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Mankiw chap. 14
Blanchard-Cohen, chap. 23
n La politique budgétaire et la
politique monétaire peuvent a priori
être utilisées pour aider un pays à
sortir de la récession, diminuer le
taux de chômage…
n Cependant, des pays ont introduit
des contraintes sur les choix de
politique éco. des gouvernements.
Par exemple :
* indépendance des banques
centrales nationales puis de la
Banque Centrale Européenne
(BCE) : politique monétaire n’est
plus décidée par les gouvernements
* Pacte de Stabilité et de
Croissance (1997) pour les pays
ayant adopté l’euro :
Déficit public < 3% (sauf
circonstances exceptionnelles)
* Aux Etats-Unis, le parti républicain
proposait en 1994 un amendement
à la Constitution pour imposer
l’équilibre budgétaire.
POURQUOI toutes ces propositions
et lois pour restreindre les choix de
politique éco. des gouvernements ?
1- Incertitude sur les effets des
politiques économiques
1.1 Retards dans la mise en œuvre des
politiques éco.
1.2 Que savent vraiment les
macroéconomistes?
-représentation simplifiée de
l’évolution des variables macro
façon suivante :
Wt = Pt F (ut , z )
e
ut : taux de chômage
∂F (ut , z ) ∂F (ut , z )
<0 >0
∂ut ∂z
Le salaire nominal négocié dépend :
-positivement du prix espéré et du
pouvoir de marchandage des employés
(par ex: modèle insider-outsider)
-négativement du taux de chômage
(dans une
situation où le taux de chômage est
élevé, il est plus difficile de négocier un
salaire élevé).
Note : on est en train de faire
l’hypothèse que le marché du travail
n’est pas concurrentiel (les employés
ont un certain pouvoir de négociation
du salaire).
-détermination des prix : supposons
que les entreprises fixent leur prix selon
la règle suivante :
Pt = (1 + µ ) Wt
Pt = (1+ µ) Wt
Pt = (1 + µ ) Pt F (u t , z )
e
Pt = (1+ µ) Pt (1− α ut + z)
e
Après quelques manipulations (voir
Blanchard-Cohen p. 204-205), on écrit
cette équation en termes de taux :
π t = π + (µ + z) −α ut
e
t
αut = (µ + z) −πt +π e
t
Retour à la critique de Lucas :
analyse du coût de la désinflation
(de combien doit-on augmenter le
chômage pour réduire l’inflation)
-Supposons que l’inflation
passée πt −1 est de 10 %.
-Nous voulons savoir quel serait le
coût en termes d’augmentation du
chômage d’une réduction de
l’inflation de 10% à 3 %.
- Analyse habituelle (avant la
critique de Lucas) partait de
l’hypothèse que les anticipations
sont « adaptatives » = l’inflation
anticipée dépend de l’inflation
passée.
Supposons par exemple que :
π = πt−1
e
t
− π t + π + (µ + z)
e
ut = t
α
−3+3+ (µ + z) µ + z
Et ici, ut = =
α α
Par conséquent, une fois prise en
compte la critique de Lucas, le coût
de la désinflation devrait être nul
(pas d’augmentation du chômage)
2.2 Politique économique et
théorie des jeux
n Jusqu’à il y a 20 ans, l’économie
était vue comme une “machine”
(idée de fonctionnement
mécanique). On utilisait des
méthodes d’optimisation
dynamique pour élaborer la
politique macro.
le comportement du
gouvernement peut être
incohérent.
Ex. 1 : Ulysse et les sirènes
(Odyssée) :
-Ulysse sait que, pendant son
voyage, il va rencontrer des
sirènes.
-s’il entend leur chant, il
abandonnera la direction qu’il doit
suivre pour aller les retrouver.
-solution trouvée par Ulysse :
demander à ses marins de boucher
leurs oreilles avec de la cire et de
l’attacher au mât de son bateau
-Ulysse sait (dans le présent),qu’il
choisira lui-même dans le futur de
suivre le chant des sirènes, qui est
irrésistible
-Ulysse invente une façon de
s’obliger à faire dans le futur ce
qu’il considère (dans le présent)
être la meilleure des options
(c’est-à-dire de poursuivre le
chemin sans écouter le chant des
sirènes).
Ex. 2 : Supposons que le
gouvernement veuille éviter des
détournements d’avions
-il annonce qu’il ne négociera
jamais avec d’éventuels pirates de
l’air.
-une fois que le détournement
s’est produit, le gouvernement
peut avoir intérêt à négocier :
les exigences des pirates de l’air
sont probablement moins
coûteuses que les éventuelles
pertes humaines lors d’une prise
d’assaut de l’avion par la police.
-problème : inconsistance
temporelle de la politique du
gouvernement
les pirates de l’air futurs
anticipent que le gouvernement
négociera même s’il annonce le
contraire plus grand risque de
détournements d’avion dans le
futur.
-Meilleure politique pour le
gouvernement : pourrait être de
s’engager à ne pas négocier
même s’il est optimal de négocier
dans le court terme (une fois que
le détournement s’est produit).
d’après ce raisonnement,
l’adoption de règles (pour
remplacer la discrétion) pourrait
servir à éviter ce problème
d’incohérence temporelle
il faut cependant que les règles
soient crédibles (c’est-à-dire que
les pirates de
l’air potentiels croient que le
gouvernement ne négociera pas).
dans ce but, le gouvernement
doit se « lier les mains » pour ne
pas écouter le chant des sirènes et
éviter de faire ce qui est optimal à
court terme mais pas à long terme.
Ex. 3 : “Rules vs. Discretion: the
inconsistency of optimal plans” :
Kydland et Prescott, Prix Nobel
d’économie 2004.
Supposons que la relation entre
inflation et chômage dans la
réalité puisse être représentée à
l’aide d’une courbe de Phillips :
π t = π + ( µ + z ) − α ut
t
e
avec : π e
inflation espérée
u taux de chômage
α >0 constante.
ou :
π = π − α (u − un )
e
avec : µ+z
un ≡
α
Supposons que la Réserve
Fédérale américaine annonce
qu’elle suivra une politique
compatible avec une inflation
constante, et que les anticipations
des agents sont telles que π = 0 .
e
Alors, = - (u- u )n
60
50
40
D e tte /P IB
30
20
10
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
années
On obtient donc le même type de
résultat pour la France : on
n’observe pas de comportement
cyclique de la dette qui pourrait
correspondre aux élections.
-autre façon d’étudier cette
question, voir si les politiques
expansionnistes ont (plus
souvent) lieu avant les élections
Analyse pour les Etats-Unis :
Taux de croissance:
3,2 % la 1ère année du mandat