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Module de microbiologie Faculté de médecine d’Alger – 3ème année (2018/2019) Ghomari Chakib

- La structure du génome peut être : linéaire (exp : rotavirus),


VIRUS : DÉFINITION, circulaire (exp : virus de l’hépatite B) ou segmenté (exp : virus de la
grippe).
STRUCTURE ET - La longueur et le poids moléculaire du génome sont variables
selon la nature de l’acide nucléique :

CLASSFICATION o Génome à ADN -> leur taille diffère grandement : 3,2 kpb
(kilopaire de bases) pour le virus de l’hépatite B, jusqu’à 375
kpb pour le Poxvirus. Les ADN viraux sont généralement
I. Introduction : bicaténaires, exceptionnellement monocaténaires comme
- La virologie évolue sans cesse, probablement plus vite que chez les Parvoviridae.
d’autres disciplines biologiques. Tout a commencé avec la culture o Génome à ARN -> taille limitée, allant de 7 kb (kilobases) pour
cellulaire et la découverte de la microscopie électronique, ensuite les Picornaviridae à 30 kb pour les Coronaviridae. Les ARN
grâce au développement de techniques très sensibles permettant la viraux sont généralement monocaténaires, à l’exception des
détection et l’analyse des acides nucléiques et des protéines Reoviridae et des Birnaviridae.
(biologie moléculaire), on a pu caractériser les virus.
2. Capside :
- Le mot latin « virus » veut dire « liquide empoisonné » et c’est
- C’est une structure polymérisée composée de sous-unités
exactement ce que pensaient les premiers virologues, mais vers la
protéiques appelées capsomères entourant le génome viral.
fin du IXème siècle, les virus ont été définis comme agents vivants,
- Elle est résistante et très stable ayant principalement comme rôle :
plus petits que les bactéries, capables de se multiplier, et qui sont à
o La protection du génome viral dans le milieu extracellulaire.
l’origine d’un grand nombre de maladies.
o L’attachement du virus à la cellule hôte pour les virus nus,
- La connaissance de la structure des virus est bien sûr importante
puisqu’elle porte les sites d’attachement au récepteur
dans leur identification. Elle permet également de prévoir une
cellulaire.
grande partie des propriétés d’un virus donné (exp : la présence
o Un rôle antigénique, car elle porte des structures
d’enveloppe confère une sensibilité / les virus nus sont plus
antigéniques à sa surface.
résistants).
- L'ensemble génome et capside porte le nom de nucléocapside.
II. Définition : - La nature de la capside constitue un critère de classification des
- Les virus sont des agents infectieux capables de pénétrer, de virus.
diffuser et de se multiplier dans l’organisme hôte. - Il existe 2 types de capsides virales :
- Ce sont des agents pathogènes responsables de maladies a. Capside à symétrie cubique (icosaédrique) :
transmissibles. - C’est un polyèdre régulier constitué de 20 faces triangulaires, 12
- Ils se définissent par certains caractères communs qui sont : sommets et 30 arêtes.
o La structure spécifique -> 2 éléments de structure sont - Pour certains virus, ces unités de structure sont généralement
obligatoires : le génome (porteur de l’information génétique) regroupées en oligomères appelées capsomères, régulièrement
et la capside (structure externe, sachant qu’elle est entourée disposés de la manière suivante :
d’une enveloppe pour certains virus). o Capsomères à 5 unités de structure ou pentons sur chacun
o Un seul type d’acide nucléique (jamais 2 à la fois) -> ARN ou des 12 sommets de l’icosaèdre.
ADN. o Capsomères à 6 unités de structure ou hexons sur les faces et
o La réplication -> le virus se multiplie à partir de son seul acide les arêtes.
nucléique et par réplication, il ne se divise pas (comme pour - Les adénovirus sont parmi les plus gros virus nus icosaédriques,
les bactéries). avec 252 capsomères, dont 240 hexons et 12 pentons, alors que les
o Le parasitisme intracellulaire (obligatoire) -> il ne peut pas se plus petits sont les virus des familles Picornaviridae et Parvoviridae
multiplier en dehors de la cellule qu’il infecte. (32 capsomères).
o La spécificité d’hôte -> contrôlée par un récepteur à la surface
de la cellule, auquel correspondent des structures de surface
du virus. C’est grâce à la reconnaissance de ce récepteur que
le virus pénètre et infecte la cellule hôte pour provoquer la
maladie.
R! La taille des virus varie de 20 à 300 nm.

III. Structure :
1. Acide nucléique (Génome) :
- Sa nature, ADN ou ARN, constitue le 1er critère de classification
actuelle des virus. b. Capside à symétrie hélicoïdale (tubulaire) :
- Il est caractérisé par une pauvreté génétique, qui va de quelques
- Les unités de structure sont disposées en hélice autour du génome
gènes pour les petits virus à une centaine pour les plus gros. Le
qui est enroulé en spirale.
nombre restreint de gènes empêche les virus de coder la synthèse
- C’est une capside flexible, souple qui s’enroule sur elle-même en
des différentes enzymes de leur métabolisme. Ainsi, ils trouvent
une pelote, elle est sphérique.
dans la cellule hôte qu’ils parasitent les éléments indispensables à
- Elle est décrite quantitativement par le nombre d’unités par tour
leur biosynthèse.
d’hélice.
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- Les virus à capside hélicoïdale sont plus complexes et toujours IV. Classification :
enveloppés, ce sont pour la plupart, des virus à ARN. - Depuis 1960, un système de classification dit LHT (Lwoff, Horne et
- On cite comme exemples : Tournier) retient 4 caractères objectifs de classification des virus qui
o Orthomyxoviridae (virus de la grippe). sont :
o Paramyxoviridae (virus de la rougeole). o La nature de l’acide nucléique -> permet de distinguer les
o Rhabdoviridae (virus de la rage). virus à ADN des virus à ARN.
R! Pour un nombre limité de virus, la symétrie de la capside est o La symétrie de la capside -> hélicoïdale, cubique ou complexe.
complexe comme pour les Poxvirus* et HIV*. o La présence ou l’absence d’une enveloppe -> virus enveloppé
3. Enveloppe : ou nu.
- C’est un élément propre à certains virus seulement, appelés virus o La taille du virus et de la capside.
enveloppés par opposition aux virus nus dépourvus d’enveloppe. - En 1975, un comité international de taxonomie des virus a dressé
- Elle est de composition lipido-glucido-protéique. une classification des virus en :
- Elle constitue un critère de classification des virus. o Famille (suffixe viridae).
- L’acquisition de l’enveloppe par le virus se fait dans la dernière o Sous-famille (suffixe virinae).
phase du cycle de réplication, en général par bourgeonnement de la o Genre (suffixe virus).
nucléocapside à travers l’une des membranes cellulaires suivantes : Exp : le virus de l' « herpes simplex » appartient à la famille des
o La membrane cytoplasmique -> cas des virus de la grippe, de « herpesviridae », sous-famille « herpesvirinae », espèce « herpes
la rage et du VIH. simplex ».
o La membrane nucléaire -> cas des virus herpès. - Les virus peuvent être regroupés selon des critères
o Les membranes intracytoplasmiques de l’appareil de golgi et épidémiologiques, selon le mode de transmission :
du réticulum endoplasmique -> rarement. o Virus entériques -> transmis par ingestion : Rotavirus,
- Les protéines de l’enveloppe peuvent avoir une ou plusieurs Reovirus, Picornavirus.
fonctions différentes dans la biologie du virus : morphologique, o Virus respiratoires -> transmis par inhalation ou par aérosols :
antigénique, hémagglutinante, enzymatique ou site d’attachement Paramyxovirus.
au récepteur cellulaire. o Virus oncogènes -> transmis par contact direct : Herpès virus,
- Chez certains virus, une matrice protéique d’origine virale double Papovavirus.
l’enveloppe de l’intérieur, séparant celle-ci de la nucléocapside et lui o Arbovirus -> transmis par piqûre d’insecte : Flavivirus.
confère une certaine rigidité. C’est le cas du virus de la grippe, de la - Ces critères ont permis de dénombrer des milliers de virus
rage et du VIH. infectant les bactéries, les plantes et les animaux. Ces virus sont
- L’enveloppe ne constitue pas un élément de protection virale, au répartis en 71 familles et 164 genres.
contraire c’est un élément de fragilité. Par son contenu lipidique, (Voir les tableaux dans la page suivante)
elle confère au virus sa sensibilité aux traitements par les solvants
organiques.
- Les virus enveloppés sont plus fragiles que les virus nus, et donc
résistent mal dans le milieu extérieur et dans le tube digestif. Cela
explique leur transmission par contact rapproché entre hôtes
infectés, ainsi que les modalités particulièrement strictes de
conditionnement et de transport des prélèvements biologiques
susceptibles de les contenir. À l’opposé, les virus nus survivent
mieux dans le milieu extérieur et se transmettent de façon directe,
mais aussi de façon indirecte par un environnement contaminé.

*Virus complexes :
- Cas du VIH qui a une structure assez complexe :
un génome diploïde sous forme de 2 molécules
d’ARN associées à des nucléoprotéines, dans une
capside protéique conique tronquée, le tout sous
une enveloppe classique.
- Les Poxvirus sont les plus volumineux des virus
(375 kpb). L’ADN est enserré dans une
nucléocapside tubulaire, qui est repliée dans une
coque interne flanquée de 2 corps latéraux, le tout
enveloppé dans des structures tubulaires virales
qui n’ont rien de commun avec les enveloppes
virales classiques.

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