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Cours de Microbiologie

DR Aouad .

NUTRITION BACTERIENNE
I- Les besoins nutritifs des bactéries :

Pour assurer sa croissance et sa survie, une


bactérie doit trouver dans son environnement
de quoi satisfaire ses besoins nutritifs, à savoir :

Des nutriments constitutifs


Des nutriments spécifiques
Des nutriments énergétiques
•I-A- Les nutriments constitutifs :
Ce sont les aliments qui serviront à la
synthèse des molécules et macromolécules
devant constituer les nouvelles bactéries :
- L’eau : représente 8O à 90% du poids sec
d’une bactérie ; elle est une source
d’hydrogène et d’oxygène pour le
métabolisme.
- Les ions minéraux : HPO4-, Cl- , K+,
Ca++, Mg++, SO4- -
- Les oligoéléments : Mn++, Co++, Fe++
- Les sources de carbone : c’est le CO2 présent dans
l’air ou un substrat organique :
On définit alors :
Les bactéries autotrophes : qui utilisent le CO2
présent dans l’air comme seule source de carbone.
Les bactéries hétérotrophes : qui utilisent un
substrat organique (le glucose) comme source de
carbone principale. C’est la majorité des bactéries.

- Les sources d’azote : représentées par


l’ammoniaque (NH3) ou les sels d’ammonium en
solution.
I-B- Les nutriments spécifiques :
Les bactéries prototrophes : ce sont des bactéries
capables de croître avec des aliments constitutifs simples
et une seule source de carbone et d’énergie.
Ce sont les bactéries dites non exigeantes, ex : Les
Entérobactéries (cultivent sur GN).
Les bactéries auxotrophes : ce sont des bactéries
incapables de croître avec un seul substrat comme source
de carbone ; il faut ajouter au milieu des molécules
organiques dont elles ne savent pas faire la synthèse ; ces
molécules sont appelées facteurs de croissance.
Un facteur de croissance : est un métabolite essentiel
dont l’organisme ne sait pas faire la synthèse, exemple :
acides amines, peptides, vitamines, bases puriques et
pyrimidiques.
Ce sont les bactéries dites exigeantes, ex : Les
Neisseriaceae (cultivent sur GSC).
I-C- Les nutriments énergétiques :

Deux grandes classes de bactéries selon la source d’énergie :


Les bactéries phototrophes : qui tirent leur énergie de la
lumière.

Les bactéries chimiotrophes : qui tirent leur énergie à partir de


matière organique ou plutôt substrat organique

.
La majorité des bactéries d’intérêt
médical sont : chimioorganotrophes.
III- Les milieux de culture :

Un milieux de culture est une préparation


qui stérilisée, offre à la bactérie sous une
forme directement assimilable toutes les
substances indispensables à sa nutrition et à
sa croissance dans des conditions physico-
chimiques optimales de PH, de température,
d’humidité et de pression osmotique.
On définit :
•Milieux synthétiques : milieux ne contenant que
des composés chimiquement bien définis et un
seul substrat carboné comme seule source de
carbone : ex : milieu urée-indole, milieu au
citrate de Simmons.

Milieux semi synthétiques : à ces milieux sont


ajoutés des extraits d’organismes vivants,
exemple : extrait de levure : ex : milieu Drigalski

Milieux complexes : milieux utilisées pour cultiver


ou isoler des bactéries exigeantes ; ils sont
préparés à partir d’infusions de viande ou à partir
de tissu d’animaux, ex : extrait pancréatique
Département de Pharmacie
Cours de Microbiologie
Dr Aouad
.

Croissance bactérienne
Définition :
La croissance bactérienne est le
dédoublement à intervalle de
temps régulier de la masse
cellulaire et du nombre de
cellule d’une culture bactérienne
donnée.
La cinétique de la croissance

Pour l’étude expérimentale de la cinétique de la


croissance bactérienne, on prendra comme
modèle, une culture pure d’Escherichia coli
inoculée dans un milieu de culture liquide
convenable, tamponné et ajusté à PH=7,4, incubé à
37°C et suffisamment aéré par agitation.
Pour le calcul du taux de croissance µ, on utilise
des Log à base de 10, On trace la courbe de
croissance qui décrit les variations de la masse
bactérienne en fonction du temps.
L’allure générale de cette courbe est la suivante :

I Phase de latence
Mb II Phase exponentielle
I II III
III Phase stationnaire

M0

Temps

Figure 1 : Croissance bactérienne


En traçant la courbe en coordonnées semi-logarithmique, on
distingue 6 phases :

Log MB
I II III IV V VI

Temps

Figure 2 : Cinétique de la croissance bactérienne


Phase I = Phase de latence : aucune croissance ne se
produit, µ = 0 (adaptation des bactéries au milieu de
culture
Phase II = Phase d’accélération : µ s’accroît
régulièrement (début de la multiplication bactérienne)
Phase III = Phase exponentielle : µ est constant et
atteint sa valeur maximale (multiplication maximale)
Phase IV = Phase de ralentissement : µ diminue
progressivement
Phase V = Phase stationnaire : µ = 0, il y a arrêt de la
croissance (épuisement du milieu en nutriments)
Phase VI = =phase de déclin : µ prend des valeurs
négatives, cette phase correspond à la mort ou à la
lyse progressive des bactéries en présence de déchets
du métabolisme accumulés pendant la croissance.
Moyens d’étude de la
croissance bactérienne :
I- Méthodes de numération :

1- Numération totale
La totalité des cellules viables ou non sera
dénombrée au microscope au moyen de
compteurs automatiques de particules ou de
compartiments volumétriques (cellule de
Mallassez ou cellule de Nageotte).
2- Numération des cellules viables

On inocule un milieu gélosé convenable par


une suspension bactérienne homogène et
diluée, puis on compte le nombre de
colonies bactériennes qui sont apparues.
Chacune des colonies obtenues est
supposée dérivée d’une seule bactérie que
l’on appelle UFC = unité formant colonie.

Toute bactérie incapable de former une


colonie sera dite non viable.
II- Méthodes quantitatives :
1- Mesure directe de la masse
bactérienne exprimée en poids sec :
Les bactéries sont lavées, séchées à
150°C puis pesées ; on recherche le
nombre de gramme de bactéries par ml.

C’est la méthode de référence, elle est


cependant longue et peu précise.
2- Dosage de l’azote bactérien :
méthode lourde.
3- Mesure de la densité optique = DO
Elle consiste à mesurer la lumière absorbée
par la suspension bactérienne dans des conditions
bien définies ( λ connue ).

C’est la méthode la plus utilisée, elle est rapide et


précise mais peu sensible (elle nécessite au moins
107B/ML pour obtenir une DO mesurable).
Conditions physico-
chimiques de la croissance :
Une bactérie ne pourra croître et se
multiplier que si elle se trouve dans un
milieu qui lui apporte les conditions
nécessaires pour remplir cette
fonction :
1- PH : les bactéries ne se multiplient
correctement que dans un milieu ajusté au
départ à un PH voisin de la neutralité :
PH = 7,0 – 7,4
Cependant certaines peuvent croître à :
PH alcalin : ex : Les Vibrionaceæ ou à :
PH acide : ex : les Lactobacillus
➢2- Température :

T° ≤ 4°C = Bactéries
cryophiles

T°< 20°C = Bactéries


psychrophiles

25°C < T° < 45°C = Bactéries


mésophiles

T° ≥ 45°C = Bactéries
thermophiles
Les bactéries pathogènes pour
l’homme appartiennent au
groupe mésophile
(T° op = 37°C)
3- Pression partielle en oxygène :
Elle dépend du type respiratoire de la
bactérie :
Bactéries aérobies strictes : elles utilisent l’oxygène
à la pression atmosphérique.
ex : Mycobacterium tuberculosis

Bactéries micro aérophiles : elles utilisent l’oxygène


à une pression partielle < à la pression
atmosphérique.
ex : Campylobacter jejuni.

Bactérie aero-anaerobies facultatives :


En aérobiose elles utilisent l’oxygène, en anaérobiose
elles fermentent les sucres.
ex : les Enterobactériaceae.
Bactéries anaérobies strictes : elles ne
peuvent pas croître en présence de
l’oxygène : il leur est toxique.
ex : les Clostridiaceae.

Bactéries anaérobies-aerotolérantes :
leur métabolisme est purement fermentatif ;
l’oxygène n’est pas toxique pour elles :
ex : les Streptococcaceae.
Applications de la cinétique
de la croissance bactérienne :
Divers domaines :
1- Dans le diagnostic et l’identification bactérienne
(adaptation des milieux de culture à chaque genre et espèce).

2- Dans l’Antibiothérapie (évaluer l’activité bactéricide et


bactériostatique d’un antibiotique donné).

3- Dans la stérilisation (suivre la vitesse de destruction


bactérienne par l’agent stérilisant).

4- Dans l’industrie (croissance en milieu renouvelé pour


obtenir des quantités importantes de vitamines, enzymes,
protéines, antibiotiques…..).

5- En génétique bactérienne (étude et sélection des mutants).

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