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Électrotechnique I : Circuits Électriques et Magnétiques, Transformateurs et


Machines à Courant Continu

Book · October 2018

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1 author:

Abdelfettah Kerboua
Ecole supérieure en sciences appliqués à Tlemcen
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ECOLE SUPERIEURE EN SCIENCES APPLIQUEES


--T L E M C E N--

Département du Second Cycle

SPECIALITE : ELECTROTECHNIQUE

Polycopié du cours
ELECTROTECHNIQUE 1
Systèmes Electriques Polyphasés,
Transformateurs
Machines à Courant Continu

Dans le cadre du programme pédagogique

de la formation Ingénieur et Master

En

ELECTROTECHNIQUE : Energie et Environnement

Préparé par:
Dr Abdelfettah KERBOUA
Année universitaire 2017-2018
AVANT PROPOS

L’électrotechnique est une discipline qui étudie les questions relatives à l’énergie électrique.
Issue de travaux principalement développés au XIXème siècle, elle constitue aujourd’hui
encore un bagage de base nécessaire pour des études supérieures et des activités
professionnelles dans de nombreux secteurs. En effet, l’énergie électrique est de plus en plus
présente dans les systèmes toujours plus sophistiqués et plus nombreux qui facilitent nos
activités quotidiennes.
L'énergie électrique de notre réseau électrique est du type alternatif triphasé. La majorité de
cette énergie est générée à l'aide des gros convertisseurs électromécanique à courant alternatif
et consommée par d'autre moins puissants. La différence entre ces machines vient de la façon
dont sont créés ces champs magnétiques et de la manière dont on les fait agir l'un sur l'autre.
"ELECTROTECHNIQUE 1" est une matière essentielle de l'unité fondamentale I. Elle
s'adresse aux élèves ingénieurs au premier semestre de la spécialité Energie et
Environnement ou généralement pour toute formation approfondie en électrotechnique.
L’objectif est de développer les principes fondamentaux et les caractéristiques des machines
électriques en régime permanent.
Le contenu de ce polycopié est déjà enseigné au département de sciences et techniques de la
Faculté des Sciences et de la Technologie à l'Université de Mascara, ensuite il est enseigné au
département du Second Cycle à l'école supérieure en sciences appliquées de Tlemcen. Il est
présenté avec un style très simple qui permet aux étudiants une compréhension très rapide.
Ce polycopié traite les systèmes électriques à courant alternatif monophasés et triphasés, les
circuits magnétiques, les transformateurs et les machines à courant continu. Ce cours utilise
de nombreux ouvrages et sites web sur lesquels j’ai repris des photos ou des diagrammes. Je
tiens à remercier toutes les personnes qui directement et/ou indirectement ont contribué à
l’enrichissement de ce cours.
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

I. Représentation et Propriétés des Grandeurs Sinusoïdales


I.1. Notion de déphasage
Soient deux grandeurs sinusoïdales x1(t) et x2(t) intervenant dans le même circuit électrique
(de même pulsation), "1 " et "2 " sont les phases initiales de ces deux grandeurs par
rapport à l'origine du temps tel que.
𝑥1 𝑡 = 𝑋1𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 1 ) et 𝑥2 𝑡 = 𝑋2𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 2 )

Le déphasage "" entre les deux grandeurs est : "Δ = 1 − 2 ".


Si Δ = 0, on dit que x1(t) et x2(t) sont en
phase, x2

Si Δ > 0, on dit que x1(t) et en avance par


π
rapport à x2(t) (en particulier si  = 2, on dit x1
que x1(t) et en quadrature avance par rapport
à x2(t)). 1 2  𝜔𝑡
Si Δ < 0, on dit que x1(t) et en arrière par
π
rapport à x2(t) (en particulier si  = − 2 , on
dit que x1(t) et en quadrature arrière par
rapport à x2(t)).
Si  = ±π, on dit que x1(t) et en opposition
de phase par rapport à x2(t).

I.2. Représentation vectorielle


Les valeurs des grandeurs sinusoïdales x1(t) et x2(t) sont données par la projection des
vecteurs 𝑂𝑀1 et 𝑂𝑀2 tournants dans le sens antihoraire tous deux à la vitesse angulaire
"𝜔" sur l'axe OX (origine de phase) et ayant pour modules "𝑋1 " et "𝑋2 " et déphasages "1 "
et "2 " successivement. Ainsi, on dit que les vecteurs 𝑂𝑀1 et 𝑂𝑀2 représentent les
grandeurs sinusoïdales x1(t) et x2(t) successivement dont l'axe OX est l'origine de phase.

X X déphasage
+ 𝜔 arrière + 𝜔
x2 𝑀2
𝑂𝑀2
2
x1
𝑂𝑀1
1
𝑀1  
𝑂𝑀1
 𝑡 O déphasage
avant

Remarque : En électrotechnique, on caractérise les grandeurs sinusoïdales par ses valeurs


efficaces"𝑋1 " et "𝑋2 " et non plus par ses valeurs maximales "𝑋1𝑚𝑎𝑥 " et "𝑋2𝑚𝑎𝑥 ".

1
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

I.3. Notation complexe


Lorsqu'on prend l'origine de phases confondu avec l'axe des réelles du plan complexe, les
vecteurs 𝑂𝑀1 et 𝑂𝑀2 peuvent être représentés à un instant donné dans le plan complexe
ainsi.
déphasage
+ 𝜔 Im
arrière + 𝜔
𝑂𝑀2 𝑂𝑀1 𝑂𝑀2
𝜔𝑡 + 1

𝑂𝑀1 𝜔𝑡 + 2

déphasage
O O Re
avant

𝑂𝑀1 est représenté en complexe par :


𝑂𝑀1 = 𝑋1 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 1 + 𝑗𝑆𝑖𝑛 𝜔𝑡 + 1 = 𝑋1 𝑒 𝑗𝜔𝑡 +1

𝑂𝑀2 est représenté en complexe par :

𝑂𝑀2 = 𝑋2 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 2 + 𝑗𝑆𝑖𝑛 𝜔𝑡 + 2 = 𝑋2 𝑒 𝑗 (𝜔𝑡 +2 )

Remarque : La notation complexe de la grandeur sinusoïdale 2𝑋𝐶𝑜𝑠(𝜔𝑡 + α) sera


confondue avec celle d'une constante complexe 𝑋 𝐶𝑜𝑠 α + 𝑗𝑆𝑖𝑛 α . Mais en réalité,
Elles sont totalement différentes. La première est une grandeur sinusoïdale de pulsation
"𝜔" et de valeur efficace "𝑋" et de phase initiale "α". Alors que la deuxième est un nombre
complexe de module "𝑋" et d'argument "α".

I.4. Propriétés des grandeurs sinusoïdales


Deux types d'opérations sur les grandeurs sinusoïdales donnent des grandeurs encore
sinusoïdales de même pulsation donc représentable sur le même diagramme vectoriel. Il
s'agit de l'addition (soustraction) et la dérivation (intégration).

I.4.a. Somme et différence


Soient deux grandeurs sinusoïdales

𝑥1 𝑡 = 2𝑋1 𝐶𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 1 ) et 𝑥2 𝑡 = 2𝑋2 𝐶𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 2 ).

Leur somme instantanée est aussi sinusoïdale 𝑥 𝑡 = 2𝑋𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 +  tel que :


2 2
𝑋= 𝑋1 𝐶𝑜𝑠 1 + 𝑋2 𝐶𝑜𝑠 2 + 𝑋1 𝑆𝑖𝑛 1 + 𝑋2 𝑆𝑖𝑛 2
𝑋1 𝑆𝑖𝑛 1 + 𝑋2 𝑆𝑖𝑛 2
 = arctg
𝑋1 𝐶𝑜𝑠 1 + 𝑋2 𝐶𝑜𝑠 2

I.4.b. Dérivation et Intégration


Soient une grandeur sinusoïdale 𝑥 𝑡 = 2𝑋𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 +  ,
𝑑𝑥 𝑡 π
= 2𝑋𝜔𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 +  +
𝑑𝑡 2

2
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

𝑋 π
𝑥 𝑡 𝑑𝑡 = 2 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 +  −
𝜔 2
La dérivée d'une grandeur sinusoïdale est aussi sinusoïdale dont sa valeur efficace est
multipliée par la pulsation et son déphasage est en quadrature avance.
L'intégrale d'une grandeur sinusoïdale est aussi sinusoïdale dont sa valeur efficace est
divisée par la pulsation et son déphasage est en quadrature arrière.
Remarque : La grandeur sinusoïdale, sa dérivée et son intégrale ne sont pas de même
nature physique mais ils ont la même pulsation, donc sont représentable sur le même
diagramme vectoriel.

II. Relations entre tension et courant dans un circuit RLC

Soit un circuit RLC série alimenté sous une tension sinusoïdale comme le montre la figure
ci-dessous. L'application de la loi de maille donne :
𝑢 𝑡 = 𝑢𝑅 𝑡 + 𝑢𝐿 𝑡 + 𝑢𝐶 𝑡 avec
𝑢𝑅 𝑡 = 𝑅 𝑖 𝑡 𝑖 𝑡
𝑢𝑅 𝑡 R
𝑑𝑖 𝑡
𝑢𝐿 𝑡 = 𝐿 𝑢 𝑡
𝑑𝑡 L
𝑢𝐿 𝑡
1
𝑢𝐶 𝑡 = 𝑖 𝑡 𝑑𝑡
𝐶 𝑢𝐶 𝑡 C
Donc
𝑑𝑖 𝑡 1
𝑢 𝑡 =𝑅𝑖 𝑡 +𝐿 + 𝑖 𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑡 𝐶

II.1. Solution algébrique


Lorsqu'on applique une tension sinusoïdale à ce circuit, le courant résultant est la somme
de deux termes. Le premier est obtenu par la solution générale de l'équation différentielle
sans second membre. Il est apériodique amorti donc au bout de quelques périodes sera
négligeable. Le deuxième est obtenu par la solution particulière de l'équation différentielle
avec second membre. Il est sinusoïdal et de même pulsation que la tension (le second
membre). Après que le régime permanent s'établit (suivant les valeurs de R, L et C), Le
terme libre sera négligeable et ne reste que le terme forcé. Alors le courant est sinusoïdal et
ne reste que de définir sa valeur efficace et son déphasage par rapport à la tension.
Soit la tension sinusoïdale 𝑢 𝑡 de valeur efficace U et de phase initiale nulle (supposée
comme origine de phases)
𝑢 𝑡 = 2𝑈𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡
Le courant circulant dans ce circuit est de valeur efficace I et supposé de déphasage arrière
"" comme la plupart des récepteurs en pratique. En cas où le courant est déphasé en
avance, les résultats seront les mêmes sauf que le déphasage "" sera négatif.

𝑖 𝑡 = 2𝐼𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 

3
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

En utilisant les opérations établis dans les sections précédentes, nous aboutissons à :
𝑈 1 1
𝐼= 𝑒𝑡  = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔 𝐿𝜔 −
1 2 𝑅 𝐶𝜔
𝑅 2 + 𝐿𝜔 − 𝐶𝜔
On appelle
1 2
𝑅 2 + 𝐿𝜔 − 𝐶𝜔 l'impédance "𝑍" du circuit.
1
"𝐿𝜔 − 𝐶𝜔 " la réactance "𝑋" totale du circuit. C'est la somme de la réactance de la
1
bobine "𝐿𝜔" et celle du condensateur " − 𝐶𝜔 ".
Ainsi, on peut écrire:
𝑈 𝑋 𝑋 𝑅
𝐼= , 𝑡𝑔 = 𝑅 , 𝑠𝑖𝑛 = , 𝐶𝑜𝑠 =
𝑍 𝑍 𝑍
Remarque :
1
- Si 𝐿𝜔 > 𝐶𝜔 , on dit que le circuit est inductif et le déphasage "" du courant est en
arrière par rapport à la tension.
1
- Si 𝐿𝜔 < 𝐶𝜔 , on dit que le circuit est capacitif et le déphasage "" du courant est en
avance par rapport à la tension.
- Les valeurs efficaces des chutes de tension aux bornes de chaque élément du circuit
𝐼
𝑈𝑅 = 𝑅 𝐼 = 𝑈𝑐𝑜𝑠, 𝑈𝐿 = 𝐿𝜔𝐼, 𝑈𝐶 = 𝐶𝜔
1
A la résonnance "𝐿𝜔 = 𝐶𝜔 ", on aura :
𝑈 𝑈𝐿 𝑈𝐶 𝐿𝜔 1
𝐼=𝑅,  = 0, et = = = 𝐶𝜔𝑅
𝑈 𝑈 𝑅
On note que 𝑈𝐿 et 𝑈𝐶 sont en opposition de phase et peuvent prendre des valeurs très
supérieures à U.

II.2. Solution complexe et diagramme vectoriel


Puisque touts les termes sont sinusoïdaux,
l'équation différentielle s'écrit en complexe
ainsi : 1
−𝑗 𝐶𝜔 𝐼
𝑈𝑅 + 𝑈𝐿 + 𝑈𝐶 = 𝑈
𝑗𝐿𝜔𝐼
1 𝑍
𝑅𝐼 + 𝑗𝐿𝜔𝐼 − 𝑗 𝐶𝜔 𝐼 = 𝑈
 𝐼
𝑈 𝑈
d′où 𝐼 = = O 𝑅𝐼
1 𝑍
𝑅 + 𝑗 𝐿𝜔 − 𝐶𝜔

1
Avec 𝑍 = 𝑅 + 𝑗 𝐿𝜔 − 𝐶𝜔 = 𝑅 + 𝑗𝑋 est l'impédance en complexe

Remarque :
- On peut représenter l'impédance complexe "Z" dans le plan complexe, mais il faut
veiller à ne pas la confondre avec la représentation complexe des grandeurs sinusoïdale

4
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

(courants et tensions). On dit que "Z" est vecteur achronique et U et I sont des vecteurs
chroniques.
𝑈
- Depuis la relation 𝐼 = 𝑍 , on déduit 𝐼𝑚
simplement la valeur efficace et le 1
−𝑗 𝐶𝜔
déphasage du courant. Sa valeur efficace 𝑗𝐿𝜔
égale le quotient de la valeur efficace de 𝑍
la tension par le module de l'impédance.
Son déphasage par rapport à la tension  𝑅𝑒
égale l'argument de l'impédance. O 𝑅
-

𝑈 𝑈
𝐼= = et  = arg⁡𝑍
𝑍 1 2
𝑅 2 + 𝐿𝜔 −
𝐶𝜔
- Les lois fondamentaux des circuits électriques alimentés en continue restent valables en
alternatif en utilisant la notation complexe ou la représentation vectorielle.

III. Les Puissances


Dans un circuit électrique alimenté par une tension "𝑢 𝑡 ", il y circule un courant 𝑖 𝑡 . On
peut définir plusieurs puissances.

III.1. Puissance Instantanée (Watt : [W])


C'est le produit instantané de la tension et le courant : 𝑝 𝑡 = 𝑢 𝑡 𝑖 𝑡
En régime sinusoïdale, la puissance instantanée est :
𝑝 𝑡 = 𝑈𝐼 𝐶𝑜𝑠 + 𝐶𝑜𝑠 2𝜔𝑡 − 

III.2. Puissance Active (Watt : [W]) 𝑝 𝑡


C'est la valeur moyenne de la puissance
instantanée.
1 𝑇
𝑃= 𝑝 𝑡 𝑑𝑡
𝑇 0 𝑃
En régime sinusoïdale, la puissance active 𝜔𝑡
est :
𝑃 = 𝑈𝐼𝐶𝑜𝑠

On appelle puissance fluctuante, la puissance "𝑈𝐼𝐶𝑜𝑠 2𝜔𝑡 −  ". C'est la variation de


𝑝 𝑡 autour de sa valeur moyenne.

5
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

Dans le cas du circuit RLC série, la puissance active 𝑃 = 𝑈𝐼𝐶𝑜𝑠 = 𝑅𝐼 2 . Ceci explique
que toute la puissance active délivrée par la source est transformée en pertes Joule.
Remarque :
Si la tension et le courant d'un circuit ne sont pas sinusoïdaux, on peut utiliser le
développement en série de Fourier pour les deux grandeurs et calculer par la suite la
puissance active résultante.
𝑢 𝑡 = 𝑈𝑚𝑜𝑦 + 𝑈1 2𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + α1 + 𝑈2 2𝐶𝑜𝑠 2𝜔𝑡 + α2 + ⋯ + 𝑈𝑛 2𝐶𝑜𝑠 𝑛𝜔𝑡 + αn + ⋯
𝑖 𝑡 = 𝐼𝑚𝑜𝑦 + 𝐼1 2𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + β1 + 𝐼2 2𝐶𝑜𝑠 2𝜔𝑡 + β2 + ⋯ + 𝐼𝑛 2𝐶𝑜𝑠 𝑛𝜔𝑡 + βn + ⋯
La puissance active sera trouvée ainsi :
𝑃 = 𝑈𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑚𝑜𝑦 + 𝑈1 𝐼1 𝐶𝑜𝑠 α1 − β1 + 𝑈2 𝐼2 𝐶𝑜𝑠 α2 − β2 + ⋯ + 𝑈𝑛 𝐼𝑛 𝐶𝑜𝑠 αn − βn + ⋯

III.3. Puissance Apparente (Volt-Ampere : [VA])


C'est le produit des valeurs efficaces de la tension et du courant d'un circuit électrique.
𝑆 = 𝑈𝐼
Le facteur de puissance est définit comme le quotient de la puissance active par la
puissance apparente.
𝑃
𝑓𝑝 =
𝑆
En régime sinusoïdale, le facteur de puissance égale :
𝑓𝑝 = 𝑐𝑜𝑠𝜑
Le facteur de puissance dépend directement du déphasage entre le courant et la tension aux
bornes du dipôle. Si le dipôle est alimenté par une tension constante en amplitude "𝑈" ,
𝑃
𝐼=
𝑈𝐶𝑜𝑠
Remarque :
Pour délivrer à une installation une même puissance P, le courant doit être d’autant plus
important que le facteur de puissance est faible. L'utilisation des condensateurs permettra
une compensation de la puissance réactive absorbée par l'installation (amélioration du
cos). Le facteur de puissance renseigne donc sur la qualité de la transmission de l'énergie.

En régime non sinusoïdale, le facteur de puissance égale:


𝑈𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑚𝑜𝑦 + 𝑈1 𝐼1 𝐶𝑜𝑠 α1 − β1 + 𝑈2 𝐼2 𝐶𝑜𝑠 α2 − β2 + ⋯ + 𝑈𝑛 𝐼𝑛 𝐶𝑜𝑠 αn − βn + ⋯
𝑓𝑝 =
2
𝑈𝑚𝑜𝑦 + 𝑈12 + 𝑈22 + ⋯ + 𝑈𝑛2 + ⋯ 𝐼𝑚𝑜𝑦
2 + 𝐼12 + 𝐼22 + ⋯ + 𝐼𝑛2 + ⋯

III.4. Puissance Réactive (Volt-Ampère Réactif: [VAR])


Cette puissance n'est définie qu'en régime sinusoïdale.
𝑄 = 𝑈𝐼𝑆𝑖𝑛
Dans le cas du circuit RLC série, la puissance réactive 𝑄 = 𝑈𝐼𝑆𝑖𝑛 = 𝑋𝐼 2 . Sachant que la
réactance "𝑋" peut être positive (cas d'une charge inductive) ou négative (cas d'une charge
capacitive), la puissance réactive peut être absorbée ou crée par la charge respectivement.

6
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

La bobine absorbe une puissance réactive selon la valeur de son inductance (𝐿𝜔𝐼 2 ). Le
1
condensateur crée une puissance réactive selon la valeur de sa capacité ( − 𝐶𝜔 𝐼 2 ). La
puissance réactive totale échangée sera soit absorbée de l'alimentation soit fournie à
l'alimentation suivant le signe de la réactance. Les signes adoptés pour la puissance
réactive de la bobine et celle du condensateur ne sont qu'une convention pour caractériser
ces échanges.

Remarque :
- En régime sinusoïdal, on peut 𝐼𝑚
représenter les puissances active,
réactive et apparente dans le plan
complexe comme il est illustré dans la 𝑄
figure. 𝑆
On peut écrire :  𝑅𝑒
𝑆 = 𝑃 + 𝑗𝑄 O 𝑃

III.5. Théorème de BOUCHEROT


Une installation électrique est un ensemble de récepteurs (plusieurs résistances, bobines et
condensateurs, moteurs, radiateur, …), groupés en parallèle et alimentés par une tension
commune de valeur efficace constante fournie par le réseau de distribution.
Dans tout circuit électrique, le théorème de Boucherot énonce la conservation des
puissances actives et réactives :

La puissance active totale consommée est égale à la somme arithmétique des puissances
actives consommées par chaque récepteur 𝑃 = 𝑃𝑖 .

La puissance réactive totale consommée est la somme algébrique des puissances réactives
consommées par chaque récepteur 𝑄 = 𝑄𝑖 .

Par contre les puissances apparentes ne se conservent pas. Pour le calcul de la puissance
apparente totale, on peut utiliser la notation complexe.

𝑆= 𝑆𝑖 = 𝑃𝑖 + 𝑗 𝑄𝑖

7
Chapitre I Circuits Electriques En Régime Sinusoïdal Etabli

Sommaire
I. Représentation et Propriétés des Grandeurs Sinusoïdales .......................................................... 1
I.1. Notion de déphasage .......................................................................................................... 1
I.2. Représentation vectorielle .................................................................................................. 1
I.3. Notation complexe ............................................................................................................. 2
I.4. Propriétés des grandeurs sinusoïdales ................................................................................ 2
I.4.a. Somme et différence ................................................................................................... 2
I.4.b. Dérivation et Intégration............................................................................................. 2
II. Relations entre tension et courant dans un circuit RLC ............................................................. 3
II.1. Solution algébrique............................................................................................................. 3
II.2. Solution complexe et diagramme vectoriel ........................................................................ 4
III. Les Puissances ........................................................................................................................ 5
III.1. Puissance Instantanée (Watt : [W]) ................................................................................ 5
III.2. Puissance Active (Watt : [W]) ........................................................................................ 5
III.3. Puissance Apparente (Volt-Ampere : [VA]) .................................................................. 6
III.4. Puissance Réactive (Volt-Ampère Réactif: [VAR]) ....................................................... 6
III.5. Théorème de BOUCHEROT .......................................................................................... 7

8
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

On appelle un système q-phasé (polyphasé) un circuit électrique constitué de "q" sous


systèmes (appelés phases). Il est caractérisé par un ensemble de grandeurs alternatives de
même nature et de même pulsation. Les systèmes polyphasés sont particulièrement utiles
pour le transport de puissance électrique et aux machines électriques. Il y a plusieurs
avantages des systèmes polyphasés à savoir : La création des champs tournants essentiels
au fonctionnement des moteurs électriques. A coût égale les machines polyphasées
permettent de convertir plus d’énergie que les machines monophasées. La puissance
instantanée fournit par un système polyphasé est constante donc un couple constant.
Il existe deux types de systèmes polyphasés système équilibré et déséquilibré. Un système
q-phasé est équilibré si tous les "𝑞" grandeurs ont la même amplitude et sont déphasées de
"2𝜋/𝑞" l'une de l'autre qui la succède. Si une condition pour une grandeur n'est pas
vérifiée, le système est alors déséquilibré.

I. Systèmes Polyphasés Equilibrés


I.1. Equations et propriétés des systèmes polyphasés équilibrés
Dans un système q-phasé équilibré, les grandeurs caractérisant ce système (courants,
tensions, flux, inductions, …) s'écrivent de la manière suivante :
𝑥1 𝑡 = 𝑋1𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼1
𝑥2 𝑡 = 𝑋2𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼2

𝑥𝑞 𝑡 = 𝑋𝑞𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼𝑞
avec
2𝜋
𝑋1𝑚𝑎𝑥 = 𝑋2𝑚𝑎𝑥 = ⋯ = 𝑋𝑞𝑚𝑎𝑥 et 𝛼2 − 𝛼1 = 𝛼3 − 𝛼2 = ⋯ = 𝛼𝑞 − 𝛼𝑞−1 = ± 𝑞
2𝜋
Par convention, lorsque 𝛼2 − 𝛼1 = 𝛼3 − 𝛼2 = ⋯ = 𝛼𝑞 − 𝛼𝑞−1 = − , le système est dit
𝑞
direct. On donne un exemple d'un système de tension pentaphasé équilibré direct :
𝑣1 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼
2𝜋
𝑣2 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 − 𝑉1
5 2𝜋
4𝜋 𝑉5 5
𝑣3 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 − 2𝜋
5 2𝜋 5
6𝜋 5 𝑉2
𝑣4 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 −
5 2𝜋
8𝜋 2𝜋 5
𝑣5 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 − 𝑉4 5
5
𝑉3
On représente ce système par le diagramme
vectoriel ci-contre :

On constate bien le sens horaire de l'ordre de succession des tensions lorsque le système est
direct.
2𝜋
Par convention, lorsque 𝛼2 − 𝛼1 = 𝛼3 − 𝛼2 = ⋯ = 𝛼𝑞 − 𝛼𝑞−1 = + , le système est dit
𝑞
indirect (ou inverse). On donne un exemple d'un système de tension penta-phasé équilibré
inverse :

8
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

𝑣1 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼
2𝜋
𝑣2 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 + 𝑉1
5 2𝜋
4𝜋 𝑉2 5
𝑣3 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 + 2𝜋
5 2𝜋
5
6𝜋 5 𝑉5
𝑣4 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 +
5 2𝜋
8𝜋 2𝜋 5
𝑣5 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝛼 + 𝑉3 5
5
𝑉4
On représente ce système par le diagramme
vectoriel comme suit :
On constate bien le sens antihoraire de l'ordre de succession des tensions lorsque le
système est inverse.
Remarques :
- La somme instantanée de l'ensemble des grandeurs formant un système polyphasé
équilibré direct ou inverse est nulle.
- Un système polyphasé dont l'ensemble de ces grandeurs sont en phase est dit
homopolaire.
Exemple de système de tensions triphasé
direct. 𝑉1
𝑣1 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡
2𝜋 2𝜋
2𝜋
𝑣2 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 3
3 3
4𝜋
𝑣3 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 2𝜋 𝑉2
3 3
𝑉3

𝑉𝑚𝑎𝑥 𝑣1 𝑡 𝑣2 𝑡 𝑣3 𝑡

−𝑉𝑚𝑎𝑥

Exemple de système de courants triphasé


inverse.
𝐼1
𝑖1 𝑡 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡
2𝜋 2𝜋
2𝜋
𝑖2 𝑡 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 3
3 3
4𝜋
𝑖3 𝑡 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 2𝜋 𝐼3
3
3
𝐼2

9
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑖1 𝑡 𝑖3 𝑡 𝑖2 𝑡

−𝐼𝑚𝑎𝑥

Application : Le système polyphasé le plus utilisé dans les applications industrielles et le


transport de puissance électrique est le système triphasé. Pour raison de simplification, on
prend la première grandeur du système comme origine de phase.

I.2. Couplage des systèmes polyphasés équilibrés


Un système polyphasé peut être une source d'alimentation polyphasée comme il peut être
une charge (récepteur) polyphasée. Un système q-phasé est composé de "𝑞" sources ou
charges monophasés. Les liaisons entre sources et/ou charges ne sont pas assurées
indépendamment (une des intérêts des systèmes polyphasés). L'ensemble des éléments
constituants le système polyphasé sont d'abord montés entre eux selon un des deux types
de montages possibles (montage étoile et le montage polygone).

I.2.a. Montage étoile


On réuni les "𝑞" bornes des "𝑞" éléments (sources ou charges) monophasés en un point
commun pour former un point neutre. Les autres "𝑞" bornes des "𝑞" sources ou charges
forment les bornes de sortie ou d'entée respectivement.

𝑒1 𝑡 𝑍1
𝑖1 𝑡
Bornes de sortie

Bornes d'entrée

𝑒2 𝑡 𝑍2
𝑖2 𝑡



𝑒𝑞 𝑡 𝑖𝑞 𝑡 𝑍𝑞

Borne du point neutre


Source q-phasée montée en étoile Impédance q-phasée montée en étoile

La ligne neutre sert au retour du courant résultant des "𝑞" phases. En cas de système
polyphasé équilibré où la somme instantanée des "𝑞" courants est nulle, la ligne neutre sera
inutile.
On distingue deux types de tensions :
Les tensions simples qui représentent les d.d.p entre les bornes de sortie ou d'entée du
système polyphasé et le neutre. On les note 𝑉𝑘 tel que :
Pour les sources : 𝑉𝑘 = 𝐸𝑘 avec 𝑘 = 1 … 𝑞
Pour les charges : 𝑉𝑘 = 𝑍𝑘 𝐼𝑘 avec 𝑘 = 1 … 𝑞

10
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

Les tensions composées qui représentent les d.d.p entre deux bornes de sortie ou d'entée du
système polyphasé. On les note 𝑈𝑘,𝑘+1 tel que :
Pour les sources : 𝑈𝑘,𝑘+1 = 𝐸𝑘 − 𝐸𝑘+1 avec 𝑘 = 1 … 𝑞
Pour les charges : 𝑈𝑘,𝑘+1 = 𝑍𝑘 𝐼𝑘 − 𝑍𝑘+1 𝐼𝑘+1 avec 𝑘 = 1 … 𝑞
En régime sinusoïdal équilibré direct, la relation entre les tensions composées et les
tensions simples est :
𝜋 𝑗 𝜋 −𝜋
𝑈𝑘,𝑘+1 = 2𝑆𝑖𝑛 𝑒 2 𝑞 𝑉𝑘−1
𝑞
En régime sinusoïdal équilibré inverse, la relation entre les tensions composées et les
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
tensions simples reste la même mais le déphasage 2 − 𝑞 est en retard − −𝑞 .
2

Remarque
Il existe qu'un type de courants car le courant qui circule dans les sources ou charges est le
même que le courant capté dans aux bornes de sorties ou d'entrées respectivement.

I.2.b. Montage polygone


On monte les "𝑞" éléments (sources ou charges) monophasés en série pour former un
circuit fermé. Il n'y circule aucun courant dans le cas d'un système équilibré (la somme
instantanée des f.é.m ou d.d.p est nulle). Les "𝑞" bornes communs forment les bornes de
sortie ou d'entée respectivement.
𝑍1
𝑗12 𝑡 𝑒1 𝑡 𝑖1 𝑡 𝑖1 𝑡
𝑗12 𝑡

𝑗23 𝑡 𝑒2 𝑡 𝑖2 𝑡 𝑖2 𝑡 𝑗23 𝑡 𝑍2
Bornes de sortie

Bornes d'entrée

𝑗34 𝑡 𝑒3 𝑡 𝑖3 𝑡 𝑖3 𝑡 𝑗34 𝑡 𝑍2

⋮ ⋮
𝑒𝑞 𝑡 𝑖𝑞 𝑡 𝑖𝑞 𝑡 𝑍𝑞
𝑗𝑞1 𝑡 𝑗𝑞1 𝑡

Source q-phasée montée en polygone Impédance q-phasée montée en polygone

On distingue deux types de courants :


Les courants de phase qui circulent dans les "𝑞" éléments (sources ou charges)
monophasés. On les note 𝑗𝑘𝑘 −1 .
Les courants de lignes qui sortent ou entrent à via les bornes de sortie ou d'entée du
système polyphasé. On les note 𝐼k tel que :
Pour les sources : 𝐼𝑘 = 𝐽𝑘,𝑘+1 − 𝐽𝑘+1,𝑘
avec k = 1 … q − 1

11
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

En régime sinusoïdal équilibré direct, la relation entre les courants de lignes et les courants
de phase est :
π −j 2π −qπ
𝐼k = 2Sin e 𝐽𝑘,𝑘−1
q
En régime sinusoïdal équilibré inverse, la relation entre les courants de lignes et les
π π
courants de phase reste la même mais le déphasage est en avance −q .
2

Remarque
Il existe qu'un seul type de tensions car la d.d.p entre deux bornes de sorties ou d'entrées
est la même que la f.é.m ou d.d.p dans les sources ou charges polyphasées respectivement.

I.3. Puissances des systèmes polyphasés équilibrés


Soit un système polyphasé équilibré direct monté en étoile à tensions simples
𝑣1 𝑡 , 𝑣2 𝑡 , … , 𝑣𝑞 𝑡 sinusoïdales et de courants de lignes
𝑖1 𝑡 , 𝑖2 𝑡 , … , 𝑖𝑞 𝑡 comme suit :

𝑣1 𝑡 = 2𝑉𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 𝑖1 𝑡 = 2𝐼𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑
2𝜋 2𝜋
𝑣2 𝑡 = 2𝑉𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝑖2 𝑡 = 2𝐼𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 3 − 𝜑
𝑞 et
⋮ ⋮
2(𝑞−1)𝜋 2(𝑞−1)𝜋
𝑣𝑞 𝑡 = 2𝑉𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝑞 𝑖𝑞 𝑡 = 2𝐼𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝑞 − 𝜑

I.3.a. Puissance Instantanée et puissance active


C'est la somme des puissances instantanées des "𝑞" éléments monophasés constituants le
système q-phasé : 𝑝 𝑡 = 𝑞𝑚 =1 𝑝𝑚 𝑡
En régime sinusoïdale équilibré,
𝑞
4(𝑚 − 1)𝜋
𝑝 𝑡 = 𝑞𝑉𝐼𝐶𝑜𝑠 + 𝑉𝐼 𝐶𝑜𝑠 2𝜔𝑡 − − = 𝑞𝑉𝐼𝐶𝑜𝑠
𝑚
𝑚 =1

On constate bien que la puissance fluctuante est nulle. Donc la puissance instantanée est
constante et égale à la puissance active.
𝑃 = 𝑞𝑉𝐼𝐶𝑜𝑠
Cette propriété est très importante et donne un fort avantage aux machines électriques
polyphasées où le couple développé par ce type de machines est constant. Ce qui n'est pas
le cas pour les machines monophasées où la puissance fluctuante non nulle provoque plus
de vibration et plus d'échauffement.

I.3.b. Puissance Réactive et Apparente


La puissance réactive d'un système polyphasé est la somme algébrique des puissances
réactives des "𝑞" éléments monophasés constituants le système q-phasé : 𝑄 = 𝑞𝑚 =1 𝑄𝑚
En régime équilibré,
𝑄 = 𝑞𝑉𝐼𝑆𝑖𝑛
La puissance apparente d'un système polyphasé est la somme en complexe des puissances
apparentes des "𝑞" éléments monophasés constituants le système q-phasé : 𝑆 = 𝑞𝑚 =1 𝑆𝑚

12
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

En régime équilibré,
𝑞
𝑆= 𝑚 =1 𝑃𝑚 + 𝑗𝑄𝑚 = 𝑃 + 𝑗𝑄 d'où 𝑆 = 𝑞𝑉𝐼
Le facteur de puissance est définit comme le quotient de la puissance active totale par la
puissance apparente totale.
𝑃
𝑓𝑝 =
𝑆
En régime sinusoïdale, le facteur de puissance est : 𝑓𝑝 = 𝑐𝑜𝑠𝜑

II. Application aux systèmes usuels


II.1. Systèmes triphasés
C'est le système polyphasé retenu pour la quasi-totalité des emplois. Il est particulièrement
utilisé pour le transport de puissance électrique et aux machines électriques industriel.
II.1.a. Montage étoile (symbole : Y, )
Soit le système de tensions triphasé direct de tensions simples 𝑣1 𝑡 , 𝑣2 𝑡 , 𝑣3 𝑡 , de
tensions composées 𝑢12 𝑡 , 𝑢23 𝑡 , 𝑢31 𝑡 et de courants de lignes 𝑖1 𝑡 , 𝑖2 𝑡 , 𝑖3 𝑡
(égale aux courant de phase) tel que :
𝑣1 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡
2𝜋 𝑢12 𝑡 = 𝑣1 𝑡 − 𝑣2 𝑡
𝑣2 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − avec 𝑢23 𝑡 = 𝑣2 𝑡 − 𝑣3 𝑡
3

𝑣3 𝑡 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 −
4𝜋 𝑢31 𝑡 = 𝑣3 𝑡 − 𝑣1 𝑡
3
𝑣1 𝑡 𝑣1 𝑡

𝑣2 𝑡 𝑢12 𝑡 𝑢12 𝑡 𝑣2 𝑡
𝑢31 𝑡 𝑢31 𝑡
𝑣3 𝑡 𝑢23 𝑡 𝑢23 𝑡 𝑣3 𝑡

Source triphasée montée en étoile Impédance triphasée montée en étoile

En régime sinusoïdal équilibré, la relation entre les tensions simples et les tensions
composées peut être déduite simplement du diagramme vectoriel suivant :
𝜋
𝑢12 𝑡 = 3𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + −𝑉2
6
𝜋
𝑢23 𝑡 = 3𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 −
2 𝑉1
7𝜋 𝑈12
𝑢31 𝑡 = 3𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜋
6 6
d'où : 𝑈23
U = 3V
2𝜋 𝑉2
Alors que les puissances : 3 −𝑉3
𝑉3
P = 3VICos = 3UICos
Q = 3VISin = 3UISin −𝑉1
S = 3VI = 3UI 𝑈31

13
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

II.1.b. Montage Triangle (symbole : Δ, D)

Soit le système de tensions triphasé direct de tensions composées 𝑢12 𝑡 , 𝑢23 𝑡 , 𝑢31 𝑡
(égale aux tensions simples), de courants de phases 𝑗12 𝑡 , 𝑗23 𝑡 , 𝑗31 𝑡 et de courants
de lignes 𝑖1 𝑡 , 𝑖2 𝑡 , 𝑖3 𝑡 tel que :
𝑢12 𝑡 = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 𝑗12 = 𝐽𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑
2𝜋 2𝜋
𝑖1 (𝑡) = 𝑗12 𝑡 − 𝑗31 𝑡
𝑢23 𝑡 = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − , 𝑗23 = 𝐽𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − − 𝜑 et 𝑖2 (𝑡) = 𝑗23 𝑡 − 𝑗12 𝑡
3 3

𝑢31 𝑡 = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 −


4𝜋
𝑗31
4𝜋
= 𝐽𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 3 − 𝜑 𝑖3 (𝑡) = 𝑗31 𝑡 − 𝑗23 𝑡
3

𝑖1 𝑡 𝑗31 𝑡
𝑗12 𝑡 𝑖1 𝑡
𝑢12 𝑡
𝑢12 𝑡 𝑢31 𝑡 𝑖2 𝑡 𝑗12 𝑡
𝑗23 𝑡 𝑖2 𝑡 𝑢31 𝑡
𝑢23 𝑡
𝑢23 𝑡
𝑖3 𝑡 𝑗23 𝑡
𝑗31 𝑡 𝑖3 𝑡

Source triphasée montée en triangle Impédance triphasée montée en triangle

En régime sinusoïdal équilibré, la relation entre les courants de phase et les courants de
ligne peut être déduite simplement du diagramme vectoriel suivant :
π
i1 t = 3Jmax Cos ωt − − 𝜑
6

i2 t = 3Jmax Cos ωt − −𝜑
6

i3 t = 3Jmax Cos ωt − −𝜑
2
d'où :
I = 3J 𝑈12
𝐼3
Alors que les puissances :
𝜑
P = 3UJCos = 3UICos 𝐽12
𝐽31 𝜋
Q = 3VJSin = 3UISin 6
𝐼1
S = 3VJ = 3UI 2𝜋
3

𝐽23 𝑈23
𝑈31

𝐼2

14
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

II.2. Systèmes diphasés


Ils sont d'ordinaire obtenus à partir du monophasé et utilisés pour donner un comportement
polyphasé à ces systèmes. Le seule couplage possible est le montage étoile. Les tensions et
courants des deux phases sont en quadrature.
Soit un système diphasé caractérisé par :
−𝑉2
𝑣1 𝑡 = 2𝑉𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡
𝜋 𝑉1
𝑣2 𝑡 = 2𝑉𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 2
𝑈12 𝜋 𝜑
𝑖1 𝑡 = 2𝐼𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑 4 𝐼1
𝜋
𝑖2 𝑡 = 2𝐼𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 − − 𝜑 𝑉2
2 𝜑
U = 2V 𝐼2
𝜋
(U en avance de 4 par rapport à V))
P = 2VICos = 𝑝(𝑡) et Q = 2VISin
S = 2VI

Remarque
Il est inutile d'étudier tous les phases d'un système polyphasé équilibré puisque leurs
2𝜋
fonctionnements sont identiques mais décalés l'un de l'autre de près.
𝑞

III. Régime triphasé non sinusoïdal


Soient trois grandeurs périodiques alternatives ayant pour f.é.m 𝑒1 𝑡 , 𝑒2 𝑡 et 𝑒3 𝑡 et
formant un système triphasé équilibré (identique à 𝑇 3 et 2𝑇 3 ). Leurs développements
en série de Fourier sont donnés comme suit :
𝑒1 𝑡 = E1m Cos ωt + 𝜑1 + E2m Cos 2ωt + 𝜑2 + ⋯ + Enm Cos 𝑛ωt + 𝜑𝑛 + ⋯

e2 t = E1m Cos ω t − T 3 + φ1 + E2m Cos 2ω t − T 3 + φ2 + ⋯


+Enm Cos nω t − T 3 + φn + ⋯
e3 t = E1m Cos ω t − 2T 3 + φ1 + E2m Cos 2ω t − 2T 3 + φ2 + ⋯
+ Enm Cos nω t − 2T 3 + φn + ⋯

Si on prend en considération que :


𝑛𝑇 = 𝑘𝑇 + 𝑝 𝑇 avec 𝑝 = 0,1,2
3 3
Et du fait que les trois grandeurs sont généralement alternatives symétriques dont les
harmoniques paires sont nulles, on aura :
𝑒1 𝑡 = 𝐸1𝑚 𝐶𝑜𝑠 𝜔𝑡 + 𝜑1 + 𝐸3𝑚 𝐶𝑜𝑠 3𝜔𝑡 + 𝜑3 + 𝐸5𝑚 𝐶𝑜𝑠 5𝜔𝑡 + 𝜑2 + ⋯
𝑒2 𝑡 = 𝐸1𝑚 𝐶𝑜𝑠 𝜔 𝑡 − 𝑇 3 + 𝜑1 + 𝐸3𝑚 𝐶𝑜𝑠 3𝜔𝑡 + 𝜑3 + 𝐸5𝑚 𝐶𝑜𝑠 5𝜔 𝑡 − 2𝑇 3 + 𝜑2 + ⋯
𝑒2 𝑡 = 𝐸1𝑚 𝐶𝑜𝑠 𝜔 𝑡 − 2𝑇 3 + 𝜑1 + 𝐸3𝑚 𝐶𝑜𝑠 3𝜔𝑡 + 𝜑3 + 𝐸5𝑚 𝐶𝑜𝑠 5𝜔 𝑡 − 𝑇 3 + 𝜑2 + ⋯
Le système triphasé équilibré non sinusoïdal est la superposition d'une série de systèmes
triphasés équilibrés sinusoïdaux :

15
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

- Système triphasé sinusoïdal équilibré directe du au fondamental et aux


harmoniques d'ordre impair égale à 3𝑘 + 1, soit : 7, 13, 19, …
- Système triphasé sinusoïdal équilibré indirecte du aux harmoniques d'ordre impair
égale à 3𝑘 + 2, soit : 5, 11, 17, …
- Système triphasé sinusoïdal homopolaire du aux harmoniques d'ordre impair égale
à 3𝑘, soit : 3, 9, 15, …

Remarques
Que soit le couplage des systèmes triphasés équilibrés non sinusoïdaux, les harmoniques
des tensions composées d'ordre multiple de 3 disparaissent.

III.1. Couplage étoile


2 2 2 2 2 2
E1m + E3m + E5m + E7m + E9m + E11m +⋯
La valeur efficace de la tension d'une phase est : 2
2 2 2 2
La valeur efficace de la tension composée est : 3 E1m + E5m + E7m + E11m +⋯
2

III.2. Couplage triangle


Les systèmes équilibrés direct ou inverse n'entrainent pas un courant de circulation (la
somme instantanée des tensions est nulle). Alors que les systèmes homopolaires entrainent
des courants de circulation dans le triangle de phase de fréquences multiple de 3. Au
niveau de la source triphasée monté en triangle à impédances internes 𝑍𝑛 , La tension d'une
phase égale la f.é.m diminuée de la chute de tension due à l'impédance interne comme suit:
𝑣𝑚 𝑡 = 𝑒𝑚 𝑡 − 𝑍𝑚 𝑖𝑜 𝑡 avec 𝑚 = 1 … 3 et 𝑖𝑜 𝑡 est le courant de circulation qui ne dépend
que de la composante homopolaire. Pour l'harmonique d'ordre 3 :
𝐼3 = 3𝐸3 /3𝑍3 = 𝐸3 /𝑍3
On constate bien que l'harmonique d'ordre 3 (même chose pour les harmoniques d'ordre
multiple de 3) de la tension d'une phase sera nul ainsi :
𝑉3 = 𝐸3 − 𝑍3 𝐼3 = 0

IV. Régime triphasé sinusoïdal déséquilibré


IV.1. Définition de l'opérateur complexe "a"
On appelle opérateur "𝑎" la quantité complexe "𝑒 𝑗 2𝜋/3 " . En multipliant une grandeur
complexe par cet opérateur ne change pas son module mais augmente son argument de
2𝜋/3. On donne quelques propriétés utiles :
Un système de tensions direct s'écrit : 𝑉1 , 𝑎−1 𝑉1 , 𝑎−2 𝑉1
Un système de courants inverse s'écrit : 𝐼1 , 𝑎𝐼1 , 𝑎2 𝐼1
1 + 𝑎−1 + 𝑎−2 = 1 + 𝑎 + 𝑎2 = 0
𝑎 −3 = 𝑎3 = 1
𝑎 = 𝑎 −2 et 𝑎 −1 = 𝑎2

16
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

𝑎−1 = 𝑎∗ (𝑎∗ est le conjugué de 𝑎)

1 − 𝑎 = 3𝑒 −𝑗𝜋 /6

1 − 𝑎2 = 3𝑒 𝑗𝜋 /6
 Un système triphasé sinusoïdal déséquilibré est la superposition de trois sous-
systèmes équilibrés. L'un est direct, l'autre est inverse et le troisième est
homopolaire comme suit :
𝑉1 = 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 + 𝑉𝑜
𝑉2 = 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 + 𝑉𝑜
𝑉2 = 𝑎𝑉𝑑 + 𝑎2 𝑉𝑖 + 𝑉𝑜

Les trois grandeurs 𝑉𝑑 , 𝑉𝑖 , 𝑉𝑜 sont dites les composantes symétriques du système réel 𝑉1 ,
𝑉2 , 𝑉3 . Elles peuvent être déduites facilement comme suit :
1
𝑉𝑑 = 𝑉1 + 𝑎𝑉2 + 𝑎2 𝑉3
3
1
𝑉𝑖 = 𝑉1 + 𝑎2 𝑉2 + 𝑎𝑉3
3
1
𝑉𝑜 = 𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3
3

𝑎2 𝑉3 𝑉1
3𝑉𝑑 𝑎2 𝑉2 𝑉3
𝑉1 𝑉2

𝑉1
𝑎𝑉3 3𝑉𝑜
𝑎𝑉2
𝑉2 3𝑉𝑖
𝑉3 𝑉1

IV.2. Méthodes simplifiées pour la détermination des composantes symétriques


IV.2.a. Composantes directe et inverse
Le principe utilisé suppose que les systèmes triphasés ayant les mêmes extrémités mais de
départs différent ont les même composantes directe et inverse. C'est les composantes
homopolaires qui diffèrent. En choisissant l'extrémité "C" du vecteur "𝑉3 " comme départ,
on aura :
1 1
𝑉𝑑 = 𝐶𝐴 + 𝑎𝐶𝐵 = 𝐸𝐴
3 3
1 1
𝑉𝑖 = 𝐶𝐴 + 𝑎2 𝐶𝐵 = 𝐺𝐴
3 3

En pratique, on construit deux triangles 𝐵𝐶𝐸 et 𝐵𝐶𝐺 équilatéraux et symétriques par


rapport à 𝐵𝐶.

17
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

𝐴 𝐴
𝑉1′ 3𝑉𝑖 3𝑉𝑖
𝐺 𝐺
𝑉1
𝑂′
𝑉2′ 𝑎𝐶𝐵
𝑉1 𝑉1
𝑂 𝑉2 𝑉3 𝑉2 𝑉2
𝑉3
𝐵 𝐵
𝐶 𝐶𝐵 𝐶 𝐶𝐵
𝑉3′
3𝑉𝑑 3𝑉𝑑
𝑉3 2
𝑎 𝐶𝐵
𝐶 𝐸 𝐸

IV.2.b. Composantes homopolaire


Le principe utilisé suppose que si les vecteurs 𝑂𝐴, 𝑂𝐵 et 𝑂𝐶 représentant les trois tensions
𝑉1 , 𝑉2 et 𝑉3 sont disposés tel que le point "O" soit au centre de gravité, la composante
homopolaire est nulle. En effet :
1 1 1
𝑉𝑜 = 𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3 = 𝑂𝐴 + 𝑂𝐵 + 𝑂𝐶 = 2𝐴′ 𝐴 + 2𝐵 ′ 𝐵 + 2𝐶 ′ 𝐶 = 0
3 3 9
𝐴
car

2𝐴′ 𝐴 = 𝐴′ 𝐵 + 𝐵𝐴 + 𝐴′ 𝐶 + 𝐶𝐴
𝐵′
2𝐵 ′ 𝐵 = 𝐵 ′ 𝐴 + 𝐴𝐵 + 𝐵 ′ 𝐶 + 𝐶𝐵
𝐶′
2𝐶 ′ 𝐶 = 𝐶′𝐴 + 𝐴𝐶 + 𝐶′𝐵 + 𝐵𝐶 𝑂
et 𝐴′ 𝐵 = −𝐴′ 𝐶 , 𝐵 ′ 𝐴 = −𝐵 ′ 𝐶
𝐶
et 𝐶 ′ 𝐴 = −𝐶 ′ 𝐵
𝐴′
𝐵

La composante homopolaire est définit 𝐴


par le vecteur joignant le centre de l'étoile
représentant le système au centre de
gravité du triangle ayant les mêmes 𝐵′
sommets que le système. En effet, si les
vecteurs 𝑂𝐴 , 𝑂𝐵 et 𝑂𝐶 représentant les
𝑂′ 𝐶′
trois tensions 𝑉1 , 𝑉2 et 𝑉3 et si 𝑂′ est le 𝑂
𝐶
centre de gravité du triangle du triangle
A𝐶𝐵, on a :
1 𝐴′
𝑉𝑜 = 𝑂𝐴 + 𝑂𝐵 + 𝑂𝐶 = 𝑂𝑂′
3
𝐵

18
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

IV.3. Relations entre les grandeurs électriques et leurs composantes


IV.3.a. Tensions
Prenant la relation entre les tensions simples et ces composantes,
𝑉1 = 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 + 𝑉𝑜
𝑉2 = 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 + 𝑉𝑜
𝑉2 = 𝑎𝑉𝑑 + 𝑎2 𝑉𝑖 + 𝑉𝑜
Les tensions composées sont :
𝑈12 = 𝑉1 − 𝑉2 = 1 − 𝑎2 𝑉𝑑 + 1 − 𝑎 𝑉𝑖
𝑈23 = 𝑉2 − 𝑉3 = 𝑎2 1 − 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎 1 − 𝑎 𝑉𝑖
𝑈31 = 𝑉3 − 𝑉1 = 𝑎 1 − 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎2 1 − 𝑎 𝑉𝑖
Les tensions composées n'ont pas de composante homopolaire car leur somme est nulle.
Alors que les composantes direct et inverse sont simplement déduites comme suit :
𝑈𝑑 = 1 − 𝑎2 𝑉𝑑 = 3𝑒 𝑗𝜋 /6 𝑉𝑑 et 𝑈𝑖 = 1 − 𝑎 𝑉𝑖 = 3𝑒 −𝑗𝜋 /6 𝑉𝑖

IV.3.b. Courants
Prenant la relation entre les courants de phase et ces composantes,
𝐽12 = 𝐽𝑑 + 𝐽𝑖 + 𝐽𝑜
𝐽23 = 𝑎2 𝐽𝑑 + 𝑎𝐽𝑖 + 𝐽𝑜
𝐽31 = 𝑎𝐽𝑑 + 𝑎2 𝐽𝑖 + 𝐽𝑜
Les courants de lignes sont :
𝐼2 = 𝐽12 − 𝐽31 = 1 − 𝑎 𝐽𝑑 + 1 − 𝑎2 𝐽𝑖 = 𝐼𝑑 + 𝐼𝑖
𝐼2 = 𝐽23 − 𝑉12 = 𝑎2 1 − 𝑎 𝐽𝑑 + 𝑎 1 − 𝑎2 𝐽𝑖 = 𝑎2 𝐼𝑑 + 𝑎𝐼𝑖
𝐼3 = 𝐽31 − 𝐽23 = 𝑎 1 − 𝑎 𝐽𝑑 + 𝑎2 1 − 𝑎2 𝐽𝑖 = 𝑎𝐼𝑑 + 𝑎2 𝐼𝑖
Les courants de ligne n'ont pas de composante homopolaire car leur somme est
nulle. Alors que les composantes direct et inverse sont simplement déduites comme
suit :
𝐼𝑑 = 1 − 𝑎 𝐽𝑑 = 3𝑒 −𝑗𝜋 /6 𝐽𝑑 et 𝐼𝑖 = 1 − 𝑎2 𝐼𝑖 = 3𝑒 𝑗𝜋 /6 𝐽𝑖

IV.3.c. Puissances
Si dans l'expression de la puissance apparente complexe 𝑆 = 𝑉1 𝐼1∗ + 𝑉2 𝐼2∗ + 𝑉3 𝐼3∗ , on
remplace les tensions et les courants par ses relations en fonction de ces composantes :
𝑆 = 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 + 𝑉𝑜 𝐼𝑑∗ + 𝐼𝑖∗ + 𝐼𝑜∗
+ 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 + 𝑉𝑜 𝑎𝐼𝑑∗ + 𝑎2 𝐼𝑖∗ + 𝐼𝑜∗
+ 𝑎𝑉𝑑 + 𝑎2 𝑉𝑖 + 𝑉𝑜 𝑎2 𝐼𝑑∗ + 𝑎𝐼𝑖∗ + 𝐼𝑜∗
On trouvera :
𝑆 = 3𝑉𝑑 𝐼𝑑∗ + 3𝑉𝑖 𝐼𝑖∗ + 3𝑉𝑜 𝐼𝑜∗
d'où
𝑃 = 𝑃𝑑 + 𝑃𝑖 + 𝑃𝑜 et 𝑄 = 𝑄𝑑 + 𝑄𝑖 + 𝑄𝑜
On constate que le principe de conservation de puissance s'applique aussi sur les
puissances des sous systèmes symétriques.
Remarques
Les composantes symétriques sont très utiles surtout dans l'étude du fonctionnement des
réseaux électriques, car ils sont généralement déséquilibrés.

19
Chapitre II Systèmes Electriques Polyphasés

Sommaire
I. Systèmes Polyphasés Equilibrés................................................................................................. 8
I.1. Equations et propriétés des systèmes polyphasés équilibrés .............................................. 8
I.2. Couplage des systèmes polyphasés équilibrés ................................................................. 10
I.2.a. Montage étoile .......................................................................................................... 10
I.2.b. Montage polygone .................................................................................................... 11
I.3. Puissances des systèmes polyphasés équilibrés ............................................................... 12
I.3.a. Puissance Instantanée et puissance active ................................................................ 12
I.3.b. Puissance Réactive et Apparente .............................................................................. 12
II. Application aux systèmes usuels .............................................................................................. 13
II.1. Systèmes triphasés ............................................................................................................ 13
II.1.a. Montage étoile (symbole : Y, )............................................................................... 13
II.1.b. Montage Triangle (symbole : Δ, D).......................................................................... 14
II.2. Systèmes diphasés ............................................................................................................ 15
III. Régime triphasé non sinusoïdal ............................................................................................ 15
III.1. Couplage étoile ............................................................................................................. 16
III.2. Couplage triangle ......................................................................................................... 16
IV. Régime triphasé sinusoïdal déséquilibré .............................................................................. 16
IV.1. Définition de l'opérateur complexe "a" ........................................................................ 16
IV.2. Méthodes simplifiées pour la détermination des composantes symétriques ................ 17
IV.2.a. Composantes directe et inverse ................................................................................ 17
IV.2.b. Composantes homopolaire ....................................................................................... 18
IV.3. Relations entre les grandeurs électriques et leurs composantes ................................... 19
IV.3.a. Tensions.................................................................................................................... 19
IV.3.b. Courants.................................................................................................................... 19
IV.3.c. Puissances................................................................................................................. 19

20
Chapitre III Circuits Magnétiques

I. Notions générales sur le magnétisme

I.1. Bobine sans noyau de fer


I.1.a. Induction magnétique d'une bobine sans noyau de fer
L'induction magnétique B traduit l’effet du déplacement des charges électriques dans chaque
spire de la bobine. Son orientation est parallèle à l’axe de la spire et est donnée par la règle du
tire-bouchon.
En un point de l'axe de la bobine à une avec 𝜇0 = 4𝜋10−7 [𝑉𝑠/(𝐴𝑚)] est la
distance "r" de la spire de rayon "R" et perméabilité absolue du vide ou de l'air)
parcouru par un courant "I", l'induction est
donnée par l'expression suivante qui est
déduite de la loi de Biot et Savart :
𝜇0 𝐼 𝑅 2
𝐵= r
2 𝑟3
I
Au centre de la spire le champ d’induction B 𝐵
a pour module :
𝜇0 𝐼
𝐵= R
2𝑅
D'où l'induction totale d'une bobine à "N"
spires :
𝜇0 𝐼
𝐵=𝑁
2𝑅

I.1.b. Flux d'induction magnétique d'une bobine sans noyau de fer


Le flux du vecteur d’induction magnétique 𝜇0 𝜋𝑅𝐼
Φ=𝑁
"𝐵 " à travers une section de surface fermée 2
La section de La section
"𝑆" est définie par :
surface élémentaire
fermée "𝑆"
Φ= 𝐵 𝑑𝑆
𝑆
𝑑𝑆
Le vecteur "𝑑𝑆 " est le vecteur normal de la
section élémentaire de surface "𝑑𝑆".
Dans le cas d'une spire, on supposera que le
champ d’induction est constant à travers la
spire de section "S". La normale à la spire et
le vecteur champ d’induction " 𝐵 " sont
parallèle.
Ainsi, on aura :
Φ=𝐵𝑆 Ligne de flux de
l’induction magnétique B
d'où
𝜇0 𝜋𝑅𝐼
Φ=
2
Et le cas de la bobine à N spires, on aura :

20
Chapitre III Circuits Magnétiques

I.1.c. Propriété de conservation du flux magnétique:


Un tube d’induction est un morceau d’espace fermé s’appuyant sur deux contours fermés C 1 et
C2 de surfaces 𝑆1 et 𝑆2 respectivement, où chaque point de C1 est relié à un point de C2 par une
ligne de champ magnétique (le champ y est tangentiel).
Le flux magnétique est conservé au sein d’un tube d’induction. Le flux magnétique du vecteur
d'induction à travers le contour C1 de vecteur surface 𝑆1 égal au flux magnétique à travers le
contour C2 de vecteur surface 𝑆2 .

Φ1 = Φ2 d'où 𝐵1 𝑆1 = 𝐵2 𝑆2

𝐵2

𝐵1
𝑆2
𝑆1

On peut généraliser cette propriété en disant qu’au sein d’un tube d’induction à plusieurs
branches, le flux rentrant est égal au flux sortant.

𝐵 𝑆 = 𝐵1 𝑆1 + 𝐵2 𝑆2

𝑆2 𝐵2

𝑆
𝑆1 𝐵1

I.1.d. Champ d’excitation magnétique


Le champ magnétique 𝐻 est crée dans le vide par toute charge électrique en mouvement ou par
un aimant permanent. Il est dit aussi champ "induit" car il aura apparition grâce à l'influence
externe d'un premier champ qui est le champ d’induction. Il s’exprime en Ampères par mètre et
ne dépend que de la source. Dans le vide ou dans l’air : l’induction et l’excitation magnétique
sont colinéaires.

𝐵 = 𝜇0 𝐻
I.1.e. Théorème d’Ampère
La circulation du vecteur 𝐻 le long d’un contour fermé (C) quelconque est égale la somme
algébrique des courants traversant la surface s’appuyant sur le contour (C).

𝐻 . 𝑑𝑙 = 𝐼𝑘
𝐶 𝑘

21
Chapitre III Circuits Magnétiques

Le courant sera pris positivement s’il est dans le sens de la normale à la surface (règle du tire-
bouchon par rapport au sens de parcours du contour C). Le courant sera pris négativement s’il
est dans le sens contraire.
Soit la configuration de la figure ci-dessous à droite. Les courants I0 et I6 n’interviennent pas
dans le calcul (hors contours). Les courants I1, I2, et I5 s'ajoutent positivement (même sens que la
normale du contour). Les courants I3, et I4 s'ajoutent négativement (sens inverse de la normale
du contour). L’application du théorème d’ampère donne :

𝐻 . 𝑑𝑙 = 𝐼1 + 𝐼2 + 𝐼5 − 𝐼3 − 𝐼4
𝐶
Dans le cas de la bobine, l’application du théorème d’ampère au contour enveloppant les N
spires de la bobine donne :

𝐻 . 𝑑𝑙 = 𝑁𝐼
𝐶

𝐼2
𝐼1 𝐼3 𝐼4 𝐼5
𝐼0
𝐼6

𝐼 𝐼

I.2. Bobine à noyau de fer


Une bobine à "𝑁" spires parcourue par un courant "𝐼" crée à son centre un champ d'induction
magnétique "𝐵0 " tel que :
𝜇0 𝐼
𝐵0 = 𝑁
2𝑅
Si on place à l'intérieur de la même bobine un matériau ferromagnétique (fer, nickel et cobalt ou
leurs alliages), le champ d'induction magnétique sera modifié considérablement. On parle alors
de bobines à noyau de fer.

𝐼 𝐼

22
Chapitre III Circuits Magnétiques

Pour les mêmes valeurs des intensités du courant I, l'intensité de champ d'induction magnétique
de la bobine à noyau de fer est très élevée par rapport celle de la bobine sans noyau de fer. Sous
l’effet de l'induction "𝐵0 ", le corps ferromagnétique subit une aimantation et crée un champ
magnétique qui s’ajoute au premier. Ceci est dû à la grande perméabilité du noyau au passage de
flux d'induction.
On écrit :
𝜇𝐼
𝐵=𝑁
2𝑅
"𝜇" est la perméabilité du matériau ferromagnétique (très élevée par rapport celle de l'air).
"𝜇𝑟 " est la perméabilité relative (par rapport à l'air) du matériau ferromagnétique
𝜇 𝐵
𝜇𝑟 = =
𝜇0 𝐵0
On peut classer les matériaux magnétiques en deux groupes importants:
- matériaux non-magnétiques : 𝜇𝑟 est environ 1. Exemple : air, verre, cuivre, aluminium.
- matériaux ferromagnétiques : 𝜇𝑟 est très élevé (100 à 100000). Exemple : fer, acier,
cobalt, alliages, etc...
Remarques
La perméabilité des matériaux ferromagnétiques peut varier en fonction de température, la
densité du flux magnétique et la géométrie du noyau. Ainsi, l’induction magnétique ne sera pas à
déterminer par la relation de Biot et Savart car les calculs qui en découlent sont trop complexes.
Dans le domaine de l’électrotechnique, il est plus simple d'utiliser le vecteur d’excitation
magnétique.
Le champ d'excitation magnétique est le même pour les deux cas (avec et sans noyau) car il ne
dépend que de la source, on donne :
I
H=N
2R

I.2.a. Force magnétomotrice et Différence de potentiel magnétique


Soit une bobine à noyau de fer ayant "𝑁" spires parcourue par un courant "𝐼". Les lignes de flux
sont uniformes le long du tube d’induction limité par le noyau de longueur "𝐿" puis se disperse
dans l'air pendant le reste du contour. La bobine crée à son centre un champ d'excitation
magnétique "𝐻" tel que :

𝐻 . 𝑑𝑙 = 𝑁𝐼 𝑨 𝐼
𝐶

Le produit " NI " est dit la force


magnétomotrice (en abrégé : f.m.m). Elle
constitue la cause de la circulation du flux 𝐿
magnétique d’où la création du champ
d'excitation "𝐻 ".
𝑩
𝑓. 𝑚. 𝑚 = 𝑁𝐼

23
Chapitre III Circuits Magnétiques

I.2.b. Différence de potentiel magnétique


Soit un tronçon ferromagnétique canalisant parfaitement un flux magnétique de longueur
moyenne "𝐿". Les lignes de flux sont uniformes le long du tube d’induction limité par les deux
sections "𝐴" et "𝐵".
La différence de potentiel magnétique "𝜈𝐴𝐵 "
est définit par l’intégrale partielle entre deux
sections extérieures d’un tube d’induction. 𝑨
𝜈𝐴𝐵 = 𝜈𝐴 − 𝜈𝐵 = 𝐻 . 𝑑𝑙
𝐴𝐵

Puisque le flux est constant en s'appuyant sur 𝐿


la propriété de conservation du flux
magnétique.

1 𝑩
𝜈𝐴𝐵 = H. dl = Φ . dl
𝐴𝐵 L μS

Dans l'expression précédente, si on pose :


1 𝐿
ℜ= . 𝑑𝑙 =
𝐿 𝜇𝑆 𝜇𝑆
D'où :
𝜈𝐴𝐵 = ℜΦ

La grandeur "ℜ" est définie comme la réluctance magnétique du tube limité par les deux
sections "𝐴" et "𝐵". Cette relation introduit une proportionnalité ente flux d’induction et la
différence de potentiel magnétique associée à la réluctance du tube correspondant.
En analogie avec résistance et conductance, la perméance magnétique est définie comme
l’inverse de la réluctance.
1
Λ=

Dans le cas de la bobine à noyau de fer, le
parcours fermé des lignes de flux est divisé en
deux parties, une partie correspond au tube 𝑨 𝐼
d’induction limité par le noyau de longueur
"𝐿" et l'autre partie correspond aux lignes de
flux dispersées dans l'air (le reste du contour).
L’application du théorème d’ampère donne : 𝐿
H. dl = H. dl + H. dl = NI
C L AB

𝑩
Sachant que " AB
H. dl " représente la
différence de potentiel magnétique "𝜈𝐴𝐵 " :

𝜈𝐴𝐵 = NI − ℜΦ

24
Chapitre III Circuits Magnétiques

I.2.c. Caractéristique B(H) d'un matériau ferromagnétique


On a vu que la relation entre la densité de flux et le champ d'excitation magnétiques dans le vide
(ou l'air) est une relation linéaire. Le vide est un milieu linéaire et homogène (les propriétés sont
les mêmes dans toutes les directions).
Pour un matériau magnétique, la relation "𝐵(𝐻)" est non linéaire à cause de la variation de la
perméabilité de la plupart des matériaux ferromagnétiques.
La caractéristique de magnétisation en courant continu d'un matériau magnétique donne une
courbe de saturation ainsi :
A un champ d'excitation nul, l'induction est 𝐵
nulle. Elle commence à augmenter linéairement
zone linéaire
en augmentant le champ (zone linéaire).

zone de courbature

zone de saturation
Ensuite, elle s'incurve légèrement en fonction du
champ (zone de courbature). Enfin, la courbe se
sature (zone de saturation) où une augmentation
importante du champ d'excitation ne correspond
qu'à une légère augmentation de l'induction.

𝐻
La caractéristique de magnétisation en courant alternatif d'un matériau magnétique donne une
courbe de saturation est différente, c'est le cycle d'Hystérésis.

A un champ d'excitation donné, l'induction


𝐵𝑚𝑎𝑥
correspondante n'est pas la même selon que " 𝐻
" est croissant ou décroissant.
La forme du cycle d'Hystérésis dépend
énormément de la nature du courant engendrant
le champ d'excitation. Il est usuel de représenter
le cycle sous sa forme parfaitement symétrique. 𝐻
C'est le cas où l'excitation et l'induction sont
sinusoïdales.
La largeur du cycle dépend de la fréquence de
l'induction et de la nature de la substance
−𝐵𝑚𝑎𝑥
ferromagnétique.

Remarques
Cette courbe est la caractéristique du noyau ferromagnétique durant les premières aimantations.
Par la suite, le noyau acquerra une faible induction dite rémanente pour une excitation nulle.

I.2.d. Pertes dans le fer


L'existence des pertes dans le fer (échauffement du noyau) est liée à l'existence des deux
phénomènes suivants :
Hystérésis du matériau
Sachant que le champ d'excitation est proportionnel au courant d'excitation et

25
Chapitre III Circuits Magnétiques

l'induction est proportionnelle au flux, la


Φ𝑚𝑎𝑥
forme du cycle reste la même en fonction du
courant et du flux mais avec changement
d'échelle.

Durant une période, selon la variation du flux
engendrée par l'augmentation ou la diminution
du courant, une quantité d'énergie (𝐼𝑑𝛷) sera
𝐼
échangée.
En convention récepteur, si cette énergie est
positive, la bobine à noyau de fer absorbe cette
énergie de l'alimentation et si cette énergie est
négative, la bobine à noyau de fer fournie cette −Φ𝑚𝑎𝑥
énergie à l'alimentation.

L'énergie absorbée par la bobine à noyau de fer est plus élevée par rapport à celle fournie. Ceci
montre l'existence des pertes dites pertes par Hystérésis et sont proportionnelles à l'aire du cycle.
Des relations empiriques lient ces pertes à l'induction magnétique maximum " Bmax " et la
fréquence avec une bonne approximation.
𝑃H ≈ 𝐾H f Bmax 2
𝐾H est le coefficient d'Hystérésis
Courant de Foucault
Le noyau est soumis à une induction et un flux magnétiques variant sinusoïdalement dans le
temps. En vertu de la loi de Lenz, il se développe des f.é.m induite et ainsi des courants puisque
le noyau est conducteur. Ces courants (dite de Foucault) s'opposent à la variation de l'induction
originale en créant une induction antagoniste. Les trajets de ces courants sont circulaires et
orthogonaux à l'induction.
Soit "𝑆F " est la surface du trajet des courant de
Foucault et " ΦF " est le flux à travers cette
surface.
𝛷𝐹 = 𝑆𝐹 𝐵
La f.é.m le long du trajet circulaire selon la loi 𝐵
de Lenz est
𝑆𝐹
𝑒F = 𝑆𝐹 Bmax ωcos⁡ (ωt)

Si "𝑟𝐹 " est la résistance du parcours circulaire du courant. On donne la valeur instantanée des
pertes par :
𝑆𝐹 2
𝑝F = B 2 ω2 cos2 ⁡(ωt)
𝑟𝐹 max
On retiendra que la valeur moyenne des pertes par courant de Foucault est proportionnelle au
carré de la fréquence et de l'induction maximale. En pratique, elle est donnée par la relation
empirique suivante :
2
𝑃F ≈ 𝐾F f 2 Bmax
𝐾F est le coefficient de Foucault

26
Chapitre III Circuits Magnétiques

En pratique, on s'efforce de réduire ces pertes en utilisant d'une part des matériaux
ferromagnétiques à résistivité élevée (adjonction de 1% du Si) ce qui accroit "𝑟𝐹 ". D'autre part,
on réduit la longueur du trajet des courants de Foucault en feuilletant le fer du noyau. On utilise
souvent un empilage de tôles de faible épaisseur isolées entre elles.
En résumé, les pertes dans le fer s'expriment par :
𝑃𝐹𝑒𝑟 ≈ 𝑃H + 𝑃F ≈ 𝐾H + 𝐾F f f Bmax 2
Cette relation est valable pour les fréquences industrielles (50 et 60Hz) et une induction
inférieure à 1.5T

II. Circuits Magnétiques


Un circuit magnétique est l'ensemble des tronçons de matériaux magnétiques qui a pour rôle de
canaliser efficacement les lignes de flux magnétique. Par analogie avec un circuit électrique qui
est constitué de plusieurs conducteurs reliés entre eux. Le circuit magnétique est destiné à offrir
un chemin privilégié au flux d'induction magnétique.
De nombreux dispositifs font appel à des circuits magnétiques tels que les transformateurs, les
machines électriques et les capteurs.
Le circuit magnétique peut être fermé (le cas du transformateur) ou ouvert pour permettre un
mouvement de rotation ou de translation (le cas des machines électromécaniques). L'aire pour
offrir le mouvement est dite l'entrefer.
Le flux canalisé par le circuit magnétique peut être crée par un électroaimant (bobine parcourue
par un courant) ou un des tronçons du circuit magnétique est un aimant permanant.
Lignes de flux
Lignes de flux "Φ"

L'entrefer

Circuit magnétique fermé Circuit magnétique avec entrefer

II.1. Circuit magnétique en série


Soit le circuit magnétique de la figure suivante, l’application du théorème d’ampère au contour
passant par les quatre tronçons (A, B, C et D) dont un tronçon est enveloppé par la bobine de N
spires et parcourue par un courant "𝐼" donne :

𝐻 . 𝑑𝑙 = ℜ𝐴 Φ + ℜ𝐵 Φ + ℜ𝐶 Φ + ℜ𝐷 Φ = 𝑁𝐼
𝐶
Remarque:
On suppose que les lignes du champ magnétique sont parfaitement canalisées et suivent
exactement le contour. Ainsi les lignes du champ sont réparties sur toute la surface. La longueur
du parcoure des lignes du champ n'est plus la même pour le même tronçon. Pour raison de
simplification, on utilise la longueur de ligne moyenne du champ magnétique.

27
Chapitre III Circuits Magnétiques

Avec "ℜ𝐴 ", "ℜ𝐵 ", "ℜ𝐶 " et "ℜ𝐷 " représente les
𝐵
réluctances magnétiques des tronçons A, B, C et
𝑙2 𝐶
D respectivement. 𝐼
𝑙1 𝑙2 𝑙3
ℜ𝐴 = 𝜇 , ℜ𝐵 = 𝜇 , ℜ𝐶 = 𝜇 , 𝑙3
𝐴 𝑆𝐴 𝐵 𝑆𝐵 𝐶 𝑆𝐶
𝑙4
ℜ𝐷 = 𝜇 . 𝑙1
𝐷 𝑆𝐷 𝐴
Ceci nous rappelle des résistances en série avec
une source de tension. Nous pouvons faire
l'équivalence du circuit magnétique ainsi : 𝐷
ℜ𝑒𝑞 = ℜ𝐴 + ℜ𝐵 + ℜ𝐶 + ℜ𝐷 𝑙4

avec "ℜ𝑒𝑞 " est la réluctance globale du circuit magnétique

II.2. Circuit magnétique en parallèle


Soit le circuit magnétique de la figure suivante dont un tronçon est enveloppé par la bobine de N
spires et parcourue par un courant "𝐼". On suppose que les lignes du champ magnétique sont
parfaitement canalisées. L'utilisation de la propriété de conservation du flux magnétique montre
que le flux crée par la bobine circule totalement dans le tronçon "A", alors qu'il se décompose
en deux parties, une partie circule dans le tronçon "B" et l'autre dans le tronçon "C".

Φ𝐴 = Φ𝐵 + Φ𝐶
La différence de potentiel magnétique entre
les deux surfaces de contacte des deux 𝐴
tronçons "B" et "C" est :
𝐼
𝜈= H. dl = H. dl
l2 l3

En introduisant les réluctances de chaque


tronçon, on trouve :
𝜈 = ℜ𝐵 ΦB = ℜ𝐶 ΦC 𝒍𝟐 𝐵 𝒍𝟑 𝐶
d'où
𝜈 𝜈 𝜈
Φ𝐴 =
+ =
ℜ𝐵 ℜ𝐶 ℜ𝑒𝑞
Ceci nous rappelle des résistances en parallèle.
Nous pouvons extraire la réluctance
équivalente ainsi :
1 1 1
= +
ℜ𝑒𝑞 ℜ𝐵 ℜ𝐶

II.3. Inductances propre, de fuite, mutuelle et principale


La définition de ces inductances est très utile dans l'étude des circuits magnétiques comportant
des bobinages à couplage inductif. Etant donné que ces inductances sont définit pour des
bobinages montés sur des circuits magnétiques, elles ne seront pas constantes que si on néglige
les pertes par Hystérésis et la saturation.

28
Chapitre III Circuits Magnétiques

II.4. Inductances propre, principale et de fuite


Un bobinage de "𝑁1 " spires parcourues par le courant "𝑖1 " et monté sur un circuit magnétique de
réluctance globale " ℜ1 ". La force magnétomotrice "𝑁1 𝑖1 " crée à travers chaque section normale
(perpendiculaire à la ligne moyenne) un flux " Φ1′ " appelé flux propre tel que :

𝑁1 𝑖1 = ℜ1 Φ1′ (Relation d'Hopkinson) 𝑖1


Par définition, l'inductance propre du bobinage
monté sur le circuit magnétique est :

𝑁1 Φ1′ 𝑁12
L1 = =
𝑖1 ℜ1 𝑁1 spires
Elle est dite aussi le coefficient d'auto-
induction. Elle s'exprime en Henry.
En réalité, ce n'est pas la totalité des lignes de flux sont canalisées par le circuit magnétique. Une
faible partie du flux va se refermer dans l'air est dite flux de fuite. Ceci est dû à la perméabilité
non nulle de l'air. Le flux de fuite "Φ𝑓1 " est donc d'autant plus faible que la perméabilité du
circuit magnétique est forte.
Φ1′ = Φ1 + Φ𝑓1
Φ1 𝑖1
"Φ1 " est la partie du flux canalisée par le
circuit magnétique.
L’application du théorème d’ampère à ce Φ𝑓1
circuit magnétique conduit à : 𝑁1 spires

𝐻 . 𝑑𝑙 = ℜ1′ Φ1′ = 𝑁1 𝑖1
𝐶

En réalité, ce circuit magnétique de réluctance "ℜ1′ " est équivalent à deux tronçons en parallèle
de réluctances " ℜ1 " et "ℜ𝑓1 " respectivement, d'où :
1 1 1
= +
ℜ1′ ℜ1 ℜ𝑓1
Par définition :
L'inductance principale correspondante au flux canalisé parfaitement par le circuit magnétique
est :
𝑁1 Φ1 𝑁12
𝐿1 = =
𝑖1 ℜ1
L'inductance de fuites correspondante au flux fuite circulant dans l'air est :
𝑁1 Φf1 𝑁12
𝐿𝑓1 = =
𝑖1 ℜ𝑓1
Remarque:
On distingue deux types de flux d’induction magnétique pouvant être mises en évidence. A
savoir :
 Le flux traversant le circuit magnétique : Φ1 = 𝑆
𝐵 𝑑𝑆

Avec " 𝑆" est la surface du circuit magnétique

29
Chapitre III Circuits Magnétiques

 Le flux traversant la bobine à "𝑁1 " spires : 𝜑1 = 𝑆𝑒


𝐵 𝑑𝑆

Avec " 𝑆𝑒 " est la surface de la bobine qui est supposée égale à celle du circuit magnétique.
Le flux totalisé est le flux d’induction 𝑁1 spires
magnétique associé à un circuit électrique et
délimité par celui-ci. Pour un circuit électrique
formé de "𝑁1 " spires concentriques au circuit
magnétique, le flux totalisé est lié au flux
d’induction magnétique par la relation :
𝜑1 = 𝑁1 Φ1
𝑖1 𝑖1

II.5. Inductance mutuelle


Soit le circuit magnétique de la figure ci-dessus dont on ajouté sur le même tube d'induction un
bobinage de "N2 " spires. Ainsi les deux circuits électriques sont placés de manière à avoir une
partie commune du flux. On parle dans un tel cas de couplage magnétique des bobinages.
Le flux totalisé dans la bobine à "𝑁2 " spires
(bobine 2) qui est crée par le passage du
courant " 𝑖1 " dans la bobine à " 𝑁1 " spires
Φ1 𝑖1
(bobine 1) est :
𝜑12 = 𝑁2 Φ1
Par définition : L'inductance mutuelle 𝑁2 spires Φ𝑓1
correspondante due au couplage magnétique 𝑁1 spires
des deux bobinages est :
𝜑12 𝑁1 𝑁2
𝑀12 = =
𝑖1 ℜ1
Elle est dite aussi le coefficient de la mutuelle
inductance.
En tenant compte de la relation entre la réluctance du circuit magnétique et de celle de fuite, on
peut déduire la relation entre les inductances correspondantes.
𝑁1
L′1 = 𝐿1 + 𝐿𝑓1 𝑒𝑡 L′1 = 𝑀 + 𝐿𝑓1
𝑁2 12
Vue de la bobine 2 (bobine 1 étant ouverte) à "𝑁2 " spires parcourue par le courant "𝑖2 ", la
réluctance du circuit magnétique reste la même (ℜ1 = ℜ2 = ℜ).
Le flux "𝑁2 Φ" est le flux totalisé crée par le passage du courant "𝑖2 " dans la bobine 2 à "𝑁2 "
spires. On écrit :
𝜑2 = 𝑁2 Φ2
Le flux totalisé dans la bobine à "𝑁1 " spires (bobine 1) qui est crée par le passage du courant "𝑖2 "
dans la bobine à "𝑁2 " spires (bobine 2) est :
𝜑21 = 𝑁1 Φ2

30
Chapitre III Circuits Magnétiques

L'inductance mutuelle correspondante :


𝜑21 𝑁1 𝑁2
𝑀21 = = = 𝑀12 = 𝑀
𝑖2 ℜ1
On appelle le coefficient de fuites d'Hopkinson du bobinage le rapport 𝜗 = Φ′ /Φ. Il est supérieur
à l'unité.
Bobine 1 : 𝜗1 = Φ′1 /Φ1 d'où 𝜗1 = L′1 /𝐿1

Bobine 2 : 𝜗2 = Φ′ 2 /Φ2 d'où 𝜗2 = L′2 /𝐿2


Par suite :
L′1 L′2
L′1 − 𝐿𝑓1 L′2 − 𝐿𝑓2 = 𝐿1 𝐿2 = = 𝑀2
𝜗1 𝜗2
Le coefficient de couplage des bobines 1 et 2 est défini par la relation suivante :
𝑀 1
𝐾= =
𝜗1 𝜗2
L′1 L′2

Il est inférieur à l'unité. Le couplage magnétique est d'autant meilleur que ce coefficient tend vers
l'unité.
Le coefficient de dispersion de Blondel est défini par la relation :
𝜍 = 1 − 𝐾2
II.6. Circuit magnétique avec entrefer
On revient aux conditions d'excitation du noyau utilisé précédemment dont on a taillé dans le
noyau un entrefer large. Les lignes de champs passant du milieu à forte perméabilité, qui les
canalisent, au milieu aérien de perméabilité relative 1 se dispersent dans l'entrefer surtout si
l'épaisseur de l'entrefer est grande. Il n'est donc plus possible de considérer que les lignes de
champ magnétique restent perpendiculaires à l'entrefer.
Localement le circuit magnétique (noyau
prolongé par l'entrefer géométrique) ne se
confond plus avec le tube d'induction. Ainsi, Φ
les lois évoquées précédemment ne peuvent 𝑖
être appliquées car elles exigent des circuits
Bobine à 𝑁
magnétiques parfaits. 𝐞 spires

Pour raison de simplification et pour saisir


l'effet de l'entrefer (qui est parfois Contournement
d'entrefer Φ𝑓
indispensable), on considère que les lignes de
champ le long de l'entrefer restent dans
l’alignement du matériau magnétique (pas de
contournement).
D’après le théorème d’Ampère :

𝐻 . 𝑑𝑙 = H. dl + H. dl = 𝑁𝐼
𝐿 L−e e

31
Chapitre III Circuits Magnétiques

L : longueur moyenne des lignes de champ (m)


e : longueur de l’entrefer (m)
N : nombre de spires de la bobine
I : courant dans la bobine (A)
H : excitation magnétique (A/m)
d'où
ℜ𝐶𝑀 Φ + ℜ𝑒 Φ = 𝑁𝐼
avec
L−e e
ℜ𝐶𝑀 = 𝑒𝑡 ℜ𝑒 =
𝜇𝑟 𝜇0 𝑆 𝜇0 𝑆
"𝜇𝑟 " est la perméabilité relative du circuit magnétique.
"𝑆" est la surface normale à la ligne moyenne du champ
ℜCM et ℜe sont les réluctances du circuit magnétique et de l'entrefer respectivement.
On remarque bien que la réluctance de l'entrefer est très importante par rapport à celle du circuit
magnétique. Ceci traduit une chute magnétique très importante au niveau de l'entrefer. Les
machines électriques industrielles possèdent un entrefer d'épaisseur très étroite et une
perméabilité relative du circuit magnétique très importante en vue de minimiser cette chute
magnétique.
Exemple pour l'illustration: On considère le circuit magnétique en fer est de longueur "𝐿 = 1𝑚",
section "𝑆 = 100 𝑐𝑚2 ", perméabilité relative 𝜇𝑟 = 500. L'entrefer est de longueur 𝑒 = 2 𝑐𝑚. La
bobine est de 1000 spires. Quel courant doit-on faire passer dans le bobinage pour que "𝐵 = 1𝑇"
sans et avec entrefer?
Remarque :
La présence d’un entrefer tend donc à linéariser la caractéristique magnétique du circuit
magnétique. Nous nous servirons par la suite de cette remarque pour introduire une relation
linéaire entre flux et courant dans le cas de circuits comportant un trajet important dans l’air.

III. Méthodes de calcul des circuits magnétiques


Deux méthodes sont utilisées pour le calcul des circuits magnétiques. La première s'oppose sur
l'analogie avec les circuits électriques. La deuxième est dite méthode des caractéristiques
partielles.

III.1. Analogie Magnétique – Electrique


La ressemblance des relations du magnétisme et de l'électricité permet d’effectuer une analogie
avec les circuits électriques et magnétique. A tout circuit magnétique, on peut affecter une
représentation électrique permettant d’étudier le comportement du circuit à l’aide de relations
électriques usuelles de l'électrocinétique. Cette analogie est formelle et n'a pas d'intérêt que si le
circuit magnétique n'est pas saturé (sa perméabilité est constante). Dans ce cas, on construit un
schéma électrique équivalent du circuit magnétique auquel s'appliquent les lois de Kirchoff,
Thévenin et Norton.
Le tableau ci-après donne les équivalences entre grandeurs et relations électriques et
magnétiques

32
Chapitre III Circuits Magnétiques

Electrique Magnétique
Le courant "𝐼" en [A] Le flux "Φ" en [Wb]

Densité du courant [A/m2] 𝐽 = 𝐼/𝑆 Induction magnétique [T] 𝐵 = Φ/𝑆

Champs Electrique "𝐸" en [V/m] Champs d'excitation "𝐻" en [A/m]

Différence de potentiel électrique en [V] Différence de potentiel magnétique en [Am]


2 2
𝑈12 = E. dl 𝜈12 = H. dl
1 1

Force Electromotrice "f.é.m" en [V] Force magnétomotrice "f.m.m" en [A.tr]


𝑓. 𝑚. 𝑚 = 𝑁𝐼

Résistivité "𝜌" en [m] Réluctivité magnétique "" en [mH-1]


E=𝜌𝐽 H= B
Conductivité "𝛾" en [/m] Perméabilité magnétique "μ" en [H/m]
𝐽=𝛾E H= B
Résistance "𝑅" en [] Réluctance magnétique "ℜ" en [H-1]
𝐿 𝐿 L L
𝑅=𝜌 = ℜ= =
𝑆 𝛾𝑆 μS S
Conductance "𝐺" en [-1] Perméance magnétique "Λ" en [H]
𝑅 = 1/𝑅 Λ = 1/ℜ
Loi de nœud : Somme algébrique des Loi de nœud : Somme algébrique de flux est
courants est nulle nulle

𝐼𝑘 = 0 Φ𝑘 = 0

Loi de maille : Somme algébrique des Loi de maille : Somme algébrique des chutes
chutes de tension aux bornes des magnétiques de chaque tronçon de la maille
résistances de la maille égale la somme égale la somme algébrique des f.m.m
algébrique des f.é.m
ℜk Φ 𝑘 = Nk I𝑘
𝑓. é. 𝑚 = 𝑅k I𝑘

III.2. Méthode des caractéristiques partielles


Il s'agit d'une méthode graphique qui s'applique aux circuits magnétiques saturés pourvu qu'on puisse les
décomposer en tronçons de section constante. Connaissant la caractéristique magnétique du matériau
constituant le tronçon ainsi que sa longueur et sa section, on peut tracer sa caractéristique magnétique
partielle qui est la relation entre le flux "Φ" et sa différence de potentielle magnétique aux bornes
du tronçon.
La méthode consiste à tracer la caractéristique du flux "Φ" en fonction "𝐻𝐿" de la totalité du circuit
magnétique à partir des caractéristiques des tronçons qui le constituent. Pour ce faire, il faut
exploiter les deux propriétés suivantes :

33
Chapitre III Circuits Magnétiques

- Les tronçons en série sont traversés par le même flux


- La différence de potentielle magnétique est la même aux extrémités des tronçons en
parallèle
Puis on trace point par point la caractéristique magnétique équivalente.

III.2.a. Exemple de deux tronçons en série


On donne le circuit magnétique constitué de deux tronçons en série de la figure suivante et les courbes de
la caractéristique magnétique correspondantes à chaque tronçon.

𝐿2 𝐿1
𝐵1 (𝐻)

𝑆2 Φ 𝐵2 (𝐻)

𝑁 spires

𝑆1

B1 (H) et B2 (H) représentent la caractéristique magnétique partielle du tronçon 1 de longueur L1 et de


section S1 et du tronçon 2 de longueur L2 et de section S2 respectivement.
On a besoin de tracer de nouvelles courbes à partir de ces dernières en représentant B1 S1 en fonction de
H L1 et B2 S2 en fonction de H L2 (ce n'est qu'un changement d'échelle).

𝐵1 𝑆1

𝐵2 𝑆2

𝑥1 𝑥2 𝐻𝐿1
𝐻𝐿2

Les deux tronçons sont en série, donc parcourus par le même flux (B𝑆). Maintenant, on construit point
par point une courbe depuis les deux courbes précédentes. Pour une même ordonnée "𝑦" (même flux),

34
Chapitre III Circuits Magnétiques

l'abscisse correspondante égale la somme des deux abscisses "𝑥1 " et "𝑥2 " tirées des deux courbes
précédentes. A la fin, nous aboutissons à la caractéristique du flux "Φ" en fonction de "𝐻𝐿" de la
totalité du circuit magnétique. La valeur numérique du flux canalisé par ce circuit magnétique
correspond au point ayant "𝐻𝐿 = 𝑁𝐼" de la caractéristique finale.

𝐵1 𝑆1

𝐵2 𝑆2 𝚽(𝑯𝑳)
𝚽𝐨

𝑥1 𝑥2 𝑥1 + 𝑥2 𝑵𝑰

III.2.b. Exemple de deux tronçons en parallèle


On donne le circuit magnétique constitué de deux tronçons en parallèle de la figure suivante et les courbes
de la caractéristique magnétique correspondantes à chaque tronçon. Connaissant le flux total, on
cherche les deux flux traversant les deux tronçons en parallèle.

Φ 𝐵1 (𝐻)

𝐿2 𝐿1
𝐵2 (𝐻)

𝑆2

𝑁 Φ1
Φ2 spires

𝑆1

35
Chapitre III Circuits Magnétiques

B1 (H) et B2 (H) représentent la caractéristique magnétique partielle du tronçon 1 de longueur L1 et de


section S1 et du tronçon 2 de longueur L2 et de section S2 respectivement.
De même que les tronçons en série, on a besoin de tracer les nouvelles courbes B1 S1 en fonction de H L1
et B2 S2 en fonction de H L2 .

𝐵1 𝑆1

𝑦1

𝐵2 𝑆2

𝑦2

𝐻𝐿1
𝑥 𝐻𝐿2

Les deux tronçons sont en parallèle, donc possèdent la même différence de potentielle magnétique (HL).
Maintenant, on construit point par point une courbe depuis les deux courbes précédentes. Pour une même
abscisse "𝑥" (même différence de potentielle magnétique), l'ordonnée correspondante égale la somme des
deux ordonnées "𝑦1 " et "𝑦2 " tirées des deux courbes précédentes. A la fin, nous aboutissons à la
caractéristique du flux "Φ" en fonction de "𝐻𝐿" de la totalité du circuit magnétique. Les valeurs
numériques des deux flux canalisés par ce circuit magnétique correspondent au point ayant
"Φ1 + Φ2 = Φ" de la caractéristique finale.

36
Chapitre III Circuits Magnétiques

𝚽(𝑯𝑳)

𝐵1 𝑆1

𝚽𝟏

𝐵2 𝑆2

𝚽𝟐

37
Chapitre III Circuits Magnétiques

Sommaire
I. Notion générales sur le magnétisme ...................................................................................... 20
I.1. Bobine sans noyau de fer ................................................................................................... 20
I.1.a. Induction magnétique d'une bobine sans noyau de fer ...................................................... 20
I.1.b. Flux d'induction magnétique d'une bobine sans noyau de fer ........................................ 20
I.1.c. Propriété de conservation du flux magnétique:.................................................................. 21
I.1.d. Champ d’excitation magnétique ..................................................................................... 21
I.1.e. Théorème d’Ampère....................................................................................................... 21
I.2. Bobine à noyau de fer ........................................................................................................ 22
I.2.a. Force magnétomotrice et Différence de potentiel magnétique .......................................... 23
I.2.b. Différence de potentiel magnétique ............................................................................... 24
I.2.c. Caractéristique B(H) d'un matériau ferromagnétique ........................................................ 25
I.2.d. Pertes dans le fer............................................................................................................. 25
II. Circuits Magnétiques ............................................................................................................. 27
II.1. Circuit magnétique en série................................................................................................ 27
II.2. Circuit magnétique en parallèle ......................................................................................... 28
II.3. Inductances propre, de fuite, mutuelle et principale .......................................................... 28
II.4. Inductances propre, principale et de fuite .......................................................................... 29
II.5. Inductance mutuelle ........................................................................................................... 30
II.6. Circuit magnétique avec entrefer ....................................................................................... 31
III. Méthodes de calcul des circuits magnétiques .................................................................... 32
III.1. Analogie Magnétique – Electrique ................................................................................. 32
III.2. Méthode des caractéristiques partielles .......................................................................... 33
III.2.a. Exemple de deux tronçons en série ................................................................................ 34
III.2.b. Exemple de deux tronçons en parallèle .......................................................................... 35

38
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

Le transformateur est une machine électrique statique. Il permet de convertir le système de


tension et du courant électriques alternatifs à son entrée, en un système de tension et de
courant généralement de valeurs différentes à sa sortie en conservant la fréquence et la
forme. Au début de ce chapitre, il est indispensable de rappeler les définitions de quelques
grandeurs qui seront très utiles pour l'étude des transformateurs.

I. Bobine à noyau de fer en régime sinusoïdal


La bobine à noyau de fer ne peut être caractérisée par son inductance propre ni son
inductance principale. Son rôle est de faire canaliser un flux magnétique en absorbant une
puissance réactive en régime permanent.

I.1. Equation des tensions


Le circuit magnétique suivant porte une bobine de "𝑁" spires de résistance "𝑅". Celle-ci,
alimentée sous la tension sinusoïdale "𝑢(𝑡)" de valeur efficace "𝑈" et de pulsation "𝜔",
parcourue par le courant instantané "𝑖" origine des a.t (le nombre des ampères tours de la
force magnétomotrice qui vaut "𝑁𝑖") et traversée par le flux propre "Φ′ ".
Seule la partie " Φ " est canalisé par la totalité du circuit magnétique. Les lignes de flux de
fuite "Φ𝑓 " suivent un parcours dans l'air donc sa réluctance et son inductance sont
constantes. Vu de l'enroulement, le circuit magnétique complet de réluctance "ℜ′ " est
constitué de deux tronçons en parallèle, l'un caractérisant le flux "Φ" de réluctance "ℜ" et
l'autre canalisant le flux "Φ𝑓 " de réluctance "ℜ𝑓 ". On na :

ℜ′ Φ′ = ℜΦ = ℜ𝑓 Φ𝑓
avec Φ′ = Φ + Φ𝑓 et
𝑁2
𝑙𝑓 =
ℜ𝑓
Chaque spire est le siège d'une tension
d'auto-induction "−𝑑Φ′ /𝑑𝑡" et la bobine
Φ 𝑖
entière se comporte comme un récepteur
soumis à une tension induite −𝑁𝑑Φ′ /𝑑𝑡.
D'après Lenz, cette tension s'oppose à la
source de tension d'alimentation de sorte
que : Φ𝑓
𝑁 spires
𝑢 𝑡 − 𝑁𝑑Φ′ /𝑑𝑡 = 𝑅𝑖
d'où
𝑑𝑖
𝑢 𝑡 = 𝑅𝑖 + 𝑒(𝑡) + 𝑙𝑓
𝑑𝑡

avec "𝑒(𝑡)" est la force contre électromotrice (f.c.é.m) tel que :

𝑑Φ
𝑒(𝑡) = 𝑁
𝑑𝑡

38
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

En notation complexe, on aura :

𝑈 = 𝑅𝐼 + 𝑗𝑙𝑓 𝜔𝐼 + 𝐸 𝑒𝑡 𝐸 = 𝑗𝑁𝜔Φ

I.2. Forme d'onde du courant absorbé


Si on suppose que la tension d'alimentation "𝑢(𝑡)" est fonction sinusoïdale du temps, à
cause du phénomène d'Hystérésis et de la saturation, le courant est périodique mais non
sinusoïdal. Par conséquent de la relation établit ci-dessus, la f.c.é.m et le flux ne peuvent
être fonctions sinusoïdales du temps.
La figure ci-dessus donne les courbes de "Φ(𝑖)" dont on déduit graphiquement la forme du
courant "𝑖(𝑡)". On constate bien qu'à une même valeur de "𝑒(𝑡)" obtenue de façon
croissante ou décroissante ne correspond pas à une même valeur de "𝑖(𝑡)". Cette
déformation explique l'apparition des harmoniques impaires. Ces dernières sont d'autant
plus importantes que le circuit magnétique est saturé.

Φ(𝑡) Φ(𝑡)

𝑇/2 𝑡 𝑖(𝑡)
𝑡1 𝑡2

𝛼
𝜔
𝑡2

𝑡1

𝑖(𝑡)

En pratique, la bobine à noyau de fer est conçue de sorte que sa résistance et son
inductance de fuite sont très réduites. Ainsi, la f.c.é.m ne diffère que très peu de la tension
d'alimentation. On peut admettre, avec une bonne approximation, que la f.c.é.m et le flux

39
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

sont comme la tension d'alimentation des fonctions sinusoïdales du temps. On remarque


bien l'effet d'hystérésis à provoqué un déphasage "𝛼" dit Hytérétique du courant par
rapport au flux.
Il est commode en ce qui concerne les calculs et les diagrammes vectorielles, où ne
peuvent représenter que des grandeurs sinusoïdales, de remplacer le courant réel par un
courant sinusoïdal fictif équivalent (de même valeur efficace).
Compte tenu de cela, et des relations 𝐼𝑎
O 𝐸
suivantes, on peut tracer le diagramme
vectoriel correspondant à une bobine à
noyau de fer.
α
𝐸 = 𝑗𝑁𝜔Φ
Le courant fictif équivalent est décomposé 𝐼𝑟 𝐼
en deux composantes, la première dite
active "Ia " est alignée sur l'axe portant la
f.c.é.m et la deuxième dite réactive "Ir " est Φ
alignée sur l'axe portant le flux.
La composante réactive est responsable de la circulation du flux (𝑁Ir = ℜΦ), on donne la
puissance réactive ainsi :
𝑄 = 𝐸Ir
La composante active est responsable de l'échauffement du fer due au phénomène
d'Hystérésis, on donne les pertes correspondantes ainsi :
𝑝𝐻 = 𝐸Ia
Remarque
En pratique, la puissance absorbée par la bobine à noyau de fer correspond en plus des
pertes due au phénomène d'Hystérésis, les pertes par courant de Foucault regroupant les
pertes dans le fer (𝑝𝑓𝑒𝑟 = 𝑝𝐻 + 𝑝𝐹 ) et pertes dites cuivre due à la résistance du bobinage.
𝑃 = 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑅I2

I.3. Diagramme et schéma équivalent de la bobine à noyau de fer


La f.c.é.m étant prise comme origine de phase, on trace le diagramme vectoriel général du
fonctionnement en représentant les relations suivantes :
𝐼𝑎 𝑈
I = Ia + Ir
𝐸 𝑅𝐼 𝑗𝑙𝑓 𝜔𝐼
avec
𝜑
𝑝𝑓𝑒𝑟 ℜΦ
Ia = et Ir = α
E 𝑁
Φ′ = Φ + Φ𝑓
𝐼𝑟 𝐼
avec
𝐼 Φ
Φ𝑓 = 𝑙𝑓 Φ′
N
𝛷𝑓
𝑈 = 𝑅𝐼 + 𝑗𝑙𝑓 𝜔𝐼 + 𝐸

40
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

"φ" est le déphasage arrière du courant "I" par rapport à la tension d'alimentation "U". Il est
très proche de "𝜋/2".

Le schéma équivalent de la bobine à noyau de fer satisfait l'équation générale reliant les
grandeurs électriques. La tension "𝐸 " égale la tension d'alimentation diminuée des chutes
résistive " 𝑅𝐼 " et inductive " 𝑗𝑙𝑓 𝜔𝐼 ". D'autre coté, la tension "𝐸 " alimente une résistance

"𝑅𝑓 " en parallèle avec une réactance "𝑋𝑚 "


𝑅 𝑙𝑓 𝜔
tel que : 𝐼
𝐸 𝐼 = 𝐸𝐼𝑎 + 𝑗𝐸𝐼𝑟
avec 𝐼𝑎 𝐼𝑟
𝑝𝑓𝑒𝑟 = 𝐸𝐼𝑎 = 𝑅𝑓 𝐼𝑎 2 et 𝑄𝑚 = 𝐸𝐼𝑟 = 𝑋𝑚 𝐼𝑟 2
𝑈 𝑅𝑓 𝑋𝑚
"𝑅𝑓 " traversée par "𝐼𝑎 " représente les pertes 𝐸
totales dans le fer.
"𝑋𝑚 " traversée par "𝐼𝑟 " est dite la réactance
magnétisante et représente la puissance
réactive "𝑄𝑚 " responsable de la circulation
du flux principal "Φ". Cette puissance est
dite la puissance magnétisante.

II. Constitution du transformateur


Le transformateur est un dispositif inductif et par conséquent, il filtre la composante
continue du signal d'entrée. Le transformateur monophasé comporte un circuit magnétique
fermé, sur lequel on monte deux enroulements concentriques (fortement couplés).
L'enroulement d'entrée relié à la source est dit "primaire". L'enroulement de sortie qui
alimente le récepteur est dit "secondaire". Il est généralement isolé électriquement du
primaire.
Le transformateur permet de modifier le niveau de la tension du primaire sans modifier sa
fréquence. Il existe donc des transformateurs élévateurs et des transformateurs abaisseurs.
Il existe des transformateurs particuliers conçus pour des applications autres que ça. On
peut citer l'autotransformateur qui permet d'obtenir en sortie un niveau de tension réglable
ou les transformateurs assurant une isolation galvanique. Dans ce chapitre, nous ne nous
intéresserons qu'aux transformateurs élévateurs et abaisseurs conçues pour fonctionner à la
fréquence industrielle (50 ou 60 Hz).
Afin de minimiser les pertes dans le fer, on utilise d'une part des matériaux
ferromagnétiques possédant un certain pourcentage du Silicium. L'adjonction de 0.8 à
3.5% du Silicium réduit les pertes mais augmente la fragilité des tôles (risque de cassures
lors du découpage). D'autre part, on réduit la longueur du trajet des courants de Foucault en
utilisant un empilage de tôles minces (0.3 à 0.4 mm d'épaisseur) isolées entre elles par une
couche d'email.
On trouve principalement deux structures des transformateurs monophasés. Dans les deux
cas, on utilise des formes de tôle en : I, U, L et E.

41
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

La première comporte un circuit magnétique à deux noyaux, chaque noyau portant la


moitié des bobinages primaires et secondaires (pour obtenir le meilleur couplage possible).
Les enroulements des deux primaires et des deux secondaires en série.
La deuxième comporte un circuit magnétique cuirassé. Une colonne centrale porte
l'ensemble des bobinages primaires et secondaires alors que les colonnes latérales servent à
fermer le circuit magnétique.

Φ Secondaire
𝑖2 Secondaire
𝑖1 𝑁2 spires
𝑖1
𝑁2 spires 𝑖2

Primaire
Primaire
𝑁1 spires
𝑁1 spires

Dans les deux cas, le circuit magnétique est considéré comme parfait (les lignes du champ
sont parfaitement canalisées). Les deux enroulements sont bobinés dans des sens
différents. Le transformateur est représenté schématiquement de la façon simple suivante :
Il est branché à une source d'alimentation Φ
(mis sous la tension "𝑢1 " en absorbant un
courant "𝑖1 "). Il alimente une charge et se
comporte comme une source vis à vis de la 𝑖1 𝑖2
charge (alimente la charge sous la tension 𝑢1 𝑁1 𝑁2 𝑢2
"𝑢2 " en fournissant un courant "𝑖2 ").
Pour pouvoir établir un modèle simple du
transformateur et des diagrammes simples,
nous supposerons que les courants, les
tensions et les flux sont sinusoïdaux.
Le symbole qui existe est celui du transformateur monophasé idéal dont on néglige tous
types de pertes (résistives et inductives). Les relations entre les grandeurs électriques du
primaire avec celles du secondaire sont :
𝑈2 = 𝑚 𝑈1 et 𝐼2 = 𝐼1 /𝑚
avec "𝑚" est le rapport de transformation (𝑚 = 𝑁2 /𝑁1 ).
"𝑚 > 1" Le transformateur est élévateur
"𝑚 < 1" Le transformateur est abaisseur.

42
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

II.1. Transformateur à vide


Le transformateur étant à vide (sans charge), le courant au secondaire est nul. Il se
comporte exactement comme une bobine à noyau de fer.
Le courant au primaire "𝑖1𝑣 " est faible et Φ1𝑣
très décalé en arrière par rapport à la
𝑖1𝑣
tension "𝑢1 ".
𝑢1 𝑁1 𝑁2 𝑢2𝑣
Le courant au secondaire est nul mais
chaque spire au secondaire est traversée par
le flux crée par le primaire et canalisé par le
circuit magnétique.

Au primaire, chaque spire est le siège de la tension d'auto-induction "−𝑑Φ1𝑣 /𝑑𝑡" et la

bobine entière se comporte comme un récepteur soumis à une tension induite −𝑁1 𝑑Φ1𝑣 /𝑑𝑡.
La loi d'Ohm appliqué au primaire conduit à :

𝑢1 𝑡 − 𝑁1 𝑑Φ1𝑣 /𝑑𝑡 = 𝑅1 𝑖1𝑣

Sachant que Φ1𝑣 = Φ1𝑓𝑣 + Φ1𝑣 , on aura :
𝑑𝑖1𝑣
𝑢1 𝑡 = 𝑅1 𝑖1𝑣 + 𝑙1𝑓 + 𝑒1𝑣 (𝑡)
𝑑𝑡
avec
𝑑Φ1𝑣
𝑒1𝑣 𝑡 = 𝑁1
𝑑𝑡
Le secondaire, dont chaque spire est traversée par le flux "Φ1𝑣 " crée la f.é.m "−𝑁2 𝑑Φ1𝑣 /
𝑑𝑡". La loi d'Ohm appliqué au secondaire conduit à :

𝑢2𝑣 𝑡 − 𝑁2 𝑑Φ1𝑣 /𝑑𝑡 = 0


d'où
𝑑Φ1𝑣
𝑢2𝑣 𝑡 = 𝑁2 = 𝑒2𝑣 𝑡
𝑑𝑡
avec
𝑑Φ1𝑣
𝑒2𝑣 𝑡 = 𝑁2
𝑑𝑡
En complexe :
𝑈1 = 𝑅1 𝐼1𝑣 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔𝐼1𝑣 + 𝐸1𝑣
et

𝑈1 − 𝑅1 𝐼1𝑣 = 𝑗𝑁1 𝜔Φ1𝑣
avec
𝐸1𝑣 = 𝑗𝑁1 𝜔Φ1𝑣
et
𝑈2 = 𝑗𝑁2 𝜔Φ1𝑣
𝑁2
𝐸2𝑣 = 𝑗𝑁2 𝜔Φ1𝑣 = 𝐸
𝑁1 1𝑣
Le courant "𝐼1𝑣 " est décomposé en deux composantes, la composante active correspond
aux pertes dans le fer et la composante réactive correspond à la puissance magnétisante
responsable de la circulation du flux "Φ1𝑣 ".

43
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

𝑝𝑓𝑒𝑟 𝑣 ℜΦ1𝑣 𝑄𝑚 𝑣
I1𝑣a = et I1𝑣r = =
𝐸1𝑣 𝑁1 𝐸1𝑣
Ces relations nous permettent d'établir le diagramme vectoriel et le schéma équivalent du
transformateur à vide.
Le diagramme vectoriel est obtenu en prenant "𝐸1𝑣 " comme origine de phase (en phase
avec "𝐸2𝑣 " et "𝑈2𝑣 " mais d'amplitudes différentes).
Le schéma équivalent comporte un transformateur idéal "𝑇" de rapport de transformation :
𝐸2𝑣 𝑁2
𝑚= =
𝐸1𝑣 𝑁1
𝐼1𝑣𝑎 𝑈1

𝜑1𝑣 𝐸2𝑣 = 𝑈2𝑣 𝐸1𝑣 𝑅 𝐼 𝑗𝑙1𝑓 𝜔𝐼1𝑣


1 1𝑣

α
𝐼1𝑣 𝐼1𝑣 𝑙1𝑓 𝜔
𝑇
𝐼1𝑣𝑟 𝑅1 𝐼1𝑣 𝑁1
𝑁2
𝐼1𝑣𝑎 𝐼1𝑣𝑟
𝑈1 𝐸2𝑣 𝑈2𝑣
𝑅1𝑓 𝐸1𝑣 𝑋1𝑚

Les puissances absorbées à vide sont :


- La puissance active regroupe les pertes dans le cuivre et les pertes dans le fer
𝑃1𝑣 = 𝑈1 𝐼1𝑣 cos 𝜑1𝑣 = 𝑅1 𝐼1𝑣 2 + 𝑅1𝑓 𝐼1𝑣𝑎 2

avec 𝑅1𝑓 𝐼1𝑣𝑎 2 = 𝐸1𝑣 2 /𝑅1𝑓

- La puissance réactive regroupe les pertes dues au flux de fuites et la puissance


magnétisante.
𝑄1𝑣 = 𝑈1 𝐼1𝑣 sin 𝜑1𝑣 = 𝑙1𝑓 𝜔𝐼1𝑣 2 + 𝑋1𝑚 𝐼1𝑣𝑟 2

avec X1m I1vr 2 = E1v 2 /X1m

Remarques
- Lorsque le nombre de spire du secondaire est supérieur à celui du primaire, le
transformateur est élévateur et vice versa.
- Le transformateur de bonne qualité possède des très faibles pertes inductives et
résistives. On aura avec une bonne approximation :
𝑁2 𝑈2𝑣
𝑚= ≅
𝑁1 𝑈1
- La branche composée de la résistance "𝑅1𝑓 " en parallèle avec "𝑋1𝑚 " est dite la branche
magnétisante et le courant "𝐼1𝑣𝑟 " est dit le courant magnétisant.

44
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

II.2. Transformateur en charge


Dès que le transformateur est chargé, un courant "𝑖2 " circule au secondaire et la tension
aux bornes du secondaire passe de "𝑈2𝑣 " à "𝑈2 ".

II.2.a. Répartition des flux


Les deux enroulements sont bobinés dans des sens différents (Si non le courant 𝑖2 changera
son sens) de sorte que le flux commun sera "Φ1 −Φ2 ".

La f.m.m "𝑁1 𝑖1 " crée le flux propre "Φ1′ "


Φ1 Φ2
qui se décompose en "Φ1 " et "Φ1𝑓 ". De
𝑖1 𝑖2
même La f.m.m "𝑁2 𝑖2 " crée le flux propre
"Φ2′ " qui se décompose en "Φ2 " et "Φ2𝑓 ". 𝑢1 𝑁1 𝑁2 𝑢2𝑣

On donne l'inductance de fuite du


secondaire similairement à celle du
primaire :
𝑁2 2
𝑙2𝑓 =
ℜ2𝑓
On peut mettre en évidence trois flux :
- le flux " Φ " commun échangé entre les deux enroulements via le circuit magnétique de
réluctance " ℜ ".
Φ = Φ1 − Φ2
- le flux réel "Φ1𝑟 " traversant l'enroulements primaire. C'est le flux propre "Φ1′ " diminué
du flux du secondaire et canalisé par le circuit magnétique.
Φ1𝑟 = Φ1′ − Φ2 = Φ1 + Φ1𝑓 − Φ2 = Φ + Φ1𝑓
- le flux réel "Φ2𝑟 " traversant l'enroulements secondaire. C'est le flux propre "Φ2′ "
diminué du flux du primaire et canalisé par le circuit magnétique. En respectant le sens
positif du flux, on aura
Φ2𝑟 = −Φ2′ + Φ1 = −Φ1 − Φ1𝑓 + Φ1 = Φ − Φ2𝑓

II.2.b. Equations des tensions


Similairement aux équations électriques du primaire en cas sans charge, on peut déduire
ceux du primaire et du secondaire en charge comme suit :
𝑢1 𝑡 − 𝑁1 𝑑Φ1𝑟 /𝑑𝑡 = 𝑅1 𝑖1
Sachant que Φ1𝑟 = Φ1𝑓 + Φ, on aura :
𝑑𝑖1
𝑢1 𝑡 = 𝑅1 𝑖1 + 𝑙1𝑓 + 𝑒1 (𝑡)
𝑑𝑡
avec
𝑑Φ
𝑒1 𝑡 = 𝑁1
𝑑𝑡
Au secondaire, chaque spire est traversée par le flux " Φ2𝑟 " crée la f.é.m "−𝑁2 𝑑Φ2𝑟 /𝑑𝑡".
La loi d'Ohm appliqué au secondaire conduit à :
𝑁2 𝑑Φ2𝑟 /𝑑𝑡 − 𝑢2 𝑡 = 𝑅2 𝑖2
Sachant que Φ2𝑟 = −Φ2𝑓 + Φ, on aura :

45
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

𝑑𝑖2
−𝑙2𝑓 + 𝑒2 𝑡 − 𝑢2 𝑡 = 𝑅2 𝑖2
𝑑𝑡
avec
𝑑Φ 𝑁2
𝑒2 𝑡 = 𝑁2 = 𝑒 𝑡
𝑑𝑡 𝑁1 1
En complexe :
𝑈1 = 𝑅1 𝐼1 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔𝐼1 + 𝐸1
avec
𝐸1 = 𝑗𝑁1 𝜔Φ
et
𝑈2 = 𝐸2 − 𝑅2 𝐼2 − 𝑗𝑙2𝑓 𝜔𝐼2
avec
𝑁2
𝐸2 = 𝑗𝑁2 𝜔Φ = 𝐸
𝑁1 1

II.2.c. Equations des f.m.m


En fonctionnement à vide, la force magnétomotrice était "𝑁1 𝐼1𝑣 ". Le courant égal le
courant dans la branche magnétisante. En négligeant 𝑅1 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔 𝐼1𝑣 devant 𝑈1 , ce
courant est pratiquement :
𝑈1
𝐼1𝑣 ≃
𝑅1𝑓 ∕∕ 𝑗𝑋1𝑚
En charge et sous la même tension au primaire, la force magnétomotrice résultante devient
"𝑁1 𝐼1 − 𝑁2 𝐼2 ". On pose :
𝑁1 𝐼1 − 𝑁2 𝐼2 = 𝑁1 𝐼𝜇
"𝑁1 𝐼𝜇 " est la f.m.m résultante des deux bobines donc responsable de la circulation du flux
dans le circuit magnétique. Ce dernier en charge est équivalent au circuit magnétique du
transformateur à vide mais avec un primaire parcourue par un courant "𝐼𝜇 ". Ce courant égal
alors le courant dans la branche magnétisante. En négligeant 𝑅1 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔 𝐼𝜇 devant 𝑈1 ,
ce courant est pratiquement :
𝑈1
𝐼𝜇 ≃
𝑅1𝑓 ∕∕ 𝑗𝑋1𝑚

On constate bien que cette approximation nous conduit à dire que, le courant "𝐼𝜇 " n'est que
le courant "𝐼1𝑣 " lorsque le circuit est mis sous la même tension "𝑈1 " à vide et en charge.
On déduit, cette importante équation :

𝑵𝟏 𝑰𝟏 − 𝑵𝟐 𝑰𝟐 = 𝑵𝟏 𝑰𝟏𝒗

II.3. Diagramme et schéma équivalent du transformateur en charge


Partant des grandeurs électrique au secondaire, il est possible de déterminer ceux du
primaire. Etant donné donc la tension "𝑈2 ", "𝐼2 " et "𝑐𝑜𝑠𝜑2 " caractérisant la charge, on peut
tracer le diagramme vectoriel où le vecteur 𝑈2 est pris comme origine de phase. Ce

46
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

diagramme permet de prédéterminer le régime de fonctionnement au primaire caractérisé


par "𝑈1 ", "𝐼1 " et "𝑐𝑜𝑠𝜑1 ". Il est construit selon les équations suivantes :

𝐸2 = 𝑈2 + 𝑅2 𝐼2 + 𝑗𝑙2𝑓 𝜔𝐼2
avec
𝑁1 𝐸2
𝐸1 = 𝐸2 =
𝑁2 𝑚
et
𝐼1 ≅ 𝑚𝐼2 + 𝐼𝜇
enfin
𝑈1 = 𝐸1 + 𝑅1 𝐼1 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔𝐼1

𝑈1
𝐸1
𝑗𝑙1𝑓 𝜔𝐼1𝑣
𝜑2 𝐸2
𝜑2 𝑈2 𝑗𝑙2𝑓 𝜔𝐼2𝑣 𝑅1 𝐼1
𝐼𝜇 𝑅2 𝐼2
α 𝑚𝐼2
𝐼1

Le schéma équivalent du transformateur monophasé permet de retrouver les relations


caractérisant le transformateur en charge.

𝐼1 𝑙1𝑓 𝜔 𝑚𝐼2 𝐼2 𝑅2 𝑙2𝑓 𝜔


𝑇
𝑅1 𝐼𝜇 𝑁1
𝑁2
𝐼𝜇𝑎 𝐼𝜇𝑟
Charge
𝑈1 𝐸1 𝐸2 = 𝑚𝐸1 𝑈2
𝑅𝜇 𝑋𝜇

On a dit que, le courant "𝐼𝜇 " n'est pratiquement que le courant "𝐼1𝑣 ". La branche
magnétisante formée de la résistance "𝑅𝜇 " en parallèle avec la réactance "𝑋𝜇 " n'est
pratiquement que la branche magnétisante du transformateur à vide.
𝐸1 2 𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑅𝜇 = 𝑅1𝑓 = =
𝑝𝑓𝑒𝑟 𝐼𝜇𝑎 2
et
𝐸1 2 𝑄𝑚
𝑋𝜇 = 𝑋1𝑚 = =
𝑄𝑚 𝐼𝜇𝑟 2

"𝑅𝜇 " traversée par "𝐼𝜇𝑎 " représente les pertes totales dans le fer.

47
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

"𝑋𝜇 " traversée par "𝐼𝜇𝑟 " est dite la réactance magnétisante et représente la puissance
magnétisante "𝑄𝑚 ".
Pour terminer, on peut envisager le bilan de toutes les puissances, actives et réactives, qui
apparaissent dans le transformateur.
Puissance active (au primaire) absorbée par le transformateur 𝑃1 = 𝑈1 𝐼1 𝑐𝑜𝑠𝜑1
Puissance active (au secondaire) fournie par le transformateur 𝑃2 = 𝑈2 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2
Pertes Joule (dans le cuivre) au primaire : 𝑝𝑗 1 = 𝑅1 𝐼1 2

Pertes Joule (dans le cuivre) au secondaire : 𝑝𝑗 2 = 𝑅2 𝐼2 2

Pertes dans le fer : 𝑝𝑓𝑒𝑟 = 𝑅1𝑓 𝐼𝜇𝑎 2 = 𝐸1 2 /𝑅1𝑓


avec 𝑃1 = 𝑃2 + 𝑝𝑗 1 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗 2
Le rendement : 𝜂 = 𝑃2 /𝑃1

𝑃2
𝑃1

𝑝𝑝 𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑗 1 𝑝𝑗 2
Puissance réactive (au primaire) absorbée par le transformateur 𝑄1 = 𝑈1 𝐼1 𝑠𝑖𝑛𝜑1
Puissance réactive (au secondaire) fournie par le transformateur 𝑄2 = 𝑈2 𝐼2 𝑠𝑖𝑛𝜑2
Puissance magnétisante : 𝑄𝑚 = 𝑋𝜇 𝐼𝜇𝑟 2 = 𝐸1 2 /𝑋𝜇
Pertes magnétique (du au flux de fuites) au primaire : 𝑄𝑚1 = 𝑙1𝑓 𝜔𝐼1 2
Pertes magnétique (du au flux de fuites) au secondaire : 𝑄𝑚2 = 𝑙2𝑓 𝜔𝐼2 2
avec 𝑄1 = 𝑄2 + 𝑄𝑚1 + 𝑄𝑚2 + 𝑄𝑚

II.4. Auto-transformateur
C’est un transformateur statique dans lequel les deux enroulements primaire et secondaire
ne sont plus distincts électriquement. Il ne comporte qu’un seul bobinage, le secondaire
utilise une partie des spires du primaire. Il suit le même le principe de fonctionnement que
le transformateur. Il a l'avantage d'avoir un seul bobinage, donc moins de pertes joule d'où
un rendement meilleur. Son inconvénient majeur est que le primaire et le secondaire ne
sont plus isolés électriquement. Par conséquent, en cas de défaut, il peut avoir propagation
du défaut du primaire au secondaire. Ceci qui limite l'utilisation de cet appareil.

𝐼1 𝑁 𝐼2
1
𝐼1
𝐼2
𝑈1 𝑈2
𝑈1
𝑁2 𝑈2 𝑈1
𝑈1

48
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

III. Schémas simplifiés du transformateur


Le schéma équivalent du transformateur décrit précédemment est lourd à manipuler et
absolument inutilisable pour caractériser rapidement un transformateur. Les schémas
équivalents simplifiés permettent de simplifier grandement l'étude des montages
comportant des transformateurs.

III.1. Schéma équivalent ramené au primaire


Afin d'établir le schéma équivalent ramené au primaire, nous devons substituer la partie du
secondaire en plus du transformateur idéal (zone encadrée) par un circuit électrique
équivalent sans le transformateur idéal.

𝐼1 𝑙1𝑓 𝜔 𝑚𝐼2 𝐼2 𝑅2 𝑙2𝑓 𝜔


𝑇
𝑅1 𝐼𝜇 𝑁1
𝑁2
𝐼𝜇𝑎 𝐼𝜇𝑟
Charge
𝑈1 𝐸1 𝐸2 = 𝑚𝐸1 𝑈2
𝑅𝜇 𝑋𝜇

Sachant que :
𝑈2 = 𝐸2 − 𝑅2 𝐼2 + 𝑗𝑙2𝑓 𝜔𝐼2
Après division de cette équation par le rapport de transformation " m", on aura:
𝑈2 1
= 𝐸1 − 𝑅2 + 𝑗𝑙2𝑓 𝜔 2 𝐼1 − 𝐼𝜇
𝑚 𝑚
Si on pose :
′ 𝑈2 𝑅2 𝑙2𝑓
𝑈2 = 𝑒𝑡 𝑅2 ′ = 2 𝑒𝑡 𝑙2𝑓 ′ = 2
𝑚 𝑚 𝑚
On aura

𝑈2 = 𝐸1 − 𝑅2 ′ + 𝑗𝑙2𝑓 ′ 𝜔 𝐼1 − 𝐼𝜇
A partir de cette équation et celle du primaire, nous pouvons tracer le schéma équivalent
ramené au primaire. Ce schéma est dit aussi le schéma équivalent en "T".

𝐼1 𝑅1 𝑙1𝑓 𝜔 𝐼1 − 𝐼𝜇 𝑅2 ′ 𝑙2𝑓 ′ 𝜔
𝐼𝜇
𝐼𝜇𝑎 𝐼𝜇𝑟

𝑈1 𝐸1 𝑈2
𝑅𝜇 𝑋𝜇

"𝑅2 ′ " est dite la résistance de l'enroulement secondaire ramenée au primaire (vu du
primaire)
"𝑙2𝑓 ′ 𝜔" est dite l'inductance de fuite de l'enroulement secondaire ramenée au primaire (vu
du primaire)

"𝑈2 " est dite la tension du secondaire ramenée au primaire (vu du primaire)

49
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

Le courant dans la branche magnétisante est négligeable devant celui du primaire


(Hypothèse de Kapp). On peut donc déplacer la branche magnétisante (dans le schéma
équivalent en "T") en amont sans commettre une grande erreur. On obtient ainsi le schéma
équivalent en "".

𝐼1 𝐼1 − 𝐼𝜇 𝑅1 𝑇 𝑙1𝑓 𝑇 𝜔
𝐼𝜇
𝐼𝜇𝑎 𝐼𝜇𝑟

𝑈1 𝐸1 𝑈2
𝑅𝜇 𝑋𝜇

avec
𝑅2
𝑅1 𝑇 = 𝑅1 + 𝑅2 ′ = 𝑅1 +
𝑚2
𝑙2𝑓
𝑙1𝑓 𝑇 = 𝑙1𝑓 + 𝑙2𝑓 ′ = 𝑙1𝑓 + 2
𝑚
"𝑅1 𝑇 " est dite la résistance globale ramenée au primaire (vu du primaire)
"𝑙1𝑓 𝑇 𝜔" est dite l'inductance de fuite globale ramenée au primaire (vu du primaire)

III.2. Schéma équivalent ramené au secondaire


Afin d'établir le schéma équivalent ramené au secondaire, on admet en premier lieu une
certaine simplification. I s'agit de déplacer la branche magnétisante en amont. Ceci
n'affecte pas sensiblement les résultats car le courant dans la branche magnétisante est très
faible devant celui du primaire (Hypothèse de Kapp). Cette hypothèse sera donc mieux
vérifiée que le fonctionnement du transformateur tendra vers le point nominal (𝐼1 ≫ 𝐼𝜇 ).
Ensuite, nous devons substituer l'impédance du primaire en plus du transformateur idéal
(zone encadrée) par un circuit électrique équivalent sans le transformateur idéal.
L'équation du primaire correspondant à la simplification est :
𝑈1 = 𝐸1 + 𝑅1 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔 𝑚𝐼2

𝐼1 𝑅1 𝑙1𝑓 𝜔 𝑚𝐼2 𝐼2 𝑅2 𝑙2𝑓 𝜔


𝑇
𝐼𝜇 𝑁1
𝑁2
𝐼𝜇𝑎 𝐼𝜇𝑟
Charge
𝑈1 𝐸1 𝐸2 𝑈2
𝑅𝜇 𝑋𝜇

Après multiplication de cette équation par le rapport de transformation " m", on aura:
𝑚𝑈1 = 𝑚𝐸1 + 𝑚2 𝑅1 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔 𝐼2

50
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

Si on pose :

𝑈2 = 𝑚𝑈2 𝑒𝑡 𝑅1 ′ = 𝑚2 𝑅1 𝑒𝑡 𝑙1𝑓 ′ = 𝑚2 𝑙1𝑓
On aura

𝑈1 = 𝐸2 + 𝑅1 ′ + 𝑗𝑙1𝑓 ′ 𝜔 𝐼2

"𝑅1 ′ " est dite la résistance de l'enroulement primaire ramenée au secondaire (vu du
secondaire)
"𝑙1𝑓 ′ 𝜔" est dite la réactance de l'enroulement primaire ramenée secondaire au (vu du
secondaire)

"𝑈1 " est dite la tension du primaire ramenée au secondaire (vu du secondaire)

A partir de cette équation et celle du secondaire, nous pouvons tracer le schéma équivalent
ramené au secondaire comme suit :

𝐼1 𝑅1 ′ 𝑙1𝑓 𝜔 𝐼2 𝑅2 𝑙2𝑓 𝜔
𝐼𝜇
𝐼𝜇𝑎 𝐼𝜇𝑟
′ Charge
𝑈1 𝑈1 𝐸2 𝑈2
𝑅𝜇 𝑋𝜇

En posant
𝑅2 𝑇 = 𝑚2 𝑅1 + 𝑅2 est la résistance globale ramenée au secondaire (vu du secondaire)

𝑙2𝑓 𝑇 = 𝑚2 𝑙1𝑓 + 𝑙2𝑓 est l'inductance de fuite globale ramenée au secondaire (vu du
secondaire)
Nous aboutissons à un schéma équivalent final ramené au secondaire dit le schéma
équivalent de Kapp. Ce schéma permet (pour les transformateurs industriels) de
comprendre facilement comment doit varier la tension primaire pour une tension
secondaire constante en fonction des variations de l’intensité et du déphasage secondaires
ou de voir les variations de la tension secondaire pour une tension primaire constante à
intensité et déphasage secondaires variables.

Le diagramme de Kapp est le diagramme vectoriel des grandeurs qui apparaissent au


secondaire du transformateur. Il est donc réservé au fonctionnement en régime sinusoïdal.
Le triangle
𝑇
𝐼2 𝑅2 𝑇 𝑙2𝑓 𝜔
𝑈2
𝐵 𝜑2
𝑇
Charge 𝑙2𝑓 𝜔𝐼2 ′
′ 𝑈1
𝑈1 𝑈2

𝑂 𝐴
𝑅2 𝑇 𝐼2

51
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

Le triangle (OAB) est appelé triangle de Kapp. Ce triangle représente l'effet, sur la tension
de sortie du transformateur, des résistances de bobinages et des inductances de fuite. Le
transformateur sera donc d'autant mieux réalisé que ce triangle sera de dimensions faibles
par rapport au vecteur portant la tension de sortie "𝑈2 ".

IV. Caractéristiques du transformateur


Par définition, la chute de tension "∆𝑈2 " est la différence entre la valeur de la tension au
secondaire à vide et celle en charge.
∆𝑈2 = 𝑈2𝑣 − 𝑈2 ≅ 𝑈1 ′ −𝑈2
En se basant sur le diagramme de Kapp, nous pouvons simplement constater cette chute de
tension.

IV.1. Caractéristiques à "𝐜𝐨𝐬𝛗𝟐 " constant


Il est clair que si on fait varier le courant "𝐼2 ", le point B se déplace sur la droite (OB). De
plus, à tension d'entrée constante, le point C se déplace sur un cercle de centre O et de
rayon "𝑈1 ′ = 𝑚𝑈1 ".
Depuis le diagramme, la projection sur l'axe
(BC) donne :
𝑈1 ′ 𝑐𝑜𝑠𝜃−𝑈2 = 𝑅2 𝑇 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝐼2 𝑠𝑖𝑛𝜑2
Etant donné la faible valeur des chutes de 𝐶
tension "𝑅2 𝑇 𝐼2 " et "𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝐼2 " devant "𝑚𝑈1 " 𝑈2
𝜑2 𝜃
et "𝑈2 ", l'angle "𝜃" est très faible. On admet 𝐵
que "𝑐𝑜𝑠𝜃 = 1", d'où 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝐼2 ′
𝑈1
∆𝑈2 ≅ 𝑅2 𝑇 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝑠𝑖𝑛𝜑2 𝐼2
𝑇 𝐴
𝑂 𝑅2 𝐼2
On remarque que si le facteur de puissance de la charge est constant, la chute de tension
varie linéairement. Cette chute est d'autant élevée que la charge est plus inductive. Cette
chute peut être négative dans le cas de charge capacitive mais on n'en trouve pas ce type de
charges en pratique.

𝑈2 𝜑2 = −𝜋/3

𝜑2 = −𝜋/6

𝜑2 = 0
𝜑2 = 𝜋/6
𝜑2 = 𝜋/3

𝐼2

52
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

IV.2. Caractéristiques à "𝐈𝟐 " constant


Pour montrer l'effet du facteur de puissance de la charge à "𝐼2 " donné, on construit le
triangle (ABC) tel que "𝐴𝐵 = 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝐼2 et 𝐵𝐶 = 𝑅2 𝑇 𝐼2 " et le cercle de centre "A" et de
rayon "AC". Pour une valeur quelconque de "𝜑2 " (prise généralement positive), la chute de
tension "∆𝑈2 " est donnée par "𝑁𝑀" de sorte que "M" est un point du cercle et le point "N"
vérifie la relation suivante :
𝑁𝑀 𝐵 𝐶
= 𝑠𝑖𝑛 𝜉 + 𝜑2
𝐴𝑀
on a
𝑠𝑖𝑛 𝜉 + 𝜑2 = 𝑠𝑖𝑛𝜉𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑐𝑜𝑠𝜉𝑠𝑖𝑛𝜑2 𝑀
𝑁
or
𝐵𝐶 𝐴𝐵 𝜉
𝑠𝑖𝑛𝜉 = 𝑒𝑡 𝑐𝑜𝑠𝜉 = 𝜑2
𝐴𝐶 𝐴𝐶
Puisque 𝐴𝑀 = 𝐴𝐶, on aura effectivement 𝑀𝑚𝑎𝑥
: 𝐴
𝑁𝑀 = 𝑅2 𝑇 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝐼2 𝑠𝑖𝑛𝜑2
= ∆𝑈2
Nous remarquons que lorsque le déphasage "𝜑2 " passe de "0" (charge résistive pure) à
"/2" (charge inductive pure), la chute de tension passe de "𝑅2 𝑇 𝐼2 " à "𝑀𝑚𝑎𝑥 " à "𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝐼2 "
passant par un maximum au point "𝑀𝑚𝑎𝑥 ".

2 2
∆𝑈2 = 𝑅2 𝑇 𝐼2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝐼2

V. Essais du transformateur
V.1. Essai à vide
Le secondaire du transformateur étant ouvert, on alimente le primaire par une source de
tension variable. On augmente la tension "𝑈1 " progressivement de 0 jusqu'à sa valeur
nominale pour éviter un risque de fort appel de courant durant le régime transitoire. On
dispose les appareils de mesures de la façon suivante :
Alimentation
variable

Transformateur réel

Le courant au primaire appelé en régime permanent est faible (pratiquement égale le


courant magnétisant). La puissance mesurée par le Wattmètre correspond pratiquement aux
pertes fer.
Pertes Joule (dans le cuivre) au primaire : 𝑝𝑗 1𝑣 = 𝑅1 𝐼1𝑣 2 ≅ 0

53
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

Pertes fer : 𝑃1𝑣 ≅ 𝑝𝑓𝑒𝑟


Facteur de puissance à vide : 𝑐𝑜𝑠𝜑1𝑣 = 𝑃1𝑣 /(𝑈1 𝐼1𝑣 )
N2 U 2v
Rapport de transformation : m = =
N1 U1

Cet essai permet aussi de déterminer approximativement les paramètres de la branche


magnétisante :
La résistance de la branche magnétisante : 𝑅𝜇 ≅ 𝑈1 2 /𝑃1𝑣

La réactance de la branche magnétisante : 𝑋𝜇 ≅ 𝑈1 2 / 𝑃1𝑣 𝑡𝑔𝜑1𝑣


La courbe de variation de la paissance à vide en fonction du carré de la valeur efficace de
la tension au primaire sera une droite car les pertes fer sont proportionnelles au carré de
l'induction maximale. De plus, la valeur efficace de la tension d'entrée est proportionnelle à
la valeur maximale d'induction.
Remarque
Il est possible de mesurer les pertes fer sans prendre en compte les pertes joules résiduelles
au primaire en reliant la bobine tension du wattmètre au secondaire à vide du
transformateur (méthode d’Epstein). Dans ce cas, il faut prendre en compte le rapport de
transformation et on doit impérativement disposer d’un wattmètre ayant une bobine tension
isolée électriquement de la bobine courant.

V.2. Essai en court-circuit


Cet essai est réalisé en mettant le secondaire du transformateur en court circuit. Il doit être
réalisé sous faible tension au primaire (moins du dixième de la tension nominale en
général) de sorte que le courant secondaire sera environ sa valeur nominale. Les appareils
de mesures sont placés comme indiqué à la figure suivante.
La tension d'entrée étant faible, on suppose les pertes fer négligeables (elles peuvent tout
de même être prises en compte si on a fait un relevé de ces pertes en fonction de la tension
d’entrée). La puissance absorbée au primaire correspond donc à ce qui est dissipé dans la
résistance globale ramenée au secondaire "𝑅2 𝑇 " selon le diagramme de Kapp.
Alimentation
variable

Transformateur réel

Cet essai permet de déterminer les paramètres du diagramme de Kapp comme suit :
Résistance globale ramenée au secondaire : 𝑅2 𝑇 = 𝑃1𝑐𝑐 /𝐼2 2
Si on a estimé les pertes fer en fonction du niveau de la tension lors de l’essai à vide, on
peut les retrancher de la valeur lue au wattmètre, afin de prendre en compte plus
précisément les seules pertes Joule.

54
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

Facteur de puissance en CC : 𝑐𝑜𝑠𝜑1𝑐𝑐 = 𝑃1𝑐𝑐 /(𝑈1𝑐𝑐 𝐼1𝑐𝑐 ), d'où on déduit 𝑄1𝑐𝑐


Puissance réactive au primaire en CC: 𝑄1𝑐𝑐 = 𝑃1𝑐𝑐 𝑡𝑔𝜑1𝑐𝑐
Réactance globale ramenée au secondaire : 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔 = 𝑅2 𝑇 𝑡𝑔𝜑1𝑐𝑐

V.3. Essai en charge


L'essai en charge est réalisé afin de mettre en évidence la variation de la chute de tension
en fonction de la nature du circuit alimenté (la charge). On utilise le montage suivant pour
les petits transformateurs.
Alimentation
monophasée

Charge

Transformateur réel

Puissance active au primaire : 𝑃1 = 𝑈1 𝐼1 𝑐𝑜𝑠𝜑1


Puissance active au secondaire : 𝑃2 = 𝑈2 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2
On pourra donc tracer point par point la caractéristique de la chute de tension en variant
convenablement la charge.
Le rendement : 𝜂 = 𝑃2 /𝑃1 = 𝑈2 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2 /𝑈1 𝐼1 𝑐𝑜𝑠𝜑1
Pour les transformateurs de grande puissance, On procède à la prédétermination à base des
essais à basse puissance (à vide et en cc).
Le rendement : 𝜂 = 𝑃2 /𝑃1 avec : 𝑃1 = 𝑃2 + 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 et 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 = 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗 1 + 𝑝𝑗 2

Pertes cuivre au primaire et au secondaire: 𝑝𝑗 1 = 𝑅1 𝐼1 2 𝑒𝑡 𝑝𝑗 2 = 𝑅2 𝐼2 2


Pertes dans le fer sont déjà calculées depuis l'essai à vide.
En se basant sur le diagramme de Kapp :
𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 = 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑅2 𝑇 𝐼2 2
le rendement devient
𝑃2
𝜂=
𝑃2 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑅2 𝑇 . 𝐼2 2
Le rendement maximum est atteint lorsque les pertes fer sont égales les pertes cuivre :
𝑝𝑓𝑒𝑟 = 𝑅2 𝑇 . 𝐼2 2
Remarques
- Le rendement du transformateur est excellent (de l’ordre de 98%)
- Le rendement du transformateur dépend du courant et du facteur de puissance de la
charge
- La mesure des résistances "𝑅1 " et "𝑅2 " est réalisé par la méthode volte-ampérométrique
en courant continu.

55
Chapitre IV Transformateurs Monophasés

Sommaire
I. Bobine à noyau de fer en régime sinusoïdal ................................................................ 38
I.1. Equation des tensions ........................................................................................... 38
I.2. Forme d'onde du courant absorbé ......................................................................... 39
I.3. Diagramme et schéma équivalent de la bobine à noyau de fer ............................ 40
II. Constitution du transformateur .................................................................................... 41
II.1. Transformateur à vide ........................................................................................... 43
II.2. Transformateur en charge ..................................................................................... 45
II.2.a. Répartition des flux ....................................................................................... 45
II.2.b. Equations des tensions .................................................................................. 45
II.2.c. Equations des f.m.m ...................................................................................... 46
II.3. Diagramme et schéma équivalent du transformateur en charge ........................... 46
II.4. Auto-transformateur ............................................................................................. 48
III. Schémas simplifiés du transformateur ..................................................................... 49
III.1. Schéma équivalent ramené au primaire ............................................................ 49
III.2. Schéma équivalent ramené au secondaire ......................................................... 50
IV. Caractéristiques du transformateur........................................................................... 52
IV.1. Caractéristiques à "𝐜𝐨𝐬𝛗𝟐" constant ................................................................ 52
IV.2. Caractéristiques à "𝐈𝟐" constant........................................................................ 53
V. Essais du transformateur .............................................................................................. 53
V.1. Essai à vide ........................................................................................................... 53
V.2. Essai en court-circuit ............................................................................................ 54
V.3. Essai en charge ..................................................................................................... 55

56
Chapitre V Transformateurs Triphasés

La production de l’énergie électrique, et son transport se fait généralement en triphasé.


L'emploi des transformateurs triphasés élévateurs à la sortie des centrales de production et
abaisseurs tout proche des centres de consommation est indispensable.

I. Bobine à noyau de fer triphasé


La bobine à noyau de fer triphasée est réalisée à partir de trois éléments monophasés dont
en couple en étoile ou en triangle les bobines. La f.m.m de chaque phase est l'origine du
flux circulant dans son circuit magnétique. Une telle bobine est dite à flux libre.
1 2 3

𝑖1 𝑢1 𝑖2 𝑢2 𝑖3 𝑢3

UAB

Van

VAN

VAN
Φ1 Φ2 Φ3
N1
Il est réalisé une économie de fer en couplant les circuits magnétiques en étoile ou en
N1 suivante montre les deux cas de montage.
triangle. La figure
N1

𝐵
Le circuit magnétique en étoile porte un tronçon commun (noyau neutre). Le flux
𝑖1
traversant ce tronçon est nul en régime triphasé équilibré. On peut donc éventuellement
supprimer ce noyau. Le circuit magnétique reste encore symétrique mais à flux forcé car
en régime déséquilibré le flux est obligé à avoir une somme instantanée nulle.
La construction de tels circuits magnétiques est difficile. On préfère disposer les noyaux
dans un même plan. On réalise donc des circuits magnétiques le plus souvent, à flux forcé
à 3 noyaux ou des circuits magnétiques à flux libre à 4 et 5 noyaux.
Lorsque l'alimentation triphasée équilibrée est sinusoïdale, le système de flux ne sera
sinusoïdale et triphasé équilibré que si on néglige l'effet d'Hystérésis. Ainsi le flux dans les
noyaux non bobinés sera nul donc sont inutiles. L'utilité de ces noyaux n'apparait que dans
les systèmes déséquilibrés. Ces noyaux permettent le passage de la composante

56
Chapitre V Transformateurs Triphasés

homopolaire des flux. Cette dernière est représentée par une réactance dite homopolaire
qui limite la composante homopolaire des courants.

Dans le cas ou le circuit magnétique à flux forcé, la composante homopolaire des courants
se répartie sur les phases en engendrant plus d'harmoniques.
On adopte les mêmes hypothèses simplificatrices que celles utilisées dans le calcul des
bobines monophasées.

La réluctance des tubes magnétiques de 𝑙1 𝑙3


𝑙2
longueur "𝑙1 " et "𝑙3 " formant les noyaux 𝑖1 𝑖2 𝑖3

des bobines parcourues par les courant "i1 "


et "i3 " successivement sont plus importante
que celle du noyau de longueur "𝑙2 " de la
bobine parcourue par les courant "i2 ".

Le théorème d'Ampère "ℜΦ = NI" montre que si les bobine possède le même nombre de
spire et même flux, le courant "i2 " sera différent de "i1 " et "i3 ". De plus les pertes fer dans
le noyau central sont plus faibles que celles des autres. Ceci traduit que le courant "i2 " est
encore plus faible que les courants "i1 " et "i3 ". Il en résulte que les courants absorbés par
les bobines ayant les noyaux externes sont plus importants que le courant absorbé par la
bobine à noyau central.

II. Constitution du transformateur triphasé


Le transformateur triphasé peut être réalisé à partir de trois transformateurs monophasés
dont le circuit magnétique est à flux libre. Cependant, on utilise en pratique un circuit
magnétique triphasé à noyaux disposés dans un même plan pour réduire l'encombrement
(la même chose que les bobines à noyau de fer triphasée).

Le circuit magnétique le plus utilisé est à culasse droite à trois noyaux. Il est à flux forcé et
dissymétrique, à vide le courant dans la bobine à noyau central est plus faible que dans les
autres bobines. Nous nous limitons dans ce chapitre à l'étude du transformateur triphasé à
trois noyaux.

57
Chapitre V Transformateurs Triphasés

Chacun des trois noyaux porte deux enroulements concentriques donc fortement couplés,
un enroulement pour la phase primaire et l'autre pour la phase secondaire. Pour la clarté du
dessin, nous ne mettons pas en évidence la concentricité des enroulements. Les deux
parties horizontales du circuit magnétique assurant la liaison magnétique entre les noyaux
sont dites les culasses.

II.1. Couplage des enroulements


Les bornes des enroulements sont repérées par des lettres majuscules pour le primaire et
des lettres minuscules pour le secondaire. Les enroulements du primaire et du secondaire
peuvent être couplés en étoile (symbolisé par Y ou ), en triangle (symbolisé par D ou Δ)
ou en zigzag (symbolisé par Z). Ce dernier cas consiste un enroulement à deux demi-
bobines de même nombre de spires. Le couplage zigzag est obtenu en mettant en série
deux demi-bobines de noyau différent et en sens inverse.
Suivant leurs places dans le réseau, les transformateurs sont plus ou moins soumis aux
variations de tension dues aux chutes de tension dans les lignes. Pour en tenir compte, la
haute tension comporte quelques spires de réglage sur chaque phase. Notons que pour un
couplage étoile il est très facile d’ajouter ou de retrancher ces spires à l’enroulement du
côté du point neutre. Le réglage se fera côté du point neutre, car n’oublier pas que les
extrémités des bobines sont ensuite directement reliées aux isolateurs extérieurs. On
emploie pour cela un commutateur approprié qui pourra être manœuvré en charge ou à
vide en fonction des cas. Notons encore que l’ajout de spires peut engendrer une variation
de tension de l’ordre de 5% au secondaire.
Les tensions aux bornes des bobines de même colonne sont en phase et reliées entre eux de
la même façon qu'un transformateur monophasé. La même chose se reproduit dans les
autres colonnes à 2𝜋/3 et 4𝜋/3 près. Donc, on se limite à donner les relations pour une
seule colonne.
à vide :
𝑉𝑎1𝑣 𝑉𝑎2𝑣 𝑁2
= = =𝑚
𝑉𝐴𝑁 𝑉𝐴𝑁 𝑁1

La tension au secondaire qui est monté en zigzag est la somme de deux tensions aux bornes
de deux bobines sur deux colonnes différentes.
Par exemple :
𝑉𝑎𝑛 = 𝑉𝑎1 − 𝑉𝑏2

58
Chapitre V Transformateurs Triphasés

On peut simplement déduire


𝐴 𝐵 𝐶
vectoriellement que le vecteur "𝑉𝑎𝑛 " est en
avance de "𝜋/6" par rapport à 𝑉𝑎1 et 𝑉𝑎2 et N1 VAN N1 N1
𝑁
𝑉𝑎𝑛 = 3𝑉𝑎1 = 3𝑉𝑏2 𝑎 𝑏 𝑐
N2 Va1 N2 Vb1 N2 Vc1

𝑛
𝑉𝑎𝑛 N2 Va2 N2 Vb2 N2 Vc2
𝑉𝑎1 𝑉𝑎2

Transformateur triphasé étoile- zigzag


𝑉𝑐1 𝑉𝑏2
𝑉𝑐2 𝑉𝑏1

II.2. Indice horaire


L'indice horaire pour les systèmes équilibrés indique le déphasage dans le sens horaire
entre les tensions du primaire et celles du secondaire. Ce déphasage est multiple de "𝜋/6".
En prenant les tensions du primaire comme origine, la valeur de l'indice horaire égale le
quotient du déphasage par "𝜋/6" donnant ainsi une valeur comprise entre 0 et 11.

𝜃
ℎ= 𝑈𝐴𝐵
𝜋/6
"𝜃 = 𝑉𝐴 , 𝑉𝑎 " : le retard dans le sens
horaire entre les tensions du primaire et 𝑈𝑐𝑎
celles du secondaire.
Puisque le système de tension est équilibré,
on préfère utiliser les tensions composées 𝑈𝑏𝑐 5𝜋/6
car le neutre n'est pas toujours accessible.
𝜃 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏
L'exemple de la figure ci-contre montre que 𝑈𝐶𝐴 𝑈𝐵𝐶
𝑈𝑎𝑏
"𝜃 = 5𝜋/6" d'où
ℎ=5
Le couplage des enroulements du primaire et du secondaire ne sont pas obligatoirement
identiques. En pratique, le choix d'un couplage et d'un autre se fait en respectant la tension
maximale supportée par un enroulement et suivant la nécessité ou non du conducteur
neutre et l'importance de l'indice horaire et le déséquilibre des courants.
Le même couplage du primaire et du secondaire favorise le transfert intégral du
déséquilibre des courants d'un coté du transformateur à l'autre.
La présence du conducteur neutre dans une distribution basse tension permet de disposer
de deux types de tension. La tension simple pour l'usage domestique, et le système triphasé
pour l'usage artisanal.

59
Chapitre V Transformateurs Triphasés

En comparant le montage zigzag ayant le même nombre de spires au secondaire qu'un


montage étoile, la tension au secondaire du premier est plus faible que le deuxième. Mais
le montage zigzag offre un indice horaire différent que le montage étoile. Il permet de
répartir le déséquilibre sur 2 phases à l’aide de ses demi-enroulements disposés en série sur
2 colonnes différentes.
Disposant des trois types de couplage, on aura 9 types de transformateur théoriquement
réalisables. Mais en pratique, on ne trouve que quelque type de transformateurs à savoir
Yy, Yd, Yz, Dy, Dd et Dz.

II.3. Rapport de transformation


Le rapport de transformation est approximativement le quotient des valeurs efficaces des
tensions au primaire par celles au secondaire à vide. Ce rapport dépend non seulement des
nombres de spire au primaire et au secondaire, mais aussi des types de couplage au
primaire et au secondaire. Sachant que chaque colonne du transformateur triphasé est
similaire à un transformateur monophasé d'où :
𝑉𝑎𝑛𝑣 𝑁2
=
𝑉𝐴𝑁 𝑁1
Donc, on peut déterminer le rapport de transformation définit par :
𝑈𝑎𝑏𝑣
𝑚=
𝑈𝐴𝐵
Exemples
Le transformateur YD
𝐴 𝐵 𝐶
𝑈𝐴𝐵 = VAN − VBN
Uab N1 VAN N1 N1
Uab = Van UAB 𝑁
Van VAN
𝜃 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏 = 𝜋/6 𝑎 𝑏 𝑐
ℎ=1 N2
N2 Van N2
𝑁2
𝑚=
3𝑁1

Le transformateur DY
𝐴 𝐵 𝐶
𝑈𝐴𝐵 = VAN Uab L L L
UAB VeN
Uab = Van − Vbn Le
N1 AN2 eN2 Ne2
Le Van V
AN tr tr tr
tra
𝜃 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏 = 11𝜋/6 tra Le Le a a a
nsf
ℎ = 11 nsf tra tra n𝑎 n𝑏 n𝑐
or
or nsf nsf sf Lsf Lsf
3𝑁2 ma VNan2
ma or or eoN2 eoN2
𝑚= teu Le o
Le Le Le
𝑁1 teu ma ma r tr tr L
r tra tra trar trar
r teu teu m a ae
D nsf nsf nsfm nsfm
D r r at n n tr
Y or or or at orat
Y D D e sf sfa
ma ma mae mae
Uab Y Y 𝜃 u or orn
𝜃 teu teu teuu teuu
= 𝑈 ,𝑈 m msf
UAB 𝜃 , 𝑈𝜃𝑎𝑏 𝐴𝐵 𝑎𝑏
= 𝑈𝐴𝐵
r rr r r
at
r r60
ator
=𝜋 D DD DD DD
= 𝑈 ,𝑈
Chapitre V Transformateurs Triphasés

Le transformateur YZ UAB
VAN
𝐴 𝐵 𝐶
Le L L L
𝑈𝐴𝐵 = VAN Le V N1 VeN
AN2 eN2 N
e2
Uab an tra
Uab = Van − Vbn tra Le Le Va1 tr tr tr
nsf Vbn
nsf tra tra a𝑎 a𝑏 a𝑐
Van = Va1 − Vb2 et Vbn = Vb1 − Vc2 or
or nsf nsf Vb1 n n
ma N2 Va1 Vb1 Vnc1
𝜃 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏 = 10𝜋/6 ma or or 2 sf sf sf
teu 𝑛
teu ma ma o o o
ℎ = 10 r N2 Vb2
r teu teu Vra2 N2 r N2 Vrc2
𝑁2 D 2
𝑚= D r r m m m
2𝑁1 Y
Y D D at at at
Y Y 𝜃 e e e
Remarque 𝜃
= 𝑈 ,𝑈 u u u
= 𝑈𝐴𝐵𝜃 , 𝑈𝜃𝑎𝑏 𝐴𝐵 𝑎𝑏
= 𝜋 possède un effet r r r
= 𝑈
Chaque couplage au primaire et=au𝜋 secondaire =𝐴𝐵𝑈 ,𝑈 ,
𝑎𝑏 𝑈 sur les réseaux électriques.
/6 𝐴𝐵 𝑎𝑏 D D D
/6 = 𝜋= 𝜋 Y Y Y
Le couplage étoile-étoile (Yy) : permet ℎ de relier deux parties d’un réseau avec la
/6 /6

présence d’un point neutre au primaire et=au1secondaire.
ℎ 𝜃 𝜃 𝜃
=1 ℎ
𝐴= 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏 𝐵 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏
𝐶 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏
Il a l'inconvénient de transmettre le
= 1= 1
déséquilibre du courant entre les deux =𝜋 =𝜋 =𝜋
N VAN/6 N 1 /6 N
parties du réseau. Afin d'absorber en partie 1 1
/6
𝑁
ce déséquilibre, on ajoute un enroulement Uab
Uab ℎ ℎ ℎ
tertiaire monté en triangle et sans
Uab U Uab
AB =1 =1 =1
raccordement externe. Il agit comme UAB court-
circuit pour la composante homopolaire. UAB UVAB Il
an
Van
est employé comme élévateur de tension au 𝑛
Van VVanAN
VAN
départ des centrales ou en distribution sur
Uab Uab Uab
un réseau assez bien équilibré. VAN VVANAN
VAN
𝑎 UAB 𝑏 UAB 𝑐 UAB
VAN VN
AN1
N1
N1 NN11 Van Van Van
N1 : permet la connexion entre les deux parties du réseau à
Le couplage triangle-triangle (Dd)
N1 NN11 VAN VAN VAN
3 fils.
N1
VAN réseau triphasé
N1 N𝑐1de passer de la partie
Le couplage étoile triangle (Yd) : permet VAN VANà la
4 fils
𝑐
partie du réseau 3 fils. Il est employé comme élévateur de tension au départ
N1 N1 des centrales
N1
𝑐 𝑐𝑏
ou en distribution sur un réseau assez
𝑏 bien équilibré.
N1 N1 N1
𝑏 𝑏𝑎de passer de la partie réseau triphasé 3 fils à la
Le couplage étoile-triangle (Dy) : permet
𝑎
partie du réseau 4 fils, donc créer un point neutre localement.N1Il permet aussi
N1 de supprimer
N1
𝑎 𝑎𝑁
les harmoniques de rang multiple 𝑁 de 3 dans les lignes placées 𝑐en amont du𝑐transformateur.
𝑐
𝑁
Le couplage triangle-zizag Dz : permet le 𝑁𝐶 passage de la partie réseau triphasé 3 fils à la
𝐶 𝑏 𝑏 𝑏
partie du réseau 4 fils sans déphasage (l’indice horaire est nul).
𝐶 𝐶𝐵
𝐵
Le couplage étoile-zizag Yz : permet la connexion entre deux𝑎 réseaux 4𝑎 fils avec indice
𝑎
horaire non nul. Il est peu utilisé 𝐵 𝐵1
𝑖
𝑖1 car il a le même inconvénient
𝑁
que le couplage étoile-
𝑁 𝑁
étoile. Il est employé en distribution sur
𝑖1 réseau
𝑖
mal équilibré.
1
𝐶 𝐶 𝐶

𝐵 𝐵 𝐵
61

𝑖1 𝑖1 𝑖1
Chapitre V Transformateurs Triphasés

III. Fonctionnement en charge tu transformateur triphasé

Nous avons vu au chapitre précédent, comment l'hypothèse de Kapp simplifie énormément


le schéma équivalent d'un transformateur monophasé. Pour le cas d'un transformateur
triphasé, on gardera la même représentation. Ainsi, il est constitué d'un transformateur
triphasé parfait (de même rapport et indice de transformation que le transformateur réel à
vide) en série avec une impédance pour chaque phase. Cette impédance qui est l'impédance
totale ramenée au secondaire met en évidence la chute de tension par phase du
fonctionnement en charge. On se limite à représenter que les paramètres et les grandeurs de
la phase "A-a", les grandeurs de la phase "B-b" est "C-c" sont les mêmes mais déphasées
de 2𝜋/3 et 4𝜋/3 près successivement.
𝑇
∆𝑉2𝑎 = 𝑉2𝑣𝑎 − 𝑉2 , 𝑍2 = 𝑅2 𝑇 + 𝑗𝑙2 𝑇 𝜔 et 𝑍𝜇 = 𝑅𝜇 //𝑗𝑋𝜇

Eventuellement, on place sous chaque tension du primaire une branche de magnétisation


responsable de la puissance active et réactive absorbé par le transformateur à vide. Les
neutres au primaire et au secondaire peuvent être réels ou fictifs.

𝑇
𝐼1𝐴 𝐼2𝑎 𝑍2
𝐼1𝐴𝜇

𝑉1𝐴

𝑉2𝑣𝑎 𝑉2𝑎
𝑍𝜇

L'étude du transformateur triphasé s'oppose sur l'étude du transformateur monophasé.


Ensuite, on en déduit les tensions composées et les courants de lignes selon le type de
couplage au primaire et au secondaire en introduisant le rapport de transformation et
l'indice horaire. On donne le schéma équivalent par phase comme suit :

𝑇
𝐼1 𝐼2 𝑍2
𝐼1𝐴𝜇

𝑉1
𝑍𝜇
𝑉2𝑣 𝑉2

On garde la relation du rapport de transformation comme celle du monophasé :


𝑉2𝑣 𝑁2 𝐼1
𝑚= = = ′
𝑉1 𝑁1 𝐼2

62
Chapitre V Transformateurs Triphasés

On introduit le déphasage "𝜃" comme suit :



𝑉2𝑣 = 𝑚𝑉1 𝑒 −𝑗𝜃 et 𝐼2 = 𝐼2 /𝑚 𝑒 −𝑗𝜃

Les relations établies en monophasé permettent de calculer la chute de tension par phase.
On peut utiliser alors la relation simplifié comme suit :

∆𝑉2 ≅ 𝑅2 𝑇 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝑠𝑖𝑛𝜑2 𝐼2

Puis passer à la chute de tension composée au secondaire ainsi :

∆𝑈2 = 3∆𝑉2
De même pour le bilan de puissance (cas d'un transformateur Yy) :
Puissance active (au primaire) absorbée par le transformateur 𝑃1 = 3𝑈1 𝐼1 𝑐𝑜𝑠𝜑1
Puissance active (au secondaire) fournie par le transformateur 𝑃2 = 3𝑈2 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2
Pertes Joule (dans le cuivre) au primaire : 𝑝𝑗 1 = 3𝑅1 𝐼1 2

Pertes Joule (dans le cuivre) au secondaire : 𝑝𝑗 2 = 3𝑅2 𝐼2 2

Pertes dans le fer : 𝑝𝑓𝑒𝑟 = 3𝑅1𝑓 𝐼𝜇𝑎 2 = 3𝐸1 2 /𝑅1𝑓


avec 𝑃1 = 𝑃2 + 𝑝𝑗 1 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗 2
Le rendement : 𝜂 = 𝑃2 /𝑃1

𝑃2
𝑃1

𝑝𝑗 2
𝑝𝑗 1 𝑝𝑝 𝑓𝑒𝑟 𝑗 2

Puissance réactive (au primaire) absorbée par le transformateur 𝑄1 = 3𝑈1 𝐼1 𝑠𝑖𝑛𝜑1


Puissance réactive (au secondaire) fournie par le transformateur 𝑄2 = 3𝑈2 𝐼2 𝑠𝑖𝑛𝜑2
Puissance magnétisante : 𝑄𝑚 = 3𝑋𝜇 𝐼𝜇𝑟 2 = 3𝐸1 2 /𝑋𝜇

Pertes magnétique (du au flux de fuites) au primaire : 𝑝𝑚1 = 3𝑙2𝑓 𝜔𝐼2 2

Pertes magnétique (du au flux de fuites) au secondaire : 𝑝𝑚2 = 3𝑙2𝑓 𝜔𝐼2 2

63
Chapitre V Transformateurs Triphasés

Remarque
On pourrait, aussi comme pour le transformateur monophasé, donner
′ 𝑇
le schéma équivalent par phase du 𝐼1 𝐼2 𝑍1 𝐼2
transformateur triphasé ramené au primaire.
𝑇 𝐼1𝐴𝜇
𝑍1 = 𝑅1 𝑇 + 𝑗𝑙1 𝑇 𝜔 et 𝑍𝜇 = 𝑅𝜇 //𝑗𝑋𝜇 𝑉1
𝑍𝜇 𝑉2

IV. Fonctionnement du transformateur triphasé en régime déséquilibré

En pratique, les déséquilibres rencontrés dans systèmes triphasés proviennent généralement


des charges déséquilibrées ou des défauts dissymétriques. On conçoit les sources pour
qu’elles soient les plus équilibrées possibles. On peut utiliser les lois fondamentales
relatives aux circuits électriques (mailles, nœuds, etc..). Cependant, il est plus facile
d'utiliser les composantes symétriques. Donc, pour chacun des trois systèmes (direct,
inverse et homopolaire), nous allons établir le schéma monophasé équivalent du
transformateur.

IV.1. Schémas équivalents pour les systèmes direct et inverse


Similairement au régime équilibré, nous adoptons pour les systèmes direct et inverse le
schéma équivalent ramené au secondaire par phase (ou bien le schéma équivalent ramené
au primaire). Seulement, le déphasage "𝜃" pour le système inverse est de signe différent
par rapport au système inverse car les ordres de succession de phase des deux systèmes
sont différents.

Prenant l'exemple du transformateur Yd vue précédemment.


𝜃 𝑑 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏 𝑑
= +𝜋/6 et 𝜃 𝑖 = 𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝑎𝑏 𝑖
= −𝜋/6

UAB
𝜋 Uab 𝜋
UAB + Uab −
6 6
VAN
VAN
UBC

VCN UBC VBN Uca


VBN Ubc
VCN
Uca Ubc
UCA

Système inverse UCA


Système direct

L'inversion du déphasage "𝜃" peut conduire à des diagrammes vectorielles très différent
même en l'absence de la composante homopolaire. Penons le même exemple (Yd) vue ci-

64
Chapitre V Transformateurs Triphasés

𝑑 𝑖
dessus et supposons connus les systèmes direct "𝐼2 " et inverse "𝐼2 " des courants au
secondaire. Nous déterminons les autres grandeurs des systèmes triphasés réels au
secondaire et au primaire en négligeant le courant à vide (le courant dans la branche
magnétisante) en utilisant les relations suivantes:
𝑑 𝑖 𝑑 𝑖 𝑑 𝑖
𝐼𝑎 = 𝐼2 + 𝐼2 ; 𝐼𝑏 = 𝑎2 𝐼2 + 𝑎𝐼2 ; 𝐼𝑐 = 𝑎𝐼2 + 𝑎2 𝐼2

𝑑 𝑖 𝑑 𝑖 𝑑 𝑖
𝐼𝐴 = 𝐼1 + 𝐼1 ; 𝐼𝐵 = 𝑎2 𝐼1 + 𝑎𝐼1 ; 𝐼𝐶 = 𝑎𝐼1 + 𝑎2 𝐼1

𝐼𝑎 = 𝐽𝑎 − 𝐽𝑐 ; 𝐼𝑏 = 𝐽𝑏 − 𝐽𝑎 ; 𝐼𝑐 = 𝐽𝑐 − 𝐽𝑏

𝐽𝑎 = 𝐼𝐴 /𝑚 𝑒 −𝑗𝜃 ; 𝐽𝑏 = 𝐼𝐵 /𝑚 𝑒 −𝑗𝜃 ; 𝐽𝑐 = 𝐼𝐶 /𝑚 𝑒 −𝑗𝜃

𝑈𝑎𝑣 = 𝑚𝑉𝐴 𝑒 −𝑗𝜃 ; 𝑈𝑏𝑣 = 𝑚𝑉𝐵 𝑒 −𝑗𝜃 ; 𝑈𝑐𝑣 = 𝑚𝑉𝐶 𝑒 −𝑗𝜃

𝑈𝑎𝑣 − 𝑈𝑎 ≅ 𝑅2 𝑇 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝑠𝑖𝑛𝜑2 𝐽𝑎

𝑈𝑏𝑣 − 𝑈𝑏 ≅ 𝑅2 𝑇 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝑠𝑖𝑛𝜑2 𝐽𝑏

𝑈𝑐𝑣 − 𝑈𝑐 ≅ 𝑅2 𝑇 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝑠𝑖𝑛𝜑2 𝐽𝑐

Le schéma équivalent reste le même mais les diagrammes vectorielles sont différents.

d
I2 i Ia
I2

i i
aI2 a 2 I2
d d
aI2 a 2 I2

Ic Ib
d
I1 i
I1
IA
i i
aI1 a2 I1
d d IB
aI1 a2 I1

IC

IV.2. Schémas équivalents pour le système homopolaire


C'est par le choix des couplages au primaire et au secondaire qu'on peut transmettre la
composante homopolaire d'un côté à l'autre du transformateur. La composante homopolaire
n'existe plus dans un couplage triangle car la somme instantanée des courants ou des

65
Chapitre V Transformateurs Triphasés

tensions est nulle. Lorsque le transformateur est alimenté par un système homopolaire, le
schéma équivalent dépend du choix des couplages et du type du circuit magnétique.

IV.2.a. Influence des couplages


Considérons les différents cas possibles
 couplage étoile avec neutre - étoile sans neutre
Dans ce cas, il ne peut y avoir un système de courants homopolaire au secondaire. Le
transformateur se comporte comme un transformateur à vide. L'impédance vue du primaire
est l'impédance de la branche magnétisante. Au secondaire, on mesure un système
homopolaire de tensions.
 couplage étoile avec neutre - étoile avec neutre
Il y a une compensation des flux homopolaire au primaire par les flux homopolaire au
secondaire. Sur chaque colonne, il y a compensation locale des f.m.m au primaire par les
𝑜 𝑜
f.m.m au secondaire (𝑁1 𝐼1 = 𝑁2 𝐼2 ). Le schéma équivalent est le même que pour les
systèmes direct est inverse.
 couplage étoile avec neutre – triangle
Il n'y aura pas des courants de lignes au secondaire mais des courants dans les phases.
Donc sur chaque colonne, il y a compensation locale des f.m.m au primaire par les f.m.m
𝑜 𝑜
au secondaire (𝑁1 𝐼1 = 𝑁2 𝐽2 ). Ce qui conduit à la même conséquence que le couplage
étoile avec neutre - étoile avec neutre.
 couplage étoile avec neutre – Zigzag
Lorsque le couplage des enroulements au secondaire et en zigzag avec ou sans neutre,
toutes les tensions dans les 6 demi-bobines sont égales et en phase. Etant donné le
branchement zigzag, les tensions aux bornes de chaque phase sont nulles. Un tel couplage,
avec ou sans neutre, il n'y aura plus des courants de ligne et le schéma équivalent est celui
d'un transformateur en court-circuit.
 couplage Zigzag au primaire et peu importe au secondaire
Vue le branchement zigzag au primaire, les résultante des deux demi-bobines sont nulles.
Les flux sur chaque colonne sont nuls et par conséquent il n'existe plus de système
homopolaire de tension ni de courant au secondaire quelque soit le couplage au secondaire.

IV.2.b.Influence des circuits magnétiques


En appliquant un système de tension homopolaire au primaire du transformateur triphasé,
les trajets des flux ne sont pas les même qu'en triphasé direct ou inverse. Et par conséquent
la réactance magnétisante et la résistance représentant les pertes fer sont différentes. On
désigne alors par "Xμ o " et "R μ o " les valeurs correspondantes au système homopolaire.

 Circuit magnétique constitués de trois unités monophasées


Dans ce cas, le système de tension homopolaire crée des flux identiques circulants dans
chaque unité. Doc la réactance magnétisante et la résistance représentant les pertes fer
restent les mêmes qu'en triphasé (Xμ o = Xμ et R μ o = R μ ).

66
Chapitre V Transformateurs Triphasés

 Circuit magnétique à flux libre à 4 ou 5 colonnes


Il est clair que la réactance du trajet du flux pour un système homopolaire est plus
importante que celle du trajet du flux pour un système direct ou inverse. Mais "Xμ o " reste
comparable à "Xμ ".

Système homopolaire Système direct ou inverse

 Circuit magnétique à flux forcé à 3 colonnes


Cette structure oblige les flux d'un système homopolaire à se refermer dans l'air. La
réactance "Xμ o " est très inferieure à "Xμ " mais reste nettement supérieure à "𝑙2𝑓 𝑇 𝜔".

Système homopolaire Système direct ou inverse

IV.2.c. Présentation des schémas équivalents pour le système homopolaire


𝑜 𝑜 𝑇
 Dans le cas où sur chaque colonne il y a 𝐼1 𝐼2 𝑍2
compensation locale des f.m.m au
𝑜
primaire par les f.m.m au secondaire 𝐼1𝜇
𝑜
𝑜 𝑜
(𝑁1 𝐼1 = 𝑁2 𝐼2 ), le schéma équivalent 𝑉1 𝑜 𝑜
𝑜 𝑉2𝑣 𝑉2
est le même que pour les systèmes direct 𝑍𝜇
est inverse mais avec la réactance et la
résistance correspondantes au système
homopolaire.

 Dans le cas où il ne peut y avoir un 𝑜


système de courants homopolaire au 𝐼1
secondaire et le transformateur se 𝑜
𝐼1
comporte comme un transformateur à 𝑜
𝑉1 𝑜 𝑜
vide, le schéma équivalent est le même 𝑜 𝑉2𝑣 = 𝑉2
que pour les systèmes direct est inverse 𝑍𝜇
mais sans impédance totale ramenée au
secondaire.

67
Chapitre V Transformateurs Triphasés

 Dans le cas où le transformateur se


𝑜
comporte comme un transformateur en 𝐼2
court-circuit, le schéma équivalent se
réduit à une simple impédance.
𝑇
L'impédance magnétisante étant très
𝑉2𝑣
𝑜 𝑍2
supérieure devant l'impédance totale
ramenée au secondaire, le courant
magnétisant sera négligeable.

𝑜
 Dans le cas où le couplage des 𝐼1
enroulements au primaire et en zigzag
avec ou sans neutre, Il n'y a plus de
f.c.é.m et l'impédance du primaire se 𝑜 𝑅1 + 𝑗𝑙1𝑓 𝜔
𝑉1
trouve alimentée directement par une
tension du système homopolaire.
"𝑙1𝑓 𝜔" est l'impédance totale des deux
demi-bobines en série.

V. Fonctionnement en parallèle des transformateurs


L'étude du fonctionnement en parallèle des transformateurs est indispensable car lors du
bouclage des réseaux les transformateurs se trouvent en parallèle par l'intermédiaire des
lignes.
Parce que la puissance demandée par un réseau est très variable, il faudrait disposer de
plusieurs transformateurs fonctionnant en parallèle. Le nombre de transformateurs en
service sera fonction de la charge de sorte que ses points de fonctionnement seront au
voisinage du point nominal où le rendement et meilleur. Ainsi qu'il faudrait disposer d'un
transformateur de secours de même puissance pour éviter la coupure d'électricité en cas
d'une panne sur l'unique transformateur ou en cas de besoin de maintenance périodique.
Nous traitons simultanément les cas des transformateurs monophasés et des
transformateurs triphasés en considérant le schéma monophasé équivalent. Les conditions
de la mise en parallèle pour un bon fonctionnement des transformateurs sont :
- Les deux transformateurs (𝑇1 , 𝑇2 ) doivent avoir le même rapport de transformation
(et de plus, le même indice horaire en triphasé)
- Les courants débités par chaque transformateur doivent être dans le rapport de leurs
puissances apparentes nominales (𝐼2 𝑇1 /𝐼2 𝑇2 = 𝑆2𝑁 𝑇1 /𝑆2𝑁 𝑇2 ).
Dans le diagramme vectoriel des deux transformateurs couplés en parallèle, nous avons
mis en évidence la première condition :
𝑇1 𝑇2 𝑇 𝑇
𝑉2𝑣 − 𝑉2𝑣 = 0 d'où 𝑍2 1 𝐼2 𝑇1 = 𝑍2 2 𝐼2 𝑇2

68
Chapitre V Transformateurs Triphasés

𝑇2 𝑇1
𝑉2𝑣 = 𝑉2𝑣
𝑇1 𝑇1
𝐼1 𝐼1 𝐼2
𝑇1 𝑍2 𝐼2 𝑇
𝑍2 1 𝐼2 𝑇1
𝑇
𝑇1 𝑉2 𝑍2 2 𝐼2 𝑇2
𝐼1𝜇
𝑇2 𝑇2
𝐼2 𝑍2 𝐼2
𝑇1

𝑇2 𝑇2
𝐼1 𝐼1𝜇
𝑇2 𝐼2
𝑉1 𝑇2 𝑇1
𝑉2
𝑉2𝑣 𝑉2𝑣
𝑇1 𝑇2 𝐼2
𝑍𝜇 𝑍𝜇
𝑇
𝑍2 𝐼2
𝑉2 𝑗𝑙𝑓2 𝑇 𝜔𝐼2
𝐼2
𝑅2 𝑇 𝐼2

Les chutes de tension au secondaire des deux transformateurs sont identiques. Ceci mène à
écrire :
T1 T T1 T2 T T2 T1 T2
V2v − V2 = Z2 1 I2 et V2v − V2 = Z2 2 I2 Avec I2 + I2 = I2
T1 T2
Puisque V2v − V2 = V2v − V2 , on aboutit à :
T T2
T1 T2 Z2 1 Z2
V2v − V2 = V2v − V2 = T1 T 2 I2
Z2 + Z2
L'ensemble des deux transformateurs en parallèle est équivalent à un seul transformateur à
impédance ramené au secondaire égale l'équivalente des deux impédances correspondantes
aux deux transformateurs.
Le schéma équivalent de l'ensemble devient
ainsi : ∥
𝐼1 Z2 𝐼2
Avec
𝑇 𝑇2
𝑍𝜇 = 𝑍𝜇 1 //𝑍𝜇 𝐼1𝜇

𝐼1𝜇 = 𝐼1𝜇
𝑇1
+ 𝐼1𝜇
𝑇2
𝑉1 𝑉2
𝑉2𝑣
𝑍𝜇
T T2
∥ Z2 1 Z2
Z2 = T1 T2
Z2 + Z2

Remarque :
Lorsque les courants débités par chaque transformateur ne sont pas en phase, il y aura un
𝑇 𝑇
courant de circulation "𝐼20 = 𝐼2 1 − 𝐼2 2 " entre les deux enroulements par phase. D'où, on
aura plus d'échauffement et un rendement réduit. Afin d'éviter ce problème, on essaye
d'avoir des courants en phase.

69
Chapitre V Transformateurs Triphasés

Dans le cas ou les indices horaires des deux transformateurs sont différent, les deux
T1 T2
tensions à vide V2v et V2v ont la même valeur efficace mais de phase différente. Ce qui
𝑇1 𝑇2
peut entrainer un déphasage entre 𝐼2 et 𝐼2 plus important. Par conséquent le courant de
circulation plus notable.

VI. Essais des transformateurs triphasés


Les essais à puissance réduite (essai à vide et en court circuit) permet non seulement
l'établissement du schéma monophasé équivalent, mai aussi la prédétermination de la
caractéristique en charge du transformateur de haute tension sans faire l'essai en charge.

VI.1. Essai à vide


Comme en monophasé, l'essai à vide 1
permet de déterminer le rapport de A a
transformation, les pertes fer et l'impédance
de la branche magnétisante. 2 B b
𝑈2𝑣
𝑚=
𝑈1
3
Pertes cuivre au primaire : 𝑝𝑗 1𝑣 = 3𝑅1 𝐼1𝑣 2 C c
sont généralement négligeables
Pertes fer : 𝑃1𝑣 = 𝑊1 + 𝑊2 = 3𝑅1 𝐼1𝑣 2 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 = 3𝑈1 𝐼1𝑣 𝑐𝑜𝑠𝜑1𝑣 ≅ 𝑝𝑓𝑒𝑟

Facteur de puissance à vide : 𝑐𝑜𝑠𝜑1𝑣 = 𝑃1𝑣 /( 3𝑈1 𝐼1𝑣 )


La résistance de la branche magnétisante : 𝑅𝜇 ≅ 𝑈1 2 /𝑃1𝑣 =3𝑉1 2 /𝑃1𝑣

La réactance de la branche magnétisante : 𝑋𝜇 ≅ 𝑈1 2 /𝑄1𝑣 avec 𝑄1𝑣 = 3 𝑊1 + 𝑊2


Le transformateur à vide se comporte exactement comme une bobine à noyau de fer. Le
courant au primaire est très déphasé en arrière par rapport à la tension (𝜑1𝑣 ≅ π/2). La
méthode de deux wattmètres indique deux valeurs de signes opposés.
Les courants mesurés aux bornes des phases se colonnes latéraux sont peut différents de
celui mesuré aux bornes de la phase au milieu. On prend donc la valeur moyenne comme
suit :
𝐼1𝑣 = 2𝐼1𝑣 𝑙𝑎𝑡 + 𝐼1𝑣 𝑚𝑖𝑙 /3
Parfois, il est utile de calculer la valeur relative du courant à vide relativement au courant
nominal.
𝐼1𝑣 % = 100𝐼1𝑣 /𝐼1𝑁
Remarque
Les résultats des essais à puissance réduite donnant les paramètres du schéma de Kapp sont
insuffisantes dans le cas du triphasé. Il faut en plus connaitre le déphasage résultant de la
nature du couplage. On peut utiliser l'oscilloscope pour visualiser les deux signaux et ainsi
déduire le déphasage.

70
Chapitre V Transformateurs Triphasés

Une méthode plus pratique qu'utilisent les électriciens nécessite juste l’utilisation d’un
voltmètre. Il s'agit de relier entre deux bornes homologues (par exemple A et a). Ensuite,
on mesure les 3 tensions composées au primaire (𝑈𝐴𝐵 , 𝑈𝐵𝐶 , 𝑈𝐶𝐴 ) et les 3 tensions mixtes
entre les bornes du primaire et du secondaire (𝑈𝐴𝑏 , 𝑈𝐵𝑏 , 𝑈𝐶𝑏 ). Enfin nous construisons le
diagramme vectoriel (en respectant l'échelle) permettant de déterminer le point "b" et d'en
déduire le déphasage.
C

1 A a
UBC UCA

2 B b

b Uab
3 C c

B A≡a
UAB

VI.2. Essai en court-circuit


Comme en monophasé, l'essai en court- 1
circuit permet de déterminer les paramètres A a
du diagramme de Kapp comme suit :
Résistance globale ramenée au secondaire : 2 B b
𝑅2 𝑇 = 𝑃1𝑐𝑐 /3𝐼2𝑐𝑐 2
Réactance globale ramenée au secondaire :
3
𝑙2𝑓 𝑇 𝜔 = 𝑄1𝑐𝑐 /3𝐼2𝑐𝑐 2 C c

En haute tension, le courant au primaire et/ou au secondaire est très élevé. Sa mesure
devient très difficile à l'aide d'un ampèremètre. On utilise souvent transformateur spécial
dont son primaire est parcouru par le courant à mesurer et son secondaire est court-circuité
via un ampèremètre standard. Ce transformateur est dit transformateur d'intensité "TI". Son
secondaire contient une seule spire et de rapport de transformation de sorte que le courant
de court-circuit égale le courant lu sur l'ampèremètre standard multiplié par ce rapport.
Parfois, il est utile de calculer la valeur relative de la tension de court-circuit relativement à
la tension nominale. C'est la valeur de la tension appliquée au primaire relative à la tension
nominale de sorte que, le courant nominal "𝐼2𝑁 " circulera dans l’enroulement secondaire
que l’on a préalablement court-circuité.
𝑈𝑐𝑐 % = 100 𝑈1𝑐𝑐 𝐼2𝑐𝑐 =𝐼2𝑁 /𝑈1𝑁

VI.3. Prédétermination des caractéristiques en charge


Pour un fonctionnement caractérisé par U1 , I2 et cosφ2 , on peut calculer
∆𝑉2 = 𝑅2 𝑇 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2 + 𝑙2𝑓 𝑇 𝜔𝐼2 𝑠𝑖𝑛𝜑2

71
Chapitre V Transformateurs Triphasés

Avec
∆𝑈2 = 3∆𝑉2 = 𝑈2𝑣 − 𝑈2
Puissance active au secondaire : 𝑃2 = 3𝑈2 𝐼2 𝑐𝑜𝑠𝜑2
Puissance active au primaire : 𝑃1 = 𝑃2 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 3𝑅2 𝑇 𝐼2 2
Le rendement : 𝜂 = 𝑃2 /𝑃1

Remarque
Pour la plupart des transformateurs triphasés, le courant qui circule dans les bobinages est
relativement élevé ce qui sous-entend que les conducteurs sont soumis à des effets joule
relativement important. Nous avons donc un échauffement des bobinages. Pour les
transformateurs de moyenne puissance, le circuit magnétique et les bobines sont placées
dans une cuve. Cette cuve est ensuite inondée d’huile non conductrice. Cette huile sert en
fait de fluide colporteur. Par analogie avec les machines fournissant du froid, une réserve
d’huile est placée au dessus de la cuve. Cette huile est soumise à une surveillance très
stricte afin d’éviter que par dépôt de saleté dans l’huile, elle ne perde ces propriétés
isolantes. Une quantité trop élevée d’impureté pourrait conduire à un phénomène de court-
circuit au sein du transformateur. Pour ces transformateurs, l’huile est refroidie par contact
avec les parois de la cuve. Ces parois sont d’ailleurs formées d’ailettes qui accentuent
l’effet de refroidissement. Pour les transformateurs de grande puissance, l’échauffement est
tel qu’il faut absolument réaliser une circulation du fluide colporteur au sein de la cuve. On
utilise toujours de l’huile qui est mise en circulation au sein du transformateur. L’huile est
ensuite refroidie en passant dans un échangeur. Que se soit dans n’importe quel cas, l’huile
une fois contaminée par des saletés n’est pas jetée mais recyclée. La plupart du temps
l’huile est traitée sur place et réinjectée immédiatement après traitement. Je note encore
qu'en aucun cas il ne faut arrêter le fonctionnement du transformateur pour effectuer ce
traitement.

72
Chapitre V Transformateurs Triphasés

Sommaire
I. Bobine à noyau de fer triphasé ..................................................................................... 56
II. Constitution du transformateur triphasé ....................................................................... 57
II.1. Couplage des enroulements .................................................................................. 58
II.2. Indice horaire ........................................................................................................ 59
II.3. Rapport de transformation .................................................................................... 60
III. Fonctionnement en charge tu transformateur triphasé ............................................. 62
IV. Fonctionnement du transformateur triphasé en régime déséquilibré........................ 64
IV.1. Schémas équivalents pour les systèmes direct et inverse .................................. 64
IV.2. Schémas équivalents pour le système homopolaire .......................................... 65
IV.2.a. Influence des couplages ................................................................................. 66
IV.2.b. Influence des circuits magnétiques ................................................................ 66
IV.2.c. Présentation des schémas équivalents pour le système homopolaire ............ 67
V. Fonctionnement en parallèle des transformateurs ........................................................ 68
VI. Essais des transformateurs triphasés......................................................................... 70
VI.1. Essai à vide ........................................................................................................ 70
VI.2. Essai en court-circuit ......................................................................................... 71
VI.3. Prédétermination des caractéristiques en charge ............................................... 71

73
Chapitre VI Machine à Courant Continu

La machine à courant continu est un convertisseur électromécanique réversible. Elle est


entrainée par un dispositif mécanique pour fournir de l'énergie électrique continue en
fonctionnement générateur (dite génératrice ou dynamo). Cependant, elle est alimentée par
une source de tension continue pour entraîner une charge mécanique à une vitesse de
rotation variable en fonctionnement moteur. La machine à courant continu (MCC) a été
dans un premier temps essentiellement utilisée dans la pluparts des applications
industrielles. Le progrès de l'électronique de puissance a favorisé beaucoup plus les
machines à courant alternatif mais elle garde des domaines où elle demeure la solution la
plus appropriée. On la rencontre souvent en fonctionnement moteur tel que : les application
de très faible puissance comme les jouets dont l'alimentation est par pile, les moteurs
d'équipement automobile dont l'alimentation est par batterie et quelques équipements
électroménagers dont le moteur est universel et est dérivé de la MCC. En effet, les
problèmes d’injection de courant par les contacts balais-collecteur posent des problèmes
insolubles pour la fabrication des MCC de forte puissance.

I. Organisation de la MCC
Le circuit magnétique est formé principalement de deux parties séparées par un entrefer
(un espace d’air de l’ordre de 1,5 à 5mm) pour permettre le mouvement de rotation. Une
partie fixe et dite inducteur et porte les bobines inductrices ou les aimants qui engendrent
le flux inducteur. Une partie mobile est dite l’induit et sert à refermer le trajet du flux. Le
bobinage de l’induit tournant dans le flux inducteur fixe est le siège de f.é.m alternatives.
Grace au système balais-collecteur, la f.é.m obtenue aux bornes de l'induit est continue et
pratiquement constante.
Le circuit magnétique L'Entrefer
de l'inducteur
Le collecteur

Le bobinage de
l'induit
Le circuit magnétique de l'induit

Le bobinage de l'inducteur Le porte-balai

Comme l’induit et l’inducteur sont construits avec des matériaux de faible réluctance, la
majeure partie de la f.m.m. sert à pousser le flux à travers l’entrefer. Ce dernier doit être

73
Chapitre VI Machine à Courant Continu

d’épaisseur très faible pour ne pas subir une différence de potentiel magnétique importante
relativement à celle du circuit magnétique.

I.1. L'Inducteur
C’est la partie fixe de la machine (rarement dite stator). Il porte un bobinage qui est
traversé par le courant inducteur et produit le champ d'excitation magnétique dans la
machine. D'où le nom courant d'excitation et bobines excitatrices.
Le circuit magnétique de l'inducteur est formé des différents éléments suivants :
- La culasse : Elle sert à refermer le trajet du flux inducteur. Elle est en acier coulé
formant la partie extérieure de la machine.
- Les noyaux polaires : Ils portent les bobinages des électroaimants. Ils sont aussi en acier
coulé.
- Les pièces polaires : Elles sont dites aussi les épanouissements polaires. Elles sont
formées de tôles d’acier doux isolées entre elles pour minimiser les pertes par courants
de FOUCAULT. Elles servent à élargir la zone d'action du flux inducteur dans
l'entrefer.

La culasse L'entrefer Les lignes du


Un noyau et une pièce polaires forme un flux inducteur
pôle inducteur. Puisque les MCC sont
hétéro-polaire, on trouve dans une MCC
"𝑝" paires de pôles inducteurs. La figure ci- L'extérieur
de l'induit
contre représente une coupe transversale de
l'inducteur d'une machine à une paire de
pôles.
Le circuit magnétique du pôle inducteur
plus le bobinage et remplacer par un aimant
permanent dans le cas de machines à faible
puissance. La machine est ainsi moins Le bobinage
de l'inducteur
encombrante et son rendement est meilleur.
La culasse dans ce cas est formée d'une tôle Le noyau
polaire Pièce polaire
très épaisse roulée est soudée.

L'inducteur d'une MCC à aimant L'inducteur d'une MCC à électro-


permanent à une paire de pôle aimant à deux paires de pôle

74
Chapitre VI Machine à Courant Continu

Remarque : Les bobines excitatrices d’un inducteur multipolaires sont connectés de façon
à ce que les pôles adjacents soient de polarités magnétiques opposées.

I.2. L'Induit
C’est la partie tournante de la machine (rarement dite rotor). Il est de forme cylindrique
dont l’extérieur est encoché pour pouvoir y placer un bobinage à "𝑝" paires de pôles
exactement comme l'inducteur. Le bobinage de l'induit constitue un packet de conducteurs
formant les deux côtés des bobines. Ces dernières disposées de telle façon que leurs deux
côtés sont exposés respectivement au flux provenant d’un pôle nord et d’un pôle sud de
l’inducteur.

Le circuit magnétique de l'induit est formé Le balai


d’un assemblage de tôles en fer doux porté
sur un arbre. Ces tôles sont isolées
électriquement les unes des autres pour
minimiser les pertes par courants de
FOUCAULT. Il est monté sur un arbre et
tourne entre les pôles de l’inducteur. Au
bout de l'arbre, on trouve le collecteur qui
est un ensemble cylindrique de lames de
cuivre isolées les unes des autres par des
feuilles de mica. Le collecteur est isolé de
l'arbre. Les deux fils sortant de chaque
bobine de l’induit sont successivement et L'extérieur
L'extérieur
symétriquement soudés aux lames du de l'induit
du collecteur
collecteur.
Une lame Le collecteur L'arbre

Le bobinage de
L'encoche
l'induit

L'induit d'une MCC de faible puissance L'induit d'une MCC de forte puissance

I.3. Le système balais-collecteur


Le collecteur est un ensemble cylindrique de lames de cuivre isolées les unes des autres par
des feuilles de mica. Le collecteur est monté sur l’arbre de la machine, mais isolé de celui-
ci. Les deux fils sortant de chaque bobine de l’induit sont successivement et
symétriquement soudés aux lames du collecteur. Dans une machine bipolaire, deux balais

75
Chapitre VI Machine à Courant Continu

fixes et diamétralement opposés appuient sur le collecteur. Les balais permettent l’injection
ou la collecte du courant sur le collecteur. Ainsi, Le système balais-collecteur assure la
liaison électrique entre l’induit et le circuit extérieur (via la plaque à bornes). La
construction du collecteur relève de la mécanique de précision (La raison qui met la MCC
très chère par rapport aux autres types de machine). Les machines multipolaires ont autant
de balais que de pôles.
La pression des balais sur le collecteur peut être réglée par des ressorts ajustables. Pour les
intensités très importantes, on utilise plusieurs balais connectés en parallèle.

Le système balais-collecteur d'une MCC de faible Le système balais-collecteur d'une MCC de forte
puissance puissance

Lors de la construction des premières


machines à courant continu, les balais
étaient constitués de fils de cuivre disposés
comme la paille de riz ou les branches sur
les balais pour nettoyer, d’où le nom de
balais. Les balais (aussi appelés "charbon")
sont en carbone (on choisit souvent du
graphite). D’une part, ce matériau possède
une bonne conductivité et d’autre part, le
frottement du couple cuivre/carbone est
Balais des premières machines à
faible et ainsi, le collecteur ne s’use pas courant continu
prématurément.

II. Principe de fonctionnement de la MCC


Les conducteurs formant les deux côtés des bobines sont répartis régulièrement et
symétriquement sur un cylindre soumis à une induction magnétique. Cette induction est
crée par l'enroulement d'excitation alimenté en courant continu ou par les aimants
permanents collés à l’intérieur du stator. On parle donc de flux d’excitation qui est supposé
uniforme et radial. Les deux modes de fonctionnement de la MCC reposent sur deux
principes fondamentaux de l'électromagnétisme.

76
Chapitre IV Machine à Courant Continu

II.1. Mode moteur


La loi de Laplace affirme qu'une induction "𝐵" produit une force "𝐹 " sur un conducteur de
longueur active "𝐿" (la partie soumise à l'induction) parcouru par un courant "𝐼". Le sens
de cette force est donné par la règle des trois doigts de la main droite.

𝑑𝐹 = 𝐼𝑑𝑙 ⋀𝐵

Le pousse indique le sens de magnétique "𝐵"


L'index indique le sens de la force électromagnétique "𝐹 "
Le majeur indique le sens de la circulation du courant "𝐼" le long de la longueur "𝐿".
A un instant donné, la force appliquée sur le conducteur est "𝐹 = 𝐵𝐼𝐿" car l'induction
magnétique est uniforme et orthogonale le long de l'entrefer.

Dans un moteur à courant continu bipolaire, les conducteurs des deux côtés d'une spire
sont répartis régulièrement et symétriquement sur un cylindre. Ceci est nécessaire pour que
la force appliquée au conducteur A' du deuxième coté de la spire soit dans le sens inverse
de la force appliquée au conducteur A du premier coté de la même spire. Il apparaît donc
un couple électromagnétique créé par les forces de Laplace qui s’exercent sur les
conducteurs de l’induit. Ce couple se superpose avec ceux des paires d'encoches situés
sous la même paire de pôles donnant le couple électromagnétique qui met la partie
tournante du moteur en mouvement de rotation.

Sud Nord 𝑰
A'
𝑭 𝐿
𝑩 A
A' 𝑰 𝑭
𝑭
A
𝑩 𝑰
𝑭

Forces appliquées sur les deux conducteurs des deux côtés d'une spire

II.2. Mode génératrice


La loi de Lenz affirme qu'un conducteur de longueur active "𝐿" en mouvement à une
vitesse linéaire "𝑣" sous une induction "𝐵" sera le siège d'une force électromotrice "𝑒𝑐 " :
𝑑Φ
𝑒𝑐 = −
𝑑𝑡
D'après Lenz, cette force électromotrice (f.é.m.) induite par son effet tend toujours à
s'opposer à la cause (mouvement) qui l'a donnée naissance. Cette f.é.m. produit un courant
induit qui à son tour qui fait apparaître une force de Laplace qui tend à s'opposer à ce
mouvement (force résistante).

77
Chapitre VI Machine à Courant Continu

On choisit comme intervalle de temps "𝑑𝑡"


nécessaire pour effectuer une rotation
élémentaire "𝑑𝛼". 𝑩 A

Le flux élémentaire "𝑑Φ" traversant la


A' 𝑑𝑣
surface "𝑑S" balayée par le conducteur
durant cet intervalle de temps "𝑑𝑡" est :
𝑑Φ = 𝐵. 𝑑𝑆 avec 𝑑𝑆 = 𝐿. 𝑣. 𝑑𝑡
D'où 𝑑𝛼
𝑒𝑐 = −𝐵. 𝐿. 𝑣

Dans une génératrice à courant continu bipolaire, les conducteurs des deux côtés d'une
spire sont répartis régulièrement et symétriquement sur un cylindre. Ceci est nécessaire
pour que la f.é.m. induite dans le conducteur A' du deuxième coté de la spire s'ajoute à la
f.é.m. induite dans le conducteur A du premier coté de la même spire donnant la f.é.m.
d'une spire. Cette f.é.m. est alternative car après que les deux conducteurs (A et A') fassent
un demi-tour, elle s'inverse. Grace aux deux balais fixes par rapport à l’inducteur, on
obtient une f.é.m. continue en mettant en série les conducteurs des autres paires d'encoches
situés sous la même paire de pôles. En charge, la génératrice engendre un courant induit
qui à son tour fait apparaître une force de Laplace donc un couple résistant. Autant que la
charge aux bornes de la génératrice est importante, ce couple sera plus résistant.

III. Enroulement d'induit de la MCC


L'enroulement d'induit est l'élément le plus important de la MCC. Les bobines sont
disposées de telle façon que leurs deux côtés coupent respectivement le flux provenant
d’un pôle nord et d’un pôle sud de l’inducteur. L'enroulement d'induit d'une machine à
courant continu doit donc vérifier quelques conditions pour que la répartition des
conducteurs soit régulière et symétrique.
- Afin que les f.é.m. induites dans deux conducteurs en série s'ajoutent, il faut qu'ils soient
séparés par une distance polaire (l'aire situé sous un pôle).
- Afin que l'enroulement forme un circuit fermé, chaque lame doit représenter en même
temps l'arrivée d'une spire et l'allée d'une autre.
- Entre deux balais, le courant peut traverser deux trajets "voies d’enroulement"
différents. Pour les MCC puissantes, l'enroulement d’induit doit être répartit sur
plusieurs voies d’enroulement.

III.1. Définition de quelques termes utiles

III.1.a. Section de bobinage


En pratique, la spire n'est pas formée de deux conducteurs mais d'un faisceau de
conducteurs préformé ou de barres de section adaptée à l'encoche. Une encoche peut loger
deux faisceaux et on parle d'enroulement à deux couches. Une section est formée d'un
faisceau de certain nombre de spires en série dont les deux extrémités de cet ensemble sont
soudées à deux lames différentes du collecteur.

78
Chapitre IV Machine à Courant Continu

Une Section

Les faisceaux sont enrubannées, puis imprégnées à chaud d’un vernis isolant. Lors de la
rotation, les faisceaux peuvent sortir des encoches à cause des forces centrifuges. Pour
résister, ils sont maintenus solidement en place dans les encoches au moyen de cales en
fibre de verre come le montre la figure suivante. Si le courant d'induit dépasse 50A, les
conducteurs utilisés ne sont plus ronds. On emploie des conducteurs rectangulaires ce qui
permet une meilleure utilisation du volume de l’encoche.

La représentation de l'enroulement ci-dessous est une vue latérale de la surface de l'induit


au niveau de l'entrefer dont on peut voir les encoches (et les dents) qui correspondent à la
partie active de la MCC et les liaisons des bobines aux lames du collecteur.

79
Chapitre VI Machine à Courant Continu

Nord Sud

Faisceau de 3 Encoches
Dents
conducteurs
La longueur du conducteur

Distance polaire
actif

Lames
Soudure
1 2 3 4 1
Une vue latérale de la surface de l'induit d'une MCC bipolaire à 8 encoches et 4 lames

III.1.b. Pas d'enroulements à l'induit (ouverture d'une section)


Le pas d'enroulements à l'induit "𝑦1 " est l'intervalle (nombre d'encoches) entre le
conducteur de l'allée et celui du retour d'une même section.
𝑦1 = 𝑍/2𝑃 ∓ 𝜀 avec "𝑍" est le nombre total des encoches.
Lorsque "𝜀 = 0", l'ouverture de la section égale à une distance polaire (Tous les f.é.m
s'ajoutent et l'enroulement ne présente pas de point singulier).
Lorsque "𝜀 > 0", l'enroulement est dit à pas allongé
Lorsque "𝜀 < 0", l'enroulement est dit à pas raccourci

III.1.c. Pas d'enroulements au collecteur


Le pas au collecteur "𝑦𝑐 " est l'intervalle (nombre de lames) entre les lames du collecteur
auxquelles est connectée une section.
L'ouverture de la section est dite aussi le premier pas d'enroulement. On définit souvent le
deuxième pas d'enroulement "𝑦2 " ainsi :

𝑦2 = 𝑦1 − 𝑦𝑐

L'exemple suivant illustre ces définitions. Les flèches indiquent le sens des f.é.m pour
chaque conducteur de la section. On réalise en fait la mise en série des conducteurs de
l’induit dans les deux cotés de l'induit (coté avant qui représente le coté du collecteur et le
coté arrière).

Il existe de nombreux procédés de mise en série des sections de l’induit. Les principaux
types d'enroulements sont l'enroulement "imbriqué" et l'enroulement "ondulé".

80
Chapitre IV Machine à Courant Continu

Dents

𝑦1 = 4 𝑦1 = 4
Encoches

𝑦𝑐 = 1 𝑦𝑐 = 8
8 1 2 3 4 5 6 7 8 8 1 2 3 4 5 6 7 8

𝑦𝑐 = 1, 𝑦1 = 4 et 𝑦1 = 3 𝑦𝑐 = 8, 𝑦1 = 4 et 𝑦2 = 4

Remarques :
Dans une machine bipolaire, les deux balais fixes sont diamétralement opposés. La
machine multipolaire possède d'ordinaire autant de balais que de pôles séparés entre eux
d'un pas polaire de sorte que les balais adjacents soient de polarités opposées.
En général, l'enroulement des MCC est à deux couches (deux faisceaux par encoche). Le
faisceau supérieur et inférieur sont fortement isolées entre eux par des feuilles isolantes car
le courant traversant les deux faisceaux du même encoches sont différents. La liaison entre
le faisceau allée et celui du retour est réalisée de sorte que si l'allée est dans la couche
supérieure (sera représenté en trait continu) l'autre sera dans la couche inférieure (sera
représenté en trait discontinu).
Afin d'éviter l'encombrement, on ne représente par la suite que le conducteur de l'entrée et
le conducteur de la sortie de la section au lieu d'un faisceau. Ainsi on ne représente ni dents
ni encoches.

III.2. Enroulement imbriqué


Il est dit aussi enroulement en boucle. Il est caractérisé par un pas au collecteur (𝜏𝑐 = ∓𝑚).
Lorsque "𝑚 = 1", l'enroulement est dit imbriqué simple. Ainsi, le conducteur de l'allée
d'une section est voisin à celui de la section suivante. Lorsque "𝑚 > 1" (généralement 2 ou
3), l'enroulement est dit imbriqué multiple.
Lorsque "𝜀 > 0", l'enroulement est dit imbriqué à pas allongé;
Lorsque "𝜀 < 0", l'enroulement est dit imbriqué à pas raccourci;
Le bobinage imbriqué simple est parfois appelé le bobinage parallèle. En effet, le nombre
de voies d'enroulement, que l'on note "𝑎", est égal au nombre de paires de pôles "𝑃" de la
machine (𝑎 = 𝑃).

81
Chapitre VI Machine à Courant Continu

Nord Sud Nord Sud

8 1 2 3 4 5 6 7 8 8 1 2 3 4 5 6 7 8
Représentation des sections occupant les Représentation simplifiée des sections occupant
paires d'encoches (1-5) et (3-7) les paires d'encoches (1-5) et (3-7)

Nord Sud Nord Sud

Développement panoramique de l'enroulement imbriqué d'une MCC quadripolaire à 16 encoches

III.3. Enroulement ondulé


Il est dit aussi enroulement en onde. Il est caractérisé par un pas au collecteur définit ainsi:
𝑦𝑐 = (𝑙 ∓ 𝑚 )/𝑃 avec "𝑙" est le nombre total des lames.
Lorsque "𝑚 = 1", l'enroulement est dit ondulé simple.
Lorsque "𝑚 = 2 𝑜𝑢 3", l'enroulement est dit ondulé multiple.
Le deuxième pas d'enroulement "𝑦2 = 𝑦1 − 𝑦𝑐 " est négatif.
Après avoir fait un tour du collecteur de l'enroulement ondulé simple, il faut arriver à la
lame qui suit ou qui précède la lame initiale. Ainsi, la lame connectée au conducteur de
l'entrée d'une section est distant d'une double distance polaire par rapport à celle du
conducteur de la sortie. Il faut plusieurs ondes pour que le bobinage se referme. Alors
qu'avec l'enroulement imbriqué simple, un seul passage suffit.

82
Chapitre IV Machine à Courant Continu

Le bobinage ondulé est parfois appelé le bobinage série. A la différence d'un bobinage
imbriqué, les voies d'enroulement sont constituées d'un ensemble de sections qui sont
placées sous des pôles différents. Cette configuration de bobinage minimise les courants
de circulation qui sont provoqués par des différences au flux inducteur sous chaque pôle
(dues à la variation de l'épaisseur de l'entrefer).

Nord Sud Nord Nord Sud Nord

Représentation de sections en onde Représentation simplifiée de sections en onde

Nord Sud Nord Sud

1 1 1

Développement panoramique de l'enroulement ondulé d'une MCC quadripolaire à 16 encoches

Remarques :
Il existe d'autre types de d'enroulement de la MCC tels que le bobinage concentrique et
autre qui sont plus compliqués. Cependant on les regroupe dans deux principales familles.
Ceux qui ont intérêt à augmenter la tension aux bornes de la MCC (l'enroulement ondulé)
et ceux qui ont intérêt à augmenter le courant de la MCC (famille de l'enroulement

83
Chapitre VI Machine à Courant Continu

imbriqué). Le choix entre les diverses combinaisons de bobinage peut se faire dans le but
d'allier les avantages des deux types d'enroulement de la MCC.
Généralement, un bobinage imbriqué nécessite des connections équipotentielles sur le
collecteur pour ne pas faire circuler les courants de déséquilibre par les balais. Pour le
bobinage ondulé, ces liaisons ne sont pas nécessaires en raison de la mise en série de
sections de bobinage qui sont sous des pôles différents. Il faut signaler aussi qu'un
bobinage ondulé permet d'utiliser une seule paire de balais quelque soit le nombre de pôles
du moteur.

IV. Force électromotrice de la MCC


IV.1. Redressement mécanique
Nous avons vu précédemment qu’il est possible d’obtenir une f.é.m. continue en mettant en
série les conducteurs de l’induit et en recueillant ses f.é.m. alternatives par le système
balais-collecteur.
Prenons par exemple une spire comportant 2 conducteurs dont les extrémités sont reliées à
deux bagues (sur deux plans différents) sur lesquelles frottent les deux balais comme le
montre la figure suivante. Lorsque la spire se met à tourner dans une induction magnétique
uniforme, on mesure entre les deux balais une force électromotrice alternative que l'on
suppose sinusoïdale.

𝑩 𝑰
A'

𝑭 𝑩

A'
A

Forces électromotrice mesurée entre les deux balais d'une spire

Maintenant, les deux extrémités de la spire sont reliées à deux demi-bagues (situées sur le
même plan et isolées entre elles) sur lesquelles frottent les deux balais diamétralement
opposés comme le montre la figure suivante. Lorsque la spire se met à tourner dans une
induction magnétique uniforme, on mesure entre les deux balais une tension continue
comme suit.
Remarques :
La position des balais est primordiale pour avoir cette forme de la tension (tension
unidirectionnelle). Pendant le passage des conducteurs sous les balais, la tension varie

84
Chapitre IV Machine à Courant Continu

sinusoïdalement. Elle est maximale quand une spire (une paires de conducteur A-A’) est
alignée sur la ligne neutre (l'axe inter-polaire). Ceci est dû au fait que la f.é.m est en
qudrature par rapport au flux.

𝑩
𝑰
A'

A
𝑭
A'
A

Forces électromotrice mesurée entre les deux balais d'une spire reliée à deux demi-bagues

Passant, à deux spires perpendiculaires dont leurs quatre extrémités sont reliées à quatre
quarts de bagues (on se rapproche de la forme de collecteur) situées sur le même plan et
isolées entre elles. Les deux balais diamétralement opposés frottent sur le collecteur
comme le montre la figure suivante. Lorsque la spire se met à tourner dans une induction
magnétique uniforme, on mesure entre les deux balais une tension continue avec un taux
d'ondulation plus faible.

B'
A
𝑭
A B A' B'

𝑭
A' B

Forces électromotrice mesurée entre les deux balais d'une spire reliée à deux demi-bagues

Le taux d'ondulation est définit dans le cas général par 𝜏 = (𝐸𝑚𝑎𝑥 − 𝐸𝑚𝑖𝑛 )/𝐸𝑚𝑜𝑦 . On le
donne comme suit :
𝜏(%) = 100𝑡𝑔2 𝛼/2
Avec 𝛼 = 𝑃2𝜋/𝑍 (la distance angulaire entre deux encoches successives)

En augmentant le nombre de conducteur par pôle et ainsi le nombre de lames, la forme


d'onde de la tension sera presque continue avec un taux d'ondulation plus faible mais la
fréquence d'ondulation plus importante.

85
Chapitre VI Machine à Courant Continu

IV.2. Calcul de la f.é.m


Considérons l''enroulement d'induit d'une MCC ayant "𝑃" paires de pôles, "𝑎" paires de
voies d'enroulement, N conducteurs.
D'après LENZ, chaque conducteur est le siège d'une f.é.m maximal "𝑒𝑐 " tel que :
𝑒𝑐 = 𝐵. 𝐿. 𝑣
L'induit est cylindrique de diamètre "𝐷", de longueur active "𝐿" et tournant à la fréquence
de rotation "𝑛" en [tr/s].
1ère paire de pôles 2eme paire de pôles

𝑒𝑐 𝑒𝑐
𝑣

Paire de Voie d'enroulement

Paire de Voie d'enroulement


𝑒𝑐 𝑒𝑐
𝑒𝑐 𝑒𝑐
𝑛

𝑒𝑐 𝑒𝑐
𝐷
𝑒𝑐 𝑒𝑐

Représentation des f.é.m induites dans les conducteurs d'une MCC à "𝑃 = 2" et "𝑎 = 2"

Le flux sous un pôle est définit comme suit


𝐿
Φ = 𝐵. 𝑆
Avec "𝑆" est la surface de l'entrefer sous un
pôle; 𝐷/2
𝑆 = 𝜋𝐷𝐿/ 2𝑃
D'où
Φ = 𝐵𝜋𝐷𝐿/ 2𝑃
La vitesse linéaire d'un conducteur est :
𝑣 = 𝜋𝐷𝑛
La f.é.m maximal d'un conducteur "𝑒𝑐 " La surface de l'entrefer sous un pôle
devient alors :
𝑒𝑐 = 2𝑃Φ𝑛
En admettant que la tension mesurée entre les deux balais de la MCC est constante car le
taux d'ondulation est très faible, elle sera égale à celle d'une seule voie d'enroulement (les
"2𝑎" voies sont en parallèle) :
𝑁
𝐸= 𝑒
2𝑎 𝑐
D'où la relation donnant la f.é.m propre à la MCC :
𝑷 𝑷
𝑬= 𝑵𝚽𝒏 = 𝑲𝒏𝚽 avec 𝑲= 𝑵
𝒂 𝒂

86
Chapitre IV Machine à Courant Continu

IV.3. Calcul du couple électromagnétique


Lorsqu’un courant "𝐼" circule dans l’induit, il apparaît un couple électromagnétique "𝐶𝑒 "
créé par les forces de Laplace qui s’exercent sur les conducteurs de l’induit.
𝐷 𝐷
𝐶𝑒 = 𝐹𝑐 = 𝑁 𝐹𝑐
2 2
Avec "𝐹𝑐 " est la force appliquée sur chaque conducteur est car l'induction magnétique est
uniforme et orthogonale le long de l'entrefer.
𝐹𝑐 = 𝐵𝐼𝑐 𝐿
Avec "𝐼𝑐 " est le courant dans un conducteur.
Ce couple ne dépend que du courant dans un conducteur et de l’induction ou le flux sous
un pôle. On pourrait en faire le calcul direct en utilisant cette expression.
Sachant que :

2𝑃𝛷 Et 𝐼
𝐵= 𝐼𝑐 =
𝜋𝐷𝐿 2𝑎
On aura :
𝑷𝑵 𝑷 𝑲
𝑪𝒆 = 𝚽𝑰 = 𝑲′ 𝚽𝑰 avec 𝑲′ = 𝑵=
𝟐𝝅𝒂 𝟐𝝅𝒂 𝟐𝝅

Il est aussi possible d'aboutir à cette expression en effectuant un bilan de puissance.

Le circuit d’induit présentant une tension


"𝑈" entre les deux balais, est constitué 𝑰 𝑰
d'une f.é.m. "𝐸" et une résistance "𝑅𝑎 " égale
à la résistance mesurée aux bornes lorsque 𝑅𝑎
cette f.é.m. est nulle, c'est-à-dire à l’arrêt de
la machine. On considérera uniquement les 𝑼 𝑼
régimes permanents où la tension 𝑬
d’alimentation et le courant fourni ou
absorbé sont constants, ainsi on ne prendra
pas en compte l’inductance de l’induit. Le
sens du courant correspond au
Représentation électrique de l'induit
fonctionnement génératrice. Le cas du
moteur, le courant sera négatif mais les
équations restent inchangées.

La loi de maille au niveau de l'induit est ('+' pour moteur et '−' pour génératrice):
𝑈 = 𝐸 ± 𝑅𝑎 𝐼
La puissance "𝑃" absorbée ou fournie par l’induit s’écrit comme suit :
𝑃 = 𝑈𝐼 = 𝐸𝐼 ± 𝑅𝑎 𝐼 2
"𝑅𝑎 𝐼 2 " représente l’échauffement par pertes Joule de l’induit et des balais.

87
Chapitre VI Machine à Courant Continu

"𝑃𝑒 = 𝐸𝐼" représente la puissance électromagnétique qui se transforme de la puissance


électrique en puissance mécanique (cas de moteur) ou de la puissance mécanique en
puissance électrique (cas de génératrice). Mécaniquement, cette puissance égale le produit
du couple électromagnétique et la vitesse angulaire ainsi :
𝑃𝑒 = 𝐶𝑒 Ω
D'où, on aboutie à l'expression du couple électromagnétique trouvée ci-dessus.

V. Phénomène de la commutation du courant au collecteur


Lors de la rotation de l'induit, les balais passent des lames à autres pour permettre
l’injection ou la collecte du courant dans les sections. La surface de contacte entre le
charbon des balais et le cuivre des lames du collecteur varie lors de la rotation. Lors du
passage, des sections se trouvent en court-circuit momentané et le courant s'annule puis
s'inverse dans d'autres sections. Ce processus est dit le processus de commutation. On se
limite à étudier la commutation simple qui suppose que :
- L'isolation entre les lames du collecteur a une épaisseur négligeable,
- La largeur des balais est égale à la largeur des lames du collecteur,
- la résistance instantanée du contacte balais-lames est proportionnelle inverse à la
surface de contacte
- Les conducteurs des sections en commutation sont alignés sur la ligne neutre donc
sont soumis à une induction nulle.
Avec ces hypothèses, on peut étudier le processus d'inversion du courant dans les sections
en considérant une séquence de positions différentes des lames par rapport aux balais.
Prenons une MCC à 4 encoches, 4 lames, une paire de pôles et une paire de voie
d'enroulement. Nous représentons par la suite les trois étapes de la commutation (T est la
période commutation).

Nord Sud Nord Sud Nord Sud

4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1

Représentation simplifiée de l'enroulement Représentation simplifiée de l'enroulement Représentation simplifiée de l'enroulement


juste avant la commutation (𝑡 = 0) durant la commutation (0 < 𝑡 < 𝑇) juste après la commutation (𝑡 = 𝑇)

88
Chapitre IV Machine à Courant Continu

V.1. Représentation schématique

Juste avant le début de la commutation, la Sud


Nord
section "A" dont les extrémités sont reliées
aux lames 1 et 2 et la section "C" dont les
extrémités sont reliées aux lames 3 et 4 sont
parcourues par le courant "𝐼/2" et "−𝐼/2" A B C D
successivement. Le courant "𝐼" est le
courant totale mesuré entre les bornes de 𝐼 𝐼 𝐼 𝐼
2 2 2 2
l'induit et est supposé constant durant la
commutation. La résistance entre le balai de 1 2 3 4

polarité positive et la lame 2 du collecteur


𝐼 𝐼
et la résistance entre le balai de polarité
négative et la lame 4 du collecteur sont
infinies.

On pose :

𝐿𝑏 : La largeur du balai

𝐿𝑐 : La largeur de la lame du collecteur de rayon "𝑅"

La vitesse linaire du déplacement des lames par rapport au balai est :

𝑙 𝐿𝑐
𝑣=𝛺𝑅=𝛺 Nord Sud
2𝜋
Car le périmètre du collecteur est :

𝑙 𝐿𝑐 = 2𝜋𝑅 A B C D
avec "𝑙" est nombre total des lames.
𝑖 𝐼 𝑖 𝐼
Sachant que : "𝐿𝑏 = 𝑣. 𝑇", on peut tirer la 2 2
fréquence de commutation ainsi 1 2 3 4 1

𝑙 𝐿𝑐 𝐼 𝐼
𝑓=𝛺
2𝜋𝐿𝑏

On suppose la résistance totale du contacte


complet entre le balais et une lame est "𝑅𝑇 ".

Durant la commutation, la résistance du contacte entre le balai de polarité positive et la


lame 1 et 2 du collecteur et la résistance entre le balai de polarité négative et la lame 3 et 4
du collecteur sont finies et variables.

Puisque la résistance instantanée du contacte balais-lames est proportionnelle inverse à la


surface de contacte, à l'instant "𝑡", on aura :
𝑆1,3
𝑅1 = 𝑅3 = 𝑅𝑇
𝑆𝑏

89
Chapitre VI Machine à Courant Continu

𝑆𝑏 𝑣𝑇ℒ 𝑆𝑏 𝑣𝑇ℒ
Sachant que : 𝑆 = 𝑣(𝑇−𝑡)ℒ et 𝑆 = avec "ℒ" est la longueur de la surface de contacte
1,3 = 2,4 = 𝑣𝑡ℒ

𝑇 𝑇
𝑅1 = 𝑅3 = 𝑅𝑇 𝑒𝑡 𝑅2 = 𝑅4 = 𝑅𝑇
𝑇−𝑡 𝑡

Juste après la fin de la commutation, les


Nord Sud
sections "A" et "C" sort de l'état de court-
circuit et deviennent parcourues par le
courant "−𝐼/2" et "𝐼/2" successivement
(inversion du sens de courant). Cependant, B C D A
les sections "B" et "D" prennent place des
sections "A" et "C". 𝐼 𝐼 𝐼 𝐼
2 2 2 2
La résistance entre le balai de polarité 2 3 4 1
positive et la lame 1 du collecteur et la
résistance entre le balai de polarité négative 𝐼 𝐼
et la lame 3 du collecteur deviennent
infinies.

V.2. Types de commutation


Selon la prise en compte ou non des résistances et des inductances des composants
caractérisant la commutation, on définit le type de la commutation.
V.2.a. Commutation linéaire
Elle est dite la commutation idéale, on ne tient compte que des deux résistances de contact
entre balais et lames. Le courant de la section "A" passe de "𝐼/2" à l'instant "0" à "−𝐼/2" à
l'instant "𝑇".

La loi de mail de la section en état de 𝐼 2𝑡 − 𝑇


𝑖𝐶 =
court-circuit donne : 2 𝑇
𝐼 𝐼 𝑰 𝑰
𝑅1 𝑖 + − 𝑅2 − 𝑖 = 0 𝟐 𝑖 𝟐
2 2
d'où
𝑅1 A 𝑅2
𝑅1 − 𝑅2 𝐼
𝑖=−
𝑅1 + 𝑅2 2
𝐼
Ainsi, on aura l'équation de variation du
𝐼
courant de la section "A". 2

𝐼 2𝑡 − 𝑇
𝑖𝐴 = −
2 𝑇
On note que le courant de la section "C"
est de même mais passant de "−𝐼/2" à
𝐼
l'instant 0 à "𝐼/2" à l'instant "𝑇". −
2
0 𝑇

90
Chapitre IV Machine à Courant Continu

V.2.b. Commutation par résistance


De même que pour la commutation linéaire, mais on tient compte de la résistance "𝑅𝑠 " de
la section en plus des deux résistances de contact entre balais et lames.

La loi de mail de la section en état de 𝑰 𝑰


𝟐 𝑖
𝑅𝑠 𝟐
court-circuit donne :
𝐼 𝐼
𝑅1 𝑖 + − 𝑅2 − 𝑖 + 𝑅𝑠 𝑖 = 0
2 2 𝑅1 A 𝑅2

d'où
𝐼
𝑅1 − 𝑅2 𝐼
𝑖=−
𝑅1 + 𝑅𝑠 + 𝑅2 2 𝐼
2

Ainsi, on aura l'équation de variation du


courant de la section "A".

𝐼 2𝑡 − 𝑇
𝑖𝐴 = −
2 𝑇 + 𝑅𝑠 𝑡 𝑇 − 𝑡
𝑅𝑇 𝐼

2 0 𝑇
On vérifie que le courant dans la section
passe de "𝐼/2" à l'instant 0 à "−𝐼/2" à
l'instant "𝑇".

V.2.c. Autres type de la commutation


On peut trouver dans la littérature, d'autres types de commutation. A savoir, les plus
connus sont la sous-commutation et la sur-commutation. Dans ces deux cas, On tient
compte de l'inductance de la section mise en court-circuit. Cette inductance s'oppose à la
variation brusque du courant et rend difficile le processus de commutation et conduit en
pratique à l’apparition d’étincelles (arcs).
La f.é.m induite (proportionnelle à l'inductance) dans la section provoque un courant
supplémentaire qui s'ajoute au courant obtenu par la commutation linéaire. Ceci engendre
des dépassements importants du courant au début ou à la fin de la commutation. Ces
dépassements du courant s'accompagnent d'arc électrique et d'échauffement des charbons.

𝐼
2

𝐼
2
𝐼

2

𝐼

2

Cas de la sous-commutation Cas de la sur-commutation

91
Chapitre VI Machine à Courant Continu

On parle d'une sous-commutation si la f.é.m induite dans la section est positif donc le
courant de dépassement est important au début de la commutation. Si au contraire, le
courant s'inverse trop rapidement et le dépassement sera important à la fin de la
commutation.

Remarque :
Au contraire de la commutation simple, lorsque la largeur des balais est supérieure à la
largeur des lames, la commutation est dite multiple donc plusieurs sections se trouvent en
court-circuit à la fois. Ceci permet d'augmenter le temps de commutation et de diminuer la
valeur du courant à inverser et de s'approcher à une commutation linéaire.

V.3. Pôles auxiliaires de la commutation


Afin de réduire l'impact de la commutation, on utilise en pratique des pôles auxiliaires dite
de commutation. Ces pôles créent une f.é.m supplémentaire dans la section mise en court-
circuit par le balai de sorte que la f.é.m induite totale soit nulle. La f.é.m que l'on obtiendra
dans la section pour avoir une commutation linéaire est calculée par la relation suivante :

𝑑 𝐿𝑠 𝑖 doivent être donc placés sur cet axe pour


𝑒𝑠 = − chaque paire de pôles.
𝑑𝑡
Ainsi, sa valeur moyenne est
Pôles auxiliaires de
𝐼
𝑇
1 𝑑 𝐿𝑠 𝑖 1 2 commutation
𝐸𝑠 = − 𝑑𝑡 = − 𝑑 𝐿𝑠 𝑖 𝑑𝑖
𝑇 0 𝑑𝑡 𝑇 −
𝐼
2
D'où
𝐿𝑠 𝐼 𝐄𝐬
𝐸𝑠 =
𝑇
S N
L'enroulement auxiliaire de commutation
𝐄𝐜
doit produire une f.é.m supplémentaire dans
la section en court-circuit afin de
compenser cette f.é.m. Sachant que la
section en court-circuit est celle alignée sur
l'axe inter-polaire, les pôles auxiliaires

L'induction sous les pôles auxiliaires de commutation doit produire une f.é.m
supplémentaire dans la section égale à "𝐸𝑠 ". Sachant que "𝑁𝑠𝑝 " est le nombre de spire de
cette section, la f.é.m crée dans ces conducteurs passant à la vitesse "𝑣 " est :
𝐸𝑐 = 2𝑁𝑠𝑝 𝐵𝑐 𝐿𝑣 avec "𝐵𝑐 " est l'induction sous les pôles auxiliaires
Le nombre de spire de l'enroulement des pôles auxiliaires de commutation doit faire
circuler un flux supplémentaire nécessaire à cette induction pour que "𝐸𝑐 = 𝐸𝑠 ".
𝐿𝑠 𝐼
𝐵𝑐 =
2𝑁𝑠𝑝 𝑇𝐿𝑣

92
Chapitre IV Machine à Courant Continu

Pôles auxiliaires de
Machine à
commutation
courant continu
quadripolaire
équipée de
quatre pôles de
compensation
Pôles principales
(inducteurs)

Remarque :
Pour les petites machines sans enroulements auxiliaires de commutation, On crée la
tension de commutation nécessaire en décalant les balais par rapport à la ligne neutre. Le
sens de décalage suivant le mode de fonctionnement (moteur ou génératrice) doit assurer
que la f.é.m de la section en court-circuit soit approximativement nulle.

VI. Phénomène de la réaction magnétique de l’induit


Considérons une MCC bipolaire dont les balais sont calés sur la ligne neutre. Quand
l'induit de cette machine est parcouru par un courant, en plus du flux inducteur (selon l'axe
polaire), on aura un flux crée par le bobinage de l'induit. Ce flux est dit flux de réaction
d'induit. Il est de direction perpendiculaire à celle du flux inducteur selon la règle de la
main droite d'où le nom réaction transversale.

La f.m.m crée par le bobinage de l'induit 𝑩


est :
𝑁
𝐼 𝑩𝒊
4𝑎
Dans le cas général d'une MCC à
plusieurs paires de pôles, la f.m.m totale S N
par paires de pôles est :
𝑁
𝜀𝑖 = 𝐼
4𝑎𝑃

VI.1. Effets de la réaction magnétique de l’induit


Dans les courbes suivantes, on donne la répartition de l'induction des pôles inducteurs
seuls, puis la répartition de l'induction du bobinage de l'induit seul. Ensuite, nous faisons la
somme des deux inductions afin de mieux voir la répartition de l'induction magnétique le
long de l'entrefer d'une MCC en présence de la réaction magnétique de l’induit.

93
Chapitre VI Machine à Courant Continu

Les pièces polaires tendent répartir l'induction uniformément dans l'entrefer. Donc
l'induction est supposée constante positive sous le pôle nord, puis s'annule dans l'axe inter-
polaire. Ensuite, elle est constante négative sous le pôle sud puis s'annule de nouveau.
Le courant d'induit crée une induction
symétrique par rapport au plan médian du
bobinage qui est confondu avec l'axe
polaire. Elle est nulle sur cet axe puis
augmente en fonction du nombre de spire S N
du bobinage. Cette augmentation est
supposée linéaire à cause de la répartition
uniforme des conducteurs de l'induit le long
de l'entrefer.
D'où la répartition des inductions le long de l'entrefer.

N S

𝐵(𝜃)

𝐵𝑖 (𝜃)

𝐵𝑇 (𝜃)

Elle devient presque nulle sur la ligne neutre car le courant dans les conducteurs sur cette
ligne est nul et la réluctance devienne très importante à cause du long trajet dans l'air. Bien

94
Chapitre IV Machine à Courant Continu

que la f.m.m devienne plus grande, l'induction à la surface de l'induit diminue rapidement
dès qu'on s'éloigne des cornes polaires.
L'examen des courbes de l'induction principale et de l'induction de la réaction d'induit
montre que cette dernière concentre l'induction sous les cornes polaires de la sortie.
L'induction totale s'annule est peut même s'inverse sous les cornes polaires de l'entrée.
En tenant compte de la saturation, l'induction résultante ne peut pas être superposée sous
les cornes polaires de la sortie. Elle sera autant inferieure à la somme des deux inductions
que l'induction principale seule est plus élevée.
La réaction magnétique de l’induit a donc pour effets :
- De diminuer le flux traversant l'induit et par suite la force électromotrice. Sur les
courbes précédentes, la surface hachurée de flux sous un pôle de l'induction
principale est plus faible que celle de l'induction résultante.
- De décaler la ligne neutre, en effet la ligne neutre est l'axe passant par les deux
point de la périphérie ayant une induction nulle. Elle n'est plus confondue avec
l'axe inter-polaire, mais elle est décalée dans le sens de rotation.
- La force électromotrice est encore plus diminuée, en allant d'un balai à l'autre on ne
collecte plus les f.é.m des sections entre la nouvelle ligne neutre et l'axe inter-
polaire. Au contraire, les f.é.m de ces sections sont de signe inverse ce qui diminue
plus la f.é.m résultantes (la f.é.m en charge).
- Les f.é.m des sections sous les balais (mises en court-circuit) ne sont pas nulle, ce
qui aggrave les problèmes liés à la commutation.

VI.2. Réaction magnétique de l’induit longitudinale


Afin de tenir compte du décalage de la ligne neutre et pour palier aux effets de la réaction
magnétique d'induit, on peut dans le cas de petites machines toujours dans le même sens et
fonctionnant en un seul mode (soit moteur soit génératrice), décaler les balais sur la nouvelle ligne
neutre d'un angle "𝜖".

𝜖 𝜖

𝝅 − 𝟐𝝐 𝝅 − 𝟐𝝐
S N S N

Génératrice Moteur

Dans les deux cas, on décompose les conducteurs de l'induit en deux groupes :
- Un groupe de conducteurs sous les pôles contenant dans les angles "π − 2ϵ" et
créant une induction symétrique par rapport au plan médian du bobinage qui est
confondu avec l'axe polaire. La réaction magnétique est donc transversale.

95
Chapitre VI Machine à Courant Continu

- Un groupe de conducteurs contenant dans les angles "2𝜖" et créant une induction
symétrique par rapport au plan perpendiculaire au médian du bobinage. La réaction
magnétique est donc longitudinale (dite aussi direct). Quelque soit le type de
fonctionnement (moteur ou génératrice), cette partie de l'induction se soustrait
toujours de celle des pôles inducteurs. La réaction dans ce cas est dite soustractive
ou antagoniste.

VI.3. Compensation de la réaction magnétique de l’induit


Au lieu de décaler les balais par rapport à l'axe inter-polaire, on compense l'induction
transversale perdue par un enroulement spécial en ajoutant quelques tours dans
l'enroulement des pôles inducteurs. On compense la réaction transversale dans le cas :
- de machine à grande vitesse de rotation et de très fort courant dans les sections.
Cela évite que la tension entre les lames reliées aux sections en court-circuit sous
les cornes (ayant une induction élevée) soit excessive.
- Des machines dont on veut faire varier le courant d'induit.
- De certaines machines lentes de grand diamètre où on n'aurait pas de place de
mettre de bobinage de compensation dans les pôles auxiliaires de commutation.

L'enroulement de compensation est logé


dans des encoches pratiquées à la face
intérieure des pièces polaires et parcouru
par le courant d'induit. Il crée une
induction transversale qui s'oppose à celle
crée par le groupe de conducteurs sous
les pôles contenant dans les angles
"π − 2ϵ".
Les encoches où se loge
l'enroulement de compensation

Sur les machines sans enroulement de compensation, on réduit l'effet de l'induction sous
les cornes polaire en jouant sur l'épaisseur de l'entrefer. Dans le cas de petites machines
tournants toujours dans le même sens et fonctionnant en un seul mode (soit moteur soit
génératrice), on augmente l'entrefer sous les cornes polaires où la concentration de
l'induction résultante est très forte.

Pôle inducteur de machines tournant Pôle inducteur de machines tournant


dans les deux sens et fonctionnant dans un seul sens et fonctionnant dans
dans les deux modes un seul mode

96
Chapitre IV Machine à Courant Continu

Les pôles de commutation lorsqu'ils sont


montés sur une MCC non compensée
doivent créer une induction égale et
opposée à ceux de la réaction de l'induit.
Elle assure une compensation mais
nettement moins bon que l'enroulement de
compensation logé dans les pôles
inducteurs. S N
Si ces pôles ne sont pas bobinés, leurs fer
sera traversé par un flux de réaction très
important, leurs polarité est l'inverse de ce
qu'elles doivent avoir. On doit faire alors un
enroulement qui crée un flux égal et opposé
à celui de la réaction de l'induit.
Remarque
- La relation reliant la f.é.m de la machine à courant continu et la tension à ces bornes est :
𝑈 = 𝐸𝑐𝑕 − 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 (𝐼) = 𝐸 − 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈(𝐼) , en mode générateur
𝑈 = 𝐸𝑐𝑕 + 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 (𝐼) = 𝐸 − 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈(𝐼) , en mode moteur
avec
𝐸𝑐𝑕 = 𝐾𝑛𝛷𝑐𝑕
"∆𝑈𝑏 (𝐼)" est la chute de tension due à la commutation
"∆𝑈𝑏 (𝐼)" est la chute de tension due à la commutation et la réaction magnétique d'induit
"𝛷𝑐𝑕 " est le flux en charge (le flux inducteur diminué du flux de la réaction d'induit
"𝐼" est le courant de l'induit
On ne peut pas négliger la chute de tension due à la commutation et la réaction magnétique
d'induit s'elle n'est pas parfaitement compensée.
- Le couple électromagnétique correspondant à l'interaction induit-inducteur est :
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ 𝛷𝑐𝑕 𝐼
Cette expression est générale. En mode moteur, le couple utile sur l'arbre égale au couple
électromagnétique diminué du couple de freinage dû aux pertes mécanique de la MCC. En
mode génératrice, le couple moteur sur l'arbre égale au couple électromagnétique augmenté
du couple de freinage dû aux pertes mécanique de la MCC.

97
Chapitre VI Machine à Courant Continu

Sommaire
I. Organisation de la MCC ........................................................................................................... 73
I.1. L'Inducteur ....................................................................................................................... 74
I.2. L'Induit ............................................................................................................................. 75
I.3. Le système balais-collecteur ............................................................................................ 75
II. Principe de fonctionnement de la MCC ................................................................................... 76
II.1. Mode moteur .................................................................................................................... 77
II.2. Mode génératrice .............................................................................................................. 77
III. Enroulement d'induit de la MCC .......................................................................................... 78
III.1. Définition de quelques termes utiles ............................................................................ 78
III.1.a. Section de bobinage.................................................................................................. 78
III.1.b. Pas d'enroulements à l'induit (ouverture d'une section) ............................................ 80
III.1.c. Pas d'enroulements au collecteur .............................................................................. 80
III.2. Enroulement imbriqué .................................................................................................. 81
III.3. Enroulement ondulé ..................................................................................................... 82
IV. Force électromotrice de la MCC .......................................................................................... 84
IV.1. Redressement mécanique ............................................................................................. 84
IV.2. Calcul de la f.é.m .......................................................................................................... 86
IV.3. Calcul du couple électromagnétique ............................................................................ 87
V. Phénomène de la commutation du courant au collecteur ......................................................... 88
V.1. Représentation schématique ............................................................................................. 89
V.2. Types de commutation ..................................................................................................... 90
V.2.a. Commutation linéaire ............................................................................................... 90
V.2.b. Commutation par résistance ..................................................................................... 91
V.2.c. Autres type de la commutation ................................................................................. 91
V.3. Pôles auxiliaires de la commutation ................................................................................. 92
VI. Phénomène de la réaction magnétique de l’induit ................................................................ 93
VI.1. Effets de la réaction magnétique de l’induit ................................................................. 93
VI.2. Réaction magnétique de l’induit longitudinale ............................................................. 95
VI.3. Compensation de la réaction magnétique de l’induit ................................................... 96

96
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

La génératrice ou dynamo sont des terminologies réservées au générateur à courant continu


(GCC). Cette machine transforme l'énergie mécanique en énergie électrique continue. La
première installation de production et distribution d'énergie électrique apparait aux USA
utilisant des dynamos. Aujourd'hui, cette machine est très peu utilisée car on préfère
obtenir de l'électricité continue en utilisant un convertisseur d'électronique de puissance.

I. Types d'excitations de la GCC


Il existe différents types d'excitation de la génératrice à courant continu. Cependant,
quelque soit le type d'excitation, le principe de fonctionnement reste le même.

I.1. La génératrice à excitation séparée


Le circuit inducteur de cette génératrice est complètement indépendant de celui de l'induit
sur le plan électrique. Elle est dite aussi la génératrice à excitation indépendante.
L'équation générale régissant la génératrice à excitation séparée en appliquant la loi de
maille au niveau de l'induit est :
𝑈 = 𝐸 − 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝐼 𝑱
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐽)
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐽)𝐼
Avec
𝑃𝑁 𝑃𝑁 𝐾 𝑈
𝐾=
𝑎
𝑒𝑡 𝐾 ′ = =
2𝜋𝑎 2𝜋
G 𝑼𝒆𝒙
"𝐸" est la f.é.m. à vide
"∆𝑈𝑏 " est la chute de tension due à la
commutation.
" 𝜀 𝐼 " est la chute de tension due à la
réaction magnétique d'induit.

La puissance débitée par la génératrice est la puissance électrique utile (absorbée par la
charge) :
𝑃𝑢 = 𝑈𝐼 [W]
La puissance absorbée par la génératrice est la puissance mécanique en plus de la
puissance dissipée par le circuit d'excitation (Inducteur) :
𝑃𝑎𝑏 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 + 𝑃𝑒𝑥 [W] avec 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω et 𝑃𝑒𝑥 = 𝑈𝑒𝑥 𝐽

Elle peut être calculée à partir de la puissance utile :


𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑗𝑎 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼 + 𝑈𝑒𝑥 𝐽 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

"𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼2" : Pertes dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit.


"𝑝𝑓𝑒𝑟 " Pertes dues à l'échauffement du circuit magnétique (pertes par hystérésis et par
courant de Foucault) au niveau de l'induit.

98
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

"∆𝑈𝑏 𝐼" : Pertes dues à la commutation.


"ε I I" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est la puissance qui se transforme de la puissance
mécanique en puissance électrique
Pe = EI = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 + 𝑅𝑎 𝐼 2 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼

𝑃𝑒 𝑃𝑢
𝑃𝑚𝑒𝑐

𝜀 𝐼 𝐼 ∆𝑈𝑏 𝐼
𝑝𝑗𝑎
𝑃𝑒𝑥 𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑒𝑥

Bilan de puissance de la génératrice à excitation séparée

Remarque
La génératrice à courant continu à aimant permanent est un cas particulier de la génératrice
à excitation indépendante. Les aimants placés à l'intérieur de la culasse créent un flux
inducteur fixe sans le besoin de l'enroulement inducteur ni de la source d'excitation. Ceci
augmente le rendement mais limite la puissance de cette machine.

I.2. La génératrice à excitation shunt


Le circuit inducteur de cette génératrice est dérivé de celui de l'induit donc elle est auto-
excitée. Elle est dite aussi la génératrice à excitation parallèle ou dérivée. Le flux inducteur
est crée sans le besoin de la source d'excitation.
L'équation générale régissant la génératrice à
excitation parallèle en appliquant la loi de 𝐼 𝐼𝑎 𝑱
maille au niveau de l'induit et l'inducteur est : 𝑅ℎ
𝑈 = 𝐸 − 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
Avec 𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐽) et 𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐽)𝐼𝑎
𝑈
et Ia = I + J G
"Ia " est le courant total débité par l'induit.
"𝐸" est la f.é.m. à vide 𝑼𝒆𝒙
"∆𝑈𝑏 " est la chute de tension due à la
commutation.
" 𝜀 𝐼𝑎 " est la chute de tension due à la
réaction magnétique d'induit.

99
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

La puissance débitée par la génératrice est la puissance électrique utile (absorbée par la
charge) :
𝑃𝑢 = 𝑈𝐼 [W]
La puissance absorbée par la génératrice est uniquement la puissance mécanique car
l'inducteur est alimenté par l'induit :
𝑃𝑎𝑏 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω [W]
Elle peut être calculée à partir de la puissance utile :
𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑗𝑎 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼 𝐼𝑎 + 𝑝𝑒𝑥 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

"𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼𝑎 2" : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit.


"𝑝𝑓𝑒𝑟 " Pertes dues à l'échauffement du circuit magnétique
"𝑝𝑒𝑥 = 𝑈𝑒𝑥 𝐽" : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement de l'inducteur.
"∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 " : Pertes dues à la commutation.
"ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est :
Pe = E𝐼𝑎 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 + 𝑅𝑎 𝐼𝑎 2 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼𝑎 𝐼𝑎 + 𝑈𝑒𝑥 𝐽

𝑃𝑢
𝑃𝑒
𝑃𝑚𝑒𝑐

𝜀 𝐼 𝐼 ∆𝑈𝑏 𝐼
𝑝𝑗𝑎
𝑃𝑒𝑥 𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑚𝑒𝑐

Bilan de puissance de la génératrice à excitation parallèle

I.3. La génératrice à excitation série


Le circuit inducteur de cette génératrice est en série avec celui de l'induit donc il doit être
formé que de quelques spires de section importante à cause du fort courant traversant
l'inducteur. (J = I = Ia ). Donc à vide, la tension aux bornes de la génératrice est très faible
à cause du flux inducteur presque nul. Ce dernier croit progressivement avec la croissance
de la charge.
L'équation générale régissant la génératrice à excitation série en appliquant la loi de maille
au niveau de l'induit et l'inducteur est :
𝑈 = 𝐸 − 𝑅𝑎 + 𝑅𝑒𝑥 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝐸 = 𝐾𝑛Φ 𝐼 et 𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ 𝐼 𝐼

100
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

"𝐸" est la f.é.m. à vide. Elle est très faible à vide car le flux d'induction est presque nulle
(égale au flux rémanent).
La puissance débitée par la génératrice est
la puissance électrique utile (absorbée par la 𝐼 𝑅𝑒𝑥 𝐼𝑎
charge) :
𝑃𝑢 = 𝑈𝐼 [W]
La puissance absorbée par la génératrice est
𝑈
uniquement la puissance mécanique car G
l'inducteur est alimenté par l'induit :
𝑃𝑎𝑏 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω [W]
Elle peut être calculée à partir de la
puissance utile :

𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑗 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼 𝐼𝑎 + 𝑝𝑒𝑥 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

"𝑝𝑗 = 𝑅𝑎 + 𝑅𝑒𝑥 𝐼2" : Pertes Joule totale dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit
et celui de l'inducteur.
"∆𝑈𝑏 𝐼" : Pertes dues à la commutation.
"ε I I" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est la puissance qui se transforme de la puissance
mécanique en puissance électrique.
Pe = EI = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 + 𝑅𝑎 + 𝑅𝑒𝑥 𝐼 2 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼

𝑃𝑒 𝑃𝑢
𝑃𝑚𝑒𝑐

𝜀 𝐼 𝐼 ∆𝑈𝑏 𝐼
𝑃𝑗
𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑚𝑒𝑐

Bilan de puissance de la génératrice à excitation série

I.4. La génératrice à excitation composée

Le circuit inducteur de cette génératrice est composé de deux inducteurs, un inducteur


parallèle à celui de l'induit et un inducteur série. L'enroulement inducteur parallèle est
similaire à celui de la génératrice shunt. L'enroulement inducteur en série n'est que quelque

101
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

spire de section importante pour pouvoir supporter le courant important de l'induit. Elle est
dite aussi la génératrice à excitation compound. L'enroulement série peut être avant la
dérivation (La machine est dite à courte dérivation) ou après la dérivation (La machine est
dite à longue dérivation). Il n'y a pas de grande différence car la résistance de
l'enroulement série est très faible et la différence du courant dans les deux cas est
négligeable.

L'équation générale régissant la génératrice


à excitation compound à courte dérivation 𝐼 𝐼𝑎 𝑱
en appliquant la loi de maille au niveau de 𝑅ℎ
l'induit et l'inducteur est :
𝑈 = 𝐸 − 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
𝑈
avec G
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐼𝑎 , 𝐽)
𝑼𝒆𝒙
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐼𝑎 , 𝐽)𝐼𝑎

"𝑅𝑠 " est la résistance de l'inducteur série.

L'équation générale régissant la génératrice


à excitation compound à longue dérivation 𝐼 𝐼𝑎 𝑱
en appliquant la loi de maille au niveau de 𝑅ℎ
l'induit et l'inducteur est : 𝑼𝒆𝒙
𝑈 = 𝐸 − 𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
𝑈
avec
G
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐼𝑎 , 𝐽)

𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐼𝑎 , 𝐽)𝐼𝑎

"𝑅𝑠 " est la résistance de l'inducteur série.


La puissance débitée par la génératrice est la puissance électrique utile (absorbée par la
charge) :
𝑃𝑢 = 𝑈𝐼 [W]

La puissance absorbée par la génératrice est uniquement la puissance mécanique car les
deux enroulements inducteurs sont alimentés par l'induit :
𝑃𝑎𝑏 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω [W]

Elle peut être calculée à partir de la puissance utile :


𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗𝑎 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼 𝐼𝑎 + 𝑝𝑒𝑥 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

102
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

"𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼𝑎 2" : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit.

"𝑝𝑒𝑥 = 𝑅𝑝 𝐽2 + 𝑅𝑠 𝐼2 " : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'inducteur parallèle et série.

"∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 " : Pertes dues à la commutation.


"ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est :

Pe = E𝐼𝑎 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗𝑎 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼 𝐼𝑎 + 𝑝𝑒𝑥

𝑃𝑢
𝑃𝑚𝑒𝑐 𝑃𝑒

ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎 ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎
𝑅𝑎 𝐼𝑎 2
𝑅𝑝 𝐽2 + 𝑅𝑠 𝐼2 "
𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑚𝑒𝑐
Bilan de puissance de la génératrice à excitation compound

II. Caractéristiques de la GCC

Le point de fonctionnement de la génératrice à courant continu est régi par quatre


grandeurs à savoir la tension à ces bornes, le courant débité dans la charge, le courant
d’excitation, et la vitesse de rotation (𝑈, 𝐼, 𝐽, 𝑛). Ces dernières définissent l'état de
fonctionnement de la machine. Le fait de varier une variable, toutes les autres variables
varient. Lors de l’étude d'une caractéristique de la génératrice (une grandeur en fonction
d’une autre), il faut fixer les deux autres grandeurs à ces valeurs nominales.

II.1. Caractéristiques de la génératrice à excitation séparée

II.1.a. Caractéristique à vide 𝑬(𝑱) à vitesse constante


Elle doit être toujours relevée à excitation séparée quelque soit le type de fonctionnement.
La machine étant à vide (𝐼 = 0) et la vitesse de rotation étant fixée à la vitesse nominale,
on mesure la f.é.m pour différentes valeurs de l'excitation allant de zéro jusqu'à l'excitation
nominale.
A une excitation nulle, la f.é.m est pratiquement nulle. Elle commence à augmenter
linéairement en augmentant l'excitation (zone linéaire). Ensuite, elle s'incurve légèrement
(zone de courbature). Enfin, la courbe se sature (zone de saturation) où une augmentation
importante de l'excitation ne correspond qu'à une légère augmentation de la f.é.m.

103
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

A excitation nulle, on mesure une f.é.m non nulle (à cause de flux rémanent) aux bornes de
la génératrice entrainée à sa vitesse nominale. La caractéristique partant de zéro (comme
celle de la première aimantation du circuit magnétique) n'est que la valeur moyenne de la
première caractéristique et celle relevée en inversant le sens du courant d'excitation.

𝐸 [V] 𝐸 [V]

𝐸𝑟
𝐽 [A] 𝐽 [A]

C'est l'image de la caractéristique magnétique "𝐵(𝐻)" du circuit magnétique de la MCC.


La f.é.m est pratiquement proportionnelle à l'induction"𝐵" et le courant d'excitation est
pratiquement proportionnelle au champ d'excitation "𝐻". En décroissant l'excitation, la
courbe est différente de celle obtenue en accroissant l'excitation à cause de phénomène
d'Hystérésis.
Remarque
La f.é.m étant proportionnelle à la vitesse de rotation, on peut relever la caractéristique à
vide à une vitesse quelconque pour ensuite la ramenée à la vitesse de rotation nominale.

II.1.b. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse et excitation constantes


A excitation et vitesse constantes, et à cause de la diminution du flux inducteur due à la
réaction magnétique d'induit, la f.é.m obtenue n'est pas constante mais chute en
augmentant le courant de la charge. La chute de tension est premièrement linéaire à cause
de la résistance de l'enroulement d'induit et ensuite non linéaire à cause de la commutation
et la réaction d'induit (surtout dans la zone de saturation).
𝑈 𝐼 = 𝐸 − 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼 = 𝐸 − ∆𝑈 𝐼

104
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

𝑈 [V] 𝑈 [V]
𝐸
∆𝑈 𝐼 ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼

𝐼 [A] 𝐼 [A]

Cette caractéristique représente la grande qualité de la machine à courant continu (très peu
variable en fonction de la charge). En plus, il y a une proportionnalité entre la f.é.m et la
vitesse. La f.é.m de l'induit est directement réglée par la vitesse de rotation, soit presque la
tension aux bornes de la génératrice ainsi cette génératrice est très facile à régler.
Remarque
Les pertes dans le fer sont dues aux courants de Foucault et au phénomène d’hystérésis
dans les parties métalliques du rotor. Vu que le trajet du flux dans ce dernier est trop faible
devant celui de l'inducteur, on peut négliger ces pertes.

II.1.c. Caractéristique de réglage 𝐉(𝐈) à vitesse et tension constantes


A vitesse constantes, pour maintenir la
tension aux bornes de la génératrice
constante, il faut augmenter la f.é.m de 𝐽 [A]
l'induit et par suite l'excitation au fur et à
mesure que le courant de charge augmente. 𝐽0
L'augmentation doit être plus forte dans la
zone de saturation.
On peut tracer cette caractéristique
graphiquement à partir des deux
caractéristiques précédentes. Pour une
valeur du courant de charge "𝐼", on lit la
chute de tension correspondante depuis la
caractéristique " 𝑼(𝑰)" puis on détermine la 𝐼 [A]
f.é.m nécessaire pour compenser cette chute
et ainsi le courant d'excitation
correspondant.

105
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

II.2. Caractéristiques de la génératrice à excitation shunt

II.2.a. Amorçage de la génératrice à excitation shunt


Sans la source d'excitation et la génératrice étant entrainée avec sa vitesse nominale, le flux
inducteur est très faible (rémanent), d'où une f.é.m très faible. Puisque le circuit inducteur
de cette génératrice est dérivé de celui de l'induit, elle s'amorce et sa tension augmente
jusqu'à une valeur proche de la valeur nominale (Point de fonctionnement à vide).
Afin que la génératrice shunt s'amorce, il faut que:
- La génératrice est à vide
- La vitesse est suffisante donc généralement elle est prise égale à sa valeur nominale
- Le rhéostat d'excitation est éliminé ou nettement inférieure à la résistance critique
qui est la pente de la caractéristique à vide.
- Le branchement de la dérivation de l'inducteur est réalisé de sorte que la f.é.m
rémanente crée un flux qui doit s'ajouter au flux rémanent.
- La génératrice doit avoir un flux rémanent, sinon on doit la faire fonctionner en
excitation séparée jusqu'à acquérir un flux rémanent.
Le flux inducteur rémanent crée une f.é.m rémanente "𝐸𝑟 " aux bornes de l'induit. Cette
faible f.é.m est directement appliquée à l'inducteur donc une excitation "𝐽1 " qui crée un
petit flux qui s'ajoute au flux rémanent. Ainsi la nouvelle f.é.m "𝐸2 " est plus importante et
donc un flux inducteur plus important et ainsi de suite jusqu'à s'établir à la f.é.m "𝐸𝑣 ".

𝐸 [A] 𝐸 [A]
𝑅 ≫ 𝑅𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑅𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑅 ≪ 𝑅𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑅. 𝐽
Point de fonctionnement
à vide
𝐸𝑣

𝐸2

𝐸1

𝐸𝑟
𝐽 [A] 𝐽 [A]
𝐽1 𝐽2 ⋯ 𝐽𝑣

II.2.b. Caractéristique à vide 𝐄(𝐉) à vitesse constante


Elle doit être toujours relevée à excitation séparée

106
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

II.2.c. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse et excitation constantes


A vitesse constantes, on augmente progressivement le courant de la charge. Ensuite on
ajuste le courant d'excitation en agissant sur le rhéostat d'excitation se sorte qu'il soit
constant et on mesure la tension aux bornes de la génératrice.

La chute de tension est plus importante que


celle de la génératrice à excitation séparée
𝑈 [V]
à cause du courant d'excitation qui est
fourni par l'induit. 𝐸 génératrice séparée
∆𝑈 𝐼
A excitation séparée :
génératrice shunt
∆𝑈 = 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼𝑎 car 𝐼 = 𝐼𝑎
A excitation shunt :
∆𝑈 = 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + 𝐽 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝐽 + 𝜀 𝐼𝑎 + 𝐽
car 𝐼 = 𝐼𝑎 + 𝐽
En plus, la génératrice à excitation shunt se
sature rapidement par rapport la génératrice
à excitation séparée. 𝐼 [A]

II.2.d. Caractéristique de réglage 𝐉(𝐈) à vitesse et tension constantes

A une vitesse constante, pour maintenir la 𝐽 [A]


tension aux bornes de la génératrice génératrice shunt
constante, il faut augmenter la f.é.m de
l'induit et par suite l'excitation au fur et à
mesure que le courant de charge augmente.
L'augmentation est plus importante par génératrice séparée

rapport à celle de la génératrice à excitation 𝐽0


séparée à cause du courant d'excitation qui
est aussi fourni par l'induit.
On peut aussi tracer cette caractéristique
graphiquement à partir des deux
caractéristiques précédentes. 𝐼 [A]

II.3. Caractéristiques de la génératrice à excitation série

II.3.a. Caractéristique à vide 𝐄(𝐉) à vitesse constante


A vide, la génératrice ne peut donner qu'une faible f.é.m due au flux rémanent. Elle doit
être relevée à excitation séparée mais la source d'alimentation doit être de faible tension.

II.3.b. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse constante


A vitesse constantes, on augmente progressivement le courant de la charge (égale au
courant d'excitation) et on mesure la tension aux bornes de la génératrice. Cette

107
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

caractéristique n'est que la caractéristique à vide diminuée de la somme des chutes de


tension comme suit :
𝑈 𝐼 =𝐸 𝐼 − 𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 = 𝐸 𝐼 − ∆𝑈 𝐼
𝑅𝑠 est la résistance de l'enroulement inducteur série
Le relevé de la caractéristique en charge de ce type de génératrice est très délicat. Elle doit
s'amorcer à partir du flux rémanent et en charge!
On voit que cette génératrice ne peut être 𝑈 [V]
considérée comme une source de tension ∆𝑈 𝐼

constante. Cette génératrice n'est


pratiquement jamais utilisée, mais on
peut la trouver parfois dans des
applications pour générer une tension
pratiquement proportionnelle à la vitesse
et au courant qui la traverse.

𝐼 [A]

II.4. Caractéristiques de la génératrice à excitation composée


En pleine charge, la f.m.m de l'enroulement shunt est plus importante que celle de
l'enroulement série. Le rôle de cette dernière est de corriger la chute de tension due à la
dérivation. La génératrice à excitation composée peut être à flux soustractif ou à flux
additif suivant le sens du courant dans l'enroulement série.

𝐼 𝐼𝑎 𝑱 𝐼 𝐼𝑎 𝑱
𝑅ℎ 𝑅ℎ

𝑈 𝑈
G G
𝑼𝒆𝒙 𝑼𝒆𝒙

II.4.a. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse constante


La f.m.m de l'enroulement série (à flux additif) qui est proportionnelle au courant de la
charge compense la chute de tension due à la dérivation qui est exactement comme celle de
la génératrice à excitation shunt. On distingue trois cas de génératrice possibles à savoir,
sous-compensée (hypo-compensée), parfaitement compensée (exactement compensée) et
surcompensée (hyper-compensée).

108
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

𝑈 [V]

Surcompensée

Parfaitement compensée

génératrice shunt
Sous-compensée

𝐼 [A]

II.4.b. Caractéristique de réglage 𝐉(𝐈) à vitesse et tension constantes


Afin de maintenir la tension aux borne de l'induit constante, il faut d'autant moins
augmenter le courant d'excitation shunt que la génératrice est plus compensée et vice versa.
Le passage de la génératrice shunt à la génératrice parfaitement compensée, permet
d'obtenir une source de tension pratiquement constante sans faire appel au réglage. Mais
elle présente l'inconvénient lorsque le courant shunt est faible et le courant de charge est
très fort. Car elle se rapproche de la génératrice à excitation série.

𝐽 [A]

Sous-compensée

génératrice shunt

Parfaitement compensée

Surcompensée

𝐼 [A]

Remarques
- L'amorçage de la génératrice à excitation composée se fait de la même manière que
la génératrice à excitation shunt.
- Puisque la génératrice à excitation composée à flux additif est réversible, elle peut
se transformer à un moteur à flux soustractif et nous verrons qu'il est très instable.

109
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

II.5. Construction de PICOU


A partir des deux caractéristiques à vide "𝐸(𝐽)" et "∆𝑈(𝐼)", la construction de PICOU
permet de prédéterminer la caractéristique en charge "𝑈(𝐼)"de la génératrice shunt et
même compound à vitesse constante.
- La f.é.m est liée avec le courant d'excitation par la caractéristique à vide "𝐸(𝐽)".
- La tension "𝑈" est liée avec la f.é.m par la relation :

𝑈 𝐼 = 𝐸 − ∆𝑈 𝐼 et d'autre côté par : 𝑈 𝐼 = (𝑅ℎ + 𝑅𝑑 )𝐽

Il s'agit de trouver la tension "𝑈" pour un courant quelconque "𝐼" à partir de ces trois
relations.

𝐸 [V]

C 𝐸(𝐽)
𝑈(𝐼)

𝑈 = (𝑅ℎ + 𝑅𝑑 )𝐽

∆𝑈(𝐼)
B
A
𝐼 [A] 𝐽 [A]

Soit un point "A" de courant quelconque "𝐼" de la caractéristique "∆𝑈(𝐼)". La projection


de ce point sur l'axe des f.é.m donne le point "B". En translatant se point parallèlement à
l'axe d'excitation d'équation "E = (R h + R d )J)" jusqu'à l'intersection au point "C" avec la
caractéristique à vide "𝐸(𝐽)". La f.é.m correspondante diminuée de la chute de tension
"∆𝑈" donne la tension "𝑈" correspondante.

III. Essais de la GCC


III.1. Essai à vide
La génératrice étant entrainée par une autre machine à la vitesse nominale, l'inducteur doit être
alimenté par une source de tension variable ou via un rhéostat d'excitation. Les bornes de l'induit
étant en l'air (courant d'induit nul), on mesure la f.é.m en variant le courant d'excitation de zéro à
sa valeur nominale. La courbe de variation de la f.é.m en fonction du courant d'excitation
caractérise le circuit magnétique de la machine quelque soit le fonctionnement.

110
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

𝑅ℎ

Alimentation continue
G 𝑅𝑑

A vide, la génératrice absorbe essentiellement une puissance mécanique pour


vaincre les frottements de sa partie tournante et la ventilation (pertes mécanique). Le
circuit inducteur parcouru par le courant "Jn " subit des pertes par effet joule (pertes joule
de l'inducteur). Le circuit induit tournant dans le champ inducteur subit des pertes fer.

𝑃𝑎𝑏 ≅ 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 + 𝑝𝑗𝑑 avec 𝑝𝑗𝑑 = 𝑅𝑑 + 𝑅ℎ 𝐽𝑛 2

Pour les génératrice à excitation série, on doit débrancher l'enroulement inducteur et de


l'alimenter indépendamment par une source de faible tension et faire varier le courant de
zéro à la valeur nominale du courant induit.

III.2. Essai en charge


La génératrice étant entrainée à la vitesse nominale, l'inducteur doit être alimenté par une source de
tension variable ou via un rhéostat d'excitation pour maintenir le courant d'excitation à tout moment
constant à sa valeur nominale. L'induit étant alimente une charge variable, on mesure la tension aux
bornes de l'induit pour des courants d'induit allant de zéro à sa valeur nominale. La courbe de
variation de la tension d'induit en fonction du courant dans la charge diffère suivant le mode
d'excitation.

𝑅ℎ
Alimentation continue
Charge variable

G 𝑅𝑑

111
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

En charge, la génératrice absorbe une puissance mécanique qui diminuée des pertes
mécaniques, des pertes fer, des pertes joule et les pertes due à la commutation et réaction
d'induit donne la puissance électrique fournie à la charge. Le circuit inducteur parcouru par
le courant "𝐽𝑛 " subit des pertes par effet joule (pertes joule de l'inducteur).

𝑃𝑢 = 𝑈𝐼 [W]
La puissance absorbée par la génératrice est la puissance mécanique (dans le cas de
d'excitation séparée on doit ajouter la puissance dissipée par le circuit inducteur).
𝑃𝑎𝑏 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 + 𝑃𝑒𝑥 [W]
avec
𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω et 𝑃𝑒𝑥 = 𝑈𝑒𝑥 𝐽

Elle peut être calculée à partir de la puissance utile :


𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑗𝑎 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

"𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼2" : Pertes dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit.

"𝑝𝑓𝑒𝑟 " Pertes dues à l'échauffement du circuit magnétique (pertes par hystérésis et par
courant de Foucault) au niveau de l'induit.
"∆𝑈𝑏 𝐼" : Pertes dues à la commutation.
"ε I I" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.

112
Chapitre VII Génératrice à Courant Continu

Sommaire
I. Types d'excitations de la GCC ..................................................................................... 98
I.1. La génératrice à excitation séparée ....................................................................... 98
I.2. La génératrice à excitation shunt .......................................................................... 99
I.3. La génératrice à excitation série ......................................................................... 100
I.4. La génératrice à excitation composée ................................................................. 101
II. Caractéristiques de la GCC ........................................................................................ 103
II.1. Caractéristiques de la génératrice à excitation séparée ....................................... 103
II.1.a. Caractéristique à vide 𝑬(𝑱) à vitesse constante ........................................... 103
II.1.b. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse et excitation constantes ............... 104
II.1.c. Caractéristique de réglage 𝐉(𝐈) à vitesse et tension constantes ................... 105
II.2. Caractéristiques de la génératrice à excitation shunt .......................................... 106
II.2.a. Amorçage de la génératrice à excitation shunt ............................................ 106
II.2.b. Caractéristique à vide 𝐄(𝐉) à vitesse constante ........................................... 106
II.2.c. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse et excitation constantes ............... 107
II.2.d. Caractéristique de réglage 𝐉(𝐈) à vitesse et tension constantes ................... 107
II.3. Caractéristiques de la génératrice à excitation série ........................................... 107
II.3.a. Caractéristique à vide 𝐄(𝐉) à vitesse constante ........................................... 107
II.3.b. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse constante ..................................... 107
II.4. Caractéristiques de la génératrice à excitation composée ................................... 108
II.4.a. Caractéristique en charge 𝐔(𝐈) à vitesse constante ..................................... 108
II.4.b. Caractéristique de réglage 𝐉(𝐈) à vitesse et tension constantes ................... 109
II.5. Construction de PICOU ...................................................................................... 110
III. Essais de la GCC .................................................................................................... 110
III.1. Essai à vide ...................................................................................................... 110
III.2. Essai en charge ................................................................................................ 111

113
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

Le moteur à courant continu (MCC) transforme l'énergie électrique continue en énergie


mécanique. Il possède des caractéristiques qui le rend intéressant pour certaines
applications comme la traction et le démarrage des machines. En effet, la vitesse de ce
moteur se règle facilement en faisant varier le courant inducteur et son couple est très
important pour de faibles vitesses.

I. Types d'excitations du MCC


Il existe différents types d'excitation du moteur à courant continu. Cependant, quelque soit
le type d'excitation, le principe de fonctionnement reste le même.

I.1. Le moteur à excitation séparée


Le circuit inducteur de ce moteur est complètement indépendant de celui de l'induit sur le
plan électrique. Il est dit aussi le moteur à excitation indépendante.
Les équations générales régissant le moteur à excitation indépendante en appliquant la loi
de maille au niveau de l'induit et l'inducteur sont :

𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝐼 𝑱
𝑈𝑒𝑥 = 𝑅𝑑 + 𝑅𝑕 𝐽 𝑅𝑕
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐽)
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐽)𝐼
𝑈 M
Avec 𝑼𝒆𝒙
𝑃𝑁 𝑃𝑁 𝐾 𝑅𝑑
𝐾= 𝑒𝑡 𝐾 ′ = =
𝑎 2𝜋𝑎 2𝜋
"𝐸" est la f.é.m. à vide
"∆𝑈𝑏 " est la chute de tension due à la
commutation.
" 𝜀 𝐼 " est la chute de tension due à la
réaction magnétique d'induit.

La puissance absorbée par ce moteur est la puissance électrique injectée à l'induit et celle
dissipée par la résistance de l'enroulement inducteur :
𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑒𝑥 [W]
𝑝𝑒𝑥 = 𝑈𝑒𝑥 𝐽 : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement inducteur.
La puissance fournie par ce moteur est la puissance mécanique sur son arbre:
𝑃𝑢 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 Ω [W]
Elle peut être calculée à partir de la puissance électrique absorbée par l'induit comme suit :
𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗𝑎 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

"𝑝𝑓𝑒𝑟 " Pertes dues à l'échauffement du circuit magnétique au niveau de l'induit.

113
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

"𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼2" : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit.


"∆𝑈𝑏 𝐼" : Pertes dues à la commutation.
"ε 𝐼𝑎 𝐼" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est :
𝑃𝑒 = 𝐸𝐼 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑅𝑎 𝐼 2 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼

𝑃𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑒
𝑃𝑎𝑏 𝑈𝐼

𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼
𝑝𝑗𝑎 𝜀 𝐼 𝐼
𝑝𝑒𝑥
𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑒𝑥

Bilan de puissance du moteur à excitation séparée


Remarque
Le moteur à courant continu à aimant permanent est un cas particulier du moteur à
excitation séparée. Les aimants placés à l'intérieur de la culasse créent un flux inducteur
fixe sans le besoin de l'enroulement inducteur ni de la source d'excitation. Ceci augmente
le rendement mais limite la puissance de cette machine.

I.2. Le moteur à excitation shunt


L'alimentation du circuit inducteur de ce moteur est dérivée de celle de l'induit. Il est dit
aussi le moteur à excitation dérivé ou parallèle.
Les équations générales régissant le moteur à excitation indépendante en appliquant la loi
de maille au niveau de l'induit et l'inducteur sont :
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
𝐼 𝐼𝑎 𝑱
𝑈 = 𝑅𝑑 + 𝑅𝑕 𝐽
𝑅𝑕
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐽)
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐽)𝐼𝑎
𝑈
Avec
𝑃𝑁 𝑃𝑁 𝐾
M 𝑅𝑑
𝐾= 𝑒𝑡 𝐾 ′ = =
𝑎 2𝜋𝑎 2𝜋
𝑼𝒆𝒙
"𝐸" est la f.é.m. à vide
"∆𝑈𝑏 " est la chute de tension due à la
commutation.
" 𝜀 𝐼𝑎 " est la chute de tension due à la
réaction magnétique d'induit.

114
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

La puissance absorbée par ce moteur est la puissance électrique :


𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 [W]
La puissance fournie par ce moteur est la mécanique sur son arbre:
𝑃𝑢 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω [W]
Elle peut être calculée à partir de la puissance absorbée comme suit :
𝑃𝑢 = 𝑈𝐼 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗𝑎 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼𝑎 𝐼𝑎 + 𝑝𝑒𝑥 + 𝑝𝑚𝑒𝑐
"𝑝𝑓𝑒𝑟 " Pertes dues à l'échauffement du circuit magnétique au niveau de l'induit.

"𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼𝑎 2" : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit.


"𝑝𝑒𝑥 = 𝑈. 𝐽" : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement de l'inducteur.
"∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 " : Pertes dues à la commutation.
"ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est :

𝑃𝑒 = 𝐸 𝐼𝑎 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑅𝑎 𝐼𝑎 2 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼𝑎 𝐼𝑎 + 𝑈𝑒𝑥 𝐽

𝑃𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑒
𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼

𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼
𝑝𝑓𝑒𝑟 𝜀 𝐼 𝐼
𝑝𝑒𝑥
𝑝𝑗𝑎

Bilan de puissance du moteur à excitation séparée ou shunt

I.3. Le moteur à excitation série


Le circuit inducteur de ce moteur est en série avec celui de l'induit donc il doit être formé
que de quelques spires de section importante à cause du fort courant traversant l'inducteur.
(J = I = Ia ). Donc à vide, le courant absorbé par le moteur est très faible donc le flux
inducteur est très faible. Ce dernier croit progressivement avec la croissance de la charge.
L'équation générale régissant le moteur à excitation série en appliquant la loi de maille au
niveau de l'induit est :
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼

𝐸 = 𝐾𝑛Φ 𝐼

𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ 𝐼 𝐼

115
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

"E" est la f.é.m. à vide. Elle est très faible à


vide car le flux d'induction est faible. 𝐼 𝑅𝑠 𝐼𝑎

La puissance débitée par le moteur est la


puissance mécanique (utile) :

𝑃𝑢 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω [W] 𝑈


M
La puissance absorbée par le moteur est la
puissance électrique :

𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 [W]

La puissance mécanique peut être calculée à partir de la puissance électrique :


𝑃𝑢 = 𝑈𝐼 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼 𝐼𝑎 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

"𝑝𝑓𝑒𝑟 " Pertes dues à l'échauffement du circuit magnétique au niveau de l'induit.

"𝑝𝑗 = 𝑅𝑠 + 𝑅𝑎 𝐼2" : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'induit et de l'inducteur série.


"∆𝑈𝑏 𝐼" : Pertes dues à la commutation.
"ε I I" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est la puissance qui se transforme de la puissance
électrique en puissance mécanique.

𝑃𝑒 = 𝐸𝐼 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑅𝑎 + 𝑅𝑒𝑥 𝐼 2 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼

𝑃𝑚𝑒𝑐
𝑃𝑒
𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼

𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼
𝜀 𝐼 𝐼
𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑗

Bilan de puissance du moteur à excitation série

I.4. Le moteur à excitation composée


Le circuit inducteur de ce moteur est composé de deux enroulements inducteurs, un
inducteur parallèle à celui de l'induit et un inducteur série. L'enroulement inducteur
parallèle est similaire à celui du moteur shunt. L'enroulement inducteur en série n'est que
quelque spire de section importante pour pouvoir supporter le courant important de l'induit.
Il est dit aussi le moteur à excitation compound.

116
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

L'enroulement parallèle peut être dérivé avant l'enroulement série (le moteur est dit à
courte dérivation) ou après l'enroulement série (le moteur est dit à longue dérivation). Il n'y
a pas de grande différence entre les deux cas car la résistance de l'enroulement série est très
faible et la différence du courant dans les deux cas est négligeable.
L'équation générale régissant le moteur à excitation compound à courte dérivation en
appliquant la loi de maille au niveau de l'induit et l'inducteur est :
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 𝐼𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎

avec
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐼, 𝐽) 𝐼 𝑅𝑠 𝐼𝑎 𝑱
𝑅𝑕
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐼, 𝐽)𝐼𝑎
"𝑅𝑠 " est la résistance de l'inducteur série.
𝑈
M 𝑅𝑝
Les pertes Joule dues à l'échauffement des
enroulements de l'inducteur égale :
2 2
"𝑝𝑒𝑥 = 𝑅𝑝 𝐽 + 𝑅𝑠 𝐼 "

L'équation générale régissant le moteur à excitation compound à longue dérivation en


appliquant la loi de maille au niveau de l'induit et l'inducteur est :
𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
avec
𝐼 𝐼𝑎 𝑱
𝐸 = 𝐾𝑛Φ(𝐼𝑎 , 𝐽)
𝑅𝑠 𝑅𝑕
𝐶𝑒 = 𝐾 ′ Φ(𝐼𝑎 , 𝐽)𝐼𝑎
"𝑅𝑠 " est la résistance de l'inducteur série.
𝑈 𝑅𝑝
Les pertes Joule dues à l'échauffement des M
enroulements de l'inducteur égale :
"𝑝𝑒𝑥 = 𝑅𝑝 𝐽2 + 𝑅𝑠 𝐼𝑎 2"

La puissance débitée par le moteur est la puissance mécanique utile :

𝑃𝑢 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 . Ω [W]


La puissance absorbée par le moteur est la puissance électrique :
𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 [W]
Elle peut être calculée à partir de la puissance utile :

117
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑗 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼 𝐼𝑎 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐


"𝑝𝑗 = 𝑝𝑗𝑎 + 𝑝𝑒𝑥 " : Pertes Joule dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit et des
deux enroulements inducteurs.
"∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 " : Pertes dues à la commutation.
"ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation.
La puissance électromagnétique est :
𝑃𝑒 = 𝐸 𝐼𝑎 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 + 𝑝𝑗𝑎 + ∆𝑈𝑏 𝐼𝑎 + 𝜀 𝐼𝑎 𝐼𝑎 + 𝑝𝑒𝑥

𝑃𝑒 𝑃𝑚𝑒𝑐

𝑃𝑎𝑏
𝑝𝑚𝑒𝑐
∆𝑈𝑏 𝐼𝑎
ε 𝐼𝑎 𝐼𝑎
𝑝𝑓𝑒𝑟
𝑝𝑗
Bilan de puissance du moteur à excitation compound

II. Caractéristiques du MCC

Le point de fonctionnement du moteur à courant continu est régi par quatre grandeurs (𝑈,
𝐼, 𝐽, 𝑛) à savoir la tension à ces bornes, le courant absorbé par le moteur, le courant
d’excitation, et la vitesse de rotation. Ces dernières définissent l'état de fonctionnement de
la machine. Lors de l’étude d'une caractéristique du moteur (une grandeur en fonction
d’une autre), il faut fixer les deux autres grandeurs à ces valeurs nominales.
Autrefois, on envisageait surtout l'alimentation de la machine sous une tension constante
"𝑈𝑛 " fournie par une source de tension continue. Dans ce cas, il est plus commode de
tracer les caractéristiques de variations de (𝑛, 𝐶𝑚𝑒𝑐 , 𝑃𝑚𝑒𝑐 et rendement) en fonction du
courant absorbée par le moteur. On peut ajouter les caractéristiques de réglage montrant
comment maintenir la vitesse constante quand la charge mécanique varie. Pour l'utilisation
du moteur, c'est la caractéristique mécanique qui apparait aussi importante.

II.1. Caractéristiques du moteur à excitation séparée et shunt


Alimenté sous tension constante, les moteurs à excitation indépendante et shunt possèdent
le même principe et même caractéristiques.

II.1.a. Caractéristique interne 𝑬(𝑱) à vitesse constante


Elle doit être toujours relevée en mode génératrice à excitation séparée quelque soit le type
de fonctionnement. Car c'est l'image de la caractéristique magnétique "𝐵(𝐻)" du circuit

118
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

magnétique de la MCC. La f.é.m est pratiquement proportionnelle à l'induction"𝐵" et le


courant d'excitation est pratiquement proportionnelle au champ d'excitation "𝐻".

II.1.b. Caractéristique de vitesse 𝐧(𝐉) à vide sous tension constante


A tension constante, le moteur tournant à 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
vide à "𝑛𝑣 " absorbe un courant faible
"𝐼𝑣 ". La puissance absorbée "𝑈 𝐼𝑣 + 𝐽 "
est faible et correspond aux pertes à vide.
𝑈 = 𝐸𝑣 + 𝑅𝑎 𝐼𝑣 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑣
En négligeant les chutes à vide, on abouti 𝑛𝑣 𝐽

à: 𝑛𝑣
𝑃𝑁
𝑈 = 𝐸𝑣 = 𝑛Φ(𝐽)
𝑎
D'où
𝐽𝑛 𝐽 [A]
𝑈
𝑛=
𝑃
𝑎 𝑁Φ(𝐽)
La vitesse à vide est inversement proportionnelle aux flux utile produit par l'inducteur. En
diminuant l'excitation du moteur shunt, sa vitesse prend des valeurs anormalement élevée.

II.1.c. Caractéristique de vitesse en charge 𝐧(𝐈) à excitation et tension constantes


Sous tension et excitation constantes, le courant absorbé par le moteur augmente de "𝐼𝑣 " à
"𝐼𝑛 " lorsque la charge mécanique augmente.
Cette augmentation provoque 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
l'augmentation de la somme des chutes 𝑛 𝐼 à J1
"𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼 " d'où la diminution de la 𝑛 𝐼 à J2
f.é.m qui implique la diminution de la
vitesse tant que le flux utile est constant.
𝑛 𝐼 à J3
𝑈 − 𝑅𝑎 𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝑛=
𝑃
𝑎 𝑁Φ(𝐽) J3J2J1
A moins que le moteur ait une réaction
d'induit non compensée, quant le courant
augmente le flux " Φ(𝐽)" diminue, ainsi la 𝐼 [A]
diminution de la vitesse sera faible.

II.1.d. Caractéristique du couple en charge 𝐂𝐦𝐞𝐜 (𝐈) à excitation et tension constantes


Le couple électromagnétique de la machine à courant continu est :
𝑃𝑁
𝐶𝑒 = Φ 𝐽 − ∆Φ 𝐼 𝐼
2𝜋𝑎
Lorsque la réaction magnétique d'induit est parfaitement compensée, le couple du moteur
shunt est proportionnel au courant d'induit.

119
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

Le couple mécanique est inférieur au couple 𝐶 [𝑁𝑚]


électromagnétique à cause des pertes
mécaniques. Ces dernières sont directement 𝐶𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠
𝐶𝑒 (𝐼)
liées à la vitesse de rotation. Pour un
moteur shunt, elles sont proche des pertes à
vide qui sont pratiquement constantes. 𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝐼)

𝐶𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑒 − 𝐶𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠
Avec
𝑈 𝐼𝑣
𝐶𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 ≅
2𝜋𝑛𝑣

𝐼 [A]

II.1.e. Caractéristique mécanique 𝐂𝐦𝐞𝐜 (𝐧) à excitation et tension constantes


A excitation et tension constantes, on peut déduire la caractéristique mécanique "𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝑛)"
depuis les deux caractéristiques "𝑛(𝐼)" et "𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝐼)". Pour chaque valeur du courant "𝐼", on
lit les valeurs correspondantes de "𝑛" et de "𝐶𝑚𝑒𝑐 ".

On constate que pour une grande augmentation du couple électromagnétique et par suite le
couple mécanique, la vitesse de ne diminue que très peu. Une telle caractéristique est très
importante et est dite la caractéristique shunt quelque soit le type du moteur qui la donne.

Remarques 𝐶𝑚𝑒𝑐 [𝑁𝑚]


- Par action sur le courant d'excitation, on 𝐶𝑚𝑒𝑐 𝑛 à J1
peut faire varier la vitesse mais au fur et à 𝐶𝑚𝑒𝑐 𝑛 à J2
mesure que la vitesse croît, le couple du
moteur diminue pour le même courant 𝐶𝑚𝑒𝑐 𝑛 à J3
dans l'induit. 𝐼𝑛
- Quant le courant dans l'induit augmente,
la puissance utile augmente et passe par
un maximum, puis diminue pour s'annuler J3J2J1
à nouveau. Le maximum est beaucoup
grand que la puissance utile nominale de 3
à 10 fois. Cependant, il correspond à un
mauvais rendement. 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]

II.1.f. Démarrage du moteur à excitation séparée ou shunt


Au démarrage, Le moteur à excitation séparée ou shunt, soumis instantanément sous la
pleine tension, subit un courant très fort qui risque d'endommager l'enroulement d'induit.
𝑈
Le moteur étant à l'arrêt, sa f.é.m est nulle, le courant de démarrage "𝐼𝑑 " sera : 𝐼𝑑 ≅ 𝑅
𝑎

Afin de limiter ce courant, on met en série avec l'induit un rhéostat "𝑅𝑕𝑡 " dit de démarrage

120
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

𝑈
"𝑅𝑕𝑡 =
𝐼𝑀
− 𝑅𝑎 " tel que "𝐼𝑀 " est le courant maximum tolérable. Puis on l'élimine une fois le
démarrage est achevé.
𝑃𝑁 𝑃𝑁
Le couple de démarrage "𝐶𝑑 " sera "2𝜋𝑎 Φ 𝐽 𝐼𝑀 " au lieu de "2𝜋𝑎 Φ 𝐽 𝐼𝑑 ".

Pour qu'il soit fort, on doit : 𝑅𝑕1 𝑅𝑕2


- Limiter le courant de démarrage à une 0 𝑅𝑕3
valeur entre "𝐼𝑚 = 1.5𝐼𝑛 " à "𝐼𝑀 = 2.5𝐼𝑛 ". 1 2
3 𝑅𝑕4
- Donner au flux sa valeur nominale 4
(démarrage à champ fort) en éliminant le
5
rhéostat d'excitation
Au fur et à mesure que la vitesse croît, le
courant diminue rapidement. D'où la
nécessité d'éliminer le rhéostat de M
démarrage. En pratique, l'élimination sera 𝑈
réalisée progressivement au fur et à mesure
que la vitesse augmente tout en gardant un
couple très fort pour que le démarrage soit
très rapide.

On cherche, par une division convenable du rhéostat, à maintenir la valeur du courant entre
un courant minimum "𝐼𝑚 " et un courant maximum "𝐼𝑀 ".
Si le rhéostat est divisé en "𝑛" portions, le rhéostat aura "𝑛 + 1" positions actives. Il s'agit
de rhéostat à "𝑛 + 1" plots.
Si on suppose que le moteur est parfaitement compensé, la vitesse varie linéairement en
fonction du courant.

𝑈 𝑅𝑎 + 𝑅𝑕 𝑅𝑎 + 𝑅𝑕 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
𝑛= − 𝐼 ≅ 𝑛𝑣 − 𝐼
𝑃 𝑃 𝑃
𝑎 𝑁Φ(𝐽) 𝑎 𝑁Φ(𝐽) 𝑎 𝑁Φ(𝐽)
𝑛𝑣
En éliminant le rhéostat de démarrage plot position 5
par plot, les droites de variation de la position 4
vitesse changent de pentes mais partent de position 3
la même valeur (à 𝐼 = 0).
Ainsi le démarrage est réalisé à couple fort position 2
(entre le couple maximum correspondant à
"𝐼𝑀 " et le couple minimum correspondant à
"𝐼𝑚 ") d'où un démarrage très rapide.
position 1
La vitesse de rotation du moteur augmente
𝐼 [A]
rapidement de zéro à sa valeur à vide (le
𝐼𝑣 𝐼𝑛 𝐼𝑚 𝐼𝑀
trajet en trait rouge discontinu).

121
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

Remarque
En pratique, le bras de mise ne marche du moteur est doté d'un système de protection qui le
rend en position zéro si le moteur se trouve par erreur sous excitation nulle.

II.1.g. Freinage du moteur à excitation séparée ou shunt


Après la mise hors tension du moteur shunt, 1
sa vitesse diminue lentement par rapport à
2 3
un moteur à excitation séparée. Pour arrêter 𝑅𝑕
le moteur shunt rapidement, le
commutateur de mise sous/hors tension se
positionne dans une troisième position en 𝑅
𝑅𝑑
mettant une résistance aux bornes de M
l'enroulement de l'induit. Le moteur pousser
par son inertie fonctionne en génératrice et
débite un courant dans cette résistance qui
va s'échauffer en dissipant sa puissance.
Tant que cette résistance est faible tant que
le freinage est rapide. Ce type de freinage
est dit le freinage par dissipation d'énergie.
A excitation et tension constantes, lorsque le couple résistant diminue, s'annule puis
s'inverse, la f.é.m et la vitesse croient légèrement. Cependant, le courant s'annule puis
s'inverse ce qui signifie que la machine fonctionne en génératrice renvoyant la puissance à
la source d'alimentation. Ce type de freinage est dit le freinage par récupération d'énergie.

𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
𝑛 𝐼 à J1

𝑛 𝐼 à J2

𝑛 𝐼 à J3

J3J2J1
Génératrice Moteur
𝐼 [A]
0

II.2. Caractéristiques du moteur à excitation série


Ce moteur ayant son inducteur en série avec son induit, la résistance totale de ces deux
enroulement sera indiquée par "𝑅".

II.2.a. Caractéristique de vitesse en charge 𝐧(𝐈) sous tension constante


Sous tension constante, le courant absorbé par le moteur augmente de "𝐼𝑣 " à "𝐼𝑛 " lorsque la
charge mécanique augmente. Cette augmentation est accompagnée de la croissance du flux
inducteur (de "Φ𝑣 " à "Φ𝑛 ").

122
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

Donc la vitesse est très élevée à vide et 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]


diminue inversement par rapport à 𝑛𝑣
l'augmentation du courant (forme presque
d'hyperbolique).

𝑈 − 𝑅𝐼 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼
𝑛=
𝑃
𝑎 𝑁Φ(𝐼)

A moins que le moteur ait une réaction


magnétique d'induit "RMI" non compensée, 𝑛 𝐼 avec RMI
quant le courant augmente le flux "Φ(𝐼)" ne
diminue que légèrement (à cause de la 𝐼 [A]
𝑛 𝐼 sans RMI
saturation), ainsi la diminution de la vitesse
𝐼𝑣
sera faible pour des forts courants.

Remarque
On constate bien que ce moteur est de vitesse très variable et que sa vitesse à vide est très
élevée. En pratique, ce moteur doit toujours démarrer en charge.

II.2.b. Caractéristique du couple en charge 𝐂𝐦𝐞𝐜 (𝐈) sous tension constante


Le couple électromagnétique du moteur à excitation série est :

𝑃𝑁
𝐶𝑒 ≅ Φ 𝐼 𝐼 𝐶 [𝑁𝑚] 𝐶𝑒 (𝐼) avec RMI
2𝜋𝑎

A courant faible (zone linéaire),


𝐶𝑒 (𝐼) sans RMI
l'augmentation du couple est
proportionnelle au carré du courant.
Cependant dans les zones de courbature et
la saturation, et à cause de la réaction 𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝐼)
magnétique d'induit "RMI", cette
augmentation s'allégera de plus en plus.
Le couple mécanique est inférieur au couple
électromagnétique à cause des pertes
mécaniques. Ces dernières sont directement 𝐶𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠
liées à la vitesse de rotation. Pour un
𝐼 [A]
moteur série, elles sont proche des pertes à 𝐼𝑣
vide et s'aggrave avec la croissance de la
vitesse.

II.2.c. Caractéristique mécanique 𝐂𝐦𝐞𝐜 (𝐧) à excitation série sous tension constante
Sous tension constante, on peut déduire la caractéristique mécanique "𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝑛)" depuis les
deux caractéristiques "𝑛(𝐼)" et "𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝐼)". Pour chaque valeur du courant "𝐼", on lit les
valeurs correspondantes de "𝑛" et de "𝐶𝑚𝑒𝑐 ".

123
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

On constate que pour une légère


augmentation du couple électromagnétique 𝐶𝑚𝑒𝑐 [𝑁𝑚]
et par suite le couple mécanique, la vitesse 𝑃𝑢 𝑛
𝐶𝑚𝑒𝑐 𝑛
diminue considérablement. Une telle
caractéristique est dite la caractéristique
série quelque soit le type du moteur qui la
donne.

Remarque
- Le moteur série est très stable car il
ralentit en le chargeant. On dit qu'il a une
certaine autorégulation de puissance. La
puissance mécanique fournie par ce
moteur ne croît que lentement par rapport 𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛]
au couple développé. 𝑛𝑣

La vitesse à vide du moteur série est très élevée. On ne peut laisser tourner à vide que les
moteurs de faible puissance car ils ont des pertes mécaniques relativement importantes.
Pour les moteurs série de forte puissance, on doit éviter le démarrage à vide ce qui rend ce
type de moteur très utile dans le domaine de traction électrique et comme démarreur des
engins mécaniques.

II.2.d. Démarrage du moteur à excitation série


Au démarrage, Le moteur à excitation série, soumis instantanément sous la pleine tension,
subit un courant très fort qui risque d'endommager les enroulements d'induit et de
l'inducteur série.
𝑈
Le moteur étant à l'arrêt, sa f.é.m est nulle, le courant de démarrage "𝐼𝑑 " sera : 𝐼𝑑 ≅ 𝑅

Afin de limiter ce courant, on met en série avec l'induit un rhéostat "𝑅𝑕𝑡 " dit de démarrage
𝑈
"𝑅𝑕𝑡 = 𝐼 − 𝑅" tel que "𝐼𝑀 " est le courant maximum tolérable. Puis on l'élimine une fois le
𝑀

démarrage est achevé.


𝑃𝑁 𝑃𝑁
Le couple de démarrage "𝐶𝑑 " sera "2𝜋𝑎 Φ 𝐼𝑀 𝐼𝑀 " au lieu de "2𝜋𝑎 Φ 𝐼𝑑 𝐼𝑑 ". Ce couple est très
fort par rapport à celui du moteur à excitation shunt (Φ 𝐼𝑀 ≫ Φ 𝐽𝑛 ).Ceci représente une
supériorité précieuse de ce moteur.

Pour atteindre rapidement la vitesse à vide, on doit :


- Limiter le courant de démarrage à une valeur entre "𝐼𝑚 = 1.5𝐼𝑛 " à "𝐼𝑀 = 2.5𝐼𝑛 ". Au fur et
à mesure que la vitesse croît, le courant diminue rapidement. D'où la nécessité d'éliminer
le rhéostat de démarrage. En pratique, l'élimination sera réalisée progressivement au fur
et à mesure que la vitesse augmente tout en gardant un couple très fort pour que le
démarrage soit très rapide.

124
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

On cherche, par une division convenable du 𝑅𝑕1 𝑅𝑕2


rhéostat, à maintenir la valeur du courant 0 𝑅𝑕3
entre un courant minimum "𝐼𝑚 " et un 1 2
courant maximum "𝐼𝑀 ". 3 𝑅𝑕4 𝑅𝑠
4
Si le rhéostat est divisé en "𝑛" portions, le
5
rhéostat aura "𝑛 + 1" positions actives. Il
s'agit de rhéostat à "𝑛 + 1" plots.
Si on suppose que le moteur est
parfaitement compensé, et que la variation M
du flux (de Φ 𝐼𝑚 à Φ 𝐼𝑀 ) n'est pas trop 𝑈
importante, la vitesse varie linéairement en
fonction du courant.
𝑈 𝑅 + 𝑅𝑕
𝑛= − 𝐼
𝑃 𝑃
𝑎 𝑁Φ(𝐼) 𝑎 𝑁Φ(𝐼)

𝑅+𝑅𝑕
A "𝐼 = 𝐼𝑚 ", cette équation définit une droite de pente "− 𝑃 𝐼𝑚 ". A "𝐼 = 𝐼𝑀 ", cette
𝑁Φ(𝐼𝑚 )
𝑎
𝑅+𝑅𝑕
équation définit une droite de pente "− 𝑃 𝐼𝑀 ". On cherche alors, par une division
𝑁Φ(𝐼𝑀 )
𝑎
convenable du rhéostat, à maintenir la valeur du courant entre ces deux droites.
L'élimination des résistances se fait en observant la montée de la vitesse ou en confiant
cette manœuvre à des relais tachymétriques.

𝑛
position 5
𝑛𝑣 position 4

position 3

position 2

position 1

𝐼 = 𝐼𝑚
𝐼 = 𝐼𝑀
𝑅𝑕
𝑅 𝑅𝑕𝑡 − 𝑅𝑕1 𝑅𝑕𝑡 − 𝑅𝑕1 𝑅𝑕𝑡

−𝑅𝑕2 − 𝑅𝑕3

II.2.e. Freinage du moteur à excitation séparée ou shunt


Après la mise hors tension du moteur shunt, sa vitesse diminue rapidement par rapport à un
moteur à excitation séparée. Pour arrêter le moteur série instantanément (le freinage par
dissipation d'énergie), le commutateur de mise sous/hors tension se positionne dans une
troisième position en mettant une résistance aux bornes de l'enroulement de l'induit et en

125
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

même temps inverse le sens du courant dans l'enroulement inducteur série. Le moteur
pousser par son inertie fonctionne en génératrice et débite un courant dans cette résistance
qui va s'échauffer en dissipant sa puissance. Tant que cette résistance est faible tant que le
freinage est rapide.

Si on n'inverse pas le courant dans l'inducteur, la f.é.m due au flux rémanent aura le même
sens que la f.é.m d'où la génératrice ne s'amorce plus.

𝑅 𝑅
𝐽𝑚𝑜𝑡

𝐸 𝑅𝑠 𝐸
𝐽𝑚𝑜𝑡 𝑅𝑠 𝐽𝑔é𝑛
𝐽𝑔é𝑛

Le freinage par récupération n'est pas possible pour les moteurs série car il passe par une
zone d'instabilité en passant du fonctionnement moteur en génératrice, (avant qu'il change
son sens, le courant doit passer par le zéro pour s'inverser, mais cette valeur correspond à
une vitesse théoriquement infinie).
Dans le domaine de traction, on freine le moteur série en débranchant l'enroulement série
et l'alimentant par une source séparée de basse tension (donc en mode génératrice à
excitation séparée).

II.3. Caractéristiques du moteur à excitation compound


Le moteur à excitation compound peut bénéficier des avantages du moteur shunt (une
vitesse peu variable en fonction de la charge) et ceux du moteur série (une meilleure
stabilité et un couple de démarrage très fort). Ceci exige que le moteur est à flux additif car
le moteur à excitation compound à flux soustractif est plus dangereux.

II.3.a. Caractéristiques du moteur à flux additif sous tension constante


Sous tension constante, le courant absorbé par le moteur augmente de "𝐼𝑣 " à "𝐼𝑛 " lorsque la
charge mécanique augmente. Cette augmentation est accompagnée par une croissance du
flux inducteur.

A vide, la vitesse est très proche de celle obtenue par l'enroulement shunt seul (car le
courant "𝐼𝑎 " est faible). Cependant, elle diminue rapidement par rapport à celle obtenue par
l'enroulement shunt seul (car le courant "𝐼𝑎 " prend sa valeur nominale). Mais, elle reste
beaucoup mieux que celle obtenue par l'enroulement série seul.

126
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

𝑈 − 𝑅𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
𝑛=
𝑃
𝑁Φ(𝐼𝑎 , 𝐽)
𝑎

"𝑅": Résistance totale (induit + inducteur série)


La caractéristique " 𝑛(𝐼)" du moteur à 𝐼
excitation compound à flux additif prend 𝐼𝑎
sensiblement celle du moteur à excitation 𝑱
shunt.
Le couple électromagnétique du moteur à 𝑈
excitation compound à flux additif est : M
𝑃𝑁
𝐶𝑒 ≅ Φ 𝐼𝑎 , 𝐽 𝐼𝑎
2𝜋𝑎

A courant faible (zone linéaire), Le couple subit deux augmentations, une augmentation
proportionnelle au courant et une augmentation proportionnelle au carré du courant induit.
Cependant dans les zones de courbature et la saturation, et à cause de la réaction
magnétique d'induit "RMI", cette augmentation s'allégera de plus en plus.

𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑛] 𝐶𝑚𝑒𝑐 [𝑁𝑚]

𝑛𝑣 𝑛 𝐼 shunt
𝐶𝑚𝑒𝑐 𝐼
𝐶𝑚𝑒𝑐 𝐼
𝑛 𝐼 compound compound
série

𝐼 [A] 𝐼 [A]
𝐼𝑣 𝐼𝑣

Remarques
- On constate bien que le compoundage utilisé a pour but d’exploiter de l'autorégulation de
la vitesse du moteur shunt en fonction de la charge d'un coté, et d'autre coté, la stabilité et
l'importance du couple de démarrage du moteur série.
- La vitesse du moteur à excitation compound à flux additif se règle comme le cas du
moteur à excitation shunt en agissant sur le rhéostat d'excitation shunt. Le démarrage et le
freinage s'effectuent aussi de la même façon.

127
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

II.3.b. Caractéristiques du moteur à flux soustractif sous tension constante


A courant d'excitation shunt constante, l'augmentation du courant absorbé par le moteur est
accompagnée par une diminution du flux inducteur (flux série soustractif). Ceci conduit à
une augmentation anormale de la vitesse du moteur. Elle serait infinie lorsque le flux série
annule le flux parallèle.
𝑈 − 𝑅𝐼𝑎 + ∆𝑈𝑏 + 𝜀 𝐼𝑎
𝑛=
𝑃
𝑎 𝑁 Φ 𝐽 − Φ(𝐼𝑎 )
Le couple électromagnétique (qui est proportionnel avec le produit "Φ 𝐽, 𝐼 𝐼") est nul pour
un courant nul est augmente avec l'augmentation du courant, puis il devient nul lorsque le
flux série annule le flux parallèle.
𝑃𝑁
𝐶𝑒 ≅ Φ 𝐽 − Φ(𝐼𝑎 ) 𝐼𝑎
2𝜋𝑎
𝑛 [𝑡𝑟/𝑚𝑚] 𝐶𝑜𝑢𝑝𝑙𝑒 [𝑁𝑚]

𝐶𝑒 (𝐼)

𝑛𝑣
𝐶𝑚𝑒𝑐 (𝐼)

𝐶𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠

𝐼 [A]
𝐼𝑣 𝐼𝑣

Remarques
- La caractéristique mécanique du moteur à excitation compound à flux soustractif
caractérisée par le fonctionnement à vitesses normales (courant inférieur au courant
donnant le couple maximum) est très instable. Ce qui rend ce moteur très dangereux et
n'est pas utilisé dans l'industrie.
- La génératrice à excitation compound à flux additif présente le même risque que le
moteur à excitation compound à flux soustractif en cas du retour de courant. Si on utilise
cette génératrice, on doit la protéger contre le retour du courant.

III. Essais du MCC


III.1. Essai à vide
L'essai à vide est la manière le plus appropriée pour la mesure des pertes mécaniques et
dans le fer de toutes les machines. En effet, l’inducteur du moteur étant alimenté de telle

128
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

sorte que le flux sous un pôle soit nominal et l'induit étant alimenté sous sa tension
nominale, la puissance absorbée par le moteur n'est pratiquement que la somme de ces
deux pertes (mécaniques et dans pertes le fer).
Le courant dans l’inducteur du moteur étant réglé à sa valeur nominale, le démarrage du
moteur doit s’effectuer sous tension réduite (ou via un rhéostat de démarrage). A vide, le
moteur absorbe essentiellement une puissance électrique pour vaincre les frottements de sa
partie tournante et la ventilation (pertes mécanique). En plus, le circuit magnétique de
l'induit tournant dans le champ inducteur subit des pertes dans le fer et sa résistance
parcouru par un courant "𝐼𝑣 " (à vide) subit des pertes par effet joule négligeables. Alors
que le circuit inducteur parcouru par le courant "𝐽𝑛 " subit des pertes par effet joule
(puissance d'excitation).
𝑅𝑕
Alimentation continue variable

M 𝑅𝑑

𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼𝑣 ≅ 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 + 𝑝𝑒𝑥 + 𝑝𝑗𝑎 avec 𝑝𝑒𝑥 = 𝑅𝑑 + 𝑅𝑕 𝐽𝑛 2 et 𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼𝑣 2


D'où
𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 ≅ 𝑈𝐼𝑣 − 𝑝𝑒𝑥 + 𝑝𝑗𝑎

Pour un moteur à excitation autre que séparée, cette relation reste valable en donnant aux
pertes dans l'enroulement inducteur "𝑝𝑒𝑥 " la valeur correspondante au mode d'excitation
utilisé pour ce moteur.
Afin de séparer les pertes mécaniques et les pertes dans le fer, on prend plusieurs mesures
pour la même vitesse (vitesse nominale) et différentes valeurs de la tension d'alimentation
"𝑈" donnant ainsi différentes valeurs de la f.é.m au voisinage de sa valeur nominale. La
courbe de variation de la somme de ces deux pertes en fonction de la f.é.m a une forme
parabolique (les pertes dans fer sont proportionnelles au carré de la f.é.m). L'intersection de
la courbe avec l'axe des ordonnées (𝐸 = 0) donne les pertes mécaniques car ces derniers ne
dépendent pas de la tension. La déduction des pertes mécaniques sera par l'extrapolation
graphique (Partie discontinue).
L'extrapolation rend l'erreur sur la lecture importante. On trace donc la courbe de variation
de la somme des deux pertes en fonction du carré de la tension. Ceci rend la courbe une
droite et facilite la déduction des pertes mécaniques.

129
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 W 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 W

𝑝𝑚𝑒𝑐 𝑝𝑚𝑒𝑐

𝐸V 𝐸2 V2

𝐸𝑛 𝐸𝑛 2 V

III.2. Essai en charge


Le moteur étant alimenté par sa tension nominale, l'inducteur doit être alimenté par une
source de tension variable ou via un rhéostat d'excitation pour maintenir le courant
inducteur à tout moment constant à sa valeur nominale. On lui applique un couple résistant
allant du fonctionnement à vide jusqu'à la pleine charge. A cette fin, on le charge par une
dynamo débitant sur une charge résistive variable. Pour chaque valeur du courant d'induit
"𝐼", on relève la vitesse de rotation "𝑁" et le couple mécanique utile "𝐶𝑚𝑒𝑐 ".

𝑅𝑕
Alimentation continue

M
𝑅𝑑

Charge variable

En charge, le moteur absorbe une puissance électrique qui diminuée des pertes
mécaniques, des pertes fer, des pertes joule et les pertes due à la commutation et à la
réaction d'induit donne la puissance mécanique fournie à la charge.

𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 Ω [W]


La puissance absorbée par le moteur est la puissance électrique (dans le cas de l'excitation
séparée on doit ajouter la puissance dissipée par le circuit inducteur).

130
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

𝑃𝑎𝑏 = 𝑈𝐼 + 𝑃𝑒𝑥 [W]


avec
𝑃𝑒𝑥 = 𝑈𝑒𝑥 𝐽 = (𝑅𝑕 + 𝑅𝑑 )𝐽2

La puissance mécanique peut être calculée à partir de la puissance électrique :


𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝑈𝐼 − 𝑝𝑗𝑎 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + ∆𝑈𝑏 𝐼 + 𝜀 𝐼 𝐼 + 𝑝𝑚𝑒𝑐

"𝑝𝑗𝑎 = 𝑅𝑎 𝐼2" : Pertes dues à l'échauffement de l'enroulement de l'induit.

"𝑝𝑓𝑒𝑟 " Pertes dues à l'échauffement du circuit magnétique (pertes par hystérésis et par
courant de Foucault) au niveau de l'induit calculée à partir de l'essai à vide.
"∆𝑈𝑏 𝐼" : Pertes dues à la commutation.
"ε I I" : Pertes dues à la réaction magnétique d'induit.
"𝑝𝑚𝑒𝑐 " : Pertes mécaniques dues aux frottements de la partie tournante et à la ventilation
calculée à partir de l'essai à vide.

Remarque
La mesure des résistances se fait à chaud et à l'aide d'un ohmmètre ou par la méthode
volte-ampérométrique. La mesure de la résistance de l'induit se fait à très basses valeurs du
courant et pour différentes positions des balais par rapport au collecteur pour tenir à la fin
la valeur moyenne.

131
Chapitre VIII Moteur à Courant Continu

Sommaire
I. Types d'excitations du MCC ...................................................................................... 113
I.1. Le moteur à excitation séparée ........................................................................... 113
I.2. Le moteur à excitation shunt .............................................................................. 114
I.3. Le moteur à excitation série................................................................................ 115
I.4. Le moteur à excitation composée ....................................................................... 116
II. Caractéristiques du MCC ........................................................................................... 118
II.1. Caractéristiques du moteur à excitation séparée et shunt ................................... 118
II.1.a. Caractéristique interne à vitesse constante .................................................. 118
II.1.b. Caractéristique de vitesse à vide sous tension constante............................. 119
II.1.c. Caractéristique de vitesse en charge à excitation et tension constantes ...... 119
II.1.d. Caractéristique du couple en charge à excitation et tension constantes ...... 119
II.1.e. Caractéristique mécanique à excitation et tension constantes ..................... 120
II.1.f. Démarrage du moteur à excitation séparée ou shunt................................... 120
II.1.g. Freinage du moteur à excitation séparée ou shunt ...................................... 122
II.2. Caractéristiques du moteur à excitation série ..................................................... 122
II.2.a. Caractéristique de vitesse en charge sous tension constante ....................... 122
II.2.b. Caractéristique du couple en charge sous tension constante ....................... 123
II.2.c. Caractéristique mécanique à excitation série sous tension constante ......... 123
II.2.d. Démarrage du moteur à excitation série ...................................................... 124
II.2.e. Freinage du moteur à excitation séparée ou shunt ...................................... 125
II.3. Caractéristiques du moteur à excitation compound ............................................ 126
II.3.a. Caractéristiques du moteur à flux additif sous tension constante ............... 126
II.3.b. Caractéristiques du moteur à flux soustractif sous tension constante ......... 128
III. Essais du MCC ....................................................................................................... 128
III.1. Essai à vide ..................................................................................................... 128
III.2. Essai en charge ................................................................................................ 130

132
BIBLIOGRAPHIE

- A. Fouillé, ’’É lectrotechnique à l'usage des ingénieurs : Machines électriques’’, Tome I,


Édition Dunod, 1957.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’. Téch et Doc, 1987.
-G. R. Slemon, ”Electrical machine and drives”, Addison-Wesley publishing company,
1992.
- T. Wildi, ” Electrotechnique ”. 2ème édition, Presses de l'université de Laval, 2005.
- Luc Lasne, ”ÉLECTROTECHNIQUE ET ÉNERGIE ÉLECTRIQUE”. 2ème édition,
Dunod.
- M. Marty, D. Dixneuf, D.G. Gilabert, ’’Principes d’électrotechnique’’, Dunod, 2011.
- D.F Warne, ’’Génie électrotechnique’’, Dunod 2013.

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