moment qu’elle était connue, il n’y avait plus d’inconvénient
à en parler librement, et c’est ce que je fis. Il me dit alors qu’il avait une certaine connaissance de l’affaire et s’efforcerait de nous aider. Un ou deux jours plus tard, tout était clarifié, et le problème n’existait plus. Nous nous en étonnâmes, mais bientôt la chose fut oubliée et ne tarda pas à sortir de notre esprit. D’autres problèmes se présentèrent, et je pris l’habitude d’en parler familièrement avec Émile. Il semblait que nos difficultés disparaissaient dès que je m’en étais entretenu avec lui. Mes compagnons avaient été présentés à Émile, mais je ne leur avais guère parlé de lui. À cette époque, j’avais déjà lu pas mal de livres choisis par Émile, sur les traditions hindoues, et j’étais tout à fait convaincu qu’il était un adepte. Ma curiosité était éveillée, et mon intérêt augmentait de jour en jour. Un dimanche après-midi, je marchais dans un champ avec lui lorsqu’il attira mon attention sur un pigeon qui tournoyait au-dessus de nos têtes. Il me dit que le pigeon le recherchait. Il se tint parfaitement immobile, et bientôt l’oiseau vint se poser sur son bras tendu. Émile annonça que l’oiseau lui apportait un message de son frère qui vivait dans le Nord. Adepte de la même doctrine, il n’avait pas encore atteint l’état de conscience lui permettant d’établir une communication directe. Il se servait donc de ce moyen. Nous découvrîmes plus tard que les Maîtres ont la faculté de communiquer directement et instantanément les uns avec les autres par transmission de pensée, ou, selon eux, par une force bien plus subtile que l’électricité ou la télégraphie sans fil. Je commençai à poser des questions. Émile me démontra qu’il pouvait appeler des oiseaux à lui et diriger leur vol, que les fleurs et les arbres s’inclinaient vers lui, que les bêtes sauvages s’approchaient de lui sans crainte. Il sépara deux chacals qui se disputaient le cadavre d’un petit animal qu’ils avaient tué. À son approche, ils cessèrent de se battre, posèrent leurs têtes en toute confiance sur ses mains étendues, puis reprirent paisiblement leur repas. Il me donna même un de ces fauves à tenir dans les mains. Après quoi, il me dit : « Le Moi mortel et visible est incapable de faire ces choses. C’est un Moi plus véritable et plus profond, celui que vous appelez Dieu. C’est Dieu en moi, le Dieu omnipotent s’exprimant par moi qui les fait. Par