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JERVOLINO Hermneutiqueettraduction 2000
JERVOLINO Hermneutiqueettraduction 2000
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DOMENICO JERVOLINO
Université de Naples
1. Voir Die Religion in Geschichte und Gegenwart , Mohr, Tübingen, 1959, vol. III,
col. 242-262. « Die Vokabel hat drei Bedeutungsrichtungen : aussagen (ausdrücken), auslegen
(erklären) und übersetzen (dolmetschen). Welcher Bedeutung die Priorität zukommt, ist
sprachgeschichtlich nicht festzustellen. Es handelt sich um Modifikationen der Grundbedeu-
tung 'zum Verstehen bringen', 'Verstehen vermitteln' in Hinsicht auf verschiedene Weisen des
Verstehenproblems » (col. 243).
Quant à savoir jusqu'à quel point ces ambitions sont justifiées, nous l
laissons pour l'instant de côté. Nous voulons, ici, seulement souligner que
traduire est au moins une des pratiques interprétatives dont l'herméneu
que représente l'élaboration théorique. Notre problème consiste à v
jusqu'à quel point le traduire peut éclairer l'interpréter en tant que tel.
d'autres termes, jusqu'à quel point il peut valoir comme un exemple illum
nant et un paradigme pour une philosophie du langage et de l'interprétation.
Je dis : du langage et de l'interprétation, parce que le langage, dans le sens l
plus ample du mot, est le présupposé premier de toute interprétat
possible, car seulement ce qui parvient au langage peut être interprété, mais
non pas dans le sens où les expressions linguistiques seraient le seul objet
l'interpréter et que celui-ci s'enfermerait dans le seul champ du langage, qui
deviendrait donc une sorte de prison, peut-être dorée, mais de laquell
serait difficile de sortir. Ce qui exige la médiation linguistique c'est tout
que le langage dit, donc ce qui est autre que langage, ce dont on pa
lorsqu'on parle, qu'on écoute, qu'on écrit, qu'on lit (ou bien qu'on essaie
de...). Cet autre du langage est l'enjeu de l'interprétation : un enjeu qui
l'ensemble des choses ou des phénomènes qui nous entourent, parmi le
quels nous sommes, qui se manifestent dans notre expérience et dans not
vie, et parmi ces phénomènes, nous-mêmes et les autres dont nous parlons e
avec lesquels nous parlons.
Une ancienne maxime, qui par ailleurs nécessite un commentaire 2, di
in claris non fit interpretatio. Les phénomènes (et nous parmi eux) on
besoin d'être interprétés, justement parce qu'ils ne se manifestent pas d
une clarté absolue, parce que leur sens est au moins en partie indétermin
mais aussi parce qu'ils peuvent être éclairés et qu'ils peuvent se donner d
leur vérité - fût-elle limitée, partielle, perfectible -, une vérité qui est
toute façon autre chose qu'une vaine apparence ou un pur jeu de miroi
(des interprétations qui ne seraient autre que des interprétations d'interpré-
tations, et ainsi à l'infini...). C'est le fait que les choses puissent être no
mées, c'est leur dicibilité de principe qui garde et atteste leur véri
(humaine, seulement humaine, dans un jeu d'ombres et de lumières, pou
reprendre la métaphore de la lumière). La parole est donc Y arche où l
choses sont gardées, l'arche qui donne hospitalité aux étants du monde, q
5. Cf. G. Steiner, After Babel. Aspects of Language and Translation , Oxford UP,
Oxford-New York, 1975, 19983.
6. Pour un bilan des études « traductologiques », voir la préface à la seconde édition de
l'ouvrage de J.-R. Ladmiral, Traduire : théorèmes pour la traduction , Gallimard, Paris, 1994,
p. v-xxi.
7. Cf. G. Folena, Volgarizzare e tradurre , Einaudi, Torino, 1991, p. 5-6. Le livre de Folena
est né d'une communication à un colloque sur la traduction (Trieste, 1973).
8. Cf. G. Mounin, Teoria e storia della traduzione , Einaudi, Torino, 1965, p. 18. Ce livr
été écrit par Mounin pour la maison d'édition italienne. Voir aussi la thèse de G. Mounin,
problèmes théoriques de la traduction , Gallimard, Paris, 1963, 1994.
9. « Any model of communication is at the same time a model of trans-lation, of a vert
or horizontal transfer of significance. No two historical epochs, no two social classes, no tw
localities use words and syntax to signify exactely the same things, to send identical signals
valuation and inference. Neither do two human beings. [...] We speak to communicate. But
to conceal, to leave unspoken. The ability of human beings to misinform modulates thro
10. « The hermeneutic act must compensate. If it is to be authentic, it must mediate into
exchange and restored parity. The enactement of reciprocity in order to restore balance is the
crux of the métier and morals of translation » (ibid., p. 316).
11. « The translation restores the equilibrium between itself and the original, between
source-language and receptor-language which had been disrupted by the translator's interpre-
tative attack and appropriation. The paradigm of translation stays incomplete until reciprocity
has been achieved, until the original has regained as much as it had lost » ( ibid ., p. 415).
19. Cf. Ph. Lacoue-Labarthe et J.-L. Nancy, L'absolu littéraire , Seuil, Paris, 1998.
20. G. Folena, op. cit., p. 4.