Vous êtes sur la page 1sur 4

Mars 2010

CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES ED 4217

La RFID
(radio frequency identification)
La radio-identification, plus souvent dési- n d’une liaison numérique vers un utilisa- Gammes de fréquence
gnée par le sigle RFID (radio frequency iden- teur à travers un système informatique.
tification) est une méthode développée pour Les systèmes RFID utilisent différentes fré-
La station de base RFID émet des ondes
mémoriser et récupérer des données à dis- quences selon la technologie utilisée. Il
électromagnétiques qui induisent un cou-
tance en utilisant des marqueurs appelés existe principalement deux grandes classes
rant dans l’antenne de l’étiquette. L’éti-
« radio-étiquettes » (RFID-tag ou RFID- de technologie RFID :
quette RFID émet alors selon des fré-
transponder). Ces radio-étiquettes peuvent
quences définies une suite alphanu- n les systèmes qui fonctionnent par cou-
être collées, incorporées dans des objets ou
mérique fixe servant à identifier l’objet plage magnétique (couplage inductif) en
des produits, voire implantées dans des ani-
étiqueté. BF/HF à 125-148 kHz et 13,56 MHz, pour les
maux. Elles comprennent une antenne asso-
ciée à une puce électronique qui leur permet Les étiquettes RFID intègrent une puce applications « courte distance » (quelques
de recevoir et de répondre aux requêtes électronique qui mémorise les données centimètres jusqu’à 50 cm), comme les
radio émises depuis l’émetteur-récepteur. numériques d’identification et une antenne cartes à puce sans contact. Le couplage
qui transmet les informations enregistrées. inductif génère un courant dans l’étiquette
Depuis son apparition jusqu’à aujourd’hui, lorsqu’elle est soumise à un champ magné-
cette technique ne cesse d’évoluer et de se tique basse fréquence. Elle émet alors un
diversifier pour de nouveaux champs d’ap- RFID passifs et actifs champ magnétique capté par le récepteur.
plication. D’un simple fonctionnement en Ces systèmes sont le plus souvent passifs ;
mode « tout ou rien » au stockage et au trai- L’étiquette RFID active se distingue de l’éti-
tement d’informations, ces applications quette passive par la présence d’une source n les systèmes qui fonctionnent par cou-
couvrent de nombreux domaines : d’énergie propre lui permettant de com- plage électrique, dans les bandes UHF/SHF
muniquer avec la station de base à des dis- 434 MHz, 860 MHz, 2,45 GHz et 5,8 GHz.
n télédétection (identification d’animaux, tances plus importantes. Les distances de fonctionnement peuvent
antivols, localisation…) ; atteindre 4 à 5 m en général (8 à 10 m en
Les RFID passifs (RF-tags) convertissent le espace libre), voire plus avec des RFID actifs.
n transactions de la vie courante (passe- champ électromagnétique émis par l’inter-
ports, titres de transports en commun, cartes rogator en énergie électrique. On peut
de paiement…) ; ainsi générer au maximum une intensité de APPLICATIONS DE LA RFID
n traçabilité des produits et des marchan- 10 µA sous une tension de 10 V. La distance
dises ; de fonctionnement varie de quelques Les applications de la RFID sont nombreuses.
centimètres à quelques mètres selon la La figure 2 présente plusieurs de ces applica-
n interfaçage homme-machine… fréquence. Ce type de tag offre l’avantage tions en précisant le type de système (passif,
d’être bon marché et absolument sans actif), les fréquences utilisées et la possibi-
PRINCIPE entretien. lité d’enregistrer ou non des données.
DE FONCTIONNEMENT Les RFID actifs possèdent une pile incorporée
DES RFID leur permettant d’émettre un signal de
EXPOSITION AUX CHAMPS
façon autonome. Avec cette source d’éner-
gie, on peut obtenir des distances de saisie ÉLECTROMAGNÉTIQUES
Un système RFID (cf. figure 1) se compose :
de quelques mètres. Ils présentent l’inconvé- À PROXIMITÉ DES SYSTÈMES
n d’une station de base (fixe ou mobile)
comprenant une antenne intégrée ou non.
nient d’être plus onéreux que les précédents,
de nécessiter un certain entretien et d’être
RFID
Le nom technique retenu pour cet ensemble plus volumineux.
L’évaluation de l’exposition réelle aux
par l’ISO (organisme de normalisation inter-
Les étiquettes semi-actives n’utilisent pas champs électromagnétiques émis par les
national) est interrogator ;
leur batterie pour émettre des signaux. Elles stations de base des systèmes RFID est
n d’étiquettes, éléments déportés pouvant agissent comme des étiquettes passives en complexe en raison de la grande diversité
être nommés différemment selon les mar- mode communication. La batterie permet à de leurs caractéristiques (géométrie, puis-
chés ou les applications. Le terme de tags est l’étiquette d’être autonome pour le stockage sance, fréquence, modes d’émission, durée
fréquemment utilisé ; de données. d’émission…).

!NTENNE bTIQUETTE

3TATIONßDEßBASE

Figure 1. Principe de fonctionnement de la technologie RFID.

2 Champs électromagnétiques ED 4217


Figure 2. Exemples d’applications RFID et fréquences associées.

Technologie Fréquence Lecture/Écriture (L/É)

Identification d’animaux Passive 134,2 kHz Lecture

Bouteilles de gaz Passive 125 kHz Lecture

Colis postaux Passive 13,56 MHz Lecture

Bacs Passive 125 kHz, 13,56 MHz Lecture

Gestion de déchets Passive 125 kHz Lecture

Instrumentation chirurgicale Passive 125 kHz, 13,56 MHz Lecture ou L/É

Compostage des titres de transport Passive 2,4 GHz Lecture

434 MHz, 860 MHz, 2,45 GHz et 5,8 GHz


Wagons Passive Lecture
UHF

Containers Active UHF Lecture

Bagages Passive UHF L/É

Chaîne d’approvisionnement Passive UHF Lecture

Péage autoroutier Active 2,45 GHz Lecture

Automobile (gestion des stocks) Passive 125 kHz L/É

Aéronautique (gestion des stocks) Passive 13,56 MHz L/É

Équipements domestiques Passive 125 kHz L/É

Équipements de sécurité Passive 125 kHz, 13,56 MHz L/É

des opérateurs, fonction de la distance au


Dans la majorité des cas, il s’agit d’exposi-
tions brèves à proximité d’installations dont RFID et de la combinaison avec d’autres
ÉVALUATION DU RISQUE,
la puissance est comprise entre 100 mW et sources, nous avons comparé le champ émis PRÉCONISATIONS
2 W. pour chaque cas avec la VDA définie par la
directive 2004/40/CE. De façon générale, il apparaît nécessaire en
Dans ces conditions, les recommanda- présence d’un système RFID :
tions du projet de directive européenne Dans tous les cas, on constate une décrois-
sance très rapide du champ en fonction de la n de collecter des données quant à ses
2004/40/CE sont respectées. Cependant, au
distance à la source d’émission. caractéristiques ;
contact de l’antenne d’émission, on peut :
n d’installer l’antenne de la station de base
n dépasser les valeurs d’action, fixées par
la directive « Champ électromagnétique » EFFETS BIOLOGIQUES de façon à éviter les expositions rappro-
chées ;
2004/40/CE ; DES RFID
n générer des risques d’interférence avec (ÉVALUATION SANITAIRE n de réaliser, en cas de doute, des mesures
au niveau des sources, sur les lieux de pas-
des implants actifs (cf., dans la même collec- DE LA TECHNOLOGIE RFID) sage et aux postes de travail ;
tion, la fiche ED 4206 sur ce thème).
Les applications RFID ne sont pas spécifiques n de rechercher et d’identifier de possibles
incompatibilités électromagnétiques avec
INTENSITÉ DES CHAMPS en termes d’effets sanitaires potentiels par
rapport à toutes les autres applications sans des dispositifs médicaux implantés.
ÉLECTROMAGNÉTIQUES ÉMIS fil existantes. Il n’existe pas aujourd’hui de
PAR LES DISPOSITIFS RFID recherche spécifique sur les effets biolo-
giques induits par cette technologie RFID.
Des mesures de champs électromagné-
Les connaissances acquises dans des do-
tiques, émis par certains dispositifs RFID, ont
maines similaires en fréquence peuvent
été réalisées.
s’appliquer à la technologie RFID (cf., dans
Bien que ces niveaux de champ proche local la même collection, les fiches ED 4203 et
ne reflètent pas l’exposition globale réelle ED 4215).

ED 4217 Champs électromagnétiques 3


Figure 3. Exemples des valeurs des intensités de champs magnétiques ou électriques mesurées à proximité de systèmes RFID.

Système Fréquence Observations Valeur du champ Valeur déclenchant l’action

Mesures réalisées quasiment au contact, à 1 cm du système,


sans présence d’étiquette. Le champ magnétique est émis
Contrôle d’accès par badge 121,5 kHz 0,7 A/m 13,2 A/m
sous forme d’impulsion de 100 ms et l’intervalle entre deux
impulsions est de 900 ms.

Mesures réalisées à 1 cm de la borne 0,17 A/m


Borne de location de vélo 13,56 MHz 0,16 A/m
Mesures réalisées à 20 cm de la borne 0,02 A/m
13,56 MHz 1,9 A/m 0,16 A/m
Blanchisserie Mesures réalisées au contact de l’émetteur
125 kHz 11,5 A/m 13,2 A/m

Portiques antivol 6,25 kHz Mesures réalisées au contact du portique 99,5 A/m maxi 24,4 A/m

Mesures réalisées sous l’antenne de télépéage, à une hauteur


2 V/m
Télépéage autoroutier 5,8 GHz de 1,5 m 137 V/m
Dans la cabine de péage 1,5 V/m
Système de lecteur de badge
900 MHz Mesures réalisées à 1 cm de l’émetteur 60 V/m 90 V/m
transports en commun

POUR EN SAVOIR PLUS


Les documents INRS sont disponibles sous – Les lignes à haute tension et les transfor-
forme papier dans les CRAM et CGSS et en mateurs, ED 4210.
format PDF sur le site www.inrs.fr. – Les mécanismes d’interaction avec le
corps humain, ED 4215.
n Les systèmes d’identification par radio-
fréquences (RFID) : évaluation des impacts n Directive 2004/40/CE du Parlement
sanitaires, AFSSET, janvier 2009. européen et du Conseil du 29 avril 2004
n Fiches « Champs électromagnétiques » concernant les prescriptions minimales
de l’INRS : de sécurité et de santé relatives à l’exposi-
– Téléphones mobiles et stations de base, tion des travailleurs aux risques dus aux
ED 4200. agents physiques (champs électromagné-
– Généralités sur les rayonnements non tiques). Auteurs : groupe RNI CRAM/INRS
ionisants jusqu’à 300 GHz, ED 4201. n Ch. Bisseriex, CRAM Auvergne
n Directive 2008/46/CE modifiant la di- n P. Laurent, CRAM Centre-Ouest
– Les sources des rayonnements non ioni-
rective 2004/40/CE. n Ph. Cabaret, CRAM Languedoc-Roussillon
sants (jusqu’à 60 GHz), ED 4202.
– Les effets des rayonnements non ioni- n Ch. Bonnet, CRAM Centre
n Guide pour l’établissement de limites
sants sur l’homme, ED 4203. n E. Marteau et Ch. Masson, CRAM Ile-de-France
d’exposition aux champs électriques,
– La réglementation en milieu profession- n G. Le Berre, CRAM Bretagne
magnétiques et électromagnétiques.
nel, ED 4204. n A. Becker, Ph. Demaret, P. Donati et R. Klein,
Champs alternatifs (de fréquence variable
– Les machines utilisant le chauffage par INRS Lorraine
dans le temps, jusqu’à 300 GHz), INRS,
pertes diélectriques, ED 4205. n J.-P. Servent et Y. Ganem, INRS Paris
ND 2143.
– Les stimulateurs cardiaques, ED 4206.
– Les écrans de visualisation, ED 4208. n Site www.inrs.fr, en particulier le dos- Contacts :
– L’imagerie par résonance magnétique, sier « Champs électromagnétiques » : n Ph. Demaret, INRS, 03 83 50 85 32
ED 4209. www.inrs.fr/dossiers/Rni.html. n J.-P. Servent, INRS, 01 40 44 31 09
n Service Prévention CRAM

Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
• • •
30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00 Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr •
Champs électromagnétiques ED 4217 1re édition • mars 2010 • 5 000 ex. • Mise en pages : N. Pellieux • Schémas : Atelier Causse • impression groupe Corlet S.A.

Vous aimerez peut-être aussi