Vous êtes sur la page 1sur 146

UNIVERSITE D’ABOMEY

*************

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DU GENIE ENERGETIQUE ET PROCEDES (ENSGEP)

Filière : GEP1

Cours: Electrotechnique et électronique industrielle

Dr. ADEGBOLA Romaric

Année académique : 2022-2023


Introduction
L'électrotechnique est l'étude des applications techniques de l'électricité,

ou encore,

la discipline qui étudie la production, le transport, le traitement, la transformation et l'utilisation de l'énergie


électrique.

Dans le domaine de l’électrotechnique, on rencontre :

- de très fortes puissances, de plusieurs mégawatts ( MW ) à quelques milliers de MW, principalement lors de la
production et du transport de l'énergie électrique ( une tranche de centrale nucléaire a une puissance de 1300 MW; la
centrale de Maria-gléta aura à terme une puissance de 400 MW) ;
- on rencontre aussi de faibles puissances, de l'ordre du kW ou du W, pour le chauffage, l'électroménager, etc. ;
- voire de très faibles puissances, de quelques µW pour les micro moteurs de montres à quartz, à quelques nW dans
la motorisation de certaines techniques d'exploration médicale.
L'électrotechnique a un champ d'application extrêmement vaste, elle concerne de très nombreuses domaines
industriels:

✓ dans les domaines de la production et du transport de l'énergie électrique (SBPE, CEB, SBEE),
✓ dans les équipements électriques,
✓ dans les transports utilisant des moteurs électriques), et
✓ en électronique de puissance

L'électrotechnique est liée étroitement à l'électronique et à l'automatique auxquelles elle a fréquemment recours,
en particulier pour la commande des moteurs.

La finalité de l'enseignement de l'électrotechnique à l’ENSET est de familiariser les apprenants avec les notions qui sont
propres à cette discipline afin de leur permettre d'exercer éventuellement leur futur métier dans les entreprises industrielles
proches de ce domaine.
Chapitre 1
Notions de base

Ce chapitre aborde les notions de base reliées au cours. En premier, un aperçu des nombres complexes et leurs propriétés est
présentée, tandis que la seconde partie de ce chapitre aborde les notions des circuits en régime sinusoïdal permanent.

1.1 Nombres Complexes

Notation : C : Ensemble des nombres complexes.


Soit z, un nombre complexe tel que z = a + jb
où a est la partie réelle et
b la partie imaginaire. Il faut noter que a et b sont tous deux des nombres réels.
Propriétés des nombres complexes

Les nombres complexes contiennent des racines carrées < 0.

−1= j

Pour 𝛼 > 0, −𝛼 = j 𝛼

Exemple

Dans l’ensemble des nombres réels, cette équation n’a pas de solution.
Dans l’ensemble des nombres complexes, on peut trouver une solution :
1.2 Calcul avec des nombres complexes

Soit deux nombres z1 et z2.

Addition : La somme des deux nombres est la somme de leur parties réelles et imaginaires.

Multiplication : Le produit des deux nombres est obtenu de la même façon que la multiplication de deux
polynômes.
La multiplication d’un nombre réel et d’un nombre complexe est distributive. Pour
α∈R

α · z1 = α · a1 + j(α · b1 )
Conjugué : z1∗ = a1 - j b1

1.3 Propriétés de l’opérateur complexe j

1. j∗ = -j
2. (z1 + z2 )∗ = z1∗ + z2∗
3. (z1 · z2 )∗ = z1∗ · z2∗
4. j2 = -1
5. j3 = − −1= - j
6. j4 = 1
1.4 Plan complexe

On peut représenter les nombres complexes dans un graphique, comme à la figure 1.1.

L’axe x est l’axe des réels et l’axe ´ y est l’axe des imaginaires.
1.5 Module d’un nombre complexe

Soit z un nombre complexe.


z = a + jb
Le conjugue est :
z∗ = a - jb

Alors,
z · z∗ = a2 + b2 = z 2
z = a2 + b2 = z · z∗

Où z est appelé le module ou l’amplitude du nombre complexe.


Propriétés :
1. α ∈ R; α·z = α· z
2. z1 ·z2 = z1 · z2
3. z1 +z2 = z1 + z2

On peut démontrer ces propriétés par quelques exemples simples.

Exemple 2

1+j (1+j)(1+j) 2
= = j =j
1−j (1−j)(1+j) 2

z1 = 4+ j3; z2 = 1+ j2; z1 · z2 = ?
z1 = 4 2 + 3 2 = 5

z2 = 12 + 22 = 2,24

et donc la solution :

z1 · z2 = (5)(2.24)=11,18

Si on fait la multiplication avant de faire le module, on devrait trouver le même


résultat :

z1 ·z2 = -2 + j11

Le module est : z1 · z2 = (−2)2 + 112 = 11,18


1.6 Nombres complexes de module 1

Soit un nombre complexe z0 = a0 + j b0 et de module z1 = 𝑎02 +𝑏02

On voit bien qu’il existe une relation entre cette formule et la formule d’un sinus et cosinus. Pour 0 < θ < 2π,

on sait que cos2 (θ) + sin2 (θ) = 1. On peut donc faire la relation :
z0 = cos(θ) + j sin(θ)

où θ est l’argument et 1 est le module de z1 .

L’operateur complexe j peut aussi être écrit comme

On peut aussi dessiner le nombre complexe dans le plan sous sa forme trigonométrique, comme a la figure 1.2.
Figure 1.2 – Plan complexe
1.6.1 Argument d’un nombre complexe

Soit un nombre complexe z = a + jb, et de module z1 = 𝑎02 +𝑏02 alors,


z 𝑎 𝑏
z0 = = +𝑗
z
a2 + b2 a2 + b2

z
z0 = =1 ⇒ ∃ 0 < 𝜗 < 2𝜋 ∋ z0 = cos(θ) + j sin(θ)
z

Z= z z0 = z (cos θ + j sin θ) =

𝑎 𝑏
cosθ = et sin(θ) =
a2 + b2 a2 + b2
Le passage de la représentation rectangulaire à la représentation polaire est très simple :
Si z = a + jb, et on désire une représentation en forme polaire

a2 + b2 et 𝜗 = tan−1
𝑏
z =
𝑎

De la même façon, de polaire à rectangulaire : Si et on désire une représentation en forme rectangulaire z = a + jb,

𝑎 = 𝜌 cos 𝜗 et 𝑏 = 𝜌 sin 𝜗
1.6.2 Propriétés de la forme polaire

1.7 Forme exponentielle

La représentation du nombre complexe sous forme exponentielle est aussi possible grâce à la formule d’Euler.

𝑒 𝑗𝜗 = cos θ + j sin θ

ρ(cos θ + j sin θ) = ρ𝑒 𝑗𝜗
Propriétés :
1.8 Analyse des circuits en régime permanent

Définition : Un circuit est dit fonctionnel au régime sinusoïdal si chaque source d’excitation est sinusoïdale.

1.8.1 Notions de base

Les prochaines sections introduisent les concepts de base dans le calcul de tensions et courants dans les circuits en régime
sinusoïdal permanent. Ces notions de base seront très importantes dans l’étude de ce cours. Une bonne maîtrise des éléments
présentés ci-dessous est nécessaire.

1.8.2 Forme d’onde sinusoïdale

Soit v(t), une onde sinusoïdale,


v(t) = 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙

– 𝑉𝑚 = = Amplitude (V)
– 𝜔0 = Frequence (rad/s)´
– 𝜙 = = Phase
𝜔0
– Frequence ⇒ 𝑓 = 2𝜋

1
– Periode ⇒ 𝑇 = 𝑓 (s)
Valeur moyenne :

𝑇
1
𝑉𝐴𝑉𝐺 = න 𝑉 𝑡 𝑑𝑡 = 0
𝑇
0

Valeur efficace :

𝑇
1 𝑉𝑚
𝑉𝑒𝑓𝑓 = න 𝑉 2 𝑡 𝑑𝑡 =
𝑇 2
0

Exemple : Réseau électrique

– 𝑉𝑚 = 311V
– 𝑓= 50 Hz
– 𝑉𝑒𝑓𝑓 = 220 V
– 𝑇= 20 ms
1.8.3 Représentation vectorielle d’une forme d’onde sinusoïdale

𝑒 𝑗𝜗 = cos θ + j sin θ

→ cos θ = ℝ𝑒 𝑒 𝑗𝜗

v(t) = 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 = ℝ𝑒 𝑉𝑚 𝑒 𝑗 𝜔0 𝑡+𝜙

De façon vectorielle :

𝑉 𝑡 = 𝑉𝑚 𝑒 𝑗 𝜔0 𝑡+𝜙

→ Vecteur tournant dans le plan complexe


→ Amplitude 𝑉𝑚
→ Vitesse de rotation 𝜔0
→ Phase initiale (a t = 0)= 𝜙

Figure 1.3 – Représentation vectorielle


1.8.4 Notation par phaseur

v(t) = 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙

= ℝ𝑒 𝑉𝑚 𝑒 𝑗 𝜔0 𝑡+𝜙

= 𝑉𝑚 𝑒 𝑗𝜔0𝑡 ∙ 𝑒 𝑗𝜙

1.8.5 Transformation de phaseur

Temps Phase

v(t) = 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 V = 𝑉𝑚 𝑒 𝑗𝜙

v(t) = 𝑉𝑚 sin 𝜔0 𝑡 + 𝜙
𝜋
𝜋 𝑗(𝜙− 2 )
= 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 − V = 𝑉𝑚 𝑒
2
1.8.6 Circuit en régime permanent

Soit un circuit RL, avec une source v(t) = 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 . Quel est le courant i(t) ?

Figure 1.4 – Circuit RL

L’équation de ce circuit est :


𝑑𝑖
𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 = 𝑅𝑖 + 𝐿
𝑑𝑡
Ceci est une équation différentielle de premier ordre. Pour résoudre cette équation, on utilise un facteur intégrateur 𝐼𝑓 .
L’équation différentielle est de la forme :

𝑦 ′ + 𝑝 𝑥 𝑦 = 𝑞(𝑥)
Le facteur intégrateur est donc :
𝐼𝑓 = 𝑒 ‫𝑝 ׬‬ 𝑥 𝑑𝑥
Pour ce problème, ceci nous donne :
𝑅 𝑅
‫𝑡𝑑 𝐿 ׬‬ 𝑡
𝐼𝑓 = 𝑒 =𝑒 𝐿

On multiplie le facteur intégrateur de chaque coté de l’équation. On obtient :

𝑅 𝑑𝑖 𝑅 𝑅𝑡 𝑉𝑚 𝑅
𝑒 𝐿𝑡 + 𝑒 𝑖=
𝐿 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿 𝑡
𝑑𝑡 𝐿 𝐿

Le cote gauche de l’équation est de la forme 𝑢𝑣 ′ + 𝑢′ 𝑣. Ceci est la dérivée de u𝑣 . Donc le cote gauche de l’équation peut se
simplifier :

𝑅
𝑑(𝑒 𝐿 𝑡 𝑖) 𝑉𝑚 𝑅
= cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿 𝑡
𝑑𝑡 𝐿

Si on multiplie les deux cotés par dt et que l’on intègre, on obtient :


𝑅 𝑉𝑚 𝑅
𝑒 𝑖 = න cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿 𝑡 𝑑𝑡
𝐿
𝑡
𝐿

L’équation du cot ´ e droit est de la forme ‫ 𝑣𝑢 = 𝑣𝑑𝑢 ׬‬− ‫𝑢𝑑𝑣 ׬‬. Il faut intégrer par parties.
𝑅
𝑡
Posons: u = cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 d𝑣 = 𝑒 dt 𝐿

𝐿 𝑅𝑡
d𝑢 = −𝜔0 sin 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑑𝑡 𝑣 = 𝑒𝐿
𝑅

On obtient donc comme résultat :

𝐿 𝑅𝑡 𝐿 𝑅𝑡
𝑒 𝐿 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + න 𝑒 𝐿 𝜔0 sin 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑑𝑡
𝑅 𝑅

Encore une fois, la partie de droite est de la forme ‫ 𝑣𝑢 = 𝑣𝑑𝑢 ׬‬− ‫𝑢𝑑𝑣 ׬‬.

𝑅
𝑡
Posons: u = sin 𝜔0 𝑡 + 𝜙 d𝑣 = 𝑒 dt𝐿

𝐿 𝑅𝑡
d𝑢 = 𝜔0 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑑𝑡 𝑣 = 𝑒𝐿
𝑅

On obtient comme résultat pour cette intégrale :

𝐿𝜔0 𝐿 𝑅
𝑡 𝐿𝜔0 𝑅
sin 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 − න
𝐿 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿 𝑡 𝑑𝑡
𝑅 𝑅 𝑅
𝐿𝜔0
L’intégrale de droite, à part un facteur 𝑅
, est l’intégrale originale. Si on combine le tout, avec les coefficients appropries,

𝐿 𝑅𝑡 𝐿2 𝜔0 𝑅
𝑡 𝐿2 𝜔02
𝐼𝑛𝑡 = 𝑒 𝐿 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + 𝑠𝑖𝑛 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿 − 𝐼𝑛𝑡
𝑅 𝑅2 𝑅2

Ou 𝐼𝑛𝑡 représente l’intégrale originale. On factorise 𝐼𝑛𝑡, regroupant les termes communs :

𝐿2 𝜔02 𝐿 𝑅𝑡 𝐿2 𝜔0 𝑅
𝑡
𝐼𝑛𝑡(1 + ) = 𝑒𝐿 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + 𝑠𝑖𝑛 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿
𝑅2 𝑅 𝑅2

𝑅2 𝐿 𝑅𝑡 𝐿2 𝜔0 𝑅
𝑡
𝐼𝑛𝑡 = 𝑒𝐿 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + 𝑠𝑖𝑛 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿
𝑅2 +𝐿2 𝜔02 𝑅 𝑅2

Si on retourne a l’équation originale, on a :


𝑅
𝑡 𝑉𝑚 𝑅2 𝐿 𝑅𝑡 𝐿2 𝜔0 𝑅
𝑡
𝑒 𝑖=
𝐿 ∙ 𝑒𝐿 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + 𝑠𝑖𝑛 𝜔0 𝑡 + 𝜙 𝑒 𝐿
𝐿 𝑅2 +𝐿2 𝜔02 𝑅 𝑅2

En simplifiant :

𝑉
𝑖 𝑡 = 𝑅2 +𝐿𝑚2𝜔2 𝑅 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 +𝐿𝜔0 𝑠𝑖𝑛 𝜔0 𝑡 + 𝜙
0
Il ne faut pas oublier la constante d’intégration, mais l’équation peut être simplifiée encore plus. En effet, on peut séparer le
dénominateur en deux racines :

𝑉𝑚 𝑅 𝜔0 𝐿
𝑖 𝑡 = cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + 𝑠𝑖𝑛 𝜔0 𝑡 + 𝜙
𝑅2 + 𝐿2 𝜔02 𝑅2 + 𝐿2 𝜔02 𝑅2 + 𝐿2 𝜔02

On peut alors constater que les coefficients devant le cosinus et le sinus forment l’équation d’un triangle.

On peut donc faire la substitution :

𝑅 𝜔0 𝐿
cos 𝜗 = sin 𝜗 =
𝑅2 +𝐿2 𝜔02 𝑅2 +𝐿2 𝜔02

Ceci donne une équation cos 𝜗 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + sin 𝜗 𝑠𝑖𝑛 𝜔0 𝑡 + 𝜙


qui se simplifie a :
𝜔 𝐿
cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 − 𝜗 où 𝜗 = tan−1 ( 𝑅0 )
Il reste maintenant à trouver la constante d’intégration. A t = 0, 𝑖 𝑡 =0, et donc

𝑉𝑚
C= - cos 𝜙 − 𝜗
𝑅 2 +𝐿2 𝜔02

L’équation complète du courant est donc :

𝑖 𝑡 = 𝑖 𝑇 𝑡 + 𝑖𝑅𝑃 𝑡

𝑉𝑚 𝑅
− 𝑡 𝑉𝑚
𝑖 𝑡 =− cos 𝜙 − 𝜗 𝑒 𝐿 + cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 − 𝜗
𝑅2 + 𝐿2 𝜔02 𝑅2 + 𝐿2 𝜔02
1.8.7 Transformation dans le domaine de phase des composants passifs (R.L.C.)

Temps phase

Résistance .

v 𝑡 = 𝑅𝑖 𝑡
Si 𝑖 𝑡 = 𝐼𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 → 𝑰 = 𝐼𝑚 𝑒 𝑗𝜙 =
v 𝑡 = 𝑅𝐼𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 → V= 𝑅𝐼𝑚 𝑒 𝑗𝜙 =
𝑉
𝑍𝑚 = = 𝑅
𝐼
Inductance .
𝑑𝑖
𝑣𝐿 𝑡 = 𝐿
𝑑𝑡
Si 𝑖 𝑡 = 𝐼𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 → 𝑰 = 𝐼𝑚 𝑒 𝑗𝜙 =
𝜋
v 𝑡 = 𝐿𝜔0 𝐼𝑚 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + →
2

Condensateur .
𝑑𝑣
𝑖𝐶 𝑡 = 𝐶
𝑑𝑡
Si = v 𝑡 = 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 → 𝐕=
𝜋
i 𝑡 = 𝐶𝜔0 𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 + →
2
1.8.8 Méthode d’étude des circuits en régime sinusoïdal permanent

Temps phase

𝑉𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 ↔ 𝑽𝑚 𝑒 𝑗𝜙
𝐼𝑚 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜙 ↔ 𝑰𝑚 𝑒 𝑗𝜙
R ↔ 𝒁𝑅 = 𝑅
𝑑𝑖
𝑳, 𝒗 = 𝐿 ↔ 𝒁𝐿 = 𝑗𝐿𝜔
𝑑𝑡
𝑑𝑣 1
C, 𝒊 = 𝑪 ↔ 𝒁𝐶 = −j
𝑑𝑡 𝐶𝜔

Procédure :

1. Transformer le circuit dans le domaine de phase. (RLC) →(𝒁𝑅 ; 𝒁𝐿 , 𝒁𝐶 )


2. Etudier le circuit dans le domaine de phase en utilisant les théorèmes relatifs aux circuits
électriques.
Chapitre 2

Calculs de puissance

On explore ici les concepts de puissance qui seront la base pour la résolution de plusieurs types de problèmes. En fait, on
verra qu’il est souvent plus simple de résoudre des problèmes en se servant des notions de puissance plutôt que les tensions
et courants.

On introduira aussi le concept de facteur de puissance.

2.1 Introduction

Convention du phaseur
En Electrotechnique, la convention est un peu différente. On utilise la valeur rms plutôt que la valeur maximale :

Diagramme vectoriel d’un circuit.

On peut représenter un phaseur par un diagramme vectoriel, comme à la figure 2.1 :


2.1.1 Calcul de la puissance en régime sinusoïdal permanent

L’énergie échangée entre la source et le dipôle :


La puissance active ou puissance moyenne est :

Puissance complexe

On définit la puissance complexe S par :


Facteur de puissance
Le facteur de puissance est le rapport de la puissance réelle sur la puissance complexe.

On peut aussi représenter les différents types de puissances (complexe, active et réactive) sous forme de triangle (figure 2.3).

Le facteur de puissance indique si la charge se comporte de façon inductive, capacitive ou résistive. Si le comportement est
inductif, on dit que le facteur de puissance est en retard (ou arrière, ou positif). Si le comportement est capacitif, on dit que le
facteur de puissance est en avance (ou négatif), comme à la figure 2.4.
2.1.2 Puissance dans une résistance

Dans une résistance, le courant et la tension sont en phase ( φ = 0). La puissance est donc :
La puissance complexe est 𝑆 = 𝑽𝑰∗ ∗. Dans le cas d’une résistance, puisque l’angle de courant est nul, 𝑰∗ = 𝑰, alors 𝑆 = 𝑽𝑰. Le
facteur de puissance d’une résistance est 𝒇𝑝 = cos 𝜙 = 1.

2.1.3 Puissance dans une inductance


π
Dans une inductance, la tension 𝑽 est en avance par rapport au courant 𝑰 d’un angle de 𝜙 = . La puissance est donc :
2
La puissance moyenne P est obtenue en intégrant p(t) :
L’impédance est 𝑍𝐿 = 𝑗𝜔𝐿 ce qui donne un courant de

Figure 2.5 – Diagramme vectoriel de la tension et du courant dans une inductance


2.1.4 Puissance dans un condensateur
π
Dans un condensateur, la tension V est en arrière par rapport au courant 𝐼 d’un angle de 𝜙 = . La puissance est donc :
2
La puissance moyenne P est obtenue en intégrant p(t) :

Figure 2.6 – Diagramme vectoriel de la tension et du courant dans une capacitance


2.2 Charges

2.2.1 Charge inductive

Dans une charge inductive (voir figure 2.7), on retrouve des éléments résistifs et inductifs.

Figure 2.7 – Charge inductive

L’impédance de cette charge est :

ou sous forme polaire,

Alors,
Le diagramme vectoriel pour ce type de charge est donne dans la figure 2.8. On voit bien que dans une charge inductive, le
courant est en arrière par rapport à la tension.

Figure 2.8 – Diagramme vectoriel d’une charge inductive

Figure 2.9 – Diagramme de puissance


d’une charge inductive
2.2.2 Charge capacitive

Dans une charge capacitive (voir figure 2.10), on retrouve des éléments résistifs et capacitifs. La tension V est la référence

Figure 2.10 – Charge capacitive

L’impédance de cette charge est :

Alors,
Le diagramme vectoriel d’une charge capacitive est donne dans la figure 2.11. On voit bien que le courant est en avance par
rapport a la tension.

Figure 2.11 – Diagramme vectoriel d’une charge capacitive


Figure 2.12 – Diagramme de puissance d’une charge capacitive
2.3 Compensation du facteur de puissance

On va se servir d’un exemple pour démontrer le principe de correction du facteur de puissance. Le but est d’augmenter le
facteur de puissance (habituellement, on veut ramener le facteur de puissance près de 1). On reprend l’exemple 1, mais cette
fois on ajoute un condensateur aux bornes de la charge.

On veut trouver:

a) 𝑓𝑝′

b) 𝐼𝑠

a) Le facteur de puissance est :


2.3.1 Circuit résonant (série)

Si on considère le circuit suivant (figure 2.13) :

Figure 2.13 – Circuit RLC

On étudie cas par cas le comportement de ce circuit selon l’amplitude des impédances. On s’intéresse a la phase de
l’impédance totale. ´
Le circuit se comporte comme une charge inductive.

Le circuit se comporte comme une charge capacitive.

Le circuit se comporte comme une charge résistive. Dans ce cas, lorsque


Chapitre 3
Circuits triphasés équilibrés

Les circuits triphasés forment la base du réseau de distribution de l’électricité. On se sert de circuits triphasés entre les génératrices
et les réseaux industriels et résidentiels. Le système triphasé transporte l’énergie électrique jusqu’à une subdivision résidentielle,
Elle est ensuite distribuée de façon monophasée.

Les circuits triphasés ont quelques avantages par rapport aux circuits monophasés qui rendent leur utilisation très attrayante.

1. Pour les mêmes dimensions, un moteur triphasé est environ 150% plus puissant qu’un moteur monophasé.

2. Dans un système monophasé, la puissance oscille à la fréquence du réseau ; elle passe par zéro à tous les cycles.
Dans un système triphasé, la puissance ne devient jamais nulle ; ceci simplifie le design et l’opération de moteurs triphasés.

3. Dans un système triphasé équilibré, les conducteurs ont seulement besoin d’être environ 75% de la taille des conducteurs
d’un système monophasé. Bien qu’il y ait deux fils de plus, cette réduction de taille permet quand même de réaliser des
économies.
3.1 Introduction
Soit un système de transmission de l’énergie électrique, montré a la figure 3.1.

Le générateur fournit une tension fixe ; l’énergie est emportée aux consommateurs par une ligne de distribution (ou plus
précisément un réseau de distribution). La charge peut représenter n’importe quoi : une grande industrie, une entreprise ou
une maison. Les charges peuvent être énormes (comme les machines d’un moulin à pates et papier) ou faible, comme votre
grille-pain.
La ligne de distribution a une impédance non-négligeable ; bien qu’on choisit des conducteurs ayant une faible résistivité.
Mais sur de longues distances cette impédance ne peut pas être ignorée.
En monophasé, on a le circuit de la figure 3.2, où
La tension dans un réseau électrique est fixe (ex : dans le réseau résidentiel, c’est 220V).
Pour fournir plus de puissance, il faut augmenter le courant. Par contre, lorsque la puissance augmente et on augmente alors le
courant, les pertes sur la ligne vont augmenter aussi (𝑃 = 𝑅𝐼 2 ). Pour avoir des pertes minimales, il faut alors réduire les pertes
sur la ligne.

où A est la surface du conducteur et ρ est la résistivité du matériau.


Si on a plusieurs câbles en parallèle (de même impédance), comme à la figure 3.3, la résistance équivalente va chuter
d’un facteur 1/N.
On peut assembler le circuit monophasé équivalent, à la figure 3.4.
Existe-t-il un système permettant de diminuer le nombre de câbles sur la ligne ?

⇒ utilisation d’un système polyphasé équilibré


Définition 1 : Un système polyphasé équilibré est un système composé d’une source (générateur) polyphasée équilibrée et
une charge polyphasée équilibrée.

Définition 2 : Une source polyphasée d’ordre p est une source composée de p sources de tension de même amplitude et
2𝜋
décalées d’un angle égal à 𝑝

Définition 3 : Une charge polyphasée est une charge composée par ´ p impédances identiques, comme à la figure 3.15.

Un exemple de circuit polyphasé est montré à la figure 3.6.


Objectif : Diminuer le nombre de câbles sur la ligne. On veut diminuer le nombre de câbles afin de diminuer les couts.
Les courants sont :
⇒ Dans un système polyphasé équilibré, la somme des courants est zéro.
On peut donc réduire le circuit à celui de la figure 3.7.
3.2 Système triphasé

Un système triphasé est un système polyphasé d’ordre 3 (p = 3). On a déjà énuméré quelques avantages des systèmes
triphasés.

3.2.1 Utilisation

On utilise le triphasé pour la génération et le transport de l’énergie électrique.

3.2.2 Générateur 3𝛟

Un générateur triphasé est une machine synchrone composée d’un rotor (aimant tournant) et de 3 bobinages fixes. Les
bobinages sont séparés de 1200 , autour du rotor. Puisqu’ils sont séparés, physiquement de 1200 , les tensions créés dans les
bobinages A, B, et C, sont déphasées de 1200 :
La séquence est positive : on appelle ceci la séquence inverse.
Dans la rotation négative (séquence directe) :

3.2.3 Séquence (ou phase) d’un système triphasé

La séquence directe ABC est montrée à la figure 3.8.


La séquence inverse ACB est montrée à la figure 3.9.

3.3 Source de tension triphasée équilibrée

Une source de tension triphasée équilibrée est composée de 3 sources de tension monophasées de même amplitude ( 2V) et
2𝜋
décalée de 3 , comme à la figure 3.10.
Il y a deux combinaisons possibles pour brancher ces trois sources :

1. Connection en Y (aussi appelé connection étoile)


2. Connection en ∆ (aussi appelé connection triangle)

3.3.1 Connection en Y

La connection Y d’une source triphasée est montrée à la figure 3.11


Tensions de ligne

On peut aussi calculer la tension entre les différentes lignes, comme à la figure 3.12.
Les tensions ligne-ligne (L-L) sont en avance de 300 par rapport aux tensions ligne-neutre (L-N) et supérieures d’un
facteur 3 (figure 3.13).
3.3.2 Connection en ∆

La connection ∆ d’une source triphasée est montrée à la figure 3.14.

Ici, les tensions ligne-ligne sont les mêmes que celles des sources. Remarquer aussi qu’il n’y a pas de neutre.
3.4 Charge triphasée
Une charge triphasée est une charge composée de trois charges monophasées de même impédance, comme à la figure 3.15.

3.4.1 Connection en Y

La connection Y d’une charge triphasée est montrée à la figure 3.16. A l’équilibre,


Le diagramme vectoriel de cette charge est montre à la figure 3.17.
3.4.2 Connection en ∆

La connection ∆ d’une charge triphasée est montrée a la figure 3.18. Les courants Ia,

Courants de ligne
On peut aussi calculer les courants de ligne (LKC aux nœuds) :
Les courants de ligne sont en arrière de 300 par rapport aux courants de phase et supérieurs d’un rapport 3 , comme a la 3.19.
3.5 Analyse des circuits triphasés
3.5.1 Montage Y–Y (avec neutre)

Un circuit triphasé en montage Y–Y est montré a la figure 3.20.

Pour analyser le circuit, on prend uniquement la phase a (figure 3.21).


On peut facilement calculer ce circuit comme tout autre circuit monophasé, en utilisant les mêmes principes et lois (loi de
Kirchhoff, diviseurs de courant et tension, etc.). Ensuite, il suffit d’ajouter le déphasage correspondant pour les autres phases.
3.5.2 Montage Y-Y (sans neutre)

Les circuits branches en forme Y–Y n’ont parfois pas de neutre, comme à la figure 3.22.

Dans ce cas-ci, on utilise une approche un peu différente pour faire l’analyse :

On fait la somme des tensions :


L’étude de ce circuit triphasé peut être ramenée a un circuit monophasé équivalent (figure 3.23).
3.6 Relation entre un circuit triangle et un circuit en étoile

Soit une charge ∆ et une charge Y, montres à la figure 3.24. On cherche a convertir d’une forme a une autre. Pour que les
circuits soient égaux, il faut que l’impédance mesurée entre n’importe quel 2 points soit la même dans les deux formes.

Pour le circuit en étoile :

Pour le circuit en triangle :


3.8 Mesure de la puissance
Pour mesurer la puissance d’un circuit monophasé, on utilise un wattmètre, comme à la figure 3.26.

La puissance moyenne de cette charge est donnée par :

Pour mesurer la puissance d’un circuit triphasé, on utilise trois wattmètres, comme à la figure 3.27.
On sait que les tensions sont :

Les tensions de ligne sont :


3.8.1 Méthode des 2 Wattmètres
On peut simplifier la mesure de la puissance dans un circuit triphasé en utilisant 2 wattmètres au lieu de 3, comme à la figure 3.28.

Dans la configuration ci-dessus, on obtient les équations suivantes :

On additionne les puissances :


3.9 Résolution de problèmes avec charges multiples
Dans un système triphasé, lorsqu’on branche plusieurs charges, elles sont en parallèle.
En effet, on ne veut pas que les charges aient différentes tensions à leurs bornes. Comme exemple, les appareils électro-
ménagers sont conçus pour opérer à une tension fixe de 120V ; lorsqu’on branche plusieurs appareils sur une même prise, ces
appareils sont en parallèle.

La façon la plus simple de résoudre des problèmes à charges multiples est de faire les calculs avec les puissances. De cette
façon, on peut combiner les charges en une seule qui est la somme des puissance complexes des charges individuelles.
Une autre méthode consiste à convertir chaque charge en ∆. Les impédances de chaque phase sont alors en parallèle. Cette
méthode fonctionne pour des charges équilibrées et des équilibrées.
Chapitre 4

Circuits triphasés déséquilibrés

Ce chapitre concerne les circuits triphasés déséquilibrés , où une ou plusieurs charges triphasées ne sont pas balancées
(l’impédance n’est pas la même dans les trois phases).

4.1 Introduction

Il existe trois types de circuits triphasés déséquilibrés :

1. Charge déséquilibrées : Il peut exister un court-circuit dans la charge, ou une mauvaise répartition des charges monophasées
sur le réseau 3φ.
2. Source déséquilibrée : Court-circuit à la source ou dans un transformateur.
3. Combinaison de source et charge des équilibrées.
De façon pratique, on retrouve des charges déséquilibrés plus souvent que des sources déséquilibrées. On conçoit les sources pour
qu’elles soient le plus équilibrées possible. On peut utiliser l’une de deux méthode ci-dessous pour résoudre ces circuits :
1. Utilisation des lois relatives aux circuits électriques (mailles, nœuds, etc..)
2. Méthodes des composantes symétriques.
4.2 Lois des circuits
On reprend les calculs, mais cette fois dans un circuit triphasé avec le neutre (figure 4.2).
Chapitre 5 : Circuits Magnétiques

5.1 Introduction

5.1.1 Production d’un champ magnétique

Si on considère un conducteur cylindrique droit dans lequel circule un courant I (figure 5.1). Ce courant crée un champ
magnétique. L’intensité de ce champ est donnée par la loi d’Ampère:

Fig. 5.1 : Champ magnétique crée par un courant circulant dans un fil

Dans le cas d’un conducteur droit, l’intensité du champ magnétique est :


La nature du champ magnétique dépend de la nature du courant I. Si le courant I est un courant alternatif sinusoïdal, le champ
magnétique sera sinusoïdal aussi. Si le courant est continu, le champ magnétique le sera aussi.

La nature du champ magnétique dépend de la nature du courant I. Si le courant I est un courant alternatif sinusoïdal, le champ
magnétique sera sinusoïdal aussi. Si le courant est continu, le champ magnétique le sera aussi.

1
Le champ magnétique crée par un fil long et droit n’est pas uniforme et son intensité varie selon 𝑟 2.
Afin de créer un champ uniforme, on utilise une bobine pour concentrer les lignes de champs en un même endroit.

Fig. 5.2 : Champ magnétique dans une bobine

A l’intérieur de la bobine, les champs magnétiques s’additionnent pour créer un champ plus intense et plus uniforme.
5.1.2 Flux magnétique

On prend l’exemple d’une bobine dans laquelle circule un courant I. Le champ magnétique crée se répand dans l’espace libre
autour de la bobine, ou de façon analogue aux courants électriques, que le champ "coule" dans le milieu qui entoure la bobine. La
bobine crée alors une force magnétomotrice qui fait circuler un flux magnétique dans le milieu.

C’est semblable au même phénomène que les circuits électriques : une force électromotrice déplace des électrons qui circulent
dans le milieu.

La force magnétomotrice produite est reliée au courant qui circule et au nombre de tours dans la bobine :

𝐹𝑀𝑚 = 𝑁 × 𝐼 (5.3)

où 𝐹𝑀𝑚 est la force, N est le nombre de tours, et I le courant. L’unité de cette force est A.t (Ampère-tour).

L’induction magnétique B dans un milieu donné est :


𝐵 = 𝜇𝐻 (5.4)

où B est la l’induction (en Wb/ m2 ou Tesla), H est l’intensité du champ magnétique (en A/m) et μ est la perméabilité magnétique
du milieu (en Wb/m ou H/m).
La perméabilité du vide est μ0 = 4π × 10−7 H/m . La perméabilité de l’air est presque la même que celle du vide.
Le flux magnétique circulant dans une surface S est défini comme (Wb ) :
5.2 Matériaux magnétiques

Un matériau magnétique est un matériau de haute perméabilité magnétique (𝜇𝑟 >>). Le rôle est de canaliser efficacement les
lignes de champ magnétique. Ceci permet de réduire les fuites.
5.2.1 Caractéristique B(H) d’un matériau magnétique

On a vu que la relation entre l’induction magnétique et le champ magnétique est 𝐵 = 𝜇𝐻 . Dans le vide (ou l’air), cette
caractéristique prend la forme d’une relation linéaire. Le vide est un milieu linéaire, homogène (la qualité est uniforme) et
isotopique (les propriétés sont les mêmes dans toutes les directions). La relation B(H) du vide est donné dans la figure
suivante.

Fig. 5.3 : Relation B(H) du vide.

Pour un matériau magnétique, la relation B(H) est :

où 𝜇𝑟 est la perméabilité relative du matériau. Pour la plupart des matériaux, la perméabilité n’est pas constante, et la relation
B(H) est non-linéaire.
On peut classifier les matériaux magnétiques en deux groupes importants :

✓ matériaux non-magnétiques : μr est environ 1. Exemple : air, verre, cuivre, aluminium.

✓ matériaux ferromagnétiques : μr est très élevé (100 à 100000). Exemple : fer, acier, cobalt, alliages, etc.

La caractéristique de magnétisation AC d’un matériau magnétique donne une courbe du type hystérésis.

Bmax = 1.5T (fer)


Bmax = 0.3T (ferrite)

Fig. 5.4 : Courbe hystérésis typique.


5.2.2 Pertes magnétiques

Il y a deux grandes sources de pertes dans les matériaux magnétiques :


1. Pertes par hystérésis
2. Pertes par courants de Foucault

Pertes par hystérésis

Sous excitation cyclique (sinusoïdale, par exemple), le matériau magnétique fait un cycle de hystérésis et crée ainsi des pertes
d’énergie dans le noyau sous forme de chaleur. Les pertes par hystérésis sont directement proportionnelles à la surface du cycle
d’hystérésis et à la fréquence d’opération. Une formule empirique permet de calculer les pertes (par 𝑚3 ) :

2
𝑃𝑝ℎ𝑦𝑠 = 𝐾𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑓 (5.7)

où K est une constante qui dépend du matériau, Bmax est la valeur maximale de la densité de flux, et f est la fréquence de
fonctionnement.

On réduit les pertes par hystérésis en utilisant des tôles ayant un faible pourcentage de silicium (0.8 à 3.5%) ou en utilisant des
tôles à courants orientes (tôles en silicium à faible teneur en carbone).
Pertes par courants de Foucault

Le champ magnétique alternatif induit dans le noyau par des forces électromagnétiques crée un courant induit dans le
matériau. Ces courants induits créent des pertes 𝑅𝐼 2 (puisque les matériaux magnétiques ont une résistivité non-nulle). Ces
pertes sont dissipées sous forme de chaleur.

Afin de minimiser les courants induits dans le noyau, on utilise des noyaux formés de laminations isolées électriquement les
unes des autres (pour les bobines fonctionnant à basses fréquences) ou des noyaux en ferrite (pour les bobines fonctionnant à
hautes fréquences).

Fig. 5.5 : Noyau laminé.

On peut estimer les pertes par courant de Foucault avec la relation empirique suivante :

Habituellement, les pertes sont estimées `a l’aide de données fournies par les manufacturiers ou fabriquants.
5.3 Circuits magnétiques

Un circuit magnétique est semblable à un circuit électrique. C’est un parcours fermé qui est réalisé avec un matériau
magnétique de haute perméabilité (μr >>). Cependant, on va faire quelques hypothèses pour l’analyse de ces circuits :

✓ On suppose que B(H) est linéaire


✓ Pas de saturation.
✓ Pas de hystérésis

Loi d’Hopkison

Description

Soit un circuit magnétique de type ferromagnétique de section S en 𝑚2 considéré comme parfait :


Sur ce circuit on place un bobinage de fil de cuivre de N spires. Ce dernier est parcouru par un courant continu noté I .

Ce courant est à l’origine de ligne de champ magnétique. Leur orientation est donnée par la règle de la main droite.
Appliquons le théorème d’Ampère sur le contour moyen.

ර 𝐻 ∙ 𝑑𝐿 = 𝑁 × 𝐼

Supposons qu’en tout point les vecteurs 𝐻 et 𝑑𝐿 sont colinéaires donc :

ර 𝐻 ∙ 𝑑𝐿 = 𝑁 × 𝐼

Il existe une relation entre l’induction magnétique notée 𝐻 en Tesla et le champ magnétique 𝐻 en A/m.

𝐵 = 𝜇0 × 𝜇𝑟 × 𝐻

μr = 1 pour l′ air
μr = 500 pour le fer
Le théorème d’Ampère peut alors s’exprimer :

𝐵
ර ∙ 𝑑𝐿 = 𝑁 × 𝐼
𝜇0 × 𝜇𝑟
Flux magnétique

Les lignes de champ à travers la section S, sont à l’origine d’un flux magnétique note en Weber (Wb) :

ϕ=B×S

Le théorème d’Ampère peut alors s’exprimer :

ϕ
ර × dL = N × I
μ0 × μr × S

Propriété du flux

Dans un circuit magnétique on montre que le flux magnétique est conservatif

Le théorème d’Ampère peut alors s’exprimer :


dL
ϕර = N×I
μ0 × μr × S
Posons :
dL
ℜ=ර
μ0 × μr × S

Définition

ℜ est appelée reluctance du circuit magnétique.


Son unité est A/Wb ou 𝐻 −1
Posons :
𝐹𝑀𝑚 = 𝜖 = 𝑁 × 𝐼
Définition

𝜖 est appelée force magnéto motrice. Son unité est l’ Ampère tour (A × t)

Définition

On obtient la loi d’Hopkinson :


𝜖 =𝑁×𝐼 = ℜ×ϕ
Définition:

On appelle perméance notée AL (en H) :


1
𝐴𝐿 =

Modèle magnétique équivalent

Description

Le circuit magnétique peut être modélisé par le schéma équivalent :


𝐿𝐴𝐵
ℜ𝐴𝐵 =
μ0 × μr × S

𝐿𝐵𝐶
ℜ𝐵𝐶 =
μ0 × μr × S

𝐿𝐶𝐷
ℜ𝐶𝐷 =
μ0 × μr × S

𝐿𝐷𝐴
ℜ𝐷𝐴 =
μ0 × μr × S

Où 𝐿 est m et S en 𝑚2
On montre que les reluctances en séries s’ajoutent. Le schéma peut se simplifier de la façon suivante :
Potentiel magnétique

Description

Soit une portion de circuit magnétique, comportant un bobinage de N spires, parcouru par un courant continu I .

Le schéma magnétique équivalent d’une telle structure est :


Définition

On peut définir aux points A et B une différence de potentiel magnétique notée 𝜖𝐴𝐵

𝜖𝐴𝐵 = 𝜖 − ℜ𝐴𝐵 × ϕ

L’unité de 𝜖𝐴𝐵 est l’Ampère tour (A.t).


Inductance

définition

Le circuit magnétique n’est plus considère comme parfait.

Sur le schéma il apparaît :


Des lignes de champ de fuites. Ces dernières sont à l’origine d’un flux de fuite note 𝜙𝑓 .
Des lignes de champ présentes totalement dans le circuit magnétique. Elles sont à l’origine d’un flux
principal note 𝜙𝑝
Posons:

ℜ𝑓 la réluctance de fuite.
ℜ𝑝 la réluctance principale.

Le modèle d’Hopkinson d’un tel circuit est :

Inductance propre
On appelle inductance principale ou propre (self en anglais) notée Lp le rapport :
N × ϕp
Lp =
I
D’après le modèle d’Hopkinson :
𝑁2
𝜖 = 𝑁 × 𝐼 = ℜ𝑝 × ϕp on a: Lp = = 𝑁 2 × AL
ℜ𝑝
Inductance de fuite

On appelle inductance de fuite notée Lf le rapport :


N × ϕf
Lf =
I
D’après le modèle d’Hopkinson :
𝑁2
𝜖 = 𝑁 × 𝐼 = ℜ𝑓 × ϕf on a: Lf = ℜ𝑓

Un circuit magnétique avec son bobinage sera dit parfait si :


Lf = 0
Circuit magnétique en sinusoïdal

Inductance de fuite
Le bobinage est alimenté par un courant de type sinusoïdal. La relation de Faraday donne :

𝑑 ∙ 𝜙(𝑡)
𝑣 𝑡 =𝑟×𝑖 𝑡 +𝑁×
𝑑𝑡
r = Résistance électrique du bobinage.
N = Nombre de spire.
ϕ = ϕf + ϕp
𝑁2
Soit l’inductance de fuite Lf = ℜ𝑓
𝑑 𝑖(𝑡) 𝑑 𝜙𝑝 (𝑡)
𝑣 𝑡 = 𝑟 × 𝑖 𝑡 + Lf × +𝑁×
𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑 𝜙𝑝 (𝑡)
𝑒(𝑡) =
𝑑𝑡

e(t) est la f.é.m. induite dans le bobinage due à la variation du flux en fonction du temps.

Vecteurs de Fresnel

On peut introduire 2 courants fictifs :


𝐼Ԧ𝑎 : En phase avec 𝑒Ԧ
𝐼Ԧ𝑅 : En quadrature arrière avec 𝑒Ԧ
𝐼Ԧ𝑎 : Peut être modélisé par une résistance notée R p .

𝐼Ԧ𝑝 : Peut être modélisé par l’inductance propre du circuit (inductance magnétisante)

Le modèle électrique du circuit magnétique en sinusoïdal est alors :

Que modélise la résistance 𝐑 𝐩 ?

La résistance R p modélise les pertes ferromagnétiques ayant deux origines :

✓ Perte par courant de Foucault.


✓ Perte par hystérésis.
Chapitre 6

Transformateur
6.1 Introduction

Le transformateur permet de transférer de l’énergie (sous forme alternative) d’une source à une charge, tout en modifiant la
valeur de la tension. La tension peut être soit augmentée ou abaissée selon l’utilisation voulue. Le changement d’un niveau de
tension à un autre se fait par l’effet d’un champ magnétique.

Parmi les applications des transformateurs, on note :

1. Electronique :
(a) alimentation a basse tension
(b) adaptation d’impédance

Transformateur élévateur de tension 220 V / 4500 V provenant d’un four à micro-ondes


2. Electrotechnique :

(a) transformation de la tension pour le transport et la distribution d’électricité


(b) alimentation a basse tension (par exemple, lampes halogènes)

3. Mesure :

(a) transformateurs d’intensité de courant


(b) transformateurs de potentiel
6.1.1 Principe de fonctionnement
Le transformateur est constitue de deux enroulements (ou plus) couplés sur un noyau magnétique, comme à la figure 8.1. Le
coté de la source est appelé le primaire, et a N1 enroulements de fils (tours). Le coté de la charge est appelé le secondaire et a N2
enroulements. Le flux ϕ est le flux mutuel. Le “•” indique la polarite des tensions. Par convention, un courant qui entre dans un
“•” indique un flux positif.

Figure 6.1 – Le transformateur

Il faut remarquer qu’il n’existe aucune connexion électrique entre le primaire et le secondaire. Tout le couplage entre les deux
enroulements est magnétique.
Lorsqu’on applique une tension alternative a la source, ceci crée un flux alternatif dans le noyau magnétique. Selon la loi de
Faraday, ce flux crée des forces électromotrices dans les bobines. La force électromotrice induite est proportionnelle au nombre
de tours dans la bobine et au taux de variation du flux. Selon le rapport du nombre de tours entre le primaire et le secondaire, le
secondaire alimente la charge avec une tension différente de celle de la source.

6.1.2 Transformateur idéal

Si on reprend la bobine de la figure 8.1, on définit un transformateur idéal ayant les caractéristiques suivantes :

1. La résistance dans les fils (au primaire et secondaire) est nulle.


2. Le noyau magnétique est parfait ( µr = 1, ρ = 0).

Si on étudie les implications de ces simplifications, on voit que la réluctance du noyau sera nulle, et donc il n’y a pas de fuite.
Le flux est donc totalement contenu a l’intérieur du noyau. Le couplage magnétique entre le primaire et le secondaire est
parfait; tout le flux du primaire se rend au secondaire. [Un paramètre de couplage, k, est définit dans le cas non-idéal; pour un
transformateur idéal, k = 1] .
Le circuit équivalent du transformateur idéal est donné dans la figure 8.2 :

Figure 5.2 – Circuit équivalent du transformateur idéal

Selon le circuit précédent, on a:

N1 I1 − N2 I2 = ℜ𝑝 ϕ = 0 (6.1)

6.1.3 Fonctionnement a vide

Le fonctionnement a vide du transformateur est obtenu lorsqu’on ne branche aucune charge au secondaire. Ceci
nous donne le circuit suivant :
Figure 6.3 – Le transformateur a vide

Dans ce cas, on obtient la relation suivante :


6.2

qu’on peut réarranger pour obtenir :


6.3

Le flux magnétique total couplé au secondaire est proportionnel au nombre de tours N2 :

6.4
La force électromotrice induite dans la bobine secondaire est donnée par la loi de Faraday :

6.5

6.6

6.7

6.8

Le circuit équivalent du transformateur à vide est (figure 8.4) :


Figure 6.4 – Circuit équivalent du transformateur à vide
6.1.4 Fonctionnement en charge du transformateur idéal

Lorsqu’on branche une charge au secondaire, avec une source sinusoïdale, on obtient le circuit de la figure 8.5.

Figure 6.5 – Le transformateur en charge

Le circuit équivalent est montré a la figure 6.6.

Figure 6.6 – Circuit équivalent du transformateur idéal sous charge


6.9

6.10

6.11

6.1.5 Modèle du transformateur idéal

Un transformateur peut être représenté par le circuit de la figure 6.7.

Figure 6.7 – Circuit équivalent du transformateur idéal

Dans ce circuit, on a : 6.12


6.1.6 Transformateur idéal en régime sinusoïdal permanent

(6.13)

(6.14)

En régime sinusoïdal permanent, on peut représenter les tensions et courants par des phaseurs. On obtient donc les
relations suivantes :
(6.15)

(6.16)

(6.17)

(6.18)
Chapitre 7

Machines électriques

Machine à courant continu

7.1- Constitution
La machine à courant continu est constituée de trois parties principales :
- l'inducteur
- l'induit
- le dispositif collecteur / balais
7.1-1- L'inducteur (ou circuit d'excitation)

Il sert à créer un champ magnétique (champ "inducteur") dans le rotor.


7.1-2- L'induit (circuit de puissance)

L'induit est situé au rotor (partie tournante de la machine) :

C'est un bobinage parcouru par un courant continu I (courant d'induit)


1-3- Le collecteur et les balais

Le collecteur est un ensemble de lames de cuivre où sont reliées les extrémités du bobinage de l'induit.
Les balais (ou charbons) sont situés au stator et frottent sur le collecteur en rotation.
Le dispositif collecteur / balais permet donc de faire circuler un courant dans l’induit.
7.2- Principe de fonctionnement
7.2-1- Fonctionnement en moteur

Soit une spire du bobinage d'induit :

champ magnétique inducteur B


+ courant d'induit I
⇒ forces électromagnétiques (forces de Laplace)
⇒ couple électromagnétique
⇒ rotation du rotor
7. 2-2- Fonctionnement en génératrice

Le principe physique utilisé est le phénomène d'induction électromagnétique (loi de Faraday : e = -dΦ/dt) :

champ inducteur + rotation de la spire

⇒ variation du flux magnétique


⇒ création d'une fem induite (e) alternative
Le collecteur permet d’obtenir une fem de forme continue.
• Remarque
La machine à courant continu est réversible :
elle fonctionne aussi bien en moteur qu'en génératrice.
7.3- Schéma électrique équivalent

Les matériaux ferromagnétiques de la machine sont supposés linéaires (pas de saturation).

7.3-1- Expression de la fem induite

Loi de Faraday : E = k Φ Ω
E : fem induite (tension continue en V)
Φ : flux magnétique crée sous un pôle par l'inducteur
Ω : vitesse de rotation (en rad/s)
k : constante qui dépend de la machine considérée

7.3-2- Expression du couple électromagnétique


Loi de Laplace : Tem = k’ Φ I
Tem : couple électromagnétique (en Nm)
I : courant d'induit (en A)
k’ : constante qui dépend de la machine
7.3-4- Flux magnétique crée sous un pôle
7.3-5- Schéma équivalent de l'induit
7. 3-3- Conversion de puissance

La puissance électromagnétique Pem mise en jeu a deux formes :


• électrique Pem = E I
• mécanique Pem = TemΩ
Il vient : E I = Tem Ω
(k Ω Φ) I= (k' Φ I) Ω
k = k‘
En résumé :
E = k ΦΩ
Tem = k ΦI
7.4- Les différents types de machines à courant continu
7.5- Moteur à excitation indépendante
8 Machine synchrone triphasée

8. 1- Constitution
8. 1-1- Rotor
Au rotor, nous avons l'inducteur (ou excitation).
C'est un électroaimant alimenté en courant continu par l'intermédiaire de balais.
L'inducteur crée un champ tournant.
8.1-2- Stator
Au stator, nous avons l'induit (circuit de puissance).
C'est un bobinage triphasé, généralement couplé en étoile :

2- Types de fonctionnement
2-1- Fonctionnement en moteur

Le moteur alimenté en triphasé tourne :

Ex. moteurs synchrones "autopilotés" des TGV


8. 2-2- Fonctionnement en génératrice : alternateur

8.3- Relation entre vitesse de rotation et fréquence des tensions triphasées


9 Machine asynchrone triphasée
9. 1- Introduction

• L'inducteur est situé au stator, l'induit au rotor.


• Le stator est identique à celui de la machine synchrone (bobinage triphasé qui crée un champ tournant).

Fig. 9.1 moteur asynchrone à cage d’écureuil (coupe partielle)


9.2- Glissement
9. 3- Plaque signalétique
10. Références bibliographiques

̶ Note de cours et exercice en électrotechnique; Gabriel Cormier; Université de Moncton au Canada


̶ Note de cours en électrotechnique A. De Carvalho; IUT Cergy Pontoise en France
̶ Note de cours d’électrotechnique Machine asynchrone triphasée, Fabrice Sincère
̶ Note de cours en électrotechnique; Agbokpanzo Gilles Richard, Université d’UNSTIM d’Abomey, 2015-2016

Vous aimerez peut-être aussi