Vous êtes sur la page 1sur 76

Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Polycopié pédagogique

Établissement : Ecole Supérieure d’Arts et Métiers de Meknès (ENSAM), Université Moulay


Ismail (UMI).

Département : Automatique, Electronique, Electrotechnique et Electromécanique (AEEE).

Filières concernées: Toutes Filières sauf la filière Génie Civil.

Type de module : Module scientifique et technique de base et de spécialisation.

Élément de module : Electrotechnique

Semestre : 2

Niveau : 3ème année (1ère année Cycle Ingénieur)

Professeurs : SALHI MOHAMED, RACHIDI MOHAMED, AHMED LAGRIOUI,


BADR BOUOULID IDRISSI et YADEN MOHAMMED FAYSAL

Cours Electrotechnique Page 1


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Support de cours

ELECTROTECHNIQUE

Cours Electrotechnique Page 2


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Electrotechnique - Introduction.
L'électrotechnique est l'étude des applications techniques de l'électricité, ou encore, La
discipline qui étudie la production, le transport, le traitement, la transformation et
l'utilisation de l'énergie électrique.

Traditionnellement, on associe l'électrotechnique aux "courants forts" par opposition aux "courants
faibles" qui seraient du domaine exclusif de l'électronique. Cependant on rencontre en
électrotechnique non seulement de très fortes puissances, de plusieurs mégawatts ( MW ) à quelques
milliers de MW, mais aussi de faibles puissances, de l'ordre du kilowatt (kW) ou du Watt (W), pour le
chauffage, l'électroménagère,… etc; voire de très faibles puissances, de quelques microwatts (μW)
pour les micro moteurs de montres à quartz, à quelques nano watts (nW) dans la motorisation de
certaines techniques d'exploration médicale.

L'électrotechnique a un champ d'application extrêmement vaste, elle concerne de très nombreuses


entreprises industrielles, dans les domaines de la production et du transport de l'énergie électrique,
dans les équipements électriques (Leroy Sommer, Legrand, Schneider Electric, Bosch, Valéo, etc. ),
dans les transports utilisant des moteurs électriques ( ONCF, TRAMWAYS, etc), en électronique de
puissance ( STMicroelectronics, etc. ), et également dans des domaines plus inattendus comme
l'aérospatial.

La finalité de l'enseignement de l'électrotechnique à l'ENSAM en première année Cycle Ingénieur


tronc commun (Arts et métiers) dont le volume horaire est de 20 heures est de familiariser les élèves
ingénieurs avec les notions qui sont propres à cette discipline afin de leur permettre d'exercer
éventuellement leur futur métier dans les entreprises industrielles proches de ce domaine.

L'enseignement de première année cycle ingénieur de l’ENSAM-Meknès aborde l'étude des régimes
monophasé et triphasé, des circuits magnétiques et des machines statiques (transformateurs
monophasés et triphasés).

Cours Electrotechnique Page 3


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Chapitre I :
Les systèmes monophasés et triphasés

A. Rappel en monophasé :
I. Grandeur sinusoïdale - Définition :

Une tension sinusoïdale du temps notée souvent par v(t) ou u(t) peut s’écrire sous la forme suivante :

u(t) = Umax.cos(ωt + )

Avec : Umax (souvent notée Û) : amplitude maximale de u(t) en Volt (V), ω : la pulsation (rad.s-1),  :
phase initiale en radian (rad), (ωt +) : phase instantanée (rad), T : période de u(t) en seconde (s).

Umax
Ueff = : valeur efficade de u(t)
√2

ω= = 2πf. Avec f : fréquence de
T
u(t) en Hertz (Hz)  f = 1⁄T

II. Représentation complexe et vectorielle :

II.1. Représentation complexe :

Dans le cas du régime sinusoïdal, on utilise les nombres complexes pour simplifier les calculs des
dipôles de nature différente.

Une grandeur sinusoïdale (courant ou différence de potentiel) est caractérisé par deux nombres :
l’amplitude et la phase instantanée Φ(t) =ω t +.

Il est donc naturel de représenter une grandeur sinusoïdale par un nombre complexe lorsque le circuit
est linéaire et que les opérations à effectuer sont aussi linéaires.

On associe à u(t) le nombre complexe :


𝐮(𝐭) = 𝐔𝐦𝐚𝐱 𝐞𝐣(𝛚𝐭+𝛗) . 𝐣 𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐨𝐩𝐞𝐫𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞𝐱𝐞 𝐭𝐞𝐥 𝐪𝐮𝐞: 𝐣𝟐 = −𝟏.

 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗𝜑 𝑒 𝑗𝜔𝑡 = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗𝜔𝑡 . 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑎𝑚𝑝𝑙𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒𝑥𝑒 𝑑𝑒 𝑢(𝑡). 𝐴𝑖𝑛𝑠𝑖:

𝑼𝒎𝒂𝒙 = 𝑼𝒎𝒂𝒙 𝒆𝒋𝝋

Cours Electrotechnique Page 4


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

De ce fait, on a : 𝑼𝒎𝒂𝒙 = |𝑼𝒎𝒂𝒙 | , 𝑼𝒆𝒇𝒇 = |𝑼𝒆𝒇𝒇 | 𝒆𝒕 𝝋 = 𝑨𝒓𝒈(𝑼𝒎𝒂𝒙 ) = 𝑨𝒓𝒈(𝑼𝒆𝒇𝒇 ).

II.2. Représentation vectoriel : Vecteur de Fresnel

On peut faire correspondre à toute fonction sinusoïdale un vecteur de Fresnel partant de l'origine du
repère, de module l'amplitude de la fonction et faisant un angle égale à sa phase instantanée avec l'axe
(Ox) pris comme origine des phases, grâce à sa projection sur l'axe (Ox).
Par exemple, pour une tension u(t) = Umax.cos(ωt + ) le vecteur de Fresnel associé est:

On retrouve bien u(t) en projection sur (Ox).


Par convention on représentera les vecteurs
de Fresnel à t = 0 et avec comme module la
valeur efficace de la grandeur considérée.

Exemple 2 : pour une tension u(t) = Umax.cos(ωt) et un courant i(t) =Imax.cos(ωt + ), on aura :

Selon le signe du déphasage , on pourra


dire que i est en avance de phase par rapport
à u.

III. Propriétés d’une fonction complexe sinusoïdale :

III-1. Linéarité :

Un circuit est dit linéaire si :

• soumis à une différence de potentiel v1(t) = V1max.cos(ωt), il sera parcouru par un courant i1(t)
de la forme i1(t) = I1max.cos(ωt + 1) ;

• soumis à une différence de potentiel v2(t) = V2max.cos(ωt), il sera parcouru par un courant i2(t)
de la forme i2(t) = I2max.cos(ωt + 2) ;

• soumis à la combinaison 𝛌 v1(t) + μ v2(t), il sera parcouru par un courant i(t) = 𝛌 i1(t) + μ i2(t).

Cours Electrotechnique Page 5


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

III-2. Dérivation et Intégration :

𝑑𝑢(𝑡) 𝑑 𝑑𝑢(𝑡)
= [𝑈 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) ] = 𝑗𝜔𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) → = 𝑗𝜔𝑢(𝑡).
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑚𝑎𝑥 𝑑𝑡

𝒅𝒏 𝒖(𝒕)
Et 𝒖(𝒕)(𝒏) = = (𝒋𝝎)𝒏 𝒖(𝒕) ∶ 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑒𝑡𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑓𝑖𝑟𝑚é 𝑝𝑎𝑟 𝑟𝑒𝑐𝑐𝑢𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒.
𝒅𝒕𝒏

𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) 𝑢(𝑡)


∫ 𝑢(𝑡) = ∫[𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) ]𝑑𝑡 = → ∫ 𝑢(𝑡) = .
𝑗𝜔 𝑗𝜔

Conclusions :

1) Dériver une variable complexe revient à multiplier cette variable par (jω).
2) Intégrer une variable complexe revient à diviser cette variable par (jω).

IV. Impédance complexe :

IV-1. Définition :

En sinusoïdale, l’impédance d’un dipôle, notée 𝑍 est par définition :

𝒖(𝒕) 𝑼𝒎𝒂𝒙 𝑼𝒆𝒇𝒇


𝒁= = = .
𝒊(𝒕) 𝑰𝒎𝒂𝒙 𝑰𝒆𝒇𝒇

On appelle admittance complexe, notée 𝑌, l’inverse de l’impédance 𝑍 telle que :

𝟏 𝒊(𝒕)
𝒀= = .
𝒁 𝒖(𝒕)

IV-2. Propriétés d’une impédance:

En générale, l’impédance 𝑍 s’écrit sous la forme suivante : 𝐙 = 𝐑 + 𝐣𝐗. Avec R : résistance de 𝑍


et X : réactance de 𝑍 telles que : [R] = [X] = [ |𝑍| ]= Ohm (Ω).

Cours Electrotechnique Page 6


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

De même, on a : 𝑌 = 𝐺 + 𝑗𝛽 où G est la conductance de 𝑌 et β est dite la susceptance de 𝑌 telles que


[G] =[β] = [ |𝑌| ]= Siemens (S) = Ohm-1.

Soient 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 cos(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) 𝑒𝑡 𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚𝑎𝑥 cos(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) → 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢 ) 𝑒𝑡

𝑢(𝑡) 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑗(𝜑 −𝜑 ) 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝑼𝒎𝒂𝒙 𝑼𝒆𝒇𝒇


𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖) . Alors : 𝑍 = 𝑖(𝑡)
= 𝐼𝑚𝑎𝑥
𝑒 𝑢 𝑖 = 𝐼𝑒𝑓𝑓
𝑒 𝑗(𝜑𝑢 −𝜑𝑖). Or |𝒁| = 𝑰𝒎𝒂𝒙
= 𝑰𝒆𝒇𝒇
=𝒁

𝜑𝑢 − 𝜑𝑖 = 𝜑 𝑒𝑠𝑡 𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙é 𝑑𝑒𝑝ℎ𝑎𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑢(𝑡) 𝑒𝑡 𝑖(𝑡) 𝑒𝑡 𝒁 = 𝒁𝒆𝒋𝝋

Par conséquent, en tenant compte des deux expressions de 𝑍 ci-dessus, on aura :

𝑿
𝑨𝒓𝒈(𝒁) = 𝑨𝒓𝒄𝒕𝒈 ( ) = 𝝋 = 𝝋𝒖 − 𝝋𝒊 = 𝑨𝒓𝒈 (𝒖(𝒕)) − 𝑨𝒓𝒈 (𝒊(𝒕)) = 𝑨𝒓𝒈(𝑼𝒆𝒇𝒇 ) − 𝑨𝒓𝒈(𝑰𝒆𝒇𝒇 )
𝑹

Trois cas peuvent se présenter :

• 𝜑 < 0 → 𝜑𝑢 < 𝜑𝑖 : on dit que la tension ut) est en retard de phase par rapport au courant i(t)
et dans le cas particulier où  = - π/2 : on dit que u(t) est en quadrature retard de phase par
rapport à i(t).

• 𝜑 > 0 → 𝜑𝑢 > 𝜑𝑖 : on dit que la tension ut) est en avance de phase par rapport au courant i(t)
et dans le cas particulier où  = + π/2 : on dit que u(t) est en quadrature avance de phase par
rapport à i(t).

• ⃗ 𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓
𝜑 = 0 → 𝜑𝑢 = 𝜑𝑖 : on dit que u(t) et i(t) sont en phase. 𝑈

Exemples :

• Cas d’une résistance :


Représentation de Fresnel :
𝑢(𝑡) 𝑅𝑖(𝑡)
𝑍= 𝑖(𝑡)
= 𝑖(𝑡)
= 𝑅 → 𝜑 = 0: u(t) et i(t) sont en phase.

• Cas d’une inductance


Représentation de Fresnel et temporelle :
parfaite L :

Ueff et Ieff sont Souvent notés par U et I.

𝑑𝑖(𝑡)
On a : 𝑢(𝑡) = 𝐿 → 𝑈𝑒𝑓𝑓 =
𝑑𝑡
𝑗𝐿𝜔𝐼𝑒𝑓𝑓 → 𝑍𝐿 = 𝑗𝐿𝜔 → 𝜑 = 𝐴𝑟𝑔( 𝑍) = +𝜋/2.

Cours Electrotechnique Page 7


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

 Si u(t) = Umax.cos(ωt) alors i(t) = Imax.cos(ωt –π/2).

N.B:
1) En haute fréquence (𝜔 → +∞), 𝑍𝐿 → +∞  la bobine se comporte comme un circuit
ouvert.
2) En basse fréquence (𝜔 → 0), 𝑍𝐿 → 0  la bobine se comporte comme un circuit fermé.

• Cas d’un condensateur pur :

Représentation de Fresnel et temporelle :

De même Ueff et Ieff sont


Souvent notés par U et I.

𝑑𝑢(𝑡)
On a : 𝑖(𝑡) = 𝐶 𝑑𝑡

 𝐼𝑒𝑓𝑓 = (𝑗𝜔)𝐶𝑈𝑒𝑓𝑓 ou
𝑈𝑒𝑓𝑓 1
= . D’où l’impédance correspondante est :
𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑗𝐶𝜔
1 𝜋
𝑍𝐶 = → 𝜑 = 𝐴𝑟𝑔 (𝑍𝐶 ) = − < 0. Donc u(t) est en quadrature retard par rapport à i(t).
𝑗𝐶𝜔 2

ceci dit que si Si u(t) = Umax.cos(ωt) alors i(t) = Imax.cos(ωt + π/2).

N.B :
1) En haute fréquence (𝜔 → +∞), 𝑍𝐶 → 0  le condensateur se comporte comme un circuit
fermé.
2) En basse fréquence (𝜔 → 0), 𝑍𝐿 → +∞  le condensateur se comporte comme un circuit
ouvert.

Remarque : dans un circuit contenant une bobine et un condensateur en série :


1
• Si 𝐿𝜔 >
𝐶ω
: on dit que le circuit est plus inductif que capacitif. La tension va être en avance

de phase par rapport au courant ;

1
• Si 𝐿𝜔 < 𝐶ω: on dit que le circuit est plus capacitif qu’inductif. La tension va être en retard de

phase par rapport au courant ;

1
• Si 𝐿𝜔 =
𝐶ω
: on dit que le circuit est résonant (ou en résonance). La tension et le courant sont

en phase ( =0). L’impédance du circuit se comporte comme une résistance. Autrement dit,
l’effet inductif est compensé par l’effet capacitif.

Cours Electrotechnique Page 8


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

V) Groupement des impédances :

On considère le groupement série ci-dessous constitué de n impédances en série : 𝑍1 , 𝑍2 , … … . 𝑒𝑡 𝑍𝑛 .

On montre que :
𝒏

𝒁𝒆𝒒 = ∑ 𝒁𝒌
𝒌=𝟏

Si maintenant ces impédances sont montées en parallèle comme suit :

On montre que :
𝑛
1 1
=∑ .
𝑍𝑒𝑞 𝑍𝑘
𝑘=1

VI) Puissances en alternatif :

VI.1. Puissance instantanée :

On considère une impédance 𝑍 alimentée par une tension sinusoïdale u(t) et parcourue par un courant
i(t) telle que :

La puissance consommée par le dipôle 𝑍 est : p(t) = u(t)i(t).

 𝑝(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑚𝑎𝑥 cos(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) cos(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 )

Cours Electrotechnique Page 9


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑈𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑚𝑎𝑥
 𝑝(𝑡) = 2
[cos(2𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 + 𝜑𝑖 ) + cos(𝜑𝑢 − 𝜑𝑖 )] avec 𝜑𝑢 − 𝜑𝑖 = 𝜑

 𝒑(𝒕) = 𝑼𝒆𝒇𝒇 𝑰𝒆𝒇𝒇 [𝐜𝐨𝐬(𝟐𝝎𝒕 + 𝝋𝒖 + 𝝋𝒊 ) + 𝐜𝐨𝐬(𝝋)]

C’est une puissance oscillante à une pulsation de 2ω autour d’une valeur moyenne. Une telle valeur est
𝜋
non nulle si 𝜑 ≠ ( + 𝑘𝜋).
2

VI.2. Puissance active, réactive et apparente :

On définit la puissance active, notée par P et consommée par la charge 𝑍, la valeur moyenne de p(t)
telle que :
1 𝑇
𝑃 =< 𝑝(𝑡) > = ∫ 𝑝(𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0
→ 𝑷 = 𝑼𝒆𝒇𝒇 𝑰𝒆𝒇𝒇 𝐜𝐨𝐬(𝝋). [P] le Watt (W).

C'est l'énergie effectivement récupérable par 𝑍 (sous forme de travail mécanique, chaleur, etc.).
Cos() est dit facteur de puissance de 𝑍.

On définit la puissance réactive par la quantité notée Q telle que :

𝑸 = 𝑼𝒆𝒇𝒇 𝑰𝒆𝒇𝒇 𝐬𝐢𝐧(𝝋). [Q] = le Volt-Ampère Réactif (VAR)

Si nous reprenons l’expression de 𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝑋 alors :

𝑋 𝑅 𝑋
𝜑 = 𝐴𝑟𝑔(𝑍) = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔 ( ), cos(𝜑) = 𝑒𝑡 sin(𝜑) = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑍 = √𝑅 2 + 𝑋 2
𝑅 𝑍 𝑍

2
𝑈𝑒𝑓𝑓 2 2
𝑈𝑒𝑓𝑓 2
𝑃 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 cos(𝜑) = 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝑅( ) 𝑒𝑡 𝑄 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 sin(𝜑) = 𝑋𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝑋 ( )
𝑍 𝑍

 Dans 𝑍, P est transformée en pertes Joule (chaleur).

Dans un récepteur actif, un moteur par exemple, une partie de P est transformée en pertes, mais la
majeure partie est transformée en puissance mécanique transmise à la charge entrainée.

La puissance apparente notée par S est définit comme suit :


𝑺 = 𝑼𝒆𝒇𝒇 𝑰𝒆𝒇𝒇 𝒆𝒕 [𝑺] = 𝑽𝒐𝒍𝒕 × 𝑨𝒎𝒑è𝒓𝒆 (𝑽𝑨)

Cours Electrotechnique Page 10


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

VI.3. Exemples usuels :

• Résistance pure :  = 0 :
2
2
𝑈𝑒𝑓𝑓
𝑃 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 cos(𝜑) = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 = , 𝑄 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 sin(𝜑) = 0 𝑒𝑡 𝑆 = 𝑃
𝑅

• Inductance pure :  = +π/2  cos() = 0

2
2
𝑈𝑒𝑓𝑓
𝑃 = 0, 𝑄 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 sin(𝜑) = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝐿𝜔𝐼𝑒𝑓𝑓 = > 0 𝑒𝑡 𝑆 = 𝑄.
𝐿𝜔
 Une inductance pure ne consomme que de la puissance réactive.

• Condensateur pur :  = - π/2  sin() = - 1

2
𝐼𝑒𝑓𝑓 2
𝑃 = 0, 𝑄 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 sin(𝜑) = − 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 = − = − 𝐶𝜔𝑈𝑒𝑓𝑓 < 0 𝑒𝑡 𝑆 = −𝑄.
𝐶𝜔
 Un condensateur fournit de la puissance réactive.

VI.4. Notation complexe des puissances:

On définit la puissance apparente complexe par :

𝑷 = 𝑹𝒆(𝑺)
𝑺 = 𝑷 + 𝒋𝑸 𝒂𝒗𝒆𝒄: {
𝑸 = 𝑰𝒎(𝑺)

 𝑆 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 (cos(𝜑) + 𝑗 sin(𝜑)) → 𝑆 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑒 𝑗𝜑

Si 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢 ) 𝑒𝑡 𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖 ) et si on note par 𝑖(𝑡)∗ le conjugué de i(t) alors :

𝑢(𝑡) × 𝑖(𝑡)∗ = 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢 ) 𝐼𝑚𝑎𝑥 𝑒 −𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖) = 2𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 ej(φu−φi) = 2𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 ej(φ) .

𝟏
𝑺= 𝒖(𝒕) × 𝒊(𝒕)∗ = 𝑼𝒆𝒇𝒇 𝑰∗𝒆𝒇𝒇 = 𝑼𝒆𝒇𝒇 𝑰𝒆𝒇𝒇 𝒆𝒋𝝋
𝟐

Dans le cas d’un dipôle d’impédance 𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝑋, on a :

∗ ∗ 2 2 2 2
𝑆 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝑍 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝑍|𝐼𝑒𝑓𝑓 | = (𝑅 + 𝑗𝑋)𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑠𝑜𝑖𝑡: 𝑆 = 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 + 𝑗𝑋𝐼𝑒𝑓𝑓 .

Dans le plan complexe, on a :

Cours Electrotechnique Page 11


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝜑 = 𝐴𝑟𝑔(𝑍) = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔(𝑋⁄𝑅) = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔(𝑄 ⁄𝑃)

VII) Amélioration du facteur de puissance.

Le relèvement du facteur de puissance consiste à augmenter la valeur du cos(φ) afin qu’il s’approche
le plus possible de 1.

Pour relever le cos(φ), il suffit donc de réduire la puissance réactive Q1 (puissance avant relèvement)

Or un condensateur a la propriété de produire de la puissance réactive (Qc). Donc pour réduire Q1, il
suffit de placer un ou plusieurs condensateurs en parallèle avec la charge de l’installation. On obtient
alors une nouvelle puissance réactive réduite Q2 (figure ci-dessous).

La puissance apparente et donc le courant seront diminués tout en fournissant la même puissance
active et on réalisera ainsi des économies sur la facture d’énergie électrique.

φ1 : déphasage entre courant et tension avant la mise du groupement


de capacités.

φ2 : déphasage entre courant et tension après la mise du groupement de


capacités.

S1 devient S2 réduite (S2 < S1) et donc l’intensité du courant total en


lignes de phases ainsi que les pertes par effet joules dans les fils
d’alimentation seront réduites.

Les installations industrielles sont, en général, inductives (à cause des enroulements des moteurs), de
plus les compteurs électriques mesurent et permettent de facturer la puissance active consommée par
un abonné. Ainsi, si le facteur de puissance d'un abonné est faible, les pertes joule dans le réseau
électrique seront élevées par rapport à la puissance active qui lui est facturée. Aussi le réseau d’une
régie donnée impose-t-il une valeur minimale du facteur de puissance (un cos(φ) minimal ≥ 0,8 ),
sous peine de pénalités financières, aux utilisateurs.

Le facteur de puissance cos(φ), définit en quelque sorte un taux d'activité "utile" de la ligne.

Montrons la diminution de l’intensité du courant et l’augmentation du cos(φ) par des graphes de


Fresnel pour une charge considérée inductive (R-L).

Cours Electrotechnique Page 12


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Donc I < I’ et cos(φ’) > cos(φ). De plus, la capacité ajoutée ne consomme pas de puissance active.

VIII) Théorème de Boucherot :


Dans un réseau, à fréquence constante, il y a conservation de la puissance active d'une part et de la
puissance réactive en d'autre part.
Ce théorème ne pourra être appliqué que si la fréquence du réseau est constante.

Ainsi si on considère l'association de n dipôles, qu'ils soient placés en série, en parallèle ou en toute
combinaison série-parallèle possible, on a :

Avec PT, QT et ST représentent respectivement la puissance active, réactive et apparente totales


consommée par une installation donnée.

Ainsi, le courant total absorbé par une telle installation ainsi que le nouveau facteur de puissance
sont :
𝑆𝑇 𝑃𝑇
𝐼𝑇 = 𝑒𝑡 cos(𝜑𝑇 = 𝜑) = .
𝑈 𝑆𝑇

Cours Electrotechnique Page 13


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

B. Les systèmes triphasés équilibrés :

I. Définitions:
q grandeurs sinusoïdales forment un système q-phasés équilibré si et seulement si les 3 conditions
sont satisfaites :
• Les q grandeurs ont même valeur efficace ;
• Les q grandeurs ont même pulsation ;
• Les q grandeurs sont régulièrement déphasées l’une de l’autre de 2π/q.

e1, e2, ….. et eq sont des f.e.m issues d’un alternateur ou d’une génératrice asynchrone à double
alimentation.

N.B : La somme des q grandeurs sinusoïdales formant un système équilibré est nulle. On
vérifie bien que e1 + e2 + …..+ eq = 0.
Selon la valeur de q, on aura les différents systèmes suivants :

Quelques représentations de Fresnel :

Cours Electrotechnique Page 14


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Cours Electrotechnique Page 15


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

II. Sens et ordre de succession des phases :


Définition 1 : Par convention, un système est dit direct quand les vecteurs représentant les grandeurs
sinusoïdales sont numérotés dans le sens horaires (ou rétrograde). Le système est dit inverse quand le
numérotage va croissant dans le sens trigonométrique.

Définition 2 : un système est dit d’ordre m (m entier positif) quand deux vecteurs portant deux indices
consécutifs sont déphasés de m fois 2π/q (pour le cas de q phases).

Cours Electrotechnique Page 16


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Système direct d’ordre 1 Système inverse d’ordre 1


Ou Système inverse d’ordre 2 Système direct d’ordre 2

N.B : Par convention, un système direct ou inverse d’ordre 1 se lit système direct ou inverse tout
court.

En conséquence : un système triphasé équilibré direct de f.e.m est tel que :

III. Notation complexe – opérateur rotation :


2𝜋 2𝜋
𝑗
Définition : On appelle operateur rotation, la quantité 𝑒 𝑗 3 (𝑒 𝑞 pour le q-phasé). Multipliant une
grandeur complexe, il n’en change pas le module mais on augmente l’argument de 2π/3 (2π/q pour le
q-phasé).

Cours Electrotechnique Page 17


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Donc un système triphasé équilibré direct en f.e.m peut être écrit tout simplement : 𝑬𝟏 , 𝒂𝟐 𝑬𝟏 , 𝒂𝑬𝟏 .

Si chaque f.e.m eq alimente une impédance de même valeur 𝑍, on obtiendra alors un système triphasé
equilibré en courant i1, i2 et i3 tel que :

Figure 1

On remarque qu’on a besoin de (2*3) fils. Grace au groupement des phases, on peut réduire à (3 + 1)
ou à 3 le nombre de conducteurs nécessaires. Ainsi, deux types de groupements ou couplages sont
possibles :

Cours Electrotechnique Page 18


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

• Couplage ou groupement en étoile (Y);


• Couplage ou groupement en triangle (Δ ou D).

IV. Couplage des réseaux :


IV.1. Couplage en étoile.

On donne un point commun aux 3 circuits de la figure 1, en réunissant 3 de ces bornes pour former un
point neutre (figure 2). On peut confondre en un seul, appelé conducteur neutre (N) ; les conducteurs
de retour des trois phases. On a ainsi réalisé une liaison à (3 + 1) fils, dite en étoile avec neutre.

Figure 2 : montage étoile avec fil neutre

Si la charge est constituée de trois impédances identiques, on obtiendra un système équilibré en


courant. On montre ainsi que : 𝐼𝑁 = 𝐼1 + 𝐼2 + 𝐼3 = 0 (théorème de Millman) et par conséquent le fil
neutre pourra être supprimé.

Figure 3 : montage étoile sans fil neutre.

Cours Electrotechnique Page 19


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Indépendamment du couplage des f.e.m de la centrale de production, on ne peut distinguer que trois ou
4 fils de sortie. Ainsi :

Une ligne triphasée comporte 3 conducteurs appelés "phases" (1,2,3 ou A,B,C ou R,S,T) et
éventuellement un conducteur de référence appelé « neutre (N) ». On distingue deux types de tensions:
• Les tensions simples ou les tensions étoilées, (tensions entre phase et neutre). Nous les
noterons : v1(t), v2(t) et v3(t).
• Les tensions composées (ou tensions entre phases). Nous les noterons : u12(t),u23(t) et u31(t).

𝑣1 = 𝑉√2 cos(𝜔𝑡)
2𝜋
𝑢12 (𝑡) = 𝑣1 − 𝑣2
𝑣2 = 𝑉√2 cos (𝜔𝑡 − ) 𝑒𝑡 {𝑢23 (𝑡) = 𝑣2 − 𝑣3 en notation complexe et si nous prenons
3

𝑣2 = 𝑉√2 cos (𝜔𝑡 −


4𝜋
) 𝑢31 (𝑡) = 𝑣3 − 𝑣1
{ 3

v1 comme référence en tensions simple, nous aurons :

𝑣1 = 𝑉√2𝑒 𝑗𝜔𝑡
𝑗(𝜔𝑡−
2𝜋
) 𝑣2 = 𝑎−1 𝑣1 = 𝑎2 𝑣1
𝑣2 = 𝑉√2𝑒 3  {
4𝜋
𝑉3 = 𝑎−2 𝑣1 = 𝑎𝑣1
𝑗(𝜔𝑡− )
{ 𝑣3 = 𝑉√2𝑒 3

𝑢12 = 𝑣1 − 𝑣2 𝑢12 = (1 − 𝑎−1 )𝑣1 = (1 − 𝑎2 )𝑣1


De plus : {𝑢23 = 𝑣2 − 𝑣3  { 𝑢23 = 𝑎−1 𝑢12 = 𝑎2 𝑢12
𝑢31 = 𝑣3 − 𝑣1 𝑢31 = 𝑎−2 𝑢12 = 𝑎𝑢12

IV.1.1 Relations entre tensions.

Cours Electrotechnique Page 20


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

D’une manière générale : 𝑈12 = (1 − 𝑎−1 )𝑉1 , 𝑈23 = 𝑎−1 𝑈12 𝑒𝑡 𝑈31 = 𝑎−2 𝑈12 . 𝑜𝑛 𝑚𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑞𝑢𝑒:

𝝅 𝒋(𝝅−𝝅)
𝑼𝟏𝟐 = 𝟐 𝐬𝐢𝐧 ( ) 𝒆 𝟐 𝒒 𝑽𝟏
𝒒

Pour q = 3 (régime triphasé), on a :

N.B : il n’existe qu’un seul type de courant ; ce sont les courants en lignes i1(t), i2(t) et i3(t). Ils sont
caractérisés par leur valeur efficace I et par leur déphasage φ par rapport aux tensions simples
correspondantes.

Afin de simplifier l'étude des montages triphasés équilibrés (et ce quelque soit le mode de couplage
choisi), on essaiera de se ramener à un schéma équivalent monophasé. L'étude d'une seule phase est
en effet suffisante, le comportement des deux autres étant identique à 2π/3 ou 4π/3 près. Nous aurons
ainsi, le neutre du réseau et celui de la charge seront au même potentiel et on peut écrire :
𝑽𝟏 = 𝒁𝑰𝟏 , 𝑽𝟐 = 𝒁𝑰𝟐 𝒆𝒕 𝑽𝟑 = 𝒁𝑰𝟑
IV.2. Couplage en triangle.

Cours Electrotechnique Page 21


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Il n’existe qu’un seul type de tension, se sont les tensions composées entre phases u12(t), u23(t) et u31(t)
et deux types de courants :
• Les courants j12(t), j23(t) et j31(t) : appelés courants de branche.
• Les courants i1(t), i2(t) et i3(t) : appelés courants de lignes des phases.
On montre que si le système de courant de branches est équilibré, alors, il en est de même pour le
système de courants de lignes. D’après la loi des nœuds, on a :
𝐼1 = 𝐽12 − 𝐽31 , 𝐼2 = 𝐽23 − 𝐽12 , 𝐼3 = 𝐽31 − 𝐽23 ,

On aura, ainsi :
𝐼1 = (1 − 𝑎)𝐽12 = (1 − 𝑎−2 )𝐽12
𝝅 𝝅
𝝅 −𝒋( − )
{ 𝐼2 = 𝑎−1 𝐼1 → 𝑰𝟏 = 𝟐 𝐬𝐢𝐧 ( 𝒒 ) 𝑱𝟏𝟐 𝒆 𝟐 𝒒 𝑱𝟏𝟐
𝐼3 = 𝑎−2 𝐼1

Pour un système triphasé (q = 3), nous aurons :

𝝅
Ainsi, 𝑰𝟏 = 𝑱𝟏𝟐 √𝟑𝒆−𝒋𝟔 ce qui prouve que Les courants de lignes des phases sont en retard de π/6

Cours Electrotechnique Page 22


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

par rapport à leur courant de branche correspondant.

En valeur efficace : 𝑰 = √𝟑𝑱 (𝐽12 = 𝐽23 = 𝐽31 = 𝐽 𝑒𝑡 𝐼1 = 𝐼2 = 𝐼3 = 𝐼: 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 𝑒𝑞𝑢𝑖𝑙𝑖𝑏𝑟é).

L'utilisation d'une charge en triangle ne permet pas l'existence d'un neutre.

Remarque : On remarque l’absence du fil neutre dans le système triangle que ce soit du coté charge
au coté source triphasé. Dans cette situation, et en cas du besoin, on peut créer un neutre artificiel avec
trois Resistances identiques conformément au schéma suivant :

V. Puissances en régime triphasée :


En triphasé on considère les puissances relatives aux trois phases simultanément. On pose d’une
manière générale a1(t), a2(t) et a3(t) trois tensions instantanées aux bornes de trois récepteurs
identiques d’impédance 𝑍. Ces tensions peuvent être composées ou simples selon le couplage de ces
dernièrs.
On pose aussi d’une manière générale b1(t), b2(t) et b3(t) les courants correspondants qui traversent ces
trois impédances 𝑍.
On appelle puissance instantanée, notée p(t), la quantité : p(t) = a1(t)b1(t) + a2(t)b2(t) + a3(t)b3(t).

Cours Electrotechnique Page 23


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Pour les trois phases, nous aurons p2(t) et p3(t) comme suit :

Cours Electrotechnique Page 24


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Ainsi, la puissance active P, est la valeur moyenne de p(t).


1 𝑇 1 𝑇 1 𝑇 1 𝑇
Soit : 𝑷 = 𝑇 ∫0 𝑝(𝑡)𝑑𝑡 = 𝑇 ∫0 𝑝1 (𝑡)𝑑𝑡 + ∫ 𝑝 (𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0 2
+ 𝑇 ∫0 𝑝3 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝟑𝑨𝑩𝒄𝒐𝒔𝝋.

Que le couplage de la charge triphasé est en étoile ou en triangle, la puissance active consommée par
cette dernière est (φ est l’argument de 𝑍):

Cours Electrotechnique Page 25


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Les autres puissances mises en jeu sont les suivantes :

Notation complexe :

𝑆 = 𝑃 + 𝑗𝑄  𝑆 = √𝑃2 + 𝑄 2
𝑺 = √𝟑𝑼𝑰

Avec cos() = P/S est le facteur de puissance de


l’installation.

VI. Théorème de Boucherot :


Les puissances mises en jeu doivent être exprimées en triphasé. Nous aurons alors :

Ainsi, le courant efficace en lignes de phases ainsi que le facteur de puissance globale d’une
installation sont :

𝑷𝑻
𝑺𝑻 = √𝟑𝑼𝑰𝑻 𝒆𝒕 𝐜𝐨𝐬(𝝋𝑻 ) =
𝑺𝑻

VII. Amélioration du facteur de puissance:


On applique le même principe que celui du monophasé en considérant cette fois-ci 3 condensateurs
qui, de préférence doivent être montées en triangle pour tout intérêt économique. En effet :

𝑃{tan(𝜑1 )−tan(𝜑2 )} 𝑃{tan(𝜑1 )−tan(𝜑2 )} 𝐶𝛾


𝐶∆ = et 𝐶𝛾 = 2 → 𝐶∆ =
3𝜔𝑈 2 𝜔𝑈 3

Cours Electrotechnique Page 26


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

VIII. Mesure des puissances:


Le Wattmètre : En électrotechnique les mesures de puissance sont effectuées au moyen de
wattmètres, dont le symbole est donné ci-après :

Cet appareil permet de mesurer la puissance active correspondant


au courant i traversant son circuit courant et à la tension v aux
bornes de son circuit tension.
L'indication donnée par le wattmètre est : W = < vi > (Watt)

VIII.1. Système en étoile avec fil neutre :


Avec trois wattmètres, on mesure la puissance active consommée par une charge triphasée qu’elle soit
équilibrée ou déséquilibrée.

𝟐
Avec : 𝑸𝒊 = √(𝑽𝒊 𝑰𝒊 )𝟐 − 𝑷𝒊𝒊𝑵 quels que soient le déséquilibre courant et tension.

Remarque : Si le système est équilibré un seul wattmètre suffira : P1 = P2 = P3 = 𝑃 = 3𝑉𝐼𝑐𝑜𝑠(𝜑) =


√3𝑈𝐼𝑐𝑜𝑠(𝜑).

VIII.2. Système en étoile sans fil neutre :

VIII.2.1. Cas du système équilibré :

On crée un point neutre N’ en mettant en commun les bornes de sorties des 3 bornes fils fins en
utilisant trois wattmètres identiques.
P = V1I1cos(φ1) + V2I2cos(φ2) + V3I3cos(φ3) = 3VIcos(φ) = √3𝑈𝐼𝑐𝑜𝑠(𝜑)

Cours Electrotechnique Page 27


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

VIII.2.2. Cas du système déséquilibré : (même montage)

Soit 𝑣𝑁′ le potentiel du point N’  p1(t) = (v1(t) – vN’(t))i1(t), p2(t) = (v2(t) – v N’(t))i2(t) et p3(t) =
(v3(t) – v N’(t))i3(t).
 p(t) = p1(t) + p2(t) + p3(t) = v1(t)i1(t) + v2(t)i2(t) + v3(t)i3(t) –v N’(t)(i1(t) +i2(t) +i3(t)) ;
or : i1(t) + i2(t) + i3(t) = 0 (pas d’accumulation de charges en un point donné du circuit)
 p(t) = v1(t)i1(t) + v2(t)i2(t) + v3(t)i3(t)  P = V1I1cos(φ1) + V2I2cos(φ2) + V3I3cos(φ3).

Remarques :
1) La puissance fournie par un seul wattmètre n’a pas de signification physique car se sont les
trois indications qui donnent la puissance active.
2) Quand on voit trois fils de phases, rien ne distingue le réseau en étoile du réseau en triangle.
Donc cette méthode de mesure est valable quelque soit le réseau d’alimentation.

VIII.3. Méthode des deux wattmètres:

Le potentiel au point N’ peut être pris sur l’un des fils de phases. Soit la phase 3 par exemple. On
montre que les indications de deux wattmètres suffisent pour donner la puissance active P consommée.

En effet :
𝑝1 (𝑡) = [𝑣1 (𝑡) − 𝑣3 (𝑡)]𝑖1 (𝑡) = 𝑢13 (𝑡)𝑖1 (𝑡) 𝑒𝑡 𝑝2 (𝑡) = [𝑣2 (𝑡) − 𝑣3 (𝑡)]𝑖2 (𝑡) = 𝑢23 (𝑡)𝑖2 (𝑡)
Or : p1(t) + p2(t) donne : 𝑝(𝑡) = 𝑣1(𝑡) 𝑖1 (𝑡) + 𝑣2(𝑡) 𝑖2 (𝑡) − 𝑣3(𝑡) {𝑖1 (𝑡) + 𝑖2 (𝑡)} or i1(t) + i2(t) + i3(t) =
0 (pas d’accumulation de charges en un point donné du circuit).
 𝑝(𝑡) = 𝑣1(𝑡) 𝑖1 (𝑡) + 𝑣2(𝑡) 𝑖2 (𝑡) + 𝑣3(𝑡) 𝑖3 (𝑡). Ceci est valable que le système est équilibré ou
déséquilibré.

Cours Electrotechnique Page 28


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Vectoriellement, et en régime équilibré, on a :

𝑫𝒐𝒏𝒄 𝑷 = √𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔(𝝋) comme démonté précédemment en régime quelconque.


La difference des deux indications en sommation algebrique donne si le système est equilibré :

VIII.4. Mesure directe de la puissance réactive:

Cours Electrotechnique Page 29


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Chapitre II

LES CIRCUITS MAGNETIQUES

Cours Electrotechnique Page 30


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

I. Définitions préliminaires:

• Intensité du champ magnétique dans le vide :


⃗ . Dans le vide, l’induction magnétique 𝐵
Soit un champ (ou excitation) magnétique 𝐻 ⃗ est liée au champ
𝐵 𝑒𝑛 𝑇𝑒𝑠𝑙𝑎 (𝑇)
magnétique ⃗
𝐻 par la relation : ⃗𝑩
⃗ = 𝝁𝟎 ⃗𝑯
⃗⃗ , { 𝐴 avec 𝜇0 =
𝐻 𝑒𝑛 𝐴𝑚𝑝è𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑚è𝑡𝑟𝑒 (𝑚) .

4𝜋10−7 𝑆𝐼 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑚é𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑑𝑢 𝑣𝑖𝑑𝑒.


Tant qu’on opère dans le vide, il suffit de connaitre l’une des deux variables pour en déduire l’autre
car il s’agit d’une relation linéaire. Ceci, n’est plus vrai lorsque le vide est remplacé par une substance
capable de s’aimanter.
• Aimantation des milieux :
L’expérience montre que si au lieu du vide, on considère un milieu matériel, le champ magnétique
produit se trouve modifié ; cela veut dire que diverses substances amenées dans un champ s’aimantent,
c'est-à-dire deviennent elle-même source de champ magnétique.
Il se produit donc, une réaction du milieu qui se traduit par une composante supplémentaire qu’on
appelle Intensité d’aimantation telle que :
⃗𝑩
⃗ = 𝝁𝟎 ⃗𝑯
⃗⃗ + ⃗𝑴
⃗⃗ . ⃗⃗ 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑒𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑣𝑒𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑡é 𝑑′𝑎𝑖𝑚𝑎𝑛𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛.
𝐴𝑣𝑒𝑐 𝑀
⃗⃗⃗ = 𝝌𝑯
Pour certaines substance : 𝑴 ⃗⃗⃗ ; 𝝌 est dite susceptibilité magnétique absolue et on appelle la
susceptibilité relative, la grandeur 𝝌r telle que : 𝝌 = μ0𝝌r.
⃗ = 𝜇0 𝐻
𝐵 ⃗ +𝑀
⃗⃗ = 𝜇0 𝐻
⃗ + 𝝌𝐻
⃗ = (𝜇0 + 𝝌)𝐻
⃗ = 𝜇0 (1 + 𝝌𝑟 )𝐻
⃗.
On pose : 𝝁𝒓 = 𝟏 + 𝝌𝒓 ∶ 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑒𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑣𝑒 et μ = μ0μr : la perméabilité absolue et
finalement, on a :
⃗⃗ = 𝝁𝑯
𝑩 ⃗⃗⃗

Suivant les valeurs du coefficient 𝝌r, on distingue trois types de substances :


⃗⃗ est opposé au vecteur 𝐻
1) 𝝌r < 0 (de l’ordre de (-10-4)) : le vecteur 𝑀 ⃗  Substances
diamagnétiques.
Exemples de matériaux diamagnétiques: l'eau (χ = −9×10−6 ), le cuivre, le graphite, le marbre,
le quartz, le sel, les gaz rares, le bismuth (χ = −1,5×10−4 ), et le diamant.
2) 𝝌r > 0 (de l’ordre 10-3)  Substances paramagnétiques.
Exemples de matériaux paramagnétiques : le vide (χ ≈ 0), l'air (χ = 3,8×10−7), l'oxygène (χ =
2×10−5), l'aluminium et le platine.
Les paramagnétiques et les diamagnétiques s’aimantent très faiblement.
3) 𝝌r > 1 ‘de l’ordre 102 à 105)  Substances ferromagnétiques capable de s’aimanter très
fortement.

Cours Electrotechnique Page 31


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Exemples de matériaux ferromagnétiques:


- le fer (Fe) et le cobalt (Co),
- le nickel (Ni) et certains de leurs alliages (aciers, ferronickels).
- Les ferrites de composition chimique xFe2O4 où x représente un métal comme le cobalt,
le nickel, le cuivre ou le zinc.
Ce sont ces substances ferromagnétiques qui sont les plus utilisées en électrotechnique pour fabriquer
les circuits magnétiques.

II. Théorèmes fondamentaux utilisés dans l’étude des circuits magnétiques :

⃗ 𝑒𝑡 𝐵
𝐻 ⃗ sont définis à partir de :

II.1. Théorème d’Ampère : propriétés de ⃗𝑯


⃗⃗ .

En un point M d’un milieu matériel, 𝐻


⃗ est relié au courant par : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒓𝒐𝒕(𝑯 ⃗⃗⃗ ) =

𝒋 𝑜ù 𝑗 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑑𝑒𝑛𝑠𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑀.


⃗ le long d’une
Formulation intégrale : La circulation du vecteur champ d’excitation magnétique 𝐻
courbe fermée (C) est égale à la somme algébrique des courants enlacés par cette courbe.

⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
∮ ⃗𝑯 𝒅𝒍 = ∑ 𝒊

Le symbole i représente la somme des courants

enlacés par la courbe (C). Les courants de sens cohérent


avec l’orientation de la normale au circuit fermé (C) sont
comptés positivement et les autres négativement.

Dans le cas ci-contre : ∑ 𝐼 = 𝑖1 + 𝑖2 − 𝑖3

Cours Electrotechnique Page 32


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Remarque : dans de nombreux cas (exemple ci-contre),


le circuit fermé (C) est constitué de quelques segments de
⃗ est considéré
droite sur lesquels le champ magnétique 𝐻
uniforme. ⃗ . ⃗⃗⃗
Dans ce cas l’expression ∮ 𝐻 𝑑𝑙 = ∑ 𝑖
⃗ 1 . 𝑙1 + 𝐻
devient : 𝐻 ⃗ 2 . 𝑙2 + 𝐻
⃗ 3 . 𝑙3 + 𝐻
⃗ 4 . 𝑙4 = 𝑖1 + 𝑖2 − 𝑖3 .

NB : Dans les exemples d’application de notre cours, le théorème d’Ampère sera souvent utilisé sous
cette forme simplifiée.

Application du théorème d’Ampère :

Compte tenu de la symétrie du bobinage et du


circuit magnétique, les lignes de champ
d’induction sont des cercles concentriques sur
⃗ ‖est constant. Donc sur chaque
lesquels ‖𝐵
⃗ ‖ = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 en tout
ligne d’induction ‖𝐻
point du cercle.

Sur la ligne de longueur l1 :

⃗ . ⃗⃗⃗
∮𝐻 𝑑𝑙 = 𝐻 ∮ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 𝐻1 . 𝑙1 .

⃗ . ⃗⃗⃗
Sur la ligne de longueur l2 : ∮ 𝐻 𝑑𝑙 = 𝐻 ∮ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = 𝐻2 . 𝑙2

L’application du théorème d’ampère au circuit fermé que constitue la ligne d’induction l 1 donnera :
∮𝐻⃗ . ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 = ∑ 𝑖 soit 𝐻1 . 𝑙1 = 𝑁𝑖.

⃗ . ⃗⃗⃗
De même pour le circuit constitué par la ligne d’induction l2 : ∮ 𝐻 𝑑𝑙 = ∑ 𝑖 soit 𝐻2 . 𝑙2 = 𝑁𝑖

On aura 𝐻1 . 𝑙1 = 𝐻2 . 𝑙2

Et Puisque 𝑙1 < 𝑙2 alors : 𝐻1 > 𝐻2

Ainsi, Pour le calcul des grandeurs magnétiques d’un circuit magnétique, on appliquera le théorème
d’ampère à une ligne d’induction moyenne (appelée ligne ou fibre moyenne).

⃗⃗ .
II.2. Conservation de flux: propriétés de 𝑩

Cours Electrotechnique Page 33


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

⃗ est le même indépendamment de la section (section droite). Nous


Sur un tube de flux, le flux de 𝐵
avons:

⃗⃗ ) = 𝟎  𝒍𝒆 𝒇𝒍𝒖𝒙 𝒅𝒆 𝑩
𝒅𝒊𝒗(𝑩 ⃗⃗ 𝒆𝒔𝒕 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒆𝒓𝒗𝒂𝒕𝒊𝒇.

III. Cycle (ou courbe) d’hystérésis et classification des matériaux


ferromagnétiques :

III.1. Cycle (ou courbe) d’hystérésis :

Expérience : On prend un échantillon ferromagnétique de forme torique de section S et de longueur


moyenne Lmoy, qui comporte un bobinage de N spire, parcouru par un courant i (courant délivré par
une f.e.m E) et un autre bobinage aux bornes duquel est branché un appareil fluxmètre pour la mesure
de flux circulant dans le tore.

𝑖 → 𝐻 = (𝑁𝑖)⁄𝐿𝑚𝑜𝑦
Pour chaque valeur de E, on mesure : { 𝑒𝑡
∅ → 𝐵 = ∅ ⁄𝑆 .

 B et H se calculent en fonction de Ф de i et des caractéristiques géométriques de l’échantillon. Pour


des valeurs de i allant de – Imax à + Imax et verse versa, la caractéristiques d’allée B = f(H) est différente
de celle de retour. Le cycle ainsi obtenu est dit cycle d’hystérésis.

❖ hystérésis = retard à la désaimantation (en


grec).

Ces courbes montrent comment un corps


ferromagnétique réagit à l’excitation magnétique H.

▪ Courbe de première aimantation : courbe


B = f(H) lorsque le corps ferromagnétique ne
possède aucune aimantation.
• Cycle d’hystérésis : courbe B = f(H) lorsque
le corps ferromagnétique possède déjà une
aimantation.

Cours Electrotechnique Page 34
Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Pour chaque courbe ou cycle, on distinguera trois zones de fonctionnement à savoir :

➢ Zone linéaire : dans cette zone, B = μ.H avec μ constante. C’est cette zone qui est
généralement exploitée pour les transformateurs et les machines tournantes.
➢ Zone coude ;
➢ Zone saturation du milieu ferromagnétique : lorsque H devient trop grand, B ne
varie presque plus. Le matériau magnétique est dit saturé. On a toujours B = μ.H,
mais μ n’est plus constant.

Quelques points caractéristiques :

➢ Champ rémanent Br : champ qui subsiste lorsque H = 0 (i = 0).


➢ Excitation coercitive Hc : excitation H nécessaire pour annuler le champ rémanent Br.
➢ Hystérésis : c’est le dédoublement de la caractéristique B(H) du matériau magnétique.
Donc B dépend non seulement de H, mais aussi de l’aimantation antérieure. Les
substances ferromagnétiques sont douées de mémoire.

III.2. Classification des matériaux ferromagnétiques :


Les matériaux ferromagnétiques se distinguent par leur courbe B=f(H) et par leur cycle d’hystérésis.
On a ainsi, deux types de matériaux à savoir :

a. Matériaux durs :

Les matériaux durs sont des matériaux qui présentent une forte aimantation rémanente et difficile à
annuler (HC est grand). Ils sont utilisés pour faire des aimants permanents (ex : acier). Ce sont des
matériaux qui présentent un cycle d’hystérésis très large (104A/m < HC < 106A/m). Ils sont utilisés en
général comme aimant. On les utilise dans le 2ème quadrant (B >0 et H< 0). HC devient alors le champ
démagnétisant à ne pas dépasser. Alliage Aluminium-nickel-cobalt (Alnico 25%) (Alnico 40%).

Exemples d’alliages utilisés pour les aimants :

Ferrite (oxyde de fer) Samarium-Cobalt (Sm-Co)

Saturation à Bsat ≅ 0.6 T, Br ≅ 0,4 T ; Saturation à Bsat ≅ 1T, Br ≅ 0,8 T ;

HC ≅ 200kA/m HC ≅ 500kA/m

b. Matériaux doux

Cours Electrotechnique Page 35


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Les matériaux doux sont des matériaux qui possèdent une aimantation rémanente facile à annuler (HC
est petit). A l’opposé des matériaux durs, un matériau doux présente un cycle d’hystérésis très petit
voir inexistant (10-2A/m < HC < 100 A/m). C’est la base des machines tournantes ou de tout système
magnétique voyant une induction alternative (µr dans la zone linéaire : 50 à 104).

Ils sont réalisés à base de Fer.

En fonction de l’alliage utilisée, on trouve


différente valeur de champ de saturation
Bsat :

Fe : Bsat → 2.2T

FeSi : Bsat → 1.8T Bonne tenue mécanique (Moteur, transformateur)

FeCo : Bsat → 2.4T Faibles pertes, cher !!

Céram
ique : Bsat → 0.5T Très faibles pertes (H.F.)

FeNi : Bsat → 1,3T Faible HC (Alimentation à découpage)

Exemples d’alliages utilisés pour les tôles des transformateurs :

FeSi 3.5% de Si FeSi à grains orientés

Saturation à Bsat ≅ 2T Saturation à Bsat ≅ 3T

Induction rémanente Br ≅ 0 T Induction rémanente Br ≅ 1,4 T ;

Champ coercitif HC ≅ 0 A/m Champ coercitif HC ≅ 8 A/m

Perméabilité relative 𝜇𝑟 = 7000 à 50 𝐻𝑧 Perméabilité relative 𝜇𝑟 = 40000 à 50 𝐻𝑧

IV. Théories des circuits magnétiques non saturés et analogie avec les circuits
électriques :

IV.1. Définition d’un circuit magnétique:

Un circuit magnétique est un ensemble de corps aimantables (ferromagnétiques en général) qui


canalise les lignes d'induction magnétiques. On les retrouve dans les machines électromécaniques, les
transformateurs, les inductances, les capteurs inductifs...etc.

Cours Electrotechnique Page 36


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

De façon générale, un circuit magnétique est le volume où se referment toutes les lignes de champ.

IV.2. Loi d’Hopkinson :

Soit le circuit magnétique de la figure ci-


contre constitué, d’un tore de section
droite S et de longueur moyenne l, sur
lequel est enroulé une bobine de N spires
parcourue par un courant i.

Nous supposons que l'induction


magnétique B est uniforme dans le tube.

Question : quelle intensité de courant faut-il imposer pour faire circuler un flux Ф dans le tore ?.

Réponse : D’après le théorème d’ampère, nous avons : ⃗ . ⃗⃗⃗


∮𝐻 𝑑𝑙 = ∑ 𝑖 soit 𝐻. ℓ = 𝑁𝑖

𝐻. ℓ = 𝑁𝑖
B
H= Φ. ℓ ℓ
𝑜𝑟: μ0 .μr 𝑠𝑜𝑖𝑡 = Ni ou Φ. = Ni
μ0 .μr .S μ0 .μr .S
Φ
B =S }

ℓ 𝓵 𝓵
La quantité μ0 .μr .S
s’appelle la Reluctance du circuit magnétique et se note :ℜ, Soit : 𝕽 = 𝛍𝟎 .𝛍𝐫 .𝐒
= 𝛍𝐒

ℜ Dépend uniquement du type du matériau employé (μr ) et des dimensions géométriques du morceau
de circuit considéré (ℓ 𝑒𝑡 𝑆). D’où la loi d’Hopkinson suivante :

𝐍𝐢 = 𝕽𝚽 𝑎𝑣𝑒𝑐 (𝑁𝑖) 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑜𝑚𝑜𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝑐𝑒 𝑛𝑜𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑟 (𝑓. 𝑚. 𝑚)

Cette relation met en évidence l’analogie avec le circuit électrique puisqu’on a E = RI. De même, la
𝑙 𝑙
relation ℜ = 𝜇𝑆
peut être comparée à l’expression de la résistance 𝑅 = 𝜎𝑆 où σ est la conductivité du

conducteur. Ce résultat permet de définir par analogie les lois de Kirchhoff pour les circuits
magnétiques conformément au tableau des analogies suivant :

Circuit magnétique Circuit électrique


Ni : force magnétomotrice, [Ni] = Ampères-Tours E : force électromotrice, [E] = Volt (V)
(AT) ou Ampère (A)
Loi d’Hopkinson : f.m.m = ℜ Ф Loi d’Ohm : f.e.m = RI
Reluctanceℜ, [ℜ] = Ampère/weber (A/Wb) Resistance R, [R] = Ohm (Ω)

Cours Electrotechnique Page 37


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Flux magnétique Ф, [Ф] = Weber (Wb) Intensité de courant électrique I, [I] = Ampère (A)
Induction magnétique B, [B] = Tesla (T) Densité de courant J, [J] = Ampère/métres2 (A/m2)
Perméabilité μ, [μ] = Henry/mètre (H/m) Conductivité σ, [σ] = (Ohm˟métre)-1 (Ωm)-1

D’où le schéma magnétique équivalent de notre exemple :

Parmi les différences entre les deux circuits :

Circuit électrique Circuit magnétique


σ ne dépend pas du courant Μ dépend de B donc de Ф
Un circuit électrique ne doit pas présenter des Un circuit magnétique peut présenter des
coupures coupures (entrefer)
Un courant électrique se propage entièrement Le circuit magnétique peut présenter des
dans le conducteur dérivations dans l’air (fuites magnétiques)
Le passage du courant dans un conducteur crée Le passage de flux dans un circuit magnétique ne
les pertes par effet Joule. chauffe pas celui-ci (en continu)
On peut écrire une relation entre le temps et le Il n’existe pas de relation entre le flux et le temps
courant : Q = I*t

IV.3. Mise en série et/ou en parallèles de plusieurs circuits magnétiques linéaires :


IV.3.1. Association série :

Cours Electrotechnique Page 38


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Le tronçon AB est caractérisé par sa longueur moyenne L1 et sa section S1 et sa réluctance 1, le


tronçon BC est caractérisé par sa longueur moyenne L2, sa section S2 et sa réluctance 2 et le tronçon
CA est caractérisé par sa longueur moyenne L3, sa section S3 et sa réluctance 3. La perméabilité de
chaque section est constante et Les flux de fuite sont négligeables.

𝐵1 𝐵2 𝐵3
⃗ . ⃗⃗⃗
∮𝐻 𝑑𝑙 = ∑ 𝑖 soit 𝐻1 . 𝐿1 + 𝐻2 . 𝐿2 + 𝐻3 . 𝐿3 = 𝑁𝑖  𝜇
. 𝐿1 +
𝜇
. 𝐿2 +
𝜇
. 𝐿3 = 𝑁𝑖
Φ1 Φ2 Φ3
 𝑆1 𝜇
. 𝐿1 +
𝑆2 𝜇
. 𝐿2 +
𝑆3 𝜇
. 𝐿3 = 𝑁𝑖 or Φ1 = Φ2 = Φ3 = Φ

L1 L2 L3
Soit Φ( + + ) = N. i  Φ(ℜ1 + ℜ2 + ℜ3 ) = N. i  Φℜ𝑒𝑞 = N. i
𝑆1 𝜇 𝑆2 𝜇 𝑆3 𝜇

Donc ℜ𝑒𝑞 = ℜ1 + ℜ2 + ℜ3

Conclusions :

1) D’une manière générale, la reluctance équivalente de n circuits magnétiques en série est la


somme de leur reluctance. Ainsi, on aura :

𝕽𝒆𝒒 = ∑ 𝕽𝒌
𝒌=𝟎

2) Différentes inductions magnétiques : 𝐵1 ≠ 𝐵2 ≠ 𝐵3


3) Le même flux magnétique : 𝛷1 = 𝛷2 = 𝛷3 = 𝛷

Cours Electrotechnique Page 39


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

IV.3.2. Association parallèle :

Considérons le circuit magnétique suivant :

Appliquons le théorème d’ampère :

𝑁𝑖 = 𝐻3 ℓ3 + 𝐻1 ℓ1 𝑁𝑖 = ℜ3 Φ3 + ℜ1 Φ1 (1)
{ 𝑁𝑖 = 𝐻 ℓ
3 3 + 𝐻2 2 soit { 𝑁𝑖 = ℜ3 Φ3 + ℜ2 Φ2 (2) et Φ3 = Φ1 + Φ2 (4)

0 = 𝐻1 ℓ1 − 𝐻2 ℓ2 0 = ℜ1 Φ1 − ℜ2 Φ2 (3)

Φ3 = Φ1 + Φ2
De (3) et (4) on aura : {
ℜ1 Φ1 = ℜ2 Φ2 = ℜ2 (Φ3 − Φ1 )

ℜ2
Φ1 (ℜ1 + ℜ2 ) = ℜ2 . Φ3 ➔ Φ1 = ℜ . Φ3 (5)
1 +ℜ2

ℜ1
De même : Φ2 = ℜ . Φ3 (6)
1 +ℜ2

Remplaçons (5) dans (1) on aura :

ℜ2 ℜ1 ℜ2
𝑁𝑖 = ℜ3 Φ3 + ℜ1 Φ1 = ℜ3 Φ3 + ℜ1 Φ3 = Φ3 (ℜ3 + ) = Φ3 (ℜ𝑒𝑞 + ℜ3 )
ℜ1 + ℜ2 ℜ1 + ℜ2

D’où le schéma équivalent :


ℜ1 Φ1

Φ3
ℜ2 Φ2 𝑁. 𝑖
Φ3
ℜ3

Cours Electrotechnique Page 40


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

1 1 1
 La reluctance équivalente à ℜ1 //ℜ2 est une reluctance ℜ𝑒𝑞 telle que : = ℜ + ℜ . d’une
ℜ𝑒𝑞 1 2

manière générale, on a :

𝒏
𝟏 𝟏
=∑
𝕽𝒆𝒒 𝕽𝒌
𝒌=𝟎

IV.4. Inductances des circuits magnétiques couplés :

IV.4.1. Circuit magnétique parfait : Inductance propre L

On considère le circuit magnétique ci-contre


portant une bobine unique, où toutes les lignes de
champ sont canalisées dans le matériau (fuites
magnétiques négligées).

La bobine de ce circuit magnétique, ayant N


spires et parcourue par un courant i, engendre une
induction B et donc un flux propre Фtotal dans le
circuit magnétique. Ainsi, nous avons :

𝑁𝑖 𝑁2
Φtotal = 𝑁Φp = 𝑁. 𝐵𝑝 𝑆 = 𝑁. 𝜇. 𝐻𝑝 𝑆 = 𝑁. 𝜇. . 𝑆 = 𝜇. 𝑆 . 𝑖 = 𝐿. 𝑖  La quantité telle que:
ℓ ℓ

𝚽𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥 𝑵𝚽𝐩 𝑵𝟐 𝑵𝟐
𝑳= = = 𝝁𝑺 = 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑜𝑏𝑖𝑛𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑡 [𝐿]
𝒊 𝒊 𝒍 𝕽
= 𝐻𝑒𝑛𝑟𝑦 (𝐻).

Avec Фp et Фtotal sont successivement les flux propres créés successivement par une seule et la totalité
des spires à l’intérieur de la bobine.

IV.4.2. Circuit magnétique réel : Inductances propre (L), principale (Lp) et de fuite ( lf)

Cours Electrotechnique Page 41


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

On suppose maintenant l’existence des fuites


magnétiques matérialisées par un flux de fuite Фf
tel que : Фp = Ф + Фf (pour chaque spire)

Ф𝑡 𝑁Ф𝑝 𝑁Ф 𝑁Фf Ф𝑡
 = = + . Or n’est autre
𝑖 𝑖 𝑖 𝑖 𝑖
que l’inductance propre (L) de la bobine. On
définit ainsi :
𝑵Ф 𝑵Ф𝒇
𝑳𝒑 = : 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑎𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝒍𝒇 = : 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑜𝑏𝑖𝑛𝑒.
𝒊 𝒊

On a ainsi : 𝑳 = 𝑳𝒑 + 𝒍𝒇

En faisant un schéma équivalent par analogie avec circuit électrique, nous aurons de plus:

𝑵𝟐 𝑵𝝋𝒇 𝑁2
𝑳𝒑 = 𝒆𝒕 𝒍𝒇 = = 𝑎𝑣𝑒𝑐 ℜ = reluctance du circuit magnétique 𝑒𝑡 ℜ𝑓
𝕽 𝒊 ℜ𝑓
= 𝑟𝑒𝑙𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠

Si le courant i = i(t) est alternatif sinusoïdal et en utilisant la loi de Lenz et celle de Faraday, on pourra
modéliser électriquement notre circuit (en tenant compte de la résistance de la bobine) par :

𝑑Φp (𝑡) 𝑑(Φf (𝑡) + Φc (𝑡)) 𝑑Φf (𝑡) 𝑑Φc (𝑡)


𝑣(𝑡) = 𝑟. 𝑖(𝑡) + 𝑁 = 𝑟. 𝑖(𝑡) + 𝑁 = 𝑟. 𝑖(𝑡) + 𝑁 +𝑁
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡)
 𝑣(𝑡) = 𝑟. 𝑖(𝑡) + 𝐿𝑓 + 𝐿𝑝
𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑𝑖(𝑡)
Si on pose : 𝐸 = −𝐿𝑝 𝑑𝑡
notre modèle deviendra comme suit :

Cours Electrotechnique Page 42


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

IV.4.3. Circuits réels Couplés magnétiquement: Inductances mutuelles

Considérons deux bobines (ζ1) et (ζ2) placées


à proximité l’une de l’autre. Si on fait passer
le courant dans la première, la seconde sera
soumise à champ d’induction magnétique, et
donc traverser par un flux et réciproquement.

 est le flux commun qui traverse l’ensemble


des spires des deux bobines (ζ1) et (ζ2).

Les deux bobines ayant N1 et N2 spires sont parcourues par des courants i1 et i2.

f1 et f2 sont les flux de fuites par spire correspondant à (ζ1) et (ζ2). Par conséquent, les flux totaux 1
et 2 dans les deux bobines (ζ1) et (ζ2) s’écrivent alors :

1 = N1( + f1) et 2 = N2( + f2).

Par définition, l’inductance mutuelle du bobinage (ζ2) par rapport au bobinage (ζ1) noté par M12 est :

𝜑12
𝑀12 = .
𝑖1

Avec : 12 = flux créé par (ζ1) seul et traversant (ζ2) (I1  0 et I2 = 0). Ainsi : 12 = N2. De plus, en
appliquant le théorème d’Hopkinson, on aura : N1I1 = ℜ avec ℜ = reluctance du circuit
magnétique en question. Donc :

𝑁2 𝜑 𝑁2 𝑁1 𝑖1 𝑵𝟐 𝑵𝟏
𝑀12 = = → 𝑴𝟏𝟐 =
𝑖1 𝑖1 ℜ 𝕽

De la même façon, si on note par 21 = flux créé par (ζ2) seul et traversant (ζ1) (I2  0 et I1 = 0)), on
montre que :

Cours Electrotechnique Page 43


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑁1 𝜑 𝑁1 𝑁2 𝑖2 𝑵𝟏 𝑵𝟐
𝑀21 = = → 𝑴𝟐𝟏 = = 𝑴𝟏𝟐 .
𝑖1 𝑖1 ℜ 𝕽

Conclusion :

𝜑1 𝜑12 𝜑2 𝜑21
𝑆𝑖 𝑖2 = 0 → 𝐿1 = 𝑒𝑡 𝑀 = 𝑆𝑖 𝑖1 = 0 → 𝐿2 = 𝑒𝑡 𝑀 =
𝑖1 𝑖1 𝑖2 𝑖2

Et si i1  0 et i2  0, les deux situations précédentes se superposent, et donc :

𝜑1 = 𝐿1 𝑖1 + 𝑀𝑖2 𝐿1 : 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑜𝑏𝑖𝑛𝑒 1


{ 𝑒𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐: { 𝐿2 : 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑜𝑏𝑖𝑛𝑒 2
𝜑2 = 𝐿2 𝑖2 + 𝑀𝑖1 𝑀: 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑚𝑢𝑡𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡𝑠

De plus, nous avons :

𝑁12 𝑁1 𝜑𝑓1 𝑁22 𝑁2 𝜑𝑓2


𝐿1 = 𝐿1𝑝 + 𝑙1𝑓 𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝐿1𝑝 = 𝑒𝑡 𝑙1𝑓 = ; 𝐿2 = 𝐿2𝑝 + 𝑙2𝑓 𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝐿2𝑝 = 𝑒𝑡 𝑙2𝑓 =
ℜ 𝑖1 ℜ 2

𝑀 = √𝐿1𝑝 𝐿2𝑝 = √(𝐿1 − 𝑙1𝑓 )(𝐿2 − 𝑙2𝑓 )

V. Pertes dans un circuit magnétique : pertes Fer

V.1. Pertes par hystérésis :

A chaque cycle d’hystérésis auquel un matériau est soumis correspond une perte d’énergie qui se
traduit par un échauffement dans le matériau. On conçoit que ces pertes sont proportionnelles d’une
part à la fréquence d’excitation et d’autre part à la surface du cycle d’hystérésis. En effet :

Considérons le circuit magnétique ci-contre


(Tore) de section S et de longueur moyenne l.

La bobine est de résistance interne r.

L’équation électrique qui régit le circuit est :

𝑑𝜑(𝑡)
𝑣(𝑡) = 𝑟𝑖(𝑡) + 𝑁
𝑑𝑡

Cours Electrotechnique Page 44


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑣(𝑡)𝑖(𝑡)𝑑𝑡 = 𝑒𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑎 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒


𝑟𝑖 2 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑝𝑟 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒
𝑑𝜑(𝑡) 𝑑𝜑(𝑡)
𝑣(𝑡)𝑖(𝑡)𝑑𝑡 = 𝑟𝑖 2 (𝑡)𝑑𝑡 + 𝑁𝑖(𝑡) 𝑑𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝑁𝑖(𝑡) = 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 ℎ𝑦𝑠𝑡é𝑟𝑖𝑠𝑖𝑠
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑠𝑖 𝑙 ′ 𝑜𝑛 𝑎𝑑𝑚𝑒𝑡 𝑞𝑢′ 𝑖𝑙𝑛′ 𝑦 𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑑′ 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠
{ 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑎𝑖𝑢.

En prenant les valeurs moyennes sur une période, on aura :

1 𝑇 1 𝑇 1 𝑇 𝑑𝜑(𝑡)
∫ 𝑣(𝑡)𝑖(𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑟𝑖 2 (𝑡)𝑑𝑡 + ∫ 𝑁𝑖(𝑡)
𝑇 0 𝑇 0 𝑇 0 𝑑𝑡

1 𝑇 𝑑𝜑(𝑡) 1 𝑇 1 𝑇 1 𝑇 𝑁𝑖(𝑡)
→ 𝑃𝐻 = ∫ 𝑁𝑖(𝑡) = ∫ 𝑁𝑖(𝑡)𝑑 𝜑(𝑡) = ∫ 𝑁𝑖(𝑡)𝑆𝑑 𝐵(𝑡) = ∫ . 𝑙. 𝑆. 𝑑𝐵(𝑡)
𝑇 0 𝑑𝑡 𝑇 0 𝑇 0 𝑇 0 𝑙

1 𝑇 1 𝑇
→ 𝑃𝐻 = ∫0 𝐻(𝑡). 𝑉. 𝑑𝐵(𝑡) = 𝑉. ∫0 𝐻(𝑡)𝑑𝐵(𝑡) → 𝑷𝑯 = 𝑽. 𝒇. 𝑺𝒄 avec Sc = surface du cycle d′hystérisis.
𝑇 𝑇

Conséquence : De ce fait, il est conseillé d’utiliser des matériaux ferromagnétiques doux ayant des
cycles d’hystérésis étroits.

Remarque : de point de vue pratique, on exprime les pertes par hystérésis par une formule empirique
proposée par Steinmetz en fonction de la fréquence (f) et de l’induction maximale (Bmax) dans le tore :

𝑷𝑯 = 𝒌. 𝒇. 𝑩𝒏𝒎𝒂𝒙 𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝟏 ≤ 𝒏 ≤ 𝟐.

V.2. Pertes par courant de Foucault :


Lorsque le flux magnétique varie dans un circuit magnétique, il apparait dans ce dernier, des courants
induits appelés courants de Foucault. On montre que la valeur de ce courant et par conséquent les
pertes d’énergies qui en découlent sont d’autant plus grandes que la section des tôles est grande et la
conductivité correspondante est grande (résistivité ρ plus faible). En effet :

Soient Ei = valeur efficace de la f.e.m induite qui provoque la circulation du courant induit i et r i = la
résistance du circuit élémentaire correspondant. Donc :

𝐸𝑖2
𝑃𝐹 = ∑(𝐸𝑖 . 𝑖) = ∑(𝑟𝑖 . 𝑖 2 ) ; 𝐸𝑖 = 𝑟𝑖 . 𝑖 → 𝑃𝐹 = ∑ ( )
𝑟𝑖

Conséquence : pour minimiser ces pertes par courant de Foucault, il faut :

1) Feuilleter le circuit magnétique ;


2) Utiliser des tôles minces isolées entre eux par du vernis (meilleur isolant du courant
électrique).

Cours Electrotechnique Page 45


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Chapitre III

LES TRANSFORMATEURS MONOPHASES ET


TRIPHASES

Cours Electrotechnique Page 46


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

A. LES TRANSFORMATEURS MONOPHASES EN REGIME SINUSOÏDAL

Dans ce chapitre nous allons dans un premier temps détailler l’étude du transformateur monophasé
afin d’aboutir à un modèle électrique équivalent qui rend compte aux différents phénomènes qu’on
peut rencontrer dans la pratique. Nous commençons d’abord par le transformateur idéal dont l’étude se
trouve très simplifiée suite à un ensemble d’hypothèses simplificatrices. Le modèle ce dernier est
ensuite complété en vue d’établir un modèle beaucoup plus réaliste qui décrit correctement le
comportement d’un transformateur réel. L’accent sera mis sur le fonctionnement du transformateur
dans le cadre de l’hypothèse de KAPP, hypothèse automatiquement validée si le régime de son
fonctionnent est ou proche du fonctionnement nominal. Nous allons aussi présenter les différents
essais expérimentaux et établir les relations entre les paramètres d’un transformateur et les résultats de
mesure en vue de les déterminer. Nous terminons cette première partie par élaborer les expressions de
calcul des performances d’un transformateur à savoir le rendement et la chute de tension lors d’un
fonctionnement en charge. La deuxième partie de ce chapitre portera sur l’étude du transformateur
triphasé qui est en fait une extension des résultats établis pour un transformateur monophasé.

I. Présentation du transformateur
I.1. Définition
Le transformateur monophasé est un convertisseur statique qui convertit un signal alternatif en un
autre signal alternatif de même fréquence, mais de valeur efficace différente.
i1 i2

˜
u1
˜ u2

Figure 1 ˜
𝑈1 et 𝑈2 sont les valeurs efficaces des deux grandeurs u1 et u2

Si 𝑈1 >𝑈2 : Le transformateur est dit abaisseur de tension

Si 𝑈1 <𝑈2 : Le transformateur est dit élévateur de tension

Si 𝑈1 =𝑈2 : Le transformateur assure la fonction d’isolement (isolation galvanique) entre la source et la


charge.

I.2. Constitution
Un transformateur monophasé (figures 2 et 3) est constitué de :

➢ Un circuit magnétique en matériau ferromagnétique doux et feuilleté ;

Cours Electrotechnique Page 47


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

➢ Une bobine de N1 spires alimentée par le réseau (Primaire) ;


➢ Une bobine de N2 spires qui fournit une tension à la charge (Secondaire).
L’appellation primaire-secondaire correspond au sens prévu pour le transfert d’énergie, mais un
transformateur est réversible.

Figure 2
Les caractéristiques nominales d’un transformateur (la tension primaire, la tension secondaire, la
puissance apparente, fréquence……………) sont indiquées sur la plaque signalétique comme indiqué
sur l’exemple suivant:
✓ puissance apparente 1 kVA
✓ fréquence d’utilisation 50 Hz ou 60 Hz
Transformateur monophasé
✓ tension primaire 230 V
N°2536H S= 1 kVA IP21 ✓ tension secondaire 115 V
PRI. 230/400V 50/60 Hz ✓ tension court-circuit 2,6 % U1n
✓ indice de protection IP21
SEC. 115 V Ucc = 2,6 % ✓ isolation Classe B
✓ protection des personnes Classe 1
Cl. 1 Isol.CI.B IEC 989
✓ norme IEC 989

NOTA : la classe d’un isolant est fonction de sa tenue en température. Les classes les plus utilisées
sont B et la F pour les matériels courants, et la H
Classe Température maxi en ° C pour les transformateurs de puissance.

A 105 NOTA :
E 120 I E C =International Electrotechnical
B 130 Commission

F 155 Ou

H 180 Comité international de l’électrotechnique

C >180

Cours Electrotechnique Page 48


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

I.3. Convention de signes et notations


Les grandeurs électriques ou magnétiques mises en jeu dans le transformateur sont des grandeurs
algébriques. Pour pouvoir gérer leurs signes on adopte la convention suivante (figure 3):

- Pour le flux: On choisit sur le circuit magnétique, un sens positif arbitraire pour le flux.

- Pour les courants: Le sens choisit pour le flux permet d’orienter les courants primaire et secondaire
conformément à la règle du tir bouchon. Les bornes notées (•) constituent alors des bornes
homologues par lesquels rentre le courant.

- Pour les tensions: Pour orienter les tensions, on choisit la convention récepteur pour le primaire et
la convention générateur pour le secondaire.

Figure 3

Par la suite on adoptera également la convention suivante pour distinguer entre les grandeurs
primaires et secondaires et les régimes de fonctionnement (à vide, court-circuit, nominal):

 Primaire : indice 1 ;
 Secondaire : indice 2 ;
 Grandeurs à vide : indice 0 ;
 Grandeurs nominales : indice n ;
 Grandeurs en court-circuit : indice c-c ;
II. Modélisation du transformateur idéal
II.1. Hypothèses simplificatrices
En réalité un transformateur idéal n’existe pas, il s’agit d’un modèle très simplifié du transformateur
pour lequel on suppose que :

Cours Electrotechnique Page 49


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

- Le circuit électrique est idéal et donc les résistances des enroulements primaires et
secondaires sont nulle (absence de pertes Joule).

- Le circuit magnétique est idéal :

• Perméabilité infinie (µ= ∞),


• Absence de pertes fer (par courants de Foucault et par Hystérésis),
• Absence de fuites magnétiques (toutes les lignes de champ sont canalisées dans le
fer).

L’élaboration de son modèle repose sur le schéma suivant qui met en évidence les différentes
grandeurs électriques et magnétiques :

e2
e1

Figure 4
II.2. Equations des tensions
Au niveau du primaire la loi d’Ohm généralisée s’écrit :

u1= -e1 où e1 est la force électromotrice induite (f.e.m) dans l’enroulement primaire donnée par :

𝑑𝜑
𝑒1 = −𝑁1
𝑑𝑡

Où  est le flux utile canalisé dans le fer.

Au niveau du secondaire la loi d’Ohm généralisée s’écrit :

u2= e2 où e2 est la force électromotrice induite (f.e.m) dans l’enroulement secondaire donnée par :

𝑑𝜑
𝑒2 = −𝑁2
𝑑𝑡

En notation complexe les équations précédentes prennent la forme suivante:

𝑈1 = 𝑗𝑁1 𝜔. Φ = 𝐸1

Cours Electrotechnique Page 50


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑈2 = −𝑗𝑁2 𝜔. Φ = 𝐸2

Pour un transformateur idéal on a alors

𝑈2 𝑁2
=− = −𝑚 (1)
𝑈1 𝑁1

𝑁
Avec : 𝑚 = 𝑁2 est le rapport de transformation
1

En utilisant les valeurs efficaces, on écrit :

𝑈2 𝑁2
= =𝑚
𝑈1 𝑁1

II.3. Equations des Ampères-Tours:


La loi d’Hopkinson appliquée au circuit magnétique du transformateur donne :

ℜ. Φ = 𝑁1 . 𝐼1 + 𝑁2 . 𝐼2

𝑙
Où ℜ = = 0 puisque la perméabilité magnétique µ est supposée infinie.
𝜇𝑆

Il en découle alors :

𝐼2 𝑁1 1
=− =− (2)
𝐼1 𝑁2 𝑚

En utilisant les valeurs efficaces, on écrit :

𝐼2 𝑁1 1
= =
𝐼1 𝑁2 𝑚

D’après (1) et (2), on peut conclure qu’un transformateur idéal, transforme la tension et le courant
selon des rapports inverses.

Symboles :

II.4. Diagramme vectoriel - rendement:

Cours Electrotechnique Page 51


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Lorsque l’on branche une charge aux bornes du secondaire d’un transformateur, c’est celle-ci qui va
imposer le courant I2 et donc le courant I1 ainsi que les déphasages courant-tension.

Les relations (1) et (2) qui s’écrivent : 𝑈2 = −𝑚𝑈1 et 𝐼1 = −𝑚𝐼2 conduisent au diagramme
vectoriel suivant :

On conclue que les déphasages courant-tension au niveau du primaire et secondaire sont les mêmes :
1=2 et que le rendement d’un transformateur idéal est égal à 100%.
U2
En effet : P1 = U1 . I1 . cos(φ1 ) = m
. m. I2 . cos(φ2 ) = U2 I2 . cos(φ2 ) = P2

𝑃
Le rendement est alors:  = 𝑃2 =1=100%
1

Remarque:
Pour un transformateur idéal, les puissances au niveau du primaire sont égales à celles au niveau du
secondaire:
𝑈2
Puissance apparente : 𝑆1 = 𝑈1 . 𝐼1 = 𝑚
. 𝑚. 𝐼2 = 𝑈2 𝐼2 = 𝑆2

Puissance active (𝜑1 = 𝜑2 ) : 𝑃1 = 𝑆1 . cos(𝜑1 ) = 𝑆2 . cos(𝜑2 ) = 𝑃2

Puissance réactive :𝑄1 = 𝑆1 . sin(𝜑1 ) = 𝑆2 . sin(𝜑2 ) = 𝑄2

III. Modélisation du transformateur monophasé réel


Pour un transformateur réel, les hypothèses simplificatrices formulées dans le cas d’un transformateur
idéal sont à rejeter et on doit tenir compte :
- Des résistances r1 et r2 des enroulements primaire et secondaire.

Cours Electrotechnique Page 52


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

- Des fuites magnétiques.


- De la valeur finie de la perméabilité µ du circuit magnétique.

Dans un premier temps, on suppose que les pertes fer sont négligeables.
On modifie le schéma de la figure 4 pour illustrer les fuites magnétiques f1 au niveau du primaire et
f2 du secondaire comme suit :

f2
e2
e1
f1

Figure 4(bis)
III.1. Equations des tensions
Au niveau du primaire la loi d’Ohm généralisée s’écrit :

u1 = r1i1 -e1 où e1 est la force électromotrice induite (f.e.m) dans l’enroulement primaire donnée par :

𝑑(𝜑 + 𝜑𝑓1 )
𝑒1 = −𝑁1
𝑑𝑡

Où  est le flux utile canalisé dans le fer.

𝑑(𝜑+𝜑𝑓1 )
Soit : 𝑢1 = 𝑟1 𝑖1 + 𝑁1 𝑑𝑡

On introduisant l’inductance de fuites primaire définie par :

𝑁1 𝜑𝑓1
𝑙1 =
𝑖1

L’équation précédente prend la forme :

𝑑𝑖1 𝑑𝜑
𝑢1 = 𝑟1 𝑖1 +𝑙1 + 𝑁1 (3)
𝑑𝑡 𝑑𝑡

Au niveau du secondaire la loi d’Ohm généralisée s’écrit :

e2 = r2i2 +u2 où e1 est la force électromotrice induite (f.e.m) dans l’enroulement secondaire donnée par :

Cours Electrotechnique Page 53


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑑(𝜑 + 𝜑𝑓2 )
𝑒1 = −𝑁2
𝑑𝑡

Où  est le flux utile canalisé dans le fer.

𝑑𝜑 𝑑𝜑𝑓2
Soit : −𝑁2 𝑑𝑡
= 𝑟2 𝑖2 + 𝑁2 𝑑𝑡
+ 𝑢2

On introduisant l’inductance de fuites secondaire définie par :

𝑁1 𝜑𝑓2
𝑙2 =
𝑖2

L’équation précédente prend la forme :

𝑑𝜑 𝑑𝑖2
−𝑁2 = 𝑟2 𝑖2 +𝑙2 + 𝑢2 (4)
𝑑𝑡 𝑑𝑡

En notation complexe les équations (3) et (4) prennent la forme suivante :

𝑈1 = 𝑟1 𝐼1 +𝑙1 𝜔𝑗 𝐼1 + 𝐸1 (5)

𝐸2 = 𝑟2 𝐼2 +𝑙2 𝜔𝑗 𝐼2 + 𝑈2 (6)

Avec :

𝐸1 = 𝑗𝑁1 𝜔. Φ (7)

𝐸2 = −𝑗𝑁2 𝜔. Φ (8)

III.2. Formule de Boucherot :


Dans l’équation (5), le terme 𝑟1 𝐼1 +𝑙1 𝜔𝑗 𝐼1 représente une chute de tension et en pratique son module
est négligeable devant la tension d’alimentation, soit : ‖𝑟1 𝐼1 +𝑙1 𝜔𝑗 𝐼1 ‖ ≪ 𝑈1 .

On conclut que pour tout régime de fonctionnement du transformateur on a :

𝑈1 ≈ 𝐸1 = 𝑗𝑁1 𝜔. Φ (9)

Cette relation s’exprime en termes de modules et en utilisant l’expression du flux comme suit :

Φ𝑚𝑎𝑥 2𝜋
𝑈1 = 𝑁1 𝜔. = 𝑁1 . 𝑓. 𝑆. B𝑚𝑎𝑥
√2 √2

Soit :

Cours Electrotechnique Page 54


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑈1 = 4.44 𝑁1 . 𝑓. 𝑆. B𝑚𝑎𝑥 ∶ 𝐹𝑜𝑟𝑚𝑢𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝐵𝑜𝑢𝑐ℎ𝑒𝑟𝑜𝑡

Où f : fréquence de l’alimentation en Hz

Bmax : l’induction magnétique maximale en T

S : section du circuit magnétique en m2.

Remarques importantes

a- D’après (9), on en déduit que le flux Φ est indépendant du régime de fonctionnement du


transformateur et il est imposé par la tension d’alimentation 𝑈1 .

𝑈2 𝑁
b- Pour un transformateur réel, la relation de transformation 𝑈1
= 𝑁2 = 𝑚 n’est plus valable. En fait
1

cette relation est valable seulement pour le fonctionnement à vide puisque d’après (6) et (8) pour
𝐼2 = 0 on aura :𝑈20 = 𝐸2 = −𝑗𝑁2 𝜔. Φ

Or d’après (9) on a : 𝑈1 ≈ 𝑗𝑁1 𝜔. Φ

𝑈20 𝑁
D’où : 𝑈1
= 𝑁2 = 𝑚 et l’appellation rapport de transformation à vide pour m.
1

III.3. Equations des Ampères-Tours

La loi d’Hopkinson appliquée au circuit magnétique du transformateur pour un régime de


fonctionnement quelconque donne :

ℜ. Φ = 𝑁1 . 𝐼1 + 𝑁2 . 𝐼2

𝑙
Où ℜ = est la réluctance du circuit magnétique.
𝜇𝑆

Or on sait d’après le paragraphe précédent que le flux Φ est indépendant du régime de


fonctionnement du transformateur et qu’il imposé par la tension d’alimentation 𝑈1 . L’équation des
Ampères–Tours s’écrit alors pour le fonctionnent à vide (𝐼2 = 0) comme suit :

ℜ. Φ = 𝑁1 . 𝐼10

D’où : 𝑁1 . 𝐼1 + 𝑁2 . 𝐼2 = 𝑁1 . 𝐼10

Soit : 𝐼1 + 𝑚. 𝐼2 = 𝐼10 (10)

𝑁2
avec 𝑚 = .
𝑁1

Cours Electrotechnique Page 55


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

III.4. Schéma équivalent du transformateur dans l’hypothèse « pertes fer négligeables »

L’ensemble des équations établies précédemment (numérotées de (5) à (10)) peuvent être représenté
sous forme d’un schéma électrique appelé « Schéma équivalent du transformateur » :

𝑈1 = 𝑟1 𝐼1 +𝑙1 𝜔𝑗 𝐼1 + 𝐸1 (5)

𝐸2 = 𝑟2 𝐼2 +𝑙2 𝜔𝑗 𝐼2 + 𝑈2 (6)

𝐸1 = 𝑗𝑁1 𝜔. Φ (7)

𝐸2 = −𝑗𝑁2 𝜔. Φ (8)

𝐼1 + 𝑚. 𝐼2 = 𝐼10 (10)

Les équations (5) et (6) peuvent être interprétées comme des lois de mailles et (10) comme une loi
des nœuds (nœud N) dans le schéma suivant :

I1 N -mI2 I2

r1 l1j I10 r2 l2j


U2
U1 E1 E2

En absence de pertes fer, la branche traversée par le courant I10 peut être modélisée par une réactance.

En effet, en combinant les deux équations E1 = jN1 ω. Φ et ℜ. Φ = N1 . I10 on en déduit que

𝑁12
𝐸1 = 𝑗 𝜔. 𝐼10

On définit ainsi :

𝑁12
𝐿𝑚 = ℜ
: L’inductance de magnétisation

Et 𝑋𝑚 = 𝐿𝑚 𝜔 ∶ 𝐿a réactance de magnétisation

Entre les deux maille précédentes, on peut insérer un transformateur idéal de rapport m puisque :

𝐸2 𝐼2 1
= −𝑚 𝑒𝑡 =−
𝐸1 −𝑚𝐼2 𝑚

Le schéma précédent peut être complété comme suit :

Cours Electrotechnique Page 56


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

III.5. Schéma équivalent du transformateur réel

Pour tenir compte des pertes fer, on complète le schéma précédent en utilisant une résistance Rf
(élément dissipatif) montée en parallèle avec la réactance Xmj.

D’où le schéma équivalent d’un transformateur monophasé pour un régime de charge quelconque :

Avec :

𝑟1 ∶ 𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑟𝑜𝑢𝑒𝑙𝑒𝑚𝑛𝑡𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒


𝑟2 ∶ 𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑟𝑜𝑢𝑒𝑙𝑒𝑚𝑛𝑡𝑠 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒
𝑅𝑓 ∶ 𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑟𝑒𝑝𝑟é𝑠𝑒𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑒𝑟
𝑙1 ∶ 𝐼𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒
𝑙2 ∶ 𝐼𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒
𝐿𝑚 ∶ 𝐼𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒
𝑚 ∶ 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

I0a: composante active du courant à vide I10


I0r: composante réactive du courant à vide I10

IV. Transformateur dans l’hypothèse de Kapp

Hypothèse de Kapp : L’hypothèse de Kapp consiste à négliger le courant primaire à vide I10 devant
le courant I1. Elle est validée tant que le transformateur fonctionne au régime nominal (ou proche du
régime nominal).

Cours Electrotechnique Page 57


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Cette hypothèse permet de simplifier le schéma équivalent en supprimant les branches centrales (Rm et
Xm) puisque I10<<I1 :

I1 I2
-mI2

r1 l1j r2 l2j
U2
U1
E1 E2

IV.1. Schéma équivalent ramené au secondaire

Dans le cadre de l’hypothèse de Kapp, on montrera que le schéma précédent peut se transformer en
une seule maille du côté du secondaire en multipliant les éléments du primaire r1 et l1 par m2 et la
tension U1 par –m.

En effet:

On a : 𝑈2 = 𝐸2 − 𝑟2 . 𝐼2 − 𝑗𝑙2 . 𝜔. 𝐼2 et 𝐸1 = 𝑈1 − 𝑟1 . 𝐼1 − 𝑗𝑙1 . 𝜔. 𝐼1

Avec 𝐸2 = −𝑚𝐸1 et 𝐼1 = −𝑚𝐼2

Soit : 𝑈2 = −𝑚 𝐸1 − 𝑟2 . 𝐼2 − 𝑗𝑙2 . 𝜔. 𝐼2 = −𝑚 (𝑈1 + 𝑟1 . 𝑚𝐼2 + 𝑗𝑙1 . 𝜔. 𝑚𝐼2 ) − 𝑟2 . 𝐼2 − 𝑗𝑙2 . 𝜔. 𝐼2

D’où :

𝑈2 = −𝑚 𝑈1 − (𝑟2 + 𝑚2 𝑟1 ). 𝐼2 − (𝑙2 + 𝑚2 𝑙1 )𝜔𝑗. 𝐼2 = −𝑚 𝑈1 − 𝑅𝑠 . 𝐼2 − 𝐿𝑠 𝜔𝑗. 𝐼2

Cette relation s’interprète comme le résultat de la loi des mailles appliquée à :

Avec : 𝑅𝑠 = 𝑚2 𝑟1 + 𝑟2

𝐿𝑠 = 𝑚2 𝑙1 + 𝑙2

𝑋𝑠 = 𝐿𝑠 𝜔

Cours Electrotechnique Page 58


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Rs : La résistance équivalente ramenée au secondaire

Ls : L’inductance de fuite équivalente ramenée au secondaire

Le diagramme vectoriel :

Soit 𝜑2 le déphasage introduit par la charge, la représentation vectorielle de la relation caractéristique


du transformateur ( −𝑚 𝑈1 = 𝑈2 + 𝑅𝑠 . 𝐼2 + 𝐿𝑠 𝜔𝑗. 𝐼2 ) est :

−𝑚𝑈1
𝑗𝑋𝑠 . 𝐼2
𝜑2 𝑼𝟐 𝜑2
𝑅𝑠 . 𝐼2
𝐼2

IV.2. Schéma équivalent ramené au primaire

En procédant comme précédemment, on pourra montrer que le schéma du transformateur peut être
1
ramené du côté primaire par multiplication de toute impédance secondaire par 𝑚2.

En effet:

On a : 𝑈2 = 𝐸2 − 𝑟2 . 𝐼2 − 𝑗𝑙2 . 𝜔. 𝐼2 et 𝐸1 = 𝑈1 − 𝑟1 . 𝐼1 − 𝑗𝑙1 . 𝜔. 𝐼1

Avec : 𝐸2 = −𝑚𝐸1 et 𝐼1 = −𝑚𝐼2

1
Soit : 𝑈1 = − 𝑚 𝐸2 + 𝑟1 . 𝐼1 + 𝑗𝑙1 . 𝜔. 𝐼1

1 1 1
= − 𝑚 (𝑈2 + 𝑟2 . (− 𝑚 𝐼1 ) + 𝑗𝑙2 . 𝜔. (− 𝑚 𝐼1 )) + 𝑟1 . 𝐼1 + 𝑗𝑙1 . 𝜔. 𝐼1

Z
Soit Z l’impédance de la charge. On a : 𝑈2 = Z 𝐼2 = − 𝑚 𝐼1

𝐷 ′ 𝑜ù:

𝑟2 𝑙2 Z
𝑈1 = (𝑟1 + 2
) 𝐼1 + (𝑙1 + 2 ) 𝜔𝑗 𝐼1 + 2 𝐼1
𝑚 𝑚 𝑚

Cette relation s’interprète comme le résultat de la loi des mailles appliquée à :

Cours Electrotechnique Page 59


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑟
Avec : 𝑅𝑝 = 𝑟1 + 𝑚22

𝑙2
𝐿𝑝 = 𝑙1 +
𝑚2

𝑋𝑝 = 𝐿𝑝 𝜔

Rp : La résistance équivalente ramenée au primaire

Lp : L’inductance de fuite équivalente ramenée au primaire

V. Détermination expérimentale des éléments du schéma équivalent du


transformateur réel :

V.1. Essai en courant continu :


But : détermination de r1 et r2.
Mesure de r1 Mesure de r2
On alimente le primaire par une source On alimente le secondaire par une source DC
DC variable, puis on mesure le variable, puis on mesure le courant I2 dans
courant I1 dans l’enroulement l’enroulement primaire.
primaire.
I2
A
i
A
1 u2
V
V u1

Valeur Valeur Valeur Valeur de Valeur de I2 Valeur de r2


de de de r1 u2
u1 I1 v1 i1 r21=v1/i1
v1 i1 r11=v1/i1 v2 i2 r22=v2/i2
v2 i2 r12=v2/i2 v3 i3 r23=v3/i3
v3 i3 r13=v3/i3
Puis on calcule la valeur moyenne des différentes
𝑟 +𝑟 +𝑟
Puis on calcule la valeur moyenne des mesures : 𝑟2 = 21 22 23
𝑟 +𝑟 +𝑟13 3
différentes mesures : 𝑟1 = 11 12
3

V.2. Essai à vide (à tension primaire nominale U1n)

Cours Electrotechnique Page 60


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

But : détermination de 𝑚, 𝑅𝑓 et 𝐿𝑚
Montage :

Détermination des paramètres:

A vide, l’hypothèse de Kapp n’est pas vérifiée. Le schéma générale du transformateur se simplifie à :

En effet :

Le courant I2 à vide est nul et donc on peut débrancher la partie droite du schéma y compris le
transformateur idéal. Aussi le terme : ‖𝑟1 𝐼10 +𝑙1 𝜔𝑗 𝐼10 ‖ est négligeable devant U1n et donc on peut
alors débrancher les éléments 𝑟1 𝑒𝑡 𝑙1 .

𝑈
 Rapport de transformation 𝑚 :𝑚 = 𝑈20
1𝑛

 La résistance 𝑅𝑓 :

La puissance 𝑃10 mesurée à vide est modélisée d’après le schéma précédent par les pertes Joule dans la
résistance Rf .
2 𝑈
D’où : 𝑃10 = 𝑅𝑓 𝐼0𝑎 avec 𝐼0𝑎 = 𝑅1𝑛
𝑓
2
𝑈1𝑛
soit : 𝑃10 = 𝑅𝑓
2
𝑈1𝑛
La résistance 𝑅𝑓 est alors: 𝑅𝑓 = 𝑃10

 L’inductance magnétisante 𝐿𝑚 :
2 2 2 2 2
On la puissance apparente à vide : 𝑆10 = 𝑈10 . 𝐼10 = √𝑃10 + 𝑄10 soit 𝑄10 = √𝑆10 − 𝑃10 = 𝑋𝑚 𝐼𝑜𝑟

Cours Electrotechnique Page 61


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑈1𝑛
avec 𝐼0𝑟 = 𝑋𝑚

2
𝑈1𝑛
2 2
soit : 𝑄10 = √(𝑈10 . 𝐼10 )10 − 𝑃10 = 𝑋𝑚

2
𝑈1𝑛
D’où : 𝑋𝑚 =
2
√(𝑈1𝑛 .𝐼10 )2 −𝑃10

2
𝑈1𝑛
Et 𝐿𝑚 =
2
𝜔.√(𝑈1𝑛 .𝐼10 )2 −𝑃10

Remarque:
- La puissance dissipée dans Rf représente les pertes fer dans le transformateur :

2
𝑈1𝑛
𝑃𝑓𝑒𝑟 = 𝑅𝑓
- Si on tient compte des éléments 𝑟1 𝑒𝑡 𝑙1 , la puissance mesurée à vide s’écrira:
2
𝑃10 = 𝑟1 𝐼10 + 𝑃𝑓𝑒𝑟
2
Or 𝑟1 𝐼10 ≪ 𝑃10 et donc : 𝑃10 ≈ 𝑃𝑓𝑒𝑟
A retenir : La puissance consommée à vide pour le transformateur représente les pertes fer.

V.3. Essai en court-circuit :


But : détermination de 𝑹𝒔 et 𝑿𝒔

A tension d’alimentation 𝑈1𝑐𝑐 réduite, soit 2% 𝑈1𝑛 ≤ 𝑈1𝑐𝑐 ≤ 10% 𝑈1𝑛 , on réalise le montage
suivant :

NB : Afin de ne pas endommager le transformateur, on commence par augmenter la tension


d’alimentation en partant de zéro jusqu’à ce que le courant secondaire 𝐼2𝑐𝑐 atteint le courant nominal
𝐼2𝑛 du transformateur ( 𝐼2𝑐𝑐 = 𝐼2𝑛 ).

Détermination de 𝑹𝒔 et 𝑿𝒔

En court-circuit, le courant est égal au courant nominal et donc l’hypothèse de Kapp vérifiée. Le
transformateur, en court-circuit, peut être modélisé par le schéma ramené au secondaire comme suit :

Cours Electrotechnique Page 62


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Calcul de 𝑹𝒔 :

La puissance 𝑃1𝑐𝑐 mesurée réellement lors de l’essai en court-circuit est modélisé sur le schéma
précédent par les pertes par effet Joule dans Rs.

2 𝑃
Soit: 𝑃1𝑐𝑐 = 𝑃𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒𝑠 = 𝑅𝑠 . 𝐼2𝑐𝑐 donc 𝑅𝑠 = 𝐼21𝑐𝑐
2𝑐𝑐

Calcul de 𝑿𝒔 :
𝑚.𝑈1𝑐𝑐
L’impédance ramenée au secondaire est: 𝑍𝑠 = √𝑅𝑠2 + 𝑋𝑠2 =
𝐼2𝑐𝑐

𝑚.𝑈 2
D’où : 𝑋𝑠 = √( 1𝑐𝑐 ) − 𝑅𝑠2
𝐼2𝑐𝑐

𝑋𝑠 𝑋 𝑠
Et 𝐿𝑠 = 𝜔
= 2𝜋𝑓

Remarque :

Si on ne se place pas dans le cadre de l’hypothèse de Kapp on aura :

𝑃1𝑐𝑐 = 𝑃𝑓𝑒𝑟𝑐𝑐 + 𝑃𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒𝑠

Avec : 𝑃𝑓𝑒𝑟𝑐𝑐 sont les pertes fer en court-circuit.

Or les pertes fers sont proportionnelles au carrée de la tension primaire et puisque le transformateur est
alimentée sous une tension réduite, on peut négligée 𝑃𝑓𝑒𝑟𝑐𝑐 devant 𝑃𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒𝑠 .

D’où 𝑃1𝑐𝑐 ≈ 𝑃𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒𝑠 .

VI. Performances d’un transformateur monophasé

Connaissant les paramètres d’un transformateur et les conditions de charge, on pourra prévoir les
performances d’un transformateur, à savoir : la chute de tension et le rendement.

VI.1. Chute de tension :


Pour une charge qui impose un déphasage 2, on rappelle le diagramme vectoriel du
transformateur qui traduit l’équation (−𝑚 𝑈1 = 𝑈2 + 𝑅𝑠 . 𝐼2 + 𝑋𝑗. 𝐼2 ) :

Cours Electrotechnique Page 63


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

On définit la chute de tension par : U=U20-U2

Avec : U2 est la tension secondaire en charge, elle est représentée graphiquement par OB.

U20 est la tension secondaire à vide, elle est représentée graphiquement par OA puisque U20=mU1.

La projection de la relation −𝑚 𝑈1 = 𝑈2 + 𝑅𝑠 . 𝐼2 + 𝑋𝑗. 𝐼2 sur l’axe (OB) fournit :

𝑼𝟐𝟎 𝒄𝒐𝒔𝜹 = 𝑼𝟐 + 𝑹𝒔 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑿𝒔 𝑰𝟐 . 𝒔𝒊𝒏(𝜑2 )

Or les termes RsI2 et XsI2 qui sont des termes de chute de tension sont négligeables devant U2, d’après
le digramme on peut écrire : 𝜹 ≪ 𝟏 et donc 𝒄𝒐𝒔𝜹 ≈ 𝟏.

On a alors :
𝑼𝟐𝟎 ≈ 𝑼𝟐 + 𝑹𝒔 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑿𝒔 𝑰𝟐 . 𝒔𝒊𝒏(𝜑2 )

La chute de tension d’un transformateur s’exprime alors par :

∆𝑼 = 𝑹𝒔 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑿𝒔 𝑰𝟐 . 𝒔𝒊𝒏(𝜑2 )

Remarque :

- En utilisant l’approximation précédente, la tension en charge s’exprime par :

𝑼𝟐 = 𝑼𝟐𝟎 − (𝑹𝒔 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑿𝒔 . 𝒔𝒊𝒏(𝜑2 ))𝑰𝟐

Dans ce cas la courbe donnant U2 en fonction de I2 est une droite passante par (0,U20).

- En effectuant un essai en charge (mesure directe de U2), on obtient rigoureusement les allures
suivantes donnant U2 en fonction de I2:

𝑈2 Charge Capacitive
∆𝑈2 < 0
𝑈20
∆𝑈2 > 0
∆𝑈2 > 0
Charge Résistive

Charge Inductive
𝐼2

VI.2. Rendement du transformateur


Cours Electrotechnique Page 64
Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

On branche au secondaire du transformateur une charge introduisant un déphasage 2 et on l’alimente


sous une tension primaire nominale.

𝑷𝟐
Le rendement du transformateur est défini par: 𝜼 =
𝑷𝟏

Avec :P2 est la puissance fournie par le secondaire à la charge : 𝑷𝟐 = 𝑼𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝝋𝟐 )

P1 est la puissance absorbée par le transformateur est donnée par :

𝑷𝟏 = 𝑷𝟐 + ∑ 𝑷𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔 = 𝑷𝟐 + 𝑷𝒇𝒆𝒓 +𝑷𝒋𝒐𝒖𝒍𝒆𝒔

Ce bilan de puissance est illustré sur le schéma suivant :

𝐵𝑖𝑙𝑎𝑛 𝑑𝑒 𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑃2 𝑃2 = 𝑈2 . 𝐼2 . cos (𝜑2 )


𝑃1

𝑃1 = 𝑈1 . 𝐼1 . cos (𝜑1 )

𝑃𝑗𝑜𝑢𝑙𝑒𝑠 = 𝑅𝑠 . 𝐼22
𝑈12
𝑃𝑓𝑒𝑟 = ≈ 𝑃10
𝑅𝑓
Le rendement se calcule alors par:

𝑼𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 )
𝜼=
𝑼𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑷𝒇𝒆𝒓 + 𝑹𝒔 . 𝑰𝟐 𝟐

Remarque 1 :

𝑃𝑓𝑒𝑟 = 𝑃10 si l’essai à vide est effectuée à la tension primaire du régime de charge considéré.

𝑃𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒𝑠 = 𝑃1𝑐𝑐 si le courant 𝐼2𝑐𝑐 coïncide avec le courant 𝐼2 du régime de charge considéré.

Remarque 2 : Le rendement est maximum lorsque :

𝑷𝒇𝒆𝒓 = 𝑷𝒋𝒐𝒖𝒍𝒆𝒔 = 𝑹𝒔 . 𝑰𝟐 𝟐 ( à 𝑼𝟐 et 𝜑2 données)

Ce résultat est illustré sur le graphique suivant qui donne l’évolution du  et P en fonction de I2.

Cours Electrotechnique Page 65


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

 P

100%
𝜂

𝑃𝑗𝑜𝑢𝑙𝑒𝑠

Pfer
𝑃𝑓𝑒𝑟

𝐼2
𝐼2𝑛

En effet :

Le rendement s’écrit :

𝑼𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 )
𝜼=
𝑷𝒇𝒆𝒓
𝑼𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑰 + 𝑹𝒔 . 𝑰𝟐
𝟐

𝑷𝒇𝒆𝒓
Le rendement est maximal si la fonction 𝒇(𝑰𝟐 ) = 𝑰𝟐
+ 𝑹𝒔 . 𝑰𝟐 est minimale, soit :

𝑷𝒇𝒆𝒓
𝒇′ (𝑰𝟐 ) = 𝟎 Ou − 𝑰𝟐𝟐
+ 𝑹𝒔 = 𝟎

Le rendement est alors maximal si 𝑷𝒇𝒆𝒓 = 𝑹𝒔 𝑰𝟐𝟐 = 𝑷𝑱𝒐𝒖𝒍𝒆𝒔 . Souvent, on note I2 par I2M.

B. LES TRANSFORMATEURS TRIPHASES EN REGIME SINUSOÏDAL

I. Constitution et couplages

Un transformateur triphasé est défini comme un ensemble de trois transformateurs identiques.

Dans la pratique et pour réduire l’encombrement et le coût du transformateur, on utilise en général un


seul circuit magnétique à trois colonnes comme c’est mentionné sur la figure ci-dessous.

Sur chaque colonne, on enroule un enroulement primaire et un enroulement secondaire pour constituer
un transformateur monophasé.

Cours Electrotechnique Page 66


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

HT BT BT HT HT BT HT HT BT HT

Enroulements basse tension BT et


Colonnes haute tension HT

II. Couplage du transformateur

Il y a trois façons pour connecter les trois enroulements primaires ou secondaires (étoile, triangle, zig-
zag).

Pour représenter le schéma d’un transformateur triphasé, on établit les conventions suivantes, on note
par :

Bornes : A, B, C les bornes du primaire et a, b, c les bornes du secondaire;

Neutre: N pour le primaire et n pour le secondaire;

Couplage étoile: Y pour le primaire et y pour le secondaire;

Couplage triangle: D pour le primaire et d pour le secondaire;

Couplage Zig-zag: Z pour le primaire et z pour le secondaire;

L’association d’un mode de connexion du primaire avec un mode de secondaire caractérise un


couplage du transformateur :

Exemples :

Cours Electrotechnique Page 67


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Remarque importante:

- Pour le couplage Zig-zag (exemple 3), chaque phase est constituée de deux demi-enroulements pris
sur deux colonnes différentes en inversant le sens de parcours.

Dans l’exemple 3, la phase a du secondaire est prise sur la colonne 1 et la colonne 3 telle que:
n
Van=Vaa’+Va’n avec Vaa’ et Va’n agissent en sens inverses puisque Vaa’ est orientée vers la plaque à
bornes alors que Va’n y s’oppose.

- Contrairement au couplage triangle, les couplages étoile et Zig-zag possèdent un point neutre.

III. Indice horaire et rapport de transformation

III.1. Indice horaire

III.1.1. Définition

On peut vérifier que quel que soit le type de couplage pour un transformateur triphasé, le
déphasage entre les tensions étoilées (simples) VA et Va est un multiple de 30°:

( 𝑉𝑎 , 𝑉 𝐴 ) = ℎ. 30° 𝑎𝑣𝑒𝑐 0 ≤ ℎ ≤ 11

h est appelé l’indice horaire du transformateur.

Pour déterminer l’indice horaire, on représente les deux tensions VA et Va en tant qu’aiguilles
d’une montre (voir figure ci-dessous) où:

VA indique toujours Midi (12) ou (0).

Va indique l’heure qui est égale à l’indice horaire h.

Cours Electrotechnique Page 68


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

III.1.2. Détermination de l’indice horaire

La détermination de l’indice horaire repose sur la règle suivante:

Sur une même colonne, deux tensions orientées vers les points d’entrées (ou vers la
plaque à bornes si ces points ne sont pas représentés) sont en phase.

L’application de cette règle permet de déterminer l’angle (𝑉𝑎 , 𝑉 𝐴 ) en vue d’en déduire
l’indice horaire h.

Exemple 1 :

- On commence par dessiner les tensions pour le couplage triangle ;


- On déduit Uab
- On applique la règle précédente: sur la colonne 1, les tensions Va et Uab sont en
phase puisque les deux tensions sont orientées vers les points d’entrées.

Cours Electrotechnique Page 69


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

L’indice horaire est h=2 et la désignation complète du transformateur est: Yd2

Exemple 2 :

- On commence par dessiner les tensions pour le couplage étoile (primaire);


- On écrit: Va=Vaa’+Va’n
- On applique la règle: Vaa’ est en phase avec VA et Va’n est en opposition de phase avec
VC

L’angle (𝑉𝑎 , 𝑉 𝐴 ) = 60° et donc l’indice horaire est h=2. D’où la désignation complète du
transformateur est: Yz2

Cours Electrotechnique Page 70


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

III.2. Rapport de transformation

Le rapport de transformation à vide est défini par:

𝑈20
𝑚=
𝑈1

Avec: U20 est la tension composée secondaire à vide;

U1 est la tension composée primaire.

Exemples de calcul de m:

Exemple 1:

Sur le transformateur monophasé pris sur la première colonne on a:

𝑈𝑎𝑏 𝑁2
=
𝑉𝐴 𝑁1

Or
𝑈20 𝑈𝑎𝑏
𝑚= = puisque 𝑈1 = √3 𝑉𝐴
𝑈1 √3 𝑉𝐴

𝑁2
Alors 𝑚 =
√3 𝑁1

Exemple 2:

On considère le transformateur monophasé pris sur la première colonne constitué de N1 spire


au primaire et N2/2 spires au secondaire (demi enroulement).
Cours Electrotechnique Page 71
Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑉𝑎𝑎′ 𝑁2 /2
On a: =
𝑉𝐴 𝑁1

𝑈20 𝑉
Or : 𝑚 = = 𝑉𝑎 puisque 𝑈1 = √3 𝑉𝑎 et 𝑈20 = √3 𝑉𝑎
𝑈1 𝐴

Mais d’après le diagramme vectoriel de ce montage (voir exemple 2 du paragraphe précédent)


on peut vérifier simplement que : 𝑉𝑎 = √3 𝑉𝑎𝑎′

√3 𝑉𝑎𝑎′
D’où: 𝑚 =
𝑉𝐴

√3 𝑁2
Soit : 𝑚 = 2𝑁1

IV Schéma équivalent monophasé d’un transformateur triphasé

Par définition du transformateur triphasé, le schéma monophasé équivalent est le schéma d’un
transformateur monophasé:

Avec :

V1 et V2 sont les tensions primaire et secondaire étoilées (simples) ;

I1 et I2 sont des courants de ligne.

𝑚 = 𝑚𝑒 −𝑗𝜃 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜃 = 30ℎ (𝑒𝑛 °)

𝑟1 ∶ 𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑟𝑜𝑢𝑒𝑙𝑒𝑚𝑛𝑡𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒


𝑟2 ∶ 𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑟𝑜𝑢𝑒𝑙𝑒𝑚𝑛𝑡𝑠 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
𝑅𝑓 ∶ 𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑟𝑒𝑝𝑟é𝑠𝑒𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑟 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
𝑙1 ∶ 𝐼𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
𝑙2 ∶ 𝐼𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
𝐿𝑚 ∶ 𝐼𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
𝑚 ∶ 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 à 𝑣𝑖𝑑𝑒
ℎ: 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 ℎ𝑜𝑟𝑎𝑖𝑟𝑒

I0a: composante active du courant à vide I10


I0r: composante réactive du courant à vide I10

Cours Electrotechnique Page 72


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Remarque importante : Le schéma monophasé équivalent ramené au secondaire (dans l’hypothèse


𝐼2
de Kapp) est alors:
𝑋𝑠 𝑗
𝑅𝑠
~ 𝑉2
𝑚 𝑉1

Avec : 𝑅𝑠 = 𝑚2 𝑟1 + 𝑟2

𝐿𝑠 = 𝑚2 𝑙1 + 𝑙2

V. Détermination expérimentale des éléments du schéma équivalent monophasé

V.1. Essai à vide (à tension primaire nominale U1n)


But : détermination de 𝑚, 𝑅𝑓 et 𝐿𝑚
Montage :

Détermination des paramètres:

A vide, l’hypothèse de Kapp n’est pas vérifiée. Le schéma monophasé équivalent transformateur se
simplifie à :

𝑈
 Rapport de transformation 𝑚 :𝑚 = 𝑈20
1𝑛

 La résistance 𝑅𝑓 :

Cours Electrotechnique Page 73


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Le calcul se fait comme pour le transformateur monophasé mais dans ce cas on considère une
𝑃10
puissance égale à 𝑃′10 = 3
.

𝑃10 2 𝑉10
D’où : 3
= 𝑅𝑓 𝐼0𝑎 avec 𝐼0𝑎 = 𝑅𝑓
𝟑𝑽𝟐𝟏𝟎
soit : 𝑷𝟏𝟎 = 𝑹𝒇
𝑼𝟐
La résistance 𝑅𝑓 est alors: 𝑹𝒇 = 𝑷𝟏𝟎 puisque : 𝑈10 = √3𝑉10 .
𝟏𝟎

 L’inductance magnétisante 𝐿𝑚 :
2 2
On la puissance apparente à vide : 𝑆10 = 𝑉10 . 𝐼10 = √𝑃′10 + 𝑄′10

2 ′2 2
soit 𝑄′10 = √𝑆10 − 𝑃10 = 𝑋𝑚 𝐼𝑜𝑟
𝑉
avec 𝐼0𝑟 = 𝑋10
𝑚

2
𝑉10
soit : 𝑄′10 = √(𝑉10 . 𝐼10 )2 − 𝑃10
′2
=
𝑋𝑚

𝑼𝟐𝟏𝟎 𝑼𝟐𝟏𝟎
D’où : 𝑿𝒎 = et 𝑳𝒎 =
√(𝑼𝟏𝟎 .𝑰𝟏𝟎 )𝟐 −𝑷𝟐𝟏𝟎 𝝎.√(𝑼𝟏𝟎 .𝑰𝟏𝟎 )𝟐 −𝑷𝟐𝟏𝟎

V.2. Essai en court-circuit :


But : détermination de 𝑹𝒔 et 𝑿𝒔

A tension d’alimentation 𝑈1𝑐𝑐 réduite, soit 2% 𝑈1𝑛 ≤ 𝑈1𝑐𝑐 ≤ 10% 𝑈1𝑛 , on réalise le montage
suivant :

NB : Afin de ne pas endommager le transformateur, on commence par augmenter la tension


d’alimentation en partant de zéro jusqu’à ce que le courant secondaire 𝐼2𝑐𝑐 atteint le courant nominal
𝐼2𝑛 du transformateur ( 𝐼2𝑐𝑐 = 𝐼2𝑛 ).

Détermination de 𝑹𝒔 et 𝑿𝒔

En court-circuit, le courant est égal au courant nominal et donc l’hypothèse de Kapp vérifiée. Le
transformateur, en court-circuit, peut être modélisé par le schéma ramené au secondaire comme suit :

Cours Electrotechnique Page 74


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

Calcul de 𝑹𝒔 :

La puissance 𝑃1𝑐𝑐 mesurée réellement lors de l’essai en court-circuit est modélisé sur le schéma
précédent par les pertes par effet Joule dans les trois résistances Rs.
𝑷𝟏𝒄𝒄 𝑷
Soit: 𝟑
= 𝑹𝒔 . 𝑰𝟐𝟐𝒄𝒄 donc 𝑹𝒔 = 𝟑𝑰𝟐𝟏𝒄𝒄
𝟐𝒄𝒄

Calcul de 𝑿𝒔 :
𝑚.𝑉1𝑐𝑐
L’impédance ramenée au secondaire est : 𝑍𝑠 = √𝑅𝑠2 + 𝑋𝑠2 =
𝐼2𝑐𝑐

𝒎.𝑼 𝟐 𝑿 𝑿𝒔
D’où : 𝑿𝒔 = √( 𝟏𝒄𝒄) − 𝑹𝟐𝒔 et 𝑳𝒔 = 𝒔 =
√𝟑𝑰𝟐𝒄𝒄 𝝎 𝟐𝝅𝒇

VI. Performances d’un transformateur triphasé

Connaissant les paramètres d’un transformateur et les conditions de charge, on pourra prévoir les
prévoir les performances d’un transformateur, à savoir : la chute de tension et le rendement.

VI.1. Chute de tension

On reporte directement l’expression de la chute de tension établie pour un transformateur monophasé.

Soit : ∆𝑼 = √𝟑∆𝑽

= √𝟑(𝑹𝒔 𝑰𝟐 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑿𝒔 𝑰𝟐 . 𝒔𝒊𝒏(𝜑2 ))

VI.2. Rendement du transformateur

Le rendement du transformateur est défini par:

𝑷𝟐
𝜼=
𝑷𝟏

Avec P2 est la puissance fournie par le secondaire à la charge :

𝑷𝟐 = √𝟑𝑼𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝝋𝟐 )

P1 est la puissance absorbée par le transformateur est donnée par :

Cours Electrotechnique Page 75


Polycopié pédagogique (cours) : Electrotechnique

𝑷𝟏 = 𝑷𝟐 + ∑ 𝑷𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔 = 𝑷𝟐 + 𝑷𝒇𝒆𝒓 + 𝟑𝑹𝒔 . 𝑰𝟐 𝟐

√𝟑𝑼𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 )
𝜼=
√𝟑𝑼𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝒄𝒐𝒔(𝜑2 ) + 𝑷𝒇𝒆𝒓 + 𝟑𝑹𝒔 . 𝑰𝟐 𝟐

Avec: 𝑃𝑓𝑒𝑟 = 𝑃10 si l’essai à vide est effectué à la tension primaire du régime de charge considéré.

Cours Electrotechnique Page 76

Vous aimerez peut-être aussi