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Définitions et conventions

La terminologie utilisée dans ce volume est, pour l'essentiel, une traduction de la


terminologie anglo-saxonne en théorie des langages formels, plus particulièrement
Salomaa1 , Kain 2 et Révész3 . Certaines désignations ou définitions ne sont pas
rigoureusement identiques dans diverses publications. Nous précisons ici les conventions
adoptées. Les titres de chapitre et de paragraphes ont été traduits en anglais afin de
restituer les termes d'origine et de faciliter la lecture de l'ouvrage.

1. Conventions diverses

Avec les quantificateurs “∀” (“quel que soit”) et “∃” (“il existe”), nous utilisons la
notation

x1, …, xn ∈ E
au lieu de

(x1, …, xn) ∈ En
sauf bien sûr pour désigner un n-uplet.
Lorsqu'un objet mathématique est désigné par une lettre minuscule de l'alphabet latin,
toute mention isolée de cet objet dans une phrase est indiquée en italique. Ainsi, a est en
italique pour être discerné du présent du verbe “avoir”, par contre l'expression a ∈ E
n'introduit aucune ambiguïté. Les caractères ou chaînes de caractères sont délimités entre
guillemets: “”.
Nous désignons par N l'ensemble des entiers naturels {0, 1, …}, Z celui des entiers
relatifs, Q celui des nombres rationnels et R celui des nombres réels. Appliquée à ces
ensembles, la notation X* désigne X \ {0} , alors que dans tout autre contexte elle désigne
l'opération monoïde.

2. Applications
Soient deux ensembles E et F. On appelle graphe d'une correspondance entre E et F
un sous-ensemble Γ du produit cartésien E x F. La correspondance (mapping) est
l'opérateur f qui, à tout élément x de l'ensemble de départ E pour lequel il existe au
moins un couple (x,y) ∈ Γ, associe son image f(x) dans F:

1 1973
2 1981
3 1985

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B. Bel — Acquisition et représentation de connaissances en musique

f(x) = {y | (x,y) ∈ Γ}
Une correspondance telle que pour tout x ∈ E il existe au moins un couple (x,y) ∈ Γ
est appelée une application multivoque. On peut sans perte de généralité ramener
toute correspondance f à une application multivoque4 en adoptant la convention:

(x,y) ∉ Γ <=> f(x) = ∅


où “∅” désigne l'ensemble vide. L'application est univoque lorsque card(f(x)) = 1 pour
tout x ∈ E. 5
Nous convenons que toute application est univoque à moins que l'épithète
“multivoque” ne soit explicité.
L'application f est injective si

∀ x,y ∈ E , x ≠ y => f(x) ∩ f(y) = ∅


et surjective si

∀ y ∈ F, ∃ x ∈ E | y ∈ f(x) .
A l'inverse de certains auteurs6 , nous convenons qu'une application ne peut être
bijective que si elle est univoque. Une application univoque est bijective si elle est à la
fois injective et surjective. On retrouve ainsi une propriété classique des bijections:
S'il existe une bijection entre E et F, alors card(E) = card(F).

Nous appelons fonction multivaluée la donnée d'un ensemble de départ E, d'un


ensemble d'arrivée F, et d'une application multivoque f de E dans F. Le domaine de
définition de définition de la fonction est:

Df = { x ∈ E | f(x) ≠ ∅ }
Si l'application f est telle que, pour tout x ∈ E, card(f(x)) ≤ 1, alors la fonction est
monovaluée. Nous convenons qu'une fonction est monovaluée à moins que la
propriété “multivaluée” ne soit mentionnée explicitement.

3. Langages formels
On appelle suite toute application f d'une partie contiguë E = {1,…,n} de N dans un
ensemble quelconque F. L'image f(x) d'un entier i est appelée le terme de rang i de la
suite. Si E = N la suite est infinie.
Nous appelons liste la réduction d'une suite à une partie de N. Le nombre card(E) est
la longueur de la liste.

4 D'où le terme anglais mapping utilisé indifféremment pour les deux.


5 “card(X)” désigne le cardinal de l'ensemble X.
6 Kaufmann & Pichat 1977, I, p.84.

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Définitions et conventions

Une chaîne (string) est une liste dans un ensemble F fini appelé alphabet. Nous
utilisons le mot “symbole”, et non “caractère”, pour désigner tout élément d'une chaîne.
Un symbole peut être un graphème quelconque ou même une chaîne de symboles dans un
autre alphabet. Nous avons évité les désignations “mot” et “phrase” qui peuvent renvoyer
à la linguistique ou à la musique. Au chapitre VI, “mot” désigne un élément d'un
ensemble fini de chaînes (un vocabulaire) qui sert à coder un langage formel.
Nous représentons “.” l'opération de concaténation de listes ou de chaînes. Cette
représentation est omise lorsqu'aucune ambiguïté n'est possible.
La chaîne vide est représentée par le symbole λ.

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