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Il faut savoir qu'il n'y a qu'un seul ministre de la justice et un seul ministre de l'intérieur (on
ne retrouve pas ces fonctions au niveau régional).
Nous allons, dans le cadre de ce cours, nous intéresser plus particulièrement au pouvoir
judiciaire. On peut ainsi distinguer au niveau civil:
- le tribunal de 1ère instance (du travail, du commerce,...)
- la cour d'appel
- la cour de cassation
Le tribunal rend un jugement.
La cour d'appel rend un arrêt, de même pour la cour de cassation (arrêt de cassation).
On ne peut avoir accès à la cour de cassation que s'il y a eu vices de procédure,... et si
celui qui a perdu en appel peut ainsi faire valoir ses droits. En théorie, elle ne regarde pas
les éléments de fait mais uniquement le droit. Elle peut soit casser l'arrêt d'appel si elle
Législation de l'aménagement du territoire 2
estime que le juge a violé le droit (l'affaire est alors renvoyée à une autre cour d'appel) soit
rejeter le renvoi en cassation.
Lorsque les parlements wallon et flamand légifèrent, ils font des décrets.
Lorsque le Parlement de Bruxelles Capitale légifère, il fait des ordonnances.
Le Gouvernement prend les arrêtés destinés à régler les modalités de l'application de la loi.
Au niveau fédéral, on parlera d'arrêtés royaux (pris par le roi et contresigné par un
ministre qui en prend la responsabilité car la personne du roi est jugée inattaquable) et
d'arrêtés ministériels. Au niveau régional, on parlera d'arrêtés du gouvernement et d'arrêtés
ministériels (pris par un seul ministre).
Ex.: A G RBC = Arrêté Gouvernemental de la Région Bruxelles Capitale
A Ex RBC = Arrêté de l'Exécutif Régional de Bruxelles Capitale
A côté des Cours & Tribunaux, on a le Conseil d'Etat. Il s'agit d'une juridiction
administrative. Il est composé de:
- la section de législation
- la section d'administration
La section de législation donne son avis sur les avant-projets (actes) de lois, de décrets et
d'ordonnances ainsi que sur les arrêtés à valeur réglementaire (ceux-ci contiennent des
règles suffisamment générales et abstraites pour qu'elles s'appliquent à l'ensemble des
citoyens ou à une certaine catégorie de citoyens, contrairement aux actes individuels qui
ne concernent qu'une ou quelques personnes). Elle juge de la technique légistique, de la
répartition des compétences,… mais pas de l'opportunité de la loi ou autres.
La section d'administration exerce une fonction juridictionnelle. Le Conseil d'Etat connaît
des recours en annulation introduits contre des actes administratifs réglementaires et
individuels. Par exemple, on peut faire appel au Conseil d'Etat quand un futur voisin, ayant
obtenu un permis d'urbanisme, projette de construire un bâtiment qui risque de nous gêner.
Quand le Conseil d'Etat annule, cette annulation a un effet rétroactif (c.à.d. que l'on
considère que l'acte n'a jamais existé) et vaut à l'égard de tous.
Si le recours du requérant est rejeté, le Conseil d'Etat ne peut pas lever un acte, sauf si le
requérant a oublié une règle d'ordre publique. L'article 159 de la constitution interdit aux
Cours & Tribunaux d'appliquer des actes administratifs illégaux. Il peut parfois y avoir des
refus d'application.
Les recours en annulation sont généralement couplés à un recours en suspension. Avant de
se prononcer sur le recours en annulation, le Conseil d'Etat peut suspendre l'acte. Ceci est
prévu car un recours en annulation peut n'aboutir qu'au bout de 6 ou 7 ans (il est alors
souvent trop tard) alors que le recours en suspension peut prendre effet au bout de 6 mois
seulement (?!). Pour que le recours en suspension soit invoqué, il faut que les moyens
illégaux soient fondés (les motifs doivent être sérieux) et que le préjudice soit grave et
difficilement réparable.
Législation de l'aménagement du territoire 3
Outre le Conseil d'Etat, il existe depuis 1989 une cour consitutionnelle, la Cour
d'Arbitrage (Place Royale) qui est apte à s'attaquer aux lois, décrets,… Elle a 2
compétences:
•elle tranche les conflits de répartition des compétences (Etat / Région, Région /
Communauté, ...), ceci ayant pour but de savoir lequel est en droit de légiférer sur telle ou
telle matière.
•elle annule les dispositions qui violent le principe d'égalité et de non-discrimination: tous
ceux qui sont dans la même situation doivent être traités de la même façon de même que
ceux qui ne sont pas dans la même situation ne doivent pas forcément être traités de la
même façon.
Législation de l'aménagement du territoire 4
A présent nous allons envisager les plans de secteur et les plans de l'aménagement du
privé, et ceci pour les 3 régions car ils sont totalement différents.
La Région Wallonne
Législation de l'aménagement du territoire 5
La Région Flamande
La loi du 29 mars 1962 est restée applicable jusqu'au 1er mai 2000. Elle a été très peu
modifiée entre temps. Les arrêtés d'exécution n'ont été que partiellement modifiés. Le 22
octobre 1996, un arrêté du gouvernement flamand a coordonné la loi de 62 c.à.d. qu'il a
mis les diverses dispositions des décrets dans les dispositions de la loi. On peut ajouter que
ceci a nécessité un décret confirmatif car il y a eu doute sur les compétences.
Le 24 juillet de la même année, le parlement flamand a adopté un décret portant sur la
planification spatiale. Outre les plans d'aménagement du territoire classiques de la loi de
62, ce décret a prévu des schémas de structure d'aménagement au niveau régional,
provincial et communal.
Il faut souligner le fait que la hiérarchie des plans est parfois difficile à établir. Les plans ne
présentent pas toujours la même prescription, d'où la difficulté à établir le concours de ces
plans.
Un décret du 18 mai 1999, modifié par un décret du 26 avril 2000 qui porte sur
l'organisation de l'aménagement du territoire, est entré en vigueur le 1er mai 2000. Ce
décret abroge tout le passé (loi de 62 et décret de 96). On retrouve néanmoins les grandes
notions de ces lois et notamment les schémas qui viennent s'intercaler avec les lois.
1) Voyons tout d'abord les plans régionaux, se situant au niveau le plus élevé. On a
divisé la Belgique en 7 régions urbanistiques disposant chacune d'un plan régional: 1
pour la Wallonie, 1 pour Bruxelles et 5 pour la Région Flamande. Il était censé
commander les autres. Ce type de plan n'a pas eu le succès escompté et aucun n'a été
adopté.
2) Par contre les plans de secteur ont rencontré un très vif succès. Par des arrêtés
échelonnés entre 64 et 65, le roi a désigné 48 secteurs et la Belgique est ainsi couverte
par 48 plans de secteur: 25 en Flandre, 22 en Wallonie et 1 à Bruxelles. Tous ces plans
ont été adoptés et certains sont actuellement en révision.
Les projets de plans de niveau supérieur ont une valeur réglementaire (mais tout de même
limitée), le but étant de les protéger. Cette valeur réglementaire a cours pendant 3 ans,
sauf à Bruxelles où c'est 12 mois (pas de valeur réglementaire dans le CWATUP).
3) Les plans généraux d'aménagement (PGA) n'ont pas eu grand succès. Il n'y en a pas
eu du tout à Bruxelles, il n'y en a plus actuellement en Wallonie et il en reste peut-être
encore 1 ou 2 en Flandre. Leur particularité résidait dans le fait qu'ils devaient être
élaborés par la commune et viser tout le territoire de celle-ci.
Législation de l'aménagement du territoire 8
Bruxelles
REGION Région Wallone Région Flamande
Capitale
CWATUP Décret de Après (1er mai
LOI OPU CWATUP Avant
"nouveau" 1996 2000)
Schéma de
développement
1) Plan régional PRD Plan régional Plan régional Schéma régional Plan régional
de l'espace
Niveau
régional
national
Schéma
2) Plan de secteur PRAS Plan de secteur Plan de secteur Plan de secteur Plan provincial
provincial
Plans directeurs
Schéma de Schéma de
3) PGA PCD structure structure PGA
Niveau communal communal Schéma
Plan communal
communal communal
4) PPA PPAS PPA PCA PPA
Schémas
directeurs
4) Et enfin, nous avons les plans particuliers d'aménagement. Eux, ils ont eu un très
grand succès. En fait, ils visent seulement une partie du territoire communal et c'est la
commune qui décide du périmètre soumis à ces PPA. Ils n'ont aucune valeur
réglementaire au stade de projet mais ils produisent des effets juridiques notamment en
ce qui concerne les permis d'environnement (ils peuvent refuser les permis).
A présent voyons quels sont les équivalents de ces plans dans chacune des régions.
2) le plan régional d'affectation des sols (PRAS) qui est très semblable au plan de secteur.
3) le plan communal de développement (PCD) dont tous les projets sont en élaboration,
en espérant que sorte le PRAS. C'est un plan "bicéphale" qui est peu en rapport avec
le PGA.
4) le plan particulier d'affectation des sols (PPAS) dont le contenu et les effets sont en
substance les mêmes que pour le PPA. Par contre, la procédure d'élaboration est
beaucoup plus longue. Comme le PPA, il vise seulement un morceau de la commune.
Il y en a plus de 600 pour Bruxelles.
Pour la Région Wallone (CWATUP), nous avons les mêmes plans tels que prévus dans la
loi de 62 à part le PGA qui devient ici le schéma de structure communale (un schéma en
Wallonie n'a pas de valeur réglementaire mais seulement une valeur indicative).
Mais si on s'intéresse maintenant au CWATUP "nouveau", on constate qu'il y a des
changements. C'est ainsi que nous avons:
2) le plan de secteur qui a été modifié (par rapport au 1er plan du CWATUP) d'autorité
par le décret du 27 novembre 1997. Ainsi, les extensions d'habitats, qui faisaient l'objet
d'un schéma directeur dans l'ancien CWATUP, ont été supprimées et remplacées par
des zones d'aménagement différé. On a modifié les plans par le haut. Ce schéma
directeur est hors hiérarchie. L'ancien CWATUP prévoyait la possibilité d'établir pour
les zones de loisir et d'extension de loisirs des plans directeurs. Du point de vue de la
hiérarchie, il faudrait les situer au-dessus du schéma de structure communal car le plan
directeur annule les dispositions des plans communaux non conformes pour ces zones.
Ils régissaient l'urbanisme dans ces zones. Les schémas directeurs étaient souvent
adoptés par la commune. Pour ceux-ci, il y a une disposition (Art. 8 du décret) qui
stipule que les plans directeurs ou les schémas directeurs approuvés avant le décret
restent d'application jusqu'au moment où un plan d'aménagement communal le
supplée. Ces schémas directeurs ne devaient pas être approuvés par la région or
l'article 8 dit le contraire, ce qui a pu créer des complications.
Législation de l'aménagement du territoire 10
Pour la Région Flamande, les choses se présentent de façon un peu différente. A la suite
d'un décret datant de 1996, la hiérarchie des plans telle que prévue par la loi de 62 a été
modifiée et il a été décidé de créer 3 niveaux de schéma:
un plan régional
un plan provincial
un plan communal
Nous allons à présent envisager certains plans (ceux qui sont soulignés dans le tableau) et
les étudier plus en détail.
Quand un plan de niveau supérieur entre en vigueur, il faut voir tous les effets qu'il a sur
les plans inférieurs qui sont en vigueur mai prévoyant des prescriptions différentes. Si les
prescriptions collent ensemble, il n'y a pas de problèmes. Par contre, il faut savoir ce qu'on
fait avec les différentes prescriptions qui en collent pas ensemble. Le problème ne se pose
pas un plan inférieur n'est élaboré qu'après la création des plans supérieurs car on réfléchit
d'abord à quelle sera sa marge de manœuvre par rapport aux plans supérieurs.
symbole du renouveau par rapport à la loi de 62. A Bruxelles, on a voulu faire plus que de
l'aménagement du territoire. Ils avaient aussi le souci de l'économie, de l'esthétique, de
l'environnement,… On a pris, pour véhicule, 2 types de plans: le PRD et les plans
communaux.
Le PRD comportait des prescriptions d'affectation des sols ayant valeur réglementaire et
des prescription à valeur indicative.
Un plan est toujours composé d'une partie littérale et d'une partie graphique.
Si l'on prend l'exemple de la carte n°7, c'est une carte à valeur réglementaire. Dans le
PRD, on parle de périmètres et non de zones. La carte n°7 délimite donc un certain
périmètre de Bruxelles. Il y a des couleurs qui renvoient à une légende. On constate que
les couleurs dominantes sont l'orange (périmètre de protection simple du logement) et le
rouge (périmètre de protection accrue du logement).
Pour le PRD, un parti urbanistique avait été choisi, à savoir de favoriser, de façon
outrancière et parfois irréaliste, le logement. Comme les auteurs du PRD se rendaient
compte que ceci n'était pas réalisable, ils ont eu recours à une "astuce". Ils ont libellé leurs
prescriptions littérales en prévoyant un contenu différent selon la zone correspondante
dans laquelle on se trouvait d'après le plan de secteur. Ceux qui ont repris le projet n'ont
pas pu repartir de zéro. Ils ont donc gardé les couleurs et ont dû faire des distinctions en
fonction des zones.
Comparons la carte n°7 (PRD) au plan de secteur n°4. D'après le plan de secteur n°4, pour
un endroit donné, on voit que l'on ait en zone d'activité administrative. Par contre, si l'on
observe le PRD, on constate que cet endroit est repris dans le périmètre de protection
simple du logement. Que penser alors? Et bien, il faut aller chercher dans la partie littérale
du PRD, et plus précisément dans la partie protection du logement, la prescription de la
zone d'activité administrative du plan de secteur. Il était donc impossible d'appliquer le
PRD sans avoir connaissance des plans de secteur. En effet ce que l'on pouvait construire
dans telle zone ne correspondait pas nécessairement à ce qui était prévu dans la légende.
Le 16 juillet 1998, l'appréciation portée sur le PRD a été différente et toutes les
prescriptions à valeur réglementaire ont été abrogées. Aujourd'hui le PRD n'est plus
applicable en tant que tel. Mais le PRD avait produit des effets sur le plan entré en vigueur
le 3 mars 1995. Un effet juridique important s'est fait sentir sur les plans inférieurs à celui-
là. La conséquence a été l'abrogation de toutes les dispositions non conformes au PRD de
tous les plans de niveau inférieur (plans de secteurs, PPAS,…).
Prenons un exemple. Outre les prescriptions littérales et graphiques, le plan de secteur de
1979 contient un glossaire. Dans ce glossaire, la définition du logement incluait les
logements de courte durée, à savoir les hôtels, les maisons de repos,… Ceci, le PRD ne
l'admettait pas. Cette forme de la définition du logement incluant les logements de courte
durée a donc été abrogée.
Aujourd'hui, toutes les abrogations restent valables bien que le PRD à valeur réglementaire
ait été abrogé (il n'a plus qu'une valeur indicative).
Dans tous les PPAS, il y a également des dispositions qui ont été abrogées.
Depuis les 16 juillet 1998, le PRD est un plan purement politique qui ne contient que des
prescriptions à valeur indicative. Un plan qui a une valeur indicative représente, pour les
pouvoirs publics, une ligne de conduite à suivre, voire éventuellement plus. Dans un
certain nombre de cas, ce qu'ils ont décidé est vague. Dans d'autres cas, les prescriptions
sont plus précises et certains considèrent que ces prescriptions s'imposent aux pouvoirs
publics. Mais bon, il faut se rendre à l'évidence, les pouvoirs publics appliquent finalement
peu toutes ces règles.
Législation de l'aménagement du territoire 12
Il y existe tout de même une hypothèse où les prescriptions à valeur indicative sont
obligatoires. C'est dans le cas où la prescription est à la base d'octroi d'aide. L'idée du
gouvernement est de faire du PRD un plan socio-économique de développement qui ne
constitue qu'une ligne de conduite. Le PRD a une durée de vie calquée sur la législature
régionale. Le plan devient caduque dans l'année qui suit le renouvellement du Conseil
Régional bruxellois, à moins que dans l'intervalle, un nouveau plan de conseil régional
bruxellois ait été adopté.
Ils ont valeur réglementaire dans toutes leurs prescriptions. La procédure de leur
élaboration est assez traditionnelle et on ne va donc pas en parler.
Pour ce qui concernait les plans de secteur adoptés sous le règne de la loi de 62, le projet
de plan de secteur avait valeur réglementaire pendant 3 ans avec des effets sur les
demandes de permis et il y avait suspension des prescriptions pour les plans inférieurs non
conformes. Dans le cadre du CWATUP, il n'est plus prévu que le plan de secteur ait une
valeur réglementaire provisoire. Pourquoi? Au moment où le nouveau CWATUP est entré
en vigueur le 27 novembre, tous les plans de secteur étaient déjà élaborés. Le législateur
n'a donc plus vu la nécessité de donner une valeur réglementaire pour les projets de
révision des plans de secteur. Les plans de secteur n'auront valeur réglementaire que quand
ils auront été définitivement adoptés.
Par contre le projet de plan de secteur de Bruxelles a eu valeur réglementaire en 1976 et a
eu un effet d'abrogation sur les PPA quand il est entré en vigueur en 1979.
Le PRAS (Bruxelles)
Il se situe au même niveau que le plan de secteur dans le CWATUP. C'est le plan de
secteur qui est d'application jusqu'à ce que le PRAS entre en vigueur.
Le PRAS est régi par les articles 25 à 34 de l'OPU.
L'article 25 stipule qu'il s'applique à l'ensemble du territoire de la région Bruxelles
Capitale.
Législation de l'aménagement du territoire 15
L'article 26 détermine le contenu qui est très semblable à celui des plans de secteur
(surtout ceux établis sous la loi du 29 mars 1962). Le PRAS précise le PRD en le
complétant. Il indique:
la situation existante de fait et de droit
l'affectation générale des différentes zones du territoire et les prescriptions qui s'y
rapportent
les mesures d'aménagement des principales voies de communication
les zones où une protection particulière se justifie pour des raisons sociales,
économiques, culturelles,…
les prescriptions relatives à l'implantation et au volume des constructions
les modifications à apporter aux plans communaux de développement et aux plan
régionaux particuliers d'affectation
Le PRAS peut comporter des prescriptions d'ordre esthétique.
Les articles 28 et 29 sont relatifs aux procédures d'élaboration. Au niveau régional, le
projet de plan (une fois qu'il a été adopté provisoirement par le gouvernement) a valeur
réglementaire et force obligatoire pendant 12 mois. Cette valeur a un double incidence à la
fois sur les plans inférieurs et sur les demandes de permis.
Dans les 3 régions et pour tous les plans, les procédures d'élaboration sont sensiblement
les mêmes.
Au niveau de la procédure, quand le gouvernement est prêt à arrêter un projet régional, il
le fait sans enquête publique préalable et sans aucune consultation. L'arrêté du
gouvernement de la région Bruxelles-Capitale (AGBRC) arrête (provisoirement) le projet
de PRAS sans aucune consultation. Il est ensuite publié, avec ses annexes, au moniteur
belge et entre en vigueur 15 jours après sa publication. Ce projet a des effets juridiques
précis et a normalement valeur réglementaire (rem.: celui qui est en cours n'a pas de valeur
réglementaire). Ceci laisse 12 mois au gouvernement pour faire sa procédure. Le projet de
PRAS a valeur réglementaire afin de protéger l'avenir du plan et ce que sera l'acte définitif
(pour qu'il ne soit pas dépassé).
Après son adoption, le projet de PRAS est soumis à une enquête publique. Les projets
sont toujours annoncés publiquement dans la presse, à la télévision et à la radio. Le projet
de plan est déposé dans chaque maison communale afin qu'il puisse être consulté par tous.
Toute réclamation peut être adressée par écrit à la Région avec possibilité de
communiquer une copie de celle-ci à la commune (la commune peut appuyer la demande
faite lors de l'enquête publique). L'enquête a une durée de 60 jours.
A son expiration, les conseils communaux ainsi que les instances consultatives (elles
peuvent fournir des informations utiles pour le plan définitif) doivent émettre un avis
endéans les 60 jours, faute de quoi leur avis est considéré comme favorable ("Qui ne dit
mot, consent").
Ensuite, l'ensemble du dossier est transmis à la Commission Régionale de Développement
(CRD) qui doit également émettre son avis. Le CRD est le chaînon le plus important de la
procédure car c'est elle qui reçoit tout le dossier, qui examine toutes les réclamations qui
ont été émises et qui est censée y répondre. Elle doit tout examiner dans un délai de 60
jours après réception du dossier. Ceci lui procure tellement de travail (5000 réclamations)
que la CRD a dû se diviser en sous-commissions.
Après tout ceci, le dossier retourne au gouvernement. Normalement, il doit arrêté le plan
définitif au maximum 12 mois après l'entrée en vigueur du projet. Quand le gouvernement
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s'écarte de l'avis de la CRD, il doit motiver sa décision. La CRD n'est en fait qu'une
commission consultative. D'après le Conseil d'Etat, quand on a le droit de réclamer,
l'autorité (en l'occurrence le gouvernement) a l'obligation de regarder ces réclamations. Si
dans sa décision finale il passe outre, il doit remettre des motivations pertinentes
exprimant la raison pour laquelle il n'a pas retenu telle ou telle motivation. En d'autres
termes, le réclamant doit pouvoir retrouver les raisons susceptibles d'expliquer le refus de
sa réclamation. Si ceci n'est pas fait, on peut alors considérer qu'il y a vice de procédure et
donc risque d'annulation partielle du plan par le Conseil d'Etat.
En résumé, le gouvernement doit prendre un arrêté motivé, on a ensuite la publication au
moniteur belge et l'entrée en vigueur du plan dans les 15 jours qui suivent.
Pourquoi l'étape où AGRBC arrête le projet de PRAS est-elle si importante?
Il arrête donc pour une période de 12 mois → on dit qu'il a valeur réglementaire pendant
12 mois.
L'article 31 est une disposition importante de l'ordonnance. Cet article nous dit que le
projet adopté par le gouvernement a même valeur réglementaire et force obligatoire que le
plan définitif. (Dans le cas d'une suspension de projet de PRAS sur les plans inférieurs, la
suspension est levée si le plan définitif n'est pas entré en vigueur endéans les 12 mois) En
fait, ce n'est pas tout à fait juste. Il y a, dans cet article, le 3ème alinéa qui vient nous dire
que le 1er n'est pas tout à fait exact. Les dispositions du projet qui ne sont pas conformes
avec celles suspendues à l'alinéa 3 n'ont pas de valeur réglementaire. L'alinéa 3 est ou était
censé exprimé d'une manière complète le double gel que la région voulait appliquer. Le
projet de PRAS suspend les dispositions non conformes des plans inférieurs. Mais les
dispositions qui ont justifié cette suspension n'ont pas valeur réglementaire ni force
obligatoire. On gèle donc ce qui existe et est non conforme ainsi que les dispositions du
projet qui ont justifié la suspension.
Par exemple, dans le cadre du PRAS, on est propriétaire d'un bien en zone administrative.
Si on regarde le projet de PRAS, on est en zone verte. Les 2 sont alors suspendus / gelés.
Dans cet article 31, on a le principe, la suspension et le double gel. Cet article 31 a été
appliqué avec ses 3 alinéas jusqu'au 20 mai 1999. Avant l'arrivée du 4ème alinéa, on s'est
posé des questions point de vue des permis. Au niveau des permis, le gel jouait bien dans
un sens. Dans l'article 116 §2, il est dit que le fonctionnaire délégué fonde son avis
défavorable sur le fait que la demande est incompatible avec le PRAS. Il faut souligner le
fait qu'on peut être non conforme mais néanmoins compatible. Etre incompatible, c'est
plus grave que d'être non conforme. Par exemple, si j'introduis une demande de permis qui
colle avec l'affectation prévue dans le projet de PRAS mais point de vue gabarit, je suis
au-dessus du seuil (3500m2 au lieu de 3000m2). C'est non conforme mais pas forcément
incompatible. Ca pourrait marcher . Mais si on veut construire dans une zone qui ne
correspond pas à l'affectation prévue par le PRAS (par ex., en zone rurale), ça, c'est
incompatible et à fortiori non conforme. Ma demande sera alors rejetée.
On retrouve les mêmes dispositions dans l'article 118 §3. Le Collège des Bourgmestres &
Echevins refuse un permis s'il est incompatible avec le PRAS.
L'article 123 prévoit que le refus de permis devient caduque si le plan n'est pas entré en
vigueur dans les 12 mois.
Dans l'article 31, il résulte qu'une demande de permis est refusée si elle est incompatible
avec le PRAS. Mais on ne trouvait aucune disposition pour un projet conforme et
compatible avec le PRRAD mais non conforme avec la partie gelée du PPAS. Dans cette
hypothèse, le permis pouvait être délivré. On a rajouté un 4ème alinéa (20 mai 1999) à
l'article 31 qui rend le double gel "étanche". Dans les zones de non conformité (PRAS et
Législation de l'aménagement du territoire 17
Il existe une clause relativement importante dans la prescription n°7 qui précise qu'un
immeuble inscrit dans la liste de sauvegarde ou classé (relatif à la législation du patrimoine
de l'ordonnance du 24/03/93) peut être occupé par des bureaux, hôtels,… pour autant que
la possibilité d'utiliser sa fonction originale ait été démontrée. On ouvre les affectations
quelle que soit la zone où il se trouve.
La clause de sauvegarde est aussi consacrée par une prescription générale. Cette clause est
beaucoup plus large que dans les autres plans (du moins pour l'instant). Il faudra voir si
elle est maintenue. Les conditions de cette clause sont:
pas d'augmentation de plus de 20% de la superficie existante par tranche de 20 ans
la reconstruction est autorisée si on conserve les caractéristiques de l'îlot
(l'augmentation de la taille d'un bâtiment déjà trop grand ne peut se faire que dans
le respect de la prescription 013 concernant la zone d'affectation établie).
Quant aux prescriptions particulières, elles s'appliquent à chaque zone considérée, à savoir
les zones résidentielles, d'habitation, mixtes (de simple ou forte mixité), les zones
d'industrie urbaine, forestières, administratives, d'équipements d'intérêt collectif et de
service publique,… Quand on est, par exemple, hors zone d'équipements d'intérêt collectif
et de service publique, il ne faut pas oublier que l'implantation doit s'accorder avec les
affectations qui y sont, et l'inverse se passe quand on veut mettre des logements dans une
zone d'équipement d'intérêt collectif et de service publique. Pour comprendre ces
prescriptions, il existe un glossaire. Dans ce glossaire, un certain nombre de définitions se
superposaient et il y avait des contradictions. Des modifications ont donc dû être
apportées pour certains points.
Une maille est définie comme étant le périmètre au sein duquel la superficie des îlots
affectées aux zones… et leur densité d'occupation sont prises en compte pour le calcul de
la superficie… (?) En fait, dans les différentes zones, on va tenir compte d'une certaine
superficie admissible de bureaux
C'est la prescription 013 qui organise la kasbéa (?) Ah non, pardon, je voulait dire la case
BA (Bureaux & Administrations). Les 16 planches de la case BA se trouvent au verso de
la carte existante de droit. Dans le centre de Bruxelles, les mailles sont saturées. Dans
certains cas, les bureaux existants dépassent le double, voire même le triple, de la surface
de bureaux admissibles. La case BA est destinée, sur base des constatations des bureaux
existants, à limiter par maille la superficie des bureaux admissibles.
Les mailles ne suivent pas la délimitation des zones et peuvent les recouper. Elles peuvent
également être à cheval sur 2 communes. La maille est ± arrêtée de façon arbitraire.
Quand une maille est sursaturée (bureaux existants > bureaux admissibles), la demande de
permis pour la construction de nouveaux bureaux est refusées (enfin normalement). Par
contre, si la maille offre beaucoup de disponibilité, on va se tourner vers les prescriptions
particulières et on peut donc très bien envisager la construction de nouveaux bureaux. Le
critère de superficie de bureaux admissible est basé sur le rapport P (plancher bureau) / S
(superficie de la maille).
entrer en vigueur le 1er octobre 1999 mais son entrée en vigueur a été postposée. Il y a eu
un décret modificatif daté du 26 avril 2000 et ce décret est entré en vigueur le 1er mai
2000.
Les règles sont très différentes de celles de Bruxelles et du CWATUP. Il y a 3 niveaux de
plans qui sont prévus mais également des schémas de structure d'aménagement:
schéma de structure d'aménagement au niveau régional
schéma de structure d'aménagement au niveau provincial
schéma de structure d'aménagement au niveau communal
Il y a par ailleurs 3 niveaux de plans d'exécution spatiale:
plan d'exécution spatiale au niveau régional
plan d'exécution spatiale au niveau provincial
plan d'exécution spatiale au niveau communal
Voyons, à présent, quelles sont les conditions de dérogation aux plans supérieurs.
Le PPAS peut déroger aux plans supérieurs selon les conditions suivantes:
On ne peut pas porter atteinte aux données essentielles du plan supérieur (c'est le
Conseil d'Etat qui décide de la valeur essentielle de telle ou telle données)
Ex: Si le PRAS prévoit, pour un périmètre donné, toute une zone d'habitation et
qu'ensuite le PPAS modifie cette zone pour en faire une zone administrative, le
PPAS va à l'encontre des données essentielles du PRAS et le Conseil d'Etat est
obligé de réagir. Par contre, si le PRAS a prévu un zone de forte mixité et que
le PPAS se permet juste une redistribution des affectations, celui-ci reste dans
le respect des données essentielles du PRAS et pourra être accepté.
La dérogation doit être motivée pour des raisons culturelles, sociales,
économiques,… qui n'existaient pas lors de l'élaboration des plans supérieurs (il
faut qu'il y ait des besoins nouveaux)
Il doit être démontrer que l'affectation nouvelle réponde aux possibilités
d'aménagement de fait
On ne peut porter atteinte aux dispositions prises en application de différents
articles (art. 17, 26,…) de l'OPU déterminant le contenu des plans supérieurs. Par
exemple, dans l'article 26; le PRAS indique les modifications à apporter au PPAS,
la direction dans laquelle il doit aller. Une dérogation d'un PPAS qui s'élabore ou se
modifie ne peut aller à l'encontre de ce qui a été prévu dans le PRAS.
La conséquence d'une dérogation est que les dispositions des plans supérieurs, auxquelles
le PPAS déroge, cessent d'être d'application pour le périmètre du plan dérogatoire.
Par une ordonnance modificative du 20 mai 1999, la procédure d'élaboration et de
modification a été simplifiée pour les communes concernées. Le législateur y a ajouté des
articles bis. Il permet à la commune de faire une opération "accordéon" c.à.d. d'élaborer
un dossier de base plus détaillé que celui prévu par l'ordonnance. Ainsi, on compacte les
procédures du dossier de base et du projet de PPAS. Dans cette optique, le dossier de base
constitue donc le projet de PPAS. Le Conseil communal peut dès lors soit adopter
définitivement le dossier de base soit suivre la procédure habituelle (adopter le projet).
Il existe une autre ordonnance modificative qui va bientôt sortir et qui prévoit:
1) à propos de la procédure d'abrogation suivie par la commune, d'abroger partiellement
un PPAS
2) que les prescriptions de PPAS, abrogées pour non conformité aux plans de secteur
(1979) ou aux PRD (3 mars 1995), recouvrent leurs effets initiaux à une double
condition:
les prescriptions doivent être conformes au futur PRAS
les prescriptions n'ont pas été modifiées ou expressément abrogées par une autre
procédure.
Concernant cette nouvelle ordonnance, le Conseil d'Etat doit encore donner son avis.
Donc, cette ordonnance n'a pas encore été adoptée et, si elle l'est, elle entrera en vigueur
avec le PRAS.
tous les plans ont valeur réglementaire et restent en vigueur tant qu'il n'y a pas un
nouveau plan modificateur (la révision était considérée comme LA solution miracle
aux conflits entre plans)
Législation de l'aménagement du territoire 24
L'article 12 dernier alinéa expose le contenu du plan de secteur et précise que le plan de
secteur peut "au besoin" (c'est flou comme terme) déroger aux plans supérieurs (c'est la
seule fois où l'on voit ce mot avec l'article 16 qui parle de le même chose pour le PPA).
L'arrêté du projet du plan régional suspend les dispositions non conformes des plans
inférieurs (dans la loi, on ne dit pas quand? ni comment?).
Il y a 2 controverses importantes:
2) Un plan inférieur pouvait ou ne pouvait pas déroger aux affectations des plans
supérieurs selon les personnes qui interprétaient les textes. Il ne fallait tout de même
pas déroger à tout et n'importe quoi. Il fallait des dérogations limitatives.
En 1988, un arrêté a été rendu par les chambres flamandes (Meubel Centrale Heylen) et a
mis fin à cette controverse concernant les dérogations. Cette arrêté stipule qu'un plan
inférieur peut déroger à un plan supérieur à la condition que:
il soit démontré que la partie du plan supérieur concernée est obsolète
la zone d'application soit limitée (il ne faut pas toucher aux données essentielles)
dans l'article 31 alinéa 3 + 4 (introduit par l'article 2 de l'ordonnance du 20 mai 1999). Les
dispositions du projet de PRAS qui ont provoqué la suspension des dispositions des plans
inférieurs, sont provisoirement privées de valeur réglementaire. On gèle ce qui existe
(plans inférieurs) ainsi que la prescription dans le projet de plan qui a justifié la suspension.
Il n'y avait pas moyen d'obtenir un permis non conforme au projet de PRAS (selon l'article
116 §4 alinéa 2 et l'article 118 §3 alinéa 1). Par contre, aucune disposition n'interdisait la
délivrance de permis non conforme à un PPAS suspendu. Le 4ème alinéa de l'article 31
prévoit à présent le refus des permis non conformes à la partie suspendue d'un PPAS.
modificative de l'OPU. Elle a été publiée au Moniteur Belge le 30/12/2000. Elle adopte un
article 18 qui ajoute un paragraphe à l'article205. Il prévoit que les dispositions des plans
inférieurs, qui avaient été implicitement abrogées du fait de leur non conformité aux
dispositions réglementaires du plan de secteur ou du PRD, devraient recouvrer leurs effets
initiaux si elles s'avèrent conformes au futur 1er PRAS. Evidemment, cet article n'est pas
applicable tant que le PRAS n'est pas sorti. Donc, le jour où le PRAS sort, toutes les
dispositions "mortes" des PPAS vont pouvoir "revivre", ce qui risque certainement
d'engendrer des conflits.
L'article 65bis prévoit une procédure permettant au Conseil communal d'abroger un PPAS
si il s'avérait que celui-ci devait être trop modifié pour répondre aux normes actuelles ou
qu'il était carrément obsolète.
Cet article a été modifié par l'ordonnance du 14/12/2000 qui prévoyait que l'abrogation
pouvait être partielle. On peut donc abroger le PPAS sur tout ou une partie de sont
périmètre. C'est alors les prescriptions du plan de secteur qui s'appliquent à ce périmètre.
L'article 48 s'ajoute à cet article et dit qu'on abroge expressément et de façon énumérative
les dispositions des PCA non conformes aux plans de secteur (c'est comme dans l'article
34 de l'OPU).
Donc, quand un plan de secteur entre en vigueur, les dispositions des PCA qui sont
simplement non conformes doivent être abrogées. Ne sont abrogées tacitement que les
dispositions du PCA qui sont "incompatibles" (le terme est plus fort que "non conformes")
au plan de secteur. On remarque que ces modalités peuvent poser des problèmes. En effet,
si une disposition non conforme n'est pas expressément abrogée et que l'on ne puisse dire
d'elle qu'elle est incompatible au plan de secteur, elle devrait normalement rester en
vigueur. Mais on peut supposer que le Conseil d'Etat ne laissera pas passer ça. Pour
l'instant, on parle un peu dans le vide car le problème ne s'est pas encore posé.
provinciaux abrogent les prescriptions des plans d'exécution spatiale communaux qui leur
sont contraires.
Dans l'article 37 §1 déterminant le contenu d'un plan d'exécution spatiale, il est dit que le
plan comporte une énumération la plus limitative possible des prescriptions qui lui sont
contraires et qui ont donc été abrogées.
LES PERMIS
Nous allons étudier ce qui se passe dans la Région de Bruxelles Capitale. Nous
soulignerons tout de même les différences notables entre les régions.
Le 2ème paragraphe de l'article 84 stipule que le Gouvernement peut énumérer la liste des
travaux qui sont dispensés de permis par un arrêté. Ceci permet d'assouplir le 1er
Législation de l'aménagement du territoire 32
paragraphe de l'article 84. Ainsi, l'arrêté du 11/01/1996 détermine les travaux dispensés de
permis d'urbanisme:
• Les constructions d'infrastructure des chantiers
• Le placement d'équipements intérieurs sanitaires, électriques, de chauffage, de
ventilation ou d'isolation
• A condition que la stabilité de l'immeuble ne soit pas mise en danger, il est autorisé de
faire des travaux d'aménagement intérieurs (y compris le cloisonnement) pour autant
qu'il n'y ait pas:
de problème de construction
de modification de l'utilisation ou de la destination
de modification du nombre de logements
de modification du volume construit
de modification de l'aspect architectural
• Certains travaux de voirie (ex: mobilier urbain)
• Certains travaux d'aménagement de jardin
Une installation de classe IA impose de faire une étude d'incidence alors qu'une installation
de classe IB ne nécessite qu'un rapport d'incidence. Il n'y a pas de mixité entre le permis
d'urbanisme et le permis d'environnement pour les installations de classes II et III. On peut
encore ajouter que ces classes sont reprises dans la nomenclature de l'ordonnance du
05/06/1997.
On tombe très vite dans la classe IB (ex: moteur d'ascenseur).
Parfois, d'un point de vue urbanistique, il se peut que l'on ait besoin d'un rapport ou d'une
étude d'incidences. C'est notamment le cas pour un immeuble de plus de 5000 m2 de
plancher de bureaux pour lequel un rapport d'incidences est requis (si il faisait plus de
20000 m2, il faudrait faire une étude d'incidences). Cet immeuble sera évidemment pourvu
d'installations de classe II et IB par exemple. Nous savons déjà qu'une installation de
classe IB nécessite un rapport d'incidences alors que ce n'est pas le cas pour les
installations de classe II. Mais, la classe la plus contraignante (c'est en l'occurrence, ici, la
classe IB) prend le dessus sur les autres pour lesquelles il faudra également faire un
rapport d'incidences.
Si maintenant on veut faire un parking en sous-sol de plus de 200 places, on se retrouve
alors dans la classe IA et une étude d'incidences est requise.
Il faut savoir qu'une étude d'incidences est nettement plus gênante qu'un rapport
d'incidences. En effet, ce dernier peut être fait par le demandeur, il n'alourdit pas la
procédure et ne touche que la demande.
Quand on est en projet mixte, il suffit que l'un des points soit soumis à une étude
d'incidence pour que l'ensemble du projet y soit également soumis. On doit donc faire
l'étude d'incidences pour les deux demandes de permis (urbanistique et d'environnement).
Nous allons passer, pour l'instant, les articles 110 et 111, ce dernier traitant du système
d'évaluation des incidences (règles relatives à une étude d'incidences + règles relatives au
rapport d'incidences).
commune, peut être portée à 30 jours quand la demande de permis a une incidence sur les
voiries.
Il y a un arrêté (repris dans l'article 8) qui détermine les modalités précises et concrètes
relatives à l'enquête:
• Elle doit être annoncée au moins 48 heures à l'avance par un affichage le plus visible et
le plus lisible possible.
Remarque: Il n'y a pas de sanction si le délai d'enquête publique n'est pas respecté. Par
contre, il y en a une dans le cas où la commune dépasse son délai global et on
peut alors avoir recours au fonctionnaire délégué.
• L'enquête publique a une durée supérieure à 15 jours.
• Au moins la moitié du délai d'enquête doit se situer en dehors des vacances scolaires
de Pâques, des grandes vacances et de Noël.
• Le dossier doit être disponible au moins un jour par semaine jusque 20h00 afin que
toute personne désirant le consulter puisse le faire sans trop de problème.
• Quiconque peut obtenir des informations techniques.
• Quiconque peut formuler ses observations oralement ou par écrit et ce avant la fin de
l'enquête.
• Le Gouvernement ou la commune peut décider d'augmenter la publicité.
Le public peut demander à être entendu par la Commission de Concertation (article 114).
L'alinéa 1 de l'article 114 stipule qu'elle doit émettre son avis sur la demande de permis
dans les 30 jours de la fin de l'enquête publique. Le Gouvernement savait très bien que ce
délai de 30 jours était très court. C'est pourquoi il y a un alinéa 2 à l'article 114 qui dit que
si la Commission de Concertation ne remet pas son avis dans les 30 jours, l'instruction
peut être poursuivie car l'avis est encore pris en compte dans les 30 jours qui suivent les
30 jours de l'alinéa 1. Le délai est donc en fait de 60 jours.
Un arrêté du 28/06/1992 détermine la composition de la Commission de Concertation.
Auprès de chaque commune, elle est composée de 8 membres:
3 représentants de la commune;
1 représentant du Service des Monuments & des Sites;
2 représentants de l'Administration de l'Aménagement du Territoire et du
Logement (AATL);
1 représentant de l'IBGE;
1 représentant de la Société de Développement de la Région Bruxelloise (SDRB)
qui est chargée de l'expansion économique et de la rénovation urbaine.
Que se passe-t-il à la Commission de Concertation?
Elle convoque le demandeur de permis et ses conseils éventuels (techniques et juridiques).
Une fois que tout le monde s'est exprimé, (demandeurs et opposants), les 8 membres
émettent un avis à huis clos. Théoriquement, il faudrait que l'avis soit décidé à l'unanimité
mais, en pratique, ce n'est pas toujours le cas. Tant l'avis que le PV de la séance de la
Commission de Concertation sont publiques. On peut les consulter et éventuellement en
faire une copie. Ceci permet au demandeur de voir sous quelles conditions il peut bâtir.
Le permis de lotir a une valeur réglementaire d'après ce qui est dit dans l'article 91. Il
autorise la division d'un bien en plusieurs lots dont au moins un est destiné à la
construction d'habitation, étant entendu qu'il s'agisse d'un bien vendu, loué pour plus de 9
ans ou qu'il fasse l'objet d'un droit réel d'emphytéose de superficie. La Cour de Cassation a
décrété que la division a pour effet d'attribuer la possibilité de construire → terre à bâtir.
On peut dire que le permis de lotir se situe à un niveau supérieur que celui du PPAS car il
ne peut être suspendu ou abrogé par un plan supérieur. Le seul plan susceptible de le
toucher est justement le PPAS. Le PPAS peut ainsi être établi en vue de modifier ou
d'annuler le permis de lotir.
Le permis de lotir se périme au bout de 5 ans pour les lotissements non encore utilisés. Il y
a péremption après 5 ans quand au moins 1/3 n'a pas été utilisé.
La décision
Le délai global dont dispose la commune pour statuer sur une demande de permis est
précisé dans l'article 119. Il dépend du type de demande de permis:
• Si elle ne requiert ni MPP ni avis préalable du fonctionnaire délégué → 45 jours (à
partir de l'accusé de réception).
• Si elle requiert une MPP mais pas d'avis préalable du fonctionnaire délégué → 75
jours.
• Si elle ne requiert pas de MPP mais bien l'avis préalable du fonctionnaire délégué →
90 jours.
• Si elle requiert à la fois une MPP et l'avis préalable du fonctionnaire délégué → 120
jours.
Ensuite, il y a toute une série d'hypothèses pour lesquelles on peut avoir prolongement du
délai:
si l'instruction se déroule pendant les vacances
si la demande implique des dérogations → +45 jours
si la demande est soumise à l'administration ou à l'instance concernée → + 30 jours
Ces délais s'appliquent pour les demandes qui ne sont pas soumises à un rapport ou une
étude d'incidences.
Si la demande de permis est soumise à une étude d'incidences ou est accompagnée d'un
rapport d'incidences, le délai se calcule beaucoup plus en aval de la procédure, à savoir à
partir de la réception de l'avis de la Commission de Concertation, ou à l'expiration du délai
de cette même Commission → délai de 45 ou 90 jours selon que l'on ait besoin ou non de
l'avis préalable du fonctionnaire délégué.
Mais que se passe-t-il quand la commune n'a rien décidé dans le délai qui lui était imparti?
En l'absence de décision:
• Soit le demandeur attend
• Soit le demandeur procède à la dessaisie de la commune et à la saisie du fonctionnaire
délégué qui devra donc statuer sur la demande. L'article 128 prévoit un délai de
Législation de l'aménagement du territoire 39
Le demandeur a donc un recours (dans les 30 jours) auprès du Collège d'Urbanisme, selon
l'article 13 de l'ordonnance.
Le Collège d'Urbanisme est composé de 6 experts nommés par le Gouvernement d'après
une liste double de candidats proposés par le Conseil Régional (Parlement Bruxellois).
Leur mandat est de 6 ans et est renouvelable. Il s'agit d'un organisme très indépendant qui
fait à la fois du droit et du fait.
Le délai du Collège d'Urbanisme est de 60 jours à dater de la réception du recommandé,
pouvant être augmenté de 15 jours si il y a une demande d'audition (→ 75 jours).
Si le Collège d'Urbanisme estime qu'une MPP ou une consultation de la Commission de
Concertation sont nécessaires, elle demande à la commune de le faire avec un délai d'ordre
de 5 jours. Le délai est alors encore prolongé de 30 jours.
Ce sont les articles 129 à 132 qui organisent le recours au Collège d'Urbanisme.
Le Collège d'Urbanisme peut donc:
1. octroyer le permis
2. refuser le permis
3. ne pas décider
1. Si le permis requiert l'octroi de dérogations, le Collège d'Urbanisme peut les octroyer,
mais pour ce qui est du plan communal, il faut une proposition motivée de la commune
pour les dérogations.
Le permis n'est pas directement exécutoire. Le Collège des Bourgmestre et Echevins
ou le fonctionnaire délégué peut introduire un recours devant le Gouvernement. Pour
ne pas mettre la commune ou le fonctionnaire délégué devant le fait accompli, le
permis n'est pas directement exécutoire. L'ordonnance prévoit que le recours, ainsi
que le délai pour le formuler sont suspensifs. Comme ils ont 30 jours pour formuler
leur recours, le permis est d'office suspendu pendant 30 jours. Si il y a recours, le
permis est suspendu jusqu'à décision du Gouvernement.
2. Pour ce qui est du refus de permis, le demandeur peut introduire un recours auprès du
Gouvernement (qui est la dernière instance de recours).
3. Si il n'y a pas de décision, le demandeur peut introduire un recours.
Le recours est toujours introduit dans les 30 jours suivant la notification de l'octroi ou du
refus. Si nous nous retrouvons dans la situation du point 3 (le Collège d'Urbanisme ne se
prononce pas), d'après l'article 134, c'est à l'expiration du délai imparti → le délai de 30
jours ne joue plus.
Le demandeur peut également introduire un recours dans le cas d'un octroi de permis
moyennant des conditions particulières que le demandeur conteste (ex: autorisation de
construire un immeuble si on lui enlève 2 étages). En effet, si les conditions pour
Législation de l'aménagement du territoire 40
La tutelle de suspension
Lorsque le permis est octroyé par la commune et que les conditions éventuelles
conviennent au demandeur, la commune doit notifier sa décision auprès du demandeur et
elle doit envoyer une copie conforme au fonctionnaire délégué. Le fonctionnaire délégué
dispose du droit d'exercer éventuellement une tutelle de suspension, conformément aux
articles 124 et 125 de l'OPU. Pour ce qui est des délais, ce sont les artticles 87 §2 et 120.
Il peut également y avoir parfois une tutelle d'annulation par le Gouvernement (articles
126 et suivant).
En fait, les articles 124 et 125 sont les pendants des articles 116 et 118.
Dans le cadre de l'article 124, la tutelle de suspension est réduite à certaines conditions
particulières car le fonctionnaire délégué a déjà émis son avis sur le dossier. En effet, dans
le cadre de l'article 116, le fonctionnaire délégué a dû émettre un avis préalable. En aval, la
tutelle de suspension est alors fort circonscrite. C'est juste pour vérifier la régularité de la
procédure.
Pour ce qui est de l'article 125, comme il y a un PPAS pour le territoire concerné, le
fonctionnaire délégué reçoit le permis sans avoir vu le dossier avant. Ses pouvoirs de
suspension sont alors plus étendus. L'article 125 détermine la tutelle de légalité ( plus large
que dans l'article 124) et d'appréciation de bon aménagement du territoire notamment.
Le §1 énonce la tutelle de légalité. On vérifie la procédure de délivrance ainsi que toute la
Législation de l'aménagement du territoire 41
Les calculs des délais pour la tutelle de suspension sont précisé dans les articles 187 §2 et
120.
Le permis délivré selon les modalités des articles 116 et 118 est exécutoire si, dans les 20
jours suivant l'acceptation du permis par la commune, le fonctionnaire délégué n'a pas
notifié sa suspension au demandeur. La commune doit veiller à bien notifier sa décision en
même temps au demandeur et au fonctionnaire délégué pour assurer le bon
fonctionnement des opérations et éviter tout litige concernant la dates de notification.
Il y a une exception pour ce qui concerne les projets mixtes. C'est une exception de taille
dont le principe est prévu à l'alinéa 2 de l'article 120 qui renvoie à l'article 87 §2. Ainsi,
quand on est en projet mixte, le permis d'urbanisme est suspendu dans son exécution aussi
longtemps que le permis d'environnement n'a pas été délivré. Une fois que le permis
d'environnement est définitif, le permis d'urbanisme n'est plus suspendu. A ce moment-là
seulement, prend cours le délai de la tutelle de suspension. Ceci vaut également dans
l'autre sens (environnement → urbanisme).
DONC: - projet d'urbanisme normal: → permis d'urbanisme le 02/01
→ notification le 04/01
→ tutelle de suspension du FD jusqu'au 23/01
- projet mixte: → permis d'urbanisme le 02/01
→ permis d'environnement définitif le 02/03
→ tutelle de suspension du FD à partir du 02/03