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AERTSEN
Author(s): Carlos Bazán
Source: Revue des Sciences philosophiques et théologiques , Janvier 2000, Vol. 84, No. 1,
SOURCES ET EFFETS DE LA "LOGIQUE DE PORT-ROYAL" (Janvier 2000), pp. 93-104
Published by: Librairie Philosophique J. Vrin
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philosophiques et théologiques
THOMAS D'AQUIN
ET LES TRANSCENDANTAUX
* Jan A. Aertsen, Medieval Philosophy and the transcendentais. The case of Thomas
Aquinas. Leiden-New York- Köln, 1996, 468 p.
qu'une composante de l'être fini : ce par quoi ils sont des êtres, cum
sione de ce qui les fait être de tels êtres. On ne peut donc pas dir
est esse » (on ne peut même pas dire « esse est » : ipsum esse nondum
raison en est qu'aucune « partie » ne se prédique du tout (cf. De e
sentia 2, p. 371 v. 103-104 : cum nulla pars integrālis de suo toto pre
Quelque chose de semblable arrive avec le transcendantal concr
(cf. p. 98, 109), dont la « ratio » sumitur ab essentia. Quoiqu'ils d
conceptuellement, ens et res signifient le même tout concret, qui es
« ens » lorsqu'il est envisagé sous l'angle de l'acte d'être, et « res
l'est sous l'angle de l'essence qui détermine Yactus essendi comm
sance détermine l'acte. Ainsi, la différence conceptuelle entre les deu
concrets est basée sur la différence réelle des composantes de la
ontologique des étants, ces composantes, à leur tour, sont exprim
termes abstraits (p. 193-194). Ainsi, comme le remarque Aertsen
qui est fondamental pour comprendre cette résolution et ce sché
tique est de ne pas oublier, lorsqu'on analyse le « nomen » et la
qu'ils renvoient à la « res ». Si on le fait, on commettra la faute
impute à tort. Le mode de signification du terme « ens » est concret
« esse » est abstrait (raison pour laquelle Thomas parle d'« esse co
mais ce qu'ils signifient, par l'intermédiaire des concepts transce
est la réalité la plus concrète et l'acte le plus intime de l'étant, d
est assurée par le rapport acte-puissance qui relie ses composante
3. L'être est l'objet (the subject matter) de la Métaphysique. On
la priorité dont jouit le transcendantal « ens » est fondée sur un
tologique, l'acte d'être, car n'importe quelle chose est intelligib
mesure où elle est en acte (p. 169 avec n. 23, 429). Mais c'est «
« esse », qui est premier (p. 187). Pour toute intelligence humaine, le
« ens » est la première compréhension du réel; seulement le mét
reconnaît sa « ratio » (actus essendi) et procède ultérieurement à
résolution, métaphysique cette fois-ci, de l'étant en ses composantes
giques esse-essentia. Seulement le métaphysicien reconnaît que
cendantaux expriment des modes généraux d'être et ne sont pas
suprêmes comme les catégories qui, elles, expriment des modes p
d'être (à noter : ni les transcendantaux ni les catégories exprimen
des d'expression, mais des modes d'être, p. 107). Les transcenda
sont pas « au-delà » des catégories, ils les traversent toutes (p. 9
n'échappe à leur extension. Est-ce qu'ils réussissent une telle univ
prix de leur contenu? Est-ce le concept d'être le plus vide de nos
P. Aubenque l'a soutenu à propos de la notion d'être d'Aristote :
serait même pas un genre et, par conséquent, il ne se remplit d
intelligible que lorsqu'il s'articule avec les catégories (p. 86-87).
premier d'être est « substance », et le sens de celle-ci doit être r
dernière analyse, à la forme. La métaphysique d'Aristote est ains
liste et n'échappe pas à l'« oubli de l'être » dénoncé par Heidegg
d'Avicenne non plus, par l'accent qu'elle met sur la priorité du trans
tal res, auquel l'être s'ajoute comme un « accident » (p. 194). Et
pourrait être dit de celles d'Henri de Gand et de Duns Scotus (p.
Pour Thomas, par contre, rien ne saurait être compris sans l'être, ca
est inclus (includitur) dans la compréhension de toutes les autre
tions de l'intellect, et celles-ci sont incluses (includuntur) dans celle
Dans un ouvrage fondamental publié en 1996, Jan Aertsen attira l'attention, d'une
manière systématique et comprehensive, sur la doctrine des transcendantaux au Moyen
Âge. La synthèse que les penseurs latins, particulièrement Thomas d'Aquin, ont réussi à
faire des sources gréco-arabes de cette doctrine et les innovations qu'ils y ont introduites
font d'elle un thème central de la philosophie au XIIIe siècle. La réflexion sur les transcen-
dantaux a eu un impact décisif sur la question des fondements et limites de la métaphysi-
que, et a permis de poser d'une façon rigoureuse le problème de la contingence et de
l'origine de l'être. Elle est par conséquent essentielle pour la compréhension de la philo-
sophie médiévale. Dans la « Note » on met l'emphase sur la distinction entre la résolution
de la pensée dans ses premières conceptions et la résolution métaphysique de l'étant dans
ses composantes ontologiques, distinction absolument nécessaire pour comprendre adé-
quatement la portée et la signification du livre de J. Aertsen. On met en relief aussi les
lignes théoriques fondamentales de l'œuvre et on soulève, dans le but d'entamer un dialo-
gue, quelques questions sur des points précis : le problème de l' individuation , de l'Être
infini et de la caractérisation générale de la pensée médiévale comme pensée transcen-
dantale.