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Jeanne BOUVIER

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Date de soutenance: 23 juin 2022

Mémoire de recherche
Master 1 Psychologie sociale du travail et des organisations

La comparaison sociale au travers des réseaux sociaux: Est-elle source

d’affaiblissement de l’estime de soi chez les jeunes adultes?

Madame PANNARD, Maîtresse en psychologie sociale de la santé


Ludivine JAMAIN, Maîtresse de conférence en psychologie sociale

Année Universitaire 2021-2022

« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à
grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu'il est stupide ». Albert Einstein

Remerciements

Tout d’abord, je souhaite remercier ma directrice de recherche, Madame Pannard pour son
écoute attentive et son optimisme durant cette année scolaire. Cela m’a permis de garder
confiance tout au long de cette étude. Votre disponibilité m’a réellement accompagné dans
une démarche plus efficiente.

J’adresse un profond remerciement à ma tutrice de stage auprès de laquelle je me suis


professionnalisée. Ce stage m’a permis de prendre conscience de mes compétences dans le
métier que je souhaite faire. Merci pour votre confiance et votre valorisation.

Je remercie également le corps enseignant pour la richesse des enseignements. Etant en


reprise d’étude j’ai particulièrement apprécié le contenu théorique des cours que nous avons
eu durant cette année de master 1.

Enfin je tiens à remercier mes camarades de classe et tout particulièrement Flavie, qui m’a
apporté une aide précieuse dans mes moments de doute. J’ai découvert des étudiants
bienveillants prêts a donner de leur temps.

J’adresse mes remerciements aux participants de cette étude, merci d’avoir contribué à cette
recherche. Vos participations m’ont aidée à comprendre les difficultés que nous vivons face
aux réseaux sociaux mais aussi les aspects positifs de ces technologies. Cette recherche aura
été d’une grande richesse.

Je terminerai pas remercier ma famille et mon compagnon pour la foi qu’ils ont en moi
depuis que j’ai repris mes études. Merci pour votre soutien et votre aide durant cette année.

Table des matières

1. Introduction
2. Contexte théorique

3.1 Les réseaux sociaux


3.1.1 La naissance du réseaux
3.1.2 Vers le réseau social en ligne
3.1.3 Des consommateurs à part entière

3.2 La socialisation
3.2.1 Les enjeux
3.2.2 Vers une ouverture sur le monde
3.2.3 Les liens qui nous unissent
3.2.4 Une construction d’identité

3.3 La comparaison sociale


3.3.1 La théorie de Festinger
3.3.2 La comparaisons sociales ascendantes et descendantes
3.3.3 Les dangers de l’auto évaluation

3.4 L’estime de soi


3.4.1 Une définition
3.4.2 Du soit réel perçu au soit idéal
3.4.3 L’image corporelle

4. Problématique

5.1 Méthodologie de la recherche


5.1.2 Le choix du quantitatif
5.1.3 L’élaboration du questionnaire
5.1.4 La population cible
5.1.5 Notre échantillon

6.1 Résultats
6.1.2 Description de l’échantillon
6.1.3 Analyse factorielle exploratoire et alpha de Cronbach
6.1.4 Tests de corrélation (R Pearson & P Value)
6.1.5 Régression linéaire multiple

7. Discussion
1) Une réponse à nos hypothèses
2) Les limites rencontrées
3) Des nouvelles pistes de recherches

8. Conclusion
9. Bibliographie
10. Annexes

INTRODUCTION

Les r seaux sociaux permettent aux gens d’interagir, de communiquer entre eux et sont utilis s par
4,2 milliards de personnes chaque jour (Le Monde, 2021). Depuis quelques ann es, un int r t
croissant s’est d velopp en ce qui concerne l’impact de ces r seaux sur le bien- tre des individus.
De plus en plus d’ tudes tentent d’identifier les facteurs ayant des cons quences positives et
n gatives sur la sant mentale des utilisateurs, l’un de ceux-ci tant la comparaison sociale.
L’utilisation des réseaux sociaux vise a partager des événements de son quotidien afin de se faire
connaitre des autres mais également d’établir des réseaux de communication (Lee, S. & Kim, Y.
2016). Des études ont analysé l’effet des comparaisons sociales auxquelles s’adonnent les individus
et ont découvert que cela pouvait mener une perception de soi n gative (Alfasi, 2019). Malgr les
avanc es qui ont t r alis es au point de vue de la recherche, davantage d’ tudes doivent tre
effectu es afin d’observer les effets des réseaux sociaux sur la comparaison sociale et sur son
éventuel impact sur l’estime de soi.

Ainsi, la pr sente recherche a pour objectif d’examiner l’effet de la comparaison sociale sur le bien-
tre psychologique des jeunes adultes qui utilisent ces réseaux. Plus sp cifiquement, cette tude
permettra de v rifier si les individus qui les utilisent de fa on intensive s’adonnent plus
fr quemment des comparaisons sociales et si les comparaisons sociales n gatives sont
positivement associ es à une faible estime de soi. Finalement, il sera possible de d terminer s’il
existe une relation directe entre l’utilisation des réseaux et un manque d’estime de soi, cette relation
tant m di e par les comparaisons sociales n gatives. Dans un premier temps, nous allons
contextualiser les réseaux sociaux ainsi que leur impact sur les utilisateurs. Par la suite il sera
question d’aborder le principe de socialisation afin de comprendre la façon dont se créent les
relations au travers des plateformes. La troisième partie concernera l’étude des comparaisons
sociales et les notions qui y sont rattach es, on observera comment se crée ce système de
comparaison sociale dès l’enfance et notamment au travers du système scolaire. Enfin, nous
aborderons le concept d’estime de soi que nous mettront en lien avec les différents thèmes évoqués
précédemment. Puis nous présenterons la problématique de l’étude, la méthodologie utilisée, les
résultats observés et la discussion en qui résulte.

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3.1 Les réseaux sociaux
3.1.2. La naissance des réseaux

Dans l’ouvrage « La sociologie des réseaux sociaux », le terme de réseau vient symboliser les
routes, les chemins et voies ferrées qui parcourent un pays (Mercklé, 2016). Cette notion s’est
développée ces dernières années et s'est détachée de cet objet concret pour laisser émerger une
vision générale sur la circulation, la connaissance et la cohésion entre les groupes (Mercklé, 2016).
Le réseau c’est avant tout deux éléments qui sont en relation et qui fonctionnent comme une dyade,
cependant si l’un des deux éléments disparaît le réseau prend fin (Simmel, 1917). Pour Simmel
(1917), c’est la forme des interactions qui importent et non le contenu des échanges. Les réseaux
sociaux n’ont pas de frontière délimitée car ils se définissent comme l’ensemble des relations
qu’entretiennent les individus entre eux (Laumann, Prensky et Marsden, 1982). Le créateur des
réseaux sociaux, John Barmes, développe cette notion afin de rendre compte de l’organisation
sociale d’une communauté Norvégienne dans ses relations (Barnes, Grange, 2013). Il développe la
notion de transitivité des relations qu’il a observé en évoquant le partage d’informations qui se
développe au sein d’un groupe avec l’ensemble des individus. Le terme de réseaux regroupe donc
un échange de relations formelles et informelles qui ne sont pas limitées à une paroisse par exemple
mais qui finira par s’étendre au-delà de part lacommunication et les chaînes d’inter-connaissance.
Les travaux empiriques sur les réseaux sociaux ont étés développés par des chercheurs en
psychologie sociale et en anthropologie (Barnes, Grange, 2013). C’est dans les années 30 que Jacob
Moreno, spécialiste en psychologie sociale, va fonder la sociométrie. La complexité croissante de
cette spécialité oriente les chercheurs a penser les phénomènes sociaux au-delà du niveau
microsociologique et macro sociologique qu’ils qualifient de méso-sociale. Le terme de
microsociologie renvoie à la nature des comportements humain dont font partie les interactions
sociales, la macro sociologie analyse quant à elle le système social de la population à grande
échelle. Les domaines de recherche vont alors s’orienter davantage sur les liens d’amitié, la santé,
l’art, la culture etc.. (Azam, de Federico, 2016).

3.1.3 Vers le réseaux en ligne

A ce jour, nous regroupons plusieurs types de m dias sociaux, tels que les blogues et les vlogues
que l’on peut d finir comme des journaux personnels partag s en ligne, des sites de partage m dias
comme YouTube et finalement, les sites de r seau social. Les r seaux sociaux ont pour finalité
d’accroitre les échanges sociaux entre les usagers. (Dewing, 2010; Kaplan & Haenlein, 2010).
Le réseau social permet de commenter différents contenus tels que des photos ou des vid os (Boyd
& Ellison, 2007). Les usagers sont donc libres dans le rythme auquel ils échangent, cependant il en
résulterait une forme importante de frustration de part l’instantanéité des messages échangés
(Hérault, Molinier, 2009). Le rapport aux échanges est très personnel en communication, en effet
lorsque l’on interagit par mail, les individus peuvent attendre une réponse dans l’heure. La difficulté
communicationnelle se trouve lorsque les individu ne partagent pas le même rythme d’échange
(Herault, Molinier, 2009). La transmission qui s’opère en interne permet d’inscrire les échanges
textuels dans un rythme soutenu qui ressemble plus a une conversation qu’a une correspondance
Ibid. Cependant, de ces échanges ressortent une nouvelle façon de communiquer et d’écrire. De nos
jours nous souhaitons gagner du temps, on l’observe dans les abréviations, dans l’utilisation répétée
de smileys, dans la police et également la taille de caractère que nous utilisons. Le sens d’un
message peut donc s’avérer réellement modifié par la réduction de lettres et induire un phénomène
de divergence (Hérault, Molinier, 2009). Cet article vient souligner que la qualité des échanges
reposent principalement sur le plaisir qu’éprouve un interlocuteur à s’exprimer à l’écrit et à sa
capacité à s’adapter au média sur lequel il échange « Ce qui détermine principalement l’influence
sur les autres est le talent communicationnel, incluant le style, la persistance, la qualité des idées, et
le savoir-faire technique de chacun » (Hérault & Molinier, 2009, p. 10)

La question de l’invisibilité en ligne est également une notion à aborder pour les individus qui ne se
connaissant pas au préalable. Les échanges qui s’opèrent strictement sur les réseaux peuvent mettre
en doute la sincérité de la relation, c’est de part l’interaction face à l’autre que la méfiance se réduit
et que l’individu trouvera les fondements relationnels nécessaire à l’échange (Goffman, 1973).
Selon l’auteur, les réseaux sociaux ne semblent donc pas suffisant pour construire un lien stable
avec autrui, la présence face à l’autre semble essentielle pour créer et maintenir une relation durable
Ibid.








3.1.4 Des consommateurs à part entière

Les travaux de Katz (1974), développent la « Théorie des usages et des gratifications », c’est une
approche fonctionnaliste qui a pour but d’analyser les usages des médias plutôt que les effets de
ceux-ci. Cette théorie vient expliquer pourquoi et comment les individus utilisent les médias pour
satisfaire un besoin. Les consommateurs ne sont donc pas passifs face aux médias car ils en ont
chacun leur propre usage. Nous pouvons ajouter à cela la théorie de la communication à double
étage (Katz & Blumler, 1974). Leurs recherches contribuent a expliquer les satisfactions ressenties
par l’utilisation des médias de part la capacité de choisir le contenu en fonction des besoins a
combler Ibid.
Il en est de même pour les réseaux sociaux, les étudiants coréens de cette étude verbalisent un
besoin de laisser une trace, de mémoriser, de retracer leur passé grâce aux photos et enfin de
communiquer. Le réseau social devient alors un cercle social de liens faibles dans lequel les
individus ont peu en commun mais sont en contactes au travers de différentes plateformes (Sang-
Hoon & Yo-Han, 2016). C’est pourtant de part ces liens faibles que nous élargissons notre
environnement social et nos opportunités (Sang-Hoon & Yo-Han, 2016). Maffesoli (1981), parle
quant à lui de la dimension communielle retrouvée grâce au partage d’images. On distingue deux
formes de consommation des réseaux, une consommation de contenu et une communication à usage
personnel afin d’interagir avec autrui (Sang-Hoon & Yo-Han, 2016). La consommation de contenu
désigne la navigation qui a lieu sur internet et aurait tendance a diminuer notre capital social en
renforçant notre solitude (Ellison, Steinfield & Lampe, 2007). Dans la mesure où les réseaux
sociaux relient les hommes, nous pouvons en déduire que la technologie est fondée sur le principe
de sociabilité. Il semble donc pertinent d’avancer que leur développement contribue à développer
notre sociabilité. Pourtant, selon Lee (2016), le comportement des individus est identique en ligne et
dans la vraie vie. C’est à dire que les personnalités introverties souffrant de la solitude, restent dans
cette introversion même en ligne. Il en est de même pour les personnalités extraverties, qui sont
généralement entourés d’amis, et qui gardent également cette identité sur Internet. Un individu
solitaire semble donc contraint à une même forme de solitude en ligne. Dans cette perspective, les
personnes dites « extravertis » pourront se servir des réseaux sociaux pour élargir leur entourage et
leurs interactions. (Sang-Hoon & Yo-Han, 2016)

3.2 La socialisation
3.2.1 Les enjeux d’une socialisation sur les réseaux sociaux

Selon Tocqueville (1856), la socialisation répond à un processus dans lequel les individus, qui
occupent des positions différenciées et inégalitaires, s’imposent une relation égalitaire. La
sociabilité repose donc sur la notion de réseau car les rapports sociaux sont à la fois informels et
non organisés (Dubar, 2015). Dans l’ouvrage « Impact des réseaux sur la sociabilité » on nous
dresse un tableau des enjeux de la sociabilité sur les réseaux sociaux, les échanges qui ont lieu sur
les réseaux sont rapidement devenus un « authentique fait social » de part la facilité d’interaction et
l’émergence d’une société de plus en plus numérisée (Nguyen & Lethiais 2016). La question que
nous pouvons nous poser est la suivante, « La sociabilité en ligne a t-elle modifié notre façon de
communiquer ? ». On retrouve la thèse de Hampton et al. (2009) et celle défendue par Mercklé
(2011), pour qui il n’y aurait pas de baisse de la sociabilité en France, mais un remplacement de la
sociabilité « directe », en face-à-face, par une sociabilité « médiatisée » par des dispositifs
techniques et en particulier les réseaux sociaux aujourd’hui. Dans cette continuité, Wang et
Wellman (2010) ont montré qu’une forme de sociabilité semble avoir augmenté entre 2002 et 2007 .
Les auteurs nous montrent que ce surcroît de sociabilité croît avec l’utilisation d’Internet.
Finalement, l’articulation entre la sociabilité « réelle » et celle développée en ligne est loin d’être
parfaitement comprise, car les individus tentent de combler le vide communicationnel grâce aux
réseaux en ligne. Pour Cardon (2013), le réseaux social Facebook est le meilleur exemple, en
conduisant les individus à interagir à partir de la mise en scène de soi, exposée par les informations
de toute nature que l’on dépose sur le site. Cardon (2013) considère que Facebook est une
plateforme qui privilégie les interactions « entre individus qui se connaissent ou appartiennent à des
cercles sociaux de proximité » (Cardon, 2013, p. 3). D’après les recherches de Donath et Boyd
(2004), l’utilisation de Facebook aurait développé la satisfaction personnelle et la confiance en les
autres. D’un autre côté, le média en ligne « The Conversation France » montre que l’avènement des
réseaux sociaux permettant la diffusion de contenu, a amené plusieurs chercheurs à considérer la
possibilité que cela amplifie les comparaisons irréalistes. Une étude a démontré qu’il y aurait un
niveau optimal dans la différence qu’on perçoit entre soi et l’autre qui maximiserait les effets de la
comparaison sociale au travers des réseaux sociaux (Grelle, Hofmann, 2021)

3.1.1 Vers une ouverture sur le monde ?

Les changements sociétaux ont impacté le mode de vie de la jeunesse. Ils sont aujourd’hui 1,8
milliards dans le monde à avoir un téléphone portable et ce nombre ne cesse d’augmenter de part
l’utilisation de plus en plus précoce des Technologies de l’information et de la communication. En
France en 2020, 97% des 18-24ans possèdent un téléphone portable (https://fr.statista.com). Les
auteurs Livingstone, Mascheroni, Murru et Thierry, (2011) évoquent que les réseaux socio
numériques jouent un rôle évident dans les relations sociales des jeunes adultes. L’enjeu dans la vie
quotidienne est de trouver un équilibre entre son intimité et sa vie privée. Au travers des réseaux on
expose une partie de notre vie qui peut être visible par une grande partie d’utilisateurs. Cette notion
d’exposition semble orienter les jeunes adultes dans de nouvelles formes d’échanges, notamment
car il apparait l’attente d’un retour favorable face à ce que l’on publie (Livingstone, Mascheroni,
Murru & Thierry, 2011) Nous pouvons donc nous interroger sur l’impact que peuvent avoir les
réseaux sociaux sur la construction identitaire des jeunes adultes et sur la façon dont s’opère leur
socialisation.

Putnam (1955), développe sa thèse sur le déclin de l’aspect social, il développe les retentissements
des réseaux sociaux sur les relations sociales aux Etats-unis. En effet, l’auteur observe une baisse
importante de la participation civique politique et syndicale qu’il explique être causée, en partie, par
le développement des technologies de l’informations qui prennent un essor important dans les
années 2000. Cependant les auteurs Heran (1988), Barthelemy (2000), Prouteau et Wolff (2002),
contestent la thèse de Putnam (1955) en expliquant que de grandes transformations ont eu lieu
grâce, en partie, à l’intensité de la sociabilité des réseaux sociaux. Ils évoquent, la scolarisation,
l’augmentation de l’activité féminine, l’élévation du niveau de vie, comme des conséquences de
l’émergence des réseaux sociaux ces trois dernières décennies. Dans ce travail nous abordons une
multitudes d’études qui s’opposent et se contestent quant aux effets des réseaux sociaux sur la
sociabilité. La thèse du déclin vu précédemment est contestée par une enquête menée par l’Insee
(1986 et 1999) qui démontre une certaine stabilité voir une augmentation des activités qui
permettent les relations aux autres. Selon cette étude, le temps dit de « sociabilité » n’aurait diminué
que de deux minutes, la baisse considérable s’observe dans les conversations par téléphone et par
courrier qui passe de trente et une à dix huit minutes par jour.

La thèse du déclin est alors contestée par les résultats que nous venons d’observés. Ces travaux
scientifiques nous permettent d’observer les différents effets des réseaux sociaux sur les échanges
humains et leurs enjeux dans les changements relationnels.

3.1.5 Les liens qui nous unissent

Il semble désormais pertinent d’aborder les deux versants des réseaux sociaux chez les jeunes.
D’après une étude menée au Québec, les jeunes allant de 13 à 17ans ne pourraient pas s’imaginer
sans leur téléphone qu’ils considèrent comme essentiel à leur socialisation (https://
www.commonsensemedia.org, 2018). Les réseaux sociaux sont décrits comme un « instrument
heuristique », où il revient aux utilisateurs d’en faire un usage équilibré afin de ne pas tomber dans
ses travers (Martin, 2012). Nous pouvons en déduire qu’en fonction de l’utilisation son impact en
sera véritablement différent. Le sociologue Mark Granovetter (1973) a d’ailleurs établit une théorie
connue sous le nom de la « force des liens faibles » dans laquelle il explique la variabilité des liens
en distinguant les liens forts des liens faibles. Cette théorie vient mettre en avant la différence des
liens entretenus au travers des réseaux sociaux ainsi que leurs effets sur les individus. L’auteur
définit les liens forts dans les relations qu’entretiennent les individus avec leur famille ou leur amis
proches, il analyse la force des liens de part la fréquence des échanges. Les liens faibles, quant à
eux, représentent des contacts brefs et occasionnels regroupant davantage d’informations. Dans son
étude on voit apparaitre une situation assez paradoxale car la perte d’un lien faible engendrerait plus
de dommages pour l’individu que la perte d’un lien fort. Les liens faibles viennent ici symboliser
des opportunités de part la variabilité des situations et donc une base plus propice aux
communications et aux rencontres que les liens forts. Cette étude démontre le caractère insoupçonné
des liens faibles tout en insistant sur leur complémentarité. Une deuxième enquête de Granovetter
(1974), menée dans la région de Boston démontre la qualité des liens faibles dans la recherche
d’emploi. Les liens établis faisant passer l’information d’un cercle social à un autre sont beaucoup
plus efficaces que les liens forts car ils permettent à l’individu de sortir de cette « zone étroite » et
de s’ouvrir à d’avantage d’informations et d’opportunités.

Nous pouvons en déduire que les liens faibles qui s’opèrent au travers des réseaux sociaux
représentent un champ large d’opportunités pour les individus. Mercklé (2004), témoigne que les
réseaux sociaux sont un moyen d’approfondir les structures sociales et leur rôle dans les relations
des individus. Il serait donc interessant d’étudier de quelle façon le réseaux social et les interactions
qui en découlent peuvent devenir une contrainte dans les comportements sociaux.

3.5.3 La construction d’une identité

Le processus de socialisation constitue une caractéristique essentielle de la formation de l’identité


des individus. Par ce processus, l’humain se ressent, pense et agit au sein d’un groupe, c’est dans
cette dynamique que sa vision du monde et son rapport à l’autre se crée (Dubar, 2015). Nous
pouvons en déduire qu’en fonction du groupe d’appartenance auquel nous sommes rattachés notre
vision du monde et de nous même s’en trouvera impacté. Dubar (2015), nous explique que dans ce
processus de socialisation s’opère l’intégration de nouvelles croyances, normes ou valeurs qui
finiront pas créer l’identité propre d’un individu. La socialisation naîtrait d’une contradiction entre
l’envie d’être libre et autonome et le besoin d’interaction sociale. Cette dialectique complexe
confronte la « stabilisation » et la « déstabilisation » (Aron, 1969). Aron (1969) poursuit ses
interrogations et aborde la notion de « socialisation de masse » dont il se fait le témoin. Les
nouveaux moyens de communications et d’échanges naissent, selon lui, de l’assujettissement
croissant des individus aux différents modes de socialisation de plus en plus puissants. Il est
intéressant de voir que selon l’auteur, cela pourrait conduire à la convergence de tous, et, à terme, à
une forme d’indifférence politique et de repli sur soi (Aron, 1969). Dubar (2015) aborde la notion
de « conditionnement inconscient » (p.79) c’est à dire que l’humain réduirait sa socialisation pour
aller vers une intégration sociale, voir une culture unifiée. Ce procédé renvoie à une forme « d’unité
du monde social » (p.79) auquel les humains participeraient de façon inconsciente. Les deux auteurs
que nous venons de voir se rejoignent sur cette idée de dualité irréductible de la socialisation.
L’institution n’a pas uniquement un rôle de « dressage » mais au contraire elle viendrait aussi opérer
une révélation à soi, où les normes et les croyances participent à l’émancipation du sujet (Dubet,
2002). La notion de socialisation joue alors ce parfait équilibre entre un acteur conforme aux
normes sociales et un sujet maître de lui même et de ses choix. Le processus de socialisation est très
riche car il amène les individus à se socialiser, à répondre à un intérêt collectif sans pour autant
perdre leur nature profonde (Dubet, 2002).

Ces travaux nous amènent a penser que la socialisation et les normes sociales évoluent en même
temps que notre société. Le processus de socialisation viendrait ici ancrer de nouvelles normes au
travers des échanges et des interactions entre les individus. La socialisation viendrait répondre à un
besoin relationnel de l’individu dans lequel il découvre et crée son identité propre. Ces évaluations
nécessite généralement de recourir à des comparaisons (Tesser, 2003 ; Wood et Wilson, 2003).

3.3 La comparaison sociale


3.3.1 La comparaison sociale vue par Festinger

La comparaison sociale se définit comme une théorie psychologique dans laquelle les être humains
évaluent leurs opinions et leurs aptitudes face aux autres avant de construire leur identité (Tesser,
2003 ; Wood & Wilson, 2003). En l’absence de critères dits « objectifs » afin d’évaluer nos opinions
personnelles par exemple, l’évaluation se fera par comparaison sociale Ibid. Les autres deviennent
une source de comparaison et d’évolution essentielle (Festinger, 1954). Il existe, chez les individus,
une tendance inn e valuer ses opinions et ses habilet s afin de v rifier o nous nous situons par
rapport aux autres Ibid. Puisque ces valuations influencent la fois le point de vue des individus
par rapport une situation donn e, de m me que leur appr ciation de ce qu’ils croient tre en
mesure d’accomplir, elles ont aussi un effet sur leur mani re de se comporter par la suite. Les gens
valuent leur performance ou leur opinion en se comparant d’autres personnes seulement si aucun
crit re objectif appartenant au monde physique n’est disponible ou s’il n’est pas commode de s’y
r f rer (Festinger, 1954). Malgr la logique qui sous-tend cette hypoth se, les tudes montrent que
les gens pr f rent souvent conna tre leur statut par rapport aux autres en se livrant des
comparaisons sociales plut t que d’avoir recours des informations objectives (Pomery et al.,
2012). En outre, Festinger (1954) explique que les individus tendent vers l’am lioration de soi et
cherchent constamment parfaire leurs habilet s. Ils peuvent tre motiv s se comparer des
personnes qui préforment mieux qu’eux, ce qui les incite fournir davantage d’efforts et travailler
plus ardemment afin de s’am liorer Ibid. Ainsi, quand bien m me l’ valuation de soi demeure la
raison premi re qui conduit les tres humains effectuer des comparaisons sociales, deux autres
motifs sont galement reconnus aujourd’hui : l’am lioration de soi, telle que propos e par Festinger,
et la valorisation de soi, qui a retenu l’attention de nombreux chercheurs tels que Wills (1981) au
cours des ann es 1970 et 1980.

9















































Les gens peuvent se comparer dans le but de s’inspirer des autres et de se pousser d velopper de
meilleures habilet s, ou encore dans le but de se sentir mieux au sujet d’eux-m mes et de leur
situation personnelle (Pomery et al., 2012). D’autres auteurs ont poursuivi cette Théorie de la
comparaison sociale de Festinger; leurs travaux nous permettent d’observer que les individus
s’évaluent également sur des dimensions sociales comme leur état de santé, leur interactions
sociales, leur apparence physique ou encore leur revenu (Crosby 1976, Wills 1981). La Théorie de
la comparaison sociale exprime le fait que, pour se sentir bien et améliorer ses performances,
en l'absence de critères objectifs, un individu va éprouver le besoin de passer par la case évaluation
de ses opinions, ses croyances, ses valeurs, ses compétences, ses émotions (De la Sablonnière,
Hénault, Huberdeau, 2009). Afin de mieux se comprendre l’individu aurait donc recours à la
comparaison avec autrui. Certains auteurs comme Albert (1977) s’appuie sur la conception de la
comparaison sociale de Festinger mais y ajoute une dimension dite « temporelle », en effet il ne
s’agit plus que de se comparer au travers de processus internes comme les opinions, les
compétences mais d’observer l’évolution qu’il y a eu dans le temps. Cette comparaison temporelle
assure un « sens d’identité », et de continuité au fil des années. Garneau (2005), reprend les travaux
antérieurs réalisés au sujet de l’importance du contexte dans les comparaisons sociales et y introduit
l’importance de celui-ci dans l’évolution que les individus vont avoir d’eux mêmes. Pour cela nous
avons trouvé interessant d’aborder la notion de « mare aux poissons » théorisée par Festinger en
1954. Son étude s’appuie sur l’analyse de la comparaison sociale dans le milieu scolaire des élèves.
Il y développe qu’un enfant ayant la note de 13 dans une classe ou la moyenne est de 10 aura un
sentiment d’intelligence induit. Cependant il ressentira un sentiment de dévalorisation si la
moyenne générale est de 18. Le contexte joue alors un rôle fondamental dans l’évaluation que les
individus ont d’eux même. C’est pourquoi nous allons distinguer plusieurs formes de comparaisons
sociales, qui n’ont pas le même objectif ni le même résultat.

3.3.2 Des comparaisons qui nous veulent du bien ?

Les avanc es th oriques qui ont t r alis es en ce qui concerne la comparaison sociale ont permis,
non seulement de mieux comprendre les diff rentes motivations qui sous-tendent le processus, mais
aussi d’introduire de nouveaux concepts tels que l’orientation des comparaisons. Les valuations
qui sont effectu es aupr s d’individus ayant le m me statut ou le m me niveau de comp tences sont
des comparaisons sociales dites lat rales.

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Cela dit, les comparaisons peuvent galement aller dans deux autres directions : vers le haut ou vers
le bas (de la Sablonnière, Hénault, Huberdeau, 2009). Alors que l’am lioration de soi est
g n ralement associ e aux comparaisons ascendantes, c’est- -dire au fait de se comparer une
personne que quelqu’un per oit comme tant sup rieure ou meilleure que lui, la valorisation de soi
est plut t associ e aux comparaisons descendantes (Collins, 1996). Les individus pr f reraient se
percevoir de mani re favorable et d sirent conserver une image positive d’eux-m mes Ibid. Selon
Wills (1981), les gens qui ont une faible estime d’eux-m mes et qui vivent beaucoup d’affects
n gatifs sont plus susceptibles de s’adonner des comparaisons sociales descendantes, soit de se
comparer des personnes qu’ils consid rent comme tant inf rieures ou moins privil gi es.

Lorsqu’ils sentent que leur go est menac , cette strat gie leur permet de se valoriser, de se sentir
mieux court terme et d’augmenter leur bien- tre subjectif (Taylor, Wood, & Lichtman, 1983;
Wills, 1981). Les travaux de Morse et Gergen (1970) permettent d’observer les effets bénéfiques
des comparaisons descendantes intergroupe sur l’estime de soi, comme si cela venait rassurer
l’individu sur son identité et assurer des vertus auto-protectrices. En ce qui concerne la comparaison
sociale ascendante il s’agit maintenant de se comparer a une personne que l’on estime supérieure à
soi, selon les auteurs ce processus aurait pour conséquence d’affaiblir l’estime de soi car il mettrait
la personne face à ses éventuelles incapacités dans un domaine (Morse et Gergen, 1970). Il est
interessant de voir que cet avis n’est pas partagé par tout le monde. En effet, Friedmann (2011) nous
évoque la comparaison sociale ascendante comme le moyen par lequel l’individu va se motiver,
s’améliorer et progresser dans un domaine. La comparaison ascendante n’est donc absolument pas
perçue de la même manière, celle-ci ajouterait la possibilité d’évoluer, en effet l’individu qui se
compare à quelqu’un de meilleur que lui dans un domaine, a, dans ce cas, une envie de dépasser ses
limites (Friedmann, 2011). Cette comparaison assurerait une augmentation de l’estime de soi car
elle place l’individu dans une situation ou il se sent capable de progresser et d’évoluer. Ce qui est
interessant dans cette approche c’est l’idée que l’auteure développe concernant la comparaison
sociale ascendante au sein du couple Ibid. Friedmann (2011), nous explique que ce qui permet au
couple de ne pas rentrer dans un système de compétition et de souffrance face à la réussite de l’autre
est la notion d’empathie. Nous pouvons en déduire qu’une empathie suffisamment élevée
permettrait d’éviter la souffrance, l’individu transposerait son éventuel frustration par la joie du
succès de l’autre. Cependant que peut-on dire de la comparaison sociale ascendante auprès d’une
personne que l’on ne connait pas.

11































Dans le contexte des réseaux sociaux, l’individu va pouvoir se comparer à une personnalité
médiatique par exemple. Dans ce cas nous pouvons en déduire que la notion d’empathie ne
prendrait pas place de la même façon, car la comparaison s’effectue auprès d’une personne que l’on
ne connait pas personnellement. La comparaison sociale ascendante est donc a double versant,
positif et négatif en fonction du contexte qui l’accompagne (Friedmann, 2011). Le schéma ci-
dessous nous montre les effets des différentes comparaisons sociales. Nous pouvons en déduire que
pour être positive, la comparaison sociale ascendante doit, par exemple, être emprunt
d’identification à l’autre. Dans le cas contraire, si l’individu opère une comparaison sociale
descendante avec identification les effets en seront négatifs Ibid. Les groupes dits défavorisés ou
stigmatisés auraient davantage recours à des comparaisons descendantes, le fait de se comparer à
des individus ayant des situations plus défavorables permettraient de protéger son estime de soi
(Hackmiller, 1966 ; Harter 1986 ; Michinov, 2003 ; Wills, 1981). Ce processus viendrait maintenir
des vertus autoprotectrices mêmes dans l’identification au groupe. (Martinot, 2008)

Figure 1:

Processus de comparaison sociale et leurs effets

12

3.3.4 L’émergence de la comparaison sociale au travers de l’évaluation

Le processus de comparaison va apparaitre dans le jeu et autres activités ludiques. L’enfant qui n’est
pas encore reconnu comme adulte se met a exister dans un projet éducatif, où il peut être « doué de
parole » (Chamboredon, 1973, Chombart de Lauwe, 1990, Vulbeau, 1998). Dans cette optique,
deux formes de jeux sont distinguées, le jeu en tant qu’activité « frivole » s’opposant au sérieux où
l’enfant se met à exister dans une forme d’imaginaire (Caillois, 1967, Ariès, 1982) et le jeu en tant
qu’activité « sérieuse », comme une activité éducative, intellectuelle et sociale ou l’enfant se
retrouve intégrer à un milieu sociale ou les interactions régissent les comportements avec autrui
(Vygotsky, 1967, Bruner, 1983). Ces activités sont perçues comme nécessaires au bon
développement de l’enfant, elles permettent de développer leur conscience de soi, leur
intersubjectivité et leur compétence. C’est durant ce processus que les enfants développent leur
tendance à se comparer aux autres mais également a coopérer (Piaget, 1932, 1945, Vygotsky, 1967,
Winnicott, 1975, Bruner, 1983, Johnsen, 1991, Goldstein, 1994). A l’école comme dans le milieu
professionnel, la performance d’un individu n’a de sens que dans la comparaison avec celle des
autres. En effet, dans le milieu scolaire ce système est renforcé par le système de notation, où on
parle de comparaison dite « forcée » dans le sens ou elle s’impose à eux par la récurrence des
évaluations scolaires. (Monteil, Huguet, 2002). L’éducation scolaire fonctionne en attribuant une
notation, les professeurs évaluent parfois même jusqu’à construire un classement du meilleur au
moins bon élève. Ce procédé peut induire un sentiment de réussite ou d’échec à l’égard du groupe et
cela dès le plus jeune âge (Mircea, 2006). De nos jours, le champ social est envahi par la notion
d’auto-évaluation et rares sont les acteurs qui y échappe. Ce processus a pour but d’évaluer les
compétences et aptitudes d’un individu dans son environnement social ou professionnel, cette
évaluation se réalise par les supérieurs et usagers. Nous pouvons l’observer dans le monde
professionnel ou les salariés sont de plus en plus évalués. Par exemple, le rapport de la
« commission Attali » qui souhaitait en janvier 2008 évaluer tous les services de l’Etat (services
administratifs, hôpitaux, Universités, Ecoles) (Hadji 2012). Dans son ouvrage, Hadji (2012),
s’interroge sur les dangers et le « bon usage » de cette pratique évaluative sans limite. Il analyse
cette pratique comme dangereuse au niveau éthique car selon lui « évaluer, c’est trancher de la
valeur ». Cette analyse de l’auteur nous renvoie au concept de comparaison sociale qui prend
naissance dans le milieu scolaire vu précédemment. Par la suite, nous nous sommes intéressés à la
question de la notation dans le milieu scolaire qui n’a pas toujours existé. En effet, ce système
apparaît à la création des collèges jésuites, qui se développent afin de lutter contre le protestantisme.
13

Il était question de former la jeunesse pour les besoins d’une pratique d’éducation et de formation.
L’une pédagogique et l’autre structurelle qui aura pour objectif une « uniformité parfaite » des
collèges, une rigidité de l’organisation des classes successives au travers de la réussite aux examens
et enfin le cadrage de la vie scolaire au niveau pédagogique, disciplinaire et spirituel. L’évaluation
est alors naît d’une forme de « guerre idéologique » instaurée afin de veiller a une bonne conformité
des générations futures Ibid.

De nos jours, ces activités peuvent induire un sentiment d’échec important pour les l’élèves, en effet
si leurs résultats ne se montrent pas à la hauteur l’estime et la confiance en soi peut s’en trouver
altérée. Ce feedback négatif influencera la représentation de soi de l’élève (Maintier, Alaphillipe
2007). Dans son ouvrage, Hadji (2012) démontre la façon dont un enfant procède dans le processus
de comparaison sociale. Lorsqu’il s’évalue par rapport aux autres dans un domaine sportif par
exemple, deux réponses se créent. Tout d’abord dans la manière de s’adresser aux autres. Les
individus peuvent avoir une attitude dite « Fair play » où leur réussite n’impacte pas leur façon de
se comporter. Dans un autre cas l’individu peut avoir besoin d’insister sur sa supériorité en
diminuant son adversaire et adopter un discours plus hautain. Nous avons donc deux conceptions de
la réussite, ou dans un cas, celle-ci sera une victoire dans une compétition sociale dans laquelle
l’autre est considéré comme un adversaire, et dans l’autre cas, cette victoire sera perçue comme une
évolution individuelle, une progression, dans laquelle il n’est pas nécessaire de nuire a autrui et ou
la satisfaction sera personnelle et non placé dans l’échec de l’autre. Cette analyse de l’auto-
évaluation nous a permis de mettre en avant certaines difficultés. Le fait d’adopter une attitude
bienveillant à l’égare de l’autre lorsque les individus se comparent et se retrouvent en compétition
semblent difficile pour les individus Ibid.

Cependant, en fonction de la façon dont nous allons nous évaluer, les résultats et les effets sur l’état
psychique en seront différents. Dans son article, Hadji (2012), développe l’importance des
conditions de mises en oeuvre de l’évaluation en expliquant que le système de notation et de
comparaison peuvent s’avérer être un processus dynamique dans lequel l’individu ou le groupe tend
à vouloir progresser. Nous pouvons donner l’exemple de la notation des professionnels de santé
dans lequel l’enjeux renvoyé par la note est conséquent. Face à cette évaluation de la part des
patients, deux perceptions peuvent émerger. La première étant de se sentir glorifié par la note ou
bien l’inverse, de ressentir un sentiment de diminution de ses compétences par rapport aux autres.

14

L’usage que nous allons en faire est alors primordial, l’évaluation de l’autre à notre égard peut donc
amener l’individu a observer les informations utiles sur la façon dont il travaille. Cette façon de voir
l’évaluation pourra l’engager dans une volonté de s’améliorer, par exemple, dans sa relation
patientèle. Hadji (2012) insiste donc sur les deux versants de l’auto-évaluation. La pratique
évaluative n’a de sens, selon l’auteur, que dans la cohérence qui y est rattachée. Dans la pratique
évaluative c’est donc la tâche de modélisation qui est primordiale a analyser. L’évaluation n’aura
donc pas le même impact sur les individus en fonction de la façon dont ils l’appréhendent.

3.4 L’estime de soi


3.4.1 Une définition

L’estime de soi est une construction psychosociale qui prend son origine dans un syst me
d’interactions complexes entre le sujet et des autres significatifs mettant en jeu une dynamique de
comparaison sociale. De nos jours, la construction de l’estime de soi est consid r e comme un
processus dynamique. En effet, celui-ci est socialement d termin car l’individu se compare aux
autres pour prendre des informations son sujet gr ce un processus d’identification, il va par la
suite les int rioriser et se les approprier (Jendoubi, 2002). L’estime de soi a donc une dimension
valuative et cognitive fond e sur la r flexion de l’individu propos de ses capacités et ses
caract ristiques personnelles. Ces r flexions sont par ailleurs nommées « conceptions de soi », elles
sont la base de sa connaissance, permettent la construction de l’estime de soi globale qui
détermineront le bien tre physique et moral (Taylor et Brown, 1988). D’autre part, un aspect plus
affectif merge dans la d finition de Rosenberg (1979) qui consid re l’estime de soi comme « la
valeur que les individus s’accordent, s’ils s’aiment ou ne s’aiment pas, s’approuvent ou se
d sapprouvent ». L’estime de soi globale d finit la mani re dont un individu se per oit dans son
ensemble et dans le temps. Cependant, un individu peut se donner de la valeur d’une mani re
g n rale tout en ne s’appr ciant pas dans un domaine en particulier. C’est pourquoi l’estime de soi
est consid r e comme multidimensionnelle. Ceci est mis en vidence par les instruments labor s
pour mesurer l’estime de soi. Par exemple, l’inventaire de l’estime de soi de Coopersmith (1967)
permet la mesure de l’estime de soi globale, mais aussi familiale, sociale et professionnelle; et ce
processus de comparaison sociale va commencer a s’établir dans différents domaines.

15
































3.4.2 Du soit réel perçu au soit idéal

Selon James (1890), c’est lors d’une évaluation positive dans un domaine que nous jugeons
important, que notre estime de nous accroît. A l’inverse, des résultats indiquant des difficultés
pourront affecter considérablement notre estime. L’estime de soi s’évalue alors par la somme des
évaluations entre succès et aspirations. Rosenberg (1965) ajoute que cette évaluation de soi
s’effectue également par l’intermédiaire de nos valeurs de références. L’individu procède de
manière inconsciente a sélectionner ses propres standards évaluatifs. L’une raison pour laquelle les
individus avec une faible estime d’eux même s’entourent généralement de personnes ayant une
situation encore plus défavorable est que cela consiste en un moyen de protection; l’individu ne
veux pas se confronter à une comparaison ascendante qui pourrait blesser son estime de lui même
(Crocker & Major, 1989). Higgins (1991) développe la théorie de la discrépance de soi qui désigne
la manière dont l’individu opère une distinction entre son soi actuel/réel, son soi idéal et son soi
devoir, qui est la représentation des attributs qu’il croît devoir posséder. Higgins va plus loin dans
son analyse en expliquant que ces trois dimensions du « soi » résultent d’une analyse personnelle
mais peuvent également naître du jugement d’autrui sur nous même, comme les parents ou
enseignants par exemple. L’individu va donc considérer ces évaluations afin d’établir un jugement
sur lui. Une importante amplitude entre les dimensions indiqueraient de mauvais ajustements
potentiel avec un risque élevé de détresse psychologique. C’est de part cet écart entre le soi réel et
le soi idéal que vont se succéder différentes émotions négatives comme la tristesse, le
désappointement, le découragement, toutes associées au sentiment de rejet (Higgins 1991).

Corrélations entre le niveau de


compétence dans les domaines
importants et l’estime de soi
globale.

16

Dans l’article de Famose et Bertsch nous découvrons un graphique assez significatif. Les
adolescents ayant des problèmes d’apprentissage et ceux témoignant de problèmes de conduite
fonctionnent de manière parfaitement identique à ceux réussissant normalement. C’est à dire que le
degré selon lequel la compétence dans chaque domaine prédit l’estime de soi globale est
parfaitement similaire : ainsi les trois groupes partagent des valeurs comparables. Parmi eux, c’est
l’apparence physique qui tient la place la plus importante. La préoccupation de l’apparence
physique est omniprésente chez les jeunes adultes. De nombreuses recherches concernant les causes
d’une haute ou d’une basse estime de soi ont été menées ces dernières années sur des sujets de tous
âges. Ces études ont montré, de manière récurrente, que l’estime de soi globale est indissolublement
liée aux évaluations de soi dans le domaine de l’apparence physique. Tout au long de la vie, les
corrélations entre l’apparence physique perçue et l’estime de soi sont exceptionnellement élevées
(Famose & Bertsch, 2017). Ces éléments de la littérature nous amènent à nous interroger sur
l’impact que peuvent avoir les réseaux sociaux sur l’image des jeunes adultes.

3.4.3 L’image corporelle au travers des réseaux sociaux

Eglem (2017), développe la façon dont la perception de l’apparence au travers des réseaux
déclenche une émotion chez l’individu. L’auteur va jusqu’à parler de « consommateurs de contenus
visuels » de part le nombre d’images et de photos auxquelles les utilisateurs sont exposés.
L’évolution de la consommation diffusée par les réseaux sociaux, propose des tendances
« esthétiques » auxquelles les individus vont vouloir se référer. J’en déduis que nous allons opérer
une comparaison afin de convenir de ce qu’il « faut » être ou ne pas être physiquement. Dans cet
article, la vie qui a lieu en ligne est comparée a une performance de l’individu dans laquelle il peut
choisir son entourage, ce qu’il veux être ou montrer. Cependant la confrontation aux yeux des
internautes rend l’individu vulnérable et dépendant du regard de l’autre. Les éléments du quotidien
sont alors observés et catégorisés, les individus se prêtent a un « jeu social » dans lequel ils
s’insèrent socialement (Eglem, 2017). Cette étude dévoile qu’en dépit des critiques et du rejet
parfois catégorique face à l’omniprésence du corps « mis en scène », rares sont les individus qui ne
participent pas à ce mouvement de création d’un profil en lien avec les critères esthétiques actuels.
Le fait de maîtriser ce « savoir faire » sur les réseaux permet de créer un « soi digital » dans lequel
il est possible de constituer une version de soi qui sera satisfaisante pour nous et pour le public. En
effet, les crit res de perfection corporelle socialement impos s offrent les cadres sur lesquels
viennent se modeler les cognitions et les émotions que nous entretenons face notre corps Ibid.
17



L’idéal corporel constitue l’image du corps vers laquelle l’individu tend. Cet idéal est intimement
lié au contexte socioculturel et aux idéaux corporels présents au sein de nos sociétés. On peut
évoquer la promotion de la minceur chez les femmes et celle de la musculature chez les hommes
(Eglem, 2017).

Différents auteurs utilisent la théorie de la comparaison sociale de Festinger (1954) afin d’analyser
l’influence des r seaux sociaux sur l’image corporelle (Kim & Chock, 2015; Holland & Tiggemann,
2016; Ho, Lee, & Liao, 2016). Selon cette th orie, les individus ont tendance comparer leurs
attributs avec ceux des autres. En fonction de la personne avec qui on se compare, cela peut g n rer
une satisfaction ou une insatisfaction (Festinger, 1954). Selon lui, les personnes se comparent
g n ralement avec des individus qui possèdent des attributs similaires. Toutefois, lorsque cette
th orie est appliqu e l’image corporelle il semblerait que les femmes vivent des inconforts
motionnels lorsqu’elles se comparent aux personnalit s qui correspondent aux standards corporels
(Strahan, Wilson, Cressman, & Buote, 2006). Selon ces auteurs, ceci s’expliquerait en partie par
l’internalisation des normes entourant l’image corporelle qui sont en fait des standards atteindre.
Ainsi, les individus seraient conscients que leur apparence corporelle est jugée selon les standards
v hicul s. Toujours dans le cadre de la comparaison sociale, des recherches ont d montrés que les
comparaisons se font entre les usag res m mes mais galement par l’exposition aux images des
c l brit s repr sentants un id al corporel (Ho, Lee, & Liao, 2016; Brown & Tiggemann, 2016).
Ceci peut donc créer un sentiment de satisfaction ou d’insatisfaction chez les utilisatrices envers
leur apparence physique en fonction des cibles avec qui elles se comparent (Kim & Chock, 2015;
Ho, Lee, & Liao, 2016). Brown et Tiggemann (2016) ont d montr que l’exposition des images de
c l brit s ainsi que des paires physiquement attirantes sur Instagram a un effet n gatif sur l’humeur
et la satisfaction de l’image corporelle des femmes, ce qui serait d au processus de comparaison de
l’apparence (Brown & Tiggemann, 2016). En d’autres mots, les usagers sont expos es des photos
représentants de jolies femmes sur Instagram auxquelles elles vont se comparer physiquement.
Cette comparaison provoque en elles des motions n gatives envers leur apparence physique. Ainsi,
les images de femmes physiquement attirantes promeuvent les standards corporels partir desquels
les femmes seront valu es physiquement (Strahan, Wilson, Cressman, & Buote, 2006). Ensuite
nous avons un m canisme d’int riorisation de l’id al corporel, ce qui contribue une insatisfaction
de l’image corporelle si nous ne correspondent pas à ces critères (Strahan, Wilson, Cressman, &
Buote, 2006; Feltman & Szymanski, 2017). Nous pouvons lier « la comparaison sociale » et la
socialisation des femmes par leur apparence physique qui tend l’auto-objectivation de celles-ci.
18












































Afin de s’assurer que leur apparence physique plait au regard des autres, il y a un processus qui
pousse les femmes se comparer aux autres comme forme d’auto-surveillance corporelle (Feltman
& Szymanski, 2017). De ce fait, la comparaison de l’apparence physique avec les images retrouv es
sur les r seaux sociaux semble cr er des effets psychologiques et sociaux chez les individus qui
sont d clench s par des facteurs intrins ques et extrins ques. C’est cette question de l’insatisfaction
corporelle qui nous a conduit à rechercher un éventuel lien avec l’estime de soi. Plusieurs
recherches (Davison, McCabe, 2006 ; Kostanski, Gullone, 1998 ; Paxton, Wertheim, Gibbons et
coll., 1991) ont montré que l’estime de soi des femmes était significativement moins élevé que celle
des hommes et que cet écart serait plus important durant l’adolescence (Kling, Hyde, Showers,
Buswell, 1999). Les auteurs Funrham, Badmin et coll (2002) ont démontré dans leur recherche qu’il
existait un lien entre insatisfaction corporelle et estime de soi. Ce n’est pas le cas des auteurs Fabien
et Thompson, 1989, qui n’ont pas réussi a établir en lien entre ces deux variables. Ces éléments de
la littérature nous ont permis d’appréhender au mieux notre sujet et d’aborder les effets de la
comparaison sociale dans différents domaines de la vie quotidienne.

4.1 Problématique et hypothèses:


4.1.2 Problématisation

Nous savons dorénavant que l’évaluation de soi, qu’elle soit positive ou négative, permet à
l’individu une analyse réflexive de lui même par rapport aux autres. Cependant la littérature nous
confirme que le fait de s’adonner à une comparaison sociale temporelle affectera considérablement
l’estime de soi (Baumeister, Tice et Hutton, 1989 ; Gibbons, Benbow et Gerrard, 1994 ; Rickabaugh
et Tomlinson-Keasey, 1997). Une des conséquences de cette baisse de l’estime de soi s’explique par
l’absence de repères sociaux pour s’évaluer (De la Sablonnière, Hénault, Huberdeau, 2009). Notre
étude s’est progressivement construite afin d’observer les éventuels effets des réseaux sociaux sur
ces variables. Les jeunes adultes sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux, les échanges
d’éléments visuel prennent une place majeure et l’aspect physique est au premier plan (Famose,
Bertsch, 2017). Notre problématique s’est alors élaborée sur l’hypothèse suivante: Les réseaux
sociaux, lieu propice à la comparaison sociale, impact-ils négativement l’estime de soi?

19








Les réponses au questionnaire nous permettront d’observer si il existe un lien de corrélation entre
nos variables et de répondre de façon claire à nos hypothèses. Les hypothèses suivantes ont étés
élaborées :

H1: Le score de l’estime de soi sera plus faible chez les sujets qui se compare beaucoup
socialement

H2: Le score de comparaison sociale sera plus élevé chez les sujets qui passent beaucoup de temps
sur les réseaux sociaux

H3: Les individus qui passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux auront une plus faible
estime d’eux-même.

H4: Le score d’estime de soi sera plus élevé chez les sujets qui publie beaucoup sur les réseaux
sociaux.

H5: Les scores de comparaison sociale seront plus élevés chez les personnes avec une mauvaise
perception de soi :

5.1 Méthodologie de la recherche

Dans ce travail d’étude nous avons choisi de mettre en place une méthode quantitative afin de
répondre à nos interrogations. Nous allons respectivement présenter leur pertinence et leur
construction ainsi que la procédure mise en place pour la passation du questionnaire. Nous
souhaitions étudier l’impact de la comparaison sociale chez les jeunes adultes allant de 18 à 25 ans.
Cette période est intéressante car elle est marquée par d’importants changements notamment dans la
construction identitaire. Nous avons décidé d’approfondir la thématique des réseaux sociaux pour
plusieurs raisons. Tout d’abord, l’utilisation des réseaux sociaux devient de plus en plus usuelle, elle
est devenue un phénomène en vogue de nos jours et le nombre d’utilisateurs ne fait qu’augmenter
(Livingstone, Mascheroni, Murru, Thierry, 2011). De plus, les jeunes adultes s’inscrivent et utilisent
ces réseaux de manière fréquente et de plus en plus jeune, en tant que médias sociaux ces réseaux
modifient potentiellement les échanges et les relations sociales des individus Ibid.

20

C’est sur cette hypothèse et sur cette portée psycho sociale que nous avons construit notre étude afin
d’observer l’impact des réseaux sociaux sur la comparaison sociale et l’estime de soi des jeunes
adultes.

5.1.2 Le choix du quantitatif

Le questionnaire est une technique de recueil de données qui a « pour fonction principale de donner
à l’enquête une extension plus grande et de vérifier statistiquement jusqu’à quel point sont
généralisables les informations et hypothèses préalablement constituées » (Combessie, 2007, p.33).
Notre choix s’est accès sur une méthode quantitative car elle permet d’observer beaucoup de
résultats et donc de répondre, ou non, à notre problématique en montrant scientifiquement si il y a
un lien de corrélation entre nos variables. L’intérêt de cette approche est de viser un maximum de
personnes et d’analyser les données de façon efficientes. L’accessibilité est également un avantage
conséquent car le questionnaire a été envoyé sur les réseaux sociaux et a donc récolté un grand
nombre de résultats. Pour trouver nos participants nous avons diffusé notre questionnaire sur les
réseaux sociaux à travers la plateforme Facebook. Nous l'avons ainsi partagé sur différents groupes
consacrés aux étudiants. Cette méthode permet d’analyser les causes et les effets de nos variables de
façon objective. La méthodologie quantitative nous aura permis d’appréhender et de créer notre
questionnaire. La passation d’un questionnaire évite les biais liés à la présence de l’administrateur,
en effet les participants peuvent se sentir plus libre et répondre le plus ouvertement et honnêtement
possible.

Après avoir fait passé le pré test auprès de (n=6), nous avons été confrontés à des interrogations sur
la formulation de nos questions. Un questionnaire doit regrouper des questions claires et comprises
par tous de la même façon afin de donner lieu à une réponse valide au niveau des effets structuraux
et psychologiques. Cette étape nous a donc demandé un certain temps afin de vérifier et de
reformuler les items. Des questions ont alors été rajouté, d’autres modifiées. Nous avons par
exemple ajouté la question « Quelle personnes suivez vous le plus sur les réseaux sociaux ? » à
l’ensemble des réseaux, et cela afin d’observer d’éventuels lien avec la comparaison sociale qui
s’opère sur les réseaux. En fonction du réseau social les gens ne regardent pas forcément le même
contenu ni les mêmes personnes. La méthode choisie nous a permis de confirmer ou non de façon
pertinente nos hypothèses. Le choix des items et des échelles s’est affiné afin de recueillir au mieux
les résultats pour répondre à notre problématique.
21

Il est vrai qu’un biais de désirabilité sociale peut toujours apparaître dans l’utilisation du
questionnaire mais l’anonymat des participants semble garantir des réponses au plus près de la
réalité des sujets. Lors de notre pré test, nous avons observé pas une mais deux VD dans notre
étude, c’est à dire, le temps passé sur les réseaux sociaux et la fréquence de publication de contenu.
Nos variables dépendantes interrogent de façon complémentaire l’utilisation des réseaux sociaux
qui est faite par notre échantillon. Enfin, le titre et la référence des échelles utilisée a également était
supprimé car cela ne représente pas une information pertinente a indiquer sur notre questionnaire.
La méthodologie de recherche quantitative semble être la plus pertinente dans le cadre de la
présente recherche et afin de répondre à nos objectifs. Ce travail a permis de réévaluer deux
échelles issues de la littérature sur une nouvelle population, leur validité souligne l’intérêt
méthodologique de celles-ci. Par la conception et la mise en place de cette enquête, nous avons pu
nous former aux techniques et outils d’analyses visant à vérifier des hypothèses dans une optique
psychosociale.

5.1.3 L’élaboration du questionnaire

Notre questionnaire est un document auto-administré qui se rempli anonymement en ligne, crée à
partir du logiciel Google Forms. Il suit une chronologie précise et débute par une présentation de
notre projet et des objectifs qu’il poursuit. La recherche est présentée comme une étude des effets
de la comparaison sociale qui a lieu sur les réseaux sociaux. Afin d’évaluer le niveau de
comparaison sociale nous avons choisi d’utiliser l’échelle de Gibbons & Buunk (1999), elle répartit
les personnes sur un continuum allant d’un fort à un faible niveau d’orientation à la comparaison
sociale. Elle se compose de onze items qui évalue la tendance à la comparaison sociale.

Voici, à titre d’exemples, deux items proposés : « J'aime toujours savoir ce que les autres feraient
dans une situation similaire » ou « Je ne suis pas le genre de personne qui se compare souvent aux
autres ». Les participants répondent avec l’échelle de Likert en cinq points, qui va de : « Pas du tout
d’accord» (= 1), à « Tout à fait d’accord » (= 5). Plus le score à l’INCOM est élevé et plus le besoin
de se comparer aux autres est important. Cette échelle a été étalonnée à partir d’un effectif
considérable de 205 personnes. Pour étudier l’estime de soi nous avons utilisé l’échelle d’estime de
soi de Rosenberg sur 10 items (1979). L’échelle de Rosenberg est un indicateur d’acceptation, de
tolérance et de satisfaction personnelle que l’on porte à son égard.

22

Cependant, la structure unidimensionnelle ne permet pas une mesure distincte des sous dimensions
de l’estime de soi mais plutôt une vision générale. Ce questionnaire se compose de 10 items dont 5
qui évaluent l’estime de soi positive et 5 l’estime de soi négative. Les participants répondent avec
l’échelle de Likert allant de « Pas du tout d’accord" (1) "Tout fait en accord" (5).
Afin de tenter de répondre à notre problématique nous avons créé des items concernant l’utilisation
des réseaux sociaux "Sur quels réseaux sociaux êtes-vous inscrits ?», « Combien de temps par jour
passez-vous sur les réseaux sociaux ? », « Quelle est votre fréquence de publication? ». Ces items
ont étés élaborés afin de nous donner des indications sur le temps passé sur les réseaux.

Par la suite nous souhaitions questionner la comparaison sociale mais cette fois-ci en lien avec
l’utilisation des réseaux sociaux, nous avons donc créé notre VI intitulé « Perception de soi » en 4
items afin d’évaluer la vision des participants sur leur aspect physique, leur intelligence, leur
finance, et leur hygiène de vie par rapport aux individus sur les réseaux. Les utilisateurs des réseaux
sociaux se comparent à l’apparence physique, aux capacités financières, à la popularité et bien sur
aux compétences sociales qu’on les autres (Feinstein et al., 2013), c’est de par cette étude que nous
avons élaboré l’échelle de la perception de soi. Les items ont été formulé de la façon suivante « Je
pense être plus beau/belle que les personnes que je suis sur les réseaux », où les participants
devaient répondre également répondre avec l’échelle de Likert et cela, afin de mesure leur degré
d’accord avec les différentes propositions.

Enfin, la partie socio-démographique nous a permis de répertorier les participants selon leur âge,
leur situation professionnelle et leur sexe. Ces informations nous assure le bon respect des critères
d’inclusion préalablement définis dans notre étude. Les caractéristiques de l’échantillon nous
permettront l’étude d’éventuelles variations dans les résultats obtenus. Nous avons volontairement
positionné les caractéristiques socio-démographiques à la fin du questionnaire afin de nous assurer
que les informations n’activent pas chez les participants des représentations parasites, susceptibles
d’influencer leurs réponses. Le risque étant que les individus n’aillent pas jusque au bout du
questionnaire et rendent les réponses inexploitables.

23



5.1.4 La population cible

Notre choix de population s’est orienté sur des hommes et des femmes âgés de 18 à 25 ans. Le fait
d’interroger des personnes majeures a facilité la passation du questionnaire car nous n’avons pas eu
a demander d’autorisation parentale. Notre population cible répond parfaitement aux interrogations
auxquelles nous souhaitons répondre de part leur importante présence sur les réseaux sociaux. Nous
souhaitions recueillir une vision globale des individus c’est pourquoi les hommes et les femmes ont
été sollicités dans ce questionnaire.
Cependant un nombre plus élevé de femmes a été recensé dans notre échantillon, 155 femmes
contre 47 hommes. Cela nous offre donc des chiffres importants sur la vision des femme sur le
sujet.

5.1.5 Notre échantillon

Dans cette étude nous avons recueilli 205 réponses à notre questionnaire, deux personnes ont étés
retirées pour ne pas avoir rempli le questionnaire correctement. Notre échantillon regroupe donc
155 femmes, 47 hommes et enfin 3 personnes non binaire. Au niveau des profils, on retrouve 155
étudiants, 23 employés, 18 cadres et profession intellectuelles et 8 personnes qui exercent une autre
activité. Au niveau de l’âge nous observons une grande disparité dans notre échantillon.

Tableau 1: Age de l’échantillon

24

Genre: Hommes Femmes Personnes non


binaire

Médiane 23.000 22.000 22.000

Moyenne 22.660 22.297 22.000

Ecart type 2.067 1.859 2.000

Tableau 2: Genre de l’échantillon

Nous recensons 56 de nos participants présents sur au moins 4 réseaux sociaux, Facebook,
Instagram et Snapchat, et 47 qui sont sur 5 réseaux sociaux Facebook Instagram Snapchat Twitter
Twich. En ce qui concerne leur fréquence d’utilisation, 120 personnes de notre échantillon passent
plus de deux heures par jours sur les réseaux sociaux, 73 de une à deux heures par jour et enfin 12
d’entre qui y sont moins d’une heure par jour. Ces résultats attestent de l’importante présence de
notre échantillon sur les réseaux sociaux. Cependant, concernant la fréquence de publication de
notre échantillon, 147 d’entre eux ne publient que rarement du contenu sur leur réseau social, 34
publient tous les mois, 20 toutes les semaines et seulement 4 personnes publient du contenu tous les
jours. De plus, 174 des participants déclarent suivre en majorité des amis proches sur les réseaux
sociaux. Notre échantillon semblent davantage adopter une posture d’observateur, dans laquelle, ils
« consomment » le contenu des autres utilisateurs.

6.1 Résultats:

6.1.2 Description de l’échantillon

L’ensemble de nos analyses ont été réalisées à partir du logiciel de traitement statistique JASP.
Notre échantillon (N= 205) est âgé de 18 à 25 ans inclusivement avec une moyenne d’âge de:
M=22,37; DS= 1.90. Notre échantillon réunit donc 155 femmes, 47 hommes et 3 personnes non
binaire. D’un point de vue social, l’échantillon demeure majoritairement étudiant à 75%, cela nous
donne donc des résultats intéressants concernant cette population en particulier.

25

6.1.3 Analyse factorielle exploratoire et alpha de Cronbach

Afin de de débuter notre traitement statistique, nous avons identifié les variables quantitatives
(échelle d’intervalle ou de proportion) et qualitatives (nominales ou ordinales), afin de choisir les
tests statistiques appropriés. Puisque la présente recherche est de type descriptive corrélationnelle,
les variables dépendantes et indépendantes étaient absentes (Fortin, 2010). Pour les statistiques
descriptives, les moyennes, les écarts types, les fréquences ainsi que les pourcentages des variables
pertinentes à la recherche ont été calculés. En ce qui à trait à l’exploration des relations entre les
différentes variables, plusieurs tests de coefficient de corrélation par rang de Spearman ont été
effectués afin d’identifier les liens significatifs existants entre les différentes variables.

La majorité des questions de notre questionnaire ont été créés avec une échelle de Likert afin
d’évaluer le niveau d’accord avec les propositions. Ces valeurs ont été classées selon un ordre
d’infériorité et de supériorité. Lors du processus d’exploration statistique, toutes les variables
pertinentes aux objectifs de recherche ont été identifiées comme étant des échelles. Afin de valider
l’ensemble de notre questionnaire, nous avons réalisé une analyse factorielle exploratoire et une
mesure d’alpha de Cronbach pour chaque échelle sélectionnée.

A la suite de cela, nous avons réalisé un test de corrélation classique entre nos variables
dépendantes, indépendantes et les items retenus à partir des analyses factorielles. De plus, nous
avons effectué une régression linéaire multiple pour chaque variable dépendante. La fréquence de
publication sur les réseaux sociaux et le temps passé sur les réseaux ont été utilisés afin de connaitre
plus précisément les facteurs qui influencent l’ensemble de nos variables indépendantes. Dans un
premier temps, nous avons fait des analyses factorielles exploratoires pour chacune de nos échelles
et cela afin de rendre compte de leur fiabilité. Ces analyses nous permettent de savoir si ces
dernières mesurent bien ce que nous cherchons.

L’analyse de l’échelle « Comparaison sociale » a mis en évidence une saturation des items qui varie
entre 0,796 et 0,847. De plus, la cohérence des items est convenable (α = 0,834), les items 9 et 10
ont étés rejetés de notre analyse avec des score de 0,57 et 0,51. De plus, l’analyse factorielle
exploratoire nous a amené à isoler deux facteurs qui évaluent deux aspects distincts de la
comparaison sociale. Les items 1 à 6 évaluent le facteur 1, tandis que les facteurs 7 et 8 concernent
le facteur 2. L’item 11, malgré son alpha de Cronbach à 0,837, a été supprimé car il n’évaluait
aucun de nos deux facteurs.

26

En ce qui concerne l’échelle « Estime de soi », l’analyse nous relève l’unidimensionnalité de cette
dernière. La saturation des items varie entre 0,863 et 0,888. La cohérence interne est forte (α =
0.889). Pour obtenir ces scores nous avons modifié le codage des items inversés 3,5,8,et 9 qui
venaient fausser la fiabilité de notre échelle. De plus, l’item 9 à été retiré car son alpha de Cronbach
était trop faible. L’échelle que nous avons créé sur la perception de soi est constituée de 4 items et
obtient un score de (α = 0,709). Les items varient entre 0,597 et 0,686 et attestent de la bonne
validité des questions que nous avons élaborées. L’échelle de la comparaison sociale sur les réseaux
sociaux regroupe également 4 items allant de 0,697 à 0,819 avec une cohérence interne de (α = 795)
et assure également de la validité de cette échelle.

6.1.4 Corrélation (R Pearson & P Value)

Premièrement, nous pouvons noter que toutes nos variables, exceptée celle de la perception de soi,
sont significativement corrélées entre elles. De plus, nos deux VD sont également corrélées, c’est à
dire que plus les gens passent du temps sur les réseaux, plus leur fréquence de publication sera
élevée, on parlera de relation linéaire. Les variables qui ne sont pas corrélées entre elles sont
l’estime de soi et la fréquence de publication; La comparaison sociale sur les réseaux et la
perception de soi et enfin la fréquence de publication et la perception de soi. Pour qu’il y ait une
corrélation significative, c’est-à-dire une relation entre deux variables, la valeur du P doit être égale
ou inférieure à 0.05 (Fox, 1999). La valeur du P représente la probabilité que la relation entre les
variables soit la marge d’erreur de la corrélation (5% de chance d’avoir tort) (Fox, 1999). Enfin,
pour l’évaluation de l’intensité d’une corrélation entre deux variables, William fox (1999, p. 273)
propose un guide :

Source: William Fox, Statistiques Sociales, 1999, p.273

27

D’après le tableau ci-dessous, nous pouvons observer les variables qui sont en corrélation. Tout
d’abord, le temps passé sur les réseaux sociaux (T) influence significativement la comparaison
sociale (CS) et la comparaison sociale qui a lieu en ligne (CSR). De plus, la fréquence de
publication (F) est également corrélée à la comparaison sociale qui a lieu en ligne. L’estime de soi
(ES) est significativement corrélée à la comparaison sociale, à la perception de soi et au temps passé
sur les réseaux. La comparaison sociale est significativement corrélée à la comparaison sociale sur
les réseaux, à la perception de soi ainsi qu’au temps passé sur les réseaux. Enfin, la comparaison
sociale sur les réseaux est corrélée au temps passé sur les réseaux et à la fréquence de publication,
et la perception de soi (PS) est corrélée à l’estime de soi, ces corrélations sont dites positives (r > 0).

Lorsqu’elles sont reliées entre elles, nos VI obtiennent une corrélation positive. Nous souhaitons
maintenant en savoir plus sur les relations qui s’effectuent entre elles, nous allons donc effectuer
une régression linéaire multiple.

Tableau 1: Corrélation simple entre nos variables

Le tableau ci-dessus indique qu’il existe une corrélation négative significative faible modérée entre
l’estime de soi et la comparaison sociale et la comparaison sociale sur les réseaux (r = -0.40, p = <
.001) et (r = -0.34, p = <.001). Ce qui signifie que plus grande est l’estime de soi de notre
échantillon moins grande sera leur comparaison sociale et leur comparaison sociale sur les réseaux.
En effet, lorsque le coefficient est négatif cela signifie que les variables varient en sens opposé.
Dans notre cas, la relation est dite significative mais faible modérée. De plus, l’estime de soi est
corrélée significativement et positivement au temps passé sur les réseaux (r= 0.18, p = 0.010), c’est
à dire que plus notre échantillon passe du temps sur les réseaux, meilleure est leur estime de soi.

28

Une valeur de coefficient proche de 1, montre une relation monotone forte entre les deux variables.
Ici la relation sera dite significative mais faible (r = 0.18). Par la suite on remarque une corrélation
significative positive faible modérée entrée l’estime de soi et la perception de soi (r = 0.35, p =
<.001), ces résultats suggèrent que meilleure sera l’estime de soi de notre échantillon meilleure sera
leur perception d’eux même, cette variable concerne leur aspect physique, financier, professionnel
et personnel. Une bonne estime semble induire une bonne vision de soi dans ces différents
domaines. En ce qui concerne la fréquence de publication, nous n’observons aucun lien significatif
avec l’estime de soi, c’est à dire que les deux variables ne démontrent aucune corrélation l’une avec
l’autre. Une bonne estime de soi ne déterminera pas la fréquence de publication de notre échantillon
et inversement.

Nous allons maintenant observer les liens qui s’effectuent au travers de la variable de la
comparaison sociale. Tout d’abord, les résultats démontrent une relation significative positive forte
avec la comparaison sociale sur les réseaux (r = 0.68, p = <.001). Ces résultats suggèrent que plus la
comparaison sociale est élevée, plus grande sera la comparaison sociale sur les réseaux.
L’échantillon qui aura une tendance élevée a se comparer socialement, se comparera également sur
les réseaux. Notre score indique ici une forte relation entre nos deux variables. On observe une
corrélation négative significative faible entre la comparaison sociale et la perception de soi, c’est à
dire que plus la comparaison sociale est élevée moins bonne sera la perception de soi de notre
échantillon (r = -1.16, p = 0.020). De plus, plus la comparaison sociale est importante moins
l’échantillon passe du temps sur les réseaux, cette corrélation négative significative démontre que
notre échantillon n’a pas besoin de passer beaucoup de temps sur les réseaux pour se comparer
socialement (r = -0.27, p = <.001). La comparaison sociale n’a pas de corrélation significative avec
la fréquence de publication ( p = > 0.05), ce qui signifie qu’une comparaison sociale élevée
n’influencera pas la fréquence de publication sur les réseaux.

Ensuite, une corrélation négative significative faible modérée est observée entre la comparaison
sociale sur les réseaux et le temps passé sur les réseaux (r = -0.23, p = <.001), ces résultats
suggèrent que plus la comparaison sociale sur les réseaux est élevée moins le temps passé sur les
réseaux est élevé , il ne semble pas nécessaire de passer beaucoup de temps sur les réseaux pour se
comparer socialement sur les réseaux. Cependant, une comparaison sociale élevée sur les réseaux
influence positivement et significativement la fréquence de publication de contenu (r = 0.26, p =
<.001), plus notre échantillon se compare sur les réseaux plus sa fréquence de publication est
importante.
29

Pour terminer concernant nos deux VD, on observe une corrélation négative significative faible (r =
-0.15, p = 0.023) c’est à dire que plus le temps passé sur les réseaux sociaux est élevé moins la
fréquence de publication est importante.

Afin d’illustrer schématiquement nos corrélations nous avons choisi d’exposer les graphiques
suivants. Le premier représente une corrélation positive significative forte entre la CS et la CSR. Le
second graphique représente une corrélation négative significative modérée entre la CS et l’ES.

Schéma: Nuages de points indiquant les corrélations entre nos variables

6.1.5 Régression linéaire multiple

1. Le temps passé sur les réseaux (T)

La régression linéaire multiple nous permet ici de prédire le temps passé sur les réseaux à partir de
l’estime de soi, de la comparaison sociale, de la comparaison sociale sur les réseaux et de la
perception de soi. Cela a mis en évidence que la relation entre tous les facteurs et le temps passé sur
les réseaux est significative (F (4,20) = 5.623 ; p < .001 ; avec un R² de 0.101).

Dans un premier temps, il convient de connaitre la moyenne du temps passé sur les réseaux de
notre échantillon. Par conséquent, nous avons fait des analyses descriptives afin d’observer la
moyenne, l’écart-type et la médiane de notre VD.

30

On observe les résultats suivants (med. = 1.000 ; σ = 1.473), c’est-à-dire que les personnes
interrogées sont présentes à 58,9% sur les réseaux sociaux plus de deux heures par jour. Pour
effectuer notre régression linéaire multiple nous avons commencé par évaluer l’ensemble de nos
variables en lien avec notre VD qui est le temps passé sur les réseaux. La régression linéaire
multiple permet à notre analyse d’étayer les différents facteurs qui les influencent. Plus
précisément, les facteurs de l’estime de soi, de la comparaison sociale, de la comparaison sociale
sur les réseaux et la perception de soi, lorsqu’ils sont reliés ensemble, déterminent environ 10% du
temps passé sur les réseaux sociaux.

R F t p

HO 34.763 <.001

H1 0.318 5.623 5.745 <.001

ES 0.379 0.705

CS -2.000 0.047

CSR -0.868 0.386

PS 1.867 0.063

Tableau 2: Régression linéaire multiple (T)

On observe que seule la VI de la comparaison sociale a une influence significative sur le temps
passé sur les réseaux VD (t = -2.000; p 0.047). La corrélation des différentes variables sur le temps
passé par jour sur les réseaux sociaux est significative mais faible (r = 0.318). Nous pouvons en
déduire que le temps passé sur les réseaux sociaux va influencer notre tendance à la comparaison
sociale.

2. La fréquence de publications sur les réseaux sociaux (F)

Nous souhaitons maintenant prédire la fréquence de publication de contenu sur les réseaux sociaux
à partir de l’estime de soi, de la comparaison sociale, de la comparaison sociale sur les réseaux et de
la perception de soi. L’analyse de régression linéaire multiple a mis en évidence une relation
significative entre tous les facteurs et la fréquence de publication (F (4,20) = 4.230 ; p < .003 ; avec
un R² de 0.078).

31

Dans un premier temps, il convient de savoir le niveau moyen de la fréquence de publication de


notre échantillon. Par conséquent, nous avons réalisé des analyses descriptives (med. = 1.000 ; σ =
1.420). Plus précisément, les facteurs « estime de soi, comparaison sociale, comparaison sociale sur
les réseaux et perception de soi» lorsqu’ils sont reliés ensemble, déterminent environ 7,8% de la
fréquence de publication de notre échantillon.

La corrélation des différentes variables sur la fréquence de publication est significative mais faible
(r = 0.279). Le temps passé sur les réseaux sociaux est donc plus impacté par les différentes
variables que la fréquence de publication.

Si nous regardons maintenant chaque variable indépendamment, seule la comparaison sociale sur
les réseaux sociaux est significativement corrélée (t = 2.716 ; p < 0.007) à la fréquence de
publication sur les réseaux. Les variables concernant la comparaison sociale, l’estime de soi et la
perception de soi n’obtiennent aucune corrélation significative avec la fréquence de publication (p >
.05). De ce fait, plus la fréquence de publication sur les réseaux est élevée, plus la comparaison
sociale sur les réseaux sera élevée.

R F t p

H0 27.197 <0.001

H1 0.279 4.200 2.670 0.008

ES -0.815 0.416

CS 0.026 0.979

CSR 2.716 0.007

PS 1.110 0.268

Tableau 3: Régression linéaire multiple (F)

Nos analyses statistiques nous offrent des résultats intéressants, en effet nous avons constaté que la
comparaison sociale sur les réseaux impacte significativement la fréquence de publication des
individus. De ce fait, plus les individus se comparent socialement sur les réseaux plus leur
fréquence de publication est élevée. Cette corrélation est dite positive, c’est-à-dire que plus la
comparaison sociale et la comparaisons sociale sur les réseaux sont élevées, plus le temps passé sur
les réseaux sera élevé.

32

Par conséquent, plus l’estime de soi et la perception de soi seront satisfaisante plus la fréquence de
publication sera grande. Les différents éléments de justification présentés dans ce chapitre vont
donc nous permettre de répondre à nos hypothèses de recherche.

7. Discussion:

Les résultats de cette étude nous ont permis d’observer plusieurs similarités avec des recherches
antérieures conduites sur les relations entre l’usage des réseaux sociaux et la comparaison sociale.
Ce chapitre sera divisé en 3 sous-sections, nous débuterons par comparer les résultats attendus par
hypothèse avec les résultats observés. Nous exposerons les convergences et les divergences en lien
avec la littérature, nous analyserons les implications psychologiques et sociales de l’exposition aux
réseaux sociaux afin d’apporter de nouvelles connaissances théoriques. La deuxième sous partie
concernera les limites méthodologiques que nous avons rencontré, et enfin nous présenterons les
nouvelles pistes que nous ont inspiré cette recherche.

1) Une réponse à nos hypothèses

Notre cheminement littéraire et statistique nous a amené a découvrir de nouvelles variables dans
notre étude. C’est pourquoi de nouvelles hypothèses se sont élaborées progressivement, et nous a
permis de répondre au mieux à notre problématique. Toujours dans le but d’illustrer les relations
entre l’usage des réseaux sociaux et l’estime de soi, les résultats de cette recherche empirique ont
permis d’établir l’existence d’un lien entre la tendance à se comparer et l’insatisfaction quant à
l’estime de soi et la perception de soi.

H1: Le score de l’estime de soi sera plus faible chez les sujets qui se compare beaucoup
socialement

Les résultats recueillis confirment bien notre première hypothèse, nous avons montré que les
individus de 18 à 25 ans qui se compare beaucoup socialement ont une estime d’eux même plus
basse. L’hypothèse 1 reposait sur les travaux empiriques de Morse et Gergen (1970). Selon les
auteurs, la comparaison sociale ascendante désigne le fait de se comparer à une personne que l’on
estime supérieure à nous. Ce processus aurait pour conséquence d’affaiblir l’estime de soi car il
mettrait la personne face à ses éventuelles incapacités ou difficultés (Morse et Gergen, 1970).

33

Il en est de même pour la comparaison sociale sur les réseaux, l’échelle que nous avons créé, évalue
le niveau de comparaison qu’on les individus sur leur aspect physique, financier, et social et
démontre que plus cette comparaison sera élevée plus leur estime d’eux même sera faible. Le
concept d’estime de soi semble ici influencé par la comparaison faite entre les caractéristiques de
notre soi réel et de notre soi idéal.

Ce rapport s’établit entre les succès et les aspirations des individus et vient refléter le niveau selon
lequel la personne pense qu’elle réussit convenablement ou non dans les domaines dans lesquels
elle aspire (James, 1890). Dans le cadre des réseaux sociaux, les individus sont confrontés à du
contenu qui induit généralement le succès ou la réussite; le fait de considérer ces photographies
comme une copie fidèle de la réalité comporte alors des risques Ibid. Lorsque la comparaison
sociale s’opère par effet de contraste et par distanciation on observera un effet négatif pour
l’individu. La distanciation dite ascendante et l’identification descendante sont caract ris es comme
des comparaisons sociales qui ont des cons quences négatives sur l’estime et sur l’humeur
(Blanton, 2001; Buunk & Ybema, 1997; Collins, 1996; Taylor & Lobel, 1989). Les réseaux sociaux
modernes ont modifié la façon dont les gens se présentent en ligne, en effet, la représentation de la
beauté idéalisée va affecter en retour les ressentis émotionnels et psychologiques des individus
(Chua & Chang, 2016). Ces éléments vont bien sur favoriser la comparaison sociale et créer des
sentiments de frustration et de dévalorisation de soi (Woods & Scott, 2016; Saiphoo, Dahoah &
Vahedi, 2019); Jang et al., 2016). La vie quotidienne qui est montrée au travers des publications,
serait semblable à une scène de théâtre où les individus exercent une forme de performance devant
les autres (Goffman, 1973).

Ces résultats nous ont amené à nous interroger sur l’influence sociale et sur la notion de conformité.
Fischer définit cette notion par « la modification de croyances ou de comportements par laquelle un
individu répond à divers types de pressions d’un groupe, en cherchant à se mettre en accord avec les
normes ambiantes par l’adoption de comportements approuvés socialement » (Fischer, 2020, p. 74).
Ces comportements s’expliqueraient par la tendance à vouloir être apprécié de tous Ibid. La
littérature nous donne trois facteurs personnels pouvant impacter le désir de conformité sociale,
nous retrouvons le genre (Eagly et Chrvala, 1986), la confiance en soi (Rosenberg, 1963) et la
personnalité (Crutchfield, 1955). Une étude a notamment montré que les femmes se conformaient
plus que les hommes (Worchel & Cooper, 1976). Ces résultats nous ont encouragé a réaliser une
analyse statistique concernant l’estime de soi en fonction du sexe de notre échantillon.
34




Nos résultats vont également dans le sens des études précédentes, les femmes de notre échantillon
ont un score concernant leur estime d’elle même nettement inférieur a celui des hommes. Les
éléments que nous venons de discuter démontrent que nous ne sommes pas égaux face à ces
plateformes et que différents facteurs jouent un rôle dans le processus d’influence qui se déroule en
ligne.

H2: Le score de comparaison sociale sera plus élevé chez les sujets qui passent beaucoup de temps
sur les réseaux sociaux

Nos résultats dévoilent bien une corrélation entre le temps passé sur les réseaux et la comparaison
sociale, cependant, la relation qui s’effectue entre les deux est négative, c’est à dire que plus notre
échantillon se compare moins il passe de temps sur les réseaux sociaux. Ces résultats, bien que
surprenants, nous permettent de découvrir un nouvel aspect de la comparaison sociale où il n’est pas
nécessaire que le temps passé sur les réseaux soit élevé pour que la comparaison sociale soit forte.
On observe les mêmes résultats avec la comparaison sur les réseaux où la relation est négative mais
significative. Notre hypothèse n’est donc pas confirmée, les résultats statistiques observés vont à
l’encontre de la littérature qui démontre qu’une forte utilisation des réseaux sociaux sera associée à
un niveau élevé de comparaison sociale (Jiang, Ngien, 2020). Notre variable du temps, nous a fait
découvrir des éléments surprenants, ce qui nous a demandé un certain temps avant d’en interpréter
les données et d’en comprendre le sens. Dans le cadre de cette hypothèse nous présentons des
éléments de réponses mais nous restons bien sur vigilant dans la conclusion que nous apportons.

La présence sur les réseaux sociaux n’induit pas nécessairement une comparaison sociale, malgré
les études démontrant ce lien évident, notre recherche nous amène a étudier d’autres facteurs. Nous
trouvons pertinent que d’aborder les aspects positifs des réseaux sociaux qui ressortent dans la
littérature et cela afin de nous donner une nouvelle piste de réflexion. Tout d’abord, nous avons la
transmission de l’information et la maintien des relations amicales, c’est à dire qu’au delà du
partage de contenu et de cette posture de spectateur, les réseaux permettent d’obtenir des relations
sociales enrichissantes (Sang-Hoon, Yo-Han, 2016). Le fait d’interagir fréquemment permet de
vérifier la fiabilité de l’échange. Par exemple, donner un conseil, exprimer sa sympathie, adresser
un compliment, partager une information et un encouragement, sera source d’une grande
satisfaction pour les utilisateurs Ibid.

35

La corrélation négative entre le temps, la comparaison sociale et la comparaison sur les réseaux
nous permet de déduire que la présence sur ces plateformes ne contribue pas uniquement a regarder
du contenu avec lequel on se compare mais, par exemple, a établir une dynamique d’échange dans
laquelle la comparaison n’aurait pas nécessairement sa place. Par la suite, nous nous sommes
interrogés sur la question de distance sur les réseaux. Gibbons et Buunk (1999) on crée un échelle
afin d’évaluer la tendance des individus a se comparer, et développent l’idée que certaines
personnes se comparent plus que d’autres.

Selon les auteurs, les personnes qui se préoccupent le plus des autres et de la fa on dont ils se
sentent, les gens qui réfléchissent à leurs émotions et à leurs pensées seraient plus enclin à se
comparer socialement (Gibbons & Buunk, 1999). Ces résultats sont également observables pour la
question de l’estime de soi. De plus, les traits de personnalité ont également un impact considérable
sur l’utilisation des réseaux. Le comportement des individus dans la vraie vie serait similaire à celui
des réseaux en ligne. C’est à dire que les personnalités introverties souffrant de la solitude, restent
dans cette même introversion sur les réseaux sociaux. Il en est de même pour les personnalités
extraverties qui sont entourés d’amis et qui gardent cette identité sur Internet en encourageant de
nombreux échanges relationnel (Sang-Hoon, Yo-Han, 2016). Ce n’est donc pas le temps passé sur
les réseaux qui influence notre échantillon à la comparaison sociale. Nous pouvons en déduire que
le processus de comparaison repose sur des éléments intrinsèques aux individus et pas seulement à
l’utilisation des réseaux sociaux. La littérature nous a permis d’aborder de nouvelles pistes de
réflexion comme l’influence de la personnalité ou des blessures narcissiques comme facteurs
pouvant influence la comparaison sociale.

H3: Les individus qui passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux auront une plus faible
estime d’eux-même.

Les résultats observés vont à l’encontre de notre hypothèse et démontrent une corrélation positive
significative entre le temps passé sur les réseaux et le niveau d’estime de soi. Ici, plus le temps
passé sur les réseaux est élevé, meilleure est l’estime de soi de l’échantillon. Un éclairage théorique
nous semble alors essentiel, tout d’abord, nous savons qu’au travers des réseaux, les individus
peuvent contrôler la façon dont ils se présentent et offrent donc un contenu qui les mets en valeur
(Walther, 2011).

36


Une importante utilisation des réseaux sociaux viendrait confronter les individus à de nombreux
contenus visuels flatteurs, susceptibles d’activer des émotions négatives et participer au mauvais
bien-être psychologique (Sherlock & Wagstaff, 2018). Cependant, notre étude dévoile des résultats
opposés. Selon notre échantillon, plus le temps passé sur les réseaux est important, meilleure est
leur estime et leur perception d’eux même et moins grande est leur comparaison sociale. La
présence sur les réseaux sociaux semblent donc avoir des conséquences positives sur les utilisateurs.
Les réseaux sociaux augmentent le capital social des individus où l’humain se « nourrir »
socialement (Donath et Boyd, 2004).

Ils sont également un moyen de satisfaire sa confiance en soi, au travers des retours ou des échanges
communicationnels comme nous l’avons vu dans l’hypothèse précédente (Sang-Hoon, Yo-Han,
2016). La littérature a d’ailleurs étudié l’impact du réseau social Facebook et montrait que son
utilisation était positivement corrélée à la satisfaction personnelle, a une plus grande confiance en
les autres, et a plus d’engagement dans des actions sociales et collectives (Valenzuela et al., 2009).
De plus, le fait de maintenir un profil attrayant et valorisant viendrait rehausser l’estime personnelle
des individus (Gonzales et Hancok, 2011). Ces résultats sont essentiels pour notre étude, car ils
témoignent que pour notre échantillon, ce ne sont pas les réseaux a proprement parlé ni le temps
passé dessus qui est dangereux pour le bien être psychologique mais bien la comparaison sociale
qui en découle.

H4: Le score d’estime de soi sera plus élevé chez les sujets qui publie beaucoup sur les réseaux
sociaux.

Concernant la fréquence de publication, nos résultats n’indiquent aucune corrélation significative


avec l’estime de soi. Plus précisément, les individus avec une estime d’eux même basse, publieront
du contenu sur les réseaux de la même façon que ceux ayant une bonne estime d’eux même. Pour
notre échantillon, la variable d’estime de soi n’est donc pas un facteur qui influence la fréquence de
publication. Nos résultats vont à l’encontre de la littérature et attestent qu’aucun lien significatif n’a
été observé entre l’estime de soi et la fréquence à laquelle ils publient sur les réseaux. La fréquence
de publication qui a été recensée est très faible, en effet, 145 de nos 205 participants déclarent ne
publier que très rarement sur les réseaux, ces chiffres ne s’expliquent donc pas par un manque
d’estime de soi mais par d’autres facteurs qui nous sont encore inconnus.

37

Toutefois, si l’on observe plus en détail nos résultats, on remarque que la comparaison sur les
réseaux influence la fréquence de publication. C’est à dire, que plus notre échantillon se compare
sur les réseaux plus sa fréquence de publication est élevée. Nous pouvons donc nous interroger sur
les mécanismes qui entrent en jeu dans l’exposition de soi sur les réseaux sociaux. Dans le cadre de
cette discussion, nous nous sommes donc questionnés sur le besoin de reconnaissance sociale,
susceptible d’influencer la fréquence de publication sur les réseaux. L’expression de soi au travers
des réseaux passe par la publication de contenu, et donc par une attente de reconnaissance
(Honneth, 2008).

De part le contenu qui est présenté, les individus se constituent une identité propre et organisent,
inconsciemment, des rapports ou ils sont dans l’attente de la reconnaissance des autres; ce rapport
s’établira en fonction de leur capacité à se rendre visible et à oser publier du contenu (Voirol, 2005).
Les réseaux sont le moyen de mettre en lumière des singularités individuelles qui passeraient
inaperçues dans la vie sociale ordinaire, comme les diplômes, les opinions, les hobbies mais aussi
les photos et les interactions sociales. L’utilisateur peut ainsi mettre en scène l’identité qu’il
souhaite (Granjon, Denouël, 2010). Au travers de l’exposition de soi, l’utilisateur vient donc
renforcer une image positive de lui même (Ricoeur, 1990). Cependant, la publication représente
aussi une prise de risque de part le jugement auquel est exposé l’individu. Les utilisateurs,
conscients des retours défavorables qui peuvent avoir lieu, peuvent favoriser la posture
d’observateur Ibid. La peur du jugement d’autrui peut représenter un frein à de nombreuses actions
dans la vie de tous les jours. Nous parlerons dès à présent de cette influence sociale qui exerce une
grande emprise sur l’individu et qui, l’oriente dans l’adoption de ses comportements (Fisher 2020).
Cette influence naît de la pression des individus et qui oriente la conduite des autres. Ce phénomène
social se caractérise par la peur du rejet et la peur de l’échec qui parasitent nos modes de vies.
(Famery, 2019). Ces craintes sont caractérisées par une appréhension dans notre exposition à
l’autre, la peur du jugement s’instaure là où l’individu perçoit son identité fragile et peu assurée
(Edmond, 2008). Cette réflexion nous renvoie donc au concept de confiance en soi, qui viendrait
apporter de précieux arguments à notre réflexion. La confiance en soi est la capacité à se représenter
sa réussite dans un domaine; un manque de confiance induira chez l’individu des doutes et une
remise en question de ses performances. Cette théorie se retrouve dans le cadre conceptuel de la
théorie du contrôle. Le fait d’agir va résulter des pensées évaluatives entre le résultat qui est désiré
et le résultat qui est anticipé par l’individu (Guérin, Famose, 2002). Plus l’écart entre les deux est
dit faible, plus le sujet aura confiance en lui pour agir Ibid.
38

Ces éléments de la littérature nous amène a penser que moins une personne aura confiance en elle,
plus elle sera susceptible de subir les pressions en direction de la conformité. Le besoin de
reconnaissance, la peur du jugement d’autrui et l’influence de la confiance en soi peuvent donc
représenter des pistes pertinentes afin de comprendre quels facteurs influencent la fréquence
publication sur les réseaux.

H5: Les scores de comparaison sociale seront plus élevés chez les personnes avec une mauvaise
perception de soi :

Nos résultats viennent confirmer cette hypothèse, plus notre échantillon se compare socialement
moins bonne est leur perception d’eux même. Le processus de comparaison résulterait d’une besoin
de s’améliorer et de performer ses habiletés (Festinger, 1954). Ainsi, m me si l’ valuation de soi
reste la premi re raison qui oriente les tres humains dans les comparaisons sociales, deux autres
motifs sont apparus : l’am lioration de soi qui est propos e par Festinger (1954), et le principe de
valorisation de soi. Lorsqu’un individu se compare en pensant pouvoir obtenir d’aussi bonnes
performances que la cible, cette comparaison devient source d’inspiration et de motivation. A
l’inverse, lorsque la comparaison est jugée impossible a atteindre, elle peut venir entraver l’estime
et la perception de soi (Lockwood & Kunda, 1997). Les résultats démontrent que les individus qui
opèrent beaucoup de comparaisons sociales affaiblissent leur perception d’eux même. Nous
pouvons en déduire que l’échantillon réalise des comparaisons dans lesquelles il se sent en situation
d’échec et ou son mode de vie ou son aspect physique ne correspond pas à ses attentes. La
littérature nous permet de voir que plusieurs facteurs vont influencer la comparaison sociale, tant
sur le penchant à se comparer que sur les cibles de comparaison. Les individus choisiraient de se
comparer à des personnes qu’ils estiment semblables à eux même notamment car cela leur offre une
évaluation plus précise de qui ils sont (Festinger, 1954). Cette étude nous permet de mieux
comprendre nos résultats concernant la comparaison sociale sur les réseaux, en effet les résultats
dévoilent qu’il n’y a pas de lien de corrélation entre les deux. Les résultats obtenus ne nous
permettent pas d’établir un lien entre une comparaison élevée sur les réseaux et une mauvaise
perception de soi.

39






Les résultats de notre échantillon montrent que la comparaison sociale qui a lieu en ligne n’affecte
pas leur perception d’eux-même à l’inverse de l’échelle de la comparaison sociale de Gibbons et
Buunk. Cette échelle évalue le degré d’importance accordé aux regard de l’autre et dans la vie de
tous les jours. Nous pouvons en déduire que le processus de comparaison sociale n’agit pas de la
même façon en fonction de l’identification que l’on opère sur les cibles.

2) Les limites rencontrées

Tout d’abord, nous avons rencontrés des difficultés quant au choix des items du questionnaire, nous
avions interrogé le type de personnes suivies à l’ensemble des réseaux sociaux, c’est à dire sur
Facebook, Instagram, Twich, Twitter et Snapchat. Cependant, au moment de l’analyse des résultats
nous avons pris conscience que ces questions n’avaient pas une réelle pertinence dans le traitement
des données. Les réponses récoltées étaient similaires à l’ensemble des réseaux sociaux, nous avons
donc décidé de supprimer les réponses du document Excel et de garder uniquement les réponses
pour la catégorie Facebook. La formulation de la question est alors devenue : « Quelles personnes
suivez-vous le plus sur les réseaux sociaux ? ». Nous avons pris conscience que la création d’un
questionnaire requiert une bonne connaissance face à ce que l’on souhaite observer et nous nous
sommes parfois éloigné de notre problématique. De plus, le traitement statistique a dévoilé des
variables que nous n’avions pas pris en compte au début de notre recherche, c’est pourquoi de
nouvelles hypothèses ont émergés vers la fin de notre étude. Notre travail de recherche n’a donc
cessé d’évoluer.

Par la suite, nous avons été confronté à certaines limites dans le recueil de données. En effet, il
existe des biais de désirabilité sociale dans l’utilisation de questionnaires auto-administrés, où il est
probable de voir un décalage entre la situation perçue et la situation objective (Vezeau, 2009). Le
fait de questionner les participants au travers l’échelle de likert ne nous permet pas d’avoir accès à
tous les aspects sous-jacent, susceptibles de nous intéresser et de donner de la légitimité à notre
étude. Nous avons souvent manqué d’informations complémentaires pour analyser nos résultats.
Toutefois, le travail de recherche a été encore plus intéressant car il nous a demandé d’interpréter
nos résultats en lien avec des études déjà existantes. De plus, quelques limites sont ressorties lors de
l’application de la méthodologie de recherche. Premièrement, puisque le recrutement des
participants s’est fait à partir de Facebook et au travers de comptes, généralement, étudiants.

40

Notre échantillon s’est alors construit avec un pourcentage très élevé d’étudiants (74,9%), les
expériences sur le sujet peuvent donc être assez similaire. Enfin, nous aborderons les croyances que
nous avions sur le sujet et qui ont représenté une des limites majeure de notre étude. Nos résultats
statistiques nous ont confrontés à des résultats bien différents de ceux que nous avions élaborés
dans nos hypothèses. C’est pourquoi, il a été nécessaire d’abandonner progressivement nos
croyances sur le thème abordé afin de laisser place à un travail d’interprétation plus riche et ou les
contradictions permettent de donner une nouvelle ouverture à notre sujet.

3) Des nouvelles pistes de recherches:

Notre étude quantitative a permis de recueillir des résultats importants sur l’influence des réseaux
sociaux et de la comparaison sociale sur le bien être psychologique des jeunes adultes entre 18 à
25ans. Pour les études futures, une combinaison entre une méthode quantitative et une méthode
qualitative auprès d’un public plus jeune serait jugée utile afin d’enrichir notre compréhension des
facteurs sous-jacent. En partant de l’hypothèse que les résultats en seront différents sur les
thématiques de comparaison sociale et d’estime de soi, nous pourrions étudier de nouveaux aspects
comme l’insatisfaction et la vulnérabilité face au contenu. La comparaison en fonction de l’âge
nous permettrait de mettre en avant les différentes influences qui entrent en jeu dans le cadre des
réseaux sociaux. Comme nous l'avons observé nous ne sommes pas égaux dans l’utilisation de ces
plateformes, nous pouvons émettre l'hypothèse qu'en fonction de l’âge, du sexe, de la personnalité
et des blessures narcissiques, les réseaux sociaux ne nous affecterons pas de la même façon.

Par exemple, il serait intéressant de questionner la façon dont les images influencent la perception
de soi sur l’aspect physique afin d’aller plus loin dans notre analyse. Dans notre questionnaire nous
avons choisi d’interroger les participants sur des thèmes assez généraux, cependant l’aspect
émotionnel serait également une thématique à prendre en compte avec des questions telles que:
"Quelles émotions ressentez-vous par rapport à votre image corporelle quand vous faites usage des
réseaux sociaux? ». La méthode qualitative permettrait de faire de nouveaux liens plus construits et
plus élaborés afin d’enrichir les résultats obtenus au questionnaire. De plus, à ce jour, aucune étude
n’a abordé la question de conformité qui émerge sur les réseaux sociaux. Lorsque les utilisateurs
perçoivent qu'ils sont différents des normes, ils sont susceptibles d'avoir une évaluation négative
d'eux-mêmes, ce qui les motive à apporter des changements afin de répondre à ce besoin de
conformité (Jiang, Ngien, 2020).
41

Nous pourrions donc orienter notre recherche sur les régulations émotionnelles ou sur les
comportements adoptés à la suite de visionnage de contenu sur les réseaux sociaux et cela afin de
mesurer plus précisément l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes. Une future
combinaison entre l’approche quantitative et qualitative permettrait alors d’étudier plus
profondément ces éléments.

8. Conclusion

Pour conclure, ce mémoire nous a permis de mettre en lumière les relations existantes entre les
réseaux sociaux et la comparaison sociale. Dans un premier temps l’exploration des résultats a
démontré qu’il existe bel et bien des risques quant aux implications psychologiques et sociales
d’une exposition au contenu visuel dans les réseaux sociaux. Grâce à notre analyse statistique, nous
avons observé des résultats surprenants et allant à l'encontre de nos hypothèses. Nous avons discuté
des résultats soutenus par la littérature et nous les avons analysé selon un esprit critique. En effet, ce
n'est pas le temps passé sur les réseaux sociaux qui représente un risque pour la santé mentale des
individus mais plutôt les processus d’influence comme la comparaison sociale qui se déroule au
travers des plates-formes. Notre discussion nous a permis d’interpréter ces résultats et d’en déduire
que nous n’étions pas égaux face aux réseaux sociaux. En effet, la comparaison sociale est plus ou
moins adoptée par les individus et les processus psychologiques semblent tenir un rôle essentiel
dans l’adoption de ce genre de comportement. De plus, le lien significatif entre le temps passé sur
les réseaux et l’estime de soi ont retenu notre attention. Les résultats témoignent que plus le temps
passé est élevé, meilleure est l’estime de soi. Les aspects positifs des réseaux sociaux ont donc été
pris en compte afin de comprendre ce lien de causalité. Notre étude est devenue très enrichissante
de part les contradictions auxquelles nous avons dû faire face. Les échelles concernant la perception
de soi et la comparaison sur les réseaux ont permis d’approfondir le sujet et d’élargir nos
connaissances. Quoi qu’il en soit, plus de recherches sont nécessaires car l’interprétation des
données constitue un défi majeur pour les chercheurs. Finalement, nous pouvons déduire de cette
recherche, que les réseaux sociaux offrent de nombreuses utilités et possibilités aux jeunes dans leur
quotidien, cependant ils peuvent également être confrontés à des dangers susceptibles d’affecter
leur santé mentale. La richesse de notre étude est justement d’avoir pu contredire certaines
croyances bien ancrées et de dépasser une approche simplement causaliste imputant aux réseaux
sociaux toutes les responsabilités.
42

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47

Annexe:

I. Questionnaire Googl form

II. Analyse descriptive

Tableau 2: Type de population

Type de Etudiants Cadres et Employés Artisans Autres


population autres
professions

Médiane 2.000 2.000 2.000 1.000 2.000

Moyenne 1.826 1.556 1.783 1.000 1.625

Ecart type 0.413 0.511 0.518 0.518

III. Alpha de Cronbach

Echelle Estime de soi (ES)

Echelle de la comparaison sociale

Echelle de la perception de soi:



Echelle de la comparaison sociale sur les réseaux:

IV. Analyse factorielle

Echelle comparaison sociale:

Echelle de l’estime de soi:

Echelle de la perception de soi

Echelle de la comparaison sociale sur les réseaux

V. Tableau des corrélations


VI. Régression linéaire multiple

VD: Temps passé sur les réseaux (T)

VD: Fréquence de publication sur les réseaux (F)

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