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: TBA1380

Conception, typologie et
Date de publication :
01 juin 2008
spécificités des assemblages
métalliques

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Techniques du bâtiment :


l'enveloppe du bâtiment

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Conception, typologie et spécificités


des assemblages métalliques

1. Terminologie des ossatures métalliques.................................. TBA1380 - 2


2. Conception ............................................................................................... — 9
3. Assemblages soudés ............................................................................. — 10
4. Conception des assemblages.............................................................. — 20
5. Assemblages de type articulé............................................................. — 30
6. Assemblages de type semi-encastré................................................. — 40
7. Assemblages de type encastré........................................................... — 45
8. Raccordements ....................................................................................... — 50
9. Assemblages de bâtiments courants................................................ — 57
10. Aspect économique ............................................................................... — 67

a conception, la typologie et les spécificités des assemblages métalliques


L sont au centre de ce petit article très bref, mais complet.
L’assemblage est considéré comme un « élément sensible ». De ce fait, il y a
des règles et des exigences à respecter en la matière, dont l’essentiel consiste
à anticiper les problèmes préalables et les risques à venir.
Ensuite, il s’agit de réussir la conception de l’assemblage lui-même. Savoir
calculer les efforts, les déformations, la résistance, etc., est au cœur des
connaissances techniques de base en construction métallique.
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Enfin, il est fait un rappel synthétique des éléments basiques élémentaires


destinés à entrer dans la composition d’un assemblage métallique.
Le lecteur complétera la connaissance de ce domaine avec l’article [TBA1374]
qui traite plus spécifiquement du rivetage, boulonnage et collage des aciers de
construction.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

1 Terminologie des ossatures métalliques

Définitions – Comment parler de structures métalliques sans Bavette – Lame métallique protégeant des infiltrations d’eau
parler du langage approprié au métier de charpentier de pluie les interstices de pénétrations ou de parties mobiles
métallique. situées en toiture.
Les termes les plus couramment utilisés appartiennent à ceux Bêche – Butée soudée perpendiculaire à une platine de pieds
du charpentier bois et peuvent même être utilisés par le cou- poteau et pénétrant dans le béton de fondation pour résister
vreur ainsi que tous les métiers du bâtiment. On peut à un effort horizontal.
néanmoins rencontrer des mots qui sont propres à la char-
pente métallique (baïonnette, gousset, échantignolle, fourrure, Bracon – Barre oblique reliant une panne avec l’entrait d’une
etc.). ferme.

La localisation des éléments décrits est indiquée aux figures 1 Bretelles – Pièce de liaison unissant deux membrures par
à 5. encastrement à ses extrémités (on dit également : barrette).

About – Extrémité d’une pièce (un fer), usinée ou préparée Brisis – Tôle relevée en bas de pente pour amortir l’écoule-
pour être assemblée avec une autre pièce. ment des eaux pluviales.
Cadre – Ossature composée de poteaux et de traverses
Acrotère – Saillie verticale d’une façade au-dessus du niveau
assemblés rigidement entre eux et capables d’assurer leur
d’une toiture-terrasse ou d’une toiture à faible pente pour
propre stabilité (on dit également : portique).
masquer la couverture.
Caisson – Section creuse, carrée, rectangulaire, trapézoïdale
Agrafe – Pièce de forme adaptée permettant la fixation de cer-
ou circulaire dont les parois sont exécutées à partir de tôle
tains éléments de couverture, de bardages, de planchers ou
pleine et dont le but est de résister particulièrement à la com-
de façade.
pression ou à la torsion.
Aiguille – Tige ou barre travaillant à la traction et supportant
Calepinage – C’est le résultat de l’effet décoratif que l’on peut
en son centre le tirant de certaines fermes (on dit également :
donner aux tôles de bardages.
suspentes).
Cantilever – Système de construction appliqué à des poutres
Ancrage – Ensemble des moyens employés pour solidariser comportant deux travées ou plus et caractérisées par le fait
un poteau avec sa fondation. que des articulations sont disposées dans les travées (le but
Ancre – Pièce de fer, généralement en forme de X, placée à recherché étant la diminution des contraintes ainsi que des
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l’extrémité d’un chaînage pour s’opposer à l’écartement des flèches).


murs principaux. Chaise – Console métallique scellée dans un mur pour servir
Appentis – Toiture à une seule pente adossée à un mur ou d’appui à un élément de construction.
un bâtiment. Chandelle – Poteau provisoire pour servir d’étai sous une
Arbalétrier – Membrure supérieure d’une ferme. poutre.

Arête – Angle saillant formé par l’intersection de deux sur- Chéneau – Sorte de gouttière disposée en bas des pentes de
faces planes ou courbes. toiture et servant à recueillir des eaux de pluie et à les diriger
vers les tuyaux de descente.
Arêtier – Pièce de charpente placée sous l’arête (à l’intersec-
Chevêtre – Profilés dont les extrémités s’appuient sur deux
tion de deux versants de toiture) et sur laquelle s’assemblent
solives, deux poutres ou deux pannes afin de constituer une
les autres éléments de charpente (pannes, chevrons, etc.).
ouverture de trémie, de plancher ou de toiture.
Auvent – Petit toit en appentis au-dessus d’une entrée fixée
Chien assis – Lanterneau à une seule pente situé en rampant
« en console » scellée dans le mur.
sur une toiture inclinée et en sens contraire du versant.
Baie – Ouverture aménagée dans un mur, une cloison où un
Clame – Pièce métallique fixée à l’extrémité d’une barre et
bardage pouvant recevoir une porte ou une fenêtre.
servant à réaliser un accostage précis pour faciliter un assem-
Baïonnette – Petit poteau de section réduite en prolongation blage ou l’exécution d’une soudure.
d’un poteau destiné à supporter les fermes des combles ou le Clé d’arc – Milieu d’un arc en charpentes métalliques ou
prolongement du bardage. faîtage des fermes.
Ballonnage – Raidissage transversal provisoire d’un entrait Closoir – Pièce métallique de calfeutrement.
de fermes empêchant son flambement lors du levage avec
prise en faîtage. Connecteur – Organe de liaison placé entre une poutre métal-
lique et une dalle de béton pour solidariser les deux matériaux.
Bandeau – Pièce en saillie horizontale et continue sur une
façade montée le long de la ligne d’égout pour masquer le Console – Poutre à une travée en porte-à-faux comportant un
chéneau et la rive de toiture. appui à encastrement, l’autre extrémité étant dans le vide.
Bardage – Façade très légère ondulée ou nervurée formant Contrefiche – Barre oblique reliant un poteau avec l’entrait
l’enveloppe d’un bâtiment industriel. d’une ferme (on dit également : aisselier).

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Contreventement – Dispositif assurant la stabilité de l’ossa- Feuillure – Entaille longitudinale devant recevoir une pièce
ture d’un bâtiment soumis à des actions horizontales. présentant une saillie longitudinale complémentaire.
Corbeau – Petite console en saillie destinée à supporter des Fichage – Intervalle de réglage aménagé entre la face supé-
efforts importants. rieure d’un appui et le dessous de la plaque d’embase d’un
poteau.
Corniche – Partie saillante ceinturant une construction à la
partie supérieure de la façade. Fourrure – Pièces en tôle ou en fer plat utilisée pour com-
penser un vide dans certains assemblages.
Costière – Pièce sur laquelle s’appuie la rive d’une couverture
autour d’une trémie, d’un lanterneau. Fruit – Inclinaison sur la verticale d’une membrure d’un
Couronnement – Pièce métallique disposée à la partie supé- poteau. C’est aussi l’inclinaison nécessaire donnée aux mon-
rieure d’un pan de fer ou d’une ossature de bardage. C’est une tants d’une porte pour en faciliter la fermeture.
sorte de chaînage.
Galendage – Cloison de briques ou de moellons remplissant
Couvre-joint – Plaques de liaison réunissant par des rivets le vide entre deux fermes.
ou des boulons les abouts de deux éléments d’une même
pièce (on dit également : éclisse). Gousset – Pièce en tôles planes servant à l’assemblage de
barres convergentes ou au raidissement d’une platine.
Coyau – Cale de forme triangulaire utilisée pour relever la
pente d’une couverture au droit de la gouttière. Héberge – C’est la ligne droite ou brisée située à la partie
supérieure d’un mur séparatif.
Crapaud – Système d’attache permettant la fixation sur une
poutre sans faire de percements dans l’aile ou la membrure Heurtoir – Butée ou socle portant un tampon amortisseur et
inférieure d’une traverse. servant à arrêter un véhicule ou un pont roulant en fin de
course sur un chemin de roulement.
Crinoline – Sorte de garde-corps de forme tubulaire disposé
sur les échelles fixes afin de protéger d’une chute éventuelle. Hourdis – Sorte de remplissage en brique en terre cuite ou
en béton disposé entre les solives et servant de support pour
Croix de Saint-André – Barre disposée en forme de croix la confection d’un plancher de béton armé.
(contreventement).
Jambe de force – Poteau incliné destiné à soulager la poutre.
Croupe – Versants de toiture permettant de renvoyer les eaux
pluviales sur les chéneaux. C’est aussi une ferme placée Jarret – Pièce métallique formant l’angle d’un portique (on dit
transversalement au long-pan d’un bâtiment sur le versant. également : hanche).
Dévers – Pente ou inclinaison volontaire ou accidentelle d’une Jouée – Paroi verticale longitudinale et latérale d’un
pièce ou d’une construction. lanterneau.
Diagonales – Barre oblique d’une poutre triangulée.
Lambourde – Pièce sur laquelle seront clouées les lames de
Dormant – Cadre fixe des menuiseries. Solidaire du gros parquet.
œuvre.
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Lambrequin – Bandeau en tôles formant la rive d’une cou-


Dosseret – Poteau métallique épousant la forme d’un pilastre verture sur le pignon d’un bâtiment ou d’un lanterneau.
ou d’un contrefort de mur et destiné à renforcer ces derniers.
Lanterneau – Partie surélevée d’un comble, souvent parallèle
Échantignolle – Pièce en fer plat plié fixant une panne sur au faîtage et disposé symétriquement de part et d’autre de
l’arbalétrier d’une ferme ou sur la traverse d’un portique. celui-ci. Par extension, on utilise aussi ce terme pour les fenê-
tres de toit assurant l’éclairage ou la ventilation de couloirs ou
Écharpe – Contreventement réalisé par une barre disposée de cage d’escalier.
en diagonale d’une palée comportant plusieurs poteaux.
Larmier – Terme de maçonnerie, destiné à interrompre le ruis-
Éclisse – Pièce assurant la liaison, l’alignement et la trans- sellement des eaux sur les appuis de fenêtres (on dit
mission de certains efforts entre deux éléments adjacents ou également : goutte d’eau, jet d’eau).
consécutifs d’une ossature, d’une panne, d’un rail.
Empannon – Pièce destinée à diviser en plusieurs portées Libage – Assise de maçonnerie constituée par des pierres de
intermédiaires l’intervalle entre deux fermes de manière à grande dimension sur laquelle on fait reposer une colonne, un
réduire la section des pannes (on dit également : faux poteau.
arbalétrier). Lien – Barre reliant deux à deux des pannes ou des lisses.
Encorbellement – Pièce de construction se trouvant en saillie
Liernes – Liens de pannes en cornières croisées reliant res-
par rapport au nu d’une façade. Partie d’ossature en
pectivement en ciseaux les membrures supérieures et
débordement.
inférieures d’une panne en treillis.
Engravure – Intersection par scellement d’une bande de zinc
dans une rainure pratiquée dans une paroi pour détourner le Limon – Poutre supportant les marches d’un escalier (on dit
ruissellement des eaux de pluie. également : joue).

Entrait – Membrure inférieure d’une ferme (travaille générale- Linçoir – Chevêtre placé devant un conduit de cheminée ou
ment en traction). devant certaines parties de murs impropres à supporter les
solives d’un plancher.
Faîtage – Arrête longitudinale formée au sommet d’une toiture
par la rencontre des deux versants. Linteau – Poutre horizontale située à la partie supérieure
d’une baie (on dit aussi : poitrail).
Ferme – Poutre triangulée dont la membrure supérieure est à
simple ou à double inclinaison. Lisses – Barre horizontales d’une ossature de bardages.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Longeron – Poutre longitudinale dans une ossature porteuse Parapet – Ancien nom donné aux garde-corps d’ouvrages
à structure quadrillée. Généralement disposée parallèlement d’art.
aux poutres principales
Parclose – Profilés en forme de coulisses permettant le main-
Long-pan – Paroi d’une construction située dans un plan tien du vitrage dans les feuillures de châssis.
parallèle à la rive ou à l’égout de la toiture. Dans une cons-
truction rectangulaire ce sont les murs parallèles à l’axe du Pas – Écartement entre deux rivets ou boulons consécutifs et
faîtage. dans une même file.

Longrine – Poutre longitudinale disposée à la base d’une Paumelle – Ferrure pivotante et permettant la rotation d’une
paroi et supportant tout ou partie du poids du bardage. C’est porte ou d’une fenêtre.
aussi les poutres qui relient les massifs de fondation dans Pied – Partie inférieure de poteaux, d’une béquille de portique,
l’infrastructure d’une construction. articulée ou encastrée.
Mansard – Forme de comble dont les versants brisés déga- Piédroit – Élément de construction à génératrice verticale
gent un volume qui permet de le rendre habitable. La partie servant d’appui à un arc ou à une voûte (on dit aussi :
la plus inclinée du comble est le « brisis ». béquille).
Marquise – Petit auvent vitré placé au-dessus d’une porte Pignon – Façade la plus étroite d’un bâtiment.
donnant sur l’extérieur.
Pilastre – Premier barreau du bas d’une rampe d’escalier.
Membrure – Partie supérieure et inférieure d’une poutre géné- Terme employé aussi pour les montants renforçant une grille
ralement disposée dans le plan perpendiculaire à l’âme ou au et placé de loin en loin.
treillis. Dans les poutrelles laminées, les membrures sont
appelées « ailes ». Dans les poutres reconstituées et soudées, Pilier – Poteau de forte section supportant des charges
les membrures sont appelées « semelles ». élevées dans un bâtiment important.

Meneau – Montant métallique ou maçonné formant une sépa- Pince – Distance donnée à l’écartement entre le bord d’une
ration verticale entre deux châssis. pièce et le premier trou d’un rivet ou d’un boulon.

Moignon – Partie extrême de travée de portique soudée en Platine – Plaque d’assemblage située à l’extrémité d’un
atelier sur les poteaux et réalisant un nœud parfaitement poteau ou d’une poutre.
encastré. Poinçon – Montant central d’une ferme à deux pentes (tra-
Moice – Poutre composée de deux membrures parallèles et vaille généralement en compression).
solidaires. Portique – Système formé par deux montants et une traverse
droite ou brisée.
Montant – Barre reliant les membrures d’une poutre trian-
gulée, barre verticale d’une ossature de bardage, élément Poteau – Élément vertical sur lequel s’attachent des poutres.
vertical ou peu incliné d’un portique.
Potelet – Petit poteau de dimensions réduites et n’ayant à
Nœud – Point ou concours de deux ou plusieurs barres d’une supporter qu’une charge restreinte (on dit aussi : quille).
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ossature en assemblage commun.


Potence – Ossature constituée par un montant pivotant
Noue – Ligne creuse déterminée par la rencontre de deux ver- portant une traverse horizontale à la partie supérieure pour
sants d’une toiture lorsqu’elle forme un angle rentrant. C’est desservir une aire de travail.
l’inverse de l’arêtier.
Poutraison – Terme utilisé pour désigner l’ensemble des
Nu – Terme employé pour éviter toute erreur afin de donner poutres composant un plancher.
les références d’un élément dont on considère la justesse.
Poutre – Élément souvent horizontal recevant principalement
Ossature – Ensemble de toutes les barres d’une construction des charges verticales.
assemblées entre elles pour former le squelette sur lequel
viendront prendre appuis les hourdis des planchers, la couver- Pureau – Terme de couverture qui désigne la partie de tuiles
ture, les murs et cloisons d’un édifice (on dit aussi : structure). non recouvertes par la tuile supérieure. C’est également la
cote d’espacement des lattis sur les chevrons.
Ourlet – Bord d’une tôle mince façonnée suivant une forme
cylindrique. Radier – Dalle de béton armé servant de fondation pour les
constructions sur sol incohérent.
Ouvrant – C’est la partie mobile d’une porte (on dit aussi :
vantail). Rampant – Surface inclinée de la toiture d’un bâtiment.
Rejingot – Partie en saillie d’un jet d’eau d’une fenêtre ou baie
Palée – Rangée de poteaux métalliques généralement reliés
vitrée.
par des poutres horizontales et des diagonales formant ainsi
un plan capable d’une rigidité élevée. La palée de stabilité est Relevé – Se dit de la membrure inférieure, ou entrait, d’une
située entre deux poteaux et reprend tous les efforts horizon- ferme quand celle-ci n’est pas horizontale.
taux appliqués à l’ossature dans le plan de ces poteaux.
Retroussé – Se dit de la membrure inférieure, ou entrait,
Panne – Poutre horizontale reliant les fermes et reportant sur d’une ferme lorsque cette barre est assemblée sur l’arbalétrier.
celle-ci les charges et surcharges de couverture.
Sablière – Poutre horizontale de rive se situant au niveau des
Panne faîtière – Panne située au sommet d’une toiture à deux retombées des fermes et supportant généralement une allège.
versants.
Sabot – Plaque épaisse en fonte ou en acier moulé utilisée
Panne sablière – Panne située en bas d’un versant de toiture. comme plaque d’appui et de répartition sous les poteaux
métalliques.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Solin – Joint assurant l’étanchéité et le calfeutrement d’une Treillis – Terme définissant un choix technologique concer-
couverture située contre un mur. nant la structure d’une poutre, d’un poteau ou d’une ferme
dans laquelle l’âme est remplacée par un réseau de barres
Solive – Poutrelles formant l’ossature directe ou primaire d’un triangulées.
plancher. Les solives supportent le hourdis.
Trémie – Ouverture aménagée dans un plancher pour établir
Sommier – Bâti formé de poutrelles jointives interposées un escalier, un ascenseur, etc.
entre une pièce métallique de grandes dimensions et son
massif de fondation. Trumeau – Éléments porteurs, généralement en maçonnerie,
situés entre deux baies et descendant du haut en bas de la
Suspente – Tige ou pièce métallique toujours verticale soute- façade.
nant par effet de traction une masse suspendue.
Trusquinage – Axe servant de guide pour implanter et percer
Tablier – Tout ou partie de l’ensemble des éléments résistants les trous qui recevront les boulons ou les rivets d’un
constituant l’ossature porteuse d’un pont. assemblage.
Travée – Intervalle entre deux fermes, entre deux poteaux, Ventelles – Persiennes fixes formées par des barres de tôles
pris dans le sens longitudinal du bâtiment. assujetties à des cadres métalliques.
Traverse – Poutre horizontale ou légèrement inclinée reliant La figure 5 donne quelques terminologies d’éléments de
deux montants. couvertures.
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Fig. 1 : Enveloppe du bâtiment (© ETI).

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Fig. 2 : Structure primaire et secondaire (© ETI).

Fig. 3 : Squelette d’un bâtiment (© ETI).

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Fig. 4 : Terminologie d’éléments de charpente (© ETI).

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Fig. 5 : Terminologie d’éléments de couverture (© ETI).

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2 Conception

Introduction – Tout assemblage ou jonction dans une struc- tique hasardeuse ou trop optimiste des efforts, une mauvaise
ture constitue un « élément sensible » en raison : évaluation de la rigidité des éléments.

• des nombreuses contraintes techniques qui le conditionnent : • Recherche d’une sécurité homogène : c’est la partie la plus
encombrement, efforts à transmettre, comportement, condi- faible de l’assemblage qui conditionne seule la ruine. Inutile de
tions de montage, etc. ; surdimensionner certains éléments par rapport à d’autres.

• des perturbations qu’il impose, plus ou moins graves selon le • Favoriser la répartition des efforts, l’épanouissement des
moyen d’assemblage et la qualité de la conception : concentra- « lignes de force » (recherche d’une distribution uniforme, d’un
tion d’efforts au droit des rivets et boulons, contraintes addition- niveau modéré de contraintes).
nelles, fragilisation due à la soudure. • Prévoir et permettre les déplacements ou déformations
nécessaires...
C’est dans ce domaine précis, difficilement modélisable et
automatisable que l’ingénieur et le technicien de construction • Faciliter le montage, réservé au chantier, en favorisant le
métallique ont à exploiter toutes leurs compétences. minimum d’opérations.
Quelques règles et exigences à respecter – Bien qu’il soit Conception de l’assemblage – Un assemblage doit être
difficile de généraliser tant les cas de figure rencontrés sont conçu et calculé pour satisfaire aux conditions suivantes :
divers, quelques règles générales devront rester présentes à
l’esprit du concepteur : • Les efforts internes doivent équilibrer les sollicitations exer-
cées sur l’assemblage.
• Apporter un soin particulier à l’étude des assemblages.
• Chaque élément constitutif doit résister aux efforts définis et
• Le risque dû à une structure mal dimensionnée est bien sou- être adopté dans l’analyse.
vent moins grave que celui dû à de mauvais assemblages... • Les déformations de chaque élément doivent rester infé-
rieures à leur capacité de déformation.
• Dans le premier cas, la ductilité du matériau engendrant des
déformations excessives permet de prévenir la ruine. Dans le • Les déformations, modélisées par leur limite élastique, doi-
second cas, la rupture brutale et physique des éléments a des vent être cinématiquement et plastiquement admissibles.
conséquences immédiates et importantes.
• La répartition des efforts internes doit être en rapport avec les
• Un dimensionnement correct ne peut être effectué que dans rigidités relatives des éléments de l’assemblage.
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le respect des hypothèses de calcul adoptées pour la structure.


Sinon, la distribution des efforts dans les barres n’est pas celle • La conception même de l’assemblage doit pouvoir faciliter
escomptée et certains assemblages seront sous-dimen- non seulement les calculs du point de vue de la résistance mais
sionnés. aussi de tenir compte des exigences de fabrication en atelier.
Éléments de base élémentaire, pour la conception d’un
• Respecter les hypothèses et les lois de comportement des
assemblage – Ces éléments sont les suivants :
matériaux (élasticité, résistance des matériaux) : caractéristi-
ques de poutres, variations progressives de section, continuité • le choix des dimensions localisant les zones ductiles ;
de la ligne moyenne...
• l’utilisation des raidisseurs ;
• Prendre en compte les perturbations et les effets aggravants
dus à la présence des trous (concentration de contraintes), • la convergence des axes des éléments entre eux ;
l’excentrement des organes de liaison par rapport aux efforts • le dégagement pour le passage à l’exécution des soudures ;
(moments « secondaires » souvent importants), la redistribu-
tion des efforts due à la plastification, une distribution hypothé- • la préparation au montage sur le chantier, etc.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

3 Assemblages soudés

I - LA SOUDABILITÉ II - LES DÉFAUTS « MÉTALLURGIQUES » D’UNE SOUDURE


Les différents aspects de la soudabilité – Comme nous La fissure « à chaud » pour les aciers courants de cons-
l’avons développé dans le chapitre relatif à la soudabilité des truction métallique – Elle se produit et se traduit
aciers, il est primordial d’avoir à l’esprit la complexité qu’est la généralement par la présence de fissures longitudinales dans
soudabilité sous ses trois aspects différents, à savoir : le métal fondu. Ce type de fissure est le plus souvent attri-
buable à l’existence de contraintes élevées au moment où le
• la soudabilité opératoire ; métal est encore très chaud. Ce phénomène ne doit normale-
• la soudabilité métallurgique ; ment pas être rencontré.

• et la soudabilité constructive. La fissure par « arrachement lamellaire » – Elle est consé-


cutive à une fissuration se produisant parallèlement à la peau
La soudabilité opératoire – Elle se rapporte à la possibilité d’un produit laminé au droit d’une soudure sollicitant ce maté-
et à la facilité d’application d’un procédé de soudage sur un riau dans la direction de l’épaisseur.
matériau donné. Elle est généralement bonne pour les aciers
de construction métallique soudée avec des procédés cou- Un code de bonnes pratiques permet en général de se pré-
rants mais n’implique pas que les propriétés du joint réalisé munir contre ce risque dès la conception des assemblages :
soient bonnes.
• en favorisant des joints à retrait libre ;
La soudabilité métallurgique – Elle concerne les consé-
quences métallurgiques locales de l’exécution d’un • en évitant les sollicitations directement perpendiculaires à la
assemblage soudé par un procédé donné. En effet, la fusion peau des produits par un choix judicieux de préparation des
locale implique un certain nombre de phénomènes qui se pro- pièces (cf. Fig. 1) ;
duisent dans la zone fondue ou aux abords immédiats du bain
de fusion appelé zone thermiquement affectée (ZAT). Ces • et avec un choix des produits d’apport conduisant à un métal
phénomènes sont liés aux modifications physico-chimiques déposé ayant une limite d’élasticité inférieure à la résistance
imposées par le cycle thermique associé aux déformations et effective du métal de base. Cette mesure est particulièrement
contraintes locales. Ils ont des conséquences très diverses efficace et peut d’ailleurs être limitée aux passes immédiate-
ment en contact avec la peau de la tôle concernée (beurrage).
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selon les familles et les nuances d’aciers considérées.


Parmi les risques les plus fréquents nous avons : Toutes les conditions opératoires susceptibles de diminuer les
contraintes orientées perpendiculairement à la peau du laminé
• Les fissurations sous différentes formes (fissuration à chaud, sont à rechercher. En particulier, le soudage en passes de
arrachement lamellaire des produits laminés, fissuration à froid fortes sections doit être préféré au soudage en passes étroites
des aciers ferritiques (trempants). multiples.
• La fragilisation par différents processus (trempe, grossisse- Si pour des raisons liées au risque de rupture fragile, les sou-
ment de grain, vieillissement, etc.). dures doivent être exécutées en passes étroites, il faut
procéder par couches parallèles à la peau du laminé plutôt
À ces différents risques peuvent s’ajouter les phénomènes que par couches de remplissage perpendiculaires à la bissec-
d’effervescence, d’oxydation, etc. trice du chanfrein (cf. Fig. 2).
La soudabilité constructive – Elle concerne le comporte-
En ce qui concerne le choix des tôles, on privilégiera des qua-
ment du matériau soudé dans une structure soumise aux
lités d’aciers possédant des niveaux garantis de ductilité dans
sollicitations de service (ou d’épreuve).
le sens de l’épaisseur et donc moins susceptibles aux risques
Sur des assemblages avec des éléments soudés, certaines d’arrachement lamellaire. Les nuances correspondantes
régions sont soumises à des effets locaux relatifs aux cycles subissent un calmage spécial (acier qui ne retient pas, à la
thermiques et des contraintes internes (résiduelles ou de ser- solidification, de gaz dissous dans sa masse comme les souf-
vice) subsistent sur l’ensemble de l’assemblage devenu flures) conférant à l’acier une structure à grains fins. Ils n’ont
continu par la présence des soudures. Selon les épaisseurs pas de limite d’élasticité minimale garantie supérieure à 500
et la complexité des formes, la rigidité apportera des con- N/mm2.
traintes plus ou moins importantes.
La fissure « à froid » – Ce type de fissure est, de loin, le
Ainsi, le comportement d’une construction ne dépend pas uni- défaut le plus redouté dans le soudage des aciers.
quement des caractéristiques intrinsèques du métal de base
et des assemblages soudés, mais également de la géométrie Dans le cadre des aciers couramment utilisés en construction
de l’ensemble de la construction et de ses contraintes propres. métallique, la fissuration à froid n’apparaît en général que lors
du soudage avec électrodes enrobées ou fils fourrés. Ce phé-
On a particulièrement observé le risque de rupture fragile ou nomène ne se produit que beaucoup plus rarement lors du
rupture brutale dans le cas des aciers à structure ferritique et soudage MAG (fil plein) et, compte tenu des énergies de
le risque de rupture par fatigue des structures soumises à des soudage mises en jeu, pratiquement jamais lors du soudage
chargements dynamiques. sous flux.

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Fig. 1 : Conception pour éviter l’arrachement lamellaire (© ETI).

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nues après soudage. La validité de l’interprétation


conventionnelle des résultats obtenus n’est pas absolue.
Ainsi, pour un acier au C-Mn, le carbone équivalent est géné-
ralement défini par la formule suivante de l’Institut international
de la soudure (IIS) :

%Mn %Cr
Céq = %C + +
6 5
La susceptibilité d’un acier à la fissuration à froid sera d’autant
plus grande que les valeurs de carbone équivalent et de
dureté sous cordon seront élevées.
Le choix des conditions de soudage – Ce choix est essen-
tiel pour éviter les phénomènes de trempe au voisinage de la
ligne de fusion. Cette préoccupation impose de limiter la
vitesse de refroidissement dans la ZAT (zone affectée thermi-
quement). En soudage à l’arc, les principales variables
permettant de maîtriser cette vitesse de refroidissement sont
Fig. 2 : Répartition des passes pour l’exécution d’une soudure d’angle (© ETI). l’énergie de soudage et, dans une moindre mesure, la tempé-
rature initiale du joint (préchauffage). La vitesse de
Les fissures à froid sont en général situées parallèlement à la refroidissement d’un joint soudé sera d’autant plus lente que
ligne de fusion et peuvent apparaître sous différentes formes l’énergie de soudage mise en jeu et la température de pré-
(cf. Fig. 3 ). chauffage seront élevées.
Cependant, l’épaisseur et la configuration des éléments à
assembler, conditionnant ensemble la dissipation globale de
la chaleur, constituent également des paramètres importants
à prendre en considération dans l’établissement d’un mode
opératoire de soudage.
La présence d’hydrogène dissous dans le métal fondu et
diffusé en ZAT constitue un paramètre prépondérant vis-à-vis
du risque de rupture par fissuration à froid. Les principales
sources d’hydrogène dans un joint soudé proviennent des pro-
duits d’apport (présence d’humidité dans les enrobages et les
flux) et des impuretés présentes sur les bords à souder. Il peut
également y avoir reprise d’hydrogène dans l’atmosphère
ambiante lorsque le soudage s’effectue en conditions
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humides.
Précautions à prendre pour la fabrication – Il y a lieu de
respecter les trois types de précautions suivants :
• Qualité de la préparation du joint, propreté des pièces et con-
ditions d’exécution du soudage.
La préparation du joint devra être réalisée avec soin (éviter les
arrachements, éliminer les résidus d’oxycoupage et les traces
de lubrifiant provenant des outils de manutention, de débit,
etc.). On évitera de souder sur des pièces rouillées, sales ou
Fig. 3 : Forme de fissure à froid (© ETI). humides (attention aux condensations). Les opérations de sou-
dage devront être effectuées en l’absence de toute humidité
Les causes de la fissuration à froid sont essentiellement dues excessive (pluie, brouillard...).
à l’existence de contraintes importantes de bridage et de • Choix et conditionnement des électrodes, des fils fourrés, des
retrait se manifestant au niveau de la soudure par la trempe flux.
du métal située au voisinage de la ligne de fusion et/ou par la
La plus grande partie de l’hydrogène dissous dans un joint
présence d’hydrogène dans le cordon de soudure.
soudé provient de la décomposition dans l’arc électrique de la
Les contraintes du cordon de soudure résultent de retraits vapeur d’eau contenue dans les enrobages et flux des produits
empêchés ou contrariés et/ou de contraintes s’exerçant sur les d’apport. Il demeure donc essentiel de sélectionner des pro-
éléments soudés aussitôt après le soudage. Ces contraintes duits d’apport à degré hydrogène diffusible très bas et de res-
dépendent de la nature de l’élément considéré et jouent un pecter les conditions d’utilisation prescrites par les fabricants,
rôle très important. Dans de nombreux cas, la conception de étuvage et protection contre la reprise d’humidité sur les postes
l’assemblage et le choix des séquences de soudage peuvent de travail.
permettre de les minimiser. • Choix des conditions de soudage.
Trempabilité d’un métal – Pour limiter les phénomènes de À épaisseur égale, l’augmentation de l’énergie de soudage,
trempe, l’attention du soudeur doit se porter sur les deux para- l’application d’un préchauffage ou mieux encore, d’un pré-
mètres que sont la trempabilité du métal soudé et le choix des chauffage suivi d’un postchauffage vont tendre à réduire la
conditions de soudage. vitesse de refroidissement du joint soudé. Par ce biais, toutes
ces dispositions favorisent le dégazage de l’hydrogène resté
La trempabilité d’un métal est souvent caractérisée par son piégé à la solidification du métal fondu et concourent à réduire
carbone équivalent et les valeurs de dureté sous cordon obte- les risques de fissuration à froid des aciers ferritiques.

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III - LA RUPTURE FRAGILE • promouvoir le soudage à basse énergie linéaire en exécutant


le remplissage des joints en passes étroites non balayées ;
Définition – La « ténacité » ou « sensibilité à la rupture • réduire les contraintes résiduelles par des traitements
fragile » définit la résistance d’un matériau ou d’une soudure adaptés.
à s’opposer à l’amorçage et/ou à la propagation d’une rupture
brutale.
Pratiquement, une soudure présente une bonne ténacité
lorsque la rupture intervient lentement avec une grande défor- IV - LA RUPTURE PAR FATIGUE
mation plastique préalable. Ce type de rupture est qualifié de
« ductile » par opposition à la rupture dite « fragile ».
Principe – Une soudure ou un élément de structure travaille
La sensibilité d’un acier à la rupture – On définit la sensi- à la fatigue lorsque les contraintes de service, au lieu d’être
bilité d’un acier à la rupture fragile en fonction : constantes (statiques), varient périodiquement dans le temps
entre une valeur minimale et une valeur maximale.
• de son épaisseur ;
Lorsque des assemblages soudés sont soumis en service à
• de sa limite d’élasticité ainsi que sa nuance ;
des contraintes de fatigue, ils peuvent se rompre pour des
• de sa vitesse de déformation ou d’application des valeurs de contraintes très inférieures aux valeurs de résis-
contraintes ; tance ou même de limite d’élasticité du métal. Ces ruptures
se produisent souvent de façon brutale sans qu’il y ait allon-
• du niveau des contraintes triaxiales de traction auxquelles est gement ou déformation de la pièce.
soumis l’acier (induites par le dessin de la pièce ou par la pré-
sence d’une entaille) ; Pour des conditions de sollicitations données, la tenue à la
fatigue d’une structure dépend essentiellement du soin
• de la température de service de la structure et de la résilience apporté aux formes et aux parachèvements des soudures, des
de l’acier ; défauts de compacité présents dans les soudures, et presque
• de la résilience du métal de base à la température considérée jamais de problèmes liés au dimensionnement ou à la
mais aussi des cordons de soudure dans l’état final de la cons- métallurgie.
truction.
La géométrie d’ensemble des assemblages – Le premier
Ce risque doit être considéré dès la conception en fonction critère à considérer résulte de la géométrie d’ensemble des
des conditions de service. assemblages. Les choix doivent être guidés par les codes de
conception et calcul de structures, qui proposent une classifi-
Les précautions à prendre – Cependant, lors de la fabrica- cation des assemblages issue de l’expérimentation, établie en
tion, des précautions importantes sont à prendre comme : fonction de leur susceptibilité à amorcer et propager une
• limiter au maximum l’écrouissage du métal car ceci entraîne rupture par fatigue.
une augmentation des caractéristiques de résistance et donc
une diminution de celles de ductilité ; La forme générale des cordons – Le second critère con-
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cerne la forme générale des cordons. Par exemple, la


• exécuter des assemblages exempts de défauts formant convexité d’un cordon d’angle ou plus généralement toute
comme des entailles. En particulier éliminer tous collages, les variation brutale de profil constitue un facteur aggravant. Il
manques de fusion, les fissures et caniveaux ; s’agit là de l’effet macrogéométrique (cf. Fig. 4).

Fig. 4 : Fatigue des assemblages soudés – Forme des soudures (© ETI).

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La microgéométrie – On trouve enfin un effet de microgéo- dynamiques sera obtenue par l’application des conseils sui-
métrie dans le cas de concentrations de contraintes très vants :
locales n’intéressant que les zones spécifiques du cordon
comme la zone de raccordement d’une soudure bout à bout • les soudures bout à bout doivent présenter une passe de
ou le pied et la racine d’un cordon d’angle car c’est dans ces pénétration sans effondrement bien raccordée au métal de
régions que l’on trouve habituellement les entailles naturelles base, et des passes de finition plates ou légèrement bombées ;
des cordons. • le profil des soudures d’angle doit être plat ou concave ;
La combinaison de ces trois effets géométriques conditionne • les défauts superficiels (caniveaux, morsures d’arc, cratères
la localisation des ruptures. Néanmoins, le dernier cité cons- de fin de cordon, etc.) et les défauts de compacité (notamment
titue le critère prépondérant vis-à-vis du risque de rupture par les défauts plans) sont à proscrire ;
fatigue.
• des traitements de parachèvement des soudures (cf. Fig. 5)
Les défauts de compacité dans les soudures – La résis- sont souhaitables en pratiquant un meulage soigné de la sur-
tance à la fatigue dépend également des défauts de compacité face des soudures afin d’améliorer leur profil en supprimant les
présents dans les soudures. Les défauts plans (collages, fis- discontinuités de forme ;
sures, caniveaux, manques de fusion ou de pénétration) sont • pour améliorer le comportement des zones à forte concentra-
beaucoup plus dangereux que les défauts volumiques (souf- tion de contraintes, un traitement thermique de relaxation des
flures, inclusions de laitier). contraintes est conseillé ;
Conseil pour améliorer la résistance des assemblages – • finalement l’introduction de contraintes de compression par
Sur le plan pratique de la fabrication, l’amélioration de la résis- martelage des soudures ou par grenaillage localisé peut être
tance des assemblages soumis à des sollicitations préconisé.
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Fig. 5 : Parachèvement des soudures (© ETI).

V - COMMENT ÉVITER LES DÉFORMATIONS soudure peut être compensé par la réalisation simultanée d’un
cordon opposé de même section.
Le soudage MAG – Il faut tendre à utiliser des procédés de Quand cette disposition n’est pas réalisable, il y a lieu d’opti-
soudage utilisant une faible énergie calorifique linéaire. À ce miser l’ordre d’exécution des cordons également désigné par
titre, le soudage MAG doit être préféré au soudage avec élec- l’expression « séquence de soudage ».
trodes enrobées et a fortiori au soudage TIG.
Les règles logiques et fondamentales de soudage – La
Limiter les longueurs et sections des cordons de soudage définition d’une séquence de soudage est régie par les trois
– D’une façon générale, les déformations seront d’autant règles suivantes :
moins importantes que le volume de métal fondu sera plus
faible. En conséquence, les longueurs et les sections des • Souder à retrait transversal libre : cette règle, impérative vis-
cordons de soudures doivent être limitées au strict minimum, à-vis des soudures bout à bout, l’est un peu moins au sujet du
tout en restant compatibles avec une bonne exécution et retrait des soudures d’angle et des soudures à recouvrement.
l’application des règles de calcul de résistance. Cette consi- • Souder symétriquement les dispositions symétriques ou
dération conduit non seulement à une diminution des approximativement symétriques. Il existe deux manières d’y
contraintes et déformations, mais également à un gain sur le satisfaire :
prix de revient des structures.
– soit en procédant à plusieurs opérateurs symétriquement
La recherche de dispositions symétriques des soudures – disposés ;
Elle permet d’éviter les déformations par opposition des effets – soit en travaillant à un seul opérateur et en fractionnant
de retrait. Pour les soudures bout à bout, les préparations l’assemblage en éléments alternativement opposés, dont
symétriques en X permettent l’opposition des couples de rota- l’effet local peut être estimé négligeable.
tion autour de l’axe de la soudure évitant le pliage. Dans le
cas des assemblages d’angle, le basculement de l’élément • Compenser par des moyens appropriés le pliage ou la flexion
rapporté sur l’élément continu par l’exécution d’une seule au retrait longitudinal des soudures dissymétriques.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Le moyen le plus recommandable consiste à souder en bridant VI - RECOMMANDATIONS POUR LE SOUDAGE DES
la pièce dans un montage rigide avec déformation préalable
opposée. PROFILS CREUX

La prévision des déformations permet de recourir aux correc- Positions de départ et d’arrêt et séquence de soudage –
tions inverses avant soudage. Toutefois, leur évaluation Concernant les positions de départ et d’arrêt, on évitera la
qualitative et quantitative ne peut être envisagée que pour des proximité des angles d’un assemblage entre une entretoise en
cas simples et nécessite le plus souvent des essais de faisa- profils creux carrés ou rectangulaires et une membrure
bilité et une réelle expérience de ces phénomènes. (cf. Fig. 6).

Fig. 6 : Recommandations pour le soudage des profils creux – Positions de départ et d’arrêt et séquence de soudage (© ETI).

Le soudage entre des profils creux est réalisé tout autour Lorsque l’angle d’inclinaison devient important, il est préconisé
comme une soudure d’étanchéité (même si la longueur totale d’augmenter l’angle du chanfrein sur la partie interne et de le
de soudure n’est pas nécessaire pour des raisons de résis- diminuer sur sa partie externe (cf. Fig. 7).
tance mécanique).
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Fig. 7 : Recommandations pour le soudage des profils creux – Préparation des bords à souder (© ETI).

Leurs positionnements doivent permettre un soudage sans Il est spécifié que la limite d’élasticité nominale des profils
recouvrement. Dans les cas contraires, il est préférable que creux finis à chaud ou formés à froid ne doit pas dépasser
le recouvrement soit suffisamment important d’au moins 25 % 460 N/mm2. Pour les produits finis ayant une limite d’élasticité
(cf. Fig. 8). nominale dépassant 355 N/mm2, les résistances statiques sont
réduites par un facteur 0,9.
Les types d’assemblages – Ils sont donnés dans l’Eurocode
et couverts par des règles d’application détaillées pour la L’épaisseur nominale de paroi des profils creux est limitée à
détermination des résistances statiques des assemblages un minimum de 2,5 mm et un maximum de 25 mm.
plans dans les structures en treillis constituées de profils creux
circulaires, carrés ou rectangulaires. Ils sont indiqués sur la Les angles d’inclinaisons θ° entre les membrures et les barres
figure 9. de treillis doivent être supérieurs à 30° (θ° ≥ 30°).

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Fig. 8 : Recommandations pour le soudage des profils creux – Positions de départ et d’arrêt et séquence de soudage (© ETI).
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Fig. 9 : Types de nœuds en profils creux (© ETI).

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Lorsque des barres se recouvrant sont de largeur différente, voilement de la paroi latérale de la membrure ou de l’âme de la
la barre la plus étroite recouvre la plus large. membrure) sous la barre de treillis comprimée. Ce mode est
appelé : ruine de la paroi latérale de la membrure ;
Les modes de ruine spécifique – D’autre part, suivant l’Euro-
code, il a été convenu que pour la résistance de calcul des
• mode « c » : ruine par cisaillement de la membrure ;
assemblages de profils creux, ceux-ci devaient être fondés sur
des modes de ruine spécifique exposés aux figures 10 et 11 :
• mode « d » : ruine par poinçonnement de la paroi de la mem-
Avec : brure en profil creux (amorce de fissure entraînant la séparation
des barres de treillis de la membrure) ;
• mode « a » : ruine par plastification de la face de la membrure
ou plastification de la membrure (ruine par plastification de la
• mode « e » : ruine de la barre de treillis avec largeur efficace
section transversale de la membrure). Ce mode est appelé :
réduite (fissuration des soudures ou des barres de treillis) ;
ruine de la face de la membrure ;
• mode « b » : ruine de l’âme de la membrure par plastification, • mode « f » : ruine par voilement local d’une barre de treillis ou
affaissement ou instabilité (écrasement, enfoncement local ou d’une membrure en profil creux au niveau du nœud.
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Fig. 10 : Modes « a, b, c » de ruine pour les assemblages de profil creux (© ETI).

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Fig. 11 : Modes « d, e, f » de ruine pour les assemblages de profil creux (© ETI).

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4 Conception des assemblages

I - INTRODUCTION Sans perdre de vue les aspects économiques et structuraux,


les assemblages doivent satisfaire les critères de résistance,
de rigidité et de capacité de déformation.
Raideur et résistance des assemblages poutre-poteau –
En constructions métalliques, la grande variété de configura- Propriétés de l’acier – D’une manière générale, les pro-
tions des assemblages a amené à faire une classification priétés de l’acier à considérer sont sa résistance, sa rigidité et
explicitée dans l’Eurocode 3. Cette classification a trait à la sa ductilité ou capacité de déformation. Ces propriétés sont
raideur ainsi qu’à la résistance des assemblages poutre- mises en évidence lors d’un essai de traction et l’on considère
poteau et permettra d’en faire une approche plus précise pour qu’une structure en acier correctement dimensionnée doit pos-
la vérification des assemblages. séder les mêmes propriétés (cf. Fig. 1).
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Fig. 1 : Capacité de déformation de l’acier et des assemblages (© ETI).

Ce sont, par exemple, les critères fondamentaux (résistance, Résistance – Une analyse statique doit être réalisée en vue
rigidité et capacité de déformation) que l’on retiendra dans le de la détermination des efforts agissant sur un assemblage.
cas des membrures sur un assemblage poutre-poteau dimen- Cette analyse nécessite la définition préalable des charges de
sionné pour transmettre un moment de flexion (cf. Fig. 2). calcul et la modélisation de la structure (cf. Fig. 3).

Cette capacité de rotation de l’assemblage est une mesure de Lors de la modélisation de la structure, la rigidité des assem-
la déformation qui peut être atteinte avant que la ruine ne pro- blages nous amène à faire des hypothèses sur ces derniers.
voque une chute de la résistance due à la flexion. En effet, l’assemblage sera considéré comme rigide ou
comme une rotule, ou bien posséder une rigidité intermédiaire
Il devient important de définir non seulement la résistance, la entre ces deux extrêmes. De par ce fait, la capacité de défor-
rigidité et la capacité de déformation des assemblages mais mation des membrures (poutres et poteaux) et des
aussi d’en faire un classement comme base de assemblages joue un rôle important dans la distribution des
dimensionnement. efforts par rapport à la ruine.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES


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Fig. 2 : Diagramme moment-rotation d’un assemblage poutre-poteau (© ETI).

Fig. 3 : Analyse des efforts dans un assemblage (© ETI).

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En conclusion, le dimensionnement doit être effectué en confor- tifiant à celle de la réaction d’appui qui agit à l’extrémité de la
mité avec les hypothèses formulées lors de l’analyse globale de poutre et qui équilibre les charges appliquées à cette dernière.
manière qu’il puisse résister aux efforts et aux déformations sol-
licitant les assemblages. Le type II : assemblage semi-encastré – C’est un compor-
tement intermédiaire entre celui des courbes I et III, pour
Rigidité – Dans de nombreux cas, il est dangereux de dimen- lequel les assemblages ont une résistance flexionnelle infé-
sionner les assemblages en ne prenant en compte que leur rieure à celle de la poutre et une rigidité en rotation qui
résistance. autorise une rotation relative entre les éléments assemblés.
Ces assemblages sont généralement semi-rigides et partiel-
La rigidité influe sur le niveau de chargement pour lequel il doit lement résistants. Ils peuvent aussi, parfois, être à résistance
être dimensionné. En effet, un assemblage à faible rigidité vis- complète et semi-rigides ou rigides mais à résistance
à-vis de la flexion ne sera sollicité qu’à un moment limité et partielle.
sera considéré comme un assemblage de type rotule (ou arti- Le type III : assemblage encastrement – La rigidité en rota-
culation ) lors de la modélisation de la structure. tion est très élevée et la résistance flexionnelle de
l’assemblage est au moins égale à celle de la poutre. La con-
De cette rigidité des assemblages découle la valeur des dépla- tinuité en rotation entre la poutre et le poteau est assurée. La
cements (flèches, rotations) des poutres mais aussi de réaction d’appui et le moment de flexion à l’extrémité de la
l’ensemble de la structure et finalement sur la stabilité de poutre sont transférés au poteau.
l’ouvrage. C’est notamment le cas des structures
contreventées.
Remarque
Mais lorsque les assemblages sont considérés comme rigides, Ces trois options peuvent s’appliquer aux ossatures multi-
la configuration des assemblages doit effectivement être étagées :
conçue de telle manière que leurs déformations aient une • Le type III convient aux structures contreventées et non
influence négligeable sur la distribution des efforts intérieurs contreventées.
ainsi que sur les déformations de la structure. • Le type I est réservé aux structures contreventées.
• Le type II peut s’utiliser dans le cas de structures contre-
En revanche, dans l’hypothèse d’un assemblage de type ventées et non contreventées. Pour ces dernières, l’in-
rotule, celui-ci doit être suffisamment souple pour se déformer fluence de la rigidité des assemblages sur le
en rotation sans développer de moments de flexion importants comportement de la structure doit être considérée. Pour
qui pourraient conduire l’assemblage ou les éléments assem- l’analyse structurale, on peut schématiser cette rigidité
blés à une ruine prématurée. flexionnelle comme sur la figure 5.

Capacité de déformation – Les exigences en matière de Les zones de déformation majeure – L’Eurocode 3 donne
résistance et de rigidité sont claires. Elles découlent du calcul des règles de calcul concernant les caractéristiques de rigidité
statique. et de résistance flexionnelles.
Sur la figure 6 sont représentées les cinq zones de déforma-
L’exigence en matière de capacité de déformation est plus
tion majeure ainsi que des courbes moments-rotations φ
qualitative. En pratique, il est parfois difficile de vérifier si cette
relevées lors d’essais sur un assemblage poutre-poteau. On
exigence est satisfaite.
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remarque que certains assemblages raides ne possèdent


qu’une résistance flexionnelle limitée et vice versa. La courbe
Les assemblages à comportement ductile, qui possèdent une
E est caractéristique de certains types d’assemblages bou-
capacité de déformation importante, contribuent à la sécurité
lonnés. Au début, on remarque une grande rigidité puis une
globale de la structure lorsqu’un assemblage tend à être sur-
phase de glissement et finalement la pression diamétrale
chargé.
apporte un regain de rigidité. Si la déformation est limitée à
une rotation φ1, alors l’assemblage est à résistance partielle,
Le recours à de tels assemblages peut également constituer sinon (à la limite de φ2) l’assemblage est à résistance totale
une exigence en matière de dimensionnement dans certains sous réserve que la structure le permette.
cas, par exemple lorsque la structure est dimensionnée plas-
tiquement et que des rotules sont susceptibles de se former Ces courbes sont en général non linéaires, mais pour une
dans les assemblages. application pratique aux dimensionnements, on a recouru à
une « idéalisation » de forme non linéaire, bilinéaire ou trili-
néaire comme le montre la figure 7.
II - LA CLASSIFICATION DES ASSEMBLAGES Les classes de résistance – Dans l’Eurocode 3, une classi-
fication fondée sur la résistance et la rigidité est proposée.
Ainsi, pour la résistance, les classes suivantes sont différen-
Courbes moment-rotation – La base de dimensionnement
ciées :
des assemblages repose désormais sur trois types de com-
portements désirés. Mais de nombreuses approches de • articulation : MRd ≤ 0,25 Mpl.Rd ;
dimensionnement sont envisageables d’un point de vue rigi-
dité et résistance. • résistance partielle : 0,25 Mpl.Rd ≤ MRd ≤ Mpl.Rd ;

Comme le montre la figure 4, trois exemples de réalisation • résistance complète : MRd ≥ Mpl.Rd ;
d’un assemblage poutre-poteau sont présentés, conjointement
avec leurs courbes moment-rotation caractéristiques. Ces • résistance complète sans vérification de la capacité de
courbes moment-rotation sont décrites dans les paragraphes rotation : MRd ≥ 1,2.Mpl.Rd.
suivants. Où :
Le type I : assemblage articulation – La rigidité et la résis- • MRd est le moment résistant de calcul de l’assemblage ;
tance flexionnelle sont faibles et peuvent être raisonnablement
négligées, ce qui conduit au concept d’assemblage rotule. • et Mpl.Rd est la résistance de calcul de la poutre (plein moment
Seul un effort de cisaillement y est transmis, sa valeur s’iden- plastique).

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Fig. 4 : Courbes moments-rotations (© ETI).

Fig. 5 : Schématisation de la rigidité en rotation (© ETI).

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Fig. 6 : Assemblage poutre-poteau. Diverses formes de courbes moment-rotation (© ETI).

Fig. 7 : Courbes moments-rotations pour une application pratique aux dimensionnements (© ETI).

Cette classification est fondée sur la résistance. Elle est dans l’assemblage en dépit d’une valeur calculée
applicable aux structures analysées selon la théorie de la MRd ≥ Mpl.Rd. Dans de tels cas, il s’avère aussi utile de
plasticité. Dans le cas d’un assemblage à résistance s’assurer que la capacité de rotation est suffisante pour que
complète, la rotule plastique se forme théoriquement dans le mécanisme plastique puisse se former. La présence de
la poutre mais, en réalité, il n’est pas rare que la limite capacité de rotation doit être démontrée dans tous les cas.
d’élasticité du matériau dont est constituée la poutre soit Une valeur limite supérieure au-delà de laquelle on suppose
(considérablement) supérieure à la valeur minimale spéci- que la rotule plastique se forme dans la poutre est définie :
fiée. La rotule plastique peut par conséquent apparaître 1,2.Mpl.Rd.

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Pour la rigidité, la classification s’établit comme suit : III - COMMENTAIRES ET CONCLUSION


• articulation : Sj ≤ 0,5. EIb ;
Lb Commentaires concernant la transmission des efforts –
Comme dans la figure 3, nous pouvons admettre que les
• semi-rigide : 0,5. EIb ≤ Sj ≤ 8. EIb (pour les ossatures contre- assemblages sont dimensionnés pour transmettre des
Lb Lb moments et/ou des efforts tranchants et/ou des efforts
ventées) ; normaux.
EI
• ou 25. b (pour les ossatures non contreventées). Une analyse plus fine consiste à déterminer la distribution des
Lb
efforts au sein de l’assemblage. Ainsi, il n’est pas nécessaire,
où : et il est d’ailleurs souvent très difficile, de déterminer la distri-
bution réelle des efforts intérieurs. Il est suffisant de supposer
• Sj est la rigidité en rotation de l’assemblage ; une distribution réaliste pour laquelle les efforts intérieurs sont
en équilibre avec les efforts extérieurs appliqués et où chaque
• EIb est la raideur flexionnelle de la poutre ; composante est en mesure de résister aux forces auxquelles
elle est soumise et les déformations introduites par la distribu-
• Lb est la longueur de la poutre (cf. Fig. 5).
tion supposée sont compatibles avec la capacité de
déformation des connecteurs (boulons, soudures) avec les
Remarque parties assemblées.
Nous verrons successivement dans les prochains chapitres :
• le dimensionnement des assemblages articulés où la re- Déterminer la distribution des efforts constitue la partie la
prise des efforts tranchants passe généralement par l’âme plus difficile de la procédure de calcul et cela implique de
des poutres ; formuler un certain nombre d’hypothèses sur la manière
• puis, pour les assemblages encastrés (rigides et/ou à ré- dont l’assemblage « travaille ». La figure 8 nous montre une
sistance complète) résistants en flexion avec une résistance analyse de distribution réaliste pour un assemblage
au cisaillement et au moment. Âme et semelles doivent tou- encastré.
tes deux être considérées ;
• et enfin, les assemblages au comportement semi-rigide et/
ou à résistance partielle.
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Fig. 8 : Analyse de distribution réaliste pour un assemblage (© ETI).

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Comme il existe un large éventail de types et de configurations transmission élémentaires d’effort associées aux compo-
d’assemblages, il est utile d’appliquer une méthode qui con- santes de l’assemblage. Ces zones élémentaires sont
siste à isoler dans l’assemblage un ensemble de zones de indiquées à la figure 9.
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Fig. 9 : Transmission des efforts de base dans les assemblages (© ETI).

Les figures 10 à 14 nous donnent d’autres exemples de zones Ceux-ci sont classés selon leur rigidité comme articulation
de transmissions élémentaires d’effort qui correspondent à un (rotules), semi-encastrement (semi-rigides) et encastrement
certain nombre de modes de ruine à vérifier. La zone la plus (rigides). Et, en matière de résistance à la flexion, ils peuvent
faible est celle qui déterminera la résistance de l’assemblage. être classés comme rotules à résistance partielle et à résis-
tance complète.
La figure 15 illustre des modèles de mécanismes des tronçons
d’assemblages en T conventionnellement à la description de L’analyse des assemblages requiert le choix d’une distribution
l’Eurocode 3. réaliste des efforts internes en équilibre avec les forces exté-
rieures appliquées, dans laquelle chaque élément est capable
de transmettre l’effort qui est supposé lui être appliqué et pour
Conclusion – Un assemblage doit être capable de trans- laquelle les déformations des éléments sont inférieures à leur
mettre, de manière sécuritaire, les charges désirées entre les capacité de déformation.
éléments assemblés.
Lors de l’analyse des assemblages, un certain nombre de
Il faut considérer les propriétés de résistance, de rigidité et la zones de transmissions élémentaires d’effort peuvent généra-
capacité de déformation des assemblages. lement être identifiées.

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Fig. 10 : Exemples de transmission d’efforts de traction ou de compression (© ETI).

Fig. 11 : Exemples de transmission d’efforts tranchant (© ETI).

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Fig. 12 : Exemples de transmission d’efforts de traction (© ETI).


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Fig. 13 : Exemples de transmission d’efforts de compression (© ETI).

Fig. 14 : Exemples de transmission d’efforts de cisaillement (© ETI).

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Fig. 15 : Modèles de ruine des tronçons d’assemblages en T dûs à l’introduction d’un effort de traction dans un assemblage par une platine d’extrémité (© ETI).

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5 Assemblages de type articulé

I - INTRODUCTION Ce type d’assemblage articulé est réalisé avec des boulons


ou une combinaison de soudures effectuées en atelier et des
boulons posés sur le chantier. On utilise en général des
Définition – Par assemblages de type articulé, on entend les boulons ordinaires non précontraints, disposés dans des trous
assemblages entre éléments, qui n’ont été ni conçus, ni offrant un certain jeu.
dimensionnés pour transmettre des moments de flexion.
Les assemblages de ce type sont conçus pour transmettre,
par voie aussi directe que possible, des efforts depuis l’élé-
ment supporté vers l’élément porteur. Si l’on excepte les II - ASSEMBLAGE POUTRE SUR POUTRE
moments faibles, résultant de la non-coïncidence entre cer-
taines lignes d’action des efforts, aucun effet significatif de
On rencontre ces dispositions dans les planchers des bâti-
flexion n’est à considérer.
ments. Des poutres (élément porteur) reçoivent des longrines
Transmission des forces directes – De tels assemblages (éléments secondaires) disposées en quadrillage pour la
ont donc pour mission de transmettre des forces dites directes, constitution d’un plancher.
comme un effort tranchant dans un assemblage poutre-poteau
ou poutre-poutre ou un effort axial de traction ou de compres- Dispositions concernant les longrines – Sur la figure 2, les
sion dans les couvre-joints d’une membrure de poutre en solutions 1 et 3 avec des cornières boulonnées sont les plus
treillis, en pied de poteau ou encore dans un joint rabouté de communément rencontrées. Mais on utilise aussi d’autres
poteau réalisé à l’aide de couvre-joints. types d’assemblages afin de répondre à un certain nombre de
contraintes particulières en termes de fabrication, d’accostage
Les assemblages étant présumés fonctionner comme des ou même pour la transmission d’un moment résistant (à
rotules, on comprend pourquoi la stabilité des bâtiments doit évaluer !).
comporter des contreventements afin d’assurer la stabilité.
Comme cela est montré pour les solutions 3 à 6, on peut être
Poutres en treillis – De tels assemblages sont réservés aux
amené à maintenir à un même niveau la face supérieure des
poutres en treillis, dans les systèmes de contreventement et
semelles respectives. Pour cela, le plus simple est de gruger
à la jonction entre poutres et poteaux d’ossatures à mailles
l’extrémité de la longrine (solutions 3 et 4). Mais on peut aussi
rectangulaires, pour lesquelles la résistance aux efforts hori-
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décaler la longrine puis souder un raidisseur en T sur l’âme


zontaux est assurée par des éléments structuraux de grande
de la poutre (solution 5).
raideur (voile, noyau central, portique de contreventement...).
Sur la figure 1, une ossature multi-étagée à maille rectangulaire Une variante de la solution 1 avec des cornières est la
(cf. Fig. 1a) représente des assemblages de type articulé avec solution 6 avec des plats soudés sur la poutre puis reliés à la
une modélisation correspondante (cf. Fig.1b). On remarque que longrine par des boulons. Un tel assemblage est très simple
les efforts horizontaux sont repris par un contreventement ou à réaliser mais il doit être conçu avec soin si l’on attend qu’il
par un voile de béton. fonctionne à la manière d’une rotule.

Principe de la transmission des charges – L’hypothèse Assemblages par cornières d’âme – Dans ce type d’assem-
d’assemblages articulés présente l’avantage d’une analyse blage, la bonne pratique commande de disposer celles-ci le
largement facilitée par le fait de transmission d’efforts verti- plus près possible de la semelle supérieure de la poutre. Ainsi,
caux. En effet, les charges transitent, selon un schéma on réduit la rotation à l’extrémité de la longrine et on limite les
statique tout à fait élémentaire, des planchers vers les poutres, risques de fissuration, surtout lors d’un éventuel plancher en
des poutres vers les poteaux et de ceux-ci vers les fondations. béton.
Ces types d’assemblages articulés facilitent la fabrication ainsi
Vérification du risque de cisaillement – Pour finir, les véri-
que le montage. C’est la raison pour laquelle nous les retrou-
fications sont nécessaires au niveau du cisaillement des
vons fréquemment car ils contribuent à fournir des solutions
boulons et des soudures. Mais toutes ces vérifications sont à
constructives performantes et compétitives, en termes de
envisager aussi bien pour les longrines grugées à leurs extré-
coûts.
mités (dans la zone affaiblie, il y a risque de ruine par
L’effort tranchant – Dans un assemblage de type poutre- « cisaillement en bloc ») que pour les assemblages excentrés
poteau articulé, la transmission de la réaction de la poutre vers par rapport à la ligne d’action qui créent des moments
le poteau se fera sous forme d’un effort tranchant avec une résiduels.
flexibilité telle que des moments de flexion seront de faible
intensité (comme, par exemple, ceux qui résultent d’un excen-
trement des lignes d’action des efforts). La capacité de rotation
devra être suffisante pour permettre à la poutre de se III - ASSEMBLAGE POUTRE SUR POTEAU
déformer comme une rotule.
Dans ces conditions, un tel assemblage sera considéré Diverses solutions constructives permettent la réalisation
comme une « rotule » et il assure seulement le transfert d’un d’assemblages de type articulé entre une poutre et un poteau
effort tranchant vertical. (cf. Fig. 3).

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Fig. 1 : Structure à assemblages simples articulés (© ETI).

Assemblage par cornières – La solution 1, avec des cor- Dispositions concernant les platines – Pour la longueur des
nières, peut être envisagée toute boulonnée ou avec des platines partielles dans les assemblages avec la solution 3 on
soudures sur l’âme des longrines. On peut même envisager préconise 6/10 de la hauteur de la longrine.
l’assemblage avec seulement une cornière (faibles charges),
mais l’excentrement additionnel sera pris en compte lors de la Pour la solution 4, on veillera à ne pas souder la platine
vérification des boulons. d’extrémité avec les semelles. Dans ce cas, l’assemblage
pourrait se comporter comme à résistance complète ou par-
Assemblage avec un plat transversal – Comme pour la tielle (encastré ou semi-encastré) et la vérification avec un
solution 2 avec un plat transversal soudé sur le poteau, la véri- moment « parasite » pourrait être à envisager pour éviter les
fication avec l’excentrement sera à prévoir. Cette disposition risques de désordre. À éviter.
est l’une des rares solutions pouvant de toute évidence con-
venir lorsque le poteau est constitué d’un profil à section Flexibilité et capacité de rotation – La figure 4 montre la
creuse (circulaire ou rectangulaire). En effet, elle permet manière dont on procure la flexibilité et la capacité de rotation.
d’éviter toute fixation par boulon à cette dernière. En effet, avec la solution 3, le comportement de l’assemblage
peut différer de celui d’une rotule supposée et nous amener à
Autant les solutions 1 et 2 admettent une certaine tolérance reconsidérer cet assemblage pour une vérification avec un
sur la longueur de la longrine (dans la mesure où des jeux comportement semi-rigide. Afin d’éviter de devoir procéder de
dans les trous de boulons sont prévus) autant les solutions 3 la sorte, on limitera l’épaisseur de la platine à 8 ou 10 mm et
et 4 ne permettent pas (ou peu) de tolérance sur la longueur en rendant l’entraxe des boulons aussi grand que possible. On
des longrines et on veillera en plus à la perpendicularité des assure ainsi une flexibilité et une capacité de rotation
platines. adéquates.

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Fig. 2 : Assemblages poutres-poutres (© ETI).


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Fig. 3 : Assemblage poutres-poteaux (© ETI).

Fig. 4 : Flexibilité et capacité de rotation d’un assemblage articulé (© ETI).

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Modes de ruine – Les règles générales de conception sont ruine possibles pour un assemblage avec un plat soudé sur
identiques pour toutes les configurations d’assemblages de l’âme du poteau. La force portante associée à chacun d’eux
type articulé. Il suffit donc d’examiner en détail une seule de doit être calculée et la plus petite valeur sera retenue pour être
ces configurations. La figure 5 schématise les six modes de comparée à la sollicitation de l’effort tranchant.
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Fig. 5 : Mode de ruines pour un assemblage avec plat soudé sur poteau (© ETI).

Vérification de l’assemblage – On doit par ailleurs s’assurer, IV - DISPOSITIONS TECHNOLOGIQUES


normalement par des détails constructifs appropriés, que
l’assemblage aura le comportement attendu, c’est-à-dire qu’il
n’a pas une rigidité excessive et offre une capacité de rotation Vérifications des éléments constitutifs – Outre les vérifica-
adéquate. À cette fin, on fera en sorte que la résistance de tions à la ruine des assemblages, la conception de ceux-ci est
l’assemblage corresponde à un mode de ruine présentant un directement liée aux conditions technologiques de chaque
caractère ductile. On s’arrange habituellement pour que la élément le constituant. On vérifiera notamment :
pression diamétrale sur le plat soudé, ou l’âme de la poutre
soit déterminante. Lorsqu’on procède aux vérifications struc- • le jeu de fonctionnement entre la semelle de la poutre et la
turales, il importe d’être cohérent quant à l’hypothèse faite sur semelle du poteau (pour assurer la rotule) ;
la localisation de la section où s’effectue la transmission de
l’effort tranchant, c’est-à-dire de la section constituant la • le « décalage » des boulons sur l’âme de la poutre par rapport
« rotule ». à ceux situés sur la semelle du poteau (passage de la clé de
serrage) ;
Pour la vérification de ce type d’assemblage, deux approches
• que les cornières (ou les plats) doivent être moins longues
sont envisageables :
que la partie droite de l’âme des longrines ;
• celle qui consiste à calculer à la fois la file de boulons et les • que l’entraxe des boulons doit être suffisant pour placer des
cordons de soudure pour l’action combinée de l’effort tranchant rondelles sous les écrous ;
et du moment d’excentrement (possible) ;
• que les cornières soient de dimension suffisante pour que les
• et celle qui consiste à situer la « rotule » soit au droit de la file boulons sur le poteau soient en appui sur la partie plate de la
de boulons (dans le cas d’un appui raide comme sur la semelle du poteau.
figure 5), soit au droit de la soudure (si l’appui est plus flexible),
comme ce serait par exemple le cas d’un assemblage sur un Placer au minimum deux boulons sur l’âme de la poutre et
poteau à section creuse, en raison de la déformabilité de la quatre boulons sur la semelle du poteau (meilleure stabilité au
paroi hors de son plan. déversement de la poutre) et utiliser des boulons ordinaires.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

V - PIEDS DE POTEAUX Habituellement, la face supérieure de la fondation est, elle


aussi, munie d’une platine relativement plus épaisse
(cf. Fig. 6). Cela permet de positionner le pied du poteau avec
Principe – Un assemblage de pieds de poteau articulé con- précision et de diffuser l’effort dans le matériau de fondation
siste le plus souvent en une platine d’extrémité soudée à la (béton en maçonnerie), qui est moins résistant que l’acier.
base du poteau et fixée à la fondation à l’aide de boulons. Cela permet également de faciliter les réglages de niveau par
calage au montage des bâtiments.
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Fig. 6 : Pieds de poteaux (© ETI).

Transmission des efforts – Les pieds de poteaux de ce type Pour les assemblages de pieds de poteaux soumis à la trac-
sont généralement assimilés à des rotules. Ils sont alors tion, l’épaisseur de la platine est souvent conditionnée par des
conçus pour transmettre soit des efforts centraux (compres- moments de flexion qui naissent sous l’action des efforts dans
sion ou traction), soit une combinaison d’effort axial et d’effort les tiges d’ancrage.
tranchant (lorsque la colonne participe au système de contre-
ventement) (cf. Fig. 6c).
Efforts de cisaillement – Dans certains cas, on procédera à
l’ajout d’une bêche d’ancrage soudée sous la platine afin de VI - ASSEMBLAGE DE BARRES EN TREILLIS ET DE
reprendre des efforts importants de cisaillement qui ne CONTREVENTEMENT
peuvent être complètement repris par les tiges d’ancrage.
Moments de flexion – Ces assemblages peuvent toutefois Contreventement triangulé – Les assemblages de ferme en
être appelés à transmettre aussi des moments de flexion, dus treillis ou ceux réunissant les barres de contreventement à une
à de faibles excentrements de la charge, ou à assurer la sta- ossature principale doivent réunir des éléments structuraux
bilité en cours de montage. orientés différemment. Un système de contreventement trian-
La platine est toujours fixée au poteau au moyen de cordons gulé est présumé être conçu et calculé en faisant l’hypothèse
d’angle. Lorsque le poteau n’est soumis qu’à la compression, que chacune des barres constitutives transmet seulement un
les cordons de soudure ne nécessitent alors aucune vérifica- effort axial.
tion. Cependant, lorsque le poteau doit transmettre des efforts L’effet de flexion – Faire attention toutefois à l’effet de flexion
tranchants ou des efforts de traction, la vérification des sou- (relativement mineur) qui pourrait avoir lieu à cause de la non-
dures devient obligatoire. coïncidence des axes.
Efforts de traction – En présence d’efforts de traction, les
tiges d’ancrage sont scellées dans la fondation de manière à Les assemblages auront ainsi à transmettre principalement
reprendre, par adhérence ou par contact, la totalité de l’effort des efforts normaux entre des éléments constituant chaque
(cf. Fig. 7). nœud.
Suivant l’importance de ces moments, on peut être amené à En construction classique de fermes rivées ou boulonnées,
surdimensionner l’épaisseur de la platine ou à renforcer celle- chaque barre est formée de deux cornières symétriques par
ci avec des raidisseurs (cf. Fig. 6c et 6d). rapport au plan de la ferme (cf. Fig. 8).

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Fig. 7 : Scellement de tiges d’ancrage (© ETI).


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Fig. 8 : Construction classique de fermes (© ETI).

Renforcement par entretoises – Pour que ces cornières tra- ou « barrettes » fixées à chacune d’elles par des rivets ou
vaillent ensemble, surtout en compression, il sera boulons ou même par soudage.
éventuellement nécessaire de les solidariser en plaçant des
entretoises (fourrures) assemblées par des boulons ou par Parmi les dispositions constructives courantes concernant les
des rivets. Pincées entre elles de la valeur de l’épaisseur des fermes, il faut proscrire le passage des corniers poinçons entre
goussets d’assemblage, cela aura la conséquence de dimi- les extrémités des arbalétriers afin de ne pas entraîner le
nuer la longueur de flambement, ce qui met à l’abri d’un risque de flambement du gousset qui, à cause de la faible
flambement local. raideur en torsion du poinçon autour de son axe vertical, ne
pourra s’opposer (cf. Fig. 8a).
Les poinçons et gousset – Pour les poinçons (par souci de Il faut éviter de découper le gousset suivant le prolongement
symétrie), les barres sont souvent constituées par des cor- du talon des cornières. Un angle rentrant est toujours une
nières disposées en croix. Pour les mêmes raisons exposées amorce de déchirure, d’autant plus qu’il est généralement
précédemment, on les reliera par des « traverses de liaison » exécuté avec moins de précautions (cf. Fig. 8b). De plus, le
gousset est affaibli dans la section la plus sollicitée.

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Les attaches sur les poteaux – Concernant les attaches sur efforts d’encastrement sont prépondérants, il est plus avanta-
les poteaux, elles sont soumises généralement à des efforts geux de centrer l’épure à l’intérieur du poteau, d’autant plus
verticaux dus aux charges et horizontaux résultant de lorsque les goussets de l’arbalétrier et de l’entrait sont séparés
« l’encastrement » ou d’un « semi-encastrement » des fermes. (cf. Fig. 8d).

Lorsque les charges verticales sont prépondérantes, le cen- La figure 9 montre une disposition correcte pour une ferme
trage de l’épure sur le nu intérieur du poteau a l’avantage de simple avec des nœuds d’attaches considérés comme
solliciter les boulons d’attache au cisaillement pur, sans être articulés.
gênant pour le poteau (cf. Fig. 8c). Bien entendu, lorsque les
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Fig. 9 : Ferme en treillis (© ETI).

Contreventement – La figure 10 schématise deux disposi- De plus, il y a la plupart du temps des efforts intérieurs (autres
tions de contreventements sur des ossatures types. La que la compression) qui existent et la section du couvre-joint
solution 1 illustre l’assemblage du contreventement à l’ossa- doit assurer la transmission.
ture principale. Quant à la solution 2, il s’agit d’un assemblage
intérieur au système de contreventement. Les solutions 3 et 4 Résistance du joint – Même en cas de compression simple
assurent à la fois les deux fonctions précitées car les poutres et de contact parfait entre les éléments raboutés, les codes et
participent à l’action du contreventement. normes exigent que les assemblages répondent à des critères
de raideur et de résistance. L’Eurocode 3 prescrit que le joint
doit au moins restaurer la raideur flexionnelle selon les deux
axes principaux et résister à un effort agissant, dans la section
du joint, selon une direction quelconque perpendiculaire à
VII - JOINTS DE RACCORDEMENTS DE POTEAUX l’axe du poteau, et valant au moins 2,5 % de l’effort de com-
pression dans le poteau.
Effort de compression – Dans les ossatures à assemblages Le choix de la section où réaliser le joint est guidé par le souci
de type articulé, les poteaux sont principalement soumis à la d’éviter tout effort néfaste sur la stabilité du poteau. Ainsi, par
compression. En principe, aucun joint ne devrait être néces- exemple, on s’efforce de la situer le plus près possible du
saire puisque l’effort de compression peut être transmis par niveau d’un plancher. À cet égard, une distance égale au 1/5
contact direct. Toutefois, à cause des imperfections géométri- de la hauteur d’étage est communément recommandée. S’il
ques (défaut de rectitude du poteau) et des excentrements n’est pas possible de satisfaire cette condition, on tiendra
inévitables, le poteau doit être rabouté à l’aide d’assemblages compte du moment (de second ordre) résultant des imperfec-
adéquats. tions de l’élément.

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Fig. 10 : Assemblage des barres (© ETI).

On peut devoir exiger que le joint présente une plus grande résis- Dans la mesure où une solution entièrement boulonnée est
tance à la flexion lorsque le poteau est soumis à des moments adoptée, on réunit normalement l’âme et les semelles (solu-
de flexion primaires. C’est, par exemple, le cas dans un modèle tions 1, 2 et 3).
d’ossature où la « rotule » est située au droit de la face externe
du poteau. Par ailleurs, dans certaines conditions (soulèvement), L’effort se répartit entre les couvre-joints, au prorata des
des efforts de traction peuvent naître dans les poteaux consti- efforts de compression, et la section de l’âme et des semelles.
tuant les membrures de treillis de contreventement en porte-à- Les différences éventuelles d’épaisseur de semelles du
faux. Ces efforts doivent être transmis par des couvre-joints. poteau peuvent être compensées par des fourrures.

Transmission des efforts par les couvre-joints – La Transmission de l’effort axial – Lorsque les conditions de
figure 11 présente divers types de raccordements de poteaux, fabrication ont été rassemblées pour obtenir des faces termi-
rencontrés dans les ossatures à assemblages de type articulé. nales de poteau avec des tolérances de perpendicularités
En ce qui concerne les solutions 1, 2 et 3, on peut considérer suffisantes par rapport à l’axe de la colonne, on peut admettre
que la totalité de l’effort passe par les couvre-joints. Pour les que la transmission de l’effort axial passe simplement par
solutions 4 et 7, l’effort passe directement par contact. contact direct.

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Fig. 11 : Raccordements de poteaux (© ETI).

Comme pour les solutions 6 et 7, une platine peut être inter- Cette disposition est assez fréquemment rencontrée car la
posée entre les deux tronçons de poteau. La solution toute descente des charges verticales conduit à avoir des poteaux
soudée n’étant pas toujours la plus judicieuse, on adoptera de section plus grande dans les étages inférieurs. Il est donc
plus facilement les assemblages par boulonnage. économique de faire varier, en pratique, la section des
poteaux. On pourra adopter dans ce cas la solution 8 qui con-
Résistance à la flexion de la platine – Lorsqu’il existe une siste à laisser filer la poutre.
différence significative entre les dimensions des sections
transversales respectives, la résistance à la flexion de la (des)
platine(s) doit être vérifiée. Pour le calcul, une manière sécu-
ritaire consiste à faire l’hypothèse que la platine est une poutre VIII - ASSEMBLAGES AVEC UN MUR MAÇONNÉ OU EN BÉTON
en porte-à-faux de largeur égale à la semelle du tronçon de
poteau supérieur et encastré sur celle-ci. L’effort axial à trans- Principe – On rencontre de plus en plus de bâtiments élevés
mettre de semelle à semelle étant considéré comme une force où la solution qui consiste à combiner l’ossature en acier avec
extérieure appliquée dans le plan moyen de la semelle du un noyau en béton s’avère la plus judicieuse. L’un assure la
tronçon de poteau inférieur. résistance aux efforts horizontaux et l’autre résiste aux forces
de gravité.
Diffusion des efforts par des raidisseurs – Lorsque le déca-
lage entre les sections de poteaux devient trop important (de Efforts de compression et de traction – Lorsque l’on appuie
l’ordre de l’épaisseur de la semelle), il faudra prévoir d’aider une ossature sur une construction en béton – une fondation
localement à la diffusion des efforts par des raidisseurs dans ou un noyau en béton –, on doit particulièrement veiller à ne
le prolongement direct des semelles. pas surcharger le matériau le moins résistant. La diffusion de

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l’effort de compression, à l’aide de plats d’acier, et la trans- doit être envisagée la possibilité de rattraper des défauts
mission correcte de l’effort de traction, à l’aide d’armatures, de d’alignement.
tiges d’ancrage, de goujons connecteurs ou de plats enrobés
pour la traction, doivent rester des préoccupations majeures. Report des efforts horizontaux et verticaux – Les assem-
blages doivent être capables de reporter, vers le noyau des
efforts verticaux, dus aux charges transversales appliquées à
Rattrapage des défauts d’alignement – La liaison de deux la poutre, et des efforts horizontaux, venant des actions du
ossatures pose donc un problème pratique car les structures vent et éventuellement des forces parasites dues aux imper-
– ossature et noyau – sont construites avec des tolérances fections géométriques de la structure.
dimensionnelles très différentes. Un soin particulier doit être
apporté à la séquence des phases de montage entre les deux La figure 12 représente quelques dispositions constructives
structures car à la méthode de construction du noyau en béton d’assemblage de poutre sur mur en béton.
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Fig. 12 : Assemblage de poutres sur un mur en béton (© ETI).

On notera plus spécialement que les détails d’exécution dans La vérification des divers composants de l’assemblage – Elle
le béton doivent être conçus pour assurer la diffusion des doit être conduite de manière cohérente. Ainsi, on s’assurera que
efforts en toute sécurité. Ces détails méritent d’autant plus les principes de calcul des assemblages sont respectés et en
d’attention que la poutre est de grande hauteur et que les particulier que la distribution des efforts assure l’équilibre.
efforts verticaux à transmettre sont importants.
L’effort tranchant – En considérant la disposition structurale
La solution adoptée sur l’exemple (1) implique que des évide- de la solution (2) et en supposant que l’effort tranchant – c’est-
ments soient aménagés dans le béton. Le réglage s’en trouve à-dire la position de la « rotule » – se situe au milieu de l’épais-
facilité mais la construction du noyau est rendue plus com- seur du mur, les fers ne doivent alors résister qu’au seul effort
plexe. Dans les autres assemblages, une partie de tranchant. Si, en revanche, la « rotule » est placée au droit du
l’assemblage se trouve enrobée lors du bétonnage. Ces solu- nu du mur, ces mêmes fers doivent supporter l’effort tranchant
tions sont, a priori, plus appropriées car le plat de jonction peut plus un petit moment de flexion.
en effet être fixé et supporté sur la face interne du coffrage. Si maintenant on regarde la solution (5), l’effort tranchant est
supposé repris par les seuls goujons tandis que le moment est
Il suffit alors de lui adjoindre, par soudure sur chantier, un transféré sous forme d’un couple d’efforts avec une traction
autre plat, sur lequel la poutre sera enfin attachée par sou- reprise par les armatures supérieures, et une compression,
dures ou par boulonnage. par contact direct entre le plat en acier et le béton.
On peut utiliser des armatures (ronds à béton) et/ou des Ainsi, la principale préoccupation est d’assurer une diffusion
goujons pour transmettre les efforts provenant de la poutre. correcte des efforts dans l’intérieur du mur.

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6 Assemblages de type semi-encastré

I - INTRODUCTION l’ossature n’est généralement pas contreventée ou seulement


localement.
Assemblages simples ou continus – Dès la conception, il
Pour ce qui est des structures à assemblages à résistance
faut choisir entre des assemblages qui constituent des articu-
partielle (semi-encastrés) la notion même de semi-continuité
lations (dits « simples ») ou des assemblages qui permettent
n’est pas d’un abord facile.
de transmettre des moments de flexion (dits « continus »).
Dans une construction « simple » l’ossature est contreventée Classification des assemblages – Les figure 1, 2 et 3 pré-
soit par un système triangulé, soit par un noyau en béton relié sente des courbes qui illustrent la classification des
au niveau de chaque étage. Dans une construction continue, assemblages selon leur résistance, leur rigidité et leur ductilité.
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Fig. 1 : Classification selon la résistance (© ETI).

Ainsi, la caractéristique essentielle d’un assemblage d’ossature éventuellement de la colonne) sous les charges de calcul.
semi-continue est qu’il est ductile et à résistance partielle (dans Ainsi, la poutre peut ne pas rester élastique.
cette logique « ductile » veut dire : capable de se comporter à
la manière d’une rotule plastique). On considère que la rotation de l’assemblage doit autoriser
des valeurs variant de 0,02 à 0,04 radians.
La ductilité d’un assemblage est assimilée à la capacité de
rotation, qui est le terme utilisé dans l’Eurocode 3. Il ne faut En pratique, le moment résistant d’un tel assemblage est
pas le confondre avec la ductilité d’un matériau et de l’acier souvent pris égal à une fraction, de l’ordre de 30 à 50 %, du
en particulier. moment plastique de la poutre.
Quant au terme de « résistance partielle » il signifie : être Continuité des assemblages – Pour finir, une construction
capable de résister à un moment de flexion inférieur au encastrée (« continue ») demande que les assemblages
moment plastique de la poutre. soient rigides ou à résistance complète et la réalisation devient
Si on regarde la modélisation d’une ossature continue, les coûteuse. Dans une construction avec des assemblages arti-
moments maxima se produisent généralement aux extrémités culés (« simples »), la réalisation est peu coûteuse mais la
des poutres. La transmission des rotations se fait directement section des poutres, qui sont dimensionnées comme simple-
de la poutre au poteau ou inversement. ment appuyées, sera supérieure à ce que l’on obtiendrait par
toute autre approche.
Pour ce qui est d’un assemblage à résistance partielle situé à
cet endroit, il y aurait « une surcharge ». En effet, pour que Semi-continuité des assemblages – La semi-continuité des
l’assemblage soit considéré à résistance partielle, celui-ci doit assemblages offre une solution intermédiaire. Ce concept
être capable de subir une rotation plastique pour amener la demande que le concepteur fasse le choix d’une valeur appro-
compatibilité avec les rotations d’extrémités de la poutre (et priée du moment d’extrémité (cf. Fig. 2, 3 et 4).

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Fig. 2 : Classification selon la rigidité (© ETI).


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Fig. 3 : Classification selon la ductibilité (© ETI).

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

d’exercer une maîtrise stricte sur la distribution des moments


de flexion tout en visant une économie substantielle sur un
projet.

II - À QUOI RESSEMBLE UN ASSEMBLAGE SEMI-RIGIDE ?


Principe – Pour avoir une capacité de rotation possible,
l’assemblage ou certains éléments de l’assemblage doivent se
Le concepteur choisira le Mencastré au même moment que reorendrai plastifier de manière contrôlée. Parmi ces éléments, il y a les
la section de la poutre plats fléchis et les panneaux d’âme de poteau soumis à
cisaillement.

Fig. 4 : Diagramme des moments de flexion dans une poutre faisant partie d’une ossa- Mais attention, il ne faut pas que d’autres éléments de
ture contreventée semi-continue (© ETI). l’assemblage aboutissent à la ruine qui pourrait se produire de
manière subite, donc peu ductiles. Les cordons de soudure et
On prend un moment égal à la résistance d’un assemblage les boulons tendus rentrent dans cette catégorie.
pas trop élaboré qui paraît approprié, la poutre est alors
Pour cette raison, les assemblages entièrement soudés ne
dimensionnée pour un moment à mi-portée valant le moment
sont pas très compatibles avec le dimensionnement en semi-
d’une poutre simplement appuyée moins le moment d’une
continuité.
poutre encastrée. D’où M = Msimple. Appu – Mencas.
L’assemblage devient l’élément clé du calcul en ossature Ainsi, pour le calcul mais surtout pour mettre les composantes
semi-continue. Et comme on gagne un peu sur la matière et fragiles à l’abri (cordons de soudure et les boulons tendus),
un peu sur la réalisation, on comprend mieux pourquoi on a on a recours à une solution qui consiste à placer délibérément
recours à des constructions semi-continues. au moins un élément de l’assemblage de manière à constituer
un « maillon faible » afin de limiter à la fois la résistance maxi-
De plus, la construction semi-continue offre au concepteur la male et la résistance minimale de cet élément.
liberté d’utiliser des assemblages de conception assez simple
transmettant des moments de flexion et donc de faible coût. Platine d’extrémité débordante ou non débordante – Un
On dit qu’ils sont à résistance partielle car ils doivent rester assemblage très fréquemment utilisé est celui qui est à platine
ductiles au sens de capacité de rotation. d’extrémité « débordante » ou « non débordante » (cf. Fig. 5)
boulonnée sur le poteau. Il est possible de recourir à d’autres
Le dimensionnement en semi-encastrement repose sur une solutions d’assemblages mais celui-ci est le seul à figurer dans
analyse semi-continue plastique. Il permet au concepteur l’Annexe J de l’Eurocode 3.
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Fig. 5 : Assemblage semi-rigide avec platine d’extrémité (© ETI).

Tous les assemblages par platine d’extrémité ne sont pas duc- pour les boulons avant que le degré de rotation requis ne soit
tiles. La figure 6 montre le comportement qui est exigé pour atteint. Un tel assemblage n’est pas ductile. C’est par exemple
le cas de boulons M 24- 8.8. Seul le comportement selon le le cas que représente le mode 3 pour une épaisseur de platine
mode 1 permet d’assurer la ductilité requise. de 25 mm.
Épaisseur de la platine – D’une manière générale, pour Reste à définir s’il est préférable d’admettre une certaine duc-
obtenir une plastification, on constate qu’il est nécessaire de tilité au détriment de la rigidité.
limiter l’épaisseur de la platine. Il est en effet facile à admettre
qu’avec une platine d’extrémité plus mince l’assemblage Disons que tout est fonction de l’utilisation du bâtiment. Une
devient moins rigide et donc plus ductile. On admet cette rigidité importante sera recherchée pour les ossatures non
épaisseur à environ 60 % du diamètre du boulon. contreventées car les assemblages contribuent à la stabilité
et à la résistance aux déplacements horizontaux et une cer-
Si on utilise des platines de plus forte épaisseur, celles-ci per- taine ductilité est acceptable (et quelquefois recherchée) pour
mettraient de transférer un moment de flexion plus important les ossatures contreventées afin de réduire la flèche des
et aurait pour conséquence de présenter le risque d’une ruine poutres et restreindre la rotation au niveau des poteaux.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Fig. 6 : Influence de la platine d’extrémité sur le comportement de l’assemblage et sur le mode de ruine (© ETI).

Une ossature à travées multiples mais de faible hauteur est • La flexion de la semelle du poteau limite le moment résistant
évidemment moins exigeante à cet égard qu’une ossature selon le mode de ruine 1. Lorsqu’il y a une poutre de part et
élancée. d’autre du poteau, les moments se contrarient de sorte que
l’effort tranchant dans le panneau d’âme est faible, voire nul.
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• La flexion de la platine d’extrémité limite le moment résistant


III - VÉRIFICATION DE LA DUCTILITÉ selon le mode de ruine 1. Le mode de ruine 1 est le mode qui
correspond à deux charnières plastiques et il est déterminant si
la platine est relativement mince.
Modes de vérification – Si on met l’accent sur la vérification
de la ductilité d’un assemblage, en pratique, ces vérifications Cette dernière option est la seule voie qui soit largement pra-
sont normalement faites soit à l’aide de logiciels spécialement ticable pour satisfaire cette exigence. Les assemblages
conçus à cet effet, soit en se référant à des tables d’assem- standardisés peuvent être conçus sur cette base.
blages standardisées.
Généralement, le concepteur préfère ne pas avoir à quantifier
Capacité de rotation – La figure 7 montre les trois voies la capacité de rotation requise. En satisfaisant l’une des con-
offertes dans l’Eurocode 3 pour assurer une capacité de rota- ditions ci-dessus, on sait que l’assemblage sera ductile et sa
tion suffisante : capacité de rotation appréciable dans tous les cas courants.
• le cas 1 est utilisé dans la mesure où il y a seulement une
Assemblages semi-articulés et articulés – Généralement,
poutre sur un seul côté du poteau ;
les assemblages « semi-articulés » (cf. Fig. 8) seront un peu
• le cas 2 seulement si l’épaisseur du poteau est faible ; plus coûteux que ceux dits « articulés ». Dans la mesure où
l’on doit renforcer le poteau, la solution qui consiste à utiliser
• et le cas 3 (cas général) est la solution où le concepteur tend une contre-platine permet d’améliorer la résistance de la
vers une platine d’extrémité affaiblie de manière à privilégier le semelle de celui-ci.
diamètre et la résistance des boulons.
Lorsqu’il est nécessaire de raidir le poteau, ou de recourir à
C’est ainsi qu’il est spécifié qu’un assemblage est ductile, l’usage d’un jarret dans la poutre, il est vraisemblable que l’on
c’est-à-dire qu’il possède une capacité de rotation suffisante se retrouve en situation d’échec. En effet, l’économie réalisée
pour se comporter à la manière d’une rotule plastique. sur la section du profil constituant la poutre ne sera vraisem-
blablement pas assez importante pour compenser le surcroît
Les conditions requises pour l’assemblage – L’assem- de main-d’œuvre requis par de tels renforcements. Il sera pré-
blage doit répondre à l’une des conditions suivantes : férable de passer à une section supérieure pour le poteau et
d’y souder des raidisseurs.
• Le moment résistant est gouverné par la résistance au
cisaillement du panneau d’âme du poteau. C’est le cas particu- Un des moyens de renforcer le poteau consiste à utiliser des
lier des poteaux avec assemblage d’un seul côté comme, par contre-platines non soudées vissées à l’intérieur des semelles
exemple, pour les poteaux de pourtour d’un bâtiment. du poteau.

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Fig. 7 : Les 3 voies offertes dans l’Eurocode 3 pour assurer une capacité de rotation suffisante (assemblage ductile) (© ETI).
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Fig. 8 : Comparaison entre un assemblage semi-articulé et un assemblage présumé articulé (© ETI).

Il est acceptable aussi d’utiliser une platine un peu plus les rigidités de l’assemblage et de l’élément assemblé ainsi
grande, une soudure quelque peu plus épaisse ou une paire que l’incidence sur la distribution des moments dans l’ossature
de boulons supplémentaire. font qu’il est difficile de pleinement maîtriser les éléments du
calcul et de réaliser une économie globale optimale.
L’analyse globale élastique – Le calcul d’une ossature semi-
articulée, tel qu’il est exposé, repose sur une analyse globale Il est essentiel de bien comprendre qu’un assemblage peut
plastique. être suffisamment rigide pour assurer sa fonction dans une
En principe, on peut aussi effectuer une analyse globale élas- structure sans qu’il puisse pour autant être qualifié de rigide,
tique mais cela imposerait une modélisation des assemblages au sens de la définition de la norme. Les assemblages semi-
par des ressorts ayant une raideur en rotation appropriée rigides ont simplement une rigidité appropriée.
(rigidité).
On peut dire que le terme « semi-rigide » signifie trop flexible
Cette perspective d’une analyse globale élastique est relative- pour être qualifié de « rigide », sans toutefois pouvoir être
ment peu attrayante pour le concepteur car l’interaction entre assimilé à une articulation.

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7 Assemblages de type encastré

I - INTRODUCTION même manière, il peut être rigide si la poutre a une longueur


de 10 m, mais ne plus l’être si la poutre n’a que 8 m de long.
Transmission des moments de flexion et des efforts tran- Enfin, on notera que la distinction entre structure continue et
chants – Il devient de plus en plus courant de recourir à des structure semi-continue n’est nécessaire que pour les seules
assemblages transmettant des moments de flexion. Les ossa- structures hyperstatiques (statiquement indéterminées). En
tures non contreventées constituent un exemple évident de effet, dans une structure isostatique, l’assemblage est soumis
gain de matière. Cela dit, on peut aussi avoir à réaliser des au seul critère de résistance.
joints de poutres dans des ossatures contreventées. Par
ailleurs, dans les immeubles de grande hauteur, il peut être
intéressant d’exploiter la continuité de la structure afin de
limiter les déplacements horizontaux. II - À QUOI RESSEMBLE UN ASSEMBLAGE ENCASTRÉ ?
La fonction première de ce type d’assemblage est de trans- Assemblages soudés – Un assemblage encastré est dit « à
mettre des moments de flexion mais il est courant de résistance complète » et est généralement réalisé par
transmettre aussi des efforts tranchants et parfois même des soudage en utilisant au besoin des raidisseurs. Il est en effet
efforts axiaux. souhaitable qu’un assemblage soudé soit à résistance com-
plète parce que des cordons de soudure sous-dimensionnés
La modélisation de ce type d’assemblage dit « à résistance
peuvent présenter une ruine fragile s’ils ont à subir des
complète » est assez proche de celle de l’assemblage théo-
moments de flexion supérieurs aux valeurs attendues, en
rique « idéal » et il n’est dès lors pas nécessaire que ses
raison, par exemple, de tassements de terrain non prévus.
caractéristiques soient prises en compte pour effectuer l’ana-
lyse globale de la structure. Sa rigidité et/ou sa résistance sont Assemblages boulonnés – Pour les assemblages bou-
suffisamment performantes pour que l’influence de leur com- lonnés, il est tout à fait impossible d’atteindre la résistance
portement sur celui de la structure puisse être négligée. complète si les boulons ne sont disposés que sur la hauteur
de la poutre.
Résistance complète ou partielle des assemblages –
L’Eurocode 3 rappelle que : Des boulons situés à l’extérieur de la semelle tendue, dans la
partie débordante d’une platine d’extrémité, permettront éven-
• pour une analyse globale élastique cela suppose des assem- tuellement de développer la résistance complète de
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blages rigides ; l’assemblage. Et ce, jusqu’à des hauteurs de poutre modérées


car, au-delà, il est nécessaire d’augmenter encore le bras de
• pour une analyse globale plastique cela suppose que les
levier et la solution passant par la fabrication d’un jarret d’une
assemblages aient une résistance complète.
hauteur égale à celle de la poutre s’impose.
Bien que de nombreux assemblages exécutés en pratique
De tels assemblages sont généralement constitués de boulons
puissent être qualifiés à la fois de rigide et à résistance com-
à haute résistance.
plète, il est essentiel de reconnaître que cela n’a guère
d’intérêt. Attention toutefois à ne pas augmenter significativement la
résistance de la poutre car l’assemblage pourrait devenir à
Une structure continue ayant fait l’objet d’une analyse globale résistance partielle alors qu’il était conçu pour être à résis-
élastique avec des assemblages capables de résister aux tance complète.
valeurs des moments de flexion les sollicitant peut très bien
avoir des assemblages qui sont rigides et à résistance Pour ce qui est de la rigidité de ce type d’assemblage, c’est
partielle. encore les assemblages soudés qui prédominent.
De la même manière, les assemblages d’une structure con- Une certaine flexibilité est omniprésente lorsque la solution
tinue analysée plastiquement pourraient être à résistance « boulonné » est choisie.
complète et semi-rigides.
Lorsque les boulons travaillent au cisaillement mais ne sont
Il faudra désormais faire la distinction notoire qu’un assem- pas préserrés, on doit s’attendre à un certain glissement dans
blage « résistant à la rotation » est, soit un assemblage « non l’assemblage. Si cela se produit dans les composantes assu-
articulé » ou semi-encastré, soit un assemblage « à résistance rant le transfert du moment de flexion, l’assemblage ne pourra
complète » ou encastré. que difficilement être rigide. C’est pourquoi, si l’on désire qu’un
assemblage soit rigide, il est préférable que, dans les assem-
Reste au concepteur à faire le bon choix de ses assemblages blages résistant à des moments de flexion, les boulons
afin de rendre l’analyse de la structure pas trop complexe. Il travaillent suivant leur axe et que, dans les assemblages où
ne fait pas de doute qu’une analyse pour une structure à résis- les boulons sont cisaillés (assemblages par couvre-joints), ces
tance partielle n’est pas encore rentrée dans les pratiques boulons soient à serrage contrôlé.
conventionnelles en raison de sa plus grande complexité.
Mesures relatives aux platines d’extrémité et semelles de
On remarque qu’un assemblage peut fort bien être à résis- poteaux – Afin de minimiser la flexibilité des platines d’extré-
tance complète pour une poutre faite d’un acier S275 mais ne mité et des semelles de poteau, il est judicieux de prendre les
plus l’être pour cette même poutre en acier S355. Et, de la mesures suivantes :

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• concentrer les boulons tendus aussi près que possible de • les platines et plats traversés ont une épaisseur au moins
l’âme et de la semelle de la poutre ; égale au diamètre des boulons.
• disposer des raidisseurs à proximité immédiate des boulons ; Types d’assemblages – Les solutions les plus courantes uti-
• éviter les plats anormalement peu épais ; lisées pour ce type d’assemblage transmettant des moments
de flexion, sont illustrées par la figure 1. Parmi celles-ci on
• augmenter le bras de levier à l’aide d’un jarret ou d’un retrouve :
gousset.
• les assemblages par platine d’extrémité (poutre-poteau,
Bien entendu, ces dispositions doivent être en corrélation avec poutre-poutre, poteau-poteau) débordante et non débordante,
les conditions technologiques qu’imposent les différents profils à jarret ou à gousset ;
comme par exemple :
• les rondelles sous la tête du boulon et sous l’écrou ne doivent • les assemblages par cornières ou en profils T attachés aux
pas appuyer sur le cordon de soudure ; deux semelles de la poutre ;

• l’entraxe des boulons doit être suffisant pour qu’il n’y ait pas • les raccordements par couvre-joints (poutre-poutre, poteau-
chevauchement des rondelles ; poteau) ;
• pour que les raidisseurs d’âme du poteau permettent de
transmettre les efforts apportés par les semelles de la poutre, • les assemblages complètement soudés ;
sans déchirement ou écrasement de l’âme du poteau, leur
épaisseur est généralement de l’ordre de celle des semelles de • les assemblages hybrides (pour faciliter le montage) avec,
la poutre ; pour la poutre, les semelles soudées et l’âme boulonnée ;

• afin d’assurer la rigidité de l’assemblage il est d’usage de • et pour les pieds de poteau : soit des raidisseurs, soit des
prendre une épaisseur de la platine d’extrémités de la poutre semelles plus épaisses, mais avec obligatoirement au
égale à 1,5 fois l’épaisseur de la semelle du poteau ; minimum quatre tiges d’ancrage.
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Fig. 1 : Assemblages transmettant les moments de flexion (© ETI).

Une alternative consiste à noyer le pied de poteau, avec ou par le calcul du portique que par des considérations touchant
sans semelle, directement dans la fondation. aux détails constructifs. La clef de faîtage est en général de
dimensions plus réduites. Deux solutions sont représentées à
Assemblages d’angle par jarrets et platines – Dans les la figure 2.
constructions récentes on rencontre des ossatures formées de
portiques et les assemblages par jarrets et par platines Avec un jarret d’angle, il est intéressant de savoir si l’assem-
d’extrémités sont courants. blage est à résistance complète ou à résistance partielle. On
considère généralement que le jarret est normalement surdi-
Généralement, la hauteur du jarret est sensiblement égale à mensionné pour forcer la rotule plastique à se produire à
celle de la poutre et on renforce celle-ci sur une certaine lon- l’extrémité du jarret. À partir de cette hypothèse, on peut cal-
gueur. Les dimensions du jarret sont davantage conditionnées culer l’assemblage avec un moment de flexion maximum.

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Fig. 2 : Assemblages d’angle (jarret et entrait retroussé) (© ETI).

Assemblage d’angle par entrait retroussé – Pour les portiques comme le montre la figure 3 relative à un assemblage par
à entrait retroussé l’assemblage d’angle peut être conçu comme platine d’extrémité. Dans cette configuration, on prendra soin
un assemblage poutre-poteau à 90° avec un effort de compres- d’examiner toutes les zones et tous les différents éléments
sion égal à la composante horizontale de l’effort dans la semelle constituant le nœud.
du jarret. Cet effort axial n’est généralement pas négligeable et il
peut être ajouté à l’effort dans la semelle inférieure. Il suffit de La figure 4 propose des solutions de renforcements locaux afin
tenir compte de ce décalage en corrigeant le moment. de remédier à une résistance insuffisante en disposant des
raidisseurs.
Le poteau sera localement renforcé par des raidisseurs d’âme
si l’effort tranchant dépasse la résistance de celui-ci. Pour ce qui concerne le poteau, l’âme est soumise à des
Enfin, des raidisseurs peuvent être ajoutés localement pour efforts transversaux localisés respectivement dans la zone
renforcer la semelle du poteau entre les rangées inférieures tendue et dans la zone comprimée. Dans l’Eurocode 3, sa
de boulons. résistance est vérifiée à l’aide de formules empiriques qui se
réfèrent à une aire efficace d’âme. En effet, la zone com-
primée se trouve exposée au danger d’écrasement local et à
celui de voilement.
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III - CONDITIONS DE RÉSISTANCE


Résistance à l’effort tranchant – Quant à l’effort tranchant,
il peut être important, surtout si l’assemblage est dissymé-
Résistance à la flexion – Qu’ils soient rigides ou à résistance trique du poteau ou encore lorsque l’ossature n’est pas
complète, tous les assemblages transmettant des moments de contreventée. Dans le cas contraire d’une ossature contre-
flexion ont leur résistance calculée d’une même manière. La ventée avec des assemblages symétriques, les effets
procédure utilisée à cet effet doit garantir que toutes les com- respectifs des deux poutres adjacentes se compensent tota-
posantes de l’assemblage soient capables de résister au lement ou partiellement. Il faudra donc bien identifier les efforts
moment de flexion sollicitant. L’assemblage est souvent tranchants et notamment au niveau du panneau d’âme du
appelé, en même temps, à transmettre un effort tranchant et poteau qui pourra être ou ne pas être déterminant pour la
parfois un effort normal. résistance de l’assemblage.
Considérons le cas d’un assemblage poutre-poteau courant.
Le moment de flexion est transmis sous la forme d’un couple Là encore, l’Eurocode 3 donne les règles nécessaires pour les
avec un effort de compression agissant au niveau ou à proxi- vérifications détaillées pour les assemblages soudés ou bou-
mité immédiate de la semelle inférieure de la poutre et un lonnés ainsi que pour les assemblages par platine d’extrémité.
effort de traction dans la partie supérieure de l’assemblage.
En l’absence de tous autres efforts, ces efforts de traction et
de compression sont égaux.
IV - VÉRIFICATIONS
Résistance à la traction – Dans un assemblage soudé, il est
d’usage d’admettre que les efforts de traction et de compres-
sion sont concentrés dans l’axe des semelles respectives. Contrôle de la résistance des boulons – Les procédures de
détermination de la répartition des efforts dans un assemblage
Dans un assemblage à semelles soudées et âme boulonnée par platine d’extrémité et comportant de multiples rangées de
on peut craindre un surcroît de contrainte dans la semelle. boulons tendus sont bien vagues et souvent laissées à l’initia-
Tout dépendra de la section du plat ou de la cornière. tive du concepteur.
Dans un assemblage avec platine d’extrémité entièrement
soudée, les boulons supérieurs doivent résister à la traction. En effet, l’effort qu’une rangée de boulons peut transmettre
La compression est normalement transmise par contact direct peut être conditionné par le plat traversé, par la résistance du
entre la semelle inférieure de la poutre et la semelle adjacente boulon lui-même ou par une combinaison des deux. Si le plat
de la colonne. est mince, il se déforme par flexion et si, au contraire, il est
épais, le boulon se rompt avant que le plat ne se soit plastifié.
Résistance d’un assemblage par platine – Mais d’autres Dans le domaine intermédiaire, le mécanisme de ruine
composantes peuvent limiter la résistance de l’assemblage, implique à la fois le boulon et le plat.

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Fig. 3 : Composants d’un assemblage encastré résistant à un moment de flexion (© ETI).


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Fig. 4 : Solutions de renfoyts locaux (© ETI).

L’Eurocode 3 reste à cet égard un peu confus en introduisant • dans le mode 2, on combine la plastification des boulons avec
un concept de profil en T équivalent. Des relations semi-empi- une charnière plastique au bord du congé ;
riques fournissent la longueur de ce profil T, qui est supposé
correspondre au schéma réel de charnières plastiques, dans • quant au mode 3, l’épaisseur du plat devenant prépondé-
le cas d’une rangée unique de boulons tendus et dans celui rante, c’est par la rupture des boulons que survient la ruine.
de groupes de tels boulons pour lesquels les mécanismes de
ruine plastique interfèrent. La formule associée à ces modes de ruine qui fournit l’effort
le plus faible est bien sûr déterminante et est la seule retenue
La modélisation devient un peu hasardeuse avec une découpe pour la suite.
en forme de T dans laquelle on reconnaît difficilement les
épaisseurs d’âme de poutre ou de raidisseurs.
Cas de rangées de boulons multiples – Dans ce cas plus
Modes de ruine – La figure 5 montre les trois modes de ruine compliqué, on considère que les rangées de boulons sont
figurant dans l’Eurocode 3 : habituellement proches les unes des autres pour interférer
dans la résistance disponible du plat en flexion. En consé-
• le mode 1 correspond à un comportement d’une « flexion quence, une paire de rangées de boulons ne mobilisera alors
double » selon, respectivement, l’axe des boulons et le bord du qu’un effort valant moins de deux fois celui qui pourrait l’être
congé ; par une quelconque de ces rangées, et ainsi de suite.

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Dans l’annexe J de l’Eurocode 3, la priorité est donnée aux


rangées extérieures de boulons tendus. Le moment repris
étant plus important dans la mesure où le bras de levier est
le plus grand.

La résistance potentielle de la rangée extérieure est cal-


culée comme si les autres rangées de boulons n’existaient
pas. La seconde rangée est dotée de la résistance poten-
tielle des rangées 1 et 2, considérées comme constituant
un groupe, déduction faite de la résistance de la seule
rangée 1 ou 2, selon celle qui est la plus grande. On pour-
suit ainsi de proche en proche, en considérant tous les
groupements possibles.

Les raidisseurs, s’ils existent, ont pour effet de limiter le


nombre de rangées. Interviennent, dès lors, des schémas de
charnières plastiques qui peuvent se combiner.

Au terme de cette procédure, on obtient une série de résis-


tances « potentielles » des diverses rangées de boulons. Et
finalement, le moment résistant de l’assemblage est obtenu en
faisant la somme des efforts dans chaque rangée de boulons
avec le bras de levier associé mesuré à partir de la résultante
de compression, que l’on situe généralement dans l’axe de la
semelle inférieure de la poutre.

Commentaire
II est important de remarquer que le principe de calcul
exposé ci-dessus se fonde sur une distribution « plastique »
des efforts dans les boulons. Cela veut dire qu’il faut admet-
tre que les rangées de boulons intérieures, ainsi que les ran-
gées extérieures, aient une capacité de rotation suffisante
pour permettre de développer les schémas de ruine plasti-
que. Dans les assemblages comportant de multiples rangées
de boulons, cette hypothèse devient inadmissible au fur et à
mesure que l’épaisseur de la platine et celle de la semelle
du poteau augmentent et que, dès lors, ces deux plats sont
de moins en moins enclins à plastifier.
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Il est plus facile de rendre les assemblages soudés rigides


et/ou à résistance complète.
On conçoit facilement l’usage d’un logiciel pour effectuer le
calcul des assemblages par itération. C’est effectivement
l’une des prérogatives à l’utilisation de l’Eurocode.

Fig. 5 : Mode de ruine pour les assemblages en T boulonnés (© ETI).

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8 Raccordements

I - INTRODUCTION

Principe – Un raccordement est réalisé pour prolonger un


poteau, une poutre ou tout autre élément structural. Il est
destiné à transférer les efforts intérieurs depuis un tronçon
d’élément vers le tronçon adjacent tout en ne pouvant constituer
un point faible de la structure quant à la résistance, à la rigidité
ou à la ductilité. Cette transmission d’efforts s’effectue habituel-
lement au moyen de divers plats fixés de manière appropriée
aux tronçons dont ils assurent la jonction ou par soudures.

Les raccordements représentés aux figures 1 à 4 illustrent la


plupart des dispositions que l’on rencontre.

Les joints de raccordement – Il y a de multiples manières


de réaliser les joints de raccordement. On peut utiliser les
couvre-joints habituels pour assurer la transmission complète
des efforts ou simplement pour restaurer la continuité. Fig. 2 : Raccordement par platines d’extrémité (© ETI).

Les couvre-joints peuvent être à simple ou à double recouvre-


ment. Les boulons de fixation sont alors sollicités
respectivement à simple ou double cisaillement (cf. Fig. 1).
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Fig. 3 : Raccordement par recouvrement (© ETI).

Fig. 1 : Raccordement par couvre-joints (© ETI).

On peut aussi souder des platines d’extrémité et fixer ces der-


nières par des boulons (cf. Fig. 2).

Raccordement par recouvrement – Il permet d’éviter


l’emploi de couvre-joints. Un tel raccordement est plus parti-
culièrement utilisé pour assembler de simples plats ou des
éléments de bardage. Les plats sont alors simplement super-
posés et reliés l’un à l’autre à l’aide de boulons, de cordons
d’angle (cf. Fig. 3) ou même de vis lorsqu’il s’agit de tôles
minces ou d’éléments de bardage.

Raccordement par soudure complète bout à bout – Il


permet de restaurer la continuité totale de la section transver-
sale. Ce type d’assemblage convient particulièrement pour
réunir des éléments de mêmes dimensions ou de dimensions
Fig. 4 : Raccordement par soudure bout à bout (© ETI).
très proches (cf. Fig. 4)

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Transmission des efforts – Les raccordements sont conçus L’effort de traction est transmis par les parois de l’élément au
pour transmettre un effort axial, un effort tranchant ainsi qu’un prorata de leurs sections respectives. Les assemblages par
moment de flexion. couvre-joints doivent donc résister à l’effort de traction existant
dans la paroi concernée. Dans le cas de soudure bout à bout,
Dans la pratique, les profils à raccorder sont disposés de l’attention devra être portée sur la vérification du joint.
manière à éviter tout excentrement entre leurs axes respectifs.
Si cela n’est pas possible, il suffira de prendre en compte les La réalisation des raccordements à l’aide de platines d’extré-
efforts et moments de flexion additionnels qui en résultent. mité est plutôt rencontrée pour les sections tubulaires.

En cas de mise en charge essentiellement statique, on admet Raccordements démontables (boulonnés) – Lorsque les
normalement une redistribution plastique des efforts. Les raccordements sont conçus pour être démontables, donc bou-
efforts intérieurs peuvent donc être transmis selon une distri- lonnés, nous pouvons distinguer ceux qui font usage de
bution statiquement admissible. Une telle démarche est boulons transmettant l’effort par pression diamétrale (boulons
admise pour la plupart des structures de bâtiments. ordinaires ou HR) pour lesquels on n’a pas à se préoccuper
particulièrement du glissement dans le joint, de ceux à boulons
préserrés (HR) transmettant l’effort par friction et qui empê-
chent tout glissement dans le joint sous charges de service
II - RACCORDEMENT DE PIÈCES TENDUES (voire sous charges pondérées).
On peut utiliser des boulons ordinaires ou des boulons à haute
Joints des éléments tendus – Par comparaison avec les élé-
résistance (jusqu’à la nuance 10.9). Les boulons ordinaires de
ments structuraux comprimés, qui sont normalement
nuance 4.6 ne sont employés que pour des assemblages peu
dimensionnés vis-à-vis de la résistance au flambement, les
importants.
éléments tendus sont généralement beaucoup plus élancés et
ont une aire de section transversale moindre. Concernant la résistance ultime des éléments du raccorde-
ment, il faudra tenir compte de la présence des trous de
On peut être amené à réaliser des joints dans les éléments
boulons qui réduit la section nette. Cette même section peut
tendus suivants :
aussi être affectée par une efficacité partielle de la section et
• les membrures et barres intérieures des treillis ; par une éventuelle flexion secondaire due à l’excentrement de
• les barres de contreventement ; l’effort lors de sa transmission par l’assemblage.

• les suspentes ; Pour les assemblages travaillant en pression diamétrale, il est


souhaitable d’éviter tout excentrement dans le joint (cf. Fig. 5).
• les câbles. Dans le cas où l’effort de traction ne saurait être transmis
On utilise toutes sortes de profils et de sections pour réaliser qu’avec un excentrement et pour autant que ce dernier reste
un élément tendu : le câble, le plat, la cornière et le profil en faible, les effets des moments d’excentrement sur la résis-
U. Et pour de grands efforts de traction, on pourra même uti- tance ultime, tant de la pièce tendue que du joint, peuvent être
liser des sections en I ou en H, ou encore des sections négligés (ceci se justifie par une certaine adaptation plastique)
creuses circulaires ou rectangulaires. (cf. Fig. 6).
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Fig. 5 : Raccordements boulonnés par recouvrement et par couvre-joint (© ETI).

C’est ainsi que la plupart des joints dans les pièces tendues successives de boulons. Ceci entraîne une répartition équiva-
sont dimensionnés pour résister au seul effort de traction. lente de l’effort de traction entre tous les boulons.
Lorsque l’excentrement n’est pas négligeable, on utilise une
méthode approchée et sécuritaire couvrant de manière forfai- Modes de ruine – Du point de vue des vérifications, quatre
taire l’incidence du moment de flexion parasite ou alors on modes de ruine possibles doivent être examinés :
prend ceux-ci explicitement en compte lors du calcul du joint. • la ruine par déchirure de la section nette dans le plat de base
C’est par exemple le cas de la figure 7. La cornière est assem- ou/et dans le couvre-joint ;
blée par une seule aile, l’aile libre n’est pas pleinement • la ruine en cisaillement du fût du boulon dans sa partie filetée
efficace et l’excentrement de l’assemblage génère un moment ou non filetée.
de flexion. Le cas de l’assemblage illustré à la figure 8 est évi-
demment préférable au précédent. • la ruine par ovalisation excessive, sous l’effet de la pression
diamétrale, au contact des boulons et du plat ;
Dans les assemblages travaillant à la pression diamétrale, les
boulons résistent en cisaillement. Afin d’éviter le problème lié • la ruine en cisaillement du plat au-delà du (des) dernier(s)
à la distribution de l’effort de traction entre les rangées suc- assembleur(s). Ce dernier ne devrait pas se produire si les con-
cessives de boulons, on admet qu’une redistribution plastique ditions relatives à la pince sont respectées (ne dépasse pas
complète peut s’opérer sur l’effort de traction entre les rangées 1,2 d0 mesurée selon la direction de l’effort).

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Fig. 6 : Raccordements boulonnés - Effet de l’excentrement (© ETI).

Disposition des rangées de boulons – Bien entendu, pour


les calculs de vérification, lorsque les trous de boulons sont
disposés en rangées parallèles et perpendiculaires à la direc-
tion de l’effort de traction, la section nette est obtenue en
déduisant de la section brute l’aire maximale totale des trous
rencontrés dans toute la section transversale.

Dans les cas où les boulons sont disposés en quinconce, la


section nette à considérer correspond à celle d’une ligne
brisée passant par le plus court chemin des trous de boulons
à considérer.

Raccordements avec des boulons à haute résistance –


Lorsque les raccordements sont réalisés à l’aide de boulons
à haute résistance (HR), précontraints selon la technique du
serrage contrôlé, ils sont conçus pour résister au glissement
à l’état limite de service. Dans de tels assemblages, les
boulons peuvent donc en principe venir en contact avec le
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bord des trous pour toute sollicitation supérieure à la charge


de service mais inférieure à la charge ultime. C’est pourquoi
il faut vérifier d’une part, l’absence de glissement sous la sol-
licitation de calcul en service et, d’autre part, la résistance des
Fig. 7 : Raccordements boulonnés - Incidence du moment de flexion parasite (© ETI). boulons et de la pression diamétrale sous la sollicitation pon-
dérée (état limite ultime). Lorsque l’effort est transmis par
friction, la section nette du couvre-joint n’est pas nécessaire-
ment la composante la plus faible de l’assemblage.

Raccordements avec des boulons tendus – Lorsque les


raccordements sont réalisés avec des boulons tendus (plus
fréquents pour les profils creux), on utilise normalement des
boulons à haute résistance (jusqu’à la nuance 10.9). La pré-
contrainte des boulons est souhaitable lorsque le joint est
fréquemment soumis à des variations de l’intensité de l’effort
de traction. Elle est impérative lorsque la résistance à la
fatigue est déterminante pour le calcul.

Des dispositions appropriées doivent être prises pour limiter


l’importance des efforts de levier éventuels.

L’emploi de boulons tendus précontraints confère au joint une


plus grande rigidité. Quant au choix de l’acier des platines
d’extrémité, il sera fait avec grand soin, afin de prévenir tout
danger d’arrachement lamellaire.

Raccordements par soudures bout à bout – Lorsque les


raccordements sont réalisés par soudures bout à bout, les
joints réalisés doivent permettent à la pièce tendue de déve-
Fig. 8 : Raccordements boulonnés - Incidence du moment de flexion parasite. Assem- lopper sa pleine résistance en traction. Pour des raisons
blage préférable à celui de la figure 7 (© ETI). pratiques et par souci d’économie, la soudure n’est générale-
ment pas utilisée pour exécuter des joints sur chantier.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Raccordements avec des barres rondes – Lorsque les rac- Effort axial des raccordements par platines d’extrémité –
cordements sont réalisés avec des barres rondes, celles-ci Lorsque les raccordements sont réalisés par platines d’extré-
peuvent être filetées à leurs extrémités et réunies entre elles mité (cf. Fig. 9e) soudées respectivement aux faces terminales
à l’aide de coupleurs. La résistance sera alors déterminée adjacentes des pièces à assembler, la transmission de l’effort
avec la section transversale en zone filetée. Pour les câbles axial par contact direct exige que les faces en contact soient
attachés généralement à l’aide de culots ou de pièces d’extré- planes, et ce, moyennant certaines tolérances bien définies.
mité, leur pleine résistance statique peut être mobilisée.
Les plats de transition sont destinés à faire passer l’effort de
compression de la section la moins haute vers la section la
plus haute. On peut compter sur une diffusion de l’effort selon
III - RACCORDEMENT DE PIÈCES COMPRIMÉES une pente à 45° lorsqu’il s’agit d’identifier les trajectoires de
transmission des efforts et d’évaluer les pressions de contact.
Types et caractéristiques des pièces comprimées – Les L’usage est de donner aux plats de transition et aux platines
poteaux, certaines barres intérieures de treillis et les contre- d’extrémité une épaisseur au moins égale à 20 mm.
ventements constituent autant de pièces comprimées.
Dans les cas où (par souci d’économie) il y a des variations
Normalement dimensionnées vis-à-vis de leur résistance au importantes de section, la transmission de l’effort de compres-
flambement, les pièces comprimées sont normalement moins sion ne sera assurée qu’en disposant un plat de transition fixé
élancées que les pièces tendues. Les sections laminées et à l’extrémité de la section la plus haute. Pour une solution
reconstituées par soudage sont les mieux adaptées à cet sans platine d’extrémité, on utilisera des cornières boulonnées
égard. sur chantier ou des soudures exécutées en atelier complétées
éventuellement avec des couvre-joints et des boulons addi-
Risque de flambement – Les raccordements de pièces com- tionnels ou même des fourrures (cf. Fig. 9b et 9c).
primées peuvent être exécutés de manière tout à fait similaire
à ceux des pièces tendues. Le dimensionnement des assem- Raccordements par soudures – Lorsque les raccordements
bleurs et des couvre-joints répond aux mêmes règles. sont réalisés par soudures bout à bout, les sections des pièces
Toutefois, une attention particulière est à porter vis-à-vis du à réunir sont identiques ou fort voisines et la continuité de la
danger face au flambement que présentent les éclisses, matière doit être assurée. Mais on peut aussi profiter du joint
puisque celles-ci doivent transmettre des efforts de pour changer de section. Dans ce cas, il est préférable de
compression. souder les pièces avec un plat de transition (cf. Fig. 9g).

Transmission des efforts de compression – Alors que les Mais la réalisation de raccordements entièrement soudés a
raccordements des pièces tendues exigent l’utilisation une incidence directe sur le montage car les soudures sont à
d’assembleurs, il n’en va pas de même pour les joints de réaliser sur chantier. On pourra s’aider de cornières ou de
pièces comprimées. Les efforts de compression peuvent se plats de manière à pouvoir faciliter l’ajustement de l’assem-
transmettre par simple contact entre les faces terminales adja- blage (cf. Fig. 9f et 9g).
centes des pièces à réunir. Il n’est pas nécessaire d’usiner ces
faces si leur planéité respecte les tolérances de fabrication. En présence d’une variation importante de section au droit du
C’est généralement satisfaisant pour les pièces débitées à joint et d’efforts de compression importants, on pourrait être
l’aide d’une tronçonneuse fraise scie circulaire. amené à devoir utiliser un plat de transition anormalement
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épais. Il est possible de substituer à ce dernier un plat de tran-


Effort de compression des raccordements boulonnés – sition plus mince mais muni de raidisseurs destinés à faciliter
Lorsque les raccordements sont boulonnés, l’effort de com- la diffusion de l’effort (cf. Fig. 10).
pression est entièrement transmis par la section de la pièce.
Un tel type de conception d’assemblage ne convient que si les
pièces assemblées sont de mêmes dimensions (cf. Fig. 9).
Une autre disposition consiste à laisser un espace entre les IV - RACCORDEMENT DE PIÈCES FLÉCHIES
faces terminales adjacentes des éléments à réunir et à trans-
mettre tout l’effort par des couvre-joints. Cette disposition
requiert bien sûr des couvre-joints de plus grande longueur et Principe d’exécution – Dans les pièces soumises essentiel-
davantage de boulons. lement à flexion, les raccordements sont habituellement
réalisés à proximité des points d’inflexion, c’est-à-dire là où les
Si la transmission d’effort par contact répond au critère de moments de flexion sont les plus faibles.
résistance, elle n’assure pas la continuité de la rigidité vis-à-
vis de la flexion. En effet, les pièces comprimées sont rare- On peut profiter de la réalisation de joints pour donner une
ment soumises à une compression purement axiale. Le plus contre-flèche ou encore changer de section afin d’adapter
souvent, elles doivent aussi résister à un peu de flexion et celle-ci aux sollicitations.
d’effort tranchant. C’est pourquoi il est nécessaire de disposer
des couvre-joints, d’une part pour restaurer la continuité de la Moment de flexion et effort tranchant – Le raccordement
raideur en flexion autour des deux axes principaux d’inertie et, doit pouvoir assurer la transmission d’un moment de flexion et
d’autre part, pour résister à tout effort de traction qui serait de l’effort tranchant correspondant. Comme pour les raccor-
éventuellement induit par des moments de flexion dements précédents, on peut réaliser les assemblages par
secondaires. soudures ou par boulonnage. Les types de raccordements le
plus souvent rencontrés pour réunir des poutres de même
Dans le cas où on doit compenser les tolérances de fabrication section sont illustrés aux figures 11 à 14.
ou les variations éventuelles de hauteur des sections, on dis-
posera des cales et fourrures entre les couvre-joints et les Raccordements boulonnés – Dans les raccordements bou-
semelles des pièces raboutées. lonnés, on utilise normalement des boulons à haute résistance.
La longueur des raccordements s’en trouve réduite. De plus, les
Les couvre-joints et les assembleurs sont dimensionnés pour boulons précontraints confèrent à l’assemblage une meilleure
résister à un effort forfaitaire agissant au droit des sections ter- raideur parce qu’ils empêchent le glissement et une moindre
minales adjacentes, dans une quelconque direction déformabilité. Ceci peut être d’un grand intérêt lorsque les con-
perpendiculaire à l’axe des pièces, et ne valant pas moins de ditions d’encombrement sont prioritaires par rapport au
2,5 % de l’effort de compression dans les pièces (cf. Fig. 9d). dimensionnement de la poutre (cf. Fig. 11).

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Fig. 9 : Raccordement des pièces comprimées (© ETI).

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Fig. 12 : Raccordements de pièces fléchies par couvre-joints boulonnés (© ETI).

Une autre solution consiste à utiliser des couvre-joints à


simple ou double recouvrement fixés par des cordons d’angle
(cf. Fig. 13). Cette solution présente surtout l’avantage d’une
meilleure exécution des soudures par rapport à un raccorde-
ment bout à bout exécuté sur chantier, surtout lorsque le
contrôle des soudures est le facteur critique.
Fig. 10 : Variation importante de la section au droit du joint de raccordement de poteau
(© ETI).
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Fig. 13 : Raccordements de pièces fléchies par couvre-joints à simple recouvrement et


soudés (© ETI).

Raccordement par soudure bout à bout – Une soudure bout


Fig. 11 : Raccordements de pièces fléchies par platine d’extrémité (© ETI). à bout à pleine pénétration est au moins aussi résistante que
le matériau de base. Aussi, aucun contrôle de résistance n’est
nécessaire pour autant que la soudure soit correctement exé-
Raccordements avec couvre-joint – Dans le cas d’un rac- cutée et qu’elle restitue au moins l’épaisseur des plats
cordement avec couvre-joint, il faut qu’il soit conçu pour assemblés.
transmettre l’effort entre les parois qu’il réunit. Pour ce faire,
les couvre-joints sont habituellement placés sur les deux faces Des joints entièrement soudés à cordons en V à pleine péné-
de l’âme et sur une ou deux faces des semelles (cf. Fig. 12). tration (cf. Fig. 14) sont utilisés couramment dans les poutres

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composées, les poutres à âme pleine et éventuellement les


poutres faites de sections laminées. Ils sont exécutés en
atelier.

Par souci de simplicité et en vertu du théorème statique du


calcul plastique, on se réfère habituellement à une distribution
d’efforts statiquement admissibles. Le moment de flexion est
ramené à une paire d’efforts égaux mais de signes contraires
agissant dans l’axe des semelles tandis que l’âme assure la
transmission du seul effort tranchant.

Lorsqu’on profite du joint pour changer de section, on peut uti-


liser les solutions constructives détaillées plus haut moyennant
l’emploi de fourrures et éventuellement de raidisseurs d’âme
qui aident à diffuser les efforts. De tels cas sont le résultat de
considérations architecturales ou de strictes exigences
d’encombrement.

Capacité de rotation du joint – Si, comme cela arrive rare-


ment, le joint de poutre est situé en une section où le moment
est maximum, il est essentiel de s’assurer que le joint a une
capacité de rotation compatible avec l’analyse globale de la
structure entière. Si, au contraire, le joint se trouve situé dans
une zone à faible moment de flexion, il n’y a pas d’exigence
Fig. 14 : Raccordements de pièces fléchis par soudure bout à bout (© ETI).
particulière en matière de capacité de rotation.
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9 Assemblages de bâtiments courants

I - INTRODUCTION poutre et assemblages entre éléments de structures en


treillis.

Classes d’assemblages – Les ossatures de bâtiments en • Les assemblages en vue de pallier les problèmes du transport
acier sont constituées de différents types d’éléments structu- ou du montage (longueur des éléments de structure limitée).
raux qui doivent être chacun, et de manière appropriée, reliés Ceux-ci sont ainsi normalement raboutés.
aux parties environnantes de la structure. Cela implique le • Les assemblages d’éléments extérieurs à la structure en
recours à de nombreuses formes d’assemblages. acier, comme par exemple les pieds de poteaux, les assem-
blages avec un noyau en béton et les assemblages avec des
Les classes principales d’assemblages sont les suivantes : panneaux, des planchers ou des toitures.
• Les assemblages où il se produit un changement de direc- La figure 1 présente des exemples d’assemblages rencontrés
tion : assemblages poutre-poteau, assemblages poutre- dans un bâtiment multi-étagé.
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Fig. 1 : Exemples d’assemblages rencontrés dans un bâtiment multi-étagé (© ETI).

Les assemblages constituent des parties importantes de En définitive, le choix, le dimensionnement et le détail des
chaque structure en acier. Comme nous l’avons vu dans les assemblages de bâtiments influent de manière significative sur
chapitres précédents, les propriétés mécaniques des assem- les coûts.
blages ont une influence significative sur la raideur et la
stabilité de la structure tout entière.
Le nombre et la complexité des assemblages ont une
influence décisive sur le temps nécessaire à l’analyse statique II - PRÉCAUTIONS
et la préparation des plans.
La fabrication des assemblages – La découpe, le perçage Soudure d’angle ou à pleine pénétration – Pour les assem-
et le soudage des éléments principaux, plats, cornières et rai- blages soudés, les soudures d’angle telles qu’illustrées à la
disseurs, représentent la majeure partie du travail de figure 2a sont normalement préférées aux soudures en bout
fabrication à réaliser en atelier. La facilité de montage des représentées à la figure 2b. La soudure à pleine pénétration
assemblages sur chantier est aussi un facteur important. est toujours préférable.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

• des plates-formes provisoires permettant un accès en toute


sécurité sont nécessaires ;

• le travail peut être retardé par les conditions atmosphériques


si aucune protection particulière des soudures n’est assurée ;

• du courant électrique doit être disponible sur le lieu de


soudage ;

• des boulons et des cornières provisoires sont de toute


manière requis pour maintenir les éléments ensemble ;

• coûts d’inspection ;

• la durée supérieure du montage empêche le client de prendre


possession rapidement de son bâtiment.

Avantage des assemblages boulonnés – Les assemblages


boulonnés présentent l’avantage d’être généralement réalisés
à l’atelier. Le montage sur chantier est dès lors plus facile.
Fig. 2 : Assemblages soudés en angles (© ETI).
En fonction de la configuration de l’assemblage et de la posi-
Les soudures sur chantier sont plus coûteuses – Les sou- tion des boulons, ces derniers sont sollicités en traction, en
dures peuvent être exécutées sur chantier, mais ont tendance cisaillement ou en traction et cisaillement combinés ainsi
à être plutôt coûteuses pour les raisons suivantes : qu’illustré aux figures 3a et 3b.
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Fig. 3 : Modes de sollicitation des boulons (© ETI).

Percement des trous et boulons préserrés – Afin de nécessaires au transfert des efforts comme, par exemple, des
compenser les erreurs de précision sur les distances entre trous plats et des cornières. La figure 4 illustre quelques exemples
et les diamètres des boulons, les trous sont généralement dans le cas d’assemblages poutre-poteau.
percés à un diamètre supérieur de 2 mm à celui du diamètre
des boulons (jeux des trous de boulons). Lorsque les déplace- Des zones, potentiellement faibles, peuvent apparaître dans
ments qui résultent des jeux ne sont pas acceptables, les les assemblages. Dans l’assemblage poutre-poteau de la
boulons peuvent être préserrés afin d’éviter tout glissement. ffigure 5, il s’agit de la semelle et de l’âme du poteau.
Dans le cas des structures soumises à chargement statique,
comme les bâtiments, l’utilisation de boulons préserrés doit Modes de ruine – Le transfert d’efforts importants localisés
normalement être évitée. Le traitement particulier des surfaces dans le poteau peut causer une plastification et une instabilité
de contact nécessaire à l’obtention d’une valeur élevée et locales. Ces modes de ruine peuvent déterminer la résistance
fiable du coefficient de frottement et les procédures de mise en flexion de l’assemblage. Dans l’exemple de la figure 5, la
en place de la précontrainte ont en effet une répercussion résistance à la flexion de l’assemblage est inférieure au
néfaste sur les coûts. moment plastique complet de la poutre.

Utilisation de plats et cornières – En plus des soudures et Si nécessaire, le moment résistant peut être accru en renfor-
des boulons, d’autres éléments d’assemblage sont également çant les zones faibles des assemblages (cf. Fig. 6).

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Fig. 4 : Exemples d’assemblages poutre-poteau (© ETI).

Fig. 5 : Mode de ruine d’un assemblage poutre-poteau non raidi (© ETI).


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Fig. 6 : Renforcement des zones faibles dans les assemblages poutre-poteau (© ETI).

III - LES DIFFÉRENTS TYPES D’ASSEMBLAGES COURANTS Types d’assemblages dans les structures multi-étagées –
Dans ces structures, on peut classer les assemblages princi-
paux de la manière suivante :
Dans le cas des bâtiments dimensionnés pour des charges
essentiellement statiques (charges de neige et de vent), il • les assemblages poutre-poutre ;
s’avère d’habitude suffisant de dimensionner les assemblages
pour des efforts appliqués, dès le départ, dans un seul et • les assemblages poutre-poteau ;
même sens. À l’inverse, dans les zones sismiques, des ren- • les raccordements de poteaux ;
versements importants du sens des sollicitations apparaissent.
Ce renversement des efforts requiert une approche différente • les pieds de poteaux ;
du dimensionnement des structures qui conduit à l’utilisation
d’autres configurations d’assemblages. • les assemblages de contreventements.

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

On pourrait rajouter, bien évidemment, les assemblages entre • La figure 7d : un type de raboutage par platines couramment
l’ossature principale et d’autres parties de la structure comme utilisé. Si, à la suite du soudage des platines, la planéité n’est
les assemblages poutre-plancher, les connexions aux pare- pas parfaite, il n’est pas nécessaire de les redresser (en
ments, etc. général).

Exigences de fonctionnement – Malgré la différence des • La figure 7e : cas d’une poutre continue. Afin de pouvoir trans-
configurations géométriques et des exigences précises en mettre les efforts et pour des raisons de stabilité, il peut s’avérer
matière de comportement structural pour les assemblages nécessaire de renforcer la poutre au niveau des semelles du
précités, certaines exigences générales communes de fonc- poteau.
tionnement sont requises :
Pieds de poteau – Ils sont illustrés par :
• Les assemblages doivent être suffisamment résistants pour
transmettre les efforts de dimensionnement. Conçus de • La figure 8a qui schématise l’utilisation de raidisseurs.
manière à permettre un transfert des efforts intérieurs d’un élé- • Les figures 8b et 8c : pour des platines épaisses, aucun rai-
ment à l’autre, sans créer de concentrations importantes de dissage n’est requis. Il s’agit là, normalement, de la solution la
contraintes (soudures, changement brusque de section, plus économique.
moment parasite…).
Assemblages poutre-poteau articulés – Les assemblages
• Ils doivent correspondre le plus près possible à la réalité de la poutre-poteau articulés sont illustrés par les figures 9 à 14 :
modélisation mécanique adoptée (flexibilité ou rigidité).
• Assemblage par plat mince soudé au poteau : la poutre est
• Les éléments d’assemblage (plats ou cornières) doivent, connectée d’un seul côté (cf. Fig. 9).
autant que possible, se mettre en place aisément et garder un
accès facile pour le montage (sur chantier ou en atelier). • L’assemblage boulonné par cornières : comme alternative,
les cornières peuvent être soudées à l’une ou l’autre des mem-
Il faut se mettre à l’évidence que la conception et le dimen- brures (cf. Fig. 10).
sionnement d’un assemblage doit permettre de satisfaire
simultanément les besoins en matière de comportement struc- • L’assemblage par platine frontale souple et courte soudée à
tural d’ensemble, de comportement local, de fabrication et la poutre (cf. Fig. 11).
aussi de montage. En fait, il est souvent possible d’imaginer
plusieurs configurations qui toutes satisfont les critères • L’assemblage boulonné par cornières : la cornière horizontale
énoncés, mais à des degrés divers. Une certaine dose de constitue un support complémentaire (cf. Fig. 12).
jugement et d’expérience est alors requise pour décider à quel
critère doit être accordé le plus d’attention dans la situation • L’assemblage avec poteau tubulaire : dans la mesure où la
précise rencontrée. paroi du tube est épaisse, les plats peuvent être soudés direc-
tement sur celle-ci sans qu’il ne soit nécessaire de passer à tra-
Bien sûr, le concepteur ne dispose pas d’une liberté totale vers le tube pour que le plat soit continu (cf. Fig. 13).
dans son choix dans la mesure où il doit toujours s’assurer de
• L’assemblage avec poutre filante : la raideur dépend large-
la capacité de l’assemblage à transmettre un certain niveau
ment de l’épaisseur de la platine à l’extrémité du poteau et de
de chargement.
l’épaisseur de la semelle de la poutre. On peut se passer de rai-
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On peut rajouter la configuration de l’atelier dans le choix d’un disseurs dans de nombreux cas. (cf. Fig. 14).
dimensionnement. En effet, ses capacités et son niveau Assemblages poutre-poteau encastrés – Ils sont illustrés
d’équipement doivent être considérés lors de la définition par la figure 15 suivante :
précise de la géométrie de l’assemblage.
• Assemblage complètement soudé (cf. Fig. 15a).
Assemblages tubulaires – En ce qui concerne les assem-
blages tubulaires, l’accessibilité à l’intérieur du tube est limitée • Assemblage d’angle boulonné (cf. Fig. 15b).
et empêche la plupart du temps l’utilisation de boulons dont
les écrous ou la tête se trouveraient à l’intérieur. Pour cette • Assemblage d’angle par platine d’extrémité soudée (cf.
raison, une attention toute particulière sera à donner à l’éla- Fig. 15c).
boration des assemblages.
• Assemblage soudé en T (cf. Fig. 15d).
Une grande variété de dimensionnements – Les figures 7
à 19 fournissent des exemples relatifs aux différents types • Assemblage boulonné en T (cf. Fig. 15e).
d’assemblages précités en vue d’illustrer la grande variété de • Assemblage boulonné par platine d’extrémité (cf. Fig. 15f).
dimensionnements possibles.
Assemblages poutre-poutre articulés – En fonction de la
Raccordements de poteaux – Ils sont illustrés par : géométrie et des charges appliquées, des raidisseurs peuvent
s’avérer nécessaires. Cet assemblage est peu coûteux à réa-
• Les figures 7a et 7b qui présentent une solution de raccorde-
liser mais il faut avoir une hauteur importante (cf. Fig. 16a).
ments soudés. Lorsque les épaisseurs des plats à assembler
diffèrent, il est plus économique de recourir à des soudures La figure 16b représente une autre solution aussi peu
d’angle. Mais il est bon de rappeler que le soudage est loin de coûteuse : il n’y a pas de grugeage, mais les semelles supé-
pouvoir être considéré comme le moyen d’assemblage le plus rieures ne sont pas au même niveau.
approprié (surtout sur chantier).
Le grugeage représenté sur la figure 16c rend cette solution
• La figure 7c : couvre-joints boulonnés. On peut supposer que plus coûteuse mais les semelles supérieures sont au même
les efforts verticaux sont transmis par contact direct entre les niveau. La poutre à connecter a une hauteur supérieure à celle
pièces assemblées et/ou par l’intermédiaire des couvre-joints. de la poutre principale.
Ces derniers servent également à transférer les moments de
flexion et les efforts de cisaillement éventuels. Pour des épais- La configuration de la figure 16d est peu coûteuse à la
seurs différentes d’âmes ou de semelles, on a recours à des fabrication : la rotule est située à l’endroit de la soudure entre
fourrures. le plat et l’âme.

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Fig. 7 : Raccordement de poteaux (© ETI).

Fig. 8 : Pieds de poteaux (© ETI).

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Fig. 9 : Assemblage par plat mince soudé au poteau (© ETI).

Fig. 12 : Assemblage boulonné par cornières (© ETI).


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Fig. 10 : Assemblage boulonné par cornières (© ETI).


Fig. 13 : Assemblage avec poteau tubulaire (© ETI).

Fig. 11 : Assemblage par platine frontale souple et courte soudée à la poutre (© ETI). Fig. 14 : Assemblage avec poutre filante (© ETI).

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Fig. 15 : Assemblages poutre-poteau encastrés (© ETI).


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Fig. 16 : Assemblages poutre-poutre articulées (© ETI).

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Assemblages poutre-poutre encastrés – Cette configuration de la poutre principale au niveau de l’ouverture qui y est pra-
est identique à celle de la figure 16a mais elle peut reprendre tiquée puis soudée. Dans la zone comprimée, des petits
un moment de flexion. Bien sûr, les raidisseurs seront rajoutés éléments peuvent aider à transmettre l’effort de compression
suivant la nécessité (cf. Fig. 17a). (cf. Fig. 17b).
L’effort de traction dans la semelle supérieure est transmis Un autre exemple avec un grugeage de la poutre est repré-
par l’intermédiaire du plat de recouvrement qui traverse l’âme senté par la figure 17c.
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Fig. 17 : Assemblages poutre-poutre encastrés (© ETI).

Assemblages de contreventements horizontaux – La pré- Assemblages de contreventements verticaux – Diverses


sence des goussets sur les semelles supérieures peut poser possibilités d’assemblage des contreventements sont présen-
un problème lorsque l’on utilise des toitures ou planchers tées par les figures 19 et 20.
métalliques (cf. Fig. 18).

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Fig. 18 : Assemblages de contreventements horizontaux (© ETI).


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Fig. 19 : Assemblages de contreventements verticaux (© ETI).

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Fig. 20 : Autre possibilité d’assemblages de contreventements verticaux (© ETI).


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10 Aspect économique

I - INTRODUCTION • Assurer une conception facile et d’un accès aisé de manière


telle que les soudures puissent être facilement réalisées.

Coûts des matériaux et de la main-d’œuvre – D’une • Réduire les solutions dans lesquelles un ajustage précis est
manière générale, les coûts d’une structure en acier peuvent requis.
être scindés en coûts des matériaux et coûts de main-d’œuvre
de la manière suivante. • Favoriser les détails standard et répétitifs.

Les matériaux représentent environ 20 à 40 %, la différence • Permettre un accès en vue du boulonnage sur chantier.
étant absorbée avec l’étude, la fabrication puis la protection et
enfin le montage. • Mettre en œuvre des moyens permettant de supporter le
poids propre des pièces afin de rapidement libérer la grue.
De cette répartition des coûts, on peut conclure qu’une éco-
nomie sur la main-d’œuvre est possible par rapport au coût • Permettre un réglage aisé en vue du nivelage et de l’aligne-
global de la structure plutôt que sur le matériau acier. ment.

Un facteur intéressant est celui qui consiste à faire la relation • Garder à l’esprit les problèmes de maintenance et de corro-
entre le coût du kilogramme d’acier et le coût d’une heure de sion.
main-d’œuvre.

De plus, on s’aperçoit ces dernières années que le prix de


l’acier a considérablement augmenté ainsi que celui de la II - LOI DES SÉRIES
main-d’œuvre. Cette tendance, ainsi que le développement
simultané des technologies de fabrication, conduisent à Calcul du coût unitaire d’une pièce – Globalement, pour un
montrer qu’un dimensionnement optimal d’il y a une dizaine procédé de fabrication donné, le coût unitaire Pu d’une pièce
d’années n’est plus compétitif à l’heure actuelle. d’une série de N pièces peut s’écrire :
Coût du dimensionnement et de la fabrication des assem-
blages – Une part importante des coûts de main-d’œuvre est A
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directement liée au dimensionnement et à la fabrication des Pu = +B


N
assemblages. Il est donc souvent préférable, dès le dimen-
sionnement, d’économiser de la main-d’œuvre au détriment du • A représentant les opérations non répétitives (réglage de
matériau. machine, une partie des amortissements, des contrôles et des
chutes économisées).
Cette réalité peut être discutée par deux exemples simples :
• B étant les coûts non réductibles (les matières premières,
• Prenons une poutre de structure contreventée. La solution de l’énergie, l’autre partie des réglages et amortissements, etc.).
base est celle d’un dimensionnement avec assemblages arti-
culés ne transmettant que des efforts de cisaillement (ou des Ainsi, Pu diminue quand la série N augmente (cf. Fig. 1).
efforts normaux). Si on choisit un assemblage encastré tra-
vaillant en flexion, on gagne généralement une, voire deux, Cette décroissance, d’abord rapide, s’atténue jusqu’à proxi-
sections de profil. mité d’une asymptote horizontale.
Cependant, en raison des coûts de fabrication généralement
supérieurs pour la solution encastrée, on aura vite fait de Le niveau de l’asymptote est d’autant plus bas que la méca-
choisir une alternative qui consiste à prendre une solution semi- nisation et l’automation sont plus poussées (comparaison des
encastrée avec le raidissage des semelles de poteaux par des courbes (1), (2) et (3)).
plats de renforts.
Mais si, par suite d’une erreur de pronostic, la série démarre
• Un autre exemple concerne les pieds de poteaux : il peut être mal, le résultat peut être catastrophique : pour un trop petit
démontré que l’utilisation d’une platine épaisse non raidie cons- nombre de pièces fabriquées, le prix unitaire Pu est plus élevé
titue l’optimum en matière de prix dans presque tous les cas. dans la solution (3) qu’en (2), et en (2) qu’en (1) : le coût des
immobilisations en machines spéciales et en automatisation
Facteurs d’économie du dimensionnement – Citons encore reste sur les bras de l’industriel.
d’autres aspects qui contribuent à l’économie du dimension-
nement : Choix d’un matériel et d’une main-d’œuvre évolutifs –
C’est pourquoi une industrialisation doit être engagée avec
• Limiter le nombre par le diamètre des boulons. prudence. La meilleure solution, quand elle est possible, con-
siste à choisir du matériel (et de la main-d’œuvre) évolutif
• Utiliser des boulons et des nuances d’acier différents, autant répondant d’abord aux critères de la courbe (1), et susceptible
que possible. Par exemple, des boulons M20 de nuance 8.8 ensuite d’adaptations pour fonctionner suivant les critères de
(contrainte ultime de 800 N/mm2 et limite d’élasticité de 640 N/ la courbe (2) en cas de succès de la commercialisation du pro-
mm2) et de l’acier S275. duit, puis éventuellement de la courbe (3).

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Fig. 1 : Loi économique des séries (© ETI).

III - MOYENS PROPRES À LA CONSTRUCTION gnent le catalogue et qui sont remises à jour aussi souvent
que nécessaire.
MÉTALLIQUE
Standardisation des usinages – Deux pièces ne sont iden-
Catalogue de produits de première élaboration – À partir tiques que si elles sont rigoureusement interchangeables : la
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des tôles, profilés et tubes, on préfabrique en grande série des seule différence d’un trou modifie le repérage et interrompt les
produits de première élaboration comme les poutrelles ajou- séries de fabrication, d’assemblage, de stockage, de colisage
rées, les poutrelles reconstituées soudées pour les pièces et de montage.
maîtresses de charpente, les poutres en treillis légères pour
Le projeteur doit donc, une fois achevée la standardisation des
solives, supports d’échafaudage ou de coffrage, les tubes en
sections, s’évertuer à standardiser les usinages afin de dimi-
tôle cintrée et soudée.
nuer encore le nombre de types de pièces différentes.
Suivant ses techniques propres, l’entreprise peut aussi se pré- Cette règle qui vaut bien entendu dans le cadre d’un projet,
fabriquer des profilés I en tôles assemblées par soudure, de peut aussi s’appliquer sur toute une gamme de structures
section constante pour poutres de grande portée ou de commercialisées par l’entreprise. Un composant secondaire
hauteur variable pour portique. d’ossature ou un composant de second œuvre ne doit pas, par
Dès lors que ces produits sont entrés dans la gamme des ses attaches à la structure, singulariser celle-ci : il est bon que
séries fabriquées par l’entreprise ou commandés à prix préfé- la structure soit conçue pour recevoir ces composants, quitte
rentiel moyennant une quantité minimale, le bureau d’étude à ce qu’il y ait parfois des perçages ou des attaches non
doit en connaître parfaitement le catalogue et s’y référer aussi utilisés.
souvent que possible, quitte à choisir des formes moins ration- Spécialisation des postes de travail et des machines –
nelles que celles résultant de ses calculs ou des sections Même pour de petites séries, il est possible de mettre en
surabondantes, si le coût final est moindre. œuvre en atelier des moyens rudimentaires d’industrialisation
Standardisation des éléments dans un même projet – Lors tels que :
des calculs de détermination des sections de poteaux et de • mannequins (montages facilitant le réglage des pièces à
poutres, le projeteur, dans un premier temps, fixe chacune des assembler) ;
pièces à sa dimension minimale, pour une économie de poids
à tout prix. Il aboutit à une grande quantité de types différents • positionneurs (présentant les pièces aux soudeurs dans la
dont chacun se retrouve en très petit nombre. position la plus favorable) ;
Une fois terminés ces calculs et en une seconde phase, il se • machines automatiques de soudage.
doit d’uniformiser les sections. Il augmente raisonnablement
les sections rencontrées en toute petite quantité, il diminue les Pour de plus grandes séries, il existe des machines capables
plus fortes en prévoyant des renforts de compensation. Cela de découper ou de percer plusieurs tôles superposées, ou
pour réduire le nombre de types différents, étant guidé dans comportant plusieurs têtes. Les machines-transfert compor-
ses choix par les informations économiques qui accompa- tent, montés sur un même banc, plusieurs outils qui effectuent

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de manière automatique des opérations d’usinage succes- tation et l’on voit remorquer jusqu’à leur emplacement
sives sur une même pièce. d’énormes plates-formes de forage en mer ou des unités de
raffinage complètement équipées, transportées d’un continent
à l’autre.
IV - TRANSPORT
Voie ferrée – Le transport par fer n’est employé qu’exception- V - MONTAGE SUR CHANTIER
nellement, d’une part en raison des reprises de charge entre
la gare ou l’embranchement d’arrivée et le chantier, d’autre
part du fait du gabarit relativement limité autorisé. Rapidité et simplicité de l’assemblage – Comparativement
au génie civil, une structure métallique se monte extrêmement
Route – Le transport par route est de loin le plus courant. Par rapidement, ce qui est un très grand avantage de ce type de
semi-remorque, les dimensions transversales peuvent aller construction. Une fois assemblés, les pièces ou les sous-
jusqu’à 2,50 × 3,00 m tandis que la longueur peut atteindre ensembles possèdent immédiatement leur résistance défini-
15 à 18 m. Au-delà, on peut former des transports exception- tive et peuvent supporter les engins de levage légers
nels suivant des trajets étudiés à l’avance (hauteurs sous (potences, chèvres) qui hisseront les pièces suivantes.
ponts). Pour de petits dépassements de gabarit, une signali-
sation particulière et une ou deux voitures accompagnatrices Par conséquent, pas besoin de grue : l’ossature monte ses
suffisent. Pour les très grandes dimensions, il faut une autori- pièces au fur et à mesure qu’elle se monte elle-même.
sation préfectorale et des motards d’accompagnement.
Les assemblages sur chantier se font le moins possible par
Voie fluviale – Ce mode de transport autorise de grands soudage en raison de la qualité aléatoire des cordons réalisés,
gabarits, mais présente le même inconvénient que la voie les conditions de travail étant souvent mauvaises. Le rivetage
ferrée concernant la reprise de charge au débarcadère. Il ne n’est plus réalisé sur chantier. Les boulons ordinaires, moins
convient donc que pour des sous-ensembles de très grande coûteux que les boulons à haute résistance (HR), sont utilisés
dimension, amenés par voie d’eau jusqu’à un point routier d’où chaque fois que possible.
il pourra parvenir à destination par convoi exceptionnel (pont
roulant, grande cuve, châssis de très grosse machine, etc.). Les préassemblages au sol – Il est souvent intéressant
Voie maritime – La voie maritime peut compléter la voie flu- d’effectuer certains assemblages au sol, sur le chantier même,
viale pour une approche de la région destinataire des très avant levage. Ces préassemblages sont quelquefois effectués
grands sous-ensembles. à l’abri dans des ateliers forains. Ces ateliers sont eux-mêmes,
bien entendu, en charpente métallique. Ils sont aussi faciles à
Si le point de destination permet des transports sans reprise monter et à démonter et trouvent sur place, de surcroît, la
de charge, alors les dimensions ne subissent plus aucune limi- main-d’œuvre qualifiée pour cela.
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