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Fiscalité interne et internationale

francois.barral-baron@lexan-avocats.fr → stage en droit des sociétés

Examen final : pas de partiel, cas pratique en groupe à envoyer par mail le dernier jour avant les
vacances de noël c'est-à-dire le 21 décembre.

Restructuration / Intégration / TVA.

CHAPITRE 1 : Les restructurations

La restructuration → approche pluridisciplinaire.


Opérations juridiques permettant de procéder à une restructuration : la fusion, la scission
(opération plus couteuse) l'apport partiel d'actifs, la cession de fonds de commerce, la réduction de
capital, la cession de titres, la mise en location gérance.
En fiscalité il faut avoir 2 éléments en tête, il y a toujours deux parties dans une opération. Il
faut ainsi se poser deux questions : l'impôt pour le cédant est la plus value (impôt direct) , du côté du
cessionnaire qui a récupéré paye un impôt ce sont les droits d'enregistrement (impôt indirect).

Section 1 : La cession de fonds de commerce

Ensemble d'éléments incorporels et corporels. A détient B et C qui ont des activités


similaires, au lieu de procéder à une fusion entre B et C qui entrainera de nombreuses conséquences
juridiques il est préférable que C cède à B son fonds de commerce.

Sous section 1 : En matière d'impôt direct

§1 La détermination de la plus value

La cession du FDC est considérée comme une cession d'un élément de l'actif
automatiquement une plus value est dégagée = prix de cession – valeur nette comptable. Le prix de
cession est le prix mentionné dans l'acte auquel l'on peut déduire les frais et taxes ayant grevé
l'opération comme par exemple les commissions d'intermédiaires ayant valorisé le fonds, ou encore
les honoraires d'expertise pour engager la cession du fonds. La valeur nette comptable est celle qui
apparaît dans le bilan c'est-à-dire à son prix d'achat (le fonds de commerce ne s'amortit pas).

§2 Les modalités d'imposition de la plus value

→ En matière d'impôt direct c'est-à-dire du côté du cédant (≠ au cessionnaire).

Hypothèse 1 : Une entreprise soumise à l'IR, les cessions d'éléments d'actif sont traitées comme des
plus ou moins values professionnelles à court ou à long terme. La distinction entre court ou long
terme va dépendre de deux éléments : la durée de détention dans l'entreprise et la nature des
éléments (caractère amortissable ou non amortissable).
Constituent des plus values à court terme celles qui sont réalisées d'une part à l'occasion
d'une immobilisation acquise ou créée depuis moins de deux ans et d'autre part celles qui
proviennent de la cession d'éléments depuis au moins deux ans dans la mesure où elles
correspondent à des amortissements déduits pour l'assiette de l'impôt. Le cas échéant il s'agit d'une
plus value à long terme.
Nature des biens cédés Plus values Moins values
DURÉE DE DÉTENTION
- 2 ans 2 ans et + - 2 ans 2 ans et plus

Élément amortissable CT CT dans la CT CT


limite de
l'amortissement
déduit LT au
delà

Élément non amortissable CT LT CT LT

Exemple 1 :

Prix de revient d'une immobilisation 50 000


Cession au bout de 2 ans à 25 000
Amortissement de 30 000

25 000 – (50 000 – 30 000) = 5 000 → plus value à court terme car détenue depuis plus de 2
ans et les amortissements sont supérieurs.

Exemple 2 :

Prix de revient d'une immobilisation 50 000


Cession plus de 2 ans après à 55 000
Amortissement 20 000

55 000 – (50 000 – 20 000) = 25 000 : 20 000 À court terme et 5 000 a LT

§3 Le régime des Plus values à CT

Art 39 quaterdecies du CGI. Avant d'imposer cette plus value à CT, il faut compenser entre
les PV et les MV à CT. Cette PV va faire partie des résultats courants de l'entreprise, ces résultats
seront imposés dans chacune des déclarations de revenus des associés. Si la compensation fait
apparaître une MV celle ci va pouvoir s'imputer sur le résultat d'exploitation venant faire baisser les
bénéfices. Il est possible d'imputer cette moins value professionnelle pendant 6 ans sur les revenus
professionnels et s'il en reste encore même sur les revenus globaux c'est-à-dire les autres catégories
de revenus. Par contre s'il s'agit d'une moins value non professionnelle elle peut être imputée que
sur les revenus de la même catégorie.

§4 Le régime des Plus values à LT

Art 39 quindecies du CGI. Il faut ici aussi réaliser une compensation. Ensuite si dans une
PVLT un bien immobilier ou titre de société à prépondérance immobilière, sous réserve que le bien
est affecté à l'activité immobilière, est cédé et qu'il s'agissait d'un bien affecté à l'activité
professionnelle, il est possible de bénéficier d'un abattement de 10% par année de détention au delà
de la 5ème année, donc au bout de 15 ans → exonération (Art 151 septies B).
Cette PVLT est imposée ensuite à un taux de 12,8% et un taux de prélèvements sociaux de
17,2%.
S'il y a une MVLT il est possible de l'imputer sur une PVLT faites les 10 prochaines années.
Encore la PVLT peut être imputée sur le déficit du résultat de l'année.

Art 151 septies qui exonère la PVLT en fonction du CA réalisé (250 000 pour les ventes de
marchandises ou 90 000 pour les prestations de services).
Art 238 quindecies qui exonère en fonction de la valeur du fonds de commerce qui est cédé
(- 300 000€).
Art 151 septies A qui exonère les cessions des cédants partant à la retraite.
Art 151 octies qui place en report d'imposition lorsqu'il y a un apport en société (imposition
que lors de la cession).

Hypothèse 2 : Si l'on se place du côté des sociétés soumises à l'IS : la PV sur la cession d'un
élément d'actif est traitée comme un résultat ordinaire. Donc imposition au taux de l'IS c'est-à-dire
28 % jusqu'à 500 000 et 33,1/3 au delà.

Sous section 2 : Les droits d'enregistrement

Si l'on se place du côté du cessionnaire, les droits d'enregistrement sont les suivants :

– De 0 à 23 000 : 0%
– De 23 000 à 200 000 : 3%.
– Au delà de 200 000 : 5%

Section 2 : La cession de titres

Dépend de la seule qualité du cédant.

Qualité du cédant : Nature des titres : Régime d'imposition :


Entreprise individuelle Titres de sociétés inscrit à l'actif Plus values professionnelles.
Société soumise à l'IR Titres de sociétés inscrit à l'actif Plus values professionnelles.
Associé personne physique Titres d'une société soumise à Plus values professionnelles (art
d'une société soumise à l'IR (où l'IR 151 nonies CGI).
l'on exerce l'activité
professionnelle).
Personne physique Titre d'une société à Plus values immobilières
prépondérance immobilière
(SCI soumise à l'IR)
Personne physique Titre de société à l'IS où IR sans Plus values mobilières privées.
y exercer l'activité ou qui n'est
pas une société à prépondérance
immobilière
Société soumise à l'IS - Titre de participation → Régime spécifique.
(investissement durable)
- Valeur mobilière (court terme) → Plus value sur le résultat.
Sous section 1 : En matière d'impôt direct :

§1 Particulier associé d'une société à prépondérance immobilière soumise à l'IR

Il faut vérifier si la société est à prépondérance immobilière, c'est-à-dire lorsque son actif est
à la clôture de chacun des 3 exercices qui précèdent la cession constituée pour plus de 50% de sa
valeur réelle par des immeubles bâtis ou non bâtis. Les immeubles affectés par une société à sa
propre exploitation ne doivent pas être pris en compte pour l'appréciation de ces 50% (exclusion de
ces immeubles affectés à l'activité professionnelle).
Régime : plus values immobilières qui bénéficient d'un abattement par année de détention
(Art 150 U et UB du CGI). Prix de cession – Prix d'acquisition = Plus value brute. Cette plus value
brute va être diminuée d'abattement ce qui donne une plus value imposable.
Cet abattement est de 6% pour chaque année de détention au delà de la 5 ème et jusqu'à la
21 ème année et au bout de 22 ans 4%.
Après application de cet abattement imposition à 19%. Puis exonération des prélèvements
sociaux au bout de 30 ans.

§2 Cession de titres réalisée par des personnes physiques

Art 150- OA à OE du CGI.


Pour les titres non côtés le prix est celui qui est négocié par les parties. Pour les titres côtés il
s'agit du titre côté en bourse. Le prix de cession va prendre en compte toutes les charges ou
indemnités du cédant. Ce prix peut être diminué de tous les frais dégagés par le cédant.
Concernant le prix d'acquisition il s'agit du prix auquel les titres ont été acquis à titre
onéreux s'ils ont été acquis à titre gratuit il s'agit de la valeur retenue dans l'acte de donation. Ce
prix d'acquisition peut être majoré de certains frais.
Les titres cédés n'ont pas toujours tous la même valeur, étant fongibles c'est compliqué
d'identifier les titres en question. Il faut retenir une moyenne pondérée pour le prix d'acquisition des
titres. Par exemple en 1998 100 actions X au prix unitaire de 93€. En 2003 200 actions X au prix
unitaire de 105€. En 2018 vente de 250 actions au prix unitaire de 115€. Pour déterminer le prix
d'acquisition on fait (100 * 93) + (200*105) / 300 = 101€.
(250 * 115) – (250*101) = 3 500.
Pour déterminer la plus value imposable :

– On peut imputer les moins values de la même année et si le solde est toujours positif on peut
imputer les moins values des dix dernières années.
– Aujourd'hui :
– Soit on la place au niveau de la flat tax qui est au taux global de 30% (12,8
d'impôt et 17,2 de PS). Si l'on opte pour la flat taxe et que l'on est un dirigeant
qui part à la retraite abattement de 500 000 et ensuite imposition à 30%.
– Soit on place cette plus value au barème de l'IR. Ici aussi on peut appliquer
l'abattement de 500 000 pour les dirigeants partant à la retraite. Mais si l'on est
pas un dirigeant partant à la retraite uniquement pour les titres acquis avant le 1er
janvier 2018 il y a la possibilité d'appliquer un abattement pour durée de
détention (2-8 ans : 50%, + de 8 ans : 65%). Il existe aussi un abattement
dérogatoire il faut céder des titres de PME souscrits ou acquis dans les 10
premières années de sa création, l'idée est d'inciter les investisseurs à placer au
début (1-4 ans : 50%, 4-8ans : 65%, + de 8 ans : 85%). PME communautaire (-
250 salariés, - de 40M au bilan ou – 50 millions de CA, activité commerciale,
agricole, artisanale).
– En définitive, application du taux de l'IR + les PS.
§3 Les différés d'imposition

Soit le sursis d'imposition, soit le report d'imposition ceci s'explique par le fait qu'il y a eu
une opération sans avoir touché de l'argent. Ne concerne que les sociétés qui sont soumises à l'IS.

→ Concernant le sursis d'imposition, c'est le principe. Il s'applique lorsqu'il y a un échange


de titres et automatiquement. Art 150 OB CGI. M. A est associé de la société X il apporte des titres
X (100) à la société Y cette société Y rémunère M. A par des titres Y (1000). Plus tard si les titres Y
sont cédés on recherche la valeur d'origine c'est-à-dire 100 sans regarder la valeur d'échange et c'est
à ce moment que l'on paye l'impôt.

→ Concernant le report d'imposition (art 150 OB ter CGI). Il a été mis en place pour
contrecarrer le sursis d'imposition. Beaucoup ne cédaient jamais leurs droits et donc ne payaient
jamais d'impôt dessus → abus de droit. Donc depuis 2012 cet article précise que dans les situations
où M. A apporte les titres de sa société X à la société B qu'il contrôle (plus de 50%) alors il est en
report d'imposition (ce qui diffère du sursis). Cette plus value sera notée sur la déclaration (≠ au
sursis) et M. A payera de l'impôt soit si les titres de la B sont cédés soit si les titres apportés (de X)
sont cédés dans les 3 années à compter de l'apport et si la société cédante ne réinvesti pas dans une
activité économique au moins 50% de ces produits dans les 2 ans, mais également si les titres sont
annulés, remboursés.

§4 Les cessions de titres par des sociétés à l'IS

Premier régime de droit commun : art 209 I du CGI, les plus values sont comprises dans le
résultat d'exploitation au taux de l'IS en vigueur. S'il y a des moins values elles s'imputent aussi.
Second régime pour les titres de participation : art 219 I du CGI. La qualification en titre de
participation est une qualification qui ressort des définitions comptables : ce sont les titres dont la
possession durable est estimée utile à l'activité de l'entreprise. L'administration fiscale considère
qu'il s'agit de titres détenus depuis plus de 2 ans et si l'associé détient plus de 5% du capital. La plus
value nette (- les moins values de l'exercice – les moins values des 10 dernières années) est
exonérée à l'exception d'une quote part frais et charges de 12% et la LF de 2019 veut ramener ce
taux à 5%, c'est sur cette base que l'on va imposer.

Sous section 2 : En matière d'impôt indirect :

Art 726 du CGI. Les droits d'enregistrement sont assis sur le prix exprimé par les parties
dans l'acte. Ce prix de cession peut être augmenté des charges qui incombent au cessionnaire.

Cession d'actions Cession de parts sociales Cession de titres de société à


prépondérance immobilière
0,1 3% 5.00%
Exonération si cession Exonération aussi si cession
intragroupe. intragroupe.
Abattement de 23 000 sur 100%
du capital.
Section 3 : La réduction de capital

Les capitaux propres sont notamment représentés par les apports, les bénéfices mis en
réserve. C'est tout ce qui reste après que l'actif ait répondu du passif.
Les capitaux propres donnent une mesure financière de la santé de la société. Si les capitaux
propres dépassent le capital social cela est un signe de bonne santé de la société.

La réduction de capital peut être motivée par des pertes lorsqu'il y a une persistance de
pertes au bilan.
Le coup d'accordéon est une réduction du capital suivie par une augmentation du capital
souvent pour faire venir de nouveaux associés qui apportent de l'argent frais.

La réduction du capital peut ne pas être motivée par des pertes, lorsque la société dispose de
réserves confortables et n'a pas de gros investissements à réaliser. La société va être amené à
racheter une partie de ses actions aux actionnaires. Par la suite elle devra annuler ses titres car une
société ne peut pas détenir ses propres titres.

Section 4 : La mise en location-gérance

C'est une convention par laquelle le propriétaire du fonds en concède la location à un gérant
qui l'exploite à ses risques et périls. En matière de restructuration cette opération est couramment
utilisée à titre de mesure préparatoire à la cession du fonds lui même. Cela se fait aussi dans les
groupes de société en vue d'un regroupement de sociétés. Cela peut être adapté pour une
transmission d'entreprise individuelle.
Sur les conséquences fiscales, la mise en location-gérance n'entraine pas de conséquences
c'est uniquement un changement de mode d'exploitation.
Régime fiscal pour le bailleur : sur les redevances perçues c'est un produit taxable, cela
constitue un bénéfice. Pour l'administration fiscale cette activité est non professionnelle. La
responsabilité du propriétaire du fonds en matière commerciale → 6 mois solidairement responsable
des dettes contractées. Au plan fiscal → responsabilité solidaire du bailleur avec l'exploitant pour
une durée illimitée mais uniquement sur les impôts directs liés au fonds.
Régime fiscal du gérant : il paye des redevances qu'il pourra déduire du bénéfice net qu'il
réalise. À l'expiration de la gérance pas de conséquences fiscales sauf s'il y a une cession du fonds
de commerce avec les conséquences que cela entraine (section 1).

Section 5 : Régime fiscal des restructurations

La fusion est une technique de rapprochement des entreprises, l'objectif principal de la


fusion est d'éviter un échange de liquidités. On ne paye pas un prix en cash, on est rémunéré par des
titres. Suppression des problèmes de financement, pas besoin de faire appel à des investisseurs. Ceci
a contribué dans les années 2000 à la bulle spéculative pour les sociétés internet essentiellement
(matériel difficile à valoriser donc augmentation de valeur rapide).
Quel est l'intérêt économiquement de procéder à ces opérations ? Les entreprises peuvent se
développer en interne, mais parfois il y a des modifications plus profondes où l'on peut modifier les
activités, regrouper des filiales. Afin de procéder à ces opérations il est possible de passer par :

– Des fusions (volonté de concentration, de regroupement).


– La scission (division, éclatement en plusieurs entités distinctes),
– L'apport partiel d'actifs (isoler une activité dans une autre structure),
– La prise de participation (rachat de titres pour prendre le contrôle d'une société, ou pour
diversifier l'activité).
La fusion permet d'absorber un concurrent de récupérer des parts de marché, c'est un outil
que les spécialistes appellent l'intégration verticale (extrême dépendance avec un fournisseur) pour
éviter une faillite de ce dernier il vaut mieux procéder à une fusion (exemple de LV). C'est un outil
qui permet l'assainissement d'un groupe de sociétés en regroupant des sociétés ayant des activités
similaires. C'est un outil aussi de survie de l'entreprise afin de la transmettre.

Le législateur a voulu que ces types d'opérations soient assez neutre. Il a tout fait pour qu'il y
ait le moins de frein à la réalisation de ces opérations.

Le régime de faveur s'applique à ces opérations :

– La fusion qui est l'opération selon laquelle une ou plusieurs sociétés transfère par suite et au
moment de la dissolution sans liquidation l'ensemble de leur patrimoine activement et
passivement à une autre société préexistante moyennant l'attribution à leurs associés de titres
représentatifs du capital de l'autre société et éventuellement une soulte en espèce ne
dépassant pas 10% de la valeur nominale de ces titres.
A doit transmettre tout ses éléments de passif et d'actif. B doit en échange doit rémunérer les
associés de A par des titres. A est ensuite dissous sans liquidation.
– La scission est l'opération par laquelle une société transfère par suite et au moment de sa
dissolution sans liquidation l'ensemble de son patrimoine activement et passivement à deux
ou plusieurs sociétés préexistantes ou nouvelles moyennant l'attribution à ces associés de
titres représentatifs du capital social des sociétés bénéficiaires de l'apport. Opération la plus
compliquée à mettre en œuvre juridiquement.
A est détenue par X, elle transfère tout son passif et son actif d'une première activité à C qui
va la rémunérer, même chose avec B puis dissolution sans liquidation de A. Puis X détient B
et C.
– L'apport partiel d'actif est l'opération par laquelle une société apporte sans être dissoute
l'ensemble ou une ou plusieurs branches de son activité à une autre société moyennant la
remise de titres représentatifs du capital social de la société bénéficiaire de l'apport.
À terme A va avoir une participation au sein de B.
– La dissolution confusion ne peut impacter qu'une filiale détenue à 100%, cette opération est
prévue par le Code civil à l'art 1844-5 al 3 qui prévoit que la dissolution entraine la
transmission universelle du patrimoine de la société à l'associé unique sans qu'il y ait lieu à
liquidation. Appelé aussi TUP.
A qui détient B à 100% va décider de la dissolution de B, par cette dissolution le patrimoine
de B (actif et passif) sont transmis directement par un PV de dissolution à l'associé unique.
Les créanciers ont jusqu'à 30 jours après la publication pour s'opposer à l'opération.
– La filialisation d'un établissement stable qui consiste l'apport d'un établissement à une
filiale.
– La scission partielle où il y a apport d'activité sans dissolution.
– L'échange d'actions, échange d'actions de A contre des actions de B.

La problématique des fusions transnationales c'est-à-dire faire une fusion entre des sociétés
de nationalité différentes. Aujourd'hui cela devient possible plus facilement dans le cadre de l'UE.
Avoir 2 législations différentes complique la fusion de deux sociétés de nationalités différentes,
mais intra Europe cela est plus facile. Souvent à l'internationale la dissolution confusion peut être
une alternative.
§1 Régime fiscal de l'opération de fusion

A- Quels sont les choix offerts pour la mise en œuvre de la fusion ?

Qui absorbe qui ? Liberté contractuelle. Paramètres commerciaux, certains ont des contrats
intuitus personae. Le droit du travail peut aussi être un barrage.

1) Le choix du sens de la fusion

Le transfert des déficits fiscaux : les déficits de l'absorbé n'est pas transférables à la société
absorbante sauf demander un agrément ministériel. Les déficits sont attachés à la personne qui les a
réalisé, il y a une condition d'identité pour le report en avant des déficits. Potentiellement il peut y
avoir un abus de droit (motif exclusivement fiscal). Cet abus de droit peut vite être écarté eu égard
aux arguments économiques qui peuvent être avancés.
Report en avant → une société à l'IS peut reporter en avant de manière illimitée dans le
temps ses déficits. En N – 300 en N+1 200 en N+3 200 donc pas d'imposition en N+3 stock de
déficits de -300.
Report en arrière des déficits → en N 200 en N+1 -300, sur ces -300 imputation de ces 200
ce qui fait qu'il y a une créance d'IS. Plafonnement à 1M de déficits et plus de 50% des bénéfices
qui dépasse 1M.
Concernant les déficits de la société absorbante et qui absorbe la société bénéficiaire. Par
principe la fusion est sans incidence sur le stock de déficits. La société absorbante peut perdre son
stock de déficits si elle change d'activités car perte de la condition d'identité. Pour apprécier le
changement d'activités :

– il faut absorber une société ayant une activité différente,


– il faut aussi un changement profond c'est-à-dire l'adjonction d'une activité qui augmente
50% du CA, du personnel ou des actifs immobilisés.

Concernant les déficits de la société absorbée par la société absorbante. Pas de transfert des
déficits, mais possibilité de demander un agrément administratif auprès de Bercy. Pour l'obtenir 6
conditions sont à remplir :

– L'opération doit être soumise au régime de faveur.


– L'opération doit être justifiée par des motifs économiques.
– L'activité à l'origine des déficits chez l'absorbée doit être poursuivie pendant au moins 3 ans.
– L'activité à l'origine des déficits ne doit pas avoir subi de changements significatifs durant
l'exercice de l'activité.
– L'activité à l'origine des déficits ne doit pas faire l'objet de changements significatifs
pendant cette période de 3 ans où elle est poursuivie.
– L'agrément ne peut pas être délivré pour les déficits issus de la gestion d'un patrimoine
mobilier (sociétés constituées par des participations financières Holding). Pas de limite à la
demande de l'agrément.

2) Le choix de la date de la fusion

Les négociations peuvent s'étaler sur plusieurs mois, en prenant appui sur des données
chiffrées. Pour éviter de réévaluer ces valorisations on peut donner un effet rétroactif (purement
comptable et fiscal dénué de toute portée juridique).
Quelle est l'étendue de la rétroactivité ? Au plan fiscal, aucune précision, arrêt du 12 juillet
1994 du CE qui a reconnu le plein effet des clauses à effet rétroactif. Cet effet ne peut pas venir
modifier des résultats déjà déclarés. Impossible de remonter au delà de l'ouverture d'un exercice.
Quelle est la portée de cette rétroactivité ? Elle va permettre de récupérer le résultat
comptable et fiscal de la société absorbée. Principe d'interdiction de récupération des déficits de
l'absorbée mais avec cet effet rétroactif il est possible de récupérer le déficit réalisé sur l'année au
cours duquel la fusion se réalise.

3) Le choix du régime fiscal

D'une part le régime de faveur des fusions et d'autre part le régime de droit commun. Mais
en réalité il n'existe pas vraiment de régime de droit commun. Lorsque l'on est pas dans le régime de
faveur on est dans le régime qui s'appliquera dans l'hypothèse où il y a cession des actifs puis
dissolution (cessation d'activités qui se traduit par la taxation du résultat en cours notamment toutes
les plus values réalisées lors de la fusion.
Concernant le régime de faveur (art 210 A du CGI), il a pour but la neutralité fiscale de
l'opération (neutralité ne veut pas dire exonération, ce que la société absorbée ne paye pas
aujourd'hui c'est la société absorbante qui le payera demain). Conditions :

– Opération entrainant une véritable fusion pour l'absorbante.


– Les deux sociétés doivent relever de l'IS.
– Si une soulte est versée (aux associés de l'absorbée) elle ne doit pas dépasser 10% de la
valeur nominale des titres qui lui sont attribuées.

B- Quels sont les non choix ?

1) Sur la transcription des apports

Quelle est la valeur à retenir sur les apports qui seront réalisés ? La valeur d'échange : par
rapport à la valeur réelle des sociétés ≠ de la valeur d'apport : soit valeur comptable soit valeur qui
donne les règles applicables CRC du 4 mai 2004.

Valeur comptable Valeur réelle


Opérations impliquant des sociétés sous contrôle commun
Opération à l'endroit X
Opération à l'envers X
Opérations impliquant des sociétés sous contrôle distinct
Opération à l'endroit X
Opération à l'envers X

Contrôle commun → détenir la majorité du capital ou assurer dans les faits la gestion de la
société. A détient B à 60% et B va se fusionner à A.
Contrôle distinct → la société A et la société B sont deux sociétés distinct sans participation
entre elle ou si A détient B mais à hauteur de 20% c'est-à-dire n'a pas de contrôle.
Fusion à l'endroit → l'actionnaire principal de la société absorbante conserve le contrôle à
l'issue de l'opération. Y détient A à 90%, X détient B à 90%, A absorbe B, Y détient 60% et X 40%
car B était de valeur inférieure.
Fusion à l'envers → l'actionnaire principal de la société absorbée va prendre le contrôle de la
société absorbante. A va absorber une société de plus grande valeur qu'elle.
2) La théorie des fusions pratiques

Fusion qui se fait très rapidement après l'acquisition d'une société. Société A (société cible
dont je veux racheter les titres), elle vaut 1M. 2 associés X et Y sont dans la société B et veulent
racheter A mais n'ont pas de moyens de financement, ils apportent à la société 1000, le reste se fait
par endettement par emprunt bancaire avec 1M d'€. C'est la société cible qui va financer sa propre
acquisition, A va payer par les dividendes qu'elle va verser à B. B détient alors 100% de la société A
mais décalage entre remboursement et entre le versement des dividendes. Donc au bout de quelques
mois B va fusionner avec A afin de rembourser sans décalage puisque A aura récupéré la trésorerie.
Mais risque d'abus de droit, l'administration jugera que les charges d'intérêts seront imputés
sur le bénéfice donc paiement de moins d'impôt mais on peut dire que les banquiers mettent une
certaine pression.
Risque aussi d'acte anormal de gestion (ressemble à de l'abus de biens sociaux) la société fait
un acte qui n'entre pas dans ses intérêts ainsi les charges sont rejetés avec des pénalités. En l'espèce
A n'a aucun intérêt à rembourser les intérêts, ici l'intérêt repose sur celui des associés de la société
A. Juridiquement l'acte anormal de gestion est approuvé par le dirigeant or ici il est approuvé par les
associés donc cela ne passe pas.

§2 Les incidences fiscales des fusions pour les parties à l'opération

A- Incidence fiscale de la fusion en matière d'imposition des bénéfices

1) Impôt sur le bénéfice de la société absorbée

Au niveau du droit commun → cessation de l'activité, donc imposition immédiate du


bénéfice qui n'a pas encore été taxé au jour de la fusion (sauf effet rétroactif). Ensuite imposition
des provisions qui deviennent sans objet et des plus values dégagées sur les éléments d'actif
transférés.
Au niveau du régime de faveur qui peut s'appliquer sur option → exonération des plus
values sur les éléments d'actifs immobilisés qu'ils soient amortissables ou non amortissables,
exonération des plus values sur les actifs circulants, limitation de la taxation des provisions à celles
devenues sans objet.
La société absorbée doit déposer une déclaration de cessation d'activité dans les 60 jours
suivant la fusion dans les deux cas de figure.

Apport Régime fiscal Plus value

VC Régime de faveur Aucune plus value imposable


VC Droit commun Plus value imposable
VR Régime de faveur Plus value étalée
VR Droit commun Plus value imposable

Pour dégager une plus value il faut céder à la valeur réelle dans ce cas le régime de faveur
est préférable, si l'on se place sur la valeur comptable pas d'impôt à payer puisqu'il n'y a pas de plus
value. Ne jamais se mettre dans la deuxième hypothèse c'est-à-dire valeur comptable et droit
commun.

Vaut mieux se mettre sur le régime de faveur → exonération.

2) Impôt sur le bénéfice de la société absorbante


→ L'absorbante doit reprendre toutes les provisions de l'absorbée. L'exonération accordée à
l'absorbée lors de la fusion, va entrainer pour l'absorbante l'obligation de réintégrer à son résultat
imposable au taux plein la plus value nette qui a été dégagée lors de l'apport des éléments
amortissables.

→ Dans le régime de faveur avec valeur réelle il ya étalement de la plus value des éléments
amortissables (dans le régime de droit commun c'est l'absorbante qui paye, l'absorbante n'a rien à
payer). Cette réintégration se fait 5 sur les biens mobiliers et 15 ans pour les biens immobiliers.
Exemple : Mobilier → 100, ensuite lors de la réintégration 200
Construction → 10 000, ensuite lors de la réintégration + 666

Réintégration Absorbante Amortissement VR


Mobilier → 1000 VNC 100 200 1100 / 5 = 220
Construct° → 10 000 vnc 5000 666 15 000 / 25 = 600

200 + 666 – 220 – 600 = +46 IS

→ Lors de l'apport les éléments non amortissables échappent à toute imposition. En


contrepartie la société absorbante va être conduite lorsque par la suite elle cédera ses actifs à
déterminer la plus value de cession par rapport à la valeur que ses biens avaient du point de vue
fiscal dans les écritures de la société absorbée et non d'après la valeur de l'apport. Ressemble au
sursis d'imposition.

Absorbée avait un FDC à la VNC de 100. Lors de la fusion à la valeur réelle donc régime de
faveur l'absorbante écrit sur les comptes le fdc à 300 (vr) Par la suite elle déprécie ce fonds sa
nouvelle vnc est de 200. Aujourd'hui la vr est de 400, on a un prix de cession de 400 – la vnc dans
les comptes de l'absorbée au jour de la fusion c'est-à-dire 100. Donc le jour où il y a cession 400 –
100 = 300 de plus value.

B- Incidence fiscale de la fusion en matière d'imposition de la TVA

Tout transfert entraine TVA. Mais il existe l'art 257 bis du CGI qui prévoit que ces
opérations universelles de patrimoine sont dispensées de TVA. Si la société absorbée avait un crédit
de TVA alors ce crédit est transféré à l'absorbante.

C- Incidence fiscale de la fusion en matière d'imposition des droits d'enregistrement

375 ou 500 suivant que le capital de la société absorbante a dépassé 225 000€.

D- Incidence fiscale de la fusion en matière d'imposition de la contribution économique


territoriale

Elle est décomposée entre la Contribution foncière des entreprises d'une part. C'est la valeur
locative des biens immobiliers soumis à la taxe foncière sous conditions que ces biens soient
affectés à l'activité professionnelle. La condition n'est pas celle d'être propriétaire mais seulement
d'en avoir la disposition.
D'autre part la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises. Cette dernière a pour
assiette la valeur ajoutée de l'entreprise, le taux est déterminé en fonction du CA de l'entreprise
pouvant aller jusqu'à 1,5%.
La fusion a un impact sur les impôts locaux, la date de la fusion va entrainer le fait que la
société absorbante va récupérer les locaux de l'absorbée.
La clause d'effet rétroactif n'a pas d'effet sur la CFE.
Le montant qui était payé chez l'absorbé ne peut pas descendre en dessous d'un certain %
chez l'absorbante.

Penser à modifier les cartes grises des véhicules.


Puis vis à vis de l'immobilier de l'absorbée cela va entrainer quelques modifications en
fusion, notamment l'intervention d'un notaire pour qu'il s'occupe des formalités foncières avec une
contribution à 0,10% du bien à payer + les honoraires du notaire.
Lors d'une TUP il y a une taxe de publicité foncière à payer qui est à 0,75% du bien (si le
bien est de valeur vaut mieux s'orienter vers une fusion où les droits sont moins onéreux).

§3 Les incidences fiscales des fusions pour les associés

A- Les incidences concernant les associés de la société absorbée

Hypothèse d'échange de titres suite à a fusion :


Soit X et Y sont des personnes morales → sursis d'imposition selon l'art 38-7 bis du CGI qui
s'applique selon que l'on soit en régime de faveur ou en droit commun. Le jour où il y a cession des
titres reçus la plus value sera calculée selon le prix de revient d'origine.
Soit X et Y sont des personnes physiques → sursis d'imposition art 150 OB du CGI.

Il y a une particularité, si l'associé de la société absorbée est l'absorbante. On a alors une


annulation des titres B et en contrepartie il y a récupération de l'actif et le passif de B. Il se peut que
l'on ait réalisé une plus value → boni de fusion, c'est le cas où l'on reçoit plus d'actif net de B que de
titres de B (plus value d'annulation des titres). Comptablement soit on c'est un produit financier →
produit taxable, soit dans les capitaux propres → pas d'imposition. Si l'on est en régime de faveur,
cette plus value d'annulation est exonérée, par contre en droit commun taxée comme un produit de
cession de titres.
≠ avec le mali de fusion c'est-à-dire que l'actif net de B reçu par est inférieur aux titres B qui seront
annulés. Ce mali se décompose en 2 éléments : soit en mali technique (plus values latentes sur les
actifs apportés différence entre la valeur réelle et la valeur qui est dans les comptes mais pas encore
de cession) soit en vrai mali (c'est une charge financière), soit un peu des deux.

B- Les incidences concernant les associés de la société absorbante

Aucune incidence fiscale pour les associés de la société absorbante.

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