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Régionalisation d’un modèle de ruissellement

en zone agricole (STREAM)

Étude réalisée dans le cadre du projet DR-METR05-STREAM

N. Dubreuil, C. King, V. Lecomte, Chambre d’Agriculture de Rouen


V. Souchère, INRA-SAD, Route de Saint-Cyr, 78000 -Versailles
-
Y. Le Bissonnais, INRA-SESCPF, Rouie d’Ardon, 45210 Olivet

janvier 2002
BRGMIRP-51115-FR
Régionalisation d'un modèle de ruissellement en zone agricole

Mots clés : Ruissellement, Modélisation, Télédétection, Pays de Caux, Simulations,


Aménagements, Réduction du risque.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Dubreuil N., King C., Lecomte V., Souchère V., Le Bissonnais Y. - Régionalisation
d'un modèle de ruissellement en zone agricole (STREAM). BRGM/RP-51115-FR,
150 p., 27 fig., 11 tabl., 2 ann.

0 BRGM, 2002, ce document ne peul être reproduit en t0ta.W ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

2 BRGM/RP-51115-FR
Rdgionalisation d‘un modèle de ruissellemeni en zone agricole

Synthèse

la demande du préfet de Haute-Normandie, une Délégation interservice de l’Eau a


À été récemment cr& pour coordonner et accélérer si possible la mise en œuvre
d’une politique de réduction des risques de ruissellement.

Suite à une demande de la DISE de Haute-Normandie, le BRGM et l’INRA se sont


associés pour proposer une méthodologie d’étude du ruissellement à une échelle adaptée
pour orienter les aménagements possibles. Cette méthodologie consiste à tester un
modèle spatialisé du ruissellement à l’échelle de grands bassins versants de façon à
offrir un réel outil d’intelligence territoriale.

L‘étude ne pouvant être menée sur les 567 bassins versants de Haute-Normandie pour
des contraintes évidentes de temps, 40 bassins versants ont été sélectionnés en
concertation avec la DISE en s’appuyant sur les acquis déjà obtenus lors d’études
précédentes (Floodgen, Aléa érosion Haute-Normandie),

Ensuite, le modèle de ruissellement STREAM développé et validé à l’échelle de petits


bassins versants par l’INRA est modifié pour être alimenté par des données
d’occupation du sol acquises par télédétection et par des données topographiques. Sa
transposition à une échelle régionale a été validée par confrontation à des estimations de
volumes ruisselés obtenues à l’issue d’un événement catastrophique

La première phase de l’étude permet de comparer les 40 bassins versants selon les
volumes susceptibles d’être ruisselés lors de cinq événements pluvieux types. Le rôle
prépondérant de la proportion de prairies au sein du bassin versant et de leur situation
par rapport aux zones d’accumulation du ruissellement a pu être démontré.

Dans une seconde phase, l’étude porte sur les effets probables de différents scénarios
d’évolution du paysage. En effet, depuis une vingtaine d’années on assiste à une
profonde mutation des paysages (disparition des prairies et des haies, augmentation de
la taille des parcelles cultivées). À ce constat s’ajoute une probable diminution de 20 %
de la STH due à la crise de la filière bovine. On simule les conséquences sur le
ruissellement que de telles modifications de l’occupation du sol pourraient avoir. Ainsi,
sur un bassin versant choisi en concertation avec la DISE, plusieurs scénarios
d’évolution de l’occupation du sol et de mises en place d’aménagements de lutte contre
le ruissellement ont été envisagés.

li apparaît que la destruction des prairies encore en place aurait des conséquences
catastrophiques, et qu’une généralisation de pratiques agricoles améliorantes associées à
la mise en herbe des zones de concentration du ruissellement permettrait de réduire
considérablement les volumes ruisselés lors d’événements hivernaux. Par contre, un
risque incompressible subsiste en cas d’événement catastrophique de type Villers-
Ecalles.

BRGM/RP-51115-FR 3
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Les résultats confortent la DISE sur les grandes lignes de la politique qu’elle souhaite
favoriser et apportent un support convaincant pour étayer les choix à faire à l’échelle
des syndicats de bassins versants.

L‘outil développé permet de reproduire les simulations sur tous les bassins versants de
Haute-Normandie.

Ce rapport reprend les résultats des trois phases du projet, Régionalisalion d’un modèle
de ruissellement en zone agricole, des rapports intermédiaires ont déjà été remis à la fin
de chaque phase de l’étude. On retrouve ici les informations et les figures principales
contenues dans ces rapports.

4
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Sommaire

.
1 Introduction............................................................................................................. 11

.
2 Choix des bassins versants sur lesquels va porter l’élude ................................... 13

2.1. La classification de la sensibilité des sols à l’érosion du modèle aléa érosion


Haute-Normandie................................................................................................... 13
2.1.1. Données d’entrée ......................................................................................... 13
2.1.2. Calcul de la sensibilité des terrains à l’érosion par pixel ............................. 16

2.2. intégration de la sensibilité à l’érosion par bassins versants élémentaires ..............16


2.2.1. Sélection des bassins versants à fort taux de pixels sensibles à très sensibles
a. 1,érosion ................................................................................................... 18
2.2.2. Exclusion des bassins versants tamponnés .................................................. 18
2.2.3. Suppression des bassins versants aménagés et des bassins résiduels .............. 18

2.3. Choix et présentation des bassins ........................................................................... 19


2.3.1. Choix des bassins d’étude avec la DISE ...................................................... 19
2.3.2. Présentation des 40 bassins retenus ............................................................. 22

.
3 Application du modèle STREAM sur un jeu de 40 bassins versants .................. 25

3.1. le fonctionnement du modèle STREAM ................................................................ 25


3.1.1. La description des états de surface .............................................................. 25
3.1.2. Calcul du bilan ruissellement / infiltration................................................... 27
3.1.3. Calcul du réseau de circulation.................................................................... 28
3.1.4. Calcul du volume ruisselé en tout point du bassin versant ........................... 29
3.1.5. Utilisation et évolution récente du modèle STREAM.................................. 29

3.2. Adaptation du modèle à l’objectif et aux données sources ..................................... 31


3.2.1. Prise en compte uniquement de l’occupation du sol
(version 5 de STREAM)............................................................................. 31
3.2.2. Prise en compte de l’occupation du sol et des formations superficielles
(version 6 de STREAM)............................................................................. 32

3.3. Confrontation du modèle avec un cas réel .............................................................. 32


3.3.1. Comparaison des résultats ........................................................................... 33

BRGM/RP-51115-FR 5
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en mne agricole

3.3.2. Vers une utilisation régionale du modèle..................................................... 35

3.4. Résultats des simulations avec le modèle STREAM .............................................. 36


3.4.1. Prise en compte uniquement de l’occupation du sol
(version 5 de STREAM)............................................................................. 36
3.4.2. Prise en compte de l’occupation du sol et des formations superficielles
(version 6 de STREAM)............................................................................. 40

.
4 Simulations d’aménagements sur le bassin versant de Blacqueville .................. 47

4.1. Quels aménagements et où ? .................................................................................. 48

4.2. Méthodologie ......................................................................................................... 50

4.3. k s résultats ........................................................................................................... 51


4.3.1. Volumes en fonction du type et de la localisation des aménagements ........... -51
4.3.2. Efficacité comparée des aménagements ...................................................... 59

4.4. Les limites des simulations .................................................................................... 60


4.4.1. Au niveau des hypothèses ........................................................................... 60
4.4.2. Au niveau de la précision des données ........................................................ 60
4.4.3. Au niveau des aménagements à réaliser ...................................................... 60

4.5. Discussions des résultats ........................................................................................ 61


4.5.1. k s constats des modélisations .................................................................... 61
4.5.2. Stratégie proposée ....................................................................................... 61

4.6. Perspectives pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs ............................. 62

.
5 Conclusion ............................................................................................................... 63

. .
Bibliographie ............................................................................................................... 65

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Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Liste des figures


Fig. 1- Arbre hiérarchique du calcul de la sensibilité des sols à l’érosion................... 17
Fig. 2 - Eléments pour la sélection des bassins versants. ............................................. 20
Fig. 3 - Région Haute-Normandie : sélection des bassins versants étudiés. ................. 21
Fig. 4 - Occupation du sol des 40 bassins versants étudiés, les bassins versants
sélectionnés par la DISE sont encadrés. .......................................................... 23
Fig. 5 - Formations superficielles des 40 bassins versants étudiés, les bassins versants
sélectionnés par la DISE sont encadrés. .......................................................... 23
Fig. 6 - Organigramme du module d’évaluation du bilan. Ruissellement/Infiltration
élémentaire (RI, en mm). ................................................................................ 28
Fig. 7 - Génération de la grille d’accumulation du ruissellement. ................................. 30
Fig. 8 - Volume ruisselé simulé par STREAM, prise en compte de l’occupation du sol
. .
du 16 juin 1997. .............................................................................................. 33
Fig. 9 - Exûait du radard’hbedle le 16juin 1997, traitement Météo France
SCEM/Ci3D/HYR............................................................................................. 34
Fig. 10 -Comparaison de volumes modélisés par STREAM et d’estimations du
CEMAGREF. .................................................................................................. 35
Fig. I l -Ruissellement atteignant l’exutoire des 40 bassins versants pour les
5 événements pluvieux simulés avec la version 5 de STREAM, un zoom
sur les quatre événements les moins ruisselants est présenté figure 12............37
Fig. 12 -Ruissellement atteignant l’exutoire des 40 bassins versants pour les
4 événements pluvieux les moins ruisselants simulés avec la version 5
de STREAM.................................................................................................... 38
Fig. 13 -Lame d’eau à l’exutoire des bassins versants comptant plus de 60 % de terres
arables, en fonction de leur taux de terres arables, pour la longue pluie sur sol
humide (40 mm en 6 h après 20 mm de pluie antécédente), le diamèîre
des builes est proportionnel au taux de zones de réinfiltration N efficace »,
les étiquettes indiquent le no des bassins versants. ............................................. 39
Fig. 14 -Ruissellement atteignant l’exutoire des 40 bassins versants pour les
5 événements pluvieux simulés avec la version 6 de STREAM (un zoom
sur les quatre événements les moins ruisselants est présenté figure 15). ......... 41
Fig. 15 -Ruissellement atteignant l’exutoire des 40 bassins versants pour les
4 événements pluvieux les moins ruisselants simulés avec la version 6
de STREAM .................................................................................................... 42
Fig. 16 -Coefficient de ruissellement en fonction du taux de terres arables pour
la pluie de 70 mm en 2 h, le diamètre des bulles est proportionnel
au taux de limon battant. ................................................................................. 42

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Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Fig. 17 -Coefficient de ruissellement en fonction du taux de terres arables pour


la pluie de 40 mm en 6 h sur sol humide, le diamètre des bulles est
proportionnel au taux de limon battant.. .......................................................... 43
Fig. 18 - Représentation schématique des cinq types de pluies sirnulées....................... 47
Fig. 19 -Définition des zones susceptibles d’être modifiées, les zones colorées
en rouge sont à éliminer pour un aménagement considéré. Noter la faible
proportion de zones susceptibles d’être modifiées dans le cas des prairies. ....49
Fig. 20 -Les différentes simulations réalisées sur le bassin versant 203, le numéro
encadré correspond au numéro de la simulation, il sera utilisé par la suite pour
identifier le scénario considéré. ....................................................................... 50
Fig. 21 - Présentation de l’influence de la conversion de terre arable en prairies sur le
volume ruisselé à l’exutoire pour les cinq événements pluvieux simulés. ....... 53
Fig. 22 -influence de la modification des pratiques culturales sur 10 9’0 des terres
agricoles sur le volume ruisselé à l’exutoire pour chaque type d’événement
pluvieux. ......................................................................................................... 54
Fig. 23 -influence de la modification des pratiques culturales sur toutes les terres
agricoles sur le volume ruisselé à l’exutoire .................................................... 55
Fig. 24 -influence de la disparition totale des prairies sur le volume ruisselé
a. 1,exutoire. ..................................................................................................... 55
Fig. 25 -influence du retournement de 20 % des prairies sur le volume ruisselé à
l’exutoire pour chaque type d’événement pluvieux. ........................................ 56
Fig. 26 -Influence de la mise en place de prairies inondables sur le volume ruisselé à
l’exutoire pour chacun des cinq événements simulés. ..................................... 57
Fig. 27 -Comparaison de l’efficacité des aménagements pour deux événements
pluvieux. ......................................................................................................... 58

Liste des tableaux


Tabl. 1 - Description du faciès en quatre classes. ........................................................ 26
Tabl. 2 - Notation de la rugosité en cinq classes.......................................................... 26
Tabl. 3 - Capacité d’infiltration (mm/h) en fonction des paramètres faciès, rugosité et
couvert végétal pour le Pays de Caux. ......................................................... .27
Tabl. 4 - Hauteurs de pluie d’imbibition (Pi en mm) en fonction de la capacité
d’infiltration (In0 et de la pluie antécédente (P48) pour le Pays de Caux. .... 27
Tabl. 5 - Capacité d’infiltration (mm/h) en fonction de l’occupation du sol. ............... 31
Tabl. 6 - Capacité d’infiltration (mmih) en fonction de l’occupation du sol et de
1,.indice
.
de battance. ...................................................................................... 32

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Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Tabl. 7 - Calcul du bilan ruissellement/infiltration local pour la pluie de 70 mm en


2 heures sans pluie antécédente, avec la version 5 de STREAM................... 36
Tabl. 8 - Calcul du bilan ruisseilementhnfiltrationsur les terres arables pour la pluie de
70 mm en 2 heures sans pluie antécédente, avec la version 6 de STREAM. .40
Tabl. 9 - Comparaison de la faculté à ruisseler des 40 bassins versants estimée par
les versions 5 et 6 de STREAM. ................................................................... 45
Tabl. 10 - Occupation du sol du bassin versant no 203 en 1997 issue d’images satellites. 47
Tabl. 11 - Modification de la capacité d’infiltration des terres agricoles grâce
à un changement des pratiques culturales. .................................................... 51

Liste des annexes


Ann. 1 - Volumes ruisselé, calculé par la version 6 de STREAM prenant en compte
l’occupation du sol et le type de sol pour les bassins versants sélectionnés
par la DISE ................................................................................................... 69
Ann. 2 - Présentation des résultats des simulations de modifications de l’occupation
du sol sur le bassin versant de Blacqueville .................................................. 97

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Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

1. Introduction

ette étude est menée suite à une demande de la DJREN de Haute-Normandie qui
C souhaite disposer, à court terme et sur les territoires de la Seine-Maritime et du
Nord de l’Eure, d’un diagnostic sur :
- le potentiel ruisselant du territoire découpé en bassins versants de petite taille
(échelle de l’aménageur de l’ordre du millier d’hectares), pour des événements
pluvieux de fréquence d’ordre décennale ;
- l’optimisation de la localisation des aménagements à réaliser sur les bassins versants
les plus sensibles ;
- l’influence probable d’une diminution de la STH provoquée par la crise de la filière
bovine.

Pour tenter de répondre à la demande de la DIREN et de la DISE, le BRGM et l’INRA


se sont appuyés sur les acquis déjà obtenus lors de projets conjoints précédents
(Floodgen, Aléa érosion Haute-Normandie, développement du modèle de ruissellement
STREAM) pour mener une action de R&D : il s’agit de tester la faisabilité de la
régionalisation du modèle de ruissellement STREAM en l’alimentant par des données
d’occupation du sol acquises par télédétection et par des données topographiques. Un
volume de 40 bassins versants à été jugé significatif pour montrer la force de la
dimension régionale de ce modèle.

Dans une seconde phase, l’outil STREAM doit permettre de tester des scénarios
d’évolution de l’occupation du sol et d’aménagement des bassins versants. Ces tests
prospectifs sont m i s en œuvre sur un seul bassin versant de façon à envisager un plus
grand nombre de scénarios. La méthodologie doit pouvoir être reproduite par la suite.

Cette étude a été menée dans un cadre de RecherchelDéveloppement où la prise en


charge a été à 50 % par la Direction de la Recherche du BRGM et à 50 % par la DISE.

BRGM/RP-51115-FR 11
RBgionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

2. Choix des bassins versants


sur lesquels va porter l’étude

L‘ensemble de la région avait été découpé en 567 bassins versants élémentaires pour
réaliser l’Atlas régional de l’aléa érosion, conduit en 2000 par le BRGM et l’INRA.
Donc les données de base existent sur les deux départements d’étude, le modèle
STREAM ne peut être appliqué sur l’ensemble de ces bassins pour des contraintes
évidentes de temps. Nous avons donc sélectionné d’une part un jeu de 25 bassins très
sensibles aux phénomènes de ruissellement (objectif opérationnel DISE). D’autre part
un jeu de 15 bassins représentatifs de la diversité régionale en terme de sensibilité au
ruissellement (objectif scientifique).

Pour réaliser cette sélection nous nous sommes appuyés sur les résultats du modèle Aléa
érosion Haute-Normandie établi par l’INRA qui permet d’analyser cette sensibilité.

La sélection des bassins versants sur lesquels va porter l’étude va se faire en plusieurs
phases, d‘abord un calcul de la sensibilité pixellaire, puis la détermination de règles
d’intégration par bassin versant, enfin on éliminera les bassins bénéficiant d’aménagement
de lutte c o n k le ruissellement.

2.1. LA CLASSIFICATION DE LA SENSIBILITÉ DES SOLS À L‘ÉROSION


DU MODÈLE ALÉA ÉROSION HAUTE-NORMANDIE

Dans un premier temps la sensibilité des terrains au ruissellement et à l’érosion est


évaluée sur toute la région, au pixel de 50 m. à partir de l’occupation du sol, de la
sensibilité à la battance, de I’érodibilité du sol et d’un indice combinant pente et surface
drainée

2.1. l . Données d’entrée

Déjà rassemblées pour la réalisation de l’Atlas régional aléa érosion, les données
d’entrée sont homogènes sur l’ensemble de la région : il s’agit de l’occupation du sol
télédétectée, du MNT de I’IGN au pas de 50 m, et d’une synthèse des formations
superficielles faite à partir des 32 cartes géologiques couvrant la région. Leur réalisation
et leur nomenclature sont rappelés brièvement ici.

a) Mise à jour de l’occupation du sol

À partir de la base de données Conne Land Cover. l’occupation du sol est exprimée en
8 classes sur l’ensemble de la région :

BRGWRP-51115-FR 13
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

1. Terres arables 6. Espace ouvert


2. Cultures permanentes 7. Zonehumide
3. Zone agicole hétérogène 8. Zone urbanisée
4. Prairies
5. Forêts

Ces données Corine Land Cover ont été élaborées à partir d’images de la période 1985 à
1992. Or la région, sous la pression de la PAC, s’est modifiée. Une mise à jour est
nécessaire.

Deux classifications bi-date d’images SPOT et Landsat ont été réalisées lors d’une
étude précédente pour couvrir l’ensemble de la région :
- mosaïque d’images SPOT du 12 mars et des 17 et 26 septembre 1997 couvrant le
nord de la Haute-Normandie ;
- deux scènes Landsat Th4 du 22 janvier 1998 et du 22 novembre 1998 couvrant le sud
de la Haute-Normandie.

Les types d’occupation du sol sont regoupés en 5 classes principales suffisantes pour
notre thème d’étude du ruissellement :

1. Terres arables (nues pour au moins une des deux dates).


2. Prairie (couvert pour les deux dates).
3. Forêt.
4. Eau.
5. Zone urbanisée : masque extrait de Corine Land Cover pour éviter les confusions
avec les sols nus agricoles.

Les classifications ont été utilisées pour faire une mise à jour de Corine Land Cover en
particulier sur la composante prairie, qui est un élément important dans les mécanismes
de ruissellement.

La mise à jour de Corine Land Cover a été faite de la façon suivante

Terres arables X Terres arables


I Prairies I X I Prairies I
Forêts X Forêts
No data (nord-est de la région) X Conne Land Cover
X Zone urbanisée Zone urbanisée
X Zone humide Zone humide

X : donnée non retenue

14
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

b) Classes de battance et d’érodibilité

Les règles de pédotransferts établies par Y. Le Bissonnais permettent de distinguer les


classes suivantes de battance et d’érodibilité, les indices forts correspondant à une
sensibilité forte.

Formations géologiques Battance Erodibililé

1. Limons des plateaux 5 4


2. Argiles à silex 3 2
3. Alluvions 2 4
4. Craies et calcaires 3 2
5. Argiles II et III 2 2
6. Sables II et III 2 5
7. Formations intermédiaires
entre limons et argiles à silex, colluvions 4 3
8. Argiles du Gault 2 2
9 Marnes de la Gaize 2 3
10. Sables, marnes et calcaires indifférenciés
du Jurassique 3 3

c) Indice combinant pente et surface drainée

À partir du MNT au pas de 50 m de I’IGN, la pente locale et la surface drainée peuvent


être calculées en tout point du temtoire.

L‘inclinaison de lapenie est notée en 8 classes :

1. O . 1 %
2. 1 2 %
3. 2 5 %
4. 5 . 10 %
5. 10 - 15 %
6. 15 - 30 %
7. 30 - 75 %
8. > 15 %

La surface drainée est décrite par 3 classes :

O 1 ha
1 5,25 ha
> 5,25 ha

BRGM/RPdll15-FR 15
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agrkole

Un indice combinant ces deux paramètres est calculé de la façon suivante :

Classe de pente Surface drainée Indice combiné

X O-lha Classe de pente


< 30 % 1 - 5,25 ha Classe de pente + 1 classe
>30% 1 - 5,25 ha Classe de pente
< 15 % > 5,25 ha Classe de pente + 2 classes
15-30% > 5,25 ha Classe de pente + 1 classe
> 30 % > 5 2 5 ha Classe de pente

2.1.2. Calcul de la sensibilité des terrains à l’érosion par pixel

Le modèle prend en compte dans un ordre hiérarchique, l’occupation du sol, la


sensibilité à la battance et l’érodibilité du matériau parental et e n h l’indice combinant
pente et surface drainée (Fig. 1).

Cinq classes de sensibilité des sols à l’érosion ont été distinguées :

1. Très faible
2. Faible
3. Moyenne
4. Forte
5. Très forte

Contrairement au calcul de l’aléa, le calcul de la sensibilité des sols à l’érosion ne prend


pas en compte la pluie. Nous avons préféré faire la sélection des bassins versants sur
cette sensibilité sans prendre en compte la pluie car le modèle de ruissellement
STREAM, qui sera utilisé par la suite, prendra lui-même en compte les événements
pluvieux. De plus, le pas d’échantillonnage de la pluie par Météo France est très grand
et la variabilité sur la région est relativement peu importante.

2.2. INTÉGRATION DE LA SENSIBILITÉ A L‘ÉROSION PAR BASSINS


VERSANTS ÉLÉMENTAIRES

L‘intégration de la sensibilité au ruissellement et à l’érosion par bassins versants


élémentaires permet de faire des comparaisons et donc de sélectionner certains bassins
sur les critères convenus avec la DIREN : sensibles à l’érosion, non aménagés et isolés
hydrologiquement.

Le modèle Aléa érosion que l’on utilise comprend à la fois un calcul pixellaire de la
sensibilité et des règles d’intégration par bassin versant. La sélection se décompose en
deux étapes :

16
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en wne agricole

rGz=iqF1 1- 1-

l i

-0
-0

Fig. 1- Arbre hiérarchique du calcul de la sensibilité des sols à l’érosion.

BRGM/RP-51115-FR 17
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en w n e agricole

2.2.1. Sélection des bassins versants à fort taux de pixels sensibles à très
sensibles à l’érosion

Sont retenus, les bassins versants avec :


- plus de 19 % de pixels de sensibilité très forte (S5 > 19 %) ;
- ou plus de 28 % de pixels de sensibilité forte ou uès forte (S45 > 28 %) ;
- ou plus de 40 % de pixels de sensibilité moyenne à très forte (S345 > 40 %).

On obtient 233 bassins versants. Pour réduire le nombre de bassins versants


sélectionnés, une règle supplémentaire a été appliquée.

2.2.2. Exclusion des bassins versants tamponnés

On entend par tamponnés, des bassins versants qui ont beaucoup de surface qui
normalement n’émettent pas de ruissellement et de plus pourraient absorber du
ruissellement amont.

Sont concernés, les bassins versants avec :


- plus de 40 % de pixels de sensibilité très faible (1) si S5 > 31 % ou S45 > 43 % ou
S345 > 62 ;
- ou plus de 30 % de pixels de sensibilité très faible (1) si 19 < S5 < 31 % ou
28 < S45 < 4 3 % ou43 < S345 <62 %.

Sur l’ensemble de la région, 140 bassins versants apparaissent, d’après ces critères, très
sensibles au ruissellement et à l’érosion.

2.2.3. Suppression des bassins versants aménagés et des bassins résiduels

Pour la réalisation de simulation de ruissellement avec le modèle STREAM, nous


devons définir des entités hydrologiques complètement isolées et avec un seul exutoire.
Nous avons donc retiré les bassins versants résiduels ou à plusieurs exutoires (le long de
la côte ou d’un cours d’eau ...). Nous avons conservé certains bassins versants qui
avaient plusieurs exutoires quand l’essentiel de leur surface alimentait un seul exutoire
principal. Ainsi, des décalages pourront se produire entre les limites des bassins
versants élémentaires de l’atlas aléa érosion des sols en Haute-Normandie et les bassins
versants de cette étude. Ceci est dû à une différence de logique de découpage du
temtoire. Dans le cadre de la cartographie sur toute la région de l’aléa érosion, l’objectif
était de découper l’ensemble du territoire en bassins versants de taille comparable.

18
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Par ailleurs, nous avons éliminé les bassins versants sur lesquels des aménagements de
lutte contre le ruissellement pouvaient avoir eu lieu et dont nous ne poumons pas
simuler le fonctionnement faute d’informations précises sur leur position et leurs
caractéristiques hydrauliques. Pour ce faire, nous avons utilisé l’inventaire réalisé par
I’ARHEN en 1998 (ARHEN,1998). Comme cet inventaire positionne l’aménagement
sur le centroïde de la commune et non à l’endroit précis où se trouve l’aménagement,
nous avons calculé un indice d’aménagement des bassins versants de la façon suivante :

avec : Iamg : indice d’aménagement du bassin versant


NC : nombre d’aménagement dans la commune
SCby : surface de la commune inscrite dans le bassin versant
Scr : surface totale de la commune.

Par exemple, l’indice d’aménagement d’un bassin versant est égal à 100 si une
commune avec 1 aménagement se trouve entièrement sur son temtoire ou si deux
communes avec 1 aménagement se trouvent pour moitié sur son temtoire. Nous avons
exclu les bassins versants dont l’indice d’aménagement excédait 50.

Au nord-est de la région, les bassins versants non-couverts par les classifications de


l’occupation du sol sont également à exclure de l’étude. En effet, il est irréaliste
d’alimenter STREAM par les données d’occupation du sol de Conne Land Cover dont
le pixel est de 25 ha et dont on ne connaît pas la date exacte d’acquisition de
l’information.

2.3. CHOIX ET PRÉSENTATION DES BASSINS

Au finai, 42 bassins versants correspondent aux critères de sélection : sensibles à


l’érosion, non tamponnés, non aménagés et isolés hydrologiquement (fig. 2).

2.3.1. Choix des bassins d’etude avec la DISE

La DISE a choisi que l’étude soit effectuée sur les 24 bassins situés en Seine-Maritime
(no 33, 48, 89, 108, 122, 125, 128, 130, 146, 148, 152, 154, 155, 156, 175, 176, 203,
215,228, 241,249,264,288,321) et sur le bassin versant no 404 situé dans l’Eure. Les
numéros de bassins versan& sont les mêmes que ceux de l’atlas aléa érosion (fig. 3).

Grâce à l’automatisation de la préparation des données de base et de l’enchaînement des


simulations avec le modèle STREAM, nous avons pu réaliser des simulations sur un jeu
complémentaire de 15 bassins versants. il s’agit de bassins versants sans zones urbaines
(d’après la classification de Corine Land Cover), ni aménagement de lutte contre le
ruissellement (d’après l’inventaire de I’AREHN). Ils complètent le jeu précédent pour

BRGM/RP-51115-FR 19
Régionalisation d'un modèle de ruissellement en zone agricole

couvrir l'ensemble de la gamme de sensibilité à l'érosion de la classification des bassins


haut-normands du modèle aléa régional. Il s'agit des bassins versants n" 111. 135, 136,
190,211,298,324,329,391,399,403,405,432,539,553.

Ainsi, la suite du travail pourra être menée à partir d'un lot de bassins versants rendant
compte de la diversité des comportements au sein de la région Haute-Normandie.

Bassina Versant8 HNO

faible taux de pixele moyennemen


à trèa senaibles (334): i
.a4 + % < 211 lori taux de pixels moysnnement
h très sensibles (233)
.85 +a4 + Ss < 4 0 X

Seneibilité tamponnée (93) :


..l s5 < 9, x al a4 + Ss <43 x .t85 + a4 + Ss < O2 x Sensibilité non tamponnée
d o 1 >mx (140)
.I. S 5 , S l %O" a4 *os > a*O" 85 r g l r85962 n
el81 > M X

1
, BV peu ou pas aménagée
(73)
I I

,--, - non couverie 1


l i'occupation du sol

Fig. 2 - Elémenis pour la séleclion des bassins versants.

1) Nombre de bassins versants.


2) Les valeurs indiquées représentent le pourcentage de pixels constituant un BV qui sont caractérids
par une classe de sensibilité en fonction de l'arbre de décision.

20
Régionalisation d‘un modèle de ruissellemenf en zone agricole

2.3.2. Présentation des 40 bassins retenus

Les bassins versants sélectionnés ont été redélimités pour STREAM de façon qu’ils
n’aient qu’un seul exutoire. Les 25 bassins versants choisis par la DISE ont une surface
moyenne de 1 694 ha avec un écart type de 737 ha. Le plus grand des bassins est le 156
avec 3 862 ha et le plus petit le 155 avec 807 ha. L‘ajout des 15 bassins versants
complémentaires ne modifie quasiment pas la taille moyenne des bassins versants
(1 682 ha).

a) Occupation du sol des 40 bassins versants étudiés

Lors de la réalisation de l’atlas Aléa érosion de Haute-Normandie, la base de données


Conne Land Cover a été mise à jour sur la quasi totalité de la Haute-Normandie (à
l’exception d’une zone au Nord-Est) par des images Lansat TM de 1998 ou Spot de
1997. Ces données sont réutilisées dans ce projet, en privilégiant toujours l’information
des classifications des images satellites à l’exception du masque des zones urbaines
extrait de Corine Land Cover.

Le taux de chaque classe d’occupation du sol est représenté sur la Figure 4 pour tous les
bassins versants.

Le taux moyen de terres arables est de 71 % (écart type de 9 %) sur le premier jeu de
25 bassins versants et de 65 % (écart type de 15 %) sur l’ensemble des 40 bassins. Il
varie de 88 % pour le bassin 176 à 27 % pour le bassin 277. La somme des surfaces en
prairies et en bois (zones de réinfiltration potentielle) représente en.moyenne 25 % des
bassins du premier jeu et 32 % de la totalité des bassins. Les bassins 48 et 148 sont les
moins tamponnés avec respectivement 10 et 11 % de bois et prairies. Le bassin 277 est
le plus protégé avec 73 % de bois et prairies.

b) Sensibilité à la battance des 40 bassins versants étudiés

Lors de la réalisation de l’atlas Aléa érosion de Haute-Normandie, une synthèse des


35 cartes géologiques a été réalisée pour avoir une vision homogène des formations
superficielles couvrant la région. Ces données sont réutilisées dans ce projet.

À partir de la carte régionale des formations superficielles, la sensibilité des sols à la


battance a été déterminée par avis d’expert lors d u projet Aléa érosion Haute-
Normandie. Ces règles ont été reprises en regroupant les deux classes de sensibilité les
plus faibles. Ainsi, nous ne distinguons plus que trois groupes : les limons des plateaux
très battants, les colluvions entre limons et argiles à silex moyennement battantes et les
autres formations peu battantes.

22 BRGWRP-51115-FR
Régionalisation d'un modèle de ruissellement en zone agricole

1 .Terres arables .Villes E l Zones agricoles hétérogènes O Prairies et paturages Bois e l forêts O Zones Humides1

N" de bassin versant


Fig. 4 - Occupation du sol des 40 bassins versants étudiés, les bassins versants
sélectionnés par la DISE sont encadrés.

1 OLimons des plateaux OColluvions enire limons el argiles à silex

N" de sin versant


Fig. 5 - Formafions superficielles des 40 bassins versants éludiés, les bassins
versants sélectionnés par la DISE sont encadrés.

BRGM/RP-51115-FR 23
Régionalisafion d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Les taux de limons des plateaux et de colluvions couvrant chaque bassin versant sont
indiqués sur la figure 5 .

Les limons des plateaux couvrent en moyenne 74 % du premier jeu de bassins versants
et 60 % de l’ensemble des 40 bassins versanfi étudiés. Le bassin avec le plus fort taux
de recouvrement par les limons est le 148 avec 98 % de limons. Les bassins versants
277 et 190 sont les moins couverts par les limons, avec seulement 7 9%. Les bassins 135
et 136, situés dans le Pays de Bray, sont très largement couverts de sols développés sur
la craie. Les bassins 539 et 553, situés dans le sud de l’Eure, sont couverts à plus de
60 % par des coiiuvions. Les bassins versants cauchois, lorsqu’ils sont situés en rebord
de plateau, peuvent présenter une certaine diversité pédologique, tel que le bassin 125
avec 12 % de colluvions et 24 9% de d’argiie à silex ou de craies.

24
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

3. Application du modèle STREAM sur un jeu


de 40 bassins versants

Le modèle de ruissellement STREAM (Sealing and Transfert by Runoff and Erosion in


relation with Agricultural Management) va permettre de simuler 5 types d’événements
pluvieux sur chacun des 40 bassins sélectionnés. Ainsi on pourra comparer le
comportement relatif de chacun des bassins en fonction de ses caractéristiques.

Après un exposé sur le principe de ce modèle, nous présentons comment il a été adapté
pour être alimenté par des données régionales, issues de télédétection ou du MNT IGN.

Ensuite la validité de ce modèle est testée dans un cas réel d’événement catastrophique
dimensionné indépendamment : la tempête de Villers-Ecalles de juin 1997.

Enfin le modèle est appliqué sur les 40 bassins et les résultats en sont présentés.

3.1. LE FONCTIONNEMENT DU MODÈLE STREAM

STREAM est un modèle spatialisé de type système expert fonctionnant aux échelles du
bassin versant et de l’événement pluvieux. Ses principales caractéristiques sont la prise
en compte des états de surface de chaque parcelle et notamment du faciès dans les
processus d’infillration /ruissellement et la prise en compte des motifs agraires dans
les processus de circulation de l’eau de ruissellement. Ainsi, en ne considérant que les
facteurs et les processus dominants, STREAM est un modèle simple ne nécessitant que
peu de paramètres d’entrée. Ii utilise le Système d’information Géographique Arc/Info
et fonctionne en mode raster. Ce modèle a été établi par l’INRA au cours des six
dernières années.

3.1 .l.La description des états de surface

L’état de surface est la description de la surface du sol en vue de caractériser son


aptitude au ruissellement et à l’émission de charge solide. De nombreux travaux ont été
réalisés sur la région (Boiffin, 1984, Boiffin et al., 1988 ; Ludwig, 1992 ; Souchère.
1995 ; Benkhadra, 1997 ; Martin, 1997). Ils décrivent généralement les états de surface
par l’occupation du sol, le faciès, les rugosités parallèle et perpendiculaire au sens de
travail du sol et le pourcentage de sol recouvert par la végétation.

a) Notation de i‘érat structural de surface ou faciès

Le faciès correspond à une notation morphologique traduisant le stade de


développement des croûtes de battance (structurale et sédimentaire). Nous avons retenu

BRGM/RP-51115-FR 25
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

une classification en quatre classes identiques à celle utilisée dans la première partie
dont la description est reprise dans le tableau 1.

Etat fragmentaire initial : chaque particule de terre visible en surface appartient


à un agglomérat plus ou moins important mais parfaitement délimité et séparé de
ses voisins.
Faciès fragmentaire altéré : certains fragments sont bien distincts et leur forme
F11 est Lrés peu modifiée par rapport à l’état FO, alors que d’autres sont soudés, leurs
contours restant reconnaissables.
Faciès continu sans dispersion : les fragments sont intégrés dans des zones
F12 d’aspect continu, leurs contours ne sont plus reconnaissables mais il n’y a pas de
signe de dispersion.
1 Faciès continu avec croûte sédimentaire : on distingue alors, nettement les
zones hautes présentant des signes de départ de terre et les micro-dépressions
F2 recouvertes d’un manteau très lisse, plus ou moins épais, constitué de particules
élémentaires avec alternance de lits de limons et de sables fins de teinte claire et
des taches plus foncées constitués d’une fine pellicule d’argile et de matières
organiques.

-
Tabl. 1 Descripiion du faciès en quaire classes.

b) Notation des rugosités

La notation de la rugosité ou dénivellation efficace ayant pour objectif une évaluation


de la détention superficielle. et le débordement pouvant s’effectuer soit dans le sens de
la plus grande pente soit selon le sens de travail du sol, nous distinguons les rugosités
parallèle et perpendiculaire au sens de travail du sol. Cinq classes de rugosité sont
distinguées par le modèle (tabl. 2).

<1 Semis très battu. chantiers de récolte très tassés


1à2 Semis battus ou roulés
295 Semis de blé très motteux -

5 à 15 Déchaumages à socs peu altérés, déchaumages à dents


> 1s État initial des labours et déchaumages à socs

c) Notation du taux de couvert végéta/

Le pourcentage de végétation recouvrant le sol est estimé visuellement et noté en trois


classes dans STREAM : O à 20 %, 21 à 60 % et 61 à 100 % de la surface. Ce chiffre
combine la végétation aérienne, les résidus e t débris de végétation sur le sol.

26
Régionalisationd‘un modele de ruissellement en zone agricole

3.1.2. Calcul du bilan ruissellement / infiltration

Pour chaque pixel du bassin modélisé, on détermine une pluie d’imbibition (Pi en mm)
et une capacité d’infiltration (inf en mm/h) stationnaire sur toute la durée de
l’événement. Ces deux valeurs sont issues d’un tableau de correspondance avec les
paramètres faciès, rugosité et pourcentage de couvert végétal définis pour chaque
parcelle culturale (tabl. 3). Pour la détermination de Pi nous faisons également intervenir
le précédent hydrique (pluie des 48 h précédant l’événement) qui est un indice de l’état
hydrique. Les tableaux 1 et 2 donnent les correspondances établies, dans le contexte
cauchois, à partir des synthèses des expérimentations conduites in sifu par l’INRA
depuis 15 ans.

31-60 20
10 5 2
qn I in

Tabl. 3 - Capacité d’infiitration (mmh) en fonction des paramètres faciès, rugosité


et couvert végétal pour le Pays de Caux.

50 mmni 20 15 12 8
20 mmni 15 12 8 5
10 mmni 12 8 5 2
5 mmh 8 5 2 1
2 mm/h 5 2 1 O

Tabl. 4 - Hauieurs de pluie d’imbibition (Pi en mm) en fonction de la capacité


d’infiltration (Znj) et de la pluie antécédente (Pa)pour le Pays de Caux.

BRGIWRP-~III~-FR 27
~ ~ _ _ -. -

Régionalisafion d'un modele de ruissellement en zone agricole

Ensuite, pour une pluie simulée donnée, sur chaque pixel, on calcule un bilan
Ruissellement / infiltration élémentaire (RI, en mm) en fonction de la hauteur (P) de
cette pluie et de sa durée (d) (Cerdan, 1997) :

RI, =P-P,-(Infxd)

Le calcul du bilan Ruissellement i Infiltration élémentaire est schématisé par la figure 6.

précédant l'événement

i-
Pluie d'imbibiüo

Hauteur d'eau .-
Hauteur de. potentiellement
luie (mm)

Bilan

Paramètres d'entrée D Paramètres


.
mterméâiaires

Règles expenes Opérateurs


malhémaüques

Fig. 6 - Organigramme du module d'évaluation du bilan. RuisseUemenUInjütration


élémentaire (RIeen min).

3.1 3.Calcul du réseau de circulation

STREAM détermine le chemin du ruissellement (grille de direction du ruissellement) en


prenant en compte, en plus de la topographie, des éléments anthropiques tels que les
routes, dérayures (dernière raie de charrue non rebouchée lors du labour), fourrières
(zone en limite de parcelle où s'effectue les demi-tours lors des opérations de travail du
sol et où le sens de semis suit la limite de parcelle) et le sens de travail du sol (Souchère,
1995). Les routes et les chemins sont traités comme des surfaces lisses et
imperméables : le ruissellement n'est guidé que par l'orientation de la pente. Les fossés
et les dérayures forment des lignes conduchces qui imposent leur propre direction aux

28 BRGM/RP-51115-FFI
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

écoulements. Au sein des parcelles cultivées et des fourrières, une fonction


discriminante calcule si le ruissellement suit la pente ou le sens de travail du sol. Elle
utilise l’intensité et la direction de la pente, la rugosité perpendiculaire au travail du sol
et l’azimut du travail du sol. Ailleurs, la direction du ruissellement suit la plus grande
pente..

3.1.4. Calcul du volume ruisselé en tout point du bassin versant

Les processus sont intégrés à l’échelle du bassin versant lors du calcul de R,:
ruissellement cumulé (mm) ou de V, : volume cumulé (1) entrant dans un pixel, ceci,
par itérations successives depuis l’amont du bassin versant jusqu’à l’exutoire.

R, = C R , et V, = s a x C R ,
amml <LBmO”t

avec, pour chaque cellule (a)amont : si (-RI,)>R, alors R , = O ;


sinon, R , = R , + R I ,

et se : la surface d’une cellule (mz) ;


R, : le ruissellement transféré d’une cellule amont vers une cellule aval ou le
ruissellement sortant d’un pixel (mm).

Ainsi, la fonction “flowac” programmée en Fortran, calcule l’accumulation du


ruissellement à l’aide de trois grilles d’en& :
1 - La @lie de direction du ruissellement pour connaître les cellules amont (azimut) ;
2 - La grille d’accumulation du nombre d e cellules pour respecter l’ordre d’exécution
(sans unité) ;
3 - La gnlle du bilan infiltration / ruissellement (mm).

En sortie, la fonction (c flowac N calcule une grille d’accumulation du ruissellement qui


nous permet de connaître la hauteur d’eau ruisselée (mm) ou son volume (1) en tout
point du bassin versant pour un événement donné (fig. 7).

Le résultat de la simulation de ruissellement peut être donné sous la forme d’une carte
indiquant l’accumulation du ruissellement en tout point du bassin versant.

3.1.5. Utilisation et évolution récente du modèle STREAM

Le modèle permet de simuler l’efficacité de dispositifs enherbés pour piéger le


ruissellement (Lecomte, 1999). il permet ainsi de comparer différents scénarios
d’aménagement afin d’en optimiser la localisation.

BRGM/RP-51115-FR 29
O€
l
3
1
8
Z O

I I I
I
0 0 0 0 0 0
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

3.2. ADAPTATION DU MODÈLE À L’OBJECTIF ET AUX DONNÉES


SOURCES

À partir du modèle validé à l’échelle du petit bassin versant agricole, nous allons
élaborer de nouvelles versions du modèle permettant une utilisation sur de plus grands
bassins versants. Ensuite le modèle modifié sera confronté à des estimations faites lors
d’un épisode catastrophique, ceci nous permettra de justifier une utilisation régionale du
modèle STREAM modifié.

3.2.1. Prise en compte uniquement de l’occupation du sol (version 5 de


STREAM)

Dans l’objectif d’appliquer le modèle sur un grand jeu de bassins versants pour estimer
leur potentiel ruisselant pour des événements types (orge de printemps, longue pluie
hivernale, événement catastrophique de type Villers-Ecalles du 16 juin 1997), nous
avons choisi d’alimenter le modèle avec les données d’occupation du sol les plus
récentes dont nous disposions : Conne Land Cover mise à jour par des images Spot et
iandsat de 1997 et 1998. Cette grille d’occupation de sol a été décrite dans le rapport
précédent (rapport intermédiaire 1 : sélection des bassins versants élémentaires sur
lesquels conduire l’étude). Cinq classes principales d’occupation du sol sont
distinguées : (1) terres arables, (2) zones agricoles hétérogènes, (3) prairies, (4)bois et
(5) villes (Carte 1). Lors de la classification des images, les cultures d’hiver et de
printemps ont été distinguées, mais, pour s’affranchir de l’effet assolement de l’année,
toutes les parcelles cultivées seront considérées comme nues et lisses. La sensibilité des
bassins versants est ainsi maximisée, les parcelles étant normalement protégées par le
couvert végétal de la culture en place plus ou moins développé selon le type de culture
et l’époque de l’année.

Un tableau de correspondance a été établi entre les classes d’occupation du sol et la


capacité d’infiltration (tabl. 5).

Capacité d’infiltration
Occupation du sol
(mm/h)
I Terres arables I 5 I
1 Zones aericoles hétéroeènes 1 10 I
I Prairies et bois I 50 I
I Villes I 2 I
Tabl. 5 - Capacité d’inJiUralion (mmni) en fonction de l’occupation du sol.

Le tableau de correspondance intégrant la pluie antécédente pour déterminer la pluie


d’imbibition reste inchangé (tabl. 4).

Le chemin de ruissellement ne prend en compte que la topographie.

BRGM/RPdll15-FR 31
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

3.2.2. Prise en compte de l’occupation du sol et des formations


superficielles (version 6 de STREAM)

Initialement, le modèle STREAM considère la parcelle agricole comme homogène car il


est conçu pour être appliqué sur de petits bassins versants de plateau, avec une
couverture limoneuse homogène. il ne prend donc pas directement en compte de
variations de capacité d’infiltration liées au type de sol. Comme les bassins versants de
cette étude peuvent comporter des affleurements d’argile à silex ou des sols sur calcaire
ou encore des colluvions, nous avons introduit un indice de battance dans le tableau de
correspondance avec la capacité d’infiltration (tabl. 6).

II Occupation du sol

Terres arables l
?et2
10
I
I
indice de battance
4
5
I
l
5
2 I
Zones agricoles hétérogènes 1 20 10 5
Prairies et bois 50
Villes 2

Le tableau de correspondance intégrant la pluie antécédente pour déterminer la pluie


d’imbibition reste inchangé (tabl. 4).

Le chemin de ruissellement ne prend en compte que la topographie.

3.3. CONFRONTATION DU MODÈLE AVEC UN CAS RÉEL

À la suite de l’événement catastrophique de Viiiers-Ecalles, différentes études ont été


conduites pour estimer les volumes ruisselés et en comprendre les mécanismes (Gilard,
Nedelec, 1997). Nous avons décidé d’utiliser ces analyses pour confronter les résultats
de notre modèle avec des volumes estimés par le CEMAGREF grâce à des levés de
profils. Du fait de la forte incertitude sur la pluie, deux événements différents ont été
modélisés, 100 mm en 5 h 30 sans pluie antécédente qui donne l’estimation haute, 80
mm en 5 h 30 qui donne l’estimation basse.

La figure 8 présente le volume ruisselé, calculé par la version 6 de STREAM pour le


bassin versant no 249 et pour une pluie de 80 mm en 6 h, sans pluie antécédente.

Les 4 profils étudiés par le CEMAGREF sont indiqués sur la figure 9

32
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

ensuite été faites avec le parti pris de maximiser les risques de ruissellement, car on ne
pourra pas toujours disposer de données saisonnières à jour de l’occupation du sol. On
obtiendra donc des valeurs de ruissellement très supérieures à des cas réels. L‘important
sera de pouvoir comparer les bassins entre eux.

Pluie d’imbibition Capacité d’infiltration Bilan ruissellement / infiltration


(mm) (mh) (mm)

Prairies et bois 20 50 70-20-(2X50) = -50


Zones agricoles
hétérogènes 12 10 38

Terres arables 8 5 52

Tabl. 7 - Calcul du bilan ruissellement / infiliraüon local pour la pluie de 70 mm en


2 h sans pluie antécédente, avec la version 5 de STREAM.

Ensuite le ruissellement émis localement est transféré de maille en maille jusqu’à


l’exutoire ou réinfiltré sur le chemin de ruissellement. Le chemin de ruissellement est
calculé uniquement à partir du modèle numérique topographique de I’IGN au pas de
50 m. C’est ce qui constitue une limite importante de l’utilisation des résultats car les
limites des bassins versants comme les réseaux de concentration peuvent être imprécis
du fait de la précision de 1 m sur l’altitude et des faibles pentes sur le plateau.

Pour les 5 événements pluvieux simulés, les lames d’eau atteignant l’exutoire des
bassins versants sont représentées sur la figure 11 en fonction du taux de terres arables.

36
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

40 % de prairies et de bois, car ceux-ci sont mal positionnés par rapport au chemin du
ruissellement. D’autres bassins, tels le 33 et le 108, présentent un ruissellement
important en regard de leur taux de terres arables du fait de la présence de villes
ruisselantes dans le modèle. Le bassin versant 148 est le plus ruisselant de tous du fait
de la présence de ville et de la localisation excentrée des bois et des prairies par rapport
à l’axe drainant.

L‘effet tampon des zones de réinfiltration sur le chemin de ruissellement est amoindri
quand l’intensité de l’événement pluvieux se rapproche de la capacité d’infiltration des
prairies et des bois. C’est pourquoi les nuages de points sont moins dispersés quand
l’intensité de la pluie simulée augmente. Par exemple, les bassins versants 553 et
128 étaient dans un ordre inverse quant à, d’une part, leur taux de terres arables et,
d’autre part, leur faculté à ruisseler pour la longue pluie et même pour l’orage. Mais ils
se retrouvent classés dans le même ordre vis-à-vis des terres arables et de la production
de ruissellement pour l’événement catastrophique de 35 mm/h (70 mm en 2 h). O n
touche ici à la limite d’efficacité des prairies à réinfiltrer un ruissellement amont
lors d’événements d’intensités exceptionnelles.

3.4.2. Prise en compte de l’occupation du sol et des formations superficielles


(version 6 de STREAM)

Avec la version 6 de STREAM,les classes de capacité d’infiltration prennent en compte


trois classes de sensibilité à la battance en plus de l’occupation du sol (tabl. 6). La prise
en compte de la sensibilité des sols à la battance est apparue indispensable face à la
variabilité du taux de limons des plateaux au sein des bassins versants étudiés (7 à 98 %
de limons des plateaux).

Le bilan ruissellement / infiltration pour une pluie donnée est modulé pour les terres
arables et les zones agricoles hétérogènes selon la classe de sensibilité à la battance
(tabl. 6). Un exemple est fourni pour l’événement de 70 mm en 2 h (tabl. 8).

Très forte 5 2 61
Forte 8 5 52
Moyenne ou
12 10 38
faible

Tabl. 8 - Calcul du bilan ruissellement / injïuration sur les terres arables pour la
pluie de 70 mm en 2 heures sans pluie antécédente, avec la version 6 de
STREAM.

Les cartes résultats indiquant le volume ruisselé cumulé sont données pour la version 6
de STREAM sur les 25 bassins versants sélectionnés par la DIREN (cf:ann. 2).

40 BRGM/RP-51115-FR
Régionalisafion d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

c) Comparaison des versions 5 et 6 de STREAM

Les ruissellements simulés sont globalement plus importants avec la version 6 qu’avec
la version 5 à cause du fort taux de sol très sensible à la battance du lot de bassins
versants étudié.Le nuage de point est aussi plus dispersé du fait de la variabilité induite
par la prise en compte du type de sol. L’ordre des bassins versants classé selon leur
faculté à ruisseler est légèrement modifié entre les deux versions (tabl. 9). En
particulier, les bassins versants 404, 176. 539, 155, 553,432, 152 et 405 sont déclassés
de plus de 2 classes du fait de leurs faibles taux de limons des plateaux.

On peut noter que la prise en compte de la localisation spatiale des parcelles avec un
modèle d’écoulement, nous permet de discriminer des bassins versants auparavant
regroupés dans une même classe.

44
Régionalisafiond'un modèle de ruissellement en zone agricole

211 1.14 8.08


136 1.36 40 10.2

Tabl. 9 - Comparaison de la facullé à ruisseler des 40 bassins versants estimée par


les versions 5 el 6 de STREAM.

BRGM/RP-51115-FR 45
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

4.1. QUELS AMÉNAGEMENTS ET Où ?

Plusieurs scénarios de modification de l’occupation du sol vont être envisagés et nous


les avons regroupés en grands types :
- les modifications des terres agricoles (ajout de prairies, modification des pratiques
culturales pour limiter le ruissellement) ;
- la disparition des prairies (totale ou partielle) ;
- l’ajout de bassins de iype prairies inondables dans les zones de concentration du
ruissellement.

a) Champs du possible

Les modifications de l’occupation du sol visant à réduire le ruissellement ne peuvent


pas être faites n’importe où au sein du bassin versant, chaque type de modification ne
peut s’effectuer que dans une zone bien définie.

Par exemple, les aménagements portant sur les terres agricoles (implantation de prairies,
mise en place de pratiques agricoles limitant le ruissellement), ne peuvent pas porter sur
les zones agricoles proches des routes.

De même la réduction des prairies au profit de terres arables ne peut probablement être
imposée dans des zones d’urbain diffus où les prairies sont associées aux habitations, ni
dans des zones où la pente est trop importante puisqu’il faut que les nouvelles parcelles
soient cultivables.

La réflexion à mener est la même pour la mise en place de prairies de réinfiltration, elle
n’est possible que dans les zones de faibles pentes, situées sur la trajectoire du réseau
d’écoulement déduit du MNT.

Ainsi à chaque type de modification de l’occupation du sol envisagée, on détermine un


a champ du possible », c’est-à-dire l’espace géographique dans lequel on va pouvoir
faire des simulations de modifications. La figure 19 montre schématiquement les zones
susceptibles d’être aménagées sur un bassin versant théorique.

b) Quelles simulations réaliser ?

Plusieurs séries d’aménagements ont été réalisées, pour tester différentes configurations
spatiales (fig. 20). Les scénarios 1 , 2 et 3 par exemple correspondent à la conversion de
1 % des terres agricoles en prairies mais pour des zones à convertir situées à des
endroits différents du bassin.

De même en ce qui concerne la modification des pratiques culturales sur 10 % des terres
cultivées, plusieurs options géographiques sont possibles.

48
Régionalisation d‘un modele de ruissellemen?en zone agricole

Capacité d’infiltration initiale Capacité d’infiltration après


Sensibilité battance changement des pratiques culturales
(md)
(md)
fone 2 5
moyenne 5 10
faible 10 20

Ainsi, on simule une faible modification des pratiques comme par exemple une absence
de roulage au moment des semis de certaines cultures ; des semis plus motteux, un
passage moins rapide de la herse rotative. Les capacités d’infiltration initiale
correspondent à des sols nus, compte tenu des hypothèses des simulations.

Ensuite il faut calculer les bilans ruissellement / infiltration pour chaque type de
parcelles et chaque type de pluie puis recaiculer la grille d’accumulation du
ruissellement pour chaque événement pluvieux selon la même méthodologie développée
dans le chapitre précédent.

4.3. LES RÉSULTATS

Les résultats des simulations sont de deux ordres : quantitatifs (volume ruisselés en tout
point du bassin versant pour un événement donné) et qualitatifs (localisation des zones
d’accumulation du ruissellement). Les modifications de l’occupation du sol n’entraînent
pas de modification du réseau d’écoulement mais elles impliquent une variation des
volumes ruisselés en tout point.

On peut les représenter de façon cartographique, on peut aussi les représenter de façon
graphique. En premier lieu, on présentera le volume ruisselé à l’exutoire pour chaque
type de pluie et pour chaque simulation d’aménagement, puis on étudiera l’efficacité
relative de chaque type d’aménagement pour une pluie donnée.

4.3.1. Volumes en fonction du type et de la localisation des aménagements

Le modèle nous permet de connaître le volume ruisselé en tout point lors d’un
événement pluvieux. Ainsi on construit une série de courbes représentant le volume
ruisselé simulé à l’exutoire en fonction du type de pluie pour chacune des couvertures
d’aménagement.

Pour illustrer l’effet des modifications sur le ruissellement, on a choisi de comparer


chacune des situations à la situation actuelle décrite par les données disponibles
(occupation du sol de 1997). il faut rappeler avant toutes choses que les volumes de

BRGM/RP-51115-FR 51
Régionalisation d‘un modble de ruissellement en zone agricole

ruissellement estimés ici sont des volumes majorés, en effet on a délibérément fait le
choix de considérer toutes les terres arables comme nues. Dans la réalité, cette
configuration est très improbable, ici l’objectif est de majorer l’aléa.

La série des figures 21 à 26 va nous permettre d’associer visuellement les parcelles sur
lesquelles des modifications sont imposées et les volumes ruisselés associés pour
chacun des cinq événements pluvieux.

Scénarios 1-2-3

influence de la conversion de terres cultivées en prairies selon différentes distributions


géographiques et en différentes proportions (1 à 3 % du bassin versant) par rapport à la
situation initiale (fig. 21A) : la réduction du ruissellement est très importante lorsque les
zones de réinfiltration se situent au droit des axes d’écoulements, et notamment pour les
événements hivernaux (fig. 21B). Pour les événements orageux l’effet reste beaucoup
moins sensible. Il n’y a quasiment pas d’effet si les prairies sont disposées aléatoirement
(fig. 21C). L‘augmentation de 2 % des zones de prairies sur les axes de drainages
(fig. 21D) permet d’éliminer totalement le ruissellement pour les événements hivernaux.

Scénarios 4-5

influence de l’emplacement des pratiques culhuales réductrices du ruissellement (*).


Les scénarios présentés ici modifient le coefficient d’infiltration des terres arables pour
simuler un changement des pratiques soit n’importe où (fig. 22A) soit en privilégiant
l’amont du bassin (fig. 22B). Les volumes ruisselés sont très différents pour les faibles
pluies, mais ne changent pas en cas de fortes pluies.

Scénario 6

La réduction du ruissellement par des pratiques culturales est imposée sur toutes les
terres arables : dans ce cas les volumes ruisselés sont considérablement réduits (fig. 23).
Le ruissellement est pratiquement éliminé pour les événements hivernaux et il est réduit
de moitié pour les orages de 25 mm en 1 h.

Scénario 7

On simule une diminution totale des praines (fig. 24). les volumes ruisselés augmentent
considérablement même pour les événements de faible intensité. En simulant cette
disparition on se rapproche de la situation actuelle de certains autres bassins, comme on l’a
vu dans l’étude comparée des différents bassins au chapitre 2 et cela nous montre bien
pourquoi ces dernières années on a vu augmenter ce type de catastrophes naturelles.

52
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

4.3.2. Efficacité comparée des aménagements

L‘étude des différents aménagements pour une pluie donnée permet de comparer
directement l’incidence d’une modification de l’occupation du sol sur le ruissellement.

Nous proposons de comparer ici l’efficacité relative des aménagements pour deux
événements pluvieux : pour une pluie hivernale sur sol humide (40 mm en 6 h avec 20
de pluie antécédente) et pour un événement de type catastrophique (70 mm en 2 h sans
pluie antécédente).

Les figures 27A et 27B montrent l’effet de chaque modification de l’occupation du sol :
le volume ruisselé de référence (100 %) étant le volume produit dans la situation
actuelle, sont affichés en bleu le volume résiduel après modification du bassin, en vert le
gain ou la réduction effective obtenue et en rouge l’accroissement par rapport au
volume ruisselé initial.

a) L’importance de la position des aménagements

L’importance de la localisation des prairies apparaît nettement (@. fig. 27A) : avec 1 %
de prairies placées de façon optimale sur les drains (1) le volume à l’exutoire est réduit
de moitié, tandis que pour le même pourcentage de prairies hors des drains (3) il n’est
réduit que de 15 %.

Le choix de la localisation des parcelles pour la modification des pratiques culturales est
lui aussi primordial. Une réflexion approfondie concernant la position des parcelles
permet de réduire de 10 % le ruissellement pour un événement hivernal.

Si on convertit 3 % des terres arables en prairies (ce qui équivaut à mettre en prairies ou
en bois la quasi totalité du réseau de drain) on élimine le ruissellement lors
d’événements de type hivernal et on maintient donc en l’état et sans remplissage boueux
les équipements prévus (retenues, petits barrages).

b) Une réponse qui dépend du type de pluie

Le rapprochement des figures 27A et 27B permet de montrer que l’utilité d’un
aménagement dépend du type de pluie : pour un événement catastrophique du type de
Villers-Ecalles, il est difficile de proposer une méthode de limitation du ruissellement.

ii faut quand même noter qu’une réduction de 20 % du volume ruisselé (6) correspond à
une réduction en volume de 180 O00 m3pour un événement catastrophique.

BFfG1wFfP-51115-FR 59
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

Pour bien appréhender les résultats présentés, il ne faut pas perdre de vue que notre travail
est une simulation basée sur une série d‘hypothèses. Ces hypothèses ne s’appliquent que
dans des limites bien précises qui donnent l’intervalle de validité de nos simulations.

Aux limites liées aux hypothèses il faut ajouter des limites liées à la précision des
données et au réalisme des aménagements modélisés.

4.4.1. Au niveau des hypothèses

L‘objectif étant ici de maximiser l’aléa et non de quantifier les volumes ruisselés
possibles pour une situation réelle donnée, les volumes sont surestimés. En effet, on a
considéré toutes les terres agricoles comme des surfaces nues.

Le modèle travaille avec une pluie homogène sur l’ensemble du bassin versant. Cette
approximation est vraie sur des bassins de faible extension (grande échelle) mais induit
une erreur sur de vastes bassins versants. L‘hétérogénéité de la pluie est très importante
lors d’événements orageux, mais les mesures de Météo France ne nous permettent pas
actuellement de connaître avec précision la répartition spatiale des pluies.

De plus, l’efficacité de la modification des pratiques agricoles sur le ruissellement est


estimée empiriquement d’après l’expérience des experts et sur les données de quelques
sites pilotes mais on manque de données opérationnelles effectives.

4.4.2. Au niveau de la précision des données

Le seul Modèle Numérique de Terrain disponible étant celui de I’IGN (au pas de 50 m),
toutes les modélisations ont été menées à des échelles compatibles avec cette donnée de
base. Ceci rend la simulation de petits réservoirs ou de mares techniquement difficile.
Mais il n’existe pas de données plus précises à l’échelle de la région actuellement.

4.4.3. Au niveau des aménagements à réaliser

La mise en place de aprairies-tampon >> sur les drains nécessite la conversion de


parcelles agricoles en prairies. Même si les surfaces à convertir sont faibles environ 1 %
du bassin versant), ces modifications sont complexes à réaliser en pratique. Le problème
est le même concernant la mise en place d’ouvrages de lutte contre le ruissellement. Le
cadre juridique de leur implantation est à prendre en compte (Dufour, 2001).

L’amélioration des pratiques culturales est une mesure difficile à mettre en place
concrètement et difficile à contrôler, elle demande un suivi et un conseil important
auprès des exploitants agricoles.

60
Régionalisation d‘un modhle de ruissellement en zone agricole

Les différentes mesures proposées ont une efficacité vanable, l’introduction de prairies
sur les zones de concentration du ruissellement est une mesure pérenne, par contre la
modification des pratiques agricoles verra son action limitée dans le temps (l’effet d’un
binage par exemple, diminuera avec la dégradation de l’état de surface au cours de la
saison).

4.5. DISCUSSIONS DES RÉSULTATS

L‘analyse des résultats des simulations fait apparaître les déterminants principaux du
fonctionnement du bassin, et permet de proposer une stratégie de lutte contre le
ruissellement.

4.5.1. Les constats des modélisations

La série de simulations amène quatre constats principaux :


- devant l’importance du rôle tampon des prairies, il est primordial de conserver les
zones de prairies encore en place ;
quel que soit le type d‘aménagement réalisé, son efficacité est directement liée à sa
position raisonnée au sein du bassin versant ;
- la mise en place de pratiques agricoles de limitations du ruissellement généralisées à
l’ensemble du bassin versant permet une réduction importante des volumes
ruisselés ;
- l’efficacité des aménagements dépend du type de pluie, il est possible d’éliminer le
ruissellement lors des événements hivernaux, il est illusoire d’espérer disposer d’une
série d’aménagements qui protégerait le bassin contre tous les événements pluvieux
possibles.

La gestion du bassin versant doit donc être le fruit d’une réflexion concertée entre les
différents acteurs du bassin versant.

4.5.2. Stratégie proposée

Des pratiques agricoles modifiées associées à des prairies inondables sur les axes
d’écoulement ou à de petits bassins aux points stratégiques de concentration du
ruissellement permettent d’éliminer le ruissellement pour les événements hivernaux.
Ces mesures associées à de grands équipements aval permettront de maîtriser de façon
significative les volumes en cas d’événements exceptionnels sans éliminer
complètement tout ruissellement. En effet, la limitation du ruissellement (et donc
l’érosion diffuse associée) lors des événements hivernaux permet de préserver les
bassins d’un remplissage de boues. Ils resteront disponibles et efficaces lors des orages
d’été et en cas d’événements catastrophiques.

BRGM/RP-51115-FR 61
Régionalisation d‘un mobèle de ruissellement en zone agricole

Ainsi, les petits aménagements permehont de minimiser les effets cumulatifs de l’hiver
sur les grands équipements aval qui n’lont pas été dimensionnés ici.

4.6. PERSPECTIVES POUR MIEUX RÉPONDRE AUX BESOINS


DES UTILISATEURS

L‘analyse menée sur ce bassin est tramsposable à tous les bassins qui ont été traités lors
de la phase 1 voire applicable à tms les bassins de HNO si une localisation des
aménagements existants est fourni&. Des collections de scénarios peuvent être
consmites sur le modèle de ce qui a été réalisé ici en fonctionnant en centre de
ressources pour produire des SCénari06. Bien sûr cela n’est possible que dans la mesure
où l’occupation du sol actuelle perme1 encore des modifications. En effet, il ne faut pas
oublier que parmi les 40 bassins trait& au moins 15 d’entre eux ont déjà plus de 70 %
de leur surface en terres arables ce qui laisse peu d’espaces à modifier.

Les résultats peuvent être importés dans le SIG Géoconcept par l’intermédiaire des
fichiers d’échange de Mapinfo. La possibilité d’intégrer des formats raster dans
Géoconcept reste encore à vérifier. Mais ce ne sera qu’un transfert de cartes figées
superposables à d’autres sources d’infbrmation, il n’est pas envisageable techniquement
de transférer le modèle lui-même dans Géoconcept.

Une réflexion sur la possibilité du transfert du modèle STREAM vers ArcGIS est
actuellement en cours à l’INRA. Ceci dépasse la réflexion de cette seule étude.

En dernière phase de ce projet il restera à concevoir avec la DISE des modalités de


communication de ce type d’outil ek des résultats obtenus auprès des syndicats de
bassins et des élus locaux de façon à les aider à mieux communiquer avec les usagers
sur les stratégies d’aménagement colldctif.

62
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

5. Conclusion

E n résumé, cette étude a démontré l’opérationnalité du modèle STREAM pour


fournir à l’échelle régionale un réel outil d’intelligence territoriale propre. à
comparer des bassins versants et examiner les performances de divers scénarios
d’aménagement de ces bassins. La méthode est généralisable SUT l’ensemble de la
Haute-Normandie, puisque toutes les données requises sont disponibles à l’exception de
la localisation des aménagements existants que les syndicats de bassins peuvent foumir
si nécessaire.

En l’état actuel des connaissances, trois déterminants principaux de la sensibilité au


ruissellement ont été identifiés dans la région. il s’agit :
- du taux de terres arables, principale zone de production du missellement ;
- de l’organisation interne des bassins versants décrivant la localisation amont ou aval
des zones d’infiltration par rapport aux zones de production de ruissellement ;
- de la sensibilité des sols à la battance

La prise en compte de ces déterminants dans le modèle STREAM a été possible à une
échelle régionale. Elle a permis de hiérarchiser la sensibilité de 40 bassins versants au
ruissellement. Cependant, le classement des bassins varie selon les types d’événement
en fonction de la sensibilité des déterminants à l’intensité de la pluie.

Le rôle des zones de réinfiltration est, en effet, variable selon l’intensité de la pluie et les
bois et prairies voient leur effet tampon s’amoindnr quand l’intensité de la pluie
augmente. Leur effet est en revanche très net sur les événements de type hivernaux.

Les quantifications, faites sur des scénarios volontairement pessimistes, donnent une
première base objective pour aider au dimensionnement des aménagements visant soit à
favoriser la réinfiltration soit à retenir une partie des volumes avant les zones sensibles.

Après les simulations menées sur le bassin versant de Blacqueville, il apparaît que la
destruction des prairies encore en place aurait des conséquences catastrophiques, et
qu’une généralisation de pratiques agricoles améliorantes associées à la mise en herbe
des zones de concentration du ruissellement permettrait de réduire considérablement les
volumes ruisselés lors d’événements hivernaux. Par contre un risque incompressible
subsiste en cas d’événement catastrophique de type Villers-Ecalles.

Ces résultats apportent à la DISE des arguments SUT les grandes lignes de la politique
qu’elle souhaite favoriser et se présentent sous un support convaincant pour argumenter
les choix à faire à l’échelle des syndicats de bassin versant.

BRGM/RP-51115-fR 63
Régionalisation d‘un modèle de ruissellement en zone agricole

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66
Régionalisation d'un modèle de ruissellement en zone agricole

ANNEXES

67
Régionalisation d'un modèle de ruisseliernenf en zone agricole

ANNEXE 1

Volumes ruisselé, calculé par la version 6


de STREAM prenant en compte l'occupation
du sol et le type de sol pour les bassins versants
sélectionnés par la DISE

BRGM/RP-51115-FR 69
70
Régionalisation d'un modèle de ruissellementen zone agricole

ANNEXE 2

Présentation des résultats des simulations


de modifications de l'occupation du sol
sur le bassin versant de BIacqueviIIe

97

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