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Un Mvet d’Akue Obiang


Livre I, Nláŋ ábyɛ
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Régis Ollomo Ella Ngyema Ebang’a

Un Mvet d’Akue Obiang


Livre I, Nláŋ ábyɛ

Préface de Grégoire Biyogo


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Nous sommes conscients que quelques scories subsistent


dans cet ouvrage.
Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre
compréhension.

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54163-4
EAN : 9782296541634
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Dédicace

A Prisca Ntsame, ma sœur.


Une courte vie construite de nos petites mains démunies. Une enfance
volée par une responsabilisation précoce. Une existence faite de
privations, sans père noël ni gâteau d’anniversaire, mais exclusivement
consacrée au travail. Le ventre vide, mal vêtu, mal coiffé, sans électricité
ni eau courante. Une détermination et une soif de réussite sans égal
anéanti aussi facilement… C’est injuste !

ǎ nà, é tsíí bí ŋgə́ kìrì, è də̀ mǎ sɛ ́ yāŋ étām-ètám !1

Epigraphe

Je suis la vieille croûte d’arachide, que l’on aime, que l’on n’aime pas, à
tous, je laisse en bouche, un goût aussi agréable que l’huile de
Sangmélima.

Akue Obiang

1
‘‘Mère ! Le champ que nous avons défriché, je l’entretiens et le cultive désormais tout
seul’’
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Remerciements

Notre gratitude va d’abord à l’endroit du Professeur Grégoire Biyogo


qui a gracieusement relu, corrigé et signé la préface de cet ouvrage. À M.
Pether Medjo-Mve pour son regard scientifique sur les aspects purement
linguistiques.
A Marc Mve Bekale et Steeve Ella pour la lecture critique préliminaire.
Merci à Belinga-Belinga pour sa relecture et ses judicieuses suggestions.
Je pense à nos longs entretiens nocturnes qui me conduisaient à réajuster
mon texte.
Notre gratitude va également à l’endroit de la famille d’Akue Obiang et
particulièrement à Simon-Pierre Obiang Akue, et Marie-France
Andeme Allogho dont la collaboration directe a permis l’élaboration de
cet ouvrage.
Merci à Ada Ella et à Minko M’Ondo, mes parents, pour leur affection
permanente.
Merci à Martin Ella Nguema Ebang le sage qui a su comprendre et
nous faire comprendre que l’Ekang moderne ne se construira qu’avec,
dans une main, le ‘stylo des blancs’, et dans l’autre, le ‘stylo des fang’
c’est-à-dire son héritage culturel. Cet ouvrage n’est que la matérialisation
de ta noble pensée.
Merci à Marie Françoise Rombi, ma directrice de recherche, ainsi que
Dany Zong, mon éternelle compagne.
Merci à Ollomo Jeremy, Ollomo Jemimah et Ada Christy, mes
enfants. Votre innocent soutien demeure ma principale source de
motivation.
Merci à Nàà Avomo Akue Mba Ngomo, Carine Avomo, Junior
Minko, Ivan Mezui, Nàà Mekemeza m’Akue, Nsegue Ella, Mema
Mengue m’Ella, Nguema Ella Nguema, Nkene Ella, Okomo Ella,
Ebang Ella Nguema, Mekui m’Ella, Ella Ella Nguema, Simone
Aboughe, la chaine humaine sans laquelle je ne suis.
Merci à Henry Nguema, Cyriaque Akomo, Ndong Enguerran et
Théodore Yinga-Yinga mes fidèles compagnons.
À toi qui as participé de près ou de loin, d’une manière ou d’une autre à
la réalisation de cet ouvrage, merci.
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La Harpe et l’esprit : préface du récit « Abia » de David Akué


Obiang, traduit par Ollomo Ella Nguéma Ebang.

Par Grégoire Biyogo, philosophe, égyptologue, père de la mvettologie.

Les travaux de recherche sur le mvett au Gabon ont quelque peu


stagné depuis la disparition des deux frères mvettologues, enfants
terribles de la culture ékang, Assoumou Ndoutoume, remarquable
historien du mvett, et Tsira Ndong Ndoutoume, le père du mvett
graphique, virtuose du moment tragique du mvett. Tous deux et moi-
même constituons les principaux théoriciens de l’école de
mvettologie, dont le précurseur a été Zwé Nguema qui, pour n’avoir
pas théorisé sur la prépondérance du moment graphique du mvett, ne
l’en n’a pas moins inauguré, en acceptant de faire transcrire et de faire
traduire en français son œuvre majeure.1
Ainsi, l’école en a-t-elle pris un coup de cette double absence et s’en
est difficilement relevée. C’est en cela que la parution d’une œuvre est
un événement qui réjouit l’école de mvettologie et qui explique que
j’aie accepté d’en signer la préface.

I. Prélude
1. David Akué Obiang a apporté une fraîcheur, un humour débordant
et une grande intelligence politique au mvett, qui a particulièrement
renouvelé et fait progresser nos connaissances sur ces topiques. C’est
le grand maître du rire et du voyage, un peu notre Cervantes, comme
Mvom Eko a été le Mozart du mvett, et Tsira Ndong notre Virgile,
celui qui a élaboré la consubstantialité au tragique, et surtout le père
de la raison graphique du mvett.

2. Mais il y a plus, Akué, c’est l’hymnode harpiste qui, par sa voix


cassée et hilare, a concentré le mvett vers la chose publique, en
gageant de redéfinir le mvett comme méditation politique. Il a regardé
la Cité et son organisation, raillant les travers qui l’obstruaient et
invité les hommes à aller au-delà de ce « peu » consternant que nous

1 Zwé Nguema, Un Mvet de Zwé Nguéma, trad. Paul et Paule de Wolf, Collecte,
initiative du projet, (Herbert Pepper), Paris, Armand Colin, 1972.
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offre le monde, pour forcer la porte de la liberté à travers l’invention


de nouvelles institutions, par la persévérance, le mérite individuel,
l’autodépassement et la re-description toujours plus différenciée et
plus novatrice de notre histoire, sous le signe de la subversion de notre
destin économique et politique, de notre transformation, et de
l’invention permanente de notre statut de puissance. Le mvett
enseigne à dominer les lois de la Nature et à se dominer soi-même, à
dominer la force dont déborde la Nature et qui se propagerait sur nous
sans l’opprimer, et plus encore à dominer l’état de nature, l’état de
chaos naturel ou social, en créant un ordre dynamique, reposant sur la
recherche et la mise en place d’un Etat fédéral organisé sur le mode de
la transparence et de la puissance économique et militaire. Une
puissance militaire qui cherche à réguler la paix, à canaliser les
guerres, à maintenir des échanges fructueux entre les pays, à garantir
les échanges entre les différents pôles du monde.
3. Au titre des inventions formelles, le mvett d’Akué Obiang n’en a
pas moins contribué à des avancées. Il y a d’abord ceci de frappant
qu’il a redonné à la tournure onomatopéique et idéo-phonique sa place
réelle dans le récit, c’est-à-dire la première. Non pas que ce trait
esthétique soit absent chez les autres diseurs, mais il se constitue
comme quelque chose d’inaugural chez Akué, lequel imite les menus
bruits de la Nature, imite les contorsions de la faune comme le
bruissement de la flore, probablement est-ce pour restituer et sonder
en profondeur la condition sonore de l’existence elle-même. Il a imité
les sons lointains qui flottent sous la pression de l’écho, allant des plus
prosaïques aux plus secrets d’entre eux, jusqu’aux plus complexes. A
la vérité, il a contribué à dégager une conception toute acoustique et
musicale des choses et des êtres. Le monde serait porté par des sons
subtils et par une douce musique qui habiteraient toute chose. Encore
faut-il les entendre, les compénétrer, et se laisser transformer à leur
contact, comme l’univers qui se laisse être lorsque surgissent les bruits
initiaux, avec le Big Bang.
4. Le regard du diseur de mvett s’est dépris de toute lourdeur.
Redevenu léger, il surpasse toute pesanteur, se rit de toute gravité, qui
a revisité notre acception de la Démesure, l’hybris, le risible. Akué
introduit quelque différence dans les intermèdes, redoublant de grâce
et de burlesque tiré essentiellement de ses biographèmes, dont les
constantes sont la permanence du voyage, le jeu de la traversée du
monde par l’artiste et son art, la rémanence des amours fugaces,
fulgurantes et jamais apaisées qui viennent renchérir le timbre tonique
de son art, la vivacité de son regard critique retourné contre la société,

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autant de traits qui caractérisent et nourrissent son mvett, en étirant


toujours et encore la connaissance de l’être humain et de
l’organisation de la société.
5. La modernité de son art tient pour une large part du réalisme social
de ses descriptions et de la grande simplicité de ses motifs, de ses
thèmes et ses questions de prédilection, lesquelles sont ponctués par sa
voix cassée, et par la pincée syncopée de sa harpe si symptomatique
de son humour décapant. Il est le premier à introduire dans le mvett
des thèmes aussi étonnants que la partie conflictuelle de football, les
dessous imprévisibles du jeu de carte, et sa relecture structurelle – et
non compassée ni sentimentale - de l’argent comme cela qui est au
cœur du pouvoir suprême, et qui déclenche volonté de puissance et
quête effrénée de la gloire. Ses lamentos sont toujours légers, et ses
soliloques entremêlés de la lyre d’Eros.
6. Si Akué se rattache bel et bien au quatrième style de mvett, celui
que l’on nomme Angoane Mane Ekome, il va cependant introduire en
son sein une rupture. Tandis que chez la plupart des aèdes le récit part
d’Okü (chez les Mortels) et se prolonge à Engong (chez les
Immortels), pour éclore à partir d’un motif de guerre (casus belli),
chez « Vir vir », c’est tout à fait l’inverse. Le récit part souvent
d’Engong pour refluer à Okü, où il surjoue son motif pour s’étendre
progressivement vers la zone de tension, avant de s’embrancher à
nouveau au cœur du territoire des Immortels. Au schéma triangulaire
classique : Affrontement des Mortels et des Immortels – avec un
mouvement de déportation du conflit allant d’Oku à Engong (où se
tient le procès final, pour l’évaluation logique, stratégique et politique
du combat), Akué oppose un schéma autrement plus complexe :
Affrontement biaisé et symbolique entre les Immortels eux-mêmes,
qui va être déporté chez les Mortels, puis chez les Immortels où
l’immortalité va être chaque fois éprouvée, mise en danger pendant la
confrontation des deux mondes antagoniques, avant le jugement final.
7. L’un des problèmes axiaux de son mvett est soulevé au soir de sa
vie, lorsque, parvenu au sommet de son art, il commettra le texte
parabolique d’Abia, qui est le sujet de cette traduction que nous
propose le jeune Ollomo, qui apparaît de ce fait comme transcripteur,
traducteur et linguiste, si du moins l’on en juge par la difficulté d’un
tel travail 2 . Ce qu’Akué apporte au mvett, c’est l’ampleur de la

2
C’est l’occasion pour moi de préciser que l’appareillage technique et théorique du
phonologiste ou du linguiste ne suffit pas pour affronter un tel exercice, pas plus
d’ailleurs que l’usage - même érudit - de la langue fang. C’est que le mvett

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méditation politique, en tant qu’il invite à ressaisir le mvett sous la


déclinaison et la ponctuation de la chose publique, dont les Cités
d’Engong constituent le modèle de l’organisation. S’il ne s’attarde pas
toujours sur les descriptions des combats, comme c’est le cas chez
Tare Zué Nguéma ou son fils spirituel, Tsira Ndong Ndoutoume qui
en détient le secret, à travers ses tableaux géométriques, la
monumentalité des fresques et des combats, la sphéricité des anneaux,
le génie des figures… c’est qu’il investit davantage dans le récit
comme jamais auparavant un tout autre souci, celui d’enseigner et
d’instruire l’auditoire ou ici le lectorat sur l’intelligence géophysique
et onomastique du mvett, avec sa redistribution inventive de la
cartographie d’Oku et d’Engong, par quoi il s’est révélé être l’un des
maîtres précieux, qui ait élucidé patiemment notre aperception des
principales généalogies des Immortels. Ainsi de la géographie
physique qu’il a rendue plus intelligible, de l’hydraulique qu’il manie
avec une aisance déconcertante, du massif floral qu’il traverse sans
cesse, de la faune à laquelle il recourt avec grand talent, des
institutions politiques qu’il a contribué à clarifier, et à en renouveler la
lecture, à réinvestir et à traduire…

8. Tout ce à quoi il a touché devait de la sorte subir une mutation


interne, quelque permutation sémantique. Citons pêle-mêle la
numismatique, la sociologie, l’histoire et les origines des personnages
et des lieux, des batailles, produisant par-dessus tout une étiologie des
sons, une anthropologie des danses, qui justifient sa grande pédagogie
et sa sociologie inaugurale des mœurs…). Peut-être un peu plus que
ses prédécesseurs a-t-il refaçonné les intermèdes musicaux, en affinant
l’autofiction et l’autodérision, toujours entremêlé des amours
incertaines mais fortes, et plus encore a-t-il redéfini l’auditoire comme
une véritable instance diégétique du récit, lui concédant la possibilité

comporte ses idiomes, ses langues, son langage codé, irréproductible, quasi-
intraduisible nommé l’ékang. C’est donc qu’il faut être mvettologue, mvettéen ou
mvettophile pour s’y autoriser. On comprend dès lors que le traducteur de Un Mvet
de zwé Nguéma n’ait pu gager l’exercice qu’avec le concours et la science de Tsira
Ndong Ndoutoume, qui reçoit au demeurant des consignes strictes de son Maître au
sujet de la traduction qui est en cours, pour garder le côté secret et initiatique du
mvett et ne pas le révéler pendant la traduction. D’où la fameuse expression de
Maître Zué Nguéma : « Avitsang », que l’on peut traduire comme ceci : « montre-
leur un tout petit peu le sens de la chose mais veille à en préserver scrupuleusement
le côté sacré».

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ultime d’intervenir dans le processus de l’énonciation (et de


narritivisation comme le montre le récit d’Abia).
A côté des grands maîtres comme Zué Nguéma, à qui nous devons le
premier grand récit et la première décision de traduire son mvett,
d’Edou Ada, le maître d’Akué, du mvett féminin d’Ella Mone Mbone,
ou de celui tonique d’Eko Bikoro, et de son prodigieux fils Mvom
Eko, qui a été le génie précoce du genre et sa légende, de Tsira Ndong
Ndoutoume, qui le plus a fait connaître le mvett et contribué à lui
fournir des perspectives heuristiques, le nom d’Akué Obiang
représente pour les mvettologues, les ékangologues, les plasticiens,
historiens des arts, amateurs, auditeurs, lecteurs et autres mvettophiles,
comme une exception, laquelle fait naître et épanouir l’âge de la
maturité politique du mvett.
9. Akué s’est ainsi autorisé des arbitrages subversifs qui allaient
contribuer à la qualification des problèmes du genre. Il a introduit des
innovations qui ont modifié ce que nous savions du mvett en révélant
de nouveaux noms des personnages d’Engong, de nouveaux attributs
des différents clans, de nouvelles institutions, de nouvelles fonctions
comme par exemple le personnage du Pasteur Etouang Mba, tout en
faisant état de ce que les différents « héros » sont devenus aujourd’hui
même à Engong, précisant leur train de vie, leurs nouvelles ambitions
ou leurs situations professionnelles. La plus grande audace de
l’imagination akuéenne est d’avoir tiré Angoung Ndong d’Akoma
Mba, le Chef suprême d’Engong, en cela il montré qu’il y avait en
chacun des Mortels un prodigieux Immortel, et en chacun des
Immortels, la possibilité de la déchéance du statut d’immortel. Cette
logique de la dégradation plus encore, a-t-il repensé le dénouement
immobiliste de l’affrontement Mortels vs Immortels qui avait toujours
vu la victoire des Immortels. En déportant Akoma à Okü, pour
réorganiser le destin politique et donc militaire des Mortels, en élevant
les Mortels au rang d’Immortels, il inverse le destin manichéen et
inégal de l’issue du combat traditionnel Engong vs Oku, et tient que
l’immortalité est accessible aux Mortels, et qu’il convient en cela de
s’organiser, de travailler, de penser, de calculer, de prioriser l’unité et
le méride individuel.
10. C’est en cela que, traduire son mvett - ici en français - était
devenu autant urgent que nécessaire, qui a corrigé une négligence
longue de plusieurs années. Pour faire connaître la teneur de son art et
le caractère pénétrant de sa réflexion générale sur les mœurs et
principalement sa méditation politique. Contrairement aux tragiques
comme Tsira, inimitable dans la théorisation du mvett dans le temps

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même où il l’écrit, ou à Mvom Eko l’interprète osé de la déshérence


des dieux - qui ont produit de grands récits tragiques -, ou même d’Eyi
Nkogo Moan Ndong – autre grand maître du rire et de l’invention des
paradigmes - Akué apparaît comme un existentialiste, attaché à
l’existence, à donner du contenu politique à un monde défiguré par le
Néant, par le silence de Dieu, par les mésusages de l’argent et par la
sottise.
La parution de ce livre qui traduit un de ses textes les plus importants
et les plus prophétiques (Abia) constitue en ce sens un événement, au
sens derridien de l’imprévisibilité du geste, du lieu et du moment de
son émergence et de son contenu. En cela, il fonctionne comme la
correction légitime d’une injustice : l’oubli injuste par les
mvettologues de David Akué Obiang, dont l’œuvre immense se tient
pourtant, comme on le sait, devant nous…

II. Autour de la traduction


1. En cela aussi, le jeune linguiste Régis Ollomo Ella s’est essayé à un
exercice périlleux, qui présumait une grande patience, une écoute
minutieuse des sons, y compris des silences, des menus fonds de
bruits, avec le réexamen prudent des expressions idiomatiques,
souvent intraduisibles, il eût fallu beaucoup de courage pour parvenir
à la double subversion du langage et du sens communs. C’est en cela
que son travail, reste avec ses rêves et ses imperfections, une bravade,
une contribution décisive pour le mvett, plus encore lorsque celui-ci
appelle une grande écoute du sens des mots et des choses, et lorsqu’on
traduit l’un des compositions ultimes aussi abouties qu’Abia, par un
harpiste parvenu lui-même au sommet de son art, et qui de surcroît a
lui-même conçu l’existence sous l’angle phonique, comme une
combinaison de bruits.

2. Cet acte de traduction témoigne incontestablement d’une audace,


d’une grande passion autant que d’une exigence de restitution du texte
initial : enregistré en 5 cassettes audio. D’où la noblesse du projet :
traduire l’un des textes majeurs du mvett d’Akué Obiang, qu’il a lui-
même conté, autour des années 1980, au sommet de sa gloire, comme
par préfiguration du tournant politique qu’allaient connaître le Gabon
et les pays africains, invités à abandonner l’atrophie qui tétanisait le
monocentrisme des partis-Etats, au profit de l’ouverture démocratique,
à la faveur entre autres du multipartisme, pendant les Conférences
nationales de 1990. L’artiste visionnaire offrait ce legs politique à la
démocratie gabonaise naissante, qui était superbement sans contenu ni

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forme et ignorait tout de la Résistance qu’allaient lui opposer une


certaine pesanteur née de l’essentialisme des habitus politiques
dominants, de l’immobilisme et de l’immuabilité instaurés par ces
Ubu, rêvant de totaliser le pouvoir, de sa parfaite confiscation, comme
celle de l’alternance politique…, autant de pratiques anti-
démocratiques, tournant éperdument le dos à l’esprit de tolérance, à
l’échange contradictoire, à la mutation profonde des institutions et des
acteurs, au courage et au défi du changement – thème monumental de
ce texte - et à la passion de l’alternance, une alternance qui va de soi à
soi puis de soi aux autres, et qui régule le véritable axiome du
changement. Aspiration au changement qui a pourtant une postérité en
Afrique, allant de la Nubie à l’Egypte antique, jusqu’aux Empires, où
a été créé le premier texte démocratique de l’Histoire : le Traité du
Mandé de 1222...). Il faut dire que l’Afrique des partis uniques et des
tyrans n’emprunte pas toujours son modèle aux cultures anciennes,
particulièrement critiques à l’égard de la totalisation du pouvoir, du
schéma monologique… mais semble prendre sa source dans le modèle
ou plus exactement l’anti-modèle de l’Etat colonial, ponctué depuis
par des pratiques stagnantes. Or, Akué semble nous dire deux choses
que la préparation est la condition nécessaire du changement, et que
celui-ci gagne à être radical. Ce point frappant est commun au dernier
Akué comme au dernier Tsira, celui de L’Homme, la mort et
l’immortalité, où l’on assiste à une profonde métamorphose spirituelle
du personnage d’Akoma. Le second Akoma de Tsira est déiste, et
aspire au ciel. Celui d’Akué regarde à la terre, en l’occurrence à la
chose publique, à la rigueur de son organisation, au courage de
l’action méditée et concertée…
3. La structure du texte n’en dégage que moins la force de mutation.
En effet, le texte d’Abia, tel que le redistribue Ollomo, s’articule
autour de 5 parties, elles-mêmes précédées d’un Avant-propos et
d’une brève Introduction, qui justifient la traduction adoptée, à l’appui
de la phonétique internationale. Plusieurs « parlers » issus du fang
ancien interfèrent dans l’exercice (ntumu, bulu, mekè, mvai…). Le
programme général de l’exercice, comme dans Un Mvett de Zwé
Nguéma, auquel il en emprunte indiscutablement, consiste à transcrire
le texte dans sa langue originelle (nommée par les mvettologues et
philologues eux-mêmes l’ékang (le genre s’appelle bien mvett ékang),
pour le traduire par la suite seulement en français. Ce schéma
transcription/traduction permet au spécialiste comme au lecteur
d’apprécier le souci chez le jeune traducteur de coller rigoureusement
à l’esprit du texte transcrit, et la complexité face à laquelle se trouve

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confrontée une telle tâche, que de fixer ad vitam aeternam les


sonorités primitives du texte, exigence qui comporte cependant
toujours le risque de sacrifier à la fluidité de la traduction française et
hante de la sorte tout traducteur comme l’épée de Damoclès. On peut
toutefois se réjouir que l’essentiel ait été sauvé, par une certaine
patience de l’écoute du texte originaire.

Il convient par ailleurs de souligner ici que l’ékang est une langue à
part entière, exclusivement usitée du mvett. C’est la langue du mvett,
la langue hiératique du peuple Ekang lorsque le fang est la langue
démotique de ce peuple. Le mot fang est une désignation populaire du
mot Ekang. Le mvett écrit l’ékang3, les diseurs de mvett parlent cette

3
A partir de l’usage qu’en font les diseurs de mvett, sans conteste, les mvettologues
comme Ondo Ella Ebang ou le père de la mvettologie et du moment philologique du
mvett, l’auteur de ces lignes, le mot Ekang peut renvoyer à cinq acceptions
distinctes :
Par étymologie, ékang signifie la « lettre », bikang au pluriel (les lettres). Du verbe
akang : peindre calligraphier, écrire.
-Puis ékang renvoie à la zébrure, la rayure (ékang alen, celle de la noix de palme),
-Ensuite Ekang désigne formellement les guerriers Immortels, issus de la
descendance d’Ekang Nna. Il s’agit aussi de tous les habitants d’Engong qu’on
appelle ainsi, en tant qu’ils sont issus d’Ekang Nna : mvok Ekang Nna.
-Puis le mot Ekang connote les Fang en nommant le pays « Fang » lui-même dans
son étendue géographique et l’évocation de son passé historique et de son unité
sociologique : Mvok Ekang.
-Enfin, Ekang désigne politiquement et territorialement les « Fang » eux-mêmes
dans la globalité des 7 branches primitives ayant essaimé depuis. Nos recherches en
égyptologie et en philologie ont ainsi confirmé que le mot Ekang désignait à la fois
les descendants d’Ekang Nna et le peuple historique qui est à l’origine du mvett. Et
qui a été à Kémit (Egypte) gardien des lettres (ékang), a calligraphié et peint
(scribes) et chanté la harpe (musiciens). L’analyse philologique a ainsi montré que
l’appellation « Fang », au sujet de ce peuple, était pour le moins impropre. Puisque
le nom Fang est celui qu’a porté l’un des 7 descendants d’Afiri Kara, et que, d’un
point de vue logique stricto sensu, la partie (Fang) ne peut désigner le Tout (Ekang).
C’est comme si Ntumu, le dernier fils de ce même Afiri Kara (celui qui gardait la
canne du père vieillissant et devenu aveugle, et qui a eu le privilège de
l’accompagner partout), devait désigner l’ensemble du groupe. Ni Fang, ni Ntumu,
le nom par lequel ce peuple s’est désigné lui-même est celui d’Ekang.
Une autre tradition veut qu’on désigne les Fang Anciens à partir du mot Nti, ce qui
est au fondement, la fondation, le principe, la constitution ou le commencement au
sens aristotélicien de premier moteur. Du verbe « ati », inventer, commencer, bâtir,
Be-(N)ti, signifie les bâtisseurs, ceux qui sont à la source, à la fondation, les
fondateurs. Ekang partage en effet l’idée qu’il a pris part à la fondation de l’univers,
d’où sa cosmologie allant d’Eyo à l’engendrement des hommes... D’où aussi
l’existence des personnages cosmologiques comme Angoung Bere Otse, qui se

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essentiellement cette langue hiératique. Dans l’expression « mvett


Ekang », se signale tout à la fois l’idée que le mvett est écrit en ékang
et qu’il procède des Ekang, c’est-à-dire qu’il est constitutif des lettres
circulaires (ékang au singulier, bikang au pluriel) du mvett.
4. Il faut aussi savoir que certains parlers sont utilisés par des
personnages spécifiques, notamment chez Akoma Mba ou chez
Angone Endong qui parlent le « Ngom » (langage porc-épic » usité
lorsqu’ils rentrent en colère… Dès lors, seuls ceux qui font office de
traducteurs de cette langue martiale du Chef suprême des Immortels
permettent aux autres catégories d’Immortels d’accéder à sa pensée.

IV. La structure du texte Abia


1. La structure du récit d’Akué est rigoureuse et épanouie, qui
s’articule autour d’un mouvement heptatonique. La première partie,
Les caprices d’Etwang Mba, met en scène l’actant tensionnel, par
lequel surviendra la querelle. Un pasteur se plaît soudain à jouer aux
cartes, par-delà les tâches classiques de son apostolat, et emprunte à
cet effet 100 millions de F auprès de Medza M’Otoughou, le
multimilliardaire d’Engong, qui lui signe un chèque dans une
atmosphère cocasse.
2. La seconde partie, Le tournoi de poker à Engong, noue l’intrigue, le
pasteur se fait massacrer par Ntoutoume Mfoulou, guerrier spectral
qui seconde Engwang Ondo et assure la garde diurne du pays des

retrouve dans le clan des Mba Evine Ekang, et dont les textes eux-mêmes nous
disent formellement qu’il aurait assisté à la formation de l’univers et à la naissance
de la vie.
On peut donc comprendre plus simplement le sens de Be-ti, comme renvoyant à
l’idée des pionniers, des bâtisseurs par quoi on désignait – et se désignaient - les
Anciens Egyptiens eux-mêmes.
Il y a enfin le sens théologique du mot Nti : que l’on traduit par le Créateur, Dieu, le
Démiurge. Les louanges et adorations ékang révèlent sans équivoque cette
acception, lorsqu’elles traduisent :
1. « Nti é gna bélé m’éning O » (c’est le Créateur qui protège ma vie»
2. Nti é gna bélé m’éning O O… (C’est lui qui tient ma vie)
3. eh hié é Nti é gnà bele m’éning O (c’est lui seul qui la garde…) Zame é mien é
gna baghle mà… (C’est Dieu lui-même qui me protège) é mién é gna bele mvebe
w’om O (c’est lui qui module ma respiration)…

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Immortels. Il rafle l’intégralité de la mise et se refuse à poursuivre le


jeu.
3. La troisième parte, La grande palabre, dépité le pasteur porte
plainte contre Ntoutoume au motif de vol et d’escroquerie. L’accusé
s’en offusque, restitue les faits, ridiculise le plaignant dont il établit
que la version est grotesque, et le confine à la mendicité, qui tiendrait
une bonne partie de sa quête et de sa dîme de ses cent épouses…Il le
tourne en dérision, heurte tout le clan Mba dont fait partie Akoma
Mba, lequel tranche arbitrairement le procès en sommant l’accusant de
restituer manu militari la moitié de la somme à son propriétaire, et
insinue donc que le plaignant a bien été l’objet d’une escroquerie, et
consacre ainsi la pseudo-thèse de l’accusé qui tient Ntoutoume pour
un banal voleur. Profondément heurté, l’accusé écorne les idoles, et
atteint considérablement la dignité du Chef Suprême des Immortels en
révélant publiquement que celui-ci était un bâtard, un enfant adultérin.
L’affaire va prendre des proportions dévastatrices : le motif originel
du procès est minimisé, abandonné, qui se double d’un tout autre,
énorme en cela qu’il lève le voile sur un énorme secret d’Etat demeuré
caché depuis toujours, entre les seuls Anciens. Or, de l’apprendre
montre que le secret a été divulgué depuis longtemps, et que seul le
Tout-puissant Akoma ne s’en serait pas aperçu. Sa colère atteint donc
la Démesure, l’Hybris.
4. La quatrième partie, La mort d’Akoma, est la résolution ultime,
unique du Chef Suprême des Immortels, suite à l’insulte humiliante
qui vient de lui être infligée. Une seule réponse donc à hauteur égale
de cet outrage : quitter son poste de Commandement, et disparaître
d’Engong. Ce qu’il va faire en utilisant une ruse scabreuse, creuser de
ses propres mains sa tombe, ensuite se déporter vers son village natal,
celui de sa naissance problématique - objet de la cinquième partie,
Angoung Ndong du pays Yébivwé.
5. Ici le patron d’Engong tente de se ré-acclimater chez les siens, il
doit justifier sa version des choses : il serait bien né dans ce village il
y a très longtemps, fils authentique de ce village, même si cette
histoire a été oubliée par eux, puis les Immortels l’auraient emmené à
Engong où il aurait été porté au trône et serait devenu le puissant
Akoma Mba, lequel aurait été trahi. Les Immortels se seraient moqués
de lui, se seraient débarrassés de lui, le puissant des puissants. Il leur
faudrait une leçon inoubliable.
6. La sixième partie, Angoung Ndong le Yébivwé, est celle de
l’organisation méticuleuse et géostratégique de l’Immortel qui devint
Mortel, qui va rassembler les grands guerriers d’Oku pour leur

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annoncer son grand stratagème au cours d’un banquet monumental :


former une armée surpuissante pour aller combattre et infliger une
défaite solennelle - la première du genre - à Engong, d’autant plus
qu’il en connaissait les mystères, les moindres secrets, et toute la
géostratégie, jusque y compris la fameuse énigme des énigmes : le
secret de l’immortalité. Le nouvel homme fort d’Oku va donc unifier
la contrée et restructurer toutes les Cités, former son Armée d’élites,
élaborer les plans de l’assaut avant de se diriger vers Engong.
7. La septième et dernière partie, Les Armes circulent à Engong, est
un moment splendide, un feu d’artifice qui éclaire d’un jour nouveau
l’ensemble de la partition d’Akué et déconstruit l’histoire classique
des conflits du mvett, en en délocalisant pour la première fois le lieu et
le nom des vainqueurs et des vaincus. Un moment grandiose, peut-être
comme aucun diseur n’en avait encore imaginé le scénario
bouleversant : la capitulation aurorale d’Engong face à Oku et
l’ouverture conséquente d’une ère nouvelle dans l’univers du mvett à
travers la mise à plat du pays des Immortels. Cet aggiornamento va
mettre un terme à l’unilatéralité de la victoire des Immortels sur les
Mortels et tétaniser le vieux schéma despotique des combats entre les
deux mondes.

V. De la signification du texte

1. Exception faite du dernier livre de Tsira, L’Homme, la mort,


l’immortalité, qui est une bravade quasi-divine de l’imagination
mvetténenne, où l’immortalité est violemment éprouvée et disputée
aux Immortels, par le fils même de celui qui l’a concédée à Engong
(Obame Andome Ella entend retourner l’immortalité à Oku), le récit
Abia a atteint un sommet au lieu où il a daigné ravir le secret de la
puissance (symbolisé par le fameuse sacoche protectrice, garante de
l’éternité, Nsek Akam Ayong, destitué d’Engong), et donc de
l’immortalité à Engong et le donner à Oku, même si, comme cela se
voit dans le récit, c’est plus le Chef Suprême des Immortels qui le
maintient solennellement, plutôt que les Mortels en eux-mêmes. C’est
pour cela que ce texte est majeur.
2. Le défi d’Angoung Ndong Obama est sans précédent, accompagné
de Metomelorogotho, qui porte le tambour relevant les morts, et de sa
troupe d’élites, il pénètre Engong Zokh Mengam, étale son génie
militaire, répand les Mystères, prend possession des différentes Cités
d’Engong, plante des drapeaux en guise de conquête, passe comme un
éclair, fait tomber l’obscurité dans Engong, et s’empare du secret

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protecteur d’Engong, sous la barbe des plus félins guerriers de la


Terre. Tour à tour, il neutralise les poids les plus lourds, les guerriers
spectraux et invincibles: Ntoutoume Mfoulou est atteint de cécité,
Engwang Ondo est réduit en un anneau, Angone Zok est atteint de
surdité, et Medang, neutralisé par une arme fatale…
Engong est par terre, l’immortalité lui échappe, la puissance
l’abandonne, la colère d’Obangom, fils de Mba qui, humilié par
Engong, a tenu à humilier Engong. Angoung Bere Otse, le Mage
sonde les Mystères et découvre que le terrible guerrier venu
démanteler Engong, c’est Akoma Mba et conseille à Medang de
capituler... de se rendre.

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VII. Essai d’interprétation

1. Engong ayant été décapité, Akué n’en dit pas plus. Et ce silence
« in fine » est terrible, qui ouvre une béance vertigineuse au travail de
l’interprétation. Que va-t-il maintenant se passer ? Akoma reprendra-t-
il les rennes d’Engong après avoir recouvré sa dignité perdue ? Va-t-il
retourner à Oku pour faire fructifier son pays natal, le pays Yebivwé,
en en faisant le nouveau berceau de la création et de la science, le
nouveau siège de l’immortalité, maintenant qu’il a dépouillé Engong
de cet attribut, et qu’il a conquis puissance et invincibilité ? Va-t-il
décider de punir le pays renégat, de le mettre en flammes pour le
bannir de la mémoire et lui faire payer de la sorte son outrecuidance ?
2. Va-t-il au contraire l’obliger à rallier le camp des vainqueurs, en en
faisant une terre vassale, conquise définitivement, ayant perdu son
nom, son histoire, tout avenir, tout revenir et toute liberté ?
3. Comment interpréter par-dessus tout, le silence d’Akué, qui se
répercute dans le silence in fine d’Angoung Ndong Obama ?
4. Si l’on n’est pas certain du bénéfice qu’il y aurait à percer et épuiser
l’énigme du texte - celle qu’a creusé et a voulu laisser comme telle
Akué -, tout au moins apparaît-il que le personnage d’Angoung ne
sera jamais plus le même ? Lui qui est désormais doublement
immortel. Après avoir conquis cette immortalité à Engong, après avoir
difficilement vaincu Andome Ella, au cours d’un combat cyclopéen où
Medang Bore a décapité l’adversaire4, et Engouang Ondo, tué la mort,
celui qui s’appelait alors Akoma Mba a symbolisé la conquête de
l’immortalité, il vient d’en ravir le secret à Engong, Pas plus
qu’Engong et Oku. Et en un sens, c’est notre façon d’écrire, d’écouter
et de rendre compte du mvett qui s’en trouve être modifiée, à l’aune
de cette prépondérance de l’ambigüité et de l’énigme impulsée par le
maître mvett du village d’Awoua - qui est un grand bastion du mvett
comme l’est Engogom, la terre de Tsira et d’Assoumou
Ndoutoume…

4
On sait que cette affaire devait demeurer secrète, et que la prouesse militaire de
Medang devait échoir à Akoma.

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Graphie de vulgarisation conventionnelle.

Le fang est une langue à tradition orale, et donc sans écriture. Pour sa
transcription, les spécialistes font usage de la phonétique. C’est elle
qui a été utilisée pour la transcription du texte original. Nous avons
concomitamment fait usage de l’alphabet phonétique de l’Institut
Africain International (IAI), et de l’Alphabet Scientifique des Langues
du Gabon (ASG), proposée en 1990 dans la Revue gabonaise des
sciences de l’homme, n°2. (Référence complète en annexe.)

Les lecteurs n’étant pas nécessairement linguistes, nous avons


simplifié, lors de la phase de traduction, certains signes phonétiques et
les avons remplacés par des graphèmes en usage dans la graphie du
Français et de l’anglais. C’est le cas du graphème {gn} que nous
utilisons comme l’équivalent de la nasale palatale[ƀ] ; de {sh} comme
l’équivalent de la fricative post alvéolaire sourde [Ƒ] ; du graphème
{j} comme l’équivalent de la fricative post alvéolaire sonore [ʒ] , du
graphème {gh} comme l’équivalent de la fricative vélaire sonore [ű],
etc.
Le lecteur observera que la transcription s’effectue à deux niveaux : le
niveau segmental (celui des sons) et le niveau suprasegmental (celui
des tons). Le fang est en effet une langue tonale, ce qui signifie que
dans cette langue, les tons servent à distinguer des ‘mots’. La
transcription des tons se fera au-dessus des graphèmes segmentaux de
type vocaliques (voyelles) et de certaines nasales en position initiale
(les nasales syllabiques). Il ne s’agit pas d’accents aigus, graves et
circonflexes comme en français, mais bien de diacritiques permettant
de distinguer ‘des mots.’’

Pour ce qui est des anthroponymes, nous adopterons leur transcription


administrative lorsqu’elle existe.

Le fang utilisé ici est celui du conteur c’est-à-dire le fang Ntumu de


Bitam. Pour les notes sur la grammaire fang, le lecteur pourra se
reporter aux annexes d’un Mvett de Zue Nguema. C’est l’une des
synthèses les plus fiables sur la grammaire fang Ntumu. Elle a été
élaborée par Paul et Paulle De Wolf, linguistes spécialistes de cette
langue.

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Pour une description linguistique plus avancée et plus complète de la


langue fang, le lecteur pourra se référer aux travaux de Mba-Nkoghe,
Andeme Allogho, Mendjo Mve, Ondo Mebiame et Afane Otsaga
(références en annexe).
En somme, j’ai retenu pour la traduction (et non pour la transcription)
la graphie simplifiée ci-dessous :

Consonnes simples.
Graphèmes équiv Phonétique Exemples

p [p] pə̀pá ‘’papa’’


b [b] bìtó ‘’vêtements’’
t [t] táwòlò ‘’serviette’’
d [d] dŢ́p ‘’nombril’’
l [l] lámá·· ’lampe’’
f [f] fà ‘’machette’’
v [v] váná ‘’ici’’
s [s] sí ‘’terre’’
z [z] zə̀ə̀ ‘’barbe’’
k [k] kárá ‘’crabe’’
j [ʒ] jìgn ‘’fruit du palmier raphia’’
m [m] mís·· ’yeux’’
n [n] nàà·· ’grand-mère
h [Ɂ] kàhà (ntumu) ‘’non’’
(coup de glotte). Pensez au son produit lorsque vous avez le hoquet)

ẅ [ẅ] áẅîgn ‘’tuer’’


w [w] wàhà ‘’chimpanzé’’
y [j] yə̀ə̀ ‘’ravin’’
ŋ [ŋ] fyàŋà (ntumu) ‘’blague’’

y, w et ẅ peuvent entrer en combinaison avec d’autres consonnes. On


obtient ainsi des consonnes complexes telles que kẅ, bẅ, fy, bw, pw,
nw etc.
De même, les nasales « m » et « n » peuvent précéder d’autres
consonnes. On obtient des consonnes complexes semi-nasales de type
nk, ng, mp, nkp, mb, ngb nkẅ, nfy, etc. Ils peuvent, en position
initiale, porter un ton.

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Consonnes complexes
sh [Ƒ] òshíí ‘’raphia’’
gh [ű] mvŢ̀ghŢ́ (fang mekè) ‘’bien-être, paix’’
(le son ressembleà un {r} prononcé avec la luette).
ny/gn [ƀ] nyúú ‘’corps’’
kp [kp] òkpàá ‘’perdrix’’
gb [gb] aljgbiljgn ‘’beaucoup’’
ng [ŋg] fyàngà (bulu) ‘’blague’’
nk [ŋk] nkóh ‘’canne à sucre’’
ngb [ŋgb] ngbèt ‘’purée de maïs’’ ;
ngbóó ‘’sorcellerie’’ ;
zàngbáá ‘’sept’’
nkẅ [ŋkẅ] nkẅũƸgn ‘’panier’’ ‘’hotte’’
ngẅ [ŋgẅ] ngẅũƸn ‘’mille-pattes’’ ;
ngẅiljgn ‘’porc’’.
Vẅ [vẅ] ávẅũƸn ’’oublier’’ èsiƼ

Les voyelles

a [a] kárá ‘’crabe’’


i [i] mvîn ‘’noix de palme’’
o [o] kóp ‘’tique’’
([o] fermé comme dans ‘’cause’’)
Ţ [Ţ] kŢŢ́p ‘’récipient’’
([o] ouvert comme dans ‘’or’’)
u [u] kú ‘’poule’’
(équivaut au ‘’ou’’ français)
e [e] èlé ‘’arbre’’
(équivaut au ‘’é’’ français)
ũ [ũ] shṹlṹ ‘’fourmi noire’’
(équivaut au ‘’ai’’, ‘’è’’, ‘’ê’’ français).

ə [ə] mvə̀ng ‘’pluie’’


(équivalent du ‘’e’’ muet français).
Ʉ [Ʉ] ntsɄ́tsɄljm (mekè) ‘’‘arc-en-ciel’’
(ressemble à un ‘’ou’’ français prononcé avec
un cheveu sur la langue)
Ŷ [Ŷ] mə̀ndzŶ́m (fang mekè) ‘’eau’’

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(ressemble à un ‘’i’’ français prononcé avec un cheveu


sur la langue)

Les tons

́ àbé, ‘’vilain’’
Ţ́Ţ́ŋ ‘’tantine’’

m̀ bóŋ ‘’petite sardine’’ (le timbre vocal monte).

̀ ábèè ‘’suivre’’
sŢ̀ŋ ‘’tombe’’
m̀ bòŋ ‘’manioc’’ (le timbre vocal descend).

Ƽ àbeƼ ‘’cola’’
sŢƼŋ ‘’songo’’ (le timbre vocal descend puis remonte)

- mviljn ‘’antilope rouge’’


ányulj ‘’boire’’ (timbre vocal moyen)

^ mvîn ‘’noix de palme’’


mbôŋ ‘’traverse’’ le timbre vocale monte puis redescend.)

’ Marque de liaison liée à une élision :


Bə̀wàɁà bə́ mán’éŋgŢ̀ŋ pour Bə̀wàɁà bə́ máná èŋgŢ̀ŋ ‘’Les
chimpanzés ont fini les figues noires’’

NB : Le ton haut sera obligatoirement noté. Le ton bas étant par contre
le plus récurent en fang, on pourra, par économie s’en passer.
L’absence de ton sur un segment signifiera donc que ce dernier est
affecté d’un ton bas.

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Propos liminaire

Mu par la volonté de préserver la culture qui m’a vu naître et qui a fait


de moi ce que je suis, c’est-à-dire un humain (Mbòt) puis un homme
(Fám). Mu par la volonté de lui rendre tout ce qu’elle m’a donné
depuis ma naissance jusqu’à ce jour, c'est-à-dire des valeurs de
noblesse, de modestie et de respect de l’Homme. Mu par la volonté
de suivre les grands maîtres qui ont rendu accessible au grand public
cet art à la fois complet et complexe qu’est le Mvet, j’ai décidé de
proposer cette première traduction du Mvet du Grand Maître Akue
Obiang dit Virivit5.

Il convient tout d’abord de se demander : qu’est-ce que le Mvet6 ? Sur


un plan purement formel, ‘’Le mot Mvet ou mver7 selon les régions,
désigne à la fois l’instrument utilisé, le joueur et les épopées racontées
desquelles se dégage toute une littérature.’’ (Ndong Ndoutoume,
1983, p. 11). En dehors de cet aspect purement littéraire et artistique,
du Mvet se dégage toute une philosophie, un art de vivre, une quasi
religion : c’est un véritable ‘’poème philosophique’’ (Assoumou
Ndoutoume, 1993, p. 8).

Le redoublement du ‘’t’’ final que l’on rencontre très majoritairement


dans la littérature (Mvett), qui sous-tendrait l’existence d’une
consonne géminée en position finale, n’est pas phonétique (la
consonne finale est brève), et n’a aucune incidence sur la sémantique
et encore moins la sémiotique du référent mvə́t. Un allongement n’est
pertinent que s’il est formel d’une part et s’il a une incidence

5
Virivit est une déformation de David, le prénom d’Akue Obiang. En isolation,
David se prononce dávìt en fang. Le [d] final de David devient [t] (dávit) qui lui-
même se réalisera [r] en position interne (vírí…) et redevient [t] en position finale
Vírívit. Il s’agit simplement d’une alternance du phonème /r/ en [t] ou [d],
phénomène que nous retrouverons un peu plus loin.
6
Pour les lecteurs non habitués à la culture Mvet, nous recommandons vivement
l’Essai sur la dynastie Ekang Nna de Daniel Assoumou Ndoutoumou (références
complètes en annexe), ainsi que Les barricades mystérieuses et pièges à pensée de
(Boyer, 1988) qui sont de formidables outils euristiques permettant de comprendre
la structure sociale à Engong, la principale intrigue du Mvet, ses origines, sa
philosophie, la philosophie des conteurs, les écoles Mvetéennes, etc.
7
Il s’agit en réalité d’une alternance du phonème /r/. Celui-ci se réalise [t] (ou [d])
en position finale et [r] en position interne, (phénomène observé plus haut au sujet
de Virivit.).

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sémantique d’autre part. L’allongement de [o] dans ókóóó ‘’ loin là-


bas’’, de [u] dans ányuljulj ‘’faire boire’’ ou encore de [i] dans ásìì 8
‘’faire descendre’’ ; est formellement (phonétiquement) perceptible et
sémantiquement pertinente (ókó ‘’là-bas ‘’ est bien différent de ókóóó
‘’loin là-bas’’, ányulj ‘’boire’’ différent de ányuljulj ‘’faire boire’’ et ási,
‘’descendre’’ différent de ásii ‘’faire descendre’’). Dans Mvə́t en
revanche il n’y a aucun allongement formel à mettre en relation avec
un contenu sémantique objectivement identifié ou identifiable. Voilà
pourquoi je ne retiens pas la graphie Mvett, ne lui ayant trouvé aucun
fondement scientifique valable. Je retiens par contre [t] et non [r]
(puisqu’il s’agit en réalité de /r/), non seulement pour des raisons de
commodité de lecture mais également par ce que mon système de
notation est plus proche de considérations phonétiques que
phonologiques.

‘’Le Mvett dit le destin de la science et de la recherche’’ (Biyogo,


2002, P12). La représentation qu’il donne de l’univers, de l’homme,
de la relation entre l’homme et son environnement, entre l’homme et
la nature, entre l’homme et l’univers, entre l’homme et l’homme, de
l’homme face à la vie ou à la mort, de l’homme face à lui-même, etc.
est à la fois ésotérique, empirique, réaliste pour ne pas dire
‘’scientifique’’ (tout dépendant de la définition que l’on donne de la
science). Elle se recoupe avec -et/ou est en avance sur- non seulement
les résultats de la science moderne, mais également avec les préceptes
des grandes religions monothéistes et des cercles mystiques
contemporains. En somme c’est un vaste champ de recherche dont
l’exploration balbutie encore aujourd’hui, mais qui pourrait apporter
une plus-value significative à une société fondée sur un modèle
capitaliste aujourd’hui à bout de souffle.

Il est déjà assez difficile pour ceux qui, comme Tsira Ndong
Ndoutoume, ont côtoyé les grands maîtres, de poser le Mvet sur du
papier (‘’faire du Mvet’’ sur du papier), a fortiori pour le profane que
je suis. La tâche devient d’autant plus ardue dans la mesure où il est
question de traduire l’œuvre de celui qui a été le plus grand MbŢ̀-Mvə́t

8
L’allongement, dans le cas de ces verbes a une valeur causative et signifie ‘’faire
faire l’action suggéré par le verbe de base, (‘’le verbe primitif’’ pour reprendre la
terminologie de Pierre Alexandre)

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(‘’faiseur de Mvet’’ 9 ) de son temps. Que le lecteur soit donc


indulgent, si je ne parviens pas toujours à traduire fidèlement la
pensée de Virivit.

La question de l’écriture et de la traduction du Mvet viole l’un des


principes basiques du Mvet qui est celui d’être ‘’dit’’, en fang, au
corps-de-garde. Traduttore, traditore 10 . On dit : Mvə́t dà
dzóòbàn’ábaljalj ‘’le Mvet se dit au corps-de-garde’’. On dit aussi : məlŢ́
mə́ bũṹ ́yə́ ! mə́ bũṹ ́yə́ mvə́t ! ‘’Que les oreilles écoutent ! Qu’elles
écoutent le Mvet’’. Un autre adage fang dit : mvə́r’énə̀ mbə̀ng ányù
m̀ bòm émeljn ‘’le Mvet est meilleur quand il est issu de la bouche du
diseur lui-même’’. Autrement dit le Mvet doit être dit et l’auditoire
doit ‘’l’écouter avec ses oreilles et sans intermédiaire’’ (kàhà ǹtə́bə̀
zaljng).

L’écriture du Mvet se heurte à trois obstacles majeurs. Le premier


obstacle est lié à la traduction des textes d’une langue Bantu 11 vers

9
Le Mvet est un art complet. L’artiste qui le pratique est à la fois m̀ bòm mvə́t
‘’harpiste (joueur de Mvet)’’, ǹdzó mvə́t ‘’diseur de Mvet’’, ŋ̀yũ̀ mvə́t ‘’chanteur de
Mvet’’, ǹdzəƸm (mvə́t)’’danseur Mvet’’, et parfois m̀ bà mvə́t ‘’fabricant de
l’instrument Mvet’’. En fang, l’expression ábŢ̀ mvə́t ‘’faire du Mvet’’ absorbe
sémantiquement l’ensemble de ces réalités.
10
Adage italien signifiant ‘’traduire c’est trahir’’.
11
Le débat sur l’appartenance ou pas du fang à la ‘’famille bantu’’ résulte d’une
compréhension et d’un usage parfois ‘’abusif’’ du terme ‘’bantu’’. Le concept
‘’bantu’’, que nous tenons du linguiste W.Bleek, nait de l’observation d’une
ressemblance synchronique formelle entre plusieurs langues d’Afrique noire,
notamment dans la manière de désigner l’homme (usage de la racine *|-tù|,
l’astérisque indique que c’est une forme hypothétique, reconstruit, virtuelle et donc
qui, en principe, n’existe pas). Bleek emmétra l’hypothèse d’une langue mère
commune à toutes les langues observées : c’est le ‘’Bantu’’ (Homburger), encore
appelé Bantu commun (Guthrie, 1953), ‘’Urbantu’’ (Meinhof, 1910) ou ‘’Proto
Bantu’’. Plus tard, d’autres linguistes, notamment M. Guthrie, établiront un
ensemble de critères typologiques permettant de juger de la ‘’bantouicité’’ d’une
langue, ceci ayant une finalité classificatoire et donc strictement scientifique. L’un
des critères principaux est l’existence d’un système de classes d’accord et de
préfixes nominaux. (Alexandre, 1966, pp. 29-43), soumet les langues du groupe A70
(groupe auquel appartient le fang) aux critères de Guthrie. Le fang (qui est en réalité
une somme de six dialectes) rempli, sur un plan formel, tous les critères d’une
langue bantu. Les résultats de recherches en linguistique historique et en archéologie
montrent que les peuples parlant aujourd’hui des langues bantu, auraient longtemps
cohabités dans la région des Grassfields actuelle (entre le Nord du Cameroun et le
sud du Nigéria), considérée aujourd’hui comme le lieu de naissance des langues

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une langue indoeuropéenne. Lorsqu’on sait que chaque langue


véhicule des valeurs sociétales propres à une culture particulière, et
qu’elle retranscrit la vision du monde du point de vue de la culture
considérée, on comprend à quel point il est complexe de traduire des
concepts et des notions propres à cette culture. S’il est déjà difficile de
reprendre la pensée d’un individu dans sa propre langue maternelle,
on conviendra qu’il devient particulièrement ardu de dire dans une
langue (B) ce qu’un individu a dit dans une langue (A) qui n’est autre
chose qu’une vision du monde propre à la culture à laquelle il
appartient. Autrement dit de ‘’raconter aux autres ce que les mots
signifiaient pour celui qui les a prononcé’’ (Camilleri, 2003, P.12.).
Le deuxième obstacle que peut rencontrer l’écriture du Mvet, c’est
celui même de son écriture. Le Mvet est déclamé oralement, avec tout
ce que cela comporte sur le plan du non verbal et du para-verbal,
c’est-à-dire : l’activité mimogestuelle, le timbre de la voix du diseur,
le son de l’instrument Mvet (Harpe-cithare), le costume du faiseur de
Mvet, sa morphologie, ses postures, le regard qu’il pose sur son
auditoire, etc. Tous ces paramètres essentiels, ne transparaissent pas
nécessairement dans le Mvet écrit.

‘’Le diseur de Mvet est Mvet, l’instrument Mvet est Mvet, l’épopée
Mvet est Mvet et la philosophie profonde du Mvet est Mvet.’’
(Intervew Biyogo, in Abessolo Minko, 2003, 0 :12 :25- 0 :0 :13 :00).
Ceci signifie que le Mvet, pour être appréhendé dans sa globalité, doit
nécessairement réunir les trois éléments basiques que sont : le diseur,
l’instrument et l’épopée. Or, le Mvet écrit ne se focalise que sur
l’épopée avec tout ce qu’elle comporte comme chants, descriptions
autobiographiques et anecdotiques. Un Mvet sans la présence
physique du ‘’faiseur’’ et de son instrument devient de ce point de vue
quelque peu fade en ce qu’il perd deux tiers de sa substance sémantico
sémiotique.

Le troisième obstacle réside dans le fait que le Mvet conté sur du


papier sort de son contexte originel à savoir le Corps-de-Garde : Àbáá.
C’est l’Àbáá, case des hommes, symbole de la virilité, case au sein de

bantu. Vu sous cet angle, aucun peuple parlant une langue bantu aujourd’hui n’est
‘’Bantu’’ d’origine. Il n’existe donc que des langues bantu et des peuples parlant des
langues bantu. La véritable question que l’on devrait se poser, à mon sens, est celle
de savoir quelles langues parlaient les locuteurs des langues bantu actuelles avant
leur arrivée dans la région de Grassfield ?

28
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laquelle se règlent les problèmes de la tribu (AyŢ̀ng), case servant


d’avant-garde pour la protection du village, case au sein de laquelle se
prennent les décisions vitales pour l’AyŢ̀ng. C’est donc au sein de cet
Àbáá, de ce cœur du village, que se tiennent les séances de Mvet.
C’est en fait l’Àbáá qui valide la portée ésotérique du Mvet. Un Mvet
joué en dehors de l’Àbáá perd lui aussi de sa quintessence.

Dans le même ordre d’idées, on peut mentionner un autre élément tout


aussi essentiel : l’auditoire.
Le type d’auditoire que vise une œuvre écrite est différent de celui que
l’on peut retrouver au corps-de-garde. L’auditoire participant à une
séance de Mvet, joue un rôle non négligeable dans la mesure où il
participe- de par ses signes d’approbations et de désapprobation, de
par ses encouragements, de par le rythme qu’il entretient en battant les
bikpṹrəyũ (bikpárə̀ga)12 et la cloche (àngòng), de par la reprise des
refrains de chants, de par l’assistance qu’il apporte au conteur de
Mvet- à l’action et au bon déroulement de la séance.
L’auditoire contribue, non seulement à la validation de l’authenticité
de l’épopée proposée, mais également à la reconnaissance de la valeur
artistique du conteur, validant ainsi son statut même de diseur de
Mvet. En fait, c’est l’auditoire qui juge le conteur. L’épopée lui étant
destinée, il s’attend à juste titre à recevoir un message : le message
venant des confins du néant, des profondeurs du cosmos et des
galaxies (ŋ̀kút yà mənyùng). Un message délivré avant le début de la
vie, et qui est destiné à améliorer sa vie. Un message atemporel. Un
message qui est ancré en lui, qu’il porte et portera éternellement en
lui. Un message qu’il ne peut lui-même délivrer mais qu’il connaît et
qu’il a besoin d’entendre. Un message vivant, un message de vie. Le
vrai message, le message vrai. Le message qui est à l’origine de la
vie, celui qui a fait de lui un Être (Dzôm) et qui fait de lui un Homme
(Mbòt) (en fang, on dira édzóm bá lẅṹ ná Mbot ‘’la chose qu’on
appelle Homme’’). C’est le message Mvet, celui qui sort de la Bouche
d’Eyoo13, qui a été transmis à Oyono Ada Ngone14 pour qu’il redonne

12
Lamelles de bambou entrechoqués qui entretiennent le rythme pendant que le
diseur déroule son épopée. Akue Obiang les supprimera totalement lors de ses
dernières prestations. Cela commença le jour de l’enregistrement du texte que nous
allons traduire.
13
‘’Tout ce qui n’a pas encore été est dans Eyo. Tout ce qui a été procède d’Eyo,
tout ce qui est, est en Eyo. Et tout ce qui sera l’est par Eyo. Tout passe, Eyo
demeure. Il n’a ni commencement ni fin…’’ (Biyogo, 2002, p.127). (Ndong

29
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espoir à ses contemporains et que le diseur lui délivre aujourd’hui


pour lui redonner espoir.
Le diseur de Mvet est donc en réalité un messager, une Bouche. Le
message qu’il délivre est perçu par l’auditeur et, si ce dernier en
reconnait l’authenticité, il hoche positivement la tête ou s’écrie Yaaa !
en guise d’accusé de réception. Si un conteur n’est pas apte à
retransmettre de manière fidèle le Message, ce n’est pas un diseur de
Mvet. S’il ne révèle pas à l’auditeur ce message éternel qui sommeille
en lui, ou encore si le message qu’il délivre ne correspond pas au
message originel qui est inscrit dans le dzənglə (les profondeurs), le
tsíɁá de l’auditeur, c’est que ce Message ne provient pas de Celui qui
a inscrit le Message originel, c’est que ce message n’est pas
authentique, c’est qu’il n’est pas vrai, c’est que le barde qui le délivre
n’est qu’un imposteur. Alors, l’auditoire lâche unanimement ses
bikpṹrəyũ, et sort du corps-de-garde, mettant ainsi à sa manière un
terme à la séance et, pire encore, à la carrière du barde.
Eu égard donc à ces différentes considérations, j’ajouterai que
l’auditoire aussi est Mvet.
L’auditoire visé par le Mvet écrit, certes beaucoup plus grand, est par
contre plus épars et plus virtuel. Chacun de ses membres apprécie
individuellement l’épopée, et ne bénéficie de ce point de vue pas de la
chaleur et de l’aura qui peut se dégager d’une séance Mvet dûment
organisée.
Le lecteur comprendra donc que le Mvet écrit ne saurait être une
finalité en soi. Il ne donne qu’un ensemble d’outils permettant
d’accéder au Mvet authentique, celui qui est dit et que ‘’les oreilles
écoutent’’. Le livre n’est donc qu’une ‘’classe préparatoire’’ pour les
néophytes modernes avant l’accès au Corps-de-garde.

Tout l’art du jeu de la harpe-cithare Mvet réside dans la création


d’effets auditifs. Le joueur, de la main gauche joue une mélodie et de

Ndoutoumou, 1993, p.22) décline près d’une vingtaine d’attributs d’Eyo. C’est
entre autres celui qui vomit (áyó) toute chose, celui qui donne un nom (áyò) à toute
chose, celui qui se multiplia (áyòò) pour donner toute chose, c’est celui qui donne et
qui retire, c’est celui qui dit, qui agit, qui fait vivre, etc. Autrement dit, Eyo c’est
Celui qui Est et Celui sans qui rien n’est. C’est l’Etre absolu. Le nom d’EYOO,
longtemps resté secret, a été révélé par le Maître Zue Nguema lors d’une prise de
son réalisée par H. Pepper en 1960 (voir référence complète en Annexe). Ndong
Ndoutoumou, présent ce jour-là, décrit cette scène à la page 21 du troisième volume
de son Mvet.
14
Celui à qui le Mvet fut révélé.

30
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la main droite en joue une autre. Puis, reprend en boucle la même


opération créant ainsi un cycle musicale à travers lequel l’oreille
percevra une espèce de ‘’musique subliminale’’. L’auditoire entend
donc une musique très différente de celle qui est réellement jouée.
J’en ai personnellement fait l’expérience. Avec un Mvet bien accordé,
j’ai éssayé de jouer deux partition différentes avec la main gauche et
la main droite pendant une dizaine de secondes. La main gauche jouait
une partition du petit monoxyle à fente (àsə́mə́lə́ ŋkuu) et la main
droite une petite mélodie reproduisant le chant régulier de l’oiseau
omvə́k (mélodie souvent utilisé par les balafonistes fang). Cette
combinaison donne en temps normal et lorsqu’elle est jouée sur un
balafon le rythme nká-mbang, objectif que je visais personnellement
et rythme que j’entendais lorsque je jouais. J’ai enregistré cette courte
séquence, puis, à l’aide d’un logiciel de programmation audio, j’ai fait
tourner en boucle 1/8ème de l’enregistrement, ce qui correspondait à un
cycle, ceci afin d’obtenir une répétition uniforme. Le résultat était
stupéfiant. J’entendais, non plus l’àsə́mə́lé, l’omvə́k et nká-mbang,
mais quelque chose semblable à du balafon jouant un rythme proche
du Bikoutsi. 15 J’ai ainsi composé des dizaines de combinaisons et
aboutissais à chaque fois à des mélodie ‘’subliminales’’ différentes.
En mettant ensemble deux chants d’appel, utilisés dans la
communication tambourinée, j’ai par exemple aboutit à un troisième
chant tout à fait différent.
Chez les fang, la musique est d’abord communication. C’est
cette communication qui s’établit par exemple entre le joueur de nkúú
et le danseur. Le joueur, avec son Nkuu, donne des ordres et le danseur
s’exécute. Autrement dit, joueur parle au danseur à travers le nkúú. De
même la musique qui sort du Mvet est ‘’langage’’. Mais, à la
différence du Nkúú, le Mvet ne dit pas ce que le joueur lui demande de
dire, il ‘’dit’’ ce qu’il veut ‘’dire’’. Les initiés disent d’ailleurs Mvə́t
dà kŢ́bŢ́ ‘’ le Mvet parle’’. Et, du fait qu’il parle quasiment seul et ne
dit pas ce que le barde lui demande a priori de dire, le barde se sent
instrumentalisé, assujéti. Il ne joue plus d’un instrument mais devient
l’instrument de l’instrument qu’il joue. Le Mvet délivre alors des
‘’méssages subliminaux’’, et le barde qui le pince perçoit ces
messages, ce verbe, ces ‘’paroles’’ et les transmet à son auditoire.
C’est cela la mysterieuse ‘’voix cachée’’ dont parle Boyer, 1988, p.
120.

15
Rythme pratiqué par certains artistes du Cameroun.

31
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Dans le souci de préserver au maximum l’esprit même du Mvet


d’Akue Obiang, j’ai essayé de rester le plus proche possible du texte
original. Aussi, la traduction se fera-t-elle le plus souvent en français
du Gabon. Jai en outre, dans le même souci d’authenticité, repris les
différentes interventions du conteur dans son épopée, ses explications,
ses idéophones et interjections. L’objectif étant de faire entrer le
lecteur dans l’Àbáá et de lui faire découvrir le Mvet issu, non pas de
ma modeste plume (ou de mon modeste clavier), je n’ai d’ailleurs
aucune habilitation à dire du Mvet, mais plutôt de la bouche de Virivit
lui-même. Un Mvet à la fois complexe, humoristique et profond.

Volontairement je n’ai pas abordé les points relatifs à la cosmogonie


(que Virivit lui-même n’aborde que furtivement) et à la généalogie du
(des) conteur(s). J’estime que cela est du ressort des initiés qui ont
reçu le Mvet ‘’sans intermédiaire’’ (KàɁà ntǝ́bǝ̀ zaljŋ) de la Bouche
d’un maître. Le lecteur pourra consulter à ce sujet Tsira Ndong
Ndoutoume (Ndong Ndoutoume, 1993, p. 11).

Le Mvet d’Akue Obiang aura bercé toute mon enfance. Il est certes
décédé alors que je n’avais que quatre ans et que j’ouvrais à peine les
yeux, mais c’est à travers lui que j’ai appris à apprécier le Mvet. Je me
souviens des dimanches au corps-de-garde, avec mon grand-père, où
nous écoutions la diffusion de ses épopées sur Radio-Oyem. Des
épopées dont je récitais des passages et dont je récite toujours les
passages aujourd’hui. Mon grand-père me racontait quelle personne
extraordinaire était Virivit, mon oncle disait que c’était le meilleur
Mvet que l’on pouvait écouter. Ils me parlaient de la formidable
prestation qu’il avait réalisée au village quelques années avant sa
mort.
Son village se situait certes à quelque kilomètres du mien,
celui de sa mère à trois kilomètres du mien, mais son enseignement
‘’ludique’’ semblait m’être directement adressé. J’ai appris, au fil des
années à ne plus simplement réciter les passages, mais à saisir le
substrat sémiotique de ses textes et à hocher positivement la tête.
C’est donc dans le souci de comprendre et de faire comprendre, la
profondeur, la complexité, la beauté, la ‘‘lucidité’’, l’humour, la vie,
la virilité, l’actualité, la rhétorique, ainsi que le caractère poétique,
ésotérique, philosophique, prophétique et quasi religieux de son

32
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œuvre, mais également et surtout pour réparer cette injustice qui


existait face à son œuvre colossale, que j’ai entrepris ce travail.

Enfin, que le grand maître Akue fils de Tare Obiang, que


Virivit, que Foulabobomo 16 , qu’Akeng-Mana, qu’Awou Ebere
Ndzomo, qu’Elougou Minlam 17 , qu’Okor Mot, que Mi-Mese-
M’abebe, que Maa Yem, que Barizok, que Meyong-M’ayem Obiang,
que MŢnə́ŋgwaljn (neveu de) Nkoo, Minyélé, Nsim et Assok-Nye, que
MŢnə́ŋgwaljn Obout-Metom chez Elle Mengue, que MwaƼgaljn Andom et
Ebengwan, quartier Nsákàà, me pardonne si le français ‘’des blancs’’
(fàlà mintáŋán) que j’utilise ne parvient pas souvent à retranscrire
toutes les subtilités de son œuvre.

Régis Ollomo Ella Ngyema Ebang’a


Paris, le 12 janvier 2010

16
Foulabobomo : celui qui est aussi talentueux que plusieurs diseurs de Mvet
réunis : la crème des talents.
17
L’artiste virtuose. Littéralement ‘’celui qui anime les villages’’.

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Introduction

Chaque récit est introduit par un propos liminaire que conservent


souvent scrupuleusement les diseurs puisque relevant de la facette
sacrée du Mvet. En font entre autres partie, la cosmogonie et la
généalogie du conteur évoquées un peu plus haut.
Assoumou Ndoutoume présente cette introduction comme un
exercice de mémoire, une digression touchant ‘’plusieurs domaines de
la nature : les choses, les êtres et leur comportement, l’organisation
sociale, la généalogie, la vulgarisation du Mvet…’’ (Assoumou
Ndoutoume, 1986, p. 13).
J’ai pour ma part constaté que dans toutes les épopées de Virivit, le
même texte était utilisé. Les paragraphes sont certes agencés
différemment d’un récit à une autre ou livrés partiellement, mais ils se
recoupent majoritairement. J’ai donc jugé utile de présenter ce que
l’on peut considérer comme ‘‘la globalité synthétique’’ du texte
introductif du Mvet d’Akue Obiang. Aux paragraphes qui se
recoupent, j’ai ajouté ceux appartenant à des épopées spécifiques.
L’introduction ci-dessous représente donc une synthèse des
préambules issus de quatre épopées différentes : Abyũ, Byang-dúmá,
eyéle-kos, Nseng-ndama et akŢɁ ékyũƼ ndoŋ (Bouloungou)18.

Cont : MəlŢ́ mə́ bṹṹyə́ ! Que les oreilles écoutent !


Aud : Mə́ bə́ə́yə́ mvə́t qu’elles écoutent le Mvet !
Cont :
Mə́ kŢ́bə̀yaá émaljm mə̀bə́m Je parle des choses de
mebem (grande forêt),
yà àŋgòn àkŢ́Ɂə́-sə̀ŋ Angone et Akok-seng
Émaljm nsáɁ-ḿgbáŋ məsol’ èkovíɁ Les choses de Nsak-
Agbang, Mesol-Ekolvik,
étón ba mənyùŋ mfùlóvəŋ Eton et Mə̀nyùng, Nful-
Oveng19.
Asə́n émánə́ mvút Les écureuils ont fini les figues rouges,
Bə̀wàɁà bə́ mán’éŋgŢ̀ŋ Les chimpanzés ont fini les
Figues noires,

18
Les trois dernières épopées feront certainement l’objet de prochaines publications.
19
Je parle des choses qui se sont déroulées au pied de la chaine de montagne
(Ekolvik), dans le lointain pays Eton où l’arbre Oveng comporte un trou : l’auteur
fait certainement référence à la migration fang jusqu’à l’épisode d’Odzamboga
(òvə̀ng avec un trou).

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Asàŋgàn é mánə́ yá bót Les caïmans ont fini toute la


population
átŢljk ébə̀ M̀ búlú Óbyàŋ Míŋkoo des profondeurs de (la rivière)
Mboulou Obiang Minko.
Ndzó mə́sóŋ Celui qui parle à un retrait de deuil
ànə kàɁà kŢ́bŢ́ àn’énṹŋ ne parle pas comme une cigale,
Nkùr’òyə̀ŋ Celui qui joue de l’Oyəng (Mvet)
kàɁà kŢ́b’ànə́ yə̀ə̀ ne parle pas comme un ravin.
Ntumu àbələ́ mə̀sóóŋ Les Ntumu20 font le retrait de deuil,
OkàɁ bə́bə́lə́ mə́siŋ Les Okak font de la lutte,
Búlú nyáɁá àbələ́ Les Bulu pour leur part
òbaƼn yà mvə́lə́ font la guerre aux Mvele (Basaa)21,
Yà mədzó mə́ Zámá, Paroles bibliques
yà mə̀dùɁ nsámá mbŢ́ɁŢ́ et mensonge marchent ensemble.

Yə̀ sə̀ nâ ? N’est-ce pas ainsi ?


Aud : Nâ ! Ainsi !
Cont :
Mà síman mŢ́nə́ŋgŢ́n’ékur-mənyíɁ Je pense au neveu
d’Ekour-Menying,
Mà símán mŢ́nə́ŋgŢ́n’ásòɁólòng Je pense au neveu d’Assok-olong
Bə̀ngŢ̀ b’Eyàà chez Bengone Eyaa22.
A mŢ́nə́ŋgŢ́nə́ mìmbũ̀ my’átŢɁ, Le neveu de village
où les
tambours, bourdonnent,
Mìnkúú my’ássòk məŋgŢm les tamtams résonnent 23 ,
Ètə́ŋ zŢ̀ɁŢ̀ kàɁà mə̀bŢk Le bourgeon d’igname
ne donne pas de pastèque.
NgómóɁ ényàà vũ̀ nló C’est le pivert qui est
rouge de la tête,

20
Ntumu et Okak sont des sous-groupes de la communauté ethnolinguistique fang.
21
Bulu et Basaa sont deux groupes ethniques du Cameroun. Le bulu est de la même
famille linguistique que le fang. Lors de leur migration, les fang ont livré une rude
bataille contre les Basaa.
22
Assok-olong chez Bengone Eyaa: certainement une référence à Engóng.
23
mimbè my’atok, mìkúú my’ássok, éteng zoho kaha mebok : C’est une Référence à
Engóng que l’on dénomme également Eyina mbè minkúú my’assok mengom ‘’le
gros tambour mbũƀ̀ , les tam-tam miŋkúú bouillonnent (produisent un bruit
semblable au bouillonnement d’une grosse marmite) , les tambours ŋgŢm qui
bourdonnent.

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Ḿbàà àvũ̀ũ̀ mə̀fàp Le touraco lui, est rouge


des ailes,
Atsándzá émə́ná fònàn yà mə̀tẅíƀ Les moineaux sont aussi
rouges que l’arbre àtẅígn.
Òwó-ndẅìƀ kàɁà sùù mə́kilj áboljŋ L’écureuil volant ne pond
jamais d’œuf dans son nid,
Miyà mí mbòt Les intestins humains, eux,
mínə̀ èkì kàɁà bũrə́ mvə̀ŋ Abùm ne sont jamais mouillés
par la pluie dans le ventre.

Ndzó mə̀sóóŋ celui qui parle à un retrait de deuil


ànə̀ mŢ̀nə́ŋgŢ̀n’òbúɁ est neveu de la tribu Obouk.
Nkùr’òyə̀ng Celui qui joue de l’Oyeng
nyáhá mŢ́gŢ̀n’Òyono Ábùhù est lui neveu du village d’Oyono
Abougou.
Ngə́ óntáá àwú ébə́ləlj mbé Si tu vois la mort toucher
le méchant,
Wòná mə̀lwàŋ mə́ bə́ləlj mbəljŋ c’est que la misère touche le bon.
Òkwũ̀-ngŢ́Ţ́ L’homme apitoyé
k̀ ə làrə́ mŢ̀nə́nyáŋ mbòt mə̀və́ŋ ne pansera jamais les plaies du
frère de l’homme.

Mə́ kŢ́bə̀yá émaljm àsòɁ ólòŋ Je traite de ce qui se déroula à


Asok-Olong,
minkúú myásòɁ mə̀ŋgŢ̀m Minkúú-Myasok-MengŢm.24

Awú én’à mə̀bún ya kón La mort compte sur le fantôme.


Enìŋ məbún ya ŋyoljm La vie compte sur la vieillesse.
Òvón ón’à mə̀bún yà ŋkə́ə́, La hache compte sur son manche.
Fà dàɁ’èn’à mə̀bún yà ǹsŢ̀ŋ La machette compte sur sa pointe,
Nkúkwaljn mə̀bún yà ngə̀ŋgáŋ, Le malade compte sur le guérisseur,

Ngə̀ŋgáŋ ónà mə̀bún yà mə̀ndə́Ɂ Le guérisseur compte


mə́ byàŋ. sur les fioles de médicaments.

ÓƑí ńnə́n ónə̀ ndə̀m mímbaljalj On reconnait un grand fleuve à

24
Asok-Olong, Minkúú-Myások-MəngŢm : Village dans lequel le tambour fait à
partir de l’arbre olong, les tambours à fente (minkúú), et les tambours verticaux
(mengom) bourdonnent.

37
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ses affluents,
m̀ bàmbà mbòt ndə̀m éwòlà Un grand homme à son nom.
ǹlŢ́ŋ kàɁà bòmàn’àdzàp La liane n’encerclera jamais
l’olivier.
wà yə̀m ná ngúm(ə́) mbòt Sais-tu que chaque famille
éwəlj wá lùɁù fàmílìyà a une personne qui l’anime.
ngə́ òdziƼŋ’ótáá ngúm dzàm Qui adores une chose,
wà yə̀ búrànà dŢ́ en mourra.
m̀ bàbà dzàm Une agréable chose
àwúlà və́ mbòt fiƼɁ mə̀máŋ yà finit par creuser des fossettes
mbán’áwũƀ à force de rire.

Ngàà ? N’est-ce pas ?


Aud : Hààŋá Oui !
Cont :
ElùɁù minlàm ànə̀ mŢ́nə́ŋgŢ́nə́ Elugu-Minlam est neveu de
Mìyélé Nsìmi, Miyélé et de Nsimi,
mŢ́nə́ŋgŢ́n’Asok- Nyũ̀ Neveu d’Assok-Nyè
y’Ebéŋgwan et Ebengone,
mŢ́nə́ŋgŢ́n’o Obùt yà Mə̀tŢljm Neveu d’Obout et Metom25 .
mà buràn’à ǹnŢm Je meurs pour l’époux de
nánə Záŋ yà ÒkŢ̀m mère Zang et Okome.
EdùdùɁ émaljnə́ mà tə̀Ɂə́ nyúú La sueur ramolli mon corps,
Anə́ ḿbòng wá tə̀Ɂ á mbə̀Ɂə̀ Comme le manioc est ramolli
dans un grand mortier.
Dzàm ànə́n Grande affaire !
Mà kŢ́bŢ́ é mám mə̀bə́m, J’évoque ce qui se déroula à Məbə́m,
mə̀ŋgòn, àkŢ́Ɂ-sə̀ng Məngon et AkŢ́k-səng26.
Bə̀ mẅíí bá kə̀ lí mə̀tsíí Mes amis défrichent les champs.
MàɁà mà kə̀ mà kùr’aŋgŢ̀nŢ̀ Moi, je joue de l’AngŢ̀nŢ̀27,
AŋgŢ̀nŢ̀ éƀə̀ mà kə̀ mà dzṹl’à nyá byũljt C’est AngŢ̀nŢ̀ qui remplit
mes corbeilles (d’argent).
Mə́kŢ́bə̀yá émám Je parle de ce qui se déroule à
èyìná-mbũ̀-mìŋkúú Eyina-Mbũ-Minkúú-

25
Akue Obiang était neveu du village Nkoo, tribu Esangui. Il est ipso facto neveu de
l’ensemble des villages cités, eux-aussi de tribu Esangui (la tribu des gorilles).
26
Məbə́m, Məngon et AkŢ́k-səng : La grande forêt, le grand fleuve et le grand rocher.
27
AngŢ̀nŢ̀ est le nom qu’Akue Obiang avait donné à sa harpe (son Mvet) en
référence à Angono-Mana, le style de Mvet qu’il pratiquait.

38
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Tùnà Bìkòb’Assə́ŋ-Mbà Tuna-Bikob-Asə́ng-Mba28.


Andzím ébə́lə́ míntŢ̀ŋ míláá Le palmier raphia andzim
comporte trois rameaux,
Zàm èbə̀lə́ míntŢ̀ŋ mímììƀ Le palmier raphia zàm
comporte quatre rameaux,
Alə́n ébə́lə́ míntŢ̀ŋ zàŋgbáá Le palmier à huile àlen
comporte sept rameaux.29

Akùŋ élŢ́Ţ́ŋyə anə́mwan’éŋgəb aalú le hibou hulule


paisiblement la nuit.
M̀ bébé aƼ lŢ́ŋ áfáɁá le malfaiteur chante
dans l’arrière case,
Nnəm azaɁa bərəbə ózáŋ ńsəŋ le sorcier vient se percher
en plein cours.

Mə́kŢ́bə̀yá émám éyìná-mbũ̀ mìŋkúú J’évoque ce qui se déroula


à Eyina-Mbũ̀-Mìnkúú
my’ásòɁ mə̀ŋgŢ̀m Myasok-MəngŢm.
émaljm ásoɁ-ólòŋ ébə̀ Bə̀ká b’Ósàà Les choses d’Assok-Olong
chez Beka Be Ossa.
Mə̀ŋgŢ̀m másòɁ mà’áyó’oooo Les tambours bourdonnent sur
Moi’ooooooo.
Yòò táá nâ Ne vois-tu pas …
Òwònò’ààk’ààyì bə̀lí que l’arachide pleure30
les défricheurs,
NgwaƼn dà kə̀ dà yì bə̀tŢ̀ le concombre pleure
les récolteurs,
EyəƼŋ byàng dá kə̀ dá yì la vieille relique pleure
Ńkóóŋ mə̀kóm dans la contrée de Mekom31
Ebə̀ ZòɁó’ÉkpàɁà chez Zogho Ekpaha.
Yà mə̀dzó m’élùlwà Question profonde,
Zá’àŋgá bə̀lə́ éyəƼŋ byàŋ tàr’Édùù qui héritera de la vielle
relique de père Edou.32

28
èyìná-mbũ̀-mìnkúú, Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà ‘’le gros tambour vertical, les
tambours dont les lanières sont faites à partir d’écorces de parasoliers (bikop aseng)
chez Mba ‘’. Une autre référence à Engóng.
29 L’épopée que nous allons écouter comporte sept phases, comme le mvet

comporte quatre cordes.


30
Pleurer = manquer de.
31
Mekom : village d’Origine d’Akue Obiang.

39
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Mə́ kŢ́bəyaƼ étẅéné, je parle Etone (en pays Etone33)


Abàndzik, BikŢlj bí dzóp on taille les lianes, les ‘’croutes’’
de ciel.
Sáwolà mə̀kàt, mfùl’éləljn à Sàwola-Mekat, l’arbre troué34,
Mbáŋlá mənyùŋ évyáá-wàà35 les nuées, les étoile, le néant.
Eyalj ńnóm ényà’áyàm nâ C’est le mari d’autrui qui
s’accouple avec virtuosité.
Kórá mà də́ váá à nə̀ zíŋ ‘’Ne t’approches pas de moi’’,
est signe de haine,
Ó zù mà tŢ̀bŢ̀ ákànə́ và à nə̀ ŋgbà ‘’Assied-toi à mes côtés’’,
est signe d’amitié.
Ayì báyì mìwúán On pleure les tuées,
Edə́ báyì mìmbìm de même, on pleure les morts
Edə̀ bəndómán yà bə̀ŋgwàn C’est de la même manière que les
jeunes garçons et les jeunes filles
bá kəlj bá yì’éman’Ovono pleurent le fils d’Ovono
yà tàrə Obyaŋ’Asùmù et de père Obiang Assoumou
à nə́ bá yì məlám Comme on pleure les pièges.
Bə̀vŢ́ɁŢ́ bə́ káráná yà mviƸn Certains défient les noix de palmes,
Mə̀ mə̀ nə̀ mbŢƼm’ə́ lŢ̀mŢ̀ Moi je ne suis qu’une frêle tige
de macabo.

32
Edou Ada était le maître d’Akue Obiang. Il s’interroge ici sur son héritage et sa
succession.
33
Etone : peuple du Cameroun.
34
Abre troué : autre référence à Odzamboga.
35
BikŢ bí dzóp= BikŢkŢ bí dzóp, Mbáŋlá ‘’brouillard’’ mənyùŋ ‘’particules, étoiles’’
évyáá vient de èyáá ‘’espace, vide’’-wàà ‘’qui s’éttend’’ : Tsira Ndong Ndoutoumou
(1993, P.18) explique qu’au commencement (atarega) Oyono Ada Ngone vit un œuf
de cuivre (Aki Ngoss) sortant du néant. Celui-ci, à cause de la chaleur qu’il
dégageait, grossit et explosa pour donner Minkour Mi Aki ou Minkour Megnoung
(brouillard issu d’aki, que Tsira, traduit par ‘’galaxie’’.) Minkour mi Aki engendra
Biyeme-yema Minkour (vide issu du brouillard ‘’vide inter galactique’’), biyeme-
yema engendra dzop biyem-yema (le ciel issu des vides), celui-ci engendra Bikoko
Bi Dzop (que Tsira nomme ‘’nébuleuses, constéllétions) et c’est Bikoko bi dzop qui
engendra le premier esprit Ngwa Kikoko. La création de l’univers relève des parties
énigmatiques et secrètes que conservent parfois les conteurs de Mvet. Tsira la livre
de manière explicite, et Akue Obiang l’évoque ici, non seulement dans un langage
archaïque et quasi incompréhensible, car mêlant migration fang (Abandzik, Mfoul-
élèn) et création de l’univers, mais également de manière très symbolique à travers
quatre éléments, à savoir : BikŢkŢ bí dzóp, Mbáŋlá, mənyùŋ et évyáá, autrement
dit, les constéllations, le brouillard ‘’galaxies’’, les étoiles, et le vide (néant).

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Òkẅũ̀-ŋgŢ́Ţ́ L’apitoyé
kə làrə́ mŢnə́nyaŋ qui ne pansera jamais les plaies
mbòt mə̀və́ŋ du frère de l’homme.
Kə́ mə́ táá àwú tŢ́Ɂ La mort est si insignifiante,
Enìŋ dáɁá kàɁà’ŋgúmə́ dzàm et la vie n’a aucune valeur.
Kə́ mà yə̀m ná mà yə̀ wú òòkírí Je sais que je mourrai demain,
mə̀ ké bə́kón et irai au pays des Morts.
Zàmá’ánŢ̀ŋ émwán’Óbyàng nsísìm que Dieu prenne l’esprit du
fils d’Obiang.
Kə́ mə́ táá mà yə̀ wú àmú Je sais que je mourrai pour
ndə́Ɂ’èbə̀lə́ zàm yà miŋkŢ̀Ţ́ mínììƀ cette calebasse qui tient le
palmier raphia, et quatre cordes.36
Awú’ékəljləlj ndzoljm ‘’La mort suspendue à une ficelle’’37,
Anə̀ mŢ̀nə́ŋgŢ́nə́ mìyélé, Est neveu des villages Miyélé,
nsìmì àsòɁó nyũ̀ Nsimi, Assok-Nyè.
Anə̀ mŢ̀nə́gŢ́nə́ Óbùt-Mə̀tŢ̀m Il est neveu d’Obout-Metom
éb’Elé Mə́ŋgə̀ə̀ chez Ellé Mengue,
Enyà n’éyalj noljm àá yí ná mə́ C’est lui le mari d’autrui qui fait

min mə̀kŢ́Ɂ yà mìkŢ̀Ţ̀ bìtù bí ŋgòòque j’avale des pierres, des


cordes et des morceaux de cuivre.
Dzé bén didong38 òtáɁà wú Que se passe-t-il ?
Chéri ne meurt pas ;
MŢljngŢ́n’AkŢljɁ BisŢ̀ŋ Zə́ŋ ÒndŢ̀Ţ̀ Neveu d’Akok-Bisson Zeng-
Ondo.
Eyá nnóm’òtáɁà wú Mari d’autrui ne meurt pas.
Wà dàng wù yà Pourquoi mourrais-tu ?
Mwán nyáàwú nìnáá (Pourquoi) le fils de ma mère
mourrait-il,
KàɁà tàmá fùlàn’à mbə̀ng énŢljng, Sans partager la couchette
d’une jolie fille ?
Ebwáá dá Ƒíi ̀ mìmbyṹn La rosée du matin délave les mollets,

36
La tige de palmier, la calebasse et les quatre cordes : référence à l’instrument
Mvet qui est fait à partir d’une tige de palmier raphia sur laquelle on fixe un
chevalet, trois (ou quatre) calebasses servant de caisse de résonnance et quatre
cordes.
37
Un autre sobriquet d’Akue Obiang
38
DídŢ̀ŋ vient du français ‘’dis-donc’’. Il a le sens d’amant, de chéri. Les femmes
disent souvent : é dídŢ̀ŋ wŢ̀m ‘’mon dis-donc, mon amant, mon chéri’’.

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Zũ̀ƀ dà Ƒíì bìkò’byábùm, La faim délave les parois du ventre,


S’àbùm’àfə́ àbùm’ńnkẅũ̀ƀ Pas n’importe quel ventre,
celui du célibataire.
Edə̀ dá nyə̀Ɂə̀ dá wóɁó zũ̀ƀ c’est celui-ci qui a souvent faim.
Ngwàn mə̀tsàp La fille frivole
ètúbə̀y’ébwaƼn ngnàn ndómán finit par dénoncer son amant,
Á ngwàn dá bə̀n wá’ńnàm La fille qui ne veut pas de toi
dans un village,
Avẅṹn’ábé’ésaljalj yà ndôm oublie la laideur de son père et
de son frère.

Yə̀ sə̀ nâ N’est-ce pas ainsi?


Aud : Náalj Ainsi !
Cont :
Mə́ kŢ́bə̀y’émaljm Je parle des choses
ásòɁ’ ólòng mə́ngámá d’ Asok-Olong-Məngom.
tùnà bìkóp. Où l’on prélève des écorces 39.
Yə̀ ŋgŢ̀m’étééyaƼ bìkát Le tambour aurait-il perdu
ses attaches ?
Y’ònə̀ bòm’ə́ ŋgŢ́mə́ té Peux-tu en jouer ?
Kə́ mə́ táá mə̀ ŋgá nŢ̀ŋ Je vois que j’ai
éŋgŢ̀m’AbùɁù hérité du tambour
d’Abouhou.
OlólŢ́ŋ ókŢ́bə́yəƼ ńsaɁ’wélé Le balafon solo (ololong)
résonne sur les bords du
Woleu,
NgŢ̀m dà dùŋàn ńsaljɁ ŋkŢ̀mŢ́ Le tambour résonne sur les
bords du NkŢmŢ́ (Komo),

Olòng wá kə̀ wá dùng Le tamtam bourdonne


mə́bóng mə́ ndzòmó sur les bords de Ndzomo.40
BŢŢ́ ́ng bə́ tŢlj’áyolj Les enfants sont assis dessus.
Bə̀nyábòrò bá kə̀ bá ndíní bìkát Les vieillards tirent sur des
lanières

39
Les écorces de parasolier sont utilisées pour la fabrication des lanières qui
aideront à leur tour à la fabrication des tambours.
40
Ndzomo est le nom du fleuve séparant Engóng (le pays des Immortels) d’Oküi (le
pays des Mortels).

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mə́faljɁaljMìnsə̀ŋ bìsù bí ndá dans l’arrière case,


la cour et la véranda.
Obòmə́-bòmò ónə̀ kàɁà dàŋ ófwaljs Aucun fruit n’est aussi
aigre qu’ofouas41,
Òbèré-bèrè kàɁà dàŋ ŋgbèr’èfón Aucun plat aussi doux
que la purée de maïs,
Edzóm’énə́ mbə̀ŋ mə́lŢlj kàɁà dàŋ rien n’est aussi agréable
aux oreilles
Emwánə́ tár’Obyàng que le Mvet du fils
de Tare Obiang.
Mà kìlì AŋgŢ̀nŢ̀ J’essore AngŢ̀nŢ̀
à nə́ bá kìlì mə̀lə́n comme on essore les
noix de palme

(chant)
Cont: Siŋ alwalwa’èèè
Aud : èèèèèè ! Oui !
Cont : Nnə́m ónə́’àbé’o J’ai le cœur plein d’amertume,
Foulabobom’é Fulabobomo’éé !
Aud : Eééé Oui !
Cont : Akẅe émwán’tár’, Akue fils de Père
Obyaŋ Asumu Obiang Assoumou
ÒtáɁá bə̀r’áyì’éé éyaŋ’èè ne pleure plus, Ha oui !
Aud : èèèèèè ! Oui !
Cont : àŋááá, àŋá, àŋá, àŋááá ! Ha oui, Ha oui, Ha oui !
Aud : ééééé ! Oui !
Cont : àsú’éman’ótàt’áŋàŋ-aljalj ! Le visage a perdu sa tristesse,
n’est-ce pas ?
Aud : eljeljeljeljeljelj! Oui !
Cont : ánàn m’eƼmbə̀r’áyì’éé, Mère je ne pleurerai donc plus,
éyaljŋ’eljelj Ha oui !
Aud : èèèèèè !! Oui !
Cont : byá fùlànə́ məkíŋ, Unissons nos voix,
mə̀lŢ́ mə́ bũṹ ́yə́ , que les oreilles écoutent !
Aud : mə́ bũṹ ́yə́ mvə́t Qu’elles écoutent le Mvet.

41
Fruit d’une extrême acidité. Il est apprécié par les enfants.

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Bíbùbwà ètwáŋ mbàà.


1. Mà wó nà ààbŢljbaljn éngóng zŢ̀k1 mə̀ngàm, Tùnà bìkòb’Àssə́ng-
Mbà nâ
2. ààbŢljbaljn’ nkàr-zŢ̀k Mə̀ngàm Mbà, ábṹ bòr’èndóŋ yà mbàà
mbà’éyénə̀ míntsà, ébór’éŋgóŋ énə́n ŋgòr’ètə̀mb’áfàn.
3. fàmíí 2 ézìŋ à nə̀ Èyìná mbũ̀ mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgàm ébə̀
tàr’ákòmà vá, ényə́ bá lẅṹ ná mvóɁ mbà ándə́m éyèn, bə́ nə̀ ŋgúmə̀
fàmíí.
4. kə́ mí wŢ̀Ɂ’ə́ yaƼ ŋgàà ?
5. àààŋá !
6. sə̀ və̀ ná ètŢ̀m d’áásìì éngóng zŢ̀k mə̀ngàm, ŋg(ə́)’étŢ̀m ésiljilj
éyìná mbũ̀ mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgàm dáá sìì fàmíí mbè ? bə̀fàmíí bə́ nə́
éyìná mbũ̀ mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgàm èbuljulj.
7. à nə́ bə́ə́ dzó nà ètŢ̀m d’áásiƼ ósúɁúdzàp, nyáɁà nə̀ bə̀fàmíí
àgbiljŋ. Yə̀ kə̀ bə́ə́ŋ siljlilj nàà étŢ̀m dáá siƼ fàmî mbè ?
8. mvóɁ ŋ̀kòm, yà mvó mə́ŋgòn, yà vóɁ ŋgyəm(á)’èkàŋ nnà
mə́ŋgŢ̀m. mvóɁ àyá-bə̀Ɂə́ ŋ́kpṹ mə́bə̀Ɂə̀ zàmə́, mvóɁ édŢ́ŋ, yà mvóɁ
óyòn, yà mvóɁ ónyúnyuljŋ ntwaƼ.
9. ábŢ́ŋ étŢ̀m d’ásìì éngóng zŢ̀k mə̀ngàm vá y’étŢljm ábyũ̀ ? ábyũ̀
d’ásì étŢ̀m vá dì, dá sì ètŢ̀m nâ, én’àdzó yə́ ḿvóɁ mbà évíní ékàŋ.
10. kə́ mí wŢ̀Ɂ yaƼ ŋgàà ?
11. Akà.ààà !
12. ényí bá lẅṹ n(ə́)’étwáŋ mbàà à nə̀ mŢ̀n’ékaƼŋ nnà mə́ŋgŢ̀, à tŢƼ
mŢ́nə̀ mbà évíní ékàŋ. Ènyə́ bá lẅṹ n(ə́)’étwáŋ mbàà, àkòmá mbà bâ
nyə́ bə́ n(ə̀)’ésáá, bá kánánə̀ və̀ nyũƼ.

1 ZŢƢ= éléphant. L’éléphant est l’animal totémique des diseurs de Mvet. Le


voyage initiatique vers le Mvet se termine souvent par une chasse à l’éléphant.
2
Fàmíí : emprunt au français ‘’famille’’. Il renvoie au clan mvóɁ

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Les caprices d’Etouang Mba


1. On dit qu’il se produit la chose suivante à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm, Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-Mbà3.
2. Il se produit la chose suivante à Nkàr-ZŢ̀k-Mə̀ngam-Mba 4 ,
chez les descendants d’Endong et Mba, Mba Eyene Mintsa, chez les
Habitants de la grande Engóng ‘’le dos trempé dans la forêt’’5.
3. Il y a un clan particulier ici à Engóng chez tara (père) Akoma:
c’est le clan Mba Andeme Eyene6.
4. Comprenez-vous bien ?
5. Oui !!!
6. Il ne suffit pas de dire qu’un problème surgi à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm. Si un problème surgit à Eyìná mbũ̀ mìnkúú myásòh
mə̀ngàm, il a surgi dans quelle famille ? Les familles, à Eyìná-Mbũ̀-
Mìnkúú-Myásòh-Mə̀ngàm, il y en a neuf7.
7. C’est comme si on disait qu’un problème surgi à Sougoudzap8,
alors qu’il comporte plusieurs familles. Ne demandera-t-on pas ‘’dans
quelle famille le problème a surgi ?’’
8. Le clan Nkom(o), le clan Mengon(o) et le clan Ngyema-
Ekang-Nna-Mengom. Le clan Ayabegue Mpwa-Mebegue-Zame, le
clan Endong, le clan oyon(o) et le clan Onyunyung-Ntwa.
9. Le problème qui survient ici à Engóng, vient-il d’une banale
histoire de poker ? Le poker qui pose problème aujourd’hui, pose
problème par ce que, c’est une histoire qui concerne le clan Mba Evini
Ekang.
10. Comprenez-vous bien ?
11. Oui !!!
12. Celui que l’on appelle Etouang Mba est un descendant
d’Ekang Nna Mengome, il appartient au clan Mba Evini Ekang. C’est
lui que l’on appelle Etouang Mba, le frère d’Akoma Mba, les deux
étant issus d’un même père mais sont de mères différentes.

3
Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà: Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, où l’on
prélève les écorces de parasolier, village de MBA. C’est l’une des dénominations
D’Engóng, le pays des Immortels.
4
Nkare Zok Mengam Mba : autre dénomination d’Engóng.
5
C’est l’un des sobriquets du village Engóng.
6
Mba Andeme Eyene= Mba Evini Ekang.
7
Dans la culture fang, le chiffre neuf renvoie à la multitude et au mystère. Cf. :
Mvet de Mvomo-Ekoo.
8
Grand village du nord du Gabon, celui dans lequel cette épopée a été dite.

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13. mà dzŢ̀ n’étwáŋ mbàà nyí, à nə̀ mŢƼnə́ ŋgwàn yə̀mə̀nəljn


y(ə̀)’áfànə́ zwà-mə̀yŢ̀ŋ bə̀ŋgŢ̀ b’ádàà, mbòr y(ə̀)’é mbùr’òòƑí9 bá lẅũƸ
nə́ láhá bèè. È ny(ə̀)’ànə́ mŢ́nə́ŋgŢljn ó làɁà bèè áyó, ètwáŋ mbàà.
14. ényí bá lẅṹ n(ə́)’ákómá mbàà nyáh(á)à nə̀ mŢƼnə́ ŋgwàn
èsaljngoljm y’éƑèlè mə̀kórá. Àbə̀ mìndzì mí ndòŋ òbàmà.
15. ŋgààà !
16. yàààáá !
17. édə̀ bə́ nə́ v’ésaljalj bá kánán və̀ nyũƼ.
18. ábŢ́ŋ ákòmá mbàà nyí, àkòmà à nè vâ, à nə̀ nyámòrò
y(ə̀)’ómvóɁ mbà évìn’ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀, dááŋ10… sə̀ mbàà ényà bṹṹ
àkòmà.
19. kə́ mí wŢ̀Ɂ yaƼ ŋgàà ?
20. àkàààà !
21. sə́ mbà évìnì ékàng nnà mə́ŋgŢ̀m àŋgá lúɁ bə́lá míndzì, ŋgwàn
èsaljngoljm y’éƑèlè mə̀kórá, sə̀ mbà tè ényà bṹṹ ákòmà.
22. bə́ ŋgá nŢ́ŋ-nŢ́ŋ ákòmà mbà yàà yén óyaljp. mvóɁ ékàŋ nnà
mə́ŋgŢ̀m bá yə̀m àyén óyaljp. bá yə̀m ná, é mbùrà mbòr ààbṹlə̀ vá nyí, à
nə̀ dʒyṹ ábṹ bòr’èndŢ́ŋ yà mbà, mbà éyènè.
23. mbò(t)’tè ànə̀ ŋ̀gúmə́ mbòt ŋ̀gúm, ànə̀ də́bə̀lə̀ mbòt də́bə̀lə̀, à nə̀
ŋgə̀bə̀lé mbòt, ànə̀ ntómâ mbòt ntómâ, à nə̀ ndzoƼ mbòt ndzòò.
Ng(ə́)’átŢ̀bŢ́ mŢ̀n èsaljngoljm y’éƑèlè mə̀kórá, àzà tsìb(í)’ ábṹ bòr’èndŢ́ŋ
yà mbà áyó, ànŢƼŋ édəlj bə́ dzíbí nyá nŢ̀ŋ á bŢ̀ mŢ̀n’ékààŋ.
24. kə́ myá wŢ́Ɂ ŋgàà ?
25. yààáá !

9
ÒƑîƀ : ‘’rivière ‘’ l’allongement du [o] sert à exprimer la grandeur de la rivière. Le
[ƀ] final n’apparait pour sa part que dans les mots en isolation mais jamais dans le
discours.
10
Diminutif de və̀ dzàmə̀ dáá ‘’rien qu’une chose’’ (seulement).

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13. Etouang Mba que voici, est neveu de la tribu Yə̀mə̀nəljn11, de la


forêt de Zwa-Mə̀yŢ̀ng chez Bengo-B’Ada, un homme des bords du
fleuve Láhá-Bèè. Il est donc neveu des rives du grand fleuve Láhá-
Bèè, Etouang Mba.
14. Celui que l’on appelle Akoma Mba, est pour sa part neveu de
la tribu Esaljngoljm12 d’Eshèlè-Mə̀kórá chez Mindzi Mi Ndong Obama.
15. N’est-ce pas
16. Oui !
17. Ils sont donc de même père mais de mères différentes.
18. Alors Akoma Mba que voici, est un notable du clan Mba
Evini-Ekang-Nna-Mengom, mais... Mba n’est pas le géniteur
d’Akoma.
19. Comprenez-vous bien ?
20. Oui !!!
21. Ce n’est pas Mba Evini Ekang Nna Mengom, celui qui épousa
Bella Mindzi de la tribu Esangom, village Eshèlè-Mə̀kórá, ce n’est pas
lui le géniteur d’Akoma
22. ils ont pris (adopté) Akoma Mba parce qu’ils voyaient très
loin. Les descendants d’Ekang Nna Mengome savent voir de loin. Ils
ont compris que cet enfant qui vient de naître est capable de gouverner
les descendants d’Endong et Mba, Mba Eyene.
23. c’est une personne ‘’entière ‘’, c’est une personne diabolique,
c’est une personne ambitieuse, c’est une personne orgueilleuse, c’est
une personne de poigne. Si elle demeure un Esangom d’ Eshèlè-
Mə̀kórá13, elle risque d’écraser les descendants d’Endong et de Mba. Il
est préférable qu’on le prenne et qu’il devienne un Ekang.
24. comprenez-vous bien ?
25. oui !

11
Variété de poisson.
12
Tribu des porcs-épics.
13
Dans la culture fang, un enfant né avant le mariage appartient à la tribu de sa
mère. Akoma est donc réellement Esangom d’ Echélé-Mekórá. C’est ce que nous
appellons plus loin un enfant né en village (sous entendu village maternel.) ou
simplement enfant en village.

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26. à nə́ bə́ ŋgá bə̀r’ànyŢƼŋ ákòmá mbà, bə́ kẅí’à ny(ə́)’ Èyìná mbũ̀
mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgàm, àkòm(à)’ aƼntŢlj mŢ́n’ékàng. ábŢ́ŋ nyũƼ bə́lá
míndzì mí ndòŋ á bŢ̀ yá nsiƼ míníŋgá kàɁá fəlj n(á)’áŋgə́n ńdzə́dzũljƀ, édə̀
mbà aƼfùlànà ny(ə́)’énŢljŋ òndŢ̀Ţ̀ à bṹlṹ óndŢ̀Ţ̀. Èsaljalj èŋgbàŋ, ábə́lə́
óndŢ̀Ţ̀ éd(əlj)’âlè.
27. òndŢ̀Ţ̀ ény’à nə́ mə́kiƼ ḿbà, mə̀kilj mə́ yelj ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ tùnà
bìkòb’àsə́ŋ mbà. Àkòmá mbà nyáɁ(á)’ààdʒyũƸ vá nyilj, à nə̀ mŢ̀n’
èsaljngoljm y’éƑèlè mə̀kórá. À bṹlə́y(ə́)’ódzalja14lj .
28. à nə́ bə́ ŋgá nŢ́ŋ-nŢ̀ŋ yààyén ábṹlṹ é tŢ́Ţ́ ny(ə̀)’ábelj15. Ná àkòmà
ényà ŋgá súɁàn’ààbṹlṹ nyũƼ ábùm, mə́kŢ̀ŋ à mə́ mə́ngá térà kẅí
mə́bũljƀ.
29.
30. ÀkŢƼŋ mgbééèèès… éboljn, mgbééèès, àkŢƼŋ mgbééèès… ábə̀bə̀
fŢ́ɁŢ́ və̀ nló mwán. Àbṹlṹ ákòmà é d(ə́)’álè.
31. à nə́ bə́ ngá sílí ná yə̀ bə́ ŋgá kôm é mwánə́ nyì à tŢƼ nyṹ
ààbùm ? mìná nyâ térà bṹ mə́kŢ̀ŋ yá, à súɁán’â bṹ mbòt. Mbò(t) tè
nyáɁá bṹlə̀ yá ná. MŢ́mŢlj16 émwánə́ bə́ və́ kŢ̀mə́ nyí à tŢƼ nyṹ ààbùm,
32. édə̀ mbàà à ŋgá nŢljŋ nyə́ à ẅeƼ nyə́ n’ákòmà mbàà bə́ və́ kòm à
tŢƼ nyṹ ààbùm.
33. àà dàŋ mbə̀ŋ ná émbó nyí à sə́ bŢƼ mŢ́n’ésàŋgoljm, àzá tsíbí ábṹ
bòt èndŢ́ŋ yà mbàà áyó, à nyŢƼŋ é də́ bə́ nŢ́ŋ nyə́ à tŢŢ mŢ́ŋ, wòɁ ! bə́
zú tẅũ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm.

. ábŢ́ŋ kwá éémbə́, mâ ntáŋán myá sùnŋànə̀ dzóm w’oƼ nŢ̀ŋ dŢ́ ?

33. kàɁà !

14
Il fudra bien distinguer ábṹlṹ á dzáá ‘’naître au village ‘’et á bṹlṹ ó dzáá naître
en village’’ (sous entendu village maternel). Un enfant né en village est dit mwán
y’ódzáá ‘’enfant en village’’ (terme différent de mwán y’ádzáá ‘’enfant du village’’.
15
Abé renvoie à ce qui est vilain, méchant. Ici il a le sens de terrifiant, mystique,
mystérieux.
16
Non ! Expression de moins en moins utilisée dans le langage courant actuel.

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26. Ils prirent alors Akoma Mba et l’emmenèrent à Eyina-Mbè-


Minkúú-My’assoh- Mengome17, et Akoma devint un Ekang. Lorsque
Bella Mindzi redevint une femme, elle n’était plus une jeune mère18,
Mba alla partager sa couchette, et Ondo vit le jour. Le père d’Engbang
Ondo. Voici la naissance d’Ondo.
27. C’est donc Ondo qui porte le sang de Mba, le sang de Nkàrə-
ZŢ̀k-Mə̀ngàm, Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-Mbà. Akoma Mba qui gouverne
aujourd’hui, est (en réalité) un Esangom d’Eshèlè-Mə̀kórá, il est ‘’né
en village19’’.
28. On l’avait adopté parce que sa naissance était très mystérieuse.
Avant de sortir du ventre de sa mère, Akoma avait été précédé par
deux lances.
29. Une lance sortit mwbééèès !!! de la vulve, puis mbwééés !!!
une deuxième lance et enfin on vit la tête de l’enfant : c’est la
naissance d’Akoma.
30. A-t-on préparé cet enfant depuis le ventre de sa mère ?!
Pourquoi cette femme donne-t-elle d’abord naissance à des lances
avant de donner naissance à un humain ? Cet homme est né… Mba le
prit donc cet enfant que l’on prépara a priori depuis le ventre de sa
mère et lui donna le nom de Akoma Mba (Akoma fils de Mba), ce qui
signifie ‘’celui qui a été préparé (ákòm) depuis le ventre de sa mère’’.
31. Il serait mieux que cet homme ne soit pas un Esangom, il
risquera d’écraser (tôt ou tard) les descendants d’Endong et de Mba,
prenons le plutôt alors qu’il est encore jeune. WoɁ ! (on le prit de
force), on alla l’installer à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm.

32. Autrefois, quand tu discutais quelque chose avec un Blanc


pouvais-tu le lui arracher ?
33. Non !

17
Nous avons vu plus haut (p23) que c’est l’une des dénominations du village
Engóng.
18
Dans la tradition fang, on ne redevient femme (et non plus jeune mère) qu’après le
sevrage de l’enfant. On peut donc pleinement retrouver le lit conjugal et
éventuellement concevoir un autre enfant. L’interdiction de toute relation sexuelle
avant le sevrage participe de manière subtile à la régulation des naissances.
19
Etre né en village ou enfant en village. Néologisme désignant un enfant conçu
avant le mariage. Il faudra distinguer, ábṹlṹ á dzaljalj ‘’naître au village et ábṹlṹ ó
dzaljalj ‘’naître en village. De même on distinguera mwá y’ádzaa ‘’enfant du
village’’ et mwán y’ódzaa’’ enfant en village’’

49
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34. ntáŋán…, mà dzó ààntáŋán, mwànə̀ mâŋ, náɁá álí wàɁà álí
myá sùŋànə̀ dzôm ; w’oƼ nŢƼ dŢ́ ! maƼ gbíní !
35. ò térə̀ yaƼ yénə́ pòlìtíɁ, àvə́ pòlìtíɁ dáá sŢlj, pòlìtìɁ dáá sŢ́ byṹ
ébə̀ mìntáŋán è yŢƼŋ telj bá kə̀Ɂə̀ byũƸ və̀ biljveljs ébə́ bə́ líɁí’á mìnsòn.
FŢ́ɁŢ́ ó táá bí tŢ́Ţ́ valj, ényə̀ nsòn ón’á máŋ’áyũljt, bìvé’ (é)bí bíbə́lə́ vá bí
bìveljs.
36. á nə́ mə́m bə́rá sílí nâ !
37. é nyaƼ bŢ̀bànə̀ ná étwáŋ mbàà telj à tŢ̀bə̀yaljŋ Ƒṹfə́ də̀ kàbìní ḿbṹsí
ébə̀ tàr’ḿbà míŋkòò. Ènyàà kóró vâ yà mìŋkúnə́ mínəljn, aƼ yəlj kí fà tŢ̀bŢ̀
vómə́ té.
38. àmú bə́ ŋgá nyŢljŋ nyə́. ábŢ̀ŋ ákòmá mbà àŋgá bwárə́ zìɁìlì
ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ mbà ábṹ bòr’èndŢ́ŋ yà mbàà mbà éyéné míntsà
èkàŋ bə́ tŢ́Ţ́ míŋkámá yà mìntə̀r bìŋgàndzîŋ. Ànə́ bə́ŋgá dzó nà
kùràmə̀bũũ á bwárə́ zìɁìlì, zìɁìlì tè èdəlj bə́ŋgá bwárá ny(ə́)’ónyúú.
39. bə́nə́ bə́ dzə́ə́ émòr’àátŢ̀bə̀ w’ómbṹsí, ànŢƼŋ’é maljm á tán à
kə̀Ɂə̀yə̀ wà’ndá, ànŢ̀ŋ émá ndá àkə̀Ɂə̀y’àtán, zâ tŢ̀bŢ̀ ?
40. à nə́ báá sílí mə̀dààŋ, mə̀dààŋ ná maƼ yə̀ dzə́ŋ mbòrə̀ yə̀ fàmíí
mfə́, mvóɁ mbàà ébə́fŢ́ɁŢ́ bə́ nŢƼŋ’édʒṹ, é nyə́ fŢ́ɁŢ́ bí yílíyí vâ. È nyə́
fŢ́ɁŢ́ bí tsíníyí’édʒṹ mvóɁ mbà, mŢ́nə̀ mbàà aƼyə́bə́ kilj n’édʒṹ ékəlj
voljmə́ mfə́, ényə́ fŢ́ɁŢ́ bí tsíníyí vá.
41. dzàmə̀ dáá ŋg(ə́)’àkòmà ényá bə́rə̀ yaƼ nalj, dzàmə̀ dáá étwáŋ
mbàà’ényə́ bə́ dzə́ə́ŋ bə́ nyŢ̀ŋ.
42. bə̀ n(ə́)’étwáŋ mbà ààsə́ kilj valj.
43. à nelj ?
44. Bə́n’ákə́ bŢƼ sìkóló mə́kòràndzŢ́ŋ ébə̀ mbəƼŋ óndŢ̀ míŋkòò
mwànə́ yə̀mə̀nə̀ yeƼ nlṹ dzóp, àà bŢ̀ sìkóló bìvàŋʒə̀làƑyŢƸŋ.

45. Mə̀ búránə́ mwáə́ŋgwán ásòɁólòŋ bə̀ŋgŢ̀ míntsà.

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34. Le Blanc,… je parle du Blanc, Le fils de la mer ! Lui d’un côté,


toi de l’autre vous discutez une chose, et c’est toi qui l’arraches ...!
Impossible !
34. Regardez déjà l’exemple en politique, depuis que la politique
nous est parvenue. Ce sont les Blancs qui nous l’ont certes apportée,
mais que font-ils ? Ils ne nous donnent que des os et emportent toute
la chair. C’est ce qui se passe au moment où je vous parle. La
politique avec toute sa chair se trouve de l’autre côté de la mer, ici
nous n’avons que les os-les os!
35. J’ai alors demandé !20
36. Il se produisit donc qu’Etouang Mba dont nous parlions,
s’installa comme chef de cabinet dans la véranda de père Mba Minko.
Il démissionnera de force, il ne voulait plus occuper ce poste ! En fait
on l’avait pris…
37. Lorsqu’on décora Akoma Mba à Nkàrə-ZŢ̀k-Mə̀ngàm-Mbà chez
les descendants d’Endong, Mba et Mba Eyene Mintsa, Engong
comptait des centaines, des milliers, et des millions d’individus. On
dit alors ‘’que Kuramebèè porte les attributs du pouvoir’’, ce sont ces
attributs du pouvoir qu’on lui fit porter.
38. On dit encore qu’il fallait lui trouver un chef de cabinet,
quelqu’un qui apporterait les choses (décisions) de la maison vers
l’extérieur et les choses de l’extérieur (doléances et autres) dans la
maison. Qui choisit-on ?
39. On interrogea Medang à ce sujet. Medang répondit qu’on n’irait
pas chercher dans un autre clan. Puisque le clan Mba a pris le
pouvoir, qu’on se limite en son sein. Que l’on donne le pouvoir au
clan Mba. Le clan Mba n’accepte jamais de partager son pouvoir.
40. Puisqu’ Akoma Mba est monté comme il est monté, que l’on
cherche et que l’on prenne Etouang Mba.
41. Etouang Mba n’est pas là lui répondit-on.
42. Où est-il ?
43. Il est allé ‘’faire l’école’’ (étudier) à Məkoràndzóng chez Mbə̀ng
Ondo Minko de la tribu Menen, village Nlṹ-Dzó, il suit des cours
d’évangélashion.
44. je meurs pour le neveu d’Assok Olong Bengo Mintsa.

20
Les diseurs de Mvet utilisent le plus souvent une phrase leur permettant de
susciter l’attention de l’auditoire après une digression. Akue Obiang utilisait soit la
relance‘’j’ai alors demandé!’’ Soit une partie de sa généalogie maternelle.

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46. nyí ná’ààbŢ̀ sìkól’à dzéaljŋ ?


47. Bə́ nə́ sìkól’à bìvàŋʒə̀lís, àà kúm’àkẅí pàstœƸr.
48. Mə̀dàŋ nə́ maƼ yelj wóɁ, nyŢljŋán’ètwáŋ.
49. ànə́ báá nŢ̀ŋ ètwáŋ
50. bə́ nə́ mŢ̀nə́nyoljŋ àkòmá mbàà myâ nyə́ mí n(ə́)’ésaljalj mbŢ́ɁŢ́ é
nyà və́ bwárə́ zìɁìlì ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ mbàà. ÀbŢ́ŋ á bŢ̀’á n’àkòmà teƼ
á bə́rə́y’oƼyolj, émbolj bí táá nà’(à)nə̀ nyá tŢ̀b’ḿbṹ sí à tŢ̀Ţ̀ nyə́ Ƒṹfə́ də̀
kàbìní à n’èwùlà nâ wá’étúŋá́ tŢ̀bə́ và !
51. édzám’énə́ n(á)’ònə̀ bə́rá búlán ébə̀ mbə̀ŋ óndŢ̀ míŋkò ná wà kə̀
bŢƼ sìkól’àbìvàŋʒə̀lís, byá bwíní kì, byá yə̀m və̀ nâ, tŢ̀bə́y’ḿmbṹsí bə̀
mŢ̀nə́nyŢljŋ.
52. ó kárə́ byê éfẅṹ ábə̀lə́, ò kàrèrə́ byṹ, éfẅṹ byṹɁṹ bí bə́lə́ wòɁò
kə̀lə̀ ny(ə́)’ákàt. ÈnyaƼ tŢ́bə́ nálalj.
53. ètwáŋ nə̀ dzìéééééé !
54. ètúŋá mbà dzúɁúlí ényà tŢ̀Ţ̀ vâ. À tŢ̀Ţ̀ vâ yà nnə́m’ábelj.
Nnə́m’óó sə́ k(ì)’ètwá mbà vâ, ǹnə́m’ónəlj ny(ə́)’ólàmìsyònũƸr.
55. ŋgàà ?
56. hààááŋ
57. àà kúm(ú)’àbŢƼ ésìkóló nìvàŋʒə̀lìzàƑyŢ̀ŋ ẅũljƀ, nâ kẅí pàstƄr.
ábŢ́ŋ bá zù nyá tẅṹ tẅṹ vá dilj yà mìŋkún mínəljn, ètwáŋ’ááyə́bə́kilj,
ètwáŋ’áágá ŋgáá, yòòsân.
58. à nə́ bá kə̀Ɂə̀ w(à)’émiljn(alj)’éswá ávə́líɁ òbə̀n’ò tá nyəlj.
59. òtáɁà fyáŋ’ákŢ́bŢ́ aƼmwàn ànə̀ w(à)’ètŢƼ nyũlj.
60. àkà !
61. àà dzìb’ányù, nyə̀ mbòr’ànə̀ bə̀lə́ dzâ kàɁà tsín’édzàà ? tsínə́
dzâ’édzŢƼ ! wàɁà bə̀lə́yə́ !
62. wà yə́bə́ yə́bə́, á yə́b(ə́)’ányù.
63. ényáá bŢ̀ n(á)’étwáŋ mbàà àtŢ̀Ţ̀ vâ, àn’étwáŋ mbà’ààgbélé
kúm(á)’ánə̀t ! álúɁùyaƼ bíná mə́wóm mə́nììƀ. È míná yeƼtelj’ánə́ káɁá
mwán, àbə̀lə́ bə̀lè bwánə́ zàŋgbáá, àn’á bṹṹ dáá kíɁí.

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46. l’école de quoi ?!


47. l’école de… d’évangélis. Il veut devenir pasteur.
48. Medang gronda : Je ne veux en entendre parler ! Allez
chercher Etouang.
49. On alla chercher Etouang Mba.
50. On lui dit : ton frère Akoma Mba qui est de même père que toi,
vient de porter les attributs du pouvoir à Nkàrə-ZŢ̀k-Mə̀ngàm-Mba.
Puisque Akoma est monté dans son palais, hééé…! la seule personne
que nous ayons trouvée pour s’installer dans sa véranda et jouer le rôle
de chef de cabinet s’appelle heuuu…, toi, Etouang, alors, assieds-toi
là.
51. Tes histoires de retourner chez Mbə̀ng Ondo Minko poursuivre
tes cours d’évangelis…, byá gbíní kì (plus question) !!! Tout ce que
nous savons c’est que heuuu… assieds-toi là, à la terrasse de ton frère.
52. Tu viendras nous livrer les informations qu’il a à nous livrer, et
ira lui livrer, les informations que nous avons à lui livrer. C’est ainsi
que les choses se passeront désormais, Haa… ! terminé !
53. Etouang cria, Dziééééé !!!
54. Etouang Mba accepta de s’installer là, mais le cœur plein
d’amertume. Le cœur d’Etouang Mba n’était pas là, son cœur était au
‘’lamissionnaire’’ (la mission).
55. N’est-ce pas ?
56. Oui !
57. Il veut poursuivre ses cours d’évangélisation pour devenir
pasteur. C’est de force qu’on vient l’installer là, Etouang n’est pas
d’accord. Etouang n’est assis que sur une fesse, mais resta assis là, par
respect.

58. C’était comme si on te donnait la veuve de ton père, alors que


tu ne l’aimes pas.
59. AƼ mwan, tais-toi !!!, elle jouera le rôle de mère.
60. Mais je ….
61. Ha !!! tais-toi !!!, quelqu’un peut-il avoir un village sans
base ? Voici la base de ton village, garde-là.
62. Tu accepteras, oui, tu accepteras et accepteras avec ta bouche.
63. Alors Etouang Mba s’installa. puis Etouang Mba explosa en
richesses, ánə̀t !!! Il épousa quatre dizaines de femmes, celles d’entre
elles qui n’avaient pas eu assez d’enfants en comptaient au moins sept.

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64. bə́ nà àà, k(ə́)’ànə̀ ŋkòkóm yàà bũƸƀ.


65. ètwáŋ’ábṹyà bwán míŋámá yà mìntə̀t bə̀mìlìyâr. Ètwáŋ kàɁà
yə̀m ndzíí21 yà bə̀ndũ tâŋ, səƼf’ébwánə́ bṹƀ.
66. étwáŋ’átŢƼ. édzóm ə́ dá zù và’étwàŋ mbàà vá é nə́ nâ.
67. àbŢ́ŋ’ákòmá mbà’ádùrànə̀yalj’ándà vú dzũljƀ, émbòrà bìrô22’àtŢƼ,
àmú’étwáŋ’ényə́ fŢ́Ɂ(Ţ́)’álàrá yà mwànə́nyaljŋ. ákẅì yaƼ’édzíná
mwánə́nyáŋ étwáŋ’ánə́, átə́bə̀yaƼ tsìs.
68. èéèèèè ! èétwàŋ !
69. ètwá nyí yâ !
70. èéèèèè maƼ kə̀ yalj ! dzí dzííí ! y(ə̀)’ èŋgŢ̀ŋ’éd(ə̀)’éboljolj ánáá díí ?
ábṹ bòr’ èndóŋ yà mbàà mbà’éyénə̀ míntsà, éŋgóŋ’ébə́ə́ ŋkòl’ámvàm.
ÈyŢƼŋ tè bə̀yə́ŋ kə̀ lóbàn’éngóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm və̀ bə̀ myédzáá. Èŋgóŋ
telj’éd(ə̀)’ébóó áná dilj zə̀zə̀, èétwàŋ bò23 bá yə̀ wú də́n ?
71. àlòróɁ, àkə́l’éndá dzũljƀ. ÀbŢ́ŋ’ábə̀rà sŢ́, ànyíí’ébírô ẅũljƀ ó
24
mírí , à sílí.
72. éèèè ! y’ètwáŋ’ánə̀ và.
73. ètwáŋ nyíní mə̀ n(ə̀)’ébírô wŢ̀m. mə̀ nə̀ kə̀ vé’ávŢ́l’áwàlà dì. Kə́
wà yə̀mə̀ ná w(à)’ówólá térá kóró. Mà kòmə̀ bí sṹ’àgbiljŋ wá kə̀Ɂə̀ mà,
mə̀ sə́ kóró kə̀ meƼ mànà. Ò wúl’à bŢƼ sílì mə̀ dzè ?
74. àkòmà nə́ yá yá yá yá, ndə̀’òŋgə́n, ééèèè mə̀ mə́ kə̀ yaljŋ, mà
bídà wóɁ zũƀ mə̀ ŋgə́nə́ kàɁà túɁá bŢƼ mbòŋ mə́wàlà mòòm àvə́ kírí.
Èéééé ! y(ə̀)’èŋgŢ̀ŋ’éd(ə̀)’éboljolj ánáá díí ? eƼtwàŋ èmw’ésàà25, bòb á yə̀
wú’ódə́n ?
75. éd(ə̀)’ètwáŋ mbà ààkŢ́bŢ́ nə́ kaƼɁ !
76. lẅṹ nə́ m(à)’àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p, àŋgbàkpə́ƀ, édí dá
vàà’àbáŋ yà bə̀mvàɁà mìsŢ̀ mí síŋ ámfyṹ, òbòrə̀ byṹ wá dàà bə̀ndũlj bə́
zóɁ’óbyàŋ mə̀ŋgàŋ, lẅṹ nə̀ mə̀ mə̀dàŋ’àvóó !

21
Ndzíí ici est est mis pour bəndzíí ‘’les petits enfants’’.
22
Bureau, emprunté au français.
23
Bo= bot ‘’hommes’’.
24
Mirí est un emprunt au français midi.on retrouve l’alternance r/d déjà évoquée
plus haut.
25
Emwé saa = émwán ésáá ‘’enfant de mon père’’.

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On disait alors : « Haa ! celle-ci est stérile, elle n’enfante pas »


64. Etouang eut des centaines, des milliers, des milliards d’enfants.
Etouang ne connaissait le nombre ni de ses arrières-petits-enfant, ni de
ses petits enfants encore moins de ses enfants.
65. Etouang était installé. Mais ce qui enleva Etouang Mba de là,
c’est la chose suivante :
66. Un jour, Akoma Mba sortait de chez lui, de son grand bureau.
Comprenez bien que le bureau d’Etouang est proche de celui de son
frère. Il arriva dans le cabinet de son frère et se redressa.
67. hééé !!! Eèétounga !
68. Etouang répondit. Yaa !!
69. Hééé… je m’en vais !!! Dzi dziii !!! Est-ce bien Engóng qui est
étendu ainsi ?!!Chez les descendants d’Endong et Mba, Mba Eyene
Mintsa, Engóng était autrefois la montagne aux guêpes. A cette
époque, seuls les autochtones piquaient (comme des guêpes) mais pas
les étrangers ! C’est cet Engong qui est ainsi étendu zə̀zə̀ (raide) !!!
Eétounga, les gens mourront quand ?26
70. Il passa et s’en alla chez lui. Le lendemain, quand il sortit de son
bureau vers midi, il demanda :
71. héééé !!! Etouang est-il là ?
72. Etouang répondit : Je suis dans mon bureau. Où puis-je aller à
cette heure-ci ? tu sais très bien que c’est toi qui rentres chez toi le
premier. Je ne peux quitter mon poste avant toi. Je suis en train de
traiter les volumineux dossiers que tu m’as confiés hier, tant que je
n’ai pas terminé, je ne m’en irai pas. Pourquoi demandes-tu ?
73. Akoma reprit : Ya ! ya ! ya ! ya ! tu restes alors ?! héééé !…, moi
je m’en vais. J’ai très faim, je n’ai pas bien mangé mon manioc de huit
heures ce matin 27 . Héééé !!! est-ce Engóng qui est ainsi étendu ?
Etouang, fils de mon père, les gens mourront quand?
74. De colère Etouang Mba s’écria : Kaaha !
75. Allez m’appeler urgemment Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Esep,
Angbàkpṹgn 28, celui qui arrache les carpes, les sardines et les petites
crevettes de la rivière asséchée, la vielle pirogue qui fait.

26
A quel moment mourront enfin les gens ? Il y avait très longtemps qu’Engong
n’était pas entré en guerre.
27
Manioc de huit heures : Petit déjeuner.
28
Angbàkpṹgn: le martin pêcheur vif.

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76. bə́ lẅṹ mə́dàŋ, mə̀dàŋ’àsŢ́Ţ́’ákẅ́ũƼ’étwáŋ.


77. ÀbŢ́ŋ dì mà yì mə̀dzà m’ótùɁù, aljtsilj’éƑũmṹ èvwàrə̀ bə̀kẅílí,
ǹnóm’á mìnsŢ́ míŋgŢ́ my’ówònò. Mə́dzàà’ànə́ mwánə́
ŋgwán’ásòɁólòŋ mə̀ŋgám’éyə̀Ɂə̀, lẅṹ nə̀ mə̀ mə̀dzàà’àvóó.
Mə̀dzà’àsŢ́Ţ́ ákẅíí.
78. lẅṹ nə́ m’òndŢ̀Ţ̀. ÓndŢ̀Ţ̀ ànə́ mwánə́ ŋgwán mfàŋ mə̀kŢ́Ɂ èt
mfàŋ mə̀dzàp bə̀ŋgŢ̀ b’éyàà. ÓndŢ̀Ţ̀’ákíí yà’àyòò, à tŢ̀Ţ́
míntsaƼŋ’ányù’ànə́ kósàà. ÒndŢ̀Ţ̀’àsŢ́Ţ́ àsyũƼn.
79. ÀbŢ́ŋ dì mà yì bə̀ká b’óyònò ékàŋ ńnà mə́ŋgŢ̀m, kə́ŋgə́lə́’èèlóp
òyònò mwán’èkàŋ àbṹṹ, àfə́bə́ kyṹ kàɁà bə̀m’àànyũbṹ,
mə̀làŋlàŋ mbé ánə́ mwánə́ ŋgán’ákiƼn’óbùr èndámə́ ndòŋ. Bə̀ká
b’óyòn’ázaljɁ. Bə̀ká b’óyòn’àsyũƸn.
80. nyí nə́ mə̀ə̀ lẅṹ mínalj nâ, bìdzí bí nə́ vá bìdzí, míná yə̀ byâ dzí,
mə̀yŢ̀Ɂ mə́ nə́ vá mə̀yŢ̀Ɂ míná yə̀ mâ nyulj, édzàm mà kúmù
myâ dzó’é nə́ nâ, ńté mə̀ mə̀ŋgá tŢ̀b(Ţ̀)’àkòmà mbà mbṹsí,
ŋgaƼ’àkòmà’ààsílí mə̀ nsílí mfəlj və̀ná bò(t) bá yə̀ wulj’oljdəljn.
kə̀lánə mà sílí kùràmə̀bũũ mwánə̀ mbá èvíní ékàŋ nâ, àkòmà
nyâ kúmú ná bə̀zá bə́ wù ?

81. símán ńnómə́ nán’ékùrə̀ mə̀nyíŋ’ááá, èlùgù mìnlàm’àsŢƸy’êèè,


mŢ́ŋgwaljn’éwóláyŢ̀ŋ àntə́tə́lə́ə́, mə́ŋkí’àzàɁá yũn’ábàrìzŢ́ɁŢ́Ţ́,
zàɁá yə́n’ékòmbòrə̀ ǹnàm.

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traverser la rivière Mengang aux petits enfants de Ze Obiang. Qu’on


m’appelle vite Medang29.
76. On appela Medang et il vint rejoindre Etouang.
77. Maintenant j’ai besoin de Medza M’otougou, Atsiljng-éshũ̀mṹ,
Evwàr-bekẅili30, époux de Minso Mi Ngwan’Owono, Medza qui est
le neveu d’Assok-Olong31 chez Mengame Eyegue. Appelez-moi vite
Medza. Medza vint les rejoindre.
78. Allez m’appeler Ondo Mba. Ondo, le neveu de Nfàng-Mə̀kŢ́k
et Nfàng-Mə̀dzàp, Bengone Eyaa, Ondo qui est aigre et amer, qui
démange dans la bouche telle la gale. Appelez Ondo. Et Ondo arriva.
79. Je demande maintenant qu’on aille m’appeler Beka Be Oyono
Ekang Nna Mengome, la chenille venimeuse qu’Oyono fils d’Ekang
engendra. La feuille qui ne tarde jamais à se déchirer, Mə̀lànglang-
Mbé,32 neveu d’Aking-Obout chez Endamane Ndong. Que Beka Be
Oyono vienne. Et Beka Be Oyono arriva.
80. Il dit alors : je vous ai convoqué parce que… il y a de la
nourriture ici, de la nourriture, vous en mangerez. Il y a de la boisson
ici, de la boisson, vous en boirez. Ce que j’ai à vous dire, c’est que…
depuis que je suis installé à la terrasse d’Akoma Mba, la seule
question qu’Akoma me pose c’est celle de savoir ‘’à quel moment
mourront les gens’’. Allez demander à Kouramebè, 33 fils de Mba
Evini Ekang… qui Akoma veut-il voir mourir ?...

81. Je pense au neveu d’Ekùr Menying, elùgù minlam est arrivé, le


neveu de la tribu mûre est debout, que ma belle-mère vienne voir
Barizok. Viens voir celui qui fait les hommes et les villages.

29
A Engóŋ, chacun porte un nom, une ou plusieurs dévises, et plusieurs sobriquets.
Egrener les sobriquets et les devises d’un individu est une marque de revalorisation
et de respect. Au sujet des sobriquets des principaux personnages d’Engóng, voir
l’index des personnages en annex, ou le chapitre sur ’’ceux qui incarnent la
puissance à Engong’’, dans (Assoumou Ndoutoume, 1986, pp. 113-177).
30
Atsiljng-éshũ̀mṹ, Evwàr-bekẅili : Le nœud sérré que personne ne peut défaire
31
Assok-olong : village où le tamtam (fait à partir de l’arbre òlòng) bourdonne.
32
Melanlang Mbe (mələlang àbé) : Celui qui change dangereusement de couleur. Ce
sobriquet est dû au fait que Beka Be Oyono était par essence bon. Sa bonté a
cependant failli le perdre. Il changeât et devint alors très méchant et cruel. C’est lui
qui a mis en place le projet Bikalik. Cf. (Assoumou Ndoutoume, 1986, p. 159) et
Steeve Ella sur le projet Bikalik et la condition humaine (à paraître).
33
Kouramebè est l’un des sobriquets d’Akoma Mba. Nous n’avons pas trouvé sa
signification.

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83. àkòmà nyâ kúmú ná bə̀zá bə́ wù ? mə̀ bə̀lə̀ bòt mìŋkámá yà
mìntə̀t bə̀mìlìyâr, bò bə́ té bə́sə̀ bə́ngə́nəlj valj, ŋgə́ bítalj bísyũljn’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ
mə̀ŋgàm bə̀zá bə́wéƀ. Dzóân’àkòmà n’á táɁá mə̀ dá bə̀rá dzó. Ngá
bə̀rá mə̀ d’âdzó mə̀kóró, kàɁá fə̀ mà tŢ̀bŢ̀ valj.
84. mə̀dàŋ n’âàà ! bí wóɁaljŋ !
85. tâ nə́ mə̀dààŋ’ààbə́rá fəƼə́ə́ŋ. mə̀dààŋ bá bə̀ká b’òyònò yà òndŢƼ
mbàà, mə̀dzà m’ótùɁù yà mfùlù á kə́ nyíí’á ndá mvó dzũljƀ, ákẅũƼ nà
tŢƼ.
86. tà nə́ bíyén bí nə́ nyó mí’ànə́ bíyŢlj bí’ólòŋ. Nló’ónə́ ny’áyóp và
n’éyérə́ lámá ngə̀ŋ ngə̀ŋ ngə̀ŋ. Òlə́rə̀ nyə́ ńsŢ́ dzís ánló’ételj v’ànə́
dzómə́ yá ndá ŋkyũljƀ. Tíríí ! nsŢ́ dzís’éwə́ wá yéné ẅíí tídíí, ndà
ŋgə́n’â yéneljƀ. È nyə́ bá lẅṹ n’ésiƼ báɁá mə̀lŢ́, nló’ónə́ nyá yò
vàn’ákwànə́ŋgwán ánə́n, v’àn’éyérə́ lámá. Ènyə́ bá lẅṹ n’óbàŋgŢ̀m
ndómá mbàà, ésṹ’édzóɁó mə́wóóŋ èwòmə̀kòlà, ńnómə́ngwàn
yèmìmbiƼ. Mə̀dàŋ àsŢ́Ţ́ átŢ̀bə́ ny(ə́)’ákaljn.
87. mə̀dàŋ nyí, àáààà ! àáákòmà !
88. òkòmà nyí yaƼ.
89. àààà ! mə̀ə̀ zú wà dzó nàà, mìláŋ mízìŋ mí nə̀ mìnláŋ bítŢ̀m,
émí mívŢ́ɁŢ́ bə̀nyũlj mínlááŋ.
90. mínláŋ ówúlá lũƸ my’ètwáŋ mbà, ètwáŋ ààwóɁ míláŋ mít’ábé, ò
táɁá nyə́ my’á bə̀rá lṹṹ àzà kóró. DzaƼm yə́ nə́ bə́ bə̀rə̀ wá dzə́ŋ’ébòràà
tŢ̀bə̀ wə̀ mbṹsì é sə́ kì. Èdə̀ mə̀ zə́ wà kŢ́bŢ́.
91. àkòmà nə́ èéééé byêtwáŋ, èéèèèè à mə́dàŋ, byâ lũƸ zaƼ ńnlááŋ ?
92. y’òòwúlà sílí étwáŋ nà bò(t) bá yə̀ wù dəljn ? yə́ ŋgúm’étŢ̀ énìŋ
óŋgá níŋásí óómbáɁá və̀ ná bò bá yə̀ wù ódəljn.

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83. Qui Akoma veut-il voir mourir ?! J’ai des centaines, des
milliers, des Milliards de personnes, toutes ces personnes sont
vivantes, si la guerre survient à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm qui…,
qui donc mourra ? Dites à Akoma de ne plus jamais me le dire,
s’il me le redit ne fût-ce qu’une fois, je m’en irai, et je ne
demeurerai plus ici.
84. Medang dit : Haaa !!! Nous avons entendu.
85. Medang, accompagné de Beka Be Oyono et d’Ondo Mba, de
Medza M’Otougou et de Mfoulou montèrent. Ils allèrent
retrouver Akoma. Celui-ci était assis chez lui.
86. Ses lunettes ressemblaient aux épines de l’arbre òlòng. Sa tête
était aussi luisante que le verre d’une lampe, ngə̀ŋ-ngə̀ŋ-
ngə̀ŋ 34 !!! Les yeux dans les orbites étaient aussi lointains
qu’un objet posé au fond de la cuisine. Ce n’est qu’au moment
où l’on croisait son regard que l’on comprenait qu’il voyait
toujours. C’est celui qu’on appelle Esii Ebáhá Mə̀lŢ́ (les
cheveux accrochés aux oreilles), le dessus de sa tête est
semblable à un gros concombre, il est aussi luisant que du
verre. C’est celui qu’on appelle Obangome fils de Mba, le
bosquet qui entrave le chemin, le beau-fils de la tribu
Yemìmbìí. Medang vint s’asseoir à ses cotés.
87. Medang dit : Aaha !!! Aákoma !!!
88. Akoma répondit Yaaha !!.
89. Aaaha !... je suis venu te dire que,… Aaha… Certains propos
sont des propos qui engendrent des palabres, d’autres sont des
propos normaux.
90. Les propos que tu tiens souvent à l’endroit d’Etouang Mba lors
de vos conversations, Etouang ne les apprécie pas. Ne… ne lui
tiens plus ce genre de propos, sinon… il s’en ira. Il ne sera non
plus question de te chercher quelqu’un pour s’installer dans ta
véranda. C’est ce que je suis venu te dire.
91. Akoma répondit : Héééé… ! Etouang et moi… hééé… ! frère
Medang, nous avons eu quelle conversation ?
92. Medang lui répondit : N’as-tu pas l’habitude de demander à
Etouang Mba à quel moment mourront les gens ? La vie que
tu mènes ne s’articule-t-elle donc qu’autours d’une question :
quand mourront les gens ?

34
Idéophone renvoyant à l’action de briller, au scintillement d’un objet.

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93. ètwáŋ mbà á mə̀nə̀yá fòɁàn ààkúmá, ànə́ ndə́mə́ àà fòɁàn’ábóŋ


ótòŋ. ÈyŢ̀ŋ té wòɁò nə̀ mbán ásílí nyə́ ná bò bá yə̀ wú ódə́n.
NyáɁá bə̀lə́ ŋgúrà dzáá, é dzáá étwáŋ mbà àbə̀lə́ òò sə́ kì dá
yə̀mə́ bòrə̀ tâŋ. wòɁò nə̀ mbán ásílí nyə́ ná bò bá yə̀ wú ódə́n,
wà kúmú ná bə̀zá bə́ wù, ètwáŋ ààwóɁ d’ábé, ŋgə́ òbə̀rə́ nyə́ dâ
dzó àkóró. Zâ yə̀ bə̀rá dzə́ŋ mbòr m̀ fə́ yâ tŢ̀bə̀ wə̀ Ƒṹf də̀ kàbìní,
dzínə́ àvwálə́ mkpálə́ tè ? ààà !
94. nyíní, édòò zú dzôƀ ?
95. édə̀ mə̀ə̀ zú dzó, mə̀dzáɁá bə̀ká b’óyònò.
96. ààdzó nə̀ ŋgə́ mə́ bə̀rə́ nyə́ dâ dzó à kórâŋ ?
97. mə̀dàŋ nə́ ààààáŋ! àà dzó nə̀ ŋgə́ òbə̀rə́ nyə́ dâ dzó à kóró,
ààwóɁ d’àbé.
98. átə́m’áákóró mə́ kúnú nyá lúm kíkírí
99. mə̀dàŋ nə́ òbŢƼ dzé’aljŋ ?
100. mə̀ lúmú nyə́, mə̀ lúmú nyə́, mbŢ̀mə̀ dzóm tè mbŢ̀m yàà
térà bŢ̀ dzôm. Byá wà fŢ́ɁŢ́ byá yũn ábŢ̀ bítŢ̀m, wà’ózuƼ mə́
ny’ákə̀Ɂə̀ ná tŢ̀bŢ̀ m’ə́bṹsí dzóm’étŢ́Ţ́ mbŢ̀bŢ̀ ávŢ́lə́ dilj. À
mbárə́ mbárə́ ŋ́kŢ́bàná, ngə́ bítalj byá kẅí éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm
yə̀ ngâ tə́b’ánà. Èéèèè à mə́dàŋ, dzóm’ésə́ mulj.
101. mə̀dàŋ nə́ mìnaƼ, à nə̀ dzôm, à nə̀ dzôm, á fẅì yaƼ mvóɁ
mə́ŋgámónə̀ yà bə̀ndũlj35 bə́ bíbaƼŋ mfə̀Ɂə̀, yà bə̀ndũ bə́ àkẅàzŢ̀Ɂ
óbyààŋ àgbiljƀ, aƼ ntŢ́ mṹr də́ fàmíí, à nə̀ dzôm.
102. wàɁà wà kúmú və̀ nə́ bə́ lúmán. Ò táɁá dàà bə̀rá dzó
mŢ́Ţ́ŋ. Ngə́ òbə̀rə́ nyə́ dâ dzó àkóró, ò táɁà gbíní ná mà yə̀ nyá
bə̀r’ákə́ nŢ̀ŋ. È mòrə̀ mfə́ màɁà mə̀ nə́ kə́ nŢƼŋ ná zú nyá sàŋlà,
ààsə́ kì. dzí nə́ wə̀ mkpàlà ?
103. à mə́dàŋ
104. mə̀dàŋ nə́ yàáá !
105. wò táá də̀ yà
106. mə̀dàŋ nə́ mà wóɁ d’ábelj, mà wóɁ d’ábelj.
107. àààááá, maƼ yə̀m ŋgə́ mə̀ə̀ ndzṹmṹ !
108. mə̀dàŋ nə́ waƼ yə̀m ŋgə́ òòmbŢ̀ dzéaljŋ ? Ànè nè
yà àkòmà y’ònəƼ nə́ fŢ́Ɂ’àànə́m ábùm.

35
Bəndũ̀ est une forme contractée de bədũ̀ƀ ‘’petits fils’’.

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93. Etouang Mba est aujourd’hui inondé de richesse, comme la crue


inonde les ruisseaux, et toi tu ne cesses de lui demander à quel
moment mourront les gens. Il a tout un village, un village dont on ne
peut dénombrer les habitants, et toi tu lui poses la question de savoir
quand mourront les gens. Qui veux-tu voir mourir ? Etouang ne
l’apprécie pas, si tu le lui redis, il s’en ira. Ne compte même plus sur
nous pour te trouver un autre chef de cabinet. C’est quoi cette
histoire ?... Haa !!!
94. Akoma demanda : Est-ce cela que vous êtes venus me dire ?
95. C’est ce que je suis venu dire, sur la tête de Beka Be Oyono.
96. Il a dit que si je le lui redis il s’en irait, c’est bien cela ??
97. Medang répondit : C’est exactement cela.
98. Qu’il tente donc de s’en aller, et je l’attaque très tôt demain.
99. Medang demanda : Tu fais qu… quoi ?
100. Je l’attaque ! je l’attaque ! Ce ramolli-là! Ce n’est pas un
homme. C’est à toi que je devrais plutôt m’en prendre puisque c’est
toi qui m’as choisi quelqu’un d’aussi faible et d’aussi poltron comme
chef de cabinet. Il fuit déjà ainsi de simples paroles, que ferait-il si la
guerre survenait demain à Engong ? C’est sûr qu’il s’enfuirait.
Eééééh! frère Medang, ce n’est pas un homme !
101. Medang protesta : Mensonge, mensonge ! C’est un homme !
C’est un homme. Il a donné des descendants au clan Mengamone, aux
petits enfants de Bibang Mfegue, et aux petits-enfants de Akuazok
Obiang, il est ‘’mère de famille36’’, c’est un homme!
102. Toi, tout ce qui t’intéresse c’est la guerre. Eééh! Ne dis plus
jamais ce genre de chose au petit. Si tu le lui redis et qu’il s’en aille,
ne compte plus sur moi pour aller une fois de plus le chercher. Je ne
chercherai non plus quelqu’un d’autre pour le remplacer. KaɁa (non)
(jamais) c’est quoi cette foutaise ? Haaa !!!
103. A Medang !!
104. Medang répondit : yaa !!!
105. Qu’en penses-tu, toi ?
106. je ne l’apprécie pas … je ne l’apprécie pas !
107. Han-Ha (oui) !!! je ne sais si j’arrêterai !!
108. Quoi ? Tu ne sais pas si tu feras quoi ?!... Anə́ nə́ yá37 ! Akoma,
as-tu bien un cœur dans le ventre38 ?

36
Père de famille.
37
Ane ne ya : Que se passe-t-il ? ou trivialement ‘’y’a quoi ? ‘’
38
Avoir le cœur dans le ventre : être raisonnable, avoir le bon sens.

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109. ééé à mə́dàŋ mə́ bŢ̀ yá fə̀ kàɁà nnə́m ábùm òdəljn ?
110. mí wóɁə̀ yũƸƀ ?
111. ààááŋ !
112. ábŢ́ŋ mə́dàŋ’ààkŢ́bà nyə́ náá, ààyə̀m édzàm’àà dzó nyə́.
éyŢ̀ŋ àkòmà nyáɁà aƼyũlũn’à mə̀dàŋ, ààyə̀m’émbòr’aƼ yũlũn’à
nyə́. Mbòr’èzìŋ àà sə́ dzó naƼ, àkòmá mbàà ény’ààdʒyṹ ábṹ bòt
èndŢ́ŋ yà mbàà, àmú dzé mə́dàŋ’ény’ààkŢ́bà nyə́ ŋkŢ̀b(Ţ̀)
ébyàsà á vŢ́lŢ́ dilj ? mŢ́mŢlj ! àkòmà émyén àà yə̀m zá ànə́ mə́dàŋ

113. bí bə́lə́ mbùrà mbòr’ákònò ólų́, bá lẅṹ


n’ésìmə̀ŋgán’ákẅṹ. À nə̀ présìdáŋ á kúr sųprṹmə̀ bə́yoljɁ, à bə̀rə́
édə̀dàà òyàb’òyolj. ÀbŢ́ŋ má ndṹnṹ nyə́ ŋ́kŢ́bŢ́ ónyúú ándũ̀nũ̀.
ààà ! ábŢ́ŋ má kẅébé nyə́ á kẅébé. Mə̀ nə́ mə̀tsàb mə́ sə́
m’ónyúú. Báá kə̀Ɂə̀ wə̀ prèzìdáŋ kúr sųprṹm àkẅṹ eƼmbə́ kì.
Mà yə̀m və̀ ná mà yə̀mə̀ wò mə̀bṹlṹ mà yə̀m é mú óŋgá bṹlṹ.
Mə̀dzó mə́telj é mə̀ mà tyṹ. ÒtáɁá zù mə̀ mə̀tsàb’ónyúú, òòŋkə́
bŢƼ mbùràmòr’évóm’óŋgbáá.
114. mà kŢ̀b’à nyə́ válalj s’àkál’édʒũƸ, mà kŢ̀b’ànyə́
àkálá’ábṹlṹ, nə́ mà mə́ nə́ nyámòrò.

115. sìŋ àlwà lwà’èèèè


116. èèèèèèèè !
117. ààà fúlábə́bóm’éééé
118. éééééééé !
119. àkẅṹ’émwán’òbyáŋ’ásùm’éé
120. ndə̀ méémbə́r’áyilj’ééé èyáŋ’eljeljelj !
121. èèèèèèè !
122. àwálálá mə̀ŋgŢ̀m másòɁ àŋáá !
123. àààŋáá !
124. ààááŋ ényə́ fám dá yə́bə́ dzóm’ə́ nâ.
125. ánə́ mə̀ bə́rá sílí nâ

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109. Héé !!! frère Medang pourquoi dis-tu que je n’ai pas de cœur
au ventre ?
110. Comprenez-vous bien ?
111. Oui !
112. Comprenez bien que lorsque Medang lui parle ainsi, il sait ce
qu’il lui dit. Et quand lui, Akoma, répond à Medang, il sait à qui il
répond. Personne ne dira : « c’est Akoma Mba qui dirige les
descendants d’Endong, et Mba, Mba Eyene Mintsa, pourquoi
Medang lui parle avec autant de ‘’mépris’’. » Non ! Akoma lui-
même sait qui est Medang.

113. Nous avons un ‘’grand type’’ là-bas à Kono 39 , il s’appelle


Esimengane Akue, il est président de la Cour Suprême à Libreville,
il est perché très Haut. Mais lorsque je bombarde des paroles sur
lui, Ha! Quand je le dégomme, quand je le décape avec des
paroles !!! C’est pour lui faire comprendre qu’on ne plaisante pas
avec moi : « Lorsqu’on t’a nommé président de la Cour Suprême
Akue n’était pas. Tout ce que je sais, c’est que je connais ta
naissance, je sais quel jour tu es né. C’est de ces choses là que je
parle, ne viens pas plaisanter avec moi, tu iras jouer les grand
types là où tu es perché. »
114. Lorsque je lui parle ainsi, ce n’est pas par mépris, c’est parce
que je connais sa naissance, c’est parce que je suis bien plus âgé
que lui.
115. Siing ! alwalwa’éééé !!!!
116. Oui !
117. Ha Foulabobom’ééé
118. Oui !
119. Akue fils d’Obiang Assoumou,
120. je ne pleurerai donc plus, éyang’ééé
121. Oui !
122. Awalala ! les tambours résonnent, Ha oui ?!
123. Ha ! Oui !
124. Très bien ! C’est ainsi que les hommes doivent reprendre en
chœur le refrain.
125. J’ai alors demandé…

39
Kono est un village situé à quelques kilomètres d’Awoua, le village d’Akue
Obiang.

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126. mə̀dàŋ’á kə̀ yaljŋ, étwáŋ á bə́rə̀ yá èsṹƀ, ákaƼ bə̀rə̀bə̀,


àkòmà nyáɁá álòrə́ yaljŋ á vìì yaƼ ébyə́rò ẅũljƀ. ÀbŢ́ŋ ákòmà ábə̀rá
dùràn’ó mírí áŋgə̀Ɂə̀lə̀ŋgə̀, áŋgə̀Ɂə̀lə̀ŋgə̀ áŋgə̀Ɂə̀lə̀ŋgə̀, áŋgə̀Ɂə̀lə̀ŋgə̀.
Àswán édzíná mŢ́nə́nyaljŋ. Àkə́Ɂə́lə́, àtə́bə́ ásàlâàààn.
127. Y’étáŋ á kə̀ yaljŋ ?
128. ètwáŋ nə́ mə̀ ŋgə́n, mə̀ nə̀ kə̀ vé’ábŢ́ŋ dilj, mə̀ sə́ vôm
129. èèè, ó wúl’áá mà dzó, yə̀ mbə̀ŋ’áá ẅì ?
130. ètwáŋ nə̀ mə̀ wúlù wà dzò yà ?
131. ówúlmà dzó nàà, báá kŢ́bŢ́ kí nâ yə̀ mbə̀ŋ’ááwì. ÀbŢ́ŋ
bí bə́ə́ bí tŢ́Ţ́ ŋ́kòlámvàm yà òdòɁ mə̀ŋgàm, yà ŋkòló zŢ̀Ɂ mə̀yéné,
yà bílíɁ nsáɁ’áwùlàmyũljm. ábŢ́ŋ bìbə́ bí tŢ́Ţ́ bílíɁ ŋkòlázà ŋkámá,
yə̀ bə̀yə́ŋ é bə́ bə́ə́ və́ və̀ə̀yə̀ kíŋ ábṹ bòr’èndŢ̀ŋ yà mbàà mbà éyéné
míntsà, yə̀ bə̀yə́ŋ é bə́ bə́ə́ və́ və̀ə̀ yə̀ kíŋ éŋgóŋ’énə́n
ŋgòr’ètə̀mb’áfàn. ÀbŢ́ŋ dì aƼŋtŢ́ óówóɁ mbòr’ààbám ánsə̀ŋ, ákə́
bə̀bə̀ bə́nə́ ńnə́ŋ, ásŢ́’ódə̀n bə́nə́ ààlú. Yə̀ mbə̀ŋ éwaljalj ẅì.
132. aƼníŋíìììŋ ! ŋgẅṹɁ’ànə́ sí ébə́ə́, èétwàŋ bò bá yə̀ wú
fŢ́Ɂ’ódə́n.
133. ètwáŋ nə́ dzyééé, yə́ mə̀ bə̀rá wóɁ’édzàmə́ dí ánà. MəƼ
tŢ́Ţ́ fə̀Ɂ.
134. ńté sə̀Ɂə̀ ètwáŋ ábə́ə́ tŢ̀Ţ̀ vâ, à loƸŋ làmìsyŢƸŋ. Àn’áŋgá
mə̀nà lóŋ álà nnəƸn. ábŢ́ŋ étwáŋ áádùràn ḿbə́sí kùràmə̀bũũ mwánə̀
mbá évíní ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m vaƼ nyí nyíí álà.
135. àlaƼ té édə́ bá lẅṹ nə́ zə̀ŋ mfwá, ó zsèŋ mfwá éb’èètwáŋ
prṹtrə̀. Nkẅílì mə̀dzó40 y’ó zsèŋ mfwá.

40
Nkẅílí mədzó : ‘’celui qui ouvre les paroles’’. Celui qui analysela parole de Dieu.
Le terme est utilisé chez les chrétiens protestants comme l’équivalent de
‘’prophète’’.

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126. Medang est parti. Etouang est retourné à son poste, il alla se
percher. Quelque temps après, Akoma arriva et entra dans son bureau.
Vers midi, Akoma sortit de son bureau, il
marchait [lourdement] ánguehelegue ! Ánguehegue !
Ánguehelegue ! Ánguehelegue ! Il entra dans le bureau de son frère,
s’arrêta ákə́hə́lə́ et se redressa asalaaann !
127. Etouang est-il parti ??
128. Je suis toujours là, où puis-je aller maintenant, mə̀ sə́ vôm 41 !
Répondit Etouang.
129. Héééé ! voila !! Toi tu me fais régulièrement des reproches,
mais trouves-tu normal...
130. Qu’ai-je l’habitude de te reprocher ? Interrompit Etouang.
131. Tu me dis souvent qu’on ne devrait pas parler ainsi ! Eéééh !
Trouves-tu normal que… trouves-tu normal que… lorsque nous
vivions à Nkolamvam (la montagne aux guêpes) et à Odok-Mengam
et à Nkolozok-Meyéné, à bilik 42 Nsak-Awoulamyũljm, à bilik
Akombang et Obáá… quand nous étions à bilik Nkoloza-Nkámá, les
étrangers élevaient-ils la voix chez les descendants d’Endong et Mba,
Mba Eyene Mintsa ? Etaient-ce les étrangers qui élevaient la voix dans
la grande Engóng, le dos trempé dans la forêt ? Mais aujourd’hui
quand tu entends quelqu’un élever la voix dans la cour, et que tu vas
jeter un coup d’œil, on te dira « c’est un étranger », « quand est-il
arrivé ? », on te répondra « cette nuit ». Est-ce normal ?
132. Aniniing… ! dziéé… ! ŋgẅṹhṹ’ànə́ sí’ébə́ə́ 43 ! Eétounga,
franchement, quand mourront vraiment les gens ?
133. Dziééé ! s’écria Etouang. Ai-je une fois de plus entendu ces
mots ?!... puisque tu me l’as redit, je ne suis plus là ! je m’en vais.
134. Alors qu’Etouang était à ce poste, il construisait déjà en parallèle
[et en secret] sa Mission. Il y avait déjà construit une gigantesque
Eglise. Lorsqu’il se retire du cabinet de Kouramebè fils de Mba Evini
Ekang il entre directement dans sa Mission.
135. Sa Mission s’appelait Zə̀ng-Nfwá. On disait « Zə̀ng-Nfwá » chez
Etouang Prêtre. Le prophète (celui qui analyse la parole) du Zə̀ng-
Nfwá.

41
Je ne suis nulle part ailleurs.
42
Bilik : villages abandonnés.
43
NgẅṹɁũ’ ànə́ sí’ébə́ə́ : ‘’lorsque la terre était la terre’’. Expression exprimant un
regret profond.

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136. báá lẅí lẅũ nə́ zèŋ mfwá ébə̀’ètwáŋ mbà, àn’ákòmà àà
wóɁ d’ábelj, nyíní bə́ táɁá bə̀rá lẅṹ n’ètwáŋ bə̀ fə́rán’á mbà, báɁá bə́
lẅṹ fə̀ mə̀ n’ákòmà bə́ tsìnán’á mbà, bə́ zá fònánə́ nà byá nyə́ bí ngə́
bí lárə́ vôm. ÀtŢ́bə́yə́ éwòlà étwáŋ à fə̀rànə̀yə̀ ésṹ émyén aƼ tèbà mà
dŢ́, ésṹ aƼ bŢ̀.
137. ètwáŋ nə́ mà və́ ákíbá. Mbòr’à táɁá mà bə̀rá lẅṹ
n’ètwáŋ ḿbàà, lwṹ nə̀ mə̀ n’étwáŋ prṹtrə̀, ŋkẅílì mə̀dzó y’ó zèŋ
m̀ fwá.
138. àkòmà àlíɁí á tŢƼ. bə́ nə́ bə́ lẅṹyə́ mvè mbà ényá zù
tŢ̀b’ámbṹsí valj.

139. kâ mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́


140. mə́ bṹṹyə́ mvə́t

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136. Au départ, on disait Zə̀ng-Nfwá chez Etwang Mba, cela énerva


Akoma. Il dit alors de ne plus l’appeler Etouang en rattachant son nom
à Mba, tout comme on dit Akoma tout en rattachant son nom à Mba,
sinon les gens se diraient qu’ils partagent toujours quelque chose.
‘’Qu’il garde le nom Etouang mais qu’on le rattache au travail pour
lequel il m’a abandonné, le travail qu’il fait.’’
137. Etouang dit : je dis merci. Que l’on ne m’appelle plus Etwang
Mba, appelez-moi Etouang Prêtre, le prophète du Zə̀ng-Nfwá.
138. Akoma resta. On appela Mve Mba (un autre frère d’Akoma)
pour qu’il vienne s’installer dans la véranda.

139. Kha ! Que les oreilles écoutent !


140. Qu’elles écoutent le Mvet

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Èkùl’ábyũ
ũ yə̀’éngóng

1. á nə́ mə́ bə́rá sílí nâ


2. ètwáŋ á tŢ̀bŢ̀y’aƼ weljŋ, ètwáŋ ábə̀lə́ mə́tsiljŋ mə́ lèglîz. Àà mə̀nà
kŢ́b’à bə̀krètyũӇ́ bə́sə̀. Mə́tsiljŋ má sŢ́ á kálàrà zàmá èèté ém’ààdzó. Àmú
bá fùlànə̀ mə̀tiljŋ mə́té mə́sə̀ ná bó bə́sə̀Ɂə̀ bə́ kŢ̀ zàmə́ wŢljŋ
3. mə̀tsiljŋ mə́ s(ə́)áágbìƀ, mə̀tsiljŋ mə́nə̀ və̀ mə́ nìƀ. Mə̀tsiljŋ mə́
zámá mə́ nə̀ və̀ mə́nììƀ. Mə̀tsiljŋ mə́ té émə́ bá kóɁó kòɁòlò áyó, áyilj nə́
bí kŢ̀ zàmə́ wŢljŋ.
4. Ènyà n’été nàà mìnə̀ŋgá yà mŢ́Ţ́ŋ á bŢ́ŋ bá kə́ á ndé zàmá,
zàmá kŢ́bə̀yə̀ bə́lə́bə́lá ànə́ áákúmú ná èniljŋ mŢ́nə́ mòt éé tŢ̀bə̀ mbə̀ŋ’á
nsísìm. WòɁò bə̀lə́ və́ ná bíí zú dzə́m áƀəljŋ. Yə̀ byṹɁṹ bí n’à dzàm.
5. ààáááŋ !
6. òvə́ nyíí à ndé zàmá nə̀ wà zù wóɁ mũdzó mə́ nə́ bə́lə́bə́lá
y’àbóɁ édə̀ òò zú dzəƸm.
7. émíná wŢ̀m ààkórò mà ámvús, ávààŋ !
8. àà mà kə̀ wŢ́bànə̀ mə́ndzím mà yə̀ k(ə̀)’ésùlán.
9. àkà, aƼ mìnà, èsùlán éé bŢ̀ yà ? mə̀ maƼ kə̀ yâ ábáá. Byá yaƼ dzì
yà ?
10. òònlíɁí wà tyṹ dŢ́, mə̀ mà k’ésùlán. Mə̀ sə́ ky’àbŢ́ kə̀ ná mà
wóɁ’ésùlán.
11. seƼ kì èsùlán é dàà bə́ wóɁ, ààsŢ́ ádzə́m áƀəljŋ.

12. kə́ mí wóɁ yaƼ ŋgà ?


13. Àkàà !

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Un tournoi de poker à Engóng

1. J’ai alors demandé…


2. Etouang s’installa donc dans sa paroisse. Il vivait en conformité
avec les lois de l’Eglise. Il parlait à tous les chrétiens et ne parlait que
des commandements (lois) qui sortaient du Livre de Dieu. Parce que
ces Lois n’existent que pour susciter la crainte de Dieu auprès de tous.

3. Sachez cependant qu’il n’y a pas beaucoup de commandements, il


y en a juste quatre. L’Eglise ne compte que quatre
commandements… 44 . Tous les autres commandements ne sont que
subsidiaires, et n’existent que pour susciter la crainte de Dieu.
4. Ce que moi j’ai remarqué, c’est que lorsque femmes et enfants vont
à l’Eglise, Dieu (leur) dit en vérité ce qu’il veut, pour que la vie de
l’homme soit meilleure en esprit. Mais eux, la seule chose à laquelle
ils pensent c’est : « nous sommes venu danser l’àgnəljng45, c’est tout ce
qui nous intéresse »,
5. Ha oui !
6. Attends ! Tu es entré à l’Eglise pour écouter les paroles pleines de
vérité, es-tu venu pour danser ? je vous assure ils vont exclusivement
pour cela : danser.
7. Ma femme quitte notre lit très tôt, ávàŋ !
8. Haa ! je vais prendre une douche pour aller à l’Eglise.
9. Femme, c’est quoi cette affaire d’Eglise ? Bien ! moi je vais au
corps-de-garde, qui nous apportera à manger ?
10. Cela ne me regarde pas, débrouille-toi tout seul, moi je vais à
l’Eglise. Je ne peux demeurer sans aller à l’Eglise.
11. elle n’est pas allée écouter la messe, elle est allée danser
l’àgnəng.
12. Comprenez-vous ?
13. Oui !

44
La traduction que nous proposons du Mvet d’Akue Obiang se base sur un
enregistrement sonore. Or la partie relative aux quatre commandements
fondamentaux de l’église a été, (volontairement ou involontairement) effacée de la
bande magnétique sur laquelle nous nous sommes basés.
45
Rythme traditionnel fang. Il a été adapté pour le culte religieux chez les chrétiens
protestants.

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14. yə̀ wà kə̀ gbíní zámá v’émú bá kŢ́bŢ́, ŋgaƼ wà gbíní fə́ nyá nnə́m
été á ndá mvú dʒũ̀.
15. mə́dzó óŋgá térà wóɁ ò tŢ̀Ţ̀ mŢ́Ţ́ŋ ààzə́ kẅí ábŢ́ŋ dí kə́ wà
bàɁə̀lə̀ mə́dzó mə́ té ánə́m’été, ná mə́ táɁá bŢ̀ édzámə́ dí, zàmá àà wóɁ
d’ábelj. Ndə̀ wà kə̀ gbíní və̀ á ndé zàmáááƀ ?
16. s’édə̀ aƼkə̀, àà kə̀ dzə́m á́ ƀəljŋ. Èd’émíná wòm ààbə́.
17. ààbə́’ààŋ ?
18. àkàà, ààbə́ ! k’ásŢ́Ţ́ éd(ə̀)’ààsŢ́sŢ́ dilj.
19. àà ntŢ́ váá nàà, èyŢƼŋ telj ètwáŋ mbàà ààdzó ná mwánə́ krétyṹӇ sə̀
àtáɁá dŢƼ’ábyũ.

20. Àmúná éyŢ́ŋ bə́ ŋgá bí yésùs, bə́ ngá vàà nyə́ bító bíí mbə́ nyə́
ónyúú, ànə́ bə́ ngá mə̀nà kàbàn bító byṹƀ ábyũ̀46. Èdə̀ mwànə́ krétyṹӇ aƼ
yũ̀n’à tŢ̀bŢ́ ńsèŋ’ókàlà.
21. à mə̀ná kŢ́bŢ́ bə́krétyṹӇ, bə́ mə́ná yə́bə́ ányù á nd(a)’ézàmá.
Àbə́rá swànə̀ válá yàà sì ánsə̀ŋ, waƼ wóɁ və̀ nâ, ŋ́káán àbŢ̀ óvúlá vṹṹ.
Báá dzó fə́ n’ábyũ, báá lẅṹ yaƼ n’òvúlá.
22. ètwáŋ mbàà ààwóɁ d(ə)’àbé,
23. ŋgàà !
24. ààááŋ
25. və̀ nə́ ŋgâ lòt, ààwóɁ á nd(á)’été və̀ mə̀nyîŋ. Nyṹ náà kə́ bə̀bə̀ á
ndá été áná, ákẅũ̀ bŢ́Ţ́ŋ bə́ yũ̀bə̀ yaljŋ və̀ mŢ̀n’á mŢ̀nŢ́ á fuƼùùm! Àpà !
pà ! pà ! pà ! pà !
26. á yéná nə́ bá kábə́ kár ókàlà. Nnə́m ó dzóò w’été ná nd(ə)’àvóó
éésə́ bò bə̀fə́ ómŢ́ və̀ ànə́ ébolj balj.
27. ngàà
28. yaƼáá !
29. à záá bə̀rá kẅílí ábím’éémbáɁá nyə́ ádẅũƸƀ baƼ ! baƼ ! baƼ ! baƼ !
30. mfóló’ááẅì mfóló ! wàɁà bóróyó !
31. ò bə̀lə̀ tàŋ yà ?
32. mə̀ bə̀lə̀ bíláá
33. bə̀rə̀y’á tƑíɁṹ kár’éfə́ !

46
En fang, l’expression ádŢ̀’ábyũ̀ que nous traduisons par ‘’jouer au poker’’, renvoie
non seulement à l’acte de jouer au poker, mais également à l’action de tirer au sort.
C’est donc le terme utilisé pour signifier que les vêtements de Jésus ont été tirés au
sort.

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14. Toi, tu ne vas croire en Dieu que les jours de culte? pourquoi
ne crois-tu pas en lui dans ton cœur, chez toi ?
15. Ces paroles que tu entends depuis ton enfance jusqu’à ce jour,
tu devrais pourtant graver dans ton cœur et te dire « je ne dois pas
faire telle chose parce que Dieu ne l’apprécie pas ». Ne crois- tu donc
en Dieu que lorsque tu es à l’Eglise ?!
16. Je vous assure, ils n’y vont pour aucune autre raison, ils vont
danser l’àgnəljng. C’est ce que ma femme est allée faire.
17. Quelqu’un dans le public : c’est ce qu’elle est allée faire !?
18. Je t’assure. C’est ce qu’elle est allée faire. D’ailleurs, elle
vient tout juste de rentrer.

19. Que se passa-t-il ? Etouang Mba interdit aux chrétiens de jouer


au poker.
20. Parce que le jour où on arrêta Jésus, on l’avait déshabillé et on
s’était partagé ses vêtements en jouant au poker. C’est pourquoi aucun
chrétien ne doit s’asseoir sur une natte de poker.
21. Il parla aux chrétiens à l’Eglise et ils acceptèrent tous avec la
bouche. Mais une fois sortis du culte, on les entendait dire : « et si on
allait faire un petit ovúlá là-bas ? ». Ils ne disent plus poker, ils disent
désormais ovúlá.
22. Etouang Mba ne l’apprécie pas.
23. N’est-ce pas ?
24. Oui !
25. Lorsqu’il passa près d’une maison abandonnée, il y entendit
des murmures. Etouang décida d’aller jeter un coup d’œil. Il vit alors
des jeunes assis en cercle, l’argent étincelait de blancheur devant eux
áfuƼùùm !
26. Avez-vous déjà vu des gens jouer au poker sur une natte ?
Franchement, les mains de personne d’autre ne sont plus habiles que
celles de la personne qui bat et qui distribue les cartes.
27. N’est-ce pas ?
28. Oui !
29. Il prend des cartes dans ses mains : bàh ! bàh ! bàh ! bàh !....
bàh ! bàh ! bàh ! bàh (lorsqu’on bat les cartes).
30. Mfóló’awi- mfóló !!! (çà c’est un jeu qui décoiffe). Toi, lève
tes cartes.
31. Dis, t’as combien là ?
32. J’ai trois ! (trois= treize)
33. Ramasse une autre carte ! Ramasse une carte…

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34. àààŋá ! məƼmbə́lə̀ yà bítân


35. èèè, áááá, mə̀ mə̀ bə̀lə́ tyṹӇ !
36. báá dʒéɁũ dʒéɁé kár’ósí.
37. ètwáŋ mbàà àsémé á mə́ə́ŋlé ! ètwáŋ mbàà à kŢ́bə́ ná zaƼ dzàm dá
bŢ̀bŢ̀ ànà ? édzám dí mà yə̀ dá bə̀rá gbèné fə̀Ɂ yà ? mà yə̀ kìlì ébó
bá’àbyũ̀ vè ?
38. mə̀ kìlí bə̀ bìbwàn, bə́ kàɁà wóɁ, bá bŢ̀ bìbwàn, bá bŢƼ fə́ byə́ vâ
mə́Ƒũljƀ. mə́ bə̀rə̀ bá fyááŋ kìlì mə́ byàŋ. È mbòr’áá zú’á ndézàmá, à
líɁí byàŋ ándá, mə̀ə̀ táá kì dzŢlj, mà dzó və̀ nâ kà kə́ bàɁə̀lə́ byàŋ ò nə̀
mbòr’à zàmá. V’àdzó’ábyũ dí… !

39. wòòò ! àn(ə́) ètwáŋ mbàà aƼ bə̀rà yén mə̀dzà m’ótùɁù bá lẅṹ nə́,
aljtsilj’éƑũmṹ èvwàrə̀ bə̀kẅílí, ǹnóm’á mìnsŢ́ míŋgŢ́ my’ówònò.
Mə́dzàà’ànə́ mwánə́ ŋgwán’ásòɁ’ólòŋ mə̀ŋgám’éyə̀Ɂə̀. Ènyə́ bá lẅṹ,
èvẅívẅṹ bùrùgù myoljng, nté ánə́ sí’éŋgá təƸbə éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà, və̀
dzàm dáá mə̀dzàà àŋgə́n kàɁà bə̀m ŋgáá étúú nâ kə̀ álúmán. Àà yə̀m
dzómə́ dáá v(ə̀)’àkúm, éd(ə̀)’ànə́.
40. Àvə́mə́lə́, òƑíng, bìngùdù, èŋgóŋgó mbèè, mìŋkə́nə́, òŋgə̀ŋgə̀ə̀,
zàmə́ tsíní, àƑí té ásàmàn é dzóɁó dzóɁó mə́dèzàà á dzáá’èté. Àmú
dzaƼ té’édə́ bá lẅṹ ná éƀeƼŋ ńnàm mə̀dzà m’ótùɁù. Èdzá aljtsiljŋ’éƑũmṹ
èvwàrə̀ bə̀kẅílí, ǹnóm’á mìnsŢ́ míŋgŢ́ my’ówònò.
41. Ènyà nə́ èèté nàà, bò bə́ nə̀ mìnkámá, mìntə̀t, bə̀mílìyŢ́ŋ,
bàkúdùbìbù, bə̀mílìyâr. ébə́ bə́ nə́ éƀeƼŋ ńàm mə̀dzà m’ótùɁù.

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34. Ok ! Et maintenant j’ai cinq ! (cinq=quinze)


35. Hé !! Haa !!! moi j’ai tien47 !!!
36. Et tout le monde jette ses cartes à terre.
37. Etouang Mba cria : mə́ŋlé ! Etouang Mba dit : c’est quoi cette
histoire !!! Franchement ! Quelle solution vais-je encore trouver…que
vais-je encore faire pour interdire le poker à ces gens ?
38. Je leur ai interdit l’adultère, ils ne comprennent pas, ils
continuent de commettre des adultères, et ils les commettent en plus
sournoisement. J’ai essayé en vain de leur interdire les fétiches. Celui
qui vient à l’Eglise laisse le fétiche chez lui, je ne le vois pas. Je lui dis
juste : « ne garde pas les fétiches tu es un homme de Dieu. » Mais
alors, cette histoire de poker… !
39. Ce jour-là, Etouang alla voir Medza M’Otougou. C’est celui
qu’on appelle Atsiljng-éshũ̀mṹ, Evwàre-bekuili48, époux de Minso Mi
Ngwan’owono, Medza qui est le neveu d’Assok-Olong chez Mengam
Eyegue. C’est lui Evẅívẅéi-Bùrùgù-Myoljng (calme, silencieux,
impassible). Depuis que la terre est née à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm
jusqu’à ce jour, Medza n’a jamais porté d’arme à l’épaule pour aller
faire la guerre. Il ne connait qu’une chose : la richesse. C’est ce qu’il
est lui-même : la richesse.
40. Avə́mə́lə́-oshíng 49 , Bingùdù, Engóngó-mbèè, Minkə́nə́,
Ongə̀ngə̀ə̀, Zàmə́-tsíní, ces six fleuves traversent le village de Medza.
C’est ce village qu’on appelle Egnə̀ng-Nnàm (le village du
foisonnement) de Medza M’otougou. C’est le village d’Atsiljng-
éshũ̀mṹ, Evwàr-bekẅili, époux de Minso Mi Ngwan’Owono.
41. Dans ce village, les gens sont minkámá, mintət, bəmillion,
bakudubibu, bəmilliard50. Ils vivent tous à Egnə̀ng-Nnàm chez Medza
M’Otougou.

47
Tien= 21. Ceci vient du fait que les vieillards disent ‘’vintien’’ au lieu de ‘’vingt
et un’’. Les joueurs de poker se sont donc amusés à ne conserver que la dernière
syllabe ‘’Tien’’ pour dire vingt et un.
48
Le nœud serré que personne de peut défaire.
49
La rivière àvə́mə́lə́.
50
minkama, mintet, bemillion, badubibu, bemilliard : des centaines, des milliers, des
millions, des centaines de millions, des milliards.

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42. ŋgə́ bə́ sŢ́Ţ́ bá nŢ̀ŋ mfóóŋ sí ŋ̀kóóŋ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà, nyà nə́ bá
nyíí éƀeƼŋ ńnàm, é bó bə́ və́ térà nyŢƼŋ mfóŋ sí ádzáá, bò(t) bə́té báá
lúɁ. Və̀ nə́ nyàà nə́ mfóŋ sí óó nyî yaƼ éƀeƼŋ ńnàm, bá yə̀ sŢ́ ẅè mìmbú
mínììƀ bə́ fóŋó yə̀, mà tə̀mà bŢƼ màm vá.
43. èvə̀t’énŢ́ŋ nŢ́ŋ mŢ́nŢ́ dáá lúɁ. ÀbŢ́ŋ ézìŋ mfóŋ sí wá yə̀ sŢ́sŢ́ ẅéƀ
ákwàn’émíná bə̀ və́ lúɁ aƼ ntŢ́ tŢ́ mə́bṹṹ mə́láá. Aàááŋ ! àfólò’èzìŋ aƼ tŢ́
tŢ̀ mə́bṹṹ mə́nììƀ.

44. à nə́ mə́ bə́rá sílí ná


45. oljyoljm ńté éyŢŋ étùn ànə́ zŢ̀Ɂ’òkìrà. à nə́ báá dzó ná bò bə́ daƼŋ
ágbìƀ, évómə́ ẅí wá yũn fŢ́Ɂ(Ţ́)’ábŢƼ nàà. ÈyŢƼŋ tè àgrə̀kə̀ə̀tîr ásə̀
y’èyìná bũ mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgŢ̀m ásṹ vá, bə́ və̀ bìdzí bò(t) bə́ zalj
wú. Ànə́’ àgrə̀kə̀ə̀tîr dáá syũn. éƀə̀ bə̀màƑînə̀ bá dúŋ vâ mbṹṹmbṹṹ bá
fóɁó sí.

46. v(ə̀)’áválə́ mə́ ngá yén á rùmàní


47. ànə̀ yá !
48. á yén và nə́ fónə̀ nyì’én’á mə̀sũ mə́ bŢ́bə́kúp, ényí fŢ́ɁŢ́v
dàɁ(à)’èfũ̀nə̀yə̀ mìmbeljp, ényí’éfŢ́ɁŢ́ dàɁ(à)’aƼ tŢ́ tŢ́ bə́ʒìʒìì, ényí fŢ́ɁŢ́
énə̀ mìŋkót. Ènyə̀ mvə̀ŋ dà nŢ́ŋ ásí’èté vâ mbṹṹmbṹṹ. àààŋááá !
49. mvə̀ŋ kàɁá fà nŢ́ŋ òyó !
50. ànə̀ yà ! yə̀ mvə̀ŋ dà bə̀rà nŢ̀ŋ òyò, ènə̀ v(ə̀)’ósí. FŢ́ɁŢ́ və̀ ná éƀə̀
mə̀pŢ́m má kə́ má lə́rə̀ mə̀ndzím, ŋg(ə́)’ápŢ́m é sálá mə́ndzím ánə́ vá
má kə̀ vìì v(ə̀)’ànə́ òƑîƀ.
51. vaƼ Ƒòòòò, Ƒòòòò ! mə́pŢ́ má kə́ má sálá mə̀ndzím.
52. ény(ə̀)’à nə́ èté nàà, ŋkóɁ ḿbŢ́ɁŢ́ ŋkóɁ v(ə̀)’àvə́ ásəƸŋ. Fónə́ dzá
dzaƼ ŋgbèt’énììƀ, àtsín’ówònò dáá v’àvə́ áfyṹ.
mìnə̀ŋg(á)’átə́l(ə́)’ówòn(ò)’ételj kàɁà nyá yénə́ míntŢ̀Ɂ ńló míntŢ̀Ɂ.

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42. Lorsqu’on a fini de collecter l’impôt dans le reste d’Engóng et


que l’on entre à Egnə̀ng-Nnàm, les premiers collecteurs d’impôt qui y
entrent prennent des épouses. Ils disent ‘’si la collecte d’impôt entre à
Egnə̀ng-Nnàm, elle prendra au moins quatre ans, je vais commencer
ma petite affaire ici.’’
43. Le chef d’équipe utilise l’argent de l’impôt pour prendre des
épouses. Lorsque les équipes partis à l’autre bout du village
reviennent, la femme qu’on a épousée compte déjà trois
accouchements. Ha oui ! Parfois même quatre accouchements.

44. J’ai alors demandé,


45. Un instant aussi court que le jour du marché. 51 On dit: « ce
village compte trop de monde, il serait mieux que toute l’agrekeetir52
d’Engóng s’installe ici afin de nourrir les gens sinon ils mourront tous
de faim ». L’activité agricole s’installa donc à Egnə̀ng-Nnàm. Les
machines y labourent le sol jour et nuit.

46. J’avais vu une chose semblable en Roumanie.53


47. A nə̀ yá ! (Ha ! vraiment)
48. Ici le maïs fleurit, là il porte de jeunes épis, là, il porte des épis
bien mûrs, et plus loin du maïs avec des épis secs. Là-bas, la pluie
jaillit du sous-sol éternellement. Ha oui !
49. Quelqu’un dans le public : la pluie ne tombe plus du ciel…
50. A nə̀ yá ! (je t’assure) la pluie ne tombe plus du ciel…, elle
jaillit du sol. Là, tu vois des pompes lancer de grands jets d’eau qui
vont échouer plus loin dans une rivière.
51. Shooooo ! va Shooooo !, ce sont les pompes qui émettent des
jets d’eau.
52. Là-bas, une seule canne à sucre peut atteindre la taille d’un
parasolier…, un seul épi de maïs te produit quatre purées de maïs !
Un plant d’arachide est aussi grand qu’un avocatier ! Lorsqu’une
femme est debout dans son champ d’arachide, on ne peut distinguer
les tresses au dessus de sa tête, les tresses !54

51
Un instant baussi court que le jour du marché : « Quelques instants plus tard » ou
simplement « plus tard ».
52
Agriculture.
53
Allusion au sejour de l’artiste en Roumanie, où il a été invité à se produire.
54
La reduplication est une forme de focalisation en fang. Notre transcription en tient
donc compte.

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53. à nə̀ yà ?
54. maƼ leƼ má zù.
55. ààááŋ, waƼ kaƼ nyú.
56. Yə̀ màɁà mə̀ n’à dzàm mə̀ nə̀ və̀ ná mà kə̀ mà waƼ ŋgə̀bə́Ɂ. Yə̀
màɁà mə̀ n’à dzàm mə̀ nə̀ və̀ ná mà núnú.
57. nyá ńƀúú aƼ dzó fə́ n’áƀú, àà dzó və̀ n’ánú
58. Yə̀ màɁà mə̀ n’à dzàm mà kə̀ mà núnú byóm.
59. ò yə̀mə̀ n’ábìlì yaljŋ.
60. kà kŢ́b’ánə̀ mə̀ ná mə̀ bə̀lə́ mŢ́n(Ţ́)’ánə́ ńtáŋán.
61. Ààááŋ ! ààááŋ ! mə̀ bə̀lə́ mŢ́n(Ţ́)’ánə́ ƀàɁ. bə̀lə́ mŢ́n(Ţ́)’ànə́ ńsə́lə̀Ɂ.
Mə̀ dzáɁá tàà nə́ mŢ̀n(Ţ́)’à nə̀ mə̀ mə̀ví mbṹsí.
62. Yə̀ màɁà mə̀ n’à dzàm… ! ààà kə̀Ɂə́ m(ə̀)’èlás ! kə̀Ɂə́ m(ə̀)’èlás !
ŋgə̀bə́ ! ŋgə̀bə́ ! ŋgə̀bə́Ɂ. bə̀rə́ mà kə̀Ɂə̀ váá mìyŢ̀mànə̀ mí bũljƀ.
63. ŋ́gúr(á)’ámànə́ŋgwàn àvə́ sṹƀ é gnə́ wá yə̀ màn vâ ! ábŢ́ŋ áá kóró
ná àà yə̀ k(ə̀)’ándá aƼ bə̀rà wóɁ wóɁ ńgáá óswân. À kóró kóró á kə́
tŢ̀bə́ kàrtyé mfə́.

64. á nə́ mə́ bə́rá kŢ́bŢ́ ànə́ mwánə́ ŋwàn’ásòɁ ólòŋ bə̀ŋgŢ̀ míntsà,
mə̀kíɁŢ̀’Ţ́Ţ́Ţ́Ţ̀Ţ̀ !

65. ábŢ́ŋ mbòr’èzìŋ’àà ƀú ƀùù mə̀yŢ̀Ɂ, étún ńdzŢ́ŋ wàá kə́ mímvúú.
Mbòt’àmə̀nàfùlàn’à mə̀yŢ̀Ɂ áfùlàn. Mbòr’èzìŋ y(ə́)’ńdzŢ́ŋ wá kə́
mímvúú, é mbùrà ǹnàm bá lẅṹ ná bòlòsŢ̀vîl. Mbòr’èzìŋ àà ƀúƀù
mə̀yŢ̀Ɂ été. Àn(ə́)’áŋgá tŢ̀b’èpâv àkálə́ mə́yŢ̀Ɂ. Bə́lə́bə́lá é ƀə̀ mà kŢ́bŢ́.
ábŢ́ŋ mbò tè ndà mbə́ bə̀l(ə́)’átsiƼ n’ábŢ́ŋ’áá yə̀ kì mə́yŢ̀Ɂ é d’aƼyè kíɁ
nyàŋdómò mə̀lŢ́ mə́bũljƀ. Àn’áŋgá kíɁ nyàndómó mə̀lŢ́ ə́ə́ŋ…
66. mə́bũljƀ !

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53. à l’endroit de quelqu’un qui venait de se lever dans le public : que


se passe-t-il, où vas-tu ?
54. l’auditeur : je reviens dans un instant.
55. Ha oui ! tu vas boire un coup !
56. (imitation du saoulard) moi j’en ai rien à foutre ! tout ce que je
sais c’est…, vider les verres… Je n’ai rien à foutre, mà núnú (je bois
seulement)
57. Le véritable buveur ne dit plus ágnulj (boire), il dit désormais, ánulj.
58. J’ai rien d’autre à faire, Haaa ! Haaa ! mà ke mà núnú byôm ‘’je
bois les choses’’ ;
59. Sache alors qu’il est ivre.
60. Ne me parle pas ainsi… hein…, j’ai de l’argent comme un Blanc !
61. Ha !!! Ouais ! J’ai de l’argent comme un bœuf ! J’ai de l’argent
comme du sable ! Sur la tête de mon père, j’ai des dunes d’argent
dans ma véranda !
62. J’en n’ai rien à foutre moi ! allez… ! passe-moi un verre… passe-
moi un verre. Nguə̀bə́-ngə̀bə́-ngə̀bə́ə́k55 ! D’ailleurs ! Hééé… ! donne-
moi deux bouteilles supplémentaires.
63. Je vous assure, tout son salaire mensuel s’en ira là. Fauché, il
aura honte de rentrer chez lui retrouver sa femme. Finalement il
déménagera couvert de honte, et ira vivre dans un autre quartier.

64. Je parle comme le neveu d’Assok Olong chez Bengo Mintsa, je


suis égorgé’ooooo !

65. Quelqu’un buvait, sur la route qui mène à Minvoul 56 . Il avait


fusionné avec la boisson, je dis bien fusionné. Il vivait sur la route qui
mène à Minvoul dans le grand village qu’on appelle Bolosoville.
Quelqu’un buvait de l’alcool dans ce village-là et il est devenu une
‘’épave’’ à cause de l’alcool. C’est la vérité que je vous dis ! Cet
homme avait été ensorcelé, et pour qu’il arrête de boire, il lui fallait
préalablement couper les deux oreilles de son oncle. Les oreilles de
son oncle il en coupa, ə́əŋ ! (présentation de deux doigts)
66. Aud : deux !

55
Bruit de liquide coulant dans un verre.
56
Ville située dans le Nord-est du Gabon.

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67. à n’áá kì mə̀yŢ̀Ɂ. à nə̀ fŢ́ɁŢ́ ábŢ́ŋ dì mvẅũ̀Ɂṹ !


68. ŋgə́ bá faƼŋ mbò tè’àn(ə̀)’étẅṹnə́ dilj.
69. nyàŋdóm(ó)’ényə́ fŢ́Ɂ(Ţ́)’álíɁ’àànló ánə́ ŋkòmə̀ŋgàn.

70. mə́ bə́l’óóó, símánə́ ńnóm nánə́ záŋ y’àdà, èlùgù mìnlàm àsŢ́ yâ,
míŋkí’ázàɁà yénə́ bàrìzŢ̀Ɂ.

71. á syũnə̀ yà éƀeƼŋ ńnàm mə̀dzà m’ótùɁù. Ènyí bá lẅṹ n(á)’étwáŋ


mbà ákə́ bə̀rá kwànə́ mə̀dzà m’ótùɁù à bóó ábá’ásí ànə́ ŋ́kŢ̀Ɂ’áŋgùmá.
Òtáá nə́ mímvə́m míkwáránə́ ny’áƀù ànə́ wáy(á)’ódzóɁó mə́kárə̀gà.
ÀtŢ̀b’álə̀ə̀, àbə̀rá kùr mə́dzàà, mə̀dzàà nə́ :
72. y’ètwàŋ ?
73. ètwáŋ nə̀ maƼ.
74. òò zú bŢ̀ yà ?
75. ètwáŋ nə̀ mə̀ə̀ zú wà kòló mŢ́nŢ́.
76. wà bŢ̀ mŢ̀nŢ̀ dzè, y’òŋgə́n wà lôŋ ?
77. ètwáŋ nə̀ mà yə̀ bŢ̀ bísṹ’ágbiljŋ, mŢ́ mə́ nə̀ mə̀ bìtùn.
78. wà kòlò tàŋ yà ?
79. mà kòlò ntə̀rə́ mìlìyŢƸŋ !
80. y(ə̀)’òbə̀lə́ kálàrà ?
81. ètwáŋ nə̀ mə́bə̀lə́ !
82. kə̀Ɂ’áá mə́ saljn.
83. àtẅṹɁṹ kàlàrà à kə̀Ɂə̀ nyə́. ààbyèré kàlàrà ábũ’áyò. Àsán’á
wò !wò !wò !wò !wò!wò. à tẅṹɁṹ ,á kə̀Ɂə́ ‘étwàŋ, nyíní:

84. kə̀l(ə́)’álə́rə́ ébó bà bàɁə̀lə̀ báŋ.


85. à nə̀ váá ànə́ bòŋgò nyáɁá kə́Ɂə́ wə̀ kálàrà wà kà nyá báŋ.
Zà’áyə̀ bə̀rá sóán ?

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67. Et alors, il redevint normal. Aujourd’hui il n’a plus aucun


problème d’alcoolisme.
68. Si on vérifie bien, cet homme est dans cette assemblée.
69. Et c’est son oncle qui resta avec une tête semblable à celle d’un
caïman.
70. Je tiens’óóóóó… je pense à l’époux de mère Zang et Ada, Elugu
Minlam est arrivé, que ma belle mère vienne voir Barizok.

71. Il arriva donc à Egnə̀ng-Nnàm chez Medza M’otougou. Celui


qu’on appelle Etouang Mba trouva Medza M’otougou affalé dans son
corps-de-garde telle une bille d’Okoumé. Les moustaches
s’entrecroisaient au dessus de sa bouche on aurait dit des câbles
entremêlés. Etouang alla s’asseoir à coté et lui, le secoua légèrement.
Medza demanda :
72. Est-ce Etouang57 ?
73. C’est bien moi. Répondit Etouang.
74. Qu’est-ce qui t’emmène ?
75. Je suis venu t’emprunter de l’argent, dit Etouang.
76. Que fais-tu de l’argent ? Es-tu toujours en chantier ?
77. Je dois entreprendre plein de travaux, mais mes bras sont courts.
78. Combien empruntes-tu ?
79. J’emprunte cent millions.
80. As-tu le papier ?
81. J’ai le papier !
82. Donne alors que je le signe.
83. Il lui remit le papier. Medza le posa juste sur sa cuisse droite.
Woh ! woh ! who!58 Il signa le papier et le rendit à Etouang.
84. Vas montrer à ceux qui gardent la banque.

85. C’est comme si Bongo 59 te signait un papier. Qui contestera sa


signature ?

57
Medza a une voix qui ressemble à celle d’Akoma mais elle est moins chantante et
ses phrases sont plus brèves. Il parle généralement très peu et va droit au but, à
l’essentiel.
58
Onomatopée renvoyant au bruit produit par le stylo sur une feuille lors de la
signature d’un document.
59
Président du Gabon décedé en 2009.

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86. ábə́rə̀yá kálàrà á báŋ wòò ! àkèè ! éé. ‘’mə̀dzà ádzó nà bə́ kə̀Ɂə̀
étwáŋ ntə̀rə́ mìlìyŢƸŋ, àvóó, làŋánə̀ mŢ̀nŢ́.’’
87. və̀ pâ ! pâ ! pâ ! pâ ! mìlìyŢƸŋ, pâ ! pâ ! pâ ! pâ ! mìlìyŢƸŋ pâ !
pâ ! pâ ! pâ ! mìlìyŢƸŋ, ǹtə̀r’á báŋ.
88. òò kùlù tàŋyà ?
89. ntə̀rə́ mìlìyŢƸŋ.
90. àà ! kə̀Ɂə́ mə́ tŢ́yínə̀ mə̀wóm mə́tán.
91. y(ə̀)’àbímə́ t(é)’édə̀ waƼ nŢ̀ŋ ? kə́ mə̀ mə́ nyũ̀ yá ntə̀r’ámfə́Ɂ.
92. wá wò bə̀lə́ ńtə̀t màɁà mèwòm mə́tán ŋgà ? Bə̀rèyə́ m’àà
kòɁòlò ntə̀t válalj.
93. wàɁà tẅṹɁə́ yə́ fŢ́ɁŢ́ á bâŋ.
94. dzàm éésə́, bî kə́ byá kòm… bî kə́ byá kòm… bî kə́ byá kòm…
éyŢ̀ŋ ásə̀’étwáŋ nyá’áyə̀ zú búlá́ n’é mŢ́nŢ́ ní, éyŢƼŋ telj’édə́ bá yə̀ kə́ byá
bàzé, bá yə̀ kə́ byá bàzé…..

95. ényə̀ mŢ̀n’ánə́ nálelj, yàà wùlù sósoljolj ?

96. ètwáŋ mbà’á nŢ̀ŋ yaƼ mŢ̀ní, á bə̀rá fẅìrí mbùrà kàŋtínə́
mŢ̀n(Ţ̀)’ándá wòò. Ètwáŋ á bə́rə̀yà vâ, àbèrá bŢ̀ ná’àbə́r ’ńnsə̀ŋ ǹnsə̀ŋ.
97. á swàn’ŋ́kàŋl’áyŢ̀ŋ èŋgŢ̀n’èbèè nyínə̀. ‘’Émbòr’ásə̀’àà
kúm(ú)’àlə́ ábyũ, àzù lə́ òkírí. Àtsiljŋ ábyũ éémbáɁ ó làmìsyŢ́ŋ éé kẅṹ
bə̀ yaljŋ.
98. à kẅíí váá’ándaƼn, àkẅíí’é dzáá mə́dàŋ bòrò’à ndə̀mà sòp bá
lẅṹ ná bìŋgə̀ŋgə̀ŋ éb(ə̀)’àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p é dzáá’é
n(ə́)’ékì ŋgə́ dzôm é bŢƸ mvìn kàɁá kə́ sòb’óƑîƀ. Ngə́ dzòm’ézìŋ é bŢ́Ţ́
wə̀ mvì’ó nyúú ò bə̀rá kə́ kyèlè ŋ́kŢƼ ńnsə̀ŋ, ŋgə́ mfwàŋ ó lór’ààyàp
dzómə́ t(é)’é mə́ná sòlò éé ntŢ́ və̀ nsũŋ nsyũŋ. È vóm nfwàŋ wá
və̀ŋànə̀ bə̀sŢ́bŢ́. bíŋgə́ŋgə́ŋ é bə̀ mə̀dàŋ bòrò. À swànə̀ yà válalj.

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86. Il monta avec le papier à la banque. « Medza demande qu’on


remette cent millions à Etouang, allez ! àvóó ! comptez l’argent».
87. Pha !pha !pha !pha ! Un million; pha !pha !pha !pha! Un
million, pha! pha! pha! pha! Un million et on atteignît cent millions,
bááng.
88. (Un employé de banque à un autre) T’as sorti combien du
coffre ?
89. Cent millions !
90. Ha !!! passe-moi cinq dizaines de mille là !!!
91. C’est tout ce que tu prends ? moi j’avais déjà dissimulé cent
mille dans ma poche.
92. C’est toi qui prends cent alors que moi je n’ai que cinq
dizaines ? Bon, ajoute-m’en aussi cent.
93. Prends toi-même dans le coffre.
94. Ne t’en fais pas, on va s’arranger ! on va s’arranger ! on va
s’arranger ! C’est lorsqu’ Etouang viendra rembourser son argent…
c’est sur cet argent-là que nous allons nous baser, nous allons nous…
arranger !

95. C’est ainsi que fonctionne l’argent, il ne va jamais tout droit.

96. Etouang Mba prit alors l’argent et alla déposer la grande malle
d’argent chez lui. Etouang sortit et fit quelque chose comme remonté
le long de la cour.
97. Il arriva à Nkànglà-AyŢ̀ng chez Bengono Ebe. Il dit : ‘’Que
tous ceux qui veulent jouer au poker, viennent jouer demain.
L’interdiction sur le poker qu’il y avait à la mission, vient d’être
levée.’’
98. Il traversa et arriva dans le nouveau village de Medang Boro
qu’on appelle Bìŋgə̀ŋgə̀ŋ chez Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k le fils de Ebang Esep. Le
village dans lequel les vêtements sales ne sont jamais lavés à la
rivière. Lorsqu’un vêtement se salit, il suffit d’aller l’étendre sur une
corde, et au premier coup de vent, il devient propre. Et si par
inadvertance ton linge reste trop longtemps exposé au vent, tu le
retrouveras tout en lambeau. C’est dans ce village que le vent se
transforme en savon. Etouang arriva.

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99. nyí nə́ é mór’ásə̀Ɂə̀ àbə̀l(ə́)’éyŢ̀ŋ ná’ààdŢ̀ àbyũ, àzù dŢ̀ òòkírí.
Àkpáánə̀ yaljŋ, bí tə́mán’àfóɁ(ó) ábàzí. BŢ́Ţ́ŋ yà nyaƼbòrò, émbórə́
sə̀Ɂ(ə̀)’ànə́ kàɁá yə̀m’ákẅílí kát, bò(t)’telj mə̀ə̀ŋkə̀Ɂə́ nyə̀ məljloljŋ.
100. ŋgàà !
101. yààáá !
102. álòrá váá. À syũnə́’ńsəƼŋ bàlŢ́ŋ ébə̀ zə̀ mə̀dààŋ, àmə̀n’ávə́ kíŋ
tè. À kórə̀yà váá wòò, ó kàrəfûr bə̀kón ébə̀ bə̀ká bə́ óyònò ékàŋ nnà
mə́ŋgŢ̀m àmə̀n’ávə́ kíŋ : ‘’àbyũ òòkírí !’’. á bə́rə̀ yà vâ ndaƼn, á
swàn’áfànə́ zwà mə̀yŢ̀ŋ bə̀ŋgŢ̀ b’ádà, àmə̀n’ávə́ kíŋ. À bə́rə́ yà vâ,
àswànə́ éƀeƼŋ ńnàm mə̀dzà m’ótùɁù àmə̀n’ávə́ kíŋ. Àbə́rə́yà váá,
áswùn’évẅìzŢ̀Ɂ ébə̀ òndŢ̀Ţ̀ àmə̀n’ávə́ kíŋ. ÀkíɁṹnə̀ váá wòò, á bə̀rá
syũnə́ mbùrà nnàm

103. mà dzó naƼ, òòkírí, kíkíríyì ! mù sŢ́nŢ́, é mú wilj sàmìrí,


tə̀mán’àzú sùɁ’ábàzí òòkírí ! àbyũ dí’é bə́lə́ mə̀ mə̀tsiljŋ mà yə̀ dâ və́
mə́tsiljŋ və̀ mí mə̀náá tŢ̀bŢ́ ŋ́sə̀ŋ ókàlà. Mə̀ bə̀lə́ ńtə̀rə́ mìlìyŢƸŋ maƼ yə̀ wá
bə̀rá nŢ̀ŋ dŢ́lŢ́. ŋgẅṹɁṹ émbòr’àŋgá kíɁ ńntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ,
èbò(t)’tè’ény(ə̀)’ányə̀ aƼ yə̀ bíɁ… mə̀ bə̀rá kòɁó kòɁòlò.
104. màn’áányilj maljn.
105. hà ! mvèè ákàà vé và ?
106. màƀí,
107. byá yə̀ kə̀ə̀ƀ

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99. Il dit : ‘’Que tous ceux qui ont le temps de venir jouer au poker
viennent jouer demain. Les hostilités sont ouvertes, il est temps que
nous secouons àbàzi60. Vieux et jeunes, enfants et vieillards, celui qui
ne sait pas utiliser les cartes, à celui-là je donnerai des cauris61.’’
100. N’est-ce pas ?
101. Oui !
102. Il traversa, ndàng ! Ndàng ! Ngiringâh ! Puis arriva à NsəƼng-
Ballon 62 chez Ze Medang, il fit passer son message. Il traversa,
woouo ! et arriva au Carrefour-Bekón63 chez Beka Be Oyono Ekang
Nna Mengome, il donna de la voix (transmettre le message) :
« Abyà !! Òòkírí… ! (du poker, demain) ». Il bondit de là, ndàán !
Wouoo ! et atterrit dans la forêt de Odou Mba, il y donna de la voix. Il
rebondit, une… deux fois, pour atterrir à Egnə̀ng-Nnàm chez Medza
M’otougou, il donna de la voix. Il traversa ndàán ! Pour arriver à
EvüizŢ̀k chez Ondo, il donna de la voix. Il traversa, wouoo ! Et arriva
dans le village qu’on appelle la grande Engóng, le dos trempé dans la
forêt, le village de Kouramebèè, fils de Mba Evini Ekang, il donna de
la voix dans tous les quartiers.
103. « Je dis !, òòkírí ! kíkíríyì ! mù sŢ́nŢ́ 64 ! Aujourd’hui on est
samedi, venez secouer àbàzi òòkírí ! J’ai défini des règles pour ce
tournoi de poker que j’organise, ces règles je ne vous les
communiquerai que lorsque vous serez sur vos nattes de poker. J’ai
cent millions, je n’en garderai même pas un centime. Heureux, celui
qui remportera les cent millions, c’est cette personne qui s’enrichira…
Et moi je lui ajouterai de l’argent !
104. Mànáá gnì mààn65 !!! »
105. Ha !!! où est Mve ?
106. Je suis là !
107. Irons-nous ?

60
Secouer àbàzi : jouer du poker.
61
Avant l’arrivée des cartes, les fangs jouaient au ‘’poker’’ avec des cauris.
62
Nseng-Ballon : stade de football. L’une des épopées d’Akue Obiang porte sur un
grand tournoi de football qu’avait abrité ce stade.
63
‘’Le carrefour des fantômes’’. Ce nom est dû au fait que les gens qui travaillent
sur le projet de route reliant Engóng à Oküi (projet Bikalik initié par Beka Be
Oyono), ressemblent à des zombis, tant leur travail est rude.
64
òòkírí ! kíkíríyì ! mù sŢ́nŢ́ : demain, matin, dimanche.
65
C’est la fin des fins.

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108. ááá òtáɁà kŢ́bŢ́ ! nyànə́ dùmù byá zù kpoƼ vá dùmù.


109. bə́bə̀’láàààá!.
110. àà s(ə́) áánə̀ mbòr’émyén ààsŢ́ àntsàɁ nə́ ‘’mə̀ntérá kə́
tŢ̀b’ààbìmə́ dilj. Bə́lə́bə́á́ , é sə́ kyà bŢ̀bàn. Ngə́ mə́ yéné mbòr’àbə̀lə́ dŢ̀lŢ̀
ámfə́Ɂ, éyŢ̀ŋ tè ààkóró kàɁá f(ə̀)’ààdŢ̀.
111. kíkírí və̀ bòrə̀ və̀ lŢ́Ţ́Ţ́Ţ̀Ţ̀ ! vyŢ̀Ţ̀Ţ̀Ţ̀ ! lŢ́rŢ́tŢ́.
112. byá tə̀má́ nàà kə́ yén’édí ààlà, mìnàà myádàŋ mìnaƼ.
113. ètwáŋ mbà ààkẅũ nntə̀rə́ mìlyŢ̀ŋ vè ? àkáá.
114. yə̀ waƼ yə̀m n(ə́)’ényə̀ mŢ̀n(Ţ́)’áádzáŋ álà.
115. mà kŢ́bə̀ wà bə́lə́bə́lá !
116. bó(t) bə́ mə́ná tŢ̀bŢ̀. á bŢ́Ɂ yaƼ ńlŢ́ŋ à tsìbí óŋgàm à nyí ándá. À
sŢ́ ná àkàlà’ánìì àkàlà, àkàlà míŋlŢljŋ. Àgbíí vṹ́ṹ òkàlà, àbə̀rá́ kə́ gbíí
vṹṹ òkàlà, Àgbíí vṹ́ṹ òkàlà, àbə̀rá́ kə́ gbíí vṹṹ òkàlà. Àkə́l’ándá, bə́
sŢ́Ţ́ bá bə̀Ɂə̀ kàŋtín. kpèè ézə́zaljŋ àkàl(à)’ételj. Àkwílí yá ŋgə́ə́ŋ. Ò
táá’àn’á bzòɁó və̀ mə̀báɁ mə̀báɁ. À tárə́ zaljm ! mŢ̀nŢ́, ò táá’àn’á
bzòɁó və̀ mìmbŢ̀m mìmbŢ̀m. və̀ nə́ ŋgə́ mbòr’à bə̀b(ə́)’áná, ékè tàrê.
117. À tárə́ zaljm ! À tárə́ zaljm ! bə́bə́lá, bə́bə́láààáŋ ! mà dzó naƼ,
ébyáŋ àbyũ’òwúl(ú)’ábə̀lə̀…
118. meƼ bə́lə́ d(ə́)’á bŢ́ŋ dí. Mə̀ bə̀l(ə́)’á bònà mbwánə́ dámə́ vá !
119. ààááŋ, byá yə̀ wá wŢ́bán.
120. dzyâŋ ? kàɁà, byá yə̀ wá wŢ́bán. Òòbə́ə̀ kí mə́ ŋgá sòmə́ walj !
121. nyín(í)’áá ntŢ́Ţ́ nàà bə̀nyábòrò bə̀nyábòrò bə́ nə́ kàɁà yə̀mə̀ kát,
ábyèrə̀ yá mvàmà. Nyíní mvàmá èdáá nyí, ényə́ myá gbí mə́loƼŋ vá. È
ŋgàbə̀ dzáná bə̀nyábòrò myá dŢ̀, èdzə̀ nyí.

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108. Oôô !! N’en parle pas !!! Haa !!! Tu verras, on ira faire un
malheur là-bas !
109. bebelaa… ! (Haa vraiment)
110. Etouang ajouta : Que personne n’apporte son argent, et ne se
dise ‘’je vais d’abord jouer avec ceci’’. Celui que je surprendrai avec
de l’argent, même dans son sac, sera automatiquement disqualifié.
111. Le lendemain, les gens convergèrent tous vers Zə̀ng-Nfwá, á
lŢŢ́ Ţ́ Ţ́ Ţ̀ ̀ !!! vyŢŢ̀ Ţ̀ Ţ̀ ̀ !! lŢ́rŢ́tŢ́ !
112. On va voir cela à la mission, il y’a eu trop de mensonges !
113. Où Etouang Mba a-t-il trouvé cent millions ? Akaa !
114. Ne sais-tu pas que c’est à la mission que tout l’argent
disparaît ?
115. Je te dis la vérité !
116. Tout le monde s’installa. Etouang Mba, à une vitesse
vertigineuse entra chez lui. Il en ressortit portant quatre nattes, des
nattes en paille. Il posa ici, une natte et là-bas une natte. Là-bas, il
posa une natte, puis ici une natte, ce qui fait bien quatre nattes. Il
retourna chez lui et en ressortit portant, aidé par d’autres personnes,
une énorme malle. Ils la déposèrent lourdement au milieu des nattes
kpèèè ! Etouang Mba ouvrit la malle, et les gens virent alors…. des
piles, des piles … a tare Zame 66 !!! de l’argent, il y en avait des
ballots et des ballots. Il y en avait tellement que lorsque tu le
regardais…éké taréé !!!.
117. Ha mon Dieu ! Ha mon Dieu ! Bebela ! Bebelaaa ! Ma dzó na,Ƽ
le petit fétiche d’abyũ̀ que tu avais souvent, existe-t-il toujours ?
118. Non je ne l’ai plus, j’ai plutôt mon petit flacon d’huile
spéciale.
119. Ha !! Oui !! nous frotterons cette huile ensemble.
120. Quoi ?! Pas question ! kàhà ! je ne partagerai pas mon huile
avec toi. Tu n’étais pas là quand je l’ai achetée.
121. Etouang dit : Maintenant écoutez-moi ! Pour les adultes, les
adultes qui ne connaissent pas les cartes… il se baissa et ramassa un
petit sac cramoisi, …voici pour vous…, des cauris. Vous casserez les
coquilles67 . Pour vous les adultes, voici votre part pour le jeu.

66
Mon Dieu !
67
Casser les coquilles : jouer au poker avec des cauris.

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121. bŢ́Ţ́ŋ bə́ nelj


122. bə́ nə́ bí mə̀náá yũb(ũ)’óné ! yə̀ byṹɁṹ bí n’à dzàm.
123. á nŢ̀ŋ yá mə́lŢ́ mə́ kár mə́nììƀ. Nyínə́ é má mə́ə́ kə́ mvìn mí
wá’ófṹƀ. èyŢƼŋ tééé ! kár’édzŢƼ. Mə̀lŢ́ mə́ nììƀ, bèè !
124. nyíní ndzóáŋ ó nə́ náá. ÀbŢ́ŋ myáá zú yá dŢ̀ vá dí. Mà étwáŋ
mbàà, mà má bə́ bŢƼ krèdí ébə́ ényí bá lẅə́ ná mə́dzà m’ótùɁú, ànə́ mə́
və́ nŢ̀ŋ ntə̀rə́ mìlìyŢƸŋ.
125. mìlìyŢƸŋ68 énə́ bə́nyábòrò bə́ nə́’ólẅí táŋ mìlìyŢƸŋ mə́wóm mə́tá.
Bə́ndómán bə́ nə́ valj táŋ mìlìyŢƸŋ mə́wóm mə́tá, nntə̀t. éyŢƼŋ t(é)’é mŢ́69
wŢ̀m bá lẅṹ mə́dzàà’ètwáŋ mbàà ényaƼ yə̀ tŢ̀b(Ţ̀)’ézə́zaljŋ dilj, àà yə̀ bŢ́
nà’áláŋ ólų́, áláŋ fəlj valj. Èkì, mbòrə̀ kàɁà nyũ dŢ́l(Ţ́)’ámfə́Ɂ.
126. ŋgàà ?
127. yààáá !
128. ndzóán ó nə́ náá, ébór’ólẅí, ŋgə́ bə́ dzṹṹ dŢ̀ ŋgə́ bə́ vŢ́rŢ́Ɂ, mí
mə́ná nŢƼŋ mŢ́nŢ́ tè ásə̀Ɂə̀ mí zú kòɁòlò mfáɁ wánán, bə̀ndómán
bə̀ndómán. Ngə́ bə́ndómán é bə́ bə́ə́ vyàt, bə̀nyábòrò bə́ zú mə̀ná nyŢƼŋ
mŢ́nŢ́ tè bə́ kə́ kòɁòlò mfáɁ wábá.
129. é mbór’ásə̀Ɂə̀ nyáá yə̀ kíɁ ńtə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ. é mbòr’mbŢ́ɁŢ́
mbŢ́ɁŢ́ nyáá yə̀ bŢ́ nà dŢ́Ţ́ ábyũ dí’á dŢ̀ dŢ̀Ţ̀ èyŢƼŋ tè’ààkíɁ ńtə̀rə́
mìlìyŢ́ŋ, mbò tè’ényə̀ mà və̀ kálàrà, mə̀ nə́ wá wà yə̀ kə́ wà dŢ̀, ndə̀
wá’ó nə́ və́ sí mvùt. Ènyàà yə̀ tŢ̀bŢ̀’àdŢ̀Ţ̀’àbyũ mbṹṹ bṹṹ. émyũnàà yə̀
nŢ̀ŋ ébó bá vŢ́là kə́ bá dŢƼ dŢ́ nyə́, àmú’émyén’é nyàà tŢ́ ántṹt.
130. é də́ má kŢ́bə́ ná ŋgə́ mbòrà dŢƼ’á dŢ̀Ţ̀ dŢ̀Ţ̀, ábŢ́ŋ mbò telj ààkúmà
kóró, àkàr’étwáŋ mbà nə́ məƼ vwàraljŋ, maƼ kə̀yaljŋ. ÈyŢƼŋ tè mà və́ mbò tè
dás.
131. dŢƼán’ááŋ !
132. á nə́ mə́ bə́rá kŢ́bŢ́ náá, átédé 70 bá tédé kíkíríyì, àlú’átà. Bə́
gbṹɁṹ bílám ŋgùmáá. Wà wóɁ vaƼ pà !pà ! pà ! pà ! pà !
133. mə́dzàà’ètwáŋ mbàà’àkẅíí
134. ódzí yà tàŋ yà ?
135. mə̀ dzí yaƼ vá və̀ tŢ́yíní mə̀wóm zàŋgbáá.

68
MilyŢŋ est mis pour bəmilyŢŋ (des millions). Nous sommes ici en présence d’une
unité de classe 10.
69
MŢ est la forme contratée de mwân (enfant).
70
Atédé = átéré ‘’commencer’’.

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121. Où sont les jeunes ? demanda Etouang.


122. Nous sommes déjà alignés par ici. Nous sommes prêts.
123. Il prit alors quatre paquets de cartes neuves. ‘’Les cartes qui
s’useront, vous pourrez les jeter. Donc, voici… des cartes’’. Il jeta les
quatre paquets, bèèè !
124. La chose est la suivante : Le poker que vous allez commencer
à jouer tout à l’heure, c’est moi Etouang Mba qui suis allé prendre un
crédit chez celui qu’on appelle Medza M’otougou, j’ai pris cent
millions.
125. Des millions, il y en a du côté des adultes là-bas, cinq dizaines
de millions, ici du coté des jeunes, des millions, il y en a cinq dizaines,
ce qui fait… cent. Maintenant, c’est mon fils qu’on appelle Medza
Etouang Mba qui s’assoira là au milieu, c’est lui qui comptera
l’argent, de ce côté, et de celui-là. Interdiction : que personne ne mette
un centime dans sa poche.
126. N’est-ce pas ?
127. Oui !
128. La règle est la suivante : ceux de ce côté, s’ils s’épuisent, vous
les jeunes vous prendrez leur argent et viendrez l’ajouter au vôtre. Si
ce sont les jeunes qui s’épuisent en premiers, qu’ils prennent leur
argent et aillent l’ajouter à celui des adultes.
129. La seule personne qui parviendra à rafler les cents millions, la
seule personne qui, après avoir joué ce poker, parviendra à rafler les
cents millions, c’est à cette personne que je délivrerai le papier…
l’autorisation de jouer , car c’est cette personne qui pourra enrichir
notre pays. C’est elle qui pourra jouer au poker pour l’éternité. Et c’est
elle qui s »sectionnera ceux qui joueront avec lui, cette personne sera
en tête.
130. Lorsqu’une personne aura joué et joué encore, lorsque cette
personne en aura assez de jouer, qu’elle annonce à Etouang Mba
qu’elle est épuisée et qu’elle s’en va. Alors, je lui offrirai un cadeau.
131. Maintenant… jouez !
132. Je vous assure, ils commencèrent le matin, la nuit tomba, átà !!
On alluma les lumières, ngùmááá !! On n’entendait que le pha ! pha !
pha !.... pha ! pha ! pha ! des cartes.
133. Medza Etouang Mba sortit.
134. Combien as-tu bouffé ?
135. Je n’ai bouffé que sept dizaines de mille.

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136. y’à kóró yə́ kìrì’àà zú kẅí ààvà ?


137. àà ! kárə́ dà bŢ̀’èndə́Ɂə́lə̀ m’òmŢ́’ábŢ́ŋ dilj.
138. wòò kíɁ yà tàŋ yà ?
139. ààààà ! mə́ kíɁáá vá və̀ tŢ́yín’étán
140. à kíɁṹn á kə̀ bə́nyaƼbòrò bə́ bə́ə́.
141. bə̀pə̀pá mí míímbə́lə́ yá và ?
142. wà wóɁ mə́dàŋ bòrò və̀ naƸ. Yə̀ mà yə̀m édzàm àmvàm dá bŢ̀
m’émú ẅì. mə́lóŋ é mə̀ mə̀ bə̀lə́ vá má mə́lòŋ. Mə́ dʒèɁè y’álŢ́ dám mə̀
bə́ə́ mə́ dzí dzì’àdá mŢ̀nŢ́ mə̀ tŢ̀Ţ̀ mŢ́Ţ́ŋ. Mə̀ bə̀lə́ vá və̀ tŢ́yín’àwóm
èètán.
143. mà dzó nàà, kírí’áŋgə́ŋ àlú’átà. Mèdàŋ bòrò nə́ mìnaƼ, mə̀ kórò
yaljŋ, kàɁà, kàɁà bŢ̀l(Ţ́)’ébũljƀ.

144. mí táá bó bə́ nə́ bə́yòɁ’ékə̀ kə́ə́, ényə̀ mŢ̀n(Ţ́)’ánə́ bíbáŋ ẅé


bìbâŋ. Ngə́’òfwáráɁ, búlá́ n’ádzaljalj ó zù bŢ̀ áyòmə́ màm, nd’èzìŋ waƼ yə̀
bə̀lə̀’ḿfə́.
145. kə́ mí wóɁáŋ
146. àkààà !
147. ényə̀ mŢ̀n(Ţ́)’ánə́ míŋkámá yà mìntə̀t bə̀mìlìyŢ́ŋ bə́yoljɁ, ényə̀
byá fũrə̀ váá áfũrũ. Ngə́ ófwáráɁ, òtáɁà mə̀n’ányú və̀ mə̀yŢ̀Ɂ, zàɁá
kàr’ádzáá nà bísṹ má bŢ́ bə́yoljɁ, émŢ́nŢ́ m’ánòŋ, mà yáɁànə̀ édá mə́toƼ,
mə̀kuƼ fə́ bídzí má dzí, yà bító má bwát, mə̀ naƼ f(ə̀)’ŋgáá mə́ bwárə̀yə̀
nyə́, bòrə̀ mə́bṹ bá kẅũƼ fə̀ mə̀ ẅéƀ, ábímə́ dzóm mə́ə́ yénə́ nà mə̀ nə̀ zú
vŢ́lŢ́ fàmíí, édŢljŢlj.
148. sə̀ vá kə́ tŢ̀b’ékùl’ábyũ, wà yə̀ kórà dzè ? zàɁán’ááwóɁ’ánə́
bórə́ bá kór’ábyũ.
149. məƼ vwàrə̀ yaljŋ, máá yə́ bə́rá dŢ̀. mŢ́gwán’ásòɁ’òlòŋ mə̀ŋgŢ̀m
másòɁ, mə́ tŢ̀bə̀yà vóm mə̀lú mə́bũlj molj míbũljƀ mə̀ ŋgə́n kàɁà kíɁ
ńntə̀rə̀ tŢ́yíní, mà yə̀ bŢ̀ yalj ?

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136. Depuis ce matin ! c’est tout ce que tu as bouffé ?!


137. Ha ! les cartes glissent entre mes doigts ces derniers temps !
138. Et toi combien as-tu coupé ?
139. Haa !... je pense n’avoir coupé que cinq mille.
140. Il traversa et alla retrouver les plus vieux.
141. Et vous les papas, à quel niveau en êtes-vous ?
142. Et là tu entends Medang Boro dire : ‘’Je ne sais pas ce que les
cauris me font aujourd’hui ! Les cauris que je manipule depuis fort
longtemps. J’ai utilisé la tactique grâce à laquelle je coupais de
l’argent lorsque j’étais plus jeune… là je n’ai que quinze mille.’’
143. Je vous assure, le jour se leva, ángə́ə́ə́ng ! Et la nuit retomba,
átà ! Medang Boro dit alors : Minàá71 ! J’abandonne ! Khaa ! même
pas dix francs !!!

144. Lorsque vous voyez les gens partir à Libreville et ne pas


revenir, c’est là-bas qu’il y a de l’argent, des ballots et des ballots. Si
tu en cueilles un peu, reviens faire de petites choses au village, peut-
être que tu n’en auras plus.
145. Entendez-vous ?
146. Oui !
147. L’argent, il y’en a des centaines, des milliers et des millions à
Libreville, c’est là que tout le monde vient en cueillir. Si tu en cueilles,
ne bois pas exclusivement de l’alcool avec. Reviens annoncer au
village que le travail que je suis allé faire à Libreville, l’argent que je
gagne, je paye ma maison, ainsi que la nourriture que je mange, ainsi
que les vêtements que je porte, j’ai aussi une femme que j’habille, les
gens de ma belle-famille me trouvent aussi là-bas, le peu que j’ai
trouvé pour aider la famille….( Auditoire) le voici !

148. Il ne suffit pas de s’inscrire à un tournoi de poker, que


rapporteras-tu ? Écoutez maintenant comment les gens vont quitter le
tournoi !
149. Je n’en peux plus ! je ne joue plus ! moi le neveu d’Asok-
Olong-MəngŢm, je suis installé au même endroit depuis deux jours et
deux nuits je n’ai même pas encore coupé cent mille, je n’en peux
plus ??!!

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Mensonge !

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150. bə́ náààà, mə́dzàà ètwáŋ mbà’ànə̀ vè ?


151. mà nyí !
152. éswá mə́dàŋ’ààdzó naƼ kə̀ yaljŋ, ó zú nyá və́ kàdó.
153. à tẅṹɁṹ kálàrà. Tàà mə̀dàŋ waƼ myénə́ sánáɁ, n’átéé y’émyṹ
mbòr’ònə́ ẅí ààkẅí’áwú dẅṹ waƼ yə̀ bə̀rá bə̀lə́ mvàm yə̀ nə́ wà lə́’ábyũ.
154. mə̀dáŋ á dẅìrì yá ŋkòs, á wò ! wò ! wòòò !
155. yaƼ ! ònàá v’èkə̀kə́ə́, émó bə́ nə́ wà bə̀r’áyén’ábyũ̀, ó
kŢ̀bə̀y’átsiljŋ, èyŢƼŋ té bá yə̀ wà yŢ̀ɁŢ̀ á ndé zàmá kàɁá fə́ nə́ wà yénə́
mvṹ ḿfáɁ’ézìŋ. Àláràá’ósí, síní mə̀wóm mə́tán, nyíní òòŋkə́ sóm
ábámə́ síɁṹ.
156. mà dzó wó ná ŋgúrá sŢ́nŢ́ ! bòrə̀ bə́nə́ mìnaƼ, maƼ yə̀m’édzóm
má yə̀ kórà də́ valj ! Ètwáŋ nyáá dẅìrí mŢ́n’ásə̀, émór’ásə́ nyáákóró
ényàà sánə́ ká’làrà nə́ maƼ yə̀ bə̀r’ádŢ̀.
157. àà mbáɁ ábé və̀ má mə́ dzò wó dŢ́, ŋgə́ wà bə́ krètyṹŋ, àà
mbáɁ ábé ngə́ má mə́ə́ dzò wò ná’ótáɁà bə̀r’ádŢ̀. Kə̀lə́ŋ, ósánə̀y’éwòlà
zàm’ááyén’ánə́ wá sân. NgẅṹɁṹ’émú’óŋgá bə̀r’ádŢ̀, bá yə̀ kíɁ wá
mén.
158. á tə́mə́ tə́m zé mə́dàŋ. MŢ́mŢ̀, ètwáŋ máábə́ vwàt, mə̀ mà
bə̀r’àdŢ̀.
159. ètwáŋ nà àántó’áwàlà dí, ébòrə́ sə̀ nyâ dzó nà’ààzù dŢ̀
yè’émŢ́nŢ́ nyì, və̀ mbò tè’àà tér’àdzə́ŋ ńtsáɁ ẅṹƀ. à zú áátŢ̀b’émŢ́nə́
ẅũƀ màɁà mə̀ dŢƼ émŢ́nŢ́ nyì, byá mbò tè bí tə̀m’àdŢ̀. SaƼ dzàm nə́ mà
bə̀rà nŢƼŋ ngàbə̀ mŢ̀nŢ́ vá nə́ mà bə̀rà kə̀Ɂə́ mbòt mà sòàn.
160. zeƼ mŢ́ŋgwàn ḿbír’àyŢ̀ŋ nə́ màyə́bə́
161. ètwáŋ nə́ kə̀l(ə́)’ánŢ̀ŋ ńtsàɁ ẅṹ bí dŢ̀.
162. ètwáŋ émén átŢ̀bə́yá mŢ́nŢ́’àyób’ádzə̀ə̀ŋlə̀. Àtsíní nyósú àtsííín,
àdẅìrí nyómvús áyìlìììt ! à tŢ̀bŢ́ zàŋ tè á zə̀ə̀ə̀ !

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150. On dit : Où est Medza Etouang Mba ?


151. Je suis là !
152. Ton père Medang dit qu’il quitte le tournoi, que tu viennes lui
donner son cadeau.
153. Il prit le papier. ‘’Père Medang toi-même signe. Signe que dès
aujourd’hui jusqu’à ta mort, tu n’auras plus le luxe de jouer au poker.
154. Medang tira un stylo, et Woh ! Woh ! Woh ! Il signa.
155. Medza Etouang dit : Yaa ! Très bien ! Tu y vas définitivement,
si on te reprend en train de jouer au poker c’est que tu n’as pas
respecté la loi. Alors, ce jour-là on te maudira à l’Eglise et tu n’auras
plus jamais aucune forme de bienfait. Il se baissa, ramassa cinq
centimes de francs. ‘’tu iras t’acheter un paquet de cigarettes !’’.
156. Après une semaine de jeu, certains dirent « minàá ! Je ne sais
pas ce que je gagnerai ici. » Etouang Mba tirait l’argent et faisait
signer tous ceux qui abandonnaient et s’engageaient à ne plus jouer.
157. « C’est mieux que ce ne soit pas moi qui te demande d’arrêter.
Tu es chrétien, il aurait été mal que ce soit moi qui te dise de ne plus
jouer au poker. Vas-y, tu as signé ton nom, Dieu te voit signer, gare à
toi ! Gare à toi ! Le jour où tu y retoucheras, on t’égorgera.»
158. Ze Medang au contraire se leva et dit : « Etouang je ne rend
pas les armes, je veux poursuivre le tournoi. »
159. Etouang Mba dit alors : « Tous ceux qui veulent poursuivre le
tournoi n’utiliseront plus cet argent. Que chacun aille donc chercher
son argent, et moi je jouerai avec celui-ci. Nous jouerons désormais en
duel. Il n’est plus question que je prenne mon argent et que je le donne
à qui que se soit, mà sóán72 ! »
160. Ze, le neveu de Mbira-AyŢ̀ng Essono Amvaa dit : « je suis
d’accord ».
161. « Vas alors chercher ton argent pour qu’on joue » dit Etouang.
162. Etouang Mba lui-même s’assit alors sur son argent, ádzeenglè !
il en poussa devant lui átsiin ! Puis derrière lui, áyìlìt ! il s’assit au
milieu ázzəə !!

72
Je ne pense pas, plus question.

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163. zə̀ mə́dàŋ àbə́rə́ wóóóŋ ! áswàn ébə̀ mə̀dàŋ. Àkwàn’ésáá


mə́dàŋ àbóó ábáá’ásilj.
164. tàà mə̀dààŋ !
165. mə̀dàŋ nə́ mà yə́bə́.
166. ábyə́ mí və́ dʒéɁé dí mə̀ màà bə́ kí d’á dʒèɁè, mè ŋgə́n’àà
kə̀’ósú à kúmú d’àdŢ̀.
167. édə́ə́ŋ ?
168. édə́ə́ bə́ dzóá ná báá bə̀rə́ kí f(ə)’àlá mŢ̀nə́ telj, émoljrásə̀ ààkúmà
lə́ á kə̀’émŢ́nə́ ẅṹƀ á kə̀ tŢ̀bŢ̀ wá’ńsə̀ŋ ókàlà. édə̀ mə̀ə́ bə́lə́ kí dzôm,
ŋgə́’óbə̀lə́ míntə̀rə́ mí tŢ́yíní míbũlj àmfə́Ɂ kór’été válalj òkə̀Ɂə́ malj. Mà
yə̀ wà zú kə̀Ɂə́ ŋgẅíŋgẅéɁéyè.
169. ŋgàà ?
170. àkààà !
171. mə̀dàŋ’àlárá ḿfə́Ɂ kót, mìntə̀r míbũljƀ à kə̀Ɂə́ nyə́. zə́ə́ wóóóŋ,
ŋgìrìŋgâ
172. ètwáŋ mbàà’ànelj
173. ètwáŋ nə́ mà nyí
174. á yũnə̀ yaljŋ, mə̀ mbə́lə́ míntə̀r míbṹƀ
175. ètwáŋ nə́ yə̀ mìntə̀r mítŢ́yíní míbə́ émə́ mí nə́ dzóm.
176. ètwáŋ’ádwìr’ébáŋ, vẅìƀ ! vẅìƀ ! vẅìƀ ! ntə̀r’àgbíí, vẅìƀ !
vẅìƀ ! vẅìƀ ! ntə̀r’àgbíí.
177. màɁà mə́ bə́lə́ fə̀ mìntə̀rə̀ míbũljƀ, ényə́ byá wà byá gbíí váá
wàɁà míbũljƀ màɁà míbũljƀ à kẅíí mínììƀ, à kẅíí váá’ànə́ byá kə̀’ékùɁ,
byá kàbə̀ kár və̀ ŋgàb’ébũlj ébũljƀ. Àmú ndzuljɁ yá kə́ bá́ kàb’àgbiƼ àgbiljŋ
maƼ dzìŋ dŢ́.
178. á nŢ̀ŋ kát. Pááp ! Pááp ! Pááp ! Pááp ! Pááp ! bèè ! bèè ! bèè !
bèè ! bèè !
179. nyíní zə́ mə́dàŋ bóróyó !
180. zə̀ə̀ ná mə̀bə̀lə̀ bíláá.
181. ètwáŋ mbà àbóró vùp, nə́ yə̀ bíláá bí nə̀ dzí bínììƀ ?
182. y’òŋgə́n óbə̀lə́ ntsàɁ ?
183. zèè nə́ mə̀ə́ bə́lə́ fə́ dzôm, y(ə̀)’ònə̀ mà kòló ńyàŋ ?
184. ètwáŋ nə́ yə̀ má kòlò bòr nyàŋ và ? kə̀l(ə́)’ánŢ̀ŋ ńtàɁ ẅṹ.

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163. Ze Medang monta, wouoong ! Il alla trouver son père Medang.


Celui-ci était allongé au corps-de-garde.
164. Père Medang !
165. Je réponds ! répondit Medang.
166. Ce tournoi de poker que vous avez tous décidé d’abandonner,
moi je souhaiterais le poursuivre.
167. Et alors ?!
168. Alors, la règle a changé, on ne joue plus avec cet argent. On
dit que celui qui souhaite poursuivre doit désormais aller chercher son
propre argent, moi je n’ai plus rien, si tu as deux cent mille dans ta
poche, remet-les-moi, je te les rembourserai ce soir.
169. N’est-ce pas ?
170. Oui !
171. Medang fouilla dans la poche de sa veste, deux cent mille, il
les donna à son fils. Ze wouoong ! Nguiringaa !!
172. Où est Etouang Mba ?
173. Par ici ! répondit Etouang.
174. Maintenant tout va bien, j’ai deux cent mille.
175. C’est pas bien grand-chose deux cent mille, dit Etouang.
176. Etouang Mba tira une liasse d’argent et compta cent puis deux
cent mille.
177. Hé bien moi aussi j’ai deux cents, égalité parfaite. Nous allons
jouer en ‘’cul de sac’’, juste une seule partie. Çà ne vaut la peine de
répartir l’argent en plusieurs parts, c’est une véritable perte de temps,
on va couper court.
178. Il prit les cartes, puis pha ! pha ! pha ! pha ! pha il les bâtit, et
bèh ! bèh ! bèh ! bèh ! bèh ! les distribuât.
179. Il dit : Ze Medang lève tes cartes !
180. J’ai trois, déclara Ze.
181. Etouang Mba leva (ses cartes) vup ! Penses-tu que trois peut
battre quatre ?
182. As-tu encore de l’argent sur toi ?
183. Je n’ai plus rien ! répondit Ze Medang, je souhaiterais
cependant poursuivre. Peux-tu m’avancer de l’argent ?
184. Moi je n’avance de l’argent à personne, va chercher ton argent.

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184. wòòò ! zə̀ mə́dàŋ á bə̀ráá bə́t, ényí bá lẅṹ ná òkə́p ókə́lə́ mwán
míwáɁá, mbàɁə̀lə̀ mìndzŢ́ŋ mínììƀ, víní víní éfàɁá’ànə́ mwánə́ŋgwán
ḿbír’áyŢ̀ŋ èsón’ámvàà. Èkẅìkẅũ mə̀dàŋ ànə́ kàɁà kuƼ ávolj, òbáŋ kàɁà
dzìbí ndə́mə́, ndómáná mə̀dàŋ bòt. Àtsínə́ dzáŋ dá dzíɁ mə́dàŋ á fáɁá
dá yì bə̀dzîm.
185. zə̀ə̀ á bə́rə̀yá wòò ! ébə̀ ndútúmú mfùlù, Mə̀lùb’ÀntŢ̀k
mwmànə̀ mfùl’égbàŋ mə́yə̀ə̀. də́bə̀lə̀, èwà bə̀kə́kà ndwán dà tə́lə̀
bə̀kə̀rétũn ófə́ŋ. Ènyə́ bá lẅṹ n’édə́ŋglə́ ndŢ́Ɂ, mə̀ndzím ásí mə̀ndím,
bə̀kárá yà bə̀mvàɁà miŋwaljs bá kə̀ bá dzŢ́Ɂ’ó ŋgə̀rə̀yũ mfyáŋ. Ènyə́ bá
lẅṹ nə́ ntùɁ mfyəƼŋ, ntùɁ mfyəƼŋ táré mfùlù ómə̀náá bə̀Ɂə̀ ŋgót yà
bìdàŋ, mə̀kàrà, ngə́’óósə́ ngə́t yà zòŋ, òsə́ wà tsìn’mə́kaljn ŋ́gúr’áwàl
ŋkŢ́lŢ́ kə̀ wà yũɁũ mìntsàŋ’óŋgòr’ànə́ súɁúbə́m.
186. ndútúmú mŢ́nə́’mfùl’égbàŋ mə́yə̀ə̀ ànè.
187. ndútúmú mfùlù nə́ má mén !
188. ŋgə́’óbə̀lə́ míntə̀rə̀ mínìì váà dzíɁṹn mà kə̀Ɂə̀ mèè kə́ dŢ̀’ábyũ
bá dŢ̀ dí, mə̀ə̀ bə́ kí dá kúm’ádʒèɁè.
189. ndútúmú mfùlù nə́ bí mə̀náá sŢ́ ẅéƀ, wà bə̀rà búlàn’ádŢƼ’ábyə̀
yà ? wà yaƼ bə̀Ɂə́ dzàm’èzìŋ ẅéƀũũŋ ! maƼ nyə̀Ɂə́ kí dŢ́. Hààà. À lárə̀ yá
mfə́Ɂ, mìntə̀rə̀ mí tŢ́yíní mínììƀ, àtẅṹ’á kə̀Ɂə̀ zə́ mə́dààŋ, nyíní
kə̀l(ə́)’ádŢ̀.
190. òtá’ànə́ zə́ə́ áá búlán ndà dàà, ŋgìrìŋgâ. Àsyṹn’ə́ lamìsyŢ́ŋ bá
lẅṹ nə́ zə̀ŋ mfwá éb(ə̀)’ètwáŋ mbàà. À kẅũnə́ étwáŋ á tŢƼ. BŢ́Ţ́ŋ bá kə̀
bá láŋ mŢ́n(Ţ́)’ólų́, bá víɁìlì və̀ mìlìyŢ́ŋ, bə́ gbíí. Èmyén’átŢƼ’ósú.
191. zə̀ mə́dàŋ nə́ mə́ sŢ́ yaljŋ !
192. ò bə̀lə̀ tàŋ yà ?
193. meƼ mbə́lə́ míntə̀r mínììƀ

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184. Wouoo !! Ze Medang rebondit. C’est lui que l’on appelle


‘’Okám ókə́lə́ mwán míwáhá’’ (le piment qui irrite les cils du
nourrisson), le gardien des quartes routes, la Sardine Noire, neveu du
village Mbira-AyŢ̀ng chez Essono Amvaa. C’est lui le tisserand de
Medang-Boro qui ne se tait jamais. Le poisson ‘’òbáng’’ qui ne se
laisse jamais rattraper pas la crue, le fils de Medang Boro. C’est lui le
palmier raphia ‘’dzaljng’’ qui brûle derrière la maison de Medang et
dont personne ne peut éteindre le feu.
185. Ze monta wooo ! chez Ndoutoume Mfoulou, celui qu’on
appelle Mə̀lùb’AntŢ̀k (‘’le tumultueux bourdonnement de la
marmite’’), fils de Mfoulou Ebgang. Le Diable, celui qui jette les
innocents dans les flammes et détourne les chrétiens du droit chemin.
C’est lui que l’on appelle Edə́nglə́-NdŢ́k (la légère soupe d’odika), de
l’eau en dessous, les crabes, les crevettes et les sardines nagent au
bord de la soupe. C’est lui qu’on appelle Ntùk-Mfyṹng , la vieille
couverture de Tare Mfoulou qui héberge les tiques, les puces et les
morpions, si tu n’es cruel et courageux, tu ne peux la porter autours de
tes reins plus d’une demi heure sans te gratter le cul comme un
termite.
186. Où est Ndoutoume Mfoulou Engbang Meye? [demanda Ze
Medang.]
187. C’est moi-même ! Répondit Ndoutoume-Mfoulou.
188. Si t’as quarte cent mille, passe-les-moi, je souhaite aller
poursuivre ce tournoi de poker…, je ne souhaite pas l’abandonner de
si peu.
189. Nous sommes tous revenus de ce tournoi, pourquoi persistes-
tu ? J’ai l’impression que tu cherches des palabres ! je n’apprécie pas,
Aha ! Ndoutoume Mfoulou fouilla dans sa poche, il en sorti quatre
cent mille et les remis à Ze Medang. « Retourne jouer !».
190. Ze retourna, ndaa-ndaa !! Nguiringa !! Il atterrit à la mission
qu’on appelle Zə̀ng-Nfwá chez Etouang Mba. Etouang était assis sur
une natte tandis que ses enfants comptaient l’argent du tournoi et
l’enroulait par liasse d’un million. Lui-même était assis devant.
191. Je suis de retour, annonça Ze Medang.
192. Combien as-tu cette fois ?
193. J’ai quatre cent !

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194. ŋgá wòò sŢ́Ţ́ mŢ̀n(Ţ́)’ágbiljŋ !


195. páá ! páá ! páá ! páá àgbíí ntə̀t, páá ! páá ! páá ! páá àgbíí ntə̀t,
páá ! páá ! páá ! páá àgbíí ntə̀t, páá ! páá ! páá ! páá àgbíí ntə̀t.
196. ààà àmŢ́ŋá fàm, wə̀ mínìì mə̀ mínìì, àn(ə̀)’èkùɁ. Dzà mə́ yə́ ná
bə́ kə́ bá kàb’àgbiljŋ é də̀ maƼ nyə̀Ɂə̀.
197. á nŢ̀ŋ yà kát, á pà pà pà pà pà, á pà pà pà pà, nyí nə́ kíɁí, à
dẅìrí éfú dáá wòlòt. Nyíní, kàbáɁ bè ! bè ! bè ! bè ! bè ! ètwáŋ nə̀’
bóróyó ! zè’ábóró vùp. Zə̀ə̀ ná
198. mə̀ bə̀lə́ zàŋgbáá !
199. nyí nə̀’ yə̀ zàŋgbáá’ényàá dzí mwòòm !
200. zə́ mwánə́ ŋgánə́ mbìráyŢ̀ŋ à tə́b’ánalj, à báɁà
n(ə́)’áŋgón(ó)’ádzàm ! wóóóŋ ! é bə̀ ndútúmú mfùlù dzòò !
201. nyínə́ kə̀Ɂə́ mà’ábímə́ dzóm’é və́ líɁì w(à)’ámfə́Ɂ válá.
202. ényí óók(ə́)’á nyə́ ábŢ́ŋ dí’ánè.
203. nyíní k(ə́)’ámə̀náá dzí ! k(ə́)’ààdzə̀mə̀ mà’ànə́ bìnə̀ŋgá bá
dzə̀mə̀ zòm.
204. kàà mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́ !
205. mə́ bṹṹyə́ mvə́t !
206. á kẅíl yá’ábə̀ŋá báŋ baljŋ ! à dẅìrí mínsíní báŋ baljŋ !
207. záá fóɁò mìnsíní ?
208. yə̀ mà yə̀m
209. báŋ baljŋ ! bò bə́ bṹ bə́ lóró mísín’àyób’á kpàkáàààà. À
tə́l(ə́)’ábŢ̀’ósí tə̀ə̀ŋ. báŋ baljŋ !
210. zá’áfóɁó mìnsínì ?
211. bə́ né də́bə̀lə̀ mfùl’éŋgbàŋ.
212. mí wóɁ yá ŋgà ?
213. àkààà !
214. mə̀lùb’ààtŢ̀Ɂ mwánə̀’mfùl(ù)’égbàŋ mə́yə̀ə̀, ńtŢ̀Ɂ nə́n wá bélé
mə̀ndyũƼ yà bə̀zŢ̀ɁŢ̀.

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194. Haa !! Pourquoi n’apportes-tu jamais des sommes


importantes ?
195. Paa ! paa ! paaa !paaa, il compta cent, Paa ! paa !
paaa !paaa, il compta cent Paa ! paa ! paaa !paaa, il compta cent
Paa ! paa ! paaa !paaa, il compta cent.
196. Ben ! a mŢ́ng’áfàm73, tu as quatre, j’ai quatre, c’est le cul de
sac ! Il n’est pas question de perdre inutilement du temps en faisant
plusieurs parts.
197. Il prit les cartes, pha ! Pha ! pha !; pha ! Pha ! pha !, paap !
paap ! paap ! paap ! Coupe ! Ze Medang tira une partie wolot. Allez,
distribue ! bè ! bè ! bè ! bè ! Lève les cartes ! dit Etouang. Ze leva ses
cartes vup !et annonça :
198. J’ai sept !
199. penses-tu que sept peut bouffer huit ? déclara Etouang.
200. Abasourdi, Ze le neveu de Mbir’AyŢ̀ng chez Essono Amvaa se
releva, « mais quel malheur ! ». Wouoonng ! il retourna chez
Ndoutoume Mfoulou.
201. Donne-moi rapidement ce qui te restait en poche !
202. Où est l’agent que je t’ai remis il y a quelques instants ?
203. Il a tout raflé ! Cria Ze Medang. Je t’assure, il me cueille
comme les femmes cueillent les feuilles de manioc !
204. Je dis, que les oreilles écoutent !
205. Qu’elles écoutent le Mvet !

206. Et… báánng-bàànng !!! la sonnette d’une bicyclette retentit.


Puis, báánng-b́ àànng !!! elle retentit une fois de plus.
207. Qui fait sonner sa bicyclette ?
208. Je n’en sais rien !
209. báánng-bàànng !!! La sonnette retentit une fois de plus. On vit
alors deux personnes arriver à bicyclette, pwàkáàààà !!! la première
posa son pied à terre, təəəng ! Et… baang-baang !!!
210. Mais qui fait sonner ainsi son vélo ?
211. Le Diable de Mfoulou Engbang, répondit-on !!!
212. Comprenez-vous ?
213. Oui !
214. Le tumultueux bouillonnement de marmite, fils de Mfoulou
Engbang, le bouillonnement qui cuit les ignames et les taros.

73
Jeune homme.

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215. kyééé ! MŢ́ng’áfàm étwáŋ.


216. ètẅáŋ nə́ mà yə́bə́
217. zá bímə́ mŢ́n(Ţ́)’òbə̀lə́ dì !
218. ètwáŋ nə́ kə́ mà kòɁó kòɁòlò
219. wà kòɁó kòɁòlò’ààŋ
220. nyín’ààááŋ
221. àántŢ̀ yà
222. nyínə́ àbyũ dáá mànə̀ yaljŋ, óyóm’ńtsàɁ zə̀ mə́dàŋ àvə́ sŢ́’á wá é
wə̀ má kòm. Ndé ny(ə́)’ébŢ́Ţ́ŋ bá dŢ̀ mə̀byũ, ndà bə́nə́ bŢ́Ţ́ŋ bə́ té bá
dzíp. Ndé bŢ́ bá bá dzíp ndà múnú bə́ bə́lə́ bə́níkìs mbṹṹ mbṹṹ.Ƽbá bŢ́
nə̀ ŋgə́ bə́ mə́n’ádzí mbt èyŢƼŋ tè’aƼkə̀ dzíbə́ dzíp mónŢ́ ánalj. Àkálə́
bə́níkìs bə́ bə́lə́, ààáŋ
223. ndútúmú mfùlù nə́ waƼ bŢ̀yà yà ?
224. nyí nə́ maƼ kə̀ yaƼ ndá, àbyũ’éé é kíɁì yà kə́ŋgə́ə́.
225. à tẅṹɁṹ kálàrà, ákə̀Ɂə́ zũ mə́dàŋ. SánáɁ nə́ wáá yə̀ bə̀r’á dŢ̀.
zəƼ’ásáná wòò !wòò ! kyíní kə́lə́Ɂ, waƼ yə̀ bə̀r’ádŢ̀.
226. ndútúmú mfùlù nâàà, ábŢ́ŋ báá dòdŢ̀’ábyũ dí, òòŋgẅèɁé
y’oƼdzán àà kə́ kẅí sŢ́n(Ţ́)’aƼ màn mə̀ bə́ə́ kì, mèè bə́ kí dá lə́, mə̀ə̀ bə́
kyà sánə́ sán. TaƼm mà bə̀b(ə́)’éwòl(à)’á kàyé
227. ètwáŋ á déɁé, nyínə́ mə́ə́ táá kì w(à)’èwòlà ételj.
228. nyínə́ tà màkúm’àdŢ̀
229. ŋ́dŢ́’áŋ. Y(ə̀)’òòsŢ́ àntsàɁ
230. mà dàŋ gbíní nə̀ mə̀ bə̀lə́ə́, mə̀ bə̀l(ə́)’óyòm’ńtsàɁ, mə̀
bə̀l(ə́)’óyòm’ńtsàɁ. KpṹɁṹlũ, àwómə́ dŢ́lŢ́.
231. sìŋ mà kìl(ì)’àŋgŢ̀n(Ţ̀)’èèèèèè !
232. èèèèèèèè !
233. ààà eljvaljalj mə́lwáŋ’eljeljeljeljeljelj !
234. eljeljeljeljeljeljelj !

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215. Kiééé ! MŢ́ng’áfàm Etouang !


216. Je réponds oui ! dit Etouang.
217. Tu as tant d’argent autour de toi ! Les affaires semblent
marcher ?!
218. Ben ! J’en engrange encore et encore, et encore ! répondit
Etouang.
219. Tu en engranges encore !!
220. Oui !
221. Et alors
222. Alors, le tournoi tire à sa fin, il reste juste à rajouter l’argent
que je viens de bouffer à Ze Medang. Les jeunes qui jouent au poker,
je comprends pourquoi ces jeunes là volent : c’est parce qu’ils portent
éternellement la malchance sur eux. La malchance qu’ils portent fait
que lorsque l’un d’entre eux n’a plus d’argent pour jouer, il va en
voler. Tout cela, c’est à cause de la malchance qu’ils portent, Ha oui !
223. Et alors, que fais-tu maintenant ? demanda Ndoutoume
Mfoulou.
224. Alors, je vais rentrer chez moi. Le tournoi est clos.
225. Etouang Mba tendit alors le papier à Ze Medang : « allez !!
Signe… que tu ne joueras plus ». Ze signa Wouoh ! Wouoh ! « allez !!
Vas-t-en, et que je ne te vois plus jouer ».
226. Ndoutoume Mfoulou dit : Vous jouez à ce poker depuis hier,
avant-hier, et même la semaine dernière, j’étais absent, je n’ai donc
pas joué, je n’ai pas non plus signé, vérifie si mon nom est dans le
kayé (cahier)
227. Etouang Mba consulta la liste. « Ton nom n’y est pas ! ».
228. … Haaa ! je souhaite donc jouer, continua Ndoutoume
Mfoulou.
229. Jouons alors. As-tu apporté de l’argent ?
230. Je pense avoir…heu ! Un peu…Heu !... un peu d’argent…
dans ma poche… (Il jeta sur la natte) kpṹhṹlṹ ! … une pièce de cinq
dizaines de centimes.

231. Sing ! j’essors AngŢ̀nŢ̀’ ééé !!!


232. Oui !
233. Celui qui extrait de la misère, Ha oui !!!
234. Oui !

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235. mŢ́ŋgŢ́n’ézə́n’ámfùlèè, òtáɁá bə̀r’á yiljé’ééyáŋééé


236. èèèèèè !
237. àŋáá ! àŋáá ! àŋáá ! àŋáááá !
238. eljeljeljeljeljeljelj !
239. áá fùlábə́bóm’áá ááaljaljalj !
240. eljeljeljeljeljeljelj !
241. á nànə̀ ndə̀ meƼ mbə̀r’áyíí’ééé éyíeljeljelj
242. èèèèèèè !
243. byá fùlànə̀ mə̀kíŋ mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́
244. mə́ bṹṹyə́ mvə́t
245. símánə́ ńnómə́ŋgán’ékùrə̀mə̀nyíŋ
246. ètwáŋ mbàà nə́ dzí dzì
247. èèè àwómə́ dŢ́lŢ́, yə̀ wà bũnũ. tŢ́yín(í)’à sə́ dʒṹƀ
ŋg(ə́)’áwómə́dŢ́lŢ́ é ŋgə́n kàɁà tŢ̀bŢ̀. fŢ́ɁŢ́ və́ náá óó kə́Ɂə́ mè mìntə̀r
ébúú’á mə̀wómə́tán. AƼ bə́ kì ndzṹlṹ tŢ́yín. À mó́ ŋá fàm àgbí dá dí. Yə̀
mə̀ mə̀ bə̀lə́ mŢ̀nŢ̀. ábímə́ mŢ́nŢ́ má bə́ mə́ bə̀lə́ é də̀ mə̀ v’á kə̀Ɂə̀ zeƼ
mə́dàŋ ò mə̀nə́ də́ nyá dzí vá. Mèèè dzí ky’àkə̀ ándá, ábóŋ màɁà mà
kór(ó)’ábáá dilj. À gbíní gbíní nə̀ mə̀ vá yə̀ sómə́ bŢ́Ţ́ŋ mə́kàlà édə̀ mə̀ə̀
yéén’ə́ə́ə́, àwómə́ dŢ́lŢ́. é nyə́ fŢ́ɁŢ́ bí kə́ byá kyṹnə̀ váá, yə̀ mə̀ mà yə̀
tŢ̀b(Ţ̀)’ààyàb’án(ə́)’ébò(t) bə̀vŢ̀ɁŢ̀. ŋgə́ wò kíɁí áwómə́ dŢ́lŢ́ mə̀ mə̀
kə́l’á dzáá. Mè sáná kálàrə̀ mə̀ kéƀ. Ò táɁá mà bŢ́ émbòr wà gbíní ná
mèè tŢ̀bə́ tŢ̀b’àà tŢ̀bŢ̀, yə̀ màɁà mə̀ nə̀’étè. Mə̀lùb’àntŢ̀Ɂ mwánə̀
mfùl’égbàŋ maƼ gbíní nə́ mə́ nə̀ bŢ́ dzámə́ tè.
248. ètwáŋ mbàà nyáɁà gbíí fŢ́ɁŢ́ áwòmə́dŢ́lŢ́.
249. ndútúmú mfùlù nə̀ kàbə́ byṹ kát, bí kə́ byá sə̀ŋ moljs
250. pà ! pà ! pà ! pà ! pà ! pà ! bèè ! bèè ! bèè ! bèè !
251. yoƼ mə̀nə̀y’ákàp ? wà bóróyó !
252. ètwáŋ á bóró vùp !
253. nyíní gbíníí nà mà yə̀ wà dzí.
254. wà gbíníí ná wà yə̀ wà dzí’àŋ ?
255. ààáŋ !

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235. Neveu de la contrée de Nfoul, ne pleure plus, Ha oui ?!!


236. Oui !
237. Ha oui ?!! Ha oui ?!! Ha oui ?!!
238. Oui !
239. Ha !! Foulabobomo, Ha oui ?!!
240. Oui !
241. Mère, je ne pleurerai donc plus, Ha oui ?!!
242. Oui !
243. Unissons nos voix, que les oreilles écoutent !
244. Qu’elles écoutent le Mvet !

245. Je pense à l’époux de mère Ekoure-Megning !

246. Qu’est-ce-que c’est que ça ? s’écria Etouang Mba.


247. Hééé ! Cinquante centimes… tu négliges ou quoi ? Sache
qu’on n’obtiendra jamais mille francs tant qu’il y manque cinquante
centimes ! On te dira que tu n’as que neuf cent et demi, ce n’est pas
mille francs, ce n’était pas mille francs. mŢ́ng’áfàm, s’en fait
beaucoup, moi je n’ai plus d’argent… c’est le peu d’argent que j’avais
que j’ai donné à Ze Medang et que tu as par la suite bouffé. Je sors
juste de mon corps-de-garde, je n’ai pas eu le temps d’aller à la
maison prendre de l’argent, heu !! çà aura certainement servi à acheter
des beignets à mes enfants heuuu !... j’ai donc trouvé… cinquante
francs…c’est d’ailleurs bien, puisque je ne mettrai pas bien longtemps
à jouer comme les autres. Si tu bouffes les cinquante centimes, je
m’en irai, je signerai le papier et m’en irai. Ne me fais pas ce que tu
faisais aux autres c’est-à-dire leur faire perdre du temps, ce n’est pas
mon cas.. Moi Melub’antŢk fils de Mfulu Engbang je n’ai pas de
temps à perdre..
248. Etouang Mba déposa donc lui aussi cinquante centimes…
249. Partage-nous les cartes, et tuons un peu de temps, proposa
Ndoutoume Mfoulou.
250. pha ! pha ! pha !.... pha ! pha ! pha !... bèh !bèh !bèh !
251. As-tu fini de partager ? Lève le premier…
252. Etouang Mba leva ses cartes, vouup !
253. Je pense que je vais te bouffer, dit Etouang.
254. Tu penses que tu vas me bouffer… c’est ça ?
255. Oui !

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256. ò bə̀lə̀ tàŋ yà ?


257. mə̀ bə̀lə́ bí láá
258. bíláá bí nə̀ dzí bínììƀ ŋgà ? maƼ gbíní kì !
259. dzyáŋ ?
260. bínìŋ’ébyóó. Mə̀ə́ dzí yaƼ nntə̀t, mà Mə̀lùb’àntŢ̀Ɂ mwánə̀
mfùl’égbàŋ mə́ dzí yaƼ ńtə̀t.
261. ètwáŋ mbàà nə́ wà dzí mə̀ ntə̀ yá và ?
262. wòò mbáɁá ó dzáɁá bòrə̀ yà ?
263. ètwáŋ mbà àtẅṹɁṹ ńtə̀t à gbíí. Bə́ mə́n’ákàbə̀ kát. Bə́ bórə̀ yà
kárə́ vùp.
264. nútúmú mfùlù nə́ mə́ ntŢ́’áŋ mìntə̀rə̀ míbũljƀ, ètwáŋ məƼ ntŢ́
mìntə̀rə̀ míbũljƀ, mà dzí w(á)’ótyṹŋ.
265. ètwáŋ á nŢ̀ŋŢ̀ míntə̀rə̀ míbṹƀ, àgbíí. bə́ bə́rá mə̀n’ákàbə̀ kát.
266. ndútúmú mfùlù ná məƼ mbə́l’áá và, mə̀ bə̀lə́ bíláá, wò bə̀lə̀ tàŋ
yà ?
267. ètwáŋ nə́ mə̀ mə̀ bə̀lə́ və̀ dáá dáá.
268. nyí nə́ kə́ mə̀ dzyâŋ. Bə̀rə́y(ə́)’ábáɁ.
269. á kẅá míntə̀rə̀ mítán. À kóró mítán, à kẅíí tŢ́yín, À kóró tŢ́yín,
à kẅíí tŢ́yín míntə̀rə̀ mítán, À kóró tŢ́yín míntə̀rə̀ mítán, àkẅíí’ébũljƀ, À
kóró ébṹ mìntə̀rə̀ mítán, à kẅíí’éláá, à kóróy’éláá yà mìntə̀rə̀ mítán,
àkẅíí’énìŋ, ákẅí yà tŢ́yín’étán.
270. ndútúmú mfùlù ná w’ònəƼ vá bèrè, w(à)’óbə̀lə́’ágbiljŋ, òbyèrə̀yə́
byə̀r’ébâŋ ò bèrèyə̀, màɁà mà yə̀ bŢ́ vaƼ dzí dzí.
271. wà bŢ̀ dzé’áŋ ?
272. mà yə̀ bŢ́ vaƼ dzí dzí.
273. à nə̀ yá ? ényə̀’ódaƼŋ mà yénə́ náá ŋgàà ? mŢ́ŋ’áfàm mkpálá
ŋgàà.
274. mkpàlà yà ? kárə́ dà yə̀m mà yə́bə́’é mú ẅí, mà bŢ̀
dzàm’mkpàlà yà,

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256. Combien as-tu là !


257. J’ai trois !
258. Trois peut-il bouffer quatre ? Je ne pense pas !
259. Quoi !?
260. Voici quatre répondit, Ndoutoume Mfoulou (en présentant ses
cartes). Moi j’ai atteint cent francs, moi Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de Mfoulou
Engbang, j’ai cent francs !
261. Comment as-tu fait pour me bouffer aussi facilement cent
francs ?
262. Hé bien ! La même chose que tu faisais pour bouffer les autres
aussi facilement !
263. Etouang Mba prit cent francs et déposa. Ils partagèrent les
cartes une fois de plus, ils levèrent.
264. Ndoutoume Mfoulou dit : j’ai atteint deux cents. Etouang, moi
j’ai deux cents. Je te bouffe au tien (avec vingt et un).
265. Etouang prit deux cents et déposa. Ils distribuèrent les cartes.
266. Ndoutoume Mfoulou dit : moi, de mon coté j’ai trois. Combien
as-tu ?
267. moi je n’ai qu’un répondit Etouang.
268. Alors, j’ai bouffé ! ajoute l’argent !
269. Il atteignit cinq cents, de cinq cents, il atteint mille franc, de
mille il passa à mille cinq cents, de mille cinq cents à deux mille ; de
deux mille cinq cents à trois milles ; de trois mille à quatre mille cinq
cents, de quatre mille cinq cents à cinq mille.
270. Ajoute… ajoute l’argent ! C’est toi qui en as beaucoup.
Détache une nouvelle liasse et ajoute encore. Moi je bouffe seulement.
271. Tu fais quoi ?
272. Je bouffe seulement.
273. Attention hein ! Ne me prends pas pour une femmelette, hein !
mŢ́ng’áfàm tu veux du désordre ?
274. Non, pas de désordre ! je constate simplement que les cartes
me répondent bien ce matin ! Pourquoi parles-tu de désordre ?!

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275. á byèrè yà tŢ́yín’étán, ndútúmú mfùlù ádzyá’áwóm. Nyíní


wàɁà byèrə́ f’àwómə́ váá. NyáɁà gbíí fŢ́ɁŢ́’áwóm, ádzyáá mə́wóm
mə́bṹƀ. à bə̀rá byèrè ádzyá mə́wóm mə́láá. Àbə̀r’ábyèrè ákẅá mə́wóm
mə́nììƀ. Àbə̀r’ábyèrè ákẅí yà tŢ́yínà mə̀wóm mə́tán. Nyíní wàɁá
byèrə́yə́ fə̀ mə̀wóm mə́tán à mŢ́ŋ’áfàm bí dzíɁàn’àkíɁánə̀ bə́ bə́s.
276. à byèré mə́wóm mə́tán, bə́ə́s, ndútúmú mfùlù á dzí yaljŋ, nyíní
məƼ mbə́lə́ ńtə̀r’ónelj. WàɁà byèrèyə́ fŢ́ɁŢ́ ńtə̀rə̀ váá. Wó bə̀lə́ mŢ́n’ágbljŋ,
yə̀ máɁá mə̀ bə̀lə̀ dzôm. À mŢ́ŋá fàm mə́ə́ bə́lə́ dzôm.

277. ánə́ mə́ bə́r’á sílí nááá !


278. áázù áábə́t ! áázù áábə́t ! áázù áábə́t ! áázù áábə́t ! ndútúmú
mfùl’àkẅíyaƼ mìlìyŢ́ŋ. Ètwáŋ mbà nyáɁ(á)’ábyèrə́yá mìlìyŢ́ŋ. Bə́
mə́n’ákàbə̀ kát, bə́ bórə̀yaljŋ, ndútúmú mfùl’ádzí yoƼ tyṹŋ. AƼ mbə́lə́
mìlìyŢ́ŋ ébũljƀ, nyín’ámŢ́ŋ’áfàm wàɁá byèrə̀y’ébũljƀ. Ètwáŋ
mbàà’àmə̀n’áláŋ, àbèr’ébũljƀ. Bə́ mə̀nə̀y’ákàbə̀ kát, bə́ bə́rə̀y’ábóró vùp,
ndútúmú mfùlù mwán’étwáŋ yà mə̀dàŋ àkrìyé, tyṹŋ pùr nyṹ ndŢ̀.
ndútúmú mfùlù mwán’étwáŋ yà mə̀dàŋ Àdẅìrí wòlòt,
àtŢ̀bə́tŢ́b’áyób’ádzə̀ə̀ŋlə̀.
279. Haaa… ! Vrrrrraiment, je suis au ‘’bík-mə́dŢ74 ̀ ’’! MŢ́ng’á fàm,
ajoute simplement des millions !
280. ábŢ́ŋ bá bə̀rá kóró váá, yà ŋgẅéɁé dà bə̀rà kẅí’áátŢ́ yá’étùnə́
mə́wàlà mə́sàmàn, émŢ́n(Ţ́)’ásə̀Ɂ’ètwáŋ mbàà’àbə́ə́ bə̀lə́, ndútúmú
mfùl’ámə̀n’áádzí ámə́ə́ŋglé.
281. ètwáŋ’átŢ̀b(ə́)’épáv. À nə̀ yà, ètwáŋ’átŢ̀b(ə́)’ínpóvrə̀.

282. kâ mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́


283. mə́ bṹṹyə́ mvə́t

74
NdŢ̀ = joueur de poker ; bə̀dŢ̀ = joueurs de poker ; mə̀dŢ̀ = jeu de poker. Bik-
medŢ̀ = grand jeu (‘’bik’’ est un emprunt à l’anglais ‘’big’’). Je suis au bík-mə́dŢ̀ =
je pratique le grand jeu.

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275. Il déposa cinq mille. Ndoutoume Mfoulou bouffa et atteint dix.


‘’Toi aussi déposes dix’’ dit-il. Et Etouang déposa dix, l’autre bouffa
trente mille. Il déposa, l’autre bouffa quarante mille, il déposa et
l’autre atteint cinquante mille. ‘’ Déposes aussi cinquante mŢ́ng’á fam,
on va couper court, bə́ bə́s.
276. Il déposa cinquante et bə́ə́s !! Ndoutoume Mfoulou bouffa.
‘’J’ai atteint cent mille de mon côté. ‘’Toi aussi déposes cent. Moi je
n’ai rien, a mŢ́ngá fam, je n’ai rien.

277. J’ai alors demandé…


278. Et la somme augmenta… elle augmenta… elle augmenta…
Ndoutoume Mfoulou atteignit le million. Et à Etouang Mba de
déposer lui aussi un million. Ils distribuèrent les cartes, Ndoutoume
Mfoulou l’emporta au ‘’tien 75 ’’. Il a désormais deux millions. ‘’
mŢ́ngá fam déposes aussi deux millions’’. Etouang Mba déposa deux
millions. Ils partagèrent les cartes, ils levèrent, Ndoutoume Mfoulou
fils d’Etouang et Medang cria « Tien pour nyə́ ńdŢ76 ̀ ! ». Ndoutoume
Mfoulou fils d’Etouang et Medang tira tout son argent vers lui et
l’amassa entre ses jambes.
279. nyínə́ bə́bə́lá mə̀ nə́ vá bíɁ mə́dŢ̀. À mŢ́ŋá fàm, òbyèrə́yə́
mìlìyŢ́ŋ áyó.
280. Ils jouèrent ainsi toute la journée. Au moment où le soleil se
couchait, c’est-à-dire aux environs de six heures du soir, tout l’argent
qu’Etouang Mba possédait, Ndoutoume Mfoulou l’avait entièrement
raflé, á-mə́ə́ə́ə́nnnglé !
281. Etouang Mba devint ‘’épave’’, je vous assure, Etouang Mba
devint ‘’inpóvré’’ (un pauvre).

282. Que les oreilles écoutent !


283. Qu’elles écoutent le Mvet.

75
L’emporter au tien : Emporter la mise avec vingt-un.
76
Tien pour nyə́ ńdŢ̀ : Vingt-un pour le véritable joueur.

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mə̀dzó
1. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
2. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
3. nŢ̀ŋán !
4. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
5. yááá !
6. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
7. mə̀ kŢ́b’ànə́ mwánə́ tár’òbyààŋ
8. yə̀gán à mà zàmà mə̀ zà wú’òòò
9. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
10. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò

11. w’ákẅṹ’émwánə́ tàr’óbyààŋ’òvón’ásùmù


12. yə̀gán à mà zàmà mə̀ zà wú’òòò
13. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
14. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò

15. mà dzón’émbòràŋgá nŢ́ŋ’àkẅṹ’óbyààŋ nló


16. ényà’àtéràwú, áwàlà dí’òòòò !
17. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
18. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

19. mà dzón’émbòràŋgá nŢ́ŋ’àkẅṹ’óbyààŋ’ǹnə́m


20. zàm’ásúrú nyə́, áwálà dí’òòòò
21. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
22. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

23. émbòràŋgá nŢ́ŋ’émwánə́ tár’óbyààŋ’èŋgŢ̀ŋ


24. zàm’áẅì mə̀ nyə́, áwálà dí’òòòò
25. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
26. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

27. áánìníí ! élúgúùílám’èèè mwá tár’ákẅṹ y’òòbyàŋ


28. mvén’èkə́ mà ẅí’òò, ámínáŋkóó !
29. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
30. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

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La grande palabre
1. Cont : Prions !
2. Ha ! Eyiéééé… ! prions… !
3. Prenez !

4. Aud : Prions !
5. cont ! bien !
6. Ha ! Eyiéééé… ! prions… !

7. Je parle du fils de Tare Obiang,


8. Priez Dieu pour moi afin que je ne meure Jamais.
9. Prions…
10. Ha ! Eyiéééé… ! prions… !

11. Moi Akue fils de père Obiang Ovono Assoumou,


12. Priez pour moi, que je ne meure jamais !
13. Prions… !
14. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

15. Je dis, celui qui prendra la tête d’Akue Obiang,


16. C’est cette personne qui mourra en premier, à l’instant même.
17. Prions… !
18. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

19. Celui qui prendra le cœur d’Akue Obiang,


20. Que Dieu le punisse, dès aujourd’hui.
21. Prions… !
22. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

23. Celui qui prendra la voix du fils de Tare Obiang,


24. Que Dieu me le tue, dès aujourd’hui !
25. Prions… !
26. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

27. Aniniii ! Elougou Minlam fils de tare Akue et Obiang,


28. Le malheur m’emportera, Ha ! Minankwi’oo !
29. Prions… !
30. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

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31. mŢ́Ţ́ŋ yə̀ bíkáŋ yà bìkúɁú


32. àkẅṹ’àŋkún’à sŢ́’òòò yà mvə́r’óóó !
33. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
34. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

35. áánìnííí, má yə́gə́l’àkẅṹ’émwá tár’òbyàŋ


36. zàm’àbwáránà nyə́, àwàlà dí’òòò
37. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
38. ááàààáááŋ !
39. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

40. mà dzó náá ! móŋgŢ̀ míyélé, nsìm, àsoƼɁ nyũ


41. zàmá tà mà lẅṹ àwàlà dí’òòò
42. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
43. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

44. ááánìníííŋ, ńnomə́ nánə́ zàŋ mwá’òkŢ̀m mbə́Ɂ’òsàà


45. zàm’ábàɁə̀lə̀ mà àwàlà dí’óóóóóó !
46. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
47. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

48. áákyeljelj ! mà kúmù nyá yén ńnómə́ nán’èyŢ̀nŢ́’áŋgùnù


49. zàm’à báɁə̀lə̀ mà, bí yènə̀ dŢ́’óóóó !
50. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
51. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

52. mà dzó náá, mà kúmù nyá yén ńnómə́ ná mə́ŋgə́ m’èsónó,


53. zàm’à báɁə̀lə̀ mà, bí yènə̀ dŢ́’óóóó !
54. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò
55. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

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31. Fils du village Bikang, et de Bikougou,


32. Akue arrivera bientôt avec son Mvet’oo
33. Prions… !
34. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

35. Aniniii ! je prie pour Akue fils de tare Obiang,


36. Que Dieu le bénisse aujourd’hui !
37. Prions… !
38. Haaa ! oui !
39. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

40. Je dis, Moi le neveu de Miyélé, Nsim, Assok-nyè,


41. Que Dieu ne m’appelle pas aujourd’hui !
42. Prions… !
43. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

44. Aniniii ! Moi l’époux de mère Zang, de mère Okomo-Mbega-


Ossa,
45. Que Dieu me garde aujourd’hui !
46. Prions… !
47. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

48. Akié ! Je Souhaiterai le voir, lui l’époux de Mère Eyono


Angounou,
49. Que Dieu me garde plus longtemps, et vous verrez !
50. Prions… !
51. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

52. Je dis bien ! Je souhaiterais le voir, lui, l’époux de Mère Mengue


M’Essono77,
53. Que Dieu me garde plus longtemps, et nous verrons !
54. Prions… !
55. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

77
Zang, Okomo, Eyono Angounou et Mengue M’Essono étaient les épouses
d’Akue Obiang. Eyono Angounou dit Okek-Zok (Le gourdin de l’éléphant) est
l’épouse principale (Ekòmá míná) d’Akue Obiang. Elle vit toujours aujourd’hui à
Awoua. Okomo dit Akoum-Ese-Mbi (la richesse ne presse pas), vit toujours
aujourd’hui dans le village d’Akue Obiang. Mengue M’Essono et Zang sont
décédées. La première était de la tribu Effack et du Village Assok-Seng. Nous
n’avons en revanche aucune information sur la dernière.

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56. èkyéé ! émbòr’àŋgá nŢ́Ţ́ŋ’ákẅṹ’óbyàŋ ŋ́kúɁ


57. zàm’ásúrú nyə́ àwàlà dí !
58. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò,
59. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

60. mà dzó náá, émbòr’àŋgá nŢ́Ţ́ŋ’ákẅṹ’óbyàŋ nló


61. zàm’á kìɁì nyə́ àwàlà dí’òòò !
62. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò,
63. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

64. áánìnííí ! mà’émwán tár’òbyàŋ, mè ŋgáɁánə́ krètyṹŋ


65. maƼ bə́lə́ míŋkúɁ, ànə̀ yá’èèèè !
66. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò,
67. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

68. mà dzó náá, mà kúm’àyə́ nŢ̀ŋ’ákẅṹ’óbyàŋ bŢƼ,


69. zàm’áẅì mə̀ nyə́ àwàlà dí’òòò !
70. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò,
71. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !

72. áánìnííí ! fúlábóbóm’ééé, mŢ́ŋgŢ́ bíbŢ̀l’áyŢ́ŋ’óóó,


73. òtáɁá bə̀r’àyí’ééé, éyáŋ’ééeljelj !
74. bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò,
75. ááá, èyíèèè bí yə̀Ɂə̀làn’òòòò !
76. ábŢ̀bə́dzaljŋ dzàm’ééé sə́ mvṹ’ánə́,
77. mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́ !
78. mə́ bṹṹyə́ mvə́t !

79. ndútúmú mfùlù mwán’étwáŋ yà mə̀dàŋ, ényí bá lẅṹ n’étwáŋ


mbàà, bə̀ mə̀ná yà dzí mŢ́nŢ́, ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ.
80. ètwáŋ nə́’ó mə̀náá màà dzí ! à mŢ́ŋ’áfàm, maƼ yə̀mə́ kì
f(ə̀)’édzàm mə̀ nə́ bŢ̀’ábŢ́ŋ dí. Yə̀ mə́ və̀ wə̀ bíbán.
81. nyíní’óvá nŢ́ŋ zá bíbaljn. nté mí və́ tŢ́b’ékùl’ábyũ táŋ ŋ̀gúmə́
sŢ́nŢ́ ŋgə́ bó bə́ tŢ́bə́ vá, òòvə̀’áá zá’ébaljn.

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56. Ekié ! Je dis bien, celui qui prendra Akue Obiang (comme)
‘’nkúk78’’,
57. Que Dieu le punisse, dès aujourd’hui !
58. Prions… !
59. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

60. Je dis bien, celui qui prendra la tête d’Akue Obiang,


61. Que Dieu me l’égorge, dès aujourd’hui !
62. Prions… !
63. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

64. Aniniii, moi le fils de père Obiang, je suis toujours chrétien,


65. Je n’ai pas de Mìnkouk ! N’est-ce pas ?!
66. Prions… !
67. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

68. Je dis que79 : « je veux prendre le cerveau d’Akue Obiang »,


69. Que Dieu me le tue dès aujourd’hui !
70. Prions… !
71. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !
72. Aniniii ! Foulabobomo neveu de BibŢlŢ-AyŢ̀ng
73. Ne pleure plus, Eyang’ééé !!!!
74. Prions… !
75. Ha ! Eyiéééé… ! Prions… !

76. Mes frères, il n’y a rien de plus agréable,


77. Et que les oreilles écoutent !
78. Qu’elles écoutent le Mvet !

79. Ndoutoume Mfoulou … celui qu’on appelle Etouang Mba, on


vient de lui rafler cent millions.
80. Tu m’as complètement dépouillé! À mŢ́ng’áfàm, je ne sais
vraiment pas ce que je peux faire de plus là maintenant. Veux-tu que
je te donne un gage ? dit Etouang Mba.
81. À qui veux-tu donner un gage ?! Cela fait plus d’une semaine que
vous jouez au poker ici, à qui as-tu donné un gage ?

78
Ossements utilisés à des fins malfaisantes. Pluriel : minkúk.
79
« Je dis que » est une phrase qui introduit le discours chez les fangs. Ici il a le sens
de ‘’celui qui dira’’.

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82. nyíní yə̀ mə̀ və̀ yà və́ bórə̀ bìbán mə̀ bə̀lə́ mŢ̀nŢ̀ ?
83. ábŢ́ŋ mŢ́nə́ tè mə́ mə̀náá nyàà kíɁ, édə̀ wà dzò y(á)’ábŢ́ŋ dì ?
k’éyŢ̀ŋ té bá yũ̀nə̀ wà kə̀Ɂə́ kàyéé, ótsìl’èwòlà nə́ kàɁà bə̀rá
tŢ̀b(Ţ̀)’ńsə̀ŋ’ókàlà.
84. ŋgàà ?
85. ààŋáá.
86. y(ə̀)’àtsíŋ’étáá ŋgúrá mòt ? və̀nə́ sánáɁ !
87. étwáŋ nə́ màà bə́ sán, mə̀ ngə́ mə́ tòŋ’émŢ́nə́ wŢ̀m.
88. nyí nə́’óŋgə́n’ótòŋ mŢ̀n’áŋ,
89. ààŋáá !
90. nyíní kə̀l(ə́)’áádzə́ŋ ńtsàɁ’é ndá dʒẅũ. kə̀l’ádzə́ŋ ńntàɁ ándá mvú
dʒẅũ, ózù tŢ̀bə́’ńsə̀ŋ ábyũ, bí túɁánà bə̀r’ádŢ̀.
91. ètwáŋ nə́ kə́ mə́ táá àlú éntŢ̀Ţ̀, dzàmə́ y’ábə̀r’áẅṹ bíwŢ́lŢ́, dáá yũn
áwàlà dí. Və̀ nə̀ kə̀lə́, byá yə̀ túɁá bə̀rá dŢ̀ òòkírí. Ndútúmú mfùlù yə̀
wà wóɁ ?
92. mə̀lùb nyín’ényaƼ mà wóɁó vâ.
93. Ndútúmú mfùlù ààdzṹlə̀ mŢ̀nə́ bə̀kàŋtín yà bə̀ vàlís. Òtá nə́ bó bá
bə́tà mŢ̀nŢ́ və̀ mìmbə̀Ɂè mìmbə̀Ɂè, v(ə̀)’àyə́ŋá àyə́ŋá.
94. èéèèèèèèè ! aƼ ntŢ̀ yà
95. v(ə̀)’ànáátŢ́Ţ́ !
96. mwáŋgwán’ásòɁ ólòŋ bə̀bə̀yán’àkúm, kə́ mítáá ?
97. yááá !
98. kə́ mítáá ?
99. yááá !
100. kə́ mítáá ?
101. yááá !
102. kə́ mítáá
103. yááá !
104. ò tá nə́ bó bá bə́r’à nyə́.
105. táá nə́ nnə́m ón’étwáŋ mbàà ábùm á mvàm’ááá. Ǹnə́m
ón’átòááá ! àántŢ́ vá’ànə́ bá tàmə́ tàmàn. ÀántŢ́ vá’ànə́ bá dùrú dùt.
Myṹrdə̀.

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82. Pouvais-je donner des gages alors que j’avais de l’argent ?


83. Maintenant que j’ai coupé tout cet argent, que dis-tu ? Moi je
trouve que l’on devrait te donner à toi aussi le cayé (cahier) pour que
tu signes et fasses la promesse de ne plus jouer.
84. N’est-ce pas ?
85. Oui !
86. La loi ne concerne-t-elle que certaines personnes ? Allez,
maintenant signe !
87. Je ne signe pas maintenant, je veux récupérer mon argent, répondit
Etouang Mba.
88. Tu veux récupérer ton argent ?!
89. Oui !
90. Hé bien va alors chercher de l’argent chez toi… Va chercher de
l’argent, reviens sur la natte pour qu’on poursuive le jeu.
91. Il se fait tard, il n’est pas très prudent d’aller ouvrir mes coffres à
une heure pareille, répondit Etouang. Ce que je propose, c’est que tu
rentres chez toi et que l’on reprenne le jeu demain matin. Ndoutoume
Mfoulou, entends-tu ?
92. Je t’entends très bien, répondit Mə̀lùb’.
93. Ndoutoume Mfoulou chargea alors l’argent dans des valises et
dans des malles. Les gens montèrent lourdement chargés d’argent. Ils
montaient en émettant des cris de joie.
94. Héééé ! Que se passe-t-il ?
95. Ce qui devait se passer !
96. Neveu d’Assok-Olong Bengo Mintsa, voyez-vous ma richesse ?
97. Oui !
98. La voyez-vous ?
99. Oui!
100. La voyez-vous ?
101. Oui !
102. La voyez-vous ?
103. Oui !
104. Le cortège (de ceux qui accompagnaient Ndoutoume Mfoulou)
s’ébranla.
105. Le cœur d’Etouang Mba était gros. Son cœur était sur le point
d’exploser. Cela ressemblait à un affront. C’était comme si on venait
de lui arracher son bien, ‘’mierde !’’.

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106. á bŢ̀ dzóm’án’étwáŋ mbà nyâ bèrà kóró, á bə̀rá nyíí ényə̀ŋ ńnàm
mèdzà m’ótùɁù, nyínə́ mə́dzà, mə́bə̀ráá zə́ vòté krèdí.
107. mə̀dzàà nə́ k(ə́)’óndə̀Ɂ’àkə̀ ǹtə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ
108. nyí nə́ má yì n’óbə̀rə̀ mà kə̀Ɂə́ mìlìyŢƸŋ mə̀wóm mə́tân. Mèè yũn
éyŢ̀ŋ dzáá. À sə́ dzàm.
109. mə̀dzàà nə́ kə̀Ɂàà kálàrà, àsáná wò ! wò ! wò ! wò ! wò ! wò !
kə̀l(ə́)’álə́r ’ébór ábâŋ.
110. á swàn’ábáŋ, àbŢ̀ dzóm àn(ə́)’âmènà nŢ̀ŋ mŢ̀ní, ààlú. Àbúlàn,
àyə̀m’ámèná kòm bə́vàlìz, àdzòɁòbò’ósí.
111. kírí á ŋgə́ə́ŋ, mə́wàlà mə́sàmàn, ètwáŋ’áŋgə́n kàɁà n’ányú kàfé.
À yénə̀yá zə́ mə́dàŋ àà lòt…
112. zə̀ə́ə́ !
113. zə̀ə̀ nə́ mə̀ wóɁ yaljŋ.
114. àlééé ! ũmpékùrìr !
115. òtá’ànə́ zə̀ə́ áá ndàŋlə̀, ndàŋlə̀, ndàŋlə̀, ndàŋlə̀, ŋgrìŋgáá ! àkúrə́
nyə̀ mə̀bŢ́ŋ’ósú kpèè, àbèrə́ nyə́ wá ńló ŋgə̀ə̀Ɂ.
116. dzé ?
117. kə̀lə́ mà kàrə́ mwádzáŋ ndútúmú mfùlù, mə́lùb’àntŢ̀Ɂ
ndómán’ámfùl’égbàŋ mə́yə̀ə̀ nâ, ázaljɁ, ŋgə́ kàfé bíí nyú’ónelj, ŋgə́ bídzí
bíí ndzí’ónelj, bú túɁàn’àdzí ékúrə́ bí və́ nyũ’ààlú. Èkírí bí vá yũnũ è
dzŢƼ.
118. òtáá’ànə́ zə́ mə́dàŋ’áádàŋlà, à páá ! páá ! ŋgrìŋgáá. À syũn’ébə̀
mə̀lùb’àntŢ̀Ɂ mwán’mfùl’égbàŋ mə́yə̀ə̀. Akwàn áák’ààvẅũ ábáá
y’èèvẅũƸɁ. Òtáá’ànə́ ényí bá lẅṹ nə̀ zə̀ə́ ázú nyá tə́bə́ mfəljŋ. Àvə̀ŋán
ádéɁé nyə́ bə̀ nyà míí. WóɁ ánə́ zə́ə́ áábáɁ, kpèè. À sìlì mís.

114
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106. Etouang Mba fit quelque chose comme retourner à Egneng-


Nnam chez Medza M’Otougou: ‘’Medza M’Otougou je viens une fois
de plus voter un crédit.
107. N’as-tu pas emporté une centaine de millions il y a peu de
temps ?!
108. Je souhaiterais en prendre encore une cinquantaine. Je
rembourserai une bonne fois pour toute. C’est pas bien grave.
109. Donne alors le papier, dit Medza. Il signa, Wouoh-wouoh-wouoh!
Allez, vas monter à la banque !
110. il arriva à la banque et fit quelque chose comme prendre l’argent.
Il faisait déjà nuit. Il rentra chez lui, rangea soigneusement les valises
et alla se coucher.
111. Le jour se leva, aux environs de six heures, Etouang n’avait pas
encore pris son café. Il vit Ze Medang passer, [Il l’interpela].
112. Ze !
113. J’ai compris ! répondit Ze Medang.
114. Allez ! ‘’impé courir’’ ! (cours un peu).
115. Ze bondit ndanglə, ndanglə, ndanglə, ngringáá ! puis vint
s’agenouiller devant Etouang Mba qui lui posa la main sur la tête
kpeee !
116. Quoi ?
117. Va dire à mon frère Ndoutoume fils d’Etouang et Medang… Va
me dire à Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de Mfoulou Engbang Meye que…, qu’il
vienne. Si c’est le café, on le boira ici, si c’est le diner, on le prendra
ici, mais qu’il vienne pour que nous mangions bien la nourriture que
nous avons réservée hier soir. Le matin que nous attendions est là.
118. Ze Medang bondit alors, paa ! paa ! nguiringaa ! Il atterrit chez
Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de Mfoulou Engbang Meye. Celui-ci nettoyait son
corps-de-garde avec un balai fait d’une tige de rameau tressée. Celui
qu’on appelle Ze Medang vint se placer a côté de lui. Ndoutoume
Mfoulouse tourna et jeta ‘’un vrai’’ regard (regard glacial) sur lui,
automatiquement Ze Medang lui fit le salut militaire 80 kpèè !. Le
regard de Ndoutoume Mfoulou se détendit [comme pour dire
« repos ! »].

80
A Engóng, Ndoutoumou Mfoulou est chef des armées en second. C’est lui qui
supplée Engbang Ondo la journée. Ze Medang étant un jeune guerrier, il doit lui
rendre les hommages militaires.

115
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119. dzèè ?
120. mŢ̀nə́nyŢ́ŋ étwáŋ mbàà ààlómə́ n(à)’ékúrə́ mí və́ nyũ ààlú ó kə́
mí dzí dzŢ́. ŋgə́ kàfé ní nə̀ nyú ẅé kŢ̀mplé.
121. kə́ mí wóɁ yá ŋgàà
122. òòwé !
123. é kàfé m’áányú éndá bə̀ àntwàn bìbàŋ òòŋgẅèɁé, kŢ̀mplé. È
dáá mə́ dzó ny’ékírí nyí nàà lóm mə̀ kŢ̀mplé ànə́ wáá térə̀ mə̀ dá kə̀Ɂè
òòŋgẅèɁé, àá vṹnə́ mà lóm mə́ndzím mə́yôŋ.
124. éèèè àántwán !
125. ànə́ wáá kə́Ɂə́ mə̀ kŢ̀mplé òòŋgẅèɁè. mə̀ndzím mə́yóŋ má bə̀rà
bŢ̀ yà ? mà dzó wə̀ ná ŋg(ə́)’óbə̀bə̀ fŢ́ɁŢ́ mfə́m’ánalj, ŋkót
fŢ́ɁŢ́’án(ə́)’étùn ákpàmá mbòŋ.
126. tídííí. MaƼnyú və̀ mə̀ndzím mə̀ndzím.
127. zə̀ mə́dàŋ àmə̀n’ákàt mə́lùb’àntóɁ fẅũƸ, ndútúmú mfùlù égbàŋ
mə́yə̀ə̀ èvóó èvóó kàɁà yàlàn. Zə̀ mə́dàŋ’àbúlán.
128. à nə̀ yà ?
129. nyí nə́ yà térə̀yá yũ̀lũ̀nà mà !
130. kə́lə́ nyá dzó nàà, ázáɁ bí dzí’ékùrə́ bí və́ nyũ̀ àà yə̀mə̀ dŢ́.
y’oƼkáré nyə́ dŢ̀ ?
131. nyí nə́ mə́ mə̀ná ákàr’ásə̀
132. nyíní búlúgán ! bə́ wúlá bŢ̀ bŢ́Ţ́ŋ bə́ yə́ ḿbúú ò lómə́ nyə́ dzàm
àfə́ à vṹnə́ kə́ kŢ́bə́ dzàm àfə́. àà myũƸrdə̀, àlé túrn’àŋkŢƸr.
133. ò táá’ánə́ zə́ mwán’étwáŋ yà mə̀dáŋ àá lòt, à páá ! páá ! páá !
páá ! ŋgìrìngáá !
134. dzé òò bə́r’á zə́ bŢ̀ ?
135. nyíní kə́ mŢ́nə́nyŢ́ŋ á lómə́ nàà, ékùr mí və́ nyũ, ókə́ mí dzì.
Ng’ánə́ kàfé, mííndzí wéƀ, ŋg(ə́)’án(ə́)’ádzíí, míídzí wéƀ, mídzáɁá
ékúrú mí vá nyũ.

116
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119. Quoi ?
120. Ton frère Etouang demande que tu ailles manger avec lui la
nourriture que vous avez réservée hier. Pour le café,… vous pourrez le
prendre ensemble chez lui,… un café complet.
121. Comprenez-vous bien ?
122. Oui !
123. Un café complet. Le genre de café que j’ai bu hier chez Antoine
Bibang 81 , il était complet. Ce matin, lorsque je lui demande de
m’offrir le même complet qu’hier, il m’offre de l’eau chaude.
124. ! Héééé ! Antoine !
125. Tu m’as pourtant donné du complet hier, pourquoi encore de
l’eau chaude. Je vous assure, même le pain était aussi sec qu’un
vieux…. Qu’un vieux tubercule de manioc !
126. Tidiiii ! je n’ai donc bu que de « l’eau-l’eau ».

127. Ze Medang transmit donc le message à Mə̀lùb’AntŢ̀k, mais


Ndoutoume Mfoulou, fils d’Etouang et Medang resta silencieux, sans
réponse ni réaction. Ze Medang retourna.
128. Que se passe-t-il ? interrogea Etouang.
129. Il ne m’a pas répondu…
130. Va lui dire…, va lui dire de venir manger la nourriture que nous
avons réservée hier, il sait de quoi je parle. Est-ce bien ce que tu lui as
dit ?
131. C’est bien cela que je lui ai…
132. Retournes-y ! Les enfants d’aujourd’hui, lorsqu’on vous envoie
dire quelque chose, vous… vous allez dire autre chose ! ‘’Haa !
Mierde ! Allez, tourn’encore82’’.
133. Ze, fils d’Etouang et Medang retourna, apha !pha !pha !
nguiringa !
134. Qu’est ce qui te ramène ici toi !?
135. Ton frère Etouang Mba demande que tu le rejoignes au plus vite
afin que vous mangiez ensemble la nourriture que vous avez réservée
hier soir. Si c’est le café… vous le boirez ensemble, si c’est le
déjeuné, vous le prendrez ensemble, mais il serait mieux que vous
fassiez tout cela en mangeant la nourriture que vous avez réservée
hier.

81
Antoine Bibang : notable du Sougoudzap-Ville, village dans lequel Akue Obiang
avait dit cette épopée.
82
Ha ! Merde ! Allez, tourne encore (retournes-y).

117
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136. nyíní mà dzó nàààà ! kə̀lə́ mà dzó mŢ́ŋá fámə́ nààà. Də́bə̀lə̀
émwán mfùlù, mə́lùb’ààtŢ̀Ɂ mwán ḿfùl’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀, ńtŢ̀Ɂ nə́n wá
bélé mə̀ndyṹ yà bə̀zŢ̀ɁŢ̀, ŋgə́ mə́ ngá bŢ̀ mbòr’ŋ ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ
tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà bá yə̀m m’èwòl(à)’òyaljp, y’àkál(á)’ábyũ ? ńté mə́
bṹlə̀ yá nàà’ábùm, ééé ! átérə̀ yá tŢ̀b’ńsə̀ŋ ókàlà v’émúú, mə́ bíɁáá
f’ààbyṹ té. Èvóm mə́ bíɁə̀yaljŋ máá yə̀m ŋgə́ mə́ nə̀ wá bə̀rá tə́bə́. kə̀lə́,
ó kə̀ mà kàr’étwáŋ mbàà nâàà, yə̀ mà bũ̀Ɂ(ũ̀)’èkuljm. zə̀ mə́dààŋ
137. zə̀ə̀ nyí yáá !
138. kə̀lə̀Ɂ, kə̀l’ákàr’étwáŋ bàà naƸ, yə̀ mà kə̀ míyəlj’émulj sŢ́nŢ́. àbímə́
telj.
139. òtáá’à nə́ zə̀ mə́dàŋ àbúlán. À kwàn’étwáŋ mbàà àtə́lə́ ánsə̀’été.
Táá nə́ zə́ mə́dàŋ nyáá zù, átə́bə́ yaljŋ.
140. nyíní mŢ́nə́ nyŢ́ŋ á lómə́ nàà ! wà yə̀m n’án(ə̀)’èwòlà ná
mə̀lùb’àntŢ̀Ɂ mwán ḿfùl’égbàŋ mə́yə̀, ńtŢ̀Ɂ nnə́n wá bélə̀ mə̀ndyũƼ yà
bə̀zŢ̀ɁŢ̀, òzə̀zə̀Ɂə́ mwán’étwáŋ ódzíɁán’ákíŋ yàà dàŋ’éŋgŢ̀ŋ mbə̀ŋ.
Ng’áŋgá bŢ́ kúm éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà mbàà àdzí dà bŢ̀’àkál(á)’ábyũ,
átérá tŢ̀bə́ nsə̀ŋ’ókàlà nté nyṹ’ábṹ nyə́ fŢ́ɁŢ́ v(ə̀)’émó ẅilj á bíɁáá fə̀. aƼ
bũɁə́ kì’eljkuljm, ànə̀’ékì nyə́ kàɁà k(ə̀)’áfṹƀ émú sŢ́nŢ́, aƼ kə̀ kí míyə́ŋ
émú sŢ́nŢ́, maƼ yə̀m, waƼ myén wóɁó’ánə́ dzámə́ té dá yílí.
141. ŋgàà
142. òòwé
143. maƼ vaƼ kì ŋg(ə́)’ábèrè. Àbím’ávə́ kŢ́bə̀ mà, édóó. Ngə́ wá myén
wà yə̀m màm mə́tè mə̀yílí, waƼ myén’òò yəljm, maƼ yaƼ bə̀r’ákə̀’òò,
tũrmìné. Mà mə́ zà wú’ádzó telj.
144. ètwáŋ mbàà nə́ dzyéééééééé !

145. mwáŋgwán’ásóɁ’ólòŋ bə̀ŋgŢ̀ míntsà, símánə́ nómə́ ná’étùr


mə̀nyíŋ élùgù mìnlàm’ànə́ mwánə́ ŋgwàn’àsòɁólòŋ bə̀nŋgò míntsàà,
mə̀kíɁóòóóóò ! mŢ́ŋgwán’éwól’áyŢ̀ŋ’à sŢ́Ţ́yééé, bìŋgàm’ázàɁ mà
yén’ééé à mí má bə̀bə̀ nà.

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136. Haaa…! Très bien ! je dis que… va dire à mŢ́ng’áfàm que…,


le Diable fils de Mfoulou, Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de Engbang Meye, le
grand bouillonnement qui cuit ignames et tarots, depuis que je suis un
homme à Nkàrə-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-Mbà, si l’on
connait mon nom dans les contrées lointaines, ce n’est pas grâce au
poker. Depuis que je suis sorti du ventre de ma mère, héaa !... je me
suis installé dans une natte de poker pour la première fois… hier, et
j’ai prospéré grâce à ce poker. Je ne peux remettre mes pieds là où j’ai
aussi facilement prospéré. Va donc dire à Etouang Mba que… je
n’abats pas les souches d’arbres. Ze Medang !
137. Oui ! répondit Ze !
138. Va dire à Etouang Mba que je ne vais pas en brousse le
dimanche. C’est tout !
139. Ze Medang rebroussa chemin, il trouva Etouang Mba debout
dans la cour. Il vint le rejoindre.
140. Ton frère envoie dire que tu sais qu’il s’appelle Mə̀lùb’AntŢ̀k
fils de Engbang Meye, le grand bouillonnement qui cuit ignames et
tarots, le petit ananas fil d’Etouang et Medang qui est si succulent
qu’il finit par brûler la gorge. S’il s’est enrichi à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm, ce n’est pas grâce au poker. Depuis qu’il est sorti du ventre
de sa mère, il ne s’est jamais installé sur une natte de poker. Hier,
c’était la première fois et il s’est enrichi. Il dit qu’il n’abat pas une
souche d’arbre et qu’il ne va non plus en brousse le dimanche… il ne
va pas en forêt le dimanche. Je ne sais pas… toi-même tu verras ce
que cela signifie.
141. N’est-ce pas ?
142. Oui !
143. Je n’ajoute rien, je ne retire rien, c’est exactement ce qu’il m’a
dit. Si toi-même tu en saisis le sens, cela ne regarde que toi, en tout
cas moi je n’y retournerai pas’ooo… Terəminé. Sinon c’est moi qui
mourrai dans cette histoire.
144. Etouang Mba s’écria « dziééééé !!! ».

145. Neveu d’Assok-Olong Bengo Mintsa, pense au neveu au mari


de mère Eture-Menying, Elugu-Minlam est neveu d’Assok-Olong
Bengo Mintsa. Je meurs ! Le neveu de la tribu mure est arrivé, que
Bingam vienne me voir, Ha Mi Mabebe.

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146. tá’ánáá búlàn’àndá. ÀnŢ̀ŋ yá ntə̀rə̀ tŢ́yín, ètwáŋ mbàà, á nyũ̀ yâ


m̀ fə́Ɂ. òtá náá bə́rə́ ŋgómógó. Ò táá náá bə́ré òtòmàtík. Ò táá náá bə́rə́
dàr dâr. Òtáá’àn’áádàŋlə̀ váá élìkó. À nə̀ yá !
147. àsú ntúmán, ànə̀ éẅiljŋ, mə̀bə́ mə́ tẅí ndwàn mə́ yàɁà lũ̀Ɂũ̀
y’òòlún. Àà bə́rə̀’éndá mwànə́nyàŋ kùrà mə̀bũũ mán’mbá évíní ékàŋ.
Òtáá’ná bŢ̀ dzóm’ánáá nyíí’éndá mwánə́nyá́ ŋ ákòmà. Táá nə́
làrmé’áátsàmàn’ḿbũ’áyó à túlán’ánd(á)’été. À kwànə́ mwánə́nyáŋ
ákòmà’àànyú kàfé. À ŋgə́n’ábə̀lə́ bə́lə́ kàfé kàɁà ná nyú, à fóɁó yò
fóɁó á gòblé’été.
148. ŋgààà !
149. òòwééé !
150. Ètwáŋ’á nyíí yaljŋ, ò táá’àn(ə́)’áábíbàn á bíbíbííí.
151. ééééé ! éémw(à)’éssàà mə̀ẅéƀ. mwáŋgwán’ásóɁ’ólòŋ bə̀ŋgŢ̀
míntsà ndə̀ mà kíɁ(í)’ànə́ ntómá éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà kàɁà ntàt,
ndàwú’én’àbêƀ. mwáŋgwán’ásóɁ’ólòŋ bə̀ŋgŢ̀ míntsà, àkòmà mà wú
yá và ? ndə̀ mə̀ s’á mbòr’óvə̀ŋ mə̀ŋgàm. Àná ndə̀ mə̀ sə́ fə́ mwánə̀ mbà
èvín’ékàŋ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà zə́’ébə́rə́
ŋkùm’óvə̀ŋ’áyóbə́ nàà, aƼkòmà y(ə̀)’ényàwú’én(ə́)’ánà.
152. táá’àn’ákòmà’áádʒéɁè tóɁ wááŋlṹ
153. èéèèèèèè ! eƼtwàŋ, aƼntŢ́ yà yà ? èéèèè eƼtwàŋ, ndə̀ wà bə́ fə́ ná wà
yə̀ kẅí vá. Èéèèèè ! eƼtwàŋ à mŢ́tàt dz’éé ẅí wà ?
154. mə̀ wú yaljŋ, aƼkòmà mə̀ wú yaljŋ ! aƼkòmà mə̀ wú yaljŋ ! aƼkòmà mə́
yénə̀y’évú dám.
155. dzíí bŢ́ wà ? dzíí bŢ́ nyũ nə́ wáá kə̀ ? èééèèè mwán’ààwú tárá
yá và ? dzíí bŢ̀ ?

120
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146. Il entra chez lui, il prit cent mille, Etouang Mba, et les mis
dans sa poche. Il remonta en mode ngómógó (pivert), il remonta la
cour en mode automatique, il remonta la cour ‘’dare-dare’’, il bondit
de là hélico, je vous assure.
147. Le visage crispé, plein de colère, il avait l’impression que sa
poitrine allait exploser de rage. Il monta chez son frère Kouramebèè,
fils de Mba Evini Ekang. Il fit quelque chose comme entrer chez son
frère Akoma. On vit alors l’Armée se disperser devant le portail, il
entra précipitamment. Il trouva Akoma en train de prendre son petit
déjeuner. Akoma tenait sa tasse de café, il ne l’avait pas encore porté
en bouche et le remuait dans un gobelet.
148. n’est-ce pas ?
149. oui !
150. Etouang entra et se jeta violement à terre, ábíbíbííí !!!
151. Hééééé !!! éémwa’éssàà mə̀ẅégn83 !!! Ha !! Neveu de Assok
Olong Bego-Mintsa ne vois-tu pas que je suis égorgé comme un bélier
sans émettre le moindre cri ?! Est-ce donc la mort ?! Neveu de Assok
Olong Bego-Mintsa, Akoma, pourquoi je meurs ainsi ? N’ai-je donc
personne à Ovə̀ng-Mə̀ngàm! Ne suis-je donc plus un descendant de
Mba Evini Ekang à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-Mbà,
où la panthère est perchée sur la souche de l’arbre Oveng, Akoma,
pourquoi je meurs ainsi ?
152. Akoma jeta sa cuillère, wánglè !!!
153. Hééééé !!! Eèétouang !!! Hééé !!! Que se passe-t-il ? hééééé !!!
Eèétouang !!! Hééé ! Je savais que tu reviendrais par ici ! hééééé !!!
Eèétouang, fils de mon père, qu’est-ce qui te tue ainsi ?!
154. Je suis mort… je t’assure Akoma, je suis mort ... Akoma, je
suis mort ... Akoma, j’ai vu mon vampire !
155. Que t’arrive-t-il ? [demanda calmement Akoma]. Que t’arrive-
t-il… depuis que tu es parti ? Que s’est-il passé ? Pourquoi meurt le
fils de mon père ? Que se passe-t-il ?

83
éémwa’éssàà mə̀ẅégn : Fils de mon père, je meurs.

121
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156.ndútúmú mfùl’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀’àà bə́ mà gbí ndá’ààlú. Ndə̀ byábə́


bíbə́lə́’émwán mfùl’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà nd(ə̀)’ànə̀
ŋ̀wúwúp ? Ndə̀ byábə́ bíbə́lə́’émwán mfùl’éŋgbàŋ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà
byá dàà nyə́ my’áyó nd(ə̀)’ànə̀ ŋ̀wúwúp. Ààbə́ mà gbí ndá’ààlú.
157.àkòmà n’àtwṹɁũ táŋ yá
158.nyíní ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ, á tẅṹɁũ yá ńtə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ yòòsómó.
159.ééééé ! à ḿbà’òòò mwán’áẅé tár’èèèèè.

160.sìŋ’àlwàlwà’èèèè
161.èèèèèèèè !
162.àà èlúgú mínlám’éééé
163.ééééééééé !
164.mŢ̀ŋgwán’àsòɁ sə̀ŋ’èè mvén(è)’ékə́ m’àẅíŋ’éé éyáŋ’éèèè
165.èèèèèèè !

166.èéèèèè ! òòwú yaljŋ, y’òŋgə́nə̀ mbòt. Ndútúmú mfùlù’ààbə́ wà gbí


ndá’ààlú ?
167. ńtə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ yòòsómó, aƼkòmà mə̀ sə́ fə̀’ékòb’ámvús, émwésàà
y(ə)’ény(ə)’àwú’én(ə́)’ánà.

168.ándũm(ũ)’ádzó ándũmũ.

169.z’óyómó mwánə́ mbór wá kúrə́ mə́ŋgŢ̀ ànà


170.àkẅṹ’émwán’óbyaljŋ àsùmù
171.mònym’àn’ábáá.

172.nnə́m’ómə́nákór’émwánə́ tár’ákẅṹ y’òòbyàŋ


173.àkẅṹ mŢ́nə́ŋgwán’ófùlà
174.y’àŋgə́n’áná bə́ə́

175.òálàlààà !

122
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156. Ndoutoume Mfoulou Engbang Meye est venu casser chez moi
cette nuit. Nous vivons depuis des années avec le fils de Mfoulou
Engbang à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, c’était donc un voleur ! Nous le
gardons à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, notre regard ne s’arrêtait jamais sur
lui alors que c’était un voleur ! Il est venu voler chez moi cette nuit
157. Combien a-t-il pris ? Demanda Akoma.
158. Cent millions… il a pris cent millions et des poussières !
159. Héééé !!! A Mbaa’oooo ! Le fils de mon père est vraiment
mort !

160. Sing Alwalwa’ééé !


161. Oui !
162. Ha !! Elougou-Mílàm’ééé !
163. Oui !
164. Gendre d’Assok-Seng le mauvais présage ma tuera,
éyang’ééé !
165. Oui !

166. hééé ! Tu es vraiment mort, tu n’es plus une personne !


Ndoutoume Mfoulou est venu voler chez toi, c’est bien cela ?
167. Cent millions et des poussières ! Akoma, je n’ai plus de peau
sur mon dos.84 Fils de mon père, c’est donc à cela que ressemble la
mort.

168. C’est ce qu’on appelle ‘’élargir (agraver) une affaire’’.

169. Quel est ce vieil homme qui joue du tambour ?


170. Akue fils d’Obiang Assoumou
171. Monyme85 est au corps-de-garde

172. Le cœur du fils tare Akue et Obiang,


173. Akue neveu d’Ofoula
174.A-t-il changé ?

175.Ho la la !

84
Ne plus avoir de peau sur le dos : avoir tout perdu.
85
Monyme : vient d’homonyme. Ici il a plutôt le sens de chérie.

123
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176. ánáná kə́ má sílí ná


177.ŋgə́’óyéné àkẅṹ mwánə́ tár’òbyàŋ
178.òvə́lə́ nyə̀ mbóló.

179.nnə́m’ómə́ná kór’émwánə́ nánə́ zááŋ y’òòkŢ̀mŢ̀


180.àkẅṹ mwànə́ ŋgwàn’ábàŋ
181.y’àŋgə́n’án(ə́)’á bə́ə́

182.àyì bá yì mìwáán, é də́ bá yì mìmbìm


183.édə́ fə́ bá yí mímə́sə́ má bə̀bə̀
184.y’àŋgə́n’án(ə́)’á bə́ə́

185.mwànə́ ŋgwàn míyélé, mwànə́ ŋgwàn mə́ndùŋ


186.dàvíd mwànə́ ŋgwàn ńsáákàà’óó
187.mòním’óó

188.ngə́ bə́ yéné mwànə́ ŋgwàn nfũƀ


189.dàvít mwànə́ ŋgwàn ézə́n’á wòs
190.y’àŋgə́n’án(ə́)’á bə́ə́

191.mwánə́ nán’étsén, mwánə́ nán mə́dzàà


192.èŋgógŢ́l’ébə́lə́ mwánə́ nán ḿfúmú
193.y’àŋgə́n’án(ə́)’á bə́ə́

194.òlún’ònə́ m’ànə́m’óó
195.nnómə́ ŋgwán’áfríká’óó
196.à típ ká bə̀r’ákə̀ə̀
197.mà yáɁànà mŢ́Ţ́ŋ
198.ó là lààà !

199.óswán’ónə́ m’ónyú’óó
200.òlún’ànə́m’óó
201.áá à mí má bə́bə̀’òò
202.mòním’ààááŋ

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176.Mère, je demande,
177.…. Si tu vois Akue le fils de Tare Obiang
178.Salut-le de ma part.

179.Le cœur de l’époux de mère Zang et Okomo,


180.Akue neveu d’Ebang,
181.A-t-il changé ?

182.On pleure les morts, on pleure les cadavres,


183.De même on pleure Mí Mese Mabebe,86
184.A-t-il changé ?

185.Neveu de Miyélé, Neveu de Məndùng,


186.David Neveu de Nsákàà’oo,
187.Monyme’ooo.

188.Si on voit le neveu de Mfègn,


189.David, neveu de la contrée de Wòs,
190.A-t-il changé ?

191.Le fils de mère Etsen, le fils de mère Medza


192.Le malheur touche le fils de mère Mfoumou,
193.A-t-il changé ?

194.La rage emplit mon cœur’oo


195.Beau-fils d’Africa’oo
196.Haa, ‘’type’’ ne t’en va pas,
197.Je fais mes adieux au petit,
198.Oh ! la la !!!

199.la honte couvre mon corps’oo,


200.Mon cœur est en peine’oo,
201.Ha ! Mí má bəbə’oo,
202.Monyme’aaa !!

86
Mí mese mábebe : ‘’tous les yeux regardent’’, autrement dit, celui sur qui tous le
regard sont braqués. Ceci est un autre sobriquet d’Akue Obiang.

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202.nnómə́ ŋgwán àtómə̀, nnómə́ ŋgwá mə́bàŋ


203.dàvìr’ nnómə́ ŋgwán ámbúúkwà’óóó
204.Ƒèrí’óó

205.òlún’ònə́ m’ànə́m’óó
206.ààà nnómə́ ŋgwán áŋgón’óó
207.àkẅṹ nnómə́ ŋgwán ábàm
208.y’àŋgə́n’án(ə́)’á bə́ə̀ ?

209.óswán’ónə́ m’ónyú’óó
210.dàvír ǹnómə́ ŋgwán’ézə́n’ákə́Ɂ
211.y’àŋgə́n’án(ə́)’á bə́ə́

212.bə́bə́lá nnómə́ ŋgwán’ézə́n’ákə́Ɂ


213.ńnómə́ ŋgwán èbàŋ
214.dàvír’ nnómə́ ŋgwán’ásóɁə́ sə̀ŋ
215.oƼ là láàà !

216.óswán’ónə́ m’ónyú’óó
217.àà nnómə́ ŋgwán’ézə́n’ébŢ̀m.
218.àkẅṹ nnómə́ ŋgwán’éndùm
219.y’àŋgə́n’án(ə́)’á bə́ə́

220.nnómə́ ŋgwán’ébŢ̀m’òbám’ótŢ̀ɁŢ̀
221.dàvìr’ ńnómə́ ŋgwán ŋ́kŢ̀Ɂ’ábàm’óó
222.Ƒèrí’óó.

223.nán’ ńnómə́ ŋgwán’áwáá


224.ńnómə́ ŋgwán ńsáákàà
225.àkẅṹ ńnómə́ ŋgwán’ákàm’èsón’óbyaljŋ’óó.

226.áyì bá yì mìwáán,
227. é də́ bá yì mìmbìm
228.àsú té fə́ bá yí mwán’óbyáŋ àsùmù
229.mòním’àŋá.

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202.Beau-fils d’Atome, beau-fils de Mə̀bàng,


203.David beau-fils d’Amboukwa’oo…
204.Chéri’oo !!

205.La rage emplit mon cœur’oo,


206.Ha ! beau-fils d’Angone,
207.Akue beau-fils d’Ambam
208.A-t-il changé ?

209.La honte couvre mon corps’oo


210.David qui est beau-fils de la contrée d’Akek
211.A-t-il changé ?

212.Bebela beau-fils d’Akek,


213.beau-fils d’Ebàng
214.David beau-fils d’Assok-Seng…
215.Ho lala !!!!

216.La honte couvre mon corps’oo


217.beau-fils de la contrée d’Ebom
218.Akue beau-fils de Endoum
219.A-t-il changé ?

220.Beau-fils d’Ebom chez Obame Otoho


221.David beau-fils de Nkok-Abam’oo
222.chéri’ ô !!!

223.Mère ! beau-fils d’Awoua,


224.beau-fils de Nsakaa
225.Akue beau-fils de Akam chez Essono Obiang’oo !!

226.On pleure les morts,


227.on pleure les cadavres.
228.De même on pleure le fils d’Obiang Assoumou,
229.Monyme’aaa.

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230.òlún’ònə́ m’ànə́m’óó
231.àtìbə́ ká tə́m’ákə̀’óó
232.î émwá tár’óbyààŋ
233.mà símánə̀ maƼyə̀m.

234.má tíŋí zám’á yóbə́ ná


235.ŋgə́ mə̀yén’àkẅṹ vìrívìt
236.mə̀ lẅṹ nyə̀ z’ééẅèlà ?

237.ánánə́ mwànə́ ŋgwàn ŋkút,


238.mwànə́ ŋgwàn mímbũƀ
239.dàvìd mwànə́ ŋgwàn é zə́n’ábàŋ
240.mə̀ lẅṹ nyə̀ z’ééẅèlà ?

241.òsílí yà mə̀ ná mwànə́ ŋgwàn’ásòɁó ŋgómó y’àdzàp


242.mwànə́ ŋgwàn’ósúɁú dzàp
243.mə̀ ẅéé nyə̀ z’ééẅèlà ?

244.é nyé bíná bám bə́ wúl’ákə́ bá dzó náá.

245. dzé wá fáŋ sílí


246. ŋgə̀’óyén(é)’émwá tárə̀’óbyàŋ
247. ŋgə́ wà yé mə̀Ƒé vìrìvìt
248.wà lẅṹ nyə̀ maƼ yə̀m.

249.òlún’ònə́ m’ànə́m’óó, èŋgúgŢ́l’òò


250.wà’émwán’óbyáŋ àsúm’ò
251.mà símán maƼ yə̀m.

252.maƼ yə̀m ŋgá yə̀ dzí ḿfúɁ ówònò mà yámə́ ẅilj.

253.óswán’ónə́ m’ónyú’óó,
254.fùlà mə̀kíɁ’òò
255.mwànə́ ŋgwàn mfúm’éyə̀ŋ’ò
256.mà símánə̀ maƼ yə̀m.

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230.La rage emplit mon cœur’oo,


231.Ha! type ne t’en va pas ‘oo,
232.Regarde, fils de Tare Obiang,
233.Je pense à Mà’áyem87.

234.Devant Dieu au ciel,


235.si je rencontre Akue Virivit,
236.Par quel nom l’appellerai-je ?

237.Mère ! neveu de Nkout,


238. neveu de Mimbègn,
239.David, neveu de la contrée d’Abang,
240.Par quel nom l’appellerai-je?

241.Tu me demandes, le neveu d’Assok-Ngomo et Adzap


242.Neveu de Sougoudzap,
243.Quel nom lui donnerai-je ?

244.‘’C’est ce que mes femmes disent souvent’’

245. Pourquoi demandes-tu ?


246. Si tu vois le fils de tare Obiang,
247. Si tu vois ‘’Michié (monsieur)Virivit’’,
248.Appelle-le Mà’áyem( je ne sais pas).

249. Le cœur douloureux, pitié’oo !!


250. Toi, le fils d’Obiang Assoumou’o,
251. je pense à Mà’áyem.

252. ‘’Je ne sais pas s’il mangera cette sauce d’arachide que je suis en
train de cuisiner !’’

253. La honte couvre mon corps’oo,


254. Fula… je meurs’oo
255. Neveu de Mfoum-Eyeng’oo,
256. Je pense à Mà’áyem.

87
Mà’áyem : ‘’je ne sais pas’’. C’est un autre sobriquet d’Akue Obiang.

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257.Àkòmà nə́ mə̀wóɁə̀ yàŋ, éééé mə̀wélòòò ! mwán’àà wú tárə́ yá


và ? yé ny’àwú én(ə́)’ánà.
258.àzáá bŢ̀ dzóm’àn(ə́)’áàlẅṹ bìzìmà mwòm.
259.kə̀lán mà bì’émwànə̀ mfùlù myá sŢ́ mà nyə́ v(ə̀)’òmŢ́, à táɁà tə́lə̀’
mə́bŢ̀’ósí. Myá sŢ́ mà nyə́ mí bə́lə́ nyè v’òmŢ́. ééééé, à mbà’òò, y’ényə́
mvóɁ mbà bə́ ntŢ́’ánũƸƀ. Nə́ mvóɁ mə́yə̀ m’ángŢ́ŋ ébə́ báá kpóɁó yà
mvóɁ mbà.
260. Òtá nə́ bə́zìmà bá tsàmàn’á rə̀Əə̀rə̀Əə̀.

261.ŋgàà !
262.àkààà !

263.aƼ kẅí yà mə́bŢ́ŋ, aƼ kyṹnə̀ yà bə́nyũ. À kẅṹnə́’émwánə́


mfùl’àtŢƼ’ábáá.
264.éé wá ! éé wá ! éé wá !
265.ndútúmú mfùlù nə́ dzé ? ébyóm bí byá kúlù vè ?
266.bíí zú wà nŢ̀ŋ, kùrà mèbũũ mwán’mbá évín’ékàŋ àà yì wà ànáɁ
àná. Ààsə́ kí ná wà bə̀rà fə̀rə̀ ŋg(ə́)’ákŢ́bŢ́, ŋgə́ kí ná’éwŢ́mán’oƼ kə̀
bwát, fŢ́ɁŢ́ və́ n’ábŢ́ŋ dí, bí nə́’éb(ə̀)’òòbàŋgŢ̀m.

267.nyí nə́ yə̀ kàɁà kŢ̀ŋvòkàƑŢ́ŋ ? myá nŢ̀ŋ mà’ànə̀ zà ? mə̀lùbù


mwánə́ mfùlù mə̀ nə̀ sìtwàyṹṹŋ. Dzə́ nə́ nà bòr’àbŢ́Ɂ nlŢ́ŋ àtsìb’òŋgàm
n’âzù mà nyŢ̀ŋ ábáá’ómvóɁ n’ákà mà kàɁà nə́ mbò tè àbə̀lə́
kŢ̀ŋvòkàƑŢ́ŋ ŋg’ésíƀé kùràmə̀bũ̀ũ̀ àvə́ lẅṹṹ. myá gbínì ná mə̀
nə̀’émbórə́ bə́ nə́ zə́ dzíbí dzíp ŋgà ? bə́ sàlóó bá. Mí yénə́ nà
mə̀lùb’àntŢ̀p ényə́ bə́ nə́ kə́ dzíb’ábáá, ànə́ bá dzíbə́ mwánə́ kúp, ànə́
bá dzíp mwánə́ kúb’nsə̀ŋ, bə́ kə́ nyá lə́rə́ kùràmèbũ̀ũ̀ mwán’mbá
èvín’ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m, kàɁ’ésìƀé àkòm’àvə́ lómə́ə́ kŢ̀ŋvòkàƑyŢ́ŋ.
268.Bə́ sàlóó bá. Àlè vú, túr’àŋkŢƸr ! bàrə̀88 sàló.

88
Bàrə̀ est une fangisation de ‘’bande de’’. En position intervocalique, /d/ se réalise
[r]. Cette fanguisation a donné lieu à des expressions telles que barəkŢŋ ‘’bande de
con’’. On dira par exemple barəkŢ́ŋ də ta mũƸr « bande de con de ta mère ». Un
processus similaire a donné le terme barelŢɁ (barélok), qui vient de l’anglais bad
luck ‘’malchance’’.

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257.Akoma dit :Haaa ! J’ai entendu, héééé !! je meurs’ooo… pourquoi


meurt ainsi le fils de mon père ? C’est donc à ceci que ressemble la
mort !!!
258.Il fit quelque chose comme appeler huit soldats.
259.Allez m’arrêter le fils de Mfoulou, vous me le ramenez entre vos
mains !! Que ses pieds ne touchent pas le sol !!! Vous me le portez
entre vos mains jusqu’ici. Dziééé !!! Père Mba’ooo, Quel déshonneur
pour le clan Mba ! C’est le clan Meye M’Ango qui ose se moquer du
clan Mba ?
260.Les soldats se dispersèrent ‘árəəəəə !!!’’.
261.N’est-ce pas
262.Oui !
263.L’affaire est en train de dépasser les genoux, elle est en train de
traverser les frontières. Ils trouvèrent le fils de Mfoulou assis au
corps-de-garde.
264.Hé toi ! Hé toi ! Hé toi !
265.Ndoutoume Mfoulou dit alors : dzé ? D’où sortent ces machins-
là ?
266.On est venu t’arrêter, Kouramebèè, fils de Mba Evini Ekang te
veut maintenant-maintenant. Tu n’as pas le droit de répondre, ni de
parler, encore moins d’aller mettre une chemise… jamais !! Tout ce
qu’on sait c’est que… maintenant-maintenant, on est chez Obangom.
267.Sans convocachon (convocation) ? Répondit Ndoutoume
Mfoulou. Pour qui me prenez-vous ? Meloubou fils de Mfoulou je suis
citoyen. Pensez-vous que n’importe qui, venant de je ne sais quel coin
de Nkút-yà-Mə̀nyùng (galaxie, espace, univers) peut venir me trouver
dans mon propre corps-de-garde et m’emporter, alors que cette
personne n’a ni convocachon, ni le signé (signature) que Kouramebèè
à posé. Vous pensez qu’on peut venir me kidnaper ainsi ? Ces salauds
là !!! Vous pensez qu’on peut venir voler Mə̀lùb’AntŢ̀k dans son
corps-de-garde comme on vole un vulgaire poussin dans la cour, pour
aller le présenter à Obangom fils de Mba Evini Ekang Nna Mengon,
sans le signé qu’Akoma a envoyé comme convocation ?!
268.Ces salauds là !!! Allez ! Vous… tourn’encore ! (retournez-y),
barə89 salauds !

89
Bàrə̀ est une fangisation de ‘’bande de’’. En position intervocalique, /d/ se réalise
[r]. Cette fanguisation a donné lieu à des expressions telles que barəkŢŋ ‘’bande de
con’’. On dira par exemple barəkŢ́ŋ də ta mũƸr « bande de con de ta mère » ; ou
encore barakulé ‘’bande d’enculés’’. Un processus similaire a donné le terme
barelŢɁ (barélok), qui vient de l’anglais bad luck ‘’malchance’’.

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269. ŋkŢ̀ɁŢ́’ŋ́kə́, mbòrà nə̀ wúwú valj. Byá kŢ̀p, ŋ́káán,


nd(ə)’àkòmà’ààdzí kí byákə̀Ɂə́ kŢ̀ŋvòkàƑyŢ́ŋ, ŋ́káán à nə̀ ẅí ẅí mbóré
vá nyə́ kàɁà tə́b(ə́)’ótrìbìnàr. ÀtiƼŋ zámá àbə̀l(ə́)’árũzŢ́ŋ’ũṹŋ. Nkáán,
ŋkáán
270. ò tá ánə́ bá bə́rə́ wòòòòò ! ŋ́kòl’óyóp.
271. bə́nə́ kə̀Ɂè byṹ kŢ̀ŋvòké.
272. bə́ mə̀náá tàpé’àvóó. àtàgà-tàgà-tàgà, àtƑùgù-tƑàgà, tƑòùgòù
tƑàgà-bááŋglè, àtƑògò-tchògò-tƑògò-bááŋglé, tƑògò-tƑògò-bááŋglè.
273. ŋgàà ?
274. yááá !

275. ÀtƑògò- tƑàgà, tchògòlà-tchàgà, àkáráràng-káráráng- káráráng,


rrrrrrr, tèng-rrrrrr, àdààdáà-dààdáà, tàrátàà, tchòò !
276. ò tá nə́ bá síɁ’à kŢ̀ŋvòké. À bə́r’ákẅũ’émwán’ḿfùlù vá. À
bə̀bə̀ yaljŋ nyíní
277. àáà bŢ́Ţ́ŋ, ábŢ́ŋ dí édə́ mə́ yə́bə̀ yàŋ. Àtə́b(ə́)’áfə̀ə́ə́ə́ŋ.
Ńkáán’ə́ə́ŋ. Tá nə́ bá bə̀tà bə́tə́ tsííìn.
278. kə̀ ònə̀ nyá sóɁòlò.
279. zà ? émbórə́ bá sóɁòlò ényə́ nyí ŋgà ? à nə̀ yṹṹƀ, aƼ bŢ̀ yà ? yaƼ
bŢ́ nə́ ŋgə́ mə́tsìŋ mə́ kẅíí’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm ná bá bì bòt’àválə́ té.
Ndútúmú mfùlù ŋgə́ bə́ lẅṹṹ nyə́ nə́ bá bìŋ èyŢƼŋ té mà máá sóɁòlò nyə́
ŋgà ? à nə̀ yà dzíí nbŢ́ wà y(ə̀)’òò nyú nyú dzóm. Mà gbíní nâ mbòr’ànə̀
wə̀ wúán’ámvú dʒyũ. òsə́ kì’òtŢƼ mẅṹɁṹ, òtúɁú yà bṹṹ ràdyó òòkírí,
àfólò’èzìŋ wà yə̀ wóɁ n(ə)’éswá’ánə̀ ŋwúán. Wà dzó mə́ nə́ mə́
sóɁòlò’émwánə́ mfùlù. Yà mvús, yə̀ mə́bán, yà dŢ́Ţ́, mə̀ súmə̀ də́ vé ? é
nyáá nyí, mə̀ mə̀ sə́ mwánə́ bízìmà’àbə̀lə́ nyààŋ, w’ón(ə́)’émwánə́
bízìmà’àbə̀lə́ nyààŋ , wá fə̀’ònə́ ńsám(á)’óswá záɁá́ sóɁòlò. Mínàà myá
wú’ésí nyí.
280. á rrrrrrr !vŢ́Ţ̀Ţ̀Ţ̀Ţ̀ !
281. wà wóɁ və́ ná’áántŢlj yà ?
282. byá kə̀ yén’ánə́ bṹṹ aƼ dzə̀bə̀ !

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269.Nkogho allons nous en ! Quelqu’un peut mourir ici. Nous avons


tort, allons ! Akoma ne nous a effectivement pas donné de
convocations, allons-y. Il peut tuer quelqu’un là maintenant et ne pas
se présenter au tribinar (tribunal). Je jure devant Dieu, il a araison
(raison) hein !!! Allons-y, allons-nous en.
270.Et tous les soldats remontèrent, wouuoooo ! chez Akoma.
271.Donne-nous le convoqué !
272.On tapa rapidement [la convocation] : àtàgà-tàgà-tàgà,
àtchougou-tchàgà, tchougou tchàgà-báánglè, àtchogo-tchogo-tchogo-
báánglè, tchogo-tchogo-báánglè.
273.N’est-ce pas ?
274.Oui !
275.Atchogo- tchaga, tchogola-tchaga, àkárárang-káráráng-
káráráng, rrrrrrr, teng-rrrrrr, àdààdáà-dààdáà, tàrátàà, tchòò ! 90
[rire général du public]

276.Ils descendirent avec le ‘’convoqué’’ et retrouvèrent le fils de


Mfoulou. Celui-ci l’observa et dit : Ha bon !! Maintenant je suis
d’accord. Il se leva fə̀ə́ə́ŋ ! Bon, allons-y.
277.On les vit alors monter átsííin.
278.Vas-y, pousse-le ! [un soldat à un autre.]
279.Qui ? moi ? Tu penses que c’est une personne à pousser ? a nə̀
yá ? Tu penses quoi ? Tu penses que c’est parce qu’il y a des lois à
Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm et qu’on peut arrêter les gens… tu penses que
c’est parce qu’on est allé arrêter le fils de Mfoulou que moi je vais le
pousser ? A nə̀ yá ?! Que t’arrive-t-il ? Aurais-tu bu quelque chose ?
Je pense que quelqu’un est décédé chez toi, écoute bien les
communiqués à la radio ce soir, peut-être apprendras-tu que ton père
est mort. Tu me demandes de pousser Ndoutoume Mfoulou. Par le
dos, la nuque, les épaules, par où vais-je commencer. Bien, il est là,
moi je ne suis pas gradé, c’est toi qui est gradé, c’est toi aussi qui est
soldat de première classe, viens le pousser. Les plaisanteries que vous
faites ici bas…
280.rrrrrr !vŢŢ́ ŢŢŢ ![les gens convergeaient vers le lieu à palabres]
281.Tu entendais : Que se passe-t-il ?
282.Nous allons voir comment on enterre le second91.

90
Bruit de la machine à écrire.
91
Enterrer le second : assister à quelque chose d’insolite.

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283. aƼ ntŢ̀ yà ?
284. ètwáŋ mbà’ásŢ́mán ńdútúmú mfùlù ná’ámə́nə́ nyàà gbí ndá.
285. ndə̀ ndútúmú mfùlù’à nə́ nə́ ŋ̀wúwúb’ə̀ƀ. Yáá, bí yə̀ yáá yə̀mə́
mám mə́té, mə́ bə́ mə́ búrú búrú, ábŢ́ŋ byá zú má yə̀m é dáá dí.
286. ááá , ndútúmú mfùl nd(ə̀)’à nə́ nə́ ŋwú wúb’òòòòò,
287. mà kə́ dá yé’ánə́ bá bŢ̀ɁŢ̀lŢ̀.
288. ŋkáán !
289. rrrrrr, láàààààà, vwááás !
290. àkòmà nə́ mèdààŋ’ànelj ?
291. mə̀dààŋ nə́ mə́ nə̀’óné.
292. tá nə́ átə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’ébaƼŋ’ésə̀p’ànyíí’á sáláààààt ! tá nə́
mímvə́m myá fúŋá nə̀ ny(ə́)’ányù. á bə̀bə̀yá bŢ́ŋ bá sóɁ’ólẅí, bə̀
kpél’á bùrùɁ. À bə̀bə̀y’ósí. À bə̀rá wá mí’á bíná bə́ nə́ ólẅí, bə́ kpél’á
bùrùɁ. À téé áŋgŢ̀Ɂ ! áŋgŢ̀Ɂ ! áŋgŢ̀Ɂ ! áŋgŢ̀Ɂ ! á byèrè yà
mékàn’éétŢ̀’á lŢ̀Ţ̀Ţ̀Ţ̀t. èdùdùɁ étéé nyə́ mfáɁ yà mə̀yáá’ánə́’ótòŋ wá
lə̀nə́ mə̀kórá. Wà wóɁ và nə́ bŢ́Ţ́ bə́ nə́ bívóó. MũƸr, mìƑyé lə̀mũƸr,
átŢ̀bə̀yaljŋ.
293. yə̀ bə̀ká b’óyònò’ànə̀ valj ? àkòmà’ény(ə)’ààsílí.
294. bə̀ká b’óyònò nə́ mə́ nə̀ prìsáŋ.
295. bə̀ká b’óyòn’ásyũnə̀ yaljŋ. kə́ŋgə́lə́’èèlóp òyònò mwán’èkàŋ
àbṹṹ, àfə́bə́ kyṹ kàɁà bə̀m’àànyũbṹ, mə̀làŋlàŋ mbé ánə́ mwánə́
ŋgwán’ákiƼn’óbùr èndámə́ ndòŋ. Bə̀ká b’óyòn’ázaljɁ. Bə̀ká b’óyòn’á kaƼ
tŢ̀bŢ̀.
296. yə̀ mfùlù’ànə̀ và ?
297. mfùlù ná mə̀ nə̀.

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283. Que se passe-t-il ?


284. Etouang Mba a déposé une plainte contre Ndoutoume Mfoulou
parce que ce dernier est allé casser chez lui.
285. Ha bon !!! Ndoutoume Mfoulou est donc un voleur ! voilà !
Nous commençons maintenant à voir ces choses-là. Oui c’est choses-là
étaient bien cachées, l’heure de les découvrir a sonné.
286. Ha vraiment ! Ndoutoume Mfoulou était donc un
voleur’ooooo !!
287. Je vais voir comment on l’accuse.
288. Allons… Allons voir cela.
289. rrrrrr ! láaaaaa ! vwááás ! [les gens emplirent les lieux]
290. Akoma demanda : Où est Medang ?
291. Je suis par ici. Répondit Medang.
292. On vit alors entrer Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang-Esep. Ses
moustaches semblables à câbles électriques bougeaient frénétiquement.
Il leva son regard du côté où jacassaient des jeunes, ils ‘’tombèrent
áburuk’’92. Il ramena son regard vers le sol. Il lança le regard du côté
où se trouvaient les femmes, elles ‘’tombèrent áburuk’’. Il redirigea son
regard vers le sol. Il avança [d’un pas lourd] : ángoh!, ángoh! ángoh!
ángoh! puis alla poser délicatement les fesses sur une chaise álooot !!.
La sueur ruisselait du coté droit de son visage comme le ruisseau
ruisselle entre les roseaux. Tout le monde était silencieux. Maire,
michié le Maire s’est installé.
293. Beka Be Oyono est-il là ? C’est Akoma qui demande.
294. Je suis ‘’prisent’’ (présent) ! Répondit Beka Be Oyono.
295. Beka Be Oyono entra. C’est lui Kə́ngə́lə́-èlóp (la chenille
venimeuse) que Oyono fils d’Ekang engendra, la feuille qui ne tarde
jamais à se déchirer, Melàng-làng mbé, qui est neveu d’Aking-Obout
chez Ename Ndong. Il alla s’asseoir, tooooh !
296. Mfoulou est-il là ?
297. Je suis ! répondit Mfoulou.

92
Tomber ábùrùk : Faire silence.

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298. mfùl’á nyíí y’ákaƼ tŢ̀bŢ̀. mfùlù’á tŢ̀bə̀yá dzììì, ndútúmú mfùlù
ésáá. Òswán’ónáá ny(ə́)’ónyúú’áá tŢ́bə́ váá. À tŢ̀b’á dzúɁúlí, éééé,
átárá mə́yə̀ máŋgŢ̀ŋ, mə̀ə̀ wó də́ yá nũƸƀ.
299. àkòmà nə́ y(ə̀)’óndòò nàà’ásŢ́’àŋ ?
300. bə̀nə́’é ényə́ bá zwà nyə́ nyí.
301. òtá ánə́ bá zú’ànyə́ mə́twá’áyìììììt, tsììs. Bə́ẅṹ ḿbṹ mə́twá, bə́
bíí ny(ə́)’énàm’ádẅìrí dẅírí nyə̀ mə́twá’été áwòlòòòòt. Àtə́lə́ nyósí.
302. bə́n’énényə́ byá kə́’ókó, ókó, ókó !
303. ààà ! yà ŋgə́n’àà yə̀m’àyén
304. dàŋ dàŋ fŢ́ɁŢ́ kíkír’ààvá. Bə́rə́yán’à nyə́.
305. y(ə̀)’óndòò nàà’ásŢ́’àŋ ?
306. àkòmà’ààsílí ŋgə́ óndŢ̀Ţ̀ á syũnə̀ yaljŋ.
307. òkŢ́bə̀y’òyáb’ə́yó, aƼ túɁú f’àwóɁ
308. àkòmà’ààsílí ŋgə́ óndŢ̀Ţ̀ á syũnə̀ yaljŋ.
309. á syũnə̀ yaljŋ
310. tẅũyán nə́ nyə́ váá.
311. bə́ tẅṹ ny’á dzə̀ə̀ə̀ ! òtáá nə́ dʒí’éwŢ́bə́lə́ nyə́ ńló’ánə́ ókŢ̀bə́
kə̀káá áwŢ́bə́làààààn !
312. y’àkòmà’ény’álwé́ ṹ.
313. Yáá, malj mə́ lẅṹṹ.
314. èèè ! àà ntŢ̀ yà ?
315. àkòmà nə́’ò bṹṹyũ̀ !
316. óndŢ́ mwánə́ ŋgwán ḿfàŋ mə̀kŢ́Ɂ mfàŋ mə̀dzàp bə̀ŋgŢ̀n’éyàà.
ÒndŢ̀’ákíí y’àyòò àtŢ̀Ţ̀ míntsàŋ’ányù’ànə́ kósààà. Àmbár’óndŢ̀Ţ̀
òẅéƀ, ázòm(ò)’óndŢ̀Ţ̀ ówúáŋ. Nnóm’ààsə́ŋgŢ́né mùrá ndòòŋ, ŋgwànə̀
yə̀bìbáá yə̀’ńsáɁ bíbùrà’ébə̀ ŋkŢ́Ɂ’óndŢ̀ míŋkòò.

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298. Mfoulou entra et alla s’asseoir. C’est le père de Ndoutoume


Mfoulou 93 et c’est donc avec de la honte sur le corps qu’il alla
s’asseoir. Il tomba lourdement sur son siège ádzouhouli !! et s’écria :
hééé !! père Engbang Meye M’Ango, que vais-je entendre ?
299. Ondo de ma mère94 est-il arrivé ? Demanda Akoma.
300. C’est lui qui arrive là-bas !!! Lui répondit-on.
301. La voiture d’Ondo vint se garer lentement áyiliiit ! On alla
ouvrir la portière, le prit par le bras et le sortit délicatement de la
voiture áwoloooot. On dégagea l’un de ses pieds resté coincé.
302. On va par là ! par là! par là!
303. Haa ! Il ne voit plus très bien !
304. Il ne voit surtout pas bien le matin. Qu’on l’aide à monter !
305. Ondo de ma mère est-il déjà là ?
306. Akoma demande si Ondo est déjà arrivé !! repris quelqu’un
dans la foule.
307. Parle un peu plus fort, il n’entend plus très bien .
308. AKOMA DEMANDE SI ONDO EST ARRIVÉ !!
309. Oui il est là !
310. Installez-le !
311. On alla l’installer á dzəəə ! Son nez était aussi crochu qu’un
crochet à cacao, áwŢbelàààn !
312. Est-ce Akoma qui a appelé ? Demanda-t-il. [sa voix est
rouillée et son débit aussi lente que celui d’Akoma.]
313. Oui c’est moi qui vous ai convoqués.
314. Hééé ! que se passe-t-il ?
315. Ecoute seulement. Répondit Akoma.
316. C’est lui Ondo, le neveu de Mfàng-Mə̀kŢ́k, Mfàng–Mə̀dzàp,
chez Bengon’Eyaa. Ondo qui est aigre et amer, qui démange dans la
bouche telle la gale. Tu évites Ondo tu meurs, tu supportes Ondo, tu es
mort. Le mari d’Asengone-Moura Ndong de la tribu Yə̀bibàà de Nsáh-
Bíbùràra chez Nkogho Ondo Minko.

93
Mfoulou Engbang est en réalité l’oncle de Ndoutoumou Mfoulou. Ndoutoumou
est en réalité le fils de Eyegue Engbang, le petit frère de Mfoulou Engbang). C’est
lorsqu’il fut adulte que Ndoutoumou Eyegue décida de porter nom plus le nom de
son père, qu’il n’estimait pas assez ‘’fám’’ (courageux) mais plutôt celui de son
oncle Mfulu, le plus courageux du clan Meye M’Ango Ekang Nna Mengom.
94
Ondo de ma mère : Ondo le fils de ma mère. Ondo Mba est le frère d’Akoma.
Parler du fils de la mère revêt avant tout un caractère particulièrement affectueux.

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317. míná bâ nyə́ bə́ ŋgá kùr’mfìn bə́ bṹṹ éŋgbàŋ óndŢ̀Ţ̀. Èsáá
èŋgbàŋ ényá lelj’áátŢ̀bŢ̀. òndŢ̀ ḿbà, àtáá v(ə̀)’ósí.
318. àbŢ́Ţ́Ţ́Ţ́Ţ́ŋ, àkòmà nə́ mə̀dzà’ànə̀ velj

319. bə́ nə́ mə̀dzà’àsə́ kí vá, mə̀dzà’àà zú zù, mí táɁà tə̀má kŢ́bŢ́
kàɁà nə́ mə́dzàà sŢ́. mə̀dzà’ànə̀ ndzuljɁ’âkóró, wà yə̀mə̀ nə́ mə́dzàà’ànə̀
ndzuljɁ’ákóró.

320. àmú bá lẅṹ mə̀dzà ándá bə̀ kùràmə̀bũũ mwánə̀ mbá’évìnì


ékàŋ, àà kóró ábáá, à tə́bə̀yə̀’ásúbáá vá táŋ bìyŢ̀ŋ bínììƀ àbúlànə́
f(ə)’ábáá tàɁà kə̀ bá lẅṹ nyə́ mə́dzolj.
321. ààbŢ́Ţ́ n’ààbŢ̀bànə̀ nâ, àŋgá bṹ bwánə́ míŋkámá yá mìntə̀t
bə̀mìlìyŢ́ŋ, bàkúdùbìbù, bìŋgàndzîŋ. Mà wóɁ nə̀ mə̀dzàà tè, à bə̀lə́
mímbŢ́m’myṹƀ, à nə́ kàɁà yə̀m taƸŋ. Bə̀ndzíí yà bə̀ndũŋ àwàbaljŋ, kàɁà
yə̀mə́ bə́ tâŋ.

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317. C’est avec elle qu’il ‘’frappa le mur’’ et engendra Engbang


Ondo95. C’est son père qui vient de s’installer. C’est lui Ondo Mba. Il
fixait étrangement le sol.
318. quelque temps plus tard, Akoma demanda : Mais où est
Medza ?
319. Medza n’est pas encore là, Medza arrive bientôt, ne parlez pas
avant son arrivée, Medza vient bientôt. Medza se déplace
difficilement, tu sais bien que Medza se déplace très difficilement. Lui
répondit-on.
320. Lorsqu’on annonçait à Medza que Kouramebee fils de Mba
Evine Ekang souhaitait le voir, il était assis dans son corps-de-garde. Il
était sorti puis retourné dans son corps-de-garde à quatre reprises sans
parvenir à rejoindre la maison d’Akoma.
321. Il faut savoir qu’il a eu des centaines, des milliers, des
centaines de milliers des millions et des milliards (bingàndzîng)
d’enfants. Medza, ses belles filles, il ne connait pas leur nombre. Ses
petits enfants, arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits enfants, il
n’en connaît pas le nombre.

95
Dans une autre épopée (à paraître), Akue Obiang explique qu’Engbang Ondo est
en réalité le fils d’Akoma. Asengone Moura était la première épouse d’Akoma.
Lorsque celui-ci prit le pouvoir à Engóng, il dit aussitôt qu’il n’hésiterait pas à tuer
son premier enfant si celui-ci était un garçon, car son premier fils risquait un jour ou
l’autre de menacer son pouvoir. Lorsqu’Asengone Moura tomba enceinte, elle
dissimula la grossesse à son mari et donna naissance à Ondo Biyang. Akoma apprit
plus tard qu’elle avait eu un enfant, il eut pitié d’Ondo Biyang (qu’il ne sentait pas
assez puissant) et le laissa en vie. Assengone Mura tomba enceinte une seconde fois,
et cette fois Akoma le sut. Il ausculta le ventre et vit qu’un garçon s’y développait. Il
alla voir les sages au Ngingloo et leur dit qu’il fallait tuer sa femme et l’enfant
qu’elle portait. Les sages allèrent pour leur part informer Ondo Mba de la situation.
Celui-ci dit qu’il n’était pas d’accord avec les projets de son frère. Il proposa donc
qu’on égorgeât un mouton, qu’on repandît son sang dans le Ngingloo et qu’on fît
croire à Akoma qu’on avait égorgé sa femme. Ce qui fut fait. Il prit la femme et alla
la cacher chez Angoung Bere. La grossesse se développa et Assengone Moura
accoucha. Ondo Mba alla prendre l’enfant puis convoqua Akoma et lui annonça que
l’une de ses épouse à lui, (Ondo Mba), venait d’accoucher, et donc que lui venait
d’avoir un fils à qui il avait donné le nom d’Engbang fils de Ondo Mba. Akoma
regarda l’enfant et vit qu’il dégageait une grande puissance, qu’il était diabolique.
Akoma fut très surpris que son frère, qui n’a aucun vampire, puisse donner naissance
à un enfant avec de telles potentialités mystiques. Il demanda donc à Ondo Mba
l’autorisation de s’occuper personnellement de l’éducation ainsi que de l’initiation
du bébé Engbang Ondo, chose qu’Ondo Mba accepta naturellement.

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322. ényaƼ bŢ́ nâ, ábŢ́ŋ mímbŢ́ myə́ƀ mínə́ ándá, my’ákúmú nyá zə́
sílí màm ábáá, báá kŢ̀ bə̀yómə́ wŢljŋ. ÀbŢ́ŋ á bŢ̀ yá nà bə̀yóm bə́
mə̀nə̀y’ákóró, èyŢƼŋ té bə́ lẅũƸ yà mə́dzàà n’ákòmà’àà lẅṹ w’ànd’óyóp,
nyànə́ mə́dzà’ààkóró ábáá yàà tə́bə́’ású ńsèŋ vá, èyŢƼŋ tè mìmbŢ́ myṹƀ
myá yénə́ ny(ə́)’évẅíƀ. Bə́nə́’áwàlà bə́ nə́ nyà sílí byôm éd(ə́)’áálè.
Bə́ yṹbṹ vyòòòòò, mìntə̀rə́ mínsámá.

323. və̀ nə́ pə̀pá àbáá waƼ kə̀ yà éndá b’ààkòmá mbàà àwúlú wà lẅṹ,
òwúlà dzòɁòbə́ ẅè ŋgúmə̀ ŋgwàn, bə́ və́ yírə́ m’ààlú’étŢ̀m bíswá mə̀
və́ dzíb’àvə́ bídzí’éswá bìswá bí tŢ́Ţ́ mə̀ mvìn. ÈyŢ́ŋ té mbóló má yì
bìswá édə̀ má kə̀ mà sə̀ŋ bìdzí’ákyṹ’èté. ÀbŢ́ŋ té’éyŢ̀ŋ waƼ kə̀ yá
mə̀dzó, àfól(á)’èzìŋ bá yə́ mà bə̀rá yír’álú dì ètŢ̀m bíswá, ókə̀Ɂə̀ mə̀
mŢ̀n’éyŢ̀ŋ dí’ávóó, mə́ líɁí mà kù bìswá bə́ bŢ̀ mə̀ kàɁà bə̀rá yít.
324. à lárə́ mfə́Ɂə́ ẅí, tŢ́yíní mə̀wóm mwòòm, à kə̀Ɂə́ nyə́. nyî
tè’àkóró, ényí mbŢ́Ɂ(Ţ́)’áyũƼn.
325. òtá’ànə́ mə́ nəƼƀ ? mà wó nə́’édzóm’énə́ m’ónyúú dí é də̀ má kà
də́, mà kə̀ mà k’àdə́ bíváán yà bìkààŋ, yà bìkwáánə́ bí bínə́ŋgá. ÈyŢ́ŋ
tè wà yə̀ líɁ mə̀ tŢ̀Ţ̀ mvìnə̀ kàɁà mə̀ bə̀Ɂə̀ dzóm’ónyúú. AƼ ntŢ́’ábŢ́ŋ dí
və̀ nə́ ŋgə́ nyŢ̀ mwán’éŋgə́n mə̀ kàɁà kù bítóp w’òkuƼ mə́ byŢ́. mə̀ sə́
kyà bə̀r’á kóró mə́ yén’áá w(á)’éẅí vá.
326. à lárə́ mfə́Ɂə́ ẅí, mìntə̀rə̀ mítŢ́yíní míbṹƀ, à kə̀Ɂə́ nyə́. nyî
tè’àkóró, ényí mbŢ́Ɂ(Ţ́)’áyũƼn.
327. tàrə́ wáá kə̀ yaƼŋ, ààááŋ, mə̀ mà dzó n’àbŢ́ŋ wáá kə̀ yá tə̀má yén
mà lí tsíí’ààmŢ́, mə̀ mə̀sə́ kì’émbòr’áá kù mə̀’òŋgwárə́ mkpṹrṹ. ndómá
dʒũ y’éŋgə́nə́ dà símànə̀ mà ?
328. ààááààŋ
329. ààááŋ
330. à lárə́ mfə́Ɂə́ ẅí, ntə̀rə̀ tŢ́yíní, à kə̀Ɂə́ nyə́. ényí mbŢ́ɁŢ́ wòòò !

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322. Ce qui se passe c’est que ses belles, filles depuis leurs maisons,
souhaitent souvent lui demander des choses. Mais lorsqu’il est assis au
corps-de-garde [avec ses fils], les belles-filles ont peur de l’approcher
pour ne pas essuyer les représailles de leurs époux. Leurs époux
commencèrent à déserter le corps-de-garde lorsqu’on annonça à
Medza qu’il était attendu chez Akoma. C’est donc au moment où
Medza sort du corps-de-garde pour se rendre chez Akoma, que ses
belles-filles trouvent la liberté de l’approcher. C’est le moment idéal
pour aller lui demander des choses. Elles s’alignèrent, vioooo ! des
centaines de rangs. Une première se présente.
323. Oui ! Papa du corps-de-garde tu t’en vas, tu vas chez ton frère
Akoma Mba, tu vas souvent dormir un mois là-bas. On m’a frappé
cette nuit parce que je n’ai pas d’assiettes. Et puisque je n’ai pas
d’assiettes, je suis obligé de servir de la nourriture dans des feuilles et
c’est pour cette raison qu’il m’a frappé. Maintenant toi tu vas assister
aux palabres, tu ne reviendras certainement pas ce soir, or moi on
risque encore de me battre ce soir parce que je n’ai pas d’assiette. Il
faut que tu me donnes de l’argent pour que j’aille acheter de nouvelles
assiettes pour qu’on ne me batte plus.
324. Il fouilla dans cette poche, en sortit huit dizaines de mille et lui
donna. Celle-ci s’en alla, remplacée aussitôt par une autre.
325. Regarde, vois-tu comment je suis vêtue ? C’est avec cette
unique robe que je vais à l’Eglise, au marché et à la tontine des
femmes. Toi tu t’en vas, moi je ne peux pas rester ainsi vêtu. Ton fils
refuse de m’acheter des vêtements, c’est maintenant à toi de me les
acheter. Puisque j’ai enfin pu librement te rencontrer, je ne peux
m’en aller si tu ne me donnes rien pour de nouveaux vêtements.
326. Il fouilla dans une autre poche, en sortit deux centaines de
mille et lui donna. La deuxième s’en alla, remplacée aussitôt par une
autre belle-fille.
327. Tara tu t’en vas, oui tu t’en vas. Voila, regarde mes mains, je
suis en train de défricher mon champ avec mes mains, je n’ai personne
pour m’acheter une machette. Depuis que ton fils a une deuxième
épouse, il ne pense plus à moi.
328. Ha bon ??
329. Oui !
330. Il fouilla dans une autre poche, une centaine de mille et lui
donna. Une autre se pointa, woo.

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331. ò tá’ànə́ mə́ tə́lə́ mvín’ónyúú kàɁà sŢ́bə̀ ŋgàà ? waƼ kə̀ yáá
mə̀dzó, éswá áá lẅṹ w’ésíkẅiljŋ ŋgə́ mwánə́yaljŋ édzóm’ánə́ wá. ÈyŢ́ŋ
tè màɁà mà líɁí mə̀ tŢƼ òòkírí mà báá tà mvìn ńsə̀ŋ màɁà mà wóɁ
dzámə́ tè òswán. Mə̀ tŢ́Ţ́ kàɁà’é mŢ́nŢ̀’ má kwà ny’ásŢ́bŢ́ àmú mà
yũlũ bwán’ágbiljŋ. Və̀ tàrə́ wá wá kù mè sŢ́bə́ vá yà ŋgúmə́ fàmíí mə̀
bə̀lə́.
332. à lárə́ mfə́Ɂə́ ẅí, mìntə̀rə̀ mítŢ́yíní míláá, à kə̀Ɂə́ nyə́. nyî
tè’àkóró, ényí mbŢ́Ɂ(Ţ́)’áyũƼn. àlú átà àbúlú búlán’ándá
333. kíkírì, ákórò yaljŋ, mìmbŢ́ myṹƀ mí tŢ́Ţ́ mə́ndá, bá bə̀’ébŢ́ bṹƀ
bə́ téé yàŋ bə́ syṹn ńsèŋ éyŢ̀ŋ dáá. ÀbŢ́ŋ mímbŢ́ myṹƀ mí nə́ nyàà bə̀rá
zú sílìí màm, éésə́ fə̀Ɂ. ábə́rə̀ yaljŋ.
334. yə̀ mə̀dzàà’ásyũnə̀ yaljŋ ?
335. bə́n’ààááŋ !
336. kə̀Ɂə̀yánə́ ny’étŢlj’énə́n !
337. bə́n’átŢ̀bə̀yá’ààyàp.
338. átŢ̀bə̀yá dzə̀ə̀ə̀. Nyá yə́Ɂə̀bə̀, nló’ókpél’ádŢ́́Ţ́, fŢ́ɁŢ́ və̀ mìŋkŢ̀ŋ
mìŋkŢ̀ŋ kòòòòòò ! nyáɁá àà yə̀mə̀ nə́ bá tyṹ yá. BáɁá bá lẅṹ lẅṹ
ny’ébùlàndùmú. Àà yə̀mə̀ nə́ bá dzó dzé ? à yə̀mə̀ və̀ nə́ né bə́ dzóó nə́
móɁ’ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m bá bŢ̀ dzàm’òsí dzàm’òkàà vóm’ézìŋ, bə́ə́ fú
táŋ náá, tááŋ nàá è də̀ dàɁ’ééƑímə̀ yàŋ à mə́dzà wàɁà váɁ. È
ny’àáyə́mə́ váá. Èdí n’ábí ŋgáá á bə̀mə̀ də̀ mbòr’ònyúú, kàɁàààà. Ànə̀
və̀ kúúm.

339. kə́ mí wóɁ yá ŋgà


340. ààááŋ !

341. àmú kúmá yà kúm, mvùt y’ààbə̀lə̀ byóm ómŢ́. mvùr’ètámə́


mvùt, àà bə̀bə̀lə̀ byóm’ómŢ́ nyáɁ(á)’ànə̀ étám, kúmá én’étám, kúm
dàɁ’ènə́ f’ètám. Èdə̀ mə̀dzà’ànə́ kúm.

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331. Tu as vu comment je suis toute sale ? Tu as vu comment je suis


toute sale parce que je n’ai plus de savon ? Tu t’en vas assister aux
palabres, ton frère ou ton père, je ne sais pas trop t’a appelé, et c’est
moi qu’on traitera derrière de sale et moi j’ai honte de cela. Je n’ai pas
assez d’argent pour acheter du savon parce que j’élève beaucoup
d’enfants, donc Tara c’est toi qui dois payer mon savon ainsi que celui
des enfants.
332. Il fouilla dans une autre poche, trois centaines de mille et lui
donna. Une autre se pointa, puis une autre. La nuit tomba à ce rythme
là et il rentra chez lui.
333. Le lendemain, alors que se belles filles étaient chez elles, il
sortit en même temps que ses fils. Les belles-filles ne peuvent plus à
ce moment là lui demander quoi que ce soit. Il monta enfin chez
Akoma.
334. Medza est-il finalement arrivé ?
335. Oui, il est là !
336. Donnez-lui un grand fauteuil.
337. Il est assis depuis longtemps.
338. Medza alla s’asseoir dzəəə ! À peine s’adossait-il que sa tête
tomba en arrière et il commença à ronfler, kooo ! La palabre ne le
concerne vraiment pas, on l’appelle tout simplement par ébùlà-ndùm
(pour qu’il soit quand même présent comme dans une bagarre
générale). Il ne sait d’ailleurs pas de quoi il est question. Tout ce qu’il
sait, c’est que lorsqu’on dit que le clan Ekang-Nna-Mengom organise
une manifestation, qu’ils ont réuni de l’argent, et qu’il manque une
certaine somme… Medza donne ! C’est à ce moment qu’il intervient.
Prendre une arme et la pointer sur quelqu’un… jamais ! Cà, il ne
connaît pas. Il est simplement ‘’Kúm’’ (richissime).
339. Comprenez-vous ?
340. Oui !

341. kúmá, et kúm, mvut et aa bələ byóm ómŢ́. Il y a une très grande
différence entre ‘’mvùt’’ (celui dont les biens fructifient) ‘’àà bələ
byóm ómŢ́’’ (celui qui a souvent des biens), Kúmá (riche) et ‘’Kúm’’
(richissime). Medza est donc Kúm.

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342. ànə́ bí tŢ́Ţ́’ógàbŢƸŋ, kúm’énə̀ dzàá dzàá. Ngúrá gàbŢ́ŋ bí tŢ́Ţ́


bə̀rèʒyŢƸŋ èbuljulj, bí bə́lə́ kúmə́ dzáá, və̀ bòŋgò. Bòŋgò’ényà nə́ kúm. Fə́
ésə́. é mbòr’ànə̀ wà dzó nàà, màɁà mə̀ nə́ fə́ vá’ánə́ bòŋgò, mìnàá.
Nyũ̀ nə́ bòŋgò’étám, prèsìdáŋ bòŋgò ény’ànə́ kúm. Èkòmà kúb wá
kàm’àdə́’éná ŋkyũƼ dilj ényə́ nyá ná dŢ́.

343. kə́ mí wóɁ yá ŋgà


344. ààááŋ !

345. é míníŋgá wá tŢ̀b’àny’á mə̀búnə́ nyí, ény’àn’ányə́. é mwánə́


ẅũ wá tŢ̀b’ànyá mə̀búnə́ nyí aƼ ntŢ̀ fŢ̀ŋsyònṹr, ŋgə́ tà bòŋgò ngàá sə̀ kì
nyə́. bòŋgò’ényà nə́ kúm. Wà sŢ́’á máŋ’áyṹt, ómə̀nə̀yá kẅí bə́ kaƼlàrà
bə́sə̀, òóntŢ́ yá íntèlètẅṹl.

346. ŋgàà ?
347. òòwé !

348. ókórə̀ yà váá, òsyũn’ó gàbŢ̀ŋ wònə́ wà dzə́ŋ étŢlj, ŋgə́


bòŋgò’àŋgə́n kàhə̀ wə̀ d’ávə́, òbə̀lə́ dŢ́ ŋgààà ?

349. kàɁà
350. bòŋgó’ényà nə́ kúm.
351. mə̀dzà’ákà’átŢ̀bŢ̀.
352. ndútúmú mfúl’ànè ?
353. èmwán’ḿfùlù nə́ mà nyí.
354. àtŢƼ v’èvó èvóó’ákùɁ’ólų́.
355. ètwáŋ mbà’ànè ?
356. ètwáŋ nə́ mà nyí.
357. tə́bə́yə́ òbə̀lə̀ yà ?
358. ètwáŋ álárə̀yá mfə́Ɂ, mìntə̀rə̀ mítŢ́yíní míbṹƀ yà tŢ́yínà
mə̀wómə́ zàŋgbáá yà tŢ́yín’étân.
359. àkŢljŋ sŢ́mán’édŢ́Ţ́
360. ààáŋ ! àngòn’àné ?
361. àkòn’éndáɁá nə́ mə́ nə̀ prìzáŋ.

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342. Nous vivons au Gabon, il n’y a qu’un seul et unique Kúm. Des
neufs régions qui composent le Gabon, nous n’avons qu’un seul Kúm,
c’est Bongo, il n’y en a pas d’autres. Celui qui viendra te dire : ‘’moi
je suis aussi riche que Bongo’’ n’est qu’un menteur. Il n’y a que
Bongo, le président Bongo, seul lui est Kúm. La mère poule que tu
protèges au fond de ta cuisine est à lui.
343. N’est-ce pas ?!
344. Oui !
345. Ta femme dont tu es si fier est également à lui. Le fils dont tu
es si fier et qui est aujourd’hui fonctionnaire, c’est grâce à Bongo
qu’il l’est. C’est Bongo qui est Kúm. Tu reviens de l’autre coté de la
mer, tu as fait de grandes études, tu sors avec tous les diplômes, tu te
dis intélétẅél (intellectuel),
346. N’est-ce pas ?!
347. Oui !
348. Tu sors donc de là, tu arrives au Gabon et tu dis que tu
cherches un poste, si Bongo ne te l’offre pas, penses-tu que tu peux
l’occuper ?
349. Non !
350. C’est Bongo qui est Kúm.

351. Medza s’installa donc.


352. Où est Ndoutoume Mfoulou ?
353. Je suis ici, répondit le fils de Mfoulou.
354. Il était assis dans un coin de la salle, et était tout silencieux.
355. Où est Etouang Mba ?
356. Je suis là,
357. Lève-toi ! Que veux-tu ?
358. Etouang fouilla dans sa poche, il en sorti deux centaines, sept
dizaines et cinq mille.
359. Voici la caution pour la plainte96.
360. Très bien !! Ou est Angone ?
361. Je suis prisent répondit, Akone Endaha 97.

96
Dans le tribunal coutumier fang, le plaignant verse une caution. Celle-ci est
remboursée par la partie adverse. Le montant de la caution reflète la gravité que le
plaignant souhaite donner à son affaire. La somme déposée dépasse rarement les
100.000 francs elle revient au tribunal puisque le plaignant est remboursé par la
partie adverse.
97
Angone Endong a pour sobriquet Akone-Endaha autrement dit le ‘’piler bancal’’
qui tient des deux cotés. Sa devise dit andaha Bekon, andaha émo ‘’il a un pied chez
les morts et un pied chez les vivants’’.

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362. bə́ nə́’ényə̀ mə̀dzó mə́ wúl’átéré’ébə̀ walj. ÈyŢ̀ŋ té bá bə́rə́


ńkòl’óyób’óné. Wá wá térà kŢ́bə́ ẅéŋ, mə̀dzó mə́ sŢ́Ţ́ sŢ́Ţ́ mə́ zú byâ
kẅũ óné, bə̀ʒų́ʒų bə́ kíɁí.
363. àngònə̀ nə́
364. ééééé ! àáááààààŋ ! ndútúmú mfùlù !
365. ndútúmú mfùlù nə́ màyə́bə́
366. ètwáŋ à sŢ́mànə̀yá wá, zàƢá búlàn’ákŢ̀ŋ sŢ́mán bíkà. MaƼ
ŋgŢ́vìnà, sí nŢ̀ŋ mìŋwán énə́ kàɁà nŢƼŋ àkòn’éndáɁá, maƼ ŋgə́ŋgə́rə́ kón
zòŋ’èkáɁà mìŋkùrà ǹnóm ŋgwàn’èsákpèlè, maƼ má kíɁí mə́dzó və̀
ríglə̀mâŋ.
367. ndútúmú mfùlù’àlárá ámfə́Ɂ mìntə̀rə̀ mítŢ́yíní míbṹƀ yà tŢ́yínà
mə̀wómə́ zàŋgbáá yà tŢ́yín’étân, á byèrə̀yà’átə́bə̀lə̀.
368. ètwáŋ !
369. àtẅáŋ nə́ màyə́bə́.
370. kŢ́bə́yə́, wà sŢ́mànə̀ mwánə́ mfùl’àkàlə̀ dzè ?
371. mà sŢ́màn’émwánə́ mfùl’àmú nàà, ndútúmú mfùlù nyí ànə̀
ŋ̀wúwúp. Ndə̀ nté bíí bə́lə́ ny’éŋgóŋ zŢ̀Ɂə̀ mə̀ŋgàmà, bə̀nyábòrò bə́
sŢ̀bə̀yà wúp. Èwúb’ńdútúmú mfùlù’óókẅí’émuƼ. Ndútúmú mfùl’àvə́
má màɁà və́ nyə́, ààzù mà bə̀r’á wúbə́ wúp. Wúb’óókẅánalj,
ŋwúwúb’éwàẅí. Ngə́ bìnə̀ŋgá bə́ nə̀ vá, yə̀mánə̀ nâ ŋ̀wúwúb’éwà ẅí.
ŋgə́ bŢ́Ţ́ŋ bə́ nə̀ vá, yə̀mánə̀ nâ ŋwúwúb’éwà ẅí. Ngə́ làrmé’ásə̀Ɂə̀ ànə̀
vá, yə̀mánə̀ nâ ŋwúwúb’éwà ẅí. Ngə́ bə́yə́ŋ bə́ nə̀’éŋgóŋ zŢ̀Ɂə̀
mə̀ŋgàmà, yə̀má́ nə̀ nâ ŋwúwúb’éwà ẅí.
372. ndútúmú mfùlù éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀’ààbə́ mà gbí ndá’ààlú. ÈyŢ̀ŋ
tè’aƼnŢ̀ŋ mə̀ ntə̀rə́ mìlìyŢ̀ŋ y’ààbyə̀r’àyolj. ÀànŢ̀ŋ mə̀ ny’ákálə́ yə́ nâ, mà
kúm’àyə́ kìlì bŢ́ŋ’ábyũ. Ànə́ máá zə̀ vòté krèdí ébə̀ mèdzà m’ótùɁù,
mə̀dzà’àkə̀Ɂə́ mə̀ ntə̀rə́ mìlìyŢljŋ.

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362. Les palabres commencent toujours par toi avant de remonter


vers nous. C’est donc à toi de prendre la parole, ces paroles viendront
nous trouver ici et les juju (juges) trancheront.
363. Angone prit la parole [sa voix est semblable à celle d’une
personne ayant ingurgité plus d’une bouteille de vin de palme].
364. Eééééé !!! Aàááànn ! Ndoutoume Mfoulou !
365. Mà yə́bə́, (je réponds) répondit Ndoutoume Mfoulou
366. Etouang a porté plainte contre toi, viens rembourser la caution
pour qu’on débute enfin la palabre. Moi… NgŢ́vinà (gouverneur), la
terre prend les morts mais ne prendra jamais Akone Endaha ; moi…
fantôme cruel, courage en ballots, beau-fils de la tribu Esamkpèlè ;
moi… je tranche la palabre avec riglement (‘’règlement’’ : selon la
loi).
367. Ndoutoume Mfoulou fouilla dans sa poche, deux centaines,
sept dizaines et cinq, il déposa sur la table.
368. Etouang !
369. Mà yə́bə́, répondit Etouang Mba.
370. Parle ! Pourquoi portes-tu plainte contre le fils de Mfoulou ?
371. Je porte plainte contre le fils de Mfoulou parce que…
Ndoutoume Mfoulou ici présent est un voleur. Nous vivons avec lui
depuis longtemps à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, on traite certaines
personnes de voleuses alors que Ndoutoume Mfoulou lui aussi vole.
Le vol de Ndoutoume Mfoulou sortira aujourd’hui. Ndoutoume
Mfoulou a le même âge que moi, moi j’ai le même âge que lui, et lui
vient me voler. Ses aptitudes de voleur sont mises au grand jour. Cette
personne est un voleur. S’il y a des femmes dans l’assistance, sachez
que cette personne est un voleur ; s’il y a des jeunes dans l’assistance,
sachez que cette personne est un voleur ; si toute l’armée est là, sachez
que cette personne est un voleur ; s’il y a des étrangers à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm, qu’ils sachent que cette personne est un voleur.
372. Ndoutoume Mfoulou Engbang Meye est venu casser chez moi
cette nuit. Il m’a dérobé cent millions et des poussières. Il me les vole
parce que j’ai envie d’interdire le poker aux jeunes. Je suis donc allé
‘’voter’’ un crédit chez Medza M’otougou, et Medza m’a prêté cent
millions.

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373. Ànə́ má́ nŢ́ŋ wə́ mə̀ kə́ bə̀r’ádʒèɁè ńsə̀ŋ’ókàlà, mə̀nə́ bŢ́Ţ́ŋ yà
bə̀nyábòrò bə́sə̀Ɂè bə́ zù dŢ̀’ábyũ. Zàm’áádzó náá, bə́ táɁà
bə̀r’ádŢ̀’ábyũ, bə̀ krètyṹŋ bə́sə̀Ɂə̀ və̀ ndŢ̀án. Mà wóɁ d’àbé, ábŢ́ŋ mə̀
nə́ prétrə̀. Ngə́ mà dzó nə́ mà kìlì bŢ́Ţ́ŋ ábyũ, bŢ́Ţ́ŋ bə́sə̀Ɂə̀ bə́ záɁá dŢ̀,
émbór’ásə̀ ááyə̀ kíɁ ńntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ, mbò tè’ényə̀ má yə̀ kə̀Ɂə́ kálàrə̀ nə́
kə̀lə́ wà dŢ̀. wó nŢƼŋ nŢ́ŋ bòt, ébòrə̀ wá kə̀ wà dŢ̀’àbŢ́, ndə̀ wá’ònə́ və́ sí
mvùt.
374. ábŢ́ŋ bə́ sŢ́ yàŋ, táŋ’àvə́ ŋgúmə́ sŢ́nŢ́ bə́ dŢ̀Ţ̀ kàɁà
f’eƼmbòr’ààkíɁ míntə̀rè mítŢ́yíní míláá, mə̀náá ntŢ́
n’émbórásə̀Ɂ’ààkórò ńsə̀ŋ’ókàlà vá nà’ààkə̀ éndá dzṹ, mbò tè’ààsìƀé
və̀ kálàrà àkóró y’éyŢ̀ŋ dí ààkẅí’áwú dám, maƼ yə̀ bə̀r’ádŢ̀.
375. à nə́ báá mə̀nà tsénə́ bə́kálàrə̀ bə́té bə́sə̀ bòrə̀ báá vwàr’àbyũ.
Ànə̀ báá mànə̀ kə̀, é zə́ mə́dààŋ ny’álíɁí, nyíní mà bə̀r’àdŢ̀. À nə́ máá
dzó nyə́ ná mwàn mà kúmú wà yə́ kìl’ábyũ, byá wà bí tə̀m’ádŢ̀.
Àkórə̀yè, àkə̀l’àkòló mŢ́n’àtán àzàɁà dŢ̀, mə̀ dzáɁá. Àn’áá bŢ́ n’áwàlà
dí ábŢ̀ŋ ákàá bə̀rá kòló mŢ́nŢ́ yà mà’ààmə̀nə́ ny’àdzí’ábím’áŋgá
sŢ́’ádŢ́, ndútùmú mfùl’àkúlú.
376. émbòr’àbə̀lə́ ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ yà bìzààzàà bí bə̀r’áyolj, mbò tè’ényə́
bá dzí ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ yà bìzààzàà bí bə̀r’áyó ètŢ̀mə̀ síní mə̀wóm mə́tán.
377. mí wóɁə̀ yá ŋgàà
378. àkàààà !
379. aƼ mə̀nə̀ mà dʒíbə́ mŢ̀n’ádzíp. Mə̀ə̀ mbə́ vòté krèdí’ébə̀ mə̀dzà
m’ótùɁù, mŢ̀nə́ tè mè yə̀ ny’âbúlán kàɁà sə̀làn. ÈyŢ́ŋ tè bá zù mà dzí
ńtə̀rə́ mìlììyŢ́ŋ yàà bə̀t ètŢ̀m’áwómə́ dŢ́lə́ dáá. Yə̀ sə̀ wúb’éwŢ̀Ţ̀.
Èvómə́ má dzó nà’ààbə́ mà dzíb’éwŢ̀Ţ̀. Ng’ámə̀nə́ mà dzí mŢ́nə́ telj
mə̀nə́ bíí mbə̀r’àdŢ̀ òkírí, nyín’ààááŋ. ÀbŢ̀’ŋ mə́ bə̀r’áákə́ mə̀n’ákòló
mŢ́nŢ́ y’ààzə́ bə̀r’átŢ̀bŢ̀ ńsə̀ŋ ókàlà, á kə́ nyá lẅṹ, àà lómə́ mə́ ná’àsə́
bə̀r’ábũɁ’ékuljm, y’ààk(ə̀)’áfṹ’émú sŢ́nŢ́.
380. ndútúmú mfùlù ényàà dzó mə́ dŢ́. àà dzó mə́ náá, ànə́ ŋgúrá
mbòr’ómvóɁ mə́yə̀. ŋgə́ bá yə̀mə̀ ny(ə́)’éwòlà éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm yə̀
bá yə̀m ny(ə́)’éwòlà’àkál’ábyũ.

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373. Je pris cet argent et suis allé le déposer sur une natte de poker
afin que jeunes et adultes viennent jouer. Dieu dit de ne pas jouer au
poker, or tous les chrétiens y jouent. Cela ne me plaît pas parce que je
suis prêtre. Pour le leur interdire, j’ai invité tout le monde à venir
jouer. La seule personne qui aura raflé les cent millions, c’est à cette
personne que je délivrerai le papier pour qu’elle continue de jouer.
‘’C’est toi qui prendras ceux avec qui tu joueras, car, c’est toi qui peux
enrichir le pays’’.
374. Les participants à ce tournoi ont joué pendant près d’une
semaine, et aucun n’a pu gagner plus de trois centaines de mille. Tous
ceux qui quittaient la natte de poker et partaient chez eux devaient
signer un papier (disant) « dès maintenant jusqu’au jour de ma mort, je
ne jouerai plus ».
375. Tout le monde signa ce papier. Ils s’en allèrent tous, Ze
Medang ici présent resta, (il dit :) « je continue de jouer ». « Mon fils
je souhaiterais t’interdire le poker, jouons ensemble » lui dis-je. Il alla
alors, à plusieurs reprises chercher de l’argent, pour venir jouer contre
moi, et chaque fois, je l’emportais. Il s’en alla après que je l’ai bouffé
une énième fois, puis revint accompagné de Ndoutoume Mfoulou.
376. Celui qui a cent millions et des bizàà-zàà (des poussières),
c’est à cette personne que l’on bouffe cent millions et des bizàà-zàà à
cause de cinquante centimes !!
377. Comprenez-vous bien ?
378. Oui !
379. Il a volé mon argent ! C’est moi qui suis allé voter un crédit
chez Medza M’Otougou, cet argent je vais le rembourser sans faute.
Maintenant on vient me bouffer cent millions et plus avec une seule
pièce de cinquante francs ! N’est-ce pas là du vol ? Je dis donc qu’il
m’a volé. Il a raflé tout mon argent.. je lui ai demandé qu’on se
retrouve le lendemain pour reprendre la partie, il était d’accord. Je suis
donc une fois de plus allé emprunter de l’argent, suis revenu
m’installer sur la natte de poker. Lorsque j’envoie l’appeler, il me
répond qu’il ne peut pas abattre une souche d’arbre et qu’il ne va pas
en brousse le dimanche.
380. C’est Ndoutoume Mfoulou qui ose me le dit ! Il a envoyé me
dire qu’il était une personne ‘’entière’’ au sein du clan Meye, si on
connaissait son nom à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, ce n’est pas grâce au
poker.

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381. Nté’ábə́lə̀yá nyṹ’ààbùm, átér’átŢ̀b’ńsə̀ŋ’ókàlà v’èẅí’áábə́, aƼ yə̀


bə̀r’ádŢ̀. Ndà’àyílí ná’àdzíbí’édàà bə́ mà dzíbə́ ŋgàà. À búlánə́
m’émŢ́nə́ wŢ̀m.
382. mèlŢ́ mə́ bṹṹy’ááŋ
383. mə́ bṹṹyə́ mvə́t

384. àkə́ŋ mànà mà kə́y’élùgù mìnlàm,


385. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
386. óóóóó !
387. àná fùlàbòbòmò’ànə̀
388. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
389. óóóóó !
390. á mə̀nə́’émwánə́’óbyàŋ’ásùmù, òvón’ásùmù
391. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
392. óóóóó !
393. kə́ mə̀ nə̀ mŢ́Ţ́ŋ yə̀ bíkáŋ yà bìkùɁú
394. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
395. óóóóó !
396. kə́ mə̀ nə̀ mŢ́Ţ́ŋ yə̀ bìkùɁú òvón’élòŋgà
397. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
398. óóóóó !
399. kə́ mə̀ nə̀ mŢ́Ţ́ŋ yə̀ mə́lə̀m’óvón’óbyàŋ
400. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
401. óóóóó !
402. nyín’àkẅṹ mŢ́ŋ y’á tŢ̀Ţ̀ ódó’ékə̀Ɂə̀
403. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
404. óóóóó !
405. kə́ mə̀ nə̀ mŢ́Ţ́ŋ yə̀ mìnsə́l’òvónó mvŢ̀mŢ̀
406. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
407. kə́ mə̀ nə̀ mŢ́Ţ́ŋ yə̀ bíyèn ŋkŢ́Ɂ’ézòò
408. óóóóó !
409. túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
410. óóóóó !
411. kə́ mə̀ nə̀ mŢ́Ţ́ŋ yə̀’òfwás yà bìyèn
412. mŢ́Ţ́ŋ yə̀ ŋkŢ̀Ɂ’èsíí

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381. Depuis qu’il est sorti du ventre de sa mère, il ne s’est jamais


installé sur une natte de poker, c’était la première fois, il s’est enrichi,
et ne reviendra pas jouer. Il est donc venu me voler ! Qu’il me
rembourse mon argent !
382. Que les oreilles écoutent !
383. Qu’elles écoutent le Mvet !

384. Akeng-Mana je suis Elùgù-minlàm,


385. Écoutez-moi bien !
386. Oui !
387. Je suis Fulabobomo,
388. Écoutez-moi bien !
389. Oui !
390. Je suis le fils d’Obiang Assoumou, Ovono Assoumou,
391. Écoutez-moi bien !
392. Oui !
393. Je suis fils de Bikang et Bikuhu,98
394. Écoutez-moi bien !
395. Oui !
396. Je suis fils de Bikuhu chez Ovono Elonga,
397. Écoutez-moi bien !
398. Oui !
399. Je suis fils de Meleme chez Ovono Obiang,
400. Écoutez-moi bien !
401. Oui !
402. Je parle d’Akue fil de Thoo chez Ondo Ekehe,
403. Écoutez-moi bien !
404. Oui !
405. Je suis fils de Minsele chez Ovono Mvomo,
406. Écoutez-moi bien !
407. Oui !
408. Je suis fils de Biyèn chez Nkoho Ezoo,
409. Écoutez-moi bien !
410. Oui !
411. Je suis fils d’Ofwas et Biyèn,
412. Le fils de NkŢk-Esi99 !

98
Fil de Bikang et Bikuhu : Originaire de Bikiang et Bikuhu
99
Deuxième village occupé par la famille d’Akue Obiang avant son installation à
Awoua.

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413. óóóóó !
414. nyín’àkẅṹ mŢ́ŋ y’á kònò mbúlú ndòòŋ
415. mŢ́Ţ́ŋ yə̀zàmə̀lə́n
416. óóóóó !
417. bə́lə́bə́lá ná túɁánə́ə́ mà bṹṹ !
418. óóóóó !
419. mà dzó ná bŢ̀bə́dzaljŋ ŋgə́ mí bə́rə̀yá mə̀kíŋ
420. óóóóó !
421. ŋgə́ mí bə́rə̀yá mə̀kíŋ á bə́rə̀ bə́rə́
422. mí sìlí fə̀ mə̀kíŋ
423. óóóóó !
424. bə́lə́bə́lá àkẅṹ’ámbə̀l’édzalj(m)’dṹƀ !
425. óóóóó !
426. nyíní mà kŢ́b’ànə́ míŋkúú yà mìmbũƀ,
427. mà dùŋàn’ə́ bə́ràdyó !
428. óóóóó !
429. bŢ̀bə́dzaljŋ mín’ávàrə́ fà wóɁə́ yá
430. óóóóó !
431. mèè dzí kŢ̀bə́ fùlàsí ŋgə́’éŋgìs
432. maƼ kŢ́bə́ kì bə̀ pàƀá
433. óóóóó !
434. bŢ̀bə́dzaljŋ mín’ávàrə́ fà wóɁə́ yá
435. óóóóó !
436. maƼ kŢ́bə́ kì bìdʒíŋ ŋgə́ mə́nà
437. maƼ kŢ́bə́ kì mìmbàmbá
438. óóóóó !
439. bŢ̀bə́dzaljŋ mín’ávàrə́ fà wóɁə́ yá

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413. Oui !
414. C’est Akue, fils de Kono chez Mboulou Ndong,
415. Le fils de Zàmə̀lə́n ;
416. Oui !
417. Belebela , écoutez-moi bien!
418. Oui !
419. Je dis, mes frères, si vous élevez vos voix !
420. Oui !
421. Si vous élevez, et élevez vos voix,
422. Abaissez ensuite vos voix !
423. Oui !
424. Belebela, Akue est dans son dada !
425. Oui !
426. Alors, je parle comme minkúú100, comme mimbũ̀gn101,
427. je bourdonne à la radio !
428. Oui !
429. Frère, pourquoi ne saisissez-vous pas ?
430. Oui !
431. Je ne parle ni fùlàsí, ni inglis,
432. Je ne parle pas le pagna102.
433. Oui !
434. Frère, pourquoi ne saisissez-vous pas ?
435. Oui !
436. Je ne parle ni bidjin, ni mə̀nà,
437. Je ne parle pas mimbamba. 103
438. Oui !
439. Frère, pourquoi ne saisissez-vous pas ?

100
Minkúú : monoxyles à fente ou tambour à fente. Singulier : ŋ̀kúú.

101
Mimbũgn : tambour à membrane (membranophone) vertical. Singulier : mbũgn
102
fùlàsí ni inglis, je ne parle pas le pagna : ni français, ni anglais, ni espagnol.
103
Bidjin ‘’pidgin’’ ; mə̀nà ‘’ mina’’ (langue d’Afrique de l’Ouest), mimbamba
‘’lembaama’’ langue bantu du Gabon, c’est la langue des Obamba.

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440. óóóóó !
441. mà kŢ́bə́’ntúmú’ńnə́n, ńnə́n, ńnə́n, ńnə́n,
442. ànə̀ ntúmù y’ógàbŢ́ŋ
443. óóóóó !
444. ntúmù yə̀ bítaljmə́ y’òòyə̀m
445. k(ə́)’ényə́ myá yə̀m’àwóɁ ?
446. óóóóó !
447. èlúɁú mílám’àkẅṹ’ámbə̀l’édzá(m)’dṹƀ
448. óóóóó !
449. bə́zá bə́zá bə́zá
450. bə̀zá bá́ kə́ sṹbán’ápàƀá ?
451. óóóóó !
452. fùlàbòbòmò àkẅṹ’ámbə̀l’édzá(m)’dṹƀ
453. óóóóó !
454. bə́zá bə́zá bə́zá
455. bə̀zá bá́ kə́ sṹbán’ápàƀá ?
456. óóóóó !
457. ŋkùm’ḿbòmə́yòò àtə́bə́
458. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ malj kəlj sṹbaljnəlj pàƀalj
459. óóóóó !
460. òvòn’àlóɁ(ó)’édùù’àtə́bə́
461. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ malj kəlj sṹbaljnəlj pàƀalj
462. óóóóó !
463. èdú’óbàm’éŋgàɁà’àtə́bə́
464. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ malj kəlj sṹbaljnəlj pàƀalj
465. óóóóó !
466. àmwíí èdùyáá’àtə́bə́
467. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ malj kəlj sṹbaljnəlj pàƀalj

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440. Oui !
441. Je parle le grand, le très grand, le très très grand Ntumu104
442. C’est le Ntumu du Gabon.
443. Oui !
444. Le ntúmú de Bitam et Oyem,
445. N’est-ce pas celui que vous comprenez ?
446. Oui !
447. Elùgù-minlàm Akue est dans son dada !
448. Oui !
449. Alors, qui, qui et qui,
450. Qui va se faire soigner au pagna105 ?
451. Oui !
452. Fula-Bobomo, Akue est dans son dada !
453. Oui !
454. Alors, qui, qui et qui,
455. Qui va se faire soigner au pagna ?
456. Oui !
457. Nkoum Mbomoyo se leva, (et dit)
458. ‘’Ondo Bekoho, je vais me faire soigner au Pagna !’’
459. Oui !
460. Ovono Allogho Edou se leva,
461. ‘’Ondo Bekoho, je vais me faire soigner au Pagna !’’
462. Oui !
463. Edou Obama Engaha se leva,
464. ‘’Ondo Bekoho, je vais me faire soigner au Pagna !’’
465. Oui !
466. Amwii Edouya se leva,
467. ‘’Ondo Bekoho, je vais me faire soigner au Pagna !’’

104
Le ntumu est une variante dialectale de la langue fang. Elle est parlée au Sud
Cameroun, au Nord du Gabon et en Guinée –Equatoriale
105
Nom donné à la Guinée-Equatoriale qui est une ancienne colonie espagnole. Le
mot ’’ pagna’’ vient d’España. Parler de soins en Guinée-Equatoriale est
certainement une référence au long séjour médicale de l’artise dans ce pays. Ce
chant part certainement d’une histoire vrai : celle des lêpreux ‘’Gabonais’’ allant,
tout comme l’artiste, se faire soigner à Evin-Ossi en Guinée-Equatoriale. L’une des
personnes citées, Akasse-Menye (qui est en réalité Akue-Assoumou-Menye), avait
effectivement été touché par la lêpre. Il était originaire du village Tho’o-Effack. Son
frère (cousin), Nguema Menye Assoumou a d’ailleurs servi d’informateur à Paulin
Nguema-Obam (Nguema-Obam, 2005,p.151.)

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468. óóóóó !
469. àkásə̀ mə̀nyə̀ àtə́bə́
470. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ malj kəlj sṹbaljnəlj pàƀalj
471. óóóóó !
472. àmẅíí èyèn’óbàmà’àtə́bə́
473. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ malj kəlj sṹbaljnəlj pàƀalj
474. óóóóó !
475. mà kə́ sṹbánəlj pàƀá bìŋgùŋgùm
476. mèè dzí yénə́ byàŋ valj
477. óóóóó !
478. mèè dzí yénə́ byàŋ valj
479. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀, mə̀ bə̀lə́ fə̀ wò dzé ?
480. óóóóó !
481. òŋgá kə̀Ɂə̀ mə̀ ŋkpṹrṹ yà ŋyòs
482. kpṹmbgṹm é byə́ má dʒèɁè bí !
483. óóóóó !
484. bə́lə́bə́lá mà kə̀ sṹbán’áyŢ̀ŋ dâm !
485. óóóóó !
486. mə̀ ŋgá sánə́ kálàrà
487. tà kálàrə̀ ẅũ tè k’ényə̀ má byèrè nyí
488. óóóóó !
489. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ mà kə̀ sṹbán’áyŢ̀ŋ dâm !
490. óóóóó !
491. mə̀ ngá lámə́ mbaƼɁ mə̀lám yà bìẅũɁ
492. òŋgá líɁí wà bə̀bə̀ byŢ́
493. óóóóó !
494. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ mà kə̀ sṹbán’áyŢ̀ŋ dâm !
495. óóóóó !
496. mə̀ ŋgá bũ’àfáɁə́ bíkwàn yà’mbòŋ
497. òŋgá líɁí wà dzí byŢ́ !
498. óóóóó !
499. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ mà kə̀ sṹbán’áyŢ̀ŋ dâm !
500. óóóóó !
501. mə̀ ŋgá lóŋ mbə̀rà ndá
502. ndá telj tà k(ə́)’édə̀ má dʒèɁè nyí
503. óóóóó !

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468. Oui !
469. Akasse-Menye se leva,
470. ‘’Ondo Bekoho, je vais me faire soigner au Pagna !’’
471. Oui !
472. Amwii Eyene Obama se leva,
473. ‘’Ondo Bekoho, je vais me faire soigner à Pagna !’’
474. Oui !
475. Je vais me faire soigner à Pagna, Bingoungoum,
476. je n’ai trouvé guérison ici.
477. Oui !
478. Je n’ai trouvé guérison ici,
479. Ondo Bekoho que te dois-je de plus ?
480. Oui !
481. Tu m’as donné une machette et une lime,
482. Kpwṹmbwṹm106 !! Les voici je les jette.
483. Oui !
484. Belebela, je vais me faire soigner dans ma tribu !
485. Oui !
486. J’avais signé des papiers,
487. tes papiers les voici, je les dépose !
488. Oui !
489. Ondo Bekoho, je vais me faire soigner dans ma tribu !
490. Oui !
491. J’avais posé une série de petits pièges, de grands pièges,
492. tu resteras à les relever !
493. Oui !
494. Ondo Bekoho, je vais me faire soigner dans ma tribu !
495. Oui !
496. J’ai planté des champs de manioc et de banane,
497. Tu resteras à les manger !
498. Oui !
499. Ondo Bekoho, je vais me faire soigner dans ma tribu !
500. Oui !
501. J’avais construit une grande maison, cette maison,
502. Tiens, la voici je l’abandonne !
503. Oui !

106
Bruit produit par des objets en fer jettes concomitamment.

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504. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ mà kə̀ sṹbán’áyŢ̀ŋ dâm !


505. óóóóó !
506. tá mə̀ ŋgá lúɁ’ésìlá tè, tá èsìlà tə̀
507. tá kə́’édə̀ má dʒèɁè dí
508. óóóóó !
509. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ mà kə̀ sṹbán’áyŢ̀ŋ dâm !
510. óóóóó !
511. nyíní’á bə̀r’á bṹ bṹ óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ nə́
512. myṹ kə̀ sṹbán’ópáƀá
513. óóóóó !
514. myṹ kə̀ sṹbán’ópáƀá bìŋgùŋgùm
515. mí ŋgá kẅṹ mə́’ńdzũ zə́ŋ
516. óóóóó !
517. àdzə́ŋ bóró mí ŋgá kẅṹ mə́’ńdzũ zə́ŋ
518. óóóóó !
519. fáŋá ná mə̀yóóŋ mə̀fímbə̀lə̀
520. mí zə́ sàlàbə́’ńdzũ zə́ŋ
521. óóóóó !
522. àkpòɁòlò mìmbàŋ, mìndàŋgə̀ŋ
523. mí zə́ sàlàbə́’ńdzũ zə́ŋ
524. óóóóó !
525. bí fṹŋ’ázə́ sàlàbə́’ńzũ zə́ŋ,
526. bííbí kə̀ yaljŋ bí kə̀y’ékə̀kə́ə́, bíí kə̀ yaljŋ !
527. bíí kə̀ yaljŋ bí kə̀y’ékə̀kə́ə́, bíí kə̀ yaljŋ !
528. òŋgá bə̀rə́ mà yénə́ vé ?
529. bíí kə̀ yaljŋ bí kə̀y’ékə̀kə́ə́, bíí kə̀ yaljŋ !
530. óndŢ̀bə́kŢ̀ɁŢ̀ oƼŋgá bə̀rə́ fə̀ mà yén !
531. bíí kə̀ yaljŋ bí kə̀y’ékə̀kə́ə́, bíí kə̀ yaljŋ !
532. w’àdzáŋ bòt, y’òtáá m’été’áká
533. bíí kə̀ yaljŋ bí kə̀y’ékə̀kə́ə́, bíí kə̀ yaljŋ !
534. bə́lə́bə́lá, y’òtáá m’ábŢ́sí ?
535. bíí kə̀ yaljŋ bí kə̀y’ékə̀kə́ə́, bíí kə̀ yaljŋ !
536. mbìlí bòt màkə̀ sṹbàn’áyŢ̀ŋ dám !
537. bíí kə̀ yaljŋ bí kə̀y’ékə̀kə́ə́, bíí kə̀ yaljŋ !
538. mà kə̀ sṹbán’ópáƀá bìŋgùŋgùm
539. mèè dzí yénə́ byàŋ và
540. yə́ŋ ! yə́ŋ !

158
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504. Ondo Bekoho, je vais me faire soigner dans ma tribu !


505. Oui !
506. Tiens ! j’avais épousé une vielle femme, cette vielle ésila107,
507. tiens la voici je l’abandonne !
508. Oui !
509. Ondo Bekoho, je vais me faire soigner dans ma tribu !
510. Oui !
511. On entendit alors Ondo Bekoho dire
512. ‘’Vous allez vous faire soigner à Pagna !
513. Oui !
514. Vous allez vous faire soigner à Pagna, Bingoungoum,
515. Vous me trouverez sur le pont Zeng !’’
516. Oui !
517. Vous me cherchez, vous me trouverez sur le pont Zeng !’’
518. Oui !
519. Que vous veniez de Meyóng ou de Mefibele
520. vous serez bloqué au pont Zeng !
521. Oui !
522. D’Akpoholo-Mimbang, de Mindangue,
523. vous serez bloqué au pont Zeng !
524. Oui !
525. Que nous soyons bloqués au pont Zeng ou pas,
526. Nous partons, partons pour de bon, nous partons.
527. Nous partons, partons définitivement, nous partons.
528. Où me reverras-tu ?
529. Nous partons, partons définitivement, nous partons.
530. Ondo Bekoho, tu ne me verras plus !
531. Nous partons, partons définitivement, nous partons.
532. Adzang Bot, vois-tu mon ‘’là dedans’’ ?
533. Nous partons, partons définitivement, nous partons.
534. Belebela, vois-tu le dessous de mon pied ?
535. Nous partons, partons définitivement, nous partons.
536. Mbili bot, je vais me faire soigner dans ma tribu !
537. Nous partons, partons définitivement, nous partons.
538. Je vais me faire soigner au Pagna Bingoungoum,
539. je n’ai trouvé guérison ici.
540. Yeng-yeng !

107
Femme mure.

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541. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !


542. yə́ŋ ! yə́ŋ !
543. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
544. mà kə̀ sṹbàn’áyŢ́ŋ dám !
545. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
546. oƼŋgá bə̀rə́ fə̀ mà yén !
547. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
548. ò zə́ bə̀rə̀b’ńdzũ zə́ŋ !
549. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
550. òŋgá bə̀rə́ mà yénə́ vé ?
551. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
552. yə́ŋ ! yə́ŋ !
553. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
554. y’òtáá m’ábŢ̀sí ?
555. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
556. mà kə̀ sṹbàn’ó pàƀá
557. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
558. yə́ŋ ! yə́ŋ !
559. bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ bí k[yə́ŋ]ə̀y’ékə̀k[yə́ŋ]ə́ə́, bíí k[yə́ŋ]ə̀ yaljŋ !
560. ànə́ bə́ ŋgá mə̀nə̀ fŢ́ɁŢ́ kə̀, ŋgàà ?
561. ààááŋ !

562. símánə́ mwánə́ŋgwá mə́dúŋ y’èèbèŋgwàn.

563. nyìn’édə̀ mà dzó n’ábúlànə̀ mə̀ mŢ̀nŢ́ ! ábúlànə̀ mə̀ mŢ̀nŢ́ !


ábúlànə̀ mə̀ mŢ̀nŢ́ ! àà sə́ kóró vá kə̀ ná búlánə́ mə̀ mŢ̀nŢ́.
564. àààáŋ ! bə́nə́ bí wóɁə̀ yaljŋ tŢ̀bə́g’ósí.
565. ndútúm mwàn’ètwáŋ yà mə̀dàŋ’ànè
566. mə̀lùbə̀ nə́ màwóɁ !

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541. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,


[yeng] nous partons [yeng].
542. Yeng-yeng !
543. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons pour de bon, [yeng] nous
partons [yeng].
544. Je vais me faire soigner dans me tribu !
545. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons [yeng].
546. Tu ne me reverras plus jamais
547. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons [yeng].
548. Que tu viennes sur le pont Zeng
549. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons [yeng].
550. Ou me reverras-tu
551. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons [yeng].
552. Yeng-yeng !
553. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons.
554. Vois-tu le dessous de mon pied ?
555. nous [yeng] partons,[yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons [yeng].
556. je vais me faire soigner à Pagna
557. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons [yeng].
558. Yeng-yeng !
559. nous [yeng] partons, [yeng] ! partons définitivement,
[yeng] nous partons.
560. Et ils s’en allèrent tous, n’est-ce pas ?
561. Oui !

562. Je pense au neveu de Mendoung et Ebengwan.


563. Alors je dis qu’il me rembourse mon argent… qu’il me
rembourse !!! qu’il me rembourse !!! Qu’il me rembourse !!! Il ne
partira pas d’ici avant d’avoir remboursé mon argent.
564. Bien ! Nous avons entendu, va t’asseoir.
565. Où est Ndoutoume, fils d’Etouang et Medang ?
566. Je vous entends ! Répondit Mə̀lùb’.

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567. tə́bə́gə́ə́ŋ, òò mbə́ dzíbə́ mŢ́nə́nyŢ́ŋ mŢ̀nə́ yà ? ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ wà


dzyá wá mbòrə̀ àwómə́ dŢ́lŢ́ mŢ́nŢ́, éé wùlù yà ? òò dzí mŢ́nŢ́ tè yà ?
òwóɁ’ànə́’étwáŋ mbàà kŢ́bŢ́, ètwáŋ mbàà á mə̀náá tsìnì, wə̀ wà dzò
yà ?
568. símánə́ nnómə́ ná́ n’ékùrə̀ mə̀nyíŋ.

569. ndútúm mwàn’ètwáŋ yà mə̀dàŋ’á tə́bə̀ yà tə́tə́lə́. àdzóó nààà.


570. ètwáŋ mbà’àdzó nə́ mà bə́ nyà gbí ndâŋ ? ŋgà mwí’étwàŋ y’òò
dzó dŢ̀, éé kẅí wányù’àŋ. Mà də́bə̀lə̀ mfùl’éŋgnàŋ, mə́lùb’àntŢ̀Ɂ
mwánə̀ mfùl’égbàŋ, ńtŢ̀Ɂ nə́n wá bélé mə̀ndyṹ yà bə̀zŢ̀ɁŢ̀, òzə̀zə̀Ɂə́
mwán’étwáŋ’áŋgá dàŋ dzíɁ’éŋgŢ̀ŋ àdàŋ’éŋgŢ̀ŋ mbə̀ŋ. Malj mə̀ nə́ bíkŢ̀
by’ówònò, (à)nə́ bá ví(ní), (à)nə́ bá nyə̀Ɂə̀ nyũ mvŢ̀m’ètə̀Ɂə́ bò
bə́sə̀Ɂ’ánə́m và’ànə́ ḿbwánə́ zàŋmèlìmà. Mà bə́ wà gbí ndâŋ ?

571. kə́ mí wóɁə̀ yaljŋ ?


572. àkàà !

573. òò kŢ́bə́ də́ bə́lə́bə́lá ? dá sŢ́ wá nnə́m’été ná mà bə́ wà gbí


ndâŋ ? mà bə́ wà gbì dzè yə̀ mŢ̀n’á két ?
574. bòrə̀ bṹṹyán. Mèlùb’ààntŢ̀Ɂ mà tŢ̀bə̀ ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ tùnà
bìkòb’àsə́ŋ mbà pùtùƑûr və̀ ndútúmú mfùlù. Kórə́ yə́ mə́ tŢƼ ŋkə́ŋlə́ zə́
kẅ’ábŢ́ŋ dí mə̀ nə̀ və̀ mə́lùb’àntŢ̀Ɂ mwánə̀ mfùl’égbàŋ, ŋgúr(á)’áwàlà
má yə̀ ndə́Ɂ wéé bə́ kyà fwàlàn. Àà, ŋgə́ mà yì mŢ̀nŢ́, mə̀
líɁ’éƀə̀ŋ’ńnàm mə̀dzà m’ótùɁú mə̀ kə́ dzíbə́ mwán’á két, émwánə́ bá
kə́ bá lə́rə̀’àŋgòzá.
575. ŋgàà,

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567. Lève-toi ! Pourquoi es-tu allé voler l’argent de ton frère ? Cent
millions, tu le bouffes à quelqu’un avec rien que cinquante francs,
comment cela est-il possible ? Comment as-tu bouffé cet argent ? Tu
as entendu comment Etouang Mba a parlé, comment il t’a accusé, toi,
que dis tu ?

568. je pense à l’époux de mère Ekure Menying.

569. Ndoutoume Mfoulou se leva debout et dit !


570. Etouang Mba affirme que je suis allé voler chez lui… c’est
bien cela ?! Etouang, est-ce vraiment toi qui l’as dit ? Cela est-il
vraiment bien sorti de ta bouche ?! Moi… le Diable de Mfoulou
Engbang, le tumultueux bouillonnement de marmite, fils de Mfoulou
Engbang, le grand bouillonnement qui cuit ignames et taros, le petit
ananas fils, d’Etouang et Medang, qui est si succulent qu’il finit par
brûler la gorge. C’est moi la croûte d’arachide, qu’on apprécie, qu’on
n’apprécie pas, à tous, je laisse en bouche, un goût aussi agréable que
l’huile de Sangmélima108. Tu dis que je suis venu casser chez toi ?!

571. Entendez-vous bien ?


572. Très bien !

573. Parles-tu belebela ?! Cela sort-il véritablement de ton cœur que


je suis venu casser chez toi ?! Que suis-je venu te voler, l’argent de la
dîme ?
574. Que les gens m’écoutent bien ! Moi, le tumultueux
bouillonnement de la marmite, je demeure à Nkàrə-ZŢ̀k-Mə̀ngàm,
Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-Mbà‘’poutouchour’’ (pour toujours) Ntoutoume
Nfoulou. Depuis mon enfance jusqu’à ce jour je suis le tumultueux
Mə̀lùb’AntŢ̀k, fils de Mfoulou Engbang. L’heure où je manquerai de
quoi que ce soit n’a pas encore sonné. Haa ! Si j’ai besoin d’argent, je
laisse Egnə̀ng-Nnàm chez Medza M’Otougou et vais voler l’argent de
la dîme !? L’argent qu’on collecte en faisant passer une corbeille
575. N’est-ce pas ?

108
Sangmélima est une ville située un sud Cameroun. Les Fangs du Gabon
importèrent de cette ville, la variété d’arachide à coque rouge aujourd’hui repandue,
et particulièrement appréciée pour son huile.

163
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576. ààáŋ
577. bá kə̀ bálə́r ’àfòɁólòŋ. Bìnə̀ŋgá bá kə̀ bá dʒèɁè dŢ́l’ébũljŋ,
kpáɁálṹ, dŢ́lə́ dáá. Ènyə́ bə́ wúlú wà kə̀Ɂə̀ n’ókə̀Ɂə̀ nyŢ̀ ŋgáá kíkíríyì,
n’àkù wə̀ mfə́m y’ànyú’áwá kàfé ! òbə̀lə́ mŢ́ní ŋgà ? òbə̀lə́ mŢ́nə́ má
mə́lùb’àntŢ̀Ɂ mà nyíí nə́ mà zə́ wúp.
578. mə̀ nə̀ mbòrə̀ yə́ lámétràsyŢ́ŋ, ŋgə́ mà dzóó nə́ mà dzíp, mə̀
líɁ’ádzíp lámítràsyŢ́ŋ, é nyə̀ mə̀ kə́ dzíb’ólàmìsyònũƸr. òò dzó d’ányù
ŋgà ?
579. mə̀dzà m’ótùɁù’àbə̀lə́ mŢ́nŢ́’ éyìná mbũ̀ mìŋkúú, nyî’ànə́ kàɁà
yə̀mə̀ tâŋ, ŋgə́ mà dzó nə̀ mà dzíp màɁá mə̀ kə́ dzíb’ánə́
wàɁ(à)’òòmbə́ ny’àdzíp. Byá bə́ sə̀Ɂə̀ by’ádzíbə́ v’ébə̀ mə̀dzàà,
ény’òòmbə́ dzíbə́ été. Òòmbə́ kòl(ó)’ńtə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ wà yə̀ wá yũ̀nə̀ vé ?
yə̀ mŢ̀n’á bìkààŋ yə̀ két ?
580. byááwóɁ və́ náá kír(í)’élə́nə̀ yàŋ téréyàn’àwóɁ. PòpųlàsyŢ́ŋ sə̀
y’ èyìn’á bũ mìŋkúú tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà, byáyə̀m ná’àbyũ énə̀’ékì
álà. N(á)’ólàmìsyònṹr, báá dŢƼ ky’àbyũ ételj. ÈyŢ́ŋ tè wá’óómbə́ kòló
mŢ́nŢ́ ó làmìtràsyònũƸr, ò mə̀n’àkòló mŢ́nə́ telj, éyŢƼŋ tè wá zə̀ tŢ̀b’ànyə́ ó
làmìsyŢ́ŋ kàɁà bŢ̀ nyə́ bìsṹ bíy(əlj)’álà, bìbùbwà’òbə̀lə́ nə́ wà dŢ̀’àbyũ.
Ànə́ wá mə̀n’àdzí bŢ́Ţ́ŋ mŢ̀n’éèdẅènèdẅéné. Ò mə̀ná dzí bŢ́Ţ́ŋ mŢ̀n’ó
zə̀zə̀, ò mə̀ná dzí bŢ́Ţ́ŋ mŢ̀n’á mə̀dùɁ. Wà dùɁ bŢ́ŋ àmú’ótŢƼ àlà
mbòr’àsə̀Ɂə̀ və̀ nə́ záɁ’áfẅìr’ékààŋ. Ngə́ óbŢ́ kə̀ fẅìƏ’ékààŋ kàɁà nâ
və́ wə̀ bìdzí bí zámá, zàmà’áádzó wə̀ nə́ bá kwànə̀ bídzí byṹƀ.

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576. Oui !
577. … en faisant passer un chapeau melon ! Les femmes y jettent
cinq ou dix centimes, pwaanglè ! On te donne ensuite cet argent afin
que tu le donnes à ta femme le matin pour qu’elle aille t’acheter un
morceau de pain et que tu prennes ton café ! T’as de l’argent toi ? T’as
de l’argent que moi Mə̀lùb’AntŢ̀k je peux venir voler ?
578. Je suis un homme de ‘’lamétrasion’’ (administration), si je
souhaite voler, au lieu de voler à ‘’lamétrasion’’, c’est au
‘lamissionaire’’ (la mission) que j’irai voler. C’est bien sorti de ta
bouche, ngàà ? !
579. Medza M’Otougou a de l’argent à Èyìná-mbũ̀-mìnkúú, cet
argent on ne sait à combien il s’élève… si je souhaite voler, j’irai le
voler comme tu es allé le voler. Nous volons tous chez Medza, c’est
chez lui que tu es d’ailleurs allé voler. Tu vas emprunter cent
millions… de toi à moi, es-tu capable de les rembourser ? Dis-moi un
peu avec quoi tu comptais les rembourser… l’argent de la dîme ?... ou
l’argent des ékààng 109?
580. Il ne suffit pas de dire que le jour s’est levé et d’inviter tout le
monde à venir écouter. Toute la populashion d’Èyìná-mbũ̀-mìnkúú,
Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-Mbà sait… que le poker est interdit à la mission.
Qu’au ‘’lamissionaire’’, on ne joue pas au poker. Maintenant c’est toi
qui es allé emprunter de l’argent au lamitrasionaire (à
l’administration)…, et, au lieu d’aller résoudre les nombreux
problèmes qu’il y au lamissionaire, tu préfères l’utiliser pour tes
bibubwa (caprices), tu joues au poker !! Et tu as bouffé gracieusement
l’argent des gens, tu as bouffé l’argent des gens èdẅènèdẅéné110, tu as
bouffé malicieusement l’argent des gens !!! Tu trompes les gens parce
que tu es installé Allà111 et tu demandes à tout le monde de venir payer
l’ékààng. Tu leur dit que s’ils ne payent pas, ils n’auront pas le droit
de manger la nourriture de Dieu, Dieu t’a-t-il dit qu’on vendait sa
nourriture ?

109
Ekààng : Contribution mensuelle, trimestrielle où annelle que chaque fidèle doit
verser à l’Eglise. Elle est particulièrement en vigueur chez les protestants.
110
Gratuitement
111
Diminutif de ‘’à la Mission’’

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581. bíkŢljb’óbə̀lə́ bìkŢljp. èyŢ̀ŋ mə̀bə́ə́ mə́ bə̀lə̀ nə́ mà yə̀ wə̀ dâ kŢ́bŢ́
édə̀ mà kŢ́bə̀ w’áwàlà dí n’òbèlə́ bíkŢljp. zàm(á)’áá və́ bídsí byṹ nàà é
mbór’ásə̀Ɂə̀ ẅṹ’émyén’àvə́ və̀l(ə)’ádzí bídzí byṹŋ, ònə̀ krètyṹŋ ósə́ kì
krètrṹŋ dzáɁá bídzí zàmá àvə́ və́ walj. Èmbór’á yə́bə̀ yá n’ààkə̀ dzí bídzí
bíté làmìsyŢ́ŋ, bə́ váɁá nyə́ byŢ́, byáá kuƼ ky’à mŢ̀nŢ́ yə̀ zàmá’ànə̀
ntétéƀ. Àkálə́ dzé waƼ wá nŢ̀ŋ mŢ̀nə́ telj àmú’ààvŢ́lə́ myṹ ébór’álà.
Y(ə)’àn(ə)’àkálə́ zàmà. Myṹrə̀də̀ ṹŋpóvr’ànə́ wá. ÈyŢ́ŋ tũ má zə̀
dʒíb’éndá dʒũ, n’òbə̀lə́ mŢ́nə́ə́ƀ. à nə́ wáá zə̀ nŢƼŋ mŢ́nŢ́ ə́ ŋgŢ́màn,
òkə́l’á mŢ̀nə́ tè álà, ànə́ byá zàmə́ byáá kə̀ ŋgàm, mə́ nə́ pàyəƼ. Ànə́
zám’áánŢ̀ŋ mə̀ ŋgaljm mə́nə́ ínpòlìgâm. À nə́ zám’áátŢ̀bə̀ m’óŋgám ná
mə̀ zə́ mə̀n’ádzí mŢ́nə́ tè ẅéƀ. Àbə̀ mà mə̀lùb’àntŢ̀Ɂ mwánə̀ mfùl’égbàŋ
mə́yə̀ə̀, ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ, mə̀ sə́ ky’àyə́bə́ nə̀ mà bŢ̀ wá dzóm, mà yə̀ kə́
búlànə́ mŢ́nə́ telj évóm’áwúl’á bə̀rə̀bə̀’ábâŋ. Àmú wà kúmú nyá zə́
ndə́èlə̀ àà ẅí mŢ́nŢ́ ntùɁ. Mə́ dáŋ ncƼŋ ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ nə́ mà zə̀ wá
báɁàl’àndá nə́ mà lə́’ábyũyə̀. má myũn mà yì mŢ̀nə́ yá bŢ̀’ànyə́ bìsṹƀ.
Zá’ákŢ́bə̀ mə̀ də́ w’étwáŋ mbàà, òdə́n y’òòdə̀n.
582. àsú té mŢ̀nə́ tè maƼ má kə̀Ɂə̀ wə̀ nyə́, mə̀ n’àntə̀rə́ bíníŋgá yà
bìnə̀ŋgá mə́wómə́ zàŋgbáá yà bìnə̀ŋgá mwòm. Bìnə̀ŋgá bə́té bə́sə̀Ɂə̀ bə́
nə̀ bə̀krètyṹŋ bá fẅìrì èkààŋ mŢ̀nə́ telj bá nŢ̀ŋ ny’ébə̀ malj. Ò bə̀lə́
mŢ́nə́ə́ƀ ? Ò bə̀lə́ mŢ́nə́ə́ƀ ? wà sṹ mŢ̀nə̀ velj. Myṹrd, oƼ kẅṹ mŢ̀nə̀ velj ?
éyŢ́n té ŋgə́ byá zàmà bí kə́lə́ ŋgám nə̀ mà mə̀nà nyŢƼŋ mŢ́nə́ telj, mə̀ sŢ́Ţ́
mə̀ zú bàɁàlà mə̀ ŋgə́nə̀’́ kàɁà bŢ̀ ny’á dzôm, éyŢƼŋ tè wá zù mà
kúl(ú)’áfúbə́ nə̀ mə̀ nə̀ ŋwúwúp, ŋgə̀ mà wúb’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm
y’éndá dʒũ ? é nyè má zə̀ wúb’álàmìsyŢ́ŋ, mŢ̀n’ánə̀ ẅéŋ mŢ̀n’á bə̀két,
ényə̀ mà wúbə́ ŋgàà ? wà dzó nə́ mə́ kə̀Ɂə̀ wə̀ mònŢ́, mə̀ bə̀lə́ wə̀ mŢ̀nə́
ŋgà ? mə̀ə̀ zə́ wà kòló mŢ́nŢ́ ŋgà ?

583. émŢ́nə́ sə̀Ɂè waƼ mə̀n’àdzí zə́ mə́dàŋ àzàɁə̀yə̀ nyá kòl’ébə̀ malj,
zə̀ mə́dàŋ nyáɁà sŢ́Ţ́ à zàɁà mà kòló mŢ́nŢ́ àzàɁà wà kə̀Ɂè ò dzíbí. Zə́
mə́dàŋ àkòló mŢ́nə́ bə̀ mə̀dàŋ br, òwúbú.

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581. Les défauts que tu as, les défauts. J’attendais la bonne occasion
pour te le dire et je te le dis aujourd’hui, tu as des défauts. Dieu donne
sa nourriture afin que toutes les personnes qu’il a créées puissent la
manger. Tu es chrétien, tu n’es pas chrétien, mange la nourriture que
Dieu te donne. Celui qui accepte de venir manger cette nourriture au
Lamission, on doit la lui offrir, et non la lui vendre ! Dis-moi, Dieu
est-il fauché à ce point? C’est toi qui prends cet argent parce qu’il
vous aide, vous les gens d’Allà, ce n’est pas pour Dieu. Mierde !
Inpovre112 comme toi ! Tu dis que je suis venu voler de l’argent chez
toi ! As-tu de l’argent ?! C’est toi qui es venu prendre de l’argent au
gouvernement pour l’emmener Alla, et alors, Dieu s’est allié à moi,
moi qui suis païen. Dieu s’est allié à moi, moi qui suis ‘‘impologame’’
(un polygame). Dieu est alors venu dans mon camp et je suis venu
bouffer cet argent. Pour ma part, Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de Mfoulou, cent
millions je ne peux accepter de faire quoi que ce soit avec, j’irai
remettre cet argent à sa place c’est-à-dire à la banque, la caisse de
lamitrasion, contrairement à toi qui voulais le dilapider. Aller prendre
cent millions chez Medza et venir jouer au poker avec, je ne peux le
faire. Je ne manque d’ailleurs pas d’argent pour faire mes travaux. Qui
me parle ainsi, c’est toi Etouang Mba, depuis quand peux-tu me
parler ainsi ?
582. L’argent que tu as, c’est moi qui te le donne parce que j’ai cent
soixante dix-huit (178) femmes, toutes ces femmes sont chrétiennes et
versent l’ekààng, cet argent elles le prennent chez moi. As-tu de
l’argent ? As-tu de l’argent ? Où travailles-tu cet argent ? Mierde !!!
Où trouves-tu de l’argent ? Alors si Dieu s’allie à moi afin que je
reprenne cet argent, je l’ai encore chez moi et ne l’ai pas encore
dépensé, toi tu viens m’accuser de vol devant cette foule. Si je vole à
Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, est-ce chez toi ? Suis-je stupide pour aller
voler au Lamission, quel argent y trouve-t-on, l’argent de la dîme ? Tu
me demandes de te rembourser de l’argent, te dois-je de l’argent ?
Suis-je venu t’emprunter de l’argent ?
583. Tout l’argent que tu as bouffé à Ze Medang, il venait
l’emprunter chez moi. Ze Medang venait m’emprunter de l’argent,
venais te le donner et tu le volais.

112
Mierde inpovre : merde, un pauvre comme toi. ‘’Pauvre que tu es’’.

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584. Ànə́ zə́ mə́dàŋ nyáɁà bə̀rà bŢ́Ɂ ŋ́lŢ́ŋ àtsìb’óŋgàm àkẅíí bə̀ mà,
àzə́ mà kòló mŢ́nŢ́, òdzíbí. Ngə́ byá àmà bí bŢ́Ţ́ ŋgaljm nə́ mə́ nŢ̀ŋ mŢ̀nə́
telj èyŢ́ŋ telj wà dzó ná mə̀ nə̀ ŋwúwúp !
585. òòkŢ́bə́ d’ádʒíƀ, y’aƼnù, yə̀ mə́lŢ́’ósí éékẅí w òvè ? wà kŢ́bə̀ də́
də̀bə̀lə̀ mfùl’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀. èŋgógŢ́Ţ̀’ágbiljŋ, ŋgẅṹɁṹ ŋgə́ mə̀ nə̀ wà
kùs ànə́ bá kù’èlẅũlũ.
586. Ndútúmú mfùl’àŋgə́n kàɁà bə́ kíɁ, á bṹṹ n’àkòm(à)’àtə̀bə́.
587. àkòmà nə́ ékyééééé ! mə̀dàŋ’ànelj
588. mə̀dàŋ nə́ mà nyí
589. ŋkŢ́b’ónə̀ ndútúmú mfùl’àbé. NkŢ́bə̀’mbé ndútúmú
mfùl’ààkŢ́bə̀ ẅì ? èéèèè ! yə̀’ŋ́kŢ́bə́ bá kŢ́bə̀ mŢ̀nə́nyáŋ y’éwàẅilj ? à
mə́dàŋ’óóó !
590. mə̀dàŋ nə́ màwóɁ.
591. ŋkŢ́b’ónə̀ ŋkwát ! ŋ́kŢ́b’ ónə̀ ndútúmú mfùlù ŋgkwát. Èèèèè !
mà kíɁ, mà kíɁ ! àà dàŋ mbə̀ŋ nâàà ! àà dàŋ mbə̀ŋ nâàà. Ndútúmú
mfùlù á nŢ́Ţ́ŋ mŢ́n’ábím, ánə́ ntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ, nŢƸŋ mìlìyŢ́ŋ mə́wóm
mə́tán, à búlán’étwáŋ mbàà. NyáɁ’àlíɁ’á mə̀wóm mə́tán, àmú’ényà və́
dŢ̀ àbyũ. ŃkíɁánə́ myá zə̀ kíɁ éw(ə́)’álé. S’àvŢ́l(Ţ́)’ŋ́kŢ́b’ààkŢ́bə́ wí
wáá yũn’ŋkŢ́bə́ mŢ́nə́nyaljŋ. Ng(ə́)’ànə̀ ànə́ ádzó wúp, mə̀ m’áá dzó nə̀
ndútúmú mfùl’ààwúp, ńntə̀rə́ mìlìyŢ́ŋ yà’àwómə́ dŢ́lŢ́, bá və̀Ɂànə̀ vé ?

592. mí wóɁə̀ yṹṹƀ ?


593. àkààà !

594. bə́ wúl’àdzó nàà ǹtóó’ós(ə́)’á ŋgaljm, bə́nə́ záá


bímí’émwán’ńtóó fà, ntóó kàɁá yáá. Ò fyáŋá bŢƼ kàɁà ŋgaljm, wà kə̀ wà
ẅèlé-ẅèlè.
595. tâ nə́ ndútú mfùlù mwán’égbàŋ mə́yə̀ àà kŢ́bə́ nə́ àkòmà mà
wóɁ’édzàm wà kŢ́bŢ́. mà wá kŢ́b’ànyə́ àválə́ telj’ éyìn’á bũ mìŋkúú
tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà, má mə̀’ nə́ ndzîŋ mwàn’ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m, yə̀
mvóɁ énə́n ŋgòr’ètə̀mb’áfàn,

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584. Ze Medang est allé emprunter de l’argent chez Medang Boro,


tu l’as volé. Si Dieu se range dans mon camp afin que je puisse
récupérer tout cet argent, toi tu me traites de voleur.
585. Cela est-il sorti de ton nez, de tes oreilles, de tes yeux ou de ta
bouche ? Tu le dis au Diable de Mfoulou Engbang Meye !
Malheureux, ne sais-tu pas que je peux t’acheter comme on achète un
vulgaire caneton ?
586. Ndoutoume Mfoulou n’avait pas encore terminé qu’Akoma se
leva.
587. Akoma s’écria : Ekiéééé !!! Où est Medang ?
588. MaƼ gnilj (je suis là) répondit Medang.
589. Les paroles de Ndoutoume Mfoulou ne sont pas bonnes. Quel
sont ces paroles que Ndoutoume-Mfouloutient… hééééé !! Est-ce ce
genre de langage que l’on tient à l’endroit de son frère ? A
Medang’oo !!
590. Mà wóh (j’entends), répondit Medang,
591. Les paroles sont tordues… les paroles de Ndoutoume Mfoulou
sont tordues. Héeee !!! Heuu !! Je tranche… je tranche… il serait
mieux que… il serait mieux que… Ndoutoume-Mfoulouprenne une
partie de l’argent… Puisqu’il y a cent millions, qu’il prenne cinquante
millions et les restitue à Etouang Mba, et que lui-même reste avec
cinquante millions parce que c’est lui qui a joué au poker. Le verdict
que nous allons rendre, le voici. Nous ne cautionnerons pas le langage
qu’il a utilisé, ce type de parole n’a d’ailleurs pas lieu d’être lorsqu’on
parle entre frères. S’il s’agit de vol, je ne dis pas que Ndoutoume-
Mfoulouvole, mais s’il est question de vol, cinquante centimes valent-
ils cent millions ?
592. Comprenez vous bien ?
593. Oui !
594. On dit souvent que l’aîné (le chef) n’a pas de parti pris, moi je
me demande : a-t-on déjà donné un coup de machette au fils de l’ainé
sans essuyer sa colère ? Même si tu ne dois pas avoir de parti pris, tu
trouveras toujours une astuce pour favoriser les tiens.
595. Ndoutoume Mfoulou fils d’Engbang Meye dit : Akoma
j’entends ce que tu dis. C’est à moi que tu parles ainsi à Èyìná-mbũ̀
mìnkúú, Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà, moi qui suis un digne descendant
d’Ekang Nna Mengom, et originaire du grand clan ayant le dos trempé
dans la forêt !

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596. mə̀ tŢƼ mwánə̀ mə̀yə̀ m’áŋgŢ́ŋ, mà yə̀mə̀ mvóɁ mbà’évín’ékàŋ


fúlú ‘òòbaljŋgaljm, má wá kŢ́b’ànyə́ àvwálə́ kíŋ telj ŋgà ?
597. ànə́ mə́ bə́rá sílí nâ !
598. ndútú mfùlù mwán’étáŋ yà mə̀dàŋ à sílí nâ : mə̀dá’ànelj ?
mə̀dá’ànelj ? mə̀dá’ànelj ?
599. mə̀dàŋ nə́ mà nyí !
600. mfùl’ànə̀ vá ngàà ?
601. mfùlù nə́ mà nyí !
602. my’áwóɁ’án(ə́)’ákòm(à)’ààkŢ́bŢ́ ! y’àkòmà’ényaƼ
yũn’ààvŢ́lə́’ŋ́kŢ́y’àkòmà’ényaƼ yũn’ààvŢ́lə́’ŋ́kŢ́bə̀ dì ? ŋkŢ́bə́ té wá
wùl’àkòmà yà ? byá tyũƸ mə̀dzó m’ábyũ, mà kŢ́b’èètwáŋ mbà, mà
yə̀m’áválə́ mbòr’ànə́. éyŢ̀ŋ màkŢ́b’èètwáŋ mbàà, mə̀ fyááŋ kŢ̀b’ébyàsà,
mà yə̀mə̀ ná màkŢ́b’ààŋgúmə́ mbòr ŋgûm.
603. mí wóɁə̀ yṹṹƀ ?
604. àkààà !
605. ètwáŋ ŋgə́r ’éyóó, zòŋ’èkáɁà mìŋkùrà, mwànə́ ŋgán’àbùmə́ zŢ̀Ɂ
ŋgbá’óndŢ̀Ţ̀’ényə̀ mà kŢ́b’ànyə́, mà yə̀mə̀ ná’ánə̀ ŋgúmə́ mbòr ŋ̀gûm.
ÀbŢ́ŋ’étwáŋ mbàà ààkŢ́b’à mà, ààyə̀mə̀ nə́ mə̀ nə̀ mə̀lùb’àntŢ̀Ɂ
mwánə’mfùl’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀. byâ nyə́ byá túbànə̀ mínsə̀ŋ mìnə́n. Àà
yə̀mə̀ nə́ mə̀ nə̀ ŋgúrá mbòr ŋ̀gúrá. Ngə́ byá kŢ́bə́ dŢ́, ààlàrànə̀ mə̀dzó
m(ə́)’ábyũ, ŋg(ə́)’étwáŋ nyâ sŢ́ ààzù dá kàrə́ mwánə́nyáŋ ákòmà fyṹŋ,
àkòmà nyáɁà kŢ́bə́ d(Ţ́)’òbàŋgaƼmə́ ŋgà.
606. Ngə́ bá kŢ́b(Ţ́)’àdzó’ábyũ, bə́ kẅí’à d(Ţ́)’ándá mvú dʒũ̀,
k’éyŢ́ŋ tè wà dzó nə̀ maƼ yə̀m’àdzó’ábyũ kẅán’à bòr’àtán. ÈyŢ́ŋ té byá
mə̀n’àkẅíƀ, èyŢ́ŋ té bí kə́ byá tyṹ’émám máá mínsə̀ŋ mìnsə̀ŋ. Ngə́ mà
búlàn’étwáŋ mbà mə̀búlán, ŋgə́ mə̀ə̀mbŢ́ kàɁà búlán mə̀nə́ bííŋkə́ byá
tyṹ’ànə́ byṹ bə́bénə́ byá yə̀m. àkòmà wà dzó náá, wà kúlə̀ d’ákíŋ èèté
àmú’ón’ètwáŋ mbà mŢ́nə́nyáŋ ngàà ? ètwáŋ mbà’á yə́mə́ má’áyə̀m,
màɁà mə́ yə́m’étwáŋ mbàà, wà’ákòmá mbàà ó tŢƼ tŢ̀Ţ̀ byṹ vá,
ónə́’éwòlà ná’ètùn’ébúɁ.

170
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596. Je suis descendant de Meye M’Angong, je sais que vous les


membres du clan Mba Evini Ekang Nna Mengome vous êtes
solidaires. C’est à moi que tu oses parler ainsi ?!!

597. J’ai alors demandé


598. Ndoutoume fils d’Etouang et Medang demanda : Où est
Medang ? Où est Medang ?... Où est Medang ?
599. MaƼ gnilj ! Répondit Medang.
600. Mfoulou est-il ici ?
601. MaƼ gnilj ! Répondit Mfoulou.
602. Entendez-vous ? Entendez-vous ce qu’Akoma dit ? Est-ce
Akoma qui doit parler ainsi ? Où Akoma tire-t-il ce genre de
langage ? Nous parlons des affaires de poker, je parle à Etouang Mba,
je sais quel type de personne il est. Lorsque je parle à Etouang Mba,
même si je parle avec mépris, je sais que je parle à une personne
‘’entière’’, je dis bien ‘’entière’’.
603. Comprenez-vous ?
604. Oui !
605. Etouang vomit la cruauté, le courage emballé dans des
ballots,113 c’est au neveu d’Abùm-ZŢ̀k chez Ngba Ondo que je parle,
je sais que c’est une personne ‘’entière’’, je dis bien ‘’entière’’. Quand
Etouang Mba me parle, il sait que je suis Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de
Mfoulou Engbang Meye parce qu’on se rencontre dans des hauts
lieux. Il sait que je suis une personne ‘’entière’’, je dis bien ‘’entière’’.
Si nous parlons affaires de poker, et qu’Etouang vienne se plaindre
auprès de son frère Akoma, Akoma ne devrait pas avoir de parti pris.
606. On parle d’une banale histoire de poker, en tant qu’ainé tu
aurais dû dire : ‘’je ne traite pas des affaires de poker, sortez de chez
moi !’’. Nous nous serions arrangés sur un éventuel remboursement
ou pas comme nous avons l’habitude de nous arranger. Et toi Akoma,
tu viens y mettre ta voix parce qu’Etouang Mba est ton frère. Etouang
Mba me connait, et moi je connais Etouang Mba, or toi Akoma, tu vis
parmi nous, ne sais-tu pas qu’on t’appelle ètùn’ébúk ‘’ (demi-
portion)’’ ?

113
C’est l’une des devises d’Etouang elle fait référence à sa hardiesse et à son
courage.

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607. sìŋ àlwàlwà’èèèèè !


608. èèèèèè !
609. éélúgú mínlám’éééé
610. éééééé !
611. mwàŋgwán’éwól’áyŢ̀ŋ’éé’ òtáɁá bə̀r’áyí’éééyáŋ’éééé !
612. èèèèèè !
613. àááááŋ ! àááŋ ! àááŋ ! àááŋ !
614. eljeljeljeljeljelj !
615. éélúgú mínlám’áá, áááaljŋ !
616. eljeljeljeljeljelj !
617. ááá, àmí má bə̀b’ééé,éyééèèè !
618. èèèèèèè !
619. àwálálá mə̀ngŢ̀ másòɁ àáŋ
620. ààààáŋ !

621. àkòmà nə́ yáàŋ ?


622. àdzó’éé kórə̀yá’ébə̀’étwáŋ, ékórə̀yá’ébə̀ ndútúmú mfùlù,
àkòmà’ánóŋ’áádzó áŋ sárə̀ʒə̀.
623. àkòmà, nə́ dzééééééé ! mə̀wél’óóóóóóóóóóó. Ò táá náá
dàŋl’étŢ̀’áyolj, áŋgìììɁ ! áákú’á tàpí été.
624. dzwóóó mbà mə̀wél’òòòòò ! mwáŋgwán’ásòɁ ngŢ̀m
mə̀wél’òòòòòò ! mə̀wél’óóóóóóó ! mə̀wél’oljoljoljoljoljoljoljolj !
625. wóɁ’án(ə́)’ékààŋ bákú’á bùrùɁ !
626. bə̀ká b’óyònò ànè ?
627. bə̀ká b’óyònò nə́ mà nyí
628. bóróyó nyə́ !
629. bə̀ká b’óyònò nə́ mà’étám ŋgà. Àbímə́ mə́byèd(è)’àdzómə́ dí
mə́byèdè. Mà mə́ nə́ ny’àbóró étám. ByaƼn nə̀ ny(ə́)’ólų́.
630. mə̀dàŋ ààbì ókó bə́ká́ b’óyònò’ààbì ólų́, àtwáŋ mbà ny’áɁà
sə́ŋán ézə́záŋ vá. Bə̀ gbíí nyə́’étŢ̀’èèté, àbə̀r’ákórá ŋdómàààn,
àtŢ̀b’ádzúɁúlí. Òtáá nə́ míɁí má síɁí ny’ómís’ánə́ òtòŋ wá lə̀nə́
mə̀kórá.
631. dzyééééééééééé ! mwáŋgwán’óvə̀ŋ mìŋkú myásòɁ mə̀ŋgàm
mŢ́ŋgwán’émyén á zàɁà yén’ànə́ mà wú, mə̀ búràná mìnláŋ’òòò. Mə̀
kíɁòòò !

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607. Sing alwalwa’éééé !!!


608. Oui !
609. èèlougou nlam’ééé
610. oui !
611. Fils de la tribu mûre ne pleure plus éyang’éee !
612. Oui !
613. Ha oui ! Ha oui ! Ha oui ! Ha oui !
614. Oui !
615. Elùgù minlam’Ha oui !
616. Oui !
617. Hééé ! Tous les regards sont tournés, Ha oui!!
618. Oui !
619. Awalala, les tambours bourdonnent, Ha oui !
620. Ha oui !

621. Akoma s’écria ‘’QUOI ?!!’’


622. L’affaire ne concerne plus Etouang, Elle ne concerne plus
Ndoutoume Mfoulou, Akoma vient de prendre l’affaire en sarj (en
charge).
623. Akoma s’écria : Dziéééééé !!! məwéloooo ! (je meurs) ! Il
bondit de son siège et tomba lourdement sur le tapis.
624. Dziéééé ! Père Mba məwéloooo ! neveu d’Asok-ŋgŢm,
məwéloooo !! məwéloooo !!
625. Tout le clan Ekang tomba dans un silence de mort.
626. Où est Beka Be Oyono ?
627. MaƼ gnilj, répondit Beka Be Oyono.
628. Relève-le !
629. Quoi ? Tout seul ? Une chose aussi volumineuse, vous pensez
que je peux la porter seul ? Aidez-moi !
630. Medang le saisit d’un côté, Beka Be Oyono de l’autre, Etouang
Mba, lui, le saisit par le milieu et on le coucha dans un fauteuil. Il se
redressa de lui-même et s’assit. Les larmes ruisselaient de ses yeux tel
un ruisseau entre les roseaux.
631. Dziééé! neveu d’Asok-ovəng miŋkúú myasók məngom
məwéloooo !! Ne voyez vous pas que je meurs, je meurs à cause de
simples paroles, ne voyez vous pas que je rende l’âme ??!!

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632. eƼtwáŋ ! eƼtwáŋ ! eƼtwáŋ !


633. ètwáŋ nə̀ yááá !
634. nyín’émẅá tàrə́ mə̀ ŋgá bə̀lə̀ w’òmŢ́. ndútùmú mfùlù’àà lẅṹ
mə̀ n’étùn’ébúɁ. Mə̀ə̀ sə́ fə̀ ŋgúr(á)’ébúɁ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà ó tùnà
bìkòb’àsə́ŋ mbà, meƼ ntŢ̀’étùn’ébúɁ. Àvál’ébúɁ’éwúl(ú)’á bŢƼ nààà,
ŋgə́ bə́ lááŋ bə̀ nyũ bíbúɁú’ébuljulj, ábṹṹ n’ààdzṹ’áwóm, ábŢ́ŋ bá zə̀
dzṹlṹ’áwóm, ábə́n’étùn’ébũ̀ mə́sìs bə́nə́’áwóm.
635. ŋgàà !
636. àkààà !
637. ndə̀’ényə̀ mə̀ nə́ náá’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà mbàà. Dzyééééé, àvə́
mə̀táá mà kíɁ’ànə́ ntómá kàɁà tàt. Dzéééé ! yə̀ mə̀ ŋgá yə̀m nə́ mà yə̀
wú’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà ànə́ ntòmalj. Àbṹ bòr’èdŢ́ŋ yà mbàà ndə̀’ényə́
mí bə́ mí bə́lə́ mà’àná ńnə́m ! dzéééé ! à mə́dàŋ, àwú’ésŢ́ yá
má’ómvóɁ mə̀yə̀, mə́ wúaljŋ.
638. bə́n’ámánə̀yaljŋ, ètwáŋ kə̀lə́Ɂ. táá nə́’étwáŋ áákẅíƀ.
639. é mbòr’ànə́ bə̀r’ákŢ́bŢ́ àà sə́ kí fə̀Ɂ. fŢ́Ɂ’ánə́ bòŋgò’ààbám éndá
dzṹƀ. ŋgə́ bòŋgò’à bámá bə̀mìnítrə̀, ŋgə́ bə́kŢ̀ŋsèyṹr tũkník, ŋgə́
làrə̀mé, z(a)’ábə̀r’átŢ̀bŢ̀ ? kə́ bá kẅí’átán v(ə̀)’àn’ábə́m. Bá ndàŋlə̀
bə́wúnú v’àn’ákpaƼ.
640. Ètwáŋ ákẅíí, àkòmà àlíɁí’átŢƼ. Və̀ míɁ(í)’à míɁí’ó mís.
641. dzéééééééé ! à mbà’òòò, àwú’énə̀ váá !
642. bə́ nə̀ kóróyán ! kóróyán ! kóróyán ! kóróyán ! bə́ mə́n’á
dùrànə̀ bə́ sə̀Ɂə̀.
643. á lòr’àà váá’ákə́ dzòɁòb’é mbùr’èèdzìnalj dṹ bá lwṹ nə́ ŋgìŋlŢƼ,
ény’àbóó ẅeljƀ. kùràmə̀bũũ mwánə̀ mbà’évìn’ékàŋ, óbàŋgŢ̀m éẅí óbə̀lə́
mə́náɁ’ébə̀ tàrə́ mbàà. Àtsínə́ zŢ̀Ɂ nə́n nə́n dá yũn’èbwánə́ mbàà.
Àkòmà’á kaƼ dzòɁòbò’ó ŋgìŋlŢ́ mvú dzṹƀ, édzíná ndá dzṹƀ, ény’à nə́
ẅéƀ.

644. kà, mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́


645. mə́ bṹṹyə́ mvə́t

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632. Eétounga, Eétounga, Eétounga !!


633. Yaa ! répondit Etouang !
634. Toi, fils de mon père, toi que j’ai porté tout bébé entre mes
bras, as-tu entendu Ndoutoume Mfoulou me traiter de ‘’demi-
portion’’ ? Je ne suis plus une personne ‘’entière’’ à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm, je suis devenu une demi-portion. Le type de portion que l’on
utilise lorsqu’on a neuf part réelles et que l’on veut en atteindre dix.
Pour atteindre dix on ramasse même une vulgaire tige d’allumette et
on dit ‘’dix’’.
635. N’est-ce pas ?
636. Oui !
637. Suis-je donc ainsi considéré à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm Mba!
dziééé !! Je meurs donc comme un bélier sans émettre de cri !!
Dziéé !!! Jamais je n’avais imaginé que je mourrai à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm comme un bélier. Voila donc ce que les descendants
d’Endong et Mba pensent de moi !! Dziéé ! A Medang, ma mort est
venue du clan Meye, je suis mort.
638. On dit : c’est terminé, Etouang, tu peux t’en aller. Et Etouang
sortit.
639. Personne ne peut plus prendre la parole dans ce genre de
situation. C’est comme si Bongo tonnait dans sa maison. Lorsque
Bongo tonne sur ses minitre (ministres), ou sur ses conséyũr technique
(conseillers), ou sur laremé (l’Armé), qui peut répliquer ? Ils se
sauvent souvent comme des pintades. Ils bondissent souvent par les
fenêtres comme des perdrix.
640. Etouang sortit donc et Akoma resta. Les larmes coulaient
toujours de ses yeux.
641. Dziééé !!! Père Mba’ooo ! La mort m’a rattrapé.
642. On dit : Dispersez-vous ! Dispersez-vous ! Dispersez-vous !
Sortez tous. Tout le monde se retira.
643. Akoma se retira lui aussi et alla se coucher dans sa chambre
qu’on appelle NgìŋlŢƼ. Kuramebèè fils de Mba Evini Ekang,
Obangome, celui qui tient les descendants de Tare Mba, la grosse
marmite qui contient tous les clans Endong et Mba, Akoma est donc
entré se coucher dans son ŋgiŋlŢƼ personnel, sa chambre personnelle.
644. Que les oreilles écoutent
645. Qu’elles écoutent le Mvet.

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Àwú’ákòmà.

1. nə́ mə́ bə́r’ásílí nâ !


2. sŢ́nə̀ maƼn. sŢ́nə̀ maƼn. sŢ́nə̀ maƼn. sŢ́nə̀ maƼn. ákẅá ŋgúmə́
ŋgwàn’éfàs. sŢ́nə̀ maƼn. sŢ́nə̀ maƼn, sŢ́nə̀ maƼn, sŢ́nə̀ maƼn ákẅí yá ŋgwànə̀
ntááŋán. aƼzù’àyìràn ètùn’ḿbú, aƼzù’àyìràn ètùn’ḿbú, ádzânə̀ yá’ŋ́gúrá
ḿbú. Krístìmètù’èèkẅíyaljŋ, bŢ́Ţ́ŋ báá vàɁ’àmàn’ḿbú. Dzíí té, báá vẅṹnə̀
dŢ́, éémànaljŋ.
3. zá’áyə́ dá bə̀r’átyṹ ?
4. mbòr’ááyə̀ d’ábə̀r’átyṹ. byááyə̀ bə̀Ə’átyṹ zə̀zə̀ dzàm. Wə̀ nə́ bə̀nyú
bə́ byóm. À wóɁ’ánə́ mbòr’àà kŢ́bŢ́ v’ànə́’é mbòt mìŋkə̀Ɂ mí mə̀náá
yə́mə̀lə̀’áƀù.
5. éé ! ààà mə̀ bə̀lə́ mŢ́n’ánə́ ntáŋán ! Yə̀ màɁà mə̀ n’àdzàm. Mə̀ nə̀
və̀ ná mà nyú byôm
6. éfyṹ fàlà dáá sŢ́ b(Ţlj)’ámáŋ áyũljt, á vìdé. á wóɁ və̀ náá, áŋgámə́ dí
dá bŢ̀ mbə̀ŋ, dá bŢ̀ mbə̀ŋ, bíí sə́ kì kóró kə̀ bí mə́nə́ dà vìdé. Byá mə̀nà
vìdé àŋgámá. Ò yə̀mə̀ n(ə́)’à bìlì yaljŋ.
7. éyŢ́ŋ ábìlìyá nálə́, à tə́bə̀yá lŢ́Ţ́Ţ́ŋ, àà táá’ósí kàɁà káɁàbà,
àtŢ̀b’ósì’á dzúɁúlí ŋgə́ óó ntá’à kpéƀ, aƼ ndóná ndònáááá kàɁà gbírí mís,
èyŢƼŋ tè wá kə̀’ànyə́ ònyulj’ádzís, òkə́ nyà nàmà míwáɁá kàɁà yén’àà
káɁàbà, wə̀ ná’áántŢ́ ényí bá fùyê mìfə́Ɂ. á bìlì yaljŋ, ákaljŋ.
8. myá yə̀mə̀ n(ə́)’ébyóm ésə̀Ɂ ónyúú byá kàmà byə́ bíbũljŋ,
v(ə̀)’èbyómə́ mvàm, və̀ nsŢ́ dzís. Òò táá fə̀’ònàmá mbòr’dzóm y’été káɁà
fwân, òyə̀m náántŢ́ óyaljp, aƼ ntŢ́ və̀ nə́ bá fùyé mìfə́Ɂ. və̀ nə́ yə̀ dzóm é nə́
nyə́’mfə́Ɂə́ ẅì ?
9. maƼ máá yénə́ də́ bə́yòɁ’átsŢ́Ţ́ŋ. bá sŢ́ maƼ làpèrí, bá kə̀ mà gbíí’ósí
mìmbàŋ míntáŋán, mə̀twá’été. Byá bə̀ bŢ́Ţ́ŋ rrrrrrr ! ázə́ kẅí’árṹ də̀ kâr,
ámə̀n’álòr’árṹ də̀ kâr á sìɁ(ì)’ŋ́kòl’ásí váá.

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La mort d’Akoma.

1. J’ai alors demandé !


2. Une semaine s’écoula, puis une semaine, puis une semaine, puis
autre une semaine, nous avons atteint la moitié d’une lune. Une
semaine… une semaine… une semaine… une autre semaine, nous avons
atteint le mois des blancs. Et on se rapproche du milieu de l’année, et on
se rapproche du milieu de l’année, et on se rapproche du milieu de
l’année et on atteint une année. On atteignit le cristimetu114, les enfants
célébraient le nouvel an. Cette affaire là, on l’a oubliée, elle est terminée,
personne n’en parle plus.
3. Qui en reparlera ?
4. Personne n’en reparlera. On ne parlera plus d’une histoire aussi
banale. C’étaient des saoulards [qui parlaient]. Ils parlent comme
quelqu’un ayant une crampe à la mâchoire.
5. Haaa !! J’ai de l’argent comme un blanc. Je n’ai rein à foutre. Je
bois seulement
6. Les saoulards ont un nouveau mot qui leur est venu de l’autre
coté de la mer, c’est le mot vidé. Ils disent alors. Haa !! Ce jerricane de
vin a été bien traitée, il a été si bien traité que nous ne partirons pas d’ici
avant de l’avoir vidé. Sache qu’il est ivre.
7. Lorsqu’il est ainsi ivre, il se redresse et fixe le sol sans siller des
yeux, et il s’assied lourdement à même le sol dans la poussière, ouvre les
yeux tel une antilope, puis s’écroule. Tu peux alors approcher ton doigt
de son œil, toucher ses cils, s’il ne cligne pas des yeux, c’est qu’on peut
fouiller ses poches. Il est ivre, il est parti.
8. Vous savez que nous protégeons surtout deux choses sur notre
corps, les choses ‘’sensibles’’ et les yeux. Si tu touches une personne à
l’un de ces endroit et que la personne ne réagisse pas, sache qu’elle est
loin et que l’on peut sans aucun risque fouiller ses poches. Tu entends :
‘’A-t-il quelque chose dans cette poche ?’’

9. J’avais vu une chose semblable à Libreville. On me ramenait de


La Paierie, pour aller me déposer à Cocotier115. J’étais dans la voiture
avec de jeunes gens. rrrrrr ! Arrivés à L’Arrêt-des-cars (Gare Routière),
après l’Arrêt-des-cars, il y a juste une petite colline à dévaler.

114
Emprunt à l’anglais Christmas ‘’Noël’’
115
La Paierie et Cocotier sont des quartirs populaires de Libreville.

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10. Mbòrə̀ vá lə́ lə́ lə́s, à kə́l’mfáɁá ẅí, lə́ lə́ lə́s, à kə́l’mfáɁá ẅí.
ÀtŢ̀b’àzə́n’áyolj’á dzúɁúlí. Bə́ lə́rə́ mə́twá’álí nyáɁà kə̀l’álalj. À yə́ lə́rə́
mə́twá’àlí nyáɁà kə́l’álalj. Bə́ nə́ vààyán émbó nyí àà ndzŢ́ŋ áyó valj.
11. Ndə̀ mwànə́ bílŢ́bə́lŢ̀bŢ̀, ámə̀nə̀yá nŢƼŋ mŢ́n(Ţ́)’áàmànə́ ŋgàn,
tŢ́yíná mə̀wómə́ zàgbáá, ábím bə́ ŋgə́ kẅũ nyámfə́Ɂ éd’álelj. BŢ́Ţ́ŋ bə́ kə́
ny’àdàà mŢ́’ónyúú. Bə́ térə́ ny’àvə́’ábṹ ányù mfáɁ’álí ánə́ bŢ́m, átẅìíííƀ,
bə́ bə́rə́ ny’àvə́ ábṹ ányù mfáɁ’álí ánə́ grànít, ábyûú, bə́ dẅírí ny’áwòlòt,
bə́ dʒéɁé nyə̀’ŋkə́bə́y’ósí ámgbũɁ. Àbṹṹ nà bə́ fùyé mìfə́Ɂ.
12. bə́ kə́ lárá mfə́Ɂ wí kàɁà dzôm, kə́ lár(á)’éẅí kàɁà dzôm,
lár(á)’éẅí, lár(á)’éẅí kàɁà dzôm, álárá éẅí óómbə́ ákàn, tŢ́yínə̀ mə̀wómə́
zàŋgbáá. BŢ́ŋ bə́ nŢ́Ţ́ŋ bə́ dááŋ mə́twá’été kpà, wóóóŋ. Bə́ líɁ’à dzòɁó
ŋ́kə́bə́yə́’ósí.
13. Ànə́ má sílí bŢ́ŋ nə̀ myá k(ə)’à mŢ̀nə̀ vè ? bə́nə́’ódzìbìy(i)’ànù, bá
bə̀Ɂə̀ wə̀ və̀ mə́twá été bə̀ kə̀ wà gbíí’ósí, vírívìt ŋgə́’ònə̀ kàɁá kŢ́bŢ́, àà,
byá bŢ̀ màm mə́ y(ə́)’á vîl, waƼ yə̀m mám mə́ yə́ mú. Myṹrə̀də̀, wà
ndə́Ɂə̀lə̀ bòt. Mbòr’àà kúm(ú)’àzú wú bòrə̀ mə́twá, ŋgə́ bə́ dʒéɁé nyə́
ŋ́kə́bə́ y’òssí wà dzó dzé ? vírívìt wà dzó dzé ?
14. ààá bŢ̀ŋ ŋ́káán. Mə̀ mə̀ sə́’ààdzó, ànə́ báák kə̀ mà gbíí’ósí.
15. à vírívìt y’oƼ dzòɁòbòy’ósì
16. ààáŋ !
17. bíbí kə̀ yàŋ !
18. mə̀ nə́ kə́lán.

19. Nə́ mə́ bə́r’á sílí náá !


20. á tə̀mə́ tə̀mə́ nàà, á tə̀mə́ tə̀mə́ nàà, émú ẅí wáá bŢ́Ţ́ fə̀Ɂ
21. édzám’énə́ kàɁà líɁí. Ò mə̀n’ábwát, mbṹṹbṹṹ wà bwát,
òmə̀n’ádzí, ǹnòm’étŢlj wà dzí, ò kŢ́bə̀yŢ̀, ńnòm’étŢ̀ òkŢ́bə̀yŢ̀. waƼ lúɁ,
ǹnòm’étŢlj wà lúɁ, ò bə̀lə̀ bə́ mŢ̀ní. Èdzóm énə́ mŢ́mŢ́ été é sə́ kə̀ nə́ nyũ
nə́ mú ẅí wáá bŢ́Ţ́ fə̀. màm mə́té mə́sə̀ wà mə̀nə̀ m’ábŢ̀ v’àsúɁúlán y’été,
və̀ nə́ nyũ n’émú ẅí wáá bŢ́Ţ́ fə̀.

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10. On vit alors, sous la lueur des réverbères, quelqu’un zigzaguer


sur la route lə́-lə́lə́s! Il tububa de ce côté lə́-lə́lə́s ! puis de l’autre coté de
la route lə́-lə́lə́s ! S’assit au milieu de la route, tùù ! On orientait le
véhicule de ce côté-ci et lui allait du même coté, on orientait le véhicule
de l’autre coté et lui, allait toujours de ce côté là. On dit : écartons ce
type de notre chemin.
11. C’était un BilŢ́bŢ́lŢ̀lŢ̀ 116 qui venait de percevoir son salaire,
environ 70000, en tout cas c’est le montant qu’on avait retrouvé dans ses
poches. Les jeunes déposèrent les mains sur lui. Ils lui administrèrent une
gifle sur la joue gauche comme une bombe, tüiiiign !!!, Ils lui
administrèrent une seconde gifle sur la joue droite comme de la
dynamite, ábyíùú !! On le tira et alla le jeter dans un caniveau.
J’entendis alors ‘’fouillez les poches !’’.
12. On fouilla dans une poche de son pantalon, rien ! puis une
deuxième poche, toujours rien, lorsqu’ils allèrent fouiller dans la poche
arrière de son pantalon, ils trouvèrent 70.000, ils prirent l’argent,
remontèrent dans la voiture kpà , démarrèrent en trombe, wúóóŋ !!! Et
on l’abandonna dans le fossé.
13. Je demandais aux jeunes pourquoi ils ont pris l’argent, ils
répondirent :’’ ferme ta bouche, on te transporte juste pour que tu ailles
dormir, Virivit, tu parles un peu trop. Ha ! Nous faisons les choses de la
ville, tu ne connais pas les choses d’ici. Mièrde ! Tu nous embêtes.
Quelqu’un veut se faire écraser, si on le jette dans le caniveau, tu
interviens, en tout cas tu n’as rien à dire, Virivit tu n’as rien à dire.
14. Háááh ! Les enfants allons-y, c’est pas grave. Ils me déposèrent à
la maison.
15. Ha Virivit t’es-tu couché ?
16. Oui les enfants !
17. Nous on rentre !
18. Oui, allez-y.

19. j’ai alors demandé !


20. Soudain… Soudain… Un jour…
21. Cela ne manque jamais. Tu t’habilles bien, tu t’habilles toujours
bien. Tu manges, toute une vie, tu manges. Tu parles, toute une vie, tu
parles. Tu épouses, toute une vie, tu épouses. Tu as de l’argent. Toutes
ces choses tu les fais mais un jour on dira : ’et un jour …‘

116
nom donné par les fang aux populations gabonaises non locutrices de la langue
fang

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19. à nə́ má kə̀ mà kŢ́bə́ mvə́rə́ ná, mə́sí mə̀sí, yə̀ gàbŢ́ŋ gàbŢ́ŋ, yà
kàmə̀rún’á kàmə̀rún. Ànə́ má kŢ́bə́ vá ná, mə́ kẅíy’ónàndʒírìyà, ànə́ má
kŢ́bə́ vá ná, mə́ kẅí yá nís yà fàlà, mə́ kẅí y’áfànə́ rùmàní, mə́ kẅí
y’ókŢ̀ŋʒŢ́ŋsàà, ó frŢ̀ntyṹr ’àmérìkà bá bə̀sùswàlís, mə̀ tŢ̀Ţ̀ mṹrə̀ nwár’àyó,
və̀ dzàmə̀ dáá, àsúɁúlánə́ y(ə́)’été, nyũ nə́’émú ẅí wáá bə̀rá bŢ̀. wá yə̀
kẅîƀ
20. ŋgàà !
21. òòwé !
22. muƼ té wá zù.
23. àkẅṹ àŋgá mə̀nà bòmə̀ mvə́rə́ mú mísə̀, və̀ nə́ nyũ n’émú ẅí wáá
bŢ́Ţ́, wáá yə̀ dzəƸŋbàn, émú’áŋgá wú, wá yə̀ bŢ̀bàn.
24. nyũ n’émú ẅí wáá bə̀rà bŢ̀bàn. Àtə̀mə́ tə̀m’ényí bá lẅṹ
àtúbísàb’óndŢ̀Ţ̀ ànə́ ŋgwànə̀ yeljŋgómə̀ yəƼ nsáɁ ńtwá. À tə́bə̀yá mbṹ sí,
ŋgá’ákòmá mbàà. Àtâ nə́ zə́ mə́dàŋ’álórə́ mísín’áyóp kpàkáàààà ! nyínə́ :
25. à lémwàn, à lémwàn !
26. zè mə́dàŋ ná àááŋ ! zə̀ mə́dàŋ mínsínì kìlììììt. À bə̀r’ábə̀bə̀,
òtáá’ànə́’ááyéné ḿbṹ sí ánə́ mámíwàrá. Zə́’émwán’étwáŋ yà mə̀dààŋ à
tə́lə́ mínsíní, tá náá bə́rə́ ndá’óyóbə́ kpò ! kpò ! kpò ! kpò ! kpò !
27. wà’óvə́ lẅṹ má ŋgà ?
28. ànə̀ yà məƼ və̀ wà lẅṹ !
29. wà dàŋ mà lẅṹ pùtkwá ? ńté bə́ə́ kə́ bá Ƒũ̀lə̀ wà bídzìná yà bìwálá,
éyŢ́ŋ tè òtŢƼ kàɁà yə́mə́ bòr’èwòlà ényə̀ wá zù mà yə̀m’éwùlà’émú ẅilj.
Mà’ànə̀ yà’émíná nyì wà kwànə̀ mə̀ndzwóŋá. Nté mə́ súmə̀ wà dzə́ éfyṹ
kàɁà wà yén.
30. ndə̀’òòndzə́ŋ’áá mə́ vá ?
31. àààà ! nŢ́Ţ́ŋ ! wà kŢ́bə́ nə́ yə̀ mà dzə́ŋ wà mà bŢ̀ kàɁà wà dzə́ŋ
pùtùkwâ.

32. ká’ántŢ́ mám m’ámûr


33. àkàààà !

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19. Tout comme je le dis ici, j’ai dit du Mvet dans plusieurs pays. J’ai
traversé la Gabon, j’ai traversé le Cameroun. Tout comme je parle ici, je
suis allé parler au Nandjiria (Nigeria). Tout comme je parle ici, je suis
allé parler à Nice et à Fala (France), j’ai été dans la forêt de Romanie,
j’ai été au Konjongsàà (Pays ou ville non identifié), à la frontière des
América et des Sùswàlís j’étais assis sur la mer noire. 117 Mais ‘’UN
JOUR...’’ on ne manquera jamais de le dire.
20. N’est-ce pas ?
21. Oui !
22. Ce jour-là arrive.
23. Akue a joué du Mvet partout dans le monde mais ‘’UN JOUR….’’
Ce jour là arrivera, le jour de sa mort. Ce jour là ne manquera pas
d’arriver.
24. Un jour alors, celle qu’on appelle Atoubissap Ondo de la tribu
y’Engome du village Nsáh-Ńtwá, vint se placer à la véranda. C’est la
dernière épouse d’Akoma Mba. Elle vit Ze Medang passer sur son vélo,
kpakàààà !!!! elle l’interpela
25. A Lémwan, a Lémwan.
26. Oui ! répondit Ze Medang. Il donna un coup de frein kiliiii, tourna
son regard et vit Atoubissap debout dans la véranda. Elle ressemblait à
une mamy-wàrá (sirène) . Ze, fils d’Etouang et Medang vint garer son
vélo et monta les escaliers en courant pour aller la rejoindre. kpo ! kpo !
kpo ! kpo ! kpo !
27. C’est toi qui m’as appelé ?
28. Oui ! Pourquoi ne devrais-je pas t’appeler.
29. Tu m’appelles poutkoi ? Depuis qu’on te cache dans des chambres et
des males, on a l’impression que tu ne connais le nom de personne, c’est
seulement aujourd’hui que tu reconnais mon nom. Hé ! Madame t’es
malade ou quoi ?!! Ha !! Tu me connais alors ! Çà fait longtemps que je
te cherche dans ce village, je ne te vois pas, où étais-tu ?
30. Tu me cherchais alors !?
31. Haaa !! Non !!! Tu dis que je ne te cherchais pas, je ne te
chercherais pas poutquoiii !!!

32. C’est devenu les choses de l’amour n’est-ce pas’’ ?


33. oui

117
A la frontière de América (américains) et des Sùswàlís (socialistes, exURSS), il
était assis sur une mer noire. Certainement une évocation d’un bras de mer séparant
les Etat-Unis (Alaska) et la l’ex URSS. Parlerai-t-il du détroit de Béring ?

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34. ààà nə̀yà, walj, ŋgə́ mə́ ŋgə́n kàɁà wà lə́rə́ bə́bə́lá’àààà, ábŢ̀ kə̀ nə́
mà lə́rə̀ wə̀ fâm
35. ə́ŋəljəlj ! ə́ŋəljəlj ! bwaƼná, bwaƼná, ə́ŋəljəlj ! mə̀ə̀ lẅṹ wó náá ! tə̀m’áyũnũ,
tə̀m’áyũnũ, mə́ kàrə̀ w(alj)’é dzàm mə̀ə̀ lẅṹ walj, òòsúɁán átyṹ édí wá tyṹ.
mə̀ə̀ lẅṹ wó náá, éswá’óbàŋgŢ̀m ndómà mbá’évín’ékàŋ, ng’ákòm’ákì
tàɁà, àŋgá kì nyə́ yà bìdzí, mə̀lú mə́nìì mò mínììƀ. V’àkùù àkùù
àv’ákulj’énŢljŋ, ákwaljn’énə́ nyónyúú, mə̀ sə́ dá yə̀mə̀ tâŋ. Mə́ dzṹ yá dzə́ŋ
bòƏə̀ náá, bə́ lwṹ m’ àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p kàɁà yénə́ mbòt. AƼ zə̀,
aƼ mŢ́ŋgwán’ásóɁ óvə̀ŋ bə̀ŋgŢ̀ míntsàà, à lémwàn, lẅṹ yə̀ m’éswá mə́dààŋ
àv’âwóɁ’ànə́ kùràmə̀bũũ’ààkwàn. Èny(ə̀)’ànə́ wóɁ édzám’énə́
mwánə́nyáŋ ákòmà ánə́m, məƼ bə́lə́ mbə̀ŋ.
36. òtá’ànə̀ zə́’áásìɁí kò ! kò ! kò ! kò ! kò ! á nŢ̀ŋá mìsíní
kpàkàààààà ! ényàsìɁì nyí. Àkwànə́ mə́dààŋ àbóó ábáá’ásí vànə́
ŋkŢ̀Ɂ’áŋgùmá.
37. tàà mə̀dààŋ ! tàà mə̀dààŋ ! tàà mə̀dààŋ !
38. mə̀dàŋ nə́ àáŋ !
39. bá dzó nə́ mŢ́nə́nyŢ́ŋ àkòmà’ààkwán, àà yə̀ kúná’áwú’ékírí nyí.
Òkə̀, bə́ vwàrə̀ yá mín(ṹ)’ávwàt, ààááŋ ókə̀, mŢ̀nə́nyŢ́ŋ àà dzó nə̀ wá wá
yə́m’édzóm ááyə̀ wú wá fə̀ wá yə́m édzóm’áá kwàn, kìnáá ny’àsṹƀ. mínà
mŢ̀nə́nyŢ́ŋ mí wúl’á sàŋ gbóó vá. Ààlẅṹ wà.
40. òtâ nə́ zə́ə́’áá tẅũɁə̀ mìsíní’á bə́rə̀yaljŋ.
41. Mə̀dàŋ nə́ éééééé ! kə́ mbò tè’àŋkúná’áwú ! tá nə́ mə́dàŋ’áábŢ̀
ná’àsìɁìl’ńsə̀ŋ nsə̀ŋ, áŋgə̀Ɂèlèŋgə̀ ! áŋgə̀Ɂèlèŋgə̀ ! áŋgə̀Ɂèlèŋgə̀ !
áŋgə̀Ɂèlèŋgə̀ ! ábŢ̀ dzóm’ànə́’ààbŢ́Ɂ nlŢ́ŋ à tsìb’óŋgàm, á kẅí yalj váá, á kə́
bə̀rá dùmàn’ándá’été. Òtá’ánə́ làrmé’áátsàmàn ḿbṹ sí nə̀ə̀ə̀t.
42. mə̀dàŋ nə́’ánə̀ vè ?
43. bə́ ná’ábóó édzìnà ndṹ bá lẅṹ nə́ ŋgìŋlŢƼ. Tá nə́ mə́dàŋ’àà nyíí’été
á fəƼŋ.
44. mə̀dàŋ ábŢ́ dzóm’ánə́ ààkẅũ’àbóó’énŢ̀ŋ ábùmə̀yób ƑíƑṹƀ.
mə̀dàŋ’àsémé ámə́ŋglé. Mə̀dàŋ àdẅìrí nyə̀ mfyṹŋ á vú’énŢƼŋ wòlòòòt,
àgbíí nyə́ w’ábùm’áyób’á myòòɁ !
45. mə̀dàŋ nə́ aƼkòmà ! aƼkòmà ! aƼkòmà !

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34. Ha toi, tant que je ne t’aurai pas montré bebela, je ne laisserai pas
tomber, Ha !! Tant que je ne t’aurai pas montré à quel point je suis viril….
[il commença à la toucher.]
35. Non ! Non ! Attends ! Attends ! Je t’ai appelé parce que… non ! Non !
Attends ! Arrête! Hàà ! Attends que je te donne d’abord la raison pour
laquelle je t’ai appelé, tu pourras parler de tes affaires après. …Je t’ai donc
appelé parc que… ton père Obangom fils de Mba Evini Ekang, ne fume plus.
Cela fait quatre jours et quatre nuits que ton père Akoma ne mange plus,
qu’il ne fume plus. Il est allongé sur son lit, les maladies qu’il porte, je n’en
connais pas le nombre. Je cherche quelqu’un pour qu’il aille m’appeler
Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep, je ne trouve personne. A Ze, toi le neveu
de Assok Oveng chez Bengo’Mintsa, toi Lemwan, va m’appeler ton père
Medang, n’a-t-il pas appris que Kuramebèè est malade. Seul lui peut savoir
ce qu’il a au fond de son cœur, la situation est très grave.
36. Ze redescendit ko !ko !ko !ko !ko, il enfourcha et kpakaaaaa ! descendit
en direction du village de Medang. Il trouva Medang affalé dans son corps-
de-garde comme une bille d’Okoumé.
37. Tàà118 Medang !! Tàà Medang !! Tàà Medang !!
38. Oui !! r épondit Medang.
39. On dit que ton frère Akoma est malade, il mourra très tôt ce matin. Il
t’appelle, vas-y. On en a marre de vous. Ha oui, vas-y. Ton frère dit que
c’est toi qui sais de quoi il est en train de mourir, c’est toi aussi qui sais de
quoi il souffre, vas donc le soigner. La sorcellerie que ton frère et toi faites
dans ce village… il t’appelle.
40. Ze reprit son vélo et s’en alla.
41. Medang s’écria ! ‘’ héééé !!! cette personne mourra bientôt.’’ Medang
fit quelque chose comme remonter le long de la cours, anguehelegue !!
anguehelegue !! anguehelegue !! Medang tordit le rotin et écrasa Ongam119.
Il arriva aussitôt devant la maison d’Akoma. On vit l’Armée se disperser
devant la porte.
42. Medang demanda : Où est-il ?
43. Il est couché dans sa chambre qu’on appelle NgiŋlŢƼ. Et Medang y entra,
feeeeng !!!
44. Medang le trouva couché sur son lit. Il était couché sur le dos, ventre en
l’air… tout nu ! Medang poussa un grand cri ámə́ŋglé. Il tira une couverture
woloooot, et la lui déposa sur le ventre myooh !
45. Medang l’appela [à Haute voix]. Aakoma ! Aakoma !! Aakoma !!!

118
Taa ! Terme d’adresse pour appeler son père. C’est à la fois une marque
d’affection et de respect.
119
Tordre le rotin, écraser Ongàm : Voyager de manière mystique.

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46. nyínə́ èéèèèèè ! zá’áálẅṹ


47. mə̀dàŋ nə́ má !
48. èéèèèè ! à mə́dàŋ èmwésàà y’òòsŢ́ yàŋ ?
49. mə̀dàŋ nə́ mə̀ sŢ́ yaljŋ !
50. èéèèèè ! èèmwésàà mə̀ wú yàŋ !
51. á nə́ mə́ bə́rá sílí náá, àbáɁá n’ébánə́ dzàm.
52. mə̀dàŋ nə́ wà wùà dzè kàrə́ má. Àákòmà waƼ wú yá và, áákòmà
dzíí bŢ̀, áákòmà kàrə́ má, àmwá tàrà y(ə̀)’ényàwú’én(ə́)’ánà ? wàw ú yá
và ?
53. nyínə́ mə́ə́ wú yaljŋ.
54. mèdàŋ nə́ wà wù dzè ?
55. nyíní mà wú nàà ! ábṹ dí, mìnká míbṹ míŋkás, ábṹ dí, mìŋká
míláá, nyúú sə̀Ɂə̀ bìkə̀ə̀ èbuƼ, òdúɁ ónə̀ mə̀ ŋkíɁán’ádzós, édzóm’éwùúlú
mà gbí’ánló été dáá gbí yaljŋ, ébúbùù’àbə̀lə́ mə́ vá yə̀ mà dzí. Ńnómə́
mvẅíɁí óŋgá tŢ̀bə̀ mà ákàn’êté, óófwáŋánə̀ yaljŋ. À mə́dàŋ, ŋkúr’ónə̀
m’àmís kàɁà yén. Èdzóm éwúlú mààló ányù dáá dzí yaƼ mə̀ mə̀soljŋ.
56. mə̀dàŋ nə́ kaƼɁ, àkòmà ndàwú fŢ́Ɂə̀ƀ.
57. nyínə́ dzóm’ébə́mə̀ fə̀ mə́’ŋ́kùɁ.
58. àwú’édáá lelj. Èkè ! y’ònə̀’évúúvwá’ékì ?
59. àkòmà nə́ yə̀ mà yə̀m.
60. mə̀dàŋ’àlẅṹ mə́yə̀ mə́ ŋgìn’àŋgŢ́Ţ́ mvóɁ míŋkò mí zíl’àgŢ́Ţ́.
mə̀yə̀ mə́ ŋgìnì’àsyṹn mə̀yə̀ mə́ ŋgìnì ásŢ́ yaljŋ. À lẅṹ bə́ká b’óyònò
mwán’èkàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m. nyíní byaƼnə̀ bìyə́m bə́ kə̀’émbó nyí bítŢ́Ɂ bí
byàŋ, á wú yaljŋ. À bŢ̀ àn’â vóɁóbò.
61. Bə́ lárə̀yá nsèŋ, nyárə́ mŢ́, nyár’ókə̀ŋ éŋgŢ̀ŋ wòòò ! bə́
lór’ányə́’étŢ́Ɂə́ byàŋ, á bə̀r’ábímí mə́bwṹṹ, á mə̀ná lŢ́ŋ bílŢ́ŋ yà’àtẅṹnṹ
bíƑṹɁṹ, bə́ mə́n’á kẅìrì mə́ndzím’ónyúú. Àkə́ bə̀rá bóró ákòmà, və̀ mə̀bé
mə́béé.

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46. Akoma répondit [Comme une personne sortant de l’eau] :


Héeee !!! Qui appelle ??!!
47. Malj (moi) répondit Medang !
48. Héeeee !!! Medang, Fils de mon père es-tu enfin arrivé ?
49. mə́ sŢ́ yaljŋ !!! (je suis arrivé) répondit Medang.
50. Héeeee !!! Fils de mon père je suis mort !
51. J’ai alors demandé… quelle histoire grave !
52. Aakoma, de quoi meurs-tu ? dis-moi. De quoi meurs-tu ? Aakoma
que s’est-il passé ? Aakoma dis-moi, que s’est-il passé ? Fils de mon
père, est-ce donc cela la mort ? Pourquoi meurs-tu ainsi ??
53. mə́ wú yaljŋ (je suis mort) ! Répéta Akoma !
54. De quoi meurs-tu ?
55. Je meurs pour la chose suivante : Cette cuisse comporte deux
grappes d’abcès (mìnkás), l’autre cuisse trois grappes ; tout le corps neuf
gros abcès (bìkə̀ə̀) ; ma colonne vertébrale est coupée en deux ádzós ! La
chose qui casse souvent l’intérieur de ma tête est en train de casser ; j’ai
une forte grippe qui m’empêche de manger ; La vielle entorse qui s’était
logée dans ma hanche a bougé. A Medang, j’ai du brouillard dans les
yeux, je ne vois plus rien ; la carie qui mord souvent dans ma bouche est
en train de manger mes dents.
56. Kàáááh ! Akoma ! c’est donc réellement la mort ! S’écria
Medang.
57. J’ai également quelque chose planté dans ma poitrine. Ajouta
Akoma.
58. C’est bien la mort, ékè ! Aurais-tu transgressé un interdit ?
demanda Medang.
59. Je n’en sais rien. Répondit Akoma.
60. Medang appela Meye Me Nguini Ango, du clan Minko Mi Zili
Ango. Meye Me Nguini arriva. Il appela Beka Be Oyono fils d’Ekang
Nna Mengome. Il ordonna qu’on prenne des animaux domestiques afin
qu’on puisse réaliser un bain médicinal (ètŢ́k-byàŋ) pour ce malade
agonisant et qu’on puisse le soigner. ‘’Cette personne est morte, mais
essayons de lui redonner un peu de souffle’’.
61. On attrapa rapidement un buffle domestique dans la cour et on
l’égorgeât. On versa le sang de l’animal dans le bain médicinal. On
aspergea la mixture médicinale sur lui grâce à des rameaux (mə̀bẅṹ), on
siffla dans des cornes sacrées. A l’aide d’un cornet compte-gouttes
(èƑṹɁṹ) on fit tomber quelques gouttes d’une potion spéciale sur sa tête,
on le rinça avec de l’eau. On releva Akoma de son bain, mais Akoma
était toujours dans l’agonie.

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62. bə́ lẅṹ mwánə́nyáŋ óndŢ̀Ţ̀, óndŢ́ mwánə́ŋgwán ḿfàŋ mə̀kŢ́Ɂ mfàŋ
mə̀dzàp bə̀ŋgŢ̀ b’éyàà, òndŢ̀ àsyṹn. ÒndŢ̀’àdùrù nyə́ bítŢ́Ɂ bí byàŋ, bə́
mə́ná gbíí áŋgbũljŋ. À mə̀ná bŢ̀’ànə́ míŋgə̀ŋgáŋ mí wúl(ú)’ábŢ̀. À kə́
bóró’ákòmà yàà kə́ gbíí ándá, və̀ mə̀bé mə́béé.
63. bə́nə́ bə́ dzə́ə́ŋ dzàm, dzàm’àfə́. bə́nə́ bə́ lẅṹyə́’áŋgúŋ bə̀rə̀.
64. áŋgúŋ bə́rə́ bífyṹ, ndòŋ àyàn’àlùm, ànə́ mwánə́ŋgwànə̀ bə̀kẅìƀ yə́
ndùmə́ ŋgŢ̀m. àgúŋ bə̀rə̀’à syũn’óbàŋgŢ̀m áyó. Àgúŋ bə̀rə̀ à bə̀bə́, nyínə́
mìnáá, sə̀’ényə́ bá sṹ nyə́ vá, ànə̀ bə̀bṹ’ààwú. Má kə̀’à nyə́ óvə̀ŋ mə̀ŋgàm.
Ènyə́ mə́ kə́ nyá sṹ ẅéƀ. Bə́n nə́ bə́Ɂə́ yáán.
65. bə̀ká b’óyònò’ànè
66. bə̀ká b’óyònò nə́ mà nyí.
67. èŋgwáŋ mbàà ànè ?
68. èŋgwàŋ nə́ mà nyí
69. ètwáŋ mbà ànè ?
70. ètwáŋ nə́ mà nyí
71. bə́nə́ zàɁánà bə̀Ɂə̀ bə́ kə̀’à nyə́’óvə̀ŋ mə̀ŋgàm. Ènyə́ bə́ kə́ nyábŢlj
byáŋ ẅéƀ
72. àŋgúŋ bə̀rə̀ nə́ mə́ kaƼ nyə́, ŋgâ bŢ́ mvẅṹɁṹ à sŢ́Ţ́Ɂ, ŋgâ wú àẅé
fŢ́ɁŢ́ ẅéƀ, mə̀ə̀ lómə́ myṹ ná’áyíí yaljŋ mí zú nyábə̀Ɂə̀ mí zél’ányə́.
73. lìgì ! lìgì ! lìgì ! lìgì ! lìgì ! lìgì ! bə́ lórányə́ mfùŋ óvə̀ŋ été, óvə̀ŋ
mə̀ŋgàm ébə̀’àŋgúŋ bə́rə́ bífyṹ ndòŋ àyàn’àlùm, ànə́ mwánə́ŋgwànə̀
bə̀kẅìƀ yə́ ndùmə́ ŋgŢ̀m, ndómán’á bə̀ŋgyũɁũ bə́tsámə́ dúmá, éndá bə̀ ʒũ
èkaƼŋ nnà mə́ŋgŢ̀m. bə́ gbíí nyə́ bə́kón’été’ásyũƸũũƀ. ÈndŢ́ŋ ésáá mbàà àtŢƼ.
74. bə́nə́ bə́ kə́l’ányə̀ vè ?
75. bə́ nə́ bə́kə́lə́ n’àgbíí’éndá bə̀ nyṹ.
76. tá nə́ bá sìɁ’ànə́ ákə́ nyà nyíí ndá bə̀ nyṹ’énə́ ŋgə̀rə̀yũ ǹsí kyũljƀ. È
ndá bə̀ bə̀lá míndzì mí ndòŋ ŋgwàn’èsàŋgóm y’éƑèlè mə̀kórá.

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62. On alla appeler son frère Ondo, Ondo qui est neveu de Mfàng-
Mə̀kŢ́k, Mfàng-Mə̀dzàp chez Bengo B’Eya, et Ondo arriva. Ondo le tira
de là et alla préparer un mgbũljŋ 120 , il fit tout ce que font souvent les
guérisseurs. On sortit Akoma de sa baignoire, on alla le coucher chez lui,
mais Akoma demeurait dans l’agonie.
63. Trouvons autre chose, une autre solution. Appellons Angoung Bere.
64. Angoung Bere Bifie 121 , Ndong Oyane-Aloum qui est neveu des
pygmées de Ndùm-NgŢ̀m. Angoung Bere arriva sur Obangom. Angoung
Bere l’observa attentivement et dit : Minàá ! On ne peut pas le soigner
ici, il est proche de la mort. Je l’emmène à Ovə̀ng-Mə̀ngàm, il serait
mieux que j’aille le soigner là-bas. Allez ! Soulevez-le !
65. Où est Beka Be Oyono ?
66. Malj gní (Je suis ici !) Répondit Beka.
67. Où est Engbang Mba ?
68. mə̀ nə̀ vá ! (je suis là). Répondit Engbang.
69. Où est Etouang Mba ?
70. Malj gní ! répondit Etouang.
71. Venez le porter, qu’on l’emmène à Ovə̀ng-Mə̀ngàm. Qu’on aille le
soigner là-bas.
72. Angoung Bere dit : ‘’je l’emmène, s’il guérit, il reviendra, s’il meurt,
il mourra là-bas et je vous dirai qu’il est mort pour que vous veniez
chercher le corps.’’
73. Ligh ! Ligh ! Ligh ! ligh !!! Ils traversèrent Mfùù-Óvəŋ 122 , ils
arrivèrent à Ovə̀ng-Mə̀ngàm chez Angoung Bere Bifie, Ndong Oyane-
Aloum, le neveu des Pygmées du village Ndùm-NgŢ̀m, fils de Bə̀ŋgyũ̀hũ̀
Bə́tsaljmə́ duljmalj123, chez Zue Ekang Nna Mengome, on le déposa au milieu
des fantômes, ásyũũ̀ ṹ ũ̀ ũ̀ ̀gn !! Endong, son père Mba était présent.
74. Finalement où l’emmène-t-on ?
75. Allez le poser dans la maison de sa mère.
76. On descendit avec lui en direction de la maison de sa mère qui se
trouvait au bout du village. C’est la maison de sa mère Bela Mindzi Mi
Ndong de la tribu Esàngoljm d’Eshèlè-Mə̀kórá.

120
Espèce de baignoire médicinale fabriquée à l’aide de troncs et de feuilles de
bananier. Il est différent d’ètŢ́h qui est plutôt un bain administré dans une grande
cuvette.
121
Son nom signifie ‘’le calao perché qui vient aux nouvelles’’.
122
Espèce de tunnel creusé dans le tronc de l’arbre Ovəŋ et qui relie Engóng au
monde des morts. Le tunnel débouche directement à Ovəŋ-Məŋgàm chez Angoung
Bere.
123
Bə̀ŋgyũ̀hũ̀ Bə́taljmə́ duljmalj : les tisserands ont déserté leur nid.

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77. nyí ní bá kà nyə̀ velj, èéèèèèè ! aƼnsə́mə́ dzìŋ.


78. Èny’ànə́’éwòlà náalj, éwòlà nyũƼ. NyũƼ áŋgá ẅé nyə́ nà nsə́mə́ dzìŋ,
àmúnə́ nyṹ’áŋgá bṹ nyə́’ábə́ə́ tŢƼ’ó dzáá ànsə́m bá ndóm bə́ ŋgá bŢ̀’èbwàn.
Bá ndóm nló dzóp òbàmə́ ndòŋ mìŋkòò mwàn’ésàŋgoljmə̀ y’éƑèlè mə̀kórá,
á dzáá’èèté, bá nyə́ bə́ ŋgá bŢ̀ èbwàn. Èbwànə́ té’ény’àkòmà à bə́lə́yə́ èté.
À nə́ nyṹ’áŋgá ẅé nyə́ nà nsə́mə́ dzìŋ, ǹsə́m’ógá dzìŋ bə̀lá́ míndzì yàà
bṹ’ákòmá mbàà ńsəljm. é də̀ nyũƼ’áálẅṹ nyə́ náá ńsə́mə́ dzíŋ bə́lá.

79. aƼnsə́mə́ dzìŋ èéèèèè ! átà y’ény’àwú’énə́’ánà ?


80. àkòmà nə́ mə̀ wú yaljŋ.
81. bə́ bə́rə́ nyá kə́ gbíí’énŢƼŋ zùɁ !
82. àŋgúŋ bə̀rə̀ à lòró mə́fáɁá yà mìsə̀ŋ bìsù bí ndá, àŋgúŋ bə̀rə̀’à bə́rə́
míŋkòò mínə́n yà mə̀bòŋ m’átòŋ, á ə̀ná wŢ́mə́ byàŋ kààààà ! byàŋ
wóóóóŋ ! bə́ nə́ bá yə̀ nyá bŢƼ byàŋ ààlú.
83. ábŢ́ŋ ázàŋ’álú dá bə̀rà kẅíƀ ázaljŋ ánə́ ànə́n, ázáŋ óŋgə́m’ówúlá
kŢ́bə́ nàà.
84. bə̀sŢ́ bə́nŢ́mə̀yəƼ bìláŋ màɁà mə̀nŢ́mə̀yə̀ ányù
85. ndə̀ mə́ŋgá dzṹ saljŋ ! Saljŋ ! Saljŋ ! Saljŋ ! Saljŋ !
86. wə̀ná’álú’éékẅá nté mbŢ́ɁŢ́.

87. ŋgàà !
88. àkàààà !

89. ábŢ́ŋ dí’édə̀ bə̀yáá yá bə̀yòóm bá kŢ́bə̀ fàlə̀ mìŋfyũƼ mbò fə́ kàɁà
wóɁ və̀ beƼ bén. Myá mŢ̀nə́nyŢ́ŋ’ábùmə̀ dáá dáá. Nyá bóó ḿfìn’álí bá
ŋgáá wòɁò bóó ḿfáɁá’álí, mfìn’éwó tŢ́Ţ́ myṹ’ézə́zaljŋ, ábŢ́ŋ mŢ́nə́nyŢ́ŋ
nyá’ákŢ́bə̀yá bá ŋ̀gáá woƼ və́ fà wóɁ. Wà ƑũƸ yə̀mə̀ nə́ mwádzáŋ àà yə̀
kŢ́b’ḿfìn’áyṹr’ókó, waƼ térà wóɁ ààfə̀mə̀lə̀ ànə̀’ésáá ŋgẅí yəƼ ŋ́kùnà.
90. Ùùùùùùùùm ! ùùùùùùùùùm ! ùùùùùùùùm !
91. ò yə̀mə̀ ná’ázù yá kŢ́b’àŋgáá.
92. úùùŋ àkúú ùyú àúúùŋ àkúúùyû !
93. ò sə́ wóɁ, wà wóɁ và nə́ bá kùrə̀ ŋgŢ̀m mə́ndzím’ósí.
94. tírí kùyâá tírí kùyâ, tuƼ àyìrì kù yí àyákátá syùdâ, síkà tírí kòyí ànə́
òòkírí.

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77. Sa mère s’écria ! Où l’emmène-t-on ? Hééé !!! Aansem-Dzing124.


78. C’est cela son nom, le nom donné par sa mère. Sa mère l’a appelé
Nsem-Dzing parce qu’elle l’avait eu à la suite d’un ‘’péché’’ avec son
frère alors qu’elle vivait dans le village de son père. Elle avait commis un
inceste avec son frère Nlo-Dzop, fils d’Obame Ndong-Minko, de la tribu
Esangom et du village Eshèlè-Mə̀kórá, c’est à la suite de cet inceste
qu’Akoma vit le jour. Sa mère lui donna alors le nom de Nsem-Dzing
Bela, ce qui signifie : ‘’le péché a tant aimé Bela Mindzi’’ qu’elle a fini
par donner naissance au puissant Akoma Mba.
79. Aansem-Dzing ! Héeeee, mon père !!! Est-ce donc cela la mort ?!
80. Je suis mort ! Dit Akoma.
81. On alla le déposer sur un lit près du feu.
82. Angoung Bere traversa les arrière-cases, les cours et les vérandas.
Angoung Bere gravit des collines et traversa des rivières, il collecta les
médicaments, Kàààà !!! puis whouooong !!! retourna au village. Il
annonça qu’on lui prodiguera des soins la nuit.
83. Lorsque la nuit tomba totalement, je parle de la nuit, la très grande
nuit, à l’heure où la chauve-souris géante dit :
84. ‘’Les autres défèquent par le cul et moi je défèque par la bouche’’,
85. ‘’J’en ai assez de gouter [des choses] acides, acides et acides’’.
86. Sache que la nuit a atteint son milieu.
87. N’est-ce pas ?
88. Oui !
89. C’est l’heure où les maris et les femmes parlent le français de la
couverture que seuls eux-mêmes peuvent comprendre. Ton frère aîné et
toi êtes issus du même ventre, vos chambres sont côte-à-côte et seul un
mur vous sépare. Lorsqu’il parle à sa femme de l’autre côté du mur, tu ne
peux rien entendre. Quand ton frère va bientôt s’adresser à sa femme, tu
l’entends d’abord grogner d’une voix grave tel un sanglier mâle dans son
troupeau.
90. Hùùùùùmmmmm !!! hùùùùùmmmm !!! hùmmm !!
91. Sache alors qu’il va parler à sa femme.
92. húuuŋ àkhúú ùyú àhúúùŋ àkúúhùyû !
93. Tu ne comprends rien du tout. Tu entends juste quelque chose
semblable à un tambour joué sous l’eau.
94. tírí kùyâá tírí kùyâ, tuƼ àyiri kù yí àyákátá siùdâ, síkà tírí kòyí ànə́
‘’òòkírí’’.

124
Nsem-Dzing : ‘’ le péché a aimé’’. C’est le sobriquet que Bela Mindzi avait
donné à son fils Akoma.

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95. wà wóɁ v’òòkírí. Àbə́ bṹṹ ŋgáá nyáɁà yə́bə́, ŋŋŋ́ŋ́ !, màà nə̀ yà,
nd’émíná’àwóɁòƀ.

96. Ànə́ mə́ bə́rá símán mómə́ŋgwán’Àsók y’Èbèŋgwàn.


97. átə̀mə̀ tə̀m’ákòmà fəƼŋ. Àkórə̀yá dzòɁ’ósí, àtŢ̀bə́ tútŢ́Ţ́ dzə̀ə̀ə̀ə̀ ! à
yə́Ɂə́bə́ kpèè ! à dẅìrí mfyṹŋ mfáɁ mə̀yáá, àdẅìrí ḿfáɁ mə̀yóm, à sŢ́Ţ́
w’ábùm’àsí àtsìn’áwút. À lárá’ákə̀l’énŢljŋ, àdẅìrí mfə́Ɂə́ ẅṹŋ, mfə́Ɂ
mə́nyàzŢ̀Ɂ. Àlə́rə́ ẅə̀’étúú, àkyèlé. Ò dzùmú nyə́’á vú ólų́.

98. à lẅṹṹ, aƼ nà !
99. yaƼ !
100. ntúm’ónə̀ mə̀ velj
101. ntúm’éwá lè’óyə́Ɂə́ wá ńló’énŢljŋ.
102. á lárə̀ yá nló énŢ̀ŋ à dẅìrí ntúm. Àbə́m’ósú à tə́bə́ á səƸə̀ə̀ə̀ŋ. Àtə́bə́
tə́tə́lə́.
103. nyũƼ nə̀ wà kèè, y(ə̀)’éduljɁ ?
104. nyín’ààááŋ
105. yə̀’ényə̀ wá kà’m̀ fə́Ɂ’èèdùɁ
106. nyínə́ y’òwúlà líɁí vóm.
107. mbṹ prùúúú ! và syũn’ó záŋ ńsə̀ŋ, ézə́záŋ nsə̀ŋ, àtŢ̀b’ósí dzúɁúlí.
NyũƼ átə́lə́ nyófə́ŋ,
108. nyíní kə́’ódzó nə̀ wà kə̀’édúɁ, aƼtà, yèdúɁ’édzŢ̀Ţ̀ ?
109. nyíní lẅṹṹ yə́ m’àŋgúŋ bə̀rə̀
110. eƼfáɁálùɁ,
111. yaƼ !
112. zàɁ’ánsə̀ŋ’ónelj
113. àŋgúŋ bə̀rə̀ nyíní’áwàlà má bŢ̀ byàŋ dáá bə́ kẅíƀ.

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95. Le seul mot que tu puisses saisir, c’est òòkírí ‘’demain’’. Et tu


entends sa femme répondre d’une voix aigue ‘’oui !’’. Aka ! Donc cette
femme comprend !

96. J’ai encore pensé au neveu d’Assok et d’Ebengwan !


97. Soudain, Akoma se redressa, fəƼŋ ! s’assit, dzə̀ə̀ ! s’adossa, Kpèè !
Il tira un pan de couverture du côté gauche, puis un autre du côté droit,
ramena les deux au niveau de son bas ventre et fit un nœud áwút. Il passa
la main sur le chevet de son lit (àkə̀ĺə́-énŢljŋ), et prit son sac, Mfə́h-
Mə̀nyàzŢ̀k 125 et le passa sur son épaule. Le sac pendait dans son dos
comme un gros baluchon.
98. Il appela sa mère :AƼnà (mère)!
99. YaƼ ! répondit Bela Mindzi.
100. Où est ma canne ?
101. Regarde sur le chevet de ton lit, la canne y est posée.
102. Il passa sa main sur le chevet et saisit sa canne. Il la planta devant
lui et, s’appuyant dessus, il se releva avec peine, ásə́ə̀ə̀ə̀ŋ !
103. Dis-moi, où vas-tu ? au WC ? demanda sa mère.
104. Oui !
105. Est-ce au WC que tu emportes ton sac ?
106. Tu sais qu’il ne me quitte jamais !
107. Il ouvrit la porte, prùùùúú !!! et arriva au milieu de la cour. Il s’y
assit à même le sol ádzúhúlí !!! [Comme par enchantement] sa mère
apparut à ses côtés.
108. Ne disais-tu pas que tu allais au WC ? aƼtà126, est-ce ici le WC ?
109. Hééé !!! Appelle-moi Angoung-Bere. Dit Akoma.
110. Eefaha-Luh ! cria Bela Mindzi.
111. Yaa !
112. Viens nous rejoindre dans la cour.
113. Angoung Bere répondit: l’heure d’administrer le traitement n’a
pas encore sonné.

125
mfə́h mə̀nyàzŢ̀k mfə́h « sac », mə̀nyà ‘’introduction’’, zŢ̀k ‘’éléphant’’. La
traduction littérale donne : sac introduction éléphant : ‘’sac dans lequel on peut
introduire un éléphant’’. C’est l’énorme sac à mystère d’Akoma Mba. Une grande
partie des fétiches glanés tout au long de sa vie ou arrachés à ses adversaires s’y
trouve entreposés : c’est le sac à sorcellerie par excellence, celui dont rêverait tout
sorcier. C’est un sac qui ne se vide jamais, on pouvait donc en retirer autant d’argent
et d’objets mystérieux qu’on en voulait.
126
AƼtà : ‘’père, papa’’. Dans la tradition fang, un enfant porte le nom de son père,
mais la mère lui donne aussi un nom (celui d’un membre de sa famille). C’est ce
nom qu’elle utilise et qui est utilisé par les membres de sa famille. Bela Mindzi a
donné à Akoma le Nom de son père, c’est pourquoi elle l’appelle papa.

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114. Nyíní s’édə̀ mà lwṹṹ zàɁ’ánsə̀ŋ’ónelj !


115. àŋgúŋ bə̀rə̀’àkẅíí’átán, ákwàànə́’ńsə̀ŋ òbàŋgŢ̀m’ótŢ́Ţ́.
116. nyínə́’ànə̀ yà aƼ bə́lá míndzì, á bŢ̀à yá và ?
117. bə̀nə́ bə́ lẅṹṹyə́ mbà
118. bə́ kə́ bə̀r’á lẅṹ’ésáá mbà, mbà’àsŢ́Ţ́ ásyũƼn
119. à nə̀ yà oƼbàŋgŢ̀m,
120. nyínə́ bə́lẅə́ə́yə́’éndŢ́ŋ
121. bə́ kə́ bə̀r’álẅṹ éndŢ́ŋ óyònò, èdŢ́ŋ’àsŢ́Ţ́ ásyũƼn
122. aƼtŢ̀ yá, myá bŢ̀ dzé’ànsə̀ŋ và?
123. nyínə́ ééééɁ lẅṹyán’òmvə́Ɂə́.
124. bə́ kə̀ bə̀r’álẅṹ òvə̀Ɂ ábòŋ ékaƼŋ nnà mə́ŋgŢ̀m. òmvə́Ɂ á
sŢ́Ţ́’à tŢ̀bŢ́. Bə̀kónə́ bə́ mə́ná yàbà.
125. àkòmà nə́ mə̀ə̀ lẅṹ myṹ nâàà! MaƼ yáɁánə̀ yaljŋ, fáɁánə̀ sŢ̀ŋ
vá.
126. bə́nə́ sŢ̀ŋ yà?
127. nyínə́ fáɁán, mə̀ z’àà lŢ́ŋ mínə̀’èlŢ́ŋ.
128. bə́nə́ nŢ́ŋ’ánə̀ bìvyṹn, ààzàŋ. SŢ̀ŋ púbúbúbúbú! Bə̀ kónə́
bə́ mə́n’áfáɁ sŢ̀ŋ.
129. bə́ nə́ sŢ̀ŋ’émànə̀yaƼŋ wà dzò’à yà?
130. nyínə́ kíɁánə̀ mìŋkŢ̀Ɂ míkwàn.
131. báá kíɁ míŋkŢ̀Ɂ míkwànə́ mə̀fáɁá. Bə́ dzṹlə́ nsə̀ŋ átút.
132. bə́ nə́ bí bŢ̀ mìŋkŢ̀Ɂ míkwànə̀ yà?
133. nyínə́ wààyá́ n’ósŢ̀ŋ’ósí.
134. báá wà mìŋkŢljɁ mí kwàn’ó sŢ̀ŋ’ósí, wàà wàà sŢ̀ŋ tút.
135. bí bŢ̀ yà?
136. nyínə́ yíná́ nə̀ sŢ̀ŋ.
137. v’á dẅìrí mə̀tsŢ́ɁŢ́. Á rrrrrrrr! Mə̀tsŢ́ɁŢ́’á
sŢ̀ŋ’àyòp’ávwás, èkoƼ mə́tsŢ́ɁŢ́’ébə́rə́ nyũ̀.
138. bə́nə́’ó bə̀làà yà
139. nyínə́ maƼ kə̀ yaljŋ.
140. bə́ nə́ wà kèè?

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114. Ce n’est pas pour cette raison que je t’appelle ! Viens nous
retrouver dans la cour !
115. Angoung Bere sortit de sa maison, arriva dans la cour. Obangom
était toujours assis à même le sol.
116. A nə yà, Bella Mindzi, que se passe-t-il ici? Demanda Angoung
Bere.
117. On dit : appelez Mba.
118. On alla appeler son père Mba, et Mba arriva.
119. A nə̀ yà, Obangom que se passe-t-il ?
120. Appelez Endong, répondit Akoma.
121. On alla appeler Endong Oyono, et Endong arriva
122. Que se passe-t-il ? Que faites-vous dans la cour ?
123. Appelez Omvehe, répondit Akoma.
124. Et on alla appeler Omvehe-Abong Ekang Nna Mengom, et
Omvehe arriva. Tous ces fantômes formèrent un cercle.
125. Akoma dit : je vous ai convoqués ce soir c’est pour vous faire
mes adieux. Allez ! Creusez une tombe ici !
126. Une tombe ?! Pourquoi une tombe ?
127. Allez !! Creusez !!! Sinon… sinon je siffle sur vous !
128. Prenez des pioches (bìvyán) [faites à parti de troncs d’arbres
affutés]. Il faisait nuit, une nuit noire. Et púbúbúbúbú !!! Les fantômes
creusèrent la tombe.
129. Nous avons fini de creuser la tombe, que faisons-nous
maintenant ?
130. Allez couper des troncs de bananiers !
131. Les fantômes prirent des machettes et allèrent couper des
bananiers derrière les cases, et vinrent les amasser dans la cour, á tút !
132. Bien, que faisons nous des troncs de bananiers ?
133. Jetez-les dans la tombe. Répondit Akoma.
134. Ils jetèrent les troncs dans la tombe, et la tombe fut pleine, átút !
135. Et maintenant ?
136. Remblayez la tombe!
137. Ils tirèrent la terre amassée sur le côté. Et rrrrrrrr !!! la tombe fût
remplie il y avait même un monticule de terre dessus. On avait une
véritable tombe.
138. Nous avons terminé la tombe, que faisons-nous maintenant ?
139. Bien, je m’en vais !
140. Tu t’en vas ?! Où vas-tu ?

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141. nyíní mà kə̀ mà mbárə̀ mvóɁ’ékaƼŋ nnà mə́ŋgŢ̀m. mə̀ə̀ sə́ kí fə̀
dzóm èyìná bũ̀ mìŋkúú myásóɁ mə̀ŋgàmà mə̀ ntŢ́ ètùn’èbúɁ. édə̀ mà
wú. Ndútúmú mfùlù èŋgbàŋ mə́yə̀ àŋgá lẅṹ m’ètùn’ébúɁ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ
mə̀ŋgàmà, ény(ə̀)’ànə́ ŋgúr’ébúɁ, maƼ kə̀ yaljŋ. Mə̀ sə́ bə̀r’á tŢ̀bə́
mwàn’ékàŋ y’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà. Míwúlə̀ mà dzó nà mə̀ nə̀
mwàn’ésàŋgoljm y’éƑèlè mə̀kórá, maƼ kə̀’átŢ̀b’áyŢ̀ŋ ésàŋgoljm. mə̀ nə̀ bə̀rá
bŢ̀ dzé éŋgóŋ énə́n ŋgòr’ètə̀mb’áfàn và?
142. nyíní’ényáá nə́ nâ, ábŢ́ŋ bá yə̀ mà dzə́ŋ ḿbúú, nə́ vóɁ’ékaƼŋ nnà
mə́ŋgŢ̀m bá dzə́ŋ óbáŋgŢ̀m ndómá mbà, é mbòr’à dzóó kì nâ, ábŢ́ŋ bá
dzə́ŋ ákòmà, àkə́ə́ tŢ̀b’ódzányàŋ, à búr’èèlŢ́ŋ bá lẅṹ nə́ zíɁákì. Kwṹṹṹ!
143. kà, mə̀lŢ́ mə́ bṹṹ yə́ŋ
144. mə́ bṹṹyə̀ mvə́t.
145. nyíní mə̀ bə́rə̀ yaljŋ
146. á dẅìrì yá mfə́Ɂə́ ẅṹƀ’ákyèl’étúú. Ádẅìrìyà ńnòmə́ kŢ̀b’àntúmə́
ẅṹƀ.
147. Bə́ná’ákə́ə́ wá kə̀ dí, byá yə̀ kə́ kàrə̀ fẅṹ yá éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà?
148. myá yə̀ kə́ kàrə̀ fẅṹ èŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà nâ,
àkòmà’áwú yaljŋ bímə̀n’áádzə̀p óvə̀ŋ mə̀ŋgàm. Nyũ̀nə́ bá sŢ́ bə́ swànə́ vá
mínə́’ákòmà’áwú yaljŋ mí mə̀n’áádzə̀p mí bə̀r’álə̀rə́’ábómə́ sŢ̀ŋ dí ózá́ ŋ
ńsə̀ŋ. ŋgə́ bə́ dzó nə̀ mbòr’áwú, bə́ mə́n’áádzèp, bə́ lə́rə̀y’ábómə́sŢ̀ŋ
zá’ááyə̀ bə̀rá sóó? Á mànə̀ yaljŋ, mə́ kaljŋ.
149. á bíɁílíbí! bíɁílíbí! bíɁílíbí! bíɁílíbí! bíɁílíbí! Ény’aƼsìɁì nyí.
150. kírí ŋgə́ə́ə́ŋ. É mbòr’àŋgá térà zə́ fə́p, bə̀ká b’óyòn’ékaƼŋ nnà
mə́ŋgŢ̀m. bə̀ká b’óyònò’òtá’ànə́ ásìɁ’ó ŋgàrə̀ mə̀kə́ná, álìɁì! lìɁì! lìɁì!
lìɁì! lìɁì! lìɁì! á syũnə̀ yá mfùù’óvə̀ŋ mə̀ngàm été tsìs.
151. á nə́ yá và ?

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141. Je m’enfuis… je fuis les descendants d’Ekang Nna Mengom. Je


ne représente plus rien à Eyiná Mbũ Miŋkúú MyásóɁ Məŋgama, je ne
suis plus qu’une demi-portion. C’est pourquoi je meurs. Ndoutoume
Mfoulou Engbang Meye m’a traité de demi-portion à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm, c’est lui la personne ‘’entière’’, moi je m’en vais. Je ne peux
plus être un Ekang d’ Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm. Vous avez l’habitude de
dire que je suis un Essàngoljm d’Eshèlè-Mə̀kórá, je vais donc vivre en
pays Essàngoljm. Je n’ai plus de place dans la grande Engóng, le Dos
Trempé dans la forêt.
142. Maintenant, lorsqu’on me cherchera dans les prochains jours et
les prochaines années. Lorsque le clan Ekang Nna Mengom cherchera
Obangom fils de Mba, gare à la personne qui, lorsqu’on cherchera
Akoma, dira qu’il est allé se cacher dans le village de sa mère, maudit
soit cette personne par le pouvoir du sifflet zíhákì127, [il siffla une fois ],
Kwũũ ́ ũ
́ ́ !!!
143. Kha ! Que les oreilles écoutent !
144. Qu’elles écoutent le Mvet !

145. Bien, je m’en vais, termina Akoma.


146. Il tira son gros sac et le mis à l’épaule. Il tira ensuite sa vieille
canne crochue.
147. Tu dis que tu t’en vas, qu’irons-nous annoncer à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm ?
148. Vous irez annoncer à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-
Mbàqu’Akoma est mort et que vous l’avez enterré à Oveng-Mengam.
Quand ils viendront dites-leur qu’Akoma est mort, qu’il a été enterré,
puis montrez leur cette tombe. Si on dit que quelqu’un est mort, qu’on l’a
enterré et que l’on présente en plus sa tombe, qui contestera ? Bien, c’est
terminé, je m’en vais.
149. [Il entama sa marche], ábígílíbí ! ábígílíbí ! ábígílíbí ! ábígílíbí !
il descendit.
150. Le jour se leva ŋgə́ə́ə́ŋ ! Le premier à venir aux nouvelles était
Beka Be Oyono fils d’Ekang-Nna Mengom. Beka Be Oyono prit les airs
et alla entrer dans Mfùù-Óvəŋ Ligh ! lih ! ligh ! ligh !!! et arriva debout à
Ovə̀ng-Mə̀ngàm átsis !
151. Que se passe-t-il ici ?

127
Zíhákì : ‘’malheur à toi’’, ‘’maudit sois-tu’’. Ce sifflet fait à partir d’une corne
d’antilope et qui renfermait plusieurs fétiches a un effet maléfique tant sur les
vivants que sur les morts.

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152. yə̀ wà bə̀rà fyáŋà sílí, àkòmà’àvə́ wú ààzaljŋ bí dzə́bə́ f’ààzaljŋ


153. dzyáŋ?
154. sŢ̀ŋ’èdŢƼ!
155. dzyéééé! Mwáŋgwán’ásòɁ’ólòŋ bə̀ŋgŢ̀ b’éyàà nd’àwûƀ?
156. bə̀ká́ b’óyònò àbúlá́ n’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm, ákə́ nə̀rə̀ fẅṹ ánə̀t.
ákùndúm! MvóɁ’ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m lŢƸŢ̀! èŋgóŋ. É mbòr’ànə́ bə̀r’ányíŋ.
MŢ̀nə̀ kúp aƼ lẅə́ kì nyũƼ nə̀ fyaƼŋ fyaƼŋ. òbàŋgŢ̀m ndómá mbà óówú yaljŋ.
157. símánə́ nnómə́ nán’ékùrù mə̀nyíŋ’ááááááààà!
Mwáŋgwán’éwól’áyŢ̀ŋ mə̀wél’óóó élùɁúmìnlàm’òòòò. Mwáŋgwán ésə́Ɂ
zŢ̀Ɂ nyâ n’ááààà! Nsò ŋgwàn’àkə́ mà ẅí’ééé, fùlà mə̀kíɁóóóó. Ááá
bìbùl’ázàɁ mà yén’éééé, á bàrìzŢ̀Ɂ.
158. kàà! Mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́!
159. mə́ bṹṹyə́ mvə́t!
160. kə̀Ɂánə́ mə̀ tàɁà vá’ànə́ mbòr’àà nŢ́mə́’ńndzŢ́ŋ

161. nnə́m’ómə́n’ákúr’ábùm
162. mə́ bə́rə́y’átŢ̀b’éyàlà.
163. ànə́ mə́ bə́r’átŢ̀bə́ ky’ànə́ ŋgwán’álà
164. mà yə̀ yə̀mə́ nə̀ ńnómə́ŋgwà mə́ŋgì’ànə̀ ndzŢ́ŋ ḿbè?

165. àtiƼŋ zámá mə̀ dzá́ Ɂá nà mə̀ mbŢ̀ y’émúú’ánà


166. mà yə̀ yə̀mə́ nà mí mə́sə́ má bə̀bə̀’ànə̀ ndzŢ́ŋ mbè?
167. mà kúm’àlúɁ’émwánə́ tár’óbyàŋ v’àkálə́ mvə̀t
168. àkẅṹ’àwùlú dúlú’ósú mə́ bə̀lə́ nyə̀ mvə́r’ómvús
169. ŋgə́ bí bə́r’ákẅí ábáá á byèrè yá mvə́r’ótẅíƀ
170. à mə̀n’ábòm áŋgŢ̀nə́ zŢ̀ɁŢ̀ àmə̀nə́ f(ə̀)’àkùsə́ mŢ̀nŢ̀
171. mà mə́ tẅṹɁ(ṹ)’éswá mŢ̀nŢ́ məƼ ŋgá láŋ láŋ.

172. ŋgə́ mə́ mə̀n’áláŋ mŢ̀nŢ́ mə̀ mə̀nə́ fà báɁá báɁ,


173. ŋgə́ mə́ mə̀n’ábáɁ mŢ̀n mə̀ tə́lə́ nyə́ ḿfə́Ɂ ólyáŋ
174. mà mə́ kàrə́ kárə́ vírívìt mə̀fẅṹ náá
175. àkẅə́ ńnómə́ ŋgwán’ébŢ̀m, mŢ̀n’ánə̀ táŋ náá.

176. àtiƼŋ zámá mə̀ dzáɁá nà, mə̀ yénə́ wə́ véééƀ?
177. àkẅṹ mwánə́ tár’óbyàŋ mə̀ yéné wə̀ vééƀ?
178. mə̀ ngə́ vénə́ wá’ésə́ bítàm, òbòmə̀y’émvə́rə́ nyí,

196
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152. Ne demande même plus, Akoma est mort cette nuit et nous l’avons
enterré.
153. Quoi !!!!
154. Voici la tombe.
155. Dziééé ! s’écria Beka. Neveu d’Assok Olong Bengone Eya, était-ce
donc la mort ?
156. Beka Be Oyono retourna à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, il alla faire
éclater la nouvelle, je dis bien ‘’éclater’’, ákùndúm !!! Le clan Ekang Nna
Mengom se réunit à Engóng álŢŢŢt ! Aucun murmure ! Aucun fiáŋ-fiáŋ !
de poussin appelant sa mère. Obangom fils de Mba est mort.
157. Je pense à l’époux de mère Ekure-Menying, neveu de la tribu
mure je meurs, elugu minlam. Où est le neveu du foie d’éléphant ? La
nouvelle lune finira par me tuer, fula… je meurs. Que Bibulu vienne me
voir, Ha ! BarizŢk !
158. Kha ! que les oreilles écoutent !
159. Qu’elles écoutent le Mvet !
160. Donnez-moi rapidement du tabac comme une personne qui déféque
sur la route !

161. J’ai le cœur qui bat,


162. pourquoi devrais-je encore rester célibataire ?
163. Pourquoi devrais-je demeurer jeune fille, à la Mission (sœur)
164. Saurai-je dans quelle contrée se trouve le neveu de Menguii ?

165. Devant Dieu, sur la tête de ma mère, que ferai-je aujourd’hui ?


166. Saurais-je dans quelle contrée se trouve Mí Mə́sə̀ Má Bə̀bə̀ ?
167. Je souhaiterais épouser le fils de Tare Obiang pour son Mvet,
168. Akue marchera devant, moi je tiendrai son Mvet derrière.
169. Lorsqu’on arrivera au corps-de-garde il mettra le Mvet sur sa
poitrine,
170. Lorsqu’il aura fini de jouer AngŢ̀nŢ̀ zŢk et gagné de l’argent
171. C’est moi qui ramasserai l’assiette d’argent et le compterai.

172. Lorsque j’aurai fini de compter l’argent, je le plierai


173. Lorsque j’aurai plié l’argent, je le mettrai dans ma poche,
174. C’est alors moi qui informerai Virivit que,
175. Akue gendre d’Ebom, l’argent s’élève à tel montant.

176. Devant Dieu, sur la tête de ma mère, où t’ai-je rencontré ?


177. Akue fils de Tare Obiang où t’ai-je rencontré ?
178. Je t’ai rencontré à Bitam, tu jouais ce Mvet.

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179. mə̀ bə̀rə́ fə̀ wà yén’óyə̀m òbòmə́ fə̀ mvə́rə́ dẅũ.


180. ngə́’ókə́l’á léégòs, òbòmò və̀ mvə́r’ómŢ́
181. mə̀ bə̀rə́ fə̀ wà yén á fàlà ò yə́mə̀ v(ə̀)’émvə́rə́ nyí,
182. y(ə̀)’éníŋ sə̀ wá nìŋ wà nìŋ v’àkálə́ mvə́t
183. bə̀sŢ́ bə́ mə́n’álí mə́tsíí wàɁà v’àmvə́r’àyó.
184. mə̀ nə́ mə̀ə̀ mbŢ̀Ţ̀ yà?

185. ŋgá wà fyâŋ’àlí mə̀tsíí fŢ́Ɂə́ v’àmvə́r’áyó


186. bə̀sŢ́ bə́ mə́n’álúɁ bə́yáá wàɁà və̀ mvə́r’ótẅíƀ
187. y’éníŋ sə̀ wá nìŋ wà nìŋ v(ə̀)’àkálə́ mvə́t
188. àkẅṹ mwánə́ tár’óbyàŋ mə̀ ŋgə́nə́ mà dzə́ŋ máŋá.

189. ánán! ánán! ánán! Mə́ mbŢ̀ y’émúú’ánà,


190. mə̀ ŋgá yə́mə́ ná òkóró mbòr’óntŢ́ yà ndzŢ́ŋ ḿbè
191. mə̀ kə́ mwánə́ŋgwán’ófùlà mà símàn’émwán’óbyààŋ.
192. àkwṹ àtéé mə̀ nnə́m àkə́ kyèlè’ébwàn’ádzàp
193. èbwaljn’ébə́rá ndə́ŋ ádzàp nnə́m fə̀’ódə́ŋ ábùm.

194. àbə̀rə́ fə̀ mà nŢ̀ŋ ńnə́m, à kə́ kyèlé’ébùmá ndàmà


195. bàlŢ́ŋ’ábə́rá bə́r’ánsə̀ŋ nnə́m fə̀’óbə́rə́ ábùm
196. mə̀ ŋgá yə́mə́ ná òkóró mbòr’óntŢ́ yà ndzŢ́ŋ ḿbè
197. mwàŋgwán ézə́n átŢ̀ŋ à nə̀ ǹnòmə́ ŋgwàn’ábàŋ
198. ǹnòmə́ ŋgwàn’ábúkwà, òmó’á nə̀ ndzŢ́ŋ ḿbè?

199. ŋgàà?
200. àkààà!

201. ény’ááfŢ́ɁŢ́ ŋ́gáá wŢ̀m ny’áŋgá dzó nâ. Və̀ nə́ mà kúm’àlúɁə́
vírívìt, ŋg(ə́)’ámə̀n’ákuƼ mŢ́nŢ́ mà mə́ mə̀n’áláŋ mə̀ tə́lə́ nyə́ mfə́Ɂ’ólyáŋ.
Ényáá fŢ́ɁŢ́’ááyə̀ báɁ’ábóó éswá’été vá, à tə̀lə́ nyə́ ḿfə́Ɂ’ólyáŋ.
Àzù’átŢ̀b’ómvàm, átŢ̀bə̀y’ódzìɁṹn.
202. bə́nə́ byá bŢ̀ yà? Yə̀ byá tsìn’àwulj ?

198
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179. Je t’ai également rencontré à Oyem, tu jouais ton Mvet,


180. Tu es allé à Lagos, tu jouais de ce Mvet,
181. Je t’ai aussi rencontré à Fala (France), tu étais toujours accroché à
ton Mvet,
182. Toute ta vie est-elle une vie de Mvet ?
183. Les autres ont défriché leur champ et toi tu es sur ton Mvet !
184. J’ai répondu : ‘’Que puis-je faire d’autre’’

185. Pourquoi ne défriches-tu pas de champs, et restes-tu sur ton


Mvet ?
186. Les autres ont pris des épouses et toi tu portes le Mvet à ta
poitrine,
187. Toute ta vie est-elle une vie de Mvet ?
188. Akue fils de Tare Obiang, je cherche de l’argent.

189. Mère ! Mère ! Mère ! Que ferai-je aujourd’hui ?


190. Saurais-je un jour dans quelle contrée se trouve Okot-Mbot128,
191. Le neveu d’Ofula, je pense au fils d’Obiang
192. Akue arracha mon cœur et alla l’accrocher à l’arbre adzap.
193. Le fruit eljbwaljn se balance sur adzap, comme le cœur balance dans
le ventre.

194. Il arracha ensuite mon cœur, l’accrocha à un ballon


195. Le ballon monte dans le dans la cour, comme le cœur monte dans
le ventre.
196. Saurais-je un jour dans quelle contrée se cache Okot-Mbot
197. Gendre de la contrée d’Atong, il est gendre d’Abang
198. Gendre d’Ambukwa, Homo129 est dans quelle contrée ?
199. N’est-ce pas ?
200. Oui !
201. C’est ce que ma femme disait : ‘’j’ai envie d’épouser Virivit, dès
qu’il gagnera de l’argent, c’est moi qui le compterai et le mettrai dans
ma poche. C’est d’ailleurs elle qui comptera celui qu’il y a dans cette
assiette pour mettre dans sa poche. Elle est venue s’asseoir à la racine !
Elle est venue s’asseoir à la base.
202. Que faisons-nous ? Fixons-nous une date de retrait de deuil ?

128
Okot-Mbot : ‘’le maigrelet’’. C’est l’un des sobriquets que s’était donné Akue
Obiang. Il ironisait sur sa morphologie.
129
Homo : diminutif d’Homonyme. Il est utilisé ici dans le sens de ‘’chéri’’. Dans
d’autres textes, Akue Obiang utilise le terme ‘’monym’’.

199
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203. bə́ nə́ kàɁà. àfáŋàn èèdzèmbìm yà mə̀sóŋ mú mbŢ́ɁŢ́. Ḿbwánə̀ vá


mbŢ̀án. Élùlwà dáá kù.
204. àkòmà nyáɁá wóóóŋ! Ábə̀rə̀yà bə́kònə́ bá kə̀. ásyũnə̀yà ébə̀ ènə́sə́
bə̀kónó mwànə́ yə̀ bìndə̀ŋ bə́kónə́ bə̀kón.

205. ŋgààà?
206. àkàààà!
207. ásyũnə̀yà ébə̀ àbùmə́káŋ mvə̀lə́ ánə́ mbùrà mwànə́’ésàŋgoljm,
bə́kónə́ bə̀kón. ásyũnə̀yà ébə̀ èkŢ́ ndùɁú mwànə́’yè mìndùɁ bə́kónə́
bə̀kón. ásyũnə̀yà ébə̀ àbə́sóló míŋkò mí ndòŋ mwànə́ yètóm bə́kónə́
bə̀kón. Ábə́rə̀yà’ábáá bə̀ ŋkŢ́ɁŢ́ mvèlè’èyə̀Ɂə̀ mwàn’ózùrùŋgùm bə́kónə́
bə̀kón. àásyṹnə́ bə́kónə́ bə́ yə̀bìvẅṹ, á nyîyà’ábáá à tŢ̀b’ázìɁìlì. Bə̀kónə́
bə́ yə̀bìvẅṹ bə́ dúrán áwòlòt, bə́ byéré àkòmá mbàà mí ónyúú, bə́
n(á)’émbóró’ásə̀ kí ŋwán. ŋgə̀lə̀’énə̀ nyə́ sósóó. kàɁà yénə́ ŋgèlə̀ mí’étŢ́Ţ́
mbòr’ábə́t, é mbùrà mbòrə̀ nyí’ánə̀ ŋwánə́ yá và.
208. aƼ ńnə́ŋ tàt!
209. nyínə́ yáá!
210. ò nə̀ mwànə̀ dzè?
211. nyíní yə̀ mà
212. bə̀ná ààááŋ
213. nyínə́ mə̀ nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ.
214. mwànə̀ dzéáŋ.
215. nyínə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ, mà kə̀ mà dzə́ŋ bə́kónə́ bə́ yə̀bìvẅṹ.
216. bə́kónə́ bə́ yə̀bìvẅṹ é báá bà. Ò nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ ò tŢƼ éwòlà
yà?
217. nyíní mə̀ nə̀’èwòlà ná àŋgúŋ ndòŋ.

218. kə́ mí wóɁ’áŋ


219. àkàààà!

220. má mə̀ nə́’òŋgúŋ ndòŋ mwànə́ yə̀bìvẅṹ, mbòrə̀ yá ńdzŢ́ŋ màmbà


zŢ̀Ɂ.
221. bə̀nə̀ ényàà fŢ́ɁŢ́ yə̀bìvẅṹ bá sŢ́ ndzŢ́ŋ mímbàzŢ̀Ɂ.

200
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203. Non, enterrement et retrait de deuil ont lieu le même jour.


Organisons tout une bonne fois pour toute. Et on organisa une grande
cérémonie d’obsèques-retrait de deuil.
204. Pendant ce temps Akoma lui, remontait le pays des morts. Il
arriva chez Enese-Bekono de la tribu Bində̀ŋ (tribu des plumes) en pays
fantôme ;

205. N’est-ce pas?


206. Oui !
207. Il arriva chez Abumu-Kang-Mvele, grand homme de la tribu
Essàngoljm (tribu des porc-épic) en pays fantôme ; il arriva chez Eko-
Nduhu de la tribu Miljnduljh (tribu des grands oiseaux de mauvais augure)
en pays fantôme ; il arriva chez Abessolo Mingo-Mi-Ndong de la tribu
y’Etóm (tribu des grandes chenilles jaunes) en pays fantôme ; il monta
jusqu'au corps-de-garde de Nkoho Mvele Eyehe de la tribu Ozùrùngùm
(tribu de la mangouste) en pays fantôme, et bientôt il arriva en pays
Yə̀bìvẅṹ (tribu des ‘’sans substance (sans contenu)’’). Il entra au corps-
de-garde et alla s’asseoir dzúhúlí. Les fantômes Yə̀bìvẅṹ se retirèrent et
posèrent les yeux sur Akoma Mba. Ils dirent : ‘’cette personne n’est pas
morte, ses pupilles sont droites. Les pupilles de cet homme ne sont pas
retournés dans les orbites, comment est-ce possible que cet homme soit
mort.
208. Cher étranger !
209. YaƼ ! répondit Akoma,
210. De quelle tribu es-tu ?
211. Moi ?
212. Oui !
213. Je suis de la tribu Yə̀bìvẅṹ
214. Yə̀bì…quoi ??
215. Yə̀bìvẅṹ! Je suis à la recherche des fantômes Yə̀bìvẅṹ!
216. C’est nous les fantômes Yə̀bìvẅṹ ! Tu dis que tu es un Yə̀bìvẅṹ,
quel est ton nom ?
217. Je m’appelle Angoung Ndong, répondit Akoma.
218. Comprenez-vous bien ?
219. Oui !
220. C’est moi Angoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ, je suis de la
contrée de Mìmbà-ZŢ̀k (contrée dans laquelle on dépèce l’éléphant).
221. Les Yə̀bìvẅṹ reviennent effectivement de la contrée de Mìmbà-
ZŢ̀k. Dirent-ils.

201
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222. ÀbŢ́ŋ byá mə̀nà wú weljŋ édé bí tŢ́Ţ́ bə́kónə́ vá. ÁbŢ́ŋ byṹɁṹ bí táá
wə́ dí, mí mə́ nə̀ wə̀ súsóó, kàɁà yénə́ ŋgèlè mí étŢƼ w’ábə́t, yə̀’ònə̀ fŢ́ɁŢ́
ŋwàn? Wà sŢ́ ŋwánə́ vé? ÁbŢ́ŋ byáá mə̀nà kóró àyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ yàà mə̀ná
wú yàà syũ̀nə̀ vá bí dzí líɁ ó tŢ̀Ţ̀ ẅéƀ, ò nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ yà?
223. nyínə́ mə̀ nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ nàà. ÀyŢ̀ŋ’é ŋgá lúmánà yə̀bìvẅṹ
bə́ lwṹ də́ nàà mvóɁ’ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m. ànə́ bə́ ŋgə́ sŢ́ bá bə̀ yə̀bìvẅṹ bə́
bŢ́Ţ́ bítà báá lúmán. BáɁá bə́ ŋgá lúmán’ààyŢ́ŋ yə̀bìvẅṹ mə̀ tŢƼ étúmə́
ńnyũ. Édə́ mvóɁ ékàŋ bə́ ŋgə́ mànà’àyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ. Ànə́ bə́ ŋgà bì mə̀
òyòm ŋ́kóm bə́nə́ étúm mwánə́ dí dá dàŋ mfémé bə́ k’à ny’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ
mə̀ŋgàmà. Ànə́ bə́ ŋgə́ kə̀ mà ẅè éwòlà’éŋgóŋ nà’àkòmà. Mə̀ n’àkòmà
mbà ndə̀mə̀ éyènè é mbòr’àŋgá kòm’èŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà. À nə́ má gbélé
kúmə́ ẅé’ánə̀t! kàɁà nə́ mbòr’ànə̀ láŋ ábímə́ byóm mə́bə̀lə́. Édə́ mə́
tŢ̀bə̀yá nyámòrò ànə́ mə́ nə́ ná. Édə́ báá dzó nə́ bə́ ẅíí é nyámòrò nyí èyŢƼŋ
tè bílíɁ(í)’ààkúmə́ ndṹ dí bí líɁí byá kàbànə̀ dŢ́, àsə́ mŢ́n’ékààŋ. Édə̀ màà
túp mə̀ syũnə́ bə́kón, édə̀ má bə́r’à bə̀kónə́ bə́sə̀Ɂə̀. Mə̀ sə́ ŋ́wúán mə̀ nə̀
ntúbán.

224. kə́ myáwóɁ mə́lŢ́ ŋgà?


225. ààááŋ!

226. bə́nə́ wà yaƼ tŢ̀bə̀ yá vá káɁá nə́ ònə̀ ŋwán?


227. nyínə́ lə́rə́yánə̀ mə̀ zə̀n, ézə́n dá kə́ émŢ̀.
228. bə̀kónə́ bə́ yə̀bìvẅṹ bə́ nə́ zàɁ’álòr’ḿfùù’óvə̀ŋ été và, ókúlú émŢ̀
ókə̀, òsə́ tŢ̀bə́ và, òòsə́ ŋwán. byá bə̀ mínũ byáá fùlànə̀ màm.
229. òtáá nə́ ààkìì ḿfùù été lìɁ! lìɁ! lìɁ! lìɁ! lìɁ! lìɁ! Á kúlə̀yá
yə̀bìvẅṹ bə́ nə́ mə́kŢ́mə́zŢ̀ɁŢ̀ àmvə̀n óbàmà. Ó zə́n’àŋkyũljƀ. Òtá n’áá
vṹmə̀ mbàm ádzáá, átə̀ŋ! átə̀ŋ! átə̀ŋ! átə̀ŋ! átə̀ŋ!
230. émbó nyí’àsə́ kì mbòrə̀ y’ésí nyí, kàɁà.

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222. Nous sommes tous morts là-bas et vivons ici en pays Fantôme.
Nous t’avons observé et avons remarqué que tes pupilles étaient droites
mais pas retournées, es-tu réellement mort ? Nous ne le pensons pas. A
notre mort, lorsque nous quittions la tribu Yə̀bìvẅṹ pour nous installer
ici, nous ne t’y avons pas laissé, comment se fait-il que toi, tu sois
Yə̀bìvẅṹ?
223. Je suis Yə̀bìvẅṹ pour la raison suivante : une tribu qu’on appelle
la tribu Ekang Nna Mengom, cette tribu avait livré une guerre contre la
tribu Yə̀bìvẅṹ alors que je n’étais qu’un petit enfant. Ils exterminèrent
les Yə̀bìvẅṹ et me prirent comme esclave. ‘’Cet enfant est robuste,
emmenons-le à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm’’. A Engóng, ils me donnèrent le
nom d’Akoma. Je suis donc Akoma Mba Andem Eyene celui qui
arrangea (ákòm) Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm. J’y suis devenu très riche à telle
enseigne que personne ne pouvait dénombrer mes biens, et j’y ai vieilli
comme vous pouvez le constater. ‘’ Tuons ce vieux et emparons-nous de
sa richesse, il n’est pas des nôtres’’ dirent-ils. Je me suis alors enfuit et
me suis retrouvé ainsi au Pays des Morts que je suis en train de remonter.
Je ne suis pas mort, je suis en fuite.
224. Vos oreilles comprennent-elles bien ?
225. Oui !
226. Comment veux-tu rester ici alors que tu n’es pas mort ?
227. Hé bien… montrez-moi le passage, celui qui mène au pays des
vivants.
228. Viens entrer dans ce tunnel et retourne chez les vivants, tu ne
peux demeurer ici, tu n’es pas mort. Nous ne partageons rien avec vous.
229. Il entra dans le tunnel, et Ligh ! Lih ! Ligh ! Ligh ! Il arriva en
pays Yə̀bìvẅṹ (côté vivants) au village Meko-Me-Zok chez Amvene
Obama. Il sortit au bout du village, il faisait jour et le soleil frappait.
[D’un pas robotique], il avança dans la cour átəŋ ! Təŋ ! Təŋ ! Təŋ !
230. Cet homme ne doit pas être de ce monde, jamais !

203
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Àgúŋ ndòŋ mŢŢ̀nə́ Yə̀bìvẅṹ

1. Záá ntŢ́ mímbə̀Ɂə̀ myá kə̀ lə́rànà nyə́


2. é mwánə́ tár’óbyàŋ ényə̀ byá lírànà nyə́

3. mímábə̀bə̀ ényə̀ má tŢ́b’ódzáŋ


4. mwánə́ tárə́ óvónó wà kárə́ mà lúɁ’émúú
5. dzí bó bə́sə̀ bá mə̀nə̀ wà dzáŋ ámə́ə́ŋlé.

6. yə̀ nnóm mə́lú́ Ɂú ényə̀ má tŢ́b’ódzáŋ


7. bòb á yén àkẅṹ bá kàrə̀ mà
8. wà mwá tár’óbyàŋ à Ƒũ̀lə̀yə̀ évú’ò
9. à vírívír’òòò yoƼ kàŋ
10. òòòwé

11. àkẅṹ émyèn wà kárá mà lúɁ mbúú


12. dzé bó bə́sə̀ bá mə̀nə̀ wà dzáŋ
13. mà sílí wà mwá tár’óbyàŋ
14. wà líɁ mə́ tŢƼ ówáŋ yà mə̀lwàŋ
15. mə̀ sə́ kí álúɁ
16. éé, à vírívìr mə̀ ŋgə́n mà kə̀ mà dzə́ŋ dzə́ŋ.

17. àkə́ŋ màná’òòò meƼ kə̀yá’òò


18. àvírívír’òòò ndə̀ ókə̀yá’òò

19. à nà mà yénə́ dzàm’á múmú ná


20. bə̀yá b’ábòɁó mbò bákúmà bə́rànà mà
21. bá sílí àbòɁó mbò náá,
22. mbòmə̀ mvə́r y’ànə̀’èkì’ábə́ránà nyə́
23. vírívír’àsə́ kì’èkì’ábə̀ránà nyə́
24. dàvìt tə́Ɂə́ tẅí bí bə́rànà wà.

25. vírívír’àsə́ kì’èkì’ábə̀ránà nyə́


26. dàvìt tə́Ɂə́ tẅí bí bə́rànà wà.
27. mə́ yénə́ dzàm ó bòlòsŢ̀
28. bə́ŋgwàn’óbòlòsŢ̀ bə́ bá kàrə̀ mə̀ ná
29. vírívìr’òtáɁá lòt dzòɁòbó vá

30. mə̀ bə̀rá yénə́ dzámə́ mə̀ŋgáŋ


31. bə̀gwà bə́ yə́ mə́ŋgáŋ bá zə̀ lə́rànà mà.

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Angoung Ndong mŢ
Ţ̀nə́ Yə̀bìvẅṹ

1. Qui accompagnez-vous avec tous ces bagages ?


2. C’est le fils de Tare Obiang que nous raccompagnons.

3. Je vais vivre chez Mi Mese Ma Babe fils de Tare Ovono.


4. Fils de tare Ovono pourquoi ne viens-tu m’épouser cette année ?
5. Pourquoi tous tes proches disparaissent-ils á mə́ŋlé?

6. C’est le mari que j’ai épousé et dans le village duquel je vis


7. Les gens voient Akue et me disent,
8. Toi le fils de Tare Obiang dissimule ton Evu’o130 (génie).
9. A Virivit’oo t’en vas-tu ?
10. Oowéé !!! (Oui)

11. Akue ne parvient toujours pas à m’épouser, cette année.


12. Pourquoi tous tes proches disparaissent-ils ?
13. Je demande à toi fils de Tare Obiang,
14. Pourquoi me laisses-tu toute triste et toute maigre ?
15. Je ne suis pas mariée,
16. Hééé ! a Virivit je papillonne toujours.

17. Akeng Mana, je m’en vais’oo !


18. Ha !! Virivit, t’en vas-tu’oo ?

19. Mère, j’ai vu quelque chose dans la contrée de Moumou


20. Les épouses d’Abogo Mbo désiraient me saluer
21. Elles demandèrent à Abogo Mbo :
22. ‘’Est-il interdit d’embrasser un joueur de Mvet ?’’
23. ‘’Il n’est pas interdit d’embrasser Virivit’’
24. ‘’Davit, présente ta poitrine pour qu’on t’enlace’’

25. ‘’Il n’est pas interdit d’embrasser Virivit’’


26. ‘’Davit, présente ta poitrine pour qu’on t’enlace’’
27. J’ai vu quelque chose à Bolosso,
28. Ce sont les filles de Bolosso qui me disaient :
29. ‘’Virivit ne passe pas, dors ici’’ !

30. J’ai vu autre chose à Mengang,


31. Ce sont les filles de Mengang qui me raccompagnaient.

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Evu : Petit organe mystique sur lequel se base la puissance de tout sorcier.

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32. ntsàmə́ ndòŋ mbàà bá zə̀ lə́rànà mà

33. mè bèrá yénə́ dzám ézə̀ mə́bàŋ


34. bə̀ŋgŢ̀ bə́ yə́ mə́bàŋ’ébə́ bá bə̀Ɂə̀ mə̀ byôm
35. à lídyà tẅṹɁə́ ny’àfóná
36. à mə̀krìtà bə̀Ɂə̀yə́ nyə̀ mvə́t
37. ábṹṹ béésáá ébə̀ bá dzó náá

38. záá ntŢ́ mímbə̀Ɂə̀ myákə̀ lə́rànà nyə́


39. mí mə́sə̀ mábə̀bə̀ ényə̀ byá lə́rànà nyə́

40. àkẅṹ mwánə́ záŋ ényə̀ byá lə́rànà nyə́


41. nyínə́ mbòr’émyén ényə̀ byá lə́rànà nyə́
42. mìƑé vírívì’ényə̀ byá lə́rànà nyə́

43. ndə̀ mí mə́ mbŢ̀ m’àná kə̀ yén Ƒìrí


44. mə̀lŢ́ mə́ mbŢ̀ m’àná kə̀ wóɁ nnə̀ŋ
45. é mbò byá kúm’àwóɁ aƼ kə̀ yá’ò
46. ndə̀ ŋgín á mbòr’àsə́ mbə̀ŋ bá və́bànà nyə́

47. vírívìr’àsə́ kì’àyṹ’ávə́bànà nyə́


48. àkə́ŋ mànà òlíɁ mə́ tŢ́Ţ́ ówáŋ yà mə̀lwàŋ
49. òlíɁ màkə̀ mà də̀ŋ ndə̀ŋ
50. à vírívír’òòò yoƼ kàŋ
51. òòòwé
52. mà kə̀ mà yə́bə̀ v(ə̀)’ànə̀ mwánə́ bə́tí !

53. àkə́ŋ màn’òòò yoƼ kàŋ


54. òòòwéŋ

55. àkə́ŋ mànà wà líɁ m’òkór’òkór’ŋkàà ŋkà


56. ò ŋgá líɁ mə̀ kàɁà nnôm
57. à vírívír’òòò ndə̀ kàŋ
58. òòòwéŋ
59. bòt bá kə̀ bá sə̀lə̀
60. wà àkẅṹ wà mwánə́ tàr’óbyàŋ ò Ƒũ̀lə̀yə̀ èvú

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32. Ntsame Ndong Mba et le reste me raccompagnaient.

33. J’ai vu autre chose à Mə̀bàng,


34. Ce sont les filles de Mə̀bàng qui portaient mes effets.
35. ‘’Lydia prend son baluchon !’’
36. ‘’Macrita porte son Mvet !’’
37. J’entendis alors leurs parents demander :
38. ‘’Qui raccompagnez-vous avec tous ces bagages?’’
39. ‘’C’est Mi Mese Ma Bebe que nous raccompagnons’’ !

40. C’est Akue fils de Zang que nous raccompagnons,


41. C’est l’homme lui-même que nous raccompagnons,
42. C’est Michié131 Virivit que nous raccompagnons.

43. Mes yeux ne verront plus ‘’chiri132’’


44. Mes oreilles n’entendront plus Nnə̀ŋ133
45. Celui que nous souhaitions écouter s’en va
46. N’est-il pas bien de sympathiser avec un étranger ?!

47. Il n’est pas difficile de sympathiser avec Virivit.


48. Akeng-Mana me laisse toute triste, toute maigre,
49. Il me laisse en train de papillonner.
50. Ha ! Virivit t’en vas-tu ?!
51. Ooowéé !
52. Je réponds à ce moment là comme un Béti !!!

53. Akeng-Mana t’en vas-tu ?


54. Oooowééé!!

55. Akeng-Mana tu me laisses toute maigre, toute squelettique,


56. Tu me laisses sans mari ?
57. Ha ! Virivit es-tu donc parti ?!
58. Oooowééé !!!

59. Celui à qui tout le monde fait signe,


60. toi Akue, toi, fils de Tare Obiang dissimule ton Evu.

131
Michié : Monsieur.
132
Chiri : chéri.
133
Nnəŋ : tige de bambou raphia. C’est une représentation du Mvet.

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61. à mí m’ábə̀b’òòò yoƼ kàŋ?


62. Òòòwé!

63. Bò bákə̀ bá sə̀lə̀


64. wà mwánə̀’óvónó mwáŋgwán’ófùlà
65. wà líɁ m’òkór’òkór’ŋkàà ŋkà
66. mə̀ ŋgáɁánə́ kàɁà dzí
67. mwáŋgwán ásóɁ’òòò yoƼ kàŋ
68. òòòwé

69. Bò bákə̀ bá sə̀lə̀


70. wà àkẅṹ wà mwánə́ tàr’óbyàŋ ò Ƒũ̀lə̀yə̀’èvú
71. á nán ndə̀ ŋgín á mbòr’àsə́ mbə̀ŋ bá və́bànà nyə́
72. à vírívír’òòò yoƼ kàŋ
73. òòòwé!

74. mə̀ nə́ mə́ə́ kə̀ yaljŋ. myá yə̀ mà bə̀rá kə̀Ɂè dzè mə́ kə̀ yaljŋ.
75. wà yə̀mə̀ náá évómə́ míníŋgá àvə́ zú mà dàŋ á mvú’énŢ̀ŋ, àzə́ mà
dzòɁòbò’á mvú’énŢ̀ŋ’ánə́ mbìmə́ ŋgẅíƀ. Ényə̀ mà yáɁànə̀ nálà’àbŢ̀ŋ telj.
Áyén’ánə́ mínə́ŋgá’ábóó wá’ámvús ánə́ mbìmə́ ŋgẅíƀ. Àmú àvə̀
ŋgẅí’ééwù àvə́ kírí eƼ ntŢ́ fə̀’èyə́mə̀lə̀ yaljŋ. ŋg’óbóró nyáná’àkùù mfáɁ
mbŢ́ɁŢ́. ŋg’óbóró nyə̀ ŋgúrá ápkél’á ŋgbìɁ, aƼkŢ̀ŋ. ényá’ábŢ̀ ŋg’ásílí mə́ nə́
yə̀ waƼ kaljŋ, mà kə̀ mà yə́bə́ vànə́ mwánə́ bə́tí, òòwéŋ.

76. ànə́ mə́ bə́rá sílí náá.

77. Àzáá bŢ̀ dzóm àn(ə́)’áányíí vá’áyŢ̀ŋ yə̀bìvẅṹ. Bò bə́ kpél á bùrùɁ.
78. Zà’áválə́ bùrà mbòrə̀ dì? Émbór’áásŢ̀ vè? À nə̀ zà? ÀbáɁà nə̀ kòkòmà
mbòt, àbáɁà də́ ńnòmə́ mbòt, ákúlú vé và? É mbó nyí à’àwùlù sí, kàɁá
fə̀’àtwàn’ésíí ǹló, émbòró’ànə̀ mwànə́ zà’áyŢ̀Ţ̀ŋ.
79. mə̀ə̀ mèè tə̀m’ákə́ déɁé’ékẅìrí máá kŢ́lŢ́ ŋkoƼ étàm. Mə̀ táá ŋkwárə́ wá
yə̀ bŢ̀’ábáá dí. ŋgòbòdzàbàŋgìbìŋgò!
80. éé! Yə̀’ákə́ bə̀bə́ ékẅìrí yə̀’ámbárá wà bŢ̀ yà?
81. à nə̀ yà? ŋgə́ mbòr’à kóró yə̀’édə̀’énə́ ámbárá. ÀàbŢ̀ nə̀ ŋgə́’óyə́nə̀
ŋ́kwár’ómís, yə̀ sə̀ wà və́ŋbə̀?
82. èsón’ànè?

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61. Ah ! Mi Ma Bebe t’en vas-tu ?


62. Oooowééé !!!

63. Toi, fils d’Ovono, neveu d’Ofula,


64. Tu me laisses toute maigre, toute squelettique,
65. Je n’ai pas encore mangé,
66. Neveu d’Assok, t’en vas-tu ?
67. Ooowééé !!

68. Celui à qui tout le monde fait signe,


69. Celui à qui tout le monde fait signe,
70. Toi Akue, toi fils de Tare Obiang dissimule ton Evu
71. Il n’est pas facile de se séparer d’un étranger
72. Ah ! Virivit t’en vas-tu ?
73. Ooowééé !!!

74. Et je suis parti. Vous n’avez plus rien à me donner, je m’en vais.
75. Vous tu sais, quand une femme monte sur ton lit… elle est venue
dormir derrière moi tel un porc mort. C’est ainsi que je lui fait mes
adieux. Quand une femme dort derrière toi comme un porc mort… Vous
savez, un porc mort raidit très facilement. Tu la lèves et elle retombe
aussitôt sur le côté, tu la relèves, elle retombe et se met à ronfler. C’est à
ce genre de femme que je dis adieu de cette façon. Lorsqu’elle me
demande si je m’en vais, moi je lui réponds Ooowééŋ !! Tel un bon Béti.

76. J’ai alors demandé !


77. Il fit quelque chose comme entrer en pays Yə̀bìvẅṹ, et tout le
monde se tut au corps-de-garde.
78. C’est qui cet homme ? D’où sort-il ? Qui est-il ? Un homme aussi
vieux, aussi affreux ! D’où sort-il aussi subitement ? Cette homme
marche sur terre, il n’a plus aucun cheveux sur la tête, cet homme est de
quelle tribu ?
79. Je… je… je vais vérifier si le piège que j’ai tendu à Nkoo-Etam a
pris quelque chose. Les choses ne se dérouleront pas bien aujourd’hui
dans ce corps-de-garde ŋgobo-dzaba-ŋgibiŋgo ! [Il sortit en courant.]
80. Hé !!! Tu vas relever le piège où tu t’enfuis ?
81. a ne ya, je suis sorti simplement, qui t’a dit que je m’enfuyais ?
Quand même ! Si tu remarques quelque chose de louche, ne dois-tu pas te
retirer ?!
82. Où est Essono ?

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83. oƼbyàŋ mà nyí!


84. yə̀ ŋgyə́má’ánə̀ fŢ́ɁŢ́ ábáá dì
85. ŋgá wà sílì m’èvə̀zŢ̀ɁŢ̀ ná yə̀’ààlíɁí
86. má mə́ líɁí mà bŢ̀ dzé’ábáá dì?
87. wà kə̀ə̀ƀ?
88. éééɁ! Mà kə̀!
89. wà kə̀ vè?
90. Mà y(ə̀)’àk’ádẅìì bə́ŋgóróɁ!
91. yə̀ bá dẅìì bə̀ŋgóróyó’ávə̀ ómò’ààvà.
92. àdzó bə́ŋgóróɁ édə̀ wà tyṹ, nnə́m ósə́ kì w’ábùm’émúú. Ng’ámú
nyámòr’ànə́’àbáá nyí, dzí wá fùbàn, wà bŢ̀ yà?
93. kə́ wáɁá fə̀’àvwálə́ dáá wà mbárá.
94. míí mbáɁ kə́ nə́ my’á fà mà, sílíyán ŋgyə́má nà’ààbŢ̀ ànyù yá?
95. òòyénə́ mà bŢ̀ ànyù yà?
96. ény’ànyù dá bə́ wà’ànééƀ? Ànyù’éésə́ kì wə̀ mvẅũɁṹ ànə́
éwúl’átŢ̀bŢ̀.
97. òòyén’ányù étŢ́Ţ́ mə̀ yà
98. mə̀ wúl’àyén éyŢ̀ŋ oƼmbə́lə́ ŋkwár’ánə́m, ŋgə́’óvìrí ányù álí àvìrì dáá,
òkə́ vìrì álí mə̀vìrí mə́bũljƀ, ḿfáɁ wá vìrì mə̀vìrí mə́bũljƀ éwə̀ wá yə̀ kə̀
ḿbíí. Ény’áá mə̀ mə̀ yén’áá wə́ váá.
99. évóm mə́ wúl’áwóɁ ábé’éwáá ẅí ŋgə́ mə́ yáá mí və́ mə̀ bìdzò ŋgàà?
100. wèè yáá yà?
101. é mínə́ŋgá án’ándá mú, ŋgâ mbáɁ nə́ ŋg’áwóɁó òŋgàmə̀là ón’ábáá
àtə́b’á mà bwán’áfáɁá, ázúyá bə̀rə̀b’àmí mbṹƀ’ánə́ édzŢ̀’étá ndə̀mə́. Mə́
náá nyà kə́ wà mə́ŋgŢ̀ŋgŢ̀Ţ̀ vyṹ nṹṹ mí və́ mə̀ bìdzò ŋgà?
102. àà, yə̀ wà’àdzí mə́ŋgŢ̀Ţ̀ŋgŢ̀Ţ̀ àkálə́ nyŢ̀ ŋgàà?
103. àààááŋ ényə̀ maƼ və́ nswaƼ, ényə̀ maƼ və́ nswaƼ’ó nyúú. Mə̀ sə́’á dá
mə̀bún.
104. évómə́ ẅí wáá yə́ ky’àbŢ́ mbə̀ŋ
105. évómə́ ẅí wá yə̀ fŢ́Ɂ’ábŢ̀ ábelj, òòntáá’ànə́ ŋgyə́mà’áálóŋ áyà?
106. ò yénə́ mà lóŋ áyà yà?
107. kə́ mə́ táá nə̀’ásí bìbũ’àwóm ò ẅírí ŋgàrə̀ nlŢ́ŋ dzáá. Àyá telj dáá yə̀
bŢ̀ ńlóŋánə́ mbə̀ŋ.
108. ényáá mə̀ mə̀wúl’ásímàn àná!
109. yà?
110. òòtáá’ànə́ símá áálóŋ ŋkẅṹũlj? Símá’ááŋgə́nə́ kí fà táá’ónelj,
ény’àntáá étún àsú báá nyṹmòr’àtŢƼ’ólų́.

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83. Je suis là Obiang !


84. Ngyema est-il dans ce corps-de-garde ?
85. Demandez à Avezoho s’il reste !!
86. Pourquoi devrais-je rester dans ce corps-de-garde ?
87. Y vas-tu ?
88. Hééé !!! J’y vais.
89. Où vas-tu ?
90. Je vais relever mes petits pièges à poisson (bə̀ŋgóróɁ) !
91. Hééé !!! relève-t-on les bə̀ŋgóróɁ en plein jour ?!
92. Ha ! Tu parles des histoires de bə̀ŋgóróɁ. J’ai l’impression que tu
n’as pas tout tes esprits aujourd'hui. Depuis que ce vieux est entré dans ce
corps-de-garde, je te vois bafouiller, que se passe-t-il ?
93. Mais… Toi aussi tu t’enfuyais non ?!!
94. C’est moi que vous observez, pourquoi ne demandez-vous pas à
Ngyema pourquoi il bouge aussi bizarrement sa bouche ?
95. Qu’est-ce qu’elle a ma bouche ?
96. Non ! Ta bouche n’est pas normale aujourd’hui.
97. Qu’a-t-elle d’anormale ?
98. Lorsqu’il ya quelque chose de louche, tu orientes souvent ta bouche
une fois d’un coté et deux fois de l’autre. Tu t’enfuiras certainement du
côté ou tu l’as orientée deux fois. C’est ce que j’ai remarqué.
99. Voila des choses qui m’énervent, et lorsque je vais gronder, il y
aura des dégâts.
100. Hé ! Attends, pourquoi gronderas-tu ?
101. La femme qui est dans cette maison, quand elle entend du bruit au
corps-de-garde, au lieu d’aller cacher mes enfants, vient poser ses yeux à
la porte et regarde au corps-de-garde tel un crapaud observant une rivière
en crue. Lorsque j’irai lui lancer les Mungoogoo, me donnerez-vous tort ?
102. Haaa !! As-tu mangé le Mungoogoo pour ta femme ?
103. Haaa oui ! C’est sur elle que j’ai versé une dot ! C’est sur elle que
j’ai versé ma dot, je m’en fiche !
104. Hééé !! Les choses n’iront pas bien aujourd’hui !
105. Effectivement, les choses iront très mal, ne vois-tu pas comment
Ngyema tisse son grand piège à poisson (àyà) ?
106. Qu’est-ce qu’elle a ma manière de tisser ?
107. Je te vois agencer dix lames de bambou pour ne faire qu’un seul
nœud avec ton rotin. Cet àyà est très mal tissé.
108. Moi aussi je viens de remarquer quelque chose !
109. Quoi !
110. Ne vois-tu pas comment Sima tisse son panier ? Il ne tisse plus
bien son panier, son regard est plutôt orienté vers la partie du corps-de-
garde où s’est installé le vieillard.

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111. òò yén mà lóŋ ŋkẅũ yà?


112. kə́ mə́ táá àyó síŋà ŋ̀kẅṹ ébóó dzaƼ, ásí nyáɁà mìnlŢ́ŋ ébuƼ.
113. ààà! DʒèɁèyánə̀ mə̀ màm mə́té mə́sə̀ maƼ tyṹ mŢ́. Mà tyṹ və̀ nâ
mby’â dzàm ényáá nyilj.
114. dzé’éébŢ́ mbyâ dzàm
115. kə́ ḿbyâ dzàm ény’ànə̀ naƼ, mbyâ dzàm ény’ànə̀ naƼ, é mínə́ŋgá
án’ándá mú, ŋgâ mbáɁ nə́ ŋg’áwóɁó òŋgàmə̀là ón’ábáá àtə́b’á mà
bwán’áfáɁá, sílíyánə̀ mə̀ mìnə̀ŋgá tèn á zá’áátə́lə́ ny’ànìmàtrís? Zá’áátə́lə́
ny’ànìmàtrís’édzá dì? Ényáá mə́ wúlá bŢ̀’àná mə́ zòmò yá’ààyàp, mə̀ naƼ
ny’àkə́ bímí dzómə́ vṹṹ nũljũlj, my’ááyə̀mə́ kì mə̀ fúlú. Ény’áá fúlú énə́
m(ə̀)’àválə́ té, mə̀ dzáɁá mìwán myááyə̀mə́ kì mə̀ fúlú mə́ nə́. Mə́ dzṹyá
zòmò, mə́dzṹyá zòmò!
116. àkór’ósí vùp, àƑṹr’étó mə̀kaljn vwás.
117. ànə̀yà yə̀ wà kə̀ ƑìƑũljƀ
118. mə̀ mbírí mŢ́’ábùm.

119. sìŋ àlwàlwà’èèè!


120. èèèèèèèè
121. ààà fúlábə́bóm’ééééé!
122. éééééééé!
123. àkẅṹ mwán’òbyáŋ’ásùm’òtáɁá bə̀r ’áyì’é èyàŋéèè!
124. èèèèèèèè!
125. àŋáááá! àŋáááá! àŋááááááá!
126. eljeljeljeljeljeljelj!
127. èlùɁù mìlàmáá’ ááŋaljaljalj
128. eljeljeljeljeljeljelj!
129. éééà mí mábə̀bə̀ èyàŋéèè!
130. èèèèèèè!
131. àwálálá, mə̀gŢ̀m másòɁ ààŋáá
132. àààŋá!
133. kə̀l’ásílí nyámòrò nyí nà’àsŢ́ vé!
134. zà? MaƼƀ? Óvə́ yaƼ mə̀ mìsù àbuƼ. Mìsù émyə́ mí nə́ nə́’átuƼ, ŋgə́ mə́
wú yà’áyàp. Ábím’ébàndàɁ mórə́ dí.
135. y’àyũ̀ dáɁ’ààvwàr’àyũ. Yà nə̀ fŢ́ɁŢ́ wòɁ’óvwàr’ásílí nyáɁ’ávár’á
yũ ŋgà

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111. Qu’est-ce qu’elle a ma manière de tisser ?


112. Je vois que tu as un rotin principal et que tu y fais neuf nœuds.
113. Haaa ! Laissez-moi toutes ces choses, elles ne me concernent pas. Je
dis que…, je dis que…, c’est grave cette histoire !
114. Quelle histoire ?
115. L’histoire grave c’est que… l’histoire grave c’est que… la femme
qui est dans cette maison, quand elle entend du bruit au corps-de-garde,
au lieu d’aller cacher les enfants dans l’arrière-case, elle vient observer ce
qui se passe. Demandez à cette femme qui l’a nommée animatrice134 ?
Qui l’a nommée animatrice dans ce village ? Ce sont des choses que je
supporte depuis longtemps et là j’en ai assez. Vraiment je peux aller lui
donner un petit coup de poing. Je jure mes morts, vous ne me connaissez
pas !! Ha non, j’en ai assez ! J’en ai assez ! J’en ai assez !
116. Il se leva ‘’Vùp ! Enleva le pagne qu’il portait wás !
117. A ne ya ? Y vas-tu tout nu ?
118. Haa ! Je poserai les mains sur le ventre.

119. Sing alwalwa’é !


120. Eééééééé !
121. Ha Fulabobom’éééé !
122. Eééééééé !
123. Akue fils de Obiang Assoumou ne pleure plus éyang’ééééé !
124. Eéééééé !
125. Ha oui ! Ha oui ! Ha oui ! Ha oui !
126. Eééééé !
127. Elugu Minlam’aaa ééééééé !
128. Eéééééé !
129. Hé ! a Mi Ma Bebe éyang’ééééééé !
130. Eééééééééé !
131. Awalala, les tambours bourdonnent, haaaa hannng !
132. Haaaaa haaaang !

133. Vas demander à ce vieillard d’où il vient !!!


134. Qui ? moi ?! Tu m’as déjà empoisonné neuf fois. Ce sont les
poisons qui ne sont pas assez puissants, sinon je serais mort depuis
longtemps. Une si vieille personne ! Tu me demandes d’aller lui
demander d’où elle vient, que me répondra-t-elle ?
135. Qu’est-ce qui te dit qu’il ne répondra pas ? C’est pas parce que toi
tu ne peux pas lui poser la question que lui ne te répondra pas.

134
Femme responsable d’un groupe socioculturel.

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136. kə́ wá’ó nə́’évə́t, sílá nə̀ wà sŢ́ vé!


137. záá və́ m’èvə̀t
138. dzyáŋ? Ò sə́ fə̀’èvə́r’àŋ
139. ànə̀yá yə̀ wà dzə́ŋ’á mà dzàm. Mà dzó nə́ yə̀ wà dzə́ŋ’á mà dzàm?
Kə́ mà yə̀m wà. Wà gbìní ná mà dzímì wá ŋgà. Nté’ávə́ byá wà bí tŢ́Ţ́
ábá’ásì vá mà dzímì nə́ wà vínì má ŋgà. Àvə́ má’ádzíí nyŢ̀ ŋgáá wà
bŢ̀Ţ̀’òdzìŋ ò tá má ŋgà?

140. bə́ngŢ́ bə́ y’ézə̀n bítám bá bŢ̀’àbə́


141. èbá bə̀ yə̀ zèn’óyə̀m, bá bŢ̀ nál’àdzè?
142. bə́ngŢ́ bə́ y’ézə̀(n) míndzíɁ bá bŢ̀’àbə́
143. èbá bə̀ yə̀ zèn óndjòlé, bá bŢ̀ nál’àdzè?
144. bə́ngŢ́ bə́ y’ézə̀n mə́dùnù bá bŢ̀’àbə́
145. èbá bə̀ yə̀ zè(n) bìtàm, bá bŢ̀ nál’àdzè?
146. bə́ngŢ́ bə́ y’ézə̀(n) bə́yòɁ bá bŢ̀’àbə́
147. èbá bə̀ yə̀ kàŋgó, bá bŢ̀ nál’àdzè?
148. bə́ngŢ́ bə́ y’ézə̀(n) mímvúú bá bŢ̀’àbə́
149. èbá bə̀ yə̀ zèn’ámbàm, bá bŢ̀ nál’àdzè?

150. ókə́Ɂə́ nyə́ tŢ̀Ţ́yín, àbə̀nə́


151. òkə̀Ɂə̀ nyə́ míntə̀rə̀ mítá, àtə̀bə́
152. nyíní táŋ yá mà nŢ̀ŋ áŋgwàn yə̀ tŢ̀yínà ntə̀t
153. táŋ yá mà nŢ̀ŋ áŋgwàn yə̀ tŢ̀yínà’àwòm
154. táŋ yá mà nŢ̀ŋ áŋgwàn yə̀ tŢ̀yínà ntə̀t

155. ŋgàà?
156. àkààà!

157. táŋ yá mà nŢ̀ŋ áŋgwàn yə̀ tŢ̀yínà ntə̀t


158. ámwán’óbyàŋ’éé y’òŋgá kàŋ.
159. y’àsə̀ nàà,
160. nááà!
161. ŋgə́ óbə̀lə́ míná’ámbùrà kíswàn’été. Émú’óvə̀ bŢ̀ kàɁà nŢ̀ŋ mŢ́nŢ́
bə́nə́ oƼ mə̀nə̀yá’ábŢ̀ bə́pṹrt’àgbiljƀ. MŢ̀n’ásə́ kì wò vá, bə́ tẅṹɁṹ tŢ́yín’étán
bə́ kə́Ɂə́ wá. Évómə́ wá’ánŢ̀ŋ bŢ́ŋ gâz, òkə́ kə̀Ɂə̀ tŢ́yín’élàà, ábím’évŢ̀’ɁŢ́
dì ŋgə̀’òkə́ nyà kə̀Ɂə̀ nyí nə́ maƼ yə̀ nŢ̀ŋ. òòwóɁá nà məƼ nŢ́ŋ táŋyá ŋgwàn
yə̀ ntə̀rə̀ tŢ́yíní?

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136. Attends, mais c’est toi le chef de village, c’est toi qui dois poser
la question.
137. Hé ! Qui m’a nommé chef ?
138. Quoi ?! Tu n’es plus chef ?!
139. Attends, tu me cherches où quoi ! Hein ! Tu cherches des
problèmes où quoi ?! Je te connais ! Tu penses que je ne te connais pas ?
Depuis qu’on vit ensemble sous ce corps-de-garde, tu penses que je ne
sais pas que tu me détestes ! Depuis que j’ai couché avec ta femme, je
sais que tu me détestes.

140. Les filles de Bitam se comportent mal.


141. Celles d’Oyem, pourquoi se comportent-elles ainsi ?
142. Les filles de Mindzic se comportent mal.
143. Celles de Ndjolé, pourquoi se comportent-elles ainsi ?
144. Les filles de Medouneu se comportent mal.
145. Celles de Bitam, pourquoi se comportent-elles ainsi ?
146. Les filles de Libreville se comportent mal.
147. Celles de Kango, pourquoi se comportent-elles ainsi ?
148. Les filles de Minvoul se comportent mal.
149. Celles d’Ambam, pourquoi se comportent-elles ainsi ?

150. Tu lui donnes mille francs, elle refuse.


151. Tu lui donnes cinq cent, elle refuse.
152. Combien penses-tu que je gagne par moi, une centaine de mille ?
153. Penses-tu que je gagne par mois, une dizaine de mille ?
154. Penses-tu que je gagne par mois, une centaine de mille ?

155. n’est-ce pas ?


156. oui !

157. Penses-tu que je gagne par mois, une centaine de mille ?


158. Fils d’Obiang, t’en vas-tu ?
159. N’est-ce pas ainsi ?
160. C’est ainsi.
161. Quand tu as une femme dans une grande ville. Le jour que tu
perçois ton salaire, on te dis ‘’ tu as fait trop de pertes, tu n’as plus
d’argent ici’’. On prend alors cinq mille on te donne. Là où tu as pris une
bouteille de gaz à crédit, tu vas donner trois mille, les deux qui restent tu
vas lui donner, elle dit ‘’je ne prends pas’’. On t’a dis que je gagnais
combien par mois.

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162. kə́ mí wóɁ yá ŋgà?


163. àkààà!

164. é vóm máá kì bìbwàn á kíswàn, éwáálé. MəƼ ŋgə́n mà bŢ̀ ébwàn á
kíswàn, nə́ mbòt’telj àz’àsílí mə̀ mŢ̀nŢ́.
165. ééééé ndə́’óŋgá káŋ
166. ámwán’óbyáŋ’éé ndə́’óŋgá káŋ
167. fùlàbòbóm’ééé ndə́’óŋgá káŋ.

168. táŋ yá mà nŢ̀ŋ áŋgwàn yə̀ tŢ̀yínà’àwòm


169. táŋ yá mà nŢ̀ŋ áŋgwàn yə̀ tŢ̀yínà ntə̀t
170. ámwán’óbyáŋ’éé ndə́’óŋgá káŋ

171. mə̀ dàŋ fŢ́ɁŢ́ mə́twá mə̀ kyéƀ.

172. àtsírá! Àtsírá! Àtsírá!


173. àkòmà nə́ àŋá!
174. ò nə̀ mŢ̀nə̀ dzè?
175. nyínə́ mə̀ nə̀ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ.
176. úm! úm! úm! úm! òbyàŋ, símá’ákàà’vè, ŋgyə́má. ÀnaƼ bə̀ wá’òò!
177. ékè! ààdzó nà’ànə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ yə̀ fàmí mbŢ́ɁŢ́ àn’áyŢ̀ŋ
yə̀bìvẅṹ və̀ mvóɁ ŋgyə́má və̀ mvóɁ’óbyàŋ
178. ò nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ yə̀ vè
179. nyìnə́ mŢ́nə́ yə̀bìvẅṹ yə̀ mə̀kŢ́mə́zŢ̀ɁŢ̀ àmvə̀n óbàmà
180. mə̀kŢ́mə́zŢ́Ɂ ém’áá máɁá má
181. nyínə́’ényə̀ mə̀ nə́ mbòrə̀ yə̀ vá
182. ò kúlə̀yə̀ vè? Ònə̀ bòrə̀ yə̀ vá’ó kúlə̀yə̀ vè? Bí byáá yə̀mə́ kì walj.
Bə̀nyábòró bə́ mə̀n’áátŢ̀bə́ v’ààyàp, bə̀nyábòrò bə́sə̀’ébə́ bə́
ŋgún’ààbáá sí vá bá? Bə̀ pə̀pá yə̀ myá yə̀m’émbòrò?
183. byáá yə̀mə̀ nyə́! Mə̀ maƼ yə̀mə́ kí nyə́!
184. ékè! WaƼ yə̀mə̀ nyə́’àŋ?
185. maƼ yə̀mə̀ nyə́! Mə́ dzó yaƼ nà maƼ yə̀mə́ kí nyə́! Mə̀ kŢ́bə̀ yá nà maƼ
yə̀mə̀ nyə́!
186. ò naƼ mwànə́ yə̀bìvẅṹ yà tàrə̀’ényà dzímə̀yə̀ wà?
187. nyìnə́ mə̀ nə̀ fŢ́Ɂə̀ və̀ mŢ́nə́ yə̀bìvẅṹ. mŢ́nə́ yə̀bìvẅṹ yə̀
mə̀kŢ́mə́zŢ̀ɁŢ̀ vá. mə̀kŢ́mə́zŢ̀Ɂ éb(ə̀)’àmvə̀n óbàmà. y’àmvə̀n óbàmà
aƼmbə́ mŢ́nə́ yə̀bìvẅṹ?

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162. Comprenez-vous bien ?


163. Oui !
164. C’est la raison pour laquelle j’ai arrêté de prendre des
concubines en ville. Je n’ai plus de concubines en ville de crainte
qu’elles ne me demandent de l’argent.
165. Ha ! t’en vas-tu ?
166. fils d’Obiang, t’en vas-tu ?
167. Fulabobomo, t’en vas-tu ?

168. Penses-tu que je gagne une dizaine de mille par mois ?


169. Penses-tu que je gagne une centaine de mille par mois ?
170. Fils d’Obiang, t’en vas-tu ?
171. J’ai pris la voiture et je suis parti.

172. A Tsira135 ! A Tsira ! A tsira


173. YaƼ ! Répondit Akoma.
174. De quelle tribu es-tu ?
175. Je suis de la tribu Yə̀bìvẅṹ! Répondit Akoma.
176. Hum ! hum ! hum ! Obiang, où est Sima, Nguema, il appartient
certainement à l’une de vos familles.
177. Il dit qu’il est Yə̀bìvẅṹ, est-ce que la tribu ne compte que le clan
Nguema et le clan Obiang ?
178. Tu es Yə̀bìvẅṹ de quel village ?
179. Je suis Yə̀bìvẅṹ de Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k chez Amvene Obama.
180. Nous sommes bien à Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k !
181. Oui ! Je suis de ce village, répondit Akoma !
182. De ce village ?! D’où sors-tu ? Tu es de ce village… D’où sors-
tu ? On ne te connaît pas. Les sages de ce village sont tous dans ce corps-
de-garde. Les papas, connaissez-vous cet homme ?
183. Nous ne le connaissons pas ! Nous ne le connaissons pas ! Moi je
ne le connais pas ! répondit le plus vieux de tous.
184. T’es certains que tu ne le connais pas…
185. Je ne le connais pas, j’ai déjà dit que je ne le connaissais pas, j’ai
parlé en disant que je ne le connaissais pas.
186. Comment peux-tu affirmer être un Yə̀bìvẅṹ alors que le doyen ne
te connaît pas ?
187. Moi je suis bel et bien Yə̀bìvẅṹ! répondit Akoma. Je suis de ce
village, de Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k chez Amvene Obama, Amvene Obama n’était-il
pas Yə̀bìvẅṹ?

135
Terme d’adresse utilisé pour appeler un viellard envers lequel on a du respect.

217
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188. bə́nə́ ényə́ byá wóɁ náá mə́lŢ́, bíí dzí yén’àmvə̀n óbàmà ómís.
ÉyŢ̀ŋ ònə́ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ ò sŢ́Ţ́ vè?
189. nyínə́ bṹṹyán’aƼŋ, lẅə́yán ǹnàm ósə̀Ɂə̀ ŋgúrá. Mə́ kŢ́bə̀ mín’èndán,
ànə́ mə̀ nə́ mwànə́ yə̀bìvẅṹ? Lẅṹ nə́ bór’ńnàm áyũljt, bí bə́lə́ mbòr’ábáá.
Rrrrrr! , Lẅṹ nə́ bór’ńnàm áyṹt mbŢ́ɁŢ́, bí bə́lə́ mbòr’ábáá, ààdzó n’ànə̀
mwànə́ yə̀bìvẅṹ by’ááyə̀mə́ kí nyə́.
190. Bòrə̀ vwáààààs lŢ́rə́tŢ́, ànə́’ébórə́ fə́t.
191. və̀ ŋgə́ mbòr’àbə̀b’áná, və̀ nə́ úm! zá mbòr’ànə́ vũlàn ànə́’ényííƀ.
AƼ ḿmyũ mə̀nyə̀, émbóró’ánə̀ vũ̀lũ̀ bŢ́ŋ ádzáá òòmòs. ŋg’ànə̀ mwànə́
yə̀bìvẅṹ à táɁáá tŢ̀b’éfàmíí wŢ̀m. àzàɁà v’éfàmíí ẅũ.

192. oƼ yə́m’àdzé nà nə̀ mbòrè y’éfàmíí wŢ̀m. à!à!à! mə̀ tá mbò tə̀
ŋkwát. Ábím’ńnòmə́ mbórə́ dí, ǹló óóntŢ́’óyó’án’ákwànə́ ŋgwán. Wà dzó
n(à)’ànə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ və̀ byá’áyə̀mə́ kí nyə́, bə̀ tàrá báá yə̀mə̀’ kí nyə́.
Nyâ kúlú byṹ vé và?
193. bòrə̀ vwáás! Bə̀nyṹbòrò bə́ tə́bə́ tə́tə́lə́.
194. Βə́ nə́ kàrə̀ byṹ fẅṹƀ, ò nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ yà?
195. mə̀ nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ nàà. MaƼ bòrə́ bórə́ kìɁ. ŋgə́ mà bòt,
zàmá’ààyə̀m.

196. kə̀ mí wóɁ yaƼ ŋkwát? É zàmá’ààyə̀m mìnə̀ŋgá’áwúlá dzó. ÀbŢ́ŋ


émíná wŢ̀m aƼ bŢ̀ nə́ ŋgə́ mə́ sílí nyə́ ná wà bŢ̀ yá, nyíní zàmá’ààyə̀m,
mə̀n’áyə́bə́ yàŋ.
197. kə́ mí wóɁ yá ŋgà
198. àkààà
199. é bórə́ bə́ n’ábìná, bə́ wúlú dá kŢ́bŢ́ byá ŋgáá, é mbòr’ànə́’àŋgáá,
ŋg’áyéné byá ŋgáá byá wùlù ŋkwát, à sílí ŋgáá nà’ànə̀ yá, nyínə́
zámá’ààyə̀m ŋgə́ by’àkẅṹ’óbyàŋ bí nə́ kì nsílí. ÀtŢƼ ná ŋgə́ wà fàs, by’á
nyə́ bí nə̀ v’èlwaljn’êlwaljn. ábŢ̀ŋ áá dzó ńnómə́ náá, zàmá’ààyə̀m ŋgə́ by’á
nyə́ bí nə̀ kì èbwàn, mə̀nə́ ndə̀’ényə́ fə́’áwŢ̀m aƼ yə̀ dzó áná òòkírí.
200. Nyí ní mə̀ nə̀ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ nâ, mə̀ ŋgə́ bṹlṹ’áyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ,
y’àyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ bá bə̀ mvóɁ ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m yə̀ béé dzí lúmán.

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188. C’est ce qu’on nous raconte, nous ne l’avons jamais connu. Tu


dis être de notre tribu, mais d’où sors-tu ?
189. Bien ! Maintenant écoutez-moi bien. Appelez tout le village pour
que je vous fasse la généalogie qui fait de moi un Yə̀bìvẅṹ. Appelez
également les gens du village voisin, dites leur qu’il y a quelqu’un de
curieux au corps-de-garde, il affirme être un Yə̀bìvẅṹ mais vous ne le
connaissez pas.
190. Et rrrrrrrrrrr ! loroto !!! La cour et le corps-de-garde furent
plein de monde comme lors d’une fête.
191. Lorsque les gens le regardaient, ils se disaient : Haaa !! Cette
personne ressemble à un ensorceleur ! beau frère Menye ! Cette
personne peut ensorceler nos enfants pendant que nous sommes en
brousse. S’il est Yə̀bìvẅṹ, qu’il n’appartienne pas à ma famille ! Ha oui !
Qu’il appartienne plutôt à la tienne.
192. Pourquoi penses-tu qu’il appartient à ma famille ? Ha ! Ha ! Ha !
Cette personne est louche ! Un homme aussi vieux ! Sa tête est aussi lisse
qu’un concombre, tu dis qu’il est de la tribu Yə̀bìvẅṹ, mais nous ne le
connaissons pas, nos pères ne le connaissent non plus. D’où sort-il ?
193. Les gens se réunirent alors. Tous les vieux se levèrent et dirent :
194. « Maintenant, dis-nous, pourquoi affirmes-tu que tu es
Yə̀bìvẅṹ ? »
195. Je suis de la tribu Yə̀bìvẅṹ, je ne l’invente pas. Si j’invente, Dieu
seul sait.

196. Avez-vous saisi ces paroles tordues ? C’est le même ‘’Dieu seul
sait’’ que les femmes utilisent. Lorsque je demande des comptes à ma
femme et qu’elle me répond ‘’Dieu seul sait’’, c’est qu’elle vient
d’avouer.
197. Comprenez vous bien ?
198. Oui !
199. Ceux qui ont des femmes, lorsqu’ils me voient en compagnie de
leur femmes, lorsqu’il demande à sa femme se qui se passe entre nous, la
femme lui répond souvent ‘’Dieu seul sait si AKUE et moi sommes
amants’’. Or, si tu vas vérifier, elle et moi sommes collé-collé.
Lorsqu’elle dit à son époux que Dieu seul sait si Akue et moi sommes
amants, je me dis demain ou après demain ma femme me
diracertainement la même chose.
200. Je suis Yə̀bìvẅṹ pour la raison suivante : je suis né en tribu
Yə̀bìvẅṹ … la tribu Yə̀bìvẅṹ n’a-t-elle pas livrée bataille au clan Ekang
Nna Mengom ?

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201. nyaƼmòrò àbə̀b’ósí. Ànə̀ éwòlà ná nneƼŋ pkṹrṹ ndòŋ mŢ̀nə́


yə̀bìvẅṹ.
202. bə́ nə́ wà fŢ́ɁŢ́’ónə̀ byũƸ ǹnòmə́ mbòr’ábáá sí vá wá wá yə́m
émám ókwá. Yə̀ byá bə̀ mvóɁ ékàŋ bí ŋgá lúɁán?
203. Nyín’ààŋá!
204. èè, àn’aƼ kŢ́b’été ánalj. Tàrá áyə́bə̀yaljŋ.
205. nyíní ény’àyŢ̀ŋ ékàŋ é ŋgə́ dzáá’àyŢ̀ŋ yə̀bìvẅṹ ámə́ə́ə́ŋlé. ÁbŢ́ŋ
ḿbàŋlá yà mə̀nyùŋ mfùlə́ yəljŋ. bá sŢ́ bá tsíràn àyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ ŋ̀kút yà
mə̀bə̀m ŋ̀koljlə́nyuljŋ, ó ʒũ̀sòɁ bìbáŋ bí mbèè, bá sŢ́’ábŢ́ èkŢ́rŢ́tŢ́Ţ́ àbàŋ
ndzìgì zəƼ bùràmə̀kŢ̀m. Èkàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m nə́ byáá búlánə̀yaljŋ. ábŢ́ŋ bə́
syũnə̀yà áyŢ́ŋ yə̀bìvẅṹ bə́ nə́ mə̀kŢ́mə́zŢ̀Ɂ vá, á kẅũƼ mə̀ tə́lə́ ńsə̀ŋ mə̀ tŢƼ
óyoljm’étúmə́ mbòr’ǹnyũ. É də́ bə́ ŋgá yénə́ náá, bí mànə̀y’áyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ
ésə̀Ɂə̀, émwán’étúmə́ mwánə́ nyí, aƼ yũ̀n mbə̀ŋ ŋgâ wú. Bí nŢ̀ŋ mŢ́ tè bí ká
nyə́ èyìn’á bũ mìŋkúú myásóɁ mə̀ŋgàmà, bí kə̀ ny’ávə̀ŋànə́ mwaƼn’ékààŋ.
À nə́ bə́ ŋgá bə̀Əə̀ mà nyŢ̀ŋ, bə́ kə́l’á má ŋ́kúrə́ yà mə̀nyùŋ, bə̀ kə́l’á
mà’éyìná mbà mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgáŋ ó tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà, à nə́ ékàŋ
báá kə̀ mà bàɁàlà. Bə́ váá m’éwòlà tàrá àŋgá ẅè mà, bə́ ẅèè m’éwòlà
dábá. Éwòlà dábá bə́ ŋgá ẅè mà éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà, édə́ énə́ éwòlà ná
àkòmá mbàà.
206. á nə́ mə́ ŋgá tŢ́b’éŋgóŋ énə́n ŋgòr’ètə̀mb’áfànà, bə́ mə́nə́ mà bwárə́
zìɁìlì ónyúú, má mə́ mbə́lə́ mvóɁ ékàŋ nnà mə́ŋgŢ̀m àsə́’àƑũljƀ, énə́ éŋgóŋ
zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà mà dzímí dŢ́ maƼ yə̀m. ànə́ mà gbélánə̀ kúmá ánə̀t, kúmá tè
èdə̀ maƼ tŢ́b’áŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgám’mbà. À nə́ mvóɁ ékaƼŋ nnà mə́ŋgŢ̀m báá
yénə́ náá, é mbùrà mbòrə̀ nyí á dààŋ kúmá, ámə̀ná fá yòmò àná, àà dàŋ
mbə̀ŋ, áyì nə́ bí kàbàn’ákúmə́ dṹƀ, bí térè nyâ ẅîƀ. À nə́ máá wóɁ mə́lŢ́
ádzó tè, ànə́ máá túp, mə̀ kúlú bə̀kón. Ànə́ mábə́rə́ bə̀kón bá bə́rə́, édə̀ mə́
sŢ́ yàŋ mə́ kúlúy’áyŢ̀ŋ yə̀bìvẅṹ áyŢ̀ŋ dám édá dí. Mə̀ nə̀ mwànə́ yə̀bìvẅṹ,
mà vwàr’àbŢ́ mwánə́ yə̀bìvẅṹ yá.
207. nyámòrò tè nâ, wà dzó nə̀’òŋgá kə̀ òtŢƼ’étùmmè mwàn ává, ényə́
bə́ ŋgá bì wə̀ váá.
208. nyín’ààŋá
209. nyín’éswá àà lẅì lẅũbàn’éwòlà yà?
210. nyínə́ tàr’ábə́ə́ éwòlà nâ ndòŋ òbàm’éyə̀Ɂə̀, mwànə́ yə̀bìvẅṹ,
ànə́’áŋgá ẅè m’éwòlà ná’áŋgúŋ ndòòŋ.

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201. Un vieux assis au bout du corps-de-garde fixa le sol, il s’appelait


Aneng Ntere-Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ. On lui demanda :
202. C’est toi le plus vieux dans ce corps-de-garde, c’est toi qui
connais les choses d’autrefois, avions-nous livré bataille au clan Ekang
Nna Mengom ?
203. Oui ! répondit-il !
204. Ha ! Il se peut qu’il dise la vérité !! [S’exclama quelqu’un dans la
foule]. Le vieux a accepté.
205. le clan Ekang a donc exterminé la tribu Yebivẅṹ á mə́ə́ŋlé !
poursuivit Akoma. Ils les avaient exterminé à Mbanlè yà mə̀nyùŋ Nfùlə́
yəljŋ, ils poursuivaient la tribu Yə̀bìvẅṹ depuis ŋ̀kút yà mə̀bə̀m ŋ̀koljlə́nyuljŋ
à jũ̀sòh bìbáŋ bí mbèè, on les poursuit depuis èkŢ́rŢ́tŢŢ́ ́ àbàŋ ndzìgì zəƼ
bùràmə̀kŢ̀m, les Ekang Nna Mengom dirent alors : ‘’nous rentrons’’. Ils
arrivèrent ici à Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k en tribu Yə̀bìvẅṹ, ils me trouvèrent dans la
cour, j’étais un jeune garçon et mesurais à peine quelques pouces. Ils
dirent alors : ‘’Nous avons exterminé toute la tribu Yə̀bìvẅṹ, il serait
préférable qu’on ne tuât pas ce garçonnet, prenons-le plutôt emportons-le
à Eyìná-Mbũ̀-Mìnkúú -My’ássòk-Mə̀ngàmá, et faisons de lui un Ekang.
Ils me prirent alors et m’emportèrent en direction de Nkút-yà-Mə̀nyùng, à
èyìná-mbũ̀-mìnkúú -My’ássòk-Mə̀ngàmá, à Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà, les
Ekang allèrent m’y élever. Ils m’enlevèrent le nom que mon père m’avait
donné, et me donnèrent leur nom. Le nom qu’ils me donnèrent à Engóng-
ZŢ̀k-Mə̀ngàm est Akoma Mba.
206. Je suis donc resté dans la grande Engóng, le dos trempé dans la
forêt, ils me couvrèrent de médailles, et c’est moi qui protégeais
désormais le clan Ekang Nna Mengom. Aujourd’hui, je n’ignore aucune
cachette à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngà. J’ai alors explosé de richesses ánə̀t !.
Riche, c’est ce que j’ai été à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm-Mbà. Le clan Ekang
Nna Mengom dit alors : ‘’cet homme est un peu trop riche, en plus il a
vieilli, il serait mieux, pour que nous nous partagions sa richesse, de le
tuer’’. J’ai été mis au courant de leur complot, c’est pourquoi je me suis
enfui vers le pays des Morts. Je l’ai remonté et voilà que je suis ressorti
en pays Yə̀bìvẅṹ, je suis donc dans ma tribu. Je suis un Yə̀bìvẅṹ,
pourquoi ne serais-je pas un Yə̀bìvẅṹ ?
207. Un vieux lui demanda : Tu dis que tu es parti alors que tu n’étais
qu’un garçonnet, qu’on t’avait enlevé alors que tu n’étais qu’un
garçonnet, n’est-ce-pas ?
208. Oui ! répondit Akoma.
209. Alors, comment s’appelait ton père ?
210. Mon père s’appelait Ndong Obama Eyegue de la tribu Yə̀bìvẅṹ. Il
m’a donné le nom d’Angnoug Ndong.

221
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211. kə́ mí wóɁ yá ŋgà


212. àkààà
213. àààà! Sí nə̀ ndə́n.
214. nyínə́ mə̀ nə̀’wòlà ná áŋgúŋ ndòŋ òbàmà mwànə́ yə̀bìvẅṹ. Éwòlà
maƼ kà dŢ́ édáá lé.
215. bə̀ sílí nyámòrò ànə́’àbáá, bə̀nə́ yə̀ wà yə̀m ndòŋ òbàm’éyə̀Ɂə̀.
216. nyínə́ mà yə̀m nyə́?
217. àbə́ə̀’á bìnə̀ŋgà bũ̀mũ̀?
218. nyínə́ bə́ láá. Ényí ŋgwàə̀ yə̀mìnƑémé, y’étŢ̀Ɂ éndŢ̀ŋ èbàn óbyàŋ,
ényí mbŢ́Ţ́Ɂ ŋgwàn ésàŋgoljm y’éƑèlè mə̀kórá.
219. nyínə́ ŋgwàn ésàŋgoljm y’éƑèlè mə̀kórá ény’àbṹṹ má.
220. ƀwaƼ ààmbə́’éwòlà yà, kə́ wà yə̀m ƀwaƼ?
221. nyín’ààŋá!
222. àà mbə́’éwòlà yà?
223. nyí nə́ nàà’àmbə́’éwòlà nâ àbùmə́ kààŋ.
224. édə́ òò sŢ̀ yà?
225. nyí nə́ édə̀ mə̀ə̀ sŢ́ nə̀ mə́ z’aƼ tŢ̀bŢ̀ áyŢ̀ŋ ómvóɁ, mvóɁ’ékàŋ nnà
mə́ŋgŢ̀m bə́ líɁíy(í)’âkúm, édí mə́ bə̀lə́ édə̀ dá lòr’àgbiljƀ. É mbòr’àŋgá
bàɁə̀lə́ má áyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ ény’aƼyə̀ bwân.
226. á tə̀m’átŢ̀bə̀ nálalj.

227. símánə́ mwánə́ŋgwán’ásóɁ’ólòŋ ègbàŋ óndŢ̀Ţ̀


228. èlùɁù mìnlàm ànə́ mwánə́ŋgwán mə̀bə́m y’àŋgòn àkŢ́Ɂ sə̀ŋ
229. mə̀ símánə́ mŢ́ŋgwán mfùl áyŢ̀ŋ’óó
230. èmvènè kə́ mà ẅí’òòò
231. tàrá’óóóó
232. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!
233. àyə́bə́’édə̀’álelj!

234. òtáɁá bə̀r ’áyì’óó mìndzùɁ’éèèè.


235. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

236. mwá tár’ákẅṹ, mwánə́ tàrə́ òbyàŋ òvónó ásùmù


237. òtáɁá bə̀r ’áyì’óó mìndzùɁ’éèèè.
238. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

222
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211. Comprenez-vous bien ??


212. Oui !!
213. Ha ! Ha ! la terre est grande !!!
214. Je suis donc Angoung Ndong Obama de la tribu Yə̀bìvẅṹ, c’est le
nom que je portais à cette époque là.
215. Au vieux qui avait posé la question, on demanda : Connais-tu
Ndong Obama Eyegue ?
216. Je le connais !! Répondit-il.
217. Combien de femmes avait-il ?
218. Trois ! répondit-il. La première était de la tribu Yeminchémé de
Etogh-Endong chez Ebane Obiang, la deuxième était une fille Esàngoljm
du village Eshèlè-Mə̀kórá…
219. C’est la fille Esàngoljm d’ Eshèlè-Mə̀kórá qui est ma mère.
Interrompit Akoma.
220. Quel était le nom de ta mère ? Tu connais bien ta mère non ?!
221. Oui !
222. Quel était son nom ?
223. Ma mère se nommait Abume Kaang.
224. Bien ! quelle est donc l’objet de ta visite.
225. Je suis revenu vivre chez moi, dans ma tribu. Que le clan Ekang
Nna Mengom reste avec la richesse, c’est celle que j’ai qui est plus
importante. C’est celui qui prendra soin de moi en pays Yə̀bìvẅṹ qui en
profitera.
226. Bien ! restons-en là pour l’instant…

227. Je pense au neveu d’àssok ólòŋ chez Engbang Ondo


228. Elugu-Minlam qui est neveu de Mə̀bə́m et Mə̀ŋgòn AkŢ́k-sə̀ŋ
229. Je pense au neveu de Nfùl-AyŢ̀ŋ,
230. la sorcellerie finira par me tuer,
231. Hoo!! Père !
232. Les armes circulent, les armes circulent!!
233. C’est cela le refrain.

234. Ne pleure plus ho ! Misérables !


235. Les armes circulent, les armes circulent!!

236. Toi Akue fils, fils de Tare Obiang Ovono Assoumou,


237. Ne pleure plus de misère !
238. Les armes circulent, les armes circulent!!

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239. á nánə́ fùlàsí bá kə̀ bə̀m’áfánə́ bítaljm


240. ŋgálə̀ káɁà lòr’éé.
241. à nə̀ yá’ééé!
242. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!
243. bò bə́ mə́n’ádzáŋ ébŢ̀lə́wàɁà
244. ŋgálə̀ káɁà lòr’éé.
245. à nə̀ yá’ééé!
246. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

247. bò bə́ mə́n’ádzáŋ ńnàm tƑâd


248. ŋgálə̀ káɁà lòr’éé
249. à nə̀ yá’ééé!
250. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

251. nyí nə́ nà bò bə́ mə́n’ádzáŋ áfànə̀ bítaljm


252. ŋgálə̀ káɁà lòr’éé
253. à nə̀ yá’ééé!
254. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

255. nyí nə́ bò bə́ mə́n’áwú ézə́n’óyeljm


256. ŋgálə̀ káɁà lòr’éé
257. à nə̀ yá’ééé!
258. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

259. ánánə́ fùlàsí b’ákə̀ bŢ̀ bívẅì bítàm


260. ŋgálə̀ d’áá lòr’éé
261. à nə̀ yá’ééé!
262. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

263. ánánə́ fùlàsí b’ákə̀ bŢ̀ bívẅì óyəljm


264. ŋgál’émə́n’álòr’éé
265. à nə̀ yá’ééé!
266. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

267. maƼ tár’ákẅṹ mwánə́ tár’óbyàŋ òvón’ásùmù


268. mvénè’èkə́ mà ẅí’òòò
269. à nə̀ yá’ééé!
270. mə́ŋgálə́ m’álòt,àààtàr’éèèè, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

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239. Mère ! Les Français sont allés s’implanter à Bitam,


240. Aucune arme n’a circulé,
241. n’est-ce pas ?
242. Les armes circulent, les armes circulent !!

243. La population a été exterminée à Ebolowa,


244. Aucune arme n’a circulé,
245. n’est-ce pas ?
246. Les armes circulent, les armes circulent!!

247. La population a été exterminée au Tchad,


248. Aucune arme n’a circulé,
249. n’est-ce pas ?!
250. Les armes circulent, les armes circulent !!

251. Les populations ont été exterminées du côté de Bitam


252. Aucune arme n’a circulé,
253. n’est-ce pas ?!
254. Les armes circulent, les armes circulent !!

255. Les populations sont mortes à Oyem,


256. Aucune arme n’a circulé,
257. n’est-ce pas ?!
258. Les armes circulent, les armes circulent !!

259. Les Français vont s’exercer à Bitam,


260. Les armes ont circulé,
261. n’est-ce pas ?!
262. Les armes circulent, les armes circulent !!

263. Les Français vont s’exercer à Oyem,


264. Les armes ont circulé,
265. n’est-ce pas ?
266. Les armes circulent, les armes circulent !!

267. Moi Akue fils de Tare Obiang Ovono Assoumou,


268. Le mauvais présage m’emportera,
269. n’est-ce pas ?!
270. Les armes circulent, les armes circulent !!

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271. ánànííƀ élúgú mínlám’ééé mwá tàr’óvón’ásùm’ééé


272. ŋgál’émə́n’álòr’éé
273. à nə̀ yá’ééé!
274. mə́ŋgálə́ m’álòt, àààtàr’éèèè, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

275. àgbí bó bá dzə́ŋ mŢ́nə́ŋgwàn’ákŢ̀m zómó ŋkùlù


276. mvénè’èkə́ mà ẅí’òòò
277. à nə̀ yá’ééé!
278. mə́ŋgálə́ m’álòt,àààtàr’éèèè, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

279. zá’áákŢ̀b’ànə́ mwánə́ mŢ́nə́ŋgwàn ŋkúrə́ yà bìndzũƀ


280. òtáɁ á bə̀r ’áyì mìndzúɁ’ééééé
281. mə́ŋgálə́ m’álòt,[àààtàr’éèèè], mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

282. ánánə́ fùlàsí b’ákə̀ bŢ̀ bívẅì bítàm


283. b’áá bũɁũ bìlé
284. à nə̀ yá’ééé!
285. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

286. fùlàsí b’ákə̀ bŢ̀ bívẅì óyəljm


287. b’áá bə̀Ɂə̀ mə̀ŋgáá
288. à nə̀ yá’ééé!
289. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

290. fùlàsí b’ákə̀ bŢ̀ bívẅì míndzíɁ


291. b’áá bũ̀Ɂũ̀ bìlé
292. à nə̀ yá’ééé!
293. mə́ŋgálə́ m’álòt, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

294. élúɁú mínlám’éééé, mwá tár’óbyàŋ ásùm’éé


295. mvénè’ éẅí’á mà òòò!
296. à nə̀ yá’ééé!
297. mə́ŋgálə́ m’álòt,àààtàr’éèèè, mə́ŋgálə́ m’álòr’eljeljeljelj!

298. á bŢ̀bə́dzàŋ dzàm’ə̀sə́ mvṹ


299. mə̀lŢ́ mə́ bṹṹ yə́
300. mə́ bṹṹ yə́ mvə́t!
301. édə́’áá fŢ́ɁŢ́ máá yén’ódzán, bə́kwánə́ mə́ tŢƼ ábáá, ŋgáá və̀ kpòò.
À nə̀ yṹũƀ, mŢ̀Ţ̀vyééɁ.

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271. Aniniii ! Elugu-Minlam fils d’Ovono Assoumou’éé,


272. Les armes ont circulé,
273. n’est-ce pas ?
274. Les armes circulent, les armes circulent !!

275. Les gens cherchent le neveu d’Akom chez Zomo Nkulu,


276. Le mauvais présage m’emporte,
277. ho père !
278. Les armes circulent, les armes circulent !!

279. Qui parle comme le neveu de Nkout et Bindzũgn,


280. Ne pleure plus de misère.
281. Les armes circulent, les armes circulent !!

282. Je dis, les Français vont s’exercer à Bitam


283. Et se mettent à abattre des arbres,
284. que se passe-t-il ?
285. Les armes circulent, les armes circulent !!

286. Je dis, les Français vont s’exercer à Oyem,


287. Et se mettent à transporter des armes,
288. que se passe-t-il ?
289. Les armes circulent, les armes circulent !!

290. Les Français vont s’exercer à Mitzic,


291. Et se mettent à abattre des arbres,
292. que se passe-t-il ?
293. Les armes circulent, les armes circulent !!

294. Elugu minlam fils d’Obiang Assoumou,


295. Le mauvais présage m’a tué,
296. Que sa passe-t-il ?
297. Les armes circulent, les armes circulent !!

298. Mes frères, il n’y a rien de plus agréable,


299. que les oreilles qui écoutent !
300. Qui écoutent le Mvet !
301. C’est ce que j’ai observé il y a deux jours. Ils m’on trouvé assis
au corps-de-garde et m’ont tiré dessus ‘’kpoo !!’’. Anə̀ yà ?!! Mon-
vyèèèh !!!

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302. á kə́ kẅí’ányũ’áyó, ényə́ báá kə́ bũ̀Ɂũ̀, mà dzó wə̀ náá, ŋgúm
ákóó, y’èèviƼ. Báá tŢ̀bə̀ mvẅũ̀Ɂṹ’ósí, bə̀típ báá kə̀ bá dzí bíkuljt. mə́twá sə̀
àà sŢ́ və̀ nə́ ééé álè, àrètélà.
303. à nə̀ yà
304. áá tṹ twà, pàpà tṹ twà’ṹŋ, àlé twá mŢ̀ŋté èsí vít.
305. á kwààn mə́ tŢƼ ábáá ŋgâ və̀ kpòò. Mə̀ tẅṹɁṹ mínsŢ̀ŋ mə́kŢ̀ŋ mə̀
wàá’ófə́ŋ
306. ééé, vírívìr’ényà’àlíɁ’àtŢƼ ábáá sí nyí
307. mə̀ nə̀ yə̀ mííndzàɁ.

308. à nə́ mə́ bə́rə́’ásílí náá.


309. wà bŢ̀ nyə́ yá vâ, kə̀lə́ ny’àgbíí é ndá dʒyũ̀.
310. à nə̀ yà, é ndá dzàm èdə̀’ènə̀ yà? Bwánə́ bə́ nə̀ mà’ándá bə̀sàmàn
wə̀ nə́ mə́ kə̀ bàɁə̀lə́ mbòr’á ndá waƼ yə̀m ná’ànə̀ vũ̀5lə̀ bwân.
311. ékyé, òwúlú’àbŢ̀ mə̀ndá mə́láá. Ényí nyŢ́ ŋgáá ndá ŋkyũljƀ, nyŢ̀
ŋgáá tè èdə̀ daƼ vàs, kə̀lə́ nyə́’ágbíí été.
312. ndá tè’eƼtŢ́Ţ́ ánə́ dà yə̀ gbíɁí
313. ŋgə́ èèŋgbíɁí yə̀ wá’òòmbùɁ?
314. ásìɁ à nyə́. Ákə́ mə̀ná dẅìrí kàmə̀kámá ènŢ̀ŋ míyə̀ŋ, bə́ nŢ́Ţ́ŋ óbùt
bə́ mə́ná gbíí á kàmə̀kámá áyó, bə́ gbíí ńtùɁ ḿfyũljŋ. èyŢƼŋ telj bá zú
nyə́’álẅṹ,
315. aƼ tárá áŋgúŋ ndòŋ
316. àŋá!
317. zàɁ ákə̀’á ndá.
318. ò tá nə́ bá sìɁ’à nyə́. Átə̀ŋ! átə̀ŋ! átə̀ŋ! átə̀ŋ!
319. ékyééé! Zà ḿbyâ dzàm bí táá nyííƀ! àwú’áádì àwú ! àà yə̀ vũlə̀
bə́nyaƼ bòrò.
320. é mbòrà bìsàmà mfə́Ɂ ábə̀Ɂə́’ètúú nyí, ényə̀ gbóó ésə̀Ɂə̀ ènə́’èté.
321. é mbòr’òtáá nyì àsə́ kì mbòrə̀ y’ésí nyí.
322. tàrə́ ŋgúŋ ndòŋ
323. nyí nə̀ ə̀ŋə́!
324. ènŢljŋ édŢ́Ţ́!
325. àtŢ̀bŢ́’á dzìì! Àkə́l ŋ́gáá ábə́ə́ á ndá ŋkyũljƀ.

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302. Ils sont arrivés sur les bords de la Nye, et là ils ont abattu… je
vous assure… un fromager de typa akóó et un autre de type eviƼ. En
pleine route ! Ils s’assirent sur les troncs d’arbre et les types sortirent
leurs réserves de nourriture. Et à chaque véhicule qui passait, ils
disaient : hééééé ! Arrêtez-là !
303. Anə ya ? Que se passe-t-il ici ?
304. ‘’Ha tais-toi, papa tais-toi’’ !!’’ Allez, toi monté esi vite’’ (toi,
montes ici vite) !
305. Un jour ils me trouvèrent assis dans mon corps-de-garde et
Pwooo ils me tirèrent dessus! Que se passe-t-il ? mon viééé !. Moi j’ai eu
le temps d’esquiver leurs projectiles.
306. Hé !!! Mais Virivit est resté dans son corps-de-garde !
307. Et alors ! Vous n’aurez rien !

308. J’ai alors demandé !


309. Alors ! que fait-on de lui ? va l’installer dans ta maison !
310. Anə yà ? Pourquoi ma maison ? moi j’ai six enfants, et toi tu me
demandes d’installer quelqu’un comme-çà chez moi. Ne sais-tu pas que
ce type de personne est capable d’ensorceler des enfants ?
311. Ekié ! Tu as souvent trois maisons ! Celle de ta troisième épouse,
celle qui a divorcée, va l’installer dedans
312. Haaa ! Cette maison est sur le point de s’effondrer…
313. Si elle s’effondre, s’effondrera-t-elle sur toi ?
314. On descendit avec lui. On tira un vieux lit fait à partir de tiges de
bambou raphia. Ils allèrent collecter des herbes sèches et en posèrent
dessus en guise de matelas, puis on posa une vielle couverture dessus. On
alla l’appeler :
315. père Angoung Ndong.
316. Oui !
317. Allons à la maison !
318. Et on descendit avec lui ! [il avait une démarche robotique].
Atə̀ŋ ! Atə̀ŋ ! Atə̀ŋ ! Atə̀ŋ !
319. Akiééé !! c’est une véritable horreur que nous voyons là ! Voici la
mort en personne. Il ensorcellera même les adultes.
320. Ce gros sac mystérieux qu’il porte à son épaule, toute la
sorcellerie y est certainement entreposée.
321. Cet homme n’est pas un terrien.
322. Père Angoung Ndong !
323. il répondit : oui !
324. Voici ton lit !
325. Il s’assit dzìì ! [Celui qui lui avait présenté la chambre] monta
dans la case de l’une de ses épouses.

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326. yə̀ òò yâm?


327. ŋgáá nə́ mə̀ə̀ yámə́ və̀ ŋkóná
328. kə̀Ɂ’áá mə̀’ètùn mə́ kə̀ kə̀Ɂə́ tárá áŋgúŋ ndòŋ.
329. ŋgà òmbə́ dzàm kə̀ mbùrà dzàm. Éswá ŋgúŋ ndòŋ àà kúlù vè? Yə̀
é mbòr’ànə́ àbáá nyì. ÉmŢ́136 wŢ̀m nyə́’á táɁá bŢ̀ àvũlə̀yũ’òò, mə̀ mə̀ naƼ
krètyṹŋ.
330. àtẅṹɁṹ ákúlá ŋkóná mbòŋ, ásìɁì yaljŋ.
331. aƼ tárá áŋgúŋ dòŋ!
332. nyí nə́ yaƼ
333. ŋkóná’éwoljolj
334. nyí nə́ byèrə̀yə́ váá mèè dzí òòkírí.
335. à byèré ŋkóná, àlú. Bə́ sŢ́Ţ́ òyòmə̀ làmà ótŢ́Ţ́ ńtẅṹn ávə̀ə̀. Bə́ tə́lə́.
336. bə́ nə́ làmà ényóó!
337. tə́lə́yánə́ váá! Bə́ tə́lə́
338. à mvùdú tútŢ́Ţ́, kírí’á ŋgə́ŋ. KàɁà dzòɁòbò ósí. À kóró’ósí àtə́bə́
ńsə̀ŋ. àdéɁé ésíkẅiljƀ, àdéɁé’ésí kyũljƀ, à ẅũƼ ǿ! ǿ! ǿ! ǿ! ǿ! Àbúlún á ndá.
Kírí ŋgə́ə́ŋ.
339. àtə́bə́ kíkíríyì, àbə̀Ɂə́ bísàmà mfə́Ɂ ẅṹƀ, və̀’ànə́ é mbòr’àbə̀Ɂə́
ávwàr’ánə́n. átə̀ŋ ! átə̀ŋ ! átə̀ŋ ! átə̀ŋ! Ánííyà àbáá, àbyèré mə́kàn’énŢ̀ŋ’á
tòò, àyə́Ɂə́bə́ kpèè.
340. bŢ́Ţ́ŋ bə́táɁá kə̀’ábáá, bŢ́Ţ́ŋ bə́táɁá kə̀’ábáá ólų́.
341. À nə̀ yà ?
342. àkaƼ àbáá !
343. àkə̀’âbá’àŋ ! ò kàlá.
344. bŢ́Ţ́ŋ bə́táɁá kə̀’ábáá. BŢ́Ţ́ŋ bə́ kə̀lə̀ bá bə̀ bə̀nyũƼ míyəƸŋ, byá yə̀
mə̀ná kóró, mbòr’ààsə́ kí vá émú ẅí.
345. bŢ́Ţ́ŋ myààà! Mə́ndá.

136
MŢ́ est la forme contractée de mwân.

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326. As-tu cuisiné ?


327. Je n’ai cuisiné que du ŋ̀kóná137.
328. Donne m’en un morceau, j’airai le donner à Père Angoung
Ndong.
329. Pour toi toute chose est une chose importante. ton père Angoung
Ndong sort d’où ? Est-ce le vieillard qui est au corps-de-garde? Hé !! Que
mon enfant ne soit pas ensorcelé hein ! Moi je suis chrétien.
330. Il prit un àkúlá ŋ́kóná et redescendit.
331. Père Angoung Ndong !
332. Yaaa !
333. Voici du ŋkóná !
334. Pose-le là, je le mangerai demain.
335. Il déposa le ŋkoná. La nuit, on apporta une petite lampe dont le
verre était cassé sur le côté. On déposa.
336. Voici la lampe.
337. Déposez-là ! On déposa.
338. Il resta assis jusqu’au matin. Il ne s’était pas couché. Au lever du
jour, il se redressa, sortit de la maison et se plaça au milieu de la cour. Il
jeta le regard vers le nord, puis vers le sud et éclata de rire,
‘’heu !heu !heu !heu ! puis retourna chez lui. Le jour se leva
complètement.
339. Le matin, il se leva, prit son gros sac, le mit à l’épaule. Il était
aussi trapu qu’une personne portant un gros filet. átə̀ŋ ! átə̀ŋ ! átə̀ŋ !
átə̀ŋ ! Il entra au corps-de-garde et posa ses fesses sur le lit ‘’tòò’’ puis
s’adossa ‘’kpèèè !!’’.
340. Que les enfants n’aillent pas au corps-de-garde ! Que les enfants
n’aillent pas là-bas au corps-de-garde ! [quelqu’un criait au bout du
village.]
341. Que se passe-t-il ? [murmura quelqu’un à l’endroit de celui qui
criait.]
342. Il est parti au corps-de-garde !
343. Il est parti au corps-de-garde !!! Ha oui ! Tu as raison
344. Que les enfants n’aillent pas au corps-de-garde. Qu’ils aillent
plutôt au champ avec leurs mères. On s’en ira tous, personne ne restera
ici aujourd’hui !
345. Et les enfants se dispersèrent myaa ! Dans les cases de leurs
mères.

137
Recette faite à partir de tubercules de manioc écrasées. La pâte est par la suite
mélangée à de la pâte d’arachide puis enroulée dans des feuilles. Les bâtons obtenus
sont ensuite pliés sous forme de triangle (ákúlá-ŋ́kóná).

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346. nyaƼ mínə́ŋgá àlẅṹ mwán á ndá. aƼ tà, ényámòrò à tŢƼ ábáá nyí
ànə̀’àà fŢ́Ɂ’ávũlə̀ bə́nyaƼbòrò. Mbò tè àsə́ kì mbòrə̀ y’èsí nyí. AƼ tárə́ zàm mə̀
ẅéƀ, àwú édáá dì àwú. Bə́lə́bə́lá, évómə́ ẅí wááyə̀ kẅí mbə̀ŋ, ábŢ́ŋ mbú
wá yə̀ kẅí vá, ŋgə́ émbó nyí átŢ̀bə́ édzá dí, nyaƼ dzàm àbŢ̀bân.
347. àkìbá á tárə́ zàm èŋgúŋgŢ́’ààŋá. AƼ yèwóbà zàmà, yèwóbà zàmá yə̀
mínsámá, mà yə̀Ɂə̀là wò nâ, kóŋlə́yə́ bó bə́sə̀Ɂə̀ mìnləƸm, ná bò bə́sə̀ bə́
gbíní wà. Ààmũn.
348. ànə̀ mə́ bə́rá sílí nâ!
349. ényə̀’àtŢƼ àbáá váá. Və̀ ŋgə́ mbòr’ànyíí àkə́ lóŋ ŋkẅṹ èbónə̀
báá’ánṹṹ. ŋgə́ mbòr’ànyíí àkə́ lóŋ áyà ó ŋgə̀rə̀yũ àsú báá’ánṹṹ. Bə́ tŢ́Ţ́ vâ,
àyə́ bə̀bə̀ ńsə̀ŋ,
350. ékyééé! OƼvòn! òvónó!
351. àŋá!
352. òòẅí ʒũ̀ vè?
353. mə̀ə̀ ẅí də́’ólám!
354. záɁá dŢ̀’óné!
355. òtáá nə́ mŢ́Ţ́ŋ áásŢ́ mbòrà m̀ mbìmə́ ʒũƀ. Ébóóŋ ńnə́n èboƼŋ. vá
syũnə̀ ʒũ ású báá.
356. aƼ mwàn wà bŢ̀ ʒũ̀ yà?
357. nyínə́ mà kwàn! Mòr’aƼdzí kì dzŢlj. Mə̀ má kwàn é ʒũ dzàm. Àkálə́
yə́ náá, ŋgá wŢ̀m àyə́mə́ bíyàbə̀dzũlj ó mvú dzṹƀ, ànə́ mə́ nə́ nyà kə́ yén
kàɁà mŢ̀nŢ́, ényə̀ maƼ kə̀ mà tòɁ mŢ̀n’êté. Ńté má súm ádzṹ ndə́ŋlə̀ də́ vá,
mə̀ə̀ táá kí nyàmbòrò àà yə́bə́ ná ààkə̀ mà lírí. Édə̀ má bŢ́ nə́ ŋgə́ mə́ ẅíí é
tùmə̀ dzàm mə̀kwaƼn.
358. èè, báɁà də̀ mbùrà ʒũƀ. Àyén’ánə́ má dzí’éʒṹ nyí áná ádzí, və̀
kàɁà mŢ̀nŢ́.
359. òŋgúŋ ndòŋ nə́ zá bə̀lə́ ʒũƀ?
360. mŢ́ŋ nə́ má.
361. záɁá dŢ̀’óné!
362. mŢ́ŋ ákúlú’á ʒũ ŋgbùɁ!
363. yə̀ wà kwàn?
364. nyìn’àŋá mà kwàn.

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346. une vielle femme appelait son petit-fils dans sa case. A tà ! Ce


vieillard assis au corps-de-garde peut très bien ensorceler des adultes. Cet
homme n’appartient pas à ce monde. DIEU mon père, je pense que c’est la
fin. Je vous assure, voici la mort en personne. Belebela, les choses se
passeront très mal ici, dans un an, si cette personne reste dans ce village, il
se produira un grand malheur.
347. Merci Dieu notre père ! prends pitié. Dieu de gloire, Dieu de
gloire des Armées, je te prie pour que tu changes le cœur de tout le
monde afin que tout le monde croie en toi !!!! Aaamen !!

348. J’ai alors demandé.


349. Il était donc assis au corps-de-garde. Si quelqu’un entre, il va
tisser son panier là-bas dans un coin du corps-de-garde. Si quelqu’un
entre, il va tisser son piège à poisson là-bas dans à l’entrée du corps-de-
garde. Ils étaient tous assis au corps-de-garde. Soudain on vit dans la
cour…
350. Ekiééé !!! Oovon…Ovono !!!
351. Oui !!
352. Où as-tu tué une civette ??
353. Je l’ai prise au piège !!
354. Apporte-là par ici !!
355. On vit alors un jeune homme arriver avec une énorme dépouille
de civette. Un très gros ‘’èboƼŋ’’. Il arriva avec sa prise devant le corps-
de-garde.
356. Mon fils, que fais-tu de ta civette ?
357. Je la vends ! Personne ne la mangera, moi je vends ma civette,
parce que ma femme est coincée chez elle, depuis qu’elle a accouché, je
ne suis pas allé voir mon fils, faute d’argent, c’est la raison pour laquelle
je vends systématiquement le gibier que je tue afin de réunir un peu
d’argent. Depuis que j’en parle dans ce village, je ne vois aucun adulte se
lever pour m’accompagner. C’est pourquoi lorsque je tue un animal pour
homme, je le vends.
358. Ha vraiment ! Quelle grosse civette !! Si seulement je pouvais,
cette civette, la manger. Mais je n’ai pas d’argent… [dit quelqu’un au
corps-de-garde].
359. Qui a une civette ? [demanda Angoung Ndong].
360. Moi ! répondit le jeune homme.
361. Apporte-là par ici !
362. Et le jeune homme apporta la civette et la posa lourdement ŋbuɁ !
363. La vends-tu ?
364. Oui, je la vends !

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365. ʒũ dà kə̀ wə̀ tàŋ yà?


366. tŢ̀yín’étán aƼ tàrá áŋgúŋ ndòŋ ŋgá wò táá ábìmə́ dzómə́ dí.
367. nyí nə́ mà yə́bə́

368. á dùmànə̀ yá èkpààà.


369. ŋgàà?
370. àkààà!
371. àdẅìrí ékíkyṹ dáá áwóm. Ábím évŢ̀ɁŢ́, òòŋkə́ wà nyú ádŢ́
mə̀làmbà òtáɁà mà fyááŋ búlán.
372. mà zó wə̀ náá, ábṹṹ sí kyũƼ.
373. ànə̀ yà bə̀zá bá yírán?
374. BŢ́Ţ́ŋ bá yíràn ésíŋkyũljƀ. Ḿbə̀Əə́yánà bŢ́. Tá nə́ bá zù’àbŢ́ ábáá.
Àzə́ kẅíƀ
375. ànə̀ yà?
376. à bə̀ə́ mə̀ àwómə́ tŢ̀yíní y(à)’èètán, maƼ kòló nyə́ dŢ́, ákẅí yà táŋ
ŋgúrá mbú kàɁà mə̀ d’ákə̀Ɂə̀, édə̀ mə̀ə̀ kə́ ny’àdzó é múú nà’ákə̀Ɂə̀
mà’émŢ́nə́ wŢ̀m, nyínə́ aƼ yə̀ mə̀ ny’ákə̀Ɂə̀, ànə́ mə́ə́ bímí nyə́ by’áá gírán.
Édə́ émú ẅí àà kə̀Ɂə̀ mà’émŢ́nə́ wŢ̀m. ŋgə́ á bŢƼ kàɁá mà kə̀Ɂə́ émŢ̀nə́
wŢ̀m, ŋgə́ sə́’ényə́ və̀ mà, mbŢ́ɁŢ́ ábóó. Édə̀ mà kŢ́bə́ dí, mə́ zòmò yá
də̀’ààyàp.

377. bá yaƼ bŢ̀ yà, yò bə̀lə́ mŢ́nŢ́ ábŢ́ŋ dì?


378. məƼ bə́lə́ mŢ́nŢ́ mə̀ə̀ dzó nyə́ nə́ məƼ bə̀lə́ mŢ́nŢ́. Mà yə̀ tə̀má kə̀ bŢ̀
míyŢ́p, ábŢ́ nə́ ŋgə́ mə́ ẅíí kwás mə̀ kwaƼn, ŋgə́’ákẅíí tŢ́yíní àwóm èètán
mə̀ kə̀Ɂə́ wá.
379. mà sóán !ńté óódzũ mə̀ d’ádzṹ kyũɁũ, ényaƼ mánə́ vá! ényaƼ mánə́
vá!
380. ŋgúŋ ndòŋ nâ y(ə̀)’étŢ́m myáyírànà dŢ́ édə́’àlè?
381. nyí ná ààŋá!
382. wà kúmà bŢ̀ mŢ̀nŢ̀ dzè?
383. mà lóŋ dá, ndá dáá máɁə́ má zíŋ mə́wóm mə́nììƀ. Èdə̀ mà kúmà
kùs, ábŢ́ŋ má dzó nyə́ n’ákə̀Ɂə̀ m’émŢ́nə́ wŢ̀m, mə́ kú zíŋ, mə́ gbírì ndá, aƼ
kúmú kì mə̀ ny’áyə́ kə̀Ɂə̀
384. y’édzám dá tsàm bŢ̀bə́nyáŋ y’édáá lè?
385. ŋgàà?
386. ààŋá

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365. Combien coûte ta civette ?


366. Cinq mille, père Angoung Ndong. Ne vois-tu pas ce gros gibier ?
367. Je suis d’accord.
368. Il plongea la main dans son sac.
369. N’est-ce pas ?
370. Oui !
371. Il en tira un billet unique, un billet de dix. ‘’Avec le reste tu pourras
aller boire du mə̀làmbà138, ne me rembourse rien’’.
372. Peu de temps après, on entendit du bruit à l’autre bout du village.
373. ‘’Hé ! Que se passe-t-il ? Qui se bagarrent ?
374. Des jeunes se bagarrent en aval du village. Emmenons les plus
haut’’. On les conduisit au corps-de-garde.
375. Que se passe-t-il ?
376. Il me doit quinze mille, je les lui ai prêtés il y a plus d’un an et il ne
veut toujours pas me les rembourser. Aujourd’hui, je suis retourné les lui
demander et il a répondu qu’il ne me les rendra pas, je l’ai alors tapé, et
on s’est bagarré. Voilà… aujourd’hui, il faut qu’il me donne mon
argent… s’il ne me le donne pas aujourd’hui je jure ma mère l’un de nous
ira sous terre. C’est ce que je dis ! J’ai toléré cette situation trop
longtemps.
377. Bien ! Que faisons-nous maintenant ? As-tu de l’argent
maintenant ? [à l’endroit de l’autre protagoniste.]
378. Je n’ai pas d’argent ! je lui ai dit que je n’avais pas d’argent. Je
dois faire une partie de pêche, si je parviens à capturer et à vendre un peu
de poisson, si la vente atteint quinze mille, je rembourserai ma dette…
379. Mensonge ! Cà fait des années que tu me promets la même chose !
Tout prend fin ici et maintenant ! Ici et maintenant, tout prend fin !
380. Est-ce la raison pour laquelle vous vous battez ? demanda Angoung
Ndong.
381. Oui !
382. Que souhaites-tu faire avec cet argent ?
383. Je construis une maison, ma maison, il y manque quatre dizaines de
feuilles de tôle. Je souhaiterais en acheter, et quand je lui dis de me
rembourser mon argent, pour que je puisse acheter de la tôle et couvrir
ma maison, il ne veut pas me le rembourser.
384. Est-ce là une raison suffisante pour diviser des frères ?!!
385. N’est-ce pas ?
386. Oui !

138
Boisson locale faite à partir de jus de canne à sucre fermenté.

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387. tŢ̀yínə̀ mə̀wóm mə́tân. Nyínə́ òòŋkə́Ɂə́ nyə́ tŢ́yín’àwóm y’èètân


ábím évŢ́ɁŢ́ òòŋkə́ sóm’á dŢ́ zîŋ ó gbírí ndá, dzàà’é sə́ mbə̀ŋ kə̀ mbùrà ndá.
388. òòwééé! Òòòwééé! Àkìbà aƼ tárə́ óŋgúŋ ndòŋ.
389. àà yũ̀nə́yə́ wà kə̀ saƼ mŢ́n’ózaljŋ, ókə̀Ɂə̀ m(ə̀)’éŋgàbə̀ dzàm.
390. ààà! Dzyâŋ, òbə̀lə́ ŋgàb’été ŋgà?
391. hàà! Wà kə̀ wà kŢ́bŢ́, wà kə̀ wà kŢ́bŢ́ wà kə̀ wà kŢ́bə̀ mə̀
zòb’émàm.
392. hààà! ŋkáán!
393. àà yə̀ bŢ́ nə̀ bí váá tŢ́yín’étân bí térá kə́ nyú mə́làmà. Byá yə̀ kə́
véé’áŋgámá mə́ làmà!
394. àààà! ŋ́káán!
395. ààà! Tàrə́ ŋgúŋ ndòŋ ànə̀ ényí bá və́’ũũŋ. ààà wũũũ! bə́nyábòrò bə́
n’édzá dí mfə́ áásə́ kì’ànə́ tárá́ áŋgúŋ ndòŋ. Mà yə̀ ny’ákə̀’óŋgáɁ òòkírí.
396. kíkírìyì mŢ́Ţ́ŋ’ákə́l’óŋgáɁ, à mə̀n’áẅí ŋgŢ̀Ţ̀, àbə̀r’á zə́ kə̀Ɂə́ nyṹ à
mə̀n’ábùm, àtẅṹɁṹ dzòmə́ ŋgŢ̀Ţ̀ à kẅíí ábáá.
397. tàrə́ ŋgúŋ ndòŋ waƼ mə́ zə́ kə̀Ɂə̀ édzómə́ ŋgŢ̀Ţ̀ dí mə̀ mbə́ wə́’ó
ŋgáɁ’òòŋgẅèɁé. Ànə́ nàà’ámə́nə́ wà bùm é ŋgŢ̀Ţ̀ nyí, édə̀ mə̀ə̀ zə́ wà kə̀Ɂə́
n’ódzì.
398. yâ ! yâ ! yâ ! yâ ! Àkìbà ! aƼ tàt, yaƼ, ósú !
399. á dẅìrì yaƼ mfə́Ɂ, tŢ́yínà mə̀wóm mə́sàmàn, à kə̀Ɂə́ nyə́.
400. nyínə́ ábə̀r’ákə́ kù míyŢ́p, òbə̀rə̀y’àyŢ́p, mà yə̀ bə̀r’ádzí.
401. yaƼáá! YaƼáá! YaƼáá! Òòòwéé!
402. mŢ́Ţ́ŋ’ákór’áfẅṹƀ àbə̀r’ákə́ kàrə́ nyṹ. NyũƼ və̀ ǹtúm ǹtúm.
403. mà kə̀ yén ńnó 139 wŢ̀m àŋgúŋ ndòŋ. Èéèèèè! Mà kə̀ yén ńnò
wŢ̀mə́ nán’ééééé!

404. ŋgàà?
405. àkààà!

406. á nyíí yaƼŋ, á tŢ̀bə̀yaƼŋ


407. aƼ tárá’áŋgúŋ ndòŋ, aƼ ńnó wŢ̀m, éswá’áŋgá bṹ wà à ŋgə́ wú mə̀ tŢƼ
ŋ́kə́ŋlə́ mwân. Mà líɁì mà kuƼ nyámòrò nyí, mə́ mə̀náá bṹ bwán ààyaljp,
éswá’áwú yaljŋ, édə̀ mà ndə́Ɂə́ dí, é bŢ́ bám kàɁà mà símán, y’ònə̀ mà dzə́ŋ
mŢ́nə́ yaƼ fẅìr’ékàààŋ

139
Ǹnó est la forme contractée de ǹnôm ‘’époux’’.

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387. Cinquante mille. ‘’Tu lui donneras dix mille et toi tu prendras le
reste afin d’acheter de la tôle et couvrir ta maison. Aucun village n’est
beau s’il ne comporte une jolie maison.’’
388. OOOWEEE ! OOOWEEE ! AKIBA père Angoung Ndong!
389. Hé attends, tu iras diviser l’argent en deux et me donneras ma
part.
390. Ta quoi ? Tu n’as aucune part là dedans !
391. Haa ! Tu parles ! Tu parles ! Tu racontes n’importe quoi.
392. Ha allons-y !
393. Tu sais très bien qu’on enlèvera d’abord cinq mille pour aller
boire du mə̀làmbà140. Nous irons vider des bouteilles de mə̀lamba.
394. Haaa ! Allons-y !
395. Ha !! père Angoung Ndong mérite qu’on partage avec lui’hein !.
Ha oui ! De tous les vieux que nous avons dans ce village, aucun ne vaut
père Angoung Ndong. J’irai lui pêcher des anguilles demain.
396. Le lendemain, le jeune homme alla à la pêche. Il tua des silures, il
vint les donner à sa mère qui les cuisina dans un paquet. Il prit le paquet
et se présenta au corps-de-garde.
397. Père Angoung Ndong, c’est à toi que je suis venu remettre ce
paquet, je suis allé à la pêche exclusivement pour toi, et c’est maman qui
a cuisiné pour que tu puisses manger.
398. Ya ! ya ! ya ! ya ! Akiba ! mon fils, Osú ! (va de l’avant)
399. Il fouilla dans son sac, six dizaines de mille, il lui donna.
400. Tu iras encore acheter des hameçons pour pêcher encore, et moi je
mangerai encore.
401. Yaaa ! yaaa ! yaaa ! ooowééé !
402. Le jeune homme prit la nouvelle et la rapporta à sa vielle mère.
Celle-ci s’appuya sur son bâton [ en allant au corps-de-garde] [ses paroles
ressemblaient à un chant].
403. Je vais voir mon mari Angoung Ndong. Hééé ! Je vais voir mon
cher mari èéééé !
404. N’est-ce pas ?!
405. Oui !
406. Elle entra et alla s’asseoir.
407. Père Angoung Ndong, mon époux. Ton père, celui qui t’a
engendré est mort alors que je n’étais qu’un nourrisson, j’ai vieilli
derrière lui et aujourd’hui je suis une vielle femme affaiblie. J’ai fait
plein d’hommes, il y a bien longtemps. Ton père est mort, c’est la raison
pour laquelle je souffre. Aujourd’hui, mes enfants ne pensent plus à moi,
peux-tu me trouver de l’argent afin d’aller verser l’ékààng ?

140
Vin fait à partir de jus de canne à sucre frementé.

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408. nyínə́ ààŋá, ńté mə́ syũnə̀ yaƼ vá, éé ntŢ́ kẅí’ánə́ sŢ́n(Ţ́)’ébṹƀ ò
vŢ̀rə̀yə̀ mà zə́ sílí mŢ́nə́ wá fẅìrì’ékààŋ. Àààŋáá, myṹ bə́sə́ mínə́ fŢ́ɁŢ́
bə́yáá bám, və̀ dáá myá Ţ̀ mə̀ wŢljŋ.
409. á nŢ̀ŋ yà vâ tŢ́yínà mə̀wóm mə́láá, àkə̀Ɂə̀ nyə́.
410. kə̀lə́’ábàɁàlà, òbŢƼ’ófẅìrìyì’ékààŋ.
411. Àkíbà’òòòòò ! àkíbà’òò !
412. ábṹṹ nə́ mìnaƼ gbènèyánə̀ fə̀Ɂ. fə̀Ɂ ènə́ yà?
413. bí bə́lə́ bísàmà mbòt ànə́ bí bə́lə́ nyə̀ nà, à sə́ yə̀m’átŢ̀b’éndá byáá
tẅṹ nyə́ nyí, bə́ lóóŋ nyə́ nyá ndáá, átŢ́b(Ţ́)’été.
414. bə́ záá bŢ̀ dzôm ànə́ bá lóŋ dá’ózáŋ dzaƼ. Tsíìììŋ! Ndá
bídzìná’áwóm yà’èbuƼ, dzíéééééééé! Bə́ və́ yá sàlŢ́ŋ ánə́n ábũljƀ, bə́ və́ yaƼ
bídúɁ bíláá, édzìná ndá ndə́n, bə́nə́’ényə̀ waƼ myén wê dzòɁə̀bəƼ valj.
415. vaƼ dùrànə́ bŢ́bínə́ŋggá bə́sə̀Ɂə̀, bə́nə́ sṹán’à nyə́, àà yə̀
bŢ̀’áyáɁánə̀y’à mínṹ’áŋgwàn. Á ŋgwàn, nyũ’ànə́ éékẅí yàŋ, bŢƼbíníŋgá
wòòò! Yà bŢ̀bə́fám, ntə̀rə̀ tŢ́yíní, ntə̀rə̀ tŢ́yíní, ntə̀rə̀ tŢ́yíní, ntə̀rə̀ tŢ́yíní,
ntə̀rə̀ tŢ́yíní, à bòmànə́ bŢ́.
416. nyínə́ kə̀lán, míí bŢ̀Ţ̀ mí sṹṹ, ésṹ dzám, mèèbŢ̀Ţ̀ mə́ və́ə́ myũƸ
mŢ̀nŢ́, mŢ̀n’â mànə́ kì.
417. bòrè lâàààààt! Vwás.!
418. və̀ nâ, nyũ̀nə́ tárá áŋgúŋ ndòŋ zàmə́ mfə́ ásə́ kìɁ, kàɁà!
419. fwṹ é bə́rə̀ yaljŋ ébə́ tə̀mə̀ ndòŋ mwàn’ándúmá, záaljŋ, àŋgúŋ ndòŋ,
àŋgúŋ ndòŋ, àŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́ yìbìvẅṹ. Bə́ə́ dzó nə́ záaljŋ, àŋgúŋ
ndòŋ, àŋgúŋ ndòŋ, àŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́ yìbìvẅṹ.
420. fwṹ é bə́rə̀ yaljŋ ébə́ étə̀Ɂə̀yə̀ ńkùm ndòŋ mwànə́ yə̀bìŋgóŋ, záaljŋ,
àŋgúŋ ndòŋ, àŋgúŋ ndòŋ.

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408. Ha oui ! Ça fait longtemps que je suis arrivé dans ce village…


bientôt deux semaines… qu’attendais-tu pour venir me demander de
l’argent pour ton ékààng ? Oui ! Vous êtes toutes effectivement mes
épouses, seulement, vous avez peur de moi.
409. Il prit trois dizaines de mille, il lui donna.
410. Va garder, tu verseras ton ékààng progressivement !
411. Akiba’ooooo ! akiba’oo ! (merci)
412. Les gens du village se dirent alors minnàáá ! Trouvons une
solution. C’est quoi la solution ?
413. Nous avons une personne aussi vénérable dans le village comme
nous l’avons en ce moment. Elle ne peut pas vivre dans cette maison que
nous lui avons donnée. Construisons lui une véritable maison pour qu’il y
vive.
414. Ils firent alors quelque chose comme lui construire une maison au
centre du village. Une maison de dix-neuf chambres. Dziéééééééé ! Ils
mirent deux grands salons, quatre douches. Une grande chambre ‘’toi-
même tu dormiras là-dedans’’, lui dit-on.
415. On prit alors des jeunes filles et des garçons pour qu’ils puissent
travailler pour lui. ‘’On vous payera’’ leur dit-on. Chaque fin du mois, il
les réunissait, et cent mille, cent mille, cent mille… il fit le tour.
416. C’est bon pour ce mois. Continuez à travailler pour moi, je vous
donnerai de l’argent. L’argent ne finit pas.
417. Les gens que laaaaaaat ! vwas ! [ils emplirent le village, car ils
suivaient la richesse, la puissance et la protection d’Angoung Ndong.]
418. On entendait dire : ‘’Après père Angoung Ndong il n’y a pas
d’autres dieux, Ha non !’’
419. La nouvelle monta chez Teme Ndong de la tribu Andouma.
‘’Qui? Angoung Ndong… Angoung Ndong … Angoung Ndong Obame
de la tribu Yə̀bìvẅṹ … On parle de qui ?! Angoung Ndong… Angoung
Ndong … Angoung Ndong Obame de la tribu Yə̀bìvẅṹ …’’
420. La nouvelle monta chez Eteheye Nkoum Ndong de la tribu
Yebingong : ‘’Qui ? Angoung Ndong… Angoung Ndong … Angoung
Ndong Obame de la tribu Yə̀bìvẅṹ … On parle de qui ?! Angoung
Ndong… Angoung Ndong … Angoung Ndong Obame de la tribu
Yə̀bìvẅṹ …’’

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421. fẅṹ é bə́rə̀ yaljŋ ḿbáŋlá mə̀nyùŋ mfùl’élèn, mə́bə́m yà mə̀ngòn àkŢ́Ɂ
sə̀ŋ ébə́ énùmə̀nùmá mbà mwànə́ ésàgbóó yə̀ nsáɁ mə́nẅì èkpàɁá’óndŢ̀Ţ̀,
záaljŋ, àŋgúŋ ndòŋ ényə̀’ààdʒṹ sí, àŋgúŋ ndòŋ, àŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́
yìbìvẅṹ.
422. fwṹ é bə́rə̀ yaljŋ áwòòò! mə́bə́m yà mə̀ngòn àkŢ́Ɂ áfànə́ ŋgàbìlân,
ébə́ tə̀mə̀ ndòŋ mwàn’ándúmá záaljŋ, àŋgúŋ ndòŋ, àŋgúŋ ndòŋ, àŋgúŋ
ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́ yìbìvẅṹ. Bə́ə́ dzó nə́ záaljŋ, àŋgúŋ ndòŋ, àŋgúŋ ndòŋ,
àŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́ yìbìvẅṹ. Ábòmànə̀yà sí.
423. və̀ nə̀ ŋgə́ tárá’áŋgúŋ ndòŋ ényə̀’àdzóó ná’ààtŢ̀bə̀ prèzìdáŋ mə̀
yə́bə́, ààŋá, àmú’ényə̀’ààmbə́ mà kẅèré mìnà bìyàbə̀dzũljƀ. É mbò mfə́’ánə́
mà dzó nə́ mə́ və́ nyə́’évwâ wŢ̀m maƼ gbíní!

424. sìŋ’àlwàlwà’éééé!
425. èèèèèèèè!
426. ààà èlùɁù mìnlàméééé
427. ééééééé!
428. àkẅṹ mwánə́ŋgwán éyə̀ŋ’òtáɁá bə̀r ’àyì ééé éyàŋ’éèèèè!
429. èèèèèèè!
430. ààŋááá! ààŋááá! ààŋááá! ààŋááá!
431. èèèèèè!
432. èlùɁù mìnlàm’áà, áááààà!
433. èèèèèèè!
434. ááá à mí má bə̀bə̀ éyìééééé!
435. èèèèèèè!
436. byá fùlànə̀ mə̀kíŋ
437. mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́
438. mə́ bṹṹyə́ mvə́t!

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421. La nouvelle monta à Mbangla, Menyùng, mful’Elen, à Mendem,


Mengon, Akok-seng chez Enoumou-Nouma Mba de la tribu
Essangboo 141 de Nsak-Menui Ekpaha-Ondo. On a dit quoi ? C’est
Angoung Ndong qui gouverne le monde… Angoung Ndong … Angoung
Ndong Obame de la tribu Yə̀bìvẅṹ …
422. La nouvelle monta áwooo !! à Menbem, Angon, Akok-Seng, dans
la forêt de Ngabilan, chez Teme Ndong de la tribu Andouma. On a dit
qui ? Angoung Ndong… Angoung Ndong … Angoung Ndong Obame de
la tribu Yə̀bìvẅṹ … Et la nouvelle fit le tour du monde.
423. Certains disaient : ‘’ si père Angoung Ndong décide d’être
président, je suis d’accord ! Ha oui ! C’est lui qui est allé délivrer ma
femme chez ses parents après son accouchement. Si quelqu’un d’autre
me demande de lui donner ma voix, maƼ bwíní ! Mensonge !

424. Sing àlwà-lwà’ééééé


425. Oui !
426. Aààà ! élùgù minlàm’ééé !!!
427. Oui !
428. Akue neveu d’Enyeng ne pleure plus éyang’éééé !!!
429. Oui !
430. Ha oui ! Ha oui ! Ha oui ! Ha oui !
431. Oui !
432. Elùgù minlam’a Ha oui ! Ha oui !
433. oui
434. Hà’Haaann à mi m’abebe Ha oui !
435. Oui !
436. Nous unissons nos voix,
437. que les oreilles écoutent!!!
438. Qu’elles écoutent le Mvet !!!

141
Le clan de la sorcellerie

241
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Mə̀ŋgáá má lòr’éŋgóŋ.

1. Fám’énŢ̀ŋ yà sí. Àŋgúŋ ndòŋ aƼmbə̀lə́ sí ànə́ bòŋò àbə̀lə́ gàbŢƸŋ.

2. ŋgàà?
3. Àkààà!

4. nyũ̀ nə́ v(ə̀)’àŋgúŋ ndòŋ, báátyṹ kí fə̀ dzàm’àfə́.


5. kírí ŋgə́ə́ŋ! BŢ́Ţ́ŋ bə́ né?
6. bə́nə́ byṹ bá!
7. fám dáá və́ yà kíŋ èŋgə́ŋgə́ŋ. Á tŢ̀bə̀yà’ósí yà mə̀kànə̀ mə́bũljƀ.
8. nyínə́ mà dzó nàà! Lẅṹ yánə̀ mə̀ mə̀ŋgŢ̀mə̀làɁ mə́sə̀ mə́ yə́ mfáɁ
sí ẅí, mə̀ ŋgə́n kàɁá bá yén ómís. ŋgə́ mí kóró váá, mí kə́ mà lẅṹ
ènùmə̀nùmá mbàà mŢ̀n’ésàŋgbóò yəƼ ńsáɁ mə́nyùŋ, á záɁ vá
yà’élàrmé’ásə̀Ɂə̀ ẅũljƀ. Mí bə̀rə́ mà kə́ lẅṹ àkúmvárə́ mə́yŢ̀ŋ
mwàn’ébàsə́ə́, ázáɁə́ vá yà’éfàmíí ásə̀Ɂè ẅũljƀ. ŋgə́ mí bə́rábŢ́Ɂ nlŢ́ŋ mí
kíɁ’óŋgàm, mí kə́ mà bə̀rá lẅṹ ǹtə̀rə́ mŢ́nŢ́ míŋkílí mwànə́ bíŋgòŋgòm, á
záɁ vá yà’élàrmé’ásə̀Ɂə̀ ẅũljƀ. Mí kə́ mà lẅṹ òbyàŋ ndùmú́ èŋgùrú mvèè,
mwànə̀ bə́kẅì yə́ zwà mə̀yŢ̀ŋ bə̀ká b’ósàà, ázáɁə́ vá yà’éfàmíí ásə̀Ɂè ẅũljƀ.
Mí bə́rə́ mà lẅṹ ǹnaƼŋ mpáwrə́ ndòŋ mwàn’ózùɁùguljm á záɁ vá
yà’élàrmé’ásə̀Ɂə̀ ẅũljƀ. ÁbŢ́ŋ myá bə̀rà bwárə́ nlŢ́ŋ mí kíɁí’óŋgàm mí kə́
mà bə̀rá lẅṹ òsá ndòŋ mìŋkòò mwànə́ yə̀mìŋgə́m yəƼ ńnyũ bə̀kón á záɁ vá
yà’élàrmé’ásə̀Ɂə̀ ẅũljƀ. Mà yì bò bə́sə̀, mə̀ bə̀lə́ mísə̀kórə́ mínəƸn.
9. bòrə̀ və̀ myòŋ! Bə́ záá bŢ̀ dzóm’ánə́ bá lẅṹ bə̀bə̀lə̀ bə́sí bə́sə̀Ɂə̀, bə́
mə́ná lẅṹ bə̀bə̀lə̀ bìtà. Àŋgúŋ ndòŋ ààlẅṹṹ. áyə́ŋ yə́ŋ yə́ŋ sŢ́nŢ́’éláá, bò
bə́ syũ̀nə̀yə̀ mə́kŢ́mə́zŢ̀Ɂ, aƼ tŢ́ yà mə́kŢ́mə́zŢ̀Ɂ àŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́
yə̀bìvẅṹ. Bòrə̀ vŢ́Ţ́ŋ!
10. nə̀ mə́ bə́rá sílí náá!
11. nə́ mà dzó wə́ náá, sŢ́nà sŢ́nŢ́’éláá, bò bə́syũ̀nə̀yə̀ mə́kŢ́mə́zŢ̀Ɂ.
Ǹnàm ávŢ́Ţ́ŋ.
12. nyínə́ áátŢ́Ţ́ nààà! KíɁánə́ nyár’éláá. Bə́ kíɁìyà nyár’éláá ébə́ə́
nsə̀ŋ.

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Les armes circulent à Engong

1. L’homme a pris le pays. Angoung Ndong tient le pays entre ses


mains comme Bongo tient le Gabon.
2. N’est-ce pas ?
3. Oui !
4. En dehors d’Angoung Ndong Obama de la tribu Yə̀bìvẅṹ on ne
parlait de personne d’autre.
5. Un nouveau jour se leva. ‘’Où sont les jeunes ?’’ demanda Angoung
Ndong.
6. Nous sommes là !
7. Il donnait désormais de la voix ouvertement. Il est désormais assis
sur ses deux fesses
8. Il dit : ‘’Je dis que… appelez-moi tous les grands sorciers de cette
contrée, je ne les connais pas encore. Pour commencer, appelez moi
Enoumenouma Mba de la tribu Essàgbóó de Nsáh-Mə́nyùng, qu’il vienne
ici avec toute son armée. Allez ensuite m’appeler Akouvare-Meyong de
la tribu Ebàsə́ə́, qu’il vienne avec toute sa famille. Allez par la suite
m’appeler Ntere-Boro Minkili de la tribu Bingòngòm, qu’il vienne avec
toute son Armée. Appelez moi Obiang-Ndoumou Engourou-Mve un
Pygmée de Zwà-AyŢ̀ng chez Beka Be Ossa, qu’il vienne ici avec toute sa
famille. Qu’on aille m’appeler Nnang Nkware Ndong de la tribu
Ozùhùngùm, qu’il vienne ici avec toute son armée. Prenez la liane et
coupez ongam, allez m’appeler Ossa Ndong Minko qui est de la tribu
Yə̀mìngəƼm de Nyũ̀-Bəkón142, qu’il vienne avec toute son armée. Je veux
voir tout le monde, j’ai de grands mìnsə̀kót (déclarations).
9. Et les gens que myoong ! (les gens se dispersèrent). Ils firent quelque
chose comme appeler tous les grands sorciers, ils appelèrent tous les
chefs d’Armées. « Angoung Ndong appelle ». Ayə́ŋ-yə́ŋ-yə́ŋ, trois
semaines durant, les gens arrivaient à Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k, devenu ‘’Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k
chez Angoung Ndong Obame de la tribu Yə̀bìvẅṹ’’. Les gens que
vŢŢ́ ́ŋ !!! (Plein).
10. J’ai alors demandé !
11. Trois semaines durant, les gens arrivaient à Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k, le village
se remplit bientôt.
12. Bien ! Maintenant, égorgez trois buffles !’’ Et on égorgea trois
buffles dans la cour.

142
Yə̀mìngəƼm de Nnyè-Bekon : la tribu des chauves-souris géantes vivant à la
frontière du monde des vivants et des morts.

243
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13. nŢ̀ŋán kábànə̀ mə̀wóm mə́bṹƀ. Bə́ nòŋ yà kábànə̀ mə̀wóm mə́bṹƀ, bə́
mə̀ná’àá kíɁ.
14. nyínə́ kúb’édə̀ ènə́ kàɁà lâŋ. Bə̀kúp bá kə̀ bávẅṹ bə́ mə́fáɁá yà
mìnsə̀ŋ v’ànə́’ádú.
15. yə̀ tsírə́ yə́ mə́fàn énə̀. V’ànə́ bŢ́Ţ́ŋ báá kə́ mvà ǹsòmə́ ndəƸn.
bòr’kpòŋ álán, nyínə́ mà térà bì’áláá, mà yə̀ líɁì mà dzí’ándá mvú dzàm.
Ábímə́ dí mə̀ kə́ kə̀Ɂə́ tárá’áŋgúŋ ndòŋ.
16. nyínə́ yámánə̀ bìdzí! ŋgúrá sŢ́nŢ́ bìnə̀ŋgá bə́ yámá.
17. nyíná’ámànə̀yaljŋ, zàɁánà bìdzí bò bə́ dzì, mà yə̀ súɁán’âkŢ́bŢ́.
18. bòrə̀ báá lùɁànà bìdzí. Yə̀ màɁà mè nà dzàm, mə̀ nə̀ və̀ ná mà dzí
byôm. Kə̀lə́ m’èèswá básə́ŋ ólų́, ózə̀ má kə̀Ɂə̀ tótŢ́Ţ́ và. ÒdzááyaƼŋ!
19. mbòrə̀ tsír’áwôm y’eƼbũljƀ bə́ fẅírí’éswá, bìtùnə̀ bíkwá mwòòm bə́
fẅírí’éswá, bìfə́n bíkwàn bítân, bə́ fẅírí’éswá, bə́ Ƒíí Ƒìì ólə́s’áyó wòòò,
mə̀ŋgə́Ɂ mə́ mbòŋ mə́tán mə́ bə́rə́’áyó. Tə̀ŋ! é ŋgàbə̀ dʒũ̀ èdŢƼ.
20. bə́nə́ bə́ kə́l’ákə̀Ɂə̀’ényámòrò àtŢ̀Ţ̀ óssí, bə́ kə́ ny’ákə̀Ɂə̀ ŋgúrá
ǹyŢ̀mànə̀ vṹӇ bá lẅṹ nə́ gráӇ vṹӇ, àvóóó!
21. bə́ zə́ kə̀Ɂə́ nyə́, bə́ ẅíí ẅṹ’áyó vŢƸ, bə́ Ƒìí á vŢƸŢ̀Ţ̀! Élás, bə́ kə́Ɂə́
nyə́’àtə́ tə́lə́ ákànə́ tsììs. À léé! ŊgŢ̀bə́ ŋgŢ́bə́ ŋgŢ̀bŢ́Ɂ! Ààŋá və̀ kìlìt, òtâ
nə́ míɁí mə́ nə́ ny(ə́)’ómí’ánə́ mvòɁ éélų́mí’ényìɁũ̀.
22. yə̀ màɁə̀ mə̀ nà dzàm, mə̀ nə̀ və̀ ná mà dzí byôm. Mà nyú byôm! Yə̀
màɁà mə̀ nà dzàm!
23. àlú’átà! Bòrə̀ báá vwàrə̀ bìdzí.
24. nyínə́ kíkíríyì, mà yə̀ lẅṹ bə́nyábòrò bə́sə̀Ɂə̀, bə̀bə̀lə́ bítá ébə́ bá yə̀
mà kẅṹ ésŢ̀k. dzòɁòbán ósí, nyáɁánə̀ mə̀yŢ̀Ɂ.
25. bə́ mə́n’ányú mə́yŢ̀Ɂ. Àlù’átà kírí’áŋgə́ə́ŋ! Bə́nə́ ántŢ̀Ţ̀ ábŢ́ŋ dí nàà,
àŋgúŋ ndòŋ nyâ dzó nâ, é mbòr’ásə̀ nyá və́ sŢ́ ètá, mbò tè’ààyũ̀nə̀ ny’â
bèè. Á kə̀yà ésŢ̀Ɂ ànə́n áfáɁá.
26. ákə́ kẅí fáɁá mvú’ólų́, bə́ mə̀nə̀yaƼ tùnə̀ fáɁá’áŋgə́ə́ŋ! Á
mbùr’èèviƼ’ásí èviƼ. VaƼ mə̀ná dẅìrì bítŢƼ yà bìlè. ÁvyŢ̀Ţ̀Ţ̀! Bò bə́ mə̀náá
tŢ̀bŢ̀. á swànə̀ yaljŋ. ényàà kúlú ézə́n bə́ ŋgə́ sŢ́ sŢ́’ádzáá. Á dẅìrì yá
mbùr’èètŢ̀, átŢ̀b’á dzòòò, mvú élúmú ádzáá.

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13. Prenez une vingtaine de moutons ! On prit et égorgea deux


dizaines de moutons.
14. Qu’on ne compte pas le nombre de poules ! Et on grillait des
poules dans les cours et les arrière-cases comme des moineaux.
15. Y’a-t-il de la ‘’viande de brousse’’ ? Les jeunes organisèrent une
grande partie de chasse mvà-ǹsoljm. Celui qui tuait cinq antilopes disait,
‘’j’en garde trois pour ma famille, les deux autres iront à père Angoung
Ndong.
16. Maintenant, cuisinez ! Pendant une semaine, les femmes
cuisinaient.
17. La cuisine est terminée… apportez la nourriture ! Que les gens
mangent, je prendrai la parole plus tard.
18. Les gens mangaient à volonté. ‘’Moi je n’ai rien d’autre à faire…
moi je mange et c’est tout ! Prends mon plat, vas me servir de la
nourriture où on la sert là-bas et rapporte-le moi ici, je ne peux pas me
déplacer ! Hé ! Faut bien la remplir, Hein !’’
19. Douze morceaux de viande, on mit dans son assiette ; huit
morceaux de poissons, on mit dans l’assiette ; cinq boules de banane, on
mit dans l’assiette. On versa du riz par-dessus wooo ! Et on posa cinq
morceaux de manioc au dessus. On déposa, təŋ ! ‘’voici ta part !’’
20. Au vieux assis plus loin là-bas, apportez lui toute une bouteille
entière du vin qu’on appelle ‘’grand vin’’. En vitesse !
21. On lui apporta la bouteille. On l’ouvrit vŢƸ ! et lui en servit un
verre vŢƸŢŢ! qu’il déposa délicatement à côté de lui tsiis ! Il but quelques
gorgées ŋgŢbə́ ! ŋgŢ́bə́ ! ŋgŢbŢ́Ɂ ! et redéposa le verre kiliit ! Des larmes
coulaient à ses yeux tel un écureuil touché par une flèche empoisonnée.
[Il murmura de manière nonchalante :]
22. J’ai rein à foutre ! Je mange, je bois, et c’est tout ! J’ai rien à
foutre !
23. La nuit tomba, les gens s’épuisaient, tant ils avaient mangé.
24. Il dit : le matin je convoquerai tous les anciens, tous les chefs
d’armée. C’est eux qui me retrouveront en conciliabule. Dormez, buvez !
25. Ils vidèrent la boisson. La nuit tomba áta ! et le jour se leva á
ŋgə́ə́ŋ ! on dit : ‘’maintenant, Angoung Ndong dit que… toute personne
ayant apporté ne fut-ce qu’un soldat, que cette personne le suive dans
l’arrière-case où se tiendra le grand conciliabule.
26. Arrivés derrière la case, tout avait été nettoyé, sous un grand
fromager èviƼ. Des chaises et des bancs en bois y avaient été placés. Tous
les chefs de guerre prirent place, et Angoung Ndong arriva enfin. Il surgit
du chemin qui menait au village. Il tira un grand siège, et s’assit
délicatement ádzooo ! Il faisait dos au village.

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27. nyínə́ bə́ə́yán’áábṹṹ. MaƼ mə̀ nə̀’óŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ,
mbòrə̀ yəƼ mə́kŢ́mə́zŢ̀Ɂ, maƼ zə̀ yàà my’â kàrə̀ fẅṹ myáwórànà m(ə)’èwòlà
mə̀lŢ́, mà zú mínà kàr’éfẅṹ my’áyénə̀ mə̀’ómís, mà zù myũƸ kàrə̀ fẅṹ
ànə̀’énìŋ dá yũnà wùl’àbyũƸ.
28. bòtə̀ myoƼŋ, bòrə̀ və̀ tàbə̀gètẅṹƀ, nsŢ́ŋ kàɁà kŢ́bŢ́, àbùm kàɁá dùŋ,
ŋkə́ŋ mwánə́ kàɁà yiƼ mínə́ŋgá ódẅṹƀ. Ǹnómə́ kúb’áálŢ́ŋ kí ńnsə̀ŋ,
kábànə̀ kàɁà və́l’ààŋgáá, ŋ̀kórə́ mvú kàɁà bâm. ÁvŢ́l’évóó bá lẅṹ nə́
tàbə̀gètẅũljƀ.
29. nyínə́ mə̀ə̀ dzó nâ, mvóɁ ékàŋ nnà mə̀ŋgŢ̀m bə́ ŋgə́ lúmàn’ààyŢƼŋ
yə̀bìvẅṹ mə̀ tŢƼ ŋkə́ŋlə́ mwán, à nə́ bə́ ŋgá mə̀ná dzáá áyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ
ámə́ə́ŋlé. Édə̀ bə́ ŋgə́ kẅũ mə̀ tə́l(ə́)’étúmə́mwán ḿbṹ sí bə̀ nànà, ànə́ bə́
ŋgá bə̀rə̀ mà nŢ̀ŋ bə́nə́ báá yə̀ mà ẅîƀ, ák(ə)’à mà’ èyìná mbũ mìŋkúú bə́
nə́ bə́ táɁà ẅí’émŢ́nŢ́ àà dàŋ mfémé mbòt. Édə̀ mə̀ ngá tŢ̀bə̀ mfémé maƼ kə̀
mvóɁ ékaƼŋ nnà mə̀ŋgŢ̀m mílómán. É bwánə́ bə́bén bə́ bə́ə́ bə́ bə́lə́, é
nyámórə́ sə̀Ɂə̀ nyáá yũnə̀ mà lôm, édə̀ má yũũn’àkə̀. Ànə́ bə́ ŋgá túɁánə̀
mà mə̀ná və́ bíbwárán, bə́ nə́ émbóró ény(ə̀)’aƼyə̀ líɁí yà ńnàmə̀ ẅí, ànə́ bə́
ŋgá ẅè m’èwùlà ná’àkòmá mbà. Ànə́ bə́ ŋgá bwárə̀ mə̀ zìɁìlì’ónyúú, ànə́
má mə̀nà fòɁàn’àkúm éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà, ànə́ ndə̀mə́’ààfòɁàn ábóŋ
ótòŋ. Ébó bə́sə̀ bálór’ŋ́kìn zŢ̀Ɂ bìwèlè bìkòb’byákpelj, ébá mə̀ndə́m yà
mə̀ŋgòn àkŢ́Ɂ sə̀ŋ, ébá bə́sə̀Ɂə̀ bá lórə́ nsáɁ’ágbáŋ mə̀sòl’ékòmvíɁ, bá
yə̀m àŋgúŋ ndòŋ y’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm.
30. ànə́ bə́ ŋgá yénə́ ná ábŢ́ŋ mə́ mə̀náá fòɁàn ààkúm àvwálə́ té, àà dàŋ
mbə̀ŋ nâ, bə́ ẅí ŋgúŋ dòŋ nyí, á mə̀náá tŢ̀bə́ nyámrò’àná, bí kàbàn ákúmə́
dì. Ànə́ bə́ ŋgá dàà mə̀ mŢ́ ónyúú, ànə́ mə́ ŋgá túp mə̀ kúlú bə́kónə́ bábá,
édə̀ mə̀ ŋgá bə́rà bə̀kónə́ bə́sə̀Ɂə̀, mə̀ kə́ bə̀r’ákúlú bə́kónə́ mə̀kŢ́mə́zŢ̀ɁŢ̀
bə́ ŋgə́ bə̀rà kə́ tŢ̀bŢ̀ áyŢƼŋ yə̀bìvẅṹ. Édə̀ mə̀ ŋgə́ lór ḿfùŋ óvə̀ŋ été mə̀ kə́
kúlú émŢ̀, èmŢ́ té’édə̀ mə̀ tŢƼ dì. Má mə̀ nə́ áŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ.

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27. Maintenant écoutez moi bien, écoutez ! [Angoung Ndong parlait


d’une voix ferme]. Je suis Angoung Ndong Obama de la tribu Yə̀bìvẅṹ,
je suis un homme de Mekomezok. Je vais maintenant vous livrer le
message pour lequel vos oreilles ont entendu mon nom. je vais vous
livrer le message pour lequel vos yeux me voient. Je vais vous livrer le
message, qui conduira désormais nos vies.
28. Les gens que myoƼŋ ! [ils se turent tous]. Tout le monde que
tabəgetẅũljƀ. Aucun ventre ne gargouille ; aucun vers ne fait gargouiller le
ventre ; aucun enfant ne pleure dans les bras de sa mère ; aucun coq ne
chante dans la cour ; aucun mouton ne poursuit sa femelle ; aucun chien
galeux n’aboie. C’est ce type de silence qu’on appelle tabəgetẅũljƀ.
29. Je disais donc que... le clan Ekang Nna Mengom avait combattu la
tribu Yə̀bìvẅṹ alors que je n’étais qu’un petit enfant. Ils exterminèrent
donc la tribu Yə̀bìvẅṹ ámə́ə́ŋlé ! Ils me trouvèrent donc debout sur le pas
de la porte de ma mère, ils ne me tuèrent pas mais m’emmenèrent plutôt
avec eux jusqu’à Eyìná-Mbũ̀-Mìŋkúú, ils dirent : ‘’ne tuons pas cet
enfant, c’est un homme courageux’’. Je suis donc allé en pays Ekang Nna
Mengom et c’est moi que tout le monde envoyait, c’est moi que tous les
vieux commissionnaient, parce que j’étais courageux. Ils avaient certes
des enfants, mais lorsqu’un Ancien avait une mission importante, c’est
moi qu’il envoyait. Ils me donnèrent leur bénédiction. Ils disaient : ‘’c’est
cet homme qui héritera de ce village’’. Ils me donnèrent le nom d’Akoma
Mba. Ils me décorèrent, et je fus inondé de richesses à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm comme la crue inonde la rive d’une rivière. Tous ceux qui
passent à Nkin, Zok-Biwélé, Bikop-Bi-Akpé, ceux de Mendem et
Mengon, Akok-seng, tous ceux qui passent à Nsak-Amgbang, Mesol-
Ekomvik, connaissent Angoung Ndong d’ Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm.
30. Ils se dirent donc, quand ils constatèrent que j’étais inondé de
richesse, qu’il serait mieux de tuer cet Angoung Ndong devenu vieux afin
de se partager sa richesse. Ils posèrent leurs mains sur moi, mais moi je
parvins à m’échapper pour me refugier dans le pays de leurs morts à eux.
J’ai alors remonté les pays des morts jusqu’au pays des morts Yə̀bìvẅṹ
du village Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k. C’est de là que j’ai emprunté le tunnel pour sortir
chez les vivants, voilà comment je me retrouve chez les vivants
aujourd’hui. Je suis donc Angoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ.

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31. édə̀ mà sílì nâ, sí dzàɁà mə̀ tŢƼ ŋ́kút yà mə̀nyùng


mə̀ngàmá, sí yəƼ Nsák-Mgbâng yà mə̀sòl èkòmvíɁ yà’ètón bá
mènyùng mfùl òyə̀ng, sí yə̀’ékŢ́rə́tŢ́Ţ́, àbàndzìɁ, zəƼ ébùràmèkŢ̀m,
èduƼŋ mə́ŋgə̀ŋá, àsoƼɁ kùŋgúlù, mə̀kàɁ, mbáŋ-éyìnà. ŋgə́ mə́ tŢƼ mbáŋlá,
mə̀nyùŋ, ŋkòló bìẅélé. à’ébórə́ bá dʒṹ, aƼ bə́dʒṹ bòt, mə̀ və́ kẅũ ŋ́kúrə́
yà mə̀nyùŋ ábŢ́ŋ mə̀ nə́ áŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ, mə̀ ŋgə́
tùb’à dzóm éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm və̀ mfə́Ɂə́ mŢ́nə́ wŢ́m, mŢ̀nə́ tè,
ényə̀’ànə́ mà’ámfə́Ɂ èèté náá, àsə́ màn kə̀ màɁà mə̀ə̀ wú. Mìná yə́bə̀
ná’ákúmə́ dám mə̀ ŋgə́ líɁ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm ékàŋ bə́ mə́nə́
d’ákàbàn maƼ myén kàɁà kẅí bítaƼ’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà, mà kúmà yə́
yén’émbòr’àbə́lə́ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm’ḿbàà.

32. mə̀lŢ́ mə́ bṹṹy’áŋ


33. mə́ bṹṹyə́ mvə́t

34. nyínə́ émbòr’ààyə́bə̀ mà, mbò tè’àtə́bə́ ńsámá. ŋgə́


bòr’èzìŋ àà yə̀mə́ kí náá, èkàŋ bə́ ẅíí nyə̀ mbòr’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm,
mbò tè’àŋgə́n ábóó nyə́ mbìm mə́bũ̀(ƀ) kàɁà kùn àtə́bə́.
35. ènùmə̀nùmá mbàà vũũƀ. à nə̀ mŢ̀n’ésáŋgbóó yə̀’ńsáɁ
mə́nyùŋ. Nyínə́ kə́’ényə̀ tàrá’áwúú weljƀ, mèè dzí kùnə́ tárá.

36. nyínə́ tə́bə́y’áá valj.

37. àkŢ́Ɂ’ékyũƼ ndòòŋ mŢ̀nə́ yə̀mə̀və̀ŋân.

38. kə́ bí wúlú ny’átú éwòlà vóm ézìŋ?


39. ààŋá!

40. nyínə́’ényə̀ bòrə̀ bə́ ŋgá mə̀nə̀ mà dzáŋ ẅéƀ. Mèè dzí
bàkùn, zá’áákə̀kə̀ bìtaƼ èŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ngàm.

41. nyínə́ tə́bə́y’áá valj. Yə̀ mbòrə̀ mfə́’ánə̀?


42. ŋgòmə̀ ŋgaljn’é ndòŋ mwànə́ yə̀bìlũƸƀ. Nyínə́’ényə̀ bòrə̀ bə́
ŋgá mə̀nə̀ mà dzáŋ éŋgóŋ zŢ̀Ɂə̀ mə̀ŋgâŋ, mə̀ə̀ dzí kyà kə̀ bítaƼ ẅéƀ, màà
dzí kùn ḿmbìm m̀ bŢ́ɁŢ́.
43. nyínə́ tə́bə́y’áá valj.

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31. Je dis alors que, je vis en terre de Nkút-yà-Mə̀nyùng Mə̀ngàmá, la


terre de Nsák-Mgbâng et de Mə̀sol-Ekòmvík, Eton et Menyùng Mfùl-
Oyə̀ng, la terre d’EkŢ́rə́tŢ́Ţ́, Abàndzik, Ze-Eboramekom, Edùng-
Mə́ngəŋá, Assok-Kùngulu, Mə̀kàk, Mbáŋ-áyinà. Si je vis à Mbáŋlá,
Mə̀nyùng, ŋkòló-Bìẅélé. Hommes qui gouvernez, hommes qui
gouvernez les hommes, je suis arrivé à Nkút-yà-Mə̀nyùng, moi Angoung
Ndong Obama de la tribu Yəbivẅṹ, je me suis enfuis avec une seule
chose : mon sac d’argent. C’est cet argent qu’il y a dans mon sac, un sac
d’argent qui ne se videra pas avant ma mort. Des gens se partagent la
richesse que j’ai laissée à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, je ne suis pas encore
allé faire la guerre à Engóng. Je souhaiterais d’abord rencontrer celui qui
veille désormais sur Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm-Mba.
32. Que les oreilles écoutent !
33. Qu’elles écoutent le Mvet !

34. Que tous ceux qui sont d’accord avec moi me suivent. Si
quelqu’un parmi vous sait que les Ekang lui ont tué quelqu’un, que son
cadavre est toujours sur ses cuisses et qu’il ne l’a pas encore vengé, que
cette personne se lève.
35. Enoumounouma Mba se leva vèèiign ! Il est de la tribu Essamgbo
de Nsak-Menyung. ‘’Mon père est mort là-bas, je n’ai jamais vengé mon
père.
36. Place-toi donc ici.
37. Akok-Ekyè Ndong de la tribu Yememvengan.
38. Nous mentionnons souvent son nom quelque part n’est-ce pas?143
39. Oui !
40. Mes hommes sont morts là-bas, je ne les ai jamais vengé…
personne ne pouvait aller faire la guerre à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm.
41. Allez ! place-toi là ! Y a-t-il quelqu’un d’autre ?
42. Ngom-Ngan Ndong de la tribu Yə̀mə̀lũƸgn. ‘’Mes hommes ont été
exterminés à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, je ne suis jamais allé faire la guerre
là-bas, je n’ai vengé aucun de mes hommes.’’
43. Allez ! places-toi là.

143
Akok Ekyè Ndong est un chef très puissant vivant sur les rives de
l’infranchissable fleuve Bouloungou. Il livra un combat sanglant de plusieurs jours
avec Ndoutoumou Mfoulou. Cette histoire a fait l’objet de l’une des épopées d’Akue
Obiang. Elle fera certainement l’objet d’une prochaine publication.

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44. mə̀kŢ́mə́zŢ̀ m’évùnà mŢ̀nə́ yèmvə̀ŋ. é mbòr’àbə̀lə́ mə́kŢ́mə́zŢ̀Ɂ


mŢ́ ə́bũljƀ. Mə̀dàŋ’ààbə́ nŢ̀ŋ ákŢ́mə́zŢ́Ɂ dáá. É fám’énə́ mbə̀ŋ ésí sə̀Ɂə̀ nyí,
və̀ mə̀kŢ́mə́zŢ̀ m’évùnà mŢ̀nə́ yèmvə̀ŋ. ŋgə́ óbə̀bə́ mbór’ómí’áná,
wòn’ánə̀ yá, nyũ nə́ mfúlú éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀ àŋgá wú éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm, á
bə̀rá líɁ mbòr’m̀ bə̀ŋ ŋ́kúrə́ yà mə̀nyùŋ mə̀ŋgàmá, və̀ mə̀kŢ́mə́zŢ̀ m’évùnà
mŢ̀nə́ yèmvə̀ŋ. ényà bə́ə́ nà àtŢƼ ḿbə̀ŋ té míndə́ yà mìnlŢ̀ŋ bə̀ká b’ósàà,
bə̀yə́bə́yə́ə́ bə́ mbə̀ŋ bə́ zàɁà syũ̀n éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm. Ó tùnə̀ bíkòb’àsə́ŋ
mbà, bə́ kàrə̀ fẅṹ nàà, mə̀dàŋ ààsə́ kì mbə̀ŋ, nyṹ və̀ mə̀kŢ́mə́zŢ̀ m’évùnà
mŢ̀nə́ yèmvə̀ŋ. ànə́ mə́dàŋ àà dzó nə̀ mà kə̀ və́bànà nyə́’àmvẅíƀ.
45. kə́ mí wóɁ yaƼ ŋgà?
46. àkààà!
47. mvə́r’énaƼ nà’ànə́ wà dzí’ándyũƼ, ò bə̀lə́’éfaƼ zŢ̀ɁŢ̀ ŋkóm. Wònə́
ŋg(ə́)’ándyũƼ’éémbŢ̀’áləljt maƼ fúm’ézŢ̀ɁŢ̀ wŢ̀mə̀ nyí.

48. mə̀dàŋ àtə́bə́ mə̀dàŋ nə́ zá’áádàŋ mə̀ mbə̀ŋ?

49. bə̀nə́ mə̀kŢ́mə́zŢ̀ m’évùnà mŢ̀nə́ yèmvə̀ŋ.

50. mə̀dàŋ nə́ àŋá, àŋá, àŋá, àŋá, mà kə̀ və́bànà ny’âmvẅíƀ.

51. ànə́ mə́dàŋ aƼ mə̀nà ẅũ ékpàà bə̀mŢ̀nŢ́. ÀtẅṹɁṹ àkə̀Ɂə́ ényí bá lẅṹ ná
‘áwóbíwèlè ŋgwànə̀ yəƼ ḿbír’áyŢ̀ŋ èsón’ámvàà, zə̀ mə́dàŋ nyũƼ. Nyínə́
ŋkíní bí kə̀ və́bànà mə̀kŢ́mə́zŢ́ m’évùnà’ààmvẅíƀ. Bâ nyə́ ábə́ráá dí,
ásyũn’édzáá mə̀kŢ́mə́zŢ́ m’évùnà, ànyíí ábáá àtŢ̀b’áfəƼŋ, álŢ́rə́tŢ́ yìlìììt,
bòrə̀ ábáá bùrùɁ. Bə́nə́’émbóró ànə̀ mwànə́ zà’áyŢ̀Ţ̀ŋ?

52. mə̀ nə̀ mŢ̀n’ékaƼŋ nnà mə̀ŋgŢ̀m y’eƼŋgóŋ énə́nə́ ŋgòrè tə̀mbə́’áfàn, məƼ
nyə́Ɂə́ mà wóɁ mbòr’èwòlà ŋ́kúrə́ yà mə̀nyùŋ ànə̀’èwòlà ná mə̀kŢ́mə́zŢ́
m’évùnà y’ànə̀’ábáá dì?

53. bə́ nə́’àná ndá mvú dzṹ vá.


54. nyí nə́ lẅṹyánə̀ mə̀ nyə́ ényə̀ mə̀ə̀ zə́ fáŋân.
55. táá nə́ bŢ́Ţ́ŋ bá sìɁmìmbíí’ándá. Tàà mə̀kŢ́mə́zŢ̀Ɂ!
56. yaƼá!
57. mbùrà mbòr’ààlẅṹ wà’ábáá.

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44. Mekomezogho M’Evouna de la tribu Yémveng, celui qui portait


des bracelets en ivoire sur les deux bras, Medang était allé récupérer un
de ces bracelets. Il n’y a personne de plus beau dans le monde que
Mekomezogho M’Evouna de la tribu Yèmvə̀ng. Lorsque tu le regardes,
tu te dis ‘’Dieu a crée de belles personnes dans le monde. Depuis la mort
de Mfulu Engbang Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, la plus belle personne à Nkút-
yà-Mə̀nyùng Mə̀ngàmá c’est Mekomezogho M’Evouna. Il était donc
beau et vivait à Mindem et Minlon chez Beka Be Ossa. Les échos de sa
beauté arrivaient à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm. À Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà, on
disait que Medang n’était pas beau, que c’était Mekomezogho M’Evouna
de la tribu Yèmvə̀ng le plus beau. ‘’Je vais lier une amitié avec lui’’ dit
alors Medang.
45. Comprenez-vous?
46. Bien!
47. Vous savez, le Mvet c’est comme manger une tranche d’igname tout
en conservant en esclavage une tranche de taro. Dis toi ‘’si l’igname
s’avère dure, je bouterai mon taro144’’.
48. Medang se leva alors et demanda : Qui est plus beau que moi ?
49. Mekomezogho M’Evouna de la tribu Yémveng, lui répondit-on.
50. Medang dit : Ha oui ! Ha oui ! Ha oui, je vais lier une amitié avec
lui.
51. Medang chargea alors son sac d’argent. Il donna le sac à celle
qu’on appelle Awobiwele du village Mbir’AyŢ̀ng chez Essono Amvaa,
son épouse, la mère de Ze Medang. Il lui dit : « allons lier une amitié
avec Mekomezogho M’Evouna ». Ils montèrent ensemble, arrivèrent
dans le village de Mekomezogho M’Evouna et entrèrent au corps-de-
garde, il (Medang) alla s’asseoir á fə̀ə̀ə̀ə́ə́ə́ŋ, il s’assit álŢrŢtŢ-yiliiit. Les
hommes au corps-de-garde bourouk ! (ils se turent). Ils demandèrent :
‘’cet homme est de quelle tribu ?’’
52. Je suis un Ekang-Nna-Mengom de la Grande Engong le dos trempé
dans la forêt, j’ai apprécié le nom d’une personne à Nkut-Ya-Menyùng,
elle s’appelle Mekomezogho M’Evouna, est-il dans ce corps-de-garde ?
53. Non ! Il est là-haut chez lui !
54. Appelez-le moi, c’est à lui que je suis venu rendre visite.
55. Les enfants montèrent rapidement. ‘’Tàà Mekomezogho’’ !
56. Yàáá !!
57. Un grand homme t’appelle au corps-de-garde.

144
Les épopées sont très longues, elles durent plusieurs jours. Celui qui ne va pas
jusqu’au bout d’une épopée peut se contenter de petites histoires telle que celle de
Mekomezogho M’Evouna

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58. nyáɁ(á)’àbə̀rá kẅîƀ, ásŢ́yà’àbə́ráná mə̀dàŋ àbə́ránə́ fə̀’àwòbíwèlè,


ŋgá mə́dàŋ, átŢ̀bə̀’énŢƼŋ á dzùù, á mùrááááá! Òtáá’ànə́’ákŢ́mə́zŢ̀Ɂ dá
fúmə́ ny(ə́)’énàm áfûùùùm! Mə̀dàŋ àbə̀bə́.

59. mə̀dàŋ nə́ mwí mə̀kŢ́mə́zŢ́ m’évùnà. Nyínə́ mə̀ nə̀ mŢ̀n’ékàŋ ńnà
mə̀ŋgŢ̀m y’éŋgóŋ énə́n ŋgòr’ètə̀mb’áfàn. Mà sŢ́ tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà
ŋ́kórə́ mvú wá nŢ̀ŋ mə̀nyũ̀n éŋgóŋ énə́nə́ ŋgòr’èkyũ̀ƀ. Mə̀ tŢƼ ẅeljƀ mà
wórànə̀ wə̀ m̀ bə̀ŋ ŋ́kúrə̀ yà mə̀nyùŋ ábŢ́ŋ mə́ zù’á wà yén’ómís mə̀ dziƼŋ
mà yénə́ w’èwùlà. Ávwálə́ má dzìŋ mà wóɁ wèwùlà mə́lŢ́, édə̀ má nyə̀Ɂə̀
mà yénə́ w(á)’ómís. Édzàm mə̀ táá mbə̀ŋ və̀ nə́ mə́ə́ zə́ və́bànə̀ wà
àmvẅíƀ.
60. àdzóó ŋ́gáá nə̀ kə̀Ɂə́ m(ə̀)’ékpàà.
61. ŋgáá vaƼ dẅìr’ékpàà, kòòòt. Àdwìrí fũ̀rmə̀tųƸr. Á lárə̀yà’ékpàà été,
mìlìyŢƸӇ. Nyínə́’émŢ́nə́ mə́ə́ zə́ wá kə̀Ɂə̀ ényóó.
62. ná yə̀mə́ nà mə́ dzíŋ mà yénə́ w’òmís yàà dziƼŋ mà wóɁ w’éwòlà,
énə̀ bə́lə́bə́lá, maƼ átə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ ésə̀p mə́ nə́ mwán’ékààŋ, ŋgúrá
mìnà mə́ə́sŢ́ fà wá
63. éwŢ́Ţ́Ţ́!
64. é mám mə́ nə́ m’ánnəƸm, yə̀ mə̀ nə̀ má mə̀ná kúlú?
65. kàɁà dzôm!

66. kə́ mə́ wúlà bŢ̀’éyŢ̀ŋ ézìŋ mà vẅũƸn é bínə́ŋgá bâm bìwòlà. ŋgə́ mə́
lẅṹ nà àáàŋààà, zá’ánə́’ándà mù nyì? Àáŋààà, hàà kə́’ény(ə̀)’ààvẅũƸn
èwòlà ándá nyilj, yàà símànə̀ mbòr’éwòlà.
67. nyínə́ mà dzó náá, aƼ mwì’óvə́bánə̀ yá mà àmvẅíƀ?
68. nyín’ààŋá!
69. mə̀kŢ́mə́zŢ̀ m’évùnà nə̀ kə̀l’áá dzòɁòbò’ósí. Àmə̀nə̀ nyà kòmə́ mbòrà
ndá, mə̀dàŋ á dàŋ yàŋ, á kə́ nyíí ándá bá ŋgáá’àwóbíẅèlè.
70. mə̀kŢ́mə́zŢ́ m’évùná nyáɁà bə́rə́’ésíkẅiljƀ, à biƼ ná kábàn’ébũljƀ, fà
éŋgŢ̀ŋ, kúb’énììƀ, bə̀sŢ̀ɁŢ́ bə́bṹƀ, nyínə́ yámánə́ mwíí’àlû. Bə́ mə́ná yám
mə́dààŋ àlúú. Mə̀dàŋ à mə̀n’ádzí.
71. ábŢ́ŋ álú éŋgá bə̀rà kə̀, mə̀kŢ́mə́zŢ̀ m’évùnà àbə́rə́ ésíkẅiljƀ.
72. àdzó bə́yáá nə̀ mbòr’àtáɁà mà bə̀rá zə́ kẅũ. tə̀mánà dzòɁòbò mə́ndá
mánán, mə̀ bə̀lə́ ńnəƸŋ, mə́ vwàrə̀yaƼ mínṹ’ávwàt. Mà wóɁ nyû mìntêƀ,
ààŋá, ààŋá, maƼ bŢƼ fə̀ màm mə́té! MeƼ ntŢ́ nyámòrò.
73. bə̀yáá myòòŋ, bídzìná bìdzìná. Ààntə́lə́ fŢ́ɁŢ́və̀ mbṹsí.
74. mə̀dàŋ àvə̀ŋàn’ŋ́gáá’ábə́ə́, mə̀dàŋ ná, bí mə̀náá wŢ́bànə̀ mə́ndzím,
bí mə̀náá f(ə̀)’àdzí, kə̀láá kwànà mwí.

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58. Il sortit, arriva (au cops de garde), salua Medang puis Awobiwele et alla
s’asseoir dzùùù ! Mvùraaa ! le bracelet d’ivoire (akomozok) éclatait de
blancheur à son bras áfùûm ! Medang le regarda [avec convoitise.]
59. Medang dit: ‘’ami Mekomezogho M’Evouna, je suis un Ekang-Nna
Mengom de la Grande Engóng le dos trempé dans la forêt, je reviens de
Tùnà-Bìkòb-Assə́ng-Mbàoù le chien galeux tire sa rage, la grande Engóng,
le dos de fer. Je vis donc là-bas et j’ai entendu parler de ta beauté depuis
Nkút-yà-Mə̀nyùng. Je suis donc venu te voir de mes yeux et j’ai apprécié ton
nom. Mes oreilles ont apprécié ton nom, de même j’ai apprécié te voir avec
mes yeux. J’ai alors trouvé juste de venir lier une amitié avec toi.
60. ’Donne-moi le sac ! dit-il à l’endroit de sa femme.
61. Sa femme lui tendit le sac, et kooo ! il ouvrit la fermeture. Il sorti de son
sac : Million. Voici l’argent que je suis venu te donner.
62. Pour que tu saches que mes oreilles ont réellement apprécié ton nom et
mes yeux ton visage, moi Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep je suis un
Ekang, la femme entière que je t’ai aussi apportée….
63. auditoire : la voici.
64. Les choses qu’il y a dans mon cœur, puis-je les sortir toutes ?
65. Non !
66. Parfois j’oublie même le nom de mes épouses. Pour appeler l’une
d’entre elles je crie parfois : Haaa !!! Haaaaa ! Qui est dans cette cuisine.
Haaaaŋ ! [les épouses disent]‘’c’est lui qui a une fois de plus oublié le nom
de quelqu’un, il ne se souvient du nom de personne.
67. Tu dis que… tu es venu lier une amitié avec moi…
68. Oui !
69. Très bien, va maintenant te coucher. Il lui aménagea une grande
maison, Medang monta. Il entra dans la maison avec son épouse
Awobiwele.
70. Mekomezogho M’Evouna pour sa part monta plus haut dans le village,
il attrapa deux moutons auxquels il porta le couteau à la gorge, quatre
poulets, deux canards. ‘’Qu’on prépare un àlúú, (la nourriture de la nuit) à
mon ami’’. Et on prépara àlúú à Medang, et Medang mangea.
71. Bientôt la nuit atteignit son milieu, Mekomezogho M’Evouna alla en
amont du village.
72. Il dit à ses épouses : ‘’Que personne ne vienne me rejoindre ! Dormez
dans vos cases, j’ai un étranger. Vous me fatiguez déjà… J’ai mal au
corps… Ha oui ! Ha oui ! Je ne fais plus ces choses-là ! je suis déjà vieux.
73. Myòòŋ, ses femmes se dispersèrent dans les chambres. Il resta debout
dans sa véranda.
74. Medang se tourna vers sa femme et dit : Nous avons fini de nous
laver et de manger, il est temps que tu ailles trouver mwíí, (mon ami).

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74. àwóbíwèlè nə́ mà kə̀ kẅũ zá?


75. nə́ wà kə̀ kẅũ mwíí.
76. á mə́dàŋ yòò zə́ mà kwàn? Byá wà bínə́ yìná mbũ mìŋkúú
myásòɁ mə̀ŋgŢ̀m bwán ágbiljŋ! ábŢ́ŋ mə̀ nə́ ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm, mə̀ nə̀
mbàɁàlà á ndá’é zàmá. Átə̀mə́ tə́mə́ nà byá wà bí zú ékə̀nà ŋ́kúrə́ yà
ə̀nyùŋ kàɁà nə́ òndèmà wùl’àmà.ndə̀ òòsŢ́ nə̀ òòzú mà kwàànə̀ ŋgàà? AƼ
mə́dàŋ yə̀ dzàm eljzìŋ?

77. ŋgàà?
78. àkààà!

79. ébó bə́ nə́ mə́dùɁ ànə́’ébó bá. À kúmə̀yaƼ f’àkə̀!


80. mə̀dàŋ nə́ àáŋàà! Yáá ntŢ́ ná ŋgə́ mə̀ dzóó wàɁ’òfə̀rə́, yə̀’òòsŢ́ wà
fə̀r’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm? Byá sŢ́ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà tùnà bìkòb’àsə́ŋ
mbà yòò sŢ́ wà bŢ̀ nə́ ŋgə́ mə́ dzóó wòɁ’òbə̀rá báɁ ? dá bŢ́bànə̀ yá nə́ ŋgə́
má’àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p mə̀dzóó èyŢƼŋ tè wà zù fə̀ràn, yə̀’ényə̀
wá zə̀ mà fə̀r’ŋ́kúrə́ yà mə̀nyùŋ mə̀ŋgàmá? Dzíí bŢ́ ŋgə́ mə́kŢ́bŢ́ wòɁò
kẅílìyì? Dá, dá, dá wùlù yá? DáɁə̀, dáɁə̀, dáɁə̀, dá wùlù yà?
81. mìnà nə́ màyə̀m émbòrə́ fúlú, ŋg(ə́)’ádzìbə̀yá mvóɁ’áná, mŢ́mŢ́,
mə̀ mà kə̀.
82. ànə́’ŋ́gáá’áákór’òsí. Á bə́rèyá ǹsíkẅiljƀ, á kwũƼ nə̀ mə̀kŢ́mə́zŢ́
m’évùnà àtə́lə́’ándá’été.
83. ńté mə́ dzṹ wà yũnũ, kə́, kàɁà yénə́ə́ wà sŢ́!
84. kə́ mə̀ mə̀ sŢ́yà fŢ́ɁŢ́.
85. ŋgàà!
86. àkààà!
87. èdzì, èdzì, èdzìná’édŢ́Ţ́!
88. mìnə̀ngá’ádẅìrí’étŢlj, ósàlŢƸӇ, ákə́ tə́lə́ ńló’élŢljŋ. à kə́ tŢ̀bŢ̀’áyó, átù!
mə̀kŢ́mə́zŢ́ m’évùnà àdaƼŋ, àkə́ tŢ̀b’énŢljŋ.
89. à nə̀ yà? Wà bŢ̀ dzé’ótŢ̀Ţ̀ vâ? Ànə̀yá wà bŢ̀ yá mə́ dzóó wə̀
nə́’énŢ̀ŋ éyŢ́Ţ́.
90. mìnə̀ngá nə̀ dzìb’ányù, á mbòrà bìnàm’òtáɁà kŢ́bŢ́ waƼ yə̀m.

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74. Je vais retrouver qui ?! Demanda Awobiwele.


75. Retrouver mwíí !
76. Medang, es-tu venu me vendre ? Toi et moi vivons Eyìná-Mbũ̀-
Mìŋkúú myásòɁ -Mə̀ngàm et avons beaucoup d’enfants. Lorsque je suis
à Nkàrə-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, je suis mbaghele (Ancienne) de l’Eglise. J’ai été
surprise que tu me demandes de t’accompagner à Nkút-yà-Mə̀nyùng alors
qu’il y a longtemps que je ne t’accompagne plus dans tes voyages. Es-tu
donc venu me vendre ? Medang que se passe-t-il ?
77. N’est-ce pas ?
78. Oui !
79. Vous n’avez jamais vu des personnes aussi hypocrites que celles-
là. Au fond elle souhaite y aller !

80. Haaa ! Depuis quand lorsque je dis, toi tu redis ? Répliquais-tu


lorsque nous étions à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm ?! Nous revenons d’Engóng-
ZŢ̀k-Mə̀ngàm Tùnà Bìkòb’Assə́ng-Mbà, faisais-tu que lorsque je dis, toi
tu répliques ?! Comment se fait-il que si moi Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang
Essep je dis, toi tu répliques ! Tu viens me le faire à Nkút-yà-Mə̀nyùng
Mə̀ngàmá ! Comment se fait-il que moi je parle et toi tu l’ouvres !…
Çà… çà… çà… a commencé comment ? çà… çà… çà… signifie
quoi ?!!!
81. La femme se dit : Je connais le caractère de cet homme. S’il
devient bègue ainsi tel un écureuil… pardon, il serait mieux que moi j’y
aille !
82. Elle se leva, alla en amont du village et trouva Mekomezogho
M’Evouna debout dans la maison.
83. Hééé ! çà fait un bout de temps que j’attends et toi tu ne venais
pas…
84. Je suis arrivée. Dit la femme.
85. N’est-ce pas ?
86. Oui !
87. Voi… voi… voici la chambre!
88. La femme tira un siège du salon, alla l’installer au chevet du lit et
se percha dessus, átù ! Mekomezogho M’Evouna traversa et alla s’asseoir
sur le lit.
89. à nə̀ yà ? Que fais-tu assis là ? A nə̀ nə̀ yá ?! Je t’ai demandé de
venir te coucher sur le lit… je t’ai dit que le lit est libre…
90. Dzib’anyù ! (ferme ta bouche). Dit la femme. Etre humain, ne parle
pas tu ne sais rien !!!

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92. nyínə́ máá yə̀mə̀ yà? Mwí mə̀dàŋ àvə́ kə̀Ɂə̀ mə̀ wà bò bə́ tŢ́Ţ́ ábáá
lŢ́ŋgŢ̀m! maƼ yə̀mə̀ yà?
93. mìnə̀ŋgá nə̀ nyũ̀ nə́ byá wà bí nyî yaƼ ndá, bí dzììyà ndá ńsə̀ŋ bí
bə̀rə̀yá dzìì édzìná, byá wà bí ntŢ́ èdzìnà dáá bə́bũljŋ wà bə̀rà kŢ́bə́ dzé?
Mə̀ə̀ ndzòɁòbò valj.
94. nyínə́ vè, wà yə̀ dzòɁòbò vè?
95. nyìnə́ vá!
96. nə́ mà sóán, zàɁá kə́ dzòɁòbò sí ólų́!
97. mìnà nə́ èyìèèèè! Mə̀mbŢ̀ yá’ánà yə̀ mbòr’ábŢ̀’à mə́lŢ́ ánà?
98. nyínə́ mə̀lŢ́ yá? Èéè! Bí bóó énŢ̀ŋ óvóɁ!
99. mìnə̀ŋgá n’èŋgóŋgŢ́Ţ́, byá wà íí ndzòɁóbó èdzòɁ ŋgáá yà ǹnóm
òòkírí. WaƼ yə̀m.
100. nyínə́ maƼ yə̀mə̀ yà? Mwí mə̀dàŋ àvə́ kə̀Ɂə̀ mə̀ walj’áfúp, mə̀ nə̀
kàɁà yə̀mə̀ yà? Yə̀ mə̀ zə́ wà sílí ébwàn áƑũljƀ?
101. mìnà nə́’èŋgóŋgóó, á kə̀Ɂə̀ yá wá màɁà mə̀ yə́bə̀ yaljŋ, byá wà bí
zú’áfùlànə̀ ndá wà bə̀rà dzə̀ŋ dzè.
102. nyínə́ mà dzó nə́ bí dzóɁòbò’énŢljŋ!
103. mìnà nə́ dzàm ésə́ náá, ò tàmà dzíbí
104. nyí nə́ kàɁà, maƼ yə̀ dzíbí. Báá sùŋ də́ nté álú. Kírí’áŋgə́ə́ŋ. ÁbŢ́ŋ
mínə́gá’ákórə̀y’òsí, yàà bèrá ẅə́ ndá mbṹƀ. Mìná bŢ̀ dzôm ànə́ àsyũ̀n
ózáŋ ńsə̀ŋ n’â kə̀ é ndá bə́ ŋgə́ lə́rə́ bá mə̀dàŋ bòrò. Á bə̀rá wà mí’ábáá, vaƼ
mvùtááá! Kə́ mə́dàŋ aƼtŢ́yá’ábáá. Mìnə̀ŋgá’ábə̀bə́ ábáá, àyə̀mə́. Ḿm!,
ŋkwár’éwŢljŢlj.
105. mìnə̀ŋgá’ányíí á ndá’été, àdẅìrí’éŋgánə́ dṹƀ. Bídzí bísə̀Ɂə̀ bə́ ŋgá
mə̀nà yâm, mìnə̀gá’áwólân, àfẅìrí éŋgáná, énŢ́ŋ sə̀ bə́ ŋgə́ mə̀nà kòmə̀
mə́dàŋ, é sànètòb ẅṹ’ábə́ə́ èté, àmə̀ná báɁ, àfẅìrí’éŋgáná.
106. ŋgàà!
107. àkààà!
108. mìnə̀ŋgá’átẅṹɁṹ éŋgáná à və́l’ámvús, mìŋgá sŢ́Ţ́ fŢ́ɁŢ́ à syũƼnə́
ḿpə̀mpà’àbáá vá, á kúlú vá.
109. mə̀dàŋ náààà! Màà’àwóbíwòl’ààkèè? Évóó èvóó ényə́ fŢ́ɁŢ́ áá
sìɁì nyí. À kə́ kúlànə̀ ndézàmá kàtòlíɁ.

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92. Comment ça je ne sais rien ? mwíí Medang t’a donnée à moi alors
que le corps-de-garde était plein de monde álŢ́ŋgŢm ! Comment ça je ne
sais pas ?
93. Toi et moi sommes entrés dans la maison, nous avons fermé la
porte du salon et celle de la chambre, toi et moi sommes désormais seuls
dans la chambre, pourquoi parles-tu encore ? Laisse-moi dormir là !
Répondit la femme.
94. Où… où veux-tu dormir ??
95. Là… là sur le siège
96. Mà sóán ! Mensonge !! Viens te coucher ici !!
97. Eyiééé !!! Que vais-je faire ?! Pourquoi es-tu aussi têtu ?
98. Comment çà têtu ? Nous dormons dans mon lit !
99. EngóŋgŢŢ́ ́ !! (pardon) supplia la femme. Toi et moi dormirons en
position ‘’mari et femme’’ demain. Tu ne sais rien !
100. Comment çà je ne sais rien ?! mwíí Medang t’a donné à moi en
plein jour, comment je ne sais rien ?!! Suis-je venu te draguer en
cachette ?
101. EngóŋgŢŢ́ ́ !! il t’a donné, je suis d’accord, toi et moi sommes
maintenant dans la même chambre, que veux-tu de plus ?
102. Je veux que nous dormions sur le même lit !!!
103. Ne procède pas ainsi, supporte un peu…
104. Non ! Je ne supporterai pas.
105. Ils discutèrent ainsi toute la nuit. Et ŋgə́ə́ŋ ! le jour se leva. La
femme se leva et ouvrit la porte. Elle fit quelque chose comme avancer
en pleine cour et direction de la maison qu’occupait Medang Boro,
lorsqu’elle jeta les yeux en direction du corps-de-garde… mvùtaaa !!
Medang était déjà assis au corps-de-garde. Elle le reconnut aussitôt.
‘’Mmm ! c’est louche’’.
106. La femme entra dans la maison et tira son panier de type èngáná.
Toute la nourriture qu’on leur avait donnée, elle la prit et la mit dans son
èngáná. Le lit qu’on avait préparé à Medang, elle en plia le drap et le mit
dans son panier. La femme prit son èngáná, le mit sur son dos et sortit de
la maison. La femme arriva à hauteur du corps-de-garde et ne marqua pas
d’arrêt.
107. N’est-ce pas ?
108. Oui !
109. Haaa ! Où va Awobiwele ? Demanda Medang. Elle ne répondit
pas et descendit toute silencieuse. Elle prit le raccourci qui aboutissait à
l’Eglise Catholique.

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110. mə̀kŢ́mə́zŢ́ m’évùnà àsímánə́ náá, émíná nyì’àkẅátán ábímə́ dzíbí


dí dzíí bŢ̀? ábŢ́ŋ átə́bə̀y’ózáŋ ńsə̀ŋ yàà yə́ bə̀rá wà mí ábà, vaƼ mvùrááá! À
sŢ́Ţ́’áswùn’ábáá.
111. nyínə́ zá nə́ và?
112. mə̀dàŋ nə́ mà!
113. nyín’ánə̀yá mwí mə̀dàŋ,
114. nyínə́ yaƼ!
115. à nə̀ yà yə̀ súlə̀yə̀’ékẅí wà ndà?
116. nyínə́ kàɁà!
117. nə́ dzéé bŢ̀?
118. mə̀dàŋ nə́ yə̀ mə̀ wúlà lə́nə́ kírí mə̀ bóó ézá dzáá mə̀ tŢƼ óyò? Mə́
tŢ̀bə̀y’âbáá.
119. àkyè, àbáá’ééébŢ̀ yà?
120. màɁàmə́ tŢ̀bə̀yà fŢ́ɁŢ́.
121. à mwí mə̀dàŋ!
122. wà dzó nə́ mwí mə̀dàŋ yà, kə́ wà yáɁánà mà, maƼ yaƼ kə̀ yə̀ mà
dzòɁòbò éyá ńnàm mə̀lú mə́bũljƀ.. lẅṹyə́’ébó bẅṹ óyáɁán’à mà
àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ aƼ yaƼ wùlù.

123. Nyí n(ə́)’áwùlù yà?


124. nyín’ákə̀’ómvóɁ. Èkì énə̀ mə̀ kə̀ dzòɁòbò ézá dzáá mə̀lú mə́bṹƀ,
mà dzòɁòbò və̀ dáá.
125. bə́ lẅṹ yá bòr’ńnàm ŋ́kyũƼ bòrə̀ lŢƸ! nyínə́ mwíí à və́ Ƒyṹ mə̀
ŋgų̀gẅéɁéyè àlù éŋgə́n, ààdzó má’ábŢ́ŋ dí naƼ mə́ yáɁánà nyə́, mà mə̀nə́
mà və́ dùmù mŢ̀nŢ́ ávə́ kə̀Ɂə̀ à tẅṹɁṹ fə̀ ŋgáá àbyèr’áyó. Byá ŋgáá tè á
kə́dzòɁòbò ándá, fyáŋ bŢƼ nà mèè dzí yén mbə̀ŋ ndá telj, və̀ dzàmə̀ dáá, á
kẅũƼ nə̀ mẅí’ény(ə̀)’àntŢ́Ţ́ ábáá ódzíbí sí nə̀ mə́ yáɁànà nyə́, mə́ bŢ̀ yà?
126. yáɁáyáná nyé, évóó édə́ ákwákwá váá ààyàp, émbòró ànə̀
mwàn’ékàŋ nnà mə̀ŋgŢ̀m y’oƼ tùnàbìkòb’àsə́ŋ mbà, évóm byə́ bə́sə́ byá kŢ̀
wŢljŋ, mbòr’aƼbàŋnə́ kí ẅéƀ ŋg(ə́)’á zə́ wà Ƒyṹ, ábŢ́ŋ á ŋgə́n á tə́lə̀ mvẅũɁṹ
dí, ákíní. Bə́ búlànə̀yà’ábáá!
127. ŋgá wŢ̀m ànə̀ vè?
128. mə̀dàŋ nə́ mə̀ə̀ yén àà lòrə̀ vá.

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110. Mekomezogho M’evouna se dit alors ‘’cette femme sort de chez


moi alors qu’il fait une nuit noire dehors, c’est quoi son problème’’. Il
sortit de la maison et se plaça dans la cour, jeta ses yeux au corps-de-
garde, et mvùtaaa ! Il arriva au corps-de-garde.
111. Qui est là ? demanda Mekomezogho M’evouna.
112. C’est moi, répondit Medang.
113. Que se passe-t-il ? mwíí Medang !
114. Yaa !
115. Que se passe-t-il ? Les fourmis magnans ont-ils envahi ta maison.
116. Non !
117. Et alors ?!
118. Le jour ne doit jamais se lever alors que je dors dans un village
étranger. Je suis donc venu m’asseoir au corps-de-garde. Dit Medang.
119. Ekéé ! au corps-de-garde à pareille heure !!!
120. Ben ! j’y suis assis…
121. Ami Medang !
122. Pourquoi m’appelles-tu ami Medang ? Il est temps que tu me ‘’paies
l’au revoir,’’145 je souhaite m’en aller. Je ne passe jamais plus d’une nuit
dans un village autre que le mien. Appelle tes gens et dis-moi au revoir,
Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k va marcher !
123. Comment ça ‘’marcher’’ ?
124. Je retourne chez moi, il m’est interdit de passer deux nuits dans un
village étranger, je ne peux passer qu’une nuit.
125. On regroupa les gens en aval du village, lŢƸŢ ! Il dit : Mon ami qui est
arrivé hier soir me demande maintenant de lui dire au revoir. Il m’a
donné plein d’argent et a posé sa femme au-dessus. Cette femme et moi
avons fermé la porte de la maison. Je n’ai certes eu rien de bon derrière la
porte que nous avons fermée, mais en sortant je trouve mon ami au corps-
de-garde et il me demande de lui payer l’au-revoir, que dois-je faire ?
126. Dis lui au revoir, interrompit aussitôt une personne dans l’assistance.
Il a déjà passé trop de temps sans causer de dégâts. Cet homme est un
Ekang Nna Mengom d’ Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà,
nous avons tous peur d’eux ! Personne ne va chez eux, s’il est venu te
rendre visite, tant qu’il est encore calme, qu’il s’en aille ! Ils allèrent tous
au corps-de-garde.
127. Où est ma femme ? [demanda Mekomezogho M’evouna].
128. Je l’ai vu passer ici ! Répondit Medang.

145
‘’Payer l’aurevoir’’ : lorsqu’on a un étranger et que celui-ci s’en va, on lui offre
des présents en guise d’adieu.

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129. ààlòrə̀ ná’ààkèè?

130. mə̀dàŋ nə́ maƼ yə̀m, y(ə̀)’àŋgə́nə̀ mə̀ ŋgàà, kə́’ántŢ́ ny’Ţ́ŋgáá waƼ mà
sílísílí n’ákə́ vé!
131. á ndá brrùúúúú! Və̀ ŋkŢljɁ! Və̀ ŋkŢljɁ! Və̀ ŋkŢljɁ! Və̀ ŋkŢljɁ! Və̀
ŋkŢljɁ! Mà dzó’á bìndélé, bìndélé mìŋkŢ̀Ɂ mə́wóm mə́nìƀ yà mìŋkŢƼɁ
mwòm.
132. mwí mə̀dàŋ, àkúm’édŢ́Ţ́.
133. nyínə́ yáɁánə́yá mə̀dàŋ maƼ yaƼ wùlù.
134. nyínə́ kə́ mə́ kə̀Ɂə̀ yaƼ míŋkŢ̀Ɂ bíndélé mə́wóm mə́nìƀ yà mìŋkŢƼɁ
mwòm, wà bə̀rà yì dzè?
135. nyínə́ mà dzó nə́ yáɁánə́y’âtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p, mə̀dàŋ
maƼ yaƼ wùlù.
136. àkə́l’ándá. Nyínə́’émŢ́n’óvə̀ zú mà və́, oƼ kə́Ɂə́ mə̀ mìlyŢ́Ӈ, é mìlyŢ́Ӈ
bṹṹ dàɁà’èbə̀rə́ fə̀’áyó, nə́ mà dzìŋ mə̀ tá wà!
137. mə̀dàŋ nə́ yáɁánə́y’ àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p, mə̀dàŋ maƼ yaƼ
wùlù.
138. ŋgàà,
139. àkààà!
140. à bə̀r’ádzím’ándá à bə̀rá sŢ́ ná mìmbàŋ mí zŢ̀p mínììƀ, à bə̀r ’ágbíí.
Nyíná mwì yə̀ sə̀ máɁán’émŢ̀Ţ̀?
141. mà dzó n’óyáɁán’ààŋgbàkpṹƀ, àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p,
mə̀dàŋ maƼ yaƼ wùlù.
142. à kél’ándá, àsŢ́Ţ́ və̀ ŋkpṹrṹ, və̀ ŋkpṹrṹ, və̀ ŋkpṹrṹ, və̀ ŋkpṹrṹ, və̀
ŋkpṹrṹ, mə̀wómə́tân, à gbíí. Və̀’òkə̀ŋ, Və̀’òkə̀ŋ, Və̀’òkə̀ŋ, Və̀’òkə̀ŋ,
mə̀wóm mə́nììƀ, ágbíí, bìwálá mə́kŢljŋ mə́ŋgáá, bìwálá mə́kŢljŋ mə́ŋgáá,
bìwálá mə́kŢljŋ mə́ŋgáá, bìwálá mə̀wóm mə́tân, àgbíí. À kə́l ándá, àsŢ́Ţ́’á
ŋgâ mìntáŋán ébũljŋ, àgbíí.
143. nyí ná mwíí wà bə̀rà dzò yà?
144. nyí ná’ámwìƀ, mà dzó n’óyáɁán ààtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p,
mə̀dàŋ maƼ yaƼ wùlù.
145. Á bŢ̀ dzôm ànə́’ààkə̀’ándá, àlẅṹ bə́ŋgŢ̀ 146 bṹƀ. Və̀ émbórə́
mə́bṹ’ótẅí’ánə́ fúfŢ̀Ɂ étə́lə́’ésũ’élíɁ, Və̀ émbórə́ mə́bṹ’ótẅí’ánə́ fúfŢ̀Ɂ
étə́lə́’ésũ’élíɁ. Ábṹ dá bŢ́ nə́ éyŢ́ŋ énə́ èzyṹŋ èté, ŋgə́’óbìì dŢ́ ádàŋ fít
bə̀bũ’ànə́ dá yə̀ kŢ́b’ànə́ tŢ́ŋ mə́twá tùùtúùùùùt. À tə́lə́ bŢ́, bə̀ŋgŢ̀ bə́telj
àwôm yà bə́nììƀ.

146
BəŋgŢ est la forme contractée de bəŋgwan |bə-ŋgwan| ‘’jeunes filles’’.

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129. Passer pour aller où ?


130. Je n’en sais rien ! Ce n’était plus ma femme c’était désormais la
tienne. C’est moi qui devrais plutôt te demander où elle allait !
131. Dans la maison Brouuu ! (Mekomezogho M’evouna entra). Des
rouleaux. des rouleaux, des rouleaux et des rouleaux, je parle de pagne.
Des pagnes, quatre dizaines et huit rouleaux.
132. mwíí Medang, voici la richesse !
133. Dis au revoir à Medang, je vais marcher ! Dit Medang pour
marquer son insatisfaction
134. Je t’ai donné quarante et huit rouleaux de pagne, que veux-tu de
plus ?
135. Je dis de dire au revoir à Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep,
Medang va marcher !
136. Il entra chez lui. ‘’Tu es venu me donner de l’argent, tu m’as
apporté (un) million, le deuxième million, il est au dessus, parce que je
t’aime.
137. Je te dis de dire au revoir à Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep,
Medang je veux marcher !
138. N’est-ce pas ?
139. Oui !
140. Il disparut une fois de plus chez lui et en sortit avec quatre défenses
d’éléphant, il vint les déposer. ‘’Ami, n’est-ce pas là une paie d’au-revoir
suffisante ?’’
141. Je te demande de dire au revoir à Angbàkpṹgn, Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils
de Ebang Essep, Medang je veux marcher !
142. Il entra chez lui, et apporta des machettes, des machettes, des
machettes et des machettes, cinq dizaines il déposa. Des couteaux, des
couteaux, des couteaux et des couteaux, quatre dizaines, il déposa. Des
boites de cartouches de fusil et des boites de cartouches, cinq dizaines, il
déposa. Il entra chez lui et rapporta deux fusils de blancs, il déposa.
143. Ami, que me diras-tu maintenant ?
144. Amis, je te dis de dire au revoir à, Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang
Essep, Medang je veux marcher !
145. Il fit quelque chose comme entrer chez lui et appela ses filles.
Certaines avaient des seins semblables aux fruits du papayer d’un village
abandonné. D’autres avaient des seins semblables aux fruits d’un papayer
dans un village abandonné. Le type de sein qui, sous une robe, donne
l’impression qu’en appuyant dessus, résonneraient comme le klaxon d’un
camion tùùù-túùùt ! Il les aligna, ces filles étaient une dizaine et quatre
filles.

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146. nyí nə́’ámwì bə̀ŋgwàn ébáá bà, ŋgə́ wá myén’ákə̀Ɂə́ mə̀lúɁ,


ŋgə́’ákə̀’àbə́ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà.
147. mà dzó nâ, ó yáɁàn’àŋgbàkpṹŋ édí dá vàà àbáŋ yà bə̀mvàɁà mìsŢlj
mí síŋ ámfyṹ, òbòrə̀byṹ wá dàà bə̀ndũ bə́ zóɁ’óbyàŋ mə̀ŋgàŋ, maƼ mə́dàŋ
maƼ yaƼ wùlù.
148. À nə̀ yà’òòòò á mwíí ! bŢ́Ţ́ŋ bə́ nè? kə̀lánə̀ mà nŢ̀ŋ mə́twá
àtə́lə́’mbṹ sí nyí, mə̀twá tsíín, bə́ tə́lə̀yá’àsú báá byôm bìtè bísə̀Ɂə̀ mə́twáá
túút!
149. nyí nə́ ámwì záɁ’ádàŋ mə́twá nyáɁà mà və́ fə̀ wə̀ kàdó ó kə̀’à nyə́
yèè byóm bísə́ bí.
150. nyí nə́ aƼ mwì, mà dzó wə́ ná’óyáɁán’à àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ
mwán’èbaƼŋ’ésə̀p mə̀dàŋ maƼ kə̀ yaljŋ.
151. nyí nə́ mwì mə́ bə̀rə̀ wà və̀ dzè? Túú mə́ dzóm’éwòlà, édzóm mə́
nə́ wà və́. Mə́ mànə̀yà’ásə̀Ɂə̀ və̀ nə́ mwì maƼ wùlù yaljŋ.
152. àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p mà kóró éyìná mbũ̀ mìŋkúú
myásòɁ mə̀ŋgâŋ, bwán bə́ nə̀ mìŋkámá yà mìntə̀t mìŋgàndzîŋ, éŋgóŋ zŢ̀Ɂ
mə̀ŋgàm ḿbṹṹnə́ wŢƸm, yə̀ mà yì mwán. ŋgə́ ànə̀’ànə́’ákúm, mə̀ bə̀lə́
bìʒîn, bìʒîn, bìʒîn, bìʒîn byátsìŋ àkúm, bìʒîn mə̀wóm mə́nììƀ yà bínììƀ.
Mə̀ bə̀lə́ bə̀màƑîn, bə̀màƑîn, bə̀màƑîn, bə̀màƑîn bá bà mŢ̀nŢ́, mə̀wóm
mə́láá yà bə́tân. Kə́ mə́ bə̀lə́ mŢ́nŢ́ èŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm mà zə̀ wə̀ ny’á
və́və́, àkálə́ oƼ bə́lə́ kì’évóm bá bŢ̀ mŢ̀ní, mà mə́ bə̀lə̀’évòmə́ bá kíɁ mŢ̀nŢ́.
Wà və́ mə̀ mŢ̀nŢ́, mà bŢ̀ nyə̀ yà?
153. ŋgə́ mímbàŋ mí zŢ̀Ɂ émyə́ my’ádzə́ŋ òsyũƼn éyìnà mbũ̀ mìŋkúú
myásòɁ mə̀ŋgàm, ònŢƼŋ ǹtə̀rə̀ yà mə̀woƸm, mí bə̀r’ábùɁú bùɁ. Wà kə̀Ɂə̀
mə̀ byə́’ámú dzé? Yə̀ mə̀ və́ kóró éyìná mbə̀ mìŋkúú étŢ̀m ákúmə́ dì,
k(ə́)’édə̀ maƼ vwárə́ vwàt. Mà sílì wə̀ dzómə́ dáá v(ə̀)’aƼkŢ́mə́zŢ̀Ɂ énə́
w(á)’énàm, édə̀ mə̀ə̀ zə́ dzũ̀Ɂũ̀. AƼ mwìƀ, óyáɁán’à àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ
mwán’èbaƼŋ’ésə̀p mə̀dàŋ maƼ kə̀ yaljŋ.

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146. Ami, voici des jeunes filles, tu pourras les donner en mariage où
les emporter à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm.
147. Ami je dis que… dis au revoir à Angbàkpṹgn, celui qui enlève les
carpes, les sardines et les petites crevettes de la rivière asséchée, la vielle
pirogue qui fait traverser la rivière Mengang aux petits fils de Zoho
Obiang, Medang je veux marcher.
148. A nə̀ yà’oooo á mwíí!!! ‘’que se passe-t-il ami ?’’ Où sont les
enfants ? Allez me chercher la voiture garée sous ma véranda. Et on vint
garer la voiture devant le corps-de-garde. On y chargea toute la richesse
préalablement apportée.
149. Ami va monter dans la voiture, je te l’offre aussi cadeau, emporte-
la avec tous ces biens.
150. Ami, je te dis de dire au revoir à Angbàkpṹgn, je veux marcher, dis
au revoir à Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep, Medang je m’en vais!
151. Ami, que puis-je te donner de plus. Donne-moi le nom de la chose
que je peux encore te donner. Je t’ai donné tout ce que l’on peut donner à
quelqu’un, et toi tu dis que tu veux t’en aller.
152. Moi Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep, je pars d’èyìná-mbũ̀-
mìnkúú -My’ássòk-Mə̀ngàmá. Les enfants sont des centaines, des
milliers, des centaines de millier à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, issus de mes
reins, je ne manque pas d’enfants. Pour ce qui est de la richesse, j’ai des
ujin (usines), des ujin, des ujin, les ujin qui tissent la richesse, deux
dizaines et quatre ujin. J’ai des machines, des machines, des machines,
des machines, les machines qui fabriquent l’argent, trois dizaines et cinq
machines. C’est moi qui apporte de l’argent d’Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm
pour venir t’en donner. Tu ne sais pas d’où sort l’argent. C’est moi qui
tiens l’endroit où l’on découpe l’argent. Tu me donnes de l’argent, je
n’en veux plus.
153. Pour ce qui est des défenses d’éléphant, arrives à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm tu en prendras des dizaines de centaines et il en restera.
Pourquoi m’en donnes-tu encore ? Suis-je parti d’Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm
pour cette richesse ? Ne sais-tu pas qu’elle m’encombre? Je ne te
demande qu’une seule chose, c’est le bracelet d’ivoire (àkŢ́mə́zŢ̀k147) que
tu portes à ton bras, c’est ce que je suis venu te demander. Ami, dis au-
revoir à Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep, Medang je m’en vais!

147
Le nom Mekomezogho M’evouna vient du fait qu’il portait deux impressionnants
bracelets d’ivoire (mekŢ́mə́zŢɁ).

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154. mà lẅṹ zŢ̀Ɂ, mà sílí zŢ̀Ɂ, àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ’ààsílí zŢ̀Ɂ, mə̀dàŋ ààlẅṹ


zŢ̀Ɂ, mà sílí ná ókə̀Ɂə̀ mə̀ zŢ̀Ɂ, mwí’aljŋ zŢ̀Ɂ, mwíí zŢ̀Ɂ, mwíí, mə̀dàŋ
ààlẅṹ zŢ̀Ɂ, mwíí zŢ̀Ɂ, mwíí mà sílì ókə̀Ɂə̀ mə̀ zŢ̀Ɂ. bò báá kóró.

155. ŋgàà?
156. ààŋá!

157. bòrə̀ báá tsàmànə̀ mìmbíí, ékeljelj! aƼ tŢ́Ţ́ nàà, mə̀kŢ́mə́zŢ́


m’évùnà’àtŢ̀Ţ̀ vá, mbùr’èèsìɁì ásə́ŋ bə́ ŋgá tẅíƀ ábáá ndzàɁà, étŢ́Ţ́
bə́’ózaljŋ. ényə̀ mə̀dàŋ ààsílí nyə́ zŢ́Ɂə́ vá, mə̀dàŋ nyáɁà tŢ̀Ţ̀ vá.
158. nyí nə́ zŢ̀Ɂ’èvè?
159. nyí n(ə́)’ézŢ̀Ɂ ènə́ w(á)’énàm èdə̀ mà yə̀mə̀ ná ŋgə́ wà yénə́ mə́dàŋ
bòrò mbə̀ŋ, òƑṹrə́ zŢ̀Ɂ énàm, òbə̀rə́’ákə̀Ɂə́ má’átə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbàŋ
ésə̀p, mə̀ bə̀rá kà zŢ̀Ɂ tè èyìn à mbé mìnkúú myásòɁ mə̀ŋgàmà, mə̀ yə̀mə́
ná ndə̀’òòvə́ mə́ dzôm. Sə̀’émám mə́sə̀Ɂə̀ wá kə̀ wà kə̀Ɂə̀ má, mà sílə̀ və̀
zŢ̀Ɂ. kə̀Ɂə́ mə̀ zŢ̀Ɂ, aƼ mwì mà yì zŢ̀Ɂ, mwíí, mà lẅṹ zŢ̀Ɂ, maƼ mə̀ nə́
áŋgbàkpṹƀ, édí dá vàà’àbáŋ yà bə̀mvàɁà mìnsŢ̀mísíŋ ámfyṹ, mà sílí və̀
zŢ̀Ɂ, má mə̀ nə́ mə́dàŋ bòrò, mà sŢ́ ŋkúrə́ yà mə̀nyùŋ mə̀ŋgàmá, mə̀ zə́ sílí
və̀ zŢ̀Ɂ. mwíí, zŢ̀Ɂ, mwíí, zŢ̀Ɂ, mwí’áŋ, mà sílí zŢ̀Ɂ, mwíí mà lẅṹ zŢ̀Ɂ.

160. mə̀kŢ́mə́zŢ́ m’évùnà àlə́r’áá nyə́ náá. ÁkŢ́mə́zŢ̀Ɂ òtáá dì mə̀


ŋg(ə́)’ábṹlə̀ d(ə́)’ábùm. Mə̀ ŋgə́ bṹl’ààkŢ́mə́zŢ̀Ɂ ábùmə́ nànà. MaƼ myénə́
mə̀ və́mə́, zŢ̀Ɂ ézàɁà dà və́mə́ və́m, édə̀ mə̀ nə́ éwòlà ná mə̀kŢ́mə́zŢ́
m’óbàmà ànə́ mwánə́ y’èmvə̀ŋ. ákŢ́mə́zŢ̀Ɂ énə́ mə̀’ómŢ́, maƼ Ƒṹrə́ kí dŢ́,
mə̀ nə̀ wà bə̀r’ávə́’ézŢ̀Ɂ nyì yà?

161. ŋgàà?
162. àkàà!

163. mə̀dàŋ òtáá’ànə́ áálə́rə́ nyə́ mə́vámə̀yə̀’énàm. Mə̀dàŋ nə́ mə̀


yénə̀yaljŋ. àtə̀Ɂə̀làzŢ̀Ɂ mwàn’èbàŋ ésə̀p àzáá kúú’ákúú énə́n, àkúúkŢ́ dá
làràn’àmfòn ésə̀p. ábórə̀yá mbósə́ŋ à kpé ndàlèzŢ̀Ɂ mə̀yṹlṹ
m(ə́)’ésə̀mvón, òtá ná’ásónə̀bə̀ ŋkŢ́ŋ à nyèrə̀bə́ mvànà, bìbṹƀ ǹnyũ’ànə́
mə́bŢ́ŋ, bìvùŋvwàŋ nnyũ ànə́ mə́bũŋ, bìŋgə̀bə́ŋgə́bá ǹnyə̀ ànə́ bínàm ásí.
Òtáá nə́ áábúlánə̀ vús á ndâ ndâ, ànə́ ékə́lá kábán dá yə̀ yìmàn. ÀtŢ̀bə́
ényàɁàbŢ̀ áyób’átùù và nə́ bízìmà byá vìrì kàràbíná.

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154. [Medang se mit à crier] J’appelle zŢ̀k (àkŢ́mə́zŢ̀k)! Je te demande


zŢ̀k ! Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k demande zŢ̀k ! Medang demande zŢ̀k ! Je te demande
de me donner zŢ̀k ! Mwíí, zŢ̀k !!! Mwíí, zŢ̀k ! Mwíí, Medang veut zŢ̀k !
Mwíí, zŢ̀k! mwíí j’exige que tu me donne zŢ̀k ! Les gens commencèrent à
s’enfuir.
155. N’est-ce pas ?
156. Oui !
157. Les gens se dispersèrent en courant, ékèèè ! Mekomezogho
M’evouna étaient assis là, Medang lui était assis là (face à lui). Un gros
troc de parasolier faisant office de bois de chauffage au corps-de-garde
les séparait. C’est donc dans ce contexte que Medang demande le
bracelet à Mekomezogho M’evouna.
158. Quel bracelet ? Demanda Mekomezogho.
159. Celui qui est sur ton bras ! Si tu aimes vraiment Medang Boro,
enlève zŢ̀k à ton bras, donne-le à Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep, je
l’emporterai à Eyina-Mbũ-Miŋkúú-MyásoɁ-Məŋgam, alors je saurai que
tu m’as offert quelque chose. Tout ce que tu m’as donné n’a aucune
valeur, moi je veux juste zŢ̀k. mwíí, donne moi zŢ̀k ! mwíí, je veux zŢ̀k !
mwíí, j’appelle zŢ̀k ! C’est moi Angbàkpṹgn, celui qui enlève les carpes,
les sardines et les petites crevettes de la rivière asséchée, je demande
zŢ̀k ! Je suis Medang Boro, je reviens de Nkút-yà-Mə̀nyùng Mə̀ngàmá
pour demander zŢ̀k ! mwíí, zŢ̀k !! mwíí, zŢ̀k ! Je veux zŢ̀k, mwíí, je veux
zŢ̀k …
160. Mekomezogho M’evouna lui dit alors : ‘’ces bracelets que tu vois…
je suis né avec. Je suis sorti du ventre de ma mère portant ces bracelets.
J’ai grandi, et les bracelets ont grandi à mes bras, c’est pourquoi on
m’appelle Mekomezogho M’evouna de la tribu Yémveng. Ces bracelets
ne s’enlèvent pas, je ne sais donc par quel moyen je peux te les donner.’’
161. N’est-ce pas ?
162. Oui !
163. Medang vit le bracelet briller sur les avant-bras. Medang dit : ‘’J’ai
vu’’. Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Essep s’élança de manière sérieuse telle
une chenille en saison sèche. Il souleva un gourdin de parasolier tel un
jeune éléphant souple. Il s’accroupit telle une grenouille, puisse détendit
tel un détendoire, ce qui créa un trou profond jusqu’aux genoux. Ses
oreilles se mirent à enfler démesurément, elles pendaient à hauteur de ses
coudes. Il recula ndâ-ndâ ! tel un cabri s’apprêtant à charger et
s’accroupit en pliant violemment ses genoux tel un soldat pliant son
carabina (carabine).

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164. òó là lààà!
165. mà dzó ná’àzáá nyìmàn’ákàn ŋ́fáɁ yà mə̀yáá, ábórə̀yá ńtə́ndə́ŋ
bàtŢ́ŋ zŢ̀Ɂ òkə̀ŋ àwòŋ énàmà. Ókə́ŋ wá sŢ́ bə̀kẅṹ bə́ kə́ə́ sòp á ŋgŢ̀mə̀sì,
kábán ètŢ́Ţ́ ŋkíɁán éŋgŢ̀ŋ ánsə̀ŋ, tàrə́ máá kə̀yá ààkə̀’ààdə́ŋ ŋ́kə́ə́ ásí.
Òtáá’ànə́ ábə́rə̀’òkə̀ŋ ábám ámùk, wóɁ’ànə́ bə́kónə́ bákùràn’ààyə́ŋá,
ŋgŢ̀m ékŢ́bə̀yə̀’ńyə̀m mbá mbŢ́ɁŢ́. Àzáá vàà mvâm, mə́ mə̀ mə́ mə̀ə̀ŋglé,
òtáá ànə́ dzíbí dá kú’ábáá ámàràɁ, àzáá dàà mə́kŢ́mə́zŢ́ m’évùnà
mŢ́’ákuƼ’énàm. VaƼ dẅìrí nyènàm á ndŢƼm v(ə̀)’ànə́ wà dẅìrì ábŢ́ŋ ŋkə̀n
éŋgə́n káɁà nə́ éwá mə́kŢ̀bə̀yə̀ òyaljp, vá bánə́ ny(ə̀)’ènàm ŋkŢ̀Ɂ ásə́ŋ áyó,
àzáá bóró’ókə̀ŋ. ààzə̀ ny(ə́)’ákíɁ ódzwà vá, kə́ə́s! V(ə̀)’ànə́ wà kíɁ’étùn
àyáŋ nyó. Tá n(ə́)’áávàà étùn énàm yà zŢ̀Ɂ àbə̀r’ányũ ékpàà
mə́ŋgàmà’ákpè, nyí nə́ aƼ mwìì mə́ kə̀ yaƼŋ. àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbàŋ ésə̀p
mə́ kə̀ yaƼŋ. ézŢ́Ɂ nyí édə̀ mə̀ə̀ zú nŢ̀ŋ, édə̀ wà wúmá dà mbə̀ŋ ŋkúrə́ yà
mə̀nyùŋ.

166. òwóɁ’ànə́ áásìɁì lìɁ, lìɁ, lìɁ, lìɁ, àà kə̀ kwàn’àŋgáá mə́sámá ébə̀
àsə́ŋ ndòŋ mìŋkòò my’óbyààŋ mwàn’óməljn, ŋgáá nyáɁá’àtŢƼ éndá bə̀ ŋgà
dzũƼ ékŢ́ŋ bòr’étwáŋ yà mə̀dàŋ. À nə́ ŋgáá áábə̀bə̀, ábə̀bə́ nà’áwúlù yaljŋ,
nyínə́ éééɁ, émbòr’ààkúlú nyí à bə̀lə́ dzàm. ŋ̀gáá vá bə̀Ɂə́ bə́Ɂə́ éŋgáná.
Àdzóó ŋgáá nà woƼnə́ dùlú mínə̀ŋgá, òò zú wà bèè malj. Á ndàŋlə̀yaljŋ á
wóóŋ, à syũljn éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà, àtẅṹɁṹ énàm ámfə́Ɂ, àtẅṹɁṹ étùn
énàm, àƑṹrṹ áwás, àdʒèɁé òlų́, à nŢƼŋ ákŢ́mə́zŢ̀Ɂ à tẅũƼ énàmə̀ wòs,
àdzóó’étùnə̀ nə́ kə̀lánà dzə̀p évómə́ bá dzə̀bə̀ bòt. bò bə́ ŋgə́n bá sílí ná
zá’énàm évə́ kíɁ(í)’àná, àdẅìràn é pòplàƑyŢƸŋ ásə̀Ɂə̀ ẅũljƀ, nyínə́ mə̀
n(ə̀)’ékì’ábŢ́ŋ dí mbòƏə̀ kàɁà mà bə̀rá lẅṹṹ nə̀ mə̀dàŋ my’álẅṹ mə̀ nə́
mə́kŢ́mə́zŢ́ m’éndŢ́ŋ óyònò.
167. ààsə́ fə́ ábŢ́ŋ dí nə̀ ònə̀ bə̀rá wóɁ nà mə̀dàŋ. É dzómə́ yə̀ n’óbə̀rà
wóɁ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm nə́ mə̀dàŋ èndŢ̀ŋ óyònò òsə́ fə́ dá wóɁ, və̀
ná’ákŢ́mə́zŢ̀Ɂ èndŢ́ŋ óyònò. Bə̀yáá bə́ə́ ntŢ́ və̀ nâ, ákŢ́mə́zŢ̀Ɂ’èndŢ́ŋ.

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164. ho la laaa !
165. Il se tortilla et toucha sa fesse gauche. Il tira un long ‘’bâton-
couteau’’, celui qui prolonge le bras. Le couteau provenait de la tribu
Bekẅṹgn 148installés à Ngomessi, le mouton attaché dans la cour attend
sa mort, un fétiche nommé ‘’père je m’en vais’’ pendait sous le manche
de celui-ci. La lame du couteau produisit des étincelles en sortant du
fourreau, aussitôt, les fantômes émirent des cris de joie. Un tambour
invisible battu par une seule baguette retentit au-dessus de sa tête.
Medang ouvrit la bouche, il en sortit un cri mə́mə̀-mə́mə̀-mə́ŋlééé ! La
nuit tomba uniquement au corps-de-garde. Profitant de l’obscurité, il posa
ses mains sur celle de Mekomezogho M’Evouna. Il tira violemment
dessus et le bras de Mekomezogho M’evouna s’allongea ándŢƼm ! tel un
jeune roseau n’ayant pas encore lancé ses branches au loin. Il immobilisa
le bras sur le tronc de parasolier, souleva le couteau, visa l’avant bras, et
d’un trait coupa kə́ə́ə́s ! comme on coupe un serpent vert. Il prit le bout de
bras portant le bracelet, le mit dans son sac Meŋgama-kpa et dit à son
ami : ‘’ a mwi, je m’en vais ’’ Ategel’azok fils d’Ebagn Esep, je m’en
vais. C’est ce bracelet qui faisait ta réputation et ta beauté à Nkút-yà-
Mə̀nyùng que je suis venu chercher’’.
166. On l’entendit s’envoler Ligh-ligh-ligh-ligh, Medang alla retrouver
sa femme qui avait entre temps marqué un arrêt au village Messama chez
Asseng Ndong-Minko Mi Obiang de la tribu Omen. Sa femme était dans
la case de sa fille Ekong Boro Etouang Medang [en mariage dans ce
village]. Elle regarda et lorsqu’elle le vit arriver, elle se dit : ‘’hééé ! cet
homme a fait quelque chose de louche’’. Sans rien dire, elle reprit son
engana. ‘’Tu marches comme une femme, tu me retrouveras donc
devant’’ lui lança Medang avant de reprendre les airs. Il arriva à Engóng-
ZŢ̀k-Mə̀ngàm, tira le bout de bras de son sac, retira le bracelet, l’enfila
sur son bras puis remit le bout de bras qu’il avait apporté aux gens afin
qu’ils aillent l’enterrer au cimetière. Les gens s’interrogeaient encore sur
l’identité de la personne qui venait de perdre ainsi son bras, il réunit toute
sa poplachion (population) et leur dit : ‘’Je vous interdis à partir
d’aujourd’hui de m’appeler Medang, appelez moi désormais Mekomezok
M’endong Oyono’’.
167. Aujourd’hui on ne parle plus de Medang. A Engóŋ-zŢɁ-məŋgam,
on n’entend plus parler de Medang Endong Oyono, mais de Mekomezok
Endong Oyono. Ses femmes l’appellent désormais Akomezogo-Endong.

148
Tribu Bekẅeign : la tribu des escargots.

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168. òtáá’àn’ákŢ́mə́zŢ̀Ɂ dá fúmə́ nyénàm. Àbə́ə́ dà nŢƼŋ mə́kŢ́mə́zŢ́


m’évùnà mŢ̀nə́ yèmvə̀ŋ.

169. kə́ mə́ bánə́ mínṹ válalj ŋgàà?


170. ààŋá!

171. nə́ mə́ bə́rá sílí náá!


172. áŋgúŋ ndòŋ tè, átŢ́bə̀yá mə̀ŋgòmə̀làɁ, mə̀ŋgòmə̀làɁ,
mə̀ŋgòmə̀làɁ, átŢ́bə̀yaƼ mə̀ŋgŢ̀mə̀làɁ èbuljulj.
173. kə́’ényə́ bí tə́lə́ valjalj?
174. àkààà!
175. nyí nə́ aƼ ntŢ́’ábŢ́ŋ dí və̀ nə́ ḿmbóɁánáá bítalj bí kə̀ kẅí’ èyìná mbũ̀
mìŋkúú á myásóɁ’à mə̀ŋgŢ̀m áyábə̀Ɂə́’óbyàŋ, ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ tùnà
bìkòb’àsə́ŋ mbà, dzóm énə́ èyìná mbũ̀ mìŋkúú édə̀ mə̀ ŋgə́ líɁ étŢ́Ţ́ á ndá
mvóɁ èèté, énə̀ èwòlà ná nsə̀Ɂ ákàmà’ àyŢ̀ŋ, ńsə̀Ɂ wá kàmà’ábṹ bòt
èndŢ́ŋ yà mbà mbà éyéné mìntsà, maƼ má yə́m évóm ónə́, maƼ fə̀ mə̀ ŋgá
nyũ̀, nyũ̀ nə́ byá kẅí váá bí kə́ nŢƼŋ nsə̀Ɂ ákàmà’ àyŢ̀ŋ bí kə́l’áwá ŋ́kúrə́ yà
mə̀nyùŋ, bí zə́l’áwá mə́kŢ́mə́zŢ̀Ɂ vá, éyŢƼŋ té byáá tsìbí tsíbí ábṹ
bòr’èndŢ́ŋ yàm bàà mbà éyénə́ mìntsàà áyó ényə̀ édʒṹ dábá étsíí’èté lalj.

176. kə́ mí wóɁ yaƼ ŋgà


177. àkààà

178. mə́ tə̀mà yén’émbòr’ààlíɁ’àbə̀lə́ ábṹ bòr’èndŢ̀ŋ yà mbà, mbà


éyènè.
179. mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́ŋ
180. mə́ bṹṹyə́ mvə̀t.

181. símánə́ mwánə́ ŋgwán ŋsáɁ àkàm’òòò màlŢ́ŋ’òòò, màlŢ́ŋ’òòò,


màlŢ́ŋ’òòòà, mŢ̀ŋgwán éwòláyŢ̀ŋ’òòò, ááá fùlà mə̀ndə́Ɂ’ééé à ndómé
ŋgwàn.
182. bə́ nə́ bí mə̀náá yə́bə́.
183. nyín’áántŢ́ nə́ ŋkáánáá’ákə̀, byá kə̀ byá bə̀m bə̀dràpô, ábím myá
lòrə̀ mə̀yŢ̀ŋ édə́ míbə́lə́ bə́dràpô, nyà swàn’ódzáá, mí sílí myédzáá nə́ wà
yə́bə́ zá. Y’édʒṹ dá sŢ́ èŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm, y’édʒṹ àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́
yə̀bìvẅṹ. Wà yə́bə̀ zà? Mbò tè àkŢ́bə́ nə́ mà yə́bə̀ ŋgúŋ ndòŋ, éyŢƼŋ té
myábə̀mə̀ dràpô. Vómə́ té ólíɁí v’édʒṹ àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ,
bə́bə́lá ényə̀ mà dzó! ŋ́káán’ááŋ.

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168. Le bracelet d’ivoire éclate désormais de blancheur à son bras. Il


était allé l’arracher à Mekomezogho M’evouna de la tribu Yèmvə̀ng.

169. On peut arrêter là cette histoire non !


170. Oui !

171. J’ai alors demandé !


172. Angoung Ndong réunit donc les sorciers, les sorciers et les grands
sorciers. Il avait réuni au total neuf grands sorciers.
173. Nous étions à ce niveau, n’est-ce pas ?!
174. Oui !
175. Maintenant formons une armée et allons à Èyìná-mbũ̀-mìnkúú, à
Nkàr-ZŢ̀k Mə̀ngam, Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà. Il y a quelque chose à
Engóng, je l’ai laissée dans ma chambre, cette chose s’appelle Nsə̀k
Akàm’AyŢ̀ng 149, c’est le fétiche qui protège les descendants d’Endong et
Mba, Mba Eyene Mintsa. Je suis le seul à savoir où il est caché puisque
c’est moi qui l’y est mis. Allons donc chercher ce Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng,
emportons-le à Nkút-yà-Mə̀nyùng et ramenons-le ici à Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k.
Alors, nous pourrons écraser les descendants d’Endong et Mba, Mba
Eyene Mintsa puisque leur pouvoir est entièrement basé sur ce fétiche.
176. Comprenez-vous bien ?
177. Très bien !
178. Je veux voir celui qui veille désormais sur les descendants
d’Endong et Mba, Mba Eyene.
179. Que les oreilles écoutent !
180. Qu’elles écoutent le Mvet.
181. Je pense au neveu de Nsak-Akama-Ayong, je pleure, je pleure, je
pleure ! neveu de la tribu mûre, Fula Mendek, frère de la jeune fille.

182. Nous sommes d’accord ! Dirent les Chefs d’Armée.


183. Maintenant allons-y. Nous allons implanter des drapeaux. Il y a
autant de villages à traverser que de drapeaux. Lorsque vous arriverez
dans un village, demandez au chef à quelle autorité il se soumet. Se
soumet-il à l’autorité d’Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm-Mbà ou à celle d’Angoung
Ndong Obama de la tribu Yə̀bìvẅṹ ? Si l’homme dit se soumettre à
l’autorité d’Angoung Ndong, alors, plantez le drapeau. Ce territoire
restera sous le pouvoir et la protection d’Angoung Ndong, c’est la vérité
que je parle. Maintenant, allons-y !!!

149
Le fétiche protecteur de la tribu.

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184. nsámá nə̀t, kàɁà émbòtà mbòt ànə́ kàɁà bə̀lə́ é làrmé ẅũljƀ. Bə́
syṹn’ébə̀ mbúlú ndòŋ mìŋkpũ ànə́ mwànə́ mə́yaljŋgaljn.
185. mbúlú ndòŋ mìŋkpũ!
186. yaƼá!
187. wà yə́bə̀ zà?
188. nyí nə́ mà yə́bə́’édʒṹ àŋgúŋ ndòòŋ, ényə́ byâ nyə́ bí nə́ bə̀bũ̀ƀ.
189. bə́ bə̀mə̀yaƼ dràpô. Və́ wùùùùùùù! Ébə̀ ntə̀rə́ mŢ́nə́ míŋkílí mŢ̀nə́
bíŋgòŋgòm
190. ntə̀rə́ mŢ́nə́ míŋkílí,
191. yaƼ!
192. wà yə́bə̀ zà.
193. mà yə́bə́’édʒṹ àŋgúŋ ndòòŋ.
194. bə́ bə́mə̀ dràpô. Ówùùùùùùù! Ébə̀ m̀ fə́Ɂ éwóŋ ndòŋ mìntsàà mwànə́
mísàyə́ŋ
195. m̀ fə́Ɂ éwóŋ!
196. yaƼ!
197. wà yə́bə̀ zà.
198. mà yə́bə́ àŋgúŋ ndòòŋ.
199. kpìììì! bə́ bə́mə̀yá dràpô. Nsámá ótéé! LìɁ, lìɁ, LìɁ, lìɁ, bə́ syũ̀nə̀yá
ébə̀ mə̀bùmə́ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀mə̀və́m.
200. mə̀bùmə́ ndòŋ
201. yaƼ!
202. wà yə́bə̀ zà.
203. mà yə́bə́ àŋgúŋ ndòòŋ.
204. kpèèè! bə́ bə́mə̀yá dràpô. Bə́ mə̀nə̀yá dàŋ ǹsàŋgàná, Bə́ mə̀nə̀yá dàŋ
mbàŋgàná, bə́ dàŋ yaƼ èndə̀ndàmá. ÀƑí té àláá énə́ bə̀bũ̀’èwòlà dzáá,
ǹsàŋgàná, mbàŋgàná, èndə̀ndàmá.

205. kàà mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́


206. mə́ bṹṹyə́ mvə́t
207. ànə́ mə́ bə́rá kŢ́bə́ náá!

208. á sìɁí yá vaƼ wòò, ásyũ̀nə́ mə́ssə́ng mə́ vŢ̀rà ntə́ng ébə̀’àsə́ŋ ndòŋ
mìŋkòò my’óbyàŋ mwànə́’ómə́n. Bə́ syũ̀nə̀yaƼ vààà, ǹnsámá lŢƸŢ̀Ţ̀,
209. záàŋ?
210. àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ!

270
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184. Le cortège s’ébranla. Chaque chef de guerre était accompagné de


son Armée. Ils arrivèrent chez Mboulou Ndong Minkpe de la tribu
Məljyaljngaljn.
185. Mboulou Ndong Minkpe !
186. Oui !
187. Qui (quelle autorité) acceptes-tu ?
188. J’accepte l’autorité d’Angoung Ndong, c’est lui qui est plus
proche de moi.
189. On planta le drapeau et le cortège reprit sa route. Ils arrivèrent
chez Ntere-Mone Minkili de la tribu Bìngòngòm.
190. Ntere-Mone Minkili
191. Oui !
192. Qui acceptes-tu ?
193. J’accepte Angoung Ndong !
194. On planta le drapeau et le cortège reprit la route. Il arriva chez
Nfek-Enwong Ndong Mintsa de la tribu Mìsàyə́n.
195. Nfek-Enwong !
196. Oui !
197. Qui acceptes-tu ?
198. J’accepte Angoung Ndong !
199. Kpiii ! on planta le drapeau. Ligh! Ligh! Ligh! Ligh! Le cortège
s’ébranla. Ils arrivèrent chez Meboumou Ndong de la tribu Yə̀mə̀və́m
200. Meboumou Ndong !
201. Oui !
202. Qui acceptes-tu ?
203. J’accepte Angoung Ndong !
204. Kpèèè ! on planta le drapeau. Ils traversèrent le fleuve appelé
Nsàngàná, ils traversèrent le fleuve Mbàgàná puis le fleuve Endə̀ndàmá.
Ces trois fleuves avaient des noms assez proches : Nsàngàná, Mbàngàna
et Endə̀ndàmá.

205. Khah ! Que les oreilles écoutent !


206. Qu’elles écoutent le Mvet !

207. J’ai alors dit.


208. Ils traversèrent Wùùùoo ! et arrivèrent à Mə̀ssə́ng-mə́-vŢ̀rà-ntə́ng
chez Asseng Ndong Minko Mi Obiang de la tribu Omə́n. Le cortège entra
au pas militaire, [en scandant] :
209. Qui ?!
210. Andoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ !!!

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211. záàŋ?
212. àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ!
213. záàŋ?
214. àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ!
215. bə́ə́ dzó nə́ záàŋ?
216. àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ!
217. àŋgúŋ ndòŋ á tŢ̀bə̀yàá’àbáá.
218. lẅṹ’ánə̀ mà émbòr’ànə́’édzádí.
219. àsə́ŋ ndòŋ mìŋkòò!
220. yaƼá!
221. àsə́ŋ ndòŋ
222. yaƼá
223. àŋgúŋ ndòŋ ààlẅṹṹ ábáá.
224. àsə́ŋ ndòŋ mìŋkòò ányíí yaljŋ á kaƼ tŢ̀bŢ̀. òtánə́ làrmé’ááyṹbṹ’ábáá
225. àsə́ŋ ndòŋ nə́ mə́syũ̀nə̀yaljŋ!
226. bə́ nə́ wà yə́bə̀’édʒyṹ èvè?
227. Y(ə̀)’èvé, y(ə̀)’èvè?
228. y’èdʒyṹ y’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgámə́ tùnə̀ bìkòb àsə́ŋ mbà, yə́
ḿfə̀fũ̀’èdʒyṹ àŋgúŋ ndòŋ nyí, wà yə̀b’èvè?
229. ààà! Nyũ̀nə́ v(ə̀)’eƼdʒyṹ dá sŢ́ éduƼŋ zŢ̀Ɂ Mə́ŋgâŋ, ó sí d’áyóŋ ó
ndàŋglə̀zŢ̀Ɂ mìnló mì vyũljn.
230. ŋgàà!
231. àkààà!

232. ényə̀ mə̀ ŋgá sŢ́ èdʒyṹ ẅéƀ, édí mə́ nə́ bə̀r’áyə́bə́ vá maƼ yə̀mə̀ dŢ́.
MaƼ yə̀mə̀ dŢ́óóóó! Èdə̀ mà dzó nə́ maƼ yə̀ nŢ̀ŋ édʒyṹ éfəlj, àfyáŋ bŢƼ nàà, məƼ
ntŢ́’ánə́ mə́ nə́ nà. maƼ yə̀ bə̀rá nŢ̀ŋ édzyṹ èfə́, mə̀ bə̀lə́ və̀ dáá dáá. Édə̀ mə̀
bə̀lə́, édʒyũlj mə̀ ŋgə́ nŢ́ŋ ábṹ dâm.

233. ŋgàà!
234. àkààà!

235. ànə́ mà dzó nàà, maƼ valj mə̀ nə̀ ǹnómə́ŋgwánə́ áwá yà mə̀dzàà,
ǹnómə́ŋgwánə́ ákàm èsónó óbyàŋ, mə́kóɁá mfòló ésə̀p, mə̀ tŢƼ
ǹnómə́ŋgwánə́ ŋ́kòláyóp ébə̀ ndòŋ mbà énə̀mə̀, kə́ ǹnómə́ŋgwán èsátúɁ

236. ŋgàà?
237. ààŋá!

272
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211. Qui ?!
212. Andoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ!!!
213. Qui ?!
214. Andoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ!!!
215. On a dit qui ?!
216. Andoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ !!!
217. Angoung Ndong alla s’asseoir au corps-de-garde.
218. Appelez-moi le responsable de ce village.
219. Asseng Ndong Minkooooo !!!
220. Yàààáá ! répondit Asseng Ndong depuis sa maison.
221. Asseng Ndong...
222. Yàààááá !
223. Angoung Ndong appelle au corps-de-garde !
224. Asseng Ndong Minko arriva et prit place au corps-de-garde.
L’Armée prit aussitôt position autour du corps-de-garde.
225. Voilà, je suis arrivé ! Dit Asseng Ndong !
226. Hé bien ! Quelle autorité reconnais-tu ?
227. Laquelle ou laquelle ?
228. Acceptes-tu l’autorité d’Engóng zŢɁ məŋgámə́ tunə bikob asə́ŋ
mba ou la nouvelle autorité d’Angoung Ndong ici présent. Laquelle
acceptes-tu ?
229. Haaa ! En dehors de l’autorité venant de EduƼng-zŢ̀Ɂ-Mə́ŋgâŋ, où la
terre brûle, l’éléphant est souple, les têtes de soleil.
230. N’est-ce pas ?
231. Oui !
232. C’est là-bas qu’on m’a donné le pouvoir. En dehors donc de cette
autorité, je n’en connais aucune autre ! Je dis bien aucune autre. Je vous
dis que je n’accepterai pas une autre autorité. Même si je suis aujourd’hui
ce que je suis, je dis que je ne reconnaitrai aucune autre autorité, je n’en
connais qu’une seule, celle de ma femme chérie. C’est le pouvoir qui m’a
été donné par ma belle famille
233. N’est-ce pas ?
234. Oui !
235. C’est comme si je disais que moi je suis beau-fils des villages
Awoua et Medza, beau-fils du village Akam chez Essono Obiang, Mə̀kóhá
chez Mfo Minsem, je suis beau-fils de Ovə̀ng et AkŢ̀m, je suis également
beau-fils de Nkolayop chez Ndong Mba Eneme je suis donc beau-fils de
la tribu Essatouk,
236. N’est-ce pas ?!
237. Oui !

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238. mə̀ nə́ ényə̀ maƼ nŢ̀ŋ èdʒyṹ ẅéƀ, édʒyṹ mə̀ nə́ bə̀r’ánŢ̀ŋ èfə́ ésə́ kìɁ
239. ànə́ mà dzó nàà, mə̀ nə̀ ǹnómə́ŋgwán’ákə́Ɂ, yà’èbàà, àsóɁə́ sə̀ŋ,
ǹnómə́ŋgwán’èfáɁ, nə́ nyũ̀ nə́’édʒyṹ dáá sŢ́ ásóɁə́ sə̀ŋ, maƼ yə̀ yə̀m’édzyṹ
èfə́.
240. ànə́ mà dzó nàà, mə̀ nə̀ ǹnómə́ŋgwá mə́lə́n y’èèbŢ̀m ŋkŢ̀Ɂ ábə̀m!
241. ŋgàà!
242. àkààà!
243. édʒyṹ mə̀ nə́ bə̀r’ánŢ̀ŋ èfə́ ésə́ kìɁ.
244. ànə́ mà dzó náá, mə̀ nə̀ ǹnómə́ŋgwánə́ mə́fáɁ yà mə̀bàŋ, àmbúkwà,
nyũ nə́ v’èdʒyṹ té, maƼ yə̀ yə̀m édʒṹ èfə́. Kə́ èd(ə̀)’àsə́ŋ ndòŋ mìŋkòò àà
dzó dí ŋgàà
245. ààŋá.
246. ààdzó nàà, nyũ̀nə́ v(ə̀)’édʒyṹ dá sŢ́ ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ tùnà
bìkòb’àsə́ŋ mbà, ŋ́kórə́ mvú wá nŢ̀ŋ mə̀nyũn, éŋgóŋ énə́n
ŋgòr’ètə̀mb’áfàn, édʒyṹ mə̀ ŋgá sŢ́’ádə́ ó kùràmə̀bũũ, édí mə́ nə́ bə̀r’ánŢ̀ŋ
éfəlj, ésə́ kìɁ.
247. àŋgúŋ ndòòŋ ná mìnààà, éééé, émbóró’ààkŢ́bə̀ ŋ̀kpálá byaƼn.
248. mŢ́Ţ́, bə̀ə́ dʒéɁé’ósí, dzúɁúlí!
249. yírán!
250. wóɁ’ànə́ bíkúrá byá dũ̀rə̀ nyə́’ónyúú Kùsù tà kùt tà kùtùɁù tùɁù tà
kù tùgù tùgù tà kùdù kùdùgù kìdì tà kù tùgù !
251. dzyééééé! Éyá mwán’àwél ébòm!
252. fẅṹ’ébə̀rá kóró, á kə́ kwàànà ŋgáá ándá. ŋgáá’ànə̀ èwòlà ná èkŢ́ŋ
bór’étwáŋ yà mə̀dàng, mfùlú éŋgbàŋ.
253. ŋgàà!
254. àkààà!
255. Ngwànə̀ y’éyìná mbũ̀ mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgàmà. Òtáá nə́
ŋgáá’áákẅí ándá ávép. ŋ̀gáá’ásŢ́Ţ́ àsyũljn, àkwànə̀ bá yír nnóm ànə́ bá yírə́
só.

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238. C’est comme si je disais que mon pouvoir venait de là-bas et que je
n’en reconnaitrais aucun autre.
239. C’est comme si je disais que je suis beau-fils de Akək et Ebàà,
AssoƼk-Sə̀ng, beau-fils de la tribu Effack, et qu’en dehors de l’autorité issu
d’AssoƼk-Sə̀ng, je n’en reconnaitrai aucune autre.
240. C’est comme si je disais que je suis beau-fils de Mə̀lə́n et EbŢ̀m,
NkŢ̀k-Abə̀m !
241. N’est-ce pas ?
242. Oui !
243. Je ne reconnaitrai pas d’autres autorités.
244. C’est comme si je disais que je suis beau-fils de Mə̀fáck et
Mə̀bàng, Ambúkwà, en dehors de leur autorité, je n’en reconnaitrai pas
d’autres.
C’est la même chose que dit Asseng Ndong Minko, n’est-ce pas ?
245. Oui !
246. Il dit qu’ «en dehors du pouvoir venant de Nkàr-ZŢ̀k Mə̀ngam,
Tùnà-bìkòb’Assə́ng-Mbà là où le chien galeux puise sa rage, dans la
Grande Engóng le dos trempé dans la forêt, pouvoir rapporté de chez
Kouramebèè, il n’en reconnaîtra pas d’autres.

247. Minaaa ! S’écria Angoung Ndong. Haaaaa! Cet homme parle


voyou ! Saisissez-le !
248. Les mains [se posèrent sur lui]. On le jeta violement à terre,
dzúɁúlí !
249. Tapez !!!
250. Les coups commencèrent à pleuvoir sur le malheureux Aseng
Ndong Minko. [Le bruit sourd qu’ils produisaient ressemblait au son
émis par une marmite de manioc sous un grand feu de bois]. Kusu-ta kut-
ta kutughu tughu ta ku tugu tugu ta kudu kudugu kidi ta ku tugu !
251. Dziééé ! L’enfant d’autrui meurt sous les coups !
252. La nouvelle traversa et alla trouver sa femme. Sa femme s’appelle
Ekong-Boro Etouang Medang Nfulu Engbang,
253. N’est-ce pas ?
254. Oui !
255. Originaire de Èyìná-mbũ̀-mìnkúú, MyásoɁ məŋgama. Elle sortit
précipitamment de sa case et arriva au corps-de-garde. On le battait
comme on bat une antilope.

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256. á bŢ̀ dzôm ànə́ ŋgáá’ààyì ná’áníniljiljiljiljƀ aƼŋgúŋ ndòòŋ, mìŋkŢ́Ţ́


my’ávẅìƀ ésŢ̀ŋ ŋ̀wú. áníniljiljiljiljƀ aƼŋgúŋ ndòòŋ, òfyááŋ wó nâ, èyìná mbə̀
mìŋkúú énə̀ maƼn àvə́ kùràmə̀bũ̀ũ̀ mwánə̀ mbà’évín’ékàŋ ààwú’óvə̀ŋ
mə̀ŋgàm, ŋgá wà yə̀mə̀ ná’éŋgóŋ é ŋgə́ná mbòt. Y’àbŢ́ŋ tárá’ákòmà nyáá
mbə́ ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm mbà, yə̀ bə́ yírí fŢ́ɁŢ́ ńnómə́ŋgŢ̀ ẅũljƀ áná
kùràmə̀bũ̀ũ̀’àwóɁə́ də̀’à mə̀lŢ̀?
257. myṹ bə̀ àŋgúŋ ndòŋ mí mə̀nə̀yá tŢ̀bŢ̀’énìŋ mbə̀ŋ, àmú òbàŋgŢ̀m
ówúyaljŋ. ééé, aƼ tárà’àkòmà meƼ nìŋáààà, ééé oƼbàŋgŢ́m’áááá, éfám énə́ mə̀
ǹnóm’àààŋ, mwáŋgwàn’ásòɁ ólòŋ bə̀ŋgŢ̀ míntsàà’òò, ǹnó wŢ̀m
àwél’ébòm’ánsə̀ŋ kàɁ’étŢ̀m’ééé sə̀ mbə́ŋ’óóó, aƼ nàn.
258. éèèè! Árè! É! Wà yə́bə̀ zà?
259. nyínə́ mə̀ wú yaljŋ, mə́ bə̀rà yə́bə̀ zà? Mə̀ nə̀ fŢ́Ɂə́v’èdʒṹ dáá,
v(ə̀)’èdí dá sŢ́’óvə̀ŋ mə̀ŋgàm. ẅánə̀ malj, ámàn. Mà búrán’aƼbṹ dám
éyìnámbũ mìŋkúú. Àvə́ mə́ə́ sŢ̀’à mìnà telj, àŋgə́nə̀ mà kàɁà fóɁó kàɁà
ndə̀ŋ. àtə́bə́ dáɁá byáá bə́ tə́bə́’édʒṹ ŋgə́’á mvú dzṹƀ nàà sŢ́mánə̀ mà.
ÁbŢ́ŋ ŋgá wŢ̀mə̀ tè àtə́lə́ màɁà mə̀ tə́lə́, àmú bó bə́té’ébə́ báá kə̀Ɂə̀ mə̀
ŋgwànə̀ telj. ÀkíɁí édə́ kíɁánə̀ mà mə́ wù, mà yə́bə̀ v’èdʒyṹ y’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ
mə̀ŋgàm.

260. aƼ sìprìyaljŋ
261. yaƼ
262. fám’éésánə̀yá’ásân.

263. gírán!
264. Kpàtà kà tà pàtàrà kà tùgù tà kà pàràtàtàt kàtàtàtà tàràràtàrà kì
tùgù tàkàràgà !
265. dʒèɁèyân! Bə́ dʒéɁé.
266. nyí nə́ òŋgə́n wà kə̀ ósúúƀ? Wà yə́bə̀ zà?
267. nyínə́ maƼ yə̀mə̀ dzàm’àfə́, mə̀ nə̀ ǹnómə́ŋgwán ábṹ bòrə̀ èndŢ́ŋ yà
mbàà, mbà èyéné míntsà, mà yə́bə́ v(ə̀)’édʒṹ y(ə́)’ákŢ́Ɂ énə́ ákwàn, mə̀ sə́
èèfə́.

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256. Elle fit quelque chose comme pleurer : Aaaniniiii ! Angoung Ndong,
les grenouilles jouent sur la tombe du mort. Aaaniniiii ! Angoung Ndong,
même si tu as appris qu’Èyìná-mbũ̀-mìnkúú est fini depuis que
Kouramebèè fils de Mba Evini Ekang est décédé à Ovə̀ng Mə̀ngàm, ne
sais-tu pas qu’Engóng compte toujours des hommes ? Lorsque père
Akoma était à Nkàr-ZŢ̀k-Mə̀ngam-Mbà, frapperait-on ainsi son gendre et
Kuramebee l’entendra simplement avec ses oreilles.
257. Vous les Angoung Ndong vous vivez paisiblement sur terre parce
qu’Obangom est mort ! Hé ! Père Akoma quel malheur ! Hééé !
Oobangom, l’homme qui me sert de mari, neveu d’AsoɁ óloŋ bəŋgŢ
míntsaa, mon chéri est en train de se faire bastonner dans la cour sans
raison, quel malheur, Ho ! mère !
258. Hé ! Haré (allez) ! Hé ! Qui acceptes-tu ?
259. Je suis mort, qui voulez-vous que j’accepte. Je ne reconnais qu’une
seule autorité : celle qui revient d’Ovə̀ng-Mə̀ngàm. Tuez-moi et qu’on en
finisse. Je me sacrifie pour ma belle-famille à Èyìná-mbũ̀-mìnkúú .
Depuis que j’ai épousé cette femme, elle ne m’a ni bousculé, ni trompé.
Nous ne nous sommes jamais présentés ni devant les autorités, ni devant
ses parent à la suite d’une plainte contre moi. Cette femme vit avec moi
et me respecte, ce sont les gens d’Engong qui me l’ont donnée.
Maintenant, égorgez-moi, je mourrai. Je n’accepte que l’autorité
d’Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm.
260. aƼ Siprien150 !
261. Oui !
262. L’homme vient de signer, je dis bien signer.
263. GÍRÁN (tapez) !!!!
264. Kpata ka ta patara ka tugu ta ka paratatat katatata tararatara ki
tugu takaraga !
265. Lâchez !!! On le relâcha.
266. Alors continues-tu de dire la même chose ? Qui acceptes-tu ?
267. Que voulez-vous que je dise de plus ? Je ne connais aucune autre
chose. Je suis beau-fils des descendants d’Endong et Mba, Mba Eyene
Mintsa, je ne reconnais que l’autorité de ákŢ́Ɂ énə́ ákwan ‘’pierre
glissante151’’, je ne reconnais pas d’autre type d’autorité.

150
Nom d’une personne présente au corps-de-garde et assistant à la séance. Le Mvet
d’Akue Obiang est très interactif. Il prenait souvent à témoin des personnes dans
l’auditoire pour expliciter certains détails. Nous rencontrerons d’autres exemples un
peu plus loin.
151
Nom de l’ex-quartier d’Akoma Mba à Engóng.

277
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268. gírán!
269. Gìrì kà tà kàtà-kìdìgì kà tàràràrà tùgù tìgì tà kà tègà tùrì kìrì
tàgàdàrà ! bə́ dʒéɁé ándàŋglè !
270. bə́ nə́ wà dzò yà.
271. nyínə́ maƼ yə̀m èdʒũƸ’èfə́, v(ə̀)’èdí mə̀ ŋgə́ sŢ́’á də́’óvə̀ŋ mə̀ŋgàm.
272. àŋgúŋ ndòŋ nə́ dʒèɁèyánə́ nyə́, á líɁíyí átŢƼ, mà yə̀ wà lə́rə́’éyŢ̀ŋ má
yə̀ sŢ́.
273. òtá nə̀ bá sìɁ’ànyə́, àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ. Á tsííín! Á bŢ̀
dzôm’ànə́ bá swànà nyə́, ábə̀ òdú óbàm’ósùɁú mwànə́ yə̀mə̀báá, ábə̀ kúlú
kúlú mwànə̀ bíyàsí, ábə̀ ŋgòmə̀ ŋgàné ndòŋ mwànə́ yə̀mə̀loljŋ, ábə̀
sínə̀bə̀ndẅì mwànə́ mwànə́ bə̀yə́yə̀ə̀, ábə̀ mə̀lə́nə́ mə́ ndòŋ òbàmà
mwàn’ábàkuljm, ábə̀ mfáɁ ámáŋ ndòŋ mìntsàà mwànə́ mísàyâŋ. Bə́
téé’ányə́’átéé, ávónə́ dá yì mə̀kŢ̀ɁŢ́ ábə̀ ònẅũ òkúrú áŋgẅũ, òtá nə́ bá lòrà
nyə́, ábŢ̀ dzôm ànə́ ààswànə̀ vâ, ákúɁ’áfàn. Wòòò!
274. ndàà sŢ́ fŢ́Ɂ’óyàbəƸƀ!
275. à nə̀ yá! ÀàsŢ́ sí fə́. Ésí’áásŢ́’ènə̀ nâ, wà dàŋ bìbùlú, óƑí bá lẅṹ nə́
bíbùlú, wà dàŋ láɁá bèè, wà dàŋ ǹsàŋgàná, òdaƼŋ m̀ bàŋgàná, òdaƼŋ
éndə̀ndàmá, èyŢƼŋ tè wá bə̀rà dàŋ óƑí bá lẅṹ nə́ kòrèzŢ̀Ɂ. Ényə̀ ààsŢ́
áyṹr’álá.
276. ábŢ̀ dzóm ànə́ bá syũn’áyə̀Ɂ’énìŋ òkárə̀’óvàà wòò! AƼ lóŋ bíkân.
Èkárə́ lŢƼŢ̀.
277. símánə́ nnómə́ nán’ékùrə̀ mènyíŋ, élúɁú mílàm’ásŢ́Ţ́ yá’óó á
mímábə̀b’òò, mŢ́ŋgwán ńntómalj’áyŢ̀ŋ à sŢ́Ţ́ yá’èèè, ááá mə̀ kíɁ’éé
zàɁ’áyénə́ bàrìzŢ̀Ɂ.
278. sìŋ àlwà lwà’èèèè!
279. èèèèèè!
280. àà, èlùɁú mínlám’éééé!
281. éééééé!
282. wá mwán’óbyáŋ ásúm’èèè
283. òtáɁá bə̀rá áyì’ééé éyàŋ’éééé!
284. èèèèèè!
285. byṹljӇ! Ényə́ fám dá yə́bə́ dzôm ávwálə́ telj.

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268. TAPEZ !!
269. Giri ka ta kata-kidigi ka tararara tugu tigi ta ka tega turi kiri
tagadara ! Puis ndanglè ! On le laissa violement tomber en le relâchant.
270. Allez parle ! que dis-tu ?
271. Je dis que je ne reconnais aucune autre autorité, en dehors de celle
que j’ai reçue à Ovəŋ məŋgam.
272. Laissez-le, dit Angoung Ndong. Qu’il reste. Je te le montrerai à
mon retour !
273. Le cortège reprit sa route, chantant et scandant le nom d’Angoung
Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ. On le porta chez Odou Obame-Ossougou de
la tribu Yə̀mə̀báá, chez Ngome-Nkane Ndong de la tribu yəmə̀loljng, chez
Kulu-Kulu de la tribu Bìyàssí, chez Sinebendui de la tribu Bə̀yə́yəljəlj, chez
Melene Me Ndong-Obama de la tribu Abaljkuljm, chez Mfaha-Mahan
Ndong Mintsa de la tribu Mìsàyáng. Ils marquèrent un arrêt à Avón-Dá-
Yì-Mə̀kŢ̀hŢ́ (les Haches pleurent les fromagers) chez Onue-Okuru-
Angüe. Il fit quelque chose comme arriver à Akuljk-Afàn (la limite de la
forêt).
274. Quelqu’un dans le public : il revenait vraiment de très loin !
275. Je t’assure. Il revenait d’un autre monde. Pour arriver ici, tu
traverses Bibùlú, le fleuve appelé Bibùlú, tu traverses le grand fleuve
Láhá-Bèè, puis tu traverses le fleuve Nsàngàná, tu traverses Mbàgàná, tu
traverses Endə̀ndàmá et enfin le fleuve KòrèzŢ̀h. Il revient de ce coté là.

276. Il fit quelque chose comme arriver à Ayeghe-Ening chez Okare


Ova, il commença à construire des mìkán (tranchées).

277. Je pense à l’époux de mère Ekoure Menying, Elougou Minlam est


arrivé Ha ! Mímábəbə, le neveu de la tribu fière est arrivé, Haa ! j
meurs, viens voir BarisŢɁ.
278. Sing alwa-lwa’éé !
279. Eéééé !
280. Ha ! elougou-minlam’ééé
281. Eéééé !
282. Toi le fils d’Obiang Assoumou,
283. ne pleure plus éyang’ééééééé !!
284. Eéééééé !
285. ‘’Bien !! C’est ainsi que les hommes doivent répondre en chœur !’’

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286. ábŢ́ dzôm ánə́’ààmə̀nà lóŋ bíkân, zìlìŋgaljn bə́ mə̀náá kù bíbéƀ.
Òkár’óvà ánŢ̀ŋ yà ŋgyə́m’ Òkár’óvà, òmàm’ Òkár’óvà, àsòɁ’ Òkár’óvà,
nə́ kə́lánà kàrə̀ fẅṹ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm ná’ásə́ fə̀ mbə̀ŋ óné, mə̀ voƼ’édí.
BŢ́Ţ́ŋ wóóóŋ, bə́ syṹn’áfàn òdú mbàà, bə́ mə́ná kàrə̀ fẅṹƀ. Fẅṹ
émə̀n’áyũn éyìná mbũ mìŋkúú ásə̀Ɂə̀.
287. àŋgúŋ ndòŋ òbàmà mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ ààsŢ́ ŋkúrə́ yà mə̀nyùŋ
mə̀ŋgàmá, ábŢ́ŋ dí aƼ ntŢ́ yaƼ’áyə̀Ɂ’énìŋ òkár’óvàà, ààz(ù)’ààvàà
nnòm’êdʒṹ, ààzàà tə́lə́ və̀ m̀ fə̀fũ̀ƀ. édə̀’ààlómə́ yá’édzàŋgò éyìná mbũ
mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgŢ̀m náá mvóɁ ékàŋ nnà mə̀ŋgŢ̀m, bá kúmú nyáyén
ávwál’ávé?
288. bə́ nŢ́Ţ́ŋ kálàrà tè bə́ kə́Ɂə́ bə́ká b’óyònò, bə̀ká b’óyònò ànŢƼŋ
kálàrà, àkə̀Ɂə́ mə́dzàà, mə̀dzàà m’ótùɁù, mə̀dzàà àkə̀Ɂə́ kálàrà à kə̀Ɂə́
ḿfùlù mwán’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀, mfùlù nyáɁà nŢƼŋ kálàrà àkə̀Ɂə́ mə́dàŋ.
289. bə́bə́lə́’èŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmə̀ nâ, ábŢ́ŋ kùràmə̀bũ̀ũ̀ mwánə̀ mbaƼ
évíní ékàŋ nnà mə̀ŋgŢ̀m àkòmà’áwú yaljŋ, èkàŋ bə́ mə̀náá’ábŢ̀ áwú, édə̀
èkàŋ bá dìsìdéé náá, mə̀dààŋ’ényaƼ tŢ̀bə́ ndá óyóp. Mə̀dàŋ á bə́rə̀ yaljŋ,
mə̀dàŋ á bə̀də̀bə̀yá’ábə̀də̀bə̀. átə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’èbaƼŋ’ésə̀p, óbút óbúrú bə́
ndũ bə́ zə́ə́ óbyàŋ áyó, bə́ nə́’ávə́ wóɁòò búdúbúyú fə̀Ɂ, ábŢ́ŋ dí édə́’ééntŢ́
zìì. mə̀dàŋ nə́ meƼ syũnə̀ yaljŋ, ény(ə)’ààvə́ kíŋ. Bə́ zə́ nyàbyèrè’édzàŋgò
mə́bũ’ábèrè.
290. bə́ nə́ mə̀dàŋ, àŋgúŋ ndòòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ, mbòrə̀ yeƼ ásóɁ’óvə̀ŋ
mə́kŢ́mə́zŢ̀Ɂ, mbòt telj ààsŢ́ ŋkúrə́ yà mə̀nyùŋ mə̀ŋgàmá, ábŢ́ŋ dí, ànə̀
àyə̀Ɂə́’énìŋ òkár’óvà, ààlómə́ kíŋ nàà’ààsyũn éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgámə́ tùnà
bìkòb’àsə́ŋ mbàà vá òòkírí, wà téré nyá lôm ààsílí náá wà kúmú ny’áyén
ávwál’ávé. KaƼlàrə̀ telj’ényóó.
291. mə̀dàŋ àbə̀bə́. Mə̀dàŋ àsímánə́ náá, àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ,
fẅṹ’ékə̀yaƼ ŋkúr yà mə̀nyùŋ ná òbàŋgŢ̀m mwánə̀ mbá évín’ékàŋ
àkòmà’àsə́ fə́ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm, édə́’ébórə́ mìndə́m yà mìnlŢƼŋ bə̀ká
b’ósà bá yə̀mə̀ ná èŋgóŋ énə̀ biljkuljt.

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286. Ils firent quelque chose comme achever la construction des


tranchées, les Zilingan152 sont tombés dans les trous (tranchées). Le chef
Okare Ova prit ses fils Ngyema Okare-Ova, Obama Okare-Ova, Assok
Okare-Ova, il les envoya à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm annoncer que rien
n’allait plus, que la situation devenait critique. Les jeunes prirent la route,
ils arrivèrent dans la forêt de Odou Mba, ils transmirent le message. Et
bientôt la nouvelle fit le tour d’Èyìná-mbũ̀-mìnkúú.
287. ‘’Angoung Ndong Obama de la tribu Yə̀bìvẅṹ revient de Nkút-yà-
Mə̀nyùng-Mə̀ngàmá, il est maintenant à Ayə̀g-Ening chez Okare Ova, il
défait l’ancienne autorité et installe une nouvelle. Il envoie donc une
lettre à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm pour demander aux descendants d’Ekang-
Nna Mengom de quelle façon ils souhaiteraient le voir ?’’
288. On prit cette lettre, on la remit à Beka Be Oyono, Beka Be Oyono
prit la lettre, la donna à Medza Me Otougou, Medza prit la lettre et la
remit à Mfoulou fils de Engbang Meye, Mfoulou prit la lettre et la remit à
Medang.
289. A Engóng lorsqu’on annonça que Kouramebee fils de Mba Evini
Ekang, qu’Akoma était mort, après que les Ekang aient organisé les
funérailles, ils décidèrent que c’est Medang qui devait monter dans la
grande maison (devenir chef). Medang alla donc se percher dans la
grande maison, il alla s’y asseoir avec ses deux fesses. Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils
de Ebang Essep, le toit qui couvre les petits enfants de Ze Obiang. On
disait : ‘’depuis qu’on dit qu’il couvre tout, c’est maintenant qu’il le fait
vraiment’’. Medang disait : ‘’je suis arrivé’’. C’est lui qui donne
désormais de la voix. On vint déposer la lettre sur ses cuisses.
290. On lui dit : Medang, Angoung Ndong Obama de la tribu Yə̀bìvẅṹ,
un homme d’Assok-Oveng Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k, cet homme vient de Nkút-yà-
Mə̀nyùng-Mə̀ngàmá, maintenant il est à Ayə̀gé-Mwàn chez Okare Ova,
il envoie la voix’153 dire qu’il arrivera ici à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm Tùnà-
Bìkòb-Assə́ng-Mbà demain, il te demande de lui dire de quelle façon tu
souhaiterais le voir. Voici sa lettre.
291. Medang fixa la lettre, il se dit : Angoung Ndong de la tribu
Yə̀bìvẅṹ… La nouvelle est partie à Nkút-yà-Mə̀nyùng que Obangom fils
de Mba Evini Ekang, Akoma n’est plus à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm. Alors
les gens de Mində́m et MinlŢ́ng chez Beka Be Ossa se disent qu’Engóng
est abandonné !

152
Certainement les Sénégalais, en référence aux soldats africains de la seconde
guerre mondiale (les tirailleurs sénégalais)..
153
Envoyer la voix : envoiyer un message oral. On parle d’ailleurs aujourd’hui de
‘’message vocal’’.

281
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292. ŋgàà!
293. ààŋá!
294. bá yə̀mə̀ n’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm énə́ fúlúyəƼ, èyìná mbə̀
mìŋkúú’ééntŢ́ v(ə̀)’ébŢƼ bŢ̀Ţ̀. ǹté àvə́ kùràmə̀bũ̀ũ̀ mwánə̀ mbá’évín’ékàŋ
nnà mə̀ŋgŢ̀m àwúú, fẅṹ tè’ébə́rə̀yá ŋkúrə́ yà mə̀nyùŋ, mbòrə̀ yəƼ ńsáɁ
ágbáŋ yà mə̀sòl’ékòmvíɁ, àsə́ f’àyṹ’ábŢƼ dzàm éyìná mbũ̀ mìŋkúú
myásòɁ mə̀ŋgŢ̀m, aƼ gbíní kí nâ, èdʒyṹ éŋgə́n ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm nté’àvə́
mə́ŋgə̀ə̀’àwúú.
295. kə́ mí wóɁə̀ yá ŋgà?
296. àkààà!
297. mà dzó’á dzaƼ, mà dzó’á dzaƼ, átŢ̀b’ódzáá.
298. sə̀ və̀ náá dzómá’aƼ bŢ́ mə́ náá òòŋgẅèɁé, ébórə́ mínàm bá yə̀mə̀
ná myə́dzáá’ààmbə́ vómə́ té.
299. k’óvónó kpṹ kpṹsə̀mə̀yṹṹ ‘ény’àtŢƼ nyíí. Mwàn’éfáɁ y’aƼbàŋ’àsí.
kpṹsə̀mə̀yṹṹ ényà’àvə́ və́ kíŋ ẅéƀ, nə́ ŋg(ə́)’ádzóó nə́ kpáŋ kàɁá ŋgŢƼyŢ̀Ţ̀.
àvə́’ááwú, ànə́ báá símánə̀ náá vómə́ té óóntŢ́ yà fúlúyə́ə́. AƼ tŢ́ tŢ́ válá v’aƼ
kə́ lə́ lə́ mbàlà. Ànə́ óvónó kpṹṹ’ààtə́bə́, nyí nə́ dzómə́ d’éédzí màn éésə́
kìɁ, tàrá’ényààwú yə̀ màɁà mà wù? Mə̀ ŋgə́nə́ mà və́ kíŋ váá, ŋgín’ásə́
tə́lə́ mə́bŢ̀ vá kə̀ nə́ mà lə́rə́ nyə́ bə́dóŋgóló.
300. kə́ mí wóɁə̀yá ŋgà?
301. àkàà!
302. mbòr’ásə̀Ɂ’ànə̀ nálá.

303. mə̀dàŋ’ààdzó náá, nté àvə́ fẅṹƀ dáá kə́ ḿbáŋlá mə̀nyùŋ mfùl’éleljn.
nté àvə́ fẅṹƀ dáá kə́ bìdŢ́ŋ yà bìlŢ̀ŋ bə̀ká b’ósàà. nté àvə́ fẅṹƀ dáá kə́
ǹsáɁ ŋgbáŋ yà mə̀sòl’èkòmvíɁ. nté àvə́ fẅṹƀ dáá kə́ èkŢ́rə́tŢ́Ţ́ àbàndzìɁ
èsó ńnàŋ, èdzóbùràmə̀kòm, èduƼŋ mə̀ŋgə́ŋá, àsoƼɁ kùŋgúlú yà mə̀kàɁ
mbá́ ŋ éyìnà. Ḿbáŋlá mə̀nyùŋ, ŋ̀kòló bìẅélé,

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292. N’est-ce pas ?


293. Oui !
294. Ils se disent qu’Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm est sans défense, ils se disent
qu’à Èyìná-mbũ̀-mìnkúú, on peut faire comme on veut. Depuis que
Kuramebebèè, fils de Mba Evini Ekang Nna Mengom est mort, la
nouvelle est partie à ŋkút-ya-mənyuŋ, les gens de Nsak-Mgbáŋ et Mesol-
Ekomvík trouvent qu’il est désormais facile de venir faire des choses à
Èyìná-mbũ̀-mìnkúú -Myássòk- Mə̀ngàmá, ils se disent qu’il n’y a plus de
pouvoir à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm depuis que Mengue est mort.
295. Entendez-vous bien ?
296. Oui !
297. Je parle du village ! Je parle du village ! Rester au village !
298. Il ne suffit pas de se plaindre ‘’tel m’a fait ceci hier’’. Il faut que les
gens dans leurs villages sachent qu’il y avait un responsable à cet
endroit.
299. Ha ! Je viens d’apercevoir Ovono-Kpee Kpessemeyéé154 au bout du
corps-de-garde là-bas ! Un Effack d’Abang-Assi. C’est Kpessemeyéé qui
donnait de la voix là-bas, s’il dit ‘’kpáng’’, personne ne répond
‘‘ngŢƼyŢŢ̀ ̀’’155. Depuis qu’il est mort, les gens se disent que son village est
resté immunodéficient, qu’il n’y a plus rein, qu’on peut y faire tout ce que
l’on souhaite, qu’on peut aller y jouer le mbala. C’est alors qu’Ovono-
Kpee se leva pour dire que rient n’était fini. ‘’C’est mon père qui est
mort, moi je ne suis pas mort. C’est donc moi qui donne de la voix ici.
Aucun étranger ne peut venir marcher à l’envers ici sans que je lui
montre les dóngóló’’.
300. N’est-ce pas.
301. Oui !
302. Tout le monde est ainsi.
303. Medang dit donc que depuis que la nouvelle est partie à Mbánglá et
Mənyùng Mfùlù-Eləljn ; depuis que la nouvelle est partie à BindŢ́ng et
BilŢ̀ng chez Beka Be Ossa ; depuis que la nouvelle est partie à Nsák-
Mgbáng, Mə̀sòl’Ekòlviljk ; depuis que la nouvelle est partie à EkŢ́rŢ́tŢ́Ţ́,
Abàndzik (chez) Essono Nnang, à Edzóbùràmə̀kŢ̀m, EduƼng-Mə̀ngə́ŋá,
AssoƼk-Kùngúlú et Mə̀kàk, Mbáng-Eyinà, à Mbánglá, Mə̀nyùng, Nkòló-
Biẅélé…

154
Il fait parti des gens assistant à la séance de Mvet. Une fois de plus Virivit part
d’un auditeur pour expliciter certains points.
155
Kpáng/ngŢƼyŢ̀Ţ̀ : c’est le chant d’un oiseau. Les fangs disent qu’il soliloque. A la
question ‘’kpang’’ ! il répond lui-même par ngŢƼyŢ̀Ţ̀. Lorsqu’ils sont en couple, c’est
le mâle qui pose la question, et la femelle lui répond. Cela a d’ailleurs vallu à
l’oiseau la dénomination ‘’kpáng’’.

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304. kə́ mí wóɁə̀yá ŋgà?


305. àkàà!
306. nə́ kùràmə̀bũ̀ũ̀’áwú yaljŋ, édə̀ bòrə̀ bá gbíní ná éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm
ééntŢ́ və̀ mfẅũ̀ mfẅũ̀. Mə̀dàŋ nyáɁá’ààdzó nà mə̀ ŋgəƸn, ŋgə́ bá wóɁó wóɁ
s(ə̀)’àvwálə́ té.
307. kə̀lánà kàr’áŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ náá, àà kúmú nə́ mə́ yènə́
ny’ávwál’ávé, áyén’áákúmə̀ nə́ mə́ yènə̀ nyə́ éd’ábŢ́Ţ́.

308. mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́


309. mə́ bṹṹyə́ mvə́t

310. ávwálə́ sə̀ ny’ákúm’àyén’ábṹ bòr’èndŢ́ŋ yà mbàà, álə́rə́yə́ dŢ́! Mə̀


sə́ wóɁ n’ààtə́bə́ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmə̀ vá, nyũnə́ ńdzòm’áyũljt, á búlánə́ yə̀
ŋ́kúrə́ yà mə̀nyùŋ mə̀ŋgàmá yà nsáɁ ḿgbáŋ, mbà mímbèè. MaƼ’átə̀Ɂə̀làzŢ̀Ɂ
mwán’èbaƼŋ ésə̀p, mə̀ ŋgə́nə́ mə́bə̀lə́ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ngám tùnə̀ bìkòb’àsə́ŋ
mbàà zə́’ébə̀rə́’ŋ́kùm’óvə̀ŋ áyóp. Kə́ mə́táá nə́ mìndzíɁ myá tàrə̀ ǹtúú, bìlè
by’átàr’àlaljn, àƑí sə̀ dá tàmànə̀ mâŋ, mìŋkoƼ mísə̀ my’ákə̀ my’átàmànə̀ və̀
bàyìní.

311. ŋgàà?
312. ààŋá!

313. ébŢ́ŋ bə́sə́’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmbá kə̀ bá tàr’àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ


mwán’èbaƼŋ ésə̀p. dzínə́ nà ŋgə́ mə́ líɁí mə́ bə̀lə́ èyìná mbũ̀ mìŋkú my’ásòɁ
mə̀ŋgàmà, àkúrə́ mbòrə̀ dá sŢ́ ŋ́kúrə́ yà mə̀nyùŋ, àà lòmə́ mə̀ ná màkúmə̀
nyá yén ávwál’ávè. Mə̀ mà dzó nyə́ náá, àà kúmú nə́ mə́ yènə̀ nyə́ náá,
ǹnyũ ànə́ ńndòmó, ŋg(ə́)’átə́lə́ mə́bŢ̀ ŋdzòm’áyũljt, mə̀ lə́rə́ nyə̀ mə̀dàŋ bòrò.
314. kaƼlàrà’ábúlánə̀yaljŋ. mə̀wél’óóóóó bə́ bə̀rá kə̀Ɂə́ ŋgúŋ ndòŋ yà mŢ́
mə́bũljƀ, ábə́rə̀yaljŋ.
315. nyíná’ánə̀ ǹnə́n ẅé ǹnəƸn. nyí nə́ mà yə̀mə̀ ẅêƀ, ényə̀ mə̀ ŋgá və́mə́
ẅêƀ, ényə̀ mə̀ ngá bŢ̀ màm mə́sə̀Ɂə̀ ẅêƀ, ényə̀ mə̀ ŋgá tŢ̀bŢ̀ ẅêƀ,
émbòr’ààlómə́ kíŋ nyí, ànə̀ ŋgûm. Dááŋ, àfyáŋ bŢ̀ ŋ́gûm, mà nŢ̀ŋ
àkàm’àyŢ̀ŋ. mà nŢ̀ŋ ǹsə̀Ɂ’ákàmàyŢ̀ŋ mà kà wá ŋ́kúrə́ yà mə̀nyùŋ. Ábṹ
bòr’èdŢ́ŋ yàm bàà bá líɁí bìvẅṹ, záákŢ́bə́ dŢ̀, màm mə́ yə̀ vè? ŋ́kə́lân.
316. á tsííín, á swàn á ndzòmó’áyó.
317. bə́ nə́ ǹdzòmó’ényaƼ nyì kàɁá f’(ə̀)’à byũƸ, bá yə̀ dàŋ óƑí’ààdzè.
318. àŋgúŋ ndòŋ nə́ yũ̀nə́yán, mà yə̀ və́ zəljn.

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304. Comprenez-vous bien ?


305. Oui !
306. …que Kouramebee est mort, les gens pensent qu’Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm n’est plus que poussière. Medang dit pour sa part ‘’je suis
encore là. S’ils entendent dire des choses, ce n’est pas ainsi’’.
307. Allez donc dire à Angoung Ndong qu’il veut que je le vois de quelle
façon ? Moi je suis prêt à le voir de la façon que lui il veut que je le vois.
308. Que les oreilles écoutent !
309. Qu’elles écoutent le Mvet.
310. Peu importe la manière que lui, il veut voir les descendants
d’Endong et Mba, qu’il la montre. Moi je ne peux entendre qu’il a mis
ses pieds ici à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm-Mbà. Qu’il se limite de l’autre coté
du fleuve Ndzòmó, qu’il retourne à Nkút-yà-Mə̀nyùng - Mə̀ngàmá et
Nsák-Mgbaljng, Mba-Mimbèè. Moi Atə̀ghl’AzŢ̀k fils de Ebang Essep je
veille encore sur Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, sur Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà, la
panthère perchée sur la souche de l’arbre Oveng. Je vois que les lianes
louent la liane ntúú, les arbres louent l’arbre àlàn, toutes les rivières
louent la mer et toutes les montagnes louent la montagne Bayini…
311. N’est-ce pas ?
312. Oui !
313. …de même, tous les jeunes d’Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm louent
Atə̀ghl’AzŢ̀k fils de Ebang Essep. Comment se fait-il que moi veillant sur
Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, un homme fou venant de Nkút-yà-Mə̀nyùng-
Mə̀ngàmá dise qu’il veut me voir de telle où telle façon ! Moi je dis, peu
importe la manière dont il veut me voir, qu’il se limite de l’autre côté de
Ndzòmó. S’il traverse Ndzòmó, je lui montre Medang Boro.’’
314. La lettre de Medang retourna, elle atterrit entre les mains d’Angoung
Ndong.
315. C’est grave là-bas, dit-il un d’air grave. Je connais là-bas, j’ai grandi
là-bas, j’ai tout fait là-bas, j’ai vécu là-bas. La personne qui envoie cette
lettre est une personne entière, je dis bien entière. Cependant, moi je
prendrai Akam’AyŢ̀ng. Moi je vais prendre Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng et
l’emporter à Nkút-yà-Mə̀nyùng. Les descendants d’Endong et Mba
resteront impuissants, qui l’a dit ? Depuis quand ? Haaa ! allons-y.
316. Et tsiiiin ! Ils arrivèrent sur les rives du fleuve Ndzòmó.
317. On dit : Voici Ndzòmó, nous n’avons pas de pirogues. Comment
allons-nous traverser ? Demandèrent les soldats.
318. Attendez, je vais créer un passage ! Répondit Angoung Ndong.

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319. ò wóɁó və̀ nə́ ḿbṹ, ḿbṹŋ, ébə̀ nsúr’íí, ákùŋ dá lŢ́ŋ òòmoljs. ḿbṹ,
ḿbṹŋ, ébə̀ nsúr’íí. Ákùŋ èvŢ́ɁŢ́ dáɁá éyṹlán kə̀l(ə́)’átùn ékòb’ákùŋ
mə́ làrə̀ wə̀ dzùgù-dzúgíŋ, zəljn, zəljnə́ buƸúùŋ. Édí vŢ́ɁŢ́ élŢ́Ţ́ŋ ŋgə̀rə̀yà
dzàá, kèsús ndə̀ ndé zàmáŋ ! lòr’ávîm.
320. á bṹṹ nə́ ésáá’óŋgúŋ ásŢ́Ţ́ ńndzòm’áyũljt dzòwà, dzòwà, dzòwà
dzò, bá lẅṹ ná bìyòò, òwóɁá’ánə́’áábə̀rə̀bə̀ mbóŋ ábáá bə̀ mə̀dàŋ, òtá
nə́ bízə̀Ɂə̀lə̀ byádə́ŋ ny’ákṹsí và nə́ bíndélé byá ndə́ŋ ásŢ́p. ÀkŢ́bŢ́’á
nẅṹɁ, nẅṹɁ, nẅṹɁ, nẅṹɁ, nẅṹɁ, nẅṹɁ, nẅṹɁ, nẅṹɁ. Ò wóɁ ánə́
mə́dàŋ ààkẅṹ, ũũũũ! Mə̀dàŋ n’ànà nnəƸn.
321. myũljm ónyáljn óbə̀Əá kŢ́bŢ́ fáɁá b’ègbàŋ óndŢ̀Ţ̀, bòrə̀ dzáááŋ, bòrə̀
màààn, bòrə̀ byûúúúú! Ǹnómə́ kú’ákùrú mə̀faljp ńnsə̀ŋ àŋgòn zŢ̀Ɂ
éndŢ́ŋ óyònò áŋgòbá ŋgòbá, ŋgòbá, ŋgòbá, ŋgòbá, ŋgòbá, maƼ bŢƼŋ, maƼ
bŢ̀ ètŢ̀m !
322. àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ àz’áábŢ̀ dzôm ànə́ ààlábàn ó ŋgə̀rə̀yũ
òƑîƀ, à dùmə́ mə́bŢ̀’óƑí ádzòòò! ÀtŢ̀b’ókíníyí ádzúɁúlí. Àzáá lárá’ákàn
ḿfáɁ yà mə̀yáá vaƼ té’éŋgùr ńtŢ́ŋ ókə̀ŋ nté’ààvá,

323. ŋgàà?
324. àkààà!

325. ntŢ́ŋ ókə̀ŋ té’éwaƼ vúmù zə̀p áfə̀ə̀ə̀, fə̀ə̀ə̀, fə̀ə̀ə̀, fə̀ə̀ə̀, òkə̀ŋ á
dŢ́Ţ̀Ţ̀Ţ̀m, nté fŢ́Ɂ’ánə́ báyíná. Àzáá bŢ̀ dzôm ànə́’ààdẅìrì ókəƼŋ té,
átə́lə̀y’énàmə́ zŢ́Ɂə́bwán’óyó, à záá dwìmì ókə̀ŋ ńdzòmó mìbùdà bə̀bôŋ,
tṹṹṹƀ, ndzóm’ánə̀t, ànə̀rə̀bə́ ókẅiƼ ànə̀rə̀bə́ ŋ́kyũljƀ.

326. nyí nə́ zə̀n’éyŢƸ lòràn! Á yə́ŋ yə́ŋ yə́ŋ, yə́ŋ, yə́ŋ.

327. bŢ́ŋ báɁá bə́ dẅìrànə̀yàŋ ábṹ bòr’èndŢ́ŋ yàm bàà mbá éyénə́ míntsà
bə́ dúrán’á dàà dáààà! Wà wóɁ v’àsə̀mə̀ sə̀mə̀ kwṹṹ, á bŢ̀bə́dzàŋ àbə̀ŋ étà
nə́’étŢ̀m àná mə̀ndzím, áá kírí táá, áá kírítáá, áá kírítáá.

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319. On entendait : ḿbṹ, ḿbṹŋ, ébə̀ nsúr’íí (à la porte, à la porte de


Nsourou) ! C’était un hibou qui chantait ainsi en plein jour derrière une case
156
. Une seconde fois, il reprit son chant lugubre : á ḿbṹ, ḿbṹŋ ébə̀ nsúr’íí.
Un deuxième hibou lui répondit dans la cour : kəl’átùn ékob’ákùŋ mə́ làrə
wə̀ dzùgù-dzúgíŋ, zəljn, zəljnə́ buƸúùŋ (va prélever une peau de hibou que je te
confectionne un manteau, le chemin, le chemin est large). Un troisième
hibou hulula au bout du village kèsús ndə̀ ndézàmáŋ ! lor’ávîm ! (Jésus ! une
Eglise ! passe rapidement !).
320. Un gros calao provenant de l’autre coté du fleuve Ndzòmó vint se
poser sur la poutre principale du corps-de-garde de Medang. Le calao
s’appelait Biyòò, on ne le voyait que lorsqu’Engóng était menacé. Sa crête
pendait sous son bec tels des morceaux de pagnes dans un magasin. Il émit
un cri rauque gneu-geu ! gneu-geu ! gneu-geu ! gneu-geu ! On entendit
Medang tousser violemment puis s’exclamer : ‘’c’est très grave !’’.
321. L’oiseau Myũljn chanta derrière la case d’Engbang Ondo : bòrə̀ dzáááŋ,
bòrə̀ màààn, bòrə̀ byûúúúú ! (hommes disparaitre, hommes fini, hommes
exterminés). Un coq battit des ailes dans la cour d’Angone Zok Endong
Oyono : ngoba ! ngoba ! ngoba ! ngoba ! maƼ bŢƼŋ, maƼ bŢ̀ ètŢ̀m ! (je crains, je
crains les problèmes).
322. Angoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ fit quelque chose comme aller
au bord du fleuve. Il trempa se pieds dans l’eau et s’assit lourdement sur la
berge. Il fouilla du coté de sa fesse gauche et tira un couteau de la taille
d’une main.
323. N’est-ce pas ?
324. Oui !
325. Il se mit à souffler sur la lame du couteau a fəəə ! A fəəə ! A fəə !
Afəəə ! Et ndŢŢ ̀ Ţ
̀ Ţ
́ Ţ
́ ́m ! Le couteau s’allongea, bientôt il atteignit la taille
d’une hache. Il fit quelque chose comme tirer ce couteau, leva la main
droite puis porta un violent coup de couteau à la rive du fleuve Ndzòmó,
et nəət ! Le fleuve se coupa en deux, il se retira vers l’amont et vers
l’aval.
326. Le chemin est ouvert, passez ! Ayə́ŋ yə́ŋ yə́ŋ, yə́ŋ, yə́ŋ ! Ils
traversaient le fleuve.
327. Pendant ce temps, les descendants d’Endong et Mba, Mba Eyene
Mintsa se réunissaient de toute urgence. On entendit un vieux cor (àsəm)
sonner kwèèèè ! mes frère ne voyez-vous pas que la menace vient du
fleuve ?! Ha ! kirit’aaa, Ha ! kirit’aa Ha ! kirit’aaa, Ha ! kirit’aa
Ha ! kirit’aaa, Ha ! kirit’aa !

156
Akue Obiang était maître dans l’imitation des cris d’animaux. A chaque cri, il
donnait un contenu sémantique qui tenait compte de la représentation que la société
fang se fait de l’animal imité. Un hibou, oiseau de mauvais augure, dira par exemple
à son épouse de ne jamais se poser sur le toit d’une Eglise.

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328. ó ntá náá wə̀ nə́ bíbúkú byá sòɁ àkòmá mbàà ŋkùmə́ dúm été
áfáɁá. Mbùrà ŋkùmə́ dûm ótə́lə̀’àkòmà áfáɁá yà mbùrà ŋkùm élón.
ŋ̀kùmə̀ dúmə́ té éwò bìkúkú byáá mə̀ná tŢ̀b’été, ébyə́ by’ábŢ́ ná ábŢ́ŋ
ŋkwárə́ dzàm wáá zù’ábŢ̀ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà, bìkúkú bìtè byáá sòɁ,
ényə́ byákŢ́b’àná.

328. ànə́ mə́ bə́r’á sílí nâ!

329. bòrə̀ bə́nə́ nàà’ànə̀’àbé. Á dẅìrànə̀ bŢ́Ţ́ŋ yà bìnə̀ŋgá rrrrrr. Bə́ kə́
bə̀rá nyũ̀ ényə̀ŋ’ńnàm mə̀dzà m’ótùɁù, á láààààt vwâs. Ényə́ ŋgáá’ènə́
kàɁà kuƼ ẅéƀ. Bə́ nŢ̀ŋyá ńtə̀rə̀ bízìmà yà mə̀wóm mə́bṹƀ bə́
bèrèyá’ŋdzòmó áyó. Bə́ nŢ̀ŋ yaƼ ńtə̀rə̀ bízìmà yà mə̀wóm mə́bṹƀ bə́ kə́
bə́rá tẅũ é mbùrà nnàm bá lẅṹ nà’évẅì zŢ̀Ɂ ébə̀’òòndŢ̀Ţ̀. ÓndŢ́
mŢ́ŋgwánə́ mfàŋ mə̀kŢ́Ɂ mfàŋ mə̀dzàp bə̀ŋgŢ̀ b’ádàà. Mə̀ŋgáá mə́táá
ńdzòm’ôkẅiljƀ. bə́ dááŋ váá dzààà! ÁnŢƼŋ ná bìzìmà mìntə̀rə̀ mínììƀ, éyŢ́ŋ
té bə́ kə́ tŢ̀bŢ̀’ŋ́kòl’ésŢ̀ŋ éfáɁá bə̀ kùrà mə̀bũũ mwánə̀ mbà’évín’ékàŋ. Bə́
dùrə̀yá làrmé dà dààà! Táŋ bìzìmà bìzìmà mìntə̀rə̀ mítán, bə́ tŢ̀bə̀yaƼ tsínə́
ŋkùmə̀ ndòŋ, bìyŢlj bímínə́’áfàn ákwŢ́Ɂ’ákwànə̀ tàrá’ákòmà’àlíɁí. Bə́nə́
ŋgîn à sə́ tə́lə́ mə́bŢ̀ vá.

330. ŋgàà?
331. ààŋá.

332. ŋgín ŋgín àsə́ tə́lə́ mə́bŢ̀ vá, mìnà.


333. fẅṹ wóóŋ, bə́ kárá bìbŢƼ mwànə́ŋgwánə́ ŋkòlə̀ bìsòn, də́ə́ŋ də̀ə̀ŋ
ànə́ mwánə́ŋgwánə́ bìkár’òlŢ̀’ávàà, álə́nə́ kwàrə̀ mìntŢ̀ŋ mwánə̀’òndŢƼ
mbàà, ézə́’ébàɁá ŋ́kùɁ’óvə̀ŋ, nnàŋ óbáɁá ékùm óyũnə̀y’àmə̀ŋgáá
bə́nə́’égbàŋ, ànə̀ ntsàmán.

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328. …(jeu de Mvet préalable) si vous entendez cela, sachez que ce


sont les Bikúkú (oiseau de mauvais augure) qui résident dans le tronc du
dûm (cylicodiscus gabonensis) derrière la maison d’Akoma. Il y a un
gros élón (erythrophloeum guineense) et un gros dûm derrière la maison
d’Akoma, c’est dans le tronc de ce dûm que les Bikúkú ont élu domicile.
Lorsque quelque chose de louche va se produire à Eŋgóŋ-ZŢɁ-Məŋgam,
ces Bikúkú se mettent à bourdonner. Ils chantent ainsi (reprise du chant
des oiseaux avec le Mvet (instrument). [Leur chant est particulièrement
lugubre.]

329. J’ai alors demandé !


330. On dit : c’est grave ! On réuni toutes les femmes et les enfants
rrrr ! On alla les cacher à Enyə̀ng-Nnàm chez Medza M’otougou, c’est
là-bas que les fusils ne tombent jamais. On prit une centaine et deux
dizaines de soldats, on les posta sur la rive du fleuve Ndzòmó. On prit
trois centaines et cinq dizaines de soldats, on alla les poster dans le grand
village qu’on appelle EvẅizŢ̀k chez Ondo. Ondo qui est neveu de Mfang-
Mekok, Mfang-Medzap Bengo B’ada, leur armes étaient orientées vers
l’amont du fleuve Ndzòmó. Ils traversèrent et allèrent poster quatre
centaines de soldats à Nkòl’EssŢ̀ng derrière la maison de Kouramebee
fils de Mba Evini Ekang. On tira le reste de l’Armée, soit cinq centaines
de soldats, on les posta devant Tsin-Nkùm-Ndong ‘’la base du vieil arbre
sans branches’’, biljyŢlj bí mín’áfàn‘’les épines ont envahi la forêt’’, sur
ákŢ́Ɂ kwan ‘’La Pierre Glissante’’157 que père Akoma avait laissée. On
leur dit : ‘’aucun ennemi ne doit poser les pieds ici.
331. N’est-ce pas ?
332. Oui !
333. Aucun ennemi ne peut poser ses pieds ici.
334. La nouvelle traversa, woooong ! On la transmit à BibŢ̀Ţ́ ‘’tout est
pourri’’, neveu de Nkol-Minsùn, Ndə́ng-Ndə̀ng qui est neveu de Bikát
chez Elo Avaa, alə́n kwarə mintŢŋ ‘’le palmier qui croise ses rameaux’’
fils de Ondo Mba, ‘’la panthère perchée sur le tronc de l’arbre Oveng’’,
Nnang perché sur une souche d’arbre attend, le fusil en main. On lui dit :
Engbang, les choses sont gâtées !

157
Tsin-Nkùm-Ndong / biyŢ bí mín’áfan/ ákŢ́Ɂ kwan : ce sont les sobriquets de la
demeure d’Akoma. C’est la pierre glissante sur laquelle personne ne met ses pieds.

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335. bə̀kòò nə́ mə́wóɁə̀yaƼ’ásə̀Ɂə̀, mə̀ nə̀ kùrâŋ.


336. bə́ lẅṹ yaƼ ndútúmú mwán’étwáŋ yà mə̀dààŋ. Bə́ nə́ wà’ónə́
mwánə́ bízìmà yəƼ ńsám’óswá, wà’óbə̀lə́ làrmé sə̀Ɂə̀ y’éyìná mbũ̀ mìŋkúú
myásòɁ mə̀ŋgàmà, òtŢ̀Ţ̀ váá’ànə́ bùlìŋgì ààmbə́ bə̀yoljɁ. Bə́ nə́
ény’ábŢƼ’áná.
337. nyí nə́ mà yə̀m ásə̀Ɂə̀, ŋgûm, ŋgúŋ ndòŋ átə́lə́ mə́bŢ̀ ákŢ́Ɂákwàn
áyóbə́ vá mà sóán, ésə́ bŢ̀bàn, éyŢ̀ŋ mə̀lùb’àntŢ̀Ɂ mə̀ ŋgə́nə́ mà və́ kíŋ
ḿfáɁə́ yəlj làrmé.
338. və̀’àsə̀m àsə̀mə̀ kwṹṹṹ, aƼ bŢ̀bə́dzaljŋ àbeƼŋ étŢ̀m énə̀ àná mə̀ndzím,
há kírí táá, há kírí tá, há kírí táá, há kírí tá.
339. òwóɁ’ànə́ ŋkúú wá bə̀rà dùŋ ó mvə̀Ɂ àyŢ̀ŋ bə̀ŋgŢ̀ b’ébũ̀ũ̀, wóɁə́
n’àwúntùɁú mbà ásyũ̀nèyá mə́kilj mə́bòr’áyó.
340. KùluƼŋuljŋ!

341. ébór’éyìná mbũ̀ mìŋkúú myásòɁ mə́ŋgámə́ tùnà bìkòb’ásə́ŋ mbàà


342. zəƼ’ébə̀rə́ ŋ́kùm’óvə̀ŋ áyóp
343. ŋgàmàn’ókə̀lə́’ékuljmə́ tàrə̀yà mə̀ŋgáá tàrə́ óndŢ̀Ţ̀,
344. èkàŋ bə́ bṹũ̀yə̀ ŋkúú.
345. àwúntùɁù’ábə̀lə́ mìŋkúú.

346. àbùm énə̀ mə̀ ŋgárə̀ ŋkát, ŋkìbə̀ ŋkìp


347. ààdàŋ mbə̀ŋ mə̀ dzáɁá bìtuƼ bí bòmò’ààntə̀Ɂán
348. zũ̀’ènə̀ m’aƼbùm á ŋgə́rə́ ŋgə́rə́ŋ

349. zá’ááfóɁò’ŋkúú?
350. àwúntùɁù’ábə̀lə́ mìŋkúú.

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158
335. Bekoo répondit : J’ai tout compris, je suis couran (au courant).
336. On appela Ndoutoume Mfoulou fils d’Etouang et Medang. On lui
dit : c’est toi le soldat du premier rang, c’est toi qui tiens toute l’armée
d’Eyìná-Mbũ̀-Mìŋkúú MyásoɁ məŋgam. Tu la tiens tel que Boulingui le
faisait à Libreville, voici ce qui se passe.
337. Je sais tout… en totalité… Angoung Ndong… mettre ses pieds ici
sur La-Pierre-Glissante… mà soán ! (mensonge)159. Cela ne se produira
jamais… (tant que moi) Mə̀lùb’AntŢ̀k, je donne encore de la voix du côté
de larəmé (l’Armée).
338. Le vieux cor sonna une deuxième fois kwèèèè ! mes frère ne
voyez-vous pas que la menace vient du fleuve ?! ha ! kirit’aaa, ha !
kirit’aa, ha ! kirit’aaa, ha ! kirit’aa, ha ! kirit’aaa, ha ! kirit’aa !
339. On entendit le ŋkúú160 (monoxyle à fente) résonner à Mvek-AyŢ̀ng
chez Bengone Be Ebee, Awountougou Mba161 venait d’atterrir sur Mə̀kilj-
Mə́-Bòt (le sang des hommes) [son ŋkúú].

340. KuluƼŋuljŋ!
341. Hommes d’Èyìná-mbũ̀-mìnkúú -Myássòk-Mə̀ngàmá-Tùnà
bìkòb’Assə́ng-Mbà
342. ‘’La panthère perchée sur le tronc de l’arbre Oveng’’
343. ‘’Les palabres accrochés à une souche pleurant un fusil, (chez)
père Ondo’’,
344. Ekang, écoutez tous le ŋkúú !
345. Awountougou tient le ŋkúú !

346. J’ai le ventre plat-plat, vide-vide,


347. Il serait mieux que je mange des morceaux de bòmò162 réchauffés,
348. J’ai la faim au ventre áŋgə́rə́-ŋgə́rəŋ !

349. Qui touche ŋkúú ?


350. Awountougou tient le ŋkúú !

158
Engbang Ondo = Nnang Ondo = Bekoo Ondo. Les deux derniers noms font
reference à sa beauté.
159
Lorqu’il est énervé, Ndoutoumou Mfoulou ne termine pas ses phrases. Il énnoce
des bouts de phrases décousues.
160
Le monoxyle à fente (ŋkúú ) est utilisé non seulement pour faire de la musique,
mais également pour la communication tambourinée.
161
Sobriquet d’Abyeremam Mba, le joueur de tam-tam d’Engóng.
162
Bòmò : pate de maïs enroulée dans des feuilles tel des bâtons de manioc, puis
pliés en triangle et cuit à grand feu.

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351. àbə́ə́’ókwaƼ’éyŢ̀ŋ tàrá’ákòmà àbə́ə́ táá’eljŋ!


352. fáŋ’àná’àkòmá mbàà yà mə̀dzà m’ótùɁù ndánə́ dzáá.
353. akòmá mwáŋgànə́ mə̀kòɁà ndzə́ŋ
354. mə̀dzàà nyáɁá mwáŋgwánə́ mə̀kòɁà ŋkoljŋ
355. mə̀dzàà’ààbə́r’ózə́ŋ
356. àkòmà nyáɁà’ààbə́r’óŋgòmə̀ ŋkaljn

357. ètŢ̀m dá sìì’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm,


358. ètŢ̀mə̀ sùnú suljn
359. kùlúŋ!

360. àsúnə́ dá nìŋ yà ntə̀rə́ lùmá.


361. zá’áfóɁò ŋkúú
362. àbyèrè mám’mbà á mbə̀lə́’édàm dṹƀ.

363. ètŢ̀m énə́ ŋ́kàrə́ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgáŋ tùnà bìkòb’àsə́ŋ mbà


364. ètŢ̀m énə̀ sùnú suljn
365. mbòr’àdzòɁó mbìm éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm’átsíŋ tsíŋ tsíŋ tsíŋ tsíŋ
tsíŋ tsíŋ!
366. kùlúŋ

367. zá’áfóɁò ŋ̀kúú


368. mə̀dàŋ bòrò’ábṹyə̀ ŋ̀kúú,
369. mə̀dàŋ ànə́ mwáŋgwánə́ átùnə́ bòr mìŋkò mí ndòŋ’éé
370. mə̀dàŋ’àbṹṹyə̀ mə̀kilj mə́ boljr’eljelj!
371. àwúntùɁù’á mbə̀lə́’édzàm dṹƀ.

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351. Autrefois lorsque père Akoma vivait,


352. Et Akoma Mba, et Medza M’Otougou même code-tamtam163.
353. Akoma neveu de Mə̀kùhà-Ndzə́ng,
354. Medza, lui, neveu de Mə̀kùhà-ŋkoljng,
355. Medza grimpe sur du zə́ŋ (variété d’herbe se multipliant
rapidement).
356. Akoma lui, grimpe sur du ŋgom-ŋkaljn (liane épineuse.)164

357. Un Problème surgit à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm,


358. Problème pourri-pourri !
359. Kùlúng !

360. les moucherons vivent de centaines de piqures.


361. Qui touche ŋkúú ?
362. Abyeremam Mba est dans son élément !

363. Il y a problème à Tùnà bìkòb’Assə́ng-Mbà,


364. Problème pourri-pourri
365. Homme couché mort à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, átsiŋ-tsíŋ- tsíŋ-
tsíŋ- tsíŋ- tsíŋ165 !
366. Kùlúng !

367. Qui touche le ŋkúú ?


368. Que Medang Boro écoute ŋkúú !
369. Medang qui est neveu d’Atune-Bot chez Minko Mi Ndong
370. Que Medang écoute ’Mə̀kilj-Mə́-Bòt’eee !
371. Awountougou est dans son élément !

163
Lorsqu’un enfant naît, on lui attribue le plus souvent un code tambour qui est une
espèce de numéro de téléphone personnel. On le joue au début de chaque message
tambouriné le concernant. Akoma et Medzaa ont le même code tambour (il s’agit en
réalité de codes semblables), parce qu’ils sont nés le même jour.
164
Akoma et Medza avaient subit une initiation spéciale chez Nnang Ndong de la
tribu Yémvam, l’oncle de Medza. Au cours de celle-ci, Medza avait choisi la
richesse, celle-ci se fructifie aussi vite que l’herbe zə́ə́ŋ. Akoma pour sa part avait
choisi la puissance, une puissance basée sur la guerre. Une telle initiative est aussi
épineuse que la liane ŋkaljn. Pour plus de détails sur cette troisième initiation
d’Akoma, le lecteur pourra se reférer à Assoumou Ndoutoumou, 1986, P.118.
165
Etre couché átsíííŋ : être raide.

293
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372. mbùrà dzóm’átáá m(à)’átsŢ́ŋ tsŢ́ŋ!


373. mbùrà dzóm’átáá mà’ázòŋ zòŋ
374. mbùrà dzôm’ààyə̀ mà bŢ̀ dzé?
375. kùlúŋ!

376. àŋgònə́ zŢ̀Ɂ’éndŢ́ŋ óyònò


377. àŋgòn àbṹṹyə̀ ŋkúú
378. áŋgòn’ànə́ mwáŋgwán’ébòmə̀ ŋkúú
379. ŋkò biloljŋ mba’ósa’èè!
380. àŋgònə́ zŢ̀Ɂ’éndŢ́ŋ óyònò àbṹṹyə̀ ŋkúú.

381. sí ènə̀ ntóló, mvə̀ŋ dà sìlìƀ


382. zá bə̀lə́’éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm? Tàrá’àkòm’eljelj
383. kùlúŋ

384. mà lẅṹ àlə́n kòrə̀mìtŢ̀ŋ mwán’òndŢƼ mbàà


385. mwàŋgwàn’ásòɁólòŋ mbà àsə̀’èèè
386. bə̀kòò’àbṹṹyə̀ mə̀kilj mə́ bòr’èè
387. àwúntùɁù’á mbə̀lə́’édàm dṹƀ.
388. bə́tán bə́ bə̀lə̀ nyə́’ásí
389. mìŋkŢƼ mísàmàn,
390. bìyŢ̀ŋ zàŋgbáá’àkèl’égbà dzṹƀ.
391. kùlúŋ!

392. tòm ènə́’éyìná mbà mìŋkúú m’ásòɁ mə̀ŋgàm.


393. tòmə̀ bìtŢ̀m,
394. tòm ènə̀ və̀ bìŋgó bìŋgó
395. tòm və̀ bìŋgó bìŋgó
396. tòm və̀ bìŋgó bìŋgó
397. tòm və̀ bìŋgó bìŋgó
398. kùlúŋ!

399. ŋgə́ mə́ bə̀rə́ kì’àbòm mə́kilj mə́ bòrə̀


400. mə̀táá mbaƼ éyéné míntsàà
401. ébə́ bə́ kə́ə́ mə́kì mə́ bòrə̀
402. kíɁílí!

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372. Gros monstre me regarde tsŢ́ŋ-tsŢ́ŋ ,
373. Gros monstre me regarde zòŋ-zòŋ,
374. Gros monstre me fera quoi ?
375. Kùlúng !

376. J’appelle Angone Zok Endong Oyono,


377. Qu’Angone écoute ŋkúú !

378. Angone qui est neveu d’Ebóm-nkúú,


379. Il joue du tambour dans la cour.
380. Qu’Angone Zok Endong Oyono écoute ŋkúú !

381. La terre première, la pluie dernière,


382. Qui tient Èyìná-mbũ̀-mìnkúú -My’ássòk-Mə̀ngàm ? père AKOMA !
383. Kùlúng !

384. J’appelle Alen-Koremintong fils d’Ondo Mba.


385. Engbang neveu d’Assok-Ollòng Mba Asse,
386. Que Bekoo écoute ’Mə̀kilj-Mə́-Bòt’eee !
387. Awountougou est dans son élément !

388. Cinq le tiennent par-dessous,


389. Six cordes le tiennent par-dessus,
390. Sept fois il rentre chez lui !
391. Kùlúng !
392. Un gros fromager (Tom) existe à Eyìná-Mbũ̀-Mìŋkúú-My’ásoɁ-
Məŋgam.
393. Le fromager à problème !
394. Le fromager que les sagaies-les sagaies !
395. Fromager les sagaies-les sagaies
396. Fromager les sagaies-les sagaies
397. Fromager les sagaies-les sagaies
398. Kùlúng !

399. Je ne rejouerai Mə̀kilj-Mə́-Bòt


400. que lorsque je reverrai Mba Eyene Mintsa
401. C’est lui que j’ai sacrifié pour jouer Mə̀kilj-Mə́-Bòt!
402. KíɁílí ! (Je laisse donc tomber mes baguettes

166
Regarder á tsŢ́ŋ-tsŢ́ŋ / zoŋ-zoŋ : Avoir un regard fixe et terrifiant.

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403. òtáá ànə́ ŋ́gáá’áákẅá ndá vààŋ.


404. ŋgaƼ ńnó wŢ́mə́ nán’émén y’òlòŋ’èè.
405. ŋgàà!
406. òòwé!

407. Èéééèèèééééé !
408. éé àwúntùɁ’eljeelj lj
409. Èéééèèèééééé !

410. éé àwúntùɁ’eljeljelj
411. Èéééèèèééééé !

412. ǹnó wŢ̀m’ábə̀lə́ mìŋkúú


413. mbà mbòt bà lẅṹ n’ éé àwúntùɁ’eljeljelj
414. Èéééèèèééééé !

415. ééé, èèèèéééé àwúntùɁ’eljeljelj


416. Èéééèèèééééé !

417. mà yə̀m’émòr’ànə́ mə̀ ǹnóm


418. dí dŢ̀ŋ wŢ̀m
419. màlúɁ v(ə)’àwúntùɁ’eljeljelj
420. Eéééèèèééééé !

421. ŋgẅṹɁũ ǹnó wŢ̀m nánə́ y’òòlòŋ


422. eƼbwàn àwúntùɁ’eljeljelj
423. Èéééèèèééééé !
424. mà yə̀m é fám’énə́ mə̀ ǹnôm
425. mbà mbòr, mà símán àwúntùɁ’eljeljelj
426. Èéééèèèééééé !

427. ǹnó wŢ́m’ábə̀lə́ mìŋkúú,


428. mbà mbòr mà lúɁ v’ àwúntùɁ’eljeljelj
429. Èéééèèèééééé !

430. mə̀bŢ́ŋ mə́ ŋkóɁ


431. má bə́ mà àndá mə́bũljƀ.
432. Èéééèèèééééé !

433. é sŢ́nə̀ y’òmvús mə̀ fṹɁə́ wə̀ dáá,


434. Èéééèèèééééé !

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403. On vit son épouse sortit de la case Vàààŋ !


404. ‘’ Ha vraiment ! Mon chéri et son tambour !’’
405. N’est-ce pas ?
406. Oui ! [elle se mit à chanter] :

407. aud : Eéééèèèééééé !


408. éé Awountougou’ééé
409. Eéééèèèééééé !

410. éé Awountougou’ééé
411. Eéééèèèééééé !

412. Mon mari joue du tamtam,


413. C’est le bel homme nommé Awountougou’ééé
414. Eéééèèèééééé !

415. Eéé, èèèéé Awountougou’ééé !


416. Eéééèèèééééé !

417. Je reconnais l’homme qui est mon mari


418. Mon ‘’dis-donc’’ (chéri),
419. Je n’épouse qu’ Awountougou’ééé !
420. Èéééèèèééééé !

421. Ha ! L’époux de mon cœur avec son tambour,


422. Mon amant Awountougou’ééé !
423. Eéééèèèééééé !

424. Je reconnais l’homme qui est mon époux,


425. Il est beau, je pense à Awountougou’ééé !
426. Eéééèèèééééé !

427. Mon mari tient le tambour,


428. Il est beau, j’épouse Awountougou’ééé !
429. Eéééèèèééééé !

430. Les morceaux de cannes,


431. Il y en avait deux dans ma case,
432. Eéééèèèééééé !

433. La semaine dernière, je t’en ai offert une,


434. Eéééèèèééééé

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435. mà’àtiƼŋ zámá nà


436. dá dáá’éŋgá bùɁ édə́ fə̀ díná
437. Èéééèèèééééé !

438. à’ògbṹ’ó ntŢ́ má ndá


439. yà mbòm ŋkúú àwúntùɁ’eljeljelj
440. Èéééèèèééééé !

441. éééé, èèèééééé àwúntùɁ’eljeljelj


442. Èéééèèèééééé !

443. ǹnó wŢ́m ábə̀lə́ mìŋkúú


444. mbà mbòr mà símán àwúntùɁ’eljeljelj
445. Èéééèèèééééé !

446. mìntə̀rə̀ mísíníɁ


447. myá bə́ m’ábám míbũljƀ
448. Èéééèèèééééé !

449. mà dzó ná kə́ sŢ́nə̀ yə̀’ómvús mə̀ fṹɁṹ wə̀ mbŢ́ɁŢ́.


450. Èéééèèèééééé !

451. wà nnó wŢ́mə́ nánə́ nàà


452. mbŢ́ɁŢ́’óŋgá bùɁ éwə́ fə̀ ẅíná!
453. Èéééèèèééééé !

454. ŋgà’éyŢ̀ŋ ébə́rə́ fə̀ wà lòt kə̀ wà fóɁò ŋkúú


455. àwúntùɁ’eljeljelj
456. Eéééèèèééééé !

457. à’ògbṹ óntŢ́ mà ndá yà mbòm ŋkúú


458. àwúntùɁ’eljeljelj.
459. Èéééèèèééééé !

460. ǹnó wŢ́m’ábə̀lə́ mìŋkúú


461. mbà mbòt mà lúɁ àwúntùɁ’eljeljelj
462. Èéééèèèééééé !

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435. Je jure Dieu,


436. Le seul qui restait le voici !
437. Eéééèèèééééé !

438. Ha ! La famine est entrée dans ma maison,


439. A cause du joueur de tambour, Awountougou’ééé !
440. Eéééèèèééééé !

441. èèèèéééé Awountougou’ééé !


442. Eéééèèèééééé !

443. Mon mari tient le tambour,


444. Il est beau, je pense à Awountougou’ééé
445. Eéééèèèééééé !

446. Les pièces de cent francs,


447. Il y en avait deux dans mon porte-monnaie
448. Eéééèèèééééé !

449. La semaine dernière je t’en ai offert une,


450. Eéééèèèééééé !

451. A toi mon chéri je dis,


452. La seule qui soit restée la voici aussi !
453. Eéééèèèééééé !

454. Ne te lasses-tu pas de toucher au tambour !


455. Awountougou’ééé !
456. Èéééèèèééééé !

457. Ha ! La famine est entrée dans ma maison à cause du joueur de


tambour,
458. Awountougou’ééé !
459. Eéééèèèééééé !

460. Mon mari tient le tambour,


461. Il est beau, j’épouse Awountougou’ééé
462. Eéééèèèééééé !

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463. mà yə̀m’éfám ánə́ mə̀ nnôm


464. mbà mbòt mà símán àwúntùɁ’eljeljelj
465. Èéééèèèééééé !

466. ŋgẅṹɁṹ ǹnó wŢ̀mə́ nánə́ y’òòlòŋ


467. eƼbwàn àwúntùɁ’eljeljelj
468. Èéééèèèééééé !
469. byũ̀rə́ by’ówònò,
470. byá bə́ má’áŋgùn bíbũljƀ
471. Èéééèèèééééé !

472. ésŢ̀nə̀ y’òmvús mə̀ fṹɁə́ wə̀ dáá,


473. Èéééèèèééééé !

474. mà’àtiƼŋ zámá nàà édá dáá’éŋgá bùɁ k’édə́ fə̀ díná.
475. Èéééèèèééééé !

476. ŋgà’éyŢ̀ŋ ébə́rə́ fə̀ wà lòt kə̀ wà fóɁò ŋkúú


477. àwúntùɁ’eljeljelj
478. Èéééèèèééééé !

479. à’ògbṹ óntŢ́ mà ndá yà mbòm ŋkúú


480. àwúntùɁ’eljeljelj
481. Èéééèèèééééé !
482. ǹnó wŢ̀m’ábə̀lə́ mìŋkúú
483. mbà mbòt mà símán àwúntùɁ’eljeljelj!
484. Èéééèèèééééé !

485. èèè,èèèèééé àwúntùɁ’eljeljelj


486. Èéééèèèééééé !
487. ǹnó wŢ̀m’ábə̀lə́ mìŋkúú
488. èèèèè àwúntùɁ’eljeljelj
489. Èéééèèèééééé !

490. òwóɁ’ánə́’áádʒèɁè ŋkúú kíŋ, kíŋ, kíŋ, kíŋ

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463. Je reconnais l’homme qui est mon époux,


464. Il est beau, je pense à Awountougou’ééé !
465. Eéééèèèééééé !

466. Ha ! L’époux de mon cœur avec son tambour,


467. Mon amant Awountougou’ééé !
468. Eéééèèèééééé !
469. Des corbeilles d’arachide,
470. Il en restait deux dans mon grenier,
471. Eéééèèèééééé !

472. La semaine dernière je t’en ai offert une !


473. Eéééèèèééééé !

474. Je jure mon Dieu, la seule qui restait la voici aussi !


475. Eéééèèèééééé !

476. Ne passes-tu donc plus un instant sans toucher au tambour !


477. Awountougou’ééé !
478. Eéééèèèééééé !

479. Ha ! La famine est entrée dans ma maison à cause du joueur de


tambour,
480. Awountougou’ééé !
481. Eéééèèèééééé !

482. Mon mari tient le tambour,


483. Il est beau, je pense à Awountougou’ééé
484. Eéééèèèééééé !

485. Eéé, èèèééé Awountougou’ééé !


486. Eéééèèèééééé !

487. Mon mari joue du tambour,


488. Son nom c’est Awountougou’ééé !
489. Eéééèèèééééé !

490. On l’entendit donner quelques derniers coups de baguettes king !


king ! king ! king !

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491. bə̀ká b’òyònò mwánèkaƼŋ nnà mə́ŋgŢ̀m’ény’àbə́ə́ tŢƼ


ńdzòm’áyolj àbə̀lə́ làrmé.
492. Nyí nə́ aƼ ntŢ́ nə̀ nyũ̀ nə́ myá yén ándzòmó’éété ábə́nə̀
ŋgùlùyə́bə̀ ényə̀ aƼ lòt, mà yə̀ wóɁ ánə́ mə́ŋgálə́ má dùŋ.
Émén’átŢ̀bə̀y’ósùɁà nsámá.
493. ńsámá ŋgú ndòŋ wáɁá tsíín tsíín! VaƼ byèrè mə́bŢ̀
ńdzòm’áyũljt. AƼ tárə́ zàm! MuƼ té éwò bìlè bí ŋgá və̀ŋánə̀ bə̀ kòs!
494. èéèèèè! À!à!à!à!à!à!
495. à mwíí bìyàŋ bí’óbyàŋ,
496. àŋá!
497. mə̀ dzáɁà wə̀ náá, é tsíbí tsìbì tsíp wáá yén’ándzŢ́ŋ nyilj, sə̀
bə́səlj’ébə́ bá tŢ́b’éyŢ̀ŋ átsũ̀mə̀yaljŋ. ḿmmḿ!
498. À!à!à!à!à!à!

499. ábŢ́ŋ ŋgá’ègbə̀lè yaƼ ŋ̀kə́ə́, èkàlán áyóŋ ábə̀Ɂ, é fám’énə́


tə́bə́ vâ’àbŢ́ŋ té, éémbə́ kí ágbì àgbìƀ wáá yénə́ vá dì’òòŋgẅèɁé.
Wûs! Wûs!

500. mà dzó wə̀ náá, bə̀ká b’óyón’ékàŋ nnà


mə́ŋgŢ̀m’àkŢ́b’ányù. Nyí nə́ mə́ŋgálə́ má dùŋ velj.

501. àkòmá mbàà, àtə́bə́, ényí bá lẅṹṹ n’áŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́


yə̀bìvẅṹ.

502. nyí nə́’átsũmə̀yaƼ tsũmũ ǹsámə́ wŢ́mə̀ dùrùnán’óné.


My’ááyə̀m maƼ má dàŋ yə̀m. ànə̀’ànəƸn. àsə́’ánə́ my’ágbíní.
Évómə́ bá lə́ mvàlà, ósə́ vá. Évóm bá tə́b’èté ŋgáá yà nnôm,
sə̀’éwáálé.

503. àdẅìrí ńsámá rrrrr! Àŋgẅíní wá’ámvús áwòò,


émyén’átŢ̀b’ósú ádzúɁúlí. Àzáá kùr’ŋ́kùɁ á mə̀yáá àfùlàná
mə̀yôm. Ádẅìrìyá mbùrà’àkiƼ ŋgŢ̀Ɂ’éŋgaljn. àsŢ̀mə́ də́ ásí
èèté’ávŢƼm! wóɁ’án’ákilj dá sóɁ á sí èèté’ánə́’éŋgìnà bìlâm,
sòòòòòòò! Sí á ŋgə́ə́ə́ŋ! Álárə̀yá ẅeljŋ, və̀’ábə̀rá vaƼ ŋgŢ̀m. ŋgŢ̀m
àvə́ ábáá dilj. Èbə̀lə́ mímfə̀n mìnə́nə́ mwòm ébə̀lə́ mbùr’èèwáɁ.
Màmbà míbũljƀ mí bə́rə́’á ŋgŢljm áyó.

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491. C’est Beka Be Oyono fils d’Ekang Nna Mengome qui


commandait les soldats postés sur la rive du fleuve Ndzòmó.
492. Il dit : Maintenant, soyez bien vigilants. Si vous voyez quelque
chose dans le fleuve, même si ce n’est qu’une hirondelle qui passe, je
veux entendre le bourdonnement des détonations. Il alla lui-même se
poster au bout da le file.
493. Les troupes d’Angoung Ndong avancèrent átsíín ! Elles posèrent
les pieds sur l’autre rive de Ndzòmó. Ha ! Mon Dieu ! C’est ce jour là
que les écorces sèches se sont transformées en perroquets.

494. Eéeeeee ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! 167


495. Ami Biyang Bi Obiang, (quelqu’un faisant partie de l’auditoire)
496. Aŋá !
497. Je te jure, la bousculade que tu vois cette la route hier, ce n’est
pas tout le monde qui reste là lorsque ça a éclaté. Ḿmmḿ! (expression de
mépris)

498. Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha !
499. Lorsque la crosse du fusil a éclaté et que la chaleur se diffuse
sur la gâchette, l’homme qui peut résister à ce moment-là… ce n’est pas
le type de soldat que tu as vu ici hier ! Niet ! Niet !
500. Je vous assure, Beka Be Oyono Ekang Nna Mengom parla de sa
bouche et dit : Où entends-je les détonations ?
501. Akoma Mba se redressa, celui qui s’appelle désormais Angoung
Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ.
502. Il dit : Eclaté, les choses ont éclaté. Mes troupes, repliez-vous
par ici. Vous ne savez rien c’est moi qui sais... C’est grave ! C’est pas
comme vous pensez. Ce n’est pas le moment de jouer du mvala. Ce n’est
pas le lieu pour se placer en position ‘’mari et femme’’.
503. Il tira toutes ses troupes rrrr ! Les plaça derrière lui, et lui-même
s’assit devant à même le sol ádzúhúlí ! Il se frappa la poitrine du côté
gauche puis du côté droit. Il en tira un gros œuf de caïman, l’enfonça
l’œuf dans le sol ávŢƼm ! L’œuf s’enfonça jusqu’au centre de la terre. On
pouvait l’entendre vibrer et bourdonner tel un énorme groupe
électrogène, sooooo ! Soudain, le sol s’ouvrit á ŋgə́ə́ə́ŋ ! Il plongea son
bras dans le trou béant, et sortit un tambour à membrane (ŋgŢ̀m). Le
tambour était aussi gros que ce corps-de-garde. Il comportait huit grosses
accroches, une énorme courroie, deux baguettes étaient posées dessus.

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Lorsqu’il abordait des situations inédites, Akue Obiang se mettait lui-même à
rire.

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504. nyínə́ dzə́ŋán nə̀ mà ńsámə́ wŢ́m é mbòr’ànə́’ábìnà bìnəƸn.


é mbòr’àbə̀lə́ bínàm ànə́ míŋkŢ̀Ɂ mí’óvə̀ŋ. ényə́ dzə́ŋánə̀
mə̀’ńsámə́ wŢƸm, ànə̀ ǹnəƸn.
505. bə́ nə́ bə́ dzə́ə́ŋ mbòt. Bə́ kə́l’áwòò ó ŋgə̀rə̀yà ǹnsámá,
ànə́’ábàŋ mə̀dùmú. Bə́ sŢ́Ţ́ bá báɁ, bə́ sŢ́Ţ́ bá báɁ, bə́ sŢ́Ţ́ bá báɁ,
bə́ sŢ́Ţ́ bá báɁ. Édə́ bá nŢ̀ŋ mə̀tómə́lòrògòtò, mwàn’áŋgùmá.

506. mí wóɁə̀yá’éwòlà.
507. òòwé!

508. mə̀tómə́lòrògòtòòò, mwàn’áŋgùmá. Ényə̀’ànə́’á bìnàm


ànə́ míŋkŢ̀Ɂ mí’óvə̀ŋ. bə́ nə́ ŋgúmə́ ẅì ŋgûm, éwə́ bə́ kə́Ɂə́yə́
ŋgŢ̀m. bə́ bóró ŋgŢ̀m, bə́nə́ bə̀Ɂə̀yə́ŋ. ÀsŢ̀m’éwáɁá dí álí, ékpélə́
nyə́’étû, à sŢ̀mə́’éwáɁ évŢ́Ɂ’álí, ékpélə́ nyə́’étû, òwóɁ’ànə́ ŋgŢ̀m
daƼ kú ny(ə́)’átwí’été’á ndiƼŋ. və̀’ánŢ̀ŋ màmbà míbṹ’ákə̀Ɂə́ nyə́.

509. bə́ nə́ ényáá wá kùrə̀ ŋgŢ̀m mbṹṹ mbṹṹ. Nté’ésə̀Ɂə̀


mə̀ngáá má sŢ́ ósú, mə́ẅíí bò bə́ yə́ ńsámə́ wáá, ábŢ́ŋ bó bə́té bá
wóɁ éduƼŋ ŋgŢ́mə́ dẅṹ, bá yə̀ kóró və̀’ànə́ é bórə́ bə́ nə́’òòyó.
Mbòr’aƼ yə̀ wú ńsàmá ŋgúŋ ndòòŋ ábŢ́ŋ ááwóɁ éduƼŋ ŋgŢ̀m.
510. ŋgàà?
511. òòwé!
512. àŋgúŋ ndòŋ émyén á tə́bə̀yá’òòsú, nyí nə́ ŋ́kə̀lán’ááŋ.
513. àŋgrì ŋgríríríríííííít! Nyí nà’ákùyaƼ kù. MvóɁ mə́ŋgá m’ónə̀
ébə̀’álè bá wà. ŋ̀gúŋ ndòŋ ná mà dzó náá, bə̀lə́bə̀lá’átsũ̀mə̀yá
nà’átsũ̀mə̀yàŋ, bìtà bí tsũmə̀yá ŋkəƼn. ŋgŢ̀m éné?
514. túúúŋ kùp, túúúŋ, kùp, túúúŋ kùp.

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504. Cherchez-moi dans mes troupes, une personne possédant


de gros bras. Une personne ayant des bras aussi gros que le tronc
du fromager òvə̀ŋ. Cherchez moi cette personne au sein de mes
troupes, l’heure est grave !
505. On dit : ‘’qu’on cherche quelqu’un’’. On se déporta
wooo ! au bout du rang, un rang qui pouvait s’étendre d’ici
jusqu’à Abang-Medoumou. 168 On remonta le rang, remonta le
rang, remonta le rang, et on trouva Metomelorogotho de la tribu
Angùma (tribu des Okoumé).
506. Comprenez-vous bien son nom ?
507. Oui !
508. ME.TO.ME.LO.RO.GO.THO, de la tribu Angùma, c’est
lui qui avait des bras aussi gros que des troncs d’òvə̀ŋ. ‘’Voila la
personne entière à laquelle on peut donner le tambour’’, avait-on
conclut. On souleva le tambour. ‘’allez, porte !’’Il passa un bras
dans une courroi qui tomba sur son épaule, puis un bras dans
l’autre courroie, laquelle tomba sur son épaule et on entendit le
tambour tomber lourdement sur sa poitrine en émettant un son
sourd ndiƼŋ ! On lui remit enfin les deux baguettes.
509. On dit : Ton rôle, c’est de jouer ce tambour éternellement.
Lorsque les plombs viendront du camp adverse, ils tueront les
soldats de notre camp, lorsque ces derniers entendront le son de
ton tambour, ils se relèveront telle des personnes sorties de leur
sommeil. En tout cas, personne ne mourra dans les troupes
d’Angoung Ndong tant qu’il entendra le son du tambour.

510. N’est-ce pas ?


511. Oui !
512. Angoung Ndong lui-même se mit devant : ‘’Allons-y !’’
513. Ngrigriiiiit ! Il dit : ‘’c’est tombé, c’est vraiment tombé.
(ça a commencé). C’est le clan Mə̀ngá-M’Onə̀ qui est en train de
tirer.’’ Angoung Ndong dit : ‘’éclaté… les choses ont réellement
éclaté. La guerre vient de commencer ! Où est le tambour ?!’’
514. túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp ! (bruit du tambour)169

168
Abang-Medoumou est un village du nord du Gabon. Il se situe à une dizaine de
kilomètres de Sougoudzap, village dans lequel Akue Obiang a dit cette épopée.
169
Chaque coup de baguette produisait un timbre lourd et lugubre. Les coups étaient
portés à intervalle régulier et à la cadence d’un pas militaire. Le premier coup
produisait un ton assez long túúúŋ ! Tandis que le second produisait un ton plus bref
kùp ! On pouvait donc entendre une série de túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp !

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515. Tsàŋgùrà ndwà-ndwà-ndwà ! tsàŋgùrùng ngà ŋgààà ! kàràtà


ngrììììììt !
516. tùpûm ! tùpûm ! tùpûm !tùpûm !
517. ŋgàà?
518. àkààà!
519. Ɂà, Ɂà, Ɂà, Ɂà, Ɂà, Ɂà.
520. mí wúlə̀ mà dzó nàà, aƼkẅũljƀ kẅíí mvə́t évómə́ bá lúmán, byáá
lúmànə̀ yaƼŋ. mà kaƼ dzòɁòbò ámvóɁ mə̀ bũƸyũ, mà yə̀ wóɁ’ánə́ mbòr’aƼkə̀
lúmànə́’óyə̀m ŋgə́ míndzíɁ ŋgə́ bítaljm. myá lòrə̀ mìnaljalj, sə̀ və̀ ná mvə́r’énə̀
mbə̀ŋ və̀ évómə́ bá lúmân, byáá lúmànə̀ yaƼŋ. mà yə̀ bṹṹ.

521. tá nə́ bə́ká b’óyònò’aƼnŢ̀ŋ é ŋgâ dzũljƀ, bə́ lẅṹ dzə̀ n’ékùrùkúmâ.
522. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì.
523. bə̀ká b’óyònò’ényaƼ wà èkùrùkúmâ,
524. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì.
525. bə̀ká b’óyònò’ényaƼ wà èkùrùkúmâ,
526. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì
527. bə̀ká ényaƼ dʒèɁè èkùrùkúmâ,
528. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì
529. ŋgín ásə̀ tə́lə́ mə́bŢ̀ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàmà nté bə́ká b’óyònò mə̀
ŋgə́nə́ mə́ táá,
530. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì
531. bə̀ká b’óyònò’ényaƼ wà èkùrùkúmâ,
532. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì
533. mə̀ kŢ́bə̀yà bə́lə́bə́lá náá, àsə́’èèté mə́bŢ̀ èyìná mbũ̀ mìŋkúú
myásòɁ mə̀ŋgàmà ábŢ́ŋ mə́ ŋgə́nə́ mə́ bə̀lə́’ékùrùkúmá dâm!
534. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì
535. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì
536. Tìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì, dìgì
537. bə̀ká b’óyònò ná mìnaljalj, mə̀ sə́ f(ə̀)’à mə̀kŢljŋ. bèkà
b’óyònò’àbúlán’á nə̀ə̀ə̀! à kə́ bə̀Əá bŢ̀ dzóm ànə́ ààlàrə̀ ńsámá mbòrə̀ bá
lẅṹ èwòlà nâ, èŋgbàŋ mbàà.
538. ègbàŋ àné?
539. èŋgbàŋ nə́ ànə̀ yá bə́ká b’óyònò dzé’éébŢ̀?
540. nyí nə́ wàɁà yũ̀nə́yə́ə́ŋ ébə́ bá zú bá.

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515. [Les détonations continuaient de pleuvoir.] Tsa-ngura-ndwà-


ndwà-ndwàa ! tsa-ngùrùn-nga-ngaa ! karata ngriiiiiit !
516. tupùm ! tupùm ! tupùm ! tupùm !
517. N’est-ce pas ?!
518. Oui !
519. Ha !Ha !Ha !Ha !Ha
520. Vous avez l’habitude de me dire ‘’Akue, raconte nous l’épisode
où on entre en guerre’’, maintenant nous sommes en guerre. Je m’en vais
dormir chez moi… je vais écouter, j’aimerais entendre qu’un jour vous
êtes allés faire la guerre à Oyem ou à Mindzic. Menteurs ! Il ne suffit pas
de dire que le Mvet n’est intéressant que lorsque les gens entrent en
guerre, maintenant nous sommes en guerre. Je vais écouter !

521. Beka Be Oyono prit son arme appelé Ekùrùkúmâ. [Celui-ci


produisait un son semblable à celui d’un pistolet mitrailleur] :
522. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
523. C’est Beka Be Oyono qui lance Ekùrùkúmà !
524. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
525. C’est Beka Be Oyono qui lance Ekùrùkúmà !
526. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
527. C’est Beka qui manie Ekùrùkúmà !
528. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
529. Aucun ennemi ne peut mettre ses pieds à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm
tant que moi Beka Be Oyono je suis en vie !
530. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
531. C’est Beka Be Oyono qui lance Ekùrùkúmà
532. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
533. Je dis la vérité, il ne mettra pas les pieds à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm
tant que j’aurai mon Ekùrùkúmà !
534. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
535. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
536. tigi-digi-digi-digi-digi-digi-digi !
537. Beka B’Oyono cria : minaaa ! (mensonge) Je n’ai plus de
munitions. Beka se replia nəəəə ! Il fit quelque chose comme aller
rejoindre les troupes de celui qu’on appelle Engbang Mba.
538. Où est Engbang ?
539. Engbang demanda : Quoi ? Beka Be Oyono que se passe-t-il ?
540. Attends de voir toi-même… ils arrivent !

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541. bə́ kẅí yaƼ àkuljɁ áfàn ébə̀ mə̀yə̀ mə́ ŋgìn’àŋgŢ́Ţ́ bə́ tə́lə́ dràpô kpèè!
Áyə̀n’áyóp ébə̀ èŋgbàŋ mə́yə̀ mə́ ŋgìn’àŋgŢ́Ţ́ bə́ swánə́ váá, bə́ bə́mə́
dràpô Kpèè! Á tsíín, átsíín, ŋ́kàŋlà’áyŢ̀ŋ bə̀ŋgŢ̀ b’ébũũ, áswànə̀yà vâ, á
bə̀mə́ dràpô.
542. Kììrìì-rììrììt ! àngìrìgì-ngìrìngìt ! Àndwà-ndwà-ndwà ! bùm !
bùm-bùm ! tùkrùng ! Àndwà-ndwà ! Kììrìì-rììrììt ! Àndwà-
ndwà ! rúúùúú !
543. túúúŋ kùp, túúúŋ, kùp, túúúŋ kùp.
544. bò bə́ dẅírán’á nə̀ nə̀ nə̀ nə̀ nə̀ nə̀ nə̀, á bə̀rá kə̀ swàn évòm ndútúmú
mfùlù àbə́ə́. Fáŋ ná bə̀ká b’óyònò àkŢ̀bə́ mə́lùb’àntŢ̀Ɂ mwánə́
mfùl’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀ ná’àzélééƀ!
545. ndútúmú mfùlù nə́ dzíí bŢ̀?
546. nyí nə́ wà bə̀rà sílí ná dzíí bŢ̀, bə́ nŢ̀ŋ yalj mílàm míláá, àŋgúŋ ndòŋ
mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ á mə̀nə̀yá bə̀m bə́dràpó bə́sə̀Ɂə̀ ényà nyí. Àà sə́ kí ná wà
bə̀rà sílí ná dzíí bŢ̀ wàɁà tə́bə́yə́’élàrmé ẅũ àsə̀Ɂə̀ vá. Bə́lə́bə́lá’ákẅí yaljŋ.
547. ndútúmú mfùlù nə́ bá yə̀ kẅũ̀ mə́ tŢƼ và’ànə́ ékòb’éyṹlə́ ŋgŢ̀m. mà
sóán.
548. bə́ záá bə̀rá swàn émwánə́ mfùlù àbə́ə́ tŢƼ’ákŢ́ɁŢ́ zŢ́Ɂə́bwán’áyó.
549. túúúŋ kùp, túúúŋ, kùp, túúúŋ kùp.
550. mà dzó wə́ váá náá, éyŢ̀ŋ ŋgŢ̀m’édzòɁó v’ébòr’éébòt.
551. àswàn ébə̀ òndŢ̀ bíyàŋ bí mbàà, wóɁ ànə́ óndŢ̀ bíyàŋ ààbóró
mŢ́Ţ́ŋ’á ŋgwàn ẅũljƀ
552. nyí nə́ ényáá fŢ́ɁŢ́ áŋgə̀zóm dá kíɁí vá
553. tə̀mpûm, tə̀mpûm, tə̀mpûm, tə̀mpûm. twaƼ, twaƼ, twaƼ, àŋgrììì ŋgríííít
554. à kẅá fŢ́ɁŢ́ mvám’éláá ánsə̀ŋ vám éláá. Tá ánə́ áábə̀rà sìɁí, àkẅíẅí
ású báá mvám énììƀ. Krììŋ ŋgrìŋ ŋgriƼít, bú bûm, bú bûm, bú bûm, bú
bûm, àndwà ndwà ndwà! Krììŋ ŋgrìŋ ŋgriƼít,
555. túúúŋ kùp, túúúŋ, kùp, túúúŋ kùp.
556. và tsî, tsîn, tsîn, dràpò tə̀ŋ. Òtá ná’áábə́r’ábŢ́Ţ́Ţ̀, və̀’ásyũn ákŢ́Ɂ
bítŢ̀m áyó !
557. ndútúmú mfùlù ná mìnaƼ. Ndútúmú mwàn’étwáŋ yà mə̀dàŋ nə́ àà yə̀
kẅì yà ? mə̀wélò’óóóóòòò !

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541. Les troupes d’Angoung Ndong arrivèrent à Akouk-Afan chez


Meye Me Nguini Ango, elles plantèrent leur drapeau. A Ayə́n-Ayóp chez
Engbang Meye Me Ango, ils arrivèrent et plantèrent le drapeau. Ils
poussèrent átsíín-átsíín, à Nkàngl’AyŢ̀ng chez Bengone Ebe, ils
plantèrent leur drapeau.
542. Kiirii-riiriit ! angirigi-ngiringit ! Andwa-ndwà-ndwà ! bùm !
bùm-bùm ! tukrung ! Andwa-ndwà ! Kiirii-riiriit ! Andwa-
ndwà ! ngiringit ! (détonations)
543. túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp ! (bruit du tambour)
544. Les gens [d’Engóng] se repliaient ánə̀-nəlj-nə̀-nə̀-nə̀. Ils se
retrouvèrent bientôt à hauteur de la zone gardée par Ndoutoume Mfoulou.
Beka Be Oyono dit à Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de Mfoulou Engbang Meye : ‘’à
zéléƀ ! (ça arrive)’’.
545. Ndoutoume Mfoulou dit : Dzíí bŢ̀ ? ‘’y’a quoi ?’’ .
546. Ne demande pas ‘’Dzíí bŢ̀ ?’’ Ils ont déjà pris trois villages.
Angoung Ndong de la tribu Yə̀bìvẅṹ y a planté son drapeau, maintenant
il arrive. Ce n’est plus le moment de demander ‘’Dzíí bŢ̀ ?’’ , il est plutôt
temps de te positionner avec ton armé. Les choses sont devenues
sérieuses.
547. Ndoutoume Mfoulou dit : Ils me trouveront installé ici comme
une peau de bête installée au soleil. Mà sóán ! ‘’mensonge’’.
548. Ils arrivèrent à l’endroit où était posté le fils de Mfoulou, sur La-
Pierre-Aux-algues-vertes (La-Pierre-Glissante).
549. túúúŋ-kùp ! Túúúŋ-kùp ! Túúúŋ-kùp ! Túúúŋ-kùp !
550. Je vous assure, la membrane du tambour se détendit
complètement.
551. Ils arrivèrent à hauteur d’Ondo Biyang Bi Mba, celui-ci souleva
son arme mŢ́ŋá-ŋgàn (la jeune fille).
552. Il dit : Tout prend fin ici !
553. Tempûm-tempûm-tempûm ! Twa-twa-twa- twaà ! aŋgriii-ŋgríííít !
554. Il sortit dans la cour et tira trois coups supplémentaires. Il arriva
devant le corps-de-garde il tira quatre coups gri-griiiit ! gri ! ngriiit ! bú-
bûm ! bú-bûm ! bú-bûm ! bú-bûm ! andwa-ndwa-ndwa! gri-griiiit ! gri !
ngriiit !
555. túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp ! túúúŋ-kùp !
556. Ils avançaient, avançaient, avançaient et plantèrent des drapeaux.
Ils montèrent et arrivèrent sur La-Pierre-à-Palabres (La-Pierre-Glissante).
557. Ndoutoume Mfoulou s’écria : minaa ! Ndoutoume fils d’Etwang
et Medang dit : ‘’que se passera-t-il ? Je meurs’ooooo !’’

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558. nyí bá lwṹ nə́ ŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ, àzáá tẅélé vâm’è ŋgbóó,
mvám ńnə̀m, mvám’ḿbŢ̀ bòrə̀ màm. ÒwóɁ ànə́ ákùŋ dá lŢ́ŋ áfáɁá nduljɁ
ókŢ́b’ásə̀ŋ. À sónə̀bə̀yá ŋkŢ́Ţ́ŋ àbə̀rá bŢ̀ dzôm ànə́ àànyìmànə̀ mvàn ó záŋ
nsə̀ŋ. Mvâm áŋgá bə̀rà kúlú ányù, dzíb’ékpél èyìná mbũ̀ mìŋkúú á
nàɁə̀lũ̀, mvóɁ ékàŋ nnà mə̀ŋgŢ̀m kàɁá fàà yên.
559. áŋgúŋ ndòŋ ànə́ mwánə́ yə̀bìvẅṹ, áá bŢ̀ dzôm ànə́ àà lòrə̀ váá,
àlábánə́ ḿbũljƀ. Òtáá ànə́ mə́dàŋ nyáɁà bŢ̀ dzôm ànə́ ààvàà mvâm’é gbóó,
mə̀dàŋ àzáá vũ̀lə́ zàŋ ánə̀t. àŋgúŋ ndòŋ ànə̀mánə́ mbṹ’ábə̀r ’ávìì’ándá,
wóɁ’ànə̀’áá bŢ̀ dzóm’ànə́ ààsìɁì édzìná nnə́n bá lwṹṹ nə́ ŋgìŋlŢ̀.

560. ÀbŢ̀ dzôm váá’ànə́ àà bə̀r’à bə́rə́, nsə̀Ɂ mə́ŋgámá ákpè, àbórə̀ yá
nsə̀Ɂə́ té, álárə̀yaƼ ńsə̀Ɂ été ẅéƀ, vá bə̀rá và óyoljm óbə̀mə́ ŋgìt ótŢ́Ţ́
nsúr’ávyuƼ, á bŢ̀ dzôm ànə́ àànŢ̀ŋ ŋló mə́ŋgŢ̀mŢ̀ éwə́ óómbə́ nsə̀Ɂ ákàmà
àyŢ̀ŋ, éw’óókàmə̀yà mvóɁ ékaƼŋ nnà mə́ŋgŢ̀m. òtá’ànə́ àà bŢ̀ dzôm ànə́ àà
bə́rə̀ nló mə́ŋgŢ̀mŢ̀ á wùù, ábŢ̀ dzôm ànə́ àà byèrè w’étúú, àbŢ́Ɂ nlŢ́ŋ
àkìb’óŋgàm àdwìmə́ ḿbṹsilj.
561. mə̀dàŋ àŋgə́n’àà sílí náá dzíí lòrə́ mə́ mí và’ànə́ və́lə́və̀s ? òwóɁ ànə́
ààkŢ́bə̀ ǹsámá ẅṹ náá, ńsíɁíyán’áásàɁì, édzóm’éémbáɁ ébə́lə́ éŋgóŋ zŢ̀Ɂ
mə̀ŋgàm bí záá dà nŢ̀ŋ. Àzáá bə́rə́ tsîn.
562. ŋdútúmú mwánə́ mfùl’égbàŋ mə́yə̀ə̀ à bóró kíŋ à kàrə́ mə́dààŋ,
mə̀dàŋ nyáɁà bóró kíŋ, àkə̀Ɂə́ álə́nə́ kwàrə̀ mìntŢ̀ŋ mwán’òndŢƼ mbàà.
563. nə́ nsə̀Ɂ ákàmà’àyŢ̀ŋ ósə́ kì fə́ éyìná mbũ mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgàmà,
àŋgúŋ ndòŋ ààbə̀’áánŢ̀ŋ.
564. nyínə́ éyŢ̀ŋ àvə́ nŢ̀ŋ nsə̀Ɂ ákàmà àyŢ̀ŋ, mə́lùb’àntŢ̀Ɂ mwánə́
mfùl’éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀ byá wà byá sùŋ édʒyṹ, wà bə̀ vè?
565. ŋgàà !
566. òòwé !
567. nyíná’áyì ná bí bə̀rà tòŋ ńsə̀Ɂ ákàmà àyŢ̀ŋ, nə́ bí nə́ wá bə̀rá
bə̀lə̀’ààmŢ́, ndútùmú mfùlù, mà éŋgbàŋ óndŢ̀Ţ̀ mà dzó wə̀ náá, é ŋgŢ̀m dà
kŢ́bə́ nyí, édə̀ dá dèfáŋdrə̀, nə́ mbòrə̀ yə̀ nsámá áŋgúŋ ndòŋ ábŢ̀ kàɁà wú.

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558. Celui qu’on appelle désormais Angoung Ndong de la tribu


Yebivẅṹ lança un cri, un cri de sorcier, un cri maléfique, le cri de ‘’celui
qui inflige unilatéralement. On entendit un hibou chanter dans l’arrière-
case, et un autre oiseau de mauvais augure (ǹdùk) chanter dans la cour. Il
s’accroupit comme une grenouille et fit quelque chose du genre se
détendre tel un détendoire en pleine cour. Un second cri sortit de sa
bouche et l’obscurité envahit tout Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm ánàhàlè ! aucun
descendant d’Ekang Nna Mengome ne voyait plus rien.
559. Angoung Ndong qui est de la tribu Yə̀bìvẅṹ fit quelque chose
comme se précipiter sur la porte [de son ancienne demeure]. Medang
avait vu, il poussa pour sa part un cri maléfique puis fendit les airs. Il
était trop tard, Angoung Ndong venait de franchir la porte et d’atterrir
dans la maison. On l’entendit faire quelque chose comme entrer dans la
grande chambre nommée ŋgiŋlŢ̀Ţ́ (son ancienne chambre).
560. Il fit quelque chose comme monter vers ǹsəɁ mə́ŋgámá ákpe
(boite à fétiches), il le souleva, fouilla à l’intérieur il en sortit un petit
fétiche (ŋgìt) tout noir ávyuƼ. Il fit quelque chose comme prendre la tête
de Mengomo, c’était elle qui constituait Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng (le fétiche
protecteur de la tribu), c’est elle qui protégeait le clan Ekang Nna
Mengome. Il fit quelque chose comme soulever la tête de Mengomo, puis
la mettre sur son épaule. Il bondit, fendit les airs, atterrit dans la véranda.
561. Medang se demandait encore : ‘’Qu’ai-je vu passer devant mes
yeux tel un éclair ?’’ que lui disait à ses troupes : ‘’descendons
maintenant, ce qui protégeait Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, nous venons de le
prendre.’’ Bientôt, le cortège rebroussa chemin.
562. Ndoutoume Mfoulou fils, de Engbang Meye prit la nouvelle, la
transmit à Medang, Medang pour sa part la transmit à Alen-Kware-
MintŢŋ (le palmier qui croise ses rameaux) fils de Ondo Mba (Engbang
Ondo).
563. ‘’Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng n’est plus à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm, Angoung
Ndong est venu prendre !’’
564. Lorsqu’il est venu prendre Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng, Mə̀lùb’AntŢ̀k toi
et moi nous nous disputions le pouvoir (militaire) ici à Engóng-ZŢ̀k-
Mə̀ngàm. Où étais-tu ? [demanda Emgbang Ondo].
565. N’est-ce pas ?
566. Oui !
567. Il dit : pour que nous reprenions Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng, pour que
nous le retouchions avec nos mains, Ndoutoume Mfoulou, moi Engbang
Ondo je te dis que c’est ce tambour qui résonne qui défendre (défend), et
qui fait en sorte que personne dans le camp d’Angoung Ndong ne meurt.

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568. Àyə̀ váá nə́ bí nŢ̀ŋ nsə̀Ɂ ákàmàyŢ̀ŋ wá síɁí ẅí, tíríyí byâ nŢ̀ŋ
éŋgŢ̀mə̀ dá dùŋ.
569. ndútúmú mwán’étwáŋ yà mə̀dàŋ àzáá dàŋlà. ŢƸ myṹrə̀dè !
mə̀lùb’áwóóóóŋ, vaƼ kù ńsámá ŋ́gúŋ ndòŋ òbàmà été, kìndíŋ ! àzáá
vàà mvám é ŋgbóó, mvám ńnə̀m, mvâm mbŢ̀ bòrə̀ màm á mə́ mə̀
mə́ə́ə́ŋlé ! òtáá’ànə́ və̀lə́və̀s dà túlaljnə́ mə̀və́ŋ mə́ ndá. À sìɁ vâ, á bŢ̀
dzôm’ànə́ ààkwànə̀ mə̀tómə́lòrə̀gòtò mwàn’áŋgùmá, àzáá bŢ̀ dzóm
ànə́’ààbyèrè mə̀tómə̀lòrògòtò mŢ́ ónyúú yà ŋgŢ̀m. mə̀tórə́lòrògòtò
nyáɁà’àzáá tàt, éé aƼŋgúŋ ndòŋ mə̀ kêƀ.
570. àŋgúŋ ndòŋ àzáá wà mís, və̀ mə́lùb’ààntŢ̀Ɂ ndòmá mfùl’égbàŋ
mə́yə̀ə̀. tâ nə́ ŋgúŋ ndòŋ nyáá bə̀rà vũ̀lũ̀ vá kwànà ndútúmú mfùlù
éŋgbàŋ mə́yə̀ə̀. àzáá bŢ̀ dzôm ànə́ ààƑìì émwánə́ mfùl’égbàŋ mə́yə̀ə̀
mə̀ndə̀n ómís, wòòòò ! òtáá’ànə́ mwán ḿfùlù nyáá lòt, sììŋ ḿbṹsí ébə̀
mə̀dàŋ və̀ ndzím. KàɁá fààyén.
571. mə̀dàŋ ná’áántŢ̀ yà

572. nyínə́ yə̀ mə̀ ŋgə́nə́ fə̀ mà yén !


573. ò tánə́ bá lòr’ànyə́ fŢ́ɁŢ́ və̀ wá’ò tánə́ bá lòr’ànyə́ fŢ́ɁŢ́ və̀ wá’ábâ.
574. mə̀dàŋ nə́ nyííyán’ànyə́ ándá. Dzyééé ! ànə̀ fŢ́ɁŢ́ ńnə́ éyìná mbà
mìŋkúú myásòɁ mə̀ŋgàmà, átə́ mə̀ táá émwán’éfwá yà mə̀dàŋ, tàrə́
mfùlù, ndútúmú mfùlù maƼ tŢ̀b’ànyə́ mə̀bún’éyìná mbũ̀ mìŋkúú
my’ásòɁ mə̀ŋgŢ̀m ényə̀’aƼndzóɁó ètwàŋ. Z’àvwál’áŋgón’ádzàm mə̀
táá dì, bá yə̀ bŢ̀ yá và ?
575. bə́ lómə̀yá lẅṹ àlə́nə́ kwàrə̀mìnŢ̀ŋ mwán’óndŢ̀Ţ̀, mə̀dàŋ nə́ lòróɁ.
Òòlómə́ nyə́ n(ə́)’á kə̀ nŢ̀ŋ dzè ?
576. nyínə́ mə̀ə̀lómə́ nyə́ ná kə̀ nŢ̀ŋ’éŋgŢ̀m dà kŢ́bŢ́ ńnsámá ŋ́gúŋ
ndòòŋ.
577. nyí nə́ wá myénə́ kə́l’ánŢ̀ŋ, mə̀ ŋgə́nə́ mà kə̀ mà fáɁ bítŢ̀m.
578. ègbàŋ óndŢ̀Ţ̀ àzááá ndàŋlà. Mìlâ, mìŋkìbì, ŋkórə́ ntómá, òbòmànə̀
mə̀tsìŋ, ŋkórə́ ŋ́tómá wá ẅũ̀n éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm wá yì bə̀bìƀ.

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568. Pour que nous reprenions Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng qui est en train de s’en
aller, récupère-nous d’abord ce tambour qui résonne au loin.
569. Ndoutoume fils d’Efoua et Medang bondit alors. Ha mierde !
Mə̀lùb’AntŢ̀k s’envola, une seconde plus tard, il retomba dans les troupes
d’Angoung Ndong Obama kìndíng ! La poussière qu’il souleva lors de
son atterrissage obscurcit le ciel. Il poussa un cri maléfique, un cri
terrifiant, le cri de celui qui inflige les choses aux gens, á mə́mə̀-mə́mə̀-
mə́ə́ə́ŋlé ! des éclairs jaillirent de sa bouche et allèrent transpercer les
murs des maisons voisines. Il fit quelque chose comme arriver à hauteur
de Metomelorogotho, poser les mains sur lui et sur le tambour.
Metomelorogotho pour sa part cria ‘’dziééé ! père Angoung Ndong on
m’emporte !’’
570. Angoung Ndong lança son regard et vit Mə̀lùb’AntŢ̀k fils de
Mfoulou Engbang Meye. Angoung Ndong tressaillit et rejoignit
Ndoutoume-Mfoulou Engbang Meye. Il fit quelque chose comme
propulser violemment ses crachats sur les yeux du fils d’Engbang Meye.
Meurtri par la douleur, celui-ci fit volte-face wooouooo ! Il atterrit en
l’espace d’un battement de cils dans la véranda de Medang, il était
aveugle.
571. Medang demanda : Que se passe-t-il ?
572. Je ne vois plus rien, répondit Ndoutoume Mfoulou.
573. On vint le prendre par les épaules pour le relever.
574. Medang dit : Allongez-le dans ma maison. Dziééé ! C’est vraiment
grave à Engóng, je vois que le fils de Efoua et Medang, père Mfoulou,
c’est Ndoutoume-Mfoulou sur lequel je compte à Eyìná-Mbũ̀-Mìŋkúú
myásoɁ məŋgŢm qui est ainsi devenu infirme ! Quel est ce malheur que
je vois ? Que pouvons-nous faire maintenant ?
575. Il envoya appeler Alen-Kwarə-MintŢŋ fils d’Ondo! Medang lui
dit : Que lui as-tu demandé d’aller chercher ?
576. Je lui ai demandé d’aller prendre le tambour qui résonne dans les
troupes d’Angoung Ndong !
577. Toi-même va le chercher, moi je creuse encore la question.
578. Engbang Ondo bondit à son tour. C’est lui qu’on appelle Minkibi
(l’indomptable), ŋkór’ńtómá (le vieux bouc), Obomanə-Mətsiŋ (le
dépositaire de la loi), le vieux bouc énervé à Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm que
nul ne peut calmer.

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579. Táá nə́ áálór’ńyə̀m pàà pâàà ! àzáá dẅìmì ńnsámá ŋgúŋ ndòŋ été.
À vaƼ vàà mvám é ŋgbóó, mvám ńnə̀m, mvâm mbŢ̀ bòrə̀ màm á mə́
mə̀ mə́ə́ə́ŋlé ! òtâ’ànə́ ndwánə̀ dá kẅí nyə́ ányù və̀ mìƑélé, v(ə̀)’ànə́
mə́ndzím. Ngə́ ndwân èlábán’ósí, èkàlànə́ mə́ndzím. ÒwóɁ’ànə́ ású
dá fùm ànə́ bə́ gbṹɁṹ gâz.
580. ŋgàà ?
581. àkààà !
582. ànə́ mə́ bə̀rá sílí náá
583. àzáá bŢ̀ dzôm ànə́ ààbə̀rà wà mí ńsámá. FŢ́ɁŢ́və̀ mə̀tómə́lòrə̀gòtò
mwàn’áŋgùmá, é mbòr’àbə̀Ɂə́ ŋgŢ̀m. bə̀kòò àzáá bŢ̀ dzôm ànə́ àbyèrè
nyə́ yà ŋgŢ̀mə̀ mŢ́ ónyúú. Òtáá’ànə́ áátŢ̀bə̀ sí mə́tsŢ́ɁŢ́ dzúɁúlí dzééé,
aƼŋgúŋ ndòòŋ mə̀ kə́ kə̀ !
584. ŋgàà !
585. òòwé !
586. àzáá vũ̀lũ̀, áŋgúŋ ndòŋ òbàmà ènə́ éwùlà ná mwànə́ yə̀bìvẅṹ,
mə́kŢ́mə́zŢljɁ áyóp, àzáá bŢ̀ dzôm’ànə́ ààsyũ̀n égbàŋ óndŢ̀Ţ̀ ànə́. á bŢ̀
dzôm ànə́ ààlárá ákaljn, ábŢ̀ dzoƸm ànə́ ààdẅìrì ŋkór’ńtŢ́Ţ́ŋ ókə̀ŋ, vaƼ
bə̀rá byèrè’éŋgbàŋ óndŢ̀Ţ̀ òkə̀ŋ mə́bán, mímbákə́ŋlé, àfáŋ àn’áŋkə́ə́ yà
nsŢ̀ŋ, mítúlánə́ éŋgbàŋ óndŢ̀Ţ̀Ţ̀ ábùm’ásí ŋgàrə̀ mə̀və̀ŋ ábùm, và nə́
bə́ wóɁó mbŢ̀m égbiljƀ, òtá’ànə́ bə́kòò’ààkẅíƀ kùùùm mbṹsí bə̀
mə̀dàŋ,
587. Dzyéé aƼ tárə́ mə́dàŋ mə̀ə̀ŋgə́nə́ kì mà sámə́ mə́bŢ̀.

588. mə̀wélóóóó, sìmánə́ nnómə́ nán’étùrə̀ mə̀nyîƀ, aƼ mwáŋgwán ásóɁ


ólòŋ bə̀ŋgŢ̀ b’éyàà,
589. mə̀dàŋ àsém’ámə̀ə̀ŋlé. Ndàwú’édə̀ fŢ́ɁŢ́ mə́ bə́lə́ dì ! ńdútúmú
mfùlù má tŢ̀b’ànyə́ mə̀bún ényànə́ ndzím, èŋgbàŋ óndŢ̀Ţ̀ ényə̀ nyáɁà
bóó ŋgàrə̀ mèkə́ná. À bə̀kò, yə̀ ònə̀ sámə́ mŢ́.
590. nyí nə́ ná mà sámə́ mŢ́ yə̀ mə̀ ŋgə́n’à kyṹƀ ? kə́ mə́ táá nə́ mə́
mə̀náá tə̀Ɂ.

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579. On le vit passer dans les airs tel un épervier pàà-pâààà ! Il atterrit
dans les rangs d’Angoung Ndong Obama, fit exploser son cri de guerre,
son cri de sorcier, son cri le plu terrifiant, le cri de ‘’celui qui inflige les
choses aux gens’’. mə́mə̀-mə́mə̀-mə́ə́ə́ŋlé ! Des flammes tranchantes
sortaient de sa bouche comme de l’eau. Les flammes embrasaient le sol et
enflammaient les rivières. Son visage devint lumineux comme une
bouteille de gaz allumée.
580. N’est-ce pas ?
581. Oui !
582. J’ai encore demandé !
583. Il fit quelque chose comme envoyer ses yeux scruter les troupes, il
aperçut Metomelorogotho de la tribu Angùma, celui qui porte le tambour.
Bekoo fit quelque chose comme aller poser les mains sur lui et sur le
tambour. A peine le toucha-t-il que Metomelorogotho tomba à la renverse
et cria : ‘’dziéééé ! Père Angung Ndong on m’emporte !’’
584. N’est-ce pas ?
585. Oui !
586. Il sursauta [telle une antilope surprise dans son sommeil], celui
qu’on appelle Angoung Ndong Obama de la tribu Yə̀bìvẅṹ du village
Mə̀kŢ́mə́zŢ̀k. Il fit quelque chose comme arriver au dessus d’Engbang
Ondo. Il fit quelque chose comme fouiller du coté de sa cuisse gauche et
en sortit un vieux couteau fin et court. Il posa le couteau entre les épaules
d’Engbang, donna un coup sec dessus. La pointe du couteau descendit le
long de la colonne vertébrale, sortit par le bas ventre d’Engbang Ondo,
traça un arc en cercle et vint rejoindre le manche toujours planté entre ses
épaules puis fit un nœud. Engbang Ondo se retrouva donc enroulé sur lui-
même tel une botte de paille. Il bondit pour atterrir lourdement dans la
véranda de Medang.
587. Dziéééé ! Père Medang, je ne peux plus remuer mes pieds !

588. mə wél’ooooo ! (je meurs) je pense à l’époux de mère Etoure-


Menying, neveu d’Asok-Olong chez Bengo B’eyaa.
589. Medang s’écria mə́ŋglé ! C’est donc la mort que je tiens entre mes
mains. Ndoutoume Mfoulou sur lequel je compte est aveugle, Engbang
Ondo pour sa part est couché en nœud-de-bagues (enroulé sur lui-même
telle une bague) ! Bekoo ! Peux-tu tendre tes bras ?
590. Tendre les bras ! Je ne peux pas… Je n’ai plus de force… Je suis
épuisé.

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591. ábŢ̀ dzôm ànə́ bá bə̀rà dẅìrì éŋgbàŋ óndŢ̀Ţ̀ wòlòòòt, ákə́ bə̀rá gbíí
éŋgbàŋ óndŢ̀Ţ̀ ándá. Bə́nə́ bá yə̀ nyá ví mə́ndzím ónyúú ààdzó n(à)’àsə́
fə̀’àkyṹƀ, bìvelj bí mə̀náá nyà tẅũ̀lũ̀, yà’éŋgáá òŋgúŋ ndòŋ àvə́ wàà nyə́,
bá yə̀ bŢ̀ yà. Àmá dzó ná ŋgúŋ ndòŋ ákaƼ nsə̀Ɂ ákàmà àyŢ̀ŋ.
592. mə̀dàŋ àzáá bŢ́Ɂ ńlŢ́ŋ. Ènyə́ bá lẅṹ n’átə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ mwán’ébáŋ ésə̀p
mə̀dàŋ nə́ mínaƼ, àŋgòn ànelj.
593. àŋgònə̀ nə́ maljnyí.

594. òtá’ànə́’áŋgòn’áádẅírí lŢ̀ŋ bìbìì dzũljƀ. Àŋgònə̀ bá lẅṹ ná kómó


kómó’òòvôn, ŋkàrə̀ mə̀ŋgŢ̀m nnómə́ŋgwàn èsaƼmkpèlè, ŋ́kú sə̀Ɂə̀ èndŢ́ŋ
yà mbà bà tèɁə̀ bìŋgòs’ódzí. Òtáá ànə́’áŋgòn’ààbə́rə́ ásyũn ńnsámá áŋgúŋ
ndòòŋ. À dʒèɁé lŢ̀Ţ̀ŋ bə́Ɂə́lé, àbèrá dʒèɁé lŢ̀Ţ̀ŋ bə́Ɂə́lé, òtá nə́ áásìɁí vâ,
àzáá bŢ̀ dzôm àn’âkwànà mə̀tómə́lòrə̀gòtò mwàn’áŋgùmá, áyə́ nyá fẅìrí
mə́kùù mə́ ŋgŢ̀m mŢ́ ónyúú. Àŋgòn à vaƼ vàà mvám é ŋgbóó, mvám
ńnə̀m, mvâm mbŢ̀ bòrə̀ màm. Nyũ̀ nə́ ényí bá lẅṹ’ nâ mə̀tómə́lòrə̀gòtò
ààtàrə̀ ná dzyéééé aƼŋgúŋ ndòŋ mə̀ kêƀ, òtáá nə́ ŋgúŋ ndòŋ aƼ tẅṹlə́
bór’áyũljt, vá syũnə́ vá, sìŋ ákẅũnə́ áŋgòn àtə́lə́, nyínə́ éééɁ mə́ə́ wóɁ kì
d’aƼkúrə́ dí.
595. ŋgàà !
596. àkàà !
597. òtá nə́ áá bì àŋgònə́ mə́lŢ́, àbiƼ áŋgòn álŢ́ dí àbìì édí, àzáá nyálàrə́
mə́lŢ́ mə́té mə́bṹƀ yà mə̀bũƸƀ, kpê ! òtáá nə́ áŋgòn aƼ lòt, à kə́ kuƼ mbṹ sí
dŢ́Ɂ káɁá fà wóɁ.
598. àŋgòn à sémé’á mə́ŋlé !
599. mə̀dàŋ nə́ aƼntŢ̀ yà ? yə̀ wà bə̀rà búlán.
600. nyí nə́ mə̀ nə̀ bə̀rá búlànə̀ yá kàɁə́ fə̀ mà wóɁ. Mwáŋgwán’ásóɁ
ólòŋ bə̀ŋgŢ̀ b’éyàà ndŢ́Ɂ énə̀ mə̀ mə́lŢ́ yə̀ mə̀ŋgə́nə́ mà wóɁ’òóóóóóó, fùlà
mə̀kíɁóóó à ndóm’éŋgwàn.
601. nə́ mə́ bə̀rá kŢ̀bə́ váá ná,
602. mə̀dàŋ nə́ mìnaƼ myáá mì.
603. mə̀dàŋ á záá gbíɁí, mə́dàŋ bá lṹṹ nə́’áŋgàkpṹŋ, édí dá và àbáŋ yà
bə̀mvàɁà mìnsŢ̀ mísíŋ ámfyṹ, òbòrə́ byṹ wá dàà bə̀ndũ̀ bə́ zóɁó’óbyàŋ
mə̀ŋgàŋ.

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591. On tira Engbang Ondo et alla le déposer délicatement à la maison.


Medang dit : ‘’On le massera plus tard avec de l’eau chaude, il dit qu’il
n’a plus de force, que tous ses os sont déboîtés par l’arme qu’Angoung
Ndong lui a lancé. Mais quel malheur ! Celui qu’on appelle Angoung
Ndong a décidé d’emporter Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng’’
592. Medang se redressa, noua sa ceinture faite à partir d’une lanière en
rotin puis s’écria. Celui qu’on appelle Atə̀ghə̀l’àzŢ̀k fils de Ebang Esep,
Medang dit : minàààááá ! Où est Angone ?
593. Mà nyi ! répondit Angone.

594. Angone Zok tira son arme nommé ‘’lŢ̀ŋ-bìbìì’’ (celui qui draine les
pleurs). Angone qu’on appelle Kómó-koljmolj’Òvôn, Nkàrə-Məŋgùmá (la
Hache robuste qui terrasse les billes d’okoumés), gendre de la tribu
Essamkpèlè, celui pour qui toutes les veuves d’Endong et Mba
réchauffent les fougères ramollies. On vit Angone monter pour rejoindre
les rangs d’Angoung Ndong. Il frappa lŢ̀ŋ bə́hə́lé ! Puis refrappa lŢ̀ŋ
bə́hə́lé ! Il descendit retrouver Metomelorogotho de la tribu Angùma. Au
moment où il posait les mains sur lui, Metomelorogotho cria ‘’dzééé !
Père Angoung Ndong on m’emporte !’’ Angoung Ndong se retourna
bondit derrière la foule et vit Angone. ‘’Ha ! j’ai entendu du bruit, ce
n’était donc que ce moins que rien !’’ Se dit-il en lui-même.

595. N’est-ce pas ?


596. Oui

597. Il saisit les oreilles d’Angone, il saisit cette oreille puis cette
oreille. Il lui assena concomitamment deux gifles aux oreilles, kpê !
Angone bondit de douleur et alla s’écrouler dans la véranda de Medang,
il était devenu sourd.
598. Angone s’écria mə́ə́ə́ŋlé !
599. Medang demanda : Que se passe-t-il Angone ? Peux-tu y
retourner ?
600. Comment veux-tu que j’y retourne alors que je suis sourd. Neveu
d’Assok-Olòng chez Bengo Be Eya la surdité a envahi mes oreilles, je
n’entends plus rien’oooooo, Fula je meurs, Ha ! Frère de la sœur !
601. J’ai alors parlé à ce moment que…
602. Medang dit : çà c’est du mensonge !
603. Medang se rua.... Medang, qu’on appelle Angbàkpṹgn (le martin
pêcheur vif), ‘’celui qui enlève les carpes, les sardines et les petites
crevettes de la rivière asséchée, la vielle pirogue qui fait franchir aux
petits fils de Zoho Obiang le fleuve Mə̀ngàng’’.

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604. Mə́dàŋ bá lẅṹ nə́ ẅákŢ̀Ɂ’ébòɁò, àlíɁ àbóó bílíɁ mə̀dàŋ


nyáɁá bóó ádzáá éŋgóŋ zŢ̀Ɂ mə̀ŋgàm. Ńté bâ’àkòmá mbà bə́ ŋgə́
tŢ́b’éyìná mbũ̀ mìŋkúú tùnà bìkòb àsə̀ŋ mbàà, àkòmà’ààyə̀mə̀ ná
ŋ̀gúm éwə̀’álé’ŋ́gûm.
605. ŋgàà
606. àkààà !
607. mə̀dàŋ vá ndàŋlaƼ ŋgàrə̀ mə̀kə́ŋá été. Òtá ná’ábə̀t míndzũ
mí zŢ̀Ɂ áyóp, vaƼ kə́ syũ̀n ŋ́sámá àŋgúŋ ndòŋ òbòmà. Àzáá vàà mvám é
ŋgbóó, mvám ńnə̀m, mvâm mbŢ̀ bòrə̀ màm, á mə́ mə̀ mə́ə́ə́ə́ə́ŋlé !
dzìb’ékpél á màràɁ, ǹnsə̀ŋ mvə́ŋ ótẅṹṹ mə̀twṹ zàŋgbáá, mə́tŢ́Ţ́ v’ànə́
mínloƼŋ mínə́n. ÒwóɁ’ànə́ évúúŋ dá bŢ́Ɂ bílón yà bə̀ tòm bìndzàŋgâŋ,
èvúŋ dá syũ̀n ńsàmá ŋgúŋ ndòŋ, nsàmá ótéé tsîn ákə́ kwànà ŋgúŋ
ndòŋ, mə̀dàŋ àzáá bà bèè, mə̀dàŋ ábímí mə́kŢ́mə́ŋgóná ákíɁílí táŋ
mìmbìmə̀ mwòm, àbímí mə́kŢ̀mə́ŋgónà’ ákíɁílí táŋ mìmbìmə̀ mwòm,
àbímí mə́kŢ́mə́ŋgóná á béndém táŋ mìmbìm ébuƼ. Bə́ nə́ dzyééé !
aƼŋgúŋ ndòŋ bò bə́ mə́ná dzâŋ.
608. àŋgúŋ ndòŋ àzáá dùràn, ázə́ kwàn àtə̀Ɂə̀l’àzŢ̀Ɂ
mwán’ébàŋ ésə̀p. òtáá ànə́ ákòmá mbàà aƼ dẅìràn mfáɁá yà mə̀yôm,
ábŢ̀ dzôm ànə̀’ààdẅìrì àŋgaƼ bzŢ̀Ɂ mə̀kə́ná, vá bə̀rá kẅílí áŋgaƼŋ zŢ̀Ɂ
ómŢ́, àkùŋ ókŢ́b’áfáɁá, ndùɁ ókŢ́b’ásə̀ŋ, ŋgŢ̀Ţ̀fyŢ́ àbŢ̀ ànə́
ààkŢ́bŢ́’àkòmá mbàà’ózáŋ ànyù. Ènyí bá lẅṹ n’áŋgúŋ ndòŋ àzáá bŢ̀
ànə́ ààwà mə̀dàŋ àŋgaƼ zŢ́Ɂ ónyúú, kpũlṹṹṹlũũũ ! òtáá ànə́ mə́dàŋ aƼ
dàŋglà, wóóóŋ !

609. ŋgàà !
610. ààŋá !

611. ŋgìr’èkə̀lə́ mə́dàŋ á tẅí’été và, ntŢ́ŋ zŢ̀Ɂ òkə̀ŋ èŋgùrə́ zŢ̀Ɂ
òkə̀ŋ ódzóɁó mə́dàŋ á mə́baljn été, èŋgúrə́ zŢ̀Ɂ’òkə̀ŋ óbámá’ámvú ẅeljƀ
ànə́ ntwás twá twááá ! òtáá àbə́ mə́dàŋ ààbə́t, wòóóóŋ ábŢ̀ dzóm’ànə̀’
ààsyə̀n ándá été, kìndíŋ.
612. mə̀dàŋ nə́ sə́ ényə̀ mà wú vá, kə́ mə́ táá ànə́ àwú ééntŢ́ mə̀
bũ̀ƀ, mà kə̀ wú’óvə̀ŋ mə̀ŋgàm.

613. ŋgàà ?
614. ààŋá !

615. òtáá ànə́ mə́dààŋ ábə̀rà bíɁìlì v’ákə̀ ndá bə̀ àŋgúŋ bə́rə́
bífyṹ ndòŋ òyàn álùm, ábè èdŢ́ŋ yà mbàà.

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604. Medang qu’on appelle ẅákŢ́hŢ́’ébòhò (la pièrre morte couchée) ‘’


la pierre est restée couchée dans le village abandonné tandis que Medang
lui est couché au village Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm’’. Depuis que lui et
Akoma Mba ont vécu à Engong, Akoma sait que c’est un morceau entier.
605. N’est-ce pas ?
606. Oui !
607. Medang monta sur sa passerelle en ivoire (mindzũ̀-mí-zŢɁ), celle-ci
le déposa en une fraction de seconde dans les troupes d’Angoung Ndong
Obama. Il sorti son cri de sorcier, son cri de malheur, son cri de guerre
mə́-mə́-mə́-mə́ə́ŋlé ! l’obscurité tomba. Sept gouttes de pluie aussi grosses
que des seaux d’eau tombèrent dans la cour. Le vent qui sortait de sa
bouche tel un orage tordait de gros acajous, des ozigos et des palmiers-
raphia. Ce vent fit voler quelques soldats qui allèrent échouer à l’avant du
cortège, sur la tête d’Angoung Ndong. Medang s’élança. Il sortit son
arme mə́kŢ́mə́ŋgóná (les pierres saillantes), le frappa une première fois
ákíhílí ! Il fit huit morts. Il frappa mə́kŢ́mə́ŋgóná, ákíhílí ! Il fit huit
morts. Il frappa mə́kŢ́mə́ŋgóná, ábéndém ! Il fit neuf morts ! On s’écria :
‘’dziééé !!! Angoung Ndong on nous extermine !’’.
608. Angoung Ndong se retourna, bondit et se retrouva face-à-face avec
Atə̀ghl’AzŢ̀k fils d’Ebang Essep. Il fouilla du côté gauche puis du côté
droit, sortit un àŋgaƼŋ-zŢ̀k-mə̀kə́ná (énorme chaine en ivoire enroulée en
boule). Il détendit la chaine entre ses mains, un hibou chanta dans
l’arrière-case, un ndùk (oiseau de mauvais augure) chanta dans la cour,
un ŋgŢ̀fyŢƸ (autre oiseau de mauvais augure) fit quelque chose comme
chanter au milieu de la bouche d’Akoma Mba. Celui qu’on appelle
désormais Angoung Ndong fit quelque chose comme prendre àŋgaƼŋ-zŢ̀k
et le lancer sur Medang kpwũ̀lũṹ ṹ ́lũũ̀ ũ̀ ũ
̀ ̀ ! On vit Medang bondir, monter
dans les airs wóóóóŋ !
609. N’est-ce pas ?
610. Oui !
611. Un gros ŋgìt (fétiche malfaisant) tenaillait sa poitrine, un grand
couteau était planté entre les épaules de Medang. Le couteau produisait
des explosions telles des pétards twaaa ! twaa ! Medang monta wóóóóŋ !
Il alla tomber dans sa maison kindíŋ !
612. Medang se dit : ‘’Je ne vais pas mourir ici, je vois que ma mort est
proche, je vais mourir à Ovə̀ng-Mə̀ngàm’’.
613. N’est-ce pas ?
614. Oui !
615. Medang se roula et atterrit chez Angoung Bere Bifye Ndong
Oyane Aloumou, chez Endong et Mba.

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616. nyínə́ mə̀ wú yaljŋ, àŋgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ yə̀bìvẅṹ, ánŢ̀ŋyá édzóm dá
dʒyṹ àbṹ bòr’èndŢ́ŋ yà mbàà mbaƼ yə̀lə̀, ààbə́ yaƼ’áyə̀Ɂə̀ énìŋ òkárə́ óvàà,
édə̀ mə̀ táá nà ábŢ́ŋ ámə̀nə̀yá bŢ̀ àná mə̀ ŋgə́nə́ mínũ̀ kàɁà sílí mí tá yà ?
kə́ mə́ tâ váá ná yə̀ míí táá àŋgáŋ zŢ̀Ɂ àvə́ wà mə̀ də́ ónyúú, mə̀ sə́ fà kyṹƀ
mə̀ táá’ànə́ mà yə̀ wúwú. Yə̀ mbə̀ŋ éwŢ̀Ţ̀.
617. àŋgúŋ bə̀rə̀ àzáá bŢ̀ dzôm ànə́ ààlẅṹ éndŢ́ŋ àbə̀rá lẅṹṹ mbàà. ÀbŢ́
dzôm ànə́ bá tẅũ mə̀dàŋ ásùbáá dzúɁúlí. ÀbŢ̀ dzôm ànə́ ŋgúŋ bə̀rə̀ nyâ
tƑíɁṹ ŋkórə́ mvẅũ̀, àbèrè mə́dàŋ ńló áyó, ánŢ̀ŋ yá ŋkór’éƑṹɁṹ, àtẅṹnṹ
mə̀dàŋ tòlòòt ! kə́ mə́ dzó wə̀ náá, àŋgáŋ zŢ̀Ɂ ézáá sùlànə̀ mə́dàŋ bòrò
ònyùù, áwòlòt. Ènyí bá lẅṹ n(ə́)’áŋgúŋ bə̀rə̀ ábə̀rá nŢƼŋ ŋgàrə̀ mə̀kə́ná, ábŢ̀
náá mìn’ŋtə́ŋ zŢ̀Ɂ òkə̀ŋ yà ŋgìt. Nyí nə́ aƼ mə́dàŋ.
618. mə̀dàŋ nə́ máyə́bə́,
619. nyínə́ kə̀l’átŢ̀bə́ mvẅṹɁṹ àdzáá òtáɁà bə̀r ’átòŋ óŋgúŋ ndòŋ. Sə̀
óŋgúŋ ndóŋ ényâ lé, òbàŋgŢ̀m ndómá mbàà.

620. Záá ntŢ́ mímbə̀Ɂə̀ myá kə̀ lə́rànà nyə́


621. é mwánə́ tár’óbyàŋ ényə̀ byá lírànà nyə́

622. mímábə̀bə̀ ényə̀ má tŢ́b’ódzáŋ


623. mwánə́ tárə́ óvónó wà kárə́ mà lúɁ’émúú
624. dzí bó bə́sə̀ bá mə̀nə̀ wà dzáŋ ámə́ə́ŋlé.

625. yə̀ nnóm mə́lú́ Ɂú ényə̀ má tŢ́b’ódzáŋ


626. bòb á yén àkẅṹ bá kàrə̀ mà
627. wà mwá tár’óbyàŋ à Ƒũlə̀ə̀ évú’ò
628. à vírívír’òòò yoƼ kàŋ
629. òòòwé

630. àkẅṹ émyèn wà kárá mà lúɁ mbúú


631. dzé bó bə́sə̀ bá mə̀nə̀ wà dzáŋ
632. mà sílí wà mwá tár’óbyàŋ

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616. mə́ wú yaljŋ ! (je suis mort) leur dit-il. Angoung Ndong de la tribu
Yə̀bìvẅṹ a pris ce qui protège les descendants d’Endong et Mba, Mba-
Eyene. Il est actuellement à Ayə̀gé’Ening chez Okare Ovaa. Il a fait tout
cela et jusque-là je ne vous ai pas encore consulté. Qu’en pensez-vous de
tout çà? Ne voyez-vous pas àŋgaƼŋ-zŢ̀k-mə̀kə́ná qu’il a lancé sur moi ?!
Je n’ai plus de force, je sens que ma mort est proche. Est-ce là une bonne
situation ?
617. Angoung Bere Otse fit quelque chose comme appeler Endong, il
appela ensuite Mba. Ils prirent Medang, l’installèrent devant le corps-de-
garde. Angoung Bere prit un vieux mvẅũ̀ 170 et le posa sur la tête de
Medang, il prit un vieux cornet compte-gouttes èshṹhṹ, versa quelques
gouttes sur la tête de Medang toloot ! Je vous assure, les chaines qui le
tenaillaient glissèrent et tombèrent. Angoung Bere ramassa àŋgaƼŋ-zŢ̀k-
mə̀kə́ná, le couteau et le gros ŋgìt, les avala, puis appela Medang.
618. Mà yə́bə́ (je réponds) ! Répondit Medang.
619. Retourne tranquillement dans ton village, ne suis plus Angoung
Ndong, car ce n’est pas Angoung Ndong, c’est Obangom fils de Mba.

620. Qui accompagnez-vous avec tous ces bagages ?


621. C’est le fils de Tare Obiang que nous accompagnons.

622. Je vais vivre chez Mi Mese Ma Babe fils de Tare Ovono.


623. Fils de tare Ovono pourquoi ne viens-tu m’épouser cette année ?
624. Pourquoi tous tes proches disparaissent-ils ?

625. C’est le mari que j’ai épousé et dans le village duquel je vis
626. Les gens voient Akue et me disent,
627. Toi le fils de Tare Obiang dissimule ton Evu.
628. A Virivit t’en vas-tu ?
629. Oowéé !!! (Oui)

630. Akue ne parvient toujours pas à épouser, cette année.


631. Pourquoi tous tes proches disparaissent-ils ?
632. Je demande à toi fils de Tare Obiang,

170
Fétiche utilisé pour certains soins.

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633. wà líɁ mə́ tŢƼ ówáŋ yà mə̀lwàŋ


634. mə̀ sə́ kí álúɁ
635. éé, à vírívìr mə̀ ŋgə́n mà kə̀ mà dzə́ŋ dzə́ŋ

636. àkə́ŋ màná’òòò meƼ kə̀yá’òò


637. àvírívír’òòò ndə̀ ókə̀yá’òò

638. à nà mà yénə́ dzàm’á múmú ná


639. bə̀yá b’ábòɁó mbò bákúmà bə́rànà mà

640. bá sílí àbòɁó mbò náá


641. mbòmə̀ mvə́r y’ànə̀’èkì’ábə́ránà nyə́
642. vírívír’àsə́ kì’èkì’ábə̀ránà nyə́
643. dàvìt tə́Ɂə́ tẅí bí bə́rànà wà.

644. vírívír’àsə́ kì’èkì’ábə̀ránà nyə́


645. dàvìt tə́Ɂə́ tẅí bí bə́rànà wà.
646. mə́ yénə́ dzàm ó bòlòsŢ̀
647. bə́ŋgwàn’óbòlòsŢ̀ bə́ bá kàrə̀ mə̀ ná
648. vírívìr’òtáɁá lòt dzòɁòbó vá
649. mə̀ bə̀rá yénə́ dzámə́ mə̀ŋgáŋ
650. bə̀gwà bə́ yə́ mə́ŋgáŋ bá zə̀ lə́rànà mà
651. ntsàmə́ ndòŋ mbàà bá zə̀ lə́rànà mà

652. mè bèrá yénə́ dzám ézə̀ mə́bàŋ


653. bə̀ŋgŢ̀ bə́ yə́ mə́bàŋ’ébə́ bá bə̀Ɂə̀ mə̀ byôm

654. àlídyà tẅṹɁə́ ny’àfóná


655. à mə̀krìtà bə̀Ɂə̀yə́ nyə̀ mvə́t
656. ábṹṹ béésáá ébə̀ bá dzó náá

657. záá ntŢ́ mímbə̀Ɂə̀ myákə̀ lə́rànà nyə́


658. mí mə́sə̀ mábə̀bə̀ ényə̀ byá lə́rànà nyə́

659. àkẅṹ mwánə́ záŋ ényə̀ byá lə́rànà nyə́


660. nyínə́ mbòr’émyén ényə̀ byá lə́rànà nyə́
661. mìƑé vírívì’ényə̀ byá lə́rànà nyə́
662. ndə̀ mí mə́ mbŢ̀ m’àná kə̀ yén Ƒìrí
663. mə̀lŢ́ mə́ mbŢ̀ m’àná kə̀ wóɁ nnə̀ŋ

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633. Pourquoi me laisses-tu toute triste et toute maigre


634. Je ne suis pas mariée,
635. Hééé ! a Virivit je cherche toujours.

636. Akeng Mana, je m’en vais


637. Ha !! Virivit, t’en vas-tu vraiment ?

638. Mère, j’ai vu quelque chose du dans la contrée de


Moumou,
639. Les épouses d’Abogo Mbo désiraient me saluer,
640. Elles demandèrent à Abogo Mbo :
641. ‘’Est-il interdit d’embrasser un conteur de Mvet ?’’
642. ‘’Il n’est pas interdit d’embrasser Virivit’’.
643. ‘’Davit, présente ta poitrine pour qu’on t’enlace’’

644. ‘’Il n’est pas interdit d’embrasser Virivit’’


645. ‘’Davit (David), présente ta poitrine pour qu’on t’enlace’’
646. J’ai vu quelque chose à Bolosso (-Ville),
647. Ce sont les filles de Bolosso qui me disaient :
648. ‘’Virivit ne passe pas, dors ici’’ !

649. J’ai vu autre chose à Mengang,


650. Ce sont les filles de Mengang qui me raccompagnaient.
651. Ntsame Ndong Mba et le reste me raccompagnaient.

652. J’ai vu autre chose à Mə̀bàng,


653. Ce sont les filles de Mə̀bàng qui portaient mes effets.
654. ‘’Lydia prend son baluchon !’’
655. ‘’Macrita porte son Mvet (instrument) !’’
656. J’entendis alors leurs parents demander :
657. ‘’Qui raccompagnez-vous avec tous ces bagages?’’
658. ‘’C’est Mi Mese Ma Bebe que nous raccompagnons’’ !

659. C’est Akue fils de Zang que nous raccompagnons,


660. C’est l’homme lui-même que nous raccompagnons,
661. C’est Michié171 Virivit que nous raccompagnons.

662. Mes yeux ne verront plus ‘’chiri172’’


663. Mes oreilles n’entendront plus Nnə̀ŋ173

171
Michié : Monsieur
172
Chiri : chéri

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664. é mbò byá kúm’àwóɁ aƼ kə̀ yá’ò


665. ndə̀ ŋgín á mbòr’àsə́ mbə̀ŋ bá və́bànà nyə́
666. vírívìr’àsə́ kì àyṹ’ávə́bànà nyə́
667. àkə́ŋ mànà òlíɁ mə́ tŢ́Ţ́ ówáŋ yà mə̀lwàŋ
668. òlíɁ màkə̀ mà də́ŋ ndə́ŋ
669. à vírívír’òòò yoƼ kàŋ
670. òòòwé

671. mà kə̀ mà yə́bə̀ v’ànə̀ mwánə́ bə́tí !


672. àkə́ŋ màn’òòò yoƼ kàŋ!
673. òòòwéŋ

674. àkə́ŋ mànà wà líɁ m’òkór’òkór’ŋkàà ŋkà


675. ò ŋgá líɁ mə̀ kàɁà nnôm
676. à vírívír’òòò ndə̀ kàŋ
677. òòòwéŋ

678. bò bá kə̀ bá sə̀lə̀


679. wà àkẅṹ wà mwánə́ tàr’óbyàŋ ò Ƒũlə̀yə̀ èvú
680. à mí m’ábə̀b’òòò yoƼ kàŋ
681. òòòwé

682. bò bá kə̀ bá sə̀lə̀


683. wà mwánə̀’óvónó mwáŋgwán’ófùlà
684. wà líɁ m’òkór’òkór’ŋkàà ŋkà
685. mə̀ ŋgáɁánə́ kàɁà dzí
686. mwáŋgwán ásóɁ’òòò yoƼ kàŋ
687. òòòwé

688. bò bá kə̀ bá sə̀lə̀


689. wà àkẅṹ wà mwánə́ tàr’óbyàŋ ò Ƒũlə̀yə̀ èvú
690. á nán ndə̀ ŋgín á mbòr’àsə́ mbə̀ŋ bá və́bànà nyə́
691. à vírívír’òòò yoƼ kàŋ
692. òòòwé!

693. ábŢ̀bə́dzaljŋ dzàm’ésə̀ mvṹ və̀’anə́


694. mə̀lŢ́ mə́ bṹṹyə́!
695. mə́ bṹṹyə́ mvə́t.

173
Nnəŋ : tige de bambou raphia. C’est une représentation du Mvet

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664. Celui que nous souhaitions écouter s’en va


665. N’est-il pas bien de sympathiser avec un étranger ?!
666. Il n’est pas difficile de sympathiser avec Virivit.
667. Akeng-Mana me laisse toute triste, toute maigre,
668. Il me laisse en train de papillonner.
669. Ha ! Virivit, t’en vas-tu ?!
670. Ooowéé !

671. Je réponds à ce moment là comme un Béti !!!

672. Akeng-Mana t’en vas-tu?


673. Oooowééé!!

674. Akeng-Mana tu me laisses toute maigre, toute


squelettique,
675. Tu me laisses sans mari ?
676. Ha ! Virivit es-tu donc parti ?!
677. Oooowééé !!!

678. Celui à qui tout le monde fait signe,


679. toi Akue, toi, fils de Tare Obiang dissimule ton Evu
(génie).
680. Ah ! Mi Ma Bebe t’en vas-tu ?
681. Oooowééé !!!

682. Celui à qui tout le monde fait signe,


683. Toi, fils d’Ovono, neveu d’Ofula,
684. Tu me laisses toute maigre, toute squelettique,
685. Je n’ai pas encore mangé,
686. Neveu d’Assok, t’en vas-tu ?
687. Ooowééé !!

688. Celui à qui tout le monde fait signe,


689. Toi Akue, toi fils de Tare Obiang dissimule ton Evu,
690. Il n’est pas facile de se séparer d’un étranger.
691. Ah ! Virivit t’en vas-tu ?
692. Ooowééé !!!

693. Mes frères, il n’ya rien de plus agréable !


694. . Que les oreilles qui écoutent !
695. . Qui écoutent le Mvet !

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BIOGRAPHIE SOMMAIRE DU CONTEUR

Les informations ci-dessous ont été collectées grâce à l’aimable


collaboration de Simon Pierre Obiang Akue (neveu d'Akue Obiang), et
Marie France Andeme Allogho (Nièce d’Akue Obiang). Qu’ils trouvent
ici, une fois de plus, toute notre gratitude.

David Akue Obiang Nsuru dit Akue Obiang Mbega, dit Virivit
est né à Mekom174 dans les Années 1910175. Fils de Akue Nsuru (village
Mekom, tribu Ebaa) et de Bitomo (village Nkoo, tribu Essangui).
Il n’a jamais été scolarisé et encore moins baptisé. Il portait un
prénom chrétien, on disait qu’il était protestant mais personne ne l’a
jamais vu à l’Eglise.
Très jeune, (environ vingt ans), il contractera la lèpre. Son état de
santé entrainera sa mise en quarantaine à l’hôpital d’Evin-Ossi en Guinée
Equatoriale, structure hospitalière rurale spécialisée dans le traitement de
la lèpre.
C’est durant son ‘’exil médical’’ en Guinée Equatorial qu’il
rencontrera ou du moins retrouvera ‘’son frère’’ 176 Edou Ada, grand
maître diseur de Mvet venu pour sa part accompagner son épouse, elle
aussi touchée par la lèpre. Ces retrouvailles en ‘’terre étrangère’’
conjugués à leur ‘’mise en quarantaine’’ commune, nouera une profonde
complicité entre les deux frères. Akue Obiang deviendra très rapidement
le principal assistant et le disciple d’Edou Ada, un conteur qui, par son
Mvet, apportait réconfort, espoir et chaleur à ce village-hôpital dont les
habitants, à cause de leur état de santé, avaient été mis en marge de la
société, éloignés de leurs familles, de leurs villages, de leurs tribus
respectives.

Après une rémission totale, et alors qu’il est âgé d’une


quarantaine d’années environ, il réintégrera son village. Il conservera

174
Ce village se situait à quelques heures de marche du village Awoua (environ une
quarantaine de kilomètres de la ville d’Oyem (Nord Gabon), sur la national menant
au Cameroun.)
175
Ses proches parents ne connaissent pas sa date de naissance exacte. Ils affirment
en revanche qu’à sa mort, en 1985, il avait un âge compris approximativement entre
75 et 80 ans.
176
Edou Ada et Akue Obiang sont frères, car ils sont issus non seulement de la
même tribu (Ebaa) mais aussi quasiment du même village, Kono (le village d’Edou
Ada), et Mekôm (le village d’Akue Obiang) ne sont séparés que de quelques
kilomètres. On retrouve d’ailleurs les mêmes clans dans les deux villages.

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néanmoins des séquelles de la maladie et notamment une quasi-paralysie


de ses doigts. Certains disent que la maladie a certes paralysé ses doigts,
mais qu’elle les a rendu fins afin qu’ils puissent mieux embrasser les
cordes de son mvet. C’est d’ailleurs cette paralysie qui donnait à son jeu
de Mvet cette touche très atypique qu’on lui connaîssait : du ‘’Mvet
cassé’’ comme le dit Biyogo.
De retour dans son village, il prendra une épouse, et reprendra
une vie normale auprès des siens : activités champêtres, culture du cacao
etc. Il avait surtout un don pour la chasse, était d’une adresse
remarquable avec son fusil de chasse. Il tendait aussi des pièges.
Deux déménagements conduiront sa famille (clan)
successivement de Mekôm à Nkok-Essi (ŋkŢ̀Ɂ-ésí), puis de Nkok-Essi au
village Awoua, sur la route nationale menant au Cameroun.
Ce n’est qu’à la mort d’Edou Ada que démarrera
‘’officiellement’’ sa carrière de ‘’faiseur’’ de Mvet.
A travers ses premières épopées, le public découvrira un conteur
‘’maigrelet177’’, a priori chétif, mais dont la voix était si rauque et si
puissante qu’elle maintenait l’auditoire en éveil. Un joueur de Mvet qui
manipulait son instrument avec une extrême agilité malgré son handicap.
Un Mvet qui bourdonnait quasiment, tant ses cordes étant pincées avec
une extrême rapidité. A l’entendre jouer, on croyait entendre plusieurs
joueurs concomitamment : d’où l’expression fulabobomo
(démultiplication du jeu). Mais on découvre surtout un développement à
l’extrême du style de Mvet d’Edou Ada : un Mvet captivant de par son
caractère pédagogique et humoristique. Un Mvet moderne traitant des
sujets d’actualité. Engóng n’est plus un pays ‘’imaginaire’’ peuplé
d’immortels. C’est le village dans lequel se produisait le Mvet (Conteur)
qui devenait lui-même Engóng, ses habitants étant souvent pris en
exemples pour illustrer le récit. Un Mvet dans lequel l’auditoire
participait largement au récit étant sans cesse pris à témoin. Un Mvet
dans lequel l’auditoire devient immortel. Son Mvet ressemblait à un
véritable ‘’toc show’’ dans lequel le conteur et l’auditoire se mêlaient
aux personnages du récit.
L’espoir, le réconfort, la chaleur et la joie de vivre qu’Edou Ada
apportait aux lépreux d’Evin-Ossi, Akue-Obiang, ‘’le lépreux survivant
d’Evin-Ossi’’, les a propagés au reste du monde.

177
C’est l’un des sobriquets qu’Akue Obiang se donnait.

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L’auditoire découvre un fin philosophe comique, un vieillard


débordant de jeunesse, un personnage énigmatique et surtout
charismatique. Les femmes découvrent un fin poète, un séducteur qui
chante l’amour et la femme.
Au sommet de son art, Akue abandonna sa plantation de cacao et
fit du Mvet son activité principale. Celle-ci lui permettra d’épouser quatre
femmes :
- Eyono Angounou dit òkə́Ɂ zŢɁ ‘’le gourdin de l’éléphant’’ : c’est
son épouse principale (Ekoma mina). Elle vit toujours aujourd’hui à
Awoua.
- Okomo Mbega Ossa dit akúm ésə́ ḿbíí ‘’la richesse ne fuit pas’’.
Akue Obiang l’a hérité de l’un de ses ‘’pères’’. Elle vit toujours
aujourd’hui à Awoua.
- Mengue M’Essono. De la tribu Effack et du village Assok seng.
Elle n’est plus en vie aujourd’hui.
- Zang, nous avons très peu d’informations sur elle. On sait juste
qu’elle est décédée quelques années après la mort d’Akue Obiang.

Dans la famille d’Akue Obiang, le Mvet était un sujet tabou. Ses


proches pensaient, à tort ou à raison, que son succès était inhérent au
sacrifice préalable de son frère et maître Edou Ada. Son talent et sa
popularité étaient de ce point de vue très mal vus et très mal vécus au sein
de sa famille. Du coup, personne dans son entourage immédiat ne
souhaitait prendre le flambeau. Akue Obiang formera tout de même un
jeune joueur : Otogho Bekaa. En lui, Virivit verra un potentiel
successeur, et en lui il fondera tous ses espoirs. Le jeune Otogho
décèdera malheureusement quelques années avant son maître.
Jusqu’à la fin de sa vie, trouver un autre héritier restera, à juste
titre, une constante préoccupation. Mais qui sait, peut-être nous
reviendra-t-il un jour sous une forme ou une autre du pays des morts,
comme Akoma Mba est revenu à Engong sous l’identité d’Angoung
Ndong, selon le récit qu’il nous a lui-même laissé et que nous traduisons
ici.
Akue Virivit s’éteindra en octobre 1985 à Awoua. Les conditions
dans lesquelles il meurt restent à ce jour, mystérieuses et secrètes. Aucun
de ses proches n’accepte un tant soit peu de les évoquer. Il meurt en ne
laissant ni enfant, ni disciple. Son art savant est donc resté defunt.
Aujourd’hui, ce sont ses neveux Simon Pierre Obiang Akue et
Sylvain Bengono B’Emvo qui s’occupent de ses veuves et administrent
ses biens.
Le Mvet de Virivit est sorti du simple cadre du corps-de-garde et
s’est exporté. Son Mvet le conduira au Nigéria, en France et en
Roumanie, sans compter les nombreux voyages à travers les pays

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frontaliers du Gabon (le Cameroun et la Guinée Equatoriale). Tout le


monde était friand de la vie, de la sagesse et de la bonne humeur qui
émanaient de ce ‘’jeune vieillard’’. Akue avait été facsiné par les
nouvelles technologies de l’information et de communication, commes
elles de lui. Il passait et passe toujours à la télé, à la radio, et aujourd’hui
il est sur internet où il chante en duo avec de jeunes rappeurs. Les
chercheurs 178 allaient chez lui acquérir un peu de sa science. Des
journalistes et des particuliers ont collecté ses récits. De lui, on dispose
aujourd’hui au moins cinq récits, disponibles sur bandes magnétiques et
sur des supports numérisés 179 . Biyogo mentionne pour sa part Abyè,
Byang-douma, Nseng ndama, eyele koss, bouloungou (Akok-Ekyèi-
Ndong) et ‘’la muse de la discorde’’ (Biyogo, 2002, p. 220).
Dans le texte que nous venons de transcrire, Virivit dit : ‘’Akue a
joué du Mvet partout dans le monde mais ‘’UN JOUR….’’ Ce jour-là
arrivera, le jour de sa mort. Ce jour-là ne manquera pas d’arriver.’’
(p.183). Ce que Virivit ne nous a pas dit en revanche, c’est qu’UN
JOUR… il renaîtrait sur du papier et apportera pour l’éternité, aux
lecteurs du monde entier, l’espoir, le réconfort, la chaleur, la vie et la joie
de vivre qu’Edou Ada apportait aux lépreux d’Evin-Ossi.

Figure 1 Le maître et son disciple en concert

Akue Obiang Edou Ada

178
Bonaventure Mvé Ondo (Philosophe Gabonais) nous a raconté, en des termes très
élogieux, sa formidable rencontre avec Akue Obiang. Il s’était rendu dans son
village, et se sont revu à Libreville quelques mois avant le décès d’Akue Obiang.
179
Un projet lancé par sa famille et auquel nous apportons notre pleine participation,
vise à regrouper l’ensemble de ces textes en une ‘’discographie’’, à les protéger, et à
y réaliser un travail similaire à celui que nous venons d’effectuer.

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RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

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332
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INDEX DES ONOMATOPEES ET IDEOPHONES UTILISES.

A
á ŋgbìɁ, Poser lourdement un objet 212
á sáláààààt, être debout en ayant l'air hébété.138
ábyûú, Exterminer, extermination, vider completement.182
ádzə̀ə̀ŋlə̀, s'asseoir confortablement 94, 108
ádzòòò
dzòòò, s'asseoire délicatement.290
ádzós, couper d'un trait. 188
ádzúɁúlí
dzúɁúlí, S'asseoir lourdement. L'ideophone est utilisé lorsqu'on s'asseois par lacitude ou
par desarroi.176, 290, 306
áfə̀ə́ə́ə́ŋ, 136
áfəƼƼŋ
fəƼŋ, s'asseoir délicatement, se déplacer furtivement 254
Àkə́Ɂə́lə́, marquer un arrêt sec. Donner un coup sec. 68
álŢ́rə́tŢ́
lŢ́rə́tŢ́, utilisé pour exprimer l’action de remplir à ras bord (un bocal, un lieu)254
álə̀ə̀, se pencher lentement. L'idéophone vient certainement du verbe áləbƸ ə̀ ''être penché", se
pencher 82
ámàràɁ
màràɁ, d'un noir ou d'une obscurité totale (la nuit est noire màraɁ)270
ámə́ə́ŋglé, 108
ámə́ə́ŋlé
mə́ə́ŋlé, pousser un grand cri. Dans d’autres contextes il signifie ’tout vider’’, tout enlever,
anéantir totalement. Il comporte une forme diminutive : mə́ŋ.208, 250, 251, 324
ámgbũɁ, poser des objets rigides lié en tas ou en fagot.( un fagot de bois, un tas d'os, etc.).
casser un objet en le laissant négligemment tomber.182
ámùk
mùk, éclairer spontanément. L'éclaire jaillira ámùk!270

333
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ánə̀t, Explosion, ouverture brusque d’une chose immatérielle (explosion d’une guerre, d’une
richesse); Diminutif: nə̀t. 56, 57, 200, 206, 224, 225, 290, 314
aƼƼníŋíìììŋ, cri de désolation ou de compassion.68
áŋgŢ̀Ɂ, poser un acte ostensiblement 138
áŋgə́ə́ŋ, idéophone utilisé pour désigner l'action d'illuminer ou d'aérer un espace obscure, clos
ou encombré. (lorsque le jour se lève, ou lorsqu'on ouvre des volets) 248, 260
áŋgə̀Ɂèlèŋgə̀,
áŋgə̀Ɂə̀lə̀ŋgə̀, démarche robotique entrainant un balancement de la tête.68, 186
áŋgìììɁ, jeter lourdement un gros objet non rigide.176
ásàlâàààn, avoir l'air hébété 68
átà, renvoie à un processus complet. La nuit est tombée átà (elle est complètement tombée)
90, 91, 92, 93, 146, 192, 248
átə̀ŋ, poser délicatement un objet rigide 206, 232, 234, 235
átsŢ́Ţ́ŋ, regarder attentivement, observer avec dicernement 180
átsŢ́ŋ tsŢ́ŋ, regarder de manière fixe. 298
àtsííín, pousser avec difficulté un objet à même le sol. Avancer avec difficulté. L’idéophone
vient certainement du verbe átsíní pousser’’ 94
átù, 257, 258
átùù
tùù, asseoire ou s'asseoire brutalement, souvent par dépit.268, 258, 259
átẅìíííƀ, frapper violement. 182
ávààŋ, accomplir vaillamment un acte. Sortir vaillamment, marcher vaillamment, se lever
vaillamment 72
ávŢ́Ţ́ŋ
vŢ́Ţ́ŋ, remplir à ras bord, emplir totalement. 246
ávép
vép, sortir, faire sortir busquement, violement. 278
ávwás, emplir 196
ávyuƼ
vyuƼ, utilisé pour qualifier un objet noir. 314, 315
áwás
wás, enlever facilement. 270
áwŢ́bə́làààààn, qualifie un objet prohéminent et crochu 140
áwòlòòòòt, tirer un objet longiforme de grande taille 140
áwòlòt, tirer un objet longiforme de petite taille. 182, 204, 324

334
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áwòò, action de verser une grande quantité de liquide d'un trait, ou de se déporter rapidement
seul ou en masse. 306, 308
áwút, 194
Onomatopée renvoyant au fait de serrer un noeud wut
áyə́ŋ
yə́ŋ, marcher furtivement se déplacer en flottant ou en planant. L'idéophone vient
certainement du verbe áyəƸŋ ''flotter'' 246, 291
áyìììììt, pincer, piquer délicatement. 140
áyìlìììt, introduire délicatement 94
ázìɁìlì, avoir l'air abrupte. 204

B
baƼƼ, action de battre les cartes 74
bèè, bruit produit par un objet plat jeté lourdement sur le sol ou frappé sur une surface plane.
(lorsqu’on frappe par exemple une planche sur l’eau) 50, 90, 96, 104, 248, 270, 282, 322
bíbíbííí, se jeter violement à terre. 124
bíɁílíbí, marcher de manière robotique 198
brrùúúúú
prrùúúúú, ouvrir brusquement une porte. Entrer brusquement. 264
bùrùɁ, faire silence 138, 176, 212, 254
byûúúúú, exterminé. 290, 291

D
dzáááŋ, exterminer, l'onomatopée vient du verbe ádzâŋ ''disparaître''. on dira borə dzááŋ ''les
gen ont tous disparu''. 290, 291
dzə̀ə̀ə̀, 140, 146
dzə̀ə̀ə̀ə̀, s'asseoir, se poser, poser délicatement.194
dzìì, 232, 260
dzòò, 100
dzòòò, 248
dzòwà, voler à grands coups d'aile. 290
dzúɁúlí, cf. ádzúƢúlí 56, 140, 180, 182, 194, 278, 279, 318, 324

335
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Ə
ə́ŋəljljəlj, interjection de méfiance. 186

F
fəƼə́ə́ŋ,
fəƼŋ, Cf. áfəƼŋ. 62, 186, 194
renvoie au fait de se relever, se déplacer furtivement (en glissant pratiquement), ou de
s’éclipser, 195.
fuƼùùm, éclat produit par un objet blanc. L’idéophone vient du nominal mfûm ''blanc''.
74
fyaƼŋ fyaƼŋ, piaffement 200

K
kààààà, gratter longuement (lorsqu'on prélève une écorce par exemple). 192
kaƼɁ, interjection exprimant un ras le bol. 58
kìlììììt, introduire péniblement mais avec force un objet. 184
kìndíŋ, tomber de très haut. Tomber lourdement, puis rebondir 316, 322
kò, 186
kòòòt, onomatopée renvoyant à l'ouverture d'une fermeture éclaire. 256
kpà, monter rapidement (dans un véhicule par exemple)182, 183
kpàkáàààà,
kpàkàààààà, bruit émis par un dérailleur. renvoie à l'action de se déplacer à bicyclette
100, 184, 186
kpáɁálṹ, jeter une pièce de monnaie de manière insignifiante. 168
kpê, Action d’atteindre un obstacle infranchissable. bruit de deux objet entrant en collision
320, 321
kpèè, casser un objet oviforme et plein 88, 118, 119, 194, 234, 312
kpũlṹṹṹlũũũ, bruit produit par des maillons de chaines s'entrechoquant. 322
KpṹɁṹlũ, bruit émis par une pièce de monnaie jettée de manière insignifiante 102
kpò, 184
kpòò.
ákpòò, bruit de pas. 230, 232
kùùùm, tomber lourdement. 318
Kwṹṹṹ, onomatopée renvoyant au son d'un sifflet. 198, 199

336
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L
láàààààà, 138,
lŢŢ,Ƹ 262,
lŢƸŢ̀, 200
lŢ́Ţ́Ţ́Ţ̀Ţ̀, emplir un lieu. 87, 88
lŢ̀Ţ̀Ţ̀Ţ̀t, 138
lŢ́Ţ́Ţ́ŋ, 180
lŢ́ŋgŢ̀m, plein. 260
lŢ́rŢ́tŢ́,. 87, 88
lŢ́rə́tŢ́, idéophone utilisé pour exprimer l’action de remplir (un bocal, un lieu)222
lìgì, se déplacer en re roulant 190

M
màààn, terminer. L'onomatopée vient du verbe ámànà ''finir'' 201, 202, 290, 291
mə́ə́ŋlé, cf ámə́ə́ŋlé. 76, 223, 321
mgbééèès, idéophone désignant un objet raide sortant de manière proéminente et
brusque. (un Bâton sortant de l’eau) 52
mvàm’ááá, être assis ostensiblement. 116
mvùtááá
mvùrááá, être assis sur un support moelleux ou confortablement. L'idéophone vient de
l'adjectif mvùt ''moelleux. 260
myààà, disperser, se dispercer 234
myoƼŋ, 249, 250
myòòɁ, Action d'avaler un objet matériel ou immatériel. 186

N
ndaƼn, ouvrir grand, déchirer 86
ndŢƼm, Idéophone désignant un objet raide sortant de manière proéminente et progressive.

(une bosse, le nez de Pinocchio). 270


ndònáááá, avoir les yeux grand ouvert. 180
nə̀t, ouvrir, faire éclater, écarter 274
ngə̀ŋ, 61, 62

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ngə̀ŋ ngə̀ŋ, représentation de la luminescence émise par un objet luisant ou translucide.
(brillance du diamant par exemple) 62
Ţ̀bŢ́Ɂ, 248
ŋgŢ
ŋgə̀bə́, action d'avaler un liquide. 80
ŋgə́ə́ə́ŋ, cf. áŋgə́ə́ŋ. 198, 199, 306, 307
ŋgə́ə́ŋ, 88, 118, 234, 246, 247, 259
ŋgə̀ə̀Ɂ, tenir un gros objet. être victime d'une affaire embarrassante. 118
ŋgìrìŋgâ, rebondir. 96, 98
ŋgòbòdzàbàŋgìbìŋgò, onomatopée reproduisant un bruit de pas précipité. On y reconnait
l'idéophone bíŋgŢ́ qui renvoie au fait de s'en aller définitivement. 212
ŋŋŋ́ŋ́, oui! 194

O
ón’átòááá, 116
Ówùùùùùùù
wùùùùùùù, 274

P
pà, 74, 90, 100, 104
pàà pâàà, action de compter de l'argent, ou de battre des cartes. 318
prùúúú, cf. Brùúu. 194

R
rə̀Əə̀rə̀Əə̀, 134
rrrrrr, 138
rrrrrrr, se déplacer rapidement, effectuer rapidement une action.136

S
səƸə̀ə̀ə̀ŋ, avoir entre les bras un énorme objet ou une grande affaire. 194
sììŋ, tomber lourdement. 316

T
tṹṹṹƀ, donner un coup sec entrainant une production d'étincelles. 289

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tə̀ŋ, marcher en titubant. 312
tídíí, 62
tídííí, 120
Tíríí, cri de désolation ou de regret nostalgique. 62
tsíbí tsìbì tsíp, gigotter. 306
tsììs, 140, 248
tsíŋ, 295, 296.
tsìs, poser pied à terre, se poser.58, 198
TƑƑumúk : bruit de pas dans une rivière profonde (niveau genoux), ou d’un objet lourd
tombant dans une rivière
tƑùmúk: bruit de pas dans une rivière moyenne, (ni eau milieu de mollet), ou d’un objet mo en
tombant dans une rivière.
Tsamák (tŢmŢ́k) : Bruit de pas dans une un ruisseau (niveau des chevilles), ou d’un objet lé er
tùùtúùùùùt, onomatopée reproduisant le bruit d'un gros klaxon. 264

U
úm, interjection de méfiance 220, 222

V
vŢƸŢ̀Ţ̀
vŢƸ, emplir progressivement 248
vyŢ́Ţ̀Ţ̀Ţ̀Ţ̀,
vyòòòòò, 144,
vyŢ̀Ţ̀Ţ̀Ţ̀, 87, 88
former un cercle ou un attroupement: l'allongement du [Ţ] dépend du temps mis pour le
regroupement. 136
vũũƀ, Se se redresser brusquement. 252
vùp, se lever brusquement 96, 100, 104, 106, 108, 216
vwáààààs, 222
vwááás, 137, 138
vwáás222
vwás, vwáás, remplir à ras-bord. l'allongement du a dépend du temps de remplissage.216
vẅìƀ, bruit de froissement produit par le frottement de papier (lorsqu’on compte l’argent ou
lorsqu’on feuillette un livre) 96

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W
wòlòt, cf áwolot. 108
wòò, 84, 86, 92, 98, 100, 102, 106, 274, 282
wòòò, action de verser, ou de se déporter rapidement seul ou en masse. 76, 94, 98, 144,
188, 242, 248
wóóóŋ,. 96, 100, 182, 204, 284, 322
wóóóóŋ, se déplacer rapidement. Le plus souvent par voie aérienne. L’allongement du [o]
dépend de la distance à parcourir 192, 321
wòs, onomatopée renvoyant à l'action d'introduire de jeter négligemment un objet dans un
contenant. 128, 270
wòɁ, Onomatopée renvoyant à un objet arraché violement 52, 216, 258
Wûs, expression de mépris. 306

Y
yə́ŋ, objet flottant. 162, 164, 198, 245, 246, 289, 290

Z
zùɁ, poser un objet lourd 192

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PERSONNAGES CITES

Abessolo Mingo-Mi-Ndong de la tribu y’Etóm (tribu des grandes chenilles jaunes)


en pays des morts.
Abumu-Kang-Mvele, grand homme de la tribu Essàngoljm (tribu des porc-épic) en
pays des morts.
Akok-Ekyè Ndong de la tribu Yememvengan: chef de guerre d'Okẅign.
Akoma Mba
Obangom Ndoma Mba
La grosse martite qui contient les descendants d'Endong et Mba
Kuramebèè, fils de Mba Evini Ekang
Esi'ébaha melo (les cheveux accrochés aux oreilles)
Ekoko-Nsong (Le bec prohéminent)
Esè'édzoho mewoo (le bosquet qui entrave le chemin)
Angoung Ndong Obama
Nseme-dzing Bella (le péché aime Bella Mindzi)
Mborzok Bella
Ayamakura, Nnomengwane Yemmimbii
Biyang Bi Mba.
C'est le chef d'Engong. il gère le pouvoir politique et une partie du pouvoir
mystique.
Akouvare-Meyong de la tribu Ebàsə́ə́, tribu des tailleurs de lianes épineuses: chef
de guerre d'okẅign.
Angone Endong Oyono
Akone-Endaha, à ndáhá bə́kón, àndáhá émŢ̀: celui qui a un pied chez les vivants,
un pied chez les morts.
Nljkoljm ńtə̀hə̀ bikyũ̀gn, le soufflet qui ramollit le fer , fils d'Ofo-Oyang Assoumou.
Craint par les fantômes, redouté par les sorciers.
Le fantôme cruel qui emballe le courage dans des ballots.
Le gendre de la tribu Essankpele.
Kómó-kómó ovôn nkàrə məngùmá (La hache robuste qui terrasse les Okoumés).
Celui pour qui toutes les veuves d'Engong réchauffent les fougères.

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NgŢ́vina, le gouverneur, le maire d'Engong.
C'est le frère de Medang et de Medza.
Angoung Bere
Angoung-Bere Mba
Angoung-Bere Otse
Angoung-Bere Bifie, le calao perché qui vient au nouvelles
Ndong Oyane-Aloum, le neveu des Pygmées du village Ndùm-NgŢ̀m,
fils de Bə̀ŋgyũ̀hũ̀ Bə́tsaljmə́ duljmalj, les tisserands qui ont désertés le nid.
On dit qu'il s'appellerait également Ayangoumou et serait un chef spirituel à
Okẅign.
C'est lui le grand prètre d'Engong. Il détient le pouvoir mystique et spirituel des
descendants d'Endong, Mba, Mba Eyene Mintsa.
Asengone-Moura Ndong tribu Yə̀bibàà village Nsáh-Bíbùràra chez Nkogho Ondo
Minko.
C'est l'épouse d'Ondo Mba et la ''mère'' d'Engbang Ondo.
Asseng Ndong Minko Mi Obiang de la tribu Omə́n.
Chef du Village Meseng ma vora nténg. C'est le seul chef d'okẅign a avoir refusé
l'autorité d'Angoung Ndong. Il le fit par amour pour sa femme, originaire
d'Engong.
Assok Okare-Ova: fils ainé d'Okare Ova, village Ayeghe Ening.
Atoubissap Ondo : tribu y’Engome, village Nsáh-Ńtwá, C’est la dernière épouse
d’Akoma.
Awobiwele du village Mbir’AyŢ̀ng chez Essono Amvaa, c'est l'épouse de Medang,
la mère de Ze Medang.
Awountougou Mba
Abyéré-Mam Mba
Awountougou Minkúú
C'est le joueur de nku d'Engong (monoxyle à fente, tambour d'appel).
L'instrument à partir duquel il transmet les messages se nomme mə̀kì mə́ bòt ''le
sang des hommes.
Beka Be Oyono
Beka Be Oyono Ekang Nna Mengome.

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La chenille venimeuse qu’Oyono fils d’Ekang engendra.
La feuille qui ne tarde jamais à se déchirer.
Mə̀lànglang-Mbé (qui change dangereusement de couleur), neveu d’Aking-Obout
chez Endamane Ndong.
Beka est l'initiateur du projet Bikalik, une route devant relier Engong à Okẅign.
Il vit au Carrefour-Bekon, ceux qui travaillent sur son chantier ressemblent à des
zombis.
Bella Mindzi
Bella Mindzi Mi Ndong Obama, tribu Esangom, Village Eshèlè Mekora. C'est la
mère d'Akoma et d'Ondo Mba, l'épouse de mba Evini Ekang.
Eko-Nduhu de la tribu Miljnduljh (tribu des grands oiseaux de mauvais augure) au
pays des morts.
Ekong-Boro Etouang Medang Nfulu Engbang: c'est la fille de Medang et l'épouse
d'Asseng Ndong Minko.
Endong Oyono: fils d'Oyono Ekang Nna, le père d'Angone Endong, Medang et
Medza.

Enese-Bekono de la tribu Bində̀ng (tribu des plumes) en pays des morts.


Engbang Mba: l'un des frère d'Akoma Mba.
Engbang Ondo
Beko-Ondo
BibŢ̀Ţ́ (tout est pourri), neveu de Nkol-Minsùn,
Minkibi (l'indomptable)
Oboman-Metsing (celui qui fait le tour de la loi).
Nkór'ńtómá, le vieux bouc énervé Engóng-ZŢ̀k-Mə̀ngàm que nul ne peut calmer.
Ndə́ng-Ndə̀ng (celui qui se balance) qui est neveu de Bikát chez Elo Avaa
Nnang-Ondo
Ze Ebere Nkuh óvəŋ (la panthère perchée sur le tronc de l’arbre Oveng)
Alen Kwaranə mintŢng (le palmier qui croise ses rameaux) fils d'Ondo Mba
Nnang Okele Ekum ya Mengaa ( Nnang perché sur une souche d’arbre attend, le
fusil en main).
Il est le chef de l'armée à Engong. C'est lui qui veille sur Engong la nuit,
Ndoutoume Nfoulou prenant le relais le jour.

343
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Enoumou-Nouma Mba de la tribu Essangboo (la tribu de la sorcellerie) de Nsak-
Menui Ekpaha-Ondo: chef de guerre d'Okẅign.
Eteheye Nkoum Ndong de la tribu Yebingong, la tribu du fer: homme d'Okẅign.
Etouang Mba
Etouang prêtre.
Neveu de la tribu Yemene du village Zwa Meyong Bengo be Ada, fils de Mba
Evini Ekang. C'est le jeune frère d'Akoma.
Etounga vomit la cruoté, emballe le courage dans les ballots.
Devenu pasteur, il organisa un tournoi de poker au sein de sa paroisse.
Kulu-Kulu de la tribu Bìyàssí: Homme d'Okẅign.
Mba
Mba Evini Ekang Nna Mengom
Mba Ademe Eyene c'est le père d'Akoma.
Mbə̀ng Ondo Minko: Tribu Menen, village Nlé dzop, quartier Mekorandzong.
Il enseigna l'Evangile à Etoung Mba.
Medang
Medang Boro
Medang Endong Oyono
Akomezok Endong Oyono
Ateghel'azok fils d'Ebeng Essep
Angbakpègn, le martin pêcheur vif qui enlève carpes, sardines et petites crevettes
de la rivière asséchée.
La vielle pirogue qui fait traverser le fleuve Mengang aux descandants de Zoho
Obiang.
Òbút, la toiture qui couvre Engong
Il est le frère me Medza et de Angone Zok; le père de Ze Medang. C'est lui qui
prendra le pouvoir à Engong à la ''mort'' d'Akoma.
Medza Etouang
Fils d'Etouang Mba. c'est lui qui supervisait le tournoi de poker organisé par son
père.
Medza M’otougou,
Medza M’otougou Endong Oyono
Atsiljng-éshũ̀mṹ, Evwàr-bekẅili, Le noeud serré que nul ne peut défaire, époux de

344
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Minso Mi Ngwan’Owono,
Medza est le neveu d’Assok-Olong chez Mengame Eyegue.
Evuvẅè burugu Myiong, le calme imperturbable.
C'est le frère d'angone Endong et de Medang Boro. Il est le richissime banquier
d'Engong.
Mekomezogho M’Evouna de la tribu Yémveng: chef de guerre d'Okẅign. Medang
lui coupa un bras pour s'emparer de l'un de ses bracelets d'ivoire.
Melene Me Ndong-Obama de la tribu Abaljkuljm: homme d'Okẅign.
Metomelorogotho de la tribu Angùma (tribu des Okoumé). Il a des bras aussi gros
que des troncs de fromager. C'est lui qui jouait l'énorme tambour qui réveillait les
soldat tués dans le camps d'Angoung Ndong lors de l'invasion d'Engong.
Mfoulou
Mfoulou Engbang Meye, du clan Meye M'Ango.
Le ''père'' de Ndoutoume Nfoulou.
Mve Mba: L'un de frères d'Akoma. C'est lui qui remplacera Etouang Mba au poste
de chef de cabinet.
Ndong Obama Eyegue de la tribu Yə̀bìvẅṹ: Pseudo père d'Angoung Ndong.
Ndoutoume Mfoulou
Də́bə̀lə̀ mfùl'éngbang, le diable de Mfoulou Engbang.
Celui qui jette les justes dans les flammes et écarte les chrétiens du droit chemin.
Meloub'antok, le tumultueux bouillonnement. Le bouillonnement qui cuit
ignames et taros.
Endengle ndok, la soupe légère d'odika, de l'eau en dessous, les crabes et les
crevettes nagent sur les rives de la sauce.
Ntuk ḿfyũƼŋ, la vieille couverture de père mfoulou qui éberge tiques et puces. Si
tu n'es cruel et courageux tu ne peux la porter autour de tes reins plus d'une demi
heure sans te gratter le cul comme un termite.
La vieille croûte d'arachide, "qu'on aime qu'on n'aime pas, à tous je laisse en
bouche un goût aussi agréable que l'huile de Zangmelima".
Ozezek, le petit ananas fils d'Etouang, qui est si suculent qu'il finit par iriter la
gorge.
L'étoile qui est sortie de la tête de Mfoulou!
C'est le lieutenant d'Engbang Ondo.

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Ngome-Nkane Ndong de la tribu yəmə̀loljng: Chef d'un village d'Okẅign.
Ngyema Okare-Ova: fils ainé d'Okare Ova, village Ayeghe Ening.
Nkogho: l'un des soldats chargé de l'arrestation de Ndoutoume Mfoulou.
Nkogho Mvele Eyehe de la tribu Ozùrùngùm (tribu de la mangouste) en pays des
morts.
Nlo-Dzop, fils d’Obame Ndong-Minko, de la tribu Esangom et du village Eshèlè-
Mə̀kórá.
C'est le géniteur d'Akoma Mba.
Akoma est né de sa relation insectueuse avec sa soeur Bella Mindzi.
Nnang Nkware Ndong de la tribu Ozùhùngùm (la tribu des mangoustes): chef de
guerre d'Okẅig.
Ntere-Boro Minkili de la tribu Bingòngòm: chef de guerre d'Okẅign .
Obama Okare-Ova: fils d'Okare Ova, village Ayeghe Ening.
Obiang-Ndoumou Engourou-Mve un Pygmée de Zwà-AyŢ̀ng chez Beka Be Ossa:
chef de guerre d'Okẅign.
Odou Obame-Ossougou de la tribu Yə̀mə̀báá: Chef d'un village d'Okẅign.
Okare Ova: chef du village Ayegue Ening. c'est lui qui informera les habitants
d'Engong d'une attaque imminente d'Angoung Ndong.
Omvehe-Abong Ekang Nna Mengom: l'un des fils d'Ekang Nna. On ne rencontre
pas ses descendants à Engong. on ne sait d'ailleurs pas s'il en a eu.
Ondo Biyang Bi Mba, fils ainé d'Akoma Mba.
Ondo Mba
Neveu d' Nfang Mekok Mfang Medzap Bengo B'eya
Ondo aigre et amer, démange dans la bouche telle la gale.
Supporte Ondo et tu meurs, ne le supporte pas et tu es mort.
C'est l'époux d'Assengone Mura Ndong, le fils de Bella Mindzi et Mba evini
Ekang, Le frère d'Akoma et le ''père'' d'Engbang Ondo.

Ossa Ndong Minko de la tribu Yə̀mìngəƼm de Nyũ̀-Bəkón, tribu des chauves-souris


géantes vivant à la frontière du pays des vivants et des morts: chef de guerre
d'Okẅign.
Sinebendui de la tribu Bə̀yə́yəljəlj: Chef d'un village d'Okẅign.
Teme Ndong de la tribu Andouma, homme d'Okẅign.

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Ze Medang
Lemwan
La panthère fils de medang boro
okam ókə́l mwan miwaha, le piment irritant les cils du nourrisson,
Le gardien des neuf routes
La sardine noire neveu de Mbir'Ayong;
La carpe qui ne se laisse jamais rattraper par la crue,
Le palmier raphia qui brûle derrière la case de Medang que nul ne peut étteindre;
Le tisserand fils de Medang Boro que nul ne peut faire taire:
c'est le fils de Medang et d'Awobiwélé, le frère d'Efoua Medang.
Zue Ekang Nna Mengome: fils d'Ekang Nna.

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VILLAGES ET LEXIQUE IDIOMATIQUE

ákŢŢ́h énə́ ákwan ‘’pierre glissante''


ákŢ́h kwàn ''la pierre luisant''
àkŢ́h zŢ́hŢ́bwàn: ''pierre aux algues vertes'':
c'est le nom de la demeure d'Akoma. Ce nom est lié au fait qu'aucun
énnemi n'y a posé et ne peut y poser les pieds.

Akuljk-Afàn ''la limite de la forêt''. C'est l'avant dernier village d'Okẅign.


Assok-Oveng Mekomezok.: c'est le village d'Angoung Ndong
Avón-Dá-Yì-Mə̀kŢ̀hŢ́ ''les haches pleurent les fromagers'': Village
d'Onue Okuru Angüe.
Ayeghe-Ening chez Okare Ova: Dernier village d'Okẅign.
Ayə́n-Ayóp: village de Engbang Meye m'Ango.
Bìŋgə̀ŋgə̀ŋ : le village de la clarté. C'est celui de Medang.
Egnə̀ng-Nnàm : le village du foisonnement. C'est le village de Medza
M'Otougou
Engóng
Engong-Zok-Mengam
Engong-Zok-Mengang-Tuna-Bikob-Asseng-Mba
Nkare-Zok-Mengam-Mba
Eyina Mbè Minku My'assok mengom
Engong Enen Ngor'étembe Afan: la grande Engong ''le dos trempé dans la forêt.
EduƼn-zŢ̀Ɂ-Mə́ŋgâŋ: l'éléphant voué à la mort.
á sí dá min ayôŋ: où la terre absorbe la chaleur (où la terre brûle)
Ndangle-zok: l’éléphant souple,
Minlo mí vyũljn: les rayonsde soleil.
Ńkore Mvu wá nŢ̀ŋ mə̀nyũ̀n: où le chien galleux tire sa rage.
á zŢk dá kom ètégn: où l'éléphant prend position.
á bṹ bor'Endong ya Mba Mba Eyene Mintsa: chez les descendants d'Endong,
Mba, Mba Eyene Mintsa.
Nkol'amvam: montagne aux guèppes.

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Etogh-Endong chez Ebane Obiang, tribu Yemichémé: c'est le village de l'une des
épouses de Ndong Obame Eyegue le ''père d'Angoung Ndong.
EvẅizŢ
Ţ̀k (le fouillis de l'éléphant): village d'Ondo Mba.
la forêt de Odou Mba: Premier village d'Engong.
mə́kŢ́mə́ŋgóná (les pierres saillantes): c'est le nom de l'arme de Medang.
Mə̀kilj-Mə́-Bòt (le sang des hommes): Nom du nkuu (tambour à fente, tambour
d'appel) d'Awu-Ntougou. Chaque joueur de Nkuu donne un nom à son
instrument, celui-ci s'appelle meki me bot par ce que Awou-Ntougou avait
sacrifier son père pour pouvoir en jouer à la perfection.
Meko-Me-Zok chez Amvene Obama: Village Yebivüè dans lequel Akoma
s'installa sous l'identité d'Angoung Ndong.
Məkoràndzóng
Quartier du Village Nlé dzo, tribu Menen. C'est la résidence de Mbeng Ondo
Minko. Etouang Mba alla y étudier l'Evangile.
Messama chez Asseng Ndong-Minko Mi Obiang de la tribu Omen: Village
d'Okui Ekong Boro Etwang Medang , fille de Medang Boro y est en mariage.
Angoung Ndong y essuera un cuisant echec. C'est donc le seul village d'Okẅign à
ne pas être sous son autorité.
Mə̀ssə́ng-mə́-vŢ̀rà-ntə́ng (les parasoliers sont aussi hauts les uns que les autres):
quartier du village Messama. C'est le village du chef Asseng Ndong Minko, celui
qui résita à Angoung Ndong.
Mìmbà-ZŢ̀k: contrée d'origine des Yebivẅṹ.
Mvek-AyŢ̀ng chez Bengo B'Ebee: village d'Awountougou Mba.
Nkànglà-AyŢ̀ng (le village des longues histoires). C'est le village de Bengono Ebe.
Nkòl’EssŢ̀ng: une autre dénomination de la demeure d'Akoma à Engong.
Nsə̀k Akàm’AyŢ̀ng: Fétiche protégeant Engong.
NsəƼng-Ballon (le stade de football): village de Ze Medang.
ŋgiŋlŢ̀Ţ́: mysterieuse chambre d'Akoma Mba.
Zə̀ng-Nfwá: village d'Etouang Mba.

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ELEMENTS HYDROGRAPHIQUES
Avə́mə́lə́-oshíng: fleuve traverssant le village de Medza
Bibùlú: Fleuve d’Okẅiljgn. C’est le deuxième que l’on traverse en partant de
Mekomezok Amven Obame (le village d’Angoung Ndong) pour Engóng.
Bingùdù: fleuve traverssant le village de Medza.
Endə̀ndàmá (très-très large): Fleuve d’Okẅiljgn. C’est le cinquième que l’on
traverse en partant de Mekomezok Amven Obame (le village d’Angoung Ndong)
pour Engóng.
Engóngó-mbèè: fleuve traverssant le village de Medza.
KòrèzŢŢ̀h: Fleuve d’Okẅiljgn. C’est le sixième que l’on traverse en partant de
Mekomezok Amven Obame (le village d’Angoung Ndong) pour Engóng.
Láhá-Bèè: Fleuve baignant Zwa Meyong Chez Bengo B'Ada, le village des oncles
maternels dEtouang Mba
Mbàgàná (dépeçage du crocodile): Fleuve d’Okẅiljgn. C’est le quatrième que l’on
traverse en partant de Mekomezok Amven Obame (le village d’Angoung Ndong)
pour Engóng.
Minkə́nə́: fleuve traverssant le village de Medza.
Ndzòmó: Fleuve d’Okẅiljgn. C'est le dernier que l'on traverse avant d'arriver à
Engóng. Aussi appelé Dzam-Anen (la grande affaire).
Nsàngàná (fleuve du crododile fendu): Fleuve d’Okẅiljgn. C’est le troisième que
l’on traverse en partant de Mekomezok Amven Obame (le village d’Angoung
Ndong) pour Engóng. Serait-ce une déformation de Sanaga ( un fleuve du Nord
Cameroun)?
Ongə̀ngə̀ə̀: fleuve traverssant le village de Medza.
Zàmə́-tsíní: fleuve traverssant le village de Medza.

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TABLE DES MATIERES

Dédicace et épigraphe.......................................................................... 5
Remerciements. .................................................................................... 6
Préface .................................................................................................. 7
Graphie de vulgarisation conventionnelle. ......................................... 21
Consonnes simples. .................................................................... 22

Consonnes complexes ................................................................ 23

Les voyelles ................................................................................ 23

Les ton ........................................................................................ 24

Propos liminaire ................................................................................. 25


Introduction ........................................................................................ 35
Bíbùbwà ètwáŋ mbàà. ........................................................................ 44
Les caprices d’Etouang Mba .............................................................. 45
Èkùl’ábyũ yə̀’éngóng ......................................................................... 68
Un tournoi de poker à Engóng ........................................................... 69
mə̀dzó ............................................................................................... 106
La grande palabre ............................................................................. 107
Àwú’ákòmà. ..................................................................................... 176
La mort d’Akoma. ............................................................................ 177
Àgúŋ ndòŋ mŢ̀nə́ Yə̀bìvẅṹ .............................................................. 204
Angoung Ndong mŢ̀nə́ Yə̀bìvẅṹ...................................................... 204
Mə̀ŋgáá má lòr’éŋgóŋ. ..................................................................... 242
Les armes circulent à Engong .......................................................... 243
BIOGRAPHIE SOMMAIRE DU CONTEUR ................................ 327

353
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RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................... 331


INDEX DES ONOMATOPEES ET IDEOPHONES UTILISES. ... 333
PERSONNAGES CITES ................................................................. 341
ELEMENTS HYDROGRAPHIQUES ............................................ 351

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Politiques et Administratives
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