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THÈSE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 23 Juin 2020
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
GARNODIER Juliette
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VETAGRO SUP
CAMPUS VÉTÉRINAIRE DE LYON
Année 2020 - Thèse n°007
THÈSE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 23 Juin 2020
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
GARNODIER Juliette
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Liste des Enseignants du Campus Vétérinaire de Lyon (01-09-2019)
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Remerciements dédiés aux membres du jury
Je vous remercie pour les conseils apportés dans mon travail, et d’avoir accepté
ce rôle de second assesseur dans l’encadrement de ma thèse.
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TABLE DES MATIÈRES
Table des figures…………………………………………………………………………….11
Table des tableaux………………………………………………….……………………….13
Liste des abréviations……………………………………………………………………….15
Introduction…………………………………………………………………...…………….17
I – Maladies invalidantes non mortelles ................................................................................. 19
9
1. Présentation .............................................................................................................. 60
2. Épidémiologie .......................................................................................................... 60
3. Étiologie ................................................................................................................... 60
4. Pathogénie et expression clinique ............................................................................ 61
5. Traitement et administration .................................................................................... 63
6. Suivi, évolution et pronostic..................................................................................... 66
7. Fiche d’accompagnement ......................................................................................... 66
Conclusion……………………………………………………..…………………………….87
Bibliographie………………………………………..……………………………………….91
10
TABLE DES FIGURES
11
12
TABLE DES TABLEAUX
13
14
LISTE DES ABRÉVIATIONS
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INTRODUCTION
En général, une maladie chronique est caractérisée par des signes cliniques évoluant
depuis plus de trois semaines, ou récidivants. Ces affections nécessitent un traitement à long
terme voire à vie, ainsi que des consultations de suivi régulières. Tout ceci a un coût non
négligeable, et une grande implication du propriétaire est requise ainsi qu’une relation de
confiance avec son vétérinaire. Pour cela, il est primordial que le propriétaire ait compris de
quoi est atteint son animal ce que le traitement vise à obtenir et en quoi les consultations de
suivi sont utiles. Mais généralement, lorsque le diagnostic d’une telle affection est établi, trop
d’informations sont données et le propriétaire se retrouve souvent perdu avec des traitements
compliqués à administrer dont il ne comprend pas vraiment l’intérêt, et peut parfois avoir
l’impression que les consultations de suivi ne sont qu’une façon de lui soutirer de l’argent. Ce
genre de situation peut conduire à une démotivation et un échec du traitement, et parfois aboutir
à une euthanasie de l’animal. La communication est donc un point essentiel pour le praticien,
qui doit être clair concernant la maladie diagnostiquée sans pour autant submerger le
propriétaire avec des informations inutiles.
Le but de cette thèse est donc de réaliser des fiches d’accompagnement à l’attention du
propriétaire mais aussi en tant qu’outil pédagogique pour le vétérinaire, afin de structurer et de
simplifier ses explications en se basant sur un document écrit. Ce document sera donné au
propriétaire afin qu’il dispose à la fin de la consultation d’une fiche résumant toutes ces
informations à la maison, notamment s’il doit expliquer la maladie aux autres membres du
foyer. Ces documents doivent donc être à la fois complets et compréhensibles par les
propriétaires.
Ce travail, pour être réellement utile, doit donc porter sur des affections où la
communication avec le praticien et l’implication du propriétaire sont essentiels au bien-être du
chat, avec un traitement à long terme ainsi que des consultations de suivi fréquentes.
Nous allons étudier dans une première partie deux affections invalidantes mais non
mortelles : le coryza chronique et la gingivo-stomatite chronique.
Dans une deuxième partie, nous nous focaliserons sur trois affections graves et
potentiellement mortelles : le diabète sucré, l’asthme et les maladies rénales chroniques.
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I – Maladies invalidantes non mortelles
A. Le coryza chronique
1. Présentation
Le coryza du chat est une affection des voies respiratoires hautes. Il possède une
étiologie plurifactorielle. Il se traduit par des lésions inflammatoires des voies respiratoires,
mais aussi de la cavité buccale, de l’œil et de ses annexes. C’est une maladie très contagieuse
qui sévit très fortement dans les refuges et les chatteries (1).
Le coryza chronique constitue l’un des syndromes cliniques les plus frustrants pour les
propriétaires de chats et les praticiens. Plusieurs facteurs contribuent à l’échec assez fréquent
dans la gestion de cette maladie (2) : la faible compréhension des nombreuses causes du coryza
chronique, le caractère non guérissable, la chronicité, la récurrence, l’altération réelle et
ressentie de la qualité de vie, les difficultés rencontrées par les propriétaires lors de
l’administration à long terme de médicaments par voie orale et inhalée aux chats affectés, et la
présence possible de plusieurs chats dans le foyer.
2. Étiologie
Le coryza du chat est causé par l’infection, simultanée ou non, par différents agents
pathogènes, virus et bactéries (3). C’est la composante virale qui représente la principale
difficulté de traitement de cette maladie.
Le Calicivirus Félin (FCV) est un virus qui a pour cible les cellules épithéliales des appareils
respiratoire et digestif. Extrêmement pléomorphe, il subit de nombreuses mutations. Celles-ci
entrainent l’existence de nombreuses souches, dont la virulence est différente (4). Le FCV
entraîne, à lui seul, un coryza bénin se traduisant par un jetage séreux et une stomatite. Environ
25% des chats infectés par le FCV développent une infection chronique (5). Les mécanismes
possibles pour l’apparition d’une forme chronique sont une immunité faible ou inadéquate
(chaton), une réinfection avec des souches de FCV antigéniquement différentes, ou l'émergence
de variants génétiques échappant à l'immunité de l'hôte (2) (6).
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L’Herpesvirus de type 1 (FHV-1) est le virus de la rhino-trachéite infectieuse féline. Un
seul sérotype est connu (7). Il est caractérisé par un cycle de réplication court, et une diffusion
rapide de cellule à cellule induisant leur lyse avec une atteinte particulière des épithéliums
respiratoire et oculaire (3). De plus, il persiste dans les ganglions nerveux : une phase de latence
s’établit et des résurgences sont possibles au cours de la vie (8). Les facteurs de stress, ou une
immunodépression peuvent entrainer la réactivation du virus et son excrétion. Tout chat infecté
par le FHV-1 deviendra porteur latent (1), mais seule la moitié des chats infectés sont
excréteurs. Seul, le FHV-1 entraîne une nécrose des cellules épithéliales de l’appareil
respiratoire, mais également une conjonctivite et une atteinte des structures oculaires et peut
donc entraîner un coryza sévère. Il peut entraîner une atteinte de l’appareil génital et des cellules
en multiplication, et également être responsable d’une kératite. L’évolution est relativement
lente.
Environ 80% des cas de maladies respiratoires infectieuses félines sont causés par le FHV-
1 et le FCV (9).
Le Réovirus est un agent pathogène beaucoup moins important que les deux précédents. Il
semble donner, à lui seul, un coryza banal avec une atteinte oculaire et respiratoire (1). Il est
très résistant dans le milieu extérieur.
Chlamydophila felis est une bactérie entraînant essentiellement une atteinte des
conjonctives et des lésions de la muqueuse nasale. L’excrétion de la bactérie est relativement
longue : 3 à 8 mois après le début de l'infection. C. felis a été isolée sur des chats infectés jusqu’à
18 mois après guérison, ce qui suggère l’existence d’un portage sain (10).
D’autres agents peuvent être présents, notamment lors d’infections secondaires, tels que
Bordetella bronchiseptica, Mycoplasma, Staphylococcus sp, Streptococcus sp, Pasteurella
multocida, Pseudomonas aeruginosa ou Escherichia coli (1)(7).
Les principaux agents pathogènes responsables du coryza sont donc des virus : Herpèsvirus,
Calicivirus, Réovirus ; et des bactéries : Chlamydophila felis, Mycoplasma, Bordetella
bronchiseptica.
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3. Contamination et épidémiologie
Les principales sources de contamination sont les animaux malades et les animaux sains,
porteurs asymptomatiques ou chroniques. La transmission se fait par contact direct. Plusieurs
populations de chats sont plus à risque d’être infectés : les chats soumis à des situations
stressantes (déménagement, absence ou changement de propriétaire, introduction d’un nouvel
animal,…), les chats vivant en groupe (chatterie, refuge, chats semi-sauvages,…), les chatons
entre 2 et 12 semaines, les chats porteurs des virus d’immunodéficience féline (FIV) et/ou
leucémogène félin (FeLV). (10)
Concernant le FCV, les porteurs chroniques peuvent excréter le virus pendant plusieurs
mois à années, de manière continue et présentent donc un risque de contamination élevé (10).
Près de 50% des chats infectés semblent excréter le virus de manière chronique après l'infection
(11). Dans les refuges et chatteries, FCV est isolé très fréquemment, avec des taux allant jusqu’à
50% de chats porteurs, et une moyenne de 28% de porteurs, la plupart apparemment sains
(2)(12). Le FCV peut survivre dans le milieu extérieur et est résistant à certains désinfectants
(4) d’où une contamination indirecte possible. La pathogénie est résumée dans la figure 1.
Le FHV-1 est un virus latent dans les ganglions nerveux. Des périodes d’excrétion
peuvent avoir lieu 1-2 semaines après un stress (anesthésie générale, voyage, déménagement,
21
traitement aux corticoïdes) (1). Durant cette période, les chats peuvent présenter de légers
signes cliniques. Il faut prendre en compte, lors des infections à FHV-1, les notions de latence
et de porteurs sains, avec excrétion intermittente à vie en fonction du système immunitaire des
animaux. Concrètement, tout animal ayant eu un épisode connu de trouble respiratoire doit être
suspecté porteur chronique (1). Les matières virulentes sont les sécrétions buccales, nasales et
les fèces. Ce sont essentiellement des sécrétions respiratoires : la contamination se fait par
contact ou bien par les aérosols (2). La transmission est donc essentiellement directe, les voies
de pénétration sont oro-nasale et oculaire. La pathogénie est résumée dans la figure 2.
Les principaux signes cliniques observés lors de crises sont des éternuements, du jetage
séreux à muco-purulent, et des écoulements oculaires.
La contamination par FCV se fait par voie nasale, orale ou conjonctivale (1). Le virus
cible les cellules des épithéliums respiratoire et digestif, d’où une double atteinte, mais le
tropisme tissulaire peut varier selon la souche virale (1). Les chats infectés présentent ainsi des
ulcères buccaux (symptômes prédominants) sur la langue (figure 3), le palais dur, les lèvres, le
nez voire autour des griffes (13), et peuvent souffrir de stomatite ou de gingivite chronique (3)
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avec perte de dents (2). Ils peuvent aussi présenter de l’anorexie ou du ptyalisme en raison des
lésions buccales (1). On note également une conjonctivite avec des écoulements oculaires sans
ulcères cornéens, ainsi qu’une rhinite. Les signes cliniques dépendent beaucoup de la souche
du virus, et du statut immunitaire de l’animal.
La contamination par FHV-1 se fait également par voie nasale, orale ou conjonctivale.
Le virus cible principalement les muqueuses des voies respiratoires supérieures, notamment le
voile du palais, les amygdales et les cornets, ainsi que la conjonctive. La virémie est rare car la
réplication du virus est normalement limitée aux zones où la température corporelle est basse,
telles que les voies respiratoires (1). Le virus lyse les cellules des épithéliums respiratoire et
oculaire, d’où une double atteinte également. Les chats infectés sont donc susceptibles de
présenter des signes de conjonctivite (œil rouge) avec écoulements séreux et purulents (figure
4), des ulcères dentritiques cornéens (pathognomiques de l’infection à FHV-1) (3). Les
symptômes respiratoires se manifestent par une rhinite et des éternuements avec écoulements
séreux et purulents. On peut également avoir de la fièvre et une baisse d’état général.
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Figure 4 : écoulements oculaires et nasaux mucopurulents chez un chaton atteint
d’Herpesvirus, d’après (2)
Distinguer l’infection par l’un des deux virus est difficile cliniquement, mais cela n’est
pas important dans le choix du traitement (10).
Les infections à Chlamydophila felis sont généralement associées à l’infection par FCV
ou FHV-1, et sont évocatrices car la bactérie est principalement un agent pathogène de la
conjonctive. L’infection est caractérisée par des écoulements oculaires séreux abondants, un
chémosis sévère, une hyperhémie de la conjonctive palpébrale et un blépharospasme (15). Les
écoulements nasaux et les éternuements sont rares. Les écoulements oculaires peuvent devenir
mucopurulents ou suppuratifs à la suite d'infections bactériennes secondaires.
De nombreux chats présentant des signes d'éternuements chroniques ont des lésions
s'étendant au-delà de la cavité nasale (par exemple, les sinus frontaux, le nasopharynx ou les
cavités de l'oreille moyenne). Les chats chroniquement atteints peuvent avoir des infections
séquestrées, souvent dues à Pseudomonas aeruginosa, dans les sinus frontaux ou les cavités de
l'oreille moyenne, et cela joue sur la gestion thérapeutique et le pronostic. Des rémissions ou
des guérisons à long terme sont peu probables chez ces chats, à moins qu'un traitement
antibiotique ciblé soit associé à une exploration chirurgicale, à un curetage et à un drainage des
cavités infectées (2).
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Tableau I : Principaux signes cliniques en fonction de l’agent étiologique, d’après (3)
Abattement +++ + +
Éternuements +++ + +
Ptyalisme ++ - -
Conjonctivite ++ + +++
Kératite (+) - -
Toux (+) - -
Boiteries - + -
+++ : marqué ; ++ : modéré ; + : léger ; (+) : peu commun ; +/- : subclinique ; - : absent
5. Complications
Une complication possible du coryza chronique est une infection des voies respiratoires
profondes, associée soit à une infection à FCV seul, soit à FHV-1 associé à une bactérie comme
Bordetella bronchiseptica, Escherichia coli ou autre (2) provoquant des pneumonies
bactériennes. Elles sont relativement rares, et surviennent généralement chez les animaux
jeunes, âgés ou immunodéprimés. Des sinusites sont possibles (1).
Les chats porteurs de FCV peuvent être atteints de polyarthrite ou de stomatite, deux
complications à médiation immune de l’infection (2).
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6. Traitement à long terme
Les objectifs du traitement sont de limiter les symptômes lors des crises et de prévenir
ou traiter les complications.
Ø Soins oculaires
En cas de lésions oculaires, plusieurs approches sont possibles. Il est possible de réaliser
un traitement antibiotique topique, administré quotidiennement pour prévenir les surinfections
bactériennes. Ces antibiotiques ophtalmiques permettent en plus la lubrification de l’œil. Les
collyres et les pommades oculaires peuvent être à base de chloramphénicol (Ophtalon® sous
forme de pommade), de gentamicine (Soligental®, sous forme de collyre), de tétracyclines,
d’une association de néomycine et polymyxine B (Tevemyxine®, sous forme de collyre et de
pommade) (3). Un minimum de 4 instillations par jour est recommandé jusqu’à 2 semaines
après guérison clinique.
Ø Soins buccaux
Pour la gestion des lésions buccales, en particulier des gingivites et des stomatites, il est
essentiel d’utiliser des antibiotiques présentant une bonne pénétration du tractus digestif et de
la muqueuse buccale, comme, par exemple, la doxycycline, l’amoxicilline, l’association
spiramycine-métronidazole (4)(7)(19). Lors de stomatite chronique, le traitement passe par un
détartrage et un polissage régulier, des antibiotiques et éventuellement des corticostéroïdes. Si
26
le traitement n’est pas satisfaisant, une extraction dentaire est à envisager (ce point sera détaillé
dans la partie B) (4).
Ø Soins de confort
Pour les chats présentant des lésions oculaires, un nettoyage des écoulements avec du
sérum physiologique doit être réalisé plusieurs fois par jour (20).
27
Figure 5 : différentes techniques pour réaliser des inhalations chez le chat, d’après (22)
La nutrition est un point important à ne pas négliger, notamment pour les chats atteints
de lésions buccales, d’hyperthermie, ou de perte d’odorat due à une congestion nasale (3). Il
faut donc présenter à ces chats de la nourriture appétante, la mixer ou la réchauffer (13)(4). On
peut éventuellement administrer un stimulant de l’appétit tel que la mirtazapine. Si malgré tout
le chat refuse de manger, la pose d’une sonde d’alimentation entérale est envisageable ainsi
qu’une fluidothérapie (13).
Ø Soins généraux
Pour les cas sévères, une antibiothérapie systémique peut être réalisée. On recommande
dans ces cas-là l’administration d’antibiotiques à large spectre par voie systémique (20). Les
antibiotiques sont à administrer pendant huit à dix jours en moyenne.
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(tétracyclines également) par voie orale (10). Un vaccin existe également, qui protège contre
les signes cliniques mais pas de l’infection et qui peut donc être intéressant pour les porteurs
chroniques (10). En effet, ces porteurs chroniques sont susceptibles de présenter plusieurs crises
symptomatiques de coryza au cours de leur vie, et le vaccin permettrait ainsi de limiter les
symptômes, améliorant considérablement le confort de vie de l’animal à long terme.
Ø Traitements antiviraux
29
Ø Prévention et vaccination
La vaccination est d’autant plus recommandée pour les chats vivant dans le même foyer
qu’un chat atteint de coryza. Elle n’évite pas l’infection lors d’une exposition, mais évite
l’apparition de signes cliniques. (13).
D’autre part, les chats ayant déjà été infectés par le FCV ou le FHV-1 ne sont pas
définitivement immunisés, et nécessitent donc d’être vaccinés, au même titre que les autres,
avec un rappel annuel.
Pour les femelles reproductrices, le vaccin doit avoir lieu au moins deux semaines avant
l’accouplement (13). Chez les chats immunodéprimés, il faut préférer des vaccins inactivés.
Lorsqu’il y a cohabitation dans un même foyer de chats atteints et non atteints, il est
recommandé dans l’idéal de séparer les lieux de vie des animaux (gamelles, zones de
couchage), du moins lors des crises cliniques, et de surveiller l’apparition du moindre
symptômes (éternuement, écoulement nasal) chez les chats supposés sains.
7. Évolution et pronostic
Le pronostic lors d’une crise est généralement favorable. S’il n’y a pas de surinfection
bactérienne, la guérison est possible en 7 à 10 jours. Il est nécessaire de bien suivre le chat,
s’assurer qu’il ne développe pas une pneumonie interstitielle ou des surinfections bactériennes.
En effet, le pronostic est bien plus sombre dans ces cas-là (13).
Les chats infectés par le FCV restent infectés persistants pour de longues périodes.
Même s’ils n’ont plus de symptômes, ils continuent d’excréter le virus dans les sécrétions
buccales. De même, le FHV-1 entre en latence dans les ganglions nerveux et des risques de
résurgence sont possibles tout au long de la vie du chat, notamment suite à un stress.
30
Les chats ayant présenté un ou plusieurs épisodes de coryza sont donc susceptibles de
présenter de nouveaux épisodes, plus ou moins graves, et ce tout au long de leur vie, et les
intervalles entre deux crises sont difficiles à prévoir.
8. Suivi
Les chats atteints de coryza chronique sont amenés à présenter des crises plus ou moins
régulières et espacées. Il est nécessaire de détecter les premiers symptômes rapidement afin de
mettre en place un traitement adéquat, pour éviter les complications et permettre une guérison
symptomatique rapide.
Chaque chat aura des symptômes différents en fonction de l’agent pathogène dont il est
porteur. Il est important que le vétérinaire, après la première infection de l’animal, prévienne le
propriétaire de la forte probabilité de portage chronique après guérison, et surtout indiquer les
signes cliniques qui doivent l’alerter et motiver une consultation en vue d’un traitement
adéquat.
9. Fiche d’accompagnement
La fiche réalisée à la page suivante (figures 6 et 7) présente les différentes clés pour le
propriétaire de chat atteint de coryza chronique, résumant les différents agents du coryza et les
symptômes provoqués selon leur pouvoir pathogène, les signes cliniques à reconnaître lors de
rechute, les conseils sur la gestion du traitement (médicament, confort) et le pronostic. Le
propriétaire possède ainsi des instructions écrites auxquelles se référer afin de mieux
comprendre la complexité du syndrome coryza.
31
Figure 6 : fiche d’accompagnement à l’attention du propriétaire de chat atteint de
coryza chronique, pages 3-6-1, d’après Juliette Garnodier
32
Figure 7 : fiche d’accompagnement à l’attention du propriétaire de chat atteint de
coryza chronique, pages 2-4-5, d’après Juliette Garnodier
33
B. La gingivo-stomatite chronique
1. Présentation
2. Épidémiologie
Divers facteurs de risque ont été mis en évidence par différentes études.
Concernant l’âge, une étude menée sur 101 chats atteints a montré que 71% ont moins
de 8 ans (24). Selon les études, l’âge moyen est évalué entre 6 et 9 ans (25).
Bien que tous les chats puissent être atteints de gingivo-stomatite chronique, certaines
races semblent plus affectées : Siamois, Abyssins, Persans, Himalayens, Burmese (26).
Les mâles semblent être plus atteints, en raison de leur comportement territorial plus
marqué à l’origine de bagarres fréquentes, et donc d’une plus grande exposition aux viroses
(25).
Comme nous le verrons ensuite, les chats atteints de gingivo-stomatite chronique sont
très souvent porteurs du Calicivirus (FCV), et parfois du virus leucémogène félin (FeLV) et/ou
du virus de l’immunodéficience acquise (FIV).
La prévalence du FeLV chez les chats sains en Europe est d’environ 1 à 5% (27)(28).
Concernant le FIV, la prévalence varie énormément selon la région, l’âge, le mode de vie, mais
les mâles entiers adultes vivant en extérieur sont les plus à risque (28)(29)(30).
La prévalence du FCV est estimée à 10% chez les chats de particuliers, et 20-40% en
collectivités et en refuges (31)(32). Différentes études ont montré que parmi les chats atteints
de gingivo-stomatite chronique, 23,4% sont porteurs du FIV, 7,8% porteurs du FeLV. Les
pourcentages sont donc significativement plus élevés que dans la population globale (33). Une
étude a montré que parmi 96 chats atteints de gingivo-stomatite chronique, 75 étaient infectés
34
par le FCV, soit 78% (34). De plus, à la consultation d’odonto-stomatologie de l’Ecole
Nationale Vétérinaire de Toulouse, près de 100% des chats atteints de stomatite
lymphoplasmocytaire féline hébergent des calicivirus (détectés par PCR sur écouvillonage des
arcs palatoglosses enflammés). Le FCV paraît donc être fortement corrélé à la gingivo-stomatite
chronique (33)(35).
D’autres facteurs peuvent intervenir. Une étude a montré qu’un séjour dans un refuge
augmente de 9,4 fois la probabilité de développer une gingivo-stomatite chronique (36).
3. Pathogénie
En effet, étant donné que la cavité buccale est une zone à forte pression microbienne,
toutes les affections responsables d’une immunodéficience peuvent favoriser l’apparition de
gingivo-stomatite chronique. Le rétrovirus FeLV provoque une immunodépression par
diminution de la production de lymphocytes et de la mobilité des polynucléaires neutrophiles,
qui sont la première barrière de défense de la cavité buccale. Le rétrovirus FIV est à l’origine
d’une immunodéficience, et les affections sont fréquemment buccales : 50% des atteintes sont
sous forme de gingivite, stomatite, parodontite. D’autres facteurs tels que l’utilisation de
corticoïdes ou des affections telles que le diabète sucré, l’insuffisance rénale chronique, les
troubles nutritionnels… peuvent favoriser l’apparition de gingivo-stomatite chronique.
L’ensemble de ces facteurs entraîne une réponse immunitaire insuffisante à l’élimination des
agents pathogènes de la cavité buccale.
35
corrélé à la gingivo-stomatite chronique, comme nous l’avons vu plus haut, puisque quasiment
100% des chats atteints sont porteurs de FCV (37).
4. Expression clinique
Les principaux signes cliniques sont donc une douleur lors de la prise alimentaire
pouvant entraîner une anorexie et une perte de poids, une difficulté à se toiletter à l’origine d’un
poil de mauvaise qualité, un changement de comportement.
36
Figure 8 : lésions de gingivite et de glossite, d’après (41)
Ø Traitement chirurgical
L’extraction des dents les plus sévèrement atteintes, voire de l’ensemble des dents, est
recommandée. En effet, sachant qu’il est extrêmement difficile de maintenir durablement une
hygiène orale satisfaisante chez le chat, surtout s’il a déjà commencé à manifester la douleur,
le traitement chirurgical permet alors de supprimer le support pour la plaque dentaire et donc
de réduire la quantité d’antigènes (43).
En théorie, une extraction de l’ensemble des dents est recommandée mais les
propriétaires se montrent généralement réticents, pourtant les chats s’habituent rapidement à
manger leurs croquettes, même en l’absence de dents.
37
La réalimentation doit être rapide suite à la chirurgie. Afin de stimuler l’appétit et de
réduire l’anxiété, l’utilisation de la mirtazapine peut être préconisée en association avec les
autres traitements (43).
Ø Traitement médical
Il n’existe pas d’étude convaincante sur le long terme concernant l’utilisation d’un
traitement médical pour la gingivo-stomatite chronique. En effet, ces traitements ne
permettent qu’un soulagement à court terme (43).
38
d’administrer des comprimés dans ce contexte, des injections d’antibiotiques longue durée
(ConveniaÒ) peuvent être indiqués. (33)
Il n’existe actuellement pas de traitement antiviral qui soit réellement efficace contre le
Calicivirus.
On peut considérer que si les traitements présentés ne suffisent pas à améliorer l’état
général du chat après 3-4 mois, des traitements complémentaires doivent être envisagés.
En premier lieu, si les dents n’ont été retirées que partiellement, il est recommandé de
réaliser une extraction totale.
Le statut viral peut orienter aussi le traitement vers l’utilisation d’autres produits. Les
chats positifs au FCV sont candidats au traitement avec l’interféron recombinant félin
(Virbagen OmegaÒ, dépôt oromuqueux de 0,5mL par jour pendant 1 mois). Les chats négatifs
au FCV seraient plutôt des candidats à un traitement à la ciclosporine 2,5mg/kg PO BID
(43)(46)(47).
Une bonne gestion de l’hygiène dentaire peut permettre de réduire la fréquence des
crises. Un détartrage sous anesthésie générale permet de ralentir le développement bactérien. Il
ne sera pas curatif, mais pourra retarder les récidives. Il faudra donc en réaliser régulièrement
dans la vie du chat, généralement tous les 3 à 12 mois selon la fréquence des rechutes. Des soins
39
locaux quotidiens à effectuer par le propriétaire sont également recommandés pour prévenir
l’apparition de tartre : brossage et rinçage des dents avec une brosse à dent souple ou une
compresse avec du produit antiseptique (chlorhexidine, permanganate de potassium), ou
utilisation de sprays spécifiques si le brossage s’avère compliqué ou impossible (ce qui est
fréquemment le cas). Une alimentation à base de croquettes est recommandée (36).
6. Suivi
Des visites de suivi ont lieu régulièrement, la plupart du temps lorsque les propriétaires
observent des signes cliniques de récidive. Dans ce cas, il faut ré-examiner la cavité buccale,
réaliser un détartrage et/ou des extractions dentaires, mettre en place un nouveau traitement si
cela semble nécessaire.
7. Évolution et pronostic
Les récidives sont fréquentes malgré les traitements. Mais entre les crises, le confort de
vie du chat est conservé. L’extraction totale des dents permet d’allonger significativement
l’intervalle entre les crises, voire d’atteindre une guérison.
8. Fiche d’accompagnement
La fiche réalisée à la page suivante (figures 10 et 11) présente les différentes clés pour
le propriétaire de chat atteint de gingivo-stomatite chronique, résumant les différents facteurs
favorisants et les symptômes provoqués, les signes cliniques à reconnaître lors de récidive, les
différents traitements possibles et leur intérêt. Le propriétaire possède ainsi des instructions
écrites auxquelles se référer afin de mieux comprendre la complexité de cette affection.
40
Figure 10 : fiche d’accompagnement à l’attention du propriétaire de chat atteint
de gingivo-stomatite chronique, pages 3-6-1, d’après Juliette Garnodier
41
Figure 11 : fiche d’accompagnement à l’attention du propriétaire de chat atteint de
gingivo-stomatite chronique, pages 2-4-5, d’après Juliette Garnodier
42
II – Affections graves potentiellement mortelles
A. Le diabète sucré
1. Présentation
Comme en médecine humaine, le diabète sucré est une maladie fréquente chez le chat
(48).
Il existe deux types de diabète sucré chez le chat. Le diabète sucré de type 1 est très rare,
et dû à une infiltration lymphocytaire des îlots pancréatiques. C’est une maladie à médiation
immune. Nous n’allons pas détailler ce type de diabète. Le diabète sucré de type 2 est le diabète
le plus fréquent du chat (80%). La maladie est due à une résistance à l’insuline. C’est celui que
nous allons détailler dans cette partie.
Le diabète sucré est une maladie caractérisée par une hyperglycémie persistante.
Lorsqu’il n’est pas traité, il peut entraîner des complications potentiellement mortelles.
2. Épidémiologie
Plusieurs publications ont permis d’estimer la prévalence du diabète chez les chats. La
plupart des chiffres que l’on peut trouver reflètent la prévalence chez les chats suivis
médicalement, qui diffèrent donc de la réalité dans l’ensemble de la population féline.
Une étude aux États-Unis a montré une augmentation de la prévalence depuis 30 ans :
0,08% en 1970 à 1,2% en 1999. On note également que l’annonce d’un pronostic sombre au
moment du diagnostic a diminué de 40 à 10%, montrant l’amélioration des connaissances et
des traitements concernant le diabète sucré. Ces avancées ont permis d’augmenter la motivation
des propriétaires à médicaliser leur animal (49).
En Angleterre, une étude a montré une prévalence de 1 chat sur 200 (50). Des études
réalisées en Australie ont montré que la prévalence chez les chats de race Burmese était plus
importantes, entre 1,8 et 2,2% (51).
43
La plupart des chats atteints de diabète sucré ont plus de 4 ans au moment du diagnostic.
Une étude de 2007 sur 2576 chats aux États-Unis a montré que 50% des chats atteints ont entre
10 et 15 ans (49). Une autre étude a montré qu’approximativement 20 à 30% des cas de diabète
sont diagnostiqués entre 7 et 10 ans, et 55 à 65% à plus de 10 ans (49)(50)(52).
Il y a également une prédominance chez les mâles, d’après deux études aux États-Unis
et en Grande-Bretagne : 65% des chats diabétiques sont des mâles (49)(50), notamment car ils
ont tendance à être moins sensibles à l’action de l’insuline, et à prendre plus facilement du poids
que les femelles (53).
Comme en médecine humaine, l’obésité est un facteur de risque majeur : les chats en
surpoids sont beaucoup plus susceptibles (3,9 fois plus) de développer un diabète que les chats
en bon état pondéral (54). Le manque d’activité physique, la sédentarité, l’âge avancé, une
alimentation à forte teneur en glucides sont également des facteurs favorisants importants (49).
Les chats stérilisés, du fait du risque important d’obésité, sont plus susceptibles de développer
un diabète (50). Une étude a montré que pour 1 kg de poids pris, la sensibilité à l’insuline
diminue de 30% (55). Une autre a montré que, parmi les chats atteints de diabète sucré, 50 à
60% sont en surpoids (48).
Donc, l’incidence du diabète chez les chats augmente, et cela est principalement dû à
l’obésité, la sédentarité et l’augmentation de la longévité.
44
en insuline dans l’appareil de golgi après retrait du C-peptide. L’insuline et le C-peptide sont
stockés dans des granules puis relargués par exocytose.
Lorsque l’insuline se lie à ses récepteurs de type tyrosine kinase situés à la surface des
cellules, cela induit tout d’abord une action à court terme : absorption par la cellule de glucose,
acides aminés, potassium et phosphate en quelques secondes. Des effets à moyen terme
surviennent en quelques minutes, affectant le métabolisme des protéines (action anabolisante)
et du glucose. Il y a également des effets à plus long terme, quelques heures plus tard, touchant
principalement le métabolisme des lipides (action anabolisante) (48). La sécrétion d’insuline
stimule également le transport du glucose dans les muscles et le tissu adipeux via les protéines
GLUT (57).
Le glucagon est le principal antagoniste de l’insuline, qui agit sur le foie en augmentant
la néoglucogenèse et la glycogénolyse, et diminue la synthèse de glycogène (48).
45
Ø Pathogénie
Le diabète sucré chez le chat correspond à un déficit relatif en insuline c’est-à-dire une
insulinorésistance. Le pancréas répond alors par une hyperinsulinémie, « s’épuise » et un déficit
absolu en insuline se développe dans un second temps. Le diabète sucré du chat peut donc
potentiellement être réversible s’il est traité suffisamment tôt.
S’il n’y a pas de sécrétion d’insuline ou qu’elle est inadéquate, une hyperglycémie se
met en place. Elle résulte d’une part de la diminution d’entrée du glucose dans les muscles, le
tissu adipeux et le foie, d’autre part de la production de glucose par le foie qui n’est plus régulée
(glycogénolyse et néoglucogenèse). Le glucagon entraîne l’augmentation de production de
glucose. Lorsque la capacité rénale d’absorption du glucose est dépassée, cela entraîne une
glycosurie, induisant une polydipsie par diurèse osmotique (41)(58).
46
Ø Présentation clinique
Les symptômes typiques du chat atteint de diabète sucré sont une polyuro-polydipsie
(polyurie causée par la diurèse osmotique avec polydipsie compensatrice (59)), une polyphagie
chez 25% des chats liée à la baisse du stockage du glucose, et une perte de poids due au
catabolisme des protéines trop important (58). Les propriétaires se plaignent ainsi de devoir
changer trop souvent la litière. Parfois, d’autres signes sont présents tels que la léthargie, moins
de ronronnements et d’interactions avec les propriétaires, un poil sec et piqué. Environ 10% des
chats présentent également des signes de neuropathie diabétique, tels qu’une faiblesse des
membres postérieures et une plantigradie (figure 13). Les propriétaires rapportent alors un chat
qui boite et réticent à sauter et se déplacer (48).
Dans plus d’un tiers des cas, le chat présente un diabète sucré compliqué par une acido-
cétose, caractérisée par une forte hyperglycémie, une cétonémie et une acidose métabolique.
Cet état peut apparaître notamment lorsque diabète est compliqué par une maladie
concomitante. Cela se traduit par un fort abattement pouvant aller jusqu’au coma, de l’anorexie,
des vomissements quasi-incoercibles qui aboutissent à une déshydratation et un choc
hypovolémique (59). Cette complication peut s’avérer mortelle. La durée de mise en place de
l’acido-cétose est variable, de quelques semaines à plusieurs mois.
Lors d’une suspicion de diabète, le clinicien doit toujours considérer la possibilité d’une
maladie concomitante. Toute maladie peut induire une baisse de sensibilité à l’insuline, pouvant
ainsi conduire à un diabète chez les animaux prédisposés. Il est important de récolter une
47
anamnèse précise, notamment concernant des traitements éventuels aux glucocorticoïdes ou
aux progestagènes. L’identification et le traitement des affections intercurrentes et l’arrêt des
médicaments diabétogènes joue un rôle majeur dans la prise en charge du diabète sucré du chat
(48).
Ø Diagnostic
Le but du traitement n’est pas d’obtenir une glycémie normale, mais de la diminuer à
une valeur acceptable, avec un pic ne dépassant pas 2,7 g/L, et un nadir pas en dessous de 0,9
g/L (59)(45).
Le traitement est à la fois médical par des injections d’insuline, et diététique. Pour qu’il
soit efficace, il nécessite une grande motivation de la part du propriétaire, qui va devoir adapter
son quotidien afin d’administrer correctement le traitement. Le protocole doit donc être précis
et compréhensible, avec des instructions écrites et claires.
48
Ø Insulinothérapie
C’est la partie la plus importante du traitement du chat diabétique, et doit être démarrée
le plus précocement possible.
Une insuline longue action est recommandée pour augmenter les chances de rémission,
telle que le ProZincâ (39)(60). Le Caninsulinâ, qui est une insuline à durée d’action
intermédiaire, pourra être utilisé en seconde intention.
49
Figure 14 : différents sites pour l’injection d’insuline, d’après (2)
Une autre consigne importante à donner au propriétaire est que s’il n’est pas parvenu à
injecter toute la dose, il ne doit pas en réinjecter une, au risque de provoquer une hypoglycémie
beaucoup plus grave sur le court terme qu’une hyperglycémie (59).
Durant les 3 premiers mois, le propriétaire doit être prévenu que des contrôles fréquents
doivent avoir lieu. Généralement, il faut entre 1 à 3 mois pour trouver la dose d’insuline
permettant d’obtenir une glycémie satisfaisante. À chaque contrôle, il faut questionner le
propriétaire sur l’état général de son chat, la prise de boisson, les urines. Il est important de
peser l’animal et faire un examen clinique complet ainsi qu’une courbe de glycémie. Si celle-
ci n’est pas satisfaisante, la dose d’insuline doit être ajustée.
Concernant les courbes de glycémie, une mesure toutes les 4 heures suffit en général
pour les insulines lentes pour avoir une courbe réaliste (41). La courbe est caractérisée par un
facteur, le nadir, c’est la valeur de la glycémie la plus basse. Elle n’est pas toujours observable
avec les insulines lentes. Dans l’idéal elle doit être aux alentours de 0,9g/L. (45)(48).
50
Ø Suivi de la glycémie à la maison
Ø Mesures diététiques
Il est important que le chat mange régulièrement, car un manque d’apport nutritif peut
conduire à une hypoglycémie. La nourriture doit donc être appétante et adaptée à la maladie et
à la corpulence du chat. Elle doit également réduire l’hyperglycémie post-prandiale et
minimiser les fluctuations de la glycémie. Bien choisir le régime alimentaire pourra augmenter
51
les chances de rémission. On recommande habituellement une alimentation à forte teneur en
protéines et pauvre en glucides (pour éviter l’hyperglycémie post-prandiale et donc réduire
l’activité des cellules pancréatiques) (45)(41), à donner en minimum 2 fois par jour, après les
injections, ou laissée à volonté si le chat se régule correctement. Les aliments industriels sont
recommandés (m/d Hill’s â, Royal Canin Diabetic â par exemple). Il est conseillé de continuer
ce type d’alimentation même chez les chats en rémission n’ayant plus d’insulinothérapie (48).
Si l’animal est atteint d’obésité, il est également recommandé de lui faire suivre un
régime alimentaire. Pour cela, il est important de stimuler son activité avec des jeux, et
notamment avec l’utilisation de gamelles ludiques et « anti-gloutons » qui permettent au chat
de s’alimenter tout en stimulant son comportement de chasse. Plusieurs exemples sont montrés
dans la figure 16. Il aura alors tendance à manger plus lentement, et donc en moindre quantité
tout en ayant des croquettes (de préférence m/d Hill’s â, Royal Canin Diabetic â comme citées
plus haut) à volonté. Il est également possible de donner, en plus des croquettes, des légumes
tels que des courgettes ou des haricots verts cuits à la vapeur, qui sont très peu caloriques mais
assurent une satiété.
52
Ø Réversibilité du diabète
Le terme de « réversion » est utilisé chez les chats où l’insulinothérapie peut être arrêtée
pendant au moins 4 semaines consécutives sans signes cliniques et sans modification de la
glycémie (61). Néanmoins, les cellules pancréatiques demeurent endommagées (62).
Une étude a été menée sur 90 chats récemment diagnostiqués. Cinquante pour cent
d’entre eux ont atteint une rémission. La médiane de temps entre le diagnostic et la rémission
était de 48 jours ; 25% des chats avant 27 jours, 75% avant 102 jours, et un seul après 6 mois
(63)(2). Parmi ces chats, 13 (29%) ont repris l’insulinothérapie suite à une rechute.
Ainsi, la réversibilité du diabète touche potentiellement 50% des chats dans les 6 mois
suivant le diagnostic (48). Il faut donc que le propriétaire soit averti et puisse repérer les
premiers signes de rémission pour diminuer la dose d’insuline et éviter l’hypoglycémie. La
rémission se produisant en général dans les 2 à 8 semaines suivant le diagnostic si elle se
produit, il faut être particulièrement vigilant dans ce laps de temps.
Il a de plus été constaté que les insulines à longue action augmentaient les chances de
rémission. Le Caninsulinâ, très largement utilisé ces dernières années, n’est donc pas
parfaitement adapté, mais de nouveaux produits vétérinaires se sont développés (ProZincâ).
Un aliment adapté augmente également les chances de rémission (41).
Mais il est important de prévenir le propriétaire : le diabète sucré est réversible dans les
deux sens, une rémission ne signifie pas que l’animal est définitivement guéri, il faut rester
vigilant et notamment axer ses efforts pour limiter la reprise de poids.
5. Complications
53
nourriture trop faible. Les signes cliniques qui doivent alerter sont : agressivité, léthargie,
ptyalisme, ataxie, trémulations musculaires, convulsions, coma. Une hypoglycémie sévère peut
être fatale. Les propriétaires doivent pouvoir reconnaître un chat hypoglycémique, et essayer
de le traiter en lui appliquant de l’eau sucrée ou du miel sur les gencives (59). Si les signes
cliniques ne rétrocèdent pas, il faut alors consulter un vétérinaire car c’est une urgence. Un chat
est considéré en hypoglycémie si sa glycémie est < 70 mg/dL, et les signes cliniques
apparaissent généralement lorsque la glycémie est < 50-60 mg/dL. Pour ces animaux-là, les
injections d’insuline doivent être suspendues jusqu’à ce que la glycémie soit > 180 mg/dL. Lors
de la reprise d’insulinothérapie, la dose doit être diminuée de 50% (48).
Les chats sont également sujets à l’hyperglycémie de stress, surtout lors des prises de
sang. Elle rend difficile le diagnostic de diabète et l’interprétation des courbes de glycémie lors
des visites de contrôle. Elle doit être suspectée si elle ne correspond pas aux observations du
propriétaire sur l’état général de son animal. Il est également possible de doser les
fructosamines, qui ne sont pas affectées par une augmentation de la glycémie à court terme :
ainsi, si les fructosamines sont dans les normes sur un chat en hyperglycémie mais sans
symptômes de diabète, cela conforte l’idée d’une glycémie correctement contrôlée si le chat est
traité pour diabète sucré ou d’une hyperglycémie de stress s’il ne l’est pas (48).
L’effet Somogyi est une hyperglycémie rebond causée par la sécrétion d’hormones
régulatrices (épinéphrine, glucagon) lors d’une hypoglycémie induite par un surdosage
d’insuline. Elle peut durer de 24 à 72 heures. La dose d’insuline doit alors être réduite (41)(58).
Une durée trop courte d’action de l’insuline est une cause fréquente de la difficulté à
réguler le diabète chez le chat. Pour analyser la durée d’action de l’insuline, il faut réaliser des
54
courbes de glycémie. Elle doit être, dans l’idéal, de 10 à 12 heures. Si ce n’est pas le cas, il peut
être intéressant de changer de préparation d’insuline. Le ProZincÒ a une durée d’action plus
longue que le CaninsulinÒ (48).
L’apparition d’une cataracte est fréquente chez les chats diabétiques. Une étude a
montré que 26 chats diabétiques sur 50 (54%) présentaient une cataracte assez prononcée.
Cependant, aucun chat n’est aveugle et les signes cliniques sont peu graves (ce qui diffère de
la cataracte chez les chiens diabétiques) (67).
Concernant les néphropathies, il n’a pas été démontré de corrélation significative entre
le diabète et l’insuffisance rénale chronique chez le chat. Des études récentes ont montré que,
dans un groupe de chats diabétiques récemment diagnostiqués, 13.3% ont développé une
insuffisance rénale chronique dans les 6 mois (68). Il a cependant été démontré que chez les
chats diabétiques, la prévalence de la protéinurie est significativement plus importante que chez
les chats sains, et malades, non diabétiques (75%, 18%, 34%) (69). Si une protéinurie est
diagnostiquée chez un chat diabétique, la première étape est d’exclure l’infection urinaire et
l’hypertension artérielle. Si sa sévérité augmente, un traitement à base d’inhibiteurs de
55
l’enzyme de conversion de l’angiotensine peut être envisagé. Quant au traitement de
l’insuffisance rénale chronique, il est le même que chez les chats non diabétiques.
6. Évolution et pronostic
Une étude (73) de 2007 sur 114 chats diabétiques récemment diagnostiqués et
sélectionnés sur différents critères (n’ayant jamais eu de traitement auparavant, suivis dans la
même clinique du début à la fin, avec des propriétaires motivés pour le suivi du traitement) a
montré que la mortalité durant les 10 premiers jours est de 16,7% (principalement lié à
l’euthanasie ou aux diabètes acido-cétosiques), et que la médiane de survie est de 516 jours.
Soixante-dix pour cent, 64% et 46% ont vécu respectivement plus de 3, 6 et 24 mois. En
excluant la mortalité durant les premiers jours d’hospitalisation, la médiane de survie passe à
1080 jours. Le pronostic est donc considéré comme réservé à bon (48).
Les facteurs pronostiques négatifs sont principalement les maladies intercurrentes (2),
avec une mortalité jusqu’à 70% plus élevée (73).
7. Suivi
56
Figure 17 : Suggestion de protocole de suivi de diabète sucré chez un chat, d’après (41)
8. Fiche d’accompagnement
La fiche réalisée ci-après (figures 18 et 19) présente les différentes clés pour le
propriétaire de chat atteint de diabète sucré, résumant la pathogénie et les symptômes de la
maladie, les signes cliniques à reconnaître lors d’hypoglycémie, les conseils sur la gestion de
l’insulinothérapie et de l’alimentation, ainsi que pour le suivi et le pronostic. Le propriétaire
possède ainsi des instructions écrites auxquelles se référer.
57
Figure 18 : fiche à l’attention du propriétaire de chat atteint de diabète sucré, pages 3-6-1,
d’après Juliette Garnodier
58
Figure 19 : fiche à l’attention du propriétaire de chat atteint de diabète sucré, pages 2-4-5,
d’après Juliette Garnodier
59
B. L’asthme du chat
1. Présentation
L’asthme du chat est une maladie liée à une inflammation chronique des voies aériennes,
conduisant à des signes cliniques tels que la toux ou la détresse respiratoire.
C’est une maladie fréquente chez les chats, dont l’étiologie précise n’a pas encore été
élucidée. L’asthme signifie par définition : bronchospasme réversible (41)(23).
2. Épidémiologie
Les chats de tous âges peuvent être atteints, cependant il semblerait que les femelles de
2 à 8 ans soient les plus touchées (74). Une étude a montré que les chats atteints d’asthme sont
présentés entre 4 mois et 15 ans d’âge, avec une moyenne à 4.9 ans (75). D’autres études ont
montré une médiane de 5 ; 5,5 ; 6 et 9 ans (76)(77)(78)(79).
Les chats de race Siamois semblent également plus touchés : ils représentent, d’après
deux études, 16 et 17% des cas (75)(80).
3. Étiologie
En effet, la sensibilisation à des antigènes ou des allergènes entraîne des signes cliniques
et des anomalies radiographiques similaires (74), et l’inflammation éosinophilique présente lors
d’asthme est caractéristique d’une réaction allergique (58). Une étude menée sur 10 chats a
montré que les chats atteints d’affection des petites voies respiratoires étaient nettement plus
sensibles à divers allergènes (herbe, pollen, moisissures, arbres, poussière) que les chats sains
(82).
60
De plus, depuis la fin du XXème siècle, la prévalence de l’asthme dans la population
humaine a significativement augmenté dans les pays développés, et une augmentation similaire
a été démontrée dans la population féline : l’idée que les mêmes facteurs environnementaux
puissent être responsables de l’asthme dans les deux espèces est une hypothèse probable. Étant
donné que l’asthme chez les humains est d’origine allergique, il pourrait en être de même chez
les chats (83).
Enfin, d’autres études ont montré qu’une éviction d’allergènes ou une immunothérapie
spécifique d’allergènes ont conduit à une bonne réponse clinique chez les chats domestiques
atteints d’asthme (84)(77)(85).
Les autres facteurs pouvant jouer un rôle dans l’inflammation des voies respiratoires
sont la génétique, des lésions induites par les oxydants, le reflux gastro-œsophagien (74)(2).
En conclusion, dans la littérature, l’asthme du chat n’est quasiment décrit que sous une
forme allergique proche de celle rencontrée chez l’Homme, et les modèles d’asthme induit chez
le chat sont à notre connaissance tous fondés sur la sensibilisation allergique à un antigène (86).
Nous nous baserons sur cette hypothèse pour la suite.
Ø Pathogénie
Ensuite a lieu la phase immédiate de la réaction allergique : elle a lieu lors d’un nouveau
contact avec l’allergène, qui se fixe sur les IgE des mastocytes et des basophiles, induisant leur
dégranulation ainsi que la libération de médiateurs. Parmi ces médiateurs, on retrouve la
sérotonine qui joue un rôle prépondérant dans la bronchoconstriction, et les cytokines dites
interleukines qui vont recruter et activer les cellules effectrices sur le site de la réaction
allergique (mastocytes, basophiles, lymphocytes T, éosinophiles, macrophages).
61
Enfin a lieu une dernière phase, plus tardive. Elle se met en place après que les
mastocytes et les basophiles aient déclenché le bronchospasme et la production de cytokines.
Elle se caractérise par l’entretien de la production d’IgE et de la phase précoce ainsi que
l’activation des éosinophiles et leur recrutement dans les voies respiratoires par les lymphocytes
T helper. Les polynucléaires éosinophiles sont responsables d’effets cytotoxiques et pro-
inflammatoires. Une aggravation neuro-immune a également lieu : lorsque l’épithélium
alvéolaire est mis à nu, les terminaisons des fibres nerveuses sont également mises à nu, activées
par les cellules inflammatoires, ce qui va être responsable de l’entretien de l’œdème, de
l’hypersécrétion de mucus et de la contraction des muscles lisses bronchiques (41)(87)(86)(88).
Ces mécanismes aboutissent à des lésions clés : une inflammation et un remodelage des
voies respiratoires, et une hyperréactivité bronchique (aggravation de la fréquence et de
l’intensité du bronchospasme). Ces lésions vont conduire à un rétrécissement de la lumière
bronchique par hypersécrétion de mucus, inflammation de la muqueuse et de la sous-muqueuse,
épaississement du muscle bronchique. Une obstruction bronchique se met en place, responsable
des signes cliniques : toux et dyspnée expiratoire (45)(74)(77).
Ø Anamnèse et commémoratifs
La toux et la dyspnée expiratoire sont les symptômes les plus fréquemment rencontrés
(77).
La durée de la maladie et la sévérité des signes sont très variables. La toux est décrite
comme sèche, parfois par crises avec des efforts abdominaux, ou bien juste une fois par jour.
La fréquence n’est pas corrélée avec la gravité de l’inflammation. La toux est liée au
bronchospasme et l’augmentation des sécrétions de mucus. Les propriétaires peuvent
également rapporter une respiration gueule ouverte, une cyanose, une posture modifiée, des
bruits lors de la respiration, tels que des sifflements ou des râles qui peuvent empirer avec le
temps. Les sifflements sont le signe d’une obstruction respiratoire. Les chats développant des
crises d’obstruction bronchique sont sujets à la dyspnée expiratoire, la tachypnée, l’orthopnée
et parfois la cyanose (23)(45)(74) (88).
Une toux occasionnelle, par exemple une fois par semaine, ne nécessite pas forcément
des investigations poussées. Néanmoins, si la toux est plus fréquente, ou que des crises de
détresse respiratoire surviennent, il est important d’établir un diagnostic (2).
62
Discuter avec le propriétaire permettra de récolter une anamnèse précise concernant
l’environnement dans lequel vit le chat, pour éventuellement déterminer ce qui déclenche les
crises de bronchospasme : un changement du type de litière, l’utilisation de nouveaux produits
ménagers, de déodorant en spray, de fumées de cigarettes, d’huiles essentielles… et il faut
également savoir si l’atteinte est saisonnière (58). La toux et les difficultés respiratoires peuvent
en effet empirer avec l’utilisation de sprays aérosols, de fumée de cigarette, d’un excès de
poussière (74).
Ø Examen clinique
Les chats atteints d’asthme peuvent sembler sains au repos, avec une auscultation
pulmonaire normale. Cependant, ils ont tendance à avoir une augmentation de la sensibilité
trachéale, ainsi que des crépitements pulmonaires après une quinte de toux. Les crépitements
ou sifflements pulmonaires peuvent être entendus de manière intermittente (74). Une phase
expiratoire significativement prolongée est un symptôme en faveur d’une atteinte des petites
voies respiratoires, potentiellement en faveur d’un asthme (2).
5. Traitement et administration
Ø Identifier la cause
La première chose à faire, si possible, est d’identifier la substance qui déclenche les
crises et de l’éliminer de l’environnement.
Il est difficile d’éviter le pollen, mais concernant les poussières, squames et acariens,
plusieurs mesures hygiéniques peuvent être mises en place : aérer les pièces humides pour
favoriser une atmosphère sèche, éviter les textiles types tapis et paniers à chats qui sont sources
de poussières et d’acariens, laver les lieux de couchage à 60°, garder une température ambiante
autour de 18°C, utiliser des aérosols et fumigènes anti-acariens régulièrement, passer
l’aspirateur fréquemment, éviter l’utilisation de parfums, aérosols domestiques, diffuseurs anti-
moustiques et surtout le tabac (86).
63
Ø Traitement à long terme
Les corticoïdes peuvent également être administrés par inhalation, soit avec un réservoir
type chambre d’inhalation pédiatrique (Aérokatâ, figure 20) avec un masque facial adapté, soit
à l’aide d’une cage avec un linge par-dessus ou d’un nébulisateur (vu en partie I-A). Plusieurs
études ont été menées pour déterminer la dose à administrer, suggérant d’utiliser de la
fluticasone (Flixotide®) à 110 - 440μg deux fois par jour (89). D’autres molécules peuvent être
utilisées, telles que le budésonide (Pulmicort Ò) (88). La plupart du temps, les corticoïdes par
voie orale sont administrés pendant les 10 à 14 premiers jours d’aérosolthérapie car elle n’est
pas efficace immédiatement : le pic d’efficacité de la fluticasone est atteint au bout de 7 à 14
jours (2)(88). Le traitement par aérosolthérapie présente l’avantage de provoquer moins d’effets
systémiques et ainsi de limiter les complications potentielles. Les inconvénients sont que la
thérapie doit être faite tous les jours et peut provoquer un stress pour le chat (et nécessite
souvent une période d’adaptation) (2)(45).
Le principal traitement à long terme de l’asthme du chat repose donc sur l’administration
de corticoïdes, par voie orale ou inhalée, à dose minimale efficace.
64
Figure 20 : utilisation d’Aérokatâ, d’après (90)
Ce traitement ne doit pas être administré de façon chronique, mais seulement pour gérer
les crises (2)(74) (81). En seconde intention chez les chats ne répondant pas aux beta-2-
agonistes, l’utilisation de bases xanthiques telles que la théophylline et l’aminophylline est
possible, mais elles ne sont pas administrables par inhalation (88). Des agonistes beta-2 à action
prolongée tels que le salmétérol ou le formotérol existent en médecine humaine, et sont amenées
à se développer dans le traitement de l’asthme du chat (86).
La perte de poids doit être encouragée chez les chats obèses, car le surpoids favorise
significativement le dysfonctionnement pulmonaire (45).
65
6. Suivi, évolution et pronostic
Pour évaluer l’efficacité du traitement, il faut se baser essentiellement sur les signes
cliniques (toux, dyspnée) et la fréquence des crises. Un ajustement du traitement corticoïde sera
alors réalisé.
L’asthme est associé à une forte morbidité et mortalité. De nombreux chats sont
correctement contrôlés médicalement, mais le traitement doit être continué à vie. Les chats
sujets aux crises d’obstruction bronchique sont plus susceptibles de mourir de leur maladie ou
d’euthanasie due au coût des consultations vétérinaires répétées (74).
7. Fiche d’accompagnement
La fiche présentée ci-après (figures 21 et 22) présente les différentes clés pour le
propriétaire de chat atteint d’asthme, résumant l’étiologie, la pathogénie et les symptômes
associés, les conseils sur la gestion des crises, le traitement et le suivi à long terme. Le
propriétaire possède ainsi des instructions écrites auxquelles se référer.
66
Figure 21 : fiche à l’attention du propriétaire de chat atteint d’asthme, pages 3-6-1,
d’après Juliette Garnodier
67
Figure 22 : fiche à l’attention du propriétaire de chat atteint d’asthme, pages 2-4-5,
d’après Juliette Garnodier
68
C. Les maladies rénales chroniques
1. Présentation
Les maladies rénales chroniques entraînent une réduction progressive et irréversible des
fonctions rénales (excrétrices, endocriniennes…). Elles se définissent par des anomalies
morphologiques ou fonctionnelles d’un ou deux reins, évoluant depuis 3 mois ou plus. En
général, il est admis qu’environ ¾ des reins doivent être non fonctionnels pour que des signes
cliniques apparaissent (45). Elles sont irréversibles et sont l’une des causes les plus fréquentes
de décès chez les chats domestiques âgés (91).
Biologiquement, la maladie se traduit par une azotémie, et souvent par une baisse de la
densité urinaire. Les effets sur l’organisme sont multiples : digestifs, urinaires,
ophtalmologiques, musculaires, cardiovasculaires, endocriniens. (23).
La classification IRIS (International Renal Interest Society, tableau II) permet, grâce
aux mesures de créatininémie plasmatique et de SDMA (diméthylarginine symétrique,
biomarqueur de la fonction rénale ayant une très bonne corrélation avec le débit de filtration
glomérulaire), de définir le stade de maladie rénale et permettra de préciser le pronostic et
d’envisager les différentes possibilités thérapeutiques.
69
Tableau II : classification IRIS, d’après (92)
70
Tableau III : sous-stades de la maladie chronique en fonction de la protéinurie, d’après (92)
2. Épidémiologie
Les animaux concernés sont le plus souvent d’âge moyen à avancé, à l’exception des
néphropathies congénitales qui concernent les animaux de moins de 5 ans.
On estime qu’environ 10% des chats de plus de 10 ans souffrent de maladie rénale
chronique (93).
71
Concernant l’âge, une étude sur 74 chats atteints de maladie rénale chronique a montré
que le diagnostic avait été établi pour 53% d’entre eux à plus de 7 ans (94). Une autre étude
menée entre 1980 et 1990 a révélé que 37% des chats atteints de MRC avaient moins de 10
ans, 31% entre 10 et 15 ans, et 32% plus de 15 ans (95). L’âge moyen lors du diagnostic a été
estimé à 12,6 ans (96). Une autre étude intéressante a été menée en 1990 : sur 1000 chats de
plus de 10 ans, 77 présentaient une maladie rénale chronique. Sur 1000 chats de plus de 15 ans,
il y en avait 15,3% (97).
Les chats de race Maine Coon, Abyssins, Siamois, Burmese et Bleus Russes semblent
plus affectés (97).
3. Étiologie et pathogénie
a. Étiologie
Les déclencheurs d'une maladie rénale chronique sont multiples. Toute maladie ou
traumatisme susceptible de créer une lésion irréversible dans le tissu rénal est susceptible
d'entraîner une IRC à terme. Histopathologiquement, la plupart des chats atteints de maladie
rénale chronique sont atteints de néphrite tubulo-interstitielle (inflammation tubulo-
intersitielle), caractérisée par l’infiltration du tissu rénal par des lymphocytes et des
plasmocytes, ainsi que de la fibrose. Les mécanismes à l’origine de cette inflammation sont
méconnus (41).
b. Pathogénie
72
- L'élimination des métabolites toxiques comme l'urée
- La réabsorption de composés qui ont été excrétés dans l'urine primitive par
ultrafiltration dans les glomérules rénaux, comme le glucose, les acides aminés, et les
sels minéraux
- De nombreuses réactions chimiques qui ont lieu dans le rein, impliquant des composés
produits par l'organisme ou d'origine externe (résidus médicamenteux)
- La synthèse de certaines hormones, comme la rénine, l'érythropoïétine (EPO) et le
calcitriol (forme active de la vitamine D3). C'est pourquoi cet organe a une importance
essentielle pour la régulation de la pression artérielle, de l'hématopoïèse, ainsi que de
l'équilibre des réserves en calcium et en phosphore, maintenant ainsi la densité osseuse.
La maladie n'est cliniquement visible qu'à un stade avancé, quand plus de ¾ des
néphrons ne fonctionnent plus. En effet, de nombreux mécanismes de compensation sont mis
en place et permettent de faire face à une fonction rénale réduite jusqu'à un certain point, et
maintiennent l’excrétion des déchets métaboliques.
Le rein élabore les urines par filtration du sang en regard des glomérules. Cette urine
primitive passe ensuite par les tubules rénaux et le canal collecteur pour devenir l'urine
définitive. Les tubules vont sécréter diverses substances dans les urines, et certains composés
urinaires comme le glucose ou le sodium seront réabsorbés en plusieurs étapes. De l’eau est
également réabsorbée en grande quantité afin de produire des urines concentrées.
Quand l'apport sanguin du rein diminue, les cellules juxtaglomérulaires du rein sécrètent
la rénine, qui catalyse la conversion de l’angiotensinogène en angiotensine I. Cette dernière est
rapidement hydrolysée en angiotensine II sous l’action de l’enzyme de conversion de
l’angiotensine (ECA).
73
L’angiotensine II est à l’origine, via des récepteurs AT1, d’une vasoconstriction et d’une
rétention hydrosodée (ce qui a pour but de restaurer la volémie en conditions physiologiques).
Elle entraîne ainsi une hypertension glomérulaire et une augmentation de perméabilité du filtre
glomérulaire, entraînant une hyperfiltration et une protéinurie, responsables d’une
inflammation secondaire des tubules rénaux, ce qui accentue la progression de la maladie.
L’angiotensine stimule également la sécrétion d’aldostérone, à l’origine d’une rétention d’eau
et de sodium, et d’une élévation de la PAS (58). Le fonctionnement du SRAA est résumé dans
la figure 23.
Ø Conséquences et complications
74
Cela entraîne à terme une hypertension glomérulaire chronique et une perte progressive
des derniers néphrons. En parallèle, l’angiotensine II altère le filtre glomérulaire, et une
protéinurie se met en place, aggravée par la sécrétion d’aldostérone.
- Accumulation de déchets : lorsque le filtre glomérulaire ne fonctionne plus
correctement, des déchets tels que l’urée ou la créatinine, censés être éliminés dans les
urines, s’accumulent alors dans le sang, d’où une urémie et une azotémie. L’urémie est
responsable de nombreux signes cliniques, notamment sur le tractus digestif : anorexie,
nausées, vomissements, ulcérations buccales, stomatites, diarrhée, méléna… (45)
- Equilibre phospho-calcique : suite à la diminution du débit de filtration glomérulaire,
les phosphates ne sont plus filtrés et s’accumulent dans le sang (hyperphosphatémie),
où ils se complexent avec le calcium (hypocalcémie). D’autre part, la vitamine D active
(calcitriol) est produite suite à l’hydroxylation rénale et est hypercalcémiante. Lors de
maladie rénale on a une diminution de sa production et donc une tendance à
l’hypocalcémie. Les parathyroïdes vont, par un mécanisme compensateur, augmenter la
sécrétion de parathormone qui a pour effet d’augmenter la libération de calcium et de
phosphore à partir des os, et de favoriser la phosphaturie. On va donc avoir un
hyperparathyroïdisme secondaire à l’origine d’une déminéralisation osseuse, ainsi que
d’autres symptômes tels que de la faiblesse, léthargie, anorexie (41)(58).
- Bilan hydrique et électrolytique : la perte d’eau par formation d’urines peu concentrées
entraîne une déshydratation. La dilution excessive des urines favorise également le
développement microbien et donc l’apparition d’infections du tractus urinaire. Une
acidose métabolique peut également survenir en raison de la capacité diminuée du rein
à excréter les protons.
- Hypertension artérielle systémique : elle est due à la baisse d’excrétion du sodium dans
les urines associée à l’activation du SRAA qui, comme nous l’avons vu plus haut,
favorise la rétention hydrosodée et l’augmentation de la PAS. Près de 60% des chats
présentant une IRC en sont atteints (45).
- Anémie : elle est liée à la baisse de synthèse d’érythropoïétine par les cellules tubulaires.
Une maladie rénale chronique est donc un véritable cercle vicieux, dont la progression est
résumée dans la figure 24.
75
Figure 24 : progression des maladies rénales chroniques, d’après Juliette Garnodier
4. Présentation clinique
76
l’ultrafiltrat glomérulaire donc comprise entre 1,008 et 1,015 : signe spécifique d’un
dysfonctionnement rénal chez un animal déshydraté qui met en évidence un défaut de régulation
de la composition de l’urine dans le tubule, celui-ci n’assurant plus sa fonction de maintien de
l’hydratation, une maigreur/amyotrophie, une halitose (liée à l’imprégnation de la salive par les
toxines urémiques), parfois des ulcères buccaux secondaires à l’urémie élevée, un pelage terne,
une pâleur des muqueuses (signe tardif en rapport avec l’anémie, qui est une des complications
possibles d’une MRC), une modification de la taille et de la forme des reins (petits, irréguliers,
bosselés).
Les signes d’appel d’une maladie rénale chronique sont donc la polyuro-polydipsie,
l’abattement, l’anorexie, les troubles digestifs, l’halitose.
Le traitement de l’animal entre les crises urémiques est basé sur deux points essentiels : la
diététique et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) ou les sartans,
jouant le rôle d’antiprotéinurique et d’antihypertenseurs en cas d’hypertension.
a. Mesures diététiques
77
Cette notion est donc très importante à expliquer au propriétaire. Une alimentation
hypoprotéique et hypophosphorée est recommandée, afin de limiter la protéinurie et surtout
l’hyperphosphatémie (23)(98).
L’IRIS conseille l’utilisation d’un aliment « rénal » dès le stade II (stade subclinique).
Pour que les mesures diététiques soient efficaces, il faut qu’elles soient suivies. Une transition
sur 15 jours est donc nécessaire. Pour un chat nourri aux croquettes, on peut mettre chaque jour
un gobelet de croquettes « rénales » dans le sachet des croquettes précédentes, mélanger, et
distribuer. Jour après jour la proportion de croquettes « rénales » va augmenter.
Il faut noter que les animaux atteints de maladie rénale se lassent très rapidement de leur
aliment, il faut donc varier les goûts de l’aliment proposé : une rotation de goût tous les 3-4
jours semble être un bon moyen de lutter contre la lassitude du chat.
78
Il est parfois nécessaire de complémenter les apports en potassium car les chats insuffisants
rénaux chroniques sont souvent hypokaliémiques. Pour ce faire, on utilise du gluconate de
potassium à raison de 2 à 6 mEq/j par chat.
Ce traitement est à utiliser lorsque le rapport protéines sur créatinine urinaires est trop
haut et qu’il y a donc une protéinurie pathologique.
Pour un stade IV, on évite les antiprotéinuriques car ils peuvent être plus délétères que
bénéfiques. A ce stade, le plus important est de préserver la qualité de vie : on ne reste que sur
des soins de confort et des traitements symptomatiques (98)(92)(98).
79
Ainsi, différentes familles de molécules peuvent être utilisées :
Les IECA ont pour effet d’induire une vasodilatation artérielle et veineuse, et
notamment sur l’artériole glomérulaire efférente de sorte que la pression intra-glomérulaire
diminue. A long terme, cela permet de préserver l’intégrité du glomérule en diminuant la
protéinurie rénale et donc la glomérulosclérose. Le benazépril (Fortekor®, BenefortinÒ,
NelioÒ) possède une AMM pour le chat. La posologie recommandée est de 0,25-0,5 mg/kg une
fois par jour par voie orale, et peut être augmentée à 2mg/kg/j en deux prises (23)(98).
On ne propose le traitement IECA que sur un animal en phase d’état puisque le bénéfice
recherché est ici un bénéfice sur le long terme. L’animal ne doit pas être déshydraté. En effet,
la déshydratation entraine un défaut de perfusion rénale qui serait accentué par l’IECA. On le
prescrit si l’insuffisance rénale est accompagnée d’une protéinurie rénale (98).
Le telmisartan a depuis peu une AMM pour les MRC protéinuriques chez le chat
(Semintra®), et semble une alternative intéressante aux IECA. Il possède un effet anti-
hypertenseur chez le chat contrairement aux IECA (17). Il se présente en formulation buvable
appétente, qui peut être intéressante pour les chats supportant mal l’administration de
comprimés. Une seringue graduée en fonction du poids de l’animal est également fournie ce
qui facilite l’observance du traitement. La posologie est de 1 mg/kg, 1 fois par jour.
80
c. Lutte contre l’hypertension artérielle
Un traitement est mis en place lorsque la pression artérielle systolique est supérieure à
160 mmHg à plusieurs reprises et/ou que l’on observe des signes cliniques secondaires à
l’hypertension artérielle (HTA) comme des lésions oculaires, cardiaques ou des signes nerveux.
L’objectif est dans ce cas d’obtenir une PAS comprise entre 120 et 160 mmHg, associée
à une absence d’élévation soudaine de la créatinine. Chez le chat, on peut utiliser le telmisartan
comme vu plus haut, ou l’amlodipine, AmodipÒ (inhibiteur calcique) à la dose initiale 0,625
mg/chat/jour par voie orale SID puis on augmente la dose si besoin. Les deux traitements
peuvent être combinés (39).
d. Autres
Pour la lutte contre l’anémie, il est possible d’utiliser le sucralfate en cas de saignements
digestifs.
6. Suivi
Dans le cas où l’on prescrit un IECA, un suivi biologique est nécessaire. On observe une
phase initiale de dégradation de la fonction rénale normalement subclinique puis un nouvel
équilibre s’installe. Ce suivi se réalise selon trois axes :
81
- Suivi de la pression artérielle
Il est également important de réaliser une numération formule sanguine pour détecter
ou suivre une anémie, ainsi qu’une analyse d’urine pour vérifier la présence d’une éventuelle
infection du tractus urinaire (2).
Il est primordial que le propriétaire puisse reconnaître les prémices d’une crise
urémique. Les symptômes principaux sont une altération brutale de l’état général, une anorexie,
une déshydratation (on peut apprendre au propriétaire comment l’évaluer : pli de peau,
muqueuses sèches), éventuellement des vomissements. Il faut alors stimuler au maximum la
prise alimentaire. Une anorexie de plus de 24h doit alerter. Parfois, une baisse d’appétit est le
seul indicateur d’une crise urémique (99).
7. Évolution et pronostic
Une maladie rénale chronique évoluera, à terme, vers une éventuelle insuffisance rénale.
Le pronostic est variable, car la progression est variable selon les individus. La gestion de
l'azotémie, de l'hyperphosphatémie, de l'hypertension et de la protéinurie stoppe ou ralentit cette
progression : plus elles sont identifiées et traitées tôt, meilleur est le pronostic.
Au stade II, la médiane de survie est de 3,2 ans, et 81% des chats ayant atteint le stade
II n’évolueront jamais jusqu’au stade IV. Au stade III, la médiane de survie est de 2,1 ans mais
37% des chats n’atteindront pas le stade IV. Au stade IV, la médiane de survie est de 3,5 mois.
Un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont les principaux facteurs
pronostiques d’une MRC.
82
8. Fiche d’accompagnement
La fiche ci-après (figures 26 et 27) présente les différentes clés pour le propriétaire de
chat atteint de maladie rénale chronique, résumant la pathogénie et les symptômes de la
maladie, les signes cliniques à reconnaître lors de crise urémique, les conseils sur la gestion du
traitement médical et des mesures diététiques. Le propriétaire possède ainsi des instructions
écrites auxquelles se référer.
83
Figure 26 : fiche à l’attention du propriétaire de chat atteint de maladie rénale chronique,
pages 3-6-1, d’après Juliette Garnodier
84
Figure 27 : fiche à l’attention du propriétaire de chat atteint de maladie rénale chronique,
pages 2-4-5, d’après Juliette Garnodier
85
86
CONCLUSION
Cette thèse s’est focalisée sur cinq maladies chroniques fréquentes du chat : le coryza,
la gingivo-stomatite chronique, le diabète sucré, l’asthme et les maladies rénales chroniques.
Pour chacune d’elle, nous avons proposé une fiche médicale d’accompagnement pour le
propriétaire. Les fiches d’accompagnement font partie de l’éducation thérapeutique. Elles sont
particulièrement adaptées pour les maladies chroniques dans lesquelles l’implication du
propriétaire est essentielle tant dans le traitement que la gestion à long terme. Dans la synthèse
bibliographique, nous avons montré que la plupart de ces affections ont une pathogénie et un
traitement assez complexe, d’où la nécessité pour le propriétaire d’avoir une trace écrite des
explications délivrées en consultation afin de pouvoir s’y référer à la maison. D’après les études
sociologiques en effet, seul 20% d’un message délivré oralement est retenu. Nous avons
développé le fait que certaines de ces maladies (MRC et diabète sucré notamment) sont plus
fréquentes chez les chats âgés. Or, les chats domestiques vivent de plus en plus longtemps et
tendent à être de plus en plus suivis et médicalisés, donc ces fiches sont susceptibles d’être de
plus en plus utiles.
Ces fiches sont ainsi un support informatif et de soutien. Elles sont aussi potentiellement
un support de communication avec le vétérinaire qui peut permettre de relancer les interactions
avec lui sur certains points non maîtrisés ou incompris. Elles permettent surtout au propriétaire
de comprendre que le principal acteur dans la prise en charge de son animal, c’est lui-même.
Ces documents ont été créés à partir d’une bibliographie scientifique et destinée aux
vétérinaires, mais sont conçus pour être compris par un propriétaire sans connaissances
médicales particulières.
87
Les maladies choisies sont loin d’être les seules qui se prêtent à la réalisation de telles
fiches. Il pourrait être judicieux, à l’avenir, de réaliser des documents similaires sur d’autres
affections touchant les chats ou les chiens. De nombreux supports de communication sont
utilisables de nos jours et une approche multimodale serait à envisager, toujours dans le but
d’améliorer le suivi et le traitement à long terme des animaux malades.
88
89
90
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