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MINISTERE DE LA DEFENSE

INF 301/3/E

Notice générale
DIRECTION DES ETUDES
sur le tir
ET DE LA PROSPECTIVE
DE L'INFANTERIE
de l’infanterie

_______

Troisième partie

Le tir aux armes individuelles


à tir tendu
_______

E. Le tir au fusil à répétition


modèle F2

Approuvée le 19 décembre 2000 sous le n° 12109/ EAI /DEP


édition 2000
PLAN DE DIFFUSION DE L’INF 301/3/E

A. ADMINISTRATION CENTRALE
DCGN - A. 02, 16 ............................ D1
EMAT/BPO - A. 03, 09 ............................ D1
STAT - A. 05, 33 ............................ D1
COFAT - A. 06, 08 ............................ D1

B. ÉCOLES ............................ D1
Sauf :
EAI - B. 02, 01 ....................... 35 ex.
CENTAC - B. 04, 02 ......................... 2 ex.
CIECM - B. 04, 14 ......................... 3 ex.
CEITO – B. 04, 05 ......................... 5 ex.

D. ÉTAT-MAJOR ............................ D1
Sauf :
CFAT – D. 01, 10 ......................... 5 ex.
District de transit ....................... Néant

E. INFANTERIE ............................ D3

M. MATÉRIEL ............................ D1

Z. FORMATIONS OUTRE-MER .................... D1


Seulement régiments et BCS
Z. 03 – 01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11 . D2
Z. 04 – 02, 03, 08 ............................ D2
Z. 05 – 05, 08 ............................ D2

Réserve librairie de l’armée de terre..................... .


TOTAL
PLAN GENERAL
DE LA NOTICE GENERALE
SUR LE TIR DE L'INFANTERIE
_____

Première partie NOTIONS GENERALES

Deuxième partie LE LANCER ET LE TIR DES


GRENADES

Troisième partie LE TIR AUX ARMES


INDIVIDUELLES A
TIR TENDU

Quatrième partie LE TIR AUX FUSILS


MITRAILLEURS
ET AUX MITRAILLEUSES

Cinquième partie LE TIR AUX ARMES


ANTICHARS

Sixième partie LE TIR AUX MORTIERS


SOMMAIRE

Section I NOTIONS DE BASE ...................... 5


A. L'arme ...................... 5
B. Le réglage de l'arme ...................... 9
C. Les corrections du moment ..................
17
D. L'emploi au combat .................... 35

Section II INSTRUCTION TECHNIQUE .... 37


A. Généralités .................... 37
B. Le pointage de l'arme .................... 39
C. Le tir sur objectif .................... 45
D. Le tir au poser .................... 47
E. Les positions de tir adaptées.................
51
F. Le tir de nuit .................... 55
G. L'emploi du FRF 2 au combat de nuit 61

Section III EXECUTION DES TIRS...................


63
A. Catalogues .................... 63
B. Les commandements de tir...................
69

Annexe A. Fiche de réglage FRF 2 .................... 73


SECTION 1

NOTIONS DE BASE

A. L'ARME

1. GENERALITES

Le fusil à répétition calibre 7,62 modèle F2 (FR F2), est une arme individuelle,
permettant d’effectuer des tirs sur objectif ponctuel, jusqu’à 800m avec lunette.
En dotation à raison de deux fusils par section d’infanterie, servies par des
combattants susceptibles d’être déployés au sein des groupes de voltige ou d’être
employés d’une manière centralisée au sein de la section de combat, ces armes
offrent :
- une excellente précision, qui autorise des tirs à tuer ou de neutralisation jusqu'à
800 m, contre des objectifs peu protégés ;
- un compromis entre masse, encombrement et performances, compatible avec les
impératifs d’un combat débarqué dynamique et la relative exiguïté des casemates
des blindés de l'infanterie.
Les renseignements techniques concernant l’arme sont contenus dans la Notice
sur l’armement de l’infanterie - INF 401/3 TITRE IX.

Les renseignements relatifs à la lunette de tir de jour 8 x 40 modèle F1 et du


collimateur de réglage proviennent du MAT 1866 : Guide technique des lunettes de
tir de jour mle F1 pour fusils à répétition de : – 7,62mm mle F2 – 12,7mm mle F1.

FIG.1 : Le fusil à répétition de 7,62 mm modèle F2

5
2. LA LUNETTE DE TIR DE JOUR

21. Généralités

Le fusil à répétition modèle F2 est doté d’une lunette de tir de jour de


grossissement 8, réglable en site et en direction, attribuée précisément à une arme.
En mode "dégradé", c’est-à-dire en cas d’absence de la lunette, ou en cas de
dysfonctionnement de celle-ci, il est possible d’utiliser une ligne de mire auxiliaire
(l'arme est équipée d’un cran de mire et d’un guidon), munie de pastilles
luminescentes, portée par le fût, et permettant le tir à 100 m.

FIG.2 : La lunette de tir de jour 8x40 sur son embase

22. Le montage de la lunette

La lunette est fixée sur son embase par colle frein faible (opération effectuée
par le NTI 1).
L’embase, ainsi que la lunette, possèdent respectivement un ergot mâle-
femelle qui évite de se tromper de sens de mise en place, de jour en vérifiant de
manière visuelle, et de nuit en contrôlant par le toucher ;
Les opérations de montage se détaillent de la façon suivante :
- présenter la lunette accompagnée de son embase par l’arrière de la boîte de
culasse ;
- puis, après avoir fait coïncider les glissières respectives de la boîte de culasse
et de l’embase, faire coulisser l’ensemble constitué par l’embase et la lunette
jusqu’à la butée ;
- terminer l’assemblage en basculant le pivot de verrouillage vers l’avant de
l’embase.

6
3. VERIFICATION DES ARMES

En dehors des contrôles techniques effectués périodiquement par les


contrôleurs de l’Arme du matériel, l’aptitude au tir des fusils doit être connue et
vérifiée dans les unités afin que les tireurs n’utilisent que des armes justes, c’est-à-
dire précises et réglées.

TIR PRECIS TIR REGLE TIR JUSTE

31. Précision d’un fusil

Un fusil est d’autant plus précis pour une distance donnée que le rectangle de
dispersion du groupement des impacts, obtenu à cette distance, est petit.
La précision du fusil s’exprime par la mesure du demi-périmètre (c’est-à-dire la
hauteur ajoutée à la largueur, ou H+L) du rectangle de dispersion de son tir.

L’étendue de ce rectangle varie en fonction :


- de la distance de tir ;
- des conditions d’exécution du tir ;
- de la qualité et du nombre de munitions utilisées ;
- des conditions aérologiques.

Le "H + L" d’un fusil à répétition de 7.62 mm modèle F2 est inférieur à 40 cm à


600 m ou inférieur à 12 cm à 200 m.

32. Réglage d’un fusil

Un fusil est d’autant mieux réglé, pour une distance donnée, que le point moyen
du groupement, obtenu à cette distance, est rapproché du point visé.
Le réglage d’un fusil s’exprime par la mesure des écarts en direction, en
hauteur et radiaux, du point moyen du groupement.
Il est effectué en agissant sur les tambours de réglage de la lunette de tir de jour
de 8×40 modèle F1, ou sur les organes de réglage de la lunette d’intensification de
lumière OB 50 C.

7
E

B
A PM

PM : Point moyen A : Ecart en hauteur


E : Ecart radial B : Ecart en direction

33. Epreuve de vérification

Si l’arme donne au tir de mauvais résultats dont la cause ne provient


manifestement, ni du tireur, ni des conditions aérologiques, ni de la qualité des
munitions, elle devra faire l’objet d’une vérification.
On procédera alors :
- à un contrôle de la référence de réglage du tireur ;
- si nécessaire, lorsque la vérification n’a nécessité aucun réglage, à un tir
de contrôle par le tireur l’ayant reçu en dotation, après que celui-ci ait
affiché sur la lunette son propre réglage dioptrique.

4. LES MUNITIONS

Les munitions actuellement en service sont les suivantes :


- cartouche de 7,62 mm NATO à balle ordinaire, modèle F1 (balle à enveloppe
TOMBAC), cartouche réservée pour l’instruction ;
- cartouche de 7,62 mm NATO à balle ordinaire (balle acier), cartouche réservée
en temps de guerre, strictement interdite à l’instruction ;
- cartouche de 7,62 mm NATO à balle perforante modèle F1.

8
B. LE REGLAGE DE L’ARME

1. GENERALITES

Le réglage s’effectue en deux temps. Il convient tout d’abord de régler la


lunette, puis de régler le couple constitué par l’arme et la lunette.

2. REGLAGE DE LA LUNETTE

La lunette est équipée de sa bonnette, à poste sur l’arme.

21. Réglages élémentaires

- mise au point de l’oculaire (de +2 à -5 dioptries) ;


- réglage en gisement ( tour positionnée latéralement) ;
- réglage en site (tour positionnée sur le dessus).
Les plages de réglage (gisement et site) sont de l’ordre de ± 10 millièmes, avec
une possibilité de variation de 0,1 millième (un "clic" vaut 1 cm à 100 m ).

FIG. 3 : Le collimateur de réglage et la tige de référence de calibre 7,62 mm

9
FIG.4 : Le collimateur de réglage

22. Harmonisation

L’harmonisation s’effectue à l’aide d’un collimateur (voir FIG.4) :


- mettre le fusil sur un chevalet ou sur une surface plane ;
- fixer le collimateur de réglage sur la tige de 7,62 mm ;
- introduire la tige de 7,62 mm dans le canon ;
- mettre le collimateur de niveau, par rapport à la lunette (en alignant les
traits des axes horizontaux du collimateur sur ceux de la lunette) ;
- le réglage fin peut s’effectuer par de légers tapotements de doigt sur la
lunette (par rotation de l’arme), mettant ainsi le collimateur de niveau (sans
bouger le couple constitué par l’arme et le collimateur) ;
- si l’arme se trouve sur un chevalet, la rotation étant impossible, il sera
nécessaire d’agir sur le support au sol du chevalet de réglage ;
- (voir FIG.5) à l’aide des tours de réglage en gisement et en site, faire
coïncider le "V" de la gravure du collimateur, avec celle de la hausse 200
mètres (intervention inverse)

10
B D F H J
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10

A C E G I K

8 6 4 2

FIG.5 : Coïncidence de la gravure du collimateur avec la hausse de la lunette

11
NOTA : En l’absence de chevalet de réglage dans les unités ou d’un système
efficace permettant de maintenir l’arme parfaitement immobile, il est possible
d’utiliser le chevalet de réglage du simulateur de tir de combat aux armes légères
(STCAL) en dotation dans les corps de troupe d’infanterie.

FIG.6 : Le F.R.F.2 sur le chevalet de réglage du S.T.C.A.L.

12
3. REGLAGE DU COUPLE "ARME LUNETTE"

Le tireur exécute un tir de 3 cartouches à 200 mètres sur cible de type "SC 2"
basculante. Ce tir représente le flambage de l’arme et permet de s’assurer que
l’harmonisation est correcte (c’est-à-dire que les coups soient en cible).
Puis il applique la procédure suivante :
- réaliser un tir de 3 cartouches sur cible de type "C 200" (à 200 mètres) ;
- déterminer le point moyen du groupement ;
- mesurer l’écart en direction et en site entre le point moyen et le point visé ;
- convertir ces mesures en nombres de clics (1 clic vaut 2 cm à 200 m) ;
- apporter les corrections nécessaires en agissant sur les boutons crantés. Le
tir se déplace dans le sens porté sur le disque obturateur de la tour ;

exemples :
- le tir est à gauche du point visé, tourner le bouton cranté vers Droite (repère
"D") ;
- le tir est en bas du point visé, tourner le bouton cranté vers Haut (repère "H").

- confirmer les corrections par une nouvelle série de tirs ;


- lorsque le tir est juste (c’est-à-dire réglé et précis), remettre les "organes" de
réglage à zéro, en "débrayant". Pour ce faire :
- maintenir fermement le bouton cranté afin qu’il ne puisse pas bouger ;
- à l’aide du tournevis, desserrer de deux tours les deux vis situées sur le
dessus du bouton cranté ;
- soulever le bouton cranté et le tourner, de façon à le remettre à zéro ;
- rabaisser le bouton ;
- resserrer les deux vis en maintenant fermement le bouton cranté ;
- relever le nombre de graduations apparentes sur le corps de la lunette.

Cet élément constitue la référence de réglage du tireur.

- relever à l’aide du collimateur, la position de la hausse 200 m, sur la


grille de réglage.

Cela constitue l’harmonisation de deuxième référence.

13
B D F H J
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10

A C E G I K

8 6 4 2

FIG.7 : La 2ème référence d’harmonisation sera dans ce cas précis "D-6"

14
4. REGLAGE EN MODE DEGRADE

Lorsqu’il n’est pas possible de procéder à l’harmonisation avec le collimateur


réglementaire, il est souhaitable d’adopter le mode opératoire suivant, après avoir
effectué les réglages élémentaires sur la lunette.

41. Réglage en direction

- mettre en place, à 25 mètres, une cible de dimension réduite, graduée en


centimètres ;
- effectuer un tir de 3 cartouches ;
- déterminer le point moyen du groupement ;
- mesurer l’écart en direction et en site, entre le point moyen et le point visé ;
- convertir ces mesures en nombres de clics (1 clic vaut 0,25 cm à 25 m) ;
- apporter les corrections nécessaires en agissant sur les boutons crantés. Le tir
se déplace dans le sens porté sur le disque obturateur de la tour ;
- renouveler le tir de 3 cartouches et les corrections jusqu’à ce que l’arme soit
réglée en direction et en site.

La figure 8 présente un modèle possible de petite cible de réglage à 25 mètres.

15
NOTA : La hauteur et la largeur du carreau (10 mm) correspond à 4 graduations en
hauteur et en direction à 25 mètres.

FIG.8 : Modèle possible de petite cible de réglage à 25 mètres

16
C. LES CORRECTIONS DU MOMENT

1. GENERALITES

La mobilité des objectifs, les conditions météorologiques et les distances de tir


variables obligent le tireur à procéder à des corrections et à aménager sa visée.
Pour cela il doit tenir compte :
- de la distance d’intervention ;
- du déplacement de l’objectif ;
- de l’action latérale du vent ;
- de la dénivelée du terrain où il évolue ;
- de la température du milieu ambiant.
Le tireur effectue donc une correction évaluée empiriquement, mais réalisée de
façon simple, grâce à l’observation du milieu dans lequel il effectue sa mission et à
l’aide des graduations figurant sur le réticule de la lunette.

2. APPRECIATION DES DISTANCES

Quatre échelles stadiamétriques sont incluses dans la gravure du réticule de la


lunette. Elles permettent de mettre en œuvre quatre procédés d’évaluation des
distances en vue d’effectuer des tirs antipersonnel.

17
Largeur
d’épaules 100 Largeur de tête
à 500 m 100 à 500 m

Hauteur buste
Largeur + tête 200 à
d’épaule 200à 800m
800 m

FIG. 9: le réticule de visée de la lunette de tir de jour 8 x 40

Remarques : le calcul des distances, dont la technique d’évaluation est détaillée


dans les paragraphes qui suivent, doit prendre pour référence moyenne les hauteurs
de tête et buste, ainsi que les largeurs de tête et d’épaule suivantes :
- largeur de tête : 210 mm ;
- largeur d’épaule : 490 mm ;
- hauteur de buste + tête : 710 mm.

18
21. Largeur d’épaules de 100 à 500 m
L’évaluation de la distance de l’objectif se fait par cadrage de la largeur
d’épaules de la silhouette, vue de face, à l’intérieur des deux courbes
stadiamétriques de la lunette (voir FIG.10).

Homme à environ
150 mètres

FIG. 10 : Largeur d'épaules de 100 à 500 m

22. Largeur d’épaules de 200 à 800 m

L’évaluation de la distance de l’objectif se fait par superposition d’une barre


horizontale avec la largeur des épaules de la silhouette observée (distance estimée à
environ 600 m dans la FIG.11).

FIG. 11 : Largeur d'épaules de 200 à 800 m

19
23. Largeur de tête sur axe de la lunette de 100 à 500 m

Superposition d’une barre horizontale, située sur l’axe vertical du réticule,


avec la largeur de la tête de la silhouette observée (distance estimée à environ 200
m, pour l’exemple de la FIG.12).

FIG. 12 : Largeur de tête de 100 à 500 m


Remarques :
- pour un homme tête nue, la distance évaluée sera supérieure à la distance réelle
(Î viser légèrement plus bas) ;
- pour un homme équipé d’un casque de combat, la distance évaluée sera
légèrement inférieure à la distance réelle (Î viser légèrement plus haut).

24. Hauteur du buste et de la tête de 200 à 800 m

L’évaluation de la distance de l’objectif s’effectue en calant la partie


supérieure de la silhouette observée (comprise entre la taille et le sommet du crâne
ou de la coiffure) entre la ligne horizontale graduée et la barre horizontale décalée
adéquate (distance estimée à environ 300 m dans l’exemple de la FIG.13).

FIG.13 : Hauteur du buste et de la tête de 200 à 800 m

NOTA : Lors de l'entraînement à l'estimation sur cibles, les correspondances sont


à réétudier pour la taille précise des cibles d'instruction.

20
25. Autre procédure de calcul de la distance d’objectif

Il est également possible, par la gravure du réticule de la lunette voir FIG.14),


de déterminer avec une certaine précision les distances d’objectifs de type
"matériel", en appliquant la "méthode du millième".

5m 5m 5m

1 division=1 m

8 13 m

8 6 4 2

FIG.14 : Détail de la gravure de la lunette J8

21
L’appréciation de la distance peut s’obtenir par la mesure de l’écart angulaire
observé, par exemple avec les 2 échelles horizontales graduées de 1 en 1 millième,
se trouvant de part et d’autre du réticule (voir FIG.15).

Char à 400 mètres

15 m
8 6 4 2

FIG.15 : Exemple d’application de la "méthode du millième"

Dans ce cas, le char d’une longueur de 6 mètres se trouvera à une distance de 400
mètres.

22
3. CORRECTIONS EN FONCTION DU DEPLACEMENT DE L'OBJECTIF

Les méthodes décrites ci-après prennent pour référence les différents modes de
déplacement appris en formation tactique initiale :

Mode de déplacement Vitesse en Km/h Vitesse en m/s


Homme au pas 5 km/h 1,3 m/s
Homme au pas de gymnastique 12 km/h 3,3 m/s
Homme se déplaçant en courant 18km/h 5 m/s
Homme bondissant ou s'échappant 29 km/h 8 m/s

31. La méthode exacte

Chaque fois que possible, il convient de privilégier la méthode décrite ci-dessous.


Elle repose sur le temps nécessaire à la balle pour atteindre son objectif.

Distance de l’objectif Durée du trajet


(en mètres) (en secondes)
200 m 0,25 s
400 m 0,50 s
600 m 0,80 s
800 m 1,20 s

Procédé :
- apprécier la distance de l’objectif ;
- évaluer le déplacement angulaire (voir FIG.16), pour cela déterminer le nombre
"A" de millièmes parcourus par l’objectif en une seconde (compter "331") ;
- en fonction de la distance de l’objectif, calculer la correction :

Distance Correction
800 m A
600 m ¾A
400 m ½A
200 m ¼A
NOTA: en pratique, le tir sur objectif mobile, au delà de 400 mètres,
demeure aléatoire . Pour un objectif dont la vitesse est supérieure à celle
d’un homme au pas, les données sur fond "gris" ne correspondent plus à un
tir de destruction.

- reporter la correction, en avant du sens de déplacement de l’objectif (voir


FIG.17).

23
Exemple : Objectif à 200 mètres se déplaçant vers la droite

POSITION POSITION
A L'INSTANT T A L'INSTANT
T+1 seconde

A = 20 m

8 6 4 2

FIG.16 : Evaluation du déplacement angulaire


Mesure : A= 20 millièmes
Î Correction A/4 = 5 millièmes (à reporter à droite)

CORRECTION = 5 m

OBJECTIF
8 6 4 2

FIG. 17 : Report de la correction

NOTA : 2 méthodes de tir susceptibles d'être utilisées, le tir "à l'affût" et le tir "en
suivant" sont détaillées dans la section 2, chapitre C : Le tir sur objectif.

24
32. Les corrections d’urgence

Lorsque la méthode exacte ne peut-être mise en œuvre, il est possible de


recourir à la méthode d’urgence décrite ci-dessous.
Le point à viser est situé en avant du sens de déplacement de l‘objectif.
Le tableau suivant propose les corrections à effectuer après avoir apprécié la
distance de l’objectif. Elles sont exprimées en "largeur d’homme".

Corrections
Vitesse / Distance 200 m 400 m 600 m 800 m
Homme au pas 1 2 3
Homme au pas de gymnastique 2 4
Homme se déplaçant en courant 3 6
Homme bondissant ou s'échappant 4

Remarques :
- si l’objectif se déplace en oblique, il faut diviser la correction par deux ;
- il ne faut pas effectuer cette réduction de correction dans le cas où on
applique la "méthode exacte".

25
Exemple 1 : OBJECTIF à 400 m, un homme courant vers la gauche (dont la
largeur mesure 1 millième dans la lunette).

CORRECTION
6 LARGEURS SENS DE
DEPLACEMENT
2

OBJECTIF
8 6 4 2

FIG. 18 : Homme courant vers la gauche


ÎCorrection = 6 "largeurs d'homme" (6 x 1 millième).

Exemple 2 : OBJECTIF : à 400 mètres, un homme courant vers nous

SENS DE
CORRECTION DEPLACEMENT
3 LARGEURS

8 OBJECTIF

8 6 4 2

FIG. 19 : Homme courant vers nous


Î Correction = 3 "largeurs d'homme" (6/2). L'objectif s'approchant, on vise donc
la base.

26
4. CORRECTIONS EN FONCTION DE L'ACTION DU VENT

41. Détermination de la direction et de la force du vent

La direction : Selon le cadran horaire, l’objectif étant à midi, plusieurs moyens


simples peuvent renseigner le tireur par l’observation du milieu ambiant : les
girouettes sur les toits des habitations, des brins d’herbe lancés dans le vent, une
plume de duvet d’oiseau que le tireur pourrait utilement détenir.

La force : De nombreux procédés permettent d’estimer la direction et la force du


vent. Une banderole ou un ruban, fixé dans un buisson ou au bout d’un bâton,
peuvent constituer des anémomètres de fortune.

Vent VIOLENT A partir de 11 m/s Ruban tourbillonnant autour du support


Vent FORT De 8 m/s à 10 m/s Ruban à 90°
Vent MOYEN De 6 m/s à 7 m/s Ruban entre 45° et 90°
Vent FAIBLE De 1 m/s à 5 m/s Ruban entre 0° et 45°

Un autre procédé consiste à observer précisément le milieu ambiant dans lequel


le tireur évolue.
Le guide, présenté ci-après, n’a pas la prétention d’être exhaustif et doit être
complété par les observations du tireur, au fur et à mesure de son entraînement.
L’ensemble constitué par les connaissances acquises et par son expérience
personnelle devra lui permettre d’estimer correctement la force du vent.

DESCRIPTION DES EFFETS NATURELS VITESSE EN M/S


Une fumée monte tout droit ; rien ne bouge Moins de à,5 m/s
La direction du vent est montrée par la fumée ; les 0,5 à 1,5 m/s
feuilles des arbres bougent à peine.
On sent le vent sur le visage ; les feuilles bruissent 2 à 3 m/s
un peu.
Les feuilles et les brindilles bougent un peu ; les 3,5 à 5,5 m/s
bouts de papier s'envolent.
Les petites branches bougent ; la poussière et le 6 à 8 m/s
papier sont emportés.
Les grosses branches bougent ; des nuages de 8,5 à 11 m/s
poussières apparaissent.
Les grosses branches bougent constamment ; le 11 à 14 m/s
vent commence à siffler.
Des arbres entiers bougent ; il est difficile de 14,5 à 17 m/s
marcher.

27
42. Effet du vent

Indépendamment de sa force, le vent a un effet plus ou moins prononcé sur la


balle, selon la direction d’où il vient.
Le schéma ci-après, détaille l’importance de cet effet (négligeable, ¼ d’effet,
demi effet, ¾ d’effet, plein effet) en fonction de la direction d’arrivée du vent (voir
FIG.20).

12 H

TIREUR
9H 3H

6H

Effet négligeable ¾ d’effet

¼ d’effet Plein effet

½ effet

FIG. 20 : Effet du vent

28
43. Les corrections à apporter au réglage initial

La correction déterminée grâce au tableau ci-après, est inscrite au moyen de la


tour de réglage en direction.
Elle a pour but de contrer l’action du vent. Ainsi, si le vent vient de la droite, il
faudra ramener le tir vers la droite ; et inversement, si le vent vient de gauche, il
faudra ramener le tir vers la gauche.

Vitesse vent(m/s) 1 m/s 2 m/s 4 m/s 6 m/s 8 m/s 10 m/s


Distance Corrections en crans de réglage
(mètres)
100 1 1 2 4 5 6
150 1 2 4 5 7 9
200 1 2 5 7 10 12
250 2 3 6 10 13 16
300 2 4 7 11 15 18
350 2 4 9 13 17 21
400 3 5 11 16 21 26
450 3 6 12 18 23 29
500 4 7 14 21 28 35
550 4 8 16 24 31 39
600 5 9 18 27 36 41
650 5 10 20 30 39 49
700 6 11 22 34 45 56
750 6 12 24 37 49 61
800 7 13 27 40 54 67
850 7 15 29 44 59 73
Ces corrections sont données pour un vent plein effet ; pour un vent demi-
effet, il convient de les diviser par deux ; pour un vent ¼ d’effet, il convient de les
diviser par 4 ; pour un vent ¾ d’effet, il faut les diviser par 3/4.

Remarques :
- les chiffres et nombres sur fond "gris" sont donnés à titre purement
indicatif et ne correspondent plus aux éléments d’un "tir de destruction" quel que
soit l’objectif ;
- l’estimation de la vitesse du vent comportant une certaine imprécision, les
corrections ci-dessus sont données à titre indicatif ; il en est de même lorsque les
vents sont irréguliers et violents ; ainsi, dans des conditions de vent supérieur au
vent faible, le tir devient aléatoire au delà de 600 mètres.

29
5. CORRECTIONS EN FONCTION DE L'ANGLE DE SITE DU TIR

51. Généralités

On parle de tir en site lorsque l’objectif se trouve plus haut que le tireur (site
positif), ou plus bas que le tireur (site négatif) : voir FIG.21.
Plus l’angle de site est important, plus la trajectoire sera tendue et donc la
portée de la balle plus grande pour une même hausse.

52. Le calcul de la correction


Site positif

Angle de site
Tireur Horizontal OBJECTIF
Angle de site

Site négatif
FIG. 21 : Les sites

Pour les angles de site inférieurs à 10° (ou 160 millièmes), aucune correction
n’est nécessaire.
Remarque : 10° (ou 160 millièmes ) représentent environ 30 mètres de dénivelée à
200 mètres .

Pour les angles de site supérieurs à 10° (ou 160 millièmes), il faut diminuer la
distance de tir (en sélectionnant le cran de hausse correct) du tiers de la
dénivelée en mètres.
Exemple : Pour un objectif à une distance de tir de 400 m et une dénivelée de 150
m, la hausse utilisée sera de 350 m.

OBJECTIF
Distance : 400 m

Dénivelée :
150 m

Tireur

FIG. 22 : Exemple de calcul de correction

30
Remarques :
- Si la distance "corrigée" (ou calculée) est déterminée entre 2 crans de hausse, il
est nécessaire de faire une contre-visée à partir du cran de la valeur estimée (par
exemple "400 mètres" dans le cas de la FIG.22).
- Pour un tir dont l’objectif est à la verticale du tireur, quelle que soit la distance, il
faut prendre dans tous les cas le premier repère de hausse (c’est-à-dire 200 mètres).

6. CORRECTIONS EN FONCTION DE L'ALTITUDE

Plus le tireur monte en altitude, la densité de l’air diminuant, plus l’arme va


tirer loin, et la portée des projectiles augmenter.

61. Méthode des paliers d’altitude

Il est donc nécessaire de descendre le tir à chaque élévation d’altitude, c’est-à-


dire viser un point plus bas sur l’objectif, de 1 cm par palier de 100 m d’élévation .
Il faut ainsi effectuer la contre-visée de la mesure estimée.
La méthode de visée ne change pas puisque la hausse correspondante à la
distance estimée par le tireur est utilisée ; seul change le point visé que le tireur
détermine en fonction de l’altitude à laquelle il effectue son tir (voir FIG.23, 24 et
25).

Prise de visée
d’origine

Prise de visé
corrigée

FIG.23 : La visée à 700 mètres d’altitude

31
Prise de visée
d’origine

Prise de visé
corrigée

FIG.24 : La visée à 1 300 mètres d’altitude

Prise de visée
d’origine

Prise de visé
corrigée

FIG.25 : La visée à 2 300 mètres d’altitude

32
62. Méthode de la distance corrigée

Si les conditions le permettent, il est possible d’effectuer un calcul de hausse :


- à 1 000 m il faut retrancher 1/9 de la distance de tir ;
- à 2 000 m il faut retrancher 1/5 de la distance de tir ;
- à 3 000 m il faut retrancher 1/3 de la distance de tir ;
- à 4 000 m il faut retrancher 1/2 de la distance de tir.
La deuxième méthode consiste donc, à considérer la hausse correspondante à la
distance corrigée, en fonction de l’altitude.

Exemple :
Un objectif, vu à 600 mètres de distance et à 1 000 mètres d’altitude, doit être tiré
au niveau de hausse "530 m".

7. CORRECTIONS EN FONCTION DE LA TEMPERATURE DU MILIEU


AMBIANT

71. Par température négative

Quand le canon de l’arme est froid, les impacts ont tendance à arriver plus bas
sur l’objectif.
Il est donc nécessaire, quand l’arme est restée une longue période au froid, de
commencer le tir des deux premières cartouches avec le cran de hausse supérieur à
la distance déterminée de l’objectif.

72. Par température positive

Quand l’arme reste, une longue période, exposée au soleil, les impacts ont
tendance à arriver plus haut que le point visé sur l’objectif.
Le tireur devra, dans ce cas, considérer la distance d’objectif exacte et effectuer
une contre-visée plus bas sur l’objectif; les corrections nécessaires étant, à priori,
difficiles à déterminer avec précision (le canon et la munition subissent une
élévation de température très importante durant le tir).

33
NOTA :

- dans les climats de type Saharien, les grandes variations de température entre le
jour et la nuit ont une influence sur la vitesse des projectiles. La vitesse des
projectiles est plus importante la nuit, car l’air est moins dense. L’air freine ainsi
moins les projectiles durant leur trajectoire qu’au cours de la période chaude de la
journée.

- La luminosité a une influence sur la vision que peut avoir le tireur de l’objectif et
déforme sa perception visuelle de l’objectif :
- quand la luminosité augmente, le tireur a tendance à tirer plus bas ;
- quand la luminosité décroît, le tireur a tendance à tirer plus haut.

- Le soleil a également une influence sur la vision du tireur du fait de son


positionnement par rapport à la direction du tir :
- positionné à gauche de l'axe de tir, les impacts ont tendance à arriver vers la
droite de l’objectif ;
- à droite de l’axe de tir, les impacts ont tendance à arriver vers la gauche de
l’objectif ;
- positionné derrière le tireur, les impacts ont tendance à arriver plus bas que
le point visé ;
- positionné devant le tireur, les impacts ont tendance à arriver plus haut que
le point visé ;
- si l’objectif se trouve dans l’ombre ou s’il se détache mal sur un fond sombre,
les impacts ont tendance à arriver plus haut que le point visé.

- La pluie déforme aussi la vision du tireur, puisque, en sa présence, les impacts


ont tendance à se trouver plus haut, sur l’objectif, que le point visé.

Il doit être noté que les erreurs de visée possibles, dues à la mauvaise
perception visuelle des tireurs, ne s’ajoutent pas forcément les unes aux autres,
mais peuvent aussi se pondérer, voire s’annuler, en fonction des conditions du
moment.

Toutefois, ces remarques doivent être considérées, par l’encadrement en


charge de la formation des tireurs, mais également par les tireurs eux même,
comme des mises en garde et nécessitent des réactions à la prise de visée. Les
résultats, observés et commentés, constitueront l’expérience individuelle des
tireurs.

34
D. L'EMPLOI AU COMBAT

1. GENERALITES

Le tireur de précision fait partie de l’équipe commandement de la section.


Il agit généralement aux ordres du sous-officier adjoint, ou des chefs de
groupes auprès desquels il est détaché, soit isolément, soit avec son binôme.
Il participe, de manière préférentielle, aux missions à dominante
feux/observation, dans la profondeur du terrain, de 0 à 800 mètres.
Sa subordination directe au chef de section ou son action décentralisée
correspondent à des emplois particuliers.
Il accomplit les mêmes actes élémentaires que les autres combattants, avec le
souci accru de rechercher un emplacement favorable à l’emploi optimum de son
arme, réalisant le meilleur compromis entre la discrétion du poste et les possibilités
de tir.

2. LES MISSIONS DU TIREUR DE PRECISION

Les tireurs de précision effectuent en priorité des tirs antipersonnel, mais


certains matériels ou équipements (appareils de visée, de conduite des véhicules
blindés, matériels de transmission) peuvent constituer des objectifs préférentiels.
Ils effectuent des tirs de destruction, ou au pire de neutralisation, dans le cadre
des missions de la section, qu'elles soient offensives ("détruire", "neutraliser",
"harceler") ou défensives ("interdire").

3. QUALITES DE L'EMPLACEMENT DE TIR


(réf. INF. 301/1.Titre II )

L’emplacement de tir doit offrir des possibilités d’observation au-delà de la


distance de tir.

La puissance de la munition de calibre 7.62 mm rend le tir au FRF2 peu discret


par rapport aux autres armes individuelles de la section. Le tireur doit donc
s’efforcer de ne pas exposer le canon de son arme en le laissant dépasser de son
emplacement de tir; le bruit et la lueur de départ de coup étant susceptibles de
dévoiler sa position. Ainsi, tout tir doit s’effectuer sous le couvert du feuillage ou
de la pénombre intérieure d’un bâtiment.

35
L'emplacement doit permettre le tir sur tout objectif :
- de jour, entre 200 mètres et 800 mètres ;
- de nuit, entre 100 mètres et 400 mètres, en fonction des conditions de
luminosité.
Pour remplir entièrement sa mission, une pièce doit être en mesure de tirer sur
tout point de sa zone d'action, ou sur l'objectif précis qui lui a été fixé, ce qui est
fonction :
- de l'organisation de l'arme et de la munition (distance pratique d'emploi,
genre de tir) ;
- de la nature des objectifs à battre ;
- de l'emplacement des obstacles ;
- de l'emplacement des troupes amies (avec leur incidence sur les mesures
de sécurité).

L'emplacement de tir doit être choisi en fonction de la mission à remplir, avec


le souci de soustraire le personnel et les matériels à l'observation et aux coups
ennemis (le tireur de précision représentant une cible "prioritaire" pour les tireurs
d’élite ennemis).
Toute arme qui se fait repérer avant d'entrer en action risque d'être détruite, ou
réduite à l'impuissance par le feu ennemi, avant d'avoir pu remplir sa mission.

La possibilité d'accéder à la position de tir à l'abri des vues, et autant que


possible des coups, revêt une extrême importance. Elle diminue les risques et
permet une mise en place discrète, favorisant la surprise chez l'ennemi, une liaison
et un ravitaillement aisés, un confort et une éventuelle relève de personnel, les
changements de position ou une esquive de la position de tir.

4. LA RECHERCHE DES OBJECTIFS

L’emploi de la lunette de tir est exclue pour la recherche des objectifs : une
observation prolongée, en vision monoculaire, risque de provoquer rapidement une
fatigue visuelle.
L’acquisition d’un objectif, à l’œil nu ou à l’aide d’un moyen optique, doit se
faire par rapport à un point caractéristique du terrain, suffisamment proche de
l’objectif, afin de pouvoir restituer aisément et rapidement l’information dans la
lunette.
Le tireur peut bénéficier de renseignements sur l’objectif transmis à la voix par
le reste du groupe de combat, de renseignements diffusés sur le réseau de
communication radio interne au groupe de combat, mais également de
renseignements donnés par le chef de section détenteur d’une jumelle de vision
nocturne.
36
SECTION 2

INSTRUCTION TECHNIQUE

A. LES GENERALITES

1. BUT DE L'INSTRUCTION TECHNIQUE

L'instruction technique doit permettre d'acquérir et de développer les réflexes


qui rendent automatique, en toutes circonstances, le service correct de l’arme.
Elle comprend :

11. Une instruction technique générale contenant :


- les caractéristiques générales de l'arme ;
- les munitions ;
- le service de l’arme ;
- les opérations de démontage / remontage, et d'entretien courant.
Un volume horaire de 7 heures devra être consacré à cette instruction pouvant
être dispensée à tous les titulaires du certificat d’aptitude au tir n°2 (CAT2) -
FAMAS.

12. Une instruction technique spécifique complétant l'instruction technique


générale par :
- le fonctionnement ;
- les règles d'entretien et de réglage ;
- les positions de tir ;
- les incidents de tirs.
Le volume horaire consacré à cette instruction, peut être de 13heures.
L'obtention du certificat d’aptitude au tir n 2 - FRF2 clôt cette phase qui sera
sanctionnée par l'exécution des tirs dont le volume horaire peut être de 60 heures.

37
2. LA SELECTION DES TIREURS.

Les critères de sélection à retenir sont les suivants :

21. Personnel :

Grenadier-Voltigeur, excellent tireur FAMAS, d’une ancienneté supérieure ou


égale à un an.

NOTA : Un excellent tireur FAMAS est un tireur (avec son arme affectée et par
toute condition météorologique) :
- dont la mesure du H+L au FAMAS à 200 mètres est toujours inférieure ou égal à
20cm ;
- qui satisfait aux tests du nombre de coups au but en tir de rapidité (par exemple :
3 cartouches /3 coups au but en 15 secondes à 200 mètres)

22. Profil médical :


(Référence Décision Ministérielle n°5557/DTAI/INF/I en date du 28 mars 1969)

⇒ SIGYCOP seuil
S I G Y C O P
2 1 2 1 1 1 2

complété par certaines aptitudes physiologiques :


• pas d’obésité ;
• bon sens du relief ;
• aptitude à la vision nocturne.

23. Aptitudes particulières (complémentaires) :

• caractère stable et équilibré ;


• solidité psychique ;
• sens des responsabilités et de la mission ;
• aptitude à comprendre la mission de l’échelon supérieur ;
• réel don pour l’observation.

38
B. LE POINTAGE DE L'ARME

1. NOTIONS PRELIMINAIRES

Le pointage du fusil à répétition modèle F2 nécessite l’utilisation de la lunette


de tir de jour modèle F1, mise à poste sur l’arme pour effectuer des tirs aux
distances pour lesquelles l’arme et les munitions ont été conçues.

2. PRENDRE LA LIGNE DE MIRE

Cela consiste, après avoir estimé la distance entre le tireur et l’objectif, à


aligner le cran de hausse correspondant de la lunette, sur l’objectif.

3. VISER UN OBJECTIF AU COMBAT

31. Généralités

Le tireur doit repérer parfaitement :


- les secteurs d’observation ;
- les secteurs de tir ;
- les zones à battre de ses feux ;
- ainsi que les points particuliers du terrain.

Les objectifs sont souvent :


- camouflés ;
- de petites dimensions.

Les objectifs ne comportent souvent pas de point particulier à viser. Le tireur


choisira en priorité le centre de l’objectif, point pour lequel la probabilité d’atteinte
est optimale. Au début de la phase d’instruction sur le tir, ce point peut être
matérialisé par un visuel de couleur, placé sur les silhouettes de combat.

Le tireur doit tout d’abord :


- estimer la distance réelle à laquelle se trouve l’objectif ;
- prendre en compte les conditions particulières à l’instant du tir ;
- faire les corrections nécessaires (détaillées dans la section 1, chapitre C)
sur les éléments de réglage.

39
32. La méthode de pointage

La méthode de pointage ne diffère en rien de celle appliquée pour un tir


d’instruction, mais doit être plus rapide pour devenir "instinctive", au fur et à
mesure du déroulement de l’instruction.

Après l’acquisition de l’objectif et la prise en compte des paramètres de tir, le


tireur doit :
- bloquer correctement son arme ;
- engager la procédure de respiration ;
- dégrossir la visée sans quitter l’objectif des yeux ;
- rattraper le jeu de la détente ;
- affiner sa visée ;
- pendant un temps très court, bloquer l’expiration ;
- faire partir le coup ;
- relâcher l’expiration ;
- maintenir la position ;
- recharger immédiatement, de façon à être capable d’engager un autre
objectif, ou de "doubler" le tir sur le premier objectif.

Si un autre objectif se dévoile en dehors du champ optique de la lunette de tir,


le tireur utilise le débattement en direction offert par la rotule du bipied, et fait
pivoter son arme sur son axe vers l’objectif, tout en replaçant son corps
correctement.

Au combat, le tireur de précision est doté des 2 types de munitions


réglementaires. Garnissant chacun de ses chargeurs de munitions différentes, il
peut ainsi engager des objectifs différents au cours d’une même phase de tir ou
d’une même mission..

4. LE DEPART DU COUP

L’arme étant pointée, il est important que la visée conforme soit maintenue
pendant toute la durée de la phase de tir. Pour cela, il est impératif que le tireur soit
parfaitement immobile au moment du départ du coup.
L'immobilité est obtenue par le maintien de l’arme et l’arrêt de la respiration,
au moment de l’action du doigt sur la détente.

40
41. Le maintien de l’arme

La position étant prise, avant de prendre la visée, il est nécessaire de se "tasser",


c’est-à-dire de chercher à abaisser au maximum le centre de gravité de l’ensemble,
constitué par le corps et l’arme, en relâchant les muscles qui ne concourent pas à
l’équilibre du corps et au maintien du fusil.

42. La respiration

Le tireur doit respirer calmement en procédant à la respiration abdominale


(l’abdomen, et non la cage thoracique, se gonflant à l’inspiration).
Quand la visée est prise, et lors de son affinement, le tireur maintient son apnée
jusqu’au départ du coup. Cette apnée doit être confortable, les muscles du thorax
au repos.

43. L’action du doigt sur la détente

Le tireur doit exercer une pression lente et rectiligne de l’index sur la queue de
détente, en veillant à ne pas crisper la main sur la poignée pistolet, ce qui risquerait
de provoquer la mise en dévers de l’arme.
L’index exerce sa pression dans l’axe de rotation du levier formé par la queue
de détente.
C’est la pulpe de la troisième phalange qui doit être au contact de la queue de
détente.
Cette règle doit être adaptée en fonction :
- de la morphologie du tireur ;
- du poids de la détente ;
- de la crosse.

Remarque :
Il est recommandé de ne pas placer, au contact de la poignée pistolet, la première
et la deuxième phalange de l’index qui déclenche le tir.

41
A

FIG. 26 : Les différents points de pression

La figure 26 montre les différents points de pression possibles sur la queue de


détente, en fonction de la longueur de l’index ou du gabarit des tireurs.
A = doigt court ;
B = doigt moyen ;
C = doigt long.

L’action du doigt sur la détente peut se résumer en 2 phases :

- Phase préparatoire :
éliminer tout le jeu de la queue de détente, puis exercer et maintenir
environ la moitié de la pression totale nécessaire au départ du coup.

- Phase active (voir FIG.27) :


à partir du palier de pression ainsi obtenu, le tireur doit poursuivre
progressivement jusqu’à atteindre le décrochage du mécanisme de détente,
d’une manière lente, précise, régulière.
Le départ du coup doit s’effectuer dans la période où la stabilité du tireur
ainsi que la visée sont satisfaisantes. Ce laps de temps est représenté dans la
figure suivante, par le segment AB.

42
S A B
Stabilité de l’arme

V Visée

Seuil de départ
de coup =
I 1,8 à 2 daN.

Pression
du doigt

Durée de l’action (12 secondes maximum)

FIG 27 : Palier de pression du doigt sur la détente

Le temps optimal du "lâcher" de départ de coup est fonction de la stabilité dans


la mesure où l’action de viser reste correcte (entre 8 et 10 secondes). Une bonne
stabilité entraine le départ du coup, en pression continue. Le "lâcher" peut ainsi
s’effectuer entre le début et la fin de phase de stabilité (la zone identifiée "I" dans
la FIG.27).
En cas de stabilité médiocre, le tireur doit privilégier le départ du coup dans une
action plus rapide.
Plusieurs types d’erreurs, ont des conséquences directes sur le résultat du tir :

a) Erreur de position
Une variation de la position de l’index et/ou une mauvaise position de celui-ci
peuvent entrainer une action parasitée, et le dépointage de l’arme.
Le tireur doit également s’abstenir de changer sa façon de mettre en place sa
tête sur la crosse : la pression de la joue sur la crosse, l’inclinaison de la tête, la
pression de l’œil sur la bonnette doivent être similaires à chaque tir sous peine de
provoquer une erreur de position.

43
b) Erreur d’action
Un coup de doigt brutal, lors du déclenchement du tir, est susceptible de
provoquer, une réaction en chaine sur le bras.

c) Erreur secondaire
L’anticipation du départ de coup, un réflexe musculaire incontrôlé, la fermeture
de l’œil avant le déclenchement, des pensées annexes, sont autant d’erreurs
possibles, qui peuvent provoquer l’échec du tir.

44
C. LE TIR SUR OBJECTIF

A. LE TIR SUR OBJECTIF FIXE

Le tir sur objectif fixe réunit les meilleures conditions pour que le tireur
atteigne son objectif jusqu’à 800 mètres, mais aussi dans le cas de mauvaises
conditions météorologiques.

B. LE TIR SUR OBJECTIF MOBILE

1. Le tir "à l’affut"

Après avoir repéré ses secteurs d’observation et de tir désignés par son chef, le
tireur doit déterminer une zone qui sera empruntée par l’objectif durant son
déplacement, dégagée au mieux de tous couverts et masques, ou au pire
clairsemées (voir FIG.28).
Cette zone devra, si possible, lui permettre de voir déboucher l’objectif et être
suffisament importante pour que la balle ait le temps d’arriver à l’objectif avant
que celui-ci ne soit de nouveau masqué par un couvert.

Secteur de Le tireur
prise en compte

L’objectif et son
déplacement

FIG. 28 : Le tir "à l'affut"

45
Le principe de ce tir est le tir d’attente. En effet, le tireur ne doit pas aller
"chercher" l’objectif ni le suivre dans sa lunette, mais doit bloquer son réticule de
visée à l’endroit le plus propice à l’obtention de l’effet maximum, c’est-à-dire à
l’endroit où le point névralgique de l’objectif en déplacement croisera le chevron
de tir.
A cet instant, le tireur a déjà rattrapé le jeu de détente et engagé sa procédure de
respiration. Le blocage de la respiration ne doit s’effectuer qu’au dernier instant.
Le tireur, malgré la rapidité de procédure, ne doit pas se crisper sur la détente,
en agissant par un réflexe incontrôlé.
La technique de ce tir particulier ne peut s’acquérir que par un entraînement
régulier.
Le tireur doit donc profiter de toute situation propice pour en acquérir les bases,
mais également pour entretenir son savoir-faire.
Le tir à l'affût peut donc être utilisé lors d’un combat de rencontre, mais aussi
lorsque le terrain sur la zone de l’objectif n’est pas assez dégagé pour un tir "en
suivant", c’est-à-dire lorsqu’il est encombré et fragmenté par de nombreux
couverts.

2. Le tir "en suivant"

Le tireur doit calculer rapidement la vitesse de déplacement de l’objectif et


déterminer le point à viser comme détaillé dans la section 1 - chapitre C.
Le tireur doit ensuite prendre en compte l’objectif dans son secteur
d’observation et le suivre dans son réticule.
Le tir est déclenché au commandement du chef de la troupe dans laquelle le
tireur de précision est inclus, ou à la disposition du tireur lui-même, s’il en a reçu la
consigne.
Deux techniques différentes peuvent être employées par le tireur :

- La poursuite et le "rattrapé" de l’objectif


Le tireur commence sa phase de tir en prenant sa visée en arrière de l’objectif
en déplacement.
Engageant sa procédure de respiration et de rattrapage du jeu de la détente, le
tireur rattrape l’objectif de sa visée, le dépasse, et vient décaler son cran de hausse
à l’endroit prévu en avant de l’objectif (voir section 1 - chapitre C).
Lorsque la position est jugée correcte par le tireur, le tir est déclenché.

- Le suivi en avant de l’objectif


Le tireur décale, dés le début de la phase de tir, son cran de hausse à la position
déterminée par le calcul du déplacement d’objectif; suit le déplacement de celui-ci
en prenant soin de maintenir une "glissement" régulier et sans à coups de la visée,
et déclenche le tir à son initiative.

46
C. LE TIR AU POSER

Le tir au poser est le seul type de tir qui permet le traitement des objectifs aux
distances pour lesquelles l’arme a été conçue.
La position fondamentale, pour le tir au poser, est la position du tireur couché.
Cette position assure la meilleure stabilité au tir et permet la prise en compte
d’objectifs situés en limite de portée de l’arme.

1. LA POSITION DU TIREUR COUCHE

- le corps du tireur forme un angle de 25° à 30° par rapport à l'axe de l'arme ;
- les jambes sont largement écartées, les talons sont au sol, les pointes de pieds
dirigées si possible vers l’extérieur ;
- la jambe droite est repliée, la jambe gauche allongée ;
- les coudes reposent au sol ;

FIG. 29 : La position du tireur couché (vue générale)

- la main gauche, peut enserrer fermement la plaque de couche de la crosse,


contribuant ainsi au maintien de l'arme ;

47
FIG.30 : La position du tireur couché (vue de gauche)

- la tête se met en place sur un endroit précis de la crosse, repéré par le tireur ;
- l’œil droit est en appui contre la bonnette de la lunette ;
- l’œil gauche est fermé ;
- la main droite enserre la poignée pistolet, l'index est au contact de la queue de
détente, les autres doigts tirent l'arme vers l’épaule ;

FIG.31 : La position du tireur couché (vue de droite)

la main gauche peut enserrer fermement la plaque de couche de la crosse,


contribuant ainsi au maintien de l'arme (voir FIG.31) ;

48
FIG.32 : 2° possibilité de maintien de l’arme

la main gauche peut également enserrer le fût par-dessous, comme le tireur le


ferait avec n’importe quelle arme d’épaule (voir FIG.32) ;

FIG.33 : 3° possibilité de maintient de l’arme

le tireur peut en utilisant sa main gauche faire reposer le talon de la crosse dans
la fourche de sa paume (voir FIG.33).

49
De façon à adapter l’arme à sa morphologie, le tireur peut utiliser les
accessoires à sa disposition dans l’unité collective de l’arme : les rallonges et
rehausses de crosse (voir FIG.34) :
- les rallonges de crosse, quand ses bras sont trop longs pour exercer une
traction satisfaisante contre l’épaule ;
- les rehausses, quand son gabarit ne lui permet pas naturellement de
positionner son œil en face de la bonnette de la lunette de tir.

FIG.34 : La rehausse et les rallonges de crosse mises en place sur l’arme

Remarque :
De la même façon que pour la crosse employée sans accessoire, le tireur doit
repérer, sur la rehausse qu’il utilise, l’emplacement où il pose sa tête lors de la
prise de visée.

50
E. LES POSITIONS DE TIR ADAPTEES

FIG.35 : La position de tir adaptée sur appui de circonstance

1. BUT

Au combat, le tireur doit adapter sa position de tir, aux impératifs du moment,


tout en recherchant la meilleure configuration de tir pour son arme.
Ainsi, le tir peut s'effectuer dans pratiquement toutes les positions :
- couché avec ou sans bipied ;
- à genoux ;
- debout.
Les positions de tir adaptées nécessitent un entraînement répété et régulier
avant d’être parfaitement maîtrisées. En effet, le tireur ne soit plus être gêné par
l’inconfort apparent de ce type de positions, mais doit focaliser son attention sur sa
prise de visée, ainsi que sur sa procédure de tir.

51
2. LE TIR A GENOUX

Pour être le plus immobile possible durant la phase de stabilité, le tireur doit
former un bloc avec son arme grâce à 3 points de "verrouillage".

FIG.36 : Le tir à genoux

21. Les membres inférieurs

- le tireur fait reposer son poids, sur son talon droit ;


- la jambe gauche, repliée, est dirigée dans l’axe du tir ;
- la jambe droite, genoux au sol, marque un angle d’environ 45° avec la jambe
gauche.

22. Le maintien dorsal

- le tireur ne doit pas laisser s’affaisser sa colonne vertébrale, mais doit, au


contraire, bloquer son dos au moins durant la phase de stabilité.

Remarque :
Pour éviter une fatigue dorsale excessive durant les phases de tir, le tireur doit
rechercher systématiquement un emplacement qui lui permettra d’appliquer son
buste en appui latéral ou frontal (par exemple, contre un talus ou un mur ).
Recherchant la plus grande stabilité, le tireur appliquera ainsi une poussée,
favorable au blocage de son buste.

52
23. Les membres supérieurs

La technique de maintien de l’arme appliquée par les 2 membres supérieurs est


similaire à celle de la position couchée.

3. LA POSITION DE TIR "DEBOUT"

Les principes de stabilité, appliqués à la position de tir debout, sont les mêmes
que ceux des autres positions.
Dans cette position, le tireur doit utiliser un appui frontal ou latéral de
circonstance pour obtenir la stabilité nécessaire au tir (voir FIG.37).

FIG.37 : Le tir en position "debout"

31. Les membres inférieurs

- la jambe droite tendue, positionnée en arrière, pousse l’ensemble du bloc


constitué du tireur et de l’arme vers l’avant ;
- la jambe gauche légèrement fléchie, pied en direction de l’objectif, soutient le
poids du tireur et participe à la poussée, de façon à bloquer le corps du tireur contre
l’appui de circonstance.

53
32. Le maintien du buste

- le tireur doit bloquer sa colonne vertébrale et, dans le même temps, pousser
son buste en avant, de façon à ce que son épaule gauche vienne au contact de
l’appui de circonstance et s’y bloquer.

33. Les membres supérieurs

- la technique de maintien de l’arme, appliquée par les membres supérieurs, est


similaire à celle de la position couchée.

Remarques :
En cas d’apparition d’un objectif situé en dehors du champ optique de la lunette de
tir, le tireur peut utiliser le débattement en direction autorisé par la rotule du
bipied ou par le glissement du fût sur l’appui de circonstance, et recaler son corps
par rapport au nouvel axe de l’arme.
Dans le cas d’une utilisation sans le bipied, le tireur doit poser le fût de l’arme sur
un appui de circonstance et non pas faire reposer l’arme sur le talon de chargeur.

54
F. LE TIR DE NUIT

Il est utile de rappeler dans ce chapitre quelques notions élémentaires sur la


vision nocturne même si le tireur de précision dispose d’un équipement optronique.

1. LA VISIBILITE DE NUIT

De nuit la visibilité varie en fonction :


- de la phase de lunaison ;
- des conditions atmosphériques au sol et en altitude ;
- de la nature du terrain ;
- des dimensions et de la nature de l'objectif ;
- de la direction de l'observation ;
- de l'aptitude de l'observateur à voir la nuit.

L'existence de ces six variables rend très difficile la définition précise de


conditions standard de visibilité. Aussi est-il préférable de définir des niveaux de
visibilité de nuit, à partir des distances d'observation d'objectifs déterminés.

On admet qu'il existe quatre niveaux de nuit correspondant à une plus ou


moins grande visibilité :

Nuit de niveau 1 (nuit très claire) : correspond à une visibilité maximale;


permet de distinguer l'horizon, les différents plans d'un
paysage, et de voir des objectifs d'infanterie jusqu'à 200
mètres.

Nuit de niveau 2 (nuit claire) : permet de discerner des objectifs d'infanterie


jusqu'à une centaine de mètres.

Nuit de niveau 3 (nuit sombre) : permet de distinguer des objectifs


d'infanterie jusqu'à une trentaine de mètres.

Nuit de niveau 4 (nuit très sombre) : correspond à la visibilité minimale, ne


permet de déceler des objectifs qu’en deçà de 10 mètres.

A titre indicatif, le tableau suivant donne les distances moyennes en mètres de


visibilité de nuit, par beau temps, d'un groupe de quatre hommes ou d'un homme
isolé, en fonction des phases de lunaison et de la nature du terrain.

55
Phase de la Nuit étoilée ¼ de lune ½ lune ¾ de lune Pleine lune
lune
Objectif Isolé Grpe Isolé Grpe Isolé Grpe Isolé Grpe Isolé Grpe
Sol et fond plat 35 45 40 55 55 70 70 85 85 100
,herbeux
Sol plat et 30 40 30 35 45 55 60 65 60 75
dénudé
Fond sombre 10 15 10 15 15 20 15 20 20 25
Fond clair, 70 85 85 100 105 120 150 175 175 185
objectif se
détachant sur le
ciel
Distance de visibilité de nuit (exprimée en mètres)

2. LA VISION NOCTURNE

De nuit, chaque individu modifie presque instinctivement sa manière de


regarder afin d'améliorer l'acuité de sa vision. Les procédés qu'il applique sont dits
"procédés de vision nocturne". L'étude sur la vision nocturne figure dans la Notice
sur la vision nocturne (TTA 215).

Pour améliorer l'acuité de la vision nocturne, il faut :


• S'adapter à l'obscurité et éviter l'éblouissement. La perception des images
est en effet détruite par des lumières vives et ne réapparaît que très lentement dans
l'obscurité. Le temps d'adaptation varie de 10 à 20 minutes, suivant l'obscurité de la
nuit. L 'adaptation ne peut cependant être considérée comme définitive qu'au bout
de 30 minutes.
• Fermer l’œil directeur de préférence, pour éviter l'éblouissement total, dès
qu'une source lumineuse se manifeste (projecteur, fusée éclairante). La lumière
rouge sombre ne détruit pas la vision nocturne. l'éblouissement est d'autant plus
important que la lumière est vive, et l'exposition prolongée
• Regarder en "vision décentrée" : l'image d'un objet observé doit se former
sur la région de la rétine, favorable à la vision nocturne.
• Observer par balayage du regard.
• Observer les deux yeux ouverts ; l'observation binoculaire permet, en
effet, d'utiliser un champ de vision plus étendu et procure une impression plus
accusée du relief.
• Exploiter les contrastes "clair-obscur", pour faire apparaître les objets sur
des fonds de clartés différentes.
• Contrôler son imagination pour ne pas se laisser abuser par des
impressions trompeuses.

56
3. LE DISPOSITIF DE VISEE OB 50 C

Le dispositif OB 50 C. peut être monté en lieu et place de la lunette de tir de


jour : Le dispositif est livré dans sa valise tactique, muni d’une embase, compatible
avec les rails de guidage de la boite de culasse du fusil à répétition modèle F2.

Rappel : Les caractéristiques, la mise en œuvre, les précautions d’emploi et les


mesures d’entretien du dispositif OB 50 C, sont détaillées dans le document
d’emploi MAT 2070.

FIG.39 : Le FRF2 avec le dispositif OB.50 C

31. Le réglage du dispositif OB 50 C

311. L’éclairement du micromètre


Le dispositif de tir de nuit OB 50 C est muni d’une molette réglant l’éclairage
du micromètre.

312. Le réglage de la netteté du micromètre


Le tireur doit positionner la bague crantée de façon à percevoir le micromètre
net.

57
313. L’harmonisation
Un cran des commandes de réglage (en direction et en hauteur) a une valeur de
0,35 millièmes ce qui représente 7 cm à 200 m ou 10,5 cm à 300 m.
Chaque commande de réglage, en hauteur et en direction, a une amplitude
d’environ 2 circonvolutions (une circonvolution valant 24 crans).
En direction, les possibilités de réglage sont de moins de 2 circonvolutions, soit
44 crans.
En hauteur, les possibilités de réglage sont de plus de 2 circonvolutions, soit 50
crans.
Le tir se déplace vers la droite lorsqu’on tourne la commande de réglage en
direction dans le sens des aiguilles d’une montre, et vers la gauche lorsqu’on la
tourne dans le sens inverse.
Le tir se déplace vers le bas lorsqu’on tourne la commande de réglage en
hauteur dans le sens des aiguilles d’une montre, et vers le haut lorsqu’on la tourne
dans le sens inverse.

Le tireur doit harmoniser le dispositif OB 50 C avant de pouvoir l’utiliser au tir.


Pour ce faire, il est nécessaire de suivre la procédure suivante en 3 phases :

• La mise à zéro des éléments de réglage :


comme indiqué dans le document d’emploi MAT 2070 paragraphe 2.2.

• Le simbleautage du couple arme – lunette :


- placer l’arme équipée de la lunette de tir de jour J8 sur un chevalet, face à
une cible située à 300 mètres ;
- amener le cran de hausse 300 m au centre de la cible (vue dans la lunette),
en agissant sur les commandes de pointage du chevalet ;
- remplacer sur le fusil la lunette de jour (ensemble lunette et support) par la
lunette de nuit (ensemble lunette et support), en prenant garde à ne pas
modifier la position de l’arme ;
- amener, à l’aide des commandes de réglage en hauteur et en direction, le
réticule de tir FRF 2 sur le centre de la cible ;
L’arme est simbleautée.

• Le réglage de la lunette ;
il s’effectue à 300 mètres comme indiquée dans le document d’emploi MAT
2070 paragraphe 2.5.1.

32. La visée avec le dispositif OB50 C

Le tireur doit positionner l’objectif entre les chevrons de la lunette. La méthode


préconisée est d’aligner la base de l’objectif sur le trait horizontal supérieur du
réticule.
58
De façon à faciliter l’harmonisation du couple arme - lunette, il est possible de
régler la lunette grâce à une cible de réglage réduite dont les dimensions et le
modèle sont donnés à la FIG.41.

FIG.40 : Visée possible à 300 mètres sur cible SC2

59
La visée à
300 m (A)
La visée à 25 m

Visser la commande supérieure


Dévisser la commande supérieure

Visser la commande latérale Dévisser la commande latérale

FIG. 41 : Cible de réglage réduite


Le côté d'un carreau mesure 0,875 mm et correspond à la valeur d'un cran.
La valeur d'un cran correspond à 10,5 cm à 300 m ou 7 cm à 200 m.
1 cartouche de flambage - 3 cartouches de réglage + 3 cartouches de confirmation.
(A) : Le point atteint par le projectile se situera à la base du triangle de visée.
60
G. EMPLOI DU FR F2 AU COMBAT DE NUIT

1. GENERALITES

La nuit, l'ouverture du feu est conditionnée :


- par la visibilité (niveau de nuit) ;
- par l'emploi éventuel de moyens d'aide à la visée, ou par l'éclairage du
champ de bataille ;
- par la prise en compte de lueurs provenant de l'objectif (départ de coups).
Ainsi le combattant doit être en mesure d'effectuer des tirs de nuit à des distances
assez proches de celles de jour (jusqu’à environ 300 m par nuit claire).
Dans tous les cas l'efficacité du tir exige :
- l'accoutumance à vivre de nuit ;
- la recherche d'un bon emplacement d'observation et de tir ;
- le choix de conditions opportunes d'ouverture du feu et des modalités de tir ;
- la rapidité dans son exécution.

2. LE CHOIX DE L'EMPLACEMENT D'OBSERVATION ET DE TIR

Pour bien observer le tireur doit :

21. En cas d’utilisation d’un dispositif de vision nocturne


- s'adapter à l'obscurité et éviter l'éblouissement (ce qui peut rendre le
dispositif OB 50 inopérant) ;
- disposer d'un secteur d'observation bien dégagé ;
- être à l'abri des observations par appareils optiques (grâce au camouflage
procuré par le feuillage par exemple), et, si possible, se protéger des appareils
de détection thermique (en se dissimulant derrière des murets, des talus, etc.).

22. En cas d’utilisation de dispositifs éclairants


- se camoufler dans une zone d'ombre ;
- exploiter les possibilités de contraste offertes par le terrain afin de voir les
objectifs se découper sur des fonds de clartés différentes ;
- choisir un emplacement qui lui évite d’être aveuglé pendant la phase
d’éclairement.

23. En cas d’absence de tout moyen de vision nocturne


- choisir l’emplacement qui lui permet d’utiliser les procédés de vision
nocturne (vision décentrée et balayage du regard).

Dans tous les cas, l'emplacement doit permettre le tir avec appui.

61
3. LE CHOIX DES CONDITIONS D'OUVERTURE DU FEU ET PRECISION
DU TIR

31. La détection

L'emploi de moyens d'aide à la vision nocturne permet de déceler la présence


de l'ennemi au-delà de la distance de vision nocturne.
L’utilisation du dispositif de tir OB 50 C permet la détection de l’objectif, dans
le cas d’une nuit de niveau 1, au-delà de la distance de tir de 300 mètres.

32. L’identification et l’acquisition

De nuit, l’identification de l’objectif ne peut se faire que par l’observation


discrète de ou des objectifs possibles :
- prenant en compte les renseignements sur l’ennemi donnés par le "chef"
de la troupe dans l’ordre initial, le tireur peut déterminer si les objectifs
observés dans sa lunette correspondent aux données qui lui ont été
préalablement fournies (en observant leur nature, leur volume, et leur attitude).
- de plus, le tireur de précision établissant un compte rendu d’observation
détaillé et continu des actions de l’ennemi, le "chef" de la troupe peut
sélectionner avec précision les objectifs que le tireur doit traiter en priorité.
- l’objectif ainsi déterminé, le tireur peut débuter la phase d’acquisition et
calculer les paramètres de tir.
- le tireur peut renseigner son "chef" de façon à ce que celui-ci ait la
possibilité de choisir le moment opportun de l'ouverture du feu.

33. La précision du tir

La précision du tir dépend des conditions de visibilité, c’est-à-dire du "niveau


de nuit" déterminé du moment; de la distance de tir et du temps d’éclairement dans
le cas du tir sur lueur.
Elle est obtenue de préférence par un tir effectué au poser, sur appui, avec le
dispositif de tir de nuit OB 50 C.
Dans le cas du tir sur lueur, la distance maximale pour un tir de précision est
de l’ordre de 300 mètres.

62
SECTION 3

EXECUTION DES TIRS

A. CATALOGUES

1. SAVOIR-FAIRE

SAVOIR-FAIRE TIR TIR


Entraînement Vérification
Mettre en œuvre son arme (a)
Entretenir son arme (a)
Régler un incident de tir 1
Régler son arme 2J-2N V
Tirer couché 3-4 V
Déterminer les distances d’objectif en temps (d)
limité
Tirer en temps limité au posé 6 V
Tirer sur cible mobile 7 V
Tirer avec les équipements NBC 8 (b)
Tirer avec les équipements "grand froid" 9 (b)
Tirer en position adaptée (genou) 10
Tirer en position adaptée (debout) 11
Tirer sur objectifs peu visibles 12(d) V
Tirer de nuit avec la lunette OB 50 13 V
Tirer sur objectifs multiples 5-14 (d) V
Tirer de nuit (avec OB 50) position adaptée 15-16 V
Tirer avec la lunette 0B 50 en temps limité 17 V
Tirer de nuit avec OB 50 sur objectifs multiples 18(d) V
Tirer en cours de progression Parcours
Tirer en ambiance défavorable Parcours(c)
Tirer de nuit avec la lunette OB 50 objectifs 19(d)
multiples temps limité
Tirer à grande distance 20-21-22-24 V
Tirer sous éclairants 23 V
(a) Notion acquise et contrôlée uniquement à partir de séances d’armement ou de séances I.S.T.
(b) Ce savoir-faire doit être appris à l’occasion de tous les tirs dés que les conditions le permettent.
(c) Les conditions météorologiques difficiles devront être systématiquement exploitées.
(d) Les tireurs ayant suivi les cours de formation technique I.S.T, .les distances d’objectif ne sont jamais
annoncées à l’avance; ce savoir-faire doit être systématiquement mis en œuvre par les tireurs.

63
2. TIRS

Mode de tir Dis- Cible Nbr Barè- OBS


-tance de -me
cart.s
1 Tir 200 m 2SC1 5
d'accoutumance
poser - couché
2J Tir de réglage de 25 m Cible de réglage 2×5
jour 25m à réaliser
2N Tir de réglage de 25 m Cible de réglage 2×5 Avec OB 50
nuit 25m à réaliser
V2J Tir de 200 m C 200 2×5
confirmation
V2N Tir de 300 m C 300 2×5 Avec OB 50
confirmation
3 Poser - Couché 300 m SC1 3 A
bipied
4 Poser - Couché 400 m SC2 3 C
bipied
V3 Poser - Couché 300 m SC1 3 A
bipied
V4 Poser – Couché 400 m SC2 3 C
bipied
5 Poser – Couché 300 m 4SC2 6 B
bipied
6 Poser - Couché 300 m SC2 6 B 3 apparitions
bipied de 15s
V6 Poser - Couché 300 m SC2 6 B 3 apparitions
bipied de 10s
7 Poser - Couché 300 m Cible mobile 6 A
bipied
V7 Poser - Couché 300 m Cible mobile 3 A
bipied
8 Poser – Couché 400 m SC2 6 C équipement
bipied NBC
équipement NBC
9 Poser - 400 m SC2 3 A équipement
Equipement grand froid
"grand froid"
10 Poser- position 300 m SC2 3 A avec appui
adaptée (genou)

64
11 Poser- position 300 m SC2 3 A avec appui
adaptée
(debout)
12 Poser – Couché 300 m SC2 partiellement 3 A
occultée
13 Poser de nuit 200 m SC2 3 A
avec OB 50
V13 Poser de nuit 200m SC2 3 A
avec OB 50
V12 Poser – Couché 300m SC3 3 A
14 Poser - Couché Entre 4SC2 6 B Distances
bipied 200m et intermédiaire
300 m s
V14 Poser - Couché Entre 2SC2 et 2 SC3 6 B Distances
bipied 300m et intermédiaire
500m s
15 Poser – de nuit 200 m SC1 3 D avec OB 50
avec OB 50
Position adaptée
(à genoux)
V15 Poser de nuit 200 m SC2 3 D avec OB 50
avec OB 50
Position
adaptée(debout)
16 Poser de nuit 300 m SC2 3 D avec OB 50
avec IL
V16 Poser de nuit 300 m SC4 3 D avec OB 50
avec IL
17 Poser de nuit 200 m SC2 6 B 3 apparitions
avec IL de 15s
avec OB 50
V17 Poser de nuit 300 m SC2 3 B 3 apparition
avec IL de 15s
avec OB 50
18 Poser de nuit 200 m 4SC2 6 B
avec IL
V18 Poser de nuit 300 m 2SC2 et 2SC4 6 B
avec IL
20 Poser – Couché 500 m SC1 3 C
bipied
V20 Poser – Couché 500 m SC2 3 C
bipied
65
19 Poser de nuit 300 m 2SC2 et 2SC4 6 B apparition
avec IL 45s
avec OB 50
21 Poser - Couché 500 m SC3 6 C
bipied
V21 Poser - Couché 500 m SC4 3 C
bipied
22 Poser - Couché 600 m SC3 3 C
bipied
V22 Poser - Couché 600 m SC3 3 C
bipied
23 Poser - Couché 300 m SC2 3 D Artifices
bipied éclairants
V23 Poser - Couché 300 m SC2 3 D Artifices
bipied éclairants
24 Poser - Couché 800 m SC1 3 D
bipied
V24 Poser - Couché 800 m SC1 3 D
bipied

66
3. LES BAREMES DE NOTATIONS

31. Barème de type "A" : pour les tirs de 3 cartouches effectués entre 200 et 300
mètres.

A 200 m A 300 m
Très Bien H+L <10cm H+L<18cm

Bien 10cm<H+L<15cm 18cm<H+L<22cm

insuffisant H+L>15cm H+L>22cm

32. Barème de type "B" (à l’impact) : pour les tirs à cibles multiples ou effectués
en temps limité.

Très Bien toutes cibles atteintes

Bien 1 cible non atteinte

Insuffisant plus de 1 cible non atteinte

33. Barème de type "C" : pour les tirs effectués entre 300 et 600mètres.

400 m 500 m 600 m

Très Bien H+L<20cm H+L <30cm H+L <40cm

Bien 20cm<H+L<30cm 30cm<H+L <40cm 40cm<H+L<70cm

Insuffisant H+L>30cm H+L>40cm H+L> 70cm

34. Barème de type "D" : pour les tirs effectués entre 600 et 800 mètres de jour,
et pour les tirs effectués de nuit (valorisant la 1° cartouche à l’impact).

Très Bien Cible atteinte - reste 2 cartouches

Bien Cible atteinte - reste 1 cartouche

Insuffisant Cible non atteinte ou toutes les


munitions utilisées

67
4. MESURES DIVERSES

Entretien : Le document INF 401/3 TITRE IX, Section VIII traite de manière plus
complète ce sujet.

41. Avant le tir

- déshuiler le canon en passant dans celui-ci le lavoir à ficelle.

42. Après le tir

- l’arme doit être démontée et nettoyée après chaque séance de tir ;


- les parties métalliques doivent être essuyées avec un chiffon sec, puis légèrement
huilées;
- le canon doit être nettoyé avec les accessoires de nettoyage inclus dans la trousse.
Huiler légèrement avant le dernier passage du lavoir à ficelle.

PRECAUTIONS D’EMPLOI
L’emploi de matières abrasives, ou d’écouvillons acier, est formellement interdit.
Les seuls ingrédients réglementaires à utiliser sont répertoriés dans le document
MAT 2355 : Lubrifiants Multi-fonctionnels pour Arme (LMA) XC-50 ou S-758,
par exemple.
L’emploi d’autres ingrédients tels que :
- essence,
- solvants chlorés,
- acétone,
est formellement proscrit.

5. LES SAVOIR -FAIRE NECESSAIRES POUR EFFECTUER UN TIR

En vue du tir, le tireur doit savoir effectuer les opérations suivantes (cf. INF
401/3, TITRE IX, section VI):
• GARNIR UN CHARGEUR.
• DEGARNIR UN CHARGEUR.
• APPROVISIONNER.
• CHARGER.
• FAIRE PARTIR LE COUP.
• DEVERROUILLER ET OUVRIR LA CULASSE.
• METTRE LA SURETE.
• DECHARGER.
• MANOEUVRER LE BIPIED.

68
B. LES COMMANDEMENTS DE TIR

1. AVANT L'OUVERTURE DU FEU

Au commandement : "dispositions de combat" :


- le tireur approvisionne, puis charge son arme et la met à la sûreté ;
- le directeur désigne le (ou les) objectif(s).

2. L’OUVERTURE DU FEU

Au commandement : "commencez le feu" :


- le tireur enlève la sûreté ;
- le tireur ouvre le feu sur le (ou les) objectif(s) désignés.

3. PENDANT LE TIR

- le tir se poursuit jusqu'à épuisement des munitions ou au commandement :


"Halte au feu" ou "cessez le feu" ;
- en cas d'incident de tir dû à l'arme ou à la munition, le tireur conserve son
canon en direction des cibles et exécute les procédures prescrites, arme à la sûreté ;
- deux cas peuvent se présenter, en fonction du type d’incident constaté :

31. L’incident peut être réglé par le tireur

- celui-ci règle l’incident de tir en appliquant les mesures de sécurité


individuelles, et reprend le tir à l’issue. Il rend compte ensuite, en fin de tir,
au directeur de tir.

32. L'incident n'est pas du niveau du tireur

- le tireur annonce "incident de tir" ;


- le directeur de tir fait cesser le tir de cette arme et fait enlever le chargeur
; tout en faisant maintenir l’arme dans une direction non dangereuse, et
après une attente de 3 minutes pour éviter les conséquences d’un long feu, il
fait ouvrir la chambre de tir ;
- si possible, le directeur de tir fait intervenir un cadre qualifié ;
- pendant un parcours de tir ou une manœuvre à tir réel, le tireur procède
aux opérations de sécurité et, sur ordre, termine le parcours l'arme à la
sûreté, désapprovisionnée et conservée dans une direction non dangereuse.

69
4. ARRET DU TIR

Au commandement "halte au feu" :


- le tireur arrête le tir, met son arme à la sûreté, conserve la position et
maintient son arme en direction du ou des objectifs ;
- il reprend le tir au commandement "continuez le feu".

Au commandement "cessez le feu", l'arrêt du tir est définitif :


- le tireur arrête le tir, désapprovisionne son arme, fait les opérations de sécurité
individuelles, et exécute ensuite les ordres du directeur de tir, en particulier, en
ce qui concerne le reversement des munitions non consommées.

5. A LA FIN DU TIR

- en fin de tir, le tireur effectue sur son arme les opérations de sécurité, puis
rend compte au directeur de tir " tir terminé" , "sécurité vérifiée" ;
- si nécessaire, les munitions non consommées sont récupérées par le cadre
désigné chargé des munitions, et reversées au sous-officier T.A.M. de l’unité.

6. EN FIN DE SEANCE DE TIR

Au commandement "inspection des armes" :


- le tireur procède à une ultime opération de sécurité, puis le directeur passe
l’inspection des armes ;
- l’inspection des armes est passée de la façon suivante :

61. Tir effectué de jour

- le ou les tireurs, en position debout et alignés sur un même plan, tiennent


leurs armes à 2 mains, le canon dirigé vers une direction non dangereuse,
tout en présentant le chargeur vide utilisé (lèvres de présentation du
chargeur vers le haut) ;
- les tireurs ouvrent la culasse de leurs armes au moyen du levier
d’armement ;

70
- ils baissent le canon vers le sol en présentant la chambre de leurs armes
pour l'inspection (voir FIG. 42).

FIG.42 : Le tireur présente la chambre de l’arme pour l’inspection

- après que la chambre ait été vérifié, les tireurs relèvent leurs armes vers le
haut et présentent leurs canons pour l’inspection (voir FIG.43).

FIG.43 : Présentation du canon de l’arme pour l’inspection

71
- le directeur de tir ayant contrôlé l’ensemble des armes se trouvant sur le
pas de tir, les tireurs referment leurs chambres tout en appuyant sur la queue
de détente pour désarmer, puis remettent leurs armes à la sûreté (voir
FIG.44).

FIG. 44 : Le tireur désarme

62. Tir effectué de nuit

- les tireurs se mettent en position pour présenter leurs canons pour


l’inspection, comme ils le font pour un tir effectué de jour ;
- le directeur de tir passant devant chaque tireur en position, vérifie à l’aide
d’une lumière rouge (de préférence) que le chargeur est vide, puis introduit
la lumière au niveau de la chambre ; l’ensemble du canon étant éclairé par
la lumière, le directeur de tir vérifie que :
• la chambre de tir est vide ;
• le canon n’est pas obstrué.

72
ANNEXE A

FICHE DE REGLAGE FRF2

FRF2 n°: Nom :

Lunette n° Température :
Date de réglage : Vent :
Lieu de réglage :

ELEMENTS DE REGLAGE

COLLIMATEUR

B D F H J
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10

A C E G I K

CORPS DE LUNETTE

Direction Hauteur

-4 0 4
0

-4
73

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