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Annales - Patriotiques - Et - Littéraires - 1791 - 456-545 (1er Janv - 31 Mars) (GB)
Annales - Patriotiques - Et - Littéraires - 1791 - 456-545 (1er Janv - 31 Mars) (GB)
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E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E .' E U R O P l, ;
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Ce qui prouve combien mépris bles et méprisés sont les mandeir ens,
les pro1estations et les manœuvres de nos prélats réſ'ra c: ai1es , de
leurs noirs adjudans, et de tous ces petits conspirateurs qui s'agitent
au dedans et au dehors , c'est la vente rapide et accélérée des dom ,incs
nationaux. On pcut présager , avec « crtitude, que tous nos coºit 1 e
révolutionaires, nos amateurs de guerre civile , n'auron pas inêin :
le génie, ni l'exécrable pouvoir d'opérer UNE FRoNoE, une guerre de
pots-de-chambre.
Suite de la séance du 3o Décembre. II. Toutes les fois qu'en vertu du décret sur
les fonctions de la gendarmerie nationale , les
j\1. DE BE AIIMETz. pour sontenir l'opinion des gººdarines auront saisi des délinquans, ils pour
comités, a représentë :ombien , en ce moment ront les mener, soit devant l'oflicier de gendar
de fºrmentation, il importoit au repos public merie, soit devant le juge de paix , lequel, s'il
et au succès de la constitution d'avoir une po y a lien, délivrera le mandat d'arrêt.
Hce éclairée, mais sur-tout active et imposante. , II. l orsque, dans le cas de flagrant délit, et
M. Robertspierre n'a pas moins † dans ccux qui laissent des traces permanentes,
ment que la première ſois combattu le systême telles que meurtres, assassinats , incendies, vols
proposé. Mais M. Thouret a ramené tous les avec effraction, les officiers de la gendarn1erie
esprits , en annonçant que la délégation de nationale se seront transportés sur les lieux pour
pouvoirs qu'on demandoit pour la gendarmerie constater le délit, ils pourront, s'il y a lieu, dé
nationale , ne devoit être que provisoire ; que livrer le mandat d'amener ou le mandat d'arrêt.
bientôt le peuple imbu des principes constitu lV. L'officier de la gendarmerie, soit celui
tionels assureroit, par de bons choix , l'exé du district où le délit a été commis, ou du disl
cution de la loi : que les bonnes mœurs appu trict où réside l'accusé, pourra recevoir les
reroient la police même .. et qu'alors les juges plaintes et dénonciations ; et dans ce cas, dres .
de paix suffiroient à ces fonctions, aujourd'hui ser les procès-verbaux, recevoir les déclarations »
#
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la libertê , un sentiment franc et loyal va s'ex I et il est ordonné que les pièces et procédures -
primer sans tournures ; l'estime ne sera plus un seront remises au greffe dudit tribunal.
mot de protection , ce sera une dette qu'on Pour composer la députation qui doit aller
me payera qu'au créancier légitime. ce soir saluer le roi , au nom de la nation ,
Ce soir les dames de la halle sont venues, en M. le président avoit pris soin de faire inscrire
députation, apporter aux législateurs de l'em les noms des trente membres de l'Assemblée
pire la reconnoissance du peuple de la capitale ; nationale, arrivés les premiers à la séance. On
leur adresse qui, dictée par une fierté noble, a vivement applaudi à ce Inode de nomination
exprime une admiration sentie, scra, en vertu également ingénieux et équitable.
d'un décret formel , insérée dans le procès Un long rapport de M. Ramel , sur les
verbal. moyens de faciliter la vente des domaines na- .
Une députation des citoyens de la Marti tionaux , a été suivi d'un projet de décret en
nique est venue gémir des malheurs qui , en ce plusieurs articles, qui ont été adoptés sauf
moment, affligent leur isle, et qu'ils imputent rédaction, et que, par cette raison, nous ne
à un gouverneur dont ils demandent vivement donnerons qu'après l'adoption déſinitive.
le rappel. Ils ont accusé la philosophie d'en Au nom du comité de marine , M. Fermont
être la première cause, et d'avoir voulu effacer a présenté , sur les classes des gens de mer, un
la ligne qui, à leur avis, doit distinguer l'homme décret dont les articles sont adoptés.
bla§ de l'esclave noir sans e§brasser leurs , M. le maire de Paris a représenté au comité
idées, M. le président leur a offert quelques des finances, que parmi les rentes dues par
consolations et les honneurs de la séance. l'état , il en étoit une portion affectée à la sub
On a été édifié d'un combat de générosité sistance des pauvres, mais dont la lettre reculée
entre M. Baccard, curé du département de la n'arriveroit que fort tard à l'ordre du paiement.
Gironde, qui veut sacrifier à la patrie un quart M. Anson a proposé à l'Assemblée de décréter,
de son § traitement. et le district qui par forme d'étrennes à l'indigence, que le paie
ment de ces rentes seroit avancé. Cette idée
ne veut pas recevoir cette portion des alimens touchante a été universellement saisie, et con
d'un vénérable pasteur. Il est décrété que ce
noble conflit sera inséré dans les archives de sacrée par ce décret :
l'Assemblée. - •
-
à " 2,'
( 86t )
r aussi-tôt, d'y dresser procès-verbal dé IV. Celui qui anra porté la plainte aura 24
* taillé du corps de délit, quel qu'il soit, et de heures pour s'en désister, auquel cas elle sera
. toutes les circonstances; enfin de tout ce qui biffée et anéantie dans les huit jours, à moins
' peut servir de conviction, ou à décharge : et que l'officier de police n'ait jugé convenable de
· dans ce cas, les officiers municipaux seront te la prendre pour dénonciation comme intéres
•rius, s'il y a lieu, de remplir les fonctions qui sant l'ordre public.
leur sont attribuées par les décrets de l'Assem V. L'officier de police qui aura reçu la plainte,
blée nationale. -
pouvoir sera annexé à la plainte. Il sera fait X. Si néanmoins le prévenu est trouvé saisi
mention expresse de la signature de la partie, des effets volés, ou d'instrumens servant à faire
bu de sa déclaration de ne pouvoir signer, à présumer qu'il est l'auteur du délit, il sera amené
ine de mullité. sur le champ devant l'officier de police qui aura
( 862 )
-
- º 9 L>
signé lo mandat d'amener, quels que soient la teur et membre de l'Assemblée nationale, a.
distance et le d lai dans lequel il aura été sassi. beaucoup influé dans cette décision. :
X1. l3ans le cas où l'officier de police qui aura Le bruit du retour prochain de M. d'Artois
reçu la plainte ne seroit pas § du lieu du, se répand dans la capitale, on croit même que
délit, mais seulement celui de la résidence habi des préparatifs se font dans sa maison du Fem-.
tuelle ou momentanée du prévenu, il pourra † pour le recevoir. Il faudroit que ce citoyen
toujours donner un mandat d'amener devant ût bien ingrat pour ne pas venir se jetter avec "
lui ; et après quatre jours, si le prévenu n'est reconnoissance dans les bras d'une nation gé-,
† comparu, ou amené , l'affaire , avec toutes néreuse qui, oubliant tout, a daigné se charger
es pièces, sera également renvoyée au greffe de toutes ses dettes : après un acte aussi magna
du tribunal de district du lieu du délit. nime les l'rançois ont droit de compter que M.
· XII. Enfin, dans le cas où l'officier de police d'Artois prêtera le serment de défendre la cons
qui aura reçu la plainte ne seroit ni celui du titution de tout son pouvoir, et qu'il ne se per-.
lieu du délit, ni celui de la résidence du pré mettra jamais d'oublier cet engagement sacré. .
venu, il sera tenit de rcnvoyer l'affaire, avec -
|
toutes les pièces, devant le juge de paix du lieu Arras , le 24 decembre. :
|
du délit, pour qu'il soit déterminé par celui-ci
s'il y a lieu ou non à délivrer le mandat d'a Monsieur , la société des amis de la consti
mener. -. - • ' - -
tution de cette ville vient d'arrêter d'affranchir .
XIII. Lorsque le prévenu comparoîtra devant dorénavant toutes les lettres qu'elle enverra,
1'officier de policé, il sera examiné sur le champ, et de ne recevoir, après l'époque du 15 janvier
ou au plus tard dans les vingt-quatre heures; et 1791 , ni lettres ni paquets qui ne soient affran-º"
chis. Pour faire connoître cette décision à toutes .
s'il résulte des éclaircissemens qu'il n'y a aucun
sujet d'inculpation contre lui, l'officier de po les sociétés du royaume avec lesqu'elles elle
correspond , elle croit m'avoir pas de moyen
lice le mettra en liberté.
XIV. Lorsque le prévenu ne donnera pas des
-
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franç de port, le Prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriosiques. *
# -- .
f
J.es menées qui ont agité nos départemens du
# # département de la haute Vienne a dénoncé sud-est, n'ont pu § l'activité des alié- .
# finemblée nn ouvrage incendiaire qui se nations de dom iines natlonaux : le département
,publié sous le titre de Réclaration sur la cons des bouches du Rliône en a déja vendu pour
#ation civile du clergé , et qu'on a osé im neuf millions.
primer sous le nom de M. l'évêque de Limoges : La discussion indiquée par l'ordre du jour
º qui ne peut être que l'effet d'une manœuvre embrassoit l'organisation des ponts et chaussées ;
#ºmie, et d'une calomnie mal-adroite, puis les articles qui suivent ont été décrétés sans
le ce prélat, membre de l'Assemblée législa opposition.
º, et placé conséquemment au centre des Art. VII. « Il y aura une école nationale et
[m , ne peut certainement pas s'être rendu gratuite des ponts et chaussées.
# ble d'une telle infraction des loix aux VIII. Les places de professeurs continueront
ſ elles il a concouru par sa présence même. à être remplies par des élèves qui, après des
#Une adresse du département de Seine et concours et des examens déterminés, seront
ºe apprend que l'évêque de Versailles , nou jugés les plus dignes de les remplir. Ils enseigne
ºllement élu, s'est empressé de prêter le ser ront toute l'année. -
'aux adjudicataires. Ces mesures ont été ap V. Lorsque les directoires de district auront
prouvées et décrétées. visé les évaluations et estimatiens des biens-na
« L'Assemblée nationale , considérant que tionaux, ils les enverront, avec les pièces justi
plusieurs municipalités ont été empêchées de ficatives, au directoire de département, pour
faire usage des délais qui leur ont été succes y être sans délai approuvées, s'il y a lieu ; les
sivement accordés pour rapporter les désigna directoires de département en donneront.en
tions et estimations ou évaluations des biens suite avis au comité d'aliénation, et lui enver
nationaux , sur lesquels elles auront été faites, ront une expédition collationnée des procès
des squmissions antérieurement au 15 septem verbaux d'estimation ou évaluation.
( 865 )
.VI.Tous acquéreurs de biens nationaux, soit tard le jour indiqué pour la première enchère
mur l'adjudication directe des corps administra s'ils étoient mis en vente; et faute par eux d'y
fifs, soit sur les reventes des municipalités , fe avoir satisfait, les biens pourront être aliénés
ront leurs paiemens, ou dans la caisse de l'ex comme le surplus de tous ceux qui appartien
traordinaire , ou dans celle du district, aux nent à la nation.
conditions et en la forme prescrites par les pré XII. Les adjudicataires des biens mationaux
· cédens décrets; seront tenus cependant, les ad sous-affermés jouiront du prix des sous-baux .
judicataires des biens mationaux situés dans les à la charge par eux de laisser le dixième de leur
départemens de Paris, d'en verser directement produit au fermier principal, pour lui tenir
le prix dans la caisse de l'extraordinaire, et de lieu de toutes indemnités ».
, rapporter au receveur de district le duplicata Il paroît que les troubles ont absolument cessé
de leurs quittances ; les mêmes dispositions se à Montauban, et l'Assemblée nationale a dé
#ront observées par les particuliers qui exerce crété, sur l'avis de M. Chabroud, que l'un des
front le rachat des droits féodaux et autres rentes deux régimens qui ont été envoyés dans cette
rachetables dépendantes des biens nationaux. ville, pourroit en être retiré en vertu d'ordre
· VII. Les adjudicataires sur les reventes des du roi.
municipalités diviseront chacune de leurs obli Une lettre de M. Pastoret , président des
gations en deux portions ou coupons, le pre électeurs de Paris , informe l'Assemblée matio
mier coupon contiendra les quinze seizièmes male que les élections des juges et des snppléans
de la somme à payer, et le second seizième sont consommées ; que la capitale attend im
· alloué aux municipalités. patiemment l'installation des six tribunaux ;
ViIl. Les acquéreurs des biens nationaux , qu'il y a des vœux partagés, les uns pour que
quelle que soit lt classe desdits biens, jouiront les tribunaux soient placés séparément et dans,
des facultés accordées pour le paiement par l'enclave de leurs arrondissemens respectifs ,.
l'article 5 du titre 5 du décret du 14 nai 179o les autres pour qu'ils soient distribués dans un
tu néanmoins que la prernière séanc seul et Inême local ; on demande sur ce point
enchère ait eu lieu avant le 15 mai 1791 ; une décision du corps législatif. M. Bouche a
l'Assemblée-nationale dérogeant, quant à ce, 'opiné pour la séparation absolue des tribunaux,
aux dispositions du décret du 3 novembre. d'autres personnes ont représenté l'énorme dé
*IX. Passé le delai du 15 mai, ſixé par l'art. pense qu'entraîneroit la construction de six
précédent, les paiemens seront faits confor tribunaux et de six prisons, et l'acquisition de
niément à ce qui est prescrit par les articles 3 six emplacemens nouveaux , dépense qu'un.
et 4 du décret du 5 novembre ; néanmoins le premier devis porte déja à deux millions. G.
prix des bâtimens , les emplacemens vacans ( La suite demain. )
dans les villes, des maisons d'habitation et des
x en dépendans, quelque part qu'elles Grenoble.
mient situées, sera payé de la manière et dans
les termes fixés pour les biens de la première Tandis que la société de nos prétendus mo
dasse, par l'article 3 dudit décret pour les marchistes expire presqu'en naissant, celle des,
liens de la première classe. amis de la constitution voit les bons citoyens
ºſM. Eorsque les procureurs-syndics auront à briguer à l'envi l'avantage de siéger parmi sest
dier devant les directoires les ſermiers ou membres ; elle compte dans son sein la pres-.
lous-fermiers des bions mationaux pour y affir qu'universalité de nos juges et de leurs sup
mer la sincérité de leurs baux, ils pourront se pléans, des officiers municipaux et des notables,.
urvir du ministère des greffiers des municipa des administrateurs du district et de ceux du dé
du district des fermiers, ou de la situation partement.La découverte des derniers complots
du chef-lieu de l'établissement. de nos ennemis a ranimé le patriotisme, bien loin
•XE Les administrateurs des biens affectés à des de l' éteindre : les citoyens indéterminés ou sé-.
tions acqûittées dans les églises paroissia duits par leurs discours hypocrites, ont égale
f, et sur l'aliénation desquelles l'Assemblée ment frémi d'horreur à l'aspect de la trame our-]
tionale s'est réservée de statuer ce qu'il ap die par la plus profonde scélératesse, et dans les
iendra par son décret du 28 octobre , seront états étrangers, et dans la plupart des villes du
us d'en fournir la déclaration et d'en re royaume. Un homme lionnête et sensible ex
itre q'état au directoire du district dans le cuse chez les autres les erreurs de l'opinion, et"
ritoire duquel les biens sont situés, au plus peut se tromper lui-même, mais il se révoltera
( 866 )
touiours contre les sanguinaires projets d'une tité de lettres de chez vous , toutes avec plus
lorde de désespérés, qui n'abreuvent leurs ames ou moins de détails sur l'affaire en question.
féroces que du fiel d'une rage exécrable, et
brûlent d'assouvir leur vengeance sur les ruines P o L o G N E.
fumantes de leur patrie, et par le massacre con
certé de plusieurs millions de leurs frères. Un courier de Constantinople est arrivé à .
Va sovie dans les premiers jours de décembre.
ll a apporté les principaux articles du traité
[Extrait d'rune lettre de Z'urin clu 18 décembre d'alliance , conclu par l'ambassadeur de la ré
publique avec la sublime porte. Ce traité porte la
179o , lue à l'assemblée des amis de la cons garantie réciproque des possessions respectives :
titution à Lyon. après la guerre actuelle, un secours réciproque.
lorsque le casus ſaederis aura lieu après que la .
: ll est arrivé ici, mercredi et jeudi, des échap guerre actuelle sera terminée. La Russie paroît .
§és lettres
de Lyon , qui ont porté les mouvelles que ne pas s'inquiéter beaucoup de ce traité , et:
du 24 ont confirmées ; elles ont mis . pousse avec une telle ardeur la guerre actuelle, *
la consternation dans le parti des princes , que que la Pologne pourroit, dans le fait, n'avoir .
l'on assure avoir donné ordre , dès le jeudi soir, bientôt plus aucune possession d'Europe à ga- .
de suspendre tout achat de chevaux. Il en sera, rantir à la sublime porte. Les lettres de Bender,
sans doute de même de leurs préparatifs de, en date du 23 novembre et 4 décembre , an-.
départ, pour lequel leurs bulletins étoient prêts noncent que les troupes du prince Potemkin,
à la poste depuis une dixains de jours ; ils n'at ont poursuivi leurs conquêtes sur le Danube,
tendoient apparemment que quelqu'indice fa et que les forteresses de Toulczy et d'Isaackzy,
vorable. La consternation est augmentée, dit sont en leur pouvoir. Les Turcs ont perdu dans
on, depuis ce matin par l'arrivée d'un M. d'Au ces deux attaques toute leur flotille, composée .
tichamp, qui a dit que le complot avoit été 2° 3o lancops, une nombrouse artillerie de ca
également découvert et déjoué à Aix et à Mar nons de fonte, d'immenses provisiQns de bou-.
seille. Il faut croire que ce premier mauvais che et des munitions de gue Potemkin ,
succès dégoûtera vos ennemis, outre qu'on maître des environs d'Imalow ; se dispose à .
assure que le roi a reçu nne lettre du roi de bombarder cette place, et se flatte de la voir
France et une aussi de l'empereur, pour les bientôt réduite. -
faire désister de leur entreprise. Cependant ils Si les progrès des Russes sont alarmans, et
ont reçu de l'argent de Gênes ; on les dit dé euvent faire craindre que l'impératrice ne soit,
sespérés, de manière qu'ils ne peuvent plus † en état de tenir la parole qu'elle avoit -
se flatter de venir à bout de leurs premiers des donnée de me terminer cette guerre que lors-,
seins, Ce n'est pas à dire qu'ils renoncent à que son armée victorieuse seroit parvenue dans
vous faire du mal, ni à tenter d'autres moyens les murs de Constantinople, la nouvelle intelli- .
de mettre votre royaume en combustion. Qu'on gence qui règne † et sa majesté
me cesse donc pas de se tenir sur ses gardes, prussienne n'est pasºoins inquiétante pour la
et qu'on ne néglige point de réformer ces corps Pologne.
où l'on découvrira quelques membres gangre ·
On commence à craindre que la prise de pos
més; car ce que nous avons toujours eu le plus session de Dantzik ne soit pour Guillaume le prix
à craindre, ce sont les trahisons de ceux mêmes de sa complaisance à ramener les Belges sous la
à qui vous aviez confié le soin de votre défense domination de Léopold , et à lui abandonner les
sur un patriotisme apparent. Liégeois. Que seroit-ce si ces deux rivaux, dont
- On assure M. de Calonne parti ce matin ; la division seule pouvoit assurer l'indépendance
. mais la nouvelle n'est pas positive, et on ignore de la république, devenus amis pour le succès ,
même s'il a voulu se soustraire aux reproches de leur ambition commune, alloient s'entendre
que ce mauvais succès lui méritoit, ou s'il va pour le partage de la Pologne pendant que la
ourdir ailleurs quelques nouvelles trames. — Russie, certaine de leur acquiescement tacite,
Il paroît que jusqu'à présent le secret des postes pousseroit ses conquêtes jusqu'à la capitale de
n'est point trahi, car il est venu hier une quan l'empire attoman ?
On s'abonne à Paris, chez Buisson , lihraire, rne Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le prix
tle l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettros our les Auteurs des Annales Patriotiques,
N chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger, . #- * -
ANNALES PATRIOTIQUES
• -
ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
-
. ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
yo U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
- | dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Ils ont adoré le veau d'or, et murmuré contre Moyse qnand il l'a réduit
en poudre.
, être pesée avec trop de maturité, et que c'étoit M. Duport , n'en a pas moins insisté sur la
dans le silence du cabinet qu'il falloit l'appro nécessité de procéder par écrit. Mais M. Tron
fondir. Cette opinion est dévenue générale ; et chet a soutenu que cette précaution dans la
il est décrété que l'instruction sera imprimée et rnatière dont il s'agissoit, étoit entièrement su
distribuée avant d' être livrée à la discussion des
| perflue.
législateurs assemblés.
On a vu paroître à la tribnne M. de Bonal, On a passé à la discussion du titre premier de
évêque de Cle1 mont la simplicité de son ca la seconde se«tion du rapport, de la procédure
devant le tribunal de district et du juré d accu
ractère, la sainteté de ses moeurs ont fait naître sation. Contre l'avis des comités. M. Tronchet
l'esp rance qu'il alloit purement et sans dé vouloit que le directeur du juré fût pris, non
tours accepter la constitution civile , et prêter parmi les juges du tribunal de district , mais
le serment ordonné par la patrie. Mais quand parmi les suppleans afin, disoit-il, de ne laisser
on l'a entendu exciper de la tradition en ma aucun vide dans le tribunal : cet amendement
tière civile , et donner la limitation du territoire
n'a point , té admis , et les articles proposés par
pour article de foi , une acclamation aom le rapporteur ont été décrétés.
breuse l'a rappellé à l'ordre ; et le public, ac
coutumé à estimer M. de Bonal, s'est demandé T l T R E Ier.
avec surprise s'il y avoit lieu d'appliquer la
détestation due à la mauvaise foi , ou le mé
De la procédure devant les tribunaux de
pris qui est acquis à la grossière ignorance.
Cependant la minorité, qui de jour en jour district, du jura d'accusation
devient plus chétive , s'est efforcée de soute
nir les subtilités de l'orateur improuvé, lorsque Art. ſ°", « ll sera désigné dans chaque tri
MM. Chabroud et Treilhard , pour ramener bunal de district un des juges du tribunal pour
les débats au point de clarté et de simplicité, remplir les ſonctions qui vont être désignées.
ont demandé que M. le président interpellât II. Ce juge s'appellera directeur du juré, il
l'évêque de Clermont de déclarer s'il vonloit, sera pris à tour de rôle, tous les six mois, parmi
oui ou mon, prêter le serment prescrit par le les menbres composant le tribunal du district,
décret du 27 novembre. le président excepté ». -
L'explication étoit trop pressante pour plaire Les articles III et IV ont été adoptés sans
discussion.
aux ennemis du décret. M. Du fraisse a voulu -
appeller la question préalable contre la motion ; III. « Celui qui, sur le mandat d'arrêt d'un
mais la forte majorité a rejetté la question préa officier de police , aura fait, au gardien de la
lable : et M. de Bomal, réduit a répondre ca maison d'arrêt, remise du prévenu, en prendra
thégoriquement à l'interpellation, a dit enfin reconnoissance : il remettra les pièces au gref
« que d'après le cri de sa conscience , il ne fier du tribunal , et en prendra pareillement
pouvoit prêter le sermcnt civique ». reconnoissance : il rapportera à l'officier de po
Il vouloit encore pérorer ; on a demandé lice ces deux actes visés dans le jour par le di
l'ordre du jour : il a essayé de déposer sur le recteur du juré. -
bureau sa protestation qu'il avoit portée toute IV. Aussi-tôt après avoir délivré son visa .
écrite ; les secrétaires l'ont refusée, et malgré ou au plus tard dans les vingt-quatre heures ,
l'obstimation de quelques exclamans , l'ordre le directeur du juré entendra le prévenu , et
du jour a ramené le calme , et de suite la examinera les pièces réunies, pour vérifier si
discussion sur les jurés. l'inculpation est de nature à être présentée au
M. Duport a présenté sous un nouveau jour juré.
les motifs des comités. « Le juré d'accusation, Une opposition vive et soutenue a attaqué la
a-t-il dit, n'a d'autres fonctions que de re rédaction de l'article V ; MM. Garat l'aîné Mo.
cueillir tous les faits à charge et à décharge , reau et quelques autres, demandoient que ls
et de déclarer ensuite s'il y a lieu ou non à nature du délit fût constatée par le tribuna
l'accusation, l'application des peines ne le re entier , lequel décideroit si le délit imputé de
garde nullenent , voilà ce qu'on n a pas assez voit emporter peine afflictive ou infamante
envisagé quand on s'est élevé si fortement contre M. Barmave a observé que cette attribution fait
le décret proposé ». - - - au tribunal détruiroit l'influence bienfaisante du
M. Prugnon, parlant immédiatement après juré; il l'a démontré ; il a convaincu les 'oppo
| ( 86g )
sans même, et les articles suivans ont été con tribunal de district , qui la décidera dans les 24
· sacrés par une sorte d'unanimité. heures.
V. Aucun ncte d'accusation ne pourra être Xil1. Dans tous les cas où le délit aura pu
présenté au juré que pour un délit emportant être constaté par un procès-verbal. il sera joint
· peine afflictive ou infamante. à l'acte d'accusation, pour être présenté con -
· VI. Dans le cas où il n'y a point de partie jointement au juré, sous peine de nullité.
XIV. L'acte d'accusation contiendra le fait
plaignante ou dénonciatrice , soit que l'accusé et toutes les circonstances ; cclui ou ceux qui
soit présent ou non , si le directeur du juré en seront l'objet y seront clairement désignés ;
trouve, par la n ture du délit, que l'accuſation la nature du délit sera déterminée aussi préci
, ne doit pas être présentée au juré, il assemblera , sément qu'il sera possible ». G.
dans les vingt-quatre heures, le tribunal, lequel
prononcera
r sur cette question après avoir en
tendu lé commissaire du roi ».
IP A IR | S.
· Les articles VIſ , VIi1, IX, X et XI ont été
admis sans discussion.
Le club des Monarchiens, ou des Monar
' VII. « Si, dans le même cas, il trouve que , par chieux , qui vonloit soul.ver le peuple cn met
la nature du délit, l'accusation doit être portée . tant à un son la livre de pain , vient d'être
au juré ; ou si, contre son opinion, le tri - dissons , autant par le mépris que par l indigna
# s - - - - 7 7
hanal l'a décidé ainsi, il dressera l'acte d'accu tion publique ; quand elle s'explique , elle ter
sation. rasse et sans autre foi ce. Le sieur Fontane
. VIII. - Dans le cas où il y a une partie plai du-Rosoi ou du Rosoi-Fontame , dont ce club
gnante ou dénonciatrice, # directeur du juré avoit soudoyé la plume, va plaider pour obtenir
ne pourra ni dresser l'acte d'accusation , ni por le trimestre qu'on lui avoit promis d'.vance ,
·-ter au tribunal la question mentionnée en l'ar n'ayant pu toucher que le demi-mois. On dit
•ticle VI, si ce n'est après deux jours révolus , que le publiciste Fontane , cet émule de du
depuis la remise du prévenu en la maison d'ar Rosoi, de désespoir va faire tout seul une tra
-# pièces au greffe du tribunal ; mais
ce délai 'passé , sans que la partie ait comparu ,
gédie.
#il sera tenu d'agir ainsi qu'il est prescrit par les Les prêtres de France, pleins de vie en l'an
: les articles précédens. 179o , ne cessent de répéter, pour se dispenser
IX. Lorsqu'il y aura une partie plaignante ou d'obéir à la loi. que leur conscience leur dé
dénonciatrice, et qu'elle se présentera au direc fend de reconnoître d'autres auvorités que celle
teur du juré par elle-même on par un fondé de du saint père et des saints conciles...... Cepen
rocuration spéciale dans le susdit délai de deux dant il s'approche à grands pas le terme fatal ,
jours, l'acte d'accusation sera dressé de concert prescrit pour l'exécution du décret du 27 no
avec elle. . -
vembre dernier. Eh bien ! nous voulons em
| .. X. Si le directeur du juré et la partie ne pêcher † prélats obstinés de s'obstiner à
mourir de faim ; nous voulons rassurer ces con
peuvent s'accorder, soit sur les faits, soit sur la
nature de l'accusation , chacun d'eux pourra sciences timorées, et pour cela nous transcri
rédiger séparément son acte d'accusation. vons un des articles arrêtés dans le bienheureux
XI. Si le directeur du juré ne trouve pas le concile de Calcédoine. P. Labbe, tom. 2, pag.
délit de nature à être présenté au juré, la par 128, rapportc cet article dans les termes sui
V(lI1S :
tie pourra néanmoins dresser seule l'acte d'ac
tusation. " « Licitum est imperatori de ecclesiastYcarumz
• XII. Les actes d'accusation seront toujours provinciarum ſinibus deſinire , et aliquarum
, communiqués.iau commissaire du roi , avant privilegia et episcopales urbes iterum metro
: d'être présentés au juré. Si le commissaire du polium honore donare, et antistites designare
poi trouve que, d'après la loi , le délit est de et alia hujusmodi ſacere.... »
. nature à mériter peine afflictive ou infamante, Nous nous dispensons de traduire, parce que
exprimera son adhésion par ces mots : la loi nous supposons que M M. les archevêques et évê
-autorise ; en cas contraire il exprimera son op ques ont toujours auprès deux quelques secré
† par ceux-ci : la loi défend , dans ce taires séminaristes qui savent un peu de latin.
ier cas la question pourra être portée au Etienne Méjan. (Chronique d« Paris ).
•-4-s
ville où la municipalité , le district . le tribunal ce royaume , pour subvenir aux besoins des
et la garde mationale sont composés d excel soldats blessés dans la dernière guerre , des
lens citoyens , avraisemblablement occasionné invalides et des familles de ceux qui sont morts
cette inquiſ tude : et dans le conflit actuel des pour la patrie. - -
Qn s'abonne à Paris , che7 BUIssoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'« vis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -
, Et chez tous les Libraires et l irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 lio pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lio. pour
# mois, franc de port, par la poste, pour tou , le Royaune. L'a - c nneºncn * ne commence que du prem. d'un mois
|
vous seront présentés, et d'en garder le secret ; XXII. S'ils estiment qu'il y a lieu à accusa
vous vous expliquerez avec loyauté sur l'acte tion, mais différente de celle qui est portée par
daccusation qui va vous être remis ; vous ne J'acte ou dans les actes d'accusation , ils met
iuivrez ni les mouvemens de la haine et de la tront au bas : La déclaration du juré est : il
méchanceté, ni ceux de la crainte ou de l'af n'y a pas lieu à la présente accusation.
"feétion X2, XXIll. Dans tous les cas les déclarations des
XVII. Le directeur du juré exposera aux ju jurés seront signées par leur chef, et remises
rés l'objet de l'accusation , et leur expliquera
avec clarté et simplicité les fonctions qu'ils ont
à remplir; les pièces de la procédure leur seront
l§
ar lui, en leur présence, au directeur du juré,
en dressera un açte.
XIV. Le nombre dé huit iurés sera absolu
-
remises; ensuite ils se retireront seuls dans leur ment nécessaire pour former un juré d'accusa
chambre. - tion, et la majorité des suffrages pour détermi
XVIII. Le plus ancien d'âge sera leur clief, ner qu'il y a lieu à une accusation. -
les présidera , et sera chargé de recueillir les XXV. Si les jurés prononcent qu'il n'y a pas
roix. lieu à l'accusation, le prévenu sera mis en li
XIX. Les jurés liront d'abord les pièces ; ils berté, et ne pourra plus être poursuivi à raison
entendront ensuite les témoins qui seront pro du même fait . à moins que, sur de nouvelles
àpits, ainsi que la partie plaignante ou dénon - charges, il ne soit présenté un nouvel acte d'ac
C11Sa tlOIl .
ciairice - si elle est présente : cela fait, ils déli -
tière civique. Il a été invité aujourd'hni à dé M Charl•s Lameth réclame l'ordre du jour*
clarer ses sentimens nuement et sans enveloppe ; et demand2 cependant que M. le présicl«er
il n'a pas hésité nn instant, et a dit , avec cette a ſ) n () n Cº a Il X collègues ecclésiastiques Get fon c$
loyauté qn'on lui connoît, qn'il n'avoit jamais tionnaires publics que , fante par eux d'avo§
entendn faire aucune restriction au serment prêté demain le serment qui leur est prescrit
prescrit par la loi.
5
leurs places seront déclarées vacantes. '.
Un incident s'est élevé à raison d'un grand Cette metion étant vivement appuyée , N ,
( 875 )
l'évèque de Clermont s'est levé pour dire « que Suppléans. MM. Millet , ci-d. de Gravelles ,
limprimé ayant pour titre : Sernuent propose , Carouge , Archambault, Pons.
contenoit ses véritables intentions ; qu il ne
croyoit pas que, chez un peuple libre , on pût Second tribunal, du fauxbonrg Montmartre,
séant aux Petits Pères.
priver un citoyen de ses fonctions pour avoir
obéi à sa conscience, et que, quel que fût le Juges, MM. Fréteau, Agier, Minier , Daugy,
décret qui interviendroit , il ne se croiroit l'Héritier.
jamais légitimement dépouillé. Suppléans, MM. Muguet, ci-d. de Nanthou,
' M. Barnave , en un seul mot , a ramené le Quesnay , Guyot , ci-d. des IIerbiers, Du
point de simplicité. « La nation a-t-elle droit mesnil , ci-d. de Mervil/e.
ou non de prescrire un serment pour le service Troisième tribunal , de Saint-Denis , séant
des places qu'elle confie ? »
« Il seroit barbare , s'écrie M. Cazalès , de aux pèrcs Saint-Lazar e.
dépouiller tant d'évêques sans leur donner le Juges , MM. Thouret, Dionis, Oudart, Voydel,
temps de réfléchir sur l'obligation qu'on leur Mouricault. -
impose. L'extrême sévérité de votre décret du Suppléans , MM. Miller , Jolly , Menessier ,
# .. » — A L oRDRE ! A L ott D2 E !
Gaigne.
. le président, laisserez - vous ainsi manquer
an respect qu'on doit aux décrets ? — Al. le Quatrième tribunal, de la Place-Royale, séant
aux Minimes.
resident a mis aux voix la motion de rappeller
·- ſ
opinant à l'ordre. D'aütres voeux ont de mandé Juges, MM. Treilhard, Bigot, ci-d. de Préa
lordre du jour. L'ordre du jour a prévalu , ct 7/l62/26 ll , IJelavigne, * jaultier, ci-d. Biauzat7
Premier trihunal, des Tuileries , séant aux 9 aura un concile mationa/. Oui , l an 24.io.
Jacobins , rue Sativit Honor é. Al. le s int père croit-il qnº no s donnerons
dans ce pi gº ? Si l s ass iiblé s des militaires
Juges , MM. Duport , Mºorel , ci-devant de les plus patriotes sont d f ndues, à plus ſorte
# Caran . ci-tl. de Coulon , ld. ra ult, rbulcns.
isºn celles des prêtres ſanatiques et tur "•
•.
ET A F FA 1 R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
10 U R NA L I. t B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
· 'dirigé par M. MEacrER , et par M. CARnA, un des .4uteurs.
- Les hypocrites! ils ne demandoient pas mieux que de rallonger le
i, - ' symbolé, pourvu qu'on leur raccourcît le décalogue.
offrir aux consciences timorées une lumière « L'Assemblée nationale charge son président
consolante. L'Assemblée mationale, a-t-il dit , de se retirer pardevers le roi, pour lui présenter .
n'exige que l'obéissance à la loi ; l'assentiment les procès-verbaux de ses séances, depuis le 26
du coeur ne peut être commandé ni contraint. décembre dernier, et le prier de donner des
Cette idée a été encore développée par M. ordres pour la prompte et entière exécution
Mirabeau : « nul citoyen ne peut être forcé à du décret du 27 aovembre envers les membres
faire tel ou tel serment, mais tout fonctionnaire de l'Assemblée nationale eccclésiastiques, fonc
public est assujetti aux conditions que la nation tionnaires publics, qui n'ont pas prêté le ser
impose pour les fonctions qu'elle lui confie, et ment prescrit par ledit décret , sauf à ceux qui
qu'il est libre d'accepter ou de refuser ». -
seroient détenus hors de l'Assemblée nationale
M. Malouet a essayé de distraire l'Assemblée par maladie ou autres causes légitimes . à faira. .
en incidentant sur une erreur, aussi-tôt répa valoir leur excuse dans le délai de quinze jours,
rée que commise, dans une proclamation de la en faisant ou en envoyant leur serment ». G. .
A
municipalité de Paris, ainsi que M. Bailly l'a
justifié. M. Malouet vouloit qu'on informât
contre le comité d'envoi des décrets, de qui Suite des articles décrétés sur la police de
si4reté. -r
venoit la néprise originaire : mais cette motion
est tombée sans aucune suite : et l'Assemblée Art, XV. « Si le délit est de nature à mériter
mationale , sur l'avis de M M. Barnave et Tliou - une peine infainante , le prévenu sera égale
ret, s'est disposée à procéder à l'exécution du ment envoyé à la naison d'arrêt , à moins qu'il
décret rendu hier, en ordonnant l'appel nomi ne fournisse caution suffisante de se représenter
nal des fonctionnaires ecclésiastiques. !
lorsqu'il en sera besoin, auquel cas il sera
, Ce n'est pas sans une résistance opiniâtre de laissé à la garde de ses amis qui l'auront caus -
qu'au travers de plusieurs cris de lamentatiqm . XVl. Si le délit n'est pas de nature à mériter -
ou de fureur, qu'il a été possible de faire exé peine afflictive ni infamante , le prévenu ne
cuter le décret qui devoit distinguer, dans la pourra être conduit à la maison d'arrêt ; mais
multitude des appellés, le petit nombre des celui qui a porté plainte à la'polic# sera renvoyé
élus, et imprimer aux uns ou aux autres le ca à se pourvoir par la v oie civile. L'Assémblée ma -
ractère d'adoption ou de réprobation. -
pas inscrits sur la liste destinée à recevoir leurs lI. L'officier de police demandera au dénon
ygnatures. -
ciateur s'il est prêt ou non à signer et affirmer
( 877 )
#n, et s'il veut donner caution de ainsi qu'à ta chère femme et à toute ta petite
li poursuivre. famille , ie serment que nous me fausserons .
| IH. Si le dénonciateur signe sa dénonciation, jamais , de t'aimer , de te chérir, de te res
Mffirme et donne caution de la poursuivre, le pecter comme des enfans aiment leur père , de
jugesera tenu d'ordonner aux témoins qu'il in t'être à jamais fidèles, et d'élever nos garçons
diquera, de venir faire devant lui leur décla et nos filles dans les mêmes principes ».
rition. .
" IV. Sur cette déclaration, le dénonciateur
iourra demander àl'officier de police un mandat Longwy, le 29 décembre.
amener le prévenu. L'armée autrichienne vient prendre ses quar
| V. Il sera observé à l'égard de la dénoncia tiers d'hiver aux environs de Luxembourg , les
tion civique ce qui est porté dans les articles logemens des chevaux et des hommes sont déja
ViII, lX.X du titre de la dénonciation marqués dans les villages qui avoisinent notre
p tort personnel, ou de la plainte, comme ci ville, et dont plusieurs n'en sont qu'à trois
, ſerant. -
quarts de lieues : ce qui fait craindre avec rai
*. VI. Si les éclaircisssemens donnés par le pré son aux patriotes que ces troupes ne soient des
renune détruisent pas l'inculp !tion, l'officier tinées à tenter une contre-révolution en France,
· de police sera tenu d'envoyer le prévenu à la suivant les memaces réitérées que n'ont cessé de
niaison d'arrêt, ou de le recevoir à caution, si faire les satellites de Léopold, et même les pai
: la délit n'est pas de nature à mériter peine af sibles habitans de Luxembourg, qui, abrutis par
fictive.
# l'habitude de l'esclavage, préfèrent leur état a1
# Si les éclaircissemens donnés détruisent nôtre, et nous traitent de rebelles et de fous.
# pation, l'officier de police renverra le dé Ces préparatifs alarment les amis de la patrie ,
' ,ancé en liberté, sauf au dénonciateur à porter avec d'autant plus de raison que, sans avoir
#º suivant les formes qui seront pres égard au décret qui ordonne que les villes fron
tières seront mises au plutôt en état de défense ,
-Si le dénonciateur refuse de signer et et qu'il y sera envoyé du renfort de garnison ,
Bouillé , le patriote Bouillé, nous laisse avec
, diffirmer sa dénonciation, ou s'il ne donne le régiment de Vivarais et un bataillon de Bour
picaution de la poursuivre, l'officier de police bonnois, très - bons patriotes, mais qui doit
· eièrd pas tenu d'y avoir égard : il pourra néan partir mardi prochain , toujours par les ordres
fioins # prendre connoissance des faits ,
, entendre des ténioins, et, s'il y a lieu , mander et les combinaisons du grand général Nancéen :
d'ailleurs nos fortifications sont dans un asscz
le drévenu et l'envoyer à la maison d'arrêt ,
tauf à en être personnellement responsable, mauvais état; et par ordre encore du même gé
sil est prouvé qu'il ait agi avec méclianceté ». néral, on vient de retirer les canons qui étoient
* ,) • -
montés sur les remparts, sous le spécieux pré
texte que la saison feroit du tort aux affûts.
Voyez combien il est économe , ce Bouillé ,
3« : P A R I S. quand il s'agit de bois. Ah ! que ne l'étoit-il de
# niêine du sang de nos concitoyens de Nanci !
' ' Les dames marchandes de fleurs autour du L'un autre côté , les clefs de notre cité sont
Palais-Royal, ont présenté peur étrennes au encore entre les mains du commandant pour le
roi, son portrait ; l'une d'elles adressant la roi, de plus créature de Broglie , etc. etc. L)'a
parole à sa majesté, a dit :
• r
† ces circonstances, y auroit-il de l'impossi
« Bon roi! depuis long-temps la vérité étoit ilité à ce que ces troupes autrichiennes , alté
bannie du trône , tu l'as rappellée, et tu viens rées de sang et avides de pillage, n'entrassent
. de lui élever un temple à côté de celui de nuitamment dans nos murs, etc. etc. où leurs
tre libsrté. — C'est avec cctte sainte vérité , chefs ont, dit-on, des intelligences ? Ce seroit
fe-ét digne roi, que ton bon peuple pourra donc le vrai moment de prévenir les suites fu
lui-même ( sans emprunter le langage des flat · sécurité.
nestes que pourroient avoir l'indolence et la
leurs corrompus ) t'assurer de son amour et de
de sa fidélité ; tu le lui as permis , et le pre On ne pourroit donc mieux faire que de ſor
ier.psage que font des citoyennes libres de mer un camp sur nos frontières , et en outre.,
cette permission, c'est de vcnir te renouveller, de rcnforcer notre g rnison par dcs régimens
( 878 ) -
anis de la révolution , rétablir les fortifica , et juger la conduite des ministres dans toute
tions, etc. : on y pensera peut-être lorsqu'il ne cette affaire. Les membres du parti ministérieli
sera plus temps. Signé à l'original par.quatre ayant combattu la motion de M. Grey , sur la
personnes connues. -
production des pièces diplomatiques relativest
au différent et au traité, M. Fox appuya cette,
Lettre au rédacteur du journal de Bordeaux, motion avec beaucoup de force ; il soutint que,
du 22 décembre. · le refus des documens, demandés par M. #
seroit de la part des ministres une attaque di
Nous pouvons vous donner l'assurance, M., recte à la constitution du parlement et aux pri-.
que le très-petit nombre d'ennemis de la révo viléges des communes. « Les communes, disoit
lution qui existent dans notre ville, a tenté d'y il, ont autant de droit de savoir comment on a'
établir un club anti-civique, sous le titre spé dépensé les subsides, que de présider à la levée
cieux d'Amis de la paix et de la liberté. L'aven de ces mêmes subsides Le parlement doit exa
ture dé Perpignan les a tellement paralysés , miner et connnoître les mesures des minlstres,º
que nous ne croyons pas leur entreprise bien même en les présumant bonnes ; comment, sans
cet examen , sanctionner en connoissance def
dangereuse. Ce n'est pas à Bordeaux qu'on peut
attendre quelque succès d'un pareil établis cause les charges que l'acquittement des dé
sement. Rassurez donc nos compatriotes sur penses force à mettre sur nos constituans. Il
cette poignée de mauvais citoyens , qui sont faut, pour estimer sainement la convenance des
dans l'heureuse impuissance de faire tout le traités, comparer ce qu'ils coûtent avec ce qu'ils
rnal qu'ils desirent. La plupart ne méritent pas rapportent. Aucune circonstance de ces tran
f'honneur d'être nommés, et rougiroient eux sactions ne doit donc être célée à la chambre v
mêmes de se faire connoître. Nous aurons sans : et pour mériter son approbation, il faut la jus
cesse les yeux ouverts sur leur conduite. : tifier ».
3! - l -
Signés , 5...., C. R...., A.... aîné, et D..., M. Fox termina son discours en annonçans
· soldats-citoyens. ' - : qu'il ne voteroit en faveur de l'adresse de re- .
· mercîmens au roi, relative au traité avec l'Esºº
D E L o N D R E s. pagne , qu'après que les documens demandés"
auroient été fournis par les ministres. M. Pièk
fºendant les dermières séances du parlement, répliqua au discours de M. Fox, et la question
les ministres ont été vivement attaqués, relati ayant été mise aux voix, la motion de M. Grey
vement à la dernière convention avec l'Espagne fut rejettée. Les partisans de M. Pitt avoient
et à l'armement immense qui l'a précédé ; lord allégué dans ce débat , que l'Angleterre étant
Lansdown dans la chambre des pairs, et M. peut - être à la veille de contracter avec l'Es-i
Grey dans celle des communes, ont soutenu pagne un traité de commerce, il ne convenoit
qu'il n'y avoit, dans le traité conclu avec l'Es pas de lever un voile qui, en couvrant la marche
pagne, aucun de ces avantages que les ministres des ministres , pourroit assurer le succès de
† sonner si haut , et que le commerce cette négociation - - - - .
leur devoir, s'en croiroient quittes pour une Je demande que l'instruction des procédures .
Se rnOnCº.
criminelles soit faite subitement et en présence
Un homme d'église s'est avancé vers la tri du juré, et qu'elle soit remise entre leurs mains,
bune, un papier à la main : c'étoit un préam pour, dans le jugement, y avoir tel égard que
bule de serment que l'Assemblée s'étoit défendu de raison.
d'entendre. On a appellé l'ordre du jour : l'hono On demandoit de toutes parts que la discus- '
rable membre a voulu déposer son papier sur sion fût fermée, lorsque M. Fréteau , membre :
le bureau. Un secrétaire a rejetté le papier. du comité , a revendiqué une réplique; et sur :
M. Rouvray, et quelques autres habitués du les instances de M. Tronchet lui niême, il a été '
côté dextre , ont prétendu que le geste du décrété
secrétaire étoit une offense; ils en ont demandé prochain.que la discussion seroit reprise lundi . * •
raison : l'Assemblée nationale l'a faite en passant Le reste de la séance a été occupé par des •
à l'ordre du jour. , -
a été dit contre la déposition verbale : il a II. Les billets des administrateurs des domai
fourni des exemples de procès , où l'innocent mes , et les assignations sur lesdits domaimes ,
auroit péri par l'affreuse un nimité des calom dont le remboursement avoit été suspendu pair
niateurs, si la déposition écrite n'eût donné l'arrêt du conseil du 16 août 1788, seront rem
les moyens de convaincre la fausseté. L'auto boursés à leurs échéances , à compter du pre
rité de la jurisprupence angloise ne lui en impose mier janvier 1791 , et cesseront en conséquence
pas, il n'hésite point à l'agcuser d'endurcisse de produire des intérêts , à compter desdites
ment et de rouille; il termine ainsi son vœu : échéances. A l'égard des billets renouvellés . et
- L'intérêt dr ka constitution, la nécessité de dont les échéances tombent dans les différens
réparer les tlºveurs d'un faux jugement pour mois de l'année 1791 , ceux qui s'en trouvent
sauver un innocent, ou de donner à sa malheu porteurs auront la faculté de se présenter, à
reuse famille la triste consolation de voir purger compter du premier janvier 1791 , et ils se
sa mémoire, si la loi l'a frappée; la nécessité ront remboursés avec retenue de l'escompte
( 885 )
à cinq pour cént , depuis le jour où ils se pré qu'elle aura à lui fournir d'après les décrets
#ènterontjusqu'au jour de l'échéance. de l'Assemblée ».
, III. Ceux desdits billets et assignations qui
ºnt échus et qui n'ont pas été renouvellés, se Excellentes observations du patriote Danton ,
mnt remboursés au 1er janvier présent mois, et du patriote Desmoulins.
preclesintérêts du capital primitif, sur le pied
leqinqpour cent, à compter de l'échéance de Le brave M. Danton , toujours calomnié ,
ghacun desdits effets ; ils cesseront de pro ( comme cela est bien naturel de la part des
† intérêts à compter dudit jour premier
ier 179i. .
aristocrates) parce qu'il est toujours un dcs plus
ardens défenseurs du peuple et de la constitu
- IW. Les reconnoissances au porteur déli tion, disoit dernièrement aux Jacobins, qu'il
mies au trésor public, conformément à la pro voyoit avec douleur qu'un supplément de révo
mation du 11 novembre 1789 , en échange lution seroit nécessaire, et qu'il faudroit, mal
#remboursemens suspendus , cesseront # gré nous, en venir là. — Ayant entendu dans
luire des intérêts à compter du premier le récit de la conspiration qui vient d'échouer
rier-1791 , et sont remboursées depuis cette à Lyon , qu'un des conspirateurs avoit donné
ique, en rapportant par les propriétaires les deux louis à-compte sur 6 millions promis par
tes reconnoissances et les deux coupons de les ci-devant princes fugitifs pour faire soulever
# sauf l'imputation sur les capitaux des
ºupons à écheoir qui ne seroient pas 1ap
le peuple , M. Danton s'est écrié : « Ces mes
sieurs veulent donc faire une contre-révolution
à crédit » !
L'échange en reconnoissance du trésor « D'après le magnifique décret de l'Assemblée
nationale, et la renonciation solemnelle et éter
li, des effets au porteur sortis en rembour nelle de la France à toute conquête , ( dit notre
#it, n'aura plus lieu à compter du jour de la brave ami L)esmoulin dans son n°. 56 ) les en
lication du présent décret ; et les proprié nemis qui entreroient en France ne peuvent
rº de ces effets sortis non encore échangés, être regardés que comme des brigands. il faut
tºit remboursés sur la simple remise desdits qu'au premier bruit de leur invasion , l'Assem
: º; savoir : des billets des loteries établies blée nationale décrète les articles suivans : 1º.
Flº arrêts du conseil des 29 octocre 178o, tout soldat autrichien , piémontois ou autre,
ºnil 1785, 4 octobre de la même année, et qui sera pris les armes à la main, pendu sur
octobre 1787; des billets au porteur de l'em l'heure comme brigand, ou fusillé comme béte
t de 125 millions créé par édit de décembre féroce, 2°. tout soldat ennemi qui, honteux
; des bulletins délivrés pour chaque somme de sereir dans un camp de Z'artares et au mi
oo liv. employée à l'acquisition des rentes liou d une horde de brigands. viendra rendra
#éspar édit e décembre 1,85 et des actions ses armes et se réunir à des hommes, ses frères,
ortions d'actions de l'ancienne compagnie contre les loups d'Autriche, recevra une portion
lºndes. Il sera tenu compte en même temps de terre le peuple françois affecte une partie
ſix porteurs desdits effets des intérêts à cinq des biens du clergé , jusqu'à concurrence da
ſur cent qui leur seront dus. à partir de l'épo 1oo miilions, pour récompenser ces honnêtes
i à laquelle le remboursement devoit être déserteurs de leur prohité; 3°. tout déserteur
ennemi qui apportera la téte d un capitaine,
y1 Pour constater les intérêts appartenans à recevra quatre fois autant que le subdelégué
un desdits effets au porteur non échangés, payoit dans l'ancien régime à celui qui ap
- ropriétaires se présenteront au liquid teur portoit une téte de loup ».
† ublic, qui en fera le décompte et en Ces articles de décrets proposés par M. Des
e bulletin, lequel sera joint aux effets moulins seroient d'autant plus importans, qu',ls
ittés par la caisse de l'extraordinaire. seroient justes et naturels de la part d'une na
. Les intérêts payés par la caisse de l'ex tion qui a juré, à la fice de toutes les nations,
inaire, à la décharge du trésor public, de périr plutôt toute entière que de perdre la
t remboursés par le trésor public. à la liberté qu'elle a conquise. C.....
,ue de l'extraordinaire : en conséquence, les
letins d'intérêts, acquittés par la caisse de Strasbourg, le 31 décembre.
prdinaire, seront passés par elle pour
au trésor public , dans les sommes Le général Schoenfeld est depuis quelques
( 884 )
jours dans cette ville. On assure qu'avec 7o potisme et de l'aristocratie, qui fuma trop long
mille louis qu'il a sauvés du naufrage, il se pro ternps du sang des victimes humaines. Alors. ô !
pose de goûter en France les douceurs d'une mangeurs d'hommes ! nous massacrerons les
révolution qu'il n'a pas su procurer aux Belges. chefs de vos satellites ; et quant à ceux de vol
-
soldats qui poseront les armes, nous leur don-.
nerons les terres de nos cannibales fugitifs qui
De Lorrach , à 5 lieues de Bâle , du 3o oseroient entrer dans les bandes de vos satelli
"- décembre. -
tes , et porter avec eux des armes meurtrières
dans le sein de leur patrie. Mais ne croyez pas ;
Depuis quinze jours plusieurs bandes de ô mangeurs d'hommes ! que nous bornerons li |
douze à seize jeunes gens, la plupart de Colmar, notre vengeance. Pendant que nos guerriers'se
sont passés par cette ville, reçoivent de l'argent ront aux mains avec vos satellites , nos physi
au Hoernli , cabaret situé à une demi-lieue de ciens patriotes lanceront dans vos domaines cé;
Bâle, dans le marquisat de Baden-Dourlac, d'où mal françois, si redoutable aux tyrans. Vous#
ils se transportent en Savoie, enrôlés, dit-on, aurez beau ceindre vos frontières de cordons
par M. d'Artois. Un ci-devant comte de Mont d'alguasils et de mouchards, le mal françois plas
joie, un baron Dorschweiler de Colmar, et un nera dans les airs et descendra sur vos états;
M. le Clerc, sont à la tête de ces mouvemens. cette déclaration des droits, ces décrets d'un
Il est certain que les ennemis de la liberté , et peuple libre , dont la simple lecture vous §
sur-tout les aristoGrates fugitifs, négocient, en pâlir sur vos trônes, sous vos dais, et sur vos lits.
rôlent et travaillent à opérer une contre-révolu voluptueux ; , ces décrets, cette histoire d'une,
tion. ( Courier du bas Rhin ). révolution sublime, dont vous avez su cacher la
connoissance à vos sujets, à vos vassaux oppri:
· més, descendront sur vous comme les plaies dé.
Ierennes pour 1791 , aux despotes, seigneurs, l'Egypte , et sur vos peuples comme la manne
grands, aristocrates en robe , en plumet et du désert. Vous riez , eh bien, lisez jusqu'ai
épée, en soutane, et aux inquisiteurs étran bout. Apprenez que ces ballons, dont l'inven .
gers et voisins de la France. Par un aéro tion nous a paru si futile, porteront sur leurs
· naute patriote. · · » -;
•
aîles la liberté de vos esclaves ; sachez qu'à la
première menace, à la première démarche hos#
, o vous tous, mangeurs d'hommes, qui crai tile de votre part, des milliers de petits ballont
, gnez le mal françois à l'égal de la peste bizan perdus s'élèveront des frontières de la France
tine : salut : si vous laissez en paix les Francs , libre , et iront semer sur vos campagnes et dani
, qui veulent être libres et vivre en paix avec tout vos villes les germes des révolutions et de l'in-, |
le monde, même avec les mangeurs d'hommes, surrection; nos ballons démocratiques empor
· les Francs vous laisseront tranquiiles dans vos teront avec eux de petits paquets patriotiques,.
' , domaines; ils ne troubleront pas vos festins de où seront renfermés la déclaration des droit . |
-
chair humaine, et ils abandonneront à l'être su les décrets constitutionels, et des documens cer
prême le soin de vous châtier et de venger vos tains sur les moyens infaillibles que peut em
peuples, vos sujets, vos vassaux, vos ouailles. ployer une nation pour la conquête de sa liberté ,
· Mais, ô mangeurs d'hommes ! si vous prêtez Toutes ces pièces instructives seront imprimées
l'oreille à nos cannibales fugitifs, si vous ras dans la langue que parlent vos peuples, et quel
semblez vos satellites sur les frontières du peuple que part que le vent dirige nos ballons sur vos
i'ranc, si vous osez tenter de franchir le Rhin, états, quelque part qu'ils tombent , soyez sûri
les Alpes ou les Pyrénées, pour fondre à main . que les petits paquets démocratiques arriveront
armée dans nos foyers, outrager nos femmes et à leur adresse. Lorsque vos peuples seront en in
nos filles, massacrer nos enfans, combattre nos surrection, nous irons à leur secours vous faire
guerriers, ravager nos campagnes et nos villes, repentir de celui que vous aurez donné à nos
et rétablir chez le peuple Franc l'autel du des ar1stOCrates, 1
os ,'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
".
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annales Patriotiques. »
Rt chez tous les Libraires et Direçteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - 1
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. pour
5 mois franc de port , par la poste, pour tºut la teraume. L'abonnement ne commence que du prem, d'us moiaº
--
' s U P P L É M E N T A U N°. c C c c L x I.
ſisi
x* P A R I S, le 2 janvier. défaite de d'Alton. Or il paroît évident que dans
les projets concertés par les princes d'Allemagne
a arrêté à Mâcon trois bateaux chargés et par nos aristocrates fugitifs contre notre sainte
et de munitions de guerre, qui étoient constitution, la trahison de quelques-uns de nos
ts de fagots. Les hommes qui les condui chefs et l'indiff rence des autres seroient un
mt s'évadèrent pendant qu'on dénonçoit ce des principaux moyens convenus et préparés ;
tºla municipalité. car dans un premier choc contre les François,
• Des lettres d'Anvers ( dit le Patriote Fran si les Autrichiens et les Allemands étoient bat
l) nous conseillent d'avoir la plus grande tus, non-seulement ces derniers seroient décou
#e sur les projets des Autrichiens. On y ragés, mais la plupart déserteroient pour venir
le le magasins considérables qui se forment prendre la cocarde aux trois couleurs, et rece
de nos frontières : on y annonce sur-tout voir douze ou quinze sous de paie par jour. Je
mºdéſier de nos chefs. De qui parle-t-on ? dis donc qu'il ne faut pas s'endormir sur les
ligºare; mais ma conscience me force à ré belles promesses et les protestations qu'on peut
le cas mots ; car c'est un bon et sûr citoyen nous faire, et qu'il faut constamment surveiller
im,ommunique cette lettre. Si nos chefs tous nos chefs. C....
ºmºhons prouver que la défiance est in
º, qu'ils prennent donc sérieusement des Laon , le 2 janvier.
illTºSs » -
#d'éviter le moindre choc des volontaires l e premier janvier on a observé à Laon nne
# avec les troupes autrichiennes, grande fermentation tlans le régiment de dra
#étexte d'épargner le sang, mais en effet † en garnison dans cette ville. Plusieurs
rainte que ces troupes n'éprouvassent ragons paroissoient excités à la désertion , et
§chec ou ne passassent volontairement disoient à leurs camarades , « qui veut nons
#du côté des peuples qui combattoient suivre ; le brave Conde nows attend à brms
iberté.Ce qu'il y a de très-sûr, c'est que ouverts sur les frontières ». Cependant on
#d' utriche et d'Allemagnese défient de ajoute que la très-grande majorité de ces braves
ldats, et tremblent qu'ils n imitent nos am dragons est composée de bons patriotes, et que
ºrdes françoises, et ne prennent sabite citoyens et militaires ont les yeux très-ouverts
SU11T # Roquefeuille, commandant de ce régi
acecarde de la liberté, comme plusieurs
autrichiéns en donnèrent eux - mêmes ment. On observe toutes ses démarches ; on
#le dans Taffaire de Bruxelles, lors de la sait où il va le jour, où il va la nuit ; on tient
1 461 bis.
-
|
( 88o ) |
registre de ses discours. Au reste, il n'est pas binfaisance, digne d'être cité avec les p
le seul dans 1:e cas : tous nos chefs militaires grands éloges dans les fastes de nºtre réro
sont en ce notnent veiilés de près , et la nation ton , fortne un contraste frappant avec les t
qui sait tout, qui a intérêt de tout savoir, ren mônes contre-révolutionnaires du pain à
ura à cliacun selon ses œuvres. sou la livre, inventées par les clairs aristoç
tiques ou monarchiens. il semble que la Pro
O%s. il cst certain que depuis quelque temps
les aristocrates en chef se pl,iisent à pàrler d'une dence ait voulu fournir, par ce trait mémora
proclinime dissolution de l'Assemblée nationale. une occasion de caractériser la piété †
Est - ce Léopold et Guillauine de Prusse qui des vrais patriotes , en la portant pour
de comparaison avec la piété factice et fune
seront les grands dissolvans , l'eau régale par
excellence que nos aristocrates voudroient des ennemis de la constitution. Honneur
verser sur l'Assemblée pour opérer sa dissolu gloire à nos ſrères et bons amis de Touiouse
tion ? En ce cas, il faudra voir qui de la France f " A la nouvelle d : l'horrible projet de con
ou de l'empire ſéodo-germanique sera le plutôt ration que les aristocrates avoient formé à A
dissout. Est-ce par la retraite du côté droit que les municipaux de Lourmarin , de Cadenet:
les aristocruches comptent opérer leur dissolu Lauris, de Cucuron, de Pertuis, de Vaugi
tion de l'Assemblée nationale ? Mais d'abord la et d'Ansonis, s'empressèrent d'envoyer le
retraite de la mninorité n'a jamais dissout une gardes mationales au secours de cette ville.
assemblée ; en sccond lieu , la mation toute #ut au milieu de la nuit , et p.tr une
entière soupire , depuis plus d'un an , après la pluie , que ces braves citovens-soldats s'ac
retraite de cette minorité scandaleuse et enne ininèrent au rendez-vous gºneral. On †
mie. Les suppléans sont tous prêts , ainsi que rayonsun profond silence. Mais quand les pren
du soleil vinrent à se r ltéchir sur le
les électeurs des déprrtemens, à recompletter .
l'Assemblée nationale. biyonnettes, quand le spectacle d'une je
| bouillante qui venoit d'investir le premier
qu'on rencontra sur la 1 oute , eut '
t6 a 1l
De Lille, le 24 décembre. trisé tous les courages , il falloit entend
cris de fureur poussés contre les aristoara
· Une députation de la société des amis de la. « qu'ils tremblent ! ( s'écrioient-ils ) si jamai
constitution s'est présentée , te 24 de ce mois , ont l'audace d'attenter à la vie des citoyer
chez M. de ftochambeau , à qui elle a adressé d'arrêter les progrès de notre sainte rév
le discours suivant :
. tion ! Ils disparoitront de dessus la terre !
« Monsieur, nos guerriers ont présenté leurs la même rapidité des flammes qui consu
· bommages à M. de Rochambeau, commandant rout leurs asyles et leurs parcs. Jamais la c
général de l'armée du Nord : tion du monde n'aura été plus prompte
. Notre société nous a chargé de présenter les leur destruction ». |
par la nouvelle distribution des diocèses. Les que d'octogénaires apparemment ?— Point du
, ennemis de M. le cardinal la Rochefoucault la tout : l on y etoit admis pourvu que l' on prou
Jont courir sous son nom : mais on attend de sa vât seize quartiers. - Ces messieurs ne s'occu
· vertu, de sa scicnce, ou au moins de sa matu poient donc point de l'écriture-sainte ? car si
rité, qu'il désavouera hautement cette absur ne me trompe, on dit dans l'évangile qu'a
dité criminelle. ll n'a pas été donné de suites à yeux de Dieu tous les hommes son t é $Av\
- la dénonciation, et la séance a été levée. G. Apud Deum nulla fit acceptio persoa , rui
, - Cela est vrai ; mais le chapitre avo , t une a 11t
prérogative, qni dispen soit les clearzoizzes
P A R I S, le 6 janvier. savoir lire.
Effectivement les chamoines de Lyon , ce
Nous avons annoncé à la rumeur publique le qu'on appelloit ci - devant contes - res toi
, retour prochain de M. d'Artois ; mais nous re debout pendant la consécration ; et cornune
cevons en ce moment des avis positîfs que ce étoient censés savoir leur office par coeur , il
ci-devant prince n'est point encore décidé à portoient pas de livres, pour avoir Plus de
( 887 )
ctions NroB, membre du club patriotique subalternes indifférens à toutes les réclamations.
à May. - -
N'est-il pas à desirer que le décret de l'Assem
blée nationale soit étendu de sorte qu'il brise
· Département de la somme les dernières entraves qu'il semble avoir respec
# L'état des adjudications de domaines natio tées, parce que le monopole a fait valoir quel
humx faites dans le seul district d'Abbeville, de ques misérables sommes , au moyên desquelles
il prétend grever en France la manière de
puis le 3 jusqu'au 24 décembre 179o, s'élève à voyager. Quoi ! lorsque des affaires pressantes
jo5q.625 liv. Ces domaines, consistant en ci -
ne me permettent pas d'attendre le dé part
devant abbayes, prieurés, terres monacales et d'une messagerie , d'une diligence , il me sera
chapitrales, n'avoient été estimés que 6 41942 défendu de louer une voiture particulière, et
limes. Nous prions les patriotes de Péronne de je serai astreint à des formalités minutieuses ,
loir bien nous instruire de la vente des 8oo
mes de l'abbé Maury. Ce grand apôtre, digne fauue desquelles l'avide fermier arrêtera la
voiture , les chcvaux , m'enchaînera au milieu
inule du fameux cardinal de Retz , vit dans
ris avec un faste ministériel, d'où l'on pour de ma course et me fera manquer mes affaires ?
iit inférer qu'il perçoit encore le revenu des L'activité, l'emploi du temps sont les nerfs dos
opérations qui intéressent le bien public et le
fermes, à moins qu'il me puise dans la boite couumerce : on ne doit rien tolérer de ce qui
2 Perrette des aristocrates.
4ſ 1 - lui fait obstacle. On attend donc que le décret
relativement à la stupide et impertinente admi
Pomérol , le 23 décembre. nistration des messageries et des diligences,
reçoive toute la plénitnde de liberté qui doit
#Un particulier qui , dans une affaire qu'il caractériser l'ouvrage d'une Assemblée légis
oit eue à traiter avec son ci-devant seigneur, lative. De futiles objections doivent tomber
Séioivlaissé tutoyer et même injurier, sans ré-. devant l'intérêt général, qui réclame la liberté
pondre autrement que par des supplications et absolue des routes et des grands chemins ,
des monseigneur du vieux style , fut dénoncé à nonobstant l'aiguille des horloges, la force des
s -conseil de la commune de sa pa brancards , et la vélocité des chevaux , etc.
roisse par des voisins qui l'avoient entendu La car tous ces puériles détails sont des restes de
onseil. après en avoir délibéré, et sur les con barbarie , et sentent trop le style des arrêts du
# luions du procureur de la commune, l'a con conseil. -
|'damné à quinze jours de noblesse, pendant les Au surplus , nous renvoyons à l'un de nos
| quels on le qualifieroit de comte, marquis, duc, derniers numéros , où l'on verra le digne em
† , avec injonction à tous les meinbres de ploi que le sieur d'Hauteville fait des message
"la communauté de le monseigneuriser. ries § il est chef. Qu'on se hâte vîte de le
3. - remplacer.
4 ° Des messageries.
# J'ai dit dans notre feuille du 13 décembre der
» Jamais monopole ne fut plus manifeste et nier , qu'il falloit avoir l'asne corrompue et la
lus tyrannique que celui des messageries et des mâchoire d'un aristocrate, pour se réjouir du
, diligence, jamais l'insolence du despotisme ne triotnple des brigands d'Autriche dans les pro
j,'est montré plus à découvert qu'en vendant vinces bºlgiques et du Inallleur des Belges. Ce
, cette administration et gên nt pour quelques mot mâchoire a tellement porté juste sur son
sommes modiques les nouvemens du commerce point de compar tison , que le lendemain 14
et la liberté des particuliers. Qu'importe de du même mois, la mâclioire effective de la Ga
lºiles routes si je ne puis m'y promener à ma zette universelle s est agitée contre moi avec
fantaisie ?Ne faut-il pas laisser à chacun la fu un° fureur à laquelle je m'attendois naturelle
culté d'offrir au public toutes les commo lités, ment ( car j'avois touché le vrai point ) , et qui
soit les plus grandes , soit les plus agréables , m'a beaucoup diverti. Ce gazetier donc a pré
to t les moins coûteuses pour qui voudra partir . tendn que depuis que je suis le principal d'
s'ejourner. s'arrêter en rotite à son gré, suivant recteur des Annales pa & iotiques, cette feuille
les arrangemens faits avec le cociier , cº qui est tellerient livrée à l'esprit de calomnie et de
n'est pas possible de faire avec les maîtres des frénésie , qu'une moitié des numéros n'est plus
voitures actuelles, qui sont d autant plus in destinée qa à la rétractation des faits contenus
traitables qu'on ne voit que des commis, des dans l'autre. Je réponds à la mâchoire aristo
•=
( 88o )
eratique, que dans mes rétractations, dont elle çois et leur roi auront toujours un moyen in
exagere à son aise le nombre, on n'a pu voir ſaillible d'intervenir dans l'affaire de Liége
qu un esprit de justice et souvent de généro puisque c'est par la résurrection miraculeus
sité , dont les soudoyés journaux aristocra d'un cercle de Bourgogne , et d'un #
tiques sont incapables , et qui doit diriger sans Bourgogne , conclu en 1548, et anéanti par
cesse les écrits des vrais patriotes, aux dépens fait depuis des siècles, que la chambre impérial
mème de leur amour - propre. Quant à la de Wetzlar a nommé l'empereur Léopold ex
déclaration des 85 soldats du régiment de la cuteur de son décret contre les Liégeois. L'en
Reine , , infanterie , sur l'inculpation faite au pire françois étant aujourd'hui formé en parti
Inajor dudit régiment dans le numéro 4o4 de · des débris de Ge cercle, imaginaire de Bout
nos Annales, nous avons eu de bonnes raisons gogne , on peut croire qu'au premier jour l
pour ne pas l'insérer. La conscience des signa · diète de Ratisbonne décrétera que le roi de
taires et grand nombre de lettres que nous François, et les départemens de notre empir
avons reçues à cet égard , tranquillisent suffi · qui faisoient partie du cercle Bourguignon, re
· samment notre propre conscience sur cet objet. -lèvent de l'empire germanique ; que la féodalit
N'a-t-on pas vu depuis quelque temps plusieurs germanique, l aristocratie paladine et sacerdo
états-majors , après avoir opprimé et calomnié tale germanique doivent y être rétablies et main
tout à leur aise leurs soldats, forcer une partie . tenues. L'empereur Léopold et le roi Guillaum
de ces mêmes soldats à signer des certificats de Prusse, comme chefs et membres de cet em
pire germanique, seront aussi, sans doute, nom
en leur faveur , et à se déclarer pour ainsi dire
coupables des torts et des crimes de leurs offi més grands exécuteurs du.sublime décret de l
| ciers. Mais le temps approche où toutes ces ma diète de Ratisbonne , et chargés de séduire pa
. nœuvres seront dévoiléoa en plein jour, et où la force les François et leur roi , comme d
justice sera faite. CARRA. vassaux rebelles du Saint-Empire. La diète
Ratisbonne et ses grands exécuteurs enverro
leurs estaffettes en , France , pour signilier ;
Avis aux aristocrates fugitifs. s, f notre roi . à nos gardes nationales, qu ils aieii
Grotius pense que chacun peut renoncer à à quitter dans le plus bref délai leurs cocard
l'état dont il est membre, et reprendre sa li - patriotiques , leurs armes et leurs #
' berté naturelle et ses biens en sortant du pays : peu apres entrera le grand général Bender,
- bien entendu ( ajoute J. J. Rousseau , contrat avec la sequelle autiichio-prussienne ; le gran
| social), bien entendu qu'on me quitte pas pour général Bender, qui, disent nos aristocrates fu
éluder son devoir, et se dispenser de servir gitifs, doit être sous quinzaine à Paris, et tou
. sa patrie au moment qu'elle a besoin de nous : en arrivant , sans débotter, se rendre à l'hôtel
la § alors seroit criminelle et punissable ; ce de-ville, y déjeûner, et s'y faire, de par Léa
ne seroit plus retraite , mais désertion. pold, rincer des verres par MM. Bailly et l
Fayetto. Voyez, François, s'il'vous convient d
D E L I E G E. , danser la pirouette brabançonne et liégeois
dans le grand cercle de lBourgogne, ou si, vou
La municipalité de cette ville malheureuse échappant par la tangente , en vertu de cett
vient de faire une nouvelle proclamation pourin ſorce centrifuge que la nature vous a donnéé
viter les habitans à recevoir à bras ouverts les sol vous préférez d'aller tirer quelques cordes t
dats généreux, les Autrichiens protecteurs, qui quelques sécantes révolutionelles dans les cet
vont entrer dans le pays par ordre de Léopold. cles germaniques. Ces opérations élémentaire
Ce prince jouoit le rôle d'un philosophe dans de géométrie ne sont pas bien difficiles, mais !
son duché de Toscane ; mais depuis son avène vous les trouviez pénibles, vous pourriez, pa
ment à l'empire, il a préféré à ce titre celui de représailles , aller vous rafraîchir et déjeûne
grand exécuteur. Il faudra voir s'il sera plus au palais impérial de Vienne, ou à l'hôtel dié
heureux tyran que son frère Joseph. Les Fran tétique de Ratisbonne.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoM , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. #
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. L.
Ilparott tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 36 lio pour un an, i8 liv. pour 6 mois, et de 9 hiv. poi
· 5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'a- « nnement ne oommence que du prem. d'un mé
-
-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
: º DE LA F R A N C E; -
: ET A F FAIR E s P o L I T I QU E s D E L' E U R o P E ;
'Jo'U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
•..* .
) " dirigé par M. Mencien , et par M. CARRA , un des Auteurs.
-
iFon en croit une dépêche adressée aujour Les frais de transport d'espèces, de bijoux et
d'hui, par M. Montmorin, à l'Assemblée na autres objets precieux, seront de deux livres par
'tionale. - - " -
: mille, et la moindre valeur sera prise pour 5oo
livres.
On a accordé les honneurs du procès-verbal
à une adresse souscrite par tous les chanoimes Le transport des papiers payera le double des
habitués , musiciens et composant le ci-devant autres objets. Le prix du transport des Inarchan
chapître de Saint Denis-du-ſ'as, à Paris , les dises par les voitures de terre sera de 15 liv. le
#clergé
reconnoissant que la constitution civile
n'a rien de commun avec les vérités
quintal, par les voitures d'eau, de Paris à Au
xerre, de 5 livres, et dans la même roportion
dogmatiques, improuvent hautement toute pro póur les distances intermédiaires ; † prix des
lesſation , exposition, déclaration faite par les places dans les autres voitures d'eau me sera
ti-devant clianoines de la métropole, dont les point augmenté. Le cautionnement que sera
motifs sont si visibles ct si peu honorables. oblgé de fournir l'entrepreneur du service des
: messagerios, sera de deux millions. - •
sentimens connus des fugitifs; il demande qu'ils 7°. L'Assemblée nationale charge son prési- -
soient tenus de reprendre leurs fonctions, o dent de porter, dans le jour, le présent décret
de donner leur dé mission. -
à la sanction royale ».
Cette motion éto,t attaquée par M. Maury, Il sera brûlé demain pour 1.5oo,ooo livres de
qui réclamoit la question préalable , lorsqu'un nouveaux assignats, en présence des commis-. :
nouveau genre de manoenvres a été déféré par saires de l'Assemblée nationale et du commis- ^
saire du roi. G.
M. Royer. « Le parti anti civique est parvenu à
corrompre ou à tromper plusieurs ministres de
l'autel, qui, du fond du tribunal sa&ré, tour Suite du décret sur la gendarmerie nationale ;
mentent les consciences, attaquent le serment P A R A G R A. P H E V I I. a,
,
de tous les mauvais citoyens qui oseront laisser 6. La Vendée, deux Sèvres, Charente in- .
les églises sans chef et les troupeaux sans pas férieure.
teurs. Il a proposé un remède de circonstances, # Lot et Garonne, Dordogne et Gironde.
qui a frappé tous les bons esprits par sa sagesse, Landes,basses Pyrénées, hautes Pyrénées.
aa simplicité et sa fécondité. 9 Haute Garonne, Gers et Tarn..
.: Une autre motion, présentée par M. Alquipr, -
l O. Arriège, Pyrénées orientales, l'Aude.
a été également accueillie, et fondue dans le I I. L'Hérault, le Gard et la Lozère. •
décret adopté sur la rédaction de M. Mirabeau : 12. Bouches du Rhône, Drôme, Ardèche. .
« L'Assemblée nationale décrète, 1°. que, re 13. Besses Alpes, hautes Alpes et Var.
lativement aux vacances des évêches qui pour 14. Isère, Rhône et Loire, et l'Ain.
ront avoir lieu dans l'année 1791 , tout Fran 15. Saône et Loire, côte d'Or et Jura.
ſçois, prêtre, actuellement curé ou fonctionnaire 16. l)oubs, haute Saône et haut Rhin.
·public, depuis cinq ans. sera éligible dans quel 17. Bas Rlain , Meurthe et Moselle.
que département que ce soit. 18. Meuse , haute Marne et Vosges.
2°. Que relativement aux vacances des cures 19. Aisne , Marne , Ardennes. -
qui pourront avoir lieu dans la même année, 2O. Somme, Pas de Calais, Nord.
tout François, prêtre depuis cinq ans, sera 2l . Sarthe, Eure et Loire, Loire et Cher.
éligible. 22. lndre , Vienne, Indre et Loire.
# Que les évêques qui, durant la même an 25. Charente, haute Vienne et Corrèze.
·née, seront dans le cas de choisir des vicaires, 24 l ot , l'Aveirou , le Cantal. -
pourront les prendre parmi tous les François, 25. Haute Loire. Puy-de-Dôme et la Creuze
prêtres depuis cinq ans. 26. l.oiret , l Yonne et Aube.
· 4°. Que les cures pourront prendre leurs vi 27. Cher. Nièvre, l'Allier.
caires parmi'tous les prêtres françois sans dis 28. La Corse. - -
force armée pour les protéger se tournoit con | que nous ont laissés les Rousseau, les Montes
tr'eux. Le régiment entier reconnut la per ' quieu, les Bacon , les Hume, les Gordon, etc. !
fidie des insinuations des offiçiers. Il déposa ses ð , dans la circonstance présente,
armes, et de grands crimes furent épargnés. : il n'est aucun François qui ne donnât beauconpl
La société des amis de la constitution d'Aix our voir revivre des persommages aussiillustres |
a consigné sa reconnoissance envers les grena Hs ont su mettre à profit l'êxpérience de tous
diers, †. 'une adresse qui est un monument les siècles, et recueillir la sagesse des nations.º
de gloire pour eux, et un motif d'émulation Le succès d'une entreprise qui, en nous épar
pour toutes les troupes de France. † l'ennui des longs discours, nous présente
es principes de ces grands hommes , les motifs
º ° - - • -
de leurs opinions, leurs raisonnemens enfin,
D E B A s L E. dans toute leur force, n'a donc rien qui doive
nous surprendre. Les volumes que mous annon
, Le magistrat de cette ville vient de briser çons contiennent les ouvrages suivans : Est-il
les chaînes féodales, qui chargeoient encore les utile aux hommes d étre trompés ? la Politique
bras nourriciers des bons cultivateurs du terri naturelle, ouvrage excellent. que l' Assemblée
toire de la république. Ainsi donc les peuples nationale paroît avoir médité et pris pour guide ;
voisins commencent à recueillir les doux fruits de l'Autorité de Montesquieu dans la révolu*
de la révolution de leurs amis et frères les tion présente : de la Puissance légitime du
François. O vous, bons patriotes Suisses ! qui prince sur le peuple et du peuple sur le prince :
avez fondé dans la capitale des Francs un club ouvrage très-rare; de la Législation , par l'abb
régénérateur de la liberté helvétique, pour de Mably; Diseours d'Agrippa et de Mescène
#suivez votre sublime entreprise : que la sainte à Auguste ; l'Ami des hommes, ou Traité dè
Jiberté réfugiée clrez les Grisons, et dans les gla ta population : T'raité historique et économique
ciers, dans les roches sourcilleuses de Schwitz. des communes; ouvrages politiques de Boling
d Uri , d'[jnderwald et d'Appenzel. descende broke; la République des philosophes; Traicé
n votre voix dans les vallées de Fribourg, de | philosophique des loix naturelles, par Richaral
Zurich , de Soleure et de Berne ; vos noms Cumberland; le Droit de la nature et des gens,
seront inscrits sur la pyramide élevée à Guil par Pitffendorff Ces volumes contiennent en
laume Tell. core l'analyse de cinq à six ouvrages, que le peu.
d'espace ne nous permet pas de dénommerx
JBibliotJaque de l'Homme public, ou Analyse , Toutes ces analyses sont assez étendues pour
- raisonuée des principaux ouvrages sur la ! suppléer avantageusement les ouvrages eux -
mêmes, et renferment la substancé de tout ce
...nolitique,etc. etc. par M. de Condorcet, de
l'académie des Sciences et de l' académie qn'ils ont de bon et d'utile ; elles sont indit
-:: Françoise , ètc. et autres gens de leêtres , pensables à toutes les personnes éloignées des
tomnes, VI, VII , VIII , IX , X , XI , XII , grandes bibliothèques, et qui ne sauroient don
- de plus de 25o pages ohacun. A Paris, ohez ner un temps. considérable à la lecture; elle
- Buisson, rlihnaire,.rue Hautefeuille, nº. 2o. · conviennent à tout,le monde, depuis le souve
Lahonnement , pour une année ou pour ; rain jusquiau dernier. membre de la cité fran
- : 12 volumes, qst de 32 liv. franc de port par ! çoise , puisque, par le bienfait de Ia,révoluticu
:la poste pour le royaume ; 17 liv. pour siœ présente , chaque citoyen est ou peut deveni
· · mois, 9 liv. poun 3.mois, • .. .. : uNºHoMNE rUBLIC. Les vésaltits de tout ce qu
sera arrêté dans les assemblées de département
.. Qui ne desireroit voir réunis dans une même ; et les décrets de chaque législature , Gn tren
, assemblée les plus fameux politiques de I'Eu dans.le plan de cet ouvrage , les auteurs n'ai
| ropo ,. et sur-tout les ent#ndre discuter tous ! tendent que la ſin de çelle à laquelle la Fran
les objets qui commandent aujourd'hui l'atten | devra une constitution sage, pour nous en P
tion, † plus indifférent ! Qui ne
#
, On s'abonne à Paris , chez BUissoN, libraire, ruè Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les † · les Atctéurs des Anhales Patriotiques. .
F.1 chez rous les libraires Br.4)irecteurs des Postes du : Royaume et de l'Etranger. "|
-- Il paroit.tous les jours un IVuméro de ceJ9vrnal. Prix 56 liv pour un an, 18 lig. pour 6 mois , ét de 9 liv. Po
5mois, franc de port , par la poste , pour cout le l{òyaume L'a. t nnement ne conumence que du prem, d'un rrzo
º )s l#• R A NETc ELITTERAIR #, y,
ANNALES PATRIOTIQUES
° •° * 2: • -- : - --- . : .1• T.- 11
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" #1 . |
· · ·· · : D E L A ,F 9
: ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S : D E L' E U R O P E , . '
,- • -»i
uiise refusent encore au serment prescrit par ral, et il se déclare pour la première opinion,
pétrie, il s'en trouve un certain nombre qui c'est-à-dire pour le local du p lais.
ui réellement et de bonne foi , retenus il a été fortement combattu par M. Dumetz, '
conscience ? Cela est rigoureusement qui , fort de sa propre viguºur, a encore invo
ſible, pitisque la mauvaise obstination , si qué le sentiment de M. '1 houret , en soutenant
ñ en croit un philosophe , ressemble quel- . que les dangers de la coalition, aujourd'hui non
† ois à l'intime persuasion. Aujourd'hui ce apparens, s'établiroient avec la durée, et n'en
#ute a passé devant les yeux d'un de nos légis seroient que plus redoutables. -
lateurs, qui, par pitié peut-être, a demandé un , L'avis de Ml. Prugnon est rétabli par M. Guil
Mºtiveau délai dn § ponr les trâineurs et 'laume : « On allégue, a t il dit, l'intérêt qu'ont
irrésolus. 1 a concession d'un tel répit n'entre les justiciables d'être dans le voisinage de leurs
point du tout dans le sentiment de M. Bouche, juges : cela est vrai des juges de paix dont la
| qui pense que la loi, l'impassible loi, ne sait pas ! proximité est un besoin daus les affaires jour
tmporiser, et qui réclame au contraire toute nalières et peu importantes; mais pour les causes
#trigueur. contre des rebelles auxquels il ne de district , c'est chose indifférente ».
fait pas l'honneur de supposer la moindre droi M. Bouche s'est élevé d - toute sa véhémcnce
lüre de coeur , dans une matière où l'intérêt contre les calculs de l'économie : Eh ! qu'im- .
personnel se bat contre le bon sens. L'Assemblée
apmssé, à l'ordre du jour. : • .
portent quelques dépenses de plus, quand il
s'agit d'assurer la liberté et de ſonder la consti
-Qïétoit le rapport de M. Prugnon, sur le pla tution ! Donnez sur-tout aux judiciables la fa
cement des six tribunaux de Paris. Il a présenté cilité de choisir leurs défenseurs , en divisant
lu opinions diverses : l'une, pour placer les les siéges, et ne les livrez pas, comme dans l'an
tibunaux dans le palais, local commode pour cien palais, à une douzaine de limiers qui a cca
ln parties, les défenseurs et les juges, local paroient la confiance , et disposoient presque
tºut récemment préparé pour les siéges et les arbitrairement des causes, des audiences et des
pºisons, tandis qu'une construction nouvelle juges. Je demande la question préalable contre
entraînera plusieurs millions de dépense : l'au l'avis du rapporteur.
ttea pour: disperser les tribunaux dans les six , 1'L)éja vous avez décrété , ajoute M. Roederer,
issemens ,. et par - là répartir le travail ! , que chaque district fera les frais de son tribunal
en relns avoués, et éviter la réunion des juges. ' et de son administration ; vous ne pouvez plus
elon craint de voir dégénérer en coalition. . ôter aux arrondissemens de Paris la faculté de
tité trainté n'a pas fait d'impression sur le ' placer leurs siéges respectifs, puisqu ils en sup
myporteur. Il ne croit pas que trento person-/ porteront la dépense. -
464
, , ( 894 ) .•
-
, : , (I - * | " } " , !,º ,
A ces mots une grande majorité s'est levée . digne d'Annibaſ # souvenez vous que les
†our décider
matière du qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur Romains ont triomphé de toutes les fourberies
rapport. • * - - r
carthaginoises ! :: . , , - -
le rapport sur le droit du timbre, qu'on propose groupes populaires ? vous entendriez quelques
d'établir sur tous les actes publics. Un député jour les citoyens se dire entre eux : « Mais
de la ci-devant Franche - Comté a allégué le pourquoi l'ex-ministre Guignard n'imite-t-il pas
mandat formel de ses commettans pour s'oppo l'exemple du vertueux Duport ? #.
ser, à l'introduction du timbre : un repousse Guignard, prévenu et accusé solemnelleme ,
ment général l'a forcé de s'asseoir dans la lionte. d'avoir trempé dans une conpiration , ne ditºp !
L)emain nous donnerons les détails de ce décret il pas à la nation et à ses
'un grand exemple à mes concitoyens , je suiss
†
d'après une rédaction exacte. G.
'accusé d'avoir conspiré pendant mon ministère4 !
P A R I s, le 8 janvier 1: je vais à l'Abbaye Saint-Germain ; je demande
- -
-
-
- | --
( 895 )
,0bserv,- Voilà donc une ville entière où la l'achèvement de l'organisation des gardes na#
révolution est faite sous tous les rapports, dans tionales , des ordres à tous leurs commandans
les choses comme dans les esprits, et où la de les exercer , une fabrication d'armes dans
régénération des principes, des idées et des tous les atteliers, leur distribution dans tous
mœurs se manifeste d'une manière frappante ! les départemens, des injonctions à toutes les
Ville fortunée ! dignes citoyens de Provins ! la municipalités de munir de poudre et de ballcs
| providence divine ne cessera de vous combler leurs gardes mationales respectives, tel est, mes.
de ses faveurs. Votre terroir étoit célèbre par sieurs, l'objet de nos respectueuses pétitions,
· lapropriété médicale des roses qui embellissent ce doit être celui des vœux de tous les patriotès
vos campagnes ; il le sera dorénavant par la françois. Nous ne craignons pas pour nous,
· philosophie naturelle des hommes qui l habitent, nous craignons pour eux; le sort de la France
etparleurs vertus civiques. Prêchez, propagez nous est plus clier que notre existence, il est
sºns cesse autour de vous la sainte doctrine de beau de mourir pour la défense de sa liberté
, la constitntion que vous avez si bien conçue, et de sa patrie.
| et que vous pratiquez avec tant de zèle et de Signé Chapeau, Combette, Tavernier, Grif
| ºgacité.Jamais l histoire n'oubliera l'exemple fon, Champereux, Dusoulier, Michaux, Nicod
, que vous donnez ici aux autres villes de l'em et Létier, etc.
º † Quant à moi, je suis tellement ravi de
rmonie civique qui règne parmi vous, que
,-
Département des hautes Alpes.
† prosterne devant l'Etre-Suprême, pour
remercier d'un aussi grand bienfait. C'est là , Ce canton du ci-devant Dauphiné , autrefois
ºest chez vous que commencent très-sérieu théâtre des brigandages du famenx Mandrin, est
lement les miracles de sagesse et de bonheur aujourd'hui menacé par le dragon mitré d'Em
le la liberté promet aux nations, et que les brun.Maudrin ne faisoit la guerre qu'à la ferme
s de la terre ont fait regarder jusqu'ici générale; Pierre Leyssin la déclare , au nom de
ſomme des chimères, par leur turpitude, leurs
- L)ieu, à son département. à l'Assemblée natio
| ices bas et insolens, et leur exécrable despo nale, à toute la nation : il vient de lancer son
manifeste en manière de lettre pastorale. Ce
prélat, dont le moindre délit est d'avoir fait
Département du Jura. banqueroute depuis long-temps, prêche au
jourd'hui, comme le cardinal de Lorraine au
Copie de la lettre écrite à l'Assemblée natio temps de la ligue, le massacre au nom de l'é
nale, par la garde nationale de Nozeroy , vangile. Mandrin fut pris au milieu de ses
i , le 31 décembre 179o. exploits, conduit à Valence, et là, de par la
: .. M E s s 1 E UR s, ferme et sa chambre ardente, roué vif en place
publique. La municipalité d'Embrun, plus hu
1Nous devons à vos loix immortelles la liberté : maine que la ferme , s'est contentée de faire
notre langage sera celui de citoyens libres. De saisir les exemplaires de la harangue séditieuse
grands. projets de contre-révolution sont for du Mandrin crossé; elle a condamné de plus
més, un fer destructeur de toutes parts est ai Pierre Leyssin, Comme perturbateur de la tran
† les plus pesantes chaînes sont préparées, qnillité publique, à une aumône de 6oo livres
nembreux et puissans ennemis , dedans et envers les pauvres, payable par aorps. Il faut
lors le sein de cet empºre, agitent déja le glaive donc que Pierre Leyssin soit aujourd'hui en
ds la mort : la France le voit, et la France est prison, à moins qu'il n'ait pris dans la boite à
manquillé. Plusieurs ci-devant grands seigneurs Perrette des aristocrates de quoi payer cette
expatriés réunissent des forces redoutables , amende ; car Pierre Leyssin n'a jamais le sou :
ºuque moment peut être celui d'une attaque par-tout où il a vécu, ç'a toujours été à crédit,
le, et la plus grande partie des défen et il n'est jamais parti d'un lieu sans faire ban
seurs de cet état est sahs discipline , sans armes, queroute aux boulanger , rôtisseur , tailleur,
ans munitions ! Nous ignorons , Messieurs , cordonnier, etc. : il n'est pas jusqu'aux beautés
† rincipe de cette sécurité, à de la rue Saint-Honoré qui ne soient ses créan
vue de tant de dangers. Toutes les nouvelles cières et ses dupes. Pierre Leyssin dit cepen
# les annoncent , des lettres particu dant, comme les soixante-deux autres rebelles
attestent, des témoignages les confir Initrés ses confrères, qu'il veut avoir les hon
§, tout semble exiger des mesures subites : meurs et la palme du martyre. Eh! maître Pierre
"
"---"
( 896 ): -
Leyssin, vous savez bien que le sibcle des mar , projetéé pour le 16 de ce mois nous manque,
§ est passé ; et d'ailleurs personne ne vou , tout est désespéré, tout est f..... A cela l'autre !
droit se charger d'accélérer I'époque où votre , a répondu : Il ne manquera pas. Malheureuse- !
vilaine ame doit ailer à tous les diables. Voici . ment j'ai été apperçu , parce qu'il m'étoit im
le sort qui vous attemd maître Pierre, vous ne possible de ne l'être pas, et je n'ai pu avoir la !
serez point martyr, mais on vous mettra au · moindre notion du projet. Si je peux le décou
pain et à l'eau ; on vous ôtera, suivant les com- . vrir , je vous en ferai part sans perdre 1)I .
instant. - - 1 |
clusions de Montlauzier, qui raisonne par fois . - -
âssez juste , on vous ôtera votre croix d'or, Ce que je sais positivement, c'est que les ar-!
pour vous en donner une de bois. Mais si vous · memens se soutiennent ici, mais avec beaucoup"
et vos. pareils vous avisez de faire des missions plus de circonspection ; qu'il vient de Suisse i
de guerre civile, si vous seunez et provoquez 3oo chevaux, achetés pour le compte de vos".
le trouble et la rebellion dans les départemens . ennemis, dont 5o sont arrivés ici hier après*
nos administrateurs et nos jnges feront, un midi, et doivent y séjourner huit à dix jours, !
beau matin, une rafle générale de toutes vos tandis que les autres sont répartis à Aix , Ru-!
calottes incendiaires, conme fit, il y a vingt Inilly, Frangy, Carouge, etc. On dit qu'ils vont*
ans, le roi d'Espagne de tous les jésuites de en Piémont. ·
son royaume ; vous serez embarqués sur deux Hier, après l'arrivée du courier dé France,
O Ll trois frégates, et transportés sur les rives
de l'Oyapok, dans le continent américain de la ces mêmes ennemis vouloient à toute force des .
lettres de change à vue sur Turin, pour d'assez"
Guyane françoise. Là vous pourrez prêcher . fortes sommes : ils n'ont pu les avoir, parce que,
cabaler, mentir et peupler à l'aise au milien cette ville devant toujours à T'urin, et les négo-,
des indiens Rocouyennes et Maipuris , dont
cians d'ici n'y ayant presque jamais de fonds #
on dit que les ſilles et les femmes sont assez aucun n'a voulu fournir du papier payable avait
jolies. - ,!
l'avis reçu. Il est parti un courier à 9 heures,
4*
: . : .
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
2 .. | | | D E L A F R A N C E ,
| ET A F F A 1 R E s P o L 1T I Q U E s D E L E U R o P E ;
Jo U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
# " , .
# A88 E M B L É E N AT I O N A L E.
f # .:
pression qu'avoit produite l'cxcellent discours
- -
du recteur.
i;. , : Séance du 8 janvier au soir. On a entendu ensuite la municipalité de Paris,
qui , présidée par M. B tilly. a renouvellé l'hom
# a observé, dans les premiers momens de mage que rendent aux législateurs tous les ci
ºglution, que la jeunesse des colléges de toyens de cºte ville immensc, le i,ºrceau et-le
#ris avoit embrassé avec ivresse la sainte image foyer de la libèrté françoise. . :
la ki liberté, et que cet âge si intércssant étoit Au nom du comité des recherches, Mº. Voydel
il où pouvoit le mieux prospérer la sève du a fait un nouveau rapport sur l'affaire de Mi. de
#triotisme. Nourris journellement de la leçon Bussy, arrêté à Mâcon pour avoir fait un appro
" -» ivertus antiques, ne cor noissant encore ni visionnement d'uniformes particuliers, que l'on
*s vices, ni les ppéjngés de leurs siècles , ces soupçonnoit devoir servir aux troupes contre
bºureux enfans sönt nés tout armés ponr la pa révolutionaires de M. de Condé. Le rapporteur
#ié: lejour qu'il y a eu une putrie. Mlais ce que a dit qu'il paroissoit prouvé que ces uniformes
vièns'dè dire des élèves, ne peut on pas le avoient été destinés à habiller un certain nombre
dire aussi des maîtres ? La plupart membres du de gardes de bois, pour en imposer à des pelo
#gé, mais réunissant les bonnes moeurs que tons de voleurs et d'incendiaires qui dévas
ºne la médi fortune à la science qu'exige toient le pays. Sur les conclusions de N1. Voydel,
-état, # à vivre dans la Grèce ct il es décrété que la liberté sera rendue à M. de
# Rome, ils ne sont pas étrangers au nouvel B issy et aux personnes arrêtées avec lui.
#dre qui s'établit parmi nous. Ce soir, l' univer l.e comité d'agriculture et de commerce a fait
à de Paris, ayant à sa tête le recteur, fº. Du proposºr un projet de décret pour permettre
,ºhchel, membre de l'Assemblée n *tionale, est aux pécheurs françois de s'approvisionner de
mue prêter, devant le corps législatif, le ser s l étrangºr. Ce projet a été vivement combattu
,ent qui est attaché aux importantes fonctions p ir M. , tichier et autres députés des ci-devant
linstitution publique. Elle a rendu un hom prºvinces de J'oitou et de Saintonge. Ils sou
je solemnel aux principes du corps législatif, tt nnent que le commerce de ce pays seroit
rreconnoissant que la constitution civile du ririnº par un tel décret, qne le sol de France
gé. telle qu'elle est décrétée, bien loin de est infin ment supérieur aux sels d'Espagne et
ncher aux droits de l'aut el, n'a fait qu'en assn - de Portugal, que l'intérêt des armateiirs et de
la pureté. en ramenant la hiérarchie primi la pêche s'unit à l'intérêt particulier des pro
ºe; et que l'Assemblée nationale n'a jamais cin priétaires des Inarais salans : « t nn a |gre les ré
iété sur le royaume qui n'est pas de ce monde. ci , nations contraires que ſaisoit Mi. Fermond
a réponse de Mi. le président a soutenu l'iui ' poar les armateurs de Saint-Malo et de Gran
465
( 898 )
ville , ils sont parvenus à faire prenoncer qu'il que les vingt-cinq paroisses qui la eompese
n'y avoit lieu à délibérer. soient réduites à six ; et l'Assemblée l'a ai
décrété sur la motion de M. Lanjuinais. · #:
Séance du 9 janvier. Il est quelques municipalités qui, soit nés
Par un premier décret , rendu sur la motion gligence , soit prétention, soit par quelqu'autre :
de M. Malouet, l'Assemblée a déclaré qu'elle motif caché , ont négligé de méttre à exécution
a entendu , par son décret du 8 décembre en les commissions des directoires de district,
relativement à l'apposition des scellés sur les ,
faveur des patrons pêcheurs et prud'hommes maisons des communautés religieuses et des :
de Marseille . accorder le même droit et la
même jurisdiction aux prud'hommes et patrons catalogues de leurs mobiliers. M. Camus a fait ,
pêcheurs de la ville de Toulon. décréter qu'elles seroient tenues de se confor- .
, Au nom du comité militaire , M. de Wimp mer aux mandemcns supérieurs, à peine de
demeurer responsables. : o.
fen a proposé un projet de décret pour régler Le même M. Camus , au nom du comité des i
le temps de service qui sera compté , pour la pensions , a fait décréter que les pensions af '
décoration militaire, aux corps précédemment fectées aux officiers, ci-devant dits de fortune,.
supprimés ,, gardes côtes , grenadiers royaux, ne pourroient être moindres de 6oo liv. pour
milices provinciales, maison du roi. Ce décret a vingt années de service, non compris celui des
été adopté avec un amendement de M. Camus, campagnes qu'ils pourront avoir faites.
qui a fait envisager l'inconvénient de multiplier Il a demandé ensuite , en sa qualité de com
les faveurs , les titres et la puérilité des déco missaire chargé de la surveillance de la caisse ;
rations.
de l'extraordinaire , qu'il fût fabriqué en assi
L'Assemblée nationale, sans rien préjuger sur gnats de 5o livres pour 4o millions de plus, à
ce qn'e le statuera sur les ordres de chevalerie, déduire sur les assignats de 2ooo livres : ce qui,
décrète ce qui suit : - - a été décrété.
Art. Ier. « | es officiers des régimens de gre Sur la proposition de M. Vernier, au nom du
nadiers royaux , des régimens provinciaux , des comité des finances, l'Assemblée a décreté qué !
- bataillons de garnisons et des gardes - côtes , les poursuites et contraintes contre les déten#
compteront, pour la décoration militaire , le teurs de fonds mationaux , seront faites de .
temps qu'ils auront servi dans les troupes de même manière et ºàr les mêmes personnes e
ligne, ainsi qu'il est réglé pour les officiers de ployées jusqu à ce jour pour le recouvremer
ces troupes, par le décret du premier janvier des deniers publics , sans néanmoins que :
179I. contrainte par corps puisse être employée dans
| Ii. Le temps que lesdits officiers des régimens C fº tte OCCaS lOIl. - .:
de grenadiers royaux , des régimens provin Par un autre décret , rendu aussi sur l'avis
'ciaux, des bataillons de garnison et des gardes de M. Vernier, il a été ordonné « qu'il seroit
côte s, auront été en activité avec leurs troupes , fait , aux mondres frais possibles , une mou#
leur sera compté , conformément aux disposi velle édition des décrets de l'Assemblée natio•!
· tions de l'article premier. - -
male , pour être envoyés aux municipalités
IIl. Lesdits officiers mentionnés ci-dessus ne corps adnministratifs. » - "as
pourront compter le temps où ils n'auront pas On a été très - édifié d'entendre M. Mau
été en activité avec leurs troupes, qu'en raison précher l'économie sur ce point : et il n'étoit
de deux ann'es pour une. pas peu effrayant de lui entendre dire qu
IV. A l'égard des mousquetaires et autres l'envoi de la loi la moins importante coûtoit
officiers de la maison m litaire du roi , réfor l'état 36, ooo livres ; mais M. L éme unier a rec
més en 1775 et 1776, dont l'activité n'a pas été tifié cette petite erreur de calcul, en démontrant
· déterminée, l'Assemblee nationale décrète qne que la dépense ordinaire d'un envoi dans tout
leur activité cessera à dater du premier janvier ' l'empire , étoit de 1 ooo à 12oo liv. On n'en a
de la pr sente année 1791 , et que ceux-là seuls pas moins rendu justice au zèle et à la bonne
seront susceptibles d'obtenir l décoration , qui foi du préopinant. ·
auront atteint, audit jour premier janvier 1791 ,
les 24 années de service exigé par le décret de Suite de la séance du 8 janvier.
1a même date ». Decret sur le timbre.
Le district et la municipalité d'Orléans, de
concert avec l'évêque de cette ville, demandent Art. Ier. « A compter du 1er avril prochain,
( 899 )
formule sera abolie, les timbres maintenant du royaume, celles des droits de villes, et de
toutes contributions indirectes.
usage seront supprimés, les papiers ou par 6°. Les registres, journaux des négocians,
ins qui s'en trouveroient marqués ne pour marchands , artisans , fabricans , banquiers,
mnt être employés qu'après avoir été contre commissionnaires , entrepreneurs de travaux ,
timbrés du timbre qui sera ci-après établi, et fournitures et services publics et particuliers ,
ilsera libre à tout particulier qui s'en trouve agens d'it ffaires , directeurs et syndics des col
ioit pourvu de les rapporter dans trois mois, léges de créanciers, et tous registres prescrits
à compter du jour de la publication du pré
ºnt décret, à la régie, qui lui en rendra le par les loix de commerce. »
Le paragraphe suivant frappoit snr toutes les
lettres de change et billets à ordre indistinc
# A compter de la même époqne , et dans tºment. Il a éprouvé de l'opposition de la part
toute l'étendue du royaume , la r gie de la de Mi M. Lecouteulx et la Villeroux , qui vou
formalité de l'enregistrement fournira exclusi loient, par un amendement, faire excepter les
vement, et au profit dn trésor public , pour
#nus les actes qui seront ci-après indiqués, des lettres venant de l'étranger. Après une mise
aux voix et une epreuve douteuse sur l'amen
iers marqués de nouveaux timbres , et dont dement et sur l'ajournement demandé, il a été
sprix seront déterminés par le tarif annexé observé que les lettres étrangères étoient une
tu présent décret. valeur circnlante dans le royaume , et consé
· lil. Seront écrites sur papier timbré, quemment soumise à l'action de la loi. Cette
· I°. Toutes les minutes et les expéditions re flexion a ramené l'Assemblée à la rédaction
'actes qui, soit en minute, soit en expédition, du comité , consacrée en ces termes :
dans tous les cas, ou dans quelque cas seule 7°. Les lettres de change, même celles qui se
iient, sont soumis à la formalité de l'enregis
lrement, en vertu du décret du 5 d§ roient tirées par seconde, troisième et dupli
cata , billets à ordre ou au porteur, mandats,
dernier. rescriptions , et généralement tous les écrits
| | } 4°. Les minutes et copies signifiées des juge portant promesse ou mandement de payer des
| mens des juges de paix, et les minutes des actes sommes déterminées , et qui circulent dans le
, da ure et instruction des instances.
commerce , même les endossemens et accepta
º 3°.. Les registres des municipalités pour tions de pareils effets venant de l'étranger, las
ºnt ce qui concernera leurs affaires , et sera quels seront pr sentés au timbre ou au visa de
étranger aux fonctions publiques qui leur sont la première place de France où elles devront
- déléguées ar les loix ; les registres des univer être endossé s, et payeront seulement la moitié
tités, facultés, colléges, hôpitaux , fabriques ; du dro t imposé sur les effets de même valeur,
teux das vicaires, curés, évêques , m, tropoli faits en l'rance. )
lains; ceux des administrateurs, syndics, mar IV. Les lettres de voiture sous seing-privé, les
-pilliers, fabriciens, receveurs des droits erre comptes des fabricans, négocians et banquiers
tenus des villes et hôpitaux ; ceux des notaires, entr'eux, les factures ou lettres qui en tiendront
issiers et autres officiers ministériels, greffiers lieu , les fabricans , marchands , commission
cencierges des prisons et autres lieux de dé
naires et autres, les mémoires d'ouvriers, mar
mtion ; ceux des courtiers agens de change, chands fournisseurs , entrepreneurs , les ex :
ſit,de tOute personne ou corps revêtus d'un ca
traits de livres ou de correspondance seront
ractère public, et obligés, par les réglemens, à assujettis au timbre ou au visa, dans le cas seu
· tenir. des registres. -
lement où ils ont servi de titre àquelque de
'ig4° Les expéd itions, extraits, copies certifiées mande ou action en justice, ou seront produits
tous les registres mentionnés en la section
par forme ou pour moyen d'exception , ou au
précédente , et qui seront délivrées à des parti tre In t* n t,
culiers ; et en outre, les lettres et commissions
V. l es papiers destinés à des lettres de change
de chancellerie , les expéditions , extraits ou ou autres mandemens de payer, aux quittances
copies de registres, proces verbaux , délib ra
comptables et autres fournies pour rentes payées
, tions descorps administratifs et des munici par le trésor public , aux quittances deg droits
lités, ainsi que les certificats , passeports et d'entrée et octrois des villes et autres contribu
autres actes oa pièces formant titre à l'avantage tions indirectes , seront marqués de timbres
ou à la décharge de quelque particulier. d'un format propre à leur destination, dont les
5°. Les quittances de rentes payées par le prix seront fixés par le tarif.
trésor public, celles des droits d'entrée et sortie
( 9oo )
, Il sera libre d'user pour tout autre acte , re vons journellement de Liége, d'un frère quel
| nous
gistre, pièce ou écriture assujettie au timbre, de y avons, l'arrivée d'un renfort prodigieux
apier de telle dimension que l'on voudra. Les de troupes autriUhiennes et prussiennes pourº
† de la régie seront pourvus de papiers les Pays-Bas n'est que trop ſondée. Nos Mrº
de divers formats, dont les prix seront déter du comité diplom :tique se sont sans doute
minés par le tarit, laissé endormir par l'astucieux Montmorin et
A l'égard des papiers destinés aux expéditions ses sous-ordres dans les cours de Vienne et de
de tous les actes civils passés en forme authen Berlin.... La conduite de M. Montmorin avec .
tique, a celles des jugomens des tribunaux et son cher beau-frère Maillebois, touchant la
aux autres actes expédiés en brevets, ils seront Hollande, devoit être plus que suffisante pour
1narqués de timbres particuliers et seront payés établir le degré de confiance que l'Assemblée
au double de papier de pareil format, destinés nationale pouvoit avoir en lui ». :
louis de Rohan . évêque de Strasbourg ; il l'a l'ar page de petiti,» papier, 2o lignes.
v. "- . - - • - ! . -
tion, des inventaires, procès-verbaux et autres M. Biauzat a combattu cet amendement, mais
actes qui ne peuvent être consommés dans un on n'a eu aucun égard a son opposition, et l'ar
seul jour et dans la même vacation. ticle XlII, avec l'amendement de M. Murinais,
· Les huissiers ne pourront mettre deux signi ont été admis, sauf rédaction.
fications ou exploits d'assignation et autres ac (Nous donnerovus la suite de ces décrets dans
tes sur une même feuille de papier timbré ; un de nos prochains numéros ).
cependant ils pourront faire des significations
de pièces dont la copie pourra être donnée en M. Dellay demandoit qii'avant de décrétcr le
tête de l'exploit et des premières significations tarif de la formule, le comité d'imposition pré
des sentences ou jugemens, dont les originaux sentât l ensemble du plan de toutes les contri
pourront être inscrits sur les sentences ou ju butions : mais il a été décrété , sur la proposi
elneIlS. tion de M. Barnave, que ce plan ne seroit pré
L.es actes qui seront écrits en contravention senté qu'après la discussion du tarif et le rap
aux dispositions précédentes, donneront lieu port sur les douanes.
aux mêmes peines, et n'auront pas plus d'effet Les envoyés du roi dans les cours étrangères
que s'ils étoient écrits sur papier non timbré. continuent d'y prêter le serment françois, fran
IX. Les expéditions des actes civils et judi çois par excellence. Al. Montmorin a envoyé
ciaires qui seront délivrées, à compter du pre aujourd'hui une liste de ces féaux représentans,
mier avril, dans les lieux où la formule m'étoit parmi lesqnels nous nommerons ceux qui sont à
pas établie , ne pourront être faites que sur pa Turin , à Vienne et à Berlin. i a patrie est fi
chée de n'y avoir pas vu encore le nom du mi
pier timbré.
X. Les personnes , corps ou communautés, nistre qui est à Rome : seroit-oe de la part de
dont les registres seront assujettis au timbre par cet ambassadeur une méthode pour faire arriver .
son successeur ? -
contravention à l'« rticle VII du présent décret, par le refus du serment civique , leurs emplois, |
sera condamné à une amende de 3oo livres, et qu'ils en , toient indignes : le plus grand nombre
pour les autres contraventions, à celle de 1oo a proféré ce serment ; les applaudiss mens des
livres pour la première fois , et à une amende fidèles , et celui de leur conscience , ont éte le
triple , suivant l'espèce des contraventions, en rix de leur civisme et de leur obéissance à la
cas de récidive ; le papicr timbré sera rayé. / § Le remords et les huées ont été la récom
FT ------ --
( 9o3 )
pense des prêtres hypocrites qui ont profané le du veau d'or, contre Jésus-Christ et son église,
sanctuaire par leur rebellion.
Le curé de Saint-Sulpice avoit annoncé de qui est la nation. Puisse l' tat-major de notre
armée être bientôt régénéré comme celui de
, puis quelques jours, qu'il consacreroit son refus notre clergé ! alors nos places frontières seront
par une scène éclatante. Cette fanfaronade et le en sûreté , ainsi que nos temples purifiés.
" caractère fanatique bien connu de cet homme, Trente-huit curés et la très-grande majorité
ont exigé qu'on prît des mesures pour le main des prêtres de la capitale ont prêté le ser
, tien de l'ordre et la dignité du culte dans cette ment civique. Les aristocrates avoient menacé
lise. Des citoyens armés y ont été préposés
à la tranquillité publique , comme il est d'usage du poignard et du poison plusieurs de ces mi
dans toutes les cérémonies qui attirent la foule. nistres vénérables de la religion , màis ces me
Les fidèles remplissoient le temple ; la prétre naces aussi atroces que ridicules ne les ont
du veau d'or est monté dans la chaire , dite de point ébranlés. L)ans la paroisse de S int Roch ,
· vérité : il a prêché sur l'enfer, aſin de préparer une ligue amoureuse s'étoit formée entre quel
les esprits, par la terreur, à ses conclusions ques dévotes et les prêtres directeurs de leurs
anti - constitutionelles. On rioit beaucoup de consciences ; ces pieux ligueurs ont voulu jouer
· voir le pauvre calotin s'agiter comme un damné, dans l'église une f.rce calotine, digne de Ca
: et toute sa personne ne représentoit pas mal le therine de Médicis , des Guise et de Saint
prince des démons dans la tribune aux haran Charles IX ; m is les ſidèles qui remplissoient
gues des anges de ténèbres. le temple ont fait cesser le scandale.
Le vénérable curé de Saint-Etienne-du-Mont, .
* Mais quand la bouche impure de cet énergu dont la paroisse renferme la dépouille de la
mène a vomi des blasphêmes contre l'Assemblee
, mationale, alors un cri universel d'indignation grande patrone de Paris , Sainte Geneviéve,
a fait retentir les voûtes du temple ; l'hypocrite s'est signalé par son civisme : le pasteur de
Saint-André-des-Arcs, qu'un long exercice de
. acru voir la couronne du martyre descendre sur
toutes les vertus et des grands talens appellent
sa tête; il à pâli, et s'est écrié, comme le fanfaron
Laqueuille et autres martyrs pour rire. de la depusiége is long temps à l'épiscopat et à l'honneur
de
. même trempe : Seigneur, éloigaez de moi ce cette occa r dans nos législatures, a donné dans
· calice...Cependant les cris qui se faisoient en- . sion de nouvelles preuves de son res
tendre n'étoient point des menaces, mais seule le pect pour la loi, et du patriotisme éclairé qui
cu ractérise.
ment des cris, à l'ordre, à l'ordre. La con
: 1ience coupable du calotin ahuri lui faisoit en
tendre autre chose. Tout à coup l'orgue IIl a - Le 4 de ce mois on a donné au théâtre de
jestueux a rempli l'église de ses sons harmonieux, la nation la Liberté conquise, ou le Despotisme
et fait retentir dans tous les coeurs l'air f meux , renversé. C'est le public qui a fait la pièce, c'est
#a ira ! ç'a ira ! L'indignation s'est changée en son enthousiasme qui en a créé l intérêt. Il y a
patriotique et on a invité le motio,
alégresse cont vu un abrégé de la révolution , et il a témoigné
naire de re-révolution à chanter ç'a ira Il de la maniere la plus décisive et la plus éner
est descendu de la chaire : somné de prêter le gique combien il en chérissoit l'ensemble et les
terment, il l'a reſusé. Alors un officier munici de tails : tous les mots ont été interprêtés avec
pal est monté dans la chaire , et a dit aux ci cette chaleur qn, n'appartient qu'au patriotisme.
ens : « Messieurs , la loi n'oblige point cet Il a transformé les spectateurs en acteurs ; il
homme à prêter le serment civique : par son re n'y a eu qu'un cri, qu'un applaudissement ,
i il encourt seulement la destitution de l em qu'une voix pour dire : Oui, vivre libre ou
i public qui lui avoit été confié : il ne sera mour'r : ainsi Sophocie parloit aux Athéniens ,
tôt plus notre pasteur, et vous serez appel ainsi Shakespeare parle à la nation angloise. La
révolution aura donc rendu aux lettres un ser
à en elire un qui soit plus digne de votre
fiance ». Ce peu de mots, prononcés au nom vice signalé , elle tuera toutes les tragédies in
la loi , ont rappellé le respect qu'elle com signiſiantes et tous ces faiseurs de vers qui n'ont
de pour le lieu saint, et le calme le plus jamais rien su sentir ni rien imaginer , et qui
fond a régné pendant la celébration de la tendoient à rendre l'art théâtral aussi nul qu'ils
le sont eux-mêmes.
lncessamment les électeurs du département
it s'occuper du choix des pasteurs appellés à Voici un passage de Rousseau, que nos aris
placer les prêt1es qui ont protesté , au nom tocrates auroient dû méditer dès le jour où
( 9o4 )
1'ange de ténèbres,
petté du Calonne,fitentonnant
grand jugement, retentir la trom
dans la Discours adressé le jeudi 6 janvier, dans la
France indignée le cri révolutionel du déficit, séance de la société des amis de la consti
· « Vous vous fiez à l'ordre actuel de la société, tution , à MM. les sous-officiers cé soldats
sans songer que cet Le
ordre est devient
sujet à des des régimeus de Brie cc de Beaujolois, ,
lutions inévitables. grand petitrévo
, le
F R È R E s,
riche devient pauvre, le monarque devient su
jet. Nous approchons de l'état de crise et du « Nous avons applaudi, avec tous les bons
siècle de s r volutions.... Je tiens pour impos citoyens, à ia sage conduite que vous avez te
sible que les grandes monarchies de l'Europe nue , lorsque par des billets insidieux nos enne
mis et les vôtres ont cherché à troubler l'harmo
aient encore ſong-tetnps à durer.... Tont ce
qu'ont fait les hommes , les hommes pºuvºnt nie qui doit régner entre tous les enfans de la
le détruire ; il n'y a de caracteres ineffaçables pa tr:e.
que ceux qu'iinprime la nature , et la nºttire Recevez le tribut d'éloges que notre société
me fait ni princes , ni riclic , ni granºs sºi vous a décerné dans sa séance publique du 29
gneurs. Heureux celui qui sait quitter alºrs l'é - décembre dernier.
tat qui le quitte, et r s r | oinlue en dép,t du Vous avez repoussé avec horreur les propo
sort ». ( Emile, tome II ) sitions perſides des agens de l'aristocratie; déses
pérés de ne pouvoir faire de vous des ennemis
ouverts de notre sainte constitution , ils vou
IExtrait du serment civique du curé de Saint
lurent en faire d'aveugles instrumems de leur
rage. s
Gaudant en Poitou , prononcé en chaire le
Vous avez découvert leurs pièges ; ils ont
premier janvier 179I.
rougi de vous les avoir tendns. i
« Je chante dans ce renouvellement d'année C'est à présent qu'on peut vous comparer
le même prodige qui a été chanté par mes con aux soldats d'Athènes et de Rome : citoyens
frères de l'Assemblée nationale : In templo ejus comine eux , vous avcz leurs vertus guerrières,
omnes diccn : gi'o iaim. vo ts avez aussi leur sagesse ». | --
Je jur2 de maintenir la constitution, d'être Signés, J. B. Frauçois, président : Dulième,.
fidèle à la naticn, à la loi , au roi. - fe jure à médecin, et Hautecoeur, secrétait es. l
, On
de s'abonne à et
l'abonnement Paris, chez d'avis
la lettre BUissoN
, et, toutes
libraire,
les rue Hautefeuille,
lettres à qui l'on
pour les Auteurs desadressera frano de port , le P.
Annales, Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l ºrecteurs des Postes du ttoyaume et de l'Etranger.
Il paro#t tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lio pour an an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lEc»
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P |
5naºis, franc de port, par la posce, pour tout ie Royauine L'a- « nncinent ne commence que du prem. d"aarz rra
: r ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs ;
4 -
r .
2 . D E L A F R A N C E , - |
| E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- • * 4 . . -
4 et qu'èn traçant une distribution de ter-' Le décret suivant a été rendu sur la propo
ritoire , elle n'a fait qu'user d'un droit que sition faite par M. Roederer, au nomi du comité
légſise h'a jamais disputé à la puissance civile,
des contributions publiques : • • • ! • • .
ospérer au-delà de toute attento , dans les MM. Dumetz et Thouret ont tous deux, et.
départemens éloignés comme à Paris même : ici comme à l'envi , soutenu l'avantage de la dé#
leºenchères tiércent la valetir des évaluations , . position verbale, suivant l'avis des deux comités
es la doublent, elles la triplent en quel • de constitution et de jurisprudence ; le premier
tendroits. -
assure que l'écriture rendra absol, ment vaine
Sous la minorité de Lonis XV , il fut cons l'institution des jurés ; le second ajoute, qu'on
au nom du roi une dot de 4 millions à ne trouvera point de jurés qui puissent sup
ae JElizabeth d'Orléans, fille du régent, porter la longueur des rédactions et des inter
4ſ7
( 9o6 jº
pellations : il s'est plus attaché à combattre le et seulement pour persuader ºu peºple que le
derniér avis de M. Tronchet, qu'à donner des serment exigé n'a rien de contraire à la reſigion. .
raisons nouvelles. L'affoiblissement de sa voix Un prélat romain, M. l'abbé Bréville, qui n'est .
l'a empêché de présenter son avis en entier. pas fonctionnaire public, quoiqu'il me fût pas .
Mais M, Tronchet a demandé que le discours venu faire sa déclaration à la municipalité, a
de M. Thouret fût imprimé et distribué avant, voulu par zèle et par enthousiasme patriotique
que l'Assemblée mationale se déterminât à pro prêter son serment, et à la formule ordinaire ,
noncer sur une matière aussi importante , et de maintenir de tout son pouvoir la constitu
dans laquelle, d'un et d'autre côté, on cherche · tion du royaume décrétée par l'Assemblée .
sincèrement la plus grande lumière et on veut nationale et acceptée par le roi, il. a ajouté : ..
le bien avec un desir égal. et spécialement la constitution civile du clergé.
La motion de M. Tronchet a été décrétée ; La municipalité a été reçue dans les paroisses .
M. Maury s'est permis quelques plaisanteries, au son de toutes les cloches. Le serment a été ...
qui n'ont pas paru assorties à la nature de la prêté avec joie , fermeté et courage : aussi-tôt ,
question, et qui par - là ont perdu quelque après les pasteurs et autres fonctionnaires pu- .
chose de l'effet que cet homme d'esprit est ac blics se sont jettés entre les bras des officiers
coutumé à produire. G. municipaux , et en ont reçu le doux baiser de
paix , au milieu des applaudissemens répétés, . '
s-•=•
des bravo et des battemens de mains : l'orga
P A R I S. niste, qui est aussi une espèce de fonctionnaire . .
public, a em quelque sorte prêté son serment '
Le sieur Vauviliers, membre de la municipa par un allégro et des airs analogues à la circons
lité et préposé à l'administration des subsis tance.Tout est patriote dans notre ville, ajoute- .
·
tances , vient de donner sa démission ; il a ºt-on, la municipalité , la garde nationale et les
• administrateurs du district.
préféré de se retirer à prêter le serment civique
que la loi et la patrie exigent de tous les fonc
tionnaires publics. Nous aimons à croire que ce
M. Vauviliers n'est point initié aux grands mys- . Retrais du discoters prononcé dans la séance
tères du sou par livre de pain, des aristo-mo | de l'assemblée électorale de Paris , du §!
marchiens. Mais pourquoi faut - il qu'on re : , décembre dernier , par l'orateur de plusieurs •.
roche à M. Vauviliers un mot atroce sur la
révolution , , qui me pouvoit sortir que de la communes des environs de cette capitale. . ,
bouche du plus fieffé ou du plus fanatique des #
aristocrates ?mot que par charité nous ne répé « Messieurs , nous nous présentons devans
terons pas. Oh ! M. Vauviliers, M. Vauviliers, cette auguste assemblée des agens du premier
enez vîte votre haire, votre cilice et votre des pouvoirs, du pouvoir actif du peuple, de
discipline ; jeûnez, hoc enim genus demonio ce pouvoir souverain, créateur de tous les au
rum non ejicitur nisijejunio. Mais tout en jeû tres; nous nous présentons au nom de nos com
nant, M. Vauviliers, rendez nous bon et fidèle munes, pour adhérer solemnellement à tous les,
compte de votre administration des subsistan principes que vous avez reconnus dans votre .
ces : nous desirons fort que ce compte soit plus adresse à l'Assemblée nationale, et pour vous <
satisfaisant pour les citoyens que vos sarcasmes - offrir l'hommage que tous les membres du dé #
sur la révolution. . -
partement doivent à vos premiers travaux.... : .
Dignes enfin du nom de Francs, comrne :
vous, messieurs, nous ne voulons plus d'autre !
| Nos ecclésiastiques fonctionnaires publies, . puissance que celle de la nation. d'autre aute5
écrit-on de Compiègne , ont tous prêté leur rité que celle de la loi constitutionelle , d'autre
serment ; un seul curé, celui du Crucifix , a souveraineté qne celle du peuple. Que dèvent
voulu mettre une légère différence dans la forme elle désormais tout s'abaisse, et le faste du por #
physique de la prestation : au lieu de lever la tife , et l'orgueil du despote, et l'insolence dë
main il a voulu la mettre, en jurant, ad pectus. faveri! Qu'avec l'ignorance et la superstitio,
Les bons citoyens de la campagne commen tous les genres de tyrannie disparoissent, et.
coient à murmurer; mais on les a calmés. L)ans la constitution françoise, qui nous a rend• l'éga
Mes paroisses la plupart des ecclésiastiques ont lité civile et la liberté, règne seule sur mo,s ,
jugé à propos de préluder, mais brièvement, toujours pure , toujours belle, majestueuses
-
--
y- myTw
=mu
( 9o7 )
•omme la mation qui l'a faite, et qu'elle ré entier ne # pas encore clairement qu'il n'y
| génère ! a rien de si bête et de si avilissant que d'adorer
| | En luijurant pour nous une religieuse obéis ces idoles qu'on appelle rois, princes, empe
' sance , ume irrévocable adhésion , vous avez reurs, que de leur donner si légèrement le prix
des sueurs et du sang du peuple , pour bien les
| ajouté, à l'acceptation constitutionelle d'un roi
titoyen, la sanction originelle, puisque ce n'est nourrir et les divertir, et que d'obéir bassement
que par cet auguste assentiment du peuple et plattement aux loix dictées par le seul caprice
# peut être regardée comme l'expression
de sa volonté souveraine.
de ces mêmes tyrans. En vérité, quand la pos
térité daignera jetter un regard rétrogarde sur
Vous nous préparez d'autres sujets d'éloges, notre siècle , elle trouvera , malgré les mer
messieurs ; vous méditez de nouveaux titres sur veilles de la révolution françoise, que l'espèce
notre reconnoissance, et bientôt l'organisation humaine, au temps où nous sommes, étoit en
| du département ajoutant à votre gloire, confir core bien bornée dans ses conceptions et dans
mera la confiance sans bornes que nous avons le développement des véritables gouvernemens
en vos vertus civiques, en votre patriotisme libres et nationaux. Nos descendans nous re
éclairé. garderont avec raison comme des enfans qui
· C'est alors que vos regards se porteront plus commençoient à bégayer les mots liberté, p/ii
losophie, démocratie et constitution nationale,
particulièrement encore vers les habitans de vos
campagnes; ces infortunées victimes de la ty et ils auront pitié de notre orgueil et des talens
rannie féodale, sur qui le joug de la fiscalité de nos grands hommes. CARRA.
s'est appesanti de tant de manières, ces labo
rieux créanciers de la terre, qui depuis tant de
siècles ne récoltoient plus pour eux, et que Adresse des amis de la constitution de Sainz.
mon content de dépouiller, on humilioit encore Omer aux citoyens et gardes nationaux,
par des qualifications avilissantes. Mais avec les sur leurs divisions intestines, et les projets
| titres fastueux de marquis, de comte, de mon Présumés de Léopold et des réfugiés.
seigneur, se sont évanoufes les tristes dénomi
mations de vassaux, de vilains, de paysans : au Elle n'est plus cette barrière formidable du
jourd'hui l'homme : des champs et celui des Brabant qu'a franchie l'aigle d'Autriehe : et le
villes, le laboureur et le prince, marchent drapeau du despotisme flotte sur ces contrées,
égaux devant la loi ; et le temps est venu où le qu'éclaira naguère le flambeau de la liberté !
nourricier de la patrie partage et complète la - Léopold rugit sur les fers que nous avons
majesté nationale, s'il n'en est pas le premier brisés ; ce conquérant farouche, haletant de
et le principal appui, etc. ». dépit et de rage, verse des larmes de sang sur
les débris de ces bastilles affreuses, de ces tom
beaux des vivans, dont la ruine atteste le triom
phe de notre liberté. Il médite, il roule en son
La société des amis de la constitution de Brest
coeur féroce des desseins sanguinaires. Et nous,
a fait passer à celle de Paris copie d'un rapport ô nos concitoyens ! lorsque la foudre menace
de M. Pierre-Guillaume Boissée, capitaine de nos têtes, nous attisons dans notre sein les
navire, arrivant de Stockolm , sur différens torches de la direorde. Est-il donc effacé ce
bruits qui courent dans le nord. d'une contre serment civique, que le saint amour de la liberté
révolution qui doit se faire en France. faisoit voler sur nos lèvres, et gravoit plus ra
Qbserv. Nous concevons très-bien que les idement encore dans nos ames en caractères
† du nord, ainsi que ceux du midi, de
orient et de l'occident, dans la crainte de voir
terribles ? Ils ne coulent donc plus ces pleurs
délicieux qui naissoient de l'ivresse du patrio
peuples qu'ils ont emmuselés et qu'ils oppri tisme, et qui, plus que le fer, faisoient trem
t tout à leur aise, suivre le moble exemple bler nos ennemis ! ..... Au nom de la patrie en
es François, cherchent à semer par-tout le péril , , ô nos concitoyens, ouvrez les yeux et
it d'une contre-révolution en Frauce, pour voyez le ravage affreux que porte parmi nous
empêcher une révolution chez eux ; nous con le souffle du fanatisme et de la dissention !
vons encore que ces mêmes tyrans puissent Songez que c'est d'une harmonie constante que
'occuper sérieusement de coopérer à une con jaillit la force invincible; songez que notre en
·révolution chez nous : mais ce que nous ne nemi est un serpent souple et rempant que nous
evons pas, c'est que le genre humain tout échauffons dans notre sein , et qui nous persera
( 9o8 ?
de son dard perfide. Faut il , à l'aide d'une et nos bras lui sont ouverts. .. Qu'il »iennes
optique épouvantable , offrir à vos regards : pardonner est le généreux caractère de tous
Léopold, frémissant sur le tombeau des Bra les François f.- Que, toutes les nations trem
bançons , menacer de † lhonteux le blent à la vue d'un peuple libre ! que l'escla
lâche François qui ne fera pas de son sein un vage, à notre nom seul, rougisse de ses chaînes,.
rempart hérissé de lances menaçantes ? Faut-il les brise , et soit vengé .... Citoyens, qui vous
vous représenter vos généreux voisins , ces lé endormez dans une coupable sécurité , que la,
gions formidables et armées * lisputer la gloire trompette patriotique vous fasse sortir d'un si,
de veiller sur nos frontiè1 vs , et prononcer dangereux sommeil ! Prenez y garde, le nuage
le serment terrible , de s'ensevelir sous leurs ui vous environne renferme la foudre.... Quoi !
ruines , ou d'en chasser igºomineusement le voulez-vous voir renouveller ces scènes d'hora
tyran des Belges. O uos an1is , la chose pubiique reur que l'arbre affreux de la féodalité protés
souffre, la base de la i bºrté chancelle, et vous geoit de son ombre lugubre !.... Voulez-vous
ne vous hâteriez pas de rallier vos, forces ! ..... voir ces bourreaux en soutane présenter
Déja les bûchers brillent , les échafauds sont ciel un exécrable ºncerts , en plongeant leur
dressés par les mêmes nains qui vous carressent mains fumanées dans le sein de vos frères
en vous divisant. Un instant de courage a suffi Voulez-vous voir la flamme dévorer vos foyers
our briser des fers appesantis par dix-huit sie et vos femmes ensevelies sous leurs décombres
cles d'esclavage : un instant de foiblesse peut, émbrâsés, vos enfans étouffés dans leurs bè
de la sublirue élévation de notre destinée , nous ceaux ou écrasés sous la pierre..... Mais non
replonger dans le néant... Songez qu'on peut ce sinistre tableau a réveillé vos sentimens éner
acquérir la liberté , mais qu'une fois perdue on giques, vous brûlez déja d'anéantir ces cruelles
ne la recouvre jamais (1) : vivoas pour l'aimer, phalanges qui ne respirent que notre sang…
mourons pour la défendre ! ..... -
Ah !' sofigéz que vous êtes l'ame de la consti
O nos concitoyens ! dans la crise alarmante tution, songez que la division qui règne parmi
de nos affaires, qu'une coalition formidable et rious est l'ouvrage ténébreux des aristocrate -
sacrée nous enchaîne les uns aux autres ! Qu'elles · Songez que si vous n'étouffez le foyer d
disparoissent toutes ces distinctions puériles, : fetmentiition qui nous embrâse, le cratère d
qui agitent, qui volcanisent en ce moment les · volcan qui bouillonne nous précipitera †
têtes , et qui paralysent la force publique !,.... maux irréparables..... Ah ! sur-tout n'ou
Si l'empire de la paix et de l'intelligence ne jamais la fable des faisceaux, dès qu'ils fu
reparoît sur-le-champ parmi nous, c'en est fait, séparés, le vieillard débile les brisa, tandis u,
l'abîme du despotisme engloutira notre consti avoient auparavant résisté à tous les #
tution..... Rallions-nous sous les drapeaux de la , d'une jeunesse impétueuse. Voilà le symbole
patrie en danger : que le brave régiment de Fro | notre situation ; que le flambeau de l'irité
vence, harassé de fatigues militaires, trouve en gºººº nous éclaire, anime nos bras et nos coeu
mous de dignes émules de ses vertus et de son G t Léopold , honteux de sa défaite, ne tarde
patriotisme..... Quoi ! lorsque nous venons de point de remporter au fond de sa # trie lé d
• - -- .
conquérir notre roi, et que son trône immuable sespoir d'avoir affronté un peuple libre, -. * : ,
vient d'être porté dans nos cœurs, Léopold,
poussé par les furies de l'aristocratie , veut lui - - • J !
lutôt mille fois nos corps expirans lui servent réfugiés dans cette ville, est à son comble.
de chemin ensanglanté pour parvenir jusqu'à gºrde a été obligée de mettre le calme dans^
lui, - Exterminons ce lâche Condé, ce Bour club, au sortir duquel deux officiers franc
bon noté déja du blâme de l'incivisme, et qui se sont battus au pistolet , et l'un "des.dei
a la criminelle audace de vouloir déchirer le ,
sein de sa patrie !.... Mais non : qu'il vienne, resté sur place, Nous espérons que sous peu &
jºurs notre ville sera entièrement purgé
| ----------------
.
7T-x-.
ces aristocrates, dangereux sous tous lès rº.
, ", ports. , - · · ::: 1 . !,#.
) * • -s"
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( 9o9 )
S U P P L E M E N T A U N°. C C C C L x V I I.
Marseille, 22 Décembre. -- Le Projet de con Cour. Les Négocians alarmés de son Projet de
tre-Révolution qui devoit s'exécuter ici le jour contre-Révolution , ont fait parvenir leurs crain
de Noël, se découvre de plus en plus. Le Chef tes à la Cour. M. Calonne a eu une conférence
Lieu devoit être à Aix ; mais il y avoit des Agens avec eux , et a cherché à leur persuader qu'il
§ndus dans les trois Départemens voisins. -- n'y avoit rien d'hostile dans le Projet des Princes;
Lieutaud, l'ancien Commandant-Général, qu'on qu ils avoient voulu aller à Lyon, parce qu'on
soupçonue y avoir eu une grande part , vient ſes y désiroit ; que leurs Agens avoient sans doute
d'être arrêté à quelques lieues de Toulon , avec outre-passé leurs pouvoirs, etc. Personne n'a été
pn nommé Lamboirisse , son Aide-de-Camp. dupe de cette explication : quoique les prépara
Divers autres particuliers soupçonnés , ont été tifs Militaires soient suspendus, les couriers vont
misis la nuit derniere , et entr'autres, un Sergent et Viennent toujours. M. Condé répand toujours
de la Garde Nationale du Bataillon numéro 1 o. de l † et les ſugitifs aſſectent encore un air
a avoué avoir reçu beaucoup d'argent pour tl'1ompliant.
faire des Recrues, et il en avoit fait beaucoup.
Municipalité et le Tribunal , chargés d'ins
ire cette Conspiration , se conduisent avec lc On annonce que la doctrine Trançoise a déja
us grand patriotisme. On a arrêté un bateau pénétré jusqu'à Constantinople, ce qui ne ser, it
pas bien ét nnant ; le Peuple, dit-o.n , y parle
tant quatre-vingt mille cartouches destinées très-haut contre le despotime. Des amis de la I.i
ur Nice.
berté rallient le Peuple autour d'eux : « laisse
. Nines , 24 Décembre. Une lettre interceptée « rons-nous, disent-ils, au Sultan d'autre pou
ient de nous révéler la manière dont le Projet « voir que celui de faire le bien ? Jusqu'à quand
des contre-Révolutionnaires de Turin devoit s'e
« nos têtes sauteront-elles au gré de son caprice
r. Vous savez que le Régiment de Vieille « ou de celui de ses Visirs ?» Un de ces Orateurs
oit en Garniso11ici. Le Colonel avoit eu
† ayant été saisi : « ali ! mes annis , dit
ind'empêcher les Soldats de se lier avec les Gar « il à ses Auditeurs, sachcz que jamais les Fran
Nationales, et ne leur laissoitvoir que ceux « çois n'auroient permis qu'on m'enlevât ainsi du
bués aux Aristocrates. On avoit engagé les « milieu d'entre vous, » Cette exhortation ſit son
kysans des villages Catholiques voisins, à venir effet , le Peuple s'opposa de ſorce à cet enleve
le nuit et subitement , la veille de Noël. La ment , arracha l'Orateur des mains de la Garde.
liure porte, que M. Piver, Officier de Guyenne, et le conduisit en triomphe à sa maison. Ensuite
evoit se mettre à leur tête , et avec les Soldats on mit au-dessus da la porte : cette maison csc
le Vieille-Marine , attaquer les Gardes Natio
Bs cazermés , nvec § canons. Le Colonel sous la saupe-garde du Peuple. On prétend que
cet évènemcnt a eu lieu le 5 Novembre : on
oit vanté d'exterminer ensuite le parti popu ajoute qne le Divan en a tellement été effrayé,
Ce Projet découvert, la Garde Nationale qu'il n'a pas encore osé séoir. -
mos Annales du 5 de ce mois 4 et que nous | cellent jugement qui caractérisent ces mili
avons déposée le même jour au Comité des re taires , qu'on a tant calomniés et persécutés ,
cherches de l'Assemblée Nationale. sans pouvoir les avilir, ni les intimider , on me
pardonneroit bien sans doute cet excès de ten
Espagne. dresse et d'attachement que j'ai pour eux Mais
|
la sagesse de leurs actions en général, parlesuffi
Le Vaisseau Saint-Julien , est attendu en Espa samment en leur faveur. Quel horrible massacre
gne , avec six millions de piastre forte; on pensen'auroit pas signalé la journée du 12 Décembre,
u'il sera convoyé par une division de l'escadre à Aix, sans la conduite ferme et patriotique des
# Cadix. -
citoyens en sont plutôt indignés qu'édifiés. Les sous-officiers et soldats de Lyonnois. La musi
événemens futurs, prouveront notre défiance. de ce régiment , a fait retentir l'air de ces clua
si mélodieux, et si chers aux oreilles patriotique
Régiment de Lyonnois. où peut-on être mieux : ah , ça ira, ça
A leur départ , les députés ont été accompag
Je ne puis entendre le récit des belles actions à plus de 5oo pas du village , et n'ont moz
de nos braves frères des troupes de ligne , sans dans leurs voitures, qu'après avoir été acca
· que mon cœur ne tressaille de joie , et que des des embrassemens les plus fraternels. Ci
larmes d'attendrissement ne s'échappent de mes françois ! On me peut trop honorer, trop c
yeux. Ah ! si l'on connoissoit comme moi, les rir, trop fêter les soldats patriotes ; souven
vertus réelles et le patriotisme si pur des sol nous que ce sont mos meilleurs amis, et
dats ; si l'om voyoit une correspondance de plus défendront bien notre constitution et nos
de cinq cent lettres que j'ai depuis 15 mois, avec tières contre les traîtres aristocrates , ainsi
soixante deux régimens , le bon esprit et l'ex contre les satellites autrichiens,
4
E T A F F A I R E S P O I. I T I Q U E S D E L' E U R O P L ;
. J O U R N A L L / B R E , par zºne Soci*té d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. - 2 ERcz Er , et par M. ( Aitn A , tºn des Auteurs.
Aſin que le aoutrar social ne sºit pas un vain foi mulaire, il 1 eiiſe me
- tacitement cet engagemeiit , qui seul peut don !:e de la ſorce aux
aut1 es, que quiconque refusera d'obéir à l 1 volonté générale y sera
contraint par iout le corps ; ce qui ne signifiu autre chose sinou qu'oa
le ſorcera d'être lib1 e.
(J. J. Rousscau, Contrat Social, Claap. du souvarain ).
nt « qu'au seul comité colonial aprurtiendroit Jl. Cette fabrication sera faite au titre actuel
# au corps l gislatif tous les objets
leoncernant les colonies : et que nul autre co
des écus, et avec les mêmes remèdes.
III. Cette monnoie sera divisée en pièces de
-
mité ne pourroit même prendre d'arrêté sur 5o sous et de 15 sous , et il en sera fait pour 7
ees matières sans en avoir conféré avec le co
ité colonial ».
miliions et demi de chaque cspèce.
IV. La valeur de chaque pièce sera imprimée
: Cette manière impérieuse et rapide, qui est sur l'empreinte.
e à l'opinant. et qu'il porte p r tout , a V. L'Assemblée mationale invite les artistes à
paru fort étrange dans une assemblée législa , proposer le modèle d'une nouvelle empreinte,
five : elle a , té relevée par M. Robertspierre, à et elle charge son comité des monnoies de lui
i cette remarque a valu , de la part de M. rendre compte de leur travail dans quinze jours.
a , quelques personnalités injurieuses VI. Il lui présentera incessamment ses vues
•468 ·
-
( 91o )
sur la légende qn'il convient dé substituer aux municipaux ; et d'après ses conclusions, un ju- |
anciennes, et sur les moyens d'éviter les abus gement de la municipalité a condamné le sieur |
qui pourroient s'introduire dans cette fabrica Gobert en 3 liv. d'amende, et lui a fait défenses
tion. -
VII I. Il sera fabriqué de la monnoie de cuivre « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
de 12, 6 et 3 deniers : elle ne pourra être frappée ses comités de constitution et des rapports, sur
sur des plans de cé métal laminés et taillés dansla pétition des juges du tribunal de Gonesse
les pays étrangers. séant à Montmorency,
- - ' - -
: IX. il en sera incessamment fabriqué pour Déclare que la sentence de police, rendue
un million, ensuite pour cent mille livres par , le 13 décembre dernièr par la municipalité de
mois : et, sur la demande des départemens, la Montmorency, contre le sieur Gobert , relati
fabrication sera augmentée ou suspendue par · vement à l'annonce faite en vertu de ses ordres,
décret de l'Assemblée nationale. - et à la qualité par lui prise de Président du tri
X. Les pièces de 12 deniers seront faites à la bunal, est inconstitutionnelle, nulle et attenta
taille de 2o au marc , et celles de six et de trois toire au respect dû aux tribunaux.
deniers dans la même proportion. Déclare pareillement nulle la délibération |
. X!, Un quart de cette fabrication sera en prise par ladite municipalité et tous autres'actes'
pièces de douze deniers, un quart en pièces de qui en ont été la suite , portant opposition à
six , et la moitié en pièces de trois deniers. la délivrance et à l'exécntiôa du jugement †
· XII. Elle sera faite avec de nouveaux coins, annulloit la sentence de police rendue par la
dont le modèle sera incessamment décrété par dite municipalité.
l'Assemblée mationale ; toute fabrication , de Décrète qu'aussi-tôt la réception du présent ,
fmonnoie de cuivre avec les anciens cessera , la municipalité de Montmorency sera tenue de
dans toutes les monnoies du royaume, aussi tôt le faire publier et afficher dans tous les lieux
que les nouveaux pourront être employés- Les accoutumés de la ville de Montmo ency »..,
anciens seront brisés en présence de la muni La seconde affaire , rapportée par M. Cha
cipalité qui en dressera procès-verbal, qu'elle broud , est infiniment plus grave. Au départe
adrèssera sans délai au ministre des finances. ment des Landes, un ci-devant chapitre de cha
XIII. Pour accélérer l'exécution du présent moines abusoit des rentes de son existence pour
décret, les cloches des églises supprimées seront comploter contre la constitution. L'administrar
incessamment vendues à l'enchère ; les comités tion de département, duement avertie, ſit faire
des finances et d'aliénation proposeront à l'As par le directoire de district l apposition de scel
semblée nationale les charges et les clauses qu'ils lés sur le choeur de la collégiale : le lendemain
jugeront convenable d'employer dans l'adjudi les scellés sont brisés, le procureur syndic porte
çatlon ».. : -
plainte au tribunal de Dax ; mais sur les conclus
* - - Séance du 12 Janvier. sions d'un commissaire provisoire du roi, ce tri
bunal s'est permis de prononcer qu'il n'y av9i
i C'est la maladie de tout ce qu'on appelle Corps lieu à faire droit sur cette dénonciation. Voici
et Aggrégations, de vouloir étendre leur puis le décret rendu par l'Assemblée nationale , d'a
sance au-delà des bornes prescrites. Deux rap près l'avis du r pporteur :
ports faits aujourd hui à l'Assemblée nationale, « l 'Asscmblée nationale, après avoir entendu
offrent l'exemple frappant de cette insurmon le compte dc ce qui s est passé à Lax, concer
table prétention. nitnt les chan ines et le tribunal de cette ville |
A Montmorency , un sieur Gobert , premier approuve la conduite sage du de partement de
juge élu du tribunal, avoit fait imprimer et affi Landes, - - - |
présenté par le comité des domaines, et portant Pour se rapprocher de ceux qui tiennent si
abolition des droits d'aubaine et d'extraction , fortement à la preuve par écrit , M. Thouret,
: même dans nos possessions dans les deux Indes. en se résumant, propose de faire écrire les
• A l'ordre du jour, M. Rœderer, au nom du dépositions devant le juge de police, et même
. comité des contributions, a présenté le tarif du devant le directeur du jury d'accusation , lors !
: papier timbré, lequel a été adopté , avec cette que ce sera à lui que le prévenu aura été con
† l'article III. duit. - - -
, T'outes les actions concernant les entreprises La discussion est continuée à lundi. G. .
i de commerce qui pourront se faire à l'avenir ,
l,ieront assujétis. au timbre comme les autres Limoges , le 5 janvier.
4cºions. • - -
* :
: 7 -li1t » 3 ,
D E L A F R A N C E,
| -- s" " 1 1 "1 •
: - 1 ..
r
:
-
| -*.
alºi :#r A F FA | R E s P o L 1 T I Q U E s D E L E U R o P E ,
Jo v R NA L ' É I B R E , par une Société d°Écrivains Patriotes »
*..
- . | dirigé par M. MERcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
- - - - 1 : 1 ', ' * , 1. - - -
- E - , « 11 · · : . -
liparoîtse tous tes petits intérêts : ct coinment · « L'Assemblée natiQnale décrète, que les offi
º,p,onneutre un t il riomphe sur la g nk ration #ºri , sous olficiers et soldats de toute arme,
º elle,'dégradée par des préjugés de qºi nze -- . ..!
qiii seront dans le c s de subir la réforme de la
bºlesl, par un : dosiiotisme qui avoit i # 4 ) .. 1 : . 6 [: prochaine organisation de l'armée, seront payés
#lion nous pardonne ce mot ) egoisé tons les de leurs ºppontemens et solde sur l'ancien
lºdiiidus? C'estisrr-tout en nmatière de contri pied, j# qºi au jour de l,ºur réforme effective. .
ironlqn'il est comme impossible de ſºire en . : Lgs di11éreus employés de l'artillerie et d
e iraison à la multitude , qni étoit accon gºnie continueront d être payés jusqu'à ce §
# sex-sotrstrttiree cte , toutes ºcs fortves aux º;t 4té jtatné sur leur cons rvatºon ». , .
de lºimpôt, à les éluder 3 qui s'en li,iaoït nn Là $énté des biens nationaux s'introduit avec
ºtºpresqu'un rnérite. Gommºnt persuader avantäge et rapidité dans les départemens même
ui à qdi l'on demiarde anjºurd'hui , ºn d'u iiii i , dont on a douté p ndant uelque
seule partie ( ce qu'il payoit !tier ºn millo , 1nºiſ ns : clfe y assure l'and'antis ement de toutes
nent 111i persuader cii'il s enric! : v rit - l es érºtic s anti civiques.-A-Miontpellier, un
- t, puisqu'il assure rnr repo, sa [n'!, t t é , iien ubi dº c tiº nature, porté à 252,ooo liv,
# iété,--l activité dg cºmm # : le l 9a par nne 'v\"naïion qu'on a dru exag rée, a été
#e l#rºpire, l'extin#n dé ia déiiºpur #;iq R2,r le prix de 332,oo9 livres : « Le
#. g'et cons#queniinént l, sºi gºn rit liiºrv#n nt est, don ié, disent les administra
ain de la sv Lv :ntion , ct l'accroissemen} t1 ,- sirs ' t, lºil succès
, rir arriêrede». la consiitution
· ne peut plus
• • | • • *
| fortſine ? - - -
4 9
( 914 )
nisante des fonctionnaires ecclésiastiques qui ces deux commandans, et de les remplacer par
demeurent rebelles aux décrets. Le remède à des patriotes.Nousverrons par cette circonstance
ces complots a été trouvé, et appliqué par le si M. Duportail est dans le sens de la révolu
décret que voici : -
tion, et s'il ne tergiverse pas sur la très-urgente
« L'Assemblée nationale, sur le compte qui nécessité de garantir Hunningue et Neuf-Brissac
de la trahison dont ces villes frontières sont me
lui a été rendu par son comité ecclésiastique,
d'une délibération prise le 12 de ce mois par la nacées de la part de leurs commandans actuels.
municipalité de Paris, faisant provisoirement Hier la société des amis de la constitution ,
fonction de district et de département, en l'ab séante aux Jacobins, a décidé à l'unanimité que
sence de l'évêque métropolitain invité et requis, le comité militaire de l'* ssemblée nationale se
par procès-verbal de la veille , de concourir, roit invité à proposer, dans la huitaine au plus
par lui - même ou son fondé de § à la tard, un moyen pour accélérer et multiplier la
circonscription de sa paroisse, a décrété ce qui fabrication des armes, et leur prompte fourni
suit : ture aux gardes nationales qui en manquent. Il
1°. Que les paroisses de la Magdeleine, Saint a été proposé dans la séance précédente de de
Germain - le-Vieux , Saint-Pierre-aux-Boeufs , mander au ministre de la guerre un inventaire
Saint-Landry, Sainte-Croix, Saint-Pierre-des de tous les canons qui se trouvent dans les ar
Arcis, Saint-Barthemi , Sainte-Marine , Saint se naux de l'empire, et en outre, de faire visiter
Jean-Baptiste et Saint-Denis , la basse Sainte sur le champ ces canons, pour voir si, du temps
de Poinsinet dit la Tour-du-Pin , on n'auroit
Chapelle et Saint-Louis en l'isle , toutes ren pas encloué tout doucemement ces canons, en
fermées dans les deux isles appellées Isle du
Palais et Isle Saint-Louis, sont et demeurent tout ou en partie. Comme les aristocrates et le
supprimées , et † le territoire de toutes ces comité autrichien des Tuileries sont capables
paroisses forme 'arrondissement de la paroisse des atrocités les plus inouies , je pense que la
visite des canons doit être faite sur le champ
cathédrale de Paris, établie dans l'église Notre dans tous les arsenaux. ,
Bame. |
2°. Que l'église de Saint-Louis en l'isle sub Nous invitons les citoyens et soldats allemtands
qu savent le françois, d'avertir leurs frères et
sistera provisoirement pour servir de succur compatriotes qui ne le savent pas, que presque
sale à la paroisse cathédrale, jusqu'à ce què la
commuuication, entre les deux isles Saint-Lou toutes les traductions qu'on a faites et qu'on
fait encore en allemand , soit des décrets de
et du Palais, ait été établie. »
Ce décret n'a pas eu l'approbation de M. l'Assemblée nationale, soit des papiers publict
Maury, qui soutient la municipalité, et même patriotes, soit d autres ouvrages françois sur la
révolution et les droits de l'homme, sont faus !
l'Assemblée nationale , incompétentes ; mais
une forte majorité a passé outre aux oppositions ses et infidelles. Le moyen d'en avoir de très
exactes que nous préparons à cet effet , c'e,
de M. Maury. pour les soldats allemands , prussiens et autriº
Par un décret , non moins solemnel , l'As
semblée nation le a déclaré valable la nomina chiens, de venir prendre la cocarde patriotiqu"
de France avec une bonne paie dans nos trocº
tion faite par les électeurs du département de pes, et ensuite ils iront faire une bonne insuiºà
la Creuse du premier évêque de Guéret. G. rection nationale dans leur pays respectif. C.
|
P A R I S, le 13 janvier.
M. Juigné, archevêque de Paris, a adres
Enfin l'Assemblée nationale et les comités di une protestation contre les décrets de l'Asse1:
plomatique et militaire commencent à être bien blée nationale , acceptés par le roi , à son il
convaincus des projets d'attaque médites ptr nos primeur : celui-ci a rejetté ºvec indign.1 1 1on
ennemis snr les frontières ; les commandans des libelle calotin. Comme le département de P.1
places de Hunningue et de Neuf-Brissac ont été et la loi exigent , de la part de l évêque de
dénoncés au comité diplomatique comme tres capitale , le serment civique, et non Pets
· suspects et comme ayant des intelligences di ridicules déclamations protestatoires , les él ,
· rectes avec les Autrichiens et les princes alle teurs vont procéder t ès-incess mment a u n
mands des bords dn Rhin. L' ordre a été donné des fidèles, à l élection d'un nouveau past "
• au ministre de la guerre de retirer au plus vîte de l'église parisienne. - 3!
'it
r-- - -----
( 915 )
• des troupes de ligne et nationales, ont imaginé
d'ensorceler nos femmes ; ils ont assez bien
Le jour que le nouvel évêque de Versailles réussi sur quelques-unes, qui ont mordu à l'a
prêta son serment, une petite maîtresse , ré
voltée de voir le saint prêtre en habit de laine meçon aristocratique. C'est une chose plaisantG
que la conduite de ces aristocrates femelles.
et les cheveux sans poudre , dit assez haut :
Foilà un évéque qui fait pitié. — C'est, ma Élles sont convenues unanimement de me plus
dame, répondit son voisin, que nous ne sommes recevoir dans leurs maisons que des aristocrates
plus au temps où les p.... nommoient les évé de toutes les couleurs, des faux Amis du roi
et dc la reine ; elles chassent ceux de leurs pa
ues; aujourd'hui c'est à la vertu qu'on donne
les évêchés, et la vertu n'a pas betoin de pa rens qu'elles jugent infectes de patriotisme ;
nure, (Journal des prétres ). elles chassent les 1nstituteurs patriotes d auprès
de leurs enf,ns , pour les confier à de noirs
anti-r volutionaires; elles exigent de leurs coëf
Vitry-le-François, le 7 janvier. feurs le coup de peigne aristocratique, du bou
Dans la nuit du 3 au 4 de ce mois. un violent cher, l'aloyau aristocratique, du rôtisseur, la
incendie a exercé ses ravages dans cette ville. petite oye aristocratique, du boulanger même,
Les gardes nationales et les braves soldats du ré de grands pains aristocratiques, le tout sous
iment de Lauzun sont parvenus, par leurs intré peine de perdre leur pratique.
ides efforts, à l'éteindre, et ont sauvé les effets il n'est pas inutile de rappeller à nos lecteurs
des malheureux incendiés. La conduite des offi que dans les temps desastreux de la ligue , les
ciers de Lauzun mérite également les plus grands grands et les princes des prêtres qui avoient
éloges. Nous nous empressons de publier ces coinploté de de trôner Henri 11I pour s'emparer
hits honorables peur le régiment de Lauzun. de la souveraineté , soumettre la nation à leur
Les patriotes ne demandent qu'à oublier les in empire, régir la France par un sénat composé
† et ils n'ont jamais voulu étendre sur tout de grands , d'évêques et de riches bénéficiers,
k corps de Lauzun la tache dont se sont cou qui au oit été presidé par l'ambitieux Guise ,
verts quelques scélérats dans l'exécrable affaire prince de l orraine, ces l gueurs, pour parve
de Befort. nir à leurs fins, im gnèrent de s'emparer du
coeur des dames françoises : ces adroits conspi
De Saint- Omer. rateurs connoissoient bien l'empire du beau
sexe sur le peuple François , et ils réussirent
« Le district vient de fermer l'église cathé à faire de nos bonnes ayeules des ligueuses
diale. Cet évènement achève de faire tourner farouches envers la patrie , mais très-tendres
h tête à nos gros et gras chanoines En atten pour les ligueurs. Ces bacchantes effi énées agi
dant la contre-révolution , qui selon eux est toiont d une main le flambeau de l'amour, et
immanquable, et pour la préparer avec succès, de l'autre , la torche du fanatisme et de la
ik veulent à toute force dissoudre notre assem guerrc civile ; leurs faveurs étoient le prix du
llée des amis de la conrtitution, qui n'est com ineurtre et de l'empoisonnement , et les assas
# que de citoyens honnêtes et de quelques
ves militaires du régiment de ſ rovence. Pour
sins de la Saint Bartlnelemi leurs vainqueurs.
Les dames françoises d aujourd'hui sont trop
Jréussir ils ont menacé plusieurs membres de éclairées , et leurs mœurs trop dolicates pour
telte société de leur ôter leur pratique , s'ils qu'on puisse craindre le retour de pareilles er
retournoient à l'assemblée. Leux ou trois se reurs : le beau sexe s'est déclaré par-tout ami de
ºnt retirés , mais un maitre perruquier a ré la révolution. Lans plusieurs villes, des mères
ondu qn'il aimeroit mieux ne faire ni barbe
tendres, des épouses vertueuses se sont réunies
perruque pend ,nt toute sa vie , que de re en clubs patriotiques, où elles instruisent leurs
cer à la société des amis de la constitu enfans de la constitution, et leur enseignent à
Il X), vivre libres et à devenir un jour dignes de servir
}
la république. Qu'importe après cela que quel
Département du Nord. ques femmes. indignes du nom François et de
leur siècle , veuillent faire revivre le fameux
Lille , le premier janvier. escadron de Catherine de Médicis, les orgies
, L'aristocratie est tombée ici en qnenouille : et les fureurs de la ligue ! elles n'obtiendront
insaristocrates militaires et autres voyant qu'ils que la haine de leur sexe et le mépris du
nôtre.
fnoient aucune prise sur nos braves soldats
- •s - - -
( 916 )' -
J. J. Rousseau s'exprime ainsi sur les assem le prince temporel de ce petit pays. coriscryèra.
blées souveraines du peuple , sur les assemblées avec le saint père les relations spirituelles, la
nationales et constituantes : correspondance religieuse de l'égfise gallicâné
' « A l'instant que le peuple est légitimement avec le chef visible de la religion Lâ tidre, lā !
assemblé en corps souverain, toute jurisdiction souveraineté de l état de Rom , et les richéssesº
du gouvernement cesse, la puissance exécutive temporelles accumulées dans les palais de l'é-'
est suspendue. -
vêque de Rome , n ont rien de commun avec :
· Ces intervalles de suspension où le prince re son titre de Chef de l'Eglise; ou pent fort bien !
connoît ou doit reconnoître un supérieur ac dépouiller le pape de tout cet app roil cxté
tuel, lui ont toujours été redoutables, et ces rieur , et le réduire, s'il se porte pour 'iggres
assemblées du peuple, qui sont l'égide du corps seur, à la condition évang lique des préiniers
politique et le frein du gouvernement , ont été apôtres, sans cesser pour cela de le considérer
de tout temps l'horreur des chefs, aussi n'é et de le consulter comme le vicaire de Jésus
Christ. . •
pargnent-ils jamais ni soins , ni objections ,
ni diſſîcultés , ni promesses pour en rebuter les Quant à nos ex-princes, s'ils ne sont pas ren
citoyens. Quand ceux-ci sont avares , lâches , trés dans le délai prescrit , ils seront privés des,
pusillanimes,. plus amoureux du repos que de salaires que la nation leur a accord s avec tant
la liberté, ils ne tiennent pas long-temps contro de générosité et de prodigalité ; ils seront dér,
les efforts redoublés du gouvernement ». ( Con chus de tous leurs emplois civiis ou militaires. g
tral Social ). - * . * . · ·n ,
D E T U R I N. D E L I E G E. . . - ».
:
Des lettres de cette ville annoncent que M. , On a reçu la nouvelle dans cette ville qne
le roi le l'russe a écrit à lempereur, pour lui
d'Artois quitte la cour de son beau-père, qu'il
laisse son épouse , et qu'il est à la veille de ra! !ººll r qn il a voit promis de ne point se mêles
§ pour Venise: Va-t-il goûter dans cette
ville les plaisirs du fimeux citrnaval , ou brasser
de l'a faire des Li geois, et pour lui proposer
de former une commission,pour l , d, cision de
cette a11aire : les membres de cette commission
quelque nouvelle intrigue ? Quant à M. Condé,
il se propose de faire une tourni'e d'Italie , qui seroient mi-partie prussiens et mi-partie autri
sera suivie d'un voyage en Allemagne. Si dans chiens. Cette démarche sembleroit annoncer,
leurs courses ces ex-princes passent par Rome, que le concert n est pas parfait entre les d #
il est très-vraisemblable qu'ils ne voyag°nt que cours de Vienne et de Berlin ; mais il en § |
pour sonder les profondeurs de la politique si peu aux princes d'en imposer par des dehors
romaine. On sait que les dispositions du pape trompeurs , qu'il ne faut point croire à cette
et du sacré collége sont très-peu favorables à la mésintelligence apparente. . , , - d
liberté françoise. 1e pape n'a point encore donné Les troupes utrichiennes d'exécution se sont
cette réponse que le roi lui avoit demandée non réunies dans le i imbourg à celles de Munstei
pour la nation françoise , qui n'en a pºs besoin , ct de Miayenc : la division s'est étâblie entre
mais pour quelques consciences qui feignoient leurs clefs respectifs. Les Mayençois et le
d'éprouver des scrupules. Quoi q 'il en soit de Munstériens pr, tendent qu'à eux seuls appar
toutes ces manoeuvres ridicul s de nos énigrans tient l ' o/, neur supréme de cominander:l'exé
: et de la cotir de Roine , si nos énigr , ns osent cutio" ; ilºis le gºº1éral attrichien repousse aveſ
se révolter'. ils seront traités en rebelles , si la liautºur c tte prétention , et soutient qn'à son
· cour de Rome crie. on la laissera crier ; ct les maitre sºui et à lu , comne son représentan
J'rançois, qui aiment à rire riront à ses dé appartient exclusivement la conduite de l'exé
pèns , si cette cour de t4ome fulmine des ex coui cutºon. 1 ºs aristocrates liégeois, les chanoine
-ihunicatioris, si elle ſoniente des inimitiés contre tr fonciers , créatures du prince mitré , s'indi
tih France parmi les princes vo'sins de notre pâ g i t du 1 tard que cette querelle apporte
tt'niº librº : ét si ºn un mot ellé conjure contre la leur vengºamce , ét ils cominencent à craindr
ºlil$ºrté fr: m#oise , elle se ëa punie , et elle sentira ,que leur ſ grºur ne soit pas mieux servie pa
1iioi'oids des armes #nçois s : mºis dans cette #éopo'i d ' #e ne l a été jusqu'à ce jour pa
#ypothèse ,- même d'une âggression de la part le roi de i'1 usse. ' , $ i . . . !
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v r :: Q IX r -
ANNALES PATRIO j'! } v-2 1. -> E ! L#Y - #;º #: # . ;# # ...* #.. #! :. # ! .
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) TA T r^ I '
º [) E L A $ A $ C |.
E T A F F A I R E S P O I, I T ! Q
: J0 U R N A L L I B R E , par une So i ' 4 " / ºr . .2 i 7 « 7 cvtºiet,ºs ,
dirigé par M. /1cncrrn , et par A/. ( un , « , il n (é: s 4 / . . /7:,.
I
Je prévois qu'avant l ' fi.1 de ce si5cl , le n'tiº • | · · · ·· : o ! ]» r , 1; n S º rn
—--------- -
( 918 ) -
tement formel et par écrit des auteurs, sous commissaires pour signer les contrats de cons
peine de confiscation du produit total des re titution ».
pi ésentations au profit des auteurs. -
t 919 )
par M. Mirabeau, et communiquée au comité déric-Guillaume a proſité de la révolution des
ecclésiastique, qui l'avoit adoptée. Pays-Bas et de la disposition assez marquée des
Le rédacteur est monté à la tribuue, et a lu Hongrois. dºs Transilvains et des Gaiiciens à
un travaii qui a été trouvé digne de son génie . une insurrectioii au comin ºncement de 1-0o ,
mais dont la véhémence a fait fuir une partie du pour forcer l'Autriche à la paix la plns huin -
côté droit. Il a peint des couleurs les plus rem liante : mais l.éopold , toujours lié d' intérêt ct
brunies les mæurs de l ancien clcrgé, et les pré d'ambition avec Catherine JI , ayant su feire
tentions du clergé actuel. appuyées sur le plus valoir les circonstances même de cette paix ,
odieux de tous les titres, snr le concordat de l'orgueilleuse sécurité du cabinet de Berlin , a
Léen X : « La religion , a-t-il dit, est un rapport grimpé à son tour sur le dos de Frédéric:Guil
de 'homme privé à l'Etre infini, et il ne peut l' ume , non - seulement pour reconquérir la
pas plus y avoir de religion nationale que de Belgique , mais pour garder une partie des
consciences nationales ; et qui sont ceux qui conquêtes que son frère avoit ſaites sur les
veulent que la religion porte ce titre ? ceux qui Turcs, et que lui-même s'étoit engagé de rendre
ont regardé la constitution ſrançoise comme le par le traité de Reichenbach. On rit donc an
renversement de toutes les choses humaines, jourd'hui à Vienne et à Petersbourg d'avoir
comme le dernier terme de la folie. fait donner le roi de Prusse dans le trébuchet,
Par quel étrange renversement d'idées veu coinmº on rio't à Berlin , il y a six mois, de
lent ils y associer la religion dont ils sont les l humiliation de Léopold et de l'einbarras de
ministres » ? de Catherine II.
La lecture de cet éloquent ouvrage. dont il Mlais le cabinet de Vienne ne reste pas en si
seroit Impossible de faire un extrait , s'étant beau chemin ; il veut, au déſaut de la Prusse
prolongée au-delà de l'heure où l'Assemblée na et des co-directeurs du cercle du bas Rliin, sc
tionale a coutume de se s parer, ct se trouvant charger lui-même de l'exécution du décret dc
fréquemment interrompue par des réclamations Wetzlar contre le pays de Liége : il veut, après
tumultueuses, la seance a été levée. G. cette expédition , se servir des frayeurs de ia
cour même de Berlin, ct de la rage déci ;ée des
princes Allemands possessionnés en Alsace ,
Colmar.
contre l'Assemblée nationale , pour tenter et
diriger une invasion et une contre-révolution
L'évêque de Bâle a fait une petite pointe à en France; de sorte que le cabinet de B rlin,
Dellsberg, où il a jugé à propos de se retirer,
† que, dit-on, il s'est apperçu de quelque paralysé d'une partie de ses membres puis
rmentation à Porentru . sa résidence ordi qu'il ne peut plus agir en faveur des Turcs ses
naire. alliés , et odieux à tous les partis , ainsi qu'a
Les politiques supposent que cette prétendue toutes les nations , par le lâche abandon qu'il
a fait d'abord des braves insurgens IHongrois ,
fermentation n'est qu'un prétexte pour attirer Transilvains et Galliciens, et cnsuite des Belg-s
les troupes antrichiennes dans le Brisgavv et et des Liégeois, se trouve précisément dans le
vers nos frontières : quoi qu'il en puisse être, cas de ne pouvoir suivre aujourd'hui d'autre
il est prudent de se tenir sur ses gardes. impulsion que celle que voudra bien lui donnºr
la cour dc Vienne. En voici des pteuves :
Coup-d'œil rapide sur Vétat instantanée de la Léopold arrête , en infraction du traité de
politiqae des cours europécnnes. Reichenbach , la démolition des forteresses de
Bellegrade, de Novi et de Dubitza ; il ne les
Les tyrans héréditaires d'Europe, conjurés remet point aux Turcs, et Frédéric-Guillaume
en tout temps contre le bonheur et la liberté ne dit rien. Léopold fait avancer des troupes
de l'homme et contre les droits souverains des vers Liége ; il reçoit la soumission des magis
nations, sont bien d'avis à coup sûr en ce mo trats de cette ville avant que ces troupes soient
ment de se réunir pour arrêter les progrès de entrées , et c'est après cette soumission que
notre sainte et divine révolution : mais d'un Frédéric-Guillaume paroît étonné de ce que
autre côté les prétentions secrètes et particuliè l éopold se charge de l'e cécution des sentences
res de chacun d'eux et leurs perſidies respec de VV etz/ar.
tives, ainsi que leurs ressentimens de haine ré On voit dans la ruse grossière de cette dé
ciproque, les tiennent néanmoins en haleine ! marclre une espèce de jeu entre les deux rois
'et en défiance les uns contre les autres. Fré- | pour en imposer à la France et aux Liégeois
• ------------•-ºº---"° ° °° "
( 92o ) .
même ; tais !'un de ces deux rois est plus fin de ligne , et maintenir la paix au-dedans. N'ou
qu e !'a : tre , et | vos ay : c regret que le suc blions pas que si nous laissons nos prélats fac
cesseur du gr. i l' Frédéric so,t dupe absolne tieux , leurs noirs adhérens, et nos aristocrates
dans tout s c s nan euvres. Hertzberg | Hertz cxciter des troubles intérieurs, si , par le dé
berg ! ta haine contre nos François , et ta ja fº ut d'une surveillance active et sévère , quel
lousie coi, t ce nos grands hommes ont fait et fe ques-unes de nos places frontières sont livrées
ront encorc biº n du mal à cet honnête homme par la trahison à nos ennemis du dehors, alors
roi, dont tu dirige l s affti1es si gauchement, tous ces despotes furienx , qui rugissent autour
si trait r.ºusement peut-è. r ; car je te soupgoau : de la France libre , appellés par nos troubles
fort d'être cn intelligence secrette avec le miel intestins, ou maîtres de quelques-unes des clefs
leux d'Argºntan et le vieux renard Kaunitz , de nos frontières , vomiront leurs soldats dans
qui en savent plus que toi , et qui profitent de le sein de la France. Dans ce cas même le triom
ta vanité pour te faire tomber dans leurs ſilets. phe de la liberté ne sera pas douteux , mais la .
- - - CARI A. patrie aura subi les fléaux d'une invasion qu'il
est très-facile de prévenir.
AIx-1 A-CHAPELLI , le 3o décembre.
D E R U s s 1 E.
Il est très-certain que le 18 de ce mois le
cercle de Bourgogne a étr, interpellé de se join Le général Potemkin poursnit avec chalenr
dre aux troupes d'exécutiou contre Liége , et le siége d'ismailov , l'artillerie turque répond
que c la s'est fait au su de la conr rnpériale. I)e vive1nent à celle des Russes : mais les de hors de
cette manière, il est très-probable que les tron la place sont si bien g rdés par ces derniers,
bles de Liégº appt ochºnt dè leur fin , et qu'en qu'elle pourroit bien être réduite par f mine ,
même temps le c rcle de Bonrgogne reprendra si le grand-visir n'arrive pas, comme on l'as
u e existence effective et authentique. sure , avec une armée pour en faire lever le.
siége.
Les Rnsses sont maîtres du Danube , bien au- |
D E V I E N N E.
dess 1s d lsmatio'v : ils ont établi sur ce Ileuve
des bâtimens armés et des batteries flottantes.
L'empereur a recouvré la santé, et sa petite
vérole n'étoit que volante et passagère.
Les ministres Prussiens, Ang'ois et Hollan P o L o G N E.
dois sont en route pour le congrès de Sistove,
où l'on suppose que l'envoyé de la Porte Otto La diète , renforcéo des nouveaux nonces ;
nuane est déja rendu ; l'ambassadeur de cette a repris le cours de ses délib'rations. On s'oc
cour auprès de celle de Prusse , est attendu à cupe les moyens de porter l'armée de la répu
Berlin , où il doit arriver incessamment. blique jusqu'à 1oo,ooo hommes effectifs, et de
La diète de Ratisbonne a reçu des réclama resserrer les noends de l alliance avec l'emptre
tions contre les décrets de l'Assemblée natio turc , dont le sort est plus que jamais lié à celui
nale , forinées par l'évêque de Spire , celui de de la Pologne.
Strasbourg , divers chapitres et princes d'Alle Une des prochaines opérations de la diète
magne. '1 ous ces gens-là voudroient bien tour sera d'assnrer l'ordre de la succession à la cou
ner les armes de l'empereur contre la France ; ronne. Parmi les concurrens portés par les di
ce prince, qui a appris en Italie l'art de tem vers partis, celni qui paroît réunir la majorité
oriser et de feindre , paroit incliner, dit-on . des suffrages et l'opinion publique en sa faveur,
à nréférer les voics de conciliation. Mais ces est l'électeur régnant de Saxe. Le prince Joseph
d hors pacifiques ne doivent point en imposer Poniatowski , polonois, a été proposé par un
aux François : les patriotes me peuvent se fier nonce de l ithuanie ; mais l'assemblée a refusé
qu'à lenrs armes et à leur courage ; ils doivent de délibérer sur cette motion, qui n'étoit point
surveiller plus que jamais les cheys des troupes à l'ordre du jour.
1: - -- - - - - -
: On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, ruc Hautcfeuille, à qui l'on adressera, frânc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annale» Patriotiques.
Et «baz tous les Libraires ot IDirecteu rs des Postes i u Royaume et de l' Ftranger.
Il paroit tous les jours un Numéro dc ce Journal. Prix 36 liv. pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit pour
3 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le 'ieyauine. L'abonnement nc commence que du prem. d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Dans tous les eas, si le monarchien Clermont sénat veut se tenir prêt à tout entreprendre e
s'avisoit de mettre un embargo sur les metales à p ol1ter de tous les , vènemens favorables à
nourricières de Corbeil, Paris pourroit faire ses projcts amibitieux sur la Franche-Comté.
marcher le capitaine Mirabeau pour remettre On pense à ( , enève que ce Condé entrera dans
l'eau au moulin. l Franche-Conté , à la tête de 12 miile hommes
fournis par les Bernois. Une fois établi dans
Nouvelles manœuvres de Calonne et des ec cette province, il ne doute plus que son armée,
grossie par les mé contens de l rance , ne lui
princes fugitifs. permette de pénétrer jus qu'à Lyon, de se rendrc
Une lettre écrite de Genève, et publiée hier, maître de cette ville, et de pousser avec ardeur
la contre-révolution. -
et pour nous qu'il nous faut. — Fort bien , Une insurrection vient d'éclater dans la ville
Messsieurs, mais enfin comment traiterez-vous de Warstein ou le cercle de Westphalie ; les
les peuples françois que vous prétendez sou habitans, qui dépendent de l'électeur de Colo
mettre à une domination étrangère. — Oh ! nous gne, ont chassé leurs magistrats, les agens de
verrons ; mais à vue d'œil voici notre plan. ce prince, et se sont mis en état de défense.
Nous pendrons ces fous dangereux qui ne rê Les voisins de ces insurgens, requis de les faire
vent et ne parlent que liberté. Nous inscrirons rentrer dans la servitude, ou, suivant la langue
au livre d'or, dans le registre de la noblesse , des tyrans, dans le devoir, ont refusé de servir
les vilains qui nous auront secondé dans nos d'agens à l'oppression. Il faut convenir que ces
projets ; nous en ferons des gentilshommes. insurrections partielles n'opéreront jamais de
Quant à ce peuple, cette canaille des villes, révolution en Allemagne , il n'y a qu'un mou
- elle travaillera un peu pour elle un peu pour vement général de tous les opprimés de cette
, nous; on rançonnera son industrie , c'est le vaste contrée qui puisse faire luire pour elle le
, moyen de l'exciter. — Et ces bons, ces hon jour de la liberté. • .
-
–
| ANNALEs PATRIOTIQUES - ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
qu'aujourd'hui. Tandis que sur les 15o mîtres § premier prince du sang lors de l'avéne
i reluisoient en France, on compte à peine ment de Henri IV , n'avoit p s été apanagé ;
t évêques citoyens, on voit dans las 83 dé 2°. parce que le Clermontois , au moment où il
† la plus forte moitié des curés adopter a été donné à Louis II de Condé, sous la garan-"
constitution, prêter de bonne grace le ser tie du roi d'l'spagne, n'étoit pas domanial , et
ment qu'elle prescrit, et reconnoître la puis n'étoit qu'en dépôt dans les mains du roi de
ance civile s'arrêtant au pied des limites de France. Il a présenté un traité passé, sous ce
Fempire des ames. On a envoyé à l'impression rapport, entre le roi et Charles IV de Lorraine
une adresse des curé et vicaire de Villiers-le en 1644 , et a demandé que cette pièce fût
Bel, qui, expliquant leur profession de foi ci envoyée au comité, pour rectiſier son rapport.
vique, livrent à l'anathême les prêtres infidèles M. Guillien a repris les mêmes faits avec
qui, résistant à l'évidence et à la droiture, ap beaucoup de clarté, en ajoutant que la nation
† sourdement la guerre de religion, qui étoit tenue de l'exécution du traité des Pyré
reusement n'est pas faite pour le siècle où nées , sur la ſoi duquel le Clermontois avoit été
Il0us sommes. donné au grand Condé.
Une lettre du curé d'Aubaigne, près Mar Par le d cret intervenu, la question est ren
ille, contient les mêmes sentimens. M. Gas voyée à un nouvel examen des comités diplo
sendi en a fait lecture. matique et des domaines.
Sur la réclamation des manuſacturiers de Séance du 16 Janvier.
Louviers, présentée par M. Dubois, au nom du
comité militaire , il a été décrété ce qui suit La faction anti-constitutionnelle, après avoir
encernant les boutons d'uniforme : épuisé tous ses efforts, toutes les tentatives de
« L'Assemblée nationale décrète que le bouton contre-révolution, n'a plus que la chétive res
uniforme , décrété le 23 décembre pour les source des libelles et des pamphlets. Il en sort
gardes. nationales du royaume, ne pourra être tous les matins une nuée de l'imprimerie de
en usage qu'à l'époque du 14 juillet 1792, et Crapart, place Saint-Michel : mais les auteurs
472
( 926 )
savent bien qu'on »e retourne pas l'opinion pu officiers, lesquels ne sont pas dans le sens de la
blique avcc des feuilles jettées au hazard , et révolution. Malgré cette observation, il est dés
pour donner à ces papiers une sorte de carac crété que le roi sera prié de retirer incessam
tère, ils ont trouvé le moyen de surprendre le ment d'Avignon le régiment de Soissonnois et
contre-seing de l'Assemb ée nationale , et de la compagnie de Penthièvre ; et sur la motion
faire circuler jusqu'au fond des départemens, de M. Voydel, il a été décrété en outre que le
sous l'enveloppe de ce sceau , respecté, leurs comité des affaires d'Avignon feroit son rapport
: quets empoisonnés. Sur la dénonciation que sur les faits de cette nouvelle fermentation, et
# Gouttes a faite de cette fourberie, M. Camus présenteroit le plutôt possible un projet de dé
a assuré qu'elle n'avo t point échappé à la sur cret. G,
veillance du comité des contre-seings , lequel
présenteroit incessamment des mesures propres De Versailles.
à arrêt r l' bus.
Un décret réglementaire a été rendu sur la Un plaisant a imaginé, pour ridiculiser les
discipline intérieure des administrateurs de dé titres, de les distribuer à ses domestiques, selon
partement et de district. -
la nature de leurs services. Son palfrenier a été
« L'Assemb'ée nationale, après avoir entendu fait chevalier, parce que l'origine des chevaliers
son comité de constitution , a décrété que les vient de cheval, son cocher a été nommé duc,
administrateurs de département et de district parce que ce mot signifioit conducteur; ses la
ñommeront à chaque session un président ; quais ont eu le titre de comtes . parce que les
mais la ré électºon pourra avoir lieu ». premiers comtes étoient les hommes qui sui
Nombre d'adresses souscrites par des curés ºoien4 eê accompagnoient les grands , enfin,.
citoyens son mis aux décrets , et religieux ob comme le nom , le marquisfut inventé pour
ceux
servateurs les canons , ont 'té lues et applau qui gardoient les frontières, les marches de
dies. On a distingué celle de M, Framoy, curé l'empire, il a donné ce nom au portier qui dé
de Rosoy , pour les sontimens de désintéresse fend l'entrée et l'escalier de sa maison.
ment qui y sont exprimés. ( Chronique de Paris.)
La séance a été longucment occupée par la
discussion de plusieurs articles additionnels sur
la gendarm re nationale , présentés par M. De Douai, le 3o décembre. " !
l'Assemblée nationale , remplit les bassins du Il y a à Ath.'nople une société de bons amis
résor national, désséchés par le despotisme et de la constitution, présidée par M. le Lorrain ,
laristocratie. Ce nouveau pactole s'écoule en ancien capitaine au régiment de Diesbaak ,
suite du réservoir comnun en divers ruisseaux, S LllSS C.
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques. -
fant. que des officiers nommés par le fen des #Jn mandemcnt fanatique, portant le nom
potisme, imbus des prétentions de la ci-devart et la signature de fºl. l'évêque de Soissons, a
noblesse, ennemis-nés de la constitution, pour été dénon cé et envoyé au comité des recherches.
ront , avec les forces de la discipline , gour Le dº cret qui suit a été rendu sur la propo
mander le soldat patriote, et corrompre le soldat sition ſuite par M. de Menou , , au nom du
foible avec les moyens de sédnction qui abon co:nité 1nilitaire.
dent dans leurs mains. · : L'^ ssomblée nationale , sur le rapport de
« ILa dernière affaire d'Avignon présente, dit scº cornité militaire , décrète , -
M. Bouche, un nouvel exemple de cette funeste 1 °. Que les officiers de tout grade qui, ayant
uissance, ce sont les officiers de Soissonnois, sci zi dans les troupes de ligne jusqu'au com
nt I'incivisme déclaré est la cause première Inº ncºnnent de la révolution , sont entrºs depuis
de l'insurrection : dès leur arriv'e dans Avignon, cette 1némorable époque dans les gardes natio
ils se sont montrés zélateurs de l oppress on, na.ºs, et y ont fait un service continuel et actif
ils se sont rendus odieux aux peuples et aux jn tº au moment de la nouvelle o ganisation de
soldats qu'ils ont forcés à l'insubordination Le l a inºe , et ont conservé leurs titres d'activité,
473
( 95o )
eencourront en conséquence, aux termes des l'accusé, ou son conseil, aient la facnlté de faire
décrets sur l'avancement , avec les officiers de écr re dans un procès-verbal les faits, les aveux
leur grade, pour arriver dans celui immédiate et les dé nis.
me nt supérieur dans leur arme. M. Péthion, rétablissant l'opinion des comi
2° Que ceux qui, ayant servi depuis dix ans tés, ne vent pas même admettre le moyen terme
dans les trompes de ligne , avoient le grade de proposé la dernière fois par M. Thouret : il as
lieutenant , et qºi , lors de la révolution et sure que cette modification déshonoreroit l'ins
depuis cette époque , sont entrés dans la g rde titution pure du juri, et réuniroit les inconvé
nation le et y ont fa,t un service continu et niens des deux systêmes opposés.
ac f, seront suscept bles d être employés comme Après lui M. Mlaury a fait le procès à la
a dº ie-c i mp , rnais seulement lors du premier
jurisprudence angloise : il l'accuse de n'être .
choix, qui aura lieu lors de la nouvelle organi qa'un abus perpétué par le temps et par un
sation de l armée : passé cette époque, ils n au respect de préjugé. Il a insisté sur la nécessité
ront plus droit d'y pr tendre. des preuves écrites ; et il a trouvé le moyen
3°. S ront également admissibles aux places d obtenir , dans toutes les parties de l'assem
d'aides de-camp , mais seulement à l'époque blée , cette approbation avec laquelle il faut
fixée par le precédent article , les capitaines à convenir qu on ne l a pas gâté.
la suite ou de réforme , et les lieutenans en acti
M M. Cliabroud et I'ronchet ont parlé en
vité ou à la suite dans les troupes de l gne , qui suite en sens très opposé l un à l autre , et la
dans le cours de la révolution auroient été bles
sés en soutenant l'exécution des décrets de l As
grande question n'est pas encore jugée , ni
même la discussion fermée. G.
semblée nationale ».
ll s'est élevé une dissension très-grave entre
les villes de Melun et de Bri -Comte-Robert, à P A R I S, le 17 janvier.
raison d'une prétention très puérile de cette
dernière bourgade, qui , malgré un décret de Les trois conspirateurs, prisonniers à Pierre
l'Assemblée nationale et une commission du dé
en-Cise, sont arrivés hier à P ris, et ont étéº
partement, n'a pas voulu recevoir les drapeaux déposés à l'abbaye Saint-Germain. L ordre du
des anci, n 1es troupes des volontaires de Melun : pouvoir exécutif pour la conduite de ces trois
M. Muguet, rapporteur, a fait rendre le décret personnages , étoit donné spécialement et ex
SlllV, Il t :
clusivement à l · mar chaussee ; mais les braves
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu citoyens de Lyon, qui connoissent les tours de
son comité des rapports, charge son président passe-passe des agens du pouvoir ex cutif, et
de se retirer devers le roi, pour le prier de donner leur penchant naturel à mystifier sans cesse la
des ordres pour qu'il soit envoyé des forces suf qu'un déta-.
nation et la constitution, önt voulu
fisantes à Brie - Comte - Robert pour procurer chement de leur garde nationale accompagnât
ob issance à l'administration de département,
et assurer l'exécution de la loi.
les prisonniers et la maréchauss *e †
L'officier de cette maréchaus ée , qui sentoit
l)écrète que les pièces et procès-verbaux re que ce détachement pourroit l'empêcher de
latifs aux évènemens qui ont eu lieu à Brie faire-valoir les instructions secrètes qu'il avoi
Comte-Robert seront remis à son comité des prob blement reçues du comité autrichie11 de
rapports, qui en rendra compte incessamment». Tuileries, a fait beaucoup de d fliculiés; mais l
L'Assºmblée , dérogeant pour cette fois seu d tachement des gardes nationales lyonnoises
lement au décret par lequel elle a d claré ne pour lui fermer la boucile a déclaré que ce dé
plus accepter de dédicace . a reçu aujourd'hui t ' chement seroit subordonné à la maréchaussée,
celle qui lui a été faite d'une nouvelle et magni Cette condition , qui fait le plus g and honneuI
fique , dition de l évangile. au zèle et à la perspicacité des volontaires de ce
L'ordre du jour a enfin ramené la discnssion département, a fourni l occ , sion à l'officier de
sur l'organisation du juri , sur la question des maréchaussée d'outrager souvent , le long « le li
dépositions écrites ou verbales. ronte , ces mêmse v olontaires , q ui ont teu
M. Rey , dans un discours étendu, s'est abso sou"fert avec patience , except que cet offic1e
lumºnt déclaré contre le systême des comités ; et ses cavaliers eussent aucune conférence l»ar
il veut que les dépositions soient écrites en pré ticulière avec les prisonniers. Arrivés à A 11 t un
sence des jurés, et que l'accusateur public, ou ledit officier de maréchaussée a voulu y demeu
( 951 )
rerun jonr, peur y tenter enfin une conférence
secrète avec les prisonniers : mais les argus Le sieur d'Hauteville, administrateur des mes.
lyonnois ont rendu tous ses , ftorts inutiles. Tel sageries , se dévoue plus que jamais au service
est le détail qu'une députation du détachement des ar stocrates : il a fait p rtir depuis le 5 de
des gardes nationales de Lyon a fait hier aux
lacob ns, et de son voyage et des outrages qu'il ce mºis plus de cinquante bal'cts d'imprimés
1 reçus de la maréchaussée. La soci té a comblé sans désignation : et son impudence est portée
si loin que, dans ce même intervalie il a donné
deloges et d'applaudissemens ces braves !,yon à plus de vingt personnes des o dres de sa main,
nois, et les a invit à porter leur plainte au co en forme de passeports. conçus en c.s term s :
mité militaire contre l officier de la maréchaus
« Il est ordonné à tort conducteur de con luire
tée. Qu'on juge par ce détail de la confiance le polteur du présen* ordre au lieu de la des
qu'on doit avoir aux agens du pouvoir exécutif, tination indiquée, le prix de la place étant ac
et des mesures qu'il faut prendre avec eux pour quitté D),
étrangers : elles n'ont pour objet que d , loi Faites un grand salamaleo,
Per ceux-ci de notre pat1 1e, en la leur peignant Et puis écoutez d'un œil sec,
ºuillée de crimes et de sang. Tout l éloge de ce blanc-bec.
- -
--
( 932 )
5. -
de nos magasins à poudre pour faire éventer
Aux yeux brûlans d'un basilic, toute la poudre qui est dans ces magasins , et la
jetter dans des fossés d'eau en la recouvrant de
Il joignit les dents d'un aspic, terre. Ils projettent aussi de faire acheter toutes
Et le desir du bien public.
4.
nos pierres à fusil, ce qui leur coûteroit peu
d'argent ; et ils espèrent pouvoir arriver avec
Appui de la gent porte-froc, une armée formidable aux portes de Paris sans
Il soutint ses droits comme un roc , obstacles, puisque les cinq huitièmes des gardes
Et se fit payer en escroc. nationales qui se trouvent sur la route ne sontº
5. pas armées. I'elle est la combinaison de leurs
projets ; et comme celui de faire éventer tonteº
- Plus prophête que Habacuc, la poudre que nous avons dans nos magasins
. Plus médecin que feu saint Luc ,
Las, il est mort du mal caduc. n'est pas indiff rent et peut s'ex'cuter par des
6.
sommes d'or et par la trahison des commandans
de place, qui sont aristocrates , j'invite très-sé
Duval a passé le grand lac, rieusement les municipalités et les gardes natio
Venez, et sur son estomac , nales des frontières d y veiller de près, et l'As
Mâchons et brûlons du tabac. semblée nationale de faire donner prompte
ment des ordres très-precis pour faire visiter
les poudres et en donner la garde à des patrio
Corbeil, le 17 janvier. tes sûrs et bien connus. C..... -
démasqué, et la plupart de nos gardes nationales, Conſormité du serment à préter par les ecclé
en buvant le vin qu'il a pris à crédit , rioient siastiques fonctionnaires publics , avec la
sous cape de ses diverses pantomimes. Nous es
pérons que tOll t(°S ces farces tragi coniqnes,
discip/ine de l · glise gallicame. A Paris,
chez Lottin, imprimeur, et chez les mar
qui déshonorent la ville de Col beil . finiront chands de nouveautés.
bientôt , et que nos concitoyens prendront le
parti de nommer un autre commandant à la Cet ouvrage de M. Berthelot , habile juris ,
plâce du compère Tonnerre. consulte , et docteur aggrégé de la faculté d
--
droit de Paris , présente un précis de tout
les autorités canoniques des conciles, qui ont
Pluſieurs Belges qui arrivent tout nouvelle décidé d' avance sur les points de la constitu
mont de leur pays ponr se retirer en l'rance , tion civile du clergé , qu'une partie de nos
nous apprennent qne toutes les villes de la Bel prêtres s force aujourd'liui de repousser. Les
gique sont tellement remplies de soldats dans dignes ministres de l évangile, qui ne respiren
ce moment, qu'on est obligé d'en placºr . Ul Il q ne la paix et qui aiment leur patrie. trouve
grand nombre dans les bourgs et dans les villa ront dans cet ouvr ge des preuves multipliées
»s. — Un citoyen de Thionvilie , qui arrive de que les décrets de l Assembl e nationale sont
# nous instruit d' un autre côté que les d accord av c ceux de l'église. Les hypocrites
contre-ré volutionnaires qui sont dans cette ville les factieux et les ergotiseurs y trouvent leu
comptant beaucoup sur ceux qui ont les clefs condamnation. |
-
-
".
D E L A F R A N. C lE ,
E T A F F A I R E S P O I. l T I Q U E S D E L' ; U º C ' I ;
N
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· Jo U R N A L L 1 B R E , par une Société a //crivains J'attriotcs ,
dirigé par M. MERc1 ER , et par .1/. ( A R / a , un .'cs ſ't (ºurs.
S ll !t :
de gros paris que les pulsations se font à droite.
Art. Ier. « Les dépositions des témoins seront Braves patriotes de l'ancienne Bourgogne !
faites et reçues par écrit, savoir : devant les serrez-vous ; n'oubliez pas l'ascendant prodi
officiers de police pour ceux des témoins qui gieux qu'avoit acquis dans votre pays ce Condé
y seront produits ; et avant que lesdits témoins que la France entière observe aujourd'hui d un
paroissent devant le juré d'accusation , ils se oeil inquiet, et qui fut le tyran de votre pro
ront entendus devant le directeur du juré d'ac vince ; vous devez connoître son caractère astu
cusation ; pour les témoins qui , n'ayant pas cieux et intriguant; défiez vous des intelligences
conparu devant l'officier de police , seront qu'il peut s'être ménagées dans le sein de votre
am nés d'abord devant le juré d'accusation. » patrie, et des fils cachés qu'il peut y faire jouer.
Honneur, respect et obéissance à la loi ren Veillez ; la Franche-Cointé sur laquelle on pense
due ! m tis IL FAUT ENCorE RÉGÉNÉRER L'ARMÉE qu'il a des desseins hostiles, touche à vos dé
DE LIGNE. Delenda Carthago ! G. partemens.
Pourquoi les comptes de l'administration de
ce ci-devant despote de la Bourgogne me sont
P A R I S; le 16 janvier. - ils pas encore publics ? la France les attend.
Un grand nombre de prêtres fonctionnaires
publics, et plusieurs curés qui n'avoient pas Lyon.
prêté le serment civique dimanche dernier ont Cent vingt-six détachemens de la garde na
acquitté ce devoir aujourd'hui. Ainsi la m jorité, tionale des paroisses qui composent notre dis
filelle à la nation , à la loi et au roi , s'élève à trict , ont assisté à l'installation du tribunal
plus des trois quarts parmi les ministres du culte la campagne. Après la cérémonie, ces brav
dans la capitale. patriotes ont fait offre de leurs services à
municipalité , et ont juré qu'au premier évèn
ment ils accourroient au secours de notre vill
Dijon.
ui, dès l origine de la révolution, et sur-to
Malgré la leçon qu'avoient reçu en juin 1-9o
les aristocrates de cette ville, constitués en club
§ le passage de Mounier , a été l'objet
la convoitise et le but d'invasion des conspi
de la tirelire , ces ennemis opiniâtres de la pa tours internes et externes. Si donc les ex-prin
trie avoient formé une nouvelle coalition , un ct leurs adhérens fugitifs se contentent cle nc
nouveau club, où se rassembloient tous les fau,c inonder des brochures du lâche déserte
amis de la reine et du roi, tous les amis de la Mioumier, si ce misérable, pour se dédorn ma
pai c, les monarchiens ou monarchieux possi du manteau sénatorial dont il vouloit couv
bles. On s'est apperçu que ces honnétes gens n'é son indigente vanité, se contºnie de m e ttr
toient que de vrais ennemis de la constitution : contribution nos aristocrates "qui écln a n
l'esprit national a soufflé sur eux, et ils ont été leurs écus contre ses br iºcs anti consézer .
dissipés; mais on a trouvé dans leurs archives des melles , alors nous rirons de la rage impuisse
tr ces d' une trame ourdie contre les patriotes. de cette secte des Mouniaques. Mais c es n
I'lusieurs bons citoyens do Dijon, qui avoient sieurs doivent savoir que lorsqu'ils vo u d 1
été entraînés par la séduction dans cette bande, jouer du couteau et troubler notre ville
( 935 )
leurs conspirations aristo-monarchiennes , ils ! leur direction constante contre ceux qui, aux
seront étrillés conmme des furieux échappés des i différentes époques de la révolution , ont été
petites-maisons. considéré comme ses plus fermc s appnis, for
meront un episo le curieux dans l histoire qui
les retracera. Ces libelle s ne sont plus , en ce
Les canons et munitions de guerre qui ont moment, distribués en pamphlets qu'on n'ache
passé dernièrement à Mâcon, dans quatre bd toit plus, et qu'on ne l,soit guère , ils sont en
teaux, venoient d'Auxonne , et sont destinés forme d'ouvrages périodiques, et se distribuent
pour Arles, d'où cette artillerie sera conduite gratis cliaque s maine et même chaque jour.
dans les places d'Antibes et de Mon , co , à la Quand la révolution sera terminé e , un des
défense desquelles elle est nécessaire. Quatre titres les plus honorables sera d avoir conrtarn
autres bateaux, chargés de même, doivent fºire nent été en bu te à la r gº des lib !,stes ,
la même route, et sont destinés au même objet. comme la chose la plus l1um.liante sera d'.. voir
Nous nous empressons de prévenir le public sur été soupçonné de partager leurs lâches tra
tes circonstances, parce que diff rens journaux vaux. C....
ont annoncé, ce que nous avons rép té ensuite
dans notre numéro 461 , que ces bateanx avoient JE ctrait d'une lettre de Londres, du 2 janvier.
été arrêtés à Mâcon , et dé noncés à la munici
T'eribles présages de la destruction des tyrans
palité comme suspects. La vérité est que le voi d' Europe.
turier de cette artillerie, qui est un brave et
bon citoyen de !yon, a fait viser ses lettres de Une affreuse calamité a ravagé au même ins
voiture et passeports par toutes les administra
tant presque toute l' Angleterre pendant trois
fions des lieux de son passage, et qne l'arresta heures de suite. : a nuit du 25 au 24 d, cembre,
tion faite à Mâcon est faussè et controuvée. survint l'orage le plus affreux dont aucun être
vivant ait souvenir. Le tonnerre fût tel, qu'il
étoit douteux que ce ne fut pas qaelqne chose
Proposition très-importante et très-consti de pis ; c'étoit un feu roulant et non interroir
- tution e4le.
pu , l'air étoit infecté de souffre et de bitume :
L'uniforme national ne devroit-il pas être adop le vent fut égal à celui qui renversa une fois tout
tédans tous ses détails pour toutes les troupes de un quartier de Londres. Les malhenrs causés
ligne indistinctement ? On doit sentir de quelle par cet orage sont innombrables ; un nombre
importance il seroit pour la nation et pour ſa par infini de gens frappés de la foudre, plusieurs
hite union des soldats-citoyens et dès citoyens aveuglés, des femmes mortes de frayeur, une
ºldats, que cet uniforme soit décrété par quantité prodigieuse de maisons abattues. .a
chancellerie étoit couverte en cuivre, toutas les
[Assemblée nationale. Tout esprit de corps et
armée disparoîtront alors. Nous savons bien pièces en ont été enlevées, roulées ou chiffon
que cette idée déplaira furieusement aux noirs nées comme du papier, et parsemées à uno
taux officiers aristocratcs , mais c'est précisé grande distance. Enfin il y a dix ou onze jours
ment pour cela que nos bons frères des troupes que l'Angleterre étoit au pied du Vésuve.
( L'Orateur du peuple ).
ligne et toutes nos gardes nationales doivent
enréjouir, et marquer leur voeu unanime à cet Ajoutons à ces convulsions de la nature le
d. Nous invitons par conséquent tous les phénomène inoui du brouillard, qui se forma le
3o décembre dernier en Hollande, en veloppa
ns citoyens et toutes les sociétés des amis Comme dans l'abîme du chaos toute la ville
º la constitution à répandre cette proposition d Amsterdam, et fit périr au-delà de deux cents
rºtout, et principalement parmi les troupes
ligne. CARRA. personnes dans ses rues et dans ses canaux. 1 té
fléchissons sur le dé bordement et les inondations
--
de la plupart de nos rivières; sur la singularité
Note sur les libelles. de la saison actuelle, qui ne présente jour et nuit
que des torrens de pluie et des coups de vent
Les libelles ont joué un grand rôle dans toutes impétueux ; sur la foule prématurée des glac s
révolutions modernes; l'intérêt et la rivalité probabil,té en ſin
dans les rivières du nord ; sur la
opposant sur-tout aux hommcs dont la con de quelque grande catastrophe , et voyons si
te et les actions ne peuvent être ouverte l'!ºtre suprême, qui nous donn , les rois dans sa
tattaquées. Leur multiplicité, leur variété, colère, n'a pas décidé aujourd'hui, dans sa di
- ---------.-- " - --
( 956 )
vine sagºsse, de punir enfin ces tyrans des crimes succession de la couronns ne s'éloignent jamais
innombrables dont ils ont souillé la terre depuis d : son sein , pour aller se livrer à des intrigues
nt n1br : de si ºct.s. Otti. je le soutiens, tous ces dangereuses dans les cours étrangères. Veillons
grºn 5 mouv nens de la nature préparent l'es sur l3erne, sur Turin , sur Vienne et Bruxelles.
pr t ' ntnain à des efforts cxtraordinaires ; ils
annonc. nt des secousses et des révolutions danº -
tous les eumpires de ce continent, ils présa6ºnt Caractèrcs et anecdotes de la cotrr de Suède.
la chûte du despotisme et de l'aristocratie dans A Paris, chaz Buisson , libraire, rue Hau
les contrées qui nous avoisinent : ils disent plus tefeuille. Prix , 3 livres broché, et 3 liv. 1o
peut-être , pronostiquent des vengeances tCt'
ribles , effraieront pour jamais les tyrans lléré sous f) aiuc de port pour tout le royaume.
ditaires des nations. C.... -
· :r !
1
L' E U R O P E ;
|JO U R N A L C- : ', / -, ,'. -- : ---- : : -- «
L / B R E , pc J!/Z c* S. : cj. :,4 a '' 'crivez#z s
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I'az#otcs ,
dirigé par M. J iz n, r :: , c4 Par ... ( . .º '. A , 7. ': ( , 's . .. !, l' A / S.
Dans une lº,is latioº pº , f.iº e, 1 volouté par tic uli e ou individuelle doit
& tre nulle ; lu vol,: 11é de corps propt e d u g u rnement , t1 & ,-sub ,r
par coºséquent la v ºlonté géºérale ou souveraiºe toujours
donºiée , et
dominante, et la règle unique de tou cs les : u : res.
( J. J. itousseau , Contrat Sori ll. )
| ANNALES
s4
PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
, - D E L A F R A N C E;
, ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
ont été maltraités, des mesures ont été prises Les dix volumes in-S°. qui ont paru jusqu'ici
et des soldats embarqués sur chaque vaisseau contiennent. histoire naturelle, matière médi
pour contenir les matelots. cale , pharmacie, antiquité. beaux-arts, inven•
Le cabinet de Saint-James vient d'expédier tions et machines, mélanges voyages, botanique,
des couriers extraordinaires pour les cours de agriculture , jardinage , économie , anatomie ,
Copenhague , Vienne , Berlin et Pétersbourg physiq, 1e animnale , physique expérimentale.
On pense que l'objet de leur mission est de no Malgré les circonstances actuelles , nous ne
tiſier à ces § puissances l'intervention ac
néglgeons rien pour annoncer bientôt cet
tive que l'Angleterre entend prendre dans la ouvrage à sa ſin, et nos succès nous assurent
guerre qui nienace l'empire Otton in de sa d'une réussite complette. - - -
et à arrêter par la ſorce, s'il le faut, les pro / ie privée du maréchal de Richelieu, conter
grès de leurs armes et de leurs conquêtes. //(Z/l / S65 (l //?O ll /'S et iº trigues , el lOlt & C6 qui
On est toujours inquiet sur le sort des affaires a rapport aux divers rôles qu'a joues
de l'inde, et on n'a point encore de nouvelles homme célèbrc , pendant plus de quat
certaines sur le succès de mos armes contre
vingts ans ; 3 vol. in-S°. formant 14oo
Typpoo-Saïb dans le Bengale. imprimés sur caractères Didot, Prix, 13 liº,
1o sous broches pour Paris, et 15 liv. frang
de port part la poste dans tout le royaume,
Abrégé des T'ransactions philosophiques de la A Paris, chez Buisson, libraire, rue Hauter
sociéte royale de Londres : tradu jt de l'an feuille , n°. 2o,
glois, et rédigé par MZ. G b lin, 5º livraison, -\ -
-
l
#
. formant 2 vol. in 8º. avec les piauches ; Cet ouvrage, extrêmement curieux, est com
savoir : un volume d'anaton e et physique
plet, et se termine à la mort du maréchal. No
animale, et le premier vo'ume de la physique allous, sous quelques jours, le faire connoitr
expérimentale. Prix , 4 liv. 1o sous le vol. •|
broché , et 5 liv. franc de port par la voste. |
A Paris , chez Buisson , l ' aire rt e /#uute Errata pour le Nº. 474.
feuille , nº, 2o, il en pa oît deja 1o volumes
avec des planches. Pagº 935 , sºconde colonne, ligne 48 , su
sur la foule prématurée des glaces, lisez sur l
L'influence des connoisrances anatom'ques ſonte.
· et i i.ysiques sur la p rf t bdité de la raison Peg° 955, première colonne , ligne 1 o, pre
hº inti n et de la vér,t ,l de morale , a été telle nost quent , lisez ils pronostiquent. .
mêm1.rc-connue par ceux qn or t é t indie l'homme, | Métae page , ligne suivante, effrayeront, dise
qu'ils ont unan mºment ºssuré que sans ces qui effraieront.
*
On s'abonne à Paris , chez ! eis 3 N , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le P1
de l'ab rººmeu et la iett e d' avis, et toutes les letties pour les Auteurs des Annales Patriotiqués.
Et ci,ez tous les Libraires ot L)irecteurs des Postes du l\oyaume et de l'Etranger.
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ANNALES PATRIOTIQ,
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D E .L }- R A N C E ,
.. . E T .A F F A I R E S : P O L I T I Q U E S D # L' E U R O P E ;
'J O U R N A L L I B R E , par une Société d"ºcrivaias Patriotes ,
dirigé par M. AERcI E R , ct par Jl. ( AR kA , ici des Aztezrs.
Pour qu'on ne puisse abuse du pouvoir, il ſauf que , p.tr la disposition des
choses , le pouvoir a : 1 ête le pouvoir. MloN rEsQUiEU.
a) -)
· No. C C C C L X X V I I. JOzu Saguecli 22 Janvier : 73 2 .
|
. AS S E M B L E E N A T I O N A L ſE. D, clare nulle l'élection du sieur Rondeau à
•I r
la place de juge du district de liocllefort, faite
, , Séance du 2o janvier au soir. le 18 octobre ; · · ·
Léclare en outre non-avenue la délibération
H, paroît un ouvrage conçu dans les principes du directoire du département de la Charente
' patriotiques , et qui a pour titre : Manifeste inférieure, en date du 14 décembre, laquelle
ur la constitution civile du clergé ; et ce qui , confirme cette élection ;
doit humilier le parti fanatique , c'est que ce L)écrète que les électeurs du district de Ro
minifeste est de M. L)eu-V !ondenoix , ci devant
cliefo1 t se rassembleront à la diligence du pro
auoine de l'église Notre-Dame de Paris, qui cureur-syndic, et procéderont à la nomination
n fait hommage à l'Assemblée nationale. Certes, d'un mouveau juge ».
ou celui-là n'a pas signé la coupable déclaration M. le cardinal de lºohan et ses prêtres mettent
du 2o avril , ou il s'est montré courageusenent tout en feu dans les départ cinells du Rhin : on
' repentant. Salut au juste persévérant ou au pé affect e de refus r le service divin , on vondroit
r convº rti ! · mettre aux mains les luthériens avec les catho
#, Des mouvemens arrivés sur la côte de Chan- .
liques : lieureusement les troupes de ligne de
nagor nécessitent l'Assemblée nationale de meurent inébranlables au milieu des désordres.
uper de la constitution de nos colonies de ';'els sont les dé,ails contenus dans une lettre
e, Ce trâvail est, sur les instances de M. écrite le 17 de ce mois par M. L)iétrick , maire
| Malouet, enyoyé au comité colonial , auquel de Strasbourg , excellent patriote. Sur sa de
gº a adjoint §... Monneron, député des Indes . ,mande, présentée par M. de Broglie au nom du
françoises. - comité des rapports, le décret qui suit est in
.. On apprend, par une lettre de M. Fleurieu, t.GrV (2Il tl :
que les troubles de Saint-1)omingue sont ap « j, Assemblée nationale , après avoir entendu
paisés, et que l'assemblée de Saint-Marc est son comité des rapports, relativement aux ( vé
* entièrement dissoute. l nemens qui se sont succédés depuis deux mois
º travention des décrets, un sieur Ron dans les départemens du haut et bas Rliin, et
, mpmbre de l'administration du départe notamment de l'effervescence qui s'est mani
ment de, Charente inférieure , c'est fait élire festée à Sstrabourg les 3, 15 , 16 ct 17 de ce
juge à Rochefort, et le département a conſirmé Inois, décrète quc son président se retirera dans
cette nomination illégale. M. Vieillard , qui a le jour pardevers le roi , à i'effet de supplier sa
Jait le rapport de cette affaire, propose le dé majesté d'envoyer incessamment trois com
cret suivant, qui est adopté. missaires dans les départemens du haut et bas
: -« L'Assemblée nationale, oui le rapport de ses ttliin, lesquels se rendront directement à Stras
comités de constitution et des rapports, bourg, à l'effet de procurer, par tous les moyens
Considérant que des motifs pressans d'utilité de prudence et de pcrsuasion , l'exécution des
pnblique l'ont déterminée à déclarer inéligibles, décrets de l'Assemblée nationale , acceptés ou
pour la première élection , les membres des sanctionnés par le roi ; de prévenir les peuples
•corps administratifs qui faisoient partie des di contre les erreurs dans lesquelles il paroît que
, ºctoires à l'époque du 2 septembre dernier, des mal-intentionnés cherchent à les entraîner ;
477
rs
( 946 )
de maintenir et de rétablir au besoin la tran Le sieur Châlons, l'un des coupables, dé
quillité publique , de requérir à l'effet le se crété par les juges de Béfort, a eu la hardiesse
cours, tant des troupes de ligne que des gardes de demander sa liberté provisoire , ou du
nationales, même celles des départemens voi moins que la ville de Béfort lui fût donnée
sins , de prendre sur ces événemens tous les pour prison, et cette demande a trouvé de
éclaircissemens nécessaires, même de faire des l'appui dans un certain côté de l'Assemblée ;
proclamations, s'ils le jugent convenables ». mais l'indigmation de la patrie l'a fait écarter
M. Regnault, de Saint-Jean-d'Angely, a de par la question préalable.
mandé, et l'Assemblée a ordonné que ce décret
Séance du 21 janvier.
seroit porté le soir même à la sanction par le
Président, qui s'est rendu sur le champ auprès La sûreté nationale et la liberté individuelle
de sa majesté. sont ég lement intéressées à la prompte orga
Un rapport très-concis, fait par M. de Curt, nisation d'une haute cour nationale ; c'est dans
au nom du comité de marine , a fait rendre le ces vues que M. d'André, dont le zèle est
décret suivant : connu, s'est concerté avec M. Rabaud pour
« L'Assemblée nationale, ouï le rapport de préparer un plan de mesures provisoires sur la
éon comité de marine, décrète qu'il sera mis à nature et la coercition des crimes de lèze - ma
la disposition du ministre de ce département, tion ; il en a fait hommage à l'Assemblée matio
1°. La somme de 635,214 liv. 16 sous 7 den. nale , qui , applaudissant au patriotisme de ces
Pour dépenses faites pendant l'année 1789 ; grands citoyens , a indiqué jour à mardi pro
2°. La somme de 3,o 17,7o8 liv. 6 sous 9 den. chain pour entendre leur travail. -
Poºr d, penses faites pendant l'année 179o ; Le comité de mendicité a demandé et obtenu
, º° l a somme de 6-4955 liv. imputable sur la continuation du secours annuel de 2ooo liv.
l'exercice courºnt de 1791. sur les loteries, en faveur de l'établissement de
Décrète que ces différentes sommes, formant la charité maternelle. -
celle de 4,347,878 liv. 3 sous 4 den. ne sont que M. Rabaud a exposé une iniquité qu'il dit
provisoirement accordées , sans entendre rien avoir été commise par le châtelet agonisant,
réjnger sur la distribution qui en est faite par et par le sieur Boucher , ci-devant d'Argis.
e département de la marine, et sous l'obliga Comme cette faute , si elle existe, est répara
tion de rendre compte, mois par mo,s, et par ble dans l'ordre judiciaire , que l'Assemblée
exercices séparés, de l'emploi desdits fonds, nationale n'entend pas exercer , on a , sur
conformément au décret du premier septembre cette observation de M. Fréteau, passé à l'ordre ,
dernier ». du jour, à l'organisation des tribunaux criminels, :
Par un rapport de M. Muguet, l'Assemblée et les décrets suivans ont été rendus après quel :
· nationale a été rassurée sur les détails de l'é ques débats : - -
meute de Béfort; il paroît que dans les régimens Fonctions particulières du président.
de ſ auzun et Royal-Liegeois , il n'y a eu de Art. I°*. « Le président, outre les fonctions
coupables qu'un petit nombre d'individus : mais de juge, qui lui sont communes avec les autres
que la masse est demeurée pure. Cette décou membres du tribunal criminel, est de plus per
Verte consolante a dicté ce décret : sonnellement chargé d'entendre l'accusé au mo
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu ment de son arrivee , de faire tirer au sort les
son coInité des rapports , jurés , de les convoquer , de les diriger dans
Considérant que , d'après l'information faite l'exercice des fonctions qui lenr sont assignées
par les jnges de Béfort, en exécution de son ar la loi, de leur exposer l'affaire . même de
décret du 5 novembre dernier. on ne peut im § rappeller leur devoir : il présidgra à toute
puter aux régimens de Royal - Liégeois et de l'instruction.
Lauzun les délits commis en cette ville, mais II. Le président du tribunal criminel peut
seulement à quelques individus , prendre sur lui de faire ce qu'il croira utile
Décrète que les deux régimens ci-dessus dé our découvrir la vérité , et la loi charge son
nommés pourront être employés, comme tous onneur et sa conscience d'employer tous ses
les autres corps de l'armée par-tout où le bien efforts pour en favoriser la manifestation »..
du service l'exigera, sans distinction des dépar Fonctions de l'accusateur public.
temens , frontières ou intérieurs , et que son Art. I°º. « L'accusateur public sera principa
Président se retirera pardevers le roi pour lui lement chargé de, poursuivre les délits sur les
Présenter le présent décret. » actes d'accusation admis par les premiers jurés ».
( 947 )
Les articles II et III, qui attribuoient à l'ac avons vu fuir comme des insectes qui abandon
cusateur public l'exécution des ordres adressés neroient un verger excommunié ; mais nous
par la législature ou par le roi, pour la poursuite mous attendions à les voir rentrer en ce verger
des crimes, ont été attaqués diversement par ensuite du décret qui oblige les fonctionnaires
MM. Regnault, Chabroud et Prieur, et ont été à prêter le serment civique , à présent que la
- ajournés sur l'avis du rapporteur lui-même. feuille des arbres printanière s'est fortifiée et
Les articles IV et V sont adoptés après une durcie au point de ne plus craindre la mor
discussion assez épineuse : sure..... Un fa t assez touchant vient de se passer
Art. IV. « L'accusateur public aura la sur ici , il mérite d'être inséré dans votre journal,
veillance sur tous les officiers de police du vous pouvez compter sur la véracité du récit
département; en cas de faute légère, il les Su lVa Ilt. .
avertira ; en cas de faute plus g ave, il pourra Les lettres de Turin , reçues ici le 9 du pré
| les déférer au tribunal criminel , lequel, selon sent, nous annoncent que M. d'Artois en est
la nature du délit , prononcera des peines cor parti, les uns disent pour l'Autriche , et les au
rectionelles déterminées par la loi. tres pour la France. Le lendemain 1o , un cou
| - V. Si l'accusateur pubſic est instruit qu'un rier vient en diligence retenir l'hôtellerie des
officier soit dans le cas d'être poursuivi pour trois rois pour un prince qu'il ne nomme pas ,
prévarication dans ses fonctions, il pourra le et qui doit arriver le lendemain 1 1 , Chacun
mander, recevoir ses éclaircissemens, et, s'il y croit que e'est le comte d'Artois; älors le peuple
a lieu , donner au directeur du juré la notice par groupes s'échauffe en conjectures, le con
des faits, les pièces et les déclarations des té tentement et la colère se manifestent alternati
moins, pour que celui-ci dresse l'acte d'accusa vement; mais tout-à coup un nommé Guigue .
· tion, et le présente au juré ; le tout dans la ci - devant négociant en épicerie à Lyon , et
forme ci-dessus prescrite. présentementici, paroît étincelant de colère.....
* Au nom des comités ecclésiastique , d'alié Je l'attends. dit-il, je l'attends, le b.... il faut
ation, des rapports et des recherches réunis , qu'il me rende ma femme, ou qu'il passe par
- # a fºit lecture d'une nouvelle ins Intes mains.... ! Une nombreuse asssemblée l'en
truction sur la constitution civile du clergé. Le toure..... : il ose tout haut raconter que , re
côté droit l'a entendue avec assez de tranquil tiré à Turin avec son épouse, à son départ de
lité : le seul M. Maury s'est levé pour dire , Lyon , il s'apperçut du projet de ce prince ;
« que ses principes se rapprochoient beaucoup que se disposant à quitter cette ville, M. d'Ar
e ceux de l'instruction , quant à la théorie ; tois lui fait enlever sa femme , et que depuis
d il restoit à examiner si réellement l'As cette époque toutes ses recherches ont été
»lée avoit touché ou non à la puissance vaines; il montre pour preuve de ce qu'il avance
rituelle ». un ordre de Victor-Amédée III, qui lui permet
Rappellé de toutes parts à la question , il a de faire perquisition ch z cet auguste gendre :
continué avec cette intrépidité qui est sa vertu que n'ayant rien découvert , il étoit assuré de
| propre, et s'est avancé jusqu'à dire « qu'en la rencontrer ici à son passage, et chacun est
ce moment on faisoit déja des martyrs dans tout dans l'attente du moment de l'arrivée de ce
le royaume ». Allégation qui a été repoussée prince, pour être témoins de la scène qui se
r une négative universelle. Il a fallu fermer prépare pour le lendemain.
§ à l'opinant par un décret, après quoi C'étoit alors une curiosité de voir les mouve
le projet d'instruction a été adopté. G. mens des aristocrates de nos parages .... , il
Carouge, en Savoie, près Genève, le 14janvier. sembloit que l'on eût aiguillonné une fourmil
lière. Mais le lendemain 1 1 personne n'arrive ;
Aux auteurs des Annales. et le 12, à six heures du soir, M. de Condé,
Me trouvant ici au nombre des François que avec son fils , son gouverneur , et un M. de
les vices de notre ancienne constitution ont Montrichard, composent la première voiture ;
forcés de,venir peupler cette nouvelle colonie, la seconde est remplie de leur suite.
# peux vous assurer qu'il n'est aucun coin de Le péuple en foule environne la voiture, et
France où l'on soit meillenr patriote , et où croit déja voir le sieur Guigue aux prises avee
l'on admire avec autant de joie la sagesse des M. d'Artois : point du tout , c'est un homme
,décrets de l'Assemblée régénérative de notre m utilé par une chûte qui descend le premier,
patrie- Placés à l'entrée de l état qui a reçu avec et qui a peine à gagner son appartement; c'est
plus de facilité les émigrans françois, nous les M. de C »ndé : ce prince, épouvanté de voir
( 943 , - -
tant de monde, n'est rassuré que lorsqu'une blier en entrant en France, est tout prêt; il
arde piémontoise entoure l'hôtellerie , et il promet dans ce manifeste de ne faire aucun
n'est plus troublé que par les aristocrates qui mal aux habitans des villes et des campagnes qui
ne lui font pas grace. Aujourd'hui 14 , il est seront sans armes ; il défend seulement aux ha
parti pour Éviant, après avoir manifesté ses bitans des campagnes de voiturer aucune espèoe
craintes de s'approcher de Genève et encore de provisions de bouche dans les villes qui ne
plus de Versoix , ayant bien soin de recom seront pas encore sous la domination de Léo7
mander aux postillons de suivre les rives de la old son maitre. L'entrée de ses troupes se fera
Savoie, et voici ce que l'on a appris de cet entre Philippevillé et Marienbourg; il appytiera
équipage. -
sa gauche sur la Lorraine, et sa droite vers l'Al
Que notre pacifique monarque, ensuite d'une sace, deux provinces qui sont promises d'avance
lettre du roi de France, ayant manifesté à ces à Léopold par une convention faite entre ce
messieurs son desir de les voir rentrer en France, tyran et M. d'Artois. Les officiers aristocrates
ils avoiènt répondu que c'étoit bien leur de> de notre armée des frontières du nord se ré:
sein ; mais que ce ne seroit que l'épée à la jouissent fort de ces dispositions des Autri
7nain.... ; que sur ce 1l les avoit priés de sortir chiens, et il se proposent, quand ils seront en
de ses états ; que M. d'Artois étoit déja passé face de Bender, de se joindre à lui , à moins
incognito, avec ce qu'il appelle son D,ondin ; que nos braves camarades des troupes de ligne
qué M. de Calonne l av oit suivi ; qu'eux-mèmes ne les arrêtent; ce qui ne manquera pas d ar"
seroient arrivés un jour plutôt si le mulet qui , TlVG l'. - " s
après trois jours de jeûne , quitta son avoine On demande pourquoi Montmorin , qui de" .
pour obéir à saint Antoine de Padoue, n'étoit vrcit savoir toutes ces circonstances par ses
ressuscité pour porter son altesse pardcssus les espions soudoyés dans les cours étrangères, les
glaces du mont Cenis, et si ce malicieux animal ignore ou les dissimule ? pourquoi le ministre
n'avoit exprès fait un faux pas qui avoit ia't # la guerre ne prend pas des précautions sé•
rouler ce grand prince, qui en étoit tout dislo .
rieuses pour nos villes frontières ? pourquoi ce
qué , qué madame d• Condé inadame d Artoiii
ministre m'a pas déja donné un état des canons
et autres devoient arriver ici demain 15; que le et de la poudre qui se ttouvent dans les ma>
rince lui-même avoit retenu l'hôtellerie pour gasins ? pourquoi il n'a pas songé à employer
ces dames, et que le point de réunion étoit à dans notre armée le brave Luckner, la terreur
Lausanne ; que cliacum devoit traverser le lac des ennemis de la France, et plusieurs offici
pour éviter les dang rs, et demain nous aurons bons patriotes, tels que M. Oumourier, et
les dames, Mais il raut v oir le sieur Guigue aux Emmanuel Maulde , marécluaux de · c
| aguets ! s'ildeenlève
coëfeuse madamesa d'Artois,
femme quije, vous
dit-on , est
le ferai
pourquoi il donne un commandement à .
d'Aſfiy, dont l'aristocratie n'est pas équivoque #
savoir par le courier suivant. pourquoi enfin dans ce moment de crise le pou»
Mais le vent # est démocratique depuis le voir exécutif et ses agens font absolument les
journée du 14 juillet dernier, comme le mulet morts, et cherchent à faire tomber en léthargie
du mont Cenis, est devenu impétueux au mo les membres les plus patriotes de l'Assembléé
ment où le prince est parti d'ici, ce qui rendra nationale ? - -
, le lac leman impraticable , de m mière que Réveillez - vous, citoyens ! la patrie est en
l'eau dºpurative d' Eviant aura le temps de faire péril ; je me l'ai que trop prévu depuis long
des miracles sur la sérénissimité disloquée. temps ; je n'en suis que trop certain aujour
Il passe ici pour certain que tous ces augustes d'hui : armez-vous donc vous-même , si lé #
voyageurs vont en Autriche , pour trouver plus voir exécutif continue à faire le moré; préparez
, de matière et de facilité à remplir leurs projets. vos cloches pour un tocsin universel; préparez
N. B. Nous pouvons certifier l'autl1cnticité vos fanaux sur les clochers et vos meules de
de cette lettre , dont la signature nous est con bois sur toutes les hauteurs ; surveillez les
nue. ( Note aux auteurs aics - luna les.) postes et les voyageurs ; surveillez de toutes
Nouvelles très-certaines , suivies de questions parts la sortie de nos grains, de nos fourage
trés importantes.
ct de nos espèces chez l'étranger. Le momen
- -
arrive où l'univers entier va voir si vous ête
Le manifeste que le général Bender doit pu dignes de la liberté ou non. CARRA. . ;
l
|
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- / • - -
.1 cte. Sans autre préliminaire que la lecture III. Néanmoins , dans les deux cas ci-après,
des procès-verbaux , et l'annonce de plusieurs , savoir : si le juré d'accusation est celui du lieu
Ventes avantageuses des domaines nationaux , où est établi le tribunal criminel, ou si l'accusé
mblée nationale a décrété, sur l'organi est domicilié dans le district où siége le tribunal,
l'accusé aura le droit de demander à être jugé
bn des jurés , cette série d'articles.
. Fonctions du commissaire du roi.
par l'un des tribunaux criminels des deux dépar
, temens voisins.
, Art. Ier. « Dans tous les procès criminels , IV. L'accusé ne pourra cependant exercer ce
ioit au tribunal de district, soit au tribnnal droit, qu'autant que le tribunal qu'il est auto
criminel, le commissaire du roi pourra prendre . risé à décliner dans les deux cas ci-dessus se
· communication de toutes les pièces et actes, et trouvera établi dans une ville au - dessous de
sera tenu d'assister à l'instruction. 4o ooo ames. -
. Le commissâire du roi pourra toujours V. Lorsque I'accusé se trouvera dans l'un des
fai , aux juges, au nom de la loi, toutes les deux cas mentionnés dans l'article III ci-dessus .
† qu'il jugera convenables, desquelles
il ſui sera délivré acte.
I'ordonnance de prise-de-corps , après avoir
énoncé l'ordre de la conduite dans la maison
III. Lorsque le directeur du juré, ou le tri de justice du tribunal criminel du département,
nal criminel n'auront pas jugé à propos de dénommera en outre les villes des deux tribu
rºr à la réquisition du commissaire du naux criminels les plus voisins , entre lesquels
toi, l'instruction ni le jugement n'en pourront l'accuse pourra opter.
être ni arrêtés ni suspendus , sauf au coinmis VI. L)ans les cas mentionnés ci-dessus , si j'ac
faire du roi du tributial criminel à former sa cusé est détenu dans la maison d'arrêt , il noti
demande en cassation après le jugement, ainsi ſicra au greffe son option dans les vingt-quatre
qu'il va être détaillé ci-après ». lieurcs de la signification qui lui aura été faite
Procédure devant le tribuna/ criminel. de l'acte d'accusation, après lequel temps il sera
envoyé à la maison de justice, soit du tribunal
Art. Iºr. « Nul homme ne pourra être pour direct, soit de celui qu'il aura choisi. S'ils sont
#lllVl criminellemcnt, ct jugé que sur une accu
plusieurs accusés, ils se concerteront entr'eux,
478
sm-m=
- - - - •- 4 -- • (. 95o )
*ur le choix , et s'ils ne peuvent s'accorder, le • P A R I S, le 22 janvier.
ºor t en décjdr ca.
Vii. Si dans ies nºines cas l'accusé n'avoit La section de la Bibliothèque vient d'arrêter,
le 17 de ce mois , à la plus parfaite unanimité,
pu être sais sur le manda : d'arviener de l'otſi qu'il seroit propos aux 47 autres sections ,
c1 r dº police, m is se ui iucnt cn , et tu de l ºr §ns qo'aux 6o bataillons, de former une légion
donnance de prise-de-corps , il se ca con litt , coin : osée d, six div sions de deux mille hommes
»,a 1 l.»
par celui qui en est porteur, devan : ! :: ·:, a nn • , po tant le nom de Légion nationale
paix du lieu où il sera trouvé , pour y " · " ! p,: jsie , re , ºu sous les ordres de Vl. Gou
déclaration de l'option dont il vient d'être p .. , , V 1 , · :1 , } :" , , , :: , , : sur les frontières de l'em
ou de son refus de l , faire, de laquelle déc a1 a , ir- a , , , , , , r sg al li9st le des puissances
tion le juge de paix gardera m'nute et délivrera : , es , I , ont l'état major et les officiers
expédition au porteur de l'ordonnance. s 1o , n, , , s dans l s volo, ta r s de a garde
V , I. Le · porteur de l ordonnance , après nat.ouate ues si x 1, non iisscmn n - de i'aris.
avoir remis l'accusé dans l , maison de justice 1.'exemple de c tte section , qui º v oit été
du tribunal direct, ou de celui qu il aura choisi,
pr cédé par une d libération sºmb ble d ns la
section du Théâtre l'r , nçois a été bientôt suivi
remettra également au greffe la déclaration de
l'accusé, ainsi qu ' l'ordonnance de prise-de par les autres sections , et moºs espérons être
corps. suffisamment en mesure de notre côtº .
· IX. Le greffier donnera connoissance de ces fournir au plutôt motre co ting nt à la d † ense -
deux actes à l'accusateur public , et si le tri de la patrie et de la constitui on ... contre les
bunal que l'accusé a préféré n'est pas le tribunal ennemis du dehors ainsi que contre ceux du
direct. l'accusateur publie fera notifier ces actes' dedans. Si l'on veut se rappeller , d autre part,
au greffe du dernier tribunal ; et sur la réqui le superbe manifeste que le département de la
sition qu'il en fera par l'acte même de notiſi Charente put,lia , au mois d'août dernier ,
cation, les pièces lui seront renvoyées. comme prévoyant les intentions hostiles des
X. ſOans tout les 24 heures au plus tard , puissances voisines , on trouvera que les craintes
après l'arrivée de l'accusé et la remise des pièces J
et la perspicacité des vrais patriotes n'ont point
au greffe, il sera entendu par le président en été des chimères , ainsi qu'on a voulu le per-,
présence de l'accusateur public et du commis suader au public jnsqu à présent. Le départe
saire du roi ; le greffier tiendra note de ses ré mcnt de la Charente prit dès-lors la résolution
ponses , laquelle sera remise au président pour de fournir mille nommes par chacun de ses
servir de renseignement seulement. districts , et de défrayer ces braves citoyens
XI. Tout accusé pourra faire choix d'un ou soldsts pendant tout le temps de la guerre , si
de deux amis, ou d'un conseil , pour l'aider les puissances voisines faisoient quelque tenta
dans sa défense, sinon le président lui désignera tive contre nous. Cet exemple et celui que les
un conseil; mais il ne pourra jamais communi sections de la capitale viennent de donner me
quer avec l'accusé que deux jours après qu'il seront pas sans doute infructueux ; et nous
aura été amené.
avons d'autant plus de raison d'y compter ,
XII. Le premier de chaque mois, le président que le seul moyen d'arrêter l'insolence de
du tribunal fera former le tableau des jurés, Léopold et l'espoir des conspirateurs, c'est de
ainsi qu'il sera dit au titre XI. nous préparer de toutes parts à la guerre , et
XI , Le 15 de chaque mois , s'il y a qnel de demander impérieusement au pouvoir exé
qu'affaire à juger, le juré du jugement s'assem cutif qu'il ouvre les arsenaux de la m tion , et
blera sur la convocat on qui sera faite. qu'il fasse multiplier par - tout les fabriques
XIV. L'accusateur public sera tenu , aussi-tôt d'armes pour en fournir aux braves gardez na
après l'interrogatoire, de faire ses diligences, de tionales qui n'en sont point encore pourvaes. C...
manière que l'accusé puisse être jugé à la pre
mière assemblée du juré qui suivra son arrivée. Extrait d'une lettre de la Rochella, du 11 de
XV. Si l'accusateur public ou l'accusé ont des Ge mois. -
: DE L A F R A : C E *- » .
Y -
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U : S D E L' E U R C P *-- 2 -i -
Les prêtres sont comne le fºu ei !'e 1u , rien de si utile, rien de 3i d ingereux :
' un manvais prêtre est une peste sociale , comme un boa est un prèsent
du ciel. -
: Onſsait que l'homme qui devoit le remplacer | rine, a proposé , et l'Assemblée a décrété les
lioit M.-Vauvilliers, premier suppléant : mais | deux articles additionels suivans au code pénal
"près sa défection, après son refus de recon- | de la marine.
noltre la constitution ecclésiastique et d'en Art. I°". « Dans le cas où le capitaine d'un bâ -
ºconder l'établissement, après sa démission de | timent se rendroit accusateur contre son équi
place de municipal, tout Paris s'attend à le page, ou une partie de son équipage, la plainte
Vºir renoncer également à la place de repré- | sera portée par lui au commandant de l'escadre
ºntant de la nation, à noins qu'il ne lui reste | dont le bâtiment ſeroit partie, ou au comman
l courage de s'aller conſiner dans le cul-de-saG | dant du port. si le bâtiment n'étoit pas en es
noirs, comme il eut seul, en 1775, le cou- | cadre. Ce commandant indiquera , en nombre
mge d'entreprendre, en latin, un éloge que | double, parmi les hommes de mer étrangers au
personne n'a osé faire en françois. bâtiment, ceux qui doivent composer le jury ,
L'Assemblée a entendu avec intérêt la lecture | conformément à l'article V du titre I°" du code
es remercîmens de M. de la Grange, exprimés | pénal... le prononcé du jury sera porté à un
arec cette simplicité qui sied si bien au génie, conseil de justice , également indiqué par le
La mer a fait des ravages effrayans dans lo | commandant de l'escadre et du dépôt, composé
département d'Isle et Viſ i,se ; les digues de | d officiers étrangers au bâtiment, au nombre de
sont renversées. et i'on craint que le reºte | cinq au moins, et s'il est possible , en nombre
lala chaussée ne soit bientôt envahi par l'«)céan, | égal à celui des officiers de l'état major du bâti
ºurl'exposé qui en est fait par M. le Chapelior, l ment. Ce conseil s'assemblera à bord du vais ,
479
l
( 954 )
seati commandant dans l'escadre , ou de l'amiral la circulation les petits assignats, est de les
dans le port ; et le commandant du port fera , destiner spécialement au trésor public, pour
s'il y a lieu, exécuter le jugement du conseil servir aux diverses dépenses qu'il a à payer,
de justice. décrète ce qui suit : -
II. Dans le cas où on ne pourroit trouver, Art. I°*. « Il ne sera délivré à la caisse ex
dans une escadre ou dans un port, le nombre traordinaire aucun assignat de 5o, 6o, 7o, 8o
d'officiers de chaque grade nécessaire pour com et 9o liv. en échange des billets de la caisse
poser un conseil martial, ils seront remplacés d'escompte, ou des promesses d'assignats ; ces .
par les officiers les plus anciens des grades infé échanges seront faits en assignats de 5oo livres,
rieurs qui seroient présens dans le port ou dans pour les billets et promesses de 1ooo liv.... en
l'escadre, pourvu qu'ils soient au moins lieute assignats de première fabrication de 3 et 2oo
mans de vaisseau ». livres, et en nouveaux assignats de 1oo livres
Le comité d'agriculture et de commerce a pour les billets au-dessous de 1ooo liv.
fait présenter par M. Goudart, un grand rap II. Les assignats de 5o, 6o, 7o, 8o et 9o liv.
port et un projet de tarif sur les entrées et sor seront versés aussi-tôt après leur fabrication,
ties du royaume. La discussion en est ajournée dans le trésor public, en paiemens des sommes
à Lundi , et interrompra la question des jurés ; qui ont été ou qui seront décrétées par l'Assem
et il est décrété , sur la proposition de M. blée , ou employées par la caisse de l'extraor
d'Auchy , adoptée par le rapporteur , que l'on maire, en appoints des sommes qu'elle est char
discutera d'abord les objets principaux , tels gée de payer. -
que les vins, le tabac, les huiles, les toiles ; et III. Il sera ajouté quatre nouveaux sigma
ensuite sur celle de M. Rœderer , que le tarif taires à ceux qui sont déja nommés pour la
sera réimprimé , non par ordre § 9 signature des assignats de 5o livres, de manière
mais qu'on classera par cobpnnes séparées tous ue les signataires seront portés au nombre
les objets soumis à un droit commun ou rap # dix. '
proché. IV. L'Assemblée charge son président de
Enfin, l'assemblée nationale a renvoyé au porter le présent décret dans le jour à la sanc
comité des rapports, et ajourné à Mardi soir, la tion , et de prier le roi de le faire notifier
pétition très-touchante d'une société de savans demain à la caisse de l'extraordinaire ». -
commissaire du roi , de l'accusé et de son III. L'accusateur public, ainsi que la partie
conseil, fera prêter à chaque juré séparément plaignante, s'il y en a, feront entendre leurs
le serment suivant : « Citoyen, vous jurez , et témoins ; ceux-ci, avant de déposer, prêteront
| promettez d'examiner avec l'attention la plus . serment de parler sans haine et sans crainte de
scrupuleuse les charges portées contre un tel. . dire la vcrité, toute la vérité, rien que la
de n'écouter ni la haine ou la méehanceté, ni la vérité. .
crainte ou l'affection , et de ne communiquer IV. La liste des témoins qui doivent déposer
avec personne jusqu'après leur déclaration : de sera notifié à l'accuséc vingt-quatre heures au
vous décider, d'après les témoignages et suivant moins avant l'examen. -
Le titre suivant n'a essuyé d'autre objection !X. Les t moins seront entendus séparément,
, que celle qu'on a tirée du fait particulier qu'il néanmoins l a ccnsé, ainsi qne ses a mis ou con
y auroit quelquefois des accusés furieux dont il seils, pourront demander qu'ils soient entendus
faudroit contenir la violence. M. Duport ensemble : ils pourront demander, après qu'ils
rve que, pour un événement aussi rare, il auront été entcndus, que ceux qu'ils désigne
-
4 " -
( 956 ) .
· · · · · ·
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: . - •• " -
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- -
amendement, qu'il fût donné à la partie plai- Toute la discussion n'a été interrompue #.
gnante, comme à l'accusateurſpublic , la faculté | Pº l'émission d'un décret demandé par M. .
de faire entendre les témoins ensemble ou sépa- Chasset, d'après une pétition du département de
rément ; M. Chapelier a rejetté avec force cet la Somme, et qui réduit à cinq le nombre des
avis, qu'il regarde comme inhumain, comme | Pººººº répandues dans la ville d Amiens. G.t
plus terrible à l'accusé que l'ancienne jurispru- | - ,' . ' }
Art. XI. « Les conseils prêteront serment de | connus, n'y ont pas été , en personne ,i et.se
. »* - • a I f •• • , r - - - - - -
#! employer que la vérité dans la défense de | sont contentés de diriger cette tourbe du lieu
1'accusé, et de se comporter avec décence et | de leur résidence. -
modération. . - -#
Art. XII. L'accusé pourra faire entendre - , . '»
des témoins pour prouver qu'il est , homme | P o N D 1 c H É R Y. , 1 " 'a
d'bonneur. .1. - v,
Les dernières lettres de cette colonie franº "
XIII. Pendant l'examen , les jurés et les juges çoise, dans l'Inde, annoncent que Typpoe -
pourront prendre note de ce qui leur paroîtra Saïb a rêmporté une victoire sur les Ang ois !
important, pourvu que la discussion n'en soit
mi arrêtée, ni ralentie. commandés par le général Méadows. Le princes
indien a une excellente artillerie, dont le ser,º
· XIV. Ne pourront être entendus en témoi
gnage les ascendans contre les descendans, et
vice est dirigé par de bons officiers
ses autres troupes, soit infanterie, soit cava *
§
réciproquement un père et une mère contre lerie , sont composées de ce que l'Inde a |
leurs enfans, ni les enfans contre leurs père et meilleurs soldats La nouvelle de l'échec essuyé
iiière, aïeul ou aïeule , un frère ou une soeur par le général Méadows avoit porté la conster
contre leurs frères et soeurs, un mari contre sa nation dans Madras. · · · · ·ru
femme, ni une femme contre son mari, et les
alliés au même degré ». La prospérité et le crédit de l'Angleterre rea
posent essentiellement sur ses vastes établisses
, Une longue et épineuse discussion s'est éta n1ens de - l'inde ; la perte de ces riches cona
blic sur l'article XV , qui proposoit de prohiber trées rendroit infaillible la banqueroute an .
tout écrit contre l'accusé dès qu'il seroit en état gloise et la ruine du commerce britannique ;.la
d'arrestation. M. Garat craint que cette dispo
France, si elle étoit provoquée injustement,
sition n'accorde trop de faveur au crime, qui
pourroit facilement unir ses efforts à ceux dé
doit être poursuivi sans rémission. Typpoo-Saïb contre sa rivale. Tout porte doné -
MM. Chabroud et Montlosier ont demandé | à croire qu'un systême de paix et même d'als
l'ajourmement, mais par des motifs différen5 : | liance est le seul qui convienne à l'Angleterre ,
« Permettre,
• .1 1 . ,;
dit le premier, à l'accusé d'écrire l vis-à-vis de la France. -
• "
|
On s'abonne à Paris, chez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
tle l'abonnoncnt et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. .
, Et cha% tous les Libraires et Diroctecrs des Postes du Royaume et de l'Etranger. º
| Ilparoît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lie pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 hiº-'peu
5mºis, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'a. t nnement ne commence que du prem d'ura mzo!
-,r
|
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
|
|
Les prêtres sont comme le feu et l'eau , ricn de si utile, rien dc si dan
gereux : un mauvais prêtre est une peste soGiale, comme un bon est
un présent du ciel.
( Discours de M. Grégoire, curé, sur la légitimité du serment civique
exigé des fonctionnaires publics ).
!
Séance du 24 Janvier. bliques sera établi, la commune de Strasbourg
est autorisée à faire percevoir, sur le débit en
Dºrvis quelques jours il a couru des bruits détail des boissons , la moitié des droits perçus
jusqu'à l'époque de la suppression du droit de
| ilarmans sur la disposition hostile des puissances umgelt. - - -
mques, - -
' l Meurte et de la Moselle , exempts,
48o
( 96o )
Soies de toutes sortes. un grand nombre de déserteurs françois qu'iI
Soies grèzes de toute nature étran paye à raison de vingt sous par jour , avec l ar
g r s, la livre , IO S.
gent bien entendu que les aristocrates fugitifs
Soies ouvrées, idem, idem. 1 l. o s. lui font passer à cet effet. Tant mieux encore :
Soies teintes , idem, ide1n. 1 l. 1 o s. quand ces déserteurs françois , après avoir
extrait une partie des sommes que les aristo
Soies grèzes doubles ou doupion, id. 5 s.
Fleurets ou filoselles, 8 s. crates fugitifs ont volées à la nation, viendront
Cocons et bourres de soies , • e • •
à jetter les yeux sur les drapeaux aux trois cou
leurs mationales, leur coeur sera ému au tendre
' N. B. La sortie de toutes ces soies continuera
souvenir de la patrie ; ils se rappelleront que
provisoirement d'être prohibée , à l'exception tous les enfans de cette belle patrie ne doivent .
des soies à coudre teintes, dont la sortie sera combattre désormais que pour les droits de
exempte de tous droits. l'homme, pour l'égalité, la justice et la iberté ;
Huiles de poissons. ils rougiront d'être devenus, par une lâche tra
hison, les vils esclaves de l'infâme maison d'Au
Huiles venant de tous autres pays triche, et les instrumens odieux des vengeances
que des Etats-Unis d'Amérique, con du fadasse Condé, du crapuleux d'Artois et du
tinueront d'être prohibées, prohibées. faquin Calonne ; et faisant soudain volte face,
A l'exception de celles arrivant par ils se joindront à leurs frères de France, et .
les barrières des départemens de la tourneront leurs armes avec fureur contre les
Moselle, de la Meuse et du Rhin , hordes stupides et barbares du tolpache Bender.
qui y seront admises en payant un Tel sera certainement le résultat des manoeu
droit, par quintal , de 12 l.
Les mêmes huiles venant des Etats vres sacriléges qui tendent à faire égorger des
françois par des françois pour asservir égale
Unis d'Amérique et importées par ment les vaincus et les vainqueurs à l'ambition
bâtimens françois ou américains , d'un tyran étranger et à l'oppression de quel
payeront un droit, par quintal, de 12 l.
ques vagabonds, soi-disant princes ou nobles,
Huiles d'olives. obérés de dettes, couverts de crimes et d'op
Celles de la côte d'Italie, dénom probres. Non, non, lâches que vous êtes, voüs
ne réussirez pas mieux par ce moyen que par
mées huiles fines , le quintal , 7 l. 1o s. tous ceux que votre rage et votre démence vous
Celles de Naples, Sicile, du Levant, ont suggéres : non, non, vil esclave bâtonné de
de Barbarie, d'Espagne et Portugal, l'hypocrite Léopold , insolent Bender ! tu neº
propres à la fabrication des savons et † pas à entamer une mation fière et
aux emplois des autres manufactures, ibre, que la Providence a rendue désormais
I O S.
le quintal, sacrée, et par ses lumières et par son courage
Les savons de Marseille, le quintal, # et par sa divine constitution. Misérable croate,
|
De gras ou huiles de gras, de peaux tu oses menacer.... Qui ?les François ! vingt-cinq
à l'usage de tanneries, 5
r - ( La suite demain ). millions de François libres ! Trembles plutôt
toi-même, et apprends que dans vingt - quatre
*.
heures cent mille de ces François répandus dans
P A R I S, le 24 janvier. la Belgique peuvent y rétablir le chapeau de la
liberté, et en chasser pour jamais tes Autri
On nous apprend que plus de deux mille offi chiens, tandis que cent mille autres François,i
ciers de notre armée, au lieu de prêter le ser te poursuivant sur les fi ontières, enverront ta
ment civique, viennent d'envoyer leur démis tête à Paris, pour montrer à l'univers entier
sion au ministre de la guerre , tant mieux : les comment on punit les satellites des tyrans. C...
braves sous-officiers connus par leur patriotisme
les remplaceront , comme les ecclésiastiques - 1 , ſ,
vraiment pieux et pleins de l'esprit saint du ci Adresse à Messieurs les membres composant le
visme vont remplacer les cafards mitrés, crossés comité militaire de l Assemblée nationale. . !
et les stupides curés qui refusent insolemment M E s s I E U R s, "4 -
d'obéir aux loix sacrées de la nation. - · •t
On nous annonce, d'un autre côté, que le sa La garde nationale de la ville de Vesoul, tou
cripant Bender prend à la solde de son mattre | jours ferme dans ses principes, vient aujourd'hui
( 961 )
rons renouveller l'assurance de son adhésion à dence n'abandonne rien ainsi au hasârd des
événemens.
vos sages décrets, et pleine de confiance en
voi vertus civiques et votre patriotisme , elle Pardonnez , Messieurs, ces élans , que sem
espère, en vous exposant ses vœux et ses al blent autoriser l'impérieuse nécessité des cir
larmes sur la chose publique, vous convaincre constances , et que le salut de l'état commande.
dé son zele à la servir. Salus populi suprema lex esto. -
' De toutes parts la foudre gronde , ct des Nous vous en conjurons donc au nom de
éclairs répétés semblent annoncer sa chute pro l · patrie en dangºr, au nom de la liberté me
chaine; déja toutes les puissances voisines , li macée, par vos sermens, par tout ce qu'il
ées pour ensanglanter cette terre de li a de plus sacré, prenez des mesures néces
†. ont tracé autour de nous une ligne de saires ; pressez et ordonnez : -
circonvallation qui menaçe nos frontières, et Qu'instamment toutes les gardes nationales
provoque insolemment les défenseurs de notre soient armées, celles, sur-tout, plus voisines
constitution; de toutes parts l'attaque se pré de la foudre ;
pare, les hostilités se renouvellent avec une Que toutes les villes , et sur-tout les places
audace insultante ; par-tout on se joue de notre frontières soient duement approvisionnées de
foiblesse ; chaque jour même nous voyons avec munitions de guerre , et mises sur un état
· douleur quelques citoyens malveillans s'en pre respectable de défense ;
valoir; en un mot l'édifice de notre constitu Que le commandement n'en soit confié qu'à
tion, tremblant des secousses qui l'agitent, est des citoyens d'un patriotisme éprouvé; et bién
| prêt à nous ensevelir sous ses ruines. tôt vous nous verrez renouveller, sur l'autel de
· Et les places frontières abandonnées à la dis la patrie, ce beau serment des Romains qui,
§ commandans suspects et dangereux, dans l'enthousiasme d'une louable liberté , ju
ou à la fureur des dissentions intestines qu'ils y rèrent de vaincre.
fomentent ; toutes ces places vendues à l'aristo Nous sommes très-respectueusement, etc. .
cratie, et livrées indéfendues, offrent à nos · Signé , Froissard ſils, Secrétaire.
ennemis un passage aussi prompt que facile ;
et nous (à peine éloignés de deux journées
de ces villes limitrophes ) nous n'avons, pour Grenoble.
arrêter leur course et nous opposer à leurs sa Les curés des environs de cette ville se hâtent
erileges attentats, que notre courage et notre de prêter le serment ordonné par l'Assemblée
patriotisme. -
première apparition des ennemis on les allume Différentes lettres de Hollande font mention.
roit ; ils serviroient de signaux , les municipa de préparatifs extraordinaires dans les arsenaux
Iités feroient , sans perte de temps , toutes les des provinces - unies : on ne sait pas encore
dispositions nécessaires. - Je puis vous assurer, positivement quel en est l'objet : mais on pré-,;
monsieur, que l'amour de la patrie et l'attache
ment à la constitution animent de plus en plus sume cependant que la tournure que prennent
les habitans de cette contrée. Ils ne peuvent
les affaires du nord y a donné lieu. "
-
. la " " E
.. : )!
se persuader que les émigrés et leurs alliés -
qu'un excès de confiance leur fît négliger de · Malgré la lettre de M. de Dohm, les commis
yeiller et de se tenir sur leurs gardes. saires antrichiens et électoraux ont commencéſ :
leur exécution par rétablir l'ancienne munici,
•- , D E V 1 E N N E. -
palité aristocratique, qui avoit étédépossédéaº
par la nation dès le principe de la révolution
- .
;º
y
, Le bruit d'une dernière tentative hasardée , qui lui avoit rendu ses droits. -
Les dernières lettres de Vienne , en date du Une pareille conduite pent produire, d'un'ins,
11, annoncent d'une manière positive que les tant à l'autre , une explosion semblable à celle
Russes ont emporté Ismailow d assaut. iLes qui ſlt massacrer 12,ooo Autrichiens par le#
Turcs se sont défendus avec beaucoup de cou Gênois vers le milieu de ce siècle. Les auber-,
râge, et ont perdu dans cetfe action près de † forcés de nourrir les Autrichiens, ont pris
12 mille hommes. Cette conquête livre Constan e parti très-prudent de ne les servir qu'ave -
tinople à la merci des Russes , et le moment des couverts d'étain ou de fer. Ils ont cac
est venu où les grandes puissances européennes leur argenterie. - ' : s
doivent soutenir l'empire Ottoman dans sa Le ministre du prince - évêque, l'insolent
çhûte , ou se partager ses débris. Wasseige , qui est venu représenter san mattr ||
:-rsr -
s U P P L É M E N T A U N°. C C C C L X X X.
P A R I S. cannibales fugitifs y sont plus insolens que ja
mais ; ils disent Iiautement que le dénouement
Lebruit d'une invas'on prochaine de troupes de la pièce approche : ils s'abreuvent déja en
ndes dans les départemens de la Meuse espérance du sang des patriotes. Nous ne boi
du Rhin, se répand dans la capitale ; ce qui rons pas le leur , mais en leur faisant une guerre
dite encore cette nouvelle, c'est une lettre généreuse, nous la ferons si bonne et si vigou
Léopold au roi des François, dans laquelle le reuse, qu'ils se repentiront à coup sûr de l'avoir
autrichien se plaint, au nom de l'empire, provoquée.
s violations prétendues faites aux droits des
es allemands possessionnés en Alsace, qui . Dijon , le 18 janvier.
, dit Léopold, excité le collége électoral à Tous nos bons et honnêtes curés du district
fappeller à son secours presqu à mon avène de L)ijon, s'empressent de prêter un serment
à l'empire Votre majesté, ajoute le sultan qui n'inspire que des vertus. Il ne pouvoit coû
Vienne. ne peut se dissimuler que jamais les ter à remplir qu'aux manvais prêtres ; il en est
mpereurs mes prédécesseurs ne se sont dé de Inème dans les autres districts et par toute la
millés du droit de souveraineté sur l Alsace
la Lorraine.
France. Le digne M. Chaussier, curé de Fran
cheville , dans sa soumission du 3 janvier à sa
Cest sans doute pour seconder les vues de municipalité , disoit : j'offre à mes ouailles un
empereur que les factieux de la Lorraine et nouvel exemple de mon amour pour elles es
Eux de l'Alsace s'évertuent si bien en ce mo pour ma patrie, de ma soumission à la consti
mt.Ce méprisable cardinal Lamotte-Rohan tution et à la loi, de mon attachcment à la reli
#montre à découvert le chef des factieux de gion, et de la conviction dont mon ame est
2; mais il n'est en cela qu'un polichinel imbue, d'après l'étude ct la m, ditation de la
l'abbé Eymar fait jouer les fils : et en se doctrine divine , que les vertus évangéliques
nt les fureurs et les intrigues de son grand sont inséparablos de l'exercice des vertus ci
* Eymar, le sieur Rohan - Lamotte ou v1q':es.
collier n'est pas même d'accord avec ses
wpres principes : nous sommes bien instruits JE ctrait dl m ne letºre de C/kcf2ecrit-7 'hierry.
ce sieur cardinal Rohan est intérieuretnent
1d'estime et de respect pour la constitution Vendredi 14 de ce mois, l'évêque de Sois
rétée par l'Assemblée nationale et acceptée sons ſit parvenir aux religieuses de l'hôtel-dieu
rle roi. Il faisoit profession de ces scntimens de cette ville un paquet considérable d'exem
ses sociétés les plus intimes; mais le sort de plaires d'nne instruction pastorale , destinée à
homme foible et avili a toujours été de de faire soulever le peuple contre les décrets sacrés
le jouet et l'instrument de ses valets et des de l'auguste Assemblée nationale. Ces béates
ºquins qui l'entourent et le volent. étoient chargées par le béat mitré, de faire cir
culer la rapsodie sacrilége et inconstitutionelle
Cet évêque de Strasbourg ne peut tarder à dans la ville, et sur-tout d'en envoyer des exem
démissionnaire, et l'opinion publique élève plaircs à tous les curés du district. Les muni
#ja à son siége l'évêque de Lydda , dont les
cipaux ayant été informés de cette gentillesse ,
itüs pastorales et civiques sont connues. se transportèrent aussi-tôt chez les soeurs aris
Les mesures les plus actives sont prises pour tocrates, qui eurent l'effronteric de nier le fait ;
jouer tous ces complots en Alsace et en Lor mais les clairvoyans étant remontés à la source .
ne. Si ces provinces de l'empire françois sont les béates menteuses furent convaincues du dépôt
laquées par Léopold et ses satellites , 12,ooo et les exemplaires du libelle épiscopal saisis. Ea
»lontaires parisiens sont prêts à marcher sous outre, sur le réquisitoire du digne ct respec
#..ordres du brave Gouvion , compagnon table procureur de la commune, M. Fache,
farmes de la Fayatte ; ils iront se joindre à l'ar la municipalité rendit une ordonnance qui dé
·de ligne et des gardes mationales qui cou clare perturbateurs du repos pnblic tous ceux
ra les rives du Rhin et de la Meuse. Malheur qui colporteroient ce libelle ; et conne tels, les
Mux traitres ! soumet à être poursuivis et pnnis selon les loix.
| Les lettres du Brabant annoncent que nos Cette ordonnance auroit dû appaiser les va
4So bis.
E-m=
( 958 )
pours fanatiques et aristocratiques des béguines ront toutes les idées naturelles de liberté, d'é
de l'hôtel-dieu ; mais on assure néanmoins qu'il galité et de souveraineté nationale répandue
se forme dans ce même hôtel-dieu un club de sur la surface de la terre, et qu'ils se constitue
béats et de béates tellement infectés du péché ront enfin, pour l'éternité, eux et leurs race
d'aristocratie, que si la municipalité n'y met maudites, dieux et maîtres absolus des peuples
ordre très - promptement, ce petit cloaque de la personne physique de ces peuples, de leur
pourroit bien r'pandre la peste dans tout le opinions , de leur génie et de leur propriété
district. C. ... N'en doutons pas, ce sont des espérances auss
extravagantes, aussi impies, qui conduiron
Hdtons-nous de détruire tous !ºs signes de ser une partie de ces tyrans à lutter contre la natio
vitt. dc ct de féodalite. françoise ; et c'est dans une pareille lutte qu'oi
verra un nouveau phénomène, celui des sol
On ne peut trop se hâter de faire disparoître dats ennemis, mettant bas les armes les uns de
tous ces signes et symboles scandaleux de la vant les autres , et courant s'embrasser fra
servitude ct de la féodalité, qui , en pervertis ternellement , comme on a vu naguère de
sant l'imagination et l'éducation des ci-devant soldats françois refusant d'égorger des citoyen
nobles, exaltoient leur insolence et leur tyran françois, et se réunissant à eux contre les tyran
nie envers ceux qu'ils appelloient leurs infé et les ennemis du peuple. Oui, je le répète, c
rieurs ; c'est vraiment un service à rendro à la
grand phénomène est dans l'ordre de la matur
morale de ces ci devant, que de ieur ôter ces et dans les décrets de la divine Providencei e
joujoux de devant, les yeux. Nous invitons donc l'évènement de la contre-révolution soudain
toutes les municipalités de l'empire, qui n'ont dans les provinces belgiques et à Liége, est !
pas encore exécuté cet article de la constitu moyen dont se sert cette Providence pour f
tion, à ne pas le négliger plus long-tems ; et donner dans le trébuchet toutes ces races
c'est avec regret que nous avertissons les braves roces de loups et de tigres couronnés, dont
et bons municipaux de Saint - Florentin, qu'il crimes ont comblé la mesure, et qui ve
existe encore autour de l'église de leur ville la bientôt leurs trônes renversés et leurs person
ceinture funèbre et les armes du ci-devant sei couvertes d'opprobre et de misère. CARRA.
† posées en 1788. Nous avertissons aussi
e curé de cette ville , et celui de la paroisse
d'Avrolles, qui en est voisine, que la fumée Le sieur Dejabin, éditeur de la collection e
de l'encensoir est d'un méphytisme dangereux
dans les tcms de régénération et de constitu gravure des portraits de MM. les députés à l'A
semblée nationale , a eu l'honneur, en moyen
tion nationale. Cette fumée donne des vapeurs
Rristocratiques qui troublent les yeux, et font bre dernier, de présenter à cette auguste Asset
voir noir ce qui est blanc, et blanc ce qui est blée le 1º volume de son ouvrage , contena
noir. Nous pouvons assurer que la privation de un frontispice ingénieux et 2oo portraits,e
toutes ces friandises de la vanité humaine ra eu celui de la séance. Il a aussi présenté,
manche 2 1 dudit mois de novembre, ce m
#
mènera le calme et la paix dans le coeur de ceux
qui s'y étoient accoutumés par un usage aussi volume au roi, à la reine et à la famille roy
ridicule qu'inconcevable. C.... qui l ont accueilli.Il l'a pareillement prése
-
--
à M. d'Orléans, à M. du Port, garde des Sce
à M. la Fayetto, et aux ministres MM. duº
Réflexions sur le résultat des évènemens tail
tous, témoigné
I leurieu et Montmorin,
leur satisfaction,qui lui en- • #. #
actuels.
Chaque livraison de huit portraits se vé
Plus j'approfondis les évènemens actuels et 4 livres. |
la marche des choses en ce moinent, plus je suis Chaque gravure séparée, 1 livre; chaque v
convaincu que la Providence a tendu un piége lume contenant 2oo portraits, un frontispice
aux tyrans de l'Europe dans la contre-révolu une liste imprimée, le tout relié eu maroqu
tion si prompte et si facile des provinces belgi in-4°. doré sur tranche , 13o livres ; en v
ques et du pays de Liége. Ils croient, ces tyrans, aussi doré sur tranche; 1 1o. ' ; • •
d'après ces deux contre-révolntions , opérées Sa demeure est à la galerie des portrai
plutôt par la ruse, la trahison et l'argent que MM. les députés , vis-à-vis la cour royale*
par le courage et les armes, qu'il en arrivera de T'uileries, boutique n°. 4, où les lettres et l'
même en France, et que dès-lors ils étouffe gent doivent étré adressés francs de poré. ' • :
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
.
ET A FºF A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
-^
: J O U R N A I, È , par une Société d" Écrivains Patriotes ,
I, I B R
" ? "-
* " dirigé par M. MERc1 ER , et par M. ( an kx , un des Auteurs.
- |"
-
#
•.. - Les meilleurs citovens sout les sneillcurs guerriers.
-
- -
s villes : cé sont les évêques de Sens , désol dres ; et qu'il fût ordonné aux officiers
erre et d'Angers. Cette nouvelle, annon · mºnicipaux , dont la U1: t donné leur #
Xar le comité ecclésiastique , a été reçue démission., d - rº prendre leurs fonctions.
ic satisfaction. On regarde cette accession M. d'André s'est fortement élevé contre ces
mme un acheminement à la paix et à l'har deux proposition 5 : « l'une , dit-il , détruit la
nie tant desirables, et on espère que l'ex in respons bilite des ministres , l'autre est con
le de ces évêques ne restera pas sans imita traire à la liberté civile. » Il a demandé que l'af
faire fût renvoyée au pouvoir exécutif , ce qui
a ( té décrété.
La prévention qui a circulé dans Paris contre
-trois derniers agens du pouvoir exécutif, La discussion a été reprise sur les droits d'en
M. Champion, Guignard et la Luzerne, n'est triºe des marchandises o t rées chez l'. tranger.
s encore éteinte, malgré leur retraite. Les Ml M. Bºgouen et Loislandry l ont d, battue
*ctions ont fait une pétition à l'effet d'être avec clarté : l un pour que ces marchandises
es en députation pour articuler de nou étrangères fussent chargé s de droits rigoureux,
s incriminations : cette pétition a été ren afin de soulager et d'encourager les manufac
2 pour être reportée , s'il y a lieu , par l'or tures régnicoles ; l'autre , pour que les droits
de la commune, qui est le véritable corps de traite fussent allégés, de peur que la rigueur
lprésentant. n'appellât la contrebande : le décret qui suit a
Sur la proposition de M. Vernier, au nom du été rendu :
»mité des finances, il a été décrété que, con Olycts manu/actnrés.
ºrmément à l'arrêté du département d'Indre et
ºire, il seroit procédé à la confection d'un Montres , iºdé pendantes des droits
2uveau rôle pour la municipalité de ( hinon : de marq , d or , t d'arg nt :
ºisemblée ayant décrété la nullité de celui Celle d or, la pièce. 2 l.
• ( elle d argent, I lO 3•
demment réparti par les ofſiciers munici
aux de cette ville. J es dentelles du ſilet de soie, la livre. 15
Le même rapporteur a fait décréter, « 1o. que Mousselines non brodées , le quintal. 3oo
sieur Picherot , maire de la même ville , se Mousselines brodées, idem. 4oo
Mt 1enu d opter entre cette place et celle de Toiles de co n idem. 75
E° de paix ; 2°. qu'il y avoit incompatibilité N. B. Les toiles de coton qui pèseront moins
48t
( 964 ) *
,s |
a fortement inculpé , se félicite d'avoir rétabli On a donné hier soir dans cette société, les .
la paix : on n'aura la vérité que par la voie des
commissaires qui sont sur le point de partir; et détails de l'affaire meurtrière qui s'est passée .
l'avis du rapporteur est d'attendre des rensei · dans la matinée du même jour à la Chapelle, .
gnemens certains et officiels avant de pronon près du fauxbourg Saint-Denis, entre les chasr !
C6ºI", G. - seurs des barrières et la garde nationale de la
-•
Chapelle ; affaire où il y a eu huit personnes de ,
tuées et dix-huit blessées, mais qui heureusee. t
Suite de la séance du 25 janvier. ment n'a pas eu les suites générales et désns- :
Métaux non ouvrés. treuses que les monarchiens et le comité autri-. ;
Fers en †º » néant.
chien des Tuileries en avoient espérées. Il pâ= f
Fers cn barre , y compris le droit roît par les découvertes et les rapprochemens 4
de la marque de fer , le quintal , 1 l. 1o s. qu'on a faits sur cette affaire, qu'elle étoit pré
Fers en verge , idem, 2 l.
vue , méditée et complotée par les impertur
Plombs, ide m. 2 l,
bables emmemis du peuple et de la constitution- :
Etains , idem. 3 l.
La veille on avoit reçu chez Antoinette d'Au- .
Cuivres bruts, néant.
triche, avec l'accueil le plus empressé et le plus
jovial, un grand nombre d'aristocrates mitrés
Drogueries pour la médecine. et de membres du club monarchique, qui sans.
Celles dont la production est commune à la doute venoient faire part de l'heureux évène- º
France et à l'étranger, à raison de cinq pour nement qui auroit lien le lendemain par l assas
cent de la valeur. simat médité des citoyens Un jeune faction- .
Celles totalemcnt étrangères, doux et demi naire de la garde nationaie qui étoit en CG
pour cent. moment dans les appartemens, d'Antoinette ,
Epiceries. ayant observé l'indécente joie de cette tourbe
d'aristocrates , ct sur-tout la réception très
Le taux commun du droit sur les épiceries gracieuse que leur faisoit la dame du cliâteau ,
élrangères, est de dix pour cent de la valeur. ne put s'empêcher de qnestionner un valet-de
-Le poivre exceptº, étant de première néces pied sur l'alégresse qn'il remarquoit parmi les
courtisans de l'autrichienne. Ces Messieurs o/i4º
sité , n'est imposé qu'à raison de sept et demi
Pour Cent dº la valeur. -
raison d'étrc gais et conteus, répondit le valct ,
,•
( 965 )
leuriaffaires prennent la-meilleure tournure coupe-gorges sont des inconnus, dont toute
possible. l'allure a,unonce des coupe jarrets. Plusieurs
· La veille de ce même jour, du 24 , le bureau habitans du fauxbourgSaint-Marceau nous ont
dénoncé une.nouvelle manoeuvre des Clermon- .
du club monarchique avoit distribué une grande
quantité de pain et d'argent aux ouvriers et aux tistes ou Monarchiens ; il est certain que des
pauvres, en inscrivant leurs noms et leurs de citoyens indigens ont été appellés et se sont .
meures. Cette charité perfide est d'autant plus rendus en foule, depuis quelques jours , à un
criminelle, qu'il n'appartient qu'aux*comités hôtel rue des Vieilles-Tuiieries , près les lnva- .
des sections et à la municipalité de faire de pa lides. Là on les inscrivoit sur des registres, on
reilles distributions, parce que ces coinités et la leur annonçoit des distributions d'argent, et on
municipalité doivent avoir seuls la confiance leur promettoit qu'ils pouvoient compter sur
du peuple. Or tout individu ou toute société un secours de sept millions. C'est les hommes
qui cherche à s'attirer cette confiance par des qu'on inscrivoit de préférence , et quand de
aumônes publiques et générales , comm t un pauvres femmes se présentoient, elles n'étoient
crime de lèze-gouvernement, et met la chose admises à l'inscription qu'autant qu'elles don
noient le nom de leurs maris. Cette manoeu
* publique en sentie,
pée et bien danger. aCette vérité les
déterminé bienamis
dévelop
de la vre part du même foyer que la conspiration du
constitution à dénoncer de nouveau , chacun sou par livre de pain , et les misérables chargés
dans lenrs sections respectives, le club monar de dettes, qui promettent sept millions, parois
chique comme un foyer de manoeuvres per sent vouloir nous donner une seconde repré
fides , inconstitutionelles , contre - révolutio sentation de leur farce de contre-révolution à
crédit.
naires et perturbatrices du repos public. Nous
# reviendrons avec force sur l'urgente nécessité Hier 24, il y a eu à la barrière Saint-Denis
de dissoudre ce club, qui n'a d'autre but en un combat sanglant entre des contrebandiers
effet que d'exciter des troubles dans la capitale et les chasseurs des barrièrés ; les contreban- .
| ºt dans l'empire, pour favoriser simultanément diers ont été repoussés avec vigueur et disper
l'invasion des ennemis du dehors et le projet sés , plusieurs ont été fait prisonniers, et leurs
} d'emmener le roi, ainsi que nous le démontre interrogatoires nous apprendront quel étoit le
· rons mathématiquement. vrai but de leur entreprise. On pense assez gé-.
#Dans la même séance aux jacobins , sur la néralement qu'elle n'étoit que le prétexte d'une
motion de M. Malherbe , député de la société sédition méditée par les factieux aristocrates
des amis de la constitution à Marseille, tous les de la capitale , et dont l'objet étoit l'enlève
rmembres se sont levés par un saint enthou ment du roi ou de M. le Lauphin , au milieu
siasme, et ont juré de soutenir et défendre de du désordre , du carnage et de l'incendie. Ces
toutes leurs forces et de toute leur fortune ceux atroces projets sont dé concertés, et il ne reste
| qui dénonceroient franchement à la tribune à leurs auteurs que la honte et le désespoir d'a
tous les complots qui viendroient à leur con voir échoué cette fois comme tant d'autres.
noissance, et les noms de tous ceux qui forme Demain 26 , les nouveaux tribunaux de la
· roient ces complots , ou qui en seroient les capitale doivent être installés, On attend de la
complices,. fauteurs et adhérens. C.... vigilance active de ces magistrats, qu'ils secon
deront le zèle de la municipalité; on doit croire
}
qu'ils remettront en vigueur les anciennes loix
Depuis quelques jours on observe une fermen. contre les jeux et les tripots qui servent de point
tation sourde dans la capitale, beaucoup d'offi de ralliement à tous les enmeinis de la consti
*ciers dºs troupes de ligne et de la marine, ceux tution.
sans doute qui ont refusé de prêter le serment Bientôt l'élection des administrateurs du dé
civique, se rendent ici : quel est leur ebjet ? On partement de l'aris sera consommée , et la sû
a su que quelques-uns d entre eux louoient des reté publ,qne sera alors sous la triple sauve
habits de gardes nationales : ce fait prouve une
garde du ti, rectoire , de la municipalité, et des
trahison méditée. On ajoute que des gardes tribunaux amis de la constitution.
-corps continuent leur service auprès de
nsieur, et qu'ils sont vêtus d'habits bour
15.
Grenoble , le 19 janvier.
Les tripots de jeu se multiplient dans Paris ,
t la plupart des hommes qui fréquentent ces Sur la réquisition du directoire du départe
( 966 ) *
mºnt de l'Isère, le fort Barraux, qui protège patriotisme et une fermeté éprouvés, soient
la vallée de Gresivaudan du côté de la Savoie , nommés pour surveiller et inspecter très-sérieu- .
a été mis en état de défense. La compagnie de sement les bureaux des postes. Et certes, dans
Niger, du régiment d'artillerie de Grenoble , la crise actuelle , au moment où n6s ennemis
s'est livrée avec une ardeur incroyable au tra du dehors et du dedans s'agitent plus que ja
vail des batteries. Pendant cinq jours qu'a duré mais et nous menacent de toutes pºrts, nous
cette opération pénible , ces soldats patriotes . ne devons pas souffrir qu'un foyer d · manœuvres
sont restés exposés à la pluie ; ils chantoient inpies et aristocratique s réside tramquillement
gaîment çà ira, et d'autres chansons guerrières au grand bureau des postes de Paris. Citoyens ! .
en l'honneur de la patrie et de la liberté. Les songez au mal incalculable qne peuvent vous !
Chasseurs - Royaux de Dauphiné ont secondé faire plusieurs traîtres qui drig nt les postes
les canoniers avec beaucoup de zèle ct de pa aux lettres ; et qn'ils tremblent ces traîtres, car
1riotisme. ' le salut du peuple est la supréme loi. CARRA.
P. S. Je déclare que si le numéro qui con
Surveillance mécessaire sur le grand bureau tient cet article est retardé ou arrêté en partie :
des postes à Paris. à la poste ( ce que nous saurons bien par les
plaintes qu'on nous portera ) , j'entrerai alors .
ll y a long-temps que je suis instruit et dans de plus grands détails sur la conduite des .
indigné de la conduite très-aristocratique de chefs et commis coupables et responsables
ce fait , et les nommerai. •
de
quelques chefs et de quelques commis de bureau
au grand bureau des postes de Paris ; il est (N. B. A peine avions nous envoyé à l'impri
temps enfin que j'en prévienne le public, et que merie l'atticle ci-dessus, qu'ouvrant le courier ,
je lui apprenne qu'il n'est sorte de manœuvres du patriote Gorsas, nous y avons lu l'avis sui- .
qu'on n'emploie pour favoriser le départ des vant, qui confirme parfaitement ce qu'on vient .
journaux et pamphlets aristocratiques, et dé de lire sur l'arrestation que l'on fait aux postes
goûter les souscripteurs des journaux patrio- . des journaux patriotes. Nous serons instruitsin
tiques, soit en retardant le départ de ces jour cessan ment si cette violation part du bureau de
maux , soit en arrêtant très-souvent un gramd Paris, ou de ceux de province ). -
leurs bureaux, de laisser plutôt en arrière le tout ne vous effrayez point, lors même qu'on
départ d'une partie des journaux patriotiques . intercepteroit les papiers publics patriotes : je
que de négliger celui d'aucun numéro de la vous préviens que c'est le projet. (§
les postes
Gazette de 1'aris ou de l'Ami du Roi Ces petits tremblent si cela arrivoit ! Au surplus, citoyens
messieurs ont dong oublié déja les quatre com de tous les départemens , marchez à files ser
missaires que les électeurs de 1739 envoyèrent rées : de la poudre, des armes, des bayonnettes
dans leurs burcaux pour surveilier le départ et toutes disposées, mais sans en faire le mozrzdre
l'arrivée des couriers Eh bien , je demande et usage " Juant à moi , je vous proteste que je
j'invite toutes les sºct ons de la capitale à de - vous écrirai jusques dans le champ du combat ,
mander au plutôt et avcc inst , nc : que trois ou l'épée d'une nain et la plume de l'autre.
quatre nouveaux comtnissaires , connus par un (Courier de Gorsas ).
Cºn s'abonne à Paris, chez RUssoN , Libraire , rite }!ºutefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri:
d2 l'abonnement et la le rtre d'avis , er toutes les letti es pour les Auteurs des A nnales Patriotiques.
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3mois, franc de port, par la poste, pour tout le R2) au ne L'a - t nncment ne commense que du prem. d'nn rrtoi |
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ANNALES PATRIOTIQU] [ XTſ !' E # A # # ES
D E L A
ET A F FA I R E S P O L I T i Q U E S D E L' E U R O P }. ;
J o U R N 4 I, L 1 B R E , par vae Soci, tº d ' '' c7
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Pazriotes 2
Ai éclºs.
dirigé par 41. 'ZE Rc1 ER , ct par l'. ( 24 AA , en cc s
- Les moi}| , nrs citoyens soit les rmeillºnrs ° : °
On défend son pays en cond am rant ! ! glter1 e ;
Si le ciel la pe, met, c'est pour la liberté. VoLTAIPE.
t sur la jurisdiction attribuée aux corps « L'Assemblée nºtionale , instruite d'un juge
ministratifs , s'est permis de prononcer que nent rcndu le 2o de ce inois par le tribunal du
curé ne pouvoit être dépossédé. Le ràppor district d Amiens, sur l exécution d'une déli
482
( 968 )
bération du directoire du département de la sur le tarif des droits d'entrée , on a décrété
Somme, du 17 du même mois, au sujet du rem les articles suivans :
placement des ecclésiastiques fonctionnaires Bonneterie, draperie et passementerie.
publics refusant de prêter le serment prescrit
par la loi du 26 décembre précédent , après Ces articles , don; la nomºnclature est très
a o r entendu le rapport qui lui a été fait an détaillée dans le projet du tarif, sont imposés
mo n de ses comités de constitution et ecclé dans la proportion de 8 à 12 pour 1 oo de la va
si stique , leur, et les droits en seront perceptibles au
Décrète qne l'ex'cution de la loi du 26 dé poids, seul moyen d'éviter les mésestimations.
cembre appartient aux corps administratifs et Cuirs ouvrés et apprétés.
municipalités, sauf aux tribunaux à prendre
connoissance des cas portés aux articles V1 , Ces articles, dont les fabriques méritent la
VJI et VIII de ladite loi. plus gran le protection, sont imposés dans la
Déclare le jugement du tribunal du district proportion de 15 pour 1oo de la valeur réduite
d'Amiens comme non-avenu ; approuve la con au poids.
duite du directoire du département de la Somme, Mercerie,
le charge néanmoins de procéder au remplace Mercerie commune de toutes sortes, le quin
ment des ecclésiastiques fonctionnaires publics tal , 2o liv.
refusant de pi êter le serment prescrit par l , loi Mercerie et clincnillerie fine, bijouterie et
du 26 décemnbre dernier , com: orm ment à l'ins
ouvrages d'acier fins, à l'estimation, 12 pour
truction de l'Asscmblée nationale , du 2o de too de la valeur.
ce mois. P ins.
Au surplus, renvoie au comité des recher La nomenclature des vins paroît inutile à ré
ches tant la dénoi,ciation que le directoire du péter ici. On est invité à consulter cette partie
département a arrêté de faire à l'accusateur pu dans le tarif. On croit seulement devoir préve
blic dudit tribunal, par sa d libération du 7 de ntr que, d'après de nouvelles observâtions qui
ce mois que celle faite au même directoire le ont été faites depuis l'impression du tarif, quel
2o de ce mois, pour du tout être rendu compte ques-uns des droits fixés sur l'exportation des
à l'Assemblée nationale ».
vins pourront être susceptibles de modification
Séance du 26 janvier. Tarif des droits qui seront perçus sur les mar
Une pétition présentée par la section Mau chandises provenant du commerce françoi
conseil , a paru mériter l'attention d , l' Assem au-delà du Cap de Bonne-Espérance.
blée mationale , qni l'a envôyée au cotniié de Joncs ou camnes non montées, bamboucs
constitution. l,'objet en est de demander le ser filières de nacre, encre de Chine, écrans, ca
ment civique aux maîtres • t maitresses d'écoles barets, plateaux, éventails et autres ouvrag
de charité , qui étoient ci-dev at sous la juris vernis, le quintal , 2o liv. -
trois officiers-généraux, que leur santé retient C. lles d'un aunage supérieur, comme toil
de coton unies , le quintal , 5o liv.
#ourcontrées
tout l'hiver, les uns à
méridionales.
Spa , l'autre dans
talMousseline
, 15o liv, unie, rayée ou cadrillée, le qui •
( 97o )
projet. Les jours du roi ne scroient point sans se promettre de leur couper le petit bout d'c
danger, si son fils tomboit au pouvoir de ceux reille contre-révolutionellequi perce à travers
qui , en conspirant contre la nation, conspirent cette peau hypocrite de bienfaisance dont ils se
aussi nécessairement contre le roi lui-même. . sont revêtus à crédit.
Qui sait jusqu'où pourroit aller leur rage contre
le restaurateur de cette liberté qu'ils abhor
rent ? Qui sait si, maîtres une fois de M. le dau Lille, déparéement du Word, le 14 janvier.
phin, ces ravisseurs ne concevroient pas l'exé La société des amis d · la constitution de cette
crable projet de rendre le trône vacant, pour ville, qui tenoit ses séances dans un local tro
y élever l'héritier du trône, qu'ils auroient en étroit, a été installée hier dans le grand sallon
levé. Alors ils auroient atteint au terme de tous
du gouvernement : cette installation a été re
Jeurs voeux ; alors ils pourroient lever , au mom marquable par plusieurs circonstances très-in
d'un roi leur prisonnier, l'étendard de la ré téressante, et sur-tout par une députation com
volte contre la nation ; alors aux cohortes des
François rebelles ils verroient se joindre les sa posée de dix hommes par ch que compagnie,
et de toute arine , sous-officiers et soldat , de
tellites des princes ennemis de la France libre ; l l garnison. Les discours pronon cºs par les
alors ils pourroient ensanglanter la patrie, et la diflérens orateurs de cette députation, ont
plonger aux horreurs de la guerre civilc. frappé tous les auditeurs d'attendrissement et
Voilà ce que nous pouvons craindre, et nous d'admiration : tantôt c'étoit l'expression brû
devons veiller auprès de l héritier du trône , lante du civisme le plus pur et de la philosophie
« omine autour du bon roi qui l'occupe ; nos re la plus énergique, et tantôt l'expression de la
gards doivent se porter chaque jour, avec une douleur la plus profonde, en voyant, disoient
1 endre sollicitude, sur cet enfant cher à la pa les soldats, que leurs chefs persistoient à tra
1 rie , et dont les destinées sont si é troitement
liées à celle de notre sainte constitution. mer des conspirations contre la patrie et les amis
Les cabaleurs de la rue des Vieilles-Tuileries,
de la constitution. Un père de famille, connu
dont avons parlé hier , vont cesser en fin , au par sa probité, ses lumières et l'intrépidité de
moins en apparence , leurs man ruvres ; et ils son patriotisme , M. Séa, officier municipal ,
et l'un des ſondateurs de la société des amis de
«iisent aujourd'hui aux citoyens pauvres qui la constitution à l ille , monta à la tribune , fit
vont se faire inscrire chez eux : « Mies en ſans ,
v o5 , z combien nous sc Iinines malheureux, no:1s
placer devant lui son fils âgé de quatorze ans,
(•!après un discours qui ai racha des larmes à
soiriincs ménacés pour avoir voulu vous faire du tout l'auditoire , demanda à la société l'adop
lbien ; nous avions sacriſié nos fortunes pour ras tion de son fils , si ce fils élevé dans les vrais
sembler la somme de 7 milions que nous vou principes de la liberté, venoit à perdre son père
1 c,ns vous distribncr pour soulager votre mi avant d avoir atteint l'âge où l'homme devient
s,ºre ; eh bien , on nous ſait 1 n crime de notre son propre appui à Jui-1nême. Le reste de la
amour pour vous : que pouvons nous ſaire ? si séance fut employé à la discussion de plusieurs
notis vous distribuons nos richesses on nous as
SOlll tll (: I {l >).
motions très-intéressantes, tant pour l'encou
ragement des fabriques , que pour l'éducation
Il est bon de remarquer que ces hommes qui morale dos enfans.
promettoient 7 inillions sont des chcvalers d'in De pareiis travaux , qui sont à peu près les
dustrie, des escrocs , des jo 1eurs , etc. etc. tous mêmes dans toutes les autres sociétés des amis |
gens noyés de dettes , qui boivent , mangent , de la constitution , promettent , comme on le
portent des culottes et des sou}iºrs à crédit. ! a voit, n ne pronºpte r'génération dans les mœurs,
ſacilité qu'ils trouvent à vivre ainsi aux dépens les idées et l éducation du peuple françois ;
de tout ſe monde , leur a ſait naître la grande mais pour accélérer cette rég nération , je
id.se d'une contrc - révo/u fioy à crédit , mais pºnse que les sociétés qui s'en occupent avec
nous les pi évenons qu · nous avons entendu plu au tant de zèle et de talent que celle de Lille,
sieurs de ceux qui sont cou ( liés snr leur re doivent rendre leurs travaux publics par la voie
gistre d'inscription , rire d' eux et de leurs sept de l'irnpression. Je les invite ſortement à cette
iniilions , les appcller j... f... d'aristocrates , et publication. CAREA.
On s'abonne à Paris , chez BtrissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
de l'abounement et la letrre d'avis , et toutes les lettres pour les z(uteurs des Annales Patriotiques.
jEt chez tous les Libraires et birecteurs des Posteº d u itoyaume et de l'lltranger.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
· D E L A F R A N C E , -
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Ecrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , uu des Auteurs.
Pour que la liberté politiquo des citoyens existe , il ft:1t que le gouverne .
ment soit tel, qu'un citoyen ne puisse pas craindre un citoyen.
MoNTEsQrIEU.
Aür nom du comité des ſinances, M. de Mon Soie à coudre crue , la livre , 1o sous.
tesquiou, avec cette clarté qui est le caractère Soie dite teinte, la livre, 1 liv. 1 o sous.
de son génie , a exposé les mesures prises pour · Coton ſilé, la livre, 12 sous. ,
assurer à l'avenir, dans les comptes des finan Salpêtre , ne sera admis qu'à la charge d'être
ces , l'ordre et la ſidélité. Ces Inesures ont été vendu à la régie des poudres ou du renvoi à l'é
consacrées par le décret rendu : tranger. L)ans ces deux cas, il sera exempt de
- - :•
Art. 1°". « L'ordonnateur du trésor public droits,
483
º, º " * * - • ,
º ( 972 )
Drogueries. c'étoit un mensonge insigne, et qu'il n'y avoit
eu d'autre mouvement dans le quartier de M. de
Aloès, ambre gris, anis étoilé, assa fœtida, Clermont, que celui qu'a occasionné l'arrivée
benjoin, borax, cachou, camphre, encens, es inattendue de M. le maire. Il y a lieu de croire
quine, galbanum, gomme arabique, gomme am que M. Malouet, jaloux de conserver sa répu
moniaque, gomme copale, gomme gutte, gomme tation de probité et de véracité, recherchera,
laque, noix vomique, rhubarbe, rose de Pro découvrira, nommera publiquement l'imposteur
vins, sagou et tamarin, la moitié des droits d'en audacieux qui, par un faux avis, l'a exposé
trée du tarif général. à tromper l'Assemblée nationale, et à perdre la
Epiceries. confiance du public, lequel, si M. Malouet ne
prend ces mesures, me croira plus M. Malouet
Poivre, le quintal, 5 liv. disant même la vérité.
Thé , idem , 5 liv, Après quelques questions sur lesquelles il a
Canelle de Chine, idem, 9 livres. été décidé que les droits du crû et de circu
Gérofle et muscade, le tiers du droit du tarif lation sur les vins devoient être supprimés,.
général. on a ajourné la question sur les droits de dé
Café moka, le quintal, 2o livres. tail et d'exercice sur les boissons ; et cependant
Sucre candi, idem, 2o livres. il a été décrété qu'il ne seroit rien changé à la
On a ensuite repris la suite du tarif sur les perception actuelle sur les vins, jusqu'au mo
traites. Les articles suivans ont été adoptés sans ment où l'Assemblée auroit adopté une nou
· discussion.' · velle forme d'imposition sur ces objets.
Coton en laine, le quintal, 12 liv. L'Assemblée a ajourné à lundi la reprise de
Cire brute, idem, 5 liv. toute discussion sur les douanes nationales. - r
' Fils simples, bis et écrus, idem, 1 o liv. M. Duport a ramené la discussion sur lesr
Fils de linon et de mulquinerie, 12o liv. jurés ,, et a présenté les articles suivans, qui'
Les peaux et cuirs en vert, suivant les qualités sont adoptés. - - 1
dénommées dans le tarif, de la valeur de 15 à Art. XVI. « Tous les effets trouvés lors duº
2o pour cent. - - délit ou après, pouvant servir à conviction ;
M. Haudart a fait décréter, par addition aux seront représentés à l'accusé, et il lui sera #
articles d'hier, l'article suivant : demandé de répondre personnellement s'il les#
· Mouchoirs rayés et à carreaux , venant de reconnoît. - -
imposer sur les vins, il est venu des avis positifs II. Dans les départemens où il y a actuelle
concernant le fait allégué, et il a été vérifié que ment des évêques ou des curés qui n'ont pas
-
, ( 973 )
prêté le serment, les assemblées électorales s'oc ment civique. Quant aux autres ecclésiastiques
cuperont d'abord de l'élection de l'évêque, fonctionnaires publics, qui n'auroient pas prêté
après quoi elles se retireront dans le chef-lieu le serment prescrit, il sera procédé à leur rem
e leurs districts respectifs pour y faire l'élec placement à l'expiration des délais portés par
tion des curés. -
ledit décret.
, III. Dans les départemens où les délais accor Il. Dans les départemens où il y aura lieu à'
dés à l'évêque ne sont pas expirés, les assemblées renpl cer les fonctionnaires publics ecclésiasti
électorales de chaque district procéderont sur qnes , soit par 1nort ou démission , ou pour cause
d'absence, de non résidence dans le royaume,
le champ à l'élection des curés. •
ou de non prestasion de serment, il sera d'a
. IV. Les évêques qui ont été élus jusqu'à ce
jour, et ceux qui le seront dans le courant de la bord tle préférence à toutes opérations con
présente année, ne pourront s'adresser à leur mencées, pro édé au choix des évêques, ensuite
métropolitain ou à tout autre évêque de leur après la confection de cette élection et des au
arrondissement qu'autant que ceux-ci auront tres epérations cocnmcncées , les électeurs de
prêté le serment prescrit par le décret du 27 cllaq 1e district se retireront dans les cheis-lieux
novembre ; et dans le cas où aucun des évêques pour l'élection des curés.
de l'arrondissement n'auroit prêté le serinent, : Il. Dans les départemens où il ne sera besoin
ils s'adresseront au directoire de leur départe que de nommer les curés, les électeurs de dis
ment pour leur être indiqué l'un des évêques trict seront convoqués aussi-tôt après i'expira
tion du délai.
e France qui aura prêté le serment , lequel
pourra procéder à la confirmation c monique et IV. Les évêques qui ont été élus jusqu'à ce
à la consécration. sans être tenu à demander la jour, et qui le seront dans l'année 1791 , ne se
permission à l'évêque du département ». ront point tenus de se présenter pour obtenir la
conſirm tion canonique ou métropolitaine, ni
Suite de la séance du 26 janvier. aux évêques de l'arrondissement qui n'auront
pas prêté le serment prescrit par le décret du.... ;
- Au nom du comité ecclésiastique, M. Chasset et dans le cas où il n'y auroit dans l'arrondisse
a annoncé le serment civique solemnellement ment aucun évêque qui eût prêté ledit serment,
, prêté par M. Jarente, évêque d'Orléans , à la ils se pourvoiront pardcvant le directoire du dé
tête de son clergé. partement, pour leur être indiqué l'un des évê
· Le même rapporteur a mis à la discussion les ques qui aura prêté son serment, lequel,pourra
moyens d'accélérer la prestation de serment des procéder à la confirmation canonique, sans être
fonctionnaires ecclésiastiques ; M. Cazalès, pre astreint à demander la permission à l'évêque du
mier opinant, a voulu sortir de la matière en département ». G.
prétendant, comme M. Maury, qu'on exami
mât si la constitution touchoit ou non à l'auto Vie privée du maréchal de Richelieu, conte
rité spirituelle : rappellé à l'ordre et à la ques nant ses amours et intrigues, et tout ce qui
tion véritable , il s'est jetté dans de grands
mouvemens oratoires en représentant l'église a rapport aux divers rôles qu'a joués cet
désolée, privée de ministres précieux, les évê homme célèbre , pendant plus de quatre
vingts ans ; 3 vol. in-8°. ſormant 14oo pag.
ques se faisant arracher de leurs siéges, excºm imprimés sur caractères Didot. Prix, 13 liv.
muniant, interdisant les fidèles partagés dans
les horreurs d'un schisme ; toutes ces images , 1o sous brochés pour Paris, et 15 liv. franc
de port par la poste dans tout le royaume.
que l'orateur a tâché de rendre effrayantes, A Paris, chez Buisson, libraire, rue Haute
n'ont parn que risibles. M. Mirabeau a pulvérisé feuille, n°. 2o.
en deux paroles tous les argumens du préopi
nant, et le décret qui suit a été rendu : Un homme dont on a parlé pendant quatre
L'Assemblée nationale, après avoir entendu vingts années, qui s'est marié sous trois règnes,
son comité ecclésiastique , décrète , qui n'a point été étranger à leurs évènemens,
· Art. Ier. « Après l'expiration du délai accordé qui , négociateur et militaire, a fait une révo
ar le décret du 27 novembre, sanctionné le 26 lution dans nos moeurs : révolution dangereuse,
décembre 179o, il sera procédé au remplace il est vrai, mais qui n'en appartient pas moins
ment des fonctionnaires publics ecclésiastiques à l'histoire : un tel homme par les divers rôles
qui ne seront pas présens et résidant dans le qa'il a joués, intéresse tout à-la-fois le scrutateur
royaume, et qui n'auroient pas prêté leur ser de l'histoire, et le scrutateur du coeur hum ain
( 974 ) " 4 -
Cette 7 fe privée se trouve donc intimem ºnt de la chambre , ce fut de régir la comédie Ita -
liée aux principaux ſaits du siècle ; et si l'on lienne : là il tyrannisa les auteurs le mieux qu'il
veut ensuite connoître à fond ce qu'est un cour put , appuya tous les réglemens imiques, et les
tisam , il ſ ut étudier celui qºi a su corrompre comédiennes seules eurent le droit de se faire
avec le plus d'adresse les lioinunes dont il avoit écouter et d'approcher de leur supérieur.Ainsi
besoin. n'ayant pu être ministre d'état, il se fit ministre
Le maréchal de Richelieu nous a fait de grands des spectacles, c'est dire en d'autres termes que
maux ; niais l'histoire de ses vices servira à l'administration en a été mauvaise. -
nons éclairer sur cette stupide admiration que Sourd, octogénaire, en bon courtisan il vou
nous portions naguère à tout ce qui appart2 lut faire son année de service, même ne pou
moit à la cot r, vant plus se tenir debout. A ce sujet, il disoit
· il ainroit le despotisme pour en jouir à son à son fils, gissant dans son lit, rongé de goutte
tour, et parce qu'il en avoit fait lui-même des et d'ennui, qu'il falloit avoir du courage pour
actes multipliés , il étoit avide et sans parole , faire sa charge à la cour , et que quand on
oublioit les services qu'on lui avoit rendus, et avoit la goutte à un picd , on se tenoit sur
«rouvoit encore l'art d'enchaîner près de lui l'autre.
les hommes qui avoient à s'en plaindre ; il étoit Enfin le maréchal perdit la tête, mais non
de l'académie françoise, et ne savoit point l'or le goût du vice : on lui ôta le tribunal. Celui
tographe : homine d'esprit, il étoit très-jaloux qu'on avcit craint de voir mourir en 1696,
de la célébrité du génie, Né à sept mois , mis allongea sa carrière , de mauvais exemple, jus
dans du coton , on désespéroit de pouvoir l'é qu'au mois d'août 1788 : c'eût été pour ſui un
lever ; le goût des femmes ne l'abandonna châtiment réel que d'avoir été témoin de notre
point dans l'âge le plus avancé ; ce goût et la révolution. - -
puissance de s'y livrer ne se sont éteints dans Les pièces justificatives qui accompagnent
ui qu'un an avant sa mort. Quel être extraor cette vie privée , sont des lettres curieuses de
«dinaire ! différentes femmes ses maitresses ; on y dis
Ses amours intéresseront quelques femmes, tingue celles de mademoiselle de Charolois, de
et pourront en même temps leur servir de la marquise de Villeroi, de madame de Temcin,..
leçons. - de madame du Châtelet. Tous les secrets parti--
Le marécl1al faisoit le roi à Bordeaux ; et les culiers viennent tôt ou tard au public, ainsi que |
vexations qu'il a exercées dans son gouverue tous les fleuves arrivent à l'Océan. Ceux qui
ment sont encore gravées dans tous les esprits , aiment l'histoire, les anecdotes, les détails sur le
«et ſont bénir un changement inopiné : vindi caractère et les actions des hommes, trouveron
catif, méchant , il eut toujours du goût pour de quoi se satisfaire amplement dans cette vie
Voltaire , et s'étonnoit très-fort de voir une privée , qui est en même temps celle de beau
noble fierté dans plusieurs autres hommes de coup d'autres personnages qui ont figuré dans :
· lettres , dont il devinoit le mérite plutôt qu'il notre siècle , et dont les noms vivent encore
ne le sentoit. On voit ce courtisan lié au conte dans nos conversations journalières. - º
Dubarry, conduire sa maitresso dans le lit de Enſin, il importe de savoîr que cet homme
Louis XV. On le voit détruire avec joie les par si célèbre sous l'ancien régime, n'avoit au fond
lemens ; et tandis qu'il veut parvenir au minis ni tu lent ni connoissances , et qu'au lieu d'or
tère , se trouver impliqué dans le honteux pro gueil il n'étaloit que la vanité d'un barbier;
cès de madame Saint-Vincent.Ainsi les ressorts ce qui peint le að despotisme. Nous avons |
4es plus yils ne coûtoient rien à ces amnbitieux , connu le 1naréchal. -, '
qui vouloient commander jusqu'à nos hom Il a paru dans le temps 4 volumes, intitulés
mages. On voit la police aux ordres du maré Mémoires du maréchal de Richelieu. Cet ou
chai, pour lui dérober l'oQprobre d'une affaire vrage, qui n'est que l' histoire du temps et moii
particulière et agir en sa faveur , comme s'il eft celle du maréchal , ne ressemble en rien à la
été question du salut de l'état. ſºie privée que nous annonçons , dont le titré
Cet homme ne pouvoit se passer ni de ſilles indique le but , et qui est complette sous tous
·ni -de comédiens ; et ce § trouva de plus les rapports : elle se termine à la mort du ma
: beau dans l'exercice de premier gentilhomme réchal. -
On s'abonne à Paris, chez BºissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonuement et la lettre d'avis , et toutes les let; t es pour lcs Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Euranger. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
: D E L A F R A N C E , -
| ET
A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
| J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
g dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
- -
»" Pour que la liberté politique des eitoyens existe, il faut que le gouverne .
4
•
ment soit tel, qu'un citoyen ne puisse pas craindre un citoyen.
MoNTEsQUIEU.
( 976 )
dans la forme décrétée à l'égard des assemblées la première élection des juges du tribunal de
primaires, il sera procédé à la nomination d'un ! cassation , et le résultat graduel du tirage a
électeur, par cinquante citoyens présens, ayant opéré le décret qui suit. rendu sauf rédaction.
le droit de voter. -
sident , au tirage des 42 départemens qui, sur 1 e premier a établi la nécessité d'avoir en ré
les 83 départemens du royaume, doivent faire serve 1°. un corps redoutable de troupes auxi
t -
( 977 )'
liaires, qu'il fait monter à cent mille hommes, puissances étrangères, qui seroient dans le cas
qui,paisibles dans leurs foyers jusqu'au moment d'être remplacés.
de défense, mais debout au premier mot de la 2°. Que le roi sera prié de donner des ordres
· patrie , pour porter au complet les corps de pour qu'il soit porté au complet trente régi
troupes réglées, assureront la liberté ct la paix mèns d'infanterie et vingt de cavelerie, dont
r leur seule contenance ; 2°. une masse de 3oo moitié de quatre escadrons, et moitié de trois .
mille gardes nationales , proportionnellement pour être répartis dans tous les départ , mens
fournie par tous les départemens, laquelle sera l'rontières.
payée dans l'état d'activité, et hors de là con 3°. Qne le ministre de la guerre présentera
fondue sans distinction avec toute la garde na incessa niment l état des dépenses de l'artillerie,
tionale de l'empire. des campemens et autres préparatifs nécessaires
On a ajourné cette portion du décret pro à un état de pure défense ». G. -
- Le roi sera prié de donner les ordres les plus La municipalité , d'après les informations
rompts pour terminer l'organisation m litaire prises et l'interrogatoire des prisonniers faits
de l'armée. ll sera engagé 1oo mille auxiliaires dans le combat de la Chapelle , barrière Saint
par les corps administratifs et les municipalités, L)enis , a découvert et déclaré qne cet évène
|
uiseront destinés à porter en temps de guerre ment est le funeste effet des manœuvres des
# différens corps au complet. Ces auxiliaires ennemis de la constitution. Le corps municipal
ne pourront être réunis que par un décret du a chargé le comité des recherches de la com
corps législatif; ils seront habituellement dans mune de Paris de poursuivre sans relâche la
leurs foyers ; ils recevront pendant les trois ans découverte de ce complot. -.
leur engagement trois sous de solde par jour.
rsque les auxiliaires rejoindront les corps Plusieurs hommes du corps des chasseurs
éuxquels ils auront été destinés , il sera fait un soldés des barrières paroissent avoir été séduits,
et on les accuse d'être les auteurs de l'affaire
fonds de 5o livres par hommes pour leur équi
meurtrière de la Chapelle , qui n'étoit que le
pº#
: Le discours de M.
-
t 978 )
testins favorables aux entreprises des ex-princes pagnie : on est persuadé qu'elle a été imaginée
fugitif qui nous préparent une invasion. par les amis de Clermont-Tonnerre , comme un
Pendant que Cazalès, du haut de la tribune, moyen de -payer les dettes criardes du grand
excommunie la France constitutionelle, et nous monarque Stanislas et de sa famille. Aussi-tôt
promet , au nom des ex-prélats gallicans, une ue le décret sollicité par Malouet , avec tant
guerre de religion , Malouet est accusé d'avoir d'imposture et de zèle, auroit été surpris à l'As
Fait circuler dans les 83 départemens un faux semblée nationale, quelques brigands soudoyés
bref du pape, tendant à alarmer les consciences † les monarchiens, avertis à la minute, auroient
imbécilles et à servir les fureurs des fanatiques. ondu sur la maison du roi Stanislas , jetté
Ce Malouet, qui a débuté aux états-généraux quelques méchans meubles par les fenêtres .
par s'opposer de toutes ses forces à la réunion cassé et brisé quelques trumeaux et quelques
des ordres, a depuis présidé le club défunt des . glaces ; le lendemain on auroit présenté à la
aristocrates impartiâux : il a livré la plus perſide municipalité un compte de dommages de deux
guerre à la liberté de la presse, aujourd'hui il se millions plus ou moins, et au moyen du décret
déclare le champion de Stanislas Clermont, et et des deux milions escroqués , les dettes
il s'associe au grand oeuvre du sou par livre de criardes des monarchiens et monarchiennes, et
paan. -
celles du grand monarque Stanislas Clermont se
Nous terminerons cet article en priant Sta trouvoient payées. Vive l'industrie de nos che
mislas Clermont, qui, malgré ses dettes passi valiers, et vive le malouétisme ! - - .
ves , s'annonce pour être encore riche de sept Mais, hélas ! de tout ce grand projet il ne
millions; nous le prierons, dis-je, de venir au reste que la honte à l'intendant Calpigi, et le
secours de son cher oncle, ci-devant évêque de désespoir auxlesmonarchiens,
Châlons. Ce pauvre prélat vient de mettre au tomber dans griffes de leursqui bientôt vont
créanciers. b,
mille très honnête, héritière de feu M. Lejeune, jet de la fureur populaire ; , il a été chargé di
autrefois et pendant trente ans valet-de-cham coups, et la multitude se disposoit à le pendre
re dudit évêque Clermont - Tonnerre ; cette quand il a été arraché de ses mains par la garde
famille réclame depuis long-temps 1ooo livres nationale. Ce Louvain a été conduit à l'infir
et plus, qui lui sont encore dues des gages de merie du cliâtelet, et on sanra si l'accusation
feu M. Lejeune. En vérité, M. Stanislas Cler
mont, quand on vise comme vous à la monar ui a failli lui être si funeste est fondée. Le peur
ple, tout en cédant ce Louvain aux efforts de la
chie absolue, quand on est dévoré de la soif de garde nationale et de M. la Fayette, lui disoit :
régner, on devroit bien appaiser un peu celle Général, comptez sur nous, qui avons pris et
des créanciers ; vous savez, auguste Stanislas,
que tous les rois reçoivent ou prennent des sur détruit la Bastille, pour détruire aussi les com*
plots contre la constitution et vaincre les enne
moms caractéristiques ; l'un s'appelle le Juste , mis de la liberté. - #
un autre le Grand , un troisième le Sage : la
royauté s'embellit et se fait aimer par ces titres, Les prêtres rebellionaires ont établi, rue d
sur-tout lorsqu'ils sont mérités ; mais comment Arcis, une fabrique de petits crucifix, qui doi
ourriez-vous espérer de nous ranger sous les vent sans doute être remis , avec des poignards
oix monarchiques des Clermont bauquerou aux mains des fanatiques. Quelqu'encourage
tiers ? , , ' -
ment que méritent nos manufactures, comm
Le sieur Malouet en a imposé à l'Assemblée le cominerce est interdit aux prêtres, cette fa
nationale , quand vers 1o heures du matin il brique calotine de crucifix à double tranchai
annonça que la maison de Stanislas Clermont ne peut se soutenir.
étoit livrée au pillage, tout étoit tranquille alors On craint toujours quelque scampativos d
, dans la capitale ; et cependant Malouet et ses la part de quelques hôtesses du palais des Tu
adhérens sollicitoient à grands cris un décret leries , et on croit que mesdames tantes ont ét
qui rendît la commune de Paris responsable des engagées , par des conseillers en soutane vid
dégâts commis dans la maison du sieur Stanislas lettes, de fuir une terre maudite, où le trôn
Clermont. Voici le jugement qu'on a porté sur m'est plus surmonté d'une crosse orgueilleuse
cette impudente manœuvre de Malouet et com l et la çouronne d'une mltre. .
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
· D E L A F R A N C E ,
: • 1 , l -
, ET A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
Jo Udirigé
R N Apar
L M.
L IMERcrER
B R E , , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et par M. CaRnA, un des Auteurs.
Pour que la liberté politique des citoyens existe, il faut que le gouverne
•#
ment soit tel, qu'un citoyen ne puisse pas craindre un citoyen.
MoNTEsQUIEU.
!?
" "rºarcrms
un telle démarche ; mais vous n'avez pas assez patité achetera à ses frais la maison des béné
ºehti combien vous étiez hors des véritables dictins, et cela à la faveur des enchères.
ires ; vous avez commencé par avertir les A l'ordre du jour, la discussion s'est établie
ºignonnois : vous avez ſini par les menacer, sur l'impôt du tabac, matière depuis long
et ſous avez promis contr'eux des forces à ceux temps ajournée. M. Roederer, rapporteur , a
, Carpentras. Je nc vois dans votre conduite posé quatre questions : La culture du tabac
# acte de souverainété, qui fait jaillir les sera-t-elle libre ou prohibée ? La fabrication du
premières étincelles d'une guerre civile, et vous tabac sera-t-elle exclusivement réscrvée à une
traîneroit dans un abîme de maux : c'est â la régie nationale ? Le débit sera-t-iſ aussi exclu
ion et au roi à juger quels sont les ennemis sivement réservé à cette régie ? L'importation
les amis de l'empire. Le roi vous ordonne du tabac étranger continuera - t - elle d'être
fré cessèr l'effet de votre délibération, et prohibée ? - · ' · .. . ' ;
eller sans retard les troupes que vous M. Delley, premier opinant , regarde la cul
mises en action vers Carpentras ». ' ture du tabac non-seulement comme préjudi
#ur la'demande de M. d'André, il a été dé ciable au trésor public, mais comme ruineuse
tèºro. que cette lettre seroit insérée dans les pour l'agriculture, parce que cette plante, dit
cès-verbaux de l'Assemblée , comme un il, épuise les terres, qu'elle enlève à la culture
ºdèle de la conduite que doivent tenir les qui leur est propre.
nistres chargés de l'exécution de la loi ; 2°. I)'autre part, la cuiture du tabac est incom
#les pièces seroient envoyées au comité di ;)atible avec la certitude d'un produit pour le
| § , pour présenter ses
ens de remédier à tous les abus d'auto
vues sur les trésor public, à moins de remettre 'sûr pied
cette odieuse armée de la bursalicé , et" de"lui
rendre l'inquisition des visites domiciliaires,
#Assemblée a accepté l'hommage fait à la qui font liorreur à la liberté nationale. 1 :
lion, d'une machirie hydraulique qui doit, M. Delley conclut en deman que toute
4S5
( 98o )
discussion soit suspendue jusqu'à ce qu'on ait jouera certainement les tentatives de nos ennes
discuté les droits d'entrée dans les villes , et mis de ce côté là, et en imposera aux officiers
qu'on soit à portée d'opter entre l'un ou l'autre aristocrates en garnison à Besançon, parmi les-,
impôt. quels se trouve M Vassé, colonel du régiment
M. Mirabeau, dans un discours dont on a L)auphin , ainsi qu'aux prêtres fanatiques et
ordonné l'impression, a combattu le systême réfract tires qui font des jeûnes et des neuvaines
du comité et la culture libre du tabac, par de our attirer, par charité, une pluie de sang sur
nouveaux motifs, par l'intérêt que nous avons eur chère patrie. L)'un autre côté, la société
de conserver le commerce par échange que nous des amis de la constitution de cette ville fron
faisons avec l'Amérique. Il propose de dédom tière a repris toute sa vigueur : elle connoît et
mager l'Alsace et les provinces à tabac par l'éta suit toutes les manoeuvres des aristocrates. On
blissement de diverses manufactures; il propose sait, par exemple, que près du poste de la place
enfin de modérer le prix excessif qui sert d'appât d'armes est une boutique de tabac. de café et
à la contrebande , et de fixer le tabac à 3 sous d'eau-de-vie , où s'assemblent depuis trois se
l'once : avec ces mesures il espère que le pro Inaines, chaque soir, jusqu'à deux et trois heures
duit de cet impôt s'élèvera, par une perception du matin , les grands partisans du cuisinier
douce et imperceptible à ceux qui font usage Narbonne et un sieur d'Antony , et que là on
de cette poudre, à plus de 3o millions. cherche à attirer l'un après l'autre les grena
Dans toute l'Assemblée, les seuls députés de diers du régiment de Piémont et les soldats
la ci-devant Alsace se sont élevés contre cette d'artillerie qui se trouvent de service à la place,
opinion qu'ils croyoient contraire aux intérêts pour leur faire boire l'eau-de-vie à discrétion, à
de leurs commettans ; ils ont annoncé des crain la santé du roi et de la reine, et au diable la na
tes sur la d solation qu'un tel décret jetteroit tion ; mais toutes ces tentatives ne seront suivies
dans leurs départemens. M. Mirabeau a offert d'aucun succès ; nos braves frères des troupes
. de prouver qu'il conservoit les véritables inté de ligne ont le tact trop fin pour être dupes de
rêts des pays à tabac; son avis a été appuyé par toutes ces cajoleries aristocratiques : ils savent
MM. c# et F olleville, dont on voulu tirer bien qu'on voudroit les faire servir d'instrumens
une conséquence de discrédit. aux projets de leurs! propres tyrans, pour les
La discussion est ajournée à lundi , et M. rendre eux-mêmes ensuite victimes du despo
Mirabeau apportera un projet de loi pénale tisme de la cour et de l'aristocratie des ci-devant
contre la contrebande. G. nobles. C......
De Pau.
P A R I S, le 29.janvier.
Voici un trait qui pourra faire connoître jus
· · Les dames tantes du roi ont envoyé un cou qu'à quel point se porte la rage des ci-devant
,rier extraordinaire à louis Narbonne , ci-de nobles de ce département. Deux enfans couverts
vant commandant-général de la garde nationale de haillons se présentent à la porte de l'hôtel
· besançonnoise , pour le prévenir du projet d'une veuve d'un ci-devant président du parle
qu'elles ont sérieusement conçu de s'en aller ment de Navarre. La fée aristocrate fait lâchez
dans les Pays-Bas , et l'inviter à les accompa ses deux limiers et les excite à se jetter sur ces
gner. Leur départ, suivant l'annonce qui en a malheureux : les chiens, qui m'étoient pas aussi
été faite hier.au soir aux Jacobins , est fixé à la enragés que leur maitresse, loin de faire du mal
nuit du 3o au 31 de ce mois. Pendant sa séance aux deux petits indigens, se mirent à les lécher,s
d'hier au soir , la société des amis de la consti Cette fée de 9o ans madame de C.... fit jetter à
· tution a reçu une lettre de Besançon , par la l'eau ces chiens coupables d'humanité et de pro
quelle on lui fait part des découvertes faites sur pularité.
un projet que les aristocrates ont médité , de
s'emparer par surprise et par trahison des forts Aux auteurs des Annales.
de cette ville. On ajoute que la † n · tionale » !
c'est à vous de faire disparoître entièrement courtisans celui qui craint le plus qu'une opi--
ces préjugés de l'ancien régime et de l'ancienne nion publique ne se forme en Espagne. Cet
politique, dont on ne trouve encore que trop homme entend parfaitement l'art de travailler .
de traces parmi nous ; c'est à vous enfin de un royaume en finance; et ce talent si précieux .
prouver à l'univers et à la postérité la plus re auprès des rois l'a conservé dans son pestey
culée , que la révolution actuelle n'est point malgré l'aversion que le monarque régnant lui
un effet de la frénésie et de l'aveuglement des avoit marqué du vivant de son père.Ce ministre
euples, mais la suite naturelle du progrès des Lerema est né dans l'indigence, et aujourd'hui
§ et de la raison universelles, et l'effet il possède d'immenses richesses ; Calonne et
d'une juste indignation contre l'insolence , la Terray n'ont jamais été plus hardis à plumer la
stupidité et les crimes des tyrans qui nous op poule, peu lui importe qu'elle crie. Vers la fin
primoient depuis douze siècles. C. .. du dernier règne, il avoit poussé ses §
fiscales dans la Galice si loin , que 1o,ooo fa-,
E s P A G N E. milles de laboureurs prirent le parti d'émigrer
et de se refugier en Portugal. *º s . .
$ !» .
Les finances de ce royaume paroissent être
"s *
dans une situation fâcheuse ; il a failu recourir . -
· Le ministre des finances Lerena, est de tous les cette nouvelle par une lettre subséquente. . *
•--T l- ----------------
—
-- - - Y -Ass...- l. - as * --> •t-a-a-+---
' s U P P L É M E N T A U N°. C C c C L x x x v.
le#re de la société des amis de la constitution, rateurs contre la liberté, à l'instant la société
# # s : séante aux Jacobins., . entière a prêté ce nouveau serment, et a arrêté
* • •• • - Paris, le 24 janvier. unanimement qu'il en fût fait mention dans
son procès-verbal.
|
: "FR È R E s
s
E T A M 1 s,
*
Victor Broglie, président; Villars, Al.
Beauharnois, Voydel, G. Bonnee
- On pourroit peut-être égarer les citoyens de carrere , secrétaires. -
ublique, par ton oubli affecté de l'infortuné Saverne , lieu de la résidence du cardina
uscar. CARRA. - - -
Rohan-Lamotte. -
breuses, l'une mâle, l'autre femelle , ont occa de gourdins. de paremens de fagots, couperet
sionné ici une espèce de fermentation : l'objet , et autres instrumens destructifs, pour en dé
de ces conventicules étoit d'éluder l'exécution ' fendre l'entrée : mais les commissaires ayant ex
du décret concernant la constitution civile du plie[ué l'objet de leur mission, et sur tout |
clergº. Les femmes, encouragées par un millier † de ce décret , qu'on avoit en soin d
de signatures prises dans toutes † classes de calomnier et de dénaturer dans leur esprit
leur sexe, ont envoyé un détachement de leurs elles écontèrent paisiblement es commissaires
consoeurs au département, et ensuite aux ca et telle est la force de la vérité, que toutes ce
créatures, échauffées par quelques potées d'eau
sernes, pour inviter les troupes à appuyer leur de-vie, ressemblant à de vraies bacchantes ani
motion. On leur fit un accueil honnête, mais
leurs sollicitations demeurèrent sans effet quant mées, se sont retirées en paix , sans coup f ril
Voilà donc une contre-révolution à l'eau-d
à l'objet principal et apparent ; et comme la - vie # a eu le même sort que celle à eréd
politesse et la galanterie forment le caractère des Monarchiens ou Clermontistes. Dieu veuill
distinctif du François, messieurs les soldats ne que les marchands qui ont fourni l'eau-de-vie
voulurent pas être en reste avec ces dames solli Saverne, soient mieux payés de leur bran-d
citeuses, et leur donnèrent une super be séré , vin que Bohmer et Bassange ne l'ont été d
nade, où l'on exécuta avec beaucoup de gaieté fameux collier Rohan-Lamotte !
le fauneux air, ah , ça ira , ça ira, et celui où
. * - : 5 f#
allez - vous, monsieur l abbé ? La cérémonie
finit avec des cris redoublés de vive la na Aux Auteurs des Annales.
tion , ' etc. etc. -
N Vierzon, le 27 janvier.
Ce matin, par une suite de l'attention obli M E ss I E U R s , |
geante de la garnison. messieurs les soldats de Je vous prie de vouloir bien insèrer dans vº
toutes les différentes casernes où ces dames
s'étoient présentées la veille, sont venus leur tre prochain N°. que la garde nationale du di
faire des contre-visites avec toute la grace et la trict de Vierzon, département du Cher, de
incesssamment tenir assemblée, à l'effet d'offr
décence françoises.Ainsi finit une petite tenta
tive qu'un certain parti avoit osé hasarder : et à l'Assemblée nationale des citoyens soldais qu
une scène d'horreur et de carnage , que l'on sont prêts à marcher, lorsqu'ils seront
'contre les ennemis de cette liberté si chérie !
§
avoit projeté , a pris une tournure des plus
plaisantes. depuis long-temps desirée, et contre les enne
mis de la constitution françoise dont on con
Dans l'intervalle , le conseil de la commune mence à en ressentir les doux effets. Notre bran
ayant été informé que les assemblées susdites ne garde nationale, dont j'ai l'honneur de fait
s'en tenoient pas à ce que la loi permet en pareil . partie, périra plutôt que de voir remaître c
cas , et même qu'elles ont provoqué l'assistance . despostes souverains, ces calotins orgueilleu
de 83 villages catholiques, qui alloient se coali qui ne tendent qu'à dissoudre l'harmonie q
ser à cette fin, a promulgué cet après-midi, siége parmi tout françois , dont le nom est
avec la plus grande solemnité , la défense de les jalousé de tout l'univers. Je suis votre, etc. .
oontinuer, en appuyant la volonté suprême de Sauger fils, député à la fédération de P
la loi de tout l'appareil et de toute l'activité de ris, et membres du club des amis de
la garde nationale , qui est sous les armes dans constitution. . . -d
tous les cantons de la ville. . Nous me finirions pas si nous insérions da1
E)u 23 — ! a prestation du serment s'est faite ces Annales toutes les lettres que nous recevon
aujourd'hui dans la paroisse de Saint-Louis et où les intrépides amis de la liberté et de la con
celle de la Citadelle, à la satisfaction d'une titution offrent leurs vies pour maintenir l'un
foule de monde qui y a assisné. | et l'autre.,( Note des Auteurs des Annales).
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
, .. ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
, J Q U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CaRRa, un des Auteurs.
- - |!
$- . Etre armé pour sa défense personnelle est le droit de tout homme ; être
v .. ; - armé pour défendre la liberté et l'existence de la commune patrie, est
| il ? le droit de tout citoyen. RoBERTsPIERRE. ·
aire même Thonneur de se fâcher , annonce , 1 Cette séance étoit réservée pour les douces
ue le°siècle des lumières est celui de l'huma émotions. ·
» et que la terre ne sera plus souillée par M. le président a demandé les honneurs de
lesguenres de religion. - l'admission pour le bataillon de la garde natio
#A Chartres, le mandement de M. Jean-René male du fauxbourg Montmartre , qui desiroit
sseline, ci-devant évêque du siége supprimé faire hommage aux législateurs du buste de
e5ſBoulogne , a été répandu avec profusion , M. Désilles. -
ºtn a gagné personne. Le serment se fait, les | Aussi-tôt du côté gauche de la salle les tam
biens se vendent, et le pamphlet tombe. bours se sont fait entendre ; la musique leur a
# On a demandé pourquoi le supérieur du sé succédé; une marche brillante a seryi d'entrée
minaire de cette ville avoit été mandé par à un détachement de gardes du bataillon du
ºrdre au moment où il alloit prêter le serment ? fauxbourg Montmartre : ils étoient précédés
Il est vérifié qu'il est venu à Paris pour affaire, · des officiers civils de cette section. . -
* .
( 986 )
ver, pour l'immortalité , des traits si chers à la On renvoie au pouvoir exécusif une adresse
patrie. ll a de mandé que le buste fût déposé des maîtres de poste, qui offrent 1ooo hommes
aux archives de la mation, et que l'artiste , M. et 1ooo chevaux pour la conduite du train d'ar
Barbier, fût autorisé à y joindre une couronne tillerie et des bagages qui doivent être portés
civique. - sur les frontières; et aux comités de commerce
Le décret unanimement rendu en confor et diplomatique une étrange réclamation des
mité , on a porté le buste sur le bureau, et il a négocians de la Flandre autrichienne, contre les
été couronné de feuilles de chênes au son des droits établis sur les toiles de lin étrangères à
instrumens militaires. L'impression du discours l'entrée du royaume.
de M. de Gouy, et de la réponse du président, La séance a été entièrement occupée par un
est décrétée.
long rapport et un plus long projet de décret,
On a décrété aussi , sur la motion de M. Ca apportés par le comité des pensions, contenant
mus, que M. Barbier seroit chargé d'exécuter le traitement réservé aux septuagénaires qui y
en grand le tableau représentant l'action de ont des droits. Pour économiser les instans de
Désilles. -
( 987 )
au département deux fois l'année ; et chaque tenus de rejoindre : ils jouiront d ns le lieu d .
municipalité se fera représenter ces armes, et leur domicile des droits de citoyens actiis pe,1
veillera à ce qu'elles soient conservées dans le dant le temps de leur engagement, quand même
meilleur état , sans que ceux qui en seront dé ils ne paieroient pas la contribution exigée , si
positaires puissent y faire aucuns changemens ; d'ailleurs ils remplissent les autres conditions
3°. Tout citoyen qui sera convaincu d'avoir requises, et il leur sera assuré une retraite après
vendu son fusil, sera déclaré, pour trois années, un certain nombre d'années de service ; le co
incapable de porter les armes ; mité militaire présentera incessamment à l' As
4°. Les dépenses nécessaires pour l'encaisse semblée des vues sur cet objet.
ment et le transport de ces armes seront sup Vl. Les municipalités recevront les soumis
portées par la nation, et payées par le trésor sions des personnes qui se présenteront pour
public ». contracter l engagement d'auxiliaire : ils les ſe
Il n'est pas moins essentiel de donner en en ront parvenir , à mesure qu'ils les recevront,
au directoire de leur district : ceux-ci les feront
tier le décret rendu sur la formation du corps
auxiliaire. passer sans délai au directoire de leurs départe
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu mens , pour être adressées par eux au ministre
de la guerre.
lerapport des comités diplomatique, militaire et L'Assemblée nationale décrète :
des recherches, sur les moyens de pourvoir à la
iûreté tant extérieure qu'intérieure du royaume, 1°, Que les comités des pensions et diploma
décrète ce qui suit : -
tiques réunis seront chargés de faire, dans trois
Art. I. Le roi sera prié de donner des ordres jours, un rapport sur les pensions de retraite
poir presser l'organisation de l'armée , et pour qu il convient d'accorder aux agens du pou
que les différens corps de troupes soient inces voir exécutif , dans les pays étrangers , en cas
samment portés au complet. de remplacement.
II. Pour être en état de porter au pied de 2°. Que le roi sera prié de donner des ordres
† tous les régimens de l'armée aussi-tôt que pour porter au complet de 75o hommes par b•
taillon , trente régimens d'infanterie , et au
es circonstances l'exigeront, on s'assurera de complet de 17o hommes par escadron , vingt
cent mille soldats auxiliaires destines à être ré
partis dans ces régimens régimens de troupes à cheval , dont huit de
quatre escadrons, et douze de trois escadrons,
Ill. Les auxiliaires seront engagés pour trois pour , les lites troupes, être réparties dans les
ans, sous la condition de rejoindre, aussi-tôt qu'ils departemens du bas-ithin et du haut-Rhin, des
en seront requis, les corps qui leur auront été Ardennes , du Nord , de la haute Saône , du
désignés . pour y servir sous les mêmes loix et or Doubs , dn Jura , du Var, de l'Isère , des hautes
donnances, et avec le même traitement que les
'autres militaires. et des basses-Alpes.
3°. Que le ministre de la guerre présentera
Cette réquisition seva faite par les corps ad incess imment l'état de la. dépense extraordi
inistratifs, en conséquence des ordres qui leur maire qu exigeront cette augmentation de trou
ueront adressés par le roi, lesquels ordres ne pes , avec le train d'artillerie et l'attirail des
urront être donnés qu'en cas de guerre, et campemens proportionné , et tous les autres
n conformité d'un décret du corps législatif. préparatifs nécessaires à un systême de pure dé
, IV. Il ne sera reçu à contracter l'engagemcnt fense ».
-
soldat auxiliaire, que des personnes domici
s, ayant au moins dix-huit ans, et pas plus de . P A R I S, le 3o janvier.
arante ans d'âge , et réunissant d'ailleurs tou
les qualités requises par les ordonnances mi Aujourd'hui les électeurs du département se
itaires , on admettra de préférence ceux qui au divisent et s'assemblent dans les six districts de
ront servi dans les troupes de ligne. Paris, pour procéder à l'élection des cures va
Les auxiliaires seront libres de contracter des
cantes par les démissions des curés inconstitu
emens dans l'armée , et alors ils seront
# dans les auxiliaires.
tionels : quant à l archevêque de Faris, son dé
lai , comme fonctionnaire public absent du
V. Les auxiliaires recevront pendant la paix royaume , s'étend jusqu'au 9 février : passé ce
sous par jour, et il sera fait un fonds extraor terme , s'il persiste dans son refus de prêter le
linaire de 5o liv. par homme pour leur équip serment civique, il sera démis et remplacé. L'o
pement à leur arrivée au corps, lorsqu'ils seront pinion publique porte à ce siége messieurs l'é
( 988 ) . !
vêque d'Autun, Grégoire, curé d'Imberménil, rêté. Sans doute il sera puni de son crime; mais,
et le curé de Saint-André-des-Arcs. l'Assemblée nationale et les bons citoyent ma
La capitale est tranquille , mais on surveille jetteront-ils pas un regard de commisération sur,
attentivement les ennemis de la chose publique, l'infortunée veuve du courier assassiné, laqualler
et les aumônes perſides des séditieux ne sédui est mère de trois enfans, et prête à le devenir
sent pas même ceux qui les reçoivent, ou à qui du quatrième, et dont la situation est d'autant
on les fait espérer. L'histoire des autres peuples plus critique qu'elle ne possédoit auçun talents |
est faite pour nous instruire
; et mous savons que et n'avoit d'autres ressources pour subsister quei
les distributions d'argent à
la classe indigente les gages de son mari ? 'Cest dans des pareilles
du peuple ont toujours été , dans la main des circonstances, il me semble , où la charité nan |
oonspirateurs contre la liberté , • une arme favo tionale doit se montrer , et mous invitons nos
rite. C'est un des moyens dont la femme du frères, les ainis de la constitution , et sur tout
stathouder régnant s'est servi, et se sert encore la société séante aux Jacobins de Paris, de faire |
pour imposer le joug à la Hollande : c'est par la demande à l'Assemblée nationale d'une petite
des distributions d'argent à la multitude qu'elle pension pour la veuve de ce courier, qui de
fut entraînée à massacrer l'illustre patriote Jean meure à Reims. C.....
de Witt; Sylla César, et ses successeurs, em
† ce moyen , et les distributions de Propositions plus importantes qu'on ne penser
led, pour asservir la république romaine.
Il est démontré que la musique guerrière s
beaucoup plus § sur les soldats, dans
Aux auteurs des Annales.
une bataille , que les cinq ou six sous par jour :
Mont S. Sulpice, près Briénon-l'Archevêque. qu'on leur donne : les despotes ont si bien sen
cette vérité, qu'ils ont toujours dépensé beau#
C'est le 23 de ce mois que les ecclésiastiques coup d'argent afin de donner à chacun de leurs
fonctionnaires publics ont prêté, et avec beau régimens une troupe considérable de musiciens #
coup d'empressem ºnt, le serment prescrit par qui font souvent courir, malgré eux, les é#
l'Assemblée nationale, et cette cérémonie aussi
claves enrégimentés à la mort pour la gloire
sainte que religieuse, a été accompagnée d'un · le bon plâisir d'un seul. L'amour de la patrié
fait trop intéressant pour n'en pas instruire la de la liberté n'a pas besoin, sans doute, 'd
France entière. -
véhicule contre † hordes de brigands et d
. M. Nicolas Vallours, curé de cette paroisse, satellites : mais ne peut-on pas appuyer le cöt
paralytique depuis 2o ans, et qui depuis 15 rage de nos François libres par une musiq,
au moins n'avoit pas proféré une seule parole, guerrière et nationale , qui au moment dé
s'est fait porter à l'église ; et là , après le dis charge joueroit, en allegroprestissimo, ça #
cours plein de patriotisme qu'a prononcé notre ça ira , ça ira ? Je pense que ce seroit une e#
vicaire , nous avons tous entendu notre res
cellente manière de rappeller aux Fravçois !
pectable pasteur atticuler aussi distintement fédération générale du 14 juillet , 179o , et d
que vous et moi : oui, mes amis, je le jure; et maintien de leurs droits, et j invite tous les rées
pendant deux minutes il a tenu seul les mains gimens françois et toutes les gardès national
- élevées au ciel, d'employer cet allegro national pour diverti
Comme il a toujours, malgré ses inſirmités, les aristocrates fugitifs et les tolpaches de Lég
conservé sa tête, il veut que M. le vicaire lui pold. J'invite aussi toutes les villes de l'empire
lise vos feuilles, et à tous les ordinaires : il se · et sur-tout les villes de garnison, à demander
fâche quand il se fait trop attendre. représentation da la Liberté couquise, piè
Je suis , etc. -
On s'abonne à Paris, chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de pert, le p
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et •hez tous les Libraires et Direçteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - - - '#
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES :
« * D E L A F R A N C E ,
· ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
/ - -
Etre armé pour sa défense personnclle est le droit de tout homme ; êtro
armé pour défendre la liberté et l'existence de la couimune patrie, est
le droit de tout citoyen. ltoBERTsPIERRE.
( 99o)
· tions sur les droits établis
sur les huiles de ba delà de sept cents chevaux toujours sellés, bri-º,
leino et les toiles de Flandre : il demandoit le dés et prêts à partir au moindre signal. Ces :
- rapport du décret , on a passé à l'ordre du . mêmes commissaires ont vu de lerrrs deux-yeux.
jour. Ensuite le décret suivant a été rendu, sur plusieurs voitures du roi sur lesquelles on char- !
la proposition du même M. Démeunier. geoit, dans l'instant même , de très-grandes
« L'Assemblée nationale décrète , que les vaches de cuir bien remplies, et dont les armes,
droits d'entrée et sortie , tant sur l'expo tation peintes sur les panneaux, étoient presqu'entièr"
des productions et marchandises étrangères, rement effacées. Dans la même journée, toute
que sur l'importation des productions et mar · la naaréchaussée de l isle de France, au nombre -
chandises françoises, seront perçus suivant le de plus de deux cents cavaliers, s'étoit rendue ; '
tarif annexé au présent décret ». avec armes , chevaux et bagage , dans l'hôtei.,
Une nouvelle annoncée par M. le président d'un lieutenant-général, M. de la Salle, faux- .
a répandu la consternation ; c'est celle de la bourg Saint-Germain, sous prétexte de récla
perte du vaisseau l'Amphytrite, venant de mer une masse de 5o mille francs, comme s'il .
convenoit d'aller s'enfermer avec armes et ba
l' nde à l'Orient. Sur 128 hommes qui compo
soient l'équipage, il ne s'en est sauvé que 5 : gages dans l'hôtel d'un officier général peur faire, :
les passagers, au nombre desquels se trouvoit une pareille réclamation. On a su hier que le
un député de l'Isle de France, ont péri. 1
sieur Priorau , commandant de maréchaussée,"
, On a mis en délibération les droits sur les vins et connu pour un des plus vils instrumens de
à l'entrée et à la sortie du royaume. l'ancien régime et de l'aristocratie actuelle, étoit
| , M. Nérac, député de Bordeaux, assure que revenu secrètement de Turin, et qu'il se tenoit.
les droits de sortie seront très-onéreux au com caché au Louvre. Toutes ces découvertes, ain
merce et éloigneront l'étranger. Une longue que plusieurs autres que l'on fait à cliaque instan#
discussion a eu lieu sur ce point, et il a été dé sur le même complot, nous prouvent donc qu'on,
Grété que les vins françois seroient imposés à la n'a point abandonné et qu'on n'abandonnerº
sortie du royaume. pas de si-tôt le projet de faire partir le roi. Mai
Mais sur une autre assertion de M. Nérac, pourquoi les ennemis de la patrie et de la libe
que les vins des départcmens de Gironde et de s'acharnent-ils spécialement et constamment á
lot et Garonne payoient 1,4oo,ooo livres, et projet d'emmener le roi au-delà de nos froi
le reste des vins de l' Empire 6oo,ooo livres, M. tières ? La raison en est simple : les prin
de Noailles a élevé la question de savoir si les d'Allemagne et Léopold veulent bien fouri
droits sur les vins seroient gradués à raison de des troupes contre la nation françoise, mais
leur territoire ou de leur qualité, ou si on cun d'eux ne veut attaquer cette nation en '
n'auroit aucun égard à cette différence. propre nom; ils voudroient que ce fût le roi #
François qui marchât contre les François , si
Et les débats s'étant engagés avec vivacité,
l'heure avancée a fait ajourner la matière à la prétexte de rétablir son ancienne autorité et
séance prochaine. G. que les rois appellent leurs droits divins. Ils
roient alors que, ne reconnoissant que le j
et non la nation, et que n'ayant jamais t
P A R I S, le 31 janvier. qu'avec le roi, , ils lui doivent tous les secöu
possibles contre des rebelles. Voilà le grand rñ
Personne ici ne peut plus douter du projet de l'énigme, et voilà pourquoi les aristocra
«onstant et opiniâtre qu'on a de faire partir le fugitifs font des recrues sur nos frontièrés ,
roi , et des manoeuvres successives et diverses attendant qu'un beau jour de cet hiver ou
u'on emploie pour préparer et faire réussir ce printemps le pouvoir exécutif de France let
§ Huit ou meuf cents membres de la so soit amené pour commencer la guerre.
ciété des amis de la constitution ont entendu Mais ce qui doit frapper singulièrement l'es
de leurs propres oreilles, dans leur séance de prit des observateurs patriotes, ce sont les soir
samedi dernier 29 janvier, le rapport de deux que les représentans de la nation donnent :
commissaires que cette société avoit envoyés à pouvoir exécutif lui-même et à ses agens
fournir des armes à nos gardes mationales, et#
#
Versailles, auprès de la société des amis de la
çonstitution établie dans cette ville. Ces commis arantir nos frontières de toute invasion ;
saires, accompagnés de plusieurs autres de Ver # chef de ce pouvoir avoit la foiblesse de v
ailles, ont visité les écuries du roi et celles des
§ gardes-du-corps, et y ont trouvé au
loir partir, croit-on que ses agens †
beaucoup de zèle et § à exécuterº
|. r---- -
- ( 991 ) ºr
| ºrdres et les décrets de l'Assemblée nationale, des démarches pour remonter leur orgueil, ja
| relativement à la sûreté de l'empire ? Croit-on vous enverrai d autres détails pour le rabattre ».
ces mêmes agens me laisseroient pas tou Nous avons déja parlé du projet de départ
jºurs des portes ouvertes au projet d'une inva dc mesdames, tantes du roi. Voici le moyen
' ion étrangère, et à celui d'emmener le roi ? ingénieux dont le confesseur et la horde de
Croit-on qu'ils ne prépareroient pas eux-mêmes prêtres rebellionaires qui assiégent ces dºmes .
le succès de tous ces projets, en cherchant à sont accusés de s'être servi pour les forcer à
nous tromper et à nous endormir ? Qui de nous partir.L)es hommes apostés , jouant le rôle de
offriroit sa tête pour nous garantir le contraire ? voleurs, se sont introduit dans la maison de
Eh! mes chers concitoyens ! méditons bien ces caiupagne de mesdames à Bellevue ; ils ont
· réflexions, et n'oublions pas le tocsin universel scié même quelques barreaux de fer , et ont
etles feux sur les hauteurs. CARRA. enlevé soixante torchons de cuisine. On a dit
à mesdames qu'il n'y avoit plus de sûreté pour
elles en France, puisque des voleurs osoient
On mande de Versailes , que les anciens violer leur asyle.
es-du-corps y sont rassembles au nombre Les électeurs du département, réunis dans
plus de deux cents. l'église paroissiale de Notre-Dame ( et non divi
" A l'occasion de ce rassemblement, voici une sés dans les districts, comme nous l'avons ara
note curieuse sur l'importance des nobles ser noncé par erreur ) , ont commencé l' élection
i.vices de ce corps de gentilshommes.Cette note des curés de la capitale. Le premier choix est
t fournie par un connoisseur. tombé, à la presque unanimité des suffragos, sur
M. Poiré , supérieur de l'Oratoire ; ce prêtre
hr la remonture le remontage, ou tout ce respectable , et dont la carrière a été remplie
#ºn voudra de MM. les gardes-du-corps. par l'exercice des vertus du sacerdoce et les tra
asº vaux de l'éducation publique , est nommé à la
k Aujourd'hui, monsieur, il n'est question cure de Saint-Sulpice. Cette première élection
i, lº de gardes-du-corps ; ils sont à Versailles a été annoncée à toute la capitale par le son de
: nombre de plus de deux cents , et vont, la grosse cloche de Notre-Dame. - -
nt-ils, remonter sur leurs grands chevaux. Le club des monarchiens brave l'opinion pu
ºici quelques détails peu mihtaires, auxquels blique et les délibérations prises par les sec
ployoit cette légion royale, que l'on vou tions, au sujet de ses manoeuvres séditieuses sur
roit uonc remonter. le pain : il brave les huées et se rassemble auas
# Les uns étoient gardes au cadenat, c'est-à grands Jésuites. On continuera de surveiller les
lire, chargés d'accompagner la cassette de manoeuvres jésuitiques de ces monarchiens, et
Melours rouge, galonnée en or, contenant le puisqu'en ſin le blondin Stanislas s'obstine à
buvert de la reine. vouloir régner , nous veillerons à ce que les
: Les autres étoient de faction entre la cuisine cadavres des patriotes égorgés ne lui servent
#lescomodités : en bandoulière et le mousquet pas de marches pour arriver au trône.
§ir l'épaule, ils accompagnoient les plats : ils
ºoïent l'honneur de respirer les premiers l'o Arras , le 27 janvier.
leur d'un fricot royal.
Le garde-du-corps disoit au page de l'écurie : L'an second de la liberté françoise.
pasie-crotin ! il disoit au page de la chambre : M E s s 1 E U R s,
Misse-savatte !
Le page répondoit : passe.fricandeau ! Pour parer aux abus qui se sont glissés dans
i Es-tu de chapelle, demandoit un garde-du la distribution des certificats, la société des amis
à un de ses camarades ? mon, répondit de la constitution de cette ville vient d'arrêter
#elui-ci, je suis de viande. qu'ils seroient tous visés en cette forme : Boº
Un cheval qui somboit en suivant le carrosse, pour trois mois, date du jour, signature des
#toit nommé la gratification : on le donnoit à président et secrétaires , avec un second sceau
| monter à ceux qui avoient besoin d'argent, de la société. Nous vous prions d'insérer cet
arce qu'il bronchoit souvent, et que le garde article dans votre prochain numéro, afin que
,ulbuté recevoit une gratification. toutes les sociétés patriotiques en soient ins
· A mesure que ces messieurs du corps feront truites, et que nos faux frères ne puissent jouirº
t 992 ) , -
-
1 |
de ceux qu'ils nous ont si indignement extor rigible habitude de la cour autrichienne à :
qués. vouloir toujours employer des moyens bas et
membres de
Nous sommes , messieurs , les
la société des amis de la constitution éta
d'une sainte insurrection contre Ie #
perſides pour en imposer, les suites infaillibles
ment et d'une révolution très - sérieuse. Diéu
blie à Arras.
soit loué ! cette révolution commence comme
· Signés Ferdinand Dubois, président ; Guil elle doit commencer pour réussir, c'est-à-dire'
bert, G. J. Piéron , secrétaires. -
une famine (factice, sans doute, à la manière voit enlever de ses foyers et vendre à sa port
de Necker ) pour le reste de l'hiver. Dans cette le misérable produit de son travail, qu'il à -
circonstance , le peuple ne se borne pas à éclater noit à sa subsistance , et qui suffit à peine au
en murmures : on affiche dans plusieurs endroits paiement des tributs ? Enfin quel courage pani
des placards, où l'on vante la révolution des résister ? : #
François, en menaçant de les imiter. L'empe V. M., sa famille, la noblesse de la cour, le
reur, qui a toujours pris les habitans de Vienne magistrats, les guerriers, les habitans des ville,
pour des automates, n'ayant ni yeux, ni oreil tous vivent et des sueurs du laboureur et d
·les, est tout surpris de les voir instruits de la journalier ? A quoi servira que la charité l
révolution françoise ; il vient de nomrner une soulage si la rigueur les étouffe. Il suffit à l'in,
commission, pour faire semblant de rechercher fortuné de sa propre peine, sans chercher à!
les causes de la cherté ( factice ) des grains. doubler par le mépris, etc. etc. ». · -
Mais le peuple de Vienne ne paroît pas disposé Fribonrg. Des lettres particulières de Mu
à être dupe de cette commission ; et les clair mich annoncent qu'une sédition violentè a
voyans apperçoivent très-bien, dans les dispo lieu dans cette résidence électorale , et q
-
sitions actuelles de ce peuple, et dans l'incor : toute la magistrature a été déposée. C.,.. "
•*
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F P. A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une , Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MeRcIER , et par M. CAR n A , un des Auteurs.
, AS S E M B L E E N A T I O N A L E. Des contumaccs,
proposé par M. Chabroud : il a été remplacé par On a entendu, avec un intérêt et un applaus
un autre amendement de M. Tronchet, qui au dissement insolites, les réflexions de M. Mont
torise les amis du contumax à faire admettre les lozier sur l'article XIII. -
raisons de son absence, et le décret a été ainsi l a société, disoit-il, n'a de droits que sur le
conçu définitivement : crime et le criminel ; ses biens ne lui appartien
« VI. Aucun conseil ne pourra se présenter ment pas, ils sont à sa famille, que vous avez si .
pour défendre l'accusé contumax sur le fond de solemnellement déclaré ne pouvoir être enta
son affaire ; seulement s'il est dans l'impossibi chée par les forfaits d'un de ses membres.
lité absolue de se rendre, il enverra, par un Si vous adoptiez le décret qu'on vous propose,
fondé de procuration spéciale , son excuse , vous rendriez la famille d un accusé responsable
dont la légitirnité pourra être plaidée par ses de ses crimes, vous la puniriez de ses forfaits :
amis, et décidée par le tribunal. Dans tous les vous réduiriºz à la misère une femme et des
cas les amis de l'accusé pourront présenter et ' enfans infortunés qui ont droit de vivre des
fairr valoir les excuses de son absence. biens que leur époux et leur père leur a ac
VII. Dans le cas où le tribunal trouveroit qu1s.
l'excuse légitime, il ordonnera qu'il sera sursis M. Duport, en rendant hommage au principe
à l'examen et au jugement pendant un temps d'humanité qui aninoit l'observation du préo
qu'il fixera, eu égard à la nature de l'excuse et pinant, a présenté le contraste du scélératin
à la distance des lieux. cendiant sa patrie . fuyant chez l'étranger , et
VII!. Les condamnations qni interviendront laissant derrière lui une fortune qu'on lui fera
contre un accusé contumax seront exécutées , passer aisément , et qui le fera jouir impuné
en les inscrivant dans un tableau qui sera sus ment du ciel et de la terre irrités.
pendu au milieu de la place publique. M. Mlaury a voulu rétablir la faveur qu'avoit
IX. L'accusé contumax pourra en tout temps obtenu M. Montlozier; mais soit que les mêmes
se représenter, en se constituant prisonnier et raisons, étenducs dans un plus long discours,
donnant connoissance au président de sa com perdissent de leur énergie, soit que l'heure de
parutior : de ce jour, tous jugemens et procé la faveur fût passée, on est revenu à la rédac
dures faits contre lui seront anéantis , sans tion du comitº, qui est consacrée comme il suit :
qu'il soit besoin d'aucun jugement nouveau : il X II. « Pendant toute la vie de l'accusé , tant
en sera de même s'il est repris et arrêté. qu'il sera contumax , le produit de ses biens per
X. Il rentrera également d ns tous ses droits sonnels saisis sera versé dans une des caisses pu
civils à compter de ce jour, ses biens lui seront ; bliques qui sera déterminée ; néanmoins s'il y
rendus, ainsi que les fruits de ceux qui auront a une femine et des enfans, ils pourront de
été saisis, à la déduction des frais de régie et de mander la distraction à leur profit d'une somme ,
ceux du procès. laquelle sera fixée par le tribunal criminel.
XI. Il sera de nouveau procédé à l'examen et M. de Marguerites auroit voulu que l'Assem
au jugement de l'accusé contumax qui se sera blée nationale s'occupât prochainement du rap
représenté; n'anmoins les dépositions écrites port de l'affaire de Nimes : l'Assemblée n'a pas
des témoins décédés pendant son absence, se cru qu'il fût digne de sa sagesse, et même de
ront remises aux jurés, pour y avoir tel égard son humanité, de rappeller des faits trop sem
que de raison ». - • -
blables à ceux qui affligent aujourd'hui la pa
Il y a eu sur l'article XII plusieurs objections trie, et l'affaire de Nîmes est ajournée jusqu'i
Raites par MM. la Chaise et Robertspierre, qui nouvel ordre. G.
ont dit qu'on ne pouvoit faire un crime à l'homme
pusillanime de craindre lejugement des hommes, P A R I S, le 1er février. |
rebelles.
Un décret de prise-de-corps ayant mis en
Comment est-il possible que le roi n'ait pas fuite le curé et le vicaire de Sautron , qui , non
un seul ami qui lui ait fait entendre que toutes contens de se refuser à prêter le serment, exci
ces horreurs sont la seule conséquence immé toient à la révolte les habit ins de leur paroisse,
| diate"que le sens commun puisse tirer de son en leur prêchant des sermons incendiaires (1) :
autorisation au départ de ses tantes ? Quant à deux prêtres respectables, ci-devant capucins,
la nation, seroit-il possible qu'elle méconnût ( le père Aimé et le pere Cyprien ) ont été en
ses droits au point de souffrir I'emigration dan voyés à Sautron pour y remplir les fonctions
euse de tous les membres d'une famille qu'elle sacerdotales.
a investi de la première magistrature de l'em A Auch, l'évêque démissionaire a été décrété
pire, et à qui elle donne si généreusement d'ajournement personnel , et un grand-vicaire
chaque année le plus pur de son sang et de sa de prise-de-corps ; ces deux calotins avoient
subsistance, c'est-à-dire , environ 5o millions ?
provoqué une sédition. Il seroit très-utile d'ex
Le bien de tous, le salut du peuple, qui est la porter ces prêtres factieux, et de les débarquer
supréme loi, exigent qu'aucun membre de la sur le continent amérieain de la Guyanne, qui
famille royale ne puisse s'absenter de l'empire a besoin de bras.
sans un décret du corps législatif; et le besoin
d'une pareille loi peut-il jamais être plus mar Givet.
qué et plus urgent que dans les circonstances
actuelles ? Au reste, si les dames tantes s'en Tout ce que j'apprends confirme les détails
vont, nous croyons au moins que M. le dau que je vous ai déjà communiqués. --- Je sais qu'il
phin ne partira pas avec elles. se trouve dans les régimens allemands des étran
gers qui ont des relations avec l'étranger. ---
En écoutant avec attention leurs propos, on se
Les tantes du roi ont voulu exécuter , la
nuit du dimanche au lundi, le projet dc fuite
, que nous avons annoncé ; mais on les veilloit. (1) D'après le décret de prise-de-corps, la gendar
merie nationale et trente gardes nationales se rendi
#. ont été arrêtées en sortant de Belle-Vue, rent à Sautron, dans la nuit de vendredi à samedi ,
la garde nationale. Elles emportoient une pour saisir ces deux prêtres factieux, et les conduire
l§ provision d'or et d'argent pour leur en prison ; mais prévenus, ils s'échappèrent.
--:
( 996 ) - · · -
eonvainc qu'il existe une sorte de ligue contre décesseurs. Si vous prétendez vous en préva
les François , dont l'effet n'a été retardé que loir, je vous la rends par la présente. A ieu. »
ar les circonstances qui ont tenu toute l'aanée
† grandes puissances en échec. Je sais que nos Nouvelles diverses et agréables : • » .
| -
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- . - D E L A F R A N C E,
· E T A F F A I R E S P O L 1 T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
. J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains JPatriotes ,
- dirigé par M. MiERcrER , et par A. CAR RA , un des Aateurs.
489
*.
( 998 )
se trouve, à faire un emprunt à cinq pour , pourront proposer celle qu'ils croiront pouvoir * ,
cent de la somme de 15o.ooo livres, et M. Ver · Iui êtrè substituée. . - -
nier a présenté cette pétition. MM. Regnault sur l'article XXII, MM. Robertspierre et
et Fermont ont démontré que rien n'étoit plus · Folleville, qu'on n'accuse pas souvent de se - |
inconstitationnel que ces emprunts qui, d'une · concerter, ont été d'accord pour réclamer l'u
part, tendent à soulager le présent aux dépens sage suivi en Angleterre , et d'après lequel ilº
de l'avenir, et , d'un autre côte , isolent les suffit de l'opposition d'un seul juré pour empê
parties du grand tout, et détruisent l'ensemble cher la condamnation d'un accusé. M. Barmâve -
et l'harmonie. a vigoureusement soutenu la propositiom du
A ces motifs puissans, M. Dailly a ajouté la comnité, et elle a été décrétée : ' _ ' *
nécessité de faire disparoître cet esprit de pro Art. XXII. « L'opinion des trois jurés suffira :
vince, qui règne encore particulièrement dans pour faire déclarer, soit que ce délit n'est pas !
les départemens composant le ci-devant Lan constant, soit que l'accusé n'est pas convaincu , -*
guedoc. M. Rabaud, en reconnoissant la soli soit qu'il y a lieu à l'excuse ou à l'atténuation ».
dité de ces principes , réclamoit faveur et se L'article XXIII, après quelques légers débats,
cours instans pour ses commettans. La question a été ainsi décrété : · · • :º]
est renvoyée au comité de constitution. Art. XXIII. « Lorsque les jurés se trouveront :
On a applaudi presque universellement à la en état de donner leurs déclarations, ils feront .
notification qui a été donnée de l'élection de M.
avertir les juges et le commissaire du roi , les ,
le curé de Choisy-le-Roy pour évêque métropo- º quels passeront dans la chambre du conseil, oà ?
litain de Rouen, sur la démission de M. le car le chef du juré se rendra pareillement, les jurés :
dinal la Rochefoucault. successivement, et en l'absence, les uns et les !
La discussion s'est établie sur l'organisation autres feront, chacun devant eux, leurs décla-ºº
des jurés, et les articles suivans ont éprouvé peu rations de la manière qui va être expliquée. G. :
de difficulté. - · * - F
Art. XVIII. « Le président avertira les jurés \
de se retirer dans leur chambre ; ils y resteront. Lettre de la société des amis de la constitution,
sans pouvoir communiquer avec personne ; le " séante aux Jacobins. - ..
· · ·º .
premier inscrit sur le tableau sera leur chef
XIX. Le juré n'aura à prononcer que sur ce Paris, le 31 janvier. ._ #i
qui est porté dans l'acte d'accusation, quelle que. F R È R E s E T A M 1 s,
soit la dépositiont des témoins. . *
XX. Il y aura à prononcer d'abord s'il y a ou Justement inquiets des bruits et des alarmes
mon délit constant; ensuite si l'accusé est ou mon
convaincu ».
qui s'étoient répandus sur l'évènement arrivé $
la Chapelle , près Paris, le 24-de ce mois, été
L'article XXI n'a pas pas passé sans objection. craignant l'émotion qui pouvoit en résulter,,
MM. Garat et Buzot ont Cru y appercevoir une nous nous sommes hâtés de vous rassurer par
porte ouverte à l'arbitraire, à la faveur; le rap notre lettre du même jour ; c'est avec raisoni.
porteur a prouvé que c'étoit un moyen de plu que nous avions pensé que cet évènement n'auº |
ménagé pour l'innocence, et il a enlevé tous les roit pas des suites ultérieures. Le calme , en
suffrages. effet , est retabli ; et si les bons citoyens ont a |
Art. XXI. « Il y aura une troisième déclara gémir sur des malheurs particuliers, l'intérêt
tion d'équité, que les jurés pourront faire sur les toujours dominant pour eux , celui de la chose |
circonstances particulières du fait, d'après l'in publique , n'a point été compromis. On avoit
dication qui en aura été donnée par le prési assuré que quelques-uns des chasseurs des bar
dent , à l'effet de déterminer si le détail commis rières étoient convenus avoir reçu de l'argent
volontairement ou involontairement , avec ou pour élever cette rixe contre les citoyens et la
sans dessein de nuire, si l'accusé est excusable garde nationale; mais la municipalité de Paris ,
ou non, ou pour prononcer en atténuation du qui doit être instruite sur les faits, a démenti
même genre de d lit : comme si l'accusation ce bruit par une proclamation. Telle est actuels
d'assassinat prémédité se trouvoit réduite à un lement l'état des choses, Chaque jour les en,
homicide dans une rixe, ou celle de vol avec ef nemis de la révolution imaginent de nouvea
fraction un vol simple, et si l'accusateur public moyens pour la faire échouer , mais chaqu
ou les jurés trouvent que l'indication donnée jour aussi les bons citoyens apprennent à leui
par le président n'est pas exacte ou suffisante, ils opposer une résistance plus calme et plus Puis ;
( 59o )
sante. Le club des amis de la constitution mo Del, son confident, le ministre de ses plaisirs,
narchique, dont les principes seront toujours mourut à Compiégne, à la suite d'une révolu
suspects à, quiconque ne croit pas que l'atta tion qu'un emportement de sa part occasionna ;
chement à la constitution puisse admettre des on vit le roi me témoigner aucun chagrin de la
modifications et des réserves, et qui a donné perte d'un ancien et intime serviteur, et de
lieu d'attaquer sa conduite par un mode de mander tranquillement où il seroit en terré. Le
distributions qu'il lui est impossible de justifier, In ºrqnis de Chauvelin , avec lequel il jouoit
avoit excité des inquiétudes. L'opinion publi tous les jours depuis nombre d'années, avoit
ue éclairée a suffi pour les dissiper. Dénoncé avec lui chez madame Dubarry ; en sor
§ l'Assemblée nationale, dénoncé par pres soupé tant de table , on se met à jouer, et Chauvelin
que toutes les sections de Paris , ce club est tombe mort à côté du roi. Chacun est effrayé ;
connu et surveillé, et dès-lors il a perdu toute on s'empresse de le secourir : sa majesté seule
son importance. Tel sera toujours ici le résul est tranquille, et se contente de dire : Vous
tat des crises de la révolution. Chaque nouvel voyez bien qu'il est mort ; ce gros cochon là
effort de ceux qui l'attaquent, est pour les mangeoit trop : il y a long-temps que je lui ai
citoyens de Paris une occasion de m inifester prédit ce qui lui arrive. Mille autres traits vien
leur courageuse persévérance. nent à l'appui de ceux-ci, qui suffisent pour
A peine avions-nous fait le serment de dé établir la froide apathie de son caractère. On a
fendre de tout notre pouvoir les citoyens que pu lui donner souvent de mauvais conseils,
de patriotiques dénonciations exposeroient à se mais cette dureté d'ame lui étoit-elle suggérée,
voir persécutés, qu'un grand nombre des sec (Vie privée du maréchal de Richelieu, tom. I,
tions de cette vîlle s'est empressé d'adhérer à à Paris, chez Buisson). -
rine et l'industrie de la république en état de se , Berlin, est, dit-on, chargé d'offrir à sa majest
*
#
passer de l'assistance et de l'appui de toute puis prussienne un subside de 2o millions de piastrei
sance européenne. « La position critique des ou 1oo millions tournois. • - #
puissances maritimes de l'Europe , a-t-il dit, est
telle qu'une guerre pourroit s'ensuivre,. et que D E L 1 E G E, le 26 janvier. '
nous pourrions être privés de tout appui étran
ger, au moment où il nous seroit le plus néces Les Autrichiens, les chanoines et les bar
saire. Nos pêcheries et le transport de nos pro sans du prince mitré exercent ici leurº
tisme et leurs vengeances ; les patriotes
º#
pres productions nous offrent les moyens de s -
nous prémunir contre ce malheur. outragés et volés impunément, leurs chefs soi
" La milice, les monnoies, les poids et mesures, embastillés : le général autrichien et le diri
l'établissement de la poste et les routes publi toire d'exécution répondent aux plaintes q
ques, sont des objets dont vous reprendrez Sa Il S leur sont portées , l'un, que ses soldats ne soi
doute l'examen dans le cours de cette sess on. » pas faciles à contenir, l'autre, que les lettres (
D E
cachet et ies enlèvemens des citoyens sont col
V I E N N E. ſormes aux décisions de la sacrée chambre !
Les négociations du congrès de Shistove sont
Wetzlar. L'indignation est à- son comble .
ouvertes depuis le 26 décembre. La convention comme les citoyens n'ont pu être tous désarme
de lieichenbak paroît en être-la base ; ma Is On le moment de lºur vengeance n'est peut-êt Pe ;
éloigné. Le ministre de Prusse fait toujours mi
ajoute que les ministres de la Haie , de Londres de soutenir les patriotes, et il n'est pas certai
et de Berlin ont ordre d'exiger impérativement
de la part de la cour de Vienne, une renon comme Léopold a pu l'imaginer, que l'un de
ciation formelle à son alliance avec la Russie. cipa fils obtienne la coadjutorie de l'evêché et pr
uté de Liége
on s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on. adressera, franç de port » le :
-
de l'ahonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiqrzºr- -
Ilparott tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 liv pour un an, 18 liv. pour 6 mois,
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ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
DE LA F R A N C E,
E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- . dirigé par M. MERcz E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Dans les troubles civils il n'y a qu'une force mue par la volouté géné
rale qui puisse être légitime et efficace ; toute force particulière,
quelque petite qu'on la "§ seroit un instrument criminel et
dangereux pour la liberté. OBERTS PIERRE.
No. C C C C X C. Du
Vendredi 4 Février 175t.
' AS S E M B L E E N AT I O N A L F.
XXV. Ceux des jurés qui auront déclaré qu'il
Séance du 3 Février. n'y a pas de délit constant, n'auront pas d'autre
déclaration à faire ; et ceux qui n'auront pas
trouvé l'accusé convaincu , n'auront pâs à
Esconr un mandement incendiaire , calqué s'expliquer sur l'objet de la troisième déclara
iur la lettre incendiaire de M. Asseline, et dé tion. Leurs voix néanmoins seront toujours
noncé par l'accusateur public ! celui-ci est dou comptées à la décilºrge de l'accusé à la seconde
blement repréhensible, par ce qu'il porte le nom ettroi déclarat
sièmc ion ».
d'un membre de l'Assemblée nationale, de M.
| l'évéque de Saintes. Sur l'article XXVi il s'est élevé une discus
' ' Au nom du comité des finances, M. Vernier sion assez vive. M. Merl n'approuvoit point
in sé
impo
la formule du germne11t aux jurés en ces
fait décréter, 1°. que les 459,ooo et quelques mots : sur mon honneur, sur ma conscience ;
cents livres qui avoient été imposées sur la gé
néralité de la Rochelle, aujourd'hui la Charente il a sontenu que le nom de l'honneur avoit été
| inférieuré r un arrêt du conseil , en rem trop souvent usurpé et détorqué par la bar
cémen s corvées , continueront d'être barie féodale , pour pouvoir être mis dans la
·rçus comiffe par le passé; 2°. que cette soinme même balance que la conscience. M. Folleville
sera levée au marc la livre de la taille sur tous a rappellé le modele d'assertion prescrit dans les
[hs contribuables, sauf à pourvoir , par des livres divins , telle chose est, telle chose n'est
yans constitutionels, aux besoins ultérienrs, pas. Un autre opinant, M. Robertspierre , a
# étoit par les administrateurs reconnue
'insuffisante.
présenté la formule des peuples antiques, qui
juroient par tout ce qu'ils avoient de plus cher.
- A l'ordre du jour, la discussion est revenue M. d'André , avec une simplicité très-énergi
vr l'organisation des jurés. Les articles XXlV que , a ramené à l'avis du comité tous les suf
et XXV ont passé avec de très-foibles objec frages qui s'étoient partagés entre les diverses
| tions. opinions. La question préalable a emporté tous
les amendemens. et l'article est décrété ainsi :
|'Art. XXIV. « Chaque juré passera d'abord Art. XXVI. « Chaque juré prononcera les
la déclaration sur ce † , pour décider s'il y a diverses déclarations ci-dessus, dans la forme
it constant ou non. Si cette pure déclaration suivante : il mettra la main sur son coeur , et
ést affirmative , il fera immédiatement après sa dire : Sur mon honneur et sur ma conscience
'déclaration sur l'accusé . pour décider s'il est
| convaincu ou non : si cette seconde déclaration il y a déli4 constant : ou bien le délit ne me
ºit affirmative il ſera immédiatement après sa parot'é pa s constan t, l'accusé est convaincu ,
ou bien : l accusé me me paro'º pas convaincu.
éclaration sur les circonstances d'atténuation
La même forme sera observée lorsqu'il y aura
d'excuse qui auroient pu être indiquées par liºu à la troisième déclaratic
président.
Il n'y a pas eu moins de chaleur sur la rédac
49o
-
( 1oo2 )
tion de l'article suivant. M. Prieur a établi que du fait porté dans 1'acte d'accusation, et qu'il
l'usage des boules noires et blanches, que pro ait été inculpé sur un autre par les dépositions .
posoit te comité, pourroit mettre la vie d'un des témoins, l'acèusateur public pourra deman
accusé à la merci d'un escamoteur scélérat. der au président de faire arrêter le prévenu. A
Il a été répondu que cette méthode assuroit l'occasion du nouveau fait, le président, après
la liberté des juges et évitoit l'influence des im avoir pris du prévenu les éclaircissemens qu'il
pressions étrangères. M. Folleville a repoussé voûdra donner , pourra, s'il y a lieu , le ren
très-éloquemment cette raison , en sontenant voyer devant un juré d'accusation avec les té
ue rien n étoit plus immoral qu'une disposi n1oins, pour être procédé à une nouvelle accu
tºon qui n'avoit d'autre but que de favoriser la S{lllOIl. º
foiblesse du juré : il faut apprendre aux hommes, XXXII{. Dans ce cas , le juré d'accusation
disoit-il, à dire hautement ce qui est bien : c'é pourra être celui du district dans le chef-lieu
toit sous l'ancien régime où ce droit sacré étoit duquel siege le tribunal criminel.
interdit : apprenez-leur qu'ils doivent avoir la XXXIV. Si l'accusé est convaincu du fait
lhardiesse #
e condamner le crime sans ricn
porté dans l'accusation, il ne pourra jamais être
craindre : celui-là seul est bon qui sait punir les puni pour raison du nouveau fait, qu autant que
scélérats.
celui-ci mériteroit une peine plus forte que le
Cependant un amendement présenté par . premier ; auquel cas il sera sursis à l'exécution
M. Buzot, et appuyé par M. le Chapelier, a de la première peine jusqu'au jugement de la
paru . prendre faveur , et ayant été mis aux seconde accusation ». -
XXXII. Si l'accusé est déclaré non convaincu III.Tout particulier, ainsi acquitté, ne pourra
( 1oo3 )
plas être repris ni accusé pour raison du même Les darnes tantes du roi ont renoiicé à leur
fait. - voyage, et le roi , ' éclairé par l'opinion pu-'
. IV. Lorsque l'accusé aura été déclaré con blique, leur a retiré son autorisation. On ajoute
vaincu.le président, en présence du public. le même que ces dames, indignées du mauvais
fera comparoître , et lui donnera connoissance tour que leur avoient joué les perfides conseil
' de la déclaration du juré. lers de ce voyage , ont chassé d'auprès d'elles
toute cette canaille calotine et fallacieuse.
V. Sur cela, le commissaire du roi fera sa Ainsi soit - il. • -
uisition pour l'application de la loi. Le grand secret des aristocrates est de semer
ÏI. Le président demandera à l'accusé s'il n'a
rien à dire pour sa d fense ; lui , ses amis ou la discorde parmi les citoyens; hier 2 étoit t, A.
'conseils ne pourront plaider que le fait est faux , jour de fête , on a remarqué dans plusieurs
quartiers de la capitale des b i ndes d'enf.as,
mais seulement qu'il n'est pas défendu , ou
ualifié crime par la loi, ou qu'il ne mérite pas
depuis onze jusqu'à # ans , formoient des
partis, et se livroient des combats sérieux, à
|
† dont
l'application ».
le commissaire du roi a requis
G. coups de pierre et de bâton : plusieurs de ces
petits frondeurs ont été blessés plus ou moins
grièvement. Que peut-il résulter de ces jeux
sanglans ? rien que haine et discorde entre les
| P A R I S, le 3 février. parens respectifs de ceux des enfans qui en
sont les victimes ; et certainement cette#ronde
Club des monarchiens , ou prétendus amis puérile est une invention aristo-calotine ou mo
- de la constitution mon archique. narchienne : c'est à la police municipale et à la
garde nationale d'y veiller et d'en arrêter le
| . La liste des membres de ce club paroît : on y cours. On a entendu des fanatiques ou ge 1 s
trouve les aristocrates les plus forcénés du c6té gagés , spectateurs de ces combats, dtre au rni
droit, accouplés avec une bºnde d'escrocs et lieu de la multitude qu'ils étoient le présage de
de chevaliers d'industrie ; cette dangereuse asso quelque révolution. -
Messieurs ,
jarret M. Santerre disoit fort plaisamment : « Si
ce petit polisson remue , je lui en verrai mes Vos très-humbles , etc.
- .
1
-
-"
Ils me forcent d'imiter leur exemple, parce puissance morale de notre sainte constitution
que les changemens heureux qui viennent de
que mon silence pourroit cette fois paroître s'opérer dans la ville d'Auch. Un maire aristo
avoir une autre cause que le mépris profond crate, un ci-devant archevêque §.
que j'ai voué aux libellistes, et sur tout à ceux crate, un sieur Daret archi-fanatique, et quel
qui les inspirent ou qui les paient. ques autres personnages de leur trempe, avoient
- - Le Chapelier. trouvé moyen de mettre l'anarchie, le désorelre
et le découragement parmi les citoyens de cette*
Adresse des administrateurs du directoire ville ; mais les semences de l'ordre et de la jus-º
du district de Vierzon à l'Assemblée na tice, mais les tendres sentimens de la frater-*
tionale.
-
nité, mais les grands principes de la raison etº
M E s s I E U R s, de la liberté avoient germé et fructifié dans"
l'ame fière et éclairée d'un certain nombre deº
La religion et le patriotisme triomphent en patriotes. Le moment est venu où ces patriotes )
core ici des pérſides insinuations suggérées par ont triomphé, ou l'ancien maire a été remplai
les ennemis de l'état et de la constitution. Tous par un ami sincère de la patrie et de la constitu
les ecclésiastiques fonctionnaires publics de tion, et alors tout a changé de face : on a vu s
notre district, et rinême de siinples salariés , ont développer dans le cœur de ces braves citoyer
prêté leur serment civique. Si des homnes, dont d'Auch une énergie admirable , et un esprit
a vertu n'est pas aussi épurée que celle de nos surveillance et de prudence qui ont rétablî l'o
rèspectables ministres, doutoient de cette vé dre en très-peu de jours , et fait tremblérº
rité, nous pouvons les en convaincre par les ennemis de la chose publique. Aujourd'hui*
certificats des municipalités. Le digne pasteur de garde nationale, qui restoit maguère dans un
Vierzon et ses vicaires , dont nous avons été inaction coupable , fait le service jour et 'mui
témoins du serment, y ont ajouté de maintenir avec le plus grand zèle et la plus grande éxai
de tout leur pouvoir même la constitution ci titude. On a fourni un second corps-de-ga
vile du clergé, qu'ils regardent, ont-ils dit, à cinq ou six pas de la poste royale , pour vi
cömme le plus bél acte énamé de la sagesse de les passeports des voyageurs : enfin on a p
l'augnste Assemblée nationale, et seule capable dans cette ville tout es les mesures et les pr
de faite revivre les beaux siècles de la primitive cautions qni peuvent être imaginées par les
église ; - • triotes les plus éclairés pour maintenir la paii
' Nous nous empresserons toujours, messieurs, la constitution et la liberté, O les bons frères
de vous faire connoître les progrès des lumières les bons amis que les patriotes d'Auch ! C... '
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de i'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. . " •
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5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'a- « naement ne commence que du prem, d'un maº
S U P P L É M E N T A U N°. C C C C X C.
P A R I S, le 1er février. et de la fierté d'un François qui vient de con
quérir sa liberté , des oficiers de la garde na
Le département de Seine et Oise, composé tionale parisienne s'étoient avilis au point de
n grande partie de quelques anciens commis porter la queue de la robe de l'épouse du roi
les bureaux de Versailles , a dénoncé au prési
des Fran : ºis , pr, mière citoyenne sotim,se à la.
lent de l'Assemblée nationale, et au roi, la so loi ; fonction qui étoit rem,ºlie avant notre glo
iété des amis de la constitution de cette ville. · rieuse révolution par des fiatteurs et des esclaves
:onjointement avec les commissaires de la so enrégimentés :
iété des jacobins de Paris, pour avoir ( dit ce A • • , - _ *c .
* - - •
lépartement ) troublé le repos public, en visi voyAerarrêté à la plus parfaite tnanimité, d'er,
sur le chainp plusieurs de ses membres
ant les écuries royales et en vérifiant les projets
le départ de la famille royale. Cette dénoncia au cotnmandant g néral de l · garde rationale
parisienne , à l'effet de lui tétnoigner coir.bien
ion est d'autant plus absurde et puérile, qu'elle · les citoyens patriotes sont a//lºgºs que cº fait
emble dire : « Si les citoyens surveillent ainsi
le toutes parts, et découvrent tous les projets de ne
de
soit pas encore venu à sa co/2zz c,is azi ce , et
l'inviter, 1°. à donner les ordres les j lns
h cour, jaſiais cette cour ne pourra donc par prompts
renir à s'évader : il faut par conséquent, pour fa à rougir pour que la garde nationale n'ait j tºº
de l'avilissement de ces ot ſcie : s , 2 . à
liliter la cour dans ses projets, dénoncer les sur
faire toutes les recl,erches nécessaires potir dé -
reillans et les amis du peuple qui s'avisent de couvrir ceux des ofliciers de l état ni3 jor qui
rouloir tout examiner et tout savoir ». On a
ont donné cet ordre, et qui le renouvt !}eut
»eaucoup ri de cette malice et de cette bévue journellement
ln département de Seine et Oise, et on y a , a fin que ieurs r oms , » , :, t 1.v , « s
Reconnu très-facilement les partisans affidés de au népris de la nation et de la posté1 té : 3°.
enfin de l'inviter à faire l'exa ºnt n le plus rigou -
h cour et de l'ancien régime, et le bout d'o reux des personnes qiii cotnposent l état-iiiajcr
mille du comité autrichien. qu'il a choisi, pour distinguer celles qui ne se
| Stanislas Clermont, le chef des monarchiens, roient plus dignes de sa confiance et de celle
nt envoyé différentes sommes aux sections de la garde nationale.
Paris, pour en faire la distribution aux L'assemblée a nommé six de ses membres pour
Ivres, ces sections lui ont renvoyé son argent aider le général à découvrir les auteurs de l'or
les plus grandes marques de mépris et l'a dre honteux, dont les citoyens patriotes ont à
ophe du timeo Danaos et dona ferentes.
ieurs de ces sections même ont déja r,-tn rougir pour ceux qui ont eu la bassesse ou
l'aveugle obéissanoe de l'exécuter , et leur a
# , par des contributions volontaires , le enjoint expressé inent de faire à la prochaien
tant des sommes refusées, afin que les in assemblée le rapport du résultat de leurs dé
s ne perdissent rien à cet évènement. On marclles.
remarqué sur-tout, dans la distribution que
isoit Stanislas Monarchieux, une progression A arrêté que le présent seroit communiqué
ingénieuse ; il envovoit ; dans lès sections par députation aux soixante bataillons, aux
lus éloignées de son liôtel, 1 oo, 2oo, 5oo |. scctions , aux assemblées où les citoyens sont
dement, et à celles de son voisinºge, jusqn'à en grand nombre, ainsi qu'à tous les journa
livres, parce que c'étoit dans les plus voi listcs patriotes, et de les inviter au ncm de leur
qu'il comptoit le plus pour entourer son honneur et ele celui de leurs frères de Paris,
et commencer une gnerre civile dans d'en faire mention dans leurs annales civiques,
remparts invulnérables de notre liberté.
(Journal de la révolution ).
té dont l'objet déshonore la naissance de
ptre liberté , mais qu il faut publier, puis
qu'il existe encore parmi nous des hommes Faits intéressans et bons à savoir.
assez vils pour l'avoir rendu nécessaire.
Le curé de Jarnage , district de Boussac, bon
seetion de Mauconseil étant informée patriote et bien civiqnement assermenté, s'étant
'au mépris des loix, de l'égalité, de l'honneur présenté au receveur de ce distr ct pour reco
49o biº,
( 1oo6 )
voir son quartier, ce receveur lui a montré une aucun serment, ni promesses, ni engagement
lettre de M. Amelot, qui défend de payer jus quelconques , perdre leurs droits de dimina
qu'à ce qu'il soit venu des fonds du trésor pu tion souveraine et absolae sur les nations.
blic Auroit-on déja imaginé une manoeuvre Ces maximes étoient depuis long-témps, sont
pour faire mourir de faim les braves et bons encore et seront toujours celles des rois les plus
ecclésiastiques
p
qui ont fait leur serment civi imbécilles comme les plus avisés : 1°. parce que
que :
-
D E L A F R A N C E ;
· E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
· J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes y
Dans les troubles civils il n'y a qu'une force nue par la volonté géné
rale qui puisse être légitime et efficace ; toute force particulière ,
quelque petite qu'on la suppose , seroit un instrument criminel et
, dangereux pour la liberté. t OD ERTS PIERRE.
second M. Maury, le plus intrépide de tous les III. La ville et les fauxbourgs de Paris, com
opposans. Celui-ci a prétendu très-plaisamment pris tout ce qu est renfermé dans la nouvelle
que c'étoit son opposition qui avoit déterminé enceinte , sont divisés en trente-trois paroisses,
l'Assemblée en sens contraire.
dont la dénomination est indiquée dans l'état
Séance du 4 Février. annexé au présent décret.
· IV. Les trente-trois paroisses ci-dessus sont
Pour parer aux inconvéniens qui résultent provisoirement circonscrites, suivant les arron
souvent d'une rédaction inexacte des décrets, , dissemens mentionnés en l' état annexé. *.
il a été statué , sur la motion de M. Bouch e, V. Toutes les paroisses existantes dans la
qu'à l'avenir le président et les secrétaires ne nouvelle enceinte de Paris, et qui ne sont pas
pourront signer aucune expédition des procès ' comprises en l'état annexé, sont supprimées.
verbaux , si elle n'est présentée par les secré Les paroisses conservées ou établies, sont
taires commis aux procès - verbaux, et copiée Saint - Pierre de Chaillot, Saint-Philippe du
sur une feuille qui porte en imprimé ces mots : Roule, la Ville-l'Evêque, Saint-Roch , Saintº
Extrait des procès-verbaux de l'Assemblée | Germain-l'Auxerrois, les Petits - Pères , place
mationale , séance du..... - Louis XlV , , aint - Eustache , Saint - Sauve
Le comité de jurisprudence criminelle a été ( nouvelle église), Notre - Dame de Lorette
chargé, d'après une demande de M. Chabroud, Saint - Laurent , Saint - Nicolas-des- Champs
d'apporter un projet sur l'indemnité due au Saint-Leu , Saint-Jacques, Saint-Méry, Sai
reffier du tribunal de Vienne, qui, pour accé Gervais, Saint-Paul, les Capucins du Marai
lérer l'expédition de 1ooo à 1 1 oo procès qui se les Annonciades de Popincourt, Sainte-Marg
trouvoient en arrière, a employé, à ses frais, rite, Saint-Antoine ( église extérieure de l'
six commis extrâordinaires. baye de ce nom ), la Métropole , Saint-Victor
1M. Despatis, au nom du comité ecclésias | Saint-Médard , Saint-Marcel, Saint-Jacques .
tique, a présenté un projet de décret qui réduit du-Haut-Pas, Sainte-Geneviève , Saint-Nicol
du-Chardonnet , Saint-Severin , Saint-And
au nombre de six seulement toutes les paroisses
de la ville de Poitiers. Ce projet ayant été des-Arts , Saint-Sulpice, l'Abbaye Saint-Gé
adopté, le rapporteur a rendu compte des dé i main , les Jacobins de S. Dominique, Sain
Pierre du Gros-Caillou ». ' - ls
marches faites pour opérer la réduction des
paroisses de Paris , de la résistance presque On attendoit à l'ordre du jour la discuss
risible des religieuses de l'Hôtel-Dieu , du ci sur le tabac. M. la Rochefoucault l'a fait ajou
visme et de la déférence des dames de Saint mer de nouveau à une époque très-prochaiii
Antoine; et l'Assemblée, après quelques foibles et l'Assemblée ayant repris l'organisation
débats, a consacré les arrangemens de la muni jurés, a décrété, sans objection notable, les a
cipalité par le décret suivant : ticles qui suivent : -
| Art. Ier. « Les terreins et habitations renfer Art. V I. « Les juges prononceront ensuite «
més dans la nouvelle enceinte de Paris, qui sans désemparer la peine établie par la loi , o
dépendoient ci - devant des paroisses hors des acquitteront l'accusé, dans le cas où le fait do
murs, en sont distraits , pour être compris il est convaincu n'est pas défendu par e Ile.
dans la division générale dont il sera ci-après VIl. Les juges donneront leur avis à hau
arlé. voix en présence du public, en commença
.II. Les terreins et habitations qui dépendoient par le plus jeune et finissant par le président
©
Er=--- #grEsE,E-ETz-- --
--s-"
( 1 ( , t ,t) !
VIII. Si les juges sont partagés pour !'ajº, l,ca t.iener, d'sºn'-}s , la p'ti « rt la tran .,ilité dur 3
tion de la loi, l'avis le plus doux passera ; s'il y Paris : º s en nºm : t mps is se pr p.irent
a plus de deux avis ouverts , ou si deux jug 's à laire bi,: r ié ns le i uxl,ourg Saisit Honoré
sont réunis à l'avis le plus sévére, ils appclleront une superbe s ille , où ils reconn-nceront de
des juges du tribunal de district pour les dépar plus belielºurs lubries monarchiennes et cons
tagº D'. piratrices. Ils sont si peu disposés à perdre l'ee
"# Le pr sidºr , après avoir recueilli les poir de coopérer à quºlq'ie S int Bartl leani
voix , et avart d ;º : noncer le jugement , lira des patriots s, qu'nn dº !ºurs grands partisans,
le t-x te de la lo, sur id quelle il est fondé. officier au : ég iºer ! "t toi , disoit hier ch ,
X. Le gr-ffier écrira l jugement dans le un librail - du l al is-Rº:s , où l'on p rioit de
uel sera inséré le texte de la loi, lu par le pré Mirabeau : « Oil : dans deux n1ois , Mirai u
sident. ne sera pas en vie ». On voit que ces A1M.
XI, lorsque le jugement aura été prononcé à ont toujonrs l'humeur mass crante , et qu'ils ne
l'accusé, il sera sursis pendant trois jours à son rêvent que vengeance et contre-révolutions ;
exécution. mais nous qui ne rêvons pas , ct qui âV OIlS ! OllS
XII. Le condamné aura le droit de se pour les yeux bien éveillés, nous jouerons sous jarn
voir en cassation contre le jugem-nt du tribu bes ces fanfurons aristocrates, et puis nous ver
nal : à cet effet il sera tenu , dans le susdit delai rons. C....
-
( 1o1o ) -
citoyen de l'empire ne puisse, sous peine de chargé d'aristocruches, qui a été jetté dans
félonie, conserver ces attributs de la souverai notre rade par la tempête. Plusieurs aristocrates
neté , qui pourroicnt être dangereux dans les compromis dans la conspiration d'Aix, avoient
circonstances où se trouve la patrie. La société frêté deux tartanes pour fuir en Italie avec leurs
demande aussi que tous les propriétaires de ca · femmes , leurs tantes et leurs sœurs : les aristo-'
mons , mortiers , obusiers , etc. soient tenus, crates mâles s'étoient embarqués sur l'un de ces
sous la méme peine, à les remettre dans les bâtimens, et avoient chargé l'autre de leurs
arsenaux mationaux. Cette loi indispensable chères aristocruches. La plupart de ces honnétes
auroit dû être portée dès l'origine de la révo
lution ; car dans des temps orageux, les châ gens étant décrétés ou prêts de l'être par le tri
bunal d'Aix , avoient fait ce calcul : « Si nous
teaux de nos aristocrates pourroient redevenir sommes poursuivis dans notre fuite, nous nous
ce qu'ils ont été autrefois, des forts dangereux, défendrons, nous aristocrates mâles; ainsi il ne
des repaires de brigands. faut point embarquer avec nous nos tendres fe
melles, qui ne feroient que nous embarrasser
dans le combat ; chargeons-les sur un autre na
Département de l'isle de Corse.
Les nouveaux tribunaux sont formés dans
vire que nous convoierons ; s'il faut se battre,
toute l'isle.
elles seront simples spectatrices du combat, et
fussions nous vaincus, nos chères femmes en se
La constitution civile du clergé, bien loin ront quittes pour être ramenées en France , et
d'y éprouver aucune opposition, a été reçue pour quelques baisers à l'ail de la part dcs vain
avec joie, les chapitres sont supprimés. Le fa queurs ». Ainsi dit, ainsi fait. On part en secret;
matistne, dont on pouvoit craindre les funestes la fortune étoit contraire; une tempête a troublé
effets, est mort dans cette terre de liberté. Le le voyage : les aristocrates mâles ont tenu bon,
peuple tout entier se porte avec zèle à l'exécu — Plutôt mourir que de relâcher sur cette terre
tion des décrets, il a substitué aux armoiries et
maudite , toute hérissée de décrets judiciaires.
aux inscriptlons lapidaires des évêques la dé - Mais les pauvres aristocruches éplorées n'ont
claration des droits de l'homme , et le décret
pas osé braver le courroux de Neptune, crai
ui déclare l'isle de Corse partie de l'empire gnant de tomber dans les bras de quelques tri
françois. • , ' .
tºns Patriotes , et elles ont conjuré le capitaine
Les moines, et autres prêtres supprimés qui de faire côte. La tartane a été poussée sur notre
étoient pauvres, sont très-satisfaits des pen rive : nous avons tendu des bras hospitaliers à
dions qui leur sont accordées. ces pauvres fugitives, et nous les avons conduites
La § semble avoir conduit avec elle la
à Toulon , saines, sauves et immaculées : Ies
philosophie dans cette isle ; les Corses , autre mâles sont au diable, peut-être. -
Quelques mécontens ont cependant cherché Les dernières nouvelles de ce pays annoncent
à repandre le trouble dans ce dºpartenent, ils qne la prise d'Ismailow a enfin décidé le roi de
ont tenté de lever un corps de troupes au nom l'russe à agir : ce prince a tout-à-coup mis son
de la république de Gênes; mais les enrôleurs armée en mouvement, et on croit qu'il ne tar
ont été arrêtés et on instruit leur procès : ce dera pas à agir contre la Russie et l'Autriche
sont les nommés Cazella , Mlariotti, Cervoni et son alliée Ces nouveaux évènemens pourront
Francisca Peretti. Le chef de cette criminelle être favorables à la cause des Liégeois ; m .
A
entreprise s'est enfui à Gênes. ils sont bien tardifs : le grand Frédéric etoit
L'honorable Paoli jouit ici d'une grande in moins lent que son successeur, mais il pen S !
flucnce due à son génie et à ses vertus; la cons et agissoit par lui-même : aujourd'hui c'est un
titution n'a pas de meilleur ami. sieur Heltzbert qui règne à Berlin.
|! -
D E ' L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J o v R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Dans les troubles civils, il n'y a qu'une force mue par la volonté géné
rale qui puisse être légitime et efficace; toute force particulière ,
† petite † la suppose , seroit un instrument criminel et
angereux pour a liberté. RoBERTs PIERRE.
la liste des
rappeller qu'en me croyant digne d'être votre citoyens qui doivent servir de juré dans les accu- .
président, vous n'avez pas prétendu me noinmer sations , et le directoire fera le choix de ceux - : |
votre sonneur banal ». qui doivent la composer ; elle sera envoyée à .
M. Chabroud , quand on a pu l'entendre, a chacun des membres qui en fera partie. .
établi une distinction sensible : La société, a-t-il II, Cetto liste sera composée de trente ci
dit, ne peut jamais devoir de dommages-inté toyens éligibles aux administrations de district
rêts ; mais l'humanité ne commande-t-elle pas et de départemcnt. '
. une indemnité envers l'accusé innocent, de III. Le tribunal le district indiquera celui des
meuré victime de la loi ? jours de la semaine qui servira à l'assemblée
Malgré l'appui que M. Péthion a prêté a ce du juré d'accusation.
sentiment, il a été décrété « que la société ne IV. Huitaine avant ce jour, le directeur du
devroit point d'indemnité aux accusés acquit juré fera tirer au sort, en présence du com
tés ». missaire du roi et du public, huit citoyens sur
Une grande joie s'est répandue dans toutes la liste des trente , pour en former le tableau
les ames patriotes, sur la notification qui a été du juré d'accusation. .
donnée, que M. Marolles, curé de Saint-Quen V. S'il y a lieu d'assembler les jurés d'accu
tin , l'un des vertueux ecclésiastiques qui se sation, ceux qui doivent le composer seront
§éunirent au corps de la nation le 15 jnin 1789 , avertis , quatre jours d'avance , de se, rendre
avoit été élu évêque du département de l Aisne. au jour fixé, sous peine de 3o liv. d'amende, èt
La discussion est revenue sur la formation du d'être privés du droit d'éligibilité et de suffrages
uri. M. Pétlion s'élevant a VGC force contre le pendant deux ans. -
§doutable préjugé qui nºit de l'inégalité des VI. Lorsque les citoyens inscrits sur la lister
fortnnes, a votè pour qºº les jurés pussent être des trente, formée par le procureur-syndic et#
choisis dans toutes les classes de citoyens. le directoire , prévoieront pour l'un des jours
M. Cazalès a déployº tout son talent pour d'assemblée du juré quelqu'obstacle qui pour- -
prouver que les seuls propriétaires formoient la roit les empêcher de s'y rendre s'il arrivoit qu'ils !
société , qu'à (2 Ul X seuls appartenoit d'en occu, y fussent appellés par le sort, ils en donnerontº
per les places et d'en obtenir confiance : il
la connoissance au directeur du juré deux jours "
veut, potlr l'admission au juré, la contribution au moins avant celui de la formation du tableau
du marc d'arg nt exigé pour le corps ! gislatif -
des huit, pour lequel ils desirent d'être excusés. .
M. Robertspierre a rétabli avec l éloquence V, I. La valeur de cette excuse sera jugée"
de l'indignation le systême contraire , le droit dans vingt-quatre heures par le tribunal de
district.
universel
que
d'être jug
l'oppression par ses Pº ! †
étoit née et renaitroit de al - -
-
-
- "* . ak
1 .
de l'or.....
M. Malouet s'est réuni à l'opinion de M. Ca Suite de la séance du 4 février.
zalès, et l a délayée dans quelques phrases nou
velles qu'il a été difficile d entendre. Art. XVI'. « Le tribunal de cassation confir
-
délai la décision du tribunal de cassation au , roit été déclaré convaincu , et jamais lorsqu'il
président du tribunal criminel et au commis , auroit été acquitté,
taire du roi, lequel en donnera connoissance XXVIII. Le silence le plus absolu sera ab
àl'accusé et à son conseil. servé dans l'auditoire ; les témoins et les défen
| XX. Lorsque le jugement aura été annullé , seurs de l'accusé seront tenus de s'exprimer
laccusé sera toujours renvoyé en personne de avec décence et modération. Si quelque par
vant le tribunal criminel, indiqué par le tribu ticulier s'écartoit du respect dû à la justice, le
ml de cassation. président pourra le reprendre, le condamner
XXI. Dans le cas où le jugement aura été à une amende , et même à garder prison jus-.
annullé, à raison de fausse application de la loi, qu'au temps de huit jours , suivant la gravité.
le tribunal criminel rendra son jugement sur du cas. '.
li déclaration déja faite par le juré, après avoir XXlX. Lorsqu'un accusé aura été acquitté,
entendu l'accusé ou ses conseils, ainsi que le il pourra présenter requête pour obtenir de la
commissaire du roi. / société une indemnité , snr laquelle requête il
|.XXII. Dans le cas où le jugement aura été sera statué par le tribunal criminel ( ajourné ).
annulle, à raison de violation ou d'omission XXX. Le tribunal criminel sera compétent
de formes importantes dans l'examen et la d - pour connoître des intérêts civils résult , ns des
claration du juré, l'accusé ainsi que les témoins Procès criminels , et le jugement sera sans
seront de nouveau entendus pardevant des jurés appel ».
qui seront assemblés à cet effet. Par un dernier décret l'Assemblée nationale
XXIlI. Passé le délai de trois jours , men a chargé son comité de constitution de lui ap
tionné en l'article XVI , s il n y a point eu de po rter in cessan, nn nt un projet de décret co11tre
demande en cassation, ou dans les vingt-quatre l usage du duel , qui semble , en ce moment de
heures après la réception de la déc,s on qui aura ſe rulentation , reprendre toute la ſureur des
rejetté cette demande, la condamnation sera siècles d ignorance , de barbarie et de dérai
exécutée. son. G.
à la place d'administrateur de ses domaines. Ce I désarmés, aidés des braves gardes françoises,
citoyen étoit l'ami du vertueux ministre Turgot; : ont su contenir 15 à 2o,ooo brigands, qui avoient
long-temps avant la révolution , il avoit com été appellés dans Paris par la faction aristocra
battu de sa plume courageuse le despotisme et tique, pour y commettre le pillage, le meurtre
I'hydre féodale : il n'avoit recueilli † fruit et l'incendie, et fournir par-là un prétexte à :
de ses travaux civiques que la haine de la cour mettre en garnison dans la capitale les 3o.ooo
et les persécutions judiciaires des robinocrates. hommes de toutes armes, et presque tous étran
La mation auroit vu avec satisfaction M. Boncerf gers, rassemblés sous ses murs, avec des caaons
élevé au ministère de l'intérieur ou des 83 dé et des grils à rougir les boulets. A cetta époque
artemens; et ce ministère important , dont glorieuse, les bandits de cour et les 15,ooo bri- |
1'influence exécutive est si directe à la consti gands, leurs frères et amis , échouèrent dans
tution , est confié, à qui ? à M. Lessart, dont leurs sinistres projets contre l'Assemblée natio
Ie nékrisme est bien plus certain que ses talens nale, le roi, et contre la constitution, qui n'é
et son attachement à la constitution. Ce M. Les toit alors qu'un projet : aujourd'hui que cette
sart réunit à ce nouveau département le minis constitution est achevée, pour ainsi dire, assise
tère des finances : il est de plus administrateur sur les municipalités, les districts, les départe
de la caisse d'escompte : et si on le laisse ainsi mens, les tribunaux, la volonté générale, et
accaparer toutes les administrations, que ne garantie par 3 millions de bayonnettes natio
sera-t-il pas ? Nous voudrions bien au moins nales , que peuvent tenter ses ennemis et les
qu'il fût un peu dans le sens de la révolution : brigands ? Rien qu'un coup de main, un en
cela viendra peut-être. lèvenent du roi, de M. le dauphin, et de la
famille royale ; c'est à quoi il faut veiller.
Avis important.
Aux Auteurs des Annales.
· M. Gorsas, un des plus ardens patriotes, en
nemi déclaré de tous les genres d'abus , qui a Paris, le 5 février. .
tonné et contre les aristocrºtes et contre les
ioueurs, est aujourd'hui menacé d'être assassiné. Je n'ai igmais paru au club monarchique ,
Ce forfait a été proposé à un soldat du centre. cependant je vois mon nom inscrit sur la liste
#i l'a rejetté avec horreur , en a fait avertir imprimée des aristocrates composant ce der
t'écrivain patriote , et a dénoncé les deux aSSaS nicr club. Je ne suis pas aristocrate , car je ne
sins au comité des recherches. Ils lui promet cherche point à dominer ; et je n'ai appris
toieat de lui faire gagner beaucoup d'argent, l'existence du club monarchique que par ln dé
parce qu'on avoit à se défaire de nlusieurs au . nonciation de M. Barnave et les p ipiers publicsi
Jamais on ne m'a vu ni au Panthéon ni en au•
tres personnes. C'est ainsi que les onmes cou
rageux qui consacrent leurs veilles à la défense cun lieu où ce club a tenu ses séances. Je n'ai
des droits de leurs concitoyens, sont exposés an aucune part à ses aumônes, à ses distributions ;
poignard des scélérats ! mais qu ils tremblent si elles ont eu un but louable, je ne mérite
eux mêmes, les lâches assassins. En nous char d'en partager l'honneur; si elles ont eu des in
ieant d'être les avocats du peuple , nous nous tentions secrètes , je ne puis en encourir le
§ommes attendus à la haine et même à la fureur blâme. Dans ces momens d'effervescence et de
de ses ennemis ; nous les bravons. troubles, rien ne peut être indifférent de ce qu
observ. On porte à 3 ou 4ooo le nombre des compromet la tranquillité † et celui l
scélérats attirés dans la capitale , par une fac est bien coupable qui, publiant de §
tion ennemie de la liberté et de la constitution. listes de proscription et écrivant les premier
En attendant le grand jour des aristocrates, ces IlOlllS §| peut rassembler, dévoue des homme
#onnétes auxiliaires vivent de jeu et de filou tranquilles à la haine populaire. Si on attaqu
teries, sans compter les secours extraordinaires la liberté de la presse, je serai l'un des premiei
de la tirelire contre-révolutionelle. Quelques à la défendre ; mais il faut que tout écrivain s
dangereux que soient de pareils hôtes, la capi montre et réponde de ses calomnies. . - • -
· ET A F F A 1 R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
-- - .4 . . •
#
º 1 est digne de mort.
-
-
( ro16 5
possible d'en dispenser ceux qui ont à remplir Ces années seront comptées conformément
ſes fonctions tout autrement imposantes de l'en aux dispositions des articles IV, et des décrets
seignement public » ! des 1o , 16, 23 et 26 juillet 179o. -
Sur cet argument pressant, le chétif côté Il. Les officiers qui auront pris leur retraite,
droit, qui maintenant se voit réduit à substituer qui auront été réformés sans avoir obtenu la
le sarcasme à la logique, a fait tout le bruit qu'il décoration militaire , pourront en former la
a pu. « Je demande , a dit M. Montlozier, qu'il demande, et sont déclarés susceptibles de l'ob
soit défendu à tout ecclésiastique non-asser tenir, s'ils ont servi le temps déterminé par
menté de dire la messe. » — « Je dernande à l'article précédent ». |
, L'Assemblée nationale , sur le rapport de son pour 4 milliions d'assignats. Ensuite l'Assembli
comité de marine , décrète , pour être exécu mationale a passé à l'organisation des jurés, 4
tés provisoirement et jusqu'à la nouvelle orga a décrété ce qui suit :
nisation de la marine , les articles suivans : Art. VI.I. « Si l'excuse est jugée suffisant
Art. 1er. « La décoration militaire sera don le nom de celui qui l'a présentée sera retiré .
née à tous les officiers"de la marine , ainsi nombre de ceux sur lesquels le tableau de la u
qu'aux officiers militaires des corps des colonies sera tiré au sort Si elle est jugée non valable
SOIl Il O nn SCI'a SOll Inl !S a lI SOrt.
dépendantes de ce département , qui auront -
vingt-quatre ans de service , en quelqne qua lX. S'il est du nombre des liuit distingués pi
lité et dans quelque grade qu'ils ayent servi le sort, il lui sera signifié que son excuse a é|
dans un corps militaire, ou sur les vaisseaux jugée non valable , qu'il est sur le tableau d,
de l'état. 4 - jurés, et qu'il ait à se rendre au jour fixé : p
t no17 !
l'assemblée : copie de cette signification sera dant les 3 mois que son nom sera sur la liste, ils
laissée à un des officiers municipaux du lieu de a assisté à une assemblée de juré, il pourra s'ex
son domicile, qui sera tenu de lui en donner cuser d'en remplir une seconde fois les fonc
connoissance. tions : le tout à moins qu'il n'habite la ville
X. Tout juré qui ne se sera pas rendu sur la même dn tribunal criminel.
sommation qui lui en aura été faite sera con VIlI. Nul ne pourra être juré de jugement
damné aux peines mentionnées dans l'article V. dºns la même affaire où il auroit été juré d'ac
Sont exceptés de la présente disposition, CG ll X cusation ». G.
qui seront retenus pour cause de maladie. ( La suite demain ).
XI. Dans tous les cas, s'il manquoit un des
jurés au jour indiqué, le directeur du juré le P A R I S, le 6 ſévrier.
fera remplacer par un des eitoyens éligibles de s,
la ville, pris au sort dans la liste des trente, et M. Mirabeau , avant de se rendre la première
subsidiairement parmi les éligibles ». fois chez le roi pour la sanction des décrets,
s'est informé à M. l abbé Grégoire conment sa
T I T R E X I.
tnajesté recevoit les présidens de l' Assemblée :
De la manière de former le juré de jugement. Le roi érès-bien , répond le curé d'IÈinbermes
nil .. mais ses gens d une manière fort leste.....
Art. Ier. « Tout citoyen éligible aux adminis M. Mirabeau se rend aux Tuileries.— Veuillez
trations de département et de district , se fera attendre un instant, ſui dit M. le premier valet
inscrire avant le 15 décembre au plus tard de d°- cltambre , et il se met à vouloir causer.....
chaque année, comme juré de jugement , sur º Jc vous ordonne, lui dit M, Mirabeau, d'aller
dire sur-le-champ au roi, que le pr ésident d s
nn registre qui sera tenu à cet effet par le secré
taire-greffier. représ°ntºns de la nation françoise est ici ».
§ II. Le procureur-syndic du district enverra Le valet obéit.
dans les quinze derniers jours de décembre une
copie de ce registre au directoire de départe M. l'abbé Syées vient d'être nommé à l'évê -
| ment - et en fera reinettre un exemplaire à ehé du département du Var. Il est natif de ce
chaque municipalité de son arrondissement. département.
- III. Ceux qui auront négligé de se fiire ins
crire pendant le mois de décembre au plus
| tard, seront privés du droit d'éligibilité à toute Cambrai , le 29 janvier.
| fonction publique pendant le cours de l'année Le directoire du département du Nord a
| suivante.
dénoncé an comité des recherches de l'Assºm
| IV. Ne pourront être jurés les officiers de po blée nation le, un écrit séditienx et incendiaire,
lice, les juges, les commissaires du roi, l'accu intitulé : Profession de foi des cures et vicaires
sateur # - les procureurs-géné aux syndics de Cambrai, relativement au serment civique.
et procureurs-syndics des administrations, ainsi 1 e substitut du procureur de l · coinmº né de
| aue tous les citoyens qui ne sont pas portés sur notre ville a donné son réquisitoire sur ce li
# liste desélig bles ; les ecclésiastiques et les
belle , et l est intervenu un jugenent de police
ptuagénaires pourront se dispenser d'exercer qui condamne cet écrit commé incendiaire , et
# fonctions de jurés. les curés et vicaires signataires de ce libelle à
§ V. ..ur tous les citoyens éligibles inscrits dans nne amende solidaire de Goo livres-, applicable
registres des direcioires. le procureur-géné à l'hôpital général, avec défense de récidiver,
l-syndic du département en choisir ,. tous les à peine d'être poursuivis comme infractaires à
is mois, deux cents , qui formeront la liste la loi, et perturbateurs du repos public.
u juré de jugement : cette liste sera imprimée
renvoyée à tous ceux qui la compos ront.
VI. On choisira parini les citoyens éligibles Nous apprenons avec la plus grande satisfac
e la classe du juré, lorsque ceux inscrits ne tion, qu'il existe dans le corps mnnicipal de
n t I»as snffisans. Lille , un patriote de la première force, c'est
* Vif. Un citoyen ne pourra , sans son consen M le Sage-Senault, négociant. — Zélé, actif,
en t . être placé plus d'une fois sur la liste intrépide , il osera tout pour le maintien de la
dant la révolution d'une annéc ; et si, pen constitution qu'il a juré, et l'on peut compter
( 1o18 )
sur son patriotisme : il honore l'écharpe qu'il tous les villages et les municipalités de caupa
porte , et il est capable de prendre un comman gne de leurs environs, en choisissant le meilleur
dement , si les aristocrates très-nombreux d,:
patriote connu dans ces villages et municipa
ce , pays-là s'avisoient de quelques tentatives lités pour leur correspondant habituel, et en
nuisibles à la tranquillité publique, particulière lui faisant parvenir tous les écrits et les instruc
et générale. — : ſonneur et gloire au patriote tions patriotiques qu'elles auroient composés.
le Sage. ou reçus des autres sociétés. Déja les liens,
d'une puissance morale et politique, la plus,
Admirable trait de probité patriotique et formidable qui ait jamais existé contre les en-,
rcligieuse. memis de l'homme et des nations , ont réuni .
toutes les villes de l empire françois ; que ces#
La critique la plus sanglante et la plus effi liens embrassent également tous les villages et
cace de l'inciºisme et de l improbité fanatiques les hameaux de cet empire ; que nos frèresſ
de nos prêtres imbécilles et réfractaires, est la des campagnes, ou plutôt nos pères mourri
conduite sage et admirable de plusieurs autres ciers, soient les plus tendres objets de nos soins
prêtres et moines doués d'une heureuse organisa et de notre patriotisme. 1ls ont pour eux les
tion, et d'une probité vraiment nationale. Nous vertus de la nature ; nous avons pour nous
comptons avec enthousiasme , parmi ces dignes quelques lumières acquises par l'étude : faisons
cclésiastiques, les bénºdictins de l'abbaye de un échange fraternel; formons un seul faisceau
Ste-{ ivrade , départen ºnt du Lot et Garonne. de nos forces physiques et morales et marclions
Ces braves religicux, en quittant leur couvent, ainsi en masse au soutien de nos droits sacrés
ont payé toutes leurs dettes, fait toutes leurs au et à la conquête de la liberté universelle. C....
mônes ordinaires , et remis à la n tion 24,ooo l. " . .. | 1 |
: On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautcfeuille , à qui l'on adressera, franc de port, Le pa •e
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lett 1 e3 pour lcs Miitcurs des Annales Patriotiques.
" Et chez tons les Libraire3 et Directeurs des Postes d" Boyaume et de l'Etranger. - -
Il garnit tous les jours un Numéro de ce Journal. J'ria 30 tiv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit - Are
# franc de port , Par la poste , pour tout le 'tey auine, L'al qiiilcment nc commence que du prem. d'un zrza
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES l l
· D E L A F R A N C E ,
| ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
Jo UR N A L L 1 B R E , par une Société d°Écrivains Patriotes
dirigé par M. MERcI ER , et par M. CAR n A , un des Auteurs.
Aſ
C'est de nos ennemis domestiques, sans lesquels les autres ne peuvent 1ien .
contre nous , c'est des conspirate urs qui médirent notre ruiure et notre
servitude, qu'il faut nous occuper : or toutes les précautions possibſes
sont bonnes à prendre contre eux. RoBERTs PIERRE : - -
même rapporteur a exposé la conduite des an II. Après vingt ans expirés, à compter du
ciens administrateurs des domaines , lesquels , jour du jugement, il y aura prescription à l'effet
pour la plupart imbus des préjugés du défunt de la condamnation encourue par le contu
régime, appoi tent mille entraves à l'exécution ITl 4X >>.
des nouvelles loix , et arborent la risible pré Quant à l'article III qui portoit « que les biens :
tention de se croire inamovibles de droit , et du contumax ne se seroient rendus à sa famille
même héréditaires. M. Roederer proposoit de que 5o ans après sa condamnation ou après sa
leur conserver une existence provisoire pour mort prouvée », la rigueur en a paru excessive..
la régie des domaines corporels ; mais ce qu'il En vain M. Dumetz a démontré que les biens
venoit de dire avoit jetté sur eux la défaveur d'un coupable n'appartiennent point à ses héri
universelle : et sur la motion de M. Regnault, tiers tant qu'il est vivant, et que la société ne .
le décret suivant a été rendu. peut être trop sévère pour celui qui s'est réfusé .
« Le roi nommera deux nouveaux commis à la loi; il a été décrété « que les biens du con- .
saires pour concourir , avec les huit autres qui tuinax seroient provisoirement rendus à sa fa-"
ont dû l être en vertu du décret du 5 dé mille après vingt ans révolus ».
cembre, à l'administration des droits établis Les articles qui suivent out été reçus sâns
par ledit décret , que de ceux attribués à la débats importans , et terminent cette partie
rég e des domaines et des droits des hypo pondérante de la constitution françoise.
thèques. - Art. IX. « Lorsqu'il s'agira de former, le pre
Lesdits commissaires seront aussi provisoire , mier de chaque mois, le tableau des douze jurés ,
ment chargés de l'administration des domaines ainsi qu'il est dit art. Xl ' , titre IV , le président
corporels, et jusqu'à ce que l'Assemblée ait du § criminel , en présence du commis
statué sur l'organisation des compagnies de saire du roi et de deux o{ficiers municipaux ,
finances. lesquels prêteront le serment de garder le se
En conséquence, l'ancienne administration cret, présentera à l'accusateur public la liste
des domaines sera supprimée à compter du 1 o des deux cents jurés ; celui-ci aura là faculté
de ce Inois. d'en exclure vingt sans donner de motifs : le
Le connité des finances présentera incessam reste des noms sera mis dans le vase , pour être
ment un proj.t de.décret qui ſixe le mode tiré au sort et former le tableau des douze jurés .
suivant : cette administration doit rendre ses X. Le tableau sera présenté à l'accusé , qui
comptes ». - pourra récuser ceux qui le composent; dans le
' M. Martineau a représenté la multitude des délai de 24 heures, ils seront remplacés par
réclamations qui se sont élevées contre l'assu SOrt. -
jettissement du timbre établi sur les lettres de XI. Lorsque l'accusé aura exercé vingt récu
change venant de l'étranger, non payables en sations, celles qu'il voudroit prés nter ensuite
France ; et malgré des débats assez vifs, il a été devront être fondées sur les causes dont le tri
décrété que ces sortes d'effets ne seroient point bunal jngera la validité.
soumis à la formalité du timbre. -
Xli. Cette récusation de vingt jurés pou
Il a été ensuite décrété que les papiers des être faite par plusieurs co accusés, s ils se co
tinés au timbre porteroient un fol agrément certent ensemble pour l'exercer; et s'ils ne pe
·particulier , dont un modèle seroit dans les vent s'accorder , chacun d'eux séparéme
greffes des tribunaux de district et de com pourra récuser dix jurés.
- merce, ainsi que l'empreinte qui doit être ap XIiI. Dans ce dernier cas, chacun d'eux rt
·pliquée sur le papier pour former la marque du cusera successivemeet un des jurés, jusqu'à
timbre.
Une demande des parcheminiers et papetiers
que sa faculté de récusation soit épuisées
XlV. Lorsque les citoyens inscrits sur la li
·
, qui voudroient être admis à vendre du papier des deux cents, formée par le procureur
timbré n'a paru mériter aucune considération. ral-syndic, prévoieront, pour le 15 du mois s
. On a repris ensuite la discussion sur les jurés, vant, quelqu'obstacle qui pourroit les empêc
les deux articles suivans ont été adoptés sans de se rendre à l'assemblée du juré, ils en
objection. neront connoissance au président du tri
t 1 o21 )
uriminel , deux jours au moins avant le premier paroisse. M. Poiret, oratorien, précédemment
· du mois pendant lequel ils desirent être ex élu curé de Saint-Sulpice, a été proclamé comme
| cusés. tel par le corps électoral.
XV. La valeur de cette excuse sera jugée On parle encore , et d'une manière affirma
| dans les vingt-quatre heures par le tribunal cri tive, du départ des tantes du roi, fixé au 14 de
minel.
ce mois, et on ajoute que le roi redonne en
XVI. Si l'excuse est jugée suffisante, le nom core son consentement à ce voyage , après l'avoir
de celui qui l'a présentée sera retiré du nombre retiré. La municipalité de la capitale a arrêté
de ceux sur lesquels le tableau des douze sera de ne point délivrer de passeport à Mesdames ;
tiré au sort ; si elle est jugée non valable , son et M. le maire s'est rendu au près du ro , pour
nom sera soumis au sort. lui exposer les inquiétudes qae ce voyage cx
- XVII. S'il est du nombre des douze qui doi cite dans la capitale : elles seront pout - être
vent composer le juré, il lui sera signifié que encore plus grandes dans le reste du royaume.
son excuse a été jugée non valable , qu'il est Mesdames ont ſait leurs provisions , et eru
-,ur le tableau du juré, et qu'il ait à se rendre portent avec elles quelques Inillions en beaux
louis d'or.
| au jour fixé pour l'assemblée du juré. Copie pénible de Ainsi ce numéraire précieux , fruit
de c>tte signification sera laissée en outre aux sera dévorélasur sueur des malheureux François,
une terre étrangère. Quoique
officiers municipaux du lieu de son domicile. puissent dire quelques gazetiers assez lâches
XVIII. Tout juré qui ne se pas sera rendu
, sur la sommation § en aura été faite, sera pour se vendre , et d'autant plus dangereux
qu'ils couvrent leur tral1ison d un masque de
condamné en 5o livres d'amende, et à être prvé
du droit d'éligibilité et de suffrage pendant patriotisme , il faudroit avoir perdu le sens
deux ans. Sont exceptés de la présente dispo commun pour ne pas craindre qt - ce départ
de Mesdames ne soit le premier acte d' une
sition ceux qui seroient retenus pour cause de fuite de toute la famille royale, dont le dénoue
maladie. nent seroit l'enlèvement du roi lui-mê ne : on
: XIX. Dans tous les cas , s'il manquoit un
des jurés au jour indiqué, le directeur du juré nous donneroit ensuite pour petite pièce une
le fera remplacer par un des citoyens de la ville, invasion de troupes étrangères , et la guerre
civile dans le royaume. Voilà ce qu'on doit
| pris au sort dans la liste des deux cents ». appt étender, et ce qu'un journaliste patriote
j
Annalcs. -
en maitres absolus dans ces belles régions de Là ils furent chargés de fers, les canons du
l'empire françois. Ces hommes tyranniques ne fort furent braqués sur le vaisseau, pour inti
pouvoient se persuader que la révolution de.la mider les citoyens qui auroient pu concevoir le
mère-patrie pût arriver à l'heureux terme de la projet généreux de les venger de l'oppression ?
liberté, ils paroiss nt avoir compté long-temps cinq autres citoyens actifs de Cayenne, MM.
sur une contre-révolution ; et, dans ce coupa Conte , Bec , Orban , l'Homond et Sudre, dont
ble espoir , ils ont employé tous les moyens le crime étoit d'avoir partagé les sentimens dé
imaginables pour maintenir leur despotisme M M. Leblond et Mathelin, furent comme eux
dans les colonies ; le patriotism e et l'amour de les victimes de leur patriotisme, et
chargés de fers, sur le navire.
trainº° a
la liberté ont réagi avec effort dans ces con
trées où les passious sont si vives, et les suites La destination de ce vaisseau étoit pour l4
de cette lutte ont été des divisions sanglantes, Martinique , où le sieur Bourgon envoyoit ces
et des actes de fureur et de vengeance. victimes , croyant qu'elles y deviendroient.
La colonie naissante de Cayenne n'a pas été proie des aristocrates , qu'il p nsoit être li
à l'abri de ces orages. Le sieur Bourgon , SO IQ maîtres dans cette isle. En effet, ces infortunés
gouverneur, a su long-temps y étouffer les habitans de Cayenne furent jettés dans les pri
germes du patriotisme et les élans de la liberté ; sons de la Martinique : M. Comte y a péri
cet homme ne croyoit point au succès de la chagrin et d'une maladie qui étoit la suite
révolution en France , et secondé d'un certain mauvais traitemens qu'il venoit d'essuyer. En
nombre de partisans de l'ancien régime , il M. Damas , conim ndant à la Mart miqut
faisoit tous ses efforts pour le maintenir dans n ayant pas osé r tenir long-temps prisonni
la colonie ; mais enfin l'esprit public s'étant M M. Leblond et Mathelin , qu'il voyoit revêtu
formé peu à peu dans Cayenne, et les décrets du caractère de représentans, ces deux citoye
des 8 et 25 niars relatifs aux colonies y étant ont été rendus à la liberté ; ils sont venus e
parvenus , et ayant été publiés par le gouver France , et ils attendent aujourd'hui, dans l
neur lui-même, qui ne pouvoit ne pas les faire capitale , que l'Assemblée nationale pronon
connoître, les citoyens de Cayenne formèrent, dans sa justice sur leur innocence, qui devro
conformément à ces décrets , une assemblée pa ê: re l'art êt de mort du sieur Bourgon , leu
roissiale. MM. Leblond et Mathelin, connus dans oppresseur. Mais la vengeance n'entre
la colonie par leur civisine et leur dévouement dans leur ame ; ils demandent seulement ave
au succès de la révolution et à la cause de la instance que leur innocence soit reconnue i
liberté , ſurent élus dans cette assemblée pri déc arée avant leur retour dans leur patrie, o
maire membres de l'assemblée coloniale, Ces leurs concitoyens les rappellent. Depuis long
choix de citoyens patriotcs et intègres ſirent temps ils sollicitent un rapport de leur affair
craindre au sieur Bourgon et aux privilégiés de et aujourd'hui que le comité colonial est pourv
Cayenne , qu'une asscmhlee colonia le composee de toutes les pieces qui y sont relatives, ils o
de'tels hommes, me mît enſin un terme à leur droit d attendre une prompte expédition.
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
P
cour nationale à qninze lieues de distance du Xjj. Le juré convoqué sera composé de trente
corps législatif M. itobertspierre a soutenu que membres, le juré effectif de vingt-quatre, et la•º
réserve de six.
cette disposition tendoit à énerver ce tribunal -
important, en le privant du renfort de l'opinion XII i. Les accusés auront quinze jours pour
ublique , et q le l' mtrigue et la corruption déclarer leurs récusations. 4
f§ bien plus aisément. M. d'André, XIV. L'accusé ou les accusés auront la fa,
culté , sans donner de motifs , d'exercer li
par les mêmes principes , a embrassé le senti
ment contraire ; il distingue entre l'opinion double des récusations accordées pour la p
publique qui est une lumière, et l'opinion du cédure par jurés ordinaires. " .
peuple qui est souvent une erreur, et toujours XV. Aussi- tôt que les récusations auro
une violence : il a invoqué la question préalable été proposées, et le haut juré déterminé , .
contre le préopinant, et les articles que voici grands juges feront convoquer les vingt-quat
ont été d( crétés de suite : inembres dont il sera composé, lesquels seron
Art. Vl. « Elle se réunira à une distance de tenus de se rendre dans quinze jours après la
quinze lieues , au moins, du lieu où la légis notification du mandement des grands juges
" lature tiendra ses séances. Le corps législatif in dans la ville qui sera désignée.
diquera la ville où la haute cour nationale s'as XVl. La forme de composer le juré et cell
semblera. de procéder, qui ont été établies pour les juré
VII. Le décret du corps législatif portant ac ordinaires, seront suivies pour le haut juré.
cusation , n'aura pas besoin d' être sanctionné XVII. Le commissaire du tribunal de dii
par le roi. - trict, dans le territoire duquel la haute cou
VIII. La déclaration du corps législatif por nationale s'assemblera , fera , auprès d'elle , l
tant accusation , aura l'effet d'une ordonnance fonctions de commissaire du roi ; elles sero1
de prise de corps. - les mêmes respectivement à l'instruction et a
# Avant de porter le décret d'accusatien, jugement que celles qu'il exercera auprès d
le corps législatif pourra appeller et entendre tribunal criminel ordinaire ». G.
à sa barre les témoins qui lui seront indiqués ; il
ne sera point tenu d'écritures des dires des té P A R I. S, le 8 février. .
moins, mais ces dispositions seront écrites de
vant les grands juges. » Les tantes du roi persistent à vouloir paxai
- ( 1e)25 )
mal ré la rigueur de la saison, malgré leur ca eu que de vieux. Le corps municipal a aussi
ducité, et malgré les jouissances molles aux arrêté qu'il sera ouvert incessamment à l liôlel
quelles elles sont accoutumées, et qu'elles n'au de-ville un registre où pourront se faire ins
ront sûrement pas ailleurs. Le motif qui les crire les , toy 5 : généreux qui demandent dès
fait sortir du royaume est donc bien puissant à-présent a 5e r, il volontairement, à leurs frais,
et bien pressant pour les empêcher d'attendre soit à pied , soit à cheval , et à se porter par
le mois de mai ou d'avril ? Eiles doivent donc tout où l'exig ra la surete du royaume,
faire un bien long séjour dans les pays étran Le club des monarcii ºs paroît vouloir sus
ers, puisqu'elles emportent au-delà de 2 mil pendre ses séances .. et , ouvrir ses manœuvres
† en espèces d'or ; sans payer leurs créan
ciers ?
d'un voile. 1)ans la liste qui a été ! .,ºi.ºe des
membres de ce club ennemi, plus : ép : , i,!, que
Mais ce départ, fait en vertu de la déclara dangereux , plusieurs bons citoyens y avo tt
tion des droits de l'homme, ne signifie-t-il rien été malicieusemnent compris : ils ont : ( , la 23
contre la déclaration des droits de la nation ? contre cette c , lomnie , de manière à fa : r, croirs
n'auroit-il pas pour objets principaux : 1°. d'etn qu'ils seroient très-honteux d être , n òiés dau ;
mener secrètement le dauphin déguisé en ſille ; cette vile bande de Malouétins ou Lleruon
et 2°. d'attirer ensuite le roi par de pressantes tistes.
sollicitations hors du royaume, pour nous atta
, quer en son nom , avec toutes les forces des Sociétés fraternelles.
tyrans de l'Europe , comme des rebelles ? ! a
municipalité de Paris, si toutefois elle accorde Une de ces sociétés de pauvres ouvriers et
des passeports, en vertu de la déclaration des onvrières, rassemblées aux Jacobins St.-Honoré,
droits de l'homme. qu'on sait si bien faire va sous le nom de Société fraternelle, présidée
loir dans cette circonstance , veut-elle se ren par le patriote Dansard , vient d'arrêter que
dre responsable des évènemens envers tout le mon-seulement elle s'opposeroit de toutes s,s
royaume ? - -
forces aux progrès, aux sollicitations, aux en
| Pourquoi les tantes du roi veulent-elles partir treprises de tous les ennemis du bien public,
| absolument en hiver ? ne seroit-ce pas que les sous quelque dénomination que ce puisse être ,
puissances qui veulent prêter leurs troupes pour mais que toutes les demoiselles ou femmes de
opérer une contre-révolution en France pres la société qui devroient se marier . n épouse
| ient la famille royale de prendre la fuite avant roient jamais ce qu'on appelle un Aristocrate.
le commencement du printemps , afin d'enta Tel est l'engagement solemnel contracté mer.
imer de bonne-heure les opérations de guerre credi dernier par ces braves citoyennes. Si cet
| contre nous ? Il faut donc pour cela que cette exemple est imité par toutes les femmes de l'em
famille file successivement dans le pays étran pire françois , l'éducation ne peut manquer de
, les uns d'une façon, les autres d'une autre. devenir généralement mationale , avantage au
and ondunous dit dans quelques gazettes, que quel il ſant renoncer tant que deux êtres, op
| à cause départ de Mesdames est la diffé posés d'opinions , iront an pied des autels se
rence d'opinions qu'il y a entre elles et le roi, jurer tout haut la foi conjugale, et tout bas
| gn excite notre rire ou notre pitié. Non , au d'élever leurs enfans, chacun de son côté , les
ne démarche de la famille royale, dans ce mo uns dans la haine, les autres dans l'amour de la
ment-ci, n'est indifférente. Le salut du peuple révolution : ce qui ouvriroit une source intar
t la première loi et le premier article de la risable de discordes domestiques, au lieu que
tion des droits de l'homme. CARRA. si les femmes françoises s'accordent presque
toutes à se choisir des époux patriotes, il naîtra
de ces heureux mariages une race généreuse et
0
forte, exempte des préjugés dont nous mêmes
: Sur le bruit des dangers qui paroisscnt nous traînons encore la chaîne, et qui affermira pour
ºenacer, quelques sections ont requis la mu jamais, sur ses bases, l'édiſice encore chancelant
cipalité de mettre Paris en état de défense. On
fait la semaine dernière à Montmartre l'é de notre liberté ! Il fant que cette belle idée de
ve de deux pièces de canon , fondues à M. Dansard , soit connue et adoptée par les
illot pour le bataillon de la section de la
bourgeois et les ci-devant , s'il est possible . et
même par tous les habitans des cºmpagnes où
e-Batelière. il en sera également fourni à résident encore les mœurs patriarchales. ( Ex
les sections, qui jusqu'à présent n'en ont trait de l Orateur du Peuple.)
( 1o26 )
Lons-le-Saunier, chefº/ien du département du en aucune manière des projets des fugitifs fran
Jura , le 31 janvier. çois : il a refusé, dit-on, une audience à C -
Lcs surveillans de la constitution ne s'amusent lºnne , qui la sollicitoit avec beaucoup d'ins
pas à faire de longs discours, quand il s'agit de
tºncs. Toutes ces démonstrations extérieures
rendre la consigne presque sous les yeux de
de paix peuvent n'être qu'un jeu, et rien n'e§
l'ennemi. -
pêclle que Calonne, ou teſ autre agent des
Nos frères de Salins nous font passer le dcr
révoltés françois, éconduit extérieurement par
nier bulletin sur l'état de nos frontières, et la Léopold , ne soit admis à des conférences ,e
santé de nos émigrans : mous nons empressons ºrtèes. La politique la plus mystérieuse couvre
de l'envoyer aux trois docteurs Carra, Gorsas encore la position respective des deux cabinets,
de Vienne et de Berlin ; et il est probable ,.
et Brissot, aſin qu'ils puissent nous donner une malgré quelques symptômes d'une mésintelli
consultation sur la maladie de ces honnêtes
gens, d'après les derniers symptômes qu'elle a gººe ºPParente entre ces deux cours, que
quelque grand projet commun les occupe.
produits. -
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de
port » le prt
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Paeriotiq 1E62J'.
.. . ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
†
Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les il faut savoir
cédor aux circonstances, et accorder à| ces peup es tout ce qu'ils de
mandent, même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais, par aucuu serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. ( Lettres de Joseph II à d'Alton).
pour tout l'empire ; mais pour Paris c'est un A l'ordre du jour, M. Eout Hillier , au nomi
sacrifice : elle n'en demande d'autre récom dit comité militaire , a lu un long projet dé
décret sur le recrutement , engagement, ren
ense, que celle d'être en vertu de l'ég lité
iverselle assimilée à tout le reste de l'empire, g genent et congé dºs soldats françois. La
quant à la perception d'impôts sur les consom discussion n'en a pas été épineuse, et voici les
articles décrétés :
mations ; elle expose aussi qu'ayant fait, pour
les dépenses nécessaires à la révolution , dºs T l T R E Ie r.
efforts au-dessus de ses forces , elle se trouve
sur cet obet débitrice de plus de 4 millions ; L'Assemblée nationale, ayant entendu le rap
qu'elle a une reprise de 15 millions a exercºr pcrt de son comité militaire sur le recrutement
sur le trésor national , et elle supplie les lé des troupes de ligne, le rengºgº mens, les dé
gislateurs de lui assigner un à - conipte de 6 gºgemens et les congés, considérant qu'il appar
millions. -
prétexte engager pour aucun autre que pour Art. I°º. « Dans toutes les troupes, on ne
eelui qui les y auroit autorisés. pourra à l'avenir engager de recrues que depuis
III. Indépendamment de ces deux espèces de l'àge de dix-huit ans accomplis jusqu'à quarante
recruteurs, les conseils d'administration pour en temps de paix , et jusqu'à quarante-cinq en
ront, s'il leur paroît nécessaire, détacher en temps de guerre , pourvu toutefois que ceux
outre, dans les villes ou dans les départemens, qui auront le dernier âge aient précédemment
des officiers, sous - officiers et soldats recru se1vi, et qu'ils soient encore en état de remplir
teurs ; mais ils seront tenus de leur délivrer à la durée entière d'un engagement. Ceux qui
cet effet des commissions et pouvoirs , sans s'engageront avant dix-huit ans, ne pourront le
lesquels ils ne pourront être autorisés à s'occu faire qu'avec le consentement de leurs père et
per de ce travail. mère , tuteurs ou curateurs ; sans consente-º .
IV. Tous les officiers, sous-officiers et soldats ment, l'engagement sera nul, sauf aux hommes
en activité de service ou retirés, tous les parti engagés à ratifier leurs engagemens à l'âge de
culiers autorisés à recruter dans le lieu de leur dix-lluit ans, qui alors seront valables nonobs
domicile ou de leur résidence, ainsi que tous tant toutes réclamations. -
priété ou à titre d'usage, soit une remise de de l'expédition la double mission de cherchet
droits légitimement dus aux ci-devant seigneurs, M. la Peyrouse, d'après les documens, in .
et du nombre de ceux qui ont été déclarés ra tructions et ordres qui leur seront donnés , et
chetables ». · -
nssistance , et procurer tous les moyens de re Le salut du peuple est la première loi (nous
venir dans leur patrie, comme d'y pouvoir rap le dirons sans cessc); c'est le premier article de
porter tout ce qui seroit dans leur possession, la déclaration des droits de l'homme : or cette
#§ nationale , prenant l'engagement loi défend aux tantes du roi et autres membres
d'indemniser et même de recompenscr, suivant de la famille royale de sortir du royaume. * Les
l'importance du service, quiconque prêtera se scélérats qui ont comploté de faire partir Rdss
cours à ces navigateurs , pourra procurer de dames , ont eu sans doute en vue de tater- leſ
leurs nôuvelles, ou ne feroit même qu'opérer la départemens : Si nous réussissons, ont-ils dit ,
restitution à la France des papiers ou effets quel et si les François des provinces viennent s'humi
conques qui pourroient appartenir ou avoir ap lier devant le carrosse fugitif des dames tantes
partenu à leur expédition ; s'ils s'ouvrent pour leur laisser un libre et I GS1
T Décrète en outre que le roi sera prié de faire
PºC!ºeux passage , nous sommes sûrs de rno txs
armer un ou plusieurs bâtimens, sur lesquels se coºp pour le roi ; nous l'enlèverons et l'entrat
ront embarqués des savans, des naturalistes ct nºrons sans peine à travers le royaume jus
des dessinateurs, et de donner au commandant qu'aux frontières. #
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIREs
n D. E L A F R A N C E;
| E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L'E U R o P E ;
: J O U Rdirigé
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L M.
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B R E , , par uneM.Société
et par CARRA , d'Écrivains Patriotes
un des Auteurs. p
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L# les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
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er aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
# ot l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
, que les rois ne peuvent jamais , par aucun serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. - ( Lettres de Joseph II à d'Alton).
( 1o34 )
esprits dans la ci-devant Alsace, le patriotisme Salut et gloire aux bons citoyens des villes et
y domine ; il a toujours régné dans cette ville, des Gampagnes qui sauront, ainsi que ceux
où les cabales des prêtres , de leurs dévotes d'Oränge, choisir de vrais patriotes pour leurs'
et du cardinal , n'ont donné lieu qu'à des tribunaux , leurs municipalités et leurs départe
scènes ridicules qui ont beaucoup diverti les mens ! Salut aux défenfeurs des Avignonois !
patriotes. Salut à ces braves patriotes de Bagnoſs, MM.
Ce matin les commissaires nationaux, nommés Belgerique , Devaux et Chaizâl , et sur-tout au
par le roi pour procéder à l'exécution des dé respectable et immortel maire d'Arles, M. An
crets dans les départemens du haut et bas Rhin, tonelle ! C..... -
7nicux qu'au sein de sa famille ? enfin , ces . L'impératrice de Russie a envoyé à l'em c.
dignes magistrats rentrent dans la maison com rºur et à son premier ministre Kaunitz, de
mune aux acclamations de tous les citoyens, et fonrrnres d'un grand prix : la meilleure inteili
au son des instrumens qui jouoient alors , avec g"nce p troit régner entre les deux cours, e
une vivacité charmante , le refrein si re lou anilonºer que le s projets communs contre l'em
table aux aristocrates , Ah ! çà ira , çà ira. Pire ottoman ne sont pas abandonnés. -
II
S' U P P L É M E N T A U N°. C C C C X C V I I.
497 bis.
-
( 1o36 ) |
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Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. peur
5mois, franc de port, par la goste, pour tout le Royaume. L'a: • nnement ne commence que du prem. d'un maia
-
- : D E L A F R A N C E ,
- ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
JOU R N A L L / B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes 2
finir que par un jugement qu il n'est pas au I'i. Le tribunal du département de Saône et '
pouvoir des comités de prévenir ni d'arrêter. Loire , sera établi dans la ville de Châlons, et
A la réquisition de M. Voydel, cet exposé a celle de Mâcon sera définitivement le siége de
été inséré au procès-verbal. son administration ».
Un rapport de M. de Curt a donné dans le Le même comité de constitution, pnr l'organe
plus grand détail la connoissance des mesures de M. le Chapelier , a proposé un projet de dé
prises pour envoyer des commissaires au X,An cret pour fixer le traitement des juges du tri
tilles, et y assurer l'ordre et la paix. Ces § bunal de cassation. Il portoit ce traitement à
ont été décrétées, ainsi qu'il suit : 1 o mille livres : un amendºm nt survenu les ré
« L'Assemblée nationale , ouï le rapport de duisoit à 6; M. de la Chase a proposé le moyen
son comité de marine, décrète qu'il se ra fait un terme de 8ooo liv. , qui a été adopté. Le même
fonds extraordinaire de 8.991 248 liv. pour les décret règle le costume de ces nouveaux juges
dépenses de l'expédition ordonnée pour les isles et la forme des requêtes civiles.
du Vcnt ; savoir : On a repris la discussion sur les droits d'en
443.84o livres pour frais de passage. trées des villes. M. Aubry a traité avec peu de
4 914,512 livres pour les frais d'avancement ménagement le plan du coin té, qu'il accuse de
en lant une année.
tyrannie , de subtilité, de tous ſes vices de la
3,552,296 liv. pour les dépenses annuelles de bursalité défunte. ll a présenté un projet tout
l'arnnée de terre.
autre , dont la lecture ne s'est pas faite sans
1oo 8oo livres pour le traitement annuel des murmures, mais dont l'impression a été or
contmissaires et du secrétaire de la commission , donnée.
nommés par le roi. Le département des hautes Pyrénées a élu
L)écrète que, sur le fonds de l'extraordinaire pour évêque de Perpignan un curé universelle
de 8,901,245 liv. , il sera mis sans délai, à la dis ment respecté : ce choix, qui a eu l approbatior
position du ministre de la marine, une somme des peuples , a été accueilli par les applaudisse
de 2,356 84o liv. pour avances faites pour ladite mens de l'Assemblée nationale. L)ans ce dépar
expédition, et le restant , montant à 6,662,4o8 tement , que l'on croyoit particulièrement as
livres, sera également remis à sa disposition au servi à l'intrigue et au funatisme, un seul cur
commencement de chaque mois , à raison d'un a refusé le serment décrété.
douzième, à compter du premier janvier der M. Muguet a fait, au nom des quatre com
IllC I >).
tés, le rapport sur les mouvemens du haut
Un autre décret, rendu sur le rapport de bas Rhin. . Un commandant de gardes mati
M. Gossin . an nom du comité de constitution, nales d'un côté, et l'évêque de Strasbourg
a statué sur l'emplacement des tribunaux cri l'autre, ont cherché à ameuter le peuple conti
minels. les commissaires nationaux. L'administratic
L'Assemblée nationale, après avoir entendu de département a non-seulement négligé d' arx
|
-==
( 1 b% ) )
ter cette fermentation , mais l'a ouvertement à gent s'en va , et à notre r'vºi nous serona
fomentée. Le courage et le talent des commis tous stupéfitits de ne pas nous voir nn écu dans
sa res en ont imposé à ces rebelles, et ont gagné la poche. C....
quelques citoyens de bonne foi : on vante par
culièrement le triomphe remporté par M. Du
mas, l'un des commissaires qui, au milieu d'une On nous mande de Roye , district de Mondi
thèse publique où l'on avoit eu l'audace d'atta dier, département de Somme, qne M. Dunetz,
quer la constitution civile du clergé, a pris la curé de l ' paroisse de Saint-j'icrre de cette
parole pour justifier la loi, et a réduit ses adver villº , frère du député de ce nom à l'Assemblée
saires au silence de la conviction. nat ouale , a prêté le 5 de mois le serment sur
la constitution "civile du clergé. Depuis long
Par le décret rendu sur l'avis d »s comités ,
l'Assemblée mationale, après avoir donné les plus temps ce vénérable pasteur étoit harcelé par
rands éloges à la conduite des commissaires , un foule de cagots et de cagotes qui le mena
† que les administrateurs du d, partement çoient de l'enfer ct du mépris public , s'il obéis
du bas Rhin demeureront suspendus de leurs so t à la loi. Quoique malade, il les écoutoit
fonctions. G. avºc patience , et leur disoit qu'on ne sauroit
l" voe , de sa conscience qu'au jour indiqné par
la municipalité. Le jour venu, cette horde de
P A R I S, le 1o février. grimaciers ct de grimacières espérant un bon
effet de ses exhortations, se rºndit à l'église
Un commis des messageries a dénoncé hier p roissiale , comptant cn sortir triomphante ;
au Jacobins un écoule rri ºnt journalier , trº, mais le nouveau Saint Antoine , n'écoutant
considérable et très précipité de notre num º - q'le sa conscience, prononça un discours qui
raire en Al'emagne, par les messageriºs de Paris fit verser des larmes aux bons citoyens, et qui
à Strasbourg. Cet écoulement se fait remºrquer couvrit de honte et de confusion cette tourbe
sur-tout depuis un mois , et la part e d A e - ſanatique.
magne qui nous avoisinº regorgº en ce mon nt
d'. cris et de louis de France. il est itn ooss b! >
Saint-Etienne , le 4 février.
-de croire que cette sortie accélérée d'un si gran l
nombre d · nos espèces so t occ.t , on 1 4 : p lr lt . Lºs pasteurs qui protestèrent contre le décret
variation des chang , ou p r ies rapºorts pro relatif à la religion catholique, reconnoissent
portionnels des matières d'or et d u g : entre anjºurd'hui qu'ils furent égarés par de hommes
elles; c'est, à n'en pas do 1ter , un an s d',ºrg nt Pºrvº 15 et mal intentionnés : plusieurs d'entre
qu - l'on fait au-d-là de nos fºontières , pour le eux viennent dans leurs paroisses faire une
grand projet d'invasion qu'on inºd tº contre r trºctation solemmelle de cet acte d'intolé
nous au commencein nt du printern ps. , | me rºi cº. M i lachat. curé de Saint-Chamond ,
semble qu'il est du devoir de l ' , emblée natio dº puté de la ci-devant province de i.yon , a
nale. dans de pareilles circot. .. : ces, de faire prêté le serment civique dans son église, le 17
demander au mºnistre des fina ii , un état des janvier dernier , sans aucune restriction , en
sommes que les messageries ont trº porté 5 . ;)r scnce d un peuple immense qui a témoigné
soit en lingots, soit en espi e s au le.à des par ses applaudissemens , tout le plaisir qu'il
frontières, depuis le mois de juillet 1 -89 , ainsi rºssentoit de voir son pasteur rentré dans la
bonne voie.
. qu'ua état des pid trºs qui ont pu entr r dans
e royaum°. Cette deinande auroit déja ! ) être
faite p ndant le ministère du cnarlatan. d - Gº Bel exemple à suivre.
nève : ma s ella est in tante en ce non nt, et je
crois encore qu'il faudroit faire vériſier, pa, des La municipalité de Toulouse , qui n'a jamais
coIntnissaires d * l Assºmblée nationale , les re Ce$sº de donner des preuves de son patr,otisme,
gistres des messageries, et voir s'il n'y a pas, de son intºlligºnce et de son activité, a telle
outre les registr s visibles et p: blics des re mºnt opéré sur les enblêmes de la vanité féo
gistres secret, qui contt ndroient le départ des dale dans cette viile qu'il n'en reste plus au
somines que la cour, ou les banquiers q : lui jourd'hui aucun vestig* '.e conseil général de
sont dévoués, auroient fait pa1 tir clandestine la cotnmune avoit déja donné , le 26 octobre
ment pour l'Allemagnº et pour les aristocr,tes dernier , un exemple qui a troit dû être imité
fugitifs; car pendant que nous dormons, notre Par tout , et principalement à Paris, et qui
( 1o33 )
mallieureusement a êté négligé. Il fut décidé pour chef Mercy-Rosalie, ni aucun de ceux
1°. que les quinze sections de Toulouse porte qui seront sous l'étendard de ce ministre. C....
roient les moins suivans : 1 la Nation , 2 la Loi,
3 le Roi , 4 la Constitution , 5 les Droits de
l'Homme , 6 la Liberté, 7 la Fraternité , S la On a défini la théologie, en disant qu'elle est
Justice , 9 l Honneur , 1o le Jeu de Paume , à la religion ce que la chicane est à la justice.
11 la Fédération , 12 l'Alliance bordeloise , 13 Le roi de Prusse , Frédéric II , s'est exprimé
Départemcnt , 14 District, et 15 Municipa ainsi : « L'écriture sainte est un bâton que Dieu
lité ; a mis entre les mains des aveugles pour les con
Et 2°. que les noms des rues seroient chan duire. Au lieu de se servir du bâton pour mar
gés de la manière suivante : La*rue des Nobles, cher , les théologiens ont disputé sur sa lon
- Rue de l Egalité, Rue de l'Inquisition , -
gueur, sa grosseur , et ont fini par se battre
. 8 V G C >>.
Rue de la Tolérance. Cours et rue Dillon, -
Cours et rue de la Liberté. Place et rue Lo P R U s s E.
ménie, — Place et rue de la Concorde. Quai
de Brienne , — Quai de Louis XV I. Quai · Les préparatifs de guerre se font avec acti
Dillon, — Quai de la Loi Place de St-Priest vité dans ce royaume : les semestriers ont reçu
( Guignard ) , — Place de la Nation. ordre de rejoindre leurs régimens et ont fait
Ces changemens sont d'autant plus impor beaucoup de recrues. Plusieurs ingénieurs des
tans, qu'en bannissant pour jamais de la mé diverses armées se sont rendus à Berlin pour
moire des noms ridicules ou odieux, ils rappel y donner leurs conseils au département de la
lent sans cesse d'autres noms qui sont les types guerre ; une nouvelle armée va être formée
de la constitution et de la liberté. Honneur et dans la Prusse orientale , sous les ordres du
gloire aux braves Toulousains et à leurs dignes prince Frédéric de Prusse.Tous ces préparatifs
municipaux ! C.... sont-ils dirigés contre la Russie et l'Autriche, ou -
bien combinés avec cette dernière puissance pour
l'exécution de quelque grande entreprise com , |
Comédie autrichiennejouée dans les Pays-Bas. mune ? C'est une question que l'issue du cons
grès de Shistove peut seule résoudre. L'affaire
On nous apprend dans la Gazette universelle, des Liégeois occupe très-peu la cour de Berlin ;
qu'il s'est formé deux partis à Bruxelles, l'un cette cour ne connoît que ses intérêts; s'il peut
aristocratique , à la tête duquel se trouvent lui convenir de protéger la nation liégeoise elle
M. Crumpipen et l'archiduchesse Christine, et le fera ; mais si l'oppression des Liégeois peut,
l'autre démocratique, dirigé par Mercy-d'Ar - cntrer dans ses arrangemens avec l'Autriche •
gentau et par M. Melternik. N'est-ce pas là Liége
chien. sera livrée sans pitié au couteau autri a
On est citoyen dans les républiques , on n'est que bourgeois dans les
monarchies. LE FRANc.
est bien étrange, a dit M. Beaumetz, que les de leurs fonctions, pour ensuite des informa- .
mêmes personnes qui pensoient naguère que la tions qui seront prises et du compte qui èn
question étoit suffisamment instruite, qui de 'sera rendu , étre établi par l'Assemblée natio
mandoient, il y a quinze jours, que la discus nale ce qu'elle jugera convenable.
sion fût fermée, fassent aujourd'hui une pro 2º. Que pour pourvoir à l'administration de
position exactement contradictoire ». Cette ré- cc département , les commissaires envoyés par
†
flexion , qui a été sentie et a déter
-
ſévrier. sur les mouveirvens des départemens L' Assemblée nationale approuve la conduite
du Rhin. du district et de la municipalité de Strasb "
- - - t ainsi qite celle des officiers municipaux de C 4
« L'Assemblée nationale , après avoir ouï ses mar; déclare que le sieur Slokmeyer, ceux
comités diplomatique et militaire , et ceux de gardes nationaies, et ceux dès eitoyens qui ont
constitution , des rapports et recherches réu agi pour maintenir l'ordre public et le respeêt
mis, sur les évènemens qui ont eu lieu dans les dil aux commissaires du roi , ont lhonorable
départemens du haut et bas l \ liin , sur la con ment rempli leur devoir , et que le préside
duite des administrateurs de ce dernier dépar est chargé de leur écrire à cet égard une lett
tement, et la dénonciation faite par ces admi de satisfaction en la personne du sieur Slok
nistrateurs contre les commissaires du roi , en meyer.
voyés ensuite du décret du 2o jai,vier dernier ; L'Assemblée nationale ordonne en outre
Déclare qu'elle est satisfaite du zèle et de la
conduite des commissaires du roi : qu'ils ont
le ministre de la justice sera tenu de lui
compte de jour à autre des progrès de l'ins
§
pu et dû, pour l'accomplissement de la missºon truction des procédures commencées, soit ,
qui leur est confiée , correspondre sans intcr Colmar , soit dans la ville de Strasbourg , soi
médiaire avec les corps administratifs et tous par tous les autres tribunaux des départem
autres officie; s publics exerçant leurs fonctions du haut et bas Rhin, relativement aux trouble
dans les départemens du haut et du bas Rhin , qui y ont eu lieu. - ·:
et prendre généralement toutes les mesures L'Assemblée nationale charge son présider
u'ont exigées le maintien de l'ordre public et de se retirer pardevers le roi, pour lui présente
l'exécution des décrets de l'Assenblée natio-. le présent décret , et le prier de presser l'exi
nale. cution des mesures décrétées le 26 janvier
En conséquence elle a décrété et décrète ; relativement à la sûreté des frontières, et d'ei
1°. Que les administrateurs composant le di voyer dans les départemens du haut et bas Rh
rectoire du département du bas Rliin , à l'ex une force publique suffisante ». ,
ception du sieur...... exerçant depuis plnsieurs
mois les fonctions de commissaire à Schelestat, P A R I S, le 12 février
seront, ainsi que le procureur-général-syndic
de ce département, suspendus provisoirement On dit aujourd'hui que les tantes du roi.1
( s1o43 )
moncent à un voyage impossible, incivique, im fallut pas davantage pour ameuter le peuple
praticable, etc. etc, mais on ajoute qu'eiles sont catholique contre les citoyens non-catholiques
embarrassées sur la manière de se tirer du mau de Montauban , et des scènes sanglantes s'en
SulVlTeI1t.
vais pas où on les a engagées. L'opinion publique -
( re44 5
ce qui veut dire amis ou camarades. Ce titre ilori. et à fournir une caution de deux cents
de paesanos écorche les oreilles et la conscience § sterlings pour sa conduite ultérieure. Son
des despotes Espagnols, à peu près comme crime est d'avoir censuré, dans un écrit très
notre refrein çà ira, çà ira écorche les oreilles modéré, les opérations du ministère dans le
de nos aristocrates. Ceux de Madrid ont mis dernier démêlé de l'Angleterre avec l'Espagne.
une armée de mouchards en campagne, pour Ce jugement inique, digne de la cour étoilée,
faire raile de tous le paesanos. Nous desirons ` a été rendu par la cour du banc du roi. Le mo
que ces mouvelles fâcheuses pour nos frères les tif certain de cet assassinat judiciaire est la ter
François établis en Espagne, ne se confirment reur que notre révolution inspire aux ministres
pas ; mais nous les tenons de bonne part. anglois, au roi d'Angleterre lui-même, à la
chambre des pairs, aux épiscopaux, aux anciens
tribunaux, dont tous les membres sont nommés
Angleterre et Hollande. par le roi, et même à une partie de la chambre
des communes. — Tous les aristocrates de l'An
Les aristocrates de ces deux contrées s'agitent gleterre, qui sont nombreux, craignent que la
et s'arment du glaive des loix contre la liberté mation angloise, forte de ses lumières, de son
de la presse. En Hollande la faction aristocra amour pour la liberté, et de notre exemple, ne
tique qui tremble pour elle, et qui seconde à veuille opérer une réforme très-nécessaire dans
merveille les fureurs de la femme du sthatou son gouvernement ; déja les écrits de la société
der , vient de rendre l'ordonnance suivante : § de la révolution , et la fameuse adresse
« Attendu que les journalistes se permettent, de M. Hoorn-Tooke, pour la réforme parle
soit d'eux-mêmes, soit en empruntant dans mentaire , ont donné une secousse aux esprits;
d'autres papiers nationaux ou étrangers, des déja les Anglois s'apperçoivent et disent que
observations qui souvent , quoiqu'en termes leur parlement n'est qu'une faction , et mon
oouverts et à double sens, sont offensantes pour une véritable assemblée nationale; déja ils ou
des princes et des membres du gouvernement ; vrent les yeux sur l'immense et dangereux pour
en conséquence il est défendu expressément voir des ministres , sur les richesses scandaº .
qu'il ne soit imprimé, vendu ou distribué au leuses du clergé anglican, sur le pouvoir fi,
cun journal, gazette ou papiers-nouvelles sans neste et tyrannique de certains tribunaux. qui
permission du magistrat du lieu : et , au cas étant entièrement dans la main du roi et de ses
que cette permission soit accordée, d'y rien ministres, dirigent trop souvent le glaive des.
insérer qui puisse faire la moindre peine à des loix auprès du despotisme. Cette fermentation
têtes couronnées , à de lhauts personnages de la raison et dès droits de l'homme dans les
étrangers ou à tous autres, sous peine de pu têtes angloises, a jetté la terreur dans l'ame des
nition corporelle et arbitraire , suivant l'exi ministres et de tous les hommes qui en Angle
ence du cas ». terre s'engraissent d'abus, ou s'énorgueillissemt.
Cette oodonnance criminelle me doit point d'une domination injuste à l'ombre d'une cons
étonner en Hollande , puisque cette contrée, titution imparfaite. Ils se sont coalisés,. et ont
autrefois république, n'est plus que le siége de dicté l'infâme sentence de la cour du banc du
la tyrannie du roi de Prusse , et de sa soeur , roi. C'est un coup de poignard porté à la liberté
la femme du sthatouder, puisqu'enfin le des de la presse : c'est un assassinat dirigé contre
otisme exerce aujourd'hui son empire en Hol l'opinion publique ; mais si les Anglois le laissent
§ avec plui de rigueur qu'en France avant impuni; s'ils oublient, dans cette occasion dé
la révolution. Mais ce qu'on aura peine à croire , licate , que le plus saint de leurs devoirs est la
c'est qu'en Angleterre , sur cette terre classique résistance à l'oppression, ils se montrent indi
de la liberté , à Londres , dans cette ville ré gnes de cette liberté dont nous les avons vus si
putée jusqu'à ce jour l'asile de tous les oppri fiers ; et l'Europe pourra dire d'eux. que les
més, à Londres, un imprimeur vient d'être Anglois sont des esclaves d'autant plus malheu
condamné à un emprisonnement d'un an, au reux, qu'ils sont glorieux de leur servitude.
On s'abonne à Paris, chez BvIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, frane de port, le prix
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Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. pour
3 mois franc de port, par la poste, pour tout le Rºyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un •º
r
- On est citoyen dans les républiques , on n'est que bourgeois dans les
- monarchies. LE FRANc.
t
mande que le droit d'entrée soit réduit à 1o liv. pour leur contingent une armée
|
par quintal. composée de ci-devant nobles ,
M. Malouet, auquel s'est bien-tôt réuni M. prêtres, financiers, procureurs,
Murinais, a proposé que tous les tabacs amé etC. etC. ' . . . . . . . . 5o,ooo .
ricains importés en France sur des vaisseaux Total . . .. . . . . 24o,ooo hom.
françois, ne fussent soumis à aucun droit. M.
Le nerville va plus loin encore ; il assure que si
le tabac d'Amérique n'est pas débºrrassé chez Cette armée formidable sera divisée en trois |
mous de toute espèce d'imposition. l'Angletºrre corps principaux , qui attaqueront la France
trouvera bientôt le moyen de reconquérir sur par trois points divers. La principale attaque .
nous le commerce des Etats-Unis. sera dirigée du côté de l'Allemagne, parce que,
L'Amérique, dit M. Dupont, a mis un impêt
diserut les aristocratcs, on est sûr du #
sur nos huiles , pourquoi ne mettrions - nous Bouillé, lequel compte sur treize régimens fran |
as le même impôt sur son tabac ? -
çois pour seconder l'invasion, et mener droit
Si l'Amérique a fait une faute , devons-nous à Paris les allemands, les ex-princes, et tous |
l'imiter ? répond M. le Chapelier. les chers aristocrates, qui ne veulent rien moins
M. Lameth a remis en faveur l'avis du co
que prendre d'un coup de filet la capitale ,
l Assemblée nationale et le roi. -
mité, en observant que le tabac de France de - Quand on demande à ces initiés qui fournira
vant probablement suffire aux besoins du pet: l'argent pour cette expédition , les mécontens,.
ple, le tabac américain fera le luxe du riche, vous disent - ils, et tous les rois de l'Europeir.
et qu'ainsi il me falloit pas renoncer à un impôt même ceux qui ne donneront point de troup , |
qui ne pèseroit pas sur la classe indigente. Seconde demande. Que feront les ci- #
Enſin, après plusieurs d bats, la discns°ion princes fugitifs, lorsque maîtres de Paris de
ayant été , erinee et ia priorité accordée au pro». l'Assemblée nationale et du rcii , il# cr n,
jèt du comité, et au travers des amendemens pouvoir dicter des loix à tout l'empire ? • 2
#écrété
se sont présentés en foule , l'article III est
ainsi :
Réponse. Ils réformeront la §ution,#
en feront une où la noblesse et le clergé retrou;
Art. III. « Il sera libre d'importer , par les veront tous leurs droits ; les ordres et les pari
ports qui seront désignés, du tabac étranger lemens seront rétablis , on proclamera la fa#
en feuilles, moyennant une taxe de 25 liv. Tous meuse déclaration royale du 23 juin, sauf quel
navires françois qui importeront directement ques modifications. • ° º } )°
des tabacs de l'Amérique, ne payeront que les Les domaines nationaux seront-ils rendus âu
trois-quarts du droit ». G. clergé ? Oui : autant que faire se pourra. - X
La dette publique sera-t-elle acquittée ? -†
— Comment ? — Par la banqueroute, sau# |
P A R I S, le 12 février. quelqnes modifications, — Y aura-t-il sûreté
pour les patriotes et démocrates ? — Oui; am:
Articles de foi ; vœux , ou si l'on veut, espé nistie générale, sauf quelques modifications. -
rance des aristocrates initiés aux grands Et quelles modifications ? — Un pendu et trois
mystères de la contre-révolution. embastillés par chaque district ; et pour la capi;
tale, trois cents pendus, dont deux cents dé
Suivant ces honnétes gens, ces amis du roi, l'Assemblée mationale, et trois cents embastillés,
de la reine, de la noblesse et de la religion, le — Mais combien de temps comptez-vous mettre
moment approche où la ligue des rois va frapper à tout cela ? — Trois ou quatre mois, au plus,
les grands coups contre la France rebelle. L'opération commencera en avril ou mai , e#
Nombre des soldats que les princes ligués doi sera terminée en août, au plus tard. Bravº
vent fournir pour cette grande entreprise. Allons, saute marquis ! , . , -
:
-
courir le danger d être insultés et maltraités :
- -
-
- cinq sont correspondans de notre société. Les
Extraitd'une lettre de Strasbourg, du 5février. commissaires, pour les distinguer et les encou
rager dans leur civisme , ont été leur faire une
|u Dietrich vient de recevoir un courier
visite. La réception que leur ont faite les pro
#traordinaire de MM. les conmissaires qui sont fesseurs et les écoliers, les a dédommagés de l'ac
s faire unc apparition de trois jours à Col citoyeus.
cueil froid et malhonnête du reste des
ºr; ils y ont été assez mal accueillis , et se L'air de conſiance avec lequel ils ont parcouru
tent d'en donner avis , aſin de prévenir les la ville , en a imposé au peuple,
its infideles. Personne n'est allé au-devant P. S. Les commissaires arrivent de Colmar;
Em arrivant à l'auberge où ils devoient jc viens de les voir ; ils m'ont dit que Colmar
dre, ils ont trouvé un grand concours , étoit réellement en état de contre-révolution ;
( 1o48 ) |
qu'on a voulu forcer la garde volontaire : que premier contre, le second pour. L'heure àê
le projet étoit de les forcer de rebrousser che signée arriva, et madame Dubarry ne parut pas.
min, et de rendre, par des insultes , leur sou Le roi paroissoit fort agité, il tire sa montre ;
mission ridicule ; mais l'air d'assurance et de Choiseul triomphe ; Richelieu, dans un coin
conſiance qu'ils ont montré , le courage de la de la fenêtre, apperçoit une voiture , et dit à
garde , des bateliers , et de quelques autres pa l'oreille du monarque, la voilà. Madame Du
triotes qui sont venus se rallier autour d'eux , barry, retardée à Paris par un coëffeur, vou
ont déconcerté le parti dominant. Les bons ci loit forcer ses ennemis mêmes à la trouver jolié.
toyens se sont déclarés hautement pour la bonne Faire attendre le roi une heure de plus, lui
cause. La proclamation a attendri le peuple aroissoit une misère pour perfectionner sa toi
égaré ; ils ont été à pied dans les rues, et au ette. Ce jour fut le triomphe déclaré du liber
moment de leur départ on crioit par tout, vive tinage, et Choiseul s'apperçut, mais trop tard,
messieurs les commissaires. Cinquante citoyens qu'il s'étoit égaré en me suivant pas le char de
ont écrit à notre société qu'ils alloient former madame Dubarry ; il ne pouvoit plus revenir
un club patriotique. De ce moment la révolu sur ses pas ; il crut qu'en redoublant d'activité,
tion me pareît faite dans ce nid d'aristocratie. il se rendroit plus nécessaire que jamais au sou
verain habitué à sa manière précise de lui pré
senter les affaires , à la clarté de ses idées ,
Aux Auteurs des Annales. qui, éloignant toute discussion , ne lui don
noient que la peine de signer Richelieu s'as
Nîmes , le 3 février. socia le chancelier Meaupou , pour donner
Soixante domaines nationaux vendus dans un ennemi de plus au ministre qu'il vouloit
trente séances 1,8oo, ooo liv. de produit, sur déposséder. Madame Dubarry et Richelieu l'eme
1, 11 o,ooo liv. d'évaluation d'après les baux, portèrent à la fin ; le roi signa l'exil de Choi
voilà ce que l'actif directoire du district de seul. Richelieu comptoit bien lui succéder ;
Nîmes a opposé aux efforts redoublés du fana mais voyant ses prétentions détruites, il porta
tisme qui a ensanglanté cette belle contrée : un
tous ses soins à faire au moins réussir M. d'Ai
autre million de ventes va consolider les succès guillon , son parent : et depuis ce temps mº
des patriotes. dame Dubarry sans motif, d'Aiguillon, # -
Je vous demande place dans vos Annales pour pou , Richelieu , par vengeance , travaillèrè
cette petite note, qui n'affligera que les enne à hâter la destruction des parlemens. T
mis du bien public. étoient les méprisables administrateurs du roya
Jean-Baptiste Fabras, des Amis de la me.
tome( II
VieAprivée
Paris,duchez
maréchal
Buisson.de
) # s : |
-
Constitution.
(.
Grande et importante nouvelle aux 83 dé Les deux forts gardés par des invalides, don
partemens. nous avons parlé dans le numéro 485 de md
Annales, article Paris, comme étant ceux d
Les officiers de la garde nationale parisienne Besançon , sont les deux forts de Salins. Cet
ne portent plus la queue de la robe de la reine, erreur, qui vient de la complication de plu
ils se sont désaisis de cette fonction , et se sieurs lettres que nous reçûmes en même temi
borneront à l'avenir à celui du port d'armes.
L'honneur du porte-queue est exclusivement de Salins et de Bensançon, n'est pas un #
de lèze-nation ; et c'est en vain que les aristd
accordé à la jeune ci-devant noblesse des 83 crates du département du Doubs en voudroie1
départemens. ( Courier de Gorsas ). tirer des conséquences pour discréditer not
zèle , notre patriotisme et notre exactitu
ordinaires ; nous dominerons toujours leu
Le jour de la présentation de madame Du intrigues et leurs manoeuvres, et nous corii
barry, il y avoit encore des paris que malgré nuerons à développer avec plus de force et pl
tout ce qui avoit été fait, elle ne seroit pas pré d'évidence que jamais les grands principes d'u
sentée. Deux ſiommes obsédoient alors le roi , raison universelle et les † ineffables |
M. de Choiseul et le maréchal de Richelieu ; le la constitution et de la liberté. C..... |
|
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, frane de port » le
da l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. •|
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| Et chez tous les Libraires et Dis ecteu xs des l'ostes du Royaumc et de l'Etranger.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES | r*} : -•
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DE LA FRANCE,
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F FA I R E s P o L 1 T I Q U E s D E L E U R o P E;
- J 0 V R. N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
t ... : •
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
|
# Les peuples ont regret à ce qu'ils paient, quand ils n'en voyent ni l'emploi »
,, '
-) -
- Nº. D I. Du Marui 14 Février 1791 .
{ A8sE M B L É E N A T I ON A L E. réglemens énoncés dans l'article XXIII du dé
ºm::: · · · · · · cret du 3 mai 179o , qui laissent aux commu
,-4q * Séancé du 14 Février. " , nantés d'habitans de quelques-unes des ci-de
ºf> #! • • • • • - -
-
,
· , · ·
1
vant provinces , la faculté de ne payer pour le
'ais une machine immense un seul instant raclrat des bannalités établies sur elles, soit à
ction peut causer l'engorgement. L'Assem prix d'argent , soit en paiement d'arrérages par
gislative, que la longue durée d'une pre elles dus pour dettes constituées on foncières ,
séance a empêché d en tenir une seconde que les sommes principales qu'elles ont reçues,
samedi 12 février, n'a pas voulu que la na ou dont la remise leur a été faite pour l'établis
scrnent desdites bannalités. , ' •' »
perdît un des momens qui lui appartien
| ment , et pour se remettre au courant des ma XIif. Pourront à l'avenir s'intenter par sim
| # soir, elle a, sur le voeu de M. Voydel, ples requêtes, et s'ºn trsire coinniº procès ordi
| A #ié qu'il
: y #euroit aujourd'iiui lundi une Naires. toutes les actions ci-devant sujettes aux
iée extraordinaire. formalités d ajournem ºnt prochain , plainte à
" vant que celle de ce matin fût nombreuse, lbi, plainte propriétaire, et autres 1enantes au
comité : des finances , par l organe .. de M. systême fºodal, sans que dºns ies lieux où ces
lebrun, demandoit qu'il fût décrété que pour formalités étoient indispºnsabl ss pour pouvoir
·onserver le numéraire qui est maintenant dans agir en justice dans les matières pour lesquelles
e11es avoient ( té introduites , les défendeurs
trésor public, la caisse de l'extraordinaire y
erseroit une somme de 72 millions. lºuissent exciper d'aucune prescription acquise
Gette décision a paru trop itnportante pour ·lepuis la cessation ab olue des fonctions des
pas exiger une assemblée plus complette. c fiiciers des justices seigneuriales, opérée par
tte réflexion proposée par M. Iv}irabeau , l-installation des tribunaux de district, jusqu'à
tésident , a trouvé un contradicteur dans la publication du présent décret. et sans pré
.. Folleville , qui a prétendu qna M. le pré judice des saisies, qui continueront d'être auto
ºnt dépassoit ses pouvoirs. M. Mirabeau , en risées dans les cas de droit ou indiqués par les
C 3 tº t ll IIl ° S.' I -
Art. X il. « ... :: q #zn : jireront communes } ar un décret rendu sur le ver ù du comité ec
tout le 1oyauni , es d.3. .. tººs des anciens el siastique, la ville de Narbonne deneure ré
5oi
( 1o5o ) - "
duite à deux paroisses, sous le nom de St-Jude Le département du Morbihan est troublé par
et de Saint-Paul; la démarcation du territoire des mouvemens de sédition, dont les principaux
est formée par le canal. auteurs connus sont MM. Amelot, le Mintier,
On a envoyé aux comités réunis des recher et la Marche, ci-devant évêques de Vanmes, de
ches, diplomatique et ecclésiastique, des écrits Tréguier et de Léon. On a fait faire des #
incendiaires qui se répandent dans le départe titions en françois par des campagnards aa .
ment du Nord, sous le nom de l'éveque d'Y Bretons, qui entendent conserver leur bon ;
pres, et que M. Merlin a dénoncés. . évêque, leurs chapitres, leurs moines, qui veues
, M. de ſa Rochefoucault a demandé et obtenu lent payer la dîme , et anathématisent la vente :
les honneurs de l'insertion au procès-verbal en des biens nationaux. -
faveur d'un arrêté de la société des amis de la Le directoire du Finistère a écrit à M. la .
constitution à Loches, qui offrent généreuse Marche, qu'il seroit comptable devant Dieu et,
ment le concours de leurs travaux et de leurs les hommes de la moindre goutte de sang qus .
connoissances à toutes les municipalités de cam feroient répandre ses menées fanatiques. !
pagne qui craindroient d'avoir trop peu d'ex Sur le rapport de M. Vieilliard, il est décrété .
érience dans la répartition de l'impôt. qu'il sera envoyé trois commissaires au dépare,
L'Assemblée, devenue très-nombreuse, a em tement du Morbihan, que le roi sera prié d'y#
tendu de nouveau la demande du comité des faire passer une portion suffisante de force pu-ii
finances, et a décrété sans opposition que la blique, que la municipalité de Sarzan-les-Vannes°
caisse de l'extraordinaire verseroit dans le trésor est suspendue pour avoir signé la coupable pé-.
public une somme de 72 millions. tition, et que les sieurs Amelot, la Marche et
L'ordre du jour s'est enfin établi et a embrassé le Mintier sont mandés à la suite de l'Assemblé#
les droits à imposer sur le tabac étranger. L'ar nationale.
ticle IV est adopté sans discussion. M. Cazalès a vainement réclamé contre
Art. IV. « Le tabac en feuilles, provenant de dernière partie du décret. G. . .. ..' #
l'étranger, pourra être mis en entrepôt pendant
un an dans les magasins de la régie qui seront
destinés à cet usage, et réexporté à l'étranger P A R I s, le 13 février . #
sans payer aucun droit». Ces jours derniers la garde nationale a donné
Sur une réflexion de M. Populus , dont le la chasse aux brigands qui habitent ces repai
rapporteur a reconnu la justesse, on a ajourné du crime , connus sous le nom de tripots d
1'article V , lequel portoit que personne ne jeu; ils ont paru d'abord vouloir faire quelqu
pourroit fabriquer ou débiter du tabac dans le résistance ; mais ils ont fini par fuir devant l
royaume, avant d'avoir acquitté la taxe qui sera glaives de la loi. Deux ou trois banques ont
réglée et produit la quittance. saisies et remises aux magistrats pour être distri
#
L'article 6 a occasionné une longue discus buées aux pauvres. -
sion. Il portoit l'établissement d'une régie ma Depuis long - temps on réclame contre leI
tionale, pour fabriquer et vendre du tabac. Les vexations des chambres syndicales : il est hon,
députés d'Alsace y trouvoient la renaissance de teux pour la France , honteux pour la révolu
la fiscalité et de ses vexations ; d'autres atta tion , que ces établissemens barbares , fondé
quoient l'article par la voie du ridicule, et de par l'ignorance, le calotisme et le despotism
mandoient si une grande nation se feroit mar ligués , subsistent encore ; cependant tous le
chande de tabac ? — Comme de papier timbré, chambriers syndicaux persisteront à arrêter l
leur a-t-on répondu. circulation des livres à Verdun , à rançonne
Après un débat plus étendu qu'intéressant, ceux qui les reçoivent, et à déshonorer par leu
M. ſe président a proposé de diviser l'article du existence la liberté françoise, jusqu'à ce qu
comité en deux parties. l'Assemblée nationale les ait fait rentrer dans l
La première ayant été mise aux voix, a été néant d'où ils n'auroient jamais dû sortir.
décrétée en ces terrmes : l,es électeurs rassemblés dans l'église métr«
Art. VI. « Une régie nationale fera fabriquer politaine , ont achevé la nomination aux cur
et vendre du tabac au proſit du trésor public, vacantes de Paris. L'évêque constitutionel de
en payant les droits comme les particuliers ». capitale sera élu très-incessamment.
Ea seconde proposition ainsi posée : Les tabacs Du 14 février.
que la régie importerº de l'étranger, seront-ils
exempts de droits ? a été rejettée, Nous appxenons et nous croyons pouvoir a
( 1o51 )
fmer que les tantes du roi, entièrement sub Oui, je le soutiens, tant que le trésor public
† les conseils des sieur et femme Nar ne sera pas déclaré national; tant que le gardien
de ce trésor ou le ministre des finances ne sera
une, et par les calotins de leur conseil, per
iitent à vouloir partir, même à la dérobée, si pas nommé par le peuple; tant que le pouvoir
•lles ne peuvent le faire ouvertement. exécutif ou ses agens dirigeront ce trésor, nous
leroi a vainement fait tous ses efforts ponr avons tout à craindre : notre bonheur, notre
les dissuader de cette évasion, que l'opinion pu prospérité, notre liberté et notre constitution y
blique juge coupable, ces tantes endurcies ont sont vivement intéressés. C.. .
répondu par des tirades fanatiques aux instan
ces touchantes du roi. La reine, qui craint que
lepeuple ne l'accuse de ce départ , a joint ses Philippeville, le 3o janvier.
ières à celles de sa majesté : tout cela a été Les autrichiens viennent de donner lieu à un
inutile, les Dames veulent partir, et leur éva
tion sera sans doute nocturne. On assure, et
événement qui # avoir des suites. Trois hus
sards sortent de la ville et s'en vont boire dans
tette assertion est plus que probable, que ma un cabaret d'un village françois, et oublient de
dime Elisabeth, soeur du roi, Monsieur et son payer leur écot : on en vint à des voyes de fait,
use, ont pris aussi le parti de détaler à petit où deux des hussards restèrent sur # place ; le
ruit. Heureusement la France est grande, et troisième gagna au pied , et raconta son aven
nous ne croyons pas que tant de fugitifs ne ture à ses camarades , qui , au nombre de plus
gient pas reconnus dans le long trajet qu'ils ont de sept à huit cents, tant soldats que hulans de
ire pour arriver aux frontières. Il est impos la garnison de Tournai , fondirent sur un village
aussi de croire que nos frères des départe françois, près Rossel, qu'ils commencèrent à
ns se prêtent avec complaisance à des éva piller : on sonna le tocsin , et dans un moment
is qui ne sont que le prélude des attentats une infinité d'hommes armés accoururent des
ue les aristocrates méditent contre la nation villages voisins ; le combat s'engage, et la ma
le roi, et de la guerre civile qu'ils nous en jeure partie de la troupe autrichienne resta sur
lament. le carreau. ( Courier du bas Rhin ).
ité d'une surveillance nationale et très
- active sur le trésor public. Strasbourg, le 9 février.
* tº
eent écus, tandis que ses dettes passent deux dats de la garnison autrichierine'de Gand, étant
»nillions. Mais ce que la révolution ne lui ôtera , assemblés sur la place au moment de la parade ;
pas ce,;sont ses titres , il sera toute sa vie le ont entouré subitement leurs officiers , et leur
cardinal.Quinze-vingts, vu son administration ont déclaré , en termes très-formels, « qu'iis
déprédatrice de cet hôpital ; le cardinal-La vouloient avoir la même constitution militairà
motte, vu ses accointances avec cette fameuse et la même paie quo l'armée françoise, esque
descendante des Valois ; le cardinal-collier , si l'un de ces officiers s'avisoit de leur donne
vu sa burlesque aventure avec la d'Oliva ; enfin , des coups de bâton ou de plat de sabre, ils le
le cardinal banqueroutier, vu ses dettes énor fusilleroient sur le champ ». Les officiers intérJ
mes qui ne seront jamais acquittées. dits, ont filé doux ; et les soldats, après cette
, notification très-sérieuse, se sont répandus dans
les bierreries et cabarets pour y boire fraternelJ
· lement avec tous les citoyens de Gand qu'ils y
_ Nouvelle remarquable et frès certaine.
rencontroient. On ajoute même que les soldats
· Le ministre impérial résidant à Bâle a de ont fait des avances aux Gantois pour une coalis
mandé le pâssage d'un régiment destiné à pro tion commune contre leurs tyrans communs, et
téger le systême de gouvernement établi dans qu'il a été question du partage des biens du
les possessions de l'évêque de Bâle , et notam clergé en faveur des militaires autrichiens
ment dans le pays de l'orentru. Cette offre de rétabliroient l'indépendance des Belges. : "º
service n'a pas été admise , et le canton de On ajoute que divers autres régimens autris
Bernè a proposé d'envoyer deux députés pour chiens ayant été envoyés pour ramener les in#
discuter les intérêts respectifs du prince-évêque surgens de Gand au régime des coups de bâton
et du peuple. Il a offert également de joindre et de la soupe maigre impériale, ces satelliter
à ces cominissaires deux personnes pour faire de Bender et du doucereux Merci ont mis lès
valoir les intérêts de l'évêque , et deux pour le armes bas, bien loin de les tourner contre leur,'
† Si ce moyen ne réussit pas , le canton frères de Gand, dont ils ont adopté tous lé,
e Berne demande à envoyer de ses propres principes, et avec lesquels ils font aujourd'hui
troupcs dans le pays de Porentru. La réponse cause commune. Pour peu que cette nouvelle
de l'évêque de Bâle n'cst pas encore connue. se confirme, l'humiliation des tyranstet llétâ#
Cette circonstance fournit une occasion de blissement de la souveraineté sacrée des nations
, plus d'étudier et de surveiller la conduite du ne tarderont pas à se réaliser. " -
s a
º •4 s
ministre des affaires étrangères, et celle du co • • • !:
mité diplomatique. On peut dire hardiment
que si l'admission des troupes autrichiennes a Anecdotes cléricales.
lieu dans le pays de Porentru, la porte de la
France est ouverte à Léopold. Nous espérons M. de Caumartin, évêque de Blois , disoit
que M. Montmorin , qui a su si bien cabaler duc d'Orléans, régent, que la prétraille l'
dans l'assemblée électorale du département de barrassoit beaucoup.— Et moi c'est la mitraiue
répartit le régent, • • • 1 ,
Paris, pour faire nommer plusieurs de ses créa
· tures à ce département, pensera plus d'une fois Une dame dévote disoit un jour à: Fontenel
au danger de laisser introduire des troupes au o } n conscience , monsieur, peut-on être co
trichiennes dans les états de Bâle ; et s'il n'y dien ? » - En conscience, madame , peut èi
être pape ? - U.'
pense pas, pour l'empêcher, le fouet correctenr - - • I"
de l'opinion et de l'indignation publiques le
réveillera de sa léthargie diplomatique. C..... Portrait de Franklin , dont la ressemblar
º • est des plus frappantes , format grand in-4º
ponvant faire pendant avec celui de J. J. Rous
Délicieuse nouvelle pour les amis de la liberté seau , par Ingouf, se vend chez le sieur JOeja
univcrselle. bin , éditeur de la collection des portraits de
- - 1 députés de l'Assemblée nationale , place du CA
On nous annonce de toutes parts que les sol rousel, m°. 4 : prix 3 livres. -
- On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Haute feuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnement et la letºre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annelcs Patriotiquest
Et cher tous las Libraires or 1)irecteurs des Postes du Royaurne et de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un A'uméro de ce Journal.Prix 36 ttv, poſer un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit poi
3 mois /rant de port , Par la posté, pour tout le '(eyaume. L'abonnement uc commence que du prem. d'ura nsoi
--* •--- "-• • --- . = T = " -" --- . --
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*-
x ANNALES PATRIOTIQUES
• F R A NET
- C ELITTERAIRES
! ,
. " : - . - D E L A
| | - E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
- J O U R N A L L / B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
:. dirigé par M. MeRcI en , et par M. CAR sa, un des Auteurs.
* •• · Les peuples ont regret à ce qu'ils paient, quand ils n'en voyent ni l'emploi
s peup gret a ce qu'ils paien " mp
.
#usif de l'enseignement et les proſits d'une Après quelques autres avis, le rapport du co
#ºsse amende. - mité a été adopté avec un amendement de
· On attendoit la suite du rapport sur le recru M. Grégoire, qui observe que la répétition des
ºment de l'armée de ligne ; l'indisposition de 8oo ooo liv. doit être poursuivie solidairemeat
: Bouthillier a fait passer en remplacement un contre le ministre déprédateur.
tapport du comité des domaines. « L'Assemblée nationale , considérant que
1 Au livre rouge, chapitre des dons et gratifi l'engagement du domaine de Fénestranges aux
cations, année 1782 , on trouve la note d'une sieur et dame ci-devant duc et duchesse de
ordonnance au porteur de 1,2oo ooo liv. don Polignac, a été substitué à des décisions , en
#ée à M. de Polignac, pour prix de l'engagement vertu desquelles ce domaine devoit leur être
*du'comté de § , en Lorraine. Il est concédé à titre presqu'éntièrement gratuit, et
: émontré que M. de Polignac, en payant au tré qu'il résulte du registre particulier .' s décisions
ºr public avec des ordonnances au comptant, de ſimance, connu sous le nom de livre rouge,
, n'a rien déboursé. qu'il a été accordé une ordonnance au porteur
D'autre part, il a paru en 1782 céder au roi du montant de la ſinance dudit engagement,
-un fief du nom de Puy-Paulin, près Bordeaux ; en sorte qu'aucune ſinaace effect# n'a réelle
O2
ment tourné au profit du trésor public, a dé
crété et décrète :
( 1o54 )
venus de crime de lèze-nation il en étoit -
sieurs à qui les maréchaussées avoient fait payer
Que l'arrêt du conseil du 2 juin 1782, portant les frais de leur arrestation et de leur trans
commission à la chambre des comptes de Lor port «. -
raine pour l'aliénation dudit domaine, ci-devant · Le comité de constitution a reçu le man
baronnie de Fénestranges, aux sieur et dame loi dement d'apporter incessainment un projct de
sur cette matière.
Polignac, au prix de 1,2oo, ooo livres, l'ordon- .
mance au porteur du montant de cette ſinance, M. Merlin a fait adopter quelques additions
énoncée dans le livre rouge , la quittance de et corrections de style, sur le décret concernant
lidite ſinumce, passée par le garde du trésor les droits féodaux. |
somme de 8oo.ooo livres , sous 1'iinput 1tion et Une lettre du département de Loir et Ch
compensation de la finance de l'engagement lue par M. Duport , nouveau président, a an
dudit droit de huitain , suivant qu'elle sera noncé aux législateurs qu'on avoit élu poul
justifiée ». évêque de Blois le vertueux curé d'Imberménil
la majorité des sections de I'aris, présidée M. Grégoire. Cette nouvelle, accuéillie par †
- par M. Mulot | pour cause d'indisposition de transports de l'approbation patriotique, a él
· M. Bailly, est venue supplier les législateurs de quelques mouvemens de confusion parmi
s'occuper de la question déja présentée sur la mauvais
maces par
citoyens, qui ont déguisé leurs
un rire sardoniem. - -
neus ni de nos affaires; cependant nous voyons . princes et les conjurés qui partagent leurs c
tbus de nos deux yeux que ces puissances don minels desseins , conservent leurs empfois
memt a yle à nos émigrans rebelles, nous voyons : leurs salaires. Pourquoi la nátion elle - miê
cei é m grans faire des recrues et des enrôle | paroît-elle s'endormir ? pourquoi , d'uii
mens sur le territoire de ces puissances, moua - l'autre de l'empire , le voeu public sur fes
vºyons nos érnigrans s'agiter pour les engager constances critiques où se trouve l'état n'èst
de ns leur querelle , et Calonne parcourir en pas manifesté par des adresses à l'Assemblée i
pcu de temps les cours de Turin, d'Italie et de nale et au roi.
#§ , et se rendre aujourd'liui à Berlin.
Nos mécontens de l'intérieur tentent le cru Département dé l'Isère. 1º
qifix et l'évangile , à l'occasion d'exciter des • • • • : • -----
l'invasion que
troubles intérieurs , favorables à Grenoble.. . :, -, , 9
méditent les étrangers. Les membres de la fa- . Le nombre des fonctionnaires ecclésiastiqué
snille royale annoncent ouvertement qu'ils vont qui ont prêté le serment dans ce département
quitter le royaume et se disposer à'partir, em est immense : les calotins récalcitrans sont en
portant avec eux notre or et notre argent. Que très - petit nombre. Nos lecteurs apprendront
conclure de tout cela ? que les prétendus pa avec satisfaction que parmi ces derniers :: -
triotrs qui veulent nous endormir et nous ins- . compte plus des trois-quarts de ces écclésiasti
pirer une fausse sécurité sont des traîtres ou ques opulens, qui étoient la honte et le scandale
des imbécilles qu'il seroit dangereux de croire. de cette religion qu'aujourd'hui ils disent atta
Le parti le plus sûr est d» considérer la guerre quée par les décrets de l'Assemblée nationalé.
comme imminente et assurée pour le printems ,
de se préparer à bien recevoir nos enemis , de
lls ont répandu dans les départemens
de faux bref du pape, dont on attribue la cbrn.
†
ne point laisser exporter notre numéraire , e t position aux monarchiens de Paris. Mais toûs
d'empêcher la fuite des membres de la famille les brefs , vrais ou faux, qui seroient contrairèi
royale. qui auroient la lâcheté criminelle d'a aux décrets, sont et seronticisans crédit : per.
bandonner une nation et un roi qui les ont sonne ne veut se payer de cette monnoie u†
-
-:: On s'abonne à Parrs, chez BUIssoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des.Annales Patriotiques.
| Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - -
/
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.IT TÉRAIRES
- » ' . .. D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E S PoLITIQUEs D E L' E U R o P E ;
- /
º - - -
· Le choix des sujets pour remplir les emplois, est ce qu'il y a de plus impor
t : -- - tant dans un état. l>e mauvais citoyens , de mauvais magistrats, de mau
•. . - : vais ministres , sout la ruine des empircs. LE FRANc.
|
#. peut pas se déraciner du fond de cer
laines ames ce préjugé des vieiiles distinctions
septembre dernier sur l'avancement militaire ,
obtiendront en retraite le grade de maréchal
qu'on appelloit naissance, qualité , richesses ; de-samp. -
, qui, donnant tout aux chosés fortuites et acces III. Ces oſſiciers recevront la retraite dont
soires, comptoit pour rien le mérite intrinsèque ils sont susceptibles par leurs années de service ,
#le travail personnel. Aujourd'hui, lorsque M. . suivant le décret du 3 août dernier, sans égard
e Bcauhan mois, au nom du comité mi · au grade de maréchal de camp.
litaire, a présenté les réclamations des lieute I V. Les colonels qui auront été majors ou
· ºans-colonels de l'armée de ligne , officiers lieutenans-colonels, compteront deux années
: avancés par l'ancienneté et la nature de leurs de major pour une de lieutenant-colonel, et
*ervices, et qu'il a proposé un décret rédigé en celles de lieutenant-colonel comme colonel.
conformité, on a entendu le murmure du mé V. Les lieutenans-colonels qui auront été
| 4ontentement dans cette partie de la salle où se majors, compteront deux années pour une de
| réfugient encore les ex-titrés , les ci-devant lieutenant-colonel.
# nes, les colonels, la portion des mattres
nobles .. et celle des compagnons et apprentifs.
, VI. Les colonels et lieutenans-colonels qui
voudront profiter des dispositions du présent
Mais leur chagrin et même leur résistance n'ont décret, auront deux mois, à compter de sa pu
pu empêcher le décret qu'a adopté la saine et blication, dans les corps dans lesquels ils ser
osante majorité. vent, pour en former la demande, son effet ne
-,.Art.. I°r. « Les colonels en activité effective, pouvant avoir lieu que pour cette fois seulement,
# toutes les armes, qui ont dix années de ser
ºice dans ce grade, et qui renonçant à l'acti
et ne pouvant s'étendre au-delà du terme fixé
ci-dessus.
: épréféreroient se rétirer en ce moment avec Ceux desdits officiers qui conserveront leur
,grade de maréchal-de-camp, à l'assurance activité dans les grades de colonels et de lieu
d'être employés dans ce grade, ainsi qu'il est tenans-colonels, suivront leur avancement aux
accordé aux officiers qui y parviendront d'a grades supérieurs, d'après les règles fixées par
s les règles fixées par le décret du 21 sep le décret du 21 septembre dernier, qui abroge
bre dernier sur l'avancement militaire , toutes les ordonnances précédemment rendues
iendront en retraite le grade de maréchal sur l'avancement militaire.
camp. -
Ft néanmoins les colonels actuels en activité
II. Les lieutenans-colonels en activité effec effective, qui ont été lieutenans-colonels, con
e, de toutes les armes, qui ont douze années serveront dans la colonne des colonels le rang
service dans ce grade, et qui, renençant à qu'ils tiennent, en vertu des ordonnances qui
Factivité, préféreroient se retirer en ce moment existeront, lorsqu'ils ont été promus : # grade ».
Q
( 1o58 j
Le même comité, par l'organe de M. Dubois propostion de M. d'André, qui demandoit un -
de Crancé, a proposé de suppriiner le somp décret pour que les juges de paix qui sont mem
tueux hôtel des invalides, et d'établir dans | bres de l'Assemblée nationale, fussent rempla- .
chaque département une maison dénommée , cés par leurs assesseurs , lesquels ne pourroient .
Hospice de la Patrie, où chaque soldat inva s'y refuser, et auroient le traitement avec l'exer .
ClCf2 , * s
lide, mieux traité , plus lieureux et plus libre
eoûtera beaucoup moins à l'état, et où l'admi L'ordre du jour a ramené la discussion sur le
mist ration moins étendue et de plus près éclai dr oit de patente. · ·
rée, sera sauvée du soupçon même de gaspil L'ai ticle 1er , portant suppression des droits
lage. pet çt,s sur les boissons, de ceux connus sous le
Ce projet a paru inhumain, mal calculé, im nom d'impôts et billots ou boutºgue, d'équi-.
politique sous tous les rapports , à un homme . valens de Languedoc, des priviléges de vente .
qui fait profession d'avoir sur l'intérêt national exclusive en Flandres , Hainaut, Artois et Cain- ,
des idées peu assorties à celles du moment où brésis, etc. a été ajourné. - |
nous somraes. M. Maury a demandé l'ajourne L'article If, après un léger débat, a été admis
ment de la discussion , en annonçant que pour comme il suit :
sa part il se réseryoit la parole pour une heure Art. i I. « A compter de la même époque,
ét demie au moins : « Vous comptez vendre , ( 1°r avril prochain ) les offices de perruquiars, .
a-t-il dit, l'hôtel des Invalides à la municipalité , barbiers-étuvistes , les droits de récèption de
· de Paris pour en faire un hôpital ! Où Paris ! maîtrises et jurandes, ceux du collége de phar
prendra-t-il de quoi faire une telle acquisition ? macie , et tous priviléges de profession , so
Au reste c'est bien fait de préparer des liôpitaux, , quelque dénomination que ce soit , sont sup
votre sublime régénération vous donnera moyen, primés ».
de les peupler ». - M. Martineau a craint que cet article II n'em
Après quelques débats , la discussion est traînât la suppression du collége de Pharmacie,
ajournée à la séance du mardi soir 22 février. institution si savante et si utile; il a été rassuré ,
par le rapporteur , qui a démontré que la sup-2
Séance du 15 Février. ·pression tomboit, non sur le collége de
cie , mais sur le privilége exclusif seulemant !
Il y a plusieurs mois que l'Assemblée avoit On ajourné et renvoyé au comité l'article IH3 -
: renvoyé à son comité de constitution une adresse qui fixoit le mode de liquidation et de rembouf
des religieux de la Trappe, qui demandoient la sement des sommes versées au trésor public
faculté de conserver leur coniinunauté, leur ob pour les provisions des offices, ainsi qu'une
servance et leurs biens. Aujourd'hui ils récla · disposition de l'article IV, qui tend à faire ac
ment contre le directoire de district, qui a mis corder des indemités à ceux qui ont obtenu des
en vente quelques-unes de leurs possessions ex maitrises au concours, et en récompense de • #
lent ou de service.
téricures. L'hospitalité qu'ils exercent , les se
cours qu'ils répandent autour d'eux ; voilà le Art. IV. « Les particuliers qui ont obtenu des.
titre sur lequel se fonde leur réclamation. M. maitrises, juramdes, ceux qui exercent des pro
Goupil, en la discutant, a exposé que les hôtes fessions en vertu de priviléges ou brevets -
, que la Trappe reçoit sont pour la plupart des mettront au commissaire chargé de la liquida
· curieux et des oisiſs, peu dignes de considé tion de la dette publique leur quittamcé de ré
ration : que l'articulation des secours répandus, ception. pour être procédé à la liquidation des
. est commune à tous les monastères : il a appellé indemnités qui leur sont dues , lesquelles in
la question préalable , et elle est venue, à sa demnités seront réglées sur le pied des fixations
voix , écarter la pétition des trappistes. de l'édit du mois d'août de 1776 et autres sub
A la réquisition de M. Camus, il a été aussi séquens , et à raison des sommes versées mu
dit qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur une pro trésor public , sous les déductions ci-après dé
poistion du comité ecclésiastique et des finan terminées ». - |
ces , tendante à faire décréter que les fermiers Les articles suivans ont été décrétés après une
de biens ci devant ecclésiastiques seroient pour légère discussion. | -•
suivis par les mêines contraintes qui ont lieu Art. V. « Les citoyens reçus dans les maitrise
pour le recouvrement de l'imposition, et qu'ils et jurandes , depuis le premier avril 179o , se
seroient tenus de payer en espèces. ront remboursés
sées au de la totalité des sommes vec,
trésor public. • . ._ #
On a renvoyé au comité de constitution une 4 -- - E -
( 1o59 )
• A l'égard de ceux dont la réception est am triote; la société des jacobins a juré de prendre
térieure à l'époque de quatre années, il leur egalement sa défense. Piusieurs personnes se
sera fait déduction d'un trentième par année gilssoient dans les grouppes populaires, et insti
de jouissance ; cette déduction néanmoins me guoient le peuple à incendier les bureaux ; par
pourra s'étendre au-delà des deux tiers du prix tout cet avis a été repoussé avec indignation,
total, et ceux qui jouissent depuis par l'édit et le peuple a promis de demander que l'admi
d'août 1776, et autres subséquens. nistration des inessageries publiques soit conſiée
Les reinboursemens ci-dessus énoncés seront au plutôt à des Indi 11s pure s.
faits par la caisse de l'extraordinaire. :
1.e péuple a dit aussi, et nul citoyen n'étoit
# syndics des corps et communautés d'avis co1ttraire, que la muniuipalite de Paris
d'artisans et marchands, seront tenus de fournir ne u1a c, quº roit pas de procianer que cet argent
leur compte de gestion aux municipalités, les étoit destiné au prêt des troupes ; niais déja le
quelles les vérifieront et formeront l'état gé peuple sait à quoi s'en tenir sur ces proclama
néral des dettes actives et passives de chaque tions vagues , dictées par le ministère, et dont
communauté ; ledit état sera envoyé aux direc la municipalité elle - même n'oseroit pas être
loires de district et de département , qui, après responsable. Ne sait-on pas que M. : ailiy tombe
vérification, le feront passer au commissaire du en extase toutes les fois qu'il paroit devant la
roi, chargé de la liquidation de la dette pu faunille royale et les ministres , et que dans cet
blique ». C. état d'extase on lui fait gober tous les contes
r:' - . (La suite demain. ) bleus qu'on veut bien lui débiterº Voilà pourtant
où nous en sommes relativement à notre numé
raire ! Il s'écoule, s'écoule tout doucennent lors
, , P A R I S, le 15 février. des frontières, sous le prétexte continuel dit
prêt des troupes. Les aristocrates en ricnt sous
. Depuis long - temps nos ennemis enlèvent cape, tandis que nos patriotes de l'Assemblée
notre numéraire ; depuis long-lemps le brave nationale s'endorment bravement sur cet objet.
#Vivier, condueteur de la mes agerie de Stras Quel coup de foudre lorsqu'on en viendra à re
bºurg, a dénoncé aux Jacob.ns la fraude cri gºri der au fond du sac ! Quand la nation aura
· minelle à lâquelle se prêtent les directeurs des t-elle donc sous sa main le trésor national ? .
| messageries , soit pour nous dépouiller du reste M. Rabot, maire de Villejuif, a fait annoncer
e nos espèces, soit pour transporter des mil hier dans l'assemblée électorale qu'on avoit payé
lions de pamphlets aristocratiques dans toutes d'avance samedi dernier à son fils, maître de
les contrées de cet einpire. poste à Essonne, la poste pour 8o chevaux,
Hier 14 , le peuple a arrêtº la messagerie ou sans désigner le moment précis où ces 8o che
diligence dont le sieur Vivier étoit conducteur ; vaux seroient mis en course : la n1ê1ne précau
elle a été conduite rue Saint-Denis, au corps tion a été prise aux postes suivantes. Un tel avis
de-garde au coin de la rue Mauconseil , et là n'est pas indifférent, et nous invitons tous les
onl'a déchargée, et on en a tiré plusieurs barils maitres de poste des environs de Paris à mous
| d'argent en double futailles, sans adresse , et instruire de tout ce qui parviendroit à leur con
| plusieurs , caisses telle1nent pesart tes , que six noissance sur le même objet. C....
hommes étoient nécessaires pour les rouler.
| , Deux officiers municipaux se sont rendus sur
le lieu, et à l instant le peuple a nommé des Arrété de la section de la Bibliothèque.
#ºire pour inspecter ces caisses et
Le section de la Bibliothèque, assemblée ex
# Le peuple s'est plaint hautement de ce que traordinairement , prenant en considération les
·membres du comité des recherches , auquel Inotifs de l'arrêté de celle de Mauconseil ; mais
#n a dénoncé cet abus depuis long temps , ne ne pouvant fixer son opinion sur aucune per
aient pas encore détruit. - sonne en particulier, croit cependant qu'il im
: Le peuple a ténoigné impºrativement son in porte à la cause nationale d'établir sans délai les
dignation contre les entrepreneurs dcs n1essa principes sur lesquels doivent reposer les droits
geries (et contre Collet d'Hauteville principa ct les devoirs des personmes composant la mai
ºent) de ce qu'ils menacent de faite perdre au son régnante ;
fieur Vivier la place qu'il occupe ; le peuple se Considérant que ces personnes sont, en quel
| Promet de les punir s'ils oscnt chasser un pa quc sorte , des gages de la paix et de la tran
( ro54 )
quillité publiques; que si c'est un crime aux ci Lyon , d'où elles se rendront ou au poiit'de
toyens ordinaires de quitter leur patrie quand Beauvoisin, ou à Genève. J'ai l'honneur de vous
elle est agitée par des dissentions civiles , on envoyer une liste des personnes de leur suite. .
peut dire que ce délit prend uu caractère bien Observ. Ainsi M. de Lessart, par cette lettre,
plus grave, lorsque les citoyens qui s'en rendcnt veut faire concourir six directoires de départe
coupables se trouvent par leur naissance placés mens à l'évasion des tantes du roi, et rendre .
auprès du trône. ces directoires responsables des évènemens; car
-
En ajoutant ces considérations à celles qui enfin, si le dauphin déguisé en fille, ou caché.
semblent avoir déterminé les démarches de la dans quelque double fond de voiture artistement
section de Mauconseil, l'assemblée de la section · arrangé, passoit au-delà des frontières sous la
de la Bibliothèque a arrêté : - ' proteotion de ces six départemens, qui ne fe
1°. Qu'elle nommeroit un commissaire, con roient aucune visite, que n'en résulteroit-il pai
formément au gré de la section de Mauconseil. de désastreux ? Les six directoires ne peuvent
2°. Qu'il seroit chargé de faire tous ses efforts donc ni répondre à M. de Lessart, ni rien pro
auprès des commissaires des quarante-sept au mcttre, avant que l'Assemblée nationale ait dé
tres sections, pour que l'adresse à présenter à cidé sur le départ des tanies du roi ; et si ces
l'Assemblée nationale ait essentiellement pour dames partent avant cette décision , les six di
objet de la supplier de déclarer constitutionel rectoires doivent faire les morts sur les arresta
lement qu'aucunes personnes de la maison ré tions qui auroient lieu le long de la route4
gnante ne pourront sortir du royaume qu'ane comme le pouvoir exécutif fait le mort lorsqu'il
année au plus, après l'achèvement de la cons s'agit de veiller à la sûreté de l'empire et à l'exé
titution, et sous la condition expresse d'en ob cution des loix souveraines du peuple. Nous le
tenir la permission du corps législatif, sanc répéterons sans cesse, l'évasion des tantes du roi
tionnée par le roi. 3°. Qu'en conformité des est à coup sûr le prélude d'un grand attentat.
principes qui lient tous les membres de la dy médité contre la liberté, le repos et la consti-'
mastie au sort de l'état, ceux de ses membres tntion des François : et comme le salut du peut
qui sont au dehors du royaume seront requis d'y ple est la supréme loi, nulle considération paé
rentrer sous un mois de la date du décret cons ticulière me doit prévaloir sur cette loi. M.
titutionel, lequel leur sera signifié par nos am Lessart devoit réfléchir avant de faire la .
bassadeurs chez les nations étrangères, et que marche qu'il a faite envers les six départemet
lesdites personnes du sang royal seront déchues C..... -
-
de tous droits accordés par la constitution à la
famille régnante, s'ils n'ont pas obéi à la loi Stoutgard.
dans le cours du délai prescrit.
Il y a quelques jours que dans un bal de cette
-
/
ville on apperçut un masque couvert de tout
copie de la lettre écrite le 9 février 1791 , par ce que l'ordre héraldique a de distinctif et d'é
M. de Lessart, aux direotoires des dépar blouissant, tel qu'armoiries, arbres généalogi
temens de Seine et Marne, de Lyonne, Saône ques, etc. suivi de trois bourgeois, vêtus et
et Loire, la Côte-d'Or, et Rhône et Loire. décorés des couleurs nationales , qui se permi#
rent de lui faire quelques observations sur son
Mesdames tantes du roi , ayant, messieurs, faste et ses prétentions, et finirent par le dé
formé le projet de voyager en Italie , et ayant pouiller de ses vains ornemens. Cette petite
insisté auprès du roi pour l'exécution de ce scène de convention , sans doute , se †
projet, sa majesté m'a chargé de vous prévenir comtne par hasard sous les yeux de sa ci-devant
de leur passage, aſin de vous mettre à portée de A. S. M. Condé et ses fils et petit-fils, qui en
rendre des mesnres convenables et de donner ont , conçu un tel dépit , qu'ils ont pris le
es ordres nécessaires , pour leur faire trouver pa1ti de se retirer dans la petite ville de Gails
toutes les facilités dont elles pourroient avoir dorf, au comté de Limbourg, entre Wirte#
besoin. Le départ de Mesdames doit avoir lieu berg et Ansbach , où le comte Pickler a fait
du 15 au 25 de ce mois ; et elles iront par la préparer son château pour y loger son altesse
route de l'ancienne province de Bourgogne à fugitive. • -
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
#el'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
| D E L A F R A N C E , -
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ; .
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à
dirigé par M. MERcrEn , et par M. CARRA, un des Auteurs.
,
Le choix des sujets pour remplir les emplois, est ce qu'il y a de plus
important dans un état. I\e mauvais généraux, de mauvais màgis
trats, de mauvais ministres , sont la ruine des empires. LE FRANc.
† que l'Assemblée nationale compte, pour IX. « Tout particulier qui voudra se ponrvoir
exécution de la loi , sur la diligence des mi d'une patente, en fera dans le mois de dé
nistres, ou en tout cas sur leur responsabilité. cembre de chaque année, à la municipalité de
| Pour économiser les momens de la chose pu son domicile , sa déclaration , l q telle sera ins
blique , on a chargé le comité des emplacemens crite sur un registre à souche. Il lui cn sera dé -
de donner à l'avenir les autorisations néces livré un certificat qui contiendra son nom et la
saires aux corps administratifs pour les acqui valeur locative de son habitation. il se présentera
sitions de cette nature , sauf à rapporter à l As ensuite chez le receveur de la contribution mo
, semblé les difficultés qui pourroient survenir. biliaire, auquel il paiera le prix de la patente,
' _.Suivant le compte rendu par M. l'Abbé du snivant le taux ci-après ſi xé , ce receveur lui en
Plaquet, il ne s'est trouvé, dans tout le district délivrera quittance au dos du certificat et de la
† qu'un seul ecclésiastique qui se soit
refusé au devoir du serment. Cet honnête lévite
quittance , qui seront déposés et enregistrés aux
archives du district : il lui sera délivré au se
s'étoit fait distributeur de libelles, qui ont été crétariat du directoire la patente ponr l'année
sºn : V a ntGº .
saisis clicz lui.
* LL'ordre du jour a ramené la matière du droit Les déclarations, certiſicat5 , quittances et
de patente, · • · • · * paterites , seront sur papier limbré , ct con ;
5o4
| - | ( 1o62 ) - "
† municipalités avant le premier avril pro Ne scront point compris dans la présente dis
chain , et de remplir les formalités prescrites par position les fonctionnaires publics , pourvu
les articles pr'cé dens. Sont exceptés du présent qu'ils m'exercent point de professions , arts ou
décret les cultivateurs ou propriétaires, pour la métiers, ni ceux qui ne paient point la taxe de
vente de lr 1rs bestiaux , denrées ou produc trois journées de travai! ».
tions , autres né,inmoins que les vins ou bois L'article XlV a été décrété sans opposition,
sons qui seront vendues à pinte et à pot, ainsi qu'il suit : |
La jouissance des patentes qui leur seront dé Art. XtV. « Les boulangers qui n'auront pas
livrées commencera au premier avril prochain, d'autre commerce ou profession, ne paieront
et les prix en seront fixés aux trois-quarts des ue la moitié du prix des patentes, réglé par
patentes qui , dans la suite, seront accordées l'article XIl du présent décret ».
pour une année. L'article XV a été retiré. Il portoit exception
XI. Les particuliers qui, dans le courant d'une en faveur des médecins. chirurgiens, accou
année, desireront se pourvoir de patentes, en cheurs et sages-femmes. La disposition de l'ar
auront la faculté, en remplissant les formalités ticle XIII a prononcé la généralité sans ex
presciites par l'article IX , et en acquittant le ception. -
droit pour le restant de l'année , à compter du Sur les articles XVI et XVII, on a adopté
premier jour du quartier dans lequel ils auront quelques amendemens de MM Aubri et Biauzat,
demandé des pi tentes ». et on les a fondus dans la rédaction. #
Sur l'article Xi | les débats n'ont pas été moins Art. XVI. « Les vendeurs et vendeuses de
multipliés. M. Malouct vouloit que le droit de comestibles, vendant dans les rues, halles et mar-*
patente n'ent lieu, au fond des campagnes, que chés publics, ne seront point tenus de se pourvoir
pour les aubergistes et cabaretiers. il a été ré de patentes, pourvu qu'ils n'aient ni boutiques
pondu que ne s'agissant plns d'imposition a éta mi échoppes , et qu'ils ne fassent aucun autre
lir sur les terres, l'habitant des campagnes n'a commerce, à la charge par eux de se conformer
voit plus de préférence sur celui de la ville, aux réglemens de police. #
Il a été décrété qu'il n'y avoit lieu à délibé XVII. Les particuliers qui voudront réunirº
rer , et la rédaction de l'article a été ainsi con à leur commerce , inétier ou profession, celle
sacrée : . de marchands de vin, brasseurs , limonadiers , !
Art. X I. « r e prix des patentes annuelles pour distillateurs-vinaigriers, marchands de bierre -
tous les commerces, arts, métiers et professions, et de cidre , aubºrgiste , hôtel.1ers donnant à '
est fixé, sous les exceptions ci-après , à raison boire et à manger , traiteurs , restaurateurs,
du prix du loyer ou de la valeur locative de l'lia ceux même qui n'exerceroient qne les profes--
bitation de ceux qui les demanderont, et dans sions ci-dessus dénommées , acquitteront le -
les proportions suivantes : •
prix des patentes sur le pied ci-après; savoir , .
2 sous pour liv. du prix du loyer jusqu'à 4oo 5 sous 6 den. pour liv. du prix du loyer jusqu'à :
livres , 2 sous 6 deniers pour livre depuis 4oo 4oo liv. ; 4 sous 6 den. depuis 4oo liv. jusqu'à "
liv.jusqu'à 8oo liv., et 3 sous pour liv. au-dessus 5oo liv. ; et 5 sous au-dessus d . 8oo liv. , sans *
de 8oo livres. que le prix de la patente puisse être moindre
L'article XII : du projet de décret a élevé une de 3o liv. pour les marchands de vin de villes
discussion longue et détaillée. Il s'agissoit de et de canpagnes , dont le prix du loyer est au- .
dessous de 2oo iiv. » . .
déterminer les états et professions qui doivent
être soumis au droit de patente. M. d'Andrº l es articles qui suivent n'ont *prouvé qu'une
veut qu'il n'y ait aucune exception , autre que discussion très-légère. -
celle les fonctionnaires notnmés par le peuple ; « Il s ra délivré des patentºs à termes pour
MM. Martineau et A'erlin, : larmés de cette gé un , deux ou trois mois , aux p1 opriétall • seu
néralité, croyent y voir la vexation et la ruine lement qui voudront vendre dº vin de leur crû
( 1o63 )
en détail dans les villes , bourgs et campagnes, et sur celles dans lesquelles elles seront jugées
pendant un temps limité. Le prix desdites pa et poarsuivies.
tentes sera de 3 livres par mois : elles ne seront XXIII. A compter du premier avril prochain,
délivrées qu'après les formalités prescrites , et les droits perçus sur les boissons à la vente en
jue le prix en aura été acquitté entre les mains détail ; ceux connus sous le nom d'impôt et
es préposés au recouvrement des contributions billot, de devoirs de Bretagne, d'équivalent de
mobiliaires et d'habitation; mais ces patentes Languedoc, de masphaneng en Alsace, le pri
ne pourront être accordées pour plus de six vilége de la vente exclusive des boissons dans
mois dans le cours de l'année : au-delà de ce les ci-devant provinces de Flandres , Artois ,
terme, elles seront réputées annuelles, et se Cambrésis et Hainaut, les inventaires, les droits
· ront payées comme telles. perçus des allans et venans à la vente, en revente ,
# « Les particuliers qui exerceront la pro en gros, à la circulation , sont abolis.
fession de colporteur dans les villes, camp gnes , Sont exceptés de la présente disposition les
foires on marchés, seront tentis de se pourvoir droits d'cntr es dans les villes, qui continueront
de patente, après avoir rempli les forinalités d'être acquiltés provisoirement, comme par le
prescrites; le prix en sera fixé suivant les pro passé ». -
| portions de l'article XII ; mais il ne pourra être Tous les bons citoyens ont applaudi avec
au-dessous de 1o liv. pour les marchands por transport à l'annonce qui a terminé cette séance.
tant la balle, de 5o liv. pour ceux qui emploie Le département de l'Allier a élu pour premier
roient à leur commerce un cheval ou autre bête évêque de Moulins M. Laurent , curé d'Huil
de somme, et 8o liv. pour une voiture , quand laux , membre de l'Assemblée nationale , réuni
même le prix du loyer de leur domicile établi dès le 15 juin 1789 au corps de la mation. G.
| roit une proportion inférieure. Lesdits colpor
| téurs ou marchands forains seront tenus , lors
'ils en seront requis, de justifier de leur do . P A R I S , le 16 ſévrier.
· micile et de léur taxe mobiliaire et d'habitation,
même de représenter leur patente aux officiers · Les Monarchiens agissºnt et manoeuvrent
mnicipaux des lieux où ils exerceront leur sans cesse. 1ls ont trois ou quatre journalistes à
commerce. leur solde, et répandent d'autres pamphlets par
·.XX. Il sera alloué 2 sous pour liv. sur le prix milliers. Aujourd'liui deux hommes ont dis
de chaque patente au profit de la caisse de la tribué dans le fauxbourg Saint - Marceau un
commune , laquelle rétribution sera acquittée nombre considérable de billets imprimés, qui
-jusqu'à concurrence à l'acquit de ses dépenses sont des mandats payables au porteur en livres
ticulières. Les officiers municipaux tien de pain , à prendre chez divers boulangers.
nt la main à ce qu'aucun particulier ne s'im Nous prévenons Stanislas-Clermont, et ses col
misce dans l'exercice des professions assujetties lègues que les porteurs de ses mandats, mangent
à des patentes par le présent décret , sans avoir son pain de très-bon appétit, mais qu'ils n'en
rempli les formalités prescrites et avoir acquitté sont pas moins bons patriotes ; et qu'ils se pro
le droit. posent de s'acquitter en coups de batons bien et
JXXI. Tout particulier et colporteur qui fera dûment appliqués sur les épaules monarchiezz
commerce , ou exercera une profession , art mes, le jour où Stanislas Clermont voudra poser
quelconque, sans avoir rempli les for
Ou métier ses ſesses sur un trône inconstitutionel. Il est
malités prescrites et s'être pourvu de patente , bien étrange que le blondin Stanislas et sa bande
sera condamné à une amende quadruple du prix aient imaginé de substituer l'empire des Monar
é pour la patente dont il auroit dû se pour chiens , à la monarchie décrétée par l'Assem
r. Lesdites amendes seront payées entre les blée nationale et acceptée par le roi. Nous me
ns du receveur de la coutribution mobi souffrirons jamais que Louis XVI soit détrôné
ire, lequel en versera moitié dans la caisse # Stanislas Clermont-'I'onnerre Ier , ni que
la commune, pour être appliquée à ses dé 'intendant Malouet soit proclamé pape des
ses personnelles, et se chargera en recette François. Notre pape est à Rome , et doit y
l'autre moitié pour en compter au trésor pu rester ; et la couronne de Louis XVI ne doit
C,
point passer sur la tête blondine de Stanislas
XXI!. L'Assemblée nationale se réserve de Cleruiont. Quant à M.;Malouet, on a pu croire
tier sur les 1o1 Ines ;ans lesquelles seront qu'il formoit des projets ambitieux sur la tiare
tatées les contraventions au présent décret, papale, parce qu'on assure qu'il rédige et fait
( 1o64 ) .
circuler, dans les quatre-vingt-trois départe -- L'état de Bâle a envoyé des troupes et de
mens, des brefs et des bulles. Si ce fait est vrai, l'artillerie pour garnir ses frontières. - La mar
c'est un attentat à la prérogative du saint-père, che des troupes autrichiennes est contreman-,
que les bons catholiques romains me doivent dée. - Il arrive bientôt quatre régimens d'in
pas souffrir. fanterie à Fribourg et dans le Brisgaw. — Les,
. Mlais où nos Monarchiens, qui me possèdent affaires de Porentru paroissent s'embrouiller au,
rien au monde que des dettes passives, pren lieu de s'arranger. Le prince est toujours fort,
nent-ils de l'argent ? Nous proposons la so inquiété ; il a demandé secours à f'empereur,.
lution de ce problême à tous les calculateurs qui lui a répondu qu'ils ne se refuseroit pas à lui
patriotes. donner des forces suffisantes pour remettre les .
choses en ordre, et qu'il lui enverroit des trou
La section des Thermes de Julien vient d'ar pes à sa première réquisition, Le prince a fait
rêter, cejourd'hui 17 , que tout citoyen de part de cette lettre aux états de Berne, Bâle et
ladite section qui sera reconnu pour être du Soleure ; et ce n'est pas sans inquiétude qu'on
Club monarchique, sera suspendu de toutes ses verroit arriver des troupes autrichiennes dans
fonctions civiles et militaires, jusqu'à ce qu'il l'intérieur de la Suisse. Bâle paroît vouloir for
ait renoncé audit Club monarchien ; et que iner des oppositions pour leur passage. Il doit,
ladite de libération sera communiquée aux qua même y avoir cette semaine une conférence,
rante-sept autres sections de la capitale. Il n'y a entre les troits états, qui, à ce qu'il me paroît,
mul doute qu'elle sera suivie universellement. désirent envoyer des députés pour chercher à,
concilier les parties avant d'en venir aux extré
Inités. — il n'est pas vrai qu'on recrute en Suisse ;
Les trente-six administrateurs du départe pour des puissances qui n'ont pas de service,
ment de Paris sont nommés. M. Pastoret a réuni {lV O llG. - -
les suffrages pour la place de procureur-géné Observ. Cette lettre confirme la note que !
ral-syndic. nous avons fait imprimer dans un de nos der-!
Discours de M. Charles Lamet/ à la tribune niers numéros sur le même sujet; et quoi qu'en !
de l'Assemblée nationale, sur la motion dise le pesant auteur politique de la Gazette !
universelle, dans sa feuille du i6 de ce mois,.
faite par M. Custine, d'exiger lc rembour en prétendant que mous adoptons tout sans !
sement de toutes les sommes portécs sur le discernement, et que lui seul en sait plus que"
fameux livre rouge. le ministère même et que le comité diploma- .
« Mon nom, a dit M. Lamcth., se trouve sur tique, sans doute, sur les nouvelles étrangères : |
le livre rouge ; ma mère y a reçu 6o.ooo livres ; cela ne nous empêche pas de donner cette même
lettre comme venant d'une personne très-sûre !
je crois que ina mère, épouse ou ſille, ou sœur
de beaucoup d'officiers qui ont bien mérité de
et très-bien inlornuée. Rien ne nous †
la patrie , et qui a éprouvé pendant le ministère non plus de tenir sans cesse nos concitoyens en
de l'abbé Terray de grandes réductions dans éveil et en garde contre les projets des tyrans
son patrimoine , méritoit cette indemnité ; mais étrangers , et contre les gazetiers liypocrites
puisque l'esprit de parti en fait un reproche , soudoyés par eux. Nous n'attendrons pas que |
je déclare que je ferai , sur ma ſortune , la ces mêmes gazetiers nous avertissent pour son
remise de cette somme ». ner le tocsin d'un danger réel ; nous connois
sons mieux qu'eux l'état astuel des choses en
Lurope, et les coinplots qui s'y trament contr
Extrait d'une lettre de Bâle, du 11 ſévrier. nous ; et nons son mes persuadés que les bon
citoyeus auront toujours plus de confiance à l
L'évêque de Bâle , et le résident de l'empe franchise , ct à la constance de notre vigilanc
reur , ont demandé passage par le canton de et de notre patriotisme, qu'à l'hypocrisie §
Bâle pour des troupes impériales destinées à aux tcrgiversations continuelles de ces journa
protéger le prince-évêqne dans ses possessions. listes à donble visage, pensiqnnés par diffé
Cette dºmande a été refusée , et les troupes rentes cours, et sourdement apostés au milieu d
étoient en marche pour se porter à Rlieinfeld. nous pour nous faire donner dans le piége. C..
On s'aboiine à Paris , cluez LUIssoN , libraire, rue Haute feuille, à qui l'on adressera, franc de port , le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs dcs Annales Patriotiquer.
Et ohez tous lcs Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etrangcr.
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
· D E L A F R A N C E ,
: ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
· Jo U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
| céder aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
: mandent, même les choses les plus extravagantes , jusqu'au moment
e où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
,. que les rois ne peuvent jamais, par aucun serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. (Lettres de Joseph II à d'Alton).
liv. , vicaires et desservans 1 1,2oo, ooo liv. Dépenses des départemens; pour la justioe es
Total 81,226,ooo liv. l'administration 18,9o6,8oo liv., frais de prisonä
Liste civile 25,ooo,ooo, primes apanagées et procédures 3,18o,oool., cheminsa°,oooono,
r · ( 1o67 )
bltimens publics 4.5ooooo liv. , perception des pouvoit exciter autour d'eux. L'Aisemblée et
impôts directs 8.ooo,ooo, hôpitaux 95o;ooo l., passé à l'ordre du jour.
secours.4.27o,887 liv. Le même directoire informe l'Assemblée na
Total . . •
59,27o,887 liv.
.. •
: L'Assemblée s'est réservé, par le même dé cïrës de ville qui ont voulu singer les évêques ;
cret, de statuer sur les dettes particulières aux mais plusieurs objets m'ont encore surpris.
· ci-devant pays d'état, et sur les sommes qui · Pourquoi dans Toulouse, où le département,
pourront y être appliquées. La discussion qui le district et la municipalité sont composés de
'est élevée sur cette matière, et dont nous pen gens du plus grand mérite et d'excellens pa
triotes, où le club des amis de la constitution
, sons qu'il est inutile de rendre compte, a été
· terminée par le décret suivant, rendu sur la montre la plus grande énergie ; pourquoi, dis
| proposition de M. Camus : je, voit-on sur la porte de beaucoup de maisons
| 5 «iL'Assemblée nationale déclare que le décret les emblêmes de la nobilité, accompagnés de ce
pour les dépenses à faire pour l'année 1791 , que l'art héraldique avoit de plus bizarre ?
n'emporte l'approbation d'aucun article de dé Pourquoi les murailles de la maison commune
pense, aucune dépense ne pouvant être faite résentent-elles dans leur grande circonférence
qu'en vertu d'un décret du corps législatif, es armoiries des anciens capitouls, accolées de
rendu ou à rendre. neuf en neuf, avec une belle légende qui ins
Une lettre des administrateurs du départe truit du nom de l'heureux possesseur de oes ar
moiries ? -
que pour propager un si bel exemple. C.... de ne pouvoir imprimer tout entier, mais dont
voici l'exorde : « Quel plus beau jour ! me voir
entouré de toutes parts d'un troupeau qui m'est
Citations intéressantes sur la prestation du cher; non , rien n'égale ma joie et mon bon
sermeut czvique des prétres. heur. Mais quelle plus grande satisfaction en !
core , de pouvoir le rendre témoin fidèle d'un.
· Le nombre des prêtres vraiment religieux et nouveº serment. non moins sacré que le ser
patriotes qui ont prêté leur serment sur la cons ment fédératif que j'ai fait sur l'autel de ja
titution civile du clergé est déja si considérable, patrie le 14 juillet dernier ! ». C....
que nous pourrions le porter, par un calcul d'ap l
roximation , aux deux tiers au moins de la to
Erratum. }
talité des ecclésiastiques fonctionnaires publics ;
mais ce qui prouve combien l'amour de la patrie Dans la numéro 5o1 de ces Annales, 15 fé
et la sagesse de notre constitution influent sur vrier 179t , cinquième colonne, à l'article né-, .
l'intelligence et le courage des hommes hon cessité d' une surveillance, etc. quarriêmeli [ne :/
nêtes , c'est le talent que développent plusieurs qui voudroit gager sa tête que la nation, #ses
ecclésiastiques dans les discours qui précèdent qui voudroit gager sa tête que la cour, eta # .
,
s U P P L É M E N T A U N°. D v. -
pied'une lettre écrite par la société des amis pour cette expédition , et qui avoit emmené
le la constitutſbu de Niort, en réponse à tous les crnployés de la compagnie et quelques
telle du clubides monarchistes , à Paris , le troupes , tant de ligne que de gardes natio
5 février 1791. nales , avec quatre canons. Il leur a été assez
ME s s I E U R s,
facile de dés buser les paysans des impressions
calomnieuses qu'on leur avoit insinuées. Cepen
Nous venons de recevoir le nº. X de votre dant le département , pour maintenir la tran
irnal , intitulé : Correspondance générale quillité renaissante dans ce canton , a demandé
lre les départemens de la France, que vous qu'on y laissât environ 2oo homines. Ces troupes
n ré § dans notre ville avec une profu vivent dans la plus grande intimité avcc les
habitans. ( Gazette universelle ).
ſi indécente. t e vénin qui distile de la plume
pure qui l'a rédigé, n'a pu nous atteindre et
us corrompre. Sachez, perſides ennemis. que
mais les vrais amis de la libel té n'adopteront Colmar, le 9 février.
s'principes sanguinaires , et n espérez pas Hier, à une heure après midi, on vit entrer
re des prosélytes parmi nous et parmi nos au même instant par les trois portes de notre
itoyens, tant que nous verrons au milieu ville plusieurs détachemens de troupes de li
vous des pestes publiques, comme les Royou gne, tant cavalerie qu'infanterie. Ils sont tirés
les Durosoy. des dragons d'Angoulême , des chasseurs de
es lâches ennemis de la patrie, dans leurs
les hebdomadaires , font les plus grands Champagne et des régimens de la Fère et de
prts pour allumer les torches du famatisme, Salm-Salm. Si cette garnison, qui ne monte
er le frère contre le frère, et cnsanglanter pas à 4oo hommes , n'a pas été nécessaire pour
lte terre de liberté. . rétablir le repos dans nos murs, elle contri
Vous nons demandez en vain de demeurer buera toujours à l'y maintenir. Nos nouveaux
- eurs de votre lutte contre le club hôtes, que les compagnies réglées de garde na
Jacobins, ne l'espérez pas. Nous avons juré ti5nale ont reçus sous les armes, ont paru très
verser jusqu'à la dernière goatte de notre surpris de trouver toute la ville dans la paix la
ur le maintien de notre sainte constitu plus profonde , la calomnie ou la mauvaise
. Nous serons fidèles à notre serment ; et plaisanterie ayant fait accroire à plusieurs d'en
hs réunissant aux défenseurs de la patrie , à tr'eux qu'ils éprouveroient une résistance ri
goureuse.
généreux Jacobins, que vous calomniez, Les bons patriotes ont été touchés du ton
rons rentrer dans la poussière une horde de candeur et de modération qui règne dans
te de conspirateurs, qui ne cesse un ins le récit fait par ordre de M, M. les commissaires
, soit dans ses écrits, soit au sein du corps
atif, de prêc!,er la rebcllion aux loix et de dn roi, de la scène scandaleuse du 4 On peut
quer la guerre civile. y ajouter pur supplément qu'un hoinme d( guisé
oûs sommes, avec les sentimens que mé ayºnt remarqué dans la foule un citoyen ,rmé
d'un fusil, lui dit, en montrant le s f nêtres de
nt vos sinistres projets , l'auberge où , j M. les commissaires étoient lo
Les membres composant la société de Niort, gés : je te donne six francs si tu tires là haut.
affiliée à celle de Paris, séante aux Ja
cobins. Si je tire, ce sera sur vous, répliqua ce brav»
liouime.
De Vannes , le 1o février. T U R Q U I E
'resque toute la petite armée envoyée de La position critique des Ottomans a donné
rient dans cette ville, pour calmer ſ'insur lieu aux mesures les plus cruelles pour mainte
lion qui avoit éclaté dans quelques paroisses, mir la paix dans Constantinople, où la popula
repartie : elle étoit d'environ 14oo liommes, tion momibreuse des Grecs est f.vorable aux
étoit commandée par M. Périer, directeur Russes. 'I'ous les cabarets de cette vill, ont été
compagnie des indes, qui a quitté la vente fermés par ordre du sultan ; il a été défeedu
5o5 bis.
( 1o7o )
aux luabitans de se rassembler dans les rues
et dans les places publiqucs , même en petit D E L 1 R G E.
nombre. Sa hautcsse a fait jetter à la mcr, sans
forme de procès , nn certain nombre dc rtou - ! L'oppression de la nation liégeoise est coi
vellistes qui cntretenoicnt le peuple des événe somtnée. le roi de Prusse vient de termin
mens de la guerre. avec Léopold les arrangemens de convenanc
-
La sublime Porte vient de recevoir des nou d'après lesquels il lui , ban loune entièreme
velles fàclueuses de ses provinces d'Asie : Battal les Liégeois. Il a rappellé de ce pays ses mini
p · cha y a été défait en bataille rangée par les tres Dohm et Seunfl, dont la conduite favor
Russes, qni seront peut-être bientôt maîtres de ble à la cause du peuple de iiége est désavou
l 1 ville d #»ape. 1 hautement , et blâmée par sa majesté berlinoi
Ce lâche abandon d'une nation . que la #
Ces conquérans poursuivent leurs projets Berlin avoit appellée eil >-même à la liberté
avec rigueur dans la partie d'Europe. Depuis la à l'insurrection , donne lieu à de grandes |
prise d'Ismaïlow le général Suvarow a entrepris
le siége de Brailow ; le prince Repnin se dispose
jectures ; il en résulte ou que le #
à attaquer Silislria , tandis que la flotille russe Guillaume a eu penr de L onold, ou qu'il
investit Warna. d'intelligence avec lui pour l'exécution d'
grand projet commun. Quoi qu'il en soit, |
Liégeois éprouvent d'une manière cruelle
D E L o N D R E s. sort déplorable des peuples que leur †
ou une confiance aveugle livre aux caprices
Les 5 et 7 de ce mois, M. Hoorn Tooke a été tyrans couronnés. Les Autrichiens, le prin
entendu à la barre de la chambre des communes évêque et ses partisans exercent aujourd'.
snr sa fameuse pétition contre les élections de toutes leurs fureurs dans Liége, et Léop
MM. Hood et Fox. Il s'est exprimé en termres semble vouloir : e faire un mérite, aux yeux
très-énerg ques sur les vices de la représenta † princes germaniques, de la cruauté
aquelle il exécute les décrets de la
tion du peuple anglois dans les communes : et
les vérites qu il a énoncées ont paru si alar chambre impériale de Wetzlar.
mantes aux membres de cette chambre, vendus
au ministère, ou qui ont acheté à prix d'argént
leur élection , que le jésuite Burke, toujours Antiquités nationales, ou recueilde monum
ennemi des innovations, quand elles tendent à pour serºir à l histoire générale et part
l'amélioration des gouvernemens , s'est écrié lière de l'empire François, tels que torrubeº
avec fureur que la chambre devoit réprimer sé inscriptions statues, vitraux fresqiies ,
vèrement l'audace inouie de M. Hoorn '['ooke : lirés des abbayes, monastères, charea
les supplices lui paroissoient devoir être em et autres lieux devenus domaines nation
ployés pour effrayer, par un grand exemple, les présenté à l'Assemblée nationale, ee /
réformateurs et les amis des révolntions qui rablement accueilli par elle; par At
peuvent tendre à la perfectibilité de l'espèce hu Louis Millin. - -- .
maine et des gouvernemems. I a rage ridicnle
du fanatique Burke n'a pas été secondée par la Nous ne répéterons pas les éloges qui on
chambre, dont l'opinion paroît être de rejetter donnés à cet ouvrage, dont le suecès est as
seulement avec mépris la pétition de M. Hoorn Le titre annonce son importance et son uti
Tooke. Ce mépris pourra paroître une insulte l'exécution en est très-soignée, et le text
à la nation angloise , dont le pétitionnaire n'a rieux et intéressant. Il a déja paru trois li
fait qu'exprimer les justes réclamations; mais à sons ; chacune est composée de dix p Ian
coup sûr la sévérité, si elle est employée contre et de huit feuilles de texte. On souscr1t
M. Hoorn Tooke, aura des suites funestes pour cet excellent ouvrage chez M. Drouhin, éd
les défenseurs des vices de la constitution an rue Saint-André-des-Arcs, n°. 92. Le Pr
gloise. de 2 1 liv. pour 3 mois.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera , frane de port ,
de l'abonnement et la lettre d'avis, et 1outes les lettres pour les Auteurt des Annales Patriotiquer- ºs
les jours, c'est que les fonctionnaires publics A3 ais la municipalité annonce que les espé
ecclésiastiques, autres que nos ci-devant gran- | rances de ces hommes sanguinaires ont été trom
deurs, se rangent en foule sous les drapeaux de pér» : le brave rég mºn dº Walsll irlandois, et
· la patrie. Tels sont tous ceux du district de § gardes nationales de l'Orient, au nombre
Cérilly, au département de l'Allier. de Goo , ont fait si bonne contenance , et ont
#ncore quelques semaines, et le corps épis- | )
surveillé avec tant d'exactitude , que l ordre a
il de l'église de France sera complètement | été rétabli. A
ellé ; c'est-à-dire quo ic bon grain aura l ' Assembléc a décrété, confº#ºt &l la
- O
( 1o72 )
demande de M. Dusers, qu'il seroit écrit une boissons d'un tiers, et de le mettre dans le ta
lettre de satisfaction aux chefs et aux soldats bleau des revenus publics pour 21 millions.
du régiment de Walsh, et aux braves gardes Ce projet de décret, qui vient encore au sou
nationales de l'Oricnt. -
lagement de la multitude, a fait frémir ceux qui
Qui croiroit que le ci-devant évêque de Cler vivoient autrefois de sa substance, et qui savent
mont, M. Bonnal, a cherché , par une lettre très-bien qu'ils sont sans espoir si le peuple est
inc ndiaire, qu'il a répandue dans le départe soulagé. MM. Cazales et Rochebrune ont parlé,
mºnt au Puy-de-Dôme, à faire commettre les déclamé et caloinnié. M ,l. de Crillon le jeune,
•mAn s forfa s ? En vain le côté droit crioit à Fermond , Anson, Cernon , le Chapelier et le
I. , ... .. e . '' B nºiz t, qui avoit dénoncé M. Pelletier ont repoussé toutes les attaques; et sur
T.sn. i , ... º ri , lire la lettre ; il l'a tenoit à la la rédaction de M. le Chapelier, le décret sui
ntc il . : , º3º ! .o t '.'Assemblée , par je ne sais vant a été rendu : -
q : ! : g (i pour un prêtre qu'on croyoit ver « L'Assemblée nationale décrète que tous
tueux , quoi qu'on le sût ignorant, est passée droits perçus aux entrées des villes, seront sup
à l'ordre du jour. primés à dater du 1er mai prochain ; charge son
Il s'agissoit des impositions qui doivent satis conn. t é d' imposition de lui préscnter sous huit
faire aux dépenses publiqucs de l'année 179I. jours au plus tard un projet de décret pour le
M. de la j{ochefoucault , au nom du comité remplacement des impôts indirects supprimés,
d'imposition, a parcouru successivement toutes et le complément des impôts nécessaires pour
lés ressources de la nation, et toutes les parties faire face aux dépenses publiques ». G.
qui sont susceptibles d'être imposées, et sur
lesquelles il a proposé la fixation des sommes
que chacune doit prodnire. P A R I S, le 19 février.
" Forêts domaniales, 15 millions.
Salines appartenant à la mation , 3 millions. Le fanatisme le plus aveugle et le plus opi
Produit de la vente du tabac et du sel, 2o niâtre dirige la résolution qu'ont prise les tantes
millions. * du roi de sortir du royaume ; elles ont quitté le
Rentrée des sommes dues par les Américains, château des Tuileries pour se rendre à leur
4 millions. -
maison de Bellevue, d'où elles comptent se
Contribution patriotique, 34 millions et demi. mettre en route demain ou le 21 du courant.
Contribution foncière, déduction faite des Tant d'opiniâtreté dans l'exécution d'un projet
frais de perception , 28o millions, extravagant, dont le succès est impossible ,
Contribution mobiliaire , 6o millions. prouve que ce projet couvre l'exécution de
Droit d'enregistrement, 41 millions et demi. quelque complot ultérieur, médité par les en
Hypothèques, 5 millions et demi. nemis de la constitution , qui ont imaginé -et
Droit de patente, 18 millions. qui conseillent le départ de Mesdames.
Droit de timbre, 22 millions. Vainement les médecins ont déclaré que la
Douannes, 2o millions. santé ruinée de madame Victoire ne pouvoit
Postes et messageries, 12 millions. supporter ce voyage, et que la fatigue mettroit
Poudres et salpêtres, 1oo,ooo liv. ses jours en danger : vainement le roi a employé
Loteries, 1 o millions. les plus vives instances pour en dissuader ses
A ce tableau le rapporteur a ajouté l'espé tantes; vainement l'indignation publique a-t-elle
zance plus que probable qu'en 1793 la masse éclaté dans la capitale et les départemens : ces
de la contribution sera réduite de 31 millions, dames s'obstinent à tenter leur ridicule péleri
et sur-tout le tableau comparatif des dépenses mage. Elles emportent notre or, dont une par
de l'ancien et du nouveau régime : d'où il ré tie s'est déja écoulée, et désertent leur patrie à
sulte, a-t-il dit , que le peuple François sera une époque où nul citoyen ne peut s'en séparer
bien réellement soulagé cette année d'une sans se rendre coupable d'une lâcheté crimi
nelle. Il faudroit absolument renoncer à tout
charge de 232 millions.
Que les ennemis de l'Assemblée nationale ,
-
et le roi, nous devons nous attendre à voir les de ligne dans leurs réclamations contre des su
exprinces fugitifs porter l'étendard de la révolte; périeurs injustes ou despetes. Qu'ils apprennent,
et les membres de la famille royale, qui tentent ces braves frères des troupes de ligne, que nous
' iujourd'hui de s'enfuir, ne peuvent que vouloir les portons dans nos cœurs; que leurs intérêts,
s'associer à ces complots criminels, ou tout au leurs dangers nous sont communs ; que nous
leur sommes dévoués à la vie comme à la mort,
moins attendre, dans une neutralité coupable
† du dernier mépris, le succès des atten et qu'au premier signal ils nous verront à leurs
côtés vaincre ou mourir pour la cause de la
tats dirigés contre la patrie. Nous serions nous
mêmes coupables de la plus insigne lâcheté, si liberté. Telle est notre profession de foi, aussi
, nous cessions de répéter que cette évasion des vraie et aussi sincère que les sentimens d'es
tantes du roi est un prélude de cclle des autres time et de fraternité qui vous attachent pour la
membres de la famille royale, la premièr2 scène vie ,
de l'enlèvement du roi ou de M. le dauphin , Les soldats - citoyens de la compagnie de
médité par les conspirateurs, et une véritable Coss trd le jeune, garde national de
Verdun-sur-Meuse.
proclamation de l'invasion qui menace nos fron Signés, Guillot, Traclin , etc. etc. etc.
tières, et de la guerre civile où l'on prétend
engager la nation, et ensevelir sa constitution
et sa liberté. Que penser du silence de l'Assem
blie nationale dans une circonstance aussi grave ! Persécution ouverte contre les gardes de la
Prévôté de-l'Hôtel.
( 1e74 )
la révolution , tendent aussi à faire soupçonner munes du comtat. Les principales d'entr'elles se
ue la cour cherche à s'en défaire , et à écarter sont fait un devoir d'assister à la fête, et parti
e leurs yeux le moment de quelque grand de culièrement celle de Cavaillon, lisle, Permes, .
campativos. Nous invitons donc tous les mem Vaison, le Thor, Châteauneuf d'Avignon, Be
bres patriotes de l'Assemblée nationale qui con darrides et Sorgues. Les députés réunis repré
moissent le zèle et le patriotisme de ces gardes sentoient plus de 8o mille ames. Le serment fé
fidèles, de soutenir vivement leur cause , et de dératif a été prononcé dans l'église des Grands
demander hautement que le brave brigadier Augustins : la messe y a été célébrée par M.
qui a été si injustement et si aristocratiquement Mouvon, prêtre de l'Oratoire, officier muni
renvoyé, soit rétabli dans sa place. C.... cipal, qui eut le soin de conserver son écharpe '
sur sa chasuble. Le maire a prononcé un dis
On nous écrit du canton de Sainte-Foy-sur
cours relatif à la circonstance. Après la céré
- monie il a eu un repas civique , auquel ont
Dordogne que le Nº. 486 de nos Annales n'est assisté tous les fédérés , tous les membres du
parvenu à aucun de nos abonnés de cette ville conseil d'Avignon, l'état-major de la garde na
mi des environs, qui s'y trouvent cependant en tionale et deux députés de chaque compagnie.
assez grand nombre. On soupçonne fortement Un orchestre jouoit pendant le repas les airs les
dans ce pays-là les aristocrates du bureau de la plus analogues à la circonstance , comme ça
grande poste de Paris, d'avoir eu dessein de ira ; où peut-on étre mieux ; la victoire est à
cacher, par cette escobarderie, quelques dé nous, etc. Le soir il y a eu bal. Les fédérés ont
crets bien importans ou quclque avertissement assisté à la séance de la société des amis de la
salutaire, ce qui n'est pas dénué de fondement, constitution : ils ont été complimentés par le
car notre Nº. 486 contient en effet, non-seu président. Au nombre de ces députés étoit M.
lement des invitations d'une très-grande impor Chabran , colonel de la garde nationale de Ca
tance ( comme , par exemple , de faire repré vaillon, à qui le patriotisme a coûté sept mois
senter par tout la liberté conquise, pièce patrio de captivité dans les cachots de Carpentras. Les
tique où l'on voit les soldats respectant le peu applaudissemens qui lui ont été prodigués āñ
ple, et mettant bas leurs artnes au lieu de tirer noncent assez combien les Avignonois ont pris
sur lui par ordre des tyrans), mais tous les dé intérêt à son sort. -
crets sur la fourniture des armes, sur les troupes Toutes les communautés du comtat se se
auxiliaires et sur le complet de cinquante régi roient rendues à cette fédération ; mais celle
mens tant infanterie que cavalerie, destinés à la de Carpentras leur avoit envoyé des commis
sûreté des frontières. Nous concevons très-bien saires pour faire valoir la protection que le dé
commºnt l'aristocratie du bureau de la grande partement de la Drôme lui avoit accordée en lui
oste de Paris souffle , de cette manière , des envoyant des troupes, et pour insinuer qu'uné
millions de numéros intéressans dans les envois fédération seroit contraire au décret de l'As
de journaux petriotiques; mais noas ne conce semblée nationale du 7 septembre, qui défend
vons pas comment on laisse subsister une ad aux gardes nationales de former aucune assem
ministration qui s'obstine si insolemment à léser blée fédérative. Ce décret, on se le rappelle,
la chose publique , et à braver les droits de fût rendu à l'occasion du camp de Jalès. . ,
l'homme et de la nation. Nous rassemblons Il prohiboit les fédérations armées qui ne ses
toutes les lettrºs de plaintes qui nous sont en roient pas autorisées par les directoires de dé:
voyées à cet ég rd pour en faire un corps partemens : mais ce décret pouvoit-il s'appli
d'accusation juridique contre cette administra quer à une fédération non-armée, à une fédé:
tion ; car si quelque chose peut irriter à l'excès ration de municipalites et de gardes mationales ;
le peuple et ses défenseurs, c'est l'entêtement à une féderation lorinée dans un pays indépen
de cette administration à persécuter les journa dant , dans lequel il n'existe aucun départe
listes patriotes, et à rendre leurs eſforts presque ment ? Cette manoeuvre de la municipalité de |
muls. Réunissons-nous tous, il en est temps , Carpentras a indigné les fédérés, et ils ont dé
contre de pareils ennemis. C.... libéré unanimement d inviter toutes les commu
natités à adhérer à la fédération, et de prendr
Avignon , le 8 février. tous les moyens propres à empêcher que la mu#
nicipalité de C , rpentras ne nuise encore à ç#.
Nous avons célébré hier la fédération pro patriotique projet, et pour la punir si elle con,
tIIlUle SGS II] Q IlCC uVreS.
posée par la ville d'Avignon à toutes les com - " #
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
· D E L A F R A N C E ;
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 L7 R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcz ER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
Le choix des sujets pour remplir les emplois, est ce qu'il y a de plus impor
tant dans un état. De mauvais citoyens , de mauvais magistrats, de mau
vais ministres, sont la ruine des empires. LE FRANc.
·
( 1o76 ) "
cesseur. Le pamphlet est envoyé au comité des V. Les secrétaires des gouvernemens qui n'a
recherches. voient pas encore été supprimés, le seront à
Les comités militaire et des pensions, réunis, compter du premier janvier 1791 , et ils seront
ont fait un travail important sur les gouverne payés de leurs gages seulement jusqu'au 31 dé
mens militaires. M. Camns, rapporteur , en a ex cembre 1791. - • - -
posé les principes avec sa clarté familiere ; il a VI. Les gouverneurs, lieutenans-généraux,
,lémontr, 1'inutilité , et conséquemment le vice lieuten ins de roi, supprimés, auxquels leurs
des places sans fonctions ; il en a déduit la né places avoient été données en récompense de
cessité de supprimer les gouvernemens , com leur service, présenteront leurs mémoires au
mandemens, lieutenances générales, lieutenans Comité des pensions, qui les fera remettre au
de roi des ci-devant provinces ; et après quel directeur de la liquidatiôn à l'effet d'être établi ,
ques débats de peu d'importance, les articles en leur faveur, s'il y a lieu , aux termes de la
qui suivent ont été décrétés : loi du 23 août, des pensions. Lesdits gouver
Art. Ier. « Les gouvernemens de provinces et neurs et lieutenans seront considérés , à cet
de places de toutes les classes , les lieutenances effet, comme les personnes qui étoient pension
générales, les lieutenances de roi et majorités mées à l'époque du premier janvier 179o; et
des ci-devant provinces , places et gouverne ceux d'entr'eux qui justifieront de deux cam
mens qui n'obligeoient point à résidence , et pagnes de guerre, seront traités de la manière
auxquelles on étoit pourvu, soit par brevets, qui a été réglée pour les officiers-généraux, par
.soit par provision , sont supprimés, à compter l article V du titre IiI de la loi du Qo3 août .
du premier janvier de la présente année 1791. I79o ». -
avoient été à ce destinés, des appointemens , « Ayant appris que l'Assemblée nationale à
gages et supplémens de gages pour lesquels ils donné à examiner au comité de constituti
étoient employés dans les états du trésor public, une question qui s'est élevée à l'occasion du'd
dans les états de la guerre, dans ceux de la caisse part de mes tantes, je crois à propos d'informer
et dans ceux des dépenses des ci-devant pro l'Assemblée que j'ai appris ce matin qu'elles
·vinces pour tout ce qui peut leur en être dù étoient parties hier au soir à dix heures. Comme
jusqu'au 31 décembre 179o. Ils ne pourront, je suis persuadé qu'elles ne pouvoient être priº '
sous aucun prétexte, § rien au-delà des vées de la liberté qui appartient à chacun d'aller
sommes portées dans esdits états, notamment où il veut, j'ai cru ne devoir ni ne pouvoir
à titre de logement et d'ustensiles , lorsqu'ils mettre aucun obstacle à leur départ, quoique
n'auront pas résidé de fait. je ne voie qu'avec regret leur séparation d'avec
III. Les gouverneurs, lieutenans-généraux , moi ». Signé LOUIS. -::
lieutenans de roi et majors, supprimés par le Cette lettre a donné occasion à M. Camus
premier article, qui étoi nt porteurs de brevets de faire observer l'excessive munificence de là
de retenue , susceptibles d'indomnité aux ter liste civile , et il a demandé s'il ne seroit pas
mes de la loi du premier décembre dernier , expédient de la restreindre. « Cette
·présenteront leurs brevets et mémoires en la dit M. Martineau , s'accorderoit mal aved.
†
forme prescrite par la loi du 19 janvier dernier, générosité de la nation ». Il a invoqué la ques
à l'effet de faire liquider l'indemnité qui peut ! tion préalable , et la question préalable a pre
leur être due. valu. -
* Ceux qui avoient une rente à titre de ſinance En réponse aux allégations d'infidélité ue
continueront à jouir de la rente qui leur avoit s'étoient permises hier MM. Cazalès et Roche
été accordée à raison de cette finance. brune, M. Montesquiou a lu un tableau des
IV. A compter du premier j nvier 1791 , les secours accordés au trésor public : et des paie
· appointemens , gages et supplémens de gages ment faits par cette caisse, il résulte qü'il y a
*attribués aux offices supprimés par l'article pre
·mier, seront rayés de tous états où ils avoient
eu pour 416 millions d'anticipation ou # "
pºt •
i ' · PA R I s, le 2o février . Mémoires secrets sur les règnes de Louis XIV
et de Louis XV , par feu M. Luclos , de
| On étoit persuadé au château des Tuileries , · l'académie françoise , etc. Seconde édition,
depuis trois jours, que le peuple de cette capi · 2 vol. in-8° formunt "# imprimées
tale ne pensoit plus au lépart des tantes du roi, 'star euractères , i : M. Didot. Prix , 9 livr es
et en conséquence ces dames sont parties au broc4.x , c : \ o /jv //ancs de port par la
† la nuit dernière. L'idée qu on se fait poste. A Paris , chez ſºu,saon, /il."aire, rue
à la cour du défaut de mémoire du peuple , Hautey euiile, n°. 2o. -
se rendre au plus vîte à Paris avec la cape Voici une peinture vivante de nos généraux
# afin de seconder la famiile royale dams
#ºions successives, et mettr 1des Parisiens
et un tableau de nos revers. Duclos, après avoir
tourné en ridicule l'impatience du courtisan
# raison. Nous les attendons. françois dans les guerres qui l'éloignent de Paris
i
§D'autres lettres, répandues par les aristo pendant l'hiver, s'exprime ainsi :
#ies dans plusieurs départemens , disent que « Les généraux ont toujours desiré de porter
#manifeste contre la nation et la constitution la guerre en Flandres pour leur commodité. La
çoises est signé de toutes les puissances de plupart de nos officiers se prêtoient à regret à
l rope; que les troupes de ces puissances sont des opérations dirigées contre le roi de Prusse,
à ret qu'il ne reste plus qu'à fixer le jour qu'ils s'étoient fait un rit d'exalter au lieu d'en
lºut entree par les quatre coins de cet em imiter la vigilance et l'économie. Le public, de
# Nºus les attendons. - : … » . † long-teinps frondeur de la cour, par la foi
Sans doute la crainte de cette contre-révolu lesse et les fautes réelles du gouvernement,
tion a fait partir la Dubarri pour l'Angleterre , devint Prussien, comme il avoit été Autrichien
carelle a passé à Abbeville le 17 de ce mois, pré dans la guerre précédente. - - -
cédée de deux couriers en livrée rouge, galon . » Maillebots , ennemi de la marquise , pour
dor, Les aristocrates d'Abbevilie s'évertuent son compte et pour celui du comte d'Argenson
aussià quelque tentative, car dans la nuit du 14 -
son oncle, homme d'esprit et de talent , favo
et du 15 de ce mois, on a cherché à pénétrer · placer.
rise toutes les fautes des généraux pour les rem
• 1 - •
parvenir au ministère pour gouverner par l'in | prétendoit ensuîte qu'on avoit profité de son
trigue. | sommeil pour le blesser; d'autres fois, que des
» Contades voit froidement , ou avec com scorpions étoient autour de lui et le piquoient.
laisance, les sotises d'autrui, qui peuvent le Dans des momens il se croyoit mort, et deman
† arriver au commandement. Il perd une doit pourquoi on ne l'enterroit pas. Il gardoit
bataille qu'il devoit gagner ; du moins le roi de pendant plusieurs jours un morne silence, et
Prusse, bon juge en cette partie, a-t-il dit, sortoit souvent de cette tristesse par des fureurs,
après avoir examiné depuis les différentes posi frappant, égratignant la reine, son confesseur,
tions des armées, qu'il ne concevoit pas com son médecin et ceux qui se trouvoient auprès
ment Contades avoit été battu. Celui-ci pré de lui, se mordant les bras avec des cris ef
tend avoir été trahi. Malheureusement pour nos frayans. On lui demandoit oe qu'il sentoit :
généraux , ils se font croire dans leurs accu : rien, disoit-il, et un moment après chantoit ou
sations réciproques, et jamais dans leurs apo retomboit dans la rêverie. H lui arrivoit de se
logies. lever brusquement dans la nuit, et vouloit sor
» Broglio , né avec le talent militaire, veut tir en chemise et nu-pieds. La relne couroit
perdre tout concurrent, et cet esprit a été celui pour le ramener; alors il la frappoit au point
de tous nos généraux. Son frère , homme in qu'elle étoit souvent meurtrie de coups. |
compatible avec tout collègue, oblige le comte » Après avoir gardé le lit des mois entiers ,
de Saint-Germain, bon officier, mais tout aussi dans la plus § makpropreté, il en passoit
exclusif, à s'expatrier ». autant sans vºuloir se coucher, dormant dans
Croira-t-on que le portrait suivant soit celni son fauteuil; de sorte que ses jambes, toujouri
d'un homme ? pendantes, en devenoient enflées. Quoiqu'il fit
» La solitude dans laquelle ( dit Duclos ) peu d'exercice, son ordinaire étoit très-fort;
étoit continuellement retenu Philippe V, roi il vouloit les alimens les plus substanciels, le#
d'Espagne, le jetta dans une mélancolie et des viandes les plus solides; à 1o heures du matinit
vapeurs qui alloient jusqu'à la folie. Sans aucune prenoit un consommé, dînoit à midi, mangeo
incommodité apparente, il étoit quelquefois six pendant deux heures, s'endormoit ensuite pen
mois sans vouloir quitter le lit , se faire raser , dant cinq ou six, sans quitter la table; mangeo :
couper les ongles, mi changer de linge ; et lors à11son réveil six ou sept biscuits, et prenoit
heures un fort consommé. i° ' à
que sa chemise tomboit de pourriture, il n'en
prenoit point que la reine n'eût portée , de » Il changeoit et dérangeoit les fonctions l
peur, disoit-il, qu'on ne l'empoisonnât , dans jour et de nuit, se couchant à dix heures du
une autre; il mangeoit, digéroit, dormoit bien, matin , dînant dans son lit , travaillant aveº
quoiqu'à des heures différentes. Celles de la quelques ministres, et se relevant à cinq heure
messe, qui se disoit dans sa chambre, n'étoient pour la messe. ll dormoit quelquefois douze o,
as plus réglées. Un jour , c'étoit le matin, le quatorze heures, et le lendemain ne s'assoup à
endemain à sept heures du soir. L'hiver. sans soit que quelques minutes. Il se faisoit appor
feu, il faisoit ouvrir les fenêtres, et les faisoit sur son lit plusieurs bréviaires, et faisoit réci .
fermer certains jours brûlans de l'été, au point ter par la reine les pseaumes ou antiennes qu'i
qu'on geloit ou qu'on étouffoit dans sa cham lui indiquoit , pris alternativement des uns t
bre, sans qu'il en parût affecté. ll supportoit des autres.Au milieu de ces pratiques dévotes§
trois couvertures de flamelle dans les plus gran il s'apperçut un jour que sa chienne la
des chaleurs, rejettoit la plus légère dans le chaude, envoya chercher un chien, la fit coi
froid le plus vif, et se montroit d'une manière vrir devant une assemblée de cinquante pe, |
assez indécente. Tant qu'il gardoit le lit , il ne sonnes, et s'étendit sur la génération en discou
se confessoit point ; mais il marmottoit quelque plus sales que savans. Dans d'autres §
fois des prières. sa dévotion ne l'empêchoit pas de tenir #l
» Quand il se levoit, il auroit pu marcher propos très-gaillards. Je ne m'arrêterai p
sans appui, si la douleur que les ongles allongés davantage sur des alternatives de folie et de riº
de ses pieds lui faisoient dans sa chaussure , me son Je supprime des détails aussi fatigans poº
l'en eût empêché. Avec ses ongles longs, tran moi que les extraits des dépêches le seroi
chans et durs, il se déchiroit en dormant, et pour les lecteurs, si jamais ceci paroissoit »ºa
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le #
- de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques. *,
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du oyaume et de l'Etranger. - ºu
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| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , ar une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MeRcIER , et par M. Canna, un des Auteurs.
C'est de nos ennemis domestiques, sans lesquels les autres ne peuvent rien
contre nous, c'est des conspirateurs qui méditent notre ruine et notre
servitude, qu'il faut nous occuper : or toutes les précautions possibles
sont bonnes à prendre contre eux. RoBERTsPIERRE.
. sens exception d'un seul , satisfait au devoir du M. Malouet, qui s'est cru apostrophé par la
serment , lorsque M. Barnave a réclamé l'at . hrase de M. Pétnion, s'est plaint ainèrement
| tention de l'Assemblée pour une motion impor dn peu de justice qu'on rendoit à son patrio
. tante. Le départ de Mesdames, a-t-il dit , of tis ne, et a menacé de ne plus parler.
fectué sans égard pour les sollicitations du roi La défense de M. Péthion a été prise par
· et pour l'opinion bien manifestée du peuple , a M M. d'André et Vieillard , qui , ayant appuyé
fait éclorre toutes sortes de murmures et de de nouveau les motions de MM. Barnave et
propos : on annonce d'autres émigrations ; le Martineau, les ont fait mettre aux voix l'une
· peuple dit hautement qu'il apperçoit des inten et l'autre, et l'une et l'autre ont été décrétées.
# lions ennemies : il faut que la loi s'explique.Je Au nom du comité des pensions , M. de
fais la motion formelle, qu'après-lemain le co Lépaud a présenté un décret sur les secours
mité de constitution apporte le projct de décret que l'état payoit aux réfugiés d'Acadie et de
sur le devoir des membres de la dynastie. Canada, et ce projet, en quatre articles, est
. La motion est appuyée par M. Fréteau, qui adopté.
oute tenir des ministres eux-mêmes, qu'il ne Sur l'avis de M. Camus, long-temps débattu
But point espérer de paix en France, tant qu'il entre MM. d'André et Crillon, et amendé par
se fera sur les frontières de l'empire des enrô M. Rewbel, il est décrété « que ce qui reste à
émens plus que suspects , pour lesquels on employer du papier destiné à la fabrication dcs
ne rougit pas de mettre en avant le nom de assignats servira à fabriquer des assignats de
ourbonz.
59 liv. pour la somme de 5o millions ».
Dans ces momens d'inquiétude, reprend M. Ensuite le comité des impositions, par l'or
Martineau , doit-il être ibre à tous les riches gane de M. d'Auchy, a fait adopter ſe décret
ropriétaires du royaume d'aller consumer tous suivant , additionel à ceux concernant la con
urs revenus en terre étrangère ? tribution foncière.
A cette question, que M. Goupil appuyoit Art. I°r. « Les droits de péages et autres de
l'exemple de l'Allemagne et de † 4 même nature, non supprimés par l'article XIII
M. Foucaut a prétendu que les préopinans du titre II du décret concernant les droits féo
ra)oient de la déclaration dcs droits, le droit daux , en date du 24 mars 179o, seront soumis
Em=
| ( 1o8o )
à la contribution foncière à raison de leur directoire de département Dans ce cas , les .
T6V61lll Ilet. -
membres du directoire n'assisteront point à la · -
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
céder aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent, même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
| où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne † jamais, par aucun serment , ni pronuesses , ni »
engagement qu e conques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. ( Lettres de Joseph II à d'Alton).
Prugnon, a statué de plus fort, « que nul º# M. Lafont, évêque de Viviers, l'exemple du
s corps administratifs ne pourroit être logé clergé de France pour les mneurs et la résidence,
ns I'H ôtel de l'administration ». Le directoire a prêté le serment civique à la tête de ses prêtres,
I'Ardèche avoit demandé la faculté d'y loger a donné sa démission pure et simple de la dignité
du moins son imprimeur. épiscopale , en prenant l'engagem ºnt d'accep
Le comité des pensions, M. Camus portant tcr ct de remplir, dans sa conscience , toute :
( 1o84 )
fonction qui lui seroit confi'e dans le ministère Ce libelle a été comme le signal d'une nouvelle
des autels , de curé, de vicaire , etc. L'unani † : le sang coule à Uzès comme à Nîmes ;
mité absolue a reporté constitutionnellement es gardes nationales ont écarté la troupe fana
dans la chaire épiscopale cet lhomme de la pri tique ; mais on Graint un retour. L'Assemblée
mitive église. -
a chargé son président de demander au roi un
prompt renfort de troupes de ligne pour assu
On a repris la discussion du décret sur la féo · rer la paix dans le département du Gard, et a
dalité, et décrété quelques articles :
Art. XXXl. « Sont également réservés sur les chargé ses comités de présenter à l'ouverture
de la séance de demain le rapport de cette san
dits terreins les droits de propriété et autres qui glante
peuvent appartenir, soit à des ci-devant sei a entendu affaire. Le libelle Bétisy a été lu, et l'on
gneurs de fiefs, en vertu de titres indépendans ( ô indignation ! ) partir quelques
de la justice seigneuriale, soit à tous autres par applaudissemens. . - .
ticuliers. . ' -
avoir vérifiés , les fera passer, avec son avis ardes nationales seroient plus puissans que.
† ablement examiné et approuvé , s'il y a roi et la mation ensemble; car ils disposeroient
ieu, par les directoires de district et de dépar à leur gré de trois millions d'hommes armés.
tement des chefs-lieux desdites justices, au bu toyens ! pesez dans votre sagesse ces princip
reau de la direction générale de liquidation ». qui sont incontestables et leurs corséquences ;
Voici un parallèle affligeant. Tous les évê discutez vous-mêmes vos droits fondés sur ce
ques ne sont pas des Lafont. M. Bétisy, ci-de principes et sur votre qualité de citoyens actifs
vant évêque d' Uzès, a répandu dans le dépar et de soldats-vo'ontaires. Ce n'est point par hu
tement du Gard un libelle révoltant contre meur contre le commandant général de la gardé4#.
l'Assemblée nationale, qu'il « ccuse d'irréligion. nationale de Paris que j'expose ces principes #
• t
( 1o85 )
. je le crois plus intéressé que personne à dé crets de l'Assemblée nationale pour le maintiels
fendre notre liberté; mais peut-être n'a-t-il pas de l'ordre et de la tranquillité publique, ils
encore réfléchi sur lès prérogatives que son Co -
m'ont expressément autorisé à faire insérer cette
mité militaire et lui se sont arrogées. C'est à notice dans tous les journaux patriotiques. "
vous, citoyens, à lui inspirer doucement ces - •• • • • - - •--• •
L. Milly.
exions ; j'ose croire qu'il en sera frappé et
qu'il se rendra à l'évidence. C.... Obsorvations sur la lettre du roi, concernant
' • * f* -
le départ de mesdames ses tantes.
lelere de M. de Dellay , député à l'Assemblée Le roi, dit-on, veut faire croire qu'il a ignoré
- : mationale, au rédacteur des Annales. le départ de mesdames ses tantes. Mais pou
| -:- - - le 22 février.
Paris, voit-il ignorer le moment même de ce départ,
lorsque le ministre de la guerre donnoit, da
Divers journaux, Monsieur, ayant annoncé la part du roi méme, les ordres nécessaires à la
que MM. d'Auchy et de Tracy avoient relevé gendarmerie nationale pour les suivre, en se
des erreurs dans les calculs de l'opinion sur l'im relevant de poste en poste , et ajoutoit à l'es
pôt foncier, que j'ai prononcé dans la séance corte des dragons de Lorraine, qui ne peuvens
d'hier 21 février, et que j étois convenu de ces artir sans l'ordre du ministre de la guerre,
erreurs, je dois à la vérité de déclarer que dans equel ordre est toujours censé celui du roi ?
ma réponse à ces deux honorables membres , M. de la Fayette n'ignoroit pas non plus le mo
mon-seulement je leur ai montré qu'ils étoient ment du départ : toutes les précautions qu'il a
eux-mêmes dans l'erreur em m'y supposant, mais prises pour favoriser cette évasion le prouvent.
4 encore j'ai défié tous ceux qui avoient lu ou en Ainsi sont joués tous les patriotes qui s'inté
#tendu mes diverses opinions sur l'impôt, de me ressent à la chose publique.
prouver une seule erreur de fait dans mes cal
culs sur cette importante matière.
* J'attends, Monsieur, de votre impartialité, Aux Auteurs des Annales.
que vous voudrez bien insérer ma lettre dans
votre prochaine feuille; j'ai l'honneur de vous Vendôme, le 19 février.
en prier.
-,- • ---- - • - signé Pierré de Dellay. ' : - Pénétrés de vos sentimens patriotiques, nons
ne pouvons vous dissimuler combien les écrits !
incendiaires nous affectent. Le croiriez-vous ?!
Club des ennemis du despotisme, fauxbourg l'Ami du Roi, feuille anti-constitutionelle , a
| -•º " - . - - " , Saint-Antoine. - . . " été envoyée par l'auteur méprisable qui la com
pose, sans la lui avoir demandée ! Nous vous !
| A peine le décret sur la supression des entrées faisons passer la feuille qui nous a été envoyée,
des villes a-t-il été prononcé, qu'on a saisi cette et nous protestons à la face de l'univers contre
occasion pour calomnier le fauxbourg Saint les principes qu'elle renferme. Daignez, mes
· Antoine ; des malveillans, des ennemis du bien
| public, ont déja fait courir le bruit que les ha sieurs, insérer cette missive dans votre pro
itans de ce fauxbourg avoient la coupable in chain numéro, et déclarer à tous nos frères pa
tion d'incendier les barrières. Le club des triotes que jamais dans notre société il ne sera !
reçu de feuille périodique qui blesse l'honneur, :
enriemis du despotisme, que j'ai l'honneur de la vérité et le patriotisme aussi impudemment !
ider, s'empresse de repousser cette calomnie
que le fait ce rédacteur. -
FParis. Invariablement disposés à se soumettre N. B. Nous l'avons déja dit, ces méprisables
ta-lci, à soutenir de tout leur pouvoir les dé amis du roîne pouvant vendre leur poison à le .
( 1o86 j
ches sur l'électricité le mirent bientôt au pre# à
de l'Empire, le 8 février. -
- - • "
- . ( 1o88 j -
*
,
- r --
... t
a
#
de dessous terre , º t chasseurs de Lorraine, .par les coutumes dans lesquelles le reigneurº
qui , le sabre au poing, ont ménacé d'ensan érieur ne conserve aucun droit utile immédiat
glanter la scène , si on ne laissoit sans delai sur les objets qui ont été sous-inféodés ou accen
passer la voiture : et que les municipaux, pour sés par le propriétaire du ſiefinférieur, encore
éviter une boucherie , n'ont pas voulu insister. que le jeu de fief n'ait point été appróuvé ou
Cet exposé a soulevé l'indignation publique. reconnu par le seigneur supérieur.
« Que signiſie , s'est écrié M. Rewbel , cette III. Lorsqu'il dépendra du fief des mouvances
érection de la force militaire , sans réquisition qui n'auront point été inféodées par le di-devant
de la puissance civile, ce violement de la cons seigneur supérieur, et lorsque.ce fief sera régi
tltution, cette confusion de pouvoirs ? Déclarez par le droit commun suivant lequel ces jeux de
votre constitution , ou vous n'êtes plus libres. » fief ne peuvent point porter préjudice à ce ci
Sur l'avis de cet honorable §, auquel devant seigneur supérieur , le propriétaire du
MM, Regnault et d'Aiguillon ont ajouté des fief inférieur ne pourra racheter partiellement
motions nouvelles, il est décrété que le procès les droits casuels sur les domaines qui sont res
• c : bal de Moret sera envoyé aux comités de tés dans sa main, que jusques à concurrence de
c,ºnstitution et des recherches ; que le roi sera la portion dont la loi qui régit le fief lui avoit
piié t'e:vºyer des commissaires pour prendre permis de se jouer, en comprenant dans ce
de, réns guemens, et que M. Montmorin sera : calcul les portions déja par lui accénsées bain
t., nu de rendre compte à l'Assemblée, des ordres . féodées; en telle sorte qu'il reste toujours dans
, qui ont été donnés à des troupes de lignes, et . sa main la portion entière que la ſoi l'auroit
par qui. -
obligé de réserver : si mienx il n'aime †
M. le Chapelier a présenté ensuite , au nom préalablement les droits casuels à ràison de la
du comité de constitution , un rapport et totalité des mouvances non - inféodées dépen
un projet de d cret sur.les devoirs particu dantes de son fief, auquel cas, et apfès avoir
liers des membres de la dynastie , et sur les me effectué ledit rachat, il pourra raclueter libre |
sures à prendre contre les émigrations cou ment et partiellement le surplus de son fief, et
pables ou snspectes. On en a ordonné l'impres · pour telle portion qu'il juger,r à proposylo
sion et l'ajournetnent à vendredi. ce fief sera situé dans un pays régi par le
M. T'ronchet a rapporté ensuite un décret commun. - - -
très-étendu sur le rachat des rentes seigneu IV. Dans le même cas où les mouv
riales , et plusieurs articles en ont été adoptés. seront point inféodées, et où ces jeux de
L'Assemblée mationale voulant faire cesser me peuvent point porter préjudice au sei
plusieurs difficultés qni se sont élevées en exé supérieur, si d'ailleurs le fief est régi par l'!
cution de son décret du 3 mai , en interprê des coutumes qui ne permettent point le jeu d
tant, en tant que dq besoin , ce décret , et no · fief à prix d'argent, mais seulement par bail
· tamment les articles lI, Ill. lV, V , XLIV et · à cens ou à rente , le propriétaire de ce fa
' XLV dudit décret , et l'article X de celui du 19 pourra néanmoins vendre à prix d'argent tel
septembre suivant , a décrété et décrète ce qui portion de fonds qui sont restés en sa main, é
suit : en racheter partiellement les droits casuels
Art. Ier. « Tout propriétaire d'un ci-devant pourvu que les portions qu'il rachetera ou vei
ſief, lequel ne consistera qu'en domaines cor dra , n'excèdent point les deux tiers du fief, e
orels, tels que maisons, terres, prés, bois et comprenant dans les deux tiers les fonds déj
autres de même mature , pourra racheter divi , sous-inféodés ou recensés ; si mieux il m'aim
sément les droits casuels dont il est grevé, pour rachoter préalablement les droits casuels à raisd
telle portion qu'il jugera à propos , pourvu qu'il de la totalité des mouvances non inféodée
rachète en même-temps la totalité des rede auquel cas , et après avoir effectué ledit raché
vances fixes et annuelles dont son ſief pourroit il pourra racheter librement et partiellement
être grevé, sans préjudice de l'exception portée surplus de son ſief ponr telle portion qu'il j|
. au décret du 24 novembre , relativement aux gera à propos ». • * || -
· fiefs mouvans des biens mationaux. (Wous donnerons la suite de ces décrets da
II. Il sera usé de même à l'égard des ci-de un de nos prochains numéros.) |
vant fiefs qui ont sous eux des fonds tenus en La majeure partie des ecclésiastiques contin
fief ou en censive, lorsque lesdites mouvances de se ranger à son devoir de citoyen. Au d
auront été inféodées par le propriétaire du fief trict de Briançon , tous sans exception ,
supérieur, ou lorsque lesdits fiefs serout régis district de Saint-Germain-en-Laye , sur 1
( 1o80 !
fonetionnaires, 87 ont prêté le serment civique. par une dissimulation concertée, et par une
Le sieur Chalon, l'un des ouvriers de l'orge fuite successive, veulent fournir aux puissancee
de Béfort , est malade dans sa prison ; M. de voisines un prétexte , plausible en apparence,
Lavie a dit que ce prévenu avo.t été arrê:é, d'attaquer nos frontières , et de ravager par le
mon sur les terres de France , mais à Porentru : fer § feu notre chère patrie ! Ces membres
M. Mirabeau conclut à ce que, si le fat est de famille royale sont-ils donc des tigres que l'on
vérifié, le sieur Chalon soit rétabl, dans le lieu ne puisse jamais apprivoiser?Hélas !je l'ai prévu
où il a été arrêté. depuis long-tems ; je l'ai dît assez souvent : l'at
: Après un rapportjde l'affaire d'Uzèss, par M. tentat que l'on médite contre notre constitu
† l'Assemblée,en approuvant la conduite
du directoire du département du Gard, et celle
tion ct notre liberté, dans plusieurs cabinets
de l'Europe , d'accord avec le comité Autri
de M. d'Albignac, commandant, décrète qu'il chien des Tuileries, est principalement fondé
sera envoyé des commissaires avec les pouvoirs sur le decampaiivos de la famille royale.
.nécessaires pour établir la paix. C'est alors que nous verrions ce manifeste de
.. Il a été décrété aussi quelques articles addi tous les tyrans de ce continent contre notre
tionnels concernant les juges de paix, sur le sainte constitution ; manifeste que j'ai annoncé
rapport de M. le Chapeler. depuis six mois, et que plusienrs patriotes même
ont regardé comme une chimère, ainsi que tout
ce que j'avançois sur la nécessité de reconnoître
- " P A R I S, le 23 février. l'indépendance des Belges, qnel que fût leur
sº
gouvernement d'alors : de protéger les Liégeois,
-- Depuis deux jours toute la garde nationale et d'accepter la réunion des Avignonois à la
est sur pied, pour résister aux tentatives des France. Ne serions-nous pas plus forts aujour
- contrebandiers qui, dit-on , menacent les b , r d'hui , si l'on avoit suivi ma prévoyance , et non
·rières, et sur-tout afin de contenir quelques une politique pusillanime et trop peu rérléchie ?
•º
•.
- milliers de brigands, que l'on assure être réunis Croit-on que pour avoir abandonné ces trois
- dans la capitale, pour y enlever le roi au milieu
peuples, on a adouci ou changé les dispositions
carnage, de i'incendie et du pillage. des despotes allemands, ennemis de la liberté et
Hier au soir, vers les sept heures, Monsieur, des droits de l'homme ? C'est tout le contraire ;
r, : frère du roi, se préparoit au Luxembonrg à on les a enlhardi contre nous; on les a mis à
ſ,
,s
#- † furtivement ( car on nous assure que
4- - - - - •
"
( 1o9o )
que le rédacteur de la séance de l'Assemblée
nationale dans nos Annales ait, dans le n°. 5o6, il ose jouer le rôle d'apôtre de la religion ieli
aUl préambule de la séance du 19 février, pré bien ! mous révélons et nous garantissons que
jugé et décidé d'avance sur la denonciation des cet exécrable simoniaque avoit acheté son évê
ainis de la constitution cle Marseille , contre ché d'Uzès au prix de i oo mille francs; c'est un
négociant de Lyon , résidant à Paris , qui lui
M. d'André. l falloit attendre que le comité
des rapports eût présenté son travail à cet égard, pi êta cette somme , et Bétizy en l'empruntant
et ne point se passionner pour une des deux ne lui céla point qu'elle étoit le prix de son
évêché d'Uzès. - - " ,
parties, sans connoître l'exacte vérité des faits.
Apres avoir reçu divers renseignemens sur Quand la lettre de ce misérable a été lue dans
la conduite de M. Destieux , ci-devant muire l'Assemblée nationale, cette lecture a excité l'in
d'Auch , et qu'on accusoit d'un fond d'aristo dignation publique ; et cependant les membres
cratie, nous avons reconnu en définitif que ce de la droite ont applaudi , ils ont exprimé, par
brave homme , loin de mériter cc soupçon , ces signes d'approbation , la joie sanguinaire
avoit donné assez de preuves de patriotisme, de qu'ils éprouvoient au récit des massacres qué
zèie et de lumières pour mériter au contraire l'es la lettre de Bétisy a occasionnés dans la malheu
time générale de ses concitoyens et de tous les reuse ville d'Uzès. Que l'apôtre Malouet vienne
bons patriotes.Elu en dernier lieu membre du après cela nous dire que la minorité n'est.pas
tribunal , il ne cesse point d'être utile à la en état de rébellion !
chose pubiique ; et la ville d'Auch , qui peut se Les soi-disant monarchistes, autrement dits
glorifier avec raison du civisme qui domine dans les monarchiens, les clermontistes, les maloué
ses murs, se gloriſie également d'avoir fait choix tins , sont accusés d'avoir joué un grand rôle
de M. L)estieux pour un de ses juges. dans les troubles qui ont désolé la ville d'Uzès.
M M. les administrateurs du district de Bous Malheureux citoyens ! serez-vous toujours dupe
sac nous ont écrit que la plainte de M. le curé des insinuations perfides et sanguinaires dei
de Jarmage, insérée dans notre numéro 487 , prêtres réfractaires à la loi ? Ne voyez-vous
1er. février, sur le refus à lui fait de son quar donc pas ( nous vous le répéterons sans ces
tier, n'est nullement fondée; 1°. en ce que ce qu'en cette circonstance , comme dans mill
curé n'a point encore justifié de la prestation autres , dont l'histoire fournit les horribl
de son serment sur la constitution civile du preuves , leur indigne but est de vous désunir,
clergé ; et a°. en ce qu'il n'a point paru depuis de vous égorger , de vous faire égorger, et se
deux mois à Boussac, et que par conséquent le réjouir sur les cadavres et sur les débris fumans
receveur de ce district n'a pas pu lui refuser le de vos propriétés ? · .
quartier , le paiement de son traitement.
Nous conjecturons , d'après ces renseigne
mens, que le curé de Jarnage ne voulant pas On nous assure, d'après la lecture d'une lettre,
prêter son serment , a peut-être fait demander que deux vaisseaux marchands françois ayant
son traitement par une autre personne , et qu'a arboré dans le golfe de Cadix notre pavillon aux
lors le receveur a eu raison de ne pas se con trois couleurs , selon le décret de l'Assemblée
tenter de cette forme. C... mationale , ont été pris par les Espagnols qui
ont mis les capitaines et les gens des équipages .
au cachot , avec des fers au pieds et aux mains,
en les traitant de corsaires , puisqu'ils navi
jVotice sur Bétisy, ci-dcvant évéyue d'Uzès. guoient sous pavillon inconnu dans les mers de
Cet infâme scélérat, qui a fait couler le sang † Quoique nous ajoutions peu foi à cette
nouvell
françois dans la malheureuse ville d'Uzès, ose e , noºuſſité yons devoir ne pas la regar
dire que l'estime puhlique accompagpe dans der trop inſcàs , et ºnent. Il est au moins utile
Paris les ci-devant prélats réfractaires à la loi ;
que nos natra rachts soient avertis de se tenir
sur leurs gardes. -
On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, ls pri*
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriatiques.
, Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Et ranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit, pour
Emois franc de port, par la Foºte, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prom. d'un moi :
—
'/
-ã " tution dans son intégrité ; le délai fatal est ex La discussion est continuée à la prochaine
- A --
- 3 > iii LA3 -
piré; ils sont déchus des fonctions pubiiques, Séance du 23 Février.
èt aujourd'hui ils se presentent avec soumission,
et reconnôissent qu'ils ont été trompés. L'As Le bon ordre et l'aisance du chef de famille
semblée nationale a applaudi à leur retour , et
leur permet de prendre place parini les sujets ne se manifestent jamais mieux que lorsqu'il
éligibles. ne doit rien, ou lorsqu'il paie ses dettes. Cette
#. La suite du discours de M. Marguerittes, sur dernière posture est celle de l'empire françois ,
Eaffaire de Nismes, a rempli quatre heures en qui arrivera bientôt à la première. « La caisse
tières. Il a avancé des faits sans nombre , qu'il de l'extraordinaire est pleine d'argent, a dit
- est impossible de rapporter; s'il faut l'en croire, aujourd'hui M. Camus ; il dépend de l'activité
c'est lui qui, avant d'être élu maire de Nismes, du comité de liquidation , qu'un grand nombre
de créanciers soient remboursés en accélérant
• a nourri cette ville en tenant le bled à un prix
modique ; c'est lui qui, arrivé à la mairie, a l'appurement de leurs créances ». Sur cet avis,
M. le président a invité MM. du comité à
répiré toutes les erreurs du comité permanent ;
il a sauvé la vie à plusieurs soldats de Guienne, presser leurs travaux à la satisſaction publique.
en leur servant de bouclier; il a toujours tâché M. Camus a présenté aussi plusieurs articles
sur la vente des domaines nationaux.
de concilier les deux partis, catholique et pro
testant. jaloux l'un de l'autre, celui-ci compo Le département de Loire et Cher ayant ob
sant presqu'à lui seul la garde nationale, celui-là tenu, sans autorisation préalable, l'adjudicationr
remplissant. exclusivement les places adminis d'un local trop cher et trop onéreux aux admi
tratives, º nistrés, M. Prugnon, au nom du comité d'em
M. Marguerittes a fait usage d'une multitude placemens, a démontré et a fait prononcer la
de pièces, qui ne font pas partie de l'informa aullité de cette adjudication.
tion , et qui , la plupart émanées de la munici Au nom du comité ecclésiastique, MM. Lan
palité accusée, n'ont pas paru attirer une con juinais et Martineau ont représenté que par la
Miance générale ; mais ses conclusions , fort suppression d'un grand nombre ": cures, il
lI
( 1ogs )
se trºuvoit beaucoup de vicaires sans fonctions ; tribunaux de district ou de córamercè, quf,arº
l'un demandoit que les curés qui auroient be outre, ne pourront en même temps être no*#
soin de vicaires fussent tenus de les prendre taires, et seront tenus d'opter. | | #
parmi les vicaires supprimés, l'autre que ces VI. Si le greffier de la municipalité refuse d
vicaires supprimés
-ciennes paroisses, restassent
avec un attachés auxquel-
traitement an M.
signifier les oitations, actes et jugemens du jugé
de paix, il sera destitué de sa place; et l'huiisº
conque. L'Assemblée a chargé son comité de sier qui le remplacera , pour les significations !
lui présenter d'autres moyens de secourir les me recevra , à peine de concussion, qûe ler
vicaires supprimés, et sur le surplus a passé à droits attribués aux greffiers, si la signification
l'ordre du jour. est faite dans la municipalité du domicile de :
Un mouvement de joie a interrompu , pen l'huissier; mais en outre, au cas de transport,º.
dant quelques instans, les travaux de la séanee. il recevra 12 sous par lieue, sans qu'il puisse * .
C'étoient MM. Expilly et Marolles, évêques jamais être mis à la charge de la partie con- .
constitutionnellement élus des départemens du damnée, plus que les frais de deux lieues de*
Finistère et de l'Aisne, qui venoient de rece transport. -
voir la consécration épiscopale des mains de VII. Les juges de paix procéderont d'office à
MM. les évêques d'Autun, de Lydda et de Ba l'apposition des scellés après l'ouverture des suc .
bylone. La garde nationale de Paris et son com
W
cessions, lorsque les héritiers seront absens ou *
mandant avoient assisté à cette imposante so mineurs, et ils passeront outre nonobstant .
lemmité, et rendu aux nouveaux prélats tous oppositions , dont ils renverront le jugeme
les honneurs que la patrie réserve aux vrais mi au tribunal du district ». - s-
IlI. La première fois que les assesseurs assis M. de Lessart a envoyé une lettre de Mesº
teront le juge de paix, ils prêteront, dans ses dames tantes, au président de l'Assemblée na
mains, le même serment prêté par lui devant le tionale, à qui elles demandent qu'il leur soir
eonseil général de la commune, et il en sera loisible, comme à de simples citoyennes, d'aller
9ressé acte. où bon leur semblera. La municipalité, ou plu- .
IV. Le juge de paix sera tenu de nommer un tôt la commune d'Arnay-le-Duc, s'est permise
greffier , lequel ne pourra être son parent jus d'arrêter leur voyage. *
u'au troisième degré, selon la supputation ci M. Maury a conclu, contre cette commune,"
vile, c'est-à-dire, jusqu'au degré d'oncle et de à une improbation formelle. Les débats se sont
neveu inclusivement. élevés ; ils ont été longs et amers. M. Fréteau
V. Les officiers des juges de paix ne pourront demandoit qu'on assurât l'autorité des corps
exercer les fonctions mentionnées en l'article
- - A administratifs. M. Camus a demandé que le roi
premier : il en sera de même des greffiers des fût prié de n'accorder à aucun membre de sa
( 1o93 )
Amille, ancune permission de voyager, jusqu'à la ne reconnoissoient donc aucune espèce de déliE
confection. de la constitution, Mi. de Laneth dans la conduite des soldats qui assistoient aux
(Alexandre) observoit que notre loi ne pouvoit séances publiques de la société. Mais voici vrai
arrêter le départ de mesdames ; mais que les semblablement le mot de l'énigme : suivant ces
inquiétudes populaires devoient être prises par messieurs , le délit ne consiste pas dans une
roi en considération. Il a été proposé, d'un action bonne ou mauvaise de la part du soldat,
côté, de donner quelqu'approbation à l'inten mais dans la défense que lui a faite l'officier
tion de la commune d'Armay ; de l'autre on d'aller ici ou là, et de faire ceci ou cela.
crioit que c étoit autoriser l'insurrection. L'Eu Ainsi un officier pourroit défendre à un sol
rope sera bien surprise, a dit M. de Menou, en dat de regarder la lune ou le soleil, qui luisent
'aPprenant que lAssemblée nationale de France pour tout le monde ; et si le soldat manquoit à
º Perdu quatre heures à discuter sur le départ l'obéissance sur ce point, l'état-major appelle
de deux dames qui aiment mieux entendre la roit cela un acte d'indiscipline et d'insubordi
messe à Rome qu'à Paris. Enfin M. Mirabeau a nation digne d être puni. Telle est cependant
réuni la pluralité sur le décret suivant : la latitude que ces messieurs, sur-tout les ofſi
,* L'Assemblée nationale, considé.ant qu'il ciers ari,tocratcs, ont donnée et veulent donner
a existe aucune loi du royaume qui s'oppose au encore à la discipline militaire ; telle est la causer
libre voyage de mesdames tantes du roi : des troubles qui ont agité et qui agiterout encore
» Declaie qu'il n'y a lieu à délibérer sur le longtems nos troupes de ligne, si l'Assemblée
# la commune et de la municipa nationale n'y met ordre.
Je vais deinontrer maintenant à M. le com
ité d'Arnay-le-Duc, et renvo,e l'affaire au pou
voir exécutif ». mandant dcs troupes de Dunkerque qu'il a mal
,
conçu et mal interprété les décrets relatiſs aux
associations des soldats. Ces décrcts interdisent
Explication très-importante.
aux soldats les associations que quelques-uris
La société des amis de la constitution, établie avoient formées ou pourroient former dans la
à Dunkerque, m'a fait écrire dernièrement qu'à suite untr'eux, comme camarades militaires,pour
la sollicitation de l état-major du régiment en délibérer sur les affaires de leur régiment; inais
garnison dans cette ville, le ministre de la guerre ces mêmes décrets n'ont pas dit et ne peuvent pas
avoit envoyé un ordre qui défondo.t aux soldats, dire que les soldats en particulicr, et comme
sous peine du cachot, d'assister aux séances pu membres de la grande famille, ne pourroient
bliques de cette société. Cette circonstance m'a pas assister aux séances publiques des sociétés
paru si grave, que j ai cru en devoir prévenir le patriotiques, ou des, corps administratifs et mu
ministre lui-même avant d y donner aucune pu nicipaux. Oû apprendroient-ils donc , ces bra
blicité, ne pouvant nullement me persuader que ves gens à connoître les principes denotre subli
M. Duportail se laissât ainsi surprendre par la me constitution et les devoirs du citoyen , si ce
stupide aristocratie et le ressentiment injuste et n'est dans ces écoles civiques où tout homme
aveugle de quelques officiers des troupes de quelconque, citoyen actif on non actif. peut se
ligne, contre la constitution et les soldats sou présenter et être admis pour y perfectionner son
tiens de cette même constitution. Ml. Lupo tail 1ntclligence ? Quelle éti ange discipline que celle
m'a répondu ce qui suit : « Le conmmandant des qui interdiroit l'usage de la raison et de la pensée
1roupes à Lunkerque m'ayant rendu compte à ceux qui ont voué leur sang et leur vie à la dé
qu'en conséquelice des décrets qui interdisent fense de la patrie ! Non stupides aristocrates ,
aux soldats toute espèce d'association, il avoit nos braves et dignes frères les soldats des troupes
défendu à ceux de la garnison d'assister aux de ligne, ne seront point réduits à l'automatie
séances de la société des mis de la constitution, où vous voudriez bien les amener, pour en faire
il étoit de mon devoir d'approuver sa conduite, les bourreaux de leurs coucitoyens et les fléaux
et je l ai fait ; mais dans le compte qu'il m'a de la constitution.Croyez-nioi , allez vous-mê
rend u, ni dans ma réponse, il n'a été question mes aux seances publiques des sociétés patrio
d'aucune espèce de punition. tiques pour y apprendi e à vivre et à penser.
Sigué, Duportail ». CA R RA
J'observevai d'abord que s'il n'a été question
d'aucune espèce de punition ni dans la lettre Des soi - disant députés extraordinaires du
du commandant des trompes de Dunkerque, ni mord de Saint - lyoningue ſont circuler dans
dans la réponse de M. Duportail, ccs messieurs toutes lcs villes de sommerce une adresse, dans
( ro94 ) - -
laquelle ils demandent la souveraineté sur toutes moire, chef du collège ; 3°. Major, professeuH !
les classes d'hommes àSaint-Domingue. C'est d'élcquence ;.4°. Maujard, professeur;5°.Hen»
une étrange prétention que celle-là , sur-tout ry, vicaire de Notre-Dame ; 6°. Bardot, officien
dans ce siècle où les lumières philosophiques municipal ; 7°. Varembec, directeur des'ci
dirigent de toutes parts ; où la déclaration des davant Congréganistes ; 8°. Génicourt, direc4
droits de l'homne, solemnellement prononcée teur des ci-devant Claristes ; 9°. Magot, curède
en Amérique et en France , à la face du ciel · Saint-Antoine ; 1o°. Trident, vicaire d : Saint ,
et de la terre, rappelle pour toujours à l'espècé Antoine ; , 1 I°. T'homas , vicaire de Saint-An
humaine que tous les hommes naissent de tout toine ; 12°. Garnier , prêtre. |
temps et demeurent par-tout libres et égaux; où Ceux qui ont refusé ce serment sont, 1°. MM.
les despotes enfin, ces tyrans nés de leurs sem Montardier, ci-devant cRré de Notre-Dame;
blables, chancèlent sur leur trône, et n'atten
2°. Rollet, curé de Saint-Étienme ; 5°.Leblanc .
dent plus qu'un demi-souffle de l'esprit divin, vicaire de Saint-Etienne : et 4°. Bousingan ;
de cette intelligence suprême , protectrice et
vicaire de Notre-Dame. Ainsi , en prenant la
vengeresse des mations et des hommes oppri moyenne proportionnelle de ce calcul particulier !
més , quelque soit leur couleur et leur patrie, pour tout ſ'empire , on petit compter hardiment
pour tomber lourdement sous les débris de leur ies deux tiers de prêtres citoyens contre un tiers |
grandeur illusoire et de leurs crimes réels. de réfractaires. C..... - - º
- -
' ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
- % !J'? :: ·
· · DE LA F R A N C E; -
- ET A F FAIR E s P o L 1T 1 QU E s D E L E U R o P E ;
-- ro v R N A L L I B R E , par une , Société d'Écrivains Patriotes ,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
céder aux circonstances , et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
•-
où
quel'on
les trouve
rois nel'occasion de manquer
peuvent jamais à sa parole
, par aucun et de nise pronesses
serment, venger, parce
, ni
º engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
- - - et absolue sur les nations. (Lett. de Joseph II à d'Alton.)
Séance du 25 Février.
†i#Protestans,
| constituti plus du dixième
qui, pardele labienfait
population
de la
de §º . recouvrent enſin le droit éternel A cette séance étoit ajourné le projet de dé
i peuvent Dl de la liberté de conscience , ne
et cret concernant les oblig tions particulières des
L'• .Pºus avoir d'autre voeu que celui de la membres de la dynastie régnante. Sont-ils sou
#e, #º . intérêt que celui du bonheur mis à une loi uniquement faite pour eux , ou
munici #oi, j'articule et je prouve, que doivent - ils être envisagés dans le rapport
#. e #té a voulu exciter une guerre ci · commun à tous les citoyens de l'empire. C'est
•º iité, #r contre révolution ; la mun Llfle ainsi que la question a été posée par M. Pé
§ §'# à prix d'argent, d, prêtres,
nobles , de ci-devant ofſicicrs de
tliion , premier parlant. : -
i'em§ºn de ceux-ci n'étoit autre , que jusqu'à l'instant où l'un d'eux , p r 'e ire de
ºr la formation du département : l As · la n tture , en deviendra le chef, s,
l'
ni ie siu1
#-* # #l
( 1o96 )
les citoyens : nulle loi personnelle ne peut les soire de M. Barnave , trop propre, dit il s é
p† ni les grever : c'est dans la loi univer inspirer des alarmes vaines, trop injurieux au
selle qu'ils trouvent leur protection et qu'ils patriotisme de la famille auguste.
doivent lire leurs devoirs. -
pouvoirs, n'ait droit de prohiber l'émigration blir le serment originaire de fidélité au roi y
de ses mernbres, et de traiter comme un lâche pour lepuel ils donneroient leur vie. . , ..
'déserteur quiconque , résistant à cette loi de J'interpelle la probité de M. Duval, s'est écrié
ralliement , songe à se soustraire aux hasards du M. Mirabeau. Prétend - on ici scinder le ser
danger, ou au devoir de la défense. ment civique ? prétend-t-on rompre avec affec
M. Barrère a proposé un nouveau projet de tation les travaux de l'Assemblée ? ii semble |
décret. Contre cet avis, M. de la Galissonnière pourtant qu'on pourroit se flatter d'une conci
estime que le roi lui-même ne peut être astreint liation générale, quand on voit M. Duval s'unir
à aucune loi de résidence , et que c'est à la ma à l'illustre et courageux ami de M. Lamoignon.
tion de s'en rapporter à sa parole. M. Cazalès va Après que les esprits ont été calmés, M. Barr
plus loin : il assure que le décret proposé est nave a insisté sur la motion provisoire ; mais
attentatoire au droit de l'inviolabilité royale , elle n'a pas été adoptée ; et la discussion, ce
qu'il regarde comme le palladium , non des requérant M. Mirabeau , est remise au lundi 28.
rois , mais des peuples. ll demande l'ajourne l)ans la séance du mercredi 23, l'Assemblée
ment à huitaine. nationale a renvoyé à son comité des rapports,
La matière est trop grave, ajoute M. Barnave, sur l'avis de M. Alquier, concerté avec #. les º
pour être décidée avant un long et mûr examen ; députés de ( harente inférienre, une pétitio
j'adopte la motion de l ajournement , mais je de la ville de Saint-Jean-d'Angely, tendante
demande qu'attendu les circonstances, il soit prouver que la municipalité a été trop légère- |
décrété provisoirement que les membres de la ment incriminée dans l'affaire malheureuse du
dynastie seront tenus de résider , à peine de maire de Varège : les officiers municipaux ont
déchéance de tous droits au trône. M. Maury, promis de porter jusqu'à la démonstration les
avec ces graces et cette légèreté qu'on lui con preuves de leur innocence , et l'Assemblée na
·noît, a demandé que le projet de décret fût tionale , qui ne veut que justice , entendra un
renvoyé au comité, pour être reeu et corrigé. nouveau rapport et de nouvelles pièces. -
Il trouve que cette loi, motivée par des circons
tances particulières, n'avoit point ce caractère P A R I s, le 25 février .
de l'immntabilité qui convient à la volonté na
tionale ; il rejette également le décret provi Hier dans l'après-midi, aussi-tôt que le déoret
( 1o97 )
'de l'Assemblée nationale, qui renvoie au pou Comment rne montrer le ministre d'une nation
voir exécutif l'affaire du voyage des tantes du dans l'anarchie ? je ne veux plus jouer un rôle
roi,fut connu, une foule immense de citoyennes si mesquin. ... » Et l'on conserve un pareil en
re rendit aux Tuileries pour prier sa majesté voyé ! et M. Montmorin proteste de ses bonnes
· d'ordonner à Mesdames § à un autre intentions pour la révolution ! Ah ! s'il avoit
temps leur pélerinage à Rome. La multitude quelque caractère , s'il envoyoit un patriote à
des pétitionaires s'augmentoit à chaque instant ; Saint - Pétersbourg , le ton altier de la fière
et comme on pouvoit craindre que les ennemis Cathérine fléchiroit bientôt. . ..
de l ordre et de la constitution ne profita sse11t
de ce rassemble1nent immen,e, et des approches
de la nuit pour exciter du trouble autour du
Observation sur la lettre de M. Montmorin ,
du palais du roi , la garde nationaie s'y rendit en écrite à l'Assemblée nationale le 25 de
forces elle engagea les citovens rassemblés dans ce mois.
le jardin §† à se retirer paisiblement ;
Ce † fut exécuté sans résistance, et la grille Pour s'excuser d'avoir donné un passeport du
Quelques manœuvres qu'ayent em
fut fermée. roi, contresigné Montmorin, aux tantes fugi
plºyé les émissa§s de l'aristocratie répandus tives, et de ce que ses gens avoient accompa
dans les grouppes poqulaires pour exciter du gné les chasseurs de Lorraine lorsque ces chas
désordre, leurs sinistres projets ont échoués, le seurs ont menacé de tomber à coups de sabre sur
| peuple s'est séparé à 9 heures du soir, après la municipalité de Moret, ce ministre a écrit à
| º ºnifesté son voeu pour le rappel des l'Assemblée nationale « qu'on ne devoit regar
º fuyardes. Ces tantes , qui se qualifient der que comme un acte de prudence le passe
# leur lettre à l'Assemblé nationale du nom port qu'il avoit contresigné, et qu'il prioit l'As
) º7erzzz es, connoîtront du moins , par le semblée de compter sur la pûreté de ses inten
| trouble et l'indignation publique qu'a excité tions ».
et la capitale leur folle équipée,
| dans le ºy a 11 rne
Est-il rien de plus dérisoire que l'excuse et
| † rn é riter ce beau titre de citoyen , il l'apologie renfermées dans cette lettre ? M.
| ºir au moins sacrifier ses caprices à la Montmorin ne peut pas ignorer le décret qui
1 # º* ºse*4o4ins
garantir des perſides conseils d'une
rebellionnaires.
renvoie au comité de constitution la pétition de
la commune de Paris contre le départ des tantes
-
du roi, et cependant il contresigne, par pru
dence, un passeport pour faciliter leur passage
· **era Et du Patriote François . hors des ſrontières !Ses gens sont accusés d'avoir
accouru les armes à la m in, avec les chasseurs
Pourquoi l'accès est-il aussi difficile chez les de Lorraine , sur la municipalité de Moret , et
º • dans leurs bureaux, et même dans cependant il prie l'Assemblée de compter sur la
l bureau º! e la guerre ? Pourquoi la porte des pureté de ses intentions ! Oui , comptons sur
ºmmis m ê rne , qui se ferme impitoyablement
âllX citoyens à pied et qui n'annoncent aucnn
Montmorin ; il nous mènera loin, nous et le
comité diplomatique. Mais la nation n'ouvrira
inême instant à des dé
" Assembléeaunationale
†# de#°ºvre-t-ºile ou à des gens à t-elle donc pas les yeux sur l'hypocrisie de ce
ministre , bien plus dangereuse cent fois que
pages P celle de ses dignes collègues renvoyés. puisque
Citoyens , vous ne verrez des ministres c'est lui qui traite avec les puissances étrangères
ttdes corn rn is populaires , accessibles, simples , qui nous menacent :' Il y a long-temps que j'ai
que lorsque le ministère sera électif, tempo dit que ce patelin, sans talens et sans ombre de
lure, et pa r conse quent dépendant du peuple
à pied. civisme , nous conduiroit au bord d'un grand
précipice. C....
...ºººe décrète la motion de M. Rœderer,
| † ºu t re approchant, vous verrez tou
jours régn«. r l'in olence, l'indifférence, les té On nous écrit de Calais que M. Mercy d'Ar
† ºt l e»s friponneries dans plusieurs des genteuu a passé par cette ville pour aller en
"# m i 11 is§iels -
eolporter notre numéraire hors du royaume,, ' les deux gardes nationales ontappellés en #
afin que nous n'ayons pas un écu lors de l'in les deux
Vasion méditée. On conçoit en effet comment : blessé au ºristocratés
bras.
françois , dont un a été
le comité autrichien des Tuilereis fait changer
la masse énorme d'assignats qu'il doit avoir, en . *es aristocrates françois travaillent nuit et
pour faire une contre-révolution ; ils ont
espèees d'or et d'argent; comment le ministre jour
des comités.
de Lessart se prête à procurer cet échange, et "
#
comment M. Mercy, sous sa qualité d'ambassa Les Liégeois sont tout-à-fait sous le joug au
deur , se prête à sortir cet argent hors de nos : trichien ; M. le Clerq est parti pour Liége, il y
frontières. . . º Peu de jours, comme commissaire impérial, "
-
ºe de chasse du prince de Montbéliard, iont tillerie des Turcs ; ce qui resta fut obligé de gé
les terres sont enclavées dans ces départemens, retirer à deux lieues de distance. · I
et l'incendie fortuit d'une maison , dont les
flammes se faisoient appercevoir de loin, ont º ºPPort de cet évènement fit la plus fort
fait juger aux villages voisins que c'étoit une in impression sur l'esprit du prince Potemkin i, #
vasion.Dans un clin-d'oeil le tocsin a sonné par ne pºuvoit y croire, et à chaque ligne #
tout, et vingt mille hommes de ces campagnes, . toit avec émotion ces mots : urot , nro# on
armés comme ils ont pu , se sont portés sur ment , on mené. Cela ne put malheureusement
cette frontière. Un dºtachement de cavalerie . changer la réalité, ni empêcher cette perte irré
marchoit aussi de Besançon , et cinq cents Pºlº sº lecture finie, il donna ordre .
hommes de la garde nationale de la même ville général Szuvarow de faire le siége d'Ismaïlow à
partoient pour s'y rendre volontairement, lors quel prix que ce fât. En conséquence , ce gé
u'un courier arrivé de ces cantons a instruit néral fit aussi-tôt approcher toute sa division#
composée de 35ooo hommes, et après avoir pré
de la vérité du fait. Cet incident prouve com
ment seroient reçus d tns cette belliqueuse con Paré Pendant deux jours les batteries et les ap
trée les contre-révolutionaires du dedans ou les proches, il donna à toute sa troupe"le si
ennemis du dehors. ,
d'un assaut général, qui dura huit fieures .
Turcs se défendirent avec tout.le désèspoir
( Journal de la Révolution ). courage , et ont vendu leur vie chèrementaº
vainqueurs. Sur 16ooo hommes, les Russes n'ont
pu faire prisonniers'que le bacha et 4oo soldats#
D E B R U x E L L E s, le 19 février. Tout le reste a mieux aimé mourir les arm
Dimanche dernier il y a eu une scène au à la main. Cet affreux massacre a duré ,
jours entiers. Femmes, enfans, vieillards, t6
spectacle avec deux gardes nationales de France ont péri...... La mature se révolte; et c'est ,
ayant leur surtout d'uniforme ; on les a obligés nom d'une souveraine philosophe, · que " tant
de sortir, avec ordre de ne plus y rentrer avec d'horreurs ont été cominises ! Jusqu'à quand
cet uniforme, 'tant suspect et désagréable. Les les peuples se feront-ils égorger pour les caprides
auteurs de cet affront sanglant à l'uniforme et des despotos ? Les vainqueurs, teints de sang »
à la cocarde de la nation Françoise , décrétée ont fait un butin immense ; mais d'après leur
6 t portée par le roi des François , étoient des
· avis même , ils ont perdu beaucoup d'hom
aristocrates françois qui portent tous la cocarde mes. Ainsi l'on peut aisément exécuter le projet
' blanche, q'ue l'on regarde ici comme une marque d'assiéger une place , quand on se décide de
distinctive de rebellion : les comédiens se per sang-froid à sacrifier tant de ses semblables l Les
mettent tous d'en porter. L'autre jour , dans la , Turcs ont donné des preuves d'un courage
ièce du i }éserteur, tous les militaires portoient : inoui. Ce sont donc ceux que nous nommons
a cocarde blanche; enſin , sur la scène on en voit
esclaves : qui apprennent aux nations libres
tous les jours. Le lendemain de cette aventure comment il faut défendre la patrie.
--t1 - --
s U P P L É M E N T A U N°. D X I I.
P A R I S, le 23 février. roles du créateur, qui a dit à toutes les espèces
vivantes, « croissez et multipliez. » l,e pape
Les nouvelles qu'on attendoit hier d'Uzès lui-même pourroit-il s'y opposer , sans blasphé
donnoient d'autant plus de craintes que deux mer la nature et l'évangile ? Les femmes liber
ordinaires manquoient après des lettres qui y tines et les filles de joie, si magnifiquement ºn
annonçoient déja de grands troubles. Ce manque tretenues autrefois par nos évêques et nos riches
de deux ordinaires deceleroit-il quelque intelli abbés, pourroient, à la vérité , se joindre aux
gence criminelle entre les directeurs des postes vieilles dévotes pour clabauder contre ce dé
du département d' Uzès et les administrateurs cret; mais ce clabaudage ne serviroit qu'à nous
des postes à Paris ? car, attentifs à tout comme égayer un peu , nous en avons ta n t besoin !
nous le sommes , dans les circonstances ac O nature ! ô raison ! resterez-vous en si beau
tuelles, nous ne pouvons dissimuler tout ce que · chemin dans une constitution que l' tre Su
us avons tant lieu de craindre des directeurs prême a marquée au livre de ses décrets éter
aristocrates des postes ; et nous recommandons nels, comme destinée à sauver enfin l'univers
#º les municipalités de les surveiller sans des griffes des tyrans, à éclairer et rendre heu
reusés toutes les nations de ce globe ?Ne pren -
: * ..
drez-vous pas en pitié ces pauvres mortels, qui
Remède propre à guérir en peu de tems l'hy sont assez aveugles pour vons méconnoître , en
: drophobie des prétres fanatiques et réfrac méconuoissant leurs propres ftcultés physiques
taires. et leur dignité d'être pensant ? Comment pou
vons - nous
prêtres espérer puissent
réfractaires d'ailleurssentir
que lejamais
doux mos
al-
| L'idée du mariage des prêtres, en France, fon
dée sur les loix éternelles et immuables de la na gnilion du civisme. si jamais ils u'ont l'espoir de
ire, et sur l exemple de plusieurs nations, a été devenir époux et pères ? Solit , ires : 11 milien
iffisamment répandue depuis quelques-tems , de la société , des besoins secrets , une imagi
pur me permettre de la rappºiic 1 dans ce mo mation ardente, en les trompant sur leurs vet tus
int, comme un puissant alexitère et un moyen et sur les vrais principes de la rºligion , cxcitent
t plus efficaces contre la maladie qui afflige anjourd'hui en eux cet esprit de rebellion , d'en
urs d'entr'eux. Quiconque a étudié tant têtement et de haine qu'ils cxercent contre
peu le mécanisme physique de l'homme , cette même société. Ali ! pour l'amour de la
gnore pas que l'abstraction de certaines fonc patrie, pour l'honneur des mœurs et de la rai
naturelles, portant spontanément des va son, rendons-les à la nature ! qu'ils puissent :
rs épaisses et surabondantes au cerveau , si en voyant une épouse chérie, unc postérité
#e cerveau , sur-tout , est foible et étroit, occa naissante jouant autour d'eux, jetter un regard
inne une obstruction dans les sens, et un trou tendre et civique sur la tcrre qui les vit naître ,
e général dans le siège du jugement et de l ima et qui en s'ouvrant pour recevoir leur dépouille
iation. Les extases des anacnorettes, et les fu mortelle, sera du moins arrosée de quelques
eurs insensées des moines ou prêtres, chefs de larmes sincères : Non, ils ne seront point insen
troisades et de guerres de religion, n'ont eu en sibles à ce bienfait ; non , ils ne so révolteront
#néral d'autres causes que celles-là. Or , dans point à la perspective d'une destinée si belle ,
#siécle de lumière , où l'anatomie et l chimie si naturelle et si consolante. Je sais bien que nos
5us ont appris combien le physique de l'homme évêques réfractaires ne sentiront pas cette douce
hflue sur son moral, ne seroit il pas de la sa émotion de famille et de paternité; leur ame est
ie , de l'humanité , et même de la politique épuisée par la débauche et la luxure ; mais ces
nos représentans, de décider la grande ques bons curés de ville et de campagne , ces prêtres
tion du rnariage des prêtres ? Quel inconvénient vertueux, trompés par leurs vertus mêmes, ce
pourroit-il résulter d'une décision favorable à sont ceux-là que j'attends au décret sur le ma
cette proposition ? " h que prêtre, les réfrac riage des prêtres. CARRA.
ires mêmes, ne sentiroient-ils pas dans l'ins
inct de lèur conscience et de leurs besoins na T'rait d'imbécillité d'un prétre réfractaire.
ls, qu'une telle décision est conforme, nou
senlement à leur qualité sexuelles, mais aux pa Parmi les traits de rage et d'extravagance qui
512 bis.
º
( 1 too ) - a. .
rendroient à leur devoir et ceux qui s'y refuse itique, au-dessus de l'Angleterre. Nous avou
roient. L'effet de cette circulaire a été tel que les que notre révolution a été le fruit des lumièr
électeurs se sont empressés, au nombre d'envi puisées chez nos voifins.Etant venus les #
ron quatre cents , de se rendre à Auch, où ils miers, mous avons pu rejetter des erreurs con
ont nommé pour évêque , aux acclamations sacrées , que l'expérience soutient encore, §
d'un peuple immense et au milieu d'une alé qui ne peuvent subsistuer long-temps, et qui
resse générale, le digne et respectable M. l Angleterre elle-même expulsera de son sein.
†! professeur de théologie à Toulouse et En attendant la perspective qu'offre la révé
président de la société des amis de la constitu lution de France , c'est de voir la liberté civ
tion de cette ville. Un incident, assez singulier, et religieuse, d'après les bases de notre cons
a rendu cette élection remarquable. Au second tution , se propager dans toute l'étendue d
tour de scrutin le concours étoit entre M. Barthe globe. Voilà de quoi irriter Edmund Burke
et M. la Tour-du-Pin, ci-devant archevêque et mais il est des vérités d'une telle importan
réfractaire. On a sommé dans l'Assemblée ceux pour le genre humain , qu'elles doivent co
des électeurs qui avoient mommé ee refractaire quérir tous les gouvernemens et tous
de justifier cette élection ; personne n'a osé se lhommes. . "
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le p1
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
, Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. p«
3 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le ſteyaume. L'abonnement ne commenae que du prom. d'asn me
r - ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES !
- · ·DE L A F R AN C E , |
ET A F FA I R E s P o L IT I Q U E s D E L E U R o P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MsRcrER , et par M. CannA, un des Auteurs.
devant attribuée aux greffiers. lV. Les officiers municipaux sont autorisés à
X. La législation des actes appartiendra, non pourvoir économiquement aux menus frais,
aux juges de paix, mais aux présidens des tri bois, lumière, papier et secrétaire du bureau
bunaux de district ou aux juges qui en feront de paix, qui seront à prendre sur le produit
les fonctions , et concuremment aux maires, des amendes prononcées sur les appels.
d,ins l étendue de la commune seulement.
V. Les bureaux de paix exerceront leurs
X .. Les juges de paix pourront porter, at fonctions sans qu'il soit besoin d'aucune instal
tacher au côté gauche de l'habit un médaillon lation. et les citations devant les bureaux pour
ovai , n étoffe , bordure ovale, fond bleu ,
ront être faites par les greffiers des municipa
sur lequels seront écrits en lettres blanches iités dans le territoire desquelles résident les
ces mots : la loix et la paix. personnes à titre ».
XII. Les huissiers des juges de paix dans les
villes, lorsqu'ils seront en fonction, porteront Des juges de district, suppléans et greffiers.
une canne blanche. Les citations, les jugemens Art. Ier. « Les fonctions mentionnées en l'ar
des juges de paix, seront signifiés par e ux et non
par autres huissiers, à peine de 6 liv. d'amende , ticle premier, sont interdites aux juges et aux
qui sera prononcée par le juge de paix , dont commissaires du roi, ainsi que celles de notaire.
moitié sera appliquée à son huissier , l'autre lI. Les suppléans ne pourront être greffiers
moitié sera versée dans la caisse du receveur luuissiers, ni percepteurs de deniers publics,
des amendes du district. mais ils pourront exercer le ministère officieux,
XlII. Si le juge de paix est absent pendant
et ceux d'avoué, de juge de paix, ainsi que les
lus de huit jours, l'assesseur qui en remplira fonctions municipales. à la charge d'opter au
moment où ils auront des provisions de juges.
† fonctions reccvra la portion proportionnelle Ill. Les suppléans ne seront appellés par le
du traitement à laquelle le juge de paix auroit tribunal que dans le cas où leur assistance sera
eu droit de prétendre s'il eût exercé ses fonc nécessaire à la validité des jugemens, à l'excep
|
tions. La même portion proportionnelle des tion des suppléans qui, remplaçant les membres
enrôlemcns éventuels est attribuée , dans tous
de l'Assemblée nationale nommés juges, com
les cas , à l'assesseur qui rempiira les fonctions plètent le nombre habituel de cinq dans †
du juge de paix ». tribunal. La première fois qu'ils seront appel és»
Les deux articles qui suivent n'ont été dé s'ils n'ont pas prêté le serment lors de l'installa
crétés que sauf rédaction. tion des juges, ils prêteront devant eux le même :
Des bureaux de paix. serment, et il en sera dressé acte ». #
passer chez l'étranger ? N'est-ce pas aux mu On assure, d'un autre côté, que l'abbé da
nicipalités à signer et à délivrer ces passeports? Saint-Bertin négocie à Bruxelles Ia translation .
Croyez-vous que les gardes nationales des fron de son chapitre hors du couvent. Il est très
tières doivent avoir aucun égard pour des important de s'y opposer, parce qu'il résulteroit
passeports signés Guepart ? Elles auroient du succès de cette négociation une grande perts .
grand tort assurément. Dites-moi encore pour dans les échanges à faire avec la Flandre Autri,
quoi vous vous opposez au départ du régiment chienne , où l'abbaye possède quelques por
Dauphin cavalerie, demandé instamment par tioncules de son immense fortune, en tirant
la municipalité de Besançon ? Vous avez vos partie de ses nouvelles. -
- _ - , "
la tranquillité des élections. -
Le décret suivant est rendu sur la proposition.
- #
de M. de Vismes : J
" II. Qu'il sera informé devant le tribunal
d'Arles, et à la requête de l'accusateur public, « L'Assemblèe nationale , ouï le rapport de 1
contre ceux qui , le dimanche 13 juin , ont son comité des finances, qu'un commissaire dé- .
donné l'ordre de tirer sur les officiers munici légué par le département de Paris, assistera à la
paux, d'enlever à deux fois différentes les dra levée des scellés apposés dans les greffes des !
peaux rouges, d'entraîner et de retenir de force commissaires extraordinaires, à l'effet de récla- .
dans unedemaison un des officiers municipaux mer les minutes des aliénations des biens natio
chargés la proclamation. I^
naux, faites soit par des arrêts du conseil, soit
iIi Que la procédure commencée sur les au par des contrats passés en vertu d'arrêt du con-. .
tres évènemens des 13, 14 , 15 et 16 juin, ainsi seil, lesquelles minutes seront exposées aux ar- .
que celles'qui sont relatives aux journées des 29 chives de l'Assemblée nationale, après qu'il exa .
((11o7 ).
aura été dressé un inventaire sommaire : un ! Folleville , que le rapport n'en étoit pas im
double sera remis au comité des domaines de primé , et sur leur demande à fin d'ajourne
l'Assemblée nationale ». . - J
mrent à mardi , l'Assemblée mationale , vou
On a passé de suite à la discussion des articles lant reprendre les articles de l'ordre judi
additionels sur l'organisation judiciaire, et dé ciaire, a été interrompue par la lecture d'une
décrété ce qui suit : - adresse de l'assemblée électorale du départe
-Art. IV. « Lorsque les suppléans seront ap ment de la Nièvre , portant que, sur le refus
pellés pour la validité des jugemens, ils porte de serment par M. Suffren , ci-devant évêque
ront le même costume que les juges , et ils de Nevers, on a élu canoniquement M. le curé
recevront leur part des droits d'assistance ; les de Vandenesse.
suppléans qui remplaceront les membres de La caisse de l'extraordinaire fera brûler, dans
l'Assemblée nationale nommés juges, jouiront la matinée du lundi dernier février, pour huit '
du traitement attribué au juge, jusqu'à ce que millions d'assignats, selon le compte rendu par
ceux-ci reprennent leurs fonctions. -
· M. Carnus.
.V, Les commis assermentés des greffiers des
tribunaux, ne peuvent, non plus que les gref Continuation de titres, ect. ; violaeion impu
fiers eux-mêmes, être parens de l'un des juges dente des décrets ; copie d'un exécutoire en
du tribunal qui les a choisis, jusqu'au troisiéme parchemin , du châtelet , du 19 janvier
degré, selon la supputation civile, quand même I79I .
le juge, parent du greffier, se seroit abstenu de
donner sa voix pour son élection ». A tous ceux qui ces présentes lettres verront :
: Parl'article subséquent, le comité de cons A§ de Boulainvilliers,
titution proposoit de décréter que dans les lieux chevalier, marquis de Boulainvilliers, seigneur
où l'usage des taxateurs est établi , il seroit de Passy - lès § , Grisolles, Saint-Aubin ,
nommé par les juges deux ou trois taxateurs de Vraignes et autres lieux, conseiller du roi en
.. dépens pris parmi les avoués, lesquels exerce ses conseils, président honoraire en la cour de
roient pendant trois mois. parlement , prévôt de la ville , prévôté et
|
-, , fortement combattu par MM. Clia vicomté de Paris, conservateur des priviléges
1broud-et Biauzat , a été soutenu par M. Marti royaux de l'université , lieutenant pour S. M.
: neau, qui démontroit que les officiers seuls , et au gouvernement de la province de l'Isle-de
: non les juges, seroient en état de procéder à France , grand-croix honoraire de son ordre
une.taxe régulière et juste , et qu'on pouvoit ! royal et militaire de Saint-Louis ; salut. Savoir
compter sur leur sévérité mutuelle. faisons, que, vu la sentence du 4 décembre
• Les taxateurs, répond M. Chabroud, sont dernier, par laquelle il appert le sieur Bogillot
une invention de la fiscalité, et l'adjudication avoir été condamné aux dépens faits par le sieur
des dépens faisant partie du jugement, la taxa Monfret, aux causes y contenues : le tout vu,
tion n'en peut pas être séparée : déterminée par ensemble les sommations , ont iceux dépens
cette réflexion, l'Assemblée a décrété ainsi qu'il été taxés par M. Thibet , commissaire-enquê
suit : teur et examinateur au châtelet de Paris , à la
- Art. VI. « Nonobstant tout usage contraire, somme de 73 liv. 7 s, 3 d. non compris les 8 sous
· les dépens seront liqnidés par le jugement qui pour livre.
les adjugera sur l'état sommaire qui en sera En témoin de ce , nous avons fait sceller ces .
présenté par les parties. présentes , qui furent faites et délivrées au
: VII. Toute perception de droits et d'émo châtelet de Paris le 19 janvier 1791. Signés Pan
lumens contraire aux réglemens est défendue, melier et Jarout.
à peine dc concussion ; et le juge taxateur sera Scellé le 21 janvier 1791, Signé Lernnieur.
rsonnellement responsable, sauf son recours
contre l'officier qui auroit trop reçu.
|.. Le mémoire des dépens sera paraphé, annexé Extrait du journal patriotique de Grenoble.
à la sentence, et déposé au greffe ».
| « L'art. ViIl a été ajourné, Il nous a été envoyé de Chambéri un ouvrage
En ce moment , M. le président a proposé ayant pour titre : Le premier cri de la Savoie .
à l'Assemblée d'entendre le projet de décret vers la liberté. L'estimable auteur de cette pro
sür les émigrans, lequel étoit à l'ordre du jour ; duction, après avoir fait le tableau géographi
mais sur l'observation faite par MM. Cazalès et que de la Savoie, dépeint les abus du gouver
( 11o8 ) -
# (|
ement. « Dans la Savoie, dit-il, au lieu d'atte aujourd'hui en trois départemens, et èepen- .
ers et de manufactures propres à la rendre | dant un seul et même esprit, celui de la cons- .
active, l'on ne voit que des couvens, des ca titution, y règne. Le département de la Drôme -
sernes, des corps-de-gardes et quelques études renferme beaucoup de non-catholiques, et ce
de gens d'affaires. Les villes ne paroissent peu pendant tous les citoyens s'y considèrent comme :
plées que de moines, de soldats, de plaideurs, des frères ; ils ont horreur des scènes de fana
de désoeuvrés et de mendians..... La police, qui tisme qui ont désolé d'autres cantons du royau
ne devroit être conſiée qu'à des magistrats ci me. Grenoble perd beaucoup à la révolution ,
vils, y est exercée par des majors et des com- . et cependant le patriotisme le plus pur y regne ;
Inandans piémontois. Un ordre de leur part le lâche Mounier et ses partisans y sont mé
peut arracher au milieu de la nuit, sur le moin prisés. : :
- On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le P
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. .
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postos du Royaume et de l'Etranger. . ". . .. ) : # ; "
r
' ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E;
E T A F FA I R E s P o I, I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
*-,.
( 1112 ) -
dncles, livrant Paris au meurtre et au pillage ; rédigé par M. Fourcroy, professeur de chy
vous y trouverez l'exécrable Charles IX , et mie, de l'académie des sciences, et de la
l'infâme Catherine de Médicis, acquittant par société royale de médecine, etC. etC•
la Saint-Barthélemi les traités faits avec les non
catholiques. La médecine a tant de rapports immédiats
avec l'histoire naturelle et les autres sciences,
Nous avons conquis la liberté ; si nous ne sa qu'il est très-important de suivre d'un œil atten
vons pas la défendre , elle nous sera funeste. tif la marche de ces derniers , et leur influence
Soyons unis , respectons, faisons respecter les directe sur le maintien ou le rétablissement de
loix. Voilà le seul moyen de maintenir notre la santé. C'est là le but que s'est proposé M.
liberté. -
.?
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- : D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ; y s © J>
| qu'on appelloit la contrainte par corps , et Le travail n'en est pas si difficile, a dit M.
qui avoit acquis une étendue scandaleuse. Un Douche. Il existe un décret qui ferme anx fone
| homme pouvoit être emprisonné pour la plus tionnaires fugitifs les avenues du trésor public ;
-petite , somme d'argent , si la dette en étoit il ue s'agit que de faire exécuter l i loi. Je de
| conçue dans les formes du commcrce ; toute mande que l'état des radiations soit présenté
comptabilité en matière fiscale ou dornaniale , dimanche prochain. Cette motion est appuyée
toutes dettes même civil-s contre un étranger, par M. Fréteau, qui vote par amendement pour
| avoient pour gºge le corps du déLiteur : intis que dans le délai de quinz tine soit apporté l'état
ce qui étoit plus révoltant, les épices de l'an de toutes les places vacantes par la désertion de
rienne judicature emportoient le même privi tous les officiers publics, et de tous les rempla
lége : le ſils ayant compte pouvoit , d'après une cemens qui se sont eſfectués par la vacance des
sentence du châtelet , du 16 mai 176o , faire places.
incarcérer son père reliquataire du compte de Un honorable membre, qui l'autre jour s'étoie
tutelle. . . . , . ! voué solemnellement au silence, a dit qu'il se
| La constitution va nous apprendre à mieux trouvoit obligé d'enfreindre son vœu , et il l'a
| connoître le prix de l'inappréciable liberté. Ce fait en demandant la question préalable. « M. le
matin, sur la lecture de l'articlé VII du décret 1n 1 réchal dº Castries, a-t-il ajouté, dont la mai
| rendu hier relativcment au respect dû à la loi . son a été pillée et la terre ravagée, est malade à
| un de nos plus dignes † , M. Malès , Lausanne , et dans l'impossibilité physique de
a fait quclques obse1vations dont la sagesse a revcnir à son poste ». Après l'observation faite
frappé tous les esprits . ct qui ont paru d im per Mi M. d'André et le Chapelier, « que les loix
portance à être renvoyées au comité de cons rer fºrmnent implicitemcnt le cas d'exception en
1itution. -
ſavºur de ceux qui démontrent avoir été dans
| Il a pcnsé que ce qni concerne les contraintes l'in1possibilité de les exécuter » , la motion de
par corps ne doit point être à la disposition M º !. Fréteau et l ou Ghe a été consacrée : il ess
des créanciers, mais absolument sous la puis sta ué « que les ordonnateurs des différens dé
Eance des tribuna rix . qui pourront prononcer p : rteine ns pr, senteront incessamment la liste
«ou ne pas prononcer les contraintes par corps, de tous les officiers qui auront remplacé les
épivant l cmpire des circonstances. ſoi : tiº nnaires publics réſractaires ; il a ét en
Il a demandé cr outre quc cette loi vexatoire out : décrété qae dimanche pro # l état de
1
( 1114 )
radiation des pensions et traitemens des offi
ciers émigrés seroit présenté par lc comité des
les droits perçus sur les eartes sont supt
et remplacés par celui de patentes sur tous les
-
finances. -
fabricans de cartes à jouer. - -
lui a été fait, au nom de son comité ecclésias Art. II. « Si un ou plusieurs des assistans in
tique, décrète : -
terrompent le silence, donnent des-signes pu
Que, pendant le cours de l'année 1791 , l'é blics d'approbation ou de désapprobation, soit
vêque qui aura donné la confirmation cano à la défense des parties, soit au jugement, cau- .
nique à un évêque élu, pourra faire la consé sent ou excitent du tumulte de quelque manière
cration, Qu déléguer à un autre évêque le pou que ce soit ; et si après l'avertissement des huis
voir de faire, dans quelle église qu'il jugera siers ils ne rentrent pas dans l'ordre sur le
convenable, encore que lesdits évêques soient champ, il leur sera enjoint de se retirer ; et .
du même arrondissement métropolitain que dans le cas où quelqu'un dpposeroit à cette
l'êvêque consacré, et sans u'ils soient tenus injonction la moindre résistance, les réf -
de demander une permission à l'évêque du taires seront saisis aussi-tôt, et déposés dans.la
lieu ». -
maison d'arrêt où ils demeureront vingt-quatre
Ce décr t passoit, à une majorité évidente, heures. - ' :
lorsqu'un homme qui n'a jamais fait d'autre III. Si quelques mauvais citoyens osoient our
acte connu que d'apposer sa signature à la pro trager ou menacer les juges et les officiers de
testation du 2e avril 179o, M. Couturier, curé justice dans l'exercice de leurs fonctions, les
du village de Salives près Châtillon-sur-Seine, juges feront saisir à l'instant les coupables qui
s'est § jusqu'à proposer par amendèment,
de suite seront déposés dans la maison d'arrêt
disoit-il, « qu'il fût ajouté qu'il seroit permis Les juges les interrogeront publiquement dans
dorénavant de sacrer les évêques dans les syna les vingt-quatre heures et pourront les consº
gogues des juifs, et dans les temples des pro damner, par voie de police correctionnelle,
, testans ».
jusqu'à huit jours de détention, selon la matu
A l'Abbaye, à l'Abbaye , s'est-on écrié de des circonstances. ·
tous les côtés. Le tumulte étoit violent quoique IV. Si les outrages étoient d'une telle gravi
ersonne ne se montrât pour défendre le prêtre qu'ils méritassent peine afflictive ou infamante
#§ enfin on lui a fait grace. Sur les coupables saisis et interrogés dans les vingtº
un avis modéré de M. Goupilleau, il est décrété quatre heures seront renvoyés dans la maison
seulement que la scandaleuse motion sera ins d'arrêt pour subir les épreuves de l'instruction
crite au procès-verbal avec le nom de son au criminelle , et s'ils sont convaincus ils seron
neur, et la note que c'est un des réfractaires à punis selon toute la rigueur des loix. -
la constitution.
V. Les assemblées delibérantes des municip
La séance a été occupée par la lecture, qu'au lités et des administrations, s'il s'y trouve quel
nom du comité d'imposition, M. Roederer a ques assistans étrangers, exerceront, dans
faite de tous les articles de la loi portée sur le lieu de leur séance, les mêmes fonctions d
droit de patente, et par les additions et correc police qui viennent d'être attribuées aux jugest
tions, d'ailleurs peu étendues, qui ont été fai Après avoir fait saisir les perturbateurs, aux
tes à plusieurs de ces articles. L'addition la termes des articles II et III ci-dessus, les mem
plus importante embrassoit l'impôt qui étoit à bres de ces assemblées dresseront procès-verba
substituer à l'ancienne régie des cartes ; matière du délit, et le feront parvenir au tribunal qi
qui avoit été précédemment ajournée. Le rap suivra pour l'interrogatoire et le jugement ce
porteur a recensé toutes les vexations qu'exer qui est prescrit dans les articles II1 et IV.
çoit la fiscalité en cette partie , les inquisitions VI. Toute rebellion des citoyens, avec ou sa
domiciliaires , les énormes amendes, les con armes , contre l'exécution des mandemens d
damnations même de galères ; ce qui n'avoit justice , saisies , exécutions , ordonnances d
pas encore pu remédier au mal de la contre prise-de-corps, contraintes par corps , ordon
bande et aux élusions de la loi. mées par justice , autorisées par la loi ; tou
· D'après l'avis du comité, il a été décrété que violence exercée à tout mouvement populai
( 1 115 )
• excité contre les officiers municipaux, adminis vation que ce service ne se rendroit qu'à onze
• trateurs, juges, officiers ministériels, déposi heures et demie, il a demandé la permission
| taires de la force publique en fonctions, seront d'attendre ; le suisse le voyant décoré et poli ,
poursuivis contre les prévenus par la voie crimi l'invite à entrer dans le sallon. Il reste près de
nelle, et punis selon la rigueur des loix. cinq quarts d'heures acotté près de la cheminée :
II. Les officiers ministériels , chargés de tout-à-coup il fait un mouvement pour s'as
l'exécution des jugemens, mandemens, saisies, seoir : il est fixé par un valet-de-chambre du
ordonnances et contraintes par corps contre un · dauphin , qui étoit seul avec lui. Ce dernier
, titoyen, lui présenteront une baguette blanche , apperçoit qu'indépendamment d'une épée , il
' en le sommant d'obéir. Aussi-tôt après l'appari étoit armé d'un poignard, dont on appercevoit
tion de ce signe de la puissance publique, toute distinctement le foureau. Presqu'au même mo
.. rèsistance sera réputée rebellion. ment entrent plusieurs personnes : le valet-de
. " VI.I. Si des fonctionnaires publics ou ofſi chambre ne perd pas un instant ; et après avoir
ciers ministériels d'exécution sont iusultés, rne communiqué ses soupçons à un autre valet-de
, nacés ou attaqués dans l'exercice de leurs fonc chambre, afin qu'il le surveillât , il va prévenir
· tions, ils prononceront à haute voix ces mots : le suisse, et lui indique où étoit placé le poi
:Force à la loi. A l'instant où le cri sera en gnard.
tendu, les dépositaires de la force publique, et Cet avertissement donné, le suisse s'avance ,
même tous les citoyens, sont obligés , par la et ayant prié une personne à qui le chevalier
· constitution, de prêter main-forte à l'exécu de S. Louis parloit, d'excuser, il l'invite à pas
tion des jugemens et contraintes, et de régler ser dans une pièce voisine. — Monsieur, je ne
leur action sur l'ordre de l'homme public, qui vous soupçonne aucun mauvais dessein , mais
: seul demeurera responsable. vous êtes armé d'un poignard, et ce n'est point
IX. Si un fonctionnaire public , administra ici l'endroit où l'on doit se présenter avec de
teur, juge , officier , ministériel d exécution , pareilles armes, et ce poignard est là. ( Il pose
exerçoit sans titre légal quelque contrainte la main dessus ). Permettez, monsieur, que je
fasse mon devoir. — Le chevalier , assez décon
contre un citoyen , ou si, même avec un titre
: légal, il employoit ou faisoit employer des vio certé , le remet au suisse , en le priant de le
,lences inutiles , il sera responsable de sa con lui rendre en sortant; il ajoute qu'il n'a aucun
duite à la loi , et puni sur la plainte de l'op mauvais dessein, qu'il porte cette arme pour
sa défense. — Cominent vous nommez - vous ?
· primé, portée et poursuivie selon les formes — Voici une carte où est mon nom et mon
prescrites. - -
Lisemm qui sembloit devoir dévorer les ' pareil d'une grande création , et quand toutes
les anciennes institutions renversées n'offroiert
départemens du Gard et de l'Ardesche com
# mence à s'éteindre, graces à la surveillance des plus que les ruines de vingt siècles, la France
# deux directoires, à I activité et à la bonne in ne pouvoit que présenter l image d'un véritable
# telligence des gardes nºtionales, des troupes de cliaos.Il disparoît ! Un ordre durable lui s uc
§ patriote commandant ,
h
M. d'Albi cède, les postes sont fixés , les places rem
piies, les droits déterminés.
, gnac. Le château de Jalès , les petites villes de
. " c ét de Saint-Ambroix se sont purgés de Nous avons échappé à cette mort qui atteint
# cette horde de scélérats qui s'y étoit cantonnée. les empires comme les individus. Vous n'avez
, t.Ce sont des détails contenus en une lettre pas reculé la durée de notre société politique ;
# que l'Assemblée nationale a entendue et vive vous avez recommencé son existence. C'est au
#ment applaudie . ainsi qu'une adresse de la sein même de la tempête qui alloit l'engloutir ,
, municipalité de Marseille, qui annonce un se que vous avez refait à meuf le vaisseau de l'état,
cours de 2o,ooo citoyens-soldats aux départe qui peut maintenant sans péril se frayer une
#" le fanatisme tenteroit de mettre en
eI'.
route à de grandes destinées. Nous partageons ,
-
17
6 1 I 18 )
devoirs nos soins pour la tranquillité publique. oire , évêque de Blois, mais vivement com
I)e tous les dº bris des anciennes institutions et † par J. Buzot. Ce seroit, dit l'opinant,
des anciens abus, s'est formé une lie infecte , rendre le bien impossible à faire que de forcer
levain corrupteur que des hommes pervers re la confiance des évêques ou des curés sur des
muent sans cesse pour cn développer tous les coopérateurs dont ils ne seroient pas sûrs. ll a
poisons ; ce sont les factieux qui, pour renver, été observé que le décret av oit suffisamment
ser la constitution, persuadent au peuple qu'il pourvu à la mesure de stabilité dont ces diffé
doit agir comme s'il étoit sans loix et sans ma rentes places pouvoient être susceptibles ; la
gistrats. Nous démasquerons ces coupables en question préalable a été invoquée contre l'avis
nemis de son repos , et nous apprendrons au du comité, et elle l'a fait disparoître.
peuple que si la plus importante de nos fonc: On a mieux traité une proposition faite par
tions est de veiller à sa sùreté, son poste est celui M. Lanjuinais, en faveur des vicaires que les
du travail fécondé par la paix, de l'industrie ac diverses suppressions vont laisser sans fonctions
tive et des vertus domestiques et sociales. et sans subsistance, Il demande que dans le cours
La séance a été t1ès-longuement troublée par des années 1791 et 1792 , ces ecclésiastiques
un incident qui paroît avoir été concerté entre conservent un droit de préférence sur les béné
Ml M. Lestourinel , Cazalès, Maury, Foucault Gº t fices vacans ; et qu'en attendant , il leur soit
consorts; le premier a allégué que deux officiers accordé une pension de 3oo liv. M. Camus a
généraux avoicnt été arrêtés à Saint-Germain demandé et obtenu que cet avis fût renvoyé aux
en-Laye faute de passeports, et il demandoit comités ecclésiastique et des finances réunis.
qu'il fût fait des injonctions et réprimandes aux Une lettre de M. de Ségur, colonel des chas
diverses municipalités. -
seurs de Hainaut, contient quelques disculpa
L'ordre du jour a été réclamé, l'Assemblée l'a tions de la conduite que ce régiment a tenue à
décrété; mais les susnommés ont élevé un tumul Moret. « Il n'a été, dit le colonel, exercé au
4e effroyable. M. l'abbé, qui est heureux en épi cune violence ; les chasseurs ne sont entrés en
gramm s, crioit de toute sa poitrine ; à l'ordre armes que pour rendre les honneurs qu'ils ont
#u royaume. Enfin sur les instances de M. Gha cru devoir aux dames de France ». Il demandè
broud, M. le président s'est couvert, et a an qu'il soit fait inform tion sur les lieux. Envoyé
noncé que l'Assemblée étoit en souffrance ; ce au comité des rapports. - - -
qui a ramené le calme par une marche insen M. Roussillon et M. Roederer ont fait décréter
sible. -
lusieurs articles additionnels, le premier sur
M. Regnier, pour le comité des rapports , a † droits de traite aux entrées du royaume, le
rendu compte de la dénonciation faite par un second sur le droit de patente. -
sieur Fournier contre MM. de Castries et la Art. i°". « Tout particulier qui aura obtenu
Luzerne , poar fait d'énormes déprédations une patente, sera obligé, avant d'en faire usagei
commises dans le département de la marine. Le de la rapporter à la municipalité , où il sera
rapporteur concluoit à renvoyer les parties au apposé un visa au bas de la déclaration prescrite
tribunal de cassation, ou à la liaute cour natio par l'article VI I. Il sera obligé aussi de la faire
male. l a matière a paru de nature à mériter visiter dans toutes les municipaliſés , autres que
toute l'attention des légistateurs, et à cet effet celle de son domicile, où il voudra en faire usage,
elle a été ajournée. excepté en temps de foire. " -
. L'Assemblée nationale avoit droit de se croire A moins de renoncer à toutes les motions du
délivrée de ces momeries de protestations ou
de restrictions dont la tribu de Lévi a essayé sens commun , et de vouloir fermer les yeux
d'embarrasser le serment civique , il y cn a pour ne pas voir la lumière , il est impossible de
cependant eu ce matin encore un exemple. de ne pas convenir que le 28 février étoit le
Certain abbé , suppléant du ci-devant évèque jour fixé par les conspirateurs pour enlever le
de Tours, s'est présenté à la tribune pour prê roi ou A!, le daupliin. Voici quel , toit leur
ter ce serment, qui est comme l'installation des complot. Ils avoient , par le moyen de leurs
augustes fonctions de représentant national , émissaires, excité quelques brigands répandus
et il s'est avisé de balbutier quelques mots de dans la campagne autour de Vincennes à se
réserve. Le président lui a fait relire la formule jetter dans ce château pour le démolir ; et d'un
simple, en lui demandant s'il la prononçoit autre côté , ils avoient fait circuler parmi les
habitans du fauxbourg Saint-Antoine , que le
simplement; le suppléant ayant osé renouveller château de Vincennes étoit un foyer de contre
ses restrictions, a été forcé de se retirer. Il a
révolution, où les ennemis de la liberté avoient
trouvé un avocat pour le défendre , c'étoit M. emmagasiné des armes, de la poudre , des ca
Maury, que son opiniâtreté a mis en péril nons et des poignards. Ces braves habitans de
d'être envoyé à l'Abbaye, mais à qui pourtant Saint-Antoine , zélés défenseurs de la consti
on a fait grace en passant à l'ordre du jour. tution , ont ajouté trop de conſiance à cette
: Une lettre de M. Vaidec (de Lessart ) apprend rumeur perſide ; ils se por toient avec courage
que la commune d'Arnay-le-lºuc ne s'est pas à la prise de Vinçennes, qui leur paroissoit une
rendue aux ordres de laisser aller les Dames de
nouvelle Bastilie. Prévenus qu'ils étcient , ils
· France. Comme c'est chose renvoyée au pou ont va avec peine le brave la Fayette qui s'est -
voir exécutif, l'ordre du jour a été réclamé et maltiplié, car il étoit par-tout , et la garde na
prononcé. tionale s'opposer à leur égarement ; et sans la
: Au nom des comités des rapports et des re prudence du général, et la fermeté des gardes
cherches, M. de Broglie a exposé le fit de noti nationaux , un combat affreux entre les patrio
veaux complots tramés dans le département du tes de la garde et les citoyens non armés auroit
bas Rhin, et dans lesquels se trouve compromis été la suite de cette manœuvre pcrfide des aris
le fameux abbé d'Eymar, et un sieur 12ufresné, tocrates et des prêtres rebelles. Pendant qu'une
secrétaire du cardinal Rolan. Il paroît que ces multitude immense et une partie considérable
. messieurs essayoient des recrutemens pour une de la garde se portoit à Vincennes, les conjnrés
armée de contre-révolution. Oa tient le fait et qui avoient ménagé cet évènement, et qui
les preuves, et les lettres de l'abbé d'Eymar , comptoient que l'issue en seroit un massacre
d'un liomme qui avoit été engagé, et qui, ayant entre les citoyens , les conjurés se sont armés
eu horreur du complot , a tout apporté à la mu de pistolets, de poignards , et se sont portés
nicipalité. Dnfresné et son fils ont été arrêtés au château des Tuileries , au nombre , suivant
, par ordre des cotnmissaires nationaux. plusieurs témoins, de deux mille. Ces conjurés
* Le rapporteur propose, et l'Assemblée natio étoient des aristoc ates de toutes les coulenrs ,
nale a décrété : des soi-disant nobles , des calotins , ctc. etc.
· « 1°. Que les sieurs Dufresné père et ſils se Ils comptoient trouver le palais du roi mal
ront conduits sur le champ dans les prisons de gardé, ils n'avoient plus à craindre la résistance
'Abbaye de Saint-Germain de Paris, pour leur des braves vainqueurs de la Bastille , et de la
procès être fait par le tribunal chargé de con multitude qu'ils avoient entraînée à Vincennes ;
noître des crimes de lize-nation ; mais beaucoup de patriotes veilloient et s'étoient
portés avec leurs armes et leur uniſorme de la
. 2°. Que les papiers saisis sur les sieurs Du garde nationale autour du roi. les deux mille
fresné - et les procès - verbaux qui constatent rôdeurs er oient autour du château : cinq à
les différentes saisies , seront remis à l'accusa six cents d'entre eux parvinrent à y entrer , et
teur public ; on accuse un courtisan, qu'on dit être le sieur
' 3°.,Que la conduite patriotique de la muni Vilquier, d'avoir facilité leur intrusion dans le
cipalité et des commissaires est approuvée ». palais entre 9 et 1o heures du soir. La garde
( 112e j
nationale , qui occupoit l'intérieur , voyant dans cette affaire , sera soumise à une infor
avec surprise ce rassemblement d'étrangers qui mation juridique.
remplissoient les accès de l'appartement du roi Tous ces enleveurs du roi se disent gens de
et du dauphin , et remarquant que plusieurs qualité, et prétendent s'être fourrés dans le
d'entre eux étoient armés de cannes à lances château pour garder sa majesté. Il n'y a qu'un
et de couteaux de chasse, conçut des soupçons, mot à leur répondre : les brigands qui s'intro
les entoura , et leur demanda comment ils duisirent dans le château de Versailles , pen
étoient parvenus à s'introduire dans le château. dant la nuit du 5 au 6 octobre 1789 , alloient
Les uns furent interdits , les autres voulurent ils là pour garder le roi ? Et bien, vous et ces
payer d'audace ; mais comme l'arrestation du brigands vous vous trouvez absolument dans la
§ur de Coust, chevalier du poignard saisi dans même position. -
=e•=
S U P P L É M E N T A U N°. D X V I I.
'il y a aura bien des curés à élire dans notre C)n fera observcr au malade une diète sévère
ict. de dix-sept jours , pendant lesquels il s'abstien
,--
dra de toute nourriture de l'aiicien régime ; il
Extrait d' une lettr le Vann s. prcndra chaque jour un extrait de la déclara
tion des droits de l'homme ; et chaque nuit ,
Les paysans ont été très-maltraités dans l'atta pour se procurer une salutaire évacuation , il
u'il nous ont livré e. Parmi les p1 is onniers avalera un décoction de follicules pt triotiques
sont morts de leurs blessures , deux sont dans de l'eau puisée à la fontaine de la liberté,
damnés à être pendus , étant convaincus avec une once du sel civique de la constitution.
avoir reçu de l'argent pour metti e le feu à Cette recette mérite d'autant mienx d'être
aison où s'assemble le directoire de dis connue et pratiquée, que sans cela la maladie
dcvicnt incurable.
517 bis.
( 1 I22 )
Sur les projets combinés de la Russie, de l'Au Les Crimes des rois de Franee, depuis Clovis
triche, de la Prusse et de l'Angleterre. jusqu'à Louis XVI, par Louis la Vicom
terie , avec gravure. A Paris, rue Jacob,
Après le lâche abandon que le roi Guillaume avis - a - vis celle Saint-Benott , fauxbourg
a fait de la cause des i iégeois. on ne peut dou Saint-Germain , n°. 9. Prix,, 3 liv. 12 sous
tcr qu'il ne soit parfaitement d'intelligence avec broché , et 4 liv. franc par là poste.
l'empereur Léopold : les liaisons de celui-ci avec
l'impératrice de Rnssie subsistent, et sont ma Cet ouvrage est écrit d'un style †
extrême, vioie:tt , c'est-à-dire diamétralement
-
blesseroit tous les intérêts. Mais l'Autriclae , la pouvoir. On ne répétera plus en France ces pa
Prusse et l'Angleterre se flattent peut-être qu'en roles de la bible, que les rois sont un présent d
accordant des secours à nos émigrans, en jettant la colère céleste; car Dieu a donné à l'homm
dans nos foyers 15o mille Allemands , comman une intelligence et des bras pour former un boi
dés par les d'Artois et les Condé, en suscitant à gouvernement, et il se sert enfin de ses noble
la France une guerre intestine, cette puissance et précieuses facultés. L'Eternel du haut d
formidable n'aura pas trop de toutes ses forces cieux sourit à ses travaux, et les bénit vis
pour se défendre de sa propre destruction et blement. Le beau spectacle que le réveil d'u
sera réduite au triste rôle de spectatrice de la grande nation endormie depuis près de 8oo
ruine et du partage de l'empire ottoman. dans les fers !
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l on adressera, franc de port » le
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pºur les Auteurs des Annales Patriotiquee
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
-\ I : T1 : : T-tºy-Y r-, •
X. Lcs matières d'argent d'oré seront égale commissaire qui fera les fonctions de procu
ment jngées d'après le résultat des trois essais · reur-général syndic ou de procureur-syndic , .
réunis ; et ensuite le départ en sera fait. jusqu'à l'époque du rassemblen nt des élec
l6 ll TS ) ».
XI. L'or et l'argent provenant de toutes ces
ſortes seront payés par le trésor public à la L'article V'II prononçoit une peine de sus
caisse de i'extraordinaire , et ensuite convertis pension contre les corps administratifs qui ose
eu monnoie, qui sera versée dans le trésor pu roient par des adresses , délibérations, etc. pro
blic ». voquer ou fom nter la résistance aux autorités
l.a discussion s'établissoit naturellement sur supérieures, et la destitution en cas de récidive.
le rapport du comité de constitution , concer Cettc disposition a été encore vivement im
Il fi Ylt § des corps administratifs ; pugnée par M M. Péthion et Robertspierre ,
( 1 1 25 )
qui la trouvent vague, insignifiante et favori Contraste frappant cl'un trait de civisme aves
sant l'arbitraire. un trait singuſ er d'ariséocratie.
lls ont cru voir renaître les tournures et les
vexations de l'ancien régime. - Le brave M. Liege, caporal de la troisième
MM. Démeunier et d'André ont justifié l'ar compagnie , huitième division des canonniers,
ticle, en démontrant que l'empire ne peut en garnison à Rochefort, étoit sous le drapeau
subsister que dans la hiérarchie des autorités. de son régiment pour recevoir la médaille , ré
Après quelques amendemens l'article est dé compense qu'il avoit méritée à beaucoup d'é
crété ainsi : gards. Le capitaine de vaisseau qui présidoit à
Art. VIII. « Tout corps administratif ou mu cette cérémonie , se présente le brevet à la main,
nicipal qui publiera ou fel a parvenir à d'autres et l'abordant : jurez , dit-il , d'être fidèle au roi
administrations ou municipalités, des arrêtés et à l'état. Oui , je jure , dit M. Liege , d'être
ou lettres provoquant ou soutenant la résis fidèle 1°. à la nation , 2". à la loi et 3°. au roi..
| tance à l'exécution des ordonnances ou arrêtés Ce serment très-constitutionel , prononcé avec
des autorités supérieures , sera réprimé par les noblesse « t fermeté , pensa faire évanouir le
| formes qui seront détermin es, et pourra être capitaine de vaisseau ; inais la vue d'une mul
suspendu ». titude considérable de spectateurs le retint en
L'assemblée électorale de Seine et Marne a ( quilibre sur ses jambes , et lui donna même la
| porté à l'évêché de Meaux le curé de Donne force d' embrasser le récipiendaire suivant l'u
marie, vieillard vénérable, qu, ºn liet de nais sage. Allons , peu à peu l'exemnle des bons
| sance, appo te dans la cli.iire de Bossttet de patriotes apprendra aux aristocr, tes l'a , b , c
l instruction ct des vert us. de la constitution , et les forcera à se c6nformer
Une lettre de M. Valdec annonce cºlle des aux formules s8 crées qu'elle renferine. C...
commissaires d'Arn ly-le-lºuc 19 «pris la rºu
ance soutenue de la commune de cºtte s ile .
f†, cru devoir prier àiesdames T'urpitude des administrateurs et d'#recteurs
de suspendre encore leur départ , et elies s'y généraux des postcs d'/$mpi, º , dans leur
sont prêtées de ſort bonne grace. a certissement du 17 fécrier dernier, imprimé
dans la gazette de Liége céa 18 da méuie
7/l OlJ'.
P A R I S, le 3 znary.
Oli ! la bºlle invention que celle de vouloir
- Dans l'ordre donné le premier du courant ari êter aujourd i u le progrès des lumières et la
ar M. la Fayette , pour la gºrde placée aux marche de l'esprit humain dans l'empire gerina
'uileries, on a remarqué ces mots : / a t trou - 11 que ! elle est bien digne des deux iinp riaux qui
pement qui a eu lieu lundi soi daus les ap e 11 ont eu l idée ( les sieurs prince de Latour et
partemens du roi , n'aura pas lieu desormais ; Taxis et b tron de Liliºn, directeurs-gºné aux des
j'ai ordonné aux chefs de la domesticite ( M V1. postes de l'!ºmpire ). la providence a dit : Que
Vilquier et Duras ) de n'y laisser entrer aucun la lumière de la raison soit faite su tout le globe ;
| homme armé. qne les hommes reco º moissent en fin leurs droits
| Lans cet .. ttroupement des enleveurs dn roi . naturels et imprescriptibl s, et les peuples, leur
on a reconnu plusieurs des principaux chef de mt j sté suprême et leur souveraineté absolue ;
la secte des monarchiens ou mon rchieux ; on et deux balourds d'Allemands ont dit : Nous
y a vu aussi le fameux d Agoult , connu sous le emp êcherons bien, nous, que la volonté de la
nom de chien d arrét depuis l'arresta : ion faite pi ovidence soit faite en Allemagne ; nous som
r lui du cardinal Rolan 1.1-viotte et de d'E ines directeurs g'néraux des postés de l Empire ,
rémesnil. Cette fois , il n'a pas été aussi heu no as défendons , sous peine de cassation , à tous
eux en arrestation : on ne lui a permi, d'arrê les en ployés desdtes postes, de se charg r ou de
r ni Ie roi , ni M. le baupbin : j condev il'e ſavoriser , d'une manière quelconque , soit di
toit aussi de la par tie : il a été ( trillé, ainsi que rect me nt , soit indirectement , le débit des ga
'Eprć 1nesnil et le compère d'Agoult. zºttcs et journ aux fi anço s, tels entr'autres que
Aujourd'hui le cri populaire de carnaval n'est | le journal général de l Europe , le journal poli
† . dans la capitale , à la chiant /it, lit , lit , tique de lEoui //on , le jour mal historique, poli
is bien aux monarchieux, chieux , chieux, lique et littéraire , le journal philosophique et
4
iens , chiens. chrétien , celui-là mêmc dit Mercure de France,
v • • Exº 7
» ». :l- -------- *- " " "
( 1129 )
Gpar rapport aux articles de MM. la Harpe et de son mari et par celui du prince Ivan, véri,
Champfort, et non par rapport à M. Mallet ) table héritier du trône. Voyez les lettres de
et sur-tout les Annales patriotiques et litté , Joscph II à d'Alton, et la conduite infàme des
raires de la France. - -*
: généraux de Léopold à Liége et dans les Pays
-
Mais cette défense, qui dénote si clairement Bas ! Voilà ce que vous voudriez cacher à l'uni
la rage , la stupidité et la frayeur des tyrans ger- . vers, vils esclaves de la maison d'Autriche : mais
maniques , à quoi servira-t-elle, si ce n'est à l'univers a tout vu , et vos lourdes et ridicules
hâter le progrès des lumières en Allemagne ? si excellences ne sont pas encore assez opaques
ce n'est à prouver mathématiquement, par ce pour intercepter le rayon lumineux qui brille
fait même , la tyrannie de ces mêmes rois et de toutes parts. · CARRA. -
On s'abonne à Paris , chez Buisson , libraire , ruº Hat 1tefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l )irecteurs des Postes du llovaume et de l'Etranger.
Ilparoît tous les jours un Numnéro de ceJournal. Prix 5t» tiv pour un an, 18 liv. pour 6 rnois, et de 9 lic•. Pou
5mois, franc de port, par la Poste , Pour ºoº le Royaume L'a - « uncment ne commence que dis prem. d'ssrz rrzoi
» I • •• •
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIIlES
D E L A F R A N C E ,
| E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'/'crivains I'atriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CAR n A , un des Auteurs.
Les grands
8 craignent
5 plus q
que la mort une votre d'état qui les force à 1 es
pecter les hommes , leu1s semblables. ( J. J. RorssE .U. )
On a ensuite renvoyé au comité des rapports Un autre décret proposé par le même rap
les plaintes portées par M. de Dortan contre porteur , a été longuement débattu. il tend'à
quclques gardes mationales du département du réduire au nombre de six les maréchaux de
Jura , qui ont exigé des ecclésiastiques un ser France, avec 4o.ooo liv. de trºitement, et les
vice effectif, et contre la commune de Pontar
lieutenºns-généraux au nombre de trente. MM.
lier qui arrête, dit-il, tous les émigrfhs , et leur de Crillºn et Mirabeau disent qu'on ne peut
fait laisser le numéraire dont ils se trouvent restreindre à ce point la récompense due aux
saisis. grands talen$ que la constitution doit enfanter,
Au nom du comité militaire, M. Emery a # qui Prendront la place de tous les parvenus
déféré les abus anciens et encore subsistans qui d'intrigue et de faveur : MM. Martineau et
ont exclu des promotions nombre d'hommes à Lººjuinais trouvent le comité trop munifique,
talens à qui manquoit le risible avantage des et demandent diminution sur le traitement as
parchemins , et dont quelques uns ont porté sº#ºº : Ce Vºu.º rencontré des adhérens, et le
leur génie chez les puissances étrangères ; il a décret est ainsi rendu : :
proposé le décret suivant qui a été adopté. , º º Assemblée nationale décrète, 1°. qu'à ,
L'Assemblée nationale, ouï le rapport de son l'avenir le nombre des maréchaux de France ne .
comité militaire , décrète ce qui suit : pourra excéder celui de six ; qu'ils ne pour
Art. Ier. « Les officiers en pied et de rempla
cement, qui ont quitté leur régiment sans congé
ront avoir d'autres
militaires,
$,
fonctions que des †º
et que leur traitement sera fixé .
ou permission légale, et qui n'ont pas rejoint 3o,ooo livrº* : quant au traitement des maré- .
depuis le premier janvier 1789 jusqu'au premier chaux de France actuellement existans, qui ne,
janvier 1791 , ne sont point susceptibles de par ººººº Pºs conservés en activité, il y sera statué
venir au grade d'aide-de-camp. ºPrº ºVoir entendu le comité des pensions ;
II. Les capitaines de réforme qui auront rem *º, Qºe les lieutenans-généraux en activité.
pli ces places depuis le premier janvier 1789 ººººº réduits à trente, et que les quatre prin
jusqu'en 1791 , sont déclarés susceptibles de ce ºPºº , commandemens de troupes, auxquels ,
grade , mais pour le premier choix seulement. il a été affecté un traitement particulier de
| III. Les françois qui ont été exclus des grades *ºººº livres, pourront être confiés par le roi,
de l'armée françoise parce qu'ils n'étoient pas #oit à des maréchaux de France, soit à des
més nobles, qui ont servi en Amérique et ont lieutenans-généraux en activité ».
ensuite pris du service chez des puissancesamies, La discussion s'est reportée sur la suite des
sont déclarés susceptibles d'obtenir des places articles additionels concernant les assemblées
à la nomination du roi d'un grade inférieur à administratives : voici ce qui a été décrété :
celui qu'ils occupoient chez ces puissances Art. IX. « Aucun directoire ou conseil de dis
amies, pourvu qu'ils aient manifesté le desir de trict , mi aucune municipalité , ne pourront,
servir en France ». sous la même peine, publier, faire afficher, ou
M. Rousillon, au nom du comité de la marine, persister à faire exécuter une délibération con
propose un décret pour l'encouragement des traire à celle du département ou de district, ou
habiles constructeurs dont la marine françoise manquant au respect dû à l'administration su
s'énorgueillit, et pour la prohibition de tout périeure.
( 1 120 )
X. Le mandement de faire exécuter, qui se Circonstances particulières de l'évènement du
trouve à la fin des loix, n'aura, à l'égard des 28 février dernier.
municipalités et des corps administratifs, en ce La garde nationale, après l'arrestation de
qui concerne les objets relatifs à l'ordre judi M. de Coust, ayant observé dans les apparte
ciaire, à la guerre et à la marine , que l'effet mens du château des Tuileries une grande af
d'assurer l'exécution de la loi, lorsqu'ils en se fluence de petits messieurs en habit noir, l'épée
ront requis, dans les formes prescrites par la ºu côté, ou en chapeau rond, le sabre à canne
constitut on ; et dans aucun cas, les corps ad à la main, a pris la liberté, comme nous l'avons
ministrat.fs et les municipalités ne pourront con expliqué en d tail dans nos feuilles précédentes,'
trarier .. suspendre, gêner ni s'immiscer en rien de les foniller, et leur a trouvé, outre les armes
de ce qui regarde l'ex ' ution des ordres donnés apparentes , à chacun un poignard , et deux ,
par le pouvoir exécutif touchant l' dministra
tion . la discipline , la disposition et le mouve trois , même jusqu'à six pistolets de différens
calibres, qu'on a saisis avec grande raison. Ces
rnent de l'arm *e de terre , de l'armée navale et
de toutes leurs dépendances. petits messieurs, parmi lesquels on a reconnu
plusieurs ci-devant girdes-du-corps, avoient la
XI. Les conseils de district seront tenus d'a plupart des cartes pour entrer librement dans
dresser chaque année au directoire du départe tous les appartemens du château circonstance
ment le procès-verbal de leur session , avant remarquable). Ils prétendoient n'être venus que
l'onverture du conseil de département. pour défendre le roi, en cas, disoient-ils, qu'on
XII. Indépendamment de la correspondance l'attaqnât. La conséquence de cette excuse est
habituelle avec les directoires de département, dévoiiée; ils vouloient profiter du désordre pour
les directoires de districts seront tenus d'en emmener de force le roi, sous prétexte de ga
voyer tous les mois au département un tableau rantir sa vie. Mais ce qui est ignoré , et qui
raisonné des progrès de l'exécution des diverses prouve entièrement le projet d'une trahison ,
parties confiées à leurs soins. c'est que les infâmes aristocrates qui environ
XIII. Les actions relatives aux domaines na nent le roi , et sur-tout les principaux chefs
tionaux ou propriétés publiques, ne pourront des gardes de la prévôté de l'hôtel, ont soin de
être intentées ou soutenues par un directoire ne donner à ces ſidèles gardes de l'Assemblée
de district qu'avec l'autorisation du directoire nationale et du roi, ni poudre, ni balles : aucun
de département. d'eux n'avoit son fusil chargé ce jour-là. Cette
XIV. Ces actions seront intentées ou soute compagnie, composée de quatre-vingt et quel
nues au nom du procureur-général-syndic du ques hommes, n'a qu'une cinquantaine de
département, et à la diligence du procureur vieux fusils, dont les deux tiers ne peuvent ter
syndic du district de la situation des biens. vir : ils sont obligés de se prêter leur fssil l'un
XV. L'action relative aux domaines natio l'autre pour monter la garde : elle est détermi
née à demander à M. le maire de Paris les mu -
naux dont le roi a la jouissance , sera intentée
ou soutenue par l'intendant de la liste civile, nitions qui lui sont nécessaires pour son service.
ou par celui que désignera le roi : mais à la Tous ces faits sont de la plus exacte vérité. C....
charge de notiſier l'action , tant au directoire
de épartement qu'à celui de district du lieu Nouvelles des départemens.
de sdomaines ».
Les liommes de couleur ont fait parvenir Les derniers avis reçus des départemens de la
une pétition, et sollicitent l'honneur d'être Corrèze et de la haute Vienne, annoncent que
admis à la barre en députation. depuis quelques jours tous les ci-devant gardes
M. Dillon, député d'Amérique, s'y est vive du-corps, mousquetaires et beaucoup de ci-de
ment opposé ; il a soutenu que le bruit de cette vant nobles de ces cantons, ont disparu subite
admission porteroit le trouble dans les colonies ; ment pour aller on ne sait où. La disparution,
que les philosophes, les amis des noirs, for subite de ces honnêtes gens qui ont quitté leurs
moient une faction pour renverser la fortune foyers , rapprochée du concours prodigieux
les colons; que des décrets antérieurs faisoient d'honnêtes gens de la même espèce, armés de
a loi à l'assemblée : que la pétition pouvoit poignards et autres armes cachées autour du
ltre envoyée au comité des colonies, sans ad château des Tuileries et dans les appartemens du
mettre la députation de couleur. L'Assemblée roi et de M. le Dauphin , dans la fameuse jour
l passé à l'ordre du jour en levant la séance. née du 28 février, concourt encore à prouver
EMm=
( 1 15o j
la conspiration tentée, mais avortée ce jour là constitution par un serment authentique prêté
pour l'enlèvement du roi. Nous invitons les pa solemnellement en présence du peuplé. Ils doi
triotes des divers départemens à nous faire con vent jnrer formellcment de maintenir de tout
moître si , pendant la dernière quinzaine de leur pouvoir la constitution du royaume , dé
février, ils ont remarqué que leurs aristocrates crétée par l'Assemblée nationale et acceptée
militaires aient aussi disparu. par le roi ; sans cela, la nation et l'armée ne
· On nous mande d'Embrun que les aristocrates peuvent avoir aucune confiance en eux.
du département des hautes Alpes s'agitent,
qu'ils parlent hautement de contre-révolution ,
u'ils fabriquent des chansons à l'autrichienne, Un personnage très-suspect a été dénoncé à
et les § aux soldats des troupes de li la municipalité de To 1louse ; les ordres ont été
gne pour les disposer, par l'inoculation du virus donnés aussi-tôt pour l'arrêter Prévenu à tems,
ºutrichien , à baisser leurs armes devant les il a pu s'évader; mais on a trouvé dans ses pa
satellites autrichiens qui , disent - ils , doivent piers une circulaire : cette pièce très-importante |
bientôt entrer en France par le nord , tandºs et très curieuse est au greffe de la municipalité;
que les piémontois entreront dans le midi par elle est conçue dans les termes suivans :
les Alpes. Une partie des officiers de la gar « Que chacun se munisse d'un cheval et d'un
mison d'Embrun ne porte plus la cocarde na arm ment complet : on se procurera autant .
tionale , ils portent en revanche un bout de d'º ffidés que l'on pourra, équipés de même : on
ruban noir à la boutonnière ( IV. B. le noir et établira dans chaque grande ville et places fortes
le jaune sont les couleurs de la maison d'Au un club monarchique : s'il ne peut s'y établir ,
triche ). A la tête des mécontens des l autºs A l on conservera la liste de ceux qui auront sous
pes est l'infâme Leyssin , ci-levant archevêque crit, et l'on se procurera autant de signatures ,
d' Embrun , ce misé able a , dit-on , g'gné quel quº l'on pourra ; à une époque fixée les princês
ues fonctionnaires publics , et entr'autres un fugitifs , à la tête des mécontens . entreront :
abbé Rossignol , ex-jésuite qui a fait répandre dans le royaume. A Paris, le club monarchique
des sermons anti-civiques pour empêcher la s'emparera du roi et de la famille royale : à la,
prestation du serm ent. Ces manoenvres n'ont même époque les clubs monarchiques des autres ]
séduit qu'un pctit nombre de prêtres, et bien villes s'empareront des châteaux forts, des ar-,
tôt l'assemb'ée électorale va purger le départe senaux , armes , et sur-tout des magasins à pon
ruent de toutes ces ordures sacerdotales. dre ; les cours souveraines rentreront aussi-tôt
Au surplus , les braves François des hautes pour déclarer nul tout ce qu'a fait l'Assemblée
Alpes sont disposés à bien recevoir les Piémon nationals, et pour juger comme coupables de
tois, si tant il est vrai qu ils doivent paroître , et crime de lèze-nation tons ceux qui auront ma
les trattres de ce département peuvent compter nifesté des opinions contraires aux droits du
que le jour où leurs chers Piémontois mon roi et de la monarchie ». | Extrait de la Chro
treront le bout du nez , sera signalé par nn nique de Paris ). 1 · · |
grand abattis d'oreilles Aristocratiques. Ainsi par Observ, Que l'on rapproche ces faits du com
#ntérêt pour les oreilles de l'ex-prélat Leyssin . plot tenté le 28 février dans la capitale pour
mous lui conseillons de contre mnander ses Pié enlever le roi ou le dauphin , complot dàn
montois et sa contre-révolution. lequel les principaux acteurs étoient des mémº
Les patriotes d'Embrun témoignent leur éton bres du club monarchique de Paris ; que l'o |
nement sur la prétendue lettre du ministre de se rappelle l'explosion que ces clubs monarchi
la guerre , qui ordonnoit la prestation du S(- I" ques ont occasionnée à Aix , à Perpignan, les
| ment civique à tous les officiers de l'armée , tentatives séditieuses qu'un club de cette espècé,
sous peine de démission : ils croyent que cette affilié à celui de Stanislas Clermont-Tonnerré ,
lettre n'a existé que dans certains journaux, at vient de faire tout récemment à Limoges, et
tendu qu'elle n'a point vu l'exécution des ordres les citoyens sauront quelle opinion ils peuv
u'elle contenoit ; et qu'au CQ 11 traire , beaucoup former sur ces clubs ennemis de la constitua
§ ont l'impudence de manifester hau tion. Nous le répéterons sans cesse, ces monar
tement des sentimens et des espérances dialné chiens sont et ne peuvent être que des aristo
tralement contraires au serment civique, C'est crates , qui, sous un masque de royalisme, tra
à M. Duportail à calmer sur ce point l'inquié ment la ruine de la constitution, la destruction
tude publique, Les officiers de l'armée sont des de l'Assemblée nationala , la guerre civile, le
fonctionnaires publics assez importans : pour retour à l'ancien régime , et la banquerout,
que la nation puisse exiger qu ils soient liés à la publique.
•
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
- D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigépar M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Les grands craignent † que la mort une sorte d'état qui les force à res
eurs semblablos.
pecter les hommes , ( J. J. RoUssEAU. )
de Broglio, fils du maréchal, mais citoyen pur, Au nom du comité d'imposition, M. Roederer
a tâché de concilier la tendresse filiale avec a présenté le décret portant suppression déſi
l'amour de la patrie. Il a essayé de disculper nitive de la ferme générale et de la régie : on a
pn père sur les faits de juillet 1789 et sur son «journé à lundi prochain une disposition qui
pbsence actuelle. « Mon père, dit-il, a été ap ordonnoit la vente , au profit de la nation, de
ºpellé , mis à la tête d'une armée , il a obéi ; tous les édifices et de tous les effets mobiliers
ais il n'étoit jamais appellé dans les conseils. qui ont appartenus à cet épouvantable colosse
*st lui qui a conjaré le roi d'éloigner l'armée. de la finance. Le reste est décrété en ces.
tertt1CS :
#ntôt attaqué par la calomnie , il s'est con
mné à un exil volontaire. Les factieux lui ont Art. I°º, « A compter du 1er avril prochain,
#it mille avances pour l'engager à se mettre à les droits d'entrées des villes conservés jusqu'au
ºur tête ; il les a rejettés avec horreur. Au 1º mai suivant, et les droits perçus par la régie
jourd'l1ui chargé d'années ct de douleurs, il est générale , conservés*jusqu'au 1er avril, seront
dans § d'obéir au décret qui lui régis par deux administrateurs que le roi nom
scrit une époque pour rentrer en France.... II1(*I'al.
e vous demande une exception pour mon A compter du même jour 1er avril, la ferme
e: ». et la, régie générale sont supprimées , à la ré
' Ce discours , souvent interrompu par les servé des empioyés nécessaires pour la percep
ngfots de l'orateur, a éprouvé une faveur gé tion des entrées des villes, jusqu'au 1° f niai.
rale-. . Les vertus , les services du ſils , ont A compter du même jour. le traité passé avec
aichi.l'intérêt qu'avoit jadis mérité le père : Kºlendrin est résilié ; à compter du 1er janvier
I. Goupil a fortement insisté sur l'exception 1789 , le bail passé à • pº, Meger et à
3Q
( 1 132 ) . - -
ses cautions, le 8 mai 1786, est pareillement du procès-verbal de leurs sessions, l'une au
résilié. Ledit Mager et ses cautions, compteront pouvoir exécutif, et l'autre au corps législatif,
· de clerc à maître du produit de leurs percep pour être déposée aux archives mationales ».
tions, depuis cette époque jusqu'au 1** avril. Longue et importante discussion sur l'article
II. Le comité des finances proposera inces XX, à qui sera attribuée la connoissance des
samment un projet de décret relativement à la contestations qui pourront s'élever sur la régu
reddition des comptes, tant de la régie que de larité des assemblées primaires, de communes
la ferme, à la liquidation des cautionnemens ou de sections, sur l'exclusion ou l'admission des
et fonds d'avance, tant desdits Mager et ses citoyens aux fonctions publiques, sur la forme
cautions, Kalendrin et ses cautions, que de des élections, etc. Le comité donne cette con
leurs receveurs et autres employés : et enfin noissance aux conseils ou directoires de dénar
au remboursement desdits fonds d'avance et tement; MM. le Chapelier, Beaumetz et Ræ
cautionnemens, ainsi qu'à la conservation des derer trouvent moins de danger à l'attribuer
droits , priviléges et intérêts respectifs , tant . aux corps judiciaires. Ces deux avis partageant
des prêteurs desdits fonds d'avance et caution § sur une des matières les plus graves
memens, que des débiteurs pour lesqucls l'a qui puissent occuper ses délibérations, M. Mi
vance en aura été faite au trèsor public. rabeau a demandé et obtenu l'ajournement. .
Ne pourront aucuns desdits comptables faire M. Démeunier rapporte, au nom du comité
compensation de leurs fonds d'avance et cau idº constitutiôn , le projet de décret qui pro
tionnemens , avec le produit de leurs recettes. nonce la formation d'un tribunal provisoire
III. Immédiatement après la promulgation . ' pour connoître les crimes de haute trahison.
du présent décret, les directoires de district , , Ce projet est adopté, nous ne pouvons en don-,
sous la surveillance des directoires de départe ner la rédaction littérale : nous nous bornerons,
ment , nommeront des commissaires pour pro à dire que ce tribunal, composé de quinze juges, .
céder , sans délai , à l'inventaire des sels et ta sera séant à Orléans, et que les juges auront
bacs qui sont maintenant dans les mains de 36oo liv. d'honoraires annuels, payables au pro
Mager et ses cautions , ainsi que des terreins, rata de la durée de leurs fonctions. :
bâtimens , pataches, bateaux , voitures , che Une adresse de la ci-devant assemblée de
vaux , meubles et ustensiles de toute espèce, Saint-Marc, dont les membres prennent encore .
servant à Texploitation , tant dudit Mlager et le titre de seuls et légitimes représentans de .
ses cautions ,que de Kalendrin et ses cautions, Saint-Domingue , a été vigoureusement im-,
à i'exception néanmoins des parties qui pour prouvée. / -
roient concerner les entrées des villes conser Le directoire de Privas annonce la disper- .
vé es jusqu'au 1º mai , desquelles parties il ne sion du camp de Jalès, et la récipiscence de la .
sera fait inventaire qu'aux époques où ſiniront plupart des coupables, va - " a
la paix de la présence de ce vertueux évêque, Art. l°*. « Les propriétaires laïcs de dîmes
ue la loi et la providcnce viennent de lui inféodées, qui ont affermé ces dimes par bail
OI1I1er.
distinct , ayant une date certaine antérieure à
On apprend que M. Boisgelin , ci - devant celle du décret du 14 avril 179o, portant sup
archevêque d'Aix , député protestant et rebelle † des dîmes inféodées , pourront , sur
au serment civique, est remplacé par M. le a représentation des baux , donner la valeur
Boux , curé et administrateur du département de leurs dîmes en paiement dans les acquisi
des Bouches du Rhôn °. tions des domaines nationaux : elle y sera reçue
I. e fidèle ministre de la justice, en ressassant jusqu'à concurrence de la moitié du capital de
la Lesogne de ses prédécesseurs, a retrouvé la redevance annuelle de leurs #. déduc
2I
( 1156 )
tion faite sur la totalité de ladite redevance des M. le Chapelier a fait la lecture de tous les
charges de toute espèce , d'après l'état que les articles qui forment le complément du décret
dits propriétaires seront tenus d'en donner , sur le pouvoir judiciaire.
certifié d'eux. - Le comité de constitution a mis fin aussi à son
II. Ces baux et états seront représentés au travail sur l'organisation des corps administra
direetoire du district de la situation des biens , tifs, par un grand nombre d'articles décrétés
et seront par eux certifiés véritables ; sur la re ainsi qu'il suit :
présentation et sur la remise desdits baux et Art. XVI. « La session annuelle de chaque
états ainsi certifiés, le commissaire du roi , pré
conseil de département, ordonnée par l'art. 12
posé à la liquidation générale des offices, expé de la seconde section du décret du22 décembre
diera provisoirement une reconnoissance équi
valente à la moitié de la valeur du bail , confor 1789 aura lieu sans aucune convocation : l'épo
que de cette session ne pourra être retardée ni
mément au précédent article ; et ladite recon | annullée, à moins que, d'après une nécessité re
moissance sera reçue en paiement des domaimes connue par la majorité des membres du conseil,
nationaux, soit dans la caisse du district, soit
dans la caisse de l'extraordinaire, conformé et sur une pétition qu'ils auroient adressée au
roi , il n'en eût accordé une permission. Dans le
ment aux précédens décrets ». cas où l'époque du rassemblement seroit avan
( Nous donnerons la suite de ces décrets cée, les directoires de département lés notifie
dans un de nos prochains numéros. ) roient aux directoires de district, afin que l'in
e Séance du 6 Mars. tervalle prescrit entre le terme des conseils de
district et celui de département soit toujours
observé.
M. Camus a ouvert la séance en annonçant
la liquidation de plusieurs brevets de retenue , L'article XVII a été rapporté hier. :
montant au total à 1,152,ooo livres, au profit de XVIII. Néanmoins , dans le cas où la sûreté
MM. Talleyrand, le Clerc-Juigné, Conflans, intérieure dans le département seroit troublée
Guines , Woldemar, Delfosse , Legras ; et le au point qu'il fût nécessaire de faire agir la force
décret rendu en a ordonné le remboursement, publique de tout le département, le président
à la charge par les brévetaires de remplir les du directoire sera tenu de convoquer le conseil ;
formes prescritcs. -
et , à défaut de convocation , le conseil sera .
Le décret suivant est intervenu, sur l'avis du tenu de se rassembler, mais toujours en donnant
même rapporteur : - sur le champ avis de ce rassemblement extraor
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu dinaire à la législature si elle est réunie , ainsi
son comité de la direction générale de liqui qu'au pouvoir exécutif; le conseil ne pourra
dation , décrète que les intérêts des différentes alors s'occuper que des moyens de rétablir l'or
parties de la dette remboursable, qui sont ac dre , et se séparera aussi-tôt que la tranquillité
cordés aux créanciers de l'état , à compter du ne sera plus troublée. . !
jour de la remise complette de leur titre , ces Voici les articles décrétés ce matin : #
seront à l'expiration de la quinzaine , à dater Art. XXI. « Dans le cas où des troubles sur
du jour de la sanction , ce qui aura lieu tant venus , soit dans les assemblées de communes
ue le paiement des reconnoissances définitives par communautés entières ou par sections, soit
† liquidation se fera à bureau ouvert , sauf dans les assemblées primaires, auroient empê
l'exécution de l'article VllI du décret du 7 no ché d'en terminer les opérations, ou donne
vembre dernier, dans le cas où les rembour roient lieu à en prononcer la nullité , le conseil
semens n'auroient lieu que par ordre de nu ou le directoire du département pourra , sur
méro. »
l'avis du directoire de district , convoquer une
M. Camus a encore annoncé une nouvelle mouvelle assemblée , y envoyer, au besoin, des
incinération d'assignats, pour une somme de 6 commissaires pour maintenir l'ordre ; et , à
millions. -
l'égard des assemblées primaires , déterminer le
Au département de l'Aude , les sermens ci lieu où il paroîtra convenable de les convoquer,
viques retentissent dans toutes les chaires, et les pourvu que ce soit dans le même canton. # »
biens nation aux se vendent † XXI I. Si des troubles s'élevoient , soit dans
Au district de Saint-Jean-d'Angely 8o curés, les assemblées municipales , soit dans le conseil
formant l'arrondissement , ont tous prêté le général d'une commune, le conseil ou le direc
serment sans restriction. toire du département, sur l'avis du directoire
r. t 1137 )
-
-
de district , pourra pareillement nommer des La réunion des patriotes est plus que jamais
nécessaire.
commissaires chargés d'y rétablir l'ordre ».
On a ajourné les articles XXIIl et XXIV ,
comme intimément liés à celui ajourné hier. Quelle seroit notre destinée, ô mes compa
triotes ! si dans l'instant où nous touchons au
Art. XXV. « Si les directoires de départe
mens ne peuvent, malgré deux avertissemens bonheur et au repos, l'orgueil ou l'in considé
ration , la jalousie ou l'ambition de quelques
successifs obtenir des municipalités ou direc uns d'entre nous troubloient l'harmonie de
toires de district les renseignemens ou informa nos travaux et entamoient le bataillon sacré des
tions nécessaires à l'administration, ils sont au
torisés à nommer deux commissaires , qui se amis de la constitution. Qu'en arriveroit-il ? Ce
transporteront, aux frais des officiers munici ne seroit pas sans doute la destruction des
paux, ou des membres des directoires de dis grands principes de liberté consacrés dans la
déclaration des droits éternels et imprescripti
trict, pour recueillir ces renseignemens ou in bles de l'homme ; ils sont écrits au ciel ces prin
formations ».
( La suite demain. ) cipes, ils ont pris racine sur la terre, ils sont
gravés dans le coeur de nos enfans ; mais il en
Par une lettre de la municipalité d'Arnay-le résulteroit la ruine et la perte des premiers au
Duc, on apprend que la commune de cette teurs de la révolution et des plus courageux
ville, suf la lecture de la dépêche du président défenseurs actuels du peuple, Quoi ! dans la
de l'Assemblée nationale, s'est empressée de séance de l'Assemblée nationale du 28 février
se conformer à la loi , et que Mesdames sont dernier, le côté gauche étoit sillonné de toutcs
parties sans autre empêchement. parts des couleurs anti-populaires : c'étoit le
- jour même où plusieurs centaines d'aristocrates
armés de poignards et de pistolets rôdoient
- º - P A R I S , le 6 mars. dans les appartemens et autour du château des
Tuileries, prêts à enlever le roi ou peut-être à
_ Les chefs de la domesticité du château des l'assassiner. Quel est donc le génie infernal qui
Tuileries, c'est-à-dire , les soi - disant gentils combine ainsi les circonstances les plus dange
hommes de la chambre, ou en d'autres termes
les premiers valets du château des Tuileries les reuses ? quel est donc le ressort qui changeoit
sieurs Villequier et Duras, viennent dc publier ainsi la scène dans l'Assemblée, et qui préparoit
à deux pas le plus tragique dénouement ? Est
une lettre qui seroit criminelle, si elle n'étoit ce l'or ? sont-ce les promesses à quelques dépu
ridicule. Ces premiers valets prétendent nous tés de les asseoir auprès du trône , lorsque lé
enseigner que les conjurés désarmés et chassés
trône seroit élevé au-dessus de la nation et de
des Tuileries le 28 février, étoient la ſleur des la loi ? Il y a plus : on médite en ce moment
chevaliers frauçois, la crême des excellens ci même, comme un évènement également avan
toyens, et qu'ils ne s'étoient introduits dans le
ais, par une porte secrète pratiquée mysté tageux sans doute, et aux aristocrates , et aux
faux patriotes , la destruction de la société mé
rieusement dans un mur. que pour défendre tropole des amis de la constitution; les premiers
les jours du roi à coups de poignard, de cou se proposent d'y employer la force et la vio
teau et de pistolet. Ce Villequier et ce Duras
font aussi un crime à M. la Fayette d'avoir lence , tandis que les autres y employeront de
leur côté toute la ruse de leur éloquence et des
donné des ordres au château pendant cette nuit
fameuse du 28 février; ils trouvent mauvais que intrigues ; et toujours sous le prétexte mielleux
le général de la garde nationale se tienne pour et bien phrasé de maintenir l'ordre et les prin
cipes.
comptable envers la nation de la sûreté person
melle du roi et de M. le dauphin. Au dire de ces Ce n'est pas tout, et voici le complèment dn
ViIlequier et L)uras, la personne auguste du projet : il ne s'agit pas moins que de renverser
monarque leur appartient en tºute propriété. d'un coup de plume toute la constitution , et
En vérité, ces gentilshommes àle la chambre c'est le comité de constitution lui même qui
sont ſous, si mieux ils n'aiment être très crimi s'est chargé de cette besogne : il a proposé, dans
nels : ils n'ont plus qu'à choisir entre les petites un projet de décret sur l'organisation des corps
maisons de Charenton où les cachots de l'Ab administratif, , lu par M. Démeunier dans la
baye, puisqu'ils avouent dans leur lettre que séance du 2 de ce mois, une suite d'articles qus
c'est eux qui ont introduit dans les appartemens mettroient tous les mouvemens , les volontés,
du roi les conjurés du 28 févricr. les délibérations, les travaux, les lumières, les
- ( 1158 )
Hroits des nîunicipalités, des directoires de dis cinq articles bien essentiels , sur lesquels les
trict, des assemblées primaires et des tribunaux journaux vraiment patriotes ont insisté dans tous
dans la dépendance immédiate et absolue des les temps , et qu'il est nécessaire plus que ja
directoires de départemens, qui seroient à leur mais de recommander à nos augustes repré
SeIl taIlS. r
que jamais les uns contre les autres; que vos MoNsI EUR,
yeux suivent les mouvemens des c eurs faux ou
encore à demi esclaves qui cherchent à se ca Un François qui vient de voyager en Espa
clºer; que vos oreilles ne soient point déçues par gne, et qui arrive aujourd'hui, nous apprend
les phrases sonores et brillantes de ces orateurs que les esprits y sont dans la plus vive fermen
qüi veulent, pour l'occasion, ménager le loup tion : le peuple est déja armé en Castille et
et les brebis, et qui ont la fièvre intermittente en Galicie , et veut réclamer à main armée
de la gloire et de l'or. Enfin, que l'union la plus contre des droits imposés par le gouvernement;
ferme et la plus générale soit le gage de nos suc Cadix est aussi dans l'agitation et sur le poin
cès et de notre triomphe. CARRA. de se déclarer ; enſin tout annonce une révo
lution prochaine. º
Les grards craignent plus que la mort une soi te d'état qui lcs force à
respecter les luommes , leurs semblables. ( J. J. lRoussEAU. )
charge pnr la municipalité à acquérir avec les Il sera composé, dit M. Démennier, de six
lºniers qui proviendront de la vente qu'elle principaux agens, ministres de la justice , de la
urn faite de ladite maison commune, celle des nerre, de la marine , de l'intérieur, du trésor .
rrhes o11 toute autre maison nationale , cn piiblic et des colonies.
M. B , rrère, premier opinant , a observé que .
#ºrviint les formalités prescrites par les dé .
de l'assemblée pour la vente des biens
ronaux
le point le plus essentiel, la loi de responsabilité,
2X.
n'avoit pas été suffisamment établi par le comité;
|. On n cnsuite renvoyé au comité dº constitu- . qu'il falloit, dans la constitution , une juste me
il, pour en rendre compte après dºmain , la sure d'autorité au pouvoir º#º pût lui º
( 114o ï |
suffire pour assurer l'observation de la loi , et ment civique, et celui de remplir avec exacti
avec la quelle il ne lui fût pas possible d'envahir tude les fonctions qui leur seront déléguées. |
mandant l'ajournement de la matière jusqu'à ce · VI. Les jºges du tribunal provisoire et l'accu
que la loi de responsabilité soit faite et décrétée, sateur public auront, outre leur traitement fixe
et en traçant un plan de discussion , autre que ordinaire, une indemnité sur le pied de 36oo
celui du comité. -
élève nombre de questions majeures, que le VIl. Les fonctions du tribunal provisoire
comité a négligé de présenter sur le traitement cesseront le jour de l'instalation de la haute
des ministres : s'il sera pris sur la liste civile ? si cour nationale. - -
les ministres pourront assister aux délibérations ViII. Le roi sera prié de donner les ordres |
du corps législatif ? nécessaires pour que les membres du tribunal
Il provoque un ajournement préliminaire. provisoire soient rassemblés à Orléans le 25 du
Cet ajournement est aussi demandé par présent mois ». - - " . -
#ous les auspices de nos respectables maires Depuis q† jours , les monarchiens,
ciers municipaux, nous venons de former mauryens , malouétistes et autres aristocrates
cette ville un club , sous le nom de société des départemens voisins de Jalès, se démenoient
rietique, séante cul-de-sac St-Charles Nous d'une mamière , non à intimider les patriotes,
cru devoir vous en informer par la voie , mais à exciter au moins leur attention et leur
livers journalistes patriotes : tel est le vœu : surveillance. Tout d'un coup uné correspon
ral de la société dont nous sommes ſ'or · danee qui s'étoit établie, depuis huit mois , en
: tre les contre-révolutionnaires de Paris , ceux
# vous prions de communiquer et faire de Chambéri et le fameux camp de Jalès, est
noitre notre installation à toutes les villes , | interceptee : trois affidés de ces messieurs, qui,
bºurgs et villages vos circonvoisins , et de les , tous trois , - par le moyen de coureurs anglois ,
#gager à former des clubs de vrais patriotes : plac's de distance en distance sur la route
#. ar cette coalition que nous trouverons le ( comme pour les couriers du comité autrichien
§ central, parce qu étant plus unis de ' de Paris à Vienne) faisoient le trajet de Paris e
s,et d'opinion , nc us deviendrons plus re ' Languedoc en trerite-six heures, furent arrêtés .
ibles aux ennemis de la chose publique. ' l'un à Loriol , l'autre à Montelimart et l'autre à
votre exemple , nos clrers Gamarades, n'en 'Pierrelatte. Bientôt on est averti de toutes
ez pas, noüs l'avons juré sur l'autel de la parts que la ville du Saint-Esprit étoit menacée
, à l'univers entier que notre cause inté par une armée de brigands assemblée à ce camp
; mais nous vous le réitérons, nous tous de Jalès : c'est alors qu'il falloit voir si les patrio
( 1138 )
tes étoient endormis. Depuis Lyon, qui faisoit · dragons et grenndiers nationaux ', excellons
marcher douze-cents hommes , jusques à Mar- . patriotes, se portèrent de tous côtés et firent
seille, qui en faisoit marcher deux mille, la ma raffle de toutes ces ordures imprimées qu'ils
jeure partie des gardes nationales des villes et attachèrent à la qneue d'un âne , pour en faire
villages sur la route étoit en plein mouvement. des autodafés sur cinq places différentes. Cette
De tous les cantons du département de la L)rôme | cérémonie se fit au bruit du tambour et de la
des détachemens sont expédiés ; celui de Monte musique, l'âne étant suivi d'un abbé qui portoit
limart étoit déjà au rendez-vous. On arrive au piteusement sur ses épaules deux formes de
Saint-Esprit, ou quatre mille hommes de gardes | soulier et un tire-pied , et qui auroit représenté
mationàles se trouvent réunis sous le commande au juste le calotin aristocrate dont il étoit §
1nent de M. Legrand, excellent patriote et brave tion s'il avoit été mont sur l'âne et décoré d'une
militaire. Cotte armée se porte aussi-tôt à Bar paire d'oreilles égale à celles de sa monture.
jac, précédée de quatre pièces de canon : à son
aspect, les contre-révolutionnaires stationnés P R U s s E.
dans cette petite ville prennent la fuite et se dis
persent dans les bois, deux de leurs chefs, un sieur L'ambassadeur turc Asmi-Séid Effendi a fait
la Saumaye et un sieur Terron, se rendent pri son entrée solemnelle dans Berlin le 18 février,'
sonniers , et six des scélérats qui étoient sous et trois jours après il a été rdmis à l'audience
leurs ordres sont pris, désai et enchaînés.
publique du roi. Cette farce politique n'est que
Pendant cette opération , une aRtre colonne, ridicule, et ne peut en imposer sur les vérita
commandée par le vaillant et vertneux M. d'Al . bles dispositions de la cour de Berlin. Si cette
bignac , composée également de quatre mille cour eût jamais songé sérieusement à secourir
gardes nationales du département du Gard , se les turcs , clle auroit saisi, pour développer
portoit sur Saint-Ambroix , où d'autres contre toutes ses forces , l'époque où la maison d'Au
révolutionnaires s'étoient retranchés. Même évé triche, minée par ie despotisme de Joseph If,'
nement ; les contre-rêvolutionnaires s'enfuient à sembloit ensevehc sous ses propres ruines; mais"
toutes jambes : on les poursuit comme mne trou aujourd'hui le roi de Prusse, en paroissant .
pe de bêtes féroces, et on en prend une soixan vouloir protéger ies Turcs , n'a plus et'ne peut°
taºne , parmi lesquels se trouvent encore deux avoir d antres tnotifs que de vendre bien cher
chefs, dont l'un est un abbé, et l'autre un sieur à l'Autrichc et à la , ussie sa défection envers '
Malbos. - · -- ' cet allié matbeur ºux La cour de Berlin'agirà
Ces deux expéditions simultanées sont l'ou dans cette affaire comme dans celle du Brabant
vrage d'un jour. Le lendemain, 27 février der et de I.iége , et souscrira de bon coeur au par
nier, les deux colonnes quittèrent Barjac et tage de l empirº ontonan, ponrvu qu'elle y soit
Saint-Ambroix pour se rendre à Jalès, où l ar admise. N'oublicns pas , nous François , que
mée des brigands s'est retranchée , mais où au pour pouvoir conduire avec succès cètte gran e
cun d'eux n'échappera, puisqu'ils sont cernés de opération , les cours combinées de Viènne et
toutes parts. -
France ; mais il leur est défendu de prendre, 1°. « Dans le délai d'un mois , l'état nomi
sous aucun prétexte, les déserteurs des régimens natif de tous les employés sera envoyé à l'As
nçois. - l
semblée nationale : il y sera fait mention de
' IV. Les régimens Suisses continueront les l'âge , de la nature et de la durée des services
opérations de leurs recrutenens , conformé et du montant des appointemens des emplois
à titre de retraite ou de service. ".
ment à leur usage et à leur capitulation.
| V. Il est défendu , sous aucun prétexte , 2°. Après cet envoi , les comités d'agricul
à tout recruteur ou particulier faisant recrue, ture, de finances, de commerce et des domai- ,
d'enrôler les déserteurs, les vagabonds, les men , nes , présenteront leurs vues sur les moyens de
dians d'habitude , les gens suspects ou soup procurer les secours que leur service exige. '
-
çonnés de crimes, ceux poursuivis et flétris par | 3°. Pendant le cours de deux ann'es, à
justice, ainsi que ceux qui auront été chassés · oompter de la publication du présent décret,
des régimens ». : les ci-devant employés seront placés exclusive
( La suite demain. ) ' rnent dans les nouvelles administrations des fi- .
523
( 1 144 ) · " a
- - -
-
nances : le choix libre réservé aux administra la vente du tabac : et ils ont été adoptés apr㺠"
teurs entre tous lesdits employés. une discussion peu importante.
4°. En attendant le remplacement ou les se Art. lV. « Les fabriques de tabac dépendant
cours à statuer , ceux qui avoient 5o livres de de la ferme générale , avec tous les ustensiles
traitement par mois et au-dessous, toucheront nécessaires à leur exploitation, seront séparé .
provisoirement cette somme ; ceux qui avoient ment donnés à bail, au plus offrant et dernier ' .
un plus grand traitement, ne pourront toucher enchérisseur , par les directoires de districts.
que jusqu'à concurrence de 5o liv., sans tirer dans lesquels elles seront situées. º! »
- ,d
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, frane de porz, le pri1
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. . . ::
-
: Ilparott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 li° pour un an, 18 liv. pour6 mºis, et des liv. peu
5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'a. ennement ne commence que daprem. al'asnE mEoid
'Assales PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
*s
1 #
,
, !
. )•
tº-4
• · DE LA FR ANC E,
AFFA I R E s P o L I T I Q U E s DE L' E U R O P E ;
ET
70 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes, .
| - dirigé par M. MEncrER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
| n .' , · La garde du roi appartient de droit au corps de la nation ; d'abord parce
# ! -que le peuple ne donneroit pas son roi pour tout autre; ensuite parce
- qu'il ne veut ni, ne peut rien faire sans son roi, qui s'est déclaré
authentiquement le chef de la constitution. -
• , I - -
eul citoyen qui se soit assis sur le trône da . Il y a eu à Manci un mouvement de mécon- .
ance. Voici le bulletin apporté ce matin à tens sur la suppression des jurandes et naitrises,
ivèriiaré dé l'Avsemblée mationale : il est in Le calme à { té rétabli par les maîtres eux-'.
ant ; mais mons devons dire, pour la conso mêmes, qui ont reconnu le bienfait de la liberté ,
des bons citoyens, qu'il a déja transpiré umivorselle, et ont juré de la maintenir aux dé
diuis le cours de la journée des nouvelles plus
pens de leur fortune et de leur vie. Une motion .
. fl -
ccs.
,,
1
a été élevée pour qu'il fût décrété que la nation
-
|
-
- - .
· ;
- ' dit, le déprédateur Calonne, trouveroit le moyen
' d'échapperà cette loi, qui n'est qu'un vain épou
| liiillé, Loustoneau. - - - -
#, cbmmandant de cèlle de l'Orient, viènt -- Cº'plan a été attaqué à son tour par un grand
• fAiré un'traitº de bienfaisance d'un genre nombre.de demandes en question préalable.
- lnment nouveau. Il a fait pour 1o,ooo livres | M. de Jessé a établi que le roi seul , étant
nne acquisition de biens nationaux , et en a fait dépositaire du pouvoir exécutif, devoit avoir
; , , , .: ..
| "( 1Ȉ8-)
- - - -
-
:- , - s # J.-G)l,#
: + --,'.t , ... : · : · t
-
# délégué que sur celui du troi , puisque | | Voici un évèment | digne de ces conspira
e premier ne marcheroit que par ordre des teurs , et qu'on nous assure être aussi certain
législatures , et que les ordres'donnés anéanti- . ' qu'il est atroce. -
édifiée par la lecture d'une, lettre circulaire, : nCet aristocrate, victime,de sa ficilon# åïs
ue M. Duportail, ministre de la guerre, a écrite un frère qui,- dit-om, est, uni on,citoy,ºpi :
à l'armée de France. Il y pose les principes qui va poursuivre juridiquement les assassins,
sonstitutionels, trop méconnusjusqu'à présent ; mOrt, -- | « '• « --
. -
- % | | -- s4
-
- - - ( 1146 ).
| (# société.des amis de lit 纺 #
tion séante aux Jacobins de Paris , du 2 éle .
tention
'-- • . .1sur
patriotes
. #eette
, je
: -
frontière, Adieu, chers coni
crains
-
, se flatter de diviser les amis de la constitution , La société , après avoir entendu Frédéric
e toutes Diétrich , maire de Strasbourg, qui a assuré que
.3
.Mnt» t qu'à les attaqueslesindividuelles
resserrer liens par † ne servi
ils la municipalité avoit pris toutes les mesures
unis dans toutes les parties du royaume. nécessaires pour me laisser passer que l argent
dont le convoi sera accompagné d'un certificat
imé par ordre dé la société, B1AUzAT ;
ent. º " . - - - ," ' de-la-municipalité , et pour le commerce aveç
- - - - -
--
##ne devéz pas douter de la formation -Copie d'uue leètre de Strasbourg, du, 25 fé . ! ... " yº ,
#nfº #ûtrichien , car des marchands de cè -
ºrier,
" "- - -
pour lors
º
"àans
•
( 115o )
Portation de l'argent hors du royaume, ne vous, Hohnheîm sont venus demander des armes,'et
"
ayant pas rencontré , je vous écris là présente. . se sont adressés"ponr cet effet à la société dès
Je suis le changeur du roi en cette ville ; en amis de la constitution , pour être appnyés dans
cette qualité je devrois, conjointement avec Fhô *leur pétition auprès du département du bas
tel de la monnoie, recevoir les Inatières d'or et. Rhin. - " ." . )
· Et chez tous les Libraires et Dinecteurs des Postes du-foyaume et de l'Etranger,: - ... . -
ANNALES · PATRIOTIQUES
• .. D E L A F R A NETC IE ITTÉRAIRES.
) 11 i. , #
J • * ) . *. »
•º - !
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E T ' A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E 5 .
, J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ».
2 dirigé par M. MERciER , et par M. CARRA , un des Auteurs. . •v
—l
· Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoie
edder aux circonstances, et accorder à ces pouples tout ce qu'ils de
., : mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
où l'on trouve l'occasion de maûquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais , par aucun sèrment, ni promesses, ni
, : -• • engagement
et absolue surquelconques,
les nations. perdre
(Lett. leurs droitsIIdeà d'Alton.)
de Joseph domiuation ''souveraine
'' |
* 1 r1- , ... .
· Nº. D X X V. Du Vendredi la Mars 179a.
- - • -
| sºrt sept heures.Tous les simptômes de la gorge : Cet avis a été fortoment appuyé par M. Beau
| ºnt été moindres, cependant il a paru encore metz, mais combattu par M. Rewrbel, qui craint
usang dans plusieurs crachats : ce sitng , au que le déeret demandé n'inspire,au peuple de
ºestr, vient manifestement de la gorge et nulle Paris de la méfiance contre la municipalité.
ment de la poitrine , qui s'est maintenue assez « Vous n'aurez pas trop de place, a dit alors
lihre : la bile a coulé avec plus de facilité ; les M. Montlozier, vous allez avoir 6oo prisonniers
| nrines sont toujours rares et foncées ; la nuit a de plus, qui se constitueront si on ne rend la
|
| lus tranquille. Ce matin la fièvre est mo liberté à huit d'entre eux qui sont détenus, et .
| je serai de la partie », · ·
| oſi#és Le Monnier, la Servolle, Vicq d'Azyr,
ſ
·
( 1 152 )
telet à affecté de laisser naître dans la procé | ouverte dès le 1er janvier 17gr, ét que la régie
dure ; il demande que la délibération soit ajour des vivres de la marine présentera un compte
née, jusqu'au moment très-prochain où seront général, arrêté et certifié des sommes qû'elle a
portés les décrets qui doivent abréger la pro- : reçues du trésor public pendant son exercice,
cédure criminelle. de celles qu'elle a dépensées en achats, approvi
-
A ce motif très sensible, M. Merlin en joint sionnemens et frais de régie »: " . " :
:
un autre , celui de ne pas suivre en ce moment . L'Assemblée nationale charge son comité mi-,
limpression des mouvemens populaires , et de litaire de lui présenter, dans huit jours au plus.
tard , ses vues sur la fourniture des vivres et,
me pas cotnpromettre là dignité de la mâtion , fourrages ». • • .
par cette déférence humiliante.
Des débats plus vifs qu'importans ont sus M. le Couteulx a fait un rapport et présenté
pendu la délibération ; enfin, il est décrété : le tableau de situation de la contribution patrio
ue les prévenus de haute trahison seront trans-, tique. L'impression du rapport est ordonnée ;.
férés à Orléans, avec toutes les précautions , et sur la proposition de M. d'André, il est dé,
qu'exige la prudence, et que les réparations de crété que les départemens seront tenus de ver
Vincennes démeurer ont suspendues. ser sans délai, dans le trésor public, les deniers
-
rieure. |
les trois décrets qui suivent : M. Regnault s'est joint à lui, mais a été coin
'battu par M. Démennier, qui croit que la rapi
· « L'Assemblée nationale décrète que les mi du service sera fâchèusement arrêtée par
nistres , chacun dºns son département , lui . dité lenteurs au serviçe du cómitº,
adresseront dans trois j6urs l'état des remplace les a demandéattachées
que"lé comité du'présor publi
mens qui, conformément aux décrets rendus | et eût une force coactive contrè lèsltrésorie : --
sur cét objet, ont dû être faits des fonctionnaires districts qui sk trotiveroi'enten rétard } et qd'on.
publics absens.Cet état contiendra l'époque des : ouvrît une discussion sur-la qhestion'dé savoir
remplacemens, le nom'de ceux qui ont été rem
le ministre de l'intérieur pourra assister,aux
placés, celui de leurs successeurs, et des corps sidélibératiôns du coimité. " " " ' * ° *** " *
'où les remplacemens ont été faits ». Après qnelques débats , le,projet de M. Mon- .
« L'Assemblée nationale décrète que le mi tesquiou a été mis aux yoix,, et, les articles fin
nistre de la marine justifiera. dans trois jours, , ont été successivement décrétés, sauf quelqu
,de l'exécution qu'il a dû donner à la loi du 1o amendemens, qu'on trouvera insérés dans l
octobre 179o, qui ordonne que l'adjudication . rédaction définitive que nous en donnerons .
des fournitures de vivres, pour la marine, sera . demain.
( 1 155 ) -
, ".1 · - Département du Jura. ainsi que sur toutes celles où il s'agit de la jus
tice et de la cause publiques. C.... : .
# , # saiit-claude , : •--ad-•
de ce député ne desire ni églat , ni répu · nous annonce qu'on a enlevé le roi : si cette
• - - - - - - - -
†
i tation, ni même aucune espèce d'élévation , il · nouvelle est vraie, c'en est fait des aristocreztes.
', n'en est pas moins très digne d'être distingué et mnentLe corps électoral, convoqué par le départe
· t recherché pour occuper un siége épiscopal. C... , va procéder au remplacement de Chann
| • .. * r -pion : notre ci-devant archevêque,. démission
1 . -
#
l '
mçqn, mais que l'on criſignoit que le · · · Bayeux, le 26 février.
nal, et sur-tout:,l'accusateur public ,.ne . , Prêtre et, citoyen, j'en ai rempli les devoirs
" ;
- -
: missentipas dans cette affaire toute le vigueur . ·ºn offrant à in , patrie le premier quartier du
' etil'impartialité nécessaires. Nous nº pouvons traitement hgnnête ( 2oo livres et non 3oo livrçs
·içrdire que des hommes,choisis par le peuple, et adressées le 9 à M. le président dè l'Assemblée
qui lui,doivent leur existence , puissant tergi nationale par M. le président du district ) dont
e verser à la manière , du, châtelet de Paris., et ' elle a bien vouIü se charger à mon égard comme
'. trahir la cause, de ce même peuple. Comment fonctionnaire public. Non, messieurs, la voix
loqrrpient-ils , d' ailleurs, égliapper à la snr-, publique ne m'appelle point à l'épiscopat. Vingt
† grand nombre de citoyens qui les sept ans, trois ans de prêtrise, aucuns talens ,
. ºuivront de près. et qui nous, instruiroient , à · sqnt des motifs d exclusion trop palpables : c'est
: rpgint nommé des moindres écarts de ces juges , , M. Gervais , ce digne curé de Saint-Pierre, que
- † nous fissions retèntir leur, uom et leur , la calomnie honore en distillant sur lui tous ses
infamie dans toute l'Europe, comme nous avons -poisons ;,ce père des pauvres, qui connoît mieux
4fait retentir le nom et l'infamie de Boucher les galetas et les greniers de son immense pa
d'Argis et de ses confrères ? 'aristocrate Guepart roisse , que les riches appartemens des grands
| influeroit-il sur les juges du district de Besan · qui l'habitent : si je ne craignois de blesser sa
· «çop, comme le comité, antrichien influoit sur modestie, je lui demanderois quel motif l'y con
: ceux du châtelet lors de l'affaire, de Bezenval ? , duit , ce qu'il y fait peut-étre en ce moment !...
, Qnoi qu'il en soit , citoyens de Besançon , ayez je lui demanderois..... Non , parlez, infortu
toujours l'oeil et l'oreille au guet sur cette affaire, nés !..., Si j'adressois maintenant la pârole à
( 1154 ) |
M. de Cheylus, qni jouissoit naguères de plus usage de la bonne velonté de ces braves amis,
de 25o,ooo liv. de revenus ecclésiastiques, qui dès que nous mettrons le pied sur le sol de la
fait des mandemens si remplis-de religion et de France. Ma maîn , qui'est pûre, ne s'est point
charité , il me répondroit sans doute, comme ºrnée pour assassiner ceux qui ont rétabli l'éga
dans sa lettre pastorale de 1782 , page 5, qu'il lité et lº liberté , et dºnné,à toute la terre un
n'a qu'une compassion stérile à offrir à la exemple dont l'imitation mène, au suprême
veuve et à l'orphelin, etc. etc. Perdrons-nous bonheur de la vie. Ils ont rendu nécessaire et
au change ?..... - - fr
prochaine ma propre liberté , dans le plan, gé#
Forcé par une note insérée à mon sujet dans | néreux de leurs travaux , et moi..... non , je né
votre feuille d'hier , à rompre un silence que · porte mes armes que pour,Menger des injura
tout m'obligeoit à garder, je vous prie d'insérer Qui osera m'ordonnér le crim§Vºici m
la présente dans un journal uniquement con plan, mR résolution fermº et entière # , #
sacré à la vérité, et au patriotisme , c « ; r
Delauney , ,vicaire de Saint-Sauveur. ;)
§ L§leux rmées en p§teiida#
signalije quitteles rangs d un pas élevé et
-- } !
· trois cents hommes des plus intrépides me s |
| vront. Au milieu des deux armées, nous jet
rOnS nOs armes ; nOus · resterons .là , §
I
Son intérêt le plus cher, celui de sa couronne, entre ciel et terre . comme des rochers Rjeº
conseille à Louis XVI d'être et de demeurer nè pourra nous ébranler; notre exemplé pôurr#
invariablement le chef de la révolation , le # causer des miracles Si ça coûte'la vie#eh
zle la constitution. Henri IV son aybul, habile ! bien ! je mourrai, comme un Franc, dans'tnº
† et qui connoissoit bien toute là force ! devoir : si, au contraire , l'exemple ºpè#iie 9
e l'opinion publique, abjura le calvinisme et se désarme , je cours à bras ouverts au
fit catholique , parce que le catholicisme étoit qui s'avance, et il sentira aux battemens dej | |
et aussi sacrée pour les François d'aujourd'hui moyen qui reste à la république de cbºsé,
'que la messe pour les François du seizième ' son indépendance.La juste défiance qu'inspire
|
"siècle. Le trône repose'aujourd'hui sur la"dé politique perſidé de la cour àu Berlinserºis plu .
claration des droits de l'homme et du citoyen ; · grand obstacle là ce projet ; ºnais qnelque
les insensés qui voudroient arracher cette § que prenne la république, elle semble destinée
ſ>
ne voient pas qu'ils feroient ébranler le trône | à devenir la proie deºl'aigle impérial, ourd
des François occupé par Louis XVI. vautour prussien , peut-être même de toutes li
deux. Cette catastrophe inévitable séra le féii
| · de la vanité des nobles polonois §llą
ces derniérs †
Tous les satellites de Léopold ne sont pas à la régénération de lsur
voués aveuglément à l'exécution de ses projets ! patrie , ils ont déi aigné les coriseils et les plans -
· ambitieux et despotiques. Il en est qui savent · de l'immortel autéur du Contrat S6cial : ils'diii
assez s'estimer pour exnmîner la conduite de repoussé avec un féroce orgueil la bourgeoisie
leurs chefs, et ne leur accorder qu'une obéis polonóise , qui réclamoit l'exercice des droits
· sance raisonnée. - du citoyen : ils ont concentré dans leurs main
Un sergent du régiment de *** , aimé de la souveraineté , et consacré la servitude de l
· la majeure partie dé ses camaradcs , termine nation polonoise : ils seront conquis, étºle !
: ainsi une lettre écrite le 3 février dernier à des, peuple poionois trouvera peut-être sous le joug ,
· patriotes françois : , , · · · • autrichien on prussien un adouéissement à la !
" " « Je promets , en vérité, de faire un digne . servitude féodale qui l'opprime. . ! · ·. '
|
S U P P L É M E N T A U. N°. , D X X · V : , : · · ·q :
.- ,- • • • •":
• - 4# , !A " M " , ... Y. v ) .. 1 · i1 . · · · ·3:
#. articles décrétés dans le cours de la "VlÉTbut engagement qui ne sera pas daté,
# • • séance du 7 mars au soir.
- • : , • s .* : - i
-
' : r, ! rempli en toutes lettres, et signé par le recrue ;
F, ainsi qu'il èst prescrit en ſ'aétidſe précédént ,
.., T I T R E I I I. .. ! . sera déclaré nul ; et pour l , rendre valable, si
le recrué iie sàït pas écrire , il fera sa marque
- Des engagemens. au bas, en présence de deux téinoins, par l'un
. • •. : - • ' • , . - 1
ºr, «"Tout recruteur sera tenu de décla desquels les blancs dè l engagement lºvront être
remplis ; 'et'qui devront le # et toüs'les deux
l'homme de recrue qu'il veut engager, le en cette"qualité. ! " • .. • • •. ' lVºva '' C - 1.i ... .. ! .. »
lu régiment eu l'espèce de troupe pqur
de il l'engaga. : . : , pºurront être ,des'mifi
vII. Ces témoins nenullit
a durée de l'engagement dans toutes les
- : 1 *
taires, sous peine de de ſ'engagement ;
asytant d'infanterie que de cavalerie, dra lls seront pris parmi les domiciliés de l' éndroit,
eliasseurs et hussards , sern fixée à huit et il sera fait mºntion au bas de leur signature ,
#ne pourra , sous aucun prétexte , être de leur demeure •t de leur qnalité. -
lau-delà. . -
- lX. I,'engagement ... quoique signé, changé
Le prix des engagemens sera déterminé contre le certificat d'engagement et contre le
#on de l'espèce des hommes, et sera tou billet payable, à l'arrivée au régiment, à remettre
»ôrté en dépense, par les recruteurs et par le recrutºur à l'homime engagé. ne sera va
# tel qu'il aura été payé réelle lable néanmô ns qu'après la ratification faite à
ëra divisé én deux parties, i'une qui la.municipalité du lieu , et ainsi qu'il sera dit
4'être donnée comptant à l'homme qui ci-après. * M
gera; et 1'autre qui sera toujours réservée X. Le recruteur sera tenu de présenter, dans
*étré payée à son arrivée ºu régiment, les trois jours, les hommes de recrue qu'il aura
, à lui fournir tous les effeis de petit engagés , à la municipalité du lieu pour lui faire
gn ent qùï #ourroient lui être nécessaires, ratiſier leur engagement : cette ratification ne
#u'ilsera
emens. plus
. ' particulièrement prescrit par . - s
pourra avoir-lieu dans la même journée , penr
-
-même l'imprimé de son engagement , cer la nullité de l'engagement, elle fera resti
ant de sa main ses noms, demeure, tuer en sa présence au recruteur par le recrue
sur-tout les sommes convenues avec lui, la somme stipulée lni avoir été pnyée comptant,
les comptant, que payables à son arri telle qu'elle sera énoncée par son engagement,
régiment, lesquelles seront détaillées en à moins que ce dernier ne puisse prouver qu'elle
tires : il le datera de même, et le signera , , ne lui a pas été réellement délivrée. Elle le fera
noms de baptême et de famille. en présence du recrue et du recruteur, en
- 525 bis.
: ( 1156 )
signant au bas de l'engagement la formule de
ratiſication qui y sera insérée. Exemple admirabla à-, imiter par-tout
·XiII. Si Fhomme de recrue, réclamant pon •V ., . · · ,•.. • • ,! * , : • 2- , l'
tre la validité de son engagement † " Qù'il èst p§ en lui mê#rºprit luvti
d'être déclaré nul, n'est pas en état de restituer triotisme ! qu'il est ingénieux à'se miontrer
aussi-tôt les sommes qu'il auroit touchées, et toutes les faces-possibles ! Les chefs et empli
qu'il pourroit avoir mangées, la municipalité, des bureaux du départemient du Loiret, pé
sur la réquisition du recruteur, s'assurera de trés de cet esprit saint et jaloux d'anéantir !
sa personne, jusqu'à ce qu'il ait été en état qu'au souvenir de l'ancien régime , dont
d e† la restitution à † il sera nu. connoissenti et condamnent les abus", seid
ou qu'il ait consenti la validité de son engage ; présentés le 2 de ce mois au directoirs
II16 ſlt. . - • -- … -- c - - º : département, et par l'organe.de l'und'eu
| XlV. Chaque municipalité tiéndra un regis ont sollicité et obtenu l'honneur de jurer e
tre de recrutemênt ; elle sera tenue d'y inscrire les mains du président d'être fidèles à la nati
le nom de tous les recruteurs, de quelque à la loi et au roi , et de maintenir de tout !
espèce qu'ils soient, qui auroient fait constater pouvoir la nouvelle constitution de cet emp
par elle leurs droits ou leurs pouvoirs pour re Ces excellens citoyens ont donné les pre
cruter, ainsi que tous les engagemens présentés un si bel exemple ; pourquoi lesiohefs et
ar chacun d'eax, qu'elle ratifiera , ou dent ployés des bureaux des quatre-vingt-deur at
elle refusera la ratification; et dans ce dernier départemens me s'empresseroieni-ils pas
cas, elle y détaillera les raisons qui l'y auroient suivre ? pourquoi tous les membres de
déterminée, ainsi qué les noms du commissaire temens et de directoires ne-rendroient il
des guerres ou de ſ'officier , appellé pour être le même , liommage à la constitution !
témoin de ce refus de ratification, lequel sera sont plus obligés que personne, et pºr,lei
tenu de signer au registre. . i " .
que le peuple a, fait d'eux,s et par, |g4:
, XV. Lès recrues · qui se feront au corps, soit que l'influence corrosive et toujoursine
en garnison, sbit en route, seront engagées avec la couret des ministres pourra fairefootini .
les mêmes formalités. La municipalité de la gart honneur et à leur vertu., Il.est dogq-près
mison , ou du lieu du passage, sera chargêe des tiel que les premiers ressorts du-mécanir ie
ratifications, et sera tenue âux mêmes inscrip corps administratifs , ainsi que les,ressprº
tions sur les registres de recrutement , que condaires, soient électrisés, § lar
tbutes les municipalités devront avoir. Lorsqu'un nisés par les † du feu # -
régiment sern en route, les ratifications pour- . civique , ils ne doivent rendrº'des ,oini
vont se faire dans la.journée même , si le régi rayons de ce feu · sacré, § |
ment n'v a pas séjour. : I. ·· · · :·: Memnon n'en nendoit qu'aux #
l l *: , 4 - • l. • * r =s
| A "T #
-
sencé seulément du çotnmissaire des guerres , l'Isère, séante dans cette ville# # n
s'il y en a, ou à son défaut d'un officier, n'im vêché de ce département M. Pon
porte de quel grade , soit en activité, soit retiré de Saint-Ferjus, ministre respectable
du service, appellé à cet effet , ainsi qu'en la . gile. Cette † très agréable ,
résence du recruteur, en prononcera la rési du département, ainsi que celle de M#
† aux conditions prescrites ci-après : une Montferrat à la plaçe de juge du tribu
fois la ratiſication consommée, l'homme de re cassation. M. Barral , membre du ci
crue pour faire annuller son engagement, sera parlement de Grenoble,,a donné pendai
tenu de se conformer aux dispositions qui seront le cours de la révolution des preuves de
prescrites ci-après pour les congés de grace ».
- - -
tisme et de dévouement à la cause natis
- "A º
" On s'abonne à Paris, chez BUissoN, Libraire , rue Ha'atefeuille, à qui l'on adréssera, franc de port
*de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des'Afnnales Patriotigneai. .
Et chez tous lei Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
# ANNALEs PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
#.. . , ... , D E L A F R A N C E ,
is ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
2 -: " : f
#e-r 1 ," •
# e7# »
#-1 1 , · La garde du roi appartiant de droit au corps de la nation ; d'abord parce
· que le peuple ne donneroit pas son roi pour tout autre; ensuite parce
- qu'il ne veut ni ue eut rien faire sans son roi, qui s'est déclaré
*, : . authentiquement le chef de la constitution.
ºbérée par la conquête de la liberté. et par la L'Assemblée nationale, ouï le rapport de son
pessité de donner de l'ouvrage et du-pain à comité des fiiiances, décrète ce qui suit :
un peuple immense , qui ne peut cemposer Art. I°r. « Le trésor public versera dans la
écºles besoins physiques. M. Montesquiou a caisse de la municipalité de Paris une somme
ºſait : aujourd'hui le rapport de cette pétition de trois millions à titre d'avance et par impu
,avec la clarté qui distingue sen travail person tation sur le seizième attribué à la municipalité
ſtriel ; il a dit que la ville de Paris, créancière dans le prix des ventes des biens nationaux par
| envers le trésor public d'une somme de 16 mil elle acquis , pour être ladite somme de trois
#lians , demandoit un à - compte de six pour millions employée au paiement des objets les
#payer ses dettes les plus instantes. Le rapporteur plus pressans dus par la municipalité, suivant
| propose de lui accorder 3 millions seulement l'état qu'elle en fournira à l'administration du
† sur le seizième qui lui est attribué
dans les ventes des biens nationaux, et de faire
département : et, d'après son approbation, à la
charge par elle de justifier au département de
payer ces 3 millions par la caisse de l'extraor cet emploi , un mois après la réception des
dinaire.. fonds. -
Séance du 1 1 Mars.
eu le chagrin de les voir tous se réunir sur M.
Thouret, lorsque celui-ci, avec la râisdiſ, eit
monté à ln tribune, et a fait entendre la justi
Que les bons François se rassurent ! la santé
de leur roi leur a donné de vives et justes : fication pleime et sntière du comité, J O'V, %
En ce moment l'Assemblée a appris la momie :
alarmes ; mais le Dieu qui nous a donné la force nation de M. Brendel, prêtre# Jòcteur en !
de conquérir notre liberté, nous conservera le théologie, à l'évêché de Strasbourg, en fä placé#
prince sous lequel nous l'avons conquise. du § de Rehan. Il n'est pas nécessaire
- " Bulletin du roi. de dire qu'en ce moment s'est offert à tous les
L'état modéré de la fièvre a déterminé hier esprits le contraste que présentent d'une part: ,
matin à donner un grain de tartre émétique en un prêtre vénérable entouré de tout ce que la
'science , la modestie et les bonnes mœu§on !
lavage , lequel a procuré des évacuations co de touchant, et une éminence orgueilleuse .
pieuses par les vomissemens et les selles ; elles
ont été faciles, et ont beaucoup soulagé. Le perdue dans le mépris et le-ridicule attachés
reste de la journée a été assez calme ; il n'y a aux vices, à l'ignorance et à la sottise , º '
point eu de toux âcre, ni de sRng dans les cra
Une autre nouvelle arrivée du mèuie dëphr-º
chats ; le redoublement a cominencé à neuf tement est venu ajouter à cette satisfaction La
heures ; la nuit a été tranquille. Au réveil, le présence des commissaires du roi a été reçiſe !
poulx est encore fréquent , mais il est simple. · comme un bienfait par le peuple. Déja le,
ſ,es urines sont toujours foncées et peu abon ordre est par-tout rétabli. Ce fut une des plu#:
dantes. -
heureuses conceptions de l'Assemblée natio#
Signés Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, n le, que cet envoi de commissaires. Salutºt
Andouillé, Loustoneau. bénédictions ài ces anges de paix ! · · • · ' #
La présente copie conforme à l'original, On est passé en ce moment à la discussio
Anélie Durfort, ci-devant marquis de Duras. d'un projet de déoret présenté par M. d'Aul
chy, au mom du'comité des contributions pû,
Quelques municipalités , égarées sans doute bliques, concernant le supplément à payer ,
par un zèle qui n'est pas selon la loi, se sont per propriétaires, à raison de la dime et des iride
•* ! .
inis, au rapport de M. Bouche, de tourmenter nités qui leur dues. . ! · · · · · #
† a insisté pour que l' Assemblée s'en qccu · Voici les articles décrétés sur la proposition
pât; mais il a plu à M.-Buzot de demander de M. d'Auchy. · ·· ·
t 11ºo y
s Art. I°r. « La valeur de la dîme de chaque et de l'artillerie, dans les Pays-Bas. L'opinioa
# àge étant fixée , le fermier, jusqa'à l'expi généralé à Givet , èstºque les Autrlcliiens ne
#iatiºn de son bail,'èn paiera le montant chaque , tarderont pas à forrnérº sur nos frontières urs
# année au propriétaire, en argent et en deux cordon de 6o mille hommes destinés à appuyer
† remier au 15 décembre après · l'invasion des ci-devant princes françois : ceux - 3°.
#.#chaqué · · · ,"etºs le! second au 15 décembre ci attaquéront les premiers ; et pour peu que
suivant: récolte •a1« - •4* . • • • • • • -- * • • •» • -
: .: · ·: . ;. * : - '4! A
§ de la Guillotière, non pas à titre d'hon ", : - . '• • • .1 - ... ». »
neur, mais pour protéger leur marche. . -
Peu de personnes se-sont trouvées sur leur On a surpris notre bonne foi dans un articlé
passage : l'on a entendu plusieurs patriotes qui que nous avons inséré au n°: 315 de nos Ani ;
murmuroient de ce † leur laissoit empor nales, sur une expédition nocturne faite au ·!
ter notre argent chez l'étranger, et d'autres qui Mont-Chaudane , près Besançon. Cette expédi- :
chantoient : tion est une fausseté qui tendoit à nous rendre
ridicule , ainsi que le brave M. le Blanc, et à
Partez quand vous veudrez, discréditer notre journal. Ce qui nous a émi :
Mais pour moi je demeure ; êché de voir le piége, ce sont les titres que le ..
Et si jamais je pleure , aux signataire ( Vugue) a pris, se disant soldae .
national, assesseur de juge de paix , témoin -
C'est quand vous reviendrez.
Partez quand vous vondrez.
Jº°
et aoteur dans ladite scène. Nons savions ti'ès
bien que la tour de Chaudane est une mazure;
-
Elles ont traversé une grande partie de la . mais nous savions aussi que c'est dans les-ma-..;
ville , faisant la conversation avec M. Larivée, zures que se retirent les serpens et les hiboux4,
ci-devant chanteur à l'Opéra, qui avoit la main et nous ne trouvions rien absolumtent d'extraorº
appuyée sur la portière de leur voiture M. dinaire que les aristocrates s'y fussent retirés
Fouet Conflan , chevalier du guet , a desiré un moment pour préparer leur venin. Aujour-:"
avoir l'honneur de leur être présenté , et M. d'hui nous sommes convènus avec nos correſ- #
Larivée l'a présenté, Elles sont allé coucher à pondans de Besançon d'une devise dans les :;
la Verpilière, lettres que nous recevrons, pour être désormals à
•--•é " ,
-
• • •
à l'abri de pareilles surprises. . C..... ! '
- : , -
#i
• .1 •Y ;
a
- 1 s -!
#xtrait d'une lettre de Montmédi, du 4 mars. -
On s'ahonne à Paris , chez Buissou, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pris ": - -- ,
de l'abonnement et lā lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autenrs des Annals ; Patriotiyussi #
·.
| Et «hez tous les Libraires at Directeurs doº Postes du Royaume et de l'Etranger. - º
#|
-
- |
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
lD E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
|
J O U R N A L L / B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
. ' dirigé par M. AZERcIER , et par M. Cann A , un des Auteurs.
•--
Si l'apothéose est due à l'homme , c'est à celui sans doute qui combat et
meurt pour son pays : mettez son innage dans vos temples. RAYNAL.
( 116a )
fait par la caisse de l'extraordinaire, M. Mira |. tériel : les coutumes ; toujours émanéés dºl«
beau a fait la metion , et l'Assemblée a décrété , volonté des peuples et de leur intérêt combiné !
qu'à l avenir aucun projet de décret pol tant consacré par le temps : celles de Normandie 4
demande d'argent ne sera présenté à l'Assembléè 'ont eu pour but la prospérité de l'agriculture ;
nationale que quatre jours après avoir été im elles l'ont assurée par ces mesures qu'on vous :
primé et distribué, à moins qu'il ne s'agisse de dit être si choquantes ; la division des terres va
dettes reconnues et liquidées par le comité de anéantir cette précieuse agriculture : est-ce là.
liquidation. votre dessein ? - - -
-
A l'ordre du jour est venu un rapport très Cet argnment, si contraire à toutes les dé
détaillé de Ml. Merlin , sur les successions ab · monstrations de fait et de droit, a attiré sur
intestat. Le résumé de ce rapport est d'établir l'orateur une défaveur marquée ; les murmures
dans l'ordre des successions, et dans toutes les se sont multipliés, et l'ex-président Lambert est
parties de l'empire , une égalité absolue entre descendu de la tribune fort mécontent , sans
toutes personnes et pour toute nature de biens . conclure son avis autrement que par une de
sans que l'ordre successif puisse être changé mande en ajournement. - 1 -
par aucune convention ou volonté quelcon M. Vieillard ayant encore parlé quelques
que , contrats de mariage, testamens, substi instans, la grande majorité a rendu, sur la ré
t1OI1s , etC.' daction de M. Tronchet, le décret qùi suit :
Le rapporteur, pour jetter de la méthode « Toute inégalité, ci-devant résultante entre
dans cette immense matière , proposoit d'éta | héritiers ab intestat. des qualités des aînés ou
blir une série de questions , dorrt les points puînés, de la distinction des sexes ou des ex- .
capitaux seroient traités dans les séances du
matin , les objets de détails dans celles du soir.
clusions coutumières , soit en ligne directe,
soit en ligne collatérale, est abolie. ' --
M. Garat l'aîné a vivement rejetté ce plan Tous heritiers en égal degré succéderont ;
de travail : laissons , dit - il , quelque chose à par portion égale, aux biens qui leur sont d
faire à nos succeseurs ; bornons-nous à donner férés par la loi. Le partage se fera de même
urie constitution à l'empire Fiançois , et ne par portion égale, dans chaque souche. dân#
livrons pas carrière à l'accusation déja trop les cas où la représentation est admise ; en con .
répétée , que nous voulons éterniser notre séquence les dispositions des coutumes qui ex : ©
fes manèges habituels de M. Lauzières. Nous geurs par les horreurs et les menaces qu'ils vo
ne pouvons nous y méprendre, Blois , si tran missent contre nos augustes et sages législateurs.
§ jusqu'à ce jour, peut devenir le théâtre Ils ont poussé la frénésie de leurs cerveaux brûlés
u plus affreux désastre. Les villes qui nous et désorganisés jusqu'à faire mettre en prison le
avoisinent n'ont pas une perspective plus con bon Dubois , canonnier, parce qu'il assistoit as
solante ; Vendôme voit ses curés p êcher hau sidttement aux séances de la société des amis
tement contre-révolution ; M er a vu son ci de la constitution ; ils menacent sans cesse du
devant pasteur renier à la face des autels et de méme traitement ceux de leurs compagnies qui
son troupeau la constitution dont il s'étoit dé se rendroient à ces séanccs ; de sorte que ces
claré l'ami. Par-tout enfin, malgré la surveil braves canonniers n'osent plus y aller. -
lance, les prêtres semblent former une barrière Voilà pourtant les chefs auxquels on †
entre le peuple et la^loi. - arde des villes frontières ! Mais jusqu'à quan
Eh! comment se prémunir contre une insur § de ces vils aristocrates durera-t-elle ?
rection , peut-être générale, ménagée par les Ne prendra-ton pas en fin le parti de les chasser
prêtres ? Nous sommes sans armes et presque de l'armée par un bon décret, et de les rempla
sans discipline. cer par des soldats et des sous-officiers patriotes ?
Il faudra bien en venir là ; car toute chose a un
fet Molard, ne prennent pas de repas à table On a osé calomnier auprès de vous les inten
| d'hôte , qu'ils ne révoltent les patriotes voya tions de nos gardes nationales. Eh quoi ! vous
( 1164 )
disoient de téméraires hypocrites, vous souffri en l'absence de la reine et du roi, a voulu faire
riez qu'on enlevât vos canons ! vous permettriez quelques changemens dans les petites monnoies ,
ue d'autres que vous seuls en fussent les gar qui circulent parmi le peuple. Cette innovation
§! a excité de grands mouvemens ; et le régent
Oui, leur avez-vous répondu , nous condui | Acton , forcé de céder à l'orage populaire, a
rons en triomphe à nos frères de Besançon ces rétabli le cours de l'ancienne monnoie.
bouches d'airain qui, dans leurs mains comme
dans les nôtres , feront toujours trembler les
détracteurs de la constitution. Nous leur offri Observations du Patriotc françois sur la mé
rons nos services; nous remplirons le plus saint taphysique monarchienne et ministérielle
des devoirs , celui de § à l'instruction de M. Démeunier, depucé à : l'Assemblée
de nos frères, a fin qu'ils dirigent plus sûrement nationale. · - -
les foudres qni doivent pulvériser les trattres à - - • • • - - " r
Ia patrie.... Telle est votre réponse, braves ca La personne du roi, nous dit M. Démeunier,
marades, et voilà comme savert penser des sol dans son rapport sur l'organisation du minis
dats citoyens ! -
tère , est inviolable et sacr e. Par une heureusé
· Agréez, chers amis, notre tribut de recon ſiction , on suppose que le roi veut toujours le |
noissance pour les sentimens que vous avez si · bien , et il ne présente ainsi aucune garantie |
bien exprimés : les rendre publics, c'est en faire par lui-même ; mais ses ministres en offrent
le plus § éloge. - - -
une , la responsabilité. - -
La société des amis de la constitution , en C'est une plaisante chose que de gouverner :
faisant serment de dénoncer les abus , a cru les nations avec des fictions, et qu'une nation
· qu'il manqueroit encore à sa gloire, si elle ne libre , qui conséquemment est raisonnable par
s'empressoit pas de publier également les vertus essence, ait pour base de son gouvernement :
u'elle reneontre parmi les citoyens d'un empire une chimère. C'est une de ces ºbsurdités ge ;
dont vous vons montrez les si dignes soutiens. thiques qu'on aura peine à croire un §#
Infatigable dans ses recherches pour tout ce qui que la raison et le gouvernement auront atteint
porteroit la moindre atteinte à metre heureuse le dernier degré de perfectibilité. On ne con :
révolution, elle ne le sera pas moins pour con cevra pas comment, pour être bien gouverné#
ſier à la renommée les traits de patriotisme qui il falloit absolument plier le genou devant,
honoreront notre siècle. homme qui , pouvant mal gouverner ,
Vous encourager, chers camarades, dans la toujours censé bien gouverner, et n'étbit"rés
carrière que vous parcourez, ce seroit élever ponsable pas même † délits les plus grandsi,
des doûtes sur vos vertus civiques : la patrie Certes, l'idée d'un roi soliveau est plus raisouk,
vous parle, vos cœurs sont ses autels, et vos nable qu'une pareille invention d'homme-roih
bras ses vengeurs. infaillible , irresponsable, impunissable qué,
Les membres de la société des amis de la que criminel. Un tel être est alors au-dessus deſ
constitution , séante à 13esançon , Besson . #es
u l.
les loix, puisqu'il n'y en a aucune pour
- º |
président; Laurent, Lieffroy, secrétaires.
- Nous nous sommes empressés de publier cette
Mais voyons au moins si la responsabilité des
ministres supplée à cette inviolabilité, si conr
adresse dans toute la France, pour faire con traire à tous les principes. M. Clavière, en dis
noître et propager l'union intime et l'Harmonie cutant le rapport de M. le Brun sur ce sujet,
indestructible qui règnent entre les bons ci a fait valoir le néant de ce grand mot de responr
toyens et nos frères les soldats des troupes de sabilité. - Cette indéſinissable responsabilité ,
Jigne. Honneur ct g'oire à ceux du régiment dit-il , dont on pourroit prouvér la clumerº
de Metz artillerie ! (.....
† plusieurs exemples, et dont on ne conçoit
'exercice que dans la faculté de faire renvoyer
D E N A P L E s , le 15 ſévrier. les ministres par des clameurs ; cette responsar
bilité, en
délité disadministration.
ie , n'offre aucune caution de la #s
|#
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
:• • •
1
[) E L A P R A N C E ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R O P E ;
/ - - º
Si l'apothéose est due à l'homme, c'est à celui sans doute qui combat et - ,
ImlCLl l"t pour son pays : Inl6 ttCZ SO Il image daus vos temples. RAYNAL.
* plaidé aujourd'hui la canse de ce vieillard avec La discussion cst continuée à mardi soir.
· tout fintérêt de l'humanité ; il a demandé pour
-- lui une pension de 12oo livres , ou plutôt une · Elle a été interrompue , pendant quelques
, § liv. une fois payée. M. Voy instans, par M. Foucaut. Il s'est plaint d'avoir
#del a observé que l'origine de cette détention | été arrêté à la porte des Tuileries, sous pré
"injuste an moins par sa durée , n'étoit point texte qu'il portoit une canne à épée , et que la
honorable au prisonnier : il a conclu qu'il ne consigne étoit de ne pas laisser passer cette
lui étoit rien dû par la patrie ; ct le décret a sorte d'arme. « J'ai été conduit chez M. Gou
, prononcé qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur ses vion. qui , sur mon nom , m'a fait reconduire
, diverses demandés. ici honorablemcnt : je ne puis que me louer de
* A cette séance étoit ajournée la discussion la garde nationale : mais vous voyez que l'in
vioſabilité des représentans de la nation ne
sur la propriété domaniale du Clermontois. tient plus à rien , il est temps que nos travaux
: M. Destourmcl a essayé d'établir un droit en ſinissent ». L'Assemblée nationale, en passant
· faveur des Condés. « Le cómfé de Clermont , à l'ordre du jour, a mis cette motion à son juste
a-t-il dit , n'étoit pas domanial ait moment où prix. . - - !
· il a été donné à Louis Ii : à la vérité ce pays Séan ee du 13 Mars. · · -
étoit soumis à la France par la ſorce des armes,
, iiiais nul traité paisible n'avoit consacré le droit
: de la guerre ». H a fait ensiiite valoir les grands · Deux heures de sommeil ct une bonne mati
fhlens , les importans services de Louis ! ) , et née ont réparé hier le défaut de la nuit : l'enroue.
a concln qu'il étoit impossible qne la ration ment » continué avoc quelques quintes de toux
frandoise
titade. .
v6ulût
:. '
s'entacher du crime d'ingrar
·I :: ..
gutturale , la bile a coulé ; les urines ont été plus
-
abondantes et plus claires ; la nuit a été bonno,
Deux autres défenseurs des Condésr M M.-Puy à quelques momens de toux près, qui ont inter
- 5a8 -
E-m=
( 1166 j -
rompu le sommeîl. Les urines de la nuit et du existans avant le 25 janvier, époque de l'instal
matin sont dans l'état naturel. lation des tribunaux de Paris. - º -
Signés Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, L'appel des jugemens rendus par un de ces
Andouillé, Loustoneau. A -• • •
tribunaux sera porté, dans les formes prescrites
La présente copie conforme à l'original. A
par les décrets , à l'un desdits tribunaux et à
Amélie Durfort, ci-devant marquis de Duras. deux des tribunaux de Paris, successivement
indiqués à cet effet par le directoire du dépar
Tel est le bulletin qui va porter la consolation tement. Les suppléans , et à leur défaut des
à tous les vrais ainis de la patrie et du roi.
Le premier décret, rendu sur un rapport du
gradués , seront appellés , s'il est nécessaire,
pour juger en dernier ressort.- -
comitè des emplacemens , statue que le tribunal Pour former ces six tribunaux, les tribunaux
de cassation tiendra ses séances grande
dans la les plus voisins enverront ehacun un juge, les- .
§a§bre du ci - devant parlement de Paris, et quels se rendront à Paris, et commenceront
occupera le local en dépendant. leurs séances le 25 du présent mois de mars.
par un autre décret qu'a obtenu M. Camus, ll sera attaché à chacun dés six tribunaux
il est dit « que les directoires dº districts sont extraordinaires un accusateur public et un gref
§utorisés, sous la surveillance des directoires fier , lesquels seront choisis par les juges.
de départemens, à consentir la résiliation des Le roi sera prié de nommer un oommissaire
baux à vie, en accordant les indemnités qui se-, pour chacun de ces tribunaux. -
ront réglées de gré à gré, et que les départe L'indemnité qui sera accordée aux juges, aux
mens feront choix des maisons monastiques des-. · commissaires du roi , en outre de leur traite
§nées à recevoir les religieux qui voudront ment ordinaire, sera réglé sur le pied du trai
suivre une vie commune ». - . tement des juges et des cammissaires du roi deſ
ll a été décrété en outre que les administra Paris : celle des greffiers, sur le pied de 3ooo liv.t
teurs de la caisse de l'extraordinaire présente par an , le tout à raison de la durée de leurs
ront incessamment un état des employés qui services auprès des tribunaux susdits. " s#
sont sous leurs ordres, et des traitemens qui Décrète en outre que dâns les affaires crimi-,
leur sont affectés. nelles , les suppléans feront leur rapporti
-
º Le comité militaire demande et fait décréter. même que les juges. . . .: . : I. .' l *
ue le roi sera prié de fºire distribuer 14 mille . Renvoie au pouvoir exécutif, pour donner -
fusils aux départemens des frontières , en com les ordres nécessaires à l'exécution du présent .
mençant par le département des Ardennes , décret. » - ---,
celui des Pyrénées.
jusqu'à -
Le comité diplomatique, par l'organe de M.
C5n renvoie au comité l'observation de M. d'André , a informé l'Assemblée des mésures
Merlin , qui est prises par le ministre des affaires étrangères,
département du surpris
Nord surde la
ne liste
pas trouver le
de distri pour s'assurer des intentions ou des mouvemens !
bution. · · ·· · · · · - hostiles des puissances voisines. Le ministre
Dans un rapport où la précision le dispute assure que les bruits qui en ont couru sont dé
à la clarté, M. L)uport a exposé l'état d'engor nués de fondemens, et qu'en tout événement
ement où se trouvent les tribunaux de Paris , toutes les précautions de la prudencè ont été
obsédés par l'arriéré des procès criminels que réalisées pour éviter la surprise et l'irruption. ,
croise encore le courant journalier : la néces On apprend aussi que les potentats germa
sité de pourvoir : par une police particulière, niques entrent en négociation sur les posses
à la coercition d'une légion de malfaiteurs qui sions de l'Alsace ;. que M. Montbel, ambassa
est venue inonder cette capitale. M. Duport a deur à Venise , se refuse au serment civique es
proposé le décret qui suit , et qu1 est adopté donne sa démission : que , selon toute appa
sans objection aucune : rence, M. de Bernis persiste dans ses restrictions
§ L'Assemblée nationale considérant l'état univoques , et que la dépêche de son rappel
actuel des procès criminels dans la capitale, sera mise sous les yeux du roi, dès que sa
et les diverses causes qui ont accumulé un majesté sera en convalescence. . -
grand nombre d'accusés dans les différentes · La discussion s'est établie sur l'organisation |
risons ou maisons de force de cette ville , des corps administratifs , et § sur l'im
décrète qu'il sera établi à Paris, au Palais , portante question de savoir à qui devoit être à
six tribunaux
bres , composés
, pour instruire chacun
et juger de les
tous septprocès
mem l attribuée la connoissance des difficultés qui
pourront survenir au sujet des élections.
( 1167 )
. Le comité persiste à croire que cette connois des finances : il confère tout-à-coup au roi la mo2
tance ne peut être attribuée qu'aux corps admi mination de toutes les places de ce systême , et
nistatifs ; MM. Péthion et Roberspierre esti met ainsi dans sa main une nouvelle armée de 3o
ment que la liberté nationale est compromise » mille hommes , composée de tous les agens de la
est perdue, si le peuple ne conserve l'exercice finance. Ce décret a été emporté par les clameurs
de sa souveraineté dans un point aussi impor de M. d'André, qui ne cessoit de crier anx voix :
tant : ils veulent que les contestations de cette on est d accord. Mais ce décret n'est point cons
nature soient portées . en première inst.ince , titutionnel ; chaque législature conserve le droit
aux assemblées primaires, et par appel au corps d'exercer, en finances, la plénitude de la sou
législatif. « Dans ce systême , dit M. Garat veraineté nationale , et de détruire le ſoyer da
# , on suppose qne le corps législatif sera corruption qui vient d'être placé au milien de
• continuellement assemblé, et l'on oublie que le notre constitution. Les grands principes déve !
contraire est décrété constitutionnellement ». loi pés sur cette matière , par MM. Péthion ,
, Le combat s'engageoit avec chaleur : l'heure Roberspierre , Roederer et Condorcet , sont
étoit avancée : M. Mirabeau , craignant une ininuables comme les droits de l homme : la
brusque décision en matière aussi grave . a nation n'abandonnera point ces principes sacrés,
demandé l'ajournement à demain , et l ajour conservateurs de sa liberté et de son existence,
mement est prononcé. pour se contenter des misérables §
-
d une responsabilité illusoire, sur laquelle est
fondé le décret du 9. Le pouvoir exécutif ne
PA R I S , le 13 mars. .. doit recevoir de la constitution que les moyens
de force nécessaires à son activité : tout autre
M. Foucaut, le grand hurleur du cul-de pouvoir , toute autre influence qui lui seroit
sac des noirs à TAssemblée nationale, s est attiré
hier au soir un petit désagrément. Ce membre
conférée n'est qu'un instrument de destruction
entroit aux Tuileries avec une canne à lance : mis dans sä main , et qu'il emploiera tôt ou tard
à la ruine de la constitution , et à l'envahisse
la sentinelle suisse lui représente que sa con ment de la liberté politique et civile. Ce décret,
#igne ne lui pérmet pas de laisser entrer les ci qui confère au pouvoir exécutifl administration
l ens avec une pa reille arme : le grand //nr/eur
exciusive du trésor public et des finances natio
#fâche ; la sentinelle de la garde nationale nales , sous la seule et vaine réserve de la sur
#ccourt, et appuye la résistance du suisse : M. veillance du corps législatif, et de la responsa
Foucaui s'irrite, et il alloit s'évanouir quand bilité des adiministrateurs royaux , sera sans
on Fa transféré au corps-de-garde voisin , pour doute rangé, par l'Assemblée nationale, p.-tmi
lui doririér le temps d'y reprendre un peu ses les décrets réglementaires et mon constitiilion
esprits vitaux et animaux qui s'étoient exhalés nels , s'il en étoit autrement , la nation seroît
•n injures et en gros mots. On assure que le forcée de conférer à la prochainé l gislature le
remède a fait effet , et que dix minutes de pouvoir coastituant, pour opérer la réforme de
corps-de-garde ont parfaitement rétabli le ma cette loi qui compromet la liberté, et expose
lade. Nous espérons que la belle voix de M. toutes les législatures successives. à l'action .
Foucaut-Stentor ne sera point altérée par ce incommensurable de la corruption. Voici ce
petit incident , et que sa † fondamenta le
qu'écrivoit, il y a peu de jours, M. Condorcet,
ſcontinuera de ronfler dans le cul-de-sac des dans un excellent ouvrage sur l'influence que
noirs à l'appui des faussets du côté droit. doit conserver la nation dans le choix des
ministres : - - . | | :) , * --
ennemis de la constitution décrétée par l'As La compagnie des !ndes Occidentales est xui
'semblée nationale et sanctionnée par le roi. née ; ses actions perdent 7o pour ioo.
· · Ces deux sermens seroient prêtés en présence . Celle des Indes Orientales pend en ruines su
fde la municipalité et de la garde nationalè, tout l'abîme du déſicit , et a recours à toutes clº
* le régiment sous les armes, en grande teI] lle Gºt exactions inaginables dans ses possessions
· les drapeaux déployés. - | l'inde pour reculer sa banqueroutes . .. -- • •
· Pdur celui des officiers, le commandant du ' les patriotes gémissent de tant de maux , :
: corps les feroit porter tous au centre du régi attendent une occasion favorable de secouer
ment, quinze pas en avant du front, faisant | joug prussion : - º : • - ... ºi - -
# !
,
Les grands craignent plus que la mort une sorte d'état qui les ſorce à res
pecter les hommes , leurs semblables. (J. J. RoUsseAU. )
iavril procliain , et que ce ne seroit qu'à comp M. Duport observe que dans l'esprit de la
tter de cette époque que dateront les titres de constitution les commissaires du roi sont spécia
retraite qui pourront être accordés : et qu'en lement chargés de l'exécution des loix, que par
outre il seroit fait un fonds de 3ooo liv. pour conséquent ce sont eux qui sont parfaitement
être remis à la disposition du ministre de la compétens pour la conservation des formes dans
marine. -
529
( 117o ) - - "
Art, I. « Le jugement des contestations re Art. I**. « Les eontestations relatives, soit !
^ latives aux élections des membres de l'Assemblée la régularité de la convocaion et formation, tant
nationale , du haut juré et de da cour de cassa des assemblées de communés, par communauté -
tion , appartiendra au corps législatif entière ou par sections, chargées d'élire les of
II. Toutes les contestations relatives aux qua ficiers municipaux , et autres fonctionnaires
lités personnelles , pour être citoyen actif ou attachés aux municipalités, que des assemblées
éligible, seront portés devant les tribuuaux ju par cantons, chargées de la nomination du juge
diciaires ». de paix et de ses asseseurs, et des assemblées
L'article suivant n'a passé qu'après de grandes de négocians et marchands chargés de choirir
difficultés ; M. d'André a mis en évidence le les juges de commerce et leurs suppléans, soit .
danger de confier un trop grand pouvoir aux à la tenue de ces assemblées et à la forme des
corps judiciaires, et il en a appellé à l'expérience. élections, seront jugées par le conseil ou le di
Cependant, au bout d'une heure de discussion, rectoire de district, et l'appel en sera porté au
l'article est ainsi dé crété. , - . conseil ou directoire du département, sauf*
« La contestatio,n relative à la régularité de le recours aux législatures. . ".
( 1 171 )
thevaliers du poignard, accouras de divers i nationale au champ de Mars, lui a fait faire
départemens dans la capitale pour l'enlèvement plusieurs évolutions , et a témoigné beaucoup
du roi ou du dauphin , et qui tous sont enrôlés de satisfaction de ses manœuvres La présence
dans la bande des monarchiens; que ces scélé du général Lukner rappelle ici le souvenir du
rati, dont plusieurs osent usurper ici et pro célèbre maréchal Faber, qui commandoit dans
faner le titre de fédérés, se propósent de s'in notre pays, et y remportoit des victoires sur
troduire dans la garde nationale parisienne , d'y l'armée des princes rebelles pendant la guerre
, établir des dissentions monarchiennes , et de
| de la fronde.
|
faire naître quelque nouvelle occasion favo Signé Orban , habitant de Cayenne.
rable à leurs projets d enlèvemens , occasion
dans laquelle iſs se flattent d'être plus lieureux
i que le 28 février, à la faveur de l'uniforme na -
Constitutions des principanx Etats de l' Eu
tional qu'ils veulent endosser. Déj: une section rope, et des Etats-Unis de l'Amérique, par
de Paris, instruite de ce nouveau complot , a M. de la Croix, proſesseur de droit public
pris une décision sage et vigoureuse pour em au Lycee. A Paris, chez Buisson , libraire,
pêcher qu'aucun de ces mouarchien , ma rue Hautefeuille , n°. 2o ; 2 vol. in-8°. for-.
: louétins, clermontistes, autrichiens , soi disant man t environ 1 ooo pages. Prix S liv. brochés,
fédérés, ni aucun des escrocs, sp · da°sins de et 9 liv. francs de port par la poste pour le
| profession, et autres brig nds de l'espèce de royaume.
ceux qui ont tenté l'enlèvement du 25 février .
, ne puissent se glisser dans la garie nationale , Cet ouvrage est très-instructif; il décrit, avec
en déshonorer I'uniforme , ni s'immiscer dans exactitude , les différentes constitutions euro
la garde de l'Assemblée nationale , du roi , ou péennes : l'auteur examine d'abord les gouver
de la cité. Sans doute la vigilance du corps mu nernens d'Athènes et les loix de Solon, la cons
nicipal et de M. la Fayette surveiilera ºttºn t1t lation dcs Romains, dont les débris sont en
tivement cette partie importante de l ordre core épars sur le globe. Toutes ces grandes
lC, existances sociales ont chacune leur physio
º - Du 14 mars. nonie distincte. Les loix , dans l'origine, ne
furent que des convention s; mais celles-ci furent
Hier, dix nouveaux cvêques ont été sacrés altérées de tant de Inanières, qu à des gouver
dans Péglise
de l' ºratoire , et de ce nornbre se nemens simples succédérent des gouvernemens
trouve l'évêque de Strasbo itg q , va partir mi ctes et compliqués Ce n'est que la civilisation
· pour aller prendre possession de son , vêclié . perfectionnée et ie. grandes lumières politiques
· il compte officier diinanche prochain dans sa qui simplifient de nouveau les gouveruemens
cathédrale. et qui leur restit tent ces rouages faciles et cet
· Hier au soir , au premier tour de se rutin . à plomb g rant de la force et de l , liberté.
.composé de 664 voix. M. iobet , évèque de Les superstitions politiques n'ont pas été
# i in partihus suffi ag nt de l évê.ir de moins nombreuses que les superstitions reli
.Bâle , a réuni 5oo vox et a été nomin évê ieuses ; c'est ce que l'auteur fait sentir avec
*. que de Paris. La proclamation se fera jeudi f§ d aelresse. Les avantages de la consti
: prochain , et dès le lendeinain ce nouvel évêque tution b1 tannique ne lui en imposent pas, parce
: Pourra donner des pouvoirs aux doivcaux curés, qu'ils sont balances par tant d'abus que nous
#le diocese de la capitale se trouv rº par c.on 1 e devons plus envier la liberté de nos voisins ;
º# ºn r gle dans peu de jours. et ne serons-nous pas bientôt forcés de gémir
| M, l'abbé Joubert, député à l'Assemblée na sur les Anglois, en voyant que le peuple le plus
tion le, dont le patriotisme est bien reconnu , fier et le plus actif le plus éclairé sur ses in
ºnt d'étre nommé à l évêché d'Angoulême. térêts, reste courbé sous le triple joug de son
gouvernem nt.
La constitution d'un état est bonne , quand
Sedan , le 1 o mars. elle ci ée à la ſois cette immensité de moyens
qui font germer sur toutes les parties de l'em
- † ici le brave général Lukner.
Diman le dernier il a passé en revue les deux
pire, la 1élicité quu l on obtient des loix et que
donne la liberté, et ces richesses de l industrie,
,ºg mens de ligne en garnison dans notre ville ; alors semblable à la nature toujours active ,
# 11 a rassemblé notre brave garde sihâtée de produire, et qui ne se repose jamais.
E-m=
( 1172 )
Mais quelle distance de la théorie à la pra dissement ou la limite de son existence. N'ei !
tique ! l'auteur, en suivant le génie des divers doutons pas , les ames tourmentées du desir dé
législateurs , prouve que la constitution d'un la liberté , iront se reposer sur le sol qui of
état doit être perfectionnée sans cesse , et que frira le plus d'attraits à leurs penchans. Si là .
l'amour de la patrie ne se renouvelle que chez persécution , si l'intolérance agitent nos pos
un peuple qui observe tous les maux sous les sessions, si les habitans de nos colonies éprou
quels gémissent les mations assujetties. Combien vent les vexations de l'arbitraire et de la cu
est rare l'excelleruce d'un état libre ! combien pidité , les régions incultes de la Virginie seront
de fois la plus sublime théorie se trouve-t-elle bientôt peuplés de mos émigrans; cette longue
trompée, lorsqu'il faut atteindre au but ! Voilà chaîne qui , traversant les mers , unit à la
le resumé du livre de M. de la Croix ; mais il France une terre féconde, ne tardera pas à Y
pense qu'à mesure que la morale et la politique être rompue. La mère patrie perdra des enfans
feront des progrès, l'homme recouvrera ses qui, ne recommoissant plus en elle une auto
droits. -
. M. Dorlant renouvelle ses plaintes contre la M. de Batz a ensuite donné le détail précis
garde nationale de Dôle, qui continue, dit-il, des opérations du comité central de liquidation,
d'enrôler des ecclésiastiques, et qui, nonobstant concertées avec le commissaire-général pour
leurs réclamations, veut les employer au ser avancer l'important travaii des liquidations, et
vice, ou les mettre à l'amende, jusqu'à l'orga hâter la diminution de l'impôt par des rembour
misation complète des gardes nationales. Sur la semens qui iront à la décliarge de la nation. Il
réflexion faite par M. Fermond, qu'il y a des a proposé et l'Assemblée a adopté un décret de
tribunaux de justice et d'administration pour reinboursement d'une somme de 7 millions
ces sortes de violences, l'Assemblée nationale a 215 mille livres, pour môntant de quittances
passé à l'ordre du jour. - dé finances et brevets de retenue accordés à
Le zélateur de l'économie nationale, M. Pru MM. de Groslai, de Lubersac, Laval, de Lor
gnon, après avoir promis l'admiration du peuple ges, d'Agouville., de....... , Ossonenski , Ar
à tous les administrateurs qui auroient le cou chamb ud et Perrault et compagnie, sauf aux
rage de suivre l'exemple de Fabricius et"lè; dits titulairés à se conformier aux décrets de
55o
( 1174 )
I'Assembiée, sur le mode et ſa forme de rem i n'accusera pas de s'entendre avec les icôno- .
boursement. mistes. -
i)eux nouveaux articles additionnels à la loi Mº Ml. Folleville et Pison ont , chacun à leur
sur l'organisation des corps administratifs , ·lmani e, attaqué le plan du comité et reven- . :
sont proposés par M. Démeunier et adoptés diqué la réduction de la contribution foncière
par l'Assemblée. - -
' pour ce peuple què la révolution, dit le pre- .
Enfin, l'ordre du jour a fait arriver un rap mier, a épuisé, et qui a besoin de plusieurs an- ...
port très intéressant du comité d'imposition et nées de repos pour remonter son agricultûre :
un projet de décret, dont l'objet est de fixer et son commerce. » - º . " «
et foncières , qui doit être payée par tous les Par un décret rendu sur l'avis du cómité ec
citoyens de l'empire. • - • clésiastique, les paroisses de Troyes et de Laon » #
Le projet de décret fixe la contribution mo sont réduites au nombre de quatre dans cha * |
, l')ellay s'effraye sur la masse de contri jamais faire déclarer nulles les autres opération :
· · - º
pution foncière ; il craint que l habitant des de l'Assemblée. - -
campagnes , qui ne connoît guères que les cal V. Si cette réclamation a lieu à la suite d'une .,"!
culs immédiats, n'y voye autre chose qu'une assemblée, dans laquelle on auroit procédé à la " ;
énorme surcharge , et fermant les yeux sur les nomination d'un ou de plusieurs juges du tri-#
soulagernens secondaires, me blasphême contre bunal de district, elle sera portée en première
la constitution ; il demande que la contribution instance au tribunal dont le siége sera le plus
foncière soit réduite à 21 o millions. voisin du district. - · •
' Cette opinion n'est pas celle de M. Dupont, ' V1 Le réclamant procédera contre le procur ·
lequel assure que le campagnard plus instruit, reur-syndic du district où l'élection aura ét
et plus clairvoyant qu'on ne pense, bénira faite,
tribunalenoùprésence
l'affaire du
seracommissaire du roi du• ".
y
ieur à l'autorité du célèbre Arthur Young, le IX. Tout citoyen actif sera admis à former nl
plus grand chiffreur de ce siècle , et qu'on | action devant les tribunaux sur la mon-activité à
on l'inéligibilité des qitoyens nomanés aux places jours lorsqu'ils tomr à la veille de quelqué tenº
municipales et anx fonctioiis ſl administrateurs tative favorable à leurs desseins; ils annonçoient
ſou de juges dans la buitaine ayant l'installation ; ltautement que dans les premiers'jôurs de mars
mais à la charge de : cousigner une sotntne de il survieiidroit des évènemens'qui'changeroiënt
| 1oo liv. , à laquelle il sera condamné par forme la face des affaires , et les opérations de l'As
d'amende s'il suGcombe dans son action : liexer semblée nationale. Aujourd'hui qu'ils savent
. ciçe provisoire demeurera à ceux dont l'élec que le complot du 28 février s'est dénoué en
| gion se trouveroit attaquée. , . " . f
coups de pieds au cul des conjurés enleveurs
. X. | es opérations d'aucune assemblée due du roi , ils ont perdu leur air radieux ; ils se
ment convoquée pour un° élection ne pourront cachent et se taisent. On diroit que les coups
être attaquees sou, prétexte, soit de l'exclusion de pieds lancés dans les Tuileries, ont porté
d'un citoyen qui depuis auroit été jugé citoyen jusqu'à
teux et lºurs derrières, tant ils ont l'air hon
disloqués. • * : º
actif, soit de l'admision de celai qui auroit été
jugé non actif. soit de l'absence d'un nombre
elconque de citoyens actifs , ou enfin s'il
s'agit d'une assemblée primaire, sous prétexte Admirable conduite de la société des demoi
de l'absence de la totalité des citoyens d'une moiselles patriotes de la ville d'Alais.
| pu plusieurs communautés ». -
nouvelle est arrivée de Saint-Vallery à Amiens, - , Voilà le langage du beau sexe d'Alais : voilà
sous la date du 7 de ce nois. # comment les bons patriotes sont consolés de
'« • - * · ·· . . •• leurs peines , sont heureux de leur civismne et
,1 Lyon , le 9 mars. , de leur courage par l'effusion réciproque dè
leurs creurs ! Et ces braves Nîmois, naguères
, Vers la ſin de février nos aristocrates avoient victimes d'une municipalité fanatique et per
repris ce ton insolent qui les caractérisé tou fide, aujourd'hui vainqueurs de tous leûrs en
t 1176 )
nemis, aujourd'hui la gloire et l'ornement de Les françoys on général sont considérés ici
leurs contrées, quel hommage , quelle recon comme des amis de la liberté, et dès-lors commé
neissance n'ont-ils pas aussi mérité de leurs voi † du repos public; plusieurs depuis
sins et compatriotes ? Ah! d'Albignac, Desours, a révolution gémissent dans les bastilles inquisi
le Grand, Fromental et tant d'autres héros de toriales et royales , et tous appréhendent à
la patrie et de la constitution, serrez-vous l'un chaque instant d'être traités avec la même bar
contre l'autre , et recevez chacun , dans vos barie. Est-ce donc là le prix des secours géné
embrassemens fraternels, la double couroune reux que la France a tendus à l'Espagne dans
du courage et de la sagesse. François ! ce sont ses derniers démêlés avec l'Angleterre ? est-ce
là de ces liommes rares qu'il nous faut, ou pour ainsi que la cour de Madrid remplit les condi
la seconde législature, ou pour commander en tions du pacte de famille ? L'Assemblée natie
chef nos gardes nationales contre les ennemis male et le roi des François doivent-ils souffrir
du dedans, ainsi que contre ceux du dehors : cette violation du droit des gens ; et la Francn
leurs preuves sont faites, et Dieu veuille que entretient-elle en Espagne un ambassadeur et
l'on puisse aussi bien choisir dans tous les can d'autres agens pour qu'ils sanctionnent, par un
tons de cet empire. C.... lâche silence , les vexations qu'éprouvent les
citoyens françois de la part de leurs alliés. Si le
pacte de famille n'est utile qu'aux deux maisons
E s P A G N E. qui règnent en France et en Espagne, s'il n'est
point un pacte national où les intérêts des deux
Le prince régnant avoit montré de l'aversion peuples soient stipulés , il est plus dangereux
«ontre l'inquisition dans sa jeunesse , et lui qu'utile à la nation françoise, il doit être an
1nême avoit éprouvé, sous le règne de son père, nullé ou réformé. - -
Ilparoit tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 liº. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv,peur
3mois, franc de port, par la poste, ponr taut le Royaume. L'a-tvinsInent ne commence que du prent. d'un mgiº
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
- | - D E L A F R A N C E,
# ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
' Jo v R N A L L 1 B R E, par une Société d'Écrivains Patriotes »
• - alirigé par M. MERcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
Lorsquc les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
cé † aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent, même les choses les plus extravagantes , jusqu'au moment
où l'on trouve l occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais, par aucun serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. ( Lettres de Joseph II à d'Alton).
Art. 1er. « Les don et cession faits par let d'un prévenu de haute trahison, qui mainte#. #
tres-patentes en décembre 1648, à Louis de nant détenu à Lyon, représente que sa santé #.
Bourbon, prince de Condé, des comtés , terres ne permet pas de le transférer dans les prisons ! -
ses successeurs , garantie, confirmation ou ap ticulant qu'il avoit fallu faire une nouvelle édi-.#
plication desdits don et cession, tion du décret, la première s'étant trouvée pleine .3#
I}. Le contrat d'échange passé au nom du roi, de fautes de typographie et de rédaction. -
entre ses commissaires et i.ouis-Joseph de Bour On a ajourné à vendredi an rapport sur la #
bon Condé, le 15 février 1784 , est déclaré nul fourniture des vivres et fourrages, et on a ren- #
et comme non-avenu. En conséquence, la rente voyé au comité des finances une pétition du #
de 6oo,ooo livres, constituée en faveur dudit département du Gard, lequel a été nécessité à .
Louis-Joseph de Bourbon Condé, par ledit con faire une dépense de 5o,ooo liv. pour porter *
trat d'échange, demeure supprimée et éteinte remède aux troubles qui ensanglantoient ces
contrées. - ,
à compter du jour de la publication du décret
du 22 novembre dernier, sur la législation do M. Prugnon a fait rendre deux décrets qui #
maniale. autorisent une acquisition d'emplacemens que #:
III. Défenses sont faites aux agens et préposés le département de la Meurthe demande à faire, .
de I.ouis-Joseph de Bourbon Condé de s'immis Au nom du comité des finances, M. la Blache #
cer à l'averiir dans la jouissance des biens et a présenté et fait adopter le décret suivant : • i.#
droits dépendºns du Clermontois ; et seront les Art. I**. « L'administration du trésor publicsg
dits bicns et droits, conformément à l'article X pourvoira au paiement de la somme de 8o5,125E #
du décret du 22 novembre dernier, administrés, pour quinze mois de l'indemnité de 3o liv. par#
régis et perçus suivant leur nature, par les com tête de cheval , accordée aux maîtres de postex
mis, agens et préposés du fisc, chacun en ce par le décret du 15 avril dernier, et à eux due
qui les concerne. à compter du premier avril 1789 : ladite sommet#
IV. L'Assemblée nationale, prenant en consi sera répartie entre les maîtres de poste, sui- lº
dération les services rendus à l'état par l ouis vant l'état remis par le président du directoire
de Bourbon , surnommé le Grand Corzdé, dé des postes, et elle sera acquittée à chacun d'eux #
crète, 1°. que la somme de 7,5ooooo livres, en justifiant des quittances d'imposition à la
comptée à 1 ouis-Joseph de Bourbon Condé, taille, depuis le premier avril 1789. . • . ,
lors de l'échange ci-dessus annullé, lui demeu lI. Quant à l'indemnité également due aux .#
rera en mémoire desdits services ; 2°. que les maîtres de poste, pour les six derniers mois de V#
finances des offices créés par Louis de Dourbon, , l'année 179o, et pour les trois premiers mois
donataire primitif, ou par ses successeurs, dans de l'année 1791 , il sera successivement pourvu i,
le Clermontois, et dont le prix a été retiré par à son acquittement, d'après les formes pres-º
oux, seront remboursées par le trésor public, crites par l'article Ier du décret du 25 avriln#
dans la même forme et au taux décrété pour les dernier, et sur les quantités déterminées dans " .
offices de même nature étant à la charge de l'état remis par le président du directoire des » -
l'état ». - postes. -
#millions, et M. Aubry sur l'admission d'un non Il faut espérer que les monarchiens, qui ont
#veau cadastre.
les oreilles si longues, voudront bien se cottiser
| Dans un discours très-précis, M. d'André a pour faire à leur vice président une petite paire
relevé les résultats des différens systêmes ; et d oreilles toutes neuves, et si bien ajustées que
rès en avoir fait une critique ingénieuse et M. Gorsas ne puisse plus les amputer.
modérée, il a demandé que la discussion fût Nous apprenons que les princes , ducs , mar
ée, ce qui a été décrété , non sans résis quis, comtes et barons d'Allemagne , ont pris
rance de la part d'un certain côté du prytanée. un arrêté dans le quel, considérant que le décret
Driorité a été accordée à l'avis du comité , de l'Assemblée nationale qui supprime la no
t l'article I°r du projet, mis aux voix, a été blesse de France a été sanctionné, pédestrement
- é en ces termcs :
et par belles et bonnes claques nationales , le
28 ſévrier 1791 , au château des Tuileries, les-.
r l'année 1791 , de 66 millions , dont Go dits princes, ducs, etc. ont résolu de ne plus
bur le trésor public, 3 à la disposition de la reconnoître ladite noblesse de France, de ne
islature, pour être employés conformément se mésaliier en aucun cas avec les ci - devant
articles VI et VII du décret du 13 janvier gentilshommes françois, et de laisser plutôt leurs
1 , ét 3 à la disposition des administrations Iilles mourir pucelles et martyres, que de les
département, pour être employés par elles prostituer elles et leurs soixante-quatre quar
en décharges ou réduetions, r nises ou modé tiers de noblesse, en les livrant par conjonction
ns, conformément aux mêmes décrets. matrimoniale à aucun des susdits ci-devant. La
. La contribution foncière sera, pour l'année présente délibération a été envoyée à Ratis
#gr , de 24o millions, qui seront versés en bonne, pour y être lue, publiée et registrée en
otalité au trésor public ». la diète.
# Urfe lettre de M. de Flenrieu, annonce que
e-sieur Sade , chevalier de Ma'te et capitaine
vaisseau, s'étant r fugié à Nice, le roi est M. le cardinal de Rohan , en apprenant à
Khel la no 11v elle de l'élection de Ml. Brendel,
sposé à nommer à son grade. a parn plus qu'étonné : un premier courier la
lui avoit déja portée , nn second est venu la
P A R [ S, le 16 mars. conſir mer avcc des détails de la satisfaction du
peuple ; ce qui donnoit enfin à penser. On as
es huit chevaliers du poignard , détenus à sure qu'il a régné dans la société assez nom
Bbaye , viennent d'être 1nis en liberté. On a breuse qui se tiouvoit en ce moment chez M.
ensé que la petite correction pédestre qu'ils le cardinal , une heure de silence pour tout
#t reçue eux et leurs nobles compagnons, dans , le mondc, et d'embarras pour quelques per
#journée du 28 février, suffisoit à la vindicte SOIl Il C'S.
ºblique. 1l est bon de savoir que le nouvel évêque,
près la scène du 28 février , dont les momar M. Brendel, avoit postulé auprès de M. le car
avoient eu leur bonne part, il sembloit dinal, pendant plusieurs années, une pauvre
( 1 18o )
petite chapelle sans pouvoir l'obtenir.Aujour beaucoup d'honneur à la société des amisune
de
d'hui il pourra s'enjvenger, en offrant un asyle laconstitution de Bourg , et annoncent
au ci-devant évêque, lorsque ce ci-devant évê grande sensibilité d'ame réunie à un patrio-'
que et prince n'aura plus d'autres ressources tisme pur et très-actif. C....
que-celle là. O altitudo ! !
' •e-l
DE R A T I s B o N N E, le 1er mars.
Petite émeute féminine de Wissembourg, Nous venons, dans le moment, d'appre
. Ze 6 mars.
de Vienne, que la réponse faite par le roi
Quelques vieilles sempiternelles des environs, · Frence à la lettre de l'empereur, au sujet
au nombre de deux à trois cents, se réunirent la suppression de quelques droits feodaux
avant-hier à quelques commères de Wissem princes voisins de l'Alsace, qui ont des portion
bourg. Au moment de la cessation du service de fiefs enclavés dans cette province , est a
des chanoines de cette ville elles se rendent à lument négative.
l'église, et répètent pendant quelques heures le On attend en conséquence un décret de
chapelet ; après la prière elles s'avisent de son commission impériale, qui doit décider si l'em
ner toutes les clocl1es dans la vue de faire arriver pire fera la guerre ou non. : 4:1
les liommes des villages voisins. comme quelques Pays-Bas autrichiens. D E T ou R NAi, *
calotins le leur avoient fait espérer. Mais, trom
pées dans leur attente, elles eurent la douleur Les officiers du régiment de Clairfait, ayantt
d'apprendre que les portes de la ville étoient leur lieutenant-colonel à leur tête, ont commis
fermées, et dans le même moment arrive la le 7 mars un attentat horrible contra les ci
garde nationale qui, connoissant les égards que toyens ; ils étoient au spectacle avec un grand
l'on doit au beau sexe, ne jugea pas à propos de nombre d'aristocrates françois. Le public mé
se servir de ses bayonnettes , elle se contenta content du directeur de théâtre et d'une ac,
de couper les cordes des cloches et en fustiger trice, exprimoit, par quelques murmures º,
d'importance ces calotines qui gagnèrent au déplaisir que ces deux êtres lui causoienr. Le
pied , ce qui d'une scène tragique en fit une officiers de Clairfait se déclarent les champion
très-comique. des comédiens , et se jettent dans le parterrº
· Ces dévotes de Wissembourg s'étoient taci l'épée et le sabre nuds à la main , frappant !
tement munies de couteaux bien aiguisés nulle droite et à gauche sur les citoyens qui se trou
ment destinés à retrancher les rentes canonia voient sans armes pour repousser des assassinº
les, mais pour exterminer tous ceux qui ose Plusieurs bourgeois, et des femmes, ont
roient toucher, non à l'encensoir, mais à la blessés de coups de sabres ; d'autres ont ét
A
caisse du chapitre. meurtries par la chûte des bancs que les bandii
autrichiens leur jettoient à la tête. .: :
•
S U P P L É M E N T A U N°. D X X X I.
Département du Nord. oreilles des bonnes mères de famille des cam
pagnes, afin de les exciter contre les décrets
Lille, le 1o mars. , sacrés de l'auguste Assemblée nationale. Une
« Les nouvelles de la Flandre et du Brabant, petite correction à l'eau de pompe, dans le goût
de celle exercée par la municipalité de Toulotsc
rrivées hier, sont très-sanguinaires : il y a eu sur les bºguines attroupées, ne pourroit-elle pas
,aucoup de troubles cette semaine à Tournai et
† On demande dans cette dernière ville être très-légalement employée par la municipa
lité de Couches contre ce nid d'aristocrates fe
, constitution françoise. En attendant , il nous melles surannées ? et messieurs les habitans des
five quantité de déserteurs autrichiens qui villages voisins ne pourroient-ils pas employer
t pitié, tant ils sont mal vêtus ; ils nous di les balais de leur cuisine pour chasser ces bohé
ent que tous leurs camarades guettent le mo miennes qui viennent compter la mal-aventure
ment d'en faire autant ». -
du 9 février , sera remis à l'accusateur public gornerie la plus inconsidérée et la plus désh,
par ie procureur-syndic, pour être jointe à la norante. C.... - -
On s'ebonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le p
de l'abonnermeat et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. º
• ©
Ilparoît tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 liv pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.
5mois, franc de port, par la poste , pour tout ie Royaume. L'a- « nnement ne connmence que du premz- d'un -
* ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une Société d°Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Tous les honneurs de la carrière la plus glorieuse sont offerts à qui veut
les mériter : avec des vertus et des talens, un soldat peut monter au
rang de général. ( M. Duportail, ministre de la guerre ).
( 1 184 ) -
temps que les fonds de non valeur destinés à ViII. Les sous et deniers additionels que les
être reversés sur les contribuables en décharges départemens, les districts et les municipalités
et soulagemens, fussent augmentés d'un sixième, auront à imposer, en exécution des articles pré
et il a proposé de les porter à 12 millions, au cédens, seront répartis sur chaque rôle dans .
lieu de 1o qu'il proposoit hier. une colonne particulière, au marc la livre de la
Cet avis, long-temps débattu par MM. Dellay, quote de chaque contribuable ».
Folleville et quelques autres, est cependant de Dans le cours de la discussion sont survenues
venu celui de l'Assemblée , qui a écarté par la quelques interruptions que nous avons préféré .
† préalable les oppositions et les amen de placer ici : ce sont les nouvelles de la nomi- :
emens , et les articles III et IV sont rédigés mation de M. Joubert, député et curé de Saint
ainsi : Martin d'Angoulême, à l'évêché du départe
Art. IiI. « Tout contribuable cependant qui ment de la Charente ; de M. Julien Millet à celui .
justifieroit avoir été cotisé à une somme plus de la Loire inférieure; et celle de M. Desbois, '
forte que le sixième de son revenu net foncier, curé de Saint-André-des-Arcs de Paris, à celui
pour raison du principal de la contribution fon de la Somme, à Amiens.
cière , aura droit à une réduction , en se Com C'est l'essurance donnée par M. Gustine, que
formant aux règles qui ont été ou qui seront tous les ecclésiastiques du district de Sarebourg
prescrites. ont prêté le serment civique , et que les ci
lV. Il sera perçu , en outre du principal , devant refusans sont eux-mêmes revenus à leur
un sou pour livre , formant un fonds de non devoir; c'est le décret qui, sur l'avis du comité
valeur de 12 millions , dont luit seront à la ecclésiastique et de la municipalité de Beauvais,
disposition de la législature, pour être employés réduit aux nombre de deux les paroisses de cette |
par elle en réduction ou en secours pour les ville ; c'est enfin une lettre du district de Mers,
départemens ; et quatre seront à la disposition au département de Loir et Cher, qui annonce
des administrations de département, pour être que, malgré toutes les intrigues du fanatisme '
employés par elles en décharges ou en réduc et de la sotise , il n'y a dans tout l'arrondisse
tions ». ment qu'un seul fonctionnaire qui soit demeuré
Sur les articles V et VI la discussion a été sourd à la voix de la patrie.
longue et échanffée ; mais les divers avis se
sont réunis autour de celui de Ml Ml. Biauzat et
Murimais, qui ont fait sentir la nécessité d'eta P A R I S, le 16 mars.
blir le peuple juge de ses propres intérêts , et M. Vivier , ce conducteur patriote des dili
par conséquent , chaque département arbitre gences de messagerie , est arrivé de Lille le 13,
de la dépense où pourroit l'entraîner la cupi et part le 18 pour Galais. Ses démarches très
dité particulière. Voici la rédaction modifiée pures et très-désintéressées, au lieu de produire.
par les amendemens. aucun mauvais effet, comme la ( hronique de
Art. V. « les départemens et les districts four Paris semble le faire craindre, exciteront seule-.
niront aux frais de † et aux dépenses ment une surveillance.plus active et plus éclai
articulières mises àeur charge par les décrets rée sur l'exportation frauduleuse de notre nu
de l'Assemblée nationale, au moyen des sous et méraire hors des frontières. |
la main des siècles avoit réduites en poudre. quelle tournure prendra la révoſution de Fran ce,
: Jadis nous formions une partie du terrcin que et si, dans cet intervalle, on ne pourra pas en
· défunt Louis XIV concéda à son cousin Condé, lever enfin le roi et le porter hors des fron
† que celui-ci l'avoit bien aidé à assassiner tières ; 2°. pour s'assurer de l'inactivité de la
e genre humain. Eh bien ! qu'il vienne, on ne Pologne, et la soustraire aux combinaisons pro
le craint plus, on craint encore moins sa vaga jettées d'alliance avec la Prusse , l Angleterre
bonde postérité ! et la Hollande ; et 3°. pour profiter de la ter
Autre chose, les prêtres ici ont-ils juré ? non. reur , de l'embarras et du décontenancement
. Jureront-ils ? c'est un pt oblême. Seulement au de la Prusse, ainsi que de la haine du ministre
jourd'hui un ex-minime nous a étranglé l'ins Hertzberg contre notre révolution , et de sa
truction de l'Assemblée nationale sur la consti basse jalousie contre nos grands orateurs et écri
tution du clergé. On auroit dit un écolier qui vains , afin de faire entrer la cour de Berlin
déb toit sa leçon; jamais il n'a eu la langue si dans un projet d'attaque sur nos frontières.
déliée : lui et moi nous enragions , mais dans un On a avoit cru (dit une lettre de Strasbourg,
sens invers. J'aurois voulu pouvoir faire en imprimée dans le Patriote françois du 1o de ce
tendre au peuple des vérités sur lesquelles notre mois ) que l'intérêt de la Prusse , différent de
pensionnaire tâchoit de n'être point entendu. l'intérêt de l'Autriche, empêcheroit ces deux
puissances de réunir leurs forces contre la
France ; mais on assure que la convention en
Hautes Alpes. est faite , moyennant des indemnités promises
· Le vertueux M. Caseneuve, ci-devant cha à la Prusse , t nt du côté des Pays-Bas que de
noine de la cathédrale de Gap et maire de cette la Silésie et de la Pologne , et que le prince
ville, vient d être nommé évêque du départe de Cobourg cornmandera l'armée combinee des
ment. C'est une joie dans tout le pays qu'on ne satellites allemands qui doit renverser notre
sainte constitution et notre liberté.
eut éxprimer : le son des cloches, le bruit des
§ les acclamations du peuple se faisoient En considérant l'éternel opprobre dont la
entendre de toutes parts. Si Pierre Lessein , cour de Berlin s'est couverte par son lâche
ci-devant archevêque d'Embrum , a bien prêté abandon des Belges et des Liégeois, en exami
| l'oreille, il a dû entendre de très-loin toutes ces n i nt de près l'isolenent où cette puissance est
' fanfares patriotiques et en mourir de rage ; car réduite aujourd'hui par la manière dont elle a
il n'y a plus d'autre ressource anjourd'hui pour été jouée à Reichenbach , et par le peu de fond
les évêques et les curés réfractaires. qu'elle doit ſaire sur la cour de Saint-James ,
dont la politique secrète est plus que jamais de
se tenir en rapport immédiat avec Vienne et
| Coup-d'œil rapide et rapprochement très-im Pétersbourg, on ne seroit pas surpris de voir la
| portans sur la marche de la politique ac puissance précaire de la Prusse se porter à un
tuelle des différentes cours d'Europe , rela projet d'attaque contre nous, soit pour éloigner
tivement à leurs intéréts respectifs et à la de ses états la contagion de la liberté et des
constitution françoise. droits de l'homme et des nations , contagion
· On ne croit pas ( dit la gazette universelle du que tous les despotes ont plus en horreur qu'ils
| 9 de ce mois ) que la signature de l'accommode n'ont la soif de l'or et des conquêtes, soit pour
| ment entre la Tnrquie et l'Autriche ait lieu attraper par-ci , par-là quelque ville ou terri
avant le mois de juin ; ( remarquons bien cette toire en 1'ologne, en S,lésie et dans les Pays
† et comme les intérêts des cours de Bas. Je ne vois donc rien d'impossible dans la
Vienne et de l étersbourg sont trop liés pour se convention que l'on assure être faite entre la
désunir, on pré suine avec assez de fondement cour de Berlin et celle de Vienne , et je la re
que pour cette époque les prétentions seront garde même comme une suite conséquente et
conciliées ; de manière que les deux puissanc s naturelle de la perfidie et de la lâcheté du ca
i concourront ensemble à la paix , ou qu'elles binet prussien.
seront réunies de nouveau contre les mêmes Mais ce grand complot, que j'ai prévu depuis
ennemis. long-temps parce que je connois à fond le coeur
Il est aisé de voir d'abord que le reculement et la politique des tyrans , et que je voulois
· de cette époque au mois de juin est d'autant rendre nul en criant pendant une année de
plus probable , qu'il fournit aux deux cours suite qu'il falloit s'allier avec la Prusse et rompre
impériales une grande latitude ; 1° pour voir avcc la maison d'Autriche ; ce grand complot
E-mm
( 11 s5 )
ne commence-t-il pas à frapper ouvertement ment la désertion, mais la contagion d'un exem:
tous les yeux par la publication actuelle d'un ple si célèbre et si beau, celui qui rend à
avis réquisitorial de la diète germanique, en l'homme ses droits maturels et aux nations leur
date du 2 février dernier, et de la réponse de majesté souveraine. Ne nous aveuglons pointsur
l'empereur signée par le prince de la T'our et l'aveuglement des tyrans. Ces tyrans ne pré
Taxis, commissaire impérial, en date du 18 du voyent pas les évènemens de si loin; leur morale
même mois ? Il n'est question de rien moins et leur logique est toujours en raison inverse de
dans ces deux écrits que de soulever tous les la véritable morale et de la véritable logique
états de la Germanie contre la France. On y humaines.Accoutumés à voir des esclaves et des .
prétend « que le roi n'est pas libre , que l'As automates dans leurs soldats , ils ne peuvent
semblée prétendue nationale n'a jamais eu de point se figurer aujourd'hui, malgré la con
la nation françoise les pouvoirs qu'elle s'est duite admirable de nos soldats françois dans la
attribués contre les droits du corps germanique révolution et depuis, que des soldats allemands
ct la foi due aux traités, etc. etc. » bien mal nourris, bien mal vêtus, bien bâton
il est évident que ces deux écrits ont dû nés, puissent jamais imiter les soldats françois,
| suivre et non précéder la coalition de la Prusse et encore moins se réunir à eux en bons frères
avec l'Autriche , et que leur publication ac au lieu de s'égorger.
tuelle, au nom de la diète d'Empire , étoit conve Mais cet aveuglement, me dira-t-on , est
nue d'avance entre les deux cours. Et pour nous impossible à concevoir : je vous dis que la pro
aveugler sur cette coalition au moment où elle vidence a jetté dans l'ame de ces tyrans
prend une véritable consistance, M. Montmo
rin , sans dire un mot de l'avis réquisitorial de Cet esprit de vertige et d'erreur,
la diète germanique et de la réponse de l'empe De la chttte des rois funeste avant-coureur ;
reur, vient nous parler des dispositions paci
fiques de l'empereur et de la Prusse, comme si Cet esprit qui les aveugle entièrement sur la
la fourberie et l'impudence de ce ministre pou vraie destinée des nations et sur le mystère sacré
voient mous persuader que la Prusse et l'empe de la révolution françoise. - - -
reur n'ont aucune part aux démarches actuelles Une révolution universelle en Europe, e
de la diète d'Empire, ensuite sur les trois autres continens, naîtra
Ajoutons aux rapprochemens que nous ve de notre révolution; mais, pour que cette révo
nons de faire , la tentative des monarchiens au lution universelle arrive plutôt, la providence
veut que les tyrans d'Europe donnent dans le
château des Tuileries le 28 février dernier , et
nous verrons que cette tentative, combinée par piége qu'elle leur tend , en les excitant à nous
le comité antrichien ( puisqu'on envoyoit la attaquer. Que sommes-nous autre chose, tous
veille des cartes, au nom du roi, à tous ceux tant que nous sommes, rois ou autres individus
qu'on croyoit devoir favoriser cette tentative*) de ce globe , sinon des instrumens de la provi
tient au grand complot concerté avec la diète dence , qui nous mène où elle veut, malgré
germanique et ses chefs. Cette tentative ne sera notre puissance et malgré nos spéculations con
as la seule ; elle se renouvellera , sur-tout vers traires ? La scène va s'agrandir, n'en doutons
† fin de chaque mois, jusqu'en juin ou juillct, pas , mes amis ; tenons-nous prêts, car nous y
mais sous des formes et des prétextes différens : devonsjouer le plus beau rôle : c'est à nous que
nous devons nous y attendre, et ce ne sera pas les Belges , les Liégeois , les Savoisiens, les
ma faute si nous y sommes pris. Catalans, et ensuite les autres peuples circon
voisins , vont devoir une liberté constante et
Mais, dira-t-on, la diète germanique et ses
chefs se contenteront de nous épouvanter, et assurée.Tenons-nous prêts, et , au premier |
n'oseront jamais porter leurs soldats sur la terre signal d'une attaque , chassons les ministres |
sacrée de la liberté ; ils craindront non-seule perfides qui nous trompent sur les affaires étran
gères, sur les fournitures d'armes , sur les for
tifications des villes frontières, et ces officiers |
* M. de la Vaquerie, capitaine aux ci-devant gardes aristocrates enragés qui înfectent nos troupes |
françoises, a dit à une personne très-digne de foi, en de ligne et n'attendent que le moment de nous |
avoir reçu une dans cette ſoi me. traliir. CARRA. -
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
me
placement jusqu'à ce que l'auguste Diète se soit Dans un papier plus que suspect, qui porte
expliquée sur leur admissibilité. M. l'évêque le titre de Gazette Universelle, on a inséré ce
detnande instamment que ces prêtres repen matin un avis réquisitorial des princes de l'em
tans soient réputés éligibles en prêtant le ser ire, qui annonce des dispositions hostiles contre
ment pur et simple, et même qu'ils soient con
§ Ce papier, répandu avec profusion,
| servés dans leurs anciennes plºces. M. Bouche, a semé dans Paris quelques inquiétudes. Le co
dont I'austérité n'est pas équivoque, a adhéré à mité diplomatique , qui en a eu connoissance,
I'indulgente motion : et, sur son avis, l'affaire a voulu en creuser les sources : on a été au mi
est renvoyée au comité ecclésiastique, pour en nistre des affaires étrangères, qui assure que ce
rédiger le décret. Le comité des rapports a fait pamphlet est un ouvrage obscur de l'intrigue et
de la malveillance.
renvoyer devant le tribunal du district de Saint
Dié, i'instruction du procès de Schelestadt , L'auteur de la Gazette universelle, interrogé
commencée devant la municipalité de Stras SU1T† de la pièce qu'il a insérée, a dit
bourg qu'elle lui étoit venue § la poste de Stras
s On a renvoyé au comité ecclésiastique une bourg : la forme même dans laquelle est conçu
pétition des vicaires assermentés , qui, se trou le prétendu avis réquisitorial en décèle la faus
vant dépouillés de leurs anciennes fonctions par seté, et avertit du peu de foi qu'il faut ajouter
l'effet e la réduction des paroisses, sollicitent à ces nouvelles et aux journaux qui les con
Ja préférence pour être les premiers employés ! tiennent. 53#
( 1m88 j
Séance du 18 marr. taire pour tenir le registre de leurs. délibé
ratlOIlS. - -
Si depuis long-temps M. Fréteau n'étoit pas IV. Aussi-tôt après la nomination des com
en possession du plus haut degré de l estime missaires de trésorerie, l'Assemblée mationale
publique, il en auroit conquis aujourd'hui un : nommera trois de ses membres, qui assisteront
grand accroissement par la noble loyauté avec aux délibérations et opérations préparatoires
laquelle il a demandé que le remboursement de de ce comité. Le comité de trésorerie procédera
son office de magistrat fût réduit au-dessous de en leur présence à un inventaire général du
la liquidation qui en a été faite. trésor public, lequel inventaire sera divisé en
-
coûté 49 mille livres, dont trente-trois avoient V. Le premier inventaire contiendra par
été acquittées en finances , et le surplus en titres sommaires toutes les pièces enliassées, les
effets dont la valeur avoit baissé de moitié, de cartons de correspondance, les pièces d'ar
sorte qu'il n'avoit payé effectivement que 42 chives, les registres de décisions, et toutes les
mille livres ». -
pièces appartenantes à la direction générale du
Il a demandé que le remboursement qui lui a trésor public.
été accordé fût réduit à cette somme, et que VI. Le second inventaire ne sera arrêté que
le comité fût chargé de présenter ses vues sur la veille de l'entrée des commissaires en exer
la réduction. - -
: cice ; il contiendra en détail toutes les va T,
On renvoie aux comités diplomatique et des en porte-feuille, échues ou non échues, bonnes .
finances une lettre de M. de Lessart, qui in ou caduques , de quelques nature qu'elles
voque la puissance des loix contre une muni puissent être, et les deniers comptans qui exisr
cipalité du département des Ardennes, laquelle tent dans les caisses. - - . . . - .
s'est permis de former des oppositions à l'exé VII. Les commissaires de l'Assemblée natios4
cution du décret sur le reculement des bar nale seront présens à toutes les séances ideº
2rières. - -
l'inventaire, et en signeront le procès-ver
M. le Couteulx a présenté la supplique de la VI: I. Le comité de trésorerie projettera avee
demoiselle Bussy et du sieur Livron qui , pré les comuuissaires de l'Assemblée mationale'j: les
venus de conspiration, ont été arrêtés et ensuite plan de son organisation intérieure et se
élargis, et qui demandent une compensation daire. Il proposera le projet d'établissem
des dépenses qu'il leur en a coûté. Le rappor de ses caisses, l'état de ses bureaux,- le nom t !
teur se montroit favorable à leur demande ; bre et le traitement de ses commis, lrb
mais l'Assemblée a décrété qu'il n'y avoit lieu à objets de sa correspondance et ºdettsestº
délibérer. - ports avec les receveurs des districts, et l'
" Les ministres de l'intérieur et de la justice de l'autorité qu'il doit exercer sur eux 1'po
annoncent, comme de concert, que la paix et sur le tout et sur le rapport du comité :
le bon ordre sont parfaitement rétablis à Aix, finances, être statué par l'Assemblée nationaler |
ce qu'il appartiendra. . · :· · · s ... tss |
et que les commissaires envoyés par le roi de IX. Par le même décret , l'Assemblée mariois
mandent leur rappel. Cette lettre est envoyée nale fixera le jour où lesdits commissaires entre-º
au comité des recherches, dont on attend le TOIlt en exercice X. - ' : !
rapport pour statuer sur la demande des com -! · · -- •
amussalres. . -
r- "*
( 1189 )
son'état, avoit conservé sa morgue : Tu ne me tous les jeudis , composé de trente personnes '
parlois pas si haut, lui dit l'ex-magistrat, lorsque et dont j'ai l'lionneur d'être secrétaire, ne peut
je portois les cheveux longs. Ce n'est pas la lon plus suffire à la vérification des titres de ceux
ueur de vos cheveux qui m'en imposoit, ré qui se présentent. Déja la société est forcée de
pondit le paysan, mais cclle de votre robe, qui chercher un local qui puisse contenir au moins
envahissoit tout : et puis vous aviez alors der 5ooo personnes habituellement; et si les calom
rière vous le bourreau qui m'écoutoit. ( Patriote niateurs continuent, il faudra tenir nos séances
françois ). dans une des plus grandes églises de Paris.
On observe encore que c'est précisément au
Trait de franc patriotisme. milieu des plus grands efforts de nos calomnia
teurs, que les nouveaux évêques de Paris et de
Un commissaire dn directoire du district de Strasbourg sont venus à la société et ont fait à
Saint-Agn n alloit procéder à l'adjudication , la tribune leur profession de foi et d'attache
r bail des biens nationaux de ce district, ment inviolables aux sociétés des amis de la cons
orsque les municipaux de la ville de Montri titution en général, et à celle de Paris en parti
chard, qui avoient déja fait une soumission de culier. La rºge imbécille des aristocrates et leurs
4oooo liv. pour ces biens , voyant que les en impostures peuvent-elles cacher toutes ces cir
dhérisseurs étoit nt des personnes dévouées aux constances aux yeux de la France entière ? Peu
anciens possesseurs, et que d'ailleurs ces nou vent elles attaquer nos principes et notre con
veaux baux éloigneroient les acquéreurs , ont, duite, quand ces principes et cette conduite ont
d'un commun accord , arrêté l'opération du tant d'observateurs et de témoins ?Non, la calom
commissaire et ont fait leur soumission de tous nie s'usera d'elle-même par sa propre turpitude
les biens, avec offre de se mettre en règle. Ce et ses diatribes dégoûtantes, et la société des amis
trait, réuni au don que les citoyens de Montri de la constitution suivra sa mai che, la perfec
chard ont fait à la nation de la taille de leur tionnera par l'habitude du silence et de la gra
rôle de supplément , et le sacrifice que les ma vité, par celle des lumières et des idées philoso
gistrats avoient fait de leurs honoraires dès l'é phiques, (sans lesquelles la raison de l'hommé
poque du 4 août 1789, prouvent combien le n'est encore qu'en adolescence ) et finira par
patriotisme est naturel et g néral dans cette donner à toutes les mations du globe le thême
†présidens
viile, qui compte déja parmi ses citoyens
du département de Loir et Cher.
des constitutions véritablement libres et vérita
[1X
blement propres au bonheur et à la prospérité
le l'ai déja remarqué avec plaisir : il est beau des liommes. G....
coup de contrées en France où le civisme le
pur et les vertus mationales sont comme in
igènes, ou au moins naturalisées depuis long Nouveau trait de la rage aristocratique qui
temps : ces heureux germes n'attendoient pour
te développer avec éclat, que la mémorable ré dévore les chefs et officiers de l'armée.
volution qui a renversé le trône des vices et Un détachement des chasseurs de Hainaut
de la tyrannie.
est en garnison à Villeneuve-le-Roi , d' parte
ment de l'Yonne ; depuis long-temps les cheſs
Merveilleux effet des libelles calomnieux en et les officiers de ce § cherchoient
· faveur de la société des amis de la constitu à isoler leurs braves soldats des citoyens, et
tion, séante à Paris. même à semer la discorde entre les gardes na
tionales et leurs frères des troupes de ligne.
Les divers et nombreux écrits que les monar Ceux-ci trop éclairés et trop bons citoyens pour
ehiens, le comité autrichien des Tuileries et les donner dans un piége pareil, souffroient en si
ux patriotes font publier et colporter chaque lence, mais avec indignation, ces odieuses ma
jour, en masses énormes, depuis un mois sur noeuvres ; enfin l'un d'eux éclate et dit publi
tout, contre la société des amis de la constitu quement : « On veut nous rendre aristocrates ;
tion séante aux Jacobins , ont produit un effet mais, non , jamais : que le diable emporte
tellement contraire aux intentions des calom plutôt tous ceux qui le sont ». Deux officiers
niateurs , que jamais on n'a vu autant de can qui se trouvent présens tombent à coups de sabre
didats se présenter pour être admis dans cette sur le malheureux soldat et le conduisent au
•ociété, Le comité des présentations qui se tient M quartier. Un nommé Cicé, de la famille sans
( 119e ) - §,
toute du ci-devant garde des sceaux Champion, amis de la justice, de l'humamité et de la vérité# !
d'odieuse et aristocratique mémoire ; ce Cicé, et pour les plus grands propagateurs de la rai
commandant à Villeneuve le-Roi, se rend au son universelle , une société de soi-disant phi-.
quartier, fait appeller le pauvre soldat demi lantrophes, qui peut-étre est vendue.Jamais,
mort, et le charge encore de nouveaux coups non jamais, la stupidité du raisonnement, l'igno,
de sabre. L'infortuné en appelle au peuple ; des rance de tout principe, et l'effronterie de l'im- ,
femmes accourent à ses cris et veulent l'arra posture ne furent portées aussi loin depuis la.
cher à son bourreau : le massacreur Cicé se jette création du monde jusqu'à présent. Quoi !
alors sur ces citoyennes et en blesse deux ; ce Arthur Dillon , tu montes à la tribune de l'As
endant le peuple s'attroupe, on s'empare de semblée nationale de France, en 1791, pour
#§ forcené , et la fatale lanterne alloit débiter en si peu de mots tant de turpitudes et
devenir le terine juste peut-être , mais illégal, d'atrocités.Tu ajoute dans ton discours : « Nous
de ses excès. La garde nationale accourt ayant sommes dans l'intention d'adoucir le sort de
à sa tête la municipalité : elle s'empare de ce cette espèce d'hommes ( en parlant des gens de
furieux, et le place sous la protection de la loi : couleur ) Apprends donc une fois pour toutes,
c'est le millième exemple des aristocrates sauvés Arthur Dillon, qu'il n'y a qu'une espèce d'hom,
par les gardes nationales et les magistrats du mes sur la terre, quelque soit la couleur des
peuple, dont ces lâches ennemis de la nation uns ou des autres; et que tous les individus de, -
ne cessent de conspirer la perte. Ledit Cicé a cette espèce sont également l'ouvrage de
été transféré dans les prisons de Joigny, où divinité et formés à son image. Si tu veux fair# :
l'accusateur public du tribunal de district a une distinction parmi les hommes de touteiles
rendu plainte contre lui ; l'information est com contrées, sans doute tu en trouveras une dans
mencée, et déja les charges provoquent la sé le systême moral , car il y a l'espèce des tyrans
vérité de la loi : Discite justitiam moniti. et celle des esclaves, l'espèce des bons et caſle
des méchans, l'espèce des fous et cell #e#
gens sensés, l'espèce des fourbres et celle d
Analyse succinte du discours de M. Arthur lioinmes de bonne foi, l'espèce des fripont
Dillon , dans la séance du 4 de ce mois. celle des lionnêtes gens, l'espèce des pattit
et celle des aristocrates, vils esclaves des
« Je vais parler ( a dit M. Arthur Dillon) dans et de leurs propres passions. Tu as prouvé
une assemblée de législateurs et non de philo puis long-temps à quelle espèce tu apparteng
sophes, afin d'arrêter une démarche ténébreuse çt tes paradoxes, ainsi que la stupidité de
qui tend à admettre à la barre une députation logique, ne doivent étonner personne , •1•ºtº3
des soi-disant gens de couleurs. - Si vous ad
mettiez cette députation , vous n'auriez plus de
CARRA, de la société des amis des gens ,
couleur et des noirs. , , , , ºu-w5
* # # # -
colonies.-Vous dédaignerez les discours d'une - . .. · • nu !
société de soi disant philantrophes qui , si on
l'écoutoit , réduiroit la France à un désert, et Il n'est point question (ainsi que nous l'aviol
ui peut-étre est vendue ». inséré dans le n°. 5o5 de nos Annales ) d'u
-
Ainsi Arthur Dillon croit que nos législateurs ci-devant chanoine officier †
ne sont pas et ne doivent pas être philosophes ; perse, comme ayant pris la fuite lors de la pres- .
il prétend que les gens de couleur qui desiroient tation du serment civique du curé de cette villet
être admis à la barre, n'étoient pas de vérita Le civisme de ce ci-devant chanoine officier mu
bles gens de couleur ; il prétend que les colo nicipal est attesté par Mºs les municipaux et pºr
nies étoient perdues et anéanties , si la députa les amis de la constitution d'Aigueperse. Il ne
tion de ces gens de couleur étoit reçne à la s'agit que de deux ci-devant chanoines qui ont
barre ; enſin il appelle une société composée de quitté cette société des amis de la constitution»
philosophes tous connus par leurs talens, leurs pour n'avoir pas voulu adhérer à un serment
umières , leur réputation pour les meilleurs que cette société avoit arrêté pour ses membresi
M. Vous êtes prié de renouveller votre
Abonnement'avant le 2o, si ce n'est déjà fait,
et d'attachcr dans votre lettre une des Adres
ses imprimées sous lesquelles ce Journal vous
parvient; de même pour tqutes domandes
qui y sont relatives,
ANNALES
ºººº "er »
sºr, PATRIQTIQUES
• • V) ET LITTERAIRES
• : r: - A. ,
# #| 6 E : L A : F RA N C E , .. ,
1i.,:ot; , ..º. : . : . :» ,s · · · · 1 : º : : . : 11 .. ' '. :- -
E T F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ; .
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1.2 : " - - ,
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- - | -
t . :
Tous les honneurs de la carrière la plus glorieuse sont offerts à qui veut
les mériter : avec des vertus et des talens , un soldat peut monter au
rang de général. (M. #uportail,iministre de la guerre).
| parmilles créances exigibles quelqués demandes · En ce moment est survenue une interruption
exagérées, et même inexactes. o : · · · · : . -ſort affligeante; le récit fait par M. Destourmel
roiEnsuite M. Emery a proposé des moyens éco- . d'une émeute populaire, arrivée à Douai à l'oc
nomiques de pourvoir aux vivres et munitions ·casion'de la circulation des grains. Le peuple,
Lde l'armée, dans l'état de paix et de guerre ; ' mu par quelques insinuations détestables , a
_mais sur les observations de MM. Goupil et pillé un b teau rempli de bled : la garde natio
#André, le projet, attendu son importance , a · nale a défendu la propriété particulière, mais
:été envoyé à limpression afin d'être distribué le peuple furieux a égorgé un des officiers prin
avant la discussion. · · · , · · · · · · · · . #cipaux et un des propriétaires du grain pillé. Les
e.s M. Bouche a insisté fortement sur l'exécution : troupes de ligne n'ont pas voulu tirer sur le
décret concernant les gomptes de la marine ; , peuple effaré. M. Destourinel observe que ces
il a argué de négligence le ministre, et le co - désordres se manifestent à la veille de l'élection
| imité, de marine de facilité. Malgré les récla- . •des, fonctionnaires ecclésiastiques. .. Il demande
| emations favorables de M, Regnault, il est dit , que les députés du département du nord soient
|.que, le.comité : donnera ses éclaircissemeris à . rassemblés , et autorisés à prendro des mesures -
| Jiordre de deux heures , . .' · · · · · •. ! · avec le ministre de la guerre , pour que des
• a Pnr une suite du décret qui a accordé quel-' ordres soient donnés, et que force demeure à
tque, délai.à l'un des conspirateurs de i.yon ( le , justice. Le rapport de cette effrayante commo
| sieux.Guyller ) détenu par une maladie grave, . tion est ajourné à la séance de ce soir.
534
( 1 192 ) · ° . | -: · ; · j · · ', -
On a repris la discussion sur les baux à long Quant aux baux de dix-huit à m• #
1erme et sur la foi qui devoit être gardée à ceux mées , ils seront exécutés aussi pour les années
de ces baux qui auroient été passés régulière-' qui resteront à courir, si la dix-neuvième annés :
ment et sans fraude. se trouve commencée lors de la publication du.
Art. If. « Seront aussi exécutés, quoique non présent décret. . :: · · l '.
revêtus des formalités ci-dessus :
VI. Sont également nuls les baux faits paranti
1°. Les baux emphytéotiques consentis par cipation, c'est-à-dire, pour les maisons d'habi
des corps ou communautés régulières, en vertu tation , un an : et pour les autres biens ruraux,
- d'actes capitulaires , et qui subsistent depuis trôis ans, avant l'expiration du bail courant. |
vingt ans, et ceux consentis par des corps sécu VII. Les banx faits par anticipation seront . '
liers, et qui subsistent depuis quarante ans, sans néanmoins maintenus , lorsque l'exécution en !
réclamation au 2 novembre 1789. .. - -
4°. Enfin, lorsqu'il sera prouvé que , par des · Sur le rapport fait par les comités ecclésſait#
constructions , plantations ou autres améliora que et d'aliénation réunis, des dificultés #
tions faites aux dépens du preneur , les biens ont se sont élevées dans plusieurs départemen#
· àacquis une du
l époque valeur
bail.double
. de celle qu'ils avoient
r
rapport à l'exécution de traités faits entre
-
( I 193
)
· Uñe léttre du ministre de la marine annonce j mérite, ne v eut que prêcher ce qu'il appelle
à l'Assemblée que, bien que le décret concer sUBoRDINATIoN ExACTE et sÉvÈRE 1)IsCIPLINE.
nant la comptabilité ne soit pas sanctionné, il Voilà , à ce qu'il prétend , tout ce qui ſorme
s'occupe sans relâche à recueillir et à mettre en la base de la force militaire. Peu importe si
drdre toutes les pièces qui doivent justifier son l'armée est composée de citoyens ou d'esclaves,.
| Compte, l'actif et le passif de son département. et dès lors cesse toute distinction de liberté , de
nation , de civisme. Pourvu qu'on renonce à sa
/iberté , on deviendra un excellent soldat , un
P A R I S, le 18 mars. automate parfait , on sera prussien, autrichien ,
russe, espagnol , qui sont tous les militaires les
. La lettre du ministre des affaires étrangères, plrrs judicieux, les plus vertueux, par cela seul
au sujet de l'avis réquisitorial de la diète de qu'ils sont les plus subordonnés. Ce principe
, Ratisbonne , et de la réponse du ministre de posé , monsieur , vous conviendrez que l'armée
.. l'empereur, ne détruit pas pleinement la certi de ligne auroit bien pu se passer d'une consti
tude de ces pièces diplomatiques, qui , si leur tution , et que les soldats n'auroient jamais dû
| existance se confirme , doivent être regardées se parer du titre de citoyens. Il est vrai qu'on
comme une véritable déclaration de guerre de a augmenté leºr paye , comme on a aussi aug
la part de l'empire germ inique Au reste , les menté les appointemens de M M. les officiers ;
esprits s'ccoutument à cette idée de guerre , mais il est vrai aussi qu'on auroit bien pu faire
et les zélateurs de la liberté voient dans cette
tout cela dans les bureaux même de l · guerre,
, aggression des despotes de la Germanie l'époque sans que l'Assemblée nationale s'en mêiât. Cela
, pertaine de l'affranchissement de l'Allemagne. est d'autant plus vrai , qu'on s'exprime tou
·- , On a parlé ici d'une répone du pape, rédigée jours selon l'ancienne routine : paye pour les
daus le style ultramontain de la cour de Rome ; honimes à giberne ; appointemens pour ceux
e saint-père, suivant son usage , ruse et tergi à hausse-col.
e. Sans adhérer à la constitution civile du Or. Monsieur, au son de ces deux mots : SU
#gé de France , qui n'a pas besoin de son noRD NATIoN exacte, DIscIPLINE sevère, et dans
lliesion, il n'ose pas non plus l'improuver ; il le sens et l'acceptation où M. L)uportailles con
enveloppe des nuages de la politique italien çoit, disparoissent sur le champ les grandes idées
, et semble dire aux François : « Si je l'osois, de liberté , de ce profond sentinent de la di
xous déclarerois excommuniés, renégats , •gnité de l'homme et des droits de citgyen que
relaps, liérétiques. schismatiqu-s, etc. etc. mais je me flattois , moi, de voir se graver dans l'ame
comme vous êtes gens capables d'en rire. et · de tous les f ramçois regénérés ... Soldats Fran
"que.je n'aime pas les gorges chaudes à mes çois ! je ne vous verrai plus anirnés que de ce
: dépens. je finirai par prêter mon serment ci puérile enthousiasme , de cet esprit à la fois
i vique, et nous continuerons à vivre bons amis ». servile et tyrannique , qui, sous un Louis XlV,
e Dieu vous bénisse, tres-saint-père ! fut le fléau de l'Europe et la désolation de son
: *-i : . ' propre sol ! — Assurément je suis l'ami de la dis
# • -
à
L- -
( 1194 )
gères.....t; c'est à tort que l'on croiroit que la mais enfin ils sont forcés de céder au yoeu#
valeur peut suppléer à tout..... -- L'histoire dé · ral. Le lendemain # chefs aristograt#s dèf
posq contre ce systéme». — Où donc les Spar
tiates trouvèrent-ils cette énergie qui les ſit ré †
†
es,citoyens, et animer les soldais
sister si long-temps aux efforts des Perses, très contre ſa garde nationale de Neuf Brissac#a,
nombreux et très-redoutables, dont ils étoient ajoute qu'ils y sont parvenus jusqu'à un cer#
entourés ?..... lls la trouvèrent dans la liberté, tain point; mais qu'ils tremblent qué I'issue
dans la ſièvre de la vertu. Comment les fiers d'une tentative aussi criminelle ne leur devienne
Gaulois , nos ancêtres , purent-ils opposer dix funeste. On a observé, pendant totit le cours
années de résistance aux Romains auxquels de la révolution, que les corps où le patriotisme
z'ien ne résistoit, et commandés par le plus heu animoit les chefs, se sont maintenus dans la dis
reux des généraux, par César ?..... C'est que les cipline qui fait la force des armées , tandis que
Gaulois étoient libres. Quand ces mêmes Gau l'aristocratie des officiers a produit de grands.
lois , plus aguerris, plus disciplinés, plus nom désordres dans. d'autres régimens. Cette expéi .
breux , se soumirent-ils au joug de Clovis ? rience me suffit-elle donc pas pour décider l'Ass
Après une année d'une foible résistance , lors semblée nationale à régénérer l'armée comme "
que devenus soumis, ils ne surent plus qu'o elle a fait le clergé.
• # - •
,
» : it ;. :
: )
i
béir, et qu'ils éteignirent dans leur coeur ce feu
sublime qui caractérise l'homme libre. — M. le .. », ... — . : u,-»3'z c.2 -'i*;*
ministre, voilà les fruits de la liberté; voilà ceux . • " ' ° T u R q é r #· · # ºse**"ºgs
ºl º
): : , à Iſa
de l'esclavage ! ». - -
-. Bravo! M. Pio, vous avez donné là une bonne · Le peuple de Constantinoplé est dans la plº,
leçon au ministré et à tous les partisans de l'au grande agitation depuis que la-nouvellé d9ia .
fomatie dans les troupes de ligne : ces messieurs prise d'Ismaïlow est parvenue à sa connoissanéé
abusent même de la constitution et du langage Le grand - seigneur Selim se roidir contrs le
patriotique pour en revenir toujours à leurs rigueurs de la fortune : et malgré les consºl
principes, et ramener en sous-oeuvre l'ancien timides ou prudens de la sultane ,ºsh mèrs
régime, , , . . - # : .1 · t les vœux de sa capitale pour la paix , ql #
posé à soutenir la guerre et à s'ensevèlirsºſ
Manœuvre des officiers aristocrates de l'armée, las ruines de son empire , plutôt que de sº
crire aux conditions honteuses qui lui tèrtiia
Plusieurs lettres annoncent qu'en divers lieux imposées par la Russie. ' . ' '* :
les officiers aristocrates ont voulu séquestrer nos Outrede
milices lés tout
levéesl'empire,º
extraordinaires et forcégsg
ordonnées poitr , ſ '
frères les soldats des troupes de ligne pendant
les derniers jours du carnaval. lls craignoient les mer de nouvelles armées de terré,'le divſti
épanchemens d'une gaieté fraternelle, que ces expédié des ordres dans l'Archipel poùr#
jours de plaisir produisent entre les citoyens tirer-vingt mille ma telots; qtii seront embarq
.réunis ; ils craignoient sur-tout l'influence du incessaminent renforcéededeslavaisseaux
sur l'escadre
une autre escadre,. qi L,
mer Noire
fameux air ça ira , qui se jouo actuellement
dans tQute la France , et qui anime tous les bals , fourniront les puissances barbaresques,' † ' •. »
en attendant qu'il conduise nds guerriers pa dans la Méditerranée. ' " " * º " : .
1riotes au combat. . • Le grand-visir , suivant l'usage de la blime
· A Neuf Brissac il y eut un bal de nuit le,27 Porte, a subi la peine des malhèûrs de sa pàùie : "
_février ; l'orchestre étoit formé par la musique .il a été étranglé à Schiumla, et le grand seigneur
· du régiment de la Fère, infanterie : on demande · lui a donné pour successeur Jussuſ-Pacha C'est#.
,la contredanse nationale sur l'air ça ira. — Re lui qui commandoit les Turos dans la premièie ,
, fus. - Les jeunes gens insistent; les musiciens campagne contre Joseph II , et qui remp .':
.aºuent que l'état major du régiment leur a cºtte époque des avantages signalés sur les autri- .
#défendu de jouer ça ira. les citoyens le dc chiens, dont il envahit et sut garder pendant -
· mandent à grands cris, les officiers s'y opposent ; quelque temps le territoire.n. " , , , ,i : d,a
° º On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qni l'6n adréssera fra# #
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6
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t de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autºiirs des hiiii * - !
Ét chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et'de F'Etranger. #ales
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-- ll paroit tous les jours un Numéro de ceJournal.Prix 56 liv : pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et dè ) li)
. 5inois, franc de port , par la poste, pour tout le ſtoyaunte.La t naement ne copmmenoe gac dièpreaºººpàdier
lºv #. A ^
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R. #º, H # #
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITT A-4
| | | D E LA F R A N C E, -
. E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/
« r
" ; - C'est la foiblesse qui appelle la guerre ; une résistaucc générale sera le
gage de la paix universelle. MIR ABDA U.
M. Martineau a vigoureusement squtenu leur le † qui lui a été fait au nom de ses comi
demande ; mais la discussion en a été suspen tés des rapports, militaire et des recherches ,
due pour vaquer à celle, beaucoup plus ins- . déclare , .
#ante , de l'affaire de Douai , ajournée à ce , Art. Jº, « Qu'il y a lieu à accusation contre
soir. , . - - - les maire ,.oºſiciers municipaux et procureur
, Le rapport a été ſait par M. Alquier. . syndic de la commune de Louai ; -
| , Lundi dernier, 14 mars, un sieur Delraud, Décrète , en çonséquence , que le roi sera
négociant à Douai, ayant fait charger des bleds | · prié de donner des ordres Pº#º lesdits
" }
( 1196 ) •!
maire, officiers municipaux et procureur syndic créance prétendue exigeoit un long et sérieux
de la commune de Douai soient arrêtés et trans- . examen. Sur la motion de M. d'André, il est
férés, sans délai , dans les prisons d'Orléans. décrété que le comité en fera incessamment son
II. Il sera nommé, par le directoire de dépar rapport. - .. "
tement du Nord , à l'instant de la réception du e même comité, par la voix de M. Camus,
présent décret, huit commissaires pour rempla a présenté un travail concernant plusieurs créan- .
cer provisoirement ladite municipalité ; et ces
· commissaires entreront en fonctions sur-le
ces répétées contre le trésor public; voilà †
cret qu'il a proposé et fait adopter après quel ,
champ, après avoir prêté, entre les mains des ques objections. · · · · · · · : ... 3 >
-
· IV. Le directoire du département du Nord' somme de 4oo,ooo liv., pour l'arriéré des finanº,
ourvoira, par les mesures lés plus promptes, ces de Camors et Floranges. · * , ººº : .# #
à ce que les électeurs de ce département , qui" A J. Ferdinand Hourdeyer, la
étoient convoqués pour le 2o de ce mois en la 1oo,oool., qu'il a versée au trésor publie, poukº
†
ville de Douai , se réunissent en tel lieu qu'il prix d'un office de receveur 'particulier des !
jugera convenable pour procéder à l'élection de finances. ' ·. | | -^ , ºu # 2 #
l'évêque , sans qu'il puisse s'écouler plus de huit A Antoine Constantini, la somme de 3a 4& #.
1
1
jours entre la nouvelle convocation et la teneur
de l'assemblée. - • - 1 · A l'égard de la réclamation des ci-derºntº .
contrôleurs des guerres, tendante à obtenir uue .. !
V. L'Assemblée nationale se réserve de statuerº indemnité de 61 oô liv. pour chacun d'euxrdé#.
ultérieurement, d'après les motifs que le dépar célle de Constance de Lamëignon, femme de :
tement du Nord doit lui adresser de sa translà Nompar de Caumont, tendante à se faire remº
tion provisoire en la ville de Lille ». · bourser d'uné somme de 2oo,ooo liv., éno1
· On a ajourné la question sur les peines à infli dans son contrat de mariage, et devant léi'ètrº
ger aux ecclésiastiques coupables d'écrits incen accordée par fe roi en sa qualité de fille de miº .
diaires. · | - -
qu'ils ont possédés, et, d'autre part, s'est licen V. Il sera établi quatre caisses de distribution
ciéjusqu'à traiter avec un petit prince étranger, pour les quatre parties principales des dépenses
et comme de couronne à couronne , relative sous la direction des commissaires de trésorerie
ment aux domaines mationaux. Le rapport est chargés de chaque part. -
ces nominations ont été couvertes par l'accla VIII, Aussi-tôt après la lecture dudit compte,
mation universelle des départemens respectifs. la caisse générale sera ouverte, et en présence
du comité de trésorerie, les fonds portés en l'é
Décret rendu daus la séance du jeudi 1o mars, tat des recettes de la semaine seront versés à la
sur l'organisation du trésor public. caisse générale ; la décharge en sera dônnée au
caissier des recettes, et un double de cette dé
· Art. Ier. « L'administration du trésor public charge sera déposé avec les fonds de : la caisse
m'appartiendra à aucun département du minis pour pièce de comptabilité. · : · · ;ot
tère. lX. Chaque ministre adressera au commis
: H. Elle sera conſiée à un comité de trésore saire de la trésorerie , chargé de la parrie , tés
rie composé de six commissaires nommés par la ordonnances des dépenses de son département.
T0l• - - -
L'article X est renvoyé au cofiuté :: . : .: 9
: IlI. Chacun de ces commissaires sera chargé XI. Aussi-tôt après la fixation des états géné
de diriger particulièrement le travail dans.les raux et particuliers , la caisse générale sera ou
parties suivantes : verte en présence du comité : les fonds en seront
· 1°. La recette journalière. -
tirés en masse, et remis aux différens payeurs,
"T2°: La dépense du culte, de la liste civile, des avec un double de l'état particulier; ils en don
affaires étrangères, des ponts et chaussées et des neront leur récépissé , qui sera placé dans la
dépenses diversés. -
caisse générale pour pièce de comptabilité.. ,
3°. Les paiemens des intérêts de la dette pa XII. Il sera formé un bureau central de comp
blique et des pensions. tabilité , sous la direction d'un des six commis
- # Les dépenses de la guerre. saires de la trésorerie : on y tiéndra én,p§fiés
doubles l'état de toutes les recettes et de # les
, #º. Les dépenses de la marine et des colonies. paiemens; à cet effet le caissier des rece t? s, et les
6º La comptabilité. -
TV. ll sera établi deux caisses principales : quatre payeurs, luiremettront chaque jburl'état
l'une, chargée de la recette journalière, sera de leurs recettes et dépenses ; le même compte
toujours ouverte pour recevoir, et ne fera ja particulier sera tenu séparéméht dans'chacu
mais aucun paiement de détail; elle sera sous des bureaux de recette et de dépense. . , .
la direction d'un commissaire de la trésorerie. XIII. A la troisième séance du comité , le
L'autre, sous le nom de la caisse générale, ne | compte général des recettes et dépenses du bus
( a 198 )
reau central, et ceux des bureaux particuliers, des adresses au département, tendantes à bou
seront vus, examinés et signés du comité. leverser la constitution. Un de ceux qui occa
XiV. Le comité sera présidé successivement sionnoient ces troubles et ces assemblées, estun
ar l'un de ses membres pendant un mois, dans sieur Monnier, procureur du roi de la maîtrise '
'ordre de leur nomination. -
et officier municipal de Vannes; il avoit écrit,
, XV. Il sera établi, sous l'autorité du comité le 19 janvier dernier, une lettre qui circuloit
de trésororie, un bureau général de correspon dans les campagnes , et qui , en improuvant le
dance : ledit comité ne rectivra et n'écrira ja plus formellement la constitution civile du cler
mais aucune lettre que collectivement. gé, finissoit ainsi : Faites circuler ces principés .
, XVI. Les receveurs des districts et les régies do paroisse en paroisse, et sur-toul de l'acti1
et administrations seront tenues de verser, sous vité, Cet écrit est tout entier de la main de M.
les ordres du comité de trésorerie, les fonds de Monnier, qui a été décrété de prise-da-corps,
leurs recettes et perceptions destinées au trésor et qui est actuellement en prison , sous bonne'
public, de la manière qui sera déterminée. ,. et sûre garde. Ces circonstances prouxent que,
XVII. Les directoires ni les conseils de dis les pauvres paysans ont été séduits et trompés,
trict et de département ne pourront disposer et qu'ils méritent de l'indulgence. .. | .
d'aucune partie de ces fonds , ni même les Au premier bruit de l'attaque, toutes les villes,
échanger contre d'autres valeurs, sans l'auto de la ci-devant Bretagne , même celle d'Angers,;
risation du comité de trésorerie. se sont empressées d'offrir des secours aux, ci-,
» XVIII. Lcs receveurs de district seront tenus toyens de Vannes : et , au moment de cette atºs
de faire parvenir à la législature un double des taque, le drapeau rouge étoit à la tête des trou
états qu'ils enverront au comité. pes, et la loi martiale avoit précédé toute hos•,
XIX. Le comité de trésorerie s'assemblera tilité. - - ' . '.
toutes les fois qu'il en sera requis par les com L'Ami du Roi a beau dire qu'il †
missaires du corps législatif, et en leur présence
toutes les caisses seront ouvertes à leur réqui absurde qu'on ait dit la messe de très gran
sition , et tous les registres seront communi matin , et qu'on ait excité les paysans, au nomo
de dieu , d'aller incendier les habitans.i deI
qués. - - - . . Vannes, ces circonstances n'en sont pas moins
· XX. Le président du comité de trésorerie
et exactes moins vraies.Mais pourquoi jetter léà
portera tous les quinze jours au corps législasif yeux un seul instant sur la bave de ce reptile4
et au roi le compte général de recette et de qui se dit Ami du roi, contentons nous d'aps
dépense ; le même compte sera rendu public prendre à toute l'Europe qué l'évènement de .
tous les mois par la voie do l'impression. -
: 'E T A F F A 1 R e s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
:- vo U R N A I. L I B R E , par une Sociéeé d' Écrivains Patriotes 9 .
Toute sºciété dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ,
ni la séparatiou des pouvoirs iuvariablene ut déterminée, n'a point
de constitution.
S U P P L É M E N T A U N°. D. X X X V I.
Bibliotheque de l'Homme public, ou Analyſe rai & pour l'Etat : 5°. un premier Mémoire ſur l iaſ
ſºnnée des prircipaux O,vrages François & truâion publique par M. Cordorcet. On ne peut
Etrangers, ſur la Politiqte et génºrel , la L# entrer ici dans le détail de toutes les vues pro
giſlation, l 's Finances , la Police , l'-4g cul fondes que l'Auteur porte ſur cette matière "»
ture & l: Coinmerce en # crttc tuli,'; , G ſur le Dr. it ' regardée aujourd'hui comme la baſe ia plus
naturel & public, par M. de C.ndor et de l'-1e1 ſolide de la Conſtitution Frºnçoiſe : tout ce que
démie Françoiſe & de celle des Scienccs , & au nous pouvons aſſurer, c'eſt qu'en général elles
tres Gens de Lettres , tomes XI & XVI qui ont le mérite de la nouveauté, & quelle3 ſont
compl ttent la premiere année , & tome Ier. fèconde dignes d'une attention particulière de la part
année, Ouvrage doi t il paroî: un v l. rar mois. de nos Législateurs Philoſophes ; l'Auteur an
On s'abonne à Paris chez Buiſºn , Libraire, rice nonce pour le vol. ſuivant, un ſecond Mémoire
Haute-Feuille, No. 2 o , prix 32 liv. pour un qui contient le plan d'une Education commune.
an, 17 liv. pour ſix mois & 9 liv. pour trois 6°. Des Loix Pénales par M. de Paſtoret , Ou
mois, franc de port par l · Poſe , & pour Paris vrage dont le mé, ite eſt connu. Enfin , le Projet
28 liv. 1c ſ po: r un an, 1 5 l ... pºur ſi r rnºis de Finance de Xenophon. Dans lequel on voit
& 8 liv. pour trois mois. — M.M. les Souſè ip que les Athéniens avoient eu preſque les mêmes
teurs dont l'abonnement a fini avec le XIIe. : ol. vues que les Anglois & les Hollandois ſur la
ſont priés de le renouveller. manière d'augmenter le commerce ; & qu'en fait
de projets , au lieu d'étonner le public par des
Cet Ouvrage, dont le but eſt de former le idées prétendues nouvelles, il ſeroit quelquefois
º gra
grand Politique , le ſage Législateur , l'Admi plus avantageux de préſenter tout ſimplement
: niſtrateur éclairé, le Général habile , le Négo des idées renouvellées des Grecs. Les volumes
ciateur adroit , & d'offrir à chaque eſpèce de de la ſeconde année, contiendront , outre les
: Fonctionnaires publics ia ſcience qui lui eſt pro Analyſes, des Notices abregées de pluſieurs Ou
| pre, ſe continue toujours avec le ſuccès que vrages nouveaux de politiques. .
'ſon utilité générale & la celébrité de ſes Au
teurs lui méritent. Les volumes que nous an
noncons contiennent : I'. les Mémoires militaires BUROCRATIE DE L'ANCIEN RÉGIME.
| & politiques du Général Lloyd, dans leſquels on De Beſançon, Chef-lieu du Département du Doubs,
· trouve, avec une Analyſe militaire des diffé le 7 Mars 179 I.
rentes frontières en Euro#e , tout ce qu'on a
· penſé de mieux ſur ce qu'on peut appeller la Je ne m'attendois guères , Monſieur, qu'il
· philoſophie de la guerre ; on y lit ſur-tout un ſeroit queſtion de moi dans le N°. 5 1 4 de vo
. chap. ſur la guerre civile, auſſi profond qu'il eſt tre Journal du 28 Février dernier , à l'article
scourt ; 2°. un Diſcours de M. de Peyſſonnel ſur intitulé :
.l'Etat Politique de l'Europe , oà l'Auteur fait Continuation de titres, & c... violation impudente
,ſentir le beſoin que nous avons d'organiſer la des Décrets , &c.... à propos des mille & une
force publique & de la mettre ſur un pied reſ qualités inconſtitutionnelles de M. Boulainvil
ectable ; 3". l'Ambaſſadeur & ſes fonâions, par liers, échaffaudées en tête de l'exécutoire en par
. Vicquefort, 4". de la L gislation des grains chemin , qu'a eu l'audace de me faire ſignifier
en France depuis : 692 juſqu'en 2 789. Analyſe à domicile , le I 5 Février dcrnier , un nommé
ſhiſtorique dans laquelle on fait voir toutes les Mouſſet , l'un des quatre anciens premiers Se
incertitudes du Gouvernement ſur cette partie crétaires de l'Intendance de la ci-devant Pro
auſſi délicate qu'eſſentielle de l'Adminiſtration,vince de Franche-Comté, fils & frere de Gripe
& où l'on établit des rè des ſixes ſur leſquelles ſols , demeurant preſentement rue Thevenot , à
il doit déſormais ſe conduire pour ne point Paris.
expoſer le Royaume aux horreurs de la diſette C'eſt pour moi, Monſieur , une occaſion que
de grains , ni à une abondance exceſſive qui je ſaiſis , pour appeiler à la Nation d'une Sén
ſeroit une véritable ſtérilité pour les Fermiers tence qui ſurprendi a tous vos Lecteurs, rendue
Supplément au Nº. 536.
| ( 12o1 )
au Châtelet le 4 Décembre 179o, au rapport » que de mille livres, c'eſt-à-dire de ſix fois
de M. Chuppin, plus de quatre m.ois après ma » moindre que ceux de mes ſpoliateurs... En
demande en reſtitution. - » fin , † j'invoquois ſur toutes ces vérités de
F A I T. » fait, le témoignage authentique de M. Marc
» Antoine Lefebvre, très-économe & très-clair
En qualité de Commis principal au Bureau de » voyant ſucceſſeur de feu Charles-André La
la Guerre de la ci-devant Intendance de Beſan coré, demeurant préſentement rue de l'Ar
çon, MºM. les Adminiſtrateurs-Généraux des 25
cade, Chauſſée-d'Antin, Nº. 5. » _ .
Hôpitaux Militaires, accordoient à mon travail J'avois encore prié & même ſommé mon Procureur de
dans cette partie du ſervice , une gratification lire à l'audience ma lettre du 23 Août I79o, comme une
preuve de plus de la légitimité de ma demande, où je
annuelle de 3oo liv. Les ſieurs Mouſ]ét & Blan diſois « que mon pays auroit à faire audit Mouſſet des té
chard, co-premiers Secrétaires , ont ſouſtrait, » pétitions bien plus importantes.... n'ayant été chargé de
dans leurs fréquens voyages à Paris, les man » la vérification des Fournitures, de Convois militaires pen
demens de mes gratifications , pendant quatre » dant huit années, depuis I77I , juſques & compris I778,
» le réſultat de ſon exactitude avoit fait progreſſivement
années conſécutives, ſans qu'ils m'en aient ja » impoſer ſur nos malheureux agricoles juſqu'à cent vingt
· mais parlé, quoique toujours priés de ma part » mille livres par an, pour les dépenſes de cette partie
de les ſolliciter, à chaque voyage qu'ils faiſoient » vérifiées & contrôlées par ledit Mouſſet, privativement
dans la Capitale..... Enfin , le haſard me dénonça » à tous autres Commis.... Que MM. Necker & d'Ailly,
» frappés de l'énormité de ces dépenſes progreſſives , com
· ces ſilencieux dépoſitaires , & leur infidélité me » parées aux mouvemens des † énoncerent au
fut confirmée par MM. les Adminiſtrateurs-Gé » Conſeil une Adminiſtration tellement dévorante , &
néraux des Hôpitaux Militaires, en date à Paris , » qu'enſuite d'Arrêt du 3o Décembre 1778, elle fut miſe
du I 5 Février 1785.... Mais pour me mettre à » en régie dans vingt-quatre §(§ ledit
' l'abri des diſtractions myſtérieuſes deſdits co »- devenoit
Mo§ me renvoya la vérification d'un travail qui lui
infructueux..... Que depuis ce temps les
premiers Secrétaires , MM. les Adminiſtrateurs º» penſes de cette Régie, toujours en aâivité-avec le
· Généraux m'ont fait parvenir directement les » mêmes ſuccès , n'excèdent pas vingt-cinq à trente-mi
mandemens de mes gratifications pour les an » livres , année commune.... d§ mon travail & mes
nées ſubſéquentes. » dans cette partie purifiée, ont mérité à MM. Lacôn
» & Lefebvre, de la part des Miniſtres, pluſieurs-l -
Amuſé, pendant quatre ans , par de vaines » ſatisfaiſantes , dépoſées dans les archives de notre Dié
promeſſes de reſtitution, j'ai profité de mon
ſeiour à Paris , en qualité de Soldat national ,
» partement..... Et à moi une gratification #
» 4oo liv. connue de MM. les Intendans & qu'ils rie in
Jº : l .
Député volontaire à la Confédération des Fran » pas fait verſer dans la maſſe des fonds de Bureaux comm
» l'a prétendue le ſubtil Mouſſet.... Enfin , que j'invoqudi
çois, pour répéter à Mouſſet mes gratifications » ſur toutes ces vérités de fait, le témoignage autheptiqu
de trois années I782 , I783 & I784, mon » de l'honorable Membre de l'auguſte AssEMBLÉE NArip
tant enſemble à la ſomme de 9oo liv. qu'il a » NALE, qui l'a préſidée le premier, à l'ouverture #
touchée perſonnellement, comme il eſt prouvé » Géneraux , demeurant préſentement rue de Louis-l
» Grand , N°. 4. « -
par la lettre des Adminiſtrateurs; mais cet homme Toutes mes pieces juſtificatives, Monſieur, ſont
d'une adreſſe rare (feue Mde. Lacoré diſoit qu'il aujourd'hui entre les mains ºe M. Barey, mon P
avoit des rateaux dans les yeux ) m'a fait , en reur , demeurant vieille rue du Temple, près cell
mon abſence , & après plus de quatre mois de Roziers , N9, 62. Je n'ai fait viſite aucune à Juges,
porteur, Avocats pour & contre, ni au ·Procureur*
lenteurs, déclarer non-recevable dans ma de Mouſſet. Celui-ci au contraire ſait parfaitement que*
mande & condamner aux dépens, ſous le ſubtil Barey loge au premier ſur le devant.
prétexte « que cette ſomme avoit été verſée par Quoique fondé à rejetter l'exécutoire inconſtitutio
lui dans la maſſe des fonds de Bureaux que la décerné cotitre moi , j'ai commencé par obéir au Trib
Province donnoit déja avec trop de profuſion. nal ; mais dans la quittance de l'Huiſſier de l'audaci
Mouſſet , qui eſt de la ſomme de 75 liv. 9 ſ. 3 d
M. Barey , mon Procureur , a dû répliquer à laquelle M. Thibert a taxé ſes modiques dépens , i
cette défenſe controuvée, « que la gratification eu ſoin de me réſerver mes droits.... Ne ſerois je
» des Hôpitaux m'avoit été perſonnelle de tous •| fondé , par cette raiſon , à interjetter appel, ou à de
» les tems , comme celles des Etapes.... des Con der une réviſion de cette Affaire ? En ce cas, je v
prierois , Monſieur, de la conſulter auprès d'un no
» vois militaires.... des Invalides penſionnés , &c. de Loi , & de ia ſuivre au bénéfice des pauvres de,v
» Que c'étoit en raiſon de ces émolumens ex Parciſſe , ſauf à recourir au Comité des Penſior1s , .
» ternes & acceſſoires , connus de MM. les In de juſtice plus prompte, pour obtenir une ordonna
» tendans, que dans la 32". année de mes ſer de retenue ſur cellè de 24oo liv. accordée ſur le Tré
» vices , mon traitement annuel ſur les fonds Royal le 2 Mai I784 , par le prodigue Calonne au rx
lionnaire & aſtu:ieux Mouſſet, en récompenſe de ſes fisis
» de Bureaux, fournis par la Provinee, n'étoit ſervices,
J. B. BOGILLOT pere, Soldat Nationa
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
| ET A F FA I R E s P o I. I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
dirigé par A. Mcxcrva , ce par AA. CAku A , un des Auteiers.
Toute société dans laquc le la garantic des droits n'est pas assu ée,
ni la séparation des pouvoirs invariablement déterminée , u'a point
de constitution.
de ce jour , la reg 1: ce cessera de plein droit ». beau à insister sur la demande en ajournement
Quant à la garie du roi 1nimeur , le comité M. Barnave s'est déclaré de nouveau contre#
propose de décrct r constitutionnellement , la voie d'élection , qui pourroit, à chaque mi- .
1°. quc la régence du royaune ne doit conférer norité, donner ouverture à des factions qui dé-s
aucun droit sur la personne du roi mineur ; chireroient et peut-être bouleverseroient l'em-,
2°. que la garde du roi mineur se ra conſiée à sa pire. Cette opinion, vivement exprimée, avec le.
mère , ct , à dº ſant de sa n,ère , à celui des rapprochement de quelques exemples récens,
parens du roi, qui sera l'rançois régnicole, âgé a fait éclater des paroles de sarcasme dans un,
de trente ans accomplis, mais le plus éloigné du des côtés du prytanée , et l'on a cru recon
trône ; et , dans a: cun cas , les fºmmes , autres noître une voix depuis long-temps éteinte, celle.
qne la mère du roi, ne pourront être employées de M. l5uval. Enfin la question a été ajourné#
· à sa garde. à demain .. et l' Assemblée a seulementdécrét
· Ce plan est adopté snr le champ par M. Caza constitutionnellement ces deux premiers ar
:lès, qui promet de le d, f ndre envers et contre ticles : | -" ,
tous , et proposo seulement pour amcndement Art. I°r. « Au commencement de chaqu
« que la garde du roi mineur ne pourra être règne, le corps législatif, s'il n'étoit pas réuni
dévolue au régent ». sera tenu de se rassembler sans délai. '
M. Mirabeau a demandé l'ºjournement, pour • j I. Si le roi est mineur, il y aura un régent d
pouvoir se livrer à l'étude de cette importante royaume ». #
question , § sa santé , fortement dérangée *:
depuis quelques jours , ne lui a pas permis P A R I S, le 19 mars. . ;
d'embrasser; et la demande en ajournement est
appuyée par M. Cazalès, qui présente l'exemple Le dauphin se promenoit hier matin dans l
( 1 2o5 )
Tuileries, accompagné de son instituteur, d2 leur amour pour la loi, d'aller au champ d'hon
madame de ſ'ourzel, et suivi de gardes matio neur faire écl ;ter un zèle resserré dans un cer
maux qui ſot moient sa garde. U n cºtºy cn de cle trop étroit , d'alier partager le service des
Paris , qui se promenoit aussi, a rºmat q'ué , en parisiens qui, s'étant sacrifiés pour le s }at ci, s
passant près de l'enfant , qu'il n'av o t ii 1s de départemens, méritent bien que les déo , rt °
cocar.'e; il a dit à l'instituteur : « Pour iuoi mens leur sacriſient à leur tour leurs : -
gne , a dit a , ! u 1oyen : « (1: co":: r : v ° 11s ; d' ! 'z rc t la trº : qu1:| té de , . I l >
ºu cº». p , l # s :: ,
votre chai'ea il. - Le citºyen lºi a répon !º : di1 t1 òne , i r v , c , tiroit l en è , eIIi iil (1 '1 1 O: ,
j'aime c. t en fant , mais je n'ai pas la sotti e } e inspir'roit une t 1 reur salutaire à nos princes
le respecter ; jº je rº [ºcterai un jour, s il le fugit ſs et } s tiend 1 o,t en échec. et ſe o t , niin
mérite , s'il se Iiiontº :'gne d,: succ. dºr à r ſiuer dans les d, partemens cette mult : tt le
Louis XV 1. — l.e gar 1, 1 tional s' st av lncé d ex-privilégiés qui infectºnt j'ai.s , et q : , tii
pour ſorcer le cii o : à & iec soit chapeau. l.e visés dans nos v. iºs, ne s 1 ont p, tts à c r , ii.ºr.>
command 11it le bat a1i il qui é to,t à la tête le (2tsc ront , i ' :1 ºnt Conten 11s l' º r les 3: In,ºs de
la garde du pt ir1cº, a or v1111º , il gard e n'tro nos enſºns et de 11os v · té rans. i ,an , ce t...mp ,
nal de rester à son i r.tº , et la p: otnenade a dont la dº pense ne se monte1 o.t pas à deux nºt
continué. lions par inois, on passero.t les j ºr , à ſaire d s
évolutio(is et dcs cxcrci c s m, iit .res , et on s ,
1Van tcs , le 1 o 7na rs.
7
délasse1 oit l,: soir dans l', tu le ties !oix . dai,s
l'explicat1on des décr, ts, et l'on cnig.1 ro:t ces
Adresse de la société des axn ^s de la constitu nons si donx de patrie et de liberté, avec d'au
tion de ce ete ºfll : à l'..'» se'm: i / ºe / a t io/ua/e. tant plus d inté1êt que l'on verroit antour de
3oi les députés dº toute la patrie, sous des dra
Les patriotes non'ireux qui ont fait cette l' eaux co : sacrés à la liberté. ( 'e ne seroit pas là
adresse témoig , rit à no, 1 °;) : º , rºtans leurs une de ces l éd. 1 ations doit le bonhºur n'a duré
vives inquié t : des sºir les proj ts ci iminels dºs qn un jour , mais une féd ration permanente ,
' ennemis de la coins , 1 ut ,n , dont tous le s ef qui cºiuºntºro t pour ja n , 1s l uii on d , toutes
forts ne te n lent qu a ° x iter la gºrre C v. l . les sºct. om13 d : i ºinjºire , et cn ſorinero , un
dans le royauine et sºr- ,nt d n , la capt a,º . tout indivisible, d'aut,ºnt pius jºuissant qu'il au
ur d'ssoudre , à la i vºir le "ºs d soi dres , roit acquis cn se réuu.ls,ant la conscience de sa
† lé g
au milieu d
la:i., e,lev r iº ro, et ie tr.nsi , rºr
, « 1r1 111 , dº l état et d : l ' lii,, rté.
force ».
-
que séparée du roi, la constitution n'est qu'un C'est là que les enfans qui ont juré d'être fidèleà '
livre. Ainsi sans un roi les peuples ne peuvent à la patrie étudient la constitution, et affilentſ
ni boire, ni manger , ni respirer, ni se gouver leurs épées pour la défendre ; c'est là que se "
mer sagement, ni penser, mi exister enfin. formeront les champions des législaturesàveniri, à
Je demande à ce petit monsieur qui, à sa c'est là enfin que la jeunesse patriote vient .
première apparition dans le monde journaliste, annoncer
sera à l'Europe
plus de légéreté. étonnée qu'on ne .l'accu
, . # #
•
fait le tranchant sur la politique de l'Europe, et
sur les principes de notre constitution, si ce Pénétrée de ces sentimens, la société de-la . :
sont les rois qui font croître le grain et qui le jeunesse patriote qui s'est formée dans la ville
cultivent; si ce sont eux qui répandent les lu d'Auch desire ardemment de puiser dans vos :
mières chez les hommes; si ce sont eux qui in feuilles les principes de civisme que vous déveº |
ventent les arts et les mettent en usage. Que loppez avec tant de courage. C'est à vous, nidue,
me répondra-t-il ? Ne sera-t-il pas forcé de con sieur , d'alimenter par vos écrits mâles et vigpu-#
venir que ce sont les rois qui proſitent en grande reux le feu sacré de la liberté qui brûle dans nos
' partie de tout, qui mangent la plus grosse par coeurs ; c'est à vous de fixer encore davantage ,
tie de tout, qui étouffent quand ils peuvent les l'attention des jeunes citoyens par la perspee-!.
lumières de la raison, seul bien réel de l'homme tive du bonheur que promet la révolution .
social , et qui , pour soutenir le contraire dans iEncouragés" par une municipalité dont vc
de lâches et hypocrites écrits , sondoient des avez fait si justement l'éloge, et glorieux de
misérables à tant la sottise ct l'imposture. C,... nous voir l'espérance de la patrie régénéréé,:,
nous allons façonner nos cœurs au grand systême,
de la liberté. Puissions-nous avec succès culti-,
A M. CA R R A. ver de mos mains pures l'arbre de la nouvelle
constitution , et faire propager ses raciries
Auch , le 16 février, l'an II de la liberté. fécondes jusque dans ces malheureux clinrra
- - - - - Aux ames bien nées où le souffle de l'inquisition et du despotisme
La raison n'attend pas le nombre des années. a étouffé le germe de la raison et de la liberté..
Nous sommes, avec les sentimens de la plu
Un des plus grands bienfaits de la constitntion tendre fraternité . monsieur , vos très-chers
françoise est d'avoir réveillé cet esprit public amis les membres de la société de la jeunesse
ue le despotisme avoit cu soin de tenir assoupi. patriote, établie au collége d'Auch. Saint
Ce miracle de la raison humaine sera pour jamais Mlont , président ; Lapeyrère et Robert ,
l'objet de l'étonnement et de l'admiration de secrétaires. -
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri «
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres † les Auteurs des Annales Patriotiques.
, Et chez tous les Libraires et Directeurs des l'ostes du Rovaume et de l'Etranger..
· Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, e ,le 9 lit.
3 mois franv de port , par la poste , pour tout le 'ioyauine. L'abonneuzeux ne commence que du prt'n. d'un moin
--
( 12o6 )
S U P P L É M E N T A U N'. D. X X X V I I.
ondres et ses environs ou Guide des Voya des Etrangers. Ce Guide ne laisse rien à desirer
#eurs curieux et amateurs dans cettc partie au Voyageur curieux ; celui-ci aura pour ainsi
de l'Angleterre, qui ſait connoitre tout ce dire l'inventaire des richesses mobiliaires de tous
qui peut intéresser et exciter la curiosité des les bourgs , villages et unaisons ; le Guide trace
| Moyageurs, des Curieux et des Amateurs à ce sujet une espèce de Cours Topographique
de tous les états : = Avec des instructions et multiplie les descriptions locales.
aindispensables à c.nnoitre avant d'entrepren Une partie non moins intéressante de l'Ou
•dre ce voyage, et une Notice des princ/pales vrage , ce sont les avis répétés que donne l'Au
Milles les plus commerçantes et les plus ma teur sur la conduite que tout Etranger doit
rºufacturieres des trois Royaumes : = On y a tenir à Londres : les intriguans les plus dan
int dix vues des principaux édifices et gereux du globe, les ſilous les plus habiles et
2maisons royales , et une carte ; le tout gravé es plus eſfrontés, les cscrocs les plus profonds
ea taille # ; = Ouvrage fait à Londres y ſont leur résidence ; et si l'on a le danger
zvar M. D. S. D. L. = Seconde édition , de tomber par ſoiblesse ou par erreur en de
2 vol. in-12. prix 5 liv. broché et 6 liv. franc mauvaises mains , alors il vaudroit mieux avoir
aleport par la Poste. A Paris, chez BUIssoN , fait naufrage en passant le Pas-de-Calais.
# rue Hauteſeuille, N . 2o. La Capitale de l'Empire Britannique réce
lant dans son sein un plus grand nombre de
Zondres fut de tout tems l' émule de Paris, a malfaiteurs et de gens perdus que toute autre
t Voltaire ; or, il n'est plus permis d'avoir vù Ville, ce n'est pas sans quelque danger qu'on
ne de ces fameuses Cités sans voir l'autre : on entreprend ce voyage pour la prcmière fois ; iI
| fait incessamment le parallèle dans les écrits iaut donc écouter la voix de l'expérience et con
les conversations, et c'est lorsqu'on est des sulter notre Guide , parce que la vigilance doit
ndu dans tous les détails, qu'on s'apperçoit s'accroître à proportion des embûches , elles
mbien il est difficile d'assigner à l'une d'eiles sont innombrables à Londres ; le vice, le crime
supériorité sur l'autre ; les avantages sont et la scélératesse y ont des deliors calmes et dé
par des désagrémens, et le génie , cevans. Les avis qu'on donne aux Voyageurs à
oeurs, les usages du Peuple Anglais faisant ce sujet solº* importans : c'est le Libraire lui
tuellement contraste avec les nôtres, il en même M. Buisson , qui a conçu le plan de ces
une espèce de lutte dans les idées au instructions er de ce Guide salutaire, il doit
u desquels on ne sauroit décider laquelle en partager avec l'Auteur la recommoissance pu
deux Villes est la mieux civilisée; elles s'em blique.
t successivement des idées de bienſai Cet Ouvrage est rempli de vues des maisons
, de réforme et de l'olice qui doivent tour Itoyales, d'édifices, de cartes gravées en taille
au profit des deux Peuples. douce et bien exécutées ; ce qui ajoute singu
s richesses d'Italie semblent avoir passé à lièrement à son mérite.
'res tant on y voit de tableaux ; l'Ouvrage •-c-a
| noLIs annonçons 11ous en donne un cata
e qui a lieu de surprendre ; ai1isi, l'on Pour ſaire connoître authentiquement la com
: voir en Angleterre les cheſs-d'oeuvres de duite les Gardes ïvationales qui ont chassé et
intLure sans passer les 1nonts. détruit les Brigands de Jalés , nous donnons ici
sait que les richesses, les commodités et les co; i : du certificat délivré au Détachement de
ss ces des Anglais sont rnoi1:8 à ' , , :/Ares la Garcie Nationale de Moi1telirnart. auqmel étoit
aras ses environs : c'est dans les ! » : 1s ( le
*•- -_ -
:: () 5
joii.t celui d' Espeiuche, par M. le Commisssaire
ra e que l'aniiliº , la conſian ,. du Léiarte1ne11t du Gard.
cI éploient leur luxe délicat e ré
là cl'il ſº ut étudier lc cara :: ; , t io'ial « Nous soussigné Commissaire du Départe .
dans la Capitale , semble é , º , , , !»é rºar ment du Gard, certifioiis ct attestons que la
ietax ctu commerce ct l alfluence ténébreuse Légion de Monteiimart , corninandée par M.
Suppléuieiit au JW . 537.
" !
( •º )
Guynet, Capitaine, à laquelle s'est jointe celle substituer un qui auroit les mêmes inconvénien
d'Espeluche , commandée par M. Vene, s'est il faudroit les accabler d'impossitions particu
liéres ?d'où résulteroient, † Vill
comportée avec toute la sagesse et discipline
possibles, qu'il est à desirer que toutes les Trou de †
, le découragement, la misère, la dé
es de France montrent le méme sontiment pour population, la diminution de valeur de ses im
# salut de la Patrie, le même respect pour les meubles et une perte pour l'Etat même, auqu
Loix , et annoncent la même bravoure. Nous ces immeubles assurent une portion intéressan
remercioris , au nom du Directoire dont nous de revenu. - | .
sommes Commissaire, tous ces braves Citoyens Les Octrois de Lyon sont supprimés, maisc'e
Soldats de la générosité avec laquelle ils sont àderaison même de cette suppression que la det
cette Ville doit mécessairemcnt être reca
accourus à notre secours, et promettons et ju
rons de suivre un si bel et si noble exemple nue Nationale , car les Octrois , tout rui
toutes les fois que nous en serons requis par qu'ils étoient, composoient la majeure part
leurs Municipalités auxquelles nons témoignons des revenus dement
la Ville. -;
parts avec toute l'insolence du despotisme le plus Le Comité Militaire ayant écrit au Ministr
scélérat et le plus odieux. Guerre pour s'informer si depuis le Décret
Dans les dernières années avant la Révolution, Décembre dernier concernant les sous-Officiers
-Lyon renfermoit plus de vingt-cinq mille indi valiers du Régiment Royal-Champagne , il*
vidus réduits au pain de l'aumône par ces ex point élé- porté contr'eux de nouvelles accui
torsions successives; et pour payer les arréra sur la réponse négative du Ministre de la Gu
ges de ces extorsions, elle étoit obligée de re Comité Militaire a pensé que MM. les Mem
prendre sur clle même, par différens droits ou diflicultés admettre dans†
postunt le Directoire des , pouv
la Gendarmerie Na
octrois de quoi y satisfaire. ceux des sous-Officiers et Cavaliers de ce Réging
Aujourd'hui si les dettes de cette Villes et des desirent entrer dans ce Corps, si d'ailleurs ils
autres Cites qui sont dans la même position, sent les qualités requises. # - |
étoient laissées à la charge de chacune d'elles, Fait au Comité Militaire le 2o Féyrier #º"
il faudroit donc, ou continuer le régime des Signé , ALExANDRE LAMETH, Président dua
txucteur sous lequel elles gémissent, ou lui en Militaire- -
-
Les ennemis de toute constitution n'aiinent pºint le roi , iis 1'e l'ont
juin.tis aimé, et ce n'ost po1nt sans cause ; mais nous , nous l'aimons.
Le département de Seine inſérieure vient Un avis s'est ouvert pour qu'il fût informé de
d'élire pour évêque M. Charrier, curé d'une ces crimes, monobstant l'in ricla!.!.t. du pré
sse de Lyon , me1nbre de l' Asseniolee na t; icant.
tionale.
L Assemblée, sans s'opposer à l'information,
M. Dumouchel, son collègue et son émule sauf le compte qui lui en doit être rendu avant
en patriotisme, venant de monter au siége de qu'elle ne reii de le dºcret, est passée à l'ordre
îmes, et laissant vacante la place de recteur ºu jour, et a révoqué le congé donné à M. Gou
e l'université de Paris, certaine clique malé lºrd , et lui a ordonné de venir reprendre ses
'vole s'est promis d'élever dans Pari, quelques fonctions.
troubles en provoquant l'élection d'un nouveau Séance du 23 Mars.
recteur, qu'elle auroit tâché da faire à sa dé
votion. Le dircctoire du département, dont la L'un des plus lieureux moyens qui aient
vigilance égale le patriotisme, a éventé le com servi à propager la luni ère et l'esprit de patrio
plot et en informe l'Assemblée nationale , en · ºrie , c'est la dissémination de ces soci'tés
proposant de décréter un sursis à l · lection du d' mis de la constitution, qui , sur la modèle
| recteur jusqu'à l'instant, peu éloigné, où l'édu · 1 club i tnorteé des Jacobins de Paris. se sont
| cation nationale scra constitutionellement or
fº : mées de proche en procl1e , au milieu de
ganisée. c 11t et cent villes du'roy iiime , au milieu méme
Un rapport de M. Mugnet a rem , sous les º s habitations que l'aristocratie avoit prises
yeux de l'Assemblée une procédure eſfraya , o 4 : " son domaine. t
mallheureux paysans, dont deux cents avoient ºº : ' ºs dº jº tice qui ne coût •ra ricn au,
déja º r é massacré . , s'ici 'ºs. S tir t: 1i ° c.ºi » : 1 , č . .. . · ':: - levant
Sur l avis du rapportcnr, il a été d 'crété qu'il ºiº l
- s: l
iºº
'',.N seront
,, grav, ét ^, •-l, s Jr. , : , , t ies d .
l - v -
ne seroit donné aucune suite, soit au civil, soit vºirs ºº : ºoºtae, tu citoyen : « 538
# rs la pres
-
( 12o8 ) "»
mière fois , dit M. Mailly ( Château-Rºgnrult ) que indifférente. T a discussion ayant été fer
q i n expo3é ce fait intéressant, ce sera la pre mée sur le voeu de M. Brillat , l'article a été
nu,ère fois sans doute que l'amour du peuple décrété ainsi :
aur,t construit un tribunal judiciaire ». Art. III. « La régence du royaume appar
U1, applaudissement universel a accueilli ce tiendra de plein droit, pendant tout le temps
récit et l' xcºllent citoyen qui l'a fait. -
de la minorité du roi, à son parent majeur le
M. Prºgnon a proposé , et l'Assemblée a plus proche par les mâles, et en cas de parité .
adopté le décret suivant : de degré , à l'aîné ».
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu L'article IV a été longuement et vivement
le compte que lui a rendu son comité d'empla débattu : M. Barnave a rappellé la nécessité
cement de la pétition du district de Beaujemey, d'imposer au régent la condition de prêter le
autorise l'administration de ce district à louer, serment civique. On a entendu sans surprise
pour deux années seulement, un local pour y M. Montlozier, mais avec surprise M. le Cha
tenir leurs séances , pourvu cependant que le pelier, dire que cette disposition étoit contraire
prix de location n'excède pas la somme de au principe constitutionel de l'hérédité de la
1 ooo livres ». couronne. Un mot de M. Mirabeau a arrêté sur
L'évêque de Blois, M. Grégoire , demande les lèvres de M. Montlozier les argumens dont
un congº pour aller prêcher l'évangile de peix il comptoit étayer son opinion , et la presque
dans son diocèse , maintenant troublé par l'in unanimité a décrété ce qui suit :
trigue et le fanatisme : mais où il ne déses Art. IV. « Aucun parent du roi, ayant les
père pn3 de trouver ou de régénérer de bons · qualités ci-dessus, ne pourra cependant être
citoyens. - régent, s'il n'est françois et régnicole, ou s'il
La grande qnestion de la régence a été reprise est héritier présomptif d'une autre couronne,
par M. Péthion. Après avoir passé en revue les et s'il n'a précédemment prêté son serment ci
siècles de notre histoire, il pose en principe que, vique; en entrant en fonction, si le corps légis
dans un gouvernement représentatif, dont l é latif est assemblé, il prêtera devant lui son ser
lection d t la base , on ne peut s'écarter de ment de ſidélité à la nation et à la constitution ;
cette forume heureuse pour toute espèce de ma et s'il me l'est pas, il publiera une proclamation
gistrature, cxc ºpté celle lu roi, qui est consti où sera contenu son serment et la promesse de
tutionn llement l 'réditaire. ll regarde l'ébran le réitérer devant le corps législatif, aussi-tôt
lemgnt qui résulteroit d'une élection de régen qu'il sera assemblé ».
ce, comin2 une de ces secouºses nécessaires La régence pourra-t-elle être donnée aux
aux bons tempérammens, pour qui un trop femmes ? M. Clermont-Lodève a cru devoir
long repos dégénéreroit en paratysie. , , . galamment plaider la cause des reines-mères,
le systêmº de l'hérédité a été rétabli par en avouant toutefois que la plupart de leurs ré
M. { lern,ont-'!'onnerre. Il ne pense pas « que gences n'avoient pas eté heureuses en France ;
les avantages qu'on veut appercevoir dans le mais iſ en a rejetté la cause des troubles sur l'ab
systême de l'élection , puissent dédommager la sence d'une volonté nationale. M. Cazalès ouvre
nation des inconvéniens inséparables des se l'avis, qu'il soit loisible au roi régnant de déférer
cousses politiques qui précéderont nécessaire par testement la régence à la mère de son fils,
ment le cloix des électeurs ». sauf l'approbation du corps législatif Ni l'une
MI. Clermont-Tonnerre croit aussi qu'il est ni l'autre de ces opinions n'a pu obtenir faveur,
au moins utile que le régent soit chargé des et il est décrété par l'article V, que « les femmes
soins de j'en ſance du roi mineur ; et que Ce sera sont cxclues de la régence ».
pour la régent non-seulement un gage de la
considération
sant publique
aiguillon pour tâcher, d'obtenir
mais encore un Puis
la confiance
P A R I S, le 21 mars.
des peuples et la reconnoissance du prince.
M. Mirabeau a traité la question dans l'un et Hier au soir dans la séance de la société des
l'autre systême. Le principe de llié édité p roºt amis de la constitution , M. Kersaint, membre
du directoire de district de Paris , a dénoncé
assurer le repos de l'état, et éloigner les efforts
de l'intrigue : mais plus d'une fois sans doute le ministre des finances pour avoir donné au roi
cette chance fortuite fera regretter à l'empire dans une lettre ecrite aux administrateurs de
' la voie de l'élection.Au sºurpius , ajoute-t-il, si département le titre de ehef suprême de la rza
la constitution cst bonne, la question sera Pres tiºn. Le petit dc Lessart ne sait donc pas que
*
· ( 12o9 r
toute nation est souveraine, et qu'une nation disent-ils, en abordant sur ce rivage, jettèrent
souveraine n'a point de chef suprême qu'elle une masse de fer au fond des eaux, et iurè rens
même ?Il me sait donc pas que le roi n'est qne de ne retourner dans leur patrie, so t aise au
le délégué de la natîon pour le pouvoir exécutif joug du despotisme , que lorsque cet,e masse
seulement, et que lui donner le titre de chef surnageroit : elle est au ſond de notre golfe ;
supréme de la nation, c'est blasphêner contre et nous, mous jurons de n'abandonner la cause
la majésté souveraine du peuple , et commettre de la liberté que lorsque ce fer ſlottera sur les
un attentat contre les droits naturels et impres eaux ». Cet héroïque serment a été couvert
criptibles de ce même peuple ? Mlais nous re d'applaudissemens.
connoissons bien là le disciple de Necker et
l'esclave de l'ancien régime. En vain employera La société des amis de la constitution de Ca
t-il les expressions dc constitution, dº t,berté
et de patriotisme, nous verrons toujours dans tillon nous écrit que le vicariat de Cambrai s'est
cet homme le petit bout d'orcille ; il l'a montré avisé de destituer de la dignité de doyen , M.
trop à découvert dans toutes les occasions. C... le Preux, curé de Catillon et doyen de chré
tienté, parce qu'il a prêté son serment avec
Du 22 mars. ses deux vicaires. On demande si le vicariat de
L'affluence extroardinaire de monde dans Cambrai ne mérite pas d'être dénoncé à l'As
nos promenades, dans nos spcctacles, le con semblée nationale et à toute la France, et d'avoir
cours journalier d'un nombre inſini de voitures une forte réprimande. Cet acte d'audace et
élégantes au bois de Boulogne, l'air de sérénité d'injustice a été suggéré par un certain Delhay,
ci-devant chanoine de Cambrai , et frère d'un
et d'aisance qui règne par-tout, concourent à
confondre les étrangers qui arrivent à Paris. ci-devant crossé-abbé régulier de Saint-André
D'après les sombres rapports de quelques-uns en Catteau , qui nourissoit ses chevaux en route
de nos papiers publics qui circulent au dehors, de pain excellent , blanc comme la neige, dont
ils s'imaginoient que Paris n'étoit plus qu'un re les restes étoient foulés aux pieds.
paire d'ombrageux factieux prêts sans cesse à •--
de la brelue qui depuis a obstrué la visière de mens étant expiré et au-delà, ils s'acheminent
l'accusateur public, et de l'influence qui a dé tous vers la dame Melmont, qui les reçut à bras
tourné de leur tête le glaive de la loi. ouverts, les loua beaucoup de leur fermeté, et
-
leur dit qu'elle étoit au désespoir : « Ses enfans
ne vouloient pas qu'elle leur fit des pensions ;
Strasbourg, le 16 mars. c'étoit une insurrection générale dans sa famille
contre elle. Dieu vous bénisse, ajouta - t - elle ,
M. Moreton - Cliabrillant , commandant le vertueux pasteurs , la providence viendra à
votre secours; mais..... ». A ces mots le nez des
corps des Carabiniers , en garnison depuis peu
à Strasbourg, a écrit de Paris qu'il entendoit curés réfractaires s'allonge d'une aune : Où va
que chaqnc individu du corps eût la liberté t-on se pendre, dit l'un d'eux ? Ah! mes amis,
d'assister aux séances de la société des amis de ne faites point de scandale dans mon château,
la constitution , et qu'il falloit le dire à l'ordre. retirez-vous avec la paix de Dieu ; bon soir.
Observ. Au lieu d'imiter un pareil exemple, Non ! quelque constitutionaire décidé quel'on
` beaucoup de chefs et officiers de l'armée s étu soit, il est impossible de ne pas s'attendrir en se'
dient à aliéner les soldats de la constitution, représentant la figure have, l'oreille basse et la
et à exciter dans leur coeur des sentimens de bouche béante de ces pauvres curés ! ils au
haine et de jalousie contre la garde nationale. roient bien voulu s'accrocher tout de suite aux
On as ure que c'est à de pareilles manoeuvres arbres de la forêt voisine pour l'édification des
qu'est dû l'iiorrible assassinat de M. Derbaix, fidèles, mais ils m'avoient ni corde ni licols; une
officier de la garde nationale , dans la catas aune de crêpe formoit leur ceinture à chacun,'
trophe de Douai. Si le fait est vrai, la patrie et le crêpe ne pouvoit les soutenir en l'air assez
a droit d'attendre de M. Rochambeau, com long-temps pour rendre leur ame à Dieu : la
mandant dans le département du Nord , et de partie fut donc remise au moment où leurs suc
M. Duportail, ministre de la guerre, que le crime cesseurs les feroient déloger. Ici finit la doulou.
des cheſs militaires de Douai sera révélé et reuse histoire qui est très-exacte et très-vraie,
puni. -
•--•
et qui nous a été certifiée par un de nos abon
més du Havre. C....
Lc pied de nez, ou la mystiſîcation aristo •e-h•-,
cratique.
# Po R E N T R U , le 17 mars.
O rage ! ô désespoir ! ô calotte ennemie ! Les habitans de ce canton s'apprêtent à bien
Ne t'ai-je donc porté que pour cette inſamie ? recevoir les huit cents Autrichiens que leur
prince-évêque a requis pour les exécuter. On
7'elles étoient les exclamations piteuses de se propose de faire danser les satellites de Léo
huit pauvy es curés refractaires et dupes, quit pold le jour de leur entrée dans le pays ; et à
tant le château d'Orcher près d'IIarfleur pour cet effet les citoyens de Porentru, qui presque
retourner, avec un picd de nez, dans un ma tous ont servi, doivent commencer par s'empa
moir presbitérial qu'il faudra céler sous peu à rer de vingt-quatre pièces de canon appartenant
leurs successeurs. -
- Les ennemis de toute constitution n'aiment point le roi , ils ne l'ont jamais
aimé , et ce n'est point saus cause ; mais nous, nous l'aimons.
leur pays les derniers jours que la nature leur Un décret rendu sur l'avis combiné de MM.
réserve.
Mailly et le Chapelier statue provisoirement
M. Maury avoit promis, cornme on sait, une que , jusqu'à ce qu'une loi positive ait réglé les
heure et demie d'éloquence ; il a ét généreux, appels des jugemens consulaires , les affaires
son dissours a eu le § de durée. Un pom consulaires seront portées par appel à ceux des
peux éloge de Louis XIV, un détail historiqne tribunaux de l'arrondissement, dans le district
de l'établissement des Invalides, ont ſormé la duquel se trouvc l'aflaire en litige.
539
( 1212 ) | N
Le comité d'aliénation a m?s sous les yeux de ter de nouvelles vues sur les mesures à prendre
l'Assemblée le tableau général de la vente, faite dans cette occurrence extraordinaire. --
jusqu'à ce jour, des domaines nationaux dans • Ensuite on a décrété, à-peu-près sans objec - '
ſes 83 départemens. Les estim tions s'étoient tion, les articles suivans : |
portées à 171 millions : la vente a produit plus Art. XII. « Si, par quelque cause que ce soit,
le régent ne pouvoit pas commencer sur le
de 73 millions de bénéfice.
On renvoie au comité d'agriculture et de chanp l'exercice de ses fonctions, les ministres
sommerce le mémoire d'un négociant portu seront tenus de faire provisoirement, sous leur
, gais, qui demande à faire le commerce du Le responsabilité, les actes du pouvoir exécutif
vant directement avec la France, sans passer qui seront nécessaires à la suite de l'administra
par Venise et Livourne, -
tion du royaume.
On parle d'une lettre du maréchal de Broglie, XIV. A cet effet, les ministres seront tenus
datée de Trèves, qui désavoue, dit-on, les sen de se réunir en conseil pour délibérer tous les
son fils lui a prêtés. M.
timens patriotiques que actes qui exeéderont les détails d'expédition
Voydel'demande que, vérification faite, le dé journalière confiés à chaque département mi
cret si honorable qui avoit été rendu pour le nistériel. Ils tiendront registre de ces délibéra
maréchal soit déclaré non-avenu. L'affaire est tions, qui seront signées par tous ceux dont les
renvoyée au pouvoir exécutif, lequel est prié suffrages auront concouru à les former ». ".
de s'assurer des véritables dispositions du ma ( La suite demain. )
*.
réchal. -!
pas craindre que le motif de Léopold en les ciant peuvent desirer; il y en a de très-utiles |
carressant, me soit de contenir par eux le parti et de très-exacts sur la valeur des monnoies ;
des états, et de parvenir à régner despotique sur les ibesures , sur le prix des postes, des
ment sur les Pays-Bas , aux dépens des deux voiturins, etc. ; leçon précieuse d'économie. .;
factions qu'il a sa habilement y faire naître, et Le Guide y a joint un catalogue des auteurs
qu'il maintiendra jusqu'au moment de les dé qui, depuis 161o jusqu'à nos jours, ont publié
truire l'une et l'autre ? leur voyage en Italie Le plus volumineux est
Ceux qui ne peuvent croire à la possibilité celui de M. de Lalande en 1765 et 1766; le plus
d'une réconciliation et d'une coalition entre les rare est celui dé M. William Young, écuyer, en
cours de Vienne et de Berlin , imaginent que 1772 On n'imprima que dix exemplaires de
Léopold incline à reconnoître la nouvelle cons son voyage dans une imprimerie particulière ;
titution de France, et à remouveller avec la et le plus mauvais de tous est celui d'un M.
nation françoise et son roi l'alliance de 1756 Sherlock en 1777. Il y règne une prétention
sous de nouvelles clauses, compatibles avec le d'esprit insupportable Le voyage du feu pré:
régime de la liberté et le systême inoffensif, sident du Paty en 1785, est aussi défiguré par
le même défaut. il est bien extraordinaire que
adopté par la France et décrété par l'Assemblée
nationale. Ces spéculateurs ajoutent qu'une
suite immédiate de ce traité sera l'établissement
les grands monuméns de cette superbe cont
et les débris d'un peuple majestueux et grave;
#
dans les Pays-Bas de la monarchie populaire, n'aient point corrigé ces deux derniers auteurs
fondée sur les ruines de l'aristocratie sacerdo de la froide manie du bel esprit. 4
On s'abonne à Paris, chez BuissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de part, le priz
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquet.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Poates du Royaume et de l'Etranger, -
NNALES PATRIOT1QUES
Q
ET Li i'i'E#Ai#E5
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O 2 E ;
- º, . . -
7•
D X L. Diz Samic # 26 J/ars 1751.
| ASSEMB LEÉ N A T I O N A L E. # forcé ce quelqu'un de se rasseoir, ce qu'il n'a
pas fait de bonne grace , et ÀJ. de Beauharnois
Séance du 24 mars au soir. a conclu en a lliérant au vºeu du comité.
MI. Clermont- l'onnerre d counuencé par a c
S, , dans une qn estion d'économie politique , cuser l'csprit d'in : ovation d'avoir o é attaquer
il étoit possible de pren lre po 1r base première un tnonutn ºnt glorieux , l o'j t dcs aduirations
la gloire des bºaux arts e : l'adn1iration due aux de l'univers. il n'a pourtant pas encensº la mé
monumens de l'architectare , sans doutº l As noire de : oti s \ i'. ,: au
V. : c i : air il a !é:: on é
semblée nation le se sºr o#: lais ée d tertn ne les cr.mes de l.ouvois, qu'il n'a pas l 'sit ! d'ap
aujourd'hni , par un b au di coars d : Al. du pºils r n n / oinii.e e , cré:'.'e. et il a d in. :: dé la
Châtelet , qui a prouvé q'ie l'liôtel !ºs inva conscrvation de l hôtel, avc c l , réforination des
lides étoit le plus superhe clºs éta bºssemcns # bºts, sºr-tout de celai par lequel on ose dis
fondés par : ouis X: V ; é diſ e respce «ºle , : i.,ºuer le ptin de l cl'i : ºr !º , ain ! s ,oldats :
a-t-il dit , par l intention du fondateur , admi « is nou3 ont dcnné ie bon sang s'est-il écrié, S>
rable par les effort5 r ' nis des plus beaux talens · naus devons le r donner de bon pain ».
du dernier siècle. « Cependant , ajoute l'ora l,'im ression de ce discours est ordonnée,
teur , quel que soit votre décret, vous n'ou nen ob tant quelques réclamation5.
blierez sûrement pas de donncr un ºsyle au mili
Y.
-
M. de Menou , piºlant ensuite, n'a vu dans
taire vétéran qui n'a point d'autre ressource ». la construction de l'ii ótel des Invalides « qu'une
M. de Beaul,arnois , écartant la pompe des anºnde honorable faite à la # rance par Louis
grands mots et d 's plirases arrondiºs , a réduit 2-i V , pour lui avoir ſait perdre trois millions
la question à ces termes : ºst-il plus avantageux d'homines et dépense trois milliards d'argent ».
· aux invalides. cst-il plus économiqnc pour la il conclut à la suppres ioº , commº d v§ opé
:: Cº r x
- mation de supprim r l iiôtel des invalides que rer de grunds avantagºs pour le militaire , et
, de le conserver ? , l a employé la puis sance du pour la liation line graiide économie. -
calcul pour démontrer les avantiiges de la sup 1 nſin i I. jºinçi y a présenté un nouvcau point
· pression ; et lorsqu'il a vu l' Assenblée convain de vue qui a ſix é la déte; mination de l'Assem
· cue : ce ne sont pas là , a t il dit, des discours lJée : liberté au soldat de rester dans l'!, ôtel on
académiques. In iis ce sont des faits, dc5 raisons ſt'en sortir : l'é1ablissement ramené à son insti
. auxquels il faut répondre. Le temps n'est plus 1nt on, c'est-à-dirº, à scrvir de retrº't , au seul
où l'on pouvoit éblouir par les prestig s de l élo l.ii',tare que ses blessures ou son âge , tiront mis
, quence ; le temps n'est plus où quatre cents hors de s rvice , en laissºnt tout ſois subsi,ter
. fermes étoient le prix d'un beau sºrmon. la jouissance de ceux dont les droits et les titres
, , Quelqu'un du côté droit a voulu prendre ces | ourroient aujourd'liui êi rº sont si ! supprçs
· derniers mots pour une ép gr mºmº , et s'est son dº l étºit major , colºme d une : uperſluité
levé pour y répondre en interrorisant l'ora scandaleuse : réforme de l'administration inté
teur, Une improbation presqne univcrselle a , ticure , le coiuité militaire chargé de présenter
•4
4o
( 1216 )
ses vues à cet égard. Tel est le vceu de M. A Rochefort il est arrivé un fait qui prouvs
Emery., qni. dans sa presque totalité, est de déja l'influence bienfaisante de l'esprit publio
venu celui des législateurs, ainsi qu'on le verra sur la multitude. Parmi les ouvriers du port, il
»ar le décret dont nous donnerons la rédaction
ittérale. il s'étoit glissé quelques malfaiteurs, qui espé
roient pouvoir commettre des pillages à la fa
Suite des articles décrétés dans le cours de la veur de la foule. Les ouvriers eux-mêmes ont
séance du 24 mars au matin. institué entre eux une police et une surveillance
Art XVI. « Le régent sera tenu de prêter qui a découvert et fait fuir tous les brigands.
Snr la dernande de M. Renaud, il est décrété
à la mation , entre les mains du corps législatif, qu'il sera fait une mention honorable, dans le
le serment d'employer tout le pouvoir délégué procès-verbal, de la conduite patriotique des
au roi par la loi constitutionelle de l'état , et ouvriers du port de Rechefort. -
1
z-E
·. ET A F FA I R ES P O L I TI Q U E S D E L' E U R O P E ;
a-
- o U Rdirgé
N A L I, I R R E , par une Soci &é d' Écrivains Patriotes ,
- - • -7 • v
l -- - -,
l Tous les honneu s de la carrière la plus glorieuse son offerts à qui veut
: les Iné1 iter : avec des ve 1 us et des talens , un soldat peut monter au
rang de général. ( M. l)uportail, ministre de la guerre ).
deviner par quelle nation elle a été ordonnée L'ordre du jour ramène l'attention de l'As
ou exécutée. semblée sur le projet de loi concernant la gari
Il est important de choisir un systême qui du roi mineur. . - -
puisse convenir à tous les peuples : le succès MM. Barnave, Goupil et Martineau o
dépend entièrement de la généralité des bases amplement agité la question : et après les avo
sur lesquelles ce systême s'appuie : et l'académie entendus, l'Assemblée a embrassé la rédaction
n'a pas jugé pouvoir ni s'en rapporter aux me du comité, et les articles suivans ont été dé
S1l TºS † ni se contenter de la simple crétés :
observatio u pendule.... ; elle a cru qu'elle Art. IV. « Provisoirement le ministre de la
dºvoit noins s'occuper de rechercher ce qui justice sera chargé de la personne du roi, et en
seroit facile, que ce qui apporteroit le plus de demeurera responsable.
perfection ». V. Si la Inère est remariée au temps de l'avè
Sur la proposition de M. Talleyrand, le dé nement de son fils mineur au trône , ou si elle
cret suivant a été adopté : se rennarie pendant la durée de la minorité , la
« L'Assemblée nationale considérant que , gºrde du 1 oi sera déférée ainsi qu'il est dit ci
pour parvenir à établir l'uniformité des poids et uessus. .
mesures conformèment à son décret du..... , il VI. Les régens et les femmes ne pourront
est nécessaire de fixer une unité de nesure na-' être élus pour la garde du roi.
turelle et universelle , et que le seul moyen VII. Celui qui , au défaut de la reine, sera
d'étendre cette uniformité aux nations étran chargé de la garde du roi. prêtera à la nation,
gères, et pour les engager à convenir d un même entre les ni ains du corps iéglsiatif, le serment
systême de mesare , est de C'!' oisir une tinité de veil/-, religieusement à la conservution de
qui , dans sa d, terminat on , ue renferme I l • I : la vie et cle / s sante du roi. -
le d, ſicit de 74.582,ooo liv., l'apperçu des dé On sent l'effet qu'a dû produire cºtte décla
penses à faire est de 18,72o,ooo liv. ; le rappor mation. Les c i5 à l'ordre se sont élt vés, tantô
teur deman le un versemer t de 129.ooo,ooo ; d'un côté, tantôt de l'autre. M. Duval a débit
l'Assemblée le décrète de 5o,ooo,ooo seulement ; encore quelques unes de ces phrases qui son
. , la discussion remise à mercredi. ltenvoyé au l à lui ; par cxemple, il a posé pour axiome ,
« qu'une nation n'avoit pas le droit de changer j et continuelles qu'on leur fait éprouver. Le boa
son gouvernement ». A la ſin l'iniposani e ma curé de Chauclié, district de Vlontaigu, dépar
jorit a commandé l'ordre du jour, et la séance tement de la Vendºe, avoit fait une instruction
a été levée. très-civique à ses pd roissiens, long-tamps avant
le décret qui ord »nnoit le set ,me11t sur la cons
P A R I S , le 25 mars. titution civile du clerg ' : cette instruction s'étoit
M. Ferrand , vicaire de Montronge , s'est propagée d'elle-mêine dans les v, il ges voisins,
distingué par un prône civique que nous avons et avoit jr tt é une grande luin ère parm: les habi
enten lu, et où se trouve l'apologie du sernent tans des c \ m pagnes , sur la s gesse des décrets
constitutionel que les ennemis du peuple tâchent de l'Àssemblée nationale et sur les bienfaits in
de dénigrer, tandis qa'il n'y en eut jºinais de calculables de la r volution : l'effet étoit pro
plus conforme à la raison, à la justice et à la duit, et plusieurs cnrés des environs, qui comp
religion. Deux choses constituent la relig on toient soulever leurs paroissiens contre le ser
chrétienno , dit i'orateur, le dogme et la mo m nt que la loi ex gºoit des ecclésiastiques
fonctionnaires publics, surpris du sang-froid et
r«le : or, ſa constitution civile du clergé ne
blesse ni l'un ni l'autre ; elle ne fait que corriger des dispositions pa ciſiques de ces mémes pa
les vices de la d.soipline : la discipline n'est à la roissiens, se sont ligués contre le curé de Chau
religion que ce que le vêtement est à l'Homme. ché , et ont juré de lui faire une guerre éter- .
Et n'est-il pas plus honorable de recevoir un bé nelle. Les uns vont jetlant les hauts cris contre
lui dans tout le district ; les autres viennent es
néſice de la niain du peupie que de la tnain de
la faveur ? L'investiture des talens et des vert us carmoucher dans sa petite paroisse , pour en
soul ver les habitans, et leur annoncer une dam
n'est-elle pas plus canoniquc que celle de l in 1 ation infaillible s'ils continuent à entondre la
trigue et de la simonie ? N'est ii pas plus ( di Inesse d'un curé.... ah ! quel abominable curé !
| fiant de n'avoir qu'un bén fice , que d'en an . un curé qui a fait son serment , et qui prêche
bitionner et d en posséder plu iºurs au mépris
des canons et de l'évangile ? N'est il pas plus journelle inent la constitution ! Enfin, tous ces
chrétien de résider et de travailler où la ! 'rovi curés réfractaires, poupins radieux, passant les
dence nous place, que de moissonifer où l on nuits à la table, au jeu , à la danse , av, c les
· ne seme pas ? 1-'honorable vioaire a fini par belles dames des châteaux d'alentours , sont !
pla'ndre les fanatiquºs s'cppos, ,ºt à ti ne réforit : dans le jour coinme une troupe de loups et de
q 1i intéresse le bon he : r tempor 1 de la nation ; tgres affamés autour du pauvre curé de Chau
il démontre que jamais l'autorit ecclésiastique cl1é , qui tient bon , et qui a toujours le petit
n'est en droit de balancer 1 auiorité politique , mot pour ri1 e, p rce qu il sait bien qu'il est du
et que les prêtres citoyens doivent s'opposer parti le plus fort ct le plus juste.Aussi la troupe
· par la parole à ce qu'on souille, par des vio forcenée, cotnposée de certains M xl. Gaultier,
C medon, Allain, Judas Robin Gourdon, Beau
ences , la plus compiette, la plus lieureuse et
la moins sanglante des révolutions. reg1rd , le m nace-t-eile sans cesse de la contre
1 évolution l e sieur Beauregard sur-tout, tient
L)ù 26 mars. c h z lui un pavilion à trois couleurs , qui sur
On débite ici que le sieur Condé, tombé ma passe de plus de quarante pieds les arbres les
lade depuis qu lques jours à VVo ms. est an plus l1ºuts , et qui e t comme le signal et le
jourd'hui à toute extr n té. On ajoute que ses point de ralliement des aristocrates et des fac
enfans, Ai* }ourbon Enghien et ina teinoiselle tieux du pays. ( e pavillon fut planté quelques
jo!: rs avant le 28 février dernier, et ces messieurs
Condé ne p 1 tagent point les sentiinºns de leur
père contre lenr patrie , et que sans lui ils se sa voient à coup sùr la tentative qu'on devoit
roient d, ja r r t 1 és en 1 rance , et sou Inis à une faire pour enlever le roi. Pourquoi ce pavillon
subsiste-t-il en1core en ce moment ? nous le de
constitution adoptée par tous leurs concitoyens.
Inan lons aux Inunicipalités voisines , et nous
recomrnandons aux braves patr, otes du district
_Echantillon des pars cutions exercées contre de Alontaigu de veiller sur les jours et le repos
les carºs patriotes par leurs coa/7 ères ré
//actaires.
† respectable
clé. C.....
et courageux pasteur de Chau
Nos v ér table , amis sont les curés et les soldats
atriotes, , t je ne puis résister à mon indigma Coumpa/aisons remarquables.
tion, quand j'apprends les persécutions diverses Il est certains lieux où la peste de l'incivisme
( I222 )
influe plus particulièrement que dans d'autres lent hautement de fournir leur contingent de !
sur les cerveaux calotés. A Montivilliers , dé troupes et d'argent, dans le cas où cette affaire
partement de la Seine inférieure, par exemple, ne pourroit être décidée que par la voie des
sur quatre prêtres ou curés , aucun d'eux n'a armes. Les dispositions de i'empereur ne sont .
prêté le serment ; et ce qu'il y a de remar point encore clairement connues , on pense ,
quable dans cette circonstance, c'est que l'un que le roi de Prusse et son ininistre Hertzbert -
de ces réfractaires, vicaire de la paroisse Saint font tous leurs efforts pour détacher la maison
Sauveur , a refusé , à l'issue d'une messe mili d'Autriche de son alliance avec la France , et
taire, célébrée en mémoire du désarmement des l'engager à une rupture ; en cela la Prusse agit
brigands de cour, dans l'affaire du 28 fevrier autant pour ses intérêts que pour le cabinet de
dernier, d'entonner le Domine salvum fac gen - Saint-James , qui voudroit bien profiter de la
tem, fac legem , fac regem ; ce qui n'a pas enri révolution de France pour enlever à cette
pêché la garde nationale et tout le public, de rivale tous ses alliés, et lui faire perdre sa pré
chanter ces trois versets sacrés de tout leur coeur pondérance dans le systême politique de l'Eu
et de toutes leurs forces, et la musique de ter rope. Malgré ces dispositions hostiles des puis
miner la cérémonie par l'air si harmonieux ça sances gerinamiques , les princes allemands
ira , ça ira , pendant que les enfans accompa redoutent la Frante, et sur-tout les François
gnoient M. le vicaire hors de l'église , par des libres : ils craignent de commencer une guerre
cris et des huées. dont l'issue probable pourroit être l'insurréction
A Mdcon, département de Saône et Loire , . de leurs propres sujets, et la propagation dans
c'est tout le contraire : sur plus de vingt ecclé leurs domaines de la révolution et de la liberté
françoise. k *
siastique s, un seul, le curé de Saint-Pierre, M. - J
Focard , a refusé de prêter le serment : ce qui Tout leur espoir est fondé sur les divisions
n'est point étonnant : car, tandis que la grande intestines que les fugitifs françois leur présagent
miajorité des citoyens de tout état dans cette sans cesse de voir éclater dans leur patrie. Ils
ville s'électrisoit journellement au feu divin du ont beaucoup de confiance aux reliqnes.
patriotisme , M. Focard s'abreuvoit de poison pape ; ils se flattent que les brefs, les bulles
'aristocratique dans les mandemens et les lettres et les lettres apostoliques de sa sainteté, com
pastorales de Messeigneurs les réfractaires , et mentées par le fanatisme, l'hypocrisie et la f
dans les ordures des Poyou et des du Rosoy. reur des ci devant évêques, et des prêtres ré
Mais abandonnons ce prêtre anti-citoyen à taires leurs adhérens, feront éclater bientôt
son ignominie, pour parler des braves citoyens en France une guerre civile et religieuse. Tel
de Mâcon : ce sont ccux-là qu'il faudra voir GSt † et dernier espoir sur lequel les
lorsqu'on marchcra pour défendre à coups de princes allemands et les mécontens réfugiés fon
fusil et de bayonnette la patrie et la liberté; on dent leurs projets d'invasion en France ; mais
n'a qu'à leur montrer du doigt l'ennemi , et si les François ont le bon esprit de se moquer
deux heures après l' ennemi ne sera plus.Je les du pape, de contenir par la rigueur des loix, et
connois, ces habitans du ci-devant Mâconnois ; même au besoin d'exporter les prêtres fac
ils ont le cœur grand , ils sont vigoureux : qu'on tieux qui voudroient troubler leur repos, alors
· leur donne quelques milliers de croates ou de tous ces cotnplots d'invasion, d'asservissement
tolpaches pour leur part, ils nous en rendront et de banqueroute publique s'évanouiront
bon compte. C.... comme un songe. La constitution s'affermira
-
pour le bonheur de tous ; les despotes nos voi
A L L E M A G N E. sims dévoreront en silenee leur rage impuis- .
sante : et le saint-père , désespéré de n'avoir
La diète de Ratisbonne s'occupe avec cha pu, au nom d'un Dieu de paix, faire égorger par
leur des réclamations des princes de l'empire centaine de milliers la canaille chrétienne, ira
ossessionnés en Alsace , et déja l'électeur cacher dans le tombeau sa honte et son humi
d'Hanovre et le landgrave de Hesse-Cassel par liation. Requiescat in pace. -
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prie
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs dos Postes du Royaume ot de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal Prix 36 liv, pour un an, 18 liv. pour 6 meis, et de 9 lit.pees
4pneis frane de part, par la poste, pour tout le Royaume. L'gbaancuens ne sonºuance que du prem d'un moiaſ
-
- ,. "
-
L# les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
céder aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au mornent
où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais , par aucun serment, ni promesses, ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. (Lett. de Joseph II à d'Alton.)
vêque constitutionel de Paris, ayant scandalisé Il faudra cinq millions pour rétablir les effets
tous les bons citoyens, et ayant rafraîchi la plaie et ustensiles de campemens , perdus ou dégra
| … des péchés de 1788, le cardinal a cru pouvoir ^ dés depuis la révolution. Le ministre insiste
courir après l'opinion publique , en se faisant vivement sur la prompte organisation de la gen
donner des certificats d'orthodoxie patriotique. darmerie nationale, qui assurera la discipline
Un de ces certificats a été lu ce soir à l'ouver sur les soldats dispersés. Il représente la néces
ture de la séance. C'est avec des actions qu'on sité de mettre les places frontières dans un vi
rachète l'estime : quel droit peut y prétendre goureux état de défense, ce qui pourra entraî
celui qui dit avoir la foi du citoyen , et qui dans mer une dépense de vingt millions, à répartir
l'occasion n'a pas le courage de la professer, ou en quatre ans. -
M. Camus , au nom du comité général de autres mat : eres autres que celles énoncées dans
l ar1icle I°*. qui continueront à être exploitées
liquidation. a fait adopter un projet de décret par les propr,étaires , sans qu'il soit nécessaire
ortant remboursement de finances , d'ap ès
# titres vérifiés et liquidés dans les formes d'obtenir aucune permission. •-!
( 1225 )
rêfractaires qui, dans nos temples ct les sémi poussé l'impudence et la trahison jusqu'à soute
maires consacrés à l'éducation des jeunes ecclé nir que « l'acte d'un roi insensé qui, à la téte des
siastiques, ne cessoient d'insulter à la nation troupes étrangères , entreroit dans sozz royaumet
françoise, à sa constitution et à l église régé pour le combattre », ne seroit pas de la part dex
méree par eile. On a droit d attendre de M. ce roi l'acte formel de son abdication de la,
l'évéqne de Paris qu'il s'armera du zèle des royauté.
Ambroise, pour représenter au roi , qui SG
trouve au nonbre de ses ouailles, combien il
Quel est le François qui, après cette odieuse
scène de rebellion donnée par le côté droit,
est scandaleux et douloureux pour la nation pourra douter un instant qne le complot de
de voir que le château des Tuileries serve , en l'enlèvement du roi ne soit encore dans la tête.
uelque sorte, de repaire à plusieurs ci-devant et dans le cceur des ennemis de la coustitution.t
vêques réfractaires, tels que ceux de Laon et Voici comment s'exprime, au sujet de la con
de Senlis ; combien il est inconstitutionel que juration du 28 février, M. Gorsas, l'un des écri
le sieur Montinorenci. ci - devant évêque de vains patriotes qui sont le mieux instruits de
Metz , soit conservé dans la place de grand tout ce qui se passe dans la capitale et dans le
aumônier, et demeure comme tel charge des domicile du 1nonarque , l un des écrivain , cou
fonctions domestiques du cutte et de la prédi rngeux qui se sont dévoués au succès de la li
cation auprès du monarque et de sa farm lle. berté et de la constitution , l'un de ceux dont
La section des Thermºs de Julien a recueilli
l'intrépide et active vigilance a le plus contri
de nouvelles preuves du complot formé pour bué à déjouer les tratnes criminelles de nos en
enlever le roi le 23 février dernier , plusi ·urs 1l {: Ill S .
sections ont réclamé a v ec forcc contre i 1m
punité accordée à ce trº , xécrable conj ration . « Il est permis aux 27 999.909 individus de la
et aux chevaliers du poignard. En conséquen France , de croire qu'on n'a pas ſait fºire au roi
ce , l'on pºnse que 1 é;raisse cét racte qui a une protestation ,ontre tout ce qui s'est passé
en F1 nce depuis 1 -89 ; mais moi qui sait que,
obstrué jusqu'à ce jour les y ux dº l ccsuateur les contre - r *volut onaires qui environnent le
public et d une partie de la man C. palité , va trône conseillent chaque jour le roi, et lui ont
| tomber en éca:lles ; et que l'horribie atte ntat persuadé , le 24 février, qu'il étoit temps qu'iH
| qui tendoit à enlever son cl f à la nation pour s environnât de sa brave noblesse ; que sa vie
| se tourner contr'elie, ne restera j» ts im,puni. étoit en danger ; que les Jacobins vouloiem, 4
L'insolence que les noirs du c ô é di oit ont
montrée hier dans l Assernbiée 1 : tionale p: n l'assa ssiner : mais inot qui sait que ce bon roi
dant la discussion sur la residence du roi d2ns a eu l l bonhommie de croire q te cc'a pouvoie
le royaume et aupres da corps lég sl u1f, prouve étre possible , je ne doute pas que cette noble
que ces gens du côté droit n oi1t pas perdu can ille n'ait tortué son coeur et sa main pour
l'espoir ni l envie d'enl ver le mon 1 que à la faire cette protestatiom , dont on se servi1oit
nation et à ses représenta ſ1s. en tenps et lieux , et je le crois très - ferme
//26/l t ». -
1e traduire devant l'opinion publique, comme il expose la municipalité aux outrages du peu
le persécuteur † intrépide et le plus achar ple, sème la méfiance, et prépare les esprits
né de la société des amis de la constitution de foibles ou méchans à troubler l'ordre public.
Cassel , et Inême des sociétés voisines , telles : Nous avons cru d'abord que la municipalité
ue celles de Dunkerque, de Bergues - Saint- - dénögceroit cette calomnie, qui peut avoir des :
† de Lille , Saint-Omer et Aire. La so suites très - dangereuses ; mais elle s'èst con-"
ciété de Cassel n'ose même plus s'assembler dans tentée de marquer le plus profond méprit
la crainte d'être assaillie et assassinée par les pour l'ouvrage et pour l'auteur.
aristocrates et les brigands aux ordres de ce Tels sont aussi nos sentimèns messieurs ;
J>
Schoebeck. Ce n'est pas tout : on accuse Schoe mais nous desirerions qu'ils fussent publics, et
beck et sa municipalité d'avoir empêché depuis nous vous prions d'en recevoir le dépôt ; vous,
treize mois qu'on montât la garde , et d'avoir messieurs , qui êtes des amis de la constitution
fait distribuer 5oo fusils, la veille du 16 de ce les plus ardens et les plus éclairés : vous qui la
mois, à des aristocrates, dont la plupart ne vengez si bien des outrages de la sottise et de
sont pas citoyens actifs. Ce n'est pas tout en l'orgueil , et qui poursuivez impitoyablement
core , le département du nord a ordonné et l'aristocratie sous quelque non et quelque
fait signifier par notaire à cette municipalité ,
forme qu'elle se cache et se reproduise.
x°. de rendre aux citoyens actifs les armes Que l'auteur ou plutôt les auteurs de la note
qu'elle leur avoit fait ôter ; 2°. de mettre la bêtement maligne insérée à notre-sujet au jour-,
garde en activité dans trois jours au plus tard ; nal monarchien, sachent que nous les sonnois
et 3°. au maire et au procureur de la commune sons, mais que nous ne leur ferons pas l'honneur,
d'exécuter les décrets qui prescrivent leur rem de les nommer. Ces nouveaux don Quichotte, ;
placement; et le maire, et le procureur de la
armés sous les auspices ridicules de l'aristocratie.
commune, et la municipalité répondent à tous bourgeoise, doivent expirer sous le mépris : .
ces ordres, qu'ils verront et qu'ils vont délibé cette arme suffit pour en faire justice à la,
zer.Toutes ces insolences méritent une prompte Ila tlOIl.
|
punition , et une attention très-sérieuse de la
part de l'Assemblée mationale. C.... Qu'ils sachent, eux et tous les chevaliers
errans de la contre-révolution, que nous ne
fléchirons jamais que devant la ſoi ; que ler
Aux Auteurs des Annales. droits de l'homme sont gravés dans nos cœurs,
à côté du serment par lequel nous avons jurés
De Bourbon-Lanci , le 1o mars. de les soutenir ; qu'il est brisé pour nous ce
joug de fer que les monarchiens voudroient
Nous ne lisons que les journaux amis de la raccommoder sur nos têtes, fières aujourd'hui
constitution ; nous ne connoissons celui du club du bonnet de la liberté ; que nous avons:en!
des amis de la constitution monarchique que horreur tout ce qui tendroit à avilir la nation
par sa devise équivoque et suspecte, diberté et régénérée, en lui redonnant des maîtres au lieu
Jidélité, qui , en langage monarchien, veut de souverains, et les caprices des ministres et
dire libcrté et esclavage. - . des favoris au lieu de loix; que nous ferons
Un particulier qui lit tout, bon et mauvais . tous les efforts que l'on peut attendre des vrais
nous a pressé de voir le n°. 7 de cette feuille ; amis de la constitution , pour la faire adorer et
nous y avons lu, pages 53 et 54, la tirade la plus respecter de nos concitoyens, et pour empê
insolente contre la municipalité de cette ville cher, parmi eux , la propagation de la secte
monarchieuse. . '•
et nous. Ce morceau, digne du père Garasse,
prouve qu'il existe, autour de la société , des Nous sommes avec considération et fraternité,
ennemis de la constitution : elle va donc redou
bler de zèle et de vigilance. M E s s I E U R s,
Cependant nos ennemis font circuler le Jour Les amis de la constitution établis en société
nal monarchique ; il court la ville et les cam
pagnes ; il indispose les citoyens crédules à Bourbon-Lancy. Compin, président ;
ºorrtre une société dévouée à la constitution ; - Vincent l'aîné, secrétaire,
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix -
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquat, -
" #t chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume ot de l'Etranger.
- —
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E , -
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI eR, et par M. CARita , un ces Auteurs.
Si l'apothéose est due à l'liomme, c'est à celui sans doute qui combat et
-- II16Ull'l pour SOIl pays : InetteZ SOIl image dans vos temples. RAYNAL.
de l'Assemblée nationale , et seroient rayées du IV. Les liquidations des indemnités aux
·tableau. qu'elles ont droit les particuliers reçus dans les
M. d'Allarde, au nom du comité des contri maitrises et jurandes ou les aspirans auxdites
butions publiques, a proposé et l'Assemblée a matrises , aux termes des articles III et IV du
ndopté, après quelques légers amendemens, le décret du 2 mars, me seront point susceptibles
décret suivant :
d'oppositions ; celles qui pourroient être for
Art. 1°r. « Les particuliers reçus dans les mai mées seront réputées nulles et non avenues ,
trises et jurandes des six corps de marchands ou et lesdites indemnités seront payées sur quit
communautés d'arts et métiers de la ville de
tances pardevant notaires, lesdites quittances
Paris, et qui justifieront avoir payé l'augmenta nº seront , sujettes qu'aux droits reglés par
tion fixée par le tarif annexé à l'édit du mois l'art. XI du décret du 1o décembre 179o ,
d'août 1782, en seront remboursés dans la forme concernant les remboursemcns diºs offices.
prescrite par les nrticles Ill et Iv du décret du
V. Les particuliers ayant droit aux indemni
2 rnars ; rrta 18 cºtte augmentation n r Sora point
tés et remboursemens décrétés par l»s articles
assujettie à la déduction lixée pour le prix des Il , I4i et lV du décret du 2 niars 1791 , seront
jurandes et maitrises. tenus de joindre à leurs titres, leurs quittances
545
( 1228 ) --
de capitation, pour les années 1789 et 179o, cent, s'ils n'en sont dispensés pour causes aps
et celles des deux tiers de leurs contributions prouvées.
patriotiques, pour ceux qui y étoient soumis, II. Les causes ne pourront être approuvées
VI. les particuliers qui exercent des arts, et les dispenses leur être accordées, que par le -
métiers ou professions, et qui voudront obtenir corps dont ils sont membres, ou par leurs su
des patentes avant la liquidation des indemni périeurs, s'ils ne tiennent pas à un corps, ou
tés qui leur sont dues en vertu des articles lIſ par les directoires administratifs dans les cas
et IV du décret du 2 mars, pourront donner spécifiés par la loi ». - '.
en paiement desdites patentes une quittance Mais l'article III, qui exprimoit textuellement
du quart du prix de la jurande qu'ils justifieront que le roi, premier fonctionnaire public, ré
avoir payé suivant le tarif de l'édit de 1776. sideroit à portée de l'Assemblée nationale, a
Les receveurs de la contribution mobiliaire paru à M. Duval et consorts un attentat à la - :
et ceux de district receveront ladite quittance majesté du trône. M. Thouret, 'dans un dis-*
pour comptant , et la feront passer au trésor cours sublime que nous regrettons infiniment
public , qui s'en fera rembourser par la caisse de ne pouvoir transcrire , a démontré que la
de l'extraordinaire. royauté étoit une véritable magistrature, ins- .
VII. A compter du premier avril, tous les baux tituée pour le bonheur de l'empire ; que les
de maisons ou appartemens faits aux différens temps étoient passés où l'on faisoit des prin
corps et communautés seront et demeureront de droit divin, que l'assentiment des peuples
résiliés ; il sera payé à tous les propriétaires ou
étoit pour la couronnesun bien plus sûr # ui
principaux locataires six mois du prix du loyer que la croyance superstitieuse..... L'Assem †
à titre d'indemnité , lorsque les baux auront ayant ensuite déterminé, sur la motion de
encore au moins six mois à courir. Ladite in M. de Lameth, que la question seroit jugée
de mnité sera payée par les trésoriers de district sans désemparer , a eu la longanimité d'en
sur la représentation de la grosse ou de l'expé tendre M. i)uval, qui s'est perdu dans des pa
dition du bail, certiſiée véritable par les gardes ralogismes que quelques voix envoyoient au
ou syndics actuelletnent en exercice : et dans comité d'aliémation. M. Jessé ayant rétabli les
le cas où il seroit répété d'autres indemnités à principes, le décret est intervenu ainsi qu'il
SUl1t :
raison de la remise des lieux en leur premier
état, la liquidation en sera faîte par les muni Art. III. « Le roi, premier fonctionnaire pu
cipalités ; elle sera visée par les § de blic, doit avoir sa résidence à 2o lieues au plus
district , approuvée par les directoires de dé de l'Assemblée , lorsqu'elle est réunie : et lors
partement, et acquittée à la caisse de l'extraor qu'elle est séparée , le roi peut résider dans
dinaire sur la reconnoissance déſinitive du com toute autre partie du royaume.
missaire du roi , directeur général de la liqui IV. Si le roi sortoit du royaume , et si, après
dation. avoir été invité par une proclamation du corps
Quant aux corps et commnnautés qui jouis
législatif, il ne rentroit pas en France, il seroit
soient sans bail , l'indemnité ne sera que de censé avoir abdiqué la royauté ».
trois mois ».
On alloit mettre à la discussion le décret sur P^éritables causes des troubles qui ont eu lieu
les vivres et fourrages, lorsque M. Thouret a à Carcassonne les 8 , 9 et 1o de ce mois de
772 (Z7 $'.
demandé la préférence pour la loi snr la rési
dcnec des fonctionnaires publics; il l'a obtenue. Des soldats du régiment de Languedoc insule :
L'autre projet est renvoyé à demain. tèrent , le 8 de ce mois , des chasseurs natior
les deux premiers articles prescrivant la ré - n ,ux de Carcassonne, parce que ces derniers
sidence de tous les fonctionnaires indistincte chantoient l'air civique et fédêral ah ! ça ira ; .
ment, n'ont éprouvé qne quelques chicanes de piusieurs dragons de Noailles attaquèrent des
la part de ceux qui croyoient y voir préjugºr la bourgeois de la même ville le 1o. Ces deux affai
résidence du roi : mais la question préalable a res , quoique trè8-inquiétantes, n'ont pas eu
emporté les objections, qui n'ont pas été reti la vérité des suites bien fâcheuses , graces à la.
rées, et les deux articles ont été ainsi adoptés : Inunicipalité et aux bons citoyens ; mais d'où
Art. ;er. « | es fonctionnaires publics sont proviennent ces aggressions de la part des sol
tenus de résider , pendant toute la durée de dats de ces deux régimens ? De ce que les états
leurs fonctions, dans les lieux où ils les exer majors ont trouvé moyen de congédier succes
- ------
=ºgr=
( 1229 )
| sivement les soldats qui assistoient aux séances Indignité d'un oſſicier aristoerate. Létargin
des amis de la constitution, et qui mont 1 oient opiniâtre du ministre de la gucrre.
de l'intelligence et du patriotisme ; de sorte On a rendu compte dernièrement à la société
qu'à quelques br,ves soldats près qui restent des , mis de la coq siitation sºante à Paris, de la
encore, les autres ne sont que des aristocrates reg · insolente d'un oi'iicier de la garrrison de
ou des automates. Voilà comiue les états-1n jors C :;ºirſeniont, qui s'cst avi,é de frapper inopiné
comptent dissoudre pºtit à petit toute notre In : nt au milieu de la nuit , à coups de fouet,
armée. et la recomposer sourdement de mau nn grenadier en sentinelle à l une des portes
vais sujets prêts à égorger leurs concitoyens au de cet ls villo , en lui disant : Tu crois donc être
premier signal : et l'Assemblée nationale I1e
mon égal en droits; tu ne veux donc pas te
prendra pas un parti vigoureux pour supprimer
et casser enfin ces états-majors ! oh ! sans doute
§ que je suis d'une nature différente
de la tienne , et cent autres impertinences de
elle le prendra, la nécessité et les cris de la na cette espèce. . e grenadier alloit succomber à
tion l'y forceront bien. C.... la juste tentation de réprimer la bête f roce qui
l'attaquoit , lorsque le caporal de garde et un
autre soldat sont survcnnis et ont arrêté l'offi
L'exemple donné par M. Moreton-Thabrillant, cier. Vous sentez bi n que Duportail ne rendra
et cité dans nos feuil'es du 24 de ce mois , est
point justice dans cette aſftire au grenadier,
bien propre à établir l'union entre tous les ci et que la chose en restera là jusqu'au grand jour
toyens et à faire aimer la constitution ; il doit du jugement , qui ne tardera pas sans doute
être imité par les commandans des autres régi a V (' Il t I ,
mens, et même ordonné par le ministre de la On a appris par la même lettre de Charle
guerre , si ce ministre n'est pas un fourbe en
atriotisme, comme nous avons m lle raisons de mons , ville frontière de la première ligne ,
# croire , et ce que nous croirons de plus en qu'il n'y avoit ni canons ni défenses quelcon
ques, ainsi qu'à Givet , et que les autrichiens
plus, à moins qu'il puisse nous démontrer qu'il faisoient des rassembl mens de troupes à un
n'est pas le naitre de chasser de ses bureaux les quart de lieue de-là. Dites cela au ministre de
commis pervers et aristocrates , sur lesquels les la guerre : demandez iui quelles précautions il
défenseurs de ce ministre font retombcr tout
a pcises depuis six mois sur toutes nos fron
le blâme.
A propos de ce M. Duportail, pourquoi ,
tières ? q§
ordres il a donnés , quels coun
après avoir annoncé, il y a plus de six sem ines, mandans aristocrates il a destitués ? de qnelles
munitions de guerre ct de bouche il a garni nos
qu'il faisoit passer 18.ooo hommes dans les dé places limitrophes ? quel , trains d'artiflerie il y
partemens du haut et bas Rhin, ne s en trouve-t-il a envoyés ? combien de canons il a fait remettre
en ce moment que 13 à 14ooo ? pourquoi l'As sur lºurs affûts ? Il vous répondra que dans
semblée nationale n'a - t - elle pas réprimé ce deux mois les frontières du haut et bas Rhin
mensonge et cette perſidie ? n'est il pas pro auroº t 2o.ooo hommes pour leur défense. Et
bable que ce ministre att ºndoit , comme les les frontières du Nord ? Le ministre n'en parle
autres coutre - révolution11aires , l enlèv e1nent
pas : il est sobre en détails , comme l'on voit.
du roi au 28 ſévrier, et qu il ſ'attend petit être L)ºportail ! ! )u portail ! je ne cesserai de te sui
encore à la fin de ce mo.s } º nia rs et d'avril
vre. de dévoiler ta marche ; si tu parviens à
puisqu'il a répondu aux députés le l' Ass mblée en imposer à quelques membres de l'Assemblée
nationale l, 22 de ce mo , , qu'il croy oit lue nationale, tu ne m'en imposeras jamais, parce
ut-être dan , dºux 1i1o.s ( dans deux moi s ') que je juge les hommes par leurs actions, et
il y a u1o t 2o ooo honºn » dans ces deux dé - non par leurs discours ou leurs écrits. CARRA.
partennens ? pourq 1º unº de nos rn - lie• • • •s
places frontieres, Liſie , est-elle encore 1 ns ce
moin- 11t-c1 s , ns mºnji o:13 . t d ºs gra : Il s · !:ns Massacre des citoyens de Chambéri; commen
les magasins, sans a1 iriºs , et prºs qu º s Rr,s ca - cement de la révolution sarde.
rein parts ? ne voit oi1 pas de sºs
17o11s s 1a r ses
de 1x yeux dans tout ceki , une ſon rberie mi Le 16 de ce mois de mars 1791 , une foule
nistérielle qui toinporis : et aºnuae les citoyens d'habitans de Chambéri se divertissoit dans la
r des promesses jt, qu'au Inonº nt de l'ex soirée à ſaire le charivari , suivant l'usage du
plosion ? Duportail ! Duportail : te voilà dé pays, à la porte d'un aristocrate françois ( M. le
couvert C..... Pelletier de Morfontaine ) qui se marioit en se
( 123o )
eondes noces avec une dame Migieux, fugitive
et aristocrate comme lui : la se rénad 2 étoit à serions plongés aujourd'hui à coup sûr dans laº
peine finia, que près de cent personnes, qui guerre civile la plus affreuse. Nous invitons "
passoient sur la place Saint-!.iger , se virent donc tous les patriotes des environs de la Bas-*
tide-Savès de se concerter et d'épier l'assassin.
tout-à-coup investies par un régiment d'infan
terie, la bayonnette au bout du fusil, et par un CARRA.
régiment de cavalerie, qui vint ventre à terre, Année 1791 , ou dixième année de la Bibliothè
et le sabre nud à la main, contre elles, Des cris que physico-économique , instructive et amu |!
effrayans se faisoient entendre de toutes les mai *art4e, contenant des mémoires, observations,.
sons et de toutes les fenêtres, mais inutilement : Pratiques sur l'économie rurale; — les nou
les satellites du tyran sarde coupèrent bras et ºelles découvertes les plus intéressantes dans
jambes, éventrèrent hommes, femmes et en 4es ºrº utiles et agréables ; — la description
fans, au nombre de près de soixante. Quelques eº la ſigure des nouvelles machines, des ins
habitans coururent aux églises pour sonner le *rumeas qu'on peut y employer, d'après les
tocsin ; toutes les avenues en étoient gardées eºPériences des auteurs qui les ont imagi
par des troupes : précaution qui dévoile bien nées ; — des recettes, pratiques, procédés, .
clairement le projet de ma sacrer le peuple tout inédicamens nouveaux, externes on internés, .
à son aise, en Surdaigne comme ailleurs, et qui 7ui peuºenê éêre utiles aux hommes et aux
prouve combien l'atrocité des rois s'est perfec animaux ; — les moyens d arréter les incen
tionnée depuis la révolution du 14 juillet 1789. dies et de prévenir les accidens, d'y remé
Cette épouvantable scène est regºrdée à Cliam dier, de se garantir des fraudes; — de non
béri comme l'oeuvre de nos aristocrates fugitifs, ºelles ºues sur plusieurs points a'économie
qui en ont suggéré l'idée au despote de Turin , domestique, et en général sur tous les objets
par les ordres duquel le commandant des troupes d utilité et d'agrément dans la vie civile ee
assassines a dû nécessairement agir ; mais le des Pºººº , etc.etc . Oa y a joint des notes que,
pote paiera cher le sang du peuple qu'il a fait l on cru nécessaires plusieurs articles 2
a à
verser : et c'est précisément par cette exécution vol. iiº-12 aºec des planches; prix, 5 liv. 4
barbare que la révolution devient infaillible sous brochés , francs de port par la poste
chez lni. Braves Savoisiens, n'oubliez ja inais cet dans tout le royaume. A Paris, chez Bnis
horrible massacre. C.... son , imprimeur et libraire, rue Haute
feuille , a°. 2o.
#Projet d'assassinat contre un curé patriote.
Les mouvemens de la révolution n'ont point
Avoir été le premier dans son canton à prêter fait oublier cet ouvrage utile , qui, depuis dix
le serment ordonné par la loi, avoir le courage ans , conserve toujours dix mille lecteurs abon
de lire journellement au prône, et d'expliquer nés. On sent que ce recueil intéresse tous les
en langue vulgaire tous les décrets de l'Assem
blée nationale : telle est la consluite du brave
propriétaires de terres, les curés , les artistes,
économistes , physiciens , négocians, etc. et
et respectable Dominique Dnpuy , curé de la qu'il les net au courant de toutes les décou
Bastide-Savès , tels sont les motifs des aristo
vertes , inventions , observations sur l'écono
crates du ci-devant diocèse de l ombès , non
seulement pour calomnier ce curé patriote et Inie, les arts, l'agriculture, faites dans l'année.
le persécuter à outrance, mais pour avoir pro les travaux importans de la campagne, les
plaisirs purs et innocens qu'on y trouve , sont
jetté de le faire assassiner par un sacrepant du et seront toujours les seuls qui satisferont sans
pays.La conſidence de cet assassinat prémédité remords l'honnête homme , l'homme de bien.
déjouera sans doute celui qui s'en est chargé,
et mettra tous les bons citovens de la contrée Nous nous proposons de donner quelques dé
ta - sur ces deux nouveaux volumes. Les pré
dans le cas de veiller scrupuleusement sur les
jours du bon curé Dupuy. Peut être même les cautions sont invariablement prises pour que
chaque année de cet ouvrage soit mise en vente
électeurs de quelque département, instruits de au premier décembre. -
ses vertus et de ses dangers, l'appelleront-ils à L'ouvrage complet forme actuellement 16 vol,
quelque évêclié pour le soustraire aux lions ru in 12 avec beaucoup de planches : savoir, l'an
gissans qui l'environnent à la Bastide - Savès, née 1782 , 1 vol. ; 1783 , 1 vol. ; 1784 , 1 vol. ;
Certes on ne peut trop reconnoître les services
1785 , 1 vol. ; 1786, 2 v9l. ; 1787, 2 vol. ; 1788,
que les curés patriotes ont rendus à la patrie et 2 vol. ; 17S9 , 2 vol. : 179o , 2 vol. ; 1791 , 2 vol.
à la révolution, par leurs sages prédications et Chaque alinée se vend séparément aux prix ci
leur prompte soumission à la loi Sans eux nous dcssus, *
ANNALES PATRIOTIQUES ET I ITTÉRAIRES ,
D E L A F R A N C E , - -
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E
J O U R N A J, I. I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Si l'apothéose est due à l'homme , c'est à celui sans doute qui combat et
Illº lIl't pour son pays : Ill 6 llCZ SOll image dans vos temples. RAYNAL.
· rV. I a somme de 8o5,226 liv. à supporter IX. Dans le même ess, l'héritier présomptif,
par les départemens, en vertu de l'article III et, s'il est mineur, le parent majeur, premier
du décret du 18 février, et de l'article II du
- » . .. •
nicipalités pour donner le tableau de leurs det XI. La mère de l'héritier présomptif mineur,:
tes, et pour se procurer légalement les moyens qui seroit sortie du royaume, ne pourra, même
de les acquitter, La discussion de ce décret a après qu'elle y seroit rentrée. obtenir la garde
'été aussi aride que la matière : nous le donne de son fils devenu roi , que par un décret du
roms incessamment. corps législatif.
Enfin l'Assemblée nationale a repris la dis XII. Les fonctionnaires publics, dont il est .
· cussion du décret constitutionel sur la résidence parlé dans les deux premiers articles , seront
des fonctionnairea publics. Quoique le senti censés , par le seul fait de leur contravention ,
ment de l'admiration ne soit, dit-on , qu'une avoir renoncé sans retour à leurs fonctions, et
émotion passagère, cependant elle étoit encore devront être remplacés ». . »
( 1234 )
« La France , disoit l'orateur, doit sa consti la couronne destinée à l'auteur de ses jours
tution à la dette excessive qui s'étoit accumulée fut déférée. -
|
-( 1236 )
sous le cachet du demandeur : au dos de l'en r VIII. Les prolongations des brevets qui, dans
veloppe de ce paquet, sera inscrit un procès des cas très-rares et pour des raisons majeures,
verbal ( dans la forme jointe au présent régle pourront être accordées par le corps législatif, .
ment sous le n°. 1°r) signé par le secrétariat du seulement pendant la durée de la législature,
département, et par le demandeur, auquel il seront enregistrées dans un registre particuliez
sera délivré un double dudit procès-verbal, afin au directoire des inventions, qui sera tenu de
de constater l'objet de la demande, la remise donner connoissance de cet enregistrement aux
des pièces, la date du dépôt, l'acquit de la taxe différens départemens et tribunaux du royaume.
ou la soumission de la payer, suivant le prix IX. Les arrêts du conseil , lettres-patentes,
et dans le délai qui seront fixés au présent mémoires descriptifs, tous documens et pièces
réglement. relatives à des priviléges d'invention, †
IV. Les directoires des départemens, non accordés pour des objets d'industrie, dans quel
plus que le directoire des brevets d'invention, que dépôt public qu'ils se trouvent , seront
me recevront aucune demande qui contienne réunis incessamment au directoire des brevets .
plus d'un objet principal, avec les objets de d'invention.
détail qui pourront y être relatifs. Il a été décrété, sauf rédaction, que les frais
V. Les directoires des départemens seront nécessaires à un établissement convenable à
tenus d'adresser au directoire des brevets d'in l'exécution de cette loi, ne seront point aux
vention, les paquets des demandeurs , revêtus frais de la nation ». º
des formes ci-dessus prescrites, dans la semaine Le surplus du projet a été ajourné.
même où la demande aura été présentée. Séanoe du 3o mars.
VI. A l'arrivée de la dépêche du secrétariat
de département au directoire des brevets d'in Le public fixe ses yeux avec inquiétude sur
vertion, le procès-verbal, inscrit au dos du pa la fabrication des assignats , dit M. Folle
quet, sera enregistré, le paquet sera ouvert, et ville , et vos commissaires me se sont pas em
le brevet sera sur-le-champ dressé d'après le pressés de rendre compte de leurs opérations.
modèle annexé au présent réglement, sous le Si une fois leur fidélité est assaillie par les soup
n°. 2. Ce brevet renfermera une copie exacte çons, la ruine de l'état est certaine. Sur cette
de la description, ainsi que des dessins et mo observation , il est décrété que les commissaires
dèles annexés au procès-verbal. Ensuite de quoi à la fabrication des assignats apporteront inces
ledit brevet sera scellé et envoyé au départe samment leurs comptes.
ment, sous le cachet du directoire des brevets On a ordonné ensuite que les députés de
d'invention. Il sera en même temps adressé à l'assemblée de Saint - Marc , dite des quatre
tous les tribunaux et départemens du royaume, vingt - cinq , seroient prochainement entendus
une proclamation du roi, relative au brevet sur leur inculpation qu'ils annoncent avec
d'invention, et dans la forme ci-jointe, n°. 3 ; et sécurité.
ces proclamations seront enregitrées par ordre Il se trouve encore dans quelques départe
de dates, et affichées dans lesdits tribunaux et mens des esprits assez aveugles ou assez per
départemens. vertis pour annoncer des regrets sur l'aboli
VII. Les descriptions des objets dont le corps tion des corvées personnelles.L'Assemblée n'a
législatif, dans les cas prévus par l'art. XI de la pas cru pouvoir mieux manifester son impro
loi du 7 janvier, aura ordonné le secret, seront bation qu'en passaut à l'ordre du jour.
ouvertes et inscrites par numéros au directoire . Sur le rapport de M. Lebrun , deux décrets
des inventions , dans un registre particulier, sont rendus.
en présence de commissaires nommés à cet « Il sera accordé une somme de 2 millions,
effet, conformément audit article de la loi. soit pour les ouvrages d'arts déja commencés
Ensuite ces descriptions seront cachettées de par l'administration des ponts et chaussées, soit
nouveau , et procès-verbal en sera dressé par pour le salaire des employés, saux à reporter
lesdits commissaires. Le décret qui aura or sur les départemens les parties de dépenses qui
donné de les tenir secrètes , sera transcrit au doivent être à leur charge ». º
dos du paquet ; il en sera fait mention dans la « 1°. Il sera payé une somme de 15o.ooo liv.
proclamation du roi , et le paquet demeurera pour les travaux commencés du canal de Niver
cacheté jusqu'à la fin de l'exercice du brevet, nois, sauf à reporter, s'il y a lieu , sur le dé
à moins qu'un décret du corps législatif n'en partement de la Nièvre, les dépenses qui doi
, ordonne l'ouverture. vent être à sacharge.
( 1257 )
2°. Les travaux dudit canal seront continués législatures, sur la demande du ministre de la
ll6 TIT6 .
sous la direction de l'administration des ponts
et chaussées. -
II. Les adjudications s'en feront toujours pu
5o. L'administration des ponts et chaussée bliquement aux jour et lieu indiqués par les af
rendra un compte raisonné de l'importance et fiches qui annonceront les conditions des mar -
de la situation desdits travaux ». chés : à cet effet, les affiches seront placardées
La loi sur l'organisation des tribunaux cri un mois d'avance dans les chefs-lieux de dépar
minels , n'a été sanctionnée que partielle temens, s'il s'agit d'une entreprise générale; et
ment ; et cependant il a été déja fait quelques s'il s'agit d'une entreprise partielle, dans tous
les chefs-lieux de ces localités ».
élections en vertu de cette loi incomplète. Sur
le rapport de M Duport, il est cependant dé
crété, 1°. que les elections faites en consé
P A R I S, le 29 mars.
uence de la loi dont il s'agit , seroient cepen
§ valides si les sujets élus réunissoient d ail Il est arrivé ici, avant-hier, des députés de
leurs toutes les conditions d'éligibilité : Porentru : ils sont chargés de représenter au
2°. Que le comité des décrets présenteroit comité diplomatique , que c'est au mépris des
incessamment un projet de réglement pour anciens traités que des troupes impériales ont
éviter toute erreur dans la distribution des été introduites dans leur pays, et de proposer
décrets. des mesures pour que les 8oo autrichiens ne
, Le même rapporteur a proposé † a r" puissent devenir le noyau d'une armée enne
ticles additionels sur la formation des tribunaux mie, qui menaceroit également leur liberté et
criminels. Le premier article est admis sans la sûreté des départemens françois voisins de
cet état.
difficulté.
Du 3o mars.
Art. Ier. « Les qualités nécessaires pour être
membre d'un tribunal criminel , ou accusateur En rendant compte lier de la séance des
public, seront les mêmes qui ont été prescrites monarchiens , nous onîmes de parler des cro
our être juge et commissaire du roi des tri quignoles, coups de pied dans le cul , et autres
unaux de district. » menus profits de la chevalerie , qui échurent
Le second article proposoit l'établissement en partage à ceux d'entr'eux qu'on trouva dé
de commissaires du roi près des tribunaux cri corés de cocardes blanches : de ce nombre étoit
minels; une réclamation nombreuse est venue le fameux l)uval d' Eprémesnil , qui , comme
l'attaquer : vous allez d'une part , disoit M. Bu les en ſans, reçoit toujours sur son derrière le
zot, doubler la dépense et grever les peuples ; prix de ses incartades. On nous assure que les
de l'autre, donner au pouvoir exécutif la plus monarchieux , ( merveillés du grand courage
dangereuse influence. qºe d Eprémesnil a montré dans cette occasion,
M. L)émeunier demande si les commissaires aussi bien que dans la journée du 28 février,
établis près des tribunaux civils ne suffiroient ont résolu de le prendre pour leur chef à la
pour le même exercice près des tribunaux place du blondin Stanislas-Clermont, qui se
criminels. Ce double emploi est impossible , ré cache toujours dans les occasions chtaouilleuses,
pond M. Duport ; déja il est décrété que des et qui a su conserver son derrière vierge dans
commissaires du roi seront établis près des tri les journées mémorables des 28 février et 27
bunaux criminels : ceux qui demandent la ques IIla rS. -
tion préalable méritent d'être rappellés à l'ordre. Les brefs du pape ne font pas fortune ici ,
M. Biauz , t demande l'ajournement, mais la car on nous assure que ces productions incen
question préalable a prévalu. diaires de l'évêque du département du Tibre
M. Emery, au nom du comité militaire , a ont été livrées aux ſlammes patriotiquès avec
présenté, sur les fournitures , vivres et four plusieurs journaux des Mallet du Pan, Rosoy,
rages, un projet de décret , dont les deux pre Royou, Crapart, Montjoie, etc. Les écoliers du
miers articles sont adoptés. collége de Louis-le-Grand ont même prouvé ,
Art. 1er. « En temps de paix, les ſournitures d une manière très-énergique, combien peu ils
de toute espèce pour le service de l'armée se croient à l'infaillibilité du pape. Ces jeunes ci
ront données aux plus offrans et au rabais, sauf toyens ont établi un distinguo très-sage entre le
les exceptions qui seront énoncées ci après, et † chef de l'église, et le pape petit prince am
celles qui pourroient l'être par la suite par les itieux d'un petit coin del'italie, qui pour venger
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son petit orgueil humilié et soutenir les préten sont entrés à Porentru : la misère étoit peinte
tions de sa triple et ridicule couronne, s'avise sur leur uniforme, et la famine sur leur visage.
d'attiser par des brefs le feu de la guerre civile . On nous assure que 9ooo hommes de la même
en France, ose s'immiscer dans le gouverne trempe vont les suivre, et que la ville de Fri
ment des François, et se mêler de la constitu bourgse garnit de 1o,ooo hoinmes. C'est avec ces
tion civile du clergé gallican. Les écoliers de héros que l'invincible empire germanique, nos
Louis-le-Grand, bien convaincus que l'autorité ex-princes fugitifs et mandrins de toute espècc
spirituelle du pape n'est compétente qu'en ma qui leur sont affitiés, vont incessamment se par
tière de dogine, ct q 1e ce pape devient ridicu tager les 85 départemens de France. Ce partage
lciii nl • mºnºt toutes les fois qn'il ose s'im se fera les premiers jours de mai, à la suite d'un
misccr dans les institutions civiles et politiques déjeuné qui se donnera au club des Tuileries :
d'une nation , ces écoliers ont, dit-on , fait un les tolpaches, pandours et hussards de Léopold
mannequin, réprésentant non sa sainteté Pie arriveront sur le champ de la fédération des
VI, mais bien Pie VI petit prince temporel du François, juste le 14 juillet 1791 ; les gardes na
petit état romain ; et ledit m unnequin, avec ses tionales viendront prendre les ordres de Ben
trois couronnes et ses oreilles d à ne, a été rôti der ; on déchirera la déclaration des droits de
dans un feu de joie jusqu'à parfaite incinéra ' l'homme , et on dansera sur la constitution.
tio:n, et ses cendres jcttées au vent. Cette illustre noblesse , qui a compromis ses
Hier des prêtres réfractaires de Saint-Sulpice, épaules le 28 février dernier , ouvrira le bal». !
voyant bien qu'enfin il falloit détaler, avoient « En attendant tous ces baux évènemens ,
chargé plusieurs voitures des meubles du pres nous accueillons les déserteurs autrichiens. Il
bytère, et les emportoient saintement, à celle nous en est arrivé quarante aujourd'hui ; et si
cela continue, nous les aurons bientôt tous».
fin de meubler les petits manoirs de leurs dé
votes chéries. Parmi ces eſſets appartenans à la « Nous sommes prêts à tout évènement; notre
nation , ils avoient, dit-on, emballé une statue garde nationale fait des évolutions militaires
en argent de la vierge dite de la vieille cais tous les dimanbhes et fêtes , et ensuite notre
selle. Le convoi filoit ; mais les ſidèles et les musique nous joue la fameuse contredanse ça
gardes nationaux avertis à temps ont coupé sa ira. Voilà nos occupations en attendant gaie
ment le combat ». " - -
5 /ra.ie de por,, par la poste, pour : out le #oyaume. L'abonnement ne commence que du Prem d'un moº