hanté dans la forêt du nord, le garçon n’expérimenta
jamais plus un autre Halloween similaire à celui de la 3e rue.
Cependant, le 31 octobre 1968, le garçon était devenu un jeune homme :
William Schnoebelen. Il se tenait sur le sommet d’une falaise surplombant
les lumières de Dubuque en Iowa, observant la nuit d’Halloween pour la
première fois en tant que sorcière initié.

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