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Chapitre 2 : PROTOCOLES ET NORMALISATION DES RESEAUX

Chapitre 2 : PROTOCOLES ET
NORMALISATION DES RESEAUX

Après avoir étudié ce chapitre, l’étudiant sera en mesure de :

- Identifier les organisations qui définissent les normes de réseautique.


- Expliquer la communication entre deux systèmes.
- Connaître les couches du modèle OSI.
- Connaître les couches du modèle TCP/IP.
- Discuter des différences et des similitudes des deux modèles OSI et
TCP/IP.

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Chapitre 2 : PROTOCOLES ET NORMALISATION DES RESEAUX

1. Nécessité de la normalisation
La normalisation est un acte primordial dans le domaine de la communication. En effet, il faut
que tout utilisateur connecté au réseau soit apte à recevoir et à transmettre des informations
destinées à l’ensemble des participants.
Il faut se mettre d’accord sur l’ensemble des éléments nécessaires à la communication pour
que des échanges puissent s’effectuer (voir Fig.2.1.).
La normalisation est un ensemble de règles établies qui doivent être suivies par les entités
désirant communiquer.

Fig. 2.1. : Nécessité de la normalisation

Les réseaux informatiques doivent permettre à des applications informatiques de coopérer


sans avoir à tenir compte de l’hétérogénéité des moyens et procédés de transmission (par
exemple : de la topologie, des méthodes d’accès, des caractéristiques des équipements ou des
supports, etc.).
La normalisation permet de :
- Adapter la technologie de transmission au support de communication.
- Masquer les phénomènes altérant la transmission.
- Maintenir la qualité demandée.
- Offrir l’interopérabilité.
- Optimiser l’utilisation des ressources.
- Assurer la pérennité des choix.

2. Les organismes de normalisation


Les pouvoirs publics et industriels se sont rendus compte que les fournisseurs de produits
pour le réseau devaient se mettre d’accord sur des normes de communication reconnues et
internationales.
La norme est établie par consensus entre les diverses parties impliquées dans chacun des
sujets à normaliser et approuvée par un organisme reconnu.

Les principaux organismes de normalisation sont :


• ISO (International Standardization Organization) organisme, dépendant de l’ONU, qui
s’occupe de tous les domaines techniques en dehors de l’électricité et de l’électronique. Le
cigle correspondant est représenté par la figure suivante :

Fig. 2.2. : Cigle de l’ISO

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L’ISO regroupe les organismes nationaux de normalisation :


o AFNOR : France
o ANSI : Etats-Unis
o DIN : Allemagne
o BSI : Royaume Uni
o JISC : Japon
o INNORPI : Tunisie

• IUT-T (International Union of Telecommunication - section Télécommunication) (qui


a remplacé le CCITT : Comité Consultatif Internationnal Télégraphique et Téléphonique en
1993) est chargée par l’ONU des normes qui portent le nom de «recommandations », dans le
domaine des télécommunications. Le cigle correspondant est représenté par la figure
suivante :

Fig. 2.3. : Cigle de l’IUT-T

• IEEE (Institute of Electrical and Electronic Engineers) regroupe de nombreux


chercheurs et ingénieurs en électronique et informatique. Le cigle correspondant est
représenté par la figure suivante :

Fig. 2.4. : Cigle de l’IEEE

• IETF / IRTF (Internet Engineering/ Research Task Force) de la structure IAB


(Internet Activities Board) qui avait remplacé l’ICCB en 1989. Cet organisme émet des
normes de l’internet appelées RFC (Request For Comment).

La dénomination d’une norme doit tenir compte d’un ensemble de critères :


- Son origine (ISO, IEEE, etc.).
- Son domaine d’application (réseaux publics/privés/locaux/, téléphone, etc.).
- Sa zone d’application (européenne, internationale, etc.).

3. Exemple de communication
Le responsable d’une entreprise tunisienne (TR) négocie un marché avec le responsable
d’une entreprise brésilienne (BR). Pour cela, un échange de documents en langue anglaise
(langue commune) entre les deux responsables est réalisé. Le processus d’échange peut être

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décrit de la façon suivante (on supposera que pour chaque fonction bien déterminée un
service est requis).

1. TR rédige le document explicitant les conditions du marché. TR confie ce document


au service de traduction pour effectuer la traduction et se charger de l’envoi
2. Le traducteur effectue la traduction et confie le document au secrétariat pour envoi
3. Le secrétaire référence le document et demande au service courrier de s’occuper de
l’envoi
4. Le service courrier en fonction de la qualité de service requise pour cet envoi choisit le
mode d’acheminement (courrier postal, fax, messager,etc.) le plus approprié, précise
l’adresse complète du destinataire final et expédie le document
5. L’acheminement se fera à travers différents réseaux des différents pays en utilisant
l’adresse du site destination ainsi que les informations de trafic
6. Sur chaque liaison traversée des mécanismes de contrôles sont mises en uvre pour
s’assurer de la non altération du document transporté
7. Selon le service support utilisé une interface spécifique et une représentation physique
de l’information sont mises en uvre

Des fonctions similaires seront mises en uvre du côté destinataire en remontant les
différentes couches.

4. Architecture de communication
Quand on parle d’architecture, on se réfère à une structure d’éléments définissant un système
complexe. L’architecture de communication définit l’ensemble des entités nécessaires à la
communication ainsi que les règles régissant les échanges entre elles.

L’architecture de réseau est, en général, structurée sous forme de couches qui dépendent, à
leurs tours, du type de réseau. Entre deux couches adjacentes (d’une même machine) on
trouve une interface (voir Fig.2.5.). Cette interface permet de définir un ensemble
d’opérations élémentaires et des services que la couche inférieure offre à la supérieure.
L’architecture d’un réseau est définie par l’ensemble des couches et la description des
protocoles et des services de chacune d’elles.

- Une couche est spécialisée dans un ensemble de fonctions particulières. Elle utilise les
fonctionnalités de la couche inférieure et propose ses fonctionnalités à la couche supérieure.

Fig. 2.5. : Une interface entre deux couches adjacentes

- Un système est un ensemble de composants formant un tout autonome.

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- Une entité est l’élément actif d’une couche dans un système.

- Les entités homologues (paires) : entités de même couche situées dans des systèmes distants.

Le protocole d’une couche N définit l’ensemble des règles ainsi que les formats et la
signification des objets échangés, qui régissent la communication entre les entités de la
couche N. Les règles à respecter des deux côtés de la communication s’appellent des
protocoles. L’ensemble des participants à un échange d’informations doit respecter des
protocoles communs.

Chaque couche N d’une machine de réseau gère la conversation (ou communication) avec la
couche N d’une autre machine de ce même réseau : sa couche homologue (voir Fig.2.6.).
En réalité, les données de la couche N d’une machine ne sont pas directement transférées à la
couche N d’une autre machine, mais chaque couche passe les données et le contrôle à la
couche immédiatement inférieure, jusqu’à la plus basse, et cette dernière couche est appelée la
couche physique qui est responsable, réellement, de la communication.

Fig. 2.6. : Un protocole entre deux couches homologues

Le service d’une couche N définit l’ensemble des fonctionnalités possédées par la couche N
et fournies aux entités de la couche N+1 en exploitant les services de la couche N-1 .

- Relations des services aux protocoles

Un service est un ensemble de primitives qu'une couche fournit à la couche supérieure. Le


service définit les opérations qu'une couche peut effectuer, mais cela ne renseigne pas sur la
façon dont sont réalisées ces opérations. L'élément le plus caractéristique du service est
l'interface entre deux couches adjacentes.

En revanche, un protocole est un ensemble de règles qui s'appliquent à la signification et au


format des messages échangés entre entités paires. Les entités utilisent les protocoles pour
implémenter les spécifications de service. Un service peut donc toujours être le même avec 2
protocoles différents.

Les protocoles et les services sont donc différents, mais ils sont étroitement liés. Il ne faut
donc pas les confondre. Le service est une notion plutôt abstraite, alors que le protocole
correspond véritablement à ce qui se passe physiquement (voir Fig.2.7.).

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Fig. 2.7. : Echange de services et de protocoles entre couches

- Fonctionnement :

La figure 2.8. montre comment les services d'une couche N sont accessibles par ce qu'on
appelle des points d'accès aux services, ou SAP (Service Access Point). Chaque SAP est
identifié par une adresse unique. Typiquement, les SAP du réseau téléphonique sont les prises
de téléphone et les adresses sont les numéros de téléphones.
Pour que 2 couches adjacentes puissent communiquer, un certain nombre de règles doivent
être mises en place à propos de l'interface. L'entité de la couche N+1 va donner à l'entité de la
couche N une unité de données d'interface ou IDU (Interface Data Unit) à travers le SAP.
L'IDU est en fait constitué de 2 éléments : une unité de données de service, ou SDU (Service
Data Unit) et certaines informations de contrôle, ou ICI (Interface Control Information).

Fig.2.8. : Les entités de la couche n échangent des N-PDU par des protocoles de couche n

Le SDU constitue l'information que 2 entités paires échangent, mais c'est également ce que la
couche N+1 du récepteur va transmettre à la couche N. L'information de contrôle est là pour
assister la couche inférieure dans son travail. Elle va par exemple contenir le nombre d'octets
contenues dans le SDU (cela peut servir dans la fonction de contrôle de l'intégrité de
l'information).

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Pour transmettre une SDU, il se peut qu'une entité de la couche N ait besoin de la fragmenter
en plusieurs morceaux. Au moment de l'échange avec son entité paire, chaque morceau reçoit
des informations de contrôle de protocole, ou PCI (Protocol Control Information) dans un
en-tête, et le tout est envoyé séparément comme unité de données de protocole, ou PDU
(Protocol Data Unit). Les en-têtes sont utilisés par les entités paires pour transporter leur
protocole pair. Ce PDU devient alors le SDU de la couche N qui sera transmis à la couche N-1
via le SAP (voir Fig.2.9.).

Fig.2.9. : Le fonctionnement général de transmission des PDU

Au bout du compte, on se retrouve avec un emboîtement des messages les uns dans les autres.
Ce mécanisme d'emboîtement est souvent qualifié de mécanisme d'encapsulation.

Remarques :
1/ Le nombre de couches, leurs noms et leurs fonctions varient selon les types de réseaux.
2/ Les principes de base de la décomposition en couches sont :
• Une couche doit être créée lorsqu’un nouveau niveau d’abstraction est nécessaire.
• Chaque couche exerce une fonction bien définie.
• Les fonctions de chaque couche doivent être choisies en pensant à la définition des
protocoles normalisés internationaux.
• Les choix des frontières entre couches doit minimiser le flux d’informations aux
interfaces.
• Le nombre de couches doit être :
- suffisamment grand pour éviter la cohabitation dans une même couche de
fonctions très différentes,
- et suffisamment petit pour éviter que l’architecture ne devienne difficile à
maîtriser.

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5. Le modèle de référence OSI


A ses débuts, le développement des réseaux était désorganisé à de nombreux égards. Le début
des années 1980 a été marqué par une croissance exceptionnelle du nombre et de la taille des
réseaux. Pour profiter des avantages de l’utilisation de la technologie réseau, les sociétés se
mirent à installer et à étendre des réseaux, à un rythme presque aussi rapide que l’introduction
des nouvelles technologies.
Vers le milieu des années 80, ces sociétés commencèrent à rencontrer des problèmes,
justement en raison de cette extension rapide. Tout comme il est difficile pour les gens qui ne
parlent pas la même langue de communiquer, il devenait difficile pour des réseaux qui
utilisent des spécifications et des implémentations différentes d’échanger des informations.
Les sociétés qui développaient des solutions de réseau privé ou propriétaire furent confrontées
au même problème. Le terme « propriétaire » signifie ici qu’une entreprise ou un petit groupe
d’entreprises contrôle entièrement l’utilisation de la technologie. Les technologies réseau qui
suivaient strictement des règles propriétaires ne pouvaient pas communiquer avec des
technologies qui respectaient des règles propriétaires différentes.

Le modèle de référence OSI (Open System Interconnection) publié en 1984 fut le modèle
descriptif de réseau créé par l'ISO (International Standards Organization). Ce modèle propose
aux fournisseurs un ensemble de normes assurant une compatibilité et une interopérabilité
accrues entre divers types de technologies réseau produites par de nombreuses entreprises à
travers le monde.

La normalisation mise en place définit un modèle théorique à 7 couches où chacune des


couches est définie de façon à travailler avec la couche directement au dessus ou au dessous
d’elle, comme l’indique la figure suivante :

Fig.2.10.: Les sept couches du modèle OSI

• La couche Physique (couche 1)

Elle se préoccupe de résoudre les problèmes matériels. Elle a pour fonction de gérer la
transmission brute des bits de données sur un canal de communication. Cette couche manipule
des bits pour l'ordinateur, et des signaux analogiques pour la connectique.
Cette couche normalise l'utilisation des câbles (type, tension, longueur, etc.), les

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communications hertziennes (fréquence, amplitude, etc.), les fibres optiques, etc.


Les problèmes de conceptions peuvent être d'ordre mécanique, électrique, fonctionnel ou
encore une défaillance du support physique (se trouvant sous la couche physique).

Le rôle de la couche physique est résumé par la figure suivante :

Fig.2.11.: Comment transmettre des bits sur un support physique ?

• La couche Liaison de données (couche 2)


Cette couche reçoit les données brutes de la couche physique, les organise en trames, gère les
erreurs, retransmet les trames erronées, gère les acquittements (ACK) qui indiquent si les
données ont bien été transmises, à la manière d'un accusé de réception. Puis, elle transmet les
données formatées à la couche réseau supérieure : elle transforme les bits bruts venant de la
couche Physique en liaisons exemptes d'erreurs pour la couche Réseau.

La couche liaison est découpée en deux sous couches :


- MAC (Medium Access Control): qui gère les adresses physiques des ordinateurs, et gère les
transferts de trames.
- LLC (Logical Link Control): qui gère le service de liaison de bout en bout.

Le rôle de la couche liaison de données est résumé par la figure suivante :

Fig.2.12.: Comment transmettre des trames binaires sans erreur ?

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• La couche Réseau (couche 3)

Son rôle est de trouver un chemin vers le destinataire. Cette couche gère les sous-réseaux.
Elle contrôle le trafic. Cette couche permet aussi de connecter des réseaux hétérogènes.
L’unité de données est le paquet.

Le rôle de la couche réseau est résumé par la figure suivante :

Fig.2.13.: Comment faire transiter les paquets sur le réseau ?

• La couche Transport (couche 4)


Cette couche découpe les données transmises par la couche 5 (session) en entités plus petites
et s'assure que les éléments arrivent correctement de l'autre côté. Elle gère la transmission des
messages. Elle détermine également quels types de services doivent être fournis à la couche
session et donc aux utilisateurs.
C'est enfin elle qui gère les connexions d'un système A vers un système B de bout en bout de
la communication. Elle s’assure que les trois couches situées en dessous d’elle font leur
travail correctement. A défaut le logiciel de la couche 4 peut intervenir et gérer la correction
des erreurs.

Le rôle de la couche transport est résumé par la figure suivante :

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Fig.2.14.: Quel type de service choisir pour envoyer un message à un destinataire ?

• La couche Session (couche 5)

Cette couche gère les connexions courantes entre systèmes. Elle permet notamment les
transferts de fichiers en contrôlant et gérant les erreurs et permettant la reprise après panne.
Elle permet de gérer les échanges de manière à synchroniser le dialogue et éviter les
confusions.

Le rôle de la couche session est résumé par la figure suivante :

Fig.2.15.: Comment mettre en place un dialogue entre deux utilisateurs ?

• La couche Présentation (couche 6)

Cette couche s'intéresse à la syntaxe et à la sémantique des données transmises : c'est elle qui
traite l'information de manière à la rendre compatible entre tâches communicantes. Elle va
assurer l'indépendance entre l'utilisateur et le transport de l'information. Typiquement, cette
couche peut convertir les données, les reformater, les crypter et les compresser

Le rôle de la couche présentation est résumé par la figure suivante :

Fig.2.16.: Comment faire communiquer des applications aux présentations différentes ?

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• La couche Application (couche 7)

Cette couche gère les applications qui communiquent ensembles, le courrier électronique, les
terminaux virtuels, etc.
Elle gère aussi une partie des transferts de fichiers en permettant la compatibilité des données
en milieu hétérogène.

Le rôle de la couche application est résumé par la figure suivante :

Fig.2.17.: Quels sont les outils et services disponibles sur un réseau ?

Remarques :

1/ Les trois premières couches constituent les couches basses où les contraintes du réseau
sont perceptibles. Fonctions élémentaires spécialisées dans la transmission.
La couche Transport est une couche charnière, d’adaptation ou intermédiaire, associée le plus
souvent aux couches basses.
Les trois dernières couches constituent les couches hautes où les contraintes de l’application
sont perceptibles. Fonctions complexes et variables adaptées aux traitements applicatifs (voir
Fig.2.18.).

Fig.2.18.: Les couches basses et les couches hautes du modèle OSI

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Le modèle décrit simplement ce que chaque couche doit réaliser (le service), les règles et le
format des échanges (le protocole), mais pas leur implantation.

2/ Imaginons 2 systèmes voulant se transmettre des informations.


Une application du système A veut émettre des données vers une application du système B.
L'information va partir de la couche 7 du système A va atteindre la couche 1 du système A va
passer par le système de transmission (câble, satellite, etc.) pour arriver à la couche 1 du
système B qui va faire remonter l'information vers la couche 7 du système B.
L'unité la plus petite est le bit et se situe au niveau de la couche physique.
Aucune donnée n'est directement échangée d'une couche d'un système A vers une couche d'un
système B hormis au niveau de la couche physique. Par contre "logiquement", une couche
d'un système A discute avec la même couche d'un système B (voir Fig.2.19.).

Fig.2.19.: Communication entre deux systèmes

- Encapsulation de données au travers du modèle OSI

La figure 2.20. montre lors de l'envoi de données par un processus émetteur, ce dernier les
remet à la couche application qui lui applique un "En-tête d'application" (AH) puis transmet
l'objet ainsi obtenu à la couche présentation qui lui applique un en-tête de présentation (PH)
et ainsi de suite jusqu'à ce que les données soient réceptionnées par la couche physique. Les
couches inférieures n'ont pas à connaître l'existence de ces en-têtes, elles les prennent pour
des données utilisateurs.
Lors de la réception des données par un hôte B, les PDUs remontent le modèle couche par
couche pour y être épurés des en-têtes jusqu'à ne donner que les bits émis au départ du
processus.

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Fig.2.20.: Encapsulation de données dans le modèle OSI

Le concept important est le suivant : il faut considérer que chaque couche est programmée
comme si elle était vraiment horizontale, c'est à dire qu'elle dialoguait directement avec sa
couche paire réceptrice. Au moment de dialoguer avec sa couche paire, chaque couche rajoute
un en-tête et l'envoie (virtuellement, grâce à la couche sous-jacente) à sa couche paire.

6. Le modèle TCP/IP
L’architecture TCP/IP (Transmission Control Protocol / Internet Protocol) a été sollicitée
par la défense américaine (DOD) dans les années 70. Cette architecture est conçue dans le but
de faire communiquer plusieurs machines différentes et incompatibles : hétérogènes.

L’architecture TCP/IP, comme le modèle OSI, est un modèle en couches. Il offre, néanmoins,
4 couches : Application, transport, Internet et accès réseaux (voir Fig.2.21.).

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Fig.2.21.: Le modèle TCP/IP par rapport au modèle OSI

Comme le modèle OSI, TCP/IP offre un emboîtement de données en passant d’une couche à
une autre, ce qu’on a déjà qualifié d’encapsulation. En effet, la couche Transport ajoute sa
propre entête au message initial et le passe à la couche physique qui à son tour ajoute aussi
l’entête correspondante jusqu’à la couche physique qui fera la même chose, comme c’est
représenté par la figure suivante :

Fig.2.22.: Encapsulation

• La couche application
La couche Application fournit les fonctionnalités et les moyens nécessaires pour accéder aux
autres couches, et elle définit les protocoles pour que des applications échangent les données
(voir Fig.2.23.).

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Fig.2.23.: Protocoles de la couche application

Il existe plusieurs protocoles et les plus répandus sont les suivants

§ Le protocole HTTP (Hypertext Transport Protocol): ce protocole représente en


quelque sorte le langage que les clients et les serveurs Web utilisent pour communiquer.
§ Le protocole FTP (File Transfer Protocol): ce protocole est un service fiable pour
transférer des fichiers. Il gère les transferts bidirectionnels des fichiers binaires et ASCII.
§ Le protocole TFTP (Trivial File Transfer Protocol): ce protocole est utilisé pour
transférer des fichiers de configuration. Il est utile dans certains LAN, car il s'exécute plus
rapidement que le protocole FTP dans un environnement stable.
§ Le protocole NFS (Network File System): ce protocole est un ensemble de protocoles
pour systèmes de fichiers distribués, développé par Sun Microsystems, permettant un
accès aux fichiers d'un équipement de stockage distant, tel qu'un disque dur, dans un
réseau.
§ Le protocole SMTP (Simple Mail Transfer Protocol): ce protocole régit la
transmission du courrier électronique sur le réseau Internet. Il ne permet pas de
transmettre des données autres que du texte en clair.
§ Telnet: ce protocole permet d'accéder à distance à un autre ordinateur. Cela permet à
un utilisateur d’ouvrir une session sur un hôte Internet et d’exécuter diverses commandes.
Un client Telnet est qualifié d'hôte local. Un serveur Telnet est qualifié d'hôte distant.
§ Le protocole SNMP (Simple Network Management Protocol): ce protocole permet
de surveiller et de contrôler les équipements du réseau, ainsi que de gérer les
configurations, les statistiques, les performances et la sécurité.
§ Le protocole DNS (Domain Name System): ce protocole est utilisé par Internet pour
convertir en adresses IP les noms de domaine et leurs n uds de réseau annoncés
publiquement.

• La couche transport

La couche transport présente deux protocoles de transport à savoir TCP qui est un protocole
fiable fonctionnant en mode connecté et le protocole UDP, non fiable, fonctionnant en mode
connecté (voir figure 2.24.). TCP permet de rectifier les erreurs du réseau (IP) à savoir la

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détection des erreurs, la retransmission sur perte de paquets, le contrôle de flux, le


séquencement, etc.

Fig.2.24.: Protocoles de la couche transport

• La couche Internet

Cette couche a pour fonction l’adressage des paquets et le routage.

Fig.2.25.: Protocoles de la couche Internet

Comme l’indique la figure 2.24., les protocoles de cette couche sont les suivants :

- IP(Internet Protocol) : protocole responsable d’adressage, fragmentation et


réassemblage des paquets.
- ARP(Address Resolution Protocol) : protocole chargé de la résolution de l’adresse de
couche Internet en adresse physique.
- ICMP(Internet Control Message Protocol) : protocole de « gestion » de réseau. Son
rôle est d’exécuter les fonctions de diagnostic et d’établir un rapport d’erreurs suite à
la transmission des paquets IP.
- IGMP(Internet Group Management Protocol) : responsable de la gestion des groupes
IP multicast ou multipoint.

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• Couche interface réseau (ou accès réseau)

La couche interface réseau permet à un paquet IP d'établir une liaison physique avec un média
réseau. Cela comprend les détails sur les technologies LAN et WAN, ainsi que toutes les
informations contenues dans les couches physique et liaison de données du modèle OSI.

Les pilotes d'application, les cartes modem et les autres équipements s'exécutent au niveau de
la couche d'accès au réseau. Cette dernière définit les procédures utilisées pour communiquer
avec le matériel réseau et accéder au média de transmission.

7. Comparaison des modèles OSI et TCP/IP


- Le modèle normalisé OSI :

• Il apporte de bons concepts : les couches.


• Il identifie clairement des notions de services, interfaces, protocoles.
• Il est venu un peu trop tard par rapport à TCP/IP.
• Il se réfère à des technologies complexes. Il est en fait issu de SNA
d'IBM, le constructeur dominant de l'époque (1980).
• Il conduit à de mauvaises implémentations, trop compliquées
inutilement pour les couches Session - Présentation, pas assez détaillées
pour la couche Session.
• La politique de l'ISO allant à l'encontre des universités américaines a
été mauvaise.

- Le modèle TCP/IP :

• Il s'est imposé.
• Il comporte des idées simples, pour être robustes.
• Il comporte des choix conceptuels flous.
• Il n'est pas général, il ne décrit bien que lui-même.
• La couche basse n'est pas une couche, mais une interface.

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