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Réf.

: R1025 V2

Puissance en courant
Date de publication :
10 décembre 2003 continu et en courant
alternatif

Cet article est issu de : Mesures - Analyses | Mesures et tests électroniques

par Jean-René EVAN

Résumé Cet article détaille le principe et les méthodes de mesure des puissances
électriques, en courant continu et en courant alternatif. En courant alternatif, les
fréquences sont comprises entre quelques hertz et quelques kilohertz, ce qui correspond
globalement à la pratique industrielle. Les mesures de puissances instantanées
permettent d'adapter la production électrique aux besoins. Les mesures de puissance
sont également nécessaires pour des essais de machines et, dans l’industrie, pour
contrôler la puissance absorbée par des moteurs.

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Puissance en courant continu


et en courant alternatif

par Jean-René EVAN


Responsable assurance qualité – ENERDIS

1. Expression de la puissance électrique ............................................... R 1 025 – 2


1.1 Puissance en régime continu...................................................................... — 2
1.2 Puissance en régime sinusoïdal ................................................................. — 2
1.2.1 Puissance instantanée ........................................................................ — 2
1.2.2 Puissance active.................................................................................. — 2
1.2.3 Puissance réactive .............................................................................. — 2
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1.2.4 Puissance apparente .......................................................................... — 3


1.2.5 Relations entre les puissances active, réactive et apparente.......... — 3
1.2.6 Définition de la puissance pour des formes d’onde particulières .. — 3
2. Mesure des puissances électriques .................................................... — 3
2.1 Mesure des puissances actives .................................................................. — 3
2.1.1 Mesure sur un réseau monophasé ................................................... — 3
2.1.2 Mesure sur un réseau triphasé non équilibré à 4 fils ...................... — 3
2.1.3 Mesure sur un réseau triphasé équilibré à 4 fils.............................. — 4
2.1.4 Mesure sur un réseau triphasé non équilibré à 3 fils ...................... — 4
2.1.5 Mesure sur un réseau triphasé équilibré à 3 fils.............................. — 5
2.2 Mesure des puissances réactives............................................................... — 5
2.2.1 Mesure sur réseau monophasé......................................................... — 5
2.2.2 Mesure sur réseau triphasé équilibré à 3 fils ................................... — 5
2.2.3 Mesure sur réseau triphasé à 3 fils non équilibré en courants....... — 5
3. Appareils de mesure de puissance électrique ................................. — 6
3.1 Principe du multiplieur numérique ............................................................ — 6
3.1.1 Élaboration de la puissance active.................................................... — 6
3.1.2 Élaboration de la puissance réactive ................................................ — 6
3.2 Méthode de mesure .................................................................................... — 7
3.2.1 Puissance active.................................................................................. — 7
3.2.2 Puissance réactive .............................................................................. — 7
3.3 Réalisation pratique..................................................................................... — 7
3.4 Avantages des wattmètres numériques .................................................... — 7
3.5 Perspectives d’évolution des wattmètres .................................................. — 8
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. R 1 025

e présent article traite principalement de la mesure des puissances électri-


L ques, en courant continu d’une part, pour des courants et tensions sinusoï-
daux de fréquence comprise entre quelques hertz et quelques kilohertz d’autre
part, fréquences que l’on rencontre généralement dans la pratique industrielle.
Les très faibles puissances (inférieures à 0,1 W) nécessitent des techniques et
des précautions particulières et ne sont pas traitées ici.
Sur un réseau électrique, il est très utile de connaître les consommations
instantanées pour adapter la production aux besoins et, si nécessaire, diminuer
la charge imposée aux centrales en procédant à des délestages.

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PUISSANCE EN COURANT CONTINU ET ALTERNATIF __________________________________________________________________________________________

De même, les mesures de puissance sont nécessaires lors des essais de


machines et, dans l’industrie, pour contrôler la puissance absorbée par des
moteurs (laminoirs, groupe de ventilation, etc.).
Un autre problème est celui de la mesure de la puissance intégrée dans le
temps, c’est-à-dire de l’énergie consommée par les différents abonnés. Ce der-
nier problème est étudié dans les articles Comptage d’électricité. Compteurs à
courant alternatif [D 4 952] et Comptage d’électricité. Ensembles de comptage
[D 4 953] dans le traité Génie électrique.

1. Expression de la puissance Avec la convention utilisée, à l’instant t, le récepteur reçoit de la


puissance donc P > 0.
électrique ■ Pour un régime sinusoïdal permanent, la définition précédente
est toujours valable, mais il faut tenir compte de l’élément nouveau
que constitue le déphasage ϕ du courant par rapport à la tension.
1.1 Puissance en régime continu Soit :

u = U 2 cos ω t
La puissance P consommée dans une charge Z est égale au pro-
duit de la tension U aux bornes de cette charge par l’intensité I du la tension aux bornes du récepteur
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courant qui la traverse (figure 1) :


et i = I 2 cos ( ω t – ϕ )
P = UI le courant qui traverse ce récepteur,

avec U tension exprimée en volts (V), avec U valeur efficace de la tension,


I intensité du courant continu exprimée en I valeur efficace du courant,
ampères (A), ω pulsation proportionnelle à la fréquence f.
P puissance consommée exprimée en watts (W).
P est la puissance échangée entre le générateur G et la charge Z. Par convention, le déphasage ϕ est compté positivement
quand le courant est en retard par rapport à la tension.

1.2 Puissance en régime sinusoïdal La puissance instantanée p dissipée dans le récepteur a pour
expression :

1.2.1 Puissance instantanée p = ui


d’où p = 2UI cos ωt cos (ωt − ϕ)
■ À un instant donné, la puissance instantanée p consommée par
un récepteur R est égale au produit de la tension instantanée u aux p = UI[cos ϕ + cos (2ωt − ϕ)]
bornes du récepteur par l’intensité instantanée i du courant qui le
soit : p = UI cos ϕ + UI cos (2ωt − ϕ)
traverse (figure 2) :
Le deuxième terme de cette dernière expression de p a une fré-
p = ui
quence double de celle de la tension d’alimentation et une valeur
Cette relation est vraie pour un régime quelconque. moyenne nulle.
On l’appelle puissance fluctuante, car elle est tantôt positive, tan-
tôt négative.
Ampèremètre
I
1.2.2 Puissance active
Générateur U Charge
Voltmètre La puissance active, qui est la valeur moyenne de la puissance
instantanée p = ui, est définie par :
P = UI cos ϕ
Figure 1 – Puissance consommée dans une charge
Cette puissance active a pour unité le watt et se mesure au moyen
d’un wattmètre.
I

1.2.3 Puissance réactive


Générateur U Récepteur
On définit également une puissance réactive Q :
Figure 2 – Puissance instantanée consommée par un récepteur Q = UI sin ϕ

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__________________________________________________________________________________________ PUISSANCE EN COURANT CONTINU ET ALTERNATIF

dont la valeur est exprimée en voltampère réactif (symbole VAR) et


mesurée au moyen d’un varmètre. Ia U
0
La puissance réactive est caractéristique d’une augmentation, ϕ
pour une même puissance active, de l’intensité due au déphasage I
et, par suite, d’une augmentation des pertes dans les alternateurs, Ir
les transformateurs et les lignes électriques. C’est pourquoi l’on
s’efforce de réduire le plus possible cette puissance réactive. Figure 3 – Représentation et définitions vectorielles des puissances
active, réactive et apparente
En fait, lorsque l’on parle de puissance en courant alternatif, il s’agit
presque toujours de la puissance active, qui est une puissance
moyenne sur un certain nombre de périodes de la tension et du courant.
Wattmètre
I
Phase
1.2.4 Puissance apparente
U Récepteur
On considère aussi parfois la puissance apparente S qui est le Neutre
produit des valeurs efficaces de la tension et du courant :
Figure 4 – Mesure de puissance moyenne sur un réseau monophasé
S = UI par un wattmètre
Celle-ci est exprimée en voltampère (symbole VA) et non pas en
watts car elle ne correspond à aucune puissance consommée.
La connaissance de la puissance apparente permet de dimension-
ner correctement les caractéristiques du matériel utilisé.
2. Mesure des puissances
électriques
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1.2.5 Relations entre les puissances active,


réactive et apparente 2.1 Mesure des puissances actives

À partir des définitions de la puissance active P, de la puissance Les appareils utilisés pour la mesure de puissance sont des watt-
réactive Q et de la puissance apparente S, la figure 3 met en évi- mètres qui indiquent la valeur moyenne du produit des valeurs
dence les relations fondamentales suivantes : instantanées d’un courant et d’une tension par l’intermédiaire d’un
afficheur analogique ou numérique.
S = ( P2 + Q2 )

cos ϕ = P/S définition du facteur de puissance, 2.1.1 Mesure sur un réseau monophasé
tan ϕ = Q/P tangente de déphasage. La puissance moyenne absorbée par le récepteur est mesurée
directement par un wattmètre (figure 4), qui comprend un circuit de
Dans la pratique et afin d’éviter le gaspillage d’énergie, on vise un
courant (en I) et un circuit de tension (en U).
facteur de puissance raisonnable (cos ϕ = 0,928 ou tan ϕ = 0,4).
Le wattmètre indique la puissance active :
P = UI cos ϕ
1.2.6 Définition de la puissance pour des formes
d’onde particulières avec U tension efficace,
I courant efficace,
■ Dans le cas d’une onde particulière, la définition générale s’appli- ϕ déphasage du courant sinusoïdal I par rapport à
que et la puissance active est la valeur moyenne de la puissance la tension sinusoïdale U.
instantanée :
p = <ui> 2.1.2 Mesure sur un réseau triphasé non équilibré
Par exemple, avec une tension sinusoïdale et des courants pulsés, à 4 fils
on considérera également la puissance moyenne sur un certain
nombre de périodes. Lorsque l’un des deux termes, par exemple la
tension, est sinusoïdal, la puissance est nulle pour les harmoniques. Rappelons tout d’abord un théorème très général d’André
Blondel.
■ En revanche, pour la puissance réactive, il n’y a plus de définition Si de l’énergie est fournie par N fils à un système quelconque
simple quand le courant et la tension ne sont pas sinusoïdaux. de conducteurs, la puissance totale qui s’écoule dans le système
● Une première approche, analyse dans le domaine des fréquen- est donnée par la somme algébrique des lectures de
ces, consiste à développer en série de Fourier les variables non sinu- N wattmètres disposés de telle manière que chacun des N fils
soïdales et à définir la puissance réactive comme une somme de contienne une bobine de courant, la bobine de potentiel corres-
produits ou en fonction des seules composantes fondamentales. pondante étant branchée entre ce fil et un point commun. Si ce
point commun est situé sur l’un des N fils, la mesure peut être
● Une autre approche, analyse dans le domaine du temps, con- effectuée en utilisant N − 1 wattmètres.
siste à éviter les développements harmoniques et à généraliser les
concepts de composantes en phase et en quadrature aux ondes
périodiques de forme quelconque. Cette deuxième approche est liée Pour un circuit triphasé avec neutre, on peut utiliser trois wattmè-
plus directement au phénomène d’échange d’énergie entre la tres W1, W2, W3, le point commun étant le neutre et faire la somme
source et la charge. des lectures (figure 5).

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PUISSANCE EN COURANT CONTINU ET ALTERNATIF __________________________________________________________________________________________

Wattmètre 1 Wattmètre 1
I1 I1

U1n Wattmètre 2 U13 Wattmètre 2


I2 I2
Utilisation

U2n Utilisation
Wattmètre 3 U23
I3 I3

U3n
Figure 7 – Mesure de la puissance consommée sur un réseau
triphasé non équilibré à 3 fils

Figure 5 – Mesure de la puissance active sur un réseau triphasé


2.1.4 Mesure sur un réseau triphasé non équilibré
à 3 fils
Wattmètre 1
I1
Il convient d’insister particulièrement sur la méthode des deux
wattmètres qui est d’application courante.
U1n Que le système soit équilibré ou non, en l’absence de neutre, la
I2
relation suivante :

U2n Utilisation I1 + I2 + I3 = 0
I3
est toujours respectée, sinon il y aurait accumulation constante
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U3n
d’électricité soit au niveau du générateur soit à l’utilisation.
Dans ce cas, l’expression générale de la puissance :
P = U1nI1 + U2nI2 + U3nI3
Figure 6 – Mesure de puissance active sur un réseau triphasé à 4 fils,
devient :
équilibré
P = U13I1 + U23I2
Si on désigne par U1n la tension simple (phase 1/neutre) et I1 le et la mesure de la puissance consommée dans le circuit triphasé
courant circulant dans la phase 1, la puissance consommée dans la peut être réalisée avec seulement deux wattmètres (figure 7) con-
phase 1 (P1) aura pour valeur : formément au théorème de Blondel (cf. § 2.1.2).
P1 = U1nI1 cos ϕ1
La décomposition vectorielle montre que U13 est déphasé de --π-
6
et il en est de même pour les puissances P2 et P3 : π
en arrière par rapport à I1, de même U23 est déphasé de --- en avant
6
P2 = U2nI2 cos ϕ2 par rapport à I2.
P3 = U3nI3 cos ϕ3 Si nous posons U13 = U23 = U (tensions composées) et I1 = I2 = I
(courants de ligne) alors :
La puissance totale consommée est la somme des puissances P1,
P2, P3 consommées entre chaque fil et le neutre n, les charges utiles
Z1, Z2, Z3 pouvant être disposées d’une manière quelconque, soit P 1 = UI cos  --π- – ϕ
6 
entre conducteurs de phase ou entre phases et neutre :
et
Ptotale = P1 + P2 + P3
π
P 2 = UI cos  --- + ϕ
6 
2.1.3 Mesure sur un réseau triphasé équilibré
à 4 fils et l’on voit que :
– pour ϕ = 0 , P1 = P2
Les courants I1, I2 et I3 circulant dans les trois phases sont par
définition égaux en valeurs efficaces et présentent un déphasage ϕ – pour ϕ > 0 , P1 > P2
identique par rapport aux tensions respectives des trois phases :
– pour ϕ < 0 , P1 < P2
I1 = I2 = I3
La puissance active totale est toujours :
Le système étant équilibré, on pourra obtenir la puissance totale
de l’utilisation uniquement en effectuant une mesure sur la phase 1 π π
par exemple (figure 6) : P 1 + P 2 = UI cos  --- – ϕ + cos  --- + ϕ
6  6 
P1 = U1nI1 cos ϕ
On a bien :
et la puissance totale consommée sera égale à :
π
P 1 + P 2 = 2UI cos --- cos ϕ = 3UI cos ϕ = P
Ptotale = 3P1 6

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■ Cas particuliers :
● cos ϕ = 1
I1
Les indications des deux wattmètres sont identiques : P1 = P2. W1
● cos ϕ = 0,5
U1na
– Pour un déphasage arrière du courant par rapport à la tension : I2
P2 = 0. Utilisation
– Pour un déphasage avant du courant par rapport à la tension : P1
= 0. I3
● cos ϕ < 0,5

– Pour un déphasage arrière : le premier wattmètre W1 donne tou- R1 R2 R3


jours une indication positive, car l’angle de déphasage de I1 par rap- Neutre
π π artificiel W : Wattmètre
port à U13 est au maximum de --- (lorsque ϕ = --- ). R : Résistance
3 2
Le deuxième wattmètre W2 donne une indication positive pour Figure 8 – Mesure de la puissance consommée sur un réseau
triphasé équilibré à 3 fils
π π π
ϕ < --- et négative pour --- < ϕ < --- . En fait, dans ce dernier cas, il faut
3 3 2
inverser les connexions d’un de ces circuits, de manière à avoir une 2.2.1 Mesure sur réseau monophasé
indication lisible sur l’échelle, mais la valeur lue sera considérée
comme étant négative et nous aurons Ptotale = P1 − P2. On utilise un varmètre, appareil qui dérive directement du watt-
– Pour un déphasage avant : le phénomène est analogue, mais le mètre.
rôle des wattmètres est inversé. Pour mesurer la puissance réactive (Q = UI sin ϕ), il faut déphaser
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l’intensité efficace I, de manière à l’amener en quadrature avec la


tension efficace U. Ce résultat peut être obtenu en incorporant un
Remarque :
π
Les puissances partielles mesurées par chacun des wattmè- déphaseur de --- dans le circuit tension du wattmètre.
tres sont utiles pour le calcul mais ne correspondent pas à des 2
puissances physiques réelles, c’est-à-dire consommées dans les Souvent, on détermine la puissance réactive à partir de la puis-
différentes charges, seule leur somme a une signification réelle. sance active P et de la puissance apparente S, celle-ci étant mesurée
au moyen de voltmètres et d’ampèremètre (la puissance apparente
étant en effet définie par : S = UI).
2.1.5 Mesure sur un réseau triphasé équilibré La puissance réactive est alors calculée grâce à la relation :
à 3 fils

En l’absence de neutre, il convient de créer un neutre artificiel (na) Q = ( S2 – P2 )


afin de régénérer les tensions simples à partir des tensions disponi-
bles entre conducteurs de phase.
Le système étant équilibré, nous pouvons écrire I1 = I2 = I3 et on 2.2.2 Mesure sur réseau triphasé équilibré à 3 fils
retrouve le cas du réseau équilibré à 4 fils, c’est-à-dire que l’on
pourra obtenir la puissance totale consommée par l’utilisation en Dans ce type de réseau, on peut trouver, sur les conducteurs de
effectuant une mesure sur la phase 1 par exemple (figure 8). distribution, des tensions V en quadrature par rapport à la tension
En pratique, le point neutre artificiel est recréé par des impédan- de la phase dont on veut mesurer la puissance.
ces (R1, R2, R3) incluses dans les équipements de mesure. Par exemple, dans un réseau triphasé, la tension V1, est en qua-
On a donc : drature avec la tension U23.
P1 = U1naI1 cos ϕ On peut donc mesurer la puissance réactive avec des wattmètres
normaux.
Donc la puissance totale consommée par l’utilisation est :
De plus, le réseau étant équilibré en courant, un seul wattmètre
P = 3P1 suffit.
L’appareil indique dans ce cas :

2.2 Mesure des puissances réactives π


P = U 23 I 1 cos  --- – ϕ soit P = UI sin ϕ
2 
Pour passer de la mesure des puissances actives à la mesure des
puissances réactives, il suffit de remplacer les wattmètres par les Ou encore : P = 3VI sin ϕ soit 3P = 3VI sin ϕ
varmètres tout en appliquant les mêmes relations.
D’où : Q = 3P
Mais dans la pratique l’emploi de varmètres est rare car l’utilisa-
tion de wattmètres correctement raccordés permet d’accéder à la
mesure de la puissance réactive.
2.2.3 Mesure sur réseau triphasé à 3 fils non
équilibré en courants
Par convention, l’énergie réactive consommée est positive
lorsque la charge est inductive, et négative lorsque la charge est En pratique, le réseau est toutefois équilibré en tension (tensions
capacitive. composées égales).

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On utilise trois wattmètres alimentés par les tensions U23, U31, Ce découpage du signal constitue une discrétisation temporelle :
U12. On peut donc établir, tout comme au paragraphe précédent c’est l’opération d’échantillonnage.
(§ 2.2.2), les relations suivantes :
En pratique, la numérisation du signal est réalisée par un conver-
π tisseur analogique-numérique (CAN).
P 1 = U 23 I 1 cos  --- – ϕ 1 = U 23 I 1 sin ϕ 1 = 3VI 1 sin ϕ 1
2 

π 3.1.1 Élaboration de la puissance active


P 2 = U 31 I 2 cos  --- – ϕ 2 = U 31 I 2 sin ϕ 2 = 3VI 2 sin ϕ 2
2 
Si l’on fait un choix de N échantillons par période T, l’expression
π de la puissance active se traduit selon l’algorithme suivant :
P 3 = U 12 I 3 cos  --- – ϕ 3 = U 12 I 3 sin ϕ 3 = 3VI 3 sin ϕ 3
2 
N
d’où : 1
P = ----
N
∑ v ( k )i ( k )
P1 + P2 + P3 = 3 ( VI 1 sin ϕ 1 + VI 2 sin ϕ 2 + VI 3 sin ϕ 3 ) k=1

avec v(k) = V 2 sin ω ( kT e ) ,


soit :
i(k) = I 2 sin ω ( kT e + ϕ ) ,
Q = ( 1 ⁄ 3 ) ( P1 + P2 + P3 )
Te T-
= ---
N
v(k) et i(k) étant les échantillons du courant et de la tension pris
3. Appareils de mesure sur une période.
de puissance électrique
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Remarque : le choix du nombre N d’échantillons par période


L’évolution technologique et l’apparition de nouveaux compo- est très important, car il doit être le plus élevé possible pour
sants toujours plus performants, ont permis la réalisation de multi- obtenir la meilleure restitution du signal d’entrée, mais il doit
plieurs numériques destinés à la mesure de puissance aux être compatible avec les caractéristiques de vitesse du conver-
fréquences industrielles. tisseur analogique-numérique utilisé.
Cette évolution est très séduisante, car elle permet le passage des
produits analogiques monofonction vers des produits numériques
comportant davantage de fonctions. 3.1.2 Élaboration de la puissance réactive
En effet le processeur, par l’intermédiaire de la carte d’acquisition,
accède aux valeurs instantanées des grandeurs d’entrée, ce qui lui π
permet de calculer non seulement la puissance moyenne mais éga- La puissance réactive est obtenue en déphasant le courant I de ---
lement toutes les autres grandeurs caractéristiques du réseau 2
par rapport à la tension V, ce qui correspond à un quart de période
(valeurs efficaces des tensions et des courants, puissances actives
et réactives, facteur de puissance, etc.). T--- .
 4

La puissance réactive s’exprime donc par :


3.1 Principe du multiplieur numérique
T


1 T
Les signaux analogiques d’entrée, tension et courant, sont trans- Q = --- v ( t )i  t + --- dt
formés en une suite de données numériques, puis sont traités par T  4
0
un algorithme déterminé qui calcule la puissance moyenne.
En courant alternatif sinusoïdal (de période T ), la puissance Ainsi, en utilisant un traitement numérique et en choisissant le
active s’exprime par : nombre N d’échantillons comme étant un multiple de 4, nous cons-
π
tatons que déphaser le courant de --- par rapport à la tension revient
T 2

1
P = --- v ( t )i ( t ) dt
T 0
simplement à décaler le tableau des N échantillons de N ---- .
4
avec t temps,
On obtient donc l’algorithme suivant :
v ( t ) = V 2 sin ω t tension aux bornes de la charge,
i ( t ) = I 2 sin ( ω t + ϕ ) courant qui traverse la charge. N
1 N
Du fait des limitations technologiques du processeur, l’acquisition Q = ---- ∑ v ( k )i  k + ----
des données d’entrée, ne peut s’effectuer de façon continue. N  4
k=1
Le signal d’entrée n’est donc défini que pour des valeurs discrètes
du temps, ces valeurs étant des multiples entiers de la période avec v(k) = V 2 sin ω ( kT e ) ,
d’échantillonnage Te.
i(k) = I 2 sin ω ( kT e + ϕ )
Par définition, on a donc :
T
T = NTe Te = ----
N
où N est un entier. N entier multiple de 4.

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__________________________________________________________________________________________ PUISSANCE EN COURANT CONTINU ET ALTERNATIF

Remarque : on voit apparaître ici une deuxième contrainte


pour le choix du nombre N d’échantillons par période. En prati- TC F
que, le nombre de 16 échantillons par période est souvent
π TC F MUX E/B
retenu, car alors obtenir le déphasage du courant de --- se tra-
2
duit par un simple décalage de 4 échantillons. TC F
MUX CAN CPU
TT F
3.2 Méthode de mesure
TT F MUX E/B
Si l’on retient le nombre de 16 échantillons par période, on aboutit
aux différents algorithmes suivants. TT F

TC transformateurs de courant E/B échantillonneurs-bloqueurs


3.2.1 Puissance active
TT transformateurs de tension CAN convertisseur
F filtre anti-repliement analogique/numérique
• Pour un réseau monophasé :
MUX multiplexeurs CPU carte à microprocesseur
16
1
P = ------
16 ∑ v ( k )i ( k ) Figure 9 – Conditionnement et acquisition des signaux pour mesure
k=1 de puissance
• Pour un réseau triphasé équilibré :
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16 Suivant les applications et en fonction des performances recher-


1
P = ------
16 ∑ 3v ( k )i ( k ) chées, différentes solutions sont mises en œuvre.
k=1 Nous indiquons ci-dessous un exemple de réalisation pour le con-
• Pour un réseau triphasé non équilibré : ditionnement et l’acquisition des signaux destinés à l’élaboration
d’une mesure de puissance (figure 9) :
16 — la carte d’acquisition comprend six entrées isolées galvanique-
1
P = ------
16 ∑ ( v 1 ( k )i 1 ( k ) + v 2 ( k )i 2 ( k ) + v 3 ( k )i 3 ( k ) ) ment entre elles par des transformateurs de courants et de
k=1 tensions ;
— un multiplexage aiguille ensuite l’entrée vers un échantillon-
neur-bloqueur suivi d’un amplificateur à gain variable ;
3.2.2 Puissance réactive
— les voies courant et tension ont chacune leur échantillonneur-
bloqueur et leur amplificateur et attaquent un convertisseur analogi-
La puissance réactive s’obtient en décalant le tableau des que-numérique unique ;
N échantillons du courant de 4 échantillons, N étant un entier multi-
— à chaque cycle d’acquisition, le microprocesseur reçoit les
ple de 4.
6 grandeurs codées sur 12 bits et élabore par l’intermédiaire de son
• Pour un réseau monophasé : algorithme de calcul toutes les grandeurs caractéristiques du
réseau.
16
1
Q = ------
16 ∑ v ( k )i ( k + 4 )
k=1

• Pour un réseau triphasé équilibré :


3.4 Avantages des wattmètres numériques
16
1

Les wattmètres numériques présentent de nombreux avantages,
Q = ------ 3v ( k )i ( k + 4 )
16 tels que :
k=1
— leur grande précision : 0,1 % ;
• Pour un réseau triphasé non équilibré :
— de grandes étendues de mesure (avec des commutations de
16 gammes automatiques) ;
1
Q = ------
16 ∑ ( v 1 ( k )i 1 ( k + 4 ) + v 2 ( k )i 2 ( k + 4 ) + v 3 ( k )i 3 ( k + 4 ) ) — la mesure simultanée de la tension, du courant, de la puis-
sance active et de la puissance réactive ;
k=1
— leur large gamme de fréquences (de 10 Hz à 100 kHz) ;
— la calibration numérique assurée par une tension de référence
interne ;
3.3 Réalisation pratique — la mesure de signaux issus de convertisseur de fréquence uti-
lisant la technique de la modulation en largeur d’impulsion (grâce à
La mesure de puissance dans le domaine industriel pose généra- l’utilisation d’une fréquence d’échantillonnage élevée) ;
lement des problèmes spécifiques tels que : — la mesure du facteur de puissance sur des signaux de courant
et de tension riches en harmoniques (grâce à la mise en œuvre
— calibres d’entrée ;
d’une multiplication en temps réel entre les voies tension et les
— bande passante ;
voies courant) ;
— isolement galvanique ;
— précision, etc. — leurs encombrement et poids réduits.

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PUISSANCE EN COURANT CONTINU ET ALTERNATIF __________________________________________________________________________________________

3.5 Perspectives d’évolution


des wattmètres Alimentation auxiliaire en courant alternatif ou continu

Sorties
Le besoin de mieux maîtriser les coûts de la consommation Mémoires
alarmes
d’énergie a contribué à faire évoluer la demande en matière de
mesure de puissance électrique. Entrées Liaison
tension Acquisition série
Les solutions modernes à ce besoin sont des produits utilisant les
Calcul
technologies de l’information et de la communication telles que les Traitement logique
centrales de mesures. Entrées Sorties
courant analogiques
Une centrale de mesure est un appareil que l’on installe sur un
tableau électrique, sur un départ ou une arrivée du réseau Sorties
Affichage Clavier
(figure 10). impulsion

Cette centrale de mesure participe ainsi activement à l’exploita-


tion et à la gestion du réseau électrique à travers ces différentes Figure 10 – Architecture d’une centrale de mesure
fonctions :
— capter et convertir les informations de courants et tensions ;
— traiter la valeur de multiples paramètres du réseau ; ou de la distribution. Elles sont adaptées aux besoins des réseaux
de moyennes ou basses tensions, on en trouve par exemple :
— renseigner grâce aux sorties d’alarme ;
— dans les centrales de production d’énergie pour contrôler la
— communiquer par le biais d’une liaison série ;
puissance fournie par un alternateur ;
— afficher en remplaçant avantageusement toute une panoplie — sur les grands sites industriels à des fins de supervision et de
d’indicateurs. comptage divisionnaire en basse tension ;
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Les centrales de mesure trouvent leur place à toutes les étapes — sur les départs moyenne tension/basse tension pour la sur-
d’un réseau électrique, qu’il s’agisse de la production, du transport veillance des installations électriques industrielles, etc.

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