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CLASS OF 19oo
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ANNALES PATRIOTIQ UES | T i J i"l'É}º AIR I S


-

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- :D E L A - R A iN C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E .' E U R O P l, ;
/

" J O U R N A L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Patriotes,


dirigé par 5ſ. 44 eRcI ER , ct par M/. ( ARRA , un des Azteuxs.
-

Ce qui prouve combien mépris bles et méprisés sont les mandeir ens,
les pro1estations et les manœuvres de nos prélats réſ'ra c: ai1es , de
leurs noirs adjudans, et de tous ces petits conspirateurs qui s'agitent
au dedans et au dehors , c'est la vente rapide et accélérée des dom ,incs
nationaux. On pcut présager , avec « crtitude, que tous nos coºit 1 e
révolutionaires, nos amateurs de guerre civile , n'auron pas inêin :
le génie, ni l'exécrable pouvoir d'opérer UNE FRoNoE, une guerre de
pots-de-chambre.

.Nº. c c c c L v I. Du Samedi premièr Janvier 179 .


A S S ÉM B L ſ E N A T I O N A L E. gislatures à modifier cette délégution , lors
qu'elles le trouveront nécessaire. -

Suite de la séance du 3o Décembre. II. Toutes les fois qu'en vertu du décret sur
les fonctions de la gendarmerie nationale , les
j\1. DE BE AIIMETz. pour sontenir l'opinion des gººdarines auront saisi des délinquans, ils pour
comités, a représentë :ombien , en ce moment ront les mener, soit devant l'oflicier de gendar
de fºrmentation, il importoit au repos public merie, soit devant le juge de paix , lequel, s'il
et au succès de la constitution d'avoir une po y a lien, délivrera le mandat d'arrêt.
Hce éclairée, mais sur-tout active et imposante. , II. l orsque, dans le cas de flagrant délit, et
M. Robertspierre n'a pas moins † dans ccux qui laissent des traces permanentes,
ment que la première ſois combattu le systême telles que meurtres, assassinats , incendies, vols
proposé. Mais M. Thouret a ramené tous les avec effraction, les officiers de la gendarn1erie
esprits , en annonçant que la délégation de nationale se seront transportés sur les lieux pour
pouvoirs qu'on demandoit pour la gendarmerie constater le délit, ils pourront, s'il y a lieu, dé
nationale , ne devoit être que provisoire ; que livrer le mandat d'amener ou le mandat d'arrêt.
bientôt le peuple imbu des principes constitu lV. L'officier de la gendarmerie, soit celui
tionels assureroit, par de bons choix , l'exé du district où le délit a été commis, ou du disl
cution de la loi : que les bonnes mœurs appu trict où réside l'accusé, pourra recevoir les
reroient la police même .. et qu'alors les juges plaintes et dénonciations ; et dans ce cas, dres .
de paix suffiroient à ces fonctions, aujourd'hui ser les procès-verbaux, recevoir les déclarations »

si difficiles. pourra délivrer le mandat d'amener, mais seu


La discussion a été fermée , et les décrets lement devant le juge de paix de sa résidence,
qui suivent ont été le résultat d'un assentiment lequel, s'il y a lieu , délivrera le mandat d'arrêt,
presque général. qui sera signé aussi de l'officier de gendar
Arr. Ie í. « Il y aura dans chaque district plu II1C ITlC ».

sieurs fonctionnaires publics, cliargés des mêmes Séance du 3o décembre au soir.


fonctions concurremment avec les juges de paix.
Cette concurrence est provisoirement délº gnée Pendant les siècles d'esclavage, le renouvel
de la manière qui va être prescrite , ailleurs lement de chaque année apportoit dans le com4
touteſois que dans les villes, anx capitaincs et merce de la société dégradée un redoublement
aux lieutenans de la gendarmerie, sauf aux lé- : de bassesses et de mensonges; dans les jours de
56 -

#
--- . --- --------- s -

( 8Go j
la libertê , un sentiment franc et loyal va s'ex I et il est ordonné que les pièces et procédures -

primer sans tournures ; l'estime ne sera plus un seront remises au greffe dudit tribunal.
mot de protection , ce sera une dette qu'on Pour composer la députation qui doit aller
me payera qu'au créancier légitime. ce soir saluer le roi , au nom de la nation ,
Ce soir les dames de la halle sont venues, en M. le président avoit pris soin de faire inscrire
députation, apporter aux législateurs de l'em les noms des trente membres de l'Assemblée
pire la reconnoissance du peuple de la capitale ; nationale, arrivés les premiers à la séance. On
leur adresse qui, dictée par une fierté noble, a vivement applaudi à ce Inode de nomination
exprime une admiration sentie, scra, en vertu également ingénieux et équitable.
d'un décret formel , insérée dans le procès Un long rapport de M. Ramel , sur les
verbal. moyens de faciliter la vente des domaines na- .
Une députation des citoyens de la Marti tionaux , a été suivi d'un projet de décret en
nique est venue gémir des malheurs qui , en ce plusieurs articles, qui ont été adoptés sauf
moment, affligent leur isle, et qu'ils imputent rédaction, et que, par cette raison, nous ne
à un gouverneur dont ils demandent vivement donnerons qu'après l'adoption déſinitive.
le rappel. Ils ont accusé la philosophie d'en Au nom du comité de marine , M. Fermont
être la première cause, et d'avoir voulu effacer a présenté , sur les classes des gens de mer, un
la ligne qui, à leur avis, doit distinguer l'homme décret dont les articles sont adoptés.
bla§ de l'esclave noir sans e§brasser leurs , M. le maire de Paris a représenté au comité
idées, M. le président leur a offert quelques des finances, que parmi les rentes dues par
consolations et les honneurs de la séance. l'état , il en étoit une portion affectée à la sub
On a été édifié d'un combat de générosité sistance des pauvres, mais dont la lettre reculée
entre M. Baccard, curé du département de la n'arriveroit que fort tard à l'ordre du paiement.
Gironde, qui veut sacrifier à la patrie un quart M. Anson a proposé à l'Assemblée de décréter,
de son § traitement. et le district qui par forme d'étrennes à l'indigence, que le paie
ment de ces rentes seroit avancé. Cette idée
ne veut pas recevoir cette portion des alimens touchante a été universellement saisie, et con
d'un vénérable pasteur. Il est décrété que ce
noble conflit sera inséré dans les archives de sacrée par ce décret :
l'Assemblée. - •
-

« L'Assemblée mationale, après avoir entendu


· La société des arts demande que la confec son comité des finances, décrète que les payeurs
tion de la statue de J. J. Rousseau soit donnée des rentes acquitteront, dès le 1ºr janvier pro
au concours. Cette pétition est renvoyée au chain, les rentes employées sur leurs états au
· comité des pensions , qui est aussi chargé de profit des pauvres ».
déterminer la forme de ce monument national. Des plaintes sont portées contre le district
Au nom du comité d'agriculture et de com
de Bordeaux, pour avoir, dit-on, procédé à
merce , M. de Boufflers a fait. sur l'encoura l'estimation et adjudication des domaines ma
tionaux , sans l'avis et contre l'avis du direc
gement dû aux arts, un rapport très-étendu , toire de département. Renvoyé au comité de
qui a obtenu tous les applaudissemens. Le pro COIlStltllttOn,
jet de décret qu'il a présenté à la suite a été
adopté avec de très-légers amendemens. Le serment civique a été prêté par plusieurs
ambassadeurs et envoyés près des cours étran
Séance du 31 Décembre. gères. C'est ce qu'annonce une lettre officiella
de M. de Montmorin. G. -

Au milieu des expressions de la joie univer


selle, plusieurs vénérables députés, vrais enfans
de l'église et de la patrie, se sont portés à la Suite des articles décrétés sur la police desûreté,
tribune, et y ont prononcé le serment de sou
tenir de tout leur pouvoir la constitution dé T I T R E I V.
crétée, aceptée et sanctionnée. s
' Par un décret rendu sur l'avis du comité des Du ſlagrant délit.
apports, la connoissance des crimes de Mon Art. Ier. « Lorsqu'un officier de police ap
tauban, précédemment attribuée à la munici rendra qu'il se commet un délit grave dans ura
palité de Toulouse, est renvoyée au tribunal † , ou que la tranquillité publique y aura été
du district de la même ville duement organisé, violemment troublée, il sera tenu de s'y trans
-

à " 2,'
( 86t )
r aussi-tôt, d'y dresser procès-verbal dé IV. Celui qui anra porté la plainte aura 24
* taillé du corps de délit, quel qu'il soit, et de heures pour s'en désister, auquel cas elle sera
. toutes les circonstances; enfin de tout ce qui biffée et anéantie dans les huit jours, à moins
' peut servir de conviction, ou à décharge : et que l'officier de police n'ait jugé convenable de
· dans ce cas, les officiers municipaux seront te la prendre pour dénonciation comme intéres
•rius, s'il y a lieu, de remplir les fonctions qui sant l'ordre public.
leur sont attribuées par les décrets de l'Assem V. L'officier de police qui aura reçu la plainte,
blée nationale. -

tiendra également acte de la déclaration som


II. En cas de Hagrant délit, ou sur la clameur maire des témoins produits par l'auteur de cette
publique, l'officier de police fera saisir et ame plainte. ll sera tenu aussi d'ordonner que les
met devant lui les prévenus, sans attendre les personnes et les lieux soient visités, et qu'il ert
ations des té moins : et si les prévenus ne soit dressé procès-verbal toutes les fois qu'il
vent être saisis, il délivrera un mandat d'a s'agira d'un délit dont les traces peuvent être
imener, pour les faire comparoître devant lui. constatées.
lII.Tout dépositaire de la force publique, et Vſ. Dans le cas où l'officier de police qui a
même tout citoyen, sera tenet de s'employer reçu plainte est celui du lieu du délit, il pourra,
pour saisir un homme trouvé en flagrant délit, d'après les charges, délivrer un mandat d'ame
et l'amener devant l'officier de police le plus ner contre le prévenu pour l'obliger à compa
voisin. . - roître , et de lui fournir des éclaircissemens sur
| | IV.Tout homme fortement soupçonné d'être le fait qu'on lui impute.
coupable d'un délit déja dénoncé, comme dans V11. Néanmoins, en vertu du mandat d'ame
le cas où on le trouveroit saisi , dans les trois mer, le prévenu ne pourra être contraint à l'a
jours, des effets volés , ou d'instrumens servant venir que s'il est trouvé dans les deux jours du
faire présumer qu'il cst auteur du délit, sera mandat à quelque distance que ce puisse être,
amené devant l'officier de police par tout dépo ou passé les deux jours, s'il s'est trouvé dans la
iitaire de la force publique, et même par tout distance de dix lieu es du domicile de l'officier
citoyen, sauf à être responsables de leur mé qui l'a signé.
chanceté. . VIII. Si après les deux jours le prévenu est
' V. L'officier de police recevra les éclaircisse trouvé au-delà des dix lieues, iI en sera donné
mens donnés par les prévenus, et s'il les trouve avis à l'officier de police qui aura signé le man
suffisans pour détruire les inculpations formées dat, et le prévenu sera gardé à vue ou mis en
, contr'eux , il ordonnera qu'ils soient remis sur état d'arrestation suivant la teneur du mandat,
le champ en liberté. si mieux il n'aime comparoître devant l'officier
: VI.Si le prévenu n'a pas détruit les inculpa de police, jusqu'à ce que le juri ait prononcé
tions, il en sera usé à son égard ainsi qu'il sera s'il y a lieu ou non à accusation à son égard.
étatué ci-après ». Avant de décréter le huitième article , on a
s - T I T R E V. demandé qu'on décidât que l'Assemblée discutât
la question de savoir s'il y auroit ou non un juré
| De la dénonciation ou de la plainte. d'accusation. Cette proposition ayant été mise
aux voix, il a été décidé que cette importante
Art. Ier. « Tout particulier, qui se prétendra matière seroit, avant tout, mise en délibéra
r le délit d'un autre particulier, pourra tion, et il a été décrété, nonobstant les récla
· porterºsa plainte à l'officier de police. mations de M. Henri de Longuève, qu'il y au
" HL La dénonciation du tort personnel, ou la roit un juré d'accusation.
plainte, pourra être rédigée par la partie ou , IX. Pour cet effet, quatre jours après la déli
mon fondé de procuration spéciale, ou par l'offi vrance du mandat d'amener, si le révenu n'a
: sier de police, s'il en est requis par elle. pas comparu devant l'officier qui l'aura signé,
- III. La plainte sera signée à chaque feuillet, celui-ci enverra copie de la plainte et la note des
et datée par l'officier de police ; elle sera égale déclarations des témoins au greffe du tribunal
ment signée et affirmée par celui qui l'aura faite de district, pour y être procédé ainsi qu'il sera
ou par son fondé du pouvoir spécial, lequel prescrit ci-après. -

pouvoir sera annexé à la plainte. Il sera fait X. Si néanmoins le prévenu est trouvé saisi
mention expresse de la signature de la partie, des effets volés, ou d'instrumens servant à faire
bu de sa déclaration de ne pouvoir signer, à présumer qu'il est l'auteur du délit, il sera amené
ine de mullité. sur le champ devant l'officier de police qui aura
( 862 )
-
- º 9 L>

signé lo mandat d'amener, quels que soient la teur et membre de l'Assemblée nationale, a.
distance et le d lai dans lequel il aura été sassi. beaucoup influé dans cette décision. :

X1. l3ans le cas où l'officier de police qui aura Le bruit du retour prochain de M. d'Artois
reçu la plainte ne seroit pas § du lieu du, se répand dans la capitale, on croit même que
délit, mais seulement celui de la résidence habi des préparatifs se font dans sa maison du Fem-.
tuelle ou momentanée du prévenu, il pourra † pour le recevoir. Il faudroit que ce citoyen
toujours donner un mandat d'amener devant ût bien ingrat pour ne pas venir se jetter avec "
lui ; et après quatre jours, si le prévenu n'est reconnoissance dans les bras d'une nation gé-,
† comparu, ou amené , l'affaire , avec toutes néreuse qui, oubliant tout, a daigné se charger
es pièces, sera également renvoyée au greffe de toutes ses dettes : après un acte aussi magna
du tribunal de district du lieu du délit. nime les l'rançois ont droit de compter que M.
· XII. Enfin, dans le cas où l'officier de police d'Artois prêtera le serment de défendre la cons
qui aura reçu la plainte ne seroit ni celui du titution de tout son pouvoir, et qu'il ne se per-.
lieu du délit, ni celui de la résidence du pré mettra jamais d'oublier cet engagement sacré. .
venu, il sera tenit de rcnvoyer l'affaire, avec -

|
toutes les pièces, devant le juge de paix du lieu Arras , le 24 decembre. :
|
du délit, pour qu'il soit déterminé par celui-ci
s'il y a lieu ou non à délivrer le mandat d'a Monsieur , la société des amis de la consti
mener. -. - • ' - -
tution de cette ville vient d'arrêter d'affranchir .
XIII. Lorsque le prévenu comparoîtra devant dorénavant toutes les lettres qu'elle enverra,
1'officier de policé, il sera examiné sur le champ, et de ne recevoir, après l'époque du 15 janvier
ou au plus tard dans les vingt-quatre heures; et 1791 , ni lettres ni paquets qui ne soient affran-º"
chis. Pour faire connoître cette décision à toutes .
s'il résulte des éclaircissemens qu'il n'y a aucun
sujet d'inculpation contre lui, l'officier de po les sociétés du royaume avec lesqu'elles elle
correspond , elle croit m'avoir pas de moyen
lice le mettra en liberté.
XIV. Lorsque le prévenu ne donnera pas des
-

plus sûr que celui des journaux ; èn


quence , elle vous prie de vouloir insérer sa
#
éclaircissemens snffisans pour détruire les incul r solntion dans vos Annales. - . ?
pations, alors'si le délit est dd nature à mériter Signés, H. Spitalier, prêtre de l'Oratoire,
peine afflictive, l'ofiicier de police, seit celui président; G. J. Piéron, Guilbert.
du lieu du délit, soit celui de l t résidence du
prévenu, délivrera un mandat d'amener, pour
faire conduire à la maison d'arrêt du district du Un infortuné capucin, se disant père Patrice,
lieu du délit ». ci-devant gardien des révérences de Valognes,.
a éprouvé dans son jeune cerveau une révolu
# - · ( La suite demain,)
tion , opérée par la révolution actuelle de la
4
- -
France , qui le rend furieux , et le met dans le
PA R I S , le 28 décembre. cas de nuire à la société. On prie les citoyens
charitables de vouloir bien contribuer à -la dé
Dans la séance d'hier à l'assemblée électorale, pense mé cessaire pour le, mettre dans un lieu
huit prêtres et curés, membres de cette assem sûr. On espère que la solitude, à laquellè se
blée, ont prêté le serment nouveau auquel ils dérobe sa révérence , le guérira de sa folie , si
sont obligés par le décret de l'Assèmblée natio commune à Valognes par l'affluences des aris
nale du 27 novembre dernier. M. le curé de la tourates. On recommande également aux chaT
Sainte-Cliapelle a ouvert cette cérémonie so rités publiques le nommé Cauvin, prêtre habitué
lemnelle par un discours où respiroit le patrio dans Valognes, atteint du même mal. :

tisme le plus pur. Ces prêtres-citoyens ont reçu


les applaudissemens que méritoit leur civisme. Des lettres de la Belgique annoncent que les
L'université de Paris , convoquée extraordi lhabitans de ces provinces commencent à voir
| nairement , vient d'adhérer de la manière la de mauvais œil les soldats autrichiens. Il y a
plus solemnelle à tous les décrets de l'Assemblée déja eu des rixes entre les uns et les autres , et
nationale, notamment à celui relatif à la cons plusieurs de ces soldats ont été trouvés dans le
titution civile du clergé. M. Dumouchel, rec canal d'Anvers. - - -

On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franç de port, le Prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriosiques. *

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i
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- D E L A F R A N C E ,
ET A F F A 1 R E s P O L I T I Q U ES D E L E U R o P E,
4 . . -

J0 U R N A L L I B R E , par une Société a" Ecrivains JPatriotes ,


dirigé par M. MERcr eR , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Ce qui prouve combien méprisables et méprisés sont les mnnderaens,


les protesta1ions et les in tnœ uv1 es de nos p1 éluts réſractaires , de
leurs noirs adjudans , et de tous ces petits conspirateurs qui s'agitent
- au dedans et au dehors , c'est la vente rapide et accélérée des do -
" « maines nationaux. On peut présager avec certitude que tous nos
contre-révolutionaires , nos amateurs de guerre civile , n'auront pas
même † , ni l'exécrable pouvoir d'opérer UNE FRoNDE, une guerre
•? de pots-de-chambre.

# , Nº. c c c c L v 1 I. Du Dimanche 2 Janvier 17gt.


AssE M B L E E N A T I O N A L E. d'Avignon , comme le refuge de tous les mau- .
vais citoyens qui ne peuvent encore supporter
"**ttance du 31 décembre au scir. l'air pur de la constitution françoise. -

# -- .
f
J.es menées qui ont agité nos départemens du
# # département de la haute Vienne a dénoncé sud-est, n'ont pu § l'activité des alié- .
# finemblée nn ouvrage incendiaire qui se nations de dom iines natlonaux : le département
,publié sous le titre de Réclaration sur la cons des bouches du Rliône en a déja vendu pour
#ation civile du clergé , et qu'on a osé im neuf millions.
primer sous le nom de M. l'évêque de Limoges : La discussion indiquée par l'ordre du jour
º qui ne peut être que l'effet d'une manœuvre embrassoit l'organisation des ponts et chaussées ;
#ºmie, et d'une calomnie mal-adroite, puis les articles qui suivent ont été décrétés sans
le ce prélat, membre de l'Assemblée législa opposition.
º, et placé conséquemment au centre des Art. VII. « Il y aura une école nationale et
[m , ne peut certainement pas s'être rendu gratuite des ponts et chaussées.
# ble d'une telle infraction des loix aux VIII. Les places de professeurs continueront
ſ elles il a concouru par sa présence même. à être remplies par des élèves qui, après des
#Une adresse du département de Seine et concours et des examens déterminés, seront
ºe apprend que l'évêque de Versailles , nou jugés les plus dignes de les remplir. Ils enseigne
ºllement élu, s'est empressé de prêter le ser ront toute l'année. -

ment civique. IX. Soixante élèves seront reçus à cette école,


La petit chapitre de Brou, district de Châ dont vingt de la première classe, vingt de la
ºuroux, département de l'fndre, a voulu seconde, et vingt de la troisième.
des mouvemens pour empêcher qu'on X. Cette école sera dirigée par le premier
§rocédât à l'inventaire de ses anciennes pos ingénieur , et sous lui par un inspecteur aux :
ºns; M. du Portail y a envoyé des troupes appointemens de 42oo livres, et qui réglera .
ligne sur l'invitation de M. Montmorin,
ºligne, l'enseignement. -

ºt én instruit l'Assemblée. XI. Il sera attaché à chaque place de profes


envoyé de l'affaire seur-élève un traitement de 12oo liv.
#a
vf ſet auaux commissaires
comité diplomatique , une XII. Les élèves seront choisis dans les 83
hartement des bouches du Rhône , départemens, parmi les sujets qui, au jugement
once le comtat venaissin et la ville de l'ingénieur et de deux commissaires du direqs
45y
( 864 )
toire, auront concouru sur différens objets, bre, soit parce qu'elles ont été instruites trop
lesquels seront déterminés par un réglemeat tard des prorogations de ces mêmes délais,
particulier. - soit parce que les débordemens des°rivières et
XIII. Les ouvrages des différens concours les inondations les ont mises dans l'impossibilité
seront tous les ans proposés par les départemens de suivre les procédures prescrites ; et que,
à l'administration centrale, à une époque dé d'autre part, les différens corps administratifs,
terminée ; et sur l'avis de l'administration des surcliargés d'un grand nombre de travaux, de
ponts et chaussées, les places vacantes seront puis l'époque de leur création , n'ont pu tra
données à ceux qui seront jugés les plus dignes. vailler avec l'activité nécessaire à toutes les opé
XIV. Chaque élève de la première classe rations relatives à cet objet ; voulant néanmoins
aura une somme annuelle de 5oo livres ; ceux faire profiter toutes celles qui peuvent y pré
de la seconde, 4oo livres, et ceux de la troisième, tendre des avantages qu'elle leur avoit assurés,
3oo liv. et prévenir d'ailleurs toutes difficultés sur l'exé
XV. Tous les ans, les élèves de chacune de cution de ses précédens décrets, et ceux qu'elle
ces classes seront soumis à un concoars et à rend journellement sur l'aliénation des do
des examens , au jugement de l'ingénieur en maines nationaux en faveur des municipalités,
chef et des inspecteurs généraux qui se trou oui le rapport de son comité d'aliénation , dé
veront à Paris. crète ce qui suit :
XVI. Sur l'avis desdits examinateurs , l'ad Art. I°r. Les municipalités qui ont fait leurs
ministration pourra renvoyer ceux qui seront soumissions pour l'acquisition des biens natio
incapables ou qui ne rempliront pas leurs de naux avant le 15 septembre dernier , sont au
voirs avec exactitude. torisées a en faire ou compléter les désignations
XVII. #l sera alloué chaque année 8ooo liv. et estimations jusqu'au premier mars prochain
pour la dépense de l'école et la distribution exclusivement , l'Assemblée nationale proro
annuelle des prix. -
† à cet égard, et jusqu'à cette époque, le
, XVIII. L'administration des ponts et chau élai accordé par son décret du 29 novembre.
sées donnera son avis le plus convenable sur II. Les municipalités seront censées avoir sa
l'établissement des ponts et chaussées , pour . tisfait aux dispositions de l'article préçédent,
y être statué d'après le rapport du comité des lorsqu'après avoir envoyé leurs désignations au
finances ». comité d'alienation , elles auront remis tous les .
Séance du 1er Janvier.
actes et procès-verbaux aux directoires de dis-.
trict, en auront obtenu le visa, et retiré un ,
certificat au plus tard le premier mars. ,
· La nouvelle année s'est ouverte par la lec lII. Elles ne pourront cependant comprendre..
ture des discours que le président de l'Assem- . utilement dans leurs désignations les biens sur
blée nationale a fait hier au roi , à la reine, et
lesquels des particuliers auront fait des soumis
à l'héritier du trône, et des réponses qu'il a sions antérieures, ou sur lesquels les enchères
reçues de leurs majestés. On n'a pas entendu seront déja ouvertes à la diligence des procu- .
sans attendrissement les nouvelles assurances
reurs-syndics. .
que Louis XVI a données du desir qu'il a d'a lV. L)ans le cas où, par le défaut de désigna-.,
chever et de consolider, de concert avec les
tions suffisantes ou autrement, les mêmes objets
législateurs, le grand ouvrage de la consti seroient adjugés à deux municipalités diffé-.
tutiom. - -

rentes, le bénéfice de la vente appartiendra à


M. Ramel a présenté un décret tendant à celle qui réunira les conditions prescrites par le .
faciliter aux municipalités l'acquisition des do décret du 1o octobre dernier , pour jouir, du
maines mationaux, et a en assurer la possession droit de priorité, -

'aux adjudicataires. Ces mesures ont été ap V. Lorsque les directoires de district auront
prouvées et décrétées. visé les évaluations et estimatiens des biens-na
« L'Assemblée nationale , considérant que tionaux, ils les enverront, avec les pièces justi
plusieurs municipalités ont été empêchées de ficatives, au directoire de département, pour
faire usage des délais qui leur ont été succes y être sans délai approuvées, s'il y a lieu ; les
sivement accordés pour rapporter les désigna directoires de département en donneront.en
tions et estimations ou évaluations des biens suite avis au comité d'aliénation, et lui enver
nationaux , sur lesquels elles auront été faites, ront une expédition collationnée des procès
des squmissions antérieurement au 15 septem verbaux d'estimation ou évaluation.
( 865 )
.VI.Tous acquéreurs de biens nationaux, soit tard le jour indiqué pour la première enchère
mur l'adjudication directe des corps administra s'ils étoient mis en vente; et faute par eux d'y
fifs, soit sur les reventes des municipalités , fe avoir satisfait, les biens pourront être aliénés
ront leurs paiemens, ou dans la caisse de l'ex comme le surplus de tous ceux qui appartien
traordinaire , ou dans celle du district, aux nent à la nation.
conditions et en la forme prescrites par les pré XII. Les adjudicataires des biens mationaux
· cédens décrets; seront tenus cependant, les ad sous-affermés jouiront du prix des sous-baux .
judicataires des biens mationaux situés dans les à la charge par eux de laisser le dixième de leur
départemens de Paris, d'en verser directement produit au fermier principal, pour lui tenir
le prix dans la caisse de l'extraordinaire, et de lieu de toutes indemnités ».
, rapporter au receveur de district le duplicata Il paroît que les troubles ont absolument cessé
de leurs quittances ; les mêmes dispositions se à Montauban, et l'Assemblée nationale a dé
#ront observées par les particuliers qui exerce crété, sur l'avis de M. Chabroud, que l'un des
front le rachat des droits féodaux et autres rentes deux régimens qui ont été envoyés dans cette
rachetables dépendantes des biens nationaux. ville, pourroit en être retiré en vertu d'ordre
· VII. Les adjudicataires sur les reventes des du roi.
municipalités diviseront chacune de leurs obli Une lettre de M. Pastoret , président des
gations en deux portions ou coupons, le pre électeurs de Paris , informe l'Assemblée matio
mier coupon contiendra les quinze seizièmes male que les élections des juges et des snppléans
de la somme à payer, et le second seizième sont consommées ; que la capitale attend im
· alloué aux municipalités. patiemment l'installation des six tribunaux ;
ViIl. Les acquéreurs des biens nationaux , qu'il y a des vœux partagés, les uns pour que
quelle que soit lt classe desdits biens, jouiront les tribunaux soient placés séparément et dans,
des facultés accordées pour le paiement par l'enclave de leurs arrondissemens respectifs ,.
l'article 5 du titre 5 du décret du 14 nai 179o les autres pour qu'ils soient distribués dans un
tu néanmoins que la prernière séanc seul et Inême local ; on demande sur ce point
enchère ait eu lieu avant le 15 mai 1791 ; une décision du corps législatif. M. Bouche a
l'Assemblée-nationale dérogeant, quant à ce, 'opiné pour la séparation absolue des tribunaux,
aux dispositions du décret du 3 novembre. d'autres personnes ont représenté l'énorme dé
*IX. Passé le delai du 15 mai, ſixé par l'art. pense qu'entraîneroit la construction de six
précédent, les paiemens seront faits confor tribunaux et de six prisons, et l'acquisition de
niément à ce qui est prescrit par les articles 3 six emplacemens nouveaux , dépense qu'un.
et 4 du décret du 5 novembre ; néanmoins le premier devis porte déja à deux millions. G.
prix des bâtimens , les emplacemens vacans ( La suite demain. )
dans les villes, des maisons d'habitation et des
x en dépendans, quelque part qu'elles Grenoble.
mient situées, sera payé de la manière et dans
les termes fixés pour les biens de la première Tandis que la société de nos prétendus mo
dasse, par l'article 3 dudit décret pour les marchistes expire presqu'en naissant, celle des,
liens de la première classe. amis de la constitution voit les bons citoyens
ºſM. Eorsque les procureurs-syndics auront à briguer à l'envi l'avantage de siéger parmi sest
dier devant les directoires les ſermiers ou membres ; elle compte dans son sein la pres-.
lous-fermiers des bions mationaux pour y affir qu'universalité de nos juges et de leurs sup
mer la sincérité de leurs baux, ils pourront se pléans, des officiers municipaux et des notables,.
urvir du ministère des greffiers des municipa des administrateurs du district et de ceux du dé
du district des fermiers, ou de la situation partement.La découverte des derniers complots
du chef-lieu de l'établissement. de nos ennemis a ranimé le patriotisme, bien loin
•XE Les administrateurs des biens affectés à des de l' éteindre : les citoyens indéterminés ou sé-.
tions acqûittées dans les églises paroissia duits par leurs discours hypocrites, ont égale
f, et sur l'aliénation desquelles l'Assemblée ment frémi d'horreur à l'aspect de la trame our-]
tionale s'est réservée de statuer ce qu'il ap die par la plus profonde scélératesse, et dans les
iendra par son décret du 28 octobre , seront états étrangers, et dans la plupart des villes du
us d'en fournir la déclaration et d'en re royaume. Un homme lionnête et sensible ex
itre q'état au directoire du district dans le cuse chez les autres les erreurs de l'opinion, et"
ritoire duquel les biens sont situés, au plus peut se tromper lui-même, mais il se révoltera
( 866 )
touiours contre les sanguinaires projets d'une tité de lettres de chez vous , toutes avec plus
lorde de désespérés, qui n'abreuvent leurs ames ou moins de détails sur l'affaire en question.
féroces que du fiel d'une rage exécrable, et
brûlent d'assouvir leur vengeance sur les ruines P o L o G N E.
fumantes de leur patrie, et par le massacre con
certé de plusieurs millions de leurs frères. Un courier de Constantinople est arrivé à .
Va sovie dans les premiers jours de décembre.
ll a apporté les principaux articles du traité
[Extrait d'rune lettre de Z'urin clu 18 décembre d'alliance , conclu par l'ambassadeur de la ré
publique avec la sublime porte. Ce traité porte la
179o , lue à l'assemblée des amis de la cons garantie réciproque des possessions respectives :
titution à Lyon. après la guerre actuelle, un secours réciproque.
lorsque le casus ſaederis aura lieu après que la .
: ll est arrivé ici, mercredi et jeudi, des échap guerre actuelle sera terminée. La Russie paroît .
§és lettres
de Lyon , qui ont porté les mouvelles que ne pas s'inquiéter beaucoup de ce traité , et:
du 24 ont confirmées ; elles ont mis . pousse avec une telle ardeur la guerre actuelle, *
la consternation dans le parti des princes , que que la Pologne pourroit, dans le fait, n'avoir .
l'on assure avoir donné ordre , dès le jeudi soir, bientôt plus aucune possession d'Europe à ga- .
de suspendre tout achat de chevaux. Il en sera, rantir à la sublime porte. Les lettres de Bender,
sans doute de même de leurs préparatifs de, en date du 23 novembre et 4 décembre , an-.
départ, pour lequel leurs bulletins étoient prêts noncent que les troupes du prince Potemkin,
à la poste depuis une dixains de jours ; ils n'at ont poursuivi leurs conquêtes sur le Danube,
tendoient apparemment que quelqu'indice fa et que les forteresses de Toulczy et d'Isaackzy,
vorable. La consternation est augmentée, dit sont en leur pouvoir. Les Turcs ont perdu dans
on, depuis ce matin par l'arrivée d'un M. d'Au ces deux attaques toute leur flotille, composée .
tichamp, qui a dit que le complot avoit été 2° 3o lancops, une nombrouse artillerie de ca
également découvert et déjoué à Aix et à Mar nons de fonte, d'immenses provisiQns de bou-.
seille. Il faut croire que ce premier mauvais che et des munitions de gue Potemkin ,
succès dégoûtera vos ennemis, outre qu'on maître des environs d'Imalow ; se dispose à .
assure que le roi a reçu nne lettre du roi de bombarder cette place, et se flatte de la voir
France et une aussi de l'empereur, pour les bientôt réduite. -

faire désister de leur entreprise. Cependant ils Si les progrès des Russes sont alarmans, et
ont reçu de l'argent de Gênes ; on les dit dé euvent faire craindre que l'impératrice ne soit,
sespérés, de manière qu'ils ne peuvent plus † en état de tenir la parole qu'elle avoit -
se flatter de venir à bout de leurs premiers des donnée de me terminer cette guerre que lors-,
seins, Ce n'est pas à dire qu'ils renoncent à que son armée victorieuse seroit parvenue dans
vous faire du mal, ni à tenter d'autres moyens les murs de Constantinople, la nouvelle intelli- .
de mettre votre royaume en combustion. Qu'on gence qui règne † et sa majesté
me cesse donc pas de se tenir sur ses gardes, prussienne n'est pasºoins inquiétante pour la
et qu'on ne néglige point de réformer ces corps Pologne.
où l'on découvrira quelques membres gangre ·
On commence à craindre que la prise de pos
més; car ce que nous avons toujours eu le plus session de Dantzik ne soit pour Guillaume le prix
à craindre, ce sont les trahisons de ceux mêmes de sa complaisance à ramener les Belges sous la
à qui vous aviez confié le soin de votre défense domination de Léopold , et à lui abandonner les
sur un patriotisme apparent. Liégeois. Que seroit-ce si ces deux rivaux, dont
- On assure M. de Calonne parti ce matin ; la division seule pouvoit assurer l'indépendance
. mais la nouvelle n'est pas positive, et on ignore de la république, devenus amis pour le succès ,
même s'il a voulu se soustraire aux reproches de leur ambition commune, alloient s'entendre
que ce mauvais succès lui méritoit, ou s'il va pour le partage de la Pologne pendant que la
ourdir ailleurs quelques nouvelles trames. — Russie, certaine de leur acquiescement tacite,
Il paroît que jusqu'à présent le secret des postes pousseroit ses conquêtes jusqu'à la capitale de
n'est point trahi, car il est venu hier une quan l'empire attoman ?
On s'abonne à Paris, chez Buisson , lihraire, rne Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le prix
tle l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettros our les Auteurs des Annales Patriotiques,
N chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger, . #- * -
ANNALES PATRIOTIQUES
• -
ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
-

. ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ,
yo U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
- | dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Ils ont adoré le veau d'or, et murmuré contre Moyse qnand il l'a réduit
en poudre.

No. C C C C L V I I I. Du Lundi 3 Janvier 179z.


| AssE M B L É E N AT I O N A L E. compte rendu des occupations auxquelles l'As
º u :. -
semblée nationale a encore à se livrer, et qui
Suite de la séance du 1er. janvier. sont ſixées par le décret suivant :
Art. I°". « L'Assemblée nationale décrète ,
#N décret préparé au comitéa étémilitaire, et 1 °. qu'elle s'occupera sans interruption, dans
ses séances du matin , des objets suivans :
- adopté.
té par M. de Wimpfen,
#l'Assemblée nationale , après avoir entendu Des jurés, des impositions, de la haute cour
#rapport de son coinité militaire, décrète ce nationale, des changemens dans le code pénal,
, qu suit : loi de la responsabilité , gar,les nationales et
lºr. « A l'avenir la décoration militaire auxiliaires. organisation de la marine, loi qui
rdée aux officiers de toutes les armes déterinine les rapports de l'autorité civile et mi
#de tous les grades , à 24 années de service litaire. complément de l'org nisation des muni
#ºlues; et ces années seront coinptées con cipalités et corps administr tifs, complément de
fºrmément a L1X dispositions de l article I°r du l'organisation § pouvoir législatif et du pouvoir
fireii des décrets des ro, 16, 25 et 26 juillet exécutif, de l'organisation des ministres , du
1"r :
-"
* trésor national , de la comptabilité de la ré
...ll. Les années de service comme soldats et gence, bases de l'éducation militaire, rapports
#º ,
9ſgciers. .
compteront comme celles des constitutionels sur la mondicité, sur l'ordre de
Malte, sur les ordres de chevalerie, loix cons
• IlL Les officiers qui auroient pris leur re titntionellºs sur les successions , démarcation
lraite, et ceux qui auroient été réſormés sans de la jurisdiction ecclésiastiqu$ ; ct que lors
qu'elle les aura terminées , † législature pro

en
la décoration militaire, pourront
er la demande , et sont déclarés sus chaine sera convoquée.
I|. Qu elle traitera dans ses s*ances du soir,
† de l'obtenir , s'ils ont servi le temps
dans l'ordre qui lui a été soumis par son comité
ſéterminé par les articles précédens.
, IV. Le président est chargé de se retirer par central , les objets compris dans la seconde sec
tion : ordonne à ses différens comités de pré
| dºvers le roi , pour le prier de sanctionner le parer lenrs rapports. pour qu'ils puissent être
Présent décret ». ſai13 dans l'ordre du travail adopté ».
·t Rnsuite a été rendu un décret sur la pétition
sieur Wegland, qui propose de faire un essai Séance du 2 Janvier.
la perfection des poudres et salpêtres : on
renvoie au directoire du département d'Oise, L'instruction sur la contribution personnclle
Jºr rapport à la construction des moulins qu'il O8 tréd,g e, et M. l'ermond s'est présenté pour
e de bâtir-à ses frais. -

cn faire la lecture. Plusieurs pºrº onnes ont été


" Le reste de la séance a été occupé par le i d avis ſºº cette matière importante ne pouvoit
458
- · ( 868 ) v

, être pesée avec trop de maturité, et que c'étoit M. Duport , n'en a pas moins insisté sur la
dans le silence du cabinet qu'il falloit l'appro nécessité de procéder par écrit. Mais M. Tron
fondir. Cette opinion est dévenue générale ; et chet a soutenu que cette précaution dans la
il est décrété que l'instruction sera imprimée et rnatière dont il s'agissoit, étoit entièrement su
distribuée avant d' être livrée à la discussion des
| perflue.
législateurs assemblés.
On a vu paroître à la tribnne M. de Bonal, On a passé à la discussion du titre premier de
évêque de Cle1 mont la simplicité de son ca la seconde se«tion du rapport, de la procédure
devant le tribunal de district et du juré d accu
ractère, la sainteté de ses moeurs ont fait naître sation. Contre l'avis des comités. M. Tronchet
l'esp rance qu'il alloit purement et sans dé vouloit que le directeur du juré fût pris, non
tours accepter la constitution civile , et prêter parmi les juges du tribunal de district , mais
le serment ordonné par la patrie. Mais quand parmi les suppleans afin, disoit-il, de ne laisser
on l'a entendu exciper de la tradition en ma aucun vide dans le tribunal : cet amendement
tière civile , et donner la limitation du territoire
n'a point , té admis , et les articles proposés par
pour article de foi , une acclamation aom le rapporteur ont été décrétés.
breuse l'a rappellé à l'ordre ; et le public, ac
coutumé à estimer M. de Bonal, s'est demandé T l T R E Ier.
avec surprise s'il y avoit lieu d'appliquer la
détestation due à la mauvaise foi , ou le mé
De la procédure devant les tribunaux de
pris qui est acquis à la grossière ignorance.
Cependant la minorité, qui de jour en jour district, du jura d'accusation
devient plus chétive , s'est efforcée de soute
nir les subtilités de l'orateur improuvé, lorsque Art. ſ°", « ll sera désigné dans chaque tri
MM. Chabroud et Treilhard , pour ramener bunal de district un des juges du tribunal pour
les débats au point de clarté et de simplicité, remplir les ſonctions qui vont être désignées.
ont demandé que M. le président interpellât II. Ce juge s'appellera directeur du juré, il
l'évêque de Clermont de déclarer s'il vonloit, sera pris à tour de rôle, tous les six mois, parmi
oui ou mon, prêter le serment prescrit par le les menbres composant le tribunal du district,
décret du 27 novembre. le président excepté ». -

L'explication étoit trop pressante pour plaire Les articles III et IV ont été adoptés sans
discussion.
aux ennemis du décret. M. Du fraisse a voulu -

appeller la question préalable contre la motion ; III. « Celui qui, sur le mandat d'arrêt d'un
mais la forte majorité a rejetté la question préa officier de police , aura fait, au gardien de la
lable : et M. de Bomal, réduit a répondre ca maison d'arrêt, remise du prévenu, en prendra
thégoriquement à l'interpellation, a dit enfin reconnoissance : il remettra les pièces au gref
« que d'après le cri de sa conscience , il ne fier du tribunal , et en prendra pareillement
pouvoit prêter le sermcnt civique ». reconnoissance : il rapportera à l'officier de po
Il vouloit encore pérorer ; on a demandé lice ces deux actes visés dans le jour par le di
l'ordre du jour : il a essayé de déposer sur le recteur du juré. -

bureau sa protestation qu'il avoit portée toute IV. Aussi-tôt après avoir délivré son visa .
écrite ; les secrétaires l'ont refusée, et malgré ou au plus tard dans les vingt-quatre heures ,
l'obstimation de quelques exclamans , l'ordre le directeur du juré entendra le prévenu , et
du jour a ramené le calme , et de suite la examinera les pièces réunies, pour vérifier si
discussion sur les jurés. l'inculpation est de nature à être présentée au
M. Duport a présenté sous un nouveau jour juré.
les motifs des comités. « Le juré d'accusation, Une opposition vive et soutenue a attaqué la
a-t-il dit, n'a d'autres fonctions que de re rédaction de l'article V ; MM. Garat l'aîné Mo.
cueillir tous les faits à charge et à décharge , reau et quelques autres, demandoient que ls
et de déclarer ensuite s'il y a lieu ou non à nature du délit fût constatée par le tribuna
l'accusation, l'application des peines ne le re entier , lequel décideroit si le délit imputé de
garde nullenent , voilà ce qu'on n a pas assez voit emporter peine afflictive ou infamante
envisagé quand on s'est élevé si fortement contre M. Barmave a observé que cette attribution fait
le décret proposé ». - - - au tribunal détruiroit l'influence bienfaisante du
M. Prugnon, parlant immédiatement après juré; il l'a démontré ; il a convaincu les 'oppo
| ( 86g )
sans même, et les articles suivans ont été con tribunal de district , qui la décidera dans les 24
· sacrés par une sorte d'unanimité. heures.

V. Aucun ncte d'accusation ne pourra être Xil1. Dans tous les cas où le délit aura pu
présenté au juré que pour un délit emportant être constaté par un procès-verbal. il sera joint
· peine afflictive ou infamante. à l'acte d'accusation, pour être présenté con -
· VI. Dans le cas où il n'y a point de partie jointement au juré, sous peine de nullité.
XIV. L'acte d'accusation contiendra le fait
plaignante ou dénonciatrice , soit que l'accusé et toutes les circonstances ; cclui ou ceux qui
soit présent ou non , si le directeur du juré en seront l'objet y seront clairement désignés ;
trouve, par la n ture du délit, que l'accuſation la nature du délit sera déterminée aussi préci
, ne doit pas être présentée au juré, il assemblera , sément qu'il sera possible ». G.
dans les vingt-quatre heures, le tribunal, lequel
prononcera
r sur cette question après avoir en
tendu lé commissaire du roi ».
IP A IR | S.
· Les articles VIſ , VIi1, IX, X et XI ont été
admis sans discussion.
Le club des Monarchiens, ou des Monar
' VII. « Si, dans le même cas, il trouve que , par chieux , qui vonloit soul.ver le peuple cn met
la nature du délit, l'accusation doit être portée . tant à un son la livre de pain , vient d'être
au juré ; ou si, contre son opinion, le tri - dissons , autant par le mépris que par l indigna
# s - - - - 7 7

hanal l'a décidé ainsi, il dressera l'acte d'accu tion publique ; quand elle s'explique , elle ter
sation. rasse et sans autre foi ce. Le sieur Fontane
. VIII. - Dans le cas où il y a une partie plai du-Rosoi ou du Rosoi-Fontame , dont ce club
gnante ou dénonciatrice, # directeur du juré avoit soudoyé la plume, va plaider pour obtenir
ne pourra ni dresser l'acte d'accusation , ni por le trimestre qu'on lui avoit promis d'.vance ,
·-ter au tribunal la question mentionnée en l'ar n'ayant pu toucher que le demi-mois. On dit
•ticle VI, si ce n'est après deux jours révolus , que le publiciste Fontane , cet émule de du
depuis la remise du prévenu en la maison d'ar Rosoi, de désespoir va faire tout seul une tra
-# pièces au greffe du tribunal ; mais
ce délai 'passé , sans que la partie ait comparu ,
gédie.
#il sera tenu d'agir ainsi qu'il est prescrit par les Les prêtres de France, pleins de vie en l'an
: les articles précédens. 179o , ne cessent de répéter, pour se dispenser
IX. Lorsqu'il y aura une partie plaignante ou d'obéir à la loi. que leur conscience leur dé
dénonciatrice, et qu'elle se présentera au direc fend de reconnoître d'autres auvorités que celle
teur du juré par elle-même on par un fondé de du saint père et des saints conciles...... Cepen
rocuration spéciale dans le susdit délai de deux dant il s'approche à grands pas le terme fatal ,
jours, l'acte d'accusation sera dressé de concert prescrit pour l'exécution du décret du 27 no
avec elle. . -
vembre dernier. Eh bien ! nous voulons em
| .. X. Si le directeur du juré et la partie ne pêcher † prélats obstinés de s'obstiner à
mourir de faim ; nous voulons rassurer ces con
peuvent s'accorder, soit sur les faits, soit sur la
nature de l'accusation , chacun d'eux pourra sciences timorées, et pour cela nous transcri
rédiger séparément son acte d'accusation. vons un des articles arrêtés dans le bienheureux
XI. Si le directeur du juré ne trouve pas le concile de Calcédoine. P. Labbe, tom. 2, pag.
délit de nature à être présenté au juré, la par 128, rapportc cet article dans les termes sui
V(lI1S :
tie pourra néanmoins dresser seule l'acte d'ac
tusation. " « Licitum est imperatori de ecclesiastYcarumz
• XII. Les actes d'accusation seront toujours provinciarum ſinibus deſinire , et aliquarum
, communiqués.iau commissaire du roi , avant privilegia et episcopales urbes iterum metro
: d'être présentés au juré. Si le commissaire du polium honore donare, et antistites designare
poi trouve que, d'après la loi , le délit est de et alia hujusmodi ſacere.... »
. nature à mériter peine afflictive ou infamante, Nous nous dispensons de traduire, parce que
exprimera son adhésion par ces mots : la loi nous supposons que M M. les archevêques et évê
-autorise ; en cas contraire il exprimera son op ques ont toujours auprès deux quelques secré
† par ceux-ci : la loi défend , dans ce taires séminaristes qui savent un peu de latin.
ier cas la question pourra être portée au Etienne Méjan. (Chronique d« Paris ).
•-4-s

Aux excellens patriotes de Tonneins.


D E V I E N N E.
L'article de T'onneins , inséré à mon insu
dans le n°. 455 de nos Annales, m'a surpris. Des ordres ont été expédiés par l'empereur
Je savois depuis long-temps , et par la renom pour empêcher la démolition des fortifications .
mée, et par un grand nombre de lettres par de Belgrade , Choczim et autres places con- .
ticulières , que cette ville , loin d'être infectée quises sur les ottomans. Ces nouveaux ordres
d'aristocrates, n'étoit au contraire qu'une seule sont assez contradictoires avec les dispositions
famille de patriotes , les plus purs et les plus pacifiques que Léopold avoit d'abord annoncées
zélés, et qu'elle ne le cédoit en rien à la ville à l'égard des turcs : ils donnent lieu à présumer
même de Bordeaux, soit en lumières , soit en qne le César autrichien n'a point abandonné ses
surveillance, soit en civisme. Cette opinion sur projets ambitieux contre l'empire du croissant :
la ville de Tonneins avoit tellement captivé ils peuvent faire craindre que ces projets ne
mon estime et mon attachernent pour ses habi soient repris, aujourd'hui que l'heureux Léopold
tans, que je me proposois de me retirer parmi a su ramener au joug ses peuples soulevés, et
eux dans quelques années , pour y terminer associer à ses vastes desseins Guillaume de Prusse,
son ennemi naturel.
paisiblement ma carrière.Cette opinion n'a point
changé ; et la réclamat gardes na
ion que lesfaire Les intérêts de la France , de l'Angleterre et
vien
tionaſes de cette ville nent de sur l'ar de la Suède pourroient cependant s'opposer à
ticle du n°. 455 de nos Annales prouve , par ces combinaisons nouvelles et alarmantes de la
sa noble énergie, par la candeur des explications politique prussienne, russe et autrichienne. La
et par l'honnêteté des expressions, que rien n'a France ne peut guère abandonner à l'Angleterre
changé non plus dans le coeur et dans les prin seule l'avantage de sauver l'empire ottoman de
cipes de ces braves patriotes.J observerai même sa ruine. Ou si enfin l'époque marquée pour
que la profonde sensibilité qu'ils ont montrée l'affranchissement des peuples nombreux soumis -
à cette occasion et en faveur de leur digne à la tyrannie des turcs est arrivée, on peut con
colonel M. Bruet, est une nouvelle preuve de jecturer que les grandes nations européennes |
la pureté de leur conduite , en même temps voudront partager avec l'Autriche et la Russie
u'elle fixe, de la manière la plus avantageuse , l'utile honneur d'être les'libératrices de la Grèce,'
l'éloge de M. Bruet lui-même. Mais s'ils me de l'Egypte et de l'Asie mineure. • -

ermettent une observation . je leur dirai que


§ inséré dans le n°. 435 de nos Annales,
peut paroître plutôt l'effet d'une-inquiétude S U E D E. !
atriotique , que d'aucune intention malveil
† La lenteur qu'on a mise à former une
société des amis de la constitution dans une -,
Les citoyens se sont cotisés, avec beaucoup
r - -

de générosité , dans les diverses provinces de


-

ville où la municipalité , le district . le tribunal ce royaume , pour subvenir aux besoins des
et la garde mationale sont composés d excel soldats blessés dans la dernière guerre , des
lens citoyens , avraisemblablement occasionné invalides et des familles de ceux qui sont morts
cette inquiſ tude : et dans le conflit actuel des pour la patrie. - -

opinions et des défiances, je pense que les meil


leurs patriotes mêmes doivent pardonner CG llX
qui en les surveillant, ou en contredisant leurs E s P A G N E.
opinions particulières '. pourroient etre quel
quefois injustes à leur égard. CARR A. La cour a donné l'ordre de désarmer une
P. S, M. le pasteur Dubois n'a aucune part partie de la flotte du département de Cadix ;
à l'article dont on se plaint. mais douze vaisseaux de ligne et huit frégates
seront conservés sur le pied de guerre. -

Qn s'abonne à Paris , che7 BUIssoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'« vis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. -
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P

| J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,


dirigé par M. MeRcI ER , et par M. CARI A , zn des Auteurs.
f - Prenez garde , gens de bien , et méditez la maxime de Sophocle : « On
: t entre libre chez les rois, on eu sort esclave ».

: N°. C C C C L I X. Du Mardi 4 Janvier 1792.


, As sE M B L E E N A T I ON A L E. doit être admise, ils mettront au bas de l'acte
cette formule affirmative : La déclaration dié
ite des articles décrétés dans le cours de la juré est : oui , il y a lieu. S'ils trouvent que
.. réance du 2 janpier, sur la procédure devant l'accusation ne doit pas être admise , ils met
, les tribunaux de district et sur le juré d'ac tront au bas de l'acte cette formule négative :
#.cusation, La déclaration du juré est : non, il n y a pas
.» 4 # -
lieu.
# t XV. « D,ns tous les cas ci-dessus énon XXI. Dans le cas mentionné en l'article X,
cês, s'il résulte un acte d'accusation, le direc où le directeur du juré et la partie plaignante
teur du ou dénonciatrice auroient présenté chacun un
Etiiiijuré fera assembler
5'a sera-déterminée au les
titrejurés
X. ..dans . la- acte d'accusation différent, les jurés détérmi
# t |.. Les jurés étant assemblés au jour indi aeront celle des deux accusations qui doit avoir
# le directeur du juré leur fera prêter d'a lieu , en mettant au bas de l'acte la formule
affirmative , et au bas de l'autre acte la formule
brd, en présence du commissaire du roi , le
serment suivant : mégative : et si aucune des deux accusations ne
* « Citoyens, vous jurez et promettez d'exami leur paroît devoir être admise, ils mettront la
ner avec attention les témoins et les pièces qui forn1ule négative au bas des deux actes. -

vous seront présentés, et d'en garder le secret ; XXII. S'ils estiment qu'il y a lieu à accusa
vous vous expliquerez avec loyauté sur l'acte tion, mais différente de celle qui est portée par
daccusation qui va vous être remis ; vous ne J'acte ou dans les actes d'accusation , ils met
iuivrez ni les mouvemens de la haine et de la tront au bas : La déclaration du juré est : il
méchanceté, ni ceux de la crainte ou de l'af n'y a pas lieu à la présente accusation.
"feétion X2, XXIll. Dans tous les cas les déclarations des
XVII. Le directeur du juré exposera aux ju jurés seront signées par leur chef, et remises
rés l'objet de l'accusation , et leur expliquera
avec clarté et simplicité les fonctions qu'ils ont
à remplir; les pièces de la procédure leur seront

ar lui, en leur présence, au directeur du juré,
en dressera un açte.
XIV. Le nombre dé huit iurés sera absolu
-

remises; ensuite ils se retireront seuls dans leur ment nécessaire pour former un juré d'accusa
chambre. - tion, et la majorité des suffrages pour détermi
XVIII. Le plus ancien d'âge sera leur clief, ner qu'il y a lieu à une accusation. -

les présidera , et sera chargé de recueillir les XXV. Si les jurés prononcent qu'il n'y a pas
roix. lieu à l'accusation, le prévenu sera mis en li
XIX. Les jurés liront d'abord les pièces ; ils berté, et ne pourra plus être poursuivi à raison
entendront ensuite les témoins qui seront pro du même fait . à moins que, sur de nouvelles
àpits, ainsi que la partie plaignante ou dénon - charges, il ne soit présenté un nouvel acte d'ac
C11Sa tlOIl .
ciairice - si elle est présente : cela fait, ils déli -

ront entr'eux. XXVI. Lorsque le juré d'accusation aura dé


XX. Si les jurés trouvent que l'accusation claré qu'il y a lieu à accusation, le directeur du
459
( 872 )
juré rendra, sur le champ, une ordonnance de nombre de paquets adressés par la poste à M.
prise-de-corps contre l'accusé, d apres laquelle, le président de l'Assemblée nationale. Cette
s'il n'est pas déjà arrêté , il sera saisi cn quelque voie n'ayant rien d'ofiic el , a † plus que
lieu qu'il soit trouvé, et amené devant le tribu suspecte , et l'Assemblée consultée a décidé
nal crimincl. -

que les paquets seroient renvoyés saas être ou


VeTtS.
XXVIi. Le nom de l'accusé , ainsi que sa
désignation et son domicile , s'il est connu , On a repris la discussion sur les jurés, et sur
seront marqués précisément dans l'ordonnance l'importante question de savoir si , devant le
de prise-de-corps ; elle contiendra , en outre, la juré, les dépositions seront verbales ou écrites.
Deux personnes seulement ont parlé : M.
copie de l'acte d'accusation, ainsi que l'ordre
de conduire directen1ent l'accusé en la maison Prugnon , pour rejetter avec une sorte d'hor
de justice du tribunal criminel. reur la forme orale, comme incertaine , meur
XXVIII. S'il n'échoit pas peine afflictive, mais triè1e pour l'innocence, favorable à la calomnie .
infamante, et que le prévenu n'ait pas été déjà qui pourra se dédire impunément, commode
reçu à caution , le directeur du juré rendra au prévaricateur dont la malveillº nce ne lais
contre lui une ordonnance de prise-de-corps , sera point de traces : et Ml. (.iuabroud , pour
sauf à l'accusé à demander sa liberté , laquelle soutenir que la rédaction par écrit étoit non
lui sera accordée en dontlant caution. seulement inutile aux jures, puisqu'il ne s'a- .
' XXIX. Si , au contraire , le prévenu a déjà gissoit pour eux que de déclirer sans délai la .
été reçu à caution , l'ordonnance contiendra vérité de fait . m is encore impraticable pour !
seulement l'injonction à l'accusé de comparoître le plus grand nombre d entre eux , de qui la
à tous les actes de ls procédure , et d' élire domi loi attendroit la pureté du cceur , la justesse du .
cile dans le lieu du tribunal criminel , le tout à sens, et non l'expérience des formes.
peine d y être contraint par corps. Cette discussion est interrompue par la dé
XXX. Dans tous les cas il sera donné copie à nonciation qui a été faite d'un imprimé qui se
l'accusé , tant de l'ordonnance de prise de distribuoit nux portes de l'Assemblée, conçu ,
6º Il CGS termleS : - ,
corps, ou à l'effet de se représenter , que de
l'acte d'accusation. -

Serment civique prononcé par M. l'évéque de #


XXXI. D'après l'ordonnance de prise-de C/ermont, le dimanche 2 janvier 1 -91, adopté !
corps , si l'accusé ne peut pas être saisi , l'on par uu grand nombre de membres du clergé tº
procédera contre lui, ainsi qu'il sera dit au titre et que l'Assemblée a refusé d'entendre. ,
des contumaces.
XXXII. Lorsque le juré d'accusation aura Je jure de veiller avec soin sur les fidèles dont
déclaré qu'il n'y a pas lieu à accusation , le la conduite In a ºté ou me sera confiée par l'é-.
directeur du juré en donnera avis à l'ofticier glise, d'être fidèl, à la nation, à la loi et au roi,s
de police qui a délivré le m tndat d'amºn-r , et de maintenir de tout mon pouvoir, en tout.
afin que, dans le cas mentionné dans l article ce qui est de l'ordre politiqne, la constitution
·VII du titre V de la police , il fasse cesser , sur décrétée par l'Assemblée nationale et acceptéeſ
le champ , toute poursuite ou détention du par le roi , exceptant forinellement les objets
prévenu D). qui dépendent essentiellem nt de l'autorité spi,
rituelle. :,
Séance du 3 Janvier.
« Cet é crit , ont dit MM. Bourdon et Treis
I'abondance des matières qui ont occupé la lhard , ne peut venir de M. l'évêque de ( le r,
séance d'hier , ne nous a pas permis de rap mont, parce qu'il contient une imposture. ». a
orter le serment prêté par M. l'évêque de 1l en circule , dit M. Thouret , deux vers
Lydda, et que ce prélat avoit fait précéder d'un sions qni portent , l'une serment pronorzcé,t
discours contenant sa profession de foi en ma l'autre serment proposé. -

tière civique. Il a été invité aujourd'hni à dé M Charl•s Lameth réclame l'ordre du jour*
clarer ses sentimens nuement et sans enveloppe ; et demand2 cependant que M. le présicl«er
il n'a pas hésité nn instant, et a dit , avec cette a ſ) n () n Cº a Il X collègues ecclésiastiques Get fon c$

loyauté qn'on lui connoît, qn'il n'avoit jamais tionnaires publics que , fante par eux d'avo§
entendn faire aucune restriction au serment prêté demain le serment qui leur est prescrit
prescrit par la loi.
5
leurs places seront déclarées vacantes. '.
Un incident s'est élevé à raison d'un grand Cette metion étant vivement appuyée , N ,
( 875 )
l'évèque de Clermont s'est levé pour dire « que Suppléans. MM. Millet , ci-d. de Gravelles ,
limprimé ayant pour titre : Sernuent propose , Carouge , Archambault, Pons.
contenoit ses véritables intentions ; qu il ne
croyoit pas que, chez un peuple libre , on pût Second tribunal, du fauxbonrg Montmartre,
séant aux Petits Pères.
priver un citoyen de ses fonctions pour avoir
obéi à sa conscience, et que, quel que fût le Juges, MM. Fréteau, Agier, Minier , Daugy,
décret qui interviendroit , il ne se croiroit l'Héritier.
jamais légitimement dépouillé. Suppléans, MM. Muguet, ci-d. de Nanthou,
' M. Barnave , en un seul mot , a ramené le Quesnay , Guyot , ci-d. des IIerbiers, Du
point de simplicité. « La nation a-t-elle droit mesnil , ci-d. de Mervil/e.
ou non de prescrire un serment pour le service Troisième tribunal , de Saint-Denis , séant
des places qu'elle confie ? »
« Il seroit barbare , s'écrie M. Cazalès , de aux pèrcs Saint-Lazar e.
dépouiller tant d'évêques sans leur donner le Juges , MM. Thouret, Dionis, Oudart, Voydel,
temps de réfléchir sur l'obligation qu'on leur Mouricault. -

impose. L'extrême sévérité de votre décret du Suppléans , MM. Miller , Jolly , Menessier ,
# .. » — A L oRDRE ! A L ott D2 E !
Gaigne.
. le président, laisserez - vous ainsi manquer
an respect qu'on doit aux décrets ? — Al. le Quatrième tribunal, de la Place-Royale, séant
aux Minimes.
resident a mis aux voix la motion de rappeller
·- ſ

opinant à l'ordre. D'aütres voeux ont de mandé Juges, MM. Treilhard, Bigot, ci-d. de Préa
lordre du jour. L'ordre du jour a prévalu , ct 7/l62/26 ll , IJelavigne, * jaultier, ci-d. Biauzat7

a fait grace à M. Cazalès , qui , en co.iuiuant Brunet.


mn epinion. a demandé pour les evêques un Suppléans, MM. Rœderer, Hemery, Doulcet,
délai de huit jours. Arsandaux.
: « Les vertus de M. l'évêque de Clermont, dit
enfin M. Démeunier, donnoient lieu de croire Cinquième tribunal , de Notre-Dame , séant
qu'il n'opposeroit pas à la loi une coupable à Sainte Geneviève.
résistance, et qu'il n'offriroit pas un exemple Juges, MM. Target, Tronchet, Vermeil, Gor
dangereux. le germe d'une guerre de religion , guereau , Marcilly.
dont les évêques seroient les premières v.cti Suppléans , MM. I ;ominget, Rivière, Bureau ,
mes. En supposant aux réfractaires de b nn : foi c1-d. du Colombier, Bouchard.
(s'il peut en être quelques-uns ! ) assez peu de
rens et de lumières pour qu'iis croyent leur con Sixièmc tribuna/, de Henri IV , séant à l'ab
science engagée par l'acceptation de la consti baye Saint Germain.
tution civile , ils ont l'option de r noncer à
leurs fonctions, et d'accepter le trait In nt Juges, MVſ. Merlin . ! efèvre , ci--l. d'Ormes
honorable d'une retraite ; mais l'Assemblée na son , Recolène , Clément , ci-d. de Feillet,
Mutel , Bou C.li., rtl.
tionale ne peut revenir sur ses décrets. »
La discussion fermée, les exclamations de la Suppléans , M M. Robin , I acaze , Vieillard,
triste minorité , n ont pris la place durant Jaquot, ci-d. d'.1nthonay .
quelques momens, mais n'ont pu empêcher le
décret par lequel il est statué , « que les places
des fonctionnaires ccclésiastiqnes qui, demain P A R I S , le 31 décembre.
à une heure, n'auront pas prêté le serment
prescrit , seront déclarées vac.ntes. » G. On ne sait pas au juste quel jour le courier
de Rome est revenu : Inº s on ºssure qne sa
Tableau de la distribution des six tribunaux sainteté açcède au décret sur la constitntion ci
de l'aris. vile du clérg ' , av, c cette petit. ad iii ion , qu'il

Premier trihunal, des Tuileries , séant aux 9 aura un concile mationa/. Oui , l an 24.io.
Jacobins , rue Sativit Honor é. Al. le s int père croit-il qnº no s donnerons
dans ce pi gº ? Si l s ass iiblé s des militaires
Juges , MM. Duport , Mºorel , ci-devant de les plus patriotes sont d f ndues, à plus ſorte
# Caran . ci-tl. de Coulon , ld. ra ult, rbulcns.
isºn celles des prêtres ſanatiques et tur "•

ci-d. de Séchelles , Alix.


( 874 )
· Du premier janvier 1791.. Paris, par son cher du Rosoi ; pendant que
l'évêque de Nanci opère ses pieuses crâneries
C'est pour la fête des Rois, disent les aristo dans son diocèse, M. l évêque d'Autun vient de
crates, qu'un grand coup se prépare, et que les publier l'adresse. ci-apr ès :
rois d'Europe se divertiront biem. Déja ils se sont
fort réjouis de l'humiliation des Belges et des Aux fonctionnaires ecclésiastiques du déparº
Liégeois, qu'on a si lâchement abandonnés à tement de la Saöne et Loire. ·
l'hypocrite Léopold ;. et bientôt les François,
ajoutent ces mêmes aristocrates, seront fort « Mes cliers collègues, l'Assemblée nationale
heureux d'obtenir grace pour leur vie de l'au ayant jugé nécessaire d'imposer aux fonction-,
guste chef de l'empire , bientôt 15o mille Autri naires ecclésiastiques le serment de maintenir
chiens et Prussiens entreront en France, les uns de tout leur pouvoir la constitution civile du,
du côté de Metz et de Neuf Brisac, et les autres clergé, j'ai dû prêter ce serment aussi-tôt que
par le passage à côté de Givet, passage où Bouillé le décret qui I'ordonne a été accepté par le roi,
a eu soin de ne placer aucunes troupes de ligne. et je m'empresse de vous l'apprendre. Ce de
Les aristocrates sont si persuadés de ces grands voir que j'ai rempli, MM. , dans toute la sincé
événemens qu'ils reeommencent à faire circuler rité de'mon ame , vous le remplirez sûrement
parmi eux la lettre qu'ils avoient déjà fait circu aussi dans les mêmes sentimens qui m'ont animés
ler à Toulouse , à Perpignan , à Aix , à Metz et Non-seulement vous verrez qu'il importe esn
à Lyon avant la conspiration découverte dans sentiellement au maintien, ou plutôt au retour
cette dernière ville. Voici la teneur de cette de cette paix si désirable dont nous ne devons
lettre : ' · - -

jamais perdre de vue que nous sommes les miºi


« Mon cher ami, on ne savoit, il y a quelque nistres ; mais vous verrez aussi qu'il ne renn
temps , comment faire la dot de la fiancée. ferme rien qui doive alarmer la conscience la
Cette dot est faite maintenant. La noce va se plus craintive ; que les décrets qui règlent cetta
faire incessamment. Fais tous les préparatifs constitution ont séparé avec un soin religieux i
pour y assister en costume ». . ce qui appartient au dogme de ce qui lui est
$ Ainsi les projets de nos ennemis sont intaris entierement étranger; qu'ils ne sont, sur pres».
sables. Savez-vous pourquoi ? C'est parce, que que tous les points , qu'un retour res ectable
le comité autrichien des Tuileries ne cesse de aux loix les plus pures de l'église, que le temps
leur donner des espérances, en leur persuadant ou les passions humaines avoient si étrangement
qu'il est enfin parvenu à nous endormir depuis altérées; qu'ils ont rendu plutôt que donné au
la sanction du décret sur la constitution civile peuple le droit si naturel de désigner ses pro2
du clergé , et que la facilité avec laquelle Léo pres pasteurs, et qu'en réduisant le nombre des
- † a subjugé † belges, et ensuite les liégeois, évêques par une nouvelle circonscription ter
émontre qu'il y a bien moyen de nous mettre , ritoriale, ils n'offrent à l'esprit que l'exercice
aussi à la raison. Voilà les véritables causes de le plus légitime et le plus incontestable du pour
toutes les inquiétudes que nous éprouvons et de voir civil de toutes les nations, et non un em•
tous les maux qu'on nous prépare ; c'est d'un piétement sur l'autorité spirituelle. . !
côté la cour de Vienne , et de l'autre le comité Enfin , messieurs , en improuvant, et toute
autrichien des Tuileries qui sont continuelle fois en cherchant à excuser, autant qu'il sera
ment en correspondance. Amis, seroit-il donc en nous, les erreurs, ou plutôt les illusions mo,
vrai que nous serions un jour les dupes et les mentanées de ceux de nos collègues qui jusqu'à
victimes de l'exécrable maison d'Autriche ? Ah ! ce jour ont méconnu ces vérités , vous ferez
plutôt mourir mille fois ! C... avec moi les vœux les plus ardens pour que tout
--
les esprits se réunissent promptement dans la
profession des mêmes principes, et vous mon
Pendant que le béat évêque de Clermont met trerez par votre exemple que le civisme des pas
du scrupule à prêter son serment civique , et teurs rend encore plus respectables aux yeux de
arde toute la vigueur de sa conscience pour peuples la religion qu'ils enseignent. -

# correction des épreuves de la Gazette de Signé, l'évêque d'Autun ».


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de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiq l46,7» -

Et chez tous les Librah es et Directeurs des Postes du lioyaume et de l'Etranger. -*


| ANNALES PATRIOTIQUES
,• F R A NET
" C ELITTERAIRES
,

•.
ET A F FA 1 R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E,
10 U R NA L I. t B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
· 'dirigé par M. MEacrER , et par M. CARnA, un des .4uteurs.
- Les hypocrites! ils ne demandoient pas mieux que de rallonger le
i, - ' symbolé, pourvu qu'on leur raccourcît le décalogue.

N°. C C C C L X. Du Mercredi 3 Janvier 1791 .


* AssEMBLÉE NAT I o N A L E. tions des térnoins fussent recueillies en présence
de plusieurs membres du juré d'accusation ,
j) ... Séance du 4 Janvier. écrites par le secrétaire-greffier, et lues au dé
posant, pour être par lui souscrites ou déclaré
RsEmLÉE NATtoNALE n'a pas cru devoir em qu'il ne sait pas signer.
aiser son procès-verbal de l'incident élevé Aux objections de M. Rey , il a été répondu
par M. Démeunier que l'accusé auroit toujours
- #sur le pamphlet avoué par M. de Bonal,
d§ secrétaires s'étoit permis de faire
récit détaillé ; et malgré la prétention de
pour lui les secours de ses conseils, et la pitié
des juges ; l'opinant persiste à croire que la
| Folleville, il a été décrété que cet exposé . procédure par écrit est incompatible avec l'ins
| #llu d'une erreur échappée à un homme , tallation des jurés.
| # #, iéroit supprimé. -
' ' M. Robertspierre , pour rendre sensible la
| M Emery, nouveau président, et M. d'André nécessité d'écrire les dépositions, a présenté
ºsprédécesseur, se sont abstenus de la for un exemple qui est arrivé en Angleterre , et
, le du compliment. ll a été voté des remer qui peut se renouveller parmi nous ; un exem
#gens à M. d'André. le où l'accusé, traduit au juré, étoit formel
#Le serment civique a été prêté par un grand ement déclaré coupable par toutes les déposi
#mbre d'ecclésiastiques ; un † &l tions, tandis que le vrai coupable étoit assis
: # sa franchise dans des tournures an nombre des jurés.
#nſignifiantes; l'Assemblée a décrété que le ser M. Duport a voulu écarter la procédure écrite
Mentseroit prononcé purement et simplement, par une fin de non - recevoir résultante des
#es préface et sans épilogue : l'honnête fonc décrets rendus.
ire, interpellé par M. le président, s'est Ce moyen nouveau a excité la véhêmence de
ité sans achever son dire, et les autres ont M. Goupil. « Une fin de non-recevoir ! a-t-il
ſument exécuté le décret. dit. Est-ce ainsi qu'on croit écarter la puissance
#'ordre du jour s'est établi sur la question de la raison et de l'humanité ? En Angleterre,
Nºia agitée. La déposition des témoins pour le les dépositions sont verbales, mais l'accusé a
º sera-t-elle verbale ou par écrit ? une autre garantie; il ne peut être condamné
#M. Rey a fait valoir avec une énergie nou ue par l'unanimité du juré : en France , si
, le les moyens présentés contre l'opinion du
|| || |
l'avis du comité est adopté, les accusés privés
ºmité, l'incertitude de la mémoire, la corrup des ressources qui pourroient résulter des dépo
ºn du témoin, celle du juge, devenant autant sitions écrites, sont encore privés de l'avantage
ºmaux sansremède; l'intrépidité du coupable, de n'être condammés qne sur le suffrage uni
ºffroi de l'innocent, qui induiront le juré dans voque de tous les membres qui composent le
ºe erreur irréparable ; le témoin a décharge juré; ainsi le juré françois auroit tous les vices
*iendra à décéder, et le calomniateur restera du juré anglois, sans avoir un scul des avan
ºn envoyer l'innocence à l'échafaud. M. Rey tages qui le rendent utile.
Mºtclu en demandant que toutes les déposi L'heure fatale a sonné, où les #qu•
46o
( 876 j
fonctionnaires publics dans le sein de l'Assem La séance très-agitée par cette opération, et
blée devoient avoir prêté le serment, ou être prolongée fort au delà de sa durée ordinaire, .
déclarés destitués de leurs places. s'est terminée par le décret suivant, rédigé par
M. Grégoire a cru pouvoir, avant le décret, MM. Barnave et Mirabeau. - - -

offrir aux consciences timorées une lumière « L'Assemblée nationale charge son président
consolante. L'Assemblée mationale, a-t-il dit , de se retirer pardevers le roi, pour lui présenter .
n'exige que l'obéissance à la loi ; l'assentiment les procès-verbaux de ses séances, depuis le 26
du coeur ne peut être commandé ni contraint. décembre dernier, et le prier de donner des
Cette idée a été encore développée par M. ordres pour la prompte et entière exécution
Mirabeau : « nul citoyen ne peut être forcé à du décret du 27 aovembre envers les membres
faire tel ou tel serment, mais tout fonctionnaire de l'Assemblée nationale eccclésiastiques, fonc
public est assujetti aux conditions que la nation tionnaires publics, qui n'ont pas prêté le ser
impose pour les fonctions qu'elle lui confie, et ment prescrit par ledit décret , sauf à ceux qui
qu'il est libre d'accepter ou de refuser ». -
seroient détenus hors de l'Assemblée nationale
M. Malouet a essayé de distraire l'Assemblée par maladie ou autres causes légitimes . à faira. .
en incidentant sur une erreur, aussi-tôt répa valoir leur excuse dans le délai de quinze jours,
rée que commise, dans une proclamation de la en faisant ou en envoyant leur serment ». G. .
A
municipalité de Paris, ainsi que M. Bailly l'a
justifié. M. Malouet vouloit qu'on informât
contre le comité d'envoi des décrets, de qui Suite des articles décrétés sur la police de
si4reté. -r
venoit la néprise originaire : mais cette motion
est tombée sans aucune suite : et l'Assemblée Art, XV. « Si le délit est de nature à mériter
mationale , sur l'avis de M M. Barnave et Tliou - une peine infainante , le prévenu sera égale
ret, s'est disposée à procéder à l'exécution du ment envoyé à la naison d'arrêt , à moins qu'il
décret rendu hier, en ordonnant l'appel nomi ne fournisse caution suffisante de se représenter
nal des fonctionnaires ecclésiastiques. !
lorsqu'il en sera besoin, auquel cas il sera
, Ce n'est pas sans une résistance opiniâtre de laissé à la garde de ses amis qui l'auront caus -

, là part de quelques ennemis de la loi, ce n'est tionné. : . -

qu'au travers de plusieurs cris de lamentatiqm . XVl. Si le délit n'est pas de nature à mériter -
ou de fureur, qu'il a été possible de faire exé peine afflictive ni infamante , le prévenu ne
cuter le décret qui devoit distinguer, dans la pourra être conduit à la maison d'arrêt ; mais
multitude des appellés, le petit nombre des celui qui a porté plainte à la'polic# sera renvoyé
élus, et imprimer aux uns ou aux autres le ca à se pourvoir par la v oie civile. L'Assémblée ma -
ractère d'adoption ou de réprobation. -

tionale se réserve de régler ce qui concerne les


,. Cette scène très-grave a été presqu'égayée mendians et vagabonds, et les punitions correc
par les diverses postures qu'a prises M. Maury, tionnelles qui pourront être prononcées par
tantôt d'invocation, tantôt de résignation. Ses l'officier de police. .
amis.eux-mêmes sont convenus qu'exercé dans XVII. Le refus de l'officier de police de déli
l'art de la parole mieux que clans l'art du geste, vrer un mandat d'amener ou un mandat d'arrét
il étoit , plutôt grand orateur que comédien contre un prévenu n'étant qu'une dccision pro
habile. . -- -

visoire de la police, c lui qui a porté sa plainte


| A la tête des démissionnaires s'est placé M. pourra se pourvoir ultérieurement, ainsi qu'il
d'Usson-Bonmac , auparavant évêque d'Agen , sera prescrit ci-après. » *
. . • . . - * ! " "*

qui a assuré « que sa démission devoit lui valoir


J estime, de l'Assemblée » : il a été imité par T I T R E v I. .. .
M. Fournetz , curé de Puy-Miclan , de son De la dénonciation #ºique.
ancien diocèse.
| | Pour économiser le temps l'Assemblée, après Art. I°". « Tout homme qui aura été témoin
quelques appels, a décrété, sur la motion de d'un attentat, soit contre la liberté et la vie
M. Bonnay , que tous les membres fonction d nn autre homme., soit contre la sûreté : pu -
naires publics se présentassent d'eux-mêmes à blique ou individuelle ., sera tenu d'en donner
la tribune, et que l'on regardât comme déchus aussi-tôt avis à l'officier de police du lieu du
de leurs fonctions ceux qui ne se trouveroient délit. - - - * •. *

pas inscrits sur la liste destinée à recevoir leurs lI. L'officier de police demandera au dénon
ygnatures. -
ciateur s'il est prêt ou non à signer et affirmer
( 877 )
#n, et s'il veut donner caution de ainsi qu'à ta chère femme et à toute ta petite
li poursuivre. famille , ie serment que nous me fausserons .
| IH. Si le dénonciateur signe sa dénonciation, jamais , de t'aimer , de te chérir, de te res
Mffirme et donne caution de la poursuivre, le pecter comme des enfans aiment leur père , de
jugesera tenu d'ordonner aux témoins qu'il in t'être à jamais fidèles, et d'élever nos garçons
diquera, de venir faire devant lui leur décla et nos filles dans les mêmes principes ».
rition. .
" IV. Sur cette déclaration, le dénonciateur
iourra demander àl'officier de police un mandat Longwy, le 29 décembre.
amener le prévenu. L'armée autrichienne vient prendre ses quar
| V. Il sera observé à l'égard de la dénoncia tiers d'hiver aux environs de Luxembourg , les
tion civique ce qui est porté dans les articles logemens des chevaux et des hommes sont déja
ViII, lX.X du titre de la dénonciation marqués dans les villages qui avoisinent notre
p tort personnel, ou de la plainte, comme ci ville, et dont plusieurs n'en sont qu'à trois
, ſerant. -
quarts de lieues : ce qui fait craindre avec rai
*. VI. Si les éclaircisssemens donnés par le pré son aux patriotes que ces troupes ne soient des
renune détruisent pas l'inculp !tion, l'officier tinées à tenter une contre-révolution en France,
· de police sera tenu d'envoyer le prévenu à la suivant les memaces réitérées que n'ont cessé de
niaison d'arrêt, ou de le recevoir à caution, si faire les satellites de Léopold, et même les pai
: la délit n'est pas de nature à mériter peine af sibles habitans de Luxembourg, qui, abrutis par
fictive.
# l'habitude de l'esclavage, préfèrent leur état a1
# Si les éclaircissemens donnés détruisent nôtre, et nous traitent de rebelles et de fous.
# pation, l'officier de police renverra le dé Ces préparatifs alarment les amis de la patrie ,
' ,ancé en liberté, sauf au dénonciateur à porter avec d'autant plus de raison que, sans avoir
#º suivant les formes qui seront pres égard au décret qui ordonne que les villes fron
tières seront mises au plutôt en état de défense ,
-Si le dénonciateur refuse de signer et et qu'il y sera envoyé du renfort de garnison ,
Bouillé , le patriote Bouillé, nous laisse avec
, diffirmer sa dénonciation, ou s'il ne donne le régiment de Vivarais et un bataillon de Bour
picaution de la poursuivre, l'officier de police bonnois, très - bons patriotes, mais qui doit
· eièrd pas tenu d'y avoir égard : il pourra néan partir mardi prochain , toujours par les ordres
fioins # prendre connoissance des faits ,
, entendre des ténioins, et, s'il y a lieu , mander et les combinaisons du grand général Nancéen :
d'ailleurs nos fortifications sont dans un asscz
le drévenu et l'envoyer à la maison d'arrêt ,
tauf à en être personnellement responsable, mauvais état; et par ordre encore du même gé
sil est prouvé qu'il ait agi avec méclianceté ». néral, on vient de retirer les canons qui étoient
* ,) • -
montés sur les remparts, sous le spécieux pré
texte que la saison feroit du tort aux affûts.
Voyez combien il est économe , ce Bouillé ,
3« : P A R I S. quand il s'agit de bois. Ah ! que ne l'étoit-il de
# niêine du sang de nos concitoyens de Nanci !
' ' Les dames marchandes de fleurs autour du L'un autre côté , les clefs de notre cité sont
Palais-Royal, ont présenté peur étrennes au encore entre les mains du commandant pour le
roi, son portrait ; l'une d'elles adressant la roi, de plus créature de Broglie , etc. etc. L)'a
parole à sa majesté, a dit :
• r
† ces circonstances, y auroit-il de l'impossi
« Bon roi! depuis long-temps la vérité étoit ilité à ce que ces troupes autrichiennes , alté
bannie du trône , tu l'as rappellée, et tu viens rées de sang et avides de pillage, n'entrassent
. de lui élever un temple à côté de celui de nuitamment dans nos murs, etc. etc. où leurs
tre libsrté. — C'est avec cctte sainte vérité , chefs ont, dit-on, des intelligences ? Ce seroit
fe-ét digne roi, que ton bon peuple pourra donc le vrai moment de prévenir les suites fu
lui-même ( sans emprunter le langage des flat · sécurité.
nestes que pourroient avoir l'indolence et la
leurs corrompus ) t'assurer de son amour et de
de sa fidélité ; tu le lui as permis , et le pre On ne pourroit donc mieux faire que de ſor
ier.psage que font des citoyennes libres de mer un camp sur nos frontières , et en outre.,
cette permission, c'est de vcnir te renouveller, de rcnforcer notre g rnison par dcs régimens
( 878 ) -

anis de la révolution , rétablir les fortifica , et juger la conduite des ministres dans toute
tions, etc. : on y pensera peut-être lorsqu'il ne cette affaire. Les membres du parti ministérieli
sera plus temps. Signé à l'original par.quatre ayant combattu la motion de M. Grey , sur la
personnes connues. -
production des pièces diplomatiques relativest
au différent et au traité, M. Fox appuya cette,
Lettre au rédacteur du journal de Bordeaux, motion avec beaucoup de force ; il soutint que,
du 22 décembre. · le refus des documens, demandés par M. #
seroit de la part des ministres une attaque di
Nous pouvons vous donner l'assurance, M., recte à la constitution du parlement et aux pri-.
que le très-petit nombre d'ennemis de la révo viléges des communes. « Les communes, disoit
lution qui existent dans notre ville, a tenté d'y il, ont autant de droit de savoir comment on a'
établir un club anti-civique, sous le titre spé dépensé les subsides, que de présider à la levée
cieux d'Amis de la paix et de la liberté. L'aven de ces mêmes subsides Le parlement doit exa
ture dé Perpignan les a tellement paralysés , miner et connnoître les mesures des minlstres,º
que nous ne croyons pas leur entreprise bien même en les présumant bonnes ; comment, sans
cet examen , sanctionner en connoissance def
dangereuse. Ce n'est pas à Bordeaux qu'on peut
attendre quelque succès d'un pareil établis cause les charges que l'acquittement des dé
sement. Rassurez donc nos compatriotes sur penses force à mettre sur nos constituans. Il
cette poignée de mauvais citoyens , qui sont faut, pour estimer sainement la convenance des
dans l'heureuse impuissance de faire tout le traités, comparer ce qu'ils coûtent avec ce qu'ils
rnal qu'ils desirent. La plupart ne méritent pas rapportent. Aucune circonstance de ces tran
f'honneur d'être nommés, et rougiroient eux sactions ne doit donc être célée à la chambre v
mêmes de se faire connoître. Nous aurons sans : et pour mériter son approbation, il faut la jus
cesse les yeux ouverts sur leur conduite. : tifier ».
3! - l -

Signés , 5...., C. R...., A.... aîné, et D..., M. Fox termina son discours en annonçans
· soldats-citoyens. ' - : qu'il ne voteroit en faveur de l'adresse de re- .
· mercîmens au roi, relative au traité avec l'Esºº
D E L o N D R E s. pagne , qu'après que les documens demandés"
auroient été fournis par les ministres. M. Pièk
fºendant les dermières séances du parlement, répliqua au discours de M. Fox, et la question
les ministres ont été vivement attaqués, relati ayant été mise aux voix, la motion de M. Grey
vement à la dernière convention avec l'Espagne fut rejettée. Les partisans de M. Pitt avoient
et à l'armement immense qui l'a précédé ; lord allégué dans ce débat , que l'Angleterre étant
Lansdown dans la chambre des pairs, et M. peut - être à la veille de contracter avec l'Es-i
Grey dans celle des communes, ont soutenu pagne un traité de commerce, il ne convenoit
qu'il n'y avoit, dans le traité conclu avec l'Es pas de lever un voile qui, en couvrant la marche
pagne, aucun de ces avantages que les ministres des ministres , pourroit assurer le succès de
† sonner si haut , et que le commerce cette négociation - - - - .

britannique ne recevoit de ce traité aucune Le budget ou plan d'impositions pour l'année,


amélioration qui pût compenser l'accroissement présenté par le ministre, a été debattu, puis
de la dette et des taxes publiques résultant du aelopté à une grande majorité. Il en résulte une
«lernier armement. M. Grey a demandé haute augmentation de l'impôt sur la bière; et un
· ment que le ministère soumît à l'examen et au emprunt à la banque de cinq cent mille livres
jugement de la chambre tous les papiers relatifs sterlings.Au moyen de ces ressources le défici
à ce traité et au différent qui l'a précédé , afin anglois est comblé pour cette année, et l'Anl
qu'elle pût apprécier la nature et la légitimité pourra faire face dans ses possessions
§ motifs qui ont donné lieu à ce différcnt , deleterre l'Inde à la guerre contre Tippoo-Saïb.
· On s'abonne à Paris, chez Boisson, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Pr
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres
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ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques.
' Et chez tous les Libraires et L)irecteurs des Postes du toyaurne et de l'Etranger. 2
º - :#
- Ilparott tous les jours un Numéro de ce Jonrnal. Prix 56 li» pour un an, 18 liv. ponr 6 mois, et de 9 Hiv. p•aa
r .5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'a,- e nnemene ne comnmonce que du prem. cl'un rºoéſ,
)
-M
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
· ET A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MEncrER , et par M. CaRRA , un des Auteurs.
- Il faut se hâter d'abroger les loix usées par le temps , de peur que le
,» ; mépris des loix mortes ne retombe sur les loix vivantes. BAcoN.

No. CCCCLX L Du Jeudi 6 Janvier 179t.


ASS E M B L É E N A T I O N A L E. moyens pour réparer l'erreur; nous avons en
voyé aussi-tôt à l'imprimerie , etc. etc. Toutes
- Séance du 5 Janvier. les précautions ont été prises pour qu'elle ne
se glisse pas dans les provincos , ou qu'elle n'y
A r'oUvERTURE de la séance , l'Assemblée na ait aucun effet fâcheux.
tionale a été universellement édifiée par la ll s'agit ici d'une erreur de bureau : je suis
lecture d'une lettre, telle que n'en écrivit ja responsable, je le sais, je suis prêt à tout ; je '
mais aucun des ci-devant ministres. quoique ne serois pas ſâché de donner un grand exem
erreurs de faits ne fussent pas rares dans ple à mon pays ; mais ce qui me coûteroit inſi
gestion... Cette lettre est de M. Duport, niment, ce seroit que la nation pût croire que
† sceaux. Nous la transcrivons comme mºs intentions me sont pas pures; je tiens beau
- nument de droiture et de loyauté. coup à l'estime de mes concitoyens , je crois
l'u oir méritée, et je ne la perdrois pas sans le
, M E s s I E U R s, plus vif regret. »
: Je viens d'être instruit de l'eſſet qu'ont pro M. Malouet, qui le premier avoit hier porté
it au sein de l'Assemblée, et la connoissance sa plainte, a été le premier à rendre justice à
l'erreur commise sur le texte de la loi dans la noble et franche conduite du ministre de la
lu placards affichés dans la ville de Paris, et les justice, et a demandé que la lettre fût insérée
inquiétudes qui en ont été la suite.Je m'atten au procès-verbal.
lois bien que l'Assemblée en seroit alarmée , M. Regnault, en adhérant à cet av's, a de
jºu'en ai point été surpris. Si dès ce moment mandé « que pour éviter désormais toute erreur
n'a pas pris un parti sévère, je crois le de cette nature, les exemplaires de la loi por
ſeroir à sa bonté pour moi ; mais je lui dois une tassent en tête : Lor sur cette matière, et que
mplication aussi indispensable pour elle que le prècis de la disposition légale fût rédigé par
pour moi. les secrétaires de l'Assemblée nationale ». Ce
: En arrivant au ministère, j'ai trouvé tout qui a été décrété.
le plus mauvais état : je me suis associé un I,'ordre du jour a été retardé par quelques
me plein de capacité et d'amour pour ses incidens. la motion a été faite par un ecclé
levoirs , et d'activité pour les détails des bu siastique zélé, que M. le président fût tenu de
lanx. L'Assemblée croira sans peine que l'é pol !ºr dans le jour à la sanction royale le
lendue de mes fonctions ne me permet qu'une décret rcndu hier : et M. Emery a assuré que
mrveillance générale. Il s'est commis une erreur son exactitude n'avoit nul l , ' , l'être sti
† dans le titre de la loi , sur l'exécution 1nulée. •
•*

décret du 27 novembre : je l'ignorois. M. le « V ous voyez , a dit ensuite l'austère M.


Buire, qui venoit d'en être instruit , est venu Gouttes . qu'on oppose la plus vive résistance
ºrz moi à minuit pour me faire part de ses aux ioix t, mporelles, et il est nn précepte de
Mnes. Aussi - tôt nous avons pr s tous l s droit divin qu'en enfreint sans scrupule ; je
4ſ 1
( 882 )
demande que le roi soit prié de faire exécuter d'établir un moment où l'instabilité du témoin
très-ponctuellement la loi de résidence ». doit s'arrêter et se fixer; de découvrir la vérité
M. d'André a objecté que l'exécution des loix dans la complication des faits; enfin le besoin
devoit s'appuyer non sur les réclamations du de préférer deux moyens à un seul pour arriver
corps législatif, mais stir la responsabilité des à son but, voilà les motifs qui ont déterminé
ministres : qu'autrement ceux-ci, en négligeant mon opinion. - · · .

leur devoir, s'en croiroient quittes pour une Je demande que l'instruction des procédures .
Se rnOnCº.
criminelles soit faite subitement et en présence
Un homme d'église s'est avancé vers la tri du juré, et qu'elle soit remise entre leurs mains,
bune, un papier à la main : c'étoit un préam pour, dans le jugement, y avoir tel égard que
bule de serment que l'Assemblée s'étoit défendu de raison.
d'entendre. On a appellé l'ordre du jour : l'hono On demandoit de toutes parts que la discus- '
rable membre a voulu déposer son papier sur sion fût fermée, lorsque M. Fréteau , membre :
le bureau. Un secrétaire a rejetté le papier. du comité , a revendiqué une réplique; et sur :
M. Rouvray, et quelques autres habitués du les instances de M. Tronchet lui niême, il a été '
côté dextre , ont prétendu que le geste du décrété
secrétaire étoit une offense; ils en ont demandé prochain.que la discussion seroit reprise lundi . * •

raison : l'Assemblée nationale l'a faite en passant Le reste de la séance a été occupé par des •
à l'ordre du jour. , -

détails très-satisfaisans sur la vente prompte et


" I a matière importante du juré, et des dépo avant geuse des domaines mationaux dans les .
sitions orales ou écrites , est revenue sous la départemens du nord, où l'aristocratie s'est cru
discussion. M. Goupil a terminé son opinion triomphante, parce qu'elle étoit nombreuse et
qui, hier matin, avoit été interrompue : et"il riche. Les libelles séditieux s'y multiplient,
a invoqué les loix romaines pour établir la né mais lesG.
principes civiques y sont mille fois plus
cessité de l'écriture , laquelle seule peut donner forts. F. s. .. ! .

de la consistance aux faits déposés et aux cir


eonstances qui changent la face des faits. Articles décrétés sur l'ordre de la délivrance
· " M. Beaumetz, membre du comité de juris
des mandats à l'administration de la caisse
prudence criminelle, soutient qu'avec le fatras de l extraordinaire, et sur celui des paie
des procédures écrites, on ne trouvera plus de mens à la méme caisse. -

jurés, et que le bienfait de cette sublime ins


titution sera perdu dès la naissance. Le faux Art. I°r. « A compter du premier janvier 179t,
témoin , ajoute - t - 1l , auroit pu revenir à la la caisse de l'extraordinaire fera le paiement ,
vérité en faveur de l'innocence , mais si sa dé
à bureau ouvert , de l'arriéré liquidé des dé
position èst écrite, il craindra de la démentir, partemens , des offices. charges, emplois ; ce-.
et il laissera l'innocent momter sur l'échafaud.
lui du rachat des dimes inféodées après leur
M. Tronchet , après avoir demandé faveur liquidation , et celui des effets suspendus : le
pour la foiblesse de son organe , après avoir tout conſormément aux décrets des 6 et 7 no
rejetté avec vigueur l imputation à lui faite vembre dernier , et du 6 décembre, en rem
d'apporter un systême contraire aux comités , plissant les formes qui ont été et qui serona
a repris avec beaucoup de clarté tout ce qui prescrites à cet égard. -. "

a été dit contre la déposition verbale : il a II. Les billets des administrateurs des domai
fourni des exemples de procès , où l'innocent mes , et les assignations sur lesdits domaimes ,
auroit péri par l'affreuse un nimité des calom dont le remboursement avoit été suspendu pair
niateurs, si la déposition écrite n'eût donné l'arrêt du conseil du 16 août 1788, seront rem
les moyens de convaincre la fausseté. L'auto boursés à leurs échéances , à compter du pre
rité de la jurisprupence angloise ne lui en impose mier janvier 1791 , et cesseront en conséquence
pas, il n'hésite point à l'agcuser d'endurcisse de produire des intérêts , à compter desdites
ment et de rouille; il termine ainsi son vœu : échéances. A l'égard des billets renouvellés . et
- L'intérêt dr ka constitution, la nécessité de dont les échéances tombent dans les différens
réparer les tlºveurs d'un faux jugement pour mois de l'année 1791 , ceux qui s'en trouvent
sauver un innocent, ou de donner à sa malheu porteurs auront la faculté de se présenter, à
reuse famille la triste consolation de voir purger compter du premier janvier 1791 , et ils se
sa mémoire, si la loi l'a frappée; la nécessité ront remboursés avec retenue de l'escompte
( 885 )
à cinq pour cént , depuis le jour où ils se pré qu'elle aura à lui fournir d'après les décrets
#ènterontjusqu'au jour de l'échéance. de l'Assemblée ».
, III. Ceux desdits billets et assignations qui
ºnt échus et qui n'ont pas été renouvellés, se Excellentes observations du patriote Danton ,
mnt remboursés au 1er janvier présent mois, et du patriote Desmoulins.
preclesintérêts du capital primitif, sur le pied
leqinqpour cent, à compter de l'échéance de Le brave M. Danton , toujours calomnié ,
ghacun desdits effets ; ils cesseront de pro ( comme cela est bien naturel de la part des
† intérêts à compter dudit jour premier
ier 179i. .
aristocrates) parce qu'il est toujours un dcs plus
ardens défenseurs du peuple et de la constitu
- IW. Les reconnoissances au porteur déli tion, disoit dernièrement aux Jacobins, qu'il
mies au trésor public, conformément à la pro voyoit avec douleur qu'un supplément de révo
mation du 11 novembre 1789 , en échange lution seroit nécessaire, et qu'il faudroit, mal
#remboursemens suspendus , cesseront # gré nous, en venir là. — Ayant entendu dans
luire des intérêts à compter du premier le récit de la conspiration qui vient d'échouer
rier-1791 , et sont remboursées depuis cette à Lyon , qu'un des conspirateurs avoit donné
ique, en rapportant par les propriétaires les deux louis à-compte sur 6 millions promis par
tes reconnoissances et les deux coupons de les ci-devant princes fugitifs pour faire soulever
# sauf l'imputation sur les capitaux des
ºupons à écheoir qui ne seroient pas 1ap
le peuple , M. Danton s'est écrié : « Ces mes
sieurs veulent donc faire une contre-révolution
à crédit » !
L'échange en reconnoissance du trésor « D'après le magnifique décret de l'Assemblée
nationale, et la renonciation solemnelle et éter
li, des effets au porteur sortis en rembour nelle de la France à toute conquête , ( dit notre
#it, n'aura plus lieu à compter du jour de la brave ami L)esmoulin dans son n°. 56 ) les en
lication du présent décret ; et les proprié nemis qui entreroient en France ne peuvent
rº de ces effets sortis non encore échangés, être regardés que comme des brigands. il faut
tºit remboursés sur la simple remise desdits qu'au premier bruit de leur invasion , l'Assem
: º; savoir : des billets des loteries établies blée nationale décrète les articles suivans : 1º.
Flº arrêts du conseil des 29 octocre 178o, tout soldat autrichien , piémontois ou autre,
ºnil 1785, 4 octobre de la même année, et qui sera pris les armes à la main, pendu sur
octobre 1787; des billets au porteur de l'em l'heure comme brigand, ou fusillé comme béte
t de 125 millions créé par édit de décembre féroce, 2°. tout soldat ennemi qui, honteux
; des bulletins délivrés pour chaque somme de sereir dans un camp de Z'artares et au mi
oo liv. employée à l'acquisition des rentes liou d une horde de brigands. viendra rendra
#éspar édit e décembre 1,85 et des actions ses armes et se réunir à des hommes, ses frères,
ortions d'actions de l'ancienne compagnie contre les loups d'Autriche, recevra une portion
lºndes. Il sera tenu compte en même temps de terre le peuple françois affecte une partie
ſix porteurs desdits effets des intérêts à cinq des biens du clergé , jusqu'à concurrence da
ſur cent qui leur seront dus. à partir de l'épo 1oo miilions, pour récompenser ces honnêtes
i à laquelle le remboursement devoit être déserteurs de leur prohité; 3°. tout déserteur
ennemi qui apportera la téte d un capitaine,
y1 Pour constater les intérêts appartenans à recevra quatre fois autant que le subdelégué
un desdits effets au porteur non échangés, payoit dans l'ancien régime à celui qui ap
- ropriétaires se présenteront au liquid teur portoit une téte de loup ».
† ublic, qui en fera le décompte et en Ces articles de décrets proposés par M. Des
e bulletin, lequel sera joint aux effets moulins seroient d'autant plus importans, qu',ls
ittés par la caisse de l'extraordinaire. seroient justes et naturels de la part d'une na
. Les intérêts payés par la caisse de l'ex tion qui a juré, à la fice de toutes les nations,
inaire, à la décharge du trésor public, de périr plutôt toute entière que de perdre la
t remboursés par le trésor public. à la liberté qu'elle a conquise. C.....
,ue de l'extraordinaire : en conséquence, les
letins d'intérêts, acquittés par la caisse de Strasbourg, le 31 décembre.
prdinaire, seront passés par elle pour
au trésor public , dans les sommes Le général Schoenfeld est depuis quelques
( 884 )
jours dans cette ville. On assure qu'avec 7o potisme et de l'aristocratie, qui fuma trop long
mille louis qu'il a sauvés du naufrage, il se pro ternps du sang des victimes humaines. Alors. ô !
pose de goûter en France les douceurs d'une mangeurs d'hommes ! nous massacrerons les
révolution qu'il n'a pas su procurer aux Belges. chefs de vos satellites ; et quant à ceux de vol
-
soldats qui poseront les armes, nous leur don-.
nerons les terres de nos cannibales fugitifs qui
De Lorrach , à 5 lieues de Bâle , du 3o oseroient entrer dans les bandes de vos satelli
"- décembre. -
tes , et porter avec eux des armes meurtrières
dans le sein de leur patrie. Mais ne croyez pas ;
Depuis quinze jours plusieurs bandes de ô mangeurs d'hommes ! que nous bornerons li |
douze à seize jeunes gens, la plupart de Colmar, notre vengeance. Pendant que nos guerriers'se
sont passés par cette ville, reçoivent de l'argent ront aux mains avec vos satellites , nos physi
au Hoernli , cabaret situé à une demi-lieue de ciens patriotes lanceront dans vos domaines cé;
Bâle, dans le marquisat de Baden-Dourlac, d'où mal françois, si redoutable aux tyrans. Vous#
ils se transportent en Savoie, enrôlés, dit-on, aurez beau ceindre vos frontières de cordons
par M. d'Artois. Un ci-devant comte de Mont d'alguasils et de mouchards, le mal françois plas
joie, un baron Dorschweiler de Colmar, et un nera dans les airs et descendra sur vos états;
M. le Clerc, sont à la tête de ces mouvemens. cette déclaration des droits, ces décrets d'un
Il est certain que les ennemis de la liberté , et peuple libre , dont la simple lecture vous §
sur-tout les aristoGrates fugitifs, négocient, en pâlir sur vos trônes, sous vos dais, et sur vos lits.
rôlent et travaillent à opérer une contre-révolu voluptueux ; , ces décrets, cette histoire d'une,
tion. ( Courier du bas Rhin ). révolution sublime, dont vous avez su cacher la
connoissance à vos sujets, à vos vassaux oppri:
· més, descendront sur vous comme les plaies dé.
Ierennes pour 1791 , aux despotes, seigneurs, l'Egypte , et sur vos peuples comme la manne
grands, aristocrates en robe , en plumet et du désert. Vous riez , eh bien, lisez jusqu'ai
épée, en soutane, et aux inquisiteurs étran bout. Apprenez que ces ballons, dont l'inven .
gers et voisins de la France. Par un aéro tion nous a paru si futile, porteront sur leurs
· naute patriote. · · » -;

aîles la liberté de vos esclaves ; sachez qu'à la
première menace, à la première démarche hos#
, o vous tous, mangeurs d'hommes, qui crai tile de votre part, des milliers de petits ballont
, gnez le mal françois à l'égal de la peste bizan perdus s'élèveront des frontières de la France
tine : salut : si vous laissez en paix les Francs , libre , et iront semer sur vos campagnes et dani
, qui veulent être libres et vivre en paix avec tout vos villes les germes des révolutions et de l'in-, |
le monde, même avec les mangeurs d'hommes, surrection; nos ballons démocratiques empor
· les Francs vous laisseront tranquiiles dans vos teront avec eux de petits paquets patriotiques,.
' , domaines; ils ne troubleront pas vos festins de où seront renfermés la déclaration des droit . |
-

chair humaine, et ils abandonneront à l'être su les décrets constitutionels, et des documens cer
prême le soin de vous châtier et de venger vos tains sur les moyens infaillibles que peut em
peuples, vos sujets, vos vassaux, vos ouailles. ployer une nation pour la conquête de sa liberté ,
· Mais, ô mangeurs d'hommes ! si vous prêtez Toutes ces pièces instructives seront imprimées
l'oreille à nos cannibales fugitifs, si vous ras dans la langue que parlent vos peuples, et quel
semblez vos satellites sur les frontières du peuple que part que le vent dirige nos ballons sur vos
i'ranc, si vous osez tenter de franchir le Rhin, états, quelque part qu'ils tombent , soyez sûri
les Alpes ou les Pyrénées, pour fondre à main . que les petits paquets démocratiques arriveront
armée dans nos foyers, outrager nos femmes et à leur adresse. Lorsque vos peuples seront en in
nos filles, massacrer nos enfans, combattre nos surrection, nous irons à leur secours vous faire
guerriers, ravager nos campagnes et nos villes, repentir de celui que vous aurez donné à nos
et rétablir chez le peuple Franc l'autel du des ar1stOCrates, 1
os ,'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
".

de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annales Patriotiques. »
Rt chez tous les Libraires et Direçteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - 1

Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. ponr un an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. pour
5 mois franc de port , par la poste, pour tºut la teraume. L'abonnement ne commence que du prem, d'us moiaº
--

' s U P P L É M E N T A U N°. c C c c L x I.
ſisi
x* P A R I S, le 2 janvier. défaite de d'Alton. Or il paroît évident que dans
les projets concertés par les princes d'Allemagne
a arrêté à Mâcon trois bateaux chargés et par nos aristocrates fugitifs contre notre sainte
et de munitions de guerre, qui étoient constitution, la trahison de quelques-uns de nos
ts de fagots. Les hommes qui les condui chefs et l'indiff rence des autres seroient un
mt s'évadèrent pendant qu'on dénonçoit ce des principaux moyens convenus et préparés ;
tºla municipalité. car dans un premier choc contre les François,
• Des lettres d'Anvers ( dit le Patriote Fran si les Autrichiens et les Allemands étoient bat
l) nous conseillent d'avoir la plus grande tus, non-seulement ces derniers seroient décou
#e sur les projets des Autrichiens. On y ragés, mais la plupart déserteroient pour venir
le le magasins considérables qui se forment prendre la cocarde aux trois couleurs, et rece
de nos frontières : on y annonce sur-tout voir douze ou quinze sous de paie par jour. Je
mºdéſier de nos chefs. De qui parle-t-on ? dis donc qu'il ne faut pas s'endormir sur les
ligºare; mais ma conscience me force à ré belles promesses et les protestations qu'on peut
le cas mots ; car c'est un bon et sûr citoyen nous faire, et qu'il faut constamment surveiller
im,ommunique cette lettre. Si nos chefs tous nos chefs. C....
ºmºhons prouver que la défiance est in
º, qu'ils prennent donc sérieusement des Laon , le 2 janvier.
illTºSs » -

| #pomment expliquer la tranquillité, On nous mande de cette ville, que plusieurs


ilºtence des chefs sur ce qui se passe em ci-devant chanoines de la cathédrale s'y exer
ºie en Flanèlres et en Allemagne ? Si des cent au maniement des armes, et annoncent
ºlou des Ireton, des Saint-J•irn étoient à | qu'ils iront servir, fût-ce même en qualité de
ºu , la révolution, il y a long-temps que goujats, dans l'armée des Autrichiens, qui doi
| " iléè nationale auroit envoyé des ambas vent , disent ces calotins canoniaux, entrer au
ºu patriotes, purs et inflexibles, à ces premier jour en France, pour venger l'honneur
ºmºis, pour leur demander raison de ces de toutes les calottes rouges, violettes et noir
ºeºs, Il y a donc ici malveillance ou im luisant. Il y a jusques-là de quoi rire ; mais
#i cela est évident. » - ' ce qui mérite plus d'attention, c'est qu'on
º ajouterons à ces observations, qu'en nous mande que les aristocrates de toutes les
ºui ºnt avec attention la facilité avec laquelle robes et de toutes les couleurs tiennent à Laon
ºutre révolution des provinces belgiques et des conciliabules nocturnes et mystérieux; qu'ils
l le Liégé se sönt opérées, il ne paroitra pas vont prêchant en tous lieux une dissolation
# que l'on compte beaucoup sur une prochaine de l'Assemblée nationale, et qu'ils
# çonvénue et préparée de nos chefs montrent par-tout cette physionomie sardo
º ques, comme on a compté avec succès nique, cette joie mêlée de rage et d'insolence
#des chefs de la Belgique et du pays de qu'on a remarqué chez les aristocrates chaque
#émarquons bien d'ailleurs le soin qu'on 'ſois qu'ils se sont crus à la veille du succès d'un
#iège. ainsi que dans les provinces bel complot. - -

#d'éviter le moindre choc des volontaires l e premier janvier on a observé à Laon nne
# avec les troupes autrichiennes, grande fermentation tlans le régiment de dra
#étexte d'épargner le sang, mais en effet † en garnison dans cette ville. Plusieurs
rainte que ces troupes n'éprouvassent ragons paroissoient excités à la désertion , et
§chec ou ne passassent volontairement disoient à leurs camarades , « qui veut nons
#du côté des peuples qui combattoient suivre ; le brave Conde nows attend à brms
iberté.Ce qu'il y a de très-sûr, c'est que ouverts sur les frontières ». Cependant on
#d' utriche et d'Allemagnese défient de ajoute que la très-grande majorité de ces braves
ldats, et tremblent qu'ils n imitent nos am dragons est composée de bons patriotes, et que
ºrdes françoises, et ne prennent sabite citoyens et militaires ont les yeux très-ouverts
SU11T # Roquefeuille, commandant de ce régi
acecarde de la liberté, comme plusieurs
autrichiéns en donnèrent eux - mêmes ment. On observe toutes ses démarches ; on
#le dans Taffaire de Bruxelles, lors de la sait où il va le jour, où il va la nuit ; on tient
1 461 bis.
-
|

( 88o ) |
registre de ses discours. Au reste, il n'est pas binfaisance, digne d'être cité avec les p
le seul dans 1:e cas : tous nos chefs militaires grands éloges dans les fastes de nºtre réro
sont en ce notnent veiilés de près , et la nation ton , fortne un contraste frappant avec les t
qui sait tout, qui a intérêt de tout savoir, ren mônes contre-révolutionnaires du pain à
ura à cliacun selon ses œuvres. sou la livre, inventées par les clairs aristoç
tiques ou monarchiens. il semble que la Pro
O%s. il cst certain que depuis quelque temps
les aristocrates en chef se pl,iisent à pàrler d'une dence ait voulu fournir, par ce trait mémora
proclinime dissolution de l'Assemblée nationale. une occasion de caractériser la piété †
Est - ce Léopold et Guillauine de Prusse qui des vrais patriotes , en la portant pour
de comparaison avec la piété factice et fune
seront les grands dissolvans , l'eau régale par
excellence que nos aristocrates voudroient des ennemis de la constitution. Honneur
verser sur l'Assemblée pour opérer sa dissolu gloire à nos ſrères et bons amis de Touiouse
tion ? En ce cas, il faudra voir qui de la France f " A la nouvelle d : l'horrible projet de con
ou de l'empire ſéodo-germanique sera le plutôt ration que les aristocrates avoient formé à A
dissout. Est-ce par la retraite du côté droit que les municipaux de Lourmarin , de Cadenet:
les aristocruches comptent opérer leur dissolu Lauris, de Cucuron, de Pertuis, de Vaugi
tion de l'Assemblée nationale ? Mais d'abord la et d'Ansonis, s'empressèrent d'envoyer le
retraite de la mninorité n'a jamais dissout une gardes mationales au secours de cette ville.
assemblée ; en sccond lieu , la mation toute #ut au milieu de la nuit , et p.tr une
entière soupire , depuis plus d'un an , après la pluie , que ces braves citovens-soldats s'ac
retraite de cette minorité scandaleuse et enne ininèrent au rendez-vous gºneral. On †
mie. Les suppléans sont tous prêts , ainsi que rayonsun profond silence. Mais quand les pren
du soleil vinrent à se r ltéchir sur le
les électeurs des déprrtemens, à recompletter .
l'Assemblée nationale. biyonnettes, quand le spectacle d'une je
| bouillante qui venoit d'investir le premier
qu'on rencontra sur la 1 oute , eut '
t6 a 1l
De Lille, le 24 décembre. trisé tous les courages , il falloit entend
cris de fureur poussés contre les aristoara
· Une députation de la société des amis de la. « qu'ils tremblent ! ( s'écrioient-ils ) si jamai
constitution s'est présentée , te 24 de ce mois , ont l'audace d'attenter à la vie des citoyer
chez M. de ftochambeau , à qui elle a adressé d'arrêter les progrès de notre sainte rév
le discours suivant :
. tion ! Ils disparoitront de dessus la terre !
« Monsieur, nos guerriers ont présenté leurs la même rapidité des flammes qui consu
· bommages à M. de Rochambeau, commandant rout leurs asyles et leurs parcs. Jamais la c
général de l'armée du Nord : tion du monde n'aura été plus prompte
. Notre société nous a chargé de présenter les leur destruction ». |

siéns à M. de Rochambeau , citoyen ». Jugez donc, messieurs les aristocrates ou


* Cet officier général a répondn à la députation 2 # d'après ce trait, cité entre dix 1
par un discours rempli de civisme et flatteur du même genre , si vous aurez beau jeu
pour la société.
quelque temps que ce soit, dans une en
4- - prise de contre-révolution. Apprenez que
Z'raits remarquables de bienfaisance et de cou prit public a déja fait des progrès très-séri
- rage patriotiques non-seulement dans toutes les villes , mais
toutes les campagnes de cet empire. AppI
· L'hôtel-Dieu de la Grave à Toulouse, ayant que le courage, la fierté et le génie de l'ho
manqué tout-à-coup de subsistances et de fonds, augmentent en raison de ce qu'il connoît m
et les corps administratifs n'ayant pu y subvenir ses droits et le prix de la libersé.Apprenez !
sur-le-champ, la société des amis de la oonstitu que les bayonnettes de nos braves gardes :
tion , établie dans cette ville, s'est assemblée males, et celles de nos frères des troupes de l
aussi-tôt, et avant de quitter la séance elle a réunies à la plume des écrivains patriotes,
formé une cotisation volontaire de près de douze sentent une puissance invincible, et qu'oi
mille livres, dont une partie a été prêtée sans moliroit plutôt le globe tout entier qse d
intérêt, et l'autre donnée gratuitement pour le truire une constitution , l'ouvrage de la
secours des pauvres de cet hôpital. Cet acte de vidence, de la justice et de la raison. C
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIR ES
| -- · ·
• • 1
D E L A F R A N C E ,
, E T A F F A I R E s P o I. I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
l J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
i . dirigé par M. MERcI ER , et par M. Cxnnx , un des Autcurs.

Afin que le Contrat Sociaſ no soit pas un vain formulaire , il renfernie


tacitement cet engagement qui seul peut donner de la ſorce aux autres ,
que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale , y sera coutraint
par tout le corps ; ce qui ne signifie autre chose si on qu'on le ſorcera
d'être libre.
* » (J. J. Rousseau, Contrat Social, chapi". du souverain ).

. , No. C C C C L X I I. Du Vendredi 7 Janvier 179t.


#.As sE M B L É E N AT I o N A L E.
#! -
est décrété que l'opération sera renvoyée au
commissaire du roi.
Séance du 6 Janvier. Après que M. Gossin a fait décréter la réu
mion des municipalités de Saint-Germ in et de
r ce moment il y a , dans le sein même du Marigny à celle de Compiègne , un nouveau juge
gés une espèce d'assaut entre le fanatisme de paix pour chacune des villes d'Alais et de
# patriotisme : tandis que le premier épuise Chartres, deux pour la ville de Riom , et deux
ste de ses forces pour résister à la raison pour la ville d'Agen ; des tribunaux de comi
, à la loi qui'le pulvérisent, les prêtres citoyens merce dans les villes de Clermont, Cambrai , St
sket c'est heureusement encore le plus grand Valéry , Montdidier, St-Jean-d'Angely, Saintes,
nombre ) se lèvent de toutes parts pour prêter la Rochelle, Montpellier, Saumnr et Bonifacio,
cle serment avant même d'en être requis, et M. Malouet a demandé et obtenu que les co
#pour éloigner de leur caractère jusqu'au soup mités d'agriculture, de conmerce et de marine
d'incertitude. On a lu ce matin nombre se réuniroient pour présenter un travail sur lés
'adresses chargées de signatures ecclésiasti fonctions des tribunaux de commerce m iri
s, portant adhésion à # constitution civile time , et le mode de leur organisation particu
lergé ; et parmi ces adresses on a distingué lière ; et qu'en attendant il seroit sursis à la
† # plusieurs curés
16I',
du département de composition de ces tribunaux déja décrétés. :
Une contestation élevée entre les villes de
# La venve de J. J. Rousseau a fait parvenir Béziers et de Pézenas, département de l'Hé
nx.législateurs l'hommage de ses remercîmens. raut, a été, sur les instances de M. de Jessé, et
§ la bienfaisance nationale , et la contre l'avis de M. Gossin, décidée en faveur
blution qui y a donné un libre cours , elle de Béziers, à qui on a accordé un tribunal de
COrnmlerCe.
gre sur les cendres du vertueux homme de
hſe qui n'a pu jouir de son ouvrage. Les lenteurs et les difficultés qui se rencon
Dans un brief rapport fait par M. Vieillard , trent dans la perception de la contribution pa
# comité de judicature a proposé, pour accé triotique , et qui exigent de la part des rece
érér le remboursement des offices , que les veurs de fréquens déplacemens, ont déterminé
membres de ce comité fussent autorisés à arrê l'Assemblée nationale sur le vœu du comité des
§r les procès-verbaux de liquidation , et à en ſinances, porté par M. le Couteulx, à accorder
ºigner les reconnoissances. MM. le Chapelier , â ces percepteurs, par forme d'indemnité, une
#l'André et Malouet ont objecté que ce mode remise sur les versemens qu'ils feront dans les
#anéantiroit la responsabilité de l'administration caisses de district.
dei'ſihancés , et sur le vœu de ce dernier, il L'Assemblée a aussi adopté, sauf rédaction,
462 -
( 8S6 )
un décret ert sepi articles, présenté par M. renoncer à son rôle de fugitif Les enrôlemens
d'Auchy, au nom du comité d'impositions, sur qui se font sur les frontières voisines de la .
l'organisation nouvelle des messageries. Ce dé France pour une contre-révolution, l'émigra
sret porte l'abolition de tous les droits sur les tion d'une horde nombreuse de nos aristocrates
voitures publiques, perçus au profit des parti fieffés, leurs manoeuvres de clubs monarchiens, ,
culieis, dés communautés d'habitans ou des ci la résistance des évêques et autres prêtres du
devant états des provinces, et leur réunion au . veau d'or, et tous ces symptômes de fièvre aris-. :
domaine de l' état.. tocratique, annoncent que lcs patriotes doivent . ,
1°. Le réglement des indemnités dues aux être en garde plus que jamais.
engagistes et autres concessionnaires de ces Au reste les citoyens qui desireront connoitre .
droits. plus pertineminent les dispositions de retour ou º
2°. La réunion au domaine national des droits
par eux perçus en vertu de leur convention avec
l'absence de M. d'Artois , pourront s'adresser .
à M. Bonnières, ci-devant avocat au feu par- .
:
le gouvernement. -
lement de Paris , chargé des affaires de M. . #
3°. L'établissement des voitures faisant deux d'Artois. M. Bonnières est de présent à Paris, .
lieues par heure sur les routes des divers dépar car on le voit, dans les rues de la capitale, à
temens où elles seront jugées nécessaires. déaoré d'une petite rapière de gentilhomme. Il ,
4°. Qu'il seroit égalemont établi sur les mêmes ne le fut cependant jamais ; car M. son père est.
routes des fourgons pour le transport des décédé sous le faix glorieux d une cluarge de :
voyageurs et des marcliandises, faisant quinze secrétaire du roi , et dès-lors M. Bonnières son
,lieues par jour. . fils ne doit point prétendre à manger à la table
5°. Que les nouveaux fermiers acheteront de ronde des pairs de Charlemagne , mais bien à
gré à gré, des anciens, les voitures et ustensiles l · petite table des écuyers, lorsqu'en l'an 444 ?
| actuellemeut employés pour ce service. -
reparoîtra l ancien régime. - - #
6°. Que la lieue que devront parcourir ces . f.
voitures, sera de 2283 toises. .
De May, en Multiens. !
7°. Que les fermiers qui auront quelques in , à
. demnités à réelamer, présenteront leurs titres L'église renattra, J,
. et mémoires au comité de liquidation. . 1°. Parce que les évêques et les abbés cem-^
Plusieurs lettres ont été portées au président
, de la part d'ecclésiastiques qui demandent à mendataires quitteront les filles êt les loges de
interpi éter leur serment : M. Barnave ayant l'opéra , pour reprendre l'esprit évangélique ; !
, observé que ceux qui se croiroient gênés dans 2°. Parce que nos chano nes freluquets ne
chercheront plus à être les coqueluches de nos
, leur conscience avoient l'alternative de la dé jolies femmes. . |
| mission, on a passé à l'ordre du jour.
Le patriote curé de Sergy a dénoncé des me Je causois avec un de mes amis sur les préro
mées qui se pratiquent en ce moment pour dé gatives de certains chapitres : — Savez-vous , me
tourner les curés de Paris de la prestation du dit-il, que les chanoines de i.yon ne se met.
serment. L'une de ces manœuvres est une lettre toient point à genoux pendant la consécration
circulaire qui représente la religion renversée -Je ne ſe savois pas : ce chapitre n'etoit compo |

par la nouvelle distribution des diocèses. Les que d'octogénaires apparemment ?— Point du
, ennemis de M. le cardinal la Rochefoucault la tout : l on y etoit admis pourvu que l' on prou
Jont courir sous son nom : mais on attend de sa vât seize quartiers. - Ces messieurs ne s'occu
· vertu, de sa scicnce, ou au moins de sa matu poient donc point de l'écriture-sainte ? car si
rité, qu'il désavouera hautement cette absur ne me trompe, on dit dans l'évangile qu'a
dité criminelle. ll n'a pas été donné de suites à yeux de Dieu tous les hommes son t é $Av\
- la dénonciation, et la séance a été levée. G. Apud Deum nulla fit acceptio persoa , rui
, - Cela est vrai ; mais le chapitre avo , t une a 11t
prérogative, qni dispen soit les clearzoizzes
P A R I S, le 6 janvier. savoir lire.
Effectivement les chamoines de Lyon , ce
Nous avons annoncé à la rumeur publique le qu'on appelloit ci - devant contes - res toi
, retour prochain de M. d'Artois ; mais nous re debout pendant la consécration ; et cornune
cevons en ce moment des avis positîfs que ce étoient censés savoir leur office par coeur , il
ci-devant prince n'est point encore décidé à portoient pas de livres, pour avoir Plus de
( 887 )
ctions NroB, membre du club patriotique subalternes indifférens à toutes les réclamations.
à May. - -
N'est-il pas à desirer que le décret de l'Assem
blée nationale soit étendu de sorte qu'il brise
· Département de la somme les dernières entraves qu'il semble avoir respec
# L'état des adjudications de domaines natio tées, parce que le monopole a fait valoir quel
humx faites dans le seul district d'Abbeville, de ques misérables sommes , au moyên desquelles
il prétend grever en France la manière de
puis le 3 jusqu'au 24 décembre 179o, s'élève à voyager. Quoi ! lorsque des affaires pressantes
jo5q.625 liv. Ces domaines, consistant en ci -
ne me permettent pas d'attendre le dé part
devant abbayes, prieurés, terres monacales et d'une messagerie , d'une diligence , il me sera
chapitrales, n'avoient été estimés que 6 41942 défendu de louer une voiture particulière, et
limes. Nous prions les patriotes de Péronne de je serai astreint à des formalités minutieuses ,
loir bien nous instruire de la vente des 8oo
mes de l'abbé Maury. Ce grand apôtre, digne fauue desquelles l'avide fermier arrêtera la
voiture , les chcvaux , m'enchaînera au milieu
inule du fameux cardinal de Retz , vit dans
ris avec un faste ministériel, d'où l'on pour de ma course et me fera manquer mes affaires ?
iit inférer qu'il perçoit encore le revenu des L'activité, l'emploi du temps sont les nerfs dos
opérations qui intéressent le bien public et le
fermes, à moins qu'il me puise dans la boite couumerce : on ne doit rien tolérer de ce qui
2 Perrette des aristocrates.
4ſ 1 - lui fait obstacle. On attend donc que le décret
relativement à la stupide et impertinente admi
Pomérol , le 23 décembre. nistration des messageries et des diligences,
reçoive toute la plénitnde de liberté qui doit
#Un particulier qui , dans une affaire qu'il caractériser l'ouvrage d'une Assemblée légis
oit eue à traiter avec son ci-devant seigneur, lative. De futiles objections doivent tomber
Séioivlaissé tutoyer et même injurier, sans ré-. devant l'intérêt général, qui réclame la liberté
pondre autrement que par des supplications et absolue des routes et des grands chemins ,
des monseigneur du vieux style , fut dénoncé à nonobstant l'aiguille des horloges, la force des
s -conseil de la commune de sa pa brancards , et la vélocité des chevaux , etc.
roisse par des voisins qui l'avoient entendu La car tous ces puériles détails sont des restes de
onseil. après en avoir délibéré, et sur les con barbarie , et sentent trop le style des arrêts du
# luions du procureur de la commune, l'a con conseil. -

|'damné à quinze jours de noblesse, pendant les Au surplus , nous renvoyons à l'un de nos
| quels on le qualifieroit de comte, marquis, duc, derniers numéros , où l'on verra le digne em
† , avec injonction à tous les meinbres de ploi que le sieur d'Hauteville fait des message
"la communauté de le monseigneuriser. ries § il est chef. Qu'on se hâte vîte de le
3. - remplacer.
4 ° Des messageries.
# J'ai dit dans notre feuille du 13 décembre der
» Jamais monopole ne fut plus manifeste et nier , qu'il falloit avoir l'asne corrompue et la
lus tyrannique que celui des messageries et des mâchoire d'un aristocrate, pour se réjouir du
, diligence, jamais l'insolence du despotisme ne triotnple des brigands d'Autriche dans les pro
j,'est montré plus à découvert qu'en vendant vinces bºlgiques et du Inallleur des Belges. Ce
, cette administration et gên nt pour quelques mot mâchoire a tellement porté juste sur son
sommes modiques les nouvemens du commerce point de compar tison , que le lendemain 14
et la liberté des particuliers. Qu'importe de du même mois, la mâclioire effective de la Ga
lºiles routes si je ne puis m'y promener à ma zette universelle s est agitée contre moi avec
fantaisie ?Ne faut-il pas laisser à chacun la fu un° fureur à laquelle je m'attendois naturelle
culté d'offrir au public toutes les commo lités, ment ( car j'avois touché le vrai point ) , et qui
soit les plus grandes , soit les plus agréables , m'a beaucoup diverti. Ce gazetier donc a pré
to t les moins coûteuses pour qui voudra partir . tendn que depuis que je suis le principal d'
s'ejourner. s'arrêter en rotite à son gré, suivant recteur des Annales pa & iotiques, cette feuille
les arrangemens faits avec le cociier , cº qui est tellerient livrée à l'esprit de calomnie et de
n'est pas possible de faire avec les maîtres des frénésie , qu'une moitié des numéros n'est plus
voitures actuelles, qui sont d autant plus in destinée qa à la rétractation des faits contenus
traitables qu'on ne voit que des commis, des dans l'autre. Je réponds à la mâchoire aristo
•=
( 88o )
eratique, que dans mes rétractations, dont elle çois et leur roi auront toujours un moyen in
exagere à son aise le nombre, on n'a pu voir ſaillible d'intervenir dans l'affaire de Liége
qu un esprit de justice et souvent de généro puisque c'est par la résurrection miraculeus
sité , dont les soudoyés journaux aristocra d'un cercle de Bourgogne , et d'un #
tiques sont incapables , et qui doit diriger sans Bourgogne , conclu en 1548, et anéanti par
cesse les écrits des vrais patriotes, aux dépens fait depuis des siècles, que la chambre impérial
mème de leur amour - propre. Quant à la de Wetzlar a nommé l'empereur Léopold ex
déclaration des 85 soldats du régiment de la cuteur de son décret contre les Liégeois. L'en
Reine , , infanterie , sur l'inculpation faite au pire françois étant aujourd'hui formé en parti
Inajor dudit régiment dans le numéro 4o4 de · des débris de Ge cercle, imaginaire de Bout
nos Annales, nous avons eu de bonnes raisons gogne , on peut croire qu'au premier jour l
pour ne pas l'insérer. La conscience des signa · diète de Ratisbonne décrétera que le roi de
taires et grand nombre de lettres que nous François, et les départemens de notre empir
avons reçues à cet égard , tranquillisent suffi · qui faisoient partie du cercle Bourguignon, re
· samment notre propre conscience sur cet objet. -lèvent de l'empire germanique ; que la féodalit
N'a-t-on pas vu depuis quelque temps plusieurs germanique, l aristocratie paladine et sacerdo
états-majors , après avoir opprimé et calomnié tale germanique doivent y être rétablies et main
tout à leur aise leurs soldats, forcer une partie . tenues. L'empereur Léopold et le roi Guillaum
de ces mêmes soldats à signer des certificats de Prusse, comme chefs et membres de cet em
pire germanique, seront aussi, sans doute, nom
en leur faveur , et à se déclarer pour ainsi dire
coupables des torts et des crimes de leurs offi més grands exécuteurs du.sublime décret de l
| ciers. Mais le temps approche où toutes ces ma diète de Ratisbonne , et chargés de séduire pa
. nœuvres seront dévoiléoa en plein jour, et où la force les François et leur roi , comme d
justice sera faite. CARRA. vassaux rebelles du Saint-Empire. La diète
Ratisbonne et ses grands exécuteurs enverro
leurs estaffettes en , France , pour signilier ;
Avis aux aristocrates fugitifs. s, f notre roi . à nos gardes nationales, qu ils aieii
Grotius pense que chacun peut renoncer à à quitter dans le plus bref délai leurs cocard
l'état dont il est membre, et reprendre sa li - patriotiques , leurs armes et leurs #
' berté naturelle et ses biens en sortant du pays : peu apres entrera le grand général Bender,
- bien entendu ( ajoute J. J. Rousseau , contrat avec la sequelle autiichio-prussienne ; le gran
| social), bien entendu qu'on me quitte pas pour général Bender, qui, disent nos aristocrates fu
éluder son devoir, et se dispenser de servir gitifs, doit être sous quinzaine à Paris, et tou
. sa patrie au moment qu'elle a besoin de nous : en arrivant , sans débotter, se rendre à l'hôtel
la § alors seroit criminelle et punissable ; ce de-ville, y déjeûner, et s'y faire, de par Léa
ne seroit plus retraite , mais désertion. pold, rincer des verres par MM. Bailly et l
Fayetto. Voyez, François, s'il'vous convient d
D E L I E G E. , danser la pirouette brabançonne et liégeois
dans le grand cercle de lBourgogne, ou si, vou
La municipalité de cette ville malheureuse échappant par la tangente , en vertu de cett
vient de faire une nouvelle proclamation pourin ſorce centrifuge que la nature vous a donnéé
viter les habitans à recevoir à bras ouverts les sol vous préférez d'aller tirer quelques cordes t
dats généreux, les Autrichiens protecteurs, qui quelques sécantes révolutionelles dans les cet
vont entrer dans le pays par ordre de Léopold. cles germaniques. Ces opérations élémentaire
Ce prince jouoit le rôle d'un philosophe dans de géométrie ne sont pas bien difficiles, mais !
son duché de Toscane ; mais depuis son avène vous les trouviez pénibles, vous pourriez, pa
ment à l'empire, il a préféré à ce titre celui de représailles , aller vous rafraîchir et déjeûne
grand exécuteur. Il faudra voir s'il sera plus au palais impérial de Vienne, ou à l'hôtel dié
heureux tyran que son frère Joseph. Les Fran tétique de Ratisbonne.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoM , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. #
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. L.

Ilparott tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 36 lio pour un an, i8 liv. pour 6 mois, et de 9 hiv. poi
· 5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'a- « nnement ne oommence que du prem. d'un mé
-

-
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
: º DE LA F R A N C E; -

: ET A F FAIR E s P o L I T I QU E s D E L' E U R o P E ;
'Jo'U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
•..* .
) " dirigé par M. Mencien , et par M. CARRA , un des Auteurs.
-

Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de


l'humanité , même à ses devoirs. ( J. J. Rousseau, Contrat Social). f

No. C C C C L X I I I. Du Samedi 8 Janvier 1792. ·


' AssEMBLÉE NAT 1oN A L E. en, considération, on a décrété , sauf rédacx
tion , les dispositions qui suivent : - 1

Séance du 7 Janvier. « Les fermiers ne pourront prendre plus de


1 2 sous pour lieue , ni demander aucune iri
ENDANT que notre sainte constitution ren demnité , sous quelque prétexte que ce soit.
ntre encore, au sein de l'empirç de noirs le prix des cabriolets , tant qu'il y en aura ,
ºnnemis qui lni disputent quelques pas dans sera de 8 sous par lieue ; celui des carrosses
leterrein immense qu'elle a conquis, son triom sera de 8 sous : celui des voitures non suspen
phe s'établit jusqu'au milieu des cours étran dues sera de 4 sous. - à

res, par la voix des envoyés françois, qui y Le de


plus de nuitlivres.
sacquinze ne pourra être du poids de
. . .. • •-#
t fidélité à la NATioN . à la Loi et au no1, • * •

iFon en croit une dépêche adressée aujour Les frais de transport d'espèces, de bijoux et
d'hui, par M. Montmorin, à l'Assemblée na autres objets precieux, seront de deux livres par
'tionale. - - " -
: mille, et la moindre valeur sera prise pour 5oo
livres.
On a accordé les honneurs du procès-verbal
à une adresse souscrite par tous les chanoimes Le transport des papiers payera le double des
habitués , musiciens et composant le ci-devant autres objets. Le prix du transport des Inarchan
chapître de Saint Denis-du-ſ'as, à Paris , les dises par les voitures de terre sera de 15 liv. le
#clergé
reconnoissant que la constitution civile
n'a rien de commun avec les vérités
quintal, par les voitures d'eau, de Paris à Au
xerre, de 5 livres, et dans la même roportion
dogmatiques, improuvent hautement toute pro póur les distances intermédiaires ; † prix des
lesſation , exposition, déclaration faite par les places dans les autres voitures d'eau me sera
ti-devant clianoines de la métropole, dont les point augmenté. Le cautionnement que sera
motifs sont si visibles ct si peu honorables. oblgé de fournir l'entrepreneur du service des
: messagerios, sera de deux millions. - •

Nombre de sections de Paris, nombre de


ratiqns ou de collections de citoyens ll est décrété en outre que le bail qui sera
llicitent la favcur d'être admis à la barre de passé au mois d'avril prochain, expirera au 31
décembre 1797. •*.
Assemblée nationale , pour y apporter des Le comité des monnoies a présenté un ràou
itions et des plaintes également importantes. veau rapport : mais cette matière étant abstraite
r la réflexion de M. d'André, l' Assemblée et trop peu familière au plus grand nombre dès
la pas cru pouvoir disposer du temps énorme mcm bres de l'Assemblée , on a , sur la motion
u'exigeroient ces députations , très - intéres de à i4 Mirabeau, ajourné à dimanche prochã?n
tantes : elle n'a agcordé d'exception qu'à l'uni la discus ion des deux opinions qui semblént
sité de Paris. | . . |
partager le comité , sur la fabrication de petite
M. d'Auchy a ramené la discussion sur les ml Ojºn () l ſ2, * . : ) )

ssageries : et après quelques objections de M. Charles de Lamcth a dénoncé le départ


MM. Regnault ot Malouet, qui ont été prises , clgndestin de. quelques ecclésiastiques qui ,
-
463
- ( 89o )
sans prendre de congé, ont quitté l'Assemblée ; laquelle sera envoyée aux directoires de dépar- .
ce départ devient plus que suspect par les cir-. tement, et publiée dans toute l'étendue de leur
constances où nous sommes , et sur-tOut par les ressort. -

sentimens connus des fugitifs; il demande qu'ils 7°. L'Assemblée nationale charge son prési- -
soient tenus de reprendre leurs fonctions, o dent de porter, dans le jour, le présent décret
de donner leur dé mission. -
à la sanction royale ».
Cette motion éto,t attaquée par M. Maury, Il sera brûlé demain pour 1.5oo,ooo livres de
qui réclamoit la question préalable , lorsqu'un nouveaux assignats, en présence des commis-. :
nouveau genre de manoenvres a été déféré par saires de l'Assemblée nationale et du commis- ^
saire du roi. G.
M. Royer. « Le parti anti civique est parvenu à
corrompre ou à tromper plusieurs ministres de
l'autel, qui, du fond du tribunal sa&ré, tour Suite du décret sur la gendarmerie nationale ;
mentent les consciences, attaquent le serment P A R A G R A. P H E V I I. a,

national comme un crime, et exigent de ceux Formation du nouvel ordre.


qui l'ont prononcé , qu'ils en fassent une ré
tractation formelle, sous peine d'être privés des Les divisions seront formées ainsi qu'il suit :
secours sacramentels » : et l'exemple qu'en a Art. I°r. « Première division : Paris , Seine et
donné le pieux curé, c'est le fait arrivé à lui Oise, Seine et Marne. - · '.
,
même. 2. Seine inférieure , Eure et Oise.
, A ces mots, M. Mirabeau a fait sentir, avec 3. Calvados, Orne et Manche..
autant de précision que d'énergie, la nécessîté 4. Finistère, Morbihan, côtes du Nord.
de pourvoir au vide que vont former, dans le 5. lsle et Vilaine, Mayenne, Mayenne et
gervice de la religion, les désertions combinées Loire , Loire inférieure. - |

de tous les mauvais citoyens qui oseront laisser 6. La Vendée, deux Sèvres, Charente in- .
les églises sans chef et les troupeaux sans pas férieure.
teurs. Il a proposé un remède de circonstances, # Lot et Garonne, Dordogne et Gironde.
qui a frappé tous les bons esprits par sa sagesse, Landes,basses Pyrénées, hautes Pyrénées.
aa simplicité et sa fécondité. 9 Haute Garonne, Gers et Tarn..
.: Une autre motion, présentée par M. Alquipr, -
l O. Arriège, Pyrénées orientales, l'Aude.
a été également accueillie, et fondue dans le I I. L'Hérault, le Gard et la Lozère. •

décret adopté sur la rédaction de M. Mirabeau : 12. Bouches du Rhône, Drôme, Ardèche. .
« L'Assemblée nationale décrète, 1°. que, re 13. Besses Alpes, hautes Alpes et Var.
lativement aux vacances des évêches qui pour 14. Isère, Rhône et Loire, et l'Ain.
ront avoir lieu dans l'année 1791 , tout Fran 15. Saône et Loire, côte d'Or et Jura.
ſçois, prêtre, actuellement curé ou fonctionnaire 16. l)oubs, haute Saône et haut Rhin.
·public, depuis cinq ans. sera éligible dans quel 17. Bas Rlain , Meurthe et Moselle.
que département que ce soit. 18. Meuse , haute Marne et Vosges.
2°. Que relativement aux vacances des cures 19. Aisne , Marne , Ardennes. -

qui pourront avoir lieu dans la même année, 2O. Somme, Pas de Calais, Nord.
tout François, prêtre depuis cinq ans, sera 2l . Sarthe, Eure et Loire, Loire et Cher.
éligible. 22. lndre , Vienne, Indre et Loire.
# Que les évêques qui, durant la même an 25. Charente, haute Vienne et Corrèze.
·née, seront dans le cas de choisir des vicaires, 24 l ot , l'Aveirou , le Cantal. -

pourront les prendre parmi tous les François, 25. Haute Loire. Puy-de-Dôme et la Creuze
prêtres depuis cinq ans. 26. l.oiret , l Yonne et Aube.
· 4°. Que les cures pourront prendre leurs vi 27. Cher. Nièvre, l'Allier.
caires parmi'tous les prêtres françois sans dis 28. La Corse. - -

1inction. II. Les officiers, sous-officiers et gendarmes


5°. Que tout religieux dºja peurvu de cure, actuellement pourvus, de meureront provisoi
ou qui y sera porté par élection, jouira de la rement dans le lieu de leur r sidence.
moitié de son traitement. III. En cons quence , les inspecteurs-géné
6°. L'Assembl e nationale décrète que son raux et lesprévôts géné raux entreront en cora
comité ecclesiastique lui présentera, dans le currence pour remplir les vingt-liuit places de
plus court délai, un projet d'instruction sur les colonels des divisions, à raison de l'ancienneté
. décrets constitutionels rendus pour le clergé , · de leurs provisions, et leur résidence sera fixée
, ( 891 )
4utant qu'il sera possible dans les départemens nouvelle commission, en prêtant seulement le
, dont le local leur est le mieux connu. serment ordonné dans l'article VI du paragra
IV. Dans le cas où ils seroient obligés de chan phe III.
gerderésidence,ils passeroientdans le lieu le plus il sera accordé par le roi aux officiers actuel
· voisin. ( Décrété sauf rédaction ). - -
lement pourvus, et qui, par l'effet des disposi
tions du présent décret, auront eu un avance
· V. Les autres inspecteurs-généraux et Pré ment de grade, le brevet de celui qui leur sera
vòts-généraux seront employés comme lieute échu ».
muns colonels des départemens, et parviendront
les premiers au † de colonel, à mesure que P A R I S.
: ces places viendront à vaquer. Ils auront jus :
,ques-là traitement attaché
un quart en sus du Nous apprenons que quelques ci-devant par
, au grade de lieutenant-colonel. lementaires répandent parmi ceux de leur
| VI. Les lieutenans-colonels seront pris parmi parti, ou qu'ils croient en être, que le premier
les lieutenans actuels, à tour d'ancienneté. de ce mois ils se sont présentés chez le roi en
, VII. Les capitaines seront pris d'abord parmi robes rouges, au nombre de huit, et qu'ils ont
# les lieutenans actuellement pourvus , ensuite été reçus de sa majesté comme députation du
| parmi les sous-lieutenans, à tour d'ancienneté. parlement. Ce fait est faux, et doit l'être. Si
V.HI. Les lieutenans seront pris parmi les sous ces gens-là se fussent présentés dans ce costume
ridicule, on leur auroit répondu que le roi me
lieutenans, et complettés , savoir , une moitié donnoit point bal m isqué au château. Au reste,
par les maréchaux-des-logis, et l'autre moitié
# sous-lieutenans des troupes de ligne,se
· fon la forme qui sera établie.
si ces messieurs tiennent si fort à leurs robes
de pantalons, ils peuvent les garder pour courir
les rues au carnaval prochain , nous verrons
.. IX. Il en sera de même des maréchaux-des avec plaisir ce costume vénitien dans nos mas
logis, des brigadiers et gendarmes; ºu rempla carades ; et le roi, qui aime la gaîté populaire,
: cement et complétement desquels il sera pourvu. avec raison , puisque c'est la bonne , ne man
en la forme ci-dessus ordonnée (sauf rédac quera pas de bien rire quand il verra passer
: tion k . ! -sous ses fenètres une bande de chianlits robi
X. ſtagendarmerie nationale sera formée pré nesques ; il croira voir Géronte dans le sac de
: visoirement dans chacun des départemens autres Scapin. -

· que ceux de Paris , Seine et Oise, et Seine et


arne, sur le pied de quinze brigades , sauf à Lorsque dans la dernière conspiration , tra
faire ensuite les distributions définitives, con
formément aux articles VII et VIII du para mée à Aix par les ennemis de la chose publi
que, ligués en club monarchien, plusieurs offi
· graphe I**. -"
ciers du régiment de Lyonnois se rendirent à
XI. Les officiers, sous-officiers , gendarmes leurs casernes pour faire prendre les armes aux
et soldats des compagnies ci-dessus supprimées, soldats , et les conduire contre les citoyens,
concourront à la formation du corps de la gen quelques soldats séduits se disposoient à mar
,-darmerie nationale, et seront , toutes choses · cher contre la ville d'Aix. Les grenadiers mur
·d'ailleurs égales, préférés, pour cette première muroient. Il leur répugnoit de verser le sang de
-formation, aux officiers, so dats et cavaliers des leurs concitoyens. M. Ferréol, leur sous-lieute
#troupes de ligne. Le temps de service qu'ils au nant, leur dit : « Grenadiers, vous répugnez à
#ront fait, dans les compagnies supprimées, leur aller égorger les citoyens d'ºix ; que ce senti
•sera compté. ment est louable ! ne craignez pas de vous y li
XII. Le traitement des officiers, sous-officiers vrer. L'honneur, l'humanité , la patrie en dan
· et gendarmes de la gendarmerie † , leur . er vous en font une loi. Si vous étiez assez
* sera payé suivant l ancienne division des com, âches pour résister à de si grands motifs, pour
"pagnies jusqu'au premier janvier 179i , auquel écouter des insinuations sanguinaires, pour
·jour les traitemens et appointemens commence vous armer d'un fer assassin, ce n'est qu'en
ront, ainsi qu'ils sont fixés par le present dé passant sur mon corps expirant que vous mar
t.. . - - -
, cheriez à votre honte. » Le brave Ferréol fut
xIII. Les
, •ffiers officiers. sous officiers, secrétaires couvert d'embrassemens. Les grenadiers décla
et gºndarmes actuels, exerceront les rèrent aux autres compagnies qu'ils ne se trans
ions de leur état et de leurs grades sans l formeroient pas en bourreaux , qu'ils défen
( 892 ),
droient au contraire les citoyens d'Aix, si la législateurs mode rnes avec les plans et les idé
-

force armée pour les protéger se tournoit con | que nous ont laissés les Rousseau, les Montes
tr'eux. Le régiment entier reconnut la per ' quieu, les Bacon , les Hume, les Gordon, etc. !
fidie des insinuations des offiçiers. Il déposa ses ð , dans la circonstance présente,
armes, et de grands crimes furent épargnés. : il n'est aucun François qui ne donnât beauconpl
La société des amis de la constitution d'Aix our voir revivre des persommages aussiillustres |
a consigné sa reconnoissance envers les grena Hs ont su mettre à profit l'êxpérience de tous
diers, †. 'une adresse qui est un monument les siècles, et recueillir la sagesse des nations.º
de gloire pour eux, et un motif d'émulation Le succès d'une entreprise qui, en nous épar
pour toutes les troupes de France. † l'ennui des longs discours, nous présente
es principes de ces grands hommes , les motifs
º ° - - • -
de leurs opinions, leurs raisonnemens enfin,
D E B A s L E. dans toute leur force, n'a donc rien qui doive
nous surprendre. Les volumes que mous annon
, Le magistrat de cette ville vient de briser çons contiennent les ouvrages suivans : Est-il
les chaînes féodales, qui chargeoient encore les utile aux hommes d étre trompés ? la Politique
bras nourriciers des bons cultivateurs du terri naturelle, ouvrage excellent. que l' Assemblée
toire de la république. Ainsi donc les peuples nationale paroît avoir médité et pris pour guide ;
voisins commencent à recueillir les doux fruits de l'Autorité de Montesquieu dans la révolu*
de la révolution de leurs amis et frères les tion présente : de la Puissance légitime du
François. O vous, bons patriotes Suisses ! qui prince sur le peuple et du peuple sur le prince :
avez fondé dans la capitale des Francs un club ouvrage très-rare; de la Législation , par l'abb
régénérateur de la liberté helvétique, pour de Mably; Diseours d'Agrippa et de Mescène
#suivez votre sublime entreprise : que la sainte à Auguste ; l'Ami des hommes, ou Traité dè
Jiberté réfugiée clrez les Grisons, et dans les gla ta population : T'raité historique et économique
ciers, dans les roches sourcilleuses de Schwitz. des communes; ouvrages politiques de Boling
d Uri , d'[jnderwald et d'Appenzel. descende broke; la République des philosophes; Traicé
n votre voix dans les vallées de Fribourg, de | philosophique des loix naturelles, par Richaral
Zurich , de Soleure et de Berne ; vos noms Cumberland; le Droit de la nature et des gens,
seront inscrits sur la pyramide élevée à Guil par Pitffendorff Ces volumes contiennent en
laume Tell. core l'analyse de cinq à six ouvrages, que le peu.
d'espace ne nous permet pas de dénommerx
JBibliotJaque de l'Homme public, ou Analyse , Toutes ces analyses sont assez étendues pour
- raisonuée des principaux ouvrages sur la ! suppléer avantageusement les ouvrages eux -
mêmes, et renferment la substancé de tout ce
...nolitique,etc. etc. par M. de Condorcet, de
l'académie des Sciences et de l' académie qn'ils ont de bon et d'utile ; elles sont indit
-:: Françoise , ètc. et autres gens de leêtres , pensables à toutes les personnes éloignées des
tomnes, VI, VII , VIII , IX , X , XI , XII , grandes bibliothèques, et qui ne sauroient don
- de plus de 25o pages ohacun. A Paris, ohez ner un temps. considérable à la lecture; elle
- Buisson, rlihnaire,.rue Hautefeuille, nº. 2o. · conviennent à tout,le monde, depuis le souve
Lahonnement , pour une année ou pour ; rain jusquiau dernier. membre de la cité fran
- : 12 volumes, qst de 32 liv. franc de port par ! çoise , puisque, par le bienfait de Ia,révoluticu
:la poste pour le royaume ; 17 liv. pour siœ présente , chaque citoyen est ou peut deveni
· · mois, 9 liv. poun 3.mois, • .. .. : uNºHoMNE rUBLIC. Les vésaltits de tout ce qu
sera arrêté dans les assemblées de département
.. Qui ne desireroit voir réunis dans une même ; et les décrets de chaque législature , Gn tren
, assemblée les plus fameux politiques de I'Eu dans.le plan de cet ouvrage , les auteurs n'ai
| ropo ,. et sur-tout les ent#ndre discuter tous ! tendent que la ſin de çelle à laquelle la Fran
les objets qui commandent aujourd'hui l'atten | devra une constitution sage, pour nous en P
tion, † plus indifférent ! Qui ne
#

senter les décrets par ordre de matières, av


· seroit curieux de comparer ſes travaux de nos ; quelques réflexions. i .. , , , , , , ' • « ,

, On s'abonne à Paris , chez BUissoN, libraire, ruè Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les † · les Atctéurs des Anhales Patriotiques. .
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º )s l#• R A NETc ELITTERAIR #, y,
ANNALES PATRIOTIQUES
° •° * 2: • -- : - --- . : .1• T.- 11
- - « - tº - -
" #1 . |

· · ·· · : D E L A ,F 9

: ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S : D E L' E U R O P E , . '
,- • -»i

J0 U R N A L L I B R E , par une Société d" Écrivains Patriotes,


#." f.-#
dirigé par M. MERcI ER , et par M. Canna, un des Auteurs.
, ,

· · Je prévois qu'avanr la fi.1 de ce siècle, le métier de prêt e et de roi ne sera


- pas aussi bon qu'il l'a été. " ( Lett. de Chesterfield, imp. en 175o. )

· N°. C C C C L X I V. Du Dimanche 9 Janvier 17gt.


, AssE M B L É E N AT I O N A L E. nes, born *es à la faculté de juger, et surveillées
tous les jours par tous les yeux , par la muni
# , Séance du 8 Janvier. cipalité, le département, la cour de cassation,
la législature et le public, puissent jamais mettre
E n bien vrai que parmi les ecclésiastiques eIl danger la mo ndre portion de l'intérêt g mé

uiise refusent encore au serment prescrit par ral, et il se déclare pour la première opinion,
pétrie, il s'en trouve un certain nombre qui c'est-à-dire pour le local du p lais.
ui réellement et de bonne foi , retenus il a été fortement combattu par M. Dumetz, '
conscience ? Cela est rigoureusement qui , fort de sa propre viguºur, a encore invo
ſible, pitisque la mauvaise obstination , si qué le sentiment de M. '1 houret , en soutenant
ñ en croit un philosophe , ressemble quel- . que les dangers de la coalition, aujourd'hui non
† ois à l'intime persuasion. Aujourd'hui ce apparens, s'établiroient avec la durée, et n'en
#ute a passé devant les yeux d'un de nos légis seroient que plus redoutables. -

lateurs, qui, par pitié peut-être, a demandé un , L'avis de Ml. Prugnon est rétabli par M. Guil
Mºtiveau délai dn § ponr les trâineurs et 'laume : « On allégue, a t il dit, l'intérêt qu'ont
irrésolus. 1 a concession d'un tel répit n'entre les justiciables d'être dans le voisinage de leurs
point du tout dans le sentiment de M. Bouche, juges : cela est vrai des juges de paix dont la
| qui pense que la loi, l'impassible loi, ne sait pas ! proximité est un besoin daus les affaires jour
tmporiser, et qui réclame au contraire toute nalières et peu importantes; mais pour les causes
#trigueur. contre des rebelles auxquels il ne de district , c'est chose indifférente ».
fait pas l'honneur de supposer la moindre droi M. Bouche s'est élevé d - toute sa véhémcnce
lüre de coeur , dans une matière où l'intérêt contre les calculs de l'économie : Eh ! qu'im- .
personnel se bat contre le bon sens. L'Assemblée
apmssé, à l'ordre du jour. : • .
portent quelques dépenses de plus, quand il
s'agit d'assurer la liberté et de ſonder la consti
-Qïétoit le rapport de M. Prugnon, sur le pla tution ! Donnez sur-tout aux judiciables la fa
cement des six tribunaux de Paris. Il a présenté cilité de choisir leurs défenseurs , en divisant
lu opinions diverses : l'une, pour placer les les siéges, et ne les livrez pas, comme dans l'an
tibunaux dans le palais, local commode pour cien palais, à une douzaine de limiers qui a cca
ln parties, les défenseurs et les juges, local paroient la confiance , et disposoient presque
tºut récemment préparé pour les siéges et les arbitrairement des causes, des audiences et des
pºisons, tandis qu'une construction nouvelle juges. Je demande la question préalable contre
entraînera plusieurs millions de dépense : l'au l'avis du rapporteur.
ttea pour: disperser les tribunaux dans les six , 1'L)éja vous avez décrété , ajoute M. Roederer,
issemens ,. et par - là répartir le travail ! , que chaque district fera les frais de son tribunal
en relns avoués, et éviter la réunion des juges. ' et de son administration ; vous ne pouvez plus
elon craint de voir dégénérer en coalition. . ôter aux arrondissemens de Paris la faculté de
tité trainté n'a pas fait d'impression sur le ' placer leurs siéges respectifs, puisqu ils en sup
myporteur. Il ne croit pas que trento person-/ porteront la dépense. -

464
, , ( 894 ) .•
-
, : , (I - * | " } " , !,º ,
A ces mots une grande majorité s'est levée . digne d'Annibaſ # souvenez vous que les
†our décider
matière du qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur Romains ont triomphé de toutes les fourberies
rapport. • * - - r
carthaginoises ! :: . , , - -

M. la Rochefoucault, au nom du comité d'im-" Ecoutez , M. Guignard, nous avons toujours


position, a fait rendre un, décret qui déclare , sur le coeur çe Farcy , qui joue un si granº rôle
nulle et de nul effet une proclamation du di dans le § des sieurs Maillebois et Bonne
rectoire du département de la Gironde , qui, Savardin ; nous avons toujours sur le cœur l'en
ar une fausse interprétation des décrets de lèvement du roi, projetté et"tenté par les aris .
#§ nationale , avoit affiché la suppres tocrates au commencement d'octobre 1789. Et
sion de l'impôt appellé don gratuit, et quatre bien que les enleveurs aient voulu rejetter tout
sous pour livre sur les droits d'octrois. - l'odieux de leur crime sur les patriotes qui ont
L'Assemblée a décrété de plus que le prési paré à l'enlèvement, toute la nation sait aujour-º
dent se retireroit pardevers le roi, pour le prier d'hui à quoi s'en tenir sur cette affaire ; elle con-- .
d'envoyer le décret du 22 décembre au direc noît ceux qui ont sauvé l'état, et ceux qui l'ont .
toire du département de la Gironde, et par voulu perdre dans la fameuse iournée du 5 oc- .
tout où besoin sera. tobre. Qu'arriveroit-il, M. Guignard, s'il étoit
Au nom du même comité M. Roederer a fait vrai que vous alliez ainsi vous fourrer dans les -

le rapport sur le droit du timbre, qu'on propose groupes populaires ? vous entendriez quelques
d'établir sur tous les actes publics. Un député jour les citoyens se dire entre eux : « Mais
de la ci-devant Franche - Comté a allégué le pourquoi l'ex-ministre Guignard n'imite-t-il pas
mandat formel de ses commettans pour s'oppo l'exemple du vertueux Duport ? #.
ser, à l'introduction du timbre : un repousse Guignard, prévenu et accusé solemnelleme ,
ment général l'a forcé de s'asseoir dans la lionte. d'avoir trempé dans une conpiration , ne ditºp !
L)emain nous donnerons les détails de ce décret il pas à la nation et à ses
'un grand exemple à mes concitoyens , je suiss

d'après une rédaction exacte. G.
'accusé d'avoir conspiré pendant mon ministère4 !
P A R I s, le 8 janvier 1: je vais à l'Abbaye Saint-Germain ; je demande
- -
-
-

· #.. , des juges » ? - - | ... +


- - · · · · , - - : p
·Quelques curés et autres ecclésiastiques fonc
tionnaires publics dans cette ville avoient formé Extrait d'une lettre de Provins, du 5 de cemois !
une bande, et cette bande avoit délibéré non . , « Tout va bien, messieurs; les biens natio .
# de filouter les tabatières, les mouchoirs et ! maux se vendent, la justice se rend avec impar-l
es montres , mais de priver des paroisses de itialité, messieurs de la municipalité et du dis*ſ
la célébration des saints mystères pour le di 'trict acquerrent de nouveaux droits à l'estimeº
manche 9. Cette petite combinaison calotine
est déjouée, et les ministres du culte me man et à la confiance publiques, nos bons curés nous !
queront pas dans nos temples. Au reste, les édifient par leur zèle et leur patriotisme ;,nos
citoyens peuvent être tranquilles ; l'adminis moines ne forment plus communauté, et nosº
tration veille sur tous ces cartouches tonsurés, ' religieuses, malgré les moyens odieux employés .
† voudroient troubler la tranquillité publique ! †pour les retenir , se retirent joyeuses iet satisºf
dans le sein de leur § A force de,
ans la capitale. · · , 1 , - . : -9 .
- - · ·· , · l : · ·!,i ; décrier les vues bienfaisantes de l'Assemblée ma
tionale, les tristes et froids déclamateurs, qui :
· Oh ! M, Guignard, est il bien vrai , comme ! abusoient de leur foiblesse et de leur état pour !
un abbé bon patriote et bon observateur nous , les intimider, ont perdu tout leur crédit sur !
l'a raconté , est-il bien vrai que vous êtes revenu l'esprit de ces filles simples, mais vertueuses,º
de l'étourdissement que vous avoit causé votre qui n'ont point reconnu la charité chrétiennº
culbute du trône ministériel ? est-il bien vrai . dans les malédictions horribles et effrayant
† vous allez, entre chien et loup , vous jetter ! qu'on appellqit sur leurs têtes, si elles venoient
ans les groupes populaires du Palaisr Royal et , à quitter Aujourd'hui qu'elles sont rendues *
autres lieux, pour y entendre de vos oreilles ce» la vie et à la société, elles bénissent nos sageº
qne le bon peuple dit de vous, de vos chers mo 'législateurs, elles bénissent les administrateursº
narchiens et du sou par livre de pain ? Peste, M. qui, par le zèle le plus pur et les †$
Guignard, ce seroit là un tour de vieille guerre, les plus délicats , ont déterminé leur indéci !
une bonne espiéglerie diplomatique, une ruse sion...... ». : · ·. · • · - - . . .. 'i
- - - l *

- | --
( 895 )
,0bserv,- Voilà donc une ville entière où la l'achèvement de l'organisation des gardes na#
révolution est faite sous tous les rapports, dans tionales , des ordres à tous leurs commandans
les choses comme dans les esprits, et où la de les exercer , une fabrication d'armes dans
régénération des principes, des idées et des tous les atteliers, leur distribution dans tous
mœurs se manifeste d'une manière frappante ! les départemens, des injonctions à toutes les
Ville fortunée ! dignes citoyens de Provins ! la municipalités de munir de poudre et de ballcs
| providence divine ne cessera de vous combler leurs gardes mationales respectives, tel est, mes.
de ses faveurs. Votre terroir étoit célèbre par sieurs, l'objet de nos respectueuses pétitions,
· lapropriété médicale des roses qui embellissent ce doit être celui des vœux de tous les patriotès
vos campagnes ; il le sera dorénavant par la françois. Nous ne craignons pas pour nous,
· philosophie naturelle des hommes qui l habitent, nous craignons pour eux; le sort de la France
etparleurs vertus civiques. Prêchez, propagez nous est plus clier que notre existence, il est
sºns cesse autour de vous la sainte doctrine de beau de mourir pour la défense de sa liberté
, la constitntion que vous avez si bien conçue, et de sa patrie.
| et que vous pratiquez avec tant de zèle et de Signé Chapeau, Combette, Tavernier, Grif
| ºgacité.Jamais l histoire n'oubliera l'exemple fon, Champereux, Dusoulier, Michaux, Nicod
, que vous donnez ici aux autres villes de l'em et Létier, etc.
º † Quant à moi, je suis tellement ravi de
rmonie civique qui règne parmi vous, que
,-
Département des hautes Alpes.
† prosterne devant l'Etre-Suprême, pour
remercier d'un aussi grand bienfait. C'est là , Ce canton du ci-devant Dauphiné , autrefois
ºest chez vous que commencent très-sérieu théâtre des brigandages du famenx Mandrin, est
lement les miracles de sagesse et de bonheur aujourd'hui menacé par le dragon mitré d'Em
le la liberté promet aux nations, et que les brun.Maudrin ne faisoit la guerre qu'à la ferme
s de la terre ont fait regarder jusqu'ici générale; Pierre Leyssin la déclare , au nom de
ſomme des chimères, par leur turpitude, leurs
- L)ieu, à son département. à l'Assemblée natio
| ices bas et insolens, et leur exécrable despo nale, à toute la nation : il vient de lancer son
manifeste en manière de lettre pastorale. Ce
prélat, dont le moindre délit est d'avoir fait
Département du Jura. banqueroute depuis long-temps, prêche au
jourd'hui, comme le cardinal de Lorraine au
Copie de la lettre écrite à l'Assemblée natio temps de la ligue, le massacre au nom de l'é
nale, par la garde nationale de Nozeroy , vangile. Mandrin fut pris au milieu de ses
i , le 31 décembre 179o. exploits, conduit à Valence, et là, de par la
: .. M E s s 1 E UR s, ferme et sa chambre ardente, roué vif en place
publique. La municipalité d'Embrun, plus hu
1Nous devons à vos loix immortelles la liberté : maine que la ferme , s'est contentée de faire
notre langage sera celui de citoyens libres. De saisir les exemplaires de la harangue séditieuse
grands. projets de contre-révolution sont for du Mandrin crossé; elle a condamné de plus
més, un fer destructeur de toutes parts est ai Pierre Leyssin, Comme perturbateur de la tran
† les plus pesantes chaînes sont préparées, qnillité publique, à une aumône de 6oo livres
nembreux et puissans ennemis , dedans et envers les pauvres, payable par aorps. Il faut
lors le sein de cet empºre, agitent déja le glaive donc que Pierre Leyssin soit aujourd'hui en
ds la mort : la France le voit, et la France est prison, à moins qu'il n'ait pris dans la boite à
manquillé. Plusieurs ci-devant grands seigneurs Perrette des aristocrates de quoi payer cette
expatriés réunissent des forces redoutables , amende ; car Pierre Leyssin n'a jamais le sou :
ºuque moment peut être celui d'une attaque par-tout où il a vécu, ç'a toujours été à crédit,
le, et la plus grande partie des défen et il n'est jamais parti d'un lieu sans faire ban
seurs de cet état est sahs discipline , sans armes, queroute aux boulanger , rôtisseur , tailleur,
ans munitions ! Nous ignorons , Messieurs , cordonnier, etc. : il n'est pas jusqu'aux beautés
† rincipe de cette sécurité, à de la rue Saint-Honoré qui ne soient ses créan
vue de tant de dangers. Toutes les nouvelles cières et ses dupes. Pierre Leyssin dit cepen
# les annoncent , des lettres particu dant, comme les soixante-deux autres rebelles
attestent, des témoignages les confir Initrés ses confrères, qu'il veut avoir les hon
§, tout semble exiger des mesures subites : meurs et la palme du martyre. Eh! maître Pierre
"
"---"

( 896 ): -

Leyssin, vous savez bien que le sibcle des mar , projetéé pour le 16 de ce mois nous manque,
§ est passé ; et d'ailleurs personne ne vou , tout est désespéré, tout est f..... A cela l'autre !
droit se charger d'accélérer I'époque où votre , a répondu : Il ne manquera pas. Malheureuse- !
vilaine ame doit ailer à tous les diables. Voici . ment j'ai été apperçu , parce qu'il m'étoit im
le sort qui vous attemd maître Pierre, vous ne possible de ne l'être pas, et je n'ai pu avoir la !
serez point martyr, mais on vous mettra au · moindre notion du projet. Si je peux le décou
pain et à l'eau ; on vous ôtera, suivant les com- . vrir , je vous en ferai part sans perdre 1)I .
instant. - - 1 |
clusions de Montlauzier, qui raisonne par fois . - -

âssez juste , on vous ôtera votre croix d'or, Ce que je sais positivement, c'est que les ar-!
pour vous en donner une de bois. Mais si vous · memens se soutiennent ici, mais avec beaucoup"
et vos. pareils vous avisez de faire des missions plus de circonspection ; qu'il vient de Suisse i
de guerre civile, si vous seunez et provoquez 3oo chevaux, achetés pour le compte de vos".
le trouble et la rebellion dans les départemens . ennemis, dont 5o sont arrivés ici hier après*
nos administrateurs et nos jnges feront, un midi, et doivent y séjourner huit à dix jours, !
beau matin, une rafle générale de toutes vos tandis que les autres sont répartis à Aix , Ru-!
calottes incendiaires, conme fit, il y a vingt Inilly, Frangy, Carouge, etc. On dit qu'ils vont*
ans, le roi d'Espagne de tous les jésuites de en Piémont. ·
son royaume ; vous serez embarqués sur deux Hier, après l'arrivée du courier dé France,
O Ll trois frégates, et transportés sur les rives
de l'Oyapok, dans le continent américain de la ces mêmes ennemis vouloient à toute force des .
lettres de change à vue sur Turin, pour d'assez"
Guyane françoise. Là vous pourrez prêcher . fortes sommes : ils n'ont pu les avoir, parce que,
cabaler, mentir et peupler à l'aise au milien cette ville devant toujours à T'urin, et les négo-,
des indiens Rocouyennes et Maipuris , dont
cians d'ici n'y ayant presque jamais de fonds #
on dit que les ſilles et les femmes sont assez aucun n'a voulu fournir du papier payable avait
jolies. - ,!
l'avis reçu. Il est parti un courier à 9 heures,
4*

Avis aux rebelles crossés, muitrés , et autres?*


qui sans doute portoit les espèces, et # -

" "- • ment quelques nouvelles importantes à xºº,


princes. | ----

: « Si lors du pacte social il s'y trouve des


opposans, leur † n'invalide pas le con N. B. Les logemens pour les chevaux ont été
trat, elle empêche seulement qu ils n y soient retenus pour quinze jours : ce qui répond à
compris : ce sont des étrangers parini les · Cl - l'époque du 16. Veillez, veillez, nons vous)
aiderons. . * ' . s
toyens ». J. J. Rousseau, contrat social.
Un seigneur qui a dû arriver à Paris du 24
au 26 du passé , venant de Turin, portoit dans
la boîte de sa montre un billet du comte d'Ar
D E - V I E N N E.
tois à une très-grande dame de présent à Pa1is.
L'archevêque de Paris est toujours ici.-Celui
L'empereur a été attaqué le 19 décembre, de Vienne est à Annecy , logé au séminair
de la petite vérole. L'issue de cette maladie Les évêques de Carcassonne et de Saint-Pons
grave est encore incertaine , mais ne paroît
pas devoir être mortelle. sont dans cette ville. Pour peu que ces mes
sieurs restent encore , adieu leurs évêchés. : Le
L'archiduc Alexandre Léopold est reparti nombre des émigrés a un peu augmenté depuiſ
de cette capita'e pour se rendre à la diète de un mois. Le ci-devant comte de la Tour-d'Au
Hongrie. vergne est mort, il y a quinze jours ; c'est l
· D E C H A M n É R r, le 2 janvier. seul depuis l'émigration. · · ·
Observ. Le district de la Tour-du-Pin, bie1
· Toujours attentif à ce qui se passe antour de instruit de tous les détails de cette lettre , a ds
moi, toujours empressé de servir l'humanité , ºt. avertir les patriotes de Grenoble , et autre
trouvant une étonnante satisfaction a être utile lieux , et prendre des mesures pour parer à c
à la France, je m'empresse à vous apprendre grand coup du 16, passé lequel nos canni
ce que le hasard m'a fait entendre hier, passant fugitifs se tiennent pour f.... Veillez, patriotes
dans un endroit où deux émigrés françois se jusqu'au moinent de combattre, qui n'est pent
croyoient seuls; le voici mot à mot : Si le coup . être pas loin. : - - " .

: . : .
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
2 .. | | | D E L A F R A N C E ,
| ET A F F A 1 R E s P o L 1T I Q U E s D E L E U R o P E ;
Jo U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA, un des Auteurs.

Vous vous plaignez, prélats ambitieux!


On vous remet dans la route des cieux :
Et l'Assemblée au siècle apostolique
A reporté son clergé catholique.
( Fragment d'un poëme sur la révolution. )
T

, No. C C C C L X V. Dv Lundi mo Jaivier 179i. Y

# " , .

# A88 E M B L É E N AT I O N A L E.
f # .:
pression qu'avoit produite l'cxcellent discours
- -

du recteur.
i;. , : Séance du 8 janvier au soir. On a entendu ensuite la municipalité de Paris,
qui , présidée par M. B tilly. a renouvellé l'hom
# a observé, dans les premiers momens de mage que rendent aux législateurs tous les ci
ºglution, que la jeunesse des colléges de toyens de cºte ville immensc, le i,ºrceau et-le
#ris avoit embrassé avec ivresse la sainte image foyer de la libèrté françoise. . :
la ki liberté, et que cet âge si intércssant étoit Au nom du comité des recherches, Mº. Voydel
il où pouvoit le mieux prospérer la sève du a fait un nouveau rapport sur l'affaire de Mi. de
#triotisme. Nourris journellement de la leçon Bussy, arrêté à Mâcon pour avoir fait un appro
" -» ivertus antiques, ne cor noissant encore ni visionnement d'uniformes particuliers, que l'on
*s vices, ni les ppéjngés de leurs siècles , ces soupçonnoit devoir servir aux troupes contre
bºureux enfans sönt nés tout armés ponr la pa révolutionaires de M. de Condé. Le rapporteur
#ié: lejour qu'il y a eu une putrie. Mlais ce que a dit qu'il paroissoit prouvé que ces uniformes
vièns'dè dire des élèves, ne peut on pas le avoient été destinés à habiller un certain nombre
dire aussi des maîtres ? La plupart membres du de gardes de bois, pour en imposer à des pelo
#gé, mais réunissant les bonnes moeurs que tons de voleurs et d'incendiaires qui dévas
ºne la médi fortune à la science qu'exige toient le pays. Sur les conclusions de N1. Voydel,
-état, # à vivre dans la Grèce ct il es décrété que la liberté sera rendue à M. de
# Rome, ils ne sont pas étrangers au nouvel B issy et aux personnes arrêtées avec lui.
#dre qui s'établit parmi nous. Ce soir, l' univer l.e comité d'agriculture et de commerce a fait
à de Paris, ayant à sa tête le recteur, fº. Du proposºr un projet de décret pour permettre
,ºhchel, membre de l'Assemblée n *tionale, est aux pécheurs françois de s'approvisionner de
mue prêter, devant le corps législatif, le ser s l étrangºr. Ce projet a été vivement combattu
,ent qui est attaché aux importantes fonctions p ir M. , tichier et autres députés des ci-devant
linstitution publique. Elle a rendu un hom prºvinces de J'oitou et de Saintonge. Ils sou
je solemnel aux principes du corps législatif, tt nnent que le commerce de ce pays seroit
rreconnoissant que la constitution civile du ririnº par un tel décret, qne le sol de France
gé. telle qu'elle est décrétée, bien loin de est infin ment supérieur aux sels d'Espagne et
ncher aux droits de l'aut el, n'a fait qu'en assn - de Portugal, que l'intérêt des armateiirs et de
la pureté. en ramenant la hiérarchie primi la pêche s'unit à l'intérêt particulier des pro
ºe; et que l'Assemblée nationale n'a jamais cin priétaires des Inarais salans : « t nn a |gre les ré
iété sur le royaume qui n'est pas de ce monde. ci , nations contraires que ſaisoit Mi. Fermond
a réponse de Mi. le président a soutenu l'iui ' poar les armateurs de Saint-Malo et de Gran
465
( 898 )
ville , ils sont parvenus à faire prenoncer qu'il que les vingt-cinq paroisses qui la eompese
n'y avoit lieu à délibérer. soient réduites à six ; et l'Assemblée l'a ai
décrété sur la motion de M. Lanjuinais. · #:
Séance du 9 janvier. Il est quelques municipalités qui, soit nés
Par un premier décret , rendu sur la motion gligence , soit prétention, soit par quelqu'autre :
de M. Malouet, l'Assemblée a déclaré qu'elle motif caché , ont négligé de méttre à exécution
a entendu , par son décret du 8 décembre en les commissions des directoires de district,
relativement à l'apposition des scellés sur les ,
faveur des patrons pêcheurs et prud'hommes maisons des communautés religieuses et des :
de Marseille . accorder le même droit et la
même jurisdiction aux prud'hommes et patrons catalogues de leurs mobiliers. M. Camus a fait ,
pêcheurs de la ville de Toulon. décréter qu'elles seroient tenues de se confor- .
, Au nom du comité militaire , M. de Wimp mer aux mandemcns supérieurs, à peine de
demeurer responsables. : o.
fen a proposé un projet de décret pour régler Le même M. Camus , au nom du comité des i
le temps de service qui sera compté , pour la pensions , a fait décréter que les pensions af '
décoration militaire, aux corps précédemment fectées aux officiers, ci-devant dits de fortune,.
supprimés ,, gardes côtes , grenadiers royaux, ne pourroient être moindres de 6oo liv. pour
milices provinciales, maison du roi. Ce décret a vingt années de service, non compris celui des
été adopté avec un amendement de M. Camus, campagnes qu'ils pourront avoir faites.
qui a fait envisager l'inconvénient de multiplier Il a demandé ensuite , en sa qualité de com
les faveurs , les titres et la puérilité des déco missaire chargé de la surveillance de la caisse ;
rations.
de l'extraordinaire , qu'il fût fabriqué en assi
L'Assemblée nationale, sans rien préjuger sur gnats de 5o livres pour 4o millions de plus, à
ce qn'e le statuera sur les ordres de chevalerie, déduire sur les assignats de 2ooo livres : ce qui,
décrète ce qui suit : - - a été décrété.
Art. Ier. « | es officiers des régimens de gre Sur la proposition de M. Vernier, au nom du
nadiers royaux , des régimens provinciaux , des comité des finances, l'Assemblée a décreté qué !
- bataillons de garnisons et des gardes - côtes , les poursuites et contraintes contre les déten#
compteront, pour la décoration militaire , le teurs de fonds mationaux , seront faites de .
temps qu'ils auront servi dans les troupes de même manière et ºàr les mêmes personnes e
ligne, ainsi qu'il est réglé pour les officiers de ployées jusqu à ce jour pour le recouvremer
ces troupes, par le décret du premier janvier des deniers publics , sans néanmoins que :
179I. contrainte par corps puisse être employée dans
| Ii. Le temps que lesdits officiers des régimens C fº tte OCCaS lOIl. - .:

de grenadiers royaux , des régimens provin Par un autre décret , rendu aussi sur l'avis
'ciaux, des bataillons de garnison et des gardes de M. Vernier, il a été ordonné « qu'il seroit
côte s, auront été en activité avec leurs troupes , fait , aux mondres frais possibles , une mou#
leur sera compté , conformément aux disposi velle édition des décrets de l'Assemblée natio•!
· tions de l'article premier. - -
male , pour être envoyés aux municipalités
IIl. Lesdits officiers mentionnés ci-dessus ne corps adnministratifs. » - "as

pourront compter le temps où ils n'auront pas On a été très - édifié d'entendre M. Mau
été en activité avec leurs troupes, qu'en raison précher l'économie sur ce point : et il n'étoit
de deux ann'es pour une. pas peu effrayant de lui entendre dire qu
IV. A l'égard des mousquetaires et autres l'envoi de la loi la moins importante coûtoit
officiers de la maison m litaire du roi , réfor l'état 36, ooo livres ; mais M. L éme unier a rec
més en 1775 et 1776, dont l'activité n'a pas été tifié cette petite erreur de calcul, en démontrant
· déterminée, l'Assemblee nationale décrète qne que la dépense ordinaire d'un envoi dans tout
leur activité cessera à dater du premier janvier ' l'empire , étoit de 1 ooo à 12oo liv. On n'en a
de la pr sente année 1791 , et que ceux-là seuls pas moins rendu justice au zèle et à la bonne
seront susceptibles d'obtenir l décoration , qui foi du préopinant. ·
auront atteint, audit jour premier janvier 1791 ,
les 24 années de service exigé par le décret de Suite de la séance du 8 janvier.
1a même date ». Decret sur le timbre.
Le district et la municipalité d'Orléans, de
concert avec l'évêque de cette ville, demandent Art. Ier. « A compter du 1er avril prochain,
( 899 )
formule sera abolie, les timbres maintenant du royaume, celles des droits de villes, et de
toutes contributions indirectes.
usage seront supprimés, les papiers ou par 6°. Les registres, journaux des négocians,
ins qui s'en trouveroient marqués ne pour marchands , artisans , fabricans , banquiers,
mnt être employés qu'après avoir été contre commissionnaires , entrepreneurs de travaux ,
timbrés du timbre qui sera ci-après établi, et fournitures et services publics et particuliers ,
ilsera libre à tout particulier qui s'en trouve agens d'it ffaires , directeurs et syndics des col
ioit pourvu de les rapporter dans trois mois, léges de créanciers, et tous registres prescrits
à compter du jour de la publication du pré
ºnt décret, à la régie, qui lui en rendra le par les loix de commerce. »
Le paragraphe suivant frappoit snr toutes les
lettres de change et billets à ordre indistinc
# A compter de la même époqne , et dans tºment. Il a éprouvé de l'opposition de la part
toute l'étendue du royaume , la r gie de la de Mi M. Lecouteulx et la Villeroux , qui vou
formalité de l'enregistrement fournira exclusi loient, par un amendement, faire excepter les
vement, et au profit dn trésor public , pour
#nus les actes qui seront ci-après indiqués, des lettres venant de l'étranger. Après une mise
aux voix et une epreuve douteuse sur l'amen
iers marqués de nouveaux timbres , et dont dement et sur l'ajournement demandé, il a été
sprix seront déterminés par le tarif annexé observé que les lettres étrangères étoient une
tu présent décret. valeur circnlante dans le royaume , et consé
· lil. Seront écrites sur papier timbré, quemment soumise à l'action de la loi. Cette
· I°. Toutes les minutes et les expéditions re flexion a ramené l'Assemblée à la rédaction
'actes qui, soit en minute, soit en expédition, du comité , consacrée en ces termes :
dans tous les cas, ou dans quelque cas seule 7°. Les lettres de change, même celles qui se
iient, sont soumis à la formalité de l'enregis
lrement, en vertu du décret du 5 d§ roient tirées par seconde, troisième et dupli
cata , billets à ordre ou au porteur, mandats,
dernier. rescriptions , et généralement tous les écrits
| | } 4°. Les minutes et copies signifiées des juge portant promesse ou mandement de payer des
| mens des juges de paix, et les minutes des actes sommes déterminées , et qui circulent dans le
, da ure et instruction des instances.
commerce , même les endossemens et accepta
º 3°.. Les registres des municipalités pour tions de pareils effets venant de l'étranger, las
ºnt ce qui concernera leurs affaires , et sera quels seront pr sentés au timbre ou au visa de
étranger aux fonctions publiques qui leur sont la première place de France où elles devront
- déléguées ar les loix ; les registres des univer être endossé s, et payeront seulement la moitié
tités, facultés, colléges, hôpitaux , fabriques ; du dro t imposé sur les effets de même valeur,
teux das vicaires, curés, évêques , m, tropoli faits en l'rance. )

lains; ceux des administrateurs, syndics, mar IV. Les lettres de voiture sous seing-privé, les
-pilliers, fabriciens, receveurs des droits erre comptes des fabricans, négocians et banquiers
tenus des villes et hôpitaux ; ceux des notaires, entr'eux, les factures ou lettres qui en tiendront
issiers et autres officiers ministériels, greffiers lieu , les fabricans , marchands , commission
cencierges des prisons et autres lieux de dé
naires et autres, les mémoires d'ouvriers, mar
mtion ; ceux des courtiers agens de change, chands fournisseurs , entrepreneurs , les ex :
ſit,de tOute personne ou corps revêtus d'un ca
traits de livres ou de correspondance seront
ractère public, et obligés, par les réglemens, à assujettis au timbre ou au visa, dans le cas seu
· tenir. des registres. -
lement où ils ont servi de titre àquelque de
'ig4° Les expéd itions, extraits, copies certifiées mande ou action en justice, ou seront produits
tous les registres mentionnés en la section
par forme ou pour moyen d'exception , ou au
précédente , et qui seront délivrées à des parti tre In t* n t,
culiers ; et en outre, les lettres et commissions
V. l es papiers destinés à des lettres de change
de chancellerie , les expéditions , extraits ou ou autres mandemens de payer, aux quittances
copies de registres, proces verbaux , délib ra
comptables et autres fournies pour rentes payées
, tions descorps administratifs et des munici par le trésor public , aux quittances deg droits
lités, ainsi que les certificats , passeports et d'entrée et octrois des villes et autres contribu
autres actes oa pièces formant titre à l'avantage tions indirectes , seront marqués de timbres
ou à la décharge de quelque particulier. d'un format propre à leur destination, dont les
5°. Les quittances de rentes payées par le prix seront fixés par le tarif.
trésor public, celles des droits d'entrée et sortie
( 9oo )
, Il sera libre d'user pour tout autre acte , re vons journellement de Liége, d'un frère quel
| nous
gistre, pièce ou écriture assujettie au timbre, de y avons, l'arrivée d'un renfort prodigieux
apier de telle dimension que l'on voudra. Les de troupes autriUhiennes et prussiennes pourº
† de la régie seront pourvus de papiers les Pays-Bas n'est que trop ſondée. Nos Mrº
de divers formats, dont les prix seront déter du comité diplom :tique se sont sans doute
minés par le tarit, laissé endormir par l'astucieux Montmorin et
A l'égard des papiers destinés aux expéditions ses sous-ordres dans les cours de Vienne et de
de tous les actes civils passés en forme authen Berlin.... La conduite de M. Montmorin avec .
tique, a celles des jugomens des tribunaux et son cher beau-frère Maillebois, touchant la
aux autres actes expédiés en brevets, ils seront Hollande, devoit être plus que suffisante pour
1narqués de timbres particuliers et seront payés établir le degré de confiance que l'Assemblée
au double de papier de pareil format, destinés nationale pouvoit avoir en lui ». :

à des minutes ou à des actes sous seing-privé. N.


r .
VI. Les particuliers qui voudront se servir de
parchemin ou d'un autre papier que celui de De Clermont en Beauvoisis, le 7 janvier !
- r
régie , pourront le faire timbrer avant de s'en
servir; il y sera apposé un timbre extraordinaire, « Le 6 de ce mois , sur les 7 heures du soir,
relatif à la classe et à la nature des actes aux j'allai porter une lettre à la poste d'ici ; il fai
quels ce papier ou parchemin sera destimé. soit alors fort sombre , le temps étoit très cou
vert, et en mettant une lettre dans la boîte
Il sera payé pour le timbre extraordinaire le j'entendis une personne qui disoit : « Si M,
même prix pour le papier de régie de même
destination et de même mesure : si les papiers Bouillé peut adroitenent exécuter son plan ;
présentés au timbre sont de dimcnsions diffé
là où il est, et sans 7u'il soit décou cert, §
choses pourroient bien réussir, etc. etc. ». | à
rentes de celles de la régie, le timbre en sera
payé au prix du format supérieur ». Ces deux lettres , signées de personnes quj #
: Nous ne voulons pas passer sous silence le té- . nous sont très-connues , renferment beaucoup |
moignage d'estime que l'Assenblée nationale a d'autres dé1ails que nous ne saurions insére# #!
donné au curé de Montesson , et à cclui de dans notre feuille , faute d'espace : mais #:
Boulogne-lès-Paris, qu'on a su avoir prêté le avons pris le parti de déposer au comité des !
serment prescrit avec la solemnité la plus édi recherches celle de Clermont en Beauvoisis 1
4iante. G. -
ainsi que celle de Chambéry , imprimée dans
le numéro 464 de nos Annales, 9 de ce mois.Si
P A R I S. l'on rapproche ces deux lettres l'une de l'autre.
ainsi que de celle de Lille que nous venons da
Nous sommes instruits que dans la plupart citer, et de celle de Longwy , que nous avons .
des séminaires de la capitale , et motamment imprimée dans notre numéro 46o. on verra de
dans celui de Sainte-Barbe , des prêtres indi ses deux yeux que nos ennemis du dedans et
gnes du sacerdoce , des mathans impurs , di du dehors conspirent avec plus d'audace que .
rccteurs de la jeunesse , se permettent de l'é jamais contre nous : et si quelque chose doit
garer ct de lui inspirer le fanatisme aristocra nous surprendre , c'est l'inconcevable , l'inr '
iique et la révolte même contre la nation , la croyable, l'imperturbable sécurité du comité dir
loi et le roi ; tous ces coquins là encourent plomatique. C.... 1
11 ne honteuse dénission. En juin 1789 , à l'épo - 1
que de la fédération de Lyon , les directeurs du
-sénminaire de Saint-Sulpice de cette ville étoient D E L o N D R E s. ',
en partie gangrcnés d'aristocratie : les jeunes
· mimaristes lirent une insurrection dans les murs On ne sait point encore quelle sera la des
du séminaire, ils se ſirent ouvrir les portes et tination de la flotte commandée par l'amiral
'marchèrent en colonne à l' liôtel-de-ville , où ils Hood. Les uns pensent qu'elle doit opérer dans
prêtèrent le serment civique, en dépit de quel la iner Daltique contre les Russes, dont les pro
ques supérieurs enragés. grès deviennent alarmºns ; d'autres , considé
rant que cette mer n'est pas tenable dans la
| Extraits de plusieurs lettres très-importantes, saison où nous sommes, croyent que cette flotte
entrera dans la mer Méditerranée, et qu'elle
, De Lille. « Selon les mouvelles que nous rece- # est destinée à protéger Constantinople.
· ANNALES.PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
: : D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
. , dirigé par M. / IEncrER , et par M. CannA , un des Auteurs.

Vous vous plaignez, prélats ambitieux!


On vous reunet duns la route des cieux :
Et l'Assemblée au siècle apostoliquo
- A re porté son clergé catholique.
( Fragment d'un poéme sur la révolution. )

. ! " N°. C C C C L X V I. Du Mardi ! ! Janvier 17gt.


- AS S E M B L É E N AT I O N A L E. par écrit , à cette municipalité, la satisfaction
de la patrie.
Séance du 1o Janvier. On a lu une adresse des ecclésiastiques qui
ont prêté liicr le serment civique dans l'église
- Larº, dans une ame pure, inspire encore Saint-Sulpice de Paris ; ils rºndent graces à
je ne sais quel intérêt , parce qu'elle a une l'Assemblee nationale d'avoir ram r né le cliris
pliysionomie de bonne-foi , mais quand l'erreur tianisme à sa pureté orig n lle , il; reconno's
| | ombine avec le vice, quel sentiment voulcz sent que le clergé est c * pc : r l s paul les ,
fbns qu'elle excite ? 'tt p r consi quent soumis à toutes les loix ci
viies. La rédaction de cette a dresse fait lion
* $ Aussi les fanatiqu s du moment ont-ils bien
su ce qu ils faisoient , cn mettant en avant , neur au patriotisme et même aux talens de M.
pour la première attaque , un prélat dont la Soulavie , interprète de ses frères.
iété sincère et les vertus sinples concilient A l'ordre du jour, on a repris la discussion
respect universel ; c'est ainsi qne fticci, gé sur le timbre. L'article 7 du projet de décret
héral d'une société fameuse, disoit il y a qiia qui déterminoit le nombre des lignes et des
rante ans : « ll nous faut des saints ». Mais il syllabes sur les diverses pages de papier timbré,
seroit bien à desirer que l'absurde incivisme du a paru ramener les exactions bursales ; il a été
ºrgé se présentât escorté de quelque apôtrc enſin modifié par quelques amendemens, et
bien déclaré de l'athéisme on des mauvaises décrété avec les autres articles, comme il suit :
mœurs, parce qu'alors il tomberoit de l l détos Art. VII. « Les papiers employés à des expé
lation dans le mépris , et du m ' pris dans le ditions ne pourront contenir compensation faite
ridicule : cliûte dont on ne relève jamais. d'une ſeuiile à l'autre, plus de ligne par page ,
Anjourd'hui M. Maroles , cui é citoycn , a et sans e bréviation, qu'il ne va être déterminé,
(noncé une lettre soi - disant pas iorale de $ # V ()! i :

louis de Rohan . évêque de Strasbourg ; il l'a l'ar page de petiti,» papier, 2o lignes.
v. "- . - - • - ! . -

déposée sur le bureau, et clle a été renvoyée


: an comité des rechcrchcs.
# #
#º papier moyen , 2- lignes
ar page de grand papier 3o lignes.
: Ce qui a formé un contraste parfait avec V i ii. , e papier ou parchemin timbré Gni aura
cette feuille incendiaire , c'est un proclaina t':é c nmployé pour minute ou expédition , ne
tion de la municipalité d'Aurillac,qui, en aver | ourra plus servir à d'autres, quand bien même
tissant les bons citoyens de l'évacuation d'une l expé d1tion auroit d':é co1nm ( n cé e.
foule de conspirateurs ci-devant nobles , invo i 'enpreinte du timbre ne pourra être cou
que tout-à-la-ſois la vigilan e et la modération. v rte d' écriture ni altérée.
ll est décrété que M. le président témoignera li ne pourra étre fait ni expédié deux actes à
466
( 9o2 )
la suite l'un de l'autre sur la même feuille, M. Mnrinais a demandé, pour éviter toute
nonobstant tout usage contraire , à l'exception espèce de contraventions, et les rendre sur-tout
des actes de ratification de cenx passés en l'ab faciles à saisir par ceux même qui pourroient
sence des parties, des quittances de rembour ne pas connoître la loi, qu'il fût décrété que le
sement de contrats de constitution ou obliga papier timbré sera rayé. -

tion, des inventaires, procès-verbaux et autres M. Biauzat a combattu cet amendement, mais
actes qui ne peuvent être consommés dans un on n'a eu aucun égard a son opposition, et l'ar
seul jour et dans la même vacation. ticle XlII, avec l'amendement de M. Murinais,
· Les huissiers ne pourront mettre deux signi ont été admis, sauf rédaction.
fications ou exploits d'assignation et autres ac (Nous donnerovus la suite de ces décrets dans
tes sur une même feuille de papier timbré ; un de nos prochains numéros ).
cependant ils pourront faire des significations
de pièces dont la copie pourra être donnée en M. Dellay demandoit qii'avant de décrétcr le
tête de l'exploit et des premières significations tarif de la formule, le comité d'imposition pré
des sentences ou jugemens, dont les originaux sentât l ensemble du plan de toutes les contri
pourront être inscrits sur les sentences ou ju butions : mais il a été décrété , sur la proposi
elneIlS. tion de M. Barnave, que ce plan ne seroit pré
L.es actes qui seront écrits en contravention senté qu'après la discussion du tarif et le rap
aux dispositions précédentes, donneront lieu port sur les douanes.
aux mêmes peines, et n'auront pas plus d'effet Les envoyés du roi dans les cours étrangères
que s'ils étoient écrits sur papier non timbré. continuent d'y prêter le serment françois, fran
IX. Les expéditions des actes civils et judi çois par excellence. Al. Montmorin a envoyé
ciaires qui seront délivrées, à compter du pre aujourd'hui une liste de ces féaux représentans,
mier avril, dans les lieux où la formule m'étoit parmi lesqnels nous nommerons ceux qui sont à
pas établie , ne pourront être faites que sur pa Turin , à Vienne et à Berlin. i a patrie est fi
chée de n'y avoir pas vu encore le nom du mi
pier timbré.
X. Les personnes , corps ou communautés, nistre qui est à Rome : seroit-oe de la part de
dont les registres seront assujettis au timbre par cet ambassadeur une méthode pour faire arriver .
son successeur ? -

le présent décret , seront tenues, dans les trois


mois qui suivent sa publication , de faire tim On apprend , par une lettre de M. Amelot,
brer à l'extraordinaire, ou marquer d'un visa que la caisse de l'extraordinaire a remboursé
toutes les feuilles qui à la même époque m au pour neuf millions de créances -

ront pas servi. L'Assemblée nationale a ordonné l'impression


XI. Moyennant le paiement du droit de tim d'un procès-verbal de prestation du serment
bre et des amendes qui seront ci-après déter fait par M. Despaumiers , curé de Fontenay ;
minées selon le cas, tout acte ou écrit assujetti département du Loiret : « ce digne pasteur bénit
le ciel d'avoir , dit-il , donné l Assemblée matio
à être sur papier timbré et qui ne le seroit pas,
ou le seroit sur papier marqué d'un timbre dif nale à la religion et à la France ». G.
férent de celui qui lui est préposé , pourra être
marqué à l'extraordinaire ou visé. P A R I S, le 9 janvier.
Mais les expéditions des actes civils passés en
forme authentique, et des actes judiciaires qui L'affluence a été prodigieuse aujourd'hui
ne seront pas écrits sur papier ou parchemin tim dans les églises paroissiales. 1 es fidèles se sont
bré, pour expédition , et propres à chacun de portés en foule dans les temples, pour voir et
ces actes, et qui renfermeront plus de lignes par entendre leurs pasteurs se lier à la patrie par
page qu'il n'est prescrit , seront nuls. le serment qu'elle exige ele tous les en fans
# Tout officier ou fonctionnaire public aux quels elle a confié l exercice des fonctions
qui, dans la minute ou l'expédition de quel publiques. Plusieurs curés et vicaires se sont
qu'acte civil ou judiciaire, aura commis une rendu justice : ils ont reconnu en abdiquant |

contravention à l'« rticle VII du présent décret, par le refus du serment civique , leurs emplois, |

sera condamné à une amende de 3oo livres, et qu'ils en , toient indignes : le plus grand nombre
pour les autres contraventions, à celle de 1oo a proféré ce serment ; les applaudiss mens des
livres pour la première fois , et à une amende fidèles , et celui de leur conscience , ont éte le
triple , suivant l'espèce des contraventions, en rix de leur civisme et de leur obéissance à la
cas de récidive ; le papicr timbré sera rayé. / § Le remords et les huées ont été la récom
FT ------ --

( 9o3 )
pense des prêtres hypocrites qui ont profané le du veau d'or, contre Jésus-Christ et son église,
sanctuaire par leur rebellion.
Le curé de Saint-Sulpice avoit annoncé de qui est la nation. Puisse l' tat-major de notre
armée être bientôt régénéré comme celui de
, puis quelques jours, qu'il consacreroit son refus notre clergé ! alors nos places frontières seront
par une scène éclatante. Cette fanfaronade et le en sûreté , ainsi que nos temples purifiés.
" caractère fanatique bien connu de cet homme, Trente-huit curés et la très-grande majorité
ont exigé qu'on prît des mesures pour le main des prêtres de la capitale ont prêté le ser
, tien de l'ordre et la dignité du culte dans cette ment civique. Les aristocrates avoient menacé
lise. Des citoyens armés y ont été préposés
à la tranquillité publique , comme il est d'usage du poignard et du poison plusieurs de ces mi
dans toutes les cérémonies qui attirent la foule. nistres vénérables de la religion , màis ces me
Les fidèles remplissoient le temple ; la prétre naces aussi atroces que ridicules ne les ont
du veau d'or est monté dans la chaire , dite de point ébranlés. L)ans la paroisse de S int Roch ,
· vérité : il a prêché sur l'enfer, aſin de préparer une ligue amoureuse s'étoit formée entre quel
les esprits, par la terreur, à ses conclusions ques dévotes et les prêtres directeurs de leurs
anti - constitutionelles. On rioit beaucoup de consciences ; ces pieux ligueurs ont voulu jouer
· voir le pauvre calotin s'agiter comme un damné, dans l'église une f.rce calotine, digne de Ca
: et toute sa personne ne représentoit pas mal le therine de Médicis , des Guise et de Saint
prince des démons dans la tribune aux haran Charles IX ; m is les ſidèles qui remplissoient
gues des anges de ténèbres. le temple ont fait cesser le scandale.
Le vénérable curé de Saint-Etienne-du-Mont, .
* Mais quand la bouche impure de cet énergu dont la paroisse renferme la dépouille de la
mène a vomi des blasphêmes contre l'Assemblee
, mationale, alors un cri universel d'indignation grande patrone de Paris , Sainte Geneviéve,
a fait retentir les voûtes du temple ; l'hypocrite s'est signalé par son civisme : le pasteur de
Saint-André-des-Arcs, qu'un long exercice de
. acru voir la couronne du martyre descendre sur
toutes les vertus et des grands talens appellent
sa tête; il à pâli, et s'est écrié, comme le fanfaron
Laqueuille et autres martyrs pour rire. de la depusiége is long temps à l'épiscopat et à l'honneur
de
. même trempe : Seigneur, éloigaez de moi ce cette occa r dans nos législatures, a donné dans
· calice...Cependant les cris qui se faisoient en- . sion de nouvelles preuves de son res
tendre n'étoient point des menaces, mais seule le pect pour la loi, et du patriotisme éclairé qui
cu ractérise.
ment des cris, à l'ordre, à l'ordre. La con
: 1ience coupable du calotin ahuri lui faisoit en
tendre autre chose. Tout à coup l'orgue IIl a - Le 4 de ce mois on a donné au théâtre de
jestueux a rempli l'église de ses sons harmonieux, la nation la Liberté conquise, ou le Despotisme
et fait retentir dans tous les coeurs l'air f meux , renversé. C'est le public qui a fait la pièce, c'est
#a ira ! ç'a ira ! L'indignation s'est changée en son enthousiasme qui en a créé l intérêt. Il y a
patriotique et on a invité le motio,
alégresse cont vu un abrégé de la révolution , et il a témoigné
naire de re-révolution à chanter ç'a ira Il de la maniere la plus décisive et la plus éner
est descendu de la chaire : somné de prêter le gique combien il en chérissoit l'ensemble et les
terment, il l'a reſusé. Alors un officier munici de tails : tous les mots ont été interprêtés avec
pal est monté dans la chaire , et a dit aux ci cette chaleur qn, n'appartient qu'au patriotisme.
ens : « Messieurs , la loi n'oblige point cet Il a transformé les spectateurs en acteurs ; il
homme à prêter le serment civique : par son re n'y a eu qu'un cri, qu'un applaudissement ,
i il encourt seulement la destitution de l em qu'une voix pour dire : Oui, vivre libre ou
i public qui lui avoit été confié : il ne sera mour'r : ainsi Sophocie parloit aux Athéniens ,
tôt plus notre pasteur, et vous serez appel ainsi Shakespeare parle à la nation angloise. La
révolution aura donc rendu aux lettres un ser
à en elire un qui soit plus digne de votre
fiance ». Ce peu de mots, prononcés au nom vice signalé , elle tuera toutes les tragédies in
la loi , ont rappellé le respect qu'elle com signiſiantes et tous ces faiseurs de vers qui n'ont
de pour le lieu saint, et le calme le plus jamais rien su sentir ni rien imaginer , et qui
fond a régné pendant la celébration de la tendoient à rendre l'art théâtral aussi nul qu'ils
le sont eux-mêmes.
lncessamment les électeurs du département
it s'occuper du choix des pasteurs appellés à Voici un passage de Rousseau, que nos aris
placer les prêt1es qui ont protesté , au nom tocrates auroient dû méditer dès le jour où
( 9o4 )
1'ange de ténèbres,
petté du Calonne,fitentonnant
grand jugement, retentir la trom
dans la Discours adressé le jeudi 6 janvier, dans la
France indignée le cri révolutionel du déficit, séance de la société des amis de la consti
· « Vous vous fiez à l'ordre actuel de la société, tution , à MM. les sous-officiers cé soldats
sans songer que cet Le
ordre est devient
sujet à des des régimeus de Brie cc de Beaujolois, ,
lutions inévitables. grand petitrévo
, le
F R È R E s,
riche devient pauvre, le monarque devient su
jet. Nous approchons de l'état de crise et du « Nous avons applaudi, avec tous les bons
siècle de s r volutions.... Je tiens pour impos citoyens, à ia sage conduite que vous avez te
sible que les grandes monarchies de l'Europe nue , lorsque par des billets insidieux nos enne
mis et les vôtres ont cherché à troubler l'harmo
aient encore ſong-tetnps à durer.... Tont ce
qu'ont fait les hommes , les hommes pºuvºnt nie qui doit régner entre tous les enfans de la
le détruire ; il n'y a de caracteres ineffaçables pa tr:e.
que ceux qu'iinprime la nature , et la nºttire Recevez le tribut d'éloges que notre société
me fait ni princes , ni riclic , ni granºs sºi vous a décerné dans sa séance publique du 29
gneurs. Heureux celui qui sait quitter alºrs l'é - décembre dernier.
tat qui le quitte, et r s r | oinlue en dép,t du Vous avez repoussé avec horreur les propo
sort ». ( Emile, tome II ) sitions perſides des agens de l'aristocratie; déses
pérés de ne pouvoir faire de vous des ennemis
ouverts de notre sainte constitution , ils vou
IExtrait du serment civique du curé de Saint
lurent en faire d'aveugles instrumems de leur
rage. s
Gaudant en Poitou , prononcé en chaire le
Vous avez découvert leurs pièges ; ils ont
premier janvier 179I.
rougi de vous les avoir tendns. i

« Je chante dans ce renouvellement d'année C'est à présent qu'on peut vous comparer
le même prodige qui a été chanté par mes con aux soldats d'Athènes et de Rome : citoyens
frères de l'Assemblée nationale : In templo ejus comine eux , vous avcz leurs vertus guerrières,
omnes diccn : gi'o iaim. vo ts avez aussi leur sagesse ». | --
Je jur2 de maintenir la constitution, d'être Signés, J. B. Frauçois, président : Dulième,.
fidèle à la naticn, à la loi , au roi. - fe jure à médecin, et Hautecoeur, secrétait es. l

la face des autels de donner l'exeniple de l o


b issance à la loi qui voit du même oeil le colon
D E C H A M B É R Y. #

et le pôtentat, et qui n'accorde des priviléges


et des honmeurs qu'au mérite ct la vertu. On poursuit avec activité la procédure contre
Je jure en chaire , devant mes paroissiºns, les auteurs de l'empoisonnement de l'abbé Du
de tâcher de leur inspirer ces principes d'ordre, bois. M. le comte de Salteur, magistrat d'un
de raison et de justice qu'exigent notre sou intégrité reconnue, ne néglige rien pour décou
mission à la loi et notre amour pour elie... vrir cet inique mystère. ll paroît, par le rappo
— On nous a crié de toutes parts que les de plusieurs témoins , que cet abbé ayant ét
mouvelles loix détruisent la religion... . tl faut sollicité d'attenter à la vie de M. d'Orléans, e
avouer que les Moïses ont détruit le veau d'or ayant refusé de commettre ce crime, a été pous
et la religion d'argent. Il est vrai que les ri suivi c t empoisoriué par le cuisinier de M. La
chesses de l'arche ont été comme l'arche même ; tour-t ordon , ex-amnbassadeur en France , «
il est vrai que ces trésors ont porté des plaies frère du colonel de itoyal-Liégeois, qui s'est
dans les maisons où ils étoient entrés contre bien conduit à Béfort : c'est vous en dire assi
l'ordonnance de la loi. Lieu a pnni les ingrats sur cette f iniiie. — Il est arrivé ces jours de
qui trahissoient celle qui leur donnoit du pain miers près de 5oo chevaux venant de Suisse,.
et des viandes délicieuses.... Qui edeba & Pºmes plusieurs chevaliers de Saint-Louis : ces cl1eval
zicos et dulces mecuul ex pubat cbos, etc. » étoient pour le prince de Condé. |

, On
de s'abonne à et
l'abonnement Paris, chez d'avis
la lettre BUissoN
, et, toutes
libraire,
les rue Hautefeuille,
lettres à qui l'on
pour les Auteurs desadressera frano de port , le P.
Annales, Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l ºrecteurs des Postes du ttoyaume et de l'Etranger.
Il paro#t tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lio pour an an , 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lEc»
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P |

5naºis, franc de port, par la posce, pour tout ie Royauine L'a- « nncinent ne commence que du prem. d"aarz rra
: r ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs ;
4 -
r .

2 . D E L A F R A N C E , - |

| E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- • * 4 . . -

J O U R N A L L J B R E , par tzne Société d"Écrivains Patriotes ,


dirigé par M. 54 Exc1 ER , et par M. Canna , un des Azterzrs. !

Vous vous plaignez, prélats ambitieux !


On vous reinet dans la route des cieux ;
Et l'Assemblée au siècle apostolique
A reporté son clergé catholique.
( Fragiuent d'un poème sur la révolution ).

| No. C C C C L X V I I. Du Miercredi 12 Janvier 179 .


ASSEM B L E E N A T I O N A L E. qu'on marioit au prince des Asturies : cette
dot n'a pas été acquittée, mais l'état en a coas
. * · • :' Séance du r r Janvier. tamment payé l'intérêt à la princesse et à ses
héritiers ; et aujourd'hui M. d' )rléans, héri- .
#D.jour en jour il y a lieu d'espérer que la ma tier et petit neveu , en demande le rembour-,
SGII1F2Il t. . - -

ure et la saine partie des ecclésiastiques fonc


ires viendra rendre hommage aux principes M. Camus, qui a fait le rapport, reconnote
iteligion et de la constitution , qui aujour | la légitimité de la créance et conclut au paye- .
aise confondent et se fortifient mutuellement. . ment ; M. Franconville prétend que la dot en
úne adresse a été lue, qui porte la signature question devoit être payée par le règent, et que
'un grand nombre de curés , lesquels , ên l état n'en doit rien. MM. Martineau, Tracy et
étant le serment civique, reconnoissent cette · la Chaise demandent l'ajournement, l'impression :
#nde vérité de fait « que jamais l' Assemblée · du rapport, et le renvoi au comité de liquida
#tionale n'a porté la main sur les objets de la' tion : ce qui a été décrété. -

4 et qu'èn traçant une distribution de ter-' Le décret suivant a été rendu sur la propo
ritoire , elle n'a fait qu'user d'un droit que sition faite par M. Roederer, au nomi du comité
légſise h'a jamais disputé à la puissance civile,
des contributions publiques : • • • ! • • .

si que le quatrième concile œcuménique a « L'Assemblée nationale décrète, qu'à comp


térâlément consacré ». ter du premier février prochain, jusqu'au pre-.
| #e département du Gard , dans une autre mier avril, les notaires de Paris sont autorisés,
se, exprime son vœu pour que l'Assemblée à faire usage , sans distinction , de la formule
gislative tienne toujours ses séances auprès ' actuellement employée dans les divers dépar
| || # : dans cette capitale, qui la première , temens. »
La discussion est revenue sur la matière déja
levé, aux yeux de l'empire entier, l'enseigne
ºila liberté. tant agitée , des dépositions orales ou écrites
La vente des domaines nationaux continue devs:at le jury. #.

ospérer au-delà de toute attento , dans les MM. Dumetz et Thouret ont tous deux, et.
départemens éloignés comme à Paris même : ici comme à l'envi , soutenu l'avantage de la dé#
leºenchères tiércent la valetir des évaluations , . position verbale, suivant l'avis des deux comités
es la doublent, elles la triplent en quel • de constitution et de jurisprudence ; le premier
tendroits. -
assure que l'écriture rendra absol, ment vaine
Sous la minorité de Lonis XV , il fut cons l'institution des jurés ; le second ajoute, qu'on
au nom du roi une dot de 4 millions à ne trouvera point de jurés qui puissent sup
ae JElizabeth d'Orléans, fille du régent, porter la longueur des rédactions et des inter
4ſ7
( 9o6 jº
pellations : il s'est plus attaché à combattre le et seulement pour persuader ºu peºple que le
derniér avis de M. Tronchet, qu'à donner des serment exigé n'a rien de contraire à la reſigion. .
raisons nouvelles. L'affoiblissement de sa voix Un prélat romain, M. l'abbé Bréville, qui n'est .
l'a empêché de présenter son avis en entier. pas fonctionnaire public, quoiqu'il me fût pas .
Mais M, Tronchet a demandé que le discours venu faire sa déclaration à la municipalité, a
de M. Thouret fût imprimé et distribué avant, voulu par zèle et par enthousiasme patriotique
que l'Assemblée mationale se déterminât à pro prêter son serment, et à la formule ordinaire ,
noncer sur une matière aussi importante , et de maintenir de tout son pouvoir la constitu
dans laquelle, d'un et d'autre côté, on cherche · tion du royaume décrétée par l'Assemblée .
sincèrement la plus grande lumière et on veut nationale et acceptée par le roi, il. a ajouté : ..
le bien avec un desir égal. et spécialement la constitution civile du clergé.
La motion de M. Tronchet a été décrétée ; La municipalité a été reçue dans les paroisses .
M. Maury s'est permis quelques plaisanteries, au son de toutes les cloches. Le serment a été ...
qui n'ont pas paru assorties à la nature de la prêté avec joie , fermeté et courage : aussi-tôt ,
question, et qui par - là ont perdu quelque après les pasteurs et autres fonctionnaires pu- .
chose de l'effet que cet homme d'esprit est ac blics se sont jettés entre les bras des officiers
coutumé à produire. G. municipaux , et en ont reçu le doux baiser de
paix , au milieu des applaudissemens répétés, . '
s-•=•
des bravo et des battemens de mains : l'orga
P A R I S. niste, qui est aussi une espèce de fonctionnaire . .
public, a em quelque sorte prêté son serment '
Le sieur Vauviliers, membre de la municipa par un allégro et des airs analogues à la circons
lité et préposé à l'administration des subsis tance.Tout est patriote dans notre ville, ajoute- .
·
tances , vient de donner sa démission ; il a ºt-on, la municipalité , la garde nationale et les
• administrateurs du district.
préféré de se retirer à prêter le serment civique
que la loi et la patrie exigent de tous les fonc
tionnaires publics. Nous aimons à croire que ce
M. Vauviliers n'est point initié aux grands mys- . Retrais du discoters prononcé dans la séance
tères du sou par livre de pain, des aristo-mo | de l'assemblée électorale de Paris , du §!
marchiens. Mais pourquoi faut - il qu'on re : , décembre dernier , par l'orateur de plusieurs •.
roche à M. Vauviliers un mot atroce sur la
révolution , , qui me pouvoit sortir que de la communes des environs de cette capitale. . ,
bouche du plus fieffé ou du plus fanatique des #
aristocrates ?mot que par charité nous ne répé « Messieurs , nous nous présentons devans
terons pas. Oh ! M. Vauviliers, M. Vauviliers, cette auguste assemblée des agens du premier
enez vîte votre haire, votre cilice et votre des pouvoirs, du pouvoir actif du peuple, de
discipline ; jeûnez, hoc enim genus demonio ce pouvoir souverain, créateur de tous les au
rum non ejicitur nisijejunio. Mais tout en jeû tres; nous nous présentons au nom de nos com
nant, M. Vauviliers, rendez nous bon et fidèle munes, pour adhérer solemnellement à tous les,
compte de votre administration des subsistan principes que vous avez reconnus dans votre .
ces : nous desirons fort que ce compte soit plus adresse à l'Assemblée nationale, et pour vous <
satisfaisant pour les citoyens que vos sarcasmes - offrir l'hommage que tous les membres du dé #
sur la révolution. . -
partement doivent à vos premiers travaux.... : .
Dignes enfin du nom de Francs, comrne :
vous, messieurs, nous ne voulons plus d'autre !
| Nos ecclésiastiques fonctionnaires publies, . puissance que celle de la nation. d'autre aute5
écrit-on de Compiègne , ont tous prêté leur rité que celle de la loi constitutionelle , d'autre
serment ; un seul curé, celui du Crucifix , a souveraineté qne celle du peuple. Que dèvent
voulu mettre une légère différence dans la forme elle désormais tout s'abaisse, et le faste du por #
physique de la prestation : au lieu de lever la tife , et l'orgueil du despote, et l'insolence dë
main il a voulu la mettre, en jurant, ad pectus. faveri! Qu'avec l'ignorance et la superstitio,
Les bons citoyens de la campagne commen tous les genres de tyrannie disparoissent, et.
coient à murmurer; mais on les a calmés. L)ans la constitution françoise, qui nous a rend• l'éga
Mes paroisses la plupart des ecclésiastiques ont lité civile et la liberté, règne seule sur mo,s ,
jugé à propos de préluder, mais brièvement, toujours pure , toujours belle, majestueuses
-

--
y- myTw
=mu

( 9o7 )
•omme la mation qui l'a faite, et qu'elle ré entier ne # pas encore clairement qu'il n'y
| génère ! a rien de si bête et de si avilissant que d'adorer
| | En luijurant pour nous une religieuse obéis ces idoles qu'on appelle rois, princes, empe
' sance , ume irrévocable adhésion , vous avez reurs, que de leur donner si légèrement le prix
des sueurs et du sang du peuple , pour bien les
| ajouté, à l'acceptation constitutionelle d'un roi
titoyen, la sanction originelle, puisque ce n'est nourrir et les divertir, et que d'obéir bassement
que par cet auguste assentiment du peuple et plattement aux loix dictées par le seul caprice
# peut être regardée comme l'expression
de sa volonté souveraine.
de ces mêmes tyrans. En vérité, quand la pos
térité daignera jetter un regard rétrogarde sur
Vous nous préparez d'autres sujets d'éloges, notre siècle , elle trouvera , malgré les mer
messieurs ; vous méditez de nouveaux titres sur veilles de la révolution françoise, que l'espèce
notre reconnoissance, et bientôt l'organisation humaine, au temps où nous sommes, étoit en
| du département ajoutant à votre gloire, confir core bien bornée dans ses conceptions et dans
mera la confiance sans bornes que nous avons le développement des véritables gouvernemens
en vos vertus civiques, en votre patriotisme libres et nationaux. Nos descendans nous re
éclairé. garderont avec raison comme des enfans qui
· C'est alors que vos regards se porteront plus commençoient à bégayer les mots liberté, p/ii
losophie, démocratie et constitution nationale,
particulièrement encore vers les habitans de vos
campagnes; ces infortunées victimes de la ty et ils auront pitié de notre orgueil et des talens
rannie féodale, sur qui le joug de la fiscalité de nos grands hommes. CARRA.
s'est appesanti de tant de manières, ces labo
rieux créanciers de la terre, qui depuis tant de
siècles ne récoltoient plus pour eux, et que Adresse des amis de la constitution de Sainz.
mon content de dépouiller, on humilioit encore Omer aux citoyens et gardes nationaux,
par des qualifications avilissantes. Mais avec les sur leurs divisions intestines, et les projets
| titres fastueux de marquis, de comte, de mon Présumés de Léopold et des réfugiés.
seigneur, se sont évanoufes les tristes dénomi
mations de vassaux, de vilains, de paysans : au Elle n'est plus cette barrière formidable du
jourd'hui l'homme : des champs et celui des Brabant qu'a franchie l'aigle d'Autriehe : et le
villes, le laboureur et le prince, marchent drapeau du despotisme flotte sur ces contrées,
égaux devant la loi ; et le temps est venu où le qu'éclaira naguère le flambeau de la liberté !
nourricier de la patrie partage et complète la - Léopold rugit sur les fers que nous avons
majesté nationale, s'il n'en est pas le premier brisés ; ce conquérant farouche, haletant de
et le principal appui, etc. ». dépit et de rage, verse des larmes de sang sur
les débris de ces bastilles affreuses, de ces tom
beaux des vivans, dont la ruine atteste le triom
phe de notre liberté. Il médite, il roule en son
La société des amis de la constitution de Brest
coeur féroce des desseins sanguinaires. Et nous,
a fait passer à celle de Paris copie d'un rapport ô nos concitoyens ! lorsque la foudre menace
de M. Pierre-Guillaume Boissée, capitaine de nos têtes, nous attisons dans notre sein les
navire, arrivant de Stockolm , sur différens torches de la direorde. Est-il donc effacé ce
bruits qui courent dans le nord. d'une contre serment civique, que le saint amour de la liberté
révolution qui doit se faire en France. faisoit voler sur nos lèvres, et gravoit plus ra
Qbserv. Nous concevons très-bien que les idement encore dans nos ames en caractères
† du nord, ainsi que ceux du midi, de
orient et de l'occident, dans la crainte de voir
terribles ? Ils ne coulent donc plus ces pleurs
délicieux qui naissoient de l'ivresse du patrio
peuples qu'ils ont emmuselés et qu'ils oppri tisme, et qui, plus que le fer, faisoient trem
t tout à leur aise, suivre le moble exemple bler nos ennemis ! ..... Au nom de la patrie en
es François, cherchent à semer par-tout le péril , , ô nos concitoyens, ouvrez les yeux et
it d'une contre-révolution en Frauce, pour voyez le ravage affreux que porte parmi nous
empêcher une révolution chez eux ; nous con le souffle du fanatisme et de la dissention !
vons encore que ces mêmes tyrans puissent Songez que c'est d'une harmonie constante que
'occuper sérieusement de coopérer à une con jaillit la force invincible; songez que notre en
·révolution chez nous : mais ce que nous ne nemi est un serpent souple et rempant que nous
evons pas, c'est que le genre humain tout échauffons dans notre sein , et qui nous persera
( 9o8 ?
de son dard perfide. Faut il , à l'aide d'une et nos bras lui sont ouverts. .. Qu'il »iennes
optique épouvantable , offrir à vos regards : pardonner est le généreux caractère de tous
Léopold, frémissant sur le tombeau des Bra les François f.- Que, toutes les nations trem
bançons , menacer de † lhonteux le blent à la vue d'un peuple libre ! que l'escla
lâche François qui ne fera pas de son sein un vage, à notre nom seul, rougisse de ses chaînes,.
rempart hérissé de lances menaçantes ? Faut-il les brise , et soit vengé .... Citoyens, qui vous
vous représenter vos généreux voisins , ces lé endormez dans une coupable sécurité , que la,
gions formidables et armées * lisputer la gloire trompette patriotique vous fasse sortir d'un si,
de veiller sur nos frontiè1 vs , et prononcer dangereux sommeil ! Prenez y garde, le nuage
le serment terrible , de s'ensevelir sous leurs ui vous environne renferme la foudre.... Quoi !
ruines , ou d'en chasser igºomineusement le voulez-vous voir renouveller ces scènes d'hora
tyran des Belges. O uos an1is , la chose pubiique reur que l'arbre affreux de la féodalité protés
souffre, la base de la i bºrté chancelle, et vous geoit de son ombre lugubre !.... Voulez-vous
ne vous hâteriez pas de rallier vos, forces ! ..... voir ces bourreaux en soutane présenter
Déja les bûchers brillent , les échafauds sont ciel un exécrable ºncerts , en plongeant leur
dressés par les mêmes nains qui vous carressent mains fumanées dans le sein de vos frères
en vous divisant. Un instant de courage a suffi Voulez-vous voir la flamme dévorer vos foyers
our briser des fers appesantis par dix-huit sie et vos femmes ensevelies sous leurs décombres
cles d'esclavage : un instant de foiblesse peut, émbrâsés, vos enfans étouffés dans leurs bè
de la sublirue élévation de notre destinée , nous ceaux ou écrasés sous la pierre..... Mais non
replonger dans le néant... Songez qu'on peut ce sinistre tableau a réveillé vos sentimens éner
acquérir la liberté , mais qu'une fois perdue on giques, vous brûlez déja d'anéantir ces cruelles
ne la recouvre jamais (1) : vivoas pour l'aimer, phalanges qui ne respirent que notre sang…
mourons pour la défendre ! ..... -
Ah !' sofigéz que vous êtes l'ame de la consti
O nos concitoyens ! dans la crise alarmante tution, songez que la division qui règne parmi
de nos affaires, qu'une coalition formidable et rious est l'ouvrage ténébreux des aristocrate -

sacrée nous enchaîne les uns aux autres ! Qu'elles · Songez que si vous n'étouffez le foyer d
disparoissent toutes ces distinctions puériles, : fetmentiition qui nous embrâse, le cratère d
qui agitent, qui volcanisent en ce moment les · volcan qui bouillonne nous précipitera †
têtes , et qui paralysent la force publique !,.... maux irréparables..... Ah ! sur-tout n'ou
Si l'empire de la paix et de l'intelligence ne jamais la fable des faisceaux, dès qu'ils fu
reparoît sur-le-champ parmi nous, c'en est fait, séparés, le vieillard débile les brisa, tandis u,
l'abîme du despotisme engloutira notre consti avoient auparavant résisté à tous les #
tution..... Rallions-nous sous les drapeaux de la , d'une jeunesse impétueuse. Voilà le symbole
patrie en danger : que le brave régiment de Fro | notre situation ; que le flambeau de l'irité
vence, harassé de fatigues militaires, trouve en gºººº nous éclaire, anime nos bras et nos coeu
mous de dignes émules de ses vertus et de son G t Léopold , honteux de sa défaite, ne tarde
patriotisme..... Quoi ! lorsque nous venons de point de remporter au fond de sa # trie lé d
• - -- .

conquérir notre roi, et que son trône immuable sespoir d'avoir affronté un peuple libre, -. * : ,
vient d'être porté dans nos cœurs, Léopold,
poussé par les furies de l'aristocratie , veut lui - - • J !

rendre un sceptre de fer, sceptre terrible , que * . . D E T' U R 1 N. ' : º; : --


la main des tyrans peut seule porter. Ah ! que La division entre les aristocrates fran -

lutôt mille fois nos corps expirans lui servent réfugiés dans cette ville, est à son comble.
de chemin ensanglanté pour parvenir jusqu'à gºrde a été obligée de mettre le calme dans^
lui, - Exterminons ce lâche Condé, ce Bour club, au sortir duquel deux officiers franc
bon noté déja du blâme de l'incivisme, et qui se sont battus au pistolet , et l'un "des.dei
a la criminelle audace de vouloir déchirer le ,
sein de sa patrie !.... Mais non : qu'il vienne, resté sur place, Nous espérons que sous peu &
jºurs notre ville sera entièrement purgé
| ----------------

(l) J, J. Rousseau, Contrat eocial.


-

.
7T-x-.
ces aristocrates, dangereux sous tous lès rº.
, ", ports. , - · · ::: 1 . !,#.
) * • -s"
7 • i 's
· On s'abonne à Paris, chez BUssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera
e l'abonnement et la letire d'avis, et toutes les lettres pour las Axteurs des Annales ,Patriotiques.
franc de port,. le
' --pi|
Kt chez tous les Libraires st Directeurs dos Postes du Royaume
º
et de l'Etranger, , , , - -*' « • • • • -1
( 9o9 )

S U P P L E M E N T A U N°. C C C C L x V I I.
Marseille, 22 Décembre. -- Le Projet de con Cour. Les Négocians alarmés de son Projet de
tre-Révolution qui devoit s'exécuter ici le jour contre-Révolution , ont fait parvenir leurs crain
de Noël, se découvre de plus en plus. Le Chef tes à la Cour. M. Calonne a eu une conférence
Lieu devoit être à Aix ; mais il y avoit des Agens avec eux , et a cherché à leur persuader qu'il
§ndus dans les trois Départemens voisins. -- n'y avoit rien d'hostile dans le Projet des Princes;
Lieutaud, l'ancien Commandant-Général, qu'on qu ils avoient voulu aller à Lyon, parce qu'on
soupçonue y avoir eu une grande part , vient ſes y désiroit ; que leurs Agens avoient sans doute
d'être arrêté à quelques lieues de Toulon , avec outre-passé leurs pouvoirs, etc. Personne n'a été
pn nommé Lamboirisse , son Aide-de-Camp. dupe de cette explication : quoique les prépara
Divers autres particuliers soupçonnés , ont été tifs Militaires soient suspendus, les couriers vont
misis la nuit derniere , et entr'autres, un Sergent et Viennent toujours. M. Condé répand toujours
de la Garde Nationale du Bataillon numéro 1 o. de l † et les ſugitifs aſſectent encore un air
a avoué avoir reçu beaucoup d'argent pour tl'1ompliant.
faire des Recrues, et il en avoit fait beaucoup.
Municipalité et le Tribunal , chargés d'ins
ire cette Conspiration , se conduisent avec lc On annonce que la doctrine Trançoise a déja
us grand patriotisme. On a arrêté un bateau pénétré jusqu'à Constantinople, ce qui ne ser, it
pas bien ét nnant ; le Peuple, dit-o.n , y parle
tant quatre-vingt mille cartouches destinées très-haut contre le despotime. Des amis de la I.i
ur Nice.
berté rallient le Peuple autour d'eux : « laisse
. Nines , 24 Décembre. Une lettre interceptée « rons-nous, disent-ils, au Sultan d'autre pou
ient de nous révéler la manière dont le Projet « voir que celui de faire le bien ? Jusqu'à quand
des contre-Révolutionnaires de Turin devoit s'e
« nos têtes sauteront-elles au gré de son caprice
r. Vous savez que le Régiment de Vieille « ou de celui de ses Visirs ?» Un de ces Orateurs
oit en Garniso11ici. Le Colonel avoit eu
† ayant été saisi : « ali ! mes annis , dit
ind'empêcher les Soldats de se lier avec les Gar « il à ses Auditeurs, sachcz que jamais les Fran
Nationales, et ne leur laissoitvoir que ceux « çois n'auroient permis qu'on m'enlevât ainsi du
bués aux Aristocrates. On avoit engagé les « milieu d'entre vous, » Cette exhortation ſit son
kysans des villages Catholiques voisins, à venir effet , le Peuple s'opposa de ſorce à cet enleve
le nuit et subitement , la veille de Noël. La ment , arracha l'Orateur des mains de la Garde.
liure porte, que M. Piver, Officier de Guyenne, et le conduisit en triomphe à sa maison. Ensuite
evoit se mettre à leur tête , et avec les Soldats on mit au-dessus da la porte : cette maison csc
le Vieille-Marine , attaquer les Gardes Natio
Bs cazermés , nvec § canons. Le Colonel sous la saupe-garde du Peuple. On prétend que
cet évènemcnt a eu lieu le 5 Novembre : on
oit vanté d'exterminer ensuite le parti popu ajoute qne le Divan en a tellement été effrayé,
Ce Projet découvert, la Garde Nationale qu'il n'a pas encore osé séoir. -

porté les canons sur le cours et les a gardés


iit et jour avec un zèle infatigable. M. d'Al Gand, du 22 JDécembre 179o.
pnac , de concert avec les Directoires du L)é
rtement et du District, a fait partir le Régi Je puis vous certifier que le nombre des
nt de Vieille-Marine , ct l'a remplacé par Troupes Autrichiennes , sera porté dans peu
illon. Les villages Catholiques sont venus aux Pays-Bas , à cent trente mille hommes :
quinze mille doivent être arrivés hier à Lu em.
lilier; celui de Bouillargues a même acheté
Domaine National. bourg. On dit, mais je ne vous l'assurerai pas ,
que les , Prussiens marchent de concert avec
»iz : -- Le Régiment de la Mark est enfin mous, et que leurs Troupes s'avancent par le
fi au grand regret des Soldats, qui ont té Pays de Clèves, -

ºigné liautement l'amitié qu'ils avoient conçu § détachenient de Dragons de la Tour , et .


pur les Lyonnois, et les sentimens de mépris 'un corps d'Uhlans , ont rcçll ordre de marcher
ils ont pour la plupart de leurs Officiers. vers les frontières de la France.
Turin , 22 Décembre. -- M. Calonne n'est W lº Les avis s'accordent assez bien avec les
int parti ; il a paru Dimanche dernier à la lettres del.ongwi , que nons avons imprimées dans
Supplement au No. 4G-.
( 91o ) *

mos Annales du 5 de ce mois 4 et que nous | cellent jugement qui caractérisent ces mili
avons déposée le même jour au Comité des re taires , qu'on a tant calomniés et persécutés ,
cherches de l'Assemblée Nationale. sans pouvoir les avilir, ni les intimider , on me
pardonneroit bien sans doute cet excès de ten
Espagne. dresse et d'attachement que j'ai pour eux Mais
|
la sagesse de leurs actions en général, parlesuffi
Le Vaisseau Saint-Julien , est attendu en Espa samment en leur faveur. Quel horrible massacre
gne , avec six millions de piastre forte; on pensen'auroit pas signalé la journée du 12 Décembre,
u'il sera convoyé par une division de l'escadre à Aix, sans la conduite ferme et patriotique des
# Cadix. -

braves grenadiers et soldats du premier bataillon


L'Infant Don Antonio a été administré, et a de Lyonnois, et sur-tout du bravº Ferreol sous
fait son testament. -

lieutenant des grenadiers ?Il falloit voir la conte


On désarme à Cadix. M. de Borga doit retour nance et la fierté de ces héros de la Patrie et de
mer à Carthagènes avec 12 Vaisseaux. la Liberté , dans le moment le plus chaud de la
La frégate Sainte-Marie a été dépêchée à crise populaire ; il falloit les suivre le lendemain
I'Amérique, pour y annoncer la paix, afin que à Roquevaire , où le premier bataillon est au
les trésors puissent venir en Europe. jourd'hui en garnison : là , dans la crainte que
leurs officiers coupables ne prissent la fuite,
Paris 7 Janvier 1791. et n'enlevassent leurs drapeaux , malgré le
major , qui ne trempoit nullement dans le
Les monarchiens , dénoncés si vigoureuse complot , les grenadiers s'assemblèrent au
ment aux Jacobins et à toute la France , cher
tour de ce drapeau , et le gardèrent n
ehent à se replier. La Reine fait l'aumône , et et jour. Là , ils ont reçu les témoignages bier
pour la recevoir , il faut un billet d'enrôle mérités de l'estime publique et de la cordia
ment timbré d'une cartouche , représentant } lité de leurs concitoyens différentes députati
I'Autrichienne qui alimente la France. En Exer
leur ont apporté l'adresse de félicitation et de
gue on lit : charité maternelle, et afin qu'on remerciement des trois administrations réuni
n'en doute pas, la légende porte la Reine. On du département des Bouches-du-Rhône, du
observe à cette occasion , que si la Cour n'avoit
trict et de la municipalité d'Aix. 2 . Celles de
dévoré depuis 1774 ,quatre milliards, outre société des amis de la Constitution d'Aix ; 3
§ la France n'auroit pas be celle des amis de la constitution de Toulon ,°
soin que l'Autrichienne vint l'alimenter. Au 4o. celle des amis de la constitution de M
reste , Il en est de cette farce, comme de toutes
seilles. Une fête des plusagréables, préparée,
celles que la Cour a voulu jouer depuis la révo les citoyens de Roquevaire , a réuni
lution ; personne n'en est dupe ; et comme on quelques heures , dans les transports de l'
ne voit dans ces prétendus actes d'humanité , gresse la plus pure, et de la fratermité la plu
qu'une ruse pour endormir le public , les bons tendre , les députés et les officiers patri -

citoyens en sont plutôt indignés qu'édifiés. Les sous-officiers et soldats de Lyonnois. La musi
événemens futurs, prouveront notre défiance. de ce régiment , a fait retentir l'air de ces clua
si mélodieux, et si chers aux oreilles patriotique
Régiment de Lyonnois. où peut-on être mieux : ah , ça ira, ça
A leur départ , les députés ont été accompag
Je ne puis entendre le récit des belles actions à plus de 5oo pas du village , et n'ont moz
de nos braves frères des troupes de ligne , sans dans leurs voitures, qu'après avoir été acca
· que mon cœur ne tressaille de joie , et que des des embrassemens les plus fraternels. Ci
larmes d'attendrissement ne s'échappent de mes françois ! On me peut trop honorer, trop c
yeux. Ah ! si l'on connoissoit comme moi, les rir, trop fêter les soldats patriotes ; souven
vertus réelles et le patriotisme si pur des sol nous que ce sont mos meilleurs amis, et
dats ; si l'om voyoit une correspondance de plus défendront bien notre constitution et nos
de cinq cent lettres que j'ai depuis 15 mois, avec tières contre les traîtres aristocrates , ainsi
soixante deux régimens , le bon esprit et l'ex contre les satellites autrichiens,
4

ANNALES PATRIOTIſ ) UES ET i I { TERA I# { ÉS !


· D E L A + R A N C E ,

E T A F F A I R E S P O I. I T I Q U E S D E L' E U R O P L ;
. J O U R N A L L / B R E , par zºne Soci*té d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. - 2 ERcz Er , et par M. ( Aitn A , tºn des Auteurs.

Aſin que le aoutrar social ne sºit pas un vain foi mulaire, il 1 eiiſe me
- tacitement cet engagemeiit , qui seul peut don !:e de la ſorce aux
aut1 es, que quiconque refusera d'obéir à l 1 volonté générale y sera
contraint par iout le corps ; ce qui ne signifiu autre chose sinou qu'oa
le ſorcera d'être lib1 e.
(J. J. Rousscau, Contrat Social, Claap. du souvarain ).

- No. C C C C L X V I I I. Du Jeudi 13 Janvier 1791 .


| As s E M B L E E N A T I O N A L E. On a fait justice à la motion en passant à l'ordre
du jour.
i Séance du 1 1 junvier au seir. C'étoit la discussion sur l• projet de ſabri
cation d'une monnoie inférieure.
D,s. le district de Nemours. dont le bailliage M. Démeunier d'une part , de l'autre M.
a.donné originai1e1nent à l'Ass mblée nat1o B•lzais-Courmºnil , du comité des monnoies ,
# une députation pure , où se distingue ont présenté deux projets diſf'rens ; ce dernier
vertueux M. Thibault , curé de Souppes , a eu la priorité , et il a été décrété s ins autre
ón observe avec admiration qu'il n'est pas un op,,osition que celle de M. Maury, qui veut
-seul curé, p ts un ecclésiastique fonctionnaire conserver la légende latine con1ne plus précise,
§ n'ait prêté avec empressement le serment mêiiie le titre ancien , même les anciennes
| eivique. pas un qui n'ait rendu homm ge à pièces. Voici le décret :
#čënstitution
regénération du ministère , assuree par la
civile. Plusieurs autres adresses,.
L' Assemblée nationale, après avoir entendu
ses cornités de monnoies et des finances réunis,
cbnçues dans le même esprit , l'une du curé et sans rien pr juger sur les principes du sys
de Vezelai, l'autre d'un curé de Doulogne-sur têine monétaire qu'elle se réserve de prendre
fuer. ont obtenu l'estime de l'As § Il8l -
en grande considération, a décrété et décrète
*ſionale, qui en a ordonné l'impression. ce qui suit :
* On a entendu, non s ns quelque surprise , Art. 1°". « Il sera incessammsnt ſabriqué une
M. Moreau de Saint-Méry proposer, en son menue monnoie d'argent jusqu'à concurrence
† et privé nom , un projet de décret por de 15 millions. -

nt « qu'au seul comité colonial aprurtiendroit Jl. Cette fabrication sera faite au titre actuel
# au corps l gislatif tous les objets
leoncernant les colonies : et que nul autre co
des écus, et avec les mêmes remèdes.
III. Cette monnoie sera divisée en pièces de
-

mité ne pourroit même prendre d'arrêté sur 5o sous et de 15 sous , et il en sera fait pour 7
ees matières sans en avoir conféré avec le co
ité colonial ».
miliions et demi de chaque cspèce.
IV. La valeur de chaque pièce sera imprimée
: Cette manière impérieuse et rapide, qui est sur l'empreinte.
e à l'opinant. et qu'il porte p r tout , a V. L'Assemblée mationale invite les artistes à
paru fort étrange dans une assemblée législa , proposer le modèle d'une nouvelle empreinte,
five : elle a , té relevée par M. Robertspierre, à et elle charge son comité des monnoies de lui
i cette remarque a valu , de la part de M. rendre compte de leur travail dans quinze jours.
a , quelques personnalités injurieuses VI. Il lui présentera incessamment ses vues
•468 ·
-

( 91o )
sur la légende qn'il convient dé substituer aux municipaux ; et d'après ses conclusions, un ju- |
anciennes, et sur les moyens d'éviter les abus gement de la municipalité a condamné le sieur |
qui pourroient s'introduire dans cette fabrica Gobert en 3 liv. d'amende, et lui a fait défenses
tion. -

de prendre la qualité de président du tribunal.


VII. Les divisions actuelles de l'écu en menue De son côté , le tribunal insnlté a mandé à sa
monnoie d'argent et monnoie de billon qui exis barre le procureur de la commune. * -- -

tent dans la circulation , continueront d'avoir M. Vieillard. rapporteur, en faisant observer


cours , comme par le passé, jusqu à ce qu'il en les écarts de la municipalité de Montmorency,
sqit autrement ordonné ; mais il n'en pourra a proposé le décret suivant , qui est adopté sans
être fabriqué d'autres. • objection : · , · -

VII I. Il sera fabriqué de la monnoie de cuivre « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
de 12, 6 et 3 deniers : elle ne pourra être frappée ses comités de constitution et des rapports, sur
sur des plans de cé métal laminés et taillés dansla pétition des juges du tribunal de Gonesse
les pays étrangers. séant à Montmorency,
- - ' - -

: IX. il en sera incessamment fabriqué pour Déclare que la sentence de police, rendue
un million, ensuite pour cent mille livres par , le 13 décembre dernièr par la municipalité de
mois : et, sur la demande des départemens, la Montmorency, contre le sieur Gobert , relati
fabrication sera augmentée ou suspendue par · vement à l'annonce faite en vertu de ses ordres,
décret de l'Assemblée nationale. - et à la qualité par lui prise de Président du tri
X. Les pièces de 12 deniers seront faites à la bunal, est inconstitutionnelle, nulle et attenta
taille de 2o au marc , et celles de six et de trois toire au respect dû aux tribunaux.
deniers dans la même proportion. Déclare pareillement nulle la délibération |
. X!, Un quart de cette fabrication sera en prise par ladite municipalité et tous autres'actes'
pièces de douze deniers, un quart en pièces de qui en ont été la suite , portant opposition à
six , et la moitié en pièces de trois deniers. la délivrance et à l'exécntiôa du jugement †
· XII. Elle sera faite avec de nouveaux coins, annulloit la sentence de police rendue par la
dont le modèle sera incessamment décrété par dite municipalité.
l'Assemblée mationale ; toute fabrication , de Décrète qu'aussi-tôt la réception du présent ,
fmonnoie de cuivre avec les anciens cessera , la municipalité de Montmorency sera tenue de
dans toutes les monnoies du royaume, aussi tôt le faire publier et afficher dans tous les lieux
que les nouveaux pourront être employés- Les accoutumés de la ville de Montmo ency »..,
anciens seront brisés en présence de la muni La seconde affaire , rapportée par M. Cha
cipalité qui en dressera procès-verbal, qu'elle broud , est infiniment plus grave. Au départe
adrèssera sans délai au ministre des finances. ment des Landes, un ci-devant chapitre de cha
XIII. Pour accélérer l'exécution du présent moines abusoit des rentes de son existence pour
décret, les cloches des églises supprimées seront comploter contre la constitution. L'administrar
incessamment vendues à l'enchère ; les comités tion de département, duement avertie, ſit faire
des finances et d'aliénation proposeront à l'As par le directoire de district l apposition de scel
semblée nationale les charges et les clauses qu'ils lés sur le choeur de la collégiale : le lendemain
jugeront convenable d'employer dans l'adjudi les scellés sont brisés, le procureur syndic porte
çatlon ».. : -
plainte au tribunal de Dax ; mais sur les conclus
* - - Séance du 12 Janvier. sions d'un commissaire provisoire du roi, ce tri
bunal s'est permis de prononcer qu'il n'y av9i
i C'est la maladie de tout ce qu'on appelle Corps lieu à faire droit sur cette dénonciation. Voici
et Aggrégations, de vouloir étendre leur puis le décret rendu par l'Assemblée nationale , d'a
sance au-delà des bornes prescrites. Deux rap près l'avis du r pporteur :
ports faits aujourd hui à l'Assemblée nationale, « l 'Asscmblée nationale, après avoir entendu
offrent l'exemple frappant de cette insurmon le compte dc ce qui s est passé à Lax, concer
table prétention. nitnt les chan ines et le tribunal de cette ville |
A Montmorency , un sieur Gobert , premier approuve la conduite sage du de partement de
juge élu du tribunal, avoit fait imprimer et affi Landes, - - - |

chér'l'indiction des jours d'audience. le procu L)écrète que le réquisitoire du commissair


reur de la commune a prétendu, que phr cette provisoire du roi près le tribunal de Dax, et l'o1
affiche le tribnnal avoit entrepris sur les droits , donnance du même tribunal, relatifs à foppo
8., !: i * :
*
|!
# • •
-
- · - t s11 )
tifion des scellés dans le chœur de l'église de... de l'atrocité judiciaire, ce réquisitoire de 1785 ;
, seront regardés comme nuls et non avenus. qu'on a osé opposer à la vertueuse logique de
# Décrète que le roi sera prié d'ordonner que M. du Patv ce réquisitoire dont l'auteur a em
les scelles seront rétablis, et d'enjoindre audit ployé six mois à prouver qu'il falloit envoyer
' tribunal de ne plus se permettre de pareille con à la roue trois hommes di montrés innocens.
travention à l'avenir, et de donner des ordres Voilà, dit M. Thouret. voilà où mènent les dé
pour que les plaintes du procureur-syndic soieut positions écrites et voilà l'empire qu'elles ont
| renvoyées à un autre tribunal de l arrondisse sur la conscience même du juge , s'il est ou
ment, pour être prononcé définitive1nent sur ignorant, ou entêté ou pervers. C'est donc dans
· les délits qui ont été commis en contravention la conviction intime des jurés qu'il faut cher
- à icelui 23• cher la preuve du crime, c'est dans l'évidence
• i Sur la motion de M. Tronchet. on a renvoyé morale, le criterium le plus sûr de la vérité hu
Au comité diplomatique un projet de décret IIla l me, -

présenté par le comité des domaines, et portant Pour se rapprocher de ceux qui tiennent si
abolition des droits d'aubaine et d'extraction , fortement à la preuve par écrit , M. Thouret,
: même dans nos possessions dans les deux Indes. en se résumant, propose de faire écrire les
• A l'ordre du jour, M. Rœderer, au nom du dépositions devant le juge de police, et même
. comité des contributions, a présenté le tarif du devant le directeur du jury d'accusation , lors !
: papier timbré, lequel a été adopté , avec cette que ce sera à lui que le prévenu aura été con
† l'article III. duit. - - -

, T'outes les actions concernant les entreprises La discussion est continuée à lundi. G. .
i de commerce qui pourront se faire à l'avenir ,
l,ieront assujétis. au timbre comme les autres Limoges , le 5 janvier.
4cºions. • - -

# . " . .. T A R I F. Les ennemis de la constitution avoient formé


dans notre ville une société anti-patriotique,
| la feuille de petit papier de 9 pouces sous le nom de société des amis de la paix.
;.4 sur 14, feuille ouverte. . . . .. 4 Ce nouveau club commençant à exciter de la
· Demi-feuille du même format . . . fermentation , les corps administratifs ont
#ºuille de papier moyen, de 1 1 pou- -
d'abord employé la , douceur , dans l'espé
" tes sur 16. : . '. .' . . . . 6. rance que les chefs des amis de la paix, ou
#eiiile de grand papier, de 14 pouces plutôt du désordre, cesseroient leurs manœu
º. sur 17. .. . . . . . . . • . 8 vres plus que suspectes. Ces démarches frater
: Grand registre de 17 pouces sur 2 1. . nelles ayant été sans succès, le département
º le très-grand registre de 2 1 pouces a arrêté que les séances de la société des pré
#sur 27, avec un con re-timbre. . . tendus amis de la paix demeureroient suspen
" Et si'le papier est d'un formit plus dues jusqu'à ce que l'Assemblée nationale en
décide autrement, etc.
# grand , le prix sera double. -

·lettres de change et quittances comp


# tables et des rentes sur le trésor pu T'endres adieux des habitans de Rennes à leurs
º blic , de 4oo l. et au-dessous. . . 5 bons frèras et camarades du régiment d'Ar
#De 4oo a 8oo l. inclusivement . . .. 1o tois, in/anlerie.
#le 8oo à 12oo liv. inclusivem nt . .. 15
fºu-dessus de 12oo liv. indéſinſ ment .. 1 Le pouvoir exécutif, sans cesse occupé, dc
- pier d'expédition , le double du prix puis la révolution comme auparavant, à rompre
i du papier de minute de même for tous les liens de fraternité qui se forment
:'mat. entre les hommes, et choqué vraisemblablement
ſQuittances des droits d'entrées des de l'intimité qui règne entre les patriotes de
*-: villes et cont1ibut,ons indirec tes. . 1 6 Renmes et les braves soldats du régiment d'Ar
Ensuite M. 1 houret a repris et achevé son tois , vient de donn r ordre à ce régiment de
changer de garnison.A cette § , la mt -
-

lexcéllent .. discussion en faveur des tiépositions


teubales. Il a tonn contre les grandes erreurs : nicipal.té de Rennes a dépêché un courier à
'avoit entraînces le systême aveugle des dé po l' Assemblée mationale , pour la prier d'obtenir
itions écrites , et a r pporté les exemples de l'as. | du pouvoi, exécutif que le régiment d'Artois
inat légal de Calas, et ce dernier momument restât dans leur ville jusqu'à la fin de la consti
«s»)
tution ; mais en attendant la réponse, il a été quelques municipaux de LiHe, département du
arrêté que, pour témoigner au régiment d'Ar Nord , une ordonnance qui enjoignoit à tous
tois et aux dragons d'Orléans, aussi en garnison les cabaretiers de cette ville de ne donner à
à ſtennes, coumbien les citoyens leur étoient at boire aux soldats de la garnison que l'argent à
tachés, il seroit délivré à ctiaque soldat un cer la main et payant d'avaiice. Cette ordonnance
tificat de conduite patriotique, et donné à leurs fut affichée par toute la ville, et les soldats, la
drapeaux et guidons des cravates aux trois cou coeur navré de la mortiſication 'et de l'affront
leurs. Cet arrêté a excité la plus vive reconnois qu'ils éprouvoient, se promenèrent par group
sance de la part de ces bons et loyaux militaires : pes toute la journée , cherchant à connoître les
on a. tiré une salve de 2 1 coups de canon , rt premiers moteurs d'une pareille ordonnance.l
plusieurs rasades ont été portées aux gardes na Déja plusieurs aristocrates , dans l'espoir d'ex
tipºlales et aux troupes de ligne , qui s'embras citer les soldats et le peuple contre la société
soient et se serroient la main par-tout où elfes . des amis de la constitution, essayoient de leurs
se rencQntroient» -persuader que ce coup partoit de cette même,
· Le lendemain à 7 heures on a battu la géné-. société ; mais les plus écliirés de ces braves soi
rale , et à 9 les troupes de ligne et la garule dats, ne voyant dans cette insinuation qu'une
nati9nale se sont assemblées et ont formé un manœuvre de calomnie qui tendoit à faire
bataillon, carré autour de la place du palais. égorger les amis de la constitution, s'adressè
Aussj-tôt la municipalité et les corps adminis rent dans la soirée aux principaux membres deſ
tratifs se sont avancés, M. le maire à la tête, cette société pour s'éclaircir † faits.Une dé
avec les cravates aux trois couleurs ; ct l'on a , putation de cette société se rendit surile champ
vu les drapeaux baisser fièrcment la tête potir | à la manicipalité, où les municipaux jacobins
rejetter les cravates du despotisma, et s'ornºr avoient déja éclaté en reproches çontre l'or
de celles de la libèrté. A ce spectacle, la joie , donnance diffamante. On demanda hauternent
rayonnoit sur tous les visages. « Qu'elles me sont la rétractation de cette ordöñnance et la lacé
chères, ces pravates nationnles ! s'est écrié un ration du placard ; ce qui a dû être nécessai
vieux soldat ; tous les rois s'uniroient pour les rement exécuté le lenden,in , sans quoi la
enleven de nos drapeaux, qu'ils n'y parvien municipalité se rendro t coupable de tous les
droient qu iprès avoir vu périr le dernier de maux qui pourroient résulter ·d'une telle imprpº
nous ». lins bite le brave et bon patriote, M. du dence. - - · · ·· · ·4
Petitbois , oommandant le régiment d'Orléans,º Voilà pourtant un des ce nt mille moyens qus
drngons, et le très-douteux patriote M. de Ville mos ennenis inventent journellernent #
neuve, eommandant le régiment d'Artois , ont ter des troubles et des massacres ! mais ils é choue
rté les anouennes cravates à la ville. M. du ront sans. cesse , les scélérats ! ni le peuple, ni
§. en les remettant au maire , a fait un les soldats ne seront dupes de ces infâmes ma
discours plein d' loquence et de franchise, et la mOeuVres. . - - º '. - !
municipalité y a répendu avec toute l'expression Les habitans de Lille se plnignent beaucoup
du sentiment le plus noble et le plus patrio d'avoir aussi parmi eux des Houillé, des Mizlsei
tique. Braves gardes nationales de France , in égne , et autres gens dévoués au comité autructrier
vitez toutes les municipalités à suivre l exemple des Tuileries : ils ne conçoivent p,s qu'e dans les
e celle de Rennes, et à changer les cravates circonstºnces actuelles la garnison de la ville
des drapeaux de vos frères des troupes de ligue soit réduite à 15oo hommes et au régirnent d'
en cravates aux trois couleurs nationales. Cette Diesbach... A. T'hionville on vient de retire
heureuse métamorphose sera un nouveau triom ( comme on a fait dernièr« Inent à ! ongvvi ) le
plie pour la liberté. C..... canons qui étoient sur les remparts , sous pré:
texte de la pluie. Petit à petit on dégarnira ains
Suite des manaeuvres aristocratiques sur nos les villes frontières de troupes et te canons
frontières. mais le comité diplomatique dort tranquille
| Le 7 de ce mois on surprit à la religion de
ment , les autrichiens ne sont pas encore à Saini
Denis. C...,
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port ,
le pri
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
JEtchez tous les Libraires et IDirecteurs des Postes du Rov4 ume et de l'E.' 1 anger.
Il paroft cous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 30 tiv pour in an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. peu
5mois , frano de port , par la poste, pour tout le Royaume. L'a- t nnement ne commonce que du prem 'un in
-
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| ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES


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alºi :#r A F FA | R E s P o L 1 T I Q U E s D E L E U R o P E ,
Jo v R NA L ' É I B R E , par une Société d°Écrivains Patriotes »
*..
- . | dirigé par M. MERcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
- - - - 1 : 1 ', ' * , 1. - - -

Renoncer à sa liberté, c'est re ioûcer à sa qu ilité d'homme , aux droits de


•. : _L
- l'humanité, même à ses dèvoirs. . (J. J. Rousseau, Contrat Social). .

tn !:: ; . N°. C C C C LX I X. Du I endredi 14 Janvier 1791 . -

- E - , « 11 · · : . -

[ ºA &8 E.M B L E E. N A T I O N A I, E. . mobiliaire. Cette lecture a occupé la plus


rrºt th . ia 1 · · · , · , · · · · · · -
grande partie des momens de la séance , et a.
#omas : 11 Séance du 13 Janvier. · · · · · obtenu de fréquens tº moignages de - l'approba
, 2ſ.s. 1: * e *,:) j ' .. 1: ' - ' : i " - . ! 1
tion hrijv.erselle. Nous ne pbuvons donner les
Ms la réf6iite universelle d'un'empir8 lm · détails d une dit cussion m ttipliée , mais nous
i, il me suffit pas d'avoir fait des loix sagés, donneron; le tcxte de l i nsiruction même ,
lires et pfécisés, il faut encore, il faut sur quand elle sera consacrée en entier.
it en assurer l'exécution par le concert de Ensuite, sur la motion faite par M. Alexandre
tes les volontés ; et ces volontés il'ſaut lbs | Beauharmois au nom du comit 4 mil'taire, et
gir par la puissance de la conviction : il faut ' avec un amendeum ºnt de, j\d. d'André, a été
liela démonstration de l'intérêt général fasse | rendu le, décret qui snit : . -

liparoîtse tous tes petits intérêts : ct coinment · « L'Assemblée natiQnale décrète, que les offi
º,p,onneutre un t il riomphe sur la g nk ration #ºri , sous olficiers et soldats de toute arme,
º elle,'dégradée par des préjugés de qºi nze -- . ..!
qiii seront dans le c s de subir la réforme de la
bºlesl, par un : dosiiotisme qui avoit i # 4 ) .. 1 : . 6 [: prochaine organisation de l'armée, seront payés
#lion nous pardonne ce mot ) egoisé tons les de leurs ºppontemens et solde sur l'ancien
lºdiiidus? C'estisrr-tout en nmatière de contri pied, j# qºi au jour de l,ºur réforme effective. .
ironlqn'il est comme impossible de ſºire en . : Lgs di11éreus employés de l'artillerie et d
e iraison à la multitude , qni étoit accon gºnie continueront d être payés jusqu'à ce §
# sex-sotrstrttiree cte , toutes ºcs fortves aux º;t 4té jtatné sur leur cons rvatºon ». , .
de lºimpôt, à les éluder 3 qui s'en li,iaoït nn Là $énté des biens nationaux s'introduit avec
ºtºpresqu'un rnérite. Gommºnt persuader avantäge et rapidité dans les départemens même
ui à qdi l'on demiarde anjºurd'hui , ºn d'u iiii i , dont on a douté p ndant uelque
seule partie ( ce qu'il payoit !tier ºn millo , 1nºiſ ns : clfe y assure l'and'antis ement de toutes
nent 111i persuader cii'il s enric! : v rit - l es érºtic s anti civiques.-A-Miontpellier, un
- t, puisqu'il assure rnr repo, sa [n'!, t t é , iien ubi dº c tiº nature, porté à 252,ooo liv,
# iété,--l activité dg cºmm # : le l 9a par nne 'v\"naïion qu'on a dru exag rée, a été
#e l#rºpire, l'extin#n dé ia déiiºpur #;iq R2,r le prix de 332,oo9 livres : « Le
#. g'et cons#queniinént l, sºi gºn rit liiºrv#n nt est, don ié, disent les administra
ain de la sv Lv :ntion , ct l'accroissemen} t1 ,- sirs ' t, lºil succès
, rir arriêrede». la consiitution
· ne peut plus
• • | • • *

| fortſine ? - - -

#lle.cst la tâche importante que se sont ºn a ajourné à mºrdi soir le rapport du co


P#éº çftux, de nºs at gººtrs #g#ſateurs,q | i.t# ſ'agriculture si r lefijnté êts du Sºnégil.
#ent # cómitº des cpntribuforis : tåciº ,, fº. de hainp gny a cornin ncé , sur l o#ini
les ta#éns annoncent le sucgºs , rt qºe sã ion de Ja 1:1 trine , il # rºpport que l'#ure
# a, mise, qe matin seº lºs y3ux ti ºp ºvaaéée nº lui a pa# #rmis d'achever.
ern6lée nationale , en lui présentºut l# | q#, Lelqcornité e clésiastique a r, n lu comptè #
tion de l'instruction siir la contribution s intrigues prâtiqiées par la factioii'àg -

4 9
( 914 )
nisante des fonctionnaires ecclésiastiques qui ces deux commandans, et de les remplacer par
demeurent rebelles aux décrets. Le remède à des patriotes.Nousverrons par cette circonstance
ces complots a été trouvé, et appliqué par le si M. Duportail est dans le sens de la révolu
décret que voici : -
tion, et s'il ne tergiverse pas sur la très-urgente
« L'Assemblée nationale, sur le compte qui nécessité de garantir Hunningue et Neuf-Brissac
de la trahison dont ces villes frontières sont me
lui a été rendu par son comité ecclésiastique,
d'une délibération prise le 12 de ce mois par la nacées de la part de leurs commandans actuels.
municipalité de Paris, faisant provisoirement Hier la société des amis de la constitution ,
fonction de district et de département, en l'ab séante aux Jacobins, a décidé à l'unanimité que
sence de l'évêque métropolitain invité et requis, le comité militaire de l'* ssemblée nationale se
par procès-verbal de la veille , de concourir, roit invité à proposer, dans la huitaine au plus
par lui - même ou son fondé de § à la tard, un moyen pour accélérer et multiplier la
circonscription de sa paroisse, a décrété ce qui fabrication des armes, et leur prompte fourni
suit : ture aux gardes nationales qui en manquent. Il
1°. Que les paroisses de la Magdeleine, Saint a été proposé dans la séance précédente de de
Germain - le-Vieux , Saint-Pierre-aux-Boeufs , mander au ministre de la guerre un inventaire
Saint-Landry, Sainte-Croix, Saint-Pierre-des de tous les canons qui se trouvent dans les ar
Arcis, Saint-Barthemi , Sainte-Marine , Saint se naux de l'empire, et en outre, de faire visiter
Jean-Baptiste et Saint-Denis , la basse Sainte sur le champ ces canons, pour voir si, du temps
de Poinsinet dit la Tour-du-Pin , on n'auroit
Chapelle et Saint-Louis en l'isle , toutes ren pas encloué tout doucemement ces canons, en
fermées dans les deux isles appellées Isle du
Palais et Isle Saint-Louis, sont et demeurent tout ou en partie. Comme les aristocrates et le
supprimées , et † le territoire de toutes ces comité autrichien des Tuileries sont capables
paroisses forme 'arrondissement de la paroisse des atrocités les plus inouies , je pense que la
visite des canons doit être faite sur le champ
cathédrale de Paris, établie dans l'église Notre dans tous les arsenaux. ,
Bame. |

2°. Que l'église de Saint-Louis en l'isle sub Nous invitons les citoyens et soldats allemtands
qu savent le françois, d'avertir leurs frères et
sistera provisoirement pour servir de succur compatriotes qui ne le savent pas, que presque
sale à la paroisse cathédrale, jusqu'à ce què la
commuuication, entre les deux isles Saint-Lou toutes les traductions qu'on a faites et qu'on
fait encore en allemand , soit des décrets de
et du Palais, ait été établie. »
Ce décret n'a pas eu l'approbation de M. l'Assemblée nationale, soit des papiers publict
Maury, qui soutient la municipalité, et même patriotes, soit d autres ouvrages françois sur la
révolution et les droits de l'homme, sont faus !
l'Assemblée nationale , incompétentes ; mais
une forte majorité a passé outre aux oppositions ses et infidelles. Le moyen d'en avoir de très
exactes que nous préparons à cet effet , c'e,
de M. Maury. pour les soldats allemands , prussiens et autriº
Par un décret , non moins solemnel , l'As
semblée nation le a déclaré valable la nomina chiens, de venir prendre la cocarde patriotiqu"
de France avec une bonne paie dans nos trocº
tion faite par les électeurs du département de pes, et ensuite ils iront faire une bonne insuiºà
la Creuse du premier évêque de Guéret. G. rection nationale dans leur pays respectif. C.

|
P A R I S, le 13 janvier.
M. Juigné, archevêque de Paris, a adres
Enfin l'Assemblée nationale et les comités di une protestation contre les décrets de l'Asse1:
plomatique et militaire commencent à être bien blée nationale , acceptés par le roi , à son il
convaincus des projets d'attaque médites ptr nos primeur : celui-ci a rejetté ºvec indign.1 1 1on
ennemis snr les frontières ; les commandans des libelle calotin. Comme le département de P.1
places de Hunningue et de Neuf-Brissac ont été et la loi exigent , de la part de l évêque de
dénoncés au comité diplomatique comme tres capitale , le serment civique, et non Pets
· suspects et comme ayant des intelligences di ridicules déclamations protestatoires , les él ,
· rectes avec les Autrichiens et les princes alle teurs vont procéder t ès-incess mment a u n
mands des bords dn Rhin. L' ordre a été donné des fidèles, à l élection d'un nouveau past "
• au ministre de la guerre de retirer au plus vîte de l'église parisienne. - 3!
'it
r-- - -----

( 915 )
• des troupes de ligne et nationales, ont imaginé
d'ensorceler nos femmes ; ils ont assez bien
Le jour que le nouvel évêque de Versailles réussi sur quelques-unes, qui ont mordu à l'a
prêta son serment, une petite maîtresse , ré
voltée de voir le saint prêtre en habit de laine meçon aristocratique. C'est une chose plaisantG
que la conduite de ces aristocrates femelles.
et les cheveux sans poudre , dit assez haut :
Foilà un évéque qui fait pitié. — C'est, ma Élles sont convenues unanimement de me plus
dame, répondit son voisin, que nous ne sommes recevoir dans leurs maisons que des aristocrates
plus au temps où les p.... nommoient les évé de toutes les couleurs, des faux Amis du roi
et dc la reine ; elles chassent ceux de leurs pa
ues; aujourd'hui c'est à la vertu qu'on donne
les évêchés, et la vertu n'a pas betoin de pa rens qu'elles jugent infectes de patriotisme ;
nure, (Journal des prétres ). elles chassent les 1nstituteurs patriotes d auprès
de leurs enf,ns , pour les confier à de noirs
anti-r volutionaires; elles exigent de leurs coëf
Vitry-le-François, le 7 janvier. feurs le coup de peigne aristocratique, du bou
Dans la nuit du 3 au 4 de ce mois. un violent cher, l'aloyau aristocratique, du rôtisseur, la
incendie a exercé ses ravages dans cette ville. petite oye aristocratique, du boulanger même,
Les gardes nationales et les braves soldats du ré de grands pains aristocratiques, le tout sous
iment de Lauzun sont parvenus, par leurs intré peine de perdre leur pratique.
ides efforts, à l'éteindre, et ont sauvé les effets il n'est pas inutile de rappeller à nos lecteurs
des malheureux incendiés. La conduite des offi que dans les temps desastreux de la ligue , les
ciers de Lauzun mérite également les plus grands grands et les princes des prêtres qui avoient
éloges. Nous nous empressons de publier ces coinploté de de trôner Henri 11I pour s'emparer
hits honorables peur le régiment de Lauzun. de la souveraineté , soumettre la nation à leur
Les patriotes ne demandent qu'à oublier les in empire, régir la France par un sénat composé
† et ils n'ont jamais voulu étendre sur tout de grands , d'évêques et de riches bénéficiers,
k corps de Lauzun la tache dont se sont cou qui au oit été presidé par l'ambitieux Guise ,
verts quelques scélérats dans l'exécrable affaire prince de l orraine, ces l gueurs, pour parve
de Befort. nir à leurs fins, im gnèrent de s'emparer du
coeur des dames françoises : ces adroits conspi
De Saint- Omer. rateurs connoissoient bien l'empire du beau
sexe sur le peuple François , et ils réussirent
« Le district vient de fermer l'église cathé à faire de nos bonnes ayeules des ligueuses
diale. Cet évènement achève de faire tourner farouches envers la patrie , mais très-tendres
h tête à nos gros et gras chanoines En atten pour les ligueurs. Ces bacchantes effi énées agi
dant la contre-révolution , qui selon eux est toiont d une main le flambeau de l'amour, et
immanquable, et pour la préparer avec succès, de l'autre , la torche du fanatisme et de la
ik veulent à toute force dissoudre notre assem guerrc civile ; leurs faveurs étoient le prix du
llée des amis de la conrtitution, qui n'est com ineurtre et de l'empoisonnement , et les assas
# que de citoyens honnêtes et de quelques
ves militaires du régiment de ſ rovence. Pour
sins de la Saint Bartlnelemi leurs vainqueurs.
Les dames françoises d aujourd'hui sont trop
Jréussir ils ont menacé plusieurs membres de éclairées , et leurs mœurs trop dolicates pour
telte société de leur ôter leur pratique , s'ils qu'on puisse craindre le retour de pareilles er
retournoient à l'assemblée. Leux ou trois se reurs : le beau sexe s'est déclaré par-tout ami de
ºnt retirés , mais un maitre perruquier a ré la révolution. Lans plusieurs villes, des mères
ondu qn'il aimeroit mieux ne faire ni barbe
tendres, des épouses vertueuses se sont réunies
perruque pend ,nt toute sa vie , que de re en clubs patriotiques, où elles instruisent leurs
cer à la société des amis de la constitu enfans de la constitution, et leur enseignent à
Il X), vivre libres et à devenir un jour dignes de servir
}
la république. Qu'importe après cela que quel
Département du Nord. ques femmes. indignes du nom François et de
leur siècle , veuillent faire revivre le fameux
Lille , le premier janvier. escadron de Catherine de Médicis, les orgies
, L'aristocratie est tombée ici en qnenouille : et les fureurs de la ligue ! elles n'obtiendront
insaristocrates militaires et autres voyant qu'ils que la haine de leur sexe et le mépris du
nôtre.
fnoient aucune prise sur nos braves soldats
- •s - - -

( 916 )' -

de Rome,. la nation françoise, tout en çhâtiant |

J. J. Rousseau s'exprime ainsi sur les assem le prince temporel de ce petit pays. coriscryèra.
blées souveraines du peuple , sur les assemblées avec le saint père les relations spirituelles, la
nationales et constituantes : correspondance religieuse de l'égfise gallicâné
' « A l'instant que le peuple est légitimement avec le chef visible de la religion Lâ tidre, lā !
assemblé en corps souverain, toute jurisdiction souveraineté de l état de Rom , et les richéssesº
du gouvernement cesse, la puissance exécutive temporelles accumulées dans les palais de l'é-'
est suspendue. -
vêque de Rome , n ont rien de commun avec :
· Ces intervalles de suspension où le prince re son titre de Chef de l'Eglise; ou pent fort bien !
connoît ou doit reconnoître un supérieur ac dépouiller le pape de tout cet app roil cxté
tuel, lui ont toujours été redoutables, et ces rieur , et le réduire, s'il se porte pour 'iggres
assemblées du peuple, qui sont l'égide du corps seur, à la condition évang lique des préiniers
politique et le frein du gouvernement , ont été apôtres, sans cesser pour cela de le considérer
de tout temps l'horreur des chefs, aussi n'é et de le consulter comme le vicaire de Jésus
Christ. . •
pargnent-ils jamais ni soins , ni objections ,
ni diſſîcultés , ni promesses pour en rebuter les Quant à nos ex-princes, s'ils ne sont pas ren
citoyens. Quand ceux-ci sont avares , lâches , trés dans le délai prescrit , ils seront privés des,
pusillanimes,. plus amoureux du repos que de salaires que la nation leur a accord s avec tant
la liberté, ils ne tiennent pas long-temps contro de générosité et de prodigalité ; ils seront dér,
les efforts redoublés du gouvernement ». ( Con chus de tous leurs emplois civiis ou militaires. g
tral Social ). - * . * . · ·n ,

D E T U R I N. D E L I E G E. . . - ».
:
Des lettres de cette ville annoncent que M. , On a reçu la nouvelle dans cette ville qne
le roi le l'russe a écrit à lempereur, pour lui
d'Artois quitte la cour de son beau-père, qu'il
laisse son épouse , et qu'il est à la veille de ra! !ººll r qn il a voit promis de ne point se mêles
§ pour Venise: Va-t-il goûter dans cette
ville les plaisirs du fimeux citrnaval , ou brasser
de l'a faire des Li geois, et pour lui proposer
de former une commission,pour l , d, cision de
cette a11aire : les membres de cette commission
quelque nouvelle intrigue ? Quant à M. Condé,
il se propose de faire une tourni'e d'Italie , qui seroient mi-partie prussiens et mi-partie autri
sera suivie d'un voyage en Allemagne. Si dans chiens. Cette démarche sembleroit annoncer,
leurs courses ces ex-princes passent par Rome, que le concert n est pas parfait entre les d #
il est très-vraisemblable qu'ils ne voyag°nt que cours de Vienne et de Berlin ; mais il en § |

pour sonder les profondeurs de la politique si peu aux princes d'en imposer par des dehors
romaine. On sait que les dispositions du pape trompeurs , qu'il ne faut point croire à cette
et du sacré collége sont très-peu favorables à la mésintelligence apparente. . , , - d
liberté françoise. 1e pape n'a point encore donné Les troupes utrichiennes d'exécution se sont
cette réponse que le roi lui avoit demandée non réunies dans le i imbourg à celles de Munstei
pour la nation françoise , qui n'en a pºs besoin , ct de Miayenc : la division s'est étâblie entre
mais pour quelques consciences qui feignoient leurs clefs respectifs. Les Mayençois et le
d'éprouver des scrupules. Quoi q 'il en soit de Munstériens pr, tendent qu'à eux seuls appar
toutes ces manoeuvres ridicul s de nos énigrans tient l ' o/, neur supréme de cominander:l'exé
: et de la cotir de Roine , si nos énigr , ns osent cutio" ; ilºis le gºº1éral attrichien repousse aveſ
se révolter'. ils seront traités en rebelles , si la liautºur c tte prétention , et soutient qn'à son
· cour de Rome crie. on la laissera crier ; ct les maitre sºui et à lu , comne son représentan
J'rançois, qui aiment à rire riront à ses dé appartient exclusivement la conduite de l'exé
pèns , si cette cour de t4ome fulmine des ex coui cutºon. 1 ºs aristocrates liégeois, les chanoine
-ihunicatioris, si elle ſoniente des inimitiés contre tr fonciers , créatures du prince mitré , s'indi
tih France parmi les princes vo'sins de notre pâ g i t du 1 tard que cette querelle apporte
tt'niº librº : ét si ºn un mot ellé conjure contre la leur vengºamce , ét ils cominencent à craindr
ºlil$ºrté fr: m#oise , elle se ëa punie , et elle sentira ,que leur ſ grºur ne soit pas mieux servie pa
1iioi'oids des armes #nçois s : mºis dans cette #éopo'i d ' #e ne l a été jusqu'à ce jour pa
#ypothèse ,- même d'une âggression de la part le roi de i'1 usse. ' , $ i . . . !
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v r :: Q IX r -
ANNALES PATRIO j'! } v-2 1. -> E ! L#Y - #;º #: # . ;# # ...* #.. #! :. # ! .
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) TA T r^ I '
º [) E L A $ A $ C |.

E T A F F A I R E S P O I, I T ! Q
: J0 U R N A L L I B R E , par une So i ' 4 " / ºr . .2 i 7 « 7 cvtºiet,ºs ,
dirigé par M. /1cncrrn , et par A/. ( un , « , il n (é: s 4 / . . /7:,.

I
Je prévois qu'avant l ' fi.1 de ce si5cl , le n'tiº • | · · · ·· : o ! ]» r , 1; n S º rn

pas aussi bon qu'il l a été. ( i ett. de Cheste ſi }d , in º. . : 1 : 5 . ).

No. C C C C L X X. l)u Sante, / 15 Ja vrier , 7. ! .


· Ass E M B L E E N AT I O N A L E. U n obinant qu'on n , t t ºn loºt pºs dans
cette affaire . M vº tury , a p : r1 à l · tribune
Séance du 13 janvier au soir. pour déclarer , au nom dºs co'!, gII ºs de son
habit , qu ls n · pr n troi en po nt i• p rt à i n
Arat, la lecture d'un grand nombre d'adresses délib ration : et c pºn lant , surriontant s , t -
signées de curés et autres ſonctionnaires ecclé moration , Ml. l abibé s'est eng gé dans le g n re
siastiques du département de Seine et Oise , et du persiflag° , en disant c ; , il pouvo.i ê re
remplies des expressions du civisme l · plus pur utile de conserv er un rºste d° l 1 b rba i, du
et le plus désintéressé : apr s qu'une adresse du siècle de Lou s X V , l ' cen-nre d s piè c es de
régiment de I'ouraine, en garnison à Montau théâtre , ne ſi t - ce q'ue pour eInpêcher les
ban, a repandu la satis ſaction au milieu de l' As comé liens de mettre la co:1st1tut.on sur les
. semblée nationale, ºn assurant que l'esprit de pl 1 ches ».
la constitution doinine aujourd'hui dans cette i, Assemblé • n'a pas mêm° daigné rappoiler à
ville, hier si fanatique , on a reçu une députa l'ordre l'auteur d'une pl ,isant-ric si ingén euse ;
tion des invalides de la marine , qui, par le Inais l'homme devant qui M. Maury (- S L #t ( CC) Ul -
spectacle de leurs membres mutilés , ajouroient tumé à palir, l'a r'duit au silence par sa seule
nne puissante recommandation à la demande apparition ; et ramenant lºs principes dans e
qu'ils venoient faire à la patrie, et qui a été grave langage qui leur appartient , il a fait
renvoyée aux comités des pensions et de la inettre aux voix le décret proposé, que M. Fol
1Jlarine.
leville a vainement attaqué par des amen !e
Un sieur Tnbier, négociant à Poitiers , qui mens ; il a été rendu ainsi :
pendant la disette de 1789 a rendu d'importans « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
services à son pays, et à Paris même , a été son counité de constitution , décrète ce qui
depuis ce temps-là poursuivi par la calomnie, suit :
ruiné dans ses propriétés, et obligé de s'expa Art. I°r. Tout citoyen pourra élever un
trier. Sur le rapport fait par M. de M. nou, et théâtre public. et y faire représenter de ; pièces
sur l'avis de M. Regnault , le renvoi est fait au de tous les genres, en ſaisant, préalablem ºnt à
ouvoir exécutif, pour être par lui statué sur l'#tablissement de son théâtre, sa décl iration à
†Au •mnité due à cet utile citoyen.
nom dI1 comité de constitution , M. le la municip lité des lieux.
Chapelier a fait le rapport sur la pétition des II. !,es ouvrages des auteurs morts depuis cinq
auteurs dramatiques. ans sont une propriété pnblique, et pourront ,
nonobstant tous anciens privilég°s . qui sont
La prétention des comédiens ſrançois , de se
croire seuls propriétaires des , l1of d' euyres du abºlis. être représentés sur tous les théâtres in
distin ... t cment.
théâtre. r t de s'irit it 11ler cxclusivem-nt l 'I'/ 44fre
· de la narjon , a paru au rapnorteur l'invention IIl. Les ouvrages des anteurs vivans ne pour
d un privilége inconstitutioncl, d, nué de t.tre ront être reprºsentés sur aucun théâtre dans
et de fondemcnt, toute l'étendue de la France, sans le consenx
47o
F

—--------- -
( 918 ) -

tement formel et par écrit des auteurs, sous commissaires pour signer les contrats de cons
peine de confiscation du produit total des re titution ».
pi ésentations au profit des auteurs. -

La discussion sur l'organisation de la marine


IV. L a disposition de l'article III s'applique ayant reparu à l'ordre du jour, on a entendu
aux ouvrages déja présenté s, quelques soient et envoyé à l'impression deux excellens dis
les anciens réglemens : néanmoins les actes qui cours, l'un de M. Brûlart ( Sillery ), l'autre de
auroient été passés cntre des comédiens et des M. Malouet, sur la question proposée par le
auteurs vivans , ou des auteurs morts depuis comité de marine marchande ; projet auquel M.
moins de cinq ans, seront exècutés. la Coudray s'oppose de tout son pouvoir, pré
V. Lcs héritiers ou les cessionnaires des au
ten iant que la diversité des manoeuvres entraî
teurs seront propriétaires de leurs ouvrages neroit de funestes effets ; mais ne disant pas
durant l'espace de cinq ans après la mort des qne le plus grand obstacle à la réunion c'est
tlll tC llITS,
l imperturbable prétention de la marine jadis
VI. Les entrepreneurs ou les membres des noble.
différens thé âtres, seront, à raison de leur état,
Au nom du comité des impositions, M. le
sous l'inspection des municipalités : ils ne re Brun a établi la balance des besoins de l'état,
cevront des ordres que des officiers munici qui doit déterminer la balance des subventions.
paux, qui ne pourront rien enjoindre aux co Voici le tableau qu'il en donne :
médiens que conformémens aux réglemens de Maison du roi, de Monsieur et de
police, réglemens sur lesquels le comité de M. d'Artois. 31 millions.
constitution dressera incessamment un projet Besoins du culte. 6o
d'instruction : provisoirement les anciens ré Frais d' éducation. 3
glemens de police seront exécutés. Force publique intérieure et ex
V.I. Il n'y aura au spectacle qu'une garde térieure. 89
extérieure , dont les troupes de ligne ne seront Administration et magistrature. 2o
point chargées , si ce n'est dans le cas où les Marine. 25
officiers municipaux leur en feroient la réqui Affaires étrangères. 3
sition formelle. Navigatiom. 3o
Il y aura toujours un ou plusieurs officiers Total. 261
civils dans l'intérieur des salles, et la garde n'y
pénétrera que dans le cas où la sûreté publique Il voudroit, pour l'intérêt de l'agriculture et
seroit compromise ; et sur la réquis t'on for du commerce, que l'imposition territoriale me
melle de l'officier civil, lcquel se conformera pût s'élever au-dessus de 3oo millions.
aux loix et aux réglemens de justice , tout ci
toyen sera tenu d obéir provisoirement à l'of Sommes à prendre sur les contributions mo
ficier civil ». biliaires personnelles et indirectes, pour corm
pléter les sommes nécessaires a tous les dépar
tem @ IlS.
Séance du 14 Janvier. Droits snr le tabac. 25 millions
Sur les boissons. - 25
Un grand hommage est rendu au génie de I oterie. I2
la géométrie par le décret suivant, qu'a demandé Traites. 25
M. de Beaumetz, au nom des comités réunis Débris des droits féodaux. 17
de pensions et de finances.
« i.'Assemblée nationale , aprés avoir entendu On a demandé l'impression de ce rapport ;
le rapport de son comité de finances , décrète M. Anson s'y est opposé, en disant que le ra
que Louis-Joseph de la Grange continuera de port n'avoit pas été combiné avec les comités.
jouir, pendant s , vie , d'un traitement annuel M. Lebrun a proposé et fait décréter ce qui
suit :
de 6ooo liv. à lui accordé par le brevet en date
du 2o juillet 1-8-, charge son comité de finan « L'Assemblée mationale, d'après l'avis du co
cas de comprendre cette somme dans l'état des mité des finances, décrète que la caisse de l'ex
dépenses publiques. traordinaire versera dans le trésor public la
L'Assemblée nationale, sur la proposition de somme de 6o,56o.ooo livres ».
M. le Brun, a autorisé la municipalité de Paris M. Dionis a annoncé que l'instruction sur Ia
· à nommer parmi les officiers municipaux trois constitution civile du clergé avoit été rédigée
- =

t 919 )
par M. Mirabeau, et communiquée au comité déric-Guillaume a proſité de la révolution des
ecclésiastique, qui l'avoit adoptée. Pays-Bas et de la disposition assez marquée des
Le rédacteur est monté à la tribuue, et a lu Hongrois. dºs Transilvains et des Gaiiciens à
un travaii qui a été trouvé digne de son génie . une insurrectioii au comin ºncement de 1-0o ,
mais dont la véhémence a fait fuir une partie du pour forcer l'Autriche à la paix la plns huin -
côté droit. Il a peint des couleurs les plus rem liante : mais l.éopold , toujours lié d' intérêt ct
brunies les mæurs de l ancien clcrgé, et les pré d'ambition avec Catherine JI , ayant su feire
tentions du clergé actuel. appuyées sur le plus valoir les circonstances même de cette paix ,
odieux de tous les titres, snr le concordat de l'orgueilleuse sécurité du cabinet de Berlin , a
Léen X : « La religion , a-t-il dit, est un rapport grimpé à son tour sur le dos de Frédéric:Guil
de 'homme privé à l'Etre infini, et il ne peut l' ume , non - seulement pour reconquérir la
pas plus y avoir de religion nationale que de Belgique , mais pour garder une partie des
consciences nationales ; et qui sont ceux qui conquêtes que son frère avoit ſaites sur les
veulent que la religion porte ce titre ? ceux qui Turcs, et que lui-même s'étoit engagé de rendre
ont regardé la constitution ſrançoise comme le par le traité de Reichenbach. On rit donc an
renversement de toutes les choses humaines, jourd'hui à Vienne et à Petersbourg d'avoir
comme le dernier terme de la folie. fait donner le roi de Prusse dans le trébuchet,
Par quel étrange renversement d'idées veu coinmº on rio't à Berlin , il y a six mois, de
lent ils y associer la religion dont ils sont les l humiliation de Léopold et de l'einbarras de
ministres » ? de Catherine II.
La lecture de cet éloquent ouvrage. dont il Mlais le cabinet de Vienne ne reste pas en si
seroit Impossible de faire un extrait , s'étant beau chemin ; il veut, au déſaut de la Prusse
prolongée au-delà de l'heure où l'Assemblée na et des co-directeurs du cercle du bas Rliin, sc
tionale a coutume de se s parer, ct se trouvant charger lui-même de l'exécution du décret dc
fréquemment interrompue par des réclamations Wetzlar contre le pays de Liége : il veut, après
tumultueuses, la seance a été levée. G. cette expédition , se servir des frayeurs de ia
cour même de Berlin, ct de la rage déci ;ée des
princes Allemands possessionnés en Alsace ,
Colmar.
contre l'Assemblée nationale , pour tenter et
diriger une invasion et une contre-révolution
L'évêque de Bâle a fait une petite pointe à en France; de sorte que le cabinet de B rlin,
Dellsberg, où il a jugé à propos de se retirer,
† que, dit-on, il s'est apperçu de quelque paralysé d'une partie de ses membres puis
rmentation à Porentru . sa résidence ordi qu'il ne peut plus agir en faveur des Turcs ses
naire. alliés , et odieux à tous les partis , ainsi qu'a
Les politiques supposent que cette prétendue toutes les nations , par le lâche abandon qu'il
a fait d'abord des braves insurgens IHongrois ,
fermentation n'est qu'un prétexte pour attirer Transilvains et Galliciens, et cnsuite des Belg-s
les troupes antrichiennes dans le Brisgavv et et des Liégeois, se trouve précisément dans le
vers nos frontières : quoi qu'il en puisse être, cas de ne pouvoir suivre aujourd'hui d'autre
il est prudent de se tenir sur ses gardes. impulsion que celle que voudra bien lui donnºr
la cour dc Vienne. En voici des pteuves :
Coup-d'œil rapide sur Vétat instantanée de la Léopold arrête , en infraction du traité de
politiqae des cours europécnnes. Reichenbach , la démolition des forteresses de
Bellegrade, de Novi et de Dubitza ; il ne les
Les tyrans héréditaires d'Europe, conjurés remet point aux Turcs, et Frédéric-Guillaume
en tout temps contre le bonheur et la liberté ne dit rien. Léopold fait avancer des troupes
de l'homme et contre les droits souverains des vers Liége ; il reçoit la soumission des magis
nations, sont bien d'avis à coup sûr en ce mo trats de cette ville avant que ces troupes soient
ment de se réunir pour arrêter les progrès de entrées , et c'est après cette soumission que
notre sainte et divine révolution : mais d'un Frédéric-Guillaume paroît étonné de ce que
autre côté les prétentions secrètes et particuliè l éopold se charge de l'e cécution des sentences
res de chacun d'eux et leurs perſidies respec de VV etz/ar.
tives, ainsi que leurs ressentimens de haine ré On voit dans la ruse grossière de cette dé
ciproque, les tiennent néanmoins en haleine ! marclre une espèce de jeu entre les deux rois
'et en défiance les uns contre les autres. Fré- | pour en imposer à la France et aux Liégeois
• ------------•-ºº---"° ° °° "

( 92o ) .
même ; tais !'un de ces deux rois est plus fin de ligne , et maintenir la paix au-dedans. N'ou
qu e !'a : tre , et | vos ay : c regret que le suc blions pas que si nous laissons nos prélats fac
cesseur du gr. i l' Frédéric so,t dupe absolne tieux , leurs noirs adhérens, et nos aristocrates
dans tout s c s nan euvres. Hertzberg | Hertz cxciter des troubles intérieurs, si , par le dé
berg ! ta haine contre nos François , et ta ja fº ut d'une surveillance active et sévère , quel
lousie coi, t ce nos grands hommes ont fait et fe ques-unes de nos places frontières sont livrées
ront encorc biº n du mal à cet honnête homme par la trahison à nos ennemis du dehors, alors
roi, dont tu dirige l s affti1es si gauchement, tous ces despotes furienx , qui rugissent autour
si trait r.ºusement peut-è. r ; car je te soupgoau : de la France libre , appellés par nos troubles
fort d'être cn intelligence secrette avec le miel intestins, ou maîtres de quelques-unes des clefs
leux d'Argºntan et le vieux renard Kaunitz , de nos frontières , vomiront leurs soldats dans
qui en savent plus que toi , et qui profitent de le sein de la France. Dans ce cas même le triom
ta vanité pour te faire tomber dans leurs ſilets. phe de la liberté ne sera pas douteux , mais la .
- - - CARI A. patrie aura subi les fléaux d'une invasion qu'il
est très-facile de prévenir.
AIx-1 A-CHAPELLI , le 3o décembre.
D E R U s s 1 E.
Il est très-certain que le 18 de ce mois le
cercle de Bourgogne a étr, interpellé de se join Le général Potemkin poursnit avec chalenr
dre aux troupes d'exécutiou contre Liége , et le siége d'ismailov , l'artillerie turque répond
que c la s'est fait au su de la conr rnpériale. I)e vive1nent à celle des Russes : mais les de hors de
cette manière, il est très-probable que les tron la place sont si bien g rdés par ces derniers,
bles de Liégº appt ochºnt dè leur fin , et qu'en qu'elle pourroit bien être réduite par f mine ,
même temps le c rcle de Bonrgogne reprendra si le grand-visir n'arrive pas, comme on l'as
u e existence effective et authentique. sure , avec une armée pour en faire lever le.
siége.
Les Rnsses sont maîtres du Danube , bien au- |
D E V I E N N E.
dess 1s d lsmatio'v : ils ont établi sur ce Ileuve
des bâtimens armés et des batteries flottantes.
L'empereur a recouvré la santé, et sa petite
vérole n'étoit que volante et passagère.
Les ministres Prussiens, Ang'ois et Hollan P o L o G N E.
dois sont en route pour le congrès de Sistove,
où l'on suppose que l'envoyé de la Porte Otto La diète , renforcéo des nouveaux nonces ;
nuane est déja rendu ; l'ambassadeur de cette a repris le cours de ses délib'rations. On s'oc
cour auprès de celle de Prusse , est attendu à cupe les moyens de porter l'armée de la répu
Berlin , où il doit arriver incessamment. blique jusqu'à 1oo,ooo hommes effectifs, et de
La diète de Ratisbonne a reçu des réclama resserrer les noends de l alliance avec l'emptre
tions contre les décrets de l'Assemblée natio turc , dont le sort est plus que jamais lié à celui
nale , forinées par l'évêque de Spire , celui de de la Pologne.
Strasbourg , divers chapitres et princes d'Alle Une des prochaines opérations de la diète
magne. '1 ous ces gens-là voudroient bien tour sera d'assnrer l'ordre de la succession à la cou
ner les armes de l'empereur contre la France ; ronne. Parmi les concurrens portés par les di
ce prince, qui a appris en Italie l'art de tem vers partis, celni qui paroît réunir la majorité
oriser et de feindre , paroit incliner, dit-on . des suffrages et l'opinion publique en sa faveur,
à nréférer les voics de conciliation. Mais ces est l'électeur régnant de Saxe. Le prince Joseph
d hors pacifiques ne doivent point en imposer Poniatowski , polonois, a été proposé par un
aux François : les patriotes me peuvent se fier nonce de l ithuanie ; mais l'assemblée a refusé
qu'à lenrs armes et à leur courage ; ils doivent de délibérer sur cette motion, qui n'étoit point
surveiller plus que jamais les cheys des troupes à l'ordre du jour.
1: - -- - - - - -

: On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, ruc Hautcfeuille, à qui l'on adressera, frânc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annale» Patriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Gardez-vous de ces faux pasteurs qui viennent à vous couverts de peaux de


brebis, et qui intérieurement ne sont que des loups ravisseurs.
Ces paroles de l'évangile s'appliquent merveilleusement à nos prélats
rebelles , à nos calotins factieux.

No. C C C C L X X I. Du Dimanche 16 Janvier 179t.


AS SEMB LE E N A T I O N A L E. recherches, avec toutes les piéces d'' claircisse
ment sur les délits , pour être décidé, d'après
Séance du 15 Janvier. le rapport qui en sera fait, si les délits sont, ou
non , de nature à compromcttre la liberté , la
LE s hommes ne sont libres que pour être constitution et la nation, et être portés ensuite
justes : parlons mieux , où n'est pas la justice , devant les tribunaux compétens.
il n'y a point de liberté. Mais ce qui carac A la suite de ce décret, un député ccclésias
térise l'empire de la justice , c'est que toute tique a demandé la liberté des pºrcniics i-ste
espèce de coupables soit évidemmant instrti : : ies dans les prisons de Perpignan depuis le
par avance, et de la gravité du crime qu'il mé , août dernier. « La paix publique est rétablie,
ite, et de la nature des peines qui l'attendent. ,isoit-il, vous n'avez pns voulu autre chose ».
Or, dans ce nouvel ordre de choses, nos loix : ctLe demande a fait élever quelques mouve
ne sont pas encore arrivées à ce point essen nens qui se sont éteints dans un décret, par
tiel : les ames serviles qui, regrettant le despo l-quel l'Assemblée nationale renvoie l'affaire au
tisme , ont osé conspirer contre la révolution, pouvoir exécutif
se parent encore du spécieux prétexte, « que Deux mandemens incendiaires ont été dé
le crime de lèze-mation n'est pas défini » ; et noncés et renvoyés au comité des recherches ;
au milieu de la conviction judiciaire, les cou | un de M. Asseline , enfant ingrat de la révo
pables soutiennent qu'on ne peut leur appli l,tion, qui l'avoit porté à l'évêché de Boulogne ;
quer une peine que ſa législation n'a pas pro l' ºutre , hélas ! du pieux , du charitable M. le
noncée. D'autre part, la multitude, animée par 4.lerc, évêque de Paris, qui , en style pastoral,
: l'instinct de la sûreté publique et de la justice sºmble appeller ses brebis à la boucherie.
naturelle, accuse les tribunaux de corruption On a envoyé au comité colonial des pièces
ou d'indifférence , et menace d'entreprcndre v°nues de la Miartinique, et contenant sur l'état
de ses mains sur l'office des loix, ce qui seroit actuel de cette isle des détails inquiétans.
· le plus grand malheur de l'ordre social. Pour Le comité des domaines a proposé un décret
prévenir ce danger épouvantable , et pour as sur la vente des bois nationaux , et il a été
surer en même temps la marche des tribunaux adopté avec un amendement que M. Malouet a
et I'établissement de la loi , M. d'André a pro stipulé en faveur de la marine.
posé aujourd'hui un décret qui a été adopté « L'Assemblée nationale, voulant dissiper les
• sans nulle opposition , ct qui a pour objet de doutes qui se sont élevés dans quelques endroits
faire définir le crime et la peine er1 natière s r l'interprétation de ses décrets concernant
de conspiration contre la liberté françoise. l s formes dans lesquelles il doit être procédé
L'Assemblée nationale décrète que les pro à la vente et adjudication des coupes des bois
cédures pendantes aux tribunaux d' Aix , Miar riationº n « , après avoir entendu son comité des
seille et loulon, soient renvoyées au comité des 9 ) : lk.t } 1les ,
47I
- ( 922 )
Déclare que les officiers des eaux et forêts s'est écrié M. Biauzat, ajoutez M. de Kersaint ;
continueront, comme par le passé, de procéder dont on connoît le civisme et les lumières, et
à la vente et adjudication des bois nationaux, qui a toujours été écarté par une main invisible ».
qui jusqu'à ce jour se sont faites devant eux. L'Assemblée a commencé par décréter l'ajour
Et quant aux ventes et adjudications de bois ncment de la question principale , puis, après
qui ne se feroient pas devant les officiers des deux épreuves douteuses, il a été décrété, sur
maîtrises des caux et forêts , il y sºt a procédé l amendement de M. d'André , qu'il seroit ad
par les directoires de district, en pr s nee des joint six nouveaux membres au comité de la ma
officiers qui auront suivi les premières opéra rine, lesquels seroient pris hors des comités.
tions , ou ceux dûm nt appeliés. Au nom du comité des finances, M. Geof
l.t en ce qui concerne les bois nécessair.s . ſi oy a fait un rapport sur la propriété du
aux arsenaux de la marine pour la construction Clermontois , ré un à la France par le cardinal
des vaisseaux de guerre, l'Assenblee nationale de : clielieu en 1º32, promis par Mazarin en
décrète que les employés de la m rine seront 1645 à Louis , I , d,t le gran | Condé , usurpé
admis, comme par le passé , avant l'ouverture par celui-ci à force ouverte , mais à lui concédé
des coupes, à marquer les bois, comme propres cnsuite par Louis XlV avec les droits régaliens,
à la construction des vaisseaux , et à en faire concession confirmée par Louis XV en 1752.
l'acquisition suivant le prix qui sera fait, ou de En 1784 M. de Condé ( Louis-Joseph ) a fait
gré à gré ». - -
un échange partiel du Clermontois , pour une
A l'ordre du jour, M. de la Galissonnière a somme de 12 millions , portant intérêt de
6oo,ooo liv.
pris la discussion sur l'organisation de la marine
militaice. Il a dégnisé , sous quelques phrases En vertu du principe qui assure à la mation
mesurées , le repoussement que ce corps a tou - totites les propriétés domaniales , le comité
jours eu pour la marine marchande : mais il est propose de décréter la révocation du don du
venu à ses fins en soutenant qu'il étoit impos Clermontois , la nullité de l'échange prétendu
sible d'entremêler ces deux corporations il vou - de 1784 , défenses à M. de Condé de s'immiscer
loit même qu'il fût décrété comme article cons dans la jouissance du Clermontois, et cepen
titutionel , qn'il y aura une marine militaire , dant la concession d'une somme de 7,5oo,ooo.
distincte et séparée de la marine marchande ; livres en considération des services de Louis II
qu'elle soit compos'e d'un nombre déterminé de Condé. La discussion est ajournée à la séance
§ généraux, dont une partie seroit à la de ce soir.
nomination du roi , et qne l'armée navale fût Sur la proposition de M. de Foucault,.l'As
partagée en trois divisions , commandées par semblée a chargé son comité de finances de
trois amiraux, et dont le rang seroit distingué lui présenter mardi matin, des mesures pour
sur la flotte. - -

prévenir les erreurs ou les infidélités qui se


.Cependant l'opinant a eu la bonne foi de commettent dans les envois , et la réception
convenir que la matière n'étoit pas suffisam des assignats et du numéraire par la voie de
ment approfondie , et de demander l'ajourne la poste.
ment. qui a été fortement appuyé. .. . il a été décrété aussi que le président de
M. Malouet a parlé : il est présqu'inutile de l'Assemblée nationale fixeroit tous les lundis
dire qu'il est de l'avis de la ci devant noblesse » l'ordre du jour pour toute la semaine. G. -

et qu'il croit constitutionel. essentiel à la gloire


des armes françoises et à la sûreté de nos pos P A R I S. ·
sessions, qu'il y ait une marine militaire , bien - -

distincte, bien inaccessiblc à la marine mar


chande. Le bataillon de la section de Grange-Bate
lière a élu pour son commandant M. Mirabeau.
M. Fermond a rétabli l'avis du comité , en
Cet orateur a accepté cette place honorable ;
détaillant les motifs qui l'ont dicté, et il insiste et nous verrons bientôt le lDémosthène fra n çoii
pour que la discussion soit continuée. sous l'uniforme civique. Nous aimons mieux
Un avis incidentel est ouvert par M. la Cou voir Mirabeau commander une section de la
draye, qui demande que le comité de marine capitale , que le monarchien Stanislas Clerrnoru
soit augmenté, et qu'il y soit adjoint plusieurs à Corbeil. Craignons que l'influence du sorz A2a.
personnes instruites de la matière , nominati livre de pain ne s'étende jusqu'aux moulin
vement MM. Lameth et la Fayette : « Ajoutez, de Corbeil , d'où sortent les farines de Paris
( 923 ) t

Dans tous les eas, si le monarchien Clermont sénat veut se tenir prêt à tout entreprendre e
s'avisoit de mettre un embargo sur les metales à p ol1ter de tous les , vènemens favorables à
nourricières de Corbeil, Paris pourroit faire ses projcts amibitieux sur la Franche-Comté.
marcher le capitaine Mirabeau pour remettre On pense à ( , enève que ce Condé entrera dans
l'eau au moulin. l Franche-Conté , à la tête de 12 miile hommes
fournis par les Bernois. Une fois établi dans
Nouvelles manœuvres de Calonne et des ec cette province, il ne doute plus que son armée,
grossie par les mé contens de l rance , ne lui
princes fugitifs. permette de pénétrer jus qu'à Lyon, de se rendrc
Une lettre écrite de Genève, et publiée hier, maître de cette ville, et de pousser avec ardeur
la contre-révolution. -

annonce que ce Calonne, qu'on croyoit caché


dans le fond de l'ltalie, depuis la découverte de Pour nous , nous me dontons pas que si ce
ses complots à Lyon, en Provence et ailleurs , Condº ose pénétrer les armes a la main dans la
vient de passer très-mystérieusement quelques Franche-Comté , bientôt la tête du traître et
jours à Genève. On a su qu'il y avoit eu des con celles de ses complices seront élev es sur des
férences secrètes avec plusieurs émigrans , et piques , et plant es sur les sommités du Jura.
notamment avec Séguier, le grand réquisiteur Les I'rançois libres de cette contrée sauront
de brûlure au feu parlement de Paris; Séguier bicn repousser l'invasion des serls du sénat
bernois.
jadis l'ennemi mortel dudit Calonne.
| Celui-ci est parti pour l ausanne , et delà il se Les François qui ont voyagº chez nos voisins,
| rendra à Berne, pour s'y réunir au sieur Condé, et qui ont vécu au milieu de nos ſugitifs, savent
attendu dans cette ville pour la ſin du mois. bien qu'il y a parmi eux beaucoup de traîtres,
Les Genevois sont étonnés de l'amas prodi qui ne rêvent et qui ne parlent que du démem
† d'argent qui se fait chez eux. Une foule
e lettres de crédit, sur les meilleures maisons
brement de l empire françois. Ils savent bien
que ces machinateurs perpétuels de conspira
de Genève, a paru tout à coup : on en porte la tions contre la mère-patrie, ne cessent de [latter
somme de 15 à 2o millions. l'ambition des princes qui leur ont donné un
ds sont le produit du crédit des ex
asyde , par l si vir d'aggrandir leur doinimation
-

aux dépens de la France.


princes, de Calonne lui-même , qui avant de C'est ainsi qu'ils proposent au roi de Sardaigne
quitter Londres a retiré de la banque angloise la conquête du haut-Dauphiné et de la liaute
les millions qu'il avoit volés en France , et de Provence. Cela n'est pas mal - adroit ; car il
· plusieurs autres conspirateurs émigrans. Ces couviendroit fort au petit roi de Turin d'être
onds ne peuvent être destinés qu'à une entre à cheval sur les Alpes, pour s'étendre ensuite
prise contre la liberté françoise. à son gré sur l'Italie ou sur la France. C'est
Les Génevois , dont une contre-révolution ainsi qu iis bernent le roi de Madrid de l'espoir
en France opéreroit la ruine infaillible , veil de s'a//ourcher sur les Pyrénées, et de régir
lent sur les intérêts de notre patrie ; ils obser avec sa botte droite le Languedoc , le Rous
vent les opérations de la cour de Turin , et sillon et la Guienne , pendant que sa botte
toutes les intrigues du sénat de Berne , ils sont gauche donneroit des loix à l'Espagne. C'est
instruits que dans les conseils de ce canton ainsi qu'ils font savourer à Léopold l'envah'sse
suisse , il existe plusieurs hommes assez hardis ment de la Lorraine et des provinces Franco
pour seconder les projcts des mécontens et des B lgiques , tandis qu'ils enivrent les princes
ex-princes françois : ils savent que dès l origine ailemands de la réunion de l'Alsace à l'empire
de la révolution françoise , des émissaires ont germanique. Mlais tous ces habiles machinateurs
été envoyés de Berne en Franche-Comté pour de démembremens, tous ces dignes François me
réparer et solliciter l union de cette province s oublient pas dans le partage de la dépouille
† au canton de Berne, dans le cas d'un de leur pn trie : tout en cédant des provinces à
démembrement du royaume. nos voisins , ils s'y réservent pour eux de belles
Les Génevois remarquent que tout ce qui se principautés, de beaux duchés, des marqnisats,
passe dans le canton de Berne vient à l'appui comté» et baronnies , relevant des princes dont
des projets sinistres qui paroissent s'y former ils a tiront favorisé l'aggrandissement et l invasion
contre la France ; les ordres donnés il y a peu dans nos contrées.
de mois par le sénat, pour avoir toujours sur Si tout en conversant avec ces traîtres oa
pied son armée éxécutrice, prouvent que ce leur dit : - Messieurs, il est facile de voir que
( 924 )
dans vos arrangemens vous comptez pour rien avoir un prétexte de rassembler une armée sur
la nation et la patrie ; mais le roi , ce roi que nos frontières.
vous affectez sans cesse de plaindre , ce roi que
vous présentez dans toutes vos brochures et vos A L L E M A G N E.
azettes comme votre idole ; il semble cepen
† qu'en lui enlevant ainsi ses plus belles pro Les dernières nouvelles de Vienne annoncent
vinces, vous manqueriez tant soit peu à l'a que tous les ministres des diverses cours média
mour, au respect, à la ſidélité, à l'adoration. trices de la paix entre les Russes et la Turquie
— Bon , disent-ils, le roi ! nous ne voulons sont actuellement rendus au congrès de Shis
point d'un roi populaire, c'est un roi aristo tove, et que les conférences de pacification
crate, c'est un doge qui ne règne que par nous sont entamées. -

et pour nous qu'il nous faut. — Fort bien , Une insurrection vient d'éclater dans la ville
Messsieurs, mais enfin comment traiterez-vous de Warstein ou le cercle de Westphalie ; les
les peuples françois que vous prétendez sou habitans, qui dépendent de l'électeur de Colo
mettre à une domination étrangère. — Oh ! nous gne, ont chassé leurs magistrats, les agens de
verrons ; mais à vue d'œil voici notre plan. ce prince, et se sont mis en état de défense.
Nous pendrons ces fous dangereux qui ne rê Les voisins de ces insurgens, requis de les faire
vent et ne parlent que liberté. Nous inscrirons rentrer dans la servitude, ou, suivant la langue
au livre d'or, dans le registre de la noblesse , des tyrans, dans le devoir, ont refusé de servir
les vilains qui nous auront secondé dans nos d'agens à l'oppression. Il faut convenir que ces
projets ; nous en ferons des gentilshommes. insurrections partielles n'opéreront jamais de
Quant à ce peuple, cette canaille des villes, révolution en Allemagne , il n'y a qu'un mou
- elle travaillera un peu pour elle un peu pour vement général de tous les opprimés de cette
, nous; on rançonnera son industrie , c'est le vaste contrée qui puisse faire luire pour elle le
, moyen de l'exciter. — Et ces bons, ces hon jour de la liberté. • .

nêtes cultivateurs des campagnes, qu'en ferez S U E D E.


, vous ? — Ah! j'entends, ces, ces paysans, n'est
ce pas. — Oui. — Ah ! les coquins payeront Les progrès rapides dos Russes dans l'em- .
cher nos châteaux ravagés : ce sont des bêtes pire ottoman agitent beaucoup le cabinet de,
féroces, ç'a n'est propre qu'à l'esclavag°, nous Stockholm. On pense que le roi va convoquer
, en ferons des serfs. — Des serfs , dites-vous ? de nouveau les états-généraux , pour obtenir
— Oui, des serfs à la glèbe. - Mais ils se révol
d'eux les moyens de rétablir les finances déla
teront, — Eh bien ! nous ferons des jacqueries. brées par la dernière guerre , et concerter
. - Mais il s'enfuiront. — Nous y pourvoirons : avec les représentans de la nation suédoise les
chaque seigneur marquera ses paysans à la joue moyens qu'elle doit prendre pour la défense de
d'un fer chaud à ses armes, comme cela se pra l'état et le soutien des Turcs contre la Russie ,
tique pour les nègres en Amérique ; c'est le ennemie commune de la Porte et de la Suède:
meilleur moyen de ne jamais perdre ses escla
, ves et de les retrouver par-tout. E s P A G N E.
* Voilà, François, un échantillon des complots
de nos fugitifs ; voilà ce qu'on entend dans On assure que la cour de Madrid a signifié
leurs conversations et à leurs tables , quand les aux émigrans françois , réfugiés sur les fron
vins et les mets du second service échauffent tières voisines de la France, qu'ils eussent à
leur têta et excitent leurs épanchemens. sortir de l'Espagne , ou à se retirer dans l'in
On mande d'Yverdun, en Suisse , que nos térieur du pays , et à la distance de 25 lieues
bleds fuyent de la France par Huningue ; que au moins de la frontière. Cette mesure , si elle
dans les projets formés en Allemagne contre étoit bien certaine, prouveroit que la cour d'Es
notre liberté, celui de nous dégarnir de bleds, pagne craint que l'humeur inquiète de nos émi
est en première ligne. Il existe aussi une cabale grans rebellionaires venant à provoquer les pa
interne et externe pour accaparer l'argent du triotes françois, ceux-ci ne soient forcés d'use1
royaume. L)'un autre côté, les bons Suisses qui do réprésailles, et que le résultat de ce conflit
écrivent ces choses, savent aussi très-bien voir ne soit l'introduction du mal françois dans les
que Léopold prend toutes ses mesures pour contrées de la domination espagnole.
· On s'abonne à Paris , chez BuissoN , libraire, rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le pris
de l'abonnement et la leture d'avis, ct toutes les lettres pour les Auteurs des - (nnales Patriotiques,
| Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royauine et de l'Etranger.

-

| ANNALEs PATRIOTIQUES - ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;

JO U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcIER , et par M. CAR1 a, un des Auteurs.
Gardez-vous de ces faux pasteurs qui viennent à vous couverts de peaux de
brebis, et qui intérieurement ne sont que des loups ravisseurs.
Ces paroles de l'évangile s'appliquent merveilleusement à nos prélats
rebelles, à nos calotins factieux.

No. C C C C L X X I I. Du Lundi 17 Janvier 179a.


| As s E M B L E E N AT I O N A L E. que, jusqu'à cette époque, les gardes nationales
continueront de porter le bouton uniforme ,
Séance du 15 janvier au soir. tel qu'il a été décrété le 5 septembre dernier. »
M. Maury et Guilhem ( ci-devant Cler
I. étoit, depuis long-temps , reconnu que mont-Lodève) ont repris la discussion du projet
de décret concernant le Clermontois.
toute la pureté du ministère des autels étoit
concentrée dans cette classe modeste et pauvre M. Maury n'a pas contesté les principes éta
des curés, que la classe insolente et riche avoit blis sur la propriété d bmaniale ; mais a avancé
Taudace d'appeller le second ordre ou le bas que ces principes n'etoient pas applicables à la
. Cette vérité n'a jamais été si scr sible t'esticn : 1 °. parce que le cl1ef de la maison de
-

qu'aujourd'hui. Tandis que sur les 15o mîtres § premier prince du sang lors de l'avéne
i reluisoient en France, on compte à peine ment de Henri IV , n'avoit p s été apanagé ;
t évêques citoyens, on voit dans las 83 dé 2°. parce que le Clermontois , au moment où il
† la plus forte moitié des curés adopter a été donné à Louis II de Condé, sous la garan-"
constitution, prêter de bonne grace le ser tie du roi d'l'spagne, n'étoit pas domanial , et
ment qu'elle prescrit, et reconnoître la puis n'étoit qu'en dépôt dans les mains du roi de
ance civile s'arrêtant au pied des limites de France. Il a présenté un traité passé, sous ce
Fempire des ames. On a envoyé à l'impression rapport, entre le roi et Charles IV de Lorraine
une adresse des curé et vicaire de Villiers-le en 1644 , et a demandé que cette pièce fût
Bel, qui, expliquant leur profession de foi ci envoyée au comité, pour rectiſier son rapport.
vique, livrent à l'anathême les prêtres infidèles M. Guillien a repris les mêmes faits avec
qui, résistant à l'évidence et à la droiture, ap beaucoup de clarté, en ajoutant que la nation
† sourdement la guerre de religion, qui étoit tenue de l'exécution du traité des Pyré
reusement n'est pas faite pour le siècle où nées , sur la ſoi duquel le Clermontois avoit été
Il0us sommes. donné au grand Condé.
Une lettre du curé d'Aubaigne, près Mar Par le d cret intervenu, la question est ren
ille, contient les mêmes sentimens. M. Gas voyée à un nouvel examen des comités diplo
sendi en a fait lecture. matique et des domaines.
Sur la réclamation des manuſacturiers de Séance du 16 Janvier.
Louviers, présentée par M. Dubois, au nom du
comité militaire , il a été décrété ce qui suit La faction anti-constitutionnelle, après avoir
encernant les boutons d'uniforme : épuisé tous ses efforts, toutes les tentatives de
« L'Assemblée nationale décrète que le bouton contre-révolution, n'a plus que la chétive res
uniforme , décrété le 23 décembre pour les source des libelles et des pamphlets. Il en sort
gardes. nationales du royaume, ne pourra être tous les matins une nuée de l'imprimerie de
en usage qu'à l'époque du 14 juillet 1792, et Crapart, place Saint-Michel : mais les auteurs
472
( 926 )
savent bien qu'on »e retourne pas l'opinion pu officiers, lesquels ne sont pas dans le sens de la
blique avcc des feuilles jettées au hazard , et révolution. Malgré cette observation, il est dés
pour donner à ces papiers une sorte de carac crété que le roi sera prié de retirer incessam
tère, ils ont trouvé le moyen de surprendre le ment d'Avignon le régiment de Soissonnois et
contre-seing de l'Assemb ée nationale , et de la compagnie de Penthièvre ; et sur la motion
faire circuler jusqu'au fond des départemens, de M. Voydel, il a été décrété en outre que le
sous l'enveloppe de ce sceau , respecté, leurs comité des affaires d'Avignon feroit son rapport
: quets empoisonnés. Sur la dénonciation que sur les faits de cette nouvelle fermentation, et
# Gouttes a faite de cette fourberie, M. Camus présenteroit le plutôt possible un projet de dé
a assuré qu'elle n'avo t point échappé à la sur cret. G,
veillance du comité des contre-seings , lequel
présenteroit incessamment des mesures propres De Versailles.
à arrêt r l' bus.
Un décret réglementaire a été rendu sur la Un plaisant a imaginé, pour ridiculiser les
discipline intérieure des administrateurs de dé titres, de les distribuer à ses domestiques, selon
partement et de district. -
la nature de leurs services. Son palfrenier a été
« L'Assemb'ée nationale, après avoir entendu fait chevalier, parce que l'origine des chevaliers
son comité de constitution , a décrété que les vient de cheval, son cocher a été nommé duc,
administrateurs de département et de district parce que ce mot signifioit conducteur; ses la
ñommeront à chaque session un président ; quais ont eu le titre de comtes . parce que les
mais la ré électºon pourra avoir lieu ». premiers comtes étoient les hommes qui sui
Nombre d'adresses souscrites par des curés ºoien4 eê accompagnoient les grands , enfin,.
citoyens son mis aux décrets , et religieux ob comme le nom , le marquisfut inventé pour
ceux
servateurs les canons , ont 'té lues et applau qui gardoient les frontières, les marches de
dies. On a distingué celle de M, Framoy, curé l'empire, il a donné ce nom au portier qui dé
de Rosoy , pour les sontimens de désintéresse fend l'entrée et l'escalier de sa maison.
ment qui y sont exprimés. ( Chronique de Paris.)
La séance a été longucment occupée par la
discussion de plusieurs articles additionnels sur
la gendarm re nationale , présentés par M. De Douai, le 3o décembre. " !

Alexandre l aimeth , et adoptés sauf rédaction.


,Nous les donnerons très-i11cºssamment. Aujourd'hui seize hommes de la garde natio
On apprend , par une le ttre de Ml, du Por nale , aux ordres de M. de Launoy , officier de
tail, que la ville d'Avignon est , dans ce mo la troisième compagnie , sont partis de Douai
ment, agitée par les troubles d'une insurrection pour escorter jusqu à Saint-Venant, et y laisser
nouvelle , et M. de la Tour-\]at, bourg , colonel quatorz > bonches à feu destinées à garnir nos
du régiment de Soissonnois, qu est en garnison frontières. Le zèle actif de M. de Rochambeau
dans cette ville , a donné les détails suivans : se multipli ? : rien n'échappe à la pénétration.
· « Le 9 janvier , une troupe de mécontens de ce vieux militaire. Les ordres les plus sûrs
avignonois a tenté de séduire les soldats par les cornme les plus prompts sont donnés et exécu
carresses et par le vin , et de les entraîner à tºs : il va toujonrs animant de son esprit les sol
aller attaquer Carpentras. Malgré les mesurcs dats citoyens, lºv citoyens soldats; il leur prêche
prises par les officiers pour arrêter leurs sol, sans cesse la subordination, l'observance la plus
dats, au moment de l'appel il en a manque scrupuleuse de la loi, la soumission aux décrets
74, et l'on n'a point de certitude sur ce qu'ils dº l'Assemblée nationale, sanctionnés par le roi.
ont fait à Carpentras. » C'est un père qui parle à des enfans : c'est un
Pour éviter de plus grands maux, M. Mau citºyºn qui veut emporter au tombeau l'estime
bourg demande que son régiment soit retiré publiquo, à laquelle il a des droits depuis ses
d'Avignon. -
premieres années.
M. de Noailles fait la même demande pour Obs. C'est des ltochambeau que la nation veut
la Gompagnie de Penthièvre , dragons, exposée voir commander sur ses frontières : Rouillé I1e
aux mêmes tentations. •
Peut pas inspirer la même confiance. Pourquoi
M. Bouclie, à qui la situation d'Avignon Il eSt son indulgence sllspecte envers les officiers cri
ns inconnue, assure que l'insubordination des m'nºls de lèze-uation, à Befort, a-t-elle acl levé
soldats de Soissonnois doit être imputée aux | de déciller les yeux à ceux qui vouloient en
( 927 )
evre excusèr ce général si rigoureux envers les La ville de Montpellier a développ' un grºad
soldats à Nanci ? Des officiers qui violent la dis courage , beaucoup de civisme et de luin ºres
cipline et outragent la nation à Béfort, ne sont pendant le cours de la révolution : les patriote s
ils donc pas dix fois plus coupables que de mal nimois n'onblieront jamais les secouts qu ils oºt
heureux soldats égarés et poussés au désespoir reçu , pendant leurs troubles , de la brave garde
à Nanci?Ouels sont d'ailleurs les hauts faits du mationale de Montpellier. A l'époque de la cons
général Bouillé; quelques coups de main heu piration de l yon , d'Aix , Perpignan et autres
reux dans la dernière guerre : on ne voit point lieux , les aristocrates avoient ussi ourdi u le
là le général, mais un bon chef de parti bleu. trame dans Montpellier; ils tentèrent d'exciter
un soulèvement parmi les habitans du fauxbourg
appellé le Courreau ; mais ces bons françois
1 Toulouse, le 29 décembre. ont montré autant d'horreur pour la sédition
| Les nombreux monumens du despotisme as que d'autrefois ils avoient développé de cou
iègent encore de toutes parts les regards du rage et d'cnergie pour repousser l oppression « t
citoyen libre dans cette nouvelle inétropole. la tyrannie.
La société des amis de la constitution de
lnscriptions , façades, statues, tout nous rap
pelle, à chaque pas , le souvenir afflig ant du Montpellier , dont le patriotisme est conn" ,
délire de nos pères esclaves, pros ernés devant compie p rmi ses membres M. Chaptal , l'un
lidole de la tyrannie. On diroit que j'oulouse des plus habiles chymistes de la France ; ce sa
fut jadis pour le despotisme u pays de con vant distingué joué à Montpellier le même rôle
quête, où il se plut à multiplier ses trophées que le célèbre Morvéau à Dijon : non content
pour mieux s'assurer sa possession ; n is graces de paroître avec honneur dans la république
au ciel, elle lui a échappé pour jamais, et graces des sciences, il a voulu bien mériter de la patrie
à la municipalité de cette ville , bientôt on ne à titre de citoyen et de défenseur zºlé de la li
trouvera plus de vestiges de son antique domi berté. Il a publié un catéchisme de la constitu
nation. On voyoit dans le petit consistoire de la tion qui a été lu avec plaisir, et qui est très
, maison commune, la statne de Louis XlV avec propre à en propager les principes.
les quatre nations enchaînées. Le conseil gé
néral de la commune délibéra , lundi dernier,
que les quatre statues représentant les nations Aihénople, département du Var.
seroient enlevées.
Cette petite ville, dégradée par la féodalité ,
--
portoit avant la révolution le rom d · Grimaud,
Montpellier, le 8 janvier. qui lui avoit été imposé par son seigneur Gri
maud laº-même. Elle a repris son ancien nom
. Pendant que les évêques et les prêtres du d' Athénople , dérivé du mot Athenopolis, con
veau d'or s'agitent , intriguent et protestent formément au décret du vingt juin 179o , qui
contre l'évangile et l'assemblée des fidèles, qui anéa°,tit iusqu'aux traces du honteux régime
, est la nation , le veau d or, brisé et dissous par féodal. -

l'Assemblée nationale , remplit les bassins du Il y a à Ath.'nople une société de bons amis
résor national, désséchés par le despotisme et de la constitution, présidée par M. le Lorrain ,
laristocratie. Ce nouveau pactole s'écoule en ancien capitaine au régiment de Diesbaak ,
suite du réservoir comnun en divers ruisseaux, S LllSS C.

# vont féconder les départemens de l'empire.


La vente des domaines nationaux s'étend et Comtaé / enaissirz.
s'accélère par-tont : la vente de ces domaines
s'est ouverte dans le directoire du district de L'assemblée représentative de ce petit pays
Montpellier le premier janvier. Aujourd'hui les a arrêté de se séparer le 1 o janvier; mais avant
adjudications faites s'élèvent déja à 8o8,815 liv. ; de le faire, elle a chargé une espèce de com
estimations de cette masse de biens vendus mission intermédiaire, composée de vingt-cinq
n'étoient portées qu'à 455,o21 liv. de ses membres, de remplir les fonctions légis
L'espoir des prêtres revolutionaires est trom latives pendant ses vacances ; elle a chargé aussi
pé, et le fanatisme ne produira point dans l'an trois habitans du contat de l'exercice du pou
cien Languedoc les funestes effets dont les voir exécutif, jusqu'à ce que le pape ait nommé,
hctieux avoient conçu l'horrible expérience. à la place de son légat actuel, un représentant
( 928 )
de sa sainteté , natif du comtat. L'assemblée politique du Mercure de France, rédigée par
représentative s'est ajournée pour le mois d'a , un sieur Mallet, dit du Parz , déclarant ledit
vril prochain, époque à laquelle elle s'assem Mallet dit du Pan trattra à la patrie et indigne
blera en entier pour recevoir la réponse de l'é de jouir de la qualité de eitoyen françois , et
vêque de Rome, à la proposition que lui a faite comme tel livré au mépris national. Ces exé
l'assemblée représentative, d'accepter pour le cutions , qui se répètent de tous côtés , sont
comtat la constitution françoise. Quelque beaux toujours suivies d'un procès-verbal , dans le
dehors que présente cette assemblée represen quel on enjoint très-sérieusement aux chenilles.
tative, quelque zèle qu'elle ait paru montrer de l'ancien régime de ne plus envoyer leurs
pour l'adoption de notre constitution, la poli productions, sous peine de les voir continuel
tique italienne, qui influe encore dans le com lement brûlées ou jettées dans les cloaques; ce
tat, et los projets bien connus de nos contre qui divertit singulièrement les bons patriotes,
révolutionaires, qui ont toujours considéré ce et leur fait espérer la prompte et totale des
petit pays comme un point favorable à leurs truction de tous ces écrivailleurs aristocrates et
† toutes ces considérations exigent que monarchiens dont la capitale est infectée.
CARRA.
es départemens et les patriotes voisins du com
fat observent tout ce qui s'y passe d'un oeil très
vigilant, et qu'ils surveillent avec beaucoup d'at
tention les émissaires du pape qui y résident, les Suite des progrès du civisme et de l'esprie
public ou nationaf.
nouveaux chefs du pouvoir exécutif établis par
l'assemblée représentative et cette assemblée Quelle est admirable et consolante pour les
elle-même.
philosophes cette marche accélérée de la raison
universelle dans l'empire françois ! ,

Déja les campagnes imitent de toutes parts


Sentences patriotiques rendues de toutes parts l'institution des sociétés patriotiques établies :
contre les écrivailleurs de l'aristocratie et du
dans les villes : le village d'Aiguevives , dis
régime royal O7/ despotique. trict de Sommières , celui de Ners, distriçt
d'Uzès , et le canton de l'Edignan , district
Ces espèces de chenilles, qu'on appelle des d'Alais au départe1nent du Gard, ont formé dans
Royou , des Montjoye , des Gauthier, des leur sein des sociétés d'amis de la constitution ;
Mallet , ne font pas fortune sur l'arbre ver déja leurs voisins s'empressest de suivre cet
doyant de la liberté. Les sociétés des amis de exemple ; et bientôt nous verrons des départe
la constitution s'empressent de toutes parts de mens toit entiers, que dis-je, la France entière
les abattre et de les fouler aux pieds avec indi ne former qu'une seule société des amis de la
gnation et dégoût. Celle de Bourges vient de constitution, comme elle ne forme qu'une seule
condamner les oeuvres de la chenille Royou à famille depuis la révolution. Mais, dira-t-on ,
être brûlées en place publique et les cendres des clubs aristocratiques ou monarchiens s'élè
jettées au vent , déclarant ledit Royou lâche, vent aussi de toutes parts ! Tant mieux , c'est
trattre à sa patrie et à son serment. La société le moyen de connoître et de distinguer le nomr
de Saint-Etienne ( en Forez ) a condamné les et le nombre des mauvais citoyens par le nom
mêmes œuvres, y compris celles de la chenille et le nombre de ceux qui composeront ces
Montjoye, à être jettés dans une fosse à ai clubs , et puis on comptera par ses doigts ; et
sances, me connoissant pas de lieu plus propre quand la séparation de l'ivraie et du bon grain
( dit la délîbération imprimée ) à recevoir ces sera faite, on jettera cet ivraie dans la fange et
viles productions , que celui qui rappelle les l'ordure, et cet ivraie se dissoudra en atomes ,
bourbiers fuugeux , les cloaques empostés où et nous chanterons le triomphe de la raison, de
elles ont pris naissance. Et la socité des amis la philosoplue et de la liberté sur la sotise, l'or
de la constitution, à Bergerac , a ordonné la gueil et la stupidité des esclaves et des momar
cérémonie purificatoire du feu pour la partie chiens. C.-.

On s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques. -

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dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

º Gardez-vous de ces faux pasteurs qui viennent à vous couverts de peaux de


brebis, et qui intérieurement ne sont que des loups ravisseurs.
Ces paroles de l'évangile s'appliquent merveilleusement à nos prélats
rebelles, à nos calotins factieux.

-4 No. C C C C L X X I I I. Du Mardi 18 Janvier 179t.


ASS E M B L EE N A T I O N A L E. soldat est citoyen, l'officier ne l'est pas, et ne
peut pas l'être ». A ces mots un grand tumulte
Séance du 17 Janvier. partant du côté droit a fermé la bouche à
l'orateur, dont la voix n'a pas sufii pour couvrir
Gazers au ciel, nous ne sommes plus dans la clameur combinée.
le temps où de prétendues bienséances , qui Nous nous permettrons ici d'acl1ever la pon3 'e
n'étoient qu'un mode de servitude, forçoient de M. Bouche , et de dire à nos augustes #
l'homme juste et vrai de supprimer la moitié teurs : « Vous n'avez rien ſa't , s v b 1 : ..§ 1 --
ºde sä pensée, et d en renfermer l'autre moitié , 1posez l'arm * e , 5 , ous n'en ſaites donner
dans des phrases décolorées, où les mots, choisis toutes les places à des citoyens éprouvés. si
un à un, se rassembloient pour former un sens vºus n'arrachez jusqu'à la racine dernière de
qui avoit le mérite de m'être pºts entendu de c tte aristocratie des ox-nobles ».
tout le monde, et de ne pouvoir faire matière Et nous le crierons , et nous le répºtºrons
à procès, parce qu'il sembloit r'attaquer per tous les jours , à toutes nºs pages : à l'exemple
sonne. Aujourd'hui, que la vérité a repris ces dn patrioie romain, qui concluoit tous sos avis
formes antiques et naïves , mous proſiterons de par la ruine de Carthage : de/enda Carthago,
ses droits pour dire au public ce que M3. louche ref.1: les votre armée.
a dit ce matin à l'Assemblé c nationale. C'cst en 'On a lu une lettre du maire de Paris , qui
vain qu'on espérera dans la liberté et dans la a r 2 on ce la vente de troi5 domaines na *iona 1x
eonstitution, tant qu'on laissera subs'ster l'an e -iºn 's 84 5oo livres, et adjugés pour 168 ooo
| eien et détestable régime de l'armé'e de ligne ; liz res. -

fant. que des officiers nommés par le fen des #Jn mandemcnt fanatique, portant le nom
potisme, imbus des prétentions de la ci-devart et la signature de fºl. l'évêque de Soissons, a
noblesse, ennemis-nés de la constitution, pour été dénon cé et envoyé au comité des recherches.
ront , avec les forces de la discipline , gour Le dº cret qui suit a été rendu sur la propo
mander le soldat patriote, et corrompre le soldat sition ſuite par M. de Menou , , au nom du
foible avec les moyens de sédnction qui abon co:nité 1nilitaire.
dent dans leurs mains. · : L'^ ssomblée nationale , sur le rapport de
« ILa dernière affaire d'Avignon présente, dit scº cornité militaire , décrète , -

M. Bouche, un nouvel exemple de cette funeste 1 °. Que les officiers de tout grade qui, ayant
uissance, ce sont les officiers de Soissonnois, sci zi dans les troupes de ligne jusqu'au com
nt I'incivisme déclaré est la cause première Inº ncºnnent de la révolution , sont entrºs depuis
de l'insurrection : dès leur arriv'e dans Avignon, cette 1némorable époque dans les gardes natio
ils se sont montrés zélateurs de l oppress on, na.ºs, et y ont fait un service continuel et actif
ils se sont rendus odieux aux peuples et aux jn tº au moment de la nouvelle o ganisation de
soldats qu'ils ont forcés à l'insubordination Le l a inºe , et ont conservé leurs titres d'activité,
473
( 95o )
eencourront en conséquence, aux termes des l'accusé, ou son conseil, aient la facnlté de faire
décrets sur l'avancement , avec les officiers de écr re dans un procès-verbal les faits, les aveux
leur grade, pour arriver dans celui immédiate et les dé nis.
me nt supérieur dans leur arme. M. Péthion, rétablissant l'opinion des comi
2° Que ceux qui, ayant servi depuis dix ans tés, ne vent pas même admettre le moyen terme
dans les trompes de ligne , avoient le grade de proposé la dernière fois par M. Thouret : il as
lieutenant , et qºi , lors de la révolution et sure que cette modification déshonoreroit l'ins
depuis cette époque , sont entrés dans la g rde titution pure du juri, et réuniroit les inconvé
nation le et y ont fa,t un service continu et niens des deux systêmes opposés.
ac f, seront suscept bles d être employés comme Après lui M. Mlaury a fait le procès à la
a dº ie-c i mp , rnais seulement lors du premier
jurisprudence angloise : il l'accuse de n'être .
choix, qui aura lieu lors de la nouvelle organi qa'un abus perpétué par le temps et par un
sation de l armée : passé cette époque, ils n au respect de préjugé. Il a insisté sur la nécessité
ront plus droit d'y pr tendre. des preuves écrites ; et il a trouvé le moyen
3°. S ront également admissibles aux places d obtenir , dans toutes les parties de l'assem
d'aides de-camp , mais seulement à l'époque blée , cette approbation avec laquelle il faut
fixée par le precédent article , les capitaines à convenir qu on ne l a pas gâté.
la suite ou de réforme , et les lieutenans en acti
M M. Cliabroud et I'ronchet ont parlé en
vité ou à la suite dans les troupes de l gne , qui suite en sens très opposé l un à l autre , et la
dans le cours de la révolution auroient été bles
sés en soutenant l'exécution des décrets de l As
grande question n'est pas encore jugée , ni
même la discussion fermée. G.
semblée nationale ».
ll s'est élevé une dissension très-grave entre
les villes de Melun et de Bri -Comte-Robert, à P A R I S, le 17 janvier.
raison d'une prétention très puérile de cette
dernière bourgade, qui , malgré un décret de Les trois conspirateurs, prisonniers à Pierre
l'Assemblée nationale et une commission du dé
en-Cise, sont arrivés hier à P ris, et ont étéº
partement, n'a pas voulu recevoir les drapeaux déposés à l'abbaye Saint-Germain. L ordre du
des anci, n 1es troupes des volontaires de Melun : pouvoir exécutif pour la conduite de ces trois
M. Muguet, rapporteur, a fait rendre le décret personnages , étoit donné spécialement et ex
SlllV, Il t :
clusivement à l · mar chaussee ; mais les braves
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu citoyens de Lyon, qui connoissent les tours de
son comité des rapports, charge son président passe-passe des agens du pouvoir ex cutif, et
de se retirer devers le roi, pour le prier de donner leur penchant naturel à mystifier sans cesse la
des ordres pour qu'il soit envoyé des forces suf qu'un déta-.
nation et la constitution, önt voulu
fisantes à Brie - Comte - Robert pour procurer chement de leur garde nationale accompagnât
ob issance à l'administration de département,
et assurer l'exécution de la loi.
les prisonniers et la maréchauss *e †
L'officier de cette maréchaus ée , qui sentoit
l)écrète que les pièces et procès-verbaux re que ce détachement pourroit l'empêcher de
latifs aux évènemens qui ont eu lieu à Brie faire-valoir les instructions secrètes qu'il avoi
Comte-Robert seront remis à son comité des prob blement reçues du comité autrichie11 de
rapports, qui en rendra compte incessamment». Tuileries, a fait beaucoup de d fliculiés; mais l
L'Assºmblée , dérogeant pour cette fois seu d tachement des gardes nationales lyonnoises
lement au décret par lequel elle a d claré ne pour lui fermer la boucile a déclaré que ce dé
plus accepter de dédicace . a reçu aujourd'hui t ' chement seroit subordonné à la maréchaussée,
celle qui lui a été faite d'une nouvelle et magni Cette condition , qui fait le plus g and honneuI
fique , dition de l évangile. au zèle et à la perspicacité des volontaires de ce
L'ordre du jour a enfin ramené la discnssion département, a fourni l occ , sion à l'officier de
sur l'organisation du juri , sur la question des maréchaussée d'outrager souvent , le long « le li
dépositions écrites ou verbales. ronte , ces mêmse v olontaires , q ui ont teu
M. Rey , dans un discours étendu, s'est abso sou"fert avec patience , except que cet offic1e
lumºnt déclaré contre le systême des comités ; et ses cavaliers eussent aucune conférence l»ar
il veut que les dépositions soient écrites en pré ticulière avec les prisonniers. Arrivés à A 11 t un
sence des jurés, et que l'accusateur public, ou ledit officier de maréchaussée a voulu y demeu
( 951 )
rerun jonr, peur y tenter enfin une conférence
secrète avec les prisonniers : mais les argus Le sieur d'Hauteville, administrateur des mes.
lyonnois ont rendu tous ses , ftorts inutiles. Tel sageries , se dévoue plus que jamais au service
est le détail qu'une députation du détachement des ar stocrates : il a fait p rtir depuis le 5 de
des gardes nationales de Lyon a fait hier aux
lacob ns, et de son voyage et des outrages qu'il ce mºis plus de cinquante bal'cts d'imprimés
1 reçus de la maréchaussée. La soci té a comblé sans désignation : et son impudence est portée
si loin que, dans ce même intervalie il a donné
deloges et d'applaudissemens ces braves !,yon à plus de vingt personnes des o dres de sa main,
nois, et les a invit à porter leur plainte au co en forme de passeports. conçus en c.s term s :
mité militaire contre l officier de la maréchaus
« Il est ordonné à tort conducteur de con luire
tée. Qu'on juge par ce détail de la confiance le polteur du présen* ordre au lieu de la des
qu'on doit avoir aux agens du pouvoir exécutif, tination indiquée, le prix de la place étant ac
et des mesures qu'il faut prendre avec eux pour quitté D),

n'être pas dupes. C....


Ainsi le sieur d'Hauteville prend ici les fonc
tions de la mnnicipalité et des comités de sec
Nous avons dans les mains une petite feuille tion , pour dérouter tous les moyens d'éclair
volantein primée chez Crapart , et contenant cissemens qu on pourroit prendré sur certains
la protestasion et promesse de m rtyre de deux Voyageurs qui partent de Paris. Cet intime con
fous nommes 1aqueuille et Bourdeille, qui s'in ſident du scélérat Calonne et du noir Cazalès .
titulent encore comte et marquis. A la suite de paroît si sûr d'une contre-révolution , qii'il S6
vante de conserver les messageries malgré l'o
ces deux protestat ons vient un adhésion com
mençant par ces mots : Nous soussignés de pinion publique et le pet:ple de Paris , et en
lordre du tiers état. Ces soussignés , dont on cons quence il vient de faire une main à fond
ne voit point les signatures . parce que , dit le sur la caisse , afin de pouvoir séduire et cor
calotin Royou , elles sont restées dans sa poche ; rompre au besoin. Nous prévenons les sections
crs soussignés, gens du tiers-état protestent de la capitale et tous les bons citoyens . qu'il
aussi qu'ils nourront martyrs pour les ordres du #st du plus grand intérêt pour eux et pour tout
| dergé et de la noblesse , déclarant qu'ils con l'empire que les messageries ne restent pas plus
serveront sans cesse pour ces deux ordres le long-temps entre les mans de ce d'Hauteville.
respect et la vénération q ii leur sont dus. Les Voilà déja deux avertissemens que nous don
milliers d'exemplaires de cette feuille incen nons à cet égard : nous esperons qu'à la fin l'As
diaire ou ridicule ont été tirés dans l' Inpr me semblee nationale y fera attention. C....
rie d Crapart, et expédiés par l abb Royou et
| consorts dans les couvens de filles dcs 83 dépar
temens On tourmente ces pauvres religieuses Il paroît que le bruit de la mort du sieur Du
de toutes manières pour les retenir dans leurs val dit d'Eprémesnil, s'est répandu dans la ci
doitres, et à l'aide de ces petits pamphlets calo devant Alsace. Voici l'oraison funèbre de ce
lins, on leur fait entendre que l , guerre civile tolb nocrate , fameux par ses visions magné
étant près d'éclater, elles risq11ent tout en quit tiques et son fanatisme parlementaire ; cette
† asyle. Pendant que sacrogorgon Roy ou oraison a été prononcée dans une tabagie de
ainsi correspondance des couvens,
entretient la Strasbourg , par un fumeur de profession.
imposteur , le faussaire vlallet du Pan se charge
# celle des châteaux ; chaque sem , ne l leur
ºpédie dans son Mercure Politique un m, ni
Sur la mort de M. Duval d' Eprémesnil.
feit- contre la nation. la loi et le roi, Les atroces Air : Dies irae.
calomnies de ce vil étranger ne seroient que
l,
méprisables si elles ne sortoient pas de l. France ;
mis ses libelles perio liqu s circulent chez les Duval a passé le grand lac,
nations v o sines, et ses impostures trac es avec Venez , et sur son e stomac »

*rt * t le malouetisme le plus rafiné , ne sont Mâchons et brûlons au tabac.


propres qu'à désiionorer les François aux yeux - 2.

étrangers : elles n'ont pour objet que d , loi Faites un grand salamaleo,
Per ceux-ci de notre pat1 1e, en la leur peignant Et puis écoutez d'un œil sec,
ºuillée de crimes et de sang. Tout l éloge de ce blanc-bec.
- -

--

( 932 )
5. -
de nos magasins à poudre pour faire éventer
Aux yeux brûlans d'un basilic, toute la poudre qui est dans ces magasins , et la
jetter dans des fossés d'eau en la recouvrant de
Il joignit les dents d'un aspic, terre. Ils projettent aussi de faire acheter toutes
Et le desir du bien public.
4.
nos pierres à fusil, ce qui leur coûteroit peu
d'argent ; et ils espèrent pouvoir arriver avec
Appui de la gent porte-froc, une armée formidable aux portes de Paris sans
Il soutint ses droits comme un roc , obstacles, puisque les cinq huitièmes des gardes
Et se fit payer en escroc. nationales qui se trouvent sur la route ne sontº
5. pas armées. I'elle est la combinaison de leurs
projets ; et comme celui de faire éventer tonteº
- Plus prophête que Habacuc, la poudre que nous avons dans nos magasins
. Plus médecin que feu saint Luc ,
Las, il est mort du mal caduc. n'est pas indiff rent et peut s'ex'cuter par des
6.
sommes d'or et par la trahison des commandans
de place, qui sont aristocrates , j'invite très-sé
Duval a passé le grand lac, rieusement les municipalités et les gardes natio
Venez, et sur son estomac , nales des frontières d y veiller de près, et l'As
Mâchons et brûlons du tabac. semblée nationale de faire donner prompte
ment des ordres très-precis pour faire visiter
les poudres et en donner la garde à des patrio
Corbeil, le 17 janvier. tes sûrs et bien connus. C..... -

Hier Stanislas Clermont , dit T'onnerre, a


Anecdote.
donné un grand repas aux gardes nationales
de cette ville On a remarqué dans sa mine Le cardinal de Richelieu se vantoit que dans
liypocrite et dans ses yeux égarés, qu'il espé qnatre mots d'écriture , même indifférens, il
roit plus sur les effets du vin que sur ceux du
trouveroit de qnoi faire mettre leur auteur à
pain à un sol six deniers la livre. Le temps en la Bastille. Un de ses courtisans écrivit sur le
n temps il avoit des convulsions, sur-tout quand -champ , A 1l crayon , Sur une c, trte : Tu PE et deux |
il parloit de la société des amis de la constitu ſont trois. — Trois ne font qu'un , s'écrie le
t. i ,n ; puis tout d'un coup, prenant le ton cardinal ; c'est un blasphême contre la très
patelin . il conjuroit les convives de v.vre en sainte Trinité : à la Bastille.
paix avec leurs freres en se réunissant tous ,
disoit-il au club monarchien. Mais le judas est à

démasqué, et la plupart de nos gardes nationales, Conſormité du serment à préter par les ecclé
en buvant le vin qu'il a pris à crédit , rioient siastiques fonctionnaires publics , avec la
sous cape de ses diverses pantomimes. Nous es
pérons que tOll t(°S ces farces tragi coniqnes,
discip/ine de l · glise gallicame. A Paris,
chez Lottin, imprimeur, et chez les mar
qui déshonorent la ville de Col beil . finiront chands de nouveautés.
bientôt , et que nos concitoyens prendront le
parti de nommer un autre commandant à la Cet ouvrage de M. Berthelot , habile juris ,
plâce du compère Tonnerre. consulte , et docteur aggrégé de la faculté d
--
droit de Paris , présente un précis de tout
les autorités canoniques des conciles, qui ont
Pluſieurs Belges qui arrivent tout nouvelle décidé d' avance sur les points de la constitu
mont de leur pays ponr se retirer en l'rance , tion civile du clergé , qu'une partie de nos
nous apprennent qne toutes les villes de la Bel prêtres s force aujourd'liui de repousser. Les
gique sont tellement remplies de soldats dans dignes ministres de l évangile, qui ne respiren
ce moment, qu'on est obligé d'en placºr . Ul Il q ne la paix et qui aiment leur patrie. trouve
grand nombre dans les bourgs et dans les villa ront dans cet ouvr ge des preuves multipliées
»s. — Un citoyen de Thionvilie , qui arrive de que les décrets de l Assembl e nationale sont
# nous instruit d' un autre côté que les d accord av c ceux de l'église. Les hypocrites
contre-ré volutionnaires qui sont dans cette ville les factieux et les ergotiseurs y trouvent leu
comptant beaucoup sur ceux qui ont les clefs condamnation. |

-
-

".

| ANNALES PATRIOTIQUES ET LiTà i - 4


- • 2 - -
-

D E L A F R A N. C lE ,

E T A F F A I R E S P O I. l T I Q U E S D E L' ; U º C ' I ;
N
/ -
-

· Jo U R N A L L 1 B R E , par une Société a //crivains J'attriotcs ,
dirigé par M. MERc1 ER , et par .1/. ( A R / a , un .'cs ſ't (ºurs.

Dans une législation par faite, la volonté particulière ou iºdividuelle doit


être nulle ; la volonté de corps propre au gouvernemeiir , très-subor
don,iée , et par conséquent la volonté générale ou souvel ai ue toujours
domiiiante, et la règle unique de toutes les autres.
( J. J. Rousseau , Contrat Social. )

N°. C C C C L X X I V. Du M/ercredi 19 Janvier 1791 .


AS 9 E M B L E E N A T I O N A L E. deux opinions opposées : puis s'élevant à la liau
teur de sa matière, il a soutcnu qu'il falloit au
Séance du 18 Janvier. jnge un point d'appui toujonrs constant , tou
jours à l'abri des vacillations de la mémoire et
L'Asszºnitz nationale s'est hâtée d'expédier des suppl, ces du doute : que ce point d'ºr pui
l les matièrespréliminaires qui occupent ordi ne pouvoit être autre chose que l , déposition
mairement les premiers instans de ses séances, écrite : que l'économie du temps des jurés est
se livrer entièrcment à la question q'ii v nº consid:'rº t ºn frivole auprès de i'éco1.oinie
du sang humain; que cette fonction redoutable
Toccupe depuis si long-temps, et sur laquelle
elle se promettoit d'être enfin aujourd'hui en n'. rrivera peut-être a chaque citoyen qu'une
état de prononcer. -
fo s en sa vie; que le ſaux témoin s'apprête déja
. En conséquence , après avoir renvoyé au à livrer impunément l'innoccnce au supplice...
comité de constitution la proposition qui a été Il cst inutile de dire qu'il a conclu à la question
faite de suspendre les nominatiors dans les uni préalable sur l'avis dès comités ct même sur les
ersités , notamment celle de l'université de modifications.
leins , que le dernier archevêque, rebelle aux M. Charrier a parlé l,rièvement : il a adopté
|écrets, et conséquemment déchu du siége , l'avis des comités avec les amendemens de Ai.
n'a plus le droit de faire ; après avoir décrété Tronchet.
§ d'un juge de paix dans le canton Celui-ci a reparu à la tribune pour répondre
le Coutances, et l'établissement d'un tribunal à la proposition que les coniités avoi nt faite de
de commerce à Château-Ronx , Issoudun ,
goulême, Orléans , Mlontauban et Montar
diviser le procès criminel en plusieurs parties ,
et d'y prononcer séparé ment. Il a prouvé que
, on a, sous la présidence nouvclle de M. le cctto méthode seroit impraticable , comme trop
iure Grégoire, installé sans discours, mais au"
cortraire aux intérêts dc l'accusé qui aura tou
milieu des bénédictions et des applaudissemens. jours droit de s'y opposer.
ºn a rouvert la discussion sur les jurés , et I,nſin M. le Pelletier , membre de l'un des
'est M. Prugnon, qui le premier a eu la parole : co1nit s , a déduit avec une clarté singulière
:- Prugnon, dont on connoît le style ingé
eux et piquant , les formes allégoriques ct tous les motifs qui ont étayé les opinions di
ginales , mais qui quelquefois sa criſie à la verscs , et il a prouvé que le rolan du comité ,
mo.liſié comme il l'est, réunissont tot s les avan
#acité de son imagination la gravité des me
ires et des termes, ce qui lui est ( mille par tages.
ºns ! ) échappé encore aujourd'hui. Il a trouvé la discussion a été fermée ; la question de
»ur pour plaisanter sur le rapprochcment des priorité s'est ouverte : on s'cst arrété au second
474
( 934 )
plan du comité. Dans le roulis des amende dite Société 7'ussat, ont témoigné hautement
mens, M. Maury a tâché de ramener les formes toute l'horreur qu'elle leur inspire, quand ils ont
de l'ancienne ju licature, et il n'a pas été dif connu le piège où ces honnétes gens ont voulu
ficile de deviner de qui il se faisoit l'écho ; il les engager.
a été vivement repoussé par M. de la Fayette, · Les patriotes dijonois se plaignent que la ma
qui , en peignant tous les avantages du jury jorité de leur municipalité tire à droite, au lieu
anglois et de ses formes entièrement orales, a de marcher d'un pas ferme sur la ligne gauche,
pensé faire rétrograder l'Assemblée sur la prio Ils sont très-soucieux de voir que M. Chartraise,
rité qu'elle venoit de prononcer : mais M. Garat ci-devant Montigny, maire, présente en sa per
l'aîné a rétabli la vigueur du décret. M. le Cha sonne un phénomène physiologique très-singu
p elier s'étant joint à lui , ils ont fait éc i rter par lier, c'est qu'on n'a pu encore découvrir de que
a question prealable tous les amendemens , et côté bat son coeur municipal ; tout i)ijon vou
u n premier article a été décrété ainsi qu'il droit que ce fût à gauche, et cependant il y a 1

S ll !t :
de gros paris que les pulsations se font à droite.
Art. Ier. « Les dépositions des témoins seront Braves patriotes de l'ancienne Bourgogne !
faites et reçues par écrit, savoir : devant les serrez-vous ; n'oubliez pas l'ascendant prodi
officiers de police pour ceux des témoins qui gieux qu'avoit acquis dans votre pays ce Condé
y seront produits ; et avant que lesdits témoins que la France entière observe aujourd'hui d un
paroissent devant le juré d'accusation , ils se oeil inquiet, et qui fut le tyran de votre pro
ront entendus devant le directeur du juré d'ac vince ; vous devez connoître son caractère astu
cusation ; pour les témoins qui , n'ayant pas cieux et intriguant; défiez vous des intelligences
conparu devant l'officier de police , seront qu'il peut s'être ménagées dans le sein de votre
am nés d'abord devant le juré d'accusation. » patrie, et des fils cachés qu'il peut y faire jouer.
Honneur, respect et obéissance à la loi ren Veillez ; la Franche-Cointé sur laquelle on pense
due ! m tis IL FAUT ENCorE RÉGÉNÉRER L'ARMÉE qu'il a des desseins hostiles, touche à vos dé
DE LIGNE. Delenda Carthago ! G. partemens.
Pourquoi les comptes de l'administration de
ce ci-devant despote de la Bourgogne me sont
P A R I S; le 16 janvier. - ils pas encore publics ? la France les attend.
Un grand nombre de prêtres fonctionnaires
publics, et plusieurs curés qui n'avoient pas Lyon.
prêté le serment civique dimanche dernier ont Cent vingt-six détachemens de la garde na
acquitté ce devoir aujourd'hui. Ainsi la m jorité, tionale des paroisses qui composent notre dis
filelle à la nation , à la loi et au roi , s'élève à trict , ont assisté à l'installation du tribunal
plus des trois quarts parmi les ministres du culte la campagne. Après la cérémonie, ces brav
dans la capitale. patriotes ont fait offre de leurs services à
municipalité , et ont juré qu'au premier évèn
ment ils accourroient au secours de notre vill
Dijon.
ui, dès l origine de la révolution, et sur-to
Malgré la leçon qu'avoient reçu en juin 1-9o
les aristocrates de cette ville, constitués en club
§ le passage de Mounier , a été l'objet
la convoitise et le but d'invasion des conspi
de la tirelire , ces ennemis opiniâtres de la pa tours internes et externes. Si donc les ex-prin
trie avoient formé une nouvelle coalition , un ct leurs adhérens fugitifs se contentent cle nc
nouveau club, où se rassembloient tous les fau,c inonder des brochures du lâche déserte
amis de la reine et du roi, tous les amis de la Mioumier, si ce misérable, pour se dédorn ma
pai c, les monarchiens ou monarchieux possi du manteau sénatorial dont il vouloit couv
bles. On s'est apperçu que ces honnétes gens n'é son indigente vanité, se contºnie de m e ttr
toient que de vrais ennemis de la constitution : contribution nos aristocrates "qui écln a n
l'esprit national a soufflé sur eux, et ils ont été leurs écus contre ses br iºcs anti consézer .
dissipés; mais on a trouvé dans leurs archives des melles , alors nous rirons de la rage impuisse
tr ces d' une trame ourdie contre les patriotes. de cette secte des Mouniaques. Mais c es n
I'lusieurs bons citoyens do Dijon, qui avoient sieurs doivent savoir que lorsqu'ils vo u d 1
été entraînés par la séduction dans cette bande, jouer du couteau et troubler notre ville
( 935 )
leurs conspirations aristo-monarchiennes , ils ! leur direction constante contre ceux qui, aux
seront étrillés conmme des furieux échappés des i différentes époques de la révolution , ont été
petites-maisons. considéré comme ses plus fermc s appnis, for
meront un episo le curieux dans l histoire qui
les retracera. Ces libelle s ne sont plus , en ce
Les canons et munitions de guerre qui ont moment, distribués en pamphlets qu'on n'ache
passé dernièrement à Mâcon, dans quatre bd toit plus, et qu'on ne l,soit guère , ils sont en
teaux, venoient d'Auxonne , et sont destinés forme d'ouvrages périodiques, et se distribuent
pour Arles, d'où cette artillerie sera conduite gratis cliaque s maine et même chaque jour.
dans les places d'Antibes et de Mon , co , à la Quand la révolution sera terminé e , un des
défense desquelles elle est nécessaire. Quatre titres les plus honorables sera d avoir conrtarn
autres bateaux, chargés de même, doivent fºire nent été en bu te à la r gº des lib !,stes ,
la même route, et sont destinés au même objet. comme la chose la plus l1um.liante sera d'.. voir
Nous nous empressons de prévenir le public sur été soupçonné de partager leurs lâches tra
tes circonstances, parce que diff rens journaux vaux. C....
ont annoncé, ce que nous avons rép té ensuite
dans notre numéro 461 , que ces bateanx avoient JE ctrait d'une lettre de Londres, du 2 janvier.
été arrêtés à Mâcon , et dé noncés à la munici
T'eribles présages de la destruction des tyrans
palité comme suspects. La vérité est que le voi d' Europe.
turier de cette artillerie, qui est un brave et
bon citoyen de !yon, a fait viser ses lettres de Une affreuse calamité a ravagé au même ins
voiture et passeports par toutes les administra
tant presque toute l' Angleterre pendant trois
fions des lieux de son passage, et qne l'arresta heures de suite. : a nuit du 25 au 24 d, cembre,
tion faite à Mâcon est faussè et controuvée. survint l'orage le plus affreux dont aucun être
vivant ait souvenir. Le tonnerre fût tel, qu'il
étoit douteux que ce ne fut pas qaelqne chose
Proposition très-importante et très-consti de pis ; c'étoit un feu roulant et non interroir
- tution e4le.
pu , l'air étoit infecté de souffre et de bitume :
L'uniforme national ne devroit-il pas être adop le vent fut égal à celui qui renversa une fois tout
tédans tous ses détails pour toutes les troupes de un quartier de Londres. Les malhenrs causés
ligne indistinctement ? On doit sentir de quelle par cet orage sont innombrables ; un nombre
importance il seroit pour la nation et pour ſa par infini de gens frappés de la foudre, plusieurs
hite union des soldats-citoyens et dès citoyens aveuglés, des femmes mortes de frayeur, une
ºldats, que cet uniforme soit décrété par quantité prodigieuse de maisons abattues. .a
chancellerie étoit couverte en cuivre, toutas les
[Assemblée nationale. Tout esprit de corps et
armée disparoîtront alors. Nous savons bien pièces en ont été enlevées, roulées ou chiffon
que cette idée déplaira furieusement aux noirs nées comme du papier, et parsemées à uno
taux officiers aristocratcs , mais c'est précisé grande distance. Enfin il y a dix ou onze jours
ment pour cela que nos bons frères des troupes que l'Angleterre étoit au pied du Vésuve.
( L'Orateur du peuple ).
ligne et toutes nos gardes nationales doivent
enréjouir, et marquer leur voeu unanime à cet Ajoutons à ces convulsions de la nature le
d. Nous invitons par conséquent tous les phénomène inoui du brouillard, qui se forma le
3o décembre dernier en Hollande, en veloppa
ns citoyens et toutes les sociétés des amis Comme dans l'abîme du chaos toute la ville
º la constitution à répandre cette proposition d Amsterdam, et fit périr au-delà de deux cents
rºtout, et principalement parmi les troupes
ligne. CARRA. personnes dans ses rues et dans ses canaux. 1 té
fléchissons sur le dé bordement et les inondations
--
de la plupart de nos rivières; sur la singularité
Note sur les libelles. de la saison actuelle, qui ne présente jour et nuit
que des torrens de pluie et des coups de vent
Les libelles ont joué un grand rôle dans toutes impétueux ; sur la foule prématurée des glac s
révolutions modernes; l'intérêt et la rivalité probabil,té en ſin
dans les rivières du nord ; sur la
opposant sur-tout aux hommcs dont la con de quelque grande catastrophe , et voyons si
te et les actions ne peuvent être ouverte l'!ºtre suprême, qui nous donn , les rois dans sa
tattaquées. Leur multiplicité, leur variété, colère, n'a pas décidé aujourd'hui, dans sa di
- ---------.-- " - --

( 956 )
vine sagºsse, de punir enfin ces tyrans des crimes succession de la couronns ne s'éloignent jamais
innombrables dont ils ont souillé la terre depuis d : son sein , pour aller se livrer à des intrigues
nt n1br : de si ºct.s. Otti. je le soutiens, tous ces dangereuses dans les cours étrangères. Veillons
grºn 5 mouv nens de la nature préparent l'es sur l3erne, sur Turin , sur Vienne et Bruxelles.
pr t ' ntnain à des efforts cxtraordinaires ; ils
annonc. nt des secousses et des révolutions danº -

tous les eumpires de ce continent, ils présa6ºnt Caractèrcs et anecdotes de la cotrr de Suède.
la chûte du despotisme et de l'aristocratie dans A Paris, chaz Buisson , libraire, rue Hau
les contrées qui nous avoisinent : ils disent plus tefeuille. Prix , 3 livres broché, et 3 liv. 1o
peut-être , pronostiquent des vengeances tCt'
ribles , effraieront pour jamais les tyrans lléré sous f) aiuc de port pour tout le royaume.
ditaires des nations. C.... -

Il est peu de cours où le prince mé'rite d'at


tirer les premiers regards. Dans celle de Suède,
Avis. le roi est tout ; cela abrége les détails histori
ques. L'auteur nous dit qu'il a mis par écrit
La société des amis de la constitution établie ce qu'il a vu ou entendu ; il ajoute qu'il n'a
à Calais, celle établie à Aigneperse , et celle à voulu blesser en rien le respect dû aux bonnes
Saint-Omer, ont arrétê qu'à compter du 1°" maurs; il prétend que le tableau des vices n'est
février prochain , elles ne recevoient aucuns jamais ut le au genre humain ; ainsi il s'est
paquets ni lettres qui ne soient affranchis , et donné bien de garde de prendre la plume de"
Suétone.
qu eilcs affranchiroient elles-mêmes les lettres
et paquets qu'elles enverroient. Celle de Seurre la reine est après le roi le plus digne objet
a pris le même arrêté , mais pour l'époque du de l'a !tention ; son premier mérite aux yeux
15 de ce mois. du peuple est qu'clle ne se mêle pas de poli
tique , elle est femme du roi et rien de plus.
I T A L I E. j a Suède ayant assez souffert des maux qui dé
rivent de l influence des femmes dans le mi
L a du chasse de Modène vient de mourir. nistère , se réjouit de voir sur le trône une reine
Déja lcs poiitiques se livrent à leurs spécula qui met sa gloire personnelle dans l'exercice
tions sur les suites de cet évènement qui peut des vortus de son sexe.
d, ranger les vues ambitieuses de la maison d'A : - Le fils de Gustave } lI doit son instruction plu
tricle sur l'état de Modène. En effet si le tôt à la conversation qu'aux livres : on lui a
prince survivaºt épouse une princesse do la appris de bonne heure à se regarder comme
inaison de Parine , et qu'un fils soit le fruit de l enfant de l'état et comme responsable de l'em
cct hynºn, l'espoir et la convoitise autrichienne ploi de son temps ; il a été deux fois examiné
seront pleinement déjoués : l'Autriclie m'est déja en présence des deputés des quatre ordres de
que trop puissante en Italio. la diète, avec autant de satisfaction pour eux,
que d'encouragement pour lui-même. -

]D E T U R I N. Quelq'les details sur la ſacile révolutioR de


1772 , des portraits de courtisans et de favo
M. d'Artois est parti de cette capitale pour rites remplissent le volume : il n'inspire pas la
se rendre à Venise. d'où il ira. suivant les uns , curiosité d'aller visiter la cour de Suède. S'il
à Vienne, suivant les autres , à Bruxelles. . ſaut considºrer les passions, les folies, les bas
Mi. Condé a quitté i'urin le 6 de c º nois pour sesses , les ridicules et les servitudes des mor
se rcndre en Suisse. Le délai prescrit à ces deux tels , il faut contempler tous ces personnages
fugitiſs est à la veille d'expirer , leur refus de mtis par l'ambition dans des cours opulentes et
rcntrer en France Inéritera la pius grande atten du moins escortées du luxe , de la politesse et
tion, et ne pourra être considéré que comme un du brillant de tous les beaux arts, Sans ce dé
acte de révolte : la nation a le droit d'exiger domm gement l aspect du courtisan n'est pa
que ceux de ses membres qu'elle appelle à la mêine supportable.
( )n s'abonne à Par1s , chez BUIssoN , lihraire , rue Haute feuille , à qui l'on adressera , franc de port, l -

de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les l, ft1 es


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I'az#otcs ,
dirigé par M. J iz n, r :: , c4 Par ... ( . .º '. A , 7. ': ( , 's . .. !, l' A / S.

Dans une lº,is latioº pº , f.iº e, 1 volouté par tic uli e ou individuelle doit
& tre nulle ; lu vol,: 11é de corps propt e d u g u rnement , t1 & ,-sub ,r
par coºséquent la v ºlonté géºérale ou souveraiºe toujours
donºiée , et
dominante, et la règle unique de tou cs les : u : res.
( J. J. itousseau , Contrat Sori ll. )

No. C C C C T, X X V . /Ot Jeiza# 2o Janvier 179t .


· AS S E M B L E E N A T I O N A L E. étoit dénoncé, et qu'il falloit prcndre des me
sures générales ccntre les : b 1 s de la presse.
Séance du 18 jancier au soir. M. Barnave a établi la d l'ſºr, n - e qn'il ſ iut
reconnoî're entre un p'èce atteinte d- fºnx ,
« I. est nvcc le ciol d,es accommodamens ». Ces qui ontr gº les ioix et ap:) }le ia g,erre civile,
| bonnes ames qni , pour l' intér êt dc leur orgncil et des pairie : s fººtifs, idibus de quelques cºpi
bu de leur opuien ce, font sonner si haut la nions particulier s , pºu rn sui ées peut-être .
cause de la relin on , s'ira girº nt que pour nmais oar ! A:', º. .. p. L1
,, r , tlses. ( ..' .

l'intérêt ae la religion il , st permis, il est même 1 'Assemb#éé a consacré par un décret la mo


·ºnjoint de trahir la_cause de la vérité et celle tinn co'nbºr.º. de M ,'. , ermon l ct L auzu t, et
a 1.tissé ton : »er celle de M !. Malouc t.
de l'humanité. ºn cſfet , qu'est-ce que lcs trou
"bles de la terre pendant quelques années ? j e cor : 4 de c o s tution , par l'o, ga.1e de
qu'est-ce que des ruisseaux le sang linmain, M Dé" º nier, a l': ºpos " et iait adopter le dé
CI'ºt S {! 1 Va Il t :
mis en regard avec le repos des siècles éter
| meh ? et tous les moyens ne sont-ils pas indif « L'Asscmblée nationale, après avoir entendu
rens, lorsque la fin est si imposante ? C'est dans le comité «le constitution ,
ce sens que d'honnêtes faussaires font en sûreté D clare que son décret du ... .. qui avoit
de conscience courir dans les départemens du pour obj.t de prévenir l'ab,ence de ses nem
| couchant de la France un prétendu bref du br s qui ont été élus jºgºs dans les différens
pe, portant improbation et anatliême contre tribunaux da royaunie ,:1e regarde point ceux
constitution, et qu'ils ont , par cette auda qui ont été élus juges d.tns | s tribunaux du
| ciense fourberie , cmpôché le sermcnt dc plu dépºrtement de l' iris : cn conséquence , qu'ils
sieurs prêtres timorés. La municipalité de pourrQ.nt se faire installer dès à-présent, sans
Rennes ny arrêté la distribution de ce libelle , néanmoins jit'ils pitissent prendre part à aucune
et en a envo#é un exemplaire à ses députés, instruction , ni à aucun jugement , avant la ſin
pour le dénoncer à l'Assemblée nationale. des tr. vaux de l' Assembl. natloniale ».
· M. Fermond a demandé que le comité des C,n a renvoyé en coin'té de constitution une
3echerches eût mandement d'en reclicrchor réciamation de j.lusiºurs jºif naturalisés, qui
les auteurs ; et M. Biauzat a requis en outre éprouvent d'es diſſicuitºs Ca1is l'exercice de leur
# le président fût chargé de p ier le roi dc qualité de citcj cns actifs.
ner des ordres, pour qu'il fût inſormé con Le rapport sur le privilége exclusif de la com
"ire les auteurs et distributeurs dn libelle.
pagnie du Sºn gal, a été fait par M. Roussillon.
, M. Malouet a prétendu qu'il existoit des li Il a présenté des détails révoltºns du commerce
ºelles mille fois plus coupables que celui qui que ſaisoient de prélcndus " . VGIl
7o
( 958 )
denrs de gomme, d'ivoire et de nègres. Le dé l'adhésion la plus parfaite à la constitution ci
o1 et qui suit a été aussi-tôt rendu que proposé : vile , et qui rendent hommage aux religieux
Art. I°r. « Le commerce du Sénégal est libre principes d2 l'Assemblée nationale, sont tou
pour tous les François. jours accucillies par la satisfaction de la saine
II. La dépense civile et militaire du Sénégal majorité.
sera renvoyée à l'examen des comités des finam M. Camus a présenté un projet de décret sur
ces, de la marine et de commerce, pour être la forme des ºisa , qne l'Assemblée s'étoit ré
re duite à la plus juste mesure , sans affoiblir la servé de prescrire par un décret particulier;
sûreté et la protection due au commerce na cependant , comme les articles du projet n'a
tional. voient pas é'tº envoyés aux membres de l'As
I. I. Quant aux demandes en indemnité qui seinblée , la delibération en a été renvoyée à
pourroient être formées par la ci-devant com «l ma1n.
pagnie du Sénégal , les administrateurs présen On - renvoyé au comité des recherches une
teront leurs titres au ministre de la rnarine ,
péti'oil des ma tans de Carpentras, qui accuse
pour, sur l'avis du comité des recherches, être : es , vignon >ts de s être répandus dans le comtat
statué sur leur validité et sur le mode de liqui pour 'e dévasi r.
dation, s'il y a lieu ». A tt mon. .,u c, inité des fi:1ances. M. Vernier
Enfin , sur la motion de M. Chasset, on a a fait !écréter l · résil : >n des baux des mai
ajourné au 15 février prochain un projet de soi.s : $rvar : à l en - tie : des haras et étalons,
décret proposé par le comité des domaines, qni et iº renco : x gens du pouvoir exécutif pour
avoit pour objet de faire adanettre , à , acquisi la fixation des 1demnités qui pourront être
tion des do mairies nationaux, les titres des pro d s aux fºrmiers conti c , squels cette résilia
priétaires laïcs de dimes inféc dées, ayant une tio,1 est pr o cºe,
date certaine , antérieure à celle du 14 avril Les domain s ,ationaux se vendent à Ver
179o, pour la valeur desuites dîmes ; et l'on a saille avec l s mêmes avantages qu'à Paris; une
adopté celui que voici : po tion , ...in1 : e 15o ooo livres , a été vendue
Les possesseurs des dîrnes in ſéodées à titre 3. 6ooo liv. , un c : 1,e p rtie , que l'estination
d'engagement ne pourront être rempoursés que n'avoit pot t *e qu a 3,o o l,v., a étº élevée par
sur le pied de la finance de l'eng gement : et à les en chè: es à .78 ooo livres.
l'effet de distinguer si les possesse jrs de dîmes A l'o, dre du jonr, ºn a repris la discussion
inféodées sont propriétaires incommutables ou sur la prº cédº t : 1es jn rés.
engagistes , toutes les demandes en liquidation 1 'article 11 i# proj t d2 décret a été adopté
d'indemnité pour suppression de dimes inféo avec un amend : nent de M. i'ronchet, dont les
dées seront comnuniquées par les corps admi comités ont reconnºt la jusi sse.
nistratifs à l'administrition des domaines pour Art. ll. « Les nouv aux témoins que l'accusa
avoir son avis , qu'elle sora tenue de donner teur voudra produire encore devant le juré dn
dans les deux mois , et qui s ra visé dans l'ar jugement, ainsi que les témoins que l accusé
rêté de liquid ,tion des corps administratifs ; et produira à cette époque de la procédure, seron
seront les greffiers des chambres des comptes , ente dus d abord , et leurs dépositions écrite
et tous autres dépositaires, tenus de communi devant un des juges du tribunal crininel , l
quer, à toute réquisition , les pièces et rensei tout sans préjudice de nouveaux témoins , que
nemens relatifs à la perception des dimes in l'accusé v ou lra ſaire entendre par la suite »,.
† qui sont en leur pouvoir. Sur l'article 1 i ſ . M. l)uport , rapporteur
Séance du 19 Jan pier. avoit propos é de faire précéder d' une lectur
pnbiique des dépositions I'examen des té111oin
et les délats.
Toutes les séances s'ouvrent maintenant par
la lecture des adresses qui annoncent le serment M. M.'ouet , et après lui M. Goupil, or t •
civique des fonctionnaires ecclésiastiques dans servé qu'il fulloit assurer à l accusº des moyen
tout s les parties de l'empire ; hier colle du de dé l' nse encore plt1s faciles ; c t1 e obs « rva
caré de saint Médard de Paris , et de tout son tion , dictée par l'humanité. a , té universellc
clergé sans exception : aujourd hui celle de tous ment sentie , et a opéré la r daction suivan t e :
les prêtres fonctionnaires et autres de la ville Art. II , « L'examen des témoins et le cl cºbi
de Quimperlay , au départcment du I'iºnistère. seront faits ensuite devant le juré, de viv c v oi
Toutes ces adresses , qui cxpriment à l'envi et sans écrit ; et la conmunication des d é pos
# T-m-m=
( 959 )
tions sera faite à l'accusé ou à son conscil , 24 et détruire l'aristocratie de l'officier ci-devant
heures au moins avant le débat ». gentiiliomme. Delenda Carthago ! G.
| Les mêmes opinâns ont obtenu moins de
inccès dans le vceu qu'ils formoient pour qu il
fût décrété que si , dans les di positions d'un Douai , le 13 jan pier.
ou de plusieurs témoins , l'accusé ou scs con Nous jouissons de la présence de M. Merlin
seils remarquoient qielque chosc qui pût s, 1 vir depuis plusieurs jours , on lui a décerné les plºts
à invalider le témoigººge , ou ten Ire 1'une grands lionneurs , mais des lionneurs mér,tés.
| autre manière à la just, i1catiott de l'a : e usé, ils ( ºn ini a donné une garde d'ironneur Chez lºi ,
puisent en requérir la réd ciion p r ée : 1t. on l'a couronne. Lnlin, sur la Inotion de M.
Après une assez vive contradiction , M. Gon ( rossuin , 1ne1nbre du départeme:: t du Nori ,
pil a obtenu, par un décº et fo invl , la faculté zélé de fenseur des dro,ts de l'ho1nme ct , iiii
| de développer sa pensé ; il l a fait avec quelque du vrai talent, la soci té patriotique a .. rrêté à
étendue ; il avoit conquis des stilfcages itnpor l'unanimité , que MM. les ofiiciers municipaux
tans : déja M. Tronchet demandoit l'ajourne seroient invités à faire illuminer la ville , et la
| ment de la motion : mºi, le redoºtable M. ville l'a été en effet.
| Thouret est venu démontrer que la proposi
tion admise détruiroit le bien la t du juri , ou Extrait d'une lettre de Nanci.
rendroit au juge l'influence qu'il avo,t dans
| lancienne jurisprudence ; cette alternative a Notre esprit public est en partie mauvais dans
effrayé l'Assemblée , et la question préal ble a ce pays-ci. Notre évêque fait prononcer des ora
c'es de contre-rév olution à un ci âne de mort
| emporté la motion. qu'il a déterré, les badauds et les bigotes croient
M. Malouet a demandé cnsuite qne le juri ou font semblant de ci oire à ces miracles. On
ne pût être composé que de propri tair, s ,
#ºi ce seroit, dit-il, unc institt, lion bar assure que l'o1bite osseux des yeux de ce crâne
est de temps en temps /rotté de phosphore par
Te.
des calotins frippons qui le montrent ensuite
Puisque l'auguste Assemblée n'a pas encore tout lumineux à la multitude : comme elle ne
| prononcé sur cette question , nous nons p, r connoit pas le phosphore , cette fourberie ne
, mettrons de deman fer à l'honor.º,le In mibre
laisse pas de ln1 en imposer.
| par quel talisman il suppose que la propri t ! l^. o, chanoincs et c11anoinesses continuent
terrienne donnera l'intelligenc et l , v : tº , et toujours leurs ofiices : l évêque et ses grands-vi
iil ne croit pas humaineinent po; ble qu · le c : 1res man x uvrent de toutes leurs forces pour
juré non-propriétaire ait une ain : p'. , , , t d ; empêcher les déclarations des religieux et reli
yeux clairvoyans ? il l'ai oit q , à la loise de g eu es ; la vente des domaines nationaux n'est
: M. Malouet , J. J. Rousseau c 11t été un bi ºn
poin encore commencée.
| petit homme. Obs. Pourquoi les corps administratºfs de ce
On a ensuite réglé l'ordre dans lequºi se fe d, pertement re ſusent ils d'apporter à 1'exécu
ºit la discussion de toute cette matière inté
t,on de la loi le z l : et l activ,té qu'on a droit
d at tºndre d eux ? pourquoi l'exécution de cette
|ºn
M. du. Portail, que quelques propos vagues loi est-elle plus tard,ve dans leur resso1 t que
# accusé de n'avoir pas sufiisant 1 ºnt ;,at ni d.ins lcs autres parties de l'empire françois ?
| les villes d' Avignon et de , erp:gnan, se a soulpe pour qºoi ºou ft rent-ils que la /orde noire et le
par une lettre pleine de f1, r, ,h,sº, et dont l'As I aux .,rô" re dº Nanci ſa,sent dans ce pays des
sembl'e nationale a erdonne l impression. Dans ſa 1 ces indécentes en iaçon de miracl : s, qui ne
cette Inême , et L. c , ce 1n nistre donne l'assu tendent à riem mo,ns qu à attirer sur la ior
rance que « l, en qu'il se rencontre , ncore de 1 aine les arrnes autrichie11iºs et germaniques ;
la résistance , dans quº lques 1nunicipe iii é . , à toutes ces nian ºuvres ont un loyer général
l'exécut on dc la loi , cºs r s ist.nc s s'aſſoi qu'on découvrira. A 1 reste, il faut rendr hom
· bliss, 11t
, :t que ics citoy« Ils connn ncent à
1i1ºge an civisme de la majorité de la 1nunici
reconr 1.re et i s d: oits , e la iibcrté , et ceux
p , iité de Nanci.
du Lorps social ...
Voilà de bonn s nonvclies : mais pour qu'elles T'rait de prohité patriot'que bien reniarqnable.
.se consolident, ct le bon! : r pubiic «vec elles,
IL FAUT ENcoRE RÉGÉ.NÉRER L'ARM KE BE LiGNE, Le prieur de la chartreuse de IRodès se lamen
E

toit depuis quelque temps de n'avoir pas de D E L I E G E, le 13 janvier.


quoi vivre, et de ne posséder pour tout numé Enſin le pacifique Léopold a inondé de ses
raire que la somme de 1o5 livres. Tout en fai soldats et envahi le territoire et la ville de Liége.
sant ces doléances, et laissant mourir de faim ses
Au nom de ce philosophe exécuteur, les places
chartreux, il accumuloit de grosses sommes d'or publiques, les principal , rues et l'liôtel de-ville
et d'argent ; il vendoit les inventaires des do de Liége sont remplis de satellites autrichiens.
maines et les rentes du couvent. Dom Nougaret, Léopold a écrit une lettre âu prince mitré de
vicaire , inspiré par une probité vraiment pa ce pays, dans laquelle il traite les Liégeois de
triotique , ne put souffrir l'improbité aristocra rebelles et de séditiºux. On rem ti que du iis cette
tique et les imporstures de dom prieur ; le 29 du lettre, monument honteux de la tyrannie léo
1nois de décembre dernier, il invita le maire et
poldine , cette phrase :
les officiers municipaux de la commune de Ro Il est hors de doute qu'on doit administrer
dès à se rendre directement dans sa cellule vers
le secours le plus prompt à un souveiain contre
les 4 heures du soir.-« Mon attachement à la qui les sujets se révo/tent de telle manière.
constitution , leur dit-il , exige de moi que je L'empereur reconnoît ensuite que comme
vous délivre une l econnoissance signée de dom chef de l'empire. et comme co-état et dirccteur
prieur et de dom procureur, d'une somme de du cercle de Bourgogne , il doit à l'évêque et
54,ooo livres, en argent ou billets, dont ils vou prince liégeois secours et assistance pour faire
loient frustrer la nation. Je suis satisfait de la rcntrer sous sa domination des sujets rebelles.
pension qu'elle m'ac'orie , ct je ne serois pas On ne peut guères douter que cette invention
digne du nom d'homme et de citoyen, si je pcr mº chiavélique du cercle de Bourgogne, n'ait
mettois qu'il fût soustrait la moindre obole à la autant pour but d immiscer l empereur et le
nation ». La municipalité donna les éloges dus corps gºrmanique dans les affaires de la Frence,
an civisme et à la probité de dom Nougaret, et que de fondre la Belge autrichienne et le pays
alla de suite visiter le prienr et le procureur. l e de l iégº dans l'empire. Quoi qu'il en soit, si
résultat de cette visitr et des autres d, marches
relatives et subséquentes , coustat par un ben
la république féodale d'Allemagne s'ébranle
procès verbal que nous avons scus les yeux , fat
contre la monarchie libre et démocratique de
Frauce , l'une doit écraser l'autre ; mais dans
ſa découverte réelle. non-seulement des 54 mille cette lutte de la servitude et de la tyrannie féo
livres , mºis de 13 mille livres de plus ( cn t ont dale , contre la liberté du plus grand peuple de
7o milio livres " en beaux louis d'or et en sacs l' Europe , il y a dix à parier contre un pnu
d argent, que le pauvre preur et son ami le le triomphe de la liberté ; l'issue de ce combat
procurenr vouloient s'. djuger , pour aller sa ;s d oit être l'al franchissement de tous les esclaves
ciottte, chacun avec une dulcinée , s'établir dans
# ºrtaaniques , et l'anéantissement de leurs
le tºys étranger. Voilà pourtant coinme la Pro t r{l ºn S. - · :
viti ence , aid e du patriotisme et de la surveil -/

l a attendant l'exécution autrichienno de


la rice des gens de bien et des vrais amis de la cetºx qu'il appelle ses sujets, le prince de Liége
constitution , déjoue les friponneries ainsi q'te vient de lancer un mºndement contre la France ;
les conspirations anti - nationales des aristo il proteste, dans ce pamphlet calotin, contre lè
« ra1es. La Providence soit louée ! nous aver: s
démembrement de sa prétendue jurisdiction
, un numéraire de 7o,ooo livres de plus en cir spirituelle, opéré par l'Assemblée n tionale. Son
culation.
d'ocèse s'étendoit autre ſois sur quelques pa
: nus devons ajonter qu'un piquet de la gºrie roisses françoises qui se trouvent comprises au
matio ile de #odès, qui avoit été r quis par ia jonrd'hui dans le nouvel évêché du départe
mun cipalité pour se rendre à la ciiartrense , mºr t des Ardennes. Lc monerque Initré de
#inena don , ongare t en triomphe dans la ville, Licge appelle dans son mandement cet évêché
où toit3 les citoyens s'empressèrent de l' m des Ardennes une nouvelle chaire épiscopale,
brasser et de lº fºter : ce bon chartreux en ver que l'éponse de Jésus-Christ ne peut recon
| soit des larmes d'attendrissemrnt et de joie ; •>
Puis viennent des invocations au saint
//()fAº //'/2.
m is pour remplir toutes ses obligations envers non de i )icu, Sur ces invocations on pourroit
lui , et pour propager un si bel exemple de pco observer qne l'évêque de Liége a trahi ses ser
bité patriotique , la nation lui doit la couron 11» mens envers son peuple ; mais il n'en coûte rien
civique, et c'est à la municipalité de Rodès à lui aux parjures de profaner, pour leurs intérêts,
poser cette couronne sur la tête. C.... le nom de l'Etre suprême. -
|

| ANNALES
s4
PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
, - D E L A F R A N C E;
, ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

J'admire Rome, quand j'examine sa constitution militaire liée à sa consti


tution politique; mais ce grand œuvre est encore à naître parmi nous :
Hoc oPUs, HIC LABoR.

ſ No. C C C C L X X V I. Du Vend'redi 2 l Janvier 179z.


· AssEMBLEE NAT 1oN A L E. insiste pour que l'instruction soit continuée sur
les faits de conspiration, en observant les mesu
Séance du 2o Janvier. res d'hun1anité prescrites par les décrets ; on a . '
passé à l'ordre du jour, à la discussion du titre
'AB Us des survivances , des expectatives , Il du projet des comités, sur la procédure cri
minelle.
s coadjutories est certainement anéanti par
constitution nouvelle ; mais comme les meil L'article Iºr, qui ne place qu'un tribunal cri
leures loix n'ont point d'effet rétroactif , les minel dans chaque d partem ºnt , a été attaqué
coadjuteurs précédemment nommés ont con par MM. Brillat et Mlougins , ils trouvent que,
•ervél'espoir de succéder aux évêques auxquels contre les principes de l'Assemblée , la justice
avoieut été adjoints. Ccpendant la qº *ºrion º': a éloignº du justiciable : qu'elle sera consé
élevée aujourd'hui par rapport à l'évêché c,uemment coûteuse par les déplacemens, par les
département de l'Aube. M. Baral , évêque, le ngueurs ; que les jurés, les témoins, les juges
de donner sa démission, en faisant obser rnêine en souffriront, et que la justice et la vé
qu'il laissoit le siége à l'abbé Baral son ne rité seront compromises.
, et son coadjuteur depuis 1783. Comme cet M. Barrère pense au contraire que c'est bien
ecclésiastique est absent et n'a pas prêté le ser mériter de la justice que de l'éloigner des pré
ment civique, il a été demandé que le corps vºntions et des partialités locales, des privautés
électoral du département fût autorisé à procéder de famille, des clabauderies populaires.
une nouvelle nomination : MM. Treilliard et
gnault ont rappellé la lettre des décrets qui · La discussion a été bientôt fermée , et on a
rminent le temps qu'il faut attendre et les pàssé aux amendemens.
qu'il faut suivre, et l'Assemblée a passé M. Cliabroz l demandoit qu'il ne pût y avoir
Fordre du jour. 1ito'ns d'::, trilounal criminel , et plus de trois
C'étoit un projet de décret sur les visa et re - d ns chaque département. M. I)elley , qu'il ne
ºonnoissances provisoires à délivrer pour lcs p ) y en avoir plus de deux : et M. le Chapelier,
objets admissibles au paiemcnt des domaines q,'il n'y cft qu'un senl tribunal : mais qu'il ſût
tionaux. fixé dº nº la ville la plus centrale. Sur les deux
| Ce projet après quelques débats peu impor pl emiers : nendemens, il a été décrété qu'il n'y
*tans a été décrété. : voit ! ºu à déibérer, et sur le troisième , on est
ns les papiers saisis lors de la déconverte passé à l'ordre du jour. L'article du comité a été
es complots d'Aix, il s'est trouvé une corres adopté coiume il suit :
danceſd'un sieur Granet, avocat de '!'oulon. Rormation du tribunal crimino/.
el a été arrêté et est encore rigoureuseiuent
détenu. Art. I°'. « Il sera établi un tribunal criminel
M. Malouet a demandé sa liberté; M. d'André pour cliaque département ».
# 476
( 942 )
Après quelques débats peu importans, l'article à quelques scènes, dont les unes ne sont que i
II a été décrété en ces termes : plaisantes, et les autres tragi com ques.
Art. Iſ. « Ce tribunal sera composé d'un pré Un curé , celui de Bonne-Nouvelle. et son
sident nommé par les électeurs, et de trois juges vicaire, ont été enlevés par unevieille dévote,
pris , chacun tous les trois mois et par tour, ci-devant courtisanne ou femme de cour ; ces
dans les tribunaux de district, le président ex deux prêtres , réfractaires au serment, remplis
cepté, de telle sorte que le jugement ne pourra soient auprès de cette Madeleine aristocrate et
jamais être rendu qu'au nombre de quatre édentée, les fonctions de directeur et sous-di
juges X). recteur de sa conscience.
Il s'est élevé quelques objections contre l'ar L'ex-curé de Saint Germain, démissionnaire
ticle IiI, qui proposoit l'établissement d'un ac par défaut de serment, s'est retiré chez une de
cusateur public : le nom mêine en paroissoit ses penitentes : celle-ci l'a mis dans ses meubles,
odieux , suivant M. Malouet ; que ce soit un lui a fait un contrat de 1 2oo livres de rentes ,
défenseur public, disoit M. Goupil ; un vengeur et se charge , dit-on, de raccommoder les bas,
public, disoient d'autres opinan-. La rédaction chemises, voire même les haut-de-chausses du
cher directeur.
du comité l'a emport sur tous :
Art. 11 I. « il y aura près du tribunal criminel Un vicaire démissionnaire se promenoit dans
un accusateur public, également nonné par les les rues , en soutane et petit-collet déchirés, les
électeurs du département. cheveux gras et hérissés, en bas et culottes troués,
IV. Un commissaire du roi sera toujours de des sabots aux pieds. Sous ce costume de dou
service près du tribunal criminel ». leur et de misère , que le grand apôtre Maury
| On a renvoyé à l'examen du comité une se doit endosser au premier jour , le vicaire re
belle tentoit d'exciter la compassion du peuple,
conde partie de l'article qui s'exprimoit ainsi :
« Ce commissaire du roi sera celui du d Istrict il n'a recueilli que des huées Un orateur popu
établi dans la même v.lle : dans le cas de maladie laure lui a dit : Retire-toi, hypocrite , le temps
ou d'absence forcée, il pourra être suppléé par est passé où je nous révoltions pour des cafar
celui du district le plus voisin ». deries : je ne sommes plus si nigauds, je cliéris
L'article V a passé sans objection : sons , je respectons les braves prêtres fidèles à
Art. V. « il y aura près du tribunal criminel Lieu et à la nation : mais je nous f... des calo
un greffier , nommé également par les électé exs tins : allons, p ,sse b.... -

du département ». La Sorbonne séante, rue Coupe-Gorge, s'est


La durée des fonctions étoit déterminée dans assemblée pour délibérer sur les circqnstan
l'article VI, pour l'accusateur, à dix ans, pour où se trouve l' glise gallicane : ces vènerab
ma f'tres s'assemblèrent aussi lors de la premie
le président, à douze ans , et à vie pour le
greffier. expérience aérostatique de MM. Charles et
M. Cazalès , dans un discours éloquent et ltobert : les plus vénerables d'entre les mattres
lucide , a enlevé l'applaudissement un versel, et votoient pour l'ex communication des ballons
a démontré les dangers qui pouvoient résulter et des ballonistes , « vu , disoient-ils , que cet
de la longue influence des juges dans une ma sortes d'expériences sont des tours de sorcier
tière aussi imposante. . l a demandé que les suggérés par le diable pour ébranler la foi de
fonctions fussent limitées à six ans : M Roberts croyans , et jetter du doute sur l ascension mi
pierre n'en accorde que deux : M. Nogar t a raculeuse du prophête Elie ». C t avis passa'
pro, osé un moyen terme , qui est devenu le dit-on , et le senatus - consulte sorbonien fu
texte du décret : rédig ; m is quelques docteurs s'opposèrent
son tn ssion , et il resta enseveli dans l.- grº-ff
Art. V. « ,'accusateur public sera nommé
pour quatre ans pour la première fois, et six de la rue Coupe-Gorge. . )n se contenta de Fai1
ans pour la suite , le président pour six, et le une députºt on ép scopo-troctorale pour ol
greffier sera à vie ». G. tenir, par lettres de cachet, la prohibition dº
miracles ascendans de A, M ' harl s et Rober
La lettre dº cachet alloit sortir, q.1 nd lºs , oy
P A R I S, le 2o janvier. gºurs ºëriens, avertis à temps, coujpèrent la cor«
qui les retenoit attach : s à la te1 re et s'él - x e . -
L'opiniâtreté de qnelques prêtres à refuser n °stueusement dans le ciel en dépit du de
le serment , que la p trie a le droit d'ex |ger potisme et de la Sorbonne.
de tous les fonctionnaires publics, a donné lieu Aujourd hui les venerables mattres voya
- se briser dans leurs débiles mains ce levier for
( 945 )
chande toilière rne Copeau, ſauxbonrg saint
midable du fanatisme avec lequel du fond de M 1 rceau. Cette dadne a fourni, depuis près de
la rue Coupe Gorge, ils ébranloient jadis et le deux ans. de la toile pour chemises, mouchoirs
trône et l'empire françois , s'ag tent et versent et déshabillés, et de la moussel ne, au sieur Es
des pleurs de rage : ils voudroient, mais n'osent peyron : ledit sieur Espeyron a signé lui-mêmne,
faire entendre leur voix glapissante ; ils craignent il y a long temps , l'engagement de payer à
d'exciter dans le peuple ce rire inextinguible, terme fixe le compte arrêt de toutes c s four
dont les éclats ont répondu aux hurlemens du nitures : et cependant il fait la sourde oreille
cardinal Rohan-Collier ou Rohan-Lamothe , à tout ºs les dºtn indes da paiement, tandis qu'il
du dragon mitré des Hautes-Alpes , du calotin figºrº et dé: ense bºaucenp à son corps. Conine
violet exilumateur d'un crâne Iniraculeux et qil ique chose , notis nous
l'n stoire est bo11n - à
contre - révolutionnaire à Nanci , et de tant rappellons qt1e l hilippe , roi de Macédoine ,
d'autres prélats du veau d'or, qui voudroient entretenoit un serviteur auprès de sa personne,
fasciner les yeux de la nation p ir les iours de dont la i onction étoit de lui dire ch que matin :
gibecière qu'ils ont appris rue Coupe-Gorge. Philippe , souviens toi que tu es homme : nous
Les amateurs qui voudront sonder la no re invitons le valet-de ch inbre du lieutenant-co
profondeur et parcourir les s , nglans détours de cliaque matin, en
lonel d * Soisson nois à lui dire
cette caverne de la rue Coupe-Gorge, pºuvent lui passº nt sa chernise : Espeyron , souviens-toi
lire l'Histoire de la Sorbonne de M. l'abbe Lu que cette chemise n'est pas payée. 1.a mar
VºrI1et. ch nde to liere , lassée d attendre , a écrit au
Le curé de Saint-Roch , démissionnaire par 1ninistre de la guerre , pour obtenir par son
son refus du serment , a voulu continuer ses intervention le paiement de sa créance ; et nous
fonctions : mais les fidèles s'y sont opposés : ils pensons que le mémoire n'aura pas été dé
n'ont pas voulu souffrir que cet ex pasteur ac tourné par les Commis des bureaux de la guerre.
compagnât un enterrement , ni qu'il adminis Les dernières lettres d'Avignon annoncent que
trât le baptêm : dans sa paroisse. l a fallu beau la petitº arm e sortie de cette ville s'est portée
coup de peine pour le faire retirer de l église . sur Cavaillon , et s en est rendu maitresse après
et pour m ºttre fin au scandale que donnot cet un combat assez vif.
homme par son opiniâtreté à usurper des fonc
tions dont il s est rendu indigne.
On trouve dans la Vie d E/izabet/ de Gré
Un vicaire de Saint-Côme , également dé
missionnaire, a voulu aussi continuer ses fonc gorio Lcté , et d · ns l Essai sur les mœurs des
tions : mais dans cette église, l'opposition des natiou » , ciiap. 1 ( 8 la fam use lettre de cette
#-fidèles à la violation de la ioi , a été moins pai reine a H. a ton , évêquº d'Ely,
sible qu à Saint-Roch. L'acnarre n-nt du vicaire « l'/ º»omptueu c prelat I'apprends que vous
à braver l'improb tion publique et à vouloir différ, z à r Impl. 1 mes ordres : ignor z - vous
arracher l'étole à un prêtre patriote en fonction , donc quº moi qui vous ai levé , je puis éga
lem nt vou ſa rº rentrer dans le néant ? Rem
a failli lui être funeste et sa personne a été re pliss Z «l ll plutot votre eng g ment, ou je VOllS
mise à la garde nationale , qui l a conduite à ferai des c 11dre de votre siége ».
l'hôtel-de-ville.
Hoc genus demoniorum non ejicitur nisi je Votre aunie , tant que vous méritercz que
Junzo. je le sois. Elizabet/..

Avignon. Avis aux 85 départemens.


Des lettres de cette ville imputent des torts Nous prévenons tous les bons citoyens , nos
très-graves 41 11 , l t * l l l' I,speyron . l1e ut ena 111-co abonnés ou autres , des 83 départemens , qu'il
loIIeſ « lu régiment de Soisson no1s , o11 l'.1 c use y a une l g 1e formée à l'aris pour jetter l'alarme
d'av o 1 r bºauco 1p cont 1 ib é par sa conclu te en même temps dans toute la France, par des
e v,ºrs les citoyens et s s propres soldats aux nouvelles les plus absurdes Cette ligue , par
der11 -- rs troubles d \ vignºn. ex mple, doit tâcher d'exciter à Paris le peupla
Oh v. sous apprenons que ce sieur Espeyron , contre les prêtres qui ne prêteront pas le ser
li -,1 t - r1 r1 nt-colon l d · Soi , son nous a des dett Ls m nt , aſin de lui faire comm ttre quelques
cri.1 r t * » sur le p vé de aris , et q 'il se moque meurt/ es. L)es pap1 rs publics vendus doivent
: de ses créanciers : de ce nounbre est une mklr rccueillir les bruits les plus dénués de fonde :
: - ( 944 )s
mens; et déja un journal très-suspect, malgré lumières l'étude de l'homme ne pouvoit jamais,
son impartialité apparente, a assuré hier qu on être approfondie. Ce volume d'anatomie et de
avoit pendu un curé à Langres; un autre, qu'on physique animale que mous annonçons, pré-;
avoit trouvé un prêtre à genoux devant un cru sente les faits les plus curieux, et en même
cifix, et auquel on avoit fendu la tête en deux. temps les plus rares sur les erreurs de la na-.
Toutes ces abominations sont de l'invention des ture et l'économie animale. Nous sommes donc.
mauvais prêtres eux-mêmes, qui sont furieux perduadés qu'on lira cet extrait avec le plus
de ce que les parisiens se bornent à les mé grand intérêt. -

priser. ( Courier de Gorsas ). Le volume de physique expérimentale pré


sente , comme par degrés , les progrès que
l'esprit humain a fait dans l'étude de la nature
D E L o N D R E s. en gºnéral et des corps particuliers , y compris
tous leurs accidens et propriétés, depuis l'éta
L'escadre de Portsmouth a présenté le 6 jan blissement de la société royale de Londres jus
vier et jours suivans le spectacle d'une insur qu'à nos jours. Or, on sait quels grands hommes
rection ; les équipages se sont soulevés et ont en ce genre elle a possédés pendant ce long
demandé à être licenciés , quelques officiers période. F

ont été maltraités, des mesures ont été prises Les dix volumes in-S°. qui ont paru jusqu'ici
et des soldats embarqués sur chaque vaisseau contiennent. histoire naturelle, matière médi
pour contenir les matelots. cale , pharmacie, antiquité. beaux-arts, inven•
Le cabinet de Saint-James vient d'expédier tions et machines, mélanges voyages, botanique,
des couriers extraordinaires pour les cours de agriculture , jardinage , économie , anatomie ,
Copenhague , Vienne , Berlin et Pétersbourg physiq, 1e animnale , physique expérimentale.
On pense que l'objet de leur mission est de no Malgré les circonstances actuelles , nous ne
tiſier à ces § puissances l'intervention ac
néglgeons rien pour annoncer bientôt cet
tive que l'Angleterre entend prendre dans la ouvrage à sa ſin, et nos succès nous assurent
guerre qui nienace l'empire Otton in de sa d'une réussite complette. - - -

ruine. Le cabinet britannique paroit bien dé


cidé à mettre un frein à l ambition des Russes , #º

et à arrêter par la ſorce, s'il le faut, les pro / ie privée du maréchal de Richelieu, conter
grès de leurs armes et de leurs conquêtes. //(Z/l / S65 (l //?O ll /'S et iº trigues , el lOlt & C6 qui
On est toujours inquiet sur le sort des affaires a rapport aux divers rôles qu'a joues
de l'inde, et on n'a point encore de nouvelles homme célèbrc , pendant plus de quat
certaines sur le succès de mos armes contre
vingts ans ; 3 vol. in-S°. formant 14oo
Typpoo-Saïb dans le Bengale. imprimés sur caractères Didot, Prix, 13 liº,
1o sous broches pour Paris, et 15 liv. frang
de port part la poste dans tout le royaume,
Abrégé des T'ransactions philosophiques de la A Paris, chez Buisson, libraire, rue Hauter
sociéte royale de Londres : tradu jt de l'an feuille , n°. 2o,
glois, et rédigé par MZ. G b lin, 5º livraison, -\ -
-

l
#

. formant 2 vol. in 8º. avec les piauches ; Cet ouvrage, extrêmement curieux, est com
savoir : un volume d'anaton e et physique
plet, et se termine à la mort du maréchal. No
animale, et le premier vo'ume de la physique allous, sous quelques jours, le faire connoitr
expérimentale. Prix , 4 liv. 1o sous le vol. •|
broché , et 5 liv. franc de port par la voste. |

A Paris , chez Buisson , l ' aire rt e /#uute Errata pour le Nº. 474.
feuille , nº, 2o, il en pa oît deja 1o volumes
avec des planches. Pagº 935 , sºconde colonne, ligne 48 , su
sur la foule prématurée des glaces, lisez sur l
L'influence des connoisrances anatom'ques ſonte.
· et i i.ysiques sur la p rf t bdité de la raison Peg° 955, première colonne , ligne 1 o, pre
hº inti n et de la vér,t ,l de morale , a été telle nost quent , lisez ils pronostiquent. .
mêm1.rc-connue par ceux qn or t é t indie l'homme, | Métae page , ligne suivante, effrayeront, dise
qu'ils ont unan mºment ºssuré que sans ces qui effraieront.
*
On s'abonne à Paris , chez ! eis 3 N , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le P1
de l'ab rººmeu et la iett e d' avis, et toutes les letties pour les Auteurs des Annales Patriotiqués.
Et ci,ez tous les Libraires ot L)irecteurs des Postes du l\oyaume et de l'Etranger.
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ANNALES PATRIOTIQ,
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| A
D E .L }- R A N C E ,
.. . E T .A F F A I R E S : P O L I T I Q U E S D # L' E U R O P E ;
'J O U R N A L L I B R E , par une Société d"ºcrivaias Patriotes ,
dirigé par M. AERcI E R , ct par Jl. ( AR kA , ici des Aztezrs.
Pour qu'on ne puisse abuse du pouvoir, il ſauf que , p.tr la disposition des
choses , le pouvoir a : 1 ête le pouvoir. MloN rEsQUiEU.

a) -)
· No. C C C C L X X V I I. JOzu Saguecli 22 Janvier : 73 2 .
|
. AS S E M B L E E N A T I O N A L ſE. D, clare nulle l'élection du sieur Rondeau à
•I r
la place de juge du district de liocllefort, faite
, , Séance du 2o janvier au soir. le 18 octobre ; · · ·
Léclare en outre non-avenue la délibération
H, paroît un ouvrage conçu dans les principes du directoire du département de la Charente
' patriotiques , et qui a pour titre : Manifeste inférieure, en date du 14 décembre, laquelle
ur la constitution civile du clergé ; et ce qui , confirme cette élection ;
doit humilier le parti fanatique , c'est que ce L)écrète que les électeurs du district de Ro
minifeste est de M. L)eu-V !ondenoix , ci devant
cliefo1 t se rassembleront à la diligence du pro
auoine de l'église Notre-Dame de Paris, qui cureur-syndic, et procéderont à la nomination
n fait hommage à l'Assemblée nationale. Certes, d'un mouveau juge ».
ou celui-là n'a pas signé la coupable déclaration M. le cardinal de lºohan et ses prêtres mettent
du 2o avril , ou il s'est montré courageusenent tout en feu dans les départ cinells du Rhin : on
' repentant. Salut au juste persévérant ou au pé affect e de refus r le service divin , on vondroit
r convº rti ! · mettre aux mains les luthériens avec les catho
#, Des mouvemens arrivés sur la côte de Chan- .
liques : lieureusement les troupes de ligne de
nagor nécessitent l'Assemblée nationale de meurent inébranlables au milieu des désordres.
uper de la constitution de nos colonies de ';'els sont les dé,ails contenus dans une lettre
e, Ce trâvail est, sur les instances de M. écrite le 17 de ce mois par M. L)iétrick , maire
| Malouet, enyoyé au comité colonial , auquel de Strasbourg , excellent patriote. Sur sa de
gº a adjoint §... Monneron, député des Indes . ,mande, présentée par M. de Broglie au nom du
françoises. - comité des rapports, le décret qui suit est in
.. On apprend, par une lettre de M. Fleurieu, t.GrV (2Il tl :
que les troubles de Saint-1)omingue sont ap « j, Assemblée nationale , après avoir entendu
paisés, et que l'assemblée de Saint-Marc est son comité des rapports, relativement aux ( vé
* entièrement dissoute. l nemens qui se sont succédés depuis deux mois
º travention des décrets, un sieur Ron dans les départemens du haut et bas Rliin, et
, mpmbre de l'administration du départe notamment de l'effervescence qui s'est mani
ment de, Charente inférieure , c'est fait élire festée à Sstrabourg les 3, 15 , 16 ct 17 de ce
juge à Rochefort, et le département a conſirmé Inois, décrète quc son président se retirera dans
cette nomination illégale. M. Vieillard , qui a le jour pardevers le roi , à i'effet de supplier sa
Jait le rapport de cette affaire, propose le dé majesté d'envoyer incessamment trois com
cret suivant, qui est adopté. missaires dans les départemens du haut et bas
: -« L'Assemblée nationale, oui le rapport de ses ttliin, lesquels se rendront directement à Stras
comités de constitution et des rapports, bourg, à l'effet de procurer, par tous les moyens
Considérant que des motifs pressans d'utilité de prudence et de pcrsuasion , l'exécution des
pnblique l'ont déterminée à déclarer inéligibles, décrets de l'Assemblée nationale , acceptés ou
pour la première élection , les membres des sanctionnés par le roi ; de prévenir les peuples
•corps administratifs qui faisoient partie des di contre les erreurs dans lesquelles il paroît que
, ºctoires à l'époque du 2 septembre dernier, des mal-intentionnés cherchent à les entraîner ;
477
rs
( 946 )
de maintenir et de rétablir au besoin la tran Le sieur Châlons, l'un des coupables, dé
quillité publique , de requérir à l'effet le se crété par les juges de Béfort, a eu la hardiesse
cours, tant des troupes de ligne que des gardes de demander sa liberté provisoire , ou du
nationales, même celles des départemens voi moins que la ville de Béfort lui fût donnée
sins , de prendre sur ces événemens tous les pour prison, et cette demande a trouvé de
éclaircissemens nécessaires, même de faire des l'appui dans un certain côté de l'Assemblée ;
proclamations, s'ils le jugent convenables ». mais l'indigmation de la patrie l'a fait écarter
M. Regnault, de Saint-Jean-d'Angely, a de par la question préalable.
mandé, et l'Assemblée a ordonné que ce décret
Séance du 21 janvier.
seroit porté le soir même à la sanction par le
Président, qui s'est rendu sur le champ auprès La sûreté nationale et la liberté individuelle
de sa majesté. sont ég lement intéressées à la prompte orga
Un rapport très-concis, fait par M. de Curt, nisation d'une haute cour nationale ; c'est dans
au nom du comité de marine , a fait rendre le ces vues que M. d'André, dont le zèle est
décret suivant : connu, s'est concerté avec M. Rabaud pour
« L'Assemblée nationale, ouï le rapport de préparer un plan de mesures provisoires sur la
éon comité de marine, décrète qu'il sera mis à nature et la coercition des crimes de lèze - ma
la disposition du ministre de ce département, tion ; il en a fait hommage à l'Assemblée matio
1°. La somme de 635,214 liv. 16 sous 7 den. nale , qui , applaudissant au patriotisme de ces
Pour dépenses faites pendant l'année 1789 ; grands citoyens , a indiqué jour à mardi pro
2°. La somme de 3,o 17,7o8 liv. 6 sous 9 den. chain pour entendre leur travail. -

Poºr d, penses faites pendant l'année 179o ; Le comité de mendicité a demandé et obtenu
, º° l a somme de 6-4955 liv. imputable sur la continuation du secours annuel de 2ooo liv.
l'exercice courºnt de 1791. sur les loteries, en faveur de l'établissement de
Décrète que ces différentes sommes, formant la charité maternelle. -

celle de 4,347,878 liv. 3 sous 4 den. ne sont que M. Rabaud a exposé une iniquité qu'il dit
provisoirement accordées , sans entendre rien avoir été commise par le châtelet agonisant,
réjnger sur la distribution qui en est faite par et par le sieur Boucher , ci-devant d'Argis.
e département de la marine, et sous l'obliga Comme cette faute , si elle existe, est répara
tion de rendre compte, mois par mo,s, et par ble dans l'ordre judiciaire , que l'Assemblée
exercices séparés, de l'emploi desdits fonds, nationale n'entend pas exercer , on a , sur
conformément au décret du premier septembre cette observation de M. Fréteau, passé à l'ordre ,
dernier ». du jour, à l'organisation des tribunaux criminels, :
Par un rapport de M. Muguet, l'Assemblée et les décrets suivans ont été rendus après quel :
· nationale a été rassurée sur les détails de l'é ques débats : - -

meute de Béfort; il paroît que dans les régimens Fonctions particulières du président.
de ſ auzun et Royal-Liegeois , il n'y a eu de Art. I°*. « Le président, outre les fonctions
coupables qu'un petit nombre d'individus : mais de juge, qui lui sont communes avec les autres
que la masse est demeurée pure. Cette décou membres du tribunal criminel, est de plus per
Verte consolante a dicté ce décret : sonnellement chargé d'entendre l'accusé au mo
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu ment de son arrivee , de faire tirer au sort les
son coInité des rapports , jurés , de les convoquer , de les diriger dans
Considérant que , d'après l'information faite l'exercice des fonctions qui lenr sont assignées
par les jnges de Béfort, en exécution de son ar la loi, de leur exposer l'affaire . même de
décret du 5 novembre dernier. on ne peut im § rappeller leur devoir : il présidgra à toute
puter aux régimens de Royal - Liégeois et de l'instruction.
Lauzun les délits commis en cette ville, mais II. Le président du tribunal criminel peut
seulement à quelques individus , prendre sur lui de faire ce qu'il croira utile
Décrète que les deux régimens ci-dessus dé our découvrir la vérité , et la loi charge son
nommés pourront être employés, comme tous onneur et sa conscience d'employer tous ses
les autres corps de l'armée par-tout où le bien efforts pour en favoriser la manifestation »..
du service l'exigera, sans distinction des dépar Fonctions de l'accusateur public.
temens , frontières ou intérieurs , et que son Art. I°º. « L'accusateur public sera principa
Président se retirera pardevers le roi pour lui lement chargé de, poursuivre les délits sur les
Présenter le présent décret. » actes d'accusation admis par les premiers jurés ».
( 947 )
Les articles II et III, qui attribuoient à l'ac avons vu fuir comme des insectes qui abandon
cusateur public l'exécution des ordres adressés neroient un verger excommunié ; mais nous
par la législature ou par le roi, pour la poursuite mous attendions à les voir rentrer en ce verger
des crimes, ont été attaqués diversement par ensuite du décret qui oblige les fonctionnaires
MM. Regnault, Chabroud et Prieur, et ont été à prêter le serment civique , à présent que la
- ajournés sur l'avis du rapporteur lui-même. feuille des arbres printanière s'est fortifiée et
Les articles IV et V sont adoptés après une durcie au point de ne plus craindre la mor
discussion assez épineuse : sure..... Un fa t assez touchant vient de se passer
Art. IV. « L'accusateur public aura la sur ici , il mérite d'être inséré dans votre journal,
veillance sur tous les officiers de police du vous pouvez compter sur la véracité du récit
département; en cas de faute légère, il les Su lVa Ilt. .
avertira ; en cas de faute plus g ave, il pourra Les lettres de Turin , reçues ici le 9 du pré
| les déférer au tribunal criminel , lequel, selon sent, nous annoncent que M. d'Artois en est
la nature du délit , prononcera des peines cor parti, les uns disent pour l'Autriche , et les au
rectionelles déterminées par la loi. tres pour la France. Le lendemain 1o , un cou
| - V. Si l'accusateur pubſic est instruit qu'un rier vient en diligence retenir l'hôtellerie des
officier soit dans le cas d'être poursuivi pour trois rois pour un prince qu'il ne nomme pas ,
prévarication dans ses fonctions, il pourra le et qui doit arriver le lendemain 1 1 , Chacun
mander, recevoir ses éclaircissemens, et, s'il y croit que e'est le comte d'Artois; älors le peuple
a lieu , donner au directeur du juré la notice par groupes s'échauffe en conjectures, le con
des faits, les pièces et les déclarations des té tentement et la colère se manifestent alternati
moins, pour que celui-ci dresse l'acte d'accusa vement; mais tout-à coup un nommé Guigue .
· tion, et le présente au juré ; le tout dans la ci - devant négociant en épicerie à Lyon , et
forme ci-dessus prescrite. présentementici, paroît étincelant de colère.....
* Au nom des comités ecclésiastique , d'alié Je l'attends. dit-il, je l'attends, le b.... il faut
ation, des rapports et des recherches réunis , qu'il me rende ma femme, ou qu'il passe par
- # a fºit lecture d'une nouvelle ins Intes mains.... ! Une nombreuse asssemblée l'en
truction sur la constitution civile du clergé. Le toure..... : il ose tout haut raconter que , re
côté droit l'a entendue avec assez de tranquil tiré à Turin avec son épouse, à son départ de
lité : le seul M. Maury s'est levé pour dire , Lyon , il s'apperçut du projet de ce prince ;
« que ses principes se rapprochoient beaucoup que se disposant à quitter cette ville, M. d'Ar
e ceux de l'instruction , quant à la théorie ; tois lui fait enlever sa femme , et que depuis
d il restoit à examiner si réellement l'As cette époque toutes ses recherches ont été
»lée avoit touché ou non à la puissance vaines; il montre pour preuve de ce qu'il avance
rituelle ». un ordre de Victor-Amédée III, qui lui permet
Rappellé de toutes parts à la question , il a de faire perquisition ch z cet auguste gendre :
continué avec cette intrépidité qui est sa vertu que n'ayant rien découvert , il étoit assuré de
| propre, et s'est avancé jusqu'à dire « qu'en la rencontrer ici à son passage, et chacun est
ce moment on faisoit déja des martyrs dans tout dans l'attente du moment de l'arrivée de ce
le royaume ». Allégation qui a été repoussée prince, pour être témoins de la scène qui se
r une négative universelle. Il a fallu fermer prépare pour le lendemain.
§ à l'opinant par un décret, après quoi C'étoit alors une curiosité de voir les mouve
le projet d'instruction a été adopté. G. mens des aristocrates de nos parages .... , il
Carouge, en Savoie, près Genève, le 14janvier. sembloit que l'on eût aiguillonné une fourmil
lière. Mais le lendemain 1 1 personne n'arrive ;
Aux auteurs des Annales. et le 12, à six heures du soir, M. de Condé,
Me trouvant ici au nombre des François que avec son fils , son gouverneur , et un M. de
les vices de notre ancienne constitution ont Montrichard, composent la première voiture ;
forcés de,venir peupler cette nouvelle colonie, la seconde est remplie de leur suite.
# peux vous assurer qu'il n'est aucun coin de Le péuple en foule environne la voiture, et
France où l'on soit meillenr patriote , et où croit déja voir le sieur Guigue aux prises avee
l'on admire avec autant de joie la sagesse des M. d'Artois : point du tout , c'est un homme
,décrets de l'Assemblée régénérative de notre m utilé par une chûte qui descend le premier,
patrie- Placés à l'entrée de l état qui a reçu avec et qui a peine à gagner son appartement; c'est
plus de facilité les émigrans françois, nous les M. de C »ndé : ce prince, épouvanté de voir
( 943 , - -

tant de monde, n'est rassuré que lorsqu'une blier en entrant en France, est tout prêt; il
arde piémontoise entoure l'hôtellerie , et il promet dans ce manifeste de ne faire aucun
n'est plus troublé que par les aristocrates qui mal aux habitans des villes et des campagnes qui
ne lui font pas grace. Aujourd'hui 14 , il est seront sans armes ; il défend seulement aux ha
parti pour Éviant, après avoir manifesté ses bitans des campagnes de voiturer aucune espèoe
craintes de s'approcher de Genève et encore de provisions de bouche dans les villes qui ne
plus de Versoix , ayant bien soin de recom seront pas encore sous la domination de Léo7
mander aux postillons de suivre les rives de la old son maitre. L'entrée de ses troupes se fera
Savoie, et voici ce que l'on a appris de cet entre Philippevillé et Marienbourg; il appytiera
équipage. -
sa gauche sur la Lorraine, et sa droite vers l'Al
Que notre pacifique monarque, ensuite d'une sace, deux provinces qui sont promises d'avance
lettre du roi de France, ayant manifesté à ces à Léopold par une convention faite entre ce
messieurs son desir de les voir rentrer en France, tyran et M. d'Artois. Les officiers aristocrates
ils avoiènt répondu que c'étoit bien leur de> de notre armée des frontières du nord se ré:
sein ; mais que ce ne seroit que l'épée à la jouissent fort de ces dispositions des Autri
7nain.... ; que sur ce 1l les avoit priés de sortir chiens, et il se proposent, quand ils seront en
de ses états ; que M. d'Artois étoit déja passé face de Bender, de se joindre à lui , à moins
incognito, avec ce qu'il appelle son D,ondin ; que nos braves camarades des troupes de ligne
qué M. de Calonne l av oit suivi ; qu'eux-mèmes ne les arrêtent; ce qui ne manquera pas d ar"
seroient arrivés un jour plutôt si le mulet qui , TlVG l'. - " s

après trois jours de jeûne , quitta son avoine On demande pourquoi Montmorin , qui de" .
pour obéir à saint Antoine de Padoue, n'étoit vrcit savoir toutes ces circonstances par ses
ressuscité pour porter son altesse pardcssus les espions soudoyés dans les cours étrangères, les
glaces du mont Cenis, et si ce malicieux animal ignore ou les dissimule ? pourquoi le ministre
n'avoit exprès fait un faux pas qui avoit ia't # la guerre ne prend pas des précautions sé•
rouler ce grand prince, qui en étoit tout dislo .
rieuses pour nos villes frontières ? pourquoi ce
qué , qué madame d• Condé inadame d Artoiii
ministre m'a pas déja donné un état des canons
et autres devoient arriver ici demain 15; que le et de la poudre qui se ttouvent dans les ma>
rince lui-même avoit retenu l'hôtellerie pour gasins ? pourquoi il n'a pas songé à employer
ces dames, et que le point de réunion étoit à dans notre armée le brave Luckner, la terreur
Lausanne ; que cliacum devoit traverser le lac des ennemis de la France, et plusieurs offici
pour éviter les dang rs, et demain nous aurons bons patriotes, tels que M. Oumourier, et
les dames, Mais il raut v oir le sieur Guigue aux Emmanuel Maulde , marécluaux de · c
| aguets ! s'ildeenlève
coëfeuse madamesa d'Artois,
femme quije, vous
dit-on , est
le ferai
pourquoi il donne un commandement à .
d'Aſfiy, dont l'aristocratie n'est pas équivoque #
savoir par le courier suivant. pourquoi enfin dans ce moment de crise le pou»
Mais le vent # est démocratique depuis le voir exécutif et ses agens font absolument les
journée du 14 juillet dernier, comme le mulet morts, et cherchent à faire tomber en léthargie
du mont Cenis, est devenu impétueux au mo les membres les plus patriotes de l'Assembléé
ment où le prince est parti d'ici, ce qui rendra nationale ? - -

, le lac leman impraticable , de m mière que Réveillez - vous, citoyens ! la patrie est en
l'eau dºpurative d' Eviant aura le temps de faire péril ; je me l'ai que trop prévu depuis long
des miracles sur la sérénissimité disloquée. temps ; je n'en suis que trop certain aujour
Il passe ici pour certain que tous ces augustes d'hui : armez-vous donc vous-même , si lé #
voyageurs vont en Autriche , pour trouver plus voir exécutif continue à faire le moré; préparez
, de matière et de facilité à remplir leurs projets. vos cloches pour un tocsin universel; préparez
N. B. Nous pouvons certifier l'autl1cnticité vos fanaux sur les clochers et vos meules de
de cette lettre , dont la signature nous est con bois sur toutes les hauteurs ; surveillez les
nue. ( Note aux auteurs aics - luna les.) postes et les voyageurs ; surveillez de toutes
Nouvelles très-certaines , suivies de questions parts la sortie de nos grains, de nos fourage
trés importantes.
ct de nos espèces chez l'étranger. Le momen
- -
arrive où l'univers entier va voir si vous ête
Le manifeste que le général Bender doit pu dignes de la liberté ou non. CARRA. . ;
l
|
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- / • - -

Jo U R NA L L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Quiconque ose proposer l'intervention d'une puissance voisine quelconque
dans notre révolution, ou appeller sur la patrie des forces étrangères,
est digne de mort.

No. C C C C L X X V I I I. Du Dimanche 23 Janvier 179z.


| , As s E M B L E E N A T I O N A L E. sation reçue par un juré, composé de huit
cºtoyens.
, Séance du 22 janvier. Iſ. Si le juré a déclaré qu'il y a heu à accusa
tion , le procès et l'accusé, dans le cas où il sera
- C,r ici l'une de ces séances imposantes où détenu , seront envoyés, par les ordres du com
es loix, préparées par une longue et mûre dis missaire du roi, au tribunal criminel du départe
cussion, s'établissent et se découvent en masse, ment, et ce dans les 24 heures de la significa
mme un édifice magnifique dont l'échafau tion qui lui aura été faite de l'ordonnance de
dage tombe en nn moment à la voix de l'arcli prise-de-corºs, -

.1 cte. Sans autre préliminaire que la lecture III. Néanmoins , dans les deux cas ci-après,
des procès-verbaux , et l'annonce de plusieurs , savoir : si le juré d'accusation est celui du lieu
Ventes avantageuses des domaines nationaux , où est établi le tribunal criminel, ou si l'accusé
mblée nationale a décrété, sur l'organi est domicilié dans le district où siége le tribunal,
l'accusé aura le droit de demander à être jugé
bn des jurés , cette série d'articles.
. Fonctions du commissaire du roi.
par l'un des tribunaux criminels des deux dépar
, temens voisins.
, Art. Ier. « Dans tous les procès criminels , IV. L'accusé ne pourra cependant exercer ce
ioit au tribunal de district, soit au tribnnal droit, qu'autant que le tribunal qu'il est auto
criminel, le commissaire du roi pourra prendre . risé à décliner dans les deux cas ci-dessus se
· communication de toutes les pièces et actes, et trouvera établi dans une ville au - dessous de
sera tenu d'assister à l'instruction. 4o ooo ames. -

. Le commissâire du roi pourra toujours V. Lorsque I'accusé se trouvera dans l'un des
fai , aux juges, au nom de la loi, toutes les deux cas mentionnés dans l'article III ci-dessus .
† qu'il jugera convenables, desquelles
il ſui sera délivré acte.
I'ordonnance de prise-de-corps , après avoir
énoncé l'ordre de la conduite dans la maison
III. Lorsque le directeur du juré, ou le tri de justice du tribunal criminel du département,
nal criminel n'auront pas jugé à propos de dénommera en outre les villes des deux tribu
rºr à la réquisition du commissaire du naux criminels les plus voisins , entre lesquels
toi, l'instruction ni le jugement n'en pourront l'accuse pourra opter.
être ni arrêtés ni suspendus , sauf au coinmis VI. L)ans les cas mentionnés ci-dessus , si j'ac
faire du roi du tributial criminel à former sa cusé est détenu dans la maison d'arrêt , il noti
demande en cassation après le jugement, ainsi ſicra au greffe son option dans les vingt-quatre
qu'il va être détaillé ci-après ». lieurcs de la signification qui lui aura été faite
Procédure devant le tribuna/ criminel. de l'acte d'accusation, après lequel temps il sera
envoyé à la maison de justice, soit du tribunal
Art. Iºr. « Nul homme ne pourra être pour direct, soit de celui qu'il aura choisi. S'ils sont
#lllVl criminellemcnt, ct jugé que sur une accu
plusieurs accusés, ils se concerteront entr'eux,
478
sm-m=

- - - - •- 4 -- • (. 95o )
*ur le choix , et s'ils ne peuvent s'accorder, le • P A R I S, le 22 janvier.
ºor t en décjdr ca.
Vii. Si dans ies nºines cas l'accusé n'avoit La section de la Bibliothèque vient d'arrêter,
le 17 de ce mois , à la plus parfaite unanimité,
pu être sais sur le manda : d'arviener de l'otſi qu'il seroit propos aux 47 autres sections ,
c1 r dº police, m is se ui iucnt cn , et tu de l ºr §ns qo'aux 6o bataillons, de former une légion
donnance de prise-de-corps , il se ca con litt , coin : osée d, six div sions de deux mille hommes
»,a 1 l.»
par celui qui en est porteur, devan : ! :: ·:, a nn • , po tant le nom de Légion nationale
paix du lieu où il sera trouvé , pour y " · " ! p,: jsie , re , ºu sous les ordres de Vl. Gou
déclaration de l'option dont il vient d'être p .. , , V 1 , · :1 , } :" , , , :: , , : sur les frontières de l'em
ou de son refus de l , faire, de laquelle déc a1 a , ir- a , , , , , , r sg al li9st le des puissances
tion le juge de paix gardera m'nute et délivrera : , es , I , ont l'état major et les officiers
expédition au porteur de l'ordonnance. s 1o , n, , , s dans l s volo, ta r s de a garde
V , I. Le · porteur de l ordonnance , après nat.ouate ues si x 1, non iisscmn n - de i'aris.
avoir remis l'accusé dans l , maison de justice 1.'exemple de c tte section , qui º v oit été
du tribunal direct, ou de celui qu il aura choisi,
pr cédé par une d libération sºmb ble d ns la
section du Théâtre l'r , nçois a été bientôt suivi
remettra également au greffe la déclaration de
l'accusé, ainsi qu ' l'ordonnance de prise-de par les autres sections , et moºs espérons être
corps. suffisamment en mesure de notre côtº .
· IX. Le greffier donnera connoissance de ces fournir au plutôt motre co ting nt à la d † ense -
deux actes à l'accusateur public , et si le tri de la patrie et de la constitui on ... contre les
bunal que l'accusé a préféré n'est pas le tribunal ennemis du dehors ainsi que contre ceux du
direct. l'accusateur publie fera notifier ces actes' dedans. Si l'on veut se rappeller , d autre part,
au greffe du dernier tribunal ; et sur la réqui le superbe manifeste que le département de la
sition qu'il en fera par l'acte même de notiſi Charente put,lia , au mois d'août dernier ,
cation, les pièces lui seront renvoyées. comme prévoyant les intentions hostiles des
X. ſOans tout les 24 heures au plus tard , puissances voisines , on trouvera que les craintes
après l'arrivée de l'accusé et la remise des pièces J
et la perspicacité des vrais patriotes n'ont point
au greffe, il sera entendu par le président en été des chimères , ainsi qu'on a voulu le per-,
présence de l'accusateur public et du commis suader au public jnsqu à présent. Le départe
saire du roi ; le greffier tiendra note de ses ré mcnt de la Charente prit dès-lors la résolution
ponses , laquelle sera remise au président pour de fournir mille nommes par chacun de ses
servir de renseignement seulement. districts , et de défrayer ces braves citoyens
XI. Tout accusé pourra faire choix d'un ou soldsts pendant tout le temps de la guerre , si
de deux amis, ou d'un conseil , pour l'aider les puissances voisines faisoient quelque tenta
dans sa défense, sinon le président lui désignera tive contre nous. Cet exemple et celui que les
un conseil; mais il ne pourra jamais communi sections de la capitale viennent de donner me
quer avec l'accusé que deux jours après qu'il seront pas sans doute infructueux ; et nous
aura été amené.
avons d'autant plus de raison d'y compter ,
XII. Le premier de chaque mois, le président que le seul moyen d'arrêter l'insolence de
du tribunal fera former le tableau des jurés, Léopold et l'espoir des conspirateurs, c'est de
ainsi qu'il sera dit au titre XI. nous préparer de toutes parts à la guerre , et
XI , Le 15 de chaque mois , s'il y a qnel de demander impérieusement au pouvoir exé
qu'affaire à juger, le juré du jugement s'assem cutif qu'il ouvre les arsenaux de la m tion , et
blera sur la convocat on qui sera faite. qu'il fasse multiplier par - tout les fabriques
XIV. L'accusateur public sera tenu , aussi-tôt d'armes pour en fournir aux braves gardez na
après l'interrogatoire, de faire ses diligences, de tionales qui n'en sont point encore pourvaes. C...
manière que l'accusé puisse être jugé à la pre
mière assemblée du juré qui suivra son arrivée. Extrait d'une lettre de la Rochella, du 11 de
XV. Si l'accusateur public ou l'accusé ont des Ge mois. -

motifs de demander que l'affaire ne soit pas


portée à la première assemblée du juré, ils pré « Les gardes nationales des municipalités qui
forment l'arrondissernent du district de la Ro
senteront leur requête en prorogation de délai
au tribunal criminel, lequel décidera si cette chelle, sont sans fusil, et le peu qu'ils en ont me
prorogation doit être accordée. G. valent rien et ne peuvent leur servir, malgré
( La suite demain. ) qu'ils aient dépensé 3 liv. par fusil pour les fair
-
( 451 )
raccommoder. Quelques municipalités s'en étant Voici son opinion sur les régimens étrangers
plaint à un nommé i iégeois, garde de l'arsenal, qui sont à la solde de la Francé :
il a eu l'impudence de répondre, par un sourire « Si jamais on a commis une faute politique et
moqueur, qu'on n'avoit qu'à les faire mettre un écart des principes constitutionels, c'est dans
en état ». l'admission de ces troupes étrangères, contre le
Une députation d'officiers municipaux et vœn de la ne tion , contre le bien du service, et
† la garde nationale d'une commune
d'officiers contre l'esprit des bases présentées par le co
m,té mº}. ! ::: re, Cos régimens allemands sont
de campagne, a été forcée par le peuple, il y a
quelque temps, de venir ici demander des fusils coin1t1antiés en gr nde partie par ces rnèmes
au lieutenant de roi, nommé Roussi, qui a éga princes qi i vº 1 !: oit nt nous att : quer , et sous
lement eu l impudence de répondre qu'il ayoit eux par de s o ſ'il cie 1 , s u é rieurs qui sont leurs
ordre de n'en point donner. La déput ttion créaturt s : lºs sol ! ! ' s s ont ou A l :nan :}s o: ma
l'yant enfin contraint de produire cet ordre , tion nx , q i'on a l, i t é , à s · croire étr.iger s,
les ol'lic: s : on; os.'s te rnême , et de piu in
il a montré une lettre signée la T'our-du-Pin ,
dont le dernier art,cle est conçu en ces termes : fectés de to.s l , préjugés de leur état ; ils I'ont
« Ne delivrez point de ſusils que vous n y soyez prouvé : ie pu s la révolution , et le prouvent tous
forcé ». (Ainsi il faudra forcér les commandans les jours : si nous avons la guerre , ce seront
de place et les gardes-magasins d armes, lorsque des ennenis de plus , et les plus dangereux de
lOuS »».
les Autrichiens et les aristocrates françois en
treront en France : je crois que cette violence
alors sera bien permise, car le salut du peuple Su " l' abolitionc de la mol.lesse.
est la sUPRÊME LoI ! )
· Le dimanche 9 de ce mois, le major du régi Une des opérations les plus importantes et
ment de la Sarre , en garnison à la Rochelle, les plus s g ºs !º l' Assemblée nationale . une de
devoit faire crier vive le roi et prendre les co celles qui co ºl d nt le mieux l'é,liſice d · notrè
cardes blanches au spectacle, où l on devoit lib rté c e t l'. b olition dº la nobl •sse hérédi
jouer la Bataille d'Ivry. Mais plusieurs soldats taire Q and lºs ,#ollandois fon !èrent leur ré
triotes ayant dénoncé la veille ce beau projet, publique , ils contnirent un grande faute en
il a échoué net : la Bataille d Ivry n'a point été laissant subsist r parmi eux un ordre de nobles
jouée, et le major aristocrate et conspirateur a qui ſornent dans leur constitution l'ordre éques
été vertement tancé. C.... tre. Cºt ordre équestre a toujours été dev oué
au sthato'1d rat : il a favorisé toutes les entre
prises des st hatouders contre la liberté pui,lique,
Le patriote Brissot gourmande et avec raison et il a jo té le plus grand rôle dans l' odieuse
l'Assemblée nationale sur sa lenteur à organiser conspiration qui a soumis la Hollande au des
les gardes nationales : il témoigne sa surprise de potisine du stllatouder actuel, de sa femme et
Voir que l'armée de ligne n'ait pas encore reçu du roi de Prusse son beau-frère. On a vu ce
la nouvelle forme ordonnée pour elle par la pendant en l lollande quelque ſaniillºs nobles
constitution ; il s'étonne qu'on ne s occupe pas sontenir les intérêts du peuple , et cette répu
plus sérieusement de cette armée où la n sin blique a eu ses Capellen , comme nous avor .
telligeace règne entrc les soldats et les officiers, cn ce moinent nos Mirabean , nos Laneth , 1: ri
3û les chefs en général ont pris en horreur la Montmorency, un d' Aiguillon, etc. ; inais ces
révolution et la constitution libre de leur patrie, exceptions ne peuvent rien contre le principe,
et ont communiqué ces sentimens dangereux à elles sont seulement honorables pour l'individu
beaucoup d'officiers inférieurs. Voici comment qui les fait maître. Si dans une monarcl.ie li
ce citoyen éclairé , dont l'autorité est d'un si bre vous introduisez , si vous souffrez un ordre
grands poids dans notre révolution, termine ses de patriciens ou nobles héréditaires , tous ses
réflexions sur l'armée : efforts tenlront à la 1nona chie absolue ou des
« J'ose assurer que le besoin le plus instant est potique : les places, les honneurs et lcs pensions
d'abord la constitution de l'armée ; il n'y a pas seront le prix de son dévouement servile au
une heure, pas une minute à perdre : il faut la prince : et le prince , secondé par cette caste
former, la compléter, l'exercer à force , y éta privilégiée, parviendra à son but, qui est le
blir l ordre et s appliquer à en bien choisir les despotisme. Si ces nobles sont mécontens du
chefs : je crains les chefs, je crains les q//icicrs pr ince , ou s ils veulent profiter de sa foiblesse
en cas d'évènement». pour envahir son autorité légitime , alors ila
( 952 )
feront retentir l'air des cris de la liberté, ils in tionales qui renverseront dans une éternelle .
trigueront parmi le peuple, ils l'entraîneront poussière les trônes des rois, et briseront enfin
après eux contre le prince , jusqu'à ce qu'ils ces sceptres orgueiſleux, talismans funestes de
aient obtenu de celui-ci l objet de leurs desirs. toutes les calamités morales et politiques dont
Cela fait ils rejetteront le peuple dans le néant, le genre humain a été frappé. Eh ! qui peut
et recommenceront à se liguer avec le prince douter de ces évènemens futurs et de la per
contre le peuple. fectibilité de notre raison, quand on considère
Si au contraire ils poussent les choses jus qu'à peine les générations humaines peuvent
qu'aux dernières extrémités contre le prince 9
compter 8 à 1o,ooo ans dès l origine de leur
et si par leurs manoeuvres l'état de monarciiique existance ? Qu'est-ce qu'un temps si court, en
devient républicain , alors ils s'emparent de la comparaison de la durée que doit avoir notre
république comme ils avoient fait du trône ; ils globe ? N'a-t-il pas fallu amener l'homme de
concentrent en eux-mêmes la souveraineté na l' tºt sauvage à celui de société ? n'a-t-il pas
tionale, et le peuple est condamné à gémir sous fallu inventer l'écriture , l'imprimerie , la navi
leur tyrannie. Nos orgueilleux paladins, et jus gation lointaine , et combiner par une masse
qu'aux petits secrétaires du roi s'écrioient , au incalculable d idées et d'élémens moraux, et
commencement de la révolution : François , p ur une suite continuelle d'expériences en tout
souvenez-vous que la noblesse est le rempart de genre, cette philosophie subiime qui donne à
l'état, qu'elle a toujours soutenu le peuple : oui, l'homme le mot de l énigme sur la dignité de sa
répondoit l opinion pubiique, comme la corde nature et sur la réciprocité de ses droits et de
soutient le pendu. sºs devoirs avec ses semblables ? m'a-t-il pas fallu
L'Assemblée mationale a coupé cette fatale que cette philosophie, réduite en pratique et
corde, et le peuple françois est retombé sur ses en théorie par quelques êtres heureusement
pieds. Maudit soit celui qui voudroit nous re organisés , se soit étendue et propagée au mi
mettre au col la corde de la noblesse, pour nous lieu de la foule des peuples ? Eh bien, le temps
suspendre de nouveau au gibet du despotisme ! est arrivé où cette philosophie a pris enfin un
grand essor; elle doit cet essor aux Etats-Unis
Indices de la grande révolution qui se prépare d'Anérique et à la révolution françoise ; rien
en Allemagne et en Italie, à l'instar de la
révolution françoisc. ne pourra désormais l'arrêter, et nous pouvons
prédire hardiment la destruction prochaine des
Nous avons cité dans notre numéro 47 1 l'in tyrans de la terre, et le rétablissement des peu
surrection de la ville de Wastein en Westphalie, ples dans leur majesté suprême et dans leurs
et le refus que les villes et villages voisins ont droits souverains. C.....
fait d'obéir à l'électeur de Cologne dans cette D E L I E G E.
affaire ; nous citerons aujourd'liui les observa
tions d'un gentiiliouime anglo s , qui revient L'ardeur des exécuteurs autrichiens et électo
d'un voyage en Allemagne et en taiie , et qui a raux de Mayence et Cologne est un peu ralentie,
fait dans ces deux pays quelque séjour : cet An par une lettre de M. de Dhom au général impé
glois annonce que opéré
c'est por
unelachose étonnante rial Bender, dans laquelle ce ministre se plaint
qne de voir l'effet révolntion ſran au nom du roi de Prusse, son maitre . que cer
çoise dans les petits états , électorats et prin tains articles convenus à l'rancfort n'ont point
cipautés qu'il a traverses. Dans quelques-uns, été observés à l'égard des liégeois. M. de Diiom
le gouvcrnement s'est relâché ; dans d'autres, a écrit aussi aux états de liége , pour les assurer
il a angmcnté de rig1eur : mais dans tous que son 1naître ne cesse point de s'intéresser à
règncnt la crainte et la jalousie du pouvoir ; la nation liégeoise, ni de veiller à ce que ses
effets d'une seule et même cause , la défiance droits ne soient pas méconnus. Ces nouvelles
des dispositions du peuple. ont relevé le courage des liégeois : ils parlent
Ces dcnx nouvelles sont très-certaines ; et il de reprendre la cocarde et l'uniforme patrio
r esc pas dificile d'en prévoir les conséquences. tiqne ; enfin ils se ſiattent que le roi de Prusse
Oui , je le soutiens, et il y a long temps que je ne les ab indonnera pas à la vengeance dc lenr
l'ai dit et imprimé, tous les peuples de l'!ºurope, évêque , qui sº lltttoit déja d'egorger ses ouailles
et c,nsi1ite cet x d.ºs trois autres continens , avec le coûteau impérial.
s couer ont le joug des tyrans et reprendront M. de j )hein est attendu lui-même à Liége.
la 11 rs droits et leur gouveraineté. L , ſin de ce Cette no";v ile démarclie du roi de Prusse est
siècle et le siècle suivant présenteront une chaîne clle sincère , ou bien est-ce nn jeu pour mieux
d'évèncmens admirables ct d'insurre-t,ons n - masquer sa coalition secrète avec Léopold ?
: - - ii i_
ANNALES PATRIO : IQiJES ET iI.IT - -# # | ÉS
É - t A.I# --2 *--

: DE L A F R A : C E *- » .

Y -

ET A F F A I R E S P O L I T I Q U : S D E L' E U R C P *-- 2 -i -

| I0 U R N A L L I B R E , par zne Société d'..crivains Patriotes »

, , , dirigé par M. MeRcIER , et par M. CARRA , un des A'ºteurs.


# .

Les prêtres sont comne le fºu ei !'e 1u , rien de si utile, rien de 3i d ingereux :
' un manvais prêtre est une peste sociale , comme un boa est un prèsent
du ciel. -

( Discours de M. Grégoire, curé, sur la légitimité du serment civiquc


exigé des fonctionnaires publics. )

º No. C C C C L X X I X. Du Lundi 24 Janvier t7g ! .

: iss E M B L É E N A T I O N A L E. [ le décret suivant a été présenté par le comité


- - - - des finances, et adopté.
Séance du 22 janvier au soir. « L'Assemblée naºbnale. après avoir cntcndu
- son corn.té d 's financ s, décrète que l : rece
D, nombreuses adresses de fonctionnaires veur des revenus publics m ttra à la dispo ition
ecclésiastiques répandus dans tous les dépºrte- | de l'administration du d, partement d'Isle et
mens, annoncent que la constitution civile du | Vilaine , la somme de 34,o o livres, pour être
# degé s'établit sans effort et par le seul poids « Tj loy ég aux répuratiot.s ies uigues de ijoi ,
la vérité , de la raison , et par l'intérêt bien sera payable en deux terines égaus , de quinze
mtendº de la religion elle-même. jours en quinze jours , sur laquelle somme il
, Les bons citoyens ont été profondément af- | sera prél-vé celle de 5ooo liv. due au siet,r.....
igés par la nouvelle de la mort de M. Poignot, ui , sur l' ordre du département, a fait les
uté de Paris, patriote ardent, qui succombe †, des premières réparations ».
àl'excès
A^ .
de ses travaux et de son zèle. - -
M. Fermond , au nom du comité de la ma
· • - - - -

: Onſsait que l'homme qui devoit le remplacer | rine, a proposé , et l'Assemblée a décrété les
lioit M.-Vauvilliers, premier suppléant : mais | deux articles additionels suivans au code pénal
"près sa défection, après son refus de recon- | de la marine.
noltre la constitution ecclésiastique et d'en Art. I°". « Dans le cas où le capitaine d'un bâ -
ºconder l'établissement, après sa démission de | timent se rendroit accusateur contre son équi
place de municipal, tout Paris s'attend à le page, ou une partie de son équipage, la plainte
Vºir renoncer également à la place de repré- | sera portée par lui au commandant de l'escadre
ºntant de la nation, à noins qu'il ne lui reste | dont le bâtiment ſeroit partie, ou au comman
l courage de s'aller conſiner dans le cul-de-saG | dant du port. si le bâtiment n'étoit pas en es
noirs, comme il eut seul, en 1775, le cou- | cadre. Ce commandant indiquera , en nombre
mge d'entreprendre, en latin, un éloge que | double, parmi les hommes de mer étrangers au
personne n'a osé faire en françois. bâtiment, ceux qui doivent composer le jury ,
L'Assemblée a entendu avec intérêt la lecture | conformément à l'article V du titre I°" du code
es remercîmens de M. de la Grange, exprimés | pénal... le prononcé du jury sera porté à un
arec cette simplicité qui sied si bien au génie, conseil de justice , également indiqué par le
La mer a fait des ravages effrayans dans lo | commandant de l'escadre et du dépôt, composé
département d'Isle et Viſ i,se ; les digues de | d officiers étrangers au bâtiment, au nombre de
sont renversées. et i'on craint que le reºte | cinq au moins, et s'il est possible , en nombre
lala chaussée ne soit bientôt envahi par l'«)céan, | égal à celui des officiers de l'état major du bâti
ºurl'exposé qui en est fait par M. le Chapelior, l ment. Ce conseil s'assemblera à bord du vais ,
479

l
( 954 )
seati commandant dans l'escadre , ou de l'amiral la circulation les petits assignats, est de les
dans le port ; et le commandant du port fera , destiner spécialement au trésor public, pour
s'il y a lieu, exécuter le jugement du conseil servir aux diverses dépenses qu'il a à payer,
de justice. décrète ce qui suit : -

II. Dans le cas où on ne pourroit trouver, Art. I°*. « Il ne sera délivré à la caisse ex
dans une escadre ou dans un port, le nombre traordinaire aucun assignat de 5o, 6o, 7o, 8o
d'officiers de chaque grade nécessaire pour com et 9o liv. en échange des billets de la caisse
poser un conseil martial, ils seront remplacés d'escompte, ou des promesses d'assignats ; ces .
par les officiers les plus anciens des grades infé échanges seront faits en assignats de 5oo livres,
rieurs qui seroient présens dans le port ou dans pour les billets et promesses de 1ooo liv.... en
l'escadre, pourvu qu'ils soient au moins lieute assignats de première fabrication de 3 et 2oo
mans de vaisseau ». livres, et en nouveaux assignats de 1oo livres
Le comité d'agriculture et de commerce a pour les billets au-dessous de 1ooo liv.
fait présenter par M. Goudart, un grand rap II. Les assignats de 5o, 6o, 7o, 8o et 9o liv.
port et un projet de tarif sur les entrées et sor seront versés aussi-tôt après leur fabrication,
ties du royaume. La discussion en est ajournée dans le trésor public, en paiemens des sommes
à Lundi , et interrompra la question des jurés ; qui ont été ou qui seront décrétées par l'Assem
et il est décrété , sur la proposition de M. blée , ou employées par la caisse de l'extraor
d'Auchy , adoptée par le rapporteur , que l'on maire, en appoints des sommes qu'elle est char
discutera d'abord les objets principaux , tels gée de payer. -

que les vins, le tabac, les huiles, les toiles ; et III. Il sera ajouté quatre nouveaux sigma
ensuite sur celle de M. Rœderer , que le tarif taires à ceux qui sont déja nommés pour la
sera réimprimé , non par ordre § 9 signature des assignats de 5o livres, de manière
mais qu'on classera par cobpnnes séparées tous ue les signataires seront portés au nombre
les objets soumis à un droit commun ou rap # dix. '
proché. IV. L'Assemblée charge son président de
Enfin, l'assemblée nationale a renvoyé au porter le présent décret dans le jour à la sanc
comité des rapports, et ajourné à Mardi soir, la tion , et de prier le roi de le faire notifier
pétition très-touchante d'une société de savans demain à la caisse de l'extraordinaire ». -

qui supplient la nation, au nom de sa propre Au nom du comité de constitution , M. Dé


gloire, ct sur tout au nom de l'humanité , d'en meunier a présenté un projet de décret sur
voyer des vaisseaux à la découverte de M. de la la forme de l'installation des six tribunaux de
Peyrouse et de ses infortunés compagnons. Paris , qui doit être faite mardi prochain par
le conseil général de la commune.Comme cette
Séance du 23 janvier. forme est expressement déterminée par le dé
cret du 24 août, que la municipalité de Paris
Le département de la côte d'Or informe les n'a point le droit d'interpréter, l'Assemblée
augustes législateurs des progrès que le patrio nationale a jugé superflu d'ordonner l'exécution
tisme fait journellement dans son territoire ; d'un décret parfaitemeñt clair : elle a seulement
la ville de Dijon, long-temps accusée d'incivisme ordonné que mention en seroit faite au procès
et d'aristocratie, se lave de ce reproche en verbal : † a ensuite rendu le décret suivant,
effaçant jusqu'aux sur les emplacemens provisoires :
les noms
traces de
du ses rues qui et
pou " " »
voient rappeller despotisme de « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
ses agens. - - -
son comité de constitution : décrète que les
Le célèbre vignoble du clos Vougeot , dont tribunaux du premier et du troisième arrondis
les productions parfumoient de Citeaux les ca sement de Paris, tiendront provisoirement leurs
veaux bénis, estimé 77o,ooo livres , a été vendu séances, le premier au palais , et le second au
2,14o,ooo liv. - - châtelet , et que leurs jugemens seront vala
M. de la Borde a fait un rapport très-satis bles, quoique rendus hors de leur territoire.
faisant sur l'état de la caisse de l'extraordinaire, Décrète que la municip lité rendra coinpte,
qui se tronvera rembourser en janvier 45 mil sous quinzaine , des mesures qu elle aura prises
lions , et beaucoup plus en février. Voici un pour procurer à ces tribunaux un local confor
décret rendu sur sa proposition. mément aux décrets de l'Assemblée mationale.
L'Assemblée nationale, considérant que le Le snrplus du projet de décret a été renvo é
meilleur moyen de répandre promptement dans à l'impression , et ajourné à mardi soir. #
{ 955 j
projet contient quelques dispositions relatives me faut pas retirer sa pitié à mille accusés qui
aux appositions des scellés faites par les com peuvent être innocens, et que d'ailleurs il sera
· missaires de police, les créés et les individus qui pris d'autres mesures contre l'accusé furieux ; et
- s ront admis à remplir près de ces tribunaux les l'objection a été abandonnée.
fonctions d'avoués ». -
Examen et conviction.
, On a passé à l'organisation des tribunaux cri
minels, et les décrets qui suivent, préparés par Art. Ier. « En présence des juges, de l'accu
ladiscussion d'hier, ont passé aujourd'hui avec satenr, du commissaire du roi, des jurés et du
u d'opposition : -
public, l'accusé comparoîtra à la barre, libre et
· Art. XVI. « Si le tribunal criminel juge qu'ily sans fers; le président lui dira qu'il peut s'as- .
·alieu d'accorder la demande, ce délai ne pourra seoir, lui demandera son nom, âge, profession
néanmoins être prorogé au-delà de l'assemblée et demeure, dont il sera tenu note par le
dejurés, qui aura lieu le 15 du mois suivant, . greffier.
XVII. La requête en prorogation de délai II. Le président avertira l'accusé d'être atten
| teraprésentée avant le 5 de chaque mois, époque tif à tout ce qu'il va entendre ; il ordonnera au
de la convocation du juré. greffier de lire l'acte d'accusation ; après quoi il
. XVIIt. Le nombre de douze jurés sera absolu rappellera clairement à l'accusé ce qui y est
| ment nécessaire pour former un juré de ju contenu ; il lui dira : « Voilà de quoi vous êtes
gement. , - accusé ; vous allez entendre les charges qui se
, XIX. Le juge , en présence du public , du ront produites contre vous ». - -

commissaire du roi , de l'accusé et de son III. L'accusateur public, ainsi que la partie
conseil, fera prêter à chaque juré séparément plaignante, s'il y en a, feront entendre leurs
le serment suivant : « Citoyen, vous jurez , et témoins ; ceux-ci, avant de déposer, prêteront
| promettez d'examiner avec l'attention la plus . serment de parler sans haine et sans crainte de
scrupuleuse les charges portées contre un tel. . dire la vcrité, toute la vérité, rien que la
de n'écouter ni la haine ou la méehanceté, ni la vérité. .
crainte ou l'affection , et de ne communiquer IV. La liste des témoins qui doivent déposer
avec personne jusqu'après leur déclaration : de sera notifié à l'accuséc vingt-quatre heures au
vous décider, d'après les témoignages et suivant moins avant l'examen. -

† conscience et votre intime et profonde V. Après chaque déposition, le président de


conviction, avec l'impartialité qui convient à mandera à l'accusé s'il veut répondre à ce qui
| un homme libre ». vient d'être dit contre lui. L'accusé pourra,
*.XX. Le serment prêté, les jurés prendront ainsi que ses amis ou conseils, dire, tant contre
place tous ensemble sur des siéges séparés du les témoins que contre leur témoignage , ce
public et des parties, et ils seront placés en face qu'il jugera utile à sa défense ; il pourra les
de l'accusé et des témoins. » . questionner. L'accusateur public , les jurés et
v : A la lecture de l'article XXI, il s'est élevé le président pourront aussi demander les éclair
quelques réclamations sur la sévérité de l'incom cissemens dont ils croiront avoir besoin.
munication qui y est prononcée. M. Duport a V 1. Le témoin sera tenu de déclarer d'abord
observé que cette disposition n'étoit que régle si c'est de l'accusé présent qu'il entend parler ,
mentaire , bornée au local même de la justice , et s'il connoissoit l accusé avant le fait.
et qu'il falloit aussi espérer dans la conscience VIl. Lorsque les témoins de l'accusateur pu
du citoyen élevé à la fonction de juré. L'article blic et de la partie plaignante, s'il y en a ,
a passé ainsi : auront été entendus, l'accusé pourra faire en
. : Art. XXI. « Dès ce moment , tant qu'ils tendre les siens; l'accusateur public ou la partie
seront dans l'auditoire, ils ne pourront com plaignante pourront également les questionn: r
muniquer avec personne , par écrit , parole O U1 et dire sur eux ou leur témoignage tout ce qu'ils
este , sauf les éclaircissemens qu'ils pourront jugeront nécessaire.
mander, suivant la forme qui va être expli V1 I. Les témoins ne pourront jamais s'in
quée ». terpeller entr'eux. 5

Le titre suivant n'a essuyé d'autre objection !X. Les t moins seront entendus séparément,
, que celle qu'on a tirée du fait particulier qu'il néanmoins l a ccnsé, ainsi qne ses a mis ou con
y auroit quelquefois des accusés furieux dont il seils, pourront demander qu'ils soient entendus
faudroit contenir la violence. M. Duport ensemble : ils pourront demander, après qu'ils
rve que, pour un événement aussi rare, il auront été entcndus, que ceux qu'ils désigne
-

4 " -
( 956 ) .
· · · · · ·
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: . - •• " -
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- -

ront , se retirent de l'auditoire , et qu'un ou ) et d'imprimer, c'est renverser l'institution. des ,


plusiettrs d'entr'eux soient introduits et enten- jurés, c'est les astreindre à ne plus juger que :
dus de nouveau, séparément ou en présence | sur des preuves écrites ». M. Montlosier regarde -
les uns des autres. - cette question comme décisive sur la liberté de .
L'article X a été l'occasion d'une discussion | la Presse Cet argument a paru très-concluant,
longue et échauffée. ll avoit été proposé, par | ºº l'ajournement a été prononcé. . #

amendement, qu'il fût donné à la partie plai- Toute la discussion n'a été interrompue #.
gnante, comme à l'accusateurſpublic , la faculté | Pº l'émission d'un décret demandé par M. .
de faire entendre les témoins ensemble ou sépa- Chasset, d'après une pétition du département de
rément ; M. Chapelier a rejetté avec force cet la Somme, et qui réduit à cinq le nombre des
avis, qu'il regarde comme inhumain, comme | Pººººº répandues dans la ville d Amiens. G.t
plus terrible à l'accusé que l'ancienne jurispru- | - ,' . ' }

dence; et la question préalable a dévoré l'amen- - - - ' --

dernent. . Extrait d'une lettre de Basle, du 13 janvier. .


t. X. « L'accusateur ic aura la même - - - . '
n# ºº †.
§
cûssé » «à r§ ns p
• •gºº p§ | leurs
, Ce n'est que- révolutionaires
contre depuis avant-hier
ontque
étéleschassés
enrô
- . » #l', » , l» • - I définitivement du Hoernli
- » avec leurs recrues »;
A

1i †#é n a arrêté l'adoption de l'ar


- - - - -

qui ont été, à ce que l'on assure, transportées


ete sºnt , . à Yverdun. Les chefs de cette bande , assez
-

Art. XI. « Les conseils prêteront serment de | connus, n'y ont pas été , en personne ,i et.se
. »* - • a I f •• • , r - - - - - -

#! employer que la vérité dans la défense de | sont contentés de diriger cette tourbe du lieu
1'accusé, et de se comporter avec décence et | de leur résidence. -

modération. . - -#
Art. XII. L'accusé pourra faire entendre - , . '»
des témoins pour prouver qu'il est , homme | P o N D 1 c H É R Y. , 1 " 'a
d'bonneur. .1. - v,
Les dernières lettres de cette colonie franº "
XIII. Pendant l'examen , les jurés et les juges çoise, dans l'Inde, annoncent que Typpoe -
pourront prendre note de ce qui leur paroîtra Saïb a rêmporté une victoire sur les Ang ois !
important, pourvu que la discussion n'en soit
mi arrêtée, ni ralentie. commandés par le général Méadows. Le princes
indien a une excellente artillerie, dont le ser,º
· XIV. Ne pourront être entendus en témoi
gnage les ascendans contre les descendans, et
vice est dirigé par de bons officiers
ses autres troupes, soit infanterie, soit cava *
§
réciproquement un père et une mère contre lerie , sont composées de ce que l'Inde a |

leurs enfans, ni les enfans contre leurs père et meilleurs soldats La nouvelle de l'échec essuyé
iiière, aïeul ou aïeule , un frère ou une soeur par le général Méadows avoit porté la conster
contre leurs frères et soeurs, un mari contre sa nation dans Madras. · · · · ·ru
femme, ni une femme contre son mari, et les
alliés au même degré ». La prospérité et le crédit de l'Angleterre rea
posent essentiellement sur ses vastes établisses
, Une longue et épineuse discussion s'est éta n1ens de - l'inde ; la perte de ces riches cona
blic sur l'article XV , qui proposoit de prohiber trées rendroit infaillible la banqueroute an .
tout écrit contre l'accusé dès qu'il seroit en état gloise et la ruine du commerce britannique ;.la
d'arrestation. M. Garat craint que cette dispo
France, si elle étoit provoquée injustement,
sition n'accorde trop de faveur au crime, qui
pourroit facilement unir ses efforts à ceux dé
doit être poursuivi sans rémission. Typpoo-Saïb contre sa rivale. Tout porte doné -

MM. Chabroud et Montlosier ont demandé | à croire qu'un systême de paix et même d'als
l'ajourmement, mais par des motifs différen5 : | liance est le seul qui convienne à l'Angleterre ,
« Permettre,
• .1 1 . ,;
dit le premier, à l'accusé d'écrire l vis-à-vis de la France. -

• "
|

On s'abonne à Paris, chez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
tle l'abonnoncnt et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. .
, Et cha% tous les Libraires et Diroctecrs des Postes du Royaume et de l'Etranger. º

| Ilparoît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 lie pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 hiº-'peu
5mºis, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume. L'a. t nnement ne commence que du prem d'ura mzo!
-,r

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÈRAIRES


J) E L A F R A N C E ,

|
ET A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
|
|

| JO U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,


: . ' dirigé par M. MERcIER , et par AI. CARRA , un des Auteurs.
A"

Les prêtres sont comme le feu et l'eau , ricn de si utile, rien dc si dan
gereux : un mauvais prêtre est une peste soGiale, comme un bon est
un présent du ciel.
( Discours de M. Grégoire, curé, sur la légitimité du serment civique
exigé des fonctionnaires publics ).

N°. C C C C L X X X. Du MJardi 25 Janvier 1791 .


' Ass E M B L É E N A T I O N A L F. Décrète que jusqu'au moment três-prochain
où le nouveau régime des contributions pu
|
·-

!
Séance du 24 Janvier. bliques sera établi, la commune de Strasbourg
est autorisée à faire percevoir, sur le débit en
Dºrvis quelques jours il a couru des bruits détail des boissons , la moitié des droits perçus
jusqu'à l'époque de la suppression du droit de
| ilarmans sur la disposition hostile des puissances umgelt. - - -

rangères qui nous avoisinent ; ces bruits, d'a


- réprisés, se confirment et se grossissent, .. : A l'ordre du jour, la discussion s'est portée
',t les. comités diplomatique, militaire et des sur le tarif des droits de traite. Cette discussion
recherches se sont réunis pour en sonder la a été plus épineuse qu'intéressante. M. Malouet
† ils s'occupent avec activité des moyens s'y est distingué en déployant de grandes con
noissances sur le commerce maritime. Voici le
#je conserver la paix par une contenance impo
et M. Péthion. qui se proposoit de pré
ter un projet de décret sur cette importante
tarif qui, au moyen des amendemens faits sur
le projet du comité, a été définitivement con
sacré :
• $ * ière, s'en est rapporté à la sagesse des me
res qui seroient prises par les comités. D R o 1 T s D' E N T R É E.
: Les isles de Saint-Domingue et de la Marti
aique sont, dit M. Nérac, dans une horrible Matières premières qui ont paru devoir être
fermentation , et on attribue tous les excès du exceptées de l'affranchissement total des
droits d'entrée.
désordre à MM. Damas et Rivière, dont le -

tômmerce de Bordeau x demande instamment


Charbons de terre.
le rappel. Cette affaire est envoyée au comité
ºolonial, avec injonction d'en rendre compte
très-prochainement. M. Nérac vouloit un dé Charbons de terre qui seront importés par les
fret dès aujourd'hui. ports de l'Océan , depuis Bordeaux inclusive
ment jusqu'aux sables d'Olonne aussi inclusive
Ensuite, sur la proposition de M. d'Auchy, ment , et depuis Redon jusques et compris
a été rendu le décret qui suit : - -
Saint-Valery-sur-Somme , paieront, par tou
: « L'Assemblée nationale, vu les pétitions de neau de 2,2oo liv. 6 l. oo s. .
municipalité et du conseil général de la com Par les autres ports du royaume, , 1o l.
ne de Strasbourg, la délibération du dépar Importés par terre, par baril de 24o l. 4 ss
lement du bas Rhin , et sur le rapport de ses Les charbons nécessaires à l'appro- .
#omités des finances et des eontributions pu visionnement des départemens de la -*

mques, - -
' l Meurte et de la Moselle , exempts,
48o
( 96o )
Soies de toutes sortes. un grand nombre de déserteurs françois qu'iI
Soies grèzes de toute nature étran paye à raison de vingt sous par jour , avec l ar
g r s, la livre , IO S.
gent bien entendu que les aristocrates fugitifs
Soies ouvrées, idem, idem. 1 l. o s. lui font passer à cet effet. Tant mieux encore :
Soies teintes , idem, ide1n. 1 l. 1 o s. quand ces déserteurs françois , après avoir
extrait une partie des sommes que les aristo
Soies grèzes doubles ou doupion, id. 5 s.
Fleurets ou filoselles, 8 s. crates fugitifs ont volées à la nation, viendront
Cocons et bourres de soies , • e • •
à jetter les yeux sur les drapeaux aux trois cou
leurs mationales, leur coeur sera ému au tendre
' N. B. La sortie de toutes ces soies continuera
souvenir de la patrie ; ils se rappelleront que
provisoirement d'être prohibée , à l'exception tous les enfans de cette belle patrie ne doivent .
des soies à coudre teintes, dont la sortie sera combattre désormais que pour les droits de
exempte de tous droits. l'homme, pour l'égalité, la justice et la iberté ;
Huiles de poissons. ils rougiront d'être devenus, par une lâche tra
hison, les vils esclaves de l'infâme maison d'Au
Huiles venant de tous autres pays triche, et les instrumens odieux des vengeances
que des Etats-Unis d'Amérique, con du fadasse Condé, du crapuleux d'Artois et du
tinueront d'être prohibées, prohibées. faquin Calonne ; et faisant soudain volte face,
A l'exception de celles arrivant par ils se joindront à leurs frères de France, et .
les barrières des départemens de la tourneront leurs armes avec fureur contre les
Moselle, de la Meuse et du Rhin , hordes stupides et barbares du tolpache Bender.
qui y seront admises en payant un Tel sera certainement le résultat des manoeu
droit, par quintal , de 12 l.
Les mêmes huiles venant des Etats vres sacriléges qui tendent à faire égorger des
françois par des françois pour asservir égale
Unis d'Amérique et importées par ment les vaincus et les vainqueurs à l'ambition
bâtimens françois ou américains , d'un tyran étranger et à l'oppression de quel
payeront un droit, par quintal, de 12 l.
ques vagabonds, soi-disant princes ou nobles,
Huiles d'olives. obérés de dettes, couverts de crimes et d'op
Celles de la côte d'Italie, dénom probres. Non, non, lâches que vous êtes, voüs
ne réussirez pas mieux par ce moyen que par
mées huiles fines , le quintal , 7 l. 1o s. tous ceux que votre rage et votre démence vous
Celles de Naples, Sicile, du Levant, ont suggéres : non, non, vil esclave bâtonné de
de Barbarie, d'Espagne et Portugal, l'hypocrite Léopold , insolent Bender ! tu neº
propres à la fabrication des savons et † pas à entamer une mation fière et
aux emplois des autres manufactures, ibre, que la Providence a rendue désormais
I O S.
le quintal, sacrée, et par ses lumières et par son courage
Les savons de Marseille, le quintal, # et par sa divine constitution. Misérable croate,
|

De gras ou huiles de gras, de peaux tu oses menacer.... Qui ?les François ! vingt-cinq
à l'usage de tanneries, 5
r - ( La suite demain ). millions de François libres ! Trembles plutôt
toi-même, et apprends que dans vingt - quatre
*.
heures cent mille de ces François répandus dans
P A R I S, le 24 janvier. la Belgique peuvent y rétablir le chapeau de la
liberté, et en chasser pour jamais tes Autri
On nous apprend que plus de deux mille offi chiens, tandis que cent mille autres François,i
ciers de notre armée, au lieu de prêter le ser te poursuivant sur les fi ontières, enverront ta
ment civique, viennent d'envoyer leur démis tête à Paris, pour montrer à l'univers entier
sion au ministre de la guerre , tant mieux : les comment on punit les satellites des tyrans. C...
braves sous-officiers connus par leur patriotisme
les remplaceront , comme les ecclésiastiques - 1 , ſ,
vraiment pieux et pleins de l'esprit saint du ci Adresse à Messieurs les membres composant le
visme vont remplacer les cafards mitrés, crossés comité militaire de l Assemblée nationale. . !
et les stupides curés qui refusent insolemment M E s s I E U R s, "4 -
d'obéir aux loix sacrées de la nation. - · •t
On nous annonce, d'un autre côté, que le sa La garde nationale de la ville de Vesoul, tou
cripant Bender prend à la solde de son mattre | jours ferme dans ses principes, vient aujourd'hui
( 961 )
rons renouveller l'assurance de son adhésion à dence n'abandonne rien ainsi au hasârd des
événemens.
vos sages décrets, et pleine de confiance en
voi vertus civiques et votre patriotisme , elle Pardonnez , Messieurs, ces élans , que sem
espère, en vous exposant ses vœux et ses al blent autoriser l'impérieuse nécessité des cir
larmes sur la chose publique, vous convaincre constances , et que le salut de l'état commande.
dé son zele à la servir. Salus populi suprema lex esto. -

' De toutes parts la foudre gronde , ct des Nous vous en conjurons donc au nom de
éclairs répétés semblent annoncer sa chute pro l · patrie en dangºr, au nom de la liberté me
chaine; déja toutes les puissances voisines , li macée, par vos sermens, par tout ce qu'il
ées pour ensanglanter cette terre de li a de plus sacré, prenez des mesures néces
†. ont tracé autour de nous une ligne de saires ; pressez et ordonnez : -

circonvallation qui menaçe nos frontières, et Qu'instamment toutes les gardes nationales
provoque insolemment les défenseurs de notre soient armées, celles, sur-tout, plus voisines
constitution; de toutes parts l'attaque se pré de la foudre ;
pare, les hostilités se renouvellent avec une Que toutes les villes , et sur-tout les places
audace insultante ; par-tout on se joue de notre frontières soient duement approvisionnées de
foiblesse ; chaque jour même nous voyons avec munitions de guerre , et mises sur un état
· douleur quelques citoyens malveillans s'en pre respectable de défense ;
valoir; en un mot l'édifice de notre constitu Que le commandement n'en soit confié qu'à
tion, tremblant des secousses qui l'agitent, est des citoyens d'un patriotisme éprouvé; et bién
| prêt à nous ensevelir sous ses ruines. tôt vous nous verrez renouveller, sur l'autel de
· Et les places frontières abandonnées à la dis la patrie, ce beau serment des Romains qui,
§ commandans suspects et dangereux, dans l'enthousiasme d'une louable liberté , ju
ou à la fureur des dissentions intestines qu'ils y rèrent de vaincre.
fomentent ; toutes ces places vendues à l'aristo Nous sommes très-respectueusement, etc. .
cratie, et livrées indéfendues, offrent à nos · Signé , Froissard ſils, Secrétaire.
ennemis un passage aussi prompt que facile ;
et nous (à peine éloignés de deux journées
de ces villes limitrophes ) nous n'avons, pour Grenoble.
arrêter leur course et nous opposer à leurs sa Les curés des environs de cette ville se hâtent
erileges attentats, que notre courage et notre de prêter le serment ordonné par l'Assemblée
patriotisme. -

nationale. Plusieurs d'entr'eux, MM. Reynaud,


º0 patrie ! ô constitution ! où sont vos dé curé de Saint-Ferjus, Grand, curé de Versoud,
fenseurs ? Aimable liberté ! ne dédaigneras-tu etc. ont devancé l'arrivée du décret : dirigés
pas d'habiter parmi nous ? º
par de louables motifs , et pénétrés de la sou
| Et vous, messieurs, nos patrons et nos pères, mission qu'ils doivent aux loix, ils ont manifesté
les protecteurs de notre indépendance et de leur improbation sur la conduite d'une partie
nos droits , ne craignez-vous point le reproche du clergé, dont l'éloquence bursale et les sub
de les avoir témérairement compromis ? Ne terfuges hypocrites décèlent que l'unique objet
craignez-vous pas de nous réduire, par une pré de ses regrets , est moins le véritable amour de
nptueuse sécurité, à la cruelle alternative de la religion, que la vente des biens nationaux.
- hourir esclaves , ou d'abandonner lâchement Cette vente continue à se faire dans cette ville
notre idole ? Pensez - vous que notre courage avec le plus grand succès , et un concours con
oive nous rendre impassibles, et que notre sidérables d'assistans.
zèle et notre patriotisme puissent seuls nous Les aristocrates fugitifs , bien loin de renon
donner la victoire ? cer aux projets de contre-révolution , s'en oc
| Non, Messieurs, le courage dénué de forces cupent plus que jamais. Les cinquante chevaux
assureroit mal le destin de l'empire : et m'at qu'ils exercent tous les jours à Chambéri, doi
tendez pas que dans la crise d'un bouleverse vent se joindre à eux qu'ils ont tirés de la Suisse.
ment général, les esprits conserveroient cette De quelque part qu'ils se proposent de tenter
énergie qui crée des ressources régénératrices ; une irrruption en France , soit par le Bugey ou
n'espérez pas qu'au milieu de l'émbrâsement . par la vallée de Graisivaudan, je serois d'avis ,
universel de cette nouvelle Troyes, quelques Monsieur, que, pour les recevoir , comme il
ux Anchises sauveroient nos Lieux ! la pru convient, vous voulussiez proposer à MM. du
--

- ( 962 ) - · s
- : f
directoire de faire préparer, sur toutes les hau
teurs correspondantes des paroisses frontières , D'A N v E R s, le 1o janvier.. . .
des bûchers comme l'on fait en Suisse. A la -

première apparition des ennemis on les allume Différentes lettres de Hollande font mention.
roit ; ils serviroient de signaux , les municipa de préparatifs extraordinaires dans les arsenaux
Iités feroient , sans perte de temps , toutes les des provinces - unies : on ne sait pas encore
dispositions nécessaires. - Je puis vous assurer, positivement quel en est l'objet : mais on pré-,;
monsieur, que l'amour de la patrie et l'attache
ment à la constitution animent de plus en plus sume cependant que la tournure que prennent
les habitans de cette contrée. Ils ne peuvent
les affaires du nord y a donné lieu. "
-
. la " " E
.. : )!
se persuader que les émigrés et leurs alliés -

soient si dépourvus de sens et de prudence , : . D E ' L 1 R G E. " ' l ).


ſr

que de venir nous attaquer. Il ne faudroit pas - " à"

qu'un excès de confiance leur fît négliger de · Malgré la lettre de M. de Dohm, les commis
yeiller et de se tenir sur leurs gardes. saires antrichiens et électoraux ont commencéſ :
leur exécution par rétablir l'ancienne munici,
•- , D E V 1 E N N E. -
palité aristocratique, qui avoit étédépossédéaº
par la nation dès le principe de la révolution
- .

y
, Le bruit d'une dernière tentative hasardée , qui lui avoit rendu ses droits. -

• M. de Seenfft a protesté, au nom du roi de


par le grand visir, pour secourir Ismaïl, se Prusse,
confirme ici ; mais nous apprenons en même contre cet acte exécutoire , etit a signi
temps qu'elle n'a pas été heureuse , et que l'ac lié au général autrichien qu'il alloit en instruire
tion qui a eu lieu entre son avant-garde et les S. M. prussienne. ' ;
Russes, a été des plus meurtrières et totalement , Qn ajoute que M. Jacobi, ministre de la coup
au désavantage des Turos; les Russes qui ne de Berlin à Vienne , a dû signifier à l'empereur .
sont pas d'ordinaire fort chargés d'équipages , que s'il ne fait retirer ses troupes de Liége : 83
et au contraire fort épris de ceux des Turcs . M. prussienne sera obligée d'intervenir d'une
qui aiment leurs aises , sont tombés dessus avec inanière active en faveur de la mation liégeoise !
une ardeur incroyable, et ont fait un butin Les soldats et même les officiers autrichiens.
immense. , , ,, • - se conduisent avec beaucoup d'insolencé #
" Les Turcs désertent par phalanges , et les Liége : les soldats, autorisés par l'indifférence
Russes sont absolument les maîtres du Danube. de leurs chefs, volent et outragent les cit -

Les dernières lettres de Vienne , en date du Une pareille conduite pent produire, d'un'ins,
11, annoncent d'une manière positive que les tant à l'autre , une explosion semblable à celle
Russes ont emporté Ismailow d assaut. iLes qui ſlt massacrer 12,ooo Autrichiens par le#
Turcs se sont défendus avec beaucoup de cou Gênois vers le milieu de ce siècle. Les auber-,
râge, et ont perdu dans cetfe action près de † forcés de nourrir les Autrichiens, ont pris
12 mille hommes. Cette conquête livre Constan e parti très-prudent de ne les servir qu'ave -

tinople à la merci des Russes , et le moment des couverts d'étain ou de fer. Ils ont cac
est venu où les grandes puissances européennes leur argenterie. - ' : s
doivent soutenir l'empire Ottoman dans sa Le ministre du prince - évêque, l'insolent
çhûte , ou se partager ses débris. Wasseige , qui est venu représenter san mattr ||

dans l'cxécution , n'ose se montrer dans le


D E V A R s o v 1 E, le 4 janvier. roes , il se tient cantonné au qnartier générai
au milieu des baïonnettes autrichiennes , , ,
Les polonois de plus en plus passionnés pour La municipalité constitutionelle de Liége cé,
le gouvernement saxon , ont arrêté à Varsovie dant àpatrie
reuse l'empire de avoir
après la force, a quitté
protesté sa malheu
contre les vi tr
de réunir la succession tle Saxe à la couronne
de Pologne. Il paroît même qn'on ne doute lences qu'elle éprouve, et avoir déclaré que se
plus en Saxe que l'éiecteur n'accepte cette cou membres sont les seuls vrais et légitimes repr
ronne, quoiqu'en général le vœu des saxons sentans du péuple, jusqu'à ce que le peupl
ne soit point d'accord avec cette acceptation. assemblé ait révoqué librement les pouvóirs u'
Le grand segneur a donné ordre de lever lenr avoit librement conférés. Ces §
12o mille hommes en Asie, pour la campagne magistrats sont venus chercher un asyle en
E rance,
proohaines -
-
| |

:-rsr -

s U P P L É M E N T A U N°. C C C C L X X X.
P A R I S. cannibales fugitifs y sont plus insolens que ja
mais ; ils disent Iiautement que le dénouement
Lebruit d'une invas'on prochaine de troupes de la pièce approche : ils s'abreuvent déja en
ndes dans les départemens de la Meuse espérance du sang des patriotes. Nous ne boi
du Rhin, se répand dans la capitale ; ce qui rons pas le leur , mais en leur faisant une guerre
dite encore cette nouvelle, c'est une lettre généreuse, nous la ferons si bonne et si vigou
Léopold au roi des François, dans laquelle le reuse, qu'ils se repentiront à coup sûr de l'avoir
autrichien se plaint, au nom de l'empire, provoquée.
s violations prétendues faites aux droits des
es allemands possessionnés en Alsace, qui . Dijon , le 18 janvier.
, dit Léopold, excité le collége électoral à Tous nos bons et honnêtes curés du district
fappeller à son secours presqu à mon avène de L)ijon, s'empressent de prêter un serment
à l'empire Votre majesté, ajoute le sultan qui n'inspire que des vertus. Il ne pouvoit coû
Vienne. ne peut se dissimuler que jamais les ter à remplir qu'aux manvais prêtres ; il en est
mpereurs mes prédécesseurs ne se sont dé de Inème dans les autres districts et par toute la
millés du droit de souveraineté sur l Alsace
la Lorraine.
France. Le digne M. Chaussier, curé de Fran
cheville , dans sa soumission du 3 janvier à sa
Cest sans doute pour seconder les vues de municipalité , disoit : j'offre à mes ouailles un
empereur que les factieux de la Lorraine et nouvel exemple de mon amour pour elles es
Eux de l'Alsace s'évertuent si bien en ce mo pour ma patrie, de ma soumission à la consti
mt.Ce méprisable cardinal Lamotte-Rohan tution et à la loi, de mon attachcment à la reli
#montre à découvert le chef des factieux de gion, et de la conviction dont mon ame est
2; mais il n'est en cela qu'un polichinel imbue, d'après l'étude ct la m, ditation de la
l'abbé Eymar fait jouer les fils : et en se doctrine divine , que les vertus évangéliques
nt les fureurs et les intrigues de son grand sont inséparablos de l'exercice des vertus ci
* Eymar, le sieur Rohan - Lamotte ou v1q':es.
collier n'est pas même d'accord avec ses
wpres principes : nous sommes bien instruits JE ctrait dl m ne letºre de C/kcf2ecrit-7 'hierry.
ce sieur cardinal Rohan est intérieuretnent
1d'estime et de respect pour la constitution Vendredi 14 de ce mois, l'évêque de Sois
rétée par l'Assemblée nationale et acceptée sons ſit parvenir aux religieuses de l'hôtel-dieu
rle roi. Il faisoit profession de ces scntimens de cette ville un paquet considérable d'exem
ses sociétés les plus intimes; mais le sort de plaires d'nne instruction pastorale , destinée à
homme foible et avili a toujours été de de faire soulever le peuple contre les décrets sacrés
le jouet et l'instrument de ses valets et des de l'auguste Assemblée nationale. Ces béates
ºquins qui l'entourent et le volent. étoient chargées par le béat mitré, de faire cir
culer la rapsodie sacrilége et inconstitutionelle
Cet évêque de Strasbourg ne peut tarder à dans la ville, et sur-tout d'en envoyer des exem
démissionnaire, et l'opinion publique élève plaircs à tous les curés du district. Les muni
#ja à son siége l'évêque de Lydda , dont les
cipaux ayant été informés de cette gentillesse ,
itüs pastorales et civiques sont connues. se transportèrent aussi-tôt chez les soeurs aris
Les mesures les plus actives sont prises pour tocrates, qui eurent l'effronteric de nier le fait ;
jouer tous ces complots en Alsace et en Lor mais les clairvoyans étant remontés à la source .
ne. Si ces provinces de l'empire françois sont les béates menteuses furent convaincues du dépôt
laquées par Léopold et ses satellites , 12,ooo et les exemplaires du libelle épiscopal saisis. Ea
»lontaires parisiens sont prêts à marcher sous outre, sur le réquisitoire du digne ct respec
#..ordres du brave Gouvion , compagnon table procureur de la commune, M. Fache,
farmes de la Fayatte ; ils iront se joindre à l'ar la municipalité rendit une ordonnance qui dé
·de ligne et des gardes mationales qui cou clare perturbateurs du repos pnblic tous ceux
ra les rives du Rhin et de la Meuse. Malheur qui colporteroient ce libelle ; et conne tels, les
Mux traitres ! soumet à être poursuivis et pnnis selon les loix.
| Les lettres du Brabant annoncent que nos Cette ordonnance auroit dû appaiser les va
4So bis.
E-m=

( 958 )
pours fanatiques et aristocratiques des béguines ront toutes les idées naturelles de liberté, d'é
de l'hôtel-dieu ; mais on assure néanmoins qu'il galité et de souveraineté nationale répandue
se forme dans ce même hôtel-dieu un club de sur la surface de la terre, et qu'ils se constitue
béats et de béates tellement infectés du péché ront enfin, pour l'éternité, eux et leurs race
d'aristocratie, que si la municipalité n'y met maudites, dieux et maîtres absolus des peuples
ordre très - promptement, ce petit cloaque de la personne physique de ces peuples, de leur
pourroit bien r'pandre la peste dans tout le opinions , de leur génie et de leur propriété
district. C. ... N'en doutons pas, ce sont des espérances auss
extravagantes, aussi impies, qui conduiron
Hdtons-nous de détruire tous !ºs signes de ser une partie de ces tyrans à lutter contre la natio
vitt. dc ct de féodalite. françoise ; et c'est dans une pareille lutte qu'oi
verra un nouveau phénomène, celui des sol
On ne peut trop se hâter de faire disparoître dats ennemis, mettant bas les armes les uns de
tous ces signes et symboles scandaleux de la vant les autres , et courant s'embrasser fra
servitude ct de la féodalité, qui , en pervertis ternellement , comme on a vu naguère de
sant l'imagination et l'éducation des ci-devant soldats françois refusant d'égorger des citoyen
nobles, exaltoient leur insolence et leur tyran françois, et se réunissant à eux contre les tyran
nie envers ceux qu'ils appelloient leurs infé et les ennemis du peuple. Oui, je le répète, c
rieurs ; c'est vraiment un service à rendro à la
grand phénomène est dans l'ordre de la matur
morale de ces ci devant, que de ieur ôter ces et dans les décrets de la divine Providencei e
joujoux de devant, les yeux. Nous invitons donc l'évènement de la contre-révolution soudain
toutes les municipalités de l'empire, qui n'ont dans les provinces belgiques et à Liége, est !
pas encore exécuté cet article de la constitu moyen dont se sert cette Providence pour f
tion, à ne pas le négliger plus long-tems ; et donner dans le trébuchet toutes ces races
c'est avec regret que nous avertissons les braves roces de loups et de tigres couronnés, dont
et bons municipaux de Saint - Florentin, qu'il crimes ont comblé la mesure, et qui ve
existe encore autour de l'église de leur ville la bientôt leurs trônes renversés et leurs person
ceinture funèbre et les armes du ci-devant sei couvertes d'opprobre et de misère. CARRA.
† posées en 1788. Nous avertissons aussi
e curé de cette ville , et celui de la paroisse
d'Avrolles, qui en est voisine, que la fumée Le sieur Dejabin, éditeur de la collection e
de l'encensoir est d'un méphytisme dangereux
dans les tcms de régénération et de constitu gravure des portraits de MM. les députés à l'A
semblée nationale , a eu l'honneur, en moyen
tion nationale. Cette fumée donne des vapeurs
Rristocratiques qui troublent les yeux, et font bre dernier, de présenter à cette auguste Asset
voir noir ce qui est blanc, et blanc ce qui est blée le 1º volume de son ouvrage , contena
noir. Nous pouvons assurer que la privation de un frontispice ingénieux et 2oo portraits,e
toutes ces friandises de la vanité humaine ra eu celui de la séance. Il a aussi présenté,
manche 2 1 dudit mois de novembre, ce m
#
mènera le calme et la paix dans le coeur de ceux
qui s'y étoient accoutumés par un usage aussi volume au roi, à la reine et à la famille roy
ridicule qu'inconcevable. C.... qui l ont accueilli.Il l'a pareillement prése
-

--
à M. d'Orléans, à M. du Port, garde des Sce
à M. la Fayetto, et aux ministres MM. duº
Réflexions sur le résultat des évènemens tail
tous, témoigné
I leurieu et Montmorin,
leur satisfaction,qui lui en- • #. #
actuels.
Chaque livraison de huit portraits se vé
Plus j'approfondis les évènemens actuels et 4 livres. |

la marche des choses en ce moinent, plus je suis Chaque gravure séparée, 1 livre; chaque v
convaincu que la Providence a tendu un piége lume contenant 2oo portraits, un frontispice
aux tyrans de l'Europe dans la contre-révolu une liste imprimée, le tout relié eu maroqu
tion si prompte et si facile des provinces belgi in-4°. doré sur tranche , 13o livres ; en v
ques et du pays de Liége. Ils croient, ces tyrans, aussi doré sur tranche; 1 1o. ' ; • •

d'après ces deux contre-révolntions , opérées Sa demeure est à la galerie des portrai
plutôt par la ruse, la trahison et l'argent que MM. les députés , vis-à-vis la cour royale*
par le courage et les armes, qu'il en arrivera de T'uileries, boutique n°. 4, où les lettres et l'
même en France, et que dès-lors ils étouffe gent doivent étré adressés francs de poré. ' • :
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
.

ET A FºF A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
-^
: J O U R N A I, È , par une Société d" Écrivains Patriotes ,
I, I B R
" ? "-
* " dirigé par M. MERc1 ER , et par M. ( an kx , un des Auteurs.
- |"

-
#
•.. - Les meilleurs citovens sout les sneillcurs guerriers.
-
- -

, On défend son pays en condamnant la guerre ;


Si le ciel la permet, c'est pour la liberté. VoLTAIRE.

No, C C C C L X X X I. Dzz Mercredi 26 Janvier 1792 .


Ass E M B L É E N A T I O N A L E. cntre les fonctions de greffier du bureau de
paix , et celles de greffi r du procureur de la

: .. Séance du 25 janvier.
-
commune ». Mais le rapporteur demandoit que
le président fût chargé, en outre, de prier le
1 ao1s évêques de France ont concouru de roi d'envoyer des forces snffisantes pour ré
onne grace. avec les municipalités respectives, tablir la paix à ( hinon, qui , comme on sait, est
# circonscription des paroisses de depuis long-temps le tlii âtre des plus grands .
* :

s villes : cé sont les évêques de Sens , désol dres ; et qu'il fût ordonné aux officiers
erre et d'Angers. Cette nouvelle, annon · mºnicipaux , dont la U1: t donné leur #
Xar le comité ecclésiastique , a été reçue démission., d - rº prendre leurs fonctions.
ic satisfaction. On regarde cette accession M. d'André s'est fortement élevé contre ces
mme un acheminement à la paix et à l'har deux proposition 5 : « l'une , dit-il , détruit la
nie tant desirables, et on espère que l'ex in respons bilite des ministres , l'autre est con
le de ces évêques ne restera pas sans imita traire à la liberté civile. » Il a demandé que l'af
faire fût renvoyée au pouvoir exécutif , ce qui
a ( té décrété.
La prévention qui a circulé dans Paris contre
-trois derniers agens du pouvoir exécutif, La discussion a été reprise sur les droits d'en
M. Champion, Guignard et la Luzerne, n'est triºe des marchandises o t rées chez l'. tranger.
s encore éteinte, malgré leur retraite. Les Ml M. Bºgouen et Loislandry l ont d, battue
*ctions ont fait une pétition à l'effet d'être avec clarté : l un pour que ces marchandises
es en députation pour articuler de nou étrangères fussent chargé s de droits rigoureux,
s incriminations : cette pétition a été ren afin de soulager et d'encourager les manufac
2 pour être reportée , s'il y a lieu , par l'or tures régnicoles ; l'autre , pour que les droits
de la commune, qui est le véritable corps de traite fussent allégés, de peur que la rigueur
lprésentant. n'appellât la contrebande : le décret qui suit a
Sur la proposition de M. Vernier, au nom du été rendu :
»mité des finances, il a été décrété que, con Olycts manu/actnrés.
ºrmément à l'arrêté du département d'Indre et
ºire, il seroit procédé à la confection d'un Montres , iºdé pendantes des droits
2uveau rôle pour la municipalité de ( hinon : de marq , d or , t d'arg nt :
ºisemblée ayant décrété la nullité de celui Celle d or, la pièce. 2 l.
• ( elle d argent, I lO 3•
demment réparti par les ofſiciers munici
aux de cette ville. J es dentelles du ſilet de soie, la livre. 15
Le même rapporteur a fait décréter, « 1o. que Mousselines non brodées , le quintal. 3oo
sieur Picherot , maire de la même ville , se Mousselines brodées, idem. 4oo
Mt 1enu d opter entre cette place et celle de Toiles de co n idem. 75
E° de paix ; 2°. qu'il y avoit incompatibilité N. B. Les toiles de coton qui pèseront moins
48t
( 964 ) *

de 3 livres, sur la longueur de 16 aunes et sur | Vins, eaux-de-vies et liqueurs


la largeur de sept huitièmes , seront qualifiées
mousselines , et traitées comme telles pour le Vins de toutes sortes, en futailles,
droit. le muid, 25 I.
Vins de toutes sortes, en bouteil
Toiles peintes et teintes, le quintal. 12o l. les, le muid. - 6o l.
Toiles à carreaux pour les matelas,
idem. 4o Eaux-de-vie simples, le muid. 24 l.
Toiles de Nankin, la pièce dc5aunes. 15 s. Eaux-de-vie rectifiées au-dessus d
22 degrés, le muid. · 48 l.
Il a été ensuite proposé par le comité de fixer Liqueurs de toutes sortes, la pinte. 1o s.
à un droit de 3o livres le quintal de toiles de Kirschenwasser, la pinte. 5 s.
chanvre et de lin.
Ce tarif a paru excessivement modique , et Productions de la péche.
M. Boutidou demande qu'il soit porté à 1oo liv. ; Morues vertes et sèches, le quintal. 2o l.
M. Bégouen le croit suffisamment élevé à 5o l. ;
M. Merlin estime qu'il faut prendre le moyen
Harengs blancs, idem.
terme de 75 liv. ; et cet avis, adopté par M. Bé Harengs saurs ou secs, idem.
Maquereaux , idem.
gouem, est devenu celui de l'Assemblée, en ces
terIneS :
§ idem. et

« Les toiles blanches de chanvre et de lin, et


le linge de table, paieront 75 liv. le quintal ». P A R I S, le 25 janvier. -

· M. Barnave a rendu compte de l'affaire de la


Martinique et de la pétition du commerce de · Séance de la société des amis de la constitution. •

Bordeaux. Les dernières instructions se croi


sent avec lcs précédentes : M. de Damas, qu'on aux Jacobins, le 24 de ce mois, #

,s |

a fortement inculpé , se félicite d'avoir rétabli On a donné hier soir dans cette société, les .
la paix : on n'aura la vérité que par la voie des
commissaires qui sont sur le point de partir; et détails de l'affaire meurtrière qui s'est passée .
l'avis du rapporteur est d'attendre des rensei · dans la matinée du même jour à la Chapelle, .
gnemens certains et officiels avant de pronon près du fauxbourg Saint-Denis, entre les chasr !
C6ºI", G. - seurs des barrières et la garde nationale de la
-•
Chapelle ; affaire où il y a eu huit personnes de ,
tuées et dix-huit blessées, mais qui heureusee. t
Suite de la séance du 25 janvier. ment n'a pas eu les suites générales et désns- :
Métaux non ouvrés. treuses que les monarchiens et le comité autri-. ;
Fers en †º » néant.
chien des Tuileries en avoient espérées. Il pâ= f

Fers cn barre , y compris le droit roît par les découvertes et les rapprochemens 4

de la marque de fer , le quintal , 1 l. 1o s. qu'on a faits sur cette affaire, qu'elle étoit pré
Fers en verge , idem, 2 l.
vue , méditée et complotée par les impertur
Plombs, ide m. 2 l,
bables emmemis du peuple et de la constitution- :
Etains , idem. 3 l.
La veille on avoit reçu chez Antoinette d'Au- .
Cuivres bruts, néant.
triche, avec l'accueil le plus empressé et le plus
jovial, un grand nombre d'aristocrates mitrés
Drogueries pour la médecine. et de membres du club monarchique, qui sans.
Celles dont la production est commune à la doute venoient faire part de l'heureux évène- º

France et à l'étranger, à raison de cinq pour nement qui auroit lien le lendemain par l assas
cent de la valeur. simat médité des citoyens Un jeune faction- .
Celles totalemcnt étrangères, doux et demi naire de la garde nationaie qui étoit en CG
pour cent. moment dans les appartemens, d'Antoinette ,
Epiceries. ayant observé l'indécente joie de cette tourbe
d'aristocrates , ct sur-tout la réception très
Le taux commun du droit sur les épiceries gracieuse que leur faisoit la dame du cliâteau ,
élrangères, est de dix pour cent de la valeur. ne put s'empêcher de qnestionner un valet-de
-Le poivre exceptº, étant de première néces pied sur l'alégresse qn'il remarquoit parmi les
courtisans de l'autrichienne. Ces Messieurs o/i4º
sité , n'est imposé qu'à raison de sept et demi
Pour Cent dº la valeur. -
raison d'étrc gais et conteus, répondit le valct ,
,•
( 965 )
leuriaffaires prennent la-meilleure tournure coupe-gorges sont des inconnus, dont toute
possible. l'allure a,unonce des coupe jarrets. Plusieurs
· La veille de ce même jour, du 24 , le bureau habitans du fauxbourgSaint-Marceau nous ont
dénoncé une.nouvelle manoeuvre des Clermon- .
du club monarchique avoit distribué une grande
quantité de pain et d'argent aux ouvriers et aux tistes ou Monarchiens ; il est certain que des
pauvres, en inscrivant leurs noms et leurs de citoyens indigens ont été appellés et se sont .
meures. Cette charité perfide est d'autant plus rendus en foule, depuis quelques jours , à un
criminelle, qu'il n'appartient qu'aux*comités hôtel rue des Vieilles-Tuiieries , près les lnva- .
des sections et à la municipalité de faire de pa lides. Là on les inscrivoit sur des registres, on
reilles distributions, parce que ces coinités et la leur annonçoit des distributions d'argent, et on
municipalité doivent avoir seuls la confiance leur promettoit qu'ils pouvoient compter sur
du peuple. Or tout individu ou toute société un secours de sept millions. C'est les hommes
qui cherche à s'attirer cette confiance par des qu'on inscrivoit de préférence , et quand de
aumônes publiques et générales , comm t un pauvres femmes se présentoient, elles n'étoient
crime de lèze-gouvernement, et met la chose admises à l'inscription qu'autant qu'elles don
noient le nom de leurs maris. Cette manoeu
* publique en sentie,
pée et bien danger. aCette vérité les
déterminé bienamis
dévelop
de la vre part du même foyer que la conspiration du
constitution à dénoncer de nouveau , chacun sou par livre de pain , et les misérables chargés
dans lenrs sections respectives, le club monar de dettes, qui promettent sept millions, parois
chique comme un foyer de manoeuvres per sent vouloir nous donner une seconde repré
fides , inconstitutionelles , contre - révolutio sentation de leur farce de contre-révolution à
crédit.
naires et perturbatrices du repos public. Nous
# reviendrons avec force sur l'urgente nécessité Hier 24, il y a eu à la barrière Saint-Denis
de dissoudre ce club, qui n'a d'autre but en un combat sanglant entre des contrebandiers
effet que d'exciter des troubles dans la capitale et les chasseurs des barrièrés ; les contreban- .
| ºt dans l'empire, pour favoriser simultanément diers ont été repoussés avec vigueur et disper
l'invasion des ennemis du dehors et le projet sés , plusieurs ont été fait prisonniers, et leurs
} d'emmener le roi, ainsi que nous le démontre interrogatoires nous apprendront quel étoit le
· rons mathématiquement. vrai but de leur entreprise. On pense assez gé-.
#Dans la même séance aux jacobins , sur la néralement qu'elle n'étoit que le prétexte d'une
motion de M. Malherbe , député de la société sédition méditée par les factieux aristocrates
des amis de la constitution à Marseille, tous les de la capitale , et dont l'objet étoit l'enlève
rmembres se sont levés par un saint enthou ment du roi ou de M. le Lauphin , au milieu
siasme, et ont juré de soutenir et défendre de du désordre , du carnage et de l'incendie. Ces
toutes leurs forces et de toute leur fortune ceux atroces projets sont dé concertés, et il ne reste
| qui dénonceroient franchement à la tribune à leurs auteurs que la honte et le désespoir d'a
tous les complots qui viendroient à leur con voir échoué cette fois comme tant d'autres.
noissance, et les noms de tous ceux qui forme Demain 26 , les nouveaux tribunaux de la
· roient ces complots , ou qui en seroient les capitale doivent être installés, On attend de la
complices,. fauteurs et adhérens. C.... vigilance active de ces magistrats, qu'ils secon
deront le zèle de la municipalité; on doit croire
}
qu'ils remettront en vigueur les anciennes loix
Depuis quelques jours on observe une fermen. contre les jeux et les tripots qui servent de point
tation sourde dans la capitale, beaucoup d'offi de ralliement à tous les enmeinis de la consti
*ciers dºs troupes de ligne et de la marine, ceux tution.
sans doute qui ont refusé de prêter le serment Bientôt l'élection des administrateurs du dé
civique, se rendent ici : quel est leur ebjet ? On partement de l'aris sera consommée , et la sû
a su que quelques-uns d entre eux louoient des reté publ,qne sera alors sous la triple sauve
habits de gardes nationales : ce fait prouve une
garde du ti, rectoire , de la municipalité, et des
trahison méditée. On ajoute que des gardes tribunaux amis de la constitution.
-corps continuent leur service auprès de
nsieur, et qu'ils sont vêtus d'habits bour
15.
Grenoble , le 19 janvier.
Les tripots de jeu se multiplient dans Paris ,
t la plupart des hommes qui fréquentent ces Sur la réquisition du directoire du départe
( 966 ) *

mºnt de l'Isère, le fort Barraux, qui protège patriotisme et une fermeté éprouvés, soient
la vallée de Gresivaudan du côté de la Savoie , nommés pour surveiller et inspecter très-sérieu- .
a été mis en état de défense. La compagnie de sement les bureaux des postes. Et certes, dans
Niger, du régiment d'artillerie de Grenoble , la crise actuelle , au moment où n6s ennemis
s'est livrée avec une ardeur incroyable au tra du dehors et du dedans s'agitent plus que ja
vail des batteries. Pendant cinq jours qu'a duré mais et nous menacent de toutes pºrts, nous
cette opération pénible , ces soldats patriotes . ne devons pas souffrir qu'un foyer d · manœuvres
sont restés exposés à la pluie ; ils chantoient inpies et aristocratique s réside tramquillement
gaîment çà ira, et d'autres chansons guerrières au grand bureau des postes de Paris. Citoyens ! .
en l'honneur de la patrie et de la liberté. Les songez au mal incalculable qne peuvent vous !
Chasseurs - Royaux de Dauphiné ont secondé faire plusieurs traîtres qui drig nt les postes
les canoniers avec beaucoup de zèle ct de pa aux lettres ; et qn'ils tremblent ces traîtres, car
1riotisme. ' le salut du peuple est la supréme loi. CARRA.
P. S. Je déclare que si le numéro qui con
Surveillance mécessaire sur le grand bureau tient cet article est retardé ou arrêté en partie :
des postes à Paris. à la poste ( ce que nous saurons bien par les
plaintes qu'on nous portera ) , j'entrerai alors .
ll y a long-temps que je suis instruit et dans de plus grands détails sur la conduite des .
indigné de la conduite très-aristocratique de chefs et commis coupables et responsables
ce fait , et les nommerai. •
de
quelques chefs et de quelques commis de bureau
au grand bureau des postes de Paris ; il est (N. B. A peine avions nous envoyé à l'impri
temps enfin que j'en prévienne le public, et que merie l'atticle ci-dessus, qu'ouvrant le courier ,
je lui apprenne qu'il n'est sorte de manœuvres du patriote Gorsas, nous y avons lu l'avis sui- .
qu'on n'emploie pour favoriser le départ des vant, qui confirme parfaitement ce qu'on vient .
journaux et pamphlets aristocratiques, et dé de lire sur l'arrestation que l'on fait aux postes
goûter les souscripteurs des journaux patrio- . des journaux patriotes. Nous serons instruitsin
tiques, soit en retardant le départ de ces jour cessan ment si cette violation part du bureau de
maux , soit en arrêtant très-souvent un gramd Paris, ou de ceux de province ). -

nombre de muméros dont les souscripteurs sont


privés, et qu'ils réclament ensuite de toutes Itératif avis aux 83 départemens.
parts auprès. des, auteurs avec des plaintes très
amères. Observez qu'en même temps les chefs Citoyens amis de la liberté ! pour la troisième "
et commis dont je parle , et que je ſinirai par. fois , quelques nouvelles que vous receviez de
nommer s'ils ne se corrigent pas, favorisent à, l'aris, veillez à vos foyers, et ne perdez pointº
tel point les journaux aristocratiques, que der de vue vos fanatiques et vos aristocrates ;-point
mièrement ils ordonnèrent, avec humeur, dans de passeports ! qu'ils restent en ôtage ; et sur- |

leurs bureaux, de laisser plutôt en arrière le tout ne vous effrayez point, lors même qu'on
départ d'une partie des journaux patriotiques . intercepteroit les papiers publics patriotes : je
que de négliger celui d'aucun numéro de la vous préviens que c'est le projet. (§
les postes
Gazette de 1'aris ou de l'Ami du Roi Ces petits tremblent si cela arrivoit ! Au surplus, citoyens
messieurs ont dong oublié déja les quatre com de tous les départemens , marchez à files ser
missaires que les électeurs de 1739 envoyèrent rées : de la poudre, des armes, des bayonnettes
dans leurs burcaux pour surveilier le départ et toutes disposées, mais sans en faire le mozrzdre
l'arrivée des couriers Eh bien , je demande et usage " Juant à moi , je vous proteste que je
j'invite toutes les sºct ons de la capitale à de - vous écrirai jusques dans le champ du combat ,
mander au plutôt et avcc inst , nc : que trois ou l'épée d'une nain et la plume de l'autre.
quatre nouveaux comtnissaires , connus par un (Courier de Gorsas ).
Cºn s'abonne à Paris, chez RUssoN , Libraire , rite }!ºutefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri:
d2 l'abonnement et la le rtre d'avis , er toutes les letti es pour les Auteurs des A nnales Patriotiques.
Ft chez tous les Libraires et l }irecte t rs des I'oster du Royaume et de l' l.tranger.
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv pour un an, 18 liv. pour 6 mois , et de 9 liv- Pou
3mois, franc de port, par la poste, pour tout le R2) au ne L'a - t nncment ne commense que du prem. d'nn rrtoi |
Er---
ANNALES PATRIOTIQU] [ XTſ !' E # A # # ES

D E L A

ET A F FA I R E S P O L I T i Q U E S D E L' E U R O P }. ;
J o U R N 4 I, L 1 B R E , par vae Soci, tº d ' '' c7
-- ,º - :.
ains - » --
Pazriotes 2

Ai éclºs.
dirigé par 41. 'ZE Rc1 ER , ct par l'. ( 24 AA , en cc s
- Les moi}| , nrs citoyens soit les rmeillºnrs ° : °
On défend son pays en cond am rant ! ! glter1 e ;
Si le ciel la pe, met, c'est pour la liberté. VoLTAIPE.

Nº. C C C C L x X x I I. Jºu Jeudi 27 Janvier 175 .


' As s E M B L É E N A T I O N A L E. teur , sans entrer dans le mérite du fonds de
-
l'aſia re , propose de dé clarer le jugenent nul
Séance du 25 janvier au soir. et incompétent.
M. Maury a d 'plové contre cette proposi
Tsnis que, dans toute l'étendue de l'em tion non tottte son éloq ence, mais tout son
pire, le serment civique est prêté par la plus sarca me. ll appelie les administrations des
grande partie des fonctionnaires ecclésiasti corporations purement / scales , il croit injuste
ques, il est parti du sein de l'Assemblée mato d i nr attribuer u,1e puissance jurisdiction
nale, quii le croiroit ! une nuée de libell-s nelº : il prºtend que le décret proposé est un
incendiaires , dont le bnt est d'égarer les es arrêt sur requête , semblabie à c ux que Riche
its, d'effrayer les consciences, et de soulever lieu ſaisoit rendre par ses cotnrnissions mei1r
prêtres et les peuples. C'est sur-tont dans le "ri r s. . | it taul dit , que le présideut a été
département du Gard que cette ivraie a été oblige de le rºi pºller à | ordre , et que plusieurs
'semée avec une compable profusion , et qu'clle voix se sont élevées pour qu'il fût cnvoyé à
pºroît avoir germé a V (> C Il Il funeste succès ; O Il
l'Abb ye.
† que le fanatisme se signale partica
ièrement . dans les localités où se rencontr fît
M. Barnave , r 'tal lissant les bienséances qui
vencier1t d être violées dans la tribune , a adhéré
des familles protestantes : c'est là qu'il voudroit nº : rojct du comité , dont il a en peu de mots
commencer la guerre civile , et verser les pre iiérnontré la légalité ; puis a d noncé les nou
mières gouttes de sang pour en faire bientôt un veaux coinplots des ennemis du bien . qui, sous
Beuve. le nom d'amis de la constitution monarchique,
Au nom du comité ccclésiastique, M. Chasset cherchent à séduire le penple par de spécieuses
a exposé une manoeuvre de quelques prêtres
rebelles d'Amiens. }ls ont conmencé par ré - demi-charités, et ne tendcnt pas à moins qu'à
pandre une formule de serment conçu avec les
i,orter par-tout le fer et le feu.
réserves de celui proposé par M. de l3onal. Je dem nde , a dit M. Mºurinais, que l'opi
Cette formule a ( té dénoncé e à l'accusateur nant soit tenu de déposer sa dénonciation sur
public par le directoire de département. Le l° bureau. J.1. Mialouet , prot stant toujou s de
,curé de Saint-Remi d'Amiens n'ayant voulu son patriotisme , dont personne n ignore le de
prêter de serment qu'avec les restrictions an gré, s'est ſortement r crié contre l'activite du
comité des reclicrcl es. l 'Asse1nblée . en fer
1c'es, la municipalité a nommé un desser
vant en sa place. ll a fait assigner au tribunal mant la discusson, s'est privée de ce que M. Ma
de district ie desservant ; et sur les conclusions louet alloit dirc , et elle a rendu le décret qui
u commissaire du roi , le tribunal, entrepre suit : -

t sur la jurisdiction attribuée aux corps « L'Assemblée nºtionale , instruite d'un juge
ministratifs , s'est permis de prononcer que nent rcndu le 2o de ce inois par le tribunal du
curé ne pouvoit être dépossédé. Le ràppor district d Amiens, sur l exécution d'une déli
482
( 968 )
bération du directoire du département de la sur le tarif des droits d'entrée , on a décrété
Somme, du 17 du même mois, au sujet du rem les articles suivans :
placement des ecclésiastiques fonctionnaires Bonneterie, draperie et passementerie.
publics refusant de prêter le serment prescrit
par la loi du 26 décembre précédent , après Ces articles , don; la nomºnclature est très
a o r entendu le rapport qui lui a été fait an détaillée dans le projet du tarif, sont imposés
mo n de ses comités de constitution et ecclé dans la proportion de 8 à 12 pour 1 oo de la va
si stique , leur, et les droits en seront perceptibles au
Décrète qne l'ex'cution de la loi du 26 dé poids, seul moyen d'éviter les mésestimations.
cembre appartient aux corps administratifs et Cuirs ouvrés et apprétés.
municipalités, sauf aux tribunaux à prendre
connoissance des cas portés aux articles V1 , Ces articles, dont les fabriques méritent la
VJI et VIII de ladite loi. plus gran le protection, sont imposés dans la
Déclare le jugement du tribunal du district proportion de 15 pour 1oo de la valeur réduite
d'Amiens comme non-avenu ; approuve la con au poids.
duite du directoire du département de la Somme, Mercerie,
le charge néanmoins de procéder au remplace Mercerie commune de toutes sortes, le quin
ment des ecclésiastiques fonctionnaires publics tal , 2o liv.
refusant de pi êter le serment prescrit par l , loi Mercerie et clincnillerie fine, bijouterie et
du 26 décemnbre dernier , com: orm ment à l'ins
ouvrages d'acier fins, à l'estimation, 12 pour
truction de l'Asscmblée nationale , du 2o de too de la valeur.
ce mois. P ins.
Au surplus, renvoie au comité des recher La nomenclature des vins paroît inutile à ré
ches tant la dénoi,ciation que le directoire du péter ici. On est invité à consulter cette partie
département a arrêté de faire à l'accusateur pu dans le tarif. On croit seulement devoir préve
blic dudit tribunal, par sa d libération du 7 de ntr que, d'après de nouvelles observâtions qui
ce mois que celle faite au même directoire le ont été faites depuis l'impression du tarif, quel
2o de ce mois, pour du tout être rendu compte ques-uns des droits fixés sur l'exportation des
à l'Assemblée nationale ».
vins pourront être susceptibles de modification
Séance du 26 janvier. Tarif des droits qui seront perçus sur les mar
Une pétition présentée par la section Mau chandises provenant du commerce françoi
conseil , a paru mériter l'attention d , l' Assem au-delà du Cap de Bonne-Espérance.
blée mationale , qni l'a envôyée au cotniié de Joncs ou camnes non montées, bamboucs
constitution. l,'objet en est de demander le ser filières de nacre, encre de Chine, écrans, ca
ment civique aux maîtres • t maitresses d'écoles barets, plateaux, éventails et autres ouvrag
de charité , qui étoient ci-dev at sous la juris vernis, le quintal , 2o liv. -

diction du grand-chantre d · l église de Paris : Porcelaine de couleur et doré'e , idem 25 liv


il est vraiment essentiel que ces fonctionnaires Porcelaine bleue et blanche, idem, 9 liv.
publics : à qui la patrie confie ses enfans au To les de coton unies, le quintal, 5o liv.
sortir du berceau, soient pénétrés des grands Bazins , linge de table et de lit, idem 5o liv
principes de notre constitution, pour les graver Mouchoirs de coton rayés ou à carreaux ,
dans ces tendres organes , et pour planter, si mouchoirs blancs bordure de couleurs, le qui
l'on p ut parler ains , la génération nouvelle. tal , 1 oo liv. |

M. Fleurien denm º nde à l'Assemblée natio 't'oiles de mankin, pièces de 4 à 5 aunes ,


male un prorogation de dél i pour le rappel de S( ) llS , -

trois officiers-généraux, que leur santé retient C. lles d'un aunage supérieur, comme toil
de coton unies , le quintal , 5o liv.
#ourcontrées
tout l'hiver, les uns à
méridionales.
Spa , l'autre dans
talMousseline
, 15o liv, unie, rayée ou cadrillée, le qui •

On a renvoyé au comité des finances une


autre lettre du même ministre , qui porte à Mousseline brodée , ide m, 2oo liv.
86o,ooo iiv. l'évaluation des dépenses à faire Etoffes de pure soie , ou dans lesquelles
pour les travaux du port de Cherbourg entre de la soie , on étoffes d'écorces d'arb1
L ordre du jour ayant ramené la discussion prohibées, même à l'importation.
( 9f9 )
Toiles rayées et à carreaux, et guinées bleues, conque. Les perſides, qui ont pu lºi !onner ce
le quintal, 75 l v. conseil, auront sans doute oullié cl'avertir cette
Denrées des Isles de France et de Bourbon , princessc, qu'en prenant un pareil parti, elle
accompagnées des certiſicats d'ori ines don renonceroit pour janais à la F1 ince , à son
més par les administra čeurs desditcs Colo époux , à son fils, et qu'il ne lui resteroit d'au
77Z6J. tre ressource pour se rapprocher d'eux que de
rentrer dans le roy anme a la tête d'une arinée,
> Le sucre brut paiera commc lc sucre de ressource dont l y a tout lieu de croire que la
Cayenne. nation ne lui permettroit pas l'usage. Il n y a
Le café, comme le café de la Martinique. point de famee sans feu : et puisque les cir
indigo, canelle, gérofle et muscade, comme constances où se trouve l'empire sont graves,
cenx des Colonies. puisque les factienx se sont réunis et s'agitent
, - Marchandises non dénommées dans le présent dans la capitale qui renferme les rºpr'sentans
tarif, acquitteront les droits portés par te tarif de la mation et le roi dans son sein , nous de
général. vons être snr nos gnrdes, nous devons craindre
Marchandises réexportécs. que ces mêmes traitres qui ont occasionné le
Coton en laine et en graine , les droits de combat du 24 à la barrière Saint-l)enis, n'ayent
sortie du tarif général. renouvellé le complot favori des aristocrates,
Toiles de coton , mousselines , mouchoirs , tant de fois tenté sans succès , d'enlever le roi
et de l'entraîner vers les fronrières de l'Allema
toiles rayées et à carreaux, et guinées bleues,
jouiront de l'entrepôt à l'Orient et à Toulon, et gne , où ils placeroient ce bon prince, malgré
lui, à la tête d'une armée d'étrangers et de
à la réexportation , par m1er seulement , de la rebelles.
restitution de la moitié des droits qu ils auront
acquittés lors de la vente. -
Les ennemis du peuple n'ont que ce moyen
d'attaquer avec succès la constitution ; ils n'ont
Marchandises déclarées pour le commerce pour diviser la nation d'autre ressonrce que
d'Afrique. d'opposer le nom du roi à la loi et à la libel té.
, Toiles rayées et à carreaux, et guinées bleues, L'exécution de ce projet est difficile sans doute,
exemptes de droits. puisque le roi est entouré d'un milllion de ci
Toiles de coton unies, destinées à l'impres toyens qui veillent pour la sûreté de l', tat et la
sion, pour être employées au même commerce, sie : ne , mais les yeux sont moins ouverts sur
jouiront de la restitution du droit de 5o livres, l'héritier du trône, sur M. le dauphin : et ce
après qu'il aura été justifié qu'elles auront été pendant il est à craindre que les aristocrates
imprimées en France, réintégrées en entrepôt aient fondé leurs projets criminels sur cet en
et embarquées pour la côte d Afrique. fant cher à la patrie. ll est à craindre qu'on ne
Il a été ensuite proposé d'assujettir à un droit médite de l'enlever pour le transporter à Vienne,
de sortie les denrées du royaume exportées chez auprès de Léopold et d'Artois , ses oncles. Los
1'étranger, ce qui a été vivement combattu par mécontens peuvent croire que si leur parti étoit
M1M1. § Custincs et Tracy; mais l'Assem renforcé du nºm de M. l dau ;,h n , ils réussi
blée a été universellement frappée de cette ob roient mienx a ºbtenir, des puissances voisines
servation , « que si les marchandises de France et rivales de la France , ces secours qu'ils solli
uvoient sortir gratuitement, l'étranger les citent depuis si long-temps. Ils se ſlattent que
acheteroit pour nous les revendre » ; cn consé l'image de l'héritier du trône , emprente sur
quence, il est d, crété « que sur les laines bru leurs étendards crinrincls , rallieroit autour
tes et mon filécs qui seront export és à l'étran d'ºux plns de traîtres à la patrie : ils espèrent
•r , le droit sera de 37 livres 1 o sous par qn'cn cotnbattant au nom de cet enfant , pour
uintal ». G. ce qu'ils appellent la restauration des droiis dn
( La suite demain ). trône , de l'autel ct de la noblesse , ils entraine
1 oient dans leur parti beaucoup d'hommcs in
d cis , fan , tiques , on liés par divers rapports
P A R [ S, le 26 janvier. aux intérêts des ci-d. vant patriciens.
, º otre 8 inonr pour la constitution , dont le
Le bruit s'est répandu que la reine avoit été roi forme une partie essentielie , notre amour
nseillée de fuir du royaume, et qu'elle devoit poºr le roi lui-même, nous oblige d'ajouter une
sortir de la capitale sous un déguisemcnt quel réſlexion qne fait naître l'idée de cet exécrable
-------

( 97o )
projet. Les jours du roi ne scroient point sans se promettre de leur couper le petit bout d'c
danger, si son fils tomboit au pouvoir de ceux reille contre-révolutionellequi perce à travers
qui , en conspirant contre la nation, conspirent cette peau hypocrite de bienfaisance dont ils se
aussi nécessairement contre le roi lui-même. . sont revêtus à crédit.
Qui sait jusqu'où pourroit aller leur rage contre
le restaurateur de cette liberté qu'ils abhor
rent ? Qui sait si, maîtres une fois de M. le dau Lille, déparéement du Word, le 14 janvier.
phin, ces ravisseurs ne concevroient pas l'exé La société des amis d · la constitution de cette
crable projet de rendre le trône vacant, pour ville, qui tenoit ses séances dans un local tro
y élever l'héritier du trône, qu'ils auroient en étroit, a été installée hier dans le grand sallon
levé. Alors ils auroient atteint au terme de tous
du gouvernement : cette installation a été re
Jeurs voeux ; alors ils pourroient lever , au mom marquable par plusieurs circonstances très-in
d'un roi leur prisonnier, l'étendard de la ré téressante, et sur-tout par une députation com
volte contre la nation ; alors aux cohortes des
François rebelles ils verroient se joindre les sa posée de dix hommes par ch que compagnie,
et de toute arine , sous-officiers et soldat , de
tellites des princes ennemis de la France libre ; l l garnison. Les discours pronon cºs par les
alors ils pourroient ensanglanter la patrie, et la diflérens orateurs de cette députation, ont
plonger aux horreurs de la guerre civilc. frappé tous les auditeurs d'attendrissement et
Voilà ce que nous pouvons craindre, et nous d'admiration : tantôt c'étoit l'expression brû
devons veiller auprès de l héritier du trône , lante du civisme le plus pur et de la philosophie
« omine autour du bon roi qui l'occupe ; nos re la plus énergique, et tantôt l'expression de la
gards doivent se porter chaque jour, avec une douleur la plus profonde, en voyant, disoient
1 endre sollicitude, sur cet enfant cher à la pa les soldats, que leurs chefs persistoient à tra
1 rie , et dont les destinées sont si é troitement
liées à celle de notre sainte constitution. mer des conspirations contre la patrie et les amis
Les cabaleurs de la rue des Vieilles-Tuileries,
de la constitution. Un père de famille, connu
dont avons parlé hier , vont cesser en fin , au par sa probité, ses lumières et l'intrépidité de
moins en apparence , leurs man ruvres ; et ils son patriotisme , M. Séa, officier municipal ,
et l'un des ſondateurs de la société des amis de
«iisent aujourd'hui aux citoyens pauvres qui la constitution à l ille , monta à la tribune , fit
vont se faire inscrire chez eux : « Mies en ſans ,
v o5 , z combien nous sc Iinines malheureux, no:1s
placer devant lui son fils âgé de quatorze ans,
(•!après un discours qui ai racha des larmes à
soiriincs ménacés pour avoir voulu vous faire du tout l'auditoire , demanda à la société l'adop
lbien ; nous avions sacriſié nos fortunes pour ras tion de son fils , si ce fils élevé dans les vrais
sembler la somme de 7 milions que nous vou principes de la liberté, venoit à perdre son père
1 c,ns vous distribncr pour soulager votre mi avant d avoir atteint l'âge où l'homme devient
s,ºre ; eh bien , on nous ſait 1 n crime de notre son propre appui à Jui-1nême. Le reste de la
amour pour vous : que pouvons nous ſaire ? si séance fut employé à la discussion de plusieurs
notis vous distribuons nos richesses on nous as
SOlll tll (: I {l >).
motions très-intéressantes, tant pour l'encou
ragement des fabriques , que pour l'éducation
Il est bon de remarquer que ces hommes qui morale dos enfans.
promettoient 7 inillions sont des chcvalers d'in De pareiis travaux , qui sont à peu près les
dustrie, des escrocs , des jo 1eurs , etc. etc. tous mêmes dans toutes les autres sociétés des amis |
gens noyés de dettes , qui boivent , mangent , de la constitution , promettent , comme on le
portent des culottes et des sou}iºrs à crédit. ! a voit, n ne pronºpte r'génération dans les mœurs,
ſacilité qu'ils trouvent à vivre ainsi aux dépens les idées et l éducation du peuple françois ;
de tout ſe monde , leur a ſait naître la grande mais pour accélérer cette rég nération , je
id.se d'une contrc - révo/u fioy à crédit , mais pºnse que les sociétés qui s'en occupent avec
nous les pi évenons qu · nous avons entendu plu au tant de zèle et de talent que celle de Lille,
sieurs de ceux qui sont cou ( liés snr leur re doivent rendre leurs travaux publics par la voie
gistre d'inscription , rire d' eux et de leurs sept de l'irnpression. Je les invite ſortement à cette
iniilions , les appcller j... f... d'aristocrates , et publication. CAREA.
On s'abonne à Paris , chez BtrissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
de l'abounement et la letrre d'avis , et toutes les lettres pour les z(uteurs des Annales Patriotiques.
jEt chez tous les Libraires et birecteurs des Posteº d u itoyaume et de l'lltranger.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
· D E L A F R A N C E , -

E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Ecrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , uu des Auteurs.
Pour que la liberté politiquo des citoyens existe , il ft:1t que le gouverne .
ment soit tel, qu'un citoyen ne puisse pas craindre un citoyen.
MoNTEsQrIEU.

J N°. C C C C L X X X I I I. Du Vendredi 28 Janvier 175a.


| AS S E M B L É E NAT I O N A L F. dressera sous huitaine le tableau du reste des
dépenses non acquittées de l'année 1791, et les
Séance du 27 Janvier. remettra au comité des finances, qui en rendre
compte à l'Assemblée.
D,ss le tumulte occasionné hier par la dis Iſ. Il dressera dans le même délai le tableau de
qussion sur le décret relatif aux ecclésiastiques l'année 1791 , suivant les décrets pour tout ce
rebelles à la constitntion , il s'est glissé une qui est décrété, et suivant les anciens états pour
erreur aujourd'hui relevée par M. Guillaume. tout ce qui n'a été ni changé ni annullé par de
La loi dont on a voulu assûrer l'exécution, est nouvelles loix.
le décret du 27 novembre, qui donne deux mois ' llI. Quant aux objets de remboursement exi
61l1X ecclésiastiques absens du royaume, et mon
Ie décret du 18 décembre, qui me donne qu'un gible et d'arriéré de son département, ledit or
donnateur en dressera l'état et les pièces au dis
mois de délai aux fonctionnaires laïcs, à peine recteur général de la liquidation ».
d'être, par le seul fait, déchus de leurs grades On s'est occupé ensuite de la suite du décret
et emplois, et privés de leurs traitemens. sur les droits de tarif. La discussion n'en a été
| Sur cette observation , dont la justesse a été ni longue ni embrouillée, et les articles suivans
# , le décret est renvoyé au comité chargé ont pris force de loi.
'en rapporter une rédaction plus parfaite.
« De tous les ecclésiastiques, fonctionnaires T'arif des droits qui seront perçws sur les mar
ou mon, de la ville de Péronne, il n'en est chandises provenant du commerce françois
qu'un qui n'ait pas prêté le serment prescrit au-delà du Cap de Bonne-Espérance.
par la loi, a dit M. Dumetz, cet homme-là
c'est - . . . ... . . : , M. Maury. Cotons en laine et en graine, bourre de soie,
Le club de la constitution monarchique, par noix de galle, bois de teinture et de marque
une lettre qu'a lue un des secrétaires, a de terie , étain de Malak , tontenague , cauris,
mandé de paroître à la barre , pour se purger perles fines, rotins, dents d'éléphans, écaille ,
des inculpations répandues contre lui. Quoique nacre brut ou coquilles de nacres, exempts de
cette demande fût appuyée de l'autorité et droits.
même des injures de M. Clermont-Tonnerre , • , Soie écrue de mankin et soie du Bengale, la
l'Assemblée a passé à l'ordre du jour. livre , 5 sous. -

Aür nom du comité des ſinances, M. de Mon Soie à coudre crue , la livre , 1o sous.
tesquiou, avec cette clarté qui est le caractère Soie dite teinte, la livre, 1 liv. 1 o sous.
de son génie , a exposé les mesures prises pour · Coton ſilé, la livre, 12 sous. ,
assurer à l'avenir, dans les comptes des finan Salpêtre , ne sera admis qu'à la charge d'être
ces , l'ordre et la ſidélité. Ces Inesures ont été vendu à la régie des poudres ou du renvoi à l'é
consacrées par le décret rendu : tranger. L)ans ces deux cas, il sera exempt de
- - :•
Art. 1°". « L'ordonnateur du trésor public droits,
483
º, º " * * - • ,
º ( 972 )
Drogueries. c'étoit un mensonge insigne, et qu'il n'y avoit
eu d'autre mouvement dans le quartier de M. de
Aloès, ambre gris, anis étoilé, assa fœtida, Clermont, que celui qu'a occasionné l'arrivée
benjoin, borax, cachou, camphre, encens, es inattendue de M. le maire. Il y a lieu de croire
quine, galbanum, gomme arabique, gomme am que M. Malouet, jaloux de conserver sa répu
moniaque, gomme copale, gomme gutte, gomme tation de probité et de véracité, recherchera,
laque, noix vomique, rhubarbe, rose de Pro découvrira, nommera publiquement l'imposteur
vins, sagou et tamarin, la moitié des droits d'en audacieux qui, par un faux avis, l'a exposé
trée du tarif général. à tromper l'Assemblée nationale, et à perdre la
Epiceries. confiance du public, lequel, si M. Malouet ne
prend ces mesures, me croira plus M. Malouet
Poivre, le quintal, 5 liv. disant même la vérité.
Thé , idem , 5 liv, Après quelques questions sur lesquelles il a
Canelle de Chine, idem, 9 livres. été décidé que les droits du crû et de circu
Gérofle et muscade, le tiers du droit du tarif lation sur les vins devoient être supprimés,.
général. on a ajourné la question sur les droits de dé
Café moka, le quintal, 2o livres. tail et d'exercice sur les boissons ; et cependant
Sucre candi, idem, 2o livres. il a été décrété qu'il ne seroit rien changé à la
On a ensuite repris la suite du tarif sur les perception actuelle sur les vins, jusqu'au mo
traites. Les articles suivans ont été adoptés sans ment où l'Assemblée auroit adopté une nou
· discussion.' · velle forme d'imposition sur ces objets.
Coton en laine, le quintal, 12 liv. L'Assemblée a ajourné à lundi la reprise de
Cire brute, idem, 5 liv. toute discussion sur les douanes nationales. - r
' Fils simples, bis et écrus, idem, 1 o liv. M. Duport a ramené la discussion sur lesr
Fils de linon et de mulquinerie, 12o liv. jurés ,, et a présenté les articles suivans, qui'
Les peaux et cuirs en vert, suivant les qualités sont adoptés. - - 1
dénommées dans le tarif, de la valeur de 15 à Art. XVI. « Tous les effets trouvés lors duº
2o pour cent. - - délit ou après, pouvant servir à conviction ;
M. Haudart a fait décréter, par addition aux seront représentés à l'accusé, et il lui sera #
articles d'hier, l'article suivant : demandé de répondre personnellement s'il les#
· Mouchoirs rayés et à carreaux , venant de reconnoît. - -

l'Inde, le quintal, 3oo livres. XVII. A la suite des dépositions, l'accusateur


Un incident assez étrange a troublé la dis public et la partie plaignante, s'il y en a, se 2
cussion. M. Malouet s'est levé pour dire que ront entendus ; l'accusé ou ses amis pourrontº
M. de Clermont-Tonnerre venoit d'être averti , lui répondre; enfin , le président fera un résumé
par un billet, que sa maison étoit assaillie : il 8l de l'affaire , la réduira à ses points les plue
ajouté que ces mouvemens populaires étoient simples, fera remarquer aux jurés les princi
le fruit d'une lettre partie du club des jacobins, pales preuves pour ou contre l'accusé.
portant dénonciation du club monarchique : et XVIII, Cela fait, il ordonnera que l'accusé
il a conclu à ce que le président fût envoyé sur ou les accusés soient reconduits à la maison?
de justice. » . i .
le champ vers le roi, pour prier sa majesté de
prendre toutes les mesures propres à contenir XIX. Lorsque les jurés seront retirés seuls
ces atrocités du peuple égaré. dans leur chambre, ils délibéreront entr'eux ».
On s'est écrié de plusieurs points de la salle, Enfin M. Chasset, au nom du comité ecclé4
que ce soin appartenoit à la municipalité, qui siastique , a rapporté la rédaction rectifiée dui
avoit reçu de la loi des forces suffisantes, décret concernant les fonctionnaires ecclésias
et que ces faits étoient étrangers à l'Assemblée tique, et la correction et a été approuvée ,
nationale. M. Dumetz a demandé que le maire *ainsi qn'il-suit : · -

de Paris et le commandant de la garde natio Art Ier. « Aussi-tôt après l'expiration du dé


nale fussent avertis du fait, et l'Assemblée na lai prescrit par le décret du 27 novembre dex
tionale a adopté cette motion. -
nier, il sera procédé au remplacement des ecclé-i
Après quelques momens , pendant lesquels siastiques fonctionmaires publics qui n'auront
on avoit § à la discussion sur les droits à pas prêté le serment. º

imposer sur les vins, il est venu des avis positifs II. Dans les départemens où il y a actuelle
concernant le fait allégué, et il a été vérifié que ment des évêques ou des curés qui n'ont pas

-
, ( 973 )
prêté le serment, les assemblées électorales s'oc ment civique. Quant aux autres ecclésiastiques
cuperont d'abord de l'élection de l'évêque, fonctionnaires publics, qui n'auroient pas prêté
après quoi elles se retireront dans le chef-lieu le serment prescrit, il sera procédé à leur rem
e leurs districts respectifs pour y faire l'élec placement à l'expiration des délais portés par
tion des curés. -
ledit décret.

, III. Dans les départemens où les délais accor Il. Dans les départemens où il y aura lieu à'
dés à l'évêque ne sont pas expirés, les assemblées renpl cer les fonctionnaires publics ecclésiasti
électorales de chaque district procéderont sur qnes , soit par 1nort ou démission , ou pour cause
d'absence, de non résidence dans le royaume,
le champ à l'élection des curés. •
ou de non prestasion de serment, il sera d'a
. IV. Les évêques qui ont été élus jusqu'à ce
jour, et ceux qui le seront dans le courant de la bord tle préférence à toutes opérations con
présente année, ne pourront s'adresser à leur mencées, pro édé au choix des évêques, ensuite
métropolitain ou à tout autre évêque de leur après la confection de cette élection et des au
arrondissement qu'autant que ceux-ci auront tres epérations cocnmcncées , les électeurs de
prêté le serment prescrit par le décret du 27 cllaq 1e district se retireront dans les cheis-lieux
novembre ; et dans le cas où aucun des évêques pour l'élection des curés.
de l'arrondissement n'auroit prêté le serinent, : Il. Dans les départemens où il ne sera besoin
ils s'adresseront au directoire de leur départe que de nommer les curés, les électeurs de dis
ment pour leur être indiqué l'un des évêques trict seront convoqués aussi-tôt après i'expira
tion du délai.
e France qui aura prêté le serment , lequel
pourra procéder à la confirmation c monique et IV. Les évêques qui ont été élus jusqu'à ce
à la consécration. sans être tenu à demander la jour, et qui le seront dans l'année 1791 , ne se
permission à l'évêque du département ». ront point tenus de se présenter pour obtenir la
conſirm tion canonique ou métropolitaine, ni
Suite de la séance du 26 janvier. aux évêques de l'arrondissement qui n'auront
pas prêté le serment prescrit par le décret du.... ;
- Au nom du comité ecclésiastique, M. Chasset et dans le cas où il n'y auroit dans l'arrondisse
a annoncé le serment civique solemnellement ment aucun évêque qui eût prêté ledit serment,
, prêté par M. Jarente, évêque d'Orléans , à la ils se pourvoiront pardcvant le directoire du dé
tête de son clergé. partement, pour leur être indiqué l'un des évê
· Le même rapporteur a mis à la discussion les ques qui aura prêté son serment, lequel,pourra
moyens d'accélérer la prestation de serment des procéder à la confirmation canonique, sans être
fonctionnaires ecclésiastiques ; M. Cazalès, pre astreint à demander la permission à l'évêque du
mier opinant, a voulu sortir de la matière en département ». G.
prétendant, comme M. Maury, qu'on exami
mât si la constitution touchoit ou non à l'auto Vie privée du maréchal de Richelieu, conte
rité spirituelle : rappellé à l'ordre et à la ques nant ses amours et intrigues, et tout ce qui
tion véritable , il s'est jetté dans de grands
mouvemens oratoires en représentant l'église a rapport aux divers rôles qu'a joués cet
désolée, privée de ministres précieux, les évê homme célèbre , pendant plus de quatre
vingts ans ; 3 vol. in-8°. ſormant 14oo pag.
ques se faisant arracher de leurs siéges, excºm imprimés sur caractères Didot. Prix, 13 liv.
muniant, interdisant les fidèles partagés dans
les horreurs d'un schisme ; toutes ces images , 1o sous brochés pour Paris, et 15 liv. franc
de port par la poste dans tout le royaume.
que l'orateur a tâché de rendre effrayantes, A Paris, chez Buisson, libraire, rue Haute
n'ont parn que risibles. M. Mirabeau a pulvérisé feuille, n°. 2o.
en deux paroles tous les argumens du préopi
nant, et le décret qui suit a été rendu : Un homme dont on a parlé pendant quatre
L'Assemblée nationale, après avoir entendu vingts années, qui s'est marié sous trois règnes,
son comité ecclésiastique , décrète , qui n'a point été étranger à leurs évènemens,
· Art. Ier. « Après l'expiration du délai accordé qui , négociateur et militaire, a fait une révo
ar le décret du 27 novembre, sanctionné le 26 lution dans nos moeurs : révolution dangereuse,
décembre 179o, il sera procédé au remplace il est vrai, mais qui n'en appartient pas moins
ment des fonctionnaires publics ecclésiastiques à l'histoire : un tel homme par les divers rôles
qui ne seront pas présens et résidant dans le qa'il a joués, intéresse tout à-la-fois le scrutateur
royaume, et qui n'auroient pas prêté leur ser de l'histoire, et le scrutateur du coeur hum ain
( 974 ) " 4 -

Cette 7 fe privée se trouve donc intimem ºnt de la chambre , ce fut de régir la comédie Ita -
liée aux principaux ſaits du siècle ; et si l'on lienne : là il tyrannisa les auteurs le mieux qu'il
veut ensuite connoître à fond ce qu'est un cour put , appuya tous les réglemens imiques, et les
tisam , il ſ ut étudier celui qºi a su corrompre comédiennes seules eurent le droit de se faire
avec le plus d'adresse les lioinunes dont il avoit écouter et d'approcher de leur supérieur.Ainsi
besoin. n'ayant pu être ministre d'état, il se fit ministre
Le maréchal de Richelieu nous a fait de grands des spectacles, c'est dire en d'autres termes que
maux ; niais l'histoire de ses vices servira à l'administration en a été mauvaise. -

nons éclairer sur cette stupide admiration que Sourd, octogénaire, en bon courtisan il vou
nous portions naguère à tout ce qui appart2 lut faire son année de service, même ne pou
moit à la cot r, vant plus se tenir debout. A ce sujet, il disoit
· il ainroit le despotisme pour en jouir à son à son fils, gissant dans son lit, rongé de goutte
tour, et parce qu'il en avoit fait lui-même des et d'ennui, qu'il falloit avoir du courage pour
actes multipliés , il étoit avide et sans parole , faire sa charge à la cour , et que quand on
oublioit les services qu'on lui avoit rendus, et avoit la goutte à un picd , on se tenoit sur
«rouvoit encore l'art d'enchaîner près de lui l'autre.
les hommes qui avoient à s'en plaindre ; il étoit Enfin le maréchal perdit la tête, mais non
de l'académie françoise, et ne savoit point l'or le goût du vice : on lui ôta le tribunal. Celui
tographe : homine d'esprit, il étoit très-jaloux qu'on avcit craint de voir mourir en 1696,
de la célébrité du génie, Né à sept mois , mis allongea sa carrière , de mauvais exemple, jus
dans du coton , on désespéroit de pouvoir l'é qu'au mois d'août 1788 : c'eût été pour ſui un
lever ; le goût des femmes ne l'abandonna châtiment réel que d'avoir été témoin de notre
point dans l'âge le plus avancé ; ce goût et la révolution. - -

puissance de s'y livrer ne se sont éteints dans Les pièces justificatives qui accompagnent
ui qu'un an avant sa mort. Quel être extraor cette vie privée , sont des lettres curieuses de
«dinaire ! différentes femmes ses maitresses ; on y dis
Ses amours intéresseront quelques femmes, tingue celles de mademoiselle de Charolois, de
et pourront en même temps leur servir de la marquise de Villeroi, de madame de Temcin,..
leçons. - de madame du Châtelet. Tous les secrets parti--
Le marécl1al faisoit le roi à Bordeaux ; et les culiers viennent tôt ou tard au public, ainsi que |
vexations qu'il a exercées dans son gouverue tous les fleuves arrivent à l'Océan. Ceux qui
ment sont encore gravées dans tous les esprits , aiment l'histoire, les anecdotes, les détails sur le
«et ſont bénir un changement inopiné : vindi caractère et les actions des hommes, trouveron
catif, méchant , il eut toujours du goût pour de quoi se satisfaire amplement dans cette vie
Voltaire , et s'étonnoit très-fort de voir une privée , qui est en même temps celle de beau
noble fierté dans plusieurs autres hommes de coup d'autres personnages qui ont figuré dans :
· lettres , dont il devinoit le mérite plutôt qu'il notre siècle , et dont les noms vivent encore
ne le sentoit. On voit ce courtisan lié au conte dans nos conversations journalières. - º

Dubarry, conduire sa maitresso dans le lit de Enſin, il importe de savoîr que cet homme
Louis XV. On le voit détruire avec joie les par si célèbre sous l'ancien régime, n'avoit au fond
lemens ; et tandis qu'il veut parvenir au minis ni tu lent ni connoissances , et qu'au lieu d'or
tère , se trouver impliqué dans le honteux pro gueil il n'étaloit que la vanité d'un barbier;
cès de madame Saint-Vincent.Ainsi les ressorts ce qui peint le að despotisme. Nous avons |
4es plus yils ne coûtoient rien à ces amnbitieux , connu le 1naréchal. -, '
qui vouloient commander jusqu'à nos hom Il a paru dans le temps 4 volumes, intitulés
mages. On voit la police aux ordres du maré Mémoires du maréchal de Richelieu. Cet ou
chai, pour lui dérober l'oQprobre d'une affaire vrage, qui n'est que l' histoire du temps et moii
particulière et agir en sa faveur , comme s'il eft celle du maréchal , ne ressemble en rien à la
été question du salut de l'état. ſºie privée que nous annonçons , dont le titré
Cet homme ne pouvoit se passer ni de ſilles indique le but , et qui est complette sous tous
·ni -de comédiens ; et ce § trouva de plus les rapports : elle se termine à la mort du ma
: beau dans l'exercice de premier gentilhomme réchal. -

On s'abonne à Paris, chez BºissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonuement et la lettre d'avis , et toutes les let; t es pour lcs Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Euranger. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES
: D E L A F R A N C E , -

| ET
A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
| J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
g dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
- -

»" Pour que la liberté politique des eitoyens existe, il faut que le gouverne .
4

ment soit tel, qu'un citoyen ne puisse pas craindre un citoyen.
MoNTEsQUIEU.

• " N°. C C C C L X X X I V. Du Samedi 29 Janvier 1792.


: ASSE M B L E E N A T I O N A L F. finances, pour ce qui concerne la fraude aux
º entrées de Paris , et au comité des recherches
# Séance du -27 janvier au soir. pour tâcher de découvrir les intrigans factieux
qui agitent en tous sens cette capitale.
U.- lettre -

du maire de Paris, lue au com- On a renvoyé aux comités de constitution et


| inencement de la séance . a donné la certitude | des rapports réunis , une dénonciation portée
officielle , « que les faits all'gués par M. Ma contre le tribunal de Versailles, pour avoir,
# louet, d'un tumulte populaire formé autour de dit-on, illégalement nommé et illégalement des
# la maison de M. Clermont-Tonnerre, n'avoient titué son greffier. - |
is le moindre fondement. Tout le quartier, La multitude des plaintes journellement por
M. Bailly. étgit dans la plus grande tranquil tées sur l'inexécution des loix ... fait sentir de
•; ] - séulement qùélques pauvres plus en plus la nécessité d'organiser très-instam
rassemblés ». Ainsi voilà comment se démontrent ment la cour de cassation ; et il est décrété, sur
cés MM. les bien intentionnés ! voilà à quoi l'avis de M. le Chapelier, que les 42 dépar
, aboutissent ces faux avis, avec lesquels ils veu temens à qui doit appartenir la première nomi,
: lent tous les jours surprendre quelque décret nation , seront tirés ttu sort dans la séance de
# à l'Assemblée nationale, ou consommer à pure demain.
-perte le temps de la patrie. . Au nom du comité de constitution , M. Dé
| | Mais un fait malheureusement trop vrai, et meunier a fait un rapport sur l'organisation du
' dont M. le maire rend compte , c'est que le tribunal de commerce à Paris ; les articles sui
† du fauxbourg Saint-Antoine, travaillé en Nwans sont adoptés :
Art. 1er. « Il y aura dans la ville de Paris un
us sens par des secours perfides et par des avis
sanguinaires, s'est acharné sur un malheureux tribunal de commerce, lequel sera composé de
rticulier qu'on a accusé d'espiomage ; il a été cinq juges, y compris le président, et de quatre
excédé de coups, et ce n'est pas sans peine que suppléans.
les municipaux qui ont accouru sont parvenus II. L'élection se fera au scrutin individuel et
| à lni sauver la vie. à la maiorité absolue des suffrages, par les
| _ Vous voyez, s'est écrié M. la Chaise, les fruits électeurs nommés dans les assemblées des né
| de la licence de la presse ; vous voyez si c'ost gocians, banquiers , marchands, fabricans et
avec raison que l'on vous demande des loix de manufacturiers de chacune des quarante-huit
| Coerci tiOn. sections.
Un dernier article de la lettre du maire, c'est III. Cliacune de ces assemblées se tiendra au
| le tableau qu'il offre aux législateurs du préju licu ordinaire de l'assemblée de la section ; elle "
-dice énorme que portent au trésor public les sera ouverte par un commissaire que nommera
fraudes continuelles qui se font aux entrées de la municipalité , sur l'avis des juges de com
Paris. Sur la motion de M. Dérneunier, on a merce en exercice; et après l'élection d'un pré
renvoyé la lettre de M. Bailly au comité des sident, d'un secrétaire et de troº scrutateurs,
484 A
R==

( 976 )
dans la forme décrétée à l'égard des assemblées la première élection des juges du tribunal de
primaires, il sera procédé à la nomination d'un ! cassation , et le résultat graduel du tirage a
électeur, par cinquante citoyens présens, ayant opéré le décret qui suit. rendu sauf rédaction.
le droit de voter. -

« L'Assemblée nationale décrète que les


t V. Nul ne pourra y être admis , s'il ne jus électeurs des départemens ci-dessous dénommés
tifie, 1°. qu'il est citoyen actif, 2°. qu'il habite s'assembleront pour faire choix des membres
l 1 section, 3°. qu il fait le commerce, au moins qui doivent composer le tribunal de cassation.
de pnis un an , dans la ville de Paris. Les deux *èvres, le Lot, le ( antal, Gironde,
, V. Chaque assemblée sera juge de la validité Eure et Loire, l'Aude, Finistère, le Doubs,
des titres de ceux qni detnanderont à prendre Eure, Ardennes , Gard , - Saône et Loire,
part à la nomination des électeurs, sauf à re Creuse. l'Aisne, Bouches du Rhône, la Vienne,
c ourir à l administration du département de bas-Rhin : Seine et Marne , Seine inférieure,
l'a ris, la quelle jugcra , pour les élections sui l'Isère , l'Aveyrou , Morbihan, l'Oise , côte
vantcs, les rés lamations de tout citoyen qui se , d'Or, l'Aube , Calvados , pas de Calais, Dor
plaindroit d'avoir été privé de ses droits. dogne, hautes Pyrenées , Seine et Oise , hau
Vl. On choisira les électeurs en un seul scru tes Alpes , l'Aire , Meurthe, Meuse , basses
tin de liste simple, et à la pluralité absolue des Alpes , Drôme , Rhône et Loire, Manche ,
suffrages ; mais au troisième tour la pluralité l'Allier , Mozelle , haute Saône et Marne ».
relatiye sera suffisante. Une lettre de M. Montmorin en cont}ent
VII. Les quarante-liuit assemblées des négo une autre adressée au roi par l'empereur Léo
cians, banquiers , marchands, fabricans et ina pold , ou plutôt par le cabinet impérial. Dans
nuſacturiers , seront convoquées pour le même cette lettre , où sont stipulées les réclamatiQns
jour et à la même heure , par le procureur de de quelques possessionaires llemands, on af
# commune de Paris, faisant fonction de pro fecte de poser que de simples décrets nationaux
me peuvent déroger aux traités passés entre les
cureur général-syndic, lequel se concertera sur
cet objet avec les juges de commerce en exer potentats ; on affecte d'espérer que les posses
VCI Cº. - -

sions des princes germains demeureront telles


VIII. La municipalité de Paris déterminera qu'elles étoient avant le décret. Au reste l'em
le lieu où se rassembleront les électeurs, pour pereur, dit M. Montmorin, annonce au roi des
procéder à la nomination des juges de com dispositions aumicales et éloignées de toute hosti
merce et de leurs suppléans. - lité. L'Assemblée a p ssé à ſ'ordre du jour
· IX. Les élections qui suivront la première , M. de Menou , au nom du comité militaire,
auront lieu dans le courant du mois de juin , a fait un rapport sur la nécessité de distribuer
de manière que les juges qui seront élus à cette aux départemens une nouvelle quantité d'armes,
époque puisse nt entrer en exercice à la première qu'ils réclament depuis long-temps. Le projet
audience du mois de juillet. r de décret a essuyé quelques difficultés peu im
X. l e temps qui s écoulera depuis l'époque portantes, et est enſin adopté comme il suit :
de la première élection jusqu'au mois de juillet, « L'Assemblée nationale , après avoir entendu
ne sera point compté pour l'exercice des juges. son comité militaire , d crète :
Xl. l es juges-consuls resteront en exercice 1°. Le roi sera prié de faire distribuer aux
jusqu'à l'installation des nouveaux ». départemens, outre le nombre de 5o.ooo fusils,
Séance du 28 Janvier. qui avoit déja été décrété, celui de 45,ooo, sui
vant l ordre annexé au présent décret.
Le premier évêque que l'assemblée électorale 2°. Le trésor public sera chargé des dépenses
du département de la Creuze vient de placer nécessaires pour les frais d'encaissement et de
sur le nouveau siége épiscopal de Gueret , a transport ».
rêté le serment civique avec une grande so A l'ordre du jour on a annoncé un rapport
mnité, à la tête d'un clergé nombreux et des comités militaire , diplomatique et des re
patriote, au milieu des bénédictions du peu cherches , concernant la sûreté de nos fron
ple fidèle. Le procès-verbal de cette touchante tières.
cérémonie a été lu ce matin, et couvert d'ap M. Alexandre Lameth a pris dans ce rapport
laudissernens. -
la partie militaire, en laissant la politique à M.
. ll a été procédé, de la main de M. le pré de Mirabeau. «|

sident , au tirage des 42 départemens qui, sur 1 e premier a établi la nécessité d'avoir en ré
les 83 départemens du royaume, doivent faire serve 1°. un corps redoutable de troupes auxi
t -
( 977 )'
liaires, qu'il fait monter à cent mille hommes, puissances étrangères, qui seroient dans le cas
qui,paisibles dans leurs foyers jusqu'au moment d'être remplacés.
de défense, mais debout au premier mot de la 2°. Que le roi sera prié de donner des ordres
· patrie , pour porter au complet les corps de pour qu'il soit porté au complet trente régi
troupes réglées, assureront la liberté ct la paix mèns d'infanterie et vingt de cavelerie, dont
r leur seule contenance ; 2°. une masse de 3oo moitié de quatre escadrons, et moitié de trois .
mille gardes nationales , proportionnellement pour être répartis dans tous les départ , mens
fournie par tous les départemens, laquelle sera l'rontières.
payée dans l'état d'activité, et hors de là con 3°. Qne le ministre de la guerre présentera
fondue sans distinction avec toute la garde na incessa niment l état des dépenses de l'artillerie,
tionale de l'empire. des campemens et autres préparatifs nécessaires
On a ajourné cette portion du décret pro à un état de pure défense ». G. -

posé, et on a adopté, après quelques objections


et sauf rédaction , la partie qui embrasse les
tioupes de ligne auxiliaires. -
P A R I S, le 27 janvier -

- Le roi sera prié de donner les ordres les plus La municipalité , d'après les informations
rompts pour terminer l'organisation m litaire prises et l'interrogatoire des prisonniers faits
de l'armée. ll sera engagé 1oo mille auxiliaires dans le combat de la Chapelle , barrière Saint
par les corps administratifs et les municipalités, L)enis , a découvert et déclaré qne cet évène
|
uiseront destinés à porter en temps de guerre ment est le funeste effet des manœuvres des
# différens corps au complet. Ces auxiliaires ennemis de la constitution. Le corps municipal
ne pourront être réunis que par un décret du a chargé le comité des recherches de la com
corps législatif; ils seront habituellement dans mune de Paris de poursuivre sans relâche la
leurs foyers ; ils recevront pendant les trois ans découverte de ce complot. -.
leur engagement trois sous de solde par jour.
rsque les auxiliaires rejoindront les corps Plusieurs hommes du corps des chasseurs
éuxquels ils auront été destinés , il sera fait un soldés des barrières paroissent avoir été séduits,
et on les accuse d'être les auteurs de l'affaire
fonds de 5o livres par hommes pour leur équi
meurtrière de la Chapelle , qui n'étoit que le
pº#
: Le discours de M.
-

Mirabean. trop rempli de


-
commoncement d'une affaire générale que les
beautés pour pouvoir être extrºit a ec quelque conspirateurs avoient compté engager entre
avantage. présente les puiss nces de l'l'urope tous les habitans de la capitale. Cette opinion
intéressées à resp cter et niêiue à soutcnir la li dº favorable au corps des chasseurs soldés des
berté françoise. 1 a cour de Tur, n , fo ble et barrières , les a exposés à la méfiance du peu
même craintive, la Suisse ennemie constante ple ; m is ce sentiment n'a point donné lieu à
des excès contr'eux comme on le publie ; le
des tyrans, Léopold ayant à conserver sa ré
putation de philosophe et de l gislateur, le peu peuple demande que les hommes corrompus de
ple généreux de l'Angleterre applaudissant à ce corps , qui fait partie de la garde nationale ,
nos triomphes, il suffira donc d Inposer aux soient chassés hontensement et punis. Mais il
est faux que la barrière Saint-Marceau ait été
esprits remuans par un appareil de forces res
pectable ; mais pour dissiper les alarm s inté incendiée par le peuple au milieu des coups de
fusil , le 26 au soir : les auteurs de la Gazette
rieures du royaume, il ne faut pas laisser auprès universelle ont été induits en erreur sur ce
des despotes étrangers des hommes suspects à fait : seulem-nt un attroupement s'étoit formé
la patrie. . autour d'une cazerne des chasseurs soldés rue
º L'impression des deux rapports a été d'abord
deman 1, e ; mais M. " , oupil et après lui M. de de l Oursine : le général y a ramené le calme
Noailles. ont conjuré l Assembl ° , ºn nom de par sa présence.
la sûreté publique de mettre sur le champ la Stanislas ( lermont Tonnerre et ses adhérens
matière en délibération. Voici le décret rendu seront incessamment dénoncés aux tribunaux,
sur la rédaction de Vl. Mirabeau : coinme pertnrbateurs du repos public et cou
. : « L'Assemblée nation : le décrète, 1°. que ses pables de manœuvres séditieuses. En attendant,
comités des pensions et diplomat que réunis lui ces charlatans ont fermé leur boutique d'orvié
présenteront incessamment un projet de décret tan aristo-monarchique, On croit assez généra
sur le traitement qu il est convenable d'ac · lement que cette bande monarchienne est une
corder aux agens du pouvoir exécutif, près des · auxiliaire chargée de fomenter des troubles in
--

t 978 )
testins favorables aux entreprises des ex-princes pagnie : on est persuadé qu'elle a été imaginée
fugitif qui nous préparent une invasion. par les amis de Clermont-Tonnerre , comme un
Pendant que Cazalès, du haut de la tribune, moyen de -payer les dettes criardes du grand
excommunie la France constitutionelle, et nous monarque Stanislas et de sa famille. Aussi-tôt
promet , au nom des ex-prélats gallicans, une ue le décret sollicité par Malouet , avec tant
guerre de religion , Malouet est accusé d'avoir d'imposture et de zèle, auroit été surpris à l'As
Fait circuler dans les 83 départemens un faux semblée nationale, quelques brigands soudoyés
bref du pape, tendant à alarmer les consciences † les monarchiens, avertis à la minute, auroient
imbécilles et à servir les fureurs des fanatiques. ondu sur la maison du roi Stanislas , jetté
Ce Malouet, qui a débuté aux états-généraux quelques méchans meubles par les fenêtres .
par s'opposer de toutes ses forces à la réunion cassé et brisé quelques trumeaux et quelques
des ordres, a depuis présidé le club défunt des . glaces ; le lendemain on auroit présenté à la
aristocrates impartiâux : il a livré la plus perſide municipalité un compte de dommages de deux
guerre à la liberté de la presse, aujourd'hui il se millions plus ou moins, et au moyen du décret
déclare le champion de Stanislas Clermont, et et des deux milions escroqués , les dettes
il s'associe au grand oeuvre du sou par livre de criardes des monarchiens et monarchiennes, et
paan. -
celles du grand monarque Stanislas Clermont se
Nous terminerons cet article en priant Sta trouvoient payées. Vive l'industrie de nos che
mislas Clermont, qui, malgré ses dettes passi valiers, et vive le malouétisme ! - - .

ves , s'annonce pour être encore riche de sept Mais, hélas ! de tout ce grand projet il ne
millions; nous le prierons, dis-je, de venir au reste que la honte à l'intendant Calpigi, et le
secours de son cher oncle, ci-devant évêque de désespoir auxlesmonarchiens,
Châlons. Ce pauvre prélat vient de mettre au tomber dans griffes de leursqui bientôt vont
créanciers. b,

Mont-de-Piété sa chapelle domestiqne : et son


ci - devant cocher va par - tout, se plaignant Dans l'après-midi, il y a eu quelques mouve
mens au fauxbourg Saint-Antoine. Un nommé
u'en le renvoyant on ne lui a pas payé ses gages Louvain , suspecté de faire des enrôlemens ou#
depuis dix ans. Nous connoissons aussi une fa les ennemis de la constitution , est devenu † -

mille très honnête, héritière de feu M. Lejeune, jet de la fureur populaire ; , il a été chargé di
autrefois et pendant trente ans valet-de-cham coups, et la multitude se disposoit à le pendre
re dudit évêque Clermont - Tonnerre ; cette quand il a été arraché de ses mains par la garde
famille réclame depuis long-temps 1ooo livres nationale. Ce Louvain a été conduit à l'infir
et plus, qui lui sont encore dues des gages de merie du cliâtelet, et on sanra si l'accusation
feu M. Lejeune. En vérité, M. Stanislas Cler
mont, quand on vise comme vous à la monar ui a failli lui être si funeste est fondée. Le peur
ple, tout en cédant ce Louvain aux efforts de la
chie absolue, quand on est dévoré de la soif de garde nationale et de M. la Fayette, lui disoit :
régner, on devroit bien appaiser un peu celle Général, comptez sur nous, qui avons pris et
des créanciers ; vous savez, auguste Stanislas,
que tous les rois reçoivent ou prennent des sur détruit la Bastille, pour détruire aussi les com*
plots contre la constitution et vaincre les enne
moms caractéristiques ; l'un s'appelle le Juste , mis de la liberté. - #
un autre le Grand , un troisième le Sage : la
royauté s'embellit et se fait aimer par ces titres, Les prêtres rebellionaires ont établi, rue d
sur-tout lorsqu'ils sont mérités ; mais comment Arcis, une fabrique de petits crucifix, qui doi
ourriez-vous espérer de nous ranger sous les vent sans doute être remis , avec des poignards
oix monarchiques des Clermont bauquerou aux mains des fanatiques. Quelqu'encourage
tiers ? , , ' -
ment que méritent nos manufactures, comm
Le sieur Malouet en a imposé à l'Assemblée le cominerce est interdit aux prêtres, cette fa
nationale , quand vers 1o heures du matin il brique calotine de crucifix à double tranchai
annonça que la maison de Stanislas Clermont ne peut se soutenir.
étoit livrée au pillage, tout étoit tranquille alors On craint toujours quelque scampativos d
, dans la capitale ; et cependant Malouet et ses la part de quelques hôtesses du palais des Tu
adhérens sollicitoient à grands cris un décret leries , et on croit que mesdames tantes ont ét
qui rendît la commune de Paris responsable des engagées , par des conseillers en soutane vid
dégâts commis dans la maison du sieur Stanislas lettes, de fuir une terre maudite, où le trôn
Clermont. Voici le jugement qu'on a porté sur m'est plus surmonté d'une crosse orgueilleuse
cette impudente manœuvre de Malouet et com l et la çouronne d'une mltre. .
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
· D E L A F R A N C E ,
: • 1 , l -

, ET A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
Jo Udirigé
R N Apar
L M.
L IMERcrER
B R E , , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et par M. CaRnA, un des Auteurs.

Pour que la liberté politique des citoyens existe, il faut que le gouverne
•#
ment soit tel, qu'un citoyen ne puisse pas craindre un citoyen.
MoNTEsQUIEU.
!?

" "rºarcrms

#. | N°. c C C C L X X X V. Du Dimanche 3o Janvier 1791. J

#AssE M B LE E M A T I O N A L E. dit-on, élever l'eau à plus de cent pieds de


hauteur. -

Séance du 29 janvier. Le département du Loiret auroit voulu ,


pour l'emplacement des tribunaux d'Orléans ,
l'AssEMBLÉE mationale a entendu, avec la plus obtenir sinon gratuitement, du moins à un prix
vire satisfaction , la lecture d'une lettre écrite convenu, le local du monastère des bºnédictins,
. Duportail aux administrateurs du dépar et il donnoit pour titre le civisme constant de
#ht de la Drôme, qui, égarés par un excès la ville d'Orléans. M. Prugnon , du comité dés
#le, se sont arrogé le droit d'envoyer des emplacemens, s'élève avec fermeté contre cette
Dubés à la ville de Carpentras contre les avi
demande et contre le motif pr'tendu : « Le
bois : « Je suis persuadé, leur dit le mi patriotisme, dit-il , n'a pas besoin de primº ».
e, que le sentiment seul vous a commande ºff" ést décrété, sur son avis , ue la munici
-

un telle démarche ; mais vous n'avez pas assez patité achetera à ses frais la maison des béné
ºehti combien vous étiez hors des véritables dictins, et cela à la faveur des enchères.
ires ; vous avez commencé par avertir les A l'ordre du jour, la discussion s'est établie
ºignonnois : vous avez ſini par les menacer, sur l'impôt du tabac, matière depuis long
et ſous avez promis contr'eux des forces à ceux temps ajournée. M. Roederer, rapporteur , a
, Carpentras. Je nc vois dans votre conduite posé quatre questions : La culture du tabac
# acte de souverainété, qui fait jaillir les sera-t-elle libre ou prohibée ? La fabrication du
premières étincelles d'une guerre civile, et vous tabac sera-t-elle exclusivement réscrvée à une
traîneroit dans un abîme de maux : c'est â la régie nationale ? Le débit sera-t-iſ aussi exclu
ion et au roi à juger quels sont les ennemis sivement réservé à cette régie ? L'importation
les amis de l'empire. Le roi vous ordonne du tabac étranger continuera - t - elle d'être
fré cessèr l'effet de votre délibération, et prohibée ? - · ' · .. . ' ;
eller sans retard les troupes que vous M. Delley, premier opinant , regarde la cul
mises en action vers Carpentras ». ' ture du tabac non-seulement comme préjudi
#ur la'demande de M. d'André, il a été dé ciable au trésor public, mais comme ruineuse
tèºro. que cette lettre seroit insérée dans les pour l'agriculture, parce que cette plante, dit
cès-verbaux de l'Assemblée , comme un il, épuise les terres, qu'elle enlève à la culture
ºdèle de la conduite que doivent tenir les qui leur est propre.
nistres chargés de l'exécution de la loi ; 2°. I)'autre part, la cuiture du tabac est incom
#les pièces seroient envoyées au comité di ;)atible avec la certitude d'un produit pour le
| § , pour présenter ses
ens de remédier à tous les abus d'auto
vues sur les trésor public, à moins de remettre 'sûr pied
cette odieuse armée de la bursalicé , et" de"lui
rendre l'inquisition des visites domiciliaires,
#Assemblée a accepté l'hommage fait à la qui font liorreur à la liberté nationale. 1 :

lion, d'une machirie hydraulique qui doit, M. Delley conclut en deman que toute
4S5
( 98o )
discussion soit suspendue jusqu'à ce qu'on ait jouera certainement les tentatives de nos ennes
discuté les droits d'entrée dans les villes , et mis de ce côté là, et en imposera aux officiers
qu'on soit à portée d'opter entre l'un ou l'autre aristocrates en garnison à Besançon, parmi les-,
impôt. quels se trouve M Vassé, colonel du régiment
M. Mirabeau, dans un discours dont on a L)auphin , ainsi qu'aux prêtres fanatiques et
ordonné l'impression, a combattu le systême réfract tires qui font des jeûnes et des neuvaines
du comité et la culture libre du tabac, par de our attirer, par charité, une pluie de sang sur
nouveaux motifs, par l'intérêt que nous avons eur chère patrie. L)'un autre côté, la société
de conserver le commerce par échange que nous des amis de la constitution de cette ville fron
faisons avec l'Amérique. Il propose de dédom tière a repris toute sa vigueur : elle connoît et
mager l'Alsace et les provinces à tabac par l'éta suit toutes les manoeuvres des aristocrates. On
blissement de diverses manufactures; il propose sait, par exemple, que près du poste de la place
enfin de modérer le prix excessif qui sert d'appât d'armes est une boutique de tabac. de café et
à la contrebande , et de fixer le tabac à 3 sous d'eau-de-vie , où s'assemblent depuis trois se
l'once : avec ces mesures il espère que le pro Inaines, chaque soir, jusqu'à deux et trois heures
duit de cet impôt s'élèvera, par une perception du matin , les grands partisans du cuisinier
douce et imperceptible à ceux qui font usage Narbonne et un sieur d'Antony , et que là on
de cette poudre, à plus de 3o millions. cherche à attirer l'un après l'autre les grena
Dans toute l'Assemblée, les seuls députés de diers du régiment de Piémont et les soldats
la ci-devant Alsace se sont élevés contre cette d'artillerie qui se trouvent de service à la place,
opinion qu'ils croyoient contraire aux intérêts pour leur faire boire l'eau-de-vie à discrétion, à
de leurs commettans ; ils ont annoncé des crain la santé du roi et de la reine, et au diable la na
tes sur la d solation qu'un tel décret jetteroit tion ; mais toutes ces tentatives ne seront suivies
dans leurs départemens. M. Mirabeau a offert d'aucun succès ; nos braves frères des troupes
. de prouver qu'il conservoit les véritables inté de ligne ont le tact trop fin pour être dupes de
rêts des pays à tabac; son avis a été appuyé par toutes ces cajoleries aristocratiques : ils savent
MM. c# et F olleville, dont on voulu tirer bien qu'on voudroit les faire servir d'instrumens
une conséquence de discrédit. aux projets de leurs! propres tyrans, pour les
La discussion est ajournée à lundi , et M. rendre eux-mêmes ensuite victimes du despo
Mirabeau apportera un projet de loi pénale tisme de la cour et de l'aristocratie des ci-devant
contre la contrebande. G. nobles. C......

De Pau.
P A R I S, le 29.janvier.
Voici un trait qui pourra faire connoître jus
· · Les dames tantes du roi ont envoyé un cou qu'à quel point se porte la rage des ci-devant
,rier extraordinaire à louis Narbonne , ci-de nobles de ce département. Deux enfans couverts
vant commandant-général de la garde nationale de haillons se présentent à la porte de l'hôtel
· besançonnoise , pour le prévenir du projet d'une veuve d'un ci-devant président du parle
qu'elles ont sérieusement conçu de s'en aller ment de Navarre. La fée aristocrate fait lâchez
dans les Pays-Bas , et l'inviter à les accompa ses deux limiers et les excite à se jetter sur ces
gner. Leur départ, suivant l'annonce qui en a malheureux : les chiens, qui m'étoient pas aussi
été faite hier.au soir aux Jacobins , est fixé à la enragés que leur maitresse, loin de faire du mal
nuit du 3o au 31 de ce mois. Pendant sa séance aux deux petits indigens, se mirent à les lécher,s
d'hier au soir , la société des amis de la consti Cette fée de 9o ans madame de C.... fit jetter à
· tution a reçu une lettre de Besançon , par la l'eau ces chiens coupables d'humanité et de pro
quelle on lui fait part des découvertes faites sur pularité.
un projet que les aristocrates ont médité , de
s'emparer par surprise et par trahison des forts Aux auteurs des Annales.
de cette ville. On ajoute que la † n · tionale » !

l de Besançon, et les troupes de ligne qui y sont Cognac , le 24 janvier.


en garnison , sont convenues de garder doré M Ess IE U Rs, ||
| navant ces forts, de compagnie avec les inva
lides, qui les gardoient seuls auparavant. Cette
Cognac, ville de la ci - devant province d
précaution sage et vraiment patriotique dé · Saintonge , donnera sans doute l'exemple à s
--
-#
« 981 )
ci-devant capitale. Hier tous les curés et vicaires ble, et à laquelle assista une foule innombrable
de nos paroisses ont prêté leur serment civique. de personnes de tout sexe, fut faite au milieu
.. La loyauté et la fanchise qu'ils ont mises à cet des applaudissemens ; et les cris de vive la na
acte de patriotisme n'a fait que nous confirmer tion françoise ! vive le roi ! retentissoient de
dans la § opinion que nous avions d'eux ; toutes parts. - -

nous vous prions de l'insérer dans votre feuille ;


r là vous continuerez à servir la chose pu La société des amis de la constitution , séante
lique. - à Alais, vient d'arrêter qu'à compter du premier
: Une des huit cents plumes de M Maury va lui février prochain , elle affranchir , toutes les let
être incessamment arrachée dans notre district ; tres et paquets qu'elle adressera aux différentes
on a mis en vente son abbaye de la Frenade , sociétés de l'empire, et par la raison réciproque,
située à une lieue de Cognac , objet de quatre elle ne recevra aucuns paquets ni lettres qui ne
vingt mille livres : cette plume fera , nous es seroient pas également affranchis.
pérons, un fort joli panache à un patriote. Celle de Carcassonne a pris le même arrêté ,
† sommes avec autant d'attachement que mais à compter du 15 février.
de fraternité, vos amis patriotes , Celle établie à Ruffec a pris aussi un arrêté
Soussignés, Roumage , l'aîné , capitaine de semblable, dont elle a fixé l'effet au premier mars
cavalerie ; Filhol, sergent-major des chasseurs, prochain.
et de bon coeur; Champloris Talparche , garde
nationale; Roy maréchal-des-logis, etc. etc. Suite des progrès du patriotisme et de la raison
universelle.

Comtat Venaissin, le 15 janvier. De jour en jour le patriotisme fait de nou


- Jusqu'au 1o du présent mois, tant que l'as veaux progrès dans la ville de Nanci ; de jour
•§ représentative a tenu ses séances géné en jour il compte de nouveaux disciples qui
viennent se ranger sous les drapeaux de la li
.rales, elle a fait tous ses efforts pour conserver berté et de la constitution. Cette ville , qui fut
*au pape la monarchie de l'état venaissin ; mais
il y a tout lieu de croire que ses soins auront naguère le théâtre sanglant des fureurs aristo
*rêté infructueux. Chaque commune en particu scrºt1ques, et où le peuple trompé par ses enne
inis s'etoit pour ainsi dire livré au glaive bar
lier ne pouvoit se dissimuler que le souverain bare de ces monstres , désabusée maintenant,
ntife, en refusant jusqu'à présent d'accepter prend une nouvelle vigueur et veille de près
† constitutian françoise , adoptée avec les de marches des anti-p triotes. Gouvernée par
transport par le peuple venaissin , et en ne lui une municipalité dont les membres , amis du
· donnant ni secours ni protection dans les crises peuple , ne s'étudient qu'à éclairer ce peuple,
•fâcheuses où ce même peuple s'est trouvé depuis elle voit aujourd'hui s élever dans son sein une
"plusieurs mois, sembloit par-là même renoncer nouvelle association de jeunes écoliers , tant
'à une monarchie qu'on avoit voulu lui assurer philosophes que mathématiciens , sous le ncm
·par une loi constitutionelle. Les réflexions. que des amis de la révolution. Cette brave et bril
, cette considération faisoit naître, ont engagé la
s plupart des communes de cet état à chercher Ce lante jeunesse , après les heures d'étude ordi
maire , s'applique à lire les journaux et autres
· secours et cette protection auprès de la nation écrits patriotiques, à connoître les décrets sacrés
,ºgénéreuse qui l'environne. Hier la municipalité , de l'auguste Assemblée nationale, à les com
- de Carpentras reçut plusieurs avis qui lui fai
bsoient connoître le voeu de diverses cqmmunes ; , menter , les développer, en chercher les véri
tables sens, en un mot, à se les rendre fami
elle crut en conséqnence devoir explorer aussi liers.
l'intention des citoyens qu'elle représente; elle
convoqua pour cela une assemblée générale des Les jeunes élèves du collége de Brive vien
citoyens actifs en l'église cathédrale : et là il ment également de former une société civi
ut unanimement résolu de supplier l'auguste , que , sous le nom des jeunes amis de la cons
Assemblée nationale de France, de vouloir bien titution , pour s'y occuper des mêmes objets.
agréer l' union de cette ville à l'empire françois. Courage, jeunes citoyens de Nanci et de Brive ;
. De suite on arbora les lis sur la maison com c'est à vous , c'est à la génération nouvelle à
méditer, à perfectionner et à propager les vrais
#mune et sur les portes de la ville : cette céré
imonie, à laquelle on mit toute la pompe possi principes des constitutions nationales et libres i
i
( 982 ) -

c'est à vous de faire disparoître entièrement courtisans celui qui craint le plus qu'une opi--
ces préjugés de l'ancien régime et de l'ancienne nion publique ne se forme en Espagne. Cet
politique, dont on ne trouve encore que trop homme entend parfaitement l'art de travailler .
de traces parmi nous ; c'est à vous enfin de un royaume en finance; et ce talent si précieux .
prouver à l'univers et à la postérité la plus re auprès des rois l'a conservé dans son pestey
culée , que la révolution actuelle n'est point malgré l'aversion que le monarque régnant lui
un effet de la frénésie et de l'aveuglement des avoit marqué du vivant de son père.Ce ministre
euples, mais la suite naturelle du progrès des Lerema est né dans l'indigence, et aujourd'hui
§ et de la raison universelles, et l'effet il possède d'immenses richesses ; Calonne et
d'une juste indignation contre l'insolence , la Terray n'ont jamais été plus hardis à plumer la
stupidité et les crimes des tyrans qui nous op poule, peu lui importe qu'elle crie. Vers la fin
primoient depuis douze siècles. C. .. du dernier règne, il avoit poussé ses §
fiscales dans la Galice si loin , que 1o,ooo fa-,
E s P A G N E. milles de laboureurs prirent le parti d'émigrer
et de se refugier en Portugal. *º s . .
$ !» .
Les finances de ce royaume paroissent être
"s *
dans une situation fâcheuse ; il a failu recourir . -

à de nouvelles impositions; le ministre a cru pou · G E N È v E , le 22 janvier. fat3 :

voir les asseoir d'abord sur la province de Galice,


ni, n'étant pas munie de privilèges comme La France avoit trois ordres, elle étoit diyi-'
sée en trois mations ennemies et rivales, elle a .
d'autres parties du royaume, lui sembloit d'une fondu ces trois nations en un seul peuple. Ge
conquête plus facile pour le fisc ; mais les Ga nève est également divisée en plusieurs classes
liciens ont opposé de la résistance : l'évêque
d'Orenza , dom Pedro, a soutenu de tout son de maîtres et de sujets : les bourgeois compo
·crédit et de toute la force que donne la vertu, sent le souverain Du sein de cette bourgeoisie
les réclamations de ses diocésains. H a adressé se sont élevés plusieurs familles qui ont tenté .
au roi une lettre pastorale, où il lui peint, avec souvent de concentrer en elles et dans la ma#
énergie , les calamités des peuples et les vexa gistrature toute la souveraineté, en la ravissanº
tions des agens du fisc. On y lit ces mots remar à la bourgeoisie. Ces tentatives ont occasionné
plusieurs révolutions dans Genève. Aujourd'hui
quables : « Qui soutiendra les travaux et le les natifs de cette ville, classe très-nombreuse
-courage du laboureur, s'il sait qu'il ne retirera
· de ses fatigues que la sueur, sans aucun espoir qui ne partieipoit point aux droits de la bou,
de soulagement ? Quel amour pour V. M. peut geoisie , et qui formoit avec les habitans de la
naître dans le cœur de l'infortuné, quand il campagne le peuple sujet de la république, css
voit enlever dé ses foycrs et vendre à sa porte natifs , d'accord avec les laboureurs, dema
le misérable produit de son travail, qu'il des dent à être admis à la souveraineté ainsi qu
tinoit à sa subsistance , et qui suffit à peine au bourgeoisie : ils invoquent les droits impresq
paiement des tributs ? tibles de la mature, sur lesquels est fondée leºr
: Votre inajesté, sa famille royale, la noblesse juste prétention : les bourgeois s'y opposentºt
de la cour, les magistrats, les guerriers, les ha
se coalisent comme ont fait nos aristocratès
bitans des villes, tous vivent des travaux et dcs contre les droits de la mation, qu'ils appelloier
sueurs du laboureur et du journalier. À quoi si insolemment le tiersrétat.Ainsi donc une E
· servira que la charité les soulage , si la rigtteur volution se prépare dans Genève; elle est prête
-les étouffe ? fl suffit à l'infortuné de sa propre à éclater, et il n'est pas § arist5
- misère , sans c,4ercher à la doubler par le mé crates génevois, s'ils ne se hâtent d'être justes
subiront le sort des aristocrates françois.
pris ». -

Cette adresse, où respire la vérité , n'a pas D E G A N D , le 13 janvier.


- plu à la cour , elle a craint que sa publication
ne réveillât les courages endormis et cette pas Les états de Flandres ont reçu une lettre de
torale est aussi sévèrement prohibée à Madrid, l'archiduchesse Christine et de son , époux
que les écrits et les journaux de France. T'ous . duc de Saxe-'i'eschen, par laquelle ces anci
, les citoyens qui manifestent quelqu'intérêt pour ouverneurs des Pays-Bas leur annoncent qd
, la réveiution françoise et quelqu'amour pour f† les a de rechef mommés audit go
, la liberté, sont persécutés et punis par l'exil, vernement, et sa majesté impériale †# -

· Le ministre des finances Lerena, est de tous les cette nouvelle par une lettre subséquente. . *
•--T l- ----------------

-- - - Y -Ass...- l. - as * --> •t-a-a-+---

' s U P P L É M E N T A U N°. C C c C L x x x v.
le#re de la société des amis de la constitution, rateurs contre la liberté, à l'instant la société
# # s : séante aux Jacobins., . entière a prêté ce nouveau serment, et a arrêté
* • •• • - Paris, le 24 janvier. unanimement qu'il en fût fait mention dans
son procès-verbal.
|
: "FR È R E s
s
E T A M 1 s,
*
Victor Broglie, président; Villars, Al.
Beauharnois, Voydel, G. Bonnee
- On pourroit peut-être égarer les citoyens de carrere , secrétaires. -

vos contrées par le récit d'un très-petit évène • " I - - º

ménºqui s'est passé à la Chapelle, banlieue de


fhfir, aujourd'hui 24 de ce mois; on pourroit l Observations sur la persécution prolongée .
vous dire que la chose publique est en danger : - contre Muscar. : . . •• !.
ue le croyez pas ; cependant notre sollicitude
† ce qui intéresse la patrie nous engage
, vous écrire , afin de vous rassurer sur les
Peuvre Muscar ! la turpitude et la rage aris
tocratiques de la Tour-du-Pin,. et de quelques
alarmes'qu'on cherche à répandre dans l'ame officiers du régiment de Vivarais, n'dnt cessé
detbus les citoyens Quelques ohasseurs prépo de te persécuter et de te faire traîner de cachots
ºra la garda des barrières ont, dans une dis en cachots depuis près d'un an Vainement les
teºassez vive, tué ou blessé dix ou douze municipalités de Verdun et de Béthune, qnl
ersonnes, sous le prétexte d'empêcher la con rendu justice à tá conduite sage et modérée,
bande. On en a arrêté plusieurs : et déja ils et ont démontré ton innocence sur les faits dont
ſdéclaré qu'on les avoit payés pour com on t'accusoit ; vainement les restes infortunés
ttre le crime dont ils se sont rendus coupa du brave et patriotique régiment de Vivarais,
es. Mais nous ne devons pas vous dissimuler ont donné les preuves les plus authentiques de
e nous sommes aussi menacés de troubles
leur estime et de leur attachement pour toi ;
que cherche.à exciter une société connue sous vainement les écrivains patriotes ont réclamé
le nom des Amis de la constitution monar en ta faveur les loix de la nouvelle constitution
| | /, , , , 5us ne les redoutons pas, sans doute ; et les vrais principes de la justice et de l'huma
lais comme il est bon de surveiller les ennemis
nité, rien n'a changé ton sort : tu gémis en
la révelution, nous avons délibéré que nos core dans les cacliots de Rodemak . gardé par
,éances se tiendront tous les jours jusqu à nou trente Suisses et plongé dans toutes les horreurs
slordre ; et tous nos braves collègues, dans douleur la plus
du froid, de la misère et de la
nºmouvement de patriotisme aussi prompt que •
profonde. Le ministre actuel de la guerre reste,
sid'une insurrection inopinée , ont fait le à ton égard, dans une insouciance, je ne dirai
ment solemnel de surveiller les ennemis de . as seulement inconcevable , mais criminelle.
»se publique, de les dénoncer à tous les # ! ce ministre , qui s'est annoncé par de
, patriotes , et de se rallier tous , dans un beaux discours patriotiques , a commencé par
ºment de calamité, au drapeau de la liberté, oublier d'être juste envers les victim s de ses pré
ut la défendre et pour la maintenir. décesseurs ! quoi ! il semble partager leur haine
iNous sommes, etc. -

et leur ressentiment contre les soldats quºont


2 ... - Victor Broglie, président; Villars, G. donné des preuves de leur dévouement à la
• Bonnecarrere , Alex. Beauharnois, patrie et à la constitution ! Le fond de son cœur
:, Voydel, secrétaires. -

seroit-il donc aussi faux et aussi aristocrate que


Extrait du procès-verbal de la séance du lundi celui des la Tour-du-Pin, des Champion et des
Guignard ? n'auroit-il d'autre talent qae celui
24 janvier. de mieux dissimuler ? attend : il que toute la
* Après des débats également utiles et précieux France se soulève contre une persécution aussi
ºur la tranquillité publique, sur la motion d'un marquée et prolongée avec autant d'affectation?
»horable mémbre , que tous les amis de la Ah ! Duportail , Duportail , prends-y garde ;
Mºnstitution fissent le serment de défendre de c'est souvent dans des circonst nces p rt cu
ºur fortùne et de leur sang, tout citoyen qui lières que l'on decouvre le vrai caract : e des
ºroit le courage de se dévouer à la dénon hommes en place. Je te déclare , au rest-, que
dation des traîtres à la patrie , et des conspi tu perds considérablement dans la confiance
- 485 bis.
( 984 ) - - - . • » -,

ublique, par ton oubli affecté de l'infortuné Saverne , lieu de la résidence du cardina
uscar. CARRA. - - -
Rohan-Lamotte. -

l Le bruit s'étant répandu ici que les commi


saires du département devoient arriver
L'aristocratie tombée en quenouille, Stras mettre à exécution les décrets de l'Assemblé
bourg, le 2o janvier. nationale, il s'ameuta aux portes de l'église un
Deux assemblées particulières assez nom foule de vieilles femelles dégoûtantes , armée
*

breuses, l'une mâle, l'autre femelle , ont occa de gourdins. de paremens de fagots, couperet
sionné ici une espèce de fermentation : l'objet , et autres instrumens destructifs, pour en dé
de ces conventicules étoit d'éluder l'exécution ' fendre l'entrée : mais les commissaires ayant ex
du décret concernant la constitution civile du plie[ué l'objet de leur mission, et sur tout |
clergº. Les femmes, encouragées par un millier † de ce décret , qu'on avoit en soin d
de signatures prises dans toutes † classes de calomnier et de dénaturer dans leur esprit
leur sexe, ont envoyé un détachement de leurs elles écontèrent paisiblement es commissaires
consoeurs au département, et ensuite aux ca et telle est la force de la vérité, que toutes ce
créatures, échauffées par quelques potées d'eau
sernes, pour inviter les troupes à appuyer leur de-vie, ressemblant à de vraies bacchantes ani
motion. On leur fit un accueil honnête, mais
leurs sollicitations demeurèrent sans effet quant mées, se sont retirées en paix , sans coup f ril
Voilà donc une contre-révolution à l'eau-d
à l'objet principal et apparent ; et comme la - vie # a eu le même sort que celle à eréd
politesse et la galanterie forment le caractère des Monarchiens ou Clermontistes. Dieu veuill
distinctif du François, messieurs les soldats ne que les marchands qui ont fourni l'eau-de-vie
voulurent pas être en reste avec ces dames solli Saverne, soient mieux payés de leur bran-d
citeuses, et leur donnèrent une super be séré , vin que Bohmer et Bassange ne l'ont été d
nade, où l'on exécuta avec beaucoup de gaieté fameux collier Rohan-Lamotte !
le fauneux air, ah , ça ira , ça ira, et celui où
. * - : 5 f#
allez - vous, monsieur l abbé ? La cérémonie
finit avec des cris redoublés de vive la na Aux Auteurs des Annales.
tion , ' etc. etc. -

N Vierzon, le 27 janvier.
Ce matin, par une suite de l'attention obli M E ss I E U R s , |
geante de la garnison. messieurs les soldats de Je vous prie de vouloir bien insèrer dans vº
toutes les différentes casernes où ces dames
s'étoient présentées la veille, sont venus leur tre prochain N°. que la garde nationale du di
faire des contre-visites avec toute la grace et la trict de Vierzon, département du Cher, de
incesssamment tenir assemblée, à l'effet d'offr
décence françoises.Ainsi finit une petite tenta
tive qu'un certain parti avoit osé hasarder : et à l'Assemblée nationale des citoyens soldais qu
une scène d'horreur et de carnage , que l'on sont prêts à marcher, lorsqu'ils seront
'contre les ennemis de cette liberté si chérie !
§
avoit projeté , a pris une tournure des plus
plaisantes. depuis long-temps desirée, et contre les enne
mis de la constitution françoise dont on con
Dans l'intervalle , le conseil de la commune mence à en ressentir les doux effets. Notre bran
ayant été informé que les assemblées susdites ne garde nationale, dont j'ai l'honneur de fait
s'en tenoient pas à ce que la loi permet en pareil . partie, périra plutôt que de voir remaître c
cas , et même qu'elles ont provoqué l'assistance . despostes souverains, ces calotins orgueilleu
de 83 villages catholiques, qui alloient se coali qui ne tendent qu'à dissoudre l'harmonie q
ser à cette fin, a promulgué cet après-midi, siége parmi tout françois , dont le nom est
avec la plus grande solemnité , la défense de les jalousé de tout l'univers. Je suis votre, etc. .
oontinuer, en appuyant la volonté suprême de Sauger fils, député à la fédération de P
la loi de tout l'appareil et de toute l'activité de ris, et membres du club des amis de
la garde nationale , qui est sous les armes dans constitution. . . -d
tous les cantons de la ville. . Nous me finirions pas si nous insérions da1
E)u 23 — ! a prestation du serment s'est faite ces Annales toutes les lettres que nous recevon
aujourd'hui dans la paroisse de Saint-Louis et où les intrépides amis de la liberté et de la con
celle de la Citadelle, à la satisfaction d'une titution offrent leurs vies pour maintenir l'un
foule de monde qui y a assisné. | et l'autre.,( Note des Auteurs des Annales).
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,

, .. ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
, J Q U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CaRRa, un des Auteurs.
- - |!

$- . Etre armé pour sa défense personnelle est le droit de tout homme ; être
v .. ; - armé pour défendre la liberté et l'existence de la commune patrie, est
| il ? le droit de tout citoyen. RoBERTsPIERRE. ·

# N°. C C C C L X X X V I. Du Lundi 31 Janvier 1792 .


#AssE M B L, E E N A T I O N A L E. le 21 de ce mois, un navire qui mouilloit près
de cette ville ; une petite chaloupe se met en
#. , , Séance du 29 janvier au soir mer pour recevoir ses amares : mais la mer , qui
étoit extrêmément grosse , la renverse, et deux
# E toutes les parties du royaume il arrive personnes sont englouties par les flots sous la
:haque jour une multitude d'adresses. et de chaloupe , à la quelle ils s'acrochent : elles
procès-verbaux qui annoncent la prestation du alloient périr, lorsqu'un jeune patron, pêcheur,
serment ciyique de la part des 99 centièmes nommé Jean Pousse-Vilain, se fait attacher une
des fonctionnaires ecclésiastiques. Cette unani corde au milieu du corps , s'élance dans la mer,
| mité citoyenne est le dernier conp porté aux parvient , en plongeant à diverses reprises, à
j espérances et aux complots des ennemis de la donner de l'air aux deux naufragés , s'attache
b-patrie : aussi leur consternation est-elle inex à la chaloupe, se fait haler dans cette pénible
primable ; ils avoient compté sur la ressource situation , et parvient à sauver la chaloupe et
lu fanatisme ; ils auroient même voulu avoir, lesL'Assemblée
deux hommes qui se noyoient »
a ordonné l'insertion de ce récit
esmartyrs; mais le froid mépris dont le peuple .
iccable le petit nombre des refusans, sans leur dans son procès-verbal. -

aire même Thonneur de se fâcher , annonce , 1 Cette séance étoit réservée pour les douces
ue le°siècle des lumières est celui de l'huma émotions. ·
» et que la terre ne sera plus souillée par M. le président a demandé les honneurs de
lesguenres de religion. - l'admission pour le bataillon de la garde natio
#A Chartres, le mandement de M. Jean-René male du fauxbourg Montmartre , qui desiroit
sseline, ci-devant évêque du siége supprimé faire hommage aux législateurs du buste de
e5ſBoulogne , a été répandu avec profusion , M. Désilles. -

ºtn a gagné personne. Le serment se fait, les | Aussi-tôt du côté gauche de la salle les tam
biens se vendent, et le pamphlet tombe. bours se sont fait entendre ; la musique leur a
# On a demandé pourquoi le supérieur du sé succédé; une marche brillante a seryi d'entrée
minaire de cette ville avoit été mandé par à un détachement de gardes du bataillon du
ºrdre au moment où il alloit prêter le serment ? fauxbourg Montmartre : ils étoient précédés
Il est vérifié qu'il est venu à Paris pour affaire, · des officiers civils de cette section. . -

:qu'il repart demain pour Chartres. , Au milieu de ce cortège s'élevoit, sur un pa


RA Saint-Claude, département du Jura, l'ac vois entouré de drapeaux, porté par des offi
usateur public a été obligé de dénoncer un ciers , des grenadiers, des chasseurs et des fusi
ge incendiaire publié par l'évêque. liers, le buste du jeune héros. . , º n
Un fait énoncé par la municipalité de Saint M. de Gouy, dans un discours fréquemment
· interrompu par les larmes et les applaudiss -
ry, a:excité dans l'Assemblée, nationale,
attendrissement universel. mens , a fait une sorte d'apotliéoe du martyr
• En coup de vent du sud avoit emporté, de la loi, et l'éloge de l'artiste qui a su · conser
- -
# · "":
-
486
-

* .
( 986 )
ver, pour l'immortalité , des traits si chers à la On renvoie au pouvoir exécusif une adresse
patrie. ll a de mandé que le buste fût déposé des maîtres de poste, qui offrent 1ooo hommes
aux archives de la mation, et que l'artiste , M. et 1ooo chevaux pour la conduite du train d'ar
Barbier, fût autorisé à y joindre une couronne tillerie et des bagages qui doivent être portés
civique. - sur les frontières; et aux comités de commerce
Le décret unanimement rendu en confor et diplomatique une étrange réclamation des
mité , on a porté le buste sur le bureau, et il a négocians de la Flandre autrichienne, contre les
été couronné de feuilles de chênes au son des droits établis sur les toiles de lin étrangères à
instrumens militaires. L'impression du discours l'entrée du royaume.
de M. de Gouy, et de la réponse du président, La séance a été entièrement occupée par un
est décrétée.
long rapport et un plus long projet de décret,
On a décrété aussi , sur la motion de M. Ca apportés par le comité des pensions, contenant
mus, que M. Barbier seroit chargé d'exécuter le traitement réservé aux septuagénaires qui y
en grand le tableau représentant l'action de ont des droits. Pour économiser les instans de
Désilles. -

l'Assemblée nationale, il est décrété , sur la


Le reste de la séance a été rempli par un dé motion de Mi M. le Chapelier et Renaud , que
cret en plusieurs articles, adoptés sauf rédac le rapporteur présentera, dans la séance de
tion : et par l'un de ces articles il est dit que les mardi soir , le tableau eles secours que le ço
maîtres-clercs de procureur ayant atteint l'âge · mité estime devoir être distribués; mais quelque
de vingt-cinq ans , et qui travaillent depuis chose de plus pressé que tout cela, et l'Assem
cinq ans à cette, profession , seront admis à biée nationale ne se le dissimule pas , c'est
exercer les fonctions d'avoués. de régénérer l'armnée de ligne, et d'exterminer
l'aristocratie de l officier ci - devant gentil
| Séance du 3o janvier. homme. G. 4

Dans le silence prescrit par les décrets, M.


Grégoire, dernier président , a cédé l'auguste Les décrets rendus dans le cours de la séance
fauteuil à son successeur, élu hier dès le pre du vendredi 28 janvier, concernant la livraison !
mier scrutin. C'est un beau morceau d'élo des fusils demandés pour le service des gardes
quence que M. Mirabeau à la tête de l'As nationales, sont trop importans à la sûreté ins,
semblée nationale ! térieure de l'empire , pour que nous ne mousi
M. Ferinont, au nom du comité des impo fassions pas un devoir d'en rétablir la rédaction
fait adopter le décret que
sitions, a présenté et littérale, que nous n'avons pu, hier, donnes
-VOlCl : -
qu'imparfaitement. . :-,nt
« Les timbres porteront la légende , le nom « L'Assemblée mationale, oui le rapport de
-du département pour lequel ils seront desti son comité militaire, décrète : - , , !
nés , et tons les actes, expéditions et registres 1°. Que le roi sera prié d'ordonner qu'au
seront assujettis au timbre du département, à nombre de 5o,ooo fusils qui, d'après un décre,
l'exception néanmoins des lettres de change, en date du 18 décembre dernier , doivent êtrk
billets à ordre , et autres actes sous signature distribués aux gardes mationales du royaume ,
privée, pour lesquels on pourra employer des · soit aiouté celui de 47.9o3 autres §
papiers
soit ».
timbrés de quelque département que ce 97,9o3 fusils, qui , pris dans les magasins d,
ſ - -

l'état par le ministre de la #


Une lettre de M. Montmorin annonce la pres- . lui remis au ministre chargé par le roi de
tation du serment civique de la part des ambas surveillance de l'intérieur du royaume , et di,
sadeurs du roi à Naples et à Rome. Dans le tribués par lui aux départemens, d'après l,
serment du dernier, on a remarqué cette addi proportions indiquées dans l'état ci-annexé :
tion : Sans manquer à ce que je dois à Dieu 2°. Ces fusils seront marqués des deux letti.
et à la religion. La motion s'est élevée pour A. N. , signifiant arme nationale; les dé
que le roi fût prié de nommer un autre am temens, districts et municipalités veille
bassadeur. Un autre avis a été de renvoyer au ce qu'ils ne soient † dilapidés; en
comité Sur
diplomatique l'extrait du serment inci quence, les noms des citoyens auxquels .
vique. les observations de M. d'André, il armes auront été confiées, seront enregist
est décrété que la formule du serment civique dans chaque municipalité, qui en enverra,
sera de nouveau intimée à M. Montmorin. double au district dont elles relèvent, et celui
-

( 987 )
au département deux fois l'année ; et chaque tenus de rejoindre : ils jouiront d ns le lieu d .
municipalité se fera représenter ces armes, et leur domicile des droits de citoyens actiis pe,1
veillera à ce qu'elles soient conservées dans le dant le temps de leur engagement, quand même
meilleur état , sans que ceux qui en seront dé ils ne paieroient pas la contribution exigée , si
positaires puissent y faire aucuns changemens ; d'ailleurs ils remplissent les autres conditions
3°. Tout citoyen qui sera convaincu d'avoir requises, et il leur sera assuré une retraite après
vendu son fusil, sera déclaré, pour trois années, un certain nombre d'années de service ; le co
incapable de porter les armes ; mité militaire présentera incessamment à l' As
4°. Les dépenses nécessaires pour l'encaisse semblée des vues sur cet objet.
ment et le transport de ces armes seront sup Vl. Les municipalités recevront les soumis
portées par la nation, et payées par le trésor sions des personnes qui se présenteront pour
public ». contracter l engagement d'auxiliaire : ils les ſe
Il n'est pas moins essentiel de donner en en ront parvenir , à mesure qu'ils les recevront,
au directoire de leur district : ceux-ci les feront
tier le décret rendu sur la formation du corps
auxiliaire. passer sans délai au directoire de leurs départe
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu mens , pour être adressées par eux au ministre
de la guerre.
lerapport des comités diplomatique, militaire et L'Assemblée nationale décrète :
des recherches, sur les moyens de pourvoir à la
iûreté tant extérieure qu'intérieure du royaume, 1°, Que les comités des pensions et diploma
décrète ce qui suit : -
tiques réunis seront chargés de faire, dans trois
Art. I. Le roi sera prié de donner des ordres jours, un rapport sur les pensions de retraite
poir presser l'organisation de l'armée , et pour qu il convient d'accorder aux agens du pou
que les différens corps de troupes soient inces voir exécutif , dans les pays étrangers , en cas
samment portés au complet. de remplacement.
II. Pour être en état de porter au pied de 2°. Que le roi sera prié de donner des ordres
† tous les régimens de l'armée aussi-tôt que pour porter au complet de 75o hommes par b•
taillon , trente régimens d'infanterie , et au
es circonstances l'exigeront, on s'assurera de complet de 17o hommes par escadron , vingt
cent mille soldats auxiliaires destines à être ré
partis dans ces régimens régimens de troupes à cheval , dont huit de
quatre escadrons, et douze de trois escadrons,
Ill. Les auxiliaires seront engagés pour trois pour , les lites troupes, être réparties dans les
ans, sous la condition de rejoindre, aussi-tôt qu'ils departemens du bas-ithin et du haut-Rhin, des
en seront requis, les corps qui leur auront été Ardennes , du Nord , de la haute Saône , du
désignés . pour y servir sous les mêmes loix et or Doubs , dn Jura , du Var, de l'Isère , des hautes
donnances, et avec le même traitement que les
'autres militaires. et des basses-Alpes.
3°. Que le ministre de la guerre présentera
Cette réquisition seva faite par les corps ad incess imment l'état de la. dépense extraordi
inistratifs, en conséquence des ordres qui leur maire qu exigeront cette augmentation de trou
ueront adressés par le roi, lesquels ordres ne pes , avec le train d'artillerie et l'attirail des
urront être donnés qu'en cas de guerre, et campemens proportionné , et tous les autres
n conformité d'un décret du corps législatif. préparatifs nécessaires à un systême de pure dé
, IV. Il ne sera reçu à contracter l'engagemcnt fense ».
-
soldat auxiliaire, que des personnes domici
s, ayant au moins dix-huit ans, et pas plus de . P A R I S, le 3o janvier.
arante ans d'âge , et réunissant d'ailleurs tou
les qualités requises par les ordonnances mi Aujourd'hui les électeurs du département se
itaires , on admettra de préférence ceux qui au divisent et s'assemblent dans les six districts de
ront servi dans les troupes de ligne. Paris, pour procéder à l'élection des cures va
Les auxiliaires seront libres de contracter des
cantes par les démissions des curés inconstitu
emens dans l'armée , et alors ils seront
# dans les auxiliaires.
tionels : quant à l archevêque de Faris, son dé
lai , comme fonctionnaire public absent du
V. Les auxiliaires recevront pendant la paix royaume , s'étend jusqu'au 9 février : passé ce
sous par jour, et il sera fait un fonds extraor terme , s'il persiste dans son refus de prêter le
linaire de 5o liv. par homme pour leur équip serment civique, il sera démis et remplacé. L'o
pement à leur arrivée au corps, lorsqu'ils seront pinion publique porte à ce siége messieurs l'é
( 988 ) . !

vêque d'Autun, Grégoire, curé d'Imberménil, rêté. Sans doute il sera puni de son crime; mais,
et le curé de Saint-André-des-Arcs. l'Assemblée nationale et les bons citoyent ma
La capitale est tranquille , mais on surveille jetteront-ils pas un regard de commisération sur,
attentivement les ennemis de la chose publique, l'infortunée veuve du courier assassiné, laqualler
et les aumônes perſides des séditieux ne sédui est mère de trois enfans, et prête à le devenir
sent pas même ceux qui les reçoivent, ou à qui du quatrième, et dont la situation est d'autant
on les fait espérer. L'histoire des autres peuples plus critique qu'elle ne possédoit auçun talents |
est faite pour nous instruire
; et mous savons que et n'avoit d'autres ressources pour subsister quei
les distributions d'argent à
la classe indigente les gages de son mari ? 'Cest dans des pareilles
du peuple ont toujours été , dans la main des circonstances, il me semble , où la charité nan |
oonspirateurs contre la liberté , • une arme favo tionale doit se montrer , et mous invitons nos
rite. C'est un des moyens dont la femme du frères, les ainis de la constitution , et sur tout
stathouder régnant s'est servi, et se sert encore la société séante aux Jacobins de Paris, de faire |
pour imposer le joug à la Hollande : c'est par la demande à l'Assemblée nationale d'une petite
des distributions d'argent à la multitude qu'elle pension pour la veuve de ce courier, qui de
fut entraînée à massacrer l'illustre patriote Jean meure à Reims. C.....
de Witt; Sylla César, et ses successeurs, em
† ce moyen , et les distributions de Propositions plus importantes qu'on ne penser
led, pour asservir la république romaine.
Il est démontré que la musique guerrière s
beaucoup plus § sur les soldats, dans
Aux auteurs des Annales.
une bataille , que les cinq ou six sous par jour :
Mont S. Sulpice, près Briénon-l'Archevêque. qu'on leur donne : les despotes ont si bien sen
cette vérité, qu'ils ont toujours dépensé beau#
C'est le 23 de ce mois que les ecclésiastiques coup d'argent afin de donner à chacun de leurs
fonctionnaires publics ont prêté, et avec beau régimens une troupe considérable de musiciens #
coup d'empressem ºnt, le serment prescrit par qui font souvent courir, malgré eux, les é#
l'Assemblée nationale, et cette cérémonie aussi
claves enrégimentés à la mort pour la gloire
sainte que religieuse, a été accompagnée d'un · le bon plâisir d'un seul. L'amour de la patrié
fait trop intéressant pour n'en pas instruire la de la liberté n'a pas besoin, sans doute, 'd
France entière. -
véhicule contre † hordes de brigands et d
. M. Nicolas Vallours, curé de cette paroisse, satellites : mais ne peut-on pas appuyer le cöt
paralytique depuis 2o ans, et qui depuis 15 rage de nos François libres par une musiq,
au moins n'avoit pas proféré une seule parole, guerrière et nationale , qui au moment dé
s'est fait porter à l'église ; et là , après le dis charge joueroit, en allegroprestissimo, ça #
cours plein de patriotisme qu'a prononcé notre ça ira , ça ira ? Je pense que ce seroit une e#
vicaire , nous avons tous entendu notre res
cellente manière de rappeller aux Fravçois !
pectable pasteur atticuler aussi distintement fédération générale du 14 juillet , 179o , et d
que vous et moi : oui, mes amis, je le jure; et maintien de leurs droits, et j invite tous les rées
pendant deux minutes il a tenu seul les mains gimens françois et toutes les gardès national
- élevées au ciel, d'employer cet allegro national pour diverti
Comme il a toujours, malgré ses inſirmités, les aristocrates fugitifs et les tolpaches de Lég
conservé sa tête, il veut que M. le vicaire lui pold. J'invite aussi toutes les villes de l'empire
lise vos feuilles, et à tous les ordinaires : il se · et sur-tout les villes de garnison, à demander
fâche quand il se fait trop attendre. représentation da la Liberté couquise, piè
Je suis , etc. -

très-patriotique de M. Harny , laquelle fait ,


Vincent Boilleau , officier municipal. plus grand effet dans la capitale. J'invite en
outre M. Harny à la faire imprimer; il en aur
Le scélérat qui a assassiné, dans la nuit du 8 certainement le plus grand débit. Nous revien
au 9 de ce mois, sur la route de Champagne, le drons sur cette pièoe, pour faire connoître l'ii
courier de Paris à Strasbourg, et qui s'étoit em portance de sa représentation dans toute l'Eii
paré de tous ses paquets, a été découvert et ar rope. C.... · J

On s'abonne à Paris, chez Buisson, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de pert, le p
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et •hez tous les Libraires et Direçteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - - - '#
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES :

« * D E L A F R A N C E ,
· ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
/ - -

io v R N A L L I B R E , par une Société d"Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcrER , et par M. CaRnA, un des Auteurs.

Etre armé pour sa défense personnclle est le droit de tout homme ; êtro
armé pour défendre la liberté et l'existence de la couimune patrie, est
le droit de tout citoyen. ltoBERTsPIERRE.

No. C C C C L X X X V I I. Dzz Mara# premier Février 179t.


| AssEMBLEE NATIoN A L F. mouvement inattendu pourroit jetter les plus
grandes alarmes dans les divers départemcns ,
| -

Séance du 31 Janvier. et induire le peuple en erreur sur lcs véritables
#
intentions de l' Assemblée nationale.
#. anniversaire approche, infiniment cher à En adoptant la même opposition, M. Bour
don, curé d'lvaux , a demandé que sur la vente
[tºus les bons citoyens, celui du 4 février, jour
| ºù le rol des François, mu par son amour et di des biens nationaux il fût prélevé une somme
lºgé par sa loyauté, vint se lier à l'auguste cons à distribuer dans les différens départemens,
#tion qui † la gloire de son règne, et qui qui , distraction faite des revenus de charité ,
# la félicité de cent générations. L'ancienne seroit proportionnellemant répartie dans les
iicipalité de Paris a voté à l'unanimité de liéux où les secours étoient le moins multipliés.
brer ce jour mémorable; et dans une adresse L'Assemblée a vivement applaudi à cette de
# à l'Assemblée nationale, ils supplient les mande, ajournée après l'impôt.
Du consentement de M. de Liancourt lui
islateurs d'honorer d'une députation cette
ºmnité religieuse. Leur demande a été favo même, la discussion de la matière a été aussi
,lement reçue. ajournée après les derniers décrets sur l'impôt.
s'est élevé une réclamation sur quelques dé On a repris la discussion sur les douanes
ions données par le comité des aliénations, nationales, M. d'Auchy remplaçant M. Gou
Micernant les baux antérieurement passés par dart, rapporteur.
# ci-devant bénéficiers, et sur-tout les baux La motion a été faite d'imposer un droit de
par anticipation ; après quelques discus 3 sous sur l'acier sortant du royaume ; mais
ls, il a été décrété que le comité examine cette motion a été dévouée a la question prée
ltplus amplement les diverses questions et les lable par M. Murinais , réclamant les intérêts
iörteroit à l'Assemblée. des départemens du Jura , de l'Isère et des
#Au nom du comité de mendicité, M. de Lian Alpes.
lurta fait un rapport étendu sur les bases cons ll y a eu une réclamation de M. Leclerc ,
lutionelles d'un systême général de secours. libraire de Paris. contre l'article du tarif qui
ºrésultat de ce rapport seroit, en chargeant la établit une imposition de 6 livres pac quintal
tion de la subsistance des indigens, de mettre sur les livres arrivant de l'étranger, et écrits
fia disposition tous les fonds affectés aux mai en langue françoise,
#ns hospitalières, afin d'opérer entre les pau M. l avie a demandé au coiitraire que l'im
º de la ville et ceux de la campagne une ré osition en question fût portée à 12 livres au
,nition des secours jusqu'ici trop inégalement ieu de 6 livres, et a assuré que la prospérité
ibués. de la librairie françoise y étoit intéressée. L'op
• systême absolument nouvean a essuyé de position de M. Leclerc n'a pas eu d'autres
,ves contradictions de la part de MM. Andrieu, Sllltt*S, -

Folleville et Bouche ; ils ont observé que ce M. Démeunier a présenté d'autres


487 réclama1.
--

( 99o)
· tions sur les droits établis
sur les huiles de ba delà de sept cents chevaux toujours sellés, bri-º,
leino et les toiles de Flandre : il demandoit le dés et prêts à partir au moindre signal. Ces :
- rapport du décret , on a passé à l'ordre du . mêmes commissaires ont vu de lerrrs deux-yeux.
jour. Ensuite le décret suivant a été rendu, sur plusieurs voitures du roi sur lesquelles on char- !
la proposition du même M. Démeunier. geoit, dans l'instant même , de très-grandes
« L'Assemblée nationale décrète , que les vaches de cuir bien remplies, et dont les armes,
droits d'entrée et sortie , tant sur l'expo tation peintes sur les panneaux, étoient presqu'entièr"
des productions et marchandises étrangères, rement effacées. Dans la même journée, toute
que sur l'importation des productions et mar · la naaréchaussée de l isle de France, au nombre -
chandises françoises, seront perçus suivant le de plus de deux cents cavaliers, s'étoit rendue ; '
tarif annexé au présent décret ». avec armes , chevaux et bagage , dans l'hôtei.,
Une nouvelle annoncée par M. le président d'un lieutenant-général, M. de la Salle, faux- .
a répandu la consternation ; c'est celle de la bourg Saint-Germain, sous prétexte de récla
perte du vaisseau l'Amphytrite, venant de mer une masse de 5o mille francs, comme s'il .
convenoit d'aller s'enfermer avec armes et ba
l' nde à l'Orient. Sur 128 hommes qui compo
soient l'équipage, il ne s'en est sauvé que 5 : gages dans l'hôtel d'un officier général peur faire, :
les passagers, au nombre desquels se trouvoit une pareille réclamation. On a su hier que le
un député de l'Isle de France, ont péri. 1
sieur Priorau , commandant de maréchaussée,"
, On a mis en délibération les droits sur les vins et connu pour un des plus vils instrumens de
à l'entrée et à la sortie du royaume. l'ancien régime et de l'aristocratie actuelle, étoit
| , M. Nérac, député de Bordeaux, assure que revenu secrètement de Turin, et qu'il se tenoit.
les droits de sortie seront très-onéreux au com caché au Louvre. Toutes ces découvertes, ain
merce et éloigneront l'étranger. Une longue que plusieurs autres que l'on fait à cliaque instan#
discussion a eu lieu sur ce point, et il a été dé sur le même complot, nous prouvent donc qu'on,
Grété que les vins françois seroient imposés à la n'a point abandonné et qu'on n'abandonnerº
sortie du royaume. pas de si-tôt le projet de faire partir le roi. Mai
Mais sur une autre assertion de M. Nérac, pourquoi les ennemis de la patrie et de la libe
que les vins des départcmens de Gironde et de s'acharnent-ils spécialement et constamment á
lot et Garonne payoient 1,4oo,ooo livres, et projet d'emmener le roi au-delà de nos froi
le reste des vins de l' Empire 6oo,ooo livres, M. tières ? La raison en est simple : les prin
de Noailles a élevé la question de savoir si les d'Allemagne et Léopold veulent bien fouri
droits sur les vins seroient gradués à raison de des troupes contre la nation françoise, mais
leur territoire ou de leur qualité, ou si on cun d'eux ne veut attaquer cette nation en '

n'auroit aucun égard à cette différence. propre nom; ils voudroient que ce fût le roi #
François qui marchât contre les François , si
Et les débats s'étant engagés avec vivacité,
l'heure avancée a fait ajourner la matière à la prétexte de rétablir son ancienne autorité et
séance prochaine. G. que les rois appellent leurs droits divins. Ils
roient alors que, ne reconnoissant que le j
et non la nation, et que n'ayant jamais t
P A R I S, le 31 janvier. qu'avec le roi, , ils lui doivent tous les secöu
possibles contre des rebelles. Voilà le grand rñ
Personne ici ne peut plus douter du projet de l'énigme, et voilà pourquoi les aristocra
«onstant et opiniâtre qu'on a de faire partir le fugitifs font des recrues sur nos frontièrés ,
roi , et des manoeuvres successives et diverses attendant qu'un beau jour de cet hiver ou
u'on emploie pour préparer et faire réussir ce printemps le pouvoir exécutif de France let
§ Huit ou meuf cents membres de la so soit amené pour commencer la guerre.
ciété des amis de la constitution ont entendu Mais ce qui doit frapper singulièrement l'es
de leurs propres oreilles, dans leur séance de prit des observateurs patriotes, ce sont les soir
samedi dernier 29 janvier, le rapport de deux que les représentans de la nation donnent :
commissaires que cette société avoit envoyés à pouvoir exécutif lui-même et à ses agens
fournir des armes à nos gardes mationales, et#
#
Versailles, auprès de la société des amis de la
çonstitution établie dans cette ville. Ces commis arantir nos frontières de toute invasion ;
saires, accompagnés de plusieurs autres de Ver # chef de ce pouvoir avoit la foiblesse de v
ailles, ont visité les écuries du roi et celles des
§ gardes-du-corps, et y ont trouvé au
loir partir, croit-on que ses agens †
beaucoup de zèle et § à exécuterº
|. r---- -

- ( 991 ) ºr

| ºrdres et les décrets de l'Assemblée nationale, des démarches pour remonter leur orgueil, ja
| relativement à la sûreté de l'empire ? Croit-on vous enverrai d autres détails pour le rabattre ».
ces mêmes agens me laisseroient pas tou Nous avons déja parlé du projet de départ
jºurs des portes ouvertes au projet d'une inva dc mesdames, tantes du roi. Voici le moyen
' ion étrangère, et à celui d'emmener le roi ? ingénieux dont le confesseur et la horde de
Croit-on qu'ils ne prépareroient pas eux-mêmes prêtres rebellionaires qui assiégent ces dºmes .
le succès de tous ces projets, en cherchant à sont accusés de s'être servi pour les forcer à
nous tromper et à nous endormir ? Qui de nous partir.L)es hommes apostés , jouant le rôle de
offriroit sa tête pour nous garantir le contraire ? voleurs, se sont introduit dans la maison de
Eh! mes chers concitoyens ! méditons bien ces caiupagne de mesdames à Bellevue ; ils ont
· réflexions, et n'oublions pas le tocsin universel scié même quelques barreaux de fer , et ont
etles feux sur les hauteurs. CARRA. enlevé soixante torchons de cuisine. On a dit
à mesdames qu'il n'y avoit plus de sûreté pour
elles en France, puisque des voleurs osoient
On mande de Versailes , que les anciens violer leur asyle.
es-du-corps y sont rassembles au nombre Les électeurs du département, réunis dans
plus de deux cents. l'église paroissiale de Notre-Dame ( et non divi
" A l'occasion de ce rassemblement, voici une sés dans les districts, comme nous l'avons ara
note curieuse sur l'importance des nobles ser noncé par erreur ) , ont commencé l' élection
i.vices de ce corps de gentilshommes.Cette note des curés de la capitale. Le premier choix est
t fournie par un connoisseur. tombé, à la presque unanimité des suffragos, sur
M. Poiré , supérieur de l'Oratoire ; ce prêtre
hr la remonture le remontage, ou tout ce respectable , et dont la carrière a été remplie
#ºn voudra de MM. les gardes-du-corps. par l'exercice des vertus du sacerdoce et les tra
asº vaux de l'éducation publique , est nommé à la
k Aujourd'hui, monsieur, il n'est question cure de Saint-Sulpice. Cette première élection
i, lº de gardes-du-corps ; ils sont à Versailles a été annoncée à toute la capitale par le son de
: nombre de plus de deux cents , et vont, la grosse cloche de Notre-Dame. - -

nt-ils, remonter sur leurs grands chevaux. Le club des monarchiens brave l'opinion pu
ºici quelques détails peu mihtaires, auxquels blique et les délibérations prises par les sec
ployoit cette légion royale, que l'on vou tions, au sujet de ses manoeuvres séditieuses sur
roit uonc remonter. le pain : il brave les huées et se rassemble auas
# Les uns étoient gardes au cadenat, c'est-à grands Jésuites. On continuera de surveiller les
lire, chargés d'accompagner la cassette de manoeuvres jésuitiques de ces monarchiens, et
Melours rouge, galonnée en or, contenant le puisqu'en ſin le blondin Stanislas s'obstine à
buvert de la reine. vouloir régner , nous veillerons à ce que les
: Les autres étoient de faction entre la cuisine cadavres des patriotes égorgés ne lui servent
#lescomodités : en bandoulière et le mousquet pas de marches pour arriver au trône.
§ir l'épaule, ils accompagnoient les plats : ils
ºoïent l'honneur de respirer les premiers l'o Arras , le 27 janvier.
leur d'un fricot royal.
Le garde-du-corps disoit au page de l'écurie : L'an second de la liberté françoise.
pasie-crotin ! il disoit au page de la chambre : M E s s 1 E U R s,
Misse-savatte !
Le page répondoit : passe.fricandeau ! Pour parer aux abus qui se sont glissés dans
i Es-tu de chapelle, demandoit un garde-du la distribution des certificats, la société des amis
à un de ses camarades ? mon, répondit de la constitution de cette ville vient d'arrêter
#elui-ci, je suis de viande. qu'ils seroient tous visés en cette forme : Boº
Un cheval qui somboit en suivant le carrosse, pour trois mois, date du jour, signature des
#toit nommé la gratification : on le donnoit à président et secrétaires , avec un second sceau
| monter à ceux qui avoient besoin d'argent, de la société. Nous vous prions d'insérer cet
arce qu'il bronchoit souvent, et que le garde article dans votre prochain numéro, afin que
,ulbuté recevoit une gratification. toutes les sociétés patriotiques en soient ins
· A mesure que ces messieurs du corps feront truites, et que nos faux frères ne puissent jouirº
t 992 ) , -
-
1 |

de ceux qu'ils nous ont si indignement extor rigible habitude de la cour autrichienne à :
qués. vouloir toujours employer des moyens bas et
membres de
Nous sommes , messieurs , les
la société des amis de la constitution éta
d'une sainte insurrection contre Ie #
perſides pour en imposer, les suites infaillibles
ment et d'une révolution très - sérieuse. Diéu
blie à Arras.
soit loué ! cette révolution commence comme
· Signés Ferdinand Dubois, président ; Guil elle doit commencer pour réussir, c'est-à-dire'
bert, G. J. Piéron , secrétaires. -

par une cherté factice des grains, oeuvre impie


du ministère autrichien, et par les dissentions |
Mouvemens révolutionaires en Hongrie , à religieuses, oeuvre sacrilège des prêtres et des |
courtisans caffards. ·· · .
Vienne, en Espagne et en Baviere.
En Espagne, la révolution s'annonce, d'unº
Dieu soit loué ! une sainte insurrection dès côté, par les plaintes vives et amères des peu
peuples contre leurs tyrans commence à se ma ples sur l'excessif fardeau des impositions et sur
mifester dans plusieurs contrées de ce conti l'augmentation toute récente de ces imposi
nent. On écrit de Vienne , en date du 8 de cc · tions, et de l'autre , par la prohibition très-sé
mois, que les projets de Léopold sur les affaires vère des papiers-nouvelles venant de Franceºl.
de religion en Hongrie, n'ont pas été reçus avec et la punition des moindres discours sur la si- |
satisfaction. Le clergé catholique avec le car tuation des affaires publiques. Les symptômes |
dinal primat, et une partie des états , ont pro d'un mécontentement général se font sentir plus
testé contre la résolution de l'empereur relative que jamais , sur-tout dans la province de Gaº |
aux mon-catholiques ; le comte Tekeli soutient licie, où les habitans montrent une énergie peu
le parti de ces derniers : ainsi la révolution qui commune. Déja ces braves Galégues ont fait rè
se prépare en Hongrie , dérivera des dissen trograder le ministère espagnol sur un nouvel
tions entre les catholiques et les protestans ; impôt dont on vouloit les écraser ; déja ils ont
et l'empereur ne pouvant satisfaire les deux puni du fouet des moines insolens qui refû :
partis en même temps, il faudra bien, malgré soient de rendre compte à leur véritable sou#:
# ruse et la politique autrichiennes, qu'il suc verain, qui , dans tous les pays du monde.cest
combe dans cette lutte, et qu'il soit puni en sâ le peuple lui-même ; aujourd'hui un de lenrº
personne, non-seulement de son hypocrisie et évêques ( l'évêque d'Orense en Galicie ) , ins#
de ses crimes envers les Liégeois et les Belges, piré par la justice et l'humanité, vient d'écrire
mais des crimes et des attrocités innombrables au roi une lettre vigoureuse sur les calamité
commis par sa famille depuis plusieurs siècles. des peuples « Qui soutiendra (dit cesaint évêque
Ce n'est pas tout : on écrit de Vienne, du 12 au monarque espagnol) les travaux et le oourage
de ce mois, que le mécontentement du peuple du laboureur, s'il sait qu'il ne retirera de ses,
de cette capitale accroît journellement : le prix tigues que la sueur, sans aucun espoir de sou
des denrées, au lieu de baisser depuis la paix , gement ? Quel † † votre majesté peut
luausse tous les jours de manière à faire craindre naître dans le coeur de l'infortuné , # |

une famine (factice, sans doute, à la manière voit enlever de ses foyers et vendre à sa port
de Necker ) pour le reste de l'hiver. Dans cette le misérable produit de son travail, qu'il à -

circonstance , le peuple ne se borne pas à éclater noit à sa subsistance , et qui suffit à peine au
en murmures : on affiche dans plusieurs endroits paiement des tributs ? Enfin quel courage pani
des placards, où l'on vante la révolution des résister ? : #
François, en menaçant de les imiter. L'empe V. M., sa famille, la noblesse de la cour, le
reur, qui a toujours pris les habitans de Vienne magistrats, les guerriers, les habitans des ville,
pour des automates, n'ayant ni yeux, ni oreil tous vivent et des sueurs du laboureur et d
·les, est tout surpris de les voir instruits de la journalier ? A quoi servira que la charité l
révolution françoise ; il vient de nomrner une soulage si la rigueur les étouffe. Il suffit à l'in,
commission, pour faire semblant de rechercher fortuné de sa propre peine, sans chercher à!
les causes de la cherté ( factice ) des grains. doubler par le mépris, etc. etc. ». · -
Mais le peuple de Vienne ne paroît pas disposé Fribonrg. Des lettres particulières de Mu
à être dupe de cette commission ; et les clair mich annoncent qu'une sédition violentè a
voyans apperçoivent très-bien, dans les dispo lieu dans cette résidence électorale , et q
-
sitions actuelles de ce peuple, et dans l'incor : toute la magistrature a été déposée. C.,.. "
•*
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F P. A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une , Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MeRcIER , et par M. CAR n A , un des Auteurs.

On ne taille le diamant qu'avec la poudre de diamant ; ainsi le dur


despotisme se taille avec ses propres satellites.

No. C C C C L X X X V I I I. Du 25/ercrerdi 2 Février 179t.

, AS S E M B L E E N A T I O N A L E. Des contumaccs,

Séance dn 1 ° r Février. A rt. I. « Si, sur l'ordonnance de prise de-corps


ou de se rcprésenter en justice , l'accnsé ne
Us accusé fameux , qui soutient n'être pas comparoit pas et ne peut être sa si, le président
du tribunal criminel rendra une ordonnance
criminel , le sieur T'houars, dit de Riolles, a
| fait parvenir à l'Assemblée nationale ses gº mis portant qu'il sera fait perquisition de sa per
| iemens sur l'affectation de sa destinée , qui le sonne , et que chaque citoyen est tenu d'in
| traîne de tribunal en tribunal depuis plusieurs diquer l'endroit où il se trouve.
mois sans qu'il puisse parvenir à être jugé. 11. Cette ordonnance, avec la copie de celle
| M. Duqueno , son compatriote, s'est fait son de prise-de-corps, ser , e ſºir ' , 2 # : . 1,1,1 t e cie
, patrpn; il a demandé pour lui des jºgºs : ii a " , … s et a son domicile ( lu , ainsi qn à la
accusé les comités de lenteur à organiser un p »rte de l'église du lieu de son domicile , ou à
trilºunal provisoire pour les crimes de l ze nation. la porte de l auditoire , pour ceux qui ne sont
· M. Fréteau a démontré la légèreté de cette in pas domiciliés , elle sera également notifiée à
ses cautions , s'il en a fournit.
culpation, en faisant valoir ſes grands travaux
que le comité de constitution est parvonu à IiI. Cette ordonnance sera proclamée dans les
consommer, et la besogne non moins consi lieux ci-dessus énoncés pendant deux diman
dérable qu'il a préparée. ches consécutifs, à peine de nullité : passé ce
, On a annoncé la prestation du serment de temps , les biens de l'accusé seront saisis.
tous les ecclésiastiques de Commercy , et de 1 V. l ſuitaine après la dernière proclamation,
tous ceux de Sens, le cardinal Loménie à le président du tribunal rendra une seconde or.
la tête. donnance , portant qu'un tel.... est déchu du
- Après l'émission d'un décret rendu sur la titre de citoyen françois, que toute action en
motion de M. Aurier-Massillon , , an nom du justice lui est interdite pendant tout le temps de
comité de judicature , sur la liquidation des sa contumace , et qu'il va être procédé contre
offices , M. Goudart a r'ouvert la discussion lui , malgré son absence.Cette ordonn ince sera
sur les droits d'cntrées et ... s ' rtie dºs vins , signifiée , proclamée et aſſichée aux lieux et
et l'opinion du comité , si combattue hier , a d,ui , la même fortune que dessus.
été adoptée nnanimem nt aujourd'hui. V : Après un nouveau délai de quinzaine , le
Il e été décrété ensuite , conſorinº ment à procès s ra continué dans la forue qui est pres
l'avis du même comité , que les fils retors . crº , pour les acccusés présens , à l'exception
venant de l'étranger, paieront un droit de 15 ton iois que les dépositions des témoins , I'e
livres par quintal. - •
çn. , par t.crit , seront lnes devant les juges ».
" M. ibuport a reparu avec le projet d'orga S. : r la rédaction de l'article VI , M. ( habroud
nisºtion des jurés ; l'Assemblée a adopté, sur a r proclié un excès de s'vérité envers l'acc sé
mn rapport, les articles qui suivent : abs, rit : il a établi que nul n', tant censé cou
- 88
( 994 )
able avant la condammation, il falloit ouvrir à Art. XII. « Dans le cas même d'absolution ;
'accusé , absent comme présent , toutes les l'accusé, qui a été contumax, n'obtiendra au
voies de justification. M. Duport à démontré , cune indemnité pour le temps de sa contumace;
au contraire, que sous l'empire de la loi la fuite et le juge lui fera en public une réprimande,
étoit une désobéissancc et une sorte de crime. pour avoir douté de la justice et de la loyauté
Cette observation a fait tonber l'amendement de ses concitovens ». -

proposé par M. Chabroud : il a été remplacé par On a entendu, avec un intérêt et un applaus
un autre amendement de M. Tronchet, qui au dissement insolites, les réflexions de M. Mont
torise les amis du contumax à faire admettre les lozier sur l'article XIII. -

raisons de son absence, et le décret a été ainsi l a société, disoit-il, n'a de droits que sur le
conçu définitivement : crime et le criminel ; ses biens ne lui appartien
« VI. Aucun conseil ne pourra se présenter ment pas, ils sont à sa famille, que vous avez si .
pour défendre l'accusé contumax sur le fond de solemnellement déclaré ne pouvoir être enta
son affaire ; seulement s'il est dans l'impossibi chée par les forfaits d'un de ses membres.
lité absolue de se rendre, il enverra, par un Si vous adoptiez le décret qu'on vous propose,
fondé de procuration spéciale , son excuse , vous rendriez la famille d un accusé responsable
dont la légitirnité pourra être plaidée par ses de ses crimes, vous la puniriez de ses forfaits :
amis, et décidée par le tribunal. Dans tous les vous réduiriºz à la misère une femme et des
cas les amis de l'accusé pourront présenter et ' enfans infortunés qui ont droit de vivre des
fairr valoir les excuses de son absence. biens que leur époux et leur père leur a ac
VII. Dans le cas où le tribunal trouveroit qu1s.
l'excuse légitime, il ordonnera qu'il sera sursis M. Duport, en rendant hommage au principe
à l'examen et au jugement pendant un temps d'humanité qui aninoit l'observation du préo
qu'il fixera, eu égard à la nature de l'excuse et pinant, a présenté le contraste du scélératin
à la distance des lieux. cendiant sa patrie . fuyant chez l'étranger , et
VII!. Les condamnations qni interviendront laissant derrière lui une fortune qu'on lui fera
contre un accusé contumax seront exécutées , passer aisément , et qui le fera jouir impuné
en les inscrivant dans un tableau qui sera sus ment du ciel et de la terre irrités.
pendu au milieu de la place publique. M. Mlaury a voulu rétablir la faveur qu'avoit
IX. L'accusé contumax pourra en tout temps obtenu M. Montlozier; mais soit que les mêmes
se représenter, en se constituant prisonnier et raisons, étenducs dans un plus long discours,
donnant connoissance au président de sa com perdissent de leur énergie, soit que l'heure de
parutior : de ce jour, tous jugemens et procé la faveur fût passée, on est revenu à la rédac
dures faits contre lui seront anéantis , sans tion du comitº, qui est consacrée comme il suit :
qu'il soit besoin d'aucun jugement nouveau : il X II. « Pendant toute la vie de l'accusé , tant
en sera de même s'il est repris et arrêté. qu'il sera contumax , le produit de ses biens per
X. Il rentrera également d ns tous ses droits sonnels saisis sera versé dans une des caisses pu
civils à compter de ce jour, ses biens lui seront ; bliques qui sera déterminée ; néanmoins s'il y
rendus, ainsi que les fruits de ceux qui auront a une femine et des enfans, ils pourront de
été saisis, à la déduction des frais de régie et de mander la distraction à leur profit d'une somme ,
ceux du procès. laquelle sera fixée par le tribunal criminel.
XI. Il sera de nouveau procédé à l'examen et M. de Marguerites auroit voulu que l'Assem
au jugement de l'accusé contumax qui se sera blée nationale s'occupât prochainement du rap
représenté; n'anmoins les dépositions écrites port de l'affaire de Nimes : l'Assemblée n'a pas
des témoins décédés pendant son absence, se cru qu'il fût digne de sa sagesse, et même de
ront remises aux jurés, pour y avoir tel égard son humanité, de rappeller des faits trop sem
que de raison ». - • -
blables à ceux qui affligent aujourd'hui la pa
Il y a eu sur l'article XII plusieurs objections trie, et l'affaire de Nîmes est ajournée jusqu'i
Raites par MM. la Chaise et Robertspierre, qui nouvel ordre. G.
ont dit qu'on ne pouvoit faire un crime à l'homme
pusillanime de craindre lejugement des hommes, P A R I S, le 1er février. |

et que l'innocent ne pouvoit jamais être puni


d'une erreur. Les principes qui avoient dicté l'ar Les justes appréhensions sur un enlèvement
ticle VI, ont encore déterminé la disposition de prochain du roi s'accroissent. On a vu, dans
selui-ci : précédens numéros, le détail des circonstance
( g95 )
| qui présagent cet évènement; mais aujourd'hui | voyage , qu'elles ont déclaré diriger à Turin.
un nouvel incident vient les aggraver : les dames En vain se sont-elles fâchées, en vain ont-eiles
tantes du roi demandent à M. Mlontmorin des invoqué la liberté : la garde nationale, qui ne
passeports pour elles et leur suite. Elles forment connoît plus ni princes, ni princesses, et qui
cette demande en vertu d'une autorisation sait que la famille royale ne doit pas fuir in
u'elles ont reçue du roi pour aller voyager à cognito , les a fort poliment conduites à Meu
ome. Il n'est donc plus permis de douter don. ( Journal de la révolution ).
'une faction ennemie de la constitution a
§ et exécute avec une tranquille impunité
le projet criminel de faire sortir du royaume Départenuent de la Loire inférieure.
tous les membres de la famille royale. Après Vendredi dernier , 21 janvier , l'univcrsité
mesdames tantes, on peut croire que Monsieur
et Madame, et successivement M. le dauphin , de Nantes se rendit en corps à la maison com
recevront aussi des antorisations, surprises à mune , et y prêta le serinent civique.
notre bon roi, de sortir du royaume ; viendra Limanche 23 , les curés de Saint - Nicolas ,
ensuite le moment favorable aux ravisseurs ; le Sainte Croix et Saint-Similien , ( ces trois pa
roi lui-même deviendra leur proie ; et quand le roisses sont les plus considérables de la ville de
roi aura été enlevé aux François et transporté Nantes, et contiennent plus de cinquante mille
sur une terre étrangère , les factieux , les ex ames ) avec tout leur clergé, les maires chape#
l tins de la cathédrale et les oratoriens , firen
' princes et les puissances voisines, qui me visent
qu'au démembrement de la France , y entreront aussi leur sertnent. Ces vrais apôtres de l'évan
à main armée, et feront la guerre à la nation au gile , en s'acqnittant de ce devoir sacré , ont
|
nom de la famille royale et du roi , qui sera assuré la tr lnquillité dans nos murs Les autres
| prêtres rebelles sont maintenant couverts de
forcé,, contre son gré, de marcher contre sa
patrie, à la tête d'une armée d'étrangers et de honte , et voués au mépris public qu'ils ont si
bien mérité. -

rebelles.
Un décret de prise-de-corps ayant mis en
Comment est-il possible que le roi n'ait pas fuite le curé et le vicaire de Sautron , qui , non
un seul ami qui lui ait fait entendre que toutes contens de se refuser à prêter le serment, exci
ces horreurs sont la seule conséquence immé toient à la révolte les habit ins de leur paroisse,
| diate"que le sens commun puisse tirer de son en leur prêchant des sermons incendiaires (1) :
autorisation au départ de ses tantes ? Quant à deux prêtres respectables, ci-devant capucins,
la nation, seroit-il possible qu'elle méconnût ( le père Aimé et le pere Cyprien ) ont été en
ses droits au point de souffrir I'emigration dan voyés à Sautron pour y remplir les fonctions
euse de tous les membres d'une famille qu'elle sacerdotales.
a investi de la première magistrature de l'em A Auch, l'évêque démissionaire a été décrété
pire, et à qui elle donne si généreusement d'ajournement personnel , et un grand-vicaire
chaque année le plus pur de son sang et de sa de prise-de-corps ; ces deux calotins avoient
subsistance, c'est-à-dire , environ 5o millions ?
provoqué une sédition. Il seroit très-utile d'ex
Le bien de tous, le salut du peuple, qui est la porter ces prêtres factieux, et de les débarquer
supréme loi, exigent qu'aucun membre de la sur le continent amérieain de la Guyanne, qui
famille royale ne puisse s'absenter de l'empire a besoin de bras.
sans un décret du corps législatif; et le besoin
d'une pareille loi peut-il jamais être plus mar Givet.
qué et plus urgent que dans les circonstances
actuelles ? Au reste, si les dames tantes s'en Tout ce que j'apprends confirme les détails
vont, nous croyons au moins que M. le dau que je vous ai déjà communiqués. --- Je sais qu'il
phin ne partira pas avec elles. se trouve dans les régimens allemands des étran
gers qui ont des relations avec l'étranger. ---
En écoutant avec attention leurs propos, on se
Les tantes du roi ont voulu exécuter , la
nuit du dimanche au lundi, le projet dc fuite
, que nous avons annoncé ; mais on les veilloit. (1) D'après le décret de prise-de-corps, la gendar
merie nationale et trente gardes nationales se rendi
#. ont été arrêtées en sortant de Belle-Vue, rent à Sautron, dans la nuit de vendredi à samedi ,
la garde nationale. Elles emportoient une pour saisir ces deux prêtres factieux, et les conduire
l§ provision d'or et d'argent pour leur en prison ; mais prévenus, ils s'échappèrent.
--:
( 996 ) - · · -

eonvainc qu'il existe une sorte de ligue contre décesseurs. Si vous prétendez vous en préva
les François , dont l'effet n'a été retardé que loir, je vous la rends par la présente. A ieu. »
ar les circonstances qui ont tenu toute l'aanée
† grandes puissances en échec. Je sais que nos Nouvelles diverses et agréables : • » .

réfugiés ont intrigué de tout leur pouvoir dans


les cours d'Allemagne, et qu'ils ne cessent d'y La société des amis de la constitution, séantè
représenter une entreprise sur la France comme à Beaune, vient de nous envoyer les tristes restes
la chose du monde la plus facile, et dont ils ga du numéro 5 d'un journal intitulé Chronique de
rantissent le succès. Je sais aussi que les princes France, qui ne pouvoit être purifié de ses im
ont des émissaires dans tout le royaume, et que postures grossières et de sa logique puante que
parmi les officiers de l'armée, il en est qui entre par une brûlure patriotique. On invite sérieuse
tiennent des correspondances par lesquelles ils ment l auteur de ce journal à ne plus envoyer do
encouragent à nous attaquer en garantissant le rénavant ses pitoyables productions aux hommes
succès. --- Vous ne vous faites aucune idée de sages et sensés ; qu'il lui suffise de les répandre
l'audace avec laquelle, sur-tout dans les régi parmi les aristocrates qui sont en pleine dé
mens étrangers que j'ai eu occasion de voir, on mence, et anxquels un grain de folie de plus ou
s'élève contre la constitution, et de toutes les de moins ne fait rien du tout. !

#rreurs et infamies qui se débitent journelle Tous les ecclésiastiques fonctiofinaires pu


miènt et ouvertement. Quelques repas de corps blics de la ville de Vienne, département de l';
ont offert les mêmes scènes qu'à Béfort. Les sère, ont prêté de la meilleure grace du-monde,
étrangers, les jeunes gens excitent les scènes, éntre les mains du conseil général de la com
auxquelles les chefs et les anciens , plus pru mune, le serment civique sur la constitution ci
dens , applaudissent intérieurement , sans y vile du clergé. Les biens nationaux de ce dis
prendre part. trict se vendent à merveille et avec un empres--
Obs. Malgré l'importance de ces avis , on sement qui caractérise bien le patriotisme si puri.
peut croire raisonnablement que nos émigrans le zèle si constant et les lumières de ces braves
rebelles, et les princes qui partagent leurs des habitans de Vienne. ' ' · · · · :, , !
seins, n'oseront tenter une attaque contre la Les amies de la constitution , à Cusset, déº |
France qu'autant qu'ils seront parvenus à se partement de l'Allier, ces mêmes dames qui pré
rendre maîtres de la personne du roi , ou au tèrent en corps le serment civique du 14 juillet .
moins de M. le dauphin : c'est sur ce palladium 179o , viennent de se formcr en club et de dé-.
de la liberté et de la constitution que tous les terminer les travaux auxquels leur loisir leur |
patriotes doivent veiller sans cesse. permettra de se livrer , soit pour correspondre.
avec les sociétés du même genre, soit pour s'oc |
cuper de l'éducation nationale des enfans. - n
· La ville de Calvisson voulant récompenser le.
M. l'évêque
civique.
de Viviers a prêté le serment
C'est le quatrième évêque qui Se SOl t zéle des soldats du régiment de Guienne, dont
empressé d'obéir à la loi. Le, patriotisme de elle a reconnu aujourd'hui authentiquement le
M. de Viviers étoit connu : c'est lui qui , au patriotisme, soit à Nismes, soit à Givors, leur a
moment que les titres furent détruits , plaça fait passer deux barrils d'eau-de-vie, et celle
un tronc dans son salon , pour recevoir 12 sols d'Aiguevive, trois barrils de vin fumeux. Qu'ont .
d'amende de tous ceux qui l'appelloroient fait ces braves militaires ? A peine ont-ils eu reçu
JMonsei3neur. ces présens , qu'ils ont délibéré sur le champ |
de faire vendre le tout et d'y ajouter une sous |
, -
cription de 7oo liv. pour être remise au club des
Anecdote instructive. amis de la constitution et distribuée aux veuves
dont les époux étoient morts pour la cause com
En 157o, le pape , sur les plaintes des Da mune. Cette belle action, digne d'être citée par.
mois , ayant menacé leur roi Waldemar de l'ex tout , nous surprend d'autant moins que nous
communier, le prince lui répondit en ces ter avons depuis long-temps, et que nous n'avons
mes : « Waldemar , roi , etc. nu souverain cessé de dire que les patriotes les plus généreux |
-pontiſe , salut., Je tiens la vie de Dieu, la ôou et les plus désintéressés se trouvoient en génér
ronn, de mes sujets , mes biens de mes an parmi nos frères les soldats des troupes de Hgne#
cêtres, et je me tiens que la foi de vos pré - - -- - CARRA.-
" ;
*

| -
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- . - D E L A F R A N C E,
· E T A F F A I R E S P O L 1 T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
. J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains JPatriotes ,
- dirigé par M. MiERcrER , et par A. CAR RA , un des Aateurs.

On ne taille le diamant qu'avec la poudre de diamant ; ainsi le dur


despotisme se taille avec ses propres satellites.

No. C C C C L X X X I X. Du Jeudi 3 Février 179t.


- A ss E M B L E E N AT I o N A L F. t 1°. « Que le roi sera prié d'envoyer à Saint
Séance du 1°r février au soir. Domingue trois commissaires civils, chargés d'y
• '
rétablir l'ordre et la tranquillité, même #e SllS
#. -

pendre, s'ils le jugent convenable, l'exécution


- L, mandement incendiaire de M. Asseline , des jugemens rendus à l'occasion des troubles
rèpandu avec affectation dans tout l'empire , a qui y ont eu lieu ;
fait quelques partisans parmi les simples et les 2°. Que l'assembléc coloniale, qui a dû être
ignorans, et a trouvé des copistes parmi les formée d'après le décret du 12 octobre dernier,
êques rebelles à la loi. Un de ces prélats, que me pourra mettre à exécution ses arrêtés, mênio
nous voulons bien ne pas nonumer, a commandé l avec ! 1 sanction du gouverneur, avant l'arrivée
ses faiseurs un mandement semblable , et l'a ' des instructions qui lui seront incessamment
, " laissé publier probablement sans le lire. Ce man adressées ;
: demyent, encore plus désordonné, dit-on , que 5°. Que le roi sera également prié d'envoyer
sorſ modèle, ést dénoncé par le département de dans la colonie de la Guyanne françoise et dans
Grne. M. Martineau a trouvé que le directoire,
celle de Cayenme , deux commiss tires avec les
aùs son arrêté, avoit dépassé ses pouvoirs. mêmes pouvoirs et chargés des mêmes fonc
- " Soupil demandoit qu'on fît une mention tions que celles que l'Assemblée a attribuées aux
§
de la dénonciation : on a passé à comamissaires destinés pour les îles du vent, par
'ordre du jour. son décret du 29 novembre dernier ».
TL'Assemblée nationale a renvoyé au comité Ensuite après avoir décrété , sur l'avis de M.
"aliénation une pétition du district d'Evreux , Camus, qu'il seroit distribué à titre de secours ,
ortant plainte contre le supérieur de Saint aux pensionnaires au-desssus de 7o ans , une
zare,#pour avoir formé opposition à la vente somme de 9o5.o12 liv. , l'Assemblée a adopté
#. de domaines dependans de possessions de cette un décret proposé par le comité militaire, con
| société. M. Martineau a observé que l'Assemblée cernant les masses de l'armée. La longueur do
1n avoit encore rien statué sur les biens des com
ce décret ne nous permettant pas de le rappor
: munautés séculières. ter ici , nous le donnerons très-prochainement,
* Sur la proposition faite par M. Barnave, d'en 1insi que celui que nous avons annoncé sur la
- voyer trois commissaires civils à Saint-Domingue iiquidation des offices.
et à la Guiane françoise, M. Malouet a élevé de
# grandes difficultés , mais comme il n'a pas paru Séance du 2 Février.
aussi complettement instruit de sa matière qu'on
} 'avoit espéré, il s'est laissé surmonter par quelUne question très-importante a occupé l'As
# #ues ironies, et n'a pas eu de forccs pour arrêter semblée nationale dès les premiers momens de
, décret qui est rendu ainsi : .;ette séance. Le département du Gard a été
L"Asssemblée nationale , après avoir entendu désolé par les inondations; l'administration de
soii comité colonial, décrète , · ' ! imandc d'être autorisée, dans la pénurie où elle
1

489
*.

( 998 )
se trouve, à faire un emprunt à cinq pour , pourront proposer celle qu'ils croiront pouvoir * ,
cent de la somme de 15o.ooo livres, et M. Ver · Iui êtrè substituée. . - -
nier a présenté cette pétition. MM. Regnault sur l'article XXII, MM. Robertspierre et
et Fermont ont démontré que rien n'étoit plus · Folleville, qu'on n'accuse pas souvent de se - |
inconstitationnel que ces emprunts qui, d'une · concerter, ont été d'accord pour réclamer l'u
part, tendent à soulager le présent aux dépens sage suivi en Angleterre , et d'après lequel ilº
de l'avenir, et , d'un autre côte , isolent les suffit de l'opposition d'un seul juré pour empê
parties du grand tout, et détruisent l'ensemble cher la condamnation d'un accusé. M. Barmâve -
et l'harmonie. a vigoureusement soutenu la propositiom du
A ces motifs puissans, M. Dailly a ajouté la comnité, et elle a été décrétée : ' _ ' *
nécessité de faire disparoître cet esprit de pro Art. XXII. « L'opinion des trois jurés suffira :
vince, qui règne encore particulièrement dans pour faire déclarer, soit que ce délit n'est pas !
les départemens composant le ci-devant Lan constant, soit que l'accusé n'est pas convaincu , -*
guedoc. M. Rabaud, en reconnoissant la soli soit qu'il y a lieu à l'excuse ou à l'atténuation ».
dité de ces principes , réclamoit faveur et se L'article XXIII, après quelques légers débats,
cours instans pour ses commettans. La question a été ainsi décrété : · · • :º]
est renvoyée au comité de constitution. Art. XXIII. « Lorsque les jurés se trouveront :
On a applaudi presque universellement à la en état de donner leurs déclarations, ils feront .
notification qui a été donnée de l'élection de M.
avertir les juges et le commissaire du roi , les ,
le curé de Choisy-le-Roy pour évêque métropo- º quels passeront dans la chambre du conseil, oà ?
litain de Rouen, sur la démission de M. le car le chef du juré se rendra pareillement, les jurés :
dinal la Rochefoucault. successivement, et en l'absence, les uns et les !
La discussion s'est établie sur l'organisation autres feront, chacun devant eux, leurs décla-ºº
des jurés, et les articles suivans ont éprouvé peu rations de la manière qui va être expliquée. G. :
de difficulté. - · * - F
Art. XVIII. « Le président avertira les jurés \
de se retirer dans leur chambre ; ils y resteront. Lettre de la société des amis de la constitution,
sans pouvoir communiquer avec personne ; le " séante aux Jacobins. - ..
· · ·º .
premier inscrit sur le tableau sera leur chef
XIX. Le juré n'aura à prononcer que sur ce Paris, le 31 janvier. ._ #i
qui est porté dans l'acte d'accusation, quelle que. F R È R E s E T A M 1 s,
soit la dépositiont des témoins. . *

XX. Il y aura à prononcer d'abord s'il y a ou Justement inquiets des bruits et des alarmes
mon délit constant; ensuite si l'accusé est ou mon
convaincu ».
qui s'étoient répandus sur l'évènement arrivé $
la Chapelle , près Paris, le 24-de ce mois, été
L'article XXI n'a pas pas passé sans objection. craignant l'émotion qui pouvoit en résulter,,
MM. Garat et Buzot ont Cru y appercevoir une nous nous sommes hâtés de vous rassurer par
porte ouverte à l'arbitraire, à la faveur; le rap notre lettre du même jour ; c'est avec raisoni.
porteur a prouvé que c'étoit un moyen de plu que nous avions pensé que cet évènement n'auº |
ménagé pour l'innocence, et il a enlevé tous les roit pas des suites ultérieures. Le calme , en
suffrages. effet , est retabli ; et si les bons citoyens ont a |
Art. XXI. « Il y aura une troisième déclara gémir sur des malheurs particuliers, l'intérêt
tion d'équité, que les jurés pourront faire sur les toujours dominant pour eux , celui de la chose |
circonstances particulières du fait, d'après l'in publique , n'a point été compromis. On avoit
dication qui en aura été donnée par le prési assuré que quelques-uns des chasseurs des bar
dent , à l'effet de déterminer si le détail commis rières étoient convenus avoir reçu de l'argent
volontairement ou involontairement , avec ou pour élever cette rixe contre les citoyens et la
sans dessein de nuire, si l'accusé est excusable garde nationale; mais la municipalité de Paris ,
ou non, ou pour prononcer en atténuation du qui doit être instruite sur les faits, a démenti
même genre de d lit : comme si l'accusation ce bruit par une proclamation. Telle est actuels
d'assassinat prémédité se trouvoit réduite à un lement l'état des choses, Chaque jour les en,
homicide dans une rixe, ou celle de vol avec ef nemis de la révolution imaginent de nouvea
fraction un vol simple, et si l'accusateur public moyens pour la faire échouer , mais chaqu
ou les jurés trouvent que l'indication donnée jour aussi les bons citoyens apprennent à leui
par le président n'est pas exacte ou suffisante, ils opposer une résistance plus calme et plus Puis ;
( 59o )
sante. Le club des amis de la constitution mo Del, son confident, le ministre de ses plaisirs,
narchique, dont les principes seront toujours mourut à Compiégne, à la suite d'une révolu
suspects à, quiconque ne croit pas que l'atta tion qu'un emportement de sa part occasionna ;
chement à la constitution puisse admettre des on vit le roi me témoigner aucun chagrin de la
modifications et des réserves, et qui a donné perte d'un ancien et intime serviteur, et de
lieu d'attaquer sa conduite par un mode de mander tranquillement où il seroit en terré. Le
distributions qu'il lui est impossible de justifier, In ºrqnis de Chauvelin , avec lequel il jouoit
avoit excité des inquiétudes. L'opinion publi tous les jours depuis nombre d'années, avoit
ue éclairée a suffi pour les dissiper. Dénoncé avec lui chez madame Dubarry ; en sor
§ l'Assemblée nationale, dénoncé par pres soupé tant de table , on se met à jouer, et Chauvelin
que toutes les sections de Paris , ce club est tombe mort à côté du roi. Chacun est effrayé ;
connu et surveillé, et dès-lors il a perdu toute on s'empresse de le secourir : sa majesté seule
son importance. Tel sera toujours ici le résul est tranquille, et se contente de dire : Vous
tat des crises de la révolution. Chaque nouvel voyez bien qu'il est mort ; ce gros cochon là
effort de ceux qui l'attaquent, est pour les mangeoit trop : il y a long-temps que je lui ai
citoyens de Paris une occasion de m inifester prédit ce qui lui arrive. Mille autres traits vien
leur courageuse persévérance. nent à l'appui de ceux-ci, qui suffisent pour
A peine avions-nous fait le serment de dé établir la froide apathie de son caractère. On a
fendre de tout notre pouvoir les citoyens que pu lui donner souvent de mauvais conseils,
de patriotiques dénonciations exposeroient à se mais cette dureté d'ame lui étoit-elle suggérée,
voir persécutés, qu'un grand nombre des sec (Vie privée du maréchal de Richelieu, tom. I,
tions de cette vîlle s'est empressé d'adhérer à à Paris, chez Buisson). -

notre démarche et de prendre le même enga


ent. A peine le refus du serment de la part
quelques ecclésiastiques fonctionnaires pu Anecdote sur les convulsions occasionnées à la
fbi : a-t-il paru embarrasser la marche de la cour par la vue de l'uniforme national.
, çonstitution, que l'opinion générale, exprimée
| avec énergie et par des mesures légales et pai
§. a désarmé la résistance et assuré l'exé Dernièrement deux musiciens de la chapelle
du roi , au moment où la cour entendoit la
| cutioa de la loi. Soyons donc toujours , frères messe, s'étant présentés sur le devant de l'or
t amis , pleins de courage et d'espérance ; chestre en uniforme national, la cour s'ea trouva
mptons sur l'empire de la raison et de la très-choquée, et une des premières dames de
vérité ; elles parleront toujours au peuple plus cette cour en ressentit comme une espèce de
haut que les discours insidieux qu'on emploie
r ſe séduire. Elles feront triompher notre convulsion apoplectique.Aussi-tôt on envoya un
ureuse révolution ; elles soutiendront ceux † signifier à ces deux musiciens de se retirer
# adoptant dans sa pureté, dans sa totalité, ien vite derrière leurs camarades, et hors de
constitution que la nation a faite par ses re la portée des yeux des courtisans et courti
présentans, et qu'elle a consacrée par le ser s "nnes. Ce fait est très-certain ; et ce qui est
{ment civique , sont résolus à travailler sans également sûr, c'est que la vue de tous ces uni
lâche, et, s'il le faut, à combattre et à mourir formes nationaux, qui ne cessent d'être en fac
pour assurer son accomplissement. tion et en présence à la cour , a tellement
Victor Broglie, président : Villars, G. ébranlé le genre nerveux de cette cour, qu'on
- Bonne-Carrère , Alexandre Beauharnois, y craint à chaque instant une hydrophobie épi
-

C. Voidel, secrétaires. démique et générale. C.. ...

ÉTAT s-U N 1s D'A M É R I Q U E.


· Louis XV étoit le plus froid et le plus indiffé
t des hommes à la mort de ses amis, de ses M. Washington président du congrès, a fait
itresses et de ses serviteurs. Après avoir aimé l'ouverture de cette assemblée nationale des
ng temps madame de Pompadour, il la vit Etats-Un s le 8 décembre. Dans son discours
rir sins regrets; et, regirdant à travers les aux deux chambres réunies, il leur a présenté
tres de son appartem°ut son convoi , qu'il un tableau satisfaisant de la position actuelle de
uva très-beau, il dit froidement en tirant sa
la republique et de ses finances ; il a rendu
, il arrivera à 1o heures à Paris. Le compte du succès qu'avoit eu l'emprunt de trois
( 1ooo )
millions de florins qu'il avoit été autorisé à faire
en Hollande pour les Etats-Unis, emprunt qui L'impératrice n'a point d'envoyé au congrès,
a été promptement rempli, et à des conditions parce qu'elle s'obstine dans la prétention de
nullement onéreuses pour l'état, dont le crédit traiter seule de la paix avec les Turcs , et aux
s'affermit tous les jours. 1
conditions qu'il lui plaira de leur imposer. On
Il a mis sous les yeux de l'assemblée la péti dit cependant qu'elle a écrit au congrès, pour
tion des habitans de Kentuke , qui demandent faire entendre que sans vouloir tirer avantage
à former une province distincte dans l'union, de ses victoires multipliées, elle consent à aban
jouissant de son administration particulière et donner toutes ses conquêtes , pourvu que la
de sa représentation au congrès. Crimée et Oczakow , qui en est le boulevard,!
lui restent en toute souveraineté. )
Il a exposé que les incursions des Indiens i'
établis au nord-ouest de l'Ohio, l'ont déterminé D E L o N D , R E s> |
à mettre en activité la loi qui autorise le prési
dent du congrès à faire marcher les milices Il paroît certain que si les conférences du con#
pour la défense des frontières - de l'état : « en grès de Shistove n'ont pas le succès qu'on en at
conséquence, a-t-il dit, j'ai donné les ordres
nécessaires pour une expédition à laquelle les
tend, les cabinets de Saint-James, de Berlin #
la Haie sont décidés à employer la force pou
troupes régulières qui se trouvent dans ces can, mettre un frein à l'ambition de ſ'impératrie da
tons concourent avec les corps de milice qu'il Russie. Le lord Hood entrera dans la Médité#
a paru expédient d'employer. J'ignore encore rannée avec une ſlotte de 1o vaisseaux de ligne ,
quel en a été le succès : le secrétaire de la tandis que le roi de Prusse attaq era la Russi
guerre vous mettra sous les yeux tous les docu par terre ; une flotte combinée de Hollandé 'é
mens relatifs à cette expédition , et l'état des d'Angleterre entrera dans la Baltique, soit pour
dépenses qu'elle doit occasionner. protéger les côtes de la Prusse, soit pour atta#
, Le président a présenté ensuite ses vues sur quer celles de Russie. · .. #
l'importance de mettre le commerce , la ma L'envoyé de la Porte auprès de la
-

rine et l'industrie de la république en état de se , Berlin, est, dit-on, chargé d'offrir à sa majest
*

#
passer de l'assistance et de l'appui de toute puis prussienne un subside de 2o millions de piastrei
sance européenne. « La position critique des ou 1oo millions tournois. • - #
puissances maritimes de l'Europe , a-t-il dit, est
telle qu'une guerre pourroit s'ensuivre,. et que D E L 1 E G E, le 26 janvier. '
nous pourrions être privés de tout appui étran
ger, au moment où il nous seroit le plus néces Les Autrichiens, les chanoines et les bar
saire. Nos pêcheries et le transport de nos pro sans du prince mitré exercent ici leurº
tisme et leurs vengeances ; les patriotes
º#
pres productions nous offrent les moyens de s -

nous prémunir contre ce malheur. outragés et volés impunément, leurs chefs soi
" La milice, les monnoies, les poids et mesures, embastillés : le général autrichien et le diri
l'établissement de la poste et les routes publi toire d'exécution répondent aux plaintes q
ques, sont des objets dont vous reprendrez Sa Il S leur sont portées , l'un, que ses soldats ne soi
doute l'examen dans le cours de cette sess on. » pas faciles à contenir, l'autre, que les lettres (
D E
cachet et ies enlèvemens des citoyens sont col
V I E N N E. ſormes aux décisions de la sacrée chambre !
Les négociations du congrès de Shistove sont
Wetzlar. L'indignation est à- son comble .
ouvertes depuis le 26 décembre. La convention comme les citoyens n'ont pu être tous désarme
de lieichenbak paroît en être-la base ; ma Is On le moment de lºur vengeance n'est peut-êt Pe ;
éloigné. Le ministre de Prusse fait toujours mi
ajoute que les ministres de la Haie , de Londres de soutenir les patriotes, et il n'est pas certai
et de Berlin ont ordre d'exiger impérativement
de la part de la cour de Vienne, une renon comme Léopold a pu l'imaginer, que l'un de
ciation formelle à son alliance avec la Russie. cipa fils obtienne la coadjutorie de l'evêché et pr
uté de Liége
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ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
DE LA F R A N C E,
E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
- . dirigé par M. MERcz E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Dans les troubles civils il n'y a qu'une force mue par la volouté géné
rale qui puisse être légitime et efficace ; toute force particulière,
quelque petite qu'on la "§ seroit un instrument criminel et
dangereux pour la liberté. OBERTS PIERRE.

No. C C C C X C. Du
Vendredi 4 Février 175t.
' AS S E M B L E E N AT I O N A L F.
XXV. Ceux des jurés qui auront déclaré qu'il
Séance du 3 Février. n'y a pas de délit constant, n'auront pas d'autre
déclaration à faire ; et ceux qui n'auront pas
trouvé l'accusé convaincu , n'auront pâs à
Esconr un mandement incendiaire , calqué s'expliquer sur l'objet de la troisième déclara
iur la lettre incendiaire de M. Asseline, et dé tion. Leurs voix néanmoins seront toujours
noncé par l'accusateur public ! celui-ci est dou comptées à la décilºrge de l'accusé à la seconde
blement repréhensible, par ce qu'il porte le nom ettroi déclarat
sièmc ion ».
d'un membre de l'Assemblée nationale, de M.
| l'évéque de Saintes. Sur l'article XXVi il s'est élevé une discus
' ' Au nom du comité des finances, M. Vernier sion assez vive. M. Merl n'approuvoit point
in sé
impo
la formule du germne11t aux jurés en ces
fait décréter, 1°. que les 459,ooo et quelques mots : sur mon honneur, sur ma conscience ;
cents livres qui avoient été imposées sur la gé
néralité de la Rochelle, aujourd'hui la Charente il a sontenu que le nom de l'honneur avoit été
| inférieuré r un arrêt du conseil , en rem trop souvent usurpé et détorqué par la bar
cémen s corvées , continueront d'être barie féodale , pour pouvoir être mis dans la
·rçus comiffe par le passé; 2°. que cette soinme même balance que la conscience. M. Folleville
sera levée au marc la livre de la taille sur tous a rappellé le modele d'assertion prescrit dans les
[hs contribuables, sauf à pourvoir , par des livres divins , telle chose est, telle chose n'est
yans constitutionels, aux besoins ultérienrs, pas. Un autre opinant, M. Robertspierre , a
# étoit par les administrateurs reconnue
'insuffisante.
présenté la formule des peuples antiques, qui
juroient par tout ce qu'ils avoient de plus cher.
- A l'ordre du jour, la discussion est revenue M. d'André , avec une simplicité très-énergi
vr l'organisation des jurés. Les articles XXlV que , a ramené à l'avis du comité tous les suf
et XXV ont passé avec de très-foibles objec frages qui s'étoient partagés entre les diverses
| tions. opinions. La question préalable a emporté tous
les amendemens. et l'article est décrété ainsi :
|'Art. XXIV. « Chaque juré passera d'abord Art. XXVI. « Chaque juré prononcera les
la déclaration sur ce † , pour décider s'il y a diverses déclarations ci-dessus, dans la forme
it constant ou non. Si cette pure déclaration suivante : il mettra la main sur son coeur , et
ést affirmative , il fera immédiatement après sa dire : Sur mon honneur et sur ma conscience
'déclaration sur l'accusé . pour décider s'il est
| convaincu ou non : si cette seconde déclaration il y a déli4 constant : ou bien le délit ne me
ºit affirmative il ſera immédiatement après sa parot'é pa s constan t, l'accusé est convaincu ,
ou bien : l accusé me me paro'º pas convaincu.
éclaration sur les circonstances d'atténuation
La même forme sera observée lorsqu'il y aura
d'excuse qui auroient pu être indiquées par liºu à la troisième déclaratic
président.
Il n'y a pas eu moins de chaleur sur la rédac
49o
-
( 1oo2 )
tion de l'article suivant. M. Prieur a établi que du fait porté dans 1'acte d'accusation, et qu'il
l'usage des boules noires et blanches, que pro ait été inculpé sur un autre par les dépositions .
posoit te comité, pourroit mettre la vie d'un des témoins, l'acèusateur public pourra deman
accusé à la merci d'un escamoteur scélérat. der au président de faire arrêter le prévenu. A
Il a été répondu que cette méthode assuroit l'occasion du nouveau fait, le président, après
la liberté des juges et évitoit l'influence des im avoir pris du prévenu les éclaircissemens qu'il
pressions étrangères. M. Folleville a repoussé voûdra donner , pourra, s'il y a lieu , le ren
très-éloquemment cette raison , en sontenant voyer devant un juré d'accusation avec les té
ue rien n étoit plus immoral qu'une disposi n1oins, pour être procédé à une nouvelle accu
tºon qui n'avoit d'autre but que de favoriser la S{lllOIl. º

foiblesse du juré : il faut apprendre aux hommes, XXXII{. Dans ce cas , le juré d'accusation
disoit-il, à dire hautement ce qui est bien : c'é pourra être celui du district dans le chef-lieu
toit sous l'ancien régime où ce droit sacré étoit duquel siege le tribunal criminel.
interdit : apprenez-leur qu'ils doivent avoir la XXXIV. Si l'accusé est convaincu du fait
lhardiesse #
e condamner le crime sans ricn
porté dans l'accusation, il ne pourra jamais être
craindre : celui-là seul est bon qui sait punir les puni pour raison du nouveau fait, qu autant que
scélérats.
celui-ci mériteroit une peine plus forte que le
Cependant un amendement présenté par . premier ; auquel cas il sera sursis à l'exécution
M. Buzot, et appuyé par M. le Chapelier, a de la première peine jusqu'au jugement de la
paru . prendre faveur , et ayant été mis aux seconde accusation ». -

voix , il a formé le décret : L'article suivant a essuyé quelques remarques


Art. XXVI I. « Il sera déposé sur le bureau peu importantes, et a été décrété en ces termes :
deux boîtes , l'une blanche et l'autre noire , et Art. XXXV, « Si la déposition d'un témoin
après chacune de ces déclarations, cliaque juré est évidemment fausse , le président en dressera
en témoignage déposera à cet effet dans la boîte procès-verbal ; il pourra, d'office et sur la ré
blanche une boule blanche , et une boule noire
quisition de l'accusateur public ou de l'accusé,
dans la boite noire, la boule blnnche exprimera le faire arrêter sur le champ, et le renvoyer par
l'opinion favorable
qui lui sera à l'accusé,
contraire ». la noire celle qui
• devant le juré de aistrict du lieu, pour pronon
cer sur l accusation , dont l acte, dans ce cas,
Les articles suivans ont été décrétés sans op sera dressé par le président lui-même ».
» , *• .1 tºa !
position : - -

Avant que l'on passât au titre V}II. qui traite


Art. XXVIII. « Cela fait, les jurés seront rap du jugement et de l'exécution , M. Maury a
pellés, et en leur présence il sera fait ouverture parlé d un abus qui règne en A erre, en
des boîtes : les boules seront comptées ; les jurés vertu duquel, dit-l, l iiomme u is absous .
rentreront dans l'auditoire , et après avoir re par le juré se livre audacieuseine crime et
pris leurs places , le chef du juré prononcera en se tient pour inattaquable. l opinant propose ,
leur nom la déclaration du juré, en ces termes : dans le cas de charges graves, mais incom
sur mon honneur et ma conscience , la décla
plètes , de prononcer seulement qu'il n y ai
ration du juré est, oa les déclarations du juré lieu à condamnation. •
SOIl & , etC.
Cette motion a paru rappeller la forme terri-;
XXIX. Cette déclaration sera reçue par le ble du plus amplement informé : M. Roberts
greffier, signée de lui et du président. pierre a fortement invoqué la question préa
XXX. Tous les coaccusés compris dans le lable. »
même acte d'accusation , seront jugés par le On en est venu à la discnssion du titre VIII.,.
même juré. -
et les articles suivans ont été adoptés après de
XXXI. S'il y a plusieurs coaccusés, le tribunal foibles di bats. s
examinera celui qui sera le premier présenté au Art. I°". « Lorsque l'accusé aura été déclaré,
débat, en commençant toujours par le principal non convaincu , le président prononcera que,
accusé, s'il y en a un : les autres coaccusés y se l'accusé est acquitté de l'accusation, et ordon-,
ront présens, et pourront y faire leurs observa mera qu'il soit mis sur le champ en liberté. i
tions ; il sera fait.ensuite un débat pour chacun II. il en sera de même lorsque les jurés dé
d'eux, sur les circonstances qui lui seront parti
culières.
clareront que le fait a été commis
rement et sans intention de nuire.
§ -

XXXII. Si l'accusé est déclaré non convaincu III.Tout particulier, ainsi acquitté, ne pourra
( 1oo3 )
plas être repris ni accusé pour raison du même Les darnes tantes du roi ont renoiicé à leur
fait. - voyage, et le roi , ' éclairé par l'opinion pu-'
. IV. Lorsque l'accusé aura été déclaré con blique, leur a retiré son autorisation. On ajoute
vaincu.le président, en présence du public. le même que ces dames, indignées du mauvais
fera comparoître , et lui donnera connoissance tour que leur avoient joué les perfides conseil
' de la déclaration du juré. lers de ce voyage , ont chassé d'auprès d'elles
toute cette canaille calotine et fallacieuse.
V. Sur cela, le commissaire du roi fera sa Ainsi soit - il. • -

uisition pour l'application de la loi. Le grand secret des aristocrates est de semer
ÏI. Le président demandera à l'accusé s'il n'a
rien à dire pour sa d fense ; lui , ses amis ou la discorde parmi les citoyens; hier 2 étoit t, A.
'conseils ne pourront plaider que le fait est faux , jour de fête , on a remarqué dans plusieurs
quartiers de la capitale des b i ndes d'enf.as,
mais seulement qu'il n'est pas défendu , ou
ualifié crime par la loi, ou qu'il ne mérite pas
depuis onze jusqu'à # ans , formoient des
partis, et se livroient des combats sérieux, à
|
† dont
l'application ».
le commissaire du roi a requis
G. coups de pierre et de bâton : plusieurs de ces
petits frondeurs ont été blessés plus ou moins
grièvement. Que peut-il résulter de ces jeux
sanglans ? rien que haine et discorde entre les
| P A R I S, le 3 février. parens respectifs de ceux des enfans qui en
sont les victimes ; et certainement cette#ronde
Club des monarchiens , ou prétendus amis puérile est une invention aristo-calotine ou mo
- de la constitution mon archique. narchienne : c'est à la police municipale et à la
garde nationale d'y veiller et d'en arrêter le
| . La liste des membres de ce club paroît : on y cours. On a entendu des fanatiques ou ge 1 s
trouve les aristocrates les plus forcénés du c6té gagés , spectateurs de ces combats, dtre au rni
droit, accouplés avec une bºnde d'escrocs et lieu de la multitude qu'ils étoient le présage de
de chevaliers d'industrie ; cette dangereuse asso quelque révolution. -

ciation, en se couvrant du manteau monar Le projet des ennemis de la constitution, de


| chique, a cru pouvoir , tramer impunément se défaire des patriotes par l'assassinat ou le
contre la constitution. A l'ombre du respect duel , se renouvelle ; le premfer de ce mois, au
queles patriotes portent à la monarchie décrétée sortir d'un théâtre , le nommé Sainte-Luce ,
par nos représentans, et révérée depuis tant de spad ssin ou assassin ( car la synonymie de ces
siècles par la nation, ces ennemis de la liberté deux nots est aussi parfaite que leur rime ) a
et de la souveraineté du peuple ont cru que les provoqué M. Rochambeau , fils du général pa
patriotes n'oseroiènt pas déchirer le voile im triote de ce nom , et lui a assigné un rendez
posteur dont ils se couvrent , et qu'à la faveur vous pour le lendemain. Cette scélératesse, di
#de ce talisman monarchique, ils ponrroient rigée contre un bon patriote et bon père de
impunément pratiquer le peuple , à l'aide du fainille , s'est ébruitée ; à l'instant le bataillon de
u par livre de pain , de leurs pe fides pam la garde nationale du fauxbourg Saint-Antoine
phlets, de leurs promesses d'argent , etc etc. ; a arrêté de donner une garde à M. Rocham
mais tout ce malouétisme n'en impose à per beau : les volontaires de l ! Croix-Rouge ont
sonne : et il est bien recor nn aujourd'hui que ensuite relevé leurs frères de Saint - Antoine
le royalisme de ces messieurs, n'est que du roya dans ce poste patriotique. Le second du spa
isme à la Royou, à la Durosoy, c'est de l'aristo dassin Sainte-1,uce est venu demander à M. l?o
tie , de la contre-révolution. de la banque cliambeau pourquoi il n'avoit pas été au rendez
te , et de la guerre civile t()u tf2 pure. : l en vous. Ce citoyen a montré la garde généreuse
ulte qu'ils sont les ennemis du roi aussi bien dont il étoit environné : il seroit important de
e «le la nation , et que le nom de monar savoir si le Sainte-' uce est ou n'est pas dn club
fstes ne leur convient nullement, mais bien des monarchiens. On pense que les fils ou les
ux cl'aristocrates, de j suites , ou malonétins, neverix du général amour Bouillé ne courent
en fin si l'on veut de monarchiens. Il n'y a pas le même risque que le ſils patriote du gé
vrais et bons monarchistes en France , que néral i'ochainb au , car les aristocrates ont une
vrais amis de la constitution pure et simple, trop bonne et trop tendre opinion du conqué
écrétée par l'Assemblée nationale , acceptée rant de Namci, pour vouloir lâcher des spadas
par le roi. sins contre sa famille : au reste il est temps que
( 1oo4 )
nos représentans expriment enfin la volonté de la raison dans notre distriot, en reconnois-.
générale sur l'infâme duel. sant les heureux avantages de vos sages décrets,
IV. B. Ce Sainte - Luce avant la révolutien et de vous renouveller souvent nous - mêmes
étoit ignoré : depuis la révolution il dépense l'assurance de notre ardent patriotisme.
beaucoup d'argent. — Au sujet de ce coupe Nous sommes, avec respect , -

Messieurs ,
jarret M. Santerre disoit fort plaisamment : « Si
ce petit polisson remue , je lui en verrai mes Vos très-humbles , etc.
- .

1
-

-"

bonnets de laine ». ( Courier de Gorsas ). Les administrateurs composant le directoire, et,


procureur-syndic du district de Vierzon.
Signé Sauger, secrétaire-adjoint,
Déclaration de M. le Chapelier, relativement
à l'insertion de son nom dans une prétendue
, liste des membres diégº lub monarchique. Heureux changemens opérés dans la ville
- d'Auch.
Quelques-uns de mes collègues, pour lesquels
je suis plein d'estime, ont pris la peine de re Rien ne prouve davantage la vertu des bons
pousser la calomnie qui place leur nom sur la principes , les progrès de l' esprit public et la !
prétendue liste du club monarchique : •/

Ils me forcent d'imiter leur exemple, parce puissance morale de notre sainte constitution
que les changemens heureux qui viennent de
que mon silence pourroit cette fois paroître s'opérer dans la ville d'Auch. Un maire aristo
avoir une autre cause que le mépris profond crate, un ci-devant archevêque §.
que j'ai voué aux libellistes, et sur tout à ceux crate, un sieur Daret archi-fanatique, et quel
qui les inspirent ou qui les paient. ques autres personnages de leur trempe, avoient
- - Le Chapelier. trouvé moyen de mettre l'anarchie, le désorelre
et le découragement parmi les citoyens de cette*
Adresse des administrateurs du directoire ville ; mais les semences de l'ordre et de la jus-º
du district de Vierzon à l'Assemblée na tice, mais les tendres sentimens de la frater-*
tionale.
-
nité, mais les grands principes de la raison etº
M E s s I E U R s, de la liberté avoient germé et fructifié dans"
l'ame fière et éclairée d'un certain nombre deº
La religion et le patriotisme triomphent en patriotes. Le moment est venu où ces patriotes )
core ici des pérſides insinuations suggérées par ont triomphé, ou l'ancien maire a été remplai
les ennemis de l'état et de la constitution. Tous par un ami sincère de la patrie et de la constitu
les ecclésiastiques fonctionnaires publics de tion, et alors tout a changé de face : on a vu s
notre district, et rinême de siinples salariés , ont développer dans le cœur de ces braves citoyer
prêté leur serment civique. Si des homnes, dont d'Auch une énergie admirable , et un esprit
a vertu n'est pas aussi épurée que celle de nos surveillance et de prudence qui ont rétablî l'o
rèspectables ministres, doutoient de cette vé dre en très-peu de jours , et fait tremblérº
rité, nous pouvons les en convaincre par les ennemis de la chose publique. Aujourd'hui*
certificats des municipalités. Le digne pasteur de garde nationale, qui restoit maguère dans un
Vierzon et ses vicaires , dont nous avons été inaction coupable , fait le service jour et 'mui
témoins du serment, y ont ajouté de maintenir avec le plus grand zèle et la plus grande éxai
de tout leur pouvoir même la constitution ci titude. On a fourni un second corps-de-ga
vile du clergé, qu'ils regardent, ont-ils dit, à cinq ou six pas de la poste royale , pour vi
cömme le plus bél acte énamé de la sagesse de les passeports des voyageurs : enfin on a p
l'augnste Assemblée nationale, et seule capable dans cette ville tout es les mesures et les pr
de faite revivre les beaux siècles de la primitive cautions qni peuvent être imaginées par les
église ; - • triotes les plus éclairés pour maintenir la paii
' Nous nous empresserons toujours, messieurs, la constitution et la liberté, O les bons frères
de vous faire connoître les progrès des lumières les bons amis que les patriotes d'Auch ! C... '
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de i'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. . " •
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5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'a- « naement ne commence que du prem, d'un maº
S U P P L É M E N T A U N°. C C C C X C.
P A R I S, le 1er février. et de la fierté d'un François qui vient de con
quérir sa liberté , des oficiers de la garde na
Le département de Seine et Oise, composé tionale parisienne s'étoient avilis au point de
n grande partie de quelques anciens commis porter la queue de la robe de l'épouse du roi
les bureaux de Versailles , a dénoncé au prési
des Fran : ºis , pr, mière citoyenne sotim,se à la.
lent de l'Assemblée nationale, et au roi, la so loi ; fonction qui étoit rem,ºlie avant notre glo
iété des amis de la constitution de cette ville. · rieuse révolution par des fiatteurs et des esclaves
:onjointement avec les commissaires de la so enrégimentés :
iété des jacobins de Paris, pour avoir ( dit ce A • • , - _ *c .
* - - •

lépartement ) troublé le repos public, en visi voyAerarrêté à la plus parfaite tnanimité, d'er,
sur le chainp plusieurs de ses membres
ant les écuries royales et en vérifiant les projets
le départ de la famille royale. Cette dénoncia au cotnmandant g néral de l · garde rationale
parisienne , à l'effet de lui tétnoigner coir.bien
ion est d'autant plus absurde et puérile, qu'elle · les citoyens patriotes sont a//lºgºs que cº fait
emble dire : « Si les citoyens surveillent ainsi
le toutes parts, et découvrent tous les projets de ne
de
soit pas encore venu à sa co/2zz c,is azi ce , et
l'inviter, 1°. à donner les ordres les j lns
h cour, jaſiais cette cour ne pourra donc par prompts
renir à s'évader : il faut par conséquent, pour fa à rougir pour que la garde nationale n'ait j tºº
de l'avilissement de ces ot ſcie : s , 2 . à
liliter la cour dans ses projets, dénoncer les sur
faire toutes les recl,erches nécessaires potir dé -
reillans et les amis du peuple qui s'avisent de couvrir ceux des ofliciers de l état ni3 jor qui
rouloir tout examiner et tout savoir ». On a
ont donné cet ordre, et qui le renouvt !}eut
»eaucoup ri de cette malice et de cette bévue journellement
ln département de Seine et Oise, et on y a , a fin que ieurs r oms , » , :, t 1.v , « s
Reconnu très-facilement les partisans affidés de au népris de la nation et de la posté1 té : 3°.
enfin de l'inviter à faire l'exa ºnt n le plus rigou -
h cour et de l'ancien régime, et le bout d'o reux des personnes qiii cotnposent l état-iiiajcr
mille du comité autrichien. qu'il a choisi, pour distinguer celles qui ne se
| Stanislas Clermont, le chef des monarchiens, roient plus dignes de sa confiance et de celle
nt envoyé différentes sommes aux sections de la garde nationale.
Paris, pour en faire la distribution aux L'assemblée a nommé six de ses membres pour
Ivres, ces sections lui ont renvoyé son argent aider le général à découvrir les auteurs de l'or
les plus grandes marques de mépris et l'a dre honteux, dont les citoyens patriotes ont à
ophe du timeo Danaos et dona ferentes.
ieurs de ces sections même ont déja r,-tn rougir pour ceux qui ont eu la bassesse ou
l'aveugle obéissanoe de l'exécuter , et leur a
# , par des contributions volontaires , le enjoint expressé inent de faire à la prochaien
tant des sommes refusées, afin que les in assemblée le rapport du résultat de leurs dé
s ne perdissent rien à cet évènement. On marclles.
remarqué sur-tout, dans la distribution que
isoit Stanislas Monarchieux, une progression A arrêté que le présent seroit communiqué
ingénieuse ; il envovoit ; dans lès sections par députation aux soixante bataillons, aux
lus éloignées de son liôtel, 1 oo, 2oo, 5oo |. scctions , aux assemblées où les citoyens sont
dement, et à celles de son voisinºge, jusqn'à en grand nombre, ainsi qu'à tous les journa
livres, parce que c'étoit dans les plus voi listcs patriotes, et de les inviter au ncm de leur
qu'il comptoit le plus pour entourer son honneur et ele celui de leurs frères de Paris,
et commencer une gnerre civile dans d'en faire mention dans leurs annales civiques,
remparts invulnérables de notre liberté.
(Journal de la révolution ).
té dont l'objet déshonore la naissance de
ptre liberté , mais qu il faut publier, puis
qu'il existe encore parmi nous des hommes Faits intéressans et bons à savoir.
assez vils pour l'avoir rendu nécessaire.
Le curé de Jarnage , district de Boussac, bon
seetion de Mauconseil étant informée patriote et bien civiqnement assermenté, s'étant
'au mépris des loix, de l'égalité, de l'honneur présenté au receveur de ce distr ct pour reco
49o biº,
( 1oo6 )
voir son quartier, ce receveur lui a montré une aucun serment, ni promesses, ni engagement
lettre de M. Amelot, qui défend de payer jus quelconques , perdre leurs droits de dimina
qu'à ce qu'il soit venu des fonds du trésor pu tion souveraine et absolae sur les nations.
blic Auroit-on déja imaginé une manoeuvre Ces maximes étoient depuis long-témps, sont
pour faire mourir de faim les braves et bons encore et seront toujours celles des rois les plus
ecclésiastiques
p
qui ont fait leur serment civi imbécilles comme les plus avisés : 1°. parce que
que :
-

l'état de roi , commé je l'ai dit cent fois , est


On a fait insérer dans le Spectateur que M. un état contre nature ; 2°. parce que la mo
Surget , curé à ! angres , avoit été victime de rale de celui que sa naissance, son rang et d'im
la fureur du peuple : c'est une double calomnie menses revenus ou salaires, sans autre examen
et contre le peuple et contre M. Surget;, qui de ses vertus ni de ses vices, placent à la tête des
mous ( crit qu'il se porte à merveille , et que le nations, est toujours en raison inverse de la mor
bon peuple de Langres est incapable d'aucune rale publique et populaire ; et 3°. parce qu'en
violence et d'aucune injustice. Les aristocrates , examinant franchement toutes les pages de l'his
instruits que nos gardes nationales des frontiè toire des nations, toutes les habitudes du coeur
res veill iit pour échanger contre du papier le humain et toutes les erreurs de l'orgueil et de
num'raire qu'on veut emporter , ont imaginé l'ambition, on trouve et on peut démontrer ma
une nouvelle ruse : ils prennent des gens qui thématiquement que les rois sont les ennemi
· leur sont affidés, les font déguiser en men nés des peuples, comme les loups,ont les en
diins, et ces mendians , rev êlus de haillons memis més des moutons. .
cousus d'or. passent ainsi les frontières sans Pourquoi, par exemple, avons nous tant d'in
qu'on y fasse attent on. quiétudes et de si justes inquiétudes depuis plu
On voit encore de toutes parts à Chaumont en d'un an, sur un départ fugitif et subit de la par
Vexin , et dans tout le canton, principalement de l ouis XVI , départ qui occasionneroit un
an tour des églises, les armoiries sinistres et coalition ouverte de tous les tyrans de l'. ucop
anti-constitutionelles de Ml. Conty. Nous invi contre notre sainte liberté et notre divine cons
tons le brave et bon patriote M. Rainville , pro titution ? C'est parce que nous ne pouvons
cureur de la commune de Chaumont , de faire douter que les maximes perfides et anti-na
balayer toutes ces ordures féodales. nales de feu Joseph II ne soient dans le proto
Nous faisons la même invitation à M M. les cole du comité autrichien des Tuileries. et
municipaux de Besançon , qui ont certaine dirigent nos ennemis dans leurs projets et Ie
ment le droit, ainsi que les municipaux de Pa conspirations contre la souveraineté sacrée d
ris et de tout l'empire , de faire exécuter, à la peuple. Pourquoi le bonheur, le repos et
lettre et dans tous leurs points, les décrets qui douces espérances de 25 millions d'hommes,
abolissent la noblesse héréditaire, et ordonnent viennent de conquérir leurs droits naturels
la disparution et radiation des signes ou sym imprescriptibles, sont-ils troublés journelleme
boles quelconques de la féodalité. C... par l'esprit de vengeance aveugles de personn
étrangères, et par l'impéritie de quelques che
civils et militaires, ainsi que par la rage des ari
Principaux motifs de défiance continuelle tocrates déclarés ? C'est parce qu'en oubliant.
contre la politique des rois envers les peu talement que le peuple est le seul et vérita
ples , et contre les belles promésses et dé souverain , on veut fatiguer ce peuple, soit P
- -
po
monstrations de ces tj'rans. pouvoir le tuer à terre, soit pour le #
rétrograder par lui-même sur ses propres d
Feu Joseph II, d'exécrable mémoire, disoit dans et sur le progrès rapide des lumières qu'il a ,
ses lettres à son satellite d'Alton, que lorsque les † Eh, quoi ! §. d'hommes seroi
rois n'étoient pas les plus ſorts contre les peu upes et victimes de quelques cerveaux br6
ples, il falloit savoir céder aux circonstances, ou désorganisés ! Non ! les maximes de feu J
et accorder à ces peuples tout ce qu'ils deman seph II nous ont donné le mot de l'énigme
doient, méme les choses les plus extravagantes, nous ne devons plus désormais nous laisser troi
jusqu'au moment où l'on trouvoit l'occasion de Per par la morale des cours, ni par les promes
manquer à sa parole et de se venger, parce que et les belles démonstrations des êtres faux et,
( ajoutoit-il ) les rois ne peuvent jamais, par simulés qui composent ces cours. CARRA. --
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITT # 1 > i_ l 4 A

D E L A F R A N C E ;
· E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
· J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes y

: dirigé par M. MERcz ER, et par M. CARRA , tén des Auteurs.

Dans les troubles civils il n'y a qu'une force nue par la volonté géné
rale qui puisse être légitime et efficace ; toute force particulière ,
quelque petite qu'on la suppose , seroit un instrument criminel et
, dangereux pour la liberté. t OD ERTS PIERRE.

No. C C C C X C I. Du Samedi 5 Février 179t.


· AssE M B L E E NATIoN A L F. qui , après le désarmement des vaisseaux de
l'état auront leur congé, pourront retourner

| ,
Séance du 3 février au soir. librement dans leurs quartiers respectifs, sans
autres surveillances que celles des municipalités,
| Pax - les talens de M. Mirabeau l'aîné , on
des officiers de police et de la gendarmerie na
, n'avoit pas encore eu l'occasion d'en reconnoî tionale des lieux par lesquels ils passeront.
# tre un singulièrement précieux , l art de tenir Il. Les commissaires aux classes qui expé
, une assemblee, d'en ménager les momens par dieront aux marins leurs congés, observeront de
º En ordre ferme et austère, de retenir et de régler les départs, de manière que les associa
présenter tous les amendemens, de pressentir,
-
tions ne soient pas trop nombreuses, et ne sur
$ par un tact exquis , les dispositions de la majo chargent pas trop les couchers.
#ité, d'anéantir sa volonté personnelle , de con III. Les gens de mer qui partiront de leurs
#server la dignité de sa place sans la dépasser , quartiers pour se rendre dans les ports qui leur
et de plaire à tous en ne favorisant personne. seront désignés, se conformeront au réglement
JLè président actuel possède , d'un aveu général, prescrit par l'ordonnance de 1684 ; et pour les
ce genre de mérite , le côté de la salle où il a délits dont ils se rendront coupables dans leur
• moins d'amis, lui rend sur ce point une jus : route, ils seront punis à leur arrivée dans le
e solemnelle ; et M. Folleville, en se permet port, comme pour les délits commis dans les
nt de faire une leçon au bureau des secré arsenaux. » "
ires, les a invités à suivre en tout la scrupu On a renvoyé au comité de constitution une
use ponctualité de M. le président. adresse présentée par une députation d'artistes
Après la lecture d'une multitude d'adresses - distingués , concernant la nécessité d'encou
igiques envoyées par des membres du ci-devant rager un art qui entre dans les élémens de l'édu
é, on a entendu la dénonciation faite par cation, l'art de la musique.
« -

département de la Charente, contre M. d'Al


lignac , qui, par un mandement séditieux , a M. Vieillard a fait un rapport sur les troubles
$rouIu mettre le trouble dans le diocèse d'An qui, en ce moment, agitent la ville de Poitiers,
oulême , dont il paroît qu'il veut abdiquer à la suite d'un mandement de l'évêque, rempli
'administration spirituelle. de principes très-coupables.
# Il a été commis quelques voies de fait par Les professeurs de la faculté des arts ont re
matelots contre les commissaires aux classes ; fusé de prêter le serment civique, et ont tous
- Fermont, qui en a fait le rapport, propose donné leur démission le 21 janvier.
e décret suivant qni est adopté. Sur le champ, les corps administratifs ont
« L'Assemblée n onale, après avoir entendu pourvu aux places vacantes ; mais l'université
son comité de marine , décrète : s'est ingérée de nommer, de son côté, d'autres
| Art - lº. « Les matclots et autres gens de mer, professeurs ; les éooliers se sont partagés ; il Y
l,
( 1eo8 )
a eu une espèce de guerre , et l'enseignement . ci-devant des paroisses intérieures, en sont dis
public est nul au milieu de ce chaos. 4 traits pour être réunis à des paroisses extê
Le rapporteur a proposé , et l'Assemblée a rieures , suivant la nouvelle circonscription qui°
décrété , « que les professeurs nommés par les sera décrétée sur l'avis des districts et départe
ccrps administratifs seroient maintenus dans ment de Paris : et cependant , jusqu'à ce que
l'exercice des fonctions qui leur ont été attri cette nouvelle circonscription soit décrétée, les
buées, nonobstant toute autre nomination qui fidèles des lieux dont il s'agit au présent article,
auroit pu être faite, ou opposition quelconque. » continueront de recevoir les secours spirituels
Ce décret a été rendu , non sans une vive de la part de leur ci-devant curé, et en cas de
opposition de M. Beaupoil, évêque de Poitiers, suppression, de la part du curé établi dans la
ui demandoit la confirmation des nominations paroisse dont dépend leur ci devant église pa
aites par l'université, et qui avoit pris pour roissiale. - -

second M. Maury, le plus intrépide de tous les III. La ville et les fauxbourgs de Paris, com
opposans. Celui-ci a prétendu très-plaisamment pris tout ce qu est renfermé dans la nouvelle
que c'étoit son opposition qui avoit déterminé enceinte , sont divisés en trente-trois paroisses,
l'Assemblée en sens contraire.
dont la dénomination est indiquée dans l'état
Séance du 4 Février. annexé au présent décret.
· IV. Les trente-trois paroisses ci-dessus sont
Pour parer aux inconvéniens qui résultent provisoirement circonscrites, suivant les arron
souvent d'une rédaction inexacte des décrets, , dissemens mentionnés en l' état annexé. *.
il a été statué , sur la motion de M. Bouch e, V. Toutes les paroisses existantes dans la
qu'à l'avenir le président et les secrétaires ne nouvelle enceinte de Paris, et qui ne sont pas
pourront signer aucune expédition des procès ' comprises en l'état annexé, sont supprimées.
verbaux , si elle n'est présentée par les secré Les paroisses conservées ou établies, sont
taires commis aux procès - verbaux, et copiée Saint - Pierre de Chaillot, Saint-Philippe du
sur une feuille qui porte en imprimé ces mots : Roule, la Ville-l'Evêque, Saint-Roch , Saintº
Extrait des procès-verbaux de l'Assemblée | Germain-l'Auxerrois, les Petits - Pères , place
mationale , séance du..... - Louis XlV , , aint - Eustache , Saint - Sauve
Le comité de jurisprudence criminelle a été ( nouvelle église), Notre - Dame de Lorette
chargé, d'après une demande de M. Chabroud, Saint - Laurent , Saint - Nicolas-des- Champs
d'apporter un projet sur l'indemnité due au Saint-Leu , Saint-Jacques, Saint-Méry, Sai
reffier du tribunal de Vienne, qui, pour accé Gervais, Saint-Paul, les Capucins du Marai
lérer l'expédition de 1ooo à 1 1 oo procès qui se les Annonciades de Popincourt, Sainte-Marg
trouvoient en arrière, a employé, à ses frais, rite, Saint-Antoine ( église extérieure de l'
six commis extrâordinaires. baye de ce nom ), la Métropole , Saint-Victor
1M. Despatis, au nom du comité ecclésias | Saint-Médard , Saint-Marcel, Saint-Jacques .
tique, a présenté un projet de décret qui réduit du-Haut-Pas, Sainte-Geneviève , Saint-Nicol
du-Chardonnet , Saint-Severin , Saint-And
au nombre de six seulement toutes les paroisses
de la ville de Poitiers. Ce projet ayant été des-Arts , Saint-Sulpice, l'Abbaye Saint-Gé
adopté, le rapporteur a rendu compte des dé i main , les Jacobins de S. Dominique, Sain
Pierre du Gros-Caillou ». ' - ls
marches faites pour opérer la réduction des
paroisses de Paris , de la résistance presque On attendoit à l'ordre du jour la discuss
risible des religieuses de l'Hôtel-Dieu , du ci sur le tabac. M. la Rochefoucault l'a fait ajou
visme et de la déférence des dames de Saint mer de nouveau à une époque très-prochaiii
Antoine; et l'Assemblée, après quelques foibles et l'Assemblée ayant repris l'organisation
débats, a consacré les arrangemens de la muni jurés, a décrété, sans objection notable, les a
cipalité par le décret suivant : ticles qui suivent : -

| Art. Ier. « Les terreins et habitations renfer Art. V I. « Les juges prononceront ensuite «
més dans la nouvelle enceinte de Paris, qui sans désemparer la peine établie par la loi , o
dépendoient ci - devant des paroisses hors des acquitteront l'accusé, dans le cas où le fait do
murs, en sont distraits , pour être compris il est convaincu n'est pas défendu par e Ile.
dans la division générale dont il sera ci-après VIl. Les juges donneront leur avis à hau
arlé. voix en présence du public, en commença
.II. Les terreins et habitations qui dépendoient par le plus jeune et finissant par le président
©
Er=--- #grEsE,E-ETz-- --
--s-"

( 1 ( , t ,t) !
VIII. Si les juges sont partagés pour !'ajº, l,ca t.iener, d'sºn'-}s , la p'ti « rt la tran .,ilité dur 3
tion de la loi, l'avis le plus doux passera ; s'il y Paris : º s en nºm : t mps is se pr p.irent
a plus de deux avis ouverts , ou si deux jug 's à laire bi,: r ié ns le i uxl,ourg Saisit Honoré
sont réunis à l'avis le plus sévére, ils appclleront une superbe s ille , où ils reconn-nceront de
des juges du tribunal de district pour les dépar plus belielºurs lubries monarchiennes et cons
tagº D'. piratrices. Ils sont si peu disposés à perdre l'ee
"# Le pr sidºr , après avoir recueilli les poir de coopérer à quºlq'ie S int Bartl leani
voix , et avart d ;º : noncer le jugement , lira des patriots s, qu'nn dº !ºurs grands partisans,
le t-x te de la lo, sur id quelle il est fondé. officier au : ég iºer ! "t toi , disoit hier ch ,
X. Le gr-ffier écrira l jugement dans le un librail - du l al is-Rº:s , où l'on p rioit de
uel sera inséré le texte de la loi, lu par le pré Mirabeau : « Oil : dans deux n1ois , Mirai u
sident. ne sera pas en vie ». On voit que ces A1M.
XI, lorsque le jugement aura été prononcé à ont toujonrs l'humeur mass crante , et qu'ils ne
l'accusé, il sera sursis pendant trois jours à son rêvent que vengeance et contre-révolutions ;
exécution. mais nous qui ne rêvons pas , ct qui âV OIlS ! OllS
XII. Le condamné aura le droit de se pour les yeux bien éveillés, nous jouerons sous jarn
voir en cassation contre le jugem-nt du tribu bes ces fanfurons aristocrates, et puis nous ver
nal : à cet effet il sera tenu , dans le susdit delai rons. C....
-

de trois jours, de remettre sa requête eia c ssa


tion au greffier, lequel lui en délivrera recon C'est par errcur que l'on a inséré dans diffé -
moissance. Celui-ci remettra la requête au com rºns je riaux , que l ar l : décr t des 7 et 27
missaire du roi , qui sera tenu de l'envoyer décºinire dernier, q i ordonne le licenciement
aussi-têt au ministre de la justice . après en dº s r g mens infant rie du : oi et de äiestre-de
avoir délivré reconnoissance au greffier. Camp cavalerie, il étoit ac ordé trois Inois c'e
XIII. Le commissaire du roi pourra égale soldº a tx sºldats licenciés. Il est vrai (I'lº , daiis
rnent demander, au nom de la loi , la cassa les dispositions du decret du - d'c inº,re . les
tion du jugement; il sera tenu , dans le 1nêtne com'tés réuinis avoient proposé ces trois mois
délai de trois jours, d'en passer sa déclaration de sºld : pottr les infortunés soldats de ces deux
au greffe. régimens ; mais M1M1. Ducl,âtelet et Virieu, aris
XIV. Les demandes cn cassation ne pourront tocr tes très-connus, s'y étant opposés et ayant
être fondées que sur la violation des formes demandé que toutes les dispositions du licen
Prescrites, à peine de nullité, soit dans l instruc ciennent ſussent laissées entièrement à l'arbi
tion, soit dans le jugement, ou sur l,t fausse traire dtt roi, l' Assemblée y cons 1:1 t ; de sorte
application de la loi. que les ministres du roi sont devenus al,olu
V. Les requêtes en cassation seront adres ment les maitres de donner ou de ne pas douner
| sées directement au ministre de la justice , le aucun secours aux soldats licenciés , car le dé -
| quel sera tenu dans les trois jours d'en donner cret ne dit point qu'il ne sera pas libre au roi
avis au président, et d'en accuser la réception de leur donner. Au reste, ces pauvres cama
au commissaire du roi , qui en donnera con rades, qu'on a chargés dans l'affaire de Nanci,
noissance au condamné et à son conseil. non-seulement des torts qu'ils peuvcnt avoir cus,
XVI. Dans le cas où la demande en c.i « sation mais des torts très-réels d'unc partie des officiers,
aura été présentée par le condamné , elle ne ne seront pas oubliés par la nation, qui est tou
pourra être jugée qu'après un mois révolu, à jours juste et humaine, lorsqu'il s'agira de for
compter du jour de la réception de la requête ; mer des troupes auxiliaires, et lorsqu'on com
et pendant ce délai le condamné pourra faire plétera les autres régimens françois qui sont
parvenir au tribunal de cassation , par le minis tous aujourd'hui nationaux et non royaux. C....
de la justice , les moyens qu'il voudra em
ployer ». G.
( La suite demain ). Rennes.

La société des amis de la constitution de cette


P A R I S, le 3 février. ville a fait une adresse à l'Assemblée nationale,
pour demander que les fortifications, tours,
Les monarchiens font semblant aujourd'hui crénaux et ponts-levis appartenans à des parti
de vouloir suspendre leurs assemblées pour ra culiers, soient démolis sans délai; et qu'aucun
-

( 1o1o ) -

citoyen de l'empire ne puisse, sous peine de chargé d'aristocruches, qui a été jetté dans
félonie, conserver ces attributs de la souverai notre rade par la tempête. Plusieurs aristocrates
neté , qui pourroicnt être dangereux dans les compromis dans la conspiration d'Aix, avoient
circonstances où se trouve la patrie. La société frêté deux tartanes pour fuir en Italie avec leurs
demande aussi que tous les propriétaires de ca · femmes , leurs tantes et leurs sœurs : les aristo-'
mons , mortiers , obusiers , etc. soient tenus, crates mâles s'étoient embarqués sur l'un de ces
sous la méme peine, à les remettre dans les bâtimens, et avoient chargé l'autre de leurs
arsenaux mationaux. Cette loi indispensable chères aristocruches. La plupart de ces honnétes
auroit dû être portée dès l'origine de la révo
lution ; car dans des temps orageux, les châ gens étant décrétés ou prêts de l'être par le tri
bunal d'Aix , avoient fait ce calcul : « Si nous
teaux de nos aristocrates pourroient redevenir sommes poursuivis dans notre fuite, nous nous
ce qu'ils ont été autrefois, des forts dangereux, défendrons, nous aristocrates mâles; ainsi il ne
des repaires de brigands. faut point embarquer avec nous nos tendres fe
melles, qui ne feroient que nous embarrasser
dans le combat ; chargeons-les sur un autre na
Département de l'isle de Corse.
Les nouveaux tribunaux sont formés dans
vire que nous convoierons ; s'il faut se battre,
toute l'isle.
elles seront simples spectatrices du combat, et
fussions nous vaincus, nos chères femmes en se
La constitution civile du clergé, bien loin ront quittes pour être ramenées en France , et
d'y éprouver aucune opposition, a été reçue pour quelques baisers à l'ail de la part dcs vain
avec joie, les chapitres sont supprimés. Le fa queurs ». Ainsi dit, ainsi fait. On part en secret;
matistne, dont on pouvoit craindre les funestes la fortune étoit contraire; une tempête a troublé
effets, est mort dans cette terre de liberté. Le le voyage : les aristocrates mâles ont tenu bon,
peuple tout entier se porte avec zèle à l'exécu — Plutôt mourir que de relâcher sur cette terre
tion des décrets, il a substitué aux armoiries et
maudite , toute hérissée de décrets judiciaires.
aux inscriptlons lapidaires des évêques la dé - Mais les pauvres aristocruches éplorées n'ont
claration des droits de l'homme , et le décret
pas osé braver le courroux de Neptune, crai
ui déclare l'isle de Corse partie de l'empire gnant de tomber dans les bras de quelques tri
françois. • , ' .
tºns Patriotes , et elles ont conjuré le capitaine
Les moines, et autres prêtres supprimés qui de faire côte. La tartane a été poussée sur notre
étoient pauvres, sont très-satisfaits des pen rive : nous avons tendu des bras hospitaliers à
dions qui leur sont accordées. ces pauvres fugitives, et nous les avons conduites
La § semble avoir conduit avec elle la
à Toulon , saines, sauves et immaculées : Ies
philosophie dans cette isle ; les Corses , autre mâles sont au diable, peut-être. -

fois superstitieux , appellent aujourd hui dans


leur patrie les étrangers de toute religion , qn1
voudront y acquérir les terres du ci-devant A L L E M A G N E.
clergé et autres domaines nationaux. -

Quelques mécontens ont cependant cherché Les dernières nouvelles de ce pays annoncent
à repandre le trouble dans ce dºpartenent, ils qne la prise d'Ismailow a enfin décidé le roi de
ont tenté de lever un corps de troupes au nom l'russe à agir : ce prince a tout-à-coup mis son
de la république de Gênes; mais les enrôleurs armée en mouvement, et on croit qu'il ne tar
ont été arrêtés et on instruit leur procès : ce dera pas à agir contre la Russie et l'Autriche
sont les nommés Cazella , Mlariotti, Cervoni et son alliée Ces nouveaux évènemens pourront
Francisca Peretti. Le chef de cette criminelle être favorables à la cause des Liégeois ; m .
A
entreprise s'est enfui à Gênes. ils sont bien tardifs : le grand Frédéric etoit
L'honorable Paoli jouit ici d'une grande in moins lent que son successeur, mais il pen S !
flucnce due à son génie et à ses vertus; la cons et agissoit par lui-même : aujourd'hui c'est un
titution n'a pas de meilleur ami. sieur Heltzbert qui règne à Berlin.

Saint-Tropès, le 27 janvier. Nous réitérons notre avis sur l'absolzee »zé


cessité d'aſ/ranchir les lettres, Pour 7ra"elle
Nous venoas de faire capture d'un navire - -

ne soien & point refusées.


-
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
41

|! -
D E ' L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J o v R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Dans les troubles civils, il n'y a qu'une force mue par la volonté géné
rale qui puisse être légitime et efficace; toute force particulière ,
† petite † la suppose , seroit un instrument criminel et
angereux pour a liberté. RoBERTs PIERRE.

s - N°. C C C C X C I I. Du Dimanche 6 Février 1791.


As s E M B L É E N A T I oN A L E. séances, et autres objets accessoires, ne peu
vent s'y établir, même provisoirement, qu'après
éSéance du 5 Février. avoir adressé à l'Assemblée nationale un mé
moire expositif de leurs vues , le plan du local
Dans le temps que le trésor public étoit à la et le devis estim : tif énoncé en l'article du
ition des volontés arbitraires, la prodiga même décret , pour ensuite être autorisés par
· lité et la déprédation se paroient des noms de le corps législatif à acquérir s'il y a lieu ».
ificence et de générosité : aujourd'hui les La ville d'Aix s'est disculpée sur l objet des
inistrations ont à marcher sur d'autres prin plaintes portées par M. d'André, de la sévérité
pes; elles doivent s'interdire toute dépense avec laquelle , disoit-on, étoient détenus les
qui ne seroit pas strictement nécessaire ; et celle , accusés , contre qui se dirige la procédure cri
· qui est nécessaire, elles doivent s'y faire auto mirielle sur I'insurrection de décembre. Il est
riser. Le département de la Corèze s'est un prouvé que le traitement qu'ils éprouvent n'est '
#
peu écarté e l'austérité de ces maximes , en . rien moins que rigoureux : ils n'ont d'autre
acquérant, sans autorisation du corps législatif, privation que celle de la liberté.
nn domaine national. M. Prugnon, au nom du Cette déclaration a été, en vertu d'un décret
comité des emplacemens, a proposé un décret formel, insérée au procès-verbal.
tendant à rétablir l'observation des formes, la L'Assemblée ayant repris l'organisation des
pratique de l éconoinie et la juste limitation jurés, M. Duport a présenté une rédaction nou
des pouvoirs. Ce décret est adopté sans objec velle de l'article ajourné hier sur la question de
tion. . - -
savoir s'il sera donné une indemnité à l'accusé
2 r« L'Assemblée nationale , oui le rapport de qui aura été acquitté par le jugement, et le
son comité d'emplacement des tribunaux et comité étoit pour l'affirmative. M. Martineau
· corps administratifs, déclare qu'aucun corps a combattu cette opinion : « L'acquitté, disoit
administratif ne peut faire d'acquisition sans il , a sans doute un juste recours contre le
-1'autorisation préalable du corps législatif; en dénonciateur , contre la partie civile , même
conséquence que l'adjudication faite le 29 dé contre l'accusateur public, si celui-ci s'est mis
cembre dernier, au profit du directoire du dé dans le cas d'une prise à partie ; mais, hors de
partement de la Corèze, pour une somme de cette circonstance, tout citoyen qui parta
2o.ooo liv.,. est nulle, sauf au directoire dudit les avantages de la société doit en partager les
inconvéniens ».
département à se pourvoir pour son établisse
#† les formes prescrites par l'article M. Lanjuinais a ajouté quelque chose à l'avis
2YI. du déçret du 16 octobre. du préopinant ; mais la forme de son discours
" L'Assemblée nationale dégrète , en outre , a porté § l'Assemblée une commotion qui a
qºe les corps administratifs , après avoir déli duré fort long-temps, et que le grand caractère
| l5éré définitivement sur le choix du lieu de leurs du président n'a pu calmer : « † s'est
49a
écrié M. de Mirabeau, vous voudrez bien vous(1 12district
) . formera, tous les trois, mois,
- --.-..- -,
- ----

la liste des
rappeller qu'en me croyant digne d'être votre citoyens qui doivent servir de juré dans les accu- .
président, vous n'avez pas prétendu me noinmer sations , et le directoire fera le choix de ceux - : |
votre sonneur banal ». qui doivent la composer ; elle sera envoyée à .
M. Chabroud , quand on a pu l'entendre, a chacun des membres qui en fera partie. .
établi une distinction sensible : La société, a-t-il II, Cetto liste sera composée de trente ci
dit, ne peut jamais devoir de dommages-inté toyens éligibles aux administrations de district
rêts ; mais l'humanité ne commande-t-elle pas et de départemcnt. '

. une indemnité envers l'accusé innocent, de III. Le tribunal le district indiquera celui des
meuré victime de la loi ? jours de la semaine qui servira à l'assemblée
Malgré l'appui que M. Péthion a prêté a ce du juré d'accusation.
sentiment, il a été décrété « que la société ne IV. Huitaine avant ce jour, le directeur du
devroit point d'indemnité aux accusés acquit juré fera tirer au sort, en présence du com
tés ». missaire du roi et du public, huit citoyens sur
Une grande joie s'est répandue dans toutes la liste des trente , pour en former le tableau
les ames patriotes, sur la notification qui a été du juré d'accusation. .
donnée, que M. Marolles, curé de Saint-Quen V. S'il y a lieu d'assembler les jurés d'accu
tin , l'un des vertueux ecclésiastiques qui se sation, ceux qui doivent le composer seront
§éunirent au corps de la nation le 15 jnin 1789 , avertis , quatre jours d'avance , de se, rendre
avoit été élu évêque du département de l Aisne. au jour fixé, sous peine de 3o liv. d'amende, èt
La discussion est revenue sur la formation du d'être privés du droit d'éligibilité et de suffrages
uri. M. Pétlion s'élevant a VGC force contre le pendant deux ans. -

§doutable préjugé qui nºit de l'inégalité des VI. Lorsque les citoyens inscrits sur la lister
fortnnes, a votè pour qºº les jurés pussent être des trente, formée par le procureur-syndic et#
choisis dans toutes les classes de citoyens. le directoire , prévoieront pour l'un des jours
M. Cazalès a déployº tout son talent pour d'assemblée du juré quelqu'obstacle qui pour- -

prouver que les seuls propriétaires formoient la roit les empêcher de s'y rendre s'il arrivoit qu'ils !
société , qu'à (2 Ul X seuls appartenoit d'en occu, y fussent appellés par le sort, ils en donnerontº
per les places et d'en obtenir confiance : il
la connoissance au directeur du juré deux jours "
veut, potlr l'admission au juré, la contribution au moins avant celui de la formation du tableau
du marc d'arg nt exigé pour le corps ! gislatif -
des huit, pour lequel ils desirent d'être excusés. .
M. Robertspierre a rétabli avec l éloquence V, I. La valeur de cette excuse sera jugée"
de l'indignation le systême contraire , le droit dans vingt-quatre heures par le tribunal de
district.
universel
que
d'être jug
l'oppression par ses Pº ! †
étoit née et renaitroit de al - -
-

-
- "* . ak

1 .

domination dès fortunes : il a maudit l'empire ( Nous


dans un dedonnerons la suite
nos prochaias numéros. ) décrets
de ces " "a

de l'or.....
M. Malouet s'est réuni à l'opinion de M. Ca Suite de la séance du 4 février.
zalès, et l a délayée dans quelques phrases nou
velles qu'il a été difficile d entendre. Art. XVI'. « Le tribunal de cassation confir
-

Au milieu de ce conflit , M. Duport a fait , mera ou annullera le jugement. Dans ce dernier


:
valoir les motifs qui avoient dicté le sentiment cas , il exprimera, dans sa décision , le motif de
d comité. La discussion fermée , il a obtenu la cassation, et renverra le procès à un autre
lapriorité, et le décret rendu statue que la liste tribunal criminel. - : .. !
des jurés d'accusation sera composée de ci XVIIſ. Dans le cas où l'on se pourvoiroit
toyens éligibles aux administrations de district
contre le second jugement, si le tribunal de
et de département. cassation trouve qu'il présente les mêmes rfiotifs
I§ §icles suivans n'ont essuyé aucune ob de cassation , il en référera à la législaturé.
jection considérable. Celle-ci déclarera quelle est la véritable signi
T I T R E X.
sera
| fication de la loi ; le tribunal de cassation
-
-
- » -
tenu d'y conformer sa décision ; et en cas quºi
De la manière de former le juré d'accusation. y ait lieu d'annuller le jugement, il renverra !
un nouveau tribunal criminel.
· Art. Ier. « Le procureur-syndic de chaque XIX, Le ministre de la justice enverra sart
- -
· ( 1o1 5 ) º

délai la décision du tribunal de cassation au , roit été déclaré convaincu , et jamais lorsqu'il
président du tribunal criminel et au commis , auroit été acquitté,
taire du roi, lequel en donnera connoissance XXVIII. Le silence le plus absolu sera ab
àl'accusé et à son conseil. servé dans l'auditoire ; les témoins et les défen
| XX. Lorsque le jugement aura été annullé , seurs de l'accusé seront tenus de s'exprimer
laccusé sera toujours renvoyé en personne de avec décence et modération. Si quelque par
vant le tribunal criminel, indiqué par le tribu ticulier s'écartoit du respect dû à la justice, le
ml de cassation. président pourra le reprendre, le condamner
XXI. Dans le cas où le jugement aura été à une amende , et même à garder prison jus-.
annullé, à raison de fausse application de la loi, qu'au temps de huit jours , suivant la gravité.
le tribunal criminel rendra son jugement sur du cas. '.

li déclaration déja faite par le juré, après avoir XXlX. Lorsqu'un accusé aura été acquitté,
entendu l'accusé ou ses conseils, ainsi que le il pourra présenter requête pour obtenir de la
commissaire du roi. / société une indemnité , snr laquelle requête il
|.XXII. Dans le cas où le jugement aura été sera statué par le tribunal criminel ( ajourné ).
annulle, à raison de violation ou d'omission XXX. Le tribunal criminel sera compétent
de formes importantes dans l'examen et la d - pour connoître des intérêts civils résult , ns des
claration du juré, l'accusé ainsi que les témoins Procès criminels , et le jugement sera sans
seront de nouveau entendus pardevant des jurés appel ».
qui seront assemblés à cet effet. Par un dernier décret l'Assemblée nationale
XXIlI. Passé le délai de trois jours , men a chargé son comité de constitution de lui ap
tionné en l'article XVI , s il n y a point eu de po rter in cessan, nn nt un projet de décret co11tre
demande en cassation, ou dans les vingt-quatre l usage du duel , qui semble , en ce moment de
heures après la réception de la déc,s on qui aura ſe rulentation , reprendre toute la ſureur des
rejetté cette demande, la condamnation sera siècles d ignorance , de barbarie et de dérai
exécutée. son. G.

XXIV. Cette exécution se fera sur les ordres


du commissaire du roi , qui aura le droit à cet P A R I S, le 5 ſévrier.
effet derequérir l'existence de la force pu
blique X). Il est certain aujourd'liui que le brave Lukner
· Sur l'article XXV , M. Garat l'a! né auroit est envoyé pour commander les troupes chargées
voulu que , conformément à l'usage d'Angle de la garde des frontières du côté du Thin. L'o
terre, on retirât aux jurés leurs in portantes pinion publique n'est pas douteuse sur les talens
fonctions, dans le cas où le tribunal entier militaires de ce vieux général, et les patriotes
seroit convaincu que les jurés seroient tombés aiment à croire que cet étranger , dont la natio11
dans l'erreur. Cet avis prenoit faveur; mais M. françoise a si bien et si honorablement récom
d'André a observé qu'une telle rigueur rendoit pensé les vertus guerrières, saura aussi déployer
interminables, en Angleterre , les procès cri des vertus civiques pour le maintien d'une cons
minels, et que bientôt elle nous priveroit du titution qui assure le bonhenr de sa mouvelle
ienfait de l'institution. L'Assemblée en est atrie. Si la France est attaquée du côté de
l'Allemagne, M. Lukner, patriote, à la tête de
nue au moyen terme proposé par le co soldats-citoyens pleins d'amour pour la libcrté
ité.
et la gloire , peut mettre le comble à la sienne.
" Art. XXV. « La décision des jurés ne pourra C'est lui qui disoit, il y a quelque temps, qu'a
mais être soumise à l'app2l ; si néanmoins le vec des troupes françoises il s'engageoit à aller
tibunal étoit unanimement convaincu que les installer une municipalité dans l 1 ville de Vienne.
urés se sont trompés, il sera procédé à un On assure que les tantes du roi n'ont pas re
iouvel examen. noncé à leur pélerinage, et que les caffards en
, XXXI A cet effet il sera nommé trois nou soutane qui les obsèdent les ont décidé à per
aux jurés, lesquels seront placés dans l'audi sister dans ce projet de départ, dont l'exécutions
ire, dans un lieu séparé, qui seront adjoints est impossible. Nous invitons l'abbé Roanein ,
: douze autres pour donner une nouvelle le ſactotum de Bellevue, à considérer que l'o
ration.
pinion publique est la reine du monde , et
* XXVII. Ce nouvel examen ne pourra avoir qu'elle seroit vivement outragée par ce départ.
que dans le cas seulement où l'accusé au M. d'Orléans vient de nommer M. Boncerf
( 1o14 ) - " • - -

à la place d'administrateur de ses domaines. Ce I désarmés, aidés des braves gardes françoises,
citoyen étoit l'ami du vertueux ministre Turgot; : ont su contenir 15 à 2o,ooo brigands, qui avoient
long-temps avant la révolution , il avoit com été appellés dans Paris par la faction aristocra
battu de sa plume courageuse le despotisme et tique, pour y commettre le pillage, le meurtre
I'hydre féodale : il n'avoit recueilli † fruit et l'incendie, et fournir par-là un prétexte à :
de ses travaux civiques que la haine de la cour mettre en garnison dans la capitale les 3o.ooo
et les persécutions judiciaires des robinocrates. hommes de toutes armes, et presque tous étran
La mation auroit vu avec satisfaction M. Boncerf gers, rassemblés sous ses murs, avec des caaons
élevé au ministère de l'intérieur ou des 83 dé et des grils à rougir les boulets. A cetta époque
artemens; et ce ministère important , dont glorieuse, les bandits de cour et les 15,ooo bri- |

1'influence exécutive est si directe à la consti gands, leurs frères et amis , échouèrent dans
tution , est confié, à qui ? à M. Lessart, dont leurs sinistres projets contre l'Assemblée natio
Ie nékrisme est bien plus certain que ses talens nale, le roi, et contre la constitution, qui n'é
et son attachement à la constitution. Ce M. Les toit alors qu'un projet : aujourd'hui que cette
sart réunit à ce nouveau département le minis constitution est achevée, pour ainsi dire, assise
tère des finances : il est de plus administrateur sur les municipalités, les districts, les départe
de la caisse d'escompte : et si on le laisse ainsi mens, les tribunaux, la volonté générale, et
accaparer toutes les administrations, que ne garantie par 3 millions de bayonnettes natio
sera-t-il pas ? Nous voudrions bien au moins nales , que peuvent tenter ses ennemis et les
qu'il fût un peu dans le sens de la révolution : brigands ? Rien qu'un coup de main, un en
cela viendra peut-être. lèvenent du roi, de M. le dauphin, et de la
famille royale ; c'est à quoi il faut veiller.
Avis important.
Aux Auteurs des Annales.
· M. Gorsas, un des plus ardens patriotes, en
nemi déclaré de tous les genres d'abus , qui a Paris, le 5 février. .
tonné et contre les aristocrºtes et contre les
ioueurs, est aujourd'hui menacé d'être assassiné. Je n'ai igmais paru au club monarchique ,
Ce forfait a été proposé à un soldat du centre. cependant je vois mon nom inscrit sur la liste
#i l'a rejetté avec horreur , en a fait avertir imprimée des aristocrates composant ce der
t'écrivain patriote , et a dénoncé les deux aSSaS nicr club. Je ne suis pas aristocrate , car je ne
sins au comité des recherches. Ils lui promet cherche point à dominer ; et je n'ai appris
toieat de lui faire gagner beaucoup d'argent, l'existence du club monarchique que par ln dé
parce qu'on avoit à se défaire de nlusieurs au . nonciation de M. Barnave et les p ipiers publicsi
Jamais on ne m'a vu ni au Panthéon ni en au•
tres personnes. C'est ainsi que les onmes cou
rageux qui consacrent leurs veilles à la défense cun lieu où ce club a tenu ses séances. Je n'ai
des droits de leurs concitoyens, sont exposés an aucune part à ses aumônes, à ses distributions ;
poignard des scélérats ! mais qu ils tremblent si elles ont eu un but louable, je ne mérite
eux mêmes, les lâches assassins. En nous char d'en partager l'honneur; si elles ont eu des in
ieant d'être les avocats du peuple , nous nous tentions secrètes , je ne puis en encourir le
§ommes attendus à la haine et même à la fureur blâme. Dans ces momens d'effervescence et de
de ses ennemis ; nous les bravons. troubles, rien ne peut être indifférent de ce qu
observ. On porte à 3 ou 4ooo le nombre des compromet la tranquillité † et celui l
scélérats attirés dans la capitale , par une fac est bien coupable qui, publiant de §
tion ennemie de la liberté et de la constitution. listes de proscription et écrivant les premier
En attendant le grand jour des aristocrates, ces IlOlllS §| peut rassembler, dévoue des homme
#onnétes auxiliaires vivent de jeu et de filou tranquilles à la haine populaire. Si on attaqu
teries, sans compter les secours extraordinaires la liberté de la presse, je serai l'un des premiei
de la tirelire contre-révolutionelle. Quelques à la défendre ; mais il faut que tout écrivain s
dangereux que soient de pareils hôtes, la capi montre et réponde de ses calomnies. . - • -

tale en les surveillant attentivement , peut ne


Je suis votre, etc. Delandine, député,
pas s'en effrayer. En juillet 1789, les parisiens l'Assemblée nationale.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, la pr
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Autcurs # Annales Patriotirues. -

* # ch , tous le• Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etrang°r. -


pºrn | rs- -- # : S
ANNALES PATRIOTIQUES li-4 -- .E. ! 4. - ERAI# ES
* •
. •" · D E L A F R A N C E,
l- .

· ET A F F A 1 R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
-- - .4 . . •

' J O U R N A L L I B R E , par zºne Société d'Écrivaizs Patriotes 9

dirigé par M. Á/ERcr ea , et par M. CARRA , itn des Autczars.


-- » ,
*•«
.. Quiconque
dans notreoserévolution,
proposer l'intervention d'une
ou appeiler sur puissance
la patrie des voisine quelconque
forces étrangères,
âe -

#
º 1 est digne de mort.
-
-

s " No. C C C C X C I I I. Du Lundi 7 Février 179z.


- -7 • •

· Ass E M B L E E N A T I O N A L F. ne pourront, aussi à peine de nullité, êtré


passés qu'en présence d'un membre du direc
*º ^ ééance du 5 février au soir. toire du district des lieux où les biens seront
situés, ou d'un Inembre de la municipalité, dans
L• décret, rendu le jeudi soir 3 février, a va les lieux où il n'y a point d'aduiinistration de
lidé les nominations faites par le directoire du district. Les formalités prescrites par l'art. X1ii.
rtement de la Vienne. Ce soir M. Beaupoil, du titre ll, sur la passation des baux ci-devant
est encore évêque de Poitiers, a de nou ecclésiastiqucs, y seront observées aussi à peine
de nullité ».
veau attaqué ces nominations comme n'étant -

forii1es aux statuts de la ci-devant uni Ce décret a ſourni à l'Asscmblée nationale


té, d'après lesquels la place de régent ne l'occasion de rendre justice à la loyauté de
oit être conférée qu'à un ecclésiastique. M M. Murinais et Cazalès ; le premier a profcssé
, le président a fait observer à l'opinant qu'il hautement le principe lég l, « que tous actes
'articulqit aucun fait, et qu'il avoit l'air de passés, concernant les b1. ns ecclésiastiques » .
loir faire revenir le corps législatif sur un depuis le 2 novembre 1: 89, me pouvoient être
ses décrets ; l'Assemblée a passé à l'ordre du que frauduleux , et devoient , comme tels , être
déclarés nuls ». Le second, nalgré les agaceries
La ville d'Avesnes, au département du nord, de M. Maury, a combattu la proposition faite
fait gloire de n'avoir pas un seul ecclésiasti par cet abbé, tendante « à ce qu'on déterminât
qui n'ait prêté le serment national. a durée des baux en France », proposition sur
#Au nom du comité ecclésiastique, M. Chasset laquelle l'Assemblée nationale a passé à l'ordre
ésenté le décret suivant, qui est adopté. du jour.
'Assemblée nationale , sur ie raport qui lui Deux questions ont été proposées par les di
é fait au non de ses comité ecclésiastique verscs administrations, et M. Chasset s'est ch ,r
# décrète ce qui suit : gé de les présenter à l'Assemblée nationale :
Art. I°*. « Les corps, maisons, comnunautés « Les ecclésiastiques qui ont déclaré très-abso
tablissemens publics, tant ecclésiastiques lument ne vouloir jamais prêter de serment ,
aïcs conservés , et auxquels l administra sont-ils dans le cas d être remplacés , même
de leurs biens a été laissée provisoirement, avant que le délai prescrit soit expiré ? Les pré
† faire, pour raison de ces biens , dicateurs sont-ils coinpris parmi les ecclésias
ux au-dessus de neuf années , à peine de
tiques fonctionnaires qui sont soumis à la loi
lité ; tous autres baux des mêmes biens, du serment ciyique » ? 1.'opinion du comité étoit
its depuis le 2 novembre 1789 , pour un terme pour l'affirmative des deux propositions.
éloigné et dans quelque forme qu'ils aient « Vous avez, dit M. Treilliard, soumis au
passés, sont déclarés nuls et de nul effet. · serment tous les hommes chargés de l'ensei
Les baux autorisés par l'article ci-dessus gnement, même particulier, comment seroit-il
493
-

( ro16 5
possible d'en dispenser ceux qui ont à remplir Ces années seront comptées conformément
ſes fonctions tout autrement imposantes de l'en aux dispositions des articles IV, et des décrets
seignement public » ! des 1o , 16, 23 et 26 juillet 179o. -

Sur cet argument pressant, le chétif côté Il. Les officiers qui auront pris leur retraite,
droit, qui maintenant se voit réduit à substituer qui auront été réformés sans avoir obtenu la
le sarcasme à la logique, a fait tout le bruit qu'il décoration militaire , pourront en former la
a pu. « Je demande , a dit M. Montlozier, qu'il demande, et sont déclarés susceptibles de l'ob
soit défendu à tout ecclésiastique non-asser tenir, s'ils ont servi le temps déterminé par
menté de dire la messe. » — « Je dernande à l'article précédent ». |

l'Assemblée nationale et à M. le président , a


Séance du 6 Février.
ajouté M. Foileville , s'il sera permis de pro
fesser la religion catholique dans l'intérieur des Le démon du gaspillage, qui naguère s'exer
familles et des maisons particulières. »
« Mon intention étoit bien de vous répondre, çoit sur toutes les parties de la dépense publi
que , avoit cru pouvoir au moins se retrancher
a répliqué M. Mirabeau : et contne votre ob dans la fourniture des maisons royales, parce
servation est également inconstitutionnelle et que ces dépenses , moins surveillées , étoient
injurieuse à l'Assemblée nationale, je vous rap payées sur le domaine particulier de Versailles,
pelle à l'ordre. » -

qui formoit une espèce de pécule. Aujourd'hui


De grands applaudissemens d'un côté , de que les revenus de ce domaine sont considé
grandes clameurs de l'antre, ont accueilli cette rablement diminués par l'effet de la révolution,
réponse du président. Un membre droit dont
la dépense du château se trouve excéder de
on ne parle plus , M. Duval, s'est avancé jus 336,ooo livres la recette dom niale, et on de
qu'au Fauteuil pour attaquer M. Mirabeau , et
pour prouver que c'étoit à tort que M. Folle mande que cet excédent soit acquitté par le
ville avoit été remis à l'ordre. La matière mise trésor national : mais un inexorable inquisiteur
aux voix , une redoutable pluralité a confirmé de toute déprédation, M. Camus, a demandé
le réglement du président ; ensuite la discussion que les états de dépenses fussent envoyés à
a été fermée , et le décret est rendu en ces l'examen du comité de liquidation, et l'Assem
blée l'a ainsi décrété. *- 4
tE l'In >S : - -

« L'Assemblée nationale. après avoir entendu Un rapport lumineux de M. Montesquiou i


le rapport qui lui a été fait au notn de son co offert le tableau des dépenses publiques pou
mité ecclésiastique , a décrété ce qui suit : 1791 ; il donne ses calculs pour la certitud
Déclare que les | rédicateurs sont compris mathématique. Les impôts directs et indirec
dans les fonctionnaires publics, soumis aux dis produiront un total de 5o5 millions ; la co
positions du déc1 et du 27 novembre dernier ; bution patriotique, et autres moyens accessoires
en conséquence , rempliront l'excédent de la dépense. Plus d'ar
Décrète que personne ne pourra prêcher dans riéré , plus de suspension , plus d'anticipatioi
quelqu'église que ce soit, sans avoir justifié de Cette éloquence chiffrée a répandu un senti
sa prestation, oorrformément aux termes dudit ment universel d'aisance et de contentemen
décret. » fort sup rieur à toutes les commotions de rélo
quence oratoire.
Sur le rapport de M. de la Galissonnières, au
nom du comité de la marine , l' Assemblée a
rendu le décret suivant :
Il a été annoncé par M. Camus, que la
de l'extraordinaire brûleroit , cette semain e
#
· -

, L'Assemblée nationale , sur le rapport de son pour 4 milliions d'assignats. Ensuite l'Assembli
comité de marine , décrète , pour être exécu mationale a passé à l'organisation des jurés, 4
tés provisoirement et jusqu'à la nouvelle orga a décrété ce qui suit :
nisation de la marine , les articles suivans : Art. VI.I. « Si l'excuse est jugée suffisant
Art. 1er. « La décoration militaire sera don le nom de celui qui l'a présentée sera retiré .
née à tous les officiers"de la marine , ainsi nombre de ceux sur lesquels le tableau de la u
qu'aux officiers militaires des corps des colonies sera tiré au sort Si elle est jugée non valable
SOIl Il O nn SCI'a SOll Inl !S a lI SOrt.
dépendantes de ce département , qui auront -

vingt-quatre ans de service , en quelqne qua lX. S'il est du nombre des liuit distingués pi
lité et dans quelque grade qu'ils ayent servi le sort, il lui sera signifié que son excuse a é|
dans un corps militaire, ou sur les vaisseaux jugée non valable , qu'il est sur le tableau d,
de l'état. 4 - jurés, et qu'il ait à se rendre au jour fixé : p
t no17 !
l'assemblée : copie de cette signification sera dant les 3 mois que son nom sera sur la liste, ils
laissée à un des officiers municipaux du lieu de a assisté à une assemblée de juré, il pourra s'ex
son domicile, qui sera tenu de lui en donner cuser d'en remplir une seconde fois les fonc
connoissance. tions : le tout à moins qu'il n'habite la ville
X. Tout juré qui ne se sera pas rendu sur la même dn tribunal criminel.
sommation qui lui en aura été faite sera con VIlI. Nul ne pourra être juré de jugement
damné aux peines mentionnées dans l'article V. dºns la même affaire où il auroit été juré d'ac
Sont exceptés de la présente disposition, CG ll X cusation ». G.
qui seront retenus pour cause de maladie. ( La suite demain ).
XI. Dans tous les cas, s'il manquoit un des
jurés au jour indiqué, le directeur du juré le P A R I S, le 6 ſévrier.
fera remplacer par un des eitoyens éligibles de s,
la ville, pris au sort dans la liste des trente, et M. Mirabeau , avant de se rendre la première
subsidiairement parmi les éligibles ». fois chez le roi pour la sanction des décrets,
s'est informé à M. l abbé Grégoire conment sa
T I T R E X I.
tnajesté recevoit les présidens de l' Assemblée :
De la manière de former le juré de jugement. Le roi érès-bien , répond le curé d'IÈinbermes
nil .. mais ses gens d une manière fort leste.....
Art. Ier. « Tout citoyen éligible aux adminis M. Mirabeau se rend aux Tuileries.— Veuillez
trations de département et de district , se fera attendre un instant, ſui dit M. le premier valet
inscrire avant le 15 décembre au plus tard de d°- cltambre , et il se met à vouloir causer.....
chaque année, comme juré de jugement , sur º Jc vous ordonne, lui dit M, Mirabeau, d'aller
dire sur-le-champ au roi, que le pr ésident d s
nn registre qui sera tenu à cet effet par le secré
taire-greffier. représ°ntºns de la nation françoise est ici ».
§ II. Le procureur-syndic du district enverra Le valet obéit.
dans les quinze derniers jours de décembre une
copie de ce registre au directoire de départe M. l'abbé Syées vient d'être nommé à l'évê -
| ment - et en fera reinettre un exemplaire à ehé du département du Var. Il est natif de ce
chaque municipalité de son arrondissement. département.
- III. Ceux qui auront négligé de se fiire ins
crire pendant le mois de décembre au plus
| tard, seront privés du droit d'éligibilité à toute Cambrai , le 29 janvier.
| fonction publique pendant le cours de l'année Le directoire du département du Nord a
| suivante.
dénoncé an comité des recherches de l'Assºm
| IV. Ne pourront être jurés les officiers de po blée nation le, un écrit séditienx et incendiaire,
lice, les juges, les commissaires du roi, l'accu intitulé : Profession de foi des cures et vicaires
sateur # - les procureurs-géné aux syndics de Cambrai, relativement au serment civique.
et procureurs-syndics des administrations, ainsi 1 e substitut du procureur de l · coinmº né de
| aue tous les citoyens qui ne sont pas portés sur notre ville a donné son réquisitoire sur ce li
# liste desélig bles ; les ecclésiastiques et les
belle , et l est intervenu un jugenent de police
ptuagénaires pourront se dispenser d'exercer qui condamne cet écrit commé incendiaire , et
# fonctions de jurés. les curés et vicaires signataires de ce libelle à
§ V. ..ur tous les citoyens éligibles inscrits dans nne amende solidaire de Goo livres-, applicable
registres des direcioires. le procureur-géné à l'hôpital général, avec défense de récidiver,
l-syndic du département en choisir ,. tous les à peine d'être poursuivis comme infractaires à
is mois, deux cents , qui formeront la liste la loi, et perturbateurs du repos public.
u juré de jugement : cette liste sera imprimée
renvoyée à tous ceux qui la compos ront.
VI. On choisira parini les citoyens éligibles Nous apprenons avec la plus grande satisfac
e la classe du juré, lorsque ceux inscrits ne tion, qu'il existe dans le corps mnnicipal de
n t I»as snffisans. Lille , un patriote de la première force, c'est
* Vif. Un citoyen ne pourra , sans son consen M le Sage-Senault, négociant. — Zélé, actif,
en t . être placé plus d'une fois sur la liste intrépide , il osera tout pour le maintien de la
dant la révolution d'une annéc ; et si, pen constitution qu'il a juré, et l'on peut compter
( 1o18 )
sur son patriotisme : il honore l'écharpe qu'il tous les villages et les municipalités de caupa
porte , et il est capable de prendre un comman gne de leurs environs, en choisissant le meilleur
dement , si les aristocrates très-nombreux d,:
patriote connu dans ces villages et municipa
ce , pays-là s'avisoient de quelques tentatives lités pour leur correspondant habituel, et en
nuisibles à la tranquillité publique, particulière lui faisant parvenir tous les écrits et les instruc
et générale. — : ſonneur et gloire au patriote tions patriotiques qu'elles auroient composés.
le Sage. ou reçus des autres sociétés. Déja les liens,
d'une puissance morale et politique, la plus,
Admirable trait de probité patriotique et formidable qui ait jamais existé contre les en-,
rcligieuse. memis de l'homme et des nations , ont réuni .
toutes les villes de l empire françois ; que ces#
La critique la plus sanglante et la plus effi liens embrassent également tous les villages et
cace de l'inciºisme et de l improbité fanatiques les hameaux de cet empire ; que nos frèresſ
de nos prêtres imbécilles et réfractaires, est la des campagnes, ou plutôt nos pères mourri
conduite sage et admirable de plusieurs autres ciers, soient les plus tendres objets de nos soins
prêtres et moines doués d'une heureuse organisa et de notre patriotisme. 1ls ont pour eux les
tion, et d'une probité vraiment nationale. Nous vertus de la nature ; nous avons pour nous
comptons avec enthousiasme , parmi ces dignes quelques lumières acquises par l'étude : faisons
cclésiastiques, les bénºdictins de l'abbaye de un échange fraternel; formons un seul faisceau
Ste-{ ivrade , départen ºnt du Lot et Garonne. de nos forces physiques et morales et marclions
Ces braves religicux, en quittant leur couvent, ainsi en masse au soutien de nos droits sacrés
ont payé toutes leurs dettes, fait toutes leurs au et à la conquête de la liberté universelle. C....
mônes ordinaires , et remis à la n tion 24,ooo l. " . .. | 1 |

qui leur restoient en argent comptant ; Ils ont •-r


d'ailleurs laissé tout le mobilier du couvent dans Une lettre de Louis XV au maréchal de Ri
le meilleur état, et sans qu'il y m unquât la chelieu, datée de Versailles le 11 juillet 1753
moindre chose : enſin , en sortant de leurs ( voyez Vie privée de Richelieu ) , porte cesº
tristes cellules pour n'y jamais rentrer, ils ont mots : « Je ne puis plus différer de faire sentirº
levé les m tins au ciel , béaiisant notre sainte à mon parlement que je suis le matere absolu
constitution , et remerciant l' Etre suprême de et que ma puissance absolue vient de Dieu
la bienheureuse révolntion de 1789 , qui bri et que je n'en dois compte qu'à lui, le jour
soit leurs fers et ceux de leurs concitoyens , il me retirera de ce monde...... Je n'aime pas
et qui développoit en caractères immortels , plus l'autorité des prêtres, en tant qu'ils veulent
gros comme des nontagnes , lcs droits sacrés de sortir des bornes mystiques : mais je veux qu'on
I'lioinme et les droits souverains des natiorts. rende à Dieu ce qui est à Dieu , et à César os
hommes vertueux ! sagºs bénédictins ! recevez qui est à César. Or, César ne tient que de Dieu
l'liommage de tous les coeurs patriotes, sºy % ce qui est à César : mais il ne lâchera à per ;
heureux comme vous méritez de l'être, et coit sonne sur la terre françoise. » , " . ),
templez avec nous la marcho imposante des ré Toujours Dieu ! c'est avec cet amphygour
volutions nation les qui vont renverser les ty sorbonique que Louis XV endormoit sa cons]
rans, et faire de la surface de la terre , naguère cience ; il parloit de ce compte, qu'il préten
en proie aux tigres et aux loups couronnés, lt doit ne devoir rendre qu'à Dieu, après sa mortº
véritable terre promise , le vrai paradis ter mais il écartoit l'idée de celui qu'il devoit ,- d
restre, C. » son vivant, à ce peuple qui paie les rois : qu
•--- fait leur force , et qui originairement les ,
créés : ces souverains qui disent ne vouxlx
Invitation très-importanto. rendre compte qu'à Dieu , disent en d'aut
Nous invitons toutes les sociétés des amis de
termas ne vouloir rendre compte à personne
ct ils agissent sur terre en vrais démons. ( Pº
la constitution , répandues dans ce vaste em privée du maréckal de Richelieu , tome AEI
pire, à former des liaisons particulières avec A Paris, chez Buisson, libraire. ) - -

: On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautcfeuille , à qui l'on adressera, franc de port, Le pa •e

de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lett 1 e3 pour lcs Miitcurs des Annales Patriotiques.
" Et chez tons les Libraire3 et Directeurs des Postes d" Boyaume et de l'Etranger. - -

Il garnit tous les jours un Numéro de ce Journal. J'ria 30 tiv, pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit - Are
# franc de port , Par la poste , pour tout le 'tey auine, L'al qiiilcment nc commence que du prem. d'un zrza
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES l l

· D E L A F R A N C E ,
| ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
Jo UR N A L L 1 B R E , par une Société d°Écrivains Patriotes
dirigé par M. MERcI ER , et par M. CAR n A , un des Auteurs.
Aſ

C'est de nos ennemis domestiques, sans lesquels les autres ne peuvent 1ien .
contre nous , c'est des conspirate urs qui médirent notre ruiure et notre
servitude, qu'il faut nous occuper : or toutes les précautions possibſes
sont bonnes à prendre contre eux. RoBERTs PIERRE : - -

*. No. C C C C X C I V. Du /l/ar Zi 8 Février 1791 .


· Ass E M B L É E N A T i oN A L E. dans la quinzaine de la publication du présent
t.
décret , de la manière dont ils auront formé
Séance du 7 Février. leur établissement ; ils expliqueront à cet offet
quelle est la mature de l'édifice qu'ils occupent :
Crrrr séance a commencé sous les auspices si c'est ou l'ensemble ou une portion seulement,
de l'humanité et d• la , omnisération. M. Voy s'ils y sont établis en vertu d'une autorisation
del # exposé à l'As nblée nationale l'état de de l'Assemblée nationale, et si cet établissement
#resse où allºcat ronbar plusieurs des fonc est définitif ou simplement provisoire ; ils pro
tionnaires ecc# : t ques qui , de bonne ou de duiront un plan tant des pièces qu'ils occupent
lauvaise foi, s - sont opiniâtrément refusés à la et de leur distribution, que du surplus de l'édi
ation du sermen1.prescrit. Les démission ſ#--:-,st ?érºn'ſſſi18es, et ils joindront un état dé
# de a classe épiscopale önt un sort assuré taillé de l , dépense totale de l'établissement. '
orable, m is les curés démissionnaires | I!. Si l'édifice est national, sans être de la na
rent-ils être réduits à la mendicité , et leurs ture de ceux mentionnés- dans l'article..... du
ºices passés, et leur existence future, et la décret du 16 octobre 179o , et qu'ils n'aient
gnité même du sacerdoce , tout cela n'est-il point encore été autorisés à † ou à le
fait pour intéresser la société , même à l'ins ſou!ºr, ils seront tenus de former leur demande
t où ils ont tort avec elle ?.Cette pensée a po#r l'nn ou l'autre cas : ils produiront à l'ap
jt maître celle de s'occuper du sort à faire aux pui, avec le plan ci-dessus exigé , un procès
#lésiastiques dont les fonctions n'a voient pas verbal d'estimation de l'édifice , et un devis
#reconnues nécessaires, m is qui étoient éta estitnatif de la dépense que nécessitera leur éta
: blissemcnt.
pour la plus grande commodité des ſidèles.
# ºne et l'autre motions ont été envoyées au , , I4I. Les mémoires , procès - verbaux , devis
té ecclésiastique, à l'effet par lui d'appor et plans des directoires de district, seront visés
detháin matin un décret relatif. -
par les directoires de département, qui les adres
ºn mbun du comité des émplacemens, M. Pru seront avec leur avis à l'Assemblée nationale.
# » Gy CºC son ingénieuse causticité, a démon - IV. fl ne pourra être fait par le corps admi
# la nécessité d'imposer aux départemens et nistratif aucun emprunt , être établi aucune
#riots la loi de l'économie et de la subordi imposition sur les administrés, ni être employé
on : puis il a présenté le décret suivant, qui aucun denier de la recette des trésoriers de
été sur le champ adopté : district, pour les frais d'établissement des corps
L'Assemblée nationale, onï le rapport de admirustratifs et dos tribunaux , sans l'autori
comité de l'emplacement des tribunaux et sation spéciale du corps législatif , conformé
' administratifs, décrète ce qui suit : mept aux décrets des 14 et 22 décembre 1789
: l°f. Tous les corps administratifs serolAt . et 3 décembre 1-9o, à peine d'en répondre en
de rendre compte à l'Assemblée nationale, leur pur et privé nom ».
494
( 1o2o )
Une lecture faite par M. Roederer, de la loi Art. Ier. « L'accusé qui s'évadera des maisons
concernant les droits d'enregistremens des actes d'arrêts sera regardé comme contumax : et il
civils et judiciaires, a occupé une grande par sera poursuivi, comme il est expliqué titre des
tie des momens de l'Assemblée. Après quoi le contumax. ©

même rapporteur a exposé la conduite des an II. Après vingt ans expirés, à compter du
ciens administrateurs des domaines , lesquels , jour du jugement, il y aura prescription à l'effet
pour la plupart imbus des préjugés du défunt de la condamnation encourue par le contu
régime, appoi tent mille entraves à l'exécution ITl 4X >>.

des nouvelles loix , et arborent la risible pré Quant à l'article III qui portoit « que les biens :
tention de se croire inamovibles de droit , et du contumax ne se seroient rendus à sa famille
même héréditaires. M. Roederer proposoit de que 5o ans après sa condamnation ou après sa
leur conserver une existence provisoire pour mort prouvée », la rigueur en a paru excessive..
la régie des domaines corporels ; mais ce qu'il En vain M. Dumetz a démontré que les biens
venoit de dire avoit jetté sur eux la défaveur d'un coupable n'appartiennent point à ses héri
universelle : et sur la motion de M. Regnault, tiers tant qu'il est vivant, et que la société ne .
le décret suivant a été rendu. peut être trop sévère pour celui qui s'est réfusé .
« Le roi nommera deux nouveaux commis à la loi; il a été décrété « que les biens du con- .
saires pour concourir , avec les huit autres qui tuinax seroient provisoirement rendus à sa fa-"
ont dû l être en vertu du décret du 5 dé mille après vingt ans révolus ».
cembre, à l'administration des droits établis Les articles qui suivent out été reçus sâns
par ledit décret , que de ceux attribués à la débats importans , et terminent cette partie
rég e des domaines et des droits des hypo pondérante de la constitution françoise.
thèques. - Art. IX. « Lorsqu'il s'agira de former, le pre
Lesdits commissaires seront aussi provisoire , mier de chaque mois, le tableau des douze jurés ,
ment chargés de l'administration des domaines ainsi qu'il est dit art. Xl ' , titre IV , le président
corporels, et jusqu'à ce que l'Assemblée ait du § criminel , en présence du commis
statué sur l'organisation des compagnies de saire du roi et de deux o{ficiers municipaux ,
finances. lesquels prêteront le serment de garder le se
En conséquence, l'ancienne administration cret, présentera à l'accusateur public la liste
des domaines sera supprimée à compter du 1 o des deux cents jurés ; celui-ci aura là faculté
de ce Inois. d'en exclure vingt sans donner de motifs : le
Le connité des finances présentera incessam reste des noms sera mis dans le vase , pour être
ment un proj.t de.décret qui ſixe le mode tiré au sort et former le tableau des douze jurés .
suivant : cette administration doit rendre ses X. Le tableau sera présenté à l'accusé , qui
comptes ». - pourra récuser ceux qui le composent; dans le
' M. Martineau a représenté la multitude des délai de 24 heures, ils seront remplacés par
réclamations qui se sont élevées contre l'assu SOrt. -

jettissement du timbre établi sur les lettres de XI. Lorsque l'accusé aura exercé vingt récu
change venant de l'étranger, non payables en sations, celles qu'il voudroit prés nter ensuite
France ; et malgré des débats assez vifs, il a été devront être fondées sur les causes dont le tri
décrété que ces sortes d'effets ne seroient point bunal jngera la validité.
soumis à la formalité du timbre. -
Xli. Cette récusation de vingt jurés pou
Il a été ensuite décrété que les papiers des être faite par plusieurs co accusés, s ils se co
tinés au timbre porteroient un fol agrément certent ensemble pour l'exercer; et s'ils ne pe
·particulier , dont un modèle seroit dans les vent s'accorder , chacun d'eux séparéme
greffes des tribunaux de district et de com pourra récuser dix jurés.
- merce, ainsi que l'empreinte qui doit être ap XIiI. Dans ce dernier cas, chacun d'eux rt
·pliquée sur le papier pour former la marque du cusera successivemeet un des jurés, jusqu'à
timbre.
Une demande des parcheminiers et papetiers
que sa faculté de récusation soit épuisées
XlV. Lorsque les citoyens inscrits sur la li
·
, qui voudroient être admis à vendre du papier des deux cents, formée par le procureur
timbré n'a paru mériter aucune considération. ral-syndic, prévoieront, pour le 15 du mois s
. On a repris ensuite la discussion sur les jurés, vant, quelqu'obstacle qui pourroit les empêc
les deux articles suivans ont été adoptés sans de se rendre à l'assemblée du juré, ils en
objection. neront connoissance au président du tri
t 1 o21 )
uriminel , deux jours au moins avant le premier paroisse. M. Poiret, oratorien, précédemment
· du mois pendant lequel ils desirent être ex élu curé de Saint-Sulpice, a été proclamé comme
| cusés. tel par le corps électoral.
XV. La valeur de cette excuse sera jugée On parle encore , et d'une manière affirma
| dans les vingt-quatre heures par le tribunal cri tive, du départ des tantes du roi, fixé au 14 de
minel.
ce mois, et on ajoute que le roi redonne en
XVI. Si l'excuse est jugée suffisante, le nom core son consentement à ce voyage , après l'avoir
de celui qui l'a présentée sera retiré du nombre retiré. La municipalité de la capitale a arrêté
de ceux sur lesquels le tableau des douze sera de ne point délivrer de passeport à Mesdames ;
tiré au sort ; si elle est jugée non valable , son et M. le maire s'est rendu au près du ro , pour
nom sera soumis au sort. lui exposer les inquiétudes qae ce voyage cx
- XVII. S'il est du nombre des douze qui doi cite dans la capitale : elles seront pout - être
vent composer le juré, il lui sera signifié que encore plus grandes dans le reste du royaume.
son excuse a été jugée non valable , qu'il est Mesdames ont ſait leurs provisions , et eru
-,ur le tableau du juré, et qu'il ait à se rendre portent avec elles quelques Inillions en beaux
louis d'or.
| au jour fixé pour l'assemblée du juré. Copie pénible de Ainsi ce numéraire précieux , fruit
de c>tte signification sera laissée en outre aux sera dévorélasur sueur des malheureux François,
une terre étrangère. Quoique
officiers municipaux du lieu de son domicile. puissent dire quelques gazetiers assez lâches
XVIII. Tout juré qui ne se pas sera rendu
, sur la sommation § en aura été faite, sera pour se vendre , et d'autant plus dangereux
qu'ils couvrent leur tral1ison d un masque de
condamné en 5o livres d'amende, et à être prvé
du droit d'éligibilité et de suffrage pendant patriotisme , il faudroit avoir perdu le sens
deux ans. Sont exceptés de la présente dispo commun pour ne pas craindre qt - ce départ
de Mesdames ne soit le premier acte d' une
sition ceux qui seroient retenus pour cause de fuite de toute la famille royale, dont le dénoue
maladie. nent seroit l'enlèvement du roi lui-mê ne : on
: XIX. Dans tous les cas , s'il manquoit un
des jurés au jour indiqué, le directeur du juré nous donneroit ensuite pour petite pièce une
le fera remplacer par un des citoyens de la ville, invasion de troupes étrangères , et la guerre
civile dans le royaume. Voilà ce qu'on doit
| pris au sort dans la liste des deux cents ». appt étender, et ce qu'un journaliste patriote
j

"# # T I T R E x I I. ne doit pas taire. .


: 5
| : Des prisons ct maisons d'arrét . La Fère , en Picardie.
' " Art. Ier. « fl y aura auprès de chaque tribunal Parmi les ecclésiastiques de cette ville, il
de distrrct une maison d'ari ét pour y retenir ceux n'y en a pas un qui n'ait prêté le serment avec
#* qu
aui seront envovés par un mandat d'officier de
yes ! joie. Heureux le pays où il n'y a pas un prêtre
- police : et auprès de chaqne tribunal criminel ,
#irie maison de justice pour détenir ceux contre qui ne soit un bon patriote !
quels il sera intervenu une ordonnºnce de
· prise-de-corps, indépendamment des prisons qui Grenoble, le 3o janvier.
• Pourront être établies comme peine ». G.
» . (La suite demain ). Un sieur Dulau, ci-devant évêque de cette
»s ville, secondé par deux caffards nommés Cour
º,
tois et Brochier , et par un petit calotin intri
, • - P A R I S, le 7 février. gant nommé Gigarel , a voulu faire circuler dans
son ancien diocèse , une déclaration et une
#. Hier les électeurs du département, réunis sorte de lettre pastorale aux curés, accompa
dans l'église métropolitaine de Notre-Lame , gnée d une instruction du soi disant évêque de
sont continué leurs opérations pour le rempla Bouiogne , le tout très-pieusement incendiaire
ement des curés démissionnaires par le refus et sédilieux. Le directoire du département a
ln serment civique. M. l'abbé Legrand a été déclaré ledit I)ulau perturbateur du repos pu
mmé curé de § M. l'abbé Picar ez, blic, l'a dénoncé à l'accusatenr public , pour
· la Madeleine ; et M. l'abbé Corpet, vicaire son procès lui être fait et parfait.
Saint-Germain-l'Auxerrois , curé de cette · Quant aux susdits caſſards Courtois et Bro
( 1o22 )
ehier , et au petit calotin Gigard, ils ont été despotisme et au règne des abus, dont ils s'en
aussi dénoncés comme perturbateurs du repos graissoient. Ils employèrent toutes sortes de ma
pnblic, et réfractaires aux loix de l'état. Ce noeuvres pour l'empêcher, elle auroit eu lieu
Dulau , évêque démissionnaire , va être inces néanmoins sans une barque fatale, qui apporta
samrnent remplacé. - à Cayenne le détail des premiers troubles de la'
4,
Martinique. Les aristocrates de Cayenne se pro
mirent de conserver tous lenrs privilèges, à
La société constitutionelle de Niort a pris l'exemple de ceux de la Martinique, et ils ju
un arrêté semblable à ceux des sociétés de rèrent la perte de ceux qui pourroient s'y op
Carcassonne et Alais. Voyez le Nº. 485 de ces poser. - -

Annalcs. -

Ils firent une liste de proscription, sur la


quelle les noms de MM. Leblond et Mathelin
Colonie de Cayenne. furent inscrits les premiers. Le gouverneur
Bourgon fit enlever ces deux citoyens dans leur
Les désordres , qui ont affligé toutes nos domioile , et sans aucune considération pour
colonies , paroissent avoir eu leur principale leur caractère de représentans de l'assemblée
source dans le despotisine des gouverneurs, et paroissiale de Cayenne , il les fit traîner à bord
autres agens du pouvoir exécutif, qui régnoient de l'aviso national la Levrette. ,

en maitres absolus dans ces belles régions de Là ils furent chargés de fers, les canons du
l'empire françois. Ces hommes tyranniques ne fort furent braqués sur le vaisseau, pour inti
pouvoient se persuader que la révolution de.la mider les citoyens qui auroient pu concevoir le
mère-patrie pût arriver à l'heureux terme de la projet généreux de les venger de l'oppression ?
liberté, ils paroiss nt avoir compté long-temps cinq autres citoyens actifs de Cayenne, MM.
sur une contre-révolution ; et, dans ce coupa Conte , Bec , Orban , l'Homond et Sudre, dont
ble espoir , ils ont employé tous les moyens le crime étoit d'avoir partagé les sentimens dé
imaginables pour maintenir leur despotisme M M. Leblond et Mathelin, furent comme eux
dans les colonies ; le patriotism e et l'amour de les victimes de leur patriotisme, et
chargés de fers, sur le navire.
trainº° a
la liberté ont réagi avec effort dans ces con
trées où les passious sont si vives, et les suites La destination de ce vaisseau étoit pour l4
de cette lutte ont été des divisions sanglantes, Martinique , où le sieur Bourgon envoyoit ces
et des actes de fureur et de vengeance. victimes , croyant qu'elles y deviendroient.
La colonie naissante de Cayenne n'a pas été proie des aristocrates , qu'il p nsoit être li
à l'abri de ces orages. Le sieur Bourgon , SO IQ maîtres dans cette isle. En effet, ces infortunés
gouverneur, a su long-temps y étouffer les habitans de Cayenne furent jettés dans les pri
germes du patriotisme et les élans de la liberté ; sons de la Martinique : M. Comte y a péri
cet homme ne croyoit point au succès de la chagrin et d'une maladie qui étoit la suite
révolution en France , et secondé d'un certain mauvais traitemens qu'il venoit d'essuyer. En
nombre de partisans de l'ancien régime , il M. Damas , conim ndant à la Mart miqut
faisoit tous ses efforts pour le maintenir dans n ayant pas osé r tenir long-temps prisonni
la colonie ; mais enfin l'esprit public s'étant M M. Leblond et Mathelin , qu'il voyoit revêtu
formé peu à peu dans Cayenne, et les décrets du caractère de représentans, ces deux citoye
des 8 et 25 niars relatifs aux colonies y étant ont été rendus à la liberté ; ils sont venus e
parvenus , et ayant été publiés par le gouver France , et ils attendent aujourd'hui, dans l
neur lui-même, qui ne pouvoit ne pas les faire capitale , que l'Assemblée nationale pronon
connoître, les citoyens de Cayenne formèrent, dans sa justice sur leur innocence, qui devro
conformément à ces décrets , une assemblée pa ê: re l'art êt de mort du sieur Bourgon , leu
roissiale. MM. Leblond et Mathelin, connus dans oppresseur. Mais la vengeance n'entre
la colonie par leur civisine et leur dévouement dans leur ame ; ils demandent seulement ave
au succès de la révolution et à la cause de la instance que leur innocence soit reconnue i
liberté , ſurent élus dans cette assemblée pri déc arée avant leur retour dans leur patrie, o
maire membres de l'assemblée coloniale, Ces leurs concitoyens les rappellent. Depuis long
choix de citoyens patriotcs et intègres ſirent temps ils sollicitent un rapport de leur affair
craindre au sieur Bourgon et aux privilégiés de et aujourd'hui que le comité colonial est pourv
Cayenne , qu'une asscmhlee colonia le composee de toutes les pieces qui y sont relatives, ils o
de'tels hommes, me mît enſin un terme à leur droit d attendre une prompte expédition.
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
P

J.0 U R N A L L I B R E , ar une Société d'Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
C'est de nos ennemis domestiques, sans lesquels les antres ne peuvant rien
contre nous, c'est des conspirateurs qui méditent notre ruine et notre
servitude, qu'il faut nous occuper : or toutes les précautions possibles
sont bonnes à prendre contre eux. RoBERTs PIERRE.

No. C C C C X C V. Du Mercredi 9 Février 179t.


| Ass E M B L É E NATIoN A L E. ront en fonctions, un sec ours annuel de 5oo l.,
si, à raison de leurs anciens bénéfices, ils n'ont
Séance du 8 Février. pas un traitement égal ».
Ensuite , sur la réclamation de M. Buzot , et
L. comité ecclésiastique, dans le décret dont nonobtant les oppositions de ceux qui préten
oïlui avoit hier demandé le projet, s'est pro - doient « que le sort des évêques démissionnaires
posé de concilier l'humanité, la justice et l'éco étoit précédemment fixé à 1o,ooo livre5 », on a
nomie publiques. M. Lanjuinais a présenté huit ajourné la question de savoir si l'évêque rebelle
, dont la substance étoit que les curés et incendiaire étoit dans la classe que la nation
† qui donneroient paisiblement
º leur démission , recrvroient un traitement an
a voulu traiter si IIobleInent. -

· Deux décrets avoient été rendus auparavant ;


nuel de 5oo livres, et que les évêques démis par le premier, sur l'avis de M. le Brun, l'As
tionnaires auroient la retraite précédemment semblée nationale avoit statué que les acqué
décrétée. 'reurs, avant 1791 , des rentes constituées sur
M. Regnau't , trouvant la matière trop im le ci devant clergé et sur les états des anciennes
portante, a demandé l'inpression et l'ajourne provinces. ne seront point obligés de prendre
des lettres de ratiſication.
ment. M. Prieur s'est joint à lui , en faisant ob
aerver l'énorme différence que le projet laissoit Par le se cond , sur la proposition de M. Fer
entre les évêques et les curés. M. Camus a mond, au nom du comité de l'imposition, l'As
éclairci le décret en le réduisant. La démission semblée a décrété que les cautionnemens des
des curés, a-t-il dit. est déja donnée aux yeux receveurs des droits d'enregistrement seront
e la loi : il est inutile d'en exiger une seconde fournis dans la même ſorme que ceux des tréso
ins de nouvelles formes. ricrs de district.
* La discussion ayant été fermée, M. Marti A l'ordre du jour la discussion s'est ſormée
u, un peu trop tard peut-être, s'est récrié sur le projet de décret apporté par le comité de
contre la modicité du traitement annoncé pour constitution , concºrnant l'organisation de la
curés : on lui a fait sentir la comparaison de haute cour nationale. M. Malouet demandoit
tant de braves militaires excellens citoyens, en qu'avant toutes choses on donnât la déſinition
qui la patrie n'a pas pu se montrer aussi des crimes et délits dont cette cour auroit la
reuse. Après quelques débats, le décret connoissance. « C'est dans le code pénal, avoit
igé par M. Camus , ainendé par M. le Clua dit M. le Chapelier, rapporteur, que l'on trou
lier, a été adopté par l'Assemblée en ees vera un titre particulier pour ces sortes de cri
º$ * •
mes » : cette économie rendant superHue la
« Les curés qni , en exºcution des décrets réflexion de M. Malouet , on a décrété les
IT1: r§ par d'autres ecclésiastiques, articles qui suivent :
bevront, du jour que leurs successeurs antre l Art. 1°*. « La haute cour nationale sera com
495
( 1o24 )
posée d'un haut juré et de quatre grands juges, M. Fréteau a demandé s'il ne seroit pas ex
qui dirigeront l'instruction, et qui appliqueront pédient que les personnes dont le corps législa
la loi après la décision du juré sur le fait. tif se rendoit accusateur , fussent entendues à
II. Lors des élections pour le renouvellement la barre sur leurs moyens de justification ? M.
d'une législature , les électeurs de chaque dé Sallé proposoit de nommer dans le sein de l'As
partement, après avoir nommé les représentans semblée quatre membres chargés de les enten
au corps législatif, éliront, au scrutin indivi dre. Ce Inode a paru renouveller l'idée abhorrée
duel et à la pluralité absolue des suffrages, deux des juges-commissaires. - . -
citoyens ayant les qualités requises jºur être L'Assemblée est allée en avant , et a décrété
députés au corps législatif, lesquels démeute le complément de l'organisation de la haute cour
ront inscrits sur le tableau du haut juré pen nationale, ainsi qu'il suit :
dant tout le cours de la législature. Art. X. « Lorsque le corps législatif aura dé
III. Cette nouvelle législature , après avoir crété qu il se rend accusateur, il fera rédiger
vérifié les pouvoirs de ses membres , dressera la l'acte d'accusation de la manière la plus précise
liste des jurés élus par les départemens du et la plus claire , et il nommera deux de ses
royaume, et elle la fera publier. membres pour, sous le titre de grands procura
1V. La haute cour nationale connoîtra de reurs de la nation , faire auprès de la haute cour
tous les crimes et délits dont le corps législatif nationale la poursuite de l'accusation.
jugera nécessaire de se rendre accusateur : nulle XI. Les quatre grands jurés qui présideront à
autre affaire ne sera portée à la haute cour ma l'instruction seront pris parmi les membres du
tionale. . \ tribunal de cassation; leurs noms seront tirés au
V. la haute cour nationale ne se formera que sort dans la salle où la législature tiendra publi
† le corps législatif aura porté un décret
'accusation ».
quement sa séance. Le roi sera invité à y en*
voyer deux commissaires. Le plus ancien d'âge
L'article V1 proposoit de faire tenir la haute des quatre juges sera président. #

cour nationale à qninze lieues de distance du Xjj. Le juré convoqué sera composé de trente
corps législatif M. itobertspierre a soutenu que membres, le juré effectif de vingt-quatre, et la•º
réserve de six.
cette disposition tendoit à énerver ce tribunal -

important, en le privant du renfort de l'opinion XII i. Les accusés auront quinze jours pour
ublique , et q le l' mtrigue et la corruption déclarer leurs récusations. 4
f§ bien plus aisément. M. d'André, XIV. L'accusé ou les accusés auront la fa,
culté , sans donner de motifs , d'exercer li
par les mêmes principes , a embrassé le senti
ment contraire ; il distingue entre l'opinion double des récusations accordées pour la p
publique qui est une lumière, et l'opinion du cédure par jurés ordinaires. " .
peuple qui est souvent une erreur, et toujours XV. Aussi- tôt que les récusations auro
une violence : il a invoqué la question préalable été proposées, et le haut juré déterminé , .
contre le préopinant, et les articles que voici grands juges feront convoquer les vingt-quat
ont été d( crétés de suite : inembres dont il sera composé, lesquels seron
Art. Vl. « Elle se réunira à une distance de tenus de se rendre dans quinze jours après la
quinze lieues , au moins, du lieu où la légis notification du mandement des grands juges
" lature tiendra ses séances. Le corps législatif in dans la ville qui sera désignée.
diquera la ville où la haute cour nationale s'as XVl. La forme de composer le juré et cell
semblera. de procéder, qui ont été établies pour les juré
VII. Le décret du corps législatif portant ac ordinaires, seront suivies pour le haut juré.
cusation , n'aura pas besoin d' être sanctionné XVII. Le commissaire du tribunal de dii
par le roi. - trict, dans le territoire duquel la haute cou
VIII. La déclaration du corps législatif por nationale s'assemblera , fera , auprès d'elle , l
tant accusation , aura l'effet d'une ordonnance fonctions de commissaire du roi ; elles sero1
de prise de corps. - les mêmes respectivement à l'instruction et a
# Avant de porter le décret d'accusatien, jugement que celles qu'il exercera auprès d
le corps législatif pourra appeller et entendre tribunal criminel ordinaire ». G.
à sa barre les témoins qui lui seront indiqués ; il
ne sera point tenu d'écritures des dires des té P A R I. S, le 8 février. .
moins, mais ces dispositions seront écrites de
vant les grands juges. » Les tantes du roi persistent à vouloir paxai
- ( 1e)25 )
mal ré la rigueur de la saison, malgré leur ca eu que de vieux. Le corps municipal a aussi
ducité, et malgré les jouissances molles aux arrêté qu'il sera ouvert incessamment à l liôlel
quelles elles sont accoutumées, et qu'elles n'au de-ville un registre où pourront se faire ins
ront sûrement pas ailleurs. Le motif qui les crire les , toy 5 : généreux qui demandent dès
fait sortir du royaume est donc bien puissant à-présent a 5e r, il volontairement, à leurs frais,
et bien pressant pour les empêcher d'attendre soit à pied , soit à cheval , et à se porter par
le mois de mai ou d'avril ? Eiles doivent donc tout où l'exig ra la surete du royaume,
faire un bien long séjour dans les pays étran Le club des monarcii ºs paroît vouloir sus
ers, puisqu'elles emportent au-delà de 2 mil pendre ses séances .. et , ouvrir ses manœuvres
† en espèces d'or ; sans payer leurs créan
ciers ?
d'un voile. 1)ans la liste qui a été ! .,ºi.ºe des
membres de ce club ennemi, plus : ép : , i,!, que
Mais ce départ, fait en vertu de la déclara dangereux , plusieurs bons citoyens y avo tt
tion des droits de l'homme, ne signifie-t-il rien été malicieusemnent compris : ils ont : ( , la 23
contre la déclaration des droits de la nation ? contre cette c , lomnie , de manière à fa : r, croirs
n'auroit-il pas pour objets principaux : 1°. d'etn qu'ils seroient très-honteux d être , n òiés dau ;
mener secrètement le dauphin déguisé en ſille ; cette vile bande de Malouétins ou Lleruon
et 2°. d'attirer ensuite le roi par de pressantes tistes.
sollicitations hors du royaume, pour nous atta
, quer en son nom , avec toutes les forces des Sociétés fraternelles.
tyrans de l'Europe , comme des rebelles ? ! a
municipalité de Paris, si toutefois elle accorde Une de ces sociétés de pauvres ouvriers et
des passeports, en vertu de la déclaration des onvrières, rassemblées aux Jacobins St.-Honoré,
droits de l'homme. qu'on sait si bien faire va sous le nom de Société fraternelle, présidée
loir dans cette circonstance , veut-elle se ren par le patriote Dansard , vient d'arrêter que
dre responsable des évènemens envers tout le mon-seulement elle s'opposeroit de toutes s,s
royaume ? - -
forces aux progrès, aux sollicitations, aux en
| Pourquoi les tantes du roi veulent-elles partir treprises de tous les ennemis du bien public,
| absolument en hiver ? ne seroit-ce pas que les sous quelque dénomination que ce puisse être ,
puissances qui veulent prêter leurs troupes pour mais que toutes les demoiselles ou femmes de
opérer une contre-révolution en France pres la société qui devroient se marier . n épouse
| ient la famille royale de prendre la fuite avant roient jamais ce qu'on appelle un Aristocrate.
le commencement du printemps , afin d'enta Tel est l'engagement solemnel contracté mer.
imer de bonne-heure les opérations de guerre credi dernier par ces braves citoyennes. Si cet
| contre nous ? Il faut donc pour cela que cette exemple est imité par toutes les femmes de l'em
famille file successivement dans le pays étran pire françois , l'éducation ne peut manquer de
, les uns d'une façon, les autres d'une autre. devenir généralement mationale , avantage au
and ondunous dit dans quelques gazettes, que quel il ſant renoncer tant que deux êtres, op
| à cause départ de Mesdames est la diffé posés d'opinions , iront an pied des autels se
rence d'opinions qu'il y a entre elles et le roi, jurer tout haut la foi conjugale, et tout bas
| gn excite notre rire ou notre pitié. Non , au d'élever leurs enfans, chacun de son côté , les
ne démarche de la famille royale, dans ce mo uns dans la haine, les autres dans l'amour de la
ment-ci, n'est indifférente. Le salut du peuple révolution : ce qui ouvriroit une source intar
t la première loi et le premier article de la risable de discordes domestiques, au lieu que
tion des droits de l'homme. CARRA. si les femmes françoises s'accordent presque
toutes à se choisir des époux patriotes, il naîtra
de ces heureux mariages une race généreuse et
0
forte, exempte des préjugés dont nous mêmes
: Sur le bruit des dangers qui paroisscnt nous traînons encore la chaîne, et qui affermira pour
ºenacer, quelques sections ont requis la mu jamais, sur ses bases, l'édiſice encore chancelant
cipalité de mettre Paris en état de défense. On
fait la semaine dernière à Montmartre l'é de notre liberté ! Il fant que cette belle idée de
ve de deux pièces de canon , fondues à M. Dansard , soit connue et adoptée par les
illot pour le bataillon de la section de la
bourgeois et les ci-devant , s'il est possible . et
même par tous les habitans des cºmpagnes où
e-Batelière. il en sera également fourni à résident encore les mœurs patriarchales. ( Ex
les sections, qui jusqu'à présent n'en ont trait de l Orateur du Peuple.)
( 1o26 )
Lons-le-Saunier, chefº/ien du département du en aucune manière des projets des fugitifs fran
Jura , le 31 janvier. çois : il a refusé, dit-on, une audience à C -
Lcs surveillans de la constitution ne s'amusent lºnne , qui la sollicitoit avec beaucoup d'ins
pas à faire de longs discours, quand il s'agit de
tºncs. Toutes ces démonstrations extérieures
rendre la consigne presque sous les yeux de
de paix peuvent n'être qu'un jeu, et rien n'e§
l'ennemi. -
pêclle que Calonne, ou teſ autre agent des
Nos frères de Salins nous font passer le dcr
révoltés françois, éconduit extérieurement par
nier bulletin sur l'état de nos frontières, et la Léopold , ne soit admis à des conférences ,e
santé de nos émigrans : mous nons empressons ºrtèes. La politique la plus mystérieuse couvre
de l'envoyer aux trois docteurs Carra, Gorsas encore la position respective des deux cabinets,
de Vienne et de Berlin ; et il est probable ,.
et Brissot, aſin qu'ils puissent nous donner une malgré quelques symptômes d'une mésintelli
consultation sur la maladie de ces honnêtes
gens, d'après les derniers symptômes qu'elle a gººe ºPParente entre ces deux cours, que
quelque grand projet commun les occupe.
produits. -

En attendant, nous mettrons à profit tôus les


momens de crise pour la guérison de nos ma
lades, et depuis hnit jours nos gardes nationales DE B R U x E L L E s, le 2 février.
s'exercent dans l'apothicairerie de la commune,
sous l,s yeux des officiers municipaux, les uns , Le mielleux, le doucereux, l'hypocrite Mercy,
à fondre du plomb en bolus de dix à la livre, dit d'Argenteau, a reçu aujourd'hui très-gra
saupoudrés de salpêtre et enveloppés de papier cieusement le général Van-der-Mersch. qui est
† des droits de l homme et du citoyen, afin arrivé le 1°* de ce mois à Bruxelles. On Ignore,
que la médecine puisse opérer tant sur le corps encore quel est le résultat d'une conférence de,
deux heures entre ces deux personnages ; mais
que sur l'ame de nos aristocrates.
D'autres garçons apothicaires, en habit bleu on se doute bien que leur réunion a pour objet.
mational, s'exercent au maniement de la se principal de river les chaînes des Belges, en
ringue ( de huit pieds, canule comprise ) afin #ºnnºnt de l'emploi et de l'argent au générai
d'administrer plus adroitement nos malades. Van-der-Mersch. On attend de même à B§
Enfin il faut s'attendre à tout : malgré nos xelles le royaliste Vonk, qui fera sans doute
soins, il seroit possible qu'ils n'en revinssent aussi ses petits arrangemens avec Mercy. Ainsi
pas. Dans ce cas, nous nous proposons, diman l'on doit commencer à voir clairement que tont
che prochain 6 février, de faire dans cette ville,
n'a été † Perfidie et trahison dans cette pau
d'un curé citoyen, un évêque du Jura, pour les vre révolution belgique; ce qui a facilité ma
enterrer suivant lear rang et condition. turellement la contre-révolution. Mais quand
Je suis comme vous, messieurs, j'appartiens à les Belges seront sur le point de recommencer,
la patrie, et je suis tout à vous, parce que vous nous leur donnerons de bons avis ; un peu .de
· êtes tout à elle. Pºtience , et les tolpaches de Bender" seront
chassés pour jamais de ces belles provinces. Cſ
On nous mande de Troyes , du 7 février ,
qu'à hnit heures du soir M. de Saint-Georges , Q'est par erreur que, dans notre feuille du
commandant des troupes de ligne dans la ci 6 de ce mois, on a dit l'abbé de Roanein , aut
devant province de Champagne , a donné des lieu de l'abbé de Ruallem, ci-devant conseil
ordres pour que 2oo chevaux des gardes-du ler-clerc au feu parlenent de Normandie, qui
corps qui sont à Troyes, soient toujours sellés depuis 1787 est devenu, on ne sait par quelle
et bridés. Attention patriotes ! intrigne, l'agiot-Necker des tantes du roi des
François. D'après ces éclaircissemens, on The
D E V I E N N E. sera Pas étonné d'apprendre qu'il est aussi dé.
puté du ci-devant ordre du clergé à l'Assem
L'empereur fait mine de ne vouloir se mêler lée mationale. |

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de
port » le prt
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Paeriotiq 1E62J'.

Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.


ll paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 Ei•- »--
5mois, franc de port , par la poste, pour tout le Royaune. L'e. . nnentent ne senmence qne du Prem º'uen mo .
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES

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4.... : ! :: · · DE L A FRANCE, :

.. . ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.

Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les il faut savoir
cédor aux circonstances, et accorder à| ces peup es tout ce qu'ils de
mandent, même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais, par aucuu serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. ( Lettres de Joseph II à d'Alton).

N°. C C C C X C V I. Du Jeuii to Février 179z. J

. As sE M B L É E N AT I oN A L E. prédations commises dans l'administration des


biens de cet hôpital par le cardinal de Rohan ,
Séance du 8 février au soir. et ses complices : déprédation qu'on s'efforce
de couvrir avec le temps et le mensonge.
L, municipalité de Paris est venue exposer les On a ordonné l'impression d'une adresse du
besoins et les droits de cette grande ville , sur département de Seine inférienre , qui contient
ui pèsent particulièrement les premiers cffets les principes les plus lumineux sur la consti
-d5une révolution qu'elle semble pouvoir appelier 1 tion du clergé. Cette adresse sera envoyée
son ouvrage. La ruine du luxe est un bonheur dans tous les départe1nens. -

pour tout l'empire ; mais pour Paris c'est un A l'ordre du jour, M. Eout Hillier , au nomi
sacrifice : elle n'en demande d'autre récom dit comité militaire , a lu un long projet dé
décret sur le recrutement , engagement, ren
ense, que celle d'être en vertu de l'ég lité
iverselle assimilée à tout le reste de l'empire, g genent et congé dºs soldats françois. La
quant à la perception d'impôts sur les consom discussion n'en a pas été épineuse, et voici les
articles décrétés :
mations ; elle expose aussi qu'ayant fait, pour
les dépenses nécessaires à la révolution , dºs T l T R E Ie r.
efforts au-dessus de ses forces , elle se trouve
sur cet obet débitrice de plus de 4 millions ; L'Assemblée nationale, ayant entendu le rap
qu'elle a une reprise de 15 millions a exercºr pcrt de son comité militaire sur le recrutement
sur le trésor national , et elle supplie les lé des troupes de ligne, le rengºgº mens, les dé
gislateurs de lui assigner un à - conipte de 6 gºgemens et les congés, considérant qu'il appar
millions. -

tient aux représentans de la nation de ſixer


: M. le président, cn promettant au nom de d' une Inanière positive, les bases de cette par
l'Assemblée nationale la plus tendre sollicitude tie importt.nte du service militaire, non-seule
sur les demandes de la capitale, a rappellé à la mºnt pour soustraire ceux qui se destinent à la
députation la nécessité de régénérer l'industrio défense de la patrie, à l'espèce d'arbitraire dont
en épurant les mœurs, et a recommandé à la ils étoient si souvent les victimes , mais encore
vigilance des adminstrateurs l'abolition de ces pour assurer la tranquillité des provinces et le
lièux infâmes , de ces maisons dc jeu qui se repos des familles , en prenant toutes les pré
sont multipliées scandaleusement , et où s'abî cautions nécessaires pour traccr aux recrues des
ment chaque jour la fortune , les mœurs, la vie devoirs auxquels ils doivent être assnjettis , et
, même des citoyens. ordonner la surveillance à exercer sur leur
. Une députation des Quinze-Vingts a demandé conduite, décrète :
encore justice à l'Assemblée de toutes les dé Art. 1er. « Tous les officiers, sous-oſſiciers ct
º,
4,0
( 1o23 )
soldats de toutes les armes, en activité de ser V. Les engagemens qu'ils ferent contracter
vice ou attachés à quelques régimens, pourront ne seront réputés valables qu'autant qu'ils se
se livrer au travail des recrues, dans le lieu de ront passés dans les formes prescrites, et qu'ils
leur domicile ou de leur résidence ; mais ils ne auront été ratifiés avec les formalités qui seront
pourront le faire que pour le régiment, même ordonnées ci-après.
dans lequel ils serviront, sans pouvoir jamais, VI. Tous les officiers, sous-officiers et soldats
et sous aucun prétexte, engager aucun recrue employés au travail des recrues, quoique non
pour un autre régiment. " . domiciliés habituellement dans le lieu, seront
II. Tous les officiers , sous-officiers et soldats assujettis à tous les réglemens de ville et de po
de toutes les armes retirés du service, ainsi que lice comme les autres citoyens, et le seront en
tous particuliers de quelques états qu'ils soient, outre à tous ceux de cette espèce qui pour
pourront également se livrer à ce travail dans roient être faits particulièrement, concernant
le lieu de leur domicile ou de leur résidence ; les recruteurs, par les corps administratifs des
mais ils ne pourront le faire qu'en vertu d'une lieux où ils seront employés, ainsi qu'aux dis
commission expresse pour recruter, à eux don positions qui seront prèscrites ci-après pour as
mée par le conseil d'administration d'un régi surer l'ordre de leur travail.
ment : ils ne pourront recevoir de pouvoir de Des recrues.
plusieurs à la § , et ils ne pourront sous aucun -"

prétexte engager pour aucun autre que pour Art. I°º. « Dans toutes les troupes, on ne
eelui qui les y auroit autorisés. pourra à l'avenir engager de recrues que depuis
III. Indépendamment de ces deux espèces de l'àge de dix-huit ans accomplis jusqu'à quarante
recruteurs, les conseils d'administration pour en temps de paix , et jusqu'à quarante-cinq en
ront, s'il leur paroît nécessaire, détacher en temps de guerre , pourvu toutefois que ceux
outre, dans les villes ou dans les départemens, qui auront le dernier âge aient précédemment
des officiers, sous - officiers et soldats recru se1vi, et qu'ils soient encore en état de remplir
teurs ; mais ils seront tenus de leur délivrer à la durée entière d'un engagement. Ceux qui
cet effet des commissions et pouvoirs , sans s'engageront avant dix-huit ans, ne pourront le
lesquels ils ne pourront être autorisés à s'occu faire qu'avec le consentement de leurs père et
per de ce travail. mère , tuteurs ou curateurs ; sans consente-º .
IV. Tous les officiers, sous-officiers et soldats ment, l'engagement sera nul, sauf aux hommes
en activité de service ou retirés, tous les parti engagés à ratifier leurs engagemens à l'âge de
culiers autorisés à recruter dans le lieu de leur dix-lluit ans, qui alors seront valables nonobs
domicile ou de leur résidence, ainsi que tous tant toutes réclamations. -

officiers, sous-officiers ou soldats détachés de Toutes les dispositions ci-dessus ne pourront


leur régiment à cet effet, conformément aux avoir d'effet rétroactif.
dispositions des articles I, II et III ei-dessus, La sºance a été terminée par le décret sui
seront tenus, avant de se livrer au travail des vant, rendu sur le rapport de M. Fermond :
recrues, de déclarer au commandant militaire, L'Assemblée mationale, sur le rapport de son
et au commissaire des guerres, s'il y en a, et en comité des contributions publiques, décrète : -
outre à la municipalité du lieu, l'intention dans Art. I°". « Les cautionnemens pour l'exercice
laquelle ils sont de s'en occuper, le nom du ré de la recette des droits régis par les commissai
giment pour lequel ils travailleront, et de leur res administrateurs du droit d'enregistrement,
demander toutes les permissions nécessaires en seront faits dans la même forme et sous les
conséquence. La municipalité, sur le vu de leurs mêmes règles que ceux des receveurs des dis
pouvoirs, ou après avoir reconnu leurs droits, ré trict , conformément aux articles VII, ViLI et
sultans de l'activité même de leurs services, leur suivans du décret du 14 novembre 179o.
délivrera, sans pouvoir le refuser, un certificat lI. Le montant des cautionnemens de chacun
de recruteur, et les enregistrera comme étant de ces employés sera fixé provisoirement par les
autorisés, à cet cffet, pour tel régiment nomi administrateurs, de manière à présenter une sol
nativement : en conséquence , tous les engage vabilité suffisante pour les recettes et l'exercice
mens faits par des individus non-enregistrés à la confiés auxdits employés.
municipalité , ou par eux pour d'autres régi Il,. Ces cantionnemens ne pourront être sti
mens que pour ceux pour lesquels ils auroient pulés pour plus de neuf années d'exercice de
été inscrits , seront déclarés nuls et de nul l'employé cautionné : l action hypothècaire qui
effet. en dérive cessera trois années après l'expiration
r—

( 1o29 )
le ladite époque stipulée; et la caution ne pourra garder leurs troupeaux par des pâtres parti
être poursuivie, quand même il seroit décou culiers.
vert des omissions et reliquats de recette après VII. En conséquence les particuliers qui dans
ces trois années, sans préjudice cependant du la ci-devant province de Lorraine ont été , par
droit qui subsistera en pareil cas contre le cau le décret du 9 mai 179o, maintenus provisoire
tionné, et qui aura la même durée que les ac ment dans la jouissance des baux du droit de
tions civiles personnelles. troupeau à part, à eux accordé par des ci-de
IV. Les cautionnemens par hypothèse prêtés vant seigneurs, ne pourront payer qu'entre les
pour l'exercice des employés de contrôles et mains des communautés dont les droits ont été
droits y joints, auront leur effat pour les droits réservés par ce décret, les portions de leurs
d'enregistrement et autres dont ces employés se fermages qui sont échues depuis la publication.
ront chargés par les commissaires de cette ré VIlI. Quant aux portions desdits fermages,
- gie, selon les clauses et conditions qui y setont qui étoient échues dans l'intervalle de la publi
stipulées , et pour le temps qui en reste à ex cation des lettres-patentes du 3 novembre 1787,
pirer ». à celle du 9 mai 179o, les fermiers qui les doi
Séance du 9 Février. vent encore les payeront pareillement auxdites
municipalités ; mais ils ne pourront être in
Dans les débris échappés au naufrage du quiétés pour celles qu'ils auront payées entre
vaisseau l'Amphytrite, il s'est trouvé une lettre les mains des ci-devant seigneurs , sauf aux
datée de l'Isle de France : elle annonce que l'es municipalités à en poursuivre la restitution
prit de la révolution françoise a traversé l'im contre ceux-ci, sans néanmoins que, sous pré
mensité des mers, et que les gardes nationales texte soit du présent article, soit du précédent,
se sont formées, malgré la résistance des agens il puisse être formé aucune prétention contre
du feu despotisme. L'Assemblée nationale a or ceux des ci - devant seigneurs qui ont joui en
donné que cette lettre seroit insérée dans son nature du droit de troupeau à part , depuis
procès-verbal. la publication des lettres-patentes du 3 novem -
Le département de l'Héraut fait hommage à bre 1789.
l'Assemblée nationale des progrès sensibles que IX. Dans le cas où les ci-devant seigneurs au
fait-le-patriotisme , de la soumission et de la roient aſfermé le droit de troupeau à part, con
confiance des peuples. Une partie des domaines jointement avec d'autres biens ou d'autres droits
mationaux, évaluée 1,3oo,ooo livres, a été]vendue non abolis par les décrets de l'Assemblée natio
plus de deux millions. nale, sans distinction de prix, il sera procédé à
On envoie ati comité des recherches, sur la une ventilation à l'amiable ou par experts, pour
demande de M. d'André, une lettre du régiment déterminer les sommes que les fermiers auront
de Lyonnois, qui sollicite le jugement des per à payer aux communautés pour le droit de
sonnes de ce corps qui sont détenues dans les troupeau à part, et celles qu'ils auront à payer
prisons d'Aix. aux ci-devant seigneurs pour les autres biens
Au nom du comité de féodalité, M. Merlin a ou droits : toutes poursuites contre lesdits fer
repris un rapport précédemment commencé sur miers demeurant en état, jusqu'à ce que ladite
les droits seigneuriaux , et l'Assemblée a dé ventilation soit faite et arrêtée définitivement.
crété les articles qui suivent : X. Les dispositions des articles ci-dessus sont
Droit de troupeaux à part. communes à tous les pays et lieux, autres que
la ci-devant province de Lorraine, où, jusqu'à
Art. VI. « Le droit seigneurial connit dans l époque de la suppression du régime féodal, le
la ci-devant province de Lorraine, sous le nom droit de troupeau à part, et tous autres droits
de droit de troupeau à part , est aboli , à de même nature , de quelqu'espèce qu'ils
compter du jour de la publication des lettres soient. ont été considérés comme droits sei
atentes du 3 novembre 1789 , intervenues sur gneuriaux.
es décrets des 4, 6, 7, 8 et 1 1 août précédent, XI. Sont néanmoins exceptés desdites dispo
sauf aux ci-devant seign urs à user du pâturage sitions, tant dans la ci-devant province de Lor
dans les territoires où ils ont des possessions pro raine que par-tout ailleurs, les territoires où il
priétés foncières, en se conformant aux mêmes sera prouvé, dans la forme déterminée par l'ar
règles que les autres propriétaires, et sans rien ticle XIX du titre II du décret du 15 mars 179o,
innover quant à présent aux 1 églemens et usages que leur droit de troupeau à part a eu pour
relatifs-aux permissions ou défenses de faire cause , soit une concession de fonds en pro
( 1 o3o ) -

priété ou à titre d'usage, soit une remise de de l'expédition la double mission de cherchet
droits légitimement dus aux ci-devant seigneurs, M. la Peyrouse, d'après les documens, in .
et du nombre de ceux qui ont été déclarés ra tructions et ordres qui leur seront donnés , et
chetables ». · -

de faire en même temps des recherches rel .


Un décret rendu sur la proposition de M. Ra tives aux sciences et au commerce , en prenant
baud, statue « qu'au nombre d'hommes qui doit toutes les mesures pour rendre, indépendam
former la gendarmerie , seront adjointes les ment de la recherche de M. la Peyrouse, ou
compagnies de la connétablie, de la robe-courte, même après l'avoir recouvré, ou s'être pro
des chassès du roi, et leurs greffiers ». curé de ses mouvelles, cette expédition utile à
Enfin, sur le rapport de M. de Lattre, l'As la géographie, au commerce, aux arts et aux
semblée nationale a rendu à l'unanimité un dé SCIences ; - »
cret sur les recherches à faire, dans toutes les Décrète enfin que le ministre de la marine en.
régions connues, de l'illustre la Peyrouse et de verra incessamment à l'Assemblée nationale l'é
ses compagnons, au nom de l'humanité et des tat de l'armement que le roi aura jugé à propos,
sciences. La rédaction de ce décret est infini d'ordonner, afin qu'il soit statué sur ies sommes
ment touchante :
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu à accorder pour fournir à la dépense de l'ex
pédition ». G.
le rapport qui lui a été fait au nom de ses co
mités réunis de marine , d'agriculture et de • •

commierce , décrète : '


Que le roi sera prié de donner des ordres à P A R I S, le 9 février. ·
tous les ambassadeurs, résidens, consuls, agens , A la certitude du départ des tantes du roi, se
de la nation auprès des différentes puissances, jºint la rumeur d'un autre départ, celui de Ma
pour qu'ils aient à engager, au nom de l'huma dame , épouse du frère du roi : ainsi donc nos
mité, des arts et des sciences, les divers souve prophéties sur la fuite combinée de toute la
rains auprès desquels ils résident, à charger tous famille royale, semblent se vérifier. Si l'on 9y
les navigateurs et agens quelconques qui sont P#end garde , tous ces fuyards emmèneront
dans leurs dépendances, en quelques lieux qu'ils M. le dauphin. D'un autre côté, le · patriot
soient, mais notamment dans l'hémisphère aus $orsas nous annonce, et nous pouvons le cons
tral de la mer du sud, de faire toutes recher ſirmer , que l'on sème depuis deux ou trois jours
ches de deux frégates françoises, la Boussole et de fausses alertes dans § quartiers #
I'Astrolabe, oommandées par M. la Peyrouse, #is : cette manoeuvre n'a pour but que d'attirer
ainsi que de leurs équipages, de même que toute l'attention publique loin du château des Tuile
perquisition qui pourroit constater leur exis ries : vain stratagêne ! Tous les patriotes ont
tence ou leur naufrage, juré, quand on criera le feu est ici, ou iä est
· Afin que dans le cas où M. la Peyrouse et là , de se rendre aux T'iiileries, et d'y veiller
ses compagnons seroient trouvés ou rencontrés, autour du roi, pour sa défense et la destruction
n'importe en quelque lieu , il leur soit donné de ses ravisseurs. - -

nssistance , et procurer tous les moyens de re Le salut du peuple est la première loi (nous
venir dans leur patrie, comme d'y pouvoir rap le dirons sans cessc); c'est le premier article de
porter tout ce qui seroit dans leur possession, la déclaration des droits de l'homme : or cette
#§ nationale , prenant l'engagement loi défend aux tantes du roi et autres membres
d'indemniser et même de recompenscr, suivant de la famille royale de sortir du royaume. * Les
l'importance du service, quiconque prêtera se scélérats qui ont comploté de faire partir Rdss
cours à ces navigateurs , pourra procurer de dames , ont eu sans doute en vue de tater- leſ
leurs nôuvelles, ou ne feroit même qu'opérer la départemens : Si nous réussissons, ont-ils dit ,
restitution à la France des papiers ou effets quel et si les François des provinces viennent s'humi
conques qui pourroient appartenir ou avoir ap lier devant le carrosse fugitif des dames tantes
partenu à leur expédition ; s'ils s'ouvrent pour leur laisser un libre et I GS1
T Décrète en outre que le roi sera prié de faire
PºC!ºeux passage , nous sommes sûrs de rno txs
armer un ou plusieurs bâtimens, sur lesquels se coºp pour le roi ; nous l'enlèverons et l'entrat
ront embarqués des savans, des naturalistes ct nºrons sans peine à travers le royaume jus
des dessinateurs, et de donner au commandant qu'aux frontières. #
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIREs
n D. E L A F R A N C E;
| E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L'E U R o P E ;
: J O U Rdirigé
- *
N Apar
L M.

L I MERcIER
B R E , , par uneM.Société
et par CARRA , d'Écrivains Patriotes
un des Auteurs. p

- 1

L# les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
-

CC
er aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
# ot l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
, que les rois ne peuvent jamais , par aucun serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. - ( Lettres de Joseph II à d'Alton).

N°. C c C C x C V I I. Du Vendredi 11 Février 79 .


: As s E M B L É E N A T I oN A L E. A u nom du comité d'imposition , M. d'Auchy
a demandé et fait rendre # décret suivant :
º Séance du 1o Février. « L'Asscmblée nationale décrète que le minis
•t. - -
tre des ſinances , avant de procéder à l'adjudi
: LA patrie n'oubliera jamais sans doute l'im cation du bail des messageries, fera justiſier par
ſortance des services que les vainqueurs de la chacune des compagnies qui se présenteront ,
, Bastille ont rendus à la liberté commune, ni la qu'en outre des deux millions de cautionne
générosité du sacrifice qu'ils ont fait de toute ment qu'elles doivent fournir en exécution des
ioa et privilége. Ce n'est pas sans sur *ºc ets des 6 , 7 et 8 décembre dernier , elles
- . que l'Assemblée nationale a entendu re ont des moyens suffisans pour assurer le bien
nouveller ce matin, au nom de quelques-uns du service, ainsi que ceux de l'acqnisition de
# deoges braves citoyens, une demande à fin de tous les équipages et ustensiles de l'ancienne
· distinctions militaires : M. Regnault a fait pres Compagnie qui peuvent être nécessaires à ce
S62I V l CG »). -

'. sentir que ces prétentions étoient incitées par


quelqu'un. de ces ennemis du bien public qui Pour faire cesser les oppositions qui concer
recueillent les mécontens et qui en veulent faire. nent les dettes des nnciennes compagnies de
On a , sur son avis, passé à l ordre du jour, sans judicature, voici le décret que M. Vieillard a
' faire mention au procès-verbal de la demande proposé, et que l'Assemblée a adopté.
suggérée. Art. I°". « Les oppositions formées sur lc s
: L'Assemblée nationale a renvoyé à la séance titulaires particuliers des compagnies désignées
de samedi soir la discussion de l'iinpôt que doit par les décrets du 26 et 27 septembre, et qui
sunnorter le ci-devant comté du Cie. r iito , , n'ont d'autre cause que les dettes communes
au lieu des subventions qu'il payoit à M. de desdites compagnies , sont déclarées nulles et
#
: De l'avis du comité des rapports , présenté
Conl In G It On-dVC IllleS.

iI. Les créanciers qui, pour éluder l'effct


| par M. Régnier , et malgré l'opposition de M. les décrets précédemment rendus , auroient
| Regnault, I'Assemblée a envoyé au tribunal du f.rmé des oppositions sur chacun des membres
prernier arrqndissement la décision des contes lesdites compagnies, pour raison desdites com -
'tations concernant l'immense succession de :nunes, seront tenus de donner dans le cou
Jean Thierry, décédé à Venise en 1676 , et au rant du mois de février , suivant les form s
pouvoir exécutif le soin de faire rentrer les prescrites,les mains-levées dcsdites oppositions,
énormes arrérages échus des revenus de cetto ct d'en faire opérer à leurs frais la radiation par
ucoessiºn, et fidélement conservés par l'état le conservateur des ſinances.
| de Ve11 ise. A tiéſ. ut de ces mains-levées dans les ſoi Ines
497
#
« 1o34 )
et le délai prescrit, les créanciers seront tenus, L'ordre du jour appelloit la détermination
en outre des frais auxquels les oppositions don de l'impôt de 1791 , matière également impor
neront lieu, aux dommages et intérêts résultans tante et pressée. M. Cazalès, premier opinant,
du retard qui aura été apporté à la liquidation a pensé qu'on ne pouvoit faire cette fixation
et au paiement du prix des offices : ces dom que lorsque les comités militaire et de marine
mages et intérêts seront fixés au moins à l'in auroient fait connoître la dépense fixe de ces
térêt de cinq pour cent du prix desdits offices, départemens, et cet avis a été aussi celui de
à compter de la date des certificats des con M. de Montesquiou. M. Vernier pense au con
servateurs des finances, jusqu'au jour de la traire qu'y ayant péril dans la demeure, il vaut
radiation desdites oppositions sur tous registres ; mieux fixer l'impôt général sur un simple ap
ils pourront être estimés à plus forte somme p eru des dépenses particulières, et qu'on trou
dans le cas où les titulaires justifieront des per veroit, en cas d'infériorité de la recette , un se
tes plus considérables qui leur seront causées cours dans la caisse de l' extraordinaire, sauf à
par le retard de leur paiement ». surimposer en 1792 l'emprunt qu'on y auroit
fait. M. Cazalès s'est vivement élevé oontre ce
A la présente séance avoit été ajournée lar
motion de M. Treilhard , qui avoit proposé de moyen, qu'il a comparé au désordre de l'ancien
ministère. La commotion que l'opinant a voulu
mettre en vente les biens mationaux grevés de
fondation , en payant aux propriétaires des donner a été appaisée par quelques mots pleine . '
fondations quatre # pour livre. La dis de sagesse avec lesquels M. la Rochefoucault a
cussion a éte plus pointilleuse qu'intéressante, justifié le comité d'imposition ; et pendant que
et s'est terminée par le décret suivant, rédigé le mouvement duroit encore dans l'angle droit,
par M. Lanjuinais. l'Assemblée a passé à l'ordre du jour, c'est-à
dire, à la question de la quotité des droits à éta- .
L'Assemblée nationale , après avoir entendu blir aux entrées des villes. M. Dupont a fait le
son comité ecclésiastique, décrète, rapport au nom du comité d'imposition; il die ..
Art. 1°*. « Les immeubles réels des fondations
de messes, et autres services établis dans les vise les villes du royaume en huit classes, surf.
églises paroissiales et succursales, seront vendus lesquelles il répartit l'impôt en raison de la po- *
dès à présent dans la même forme et aux mêmes pulation, suivant le tableau que voici : · .. -*

conditions que les biens nationaux. Nombre Propor- Portion ° ° º3 -


II. Pour tenir lieu aux curés et autres prêtres des villes tion de l'im- Produlº :
attachés auxdites églises paroissiales et succur de chaq. totale. pôt par brut. ::
, classe. - individ- *s"
sales, et qui en administroient les biens, de re
venu desdits biens, il leur sera payé, par le Ir°. clas. Paris, 1 6oo,ooo 18 l. 1o,8oo,oooº
receveur du district , l'intérêt à 4 pour cent, Jl°. idem , 2 414,ooo 12 l. #
et retenu du produit net desdits biens. Il l°. idem , 4 331,ooo 1o 2,31 o,ooo2
. III. Quant aux églises où lesdits biens étoient lV°. idem , 11 49o,ooo 8 5,2oo,ooo à
administrés par les fabriques , il sera fait aux Ve, idem , 18 4o7,ooo 6 2,442,ooo
dites fabriques l'intérêt à 4 pour cent, aussi V1°. idem , 4o 426,ooo 4 2,1o4, oooº
sans retenue de la valeur desdits biens, à la VI4e. zden , 72 535, ooo 2 1,o7o, ooo

charge de l'employer à la dépense du culte et à VI.I°. idem, 379 1,452,635 1 1,459.6


l'acquit des fondations.
lV. Toutes ventes d'immeubles réels et sous ToTAUx, 527 4,655,635
fondations, faites jusqu'à ce jour dans les for Les frais de perception seroient de 3,45o.653 l.
m« s prescrites pour la verite des biens natio
naux, sont déclarées valables, et sortiront leur Et par conséquent le produit net, de 24,782,788
plein et entier effet, à la charge et l'intérêt à On observera que l'habitant de Paris , qui
4 pour cent ». précédemment payoit 4o liv. 1o sous par tête ,
L'ordre du jour étoit la question de savoir ne payera que 18 livres suivant l'état nouveau.
quelle seroit la quotité de l'imposition à répartir L'iinpression de ce rapport a été ordonnée.
sur les. peuples pour l'année 1791 ; mais M. M. de Broglie a exposé, au nom de la dépu
Montesquiou est convenu que le comité des tation du haut et du bas Rhin , qu'il y a en c«
finances et celui de l'imposition n'étoient point moment une grande fermentation dans ces dé
encore prêts pour présenter à l'Assemblée un partemens , où les prêtres ont conservé,une in
projet de décret qui fixât cette somme. fluence redoutable. Les commissaires mationau
( 1e33 )
antété menacés et insultés par une aveugle mul pliment touchant, qu'ils ont reçu avec modestie
titude que les gardes mationales ont eu peine à et sensibilité ; mais comme étonnés qu'on pût
contenir. Les directoires même se sont reridus les louer d'une action qu'ils trouvoient toute
coupables en arrêtant la mission des commis simple. Voici les noms de ces dignes citoyens,
$l0IlIlalT6S. -
Bence et Véry, le premier est porte-faix, père
L'Assemblée a chargé les quatre comités, mi de six enfans, le second est armurier mon marié.
litaire, des rapports, # recherches et de cons
fitution réunis, de présenter incessamment le
mpport de cette affaire. G. JDépartement du Nord.
On mande de Cambrai que les aristocrates
- P A R I S, le 9 février. sont en force , et que pour mieux frapper
eurs coups ils ont eu l'audace de décorer leur
· Le baron de Riéger, chargé des affaires du club du titre imposteur d'amis de la constitu
duc de Wirtemberg , arrive cette semaine à tion, de l'ordre et de la paix ; ces gens-là ne
Paris avec les instructions et les pouvoirs né sont cependant que de vrais monarchiens ou
cessaires pour suivre la négociation relative aux Malouétino-Clermontistes; ils ont dressé leurs
indemnités décrétées par l'Assemblée nationale, batteries de telle manière , que les journaux
en faveur des princes étrangers pensionnés en patriotiques n'arrivent point à Cambrai , tandis
Alsace. que le poison des Mallet Dupan, Royou, Cra
| Le duc de Deux-Ponts êt le prince Maximi part, Durosoy et compagnie, y coule à flots.
lyn, son frère. consentent également à entrer On ajoute que la citadelle de Cambrai est
mnégociation sur le même objet. confiée à un aristocrate virulent, et que cette
Le p
prince de Limange
ge. s'est aussi engagé
gºg à citadelle renferme un magasin où 4o mille fu
oir la même indemnité. sils neufs dorment en réserve, tandis que les
Il n'y a jusqu'à présent que les électeurs ec gtrdes mationaux sont mal ou point du tout
iastiques, l'évêque de Spire , et les princes armés. Les patriotes qui donnent cet avis ajou
és à la cour de Berlin , et sur lesquels tent qu'il seroit très-nécessaire que des com
cour a une influence connue , qui s'y missaires nationaux fussent envoyés dans ce dé
t absolument , en rejettant toute négo partement, dont la situation est si importante,
| qui ne seroit pas entamée par la voie pour y prendre connoissance de bien des cho
la diète de l'Empire, laquelle diète est tout ses, et concourir avec le général Rochambeau
fait étrangère à cet objet. à y déjouer les manœuvres perfides des prêtres
Le duc de Wirtemberg, dans les états duquel rebelles et autres aristocrates.
, de Condé vouloit fixer son séjour , vient -

écrire à ce ci-devant prince , que sa santé


lui permettant pas de le recevoir d'une ma
Une lettre de Saint - Malo , du 31 janvier
ière digne de lui , il le prioit de vouloir bien dernier , annonce que la garde nationale de
isir une autre retraite ; en conséquence, il cette ville , celle de Saint-Servan , et la troupe
#º Louisbourg poûr se rendre à Bruns de ligne , se sont portées sur Dinan pour dissi
per une troupe d'environ cinq cents paysans
de la paroisse d'Evron, qui , le 29 dudit mois,
rait d'une lettre de Pontoise, du 6 février. se sont rendus à Châteauneuf, y ont brûlé les
titres de la terre de Coëtquen , que le ci-de
| La société des Amis de la Constitution vient vant marquis de la Vieuville y avoit fait por
faire une action qni l'honore. Deux hommes ter. ( Ce marquis est connu pour être mon-seu
la garde nationale étant de poste au pont, leme nt très-brutal , mais même barbare, puis
† la nuit des cris qui p rtoient de la qu'on assure qu'il a tué en différentes occa
re ; c'étoit trois hommes qui se noyoient. sions , étant à la chasse , plus de vingt-cinq
Tinstant ils s'élancent, exposent mille fois leur paysans ).
, et après deux heures de ſatigues sauvent #
trois hommcs. La société instruite de cet acte
Strasbourg , le 3 février.
dévouement, leur a envoyé une députation
r les remercier. Invités à venir à la pro , Quelques alarmes que les ennemis de la eons
ine séance, le président leur a fait un com titution ayent voulu répandre sur l'état des
E -E- -

( 1o34 )
esprits dans la ci-devant Alsace, le patriotisme Salut et gloire aux bons citoyens des villes et
y domine ; il a toujours régné dans cette ville, des Gampagnes qui sauront, ainsi que ceux
où les cabales des prêtres , de leurs dévotes d'Oränge, choisir de vrais patriotes pour leurs'
et du cardinal , n'ont donné lieu qu'à des tribunaux , leurs municipalités et leurs départe
scènes ridicules qui ont beaucoup diverti les mens ! Salut aux défenfeurs des Avignonois !
patriotes. Salut à ces braves patriotes de Bagnoſs, MM.
Ce matin les commissaires nationaux, nommés Belgerique , Devaux et Chaizâl , et sur-tout au
par le roi pour procéder à l'exécution des dé respectable et immortel maire d'Arles, M. An
crets dans les départemens du haut et bas Rhin, tonelle ! C..... -

sort partis pour Colmar, où la faction robino


calotine s'agite, mais où le peuple sera bientôt
désabusé. -

Vu l'éclipse annoncée de certains astres,


croit devoir avertir les voyageurs que les villes,
-
Alégresse patriotique des citoyens d'Orange, villages et hameaux, à dater de ce jour jusqu'au
à l'occasion de l'élection des juges de ce moment où toutes les choses seront rentrées
tribunal. dans l'ordre, ne manqueront pas d'être éclai
rés ; les issues conduisant même aux chemins
- Par-tout on rcconnoît les vrais patriotes, et par · de traverses, ainsi que les bacqs, ne seront
tout les vrais patriotes ont l'ame vive et sensible ; oubliés : avec ces précautions on se préservera
c'est une remarque bien touchante à faire , et des accidens qui pourroient être la suite d'uae
l'élection des juges du district d'Orange nous. éclipse totale, et s'il y a encroûtement il ne sera
en fournit l'heureuse occasion. Cinq citoyens, que passager. -

choisis parmi les plus éclairés et les plus zélés


our la révolution, venoient d'être élus pour
# tribunal de ce district ; M. Bouvier, député à D E · V I E N N E. · · ·
l'Assemblée nationale, avoit été nommé prési
dent de ce tribunal, A peine la proclamation de Pendant les conférences du congrès de Shis
·cette élection patriotique étoit-elle ſinie, qu'une tove , on continue avec ardeur les préparatifs
alégressc générale s'est répandue dans toute la de guerre dans les états de la domination a
ville et aux environs. On reconnoissoit à cette trichienne : tous
de rejoindre leurlesrégiment.
semestriers ont reçu ordre
. . •#
joie les vrais amis de la constitution et les braves
défenseurs des Avignonois. La garde nationale M. Jacobi, envoyé de Prusse, ayant reçu un
d'Orange s'est empressée de faire préparer un courier du congrès, a eu immédiatement
une audience de l'empereur, et a expédié
#
grand repas, dont elle a fait les honneurs aux n
administrateurs, aux municipaux et aux nou suite un courier pour Berlin.
veaux juges. Là, au milieu des félicitations ré · Les Russes , maîtres d'Ismalow , ne sont pas
ciproques sur le bon choix qu'on venoit de faire, distans de Constantinople de plus de quarante
et dans l'épanchement mutuel de leur coeur, mille d'Allemagne ; Andrinople n'est plus cou
les convives serroient leur sein les uns contre vert que par les † Silistria et
les autres , en se jurant amitié éternelle en Varna. Le grand # renforcé les garnisons
tr'eux et attacliement inviolable à notre sainte de ces deux placés#et il occupe , à la tête de
constitution, Bientôt une musique enchante 6o mille hommes, derrière Silistria, les passa
resse semble ajouter à l'expression de la sensi ges du mont Oémus, qui défend les §
bilité commune ; on s'cmbrasse de nouveau ; de Constantinople. La consternation est ré
des larmes délicieuses coulent des yeux de ces pandue d ns cette capitale ; le capitan Pachta
bons citoyens. On sort, on conduit en triomphe n'a pu engager la ſlotte auxiliaire des puissances
par la ville les nouveaux magistrats; l'air retentit barbaresques à entrer dans la mer Noire, et la
de ces paroles touchantes et si mélodieuses anx marine tnrque n'est pas en état d'y mettre une
oreilles des bons l'rançois, où peut - on étre flotte formidable. - |

7nicux qu'au sein de sa famille ? enfin , ces . L'impératrice de Russie a envoyé à l'em c.
dignes magistrats rentrent dans la maison com rºur et à son premier ministre Kaunitz, de
mune aux acclamations de tous les citoyens, et fonrrnres d'un grand prix : la meilleure inteili
au son des instrumens qui jouoient alors , avec g"nce p troit régner entre les deux cours, e
une vivacité charmante , le refrein si re lou anilonºer que le s projets communs contre l'em
table aux aristocrates , Ah ! çà ira , çà ira. Pire ottoman ne sont pas abandonnés. -
II

S' U P P L É M E N T A U N°. C C C C X C V I I.

P A R I S, le 9 février. Nantes, le 2 février.


Le patriotisme de cette grande cité occupera
" Sur la réquisition de M. la Fayette, la muni une place distinguée dans les fastes de la révo
cipalité vient d'ordonner la fabrication de 8oo lution ; chaque jour l'esprit public, qui anime
mille cartouches, qui , avec les 2oo mille qui nos honorables frères de Nantes , brille d'un
| existent déja , forment un million de coups à nouvel éclat. Le citoyen Chanceaulme a pré
tirer dans le cas où l'on oseroit enlever le roi , senté à la société des amis de la constitution de
ou entrer à main armée dans l'empire. Cn a cette ville le projet de souscription suivant, qui
fait des essais publics de la poudre qui entre a été adopt par la majeure partie des négocians.
dans la fabrication de ces cartouches.
« Nous soussignés , citoyens commerçans de
. La provocation du sieur Sainte-Luce , à l'é Nantes , que l'âge ou les inſirmités empêçhent
rd de M. Rochambeau . a donné lieu à un de suivre le parti des armes pour voler au se
§ remarquable. Un citoyen, M. Boyer ,
s'est rendu chez le sieur Sainte-Luce, et lui a dit :
cours de la patrie attaquée et en danger, desi
: ant concourir à la défense commune par tous
J'ai fait serment de détruire, au péril de ma vie, les moyens qui dépendent de nous, pour ne pas
tous ceux qui oseront attenter à notre sainte gêner ou arrêter le zèle et le patriotisme de nos
constitution, ou aux honorables citoyens ses enfan5 et autres citoyens employés dans nos
fondateurs ou défenseurs ; tu as injustement affaires, nous déclarons et promettons de con
provoqué le patriote Rochambeau ; c'est avec server les places et de contiuuer la jouissance
moi qu'il faut que tu te battes : le sieur Sainte des appointemens à tous ceux qui prendront
Luce se hâta de dire à M. Boyer que l'affaire les ºrmes pour marcher sous l'étendard de la
étoit arrangée. M. Boyer n'est pas le seul qui patrie, par-tout où ils seront appellés pour sa
| ait fait cet auguste serment ; les ennemis de la défense ».
i , de la loi et du roi ; les princes étrangers Le citoyen Godebert, que son état et son âge
| qui oseroient seconder leurs projets criminels . *empêchent de concourir individuellement à la
| oivent savoir qu'outre ses deux cents mille défense de la patrie , s'est engagé généreuse
| ſoldats et citoyens des troupes de ligne, et ses ment à payer 24 sous par jour à un garde na
# millions de gardes nationales , la France tional portant les armes contre mos ennemis, à
#enferme encore dans son sein dix mille Boyer, compter du jour de son départ à celui de son
ſ'ou', en d'autres termes, dix mille Mucius arrivée. Un grand nombre de citoyens ont imité
Scevola. cet exemple , et graces au patriotisme qui anime
|.;M. Talleyrand, ci - devant évêque d'Autun, les Nantois, cette ville sera bientôt en état de
l'opinion publique portoit au siége de Paris, fournir une quantité ( proportionnée à sa po
•vient de publier une lettre, où il annonce qu'il pulation ) de citoyens prêts à marcher à l'en
ſl6 IIll .
n'accepteroit point cet honneur s'il lui étoit dé
é par le peuple, et qu il renonce aux fonc Un grand nombre de citoyennes assiste aux
séances de la société des amis de la constitution,
|.tions de l'épiscopat, pour se livrer tout entier à
celle de l'administration publique. et se sont liées à la patrie par la prestation du
|
| serment civique.
. L'opinion publique, sur le départ de Mesda
|
| 2mes, persiste à condamner cet étrange voyage,
-et on croit que sur ce point, comme sur tant Extrait des registres de la société des amis de
: d'autres, la volonté irrésistible des départemens la constitution.
usera parfaitement d'accord avec le vœu de la Conscription civique et militaire.
- capitale. On ne sauroit trop le répéter : cette
évasion successive de tous les membres de la fa Nous, citoyens François, résolus de vivre
ille royale, ne peut avoir pour but et pour libres ou mourir, nous engageons à marcher par
§ l'enlèvement du roi ou de M. le dau tout où le besoin de la patrie l'exigera , aux
premiers ordres de l'Assemblée nationale. A la
in; la guerre civile et une invasion de troupes
rangères seroient la suite immédiate d'un séance des amis de la constitution à Nantes , ce
J)areil évènement. 27 janvier 1791. -

497 bis.
-
( 1o36 ) |

Aux rédacteurs de la Chronique de la Loire immenses sont néanmoins remises au ponvoir


inférieure. exécutif, et il faut qu'il soit lui-même indé
pendant, puisqu'il est une portion des droits
J'ai eu le plaisir de présenter hier à la société nationaux , dès qu'il marche dans le sens de la
des amis de la constitution , aux Capucins de loi sans sortir des bornes que la constitution lui
cette ville , un couple vénérable , vrai phéno a prescrites : c'est ainsi que le poids qui court
mène de la nature §. son espèce. sur la balancc romaine , fait équilibre ou le
Le nommé René Dégra , âgé.de cent ans et rompt.
trois mois, natif de Cornet, diocèse d'Angers, L'auteur, un des plus intrépides et des plus
ayant été vigneron dans les premiers temps de fermes appuis de nos libertés , et qui m'a jamais
sa vie , ensuite batelier, et pendant cinquante marché que sur une ligne droite, veut que les
ans, calfat de navire dans cette ville ; et Per gardes nationales soient pour l'intérieur,. mais
rine Trouillard , sa femme, âgée de plus de cent que le soin de combattre nos ennemis étrangers
deux ans , native de Baunez , même diocèse ne les regarde que dans le cas où nous serio
d'Angers. Ce couple du dix-septième siècle, est obligés de défendre notre propre territoire ; i
marié depuis soixante-seize ans ; il y en a vingt fait de tous les citoyens autant de soldats; il ne
six qu'il a renouvellé son mariage après sa cin veut confier qu'aux citoyens-soldats la grande
quantième ; il demeure à Nantes depuis 58 ans, cause de la liberté civile : il conclut que ni le
et est dans la plus grande misère, presque muds, prince , mi le ministre me doit nommer ni les
couchant sur la terre, manquant de tout , par chefs, ni les officiers des gardes nationafes; que
le défaut de force nécessaire pour aller men les chefs et les ofſiciers des troupes de ligne né
dier leur subsistance ; ils habitent ume espèce . peuvent être chefs, ni officiers des gardes na
de taudis, vis-à-vis le couvent des Capucins. tionales : enfin , que le prince ne doit ni avan
Ces deux respectables vieillards sont d'autant cer, ni récompenser, ni punir les gardes na
lus intéressans , qu'ils n'ont perdu aucun de tionales. · · ·
f§ sens , mais il m'avoient plus ni parens mi L'auteur , qui ne se dément point par »
amis dans cette ville ; ils viennent d'en trouver profond sentiment qui le porte à desirer ué .
dans la société des aunis de la constitution, qui tous les peuples soient libres et heureux, né
s'est chargée de pourvoir à leurs besoins jusqu' offre dans l'histoire les rois et ceux qui
ce que la commune de Nantes puisse leur assi environnent toujours passionnés pour la puis
gner une pension qui les accompagne jusqu'au sance absolue, toujours habiles à dissimuler, à
terme de leur carrière patriarchale. -
préparer de loin leurs révoltes, à endormir
-
crédulité des peuples : ils me sont jamais pl
redoutables que lorsqu'ils étalent avec plus de
Discours sur l'organisation des gardes natio pompe des mots dont ils se jouent. . "| .
nales, par M. Maximilien Robertspierre, Inviolablement attaché aux seuls.principes
membre de l'Assemblée nationale. A Paris, qui conviennent à un état libre, M. †
chez Buisson, libraire, rue Hautefeuile, pierre veut que les gardes nationales ne soient
n°. 2o. Prix, 12 sous broché, et 18 s. franc et ne puissent être autre chose que toute .
de port par la poste. nation armée pour défendre au besoin #
droits , sa liberté et sa sûreté ; que donséquemi
La grande difficulté politique, c'est de placer ment la nation tienne elle-même et constami
le corps militaire de manière qu'il serve la li ment dans sa main ses moyens de défense et de
berté publique et ne l'opprime pas; car la même salut , et qu'elle n'ait point dès-lors à supplier
force qui soutient, peut détruire. Les gardes le pouvoir exécutif, soit pour le redressement
nationales forment le contrepoids naturel de de ses torts, soit pour la conservation de la li
l'armée de ligne ; mais ces deux remparts ne berté qu'elle a conquise. Si cet ouvrage porte
doivent être mi fondus ensemble, ni opposés : un caractère d'austérité irréfragable, que l'on
leur désunion seroit très - dangereuse , leur songe qu'il n'y a point à composer avec l'an
union absolue ne le seroit pas moins. Des forces cien despotisme. : •

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. .
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroît tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 liv pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv. peur
5mois, franc de port, par la goste, pour tout le Royaume. L'a: • nnement ne commence que du prem. d'un maia
-

- : D E L A F R A N C E ,
- ET A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
JOU R N A L L / B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes 2

dirigé par M. ſ lERc1 En , et par M. CARRA , lan des Auleurs.


Un roi ne peut en conscience soutenir des prétentions de famillss , quelques


légitimes qu'elles soient, ni fournir à ses dépenses particulières qu'avec
s s revenus particuliers : les impôts ne doivent être employés qu'à la dé
fense de l'état. ( Fénélon, dans ses directions du duc de Bourgogne).

, * No. C C C C X C V I I I. , Du Samedi 12 Février 1792.


1s s E M B L É E N A T I O N A L E. nation , qui est une contre-ruse des ennemis
- -
du bien public.
- Séance du 1o février au soir. M. d'Ambly a porté des plaintes amères sur
la détention d'une chanoinesse, nommée ma
L, natio,. françoise, en déclarant à la face dame de Mauclair , arrêtée et retenue pour
de l'univers . qu elle m'entreprendroit jamais avoir distribué un faux bref du pape. L'opinant
aucune conquéte par la voie des armes , n'a a inculpé assez grièvement M. Voydel, qui s'est
renoncé a l'espoir d'enrichir sa population défendu de fort bonne grace. L'Assemblée ma
par l'affluence des hommes de tous pays qui tionale a ordonné que le rapport en seroi fait
| viendroit admirer notr- gºrieuse constitution, 2:v.as5a1ti111e11 .
et en savourer les délices Aujourd'hui l'Assem Sur la proposition de M. Lanjuinais, au nom
blée nationale a reçu le premier tribut non du comité ecclésiastique, les paroisses de la
seulement d'une nation étrangère, mais d'un viile du Mans ont été réduites à quatre, trois
hémisphère. Une députation des Quakers autres églises seront conservées sous le nom
' ; † a été reçue à la barre, dans d'Oratoires. -

#austère costume, et a parlé la tête couverte. M. Vieillard de Coutances, au nom du co


offrent de s'établir parmi nous, d'y apporter mité de judicature , a fait rendre le décret
rs richesses , leurs arts, leurs moeurs saintes suivant :
louces ; ils demandent pour toute condition « L'Assemblée nationale, informée par son
" avoir l'état civil par la transcription des comité de judicature que les bureaux nouvel
ºssances et mariages , et d'être dispensés de lentent établis pour la perception du droit d'en
tout serment, ainsi que de la défense militaire. registrement, veulent exiger ce droit sur les
, le président a exprimé dans sa réponse, quºttances de liquidation et remboursement des
s sentimens d'estime et de tendresse que mé offices, sous le prétexte que le décret du 28
des hommes si purs, sans se croire obligé novembre dernier, sanctionné le 1o décembre,
applaudir
drºit à l'abnégation. qu'ils ont faite du
naturel de la défense.
me porte que la dispense du contrôle ; et con
sidérant qu'à l'époque du 28 novembre, le dro t
n a envoyé au comité de constitution la d'enregistrement n'étoit pas encore établi, et
ion de nos frères les Quakers , et on a qu'il ne l'est qu'en remplacement de celui de
- é l'impression de leur discours et de la contrôle ,
Ionse de M. le président. Décrète que l'exemption prononcée du droit
'comité des rapports est renvoyé une de de contrôle, par les articles VII, XII et XIII
de de la commune d'Issy-l'Evêque, dépar de son décret du 28 novembre dernier , doit
ent de Saône et Loire , qui réclame la s'entendre également du droit d'enregistre
|é de son curé, détenu depuis six mois au mleIlt ».
telet, sur une accusation de crimes de lèze- à La discussion s'est reportée sur #º
49
( lo58 )
du recrutement de l'armée, et l'article suivant son comité de constitution, décrète ce qui
a été décrété : suit :
« Aucun régiment, soit d'infanterie, d'infan Art. I°r. « Les tribunaux criminels seront
terie légère, soit de cavalerie, dragons ou chas établis et fixés dans les villes actuellement siéges
seurs, me pourra, sous aucun prétexte , engager des administrations du directoire des départe
des homines nés hors de la domination fran mens, soit que les chefs-lieux soient détermi
çoise , ni déserteurs d'aucun régiment ». nés, ou que les administrations alternent avec
Cn a ajourné la question de savoir si la France eux ou plusieurs villes, et sans que les triba
continuera d'avoir à sa solde des régimens nanx paissent alterner en aucun cas.
étrangers , autres que les Suisses, qui nous sont II. En exécution des décrets rendus pour les
attachés par d'anciennes capitulations. départemens du Cantal , des Landes , de la
Séance du 1 1 Février.
Mense, du Puy-de-Dôme et des Vosges, les
tribunaux criminels de ces départemens seront
établis et fixés dans les villes l Auriiiac, de Dax,
M. Voydel n'a pas fait attendre le rapport de Saint-Mihel, Riom et Mirecourt ; en con
qu'il avoit promis de l'affaire de madame de séquence l'administration du département des
Mlauclair , chanoinesse. Cette affaire se suit de
Landes ne pourra alterner en faveur de la ville
vant un tribunal de justice réglée ; l'eccusée est de L)ax, et celle du département de la Meuse .
retenue par un décret , et le procès ne peut demeurera fixée à Bar-le-Duc. -

finir que par un jugement qu il n'est pas au I'i. Le tribunal du département de Saône et '
pouvoir des comités de prévenir ni d'arrêter. Loire , sera établi dans la ville de Châlons, et
A la réquisition de M. Voydel, cet exposé a celle de Mâcon sera définitivement le siége de
été inséré au procès-verbal. son administration ».
Un rapport de M. de Curt a donné dans le Le même comité de constitution, pnr l'organe
plus grand détail la connoissance des mesures de M. le Chapelier , a proposé un projet de dé
prises pour envoyer des commissaires au X,An cret pour fixer le traitement des juges du tri
tilles, et y assurer l'ordre et la paix. Ces § bunal de cassation. Il portoit ce traitement à
ont été décrétées, ainsi qu'il suit : 1 o mille livres : un amendºm nt survenu les ré
« L'Assemblée nationale , ouï le rapport de duisoit à 6; M. de la Chase a proposé le moyen
son comité de marine, décrète qu'il se ra fait un terme de 8ooo liv. , qui a été adopté. Le même
fonds extraordinaire de 8.991 248 liv. pour les décret règle le costume de ces nouveaux juges
dépenses de l'expédition ordonnée pour les isles et la forme des requêtes civiles.
du Vcnt ; savoir : On a repris la discussion sur les droits d'en
443.84o livres pour frais de passage. trées des villes. M. Aubry a traité avec peu de
4 914,512 livres pour les frais d'avancement ménagement le plan du coin té, qu'il accuse de
en lant une année.
tyrannie , de subtilité, de tous ſes vices de la
3,552,296 liv. pour les dépenses annuelles de bursalité défunte. ll a présenté un projet tout
l'arnnée de terre.
autre , dont la lecture ne s'est pas faite sans
1oo 8oo livres pour le traitement annuel des murmures, mais dont l'impression a été or
contmissaires et du secrétaire de la commission , donnée.
nommés par le roi. Le département des hautes Pyrénées a élu
L)écrète que, sur le fonds de l'extraordinaire pour évêque de Perpignan un curé universelle
de 8,901,245 liv. , il sera mis sans délai, à la dis ment respecté : ce choix, qui a eu l approbatior
position du ministre de la marine, une somme des peuples , a été accueilli par les applaudisse
de 2,356 84o liv. pour avances faites pour ladite mens de l'Assemblée nationale. L)ans ce dépar
expédition, et le restant , montant à 6,662,4o8 tement , que l'on croyoit particulièrement as
livres, sera également remis à sa disposition au servi à l'intrigue et au funatisme, un seul cur
commencement de chaque mois , à raison d'un a refusé le serment décrété.
douzième, à compter du premier janvier der M. Muguet a fait, au nom des quatre com
IllC I >).
tés, le rapport sur les mouvemens du haut
Un autre décret, rendu sur le rapport de bas Rhin. . Un commandant de gardes mati
M. Gossin . an nom du comité de constitution, nales d'un côté, et l'évêque de Strasbourg
a statué sur l'emplacement des tribunaux cri l'autre, ont cherché à ameuter le peuple conti
minels. les commissaires nationaux. L'administratic
L'Assemblée nationale, après avoir entendu de département a non-seulement négligé d' arx
|
-==

( 1 b% ) )
ter cette fermentation , mais l'a ouvertement à gent s'en va , et à notre r'vºi nous serona
fomentée. Le courage et le talent des commis tous stupéfitits de ne pas nous voir nn écu dans
sa res en ont imposé à ces rebelles, et ont gagné la poche. C....
quelques citoyens de bonne foi : on vante par
culièrement le triomphe remporté par M. Du
mas, l'un des commissaires qui, au milieu d'une On nous mande de Roye , district de Mondi
thèse publique où l'on avoit eu l'audace d'atta dier, département de Somme, qne M. Dunetz,
quer la constitution civile du clergé, a pris la curé de l ' paroisse de Saint-j'icrre de cette
parole pour justifier la loi, et a réduit ses adver villº , frère du député de ce nom à l'Assemblée
saires au silence de la conviction. nat ouale , a prêté le 5 de mois le serment sur
la constitution "civile du clergé. Depuis long
Par le décret rendu sur l'avis d »s comités ,
l'Assemblée mationale, après avoir donné les plus temps ce vénérable pasteur étoit harcelé par
rands éloges à la conduite des commissaires , un foule de cagots et de cagotes qui le mena
† que les administrateurs du d, partement çoient de l'enfer ct du mépris public , s'il obéis
du bas Rhin demeureront suspendus de leurs so t à la loi. Quoique malade, il les écoutoit
fonctions. G. avºc patience , et leur disoit qu'on ne sauroit
l" voe , de sa conscience qu'au jour indiqné par
la municipalité. Le jour venu, cette horde de
P A R I S, le 1o février. grimaciers ct de grimacières espérant un bon
effet de ses exhortations, se rºndit à l'église
Un commis des messageries a dénoncé hier p roissiale , comptant cn sortir triomphante ;
au Jacobins un écoule rri ºnt journalier , trº, mais le nouveau Saint Antoine , n'écoutant
considérable et très précipité de notre num º - q'le sa conscience, prononça un discours qui
raire en Al'emagne, par les messageriºs de Paris fit verser des larmes aux bons citoyens, et qui
à Strasbourg. Cet écoulement se fait remºrquer couvrit de honte et de confusion cette tourbe
sur-tout depuis un mois , et la part e d A e - ſanatique.
magne qui nous avoisinº regorgº en ce mon nt
d'. cris et de louis de France. il est itn ooss b! >
Saint-Etienne , le 4 février.
-de croire que cette sortie accélérée d'un si gran l
nombre d · nos espèces so t occ.t , on 1 4 : p lr lt . Lºs pasteurs qui protestèrent contre le décret
variation des chang , ou p r ies rapºorts pro relatif à la religion catholique, reconnoissent
portionnels des matières d'or et d u g : entre anjºurd'hui qu'ils furent égarés par de hommes
elles; c'est, à n'en pas do 1ter , un an s d',ºrg nt Pºrvº 15 et mal intentionnés : plusieurs d'entre
qu - l'on fait au-d-là de nos fºontières , pour le eux viennent dans leurs paroisses faire une
grand projet d'invasion qu'on inºd tº contre r trºctation solemmelle de cet acte d'intolé
nous au commencein nt du printern ps. , | me rºi cº. M i lachat. curé de Saint-Chamond ,
semble qu'il est du devoir de l ' , emblée natio dº puté de la ci-devant province de i.yon , a
nale. dans de pareilles circot. .. : ces, de faire prêté le serment civique dans son église, le 17
demander au mºnistre des fina ii , un état des janvier dernier , sans aucune restriction , en
sommes que les messageries ont trº porté 5 . ;)r scnce d un peuple immense qui a témoigné
soit en lingots, soit en espi e s au le.à des par ses applaudissemens , tout le plaisir qu'il
frontières, depuis le mois de juillet 1 -89 , ainsi rºssentoit de voir son pasteur rentré dans la
bonne voie.
. qu'ua état des pid trºs qui ont pu entr r dans
e royaum°. Cette deinande auroit déja ! ) être
faite p ndant le ministère du cnarlatan. d - Gº Bel exemple à suivre.
nève : ma s ella est in tante en ce non nt, et je
crois encore qu'il faudroit faire vériſier, pa, des La municipalité de Toulouse , qui n'a jamais
coIntnissaires d * l Assºmblée nationale , les re Ce$sº de donner des preuves de son patr,otisme,
gistres des messageries, et voir s'il n'y a pas, de son intºlligºnce et de son activité, a telle
outre les registr s visibles et p: blics des re mºnt opéré sur les enblêmes de la vanité féo
gistres secret, qui contt ndroient le départ des dale dans cette viile qu'il n'en reste plus au
somines que la cour, ou les banquiers q : lui jourd'hui aucun vestig* '.e conseil général de
sont dévoués, auroient fait pa1 tir clandestine la cotnmune avoit déja donné , le 26 octobre
ment pour l'Allemagnº et pour les aristocr,tes dernier , un exemple qui a troit dû être imité
fugitifs; car pendant que nous dormons, notre Par tout , et principalement à Paris, et qui
( 1o33 )
mallieureusement a êté négligé. Il fut décidé pour chef Mercy-Rosalie, ni aucun de ceux
1°. que les quinze sections de Toulouse porte qui seront sous l'étendard de ce ministre. C....
roient les moins suivans : 1 la Nation , 2 la Loi,
3 le Roi , 4 la Constitution , 5 les Droits de
l'Homme , 6 la Liberté, 7 la Fraternité , S la On a défini la théologie, en disant qu'elle est
Justice , 9 l Honneur , 1o le Jeu de Paume , à la religion ce que la chicane est à la justice.
11 la Fédération , 12 l'Alliance bordeloise , 13 Le roi de Prusse , Frédéric II , s'est exprimé
Départemcnt , 14 District, et 15 Municipa ainsi : « L'écriture sainte est un bâton que Dieu
lité ; a mis entre les mains des aveugles pour les con
Et 2°. que les noms des rues seroient chan duire. Au lieu de se servir du bâton pour mar
gés de la manière suivante : La*rue des Nobles, cher , les théologiens ont disputé sur sa lon
- Rue de l Egalité, Rue de l'Inquisition , -
gueur, sa grosseur , et ont fini par se battre
. 8 V G C >>.
Rue de la Tolérance. Cours et rue Dillon, -
Cours et rue de la Liberté. Place et rue Lo P R U s s E.
ménie, — Place et rue de la Concorde. Quai
de Brienne , — Quai de Louis XV I. Quai · Les préparatifs de guerre se font avec acti
Dillon, — Quai de la Loi Place de St-Priest vité dans ce royaume : les semestriers ont reçu
( Guignard ) , — Place de la Nation. ordre de rejoindre leurs régimens et ont fait
Ces changemens sont d'autant plus impor beaucoup de recrues. Plusieurs ingénieurs des
tans, qu'en bannissant pour jamais de la mé diverses armées se sont rendus à Berlin pour
moire des noms ridicules ou odieux, ils rappel y donner leurs conseils au département de la
lent sans cesse d'autres noms qui sont les types guerre ; une nouvelle armée va être formée
de la constitution et de la liberté. Honneur et dans la Prusse orientale , sous les ordres du
gloire aux braves Toulousains et à leurs dignes prince Frédéric de Prusse.Tous ces préparatifs
municipaux ! C.... sont-ils dirigés contre la Russie et l'Autriche, ou -
bien combinés avec cette dernière puissance pour
l'exécution de quelque grande entreprise com , |
Comédie autrichiennejouée dans les Pays-Bas. mune ? C'est une question que l'issue du cons
grès de Shistove peut seule résoudre. L'affaire
On nous apprend dans la Gazette universelle, des Liégeois occupe très-peu la cour de Berlin ;
qu'il s'est formé deux partis à Bruxelles, l'un cette cour ne connoît que ses intérêts; s'il peut
aristocratique , à la tête duquel se trouvent lui convenir de protéger la nation liégeoise elle
M. Crumpipen et l'archiduchesse Christine, et le fera ; mais si l'oppression des Liégeois peut,
l'autre démocratique, dirigé par Mercy-d'Ar - cntrer dans ses arrangemens avec l'Autriche •
gentau et par M. Melternik. N'est-ce pas là Liége
chien. sera livrée sans pitié au couteau autri a

une véritable farce , un véritable piége pour


enchaîner tous les Belges indistinctement sous D E L o N D R E s,
la main de fer de Léopold , soit dans le parti
aristocratique , soit dans le parti prétendu dé On ne sait encore rien de bien certain sur le
mocratique ? Qui pourra nous faire croire que succès des armes angloises dans l' Inde. Les der
Mercy-d'Argentau, par exemple , est démo nières nouvelles de Pondichéry ont présenté
crate ? Qui ne voit pas dans ces denx oppositions Typpoo-Saïb comme vainqueur ; celles de Ma
de parti, simulées, le projet d'cmpêcher pour dras, au contraire, annoncent que l'armée du
jamais les Belges de recouvrer lour indepen général Mleadows est dans le meilleur ét t, et
dance, en les amusant sans cesse de cet espoir ? semblent présager la ruine certaine de T poo :
Ah ! l'on ne connoît pas encore toutes les ru ce qui paroît plus certain , c'est la défaite d'un
briques infernales de cette maison d'Autriche ! dét chement de troupes angloises, commandées
Mais nous espérons que celle-ci n'en imposera par le colonel Froyd. Quoi qu'il cn soit , le
pas long-temps aux Belges, et que le vrai parti commerce de l'Angleterre dans l'lnde ne peut
démocratique de ces provinces ne prendra pas que souffrir considérablement de cette guerre.
- On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à q ui l'on adressera, franc de port, le Prix
#e l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E;
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
p e © º

| J O U R N A L L I B R E , ar une Société d'Ecrivains Patriotes ,


- -

dirigé par M. MERcr ER, et par M. CARILA , un des Auteurs.

On est citoyen dans les républiques , on n'est que bourgeois dans les
monarchies. LE FRANc.

N°. C C C C X C I X. Du Dimanche 13 Février r79t.


ASSEMB LEE N A T I O N A L E. Cette pensée a été sévèrement rejettée par
MM. de Broglie et Roederer. Si l'Alsace est en
Séance du 12 Février. feu, a dit le premier, c'est le crime des prêtres
et du fanatisme ; mais la saine et majeure partie
I. paroît que les troubles du comtat Venaissin attend les décrets de votre justice, et n'a jamais
sont loin de s'appaiser , et l'on craint que l'in voulu les dicter. M. Rºederer a revendiqué, par
| cendie du fanatisme qui dévore ce beau pays ne les mêmes motifs , l'ordre du jour, et l'ordre du
se communique à quelques-uns de nos dépar jour a été décrété.
| shemens méridionaux. Il a été décrété que le M. Rœderer reprenant la parole, a exposé,
comité diplomatique e1 celui des affaires d'Avi dans un excellent disconrs , tous les inconvé
| -gnon eussent à se concerter pour apporter in '!
niens qu'on peut appeller aujourd'l1ui les im
possibilités d'un systême prohibitif, meurtrior
- feurs vues, et mettre les législateurs
2 en mesure de statuer sur ces intérêts si impor pour la liberté générale, terrible par l'établisse
| : tans et si prochains. ment d'une armée financière , et par les vexa
| -- Un rapport de M. le Conteulx a fait nnître tions de la visite domiciliaire, sans lesquels il ne
: quelques débats plus échauffés qu'intéressans ; peut subsister. En se résuIhant, M. Roederer es
· il concernoit les ecclésiastiques qui ont fait la time que, par la diminution sensible de la dette
| :soumission de leur contribution patriotique sur nationale, la somme de l'impôt devant égale
le revenu dont ils jouissoient en 1789, et qui ment baisser , il ne convient pas à l'Assemblée
| ' se sont trouvés réduits en 179o à un revenu nationale de fonder pour un long avenir une
très-inférieur , dont la contribution ne peut imposition de 18 à 2o millions qui ne sera pas
- conséquemment rester sur le taux de la sou nécessaire. On a ordonné l'impression de son
discours.
| mission orignaire. Le rapporteur proposoit ,
| : par un décret, de tenir compte du plus payé, M. Maury a paru à la tribune, commandé ,
* mais sans restitution. Après une longue discus a-t-il dit, par la voix de sa conscience, malgré
sion , l'Assemblée nationale s'en référant aux la défaveur qui semble s'attacher sur l'opinion
mesures prononcées par ses précédens décrets, qu'il embrasse : il a demandé l'ajournement ;
" a # n'y avoit lieu à délibéré. il a fait valoir l'autorité des circonstances : on
º L'ordre du jour a amené la discussion sur a ordonné que la discussion seroit continuée.
- l'impôt du tabac , et sur la liberté de culture M. Charrier, curé, a parlé pour le systême
| et de commerce de cette matière. -
prohibitif, et a fini par réclamer l'ajournement.
· M. de Dellay , dont l'opinion est déclarée Plusieurs voix se sont élevées pour demander
· contre cette liberté, a demandé que la question que la discussion fût fermée : M. Gouttes a
fût ajournée jusqu'après l'établissement général même interpellé le président de mettre la chose
| de l'impôt, afin, disoit-il , qu'on ne puisse ja aux voix : elle y a été mise, et le décret émané
mais croire que les troubles des départemens du a ordonné qu'il seroit continué de discuter.
: Rhin aient eu quelque influence sur les déter M. Cazalès ne croit p.is l'Assemblée suffisam
#- iºn- de l'Assemblée., - ment instruite , et insiste sur ſ'ajournement. « Il
499
( 1o42 ) . " º,

est bien étrange, a dit M. Beaumetz, que les de leurs fonctions, pour ensuite des informa- .
mêmes personnes qui pensoient naguère que la tions qui seront prises et du compte qui èn
question étoit suffisamment instruite, qui de 'sera rendu , étre établi par l'Assemblée natio
mandoient, il y a quinze jours, que la discus nale ce qu'elle jugera convenable.
sion fût fermée, fassent aujourd'hui une pro 2º. Que pour pourvoir à l'administration de
position exactement contradictoire ». Cette ré- cc département , les commissaires envoyés par

flexion , qui a été sentie et a déter
-

le roi seront autorisés à nommer un nombre


miné le décret qui a fermé la discussion. suffisant de personnes qui exerceront prôvisoi
La difficulté s'est élevée ensuite sur l'ordre rernent les fonctions des administrateurs du
qu'il failo.t donner aux acticles du projet de directoire et de procureur-général-syndic dont
d, cret du comité, M. de Deilay demandoit qu'ils la suppression est ordonnée par l'article pré
fussent intervertis : deux épreuves de mises aux cédent , lesqnelles personnes seront choisies
voix n'ont rien produit ; il a fallu en venir à partni les nembres qui conſ osent les corps
l'appel nominal, et il s'est trouvé que la mé adtninistratifs de département et de districts
thode tracée par le. comité l'emportoit de dix du haut et tiu bas Rlun. .
voix seulement. 3°. Qu'il sera procédé incºssamment à la no
L'article 1°" a été décrété ainsi qu'il suit : mination des évêq'tes des départemens du †
Art. Iº. « A compter de la promulgation du : et du bas Rhin , et que le procureur-général
présent décret, il sera libre à toute personne de syndic de celui du haut Rhin, et celui qui dans
cultiver, fabriquer et débiter du tabac dans le le départcment du bas Rhim en exerce les fonc
royaume, sauf les modifications qui seront ci tions , convoqueront
ces deux à cet effet les électeurs de
départemens. s ºs "
après déterin.nées ». G.
4°. Enfin que, conformément au décret du
12 juin 179o , la compagnie des chasseurs exis
Décret rendu dans la séance du vendredi du 1 1 tante à la ville de Colmar, est dissoute. ,

ſévrier. sur les mouveirvens des départemens L' Assemblée nationale approuve la conduite
du Rhin. du district et de la municipalité de Strasb "
- - - t ainsi qite celle des officiers municipaux de C 4
« L'Assemblée nationale , après avoir ouï ses mar; déclare que le sieur Slokmeyer, ceux
comités diplomatique et militaire , et ceux de gardes nationaies, et ceux dès eitoyens qui ont
constitution , des rapports et recherches réu agi pour maintenir l'ordre public et le respeêt
mis, sur les évènemens qui ont eu lieu dans les dil aux commissaires du roi , ont lhonorable
départemens du haut et bas l \ liin , sur la con ment rempli leur devoir , et que le préside
duite des administrateurs de ce dernier dépar est chargé de leur écrire à cet égard une lett
tement, et la dénonciation faite par ces admi de satisfaction en la personne du sieur Slok
nistrateurs contre les commissaires du roi , en meyer.
voyés ensuite du décret du 2o jai,vier dernier ; L'Assemblée nationale ordonne en outre
Déclare qu'elle est satisfaite du zèle et de la
conduite des commissaires du roi : qu'ils ont
le ministre de la justice sera tenu de lui
compte de jour à autre des progrès de l'ins
§
pu et dû, pour l'accomplissement de la missºon truction des procédures commencées, soit ,
qui leur est confiée , correspondre sans intcr Colmar , soit dans la ville de Strasbourg , soi
médiaire avec les corps administratifs et tous par tous les autres tribunaux des départem
autres officie; s publics exerçant leurs fonctions du haut et bas Rhin, relativement aux trouble
dans les départemens du haut et du bas Rhin , qui y ont eu lieu. - ·:
et prendre généralement toutes les mesures L'Assemblée nationale charge son présider
u'ont exigées le maintien de l'ordre public et de se retirer pardevers le roi, pour lui présente
l'exécution des décrets de l'Assenblée natio-. le présent décret , et le prier de presser l'exi
nale. cution des mesures décrétées le 26 janvier
En conséquence elle a décrété et décrète ; relativement à la sûreté des frontières, et d'ei
1°. Que les administrateurs composant le di voyer dans les départemens du haut et bas Rh
rectoire du département du bas Rliin , à l'ex une force publique suffisante ». ,
ception du sieur...... exerçant depuis plnsieurs
mois les fonctions de commissaire à Schelestat, P A R I S, le 12 février
seront, ainsi que le procureur-général-syndic
de ce département, suspendus provisoirement On dit aujourd'hui que les tantes du roi.1
( s1o43 )
moncent à un voyage impossible, incivique, im fallut pas davantage pour ameuter le peuple
praticable, etc. etc, mais on ajoute qu'eiles sont catholique contre les citoyens non-catholiques
embarrassées sur la manière de se tirer du mau de Montauban , et des scènes sanglantes s'en
SulVlTeI1t.
vais pas où on les a engagées. L'opinion publique -

absout Mesdames, qui n ont été dans cette affaire


que les dupes d'une troupe de coquins en sou Extrait du Courier de M. Gorsas.
tane , et d'une bande d'aristocrates femelles.
·Le blâme de cet exéc1able voyage. dès lors que D'Epinal.
Mesdames y renoncent, reton be sur les sct lé
lais qui I'ont conseillé. Le directoire du département invite , le 5o
janvier , le com m'tin lant de la garde nationale
à lui dire sºir q el ºn 15r2 da citoy ns i pour
Roucn. rot coinptºr , pour être p: êis à nitrcl er à la
première nouvelle d'une invasion. Le lundi 31
Le corps électoral a élu M. Thouret pour la générale bnt : on invite tou5 les gºns de bonne
remplir , au tribunal de cassation , la place de volonté à se ſa re inscrire : un cri génér l part
juge de ce départcment.— Avant de se séparei , des rangs : Tous ! /ous l la liberté ou lez mo: t !
il ā rédigé cette adresse qui a été luc à l'Assºm . Cette 1 éponsº , portée au d rºc : olre du dépar
·blée nationale, au milieu des plus vifs applau tement , a été reçue avec des tran , orts inex
:dissemens, et dont l'impression et l'cnvoi aux primables. — i es biens nationaux se vendent
-53 départemens ont été décrétés. dans ce départemºrt le C ible de leur estima
tion. — ! e respectable M. Pierrot , curé d'E
pinal , a prêté son se rmcnt , ainsi que les cha
º: ' Département de la Somme. noines réguliers qui tiennent le coiiége, — Voici
•- i - un trait qui mérite d'être rccueilli : Un vicaire
-: M, Leclair, curé de l'Etoile ( district d'Abbe nominé Tarillon , natif de Rembervillier , et
|. ) se voyant dangéreusement malade, et ne qu'on recommande à tous ceux sous les mains
l-pouvant se rendre à l église, fait appeller à son de qui il tombera , fait sa déclaration le , ºen
† la municipalité, et prête son serment :' r ' : on reçoit son sernment le dim incl12 ; il
se présente pour touchec sa pension le lundi :
1entre ses mains. « Messieurs , dit-il. j'acquitte
laici ma conscience, et jamais elle n'est plus dé il fait en secret ses préparatifs , et se ren! à la
| clicate; jamais son cri n'est plus saint et plus mu: icipalité le mercredi, où il proteste contre
aimpérieux que lorsqu'on se dispose à rendrc son son serment de la manière la plus injurieuse.
réme à l'éternel ». — ! )énoncé au district, il s'est évadé il v a liuit
jours. -

- Le curé de Sept-Sceaux, près de Reims . Ba) onne, 5 février.


| ayant refusé de prêter son serment, a été at
§ d'un coup de fusil. Ce ſait est rapporté On nous mande de cette ville que les der
' dans l'Ami du Roi ; mais l' Ami du Roi ne dit nières lettres de Madrid annoncent que le gou
" pas † M. le curé se l étoit fait tirer à poudre, vcrnement vient de faire fermer tous les cafés
: 'un de ses domestiques affidés ; qu'il se de cette capitale. On s'entretenoit dans ces
- porte fort bien, et qu'il n'aura d'autre mal que lieux publics de la révolution de France : en
: d'être chassé de sa cure. conséquence , les ministres, les grands et les
" Ce fait est important à connoître, d'autant prêtres les ont fait cliquemurer de par le roi.
' mieux que quelqnesjournalistes patriotes avoient M. Tess in, I'rançois, l'un de ces cafetiers, a
' été induits en erreur , et l'ont présenté comme été enlevé et ſermé : son crime étoit de recevoir
" un assassinat réel. Les aristocratcs s étoient aussi des journaux françois et les décrets de l'As
, égosillés à crier au martyre, à la persécution ; semblée nationale. On ajoute que soixante-dix
n'oublions pas que des mauvais prêtres sont autres François ont été aussi embastillés. Le
' capables de tous les crimes. Les troubles de pcuple espagnol commence à voir les François
Montauban commencèrent par un coup de ſusil avec des sentimens qui alarment les aristocrates
à poudre, que des calotins firent tirer sur un de toutes les couleurs, qui tyrannisent la belle
, prêtre ui portoit le viatique dans la rue : ce Hespérie et le peuple généreux qui l'habite.
prêtre feignit de l'effroi, et s'enfuit. Il n'en Les Espagnols appellent les François paesanos,
E-m=

( re44 5
ce qui veut dire amis ou camarades. Ce titre ilori. et à fournir une caution de deux cents
de paesanos écorche les oreilles et la conscience § sterlings pour sa conduite ultérieure. Son
des despotes Espagnols, à peu près comme crime est d'avoir censuré, dans un écrit très
notre refrein çà ira, çà ira écorche les oreilles modéré, les opérations du ministère dans le
de nos aristocrates. Ceux de Madrid ont mis dernier démêlé de l'Angleterre avec l'Espagne.
une armée de mouchards en campagne, pour Ce jugement inique, digne de la cour étoilée,
faire raile de tous le paesanos. Nous desirons ` a été rendu par la cour du banc du roi. Le mo
que ces mouvelles fâcheuses pour nos frères les tif certain de cet assassinat judiciaire est la ter
François établis en Espagne, ne se confirment reur que notre révolution inspire aux ministres
pas ; mais nous les tenons de bonne part. anglois, au roi d'Angleterre lui-même, à la
chambre des pairs, aux épiscopaux, aux anciens
tribunaux, dont tous les membres sont nommés
Angleterre et Hollande. par le roi, et même à une partie de la chambre
des communes. — Tous les aristocrates de l'An
Les aristocrates de ces deux contrées s'agitent gleterre, qui sont nombreux, craignent que la
et s'arment du glaive des loix contre la liberté mation angloise, forte de ses lumières, de son
de la presse. En Hollande la faction aristocra amour pour la liberté, et de notre exemple, ne
tique qui tremble pour elle, et qui seconde à veuille opérer une réforme très-nécessaire dans
merveille les fureurs de la femme du sthatou son gouvernement ; déja les écrits de la société
der , vient de rendre l'ordonnance suivante : § de la révolution , et la fameuse adresse
« Attendu que les journalistes se permettent, de M. Hoorn-Tooke, pour la réforme parle
soit d'eux-mêmes, soit en empruntant dans mentaire , ont donné une secousse aux esprits;
d'autres papiers nationaux ou étrangers, des déja les Anglois s'apperçoivent et disent que
observations qui souvent , quoiqu'en termes leur parlement n'est qu'une faction , et mon
oouverts et à double sens, sont offensantes pour une véritable assemblée nationale; déja ils ou
des princes et des membres du gouvernement ; vrent les yeux sur l'immense et dangereux pour
en conséquence il est défendu expressément voir des ministres , sur les richesses scandaº .
qu'il ne soit imprimé, vendu ou distribué au leuses du clergé anglican, sur le pouvoir fi,
cun journal, gazette ou papiers-nouvelles sans neste et tyrannique de certains tribunaux. qui
permission du magistrat du lieu : et , au cas étant entièrement dans la main du roi et de ses
que cette permission soit accordée, d'y rien ministres, dirigent trop souvent le glaive des.
insérer qui puisse faire la moindre peine à des loix auprès du despotisme. Cette fermentation
têtes couronnées , à de lhauts personnages de la raison et dès droits de l'homme dans les
étrangers ou à tous autres, sous peine de pu têtes angloises, a jetté la terreur dans l'ame des
nition corporelle et arbitraire , suivant l'exi ministres et de tous les hommes qui en Angle
ence du cas ». terre s'engraissent d'abus, ou s'énorgueillissemt.
Cette oodonnance criminelle me doit point d'une domination injuste à l'ombre d'une cons
étonner en Hollande , puisque cette contrée, titution imparfaite. Ils se sont coalisés,. et ont
autrefois république, n'est plus que le siége de dicté l'infâme sentence de la cour du banc du
la tyrannie du roi de Prusse , et de sa soeur , roi. C'est un coup de poignard porté à la liberté
la femme du sthatouder, puisqu'enfin le des de la presse : c'est un assassinat dirigé contre
otisme exerce aujourd'hui son empire en Hol l'opinion publique ; mais si les Anglois le laissent
§ avec plui de rigueur qu'en France avant impuni; s'ils oublient, dans cette occasion dé
la révolution. Mais ce qu'on aura peine à croire , licate , que le plus saint de leurs devoirs est la
c'est qu'en Angleterre , sur cette terre classique résistance à l'oppression, ils se montrent indi
de la liberté , à Londres , dans cette ville ré gnes de cette liberté dont nous les avons vus si
putée jusqu'à ce jour l'asile de tous les oppri fiers ; et l'Europe pourra dire d'eux. que les
més, à Londres, un imprimeur vient d'être Anglois sont des esclaves d'autant plus malheu
condamné à un emprisonnement d'un an, au reux, qu'ils sont glorieux de leur servitude.
On s'abonne à Paris, chez BvIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, frane de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. pour
3 mois franc de port, par la poste, pour tout le Rºyaume. L'abonnement ne commence que du prem. d'un •º
r

ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIRES


D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
, J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ,
: dirigépar M. MERcz ER, et par M. Ct2: RA , un des Auteurs.

- On est citoyen dans les républiques , on n'est que bourgeois dans les
- monarchies. LE FRANc.
t

# No. D. Du Lundi 14 Février 179t.


i
· i, As sE M B L E E NAT I O N A L E. ment; et jusqu'à ce, que les officiers, greffiers !
t_ sous - officiers, cavaliers, trompettes , seront
| (Il n'y a pas eu de séance samedi soir 12 ſévrier ). payés de mois en mois dans les lieux actuels de
leurs différentes routes , résidences, de tous
lours traitemens , gratifications , sous quelque
1 · Séance du 15 Février. dénomination qu'ils soient attachés à leurs dif
férentes places, par les mêmes mains et sur le
· L•. papiers échappés au naufrage du vaisseau même pied que par le passé, en observant les
formes qui ont eu lieu jusqu'à présent.
l' Amiphytrite, contiennent, 1°. les pouvoirs
conférés aux députés des isles de France et de Les loyers de casernement, qui ne sont pas
Bourbºn ;. °..des détails consolans sur l'état fournis en rattre, seront également acquittés
- erde des isles, où l'arrivée des décrets ma vviLine par le passé ».
tionaux a établi la paix et la concorde entre Sur une observation du comité central , on
dèux partis qui , † moment d'auparavant , a renvoyé aux séances du soir la discussion d'un
: étoient en disposition de s'égorger. L'Assemblée rapport de M. Dubois de Crancé , sur la sub
, iºtionale a ordonné l'envoi de ces papiers à son sistance, qui avoit été mis à l'ordre du jour, et
comité colonial. il a été ordonné que le rapport en seroit im
* Erisuite le comité de judicature a sollicité et primé et distribué.
#obtenu l'adoption du décret qui suit : M. le président a notifié l'élection du pre
' * « L'Assemblée nationale, après avoir entendu mier évêque de Château-Roux, département
le rapport de son comité de judicature, décrète de l'Indre, et celle des nouveaux évêques d'An
tqtie les officiers municipaux supprimés , qui
# dans le cas de faire liquider la finance de
| leurs offices, seront incessamment payés de
gers et de Saint-Claude : ce dernier siége est
dcnné à M. Guilloz, curé d'Orchamp, membre
de l'Assemblée nationale.
iléurs gages et autres émolumens arriérés jusques La discussion a été reprise sur la matière du
# #t compris le 31 décembre 179o inclusivement,
mme par le passé , par les caisses qui étoient tabac, et l'article I4 du projet du comité a été
ci-devant chargées de les payer ». reçu sans opposition.
, M. Rabaud, au nom du comité de constitu Art. II. « L'importation du tabac étranger
tion, a fait rendre le décret suivant : fabriqué continuera d'être prohibée ».
" « L'Asemblée nationale décrète que l'art. IV Par l'article III , il étoit d'abord proposé
du titre IV, et l'article XII du titre VI des dé d itnposer l'entrée du tabac importé, à raison
crets rendus les 23 décembre et 16 janvier der de 5o liv. le quintal ; mais le comité a cru de
nier, par rapport à l'organisation dn corps de voir lui-même, pour l'intéret de notre com
la gendarmerie nationaſe .. ne recevront leur merce avec les Etats-Unis d'Amérique, pro
, exécution que lorsque les divisions des ci-devant poser de réduire cet impôt à 25 liv. « C'est,
tompagnies de maréchaussée, même des com dit le rapporteur, en diminuant les gênes de
§ supprimées, seront faites par départe notre ſiscalité, que nous pourrons #ºr de

( 1o42 ) - f - - º - . " -

de regagner la supériorité què l'Angleterre a . Divers princes allemands . .. 3o.ooo.c'


rise sur nous dans le commèrce ». Le roi de Sardaigne. . , , 2o,ooo"
M. Péthion insistant sur les mêmes principes, Mº*. d'Artois et Condé, chefs
et les développant avec plus d'étendue , de des mécontens, doivent fournir |

mande que le droit d'entrée soit réduit à 1o liv. pour leur contingent une armée
|
par quintal. composée de ci-devant nobles ,
M. Malouet, auquel s'est bien-tôt réuni M. prêtres, financiers, procureurs,
Murinais, a proposé que tous les tabacs amé etC. etC. ' . . . . . . . . 5o,ooo .
ricains importés en France sur des vaisseaux Total . . .. . . . . 24o,ooo hom.
françois, ne fussent soumis à aucun droit. M.
Le nerville va plus loin encore ; il assure que si
le tabac d'Amérique n'est pas débºrrassé chez Cette armée formidable sera divisée en trois |

mous de toute espèce d'imposition. l'Angletºrre corps principaux , qui attaqueront la France
trouvera bientôt le moyen de reconquérir sur par trois points divers. La principale attaque .
nous le commerce des Etats-Unis. sera dirigée du côté de l'Allemagne, parce que,
L'Amérique, dit M. Dupont, a mis un impêt
diserut les aristocratcs, on est sûr du #
sur nos huiles , pourquoi ne mettrions - nous Bouillé, lequel compte sur treize régimens fran |
as le même impôt sur son tabac ? -
çois pour seconder l'invasion, et mener droit
Si l'Amérique a fait une faute , devons-nous à Paris les allemands, les ex-princes, et tous |
l'imiter ? répond M. le Chapelier. les chers aristocrates, qui ne veulent rien moins
M. Lameth a remis en faveur l'avis du co
que prendre d'un coup de filet la capitale ,
l Assemblée nationale et le roi. -

mité, en observant que le tabac de France de - Quand on demande à ces initiés qui fournira
vant probablement suffire aux besoins du pet: l'argent pour cette expédition , les mécontens,.
ple, le tabac américain fera le luxe du riche, vous disent - ils, et tous les rois de l'Europeir.
et qu'ainsi il me falloit pas renoncer à un impôt même ceux qui ne donneront point de troup , |
qui ne pèseroit pas sur la classe indigente. Seconde demande. Que feront les ci- #
Enſin, après plusieurs d bats, la discns°ion princes fugitifs, lorsque maîtres de Paris de
ayant été , erinee et ia priorité accordée au pro». l'Assemblée nationale et du rcii , il# cr n,
jèt du comité, et au travers des amendemens pouvoir dicter des loix à tout l'empire ? • 2

#écrété
se sont présentés en foule , l'article III est
ainsi :
Réponse. Ils réformeront la §ution,#
en feront une où la noblesse et le clergé retrou;
Art. III. « Il sera libre d'importer , par les veront tous leurs droits ; les ordres et les pari
ports qui seront désignés, du tabac étranger lemens seront rétablis , on proclamera la fa#
en feuilles, moyennant une taxe de 25 liv. Tous meuse déclaration royale du 23 juin, sauf quel
navires françois qui importeront directement ques modifications. • ° º } )°

des tabacs de l'Amérique, ne payeront que les Les domaines nationaux seront-ils rendus âu
trois-quarts du droit ». G. clergé ? Oui : autant que faire se pourra. - X
La dette publique sera-t-elle acquittée ? -†
— Comment ? — Par la banqueroute, sau# |
P A R I S, le 12 février. quelqnes modifications, — Y aura-t-il sûreté
pour les patriotes et démocrates ? — Oui; am:
Articles de foi ; vœux , ou si l'on veut, espé nistie générale, sauf quelques modifications. -
rance des aristocrates initiés aux grands Et quelles modifications ? — Un pendu et trois
mystères de la contre-révolution. embastillés par chaque district ; et pour la capi;
tale, trois cents pendus, dont deux cents dé
Suivant ces honnétes gens, ces amis du roi, l'Assemblée mationale, et trois cents embastillés,
de la reine, de la noblesse et de la religion, le — Mais combien de temps comptez-vous mettre
moment approche où la ligue des rois va frapper à tout cela ? — Trois ou quatre mois, au plus,
les grands coups contre la France rebelle. L'opération commencera en avril ou mai , e#
Nombre des soldats que les princes ligués doi sera terminée en août, au plus tard. Bravº
vent fournir pour cette grande entreprise. Allons, saute marquis ! , . , -

Ce qui nous porte à douter de la réalité de


Léopold, empereur. . . . 1oo, ooo hom. ce projet, c'est l'article Bouillé, bien que les
Guillaume, roi de Prusse. . 4o ooo aristocrates et leurs chères compagnes soien*!
}

( 1o47 )
-pleins de tendresse pour ce général, et que les de peuple, qui ne paroissoit nullement disposé
patriotes aient de bonnes raisons de ne pas l'ai en leur faveur. 1l y a eu cependant des cris de
mer, cependant on ne peut croire encore tout ce vive la nation ; mais beaucoup plus de picà'le
que les aristocrates disent de lui, d'autant mieux roi, vive M. le comte d'Artois, et quelques-uns
qu'ils associent aux projets qu'ils lui supposent, les commissaires à la lanterne. Le comité de la
traize régimens françois et la garde nationale garde nationale avoit arrêté qu'on ne leur don
de Metz; ce qui est faux, à coup sûr. Le général neroit point de garde d'honneur. Contre cette
Bouillé est d'ailleurs trop fin pour avoir signé décision , une vingtaine de généreux citoyens
en aveugle les articles de foi ci-dessus. Nous soldats étoient venus , sans officier, se poster à
aimons à croire que par loyauté même, il se la porte de l'auberge. C'est peut-etre au cou
gardera d'en rien faire. . rage de cette garde volontaire que ces messieurs
# ll est certain que mos aristocrates méditent doivent de n'avoir pas été in, altés d'une ma -
· une invasion dans le royaume , et qu'ils comp nière plus grave ; il étoit nuit, et l'on auroit pu
tent pour l'exécuter sur des secours étrangers, se porter impunément à quelques excès. Ce
sarles mécontens, et sur les tralcres, qui pour pendant le maire, M. Salmon , lomme foible
tont leur livrer des places f ontières Les traftres et membre du ci-devant conseil souverain de
sont les seuls à craindre : mais que les traîtres Colinar , est venu avec le président de la com
songent que le sort de Flesselles « t de Delau mune , le soir même , complimentcr les com
missaires. Ceux-ci rc m rquant les mouvemens
^nay les attend. Quant aux tyrans étrangers qui
teroient tentés de se mêler de nos aſ aires , ils et les dispositions diverses du peuple , dirent à
doivent calculer, avant de s'embarquer dans M. le maire , quoiqu'ils ne fussent pas tout-à
tette entreprise, qu'il y va de leur couronne fait sans inquiétude pour la nuit, que si la garde
ºh échouent, et que l'issue de leurs complots qui étoit à la porte pouvoit devenir nne c.iuse
contre la liberté de la France pourroit bien être de scission entre les citoyens , ils le prioient de
lerépublique fédérative de l'Europe. la faire retirer ; ajoutant , qu'environnés de
|* | ! leurs rien pour
concitoyens, ils ne craignoient
$uantaux sentimens des aristocrates à l'égard leurs personnes. La garde resta , et un capitaine,
#nos ministres actuels, ils détestent cordiale n'écoutant que son patriotisme, vint si n1ettre
tM: Duport, garde des sceaux ; ils sont in à la tête. l e lºndemain , les corps a dunimistratifs
- #ur l'opinion qu'ils doivent former de
| MM. § ministre de la guerre, 1ont leur exprimèrent que les sentimens pénibles « t
morin, ministre des affaires étrangèrcs ; mais ils amers de ce qui s'étoit passé la veille les avoit
thérissent tendrement MM. Fleurieu, ministre pénétrés. il est assez remarquable que M. de
la marine, et Lessart, ministre des finances Schauenbourg (ci-devant baron ), f ère du pro
et des 83 départemens. Pour nous, il nous est cureur-général-syndic de notre département ,
se soit t ouvé dans la foule , at qu'i tant tombé
doux de croire que MM. Fleurieu et Lessart dans un groupe de quelques patriotes il ait été
ºment mieux demeurer les fidèles et chastes
de la patrie, que d'ouvrir leur cœur aux maitrâité, et même blessé , sans doute par la
ºmdres fleurettes de l'aristocratie. Quant à M. manière dont il s'y est conduit.
lºport, ce patriote est et doit être glorieux de N'est-il pas étonnant que dans cette ville , où
|

ine de toute cette engeance. l'aristocratietriomphe si impudemment, la plu


• - -

part des professeurs du collége , tous ecc'ésias


Ces détails nous ont été communiqués par un tiques , soient patriotes , et disposés à prêter
erVqteur témoin de visu et auricu/d. leur sc rm ºnt aussi-tôt qu'ils le pourront sans

:
-
courir le danger d être insultés et maltraités :
- -
-
- cinq sont correspondans de notre société. Les
Extraitd'une lettre de Strasbourg, du 5février. commissaires, pour les distinguer et les encou
rager dans leur civisme , ont été leur faire une
|u Dietrich vient de recevoir un courier
visite. La réception que leur ont faite les pro
#traordinaire de MM. les conmissaires qui sont fesseurs et les écoliers, les a dédommagés de l'ac
s faire unc apparition de trois jours à Col citoyeus.
cueil froid et malhonnête du reste des
ºr; ils y ont été assez mal accueillis , et se L'air de conſiance avec lequel ils ont parcouru
tent d'en donner avis , aſin de prévenir les la ville , en a imposé au peuple,
its infideles. Personne n'est allé au-devant P. S. Les commissaires arrivent de Colmar;
Em arrivant à l'auberge où ils devoient jc viens de les voir ; ils m'ont dit que Colmar
dre, ils ont trouvé un grand concours , étoit réellement en état de contre-révolution ;
( 1o48 ) |
qu'on a voulu forcer la garde volontaire : que premier contre, le second pour. L'heure àê
le projet étoit de les forcer de rebrousser che signée arriva, et madame Dubarry ne parut pas.
min, et de rendre, par des insultes , leur sou Le roi paroissoit fort agité, il tire sa montre ;
mission ridicule ; mais l'air d'assurance et de Choiseul triomphe ; Richelieu, dans un coin
conſiance qu'ils ont montré , le courage de la de la fenêtre, apperçoit une voiture , et dit à
garde , des bateliers , et de quelques autres pa l'oreille du monarque, la voilà. Madame Du
triotes qui sont venus se rallier autour d'eux , barry, retardée à Paris par un coëffeur, vou
ont déconcerté le parti dominant. Les bons ci loit forcer ses ennemis mêmes à la trouver jolié.
toyens se sont déclarés hautement pour la bonne Faire attendre le roi une heure de plus, lui
cause. La proclamation a attendri le peuple aroissoit une misère pour perfectionner sa toi
égaré ; ils ont été à pied dans les rues, et au ette. Ce jour fut le triomphe déclaré du liber
moment de leur départ on crioit par tout, vive tinage, et Choiseul s'apperçut, mais trop tard,
messieurs les commissaires. Cinquante citoyens qu'il s'étoit égaré en me suivant pas le char de
ont écrit à notre société qu'ils alloient former madame Dubarry ; il ne pouvoit plus revenir
un club patriotique. De ce moment la révolu sur ses pas ; il crut qu'en redoublant d'activité,
tion me pareît faite dans ce nid d'aristocratie. il se rendroit plus nécessaire que jamais au sou
verain habitué à sa manière précise de lui pré
senter les affaires , à la clarté de ses idées ,
Aux Auteurs des Annales. qui, éloignant toute discussion , ne lui don
noient que la peine de signer Richelieu s'as
Nîmes , le 3 février. socia le chancelier Meaupou , pour donner
Soixante domaines nationaux vendus dans un ennemi de plus au ministre qu'il vouloit
trente séances 1,8oo, ooo liv. de produit, sur déposséder. Madame Dubarry et Richelieu l'eme
1, 11 o,ooo liv. d'évaluation d'après les baux, portèrent à la fin ; le roi signa l'exil de Choi
voilà ce que l'actif directoire du district de seul. Richelieu comptoit bien lui succéder ;
Nîmes a opposé aux efforts redoublés du fana mais voyant ses prétentions détruites, il porta
tisme qui a ensanglanté cette belle contrée : un
tous ses soins à faire au moins réussir M. d'Ai
autre million de ventes va consolider les succès guillon , son parent : et depuis ce temps mº
des patriotes. dame Dubarry sans motif, d'Aiguillon, # -

Je vous demande place dans vos Annales pour pou , Richelieu , par vengeance , travaillèrè
cette petite note, qui n'affligera que les enne à hâter la destruction des parlemens. T
mis du bien public. étoient les méprisables administrateurs du roya
Jean-Baptiste Fabras, des Amis de la me.
tome( II
VieAprivée
Paris,duchez
maréchal
Buisson.de
) # s : |
-

Constitution.
(.

Grande et importante nouvelle aux 83 dé Les deux forts gardés par des invalides, don
partemens. nous avons parlé dans le numéro 485 de md
Annales, article Paris, comme étant ceux d
Les officiers de la garde nationale parisienne Besançon , sont les deux forts de Salins. Cet
ne portent plus la queue de la robe de la reine, erreur, qui vient de la complication de plu
ils se sont désaisis de cette fonction , et se sieurs lettres que nous reçûmes en même temi
borneront à l'avenir à celui du port d'armes.
L'honneur du porte-queue est exclusivement de Salins et de Bensançon, n'est pas un #
de lèze-nation ; et c'est en vain que les aristd
accordé à la jeune ci-devant noblesse des 83 crates du département du Doubs en voudroie1
départemens. ( Courier de Gorsas ). tirer des conséquences pour discréditer not
zèle , notre patriotisme et notre exactitu
ordinaires ; nous dominerons toujours leu
Le jour de la présentation de madame Du intrigues et leurs manoeuvres, et nous corii
barry, il y avoit encore des paris que malgré nuerons à développer avec plus de force et pl
tout ce qui avoit été fait, elle ne seroit pas pré d'évidence que jamais les grands principes d'u
sentée. Deux ſiommes obsédoient alors le roi , raison universelle et les † ineffables |
M. de Choiseul et le maréchal de Richelieu ; le la constitution et de la liberté. C..... |
|

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, frane de port » le
da l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. •|
F
| Et chez tous les Libraires et Dis ecteu xs des l'ostes du Royaumc et de l'Etranger.
· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES | r*} : -•

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DE LA FRANCE,
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F FA I R E s P o L 1 T I Q U E s D E L E U R o P E;
- J 0 V R. N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
t ... : •
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
|
# Les peuples ont regret à ce qu'ils paient, quand ils n'en voyent ni l'emploi »

2 ni l'utilité. Ce scntiment est naturel; il ne blesse aucun devoir. LE FRANc. .

,, '
-) -
- Nº. D I. Du Marui 14 Février 1791 .
{ A8sE M B L É E N A T I ON A L E. réglemens énoncés dans l'article XXIII du dé
ºm::: · · · · · · cret du 3 mai 179o , qui laissent aux commu
,-4q * Séancé du 14 Février. " , nantés d'habitans de quelques-unes des ci-de
ºf> #! • • • • • - -

-

· , · ·
1
vant provinces , la faculté de ne payer pour le
'ais une machine immense un seul instant raclrat des bannalités établies sur elles, soit à
ction peut causer l'engorgement. L'Assem prix d'argent , soit en paiement d'arrérages par
gislative, que la longue durée d'une pre elles dus pour dettes constituées on foncières ,
séance a empêché d en tenir une seconde que les sommes principales qu'elles ont reçues,
samedi 12 février, n'a pas voulu que la na ou dont la remise leur a été faite pour l'établis
scrnent desdites bannalités. , ' •' »
perdît un des momens qui lui appartien
| ment , et pour se remettre au courant des ma XIif. Pourront à l'avenir s'intenter par sim
| # soir, elle a, sur le voeu de M. Voydel, ples requêtes, et s'ºn trsire coinniº procès ordi
| A #ié qu'il
: y #euroit aujourd'iiui lundi une Naires. toutes les actions ci-devant sujettes aux
iée extraordinaire. formalités d ajournem ºnt prochain , plainte à
" vant que celle de ce matin fût nombreuse, lbi, plainte propriétaire, et autres 1enantes au
comité : des finances , par l organe .. de M. systême fºodal, sans que dºns ies lieux où ces
lebrun, demandoit qu'il fût décrété que pour formalités étoient indispºnsabl ss pour pouvoir
·onserver le numéraire qui est maintenant dans agir en justice dans les matières pour lesquelles
e11es avoient ( té introduites , les défendeurs
trésor public, la caisse de l'extraordinaire y
erseroit une somme de 72 millions. lºuissent exciper d'aucune prescription acquise
Gette décision a paru trop itnportante pour ·lepuis la cessation ab olue des fonctions des
pas exiger une assemblée plus complette. c fiiciers des justices seigneuriales, opérée par
tte réflexion proposée par M. Iv}irabeau , l-installation des tribunaux de district, jusqu'à
tésident , a trouvé un contradicteur dans la publication du présent décret. et sans pré
.. Folleville , qui a prétendu qna M. le pré judice des saisies, qui continueront d'être auto
ºnt dépassoit ses pouvoirs. M. Mirabeau , en risées dans les cas de droit ou indiqués par les
C 3 tº t ll IIl ° S.' I -

#ant la sagacité de l'opinant , a exposé les


#ojts et les devoirs de sa place, et a démontré - iV. Provisoirement et jusqu'à ce qu'il en
n'il avoit su s'y renfermer. nºt été : utvement ordonné , les consignations
Il a été annoncé par A4.Camus, qu'au moyen q i dans quelques coutumnes devoient, en cer
la rapidité des ali nations d maniales, il se - t, ins cas , s'elfectuer entre les mains des ci
it désormais bi ûlé, chaque semaine, pour 3 à devant mayeurs, baillis ou autres officiers sei
millions d assignats. gneuri ux , se feront à l'avenir sans frais, aux -

, Au mon , du coi.i : 4 féodal, M. # erlºn a pré , g efºs des tribunaux de districts ».


enté 11 nc suitº . : ºti c'es conce nant la ſ oda ( Nous donnerons la suite de ces décret
- -4
é. et ils ont é1é ac o,º'és . ainsi qu'il suit : dans un de nos prochains nnméros. ). : »1

Art. X il. « ... :: q #zn : jireront communes } ar un décret rendu sur le ver ù du comité ec
tout le 1oyauni , es d.3. .. tººs des anciens el siastique, la ville de Narbonne deneure ré
5oi
( 1o5o ) - "
duite à deux paroisses, sous le nom de St-Jude Le département du Morbihan est troublé par
et de Saint-Paul; la démarcation du territoire des mouvemens de sédition, dont les principaux
est formée par le canal. auteurs connus sont MM. Amelot, le Mintier,
On a envoyé aux comités réunis des recher et la Marche, ci-devant évêques de Vanmes, de
ches, diplomatique et ecclésiastique, des écrits Tréguier et de Léon. On a fait faire des #
incendiaires qui se répandent dans le départe titions en françois par des campagnards aa .
ment du Nord, sous le nom de l'éveque d'Y Bretons, qui entendent conserver leur bon ;
pres, et que M. Merlin a dénoncés. . évêque, leurs chapitres, leurs moines, qui veues
, M. de ſa Rochefoucault a demandé et obtenu lent payer la dîme , et anathématisent la vente :
les honneurs de l'insertion au procès-verbal en des biens nationaux. -
faveur d'un arrêté de la société des amis de la Le directoire du Finistère a écrit à M. la .
constitution à Loches, qui offrent généreuse Marche, qu'il seroit comptable devant Dieu et,
ment le concours de leurs travaux et de leurs les hommes de la moindre goutte de sang qus .
connoissances à toutes les municipalités de cam feroient répandre ses menées fanatiques. !
pagne qui craindroient d'avoir trop peu d'ex Sur le rapport de M. Vieilliard, il est décrété .
érience dans la répartition de l'impôt. qu'il sera envoyé trois commissaires au dépare,
L'Assemblée, devenue très-nombreuse, a em tement du Morbihan, que le roi sera prié d'y#
tendu de nouveau la demande du comité des faire passer une portion suffisante de force pu-ii
finances, et a décrété sans opposition que la blique, que la municipalité de Sarzan-les-Vannes°
caisse de l'extraordinaire verseroit dans le trésor est suspendue pour avoir signé la coupable pé-.
public une somme de 72 millions. tition, et que les sieurs Amelot, la Marche et
L'ordre du jour s'est enfin établi et a embrassé le Mintier sont mandés à la suite de l'Assemblé#
les droits à imposer sur le tabac étranger. L'ar nationale.
ticle IV est adopté sans discussion. M. Cazalès a vainement réclamé contre
Art. IV. « Le tabac en feuilles, provenant de dernière partie du décret. G. . .. ..' #
l'étranger, pourra être mis en entrepôt pendant
un an dans les magasins de la régie qui seront
destinés à cet usage, et réexporté à l'étranger P A R I s, le 13 février . #
sans payer aucun droit». Ces jours derniers la garde nationale a donné
Sur une réflexion de M. Populus , dont le la chasse aux brigands qui habitent ces repai
rapporteur a reconnu la justesse, on a ajourné du crime , connus sous le nom de tripots d
1'article V , lequel portoit que personne ne jeu; ils ont paru d'abord vouloir faire quelqu
pourroit fabriquer ou débiter du tabac dans le résistance ; mais ils ont fini par fuir devant l
royaume, avant d'avoir acquitté la taxe qui sera glaives de la loi. Deux ou trois banques ont
réglée et produit la quittance. saisies et remises aux magistrats pour être distri
#
L'article 6 a occasionné une longue discus buées aux pauvres. -

sion. Il portoit l'établissement d'une régie ma Depuis long - temps on réclame contre leI
tionale, pour fabriquer et vendre du tabac. Les vexations des chambres syndicales : il est hon,
députés d'Alsace y trouvoient la renaissance de teux pour la France , honteux pour la révolu
la fiscalité et de ses vexations ; d'autres atta tion , que ces établissemens barbares , fondé
quoient l'article par la voie du ridicule, et de par l'ignorance, le calotisme et le despotism
mandoient si une grande nation se feroit mar ligués , subsistent encore ; cependant tous le
chande de tabac ? — Comme de papier timbré, chambriers syndicaux persisteront à arrêter l
leur a-t-on répondu. circulation des livres à Verdun , à rançonne
Après un débat plus étendu qu'intéressant, ceux qui les reçoivent, et à déshonorer par leu
M. ſe président a proposé de diviser l'article du existence la liberté françoise, jusqu'à ce qu
comité en deux parties. l'Assemblée nationale les ait fait rentrer dans l
La première ayant été mise aux voix, a été néant d'où ils n'auroient jamais dû sortir.
décrétée en ces terrmes : l,es électeurs rassemblés dans l'église métr«
Art. VI. « Une régie nationale fera fabriquer politaine , ont achevé la nomination aux cur
et vendre du tabac au proſit du trésor public, vacantes de Paris. L'évêque constitutionel de
en payant les droits comme les particuliers ». capitale sera élu très-incessamment.
Ea seconde proposition ainsi posée : Les tabacs Du 14 février.
que la régie importerº de l'étranger, seront-ils
exempts de droits ? a été rejettée, Nous appxenons et nous croyons pouvoir a
( 1o51 )
fmer que les tantes du roi, entièrement sub Oui, je le soutiens, tant que le trésor public
† les conseils des sieur et femme Nar ne sera pas déclaré national; tant que le gardien
de ce trésor ou le ministre des finances ne sera
une, et par les calotins de leur conseil, per
iitent à vouloir partir, même à la dérobée, si pas nommé par le peuple; tant que le pouvoir
•lles ne peuvent le faire ouvertement. exécutif ou ses agens dirigeront ce trésor, nous
leroi a vainement fait tous ses efforts ponr avons tout à craindre : notre bonheur, notre
les dissuader de cette évasion, que l'opinion pu prospérité, notre liberté et notre constitution y
blique juge coupable, ces tantes endurcies ont sont vivement intéressés. C.. .
répondu par des tirades fanatiques aux instan
ces touchantes du roi. La reine, qui craint que
lepeuple ne l'accuse de ce départ , a joint ses Philippeville, le 3o janvier.
ières à celles de sa majesté : tout cela a été Les autrichiens viennent de donner lieu à un
inutile, les Dames veulent partir, et leur éva
tion sera sans doute nocturne. On assure, et
événement qui # avoir des suites. Trois hus
sards sortent de la ville et s'en vont boire dans
tette assertion est plus que probable, que ma un cabaret d'un village françois, et oublient de
dime Elisabeth, soeur du roi, Monsieur et son payer leur écot : on en vint à des voyes de fait,
use, ont pris aussi le parti de détaler à petit où deux des hussards restèrent sur # place ; le
ruit. Heureusement la France est grande, et troisième gagna au pied , et raconta son aven
nous ne croyons pas que tant de fugitifs ne ture à ses camarades , qui , au nombre de plus
gient pas reconnus dans le long trajet qu'ils ont de sept à huit cents, tant soldats que hulans de
ire pour arriver aux frontières. Il est impos la garnison de Tournai , fondirent sur un village
aussi de croire que nos frères des départe françois, près Rossel, qu'ils commencèrent à
ns se prêtent avec complaisance à des éva piller : on sonna le tocsin , et dans un moment
is qui ne sont que le prélude des attentats une infinité d'hommes armés accoururent des
ue les aristocrates méditent contre la nation villages voisins ; le combat s'engage, et la ma
le roi, et de la guerre civile qu'ils nous en jeure partie de la troupe autrichienne resta sur
lament. le carreau. ( Courier du bas Rhin ).
ité d'une surveillance nationale et très
- active sur le trésor public. Strasbourg, le 9 février.
* tº

: Laissera-t-on toujours le trésor public , les Le prince Potoki , polonois , voyageant en


du peuple, entre les mains du pouvoir France , vient de laisser à son passage à Stras
tif et d'un agent nommé par lui-même ? bourg deux de ses fils, et un autre jeune sei
voudroit gager sa tête que la cour n'abuse gneur, pour leur faire suivre le cours de leurs
études à l'université de cette ville. Les faux
toujours de ce trésor proportionnellement
ressources du moment, et que le ministre bruits de troubles et de massacre que les enne
el des finances, dirigé par l'influence de mis de la liberté se plaisent à répandre , et
ker, et dévoué tout entier au pouvoir exé dont ils voudroient faire croire que l'Alsace est
, ne mettroit pas ce trésor à sec pour four le foyer, ne l'ont point retenu ni effrayé , et
aux fantaisies et aux projets des conspira il les a trouvés très-peu dignes de l'attention
, soit au dedans de l'empire, soit au dehors ? d'un étranger.
serions bien sots et bien ébahis, si dans le
ent d'une grande crise nous trouvions les &ur le cardinal de Rohau.
es vuides d'argent et d'assignats ! A qui
en prendre alors , si ce n'est à neus Ce pauvre calotin , dont toute la vie n'offre
es , à notre confiance imbécille ? Quoi ! la qu'un tissu de sottises et de bêtises qui lui ont
ion qui travaille et qui paie , la nation qui été dictées par les valets et les fripons de tóutes
le seul et véritable souverain , ne sera pas le les couleurs dont il a été constamment la dupe ;
re et le souverain de son argent ? on en ce cardinal veut jouer actuellement le rôle de
era la garde et la disposition secrète aux chef de parti dans la ci-devant Alsaee. Il espère
s d un pouvoir qui a dissipé ou laissé dissi sans doute se faire acheter par la mation fran
depuis quatorze ans. plus de» quatre mil
s
çoise, et acquitter ses dettes par une transac
» , outre les revenus ordinaires ? Sommes tion. Il se trompe : tout son crédit dans ce pays
donc devenus fous en devenant libres ? et toute son importance vénale ne vaut pas
( 1 o52 ) - -

eent écus, tandis que ses dettes passent deux dats de la garnison autrichierine'de Gand, étant
»nillions. Mais ce que la révolution ne lui ôtera , assemblés sur la place au moment de la parade ;
pas ce,;sont ses titres , il sera toute sa vie le ont entouré subitement leurs officiers , et leur
cardinal.Quinze-vingts, vu son administration ont déclaré , en termes très-formels, « qu'iis
déprédatrice de cet hôpital ; le cardinal-La vouloient avoir la même constitution militairà
motte, vu ses accointances avec cette fameuse et la même paie quo l'armée françoise, esque
descendante des Valois ; le cardinal-collier , si l'un de ces officiers s'avisoit de leur donne
vu sa burlesque aventure avec la d'Oliva ; enfin , des coups de bâton ou de plat de sabre, ils le
le cardinal banqueroutier, vu ses dettes énor fusilleroient sur le champ ». Les officiers intérJ
mes qui ne seront jamais acquittées. dits, ont filé doux ; et les soldats, après cette
, notification très-sérieuse, se sont répandus dans
les bierreries et cabarets pour y boire fraternelJ
· lement avec tous les citoyens de Gand qu'ils y
_ Nouvelle remarquable et frès certaine.
rencontroient. On ajoute même que les soldats
· Le ministre impérial résidant à Bâle a de ont fait des avances aux Gantois pour une coalis
mandé le pâssage d'un régiment destiné à pro tion commune contre leurs tyrans communs, et
téger le systême de gouvernement établi dans qu'il a été question du partage des biens du
les possessions de l'évêque de Bâle , et notam clergé en faveur des militaires autrichiens
ment dans le pays de l'orentru. Cette offre de rétabliroient l'indépendance des Belges. : "º
service n'a pas été admise , et le canton de On ajoute que divers autres régimens autris
Bernè a proposé d'envoyer deux députés pour chiens ayant été envoyés pour ramener les in#
discuter les intérêts respectifs du prince-évêque surgens de Gand au régime des coups de bâton
et du peuple. Il a offert également de joindre et de la soupe maigre impériale, ces satelliter
à ces cominissaires deux personnes pour faire de Bender et du doucereux Merci ont mis lès
valoir les intérêts de l'évêque , et deux pour le armes bas, bien loin de les tourner contre leur,'
† Si ce moyen ne réussit pas , le canton frères de Gand, dont ils ont adopté tous lé,
e Berne demande à envoyer de ses propres principes, et avec lesquels ils font aujourd'hui
troupcs dans le pays de Porentru. La réponse cause commune. Pour peu que cette nouvelle
de l'évêque de Bâle n'cst pas encore connue. se confirme, l'humiliation des tyranstet llétâ#
Cette circonstance fournit une occasion de blissement de la souveraineté sacrée des nations
, plus d'étudier et de surveiller la conduite du ne tarderont pas à se réaliser. " -
s a
º •4 s
ministre des affaires étrangères, et celle du co • • • !:
mité diplomatique. On peut dire hardiment
que si l'admission des troupes autrichiennes a Anecdotes cléricales.
lieu dans le pays de Porentru, la porte de la
France est ouverte à Léopold. Nous espérons M. de Caumartin, évêque de Blois , disoit
que M. Montmorin , qui a su si bien cabaler duc d'Orléans, régent, que la prétraille l'
dans l'assemblée électorale du département de barrassoit beaucoup.— Et moi c'est la mitraiue
répartit le régent, • • • 1 ,
Paris, pour faire nommer plusieurs de ses créa
· tures à ce département, pensera plus d'une fois Une dame dévote disoit un jour à: Fontenel
au danger de laisser introduire des troupes au o } n conscience , monsieur, peut-on être co
trichiennes dans les états de Bâle ; et s'il n'y dien ? » - En conscience, madame , peut èi
être pape ? - U.'
pense pas, pour l'empêcher, le fouet correctenr - - • I"
de l'opinion et de l'indignation publiques le
réveillera de sa léthargie diplomatique. C..... Portrait de Franklin , dont la ressemblar
º • est des plus frappantes , format grand in-4º
ponvant faire pendant avec celui de J. J. Rous
Délicieuse nouvelle pour les amis de la liberté seau , par Ingouf, se vend chez le sieur JOeja
univcrselle. bin , éditeur de la collection des portraits de
- - 1 députés de l'Assemblée nationale , place du CA
On nous annonce de toutes parts que les sol rousel, m°. 4 : prix 3 livres. -

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x ANNALES PATRIOTIQUES
• F R A NET
- C ELITTERAIRES
! ,
. " : - . - D E L A
| | - E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
- J O U R N A L L / B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
:. dirigé par M. MeRcI en , et par M. CAR sa, un des Auteurs.
* •• · Les peuples ont regret à ce qu'ils paient, quand ils n'en voyent ni l'emploi
s peup gret a ce qu'ils paien " mp
.

ni l'utilité. Ce se ritiment est naturel ; il ne blesse aucun devoir. LE FRANc.

•. N°. D I I. Du Mercre.ti 16 Février 1791 .


· Ass E M B L É E N A T I oN A L E. et pnr arrangement fait avec le ministre Ca
lonne , il s'est fait payer une somme de 8oo,ooo
, t . .. Séance du 14 février au soir. liv. pour indemnité d'un droit de liuitain , dé
pendant de ce fief, qui a été snpprimé.
L'arrivesce des prêtres , fonctionnaires ou M. Pison , rapporteur, propose d'annuller
l--mon, qui se présentent pour prêter le serment l'aliénation du domaine de Fénestranges, et de
· civique, est telle dans tous les départemens de poursuivre la répétition des 8oo,ooo livres in
ºl'empire. que l'Assemblée nationale a été obli duement payées. . . ' -
#
-gèe d'interrompre aujourd'hui la lecture de ces Les acquits comptans, dit M. Foucault, sont
prestations, qui auroit consornmé tous les mo uhe monuoie courante : ainsi il n'y a lieu 'à
- s'äé cetfe séance. Lans le district d'Eper délibérer. -

: ºy, sur 8o curés, il en est 71 qui ont fait la


: profession de foi du citoyen : dans le départe M. Cazalès estime la répétition rigoureuse
, ment de l'Indre, de 5oo fonctionnaires, il n'en ment juste , mais invoque la générosité de la
nation envers une famille ruinée et errante.
i est pas 2o qui soient demeurés sourds à la voix
"de la patrie. Je demande, h dit M. de Custine , que tous
les donataires inscrits au livre rouge soient
On a envoyé au comité de constitution un poursuivis en restitution.
n d'enseignement du droit public et privé, Que cette motion soit décrétée ou non , jo
'a présenté une députation des docteurs agré m'engage à rapporter quittance d'une somme
gés de la faculté de droit de Paris. Ces citoyens de 6o,ooo liv. donnée à ma mère : ainsi a parlé
'ºnt réclamé contre l'ancien statut, qui avoit M. Lameth l'ainé.
#bli proſit des professeurs le privilége.
a l1 6X -

#usif de l'enseignement et les proſits d'une Après quelques autres avis, le rapport du co
#ºsse amende. - mité a été adopté avec un amendement de
· On attendoit la suite du rapport sur le recru M. Grégoire, qui observe que la répétition des
ºment de l'armée de ligne ; l'indisposition de 8oo ooo liv. doit être poursuivie solidairemeat
: Bouthillier a fait passer en remplacement un contre le ministre déprédateur.
tapport du comité des domaines. « L'Assemblée nationale , considérant que
1 Au livre rouge, chapitre des dons et gratifi l'engagement du domaine de Fénestranges aux
cations, année 1782 , on trouve la note d'une sieur et dame ci-devant duc et duchesse de
ordonnance au porteur de 1,2oo ooo liv. don Polignac, a été substitué à des décisions , en
#ée à M. de Polignac, pour prix de l'engagement vertu desquelles ce domaine devoit leur être
*du'comté de § , en Lorraine. Il est concédé à titre presqu'éntièrement gratuit, et
: émontré que M. de Polignac, en payant au tré qu'il résulte du registre particulier .' s décisions
ºr public avec des ordonnances au comptant, de ſimance, connu sous le nom de livre rouge,
, n'a rien déboursé. qu'il a été accordé une ordonnance au porteur
D'autre part, il a paru en 1782 céder au roi du montant de la ſinance dudit engagement,
-un fief du nom de Puy-Paulin, près Bordeaux ; en sorte qu'aucune ſinaace effect# n'a réelle
O2
ment tourné au profit du trésor public, a dé
crété et décrète :
( 1o54 )
venus de crime de lèze-nation il en étoit -
sieurs à qui les maréchaussées avoient fait payer
Que l'arrêt du conseil du 2 juin 1782, portant les frais de leur arrestation et de leur trans
commission à la chambre des comptes de Lor port «. -

raine pour l'aliénation dudit domaine, ci-devant · Le comité de constitution a reçu le man
baronnie de Fénestranges, aux sieur et dame loi dement d'apporter incessainment un projct de
sur cette matière.
Polignac, au prix de 1,2oo, ooo livres, l'ordon- .
mance au porteur du montant de cette ſinance, M. Merlin a fait adopter quelques additions
énoncée dans le livre rouge , la quittance de et corrections de style, sur le décret concernant
lidite ſinumce, passée par le garde du trésor les droits féodaux. |

royal ie 26 du même mois de juin, l'ariêt de la On a passé promptement à l'ordre du jour,


cliambre des comptes de Lorraine du 13 du qui ramenoit la discussion sur la taxe aux en
mois de juillet suivant, portant aliénation et - trées des villes.
délivrance dudit domaine et tout ce qui a pré Le projct du comité est fortement combattu
cédé et suivi, sont et demeureront nuls et ré par MM. Sinety, Rey et Boislandry, qui envi
voqués ; en conséquence que ledit domaine et sagent ce systême comme pernicieux à l'agri
ses dépendances, sans en rien excepter , sont culture , comme détruisant les bases sacrées
. et demneureront réunis uu domaine national , de l'égalité, comme déja proscrit par l'opinion
· pour, à compter du iour de la publication du publique.
- présent décret, les biens et droits en dépendans Les opinans proposent d'y substituer d'autres
être régis, perçus et administrés, et les produits impôts , parmi lesquels on parle de la lote
. par les agºns et préposés de l'administration des rie, impôt immoral , avoue-t-on, mais encore
domaines et les officiers des maitrises , chacun nécessaire. M. Dupont n'a défendu que foibla
. pour ce ui les concerme, comme si ladite alié ment le projet du comité : il faut, a-t-il dit, un
nation n'étoit pas intervenue. ,
complément d'impôt ; il est impossible de le
Au surplus , l'Assemblée nationale décrète porter sur la contr.bution territoriale ou mobi
· que la liquidation de l indemnité du droit de liaire , je vous propose de décréter pour 1791 et
huitâin , dépendant du ſief de Puy-Paulin, à la 1792 une somne de 45 millions en droits d'en
somme de 8oo,ooo livres , par la décision du 8 trée, au lieu de 7o initions qui se percevoient,
janvier 1786, est et demeure pareiilement nulle et sauf aux législatures à statuer ultérieureme
et révoquée; en conséquence que le contrôleur MM. Charlier et Chevalier ayant encore atti
des restes ou bons d état se pourvoira contre qué le projet, il est demeuré indéfendu : et
M. de Polignac et contre le ministre des ſinan le vœu de M. Roederer, on a prononcé l'ajol
·
ces alors en exercice , en répétition de la dite IlCIm e Ilf. -

somme de 8oo.ooo livres , sous 1'iinput 1tion et Une lettre du département de Loir et Ch
compensation de la finance de l'engagement lue par M. Duport , nouveau président, a an
dudit droit de huitain , suivant qu'elle sera noncé aux législateurs qu'on avoit élu poul
justifiée ». évêque de Blois le vertueux curé d'Imberménil
la majorité des sections de I'aris, présidée M. Grégoire. Cette nouvelle, accuéillie par †
- par M. Mulot | pour cause d'indisposition de transports de l'approbation patriotique, a él
· M. Bailly, est venue supplier les législateurs de quelques mouvemens de confusion parmi
s'occuper de la question déja présentée sur la mauvais
maces par
citoyens, qui ont déguisé leurs
un rire sardoniem. - -

mature des loix , qui obligent tous et chacun


des membres de la dynastie régnante. La dépu a amen M. d Ailarde, par un rapport plein de clart
la discussion sur l'établissément du dr
· tation a exposé les alarmes que le peuple de
. Päris a conçues, d', près le bruit d'un prochain de patente. ll propose la suppression de tout
départ de Mesdames, tantes du roi. Cette pé les jurandes et maitrises , sauf les.rembours
tition est envoyée au comité de constitution. mens et les indemnités qui peuvent être dus at
, nmar chands ou titulaires ; en second lieu d'a
Séance du 15 Février. corder à tont citoyen la facultº d'exércer
état qu'il voudra choisir, et de cumuler les p
L'Assemblée nationale, invariablement atta fessions en tel nombre qu'il lui plaira; et il ét
chée au principe , « que toute justice est due blit un droit de patente proportionné à la vale
aux ennemis mêmes de la patrie , a entendu des loyers, mais dont le maximum seroit de a,
aujourd'hui , avec surprise, que parmi les pré livres.
• -
( 1o55 )
t3 Ce projet est attâqué par M. Bégouen , seigneuriaux qui, dans l'intervalle de la publis
comme contraire au premier de tous les droits cation des décrets du 4 août 1789 à eelle du dé
del'homme, le droit de travailler ; en consé cret des 17 et 19 septembre 179o, auront été
ence M. Bégouen devoue le projet a la ques faits en présence des officiers des nouvelles mu
iion préalable. nicipalités, auront le même effet que s'ils l'a
: M. d'André en a pris la défense , en obser voient été en présence des anciens échevins ou
vant que les spéculations morales s'opposoient à autres ofiiciers des justices seigneuriales.
toute sorte d'impôt; mais que l'impôt étoit né XV1II. Sont pareillement abolies, sauf le cas
cessité par les intérêts politiques. ſl a demandé où il seroit prouvé, de la manière énoncée dans
que par une première base, il fut décrété « qu'il l'article XI ci-dessus. qu'elles ont eu pour cause
teroit établi un droit de taxe ». · une concussion de fonds . les redevances con
Le décret a été ainsi rendu après quelque dé nues sous le moin de bl.iirie , et généralement
bat La discussion continuée à demain sur les toutes celles que les ci-dovant seigneurs justi
'détails. G. ciers se faisoient payer pour raison de ' la
vaine pàture, ensemble le droit qti'ils s'étoient
4uite des articles sur les droits féodaux , décré attribué en certain lieux , d'admettre les forains
, lés dans le cours de la séance du 14 février. à la jouissance de la dite vaine pâture dans l'é
tendue de leur justice.
| Art. XV « Sont abolies, à compter du jour où XIX. Les redevances connues sous le nom de
ont été installés les tribunaux de districts, toates nesserie, ou sous tous autres, que les ci-devant
les loix et coutumes qui , pour la v.ilidité même
seigneurs justiciers exigeoient en certains lieux
intrinsèque des donations et des testamens , les pour la faculté par eux accordée aux habitans
ioumettent à la nécessité d'être ou passé », ou
Yecordés, ou reconnus , ou réalisés, soit avant . de faire garder les fruits de leurs terres, sont
également abolies ». -

ioit dans un certain délai après la mort des do


nateurs ou testateurs, en présence d échevi1s ,
mmes de fiefs, jurés de cattel ou autres ofſi P A R I S.
seigneuriaux; et dans les pays soumis aux
les'loix ou coutumes, il suffit pour la validité Mesdames s'obtinent à partir : mais il y alde
# ces actes, à compter de l'époque ci-dessus, gros paris qu'ennuyées de la longueur et des
'ils aient été ou soient passés pardevant deux diffiotiltés de la route, elles ne tarderont pas à
ires ou un notaire et deux témoins , ou revenir auprés du roi. On a calculé que vu l'em
même, à l'égard des testam-ns en forme olo pressement que les municipalités et les gard es
graphe, sans que le défaut de la trºuscription nationales mettront à leur rendre des honneus
, au greffe, substituée par l'article iIi du decret et à leur faire voir, dans le plus g a d détail,
des 17 et 19 septembre 179o, aux désaisines , tous les objets curieux de toutes les villes et vil .
saisines, déshéritances , a i11éritancºs. recon lagºs de leur route ; vu le temps considérable
#oissances échevinales , et autres formalités de qu'on les invitera de donner au repos , etc. etc. .
#tte nature , puisse, dans aucun des ci-devant elses employeront 1o4 ans , 15 jours, 1 o heurcs
pays de nantissement, être opposé aux dona et 35 minutes à parcourir la distance qui sépare
ures ou légataires par les héritiers des doma Paris du pont de Beauvoisin.
Ou t€StatCLITS.
On croit généraletnent ici que les m#:ers de
.XVI. Sont pareillement abolies , à compter scélérats attirés et soudoyés dans la capitale par
| de l'époque fixée par l a ticle précédent , tou les ennemis de la révolution , m'atrendent que
tes les loix et coutumes qui ex gºoient pour la le moment où l'évasion des divers membres de la
#validité de certains actes ou exploits, la pré famille royale sera consommée , pour tenter ou
.sence ou l'intervention d aucuns des officiers exécuter leur g and projet de l'enlèvement du
,ci-dessus désignés; et il suffit pour la validité de roi et de M. le dauphin.
,ces actes ou exploits, qu'ils soient faits par des , On pense aussi que ce voyage de Rome a été
notaires ou des huissiers , suivant les distinc
impo é à Mesdames par le pape ; et il est cer
· tions et les règles établies par le droit contnun taºn que ies prêtres rebelles, secondés par tun
du royati Ine. cºrtain N ºr'onne et sa femme, ainsi qne par la
|. XVII.Tous actes de d saisine, saisine, déshé
femine Ctiâteliu \ .. sont les plus arde ns insti
'iitance, adhéritance, et autres attribués par les g ;teurs de cette fuite. V oici un des motifs qu'on
l
anciennes loix au ministère exclusif des officiers leur attribue. Le pape offre un asyle et un trai
( 1o56 ) - |
tement aux ci-devant évêques, curés et autres ! nique , journal très-estimé et quiomérite de
prêtres réfractaires de France ; mais comme il - l'être. -

1 , ... .. 1.3 :: t.ot 3fI',rnº


- - |
m'entend pas soudoyer à ses dépens toute cette « Léopold, dont on nous vante.le peu d'am .
bande calotine, on a imaginé de faire arriver bition et les dispositions pacifiques , a donuè
Mesdames à Rome, avec une somme de 12 ordre ( ce fait est sûr et nous en sommes bien
millions ponr fournit à l'entretien de cette in instruits ) de faire passer cinquante autres mille
digne prêtraille. Mais ces 12 millions étant le hommes dans les Pays-Bas, sous prºtexte dere
prix des sueurs de tous les François , ne peu lever les cinquante mille qui y sont déja, et peut
vent point sortir du royaume, ils doivent être -| être afin de tenir cette puissance formidable à
employés à tarir les. larmes des malheureux et portée d'agir pour le soutien d une cause com
à fournir du travail aux pauvres ouvriers. mune à tous les despotes couronnés, mitrés, en
-
simarres, en cuirasses, mâles et femelles»...
Qu'attend donc l'Assemblée nationale pour
On remarque depuis près d'un mois , que achever l'organisation des gardes nationales ?
certains journaux et gazettes, qui dans cer Qu'attend elle pour surveiller l'exécution rigou
taines occasions montrent du patriotisme , af reuse de son décret par lequel elle ordonnoit que
feçtent de nous donner des nouvelles rassu sous un mois les fonctionnaires publics-absens,
rantes sur le compte de Léopold, empereur, de qui ne seroient pas rentrés dans le royaume, se
Guillaume, roi de Prusse, du roi de Sardaigne roient privés de leurs fohctions ef †
et des cantons aristocratiques de la Suisse : ces blics, et les salariés de leursalaire.MMfd'A b
soi-disant patriotes prétendent nous endormir, et Condé ont des salaires et des ernplois publics:
en nous faisant croire que nous n'avons rien à ils ne rentrent pas , ils conspirent contrë'la'na
craindre des entreprises de ces diverses puis tion et contre le roi , qui a déclaré ne fº
snnces, qui , disent-ils, ne s'occupent point de qu'un avec la nation ; et cependant ces e • |

neus ni de nos affaires; cependant nous voyons . princes et les conjurés qui partagent leurs c
tbus de nos deux yeux que ces puissances don minels desseins , conservent leurs empfois
memt a yle à nos émigrans rebelles, nous voyons : leurs salaires. Pourquoi la nátion elle - miê
cei é m grans faire des recrues et des enrôle | paroît-elle s'endormir ? pourquoi , d'uii
mens sur le territoire de ces puissances, moua - l'autre de l'empire , le voeu public sur fes
vºyons nos érnigrans s'agiter pour les engager constances critiques où se trouve l'état n'èst
de ns leur querelle , et Calonne parcourir en pas manifesté par des adresses à l'Assemblée i
pcu de temps les cours de Turin, d'Italie et de nale et au roi.
#§ , et se rendre aujourd'liui à Berlin.
Nos mécontens de l'intérieur tentent le cru Département dé l'Isère. 1º
qifix et l'évangile , à l'occasion d'exciter des • • • • : • -----

l'invasion que
troubles intérieurs , favorables à Grenoble.. . :, -, , 9
méditent les étrangers. Les membres de la fa- . Le nombre des fonctionnaires ecclésiastiqué
snille royale annoncent ouvertement qu'ils vont qui ont prêté le serment dans ce département
quitter le royaume et se disposer à'partir, em est immense : les calotins récalcitrans sont en
portant avec eux notre or et notre argent. Que très - petit nombre. Nos lecteurs apprendront
conclure de tout cela ? que les prétendus pa avec satisfaction que parmi ces derniers :: -

triotrs qui veulent nous endormir et nous ins- . compte plus des trois-quarts de ces écclésiasti
pirer une fausse sécurité sont des traîtres ou ques opulens, qui étoient la honte et le scandale
des imbécilles qu'il seroit dangereux de croire. de cette religion qu'aujourd'hui ils disent atta
Le parti le plus sûr est d» considérer la guerre quée par les décrets de l'Assemblée nationalé.
comme imminente et assurée pour le printems ,
de se préparer à bien recevoir nos enemis , de
lls ont répandu dans les départemens
de faux bref du pape, dont on attribue la cbrn.

ne point laisser exporter notre numéraire , e t position aux monarchiens de Paris. Mais toûs
d'empêcher la fuite des membres de la famille les brefs , vrais ou faux, qui seroient contrairèi
royale. qui auroient la lâcheté criminelle d'a aux décrets, sont et seronticisans crédit : per.
bandonner une nation et un roi qui les ont sonne ne veut se payer de cette monnoie u†
-

,º comblé de bienfaits. Voici ce que dit la Chro m On tallme. - ". • s "

-:: On s'abonne à Parrs, chez BUIssoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des.Annales Patriotiques.
| Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - -

/
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.IT TÉRAIRES
- » ' . .. D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E S PoLITIQUEs D E L' E U R o P E ;
- /
º - - -

JO U R N A L L I B R E , par uneSocidté d' Ecrivains Patriotes,


dirigé par MZ. ÁZERc1 E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.
----------* —

· Le choix des sujets pour remplir les emplois, est ce qu'il y a de plus impor
t : -- - tant dans un état. l>e mauvais citoyens , de mauvais magistrats, de mau
•. . - : vais ministres , sout la ruine des empircs. LE FRANc.

No. D I I I. JDu Jeudi 17 Février 179z.


| ASSE M B L E E N AT I O N A L E. avec le grade de maréchal-de-camp, à l'assu
º
• , * rance d'être employés dans ce grade, ainsi qu'il
Séance du 15 février au scir. est accordé aux officiers qui y parviendront,
d'après les règles fixées par le décret du 2 r
|

|
#. peut pas se déraciner du fond de cer
laines ames ce préjugé des vieiiles distinctions
septembre dernier sur l'avancement militaire ,
obtiendront en retraite le grade de maréchal
qu'on appelloit naissance, qualité , richesses ; de-samp. -

, qui, donnant tout aux chosés fortuites et acces III. Ces oſſiciers recevront la retraite dont
soires, comptoit pour rien le mérite intrinsèque ils sont susceptibles par leurs années de service ,
#le travail personnel. Aujourd'hui, lorsque M. . suivant le décret du 3 août dernier, sans égard
e Bcauhan mois, au nom du comité mi · au grade de maréchal de camp.
litaire, a présenté les réclamations des lieute I V. Les colonels qui auront été majors ou
· ºans-colonels de l'armée de ligne , officiers lieutenans-colonels, compteront deux années
: avancés par l'ancienneté et la nature de leurs de major pour une de lieutenant-colonel, et
*ervices, et qu'il a proposé un décret rédigé en celles de lieutenant-colonel comme colonel.
conformité, on a entendu le murmure du mé V. Les lieutenans-colonels qui auront été
| 4ontentement dans cette partie de la salle où se majors, compteront deux années pour une de
| réfugient encore les ex-titrés , les ci-devant lieutenant-colonel.
# nes, les colonels, la portion des mattres
nobles .. et celle des compagnons et apprentifs.
, VI. Les colonels et lieutenans-colonels qui
voudront profiter des dispositions du présent
Mais leur chagrin et même leur résistance n'ont décret, auront deux mois, à compter de sa pu
pu empêcher le décret qu'a adopté la saine et blication, dans les corps dans lesquels ils ser
osante majorité. vent, pour en former la demande, son effet ne
-,.Art.. I°r. « Les colonels en activité effective, pouvant avoir lieu que pour cette fois seulement,
# toutes les armes, qui ont dix années de ser
ºice dans ce grade, et qui renonçant à l'acti
et ne pouvant s'étendre au-delà du terme fixé
ci-dessus.
: épréféreroient se rétirer en ce moment avec Ceux desdits officiers qui conserveront leur
,grade de maréchal-de-camp, à l'assurance activité dans les grades de colonels et de lieu
d'être employés dans ce grade, ainsi qu'il est tenans-colonels, suivront leur avancement aux
accordé aux officiers qui y parviendront d'a grades supérieurs, d'après les règles fixées par
s les règles fixées par le décret du 21 sep le décret du 21 septembre dernier, qui abroge
bre dernier sur l'avancement militaire , toutes les ordonnances précédemment rendues
iendront en retraite le grade de maréchal sur l'avancement militaire.
camp. -
Ft néanmoins les colonels actuels en activité
II. Les lieutenans-colonels en activité effec effective, qui ont été lieutenans-colonels, con
e, de toutes les armes, qui ont douze années serveront dans la colonne des colonels le rang
service dans ce grade, et qui, renençant à qu'ils tiennent, en vertu des ordonnances qui
Factivité, préféreroient se retirer en ce moment existeront, lorsqu'ils ont été promus : # grade ».
Q
( 1o58 j
Le même comité, par l'organe de M. Dubois propostion de M. d'André, qui demandoit un -

de Crancé, a proposé de suppriiner le somp décret pour que les juges de paix qui sont mem
tueux hôtel des invalides, et d'établir dans | bres de l'Assemblée nationale, fussent rempla- .
chaque département une maison dénommée , cés par leurs assesseurs , lesquels ne pourroient .
Hospice de la Patrie, où chaque soldat inva s'y refuser, et auroient le traitement avec l'exer .
ClCf2 , * s
lide, mieux traité , plus lieureux et plus libre
eoûtera beaucoup moins à l'état, et où l'admi L'ordre du jour a ramené la discussion sur le
mist ration moins étendue et de plus près éclai dr oit de patente. · ·
rée, sera sauvée du soupçon même de gaspil L'ai ticle 1er , portant suppression des droits
lage. pet çt,s sur les boissons, de ceux connus sous le
Ce projet a paru inhumain, mal calculé, im nom d'impôts et billots ou boutºgue, d'équi-.
politique sous tous les rapports , à un homme . valens de Languedoc, des priviléges de vente .
qui fait profession d'avoir sur l'intérêt national exclusive en Flandres , Hainaut, Artois et Cain- ,
des idées peu assorties à celles du moment où brésis, etc. a été ajourné. - |

nous somraes. M. Maury a demandé l'ajourne L'article If, après un léger débat, a été admis
ment de la discussion , en annonçant que pour comme il suit :
sa part il se réseryoit la parole pour une heure Art. i I. « A compter de la même époque,
ét demie au moins : « Vous comptez vendre , ( 1°r avril prochain ) les offices de perruquiars, .
a-t-il dit, l'hôtel des Invalides à la municipalité , barbiers-étuvistes , les droits de récèption de
· de Paris pour en faire un hôpital ! Où Paris ! maîtrises et jurandes, ceux du collége de phar
prendra-t-il de quoi faire une telle acquisition ? macie , et tous priviléges de profession , so
Au reste c'est bien fait de préparer des liôpitaux, , quelque dénomination que ce soit , sont sup
votre sublime régénération vous donnera moyen, primés ».
de les peupler ». - M. Martineau a craint que cet article II n'em
Après quelques débats , la discussion est traînât la suppression du collége de Pharmacie,
ajournée à la séance du mardi soir 22 février. institution si savante et si utile; il a été rassuré ,
par le rapporteur , qui a démontré que la sup-2
Séance du 15 Février. ·pression tomboit, non sur le collége de
cie , mais sur le privilége exclusif seulemant !
Il y a plusieurs mois que l'Assemblée avoit On ajourné et renvoyé au comité l'article IH3 -
: renvoyé à son comité de constitution une adresse qui fixoit le mode de liquidation et de rembouf
des religieux de la Trappe, qui demandoient la sement des sommes versées au trésor public
faculté de conserver leur coniinunauté, leur ob pour les provisions des offices, ainsi qu'une
servance et leurs biens. Aujourd'hui ils récla · disposition de l'article IV, qui tend à faire ac
ment contre le directoire de district, qui a mis corder des indemités à ceux qui ont obtenu des
en vente quelques-unes de leurs possessions ex maitrises au concours, et en récompense de • #
lent ou de service.
téricures. L'hospitalité qu'ils exercent , les se
cours qu'ils répandent autour d'eux ; voilà le Art. IV. « Les particuliers qui ont obtenu des.
titre sur lequel se fonde leur réclamation. M. maitrises, juramdes, ceux qui exercent des pro
Goupil, en la discutant, a exposé que les hôtes fessions en vertu de priviléges ou brevets -
, que la Trappe reçoit sont pour la plupart des mettront au commissaire chargé de la liquida
· curieux et des oisiſs, peu dignes de considé tion de la dette publique leur quittamcé de ré
ration : que l'articulation des secours répandus, ception. pour être procédé à la liquidation des
. est commune à tous les monastères : il a appellé indemnités qui leur sont dues , lesquelles in
la question préalable , et elle est venue, à sa demnités seront réglées sur le pied des fixations
voix , écarter la pétition des trappistes. de l'édit du mois d'août de 1776 et autres sub
A la réquisition de M. Camus, il a été aussi séquens , et à raison des sommes versées mu
dit qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur une pro trésor public , sous les déductions ci-après dé
poistion du comité ecclésiastique et des finan terminées ». - |

ces , tendante à faire décréter que les fermiers Les articles suivans ont été décrétés après une
de biens ci devant ecclésiastiques seroient pour légère discussion. | -•
suivis par les mêines contraintes qui ont lieu Art. V. « Les citoyens reçus dans les maitrise
pour le recouvrement de l'imposition, et qu'ils et jurandes , depuis le premier avril 179o , se
seroient tenus de payer en espèces. ront remboursés
sées au de la totalité des sommes vec,
trésor public. • . ._ #
On a renvoyé au comité de constitution une 4 -- - E -
( 1o59 )
• A l'égard de ceux dont la réception est am triote; la société des jacobins a juré de prendre
térieure à l'époque de quatre années, il leur egalement sa défense. Piusieurs personnes se
sera fait déduction d'un trentième par année gilssoient dans les grouppes populaires, et insti
de jouissance ; cette déduction néanmoins me guoient le peuple à incendier les bureaux ; par
pourra s'étendre au-delà des deux tiers du prix tout cet avis a été repoussé avec indignation,
total, et ceux qui jouissent depuis par l'édit et le peuple a promis de demander que l'admi
d'août 1776, et autres subséquens. nistration des inessageries publiques soit conſiée
Les reinboursemens ci-dessus énoncés seront au plutôt à des Indi 11s pure s.
faits par la caisse de l'extraordinaire. :
1.e péuple a dit aussi, et nul citoyen n'étoit
# syndics des corps et communautés d'avis co1ttraire, que la muniuipalite de Paris
d'artisans et marchands, seront tenus de fournir ne u1a c, quº roit pas de procianer que cet argent
leur compte de gestion aux municipalités, les étoit destiné au prêt des troupes ; niais déja le
quelles les vérifieront et formeront l'état gé peuple sait à quoi s'en tenir sur ces proclama
néral des dettes actives et passives de chaque tions vagues , dictées par le ministère, et dont
communauté ; ledit état sera envoyé aux direc la municipalité elle - même n'oseroit pas être
loires de district et de département , qui, après responsable. Ne sait-on pas que M. : ailiy tombe
vérification, le feront passer au commissaire du en extase toutes les fois qu'il paroit devant la
roi, chargé de la liquidation de la dette pu faunille royale et les ministres , et que dans cet
blique ». C. état d'extase on lui fait gober tous les contes
r:' - . (La suite demain. ) bleus qu'on veut bien lui débiterº Voilà pourtant
où nous en sommes relativement à notre numé
raire ! Il s'écoule, s'écoule tout doucennent lors
, , P A R I S, le 15 février. des frontières, sous le prétexte continuel dit
prêt des troupes. Les aristocrates en ricnt sous
. Depuis long - temps nos ennemis enlèvent cape, tandis que nos patriotes de l'Assemblée
notre numéraire ; depuis long-lemps le brave nationale s'endorment bravement sur cet objet.
#Vivier, condueteur de la mes agerie de Stras Quel coup de foudre lorsqu'on en viendra à re
bºurg, a dénoncé aux Jacob.ns la fraude cri gºri der au fond du sac ! Quand la nation aura
· minelle à lâquelle se prêtent les directeurs des t-elle donc sous sa main le trésor national ? .
| messageries , soit pour nous dépouiller du reste M. Rabot, maire de Villejuif, a fait annoncer
e nos espèces, soit pour transporter des mil hier dans l'assemblée électorale qu'on avoit payé
lions de pamphlets aristocratiques dans toutes d'avance samedi dernier à son fils, maître de
les contrées de cet einpire. poste à Essonne, la poste pour 8o chevaux,
Hier 14 , le peuple a arrêtº la messagerie ou sans désigner le moment précis où ces 8o che
diligence dont le sieur Vivier étoit conducteur ; vaux seroient mis en course : la n1ê1ne précau
elle a été conduite rue Saint-Denis, au corps tion a été prise aux postes suivantes. Un tel avis
de-garde au coin de la rue Mauconseil , et là n'est pas indifférent, et nous invitons tous les
onl'a déchargée, et on en a tiré plusieurs barils maitres de poste des environs de Paris à mous
| d'argent en double futailles, sans adresse , et instruire de tout ce qui parviendroit à leur con
| plusieurs , caisses telle1nent pesart tes , que six noissance sur le même objet. C....
hommes étoient nécessaires pour les rouler.
| , Deux officiers municipaux se sont rendus sur
le lieu, et à l instant le peuple a nommé des Arrété de la section de la Bibliothèque.
#ºire pour inspecter ces caisses et
Le section de la Bibliothèque, assemblée ex
# Le peuple s'est plaint hautement de ce que traordinairement , prenant en considération les
·membres du comité des recherches , auquel Inotifs de l'arrêté de celle de Mauconseil ; mais
#n a dénoncé cet abus depuis long temps , ne ne pouvant fixer son opinion sur aucune per
aient pas encore détruit. - sonne en particulier, croit cependant qu'il im
: Le peuple a ténoigné impºrativement son in porte à la cause nationale d'établir sans délai les
dignation contre les entrepreneurs dcs n1essa principes sur lesquels doivent reposer les droits
geries (et contre Collet d'Hauteville principa ct les devoirs des personmes composant la mai
ºent) de ce qu'ils menacent de faite perdre au son régnante ;
fieur Vivier la place qu'il occupe ; le peuple se Considérant que ces personnes sont, en quel
| Promet de les punir s'ils oscnt chasser un pa quc sorte , des gages de la paix et de la tran
( ro54 )
quillité publiques; que si c'est un crime aux ci Lyon , d'où elles se rendront ou au poiit'de
toyens ordinaires de quitter leur patrie quand Beauvoisin, ou à Genève. J'ai l'honneur de vous
elle est agitée par des dissentions civiles , on envoyer une liste des personnes de leur suite. .
peut dire que ce délit prend uu caractère bien Observ. Ainsi M. de Lessart, par cette lettre,
plus grave, lorsque les citoyens qui s'en rendcnt veut faire concourir six directoires de départe
coupables se trouvent par leur naissance placés mens à l'évasion des tantes du roi, et rendre .
auprès du trône. ces directoires responsables des évènemens; car
-

En ajoutant ces considérations à celles qui enfin, si le dauphin déguisé en fille, ou caché.
semblent avoir déterminé les démarches de la dans quelque double fond de voiture artistement
section de Mauconseil, l'assemblée de la section · arrangé, passoit au-delà des frontières sous la
de la Bibliothèque a arrêté : - ' proteotion de ces six départemens, qui ne fe
1°. Qu'elle nommeroit un commissaire, con roient aucune visite, que n'en résulteroit-il pai
formément au gré de la section de Mauconseil. de désastreux ? Les six directoires ne peuvent
2°. Qu'il seroit chargé de faire tous ses efforts donc ni répondre à M. de Lessart, ni rien pro
auprès des commissaires des quarante-sept au mcttre, avant que l'Assemblée nationale ait dé
tres sections, pour que l'adresse à présenter à cidé sur le départ des tanies du roi ; et si ces
l'Assemblée nationale ait essentiellement pour dames partent avant cette décision , les six di
objet de la supplier de déclarer constitutionel rectoires doivent faire les morts sur les arresta
lement qu'aucunes personnes de la maison ré tions qui auroient lieu le long de la route4
gnante ne pourront sortir du royaume qu'ane comme le pouvoir exécutif fait le mort lorsqu'il
année au plus, après l'achèvement de la cons s'agit de veiller à la sûreté de l'empire et à l'exé
titution, et sous la condition expresse d'en ob cution des loix souveraines du peuple. Nous le
tenir la permission du corps législatif, sanc répéterons sans cesse, l'évasion des tantes du roi
tionnée par le roi. 3°. Qu'en conformité des est à coup sûr le prélude d'un grand attentat.
principes qui lient tous les membres de la dy médité contre la liberté, le repos et la consti-'
mastie au sort de l'état, ceux de ses membres tntion des François : et comme le salut du peut
qui sont au dehors du royaume seront requis d'y ple est la supréme loi, nulle considération paé
rentrer sous un mois de la date du décret cons ticulière me doit prévaloir sur cette loi. M.
titutionel, lequel leur sera signifié par nos am Lessart devoit réfléchir avant de faire la .
bassadeurs chez les nations étrangères, et que marche qu'il a faite envers les six départemet
lesdites personnes du sang royal seront déchues C..... -

-
de tous droits accordés par la constitution à la
famille régnante, s'ils n'ont pas obéi à la loi Stoutgard.
dans le cours du délai prescrit.
Il y a quelques jours que dans un bal de cette
-
/
ville on apperçut un masque couvert de tout
copie de la lettre écrite le 9 février 1791 , par ce que l'ordre héraldique a de distinctif et d'é
M. de Lessart, aux direotoires des dépar blouissant, tel qu'armoiries, arbres généalogi
temens de Seine et Marne, de Lyonne, Saône ques, etc. suivi de trois bourgeois, vêtus et
et Loire, la Côte-d'Or, et Rhône et Loire. décorés des couleurs nationales , qui se permi#
rent de lui faire quelques observations sur son
Mesdames tantes du roi , ayant, messieurs, faste et ses prétentions, et finirent par le dé
formé le projet de voyager en Italie , et ayant pouiller de ses vains ornemens. Cette petite
insisté auprès du roi pour l'exécution de ce scène de convention , sans doute , se †
projet, sa majesté m'a chargé de vous prévenir comtne par hasard sous les yeux de sa ci-devant
de leur passage, aſin de vous mettre à portée de A. S. M. Condé et ses fils et petit-fils, qui en
rendre des mesnres convenables et de donner ont , conçu un tel dépit , qu'ils ont pris le
es ordres nécessaires , pour leur faire trouver pa1ti de se retirer dans la petite ville de Gails
toutes les facilités dont elles pourroient avoir dorf, au comté de Limbourg, entre Wirte#
besoin. Le départ de Mesdames doit avoir lieu berg et Ansbach , où le comte Pickler a fait
du 15 au 25 de ce mois ; et elles iront par la préparer son château pour y loger son altesse
route de l'ancienne province de Bourgogne à fugitive. • -

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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
| D E L A F R A N C E , -

E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ; .
- 4 , . e

J o U R N A L L 1 B R E , ar une Société d'Ecrivains Patriotes,


-

* '
à
dirigé par M. MERcrEn , et par M. CARRA, un des Auteurs.

Le choix des sujets pour remplir les emplois, est ce qu'il y a de plus
important dans un état. I\e mauvais généraux, de mauvais màgis
trats, de mauvais ministres , sont la ruine des empires. LE FRANc.

No. D I V. Du Vendre.ti 18 Février 179 .


* AS S E M B L E E NAT I O N A L E. Art VII. « Les fonds existans dans les caisses
r
des différentes corporations, seront v ersés dans
Séance du 17 Février. la caisse de district , qui en tiendra compte à
celle de l'extraordinaire ; lcs propriétés , soit
Osr-ms voulu épuiser la patience de la patrie, mobiliaires, soit immobiliaires desdites commu
ces fonctionnaires, ces salariés, à qui le décret nautés, seront vendues dans la forme prescrite
du 18 décembre avoit accordé le délai d'un mois pour l'aliénation des biens nationaux , ct le pro
. pour rentrer en France et y prêter le serment duit desdites ventes sera pareillen1ent versé dans
civique ? ou se proinettroient-ils de consommer la caisse dc l'extraordinaire.
erre étrangère les rici1es traitemens attachés VIII. A compter du premier avril prochain,
onctions qu'ils ne veulent plus remplir, et i!;°: ra libra à tout citoyer1 d : faire tei commcrce
tourner au détriment de la patrie ses propres ou d'exercer tel profession , art ou métier
rosités ? Aujourd'hui M. Camus a remis qu'il trouvera bon , après s'être pourvu d'une
cette question sous les yeux de l'Assembléc : il patente, et en avoir acquitté le prix suivant les
| a même invité les législateurs à prendre en con ta ſix ci-après déterminés , et en se conformant
| sidération les dettes énormes qu'ont laissées aux réglemens qui pourront être établis ».
derrière eux la plupart de ces citoyens ingrats. · La dernière disposition de cet article est de
Comme le décret statue expressément qu'à l'ex M. Germain, et établit la précaution demandée
piration du délai « les expatriés volontaires se par M. Bouche, qui vouloit une loi particulière
: ront, par le seul fait , déchus de leurs grades pour les orfèvres, batteurs et tireurs d'or, ser
rurlers , etc.
et emplois et privés de leurs traitemens », il -

† que l'Assemblée nationale compte, pour IX. « Tout particulier qui voudra se ponrvoir
exécution de la loi , sur la diligence des mi d'une patente, en fera dans le mois de dé
nistres, ou en tout cas sur leur responsabilité. cembre de chaque année, à la municipalité de
| Pour économiser les momens de la chose pu son domicile , sa déclaration , l q telle sera ins
blique , on a chargé le comité des emplacemens crite sur un registre à souche. Il lui cn sera dé -
de donner à l'avenir les autorisations néces livré un certificat qui contiendra son nom et la
saires aux corps administratifs pour les acqui valeur locative de son habitation. il se présentera
sitions de cette nature , sauf à rapporter à l As ensuite chez le receveur de la contribution mo
, semblé les difficultés qui pourroient survenir. biliaire, auquel il paiera le prix de la patente,
' _.Suivant le compte rendu par M. l'Abbé du snivant le taux ci-après ſi xé , ce receveur lui en
Plaquet, il ne s'est trouvé, dans tout le district délivrera quittance au dos du certificat et de la
† qu'un seul ecclésiastique qui se soit
refusé au devoir du serment. Cet honnête lévite
quittance , qui seront déposés et enregistrés aux
archives du district : il lui sera délivré au se
s'étoit fait distributeur de libelles, qui ont été crétariat du directoire la patente ponr l'année
sºn : V a ntGº .
saisis clicz lui.
* LL'ordre du jour a ramené la matière du droit Les déclarations, certiſicat5 , quittances et
de patente, · • · • · * paterites , seront sur papier limbré , ct con ;
5o4
| - | ( 1o62 ) - "

formes aux modèles annexés au présent dé du pauvre. Un amendement de M. Fermont a


Cret•»,
ramené la plupart des esprits, et l'article est
L'article X , vivement débattu , a été recom ainsi conçu :
posé des amendemens de MM. Malouet et Roe · Art. XIII. « Toutes personnes, autres que les
derer. apprentifs et compagnons, exerçant quelque
Art. X. « Ceux qni voudront exercer une pro profession, art ou métier quelconque, seront
fession, art ou métier quelconqne , pendant la assujetties aux droits de patentes et aux condi
résente année , seront tenus de se présenter à tions prescrites ci-dessus. * º

† municipalités avant le premier avril pro Ne scront point compris dans la présente dis
chain , et de remplir les formalités prescrites par position les fonctionnaires publics , pourvu
les articles pr'cé dens. Sont exceptés du présent qu'ils m'exercent point de professions , arts ou
décret les cultivateurs ou propriétaires, pour la métiers, ni ceux qui ne paient point la taxe de
vente de lr 1rs bestiaux , denrées ou produc trois journées de travai! ».
tions , autres né,inmoins que les vins ou bois L'article XlV a été décrété sans opposition,
sons qui seront vendues à pinte et à pot, ainsi qu'il suit : |

La jouissance des patentes qui leur seront dé Art. XtV. « Les boulangers qui n'auront pas
livrées commencera au premier avril prochain, d'autre commerce ou profession, ne paieront
et les prix en seront fixés aux trois-quarts des ue la moitié du prix des patentes, réglé par
patentes qui , dans la suite, seront accordées l'article XIl du présent décret ».
pour une année. L'article XV a été retiré. Il portoit exception
XI. Les particuliers qui, dans le courant d'une en faveur des médecins. chirurgiens, accou
année, desireront se pourvoir de patentes, en cheurs et sages-femmes. La disposition de l'ar
auront la faculté, en remplissant les formalités ticle XIII a prononcé la généralité sans ex
presciites par l'article IX , et en acquittant le ception. -

droit pour le restant de l'année , à compter du Sur les articles XVI et XVII, on a adopté
premier jour du quartier dans lequel ils auront quelques amendemens de MM Aubri et Biauzat,
demandé des pi tentes ». et on les a fondus dans la rédaction. #

Sur l'article Xi | les débats n'ont pas été moins Art. XVI. « Les vendeurs et vendeuses de
multipliés. M. Malouct vouloit que le droit de comestibles, vendant dans les rues, halles et mar-*
patente n'ent lieu, au fond des campagnes, que chés publics, ne seront point tenus de se pourvoir
pour les aubergistes et cabaretiers. il a été ré de patentes, pourvu qu'ils n'aient ni boutiques
pondu que ne s'agissant plns d'imposition a éta mi échoppes , et qu'ils ne fassent aucun autre
lir sur les terres, l'habitant des campagnes n'a commerce, à la charge par eux de se conformer
voit plus de préférence sur celui de la ville, aux réglemens de police. #

Il a été décrété qu'il n'y avoit lieu à délibé XVII. Les particuliers qui voudront réunirº
rer , et la rédaction de l'article a été ainsi con à leur commerce , inétier ou profession, celle
sacrée : . de marchands de vin, brasseurs , limonadiers , !
Art. X I. « r e prix des patentes annuelles pour distillateurs-vinaigriers, marchands de bierre -
tous les commerces, arts, métiers et professions, et de cidre , aubºrgiste , hôtel.1ers donnant à '
est fixé, sous les exceptions ci-après , à raison boire et à manger , traiteurs , restaurateurs,
du prix du loyer ou de la valeur locative de l'lia ceux même qui n'exerceroient qne les profes--
bitation de ceux qui les demanderont, et dans sions ci-dessus dénommées , acquitteront le -
les proportions suivantes : •
prix des patentes sur le pied ci-après; savoir , .
2 sous pour liv. du prix du loyer jusqu'à 4oo 5 sous 6 den. pour liv. du prix du loyer jusqu'à :
livres , 2 sous 6 deniers pour livre depuis 4oo 4oo liv. ; 4 sous 6 den. depuis 4oo liv. jusqu'à "
liv.jusqu'à 8oo liv., et 3 sous pour liv. au-dessus 5oo liv. ; et 5 sous au-dessus d . 8oo liv. , sans *
de 8oo livres. que le prix de la patente puisse être moindre
L'article XII : du projet de décret a élevé une de 3o liv. pour les marchands de vin de villes
discussion longue et détaillée. Il s'agissoit de et de canpagnes , dont le prix du loyer est au- .
dessous de 2oo iiv. » . .
déterminer les états et professions qui doivent
être soumis au droit de patente. M. d'Andrº l es articles qui suivent n'ont *prouvé qu'une
veut qu'il n'y ait aucune exception , autre que discussion très-légère. -

celle les fonctionnaires notnmés par le peuple ; « Il s ra délivré des patentºs à termes pour
MM. Martineau et A'erlin, : larmés de cette gé un , deux ou trois mois , aux p1 opriétall • seu
néralité, croyent y voir la vexation et la ruine lement qui voudront vendre dº vin de leur crû
( 1o63 )
en détail dans les villes , bourgs et campagnes, et sur celles dans lesquelles elles seront jugées
pendant un temps limité. Le prix desdites pa et poarsuivies.
tentes sera de 3 livres par mois : elles ne seront XXIII. A compter du premier avril prochain,
délivrées qu'après les formalités prescrites , et les droits perçus sur les boissons à la vente en
jue le prix en aura été acquitté entre les mains détail ; ceux connus sous le nom d'impôt et
es préposés au recouvrement des contributions billot, de devoirs de Bretagne, d'équivalent de
mobiliaires et d'habitation; mais ces patentes Languedoc, de masphaneng en Alsace, le pri
ne pourront être accordées pour plus de six vilége de la vente exclusive des boissons dans
mois dans le cours de l'année : au-delà de ce les ci-devant provinces de Flandres , Artois ,
terme, elles seront réputées annuelles, et se Cambrésis et Hainaut, les inventaires, les droits
· ront payées comme telles. perçus des allans et venans à la vente, en revente ,
# « Les particuliers qui exerceront la pro en gros, à la circulation , sont abolis.
fession de colporteur dans les villes, camp gnes , Sont exceptés de la présente disposition les
foires on marchés, seront tentis de se pourvoir droits d'cntr es dans les villes, qui continueront
de patente, après avoir rempli les forinalités d'être acquiltés provisoirement, comme par le
prescrites; le prix en sera fixé suivant les pro passé ». -

| portions de l'article XII ; mais il ne pourra être Tous les bons citoyens ont applaudi avec
au-dessous de 1o liv. pour les marchands por transport à l'annonce qui a terminé cette séance.
tant la balle, de 5o liv. pour ceux qui emploie Le département de l'Allier a élu pour premier
roient à leur commerce un cheval ou autre bête évêque de Moulins M. Laurent , curé d'Huil
de somme, et 8o liv. pour une voiture , quand laux , membre de l'Assemblée nationale , réuni
même le prix du loyer de leur domicile établi dès le 15 juin 1789 au corps de la mation. G.
| roit une proportion inférieure. Lesdits colpor
| téurs ou marchands forains seront tenus , lors
'ils en seront requis, de justifier de leur do . P A R I S , le 16 ſévrier.
· micile et de léur taxe mobiliaire et d'habitation,
même de représenter leur patente aux officiers · Les Monarchiens agissºnt et manoeuvrent
mnicipaux des lieux où ils exerceront leur sans cesse. 1ls ont trois ou quatre journalistes à
commerce. leur solde, et répandent d'autres pamphlets par
·.XX. Il sera alloué 2 sous pour liv. sur le prix milliers. Aujourd'liui deux hommes ont dis
de chaque patente au profit de la caisse de la tribué dans le fauxbourg Saint - Marceau un
commune , laquelle rétribution sera acquittée nombre considérable de billets imprimés, qui
-jusqu'à concurrence à l'acquit de ses dépenses sont des mandats payables au porteur en livres
ticulières. Les officiers municipaux tien de pain , à prendre chez divers boulangers.
nt la main à ce qu'aucun particulier ne s'im Nous prévenons Stanislas-Clermont, et ses col
misce dans l'exercice des professions assujetties lègues que les porteurs de ses mandats, mangent
à des patentes par le présent décret , sans avoir son pain de très-bon appétit, mais qu'ils n'en
rempli les formalités prescrites et avoir acquitté sont pas moins bons patriotes ; et qu'ils se pro
le droit. posent de s'acquitter en coups de batons bien et
JXXI. Tout particulier et colporteur qui fera dûment appliqués sur les épaules monarchiezz
commerce , ou exercera une profession , art mes, le jour où Stanislas Clermont voudra poser
quelconque, sans avoir rempli les for
Ou métier ses ſesses sur un trône inconstitutionel. Il est
malités prescrites et s'être pourvu de patente , bien étrange que le blondin Stanislas et sa bande
sera condamné à une amende quadruple du prix aient imaginé de substituer l'empire des Monar
é pour la patente dont il auroit dû se pour chiens , à la monarchie décrétée par l'Assem
r. Lesdites amendes seront payées entre les blée nationale et acceptée par le roi. Nous me
ns du receveur de la coutribution mobi souffrirons jamais que Louis XVI soit détrôné
ire, lequel en versera moitié dans la caisse # Stanislas Clermont-'I'onnerre Ier , ni que
la commune, pour être appliquée à ses dé 'intendant Malouet soit proclamé pape des
ses personnelles, et se chargera en recette François. Notre pape est à Rome , et doit y
l'autre moitié pour en compter au trésor pu rester ; et la couronne de Louis XVI ne doit
C,
point passer sur la tête blondine de Stanislas
XXI!. L'Assemblée nationale se réserve de Cleruiont. Quant à M.;Malouet, on a pu croire
tier sur les 1o1 Ines ;ans lesquelles seront qu'il formoit des projets ambitieux sur la tiare
tatées les contraventions au présent décret, papale, parce qu'on assure qu'il rédige et fait
( 1o64 ) .
circuler, dans les quatre-vingt-trois départe -- L'état de Bâle a envoyé des troupes et de
mens, des brefs et des bulles. Si ce fait est vrai, l'artillerie pour garnir ses frontières. - La mar
c'est un attentat à la prérogative du saint-père, che des troupes autrichiennes est contreman-,
que les bons catholiques romains me doivent dée. - Il arrive bientôt quatre régimens d'in
pas souffrir. fanterie à Fribourg et dans le Brisgaw. — Les,
. Mlais où nos Monarchiens, qui me possèdent affaires de Porentru paroissent s'embrouiller au,
rien au monde que des dettes passives, pren lieu de s'arranger. Le prince est toujours fort,
nent-ils de l'argent ? Nous proposons la so inquiété ; il a demandé secours à f'empereur,.
lution de ce problême à tous les calculateurs qui lui a répondu qu'ils ne se refuseroit pas à lui
patriotes. donner des forces suffisantes pour remettre les .
choses en ordre, et qu'il lui enverroit des trou
La section des Thermes de Julien vient d'ar pes à sa première réquisition, Le prince a fait
rêter, cejourd'hui 17 , que tout citoyen de part de cette lettre aux états de Berne, Bâle et
ladite section qui sera reconnu pour être du Soleure ; et ce n'est pas sans inquiétude qu'on
Club monarchique, sera suspendu de toutes ses verroit arriver des troupes autrichiennes dans
fonctions civiles et militaires, jusqu'à ce qu'il l'intérieur de la Suisse. Bâle paroît vouloir for
ait renoncé audit Club monarchien ; et que iner des oppositions pour leur passage. Il doit,
ladite de libération sera communiquée aux qua même y avoir cette semaine une conférence,
rante-sept autres sections de la capitale. Il n'y a entre les troits états, qui, à ce qu'il me paroît,
mul doute qu'elle sera suivie universellement. désirent envoyer des députés pour chercher à,
concilier les parties avant d'en venir aux extré
Inités. — il n'est pas vrai qu'on recrute en Suisse ;
Les trente-six administrateurs du départe pour des puissances qui n'ont pas de service,
ment de Paris sont nommés. M. Pastoret a réuni {lV O llG. - -

les suffrages pour la place de procureur-géné Observ. Cette lettre confirme la note que !
ral-syndic. nous avons fait imprimer dans un de nos der-!
Discours de M. Charles Lamet/ à la tribune niers numéros sur le même sujet; et quoi qu'en !
de l'Assemblée nationale, sur la motion dise le pesant auteur politique de la Gazette !
universelle, dans sa feuille du i6 de ce mois,.
faite par M. Custine, d'exiger lc rembour en prétendant que mous adoptons tout sans !
sement de toutes les sommes portécs sur le discernement, et que lui seul en sait plus que"
fameux livre rouge. le ministère même et que le comité diploma- .
« Mon nom, a dit M. Lamcth., se trouve sur tique, sans doute, sur les nouvelles étrangères : |
le livre rouge ; ma mère y a reçu 6o.ooo livres ; cela ne nous empêche pas de donner cette même
lettre comme venant d'une personne très-sûre !
je crois que ina mère, épouse ou ſille, ou sœur
de beaucoup d'officiers qui ont bien mérité de
et très-bien inlornuée. Rien ne nous †
la patrie , et qui a éprouvé pendant le ministère non plus de tenir sans cesse nos concitoyens en
de l'abbé Terray de grandes réductions dans éveil et en garde contre les projets des tyrans
son patrimoine , méritoit cette indemnité ; mais étrangers , et contre les gazetiers liypocrites
puisque l'esprit de parti en fait un reproche , soudoyés par eux. Nous n'attendrons pas que |
je déclare que je ferai , sur ma ſortune , la ces mêmes gazetiers nous avertissent pour son
remise de cette somme ». ner le tocsin d'un danger réel ; nous connois
sons mieux qu'eux l'état astuel des choses en
Lurope, et les coinplots qui s'y trament contr
Extrait d'une lettre de Bâle, du 11 ſévrier. nous ; et nons son mes persuadés que les bon
citoyeus auront toujours plus de confiance à l
L'évêque de Bâle , et le résident de l'empe franchise , ct à la constance de notre vigilanc
reur , ont demandé passage par le canton de et de notre patriotisme, qu'à l'hypocrisie §
Bâle pour des troupes impériales destinées à aux tcrgiversations continuelles de ces journa
protéger le prince-évêqne dans ses possessions. listes à donble visage, pensiqnnés par diffé
Cette dºmande a été refusée , et les troupes rentes cours, et sourdement apostés au milieu d
étoient en marche pour se porter à Rlieinfeld. nous pour nous faire donner dans le piége. C..
On s'aboiine à Paris , cluez LUIssoN , libraire, rue Haute feuille, à qui l'on adressera, franc de port , le pr
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs dcs Annales Patriotiquer.
Et ohez tous lcs Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etrangcr.
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
· D E L A F R A N C E ,
: ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
· Jo U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
| céder aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
: mandent, même les choses les plus extravagantes , jusqu'au moment
e où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
,. que les rois ne peuvent jamais, par aucun serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. (Lettres de Joseph II à d'Alton).

No. D V. Du Samedi 19 Février 1791.


# ' Ass E M B L É E NAT I o N A L E. portée au tribunal de Besançon, et les accusés
dans les prisons de la même ville ».
Séance du 17 février au soir. Au comité de constitution est renvoyée une
pétition de la municipalité de Paris, qui de
| Gue- aux braves et patriotes soldats du ré mande avec instance une loi contre le monstre
r #ment de Toul, graces à la diligence des gardes du jeu , qui , depuis la révolution, s'est ouvert
ºtionales de Dinant et de Saint-Malo, l'ordre dans cette capitale mille et mille repaires.
e calme ont été promptement rétablis dans L'affaire de Tabago a été rapportée par M.
campagnes du département de l'Isle et Vi Altier.
* l.és scélérats attro"pés ct soudoyés par "º>ette isle , après l'incendie du Port-Louis,
li ennemis de l'état , ont été dispersés ; qua et à l'époque de la révolution, a été divisée par
ººingt d'entr'eux sont arrêtés , et ont été un nombre de partis. Un sieur Gort, qui s'étoit
ºnduits dans les prisons de Saint-Malo. Ce mis à la tête des patriotes, a été poursuivi par
| ºpte brièvement rendu ce soir par M. Fer les gens de l'opinion contraire , lesquels sont
| º , a comblé de joie tous les bons citoyens pº,rvenus à faire rendre contre lui un jugement
q" ºnt aujourd'hui le très-grand nombre. de bannissement, dont on reconnoît aujour
: Voydel a lu ensuite un rapport clair et d'hui l'injustice.
ºstancié, sur le procès commencé à Beaune D'autre part, il s'élève des accusations contre
1

† la dame Constable , et deux officiers de M. Jobal, sous-gouverneur, qui, soit foiblesse,


la Prévenus d'avoir recruté des troupes pour soit malice, soit inconséquence , a, dit-on ,
Pºtendue armée des princes et des mécon échauffé tous les partis les uns contre les autres,
4 m #'avis
par du
Odifié
rapporteur,
quelques que M. d'André
amendemens , on a et a exposé l'isle aux horreurs de la guerre
civile.

l, Létéº Ce qui suit :


semblée nationale, après avoir entendu Mais les preuves de toutes ces allégations
n'étant point acquises, le rapporteur a proposé
# qui lui a été fait au nom de son co de décréter, et l'Assemblée a déclaré qu'il n'y
ºs recherches, décrète ; avoit lieu à inculpation contre le sieur Gort,
$# " Procédure commencée au tribunal de le sieur Edmond Léger. commandant de la garde
aill # contre la dame Constable, les sieurs nationale , et autres personnes comprises dans
º* et Daubois, sera suivie au tribunal de la procédure des juges de Tabago. Il a été dé
*ançon , Pour y être faite et parfaite, sauf crété ensuite que les commissaires nommés par
Ppel à l'
• A l'effe un des tribunaux de l'arrondissement. le décret du..... pour prendre connoissance des
* de quoi ladite procédure sera trans évènemens qui ont eu lieu dans les isles du
5o5
( 1o66 )
Vent et sous leVent, sont spécialement chargés 5,oooooo, affaires étrangères 65oo,ooo liv. ;
de prendre connoissance de l'affaire de Tabago, guerre 88,ooo,ooo, soldats auxiliaires 5,475,ooo
même de pourvoir par interim au commande liv. , gendarmerie nationale 7,257,ooo liv. , ma
ment de la colonie, s'il y a lieu. rine et colonies 4o,5oo,ooo liv., ponts et chaus
sées 161,2oo livres , dépenses de ports, de ca
Séance du 18 Février. naux, des turcies, 3,87o.ooo liv. : ministres et
conseil 46o,ooo livres, administration du trésor
C'est pour le peuple, c'est-à-dire pour la partie public et finances 1,45o,ooo liv., caisse extraor
de l'empire françois la plus nombreuse et la dinaire 3oo,ooo livres , liquidation générale
moins aisée que s'est opéré le miracle de la ré 3oo, ooo liv. , frais de comptabilité 3oo,ooo liv.,
volution ; c'est au bonheur de cette multitude, écoles de mines et de dépôts publics 27,ooo
hier si dédaignée, que l'Assemblée nationale a livres. - :
consacré toutes ses veilles : voilà ce qui est bien Imprimerie royale mémoires. Primes et en
prouvé ; voilà ce qu'on ne peut assez dire et couragemens 3,862,ooo livres , jardin et biblio-.
répéter tous les jours et par-tout. thèque du roi 21o,ooo liv. , universités, acadé
Pénétrés de cette maxime, MM. Bouche et mies, travaux littéraires , 1 ooo,197 liv. , inva
Renaud ont demandé ce matin une rédaction
lides et quinze-vingts 816,ooo livres, Assemblée:
plus précise de l'article qui établit le droit de nationale 4,688 ooo liv. , haute cour nationale
patente sur les vendeurs de comestibles , afin 15o, ooo liv. , tribunal de cassation 4oo.ooo liv.,
que par une gradation bien établie , la loi de supplémens aux erreurs ou omissions 3,5oo,ooo
l'impôt distingue le pauvre qui gagne à peine livres. -

sa vie à nourrir le pauvre , et le fournisseur Total , §.


y compris le traitement des ecclé
† fait une fortune rapide autour des tables . #ues publics , 28o,232,8oo
u luxe et de l'opulence. Cette observation , lVI'eS.
- I
-

pleine de justesse et d'humanité, a été envoyée Traitement de réforme du clergé. |}


au comité, pour en rapporter incessamment • • • $.
son avis.
Evêques 2,21 1, ooo livres, titulaires , autr
On n'a pas été également frappé des raisons
ui ont fait demander faveur pour les loueurs
que les évêques , 25 2oo ooo livres, reli †
16,ooo, ooo , religieuses 2o,ooo,ooo, abbesses
'hôtels garnis ; et l'Assemblée, sur cette mo. et chanoinesses 1 ooo, ooo ; pension aux curés .
tion , a passé à l'ordre du jour. réfractaires 8,ooo,ooo , paiement aux. apanasi
De l'avis de M. Camus, le comité de constfe
tution a reçu mandement d'apporter un projet
gistes pour leurs dettes 1,5oo,ooo liv.,
14,ooo,ooo, secours aux Hollandois et Âcadier
#
de décret concernant la forme à donner à la
816 ooo liv., rentes viagères 1o1,823,844 liv. ,
fixation de la liste civile, que le roi n'a pas en rentes perpétuelles 16, ooo,ooo. ,
core officiellement acceptée. Intérêt de la dette non constituée et exigible |
On renvoie au pouvoir exécutif une lettre de 58,5o9498 livres ; mais il y aura cette a
la ville de Genève, qui se plaint des empêche un remboursement considérable et des réduc
mens apportés à la circulation de son commerce tions, et l'intérêt se trouvera réduit à 25,653,
par la municipalité de Saint-Geniès, laquelle liv. : reste des effets à termes non échus, mais
s'est permis d'arrêter une voiture chargée pour déclarés remboursables, intérêt 35.46o 33o liv,
Genève d'un numéraire de 31,271 liv. Total 3o1,874,575 liv. . ;
: A l'ordre du jour M. Montesquiou, au nom Total général. 582,1o7,377 liv. .1
du comité des finances, a présenté le tableau
de l'imposition totale pour l'année 1791 , mis La caisse de l'extraordinaire ! , 1 «
en rapport avec le tableau de la dépense na fournira . . . . . . . : . '6oooo,ooo "
tionale. - La contribution patriotique . -

Frais de culte. fournira . . . .. . . . . 35,ooo,ooo " :


Et la vente des sels et tabacs • #

, Evêques 1, 114 ooo livres, corps vicarial des emmagasinés . . . . . . 2o,ooo,ooo !


cathédrales 2,286, ooo liv. , séminaires 78o,2oo Restera à imposer la somme , , · · · · · ,l
liv. , curés de ville et de campagne 65 846,4oo , de . . . - . 467,1o7,377 liv >
• - - - -

liv. , vicaires et desservans 1 1,2oo, ooo liv. Dépenses des départemens; pour la justioe es
Total 81,226,ooo liv. l'administration 18,9o6,8oo liv., frais de prisonä
Liste civile 25,ooo,ooo, primes apanagées et procédures 3,18o,oool., cheminsa°,oooono,
r · ( 1o67 )
bltimens publics 4.5ooooo liv. , perception des pouvoit exciter autour d'eux. L'Aisemblée et
impôts directs 8.ooo,ooo, hôpitaux 95o;ooo l., passé à l'ordre du jour.
secours.4.27o,887 liv. Le même directoire informe l'Assemblée na
Total . . •
59,27o,887 liv.
.. •

tionale de l'élection qui vient d'être faite pour


1Cette dépense pour t être supportée par des l'évêché de Dijon, de M. Volſius, frère de l'un
sous additionels.
de nos législateurs.
_Dépenses particulières à l'année 1791. Le ministre des finances rend compte à l'As
semblée du débat qui s'est élevé devant lui pour
" Travaux de charité 15,ooo,ooo , Assemblée l'adjudication du bail des messageries , entre
nationale, supplément pour les six derniers deux compagnies rivales, l'une composée de
mois 4ooo,ooo, travaux de Cherbourg, Havre capitalistes, sous le nom du sieur Choiseau ,
| et Dunkerque 4,ooo,ooo , travaux de Paris l'autre composée de maîtres de postes, sous le
| 5oo,ooo livres, prolongation d'anciennes dé mon du sieur Gueux : la première, inquiète de
penses 27,ooo,ooo , équipement de 1 oo, ooo l. , la prépondérance de la seconde, a voulu em
soldats auxiliaires 5,ooo,ooo , dépenses pour le barrasser le minisure en retirant son enchère.
pied de guerre de 5o régimens 12,ooo.ooo , † quelques débats peu importans, l'As
| expéditions aux Isles 6,ooo,ooo, fonds extraor semblée nationale, str l'opinion de M. Marti
| dinaires 3,ooo, ooo. -
neau , auquel s'est réuni M. Cazalès, a renvoyé
| , Total . . . . . . 79,6oo, ooo liv. l'affaire au pouvoir exécutif. G. -

, Cette somme ne paroît devoir être prise sur


les contributions publiques, mais être payée sur
| les fonds de la caisse de l'extraordinaire. Perpignan, le 3 février.
- Toutes les sommes ci - dessus ont été com
prises en masse dans un décret de trois articles, Je viens de parcourir plusieurs dèpartemens,
présenté par le rapporteur, et adopté par l'As tels que ceux du Tarn, de haute Garonne,
semblée.- Dans ce décret, il est dit formelle d'Hérault, d'Aude et Pyrénées orientales, Je
ment que les dépenses auxquelles les sommes puis vous assurer que par-tout les domainèxna
ci-dessus sont applicables, ne sont présentées tionaux se vendent, non-seulement au-de
lue par apperçus, et que l'Assemblée sera en de l'estimation , mais au-dessus de leur valeuè
ut temps maîtresse de les modifier comme elle par-tout le serment sur la constitution civile du
,s era convenable. a clergé est prêté , à l'exception de quelques v

: L'Assemblée s'est réservé, par le même dé cïrës de ville qui ont voulu singer les évêques ;
cret, de statuer sur les dettes particulières aux mais plusieurs objets m'ont encore surpris.
· ci-devant pays d'état, et sur les sommes qui · Pourquoi dans Toulouse, où le département,
pourront y être appliquées. La discussion qui le district et la municipalité sont composés de
'est élevée sur cette matière, et dont nous pen gens du plus grand mérite et d'excellens pa
triotes, où le club des amis de la constitution
, sons qu'il est inutile de rendre compte, a été
· terminée par le décret suivant, rendu sur la montre la plus grande énergie ; pourquoi, dis
| proposition de M. Camus : je, voit-on sur la porte de beaucoup de maisons
| 5 «iL'Assemblée nationale déclare que le décret les emblêmes de la nobilité, accompagnés de ce
pour les dépenses à faire pour l'année 1791 , que l'art héraldique avoit de plus bizarre ?
n'emporte l'approbation d'aucun article de dé Pourquoi les murailles de la maison commune
pense, aucune dépense ne pouvant être faite résentent-elles dans leur grande circonférence
qu'en vertu d'un décret du corps législatif, es armoiries des anciens capitouls, accolées de
rendu ou à rendre. neuf en neuf, avec une belle légende qui ins
Une lettre des administrateurs du départe truit du nom de l'heureux possesseur de oes ar
moiries ? -

ment de la côte d'or, expose que M. Valdec


(de Lessart ) ministre de l'intérieur, leur a an Pourquoi le décret qui ordonne que l'encens
noncé le passago de Mesdames , tantes du roi , ne sera offert qu'à la divinité demeure-t-il sans .
comme devant avoir lieu sur les routes de ce exécution ? Pourquoi encense - t - on le célé
département du 15 au 25 février; qu'ils ont en brant , les chantres, etc. ? Pourquoi les pères
xoyé cette annonce aux diverses municipalités, de l'Oratoire eux-mêmes, ennemis de l'orgueil,
mais qu'ils n'ont pas dissimulé au ministre les du despotisme , souffrent-ils que cet usage de
, inconvéniens-et les déplaisances que ce voyage l'ancienne vanité cléricale soit suivi dans leur
( 1o68 )
Eglise, notamment le jour de Noël à la grande ordinairement leur serment, et qui confond .
messe ? . . -

leurs confrères réfractaires. Nous pourrions


Pourquoi..... Mais voilà bien assez de ques citer dix mille exemples de ce genre ; mais il
tions, il y en auroit de bien plus importantes à nous suffira d'en publi uelques-uns, en ren
faire, et les je réserve pour une autre occasion ; dant hommage au # de Longueville ('en "
je prévois seulement qu'il y aura encore des Caux): qui a sacrifié un quart de son salaire
désordres dans ce pays : Dieu et les amis de la annuel et alimentaire pour répandre par la
constitution veuillent les éloigner ! voie de l'impression, sous le titre d'Ami de la à
F. A. L.... , ci-devant noble, votre abonné. Patrie (in-4°. de 85 pages, très-petit caractère),
le recueil de ses discours et de ses réflexions ;
snr la sainteté du serment civique et de notre· #
Trait de bienfaisance patriotique , cité entre sublime constitution.
dix mille du méme genre. Nous citerons également le curé d'Aigue
L'amour de la patrie et de la liberté n'est perse, qui , malgré une partie des ci-devant
chanoines de cette ville, dont il étoit entouré et
pas seulement par lui-même une grande vertu aboyé le jour où il devoit faire son serme
morale et une preuve très-inarquée d'une tête prononça un discours si ferme et si path§.
bien organisée , il ast encore la preuve d'un
cœur vraiment sensible et la source des actions lors de la prestation de ce serment, en présenc#!
les plus liumaines et les plus généreuses. Le du conseil général de la commune et de #.
curé de Marthemont, district de Vezelise, dé garde nationale, que les réfractaires en fré
partement de la Meurthe, ne s'est pas contenté mirent de rage, et qu'un certain ci-devant clia
de prêcher sans cesse notre sainte constitution noine , officier municipal, alla se cacher
honte. ..:18i,.
et d'en exécuter religieusement et d'avance les
décrets sacrés , il vient d'offrir aujourd'hui , Nous citerons également le curé de Saints ;
quoique pauvre, d'abandonner pour le paie Martin à Mayenne, qui publioit à haute vo#
ment dés impositions arréragées de ses pauvres les décrets de l'auguste Assemblée, après avo#
aroissiens 5oo liv. à lui dues pour sa pension prêté son serment , tandis que son confrère#
de 179o. Il a fait plus , il a demandé expressé curé de la paroisse Notre-Dame de cette viſſe#
»xent, dans une lettre adressée au département, refusoit cette publication pour aller dtner. ºh !
Nous citerons de même le curé de Vitry, q
que son offre ne soit pas rendue publique ; mais avec ses cinq vicaires et tous les # #º
comme les belles actions des hommes et sur
tout celles des patriotes appartiennent à la so collége de cette ville, a prêté son serment, et#
ciété , et contribuent au progrés des vertus et lºccompagnant
de patriotisme.
d'un discours plein de force
-

, #|
de la régénération, nous avons crn qu'il étoit
de notre devoir de publier l'acte d'humanité du Enfin, nous citerons le curé de Châteaua |
Neuf, département de la Charente, qui,
brave et bon curé de Marthemont , tant pour
faire voir l'énorme différence qu'il y a entre
l'ame d'un patriote et celle d'un aristocrate,
prêtant son serment civique le 3o #
nier, prononça un discours que nous regrettons
º

que pour propager un si bel exemple. C.... de ne pouvoir imprimer tout entier, mais dont
voici l'exorde : « Quel plus beau jour ! me voir
entouré de toutes parts d'un troupeau qui m'est
Citations intéressantes sur la prestation du cher; non , rien n'égale ma joie et mon bon
sermeut czvique des prétres. heur. Mais quelle plus grande satisfaction en !
core , de pouvoir le rendre témoin fidèle d'un.
· Le nombre des prêtres vraiment religieux et nouveº serment. non moins sacré que le ser
patriotes qui ont prêté leur serment sur la cons ment fédératif que j'ai fait sur l'autel de ja
titution civile du clergé est déja si considérable, patrie le 14 juillet dernier ! ». C....
que nous pourrions le porter, par un calcul d'ap l
roximation , aux deux tiers au moins de la to
Erratum. }
talité des ecclésiastiques fonctionnaires publics ;
mais ce qui prouve combien l'amour de la patrie Dans la numéro 5o1 de ces Annales, 15 fé
et la sagesse de notre constitution influent sur vrier 179t , cinquième colonne, à l'article né-, .
l'intelligence et le courage des hommes hon cessité d' une surveillance, etc. quarriêmeli [ne :/
nêtes , c'est le talent que développent plusieurs qui voudroit gager sa tête que la nation, #ses
ecclésiastiques dans les discours qui précèdent qui voudroit gager sa tête que la cour, eta # .

s U P P L É M E N T A U N°. D v. -
pied'une lettre écrite par la société des amis pour cette expédition , et qui avoit emmené
le la constitutſbu de Niort, en réponse à tous les crnployés de la compagnie et quelques
telle du clubides monarchistes , à Paris , le troupes , tant de ligne que de gardes natio
5 février 1791. nales , avec quatre canons. Il leur a été assez
ME s s I E U R s,
facile de dés buser les paysans des impressions
calomnieuses qu'on leur avoit insinuées. Cepen
Nous venons de recevoir le nº. X de votre dant le département , pour maintenir la tran
irnal , intitulé : Correspondance générale quillité renaissante dans ce canton , a demandé
lre les départemens de la France, que vous qu'on y laissât environ 2oo homines. Ces troupes
n ré § dans notre ville avec une profu vivent dans la plus grande intimité avcc les
habitans. ( Gazette universelle ).
ſi indécente. t e vénin qui distile de la plume
pure qui l'a rédigé, n'a pu nous atteindre et
us corrompre. Sachez, perſides ennemis. que
mais les vrais amis de la libel té n'adopteront Colmar, le 9 février.
s'principes sanguinaires , et n espérez pas Hier, à une heure après midi, on vit entrer
re des prosélytes parmi nous et parmi nos au même instant par les trois portes de notre
itoyens, tant que nous verrons au milieu ville plusieurs détachemens de troupes de li
vous des pestes publiques, comme les Royou gne, tant cavalerie qu'infanterie. Ils sont tirés
les Durosoy. des dragons d'Angoulême , des chasseurs de
es lâches ennemis de la patrie, dans leurs
les hebdomadaires , font les plus grands Champagne et des régimens de la Fère et de
prts pour allumer les torches du famatisme, Salm-Salm. Si cette garnison, qui ne monte
er le frère contre le frère, et cnsanglanter pas à 4oo hommes , n'a pas été nécessaire pour
lte terre de liberté. . rétablir le repos dans nos murs, elle contri
Vous nons demandez en vain de demeurer buera toujours à l'y maintenir. Nos nouveaux
- eurs de votre lutte contre le club hôtes, que les compagnies réglées de garde na
Jacobins, ne l'espérez pas. Nous avons juré ti5nale ont reçus sous les armes, ont paru très
verser jusqu'à la dernière goatte de notre surpris de trouver toute la ville dans la paix la
ur le maintien de notre sainte constitu plus profonde , la calomnie ou la mauvaise
. Nous serons fidèles à notre serment ; et plaisanterie ayant fait accroire à plusieurs d'en
hs réunissant aux défenseurs de la patrie , à tr'eux qu'ils éprouveroient une résistance ri
goureuse.
généreux Jacobins, que vous calomniez, Les bons patriotes ont été touchés du ton
rons rentrer dans la poussière une horde de candeur et de modération qui règne dans
te de conspirateurs, qui ne cesse un ins le récit fait par ordre de M, M. les commissaires
, soit dans ses écrits, soit au sein du corps
atif, de prêc!,er la rebcllion aux loix et de dn roi, de la scène scandaleuse du 4 On peut
quer la guerre civile. y ajouter pur supplément qu'un hoinme d( guisé
oûs sommes, avec les sentimens que mé ayºnt remarqué dans la foule un citoyen ,rmé
d'un fusil, lui dit, en montrant le s f nêtres de
nt vos sinistres projets , l'auberge où , j M. les commissaires étoient lo
Les membres composant la société de Niort, gés : je te donne six francs si tu tires là haut.
affiliée à celle de Paris, séante aux Ja
cobins. Si je tire, ce sera sur vous, répliqua ce brav»
liouime.

De Vannes , le 1o février. T U R Q U I E
'resque toute la petite armée envoyée de La position critique des Ottomans a donné
rient dans cette ville, pour calmer ſ'insur lieu aux mesures les plus cruelles pour mainte
lion qui avoit éclaté dans quelques paroisses, mir la paix dans Constantinople, où la popula
repartie : elle étoit d'environ 14oo liommes, tion momibreuse des Grecs est f.vorable aux
étoit commandée par M. Périer, directeur Russes. 'I'ous les cabarets de cette vill, ont été
compagnie des indes, qui a quitté la vente fermés par ordre du sultan ; il a été défeedu
5o5 bis.
( 1o7o )
aux luabitans de se rassembler dans les rues
et dans les places publiqucs , même en petit D E L 1 R G E.
nombre. Sa hautcsse a fait jetter à la mcr, sans
forme de procès , nn certain nombre dc rtou - ! L'oppression de la nation liégeoise est coi
vellistes qui cntretenoicnt le peuple des événe somtnée. le roi de Prusse vient de termin
mens de la guerre. avec Léopold les arrangemens de convenanc
-

La sublime Porte vient de recevoir des nou d'après lesquels il lui , ban loune entièreme
velles fàclueuses de ses provinces d'Asie : Battal les Liégeois. Il a rappellé de ce pays ses mini
p · cha y a été défait en bataille rangée par les tres Dohm et Seunfl, dont la conduite favor
Russes, qni seront peut-être bientôt maîtres de ble à la cause du peuple de iiége est désavou
l 1 ville d #»ape. 1 hautement , et blâmée par sa majesté berlinoi
Ce lâche abandon d'une nation . que la #
Ces conquérans poursuivent leurs projets Berlin avoit appellée eil >-même à la liberté
avec rigueur dans la partie d'Europe. Depuis la à l'insurrection , donne lieu à de grandes |
prise d'Ismaïlow le général Suvarow a entrepris
le siége de Brailow ; le prince Repnin se dispose
jectures ; il en résulte ou que le #
à attaquer Silislria , tandis que la flotille russe Guillaume a eu penr de L onold, ou qu'il
investit Warna. d'intelligence avec lui pour l'exécution d'
grand projet commun. Quoi qu'il en soit, |
Liégeois éprouvent d'une manière cruelle
D E L o N D R E s. sort déplorable des peuples que leur †
ou une confiance aveugle livre aux caprices
Les 5 et 7 de ce mois, M. Hoorn Tooke a été tyrans couronnés. Les Autrichiens, le prin
entendu à la barre de la chambre des communes évêque et ses partisans exercent aujourd'.
snr sa fameuse pétition contre les élections de toutes leurs fureurs dans Liége, et Léop
MM. Hood et Fox. Il s'est exprimé en termres semble vouloir : e faire un mérite, aux yeux
très-énerg ques sur les vices de la représenta † princes germaniques, de la cruauté
aquelle il exécute les décrets de la
tion du peuple anglois dans les communes : et
les vérites qu il a énoncées ont paru si alar chambre impériale de Wetzlar.
mantes aux membres de cette chambre, vendus
au ministère, ou qui ont acheté à prix d'argént
leur élection , que le jésuite Burke, toujours Antiquités nationales, ou recueilde monum
ennemi des innovations, quand elles tendent à pour serºir à l histoire générale et part
l'amélioration des gouvernemens , s'est écrié lière de l'empire François, tels que torrubeº
avec fureur que la chambre devoit réprimer sé inscriptions statues, vitraux fresqiies ,
vèrement l'audace inouie de M. Hoorn '['ooke : lirés des abbayes, monastères, charea
les supplices lui paroissoient devoir être em et autres lieux devenus domaines nation
ployés pour effrayer, par un grand exemple, les présenté à l'Assemblée nationale, ee /
réformateurs et les amis des révolntions qui rablement accueilli par elle; par At
peuvent tendre à la perfectibilité de l'espèce hu Louis Millin. - -- .
maine et des gouvernemems. I a rage ridicnle
du fanatique Burke n'a pas été secondée par la Nous ne répéterons pas les éloges qui on
chambre, dont l'opinion paroît être de rejetter donnés à cet ouvrage, dont le suecès est as
seulement avec mépris la pétition de M. Hoorn Le titre annonce son importance et son uti
Tooke. Ce mépris pourra paroître une insulte l'exécution en est très-soignée, et le text
à la nation angloise , dont le pétitionnaire n'a rieux et intéressant. Il a déja paru trois li
fait qu'exprimer les justes réclamations; mais à sons ; chacune est composée de dix p Ian
coup sûr la sévérité, si elle est employée contre et de huit feuilles de texte. On souscr1t
M. Hoorn Tooke, aura des suites funestes pour cet excellent ouvrage chez M. Drouhin, éd
les défenseurs des vices de la constitution an rue Saint-André-des-Arcs, n°. 92. Le Pr
gloise. de 2 1 liv. pour 3 mois.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera , frane de port ,
de l'abonnement et la lettre d'avis, et 1outes les lettres pour les Auteurt des Annales Patriotiquer- ºs

Ft chez tous les Libraires et I )irecteurs des Postes du Royaume de i'Etranger.


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Ilparoît tous les jours un Numéro de c-Journal. Prix 36 lie pour un an, 18 liv. pour 6 #
5 mois, franc de port , par la poste, pour ton t le Aoyaume. L'a. e nnement ne commence que du prem.
A

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


- D E L A F R A N C E ,
: ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
| Jo U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
C'est de nos ennemis domestiques, sans lesquels les autres ne peuvent rien
contre nous, c'est des conspirateurs qui méditent notre ruine et notre
servitude, qu'il faut nous occuper : or toutes les précautions possibles
sont bonnes à prendre contre eux. RoBERTsPIERRE.

No. D V I. Du Dimanche 2o Février 1792 .


AS 8 E M B L E E N A T I O N A L E. pris la place de l'ivraie. Les élccteurs du dépar
tement de la Guienne et ceux du Puy-de-Dôme
Séance du 19 Février. ont nommé pour évêques , les premiers un ho ,
- norable curé , les seconds un prêtre de l'ora
4 En que prouvent des libelles contre un ci-
toyen qui # au milieu de l'Assemblée natio-
| toire.
Une grande question sur le droit des geºis
· nale ! n'a-t-i · pas chaque jour pour témoins de | -'-- t p.ésentée à ia sagesse de nos législateurs.
ion patriotisme réduit en paroles et en actions | |) s contrefacteurs des billets de la banque de
: mille collègues , autant de spectateurs, et cette | Vienne ont cherché un asyle en France. Le
foule d'hommes libres et éclairés, qui , dans ouvoir exécutif de l'Autriche les réclame, pºr
la capitale, suivent d'un œil attentif les # rºn- † #oix de son résident. Nos ministres ont donné
cipaux auteurs de notre régénération ? M. d . - | l'ordre de les livrer, et la municipalité d'Hun
: dré auroit donc pu s'épargner la peine de dé- | niague ne veut obéir que d'après une décision
honcerun libelle intitulé : Dénonciation des | de l Assemblée nationai3. Cette affaire est ren
étèndus amis de la constitution de Marseille ; voyée à l'examen du comité diplomatique.
'auroit dû sur-tout se montrer avºre du temps Nous croyions avoir dépassé les siècles du
' de l'Assemblée , et se dire à lui-même : « le | fanatisme ; mais il est à Vannes des prêtres qui
temps que je lui demande pour ma cause parti- | cherchent à nous y ramener. lls ont renouvellé
i culſère seroit un vol fait aux intérêts de la | ici, dit la municipalité de cette ville, les for
chose publique. Plusieurs de mes collègues qui | fais du cardinal de Lorraine , lorsqu'il cher
ont servi mieux que moi la constitution , ont | cloit à faire des assassins qu'il armoit d'un
été calomniés aussi : il se sont tus; je me tairai po gnard catholique.
de même : entre les Malouet et les Mirabeau , On a vu un prêtre célébrer la messe à deux
# choix ne peut être douteux ». Cependant | heures après minuit , tenant un crucifix à la
l'Assemblée a chargé son comité des rapports | Inan , exhorter au massacre, au nom du Dieu
de lui rendre compte très - incessamment des | de paix , comme à une action commandée par
démonoiations faites par M. d'André. le ciel, des malhcureux que le fanatisme avoit
, Un mot qu'il est doux d'entendre répéter tous | ( gºrés. • • | •

les jours, c'est que les fonctionnaires publics A3 ais la municipalité annonce que les espé
ecclésiastiques, autres que nos ci-devant gran- | rances de ces hommes sanguinaires ont été trom
deurs, se rangent en foule sous les drapeaux de pér» : le brave rég mºn dº Walsll irlandois, et
· la patrie. Tels sont tous ceux du district de § gardes nationales de l'Orient, au nombre
Cérilly, au département de l'Allier. de Goo , ont fait si bonne contenance , et ont
#ncore quelques semaines, et le corps épis- | )
surveillé avec tant d'exactitude , que l ordre a
il de l'église de France sera complètement | été rétabli. A

ellé ; c'est-à-dire quo ic bon grain aura l ' Assembléc a décrété, confº#ºt &l la
- O
( 1o72 )
demande de M. Dusers, qu'il seroit écrit une boissons d'un tiers, et de le mettre dans le ta
lettre de satisfaction aux chefs et aux soldats bleau des revenus publics pour 21 millions.
du régiment de Walsh, et aux braves gardes Ce projet de décret, qui vient encore au sou
nationales de l'Oricnt. -
lagement de la multitude, a fait frémir ceux qui
Qui croiroit que le ci-devant évêque de Cler vivoient autrefois de sa substance, et qui savent
mont, M. Bonnal, a cherché , par une lettre très-bien qu'ils sont sans espoir si le peuple est
inc ndiaire, qu'il a répandue dans le départe soulagé. MM. Cazales et Rochebrune ont parlé,
mºnt au Puy-de-Dôme, à faire commettre les déclamé et caloinnié. M ,l. de Crillon le jeune,
•mAn s forfa s ? En vain le côté droit crioit à Fermond , Anson, Cernon , le Chapelier et le
I. , ... .. e . '' B nºiz t, qui avoit dénoncé M. Pelletier ont repoussé toutes les attaques; et sur
T.sn. i , ... º ri , lire la lettre ; il l'a tenoit à la la rédaction de M. le Chapelier, le décret sui
ntc il . : , º3º ! .o t '.'Assemblée , par je ne sais vant a été rendu : -

q : ! : g (i pour un prêtre qu'on croyoit ver « L'Assemblée nationale décrète que tous
tueux , quoi qu'on le sût ignorant, est passée droits perçus aux entrées des villes, seront sup
à l'ordre du jour. primés à dater du 1er mai prochain ; charge son
Il s'agissoit des impositions qui doivent satis conn. t é d' imposition de lui préscnter sous huit
faire aux dépenses publiqucs de l'année 179I. jours au plus tard un projet de décret pour le
M. de la j{ochefoucault , au nom du comité remplacement des impôts indirects supprimés,
d'imposition, a parcouru successivement toutes et le complément des impôts nécessaires pour
lés ressources de la nation, et toutes les parties faire face aux dépenses publiques ». G.
qui sont susceptibles d'être imposées, et sur
lesquelles il a proposé la fixation des sommes
que chacune doit prodnire. P A R I S, le 19 février.
" Forêts domaniales, 15 millions.
Salines appartenant à la mation , 3 millions. Le fanatisme le plus aveugle et le plus opi
Produit de la vente du tabac et du sel, 2o niâtre dirige la résolution qu'ont prise les tantes
millions. * du roi de sortir du royaume ; elles ont quitté le
Rentrée des sommes dues par les Américains, château des Tuileries pour se rendre à leur
4 millions. -
maison de Bellevue, d'où elles comptent se
Contribution patriotique, 34 millions et demi. mettre en route demain ou le 21 du courant.
Contribution foncière, déduction faite des Tant d'opiniâtreté dans l'exécution d'un projet
frais de perception , 28o millions, extravagant, dont le succès est impossible ,
Contribution mobiliaire , 6o millions. prouve que ce projet couvre l'exécution de
Droit d'enregistrement, 41 millions et demi. quelque complot ultérieur, médité par les en
Hypothèques, 5 millions et demi. nemis de la constitution , qui ont imaginé -et
Droit de patente, 18 millions. qui conseillent le départ de Mesdames.
Droit de timbre, 22 millions. Vainement les médecins ont déclaré que la
Douannes, 2o millions. santé ruinée de madame Victoire ne pouvoit
Postes et messageries, 12 millions. supporter ce voyage, et que la fatigue mettroit
Poudres et salpêtres, 1oo,ooo liv. ses jours en danger : vainement le roi a employé
Loteries, 1 o millions. les plus vives instances pour en dissuader ses
A ce tableau le rapporteur a ajouté l'espé tantes; vainement l'indignation publique a-t-elle
zance plus que probable qu'en 1793 la masse éclaté dans la capitale et les départemens : ces
de la contribution sera réduite de 31 millions, dames s'obstinent à tenter leur ridicule péleri
et sur-tout le tableau comparatif des dépenses mage. Elles emportent notre or, dont une par
de l'ancien et du nouveau régime : d'où il ré tie s'est déja écoulée, et désertent leur patrie à
sulte, a-t-il dit , que le peuple François sera une époque où nul citoyen ne peut s'en séparer
bien réellement soulagé cette année d'une sans se rendre coupable d'une lâcheté crimi
nelle. Il faudroit absolument renoncer à tout
charge de 232 millions.
Que les ennemis de l'Assemblée nationale ,
-

usage du sens commun, pour ne pas voir, après


à la vue de ce tableau , se taisent et meurent cela , que la France doit être attaquée sous
de honte, si ce n'est de désespoir. deux mois au plus tard par les rebelles émigrans,
M. le rapporteur a proposé d'abolir le droit secondés par diverses puissances étrangères.
de taxe à l'entrée des villes sur le porc, beure, Dans ce conflit de quelques François rebelles e
fromage, etc. ; de diminuer le droit sur les de nos voisins ambitieux contre la mation
V.
F ( 1o73 )
- -

et le roi, nous devons nous attendre à voir les de ligne dans leurs réclamations contre des su
exprinces fugitifs porter l'étendard de la révolte; périeurs injustes ou despetes. Qu'ils apprennent,
et les membres de la famille royale, qui tentent ces braves frères des troupes de ligne, que nous
' iujourd'hui de s'enfuir, ne peuvent que vouloir les portons dans nos cœurs; que leurs intérêts,
s'associer à ces complots criminels, ou tout au leurs dangers nous sont communs ; que nous
leur sommes dévoués à la vie comme à la mort,
moins attendre, dans une neutralité coupable
† du dernier mépris, le succès des atten et qu'au premier signal ils nous verront à leurs
côtés vaincre ou mourir pour la cause de la
tats dirigés contre la patrie. Nous serions nous
mêmes coupables de la plus insigne lâcheté, si liberté. Telle est notre profession de foi, aussi
, nous cessions de répéter que cette évasion des vraie et aussi sincère que les sentimens d'es
tantes du roi est un prélude de cclle des autres time et de fraternité qui vous attachent pour la
membres de la famille royale, la premièr2 scène vie ,
de l'enlèvement du roi ou de M. le dauphin , Les soldats - citoyens de la compagnie de
médité par les conspirateurs, et une véritable Coss trd le jeune, garde national de
Verdun-sur-Meuse.
proclamation de l'invasion qui menace nos fron Signés, Guillot, Traclin , etc. etc. etc.
tières, et de la guerre civile où l'on prétend
engager la nation, et ensevelir sa constitution
et sa liberté. Que penser du silence de l'Assem
blie nationale dans une circonstance aussi grave ! Persécution ouverte contre les gardes de la
Prévôté de-l'Hôtel.

Aux auteurs des Annales. Depuis long-temps M. Tourzel, et quelques


Verdun, le 9 février.
uns des principaux chefs des gardes de la Pré
vôté - de - l Hôtel , méditoient, dans leur rage
- Nous venons de lire, avec autant de surprise aristocratique, de se venger du civisme que ces
que de sensibilité , que le nommé Muscar, vic gardes ont montré si constamment dès le 23
mie de son patriotisme, gémissoit dans les ca juin 1789 , et de leur fidélité à la nation, ainsi
ts de la ville de Rodmack. II suffisoit que que de leur dévouement à l'Assemblée natio
vous nous eussiez instruit de ce fait, et nos sen nale. Ces gardes n'avoient manqué aucune cé
timens nous faisoient une loi bien chère de rémonie civique ; ils avoient été en détachement
venir à son secours ; mais c'eût été enlever à travailler au champ de Mars , malgré la mau
nos frères les gardes mationaux de Rodmack le vaise humeur de M. Tourzel. Voyant dernière
laisir et la satisfaction qu'ils se promettent ment qu'on ne leur donnoit point d'ordres
avance en s'intéressant au sort de ce martyr pour aller à la cérémonie du 4 de ce mois dans
du patriotisme. Oui, sans doute ; la grace du l'église Notre-Dame , ils nommèrent six d'en
nommé Perrier, déserteur du même régiment tr'eux et un brigadier, pour s'y transporter sans
de Vivarais, que nous venons d'obtenir de M. armes et y représenter la compagnie. Cette dé
† , nous est un sûr garant que celle-ci marche patriotique a fait crever enfin le fiel
n'eût pas été refusée à notre pressante sollici aristocratique de leurs principaux chefs ; ils ont
tation. C'est donc dans vos feuilles, lues avec cherché un prétexte absurde et imposteur pour
enthousiasme , et si justement applaudies par renvoyer de la compagnie le brigadier qui se
les patriotes , que nous vous prions de consigner trouvoit à la tête des six gardes ; ils l'ont accusé
ce dernier fait. Joseph Perrier, déserteur du 1°. d'avoir quitté son poste, quoique son poste
régiment de Vivarais, étoit abandonné dans les fut remplacé par un de ses camarades pendant
prisons de Verdun depuis treize mois ; en proie la cérémonie , et que ces remplacemens volon
aux horreurs de la plus dure captivité, l'espoir taires soient d'usage par-tout ; et 2°. d'être re
de la liberté sembloit même se refuser à ses tourné à Versailles sans permission, après avoir
vœux ; mais nous l'ignorions , et voilà notre fini sa semaine ; comme si cet usage d'une per
excuse. A peine instruits de son malheur, nous mission hebdomadaire pour aller dans le sein
écrivîmes à M. Duportail le 2o janvier dernier, de sa famille, avoit eu jamais lieu, relativement
ºn lui demandant sa grace ou son jugement.Ce aux gardes de la Prévôté-de-l'Hôtel tous éta
ministre, à la réponse la plus humaine et la plus blis à Versailles, depuis le séjour du roi à Paris.
iteuse , joignit le brevet de sa grace , qu'il Enfin , toutes ces querelles, ces vexations , ces
adressa dans la huitaine. Ce fait, devenu injustices, en annonçant une explosion de rage
g, servira à enhardir nos frères des troupes . aristocratique contre ces gardes si zélés pour
E-mm

( 1e74 )
la révolution , tendent aussi à faire soupçonner munes du comtat. Les principales d'entr'elles se
ue la cour cherche à s'en défaire , et à écarter sont fait un devoir d'assister à la fête, et parti
e leurs yeux le moment de quelque grand de culièrement celle de Cavaillon, lisle, Permes, .
campativos. Nous invitons donc tous les mem Vaison, le Thor, Châteauneuf d'Avignon, Be
bres patriotes de l'Assemblée nationale qui con darrides et Sorgues. Les députés réunis repré
moissent le zèle et le patriotisme de ces gardes sentoient plus de 8o mille ames. Le serment fé
fidèles, de soutenir vivement leur cause , et de dératif a été prononcé dans l'église des Grands
demander hautement que le brave brigadier Augustins : la messe y a été célébrée par M.
qui a été si injustement et si aristocratiquement Mouvon, prêtre de l'Oratoire, officier muni
renvoyé, soit rétabli dans sa place. C.... cipal, qui eut le soin de conserver son écharpe '
sur sa chasuble. Le maire a prononcé un dis
On nous écrit du canton de Sainte-Foy-sur
cours relatif à la circonstance. Après la céré
- monie il a eu un repas civique , auquel ont
Dordogne que le Nº. 486 de nos Annales n'est assisté tous les fédérés , tous les membres du
parvenu à aucun de nos abonnés de cette ville conseil d'Avignon, l'état-major de la garde na
mi des environs, qui s'y trouvent cependant en tionale et deux députés de chaque compagnie.
assez grand nombre. On soupçonne fortement Un orchestre jouoit pendant le repas les airs les
dans ce pays-là les aristocrates du bureau de la plus analogues à la circonstance , comme ça
grande poste de Paris, d'avoir eu dessein de ira ; où peut-on étre mieux ; la victoire est à
cacher, par cette escobarderie, quelques dé nous, etc. Le soir il y a eu bal. Les fédérés ont
crets bien importans ou quclque avertissement assisté à la séance de la société des amis de la
salutaire, ce qui n'est pas dénué de fondement, constitution : ils ont été complimentés par le
car notre Nº. 486 contient en effet, non-seu président. Au nombre de ces députés étoit M.
lement des invitations d'une très-grande impor Chabran , colonel de la garde nationale de Ca
tance ( comme , par exemple , de faire repré vaillon, à qui le patriotisme a coûté sept mois
senter par tout la liberté conquise, pièce patrio de captivité dans les cachots de Carpentras. Les
tique où l'on voit les soldats respectant le peu applaudissemens qui lui ont été prodigués āñ
ple, et mettant bas leurs artnes au lieu de tirer noncent assez combien les Avignonois ont pris
sur lui par ordre des tyrans), mais tous les dé intérêt à son sort. -

crets sur la fourniture des armes, sur les troupes Toutes les communautés du comtat se se
auxiliaires et sur le complet de cinquante régi roient rendues à cette fédération ; mais celle
mens tant infanterie que cavalerie, destinés à la de Carpentras leur avoit envoyé des commis
sûreté des frontières. Nous concevons très-bien saires pour faire valoir la protection que le dé
commºnt l'aristocratie du bureau de la grande partement de la Drôme lui avoit accordée en lui
oste de Paris souffle , de cette manière , des envoyant des troupes, et pour insinuer qu'uné
millions de numéros intéressans dans les envois fédération seroit contraire au décret de l'As
de journaux petriotiques; mais noas ne conce semblée nationale du 7 septembre, qui défend
vons pas comment on laisse subsister une ad aux gardes nationales de former aucune assem
ministration qui s'obstine si insolemment à léser blée fédérative. Ce décret, on se le rappelle,
la chose publique , et à braver les droits de fût rendu à l'occasion du camp de Jalès. . ,
l'homme et de la nation. Nous rassemblons Il prohiboit les fédérations armées qui ne ses
toutes les lettrºs de plaintes qui nous sont en roient pas autorisées par les directoires de dé:
voyées à cet ég rd pour en faire un corps partemens : mais ce décret pouvoit-il s'appli
d'accusation juridique contre cette administra quer à une fédération non-armée, à une fédé:
tion ; car si quelque chose peut irriter à l'excès ration de municipalites et de gardes mationales ;
le peuple et ses défenseurs, c'est l'entêtement à une féderation lorinée dans un pays indépen
de cette administration à persécuter les journa dant , dans lequel il n'existe aucun départe
listes patriotes, et à rendre leurs eſforts presque ment ? Cette manoeuvre de la municipalité de |

muls. Réunissons-nous tous, il en est temps , Carpentras a indigné les fédérés, et ils ont dé
contre de pareils ennemis. C.... libéré unanimement d inviter toutes les commu
natités à adhérer à la fédération, et de prendr
Avignon , le 8 février. tous les moyens propres à empêcher que la mu#
nicipalité de C , rpentras ne nuise encore à ç#.
Nous avons célébré hier la fédération pro patriotique projet, et pour la punir si elle con,
tIIlUle SGS II] Q IlCC uVreS.
posée par la ville d'Avignon à toutes les com - " #
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
· D E L A F R A N C E ;
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J0 L7 R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcz ER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
Le choix des sujets pour remplir les emplois, est ce qu'il y a de plus impor
tant dans un état. De mauvais citoyens , de mauvais magistrats, de mau
vais ministres, sont la ruine des empires. LE FRANc.

No. D V I I. Du Lundi 2! Février 179t.


ASSE M B L É E NAT I O N A L E. Dans les campagnes qui avoisinent, les paysans
. k ont été soulevés par les prêtres qui les ont ar
Séance du 19 février au soir. més de fourches et de couteaux pour aller as
sassiner tous les calvinistes. Un de ceux-ci, M.
U, procès-verbal, qui a été lu à l'ouverture Maëgre, vieillard de 82 ans, estimé universelle
· de la séance, contient la vérification judiciaire ment pour ses moeurs et sa bienfaisance , fuyoit
des forfaits de ce prêtre de Vannes, qui a osé, avec son fils et ses petites-ſilles. Le postillon
du haut de l'autel de paix, commander la même qui le conduisoit s'est joint aux
† §
† civile : cet homme est aujourd'hui sous qui les poursuivoient , a essayé de
i
à un
main de la loi, et les sages mesures qui ont arbre l'un de ces enfans avec le licou de ses
|. été prises à temps, ont prévenu tous les crimes. chevaux. Arrivés au bord d'une rivière, on y a
. Le rapport de l'affaire de Nîmes, attendu précipité le père et le ſils ; le vieillard est en
depuis long-temps par la curiosité publique, glouti par les flots, le fils plus robuste alloit
Ih413 CIDle † nationale avoit cru devoir atteindre un bateau en mageant, il est assassiné
ºtarder dans sa sagesse, a été fait ce soir par d'un coup de fusil.
M. Altier, et a occupé quatre heures de lec Le rapporteur a risqué quelques mots d'ex
ture. Les détails en sont horribles ; ils surpas cuses pour M. Margueritos, maire, qui a tou
sent les abominations de la Saint-Barthelemi. jours, dit-il, prêché l'obéissance à la loi , mais
Le parti fanatique animé par des prêtres et des qui n'a pris aucunes mesures, ni contre les li
moines, commandê par un sieur Froment, le belles incendiaires et mensongers , ni contre
† des hommes, encouragé par les sour l'amas d'armes, ni contre les attroupemens illi
cites, ni même contre les premiers assassinats ;
es insinuations , et par l'indolence affectée
d'une municipalité que la eorruption avoit il conclut par son projet de décret, en propo
#ºmposée , s'est tout-à-coup formé en une sant « de ne poursuivre que les seules personnes
légion à houpe rouge, qui, foulant aux pieds ui ont enlevé par deux fois le drapeau rouge,
la cocarde nationale, a assailli à coup de fusil 'ensevelir tout le reste dans §
, et d'in
les troupes de ligne et les gardes nationales, viter les malheureux Nîmois à se consoler de
# a arraché deux fois le drapeau rouge. Pen leurs peines dans l'union et la paix ».
ºnt qu'on portoit des paroles de paix, les L'lieure étant trop avancée pour commencer
fanatiques, retranchés dans le couvent des ca la discussion, M. le président a levé la séance.
pucins, tiroient sur le peuple, qui devenant le Séance du 2o Février.
plus fort, a assiégé le couvent avec de l'artil
#ie , l'a pris d'assaut, et n'a respecté que L'assemblée électorale du département de la
l'église et les images de la divinité Froment, côte d'Or a dénoncé aux législateurs un libelle
qui se répand au nom et par ſes soins de M. Des
receveur du clergé, a été précipité du haut
d'une tour; les légionnaires ont été mis en montiers , ci - devant évêque de Dijon , lequel
#cº, et le peuple furieux n'en a presque pas sembloit s'être promis d'arrêter par cette ma
* laissé échapper un seul. nccuvre l'( lection constitutionelle # son suc
o7

·
( 1o76 ) "
cesseur. Le pamphlet est envoyé au comité des V. Les secrétaires des gouvernemens qui n'a
recherches. voient pas encore été supprimés, le seront à
Les comités militaire et des pensions, réunis, compter du premier janvier 1791 , et ils seront
ont fait un travail important sur les gouverne payés de leurs gages seulement jusqu'au 31 dé
mens militaires. M. Camns, rapporteur , en a ex cembre 1791. - • - -

posé les principes avec sa clarté familiere ; il a VI. Les gouverneurs, lieutenans-généraux,
,lémontr, 1'inutilité , et conséquemment le vice lieuten ins de roi, supprimés, auxquels leurs
des places sans fonctions ; il en a déduit la né places avoient été données en récompense de
cessité de supprimer les gouvernemens , com leur service, présenteront leurs mémoires au
mandemens, lieutenances générales, lieutenans Comité des pensions, qui les fera remettre au
de roi des ci-devant provinces ; et après quel directeur de la liquidatiôn à l'effet d'être établi ,

ques débats de peu d'importance, les articles en leur faveur, s'il y a lieu , aux termes de la
qui suivent ont été décrétés : loi du 23 août, des pensions. Lesdits gouver
Art. Ier. « Les gouvernemens de provinces et neurs et lieutenans seront considérés , à cet
de places de toutes les classes , les lieutenances effet, comme les personnes qui étoient pension
générales, les lieutenances de roi et majorités mées à l'époque du premier janvier 179o; et
des ci-devant provinces , places et gouverne ceux d'entr'eux qui justifieront de deux cam
mens qui n'obligeoient point à résidence , et pagnes de guerre, seront traités de la manière
auxquelles on étoit pourvu, soit par brevets, qui a été réglée pour les officiers-généraux, par
.soit par provision , sont supprimés, à compter l article V du titre IiI de la loi du Qo3 août .
du premier janvier de la présente année 1791. I79o ». -

II. Les gouverneurs, lieutenans généraux et , Au milieu de la délibération , il a été , #.


lieutenans de roi et majors, qui m'étoient pas en senté une lettre du roi , écrite de sa § •. i
•. , i,
possession des places supprimées pr le pré M E s s I E U R s, • ' . '
,cédent article, seront payés sur les fonds qui -

avoient été à ce destinés, des appointemens , « Ayant appris que l'Assemblée nationale à
gages et supplémens de gages pour lesquels ils donné à examiner au comité de constituti
étoient employés dans les états du trésor public, une question qui s'est élevée à l'occasion du'd
dans les états de la guerre, dans ceux de la caisse part de mes tantes, je crois à propos d'informer
et dans ceux des dépenses des ci-devant pro l'Assemblée que j'ai appris ce matin qu'elles
·vinces pour tout ce qui peut leur en être dù étoient parties hier au soir à dix heures. Comme
jusqu'au 31 décembre 179o. Ils ne pourront, je suis persuadé qu'elles ne pouvoient être priº '
sous aucun prétexte, § rien au-delà des vées de la liberté qui appartient à chacun d'aller
sommes portées dans esdits états, notamment où il veut, j'ai cru ne devoir ni ne pouvoir
à titre de logement et d'ustensiles , lorsqu'ils mettre aucun obstacle à leur départ, quoique
n'auront pas résidé de fait. je ne voie qu'avec regret leur séparation d'avec
III. Les gouverneurs, lieutenans-généraux , moi ». Signé LOUIS. -::

lieutenans de roi et majors, supprimés par le Cette lettre a donné occasion à M. Camus
premier article, qui étoi nt porteurs de brevets de faire observer l'excessive munificence de là
de retenue , susceptibles d'indomnité aux ter liste civile , et il a demandé s'il ne seroit pas
mes de la loi du premier décembre dernier , expédient de la restreindre. « Cette
·présenteront leurs brevets et mémoires en la dit M. Martineau , s'accorderoit mal aved.

forme prescrite par la loi du 19 janvier dernier, générosité de la nation ». Il a invoqué la ques
à l'effet de faire liquider l'indemnité qui peut ! tion préalable , et la question préalable a pre
leur être due. valu. -

* Ceux qui avoient une rente à titre de ſinance En réponse aux allégations d'infidélité ue
continueront à jouir de la rente qui leur avoit s'étoient permises hier MM. Cazalès et Roche
été accordée à raison de cette finance. brune, M. Montesquiou a lu un tableau des
IV. A compter du premier j nvier 1791 , les secours accordés au trésor public : et des paie
· appointemens , gages et supplémens de gages ment faits par cette caisse, il résulte qü'il y a
*attribués aux offices supprimés par l'article pre
·mier, seront rayés de tous états où ils avoient
eu pour 416 millions d'anticipation ou # "

riérés de rentes , et que , peur faire face .


'été employés jusqu'à ce jour, et ne pourront · cessation des impôts pendant deux ans, on a
'étre employés dans aucun autre. payé 272,o95,ooo liv. G. · .. !
( 1o77 ) •------

pºt •
i ' · PA R I s, le 2o février . Mémoires secrets sur les règnes de Louis XIV
et de Louis XV , par feu M. Luclos , de
| On étoit persuadé au château des Tuileries , · l'académie françoise , etc. Seconde édition,
depuis trois jours, que le peuple de cette capi · 2 vol. in-8° formunt "# imprimées
tale ne pensoit plus au lépart des tantes du roi, 'star euractères , i : M. Didot. Prix , 9 livr es
et en conséquence ces dames sont parties au broc4.x , c : \ o /jv //ancs de port par la
† la nuit dernière. L'idée qu on se fait poste. A Paris , chez ſºu,saon, /il."aire, rue
à la cour du défaut de mémoire du peuple , Hautey euiile, n°. 2o. -

rient de ce que cette même cour a toujours mé


connu et sottement méprisé l'imtelligence et le Le succès de ces mémoires , vrt, nuraent nré
cieux pour l'histoire, a été con iv.t. (º) | Nous
fractère généreux de ce peuple , et de ce
qu'elle le croit, en ce moment sur-tout, entiè les avons fait connoître par des obsrrvations gé -
# occupé du décret sur les jurºndes. , : , nérales. Nous nous bornerons, pour c ' tº se -
conde édition, à en citer quelques f igu1 ns ,
: Nous apprenons ici de toutes parts qu'on
mroie des circulaires à tous les hobereaux (oi dans le nombre de ceux dont mous pourrions
evant nobles) casernés dans les provinces , faire usage.. - -

se rendre au plus vîte à Paris avec la cape Voici une peinture vivante de nos généraux
# afin de seconder la famiile royale dams
#ºions successives, et mettr 1des Parisiens
et un tableau de nos revers. Duclos, après avoir
tourné en ridicule l'impatience du courtisan
# raison. Nous les attendons. françois dans les guerres qui l'éloignent de Paris
i

§D'autres lettres, répandues par les aristo pendant l'hiver, s'exprime ainsi :
#ies dans plusieurs départemens , disent que « Les généraux ont toujours desiré de porter
#manifeste contre la nation et la constitution la guerre en Flandres pour leur commodité. La
çoises est signé de toutes les puissances de plupart de nos officiers se prêtoient à regret à
l rope; que les troupes de ces puissances sont des opérations dirigées contre le roi de Prusse,
à ret qu'il ne reste plus qu'à fixer le jour qu'ils s'étoient fait un rit d'exalter au lieu d'en
lºut entree par les quatre coins de cet em imiter la vigilance et l'économie. Le public, de
# Nºus les attendons. - : … » . † long-teinps frondeur de la cour, par la foi
Sans doute la crainte de cette contre-révolu lesse et les fautes réelles du gouvernement,
tion a fait partir la Dubarri pour l'Angleterre , devint Prussien, comme il avoit été Autrichien
carelle a passé à Abbeville le 17 de ce mois, pré dans la guerre précédente. - - -

cédée de deux couriers en livrée rouge, galon . » Maillebots , ennemi de la marquise , pour
dor, Les aristocrates d'Abbevilie s'évertuent son compte et pour celui du comte d'Argenson
aussià quelque tentative, car dans la nuit du 14 -
son oncle, homme d'esprit et de talent , favo
et du 15 de ce mois, on a cherché à pénétrer · placer.
rise toutes les fautes des généraux pour les rem
• 1 - •

dans larsenal de cette ville, qui renferme des


canons avec leurs affûts , des mortiers , des » Le maréchal de Richelieu, ennemi actif et
lombes, des boulets, etc. On demande par oc passif de la marquise , jaloux de Soubise, gé
ºasion à M. le maire d'Abbeville pourquoi les néral de ruelle, protecteur et modèle en grand
Armoiries des ci devant et toutes les ordures féo de la maraude , applaudi par le soldat dont il
dales de ce genre subsistent encore dans la ville est l'exemple , chanté par Voltaire, sent qu'il
ºutil est le premier municipal ? Pourquoi on ne peut réaliser ce fantôme de gloire , traite
laissé ignorer aux citoyens que l'évêque d'A avec le roi de Prusse au lieu de le combattre ,
miens est resté deux jours au couvcnt des Urst ne veut que de l'argent, détruire le systême,
lues et qu'il a permis à plusieurs de ces bé décrier la marquise, déplacer l'abbé de Bernis,
#uinesd'aller passer six mois cl1ez leurs parens,
•ºn les issurant qu'après ce terme , et même
4rant, il les réinstalleroit comme ci-devant dans (1) Ce succès prouve le mépris dans lequel sont
lºus leurs droits de cagotage ? Toutes ces ques tombés les prétendus Mémoires de Duclos, que M.
- Soulavie , curé de Sevent, a mutilés , altérés , com -
dions ne doivent pas être indifférentes à un , mentés, embellis à sa façon, en dénaturant, suppri
mire nommé par le peuple, qui doit veiller à la
eté du peuple, et faire exécuter la volonté mant les termes , les phrases de Duclos. Nous avons
| - - - relevé et publié vingt minuties de cette espèce , sur
veraine de ce peuple, exprimée par l'organe 9o pages de ces prétendus Mémoires publiés par ce
* ses augustes représentans. CARRA. graud éditeur.
t 1o76 ! -

parvenir au ministère pour gouverner par l'in | prétendoit ensuîte qu'on avoit profité de son
trigue. | sommeil pour le blesser; d'autres fois, que des
» Contades voit froidement , ou avec com scorpions étoient autour de lui et le piquoient.
laisance, les sotises d'autrui, qui peuvent le Dans des momens il se croyoit mort, et deman
† arriver au commandement. Il perd une doit pourquoi on ne l'enterroit pas. Il gardoit
bataille qu'il devoit gagner ; du moins le roi de pendant plusieurs jours un morne silence, et
Prusse, bon juge en cette partie, a-t-il dit, sortoit souvent de cette tristesse par des fureurs,
après avoir examiné depuis les différentes posi frappant, égratignant la reine, son confesseur,
tions des armées, qu'il ne concevoit pas com son médecin et ceux qui se trouvoient auprès
ment Contades avoit été battu. Celui-ci pré de lui, se mordant les bras avec des cris ef
tend avoir été trahi. Malheureusement pour nos frayans. On lui demandoit oe qu'il sentoit :
généraux , ils se font croire dans leurs accu : rien, disoit-il, et un moment après chantoit ou
sations réciproques, et jamais dans leurs apo retomboit dans la rêverie. H lui arrivoit de se
logies. lever brusquement dans la nuit, et vouloit sor
» Broglio , né avec le talent militaire, veut tir en chemise et nu-pieds. La relne couroit
perdre tout concurrent, et cet esprit a été celui pour le ramener; alors il la frappoit au point
de tous nos généraux. Son frère , homme in qu'elle étoit souvent meurtrie de coups. |
compatible avec tout collègue, oblige le comte » Après avoir gardé le lit des mois entiers ,
de Saint-Germain, bon officier, mais tout aussi dans la plus § makpropreté, il en passoit
exclusif, à s'expatrier ». autant sans vºuloir se coucher, dormant dans
Croira-t-on que le portrait suivant soit celni son fauteuil; de sorte que ses jambes, toujouri
d'un homme ? pendantes, en devenoient enflées. Quoiqu'il fit
» La solitude dans laquelle ( dit Duclos ) peu d'exercice, son ordinaire étoit très-fort;
étoit continuellement retenu Philippe V, roi il vouloit les alimens les plus substanciels, le#
d'Espagne, le jetta dans une mélancolie et des viandes les plus solides; à 1o heures du matinit
vapeurs qui alloient jusqu'à la folie. Sans aucune prenoit un consommé, dînoit à midi, mangeo
incommodité apparente, il étoit quelquefois six pendant deux heures, s'endormoit ensuite pen
mois sans vouloir quitter le lit , se faire raser , dant cinq ou six, sans quitter la table; mangeo :
couper les ongles, mi changer de linge ; et lors à11son réveil six ou sept biscuits, et prenoit
heures un fort consommé. i° ' à
que sa chemise tomboit de pourriture, il n'en
prenoit point que la reine n'eût portée , de » Il changeoit et dérangeoit les fonctions l
peur, disoit-il, qu'on ne l'empoisonnât , dans jour et de nuit, se couchant à dix heures du
une autre; il mangeoit, digéroit, dormoit bien, matin , dînant dans son lit , travaillant aveº
quoiqu'à des heures différentes. Celles de la quelques ministres, et se relevant à cinq heure
messe, qui se disoit dans sa chambre, n'étoient pour la messe. ll dormoit quelquefois douze o,
as plus réglées. Un jour , c'étoit le matin, le quatorze heures, et le lendemain ne s'assoup à
endemain à sept heures du soir. L'hiver. sans soit que quelques minutes. Il se faisoit appor
feu, il faisoit ouvrir les fenêtres, et les faisoit sur son lit plusieurs bréviaires, et faisoit réci .
fermer certains jours brûlans de l'été, au point ter par la reine les pseaumes ou antiennes qu'i
qu'on geloit ou qu'on étouffoit dans sa cham lui indiquoit , pris alternativement des uns t
bre, sans qu'il en parût affecté. ll supportoit des autres.Au milieu de ces pratiques dévotes§
trois couvertures de flamelle dans les plus gran il s'apperçut un jour que sa chienne la
des chaleurs, rejettoit la plus légère dans le chaude, envoya chercher un chien, la fit coi
froid le plus vif, et se montroit d'une manière vrir devant une assemblée de cinquante pe, |

assez indécente. Tant qu'il gardoit le lit , il ne sonnes, et s'étendit sur la génération en discou
se confessoit point ; mais il marmottoit quelque plus sales que savans. Dans d'autres §
fois des prières. sa dévotion ne l'empêchoit pas de tenir #l
» Quand il se levoit, il auroit pu marcher propos très-gaillards. Je ne m'arrêterai p
sans appui, si la douleur que les ongles allongés davantage sur des alternatives de folie et de riº
de ses pieds lui faisoient dans sa chaussure , me son Je supprime des détails aussi fatigans poº
l'en eût empêché. Avec ses ongles longs, tran moi que les extraits des dépêches le seroi
chans et durs, il se déchiroit en dormant, et pour les lecteurs, si jamais ceci paroissoit »ºa
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le #
- de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres ſ§ les Auteurs des Annales Patriotiques. *,
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du oyaume et de l'Etranger. - ºu
Sle
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , ar une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MeRcIER , et par M. Canna, un des Auteurs.

C'est de nos ennemis domestiques, sans lesquels les autres ne peuvent rien
contre nous, c'est des conspirateurs qui méditent notre ruine et notre
servitude, qu'il faut nous occuper : or toutes les précautions possibles
sont bonnes à prendre contre eux. RoBERTsPIERRE.

N°. D V I I I. Du Mardi 22 Février 179t.


AS 8 E M B L E E N A T I O N A L E. de la liberté, et que pour retenir des François
dans leur pays , il falloit commencer par y
Séance du 21 Février. établir la paix et le bonheur. -

Ce sont, répond M. Pétliion, les protestations


Uar adresse du département de la Creuse d'une minorité rebelle , les Inandemens d'évê
venoit de répandre la nouvelle satisfaisante de ques destitués, les manœuvres de prêtres fana
harmonie civique qui règne parmi les ecclé tiques. qui jettent le trouble dans le royaume,
en tournentant les consciences.
siastiques du district de....... lesquels ont tous . -- *e .

. sens exception d'un seul , satisfait au devoir du M. Malouet, qui s'est cru apostrophé par la
serment , lorsque M. Barnave a réclamé l'at . hrase de M. Pétnion, s'est plaint ainèrement
| tention de l'Assemblée pour une motion impor dn peu de justice qu'on rendoit à son patrio
. tante. Le départ de Mesdames, a-t-il dit , of tis ne, et a menacé de ne plus parler.
fectué sans égard pour les sollicitations du roi La défense de M. Péthion a été prise par
· et pour l'opinion bien manifestée du peuple , a M M. d'André et Vieillard , qui , ayant appuyé
fait éclorre toutes sortes de murmures et de de nouveau les motions de MM. Barnave et
propos : on annonce d'autres émigrations ; le Martineau, les ont fait mettre aux voix l'une
· peuple dit hautement qu'il apperçoit des inten et l'autre, et l'une et l'autre ont été décrétées.
# lions ennemies : il faut que la loi s'explique.Je Au nom du comité des pensions , M. de
fais la motion formelle, qu'après-lemain le co Lépaud a présenté un décret sur les secours
mité de constitution apporte le projct de décret que l'état payoit aux réfugiés d'Acadie et de
sur le devoir des membres de la dynastie. Canada, et ce projet, en quatre articles, est
. La motion est appuyée par M. Fréteau, qui adopté.
oute tenir des ministres eux-mêmes, qu'il ne Sur l'avis de M. Camus, long-temps débattu
But point espérer de paix en France, tant qu'il entre MM. d'André et Crillon, et amendé par
se fera sur les frontières de l'empire des enrô M. Rewbel, il est décrété « que ce qui reste à
émens plus que suspects , pour lesquels on employer du papier destiné à la fabrication dcs
ne rougit pas de mettre en avant le nom de assignats servira à fabriquer des assignats de
ourbonz.
59 liv. pour la somme de 5o millions ».
Dans ces momens d'inquiétude, reprend M. Ensuite le comité des impositions, par l'or
Martineau , doit-il être ibre à tous les riches gane de M. d'Auchy, a fait adopter ſe décret
ropriétaires du royaume d'aller consumer tous suivant , additionel à ceux concernant la con
urs revenus en terre étrangère ? tribution foncière.
A cette question, que M. Goupil appuyoit Art. I°r. « Les droits de péages et autres de
l'exemple de l'Allemagne et de † 4 même nature, non supprimés par l'article XIII
M. Foucaut a prétendu que les préopinans du titre II du décret concernant les droits féo
ra)oient de la déclaration dcs droits, le droit daux , en date du 24 mars 179o, seront soumis
Em=
| ( 1o8o )
à la contribution foncière à raison de leur directoire de département Dans ce cas , les .
T6V61lll Ilet. -
membres du directoire n'assisteront point à la · -

II. Le revenu net des canaux sera de mêm délibération.


soumis à la contribution foncière, -

XI. La contribution foncière, supportée par


III. L'évaluation du revenu des canaux qui les canaux dans chaque district, sera payée di
traversent le territoire de plusieurs eommu rectement au trésorier du district ». - ` -
nautés d'un même district , sera faite par le Un plan présenté par M. Dellay, qui propose
directoire de ce district , et la contribution sera de rembourser en annuités, seulement pendant
fixée, par le même directoire, au taux moyen vingt années, pour 1oo millions de dettes, n'a
de celle qui sera supportée par les autres pro pas obtenu la faveur de l'Assemblée : elle a passé
priétés du district. Cette ſixation sera faite en à l'ordre du jour.
même-temps que la répartition de la , contri M. Chasset a fait observer une omission qui
bution foncière entre les diverses conumu
s'étoit glissée dans le procès-verbal , sur le der
mautés. nier decret concernant le serment des ecclé
IV. Le revenu des canaux qui traversent siastiq ues. L'Assemblée nationale a fait rectifier
plusieurs districts d'un même département , cette omission en décrétant d'abondant, « que,
sera évalué par le directoire du département, la consécration d'un évêque élu sera faite par .
et divisé , par chaque district, en proportion un évêque du royaume , sans être tenu de
de la longueur du canal sur le territoire de demander territoire au diocésain pour cette .
chacun. fois ». G. - - · · -- 7 : 2 t, .
· V. Quant aux canaux qui traversent plusieurs
départemens , chaque directoire de départe
ment évaluera les revenus et les charges du P A R I s, le 21 févries : -
canal sur son territoire. Les directoires se On a vu avec beaucoup de peine que les,
communiqueront le résultat de leurs évalua
tions , et le total du revenu imposable sera réponses du roi aux députations de la çom
réparti en proportion de la longueur du canal mune, relatives au départ de ses tantes, sont ,
sur le territoire de chacun des districts. vagues et insignifiantes. On auroit desiré dy, "
· VI. Sèront compris, dans l'évaluation des re reconnoître cette déférence et ce respecs
venus et des charges du canal , les ouvrages pour l'opinion publique qui est le premier de-.
d'art, les réserves d'eau , les chemins de hal voir des représentans du peuple. On s'étonne,
lages, les francs bords et les berges qui ne pro que le roi n'ait pas été conseillé de suspendre
duisent aucuns fruits. au moins le départ de ses tantes jusqu'à la dé-,
VI. Les moulins et autres usines construits
cision que la commune de Paris a sollicitée an
près de l'Assemblée nationale , sûr la faculté .
sur les canaux, les plantations et autres natures limitée ou illimitée dont les membres de la fa
de biens qui avoisinent les canaux et appartien mille † doivent jouir quant à leur rési-.
ment aux mêmes propriétaires, ne seront pöint dence dans l'empire. L'Assemblée nationale .
compris dans l'évaluation générale du revenu avoit admis cette pétition et l'avoit soumise à .
du canal, mais seront soumis à toutes les règles l'examen du comité de constitution ; il est donc,
fixées pour les autres biens-fonds. rigoureusement vrai que Mesdames ont bravé
VIII. Les propriétaires de canaux seront te
l'opinion publique et le voeu national, en fuyant,
mus, dans le délai de quinze jours après la pu à la dérobée, sans attendre la décision de nos
blication du présent décret, de faire aux secré , représentans sur cette question si importante à .
taires de district ou de département, qui de · l'ordre public. Les paris sont toujours ouverts
vront faire les évaluations , une déclaration
que ces fugitives éprouveront sur leur route.
détaillée de la totalité des revenus et charges une résistance obligeante, repectueuse et très°.
de leur canal. •

légitime qui les convaincra de cette vérité, que


IX. Les directoires de département décide l honneur d'appartenir à la famille régnante ne .
ront'en dernier ressort les contestations rela les dispense point de remplir les devoirs com- .
tives à l'évaluation faite par les directoires de muns des François envers leur patrie. On s'at
district. tend qu'elles seront bientôt rendues au roi :
-

X. Les conseils généraux de département dé qui a témoigné à l'Assemblée nationale qu'il


cideront également en dernier ressort des con éprouvoit beaucoup de peine de les voir se sé
xestations relatives aux évaluations faites par le parer de lui. -
| ( 1o81 )
· Le bruit se répand dans°la capitale que le a rendu plainte. On voit, par lcs restes du pa
manifeste des ex-princes fugitifs doit paroitre pier dont le pétard a été fait, que ce sont les
dans les premiers jours de mars : on s'attend que feuilles d'un missel.
, ce pamphlet rédigé par l'ex-ministre en dé District de Grenoble. Sur deux cent quatre
mence, Calonne, sera aussi comique que ses vingts ecclésiastiques fonctionnaires publics ,
discours aux notables ou ses édits d emprunts. douze seulemént ont refusé de prêter le ser
Ir16Il t,
Nous apprenons que l'ex-premier président
d'Aligre a placé dans la banque de Londres
170 mille louis d'or, qui font bien 48oo.ooo liv. Avis important,
tournois.Cette petite somme paroît être le pro
duit net des prêts à la petite semaine sur la Une lettre particulière et très-authentique,
vieille vaisselle et bijoux , dont on assure que qui nous est parvenue de Lille, annonce que le
cetancien magistrat entendoit à merveille l'utile rassemblement des troupes autrichiennes dans
théorie et la pratique encore plus honnête. la Belgique , s'élève en ce moment à quatre
*
vingt-quatorze mille cent soixante-dix hommes.
Cette armée est composée de quarante - sept
i Oli ayertit le chef des monarchiens , ce dis corps ou détachemens, tant infanterie qué ca
| tributeur d'aumônes et de pain pour 7 à 8 mil valerie, dont nous avons la liste. Les dernières
| lions , Stanislas Clermont - Z'onnerre , que nouvelles sont qu'il arrive encore de nouv elles
| mademoiselle Janneton , cuisinière de M, Fer
lºgºt, chanoine à Auch, réçlame la somme de
troupes dans # autrichienne. Que peut-on
conclure raisonnablement de ce rassemblement
6o liv. qu'elle lui a prêtée , il y a environ trois immense de troupes sur un petit pays voisin de
· ens, en pièces de 24 sous, pendant qu'il étoit nous ? rien autre chose sinon que Léopold en
| engarnisen à Auch , pour payer chaque jour destine quarante mille hommes à la garde de
#0Il boulanger. M. Ferragut ; le chanoine , ses Pays-Bas, et soixante mille à une invasion
réclame également la somme de 9oo liv. tant en France. Ceux qui prétendent pénétrer les
† le loyer d'un appartement garni qu'il a vues de l'empereur, présum3nt que son armée,
oué audit Stanislas Clermont , que pour le entrant en France , laissera derrière elle les
linge de table, le vin , la bonne chère, et villes frontières du premier ordre , telles que
† à-comptes donnés ºu tailleur dudit Lille, pour se rabattre sur les places de seconde
nislas. Ces réclamations sont consignées dans ligne, telles que Douay. On observe aussſ que
une lettre d'Auch qu'on nous a communiquée, les généraux qui commandent actuellement l'ar
signée Laborde; et nous invitons Stanislas de mée autrichienne des Pays-Bas, sont précisé
† sur les 7 à 8 millions qu'il distribue si ment tous ceux qui ont servi avec éclat dans la
généreusement à Paris, de quoi payer au moins guerre contre les I'urcs.
ce qu'il doit à M. le chanoine Ferragut et à sa
| cuisinière, qui ne cesse de crier contre lui. C...
Citations diverses sur la prestation du sermene
La Rochelle.
civique des prétres.
Le curé de la paroisse de Liancourt, clicF
Il vient de se passer ici un fait atroce dans lieu de canton , district de Clermont, départe
fintention, mais dont l'exécution n'a heureu ment de Loise, et MM. le Membre et le Zay ,
lement pas eu l'effet qu'en espéroient ses au prêtres habitués de cette paroisse , ont prêté
leurs. leur serment civique avec ce saint enthousiasnie
· Dans le nombre des prêtres qui ont prêté le et cette majesté religieuse qui caractérisent la
terment , est M. Gastumeau , ci-devant cha véritable piété et le vrai patriotisme. Dans cette
hoine. La fureur évangélique a cru devoir se cérémonie auguste, dont l'ordre étoit admira
renger sur ce prêtre respectable. On a introduit ble, le procureur de la commune de Liancourt,
dans la nuit, par-dessous la porte de sa maison, le maire et les trois dignes prêtres ont prononcé
un pétard ; on y a mis le feu : l'explosion a été chacun un discours plein de talent, d'énergie et
violente, mais sans effet, parce que le couloir de la plus pure philosophie. Ces cinq discours mé.
qui avoit servi à introduire le pétard , n'étoit riteroient d'être connus par-tout ; nous nous con
§ du côté de la cloison. Le lendemain, il y a tentons, pour en donner une idée, de citer un
|
ºu un procès-verbal dressé : l'accusateur public seul paragºaphe de celui de M. le curé de Lian
V.
—--------*T"T" "
-------
( 1o82 ) |
sourt : « Ah ! qu'elle est belle ! qu'elle est sur A Châlons-sur-Saône, le curé dè Ste-Marie
blime, ( dit ce vertueux ministre de la religion ) a prêté le serment d'une manière si édifiante, et
cette constitution que la renommée porte jus a prononcé un si beau discours, qu'on lui a dé
qu'aux extrêmités de l'univers ! Oui, MM., Cett6 cerné une couronne civique, et qu'après l'avoir
,onstitution est digne de franchir les limites de admis le même jour à la société patriotique, on
cet empire, pour répandre la lumière de la phi l'a porté en triomphe chez lui, accompagné de
losophie et de la raison d'un pôle à l'autre. Puisse la musique qui jouoit l'air si tendre et si gai ça
t - elle s'établir dans tous les royaumes , élever ira. Pendant ce temps-là on suspendoit à la porte'
par-tout l'édifice de la liberté sur les ruines du des réfractaires une tête d'âne et un ....... de.
despotisme, et remettre à leur place les peuples mulet, symboles de la stupidité et de la luxure
et les rois ! Puisse-t-elle apprendre aux despotes des prêtres réfractaires et corrompus. C...
sur leur trône qu'ils sont des hommes , et aux
nations dans les fers qu'elle sont souveraines !» Alsace.
A Cherbourg, tous les ecclésiastiques fonc
tionnaires publics ont prêté leur serment civi Les partisans du clergé rebelle seroient fort
que de la meilleure grace du monde : on a re: embarrassés de nous dire pourquoi les prêtres
marcué sur-tout M. Postel, curé des Pieux, qui m'ont pas crié lorsque la cour a fait , de sat
a donné dans son discours les motifs qui l'ont propre autorité, un évêché à Saint-Dié,.pourſ
déterminé à ce serment. Ce sont, dit-il, le seul le frère de l'intendant de Strasbourg , M. der
amour de la vérité, le seul attachement à la foi la Gallaisière, et pourquoi ils refusent le mêmot
de nos pères , et le seul desir de contribuer
plus sûrement au bonheur et au salut des fidèles pouvoir à l'Assemblée nationale ? C'est l'his
toire du parlement, qui n'a reconnu son in-.
confiés à ses soins.Par la raison contraire, nous suffisance qu'au moment où son intérêt n'y .
ajouterons que ce sont la seule stupidité d'or
ganes, le seul attachement aux biens temporels ")
étoit plus. #

§t le seul desir de contribuer à la guerre civile


ui déterminent les prêtres réfractaires à ne pas
D E B A s L x. . |
aire ce serm e R t. On croit dans cette ville que bientôt les émiºt
A Saint - Florentin , le curé d'Avrolles est grans françois seront expulsés du canton, en,
monté en chaire, sous prétexte de retracter un vertu d'une ancienne loi qui ne permet pas aux;
serment très-incivique qu'il venoit de faire; maisétrangers de résider plus d'un mois sur les terres,
au lieu de se retracter, sa langue impie a vomi de la république , sans une permission expresse,
, des imprécations contre notre divine constitu, du gouvernement. Les Suisses , amis de, la
*tion. Ces blasphêmes, ainsi que la conduite qu il France, et admirateurs de sa révolution, sont
tient en allant dans les maisons, pendant la nuit, étonnés que le roi constitutionel des François
prêcher le fanatisme, l'ont fait dénoncer par la n'ait point encore fait notifier officiellement
municipalité au département : et l'on attend aux cantons helvétiques alliés de la France, les
avec impatience le jugement que mérite ce changemens que la nation a décrétés dans son
auvre insensé. gouvernement , et que lui - même a acceptés
A Landrecy , le sieur Bonnaire , curé.est comme le contrat en vertu duquel il est roi
également monté en chaire, et au lieu de préter Les Suisses, francs et loyaux, sont fâchés de
son serment , il s'est écrié comme un énergu voir que notre ministre et nos agens diploma
mène : Ah ! mon pcuple , l'Assemblée nationale tiques font les morts; ils considèrent cette lé
me force à prêter un serment qui souilleroit ma thargie aristocratique de cour , comme u
conscience et porteroit atteinte a notre sante vraie trahison : il faudroit renoncer à toutes
religion cimentée du sang de l'agneau. Ah ! mon notions dn sens commun , pour ne pas adopte
peuple , accordez-moi votre force et vos suf les conclusions de ces bons Suisses. |

#rages ; ah ! mon peuple : ah ! mon peuple. On


§ f it descendre de la chaire le prédicant réfrac
taire ; et le peuple en rioit, tandis que quelques C'est par erreur qu'on a daté hier, dans ue
º vieilles dévotes faisoient un tintamare enragé , ques exemplaires, l'article Paris du 15 févrie
il est du 2o.
auquel on a fait peu d'attention.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pi
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annalcs Patriotiquer.
| Et chektou° les.Libraires e; Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
| ANNALES PATRIOTIQUES
• . " "
ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,

E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
céder aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent, même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
| où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne † jamais, par aucun serment , ni pronuesses , ni »
engagement qu e conques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. ( Lettres de Joseph II à d'Alton).

No. D I X. Du Mercredi 23 Février 1791 .


ASSEMBLEE N A T I O N A L E. la parole , a fait rendre un décret que nous
donnerons incessamment.
Séance du 22 Février. La commune de Carpentras, dans une adresse
qui a été lue à l' Assemblée , sollicite vivemént
L, distribution de justice est une dette de la l'honneur d'être réunie à l'empire françois. M. de
uissance publique envers tous les membres de Lessart a annoncé qn'en conséquence du décret
a société; une dette dont tous, indistinctement, rendu le 19 de ce mois, il avoit adjugé, sur une '
enchère de 6oo,ooo livres, le bail des message
| innocens ou coupables, ont droit d'exiger l'ac
| it le ptus exact possibie, dan3 ie pius vo• • t -riz à le coinp gu c des unaîtres de poste, les
| #possible. [uels, de leur côté, rendent grace à l'Assemblée
et renouvellent leur serment de ſidélité et de
Le sieur Bonne-Savardin , prévenu de com
plots anti - civiques, et prisonnier depuis plu vigilance.
sieurs mois, adjure l'Assemblée nationale de lui L'Assemblée a été édifiée du récit de plusieurs
| donner des juges.Sur la motion de MM. Bouche actes de vertu qu'elle a cru devoir publier par
et Renaud , il est décrété que le comité de la voie de son procès-verbal.
| constitution apportera samedi prochain son tra Un vicaire de Saint - Sauveur , diocèse de
vail sur l'organisation de la haute cour na 3ayeux , a trouvé moyen d'épargner , sur son
chétif traitement, une somme de 5oo livres,
tionale. dont il fait le don patriotique pour les pauvres
| On a vivement applaudi aux expressions chefs de famille de sa paroisse. La voix univer- .
pleines d'énergie et de patriotisme par lesquelles selle appelle ce charitable prêtre à l'épiscopat.
e département du bas Rhin, rendant graces à Aux environs de Paris , un bon curé avoit cru
l'Assemblée législative du décret qui a prononcé dans sa conscience , devoir se refuser au ser
la-libre culture du tabac , annonce que cette
loi a consolidé la paix dans ces contrées, et a ment civique ; le jour même il reçoit , d'une
main inconnue , un assignat de cent écus. Ce
déjoué les manœuvres d'un coupable évêque et perfide présent lui fait ouvrir les yeux ; il va
de ses complices en fanatisme. sur le champ distribuer les cent écus aux pau- .
Un décret rendu sur les instances de M. vres, et prêter son serment. -

Prugnon, a statué de plus fort, « que nul º# M. Lafont, évêque de Viviers, l'exemple du
s corps administratifs ne pourroit être logé clergé de France pour les mneurs et la résidence,
ns I'H ôtel de l'administration ». Le directoire a prêté le serment civique à la tête de ses prêtres,
I'Ardèche avoit demandé la faculté d'y loger a donné sa démission pure et simple de la dignité
du moins son imprimeur. épiscopale , en prenant l'engagem ºnt d'accep
Le comité des pensions, M. Camus portant tcr ct de remplir, dans sa conscience , toute :
( 1o84 )
fonction qui lui seroit confi'e dans le ministère Ce libelle a été comme le signal d'une nouvelle
des autels , de curé, de vicaire , etc. L'unani † : le sang coule à Uzès comme à Nîmes ;
mité absolue a reporté constitutionnellement es gardes nationales ont écarté la troupe fana
dans la chaire épiscopale cet lhomme de la pri tique ; mais on Graint un retour. L'Assemblée
mitive église. -
a chargé son président de demander au roi un
prompt renfort de troupes de ligne pour assu
On a repris la discussion du décret sur la féo · rer la paix dans le département du Gard, et a
dalité, et décrété quelques articles :
Art. XXXl. « Sont également réservés sur les chargé ses comités de présenter à l'ouverture
de la séance de demain le rapport de cette san
dits terreins les droits de propriété et autres qui glante
peuvent appartenir, soit à des ci-devant sei a entendu affaire. Le libelle Bétisy a été lu, et l'on
gneurs de fiefs, en vertu de titres indépendans ( ô indignation ! ) partir quelques
de la justice seigneuriale, soit à tous autres par applaudissemens. . - .

ticuliers. . ' -

XXXII. Tout ci-devant seigneur qui certi P A R I S, le 21 février.


fiera avoir , depuis quarante ans accomplis ,
planté et possédé des arbres dans les marais, prés Jeudi dernier 16 de ce mois , la troisième $fi
et autres biens appartenans à une communauté vision de la garde nation le parisienne , juste
d'habitans, en conservera la propriété et la libre | ment indignée de la conduite qu'a tenue le sieur
disposition, sauf à cette communauté à les ra | Vinezac, major de cette division, relativement
cheter sur le pied do leur valeur actuelle, à la : à l'affaire de la Chapelle , lui a déclaré qu'elle
forme du décret du 26 juillet 179o. , ne vouloit plus le reconnoître, et qu'elle ne ;
XXXIII. A l égard des arbres plantés par un marcheroit point sousses ordres. Après quelque .
ci-devant seigneur sur des biens communaux, résistance , le sieur Vinezac a été forcé de céderº
depuis un espace de temps au-dessous de quatre et de se retirer. Ce même major étoit du club
:
ans, ils appartiennent à sa communauté , en monarchien. -

remboursant par elle les frais de plantation, et


à la charge de se conformer à l'article X du dé
Cet exemple démontre suffisamment q
lieu de laisser à l'arbitraire d'ün seul homme laºi
.
cret du 26 juillet 179o. nomination des officiers de ſ'ét§l
XXXIV. Sont abolis sans indemnité les droits , gardes nationales , ce seroit aux gardes natio*i |
de rapt de bâton, de course sur des bestiaux , · males elles mêmes à choisir et élire ce mêmè état-c
dans les terres vagues, de carnal, de vif-her major. Il n'en est pas et il ne pent pas en être
bage , de mort-herbage, ainsi qne les rede des principaux officiers des gardes nationales,
vances qui en seroient représentatives, et gé comme des officiers généraux des troupes.de.
néralement tous les droits ci devant dépendans ligne nommés par le roi. Un commandaut des .
de la justice et police seigneuriale. - gardes nationales n'est pas un pouvoir exécutif ,
XXXV. Ceux qui ont acquis du roi des jus individuel et constitutionel comme le chefsu--»
tiçes seigneuriales , soit par engagement, soit prême de l'armée de ligne ; il ne peut créer ni a
† vente pure et simple, sans mélange d'autres nommer des officiers, des, corps de chasseurs,. ,
iens, ni d'autres droits encore existans, seront des corps de cavalerie, des corps de canoniers, -3
remboursés , par la caisse de l'extraordinaire, ni former un parc et des écoles d'artillerie, sans
dés sommes versées par eux ou par leurs auteurs consulter les citoyens, soldats-volontaires quirt
au trésor public ; à l'effet de quoi ils remettront marchent ses égaux sous son çommandement ...
leurs mémoires, titres et pièces justificatives, à et sans avoir la majorité de leurs voeux. S'il,
#§ des domaines, qui, après les étoit autrement , les commandans généraux # | | |

avoir vérifiés , les fera passer, avec son avis ardes nationales seroient plus puissans que.
† ablement examiné et approuvé , s'il y a roi et la mation ensemble; car ils disposeroient
ieu, par les directoires de district et de dépar à leur gré de trois millions d'hommes armés.
tement des chefs-lieux desdites justices, au bu toyens ! pesez dans votre sagesse ces princip
reau de la direction générale de liquidation ». qui sont incontestables et leurs corséquences ;
Voici un parallèle affligeant. Tous les évê discutez vous-mêmes vos droits fondés sur ce
ques ne sont pas des Lafont. M. Bétisy, ci-de principes et sur votre qualité de citoyens actifs
vant évêque d' Uzès, a répandu dans le dépar et de soldats-vo'ontaires. Ce n'est point par hu
tement du Gard un libelle révoltant contre meur contre le commandant général de la gardé4#.
l'Assemblée nationale, qu'il « ccuse d'irréligion. nationale de Paris que j'expose ces principes #
• t
( 1o85 )
. je le crois plus intéressé que personne à dé crets de l'Assemblée nationale pour le maintiels
fendre notre liberté; mais peut-être n'a-t-il pas de l'ordre et de la tranquillité publique, ils
encore réfléchi sur lès prérogatives que son Co -
m'ont expressément autorisé à faire insérer cette
mité militaire et lui se sont arrogées. C'est à notice dans tous les journaux patriotiques. "
vous, citoyens, à lui inspirer doucement ces - •• • • • - - •--• •
L. Milly.
exions ; j'ose croire qu'il en sera frappé et
qu'il se rendra à l'évidence. C.... Obsorvations sur la lettre du roi, concernant
' • * f* -
le départ de mesdames ses tantes.
lelere de M. de Dellay , député à l'Assemblée Le roi, dit-on, veut faire croire qu'il a ignoré
- : mationale, au rédacteur des Annales. le départ de mesdames ses tantes. Mais pou
| -:- - - le 22 février.
Paris, voit-il ignorer le moment même de ce départ,
lorsque le ministre de la guerre donnoit, da
Divers journaux, Monsieur, ayant annoncé la part du roi méme, les ordres nécessaires à la
que MM. d'Auchy et de Tracy avoient relevé gendarmerie nationale pour les suivre, en se
des erreurs dans les calculs de l'opinion sur l'im relevant de poste en poste , et ajoutoit à l'es
pôt foncier, que j'ai prononcé dans la séance corte des dragons de Lorraine, qui ne peuvens
d'hier 21 février, et que j étois convenu de ces artir sans l'ordre du ministre de la guerre,
erreurs, je dois à la vérité de déclarer que dans equel ordre est toujours censé celui du roi ?
ma réponse à ces deux honorables membres , M. de la Fayette n'ignoroit pas non plus le mo
mon-seulement je leur ai montré qu'ils étoient ment du départ : toutes les précautions qu'il a
eux-mêmes dans l'erreur em m'y supposant, mais prises pour favoriser cette évasion le prouvent.
4 encore j'ai défié tous ceux qui avoient lu ou en Ainsi sont joués tous les patriotes qui s'inté
#tendu mes diverses opinions sur l'impôt, de me ressent à la chose publique.
prouver une seule erreur de fait dans mes cal
culs sur cette importante matière.
* J'attends, Monsieur, de votre impartialité, Aux Auteurs des Annales.
que vous voudrez bien insérer ma lettre dans
votre prochaine feuille; j'ai l'honneur de vous Vendôme, le 19 février.
en prier.
-,- • ---- - • - signé Pierré de Dellay. ' : - Pénétrés de vos sentimens patriotiques, nons
ne pouvons vous dissimuler combien les écrits !
incendiaires nous affectent. Le croiriez-vous ?!
Club des ennemis du despotisme, fauxbourg l'Ami du Roi, feuille anti-constitutionelle , a
| -•º " - . - - " , Saint-Antoine. - . . " été envoyée par l'auteur méprisable qui la com
pose, sans la lui avoir demandée ! Nous vous !
| A peine le décret sur la supression des entrées faisons passer la feuille qui nous a été envoyée,
des villes a-t-il été prononcé, qu'on a saisi cette et nous protestons à la face de l'univers contre
occasion pour calomnier le fauxbourg Saint les principes qu'elle renferme. Daignez, mes
· Antoine ; des malveillans, des ennemis du bien
| public, ont déja fait courir le bruit que les ha sieurs, insérer cette missive dans votre pro
itans de ce fauxbourg avoient la coupable in chain numéro, et déclarer à tous nos frères pa
tion d'incendier les barrières. Le club des triotes que jamais dans notre société il ne sera !
reçu de feuille périodique qui blesse l'honneur, :
enriemis du despotisme, que j'ai l'honneur de la vérité et le patriotisme aussi impudemment !
ider, s'empresse de repousser cette calomnie
que le fait ce rédacteur. -

gne.Les habitans du fauxbourgSaint-Antoine Nous sommes, avec la plus sincère fraternité,


la rent que la suppression des droits d'entrée ne Les Membres patriotes du club de Ven
doit avoir lieu qu'à compter du premier mai dôme, amis de la constitution.
rochain : ils savent que l'on ne doit point se
ermettre d'anticiper sur ce délai , inséparable Signés Bonnard , président ; Billet, Gaullier
" 1'esprit de justice qui l'a dicté : ils savent Lemay, commis-greffier j: Buffet, Cormier
' que ce n'est point à eux qu'appartient Lefevre, Dunard, Denia u, Pepin-Lambron,
e#écution immédiate du décret sur les entrées, Jumeau , Virien ; Drouin, substitut ; Deniau,
secrétaire.
encore moins de mettre le feu aux barrières - -

FParis. Invariablement disposés à se soumettre N. B. Nous l'avons déja dit, ces méprisables
ta-lci, à soutenir de tout leur pouvoir les dé amis du roîne pouvant vendre leur poison à le .
( 1o86 j
ches sur l'électricité le mirent bientôt au pre# à

ſeuille , l'envoient gratis.


L'on se doute bien
quels sont les bailleurs de fonds, (Note des 'mier rang des physiciens; il constata l'identité,
auteurs des Annales. ) de la foudre et du fluide électrique ; il inyenta.
des barres électriques, attira la § son,
gré; mais cette découverte ne fut pas seulement ,
offenbourg , à 4 lieues de Strasbourg, terr surprenante et curieuse , elle fut un véritable, -

de l'Empire, le 8 février. -

bienfait pour l'humanité, en ce qu'elle condui


L'installation solemnelle du chapitre de Stras sit Franklin à l'invention et à la composition de
bourg s'est faite ici avec pompe et en présence ces verges métalliques dont la propriété est de .
du cardinal Rohan, qui , à cette ºccasion , a. garantir des effets du tonnerre les maisons et
donné un repas splendide, mais qui n'approche autres édifices , et qui doivent oonséquem
pas de la somptuosité de ceux que cette émi ment avoir sauvé la vie à un grand nombre
nence ruinée donnoit jadis trois fois par semaine d'hommes. , . · · , · · · · · · · ·
à Strasbourg. -
Le physicien , après avoir rendu les plusn
- s-a-•=
grands services à l'Amérique par sa fermeté ,
dans ses idées d'indépendance , non moins ha
Mémoires de la vie privée de B. Franklin , bile en finance qu'en politique, à son retour .
, écrits par lui-méme, et adressés à son ſilº ; de son ambassade en France, fut nommé gous »
, suivis d'un Précis historique sur sa vie poli verneur de Pensylvanie. Les marques d'estime1
- tique, écrit par un Anglois, et de diverses
pièces relatives à ce père de la liberté, 1 vol. et de vénération l'environnèrent , et il y ré-it
#n 8°. 3 liv. 12 sous broché, et 4 liv. 2 sous pondit en ne cessant d'instruire sa patrie par»
une foule d'écrits ; mais ses productions,
- franc par la poste. A Paris, chez Buisson, consistent guères qu'en petites pièces ou feuill
libraire, rue Hautefeuille, n°. 2o. volantes sur des sujets philosophiques , lpolis
Physicien, moraliste et politique , ce grand tiques , économiques , la plupart relatives ou , "
homme, né à Boston, a agrandi nos décou appliquables aux affaires du tems. Franklin.iie : .
vertes, et a servi sur-tout le genre humain dans s'est jamais distingué comme orateur
sociétés, soit publiques, soient privées : il é #
#
la grande cause des peuples contre les rois : il
a prouvé que l'homme le plus obscur pouvoit silencieux ; il abhorroit les longs discours il itu.
atteindre à la plus haute destinée. Occupé à méditoit , et ne s'exprimoit guères que par des .
dix-huit ans à faire des chandelles dans la bou aphorismes énergiques que I'on a comparés :
tique de son père, quarante amnées après, ses
§ en politique affranchissent le Nouveau
en langue
fond anglaise, à des pommes
à'argent. . •
d'or
'
sur
. *• #>-,|
Monde, et le roi d'Angleterre reconnoît l'in Ce cadet de dix-sept enfans , après avoir :
dépendance des Américains.La révolution d'A rempli les deux mondes de son nom, et joui de ,
mérique prépara
aversion pour la nôtre.,
le pouvoir Le germe
arbitraire de dans
éclata son l'étonnante révolution dont il fut le principels
acteur, mourut âgé de 85 ans. Lorsqu'il quitia
sa plus tendre jeunesse. Apprentif imprimeur , la France, à qui, pour prix de ses services,i A
il se forma lui-même, et avec le seul goût pour laissoit un grand exemple et des leçons qui
la lecture. ll échappa au danger d'être poëte , ne devoient plus rester long-tems inutiles, il
s'exerça dans l'art d'écrire en prose , se fit une ne fit que toucher les côtes d'Angleterre , e
philosophie socratiques et dès l'âge de dix-sept il eut la générosité d'épargner à ses ennemis,
ans courut le monde et les aventures.. lhumiliés le spectacle de sa gloire. S'il regardoi
· Il arrive à Philadelphie, dont il devoit être les français comme ses amis, les anglais étois tºi
un jour le premier citoyen ; il n'y connoît pas † lui des parens dont on aime à #
une seule ame ; il achète pour trois sous de es torts, et à l'égard desquels on doit respectes
pain , qu'il mange le long des rues ; il est vu encore les liens de la nature , quand même leu#
dans cet équipage par sa femme ·future ; il tra - injustice les a rompus. . . , " :
vaille dans plusieurs imprimeries , et son goût Nous exhortons tout jeune homme a lire cett
inné pour la morale se développe et s'imprime vie privée, aujourd'hui que toute carrière.e
dans plusieurs ſeuilles périodiques qui ont du
succès. - • .
ouverte au bon esprit, au courage et au talent
Il verra qu'il peut assimiler son nom à celui qni .
HUl profit des mortels, embrassant dans sa pens
Le tribut qu'il paya aux passiens du jeune âge,
fnt de courte durée ; le desir de voir et d obser sée ciei et la terre, sut dompter la foudrs
et lesletyrans. - : • • :• . - º a
ver la nature l'occupa tout éntier. · Ses recher
|
|

ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs


D E L A F R A N C E ,
E.T A F FA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
- A - - -

JO U R NA L L I B R E, ar une Société d' Ecrivains Patriotes 2

dirigé par M. MERcIEn, et par M. CARRA , un des Auteurs.


Le choix des sujets pour remplir les emplois, est ce qu'il y a de plus
important dans un état. I je mauvais généraux, de mauvais magis
trats, de mauvais ministres , sont la ruine des empires. LE FRANc.

N°. D X. Du Jeudi 24 Février 279t.


As sE M B L E E N A T I O N A L E. | extraordinaire , pour entendre
cours de M. Marguerittes.
la ſin du dis
Séance du 22 fevrier au soir. Une députation de la commune de Paris n'a
pu être admise.
Cºrrz séance a été entièrement occupée par Séance du 23 Février.
-undissours de M. Marguerittes, maire de Nîmes,
qui, en qualité d'acetisé, a parlé à la barre. C'est A mesure que la nation avancera dans la
une longue disculpation des torts qui lui ont été connoissanco de ses propres affaires , elle dé
2imputés, à lui et à la municipalité. Il a rejetté · couvrira , dans les décombres de l'ancien ré
: la canse de tous les troubles sur la société des gºrº, des milliers d'abus que le temps avoit
: amis de la constitution ; il a démcnti tous les couverts et comme légitfinés La ferme générale
faits articulés, particulièrement celui de la subs avoit fait établir sur cliaque minot de sel une
« titution de cocardes blanches et noires à la co augmentation de 5 sous, dont le produit devoit
" carde mationale. « La cocarde blanche étoit être employé aux réparations des bouclies du
- établie à Nîmes long-temps avant la révolution, Rhône , et jamais il n'avoit fait pour un sou de
• la cocarde noire est une invention calomnieuse réparations, en sorte qu'anjourd'hui ce fleuve
e de ses ennemis ». La municipalité n'a montré se trouve encombré à son embouchure. L'As
autre chose que vigilance, charité, indulgence; semblée a renvoyé à son connité des domaines
i elle n'a pas déployé le drapeau rouge, c'est une lettre du département, qui demande des
r épargner le sang ; si elle a distribué de secours pour cet objet.
argent, c'est pour secourir l'espèce nécessi Miais il restoit à examiner si la négligence qui
nse, et pour retirer du mont-de-piété les y a été apportée vient de l'avarice des fermiers
ts d'une valeur au-dessous de 5 liv. généraux , ou peut être imputée aux adminis
• Le maire personnellement, pendant toute trateurs de la ci-devant Provence : MM. Bouche
· administration, a employé les moyens de et Gouttcs ont poussé vigoureusement la ques
- toujours avec zèle , souvent avec succès , tion : mais, sur l'avis de M1. d'André, on a passé
et an pied de la barre il attend les éloges de la à l'ondre du jour. que cette matière incidente
trie ». auroit trop longuemcnt retardé.
M. Marguerittes a reproché au rapporteur Un procès-verbal de la municipalité de Mo
'avoir omis de rendre compte de trente-deux ret , annonce que Mesdames tantes du roi ont
ièces qu'il assure être très-importantes; M. Al passé dans oette ville, et ont exhibé un passe
ier a dit que dans cette inextricable affaire, port du roi , contresigné MoNrMoRIN , pour
.s'étoir fait nn devoir de s'en tenir aux pièces voyager à Rome, et un passeport de la munici
I'information légale. - pahté de Paris pour l'intérienr de l'empire :
Bestoit au maire à parler de la partie des qu'inquiète de la disparité de ces passeports,
inats qui ont ensanglanté la ville de Ntmes : la municipalité de Moret a cru de son devoir de
eure de la séance étant trop avancée, on a . demander l'exhibition d'un passeport de l'As
diqué à demain, mercredi soir, une séance semblée nationale ; mais qu'il est sorti, comme
5tq.
#

- - • "
- . ( 1o88 j -
*

,
- r --
... t
a
#
de dessous terre , º t chasseurs de Lorraine, .par les coutumes dans lesquelles le reigneurº
qui , le sabre au poing, ont ménacé d'ensan érieur ne conserve aucun droit utile immédiat
glanter la scène , si on ne laissoit sans delai sur les objets qui ont été sous-inféodés ou accen
passer la voiture : et que les municipaux, pour sés par le propriétaire du ſiefinférieur, encore
éviter une boucherie , n'ont pas voulu insister. que le jeu de fief n'ait point été appróuvé ou
Cet exposé a soulevé l'indignation publique. reconnu par le seigneur supérieur.
« Que signiſie , s'est écrié M. Rewbel , cette III. Lorsqu'il dépendra du fief des mouvances
érection de la force militaire , sans réquisition qui n'auront point été inféodées par le di-devant
de la puissance civile, ce violement de la cons seigneur supérieur, et lorsque.ce fief sera régi
tltution, cette confusion de pouvoirs ? Déclarez par le droit commun suivant lequel ces jeux de
votre constitution , ou vous n'êtes plus libres. » fief ne peuvent point porter préjudice à ce ci
Sur l'avis de cet honorable §, auquel devant seigneur supérieur , le propriétaire du
MM, Regnault et d'Aiguillon ont ajouté des fief inférieur ne pourra racheter partiellement
motions nouvelles, il est décrété que le procès les droits casuels sur les domaines qui sont res
• c : bal de Moret sera envoyé aux comités de tés dans sa main, que jusques à concurrence de
c,ºnstitution et des recherches ; que le roi sera la portion dont la loi qui régit le fief lui avoit
piié t'e:vºyer des commissaires pour prendre permis de se jouer, en comprenant dans ce
de, réns guemens, et que M. Montmorin sera : calcul les portions déja par lui accénsées bain
t., nu de rendre compte à l'Assemblée, des ordres . féodées; en telle sorte qu'il reste toujours dans
, qui ont été donnés à des troupes de lignes, et . sa main la portion entière que la ſoi l'auroit
par qui. -
obligé de réserver : si mienx il n'aime †
M. le Chapelier a présenté ensuite , au nom préalablement les droits casuels à ràison de la
du comité de constitution , un rapport et totalité des mouvances non - inféodées dépen
un projet de d cret sur.les devoirs particu dantes de son fief, auquel cas, et apfès avoir
liers des membres de la dynastie , et sur les me effectué ledit rachat, il pourra raclueter libre |

sures à prendre contre les émigrations cou ment et partiellement le surplus de son fief, et
pables ou snspectes. On en a ordonné l'impres · pour telle portion qu'il juger,r à proposylo
sion et l'ajournetnent à vendredi. ce fief sera situé dans un pays régi par le
M. T'ronchet a rapporté ensuite un décret commun. - - -

très-étendu sur le rachat des rentes seigneu IV. Dans le même cas où les mouv
riales , et plusieurs articles en ont été adoptés. seront point inféodées, et où ces jeux de
L'Assemblée mationale voulant faire cesser me peuvent point porter préjudice au sei
plusieurs difficultés qni se sont élevées en exé supérieur, si d'ailleurs le fief est régi par l'!
cution de son décret du 3 mai , en interprê des coutumes qui ne permettent point le jeu d
tant, en tant que dq besoin , ce décret , et no · fief à prix d'argent, mais seulement par bail
· tamment les articles lI, Ill. lV, V , XLIV et · à cens ou à rente , le propriétaire de ce fa
' XLV dudit décret , et l'article X de celui du 19 pourra néanmoins vendre à prix d'argent tel
septembre suivant , a décrété et décrète ce qui portion de fonds qui sont restés en sa main, é
suit : en racheter partiellement les droits casuels
Art. Ier. « Tout propriétaire d'un ci-devant pourvu que les portions qu'il rachetera ou vei
ſief, lequel ne consistera qu'en domaines cor dra , n'excèdent point les deux tiers du fief, e
orels, tels que maisons, terres, prés, bois et comprenant dans les deux tiers les fonds déj
autres de même mature , pourra racheter divi , sous-inféodés ou recensés ; si mieux il m'aim
sément les droits casuels dont il est grevé, pour rachoter préalablement les droits casuels à raisd
telle portion qu'il jugera à propos , pourvu qu'il de la totalité des mouvances non inféodée
rachète en même-temps la totalité des rede auquel cas , et après avoir effectué ledit raché
vances fixes et annuelles dont son ſief pourroit il pourra racheter librement et partiellement
être grevé, sans préjudice de l'exception portée surplus de son ſief ponr telle portion qu'il j|
. au décret du 24 novembre , relativement aux gera à propos ». • * || -

· fiefs mouvans des biens mationaux. (Wous donnerons la suite de ces décrets da
II. Il sera usé de même à l'égard des ci-de un de nos prochains numéros.) |

vant fiefs qui ont sous eux des fonds tenus en La majeure partie des ecclésiastiques contin
fief ou en censive, lorsque lesdites mouvances de se ranger à son devoir de citoyen. Au d
auront été inféodées par le propriétaire du fief trict de Briançon , tous sans exception ,
supérieur, ou lorsque lesdits fiefs serout régis district de Saint-Germain-en-Laye , sur 1
( 1o80 !
fonetionnaires, 87 ont prêté le serment civique. par une dissimulation concertée, et par une
Le sieur Chalon, l'un des ouvriers de l'orge fuite successive, veulent fournir aux puissancee
de Béfort , est malade dans sa prison ; M. de voisines un prétexte , plausible en apparence,
Lavie a dit que ce prévenu avo.t été arrê:é, d'attaquer nos frontières , et de ravager par le
mon sur les terres de France , mais à Porentru : fer § feu notre chère patrie ! Ces membres
M. Mirabeau conclut à ce que, si le fat est de famille royale sont-ils donc des tigres que l'on
vérifié, le sieur Chalon soit rétabl, dans le lieu ne puisse jamais apprivoiser?Hélas !je l'ai prévu
où il a été arrêté. depuis long-tems ; je l'ai dît assez souvent : l'at
: Après un rapportjde l'affaire d'Uzèss, par M. tentat que l'on médite contre notre constitu
† l'Assemblée,en approuvant la conduite
du directoire du département du Gard, et celle
tion ct notre liberté, dans plusieurs cabinets
de l'Europe , d'accord avec le comité Autri
de M. d'Albignac, commandant, décrète qu'il chien des Tuileries, est principalement fondé
sera envoyé des commissaires avec les pouvoirs sur le decampaiivos de la famille royale.
.nécessaires pour établir la paix. C'est alors que nous verrions ce manifeste de
.. Il a été décrété aussi quelques articles addi tous les tyrans de ce continent contre notre
tionnels concernant les juges de paix, sur le sainte constitution ; manifeste que j'ai annoncé
rapport de M. le Chapeler. depuis six mois, et que plusienrs patriotes même
ont regardé comme une chimère, ainsi que tout
ce que j'avançois sur la nécessité de reconnoître
- " P A R I S, le 23 février. l'indépendance des Belges, qnel que fût leur

gouvernement d'alors : de protéger les Liégeois,
-- Depuis deux jours toute la garde nationale et d'accepter la réunion des Avignonois à la
est sur pied, pour résister aux tentatives des France. Ne serions-nous pas plus forts aujour
- contrebandiers qui, dit-on , menacent les b , r d'hui , si l'on avoit suivi ma prévoyance , et non
·rières, et sur-tout afin de contenir quelques une politique pusillanime et trop peu rérléchie ?
•º

•.
- milliers de brigands, que l'on assure être réunis Croit-on que pour avoir abandonné ces trois
- dans la capitale, pour y enlever le roi au milieu
peuples, on a adouci ou changé les dispositions
carnage, de i'incendie et du pillage. des despotes allemands, ennemis de la liberté et
Hier au soir, vers les sept heures, Monsieur, des droits de l'homme ? C'est tout le contraire ;
r, : frère du roi, se préparoit au Luxembonrg à on les a enlhardi contre nous; on les a mis à
ſ,

,s
#- † furtivement ( car on nous assure que
4- - - - - •

: , les mallea étoient faites à l'avance ), suivant le


- portée d'agir immédiatement sur nos frontières;
4
on a augmenté leurs forces et leurs ressources ,
lan concerté sans doute par la famille royale en diminuant les nôtres, de toutes les ressources
*s* · de nous abandonner successivement avant la
et les forces des Belges et des Liégeois. J'ai dit
fin de l'hiver, et de rentrer ensuite à main tout cela , et dans mes feuilles , et à la tribune
· driiiée, et avec les troupes de Léopold, dans des Jacobins , et l'on m'a traité de poltron ;
· cette terre de liberté, pour y rétablir le des comme si la prévoyance fondée sur une con
potisme odieux et barbare , que le courage des moissance assez approfondie des hommes et des
< vrais François et la Providence divine ont ren
choses , pouvoit être une poltronnerie ; comme
· versé. A peine la nouvelle de ce départ a-t-elle si la multiplicité des moyens de défense propo
"transpiré, que tout le peuple du fauxbourg St.
sés par un homme , ne signifioit pas plutôt la
Germain , la cavalerie parisienne, et quelques prudence de la réflexion que la peur du dan
tataillons des gardes nationales avec plusieurs ger. Aujourd'hui, tout ce que j'ai dit se réalise ;
pièces de canon, se sont transportés au Luxem demain nous ferons de nouvelles découvertes ;
†. d'où l'on a condc : .. ... nsieur et Ma
dame aux Tuileries, où i . † Tel est
après demain nous serons attaqués, et nous
triompherons : une insurrection générale en
'le récit exact et précis re, celui\évènement. Europe, des nations contre leurs tyrans, suivra
'1Mais que de réflexions cet ev eion ºnt ne fait-il notre triomphe. Je vois tout cela depuis long
pas naître : Quelle indignation n'éxcite-t-il pas temps ; mais j'aurois desiré que ces évènemems,
· dans les ames sensibles et généreuses des pa écrits au livre des destinées éternelles, coû
triotes ?Quoi! la nation, après avoir fermé les tassent moins d'efforts et de sang à ma chère pa
yeux sur quatre milliards dévorés et gaspillés par trie qu'ils n'en coûteront aujourd'hui. CARRA.'
la cour, outre les revenus ordinaires, depuis
" 14 ans, a comblé de bienfaits les membres de la
famille royale ; et ce sont eux aujourd'hui, qui, C'est à notre insu et à notre grand regret
-

"
( 1o9o )
que le rédacteur de la séance de l'Assemblée
nationale dans nos Annales ait, dans le n°. 5o6, il ose jouer le rôle d'apôtre de la religion ieli
aUl préambule de la séance du 19 février, pré bien ! mous révélons et nous garantissons que
jugé et décidé d'avance sur la denonciation des cet exécrable simoniaque avoit acheté son évê
ainis de la constitution cle Marseille , contre ché d'Uzès au prix de i oo mille francs; c'est un
négociant de Lyon , résidant à Paris , qui lui
M. d'André. l falloit attendre que le comité
des rapports eût présenté son travail à cet égard, pi êta cette somme , et Bétizy en l'empruntant
et ne point se passionner pour une des deux ne lui céla point qu'elle étoit le prix de son
évêché d'Uzès. - - " ,
parties, sans connoître l'exacte vérité des faits.
Apres avoir reçu divers renseignemens sur Quand la lettre de ce misérable a été lue dans
la conduite de M. Destieux , ci-devant muire l'Assemblée nationale, cette lecture a excité l'in
d'Auch , et qu'on accusoit d'un fond d'aristo dignation publique ; et cependant les membres
cratie, nous avons reconnu en définitif que ce de la droite ont applaudi , ils ont exprimé, par
brave homme , loin de mériter cc soupçon , ces signes d'approbation , la joie sanguinaire
avoit donné assez de preuves de patriotisme, de qu'ils éprouvoient au récit des massacres qué
zèie et de lumières pour mériter au contraire l'es la lettre de Bétisy a occasionnés dans la malheu
time générale de ses concitoyens et de tous les reuse ville d'Uzès. Que l'apôtre Malouet vienne
bons patriotes.Elu en dernier lieu membre du après cela nous dire que la minorité n'est.pas
tribunal , il ne cesse point d'être utile à la en état de rébellion !
chose pubiique ; et la ville d'Auch , qui peut se Les soi-disant monarchistes, autrement dits
glorifier avec raison du civisme qui domine dans les monarchiens, les clermontistes, les maloué
ses murs, se gloriſie également d'avoir fait choix tins , sont accusés d'avoir joué un grand rôle
de M. L)estieux pour un de ses juges. dans les troubles qui ont désolé la ville d'Uzès.
M M. les administrateurs du district de Bous Malheureux citoyens ! serez-vous toujours dupe
sac nous ont écrit que la plainte de M. le curé des insinuations perfides et sanguinaires dei
de Jarmage, insérée dans notre numéro 487 , prêtres réfractaires à la loi ? Ne voyez-vous
1er. février, sur le refus à lui fait de son quar donc pas ( nous vous le répéterons sans ces
tier, n'est nullement fondée; 1°. en ce que ce qu'en cette circonstance , comme dans mill
curé n'a point encore justifié de la prestation autres , dont l'histoire fournit les horribl
de son serment sur la constitution civile du preuves , leur indigne but est de vous désunir,
clergé ; et a°. en ce qu'il n'a point paru depuis de vous égorger , de vous faire égorger, et se
deux mois à Boussac, et que par conséquent le réjouir sur les cadavres et sur les débris fumans
receveur de ce district n'a pas pu lui refuser le de vos propriétés ? · .
quartier , le paiement de son traitement.
Nous conjecturons , d'après ces renseigne
mens, que le curé de Jarnage ne voulant pas On nous assure, d'après la lecture d'une lettre,
prêter son serment , a peut-être fait demander que deux vaisseaux marchands françois ayant
son traitement par une autre personne , et qu'a arboré dans le golfe de Cadix notre pavillon aux
lors le receveur a eu raison de ne pas se con trois couleurs , selon le décret de l'Assemblée
tenter de cette forme. C... mationale , ont été pris par les Espagnols qui
ont mis les capitaines et les gens des équipages .
au cachot , avec des fers au pieds et aux mains,
en les traitant de corsaires , puisqu'ils navi
jVotice sur Bétisy, ci-dcvant évéyue d'Uzès. guoient sous pavillon inconnu dans les mers de
Cet infâme scélérat, qui a fait couler le sang † Quoique nous ajoutions peu foi à cette
nouvell
françois dans la malheureuse ville d'Uzès, ose e , noºuſſité yons devoir ne pas la regar
dire que l'estime puhlique accompagpe dans der trop inſcàs , et ºnent. Il est au moins utile
Paris les ci-devant prélats réfractaires à la loi ;
que nos natra rachts soient avertis de se tenir
sur leurs gardes. -

On s'abonne à Paris , chez BUissoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, ls pri*
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriatiques.
, Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Et ranger.
Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit, pour
Emois franc de port, par la Foºte, pour tout le Royaume. L'abonnement ne commence que du prom. d'un moi :

'/

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
' J O U R N A L L 1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
- - - - - - -- - - - ---- --
-

- C'est la foiblesse qui appelle la guerre , une résistance générale sera le


gage de la paix l.niverselle. MIRABEAU.

N°. D X I. Du Vendredi 25 Février 179t.


, Ass E M B L E E NATIoN A L E. rapprochées de celles du rapport , Iui ont ra
mené beaucoup de faveur et d'applaudissemens.
Séance extraordinaire du 23 février au soir. Il a commencé par annoncer sa démission , et
celle des autres officiers municipanx : puis de
Nous vivons maintenant sous une loi de grace, mandant avec assurance, que leur conduite ,
et la patrie véritablement mère, en tonnant avant , durant et après les troubles , soit léga
contre qaelques enfans rebelles, n'est pas inexo lement examinée et jugée, il sollicite amnistie
rable à leur repentir. Dans le département de absolue pour tous les autres coupables. Cette
la Charente inférieure , il est nombre de d'ec méthode ne manque jamais son effet , parce
clésiastiqnes qui par foiblesse ou par aveugle qu'elle a une couleur de noblesse, de loyauté
ment s'étoient refusés à reconnoître la consti et de courage. - -

-ã " tution dans son intégrité ; le délai fatal est ex La discussion est continuée à la prochaine
- A --
- 3 > iii LA3 -
piré; ils sont déchus des fonctions pubiiques, Séance du 23 Février.
èt aujourd'hui ils se presentent avec soumission,
et reconnôissent qu'ils ont été trompés. L'As Le bon ordre et l'aisance du chef de famille
semblée nationale a applaudi à leur retour , et
leur permet de prendre place parini les sujets ne se manifestent jamais mieux que lorsqu'il
éligibles. ne doit rien, ou lorsqu'il paie ses dettes. Cette
#. La suite du discours de M. Marguerittes, sur dernière posture est celle de l'empire françois ,
Eaffaire de Nismes, a rempli quatre heures en qui arrivera bientôt à la première. « La caisse
tières. Il a avancé des faits sans nombre , qu'il de l'extraordinaire est pleine d'argent, a dit
- est impossible de rapporter; s'il faut l'en croire, aujourd'hui M. Camus ; il dépend de l'activité
c'est lui qui, avant d'être élu maire de Nismes, du comité de liquidation , qu'un grand nombre
de créanciers soient remboursés en accélérant
• a nourri cette ville en tenant le bled à un prix
modique ; c'est lui qui, arrivé à la mairie, a l'appurement de leurs créances ». Sur cet avis,
M. le président a invité MM. du comité à
répiré toutes les erreurs du comité permanent ;
il a sauvé la vie à plusieurs soldats de Guienne, presser leurs travaux à la satisſaction publique.
en leur servant de bouclier; il a toujours tâché M. Camus a présenté aussi plusieurs articles
sur la vente des domaines nationaux.
de concilier les deux partis, catholique et pro
testant. jaloux l'un de l'autre, celui-ci compo Le département de Loire et Cher ayant ob
sant presqu'à lui seul la garde nationale, celui-là tenu, sans autorisation préalable, l'adjudicationr
remplissant. exclusivement les places adminis d'un local trop cher et trop onéreux aux admi
tratives, º nistrés, M. Prugnon, au nom du comité d'em
M. Marguerittes a fait usage d'une multitude placemens, a démontré et a fait prononcer la
de pièces, qui ne font pas partie de l'informa aullité de cette adjudication.
tion , et qui , la plupart émanées de la munici Au nom du comité ecclésiastique, MM. Lan
palité accusée, n'ont pas paru attirer une con juinais et Martineau ont représenté que par la
Miance générale ; mais ses conclusions , fort suppression d'un grand nombre ": cures, il
lI
( 1ogs )
se trºuvoit beaucoup de vicaires sans fonctions ; tribunaux de district ou de córamercè, quf,arº
l'un demandoit que les curés qui auroient be outre, ne pourront en même temps être no*#
soin de vicaires fussent tenus de les prendre taires, et seront tenus d'opter. | | #
parmi les vicaires supprimés, l'autre que ces VI. Si le greffier de la municipalité refuse d
vicaires supprimés
-ciennes paroisses, restassent
avec un attachés auxquel-
traitement an M.
signifier les oitations, actes et jugemens du jugé
de paix, il sera destitué de sa place; et l'huiisº
conque. L'Assemblée a chargé son comité de sier qui le remplacera , pour les significations !
lui présenter d'autres moyens de secourir les me recevra , à peine de concussion, qûe ler
vicaires supprimés, et sur le surplus a passé à droits attribués aux greffiers, si la signification
l'ordre du jour. est faite dans la municipalité du domicile de :
Un mouvement de joie a interrompu , pen l'huissier; mais en outre, au cas de transport,º.
dant quelques instans, les travaux de la séanee. il recevra 12 sous par lieue, sans qu'il puisse * .
C'étoient MM. Expilly et Marolles, évêques jamais être mis à la charge de la partie con- .
constitutionnellement élus des départemens du damnée, plus que les frais de deux lieues de*
Finistère et de l'Aisne, qui venoient de rece transport. -

voir la consécration épiscopale des mains de VII. Les juges de paix procéderont d'office à
MM. les évêques d'Autun, de Lydda et de Ba l'apposition des scellés après l'ouverture des suc .
bylone. La garde nationale de Paris et son com
W
cessions, lorsque les héritiers seront absens ou *
mandant avoient assisté à cette imposante so mineurs, et ils passeront outre nonobstant .
lemmité, et rendu aux nouveaux prélats tous oppositions , dont ils renverront le jugeme
les honneurs que la patrie réserve aux vrais mi au tribunal du district ». - s-

nistres de la religion. Un long applaudissement On renvoie au comité l'article suivant, qui


de tous les patriotes de l'Assemblée nationale proposoit d'allouer 4o sous pour chaque vaca°
et des tribunes a accueilli les deux évêques , tion de trois heures, et 2o sous pour les autres.
# paroissoient pour la première fois décorés Il est annoncé que MM. Aubry, curè de
u signe religieux de leur dignité. Wéel, et Massieu, curé de Sergy, membres de
Qn a passé à la discussion de quelques articles l'Assemblée, sont élus évêques des départemens
additionnels sur les juges de paix.Ceux qui sui de la Meuse et de l'Oise. -,r• 7 •

vent ont été décrétés :


Art. I°r. « Nul me pourra être juge de paix ,
|. V.
M. Duportail écrit que c'est sans son ordre
et à son insu , que les chasseurs de Lorraines
et en même temps officier municipal, membre sont montrés en force contre la municipali
d'un di1 ectoire, greffier, avoué, huissier, juge de Moret. Personne ne voudra croire qu'i,.
de district, juge # commerce, percepteur de a † de voter des remerciemens à ce,
deniers publics. acte de violence spontanée : cependant on d'.
1 I. Les assesseurs des juges de paix sont ex entendu sertir cette parole insensée , et c'est
clus des mêmes fonctions, si ce n'est que dans de la bouche de M. Montlosier. Il a été relevé |
les bourgs et villages ; il leur sera permis d'être par M. d'André, qui a démontré en peu dd
officiers municipaux; ils ne peuvent être parens mots à quel danger seroient exposées la consti '
du juge de paix, au degré de cousin - germain tution et la liberté, si de telles insurrections ds
5nclusivement ; et s'ils sont parens entre eux à la force armée étoient tolérées un instant. Suv .
ce degré, ils ne jugeront point ensemble sans le la motion de M. Mirabeau, on a passé à l'ordre
consentement de toutes les parties. du jour. , • •• .

IlI. La première fois que les assesseurs assis M. de Lessart a envoyé une lettre de Mesº
teront le juge de paix, ils prêteront, dans ses dames tantes, au président de l'Assemblée na
mains, le même serment prêté par lui devant le tionale, à qui elles demandent qu'il leur soir
eonseil général de la commune, et il en sera loisible, comme à de simples citoyennes, d'aller
9ressé acte. où bon leur semblera. La municipalité, ou plu- .
IV. Le juge de paix sera tenu de nommer un tôt la commune d'Arnay-le-Duc, s'est permise
greffier , lequel ne pourra être son parent jus d'arrêter leur voyage. *
u'au troisième degré, selon la supputation ci M. Maury a conclu, contre cette commune,"
vile, c'est-à-dire, jusqu'au degré d'oncle et de à une improbation formelle. Les débats se sont
neveu inclusivement. élevés ; ils ont été longs et amers. M. Fréteau
V. Les officiers des juges de paix ne pourront demandoit qu'on assurât l'autorité des corps
exercer les fonctions mentionnées en l'article
- - A administratifs. M. Camus a demandé que le roi
premier : il en sera de même des greffiers des fût prié de n'accorder à aucun membre de sa
( 1o93 )
Amille, ancune permission de voyager, jusqu'à la ne reconnoissoient donc aucune espèce de déliE
confection. de la constitution, Mi. de Laneth dans la conduite des soldats qui assistoient aux
(Alexandre) observoit que notre loi ne pouvoit séances publiques de la société. Mais voici vrai
arrêter le départ de mesdames ; mais que les semblablement le mot de l'énigme : suivant ces
inquiétudes populaires devoient être prises par messieurs , le délit ne consiste pas dans une
roi en considération. Il a été proposé, d'un action bonne ou mauvaise de la part du soldat,
côté, de donner quelqu'approbation à l'inten mais dans la défense que lui a faite l'officier
tion de la commune d'Armay ; de l'autre on d'aller ici ou là, et de faire ceci ou cela.
crioit que c étoit autoriser l'insurrection. L'Eu Ainsi un officier pourroit défendre à un sol
rope sera bien surprise, a dit M. de Menou, en dat de regarder la lune ou le soleil, qui luisent
'aPprenant que lAssemblée nationale de France pour tout le monde ; et si le soldat manquoit à
º Perdu quatre heures à discuter sur le départ l'obéissance sur ce point, l'état-major appelle
de deux dames qui aiment mieux entendre la roit cela un acte d'indiscipline et d'insubordi
messe à Rome qu'à Paris. Enfin M. Mirabeau a nation digne d être puni. Telle est cependant
réuni la pluralité sur le décret suivant : la latitude que ces messieurs, sur-tout les ofſi
,* L'Assemblée nationale, considé.ant qu'il ciers ari,tocratcs, ont donnée et veulent donner
a existe aucune loi du royaume qui s'oppose au encore à la discipline militaire ; telle est la causer
libre voyage de mesdames tantes du roi : des troubles qui ont agité et qui agiterout encore
» Declaie qu'il n'y a lieu à délibérer sur le longtems nos troupes de ligne, si l'Assemblée
# la commune et de la municipa nationale n'y met ordre.
Je vais deinontrer maintenant à M. le com
ité d'Arnay-le-Duc, et renvo,e l'affaire au pou
voir exécutif ». mandant dcs troupes de Dunkerque qu'il a mal

conçu et mal interprété les décrets relatiſs aux
associations des soldats. Ces décrcts interdisent
Explication très-importante.
aux soldats les associations que quelques-uris
La société des amis de la constitution, établie avoient formées ou pourroient former dans la
à Dunkerque, m'a fait écrire dernièrement qu'à suite untr'eux, comme camarades militaires,pour
la sollicitation de l état-major du régiment en délibérer sur les affaires de leur régiment; inais
garnison dans cette ville, le ministre de la guerre ces mêmes décrets n'ont pas dit et ne peuvent pas
avoit envoyé un ordre qui défondo.t aux soldats, dire que les soldats en particulicr, et comme
sous peine du cachot, d'assister aux séances pu membres de la grande famille, ne pourroient
bliques de cette société. Cette circonstance m'a pas assister aux séances publiques des sociétés
paru si grave, que j ai cru en devoir prévenir le patriotiques, ou des, corps administratifs et mu
ministre lui-même avant d y donner aucune pu nicipaux. Oû apprendroient-ils donc , ces bra
blicité, ne pouvant nullement me persuader que ves gens à connoître les principes denotre subli
M. Duportail se laissât ainsi surprendre par la me constitution et les devoirs du citoyen , si ce
stupide aristocratie et le ressentiment injuste et n'est dans ces écoles civiques où tout homme
aveugle de quelques officiers des troupes de quelconque, citoyen actif on non actif. peut se
ligne, contre la constitution et les soldats sou présenter et être admis pour y perfectionner son
tiens de cette même constitution. Ml. Lupo tail 1ntclligence ? Quelle éti ange discipline que celle
m'a répondu ce qui suit : « Le conmmandant des qui interdiroit l'usage de la raison et de la pensée
1roupes à Lunkerque m'ayant rendu compte à ceux qui ont voué leur sang et leur vie à la dé
qu'en conséquelice des décrets qui interdisent fense de la patrie ! Non stupides aristocrates ,
aux soldats toute espèce d'association, il avoit nos braves et dignes frères les soldats des troupes
défendu à ceux de la garnison d'assister aux de ligne, ne seront point réduits à l'automatie
séances de la société des mis de la constitution, où vous voudriez bien les amener, pour en faire
il étoit de mon devoir d'approuver sa conduite, les bourreaux de leurs coucitoyens et les fléaux
et je l ai fait ; mais dans le compte qu'il m'a de la constitution.Croyez-nioi , allez vous-mê
rend u, ni dans ma réponse, il n'a été question mes aux seances publiques des sociétés patrio
d'aucune espèce de punition. tiques pour y apprendi e à vivre et à penser.
Sigué, Duportail ». CA R RA
J'observevai d'abord que s'il n'a été question
d'aucune espèce de punition ni dans la lettre Des soi - disant députés extraordinaires du
du commandant des trompes de Dunkerque, ni mord de Saint - lyoningue ſont circuler dans
dans la réponse de M. Duportail, ccs messieurs toutes lcs villes de sommerce une adresse, dans
( ro94 ) - -

laquelle ils demandent la souveraineté sur toutes moire, chef du collège ; 3°. Major, professeuH !
les classes d'hommes àSaint-Domingue. C'est d'élcquence ;.4°. Maujard, professeur;5°.Hen»
une étrange prétention que celle-là , sur-tout ry, vicaire de Notre-Dame ; 6°. Bardot, officien
dans ce siècle où les lumières philosophiques municipal ; 7°. Varembec, directeur des'ci
dirigent de toutes parts ; où la déclaration des davant Congréganistes ; 8°. Génicourt, direc4
droits de l'homne, solemnellement prononcée teur des ci-devant Claristes ; 9°. Magot, curède
en Amérique et en France , à la face du ciel · Saint-Antoine ; 1o°. Trident, vicaire d : Saint ,
et de la terre, rappelle pour toujours à l'espècé Antoine ; , 1 I°. T'homas , vicaire de Saint-An
humaine que tous les hommes naissent de tout toine ; 12°. Garnier , prêtre. |

temps et demeurent par-tout libres et égaux; où Ceux qui ont refusé ce serment sont, 1°. MM.
les despotes enfin, ces tyrans nés de leurs sem Montardier, ci-devant cRré de Notre-Dame;
blables, chancèlent sur leur trône, et n'atten
2°. Rollet, curé de Saint-Étienme ; 5°.Leblanc .
dent plus qu'un demi-souffle de l'esprit divin, vicaire de Saint-Etienne : et 4°. Bousingan ;
de cette intelligence suprême , protectrice et
vicaire de Notre-Dame. Ainsi , en prenant la
vengeresse des mations et des hommes oppri moyenne proportionnelle de ce calcul particulier !
més , quelque soit leur couleur et leur patrie, pour tout ſ'empire , on petit compter hardiment
pour tomber lourdement sous les débris de leur ies deux tiers de prêtres citoyens contre un tiers |
grandeur illusoire et de leurs crimes réels. de réfractaires. C..... - - º

Seroit-il donc d'une vérité rigoureuse que ee


même siècle présenteroit à la postérité , sous
tous les points de vue, la lutte mémorable et
inouie de tous les excès réunis de l'orgueil, de
-
G E N È v E. ,
la démence , de l'hypocrisie, de l'incivisme et Enfin la révolution, si nécessaire à la régéné
de la férocité contre tous les efforts de la vertu, ration de la liberté dans cette république, vient
de la raison, de la sagesse et du patriotisme ? d'éclater. Les citoyens de la ville et la cam
De quel côté sera le triomphe ? Je le demande pagne, que d'insolens aristocrates prétendoient
à l'éternelle providence qui dirige la marche gouverner et opprimer en sujets, sous le noui
des choses et de l'esprit humain vers un but le natifs et de paysans, sont en insurrectioi
digne d'elle. N'est-ce pas à la philosophie et . et réclament l'égalité politique comme la base ,
au patriotisme qu'est dû naturellement ce triom du nouveau gouvernement de l'état génevois !
phe ? N'en doutons pas, mes amis , notre cou Plusieurs bourgeois appuyent généreusement !
rage, notre prudence, nos travaux secondés de ces justes réclamations des natifs ; mais la ma
la main invisible de l'Ètre suprêine , confon jorité de la bourgeoisie persiste à vouloir se
dront cet esprit de vertige et d'erreur qui tour maintenir dans l'exercice exclusif. ou en d'au -
mente les grands et les petits tyrans de l' Eu tres termes, dans l'usurpation de la souverait
rope, de l'Asie, de l'Afrique et de l' Amérique. neté. Ces aristocrates , pour rendre odieuse •:s
L'impulsion est donnée : avançons dans cette l'insurrection légitime des natifs et , cultiva»
carrière immortelle , le flambeau de la vérité teurs , et pour colorer du prétexte du biºn
d'une main et le glaive de la justice de l'autre. public , leur résistance à la volonté générale ,
CARRA. répandent le bruit absurde d'une conspiration
fortuite pour livrer Genève à la France ; ils |
espèrent, au moyen de cet odieux mensonges
Calcul patriotique. faire intervenir dans leur querelle le canton
de Berne et le roi de Sardaigne ; ils se flattent
" Pour prouver ce que j'ai déjà avancé plusieurs de pouvoir, à l'aide de ces deux puissancèi,
ſois , que le nombre des prêtres réfractaires écraser, massacrer, livrer au supplice les chèfs
m'étoit en général , dans tout l'empire , que de la glorieuse insurrection des natifs et des
comme deux sont à six ou à sept vis-à-vis de cultivateurs, et perpétuer ainsi la domination
celui des prêtres qui ont prêté leur serment civi tyrannique de la minorité sur la majorité. . «
que, je vais citer au hasard , sur plusieurs cen Mais si le peuple génevois montre de la fer
taines d'ex emples, celui des prêtres qui ont fait meté , il triomphera de ses vils tyrans, qui
leurserment à Bar, comparativement au nombre n'ont que de l'or et point de vertus ; il établira
de ceux qui l'ont refusé dans le même lieu. dans son sein le plus pſirfait des gouvernemens,
Ceux qui ont prêté ce serment sont , 1°. MM, la démocratie pure , et conse1 vera l'indépen
Desaux, professeur au collège de Bar; 2°. La dance précieuse de la république. . . ' .»
- 1

- -
' ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
- % !J'? :: ·
· · DE LA F R A N C E; -

- ET A F FAIR E s P o L 1T 1 QU E s D E L E U R o P E ;
-- ro v R N A L L I B R E , par une , Société d'Écrivains Patriotes ,
- dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
céder aux circonstances , et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
•-

quel'on
les trouve
rois nel'occasion de manquer
peuvent jamais à sa parole
, par aucun et de nise pronesses
serment, venger, parce
, ni
º engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
- - - et absolue sur les nations. (Lett. de Joseph II à d'Alton.)

- N°. D X I I. Du Samedi 26 Février 179t . | |


*88 E M B L E E N AT I o N A L E. semblée électorale a été assiégée ; elle a été
obligée de se renfermer , et de vivre de pain et
-- 3 - : : •séance du 24 février au soir. d'eau pendant la durée des élections ; celui qui
se seroit montré , eût couru le risque de la vie :
†ºit une réponse à la défense de M. et de ce conclave, est sortie une administra
§re#ºº
Rabºd Cette réponse a été faite privées
par M. tion patriote , un directoire dévoué à la cons
a opposé
I aux articulations t1 tu t IO l). »

#.ºº Nîmes, l'information juridique L'orateur a appuyé cette assertion , de faits


.«Vous
'2ii .
Par ordrelesdeprotestans
" accusez l'Assemblée n tionale.
d'avoir voulu
pi bans et nombreux, qu'il nous est impossible
de rapporter.
| *es catholiques; les protestans , qui , · Après un discours de deux heures , et plus,
: testans. . ne sont pas un contre cinq ; les pro il a adopté, en se résumant, les conclusions du
# # » dans tout le midi de l'empire, ne
5 comité. 1

Séance du 25 Février.
†i#Protestans,
| constituti plus du dixième
qui, pardele labienfait
population
de la
de §º . recouvrent enſin le droit éternel A cette séance étoit ajourné le projet de dé
i peuvent Dl de la liberté de conscience , ne
et cret concernant les oblig tions particulières des
L'• .Pºus avoir d'autre voeu que celui de la membres de la dynastie régnante. Sont-ils sou
#e, #º . intérêt que celui du bonheur mis à une loi uniquement faite pour eux , ou
munici #oi, j'articule et je prouve, que doivent - ils être envisagés dans le rapport
#. e #té a voulu exciter une guerre ci · commun à tous les citoyens de l'empire. C'est
•º iité, #r contre révolution ; la mun Llfle ainsi que la question a été posée par M. Pé
§ §'# à prix d'argent, d, prêtres,
nobles , de ci-devant ofſicicrs de
tliion , premier parlant. : -

Le roi des François, a-t-il dit ensuite, n'est


Vivant des de procureurs , de greffiers, tOu 5
que le prenier des fonctionnaires publics : la
#pétuer, OU anciens abus , intéressés à les per seule différence est que le peuple François a
-7 D - * à les ressusciter. attr ' né à quelques - uns de ses membres une
- r § Partis divisent Nîmes aujourd'hui ; fonction quelconque pour un temps, et qu'elle
|. † cri : la nation , la loi, le roi : l'autre 'a attaché au chef d'une famille choisie line ma
| §ºsº; vige le roi et la croie , à bas la · giätrature à vie pour l'exercice du pouvcir ,xé
ct,tif. · · , ',
«lautr§º-il difficile de prononcer entre l'un 'j'ous les autres membres de cettº ' n1:#cº,
L'inte
1. - - 2 -

i'em§ºn de ceux-ci n'étoit autre , que jusqu'à l'instant où l'un d'eux , p r 'e ire de
ºr la formation du département : l As · la n tture , en deviendra le chef, s,
l'
ni ie siu1
#-* # #l
( 1o96 )
les citoyens : nulle loi personnelle ne peut les soire de M. Barnave , trop propre, dit il s é
p† ni les grever : c'est dans la loi univer inspirer des alarmes vaines, trop injurieux au
selle qu'ils trouvent leur protection et qu'ils patriotisme de la famille auguste.
doivent lire leurs devoirs. -

MM. Beauharnois et d'Aiguillon insistent sur


D'après ce principe, le roi seul est tenu de l'adoption du décret provisoire , jusqu'à ce que '
résider dans l'empire, parce que toute fonction la constitution soit achevée sur les grandes ques
publique exige résidence, et que la sienne ne tions de régence, de minorité et d émigrations.
pouvant être ni cédée, ni suspendue, la rési Une voix que l'on n'avoit pas †
dence est pour lui de devoir étroit et perpétuel ». puis un long temps, a frappé toutes les oreil
Cette discussion a été étendue par M. Lar les. « Je suis réduit à combattre le sage, le gé
rère. Il a établi le double rapport des personnes néreux , l'éloquent , le vertineux abbé Maury;
et des temps , sous le rapport des personnes. il je vais me permettre de développer sa pensée,
pense comme le préopinant, que le roi seul est sans doute interrompue. L'inviolabilité des rois
tenu à la résidence absolue; c'est une des condi est un principe antérieur à la constitution qui
tions de cet auguste fardeau qui lui est confié, vient de naître : aux yeux et dans la cons
et qu'il pourroit déposer s'il le trouvoit trop cience de tous bons serviteurs du roi , un pre
pesant. mier serment que nous avons fait, n'a pu être .
Sous le rapport des temps, nul doute qu'au croisé ni balancé par nul autre serment posté
milieu de la paix , tout citoyen , y compris l'hé rieur ». « Je vous rappelle à l'ordre, M. Duval,
ritier présomptif du trône, peut user de la liberté a dit le président ; le serment civique embrasse .
commune, et se porter où bon lui semble ; mais et absorbe tous les sermens ».
s'il vient des jours d'orage, où la patrie se croie Il sembloit que le côté droit eût monté une
obligée de jetter un voile sur la statue de la li partie de tumulte. A ces mots, M. Cazalès et
berté, suivant l'expression sublime de Montes consorts se sont levés avec une fureur appa
quieu, nul doute que le souverain, c'est-à-dire rente , déclarant qu'aucun d'eux , en jurant
a mation elle - même , dans la plénitude de ses fidélité à la constitution, n'avoit prétendu #
Ol**

pouvoirs, n'ait droit de prohiber l'émigration blir le serment originaire de fidélité au roi y
de ses mernbres, et de traiter comme un lâche pour lepuel ils donneroient leur vie. . , ..
'déserteur quiconque , résistant à cette loi de J'interpelle la probité de M. Duval, s'est écrié
ralliement , songe à se soustraire aux hasards du M. Mirabeau. Prétend - on ici scinder le ser
danger, ou au devoir de la défense. ment civique ? prétend-t-on rompre avec affec
M. Barrère a proposé un nouveau projet de tation les travaux de l'Assemblée ? ii semble |
décret. Contre cet avis, M. de la Galissonnière pourtant qu'on pourroit se flatter d'une conci
estime que le roi lui-même ne peut être astreint liation générale, quand on voit M. Duval s'unir
à aucune loi de résidence , et que c'est à la ma à l'illustre et courageux ami de M. Lamoignon.
tion de s'en rapporter à sa parole. M. Cazalès va Après que les esprits ont été calmés, M. Barr
plus loin : il assure que le décret proposé est nave a insisté sur la motion provisoire ; mais
attentatoire au droit de l'inviolabilité royale , elle n'a pas été adoptée ; et la discussion, ce
qu'il regarde comme le palladium , non des requérant M. Mirabeau , est remise au lundi 28.
rois , mais des peuples. ll demande l'ajourne l)ans la séance du mercredi 23, l'Assemblée
ment à huitaine. nationale a renvoyé à son comité des rapports,
La matière est trop grave, ajoute M. Barnave, sur l'avis de M. Alquier, concerté avec #. les º

pour être décidée avant un long et mûr examen ; députés de ( harente inférienre, une pétitio
j'adopte la motion de l ajournement , mais je de la ville de Saint-Jean-d'Angely, tendante
demande qu'attendu les circonstances, il soit prouver que la municipalité a été trop légère- |

décrété provisoirement que les membres de la ment incriminée dans l'affaire malheureuse du
dynastie seront tenus de résider , à peine de maire de Varège : les officiers municipaux ont
déchéance de tous droits au trône. M. Maury, promis de porter jusqu'à la démonstration les
avec ces graces et cette légèreté qu'on lui con preuves de leur innocence , et l'Assemblée na
·noît, a demandé que le projet de décret fût tionale , qui ne veut que justice , entendra un
renvoyé au comité, pour être reeu et corrigé. nouveau rapport et de nouvelles pièces. -
Il trouve que cette loi, motivée par des circons
tances particulières, n'avoit point ce caractère P A R I s, le 25 février .
de l'immntabilité qui convient à la volonté na
tionale ; il rejette également le décret provi Hier dans l'après-midi, aussi-tôt que le déoret
( 1o97 )
'de l'Assemblée nationale, qui renvoie au pou Comment rne montrer le ministre d'une nation
voir exécutif l'affaire du voyage des tantes du dans l'anarchie ? je ne veux plus jouer un rôle
roi,fut connu, une foule immense de citoyennes si mesquin. ... » Et l'on conserve un pareil en
re rendit aux Tuileries pour prier sa majesté voyé ! et M. Montmorin proteste de ses bonnes
· d'ordonner à Mesdames § à un autre intentions pour la révolution ! Ah ! s'il avoit
temps leur pélerinage à Rome. La multitude quelque caractère , s'il envoyoit un patriote à
des pétitionaires s'augmentoit à chaque instant ; Saint - Pétersbourg , le ton altier de la fière
et comme on pouvoit craindre que les ennemis Cathérine fléchiroit bientôt. . ..
de l ordre et de la constitution ne profita sse11t
de ce rassemble1nent immen,e, et des approches
de la nuit pour exciter du trouble autour du
Observation sur la lettre de M. Montmorin ,
du palais du roi , la garde nationaie s'y rendit en écrite à l'Assemblée nationale le 25 de
forces elle engagea les citovens rassemblés dans ce mois.
le jardin §† à se retirer paisiblement ;
Ce † fut exécuté sans résistance, et la grille Pour s'excuser d'avoir donné un passeport du
Quelques manœuvres qu'ayent em
fut fermée. roi, contresigné Montmorin, aux tantes fugi
plºyé les émissa§s de l'aristocratie répandus tives, et de ce que ses gens avoient accompa
dans les grouppes poqulaires pour exciter du gné les chasseurs de Lorraine lorsque ces chas
désordre, leurs sinistres projets ont échoués, le seurs ont menacé de tomber à coups de sabre sur
| peuple s'est séparé à 9 heures du soir, après la municipalité de Moret, ce ministre a écrit à
| º ºnifesté son voeu pour le rappel des l'Assemblée nationale « qu'on ne devoit regar
º fuyardes. Ces tantes , qui se qualifient der que comme un acte de prudence le passe
# leur lettre à l'Assemblé nationale du nom port qu'il avoit contresigné, et qu'il prioit l'As
) º7erzzz es, connoîtront du moins , par le semblée de compter sur la pûreté de ses inten
| trouble et l'indignation publique qu'a excité tions ».
et la capitale leur folle équipée,
| dans le ºy a 11 rne
Est-il rien de plus dérisoire que l'excuse et
| † rn é riter ce beau titre de citoyen , il l'apologie renfermées dans cette lettre ? M.
| ºir au moins sacrifier ses caprices à la Montmorin ne peut pas ignorer le décret qui
1 # º* ºse*4o4ins
garantir des perſides conseils d'une
rebellionnaires.
renvoie au comité de constitution la pétition de
la commune de Paris contre le départ des tantes
-
du roi, et cependant il contresigne, par pru
dence, un passeport pour faciliter leur passage
· **era Et du Patriote François . hors des ſrontières !Ses gens sont accusés d'avoir
accouru les armes à la m in, avec les chasseurs
Pourquoi l'accès est-il aussi difficile chez les de Lorraine , sur la municipalité de Moret , et
º • dans leurs bureaux, et même dans cependant il prie l'Assemblée de compter sur la
l bureau º! e la guerre ? Pourquoi la porte des pureté de ses intentions ! Oui , comptons sur
ºmmis m ê rne , qui se ferme impitoyablement
âllX citoyens à pied et qui n'annoncent aucnn
Montmorin ; il nous mènera loin, nous et le
comité diplomatique. Mais la nation n'ouvrira
inême instant à des dé
" Assembléeaunationale
†# de#°ºvre-t-ºile ou à des gens à t-elle donc pas les yeux sur l'hypocrisie de ce
ministre , bien plus dangereuse cent fois que
pages P celle de ses dignes collègues renvoyés. puisque
Citoyens , vous ne verrez des ministres c'est lui qui traite avec les puissances étrangères
ttdes corn rn is populaires , accessibles, simples , qui nous menacent :' Il y a long-temps que j'ai
que lorsque le ministère sera électif, tempo dit que ce patelin, sans talens et sans ombre de
lure, et pa r conse quent dépendant du peuple
à pied. civisme , nous conduiroit au bord d'un grand
précipice. C....
...ºººe décrète la motion de M. Rœderer,
| † ºu t re approchant, vous verrez tou
jours régn«. r l'in olence, l'indifférence, les té On nous écrit de Calais que M. Mercy d'Ar
† ºt l e»s friponneries dans plusieurs des genteuu a passé par cette ville pour aller en
"# m i 11 is§iels -

Holande , et que ses malles en grand nombre


«mais qu 1
J6 Ser
qu * - le ministre François à Pétersbourg, étoient si pesantes qu'il falloit six hommes pour
ºst ici , dit à qui veut l'cntendre . • • : en lever une. Sans doute que ce ministre autri
º lmonteux de retourner à mon poste. chien est aussi un de ceux qui s'empressent de
:: . ::, ºr:: L· · : · :: ... . - . :: .! ::: . ' ( 1o98 )
-

eolporter notre numéraire hors du royaume,, ' les deux gardes nationales ontappellés en #
afin que nous n'ayons pas un écu lors de l'in les deux
Vasion méditée. On conçoit en effet comment : blessé au ºristocratés
bras.
françois , dont un a été
le comité autrichien des Tuilereis fait changer
la masse énorme d'assignats qu'il doit avoir, en . *es aristocrates françois travaillent nuit et
pour faire une contre-révolution ; ils ont
espèees d'or et d'argent; comment le ministre jour
des comités.
de Lessart se prête à procurer cet échange, et "
#

comment M. Mercy, sous sa qualité d'ambassa Les Liégeois sont tout-à-fait sous le joug au
deur , se prête à sortir cet argent hors de nos : trichien ; M. le Clerq est parti pour Liége, il y
frontières. . . º Peu de jours, comme commissaire impérial, "
-

· Voilà l'explication la plus naturelle qu'on


puisse donner an colportage de M. Mercy.
CARRA. Moºelles tirées des gazettes nationales de
+
Varsovie.
Bosançon. Lorsque dix mille homimes de l'armée russss
furent approchés d'Ismaïlów, soit par terré
Quelques coups de fusils tirés dans une ar soit par mer, ils furent presque défaſts parra ,

ºe de chasse du prince de Montbéliard, iont tillerie des Turcs ; ce qui resta fut obligé de gé
les terres sont enclavées dans ces départemens, retirer à deux lieues de distance. · I
et l'incendie fortuit d'une maison , dont les
flammes se faisoient appercevoir de loin, ont º ºPPort de cet évènement fit la plus fort
fait juger aux villages voisins que c'étoit une in impression sur l'esprit du prince Potemkin i, #
vasion.Dans un clin-d'oeil le tocsin a sonné par ne pºuvoit y croire, et à chaque ligne #
tout, et vingt mille hommes de ces campagnes, . toit avec émotion ces mots : urot , nro# on
armés comme ils ont pu , se sont portés sur ment , on mené. Cela ne put malheureusement
cette frontière. Un dºtachement de cavalerie . changer la réalité, ni empêcher cette perte irré
marchoit aussi de Besançon , et cinq cents Pºlº sº lecture finie, il donna ordre .
hommes de la garde nationale de la même ville général Szuvarow de faire le siége d'Ismaïlow à
partoient pour s'y rendre volontairement, lors quel prix que ce fât. En conséquence , ce gé
u'un courier arrivé de ces cantons a instruit néral fit aussi-tôt approcher toute sa division#
composée de 35ooo hommes, et après avoir pré
de la vérité du fait. Cet incident prouve com
ment seroient reçus d tns cette belliqueuse con Paré Pendant deux jours les batteries et les ap
trée les contre-révolutionaires du dedans ou les proches, il donna à toute sa troupe"le si
ennemis du dehors. ,
d'un assaut général, qui dura huit fieures .
Turcs se défendirent avec tout.le désèspoir
( Journal de la Révolution ). courage , et ont vendu leur vie chèrementaº
vainqueurs. Sur 16ooo hommes, les Russes n'ont
pu faire prisonniers'que le bacha et 4oo soldats#
D E B R U x E L L E s, le 19 février. Tout le reste a mieux aimé mourir les arm
Dimanche dernier il y a eu une scène au à la main. Cet affreux massacre a duré ,
jours entiers. Femmes, enfans, vieillards, t6
spectacle avec deux gardes nationales de France ont péri...... La mature se révolte; et c'est ,
ayant leur surtout d'uniforme ; on les a obligés nom d'une souveraine philosophe, · que " tant
de sortir, avec ordre de ne plus y rentrer avec d'horreurs ont été cominises ! Jusqu'à quand
cet uniforme, 'tant suspect et désagréable. Les les peuples se feront-ils égorger pour les caprides
auteurs de cet affront sanglant à l'uniforme et des despotos ? Les vainqueurs, teints de sang »
à la cocarde de la nation Françoise , décrétée ont fait un butin immense ; mais d'après leur
6 t portée par le roi des François , étoient des
· avis même , ils ont perdu beaucoup d'hom
aristocrates françois qui portent tous la cocarde mes. Ainsi l'on peut aisément exécuter le projet
' blanche, q'ue l'on regarde ici comme une marque d'assiéger une place , quand on se décide de
distinctive de rebellion : les comédiens se per sang-froid à sacrifier tant de ses semblables l Les
mettent tous d'en porter. L'autre jour , dans la , Turcs ont donné des preuves d'un courage
ièce du i }éserteur, tous les militaires portoient : inoui. Ce sont donc ceux que nous nommons
a cocarde blanche; enſin , sur la scène on en voit
esclaves : qui apprennent aux nations libres
tous les jours. Le lendemain de cette aventure comment il faut défendre la patrie.
--t1 - --

s U P P L É M E N T A U N°. D X I I.
P A R I S, le 23 février. roles du créateur, qui a dit à toutes les espèces
vivantes, « croissez et multipliez. » l,e pape
Les nouvelles qu'on attendoit hier d'Uzès lui-même pourroit-il s'y opposer , sans blasphé
donnoient d'autant plus de craintes que deux mer la nature et l'évangile ? Les femmes liber
ordinaires manquoient après des lettres qui y tines et les filles de joie, si magnifiquement ºn
annonçoient déja de grands troubles. Ce manque tretenues autrefois par nos évêques et nos riches
de deux ordinaires deceleroit-il quelque intelli abbés, pourroient, à la vérité , se joindre aux
gence criminelle entre les directeurs des postes vieilles dévotes pour clabauder contre ce dé
du département d' Uzès et les administrateurs cret; mais ce clabaudage ne serviroit qu'à nous
des postes à Paris ? car, attentifs à tout comme égayer un peu , nous en avons ta n t besoin !
nous le sommes , dans les circonstances ac O nature ! ô raison ! resterez-vous en si beau
tuelles, nous ne pouvons dissimuler tout ce que · chemin dans une constitution que l' tre Su
us avons tant lieu de craindre des directeurs prême a marquée au livre de ses décrets éter
aristocrates des postes ; et nous recommandons nels, comme destinée à sauver enfin l'univers
#º les municipalités de les surveiller sans des griffes des tyrans, à éclairer et rendre heu
reusés toutes les nations de ce globe ?Ne pren -
: * ..
drez-vous pas en pitié ces pauvres mortels, qui
Remède propre à guérir en peu de tems l'hy sont assez aveugles pour vons méconnoître , en
: drophobie des prétres fanatiques et réfrac méconuoissant leurs propres ftcultés physiques
taires. et leur dignité d'être pensant ? Comment pou
vons - nous
prêtres espérer puissent
réfractaires d'ailleurssentir
que lejamais
doux mos
al-
| L'idée du mariage des prêtres, en France, fon
dée sur les loix éternelles et immuables de la na gnilion du civisme. si jamais ils u'ont l'espoir de
ire, et sur l exemple de plusieurs nations, a été devenir époux et pères ? Solit , ires : 11 milien
iffisamment répandue depuis quelques-tems , de la société , des besoins secrets , une imagi
pur me permettre de la rappºiic 1 dans ce mo mation ardente, en les trompant sur leurs vet tus
int, comme un puissant alexitère et un moyen et sur les vrais principes de la rºligion , cxcitent
t plus efficaces contre la maladie qui afflige anjourd'hui en eux cet esprit de rebellion , d'en
urs d'entr'eux. Quiconque a étudié tant têtement et de haine qu'ils cxercent contre
peu le mécanisme physique de l'homme , cette même société. Ali ! pour l'amour de la
gnore pas que l'abstraction de certaines fonc patrie, pour l'honneur des mœurs et de la rai
naturelles, portant spontanément des va son, rendons-les à la nature ! qu'ils puissent :
rs épaisses et surabondantes au cerveau , si en voyant une épouse chérie, unc postérité
#e cerveau , sur-tout , est foible et étroit, occa naissante jouant autour d'eux, jetter un regard
inne une obstruction dans les sens, et un trou tendre et civique sur la tcrre qui les vit naître ,
e général dans le siège du jugement et de l ima et qui en s'ouvrant pour recevoir leur dépouille
iation. Les extases des anacnorettes, et les fu mortelle, sera du moins arrosée de quelques
eurs insensées des moines ou prêtres, chefs de larmes sincères : Non, ils ne seront point insen
troisades et de guerres de religion, n'ont eu en sibles à ce bienfait ; non , ils ne so révolteront
#néral d'autres causes que celles-là. Or , dans point à la perspective d'une destinée si belle ,
#siécle de lumière , où l'anatomie et l chimie si naturelle et si consolante. Je sais bien que nos
5us ont appris combien le physique de l'homme évêques réfractaires ne sentiront pas cette douce
hflue sur son moral, ne seroit il pas de la sa émotion de famille et de paternité; leur ame est
ie , de l'humanité , et même de la politique épuisée par la débauche et la luxure ; mais ces
nos représentans, de décider la grande ques bons curés de ville et de campagne , ces prêtres
tion du rnariage des prêtres ? Quel inconvénient vertueux, trompés par leurs vertus mêmes, ce
pourroit-il résulter d'une décision favorable à sont ceux-là que j'attends au décret sur le ma
cette proposition ? " h que prêtre, les réfrac riage des prêtres. CARRA.
ires mêmes, ne sentiroient-ils pas dans l'ins
inct de lèur conscience et de leurs besoins na T'rait d'imbécillité d'un prétre réfractaire.
ls, qu'une telle décision est conforme, nou
senlement à leur qualité sexuelles, mais aux pa Parmi les traits de rage et d'extravagance qui
512 bis.
º
( 1 too ) - a. .

caractêrisent journellement nos calotins réfrac présenter ; et la question de savoir si M. la Tour !


taires, il en est d'une imbécillité si frappante du-Pin étoit éligible ou non, ayant été discu
qu'ils excitent plutôt la pitié que l'indignation. , tée et suffisamment éclaircie, il a été décidé à
Un vicaire non assermenté , ( le sieur Des l'unanimité que l'élection dont il s'agissoit de
champ ) faisant les fonctions curiales à Dan , voit être proscrite ignominieusement, et l'évêque
gerville-Lorcher ( pays de Caux) ne s'est-il pas anti-citoyen, rebelle et criminel envers la na
avisé de refuser l'absolution à une fille, parce tion , rejetté de son sein. C...
qu'il l'avoit vu lire les décrets de l'Assemblée
nationale affichés à la porte de l'église ? n'a-t-il
pas refusé la bénédicton nuptiale à un marin Lettres au très-honorable Ermund Burke, au.
né, habitant et propriétaire dans le pays, parce sujet de ses réflexions sur la révolution de
que ce marin n'avoit pas demandé une permis France , par Joseph Priestléy. A Paris,
sion au ci-devant archevêque de Rouen ? En chez Garnery, rue Serpente, n°. 17. Prix,
vérité ces pauvres calotins réfractaires perdent 2 liv. 5 sous, par la poste 2 liv. 1o sous.
entièrement la tête : la faculté de médecine
devroit bien s'assembler pour savoir quelle dose Pourquoi conservons-nous dans notre lan
d'ellébore, et combien de bains de mer il fau †
droit leur administrer pour guérir la cruelle
épidémie dont ils sont affligés. C....
lorsque mous traduisons les écrits
dénominations singulières, au #
etc. ce qui sº nt l'école et le pédantisme [ui
règnent encore en Suisse, en Angleterre et e
Allemagne. Ermund Burke n'est rien moins
Election du nouvel évéque du département qu'hono :'le ; c'est un satyrique , uu décla°
du Gers. matt u r outré , qui n'a voulu que calomnierles
François et la révolution de France, à l'exemple
La société des amis de la constitution, séante de † autres écrivains étrangers, qui ont
à Auch , ayant appris que des curés fanatiques et voulu nous tracer notre route , nous dicter
réfractaires répandoient dans les campagnes, que nos loix , et faire les lieutenans de police
les électeurs couroient les plus grands risques, l'Assemblée mationale. Il sera impossible à
s ils venoient dans cette ville procéder à l'élection mund Burke de répondre aux insupérables t
d'un évêque , s'est hâtée d'envoyer une circu jections de Joseph Priestley. Tous las faits soi
laire pour détromper , les esprits ; ajoutant altérés dans l'ouvrage d'Edmund Burke ; .
qu'elle feroit imprimer la liste de tous les elec diroit qu'il a été jaloux de voir la France se
teurs, afin de voir d'un coup-d'oeil ceux qui se † tout-à-coup, en sagesse et en génie -

rendroient à leur devoir et ceux qui s'y refuse itique, au-dessus de l'Angleterre. Nous avou
roient. L'effet de cette circulaire a été tel que les que notre révolution a été le fruit des lumièr
électeurs se sont empressés, au nombre d'envi puisées chez nos voifins.Etant venus les #
ron quatre cents , de se rendre à Auch, où ils miers, mous avons pu rejetter des erreurs con
ont nommé pour évêque , aux acclamations sacrées , que l'expérience soutient encore, §
d'un peuple immense et au milieu d'une alé qui ne peuvent subsistuer long-temps, et qui
resse générale, le digne et respectable M. l Angleterre elle-même expulsera de son sein.
†! professeur de théologie à Toulouse et En attendant la perspective qu'offre la révé
président de la société des amis de la constitu lution de France , c'est de voir la liberté civ
tion de cette ville. Un incident, assez singulier, et religieuse, d'après les bases de notre cons
a rendu cette élection remarquable. Au second tution , se propager dans toute l'étendue d
tour de scrutin le concours étoit entre M. Barthe globe. Voilà de quoi irriter Edmund Burke
et M. la Tour-du-Pin, ci-devant archevêque et mais il est des vérités d'une telle importan
réfractaire. On a sommé dans l'Assemblée ceux pour le genre humain , qu'elles doivent co
des électeurs qui avoient mommé ee refractaire quérir tous les gouvernemens et tous
de justifier cette élection ; personne n'a osé se lhommes. . "

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le p1
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
, Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 lit. p«
3 mois ſranc de port, par la poste, pour tout le ſteyaume. L'abonnement ne commenae que du prom. d'asn me
r - ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES !
- · ·DE L A F R AN C E , |

ET A F FA I R E s P o L IT I Q U E s D E L E U R o P E ;
| J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MsRcrER , et par M. CannA, un des Auteurs.

C'est la foiblesse qui appelle la guerre; une résistance générale sera le


º gage de la paix universelie. MIRABEAU.

No. D X I I I. Du Dimauche 27 Février 1791.


| | AS S E M B L E R N AT I O N A L E. Tronchet et Merlin, quelques additions aux
derniers décrets sur la féodalité ; voici la plus
Séance du 26 février. importante :
Le droit seigneurial et exclusif d'avoir des
Nos, elle ne sera pas infidelle à la consti · girouettes sur les maisons, est aboli, et il est
'tution qu'elle a fondée, cette commune de Paris, libre à chacun d'en placer à son gré, et dans
sur qui porte tous le poids de la révolution, et telle forme qu'il jugera à propos.
qui, accoutumée depuis tant de siècles à vivre Le comité ecclésiastique a fait présenter par
'de luxe, ne vit plus aujourd'hui que de priva M. Lanjuinais un projet de décret tendant à
, tions ; c'est en vain que les ennemis de tout bien faire ordonner dès à présent l'aliénation des
s'efforcent d'inspirer des terreurs, et croyent biº ns de fabriques. M. dÈ Mlandre, curé, ap
#
-,
faire arrivcr des malheurs en les pro
hétisant
puyé de M. Fréteau, a sou"mu et prouvé qu'une
, , - aiienat,on , en ce moment, seroit impoli
; c'est en vain qu'ils calorinieiit ce *
-

tique, et donneroit prise aux calomnies des


_peuple, rempli de droiture et de longaniinité, mºuvais citoyens. L'Assemblée , frappée de ces
, en disant qu'il n'attendroit pas l'époque lixée
par la loi pour le terme de la perception des réflexions, a ajourne la question à la prochaine
: droits aux § une section de cette capi législature.
§tale , dans une adresse soumise et patriotique, Sur les instances de M. Bourdon , curé,
fait serment de maintenir jusqu'à la nort l'exé on a renvoyé au même comité un autre projet
cution de la loi : et ce serment , prononcé par offert par le même rapporteur, et qui avoit
une collection de citoyens , est dans le cœur pour objet de faire déclarer mationaux les
de tous les citoyens. ºdifices des paroisses supprimées et d'en faire
faire la vente au profit du trésor public. Vous
On a envoyé au comité de constitution la
3 pétition d'un marchand de vin forain , qui , | all z, disoit l'opinant, ruiner le peuple des cam
ayant fait un grand approvisionncment pour la | pagues en ſ'rais nécessaires pour le no vel ordre
du culte , et vous vonlez lui ôter le seul dédom
: subsistance de Paris, demande si, à l'époque du
- 1** mai, il sera tenu de payer les droits pour mag m nt qu'il peut trouver dans la vente
, le vin qu'il n'aura pas vendu. des édifices supprimés.
. Le sieur de Riolles redouble ses instances Au nom du comité de constitution, M. le Cha
, pour obtènir un juge1nent ou sº liberté provi pellier a Iiiis à la discussion nombre d'articles
soire : il imprime ses pétitions, il proteste de son º dd,tionnels concernant l'ordre judiciaire. Ils
· innocence , démontrée, dit-il , par l'absurdité ont ét & décrétés dans l'ordre qui suit :
. même du crime dont on l'accuse. M. d'André A , T. V Ilſ. « L'apposition des scellés étant un
, s'est vivement reci ié contre la lenteur qu'a mise acte purement ministériel et conservatoire, il
· le comité à présenter le décret qu'on lui de : er a alloué au juge de p.ix 2 livres pour la pre
| mºnde , et il a été statué que mardi, sans autre mière vacation , ct 2o sous pour la seconde ,
délai , le décret provisoire seroit apporté. . *ans qne la totalité des émolumens puisse être
Il a été adopté, sur la proposition de MM. au des us de 3 livres.
513
IX. La confection des inventaires, les états de naux , sans qu'il soit besoin de com arution :
description , les procès-verbaux de carence , préalable devant le bureau ; il en sera de même
n'appartiendra pas aux juges de paix , mais des affaires de la compétence des juges de com
aux notaires , dans les lieux où elle étoit ci IT16 TCG, -

devant attribuée aux greffiers. lV. Les officiers municipaux sont autorisés à
X. La législation des actes appartiendra, non pourvoir économiquement aux menus frais,
aux juges de paix, mais aux présidens des tri bois, lumière, papier et secrétaire du bureau
bunaux de district ou aux juges qui en feront de paix, qui seront à prendre sur le produit
les fonctions , et concuremment aux maires, des amendes prononcées sur les appels.
d,ins l étendue de la commune seulement.
V. Les bureaux de paix exerceront leurs
X .. Les juges de paix pourront porter, at fonctions sans qu'il soit besoin d'aucune instal
tacher au côté gauche de l'habit un médaillon lation. et les citations devant les bureaux pour
ovai , n étoffe , bordure ovale, fond bleu ,
ront être faites par les greffiers des municipa
sur lequels seront écrits en lettres blanches iités dans le territoire desquelles résident les
ces mots : la loix et la paix. personnes à titre ».
XII. Les huissiers des juges de paix dans les
villes, lorsqu'ils seront en fonction, porteront Des juges de district, suppléans et greffiers.
une canne blanche. Les citations, les jugemens Art. Ier. « Les fonctions mentionnées en l'ar
des juges de paix, seront signifiés par e ux et non
par autres huissiers, à peine de 6 liv. d'amende , ticle premier, sont interdites aux juges et aux
qui sera prononcée par le juge de paix , dont commissaires du roi, ainsi que celles de notaire.
moitié sera appliquée à son huissier , l'autre lI. Les suppléans ne pourront être greffiers
moitié sera versée dans la caisse du receveur luuissiers, ni percepteurs de deniers publics,
des amendes du district. mais ils pourront exercer le ministère officieux,
XlII. Si le juge de paix est absent pendant
et ceux d'avoué, de juge de paix, ainsi que les
lus de huit jours, l'assesseur qui en remplira fonctions municipales. à la charge d'opter au
moment où ils auront des provisions de juges.
† fonctions reccvra la portion proportionnelle Ill. Les suppléans ne seront appellés par le
du traitement à laquelle le juge de paix auroit tribunal que dans le cas où leur assistance sera
eu droit de prétendre s'il eût exercé ses fonc nécessaire à la validité des jugemens, à l'excep
|
tions. La même portion proportionnelle des tion des suppléans qui, remplaçant les membres
enrôlemcns éventuels est attribuée , dans tous
de l'Assemblée nationale nommés juges, com
les cas , à l'assesseur qui rempiira les fonctions plètent le nombre habituel de cinq dans †
du juge de paix ». tribunal. La première fois qu'ils seront appel és»
Les deux articles qui suivent n'ont été dé s'ils n'ont pas prêté le serment lors de l'installa
crétés que sauf rédaction. tion des juges, ils prêteront devant eux le même :
Des bureaux de paix. serment, et il en sera dressé acte ». #

Art. I°r. « Aucuns avoués , greffiers, huis


siers et ci-devant procureurs, ne pourront re P A R I S.
présenter les parties aux bureaux de paix. Les
autres citoyens ne seront admis à les repré Les évêques constitutionnels de Soissons ex
senter que lorsqu'ils seront revêtus de pouvoirs de † ont été consacrés le 24 de ce mois ,
suffisans pour transiger. dans l'ég ise de l'Oratoire, par M. l'évêque d'Ati--
II. l es affaires commencées avant l'installa tun, assisté des évêques de Lydda et de #
lone, Une multitude immense a assisté à cette
tion des tribunaux , seront portées à ceux qui
doivent en connoître , par simple assignation cérémonie, dont l'éclat étoit encore relevé par
'de la partie la plus diligente, sans autres pro la présence de quelques mille hommes de la
cédures, et sans avoir passé au bureau de paix, garde nationale, du maire de Paris et de M. la
si l'une des parties s'y refuse. Fayette. Le peuple a formé le cortège des nota
III. Toutes saisies, oppositions et autres actes veaux évêques et les a reconduits à l'Assemblée
conservatoires , pourront être faits avant de mationale , en leur témoignant sa joie de voir
donner la citation devant le bureau de paix. Les enfin de vrais ministres de l'évangile succéder .
· affaires qui intéressent la mation, les communes dans l'épiscopat, aux prêtres de Vénus et dua
·et l'ordre public , seront portées aux tribu veau d'or.
mem"
Err= --
- ( I.IOO )
, - Qnestions importantes. et se tenant tendrement par la main, ils ont
fixé l'autel et ont dit : « Sincèrement attachés
Pourquoi laisse-t-on subsister aux palais go
thiques des barrières de Paris les armoiries de la et dévoués aux principes de notre sainte cons
ferme et sur-tout celles du fripon Calonneº La mº titution, décrétée par l'Assemblée nationale et
moire de ce misérable peut-elle être conservée acceptée par le roi nous jurons et promettons
autrement que sous l'emblême d'une potence d'y être toujours ſidèles , d'élever nos enfans
dressée en §e publique avec son effigie ? dans ses divins principes, et d'employer tous
Pourquoi MM. d'Hozier et Chérin, s intitu nos soins pour en faire des hommes dignes de
lant toujours juges d'armes et de la noblesse ; leur patrie et des citoyens dignes de la liberté ».
conservent - ils ſeurs cabinets généalogiques ? Nous espérons que l'exemple de cet acte de
N'est-il pas de leur devoir et de l'obéissance aux civisme sera bientôt imité dans tout l'empire,
décrets de l'Assemblée mationale , qu'ils aillent
porter leurs ridicules et plates paperasses à la
municipalité , pour en faire un feu de joi ? Nouvelles intéressantes du déparéement du
Sans doute ils ne faut pas employcr aucur.e vio Doubs.
lence , mais il faut détruire ces annal s gothi
ques et barbares, où la vanité humaine vº cher Un détachement des gardes mationales de
cher des preuves de sa propre sottise et de son Besançon, ayant à sa tête le brave M. Blanc,
propre ridicule. Tant que ces annales subsistº qni a remplacé l'aristocrate Narbonne, s'est
ront , les ci-devant conserveront l'es poir de transporté , à l'entrée de la nuit, et à pas de
reprendre leurs anciennes prérogatives. . 'est loup, sur le nont de Chaudame, et a investi
subitement la tour , où p'usieurs aristocrates
donc pour la santé morale de M" les ci-levant tenoient cn ce moment leurs conférences.
que je demande qu'on détruise le poison des Quelques uns de ces messieurs ont essayé de
cabinets généalogiques. C. ... se sauver par les fenêtres , ce qui a augmenté
les soupçons ; mais on s'est contenté de les
chasser de ce repaire. On a trouvé dans cette
Mariage civique. tour grand nombre d'habits tirant sur le bleu
N'oubliez pas, citoyens françois, vous tous clair , ce qui démontre que ces messieurs sont
membres de l'illustre association qui avoit potur
† après avoir conquis et maintenu votre li
té et vos droits maturels. par le courage et chef madame Conculix, ci-devant marquise de
Constable.
la persévérance , tendez à une prompte et mé On se plaint, et avec grande raison, 1°. de
morable régénération de mceurs et d'idées ,
n'oubliez pas de propager et d'établir invinci ce que les armoiries des aristocrates ( ci-de
blement parmi vous la sainte habitude des ac vant nobles ) de Besançon se trouvent encore
toutes entieres sur leurs portes ; et 2°. de
tes civiques, aux époques les plus remarqua ce que M. Guepart, commandant des troupes
bles de votre vie. Celle de la naissance an
monce aujourd'hui que vos enfans cntrent de ligne dans ce département , s'avise de dé
dans la terre promise , leur premier voeu doit fendre aux soldats du régiment d'artillerie en
·être pour la patrie; c'est le baptême civique arnison dans cette ville, de fréquenter le ca
# doit énoncer ce voeu ; lorsque vous ren binet littéraire , où l'om ne lit pas d'autres
drez votre ame à l'être suprême , votre der journaux que le Moniteur, le Journal des dé
#nier voeu doit être également pour la patrie ; crets pour les habitans des campagnes, le Cour
ic'est le testament civique qui doit renfermer rier françois, et les Annales patriotiques. Ah !
•e vœu. M. G ne part , M. Guepart. le petit bout d'o
reille perce furieusement chez vous : si vous
" Il est une époque mitoyenne entre la nais êtes élevé dans l'automatie , ne croyez pas
sance et la mort, celle du mariage : cette époque avoir le droit d'y plonger nos braves et bons
'aussi mérite d'être consacrée à la patrie. l' coutez freres les soldats des troupes de ligne. Chacun
le serment que deux époux ( M. , Rastºrd , a sa conscience et sa pensée à lui ; chacun 8
membre du directoire du district de Bellac ,
département de la hante Vienne , et mademoi le droit et la faculté de développer son intel
ligence et sa raison comme il lui plaît; vous,
selle Garestier ) ont prononcé à la face du ciel en lisant les turpitudes et les calomnies de la
et de la terre, après la bénédiction nuptiale ; Gazette de Paris et de l'Ami du roi, et les soldats,
Rs se sont levés tous deux par le même instinct, en lisant la déclaration des droits de l'homme,
( 1154 )
et les ouvrages sur l'égalité civile et la liberté
universelle. Mais, M. Guepart, dites-moi donc
et qu'il est question du rassèmblement de son
armée là où l'esprit françois commence à se ré
1
pourquoi vous osez donner des passeports en pandre. C'est l'expression de l'auteur de la nou
votre nom aux ci-devant du département pour velle. l -

passer chez l'étranger ? N'est-ce pas aux mu On assure, d'un autre côté, que l'abbé da
nicipalités à signer et à délivrer ces passeports? Saint-Bertin négocie à Bruxelles Ia translation .
Croyez-vous que les gardes nationales des fron de son chapitre hors du couvent. Il est très
tières doivent avoir aucun égard pour des important de s'y opposer, parce qu'il résulteroit
passeports signés Guepart ? Elles auroient du succès de cette négociation une grande perts .
grand tort assurément. Dites-moi encore pour dans les échanges à faire avec la Flandre Autri,
quoi vous vous opposez au départ du régiment chienne , où l'abbaye possède quelques por
Dauphin cavalerie, demandé instamment par tioncules de son immense fortune, en tirant
la municipalité de Besançon ? Vous avez vos partie de ses nouvelles. -

petites raisons : vous croyez que tous les sol


dats de ce régiment ont été suffisamment au
tomatisés et aristocratisés par leurs officiers , Nouvelles des frontières.
et sur-tout par le colonel Vassé, et qu'en cas
de besoin , ils égorgeroient les citoyens-soldats Le ministre de la guerre montre de l'activité
et les soldats-citoyons de Besançon, La munici dans l'exécution du décret pour mettre sur la
† sous ce rapport, a raison de demander défensive les départemens voisins de l'Alle
magne. Dans l'ancienne Alsace, il se fait des
eur éloignement; mais moi, je pense que dans
une affaire oû il s'agiroit de l'intérêt de la pa transports d'artillerie ; on prépare des tentei
trie, les cavaliers du régiment Dauphin, frap et des équipages de campagne ; on fortifie plu,
pés de la lumiere nationale , passeroient en sieurs postes par des palissades et des plattes;
grande partie de notre côté, et abandonneroient formes : on fait des recrues pour porter aü
aux mouches ] ºurs officiers aristocrates et complet plusieurs régimens d'infanterie et de
cavalerie.
contre-révolutiº nnaires. C.... -

La municipalité de Verdun se plaint †


JWoms des bravcs et ſidèles citoycns de Colmar ticle inséré dans le numéro 5o 1 de nos Annales,
qui volontairement et sans étre commandés et pris dans les numéros 44 et 45 de la Chror
ont gardé MM. les commissaires du roi. sans nique de Paris, sur l'inquisition encore subsisr
quitter leur poste , pendant tout le séjour tante des chambres syndicales.Elle prouve que
· qu'ils ont fait dans la dite ville. cette inquisition est entièrement détruite à Ver
dun, et que c'est au respectable maire de cette
MM. Fiquet , sergent : Debs ſils : Joseph ville, dont le patriotisme n'est pas douteux, e;
Haasler, Yves Schwab, Maus, Keller, Pſiister, qui étoit autrefois commissaire de la chambre
soldats; David , fourrier. Ces neuf de la com syndicale de Verdun, que l'on en doit l'aboli
pagnie dite Générale. -
tion, dès le 9 août 1789 Nous nous empresson
Bleicher , Pippert , sergens : Vogt, Koch , donc de relever cette erreur, et de rendre,ay
Kappler , Rhein , Krauss , Hoehr , Bessner , maire patriote de Verdun , ainsi qu'à la muni
Kubler la jeune , Huget , Robinot , Kieffer , cipalité, une justice qui leur est due depui
.Ehlert, Schwartz fils , soldats. Ces quinze de long-temps, et qu'ils ont mérité dans toutes
la compagnie ditc Colonelle. occasions. Nous pouvons dire même que,
Geiner , capitaine de la compagnie Géné
nous avions soupçonné que M. le maire à
Verdun pût être compromis dans notre article
rale, a pris le commandement du poste, quoi nous ne l'aurions jamais lhasardé , sur la
qu'il ne fût pas de service de semaine. -

même de la Chromique de Paris, parce que no


avions trop de preuves pardevers nous des li
mières, de la sagesse et du patriotisme de #
On écrit de Lille, en datte du 18 de ce mois, officier tnunicipal,
assertion. C.... pour croire à une
.. .parei E

'que le maréchal de Bender quitte Bruxellés,


On s'abonne à Paris , chez BuissoN, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le p
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes lcs lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
VANNALEs PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
DE LA F R A N C E ;
, ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes 2

dirigé par M. MeRcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.


C'est la foiblesse qui appelle la guerre ; une résistance générale sera le
gage de la paix universelle. MlIRABEAU.

N°. D X I V. Du Lundi 28 Février 179t.


A8SE M B L E E N AT I O N A L E. Les directoires des départemens du Gard et
de l'Ardèche ont pris des mesures eſſicaces pour
: · Séance du 26 février au soir. empêcher l'explosion de la guerre civile , et le
bon accord des troupes de ligne et de la garde
C'EsT déjà une chose universellement recon nationale donne lieu d'espérer q",e les complots
de l'incivisme seront dejoués dans ces belles
nue : le premier de tous les bienfaits qui sont contrées.
descendus sur la France avec la liberté et la
| constitution, c'est le tribunal de paix. Les pro On a renvoyé au comité des pensions une
cès sont étouffés au berceau, les haines s'assou supplique de M. Latude , em'a stifle nenda-t
t, l'esprit de rapine et de chicane s'ér: 4 • ::: . :: « 1.c pet, t1on les commis aux aides
t, la fortune des parties est conservée, et d 'aris , lesquels , rendant hommage à la loi
† plus précieux encore ,
º
le trésor du
: les bonnes mœurs s'établissent à vue
bit,nfaisante qui supprime leur service, exposent
le : itre de leurs anciens travaux et le sacrifice
' doeil à la suite de la concorde et de la charité : qu'ils ont fait d'une partie de leur vie pour les
º]est le touchant tableau qu'un juge de paix loix antécédentes.
ºient d'adresser à l'Assemblée nationale , en On a repris la discussion de l'aſfaire de Nîmes.
'ºrifiant que, sur deux cents citations venues M. Clermont-Tonnerre n'y voit que des haines ·
" #on tribunal . il n'en est que dix qui soient pº ticulières , et non des projets de contre-ré
arrivées à jugement. vo'.;tion. Il se porte caution du patriotisme de
. D'autres adresses, lues au commencement M. Marguerittes ( ce qui a attiré quelques sar
la séance , y ont versé la satisfaction dans ca , mes sur le certificateur et le cert,fié ) ; et il
ºki ames citoyennes. Au district de Grenoble, cor clut , en proposant la question préalable
deux cent onze curés, sur une totalité de deux coi,:re l'avis du comité, amnistie générale pour :
t seize ; à Orange , l'universalité des fonc tous les coup bles, et déclaration formelle qu'il
naires , quatre exceptés ; au district de n'y a lieu à inculpation contre les officiers mu- .
laumont en Vexin , quatre - vingt - douze n1c pa ux.
rés, sur cent , ont prononcé , sans restric Mº. ( 2zalès, dans une oraison très véhémente, .
pn, le serment givique. Ce sermºnt a été aussi rejette le parti de l'amnistie, indigne , dit-il,
é, à Copenhague, par le consul-général de de la justice nationale : « ce seroit prononcer la
TanCe. dis; lt1t1on de la société ; ce seroit autoriser
La nomination du vertueux évêque du dépar l'he:nine privé à se faire raison de sa main ; ce
ent d'Oise a porté le dernier coup au fana serº t aller plus loin que Cronwel lui-même ».
tisme , suivant une lettre des amis de la consti M. Barnave , en approuvant les principes
tution de Beanvais. géneraux posés par le préopinant, ne les croit
'Le département de la Manche vient égale pas pplicabies à une affaire où on trouveroit
nt de se donner un évêque selon le c eur plus ºurs milliers de coupables. !l a remis sous
de Dieu et de la patrie , dans la personne de un j ºr nouveau les torts de la municipalité de
M. l'ocherel , curé de Saint-Loup. Nîn es . sa profonde incurie au milieu des dé=
514
( 11o6 )
sordres, la faveur qu'elle a donnée aux mome mars , 2 et 3 mai, cesseront d'être suivies; et
ries du parti fanatique, du sein desqnelles sont seront regardées comme non-avenues; en con
sortis les glaives et les fourches : M. Barnave a séquence, que les accusés actuellement déte
adopté le sens du comité. La discussion fermée, nus seront incessamment remis en liberté.
§ membres de la chétive minorité ont IV. Enfin l'Assemblée nationale, profondé
voulu élever du tumulte ; mais, vaincus par le . ment touchée des évènemens désastreux dont
nombre redoutable des patriotes , ils ont dé elle a entendu le recit, invite les citoyens de
laissé le champ de bataille : et au moyen d'un Nîmes à se prémunir contre les suggestions
amendement de M. Menou , qui a fait pro qu'on pourroit employer encore pour les désu
noncer la destitution expresse des municipaux, nir et pour les plonger dans de nouveaux trou
le décret a été rendu ainsi qu'il suit : bles : elle les exhorte à sacrifier, pour le bien 4

L'Asscmblée nationale, après avoir entendu de la paix , le souvenir et le ressentiment de


ses comités des recherches et des rapports , leurs maux, et à chercher, dans l'union la plus
Considérant que l'élection de la rnunicipalité durable et dans la tranquillité publique, la con
a été l'effet de l'intrigue et de différentes dis solation et l'oubli des malheurs qu'ils ont éprou
tributions d'argent , que cette municipalité a vés pour avoir ajouté foi aux perfides insinua
favorisé les troubles en permettant qu'on arbo tions de quelques hommes mal intentionnés ,.
rât la cocarde blanche , en ne réprimant pas les
projets séditieux manifestés par les délibérations Séance du 27 Février.
des 2o avril et 1er juin ,
M. Laval, grand aumônier de France, s'est
Que les évènemens désastreux qui se sont tenu pour exempt du serment civique. Cette ,
passés à Nîmes l - 29 mars, 2 et 3 mai , 13,, 14, dispense spontanée a frappé les regards d'une
i5 et 16 juin 179o, ont été l'effet des séduc section de Paris, la section des Quatre-Nations,
tions employées par les ennemis du bien public qui a pris une délibération relative, et l'a seu- "
pour égarer le peuple, et troubler la paix du mise à la sagesses des législateurs. Le nouvel '
royaume, -

évêque d'Autun , M. Gouttes, a observé en "


Considérant que la plus grande partie de ses
malheurs n'auroient pas eu lieu si la proclama cette occasion que l'office de la grande aumô
nerie étoit un reste du vieux levain, un monu= · -
tion de la loi m rtiale n'avoit pas été arrêtée le
dimanche 13 juin ; que ceux qui ont provoqué ment d'usurpation , qu'il falloit dévouer à la ^
ou ordonné des violences contre les officiers suppression. La question a été envoyée au co- .
municipaux qui la proclamoient , sont seuls mité de constitution sur le vœu de M. Bouche,: . :
responsables de tous les délits qui ont suivis, qui en a fait la pétition personnelle, et sans !
s'arrêter à une réclamation sortie de l'angle
et doivent en être considérés comme les auteurs,
a décrété, droit, qui disoit qu'une motion née hors du .
Art. Ier. « Que la municipalité de Nîmes est sein de l'Assemblée n'étoit pas digne de ses · à
attentions. -

destituée, et qu'il sera procédé à l'élection d'une


nouvelle municipalité, sans que les anciens of M. Couzié , ci-devant évêque de Tours, a .
Hciers municipaux puissent être réélus : en envoyé d'Aix-la-Chapelle, où il réside, sa dé
conséquence , que le roi sera prié de donner à mission de dépnté à l'Assemblée nationale : et .
cet effet les ordres nécessaires au procureur M. Bourade , son successeur, a été introduit V)

syndic du district, et de faire passer à Nîmes ce matin, vérification préalablement faite de , -


es forces suffisantes pour assurer la liberté et ses pouvoirs.
r -
-

- _ - , "
la tranquillité des élections. -
Le décret suivant est rendu sur la proposition.
- #
de M. de Vismes : J
" II. Qu'il sera informé devant le tribunal
d'Arles, et à la requête de l'accusateur public, « L'Assemblèe nationale , ouï le rapport de 1
contre ceux qui , le dimanche 13 juin , ont son comité des finances, qu'un commissaire dé- .
donné l'ordre de tirer sur les officiers munici légué par le département de Paris, assistera à la
paux, d'enlever à deux fois différentes les dra levée des scellés apposés dans les greffes des !
peaux rouges, d'entraîner et de retenir de force commissaires extraordinaires, à l'effet de récla- .
dans unedemaison un des officiers municipaux mer les minutes des aliénations des biens natio
chargés la proclamation. I^
naux, faites soit par des arrêts du conseil, soit
iIi Que la procédure commencée sur les au par des contrats passés en vertu d'arrêt du con-. .
tres évènemens des 13, 14 , 15 et 16 juin, ainsi seil, lesquelles minutes seront exposées aux ar- .
que celles'qui sont relatives aux journées des 29 chives de l'Assemblée nationale, après qu'il exa .
((11o7 ).
aura été dressé un inventaire sommaire : un ! Folleville , que le rapport n'en étoit pas im
double sera remis au comité des domaines de primé , et sur leur demande à fin d'ajourne
l'Assemblée nationale ». . - J
mrent à mardi , l'Assemblée mationale , vou
On a passé de suite à la discussion des articles lant reprendre les articles de l'ordre judi
additionels sur l'organisation judiciaire, et dé ciaire, a été interrompue par la lecture d'une
décrété ce qui suit : - adresse de l'assemblée électorale du départe
-Art. IV. « Lorsque les suppléans seront ap ment de la Nièvre , portant que, sur le refus
pellés pour la validité des jugemens, ils porte de serment par M. Suffren , ci-devant évêque
ront le même costume que les juges , et ils de Nevers, on a élu canoniquement M. le curé
recevront leur part des droits d'assistance ; les de Vandenesse.
suppléans qui remplaceront les membres de La caisse de l'extraordinaire fera brûler, dans
l'Assemblée nationale nommés juges, jouiront la matinée du lundi dernier février, pour huit '
du traitement attribué au juge, jusqu'à ce que millions d'assignats, selon le compte rendu par
ceux-ci reprennent leurs fonctions. -
· M. Carnus.
.V, Les commis assermentés des greffiers des
tribunaux, ne peuvent, non plus que les gref Continuation de titres, ect. ; violaeion impu
fiers eux-mêmes, être parens de l'un des juges dente des décrets ; copie d'un exécutoire en
du tribunal qui les a choisis, jusqu'au troisiéme parchemin , du châtelet , du 19 janvier
degré, selon la supputation civile, quand même I79I .
le juge, parent du greffier, se seroit abstenu de
donner sa voix pour son élection ». A tous ceux qui ces présentes lettres verront :
: Parl'article subséquent, le comité de cons A§ de Boulainvilliers,
titution proposoit de décréter que dans les lieux chevalier, marquis de Boulainvilliers, seigneur
où l'usage des taxateurs est établi , il seroit de Passy - lès § , Grisolles, Saint-Aubin ,
nommé par les juges deux ou trois taxateurs de Vraignes et autres lieux, conseiller du roi en
.. dépens pris parmi les avoués, lesquels exerce ses conseils, président honoraire en la cour de
roient pendant trois mois. parlement , prévôt de la ville , prévôté et
|
-, , fortement combattu par MM. Clia vicomté de Paris, conservateur des priviléges
1broud-et Biauzat , a été soutenu par M. Marti royaux de l'université , lieutenant pour S. M.
: neau, qui démontroit que les officiers seuls , et au gouvernement de la province de l'Isle-de
: non les juges, seroient en état de procéder à France , grand-croix honoraire de son ordre
une.taxe régulière et juste , et qu'on pouvoit ! royal et militaire de Saint-Louis ; salut. Savoir
compter sur leur sévérité mutuelle. faisons, que, vu la sentence du 4 décembre
• Les taxateurs, répond M. Chabroud, sont dernier, par laquelle il appert le sieur Bogillot
une invention de la fiscalité, et l'adjudication avoir été condamné aux dépens faits par le sieur
des dépens faisant partie du jugement, la taxa Monfret, aux causes y contenues : le tout vu,
tion n'en peut pas être séparée : déterminée par ensemble les sommations , ont iceux dépens
cette réflexion, l'Assemblée a décrété ainsi qu'il été taxés par M. Thibet , commissaire-enquê
suit : teur et examinateur au châtelet de Paris , à la
- Art. VI. « Nonobstant tout usage contraire, somme de 73 liv. 7 s, 3 d. non compris les 8 sous
· les dépens seront liqnidés par le jugement qui pour livre.
les adjugera sur l'état sommaire qui en sera En témoin de ce , nous avons fait sceller ces .
présenté par les parties. présentes , qui furent faites et délivrées au
: VII. Toute perception de droits et d'émo châtelet de Paris le 19 janvier 1791. Signés Pan
lumens contraire aux réglemens est défendue, melier et Jarout.
à peine dc concussion ; et le juge taxateur sera Scellé le 21 janvier 1791, Signé Lernnieur.
rsonnellement responsable, sauf son recours
contre l'officier qui auroit trop reçu.
|.. Le mémoire des dépens sera paraphé, annexé Extrait du journal patriotique de Grenoble.
à la sentence, et déposé au greffe ».
| « L'art. ViIl a été ajourné, Il nous a été envoyé de Chambéri un ouvrage
En ce moment , M. le président a proposé ayant pour titre : Le premier cri de la Savoie .
à l'Assemblée d'entendre le projet de décret vers la liberté. L'estimable auteur de cette pro
sür les émigrans, lequel étoit à l'ordre du jour ; duction, après avoir fait le tableau géographi
mais sur l'observation faite par MM. Cazalès et que de la Savoie, dépeint les abus du gouver
( 11o8 ) -
# (|

ement. « Dans la Savoie, dit-il, au lieu d'atte aujourd'hui en trois départemens, et èepen- .
ers et de manufactures propres à la rendre | dant un seul et même esprit, celui de la cons- .
active, l'on ne voit que des couvens, des ca titution, y règne. Le département de la Drôme -
sernes, des corps-de-gardes et quelques études renferme beaucoup de non-catholiques, et ce
de gens d'affaires. Les villes ne paroissent peu pendant tous les citoyens s'y considèrent comme :
plées que de moines, de soldats, de plaideurs, des frères ; ils ont horreur des scènes de fana
de désoeuvrés et de mendians..... La police, qui tisme qui ont désolé d'autres cantons du royau
ne devroit être conſiée qu'à des magistrats ci me. Grenoble perd beaucoup à la révolution ,
vils, y est exercée par des majors et des com- . et cependant le patriotisme le plus pur y regne ;
Inandans piémontois. Un ordre de leur part le lâche Mounier et ses partisans y sont mé
peut arracher au milieu de la nuit, sur le moin prisés. : :

dre prétexte, un père, un époux, du sein de


sa famille et le plonger dans une prison, chargé Annonce intéressante.
de chaînes, et souvent la peine la plus flétris
sante ( les coups de bâtons ) l'attend au sortir On doit cette justice au district de Montaigu ;
des cachots, Les commandans sont les juges et département de la Vendée, de publier que ce .
les soldats les exécuteurs de cette justice arbi district, le moins riche du département en do- . --
".
traire ».... L'abondance des matières nous prive maines mationaux, a commencé de très-bonne * *
*|
du plaisir de donner une plus ample analyse de heure ses ventes, et que depuis le 3 décembre !
et ouvrage. Son auteur y présente les réformes 179o, il en a adjugé pour plus de 1,1oo,ooo liv., -
à faire dans le gouvernement, il invite sagement le prix de l'adjudication doublant en général le »
lés bons savoisiens à réclamer auprès du roi la montant de l'estimation. Honneur et gloire aux
régénération de leur sort : et pénétré du senti sages administrateurs et au procureur-syndic de 1
ment de la liberté, il sait allier la dignité de ce district ! C'est à leur zèle infatigable et à leur »
l'homme aux vertus du citoyen. Ami du bien , civisme que l'on doit non seulement les progrès :
recevez l'liommage de tous les coeurs sensibles, de cette vente, mais le calme et l'union qui ré -» |
soyez heureux comme vous méritez de l'être. gnent parmi les citoyens du district de Monºx
"taigu. Ces citoyens, ainsi que ceux des autres... |
districts du département de la Vendée, #
- Département des hautes Alpes. ront pas les derniers à voler au secours de ian :
patrie, s'il en est nécessaire. — Puissions-nous't -
Gap, le 16 février. dire la même chose pour la vente des biens ma-ºr .
Le 6 de ce mois, les fonctionnaires publics tionaux du départemerit des hautes Pyrénées et2
de cette ville prêtèrent le serment prescrit par : de celui de la Nièvre ! Ces deux départemens
le décret du 27 novembre dernier, en présence semblent plongés dans une stagnation absolue à 1
de la municipalité et de la majeure partie des cet égard. Est-ce que l'aristocratie de leurs.oi-»
citoyens. M. Cazeneuve, ci-devant chanoime et devant nobles et le fanatisme de leurs prêtres :
maire actuel de la ville, prononça un discours réfractaires produiroient sur les bons c toyens »
où brille le patriotisme que cet excellent citoyen de ces deux départemens l'effet de la tête de 2
n'a cessé de professer depuis le commencement Méduse ?Allons, chers compatriotes, réveillez
de la révolution ; il prêta lui-même le serment vous, et marchez de front avec les quatre vingt- ,.
au milieu des applaudissemens de ses conci un autres départemens. N'est-ce pas pour le bien21
toyens, de qui il est tendrement chéri ; et son général, n'est-ce pas pour la gloire immortelle
serment contient une adhésion expresse à la de la nation que la constitution est faite, et quie
constitution civile du clergé. - -
ses loix doivent être exécutées ? C.... , It : tsi
Une chose digne de remarque , c'est l'esprit ' —
public et le vrai patriotisme qui s'est manifesté
et soutenu dans toutes les parties de l'ancien Dau On travaille avec une activité incroyable si
phiné depuis l'origine de la révolution. Cette pro dans les arsenaux de Strasbourg, Valenciennes ..
vince, qui a eu une influence si glorieuse dans Metz, Lille , aux environs de Toul, à tous les !
la régénération de l'empire François, ne s'est objets nécessaires à un camp, et à réparer les *
ſt TIll GS,
jamais démentie un moment ; elle est divisée - * l |

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D E L A F R A N C E;
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C'est la foiblesse qui appelle la guerre ; une résistance générale sera ls


gage de la paix universelle. MIRABEAU.

N°. D X V. Du Mardi premier Mars 179t.


As s E M B L É E NAT 1 oN A L E. bertspierre , lesquels attaquent particulière
ment le préambule , où par forme de déclara
Séance du 28 Février. tion des principes constitutionels il cst dit :
« que la nation entière posse lant seule la sou
C. ne sont plus les districts seulement, ce sont veraineté qu'elle n'exerce que par ses représen
les départemens entiers qui se glorifient de ne tans, et qui ne se peut aliénar ni diviser , aucun
sompter parmi leurs fonctionnaires ecclésiasti département, aucun district, aucune commune,
- ques qu'un très-petit nombre d'aveugles qui se aucune section du peuple ne participe à cette
refusent au bienfait de la constitution. Quelle souveraineté , et tout citoyen , sans exception,
honte, que ce soit dans cette partie, que l'on y est soumis ».
† le haut clergé, que se Les opinans trouvent cette déclaration vaguc
| trouve l'endurcissement de l'imicvisme : l ous e. , ,ignillante, ils craignent qn'elie ne préjuge
# les curés, où presque tous, la race vraiment la glande question de la liberté de la presse.
' titile, où s'étoient réfugiées les bonnes mœurs et : º préambule est fortement défendu par M. '
Tinstruction, ont prêté le serment commandé ; Regnault de Saint-Jean-d'Angely qui en provo
et l'on ne compte pas encore sur l'ancienne que l'adoption , M. Buzot a demandé une ré
FEUILLE dix évêques patriotes. Nous avons six dac'ion moins abstraite, le rapporteur s'y est
cents fonctionnaires , écrit le directoire des prêté de bonne #. et à l'aide d'un aménde
hautes Pyrénées, 18 seulement sont en retard ment dans lequel M. Tronchet a mis son bon
de remplir leur devoir de prêtres citoyens; m is esptit et une clarté qui lui est familière, le dé
ce qui est bien affligeant, c'est que le premier cre : est ainsi rendu :
des rebelles est le procureur général-syndic, un La souveraineté étant une et indivisible, et
sieur Castrun, prêtre de Tarbes, que le directoire appºrtenant à la nation entière, aucune admi
a cru devoir dénoncer comme un homme cou
nistration de départemens ou de districts, aucun
ble au centuple , par l'audacieux abus qu'il a trib : mal , aucune municipalité , aucune com
it de la confiance publique. Sur la demande mu-i* , a acune section de commune, aucune
de M. Barrère, l'Assemblée nationale a envoyé sectibn du peuple, sous quelque dénomination
la dénonciation au comité de constitution , et
a fait de ſ'adresse du département une hono quelconque, aucun citoyen ne peut faire aucuns
acte de souveraineté , mais ont droit de péti
rable mention dans son procès-verbal. . tion , en se conformant aux règles qui sont et
| On a envoyé au comité des recherches une seront prescrites.
lettre du régiment de Lyonnois, qui demande Les articles suivans ont été ensuite décrétés
que les officiers emprisonnés à Aix soient jugés. aprös une légère discussion : ---,
ſ A l'ordre du jour est venu le projet de décret Art. 1°". « Les citoyens qui assisteront aux
sur le respect dû à la loi. M. le Chapelier, dans audiences des juges de paix , à celles des trib -
n discours précis et éloquent, en a développe maux de district , des tribunaux crim a els, de
s dispositions essentielles. Il a trouvé pour ceux de police et de commerce, se .,endront :
premiers contradicteurs MM. Péthion et Ro décºuverts dans le respcct et le silence. Tout
5 15
( 1 11o ) ·
ce que les juges ordonneront pour le maintien Sur la proposition de M. Vernier, la matière
de l'ordre, sera exécuté ponctuellement à l'ins est renvoyée aux comités réunis.
tant même ». -

( Nous donnerons la suite de ces décrets


dans un de nos prochain s numéros. ) P A R I S. ' -

· L'administration des postes a cru faire un


acte de zèle, cn envoyant à l'Assemblée matio M. Montmorenci , déchu de l'évêché de
male plusieurs paquets de papiers anti-civiques Metz par son refus de prêter le serment que la
envoyés sons le contre-seing du corps législatif. constitution exige des fonctionnaires publics,
Il s'est élevé plusieurs voix pour demander que exerce encore à la cour et au milieu de la ca
ces papiers coupables fussent jettés au feu ; M. pitale les fonctions de grand aumônier du roi.
Garat l'aîné propose qu'ils soient taxés et en Cette place lui donne le droit de nommer les
voyés à leur adre sº; Nl. Pobertspierre réclame prédicateurs de sa majesté, les aumôniers de
pour tout paquet, quel qu'il soit, l'inviolable l'armée et autres emplois sacerdotaux dont les
secret des postes. L'Assemblée a passé à l'ordre fonctions sont liées à l'ordrepublic.
du jour. Plusieurs sections de Paris ont déja dénoncé
C'étoit le travail du comité de constitution à la municipalité ledit Montmorenci, comme
sur les émigrations. M. le Chapelier a annoncé réfractaire à la loi du serment ; et on doit
ue ce travail étoit prêt , que le comité l'avoit compter que si ce prêtre persiste dans son re
# par obéissance , et l'apportoit avec in fusºd'obéir à la loi , il sera chassé de son em
quiétude. - - - - - - ploi de grand aumônier. Le roi , chef de la
« Une loi sur les émigrations , a t il dit, se nation et son premier mandataire pour l'exé
roit une exception à la loi générale , indigne cution de la loi , ne peut ni ne doit souffrir
du peuple l' rançois , qui prouveroit , par-là , qu'un prêtre réfractaire outrage impunément
u'il ne se connoît pas en liberté : elle seroit la nation en continuant d'exercer au milieu de
-contraire à l' intérêt commercial et industriel , la cour des fonctions publiques ; sans doute
º et impossible dans son exécution ; il faudroit aussi les prédicateurs chargés d'annoncer au
interdire i'entrée de la ſ'rance aux étrangers ; roi l'évang le prêteront le serment, ou descen
ils ne viendroient jamais enrichir notre royau dront de la chaire de vérité.
me, s'ils avoient à soupçonner mêtne la moindre Il est à desirer que les instituteurs de M. le
êne ». Dauphin soient considérés comme fonctionnai
Cet avis est celui de M M. Castellane et res publics, et liés à la constitution par le ser
d'André, mais non de M. Merlin , qui appuye ment qu'elle exige.
de l'imposante autorité du Contrat Social , le
sentiment contraire.
« Dans les temps de crise et de révolutions , L'hypocrisie du patriotisme dévoilée.
dit Rousseau, les émigrations doivent être dé
fendues DX.
J'ai toujours cru et je crois plus fermement
M. Mirabeau a usé du droit de l' honme de engore aujourd'hui , que jamais la subtilité des
génie ; il s'est cité lui-même dans ane lettre écrivains soi-disant modérateurs ou impartiaux
par lui éciite en 1786 à Frédéric - Guillaume , ne p rviendra à dévier la raison universelle dans
montant alors au trône de Prusse , où il lui sa marche progressive et dans la propagation |
démontre « qu'ordonner aux citoyens de rester des grands principes, ni à détruire la réputa
dans leurs foyers , c'étoit les inviter à en sortir , tion des vrais philosophes et des bons patriotes.
et qu'une loi contre les émigrans ne rappelle Cette conviction est tellement établie dans les
personne, et fait fuir le plus grand nombre ». bons esprits, qu'il en résulte de leur part le mé
La discussion sembloit près de se fermer , pris le plus froid et le plus apatique pour tous
lorsque M. Rewbel l'a rengagée par nn discours ces liypocrites en patriotisme , qui , feignant
plein de chaleur , et qui a été très - applaudi. dans leurs écrits de soutenir la constitution et
Le résumé en est que, suivant tous les contrats, d'appeller le calme et la paix, par les grands
celui qui partage les profits doit aussi partager mots de liberté, popularité, civisme et ordre,
les dangers : qu'ainsi les propriétés de ceux cherchent en même-temps à insinuer tout dou
qui, dans dcs temps de dangers, fuient de leur cement la méfiance et la haine contre les plus
atrie, n'ont point de droit à la protection pu braves et les plus incorruptibles défenseurs de
#§ : . cette même constitution, Je sais bien, comme
r ( 1 1 11 )
la dit J. P. Brissot , que le sort de la constitu
tion ne tient plus à la réputation même la mieux Département de Maine et Loirc.
établie et la mieux méritée ; mais que signiſie ,
par exemple, cet ouvrage hebdoinadaire inti Les bons patriotes se rappelleront avec plaisir
tulé lAmi des Patriotes, ouvragº volumineux, le pactc fédératif fait à Pontivi les 15 janvier et
· vendu presque pour rien ou donné gratuitement, 15 février 179o , entre les François bretons et
qui déclame sans cesse contre les Lameth, Bar. les François angevins.
nare, Menou , et ceux qui ont manifesté les Instruite des trombles qui règnent dans le dé
mêmes principes et la même énergie, sous pré partement du Morbihan , la garde nationale
texte de rétablir la paix ? Que signifie , d'un d'Angers vient de députer MM. Clioudieu , co
autre côté, cet acharnement du maître hypo lonel en second , et la Marandière , major, pour
pocrite Louis-Marthe Gouy , contre un écri porter à leurs frères de Vannes le voeu g néral
vain véritablement patriote (J. P. Brissot lui de leurs sentimens , c t le tur offrir tous les se
même), dont les talens , l'activité et l'austère cours dont ils peuvent avoir besoin, Cette dépu
*
philosophie ont singulièrement contribué à l'im tation est aux frais de chacun des citoyens
pulsion et à l'extension des grands principes soldats.
r--
de liberté et d'humanité univèrselles ? Marthe
Gouy se dit pourtant lui-même patriote ! Et D E L 1 E G E , le 2o février.
ce qu'on a dévoilé sa marche tortueuse dans
es colonies et son hypocrisie naturelle, il vou Ce malheureux pays est livré à toutes les hor
droit détruire et renverser toutes les opinions reurs d'une contre-révolution , une confiance
contraires à la sienne. malheureuse en l humanité du pacifique Léo
· N'est-ce pas dans ce choc des écrivains hy pold a trompé les patriotes ; ils ont préféré de
pocrites ou prétendus modérateurs , contre les s'en rapporter à sa médiation, que de combat
† éclairés et les plus sincères défenseurs de tre; ils croyoient, en posant les armes, épargner
liberté, que se trouve aujourd'hui le vérita le sang des citoyens et le ravage de lenrs pro
ble danger de la constitution ? Ne voit-on pas priétés : ils se sont trompés : depuis que l'exé
que leur but secret, en cherchant à calomnier crable prince-évêque est rentré à la suite des
les bons patriotes et à mettre la méfiance, la satellites autrichiens, les plus horribles vexations
jalousie et la discorde entr'eux, est évidemment sont exercées contre les citoyens. Ils sont livrés
de rappeller et rétablir insensiblement tous les à des tribunaux composés de leurs plus cruels
abus, toutes les bassesses, tout l'opprobre enfin ennemis ; leurs biens sont confisqués , leurs
de l'ancien régime ? C'est une justice sévère qui personnes proserites, plusieurs sont à la veille
doit diriger la plume des vrais amis de l'homme de périr sur l'échafaud. Un de ces malheureux
et des nations , et non une feinte modération. patriotes a été livré au supplice de la question .
Ne sommes nous pas en guerre déclarée avec il en est sorti mourant, et peut-être a-t-il rend t
les ennemis du peuple ? N'est-il pas de notre le dernier soupir. Déja un emprunt de cinq
devoir de clercher à les écraser de tout le poids millions a été imposé à la nation liégeoise
de l'indignation , de l'opinion et de la force pour subvenir aux premiers ſrais de l'e.cécu
† Duels sont donc ies làclics et les tion, et cette somme n'est qu'un léger à-compte
ourbes qui osent parler de modération envers de la rançon que le prince calotin , ses com
des ennemis implacables et incorrigibles , au plices et autres brigands qui ravagent aujour
moment même où ces ennemis s'agitent plus que d'liui le pays de Liége, comptent en tirer. Voilà,
jamais pour renverser l'ouvrage de la provi François, ce qu'est une contre-révolution : si
dence, notre liberté ? Non ! la perſide subtilité jamais vous vous fatiguez du poids glorieux de
de ces faux amis des patriotes ne nous échap la liberté et de vos armes , vous épi ouverez le
pera pas ; mon ! ils ne circonscriront pas la même sort. Si vo11s oublicz votre serment de
,
marche et les progrès de la raison universelle vivre lihres eu de mourir, si jamais vous faites
· dans le cercle étroit de leur génie ct de leurs un pas en arrière , si vous prétendez composer
conceptions ! nous connoissons trop bien et la avec vos tyrans, les suites de cette lâche tran
| vénalité et les intrigues de tous ces aristocratcs saction seront des bûchers, des échafauds, des
monarchiens, modérés, impartiaux et antres potences , le pillage de vos propriétés , et la
animaux amphibies de toute couleur qui in banqucroute publique. Ouvrez vos annales, et
fectent le sol de la liberté , et veulent troubler vous y trouverez Charles Vi, roi insensé, sa
la marche auguste de la constitution. CARR A. femme lsabeau de Bavière , et les princes ses

*-,.
( 1112 ) -

dncles, livrant Paris au meurtre et au pillage ; rédigé par M. Fourcroy, professeur de chy
vous y trouverez l'exécrable Charles IX , et mie, de l'académie des sciences, et de la
l'infâme Catherine de Médicis, acquittant par société royale de médecine, etC. etC•
la Saint-Barthélemi les traités faits avec les non
catholiques. La médecine a tant de rapports immédiats
avec l'histoire naturelle et les autres sciences,
Nous avons conquis la liberté ; si nous ne sa qu'il est très-important de suivre d'un œil atten
vons pas la défendre , elle nous sera funeste. tif la marche de ces derniers , et leur influence
Soyons unis , respectons, faisons respecter les directe sur le maintien ou le rétablissement de
loix. Voilà le seul moyen de maintenir notre la santé. C'est là le but que s'est proposé M.
liberté. -

Fourcroy dans le journal qu'il rédige.Cet ou


vrage périodique, dont il paroît régulièrement
D E B R U x E L L E s, le 24 février. tous les # jours un cahier de 32 pages,
Les états-généraux sont entiérement disper grand in-8°, remplit fidellement le plan vaste
sés ; les membres de ces états viennent d'être qui a été si heureusement conçu et développé
chassés de leur salle par une multitude par M. Fourcroy, dans le discours qui lui sert 1
atroupée : quatorze voitures, † à ces d'introduction. On y voit de quelle manière les
membres, ont été couvertes de boue , et chacun scienses physiques servent à enrichir la méde
cine, non de vaines théories, comune nous en
d'eux a été obligé de fuir , l'un d'un côté,
l'autre de l'autre. Que pensez-vous de cet évè avons tant d'exemples, mais d'utiles applica
mement subit et inattendu ? tions de faits qui augmentent ses ressources,
et de l'esprit rigoureux d'observation qui les '
Je pense que cette insurrection, artificieuse caractérise.
ment préparée et dirigée par l'infâme politique
autrichienne , est le coup de grace donné à la Il est bien difficile que les médecins et les :
liberté belgique. Léopold va s'emparer de tous . chirurgiens, livrés à la pratique, puissent suivre
les droits du peuple ; il va créer à sa fantaisie la succession rapide † travaux de tous les
de nouveaux états, composés de ses créatures SaVaIlS , et † tous les avantages qu'en :
e» de ses esclaves. Mercy appellera ce change peut retirer l'art de guérir. Le journal rédigé .
ment une démocratie monarchique , tandis que # M. Fourcroy leur procure cette heureuse .
ce ne sera , en effet , qu'un bel et bon despo acilité; et on sait que, pour mieux remplir cette :
tisme turc ou autrichien. Malheureux belges ! tâche , il appelle à des conférences régulières .
voilà où vos dissentions, votre égoïsme et votre qui se tiennent dans scn laboratoire, rue des
imprévoyance vous ont conduits ! On abaissera Bonrdonnois , des personnes distinguées dans
votre no#ê; mais on n'élèvera pas vos com- . la culture de l'histoire naturelle, de l'anatomie,
munes. Oii vendra les biens de vos moines et de la botanique , de la chimie, ou consacrées
de vôs richês âbbés ; mais le produit en sera à la pratique de la médecine, de la chirurgie .
porté dans le trésor de Vienne , et destiné à et de la pharmacie. Cette association offre la '
river de plus en plus vos fers. Allez maintenant, première image de la réunion des treis branches
allez féliciter vos Vonkistes ; on a passé sur eux de l'art de guérir, desirée depuis si longtemps ,
et sur vous tous le niveau de l'opprobre et de et qui va enfin s'opérer sous les auspices de la
nouvelle constitution de la France.
l'esclavage le plus avilissant. Vous aviez hier
encore une constitution quelconque ; aujour Le prix de l'abonnement pour l'année, rendu
d'hui vous n'avez plus pour loix que celles du franc de port par la poste , est de 15 liv. .
caprice et de l'insolence de la cour de Vienne On s'abonne, à Paris, chez BUIssoN, libraire ,
et de ses agens. O divine providence ! qu'atten rue Hautefeuille , n°. 2o. L'argent et la lettre
dez-vous pour lancer tous vos foudres sur cette d'avis doivent écre affranchis.
exécrable maison d'autriche ? Votre vengeance On s'abonne aussi chez tous les libraires et
sera donc bien terrible , puisque vous fardez si directeurs des postes du royaume et de l'Europ•.
long-temps. C... Les physiciens qui desireront envoyer leurs
observations et leurs découvertes au rédacteur
de ce journal , sont priés, 1°. de les rédiger .
La Médecine éclairée par les sciences physi avec la plus grande précision † 2°. de les
ques, ou Journal des découvertes relatives adresser, francs de port, à M. FoURCRor, rue
aux diff'ércºutes parties de l'art de guérir ; des Bourdonnois, n°. 9 , à Paris. -

.?
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
- : D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ; y s © J>

J O U R N A L. L I B R E , pcr rtrte Société d'Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MERcrER , et par M. CaRnA, un des Auteurs.
•- -

C'est la foiblesse qai appelle la guerre; une résistance générale sora la


gage de la paix universelle. MIRABEAU.

No. : D X V I. Du Mezcredi 2 Mars 1792.


, As s E M B L É E N A T I O N A L F. et injuste fût abrogée , et qu'il ne fût plus per
mis de lancer des décrets de prise-de-corps,
Séance du 1er Mars. pour des sonimes au-dessous de i oo liv.
Sur l'avis de M. Camus, il a été ordonné que
Sous le régime du despotisme on faisoit bon pour procéder à la composition d'une nouvelle
marché de sa liberté, c'est-à-dire, du peu qu'on loi sur les émigrations, les comités s'assem
# de reste : de-là cette multiplicité de bleront ce soir, à l'cffet de nommer leurs com
missaires.
loi#et d'usages sur une barbarie judiciaire , - -

| qu'on appelloit la contrainte par corps , et Le travail n'en est pas si difficile, a dit M.
qui avoit acquis une étendue scandaleuse. Un Douche. Il existe un décret qui ferme anx fone
| homme pouvoit être emprisonné pour la plus tionnaires fugitifs les avenues du trésor public ;
-petite , somme d'argent , si la dette en étoit il ue s'agit que de faire exécuter l i loi. Je de
| conçue dans les formes du commcrce ; toute mande que l'état des radiations soit présenté
comptabilité en matière fiscale ou dornaniale , dimanche prochain. Cette motion est appuyée
toutes dettes même civil-s contre un étranger, par M. Fréteau, qui vote par amendement pour
| avoient pour gºge le corps du déLiteur : intis que dans le délai de quinz tine soit apporté l'état
ce qui étoit plus révoltant, les épices de l'an de toutes les places vacantes par la désertion de
rienne judicature emportoient le même privi tous les officiers publics, et de tous les rempla
lége : le ſils ayant compte pouvoit , d'après une cemens qui se sont eſfectués par la vacance des
sentence du châtelet , du 16 mai 176o , faire places.
incarcérer son père reliquataire du compte de Un honorable membre, qui l'autre jour s'étoie
tutelle. . . . , . ! voué solemnellement au silence, a dit qu'il se
| La constitution va nous apprendre à mieux trouvoit obligé d'enfreindre son vœu , et il l'a
| connoître le prix de l'inappréciable liberté. Ce fait en demandant la question préalable. « M. le
matin, sur la lecture de l'articlé VII du décret 1n 1 réchal dº Castries, a-t-il ajouté, dont la mai
| rendu hier relativcment au respect dû à la loi . son a été pillée et la terre ravagée, est malade à
| un de nos plus dignes † , M. Malès , Lausanne , et dans l'impossibilité physique de
a fait quclques obse1vations dont la sagesse a revcnir à son poste ». Après l'observation faite
frappé tous les esprits . ct qui ont paru d im per Mi M. d'André et le Chapelier, « que les loix
portance à être renvoyées au comité de cons rer fºrmnent implicitemcnt le cas d'exception en
1itution. -
ſavºur de ceux qui démontrent avoir été dans
| Il a pcnsé que ce qni concerne les contraintes l'in1possibilité de les exécuter » , la motion de
par corps ne doit point être à la disposition M º !. Fréteau et l ou Ghe a été consacrée : il ess
des créanciers, mais absolument sous la puis sta ué « que les ordonnateurs des différens dé
Eance des tribuna rix . qui pourront prononcer p : rteine ns pr, senteront incessamment la liste
«ou ne pas prononcer les contraintes par corps, de tous les officiers qui auront remplacé les
épivant l cmpire des circonstances. ſoi : tiº nnaires publics réſractaires ; il a ét en
Il a demandé cr outre quc cette loi vexatoire out : décrété qae dimanche pro # l état de
1
( 1114 )
radiation des pensions et traitemens des offi
ciers émigrés seroit présenté par lc comité des
les droits perçus sur les eartes sont supt
et remplacés par celui de patentes sur tous les
-
finances. -
fabricans de cartes à jouer. - -

On a ensuite adopté ce projet de décret, La loi entière sera présentée de suite à la


sanetion du roi. - - . .,
offert par M. Treilhard pour le comité ecclé
siastique ; -
Suite du déoret sur le respect du à la loi
« L'Assemblée nationale, sur le rapport qui -

lui a été fait, au nom de son comité ecclésias Art. II. « Si un ou plusieurs des assistans in
tique, décrète : -
terrompent le silence, donnent des-signes pu
Que, pendant le cours de l'année 1791 , l'é blics d'approbation ou de désapprobation, soit
vêque qui aura donné la confirmation cano à la défense des parties, soit au jugement, cau- .
nique à un évêque élu, pourra faire la consé sent ou excitent du tumulte de quelque manière
cration, Qu déléguer à un autre évêque le pou que ce soit ; et si après l'avertissement des huis
voir de faire, dans quelle église qu'il jugera siers ils ne rentrent pas dans l'ordre sur le
convenable, encore que lesdits évêques soient champ, il leur sera enjoint de se retirer ; et .
du même arrondissement métropolitain que dans le cas où quelqu'un dpposeroit à cette
l'êvêque consacré, et sans u'ils soient tenus injonction la moindre résistance, les réf -
de demander une permission à l'évêque du taires seront saisis aussi-tôt, et déposés dans.la
lieu ». -
maison d'arrêt où ils demeureront vingt-quatre
Ce décr t passoit, à une majorité évidente, heures. - ' :

lorsqu'un homme qui n'a jamais fait d'autre III. Si quelques mauvais citoyens osoient our
acte connu que d'apposer sa signature à la pro trager ou menacer les juges et les officiers de
testation du 2e avril 179o, M. Couturier, curé justice dans l'exercice de leurs fonctions, les
du village de Salives près Châtillon-sur-Seine, juges feront saisir à l'instant les coupables qui
s'est § jusqu'à proposer par amendèment,
de suite seront déposés dans la maison d'arrêt
disoit-il, « qu'il fût ajouté qu'il seroit permis Les juges les interrogeront publiquement dans
dorénavant de sacrer les évêques dans les syna les vingt-quatre heures et pourront les consº
gogues des juifs, et dans les temples des pro damner, par voie de police correctionnelle,
, testans ».
jusqu'à huit jours de détention, selon la matu
A l'Abbaye, à l'Abbaye , s'est-on écrié de des circonstances. ·

tous les côtés. Le tumulte étoit violent quoique IV. Si les outrages étoient d'une telle gravi
ersonne ne se montrât pour défendre le prêtre qu'ils méritassent peine afflictive ou infamante
#§ enfin on lui a fait grace. Sur les coupables saisis et interrogés dans les vingtº
un avis modéré de M. Goupilleau, il est décrété quatre heures seront renvoyés dans la maison
seulement que la scandaleuse motion sera ins d'arrêt pour subir les épreuves de l'instruction
crite au procès-verbal avec le nom de son au criminelle , et s'ils sont convaincus ils seron
neur, et la note que c'est un des réfractaires à punis selon toute la rigueur des loix. -

la constitution.
V. Les assemblées delibérantes des municip
La séance a été occupée par la lecture, qu'au lités et des administrations, s'il s'y trouve quel
nom du comité d'imposition, M. Roederer a ques assistans étrangers, exerceront, dans
faite de tous les articles de la loi portée sur le lieu de leur séance, les mêmes fonctions d
droit de patente, et par les additions et correc police qui viennent d'être attribuées aux jugest
tions, d'ailleurs peu étendues, qui ont été fai Après avoir fait saisir les perturbateurs, aux
tes à plusieurs de ces articles. L'addition la termes des articles II et III ci-dessus, les mem
plus importante embrassoit l'impôt qui étoit à bres de ces assemblées dresseront procès-verba
substituer à l'ancienne régie des cartes ; matière du délit, et le feront parvenir au tribunal qi
qui avoit été précédemment ajournée. Le rap suivra pour l'interrogatoire et le jugement ce
porteur a recensé toutes les vexations qu'exer qui est prescrit dans les articles II1 et IV.
çoit la fiscalité en cette partie , les inquisitions VI. Toute rebellion des citoyens, avec ou sa
domiciliaires , les énormes amendes, les con armes , contre l'exécution des mandemens d
damnations même de galères ; ce qui n'avoit justice , saisies , exécutions , ordonnances d
pas encore pu remédier au mal de la contre prise-de-corps, contraintes par corps , ordon
bande et aux élusions de la loi. mées par justice , autorisées par la loi ; tou
· D'après l'avis du comité, il a été décrété que violence exercée à tout mouvement populai
( 1 115 )
• excité contre les officiers municipaux, adminis vation que ce service ne se rendroit qu'à onze
• trateurs, juges, officiers ministériels, déposi heures et demie, il a demandé la permission
| taires de la force publique en fonctions, seront d'attendre ; le suisse le voyant décoré et poli ,
poursuivis contre les prévenus par la voie crimi l'invite à entrer dans le sallon. Il reste près de
nelle, et punis selon la rigueur des loix. cinq quarts d'heures acotté près de la cheminée :
II. Les officiers ministériels , chargés de tout-à-coup il fait un mouvement pour s'as
l'exécution des jugemens, mandemens, saisies, seoir : il est fixé par un valet-de-chambre du
ordonnances et contraintes par corps contre un · dauphin , qui étoit seul avec lui. Ce dernier
, titoyen, lui présenteront une baguette blanche , apperçoit qu'indépendamment d'une épée , il
' en le sommant d'obéir. Aussi-tôt après l'appari étoit armé d'un poignard, dont on appercevoit
tion de ce signe de la puissance publique, toute distinctement le foureau. Presqu'au même mo
.. rèsistance sera réputée rebellion. ment entrent plusieurs personnes : le valet-de
. " VI.I. Si des fonctionnaires publics ou ofſi chambre ne perd pas un instant ; et après avoir
ciers ministériels d'exécution sont iusultés, rne communiqué ses soupçons à un autre valet-de
, nacés ou attaqués dans l'exercice de leurs fonc chambre, afin qu'il le surveillât , il va prévenir
· tions, ils prononceront à haute voix ces mots : le suisse, et lui indique où étoit placé le poi
:Force à la loi. A l'instant où le cri sera en gnard.
tendu, les dépositaires de la force publique, et Cet avertissement donné, le suisse s'avance ,
même tous les citoyens, sont obligés , par la et ayant prié une personne à qui le chevalier
· constitution, de prêter main-forte à l'exécu de S. Louis parloit, d'excuser, il l'invite à pas
tion des jugemens et contraintes, et de régler ser dans une pièce voisine. — Monsieur, je ne
leur action sur l'ordre de l'homme public, qui vous soupçonne aucun mauvais dessein , mais
: seul demeurera responsable. vous êtes armé d'un poignard, et ce n'est point
IX. Si un fonctionnaire public , administra ici l'endroit où l'on doit se présenter avec de
teur, juge , officier , ministériel d exécution , pareilles armes, et ce poignard est là. ( Il pose
exerçoit sans titre légal quelque contrainte la main dessus ). Permettez, monsieur, que je
fasse mon devoir. — Le chevalier , assez décon
contre un citoyen , ou si, même avec un titre
: légal, il employoit ou faisoit employer des vio certé , le remet au suisse , en le priant de le
,lences inutiles , il sera responsable de sa con lui rendre en sortant; il ajoute qu'il n'a aucun
duite à la loi , et puni sur la plainte de l'op mauvais dessein, qu'il porte cette arme pour
sa défense. — Cominent vous nommez - vous ?
· primé, portée et poursuivie selon les formes — Voici une carte où est mon nom et mon
prescrites. - -

adresse. (Cette carte est inscrite ainsi : Carte


4 Le présent décret sera lu et publié aux prônes
, de toutes les églises paroissiales, pendant trois d'entrée pour M. le marquis de Coust, et de
' ' dimanches consécutifs , et ensuite tous les ans l'autre côté on lit : Areades du Palais-Royal,
par les curés , vicaires ou autres ecclésiasti n°. .. . . au-dessous du Sallon françois ).
Aé -

ques. Le chevalier de Saint-Louis rentre. Cepen


dant le Suisse prévient son commandant , M.
Il sera solemnellement proclamé et affiché Duparc, et lui montre le poignard Ce dernier
,aux portes des églises, à l'entrée des maisons .
,- communes, dans les rues, carrefours et places décide de le conduire chez M. de Vilquier, ac
: ubliques, par ordre des officiers municipaux. compagné de deux officiers de la garde matio
· Il sera et demeurera affiché dans les auditoires nale. ( N. B. Tout cela se passe sans bruit ). Oa
ne trouve pas M. de Vilquier; on conduit le
de justice, de police et de commerce, dans les chevalier chez M. de Gouvion , qui renvoie la
maisons des juges de paix, et dans les lieux de connoissance de cette affaire à la prévôté de
. l'assemblée des municipalités, conseils généraux l'hôtel. La prévôté, par des raisons particu
: des communes, administrations et directoires lières , me s'étant pas soucié de recevoir la
, de département et de district ». plainte, on l'a traduit à la section des Tuileries,
où l'on a dressé le procès-verbal des faits que
P A R I S , le 1er mars. nous venons de tracer avec la plus grande fidé
lité. Ce particulier, interrogé sur son nom, son
Hier, sur les dix heures , se présente à l'ap ays, a dit s'appeller de Coust, lieutenant peur
- rtement de la reine et du dauphin un cheva # roi à Salins. Il s'est réclamé de plusieurs sei
# de S. Louis ; il demande au suisse à parler gneurs de la cour, notamment de M. de Vil
*à quelqu'un du service de la reine. Sur l'obser quier.
( 1116 )
Ces allées , ces venues, le caractère étrange adressée audit abbé d'Eymar. On y a lu cette
de cet évènement, qui est, comme nous l'avons phrase très-distinctement : « Je vous envoie un
dit , rapporté de cent manières, plus exaltées soldat que j'ai engagé pour l'armée des princes,
les unes que les autres., ne laisse aucun doute etc. » Signé, Fresnay. Le directoire n'a point
aux Parisiens que ce particulier n'ait eu l'inten perdu de temps ; il a envoyé sur-le-champ un
tion d'assassiner le roi , d'autant plus que l'on détachement de troupes de ligne, qui s'est em
pense asscz liaut que l'aristocratie cherche à se paré de la personne de mons Fresnay et l'a
défaire de ce prince , ami de la constitution, constitué prisonnier à Strasbourg, d'où il sera
et qui contrecarre ses projets.Au surplus, nous transféré dans les prisons de Paris. : ..
nous sommes fait un devoir de prendre les ren D'un autre côté , par un procès-verbal du ' .
seignemens les plus certains pour prémunir nos 25 janvier dernier, de la municipalité de Bar
départemens sur les fausses versions que les en celonette, département des basses Alpes, con
nemis du bien public pourroient répandre ou tenant la déclaration assermentée d'un Fran
exagérer. ( Nous apprenons a l'instant que le çois déserteur des troupes de Gênes, il est
valet-de-chambre qui a découvert le poignard prouvé que l'on continue les enrôlemens pour
s'appclle Cl, ri, et l'autre valet-de-chambre Des une armée qui doit entrer de ce côté - là en "
haies. Courèer de Gorsas ). France avec M. d'Artois, à la fonte des neiges,
Ce même déserteur a déclaré qu'on a voulu
- P l'engager lui-même à son passage à Cony, en '
Un antre évènement plus sérieux, arrivé éga Piémout , dans un régiment appellé, régiment
lement hi :: , a occasionné des craintes mieux de Monsieur, destimé à composer l'armée conr
fondées. ivepuis quelque temps on faisoit des tre-révolutionnaire, Cette circonstance et celle .
réparations au donjon de Vincennes , pour du sieur Fresnay, appellent à grands cris, mon-*
y transférer le trop - plein des prisonniers du seulement une vigilance redoublée sur toute
Châtelet; on avoit laissé subsister les créneaux, les frontières ; mais des fournitürès et unè
et le bruit s'étant répandu qve des canons al prompte distribution d'armes aux braves ci
loient être placés sur la plate-forme , une foule toyens qui gardent ces frontières. Le départe
considérable de gens armés s'y est transportée ment des basses Alpes, sur-tout, est dépourvu
pour démolir le château. La garde nationale, de tout secours et comme oublié totalement par
au nombre de qnatre à cinq mille hommes, est le ministre de la guerre, malgré les instantes
survet ue , ct a arrêté le désordre par sa sagesse réclamations de ce département et du district de
et sa ſermeté. Quelques sabres de la cavalerie Barcelonettes auprès de ce ministre. Sans doute :
seulen1rnt ont été tirés pour en imposer aux les courageux habitans des hautes et basses .
plus mutins; liais il n'y a pas cu un seul coup de Alpes sont entièrement disposés à verser leur
fusil. (.'est ainsi que l'on déjoue les ruses des sang pour la défense de la patrie ; mais que :
aristocrates qui voudroient mettre le peuple signifient cette négligence et cette réticence
aux mains avec les gardes nationales. C.... à leur fournir des armes ? les agens du pouvoir
. \ exécutif veulent-ils laisser, en faisant toujours
les morts, l'avantage des canons et autres armes
Nouvelles découvertes des vomplots de nos h feu à nos ennemis ? Ce projet n'auroit rien
- ennemis. † surprenant aux yeux de citoyens qui voyent
clair. C..... ' :
-
Ils ont beau faire , les scélérats ! tôt ou tard
leurs complots sont découverts. Un certain M. A L L E M A G N E. -

Fresnay, secrétaire du cardinal Rohan-la-Motte,


avoit chargé un soldat d'une lettre pour un Les lettres de Vienne annoncent que la paix
articulier de Vasselogne , près Saverne. Cette est définitivement arrêtée entre l'Autriche et
§ en contcnoit une autre adressée à l'abbé les Turcs. Suivant cette convention, l'empereur
d'Eymar. Des soupçons, assez bien fondés , rendroit toutes les conquêtes faites sur les
conime on va le voir, ont déterminé le par Ottomans : ce qui rend cette nouvelle difficile
ticulier de Vassclogne à remettre an directoire à croire, c'est l'intime union qui règne entre
du département du bas Rhin la lettre incluse, les cours de Viennc et de Pétersbourg.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adrossera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annalés Patriotiques. *
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
* ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
: D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
| J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
, dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
-------

C'est la foiblesse qui appelle la guerre; une résistance générale sera le


gage de la paix universelle. MIRABEAU.

- No. D X V I I. Du Jeudi 3 Mars 179t.


· AssE M B L E E NAT I o N A L E. maires au pouvoir exécutif, des mandataires à
chaque département , à chaque cité, des inter
Séance du 1er mars au soir. médiaires à la collection des citoyens.
: | Pendant quelques instans, au milieu de l'ap
-

Lisemm qui sembloit devoir dévorer les ' pareil d'une grande création , et quand toutes
les anciennes institutions renversées n'offroiert
départemens du Gard et de l'Ardesche com
# mence à s'éteindre, graces à la surveillance des plus que les ruines de vingt siècles, la France
# deux directoires, à I activité et à la bonne in ne pouvoit que présenter l image d'un véritable
# telligence des gardes nºtionales, des troupes de cliaos.Il disparoît ! Un ordre durable lui s uc
§ patriote commandant ,
h
M. d'Albi cède, les postes sont fixés , les places rem
piies, les droits déterminés.
, gnac. Le château de Jalès , les petites villes de
. " c ét de Saint-Ambroix se sont purgés de Nous avons échappé à cette mort qui atteint
# cette horde de scélérats qui s'y étoit cantonnée. les empires comme les individus. Vous n'avez
, t.Ce sont des détails contenus en une lettre pas reculé la durée de notre société politique ;
# que l'Assemblée nationale a entendue et vive vous avez recommencé son existence. C'est au
#ment applaudie . ainsi qu'une adresse de la sein même de la tempête qui alloit l'engloutir ,
, municipalité de Marseille, qui annonce un se que vous avez refait à meuf le vaisseau de l'état,
cours de 2o,ooo citoyens-soldats aux départe qui peut maintenant sans péril se frayer une
#" le fanatisme tenteroit de mettre en
eI'.
route à de grandes destinées. Nous partageons ,
-

comme François , la gloire de vos travaux ;


# # * On a reçu©la barre l'administration , main mais, comme officiers publics , nous devons
tenant organisée, du département de Paris. nous occuper de nos fonctions.
# Nous ne croyons pas pouvoir nous dispenser de Le corps législatif et le monarque sont les re
# ici le discours prononcé par M. de † du peuple; et nous n'en sommes que .
ºiMirabeau à la tête de ce directoire ; discours es mandataires. Le monarque est l'exécuteur
- dont l'Assemblée mationale a ordonné l'im de la loi ; et nous sommes les organes du mo
narque dans cette exécution. Ces différens rap
Frºon.
e. -ME ss 1 EURs , -
ports déterminent tous nos devoirs. Nous ne pou
vons pas exprimer la volonté du peuple ; nous ne
| Le corps électoral du département de Paris pouvons que vous transmettre ses besoins , ses
#a-terminé ses élections, et l'administration s'est voeux, ses espéranc ºs. Comme la lumière se ré
, organisée. Nous sommes les enfans de la loi ; pand d'un seul foyer sur l'univers, la loi sort
º'est aux législateurs que nous devons notre tonte formée du sein du corps législatif et des
emier hommage. | | | mains du monarque, et ne trouve plus que des
# # Il est maintenant complet ce systême énéral sujets ; nous la recevons du chef de l'empire,
'adoministration qui, sur toute la † de chargé de la faire exécuter; nous devons les pres .
'empire , donne des interprètes aux pétitions miers l'exemple de l'obéissance. .
Peuple, des organes aux loix, des fonction l Nous placerons sur-tout au nº# de nos
-

17
6 1 I 18 )
devoirs nos soins pour la tranquillité publique. oire , évêque de Blois, mais vivement com
I)e tous les dº bris des anciennes institutions et † par J. Buzot. Ce seroit, dit l'opinant,
des anciens abus, s'est formé une lie infecte , rendre le bien impossible à faire que de forcer
levain corrupteur que des hommes pervers re la confiance des évêques ou des curés sur des
muent sans cesse pour cn développer tous les coopérateurs dont ils ne seroient pas sûrs. ll a
poisons ; ce sont les factieux qui, pour renver, été observé que le décret av oit suffisamment
ser la constitution, persuadent au peuple qu'il pourvu à la mesure de stabilité dont ces diffé
doit agir comme s'il étoit sans loix et sans ma rentes places pouvoient être susceptibles ; la
gistrats. Nous démasquerons ces coupables en question préalable a été invoquée contre l'avis
nemis de son repos , et nous apprendrons au du comité, et elle l'a fait disparoître.
peuple que si la plus importante de nos fonc: On a mieux traité une proposition faite par
tions est de veiller à sa sùreté, son poste est celui M. Lanjuinais, en faveur des vicaires que les
du travail fécondé par la paix, de l'industrie ac diverses suppressions vont laisser sans fonctions
tive et des vertus domestiques et sociales. et sans subsistance, Il demande que dans le cours
La séance a été t1ès-longuement troublée par des années 1791 et 1792 , ces ecclésiastiques
un incident qui paroît avoir été concerté entre conservent un droit de préférence sur les béné
Ml M. Lestourinel , Cazalès, Maury, Foucault Gº t fices vacans ; et qu'en attendant , il leur soit
consorts; le premier a allégué que deux officiers accordé une pension de 3oo liv. M. Camus a
généraux avoicnt été arrêtés à Saint-Germain demandé et obtenu que cet avis fût renvoyé aux
en-Laye faute de passeports, et il demandoit comités ecclésiastique et des finances réunis.
qu'il fût fait des injonctions et réprimandes aux Une lettre de M. de Ségur, colonel des chas
diverses municipalités. -
seurs de Hainaut, contient quelques disculpa
L'ordre du jour a été réclamé, l'Assemblée l'a tions de la conduite que ce régiment a tenue à
décrété; mais les susnommés ont élevé un tumul Moret. « Il n'a été, dit le colonel, exercé au
4e effroyable. M. l'abbé, qui est heureux en épi cune violence ; les chasseurs ne sont entrés en
gramm s, crioit de toute sa poitrine ; à l'ordre armes que pour rendre les honneurs qu'ils ont
#u royaume. Enfin sur les instances de M. Gha cru devoir aux dames de France ». Il demandè
broud, M. le président s'est couvert, et a an qu'il soit fait inform tion sur les lieux. Envoyé
noncé que l'Assemblée étoit en souffrance ; ce au comité des rapports. - - -

qui a ramené le calme par une marche insen M. Roussillon et M. Roederer ont fait décréter
sible. -
lusieurs articles additionnels, le premier sur
M. Regnier, pour le comité des rapports , a † droits de traite aux entrées du royaume, le
rendu compte de la dénonciation faite par un second sur le droit de patente. -

sieur Fournier contre MM. de Castries et la Art. i°". « Tout particulier qui aura obtenu
Luzerne , poar fait d'énormes déprédations une patente, sera obligé, avant d'en faire usagei
commises dans le département de la marine. Le de la rapporter à la municipalité , où il sera
rapporteur concluoit à renvoyer les parties au apposé un visa au bas de la déclaration prescrite
tribunal de cassation, ou à la liaute cour natio par l'article VI I. Il sera obligé aussi de la faire
male. l a matière a paru de nature à mériter visiter dans toutes les municipaliſés , autres que
toute l'attention des légistateurs, et à cet effet celle de son domicile, où il voudra en faire usage,
elle a été ajournée. excepté en temps de foire. " -

Il sera dressé, dans chaque municipalité, une


Séance du 2 Mars. liste ou registre alphabétique des noms des per
SOIlIl GS qui a ll rOnt obtenu une patente . ainsi
· Le comité ecclésiastique, par l'organe de M. que de ceux des forains ou colporteurs qui au7
Legrand, a cru devoir stipuler les intérêts des
r) - - - - - - ront fait viser les leurs. Cette liste sera déposéé
anciens vicaires qui semblent , dit-il , avoir été au secrétariat de la municipalité, et il sera libre
oubliés, ou foiblement considérés par l'Assem à toute personne de la voir. -
blée dans le décret de la constitution du clergé. II. Tout particulier qui fera le négoce, exer
Il demande que les ecclésiastiques choisis pour cera une profession, art ou métier quclconque
être le conseil de l'évêque, que les vicaires déja sans avoir rempli les formalités prescrites par
établis dans les paroisses ne puissent être dé les articles précédens , et s'être pourvu d'une
placés par lés nouveaux évêques ou les curés patente , sera condamné en une amende dui
mouveauX. " . quadruple du prix fixé pour la patente dont il
- Cette proposition a été appuyée par M. Gré auroit dû se pourvoir ». 4.
( 1 1 19 )
M. Démeunier a commencé un long rapport ; P A R I S, le 2 mars
sur l'organisation des corps administratifs : la Nouveaux détails sur les évènemens survenus
discussion en est remise à demain. dans la journée du 28 février. -

. L'Assemblée nationale avoit droit de se croire A moins de renoncer à toutes les motions du
délivrée de ces momeries de protestations ou
de restrictions dont la tribu de Lévi a essayé sens commun , et de vouloir fermer les yeux
d'embarrasser le serment civique , il y cn a pour ne pas voir la lumière , il est impossible de
cependant eu ce matin encore un exemple. de ne pas convenir que le 28 février étoit le
Certain abbé , suppléant du ci-devant évèque jour fixé par les conspirateurs pour enlever le
de Tours, s'est présenté à la tribune pour prê roi ou A!, le daupliin. Voici quel , toit leur
ter ce serment, qui est comme l'installation des complot. Ils avoient , par le moyen de leurs
augustes fonctions de représentant national , émissaires, excité quelques brigands répandus
et il s'est avisé de balbutier quelques mots de dans la campagne autour de Vincennes à se
réserve. Le président lui a fait relire la formule jetter dans ce château pour le démolir ; et d'un
simple, en lui demandant s'il la prononçoit autre côté , ils avoient fait circuler parmi les
habitans du fauxbourg Saint-Antoine , que le
simplement; le suppléant ayant osé renouveller château de Vincennes étoit un foyer de contre
ses restrictions, a été forcé de se retirer. Il a
révolution, où les ennemis de la liberté avoient
trouvé un avocat pour le défendre , c'étoit M. emmagasiné des armes, de la poudre , des ca
Maury, que son opiniâtreté a mis en péril nons et des poignards. Ces braves habitans de
d'être envoyé à l'Abbaye, mais à qui pourtant Saint-Antoine , zélés défenseurs de la consti
on a fait grace en passant à l'ordre du jour. tution , ont ajouté trop de conſiance à cette
: Une lettre de M. Vaidec (de Lessart ) apprend rumeur perſide ; ils se por toient avec courage
que la commune d'Arnay-le-lºuc ne s'est pas à la prise de Vinçennes, qui leur paroissoit une
rendue aux ordres de laisser aller les Dames de
nouvelle Bastilie. Prévenus qu'ils étcient , ils
· France. Comme c'est chose renvoyée au pou ont va avec peine le brave la Fayette qui s'est -
voir exécutif, l'ordre du jour a été réclamé et maltiplié, car il étoit par-tout , et la garde na
prononcé. tionale s'opposer à leur égarement ; et sans la
: Au nom des comités des rapports et des re prudence du général, et la fermeté des gardes
cherches, M. de Broglie a exposé le fit de noti nationaux , un combat affreux entre les patrio
veaux complots tramés dans le département du tes de la garde et les citoyens non armés auroit
bas Rhin, et dans lesquels se trouve compromis été la suite de cette manœuvre pcrfide des aris
le fameux abbé d'Eymar, et un sieur 12ufresné, tocrates et des prêtres rebelles. Pendant qu'une
secrétaire du cardinal Rolan. Il paroît que ces multitude immense et une partie considérable
. messieurs essayoient des recrutemens pour une de la garde se portoit à Vincennes, les conjnrés
armée de contre-révolution. Oa tient le fait et qui avoient ménagé cet évènement, et qui
les preuves, et les lettres de l'abbé d'Eymar , comptoient que l'issue en seroit un massacre
d'un liomme qui avoit été engagé, et qui, ayant entre les citoyens , les conjurés se sont armés
eu horreur du complot , a tout apporté à la mu de pistolets, de poignards , et se sont portés
nicipalité. Dnfresné et son fils ont été arrêtés au château des Tuileries , au nombre , suivant
, par ordre des cotnmissaires nationaux. plusieurs témoins, de deux mille. Ces conjurés
* Le rapporteur propose, et l'Assemblée natio étoient des aristoc ates de toutes les coulenrs ,
nale a décrété : des soi-disant nobles , des calotins , ctc. etc.
· « 1°. Que les sieurs Dufresné père et ſils se Ils comptoient trouver le palais du roi mal
ront conduits sur le champ dans les prisons de gardé, ils n'avoient plus à craindre la résistance
'Abbaye de Saint-Germain de Paris, pour leur des braves vainqueurs de la Bastille , et de la
procès être fait par le tribunal chargé de con multitude qu'ils avoient entraînée à Vincennes ;
noître des crimes de lize-nation ; mais beaucoup de patriotes veilloient et s'étoient
portés avec leurs armes et leur uniſorme de la
. 2°. Que les papiers saisis sur les sieurs Du garde nationale autour du roi. les deux mille
fresné - et les procès - verbaux qui constatent rôdeurs er oient autour du château : cinq à
les différentes saisies , seront remis à l'accusa six cents d'entre eux parvinrent à y entrer , et
teur public ; on accuse un courtisan, qu'on dit être le sieur
' 3°.,Que la conduite patriotique de la muni Vilquier, d'avoir facilité leur intrusion dans le
cipalité et des commissaires est approuvée ». palais entre 9 et 1o heures du soir. La garde
( 112e j
nationale , qui occupoit l'intérieur , voyant dans cette affaire , sera soumise à une infor
avec surprise ce rassemblement d'étrangers qui mation juridique.
remplissoient les accès de l'appartement du roi Tous ces enleveurs du roi se disent gens de
et du dauphin , et remarquant que plusieurs qualité, et prétendent s'être fourrés dans le
d'entre eux étoient armés de cannes à lances château pour garder sa majesté. Il n'y a qu'un
et de couteaux de chasse, conçut des soupçons, mot à leur répondre : les brigands qui s'intro
les entoura , et leur demanda comment ils duisirent dans le château de Versailles , pen
étoient parvenus à s'introduire dans le château. dant la nuit du 5 au 6 octobre 1789 , alloient
Les uns furent interdits , les autres voulurent ils là pour garder le roi ? Et bien, vous et ces
payer d'audace ; mais comme l'arrestation du brigands vous vous trouvez absolument dans la
§ur de Coust, chevalier du poignard saisi dans même position. -

la matinée, et le désordre de Vincennes , exci , M. de la Fayette cependant, après avoir réta


toient une juste défiance , la garde nationale bli l'ordre à Vincennes, rendoit compte à la .
saisit ces intrus , et se mit à les désarmer. Le roi ville de ce qui s'y étoit passé ; il est instruit de
entendant du bruit paroit dans une des salles la scène des Tuileries, il y court; mais toute la
où s'opéroit le désarmement, il s'informe de la cohorte étoit dissipée : il ne trouve plus que les
cause du tumulte; alors un des eonjurés lui ré armes. Cette vue, et le récit de ce qui s'étoit
pond : « Sire, c'est votre fidelle noblesse qui passé, lui denna beaucoup d'humeur, au point
§ccourt au bruit du désordre de la capitale pour que, sans qu'aucun décret l'y provoquât, il fit .
défendre votre personne sa crée » : - et tous nos un serment bien prononeé et très-constitutio,
hoboreaux de faire chorus.Le roi leur répond nel : F....., dit-il, cela n'arrivera plus !.... Ce
« que les citoyens ne doivent point entrer armés pendant il ordonne qu'on mette toutes les armes
dans son palais, et qu'il ne reconnoit pour sa dans ces barquettes qui servent à apporter les . :
arde que la gardº nationale, qu'il en est satis plats de bouche ; elles ont été livrées à la garde :
† qu'elle lui suffit : si vous avez tant de zèle nationale, qui, après les avoir déchargées, lei -
à me défendre, entrez dans la milice citoyenne, a brisées, ou plutôt pilées en mille morceauxI ;
et paroissez ici à votre tour sous l'uniforme na Quelques ci-devant seigneurs, les généraux de
tional , toute autre manière d'y venir armés l'armée , sans doute, s'étant avisés de dire au .
paroît être une trahison ». " général que ces honnétes gens ayant su que la
Le roi termina son discours en donnant l'ordre vie du roi se trouvoit en danger, étoient venus :
de faire sortir du palais toute cette engeance et pour lui faire un rempart de leurs personnes,
se retire ; alors on continue le désarmement, et qu'eux - mêmes avoient été appellés par le
dont le produit mêtne motif: La vie du roi en danger au §º
poignards , des net a été une cinquantaine de
couteaux bien affilés et bien de la garde nationale ! leur répond avec indir a
pointus, et 2oo paires de pistolets ait moins , gnation et mépris M. de la Fayette..... Mes•
des couteaux de chasse cachés sous les habits , sieurs , le roi de la constitution ne peut étrº
des poires à poudre et quelques centaines de défendu que par les soldats de la liberté. »
balles. Plusieurs des conjurés ayant voulu op On observera que tous les gens qu'on a arrê,
poser de la résistance , ont été bourrés , baſ tés , et qui étoient armés de cannes à deux !
foués , chassés à coups de pieds au cul ; ils tranchans, de poignards, de plomb, etc. ont
étoient dans un état de honte impossible à dé été reconnus à l'interrogatoire pour des gardes,
du corps, des officiers de marine, d'inf§
e# assure que le fou des isles Sainte-Mar de cavalerie : ils étoient généralement §#
uerite, Duvai d'Pprémesnil, étoit de ce nom de redingottes grises, et avoient des chapeaux
f† sa mutinerie lui a vala quelques coups de ronds. A minuit précise, M. de la Fayette a
#eds dans le cul, et il s'est sauvé en sautant passé la troupe en revue, et chaque batailloni
es escaliers quatre à quºtre , se grattant les s'est rendu ensuite à son quartier. Toute la nuit
fessés et criant à l'inviolabilité de sa pºrsoºnº les rues ont été illuminées ; la plus grande har4#!
violée ; qu'alloit-il faire dans Cette galère ! A monie a régné parmi les citoyens : les †
dix heures et demie du soir, tout le château non gardes mationaux, après s'être fait recon
étoit balayé noîtrº, ont patrouillé toute la nuit avec la plui
njoute qu'unede ces petits
vingtaine conspirateurs : on
de ces amis du rot ont grande † La journée d'hier a été très&
été conduits au comité de police de la section, tranquille. On ne peut donner trop d'éloges à
entr'autres le sieur Piennes, neveu de M. vil la garde nationale, qui après avoir corrigé cet
quier , et que la conduite du sieur Vilquier , messieurs, a protégé leur retraite. -
p- -

=e•=

S U P P L É M E N T A U N°. D X V I I.

Colmar, le 16 ſévrier. Plusieurs paroisses des environs ont député


au département, pour demander la grace de
Nos gardes nationales et M. " tockmeyer, qui leurs camarades détenus en prison. Ils ont
ont signalé leur civisme dans la nuit du 4, re avoué avoir été séduits par leurs recteurs ; ils
çoivent de toutes parts des lettres de felicita reconnoissent leur faute, et se sont décidés à
tions, parmi lesquelles on distingue ceile que ne plus les recev Gir s'ils ne prêtent leur serment.
le ministre de la guerre a écrite à ce dernier , Ce langage a inspiré la terreur aux prêtres de
de la part du roi , et celle que M. de Broglie , Vannes. i)éja cinq ent fait leur déclaration à la
au nom de tous les députés d'Alsace, a adressée municipalité , et ce sont les principaux : M.
aux citoyens estimables. dont le courage a ga Pootmel, principal du collége et président du
ranti MM. les commissaires du roi et toute la département, le sº périeur du séminaire , un
ville du danger auquel des aristocrates ſorcenés chanoine , un recteur et un trinita re. On vient
les avoit exposés. 4 de nous dire que l évêque l'avoit faite aussi.
Sans doute ces malheureux paysans qui se
Du 22 février. sont livrés à des excès sont coupables; mais les
M. Kellerman, officier général, arriva ici le prêtres et les prélats exécrables qui, au nom de
19, et prit son logement à l'hôtel du gouverne L)ieu, les ont excité au crime, ceux-là sont les
ment. Le lendemain M. L)ubois, notre major scélérats qui méritent le dernier supplice.
commandant, s'est mis en route pour Paris, en -

vertu de l'ordre qu'il avoit reçu de venir rendre


compte au roi de sa conduite. L'Apothicaire patrio te.
- L'information contre les auteurs et acteurs
de la scène scandaleuse du 4 , se pousse avec la Un apothicaire de la côte d'Or observoit at
grande vigueur. On a emprisonné hier quel tentivement depuis quelque temps , parmi deux
ues écoliers du collége Royal, accusés de s'être ou trois membres de sa municipalité, ci-devant
indécemment lors dc la prestation du noblos , des syrnptômes assez fâcheux d'aristo
ent de leurs professeurs. Ce qu'il y a de cratie. Ces symptômes consistoient principale
ment en un desséchenient subit de la moëlle
, c'est que pendant cette cérémonie , une
s'est fait entendre, qui crioit très distinc alongée, et dans une roideur particulière des
ent : « A la lanterne, les apostats ». verterbres dorsaux à l'aspect des vrais amis de
Notre maire, quelques officiers municipaux la constitution ; de sorte qu'ils étoient toujours
insensible aux deman les et au vceu de ces
plusieurs citoyens notables se sont fait rece mêmes annis de la constitution. Touché des sui
ir membres de la nouvelle société des amis de
constitution qui se forme dans cette ville. tes funestes que pourroit avoir cette maladie,
Les aristocrates expulsés de Bâle se sont pour l'apothicaire p-triote se mit à chercher un re
† réfugiés à Fribourg en Brisgaw. mède propre à la guérir. Voici la recette qu'il
a trouv ée , et qu'il nous a prié de rendre pu
aucoup de prêtres du Sundgau ont prêté
serment de soumission. En revanche il paroit blique : -

'il y a aura bien des curés à élire dans notre C)n fera observcr au malade une diète sévère
ict. de dix-sept jours , pendant lesquels il s'abstien
,--
dra de toute nourriture de l'aiicien régime ; il
Extrait d' une lettr le Vann s. prcndra chaque jour un extrait de la déclara
tion des droits de l'homme ; et chaque nuit ,
Les paysans ont été très-maltraités dans l'atta pour se procurer une salutaire évacuation , il
u'il nous ont livré e. Parmi les p1 is onniers avalera un décoction de follicules pt triotiques
sont morts de leurs blessures , deux sont dans de l'eau puisée à la fontaine de la liberté,
damnés à être pendus , étant convaincus avec une once du sel civique de la constitution.
avoir reçu de l'argent pour metti e le feu à Cette recette mérite d'autant mienx d'être
aison où s'assemble le directoire de dis connue et pratiquée, que sans cela la maladie
dcvicnt incurable.
517 bis.
( 1 I22 )
Sur les projets combinés de la Russie, de l'Au Les Crimes des rois de Franee, depuis Clovis
triche, de la Prusse et de l'Angleterre. jusqu'à Louis XVI, par Louis la Vicom
terie , avec gravure. A Paris, rue Jacob,
Après le lâche abandon que le roi Guillaume avis - a - vis celle Saint-Benott , fauxbourg
a fait de la cause des i iégeois. on ne peut dou Saint-Germain , n°. 9. Prix,, 3 liv. 12 sous
tcr qu'il ne soit parfaitement d'intelligence avec broché , et 4 liv. franc par là poste.
l'empereur Léopold : les liaisons de celui-ci avec
l'impératrice de Rnssie subsistent, et sont ma Cet ouvrage est écrit d'un style †
extrême, vioie:tt , c'est-à-dire diamétralement
-

nifestées à toute l'Europe. Les Russes cependant


sont aux portes de Constantinople : ils ont battu opposé à celui de l'iiistoire : mais après tout, les
les Turcs par mer et par terre en Europe et en ,faits sont des faits. Ce que l'auteur auroit dû
Asie. L'intérêt de l'Angleterre et celui de la remarquer , c'est qu'en général depuis 2oo ans
Prusse, son ailiée, paroissoit être de soutenir nos rois n'ont fait ni tout le bien, ni tout le mal
l'empire ottoman dans sa chute . et de prévenir qu'on leur altribue ; ils ont eu des associés trop
sa ruine : tel paroissoit être l'objet du congrès de intéressés à leur pouvoir illimité, pour ne pas
Shistove. Mais l'intelligence qiii règne aujour l'enfler outre mesure. Point de roi méchant,
d'hui entre les deux cours de Vienne et de Ber que son ministre ne le soit encore davantage. Il
lin , annonce d'autres projets. Les succès, les est indubitable que nos rois ont été jusqu'ici plus
conquêtes des Russes, et le retour rapide de la nuisibles qu'utiles à l'empire ; car ils ont servi
maison d'Autriche à sa première puissance dans de voile à la plus vicieuse et à la plus dangereuse
ses états héréditaires , ont effrayé la cour de de toutes les aristocraties. Ce n'est certainement
Berlin ; cette cour, qui n'a montré que de la pas eux qui ont régné; ils n'ont fait que prêter
perfidie et de la foiblesse depuis la mort du leurs noms à une inultitude de loups affamés,
grand Frédéric, paroît aujourd'hui vouloir con qui déchiroient le royaume pour en partager
courir aux projets de l'Autriche et de la Itussie, entr'eux les launbeaux. Sous des maîtres absolus,
bien loin de s'y opposer. Une scène nouvelle, tout est absolument arbitraire : la liberté , la
semblable à celle du partage de la Pologne , se propriété , la vie mêine des citoyens, ne sont
prépare : inais elle sera jouée sur un plus grand plus assurées. Juste ciel ! quel chaos affreux !
thcâtre, et une quatrième puissºnce paroît vou étoit-ce donc là unc monarchie ? étoit-ce donq
loir y remplir un rôle. On peut craindre que le là un monarque ? lui qui ne doit gouverner que
partage de l'empire ottoman ne soit conclu 8 n par des loix ſi ces et établies. Où étoit le tribunal
congres de Shistove. Constantinople et les con législateur et protecteur de la nation ? Heureu
quêtes des Russes, soit cn dEurope, soit en Asie, sement que dans quelques mois, nous avons
seroient le lot de la Czarine : une partie des vécu , plusieurs siècles. Quel spectacle qu'un
provinces d Europe, le long du L)anube , celui peuple immense qui n'a plus qu'un voeu, qu'une
de l'Autriche : la Courlande et de nouveaux ame , qui ne s'effraie point des orages de la
envahisse1nens de la Pologne, deviendroient liberté naissante , et qui a exposé aux yeux de
pour le roi de Prusse le prix de son accession l'univers la nudité effrayante du despotisme,
au partage de la l'urquie ; l'Angleterre , au quand le peuple lui retire sa puissance, qui fai
moyen d'une flotte dans la Mléditerranée, s'em soit toute sa force : c'étoit là un grand malheur
pareroit de l'Egypte et de Candie. Sans doute pour le monarque lui-même, qui croyoit régner;
un pareil aujourd'hui il est plus grand , plus heureux ,
parprojet peut être dérangé dans son exéil
cution l'intervention de la l'rance , dont et plus respecté , connoissant les limites de -

blesseroit tous les intérêts. Mais l'Autriclae , la pouvoir. On ne répétera plus en France ces pa
Prusse et l'Angleterre se flattent peut-être qu'en roles de la bible, que les rois sont un présent d
accordant des secours à nos émigrans, en jettant la colère céleste; car Dieu a donné à l'homm
dans nos foyers 15o mille Allemands , comman une intelligence et des bras pour former un boi
dés par les d'Artois et les Condé, en suscitant à gouvernement, et il se sert enfin de ses noble
la France une guerre intestine, cette puissance et précieuses facultés. L'Eternel du haut d
formidable n'aura pas trop de toutes ses forces cieux sourit à ses travaux, et les bénit vis
pour se défendre de sa propre destruction et blement. Le beau spectacle que le réveil d'u
sera réduite au triste rôle de spectatrice de la grande nation endormie depuis près de 8oo
ruine et du partage de l'empire ottoman. dans les fers !
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l on adressera, franc de port » le
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pºur les Auteurs des Annales Patriotiquee
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
-\ I : T1 : : T-tºy-Y r-, •

ANNALES PATRIOTIQUES Lu L# I L ERA # ES


D E L A l, R A N C E ,
. E T A F F A I R E s P o I. I T I Q U E S D E L' E U R O P E;
, J o U R N A L I. I B R E , une Société d" Ecrivains
Q /" Patriotcs,
- dirigé par M. MERcIER , et par AA. CAR # A , un des Autezrs.
-- - - ---- ------- -- • - -- –- -------- - --- - . -

C'est la foiblesse qui appelle la guerre; une résistance générale sera le


gage de la paix universelie. MlIRABEAU.

No. D X V I I I. Du J'endredi 4 Mars 1791.


A SSEM BL E E N A T I O N A L E. en observant les ſormes prescrites par le décret
sur l'aliénation des domaines nationaux ».
Séance du 5 Mars. « L'Assemblée nationale autorise les admi
nistrateurs du département des Vosg°s à conti
I. n'y a pas moyen d'élever un doute sur le nuer de tenir leurs séances dans la portion du
fait de la démiss on absolue de ce prêtre sup collégº d'Epinal q'i'ils occupent actuellement ,
léant, de M. Couzi , qui a voulu mettre des à la Charge d'entretenir aux frais des admini -
restrictions au serment civique : il est bien dé trés l.1(lite portion du bâtiment de toutes les
chu de tons droits à la re rºsentation nationale. réparations, s nf à prendre des mesures ulté
Cependent a jourd'hui ;n , voix s'est élevée rienrcs, s'il a : rivoit qu > la totalité de l'édiſice
pour en ramener la question : déja bourdon devint nécessaire à l'éducation publique ».
noit , dans son coin I un lié , le murmure de J'nºuite les c bi,1 t 's réunis d aliénation et des
l'intr:gue 'ai puissante : il t ſ. llii cé :-r à la f r º nº : ººº ont préscnté ce projet, qu'a adopté
l'Asso1nblée :
midable majorité, qui a fait prévaloir l'oi dre
du jour. Art. I". « L'argenterie des églises, chapitres
Les dernières nouvellºs des départemens du et coinin un intº s rºiigieuses , qui a été, ou qui
Gard ,t de l'Ardesche annoncent que le camp pourra être jugée inutile au culte , d'après les
de Jalès est à-peu-près dispersé ; que les 6o,ooo Inventaires faits suivant l'instruction du comité
hommes dont le composoit la r nommée , se d'ali'nation , du 19 octobre dernier, décrétée
réduisent à une poignée de factieux , dºnués par l Assemblée nation le et sanctionnée par le
d'armes , qui n'osent se montrer , « t que les roi, les 8 et 9 novembre, s >ra envoyée par les
directoires qui sont à leur piste éventent leurs directoires de districts aux liôtels des monnoies
mines avant qu'elles soient formées. les plus voisins , et les directeurs desdites mon
Au nom du comité d'enmpl cem nt, M. Pru noies leur en ſeront passer un reçu par le pro
on a demandé et obtenu trois décrets , dont cureur-général-syndic de leur département.
a teneur explique la matière. I1. Les pièces d'or et celles d'argent doré qui
se trouveront parmi l'argenterie dont il vient
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu d'être parlé, en seront séparées, pour être en
son comité de l'emplacemºnt des tribunaux ct voyées à la monnoie de Paris par les directoires
administrations. autorise le département d'Eure de district , avec un état certiiié par eux , des
et I.oire à acquérir, anx frais des administrés , pièces qni seront envoyées : et le directeur de
la maison conventuelle des ( ordeliers , pour y la nonnoie de Paris leur en fera passer un reçu
tenir ses séances, sans qu'il puisse en aucun cas par le procureur-g'néral-syndic de leur dépar
ncquérir le jardin, dont il demandoit un décret !tº In ( " Il t.
d'aiiénation à son profit ». i | I. Les directoires de district donneront avis
« L'Assemblée nationale autorise le district à l'administrateur de la caisse de l'extraordi
de Sarrelouis à acquérir, aux frais des adn1i mair° , ct lui enverront l'état des envois faits par
nistrcs, la maison des ci-dcvant chanoinesses, | eux aux hôtels des monnoies, et de leurs poids,
513
et ils envcrront des doubles de ces états aux MM. Robertspierre, Buzot et Péthion se sont
départemens, qui les feront passer au comité réunis pour demander l'ajournement, donnant
d'aliénation. 1 T « - pour motifs que la matière n'étoit pas mûre, et
IV. Après que le comité d'aliénation tl ll I tl
que la gradation des pouvoirs établie par le co
•:,nné son avis, suivant l'article IV de l instruc rnité iſiniroit par anéantir la liberté. Cependans
1ien du 19 octobre, il sera procédé de la ma l'Assemblée a décrété qu'il n'y avoit lieu à l'a
nuère qui va être expliquée, à la fonte des ma journement, et a fait mettre le projet en déli
;ièges d'or et d'argent comprises aux envois bération, article par article. Après d'assez longs
et dépôts, et qui n'auroient pas été exceptées débats, voici ceux qui ont éte adoptés :
d'après l'examen et l'avis du comité. - Art. }°º. « Les actes des directoires ou con
. V. : rs matières étrangères, telles que le bois, seils de districts ou de départemens, me pour
Je fs : , le cuivre , seront exactement se parées ront être intitulés ni décrets , ni ordonnances, .
desdites pièces d'argenterie ; les p: rres fines ou ni réglemens ni proclamations ; ils porteront
fausses qui s'y trouveroient enchâssées Se I'C Ilt le nom d'arrétés.
également séparées, et remises en dépôt a tl re CG II. Chaque arrêté sera signé par tous les mem
veur du district , pour en être disposé confor bres présens, qui auront voté pour la délibé
mérnent aux dé créts de l'Assemblée nationale. ration ; l'expédition en sera faite sous la signa
VI. Ces distractions étant faites, les matières ture du président et du greffier : elle ne con
seront pesées : il sera dressé procès-verbal de la
pesée et procédé à la fonte. La fonte étant faite tiendra jamais les noms ni le nombre des signa
taires qui l'auront souscrite.
et les lingots forrnés , il sera pris un morceau llI. Les conseils de département ou de district,
d'essai de ciaque fonte , lequel sera envoyé sous après avoir procédé à l'élection du directoire,
cachet à l'hôtel des monnoies de Paris. nommieront, les premiers quatre membres, les
VXi. i.es mèmes formalités seront observées seconds deux membres du conseil , lesquels
pour la fonte des natières d or , d'argent doré remplaceront au direct o re ceux dont les places
ot d'argent , qui se fera à la monnoie d ? Paris , deviendreient vacantes par mort, demission ou
chacune de ces matières y ss ra fondue séparé - (l ll l r v l ll ('ll t.
IIl (ºll [ .
IV. Les Inembres des conseils de d{strict ou
Vi1l. Les morceaux d'essai ayant étº numé
rotés « t constatés de manière à poii v oir recon de département , dont les places deviendront
vacantes par mort . dénission ou autre rnent ,
notre à quelle fonte ils appa tica a t , s ºnt ne seront remplacés qu à l'époque des élections
div ,sés en tros pti ties , et il s r.t procédé à ordinaires.
l'es.ai de chacune d'eliºs sépal én1cnt et le mêuie
jo u r. - -
V. Le Président d'une administration de dis
1 °. Par l'csseyeur général de la monnoie de trict ou de département aura voix délibérative
P.ir.s : au directoire : il ne présidera point l'ass-mblée
2o. Par dcs commissaires de l'académie des du conseil , lors de la reddition des comptes.
scien ces ; VI. Les Inºmbres des administrations de
5°. iºar quatre des anciens gardes orfévres de département ou de district ne pourront être
I'aris, qui sç ont nommés par tous les g ardes et réélus qu'après un intervalle de deux années.
anciens gardes réunis. V!!. Si la place de procureur-général-syndic
i X. Les titres des matières d'or et d'argent ou de procureur - syudic ds vient vacante par
2-ront fixés au taux résultant des trois essais mort ou démission , ie dir ctoire de départe
r( unis. ment ou de district nommera dans son sein un

X. Lcs matières d'argent d'oré seront égale commissaire qui fera les fonctions de procu
ment jngées d'après le résultat des trois essais · reur-général syndic ou de procureur-syndic , .
réunis ; et ensuite le départ en sera fait. jusqu'à l'époque du rassemblen nt des élec
l6 ll TS ) ».
XI. L'or et l'argent provenant de toutes ces
ſortes seront payés par le trésor public à la L'article V'II prononçoit une peine de sus
caisse de i'extraordinaire , et ensuite convertis pension contre les corps administratifs qui ose
eu monnoie, qui sera versée dans le trésor pu roient par des adresses , délibérations, etc. pro
blic ». voquer ou fom nter la résistance aux autorités
l.a discussion s'établissoit naturellement sur supérieures, et la destitution en cas de récidive.
le rapport du comité de constitution , concer Cettc disposition a été encore vivement im
Il fi Ylt § des corps administratifs ; pugnée par M M. Péthion et Robertspierre ,
( 1 1 25 )
qui la trouvent vague, insignifiante et favori Contraste frappant cl'un trait de civisme aves
sant l'arbitraire. un trait singuſ er d'ariséocratie.
lls ont cru voir renaître les tournures et les
vexations de l'ancien régime. - Le brave M. Liege, caporal de la troisième
MM. Démeunier et d'André ont justifié l'ar compagnie , huitième division des canonniers,
ticle, en démontrant que l'empire ne peut en garnison à Rochefort, étoit sous le drapeau
subsister que dans la hiérarchie des autorités. de son régiment pour recevoir la médaille , ré
Après quelques amendemens l'article est dé compense qu'il avoit méritée à beaucoup d'é
crété ainsi : gards. Le capitaine de vaisseau qui présidoit à
Art. VIII. « Tout corps administratif ou mu cette cérémonie , se présente le brevet à la main,
nicipal qui publiera ou fel a parvenir à d'autres et l'abordant : jurez , dit-il , d'être fidèle au roi
administrations ou municipalités, des arrêtés et à l'état. Oui , je jure , dit M. Liege , d'être
ou lettres provoquant ou soutenant la résis fidèle 1°. à la nation , 2". à la loi et 3°. au roi..
| tance à l'exécution des ordonnances ou arrêtés Ce serment très-constitutionel , prononcé avec
des autorités supérieures , sera réprimé par les noblesse « t fermeté , pensa faire évanouir le
| formes qui seront détermin es, et pourra être capitaine de vaisseau ; inais la vue d'une mul
suspendu ». titude considérable de spectateurs le retint en
L'assemblée électorale de Seine et Marne a ( quilibre sur ses jambes , et lui donna même la
| porté à l'évêché de Meaux le curé de Donne force d' embrasser le récipiendaire suivant l'u
marie, vieillard vénérable, qu, ºn liet de nais sage. Allons , peu à peu l'exemnle des bons
| sance, appo te dans la cli.iire de Bossttet de patriotes apprendra aux aristocr, tes l'a , b , c
l instruction ct des vert us. de la constitution , et les forcera à se c6nformer
Une lettre de M. Valdec annonce cºlle des aux formules s8 crées qu'elle renferine. C...
commissaires d'Arn ly-le-lºuc 19 «pris la rºu
ance soutenue de la commune de cºtte s ile .
f†, cru devoir prier àiesdames T'urpitude des administrateurs et d'#recteurs
de suspendre encore leur départ , et elies s'y généraux des postcs d'/$mpi, º , dans leur
sont prêtées de ſort bonne grace. a certissement du 17 fécrier dernier, imprimé
dans la gazette de Liége céa 18 da méuie
7/l OlJ'.

P A R I S, le 3 znary.
Oli ! la bºlle invention que celle de vouloir
- Dans l'ordre donné le premier du courant ari êter aujourd i u le progrès des lumières et la
ar M. la Fayette , pour la gºrde placée aux marche de l'esprit humain dans l'empire gerina
'uileries, on a remarqué ces mots : / a t trou - 11 que ! elle est bien digne des deux iinp riaux qui
pement qui a eu lieu lundi soi daus les ap e 11 ont eu l idée ( les sieurs prince de Latour et
partemens du roi , n'aura pas lieu desormais ; Taxis et b tron de Liliºn, directeurs-gºné aux des
j'ai ordonné aux chefs de la domesticite ( M V1. postes de l'!ºmpire ). la providence a dit : Que
Vilquier et Duras ) de n'y laisser entrer aucun la lumière de la raison soit faite su tout le globe ;
| homme armé. qne les hommes reco º moissent en fin leurs droits
| Lans cet .. ttroupement des enleveurs dn roi . naturels et imprescriptibl s, et les peuples, leur
on a reconnu plusieurs des principaux chef de mt j sté suprême et leur souveraineté absolue ;
la secte des monarchiens ou mon rchieux ; on et deux balourds d'Allemands ont dit : Nous
y a vu aussi le fameux d Agoult , connu sous le emp êcherons bien, nous, que la volonté de la
nom de chien d arrét depuis l'arresta : ion faite pi ovidence soit faite en Allemagne ; nous som
r lui du cardinal Rolan 1.1-viotte et de d'E ines directeurs g'néraux des postés de l Empire ,
rémesnil. Cette fois , il n'a pas été aussi heu no as défendons , sous peine de cassation , à tous
eux en arrestation : on ne lui a permi, d'arrê les en ployés desdtes postes, de se charg r ou de
r ni Ie roi , ni M. le baupbin : j condev il'e ſavoriser , d'une manière quelconque , soit di
toit aussi de la par tie : il a été ( trillé, ainsi que rect me nt , soit indirectement , le débit des ga
'Eprć 1nesnil et le compère d'Agoult. zºttcs et journ aux fi anço s, tels entr'autres que
Aujourd'hui le cri populaire de carnaval n'est | le journal général de l Europe , le journal poli
† . dans la capitale , à la chiant /it, lit , lit , tique de lEoui //on , le jour mal historique, poli
is bien aux monarchieux, chieux , chieux, lique et littéraire , le journal philosophique et
4
iens , chiens. chrétien , celui-là mêmc dit Mercure de France,
v • • Exº 7
» ». :l- -------- *- " " "
( 1129 )
Gpar rapport aux articles de MM. la Harpe et de son mari et par celui du prince Ivan, véri,
Champfort, et non par rapport à M. Mallet ) table héritier du trône. Voyez les lettres de
et sur-tout les Annales patriotiques et litté , Joscph II à d'Alton, et la conduite infàme des
raires de la France. - -*
: généraux de Léopold à Liége et dans les Pays
-

Mais cette défense, qui dénote si clairement Bas ! Voilà ce que vous voudriez cacher à l'uni
la rage , la stupidité et la frayeur des tyrans ger- . vers, vils esclaves de la maison d'Autriche : mais
maniques , à quoi servira-t-elle, si ce n'est à l'univers a tout vu , et vos lourdes et ridicules
hâter le progrès des lumières en Allemagne ? si excellences ne sont pas encore assez opaques
ce n'est à prouver mathématiquement, par ce pour intercepter le rayon lumineux qui brille
fait même , la tyrannie de ces mêmes rois et de toutes parts. · CARRA. -

princes contre lesquels les journaux des pa


triotes et des philosophes françois s'élèvent con
tinuellement ? Nous cherchons malicieusement,
T U R Q U I E.
º
disent les deux butors impériaux dans leur or
donnance, à tromper le peuple par des faits faux
et controuvés, et en nous permettant des ex Le grand seigneur tente un dernier effort
pressions indécentes et injurieuses contre des pour sauver l'empire ottoman. Il a expédié à
princes souverains et des monarchies entières. tous les gouverneurs , pachas et cadis de ses
Nous répondrons aux deux directeurs généraux vastes états des ordres pour la levée d'une mi
des postes impériales que nous cherchons et que lice générale , où tous les hommes depuis 15
nous chercherons plus que jainais à éclairer tous ans jusqu'à 6o seront enrôlés. C'est au nom de
les peuples sur leurs droits , et à publier haute la religion, et en qualité de calife suprême que
ment les fourberies, les injustices et les crimes le sultan exige cette assistance de tous ses sujets.
des tyrans qui les oppriment et leur volent leur Les forces maritimes de sa hautesse sont en
g 1bsistance , pour sº divertir (l leurs dépens. mauvais état, et ses vaisseaux manquent de ma
telots.
Pouvons-no;ns en conscience tra1ter avec res
pect des hommes qui ne respectent ni la SOUlVe Ohsere. Les conjectures que nous avons pré
raineté des peuples, ni les droits de l'homme, séntées hier sur la coalition formée entre la
ni la raison , ni la justice , et qui se jouent de Russie, l' Autriche , la Prusse et l'Angleterre
l'espèce humaine, commº un tigre se joue d' un pour le partage de l'empire ottoman acquièrent
imOLItOIl , G Il lui suçant lententent son sang ?
beaucoup de yraisemblance. Si l'on pèse avec
Pouvons-nous ne p · s rappeller aujourd'hui aux altention les documens que l'arrestation des
nations que Di ! ne leur a aonne des rois que sieurs i)ufresné père et fils à Strasbourg a fourni
dans sa colère ? Qu'on lise l'histoire de leurs sur ies complots de nos ex-princes fugitifs , on
crimes et des inaux dont ils ont inoudé la terre, y voit que les mécontens françois comptent
on y verra tout ce que la perversité et la stupi sur 2oo ooo hommes qui attaqueront la France,
dité du cœur humain peuvent inventer de plus par trois points divers et cn trois corps d'ar-.
horrible, de plus lâche et de plus atroce. N'est mées. Ces corps seront commandés , l'un par,
ce pas leur orgueil et leur ambition qui ont fait le prince Hoenlohée, général autrichien, l'autre
égorger des milliards d hommes sur cette terre par le prince de Brunswick, général prussien
infortunée ? Qu'on m'en cite un seul qui n'ait et parent du roi Guillaume ; le troisième par le
pas outragé cent fois dans sa vie la mature, la sieur Condé lui-même : ce n'est point à coup
justice et la raison , soit par lui-même , soit par sûr pour l'intérêt de quelques petits princes
ses ministres et ses satellites ! V oyez cette Ca - allernands, ni par égard pour nos Bourbons fa
therinc, qui se dit philosophe, et qui fait égorger gitifs que Léopold et Guillaume se décideront
froidement des milliers d hommes dans des CalIl - à une guerre avec la France ; une pareille agº
pagnes étrangères, des femmes , des en ans de gression de leur part ne peut avoir pour but que
tout âge, pour acquérir ce qº elle appelle de la d occuper les françois à la défense de lenrs pro.
gloire, et ce que nous appeilons, nous, un op pres foyers pendant le partage de l'empire ot
probre éternel, opprobre cimenté par le sang lO INlaIl .

On s'abonne à Paris , chez Buisson , libraire , ruº Hat 1tefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et l )irecteurs des Postes du llovaume et de l'Etranger.
Ilparoît tous les jours un Numnéro de ceJournal. Prix 5t» tiv pour un an, 18 liv. pour 6 rnois, et de 9 lic•. Pou
5mois, franc de port, par la Poste , Pour ºoº le Royaume L'a - « uncment ne commence que dis prem. d'ssrz rrzoi
» I • •• •
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIIlES
D E L A F R A N C E ,
| E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'/'crivains I'atriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CAR n A , un des Auteurs.

Les grands
8 craignent
5 plus q
que la mort une votre d'état qui les force à 1 es
pecter les hommes , leu1s semblables. ( J. J. RorssE .U. )

N°. D X I X. Du Samedi 4 Mars 1791 .


ASSE M B L E E N A T I O N A L E. ajourné à cette séance , et préscnté par M.
Gouttes , évêque d'Autun. , Mi. Mirabcau , en
Séance du 3 mars au soir. appuyant ce projet charitable , a ſait la motion
que chacun des législateurs daignât v consacrer
L'AnisrocRATir désespérée reconnoît n'avoir les honoraires de cinq journées. Je soutiens
désormais qu'une ressource, celle du crime. Ces l'amendement , s'est écrié M. Foucault, et j'y
messieurs n'espèrent plus séduire , ils s'arran ajoute la motion, que si la constitution n'est pas
gent pour assassiner. Nous ne parlons pas de ces achevée au 5 mai prochain , l'universalité des
Honoraires de l' \ ssemblée soit versé'e dans cette
pistolets, de ces poignards que l'on a trouvés
snr cette poignée de laches fanſarons qui s'étoit caisse des pauvres. « C'est mon avis, reprend M.
lissée mardi dernier dans le château des Tui de Wimpffen , à condition que par un décret
fo.inel, l'accès de la tribune sera interdit à tous
eries, et qui, chassée par le roi, désarmée par
la garde nationale , s'est évadée au travers des ceux qui osent cntraver les délibérations du
.'. risées et des crachats de la multitude. Un for corps législatif ». Cette ironie a fait oublier la
º fait plus énorme a été dénoncé par M. Vonlant, motion Foucault.
om du comité des recherches : c'est l'assas Ensuite l'avis de M. Mirabcau a été fortement
t commis sur la personne du curé de ...... , combatttu par MM. Robertspierre et Buzot. lls
qui , après avoir prêté son serment civique , a ont fait sentir l'inconvénient de séparer l'intérêt
été attaqué par des scélérats et frappé de quatre privé des représentans des intérêts communs de
coups de couteau ; on espèro pourtant qne les la nation représentée ; ils ont appellé la question
blessures ne sont pas mortelles : rien ne décèle préalable : elle est venue à leur voix , et a em
mieux l'agonie de l'incivisme. Après un tel at porté la motion proposée. .
tentat, quel est l homme , nous ne dirons pas Un long rapport de M. Rabaud, sur des con
de quelque vertu, mais de quelque pudeur, qui t stations particulières élevées dans la ville de
voudra s'avouer d'un parti où l'on ne sait plus Mauriac, a été terminé par le décret qui suit :
† Le sang dn cnré de ...... servira
« L'Assemblée mationale, après avoir entendu
e ciment à la constitution. Vous allez cntendre
le rapport de son comi*é de constitution, et oui
le serment patriotique sortir de la bouche de le compte qui lui a été rendu de l'avis du dé
tous les ecclésiastiques de bonne foi, s'il en est partement du Cantal, et sans avoir égard audit
quelques-uns parmi les traîneurs; tous les autres avis , décrète :
demeureront marqués du sigae de la béte , et
c'est un bien que la patrie puisse distinguer d'un Qu'il sera procédé à l'élection d'une nouvelle
coup-d'oeil le juste et l'injuste dans son innom municipalité dans la ville de M'auriac, sous l'ins
brable famille. pection de trois commissaires du département
· La première matière des délibérations de l'As du Cantal ;
scrnblée nationale a été un projet de lotºrie de Improuve l'assemblée de citoyens, tenue le....
rentes viagères en tontines en faveur des pau dans la chapelle du collége de Mauriac, comme
vres, ci-devant imaginé par un siour Laſage , illégale et inconstitutionelle ;
512
E-m=ºrrrr- -

Défend auxdits citoyens de tenir à l'avenir de vaisseau de construction étrangère. Ce prejet ;


semblables assemblées ». appuyé par M. du Châtelet, a été adopté, et
l'on a renvoyé aux comités de marine et de
Séance du 4 Mars. commerce, des observations fort sages de M.
Renaud sur l'intérêt de plusieurs commerçans
« L'Assemblée mationale , en conformité de étrangers, que l'air salubre de la liberté attire
son décret du 9 janvier dernier, décrète que en France, et dont il seroit impolitique de dé
la jurisdiction des patrons pêcheurs de la ville courager l'industrie.
de Cannes, district de Grasse, département du A la suite d'un rapport de M. Alexandre La-"
Var , est définitivement confirmée ». meth, sur le traitement à faire aux anciennes
Tel est le premier décret rendu ce matin sur milices provinciales supprimées, est intervenu
la proposition de M. Mougins, qui a fait valoir un décret en plusieurs articles, dont la prim
tous les avantages attachés à l'établissement de cipale disposition est † Ces troupes pourront
la jurisdiction des patrons pêcheurs dans les être admises par les départemens dans la for
villes maritimes. mation de la gendarmerie nationale. -

On a ensuite renvoyé au comité des rapports Un autre décret proposé par le même rap
les plaintes portées par M. de Dortan contre porteur , a été longuement débattu. il tend'à
quclques gardes mationales du département du réduire au nombre de six les maréchaux de
Jura , qui ont exigé des ecclésiastiques un ser France, avec 4o.ooo liv. de trºitement, et les
vice effectif, et contre la commune de Pontar
lieutenºns-généraux au nombre de trente. MM.
lier qui arrête, dit-il, tous les émigrfhs , et leur de Crillºn et Mirabeau disent qu'on ne peut
fait laisser le numéraire dont ils se trouvent restreindre à ce point la récompense due aux
saisis. grands talen$ que la constitution doit enfanter,
Au nom du comité militaire, M. Emery a # qui Prendront la place de tous les parvenus
déféré les abus anciens et encore subsistans qui d'intrigue et de faveur : MM. Martineau et
ont exclu des promotions nombre d'hommes à Lººjuinais trouvent le comité trop munifique,
talens à qui manquoit le risible avantage des et demandent diminution sur le traitement as
parchemins , et dont quelques uns ont porté sº#ºº : Ce Vºu.º rencontré des adhérens, et le
leur génie chez les puissances étrangères ; il a décret est ainsi rendu : :

proposé le décret suivant qui a été adopté. , º º Assemblée nationale décrète, 1°. qu'à ,
L'Assemblée nationale, ouï le rapport de son l'avenir le nombre des maréchaux de France ne .
comité militaire , décrète ce qui suit : pourra excéder celui de six ; qu'ils ne pour
Art. Ier. « Les officiers en pied et de rempla
cement, qui ont quitté leur régiment sans congé
ront avoir d'autres
militaires,
$,
fonctions que des †º
et que leur traitement sera fixé .
ou permission légale, et qui n'ont pas rejoint 3o,ooo livrº* : quant au traitement des maré- .
depuis le premier janvier 1789 jusqu'au premier chaux de France actuellement existans, qui ne,
janvier 1791 , ne sont point susceptibles de par ººººº Pºs conservés en activité, il y sera statué
venir au grade d'aide-de-camp. ºPrº ºVoir entendu le comité des pensions ;
II. Les capitaines de réforme qui auront rem *º, Qºe les lieutenans-généraux en activité.
pli ces places depuis le premier janvier 1789 ººººº réduits à trente, et que les quatre prin
jusqu'en 1791 , sont déclarés susceptibles de ce ºPºº , commandemens de troupes, auxquels ,
grade , mais pour le premier choix seulement. il a été affecté un traitement particulier de
| III. Les françois qui ont été exclus des grades *ºººº livres, pourront être confiés par le roi,
de l'armée françoise parce qu'ils n'étoient pas #oit à des maréchaux de France, soit à des
més nobles, qui ont servi en Amérique et ont lieutenans-généraux en activité ».
ensuite pris du service chez des puissancesamies, La discussion s'est reportée sur la suite des
sont déclarés susceptibles d'obtenir des places articles additionels concernant les assemblées
à la nomination du roi d'un grade inférieur à administratives : voici ce qui a été décrété :
celui qu'ils occupoient chez ces puissances Art. IX. « Aucun directoire ou conseil de dis
amies, pourvu qu'ils aient manifesté le desir de trict , mi aucune municipalité , ne pourront,
servir en France ». sous la même peine, publier, faire afficher, ou
M. Rousillon, au nom du comité de la marine, persister à faire exécuter une délibération con
propose un décret pour l'encouragement des traire à celle du département ou de district, ou
habiles constructeurs dont la marine françoise manquant au respect dû à l'administration su
s'énorgueillit, et pour la prohibition de tout périeure.
( 1 120 )
X. Le mandement de faire exécuter, qui se Circonstances particulières de l'évènement du
trouve à la fin des loix, n'aura, à l'égard des 28 février dernier.
municipalités et des corps administratifs, en ce La garde nationale, après l'arrestation de
qui concerne les objets relatifs à l'ordre judi M. de Coust, ayant observé dans les apparte
ciaire, à la guerre et à la marine , que l'effet mens du château des Tuileries une grande af
d'assurer l'exécution de la loi, lorsqu'ils en se fluence de petits messieurs en habit noir, l'épée
ront requis, dans les formes prescrites par la ºu côté, ou en chapeau rond, le sabre à canne
constitut on ; et dans aucun cas, les corps ad à la main, a pris la liberté, comme nous l'avons
ministrat.fs et les municipalités ne pourront con expliqué en d tail dans nos feuilles précédentes,'
trarier .. suspendre, gêner ni s'immiscer en rien de les foniller, et leur a trouvé, outre les armes
de ce qui regarde l'ex ' ution des ordres donnés apparentes , à chacun un poignard , et deux ,
par le pouvoir exécutif touchant l' dministra
tion . la discipline , la disposition et le mouve trois , même jusqu'à six pistolets de différens
calibres, qu'on a saisis avec grande raison. Ces
rnent de l'arm *e de terre , de l'armée navale et
de toutes leurs dépendances. petits messieurs, parmi lesquels on a reconnu
plusieurs ci-devant girdes-du-corps, avoient la
XI. Les conseils de district seront tenus d'a plupart des cartes pour entrer librement dans
dresser chaque année au directoire du départe tous les appartemens du château circonstance
ment le procès-verbal de leur session , avant remarquable). Ils prétendoient n'être venus que
l'onverture du conseil de département. pour défendre le roi, en cas, disoient-ils, qu'on
XII. Indépendamment de la correspondance l'attaqnât. La conséquence de cette excuse est
habituelle avec les directoires de département, dévoiiée; ils vouloient profiter du désordre pour
les directoires de districts seront tenus d'en emmener de force le roi, sous prétexte de ga
voyer tous les mois au département un tableau rantir sa vie. Mais ce qui est ignoré , et qui
raisonné des progrès de l'exécution des diverses prouve entièrement le projet d'une trahison ,
parties confiées à leurs soins. c'est que les infâmes aristocrates qui environ
XIII. Les actions relatives aux domaines na nent le roi , et sur-tout les principaux chefs
tionaux ou propriétés publiques, ne pourront des gardes de la prévôté de l'hôtel, ont soin de
être intentées ou soutenues par un directoire ne donner à ces ſidèles gardes de l'Assemblée
de district qu'avec l'autorisation du directoire nationale et du roi, ni poudre, ni balles : aucun
de département. d'eux n'avoit son fusil chargé ce jour-là. Cette
XIV. Ces actions seront intentées ou soute compagnie, composée de quatre-vingt et quel
nues au nom du procureur-général-syndic du ques hommes, n'a qu'une cinquantaine de
département, et à la diligence du procureur vieux fusils, dont les deux tiers ne peuvent ter
syndic du district de la situation des biens. vir : ils sont obligés de se prêter leur fssil l'un
XV. L'action relative aux domaines natio l'autre pour monter la garde : elle est détermi
née à demander à M. le maire de Paris les mu -
naux dont le roi a la jouissance , sera intentée
ou soutenue par l'intendant de la liste civile, nitions qui lui sont nécessaires pour son service.
ou par celui que désignera le roi : mais à la Tous ces faits sont de la plus exacte vérité. C....
charge de notiſier l'action , tant au directoire
de épartement qu'à celui de district du lieu Nouvelles des départemens.
de sdomaines ».
Les liommes de couleur ont fait parvenir Les derniers avis reçus des départemens de la
une pétition, et sollicitent l'honneur d'être Corrèze et de la haute Vienne, annoncent que
admis à la barre en députation. depuis quelques jours tous les ci-devant gardes
M. Dillon, député d'Amérique, s'y est vive du-corps, mousquetaires et beaucoup de ci-de
ment opposé ; il a soutenu que le bruit de cette vant nobles de ces cantons, ont disparu subite
admission porteroit le trouble dans les colonies ; ment pour aller on ne sait où. La disparution,
que les philosophes, les amis des noirs, for subite de ces honnêtes gens qui ont quitté leurs
moient une faction pour renverser la fortune foyers , rapprochée du concours prodigieux
les colons; que des décrets antérieurs faisoient d'honnêtes gens de la même espèce, armés de
a loi à l'assemblée : que la pétition pouvoit poignards et autres armes cachées autour du
ltre envoyée au comité des colonies, sans ad château des Tuileries et dans les appartemens du
mettre la députation de couleur. L'Assemblée roi et de M. le Dauphin , dans la fameuse jour
l passé à l'ordre du jour en levant la séance. née du 28 février, concourt encore à prouver
EMm=
( 1 15o j
la conspiration tentée, mais avortée ce jour là constitution par un serment authentique prêté
pour l'enlèvement du roi. Nous invitons les pa solemnellement en présence du peuplé. Ils doi
triotes des divers départemens à nous faire con vent jnrer formellcment de maintenir de tout
moître si , pendant la dernière quinzaine de leur pouvoir la constitution du royaume , dé
février, ils ont remarqué que leurs aristocrates crétée par l'Assemblée nationale et acceptée
militaires aient aussi disparu. par le roi ; sans cela, la nation et l'armée ne
· On nous mande d'Embrun que les aristocrates peuvent avoir aucune confiance en eux.
du département des hautes Alpes s'agitent,
qu'ils parlent hautement de contre-révolution ,
u'ils fabriquent des chansons à l'autrichienne, Un personnage très-suspect a été dénoncé à
et les § aux soldats des troupes de li la municipalité de To 1louse ; les ordres ont été
gne pour les disposer, par l'inoculation du virus donnés aussi-tôt pour l'arrêter Prévenu à tems,
ºutrichien , à baisser leurs armes devant les il a pu s'évader; mais on a trouvé dans ses pa
satellites autrichiens qui , disent - ils , doivent piers une circulaire : cette pièce très-importante |
bientôt entrer en France par le nord , tandºs et très curieuse est au greffe de la municipalité;
que les piémontois entreront dans le midi par elle est conçue dans les termes suivans :
les Alpes. Une partie des officiers de la gar « Que chacun se munisse d'un cheval et d'un
mison d'Embrun ne porte plus la cocarde na arm ment complet : on se procurera autant .
tionale , ils portent en revanche un bout de d'º ffidés que l'on pourra, équipés de même : on
ruban noir à la boutonnière ( IV. B. le noir et établira dans chaque grande ville et places fortes
le jaune sont les couleurs de la maison d'Au un club monarchique : s'il ne peut s'y établir ,
triche ). A la tête des mécontens des l autºs A l on conservera la liste de ceux qui auront sous
pes est l'infâme Leyssin , ci-levant archevêque crit, et l'on se procurera autant de signatures ,
d' Embrun , ce misé able a , dit-on , g'gné quel quº l'on pourra ; à une époque fixée les princês
ues fonctionnaires publics , et entr'autres un fugitifs , à la tête des mécontens . entreront :
abbé Rossignol , ex-jésuite qui a fait répandre dans le royaume. A Paris, le club monarchique
des sermons anti-civiques pour empêcher la s'emparera du roi et de la famille royale : à la,
prestation du serm ent. Ces manoenvres n'ont même époque les clubs monarchiques des autres ]
séduit qu'un pctit nombre de prêtres, et bien villes s'empareront des châteaux forts, des ar-,
tôt l'assemb'ée électorale va purger le départe senaux , armes , et sur-tout des magasins à pon
ruent de toutes ces ordures sacerdotales. dre ; les cours souveraines rentreront aussi-tôt
Au surplus , les braves François des hautes pour déclarer nul tout ce qu'a fait l'Assemblée
Alpes sont disposés à bien recevoir les Piémon nationals, et pour juger comme coupables de
tois, si tant il est vrai qu ils doivent paroître , et crime de lèze-nation tons ceux qui auront ma
les trattres de ce département peuvent compter nifesté des opinions contraires aux droits du
que le jour où leurs chers Piémontois mon roi et de la monarchie ». | Extrait de la Chro
treront le bout du nez , sera signalé par nn nique de Paris ). 1 · · |

grand abattis d'oreilles Aristocratiques. Ainsi par Observ, Que l'on rapproche ces faits du com
#ntérêt pour les oreilles de l'ex-prélat Leyssin . plot tenté le 28 février dans la capitale pour
mous lui conseillons de contre mnander ses Pié enlever le roi ou le dauphin , complot dàn
montois et sa contre-révolution. lequel les principaux acteurs étoient des mémº
Les patriotes d'Embrun témoignent leur éton bres du club monarchique de Paris ; que l'o |

nement sur la prétendue lettre du ministre de se rappelle l'explosion que ces clubs monarchi
la guerre , qui ordonnoit la prestation du S(- I" ques ont occasionnée à Aix , à Perpignan, les
| ment civique à tous les officiers de l'armée , tentatives séditieuses qu'un club de cette espècé,
sous peine de démission : ils croyent que cette affilié à celui de Stanislas Clermont-Tonnerré ,
lettre n'a existé que dans certains journaux, at vient de faire tout récemment à Limoges, et
tendu qu'elle n'a point vu l'exécution des ordres les citoyens sauront quelle opinion ils peuv
u'elle contenoit ; et qu'au CQ 11 traire , beaucoup former sur ces clubs ennemis de la constitua
§ ont l'impudence de manifester hau tion. Nous le répéterons sans cesse, ces monar
tement des sentimens et des espérances dialné chiens sont et ne peuvent être que des aristo
tralement contraires au serment civique, C'est crates , qui, sous un masque de royalisme, tra
à M. Duportail à calmer sur ce point l'inquié ment la ruine de la constitution, la destruction
tude publique, Les officiers de l'armée sont des de l'Assemblée nationala , la guerre civile, le
fonctionnaires publics assez importans : pour retour à l'ancien régime , et la banquerout,
que la nation puisse exiger qu ils soient liés à la publique.

ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
- D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigépar M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Les grands craignent † que la mort une sorte d'état qui les force à res
eurs semblablos.
pecter les hommes , ( J. J. RoUssEAU. )

N°. D X X. Du Dimanche 6 Mars 1791.


As sE M B L É E N A T I O N A L E. réclamée , et le décret n'a point rencontré,
d'objection.
Séance du 5 Mars. « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
la pétition de Victor Broglio , considérant les,
- C'esr une maxime de la morale - pratique , longs et utiles services de M. le maréchal de
- † un bienfait reçu , les torts du bicn Broglie, absent en ce moment du royaume , ct
le mauvais état de sa santé , décrète qu'il ne
, faiteur ne délient pas l'obligé du devoir de la
#nnº . Aujonrd'hui l'Assemblée natio sera rien statué , quant à présent, sur le rong
| nale a consacré cette maxime par un décret et le grade de maréchal de France, dont jouit
rendu en faveur du mal échal de Broglio, qui actuellement M. le maréclial de Broglie, et le
après avoir. pendant longues années , #ien mé mºntient provisoirement dans le rang et grade
rité de la France , avoit oblitéré sa gloire et ses dont il est revêtu ; -

vertus, en acceptnnt le commandement de Décrète en outre l'impression de la p'tition


· l'armée rassemblée autour de Paris en juillet qui lui a été présentée à cet égard , et charge
1789, pour le triomphe du despotisme et l'anéan son président de présenter le présent décret à
tissement de la souveraineté nationale ; Victor la sanction du roi. » -

de Broglio, fils du maréchal, mais citoyen pur, Au nom du comité d'imposition, M. Roederer
a tâché de concilier la tendresse filiale avec a présenté le décret portant suppression déſi
l'amour de la patrie. Il a essayé de disculper nitive de la ferme générale et de la régie : on a
pn père sur les faits de juillet 1789 et sur son «journé à lundi prochain une disposition qui
pbsence actuelle. « Mon père, dit-il, a été ap ordonnoit la vente , au profit de la nation, de
ºpellé , mis à la tête d'une armée , il a obéi ; tous les édifices et de tous les effets mobiliers
ais il n'étoit jamais appellé dans les conseils. qui ont appartenus à cet épouvantable colosse
*st lui qui a conjaré le roi d'éloigner l'armée. de la finance. Le reste est décrété en ces.
tertt1CS :
#ntôt attaqué par la calomnie , il s'est con
mné à un exil volontaire. Les factieux lui ont Art. I°º, « A compter du 1er avril prochain,
#it mille avances pour l'engager à se mettre à les droits d'entrées des villes conservés jusqu'au
ºur tête ; il les a rejettés avec horreur. Au 1º mai suivant, et les droits perçus par la régie
jourd'l1ui chargé d'années ct de douleurs, il est générale , conservés*jusqu'au 1er avril, seront
dans § d'obéir au décret qui lui régis par deux administrateurs que le roi nom
scrit une époque pour rentrer en France.... II1(*I'al.

e vous demande une exception pour mon A compter du même jour 1er avril, la ferme
e: ». et la, régie générale sont supprimées , à la ré
' Ce discours , souvent interrompu par les servé des empioyés nécessaires pour la percep
ngfots de l'orateur, a éprouvé une faveur gé tion des entrées des villes, jusqu'au 1° f niai.
rale-. . Les vertus , les services du ſils , ont A compter du même jour. le traité passé avec
aichi.l'intérêt qu'avoit jadis mérité le père : Kºlendrin est résilié ; à compter du 1er janvier
I. Goupil a fortement insisté sur l'exception 1789 , le bail passé à • pº, Meger et à
3Q
( 1 132 ) . - -

ses cautions, le 8 mai 1786, est pareillement du procès-verbal de leurs sessions, l'une au
résilié. Ledit Mager et ses cautions, compteront pouvoir exécutif, et l'autre au corps législatif,
· de clerc à maître du produit de leurs percep pour être déposée aux archives mationales ».
tions, depuis cette époque jusqu'au 1** avril. Longue et importante discussion sur l'article
II. Le comité des finances proposera inces XX, à qui sera attribuée la connoissance des
samment un projet de décret relativement à la contestations qui pourront s'élever sur la régu
reddition des comptes, tant de la régie que de larité des assemblées primaires, de communes
la ferme, à la liquidation des cautionnemens ou de sections, sur l'exclusion ou l'admission des
et fonds d'avance, tant desdits Mager et ses citoyens aux fonctions publiques, sur la forme
cautions, Kalendrin et ses cautions, que de des élections, etc. Le comité donne cette con
leurs receveurs et autres employés : et enfin noissance aux conseils ou directoires de dénar
au remboursement desdits fonds d'avance et tement; MM. le Chapelier, Beaumetz et Ræ
cautionnemens, ainsi qu'à la conservation des derer trouvent moins de danger à l'attribuer
droits , priviléges et intérêts respectifs , tant . aux corps judiciaires. Ces deux avis partageant
des prêteurs desdits fonds d'avance et caution § sur une des matières les plus graves
memens, que des débiteurs pour lesqucls l'a qui puissent occuper ses délibérations, M. Mi
vance en aura été faite au trèsor public. rabeau a demandé et obtenu l'ajournement. .
Ne pourront aucuns desdits comptables faire M. Démeunier rapporte, au nom du comité
compensation de leurs fonds d'avance et cau idº constitutiôn , le projet de décret qui pro
tionnemens , avec le produit de leurs recettes. nonce la formation d'un tribunal provisoire
III. Immédiatement après la promulgation . ' pour connoître les crimes de haute trahison.
du présent décret, les directoires de district , , Ce projet est adopté, nous ne pouvons en don-,
sous la surveillance des directoires de départe ner la rédaction littérale : nous nous bornerons,
ment , nommeront des commissaires pour pro à dire que ce tribunal, composé de quinze juges, .
céder , sans délai , à l'inventaire des sels et ta sera séant à Orléans, et que les juges auront
bacs qui sont maintenant dans les mains de 36oo liv. d'honoraires annuels, payables au pro
Mager et ses cautions , ainsi que des terreins, rata de la durée de leurs fonctions. :
bâtimens , pataches, bateaux , voitures , che Une adresse de la ci-devant assemblée de
vaux , meubles et ustensiles de toute espèce, Saint-Marc, dont les membres prennent encore .
servant à Texploitation , tant dudit Mlager et le titre de seuls et légitimes représentans de .
ses cautions ,que de Kalendrin et ses cautions, Saint-Domingue , a été vigoureusement im-,
à i'exception néanmoins des parties qui pour prouvée. / -

roient concerner les entrées des villes conser Le directoire de Privas annonce la disper- .
vé es jusqu'au 1º mai , desquelles parties il ne sion du camp de Jalès, et la récipiscence de la .
sera fait inventaire qu'aux époques où ſiniront plupart des coupables, va - " a

les perceptions. On apprend que M. Lamourette, l'un des


A la clôture desdits inventaires, en chaque plus grands talens du moment actuel, et l'un "
lîeu , lesdits sels , tabacs , terreins , bâtimens, des meilleurs citoyens du clergé, est nommé .
pataches, bateaux , chevaux , voitures, meu à l'évêché de Lyon. . *
bles et ustensiles, seront remis à la nation par La société des amis des noirs se plaint de la
lesdits Mager et Kalendrin , et leurs cautions, sortie qu'a faite hier M. Dillon, et demande .
à qui les commissaires en donneront acte ». la permission de le prendre à partie. M. Mo-;
La discussion s'est reportée sur la suite du reau Saint-Merry a voulu défendre les inten-*
décret additionel concernant l'organisation des tions, et même les expressions de son collègue.
· corps administratifs. Les articles XVI et XVI}I absent : on a levé la séance.
n'ont été décrétés que sauf rédaction ; voici
les articles XVll et XIX.
Art. XVII. « Les conseils de département ne P A R I S, le 5 mars.
pourront ni discontinuer leurs séances , ni les
ajourner qu'aux époques fixées par la loi, à Le procureur-syndic de la commune , en
moins que les circonstances n'aient déterminé consequence des ordres du département et de*
le roi sur leur réquisition à autoriser cette dis la municipalité de la capitale, va dénonaer à .
continuation ou cet ajournement. l'accusateur public les émeutes et les délits corra
XIX. Les conseils de département seront te mis le 28 février, tant à Vincennes qu'au châ
mus d'adresser chaque année deux expéditions # teau des Tuileries. Les procès-verbaux de ces
( 1 153 )
évènemens ont été remis à l'accusateur public. de la Villette, celle du Luxembourg, les mod
Plusieurs des factieux arrêtés le même jour vemens excités dans nos fauxbourgs, le départ
dans les appartemens du roi , par la garde ma de Mesdames, leur arrestation même, les cartes
tionale, sont di temns aux prisons de l'Abbaye. eharitables du club monarchique, la distribution
Pendant la quinzaine qui a précédé cette ex de pain à un sou la livre, le tocsin qu'on a es
plosion aristocratique du 28 février, le direc sayé de sonner dans un quartier de Paris , les
toire du club monarchique de Paris avoit en libelles incendiaires et tendant à faire armer le
voyé des émissaires dans les divers départemcns peuple contre ses frères de la milice citoyenne,
de l'empire, pour y former des clubs affilés, les dangereuses motions des noirs à la tribune,
prendre des listes de mécontens, ranimer leur le plan funeste de Vincennes, 8oo p: rsonnes,
courage et propager dans tout l'empire le choc au moins , armées de poignards, de stilets, de
contre-révolutionnel que les conjurés comp pistolets d'arçon , des milliers de brigands tous
toient imprimer à la capitale ; Uzès, Toulouse , prêts, à deux ou trois heures du matin , à égor
Limoges, et plusieurs autres villes ont éprouvé ger les citoyens; tout cela réuni ne laisse aucun
en même temps l'effet funeste de cette im doute sur une conjuration bien réelle , et
pulsion monarchienne. les apprêts d'une seconde représentation de
Charles , X. - -

- Extrait du Courier de Gorsas.


La vigilance de M. la Fayette , sa prudence,'
, Un grand et sanglant projet étoit monté pour la bravoure de la garde mationale ; la bourgeoi
lé 28 de ce mois ; les troubles des jours précé sie, qui est venu se réunir aux patrouilles de
déns n'étoient que des escarnouches prépara la nuit après s'être fait reconnoître , cet accord
toires ; mais le tocsin funèbre devoit sonner unanine d'intentions , de volontés, a décon
dans la nuit du 28 ; et s'il n'a été qu'un combat certé les plus sinistres projets. Mlais qu'on l'ap
risible, digne d'ajouter un chapitre à l'histoire prenue : des projets plus sinistres encore se
des héros de Liliput, ce n'a point été la faute préparent. Les conjures furieux ont tenu ces
des chefs des conjurés, tant de l'intérieur que jours derniers des conciliabules ; on va faire
de l'extérieur. Voici un fait qui nous est ga jouer de nouveau les plus infâmes ressorts ; des
ranti, sur lequel d'ailleurs nous invitons nos proscriptions ont été prononcees ; les partis les
concitoyens à prendre des informations : « le plus violens, mais en même temps les plus té
jeudi 24, un chevalier de Saint-Lonis, garde nébreux, ont été arrêtés; les presses gémissent :
du-corps de Monsieur , fut présenté pour la les arsenaux des libelles fument. On n'a pas pu
première fois au club des amis du roi , d'où il diviser notre brave garde nationale : et il a été
se rendit avec M. de Ville quier aux Tuileries, arrêté qu'il falloit se servir de l'évènement
avec plusieurs autres membres ; ils ont été intro même de la nuit du 28 pour armer nos gardes
duits par une issue secrète au château , où ils nationaux des départemens contre ceux de Pa-'
ont été accueillis, visités, fêtés par les président ris , et faire servir la honte dont les conjurés
et conseillers du comité autrichien : ils y ont ont été couverts , au profit de la conjuration.
passé la majeure partie de la nuit à délibérer, Observ. Le résultat de ces conciliabules a é té
et à minuit on leur a fait servir à souper dans le projet d'inonder les départemens de libelles ,
les petites retraites de l'intérieur. Ce chevalier tºudans à soulever les gardes nationales de l'em
de Saint-Louis , entr'autres , fut si satisfait, et pire contre celle de la capitale , et à présenter
des caresses qu'il avoit reçues, et de quelques l'attroupement des séditieux, qui se sont ras
mots flatteurs qui lui avoient été adressés col semblés dans le château le 28 février pour en
lectivement avec les nouveaux arrivés de la pro lever le roi ou M. le dauphin, comme un con
vince, qu'en parlant de cet accueil à un des cours d'honnêtes gens qui s'étoient rassemblés
affiliés : « Il semble, disoit-il, que le St-Esprit autour du roi pour le défendre. Ces honnêtes
soit descendu sur la terre pour inspirer les pa † feront paroître sans doute en même temps
roles pénétrantes que *** nous a adressées. e mémoire apologétique des brigands qui inva
- On voit donc que le plan étoit concerté : J'ir dèrent le château de Versailles dans la nuit du
ruption subite et prouvée des gardes-du-corps , 5 au 6 octobre 1789 ; car les brigands et les
la consommation augmentée dans la capitale , lionnêtes gens , désarmés dans le château des
les registres de la police attestant que 3o mille Tuileries le 28 février 1791 , présentent un pa
inconnus sont dans les hôtels garnis , un plus rallèle singulier aux yeux de la loi. Les brigands
grand nombre dans les hôtels des émigrans , de la nuit du 5 au 6 octobre 1791 , étoient armés
I'essai fait de diviser la garde nationale, l'affaire de piques et couverts de haillons, c'étoient des
( 1154 j
hommes obscurs et inconnus, des vagabonds ; échafaudage d'intrigues t'est écroulé devant cet
les brigands du 28 février 1791 s'étoient armés axiôme imitnortel et universel , LE sALUT DU
de poignards, de couteaux et de pistolets ca PEUPLE EsT LA sI'PRÊME Loi ! ! ! ! axiôme dont la
chés : ils sont pour la plupart des ci-devant sei déclaration des droits de l'homme , faite dans
neurs ou gentillâtres, gardes-du-corps ou of l'Assemblée nationale de France, n'est qu'un
† de l armée : les brigands du 6 octobre commentaire accessoire et imparfait. La raison
1789 étoient armés de fureur contre les gardes et la vérité ont conservé leur empire ; la majo
du-corps qui avoient outragé la nation dans rité de l'Assemblée , toujours saine, toujours
deux orgies consécutives , les brigands du 28 pure , a repris son énergie ; tous les honnêtes
février 1791 en vouloient évidemment à la per gens se sont ralliés , et l on a vu qu'il étoit plus
sonne du roi et de M. le dauphin , ils étoient facile de faire des libelles que des décrets.
animés d'une fureur aristocratique de contre Citoyens ! veillez plus que jamais, mais veillez
révolution et de Saint Barthelemi. avec ce calme qui convient à votre puissance '
et à la dignité souveraine de la nation; tous ces
mouvemens tumultueux ne servent qu'à vous
Amis da la patrie et de la constitution, lisez faire calomnier et à fournir à vos ennemis des
ceci attentivement. prétextes pour attaqucr vos plus fidèles repré
sentans. Soyez sur vos gardes; me croyez mi aux
· Depuis trois semaines des libelles étoient ré calomnies qu'on médite, ni aux louanges qu'on.
pandus avec une profusion scandaleuse (il y prodigue. Pour savoir qui sont ceux qui. parmi
en av oit pour mon propre compte qu on Insé
vos députés à l'Assemblée nationale , méritent .
roit dans les Actes des Apôtres, et qu'on distri votre conſiance, examinez la conduite de cha
bnoit jusques dans la saile des amis de la consti cun d'eux , suivez leurs opinions, considérez si
tution : c étoit bien juste; mais je n'en persévé leurs maximes principales et invariables ont tou
rerai pas moins à dévoiler les aristocrates et les jours été, ou non , la loi suprême du salut du
escrocs); les calomnies les plus absurdes étoient peuple et les droits de son immortelle souverai
débitées contre les dépntes patriotes et contre neté. Ceux qui n'ont jamais varié, ceux que
1es plus clairvoyans des jacobins : dans les cafés, vous avez toujours vu suivre le panache matio
dans les assemblées, dans les groupes, des afſi mal , voilà ceux que vous devez défendre : mais
dés du club de 1789 et du comité autricliiea défiez vous de ces caméléons qui, autrefois vos
des Tuileries, cherchoient à exciter les esprits ennemis , prétendent aujourd'hui être vos seuls
contre ces braves députés : on vouloit aigrir la amis. Citoyens ! rappellez - vous ce qui arriva
ſarde nationale, en lui persuadant que tous les aux moutons lorsque. sur le conseil des loups,
•mouvemens populaires qni la fatiguent, et qui, ils abandonnèrent leurs gardiens fidèles. Nous
d'après ce qui s'est passé aux Tuileries , ne peu sommes environnés de dangers, sachons nous
vent être attribués qu'à nos ennemis , étoient conserver ceux qui peuvent nous aider à les'
1'ouvrage de ces mêmes dépntés patriotes, que prévoir et à les éviter. CARRA.
l'on qualifioit sans façon de factieux. On igno
roit le but de toutes ces manoeuvres odieuses :
l'inquiétude étoit générale : la séance de lundi
28 février a tont découvert. Une coalition s'étoit On nous mande des environs de Péronne que
formée entre les noirs et les mouchetés du club l'abbaye de J. F. Maury est vendue. C'est sans
de 1789 ; Mirabeau avoit passé encore une fois doute pour consoler cet abbé de la perte de ses
sous les tentes ennemies; leur audace annonçoit 8oo fermes que d'Eprémesnil, connu aussi sous le
un succès certain : on espéroit qne les députés nom de fou des isles Sainte-Marguerite, qna
patriotes garderoient le silencc : ou , que s ils lilioit à la tribune cet abbé Maury du bean titre
parloient on étoufferoit leur voix en les appel de son illustre et généreux ami !)n se rappelle
lant factieux ( ce qui est un moyen vraiment encore qu'à l'époque des dragonades de Lamoi
admirable de trancher toutes les questions) : que gnon , d' Eprémesnil ne parloit que de faire pen
n'espéroit-on pas ? On espéroit enſin que le vien, dre J. F. Maury, qui étoit alors l'illustre et gé
national, qui sollicite une loi sur les émigrans, néreux ami, l ame damnée du brigand Lamoi
ne seroit point écouté : vains efforts ! tout cet gnon.
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
| Et chez tous les Libraires et Diteeteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
J . -
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ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
3 O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
Les grands craignent plus que la mort une sorte d'état qui les force à res
pecter les hommes , leu1 s semblables. (J. J. RousseAu.)

N°. D X X I. Du Lundi 7 Mars 179t.


As sE M B L É E N A T I O N A L E. plusieurs décrets anciens, qu'une affectation
coupable avoit omis d'offrir à la sanction, nom
| Séance du 5 mars au soir. mément celui du 23 juin 1789, qui déclare
l'inviolabilité personnelle des représentans de la
C'EsT pour la dernière fois que l'Assemblée nation , et celui du 13 juillet suivant qui statue
nationale a entendu parler des complots d'Uzès. la responsabilité des ministres , et qui met la
Ces complots sont anéantis : on en connoît les dette publique sous la sauve garde de la loyauté
auteurs, le ci-devant duc d'Uzès et le ci-devant françoise. M. Duport a présenté ces décrets au
évêque de la même ville : on en a capturé les roi, qui n'a pas hésité de les consacrer par son
chefs principaux au nombre de quatre , le sieur acceptation, comme loix constittitionnelles.
Lafaumés, ci-devant comte ou baron ; les sieurs L'arrivée des commissaires natiônanx au dé
Delbocq père et fils, et un nommé Théron. partement du Morbihan , a calmé l'efferves
L'armée combinée de troupes de ligne et de cence de cette contrée ; les commissaires ont
gardes nationales , sous le commandement de fait partir le sieur Amelot, ex-évêque de Van
M. d'Albignas, a dispersé le camp de Jalès, sans mes, mandé à la suite de l'Assemblée nationales.
répandre une goutte de sang. I.es deux dépar Après un rapport de M. du Châtelet, sur l'af.
temens du Gard et de l'Ardèche ont fait bonne faire de deux particuliers prévenus de falsifi
police chacun dans leurs limites , et tout est en cation de billets de la banque de Vienne , dé
paix aujourd'hui ; voilà , en résumé, le rapport tenus à Huningue , et dont l'extradition est
fait par M. Voulant , sur l'avis duquel il est revendiquée par le ministère impérial , sous
décrété « que le président écriroit une lettre de couleur de réciprocité , l'Assemblée n'a pas cru
satisfaction à M. d'Albignac, à l'armée qu'il pouvoir préjuger une des plus grandes ques
commande et au district d'Uzès , qui, dans tous tions du droit des gens; elle a renvoyé la chose
ces troubles, a montré autant de zèle que de
fermeté ».
§ #
T1Cºra 1.
de constitution pour un rapport gé
La société des amis de la constitution, établie La séance a été remplie par la lecture de l'a
à Blois, écrit que cette ville est encore en fer doption d'un décret présenté par M. Chasset,
mentation : mais qu'elle attend le bonheur et concernant les dimes inféodées. -

la paix de la présence de ce vertueux évêque, Art. l°*. « Les propriétaires laïcs de dîmes
ue la loi et la providcnce viennent de lui inféodées, qui ont affermé ces dimes par bail
OI1I1er.
distinct , ayant une date certaine antérieure à
On apprend que M. Boisgelin , ci - devant celle du décret du 14 avril 179o, portant sup
archevêque d'Aix , député protestant et rebelle † des dîmes inféodées , pourront , sur
au serment civique, est remplacé par M. le a représentation des baux , donner la valeur
Boux , curé et administrateur du département de leurs dîmes en paiement dans les acquisi
des Bouches du Rhôn °. tions des domaines nationaux : elle y sera reçue
I. e fidèle ministre de la justice, en ressassant jusqu'à concurrence de la moitié du capital de
la Lesogne de ses prédécesseurs, a retrouvé la redevance annuelle de leurs #. déduc
2I
( 1156 )
tion faite sur la totalité de ladite redevance des M. le Chapelier a fait la lecture de tous les
charges de toute espèce , d'après l'état que les articles qui forment le complément du décret
dits propriétaires seront tenus d'en donner , sur le pouvoir judiciaire.
certifié d'eux. - Le comité de constitution a mis fin aussi à son
II. Ces baux et états seront représentés au travail sur l'organisation des corps administra
direetoire du district de la situation des biens , tifs, par un grand nombre d'articles décrétés
et seront par eux certifiés véritables ; sur la re ainsi qu'il suit :
présentation et sur la remise desdits baux et Art. XVI. « La session annuelle de chaque
états ainsi certifiés, le commissaire du roi , pré
conseil de département, ordonnée par l'art. 12
posé à la liquidation générale des offices, expé de la seconde section du décret du22 décembre
diera provisoirement une reconnoissance équi
valente à la moitié de la valeur du bail , confor 1789 aura lieu sans aucune convocation : l'épo
que de cette session ne pourra être retardée ni
mément au précédent article ; et ladite recon | annullée, à moins que, d'après une nécessité re
moissance sera reçue en paiement des domaimes connue par la majorité des membres du conseil,
nationaux, soit dans la caisse du district, soit
dans la caisse de l'extraordinaire, conformé et sur une pétition qu'ils auroient adressée au
roi , il n'en eût accordé une permission. Dans le
ment aux précédens décrets ». cas où l'époque du rassemblement seroit avan
( Nous donnerons la suite de ces décrets cée, les directoires de département lés notifie
dans un de nos prochains numéros. ) roient aux directoires de district, afin que l'in
e Séance du 6 Mars. tervalle prescrit entre le terme des conseils de
district et celui de département soit toujours
observé.
M. Camus a ouvert la séance en annonçant
la liquidation de plusieurs brevets de retenue , L'article XVII a été rapporté hier. :

montant au total à 1,152,ooo livres, au profit de XVIII. Néanmoins , dans le cas où la sûreté
MM. Talleyrand, le Clerc-Juigné, Conflans, intérieure dans le département seroit troublée
Guines , Woldemar, Delfosse , Legras ; et le au point qu'il fût nécessaire de faire agir la force
décret rendu en a ordonné le remboursement, publique de tout le département, le président
à la charge par les brévetaires de remplir les du directoire sera tenu de convoquer le conseil ;
formes prescritcs. -
et , à défaut de convocation , le conseil sera .
Le décret suivant est intervenu, sur l'avis du tenu de se rassembler, mais toujours en donnant
même rapporteur : - sur le champ avis de ce rassemblement extraor
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu dinaire à la législature si elle est réunie , ainsi
son comité de la direction générale de liqui qu'au pouvoir exécutif; le conseil ne pourra
dation , décrète que les intérêts des différentes alors s'occuper que des moyens de rétablir l'or
parties de la dette remboursable, qui sont ac dre , et se séparera aussi-tôt que la tranquillité
cordés aux créanciers de l'état , à compter du ne sera plus troublée. . !
jour de la remise complette de leur titre , ces Voici les articles décrétés ce matin : #

seront à l'expiration de la quinzaine , à dater Art. XXI. « Dans le cas où des troubles sur
du jour de la sanction , ce qui aura lieu tant venus , soit dans les assemblées de communes
ue le paiement des reconnoissances définitives par communautés entières ou par sections, soit
† liquidation se fera à bureau ouvert , sauf dans les assemblées primaires, auroient empê
l'exécution de l'article VllI du décret du 7 no ché d'en terminer les opérations, ou donne
vembre dernier, dans le cas où les rembour roient lieu à en prononcer la nullité , le conseil
semens n'auroient lieu que par ordre de nu ou le directoire du département pourra , sur
méro. »
l'avis du directoire de district , convoquer une
M. Camus a encore annoncé une nouvelle mouvelle assemblée , y envoyer, au besoin, des
incinération d'assignats, pour une somme de 6 commissaires pour maintenir l'ordre ; et , à
millions. -
l'égard des assemblées primaires , déterminer le
Au département de l'Aude , les sermens ci lieu où il paroîtra convenable de les convoquer,
viques retentissent dans toutes les chaires, et les pourvu que ce soit dans le même canton. # »

biens nation aux se vendent † XXI I. Si des troubles s'élevoient , soit dans
Au district de Saint-Jean-d'Angely 8o curés, les assemblées municipales , soit dans le conseil
formant l'arrondissement , ont tous prêté le général d'une commune, le conseil ou le direc
serment sans restriction. toire du département, sur l'avis du directoire
r. t 1137 )
-
-

de district , pourra pareillement nommer des La réunion des patriotes est plus que jamais
nécessaire.
commissaires chargés d'y rétablir l'ordre ».
On a ajourné les articles XXIIl et XXIV ,
comme intimément liés à celui ajourné hier. Quelle seroit notre destinée, ô mes compa
triotes ! si dans l'instant où nous touchons au
Art. XXV. « Si les directoires de départe
mens ne peuvent, malgré deux avertissemens bonheur et au repos, l'orgueil ou l'in considé
ration , la jalousie ou l'ambition de quelques
successifs obtenir des municipalités ou direc uns d'entre nous troubloient l'harmonie de
toires de district les renseignemens ou informa nos travaux et entamoient le bataillon sacré des
tions nécessaires à l'administration, ils sont au
torisés à nommer deux commissaires , qui se amis de la constitution. Qu'en arriveroit-il ? Ce
transporteront, aux frais des officiers munici ne seroit pas sans doute la destruction des
paux, ou des membres des directoires de dis grands principes de liberté consacrés dans la
déclaration des droits éternels et imprescripti
trict, pour recueillir ces renseignemens ou in bles de l'homme ; ils sont écrits au ciel ces prin
formations ».
( La suite demain. ) cipes, ils ont pris racine sur la terre, ils sont
gravés dans le coeur de nos enfans ; mais il en
Par une lettre de la municipalité d'Arnay-le résulteroit la ruine et la perte des premiers au
Duc, on apprend que la commune de cette teurs de la révolution et des plus courageux
ville, suf la lecture de la dépêche du président défenseurs actuels du peuple, Quoi ! dans la
de l'Assemblée nationale, s'est empressée de séance de l'Assemblée nationale du 28 février
se conformer à la loi , et que Mesdames sont dernier, le côté gauche étoit sillonné de toutcs
parties sans autre empêchement. parts des couleurs anti-populaires : c'étoit le
- jour même où plusieurs centaines d'aristocrates
armés de poignards et de pistolets rôdoient
- º - P A R I S , le 6 mars. dans les appartemens et autour du château des
Tuileries, prêts à enlever le roi ou peut-être à
_ Les chefs de la domesticité du château des l'assassiner. Quel est donc le génie infernal qui
Tuileries, c'est-à-dire , les soi - disant gentils combine ainsi les circonstances les plus dange
hommes de la chambre, ou en d'autres termes
les premiers valets du château des Tuileries les reuses ? quel est donc le ressort qui changeoit
sieurs Villequier et Duras, viennent dc publier ainsi la scène dans l'Assemblée, et qui préparoit
à deux pas le plus tragique dénouement ? Est
une lettre qui seroit criminelle, si elle n'étoit ce l'or ? sont-ce les promesses à quelques dépu
ridicule. Ces premiers valets prétendent nous tés de les asseoir auprès du trône , lorsque lé
enseigner que les conjurés désarmés et chassés
trône seroit élevé au-dessus de la nation et de
des Tuileries le 28 février, étoient la ſleur des la loi ? Il y a plus : on médite en ce moment
chevaliers frauçois, la crême des excellens ci même, comme un évènement également avan
toyens, et qu'ils ne s'étoient introduits dans le
ais, par une porte secrète pratiquée mysté tageux sans doute, et aux aristocrates , et aux
faux patriotes , la destruction de la société mé
rieusement dans un mur. que pour défendre tropole des amis de la constitution; les premiers
les jours du roi à coups de poignard, de cou se proposent d'y employer la force et la vio
teau et de pistolet. Ce Villequier et ce Duras
font aussi un crime à M. la Fayette d'avoir lence , tandis que les autres y employeront de
leur côté toute la ruse de leur éloquence et des
donné des ordres au château pendant cette nuit
fameuse du 28 février; ils trouvent mauvais que intrigues ; et toujours sous le prétexte mielleux
le général de la garde nationale se tienne pour et bien phrasé de maintenir l'ordre et les prin
cipes.
comptable envers la nation de la sûreté person
melle du roi et de M. le dauphin. Au dire de ces Ce n'est pas tout, et voici le complèment dn
ViIlequier et L)uras, la personne auguste du projet : il ne s'agit pas moins que de renverser
monarque leur appartient en tºute propriété. d'un coup de plume toute la constitution , et
En vérité, ces gentilshommes àle la chambre c'est le comité de constitution lui même qui
sont ſous, si mieux ils n'aiment être très crimi s'est chargé de cette besogne : il a proposé, dans
nels : ils n'ont plus qu'à choisir entre les petites un projet de décret sur l'organisation des corps
maisons de Charenton où les cachots de l'Ab administratif, , lu par M. Démeunier dans la
baye, puisqu'ils avouent dans leur lettre que séance du 2 de ce mois, une suite d'articles qus
c'est eux qui ont introduit dans les appartemens mettroient tous les mouvemens , les volontés,
du roi les conjurés du 28 févricr. les délibérations, les travaux, les lumières, les
- ( 1158 )
Hroits des nîunicipalités, des directoires de dis cinq articles bien essentiels , sur lesquels les
trict, des assemblées primaires et des tribunaux journaux vraiment patriotes ont insisté dans tous
dans la dépendance immédiate et absolue des les temps , et qu'il est nécessaire plus que ja
directoires de départemens, qui seroient à leur mais de recommander à nos augustes repré
SeIl taIlS. r

tour dans la dépendance immédiate, isolée et


absolue des ministres et de la cour ; de sorte que 1°. Organiser et armer les gardes nationales :
le corps législatif m'étant pour rien dans ce dé 2°. Que la France prenne avec ses voisins la
cret, le roi reprendroit, d'un coup de baguette, contenance fière et assurée qui convient au
le pouvoir législatif, le pouvoir administratif, le courage de ses peuples et au respect que mérite
pouvoir électif et le pouvoir judiciaire , qui, la constitution sublime qu'ils se donnent :
joints au pouvoir exécutif, feroient le despo 3°. Que les dépenses publiques soient plus
tisme le plus complet que jamais aucun comité rigoureusement surveillées , et que tout soit
de constitution, en Turquie, en Autriche ou en soumis à la plus grande publicité :
Russie , puisse inventer. Cette belle conception 4°. Que la cour nationale soit enfin établie, et .
est sortie du cerveau de MM. Démeunier et
qu'on prenne les mesures nécessaires pour que
consorts : qu'on juge par là de leurs connois les élections ne soient confiées qu'à des électeurs
sances en politique et en législation nationales, † patriotes encore que les premiers choisispar
ou de leurs intentions secrètes , comme on e peuple : • ' . .
voudra.
Et 5°. Que la diplomatie et tout l'état-major
Quant à vous, patriotes purs et éclairés , qui soient réformés, pour n'y placer que des pa
n'avez jamais dévié des vrais principes, qui n'a tTlOtGS. -

vez d'autres intentions que de voir la machine


du nouveau gouvernement organisée dans ses Revêtus, disent dans cette adresse les citoyens
de Lyon à nos représentans, revêtus des pou
vrais rapports avec la souveraineté indélébile du voirs d'une nation fière et généreuse, qui a puisé !
peuple , qui ne voulez point plaire à la cour en dans les excès de 'oppression cette puissante
détraquant cette machine d'avance, qui obser
vez tout sans partialité, et à qui l'ignorance des énergie qui me souffre plus l'injustice, et la pour
uns et les vues secrètes des autres n'échappent suit opiniâtrement, reportez-vous au moméht ;
pas, gardez-vous bien de vous diviser; sacrifiez sublime du serment du jeu de paume ; repre 1
tout, amour-propre, préjugés , réputation, es votre première vigueur , et soyez, nous osoii# #|
poir de fortune ou d'emplois brillans, sacrifiez vous le dire , soyez dignes du PeuPLE qui vous ,
tout, dis-je , à la fortune publique , et à cette commisdesà hommes
génie l'œuvre soit
le plus magnifique dont fº- r.!
capable.
confédération solemnelle que vous avez formée V,

en face du ciel et de la terre, et où vous avez ,

juré, au nom de vingt-cinq millions d'hommes, - - "e


de vivre lihre ou de mourir Serrez-vous plus Bayonne, le 22 février. |

que jamais les uns contre les autres; que vos MoNsI EUR,
yeux suivent les mouvemens des c eurs faux ou
encore à demi esclaves qui cherchent à se ca Un François qui vient de voyager en Espa
clºer; que vos oreilles ne soient point déçues par gne, et qui arrive aujourd'hui, nous apprend
les phrases sonores et brillantes de ces orateurs que les esprits y sont dans la plus vive fermen
qüi veulent, pour l'occasion, ménager le loup tion : le peuple est déja armé en Castille et
et les brebis, et qui ont la fièvre intermittente en Galicie , et veut réclamer à main armée
de la gloire et de l'or. Enfin, que l'union la plus contre des droits imposés par le gouvernement;
ferme et la plus générale soit le gage de nos suc Cadix est aussi dans l'agitation et sur le poin
cès et de notre triomphe. CARRA. de se déclarer ; enſin tout annonce une révo
lution prochaine. º

Plusieurs gardes-du-corps, soupçonnés se


Extrait d'une adresse des citoyens de Lyon ment d'avoir tenu des propos contre la reine,
à l'Assemblée nationale. ont été jettés dans les cachots. C'est à remar.
quer qu'ils sont François, et que lé ministère
Cette adresse, arrêtée à la société centrale de espagnol exerce la persécution la plus tyran1
Lyon par les commissaires de toutes les sociétés nique sur tout ce qui porte ce nom. • · · · ,
populaires de cette ville , et adoptée par les Votre frère d'armes et ami , un de vol
assemblées primaires de la même ville, contient abonués. -•l
|
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
º D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
/

J0 U R N A I, L / B R E , ar une Société a" Ecrivains Patriotes ,


dirigé par M. MeRcrr R , et par M. CAR n «, un des Auteurs.

Les grards craignent plus que la mort une soi te d'état qui lcs force à
respecter les luommes , leurs semblables. ( J. J. lRoussEAU. )

No. D X X I I. Du Mardi 8 Mars 1791.


AS S E M B L É E N A T I O N A L E. pétition des maréchaussées du Clermontois ,
qui précédemment étoient payées par M. de
Séance du 7 Mars. Condé , et qui devant être incorporées dans
la gendarmerie nationale, ont droit sans doute
, E'novonan E exception accordée hier à M. le d'être payées à l'avcnir sur le trésor public,
|† Broglio , a été réclamée aujour et d obtenir une indemnité pour le tems ou
' d'hni p r M. de , autr«c cn faveur de M. de elles ont fait le service sans appointemens.
4.e comité des aliériations devant incessam
| Cistries. dont il a fait valoir les services et les
bléssures. . ment pr santer une loi sur cette matière , on

|
*#insi d'ezceptio : en evcrption . a dit M. lui a renvoyé nne motion de M. Sentez, qui
#he , on finira par éluder , nºtère Inent le ·º , tandoit l'abrogation d un nsage pratiqué dans
fet qui rappclle jes éxilés voiontarcs.Je de lº ressort du ci-devent parl rnent de Toulouse,
sous le nom de ra hattemenr de décret , et en
de fa qiies11on préal.ible ». — « V os decrets,
ºfobservé M le president , n'ont pas ccmrnandé vertu duquel la partie saisie dont les immeubles
- à'fimpossib iité : le
Com té , en tont évènement, étoicnt vendus par justice , avoit dix ans pour
examinera la validité des ext.us•s , .. Cette ré y entrer , ce qui entravoit l'agriculture et le.
feaion a déterminé l'Assemblée à passer à l ordre d: oit de propriété.
ionr. Après un rapport de M Roussillon , et sur
n premier décret a été rendu sur la propo son avis , coinbattu par M. Martineau , grand
sition de M. Prngnon ennemi des primºs, mais soutenu par M. Moreau
* « L'Assemblée Nationale, ouï le 1 apport de Saint-Merry , qui a mis en avant les intérêts de
sºn comité d'enplacement , autorise les admi la marine commerciale et militaire , il a cté
#trateurs du directoire du dépnrtement de décrété « que les primes accordées à la pêche de
lºzère, à acquérir de la rnunicipaiité de Mende, la morue et du hareng continueroient d'avoir
limaison commune et ses dependances, pour lieu , avec une auguientation de 3 livres par
#placer le département et le district ; antorise quintal »,
jºrºillement le directoire à faire faire , aux A l'ordre ºu jour est venn le rapport et le
frais des administrés, les réparations énoncées rojet de décret du comité de constitution, sur
aux devis estimatifs , montant à 52 , 4 liv. à la § du ministère. -

charge pnr la municipalité à acquérir avec les Il sera composé, dit M. Démennier, de six
lºniers qui proviendront de la vente qu'elle principaux agens, ministres de la justice , de la
urn faite de ladite maison commune, celle des nerre, de la marine , de l'intérieur, du trésor .
rrhes o11 toute autre maison nationale , cn piiblic et des colonies.
M. B , rrère, premier opinant , a observé que .
#ºrviint les formalités prescrites par les dé .
de l'assemblée pour la vente des biens
ronaux
le point le plus essentiel, la loi de responsabilité,
2X.
n'avoit pas été suffisamment établi par le comité;
|. On n cnsuite renvoyé au comité dº constitu- . qu'il falloit, dans la constitution , une juste me
il, pour en rendre compte après dºmain , la sure d'autorité au pouvoir º#º pût lui º
( 114o ï |

suffire pour assurer l'observation de la loi , et ment civique, et celui de remplir avec exacti
avec la quelle il ne lui fût pas possible d'envahir tude les fonctions qui leur seront déléguées. |

les droits du penple. IV. Il pourra juger au nombre de dix, et se


Il s'est particulièrement élevé contre trois conformera, dans l'instruction et le jugement,
articles qui attribuoient a 1 ministre de la justice aux dispositions ét.,blies par les décrets des 8 et
les fonctions de juge de paix dans tout ſ'empiro, 9 octobre 1789 , et 22 avril 179o. |
c'est à-dire le niandat d a mener et le mandat V. Le commissaire du roi, auprès du tribunal
d'ari êt. Il appelle cela des lettres de cachet de district d'Orléans, exercera auprès du tribu
constitutionnielles. M, Barrère conclut en de nal provisoire. · . -

mandant l'ajournement de la matière jusqu'à ce · VI. Les jºges du tribunal provisoire et l'accu
que la loi de responsabilité soit faite et décrétée, sateur public auront, outre leur traitement fixe
et en traçant un plan de discussion , autre que ordinaire, une indemnité sur le pied de 36oo
celui du comité. -

livres par année, au prorata du temps qu'aur4


MM. Goupil et Barnave ont parlé ensuite ; le duré leur service. Le greffier aura aussi au pro
premier voudroit que le ministère du trésor rata du temps de son l'exercice, un traitement
public ſût réuni à celui de l'intérieur , le second sur le pied de 3ooo liv. par année. -

élève nombre de questions majeures, que le VIl. Les fonctions du tribunal provisoire
comité a négligé de présenter sur le traitement cesseront le jour de l'instalation de la haute
des ministres : s'il sera pris sur la liste civile ? si cour nationale. - -

les ministres pourront assister aux délibérations ViII. Le roi sera prié de donner les ordres |
du corps législatif ? nécessaires pour que les membres du tribunal
Il provoque un ajournement préliminaire. provisoire soient rassemblés à Orléans le 25 du
Cet ajournement est aussi demandé par présent mois ». - - " . -

M. Cazalès, qui n'est pas pour cela de i'avis de


M. Barmave , encore nioin3 de cclui du comité. P A R I S, 5 mars 1791. .' Jºs
· L'ajournement a * té prononcé malgré la vive Suite des progrès étonnans de l'esprit publi#i .
résistance de Mi. le Chapelier. Demain l organi
sation du trésor public. Plus de quatre cents sociétés des amis de la
constitution, sont affiliées en ce moment à la,
Organisation de la haute cour nationale société métropole. Hier au soir , dans notre
p, ovisoire. séance aux Jacobins , sur 72 sociétés ui de- |
mandoient l'affiliation 37 l'ont obtenue sur le |
· L'Assemblée nationale , après avoir entendu champ, entr'autres celles de Moissac, de t lois, .
le cºzuité de con:titution , décrète ce qui suit : de Cremieu , de Bourbon-Lancy et de Cette. '
Art. I°". « !l sera établi provisoirement , à Les 55 autres ne tarueront pas à être également
Orléans, un tribunal que l' Assemblée nationale affiliées ; et l'on doit juger, d'après ce concours
com1net pour instruit e ( t jug r c n dt rnier res immense d'amis de la constitution, quelle doit,
sort les affaires crim nelles qui ont 'té renvoyées être la puissance morale et politique de ceux
jusqu à pré sºnt aux tribunaux successivement qui ont toujours soutenu la bonne cause et qui
désign 's pour prononcer sur les crimes de lèze ont suivi constamment les vrais principes ; el§
nation , ainsi que toutes affaires criminelles sur liberté, de la justice , de l'ordre et de Ta raison.
lésquelles l'Assemblée déclarera qu'il y a lieu à On nous écrit plusieurs lettres d'injures pa
aecusation. -

que nous avons avancé dans un calcul d'apro#


II. Pour former le tribunal provisoire, chacun ximation que les prêtres réfractaires n'étoient
des quinze tribunaux de district les plus voisins aux prêtres assermentés que comme 3 #
de la ville d'Orléans ; savoir, de Beaugency, de d'après notre immense correspondancé et uu
Neuville, de Bois conmnun, Pithivîers , Janville, nouveau calcul plus exact encore, nous pou#
Mer, Blois, Gten, Aubigny , Montargis , Ne vons certifier aujourd'hui que le nombre des ,
mours , Etampes , ( hâteaudun , Vendôme et §. rebelles , n'est
premiers, c'est à dire des
de Ronnorentin , nommera un de ses mernbres. aux prêtres vertueux et bons citoyens qui ont
III. Ce tribunal , aussi-tôt qu'il sera formé, fait le serment que comme 2 à 7. C. , . . §
après avoir élu son président , choisira parmi De Nancy , le 22 février ' ' • t • i }
ses membres un accusateur public, chargé des
fonctions du ci-devant procureur du roi, et Les sections de la commune de cetteville ontº
nemmera un greffier. Il recevra d'eux le ser arrêré à l'unanimité de dénoncer à l'Assem
* -
(! 1 1 41 , \
nationale le directoire de département de la qui composons ce chub, protestons verser jus*
Meurthe , et les juges du district de Nancy , u'à la dernière goutte de notre sang pour nos
#omme coupables de n'avoir pas réprimé par § des 83 départemens, représentés par l'As
la force des loix et l'autorité administrative la semblée nationale, notre législatrice , que no1 s
circulation des écrits sº ditieux du sieur La fare, soutiendrons par la force de nos armes, ainsi
ci-devant évêque de Nancy. La cominune de que les loix émané es de sa sagesse, et que le roi
telle ville demande que les délibérations des a sanctionnées,
corps administratifs soient publiques , et que Vivre pour la liberté et mourir pour la dé
celui du département de la Meurthe poursuive fendre , voilà la devise de ceux qui composent
notre société.
· les auteurs des intrigues sacerdotales qui pour
# altérer la tranquillité publique. En géné Nous vous prévenons que nous ne recevrons
ue les lettres affranchies, ayant arrêté d'en
, ral, on reproche aux administrateurs de ce dé
partement une négligence aristocratique , un †. autant de celles que nous écrirons.
silence sur les infractions à la loi , une lenteur à Nous sommes, au nom de tous nos frères,
| convoquer le corps électoral, chargé de régé avec la plus intime fraternité, vos frères d'armes
nérer le sacerdoce, qui semblent indiquer une et compatriotes.
# connivence coupable avec les factieux emnemis Signés Permin, président; J. F. Alexandre le
| de la constitution. Si ces administrateurs ne jeune, Cauvet, secrétaires. -

l'aiment pas , qu'ils se retirent ; le peuple est


: trop éclairé aujourd'hui pour être long-temps
· la dupe des perfides ; et, si les organes de la loi Toulouse, le 26 février.
§ violer, ils ne tarderont pas d'éprouver On a imaginé dans plusieurs villes d'empê
un châtiment sévère et légal. cher la prestation du se ment des curés par
| , Honneur aux patriotes municipaux de Nancy des attroupemens de femmes. La municipaiité
le civisme surveille la perfide indifférence de Toulouse a trouvé de son côté un nioycn
#s administrateurs du département : ceux-ci prompt et fucile de dissiper ces émeutes ré
ſes morts ; mais il faudra bien qu'ils ressus mines, en faisant jouer les pompes sur ces
, öû qu on leur donne des successeurs. femmes. Cet orage subit, en les inondant, les
,?, a forcé de s'enfuir, accompagnées des risées
:,
x amis de la
du public. C'est une loi martiale qui n'a rien
constitution des 83 dépar de cruel , et qui est expéditive.
* " Écº/Vlc/2S.
' fi. .. ..
•i--; . IHavre , le 22 février. Détail précis et très exact sur la déroute-du.
#Nos chers amis et compatriotes , camp dc Jalès. * !

#ous les auspices de nos respectables maires Depuis q† jours , les monarchiens,
ciers municipaux, nous venons de former mauryens , malouétistes et autres aristocrates
cette ville un club , sous le nom de société des départemens voisins de Jalès, se démenoient
rietique, séante cul-de-sac St-Charles Nous d'une mamière , non à intimider les patriotes,
cru devoir vous en informer par la voie , mais à exciter au moins leur attention et leur
livers journalistes patriotes : tel est le vœu : surveillance. Tout d'un coup uné correspon
ral de la société dont nous sommes ſ'or · danee qui s'étoit établie, depuis huit mois , en
: tre les contre-révolutionnaires de Paris , ceux
# vous prions de communiquer et faire de Chambéri et le fameux camp de Jalès, est
noitre notre installation à toutes les villes , | interceptee : trois affidés de ces messieurs, qui,
bºurgs et villages vos circonvoisins , et de les , tous trois , - par le moyen de coureurs anglois ,
#gager à former des clubs de vrais patriotes : plac's de distance en distance sur la route
#. ar cette coalition que nous trouverons le ( comme pour les couriers du comité autrichien
§ central, parce qu étant plus unis de ' de Paris à Vienne) faisoient le trajet de Paris e
s,et d'opinion , nc us deviendrons plus re ' Languedoc en trerite-six heures, furent arrêtés .
ibles aux ennemis de la chose publique. ' l'un à Loriol , l'autre à Montelimart et l'autre à
votre exemple , nos clrers Gamarades, n'en 'Pierrelatte. Bientôt on est averti de toutes
ez pas, noüs l'avons juré sur l'autel de la parts que la ville du Saint-Esprit étoit menacée
, à l'univers entier que notre cause inté par une armée de brigands assemblée à ce camp
; mais nous vous le réitérons, nous tous de Jalès : c'est alors qu'il falloit voir si les patrio
( 1138 )
tes étoient endormis. Depuis Lyon, qui faisoit · dragons et grenndiers nationaux ', excellons
marcher douze-cents hommes , jusques à Mar- . patriotes, se portèrent de tous côtés et firent
seille, qui en faisoit marcher deux mille, la ma raffle de toutes ces ordures imprimées qu'ils
jeure partie des gardes nationales des villes et attachèrent à la qneue d'un âne , pour en faire
villages sur la route étoit en plein mouvement. des autodafés sur cinq places différentes. Cette
De tous les cantons du département de la L)rôme | cérémonie se fit au bruit du tambour et de la
des détachemens sont expédiés ; celui de Monte musique, l'âne étant suivi d'un abbé qui portoit
limart étoit déjà au rendez-vous. On arrive au piteusement sur ses épaules deux formes de
Saint-Esprit, ou quatre mille hommes de gardes | soulier et un tire-pied , et qui auroit représenté
mationàles se trouvent réunis sous le commande au juste le calotin aristocrate dont il étoit §
1nent de M. Legrand, excellent patriote et brave tion s'il avoit été mont sur l'âne et décoré d'une
militaire. Cotte armée se porte aussi-tôt à Bar paire d'oreilles égale à celles de sa monture.
jac, précédée de quatre pièces de canon : à son
aspect, les contre-révolutionnaires stationnés P R U s s E.
dans cette petite ville prennent la fuite et se dis
persent dans les bois, deux de leurs chefs, un sieur L'ambassadeur turc Asmi-Séid Effendi a fait
la Saumaye et un sieur Terron, se rendent pri son entrée solemnelle dans Berlin le 18 février,'
sonniers , et six des scélérats qui étoient sous et trois jours après il a été rdmis à l'audience
leurs ordres sont pris, désai et enchaînés.
publique du roi. Cette farce politique n'est que
Pendant cette opération , une aRtre colonne, ridicule, et ne peut en imposer sur les vérita
commandée par le vaillant et vertneux M. d'Al . bles dispositions de la cour de Berlin. Si cette
bignac , composée également de quatre mille cour eût jamais songé sérieusement à secourir
gardes nationales du département du Gard , se les turcs , clle auroit saisi, pour développer
portoit sur Saint-Ambroix , où d'autres contre toutes ses forces , l'époque où la maison d'Au
révolutionnaires s'étoient retranchés. Même évé triche, minée par ie despotisme de Joseph If,'
nement ; les contre-rêvolutionnaires s'enfuient à sembloit ensevehc sous ses propres ruines; mais"
toutes jambes : on les poursuit comme mne trou aujourd'hui le roi de Prusse, en paroissant .
pe de bêtes féroces, et on en prend une soixan vouloir protéger ies Turcs , n'a plus et'ne peut°
taºne , parmi lesquels se trouvent encore deux avoir d antres tnotifs que de vendre bien cher
chefs, dont l'un est un abbé, et l'autre un sieur à l'Autrichc et à la , ussie sa défection envers '
Malbos. - · -- ' cet allié matbeur ºux La cour de Berlin'agirà
Ces deux expéditions simultanées sont l'ou dans cette affaire comme dans celle du Brabant
vrage d'un jour. Le lendemain, 27 février der et de I.iége , et souscrira de bon coeur au par
nier, les deux colonnes quittèrent Barjac et tage de l empirº ontonan, ponrvu qu'elle y soit
Saint-Ambroix pour se rendre à Jalès, où l ar admise. N'oublicns pas , nous François , que
mée des brigands s'est retranchée , mais où au pour pouvoir conduire avec succès cètte gran e
cun d'eux n'échappera, puisqu'ils sont cernés de opération , les cours combinées de Viènne et
toutes parts. -

de Berlin ont besoin de susciter à la France'


« Dites à nos frères de Paris (nous écrit des embarras domestiques et une guerre intes
un brave patriote de Montelimart ) qu'ayant tine. Ces deux cours ne manqueront pas'd'armer !
trouvé l'occasion de nons rendre dignes d'eux . contre mous les princes d'Allemagne possession
nous la saisissons avec joie et courage , et que nés en Alsace, et de seconder les projets con
les ennemis de notre sainte constitution marche tre-révolutionels de nos rebelles fugitifs. Quanti
ront sur nos cadavres, et nageront dans notre à ln Hotte angloise , que l'on annbncé devnir
sang, avant de renverser l'édifice imposant et entrer bientôt dans la Méditerrariée , sous les !
majestueux de nos loix nouvelles et de notre ordres de l'amiral Hood, elle n'agira que de
liberté ».. C. .. . concert avec la Prusse : et dès - lors sa mission !
la plus probable est une descenre en Egypte , !
et l'invasion de Candie. . . "
Gaieté patriotique. Narbonne, 27 février 179 r. · Une petite révolution s'est opérée dans le"
Le brave curé de St Just, à Narbonne , ayant ministère prussien. M. Bischoffrerder a été !
accompagné son serment , d'un discours qui disgracié : ce conseiller avoit quelquefois ba
démontroit la turpitude des prêtres réſrac lancé dans le conseil l'influence de Hertzberg : :
taircs , le lendemain la ville fut inondée de aujonrd'hui ce dernier n'a plus de rivaſ, et,
libelles diffamatoires contre lui. Aussi tôt lus règue seul sous le nom de son maître. : -
-
· ANN ALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
: : D E L A F R A N C E ,
: E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ;
»

J o v R N A L L I B R E , par une Société d' Ecrºvairs Patriotes ,


dirigé par M. MERcz Ex , et par AA. CARAA , un des Auteurs. .
• : ' Les ennemis de toute constitution n'aiment point le roi , ils ne l'ont jamais
- aimé , et ce n'est point sans cause ; mais nous, nous l'aimons.

No. D X X I I I. Du Mercredi 9 Mars 179t.


· As S E M B L É E N A T I O N A L E. Séance du 8 mars.

Séance extraordinaire du 7 mars au soir. Sous les décombres de l'édifice de l'ancienne


finance , est enterrée la fortune d'un grand
Lx comité militaire a demandé une séance nombre de familles qui vivoient de cette infinité
' extraordinaire pour présenter à l'Assemblée na d'emplois devenus nécessaires à l'activité fiscale.
M. Camus a recommandé aujourd'hui à l'intérêt
tionale la suite du projet de loi sur les recrues , de la nation tous ces hommes qui ont été utiles,
dont les deux premiers articles ont déja été dé à leur manière, dont plusieurs ont passé leur vie
crétés : loi devenue particulièrement nécessaire dans une occupation qui ne leur permet plus
en ce moment, où la force publique a besoin d'ê d'en choisir d'autre. Il a demandé pour eux des
tre régénérée, et, si l'on peut parler ainsi, mon secours , soit en travail , soit en traiten1ent i et
tée au ton de la constitution. Ce ne sont plus des fºur-tout une préférence de remplacement dans
· soldatr qu'il s'agit d'enrôler par force ou par les divers emplois qui naissent de la nouvelle
surprise, ce sont des citoyens qui vont être administration. M. Bouche vouloit, par amende
appellés à I'honneur de défendre leur patrie : ment, que ces remplacemens eussent un effet
les mesures indiquées par le projet de décret rétroactif sur les postes déja remplis. « Ce seroit.
ont paru dictées par la sagesse et l'humanité , a observé M. Regnault, acquitter une dette par
aussi les articles ont-ils été adoptés en grand une injustice. » On a adopté le projet de M.
mémbre, et à peu près sans opposition. Camus, et renvoyé l'amendement de M. Bouche
Art. IiI. « les régimens connus sous la déno à l' examen du comité. - -

mination d'Allemands, Irlandois et Liégeois


seront seuls autorisés à engager des étrangers et L'Assemblée mationale, après avoir entendu
à recevoir les déserteurs des puissances voisinos : ses comités des finances et des pensions , a
il leur sera libre néanmoins de recruter en décrété ce qui suit : -

France ; mais il leur est défendu de prendre, 1°. « Dans le délai d'un mois , l'état nomi
sous aucun prétexte, les déserteurs des régimens natif de tous les employés sera envoyé à l'As
nçois. - l
semblée nationale : il y sera fait mention de
' IV. Les régimens Suisses continueront les l'âge , de la nature et de la durée des services
opérations de leurs recrutenens , conformé et du montant des appointemens des emplois
à titre de retraite ou de service. ".
ment à leur usage et à leur capitulation.
| V. Il est défendu , sous aucun prétexte , 2°. Après cet envoi , les comités d'agricul
à tout recruteur ou particulier faisant recrue, ture, de finances, de commerce et des domai- ,
d'enrôler les déserteurs, les vagabonds, les men , nes , présenteront leurs vues sur les moyens de
dians d'habitude , les gens suspects ou soup procurer les secours que leur service exige. '
-

çonnés de crimes, ceux poursuivis et flétris par | 3°. Pendant le cours de deux ann'es, à
justice, ainsi que ceux qui auront été chassés · oompter de la publication du présent décret,
des régimens ». : les ci-devant employés seront placés exclusive
( La suite demain. ) ' rnent dans les nouvelles administrations des fi- .
523
( 1 144 ) · " a
- - -

-
nances : le choix libre réservé aux administra la vente du tabac : et ils ont été adoptés apr㺠"
teurs entre tous lesdits employés. une discussion peu importante.
4°. En attendant le remplacement ou les se Art. lV. « Les fabriques de tabac dépendant
cours à statuer , ceux qui avoient 5o livres de de la ferme générale , avec tous les ustensiles
traitement par mois et au-dessous, toucheront nécessaires à leur exploitation, seront séparé .
provisoirement cette somme ; ceux qui avoient ment donnés à bail, au plus offrant et dernier ' .
un plus grand traitement, ne pourront toucher enchérisseur , par les directoires de districts.
que jusqu'à concurrence de 5o liv., sans tirer dans lesquels elles seront situées. º! »

à conséquence pour le surplus. Les comités des finances et des domaines


5°. Ces paiemens seront faits par les receveurs présenteront incessamment le mode d'adjudi
de districts et fournis par le trésor public. Le cation qu'ils croiront convenable.
présent décret sera mis à exécution le plus : V. Immédiatement après la publication de -

promptement possible ». - | présent décret, les directoires de districts met


Dans le département du Nord, dont l'ancien tront en vente , au plus offrant et dernier
gouvernement avoit laissé quelques parties sous enchérisseur , après deux affiches et publica
la jurisdiction spirituelle d'évêques étrangers , tions faites deux dimanches consécutifs , les :
il a été répandu un mandement incendiaire de tabacs qui se trouveront dans les entrepôts ,
l'évêque d'Ypres, et il s'est trouvé un curé de . magasins et bureaux de la ferme générale. Le
Saint Martin de Bergues qui a osé publier ce tabac fabriqué sera vendu par quintal, et le
mandement. Cité devant la municipalité, il a · tabac en feuilles par millier. Le prix du tabac .
dit qu'il obéissoit à Dieu et non aux hommes, fabriqué ne pourra être moindre que 3 sols la
et qu'il les tenoit pour schismatiques. - livre, et celui du tabac en feuilles au-dessous de
M. Merlin a fait le rapport de la conduite de 12 sous la livre ».
ce pauvre insensé, et le décret suivant a été Un bulletin , adressé par MM. Duras es
remdu : d'Aumont, ci-devant Villequier, chefs de la, ..
« L'Assemblée nationale, sur le compte qui domesticité du roi, annonce que sa majesté est.
lui a été rendu de l'arrêté pris par le directoire souffrante d'un catharre , et que, cette nuit »
du district de Bergues le 2 de ce mois, d'après elle a eu peu de sommeil, de l'enrouement, de
le procès-verbal dressé par la municipalité de la la toux et de la fièvre. Il est décrété à l'unani
même ville le 28 février précédent, au sujet de la . mité « que, pendant tout le temps que durera
ublication faite par le sieur l egrand , curé de l'indisposition du roi , une députation de
paroisse de Saint-Martin de ladite ville, d'un l'Assemblée nationale se rendra , chaque matin,,
mandement de l'évêque d'Ypres, ci-devant dio chez le roi , et viendra rendre compte, à l'ou
césain du lieu ; verture de la séance , de l'état de cette santé;
Décrète que le président se retirera, dans le précieuse : « ce sera , dit M. le président, un,
jour, pardevers le roi, pour prier sa majesté de moyen d'avoir tout de suite une séance com
donner ordre au tribunal de district de Bergues, plette ».
séant à Dunkerque, d'informer eontre le sieur La discussion a été rappellée par M. le Brun,
Legrand, pour le procès lui être fait , comme sur la thèse importante de l'organisation du tré
prévenu d'avoir troublé l'ordre public ; sor public. Il se présente deux systêmes. L'un »
Décrète en outre que le ministre de la justice et c'est celui du comité des finances , tend a
sera tenu de rendre compte à l'Assemblée ma confier l'administration du trésor public à des
tionale de huitaime en huitaine, de l'exécution commissaires nommés par le roi. L'autre pré
du présent décret ; -
fère la dénomination de caisse nationale , eR .
L'Assemblée nationale décrète que le minis y propose des administrateurs nommés par la
tre de la guerre lui rendra compte , et que ses nation. On avoit encore proposé de faire nom
comités militaire, diplomatique et des recher mer les administrateurs par l'assemblée élec
ehes lui feront, dans la semaine, le rapport de torale du département de Paris. M. Duport s'é
la situation actuelle des forces militaires du lève fortement contre cette pensée qui lui pa
royaume, de l'exécution qui a dû être donnée roît inconstitutionnelle. Après lui M. Dupont
à ses décrets du 28 janvier dernier, et des me a démontré combien il seroit plus révoltant
sures ultérieures qu'il pourroit y avoir lieu de encore de donner la nomination au corps légiss
prendre pour la défense de l'état ». latif et d'y faire entrer ainsi tous les vices de
Le comité d'imposition a fait présenter , par l'intrigue et de la corruption. .
M. Rœderer, les articles suivans, concernant M.'le Chapelier demandoit qu'on allât aux
( 1143 )
roix avec la priorité de l'avis du comité : M. · Le père Elisêe, aristocrate aux gages de la
lagalès a revendiqué la suite de la discussioº , bande des noirs de Grenoble , est entré en
et elle est coatinuée à demain. - fureur; et, dans un accès de rage, il a couvért
· Il s'est ensuite réuni à M. de Balz .. pour in d'injures et de ooups, au milieu de l'église,
tulper personnellement M. Camus, sur les opé ' l'aumônier patriote de l'hôpital militaire.. L'au
rations du comité central de liquidation ; M. mônier a rendu plainte pardevant le tribunal
Camus a exposé clairement et brièvement son du district. L'affaire s'instruit et prend une
travail, et la question préalable lui a fait bonne tournure sérieuse.
etpromptejustice des soupçons calomnieux dont Déjà les vieilles aristocruches du petit père
on avoit osé l'assaillir. . égrillard fondent en pleurs et s'arrachent les
On apprend que le département des Vosges cheveux ; elles tremblent que bientôt un fer
A élu pour évêque M. Baudru, curé patriote. rouge , aux armes de la nation , ne chauffe
Au reste les fonctionnaires de ce département l'omoplate de leur Adonis, et que ses bras
ºnttous, sans exception, prêté le serment ci amoureux ne soient impitoyablement fixés sur "
nque. la rame fatale qui fait écumer l'onde amère. ...
Aussi , père Elisée , qu'alliez - vous cherçher .
P A R I S , le 8 mars. dans cette maudite galère ? ·

· Les ministres de la guerre et des affaires Correspondance de madame Brionne avee


étrangères ont reçu des avis certains d'une
invasion méditée dans le royaume par les envi - M. d'Artois.
rons de Landau. Le sieur d'Autichamp doit
entrer à la tête de 5 ou 6 mille brigands fugi « Comment voulez vous que mon ſils ( Lam
besc le sabreur ) se détermine, aussi long-tems
tif, enrôlés sur la frontière d'Allemagne. D'Au que nous verrons le roi demeurer le chef de
fichamp compte que 4o mille mécontens seront la révolution : son honneur, son amour et son :
bientôt ralliés autour de son noyau de 6 mille
hommes ; et alors Condé paroîtra, et se mettra serment de fidélité s'y opposent trop impérieuse
lui-même à la tête de cette armée de rebelles. ment pour y plus penser. l)e grace expliquez
vous plus clairement avec des personnes dont -
Par une suite nécessaire de cette équipée , vous connoissez la discrétion, le zèle, etc. » Lettre
nous verrons bientôt nos ci-devant princes pen de madame Brionne à M. d'Artois.
légalement à une potence de 7o pieds do
; et on assure que déja des spéculateurs Réponse de M. d'Artois. « Adminirateur de .
ont accaparé les fenêtres de la place de Grève, votre délicatesse, je m'empresse à vous appren
† surlouer aux amatenrs désireux de voir dre qu'incessamment la conscience de notre
mpplice d'un Condé plébicide. brave camarade sera mise à son aise ; nous
comptons sur lui au premier jour. C...... lui
donnera ses instructions, etc. » C. signifie Ca
lonne.
Département de l'Isère.
La connoissance de cette lettre, et de la ré
Grenoble. onse, nous est parvenue de manière à nous.
aire espérer que dorénavant nous saurons tous
Un petit moine intrigant, effronté, scan les projets de M. d'Artois lui-même, quelque,
leux, ect. nommé père Elisée, vîent de jouer part qu'il soit. C'est à une conversiou secrette
cette ville une pièce aristocratique dont le que nous devons un avis aussi inattendu ; nous
louement pourra lui devenir funeste : çe n'en dirons pas davantage sur ce point ; nous
etit père Elisée qui passe , dans Grenoble, observerons seulement que la réponse de M.
ºur être le César, le mari de toutes les vieilles d'Artois justifie singulièrement ce que nous
ristocruches et la femme de beaucoup d'aris avons prévu et dit depuis long-tems, c'est à-dire
ºcrates. Or, voici son cas pendable : que les Contre-révolutionnaires du dedans et du
L'aumônier de l'hôpital militaire de Grenoble, dehors comptoient absolument sur la fuite ou,
ºnt prêté le serment civique , et terminé l'enlèvement du roi, soit pour mettre leur cons-'
, un jour de fête , par chanter le cience à l'aise, soit pour intéresser directement
" Domine, salvum fac gentem , plusieurs princes voisins à mous attaquer con
Domine, salvum fac legem , jointement avec eux. Nous ajouterons même
| | Domine, salvum fac regem, que dans le cas ou le Roi seroit entre leurs
- —t
= " • • •:
# .2 .
( 1r46 j
mains, ils comptent sur une bulle du pape pour dats et des soldats-citoyens des départemens du
relever de leur serment à la nation et à la loi ; . Rhin me marchera point sous Bouillé ! elle
les hypoerites qui auroient fait ce serment. . marchera sous Luckner et triomphera avec lui.
Yoilà les scélérats auxquels nous avons à faire. Luckner ! Luckner ! nous te demandons à
CARRA. . ,1 ! grands cris : viens servir ta nouvelle et chère
- I !
· patrie ; ton nom seul fera trernbler nos enne
'|'mis , et ton nom sera gravé , le premier, dans
ÎVouvelles très-positives des frontiércs du haut les annales de la France, comme le plus vaillant
, et bas Rhin. . * •.

, et le plus patriote des militaires françois.


D'un autre côté, pourquoi Montmorin a-t-il'
† Il paroît que les contre-révolutionnaires fu-.. mis tant de lenteur et de mauvaise volonté à
† pensent très-sérieusement à attaquer nos
rontières au coriimencement de ce printems ; , 'faire traiter des indemnités offertes aux princes
allemands possessionnés en Alsace ? †.
leurs enrôlemens se font avec plus d'activité a-t-il mis si peu de dignité et de talent ans*
que jamais. Les princes allemands qui bordent cette négociation ? Pourquoi ? C'est qu'il n'a niº
ces frontières, et sur-tout le margrave de Bade, talent, ni dignité par lui-même, et qu'il vouloit
s'y prêtent ouvertement ; ce n'est plus un mys amener la crise où nous sommes vis-à-vis de ces .
tère, et l'on sait très-positivement que les prin princes. Ah ! Montmorin , Montmorin , on te
cipaux lieux de rassemblement des troupes des connoit; le grand jour du jugement arrive.
tinées contre nous sont Lorac, Bintzen, Cau
Mais pourquoi ces princes , quand la France',
dern, Malberg et Offenbourg, qui se trouvent daigne
dans les états de ces princes. Ces circonstances alliance leur offrir des indemnités avec son
et sa protection , font - ils la sourde :
ne sont pas plus douteuses pour les principaux oreille et s'avisent-ils de menacer et d'insulter .
agens du pouvoir exécutif que pour les comités une grande nation , une nation libre ? Cette :
militaire et diplomatique ; ainsi examinons bien nation , quoique paisible et généreuse, connoît
si les uns et les autres font leur devoir dans la 'toute sa force et saura faire valoir le respect#|
crise où nous sommes. - - -

qu'on doit à sa majesté souveraine. Que l'Assemr.


Le ministre de la guerre fait passer de nou | blée nationale décide que , si les princes alle- .
velles troupes d ins les départemens du haut et mands n'acceptent pas, dans un temps fixé, les#
bas Rhin : le fait est certain ; mais il s'empresse indemnités qu'on leur offre, leurs possessions,:|
bien peu à faire distribuer des armes aux gardes en Alsace , seront distribuées au peuple, et sur-.
nationales de ces frontières, et à faire dresser tout aux soldats allemands qui passeroient dans :
un inventaire des armes de toute espèce qui les rangs des françois au moment d'une bataille ; .
sont dans'les arsenaux. On diroit que ce qu'il car, enfin, il en faut finir, et savoir à quoi nous
fait pöur la nation est à contre-coeur , et que
4
en tenir dans les circonstances présentes..
c'est seulement pour sauver les premières appa CARRA. - : | |
rencés'et† soupçon d'impatriotisme, aſin
de'mieux servir les vués secrètes et combinées
du comité autrichien des Tuileries. Quatorze La lettre extraite de la Chronique de Paris,
départemens, tant de l'intérieur que des fron que nous avons insérée dans la feuille de nos
tières de l'Allemagne et de la Suisse, demandent Annales du 5 de ce mois, avoit été citée en
à grands cris le généràl Luckner pour comman premier lieu , le 3 de ce même mois, dans le
der en chef. et le braye Luckner m'est point journal du vigilant , de l'excellent patriots
nommé, cemme on l'avoit fait espérer, et l'on , M. Gorsas, intitulé le Courier des 83 Départe
cherche à fe faire oublier pour forcer l'armée · mens, Les pièces originales, non-seulement ds
de ligne et les gardes nationales à marcher sous cette lettre, mais de tout ce qu'il a rapporté des
les ordres de Bouillé, oui, de Bouillé de Nanci, évènemens du 16 février dernier , sont entre ses
Grand Dieu ! ! ! non, l'armée des citoyens-sol mains, |

- ,d

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, frane de porz, le pri1
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. . . ::
-

: Ilparott tous les jours un Numéro de ce Journal. Prix 56 li° pour un an, 18 liv. pour6 mºis, et des liv. peu
5mois, franc de port, par la poste, pour tout le Royaume L'a. ennement ne commence que daprem. al'asnE mEoid
'Assales PATRIOTIQUES ET LITTERAIREs
*s

1 #
,

, !

. )•
tº-4
• · DE LA FR ANC E,
AFFA I R E s P o L I T I Q U E s DE L' E U R O P E ;
ET
70 U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes, .
| - dirigé par M. MEncrER , et par M. CARRA, un des Auteurs.
| n .' , · La garde du roi appartient de droit au corps de la nation ; d'abord parce
# ! -que le peuple ne donneroit pas son roi pour tout autre; ensuite parce
- qu'il ne veut ni, ne peut rien faire sans son roi, qui s'est déclaré
authentiquement le chef de la constitution. -

• , I - -

· · · . N°. D X X I V. Du Jeudi 1o Mars 179z.


AssE MB L É E N A T I O N A L E. la déclaration de propriété au profit des veuves .
et enfans des malheureuses victimes que le fa- *
| |1 . Séance du 9 Mars. . natisme a fait égorger à Vannes dans la journée
du .... février. Il est décrété que M. le prési- :
| E- ce moment, toutes les sollicitudes de la dent, par une lettre formelle , exprimera à M. .
: patrie se rénnissent sur un seul point, la santé Perrier la reconnoissance et la satisfaction de
du roi, du meilleur ami de la constitution , du ! la patrie.. · · · " • 1 ) -

eul citoyen qui se soit assis sur le trône da . Il y a eu à Manci un mouvement de mécon- .
ance. Voici le bulletin apporté ce matin à tens sur la suppression des jurandes et naitrises,
ivèriiaré dé l'Avsemblée mationale : il est in Le calme à { té rétabli par les maîtres eux-'.
ant ; mais mons devons dire, pour la conso mêmes, qui ont reconnu le bienfait de la liberté ,
des bons citoyens, qu'il a déja transpiré umivorselle, et ont juré de la maintenir aux dé
diuis le cours de la journée des nouvelles plus
pens de leur fortune et de leur vie. Une motion .
. fl -
ccs.
,,
1
a été élevée pour qu'il fût décrété que la nation
-
|
-

se chargeroit des biens des anciennès milices


" Bulletin du roi, ce matin»8 heures, 9 mars.., bourgeoises ; mais, sur les observations trè -'
| La fièvre, la toux âcre et les autres sympº sages de M5 I. Bouche et d'André, la motion a
| tömes du catharre orit continué: hier jusqu'à été retirée par l'auteur. - · -

- † après Inidi; dans cet intervalle, le roi


: i craché trois fois du sang Les évacuations ont
A l'ordre du jour, la discussion s'est rétablie
sur l'organisation du trésor public.
| été billieuses, brunes et glaireuses ; les urines : M. Pétliion, premier opinant, reproche au
#ires et foncées. Le redoublement a commencé comité de rétablir , par son projet # décret , '
| k8?ieures par une augmentation d'envouement l'ancien ministère des finances .. et de se laisser'
#ét de chaleur à la gorge : la nuit a été souvent | aveugler par une loi de responsabilité qu'il sera'
#, ompue par la toux ; les autres symptômes · si facile d'éluder. « Calonne lui-même , a-t-il
##tés
mm peu
Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr,
iminués. -

- - .
· ;
- ' dit, le déprédateur Calonne, trouveroit le moyen
' d'échapperà cette loi, qui n'est qu'un vain épou
| liiillé, Loustoneau. - - - -

1 † demandant la question préalable


| Au département du Morbihan , la paix et le | contre le projet, M. Péthion propose que l'As
#n ordre se"rétablissent sensiblement par les semblée nationale notnme au scrutin cinq élec
, 'ét le talént des eomraissaires du roi, et par tenrs, lesquels, séance tenante, choisiront trois
concours de la brave gardé nationale. M.'Per âdrainistrateurs du trésor public. . -

#, cbmmandant de cèlle de l'Orient, viènt -- Cº'plan a été attaqué à son tour par un grand
• fAiré un'traitº de bienfaisance d'un genre nombre.de demandes en question préalable.
- lnment nouveau. Il a fait pour 1o,ooo livres | M. de Jessé a établi que le roi seul , étant
nne acquisition de biens nationaux , et en a fait dépositaire du pouvoir exécutif, devoit avoir
; , , , .: ..
| "( 1Ȉ8-)
- - - -
-

:- , - s # J.-G)l,#
: + --,'.t , ... : · : · t
-

l'administrâtion du trésor et y préposer "tIn ' r #oir dèh #, la déférence daepººl.


agent responsable ; que l'assiette et la quotité force nrmée à la puissance civile : enfin, la su
de l'impôt appartenoient au corps législatif , le-# † K& sans laquelle, dit-il, une
quel ne pouvoit, sans faire une confusion de armée devient le mépris de ses ennemis et la
pouvoirs, régir et administrer. M
\ ;terreur, da ses concitoyens ».-Cette † * été
Dans le même sens, M. Dupont a observé couverte d'un applaudissement unanim
qu'il n'y aveit plus lieu de craindre les ancien-. - - - - - •º # f t s . "e

mes déprédations , puisque la recette et la dé » : « , .. -- v. "'. | 1 ,) ,


pense étant fixées et oonnues, l'ordonnateur vºt, s . , : , , , P.A.R. I 8., ...Àn
n'aura pas un sol à sa disposition.
Pendant queles conjurés du 28 février assié- .
Le systême de M. Pºthion s'est remontré,. 5 gboient
avec une énergie noùvélle, dans la bonche de le pilâteau des Tuileries pour enlever le
M. Robertspierre : mais il a été combattu non, roi , les champs Elysées étoient remplis d'autres
moins fortement par M. Anson, ſequel peñse " brigands armés qui dévoient seconder les eiile
que si l'Assemblée attribue aux législateurs la · reurs du château, et se joindre à eux dans leur
nomination de l'administrateur des finances ,. marche, s'ils etoient parvenus à se rendre maî
celui-ci aura beaucoup plus de force ét de . tres de la pºrsonne du roi ou de M. le dauphin :
moyens pour commettre des abus; et les lé il y avoit à'Claye et dans d'autres villages des
isſâtures beàucoup moins de prises snr leuri hommes à cheval et des cheyaux en relais, -

# délégué que sur celui du troi , puisque | | Voici un évèment | digne de ces conspira
e premier ne marcheroit que par ordre des teurs , et qu'on nous assure être aussi certain
législatures , et que les ordres'donnés anéanti- . ' qu'il est atroce. -

roient la responsabilité. . · ' ) j , •t • , Un nommé.Girouard. autrefois.comte,..et.


'M. Roederer a établi que la collecte de l'imº · tonjours aristocrate poivré, vivoit dans la capi
pôt se faisoit par des receveurs choisis pâr léº tºle, attendant la chère contre-révolution , §
tuple ; què pour être conséquent il falloit que ' maison étoit ouverte aux frères aristocrates, et.
e directeur du trésor public fût également et sotts.ce nom plusieurs chevaliers d'indi tri
nommé par la nation : et il a proposé ce mode ; avoient trouvé le moyen de s'y introduire. Le 28,
que la nomination en fût faite par cent électeurs février, dans la matinée , deux de ces scélérats,,
pris au sort dans l' Assemblée nationale, et le · qui paroissoient habituellement chezle ci-devant .
dernier jour de la session. · comte décorés de la croix de Saint-Louis, vien-,
M. d'André estime, au contraire que pour nent lui demander si l'on peut compter sur lui,
être fidelle à ses principes l'Asseinblée législa pour l'enlèvement du roi. Le comte s'informe
tive doit s'abstenir de tonte fonction apparte du modé d'exécution ;' on'lui répond qu'une
mante au'pouvoir exécutif : qu'avec de bonnes , partie des conjurés doit agir au chàteau des
loix sur la direction des finances , l'abus et le Tuileries, et que les autres, postés sur la route,
gaspillage devenoient impossibles. qu'on doit faire tenir au roi, se joindront à
La discussion a été fermée : † eux : on assigne le château de Bagatelle commé
| le premier rendez-vous où tous les, chevaliers
débats sur la priorité , elle a été accordée à M.
d'André, et ii est décrété « que l'administrateur
| cnde l'escorte doivent se réunir, Mons Gir
homme prudent , délibère , et préfère §
du trésor publio'sera noinmé par le roi . - + rendez-vous de Bagatella à celui du,ſch lH
Cette discussiqn a été interrompue un,instant : des Tuileries. Les deux cli§
ar la lecture d'une lettre du départoment du ' l'accompagner : il acceptes retire de chez sº .
orbihan , qui annonce avoir nommé évêque notaire une somme de 3o,ooo ftancs,. et,pºrt
de Vannes M. Grégant, Gurè de Pontivy L'on : à l'entrèe de la nuit avec sesrguides. Le'malheur.
a aussi appris officiellement que l'évêque nommé reux a été poignardé dans la router et volé par
au siége de Nîmés est M. Dumouchel, recteur , les deux chevaliers de Saint-Louis •#ais 8,
de l'université de Paris. : ' . . , ... t - . faux Qu'on dise v.après gelal, qhe les
L'Assemblée mationale a été universellement | s'entremangent pas,# 7n- ...
4
t ! : L 3
# E* · --

édifiée par la lecture d'une, lettre circulaire, : nCet aristocrate, victime,de sa ficilon# åïs
ue M. Duportail, ministre de la guerre, a écrite un frère qui,- dit-om, est, uni on,citoy,ºpi :
à l'armée de France. Il y pose les principes qui va poursuivre juridiquement les assassins,
sonstitutionels, trop méconnusjusqu'à présent ; mOrt, -- | « '• « --
. -
- % | | -- s4
-
- - - ( 1146 ).
| (# société.des amis de lit 纺 #
tion séante aux Jacobins de Paris , du 2 éle .
tention
'-- • . .1sur
patriotes
. #eette
, je
: -
frontière, Adieu, chers coni
crains
-

que nous n'ayons bientôt


• • • - - • -

besoin du tocsin national : ( N . * '• |

ce mois, sur un libelle en forme de letêre ,


| signé Duquesnoy. contre M. A. Lameth, et - 7 - - »

| adressé à cette sôciété.


Extrait des registres du procès-verbal de la
La société, après avoir entendu la lecture société des amis de la constitution de Stras
· de cette lettre , a pris l'arrêté suivant : bourg, séance du 25 février.
s * i .
| .La société des amis de la constitution con
| noit t ü#s les manœuvres qui sont employées . Blaise-Claude Vivier, après avoir présenté
º § publique , et pour diviser · au président un certificat de la société des amis
- #bo citoyens. Elle connoît les ibelles dont de la constitution de Paris, qui constate que,
#ln9 dés la capitale et les départemens, et ledit sieur Vivier est un de ses membres, et
† retrouver le langage
la lettre signée Duquesnoy, Pour
-
pris place parmi ceux de la société de Stras-,
| bourg, a demandé la parole et a dit « : Que, tO u te
gnse elle d, clare que les déclamations des conducteur des diligences de Paris à Strasbourg,
† à ses yeux des titres honorables il étoit le même qui conduisoit la †
les amis de la liberté ; que la lettre dont gent
:!
Lille, chargée d'une somme oonsidérable d'ar
Yient ſ'entendre la lecture , ajoute à l'es
-
saisie par la municipalité de Paris ; il invi
| time'et'à l'attaehement qu'elle a pour M. Al.* toit, au nom de la patrie et des patriotes de
l, Lameth, et pour tous ceux qui , comfne lui » Paris, tous les bons citoyens de Strasbourg à
ont comméncé la révolution , et l'ont soutenue veiller à ce que l'argent ne fût point exporté,
, fans varier. Elie déclare à ceux qui oseroient au profit de nos ennemis ». -

, se flatter de diviser les amis de la constitution , La société , après avoir entendu Frédéric
e toutes Diétrich , maire de Strasbourg, qui a assuré que
.3
.Mnt» t qu'à les attaqueslesindividuelles
resserrer liens par † ne servi
ils la municipalité avoit pris toutes les mesures
unis dans toutes les parties du royaume. nécessaires pour me laisser passer que l argent
dont le convoi sera accompagné d'un certificat
imé par ordre dé la société, B1AUzAT ;
ent. º " . - - - ," ' de-la-municipalité , et pour le commerce aveç
- - - - -

l'étranger ; ensuite le président du 'commerc


x G. Bonne-Carrere, Lavie, Massieu. ci-devant qui annonçe que les membres du comité se sont
# : guré de Sergy, élu éyêque du département mutuellement donné leur parole d'liöññeur dé
# de l'Oise, Collot d'Herbois, secrétaires. n'envoyer en Allemagne que l'argeiit absolu
*** º * -- -
ment mécéssaire pour les objets instans et dont
s ºt,ºi
* Aux
. * l auteurs
. dé;; Annales.
' " ,r . , » "
on ne peut se passer, et messieurs les commis
.. . ! ! "
- , a • • • f *
saires du roi présens à la séance promettant de
,# Longwy, le 6 mars seconder, dé tout leuri pouvoir , les mesures
annoncées ci-dessus, , · · · · · · · : · 1». -
-# Je vous ai promis, chers compatriotes, de vous · La société satisfaite a voté des remércîmens
· instruire à temps de ce qui se passe sur nos à Blaise Vivier , et a arrêté quiil lui seroit
#ºntières. Il paroît certain qu'il va se former donné un extrait du procès-verbal de la séance
#ai#p'âutrièhièh'près'd'Arlon, dont Habay ! et a chiargé Blaise Vivier d'assurer nos1 corici
# doit être le centre ; ce camp se troû: toyens du zèle ardent que nous mettrons à sar
écisément éntre Montmédy'ét Longwy, tisfaire leurs desirs. : | | | , ... ! .., • ºti
# là même heure et au mêmé jôur
| .

b Wi† être invésties. il ne faut !


#déûx Signés, Lachaussée, président ;ſMenjollei,
lier d'observer que Stenay, voisine dé secrétaire ; Alexandre, commissaire de
# 'à ôrdre de· recevoir dans son sein . correspondance. - -

--
##ne devéz pas douter de la formation -Copie d'uue leètre de Strasbourg, du, 25 fé . ! ... " yº ,
#nfº #ûtrichien , car des marchands de cè -

ºrier,
" "- - -

égrite à M.· · · Viviers,


• " -

pour lors
º

"àans

#'orſt'derhá'idé'icî'des vins, eaux-de-vie et cette vlllc. · · · ·· · · · · l - ' J i :, | ;

autres denrées en grande quantité. Je crains " , cette vaſte : · · · · • : , , , , , E. .


tiiiqued'intérêt meroantile ne cède,point à v| • Je sors de chez vous, monsieur et ,frère,
J'intérêt national,''et que nous ne fournissions , comptant avoir le bonheur de vous rencontrer
des armes contre nous Tâchez d'attirer l'at | pour m'entretenir avec vous sur l'objet de l'ex
=-x----- - •,

( 115o )

Portation de l'argent hors du royaume, ne vous, Hohnheîm sont venus demander des armes,'et
"
ayant pas rencontré , je vous écris là présente. . se sont adressés"ponr cet effet à la société dès
Je suis le changeur du roi en cette ville ; en amis de la constitution , pour être appnyés dans
cette qualité je devrois, conjointement avec Fhô *leur pétition auprès du département du bas
tel de la monnoie, recevoir les Inatières d'or et. Rhin. - " ." . )

d'argent : et en effet on me présente beaucoup Comme la garde nationale de ce beau village


de matières d'argent; mais ne pouvant, suivant , s'est
leur toujours
demandebien
sanscomportée,
difficulté. . §# * Y * :: ... º.i)
le tarif, payer le marc fin de 12 deniers que 53
liv. 9 sous, au lieu de 55 liv. 1 o sous que cela On a lu dans la société des amis de la consil
vaut , j'ai le désagrément de voir remporter ces tution plusieurs lettres de Toul, Châlons sut-!
matières, et elles passent en Allemagne. Si donc Saône, Beaune, Verdun, Dijon, Lyon ét Beau ,
PAssemblée nationale ne nous autorise par un vais, qui respirent le desir le plus ardent de :
décret de payer l'argent fin à 55 livres 1o sous , voler au secours de leurs compagnons d'armé
dans peu tout notre numéraire sera hors du si les circonstances le requièrent. #
royaume, et il ne nous restera rien que du pa Beauvais ajoute que la société des amis dé la
pier. On paye à Paris les piastres à 55 livres 1o constitution de cette ville a arrêté de fournir.
sous, elles ne sont qu'au titre de 1 o deniers 17 15 sons par jour à ceux des citoyéns qui se pro- .
rains, et ne valent que 47 l. 14 s. le marc; nos · poseroient de faire campagne, et dont les
† sont à 1o deniers 21 grains, valent 49 liv. moyens ne leur permettroient pas de faire la
16 sous le marc; nos écus sont plus fins que les guerre à leurs dépens. - | |
piastres, et nous les payons 5 liv. 14 sous par Les officiers inférieurs et soldats du régiment
marc de plus, ainsi à-peu-près 1 o à 1 1 liv. par de Boulonnois à Schlestat ont annoncé à la'
cent de perte pour la nation.Voilà, monsieur et société des amis de la constitution qu'un nommé -
frère, ce qu'il faut représenter à nos frères, aux Andlau, juge du district de Benfeld, a distribué
amis de la constitution, en arrivant à Paris, afin des libelles incendiaires. · · · · · # # .
d'y remédier. - - -º . Des ennemis secrets de la constitution'seignt ;
L'Assemblée mationale a décrété, il a six se glissés chez différens particuliers pour les énº .
maines, une nouvelle fabrication de monnoie , gºger à ne pâs assister à la prochaine élection !
qui seroit très-urgente en cette ville et pays, d'un évêque. . ., ,4 sºlº ;
pour éviter la perte sur les assignats.Cette perte | Des motifs de prudence ont déterminé le cons ,
est de 7 et demi à 8 pour cent. seil de la commune à joindre une garde natioi#
· Signé Dubois. nale au poste du pont du Rhin, et de prend
toutes les mesures nécessaires pour observer
qui nous arrive de la rive droite du Rhin ,-tait !
Le sieur Vivier, conducteur de diligences, en libelles qu'en émissaires stipendiés.
assure ses compatriotes, que puisque l'arresta
tion qu'il a faite'de sa voiture ne peut empêcher E s P A G N E.
l'exportation des matières d'or et d'argent, il se
portera aux villes †† de nos enrie
, Le 16 février une nºuyelleinfºntesstn#
mis, et invitera les patriotes desdites villes à ne
-pas laisser passer dans l'étranger notre or et
lieureusement ; elle a été baptisée,
noms de baptême ;'et, pourplus grande
#
notre argent, ce qu'il commence à faire à Stras elle a été mise sous la protectión patron
-
bourg, où il est arrivé aujourd'hui 3 mars. de toutes les ames bénitès du purgatoirè,
,• • - -

prélats espagnols ont assuré la cour, qu'au r ö


de ce nombreux bataillon de saintes ai # -

Strasbourg, le 5 mars. petite princesse est pour sa vie à l'âbri de to # .


t
- - - - - - --

rérolutions de l'influence des droits de l'


, On travaille à force dans nos arsenaux, et † mot de cette maladie site#i
dans ceux de Metz , LHfe et Valenciennes. pour les princes, qué nos voisins appèl
Quatre députés de la garde nationale de mal françois,.. '| l'
»; :1. | ºº
* I " •º
· On s'abonne à Parii, chéz Buisson, Libraire, rue Hautefeuille,'à qui'l'on adressera, franc de p•e » le
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettros pour les Auteurs des Annales Patrietignus. . r;

· Et chez tous les Libraires et Dinecteurs des Postes du-foyaume et de l'Etranger,: - ... . -
ANNALES · PATRIOTIQUES
• .. D E L A F R A NETC IE ITTÉRAIRES.
) 11 i. , #

J • * ) . *. »
•º - !
- !

E T ' A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E 5 .
, J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes ».
2 dirigé par M. MERciER , et par M. CARRA , un des Auteurs. . •v

—l

· Lorsque les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoie
edder aux circonstances, et accorder à ces pouples tout ce qu'ils de
., : mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au moment
où l'on trouve l'occasion de maûquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais , par aucun sèrment, ni promesses, ni
, : -• • engagement
et absolue surquelconques,
les nations. perdre
(Lett. leurs droitsIIdeà d'Alton.)
de Joseph domiuation ''souveraine
'' |

1r. ... 1 . • . " • • : . -

* 1 r1- , ... .
· Nº. D X X V. Du Vendredi la Mars 179a.
- - • -

# As sE M B L É E N A T I oN A L E. · Sur cettc motion est survenu un amendement


de M. le Chapelier. « Un décret vous a été sur
'H'I'AssEMBLÉE mationale a tenu hier au soir une pris , qui permet de réparer le donjon de Vin -
éance extraordinaire; mais avârit d'en rappor cennes : il en coûteroit 6oo,ooo liv. pour dé
· fºr les détails, nous n'avons rien de plus instant barrasser les prisons de Paris de quatre-vingt
é de doriner le bulletin de la santé du roi, tel risonniers seulement ; je demantle, au nom de
l'il'a été apporté co matin. † liberté, que ce travail soit arrêté, et que le
monument d'oppression soit incessamment'mis
-# - •. • ' :,- Bulletins du roi. eya.vente. Les tribunaux de Paris, maintenant
- en activité , s'évertuent à juger le criminel ar
#r La fièvre a eu le même cours, mais elle a riéré, et le tribunal d'Orléans va vider les prisons
- été moins vive, la rémission a été entre trois et : de Paris de la foule dcs criminels de lèze
# et le redoublement a commencé nation ». - . A

| sºrt sept heures.Tous les simptômes de la gorge : Cet avis a été fortoment appuyé par M. Beau
| ºnt été moindres, cependant il a paru encore metz, mais combattu par M. Rewrbel, qui craint
usang dans plusieurs crachats : ce sitng , au que le déeret demandé n'inspire,au peuple de
ºestr, vient manifestement de la gorge et nulle Paris de la méfiance contre la municipalité.
ment de la poitrine , qui s'est maintenue assez « Vous n'aurez pas trop de place, a dit alors
lihre : la bile a coulé avec plus de facilité ; les M. Montlozier, vous allez avoir 6oo prisonniers
| nrines sont toujours rares et foncées ; la nuit a de plus, qui se constitueront si on ne rend la
|
| lus tranquille. Ce matin la fièvre est mo liberté à huit d'entre eux qui sont détenus, et .
| je serai de la partie », · ·
| oſi#és Le Monnier, la Servolle, Vicq d'Azyr,
ſ

| ( L'honorable membre vouloit parler de ces


uillé, Loustoneau. . , tristes conspirateurs qui, le 28 février, ont été
º La présente copie conforme à l'original. . découverts , désarmés , colaphisés , conspués
ºmelie Durfort, ci-devant marquis de Duras.
*
dans le château dcs Tuileries ).
-

"séance extraordinaire du 9 mars au soir. · « Dans tous les départemens , repart M.


Biauzat, n'y a-t-il pas des petites maisons pour
º C'est pour la connoissance des crimes de les insensés et les furieux de sang froid ? . .. .
·haute trahison , qu'a été érigé le tribunal pro J'appuye de toutes mos forces la proposition de
· démolir Vincennes ».
iioire qui va tenir sés séances à Orléans. En 1 - -

' M. Duport observe que dans la seule ville de


nséquence. M. d'André demande que tous les
'toupables de ce genre de crime soient inces ' Paris il y a mille procès à juger, et même à
| samment transférés dans les prisons d'Orléans, recoammencer , à cause des nullités que le châ>
523

·
( 1 152 )
telet à affecté de laisser naître dans la procé | ouverte dès le 1er janvier 17gr, ét que la régie
dure ; il demande que la délibération soit ajour des vivres de la marine présentera un compte
née, jusqu'au moment très-prochain où seront général, arrêté et certifié des sommes qû'elle a
portés les décrets qui doivent abréger la pro- : reçues du trésor public pendant son exercice,
cédure criminelle. de celles qu'elle a dépensées en achats, approvi
-

A ce motif très sensible, M. Merlin en joint sionnemens et frais de régie »: " . " :
:
un autre , celui de ne pas suivre en ce moment . L'Assemblée nationale charge son comité mi-,
limpression des mouvemens populaires , et de litaire de lui présenter, dans huit jours au plus.
tard , ses vues sur la fourniture des vivres et,
me pas cotnpromettre là dignité de la mâtion , fourrages ». • • .
par cette déférence humiliante.
Des débats plus vifs qu'importans ont sus M. le Couteulx a fait un rapport et présenté
pendu la délibération ; enfin, il est décrété : le tableau de situation de la contribution patrio
ue les prévenus de haute trahison seront trans-, tique. L'impression du rapport est ordonnée ;.
férés à Orléans, avec toutes les précautions , et sur la proposition de M. d'André, il est dé,
qu'exige la prudence, et que les réparations de crété que les départemens seront tenus de ver
Vincennes démeurer ont suspendues. ser sans délai, dans le trésor public, les deniers
-

On a ensuite décrété grand nombre d'articles provenans de la contribution patriotique, qui ,


qui terminent le travail du comité militaire, ont été payés jusqu'à çe jour. . "
sur le recrutement de l'armée. . - • L'ordre du jour a ramené la discussion sur
.

Au nom du comîté des domaines, M. de l'organisation du trésor public.


Vismes a présenté , et a fait adopter aussi plu Y aura-t-il un ou plusieurs administrateurs ?
sieurs articles concernant les domaines incor- , Telle est laiquestion posée hier par:M#dºAndré,
porels. Le plus important de ces articles attribue ! et Sur §
aujourd'hui M. le Brun, premi
à la nouvelle régie des droits d'enregistrement parlant, a mis en principe que les opératipis !
la perception du produit des domaines incor du trésor public, pour marcher avec rapidité .
porels. devoient être dans les mains d'un seul homº
Séance du 1o mzaxs. :i
, M. Montesquiou présente un àyis diam •
1
lement contraire : il Noit. dans ºjºritê#
tous les vices d§ anc1en r8- ,
Après la lecture de l'intéressant bulletin ?1e ! comité ronaître
premiér décret rendu a statué, sur la notion gime, l'arbitraire , la déprédation , la clandes- !
de M. de Tracy, que le comité militaire présen tinité. Il propose la création d'un comité de .
teroit mardi prochain ses vues sur le mode d'a -finances, composé de six commissaires mômmés .
vancement du corps d'artillerie, qui a besoin par le roi,' qifi s'assembleroir trois fois par ,.
d'une prompte organisation. -
maine, et tiendroit un état double des're
- L'on apprend que M. Robinet, curé de Saint- . nal et dépenses , et publieroit chaque mois'un'j -

de dépense', de recette, de fonds én caiºº .


Savinien , vieillard vénéré pour ses moeurs et '
son civisIne, est élu
3l-11 évêque
A. ae de
e a
la Charente
Cl 'e in F4-
infé |
. --
qué M.laBen ufmetz adhère
création #
cet avis,'ét'veut
des sixà cômriiissRires méhie |
• •• . ' - • .. -- ! - - - _ - - •

rieure. |

" M. Bouclie a proposé et l'Assemblée a adopté '| Fterminée


erminet comme articlé oohstitutionel,
e articlè ïohe l» 41'hºr
-

- " r•n r! - - * 4• 1 ' • "


oo -

les trois décrets qui suivent : M. Regnault s'est joint à lui, mais a été coin
'battu par M. Démennier, qui croit que la rapi
· « L'Assemblée nationale décrète que les mi du service sera fâchèusement arrêtée par
nistres , chacun dºns son département , lui . dité lenteurs au serviçe du cómitº,
adresseront dans trois j6urs l'état des remplace les a demandéattachées
que"lé comité du'présor publi
mens qui, conformément aux décrets rendus | et eût une force coactive contrè lèsltrésorie : --
sur cét objet, ont dû être faits des fonctionnaires districts qui sk trotiveroi'enten rétard } et qd'on.
publics absens.Cet état contiendra l'époque des : ouvrît une discussion sur-la qhestion'dé savoir
remplacemens, le nom'de ceux qui ont été rem
le ministre de l'intérieur pourra assister,aux
placés, celui de leurs successeurs, et des corps sidélibératiôns du coimité. " " " ' * ° *** " *
'où les remplacemens ont été faits ». Après qnelques débats , le,projet de M. Mon- .
« L'Assemblée nationale décrète que le mi tesquiou a été mis aux yoix,, et, les articles fin
nistre de la marine justifiera. dans trois jours, , ont été successivement décrétés, sauf quelqu
,de l'exécution qu'il a dû donner à la loi du 1o amendemens, qu'on trouvera insérés dans l
octobre 179o, qui ordonne que l'adjudication . rédaction définitive que nous en donnerons .
des fournitures de vivres, pour la marine, sera . demain.
( 1 155 ) -

, ".1 · - Département du Jura. ainsi que sur toutes celles où il s'agit de la jus
tice et de la cause publiques. C.... : .

# , # saiit-claude , : •--ad-•

- : L'évêque dé Saint-Claude ( Chabot ) a passé Extrait d'une


,l " •
lettre de hordeaux , , du
.. , . * · -
. . • , r - 4 .
4 7/2(77'4','
: " •
depuis'quelque temps'en Suisse pour se rendre
º de là à Chambéry. !l s'est énfui de nuit comme · Les monarchiens, malouétins ou clermon
un banqueroutier frauduleux, après'avoir dila tistés de Paris ont ici des correspondans. Des
pidé l'argent du séminaire , l'argent des mis médecins patriotes sont fort inquiets de voir
sions, celui de l'hôpital provenant de la suc que certains membres de la municipalité ont la
cession de feu M. de Fargue, son prédécesseur. mâchoire cariée par le scorbut monarchien. Le
fl'!'est soustrait ainsi à ses créanciers et'à un commandant de la garde nationale a été dénoncé
- procès criminel, pour avoir répandu des écrits par le club national, pour 'avoir voulu former
† 'et incendiaires. C'est un"évêque à
: rendt cer; et nous recommandbns, pour le'siége
un club monarghien : jugez par là comment il
doit composer sèn étaté major. , , , ,
º - de int-Claude, l'âbbé de la Salcette,. député Le sieur Laneville, ci-devant intendant de
, à l'Assemblée mationále, très-connu par ses lu Bordeaux, tient des conciliabules dans un de
: mières, ses vertus et son patriotisme. . ses cliâteaux, près de Jarnac , département de
- e 13 de ce
- cº mois, on doit nommer le nouvel laprèsCharente;
- -
d'autres conciliabules se tiennent
- - ,
de Condom. Les amis de la constitution de s J - r " - -

: gêque d'Amiens : nous inqiquons, sans façon,


#ux électeurs un homme dont nous connoissºns · devant,
Périgueux ont dénoncé un sieur Beanpoil, ci
† le caractère et les vertus , et du Saint-Aulaire , pour avoir distribué un
: patriotisme duquel iious répondons formélſe . ·ſeux dégret qui renvoie la prestation du ser
ment : c'est M. Thibaud , curé de Soupes, dé meut des prêtres à la seconde législature. Un
ité
# •.
à l'Assemblée nationale. Quoique la ino -homme qui arrive de Paris dans ce moment,
• •• • •

de ce député ne desire ni églat , ni répu · nous annonce qu'on a enlevé le roi : si cette
• - - - - - - - -


i tation, ni même aucune espèce d'élévation , il · nouvelle est vraie, c'en est fait des aristocreztes.
', n'en est pas moins très digne d'être distingué et mnentLe corps électoral, convoqué par le départe
· t recherché pour occuper un siége épiscopal. C... , va procéder au remplacement de Chann
| • .. * r -pion : notre ci-devant archevêque,. démission
1 . -

.haire par le refus du serment cohstitutionel. . f


· ei i,i ! ** : . ,- " ' ... ' - : " . • * -

, ſaBlusieuEs, lettres nous ont appris, que , ma


me Conculix de Constable et MM: Chaillot ., Aux Auteurs des Annales..
· Bºuquoi ont été-transférés dans les prisons Q>

#
l '
mçqn, mais que l'on criſignoit que le · · · Bayeux, le 26 février.
nal, et sur-tout:,l'accusateur public ,.ne . , Prêtre et, citoyen, j'en ai rempli les devoirs
" ;
- -

: missentipas dans cette affaire toute le vigueur . ·ºn offrant à in , patrie le premier quartier du
' etil'impartialité nécessaires. Nous nº pouvons traitement hgnnête ( 2oo livres et non 3oo livrçs
·içrdire que des hommes,choisis par le peuple, et adressées le 9 à M. le président dè l'Assemblée
qui lui,doivent leur existence , puissant tergi nationale par M. le président du district ) dont
e verser à la manière , du, châtelet de Paris., et ' elle a bien vouIü se charger à mon égard comme
'. trahir la cause, de ce même peuple. Comment fonctionnaire public. Non, messieurs, la voix
loqrrpient-ils , d' ailleurs, égliapper à la snr-, publique ne m'appelle point à l'épiscopat. Vingt
† grand nombre de citoyens qui les sept ans, trois ans de prêtrise, aucuns talens ,
. ºuivront de près. et qui nous, instruiroient , à · sqnt des motifs d exclusion trop palpables : c'est
: rpgint nommé des moindres écarts de ces juges , , M. Gervais , ce digne curé de Saint-Pierre, que
- † nous fissions retèntir leur, uom et leur , la calomnie honore en distillant sur lui tous ses
infamie dans toute l'Europe, comme nous avons -poisons ;,ce père des pauvres, qui connoît mieux
4fait retentir le nom et l'infamie de Boucher les galetas et les greniers de son immense pa
d'Argis et de ses confrères ? 'aristocrate Guepart roisse , que les riches appartemens des grands
| influeroit-il sur les juges du district de Besan · qui l'habitent : si je ne craignois de blesser sa
· «çop, comme le comité, antrichien influoit sur modestie, je lui demanderois quel motif l'y con
: ceux du châtelet lors de l'affaire, de Bezenval ? , duit , ce qu'il y fait peut-étre en ce moment !...
, Qnoi qu'il en soit , citoyens de Besançon , ayez je lui demanderois..... Non , parlez, infortu
toujours l'oeil et l'oreille au guet sur cette affaire, nés !..., Si j'adressois maintenant la pârole à
( 1154 ) |
M. de Cheylus, qni jouissoit naguères de plus usage de la bonne velonté de ces braves amis,
de 25o,ooo liv. de revenus ecclésiastiques, qui dès que nous mettrons le pied sur le sol de la
fait des mandemens si remplis-de religion et de France. Ma maîn , qui'est pûre, ne s'est point
charité , il me répondroit sans doute, comme ºrnée pour assassiner ceux qui ont rétabli l'éga
dans sa lettre pastorale de 1782 , page 5, qu'il lité et lº liberté , et dºnné,à toute la terre un
n'a qu'une compassion stérile à offrir à la exemple dont l'imitation mène, au suprême
veuve et à l'orphelin, etc. etc. Perdrons-nous bonheur de la vie. Ils ont rendu nécessaire et
au change ?..... - - fr
prochaine ma propre liberté , dans le plan, gé#
Forcé par une note insérée à mon sujet dans | néreux de leurs travaux , et moi..... non , je né
votre feuille d'hier , à rompre un silence que · porte mes armes que pour,Menger des injura
tout m'obligeoit à garder, je vous prie d'insérer Qui osera m'ordonnér le crim§Vºici m
la présente dans un journal uniquement con plan, mR résolution fermº et entière # , #
sacré à la vérité, et au patriotisme , c « ; r
Delauney , ,vicaire de Saint-Sauveur. ;)
§ L§leux rmées en p§teiida#
signalije quitteles rangs d un pas élevé et
-- } !
· trois cents hommes des plus intrépides me s |
| vront. Au milieu des deux armées, nous jet
rOnS nOs armes ; nOus · resterons .là , §
I

Sur le roi constitutionnel des François. - - - ,• 4


-

Son intérêt le plus cher, celui de sa couronne, entre ciel et terre . comme des rochers Rjeº
conseille à Louis XVI d'être et de demeurer nè pourra nous ébranler; notre exemplé pôurr#
invariablement le chef de la révolation , le # causer des miracles Si ça coûte'la vie#eh
zle la constitution. Henri IV son aybul, habile ! bien ! je mourrai, comme un Franc, dans'tnº
† et qui connoissoit bien toute là force ! devoir : si, au contraire , l'exemple ºpè#iie 9
e l'opinion publique, abjura le calvinisme et se désarme , je cours à bras ouverts au
fit catholique , parce que le catholicisme étoit qui s'avance, et il sentira aux battemens dej | |

l'opinion dominante de son siècle et sacrée pour , coeur qu'enladeçà


chérissent du ».Rhin
liberté ' il y' 'a ' des Francs 4
' '.> ".L» oi 11º ,
la grande majorité de la nation. Henri IV ne 1 · ··· · 11 * 1 :: . , 5,
pouvoit être roi de France qu'en devenant | . ",
: -----Itº II 2 ! ', .
catholique, et la messe l'affermit sur le trône
bien mieux que toute sa valeur guerrière ; aussi ! ' P ° # ° # # # º"#
disoit-il que la couronne de France et Paris !
valoient bien une messe. Les vrais amis de Les ambassadeurs d'Angleterre et de la Haie
Louis XVI doivent lui répéter souvent qu'il font à Varsovie de grands efforts pöur #er
m'est roi que par la constitution décrétée par la diète
la à une allianceetcombinée
Grande-Bretagne avec
la Holla'nde la prés
# ils Pi , , s .

l'Assemblée mâtjonale , et sanctionnée par le


vCell presqu'unanime de 25 millions d'hommes tent cette alliance comme le seul eºuée
v

et aussi sacrée pour les François d'aujourd'hui moyen qui reste à la république de cbºsé,
'que la messe pour les François du seizième ' son indépendance.La juste défiance qu'inspire
|

"siècle. Le trône repose'aujourd'hui sur la"dé politique perſidé de la cour àu Berlinserºis plu .
claration des droits de l'homme et du citoyen ; · grand obstacle là ce projet ; ºnais qnelque
les insensés qui voudroient arracher cette § que prenne la république, elle semble destinée
ſ>

ne voient pas qu'ils feroient ébranler le trône | à devenir la proie deºl'aigle impérial, ourd
des François occupé par Louis XVI. vautour prussien , peut-être même de toutes li
deux. Cette catastrophe inévitable séra le féii
| · de la vanité des nobles polonois §llą
ces derniérs †
Tous les satellites de Léopold ne sont pas à la régénération de lsur
voués aveuglément à l'exécution de ses projets ! patrie , ils ont déi aigné les coriseils et les plans -

· ambitieux et despotiques. Il en est qui savent · de l'immortel autéur du Contrat S6cial : ils'diii
assez s'estimer pour exnmîner la conduite de repoussé avec un féroce orgueil la bourgeoisie
leurs chefs, et ne leur accorder qu'une obéis polonóise , qui réclamoit l'exercice des droits
· sance raisonnée. - du citoyen : ils ont concentré dans leurs main
Un sergent du régiment de *** , aimé de la souveraineté , et consacré la servitude de l
· la majeure partie dé ses camaradcs , termine nation polonoise : ils seront conquis, étºle !
: ainsi une lettre écrite le 3 février dernier à des, peuple poionois trouvera peut-être sous le joug ,
· patriotes françois : , , · · · • autrichien on prussien un adouéissement à la !
" " « Je promets , en vérité, de faire un digne . servitude féodale qui l'opprime. . ! · ·. '
|
S U P P L É M E N T A U. N°. , D X X · V : , : · · ·q :
.- ,- • • • •":
• - 4# , !A " M " , ... Y. v ) .. 1 · i1 . · · · ·3:

#. articles décrétés dans le cours de la "VlÉTbut engagement qui ne sera pas daté,
# • • séance du 7 mars au soir.
- • : , • s .* : - i
-
' : r, ! rempli en toutes lettres, et signé par le recrue ;
F, ainsi qu'il èst prescrit en ſ'aétidſe précédént ,
.., T I T R E I I I. .. ! . sera déclaré nul ; et pour l , rendre valable, si
le recrué iie sàït pas écrire , il fera sa marque
- Des engagemens. au bas, en présence de deux téinoins, par l'un
. • •. : - • ' • , . - 1

ºr, «"Tout recruteur sera tenu de décla desquels les blancs dè l engagement lºvront être
remplis ; 'et'qui devront le # et toüs'les deux
l'homme de recrue qu'il veut engager, le en cette"qualité. ! " • .. • • •. ' lVºva '' C - 1.i ... .. ! .. »
lu régiment eu l'espèce de troupe pqur
de il l'engaga. : . : , pºurront être ,des'mifi
vII. Ces témoins nenullit
a durée de l'engagement dans toutes les
- : 1 *
taires, sous peine de de ſ'engagement ;
asytant d'infanterie que de cavalerie, dra lls seront pris parmi les domiciliés de l' éndroit,
eliasseurs et hussards , sern fixée à huit et il sera fait mºntion au bas de leur signature ,
#ne pourra , sous aucun prétexte , être de leur demeure •t de leur qnalité. -

lau-delà. . -
- lX. I,'engagement ... quoique signé, changé
Le prix des engagemens sera déterminé contre le certificat d'engagement et contre le
#on de l'espèce des hommes, et sera tou billet payable, à l'arrivée au régiment, à remettre
»ôrté en dépense, par les recruteurs et par le recrutºur à l'homime engagé. ne sera va
# tel qu'il aura été payé réelle lable néanmô ns qu'après la ratification faite à
ëra divisé én deux parties, i'une qui la.municipalité du lieu , et ainsi qu'il sera dit
4'être donnée comptant à l'homme qui ci-après. * M

gera; et 1'autre qui sera toujours réservée X. Le recruteur sera tenu de présenter, dans
*étré payée à son arrivée ºu régiment, les trois jours, les hommes de recrue qu'il aura
, à lui fournir tous les effeis de petit engagés , à la municipalité du lieu pour lui faire
gn ent qùï #ourroient lui être nécessaires, ratiſier leur engagement : cette ratification ne
#u'ilsera
emens. plus
. ' particulièrement prescrit par . - s
pourra avoir-lieu dans la même journée , penr
-

dant laquelle l'engagement aura été contracté,


recruteur . après s'être assuré par ni être remis au-delà de trois jours. • • . !

es questions qu'il croira devoir faire à X I. Si,l'homme de recrue, au moment de la


niè # se présentera pour s'engager, s'il ratification, réclame contre la validité de son
#sible au'service ; après avoir # cons engagement,contre ln violence qui auroit pu être
, dºns fes formes qui pourront être pres employée pour le lui faire contracter, ou con
p#r les réglemens, qu'il n'a point d'infir tre son ivresse dont on auroit abusé , la muni
qui puissent l'empêcher de porter les cipalité tâchera de vérifier le fait. S'il est grave,
elle en fera une information dans les règles : si
:'après enfin avoir pris sur son compte cette vérificirtion ou cette information lui font
renseigneInens que la prudence lui sug
lui fera signer son engagement. . | juger indispensable de ne point ratifier l'enga
engagement contracté dans l'ivresse, gement , elle le refusera ; mais elle me pourra
ou par violence de recrutenr, sera le faire qu'âprès avoir appellé pour être témoin
iul'à la ratification , si l'homme de re des tmaisons de son refus le commissaire des
'en réclamant alors pour cette raison , ·guerres , s'il y en a , ou à son défaut un officier,
ſadministrer la prenve. soit en activité, soit retiré du service. ; .!
1'homme de recrûe sait écrire , il rem X | |. Si la municipalité croit devoir pronon
ls

-même l'imprimé de son engagement , cer la nullité de l'engagement, elle fera resti
ant de sa main ses noms, demeure, tuer en sa présence au recruteur par le recrue
sur-tout les sommes convenues avec lui, la somme stipulée lni avoir été pnyée comptant,
les comptant, que payables à son arri telle qu'elle sera énoncée par son engagement,
régiment, lesquelles seront détaillées en à moins que ce dernier ne puisse prouver qu'elle
tires : il le datera de même, et le signera , , ne lui a pas été réellement délivrée. Elle le fera
noms de baptême et de famille. en présence du recrue et du recruteur, en
- 525 bis.
: ( 1156 )
signant au bas de l'engagement la formule de
ratiſication qui y sera insérée. Exemple admirabla à-, imiter par-tout
·XiII. Si Fhomme de recrue, réclamant pon •V ., . · · ,•.. • • ,! * , : • 2- , l'
tre la validité de son engagement † " Qù'il èst p§ en lui mê#rºprit luvti
d'être déclaré nul, n'est pas en état de restituer triotisme ! qu'il est ingénieux à'se miontrer
aussi-tôt les sommes qu'il auroit touchées, et toutes les faces-possibles ! Les chefs et empli
qu'il pourroit avoir mangées, la municipalité, des bureaux du départemient du Loiret, pé
sur la réquisition du recruteur, s'assurera de trés de cet esprit saint et jaloux d'anéantir !
sa personne, jusqu'à ce qu'il ait été en état qu'au souvenir de l'ancien régime , dont
d e† la restitution à † il sera nu. connoissenti et condamnent les abus", seid
ou qu'il ait consenti la validité de son engage ; présentés le 2 de ce mois au directoirs
II16 ſlt. . - • -- … -- c - - º : département, et par l'organe.de l'und'eu
| XlV. Chaque municipalité tiéndra un regis ont sollicité et obtenu l'honneur de jurer e
tre de recrutemênt ; elle sera tenue d'y inscrire les mains du président d'être fidèles à la nati
le nom de tous les recruteurs, de quelque à la loi et au roi , et de maintenir de tout !
espèce qu'ils soient, qui auroient fait constater pouvoir la nouvelle constitution de cet emp
par elle leurs droits ou leurs pouvoirs pour re Ces excellens citoyens ont donné les pre
cruter, ainsi que tous les engagemens présentés un si bel exemple ; pourquoi lesiohefs et
ar chacun d'eax, qu'elle ratifiera , ou dent ployés des bureaux des quatre-vingt-deur at
elle refusera la ratification; et dans ce dernier départemens me s'empresseroieni-ils pas
cas, elle y détaillera les raisons qui l'y auroient suivre ? pourquoi tous les membres de
déterminée, ainsi qué les noms du commissaire temens et de directoires ne-rendroient il
des guerres ou de ſ'officier , appellé pour être le même , liommage à la constitution !
témoin de ce refus de ratification, lequel sera sont plus obligés que personne, et pºr,lei
tenu de signer au registre. . i " .
que le peuple a, fait d'eux,s et par, |g4:
, XV. Lès recrues · qui se feront au corps, soit que l'influence corrosive et toujoursine
en garnison, sbit en route, seront engagées avec la couret des ministres pourra fairefootini .
les mêmes formalités. La municipalité de la gart honneur et à leur vertu., Il.est dogq-près
mison , ou du lieu du passage, sera chargêe des tiel que les premiers ressorts du-mécanir ie
ratifications, et sera tenue âux mêmes inscrip corps administratifs , ainsi que les,ressprº
tions sur les registres de recrutement , que condaires, soient électrisés, § lar
tbutes les municipalités devront avoir. Lorsqu'un nisés par les † du feu # -

régiment sern en route, les ratifications pour- . civique , ils ne doivent rendrº'des ,oini
vont se faire dans la.journée même , si le régi rayons de ce feu · sacré, § |
ment n'v a pas séjour. : I. ·· · · :·: Memnon n'en nendoit qu'aux #
l l *: , 4 - • l. • * r =s
| A "T #
-

XVI. Tout homme de recrue qui, se repen purs du soleil. "# d •• •


•• i .* ·, » . ! .
tant de s'être engagé , voudroit avant la ratifi • V. " s

cation faire annuller son engagement , sans ce -


pendant pouvoir attaquer la validité, ne pourra Grenoble. #
y parvenir qu'en portant sa demande à ce mo
ment à la municipalité ; celui-ci, mais en prér _ L'assemblée électorale # :

sencé seulément du çotnmissaire des guerres , l'Isère, séante dans cette ville# # n
s'il y en a, ou à son défaut d'un officier, n'im vêché de ce département M. Pon
porte de quel grade , soit en activité, soit retiré de Saint-Ferjus, ministre respectable
du service, appellé à cet effet , ainsi qu'en la . gile. Cette † très agréable ,
résence du recruteur, en prononcera la rési du département, ainsi que celle de M#
† aux conditions prescrites ci-après : une Montferrat à la plaçe de juge du tribu
fois la ratiſication consommée, l'homme de re cassation. M. Barral , membre du ci
crue pour faire annuller son engagement, sera parlement de Grenoble,,a donné pendai
tenu de se conformer aux dispositions qui seront le cours de la révolution des preuves de
prescrites ci-après pour les congés de grace ».
- - -
tisme et de dévouement à la cause natis
- "A º

" On s'abonne à Paris, chez BUissoN, Libraire , rue Ha'atefeuille, à qui l'on adréssera, franc de port
*de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des'Afnnales Patriotigneai. .
Et chez tous lei Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
# ANNALEs PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
#.. . , ... , D E L A F R A N C E ,
is ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
2 -: " : f

# ro v R N A L L F B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,


• ºfii ,i ::'
IIº * 1 . dirigé par M. MERcIER , et par M. CaRRA , un des Auteurs. -

#e-r 1 ," •

# e7# »
#-1 1 , · La garde du roi appartiant de droit au corps de la nation ; d'abord parce
· que le peuple ne donneroit pas son roi pour tout autre; ensuite parce
- qu'il ne veut ni ue eut rien faire sans son roi, qui s'est déclaré
*, : . authentiquement le chef de la constitution.

Nº. D X X V I. Du Samedi 12 | Mars t79t.

Après quelques observations de M. de Mira


beau, M. Feydel a restreint son opposition, en
se bornant à demander que l'avance qu'on feroit
à la ville de Paris fût acquittée par le trésor
#AssEMBLÉE nationale avoit renvoyé à son public, et non par la caisse de l'extraordinaire.
-coipite des ſinances une pétition de la munici Cet amendement , appuyé par M. Camus , R
##alité de Paris, qui avoit représenté l'état de sa été adopté par i'Assemblée, et le décret est
,aisse, si florissante avant la révolution , mais ainsi rendu : - -

ºbérée par la conquête de la liberté. et par la L'Assemblée nationale, ouï le rapport de son
pessité de donner de l'ouvrage et du-pain à comité des fiiiances, décrète ce qui suit :
un peuple immense , qui ne peut cemposer Art. I°r. « Le trésor public versera dans la
écºles besoins physiques. M. Montesquiou a caisse de la municipalité de Paris une somme
ºſait : aujourd'hui le rapport de cette pétition de trois millions à titre d'avance et par impu
,avec la clarté qui distingue sen travail person tation sur le seizième attribué à la municipalité
ſtriel ; il a dit que la ville de Paris, créancière dans le prix des ventes des biens nationaux par
| envers le trésor public d'une somme de 16 mil elle acquis , pour être ladite somme de trois
#lians , demandoit un à - compte de six pour millions employée au paiement des objets les
#payer ses dettes les plus instantes. Le rapporteur plus pressans dus par la municipalité, suivant
| propose de lui accorder 3 millions seulement l'état qu'elle en fournira à l'administration du
† sur le seizième qui lui est attribué
dans les ventes des biens nationaux, et de faire
département : et, d'après son approbation, à la
charge par elle de justifier au département de
payer ces 3 millions par la caisse de l'extraor cet emploi , un mois après la réception des
dinaire.. fonds. -

e , Grande eppbsition de la part de M. Feydel, II. Le paiement do ladite avance de 3 millions


#mais sur-tout de la part de M. Maury. Si l'on sera fait dans l'ordre suivant, savoir :
: en croit celui-ci, la ville de Paris, par la mau Un million aussi-tôt après la publication du
vaise gestion de ses derniers administrateurs, présent décret ;
doit 4o millions , et va faire banqueroute, si · Un million au 1 o avril ;
ſl'Assemblée nationale ne nomme des commis Un million au 1 o mai.
,-saires pour examiner l'état de ses affaires, et IlI. Le directoire du département adressera
'en rendre compte au corps législatif. -
incessamment au comité des finances 1'état et
- Les craintes que vonloit inspirer l'opinant les motifs de réclamation que la municipalité
-ont été proumptement dissipées par M. de la peut former sur le trésor public, pour être pris
| Rochefoucault, président du département de par l'Assemblée, sur le rapport qui lui en sera
# 1Paris, lequel a promis que l'état de situation fait, tel parti qu'elle jugera convenable ».
f de la cºiºse municipale seroit incessamment · On a ajourné à samedi soir la discussion d'un
rendu pablic, rapport du comijé des domaines5e6
sur la cession
- - - -*
• • * - T 1155 ) -

du Clerlnontois, faite à Louis II de Condé. Les" , qu'on resulât cette discussion #


conclusions de M. Geoffroy, rapporteur, sont a inculpé le comité de négligence , de paresse
à ce que le Clermontois soit déclaré faire partie 4 et même de mauvaises intentions. Les applan
elu domaine national. . " dissemens n'ont pas été pour M. Buzoti ll a
-

Séance du 1 1 Mars.
eu le chagrin de les voir tous se réunir sur M.
Thouret, lorsque celui-ci, avec la râisdiſ, eit
monté à ln tribune, et a fait entendre la justi
Que les bons François se rassurent ! la santé
de leur roi leur a donné de vives et justes : fication pleime et sntière du comité, J O'V, %
En ce moment l'Assemblée a appris la momie :
alarmes ; mais le Dieu qui nous a donné la force nation de M. Brendel, prêtre# Jòcteur en !
de conquérir notre liberté, nous conservera le théologie, à l'évêché de Strasbourg, en fä placé#
prince sous lequel nous l'avons conquise. du § de Rehan. Il n'est pas nécessaire
- " Bulletin du roi. de dire qu'en ce moment s'est offert à tous les
L'état modéré de la fièvre a déterminé hier esprits le contraste que présentent d'une part: ,
matin à donner un grain de tartre émétique en un prêtre vénérable entouré de tout ce que la
'science , la modestie et les bonnes mœu§on !
lavage , lequel a procuré des évacuations co de touchant, et une éminence orgueilleuse .
pieuses par les vomissemens et les selles ; elles
ont été faciles, et ont beaucoup soulagé. Le perdue dans le mépris et le-ridicule attachés
reste de la journée a été assez calme ; il n'y a aux vices, à l'ignorance et à la sottise , º '
point eu de toux âcre, ni de sRng dans les cra
Une autre nouvelle arrivée du mèuie dëphr-º
chats ; le redoublement a cominencé à neuf tement est venu ajouter à cette satisfaction La
heures ; la nuit a été tranquille. Au réveil, le présence des commissaires du roi a été reçiſe !
poulx est encore fréquent , mais il est simple. · comme un bienfait par le peuple. Déja le,
ſ,es urines sont toujours foncées et peu abon ordre est par-tout rétabli. Ce fut une des plu#:
dantes. -
heureuses conceptions de l'Assemblée natio#
Signés Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, n le, que cet envoi de commissaires. Salutºt
Andouillé, Loustoneau. bénédictions ài ces anges de paix ! · · • · ' #
La présente copie conforme à l'original, On est passé en ce moment à la discussio
Anélie Durfort, ci-devant marquis de Duras. d'un projet de déoret présenté par M. d'Aul
chy, au mom du'comité des contributions pû,
Quelques municipalités , égarées sans doute bliques, concernant le supplément à payer ,
par un zèle qui n'est pas selon la loi, se sont per propriétaires, à raison de la dime et des iride
•* ! .
inis, au rapport de M. Bouche, de tourmenter nités qui leur dues. . ! · · · · · #

les religieux pour les contraindre à dépouiller Croiroit-on que M. de Custines a co


l'habit monastique. C'est conmander ce que la pour la dîme en mature ? Il parloit, et on croye
loi ne coummande pas : la loi s'est contentée entendre tous les préjagés barbares que les'déº
d'abolir l'obligation de porter tel ou tel cos crets lesplus sages ont terrassés et vaincusrºllſ
turne, laissant à chacun la liberté de prendre ou faut l'avouer cependant , ces préjugés se sur#.
de garder celui qui lui plaît davantage. L'As vivent encore dans leurs racines, lDu moins Mi |
semblée n'a point rendu de nouveau décret sur de Custines a été appuyé par des partisans asses
cet objet, persuadée qu'il suffisoit d'insérer cette nombreux pour qu'on ait été obligé d'invoquer
observation dans son procès-verbal , pour ra · la question préalable : elle a triomphé..°sº i !
, 1nener les ófficiers Inunicipaux à leur devoir. On se disposoit à mettre aux voix les articles,
La ville de Soissons étoit distribuée en dix du projet, lorsqu'une lettre du département de
-paroisses ; deux lui suffiront aujourd'hui. Ainsi l'Héraut a annoncé que le digne curé de Saint
l'a réglé un décret de l'Assemblée. Pons étoit nommé à l'évêché de ce départes
On doit se souvenir que M. Mirabeau avoit ment. Nous savons qu'en apprenant ces nomi,
fait une motion , tendante à ce que le comité nations , les ci-devant apôtres d'un Dieu qri
de constitution présentât un projet de décret , n'avoit pas où reposer sa tête, s'écrient insole
qui consacrât dans la loi sur les successions les ment : Voyez comme liépiscopat s'enoanaille !
principes d'égalité qui sont devenus la base de Ces messieurs confondent les termes ; ils veu-,
notre nouvelle constitution. Ce rapport et ce · lent dire , sans doute, que l'épiscopat se pn
rojet étoient à l'ordre du jour , et M. Mira rifie. . · :1 . -

† a insisté pour que l' Assemblée s'en qccu · Voici les articles décrétés sur la proposition
pât; mais il a plu à M.-Buzot de demander de M. d'Auchy. · ·· ·
t 11ºo y
s Art. I°r. « La valeur de la dîme de chaque et de l'artillerie, dans les Pays-Bas. L'opinioa
# àge étant fixée , le fermier, jusqa'à l'expi généralé à Givet , èstºque les Autrlcliiens ne
#iatiºn de son bail,'èn paiera le montant chaque , tarderont pas à forrnérº sur nos frontières urs
# année au propriétaire, en argent et en deux cordon de 6o mille hommes destinés à appuyer
† remier au 15 décembre après · l'invasion des ci-devant princes françois : ceux - 3°.

#.#chaqué · · · ,"etºs le! second au 15 décembre ci attaquéront les premiers ; et pour peu que
suivant: récolte •a1« - •4* . • • • • • • -- * • • •» • -

leur aggression ait de succès, pour peu que leur


º'H y a eu quelques changemens à cet article, ' présence rallie autour d'eux des partisans , les
| : •-méro.
que nous rétabliröns dans- notre prochain nu troupes autrichiennes et prussiennes viendront
f. ' · · grossir leur armé . Les deux points d'attaque
, ºIl'Aux mêmes époques lè fermier paiera de pºroissent dévoir être dirigés Sll l' Landau , d une
† année, jusqu'à l'expiration'de son pºt , et de l'autre entre Montinedi et Longwy.
#.5
l', aux propriétaires ou possesseurs, une | On apprend aussi que les cantons de Berne
. somme égale à celle des tailles , accessoires , et Soleure consentent au passage des troupes
: capitation taillable, fouages. impositions équi autrichiennes, destinées en apparence à une
# yalentes et contribution pour les chemins aux exécution dans la principauté de Porentru : ainsi
#-quelles il aura été personnellement cotisé sur la frontière de France sera encore cernée de
†, de 179o, à raison de chaque fermage. soldats autrichiens du côté de la Franche-Comté:
: ... III. Les fermiers, sous-ſermiers. métayers ou M. de Gelb, ancien ami du feu ministre de
# colons qui par leurs baux etoient expressément là guerre Saint-Germain , vient d'être nomm
: assujettis à l'acquittement des vingtièmes, tien commandant des troupes sur le Rhin. Le brave
,ºdront compte chaque année au propriétaire ; Luckner , désigné d' abord à se poste , , est , dit
l'une somme égale à celle.qrie ce biº n aftermé on , réservé pour commander en Francho
#dû acquitter en 179o pour cet objet. ils en Comté.
ont les paiemens aux mêmes époques que Les journaux pacifiques, qui ne cessoient de
:s ci-dessus prescrites ».- -
nous prôner les bènignes intentions du pacifique
, La suite demain. Léopold , commencent à chanter la palynodie,
• • J : i "
- -

et à croire aux.complots autriohiens contre la


• p-• ----° c - - liberté françoise. ' •• -

: ' P A R I s, le I1 772(zr$. " f. M. Duportail vient d'adre sser à l'armée fran


- §beux officiers. dont l'un est le noinmé Mali
çoise uue lettre très-civique, que les munici
palités et les sociétés des amis de la constitution
|. vert, d'une famille parlementaire de Grenoble, . doivent s'attacher a répandre parmi les soldats ;
s'aont été arrêtés le 8 de ce mois, ainsi que le se car les chefs aristocrates ne manqueront pas de
#crétaire et un valet-de-cliambre du sieur d'Au la détourner et de la soustraire à nos frères des
#tichamp , major-général de la troupe de brigands troupes de ligº e,..
#du sieur Condé. La municipalité a fait apposer :
§ les scellés au palais Bourbon, où l'on présume
#qu'étoit I'arsenal dans lequel les conjurés du 28 Strasbourg , le G mars.
p-,février ont pris leurs armes. Le Malivert et con
# xsorts sont accusés d'avoir fait à Paris des enrô · L'élection de l'évêque du département du
º ,lemens pour la bande de Condé. On attend qu'e , bas Rhin s'est faite ici avec tonte la tranquillité
# •la levée des scellés mis sur la 1naison de ce der .imaginable .. : . Il étoit édifiant de voir les ci
#sanier, fera connoître les détails de ce mouveau ! ºtoyens électeurs , séculiers et prêtres , sans
| - lot.
- "-# -- - - -- - - : · distinction de culte , se porter à la cathédrale,
#- Les lettres des frontières cur le Rhin et la
y assister au service divin , et invoquer l'assis
#Flandre autrichienne s'accordent toutes à dire tance et la bénédiction de l'Etre suprême pour
#ique nos fugitifs font de grands mouvemens , et ' · le choix d un pasteur.
# rassemblent leurs recrues. Aix - la - Chapelle , Le choix est tombé sur M. Brendel, profes
# Maestricht, Worms et Liége , sont remplis de seur à l'université, bon patriote. Il a eu 317
, 2oi devant et de calotins ſi gitifs...-e Condé est voix, de 417 votans qui sont restés d'un nom
• aétabli à Worms, et entouré des principaux re bre de 45o environ. Le cardinal Rohan-Lamotte
belles qui forment son état niajor. en a eu 48, l'abbé Lantz 46, M. Mast 5.
.. Les Autrichiens forment des magasins de guerre |. Cette élection a été annoncée publiquement,
*près de Givet, et font ſiler de nouvelles troupes l'après-midi , par un T'e Deum solemnel, et par
( 1 16o ) · · s ,
• • ' •. • . . . •.. : ' ::-! " ..
. ! :" .' º .. s !
le son des cloches de toutes les églises, tant · pays d'écrits incendiaires, et se liguent,aregden
catholiques que protestantes. , , , , .. · moines famatiqués et rebellionnaires pour vexer
-

- · — u - • . · les bous prêtres amia.de lâ constitution Ses mi,


1 , *

sérables ligueurs sont conjurés sur tout contre !


Aux Auteurs des Annales. - · M. Courtois, prêtre citoyen, défenseur zélé de ' .
Lyon , la 6 mara. … ! la cause nationale, l'un des hommes les plus
éclairés de se canton, et qui appartient à une
Mesdames tantes du roi n'ont pas été rete famille distinguée par ses services militaires es
anues à Lyon ainsi qu'on a voulu le faire croire ; son patriousme. .1 ) 4 •: I
elles sont § samedi , sur les quatre
- -

: Les avis reçus ici de Luxembourg annoncent


heures du soir; un détachement de 5o hommes que teutes les routes qui conduisent aux Pay
de notre garde nationale, qui les attendoit à lºas autrichiens sont couvertes de transp
la porte † les a accompagnées jusqu'à d'artillerie. ,. :
# l a°

: .: · ·: . ;. * : - '4! A
§ de la Guillotière, non pas à titre d'hon ", : - . '• • • .1 - ... ». »
neur, mais pour protéger leur marche. . -

Peu de personnes se-sont trouvées sur leur On a surpris notre bonne foi dans un articlé
passage : l'on a entendu plusieurs patriotes qui que nous avons inséré au n°: 315 de nos Ani ;
murmuroient de ce † leur laissoit empor nales, sur une expédition nocturne faite au ·!
ter notre argent chez l'étranger, et d'autres qui Mont-Chaudane , près Besançon. Cette expédi- :
chantoient : tion est une fausseté qui tendoit à nous rendre
ridicule , ainsi que le brave M. le Blanc, et à
Partez quand vous veudrez, discréditer notre journal. Ce qui nous a émi :
Mais pour moi je demeure ; êché de voir le piége, ce sont les titres que le ..
Et si jamais je pleure , aux signataire ( Vugue) a pris, se disant soldae .
national, assesseur de juge de paix , témoin -
C'est quand vous reviendrez.
Partez quand vous vondrez.
Jº°
et aoteur dans ladite scène. Nons savions ti'ès
bien que la tour de Chaudane est une mazure;
-

Elles ont traversé une grande partie de la . mais nous savions aussi que c'est dans les-ma-..;
ville , faisant la conversation avec M. Larivée, zures que se retirent les serpens et les hiboux4,
ci-devant chanteur à l'Opéra, qui avoit la main et nous ne trouvions rien absolumtent d'extraorº
appuyée sur la portière de leur voiture M. dinaire que les aristocrates s'y fussent retirés
Fouet Conflan , chevalier du guet , a desiré un moment pour préparer leur venin. Aujour-:"
avoir l'honneur de leur être présenté , et M. d'hui nous sommes convènus avec nos correſ- #
Larivée l'a présenté, Elles sont allé coucher à pondans de Besançon d'une devise dans les :;
la Verpilière, lettres que nous recevrons, pour être désormals à
•--•é " ,
-

• • •
à l'abri de pareilles surprises. . C..... ! '
- : , -
#i
• .1 •Y ;
a
- 1 s -!
#xtrait d'une lettre de Montmédi, du 4 mars. -

Debonnaire , greffier à l'un des ci-devant !


Le peuple de ce canton murmure de voir que tribunaux de Paris, au fait des liquidations,
l'organisation des gardes nationales ne s'aèhève remboursemens et recettes, ayant travaillé dix :
, point. On commence enfin à remettre les forti années chez M. de la Motte, notaire à Paris, .
#ications de Montmédi. en état ; elles avoient offre de suivre les liquidations d'offioes de ju- i
and besoin de ces réparations. L'étab-major dicature, militaire, maitrise et jurandes; il se .
auroit aussi grand besoin d être recrépi par : charge même des recettes à la ville , et de la
quelqu'ingénieur patriote : car cet état - major correspondance. .. | | , , . . » * :
' est tout miné et lézardé d'aristocratie. L'honoraire sera fixé à l'amiable : son bureau
Presque tous les prêtres fonctionnaires pu est rne et hôtel Sorpente, à Paris, N° 14;;il ;
blics de ce district ont prêté le serment consti est ouvert teus les jours matin ét soirs , ... t'.. #
tutionel. Parmi le petit nombre des réfractaires M. Debonnaire est notre ami, et nous saisis *
on compte trois ex - jésuites luxembourgeois , sons cette occasion pour prévenir le public que ;
qui sous l'ancien régitne avoient escobardé des sa confiance ne peut être mieux placée sous tous
gupes en France. Ces trois coquins inondent le les rapports. Nabe des auteurs des Annales !
• T

On s'ahonne à Paris , chez Buissou, libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pris ": - -- ,

de l'abonnement et lā lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autenrs des Annals ; Patriotiyussi #
·.
| Et «hez tous les Libraires at Directeurs doº Postes du Royaume et de l'Etranger. - º
#|
-
- |
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
lD E L A F R A N C E ,

E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
|
J O U R N A L L / B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
. ' dirigé par M. AZERcIER , et par M. Cann A , un des Auteurs.
•--

Si l'apothéose est due à l'homme , c'est à celui sans doute qui combat et
meurt pour son pays : mettez son innage dans vos temples. RAYNAL.

No. D X X V I I. Du Dimanche 13 Mars 1791.


" AS S E M B LE E N A T I O N A L E. dépassée , on a réclamé universellement l'ordre
du jour.
Séance du 12 mars. Un rapport fait par M. Curt. au nom des co
mités des domaines nationaux et de la marine ,
Lz roi ! le roi ! comment se porte le roi ? Tel a fait rendre le décret que voici :
ést le cri de tous les vrais I rançois. Voici la « L'Assemblée nationale , oui le rapport de
| réponse. ses counités de la marine et des doinaines, dé
crèt e :
Bulletin du 12 mars, huit heures du matin.
Art. I°r. Le couvcnt des capucins de Brest,
. La ſièvre a diminué hier sensiblement : il n'y et le tcrrein qui en dépend , situé sur le rocher
a pas en de redoublem nt le soir. Le roi a été qui dornine le port, seront réunis à l arsenal.
levé pendant plnsieurs hºurºs dans la journée : II. L'église parºissiale de Rochefort, située
la toux a été rare , les cr chats rnûrs et cuits ; près des nouvelles formes de construction dcs
la bile a coulé avec facilité : les urines sont tou vaisseaux, sera démolie, pour l'emplacement en
jours chargées et en petite quantité; le sotnmeil être réuni à l'arsenal.
de cette nuit a été souvent interrompu par la
tOux.
III. La maison conventuelle des capucins .
ainsi que le pré du chapitre de Toulon, contigu
, , Signés, Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, à la demi-lune , seront réunis à l'arsenal , ainsi
Ando iſié, Loustoneau.
que le couvent des récollets de Royan, et le
• J.R présente copie conforme à l'origiral. terrºin qui en dépend.
Amélie Durfort, ci devant marquis de Luras. iV. Les bâtinens et terreins dépendans de
. Une lettre de M. Miontmorin apprend que le l'Abbaye de Notre-Dame , seront affectés au
plus grand nombre des envoyés de i'rance près service de la rade de Cherbourg.
des cours étrangères, ont prêté le serment cons V. Tous les titres de propriété desdits ter
titntionel. Parini ces agºns l a été reunarq'té reins et bâtirnens , seront incessainment réunis
# ne voyoit pas le nom de 54. Clioiseul
Souffier . ambassadeur à la l orte « ºttomane ;
au département de la marine.
Vi. Déclare, l'Assemblée nationale, que les
M. Bouche a demandé si 2.º. Bernis, cardinal, torreins, bâtimens, magasins, etc. de quelque
s'étoit mis en règle, et avoit r tiré sa restriction nature qu'ils soient , actuellement dépendans
Jmisérable. « Le ministre, dit M. d'André , l'a du département de la marine, continueront de
instruit de son devoir, dernain l'on attend sa iui être exclusivement affecté s, sauf la respon
réponse ». M. Bouche a insisté pour qu'il fût sabilité du Ininistre de ce département, (*t Sa I'S
donné nn état de tons les ſonctionnaires iran qu'aucun corps civil ou adniinistratif de l'inté
çois répandus sur le giobe, de leur occtip-tion , 1ieur puisse s'iInniscer en aucune manière dans
de le tir salaire, de leurs sentimens personnel ;. la régie et l administration desdits biens ».
M. d'A n d ré réclamant l', co:otn'e du te mps, A l'occasion d'un décret d,-mandé ct obtenu
et obs et vant que la d pense dcs af, tires étran par le comité des ſinances , et qui statue que
gères étoit fixé« de manière à no pouvoir être 1e paiement de plusieurs objets arriérés sera
527
- - -
--

( 116a )
fait par la caisse de l'extraordinaire, M. Mira |. tériel : les coutumes ; toujours émanéés dºl«
beau a fait la metion , et l'Assemblée a décrété , volonté des peuples et de leur intérêt combiné !
qu'à l avenir aucun projet de décret pol tant consacré par le temps : celles de Normandie 4
demande d'argent ne sera présenté à l'Assembléè 'ont eu pour but la prospérité de l'agriculture ;
nationale que quatre jours après avoir été im elles l'ont assurée par ces mesures qu'on vous :
primé et distribué, à moins qu'il ne s'agisse de dit être si choquantes ; la division des terres va
dettes reconnues et liquidées par le comité de anéantir cette précieuse agriculture : est-ce là.
liquidation. votre dessein ? - - -
-
A l'ordre du jour est venu un rapport très Cet argnment, si contraire à toutes les dé
détaillé de Ml. Merlin , sur les successions ab · monstrations de fait et de droit, a attiré sur
intestat. Le résumé de ce rapport est d'établir l'orateur une défaveur marquée ; les murmures
dans l'ordre des successions, et dans toutes les se sont multipliés, et l'ex-président Lambert est
parties de l'empire , une égalité absolue entre descendu de la tribune fort mécontent , sans
toutes personnes et pour toute nature de biens . conclure son avis autrement que par une de
sans que l'ordre successif puisse être changé mande en ajournement. - 1 -

par aucune convention ou volonté quelcon M. Vieillard ayant encore parlé quelques
que , contrats de mariage, testamens, substi instans, la grande majorité a rendu, sur la ré
t1OI1s , etC.' daction de M. Tronchet, le décret qùi suit :
Le rapporteur, pour jetter de la méthode « Toute inégalité, ci-devant résultante entre
dans cette immense matière , proposoit d'éta | héritiers ab intestat. des qualités des aînés ou
blir une série de questions , dorrt les points puînés, de la distinction des sexes ou des ex- .
capitaux seroient traités dans les séances du
matin , les objets de détails dans celles du soir.
clusions coutumières , soit en ligne directe,
soit en ligne collatérale, est abolie. ' --
M. Garat l'aîné a vivement rejetté ce plan Tous heritiers en égal degré succéderont ;
de travail : laissons , dit - il , quelque chose à par portion égale, aux biens qui leur sont d
faire à nos succeseurs ; bornons-nous à donner férés par la loi. Le partage se fera de même
urie constitution à l'empire Fiançois , et ne par portion égale, dans chaque souche. dân#
livrons pas carrière à l'accusation déja trop les cas où la représentation est admise ; en con .
répétée , que nous voulons éterniser notre séquence les dispositions des coutumes qui ex : ©

- s3sSmOn. cluoient les filles ou leurs descendans du droit .


M. Tronchet a rappellé le décret qui porte de succéder avec les mâles ou les descendans
que la confection des loix civiles sera renvoyée des mâles sont abolies ». - • - , - :.
º a -

aux législaturcs suivantes; et il demande que


, 5 •.-«
I'As enblée constituante se borne à décréter ,
- - · ·: .. i-é
· quant à présent, « que l'inégalité des succes Extrait d'une lettre de la société des.amis
sions ab intestat est abolie.
Cet avis, appuyé de toutes parts , devenoit la constitution
Loir et du Cher,deduBlois, département
6 mars 1791. du., q

celui de l'Assetnblée, lorsque M. Achard , ci


devant noble normand, s'est levé pour réclamer Nous vous prions de jetter un regard pater- .
la conservation de la sage coutume de Wor nel sur notre département, où le fanatismé$
mandie, qui est si chère, à ce qu'il dit, aux épiscopal fait de pernicieux progrès, et semblè :
départenens de l'Ouest , et qui assure leur tout infecter de son venin ; prêtres, dévots ,
prospérité. Cette assertion a été fortement dé d§ot§out s'identifi§vec la cro§ § ii :
mentie par M. Thonret, qui demande au, nom mître : l'ex-prélat veut jouir encore de tout son .
de l'humanité et de la raison , l'abolition de crédit, de toute son autorité. Jamais sa cour ne ' !
cette sage coutume, où l'aîné d'une famille en fut plus nombreuse, jamais aussi ses courtisans
ab.orbe tous les biens, et condamne ses frères me furent mieux reçus ; des mandemens inceri
et soeurs à la misère , et en quelque façon à diaires, des conciliabules de nuit, des prêtres .
la mon-existence. - -

qui, d'après ses conseils, portent la séduction :


Je ne puis nier, a dit M. Frondeville , ci et la défiance dans le coeur de leurs ci-devant "
devant magistrat de Rouen , que la ioi qu'on pénitentes, et ménagent par ce moyen l'ins
vous propose ne soit conséquente à vos précé tant d'une insurrection , des ordinations pro-;
dens décrets; mais, messieurs, il faut distinguer mises et presque conférées, le sacrement de .
les loix et les coutumes ; les loix souvent ver confirmation administré journellement, la com 1s
satilcs, souvent l'ouvrage de l'arbitraire miniss munion des enfans anticipée; voilà, messieurs,r,
- ( 1 163 ) -

fes manèges habituels de M. Lauzières. Nous geurs par les horreurs et les menaces qu'ils vo
ne pouvons nous y méprendre, Blois , si tran missent contre nos augustes et sages législateurs.
§ jusqu'à ce jour, peut devenir le théâtre Ils ont poussé la frénésie de leurs cerveaux brûlés
u plus affreux désastre. Les villes qui nous et désorganisés jusqu'à faire mettre en prison le
avoisinent n'ont pas une perspective plus con bon Dubois , canonnier, parce qu'il assistoit as
solante ; Vendôme voit ses curés p êcher hau sidttement aux séances de la société des amis
tement contre-révolution ; M er a vu son ci de la constitution ; ils menacent sans cesse du
devant pasteur renier à la face des autels et de méme traitement ceux de leurs compagnies qui
son troupeau la constitution dont il s'étoit dé se rendroient à ces séanccs ; de sorte que ces
claré l'ami. Par-tout enfin, malgré la surveil braves canonniers n'osent plus y aller. -

lance, les prêtres semblent former une barrière Voilà pourtant les chefs auxquels on †
entre le peuple et la^loi. - arde des villes frontières ! Mais jusqu'à quan
Eh! comment se prémunir contre une insur § de ces vils aristocrates durera-t-elle ?
rection , peut-être générale, ménagée par les Ne prendra-ton pas en fin le parti de les chasser
prêtres ? Nous sommes sans armes et presque de l'armée par un bon décret, et de les rempla
sans discipline. cer par des soldats et des sous-officiers patriotes ?
Il faudra bien en venir là ; car toute chose a un

Lille, département du Nord.


#e
SOtS. - • • -
pº l'incorrigibilité des fous et des
La muniéipalité de Lille. composée dans son A./resse de la société des amis de la consti
originè ( en petite partie à la vérité ) d'excel
lens patriotes. couri iner1ce aujourd'iiui à sentir rutiorz, séante à f}esançoz, aux sous-o(ſiciers
en masse ses vrais devoirs et sa dignit * : elle et soldats du régiment de Metz artillerie,
vient de charger un de ses membres, M. le Sage ea garnison dans la méme ville.. -

| Senneau , de procºder à une opération qui lui


fera le plus grand honnaur, et qui vraisembla S o L D A T s C I T o Y E N s,
blement sera bientôt imitée dans toutes les par
| ties de l'empire. M. le : age est actuellement C'est en vain que les ennemis de la liberté,
| occupé, par ordre de cette inunicipaiité, à faire prenant tour à tour le masque de l'hypocrisie
abattre § lui , fourches pat ibuiaires , pi et la verge du despotisme, vous flattent ou vous
menacent; nés pour combattre les tyrans, et
loris, figures d'esclaves de bois ou de pierre , non pour les servir, rien ne peut vous intimider
et autres emblêmes de f odalité et de despo ni vous séduire : vos regards restent fixés sur la
tisme qui sont sur les portes de la ville, de la patrie que vous avez juré de défendre.
tadelle. des forts et des édifices publics , fu
Metant par tout, bien résolu de n'en laisser au Le temps n'est plus où l'on pouvoit vous per
suader que les caprices d'un despote étoient
cun vestige. plus sacrés que les loix d'un peuple libre : Fran
" On jugera si M. le Sage s'acquitte bien de sa çois ! vous n'oublierez jamais que vos intérêts,
| commission, quand on saura qu'il a imaginé , vos craintes , vos espérances, sont ceux de la
| pour se débarrasser des saluades grimacières des mation entière : vous ne négligez aucune occa
| aristocrates, de faire mettre dans son chapeau sion de nous en donner des preuves. ' :
une coëffe aux trois couleurs nationales ; et Instruits que la garde nationale de cette ville,
que depuis que ces petits messieurs en sont ins alarmée des bruits de contre-révolution , de
truits, ils se dispensent de le saluer, pour n'être mandoit à grands cris du canon pour en impo
pas effrayés par le fond du chapeau patrio ser aux enmenais de la patrie , que les dé tours
tique. -
artificieux des agens du pouvoir exécutif avoient
" Mais tandis que la municipalité de Lille et les fait suspendre l'effet d'une pétition aussi légi
bons citoyens de cette ville marchent à grands time, vous gémissiez avec mous , nous le savons,.
pas vers le but de la constitution , la majorité du peu de succès des démarches de la garde
tles officicrs de troupes de ligne en garnison à nationale et des corps administratifs; cependant
Lille , ne cesse de s'avilir et de se déshonorer le ministre envoie des ordres; la nouvelle s'en
par sa rage et sa stupidité aristocratiques. Deux répand, et l'alégresse succède à l'indignation
, officiers d'artillerie, entr'autres MM. Guiscard que vous partagez. -

fet Molard, ne prennent pas de repas à table On a osé calomnier auprès de vous les inten
| d'hôte , qu'ils ne révoltent les patriotes voya tions de nos gardes nationales. Eh quoi ! vous
( 1164 )
disoient de téméraires hypocrites, vous souffri en l'absence de la reine et du roi, a voulu faire
riez qu'on enlevât vos canons ! vous permettriez quelques changemens dans les petites monnoies ,
ue d'autres que vous seuls en fussent les gar qui circulent parmi le peuple. Cette innovation
§! a excité de grands mouvemens ; et le régent
Oui, leur avez-vous répondu , nous condui | Acton , forcé de céder à l'orage populaire, a
rons en triomphe à nos frères de Besançon ces rétabli le cours de l'ancienne monnoie.
bouches d'airain qui, dans leurs mains comme
dans les nôtres , feront toujours trembler les
détracteurs de la constitution. Nous leur offri Observations du Patriotc françois sur la mé
rons nos services; nous remplirons le plus saint taphysique monarchienne et ministérielle
des devoirs , celui de § à l'instruction de M. Démeunier, depucé à : l'Assemblée
de nos frères, a fin qu'ils dirigent plus sûrement nationale. · - -
les foudres qni doivent pulvériser les trattres à - - • • • - - " r

Ia patrie.... Telle est votre réponse, braves ca La personne du roi, nous dit M. Démeunier,
marades, et voilà comme savert penser des sol dans son rapport sur l'organisation du minis
dats citoyens ! -
tère , est inviolable et sacr e. Par une heureusé
· Agréez, chers amis, notre tribut de recon ſiction , on suppose que le roi veut toujours le |

noissance pour les sentimens que vous avez si · bien , et il ne présente ainsi aucune garantie |

bien exprimés : les rendre publics, c'est en faire par lui-même ; mais ses ministres en offrent
le plus § éloge. - - -
une , la responsabilité. - -

La société des amis de la constitution , en C'est une plaisante chose que de gouverner :
faisant serment de dénoncer les abus , a cru les nations avec des fictions, et qu'une nation
· qu'il manqueroit encore à sa gloire, si elle ne libre , qui conséquemment est raisonnable par
s'empressoit pas de publier également les vertus essence, ait pour base de son gouvernement :
u'elle reneontre parmi les citoyens d'un empire une chimère. C'est une de ces ºbsurdités ge ;
dont vous vons montrez les si dignes soutiens. thiques qu'on aura peine à croire un §#
Infatigable dans ses recherches pour tout ce qui que la raison et le gouvernement auront atteint
porteroit la moindre atteinte à metre heureuse le dernier degré de perfectibilité. On ne con :
révolution, elle ne le sera pas moins pour con cevra pas comment, pour être bien gouverné#
ſier à la renommée les traits de patriotisme qui il falloit absolument plier le genou devant,
honoreront notre siècle. homme qui , pouvant mal gouverner ,
Vous encourager, chers camarades, dans la toujours censé bien gouverner, et n'étbit"rés
carrière que vous parcourez, ce seroit élever ponsable pas même † délits les plus grandsi,
des doûtes sur vos vertus civiques : la patrie Certes, l'idée d'un roi soliveau est plus raisouk,
vous parle, vos cœurs sont ses autels, et vos nable qu'une pareille invention d'homme-roih
bras ses vengeurs. infaillible , irresponsable, impunissable qué,
Les membres de la société des amis de la que criminel. Un tel être est alors au-dessus deſ
constitution , séante à 13esançon , Besson . #es
u l.
les loix, puisqu'il n'y en a aucune pour
- º |
président; Laurent, Lieffroy, secrétaires.
- Nous nous sommes empressés de publier cette
Mais voyons au moins si la responsabilité des
ministres supplée à cette inviolabilité, si conr
adresse dans toute la France, pour faire con traire à tous les principes. M. Clavière, en dis
noître et propager l'union intime et l'Harmonie cutant le rapport de M. le Brun sur ce sujet,
indestructible qui règnent entre les bons ci a fait valoir le néant de ce grand mot de responr
toyens et nos frères les soldats des troupes de sabilité. - Cette indéſinissable responsabilité ,
Jigne. Honneur ct g'oire à ceux du régiment dit-il , dont on pourroit prouvér la clumerº
de Metz artillerie ! (.....
† plusieurs exemples, et dont on ne conçoit
'exercice que dans la faculté de faire renvoyer
D E N A P L E s , le 15 ſévrier. les ministres par des clameurs ; cette responsar
bilité, en
délité disadministration.
ie , n'offre aucune caution de la #s

Le ministre Acton, qui gouverne ce royaume


: , On s'abonne à Paris , chez BUissoN , li4raire, rue Haute feuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs dos Annales Patriotiques. •'

.. Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postos du Royaume et de l'Etranger. · · ·| -


- º
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
:• • •
1
[) E L A P R A N C E ,

E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R O P E ;
/ - - º

J O U R N A L L / B R E , par une Société d' Ecrivains Patriotes ,


r dirigé par M. MZERc1 En , et par M. CAR n a, un des Auteurs.
4 *?

Si l'apothéose est due à l'homme, c'est à celui sans doute qui combat et - ,
ImlCLl l"t pour son pays : Inl6 ttCZ SO Il image daus vos temples. RAYNAL.

No. D X X V I I I. Du Lundi 24 Mars 179t .


t : A S S E M B L E E , N A T I O N A L E. vallet et Clermont - Lodève , ont accusé le co
: • Séance du 12 Mars au soir.
mité d'ignorance et d'infidélité. « Ce comité,
disent-ils , s'appuie sur le traité souscrit en 1641
L, mation n'a pas pris et ne sauroit prendre par Charles IV de Lorraine , mais on a grand
soin de vous dissimuler que l'infortuné duc fût
Fengagement de racheter tons les abns , de , surpris, chambré , violenté par Richelieu ; que,
réparer tous les erimes de l'ancien gouverne de retour dans ses états, il protesta sur-le-champ
ment ; ce seroit une créance impossible à contre le traité prétendu , ainsi que la prin
acquitter et même à calculer. Il n'est personne cesse Nicole son épouse , à qui appartenoit la.
s*
ui n'ait pris intérêt au sort de l'infortuné Lorraine. C'est donc au traité des Pyrénées
, Batude, embastillé durant 39 ans, pour avoir u'il faut se rapporter; c'est là que la propriété
, trompé, par un mensongº , la sultane favorite
|
§
Condé a été solemnellement assurée
, et pour avoir tâché d'échapper à la -sur la foi de toutes les puissances contrac-,
vigilance.des inexorables argus. M. Camus a , tan fes ». 4

* plaidé aujourd'hui la canse de ce vieillard avec La discussion cst continuée à mardi soir.
· tout fintérêt de l'humanité ; il a demandé pour
-- lui une pension de 12oo livres , ou plutôt une · Elle a été interrompue , pendant quelques
, § liv. une fois payée. M. Voy instans, par M. Foucaut. Il s'est plaint d'avoir
#del a observé que l'origine de cette détention | été arrêté à la porte des Tuileries, sous pré
"injuste an moins par sa durée , n'étoit point texte qu'il portoit une canne à épée , et que la
honorable au prisonnier : il a conclu qu'il ne consigne étoit de ne pas laisser passer cette
lui étoit rien dû par la patrie ; ct le décret a sorte d'arme. « J'ai été conduit chez M. Gou
, prononcé qu'il n'y avoit lieu à délibérer sur ses vion. qui , sur mon nom , m'a fait reconduire
, diverses demandés. ici honorablemcnt : je ne puis que me louer de
* A cette séance étoit ajournée la discussion la garde nationale : mais vous voyez que l'in
vioſabilité des représentans de la nation ne
sur la propriété domaniale du Clermontois. tient plus à rien , il est temps que nos travaux
: M. Destourmcl a essayé d'établir un droit en ſinissent ». L'Assemblée nationale, en passant
· faveur des Condés. « Le cómfé de Clermont , à l'ordre du jour, a mis cette motion à son juste
a-t-il dit , n'étoit pas domanial ait moment où prix. . - - !
· il a été donné à Louis Ii : à la vérité ce pays Séan ee du 13 Mars. · · -
étoit soumis à la France par la ſorce des armes,
, iiiais nul traité paisible n'avoit consacré le droit
: de la guerre ». H a fait ensiiite valoir les grands · Deux heures de sommeil ct une bonne mati
fhlens , les importans services de Louis ! ) , et née ont réparé hier le défaut de la nuit : l'enroue.
a concln qu'il étoit impossible qne la ration ment » continué avoc quelques quintes de toux
frandoise
titade. .
v6ulût
:. '
s'entacher du crime d'ingrar
·I :: ..
gutturale , la bile a coulé ; les urines ont été plus
-
abondantes et plus claires ; la nuit a été bonno,
Deux autres défenseurs des Condésr M M.-Puy à quelques momens de toux près, qui ont inter
- 5a8 -
E-m=
( 1166 j -

rompu le sommeîl. Les urines de la nuit et du existans avant le 25 janvier, époque de l'instal
matin sont dans l'état naturel. lation des tribunaux de Paris. - º -

Signés Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, L'appel des jugemens rendus par un de ces
Andouillé, Loustoneau. A -• • •
tribunaux sera porté, dans les formes prescrites
La présente copie conforme à l'original. A
par les décrets , à l'un desdits tribunaux et à
Amélie Durfort, ci-devant marquis de Duras. deux des tribunaux de Paris, successivement
indiqués à cet effet par le directoire du dépar
Tel est le bulletin qui va porter la consolation tement. Les suppléans , et à leur défaut des
à tous les vrais ainis de la patrie et du roi.
Le premier décret, rendu sur un rapport du
gradués , seront appellés , s'il est nécessaire,
pour juger en dernier ressort.- -
comitè des emplacemens , statue que le tribunal Pour former ces six tribunaux, les tribunaux
de cassation tiendra ses séances grande
dans la les plus voisins enverront ehacun un juge, les- .
§a§bre du ci - devant parlement de Paris, et quels se rendront à Paris, et commenceront
occupera le local en dépendant. leurs séances le 25 du présent mois de mars.
par un autre décret qu'a obtenu M. Camus, ll sera attaché à chacun dés six tribunaux
il est dit « que les directoires dº districts sont extraordinaires un accusateur public et un gref
§utorisés, sous la surveillance des directoires fier , lesquels seront choisis par les juges.
de départemens, à consentir la résiliation des Le roi sera prié de nommer un oommissaire
baux à vie, en accordant les indemnités qui se-, pour chacun de ces tribunaux. -

ront réglées de gré à gré, et que les départe L'indemnité qui sera accordée aux juges, aux
mens feront choix des maisons monastiques des-. · commissaires du roi , en outre de leur traite
§nées à recevoir les religieux qui voudront ment ordinaire, sera réglé sur le pied du trai
suivre une vie commune ». - . tement des juges et des cammissaires du roi deſ
ll a été décrété en outre que les administra Paris : celle des greffiers, sur le pied de 3ooo liv.t
teurs de la caisse de l'extraordinaire présente par an , le tout à raison de la durée de leurs
ront incessamment un état des employés qui services auprès des tribunaux susdits. " s#

sont sous leurs ordres, et des traitemens qui Décrète en outre que dâns les affaires crimi-,
leur sont affectés. nelles , les suppléans feront leur rapporti
-

º Le comité militaire demande et fait décréter. même que les juges. . . .: . : I. .' l *
ue le roi sera prié de fºire distribuer 14 mille . Renvoie au pouvoir exécutif, pour donner -
fusils aux départemens des frontières , en com les ordres nécessaires à l'exécution du présent .
mençant par le département des Ardennes , décret. » - ---,
celui des Pyrénées.
jusqu'à -
Le comité diplomatique, par l'organe de M.
C5n renvoie au comité l'observation de M. d'André , a informé l'Assemblée des mésures
Merlin , qui est prises par le ministre des affaires étrangères,
département du surpris
Nord surde la
ne liste
pas trouver le
de distri pour s'assurer des intentions ou des mouvemens !
bution. · · ·· · · · · - hostiles des puissances voisines. Le ministre
Dans un rapport où la précision le dispute assure que les bruits qui en ont couru sont dé
à la clarté, M. L)uport a exposé l'état d'engor nués de fondemens, et qu'en tout événement
ement où se trouvent les tribunaux de Paris , toutes les précautions de la prudencè ont été
obsédés par l'arriéré des procès criminels que réalisées pour éviter la surprise et l'irruption. ,
croise encore le courant journalier : la néces On apprend aussi que les potentats germa
sité de pourvoir : par une police particulière, niques entrent en négociation sur les posses
à la coercition d'une légion de malfaiteurs qui sions de l'Alsace ;. que M. Montbel, ambassa
est venue inonder cette capitale. M. Duport a deur à Venise , se refuse au serment civique es
proposé le décret qui suit , et qu1 est adopté donne sa démission : que , selon toute appa
sans objection aucune : rence, M. de Bernis persiste dans ses restrictions
§ L'Assemblée nationale considérant l'état univoques , et que la dépêche de son rappel
actuel des procès criminels dans la capitale, sera mise sous les yeux du roi, dès que sa
et les diverses causes qui ont accumulé un majesté sera en convalescence. . -

grand nombre d'accusés dans les différentes · La discussion s'est établie sur l'organisation |
risons ou maisons de force de cette ville , des corps administratifs , et § sur l'im
décrète qu'il sera établi à Paris, au Palais , portante question de savoir à qui devoit être à
six tribunaux
bres , composés
, pour instruire chacun
et juger de les
tous septprocès
mem l attribuée la connoissance des difficultés qui
pourront survenir au sujet des élections.
( 1167 )
. Le comité persiste à croire que cette connois des finances : il confère tout-à-coup au roi la mo2
tance ne peut être attribuée qu'aux corps admi mination de toutes les places de ce systême , et
nistatifs ; MM. Péthion et Roberspierre esti met ainsi dans sa main une nouvelle armée de 3o
ment que la liberté nationale est compromise » mille hommes , composée de tous les agens de la
est perdue, si le peuple ne conserve l'exercice finance. Ce décret a été emporté par les clameurs
de sa souveraineté dans un point aussi impor de M. d'André, qui ne cessoit de crier anx voix :
tant : ils veulent que les contestations de cette on est d accord. Mais ce décret n'est point cons
nature soient portées . en première inst.ince , titutionnel ; chaque législature conserve le droit
aux assemblées primaires, et par appel au corps d'exercer, en finances, la plénitude de la sou
législatif. « Dans ce systême , dit M. Garat veraineté nationale , et de détruire le ſoyer da
# , on suppose qne le corps législatif sera corruption qui vient d'être placé au milien de
• continuellement assemblé, et l'on oublie que le notre constitution. Les grands principes déve !
contraire est décrété constitutionnellement ». loi pés sur cette matière , par MM. Péthion ,
, Le combat s'engageoit avec chaleur : l'heure Roberspierre , Roederer et Condorcet , sont
étoit avancée : M. Mirabeau , craignant une ininuables comme les droits de l homme : la
brusque décision en matière aussi grave . a nation n'abandonnera point ces principes sacrés,
demandé l'ajournement à demain , et l ajour conservateurs de sa liberté et de son existence,
mement est prononcé. pour se contenter des misérables §
-
d une responsabilité illusoire, sur laquelle est
fondé le décret du 9. Le pouvoir exécutif ne
PA R I S , le 13 mars. .. doit recevoir de la constitution que les moyens
de force nécessaires à son activité : tout autre
M. Foucaut, le grand hurleur du cul-de pouvoir , toute autre influence qui lui seroit
sac des noirs à TAssemblée nationale, s est attiré
hier au soir un petit désagrément. Ce membre
conférée n'est qu'un instrument de destruction
entroit aux Tuileries avec une canne à lance : mis dans sä main , et qu'il emploiera tôt ou tard
à la ruine de la constitution , et à l'envahisse
la sentinelle suisse lui représente que sa con ment de la liberté politique et civile. Ce décret,
#igne ne lui pérmet pas de laisser entrer les ci qui confère au pouvoir exécutifl administration
l ens avec une pa reille arme : le grand //nr/eur
exciusive du trésor public et des finances natio
#fâche ; la sentinelle de la garde nationale nales , sous la seule et vaine réserve de la sur
#ccourt, et appuye la résistance du suisse : M. veillance du corps législatif, et de la responsa
Foucaui s'irrite, et il alloit s'évanouir quand bilité des adiministrateurs royaux , sera sans
on Fa transféré au corps-de-garde voisin , pour doute rangé, par l'Assemblée nationale, p.-tmi
lui doririér le temps d'y reprendre un peu ses les décrets réglementaires et mon constitiilion
esprits vitaux et animaux qui s'étoient exhalés nels , s'il en étoit autrement , la nation seroît
•n injures et en gros mots. On assure que le forcée de conférer à la prochainé l gislature le
remède a fait effet , et que dix minutes de pouvoir coastituant, pour opérer la réforme de
corps-de-garde ont parfaitement rétabli le ma cette loi qui compromet la liberté, et expose
lade. Nous espérons que la belle voix de M. toutes les législatures successives. à l'action .
Foucaut-Stentor ne sera point altérée par ce incommensurable de la corruption. Voici ce
petit incident , et que sa † fondamenta le
qu'écrivoit, il y a peu de jours, M. Condorcet,
ſcontinuera de ronfler dans le cul-de-sac des dans un excellent ouvrage sur l'influence que
noirs à l'appui des faussets du côté droit. doit conserver la nation dans le choix des
ministres : - - . | | :) , * --

Observations sur le décret du 9 mars , 7ui « Nous touchons au moment où l'Assemblée


confère nationale , en organisant les pouvoirs qu'elle a
•-du trésoraupubblic.
pouvoir. exécutifl'administration
- º - - - - * • • • - -
créés . va décider si la corruption doit our ne
doit pas être un des ressorts de la constitution
,. Ce décret a porté ide, justes alarmes dans le françoise ; c'est-à-dire, si nous ſlotterons des
coeur des citoyens amis de la liberté ; ils sont siècles er1tiers peut-être au gré des sophistes , des
demeurés stupéſaits en voyant décider , en un intrigans , des lhypocrites qui se disputeront.le
tour de rrzain , et au détriment de la liberté , pouvoir , ou si nous resterons libres ; si nous
une : des plus importantes questions constitu- . , avons substitué l'aristocratie des factions à celle
ionnelles. Ce décret met dans les mains du pou · des prérogatives héréditaires , ou rétabli lgs
loir exécutif le trésor public et tout le systême droits de l'égalité naturelle ; en un mot, si nous
( 1 168 Y
soinmes destinés à nous agiter sous l'empire du face à la troupe et rangés graduellement sur une
macliiavélisuue , ou à vivre sous célui de la seule ligne. Le commandant à letr tête pronon
raison et de la vérité ». -
ceroit le serment à'haute et infelligible voix;
après quoi, il feroit lever la main à tous les offi
ciers l'un après l'autre , et chacun d'eux pro
Proposition très-importante et très-digne de nonceroit très-haut : Je jure d'observer ſidé
- de l'attention de nos législateurs. lemen & ce serment. . ' : º : . : . :.
| Te sermenf décrété par l'Assemblée nationale Pour celui du soldat , le plus ancien sous
sur la constitution civile du clergé, a été la meil bfficier du régiment se porteroit à la tête et au
† »ierre de touche qu'on ait pu employer pour centre , à six pas en avant, faisant face aux offi.
ciers : il prononceroit le serment à haute et in
purger ce clergé, connoître les prêtres vertueux
et patriotes, et les distinguer des prêtres corrom telligible voix ; après quoi, se portant à la droite
pus et anti-citoyens. Un e pareille opération , du régiment, il feroit lever la main à chaque
Faite dans l'armée des troupes de ligne, † soldat
Je , l'unetaprès
le jure l'autre,. qui prononceroit :
promets. * • •

roit à coup sûr le même effet. Voici les for


mules du serment qu'un digne soldat patriote Observ, Souvenons-nous bien, mes amis, que
( M. Beffroy, maréchal-des-logis en chef au ré le serment des officiers sur-tout est de la lus
giment d'Artois # propose de décréter
urgente importance aujourd'hui, et qii'il faut
pour les officiers et les soldats de l'armée. en corner sans cesse l'exécution par un décret
i * Serment des officiers. aux oreilles de nos représentans.
· Braves défenseurs des droits de la nation ,
nous jurons et promettons , sur notre honneur H o L L A N D E , le 5 mars. ·
"et conscience , de nous porter à votre tête , en
vertu du commandeinent dont la patrie nous Les funestes effets de l'asservissement de ls
honore, par tout où elle se trouvera en danger , république se font sentir aujourd'hui d'une ma,
dès qu'il lui plaira de requérir nos forces pour nière cruelle, Les trésors de anque ont été,
la secourir. Nous faisons le serment, en braves mis au pillage pour solder l'expédition prusr
et loyaux citoyens , de vous donner les premiers sienne , qui a détruit la liberté de ce, ays :
l'exemple du patriotisme le plus pur, en em fondé sur ses ruines le despotisme du stath
ployant valeur et courage pour détruire , au et, de sa femme. Aujourd'hui la municipalité
péril de nos jours, tous les ennemis de la cons d' Amsterdam , vendue à ce prince et aux câbie
titution décrétée par l'Assemblée nationale et nets de Londres et de Berlin, vient au seoo
sanctionnéo par le roi. -
de la banque : et portr relever son #
- Serment des soldats. ouvre un emprunt de 6 millions de fſotins,
Quelques banquiers, entr'autres la maison Hºpe.
Nous, en braves et fidèles soldats de la pa créatures de la femme du stathouder ( car c'est
trie, nous jurons et promettons, snr notre hon elle qui règne ) versent leur caisse dans, cet
neur et conscience, d'obéir à tout ce qui nous . emprunt : d'autres capitalistes resserrent §
sera commandé par vous, comme organes des fonds, et les gardent pour le jour où la venr
loix constitutionelles et directeurs de discipline geance populaire doit éclater contre la tyrannie
· militaire. Nous faisons le serment , en braves stathoudérienne et libérer la patrie. . & #
et loyaux citoyens, de vous secourir de tout Ce nouvel emprunt traîne à sa suite un rnouv
notre pouvoir, en vous aidant par notre valeur, impôt de 2 o mille ftorins paran, qui
| notre courage et la force de nos armes , à re · la seule ville d'Amsterdam, devenue la vach

pousser et détruire, an péril de nos jours, les lait de l'Angleterre et de,la Prusse. , -

ennemis de la constitution décrétée par l'As La compagnie des !ndes Occidentales est xui
'semblée nationale et sanctionnée par le roi. née ; ses actions perdent 7o pour ioo.
· · Ces deux sermens seroient prêtés en présence . Celle des Indes Orientales pend en ruines su
fde la municipalité et de la garde nationalè, tout l'abîme du déſicit , et a recours à toutes clº
* le régiment sous les armes, en grande teI] lle Gºt exactions inaginables dans ses possessions
· les drapeaux déployés. - | l'inde pour reculer sa banqueroutes . .. -- • •
· Pdur celui des officiers, le commandant du ' les patriotes gémissent de tant de maux , :
: corps les feroit porter tous au centre du régi attendent une occasion favorable de secouer
ment, quinze pas en avant du front, faisant | joug prussion : - º : • - ... ºi - -
# !

· · ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


D E L A F R A N C E, .
E T A F F A I R E s P o L 1 T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
: J. O v R N A L L / B R E , par une | Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcrER , et par M. Can RA , za des Auteurs.

Les grands craignent plus que la mort une sorte d'état qui les ſorce à res
pecter les hommes , leurs semblables. (J. J. RoUsseAU. )

No. D X X I X. Du Mardi 15 Mars 179t.


" ASSEM B L EE N A T I O N A L E.
charger des dettes du clergé et des diocèses,
soit étendu aux dettes de toutes les commu
Séance du 14 mars. nautés religieuses, et il est ordonné que le
comité apportera ses vues sur ce point.
LE nouveau président, M. de Montesquiou, L'ordre du jour ramène la discussion sur la
a ouvert la séance et sa suprématie , sous les question de savoir quels seront les juges com
plus hcureux auspices, par le bulletin de la † des contestations relutives au droit d'é
santé du roi. ection , et aux formes qui pourroient être
violées. -

: Du 14 mars, huit heures du matin.


M. Goupil distingue le droit d'éligibilité et
- Le mieux s'est soutenu hier toute la journée ; · les formes d'élection : il attribue le premier
| - la toux a été plus rare , et l'enrouement est aux corps administratifs, comme intéressant les
diminué : l'appétit commence à revenir. La citoyens collectivement : quant aux formes,
4nuit a été bonne. elles ne présentent , dit-il, qu'un intérêt indi
| º s' Signés Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, viduel ; je l'enverrois aux tribunaux judiciaires,
Andouillé, Loustoneau. sauf l'appel au corps législatif. -

· , M. Démeunier croit qu'il est superflu de


. C'est la reine qui a reçu la députation , et déclarer ce qui est incontestable, c'est-à-dire,
pui, en rendant graces à l'Assemblée nationale, - l'attribution au corps législatif de tout ce qui
# prie de partager sa joie et la cessation de concerne l'éligibilité des législatures, du grand
toutes ses inquie tudes sur les jours du roi juré, de la cour de cassation ; mais il croit qu'il
citoyen. est dangereux de donner à ce même corps
: Sur la proposition de M....., il est décrété législatif l'attribution des détails qu'il négligera
que les officiers de marine supprimés par le dé • ou qu'il me connoîtra qu'imparfaitement , et
· cret du 7 janvier , et qui sont restés en place qui , par une suite nécessaire des décrets
-jusqu'au rnoinent de la publication , continue rendus, appartiennent , dit-il, aux adminis
aront de toucher leur traitement jusqu'au 1°* trâtions. . - ' .

iavril procliain , et que ce ne seroit qu'à comp M. Duport observe que dans l'esprit de la
tter de cette époque que dateront les titres de constitution les commissaires du roi sont spécia
retraite qui pourront être accordés : et qu'en lement chargés de l'exécution des loix, que par
outre il seroit fait un fonds de 3ooo liv. pour conséquent ce sont eux qui sont parfaitement
être remis à la disposition du ministre de la compétens pour la conservation des formes dans
marine. -

les élections primaires d'autant mieux qu'ils y


. On renvoye au comité des domaines la mo- . : sont sans intérêt personnel.Après quelques autres
: tion d'un di pnté national , qui tend à ce que . · débats, M. d'André a présenté deux articles pré
*le décret, par lequel l'Assemblée a déclaré se liminaires qui ont été adoptés. -

529
( 117o ) - - "
Art, I. « Le jugement des contestations re Art. I**. « Les eontestations relatives, soit !
^ latives aux élections des membres de l'Assemblée la régularité de la convocaion et formation, tant
nationale , du haut juré et de da cour de cassa des assemblées de communés, par communauté -
tion , appartiendra au corps législatif entière ou par sections, chargées d'élire les of
II. Toutes les contestations relatives aux qua ficiers municipaux , et autres fonctionnaires
lités personnelles , pour être citoyen actif ou attachés aux municipalités, que des assemblées
éligible, seront portés devant les tribuuaux ju par cantons, chargées de la nomination du juge
diciaires ». de paix et de ses asseseurs, et des assemblées
L'article suivant n'a passé qu'après de grandes de négocians et marchands chargés de choirir
difficultés ; M. d'André a mis en évidence le les juges de commerce et leurs suppléans, soit .
danger de confier un trop grand pouvoir aux à la tenue de ces assemblées et à la forme des
corps judiciaires, et il en a appellé à l'expérience. élections, seront jugées par le conseil ou le di
Cependant, au bout d'une heure de discussion, rectoire de district, et l'appel en sera porté au
l'article est ainsi dé crété. , - . conseil ou directoire du département, sauf*
« La contestatio,n relative à la régularité de le recours aux législatures. . ".

la convocation, de la formation et de la tenue II. Les contestations sur la régularité, tant


des assemblées primaires, seront portées devant de la convocation, de la forniatiou et de la tenue
les tribunaux judiciaires, sauf le recours au corps des assemblées primaires et des assemblées élec
législatif ». torales, que de la forme d'élection qu'elles au-- .
fin ce moment une lettre des électeurs du dé ront suivie dans la nominatien des électeurs,
· parteInent de Paris, annonce que cette assem- ' des administrateurs et procurenr - syndic de
p† a élu hier , pour évêque métropolitain , district , des juges des tribunaux de §t et
M. Gobet, évèque de Lydda. de leurs suppléans , ainsi que des curés, sº-..
Le prélat patriote entroit alors dans l'Assem ront jugées par le conseil ou le directoire'de
blée , et y étoit éntouré de félicitations M. le département, et l'appel en sera porté au con,
président a annoncé que plusieurs départemens, seil ou directoire de département dont le chef-"
celui de Seine et Marne ct c lui du h » ut Rhin , lieu sera le plus voisin, sauf le recours au corps .
disputoient à Paris un tel évêque , et l'appel législatif. - -

loient à l'envi à la tête du ministère des autels.


I'I. ' es contestations sur la régularité tant .
M. Gobet a paru un instant à la tribune et y ! de la convocation , de la formation et de la .
a fait un hommage solemne l d'obéissance à la tenue des assemblées électorales par départe
constitution , de déférence et d'attachement aux mºnt , que de la forme d'élection qu'elles au
représentans mationaux qui dcviennent ses ouail ront suivie pour la nomination des adminis
· les , de reconnoissance et de tendresse à la ca trateurs et du procureur gén ral-syndicº.de
pitale et à ses électeurs.
département , des évêques et des présidens,
Les acclamations de l'alégresse patriotique accusateur public, et greffier du tribunal cri- .
ont été troublées par un seul homme , M. Lu minel du département , seront jugées par le !
fraysse, protestant déclaré, qui a voulu parler conseil ou le directoire du département dont
de sa conscience et de ses scrupules. L'ordre du ! le chef-lieu sera le plus voisin, et l'appel sera !
jour lui impose silence , et l'a averti
qu'il faut porté , au choix de l'appellant, devant le con
commencer par rég'er sa conscience, avant de , seil ou le directoire de l'un des trois départe- .
la donner pour boussole à autrui. mens dont les chefs-lieux seront les plus voisins :
| On apprend que le nouvel évêque élu par le de celui qui aura prononcé en première ins-..
département de la Vandée , est M. Servant, su tance. Dans les cas des deux articles précédens, .
érienr de l'oratoire de Saumur. soit le procureur-général-syndic du départe
Les auteurs du massacre d'Uzès m.ºndés à la ment où les , lections auront été faites, soit son
· barre par un décret formel , sont arrivés à Pa suppléant, défendront sur les contestations qui
ris, et M. le garde-des-sceaux demande un jonr seront portées devant les conseils ou directoires
· pour les faire entendre. « Cette affaire , dit M.
des départemens voisins ».
jFolleville. a trop de connexité avec celle de ( La suite demain. )
Nimes, pour n'être pas comprise dans l'amnis-º
tie accordée à cette dernière ville ». On passe
à l'ordre du jour, et l'on reprend la discussion P A R I S , le 14 mars.
- principale , de laquelle sont émanés tous les |
articles qui suivent : , , . ' , on estinstruit que les conjurés du 28 février;
*

( 1 171 )
thevaliers du poignard, accouras de divers i nationale au champ de Mars, lui a fait faire
départemens dans la capitale pour l'enlèvement plusieurs évolutions , et a témoigné beaucoup
du roi ou du dauphin , et qui tous sont enrôlés de satisfaction de ses manœuvres La présence
dans la bande des monarchiens; que ces scélé du général Lukner rappelle ici le souvenir du
rati, dont plusieurs osent usurper ici et pro célèbre maréchal Faber, qui commandoit dans
faner le titre de fédérés, se propósent de s'in notre pays, et y remportoit des victoires sur
troduire dans la garde nationale parisienne , d'y l'armée des princes rebelles pendant la guerre
, établir des dissentions monarchiennes , et de
| de la fronde.
|
faire naître quelque nouvelle occasion favo Signé Orban , habitant de Cayenne.
rable à leurs projets d enlèvemens , occasion
dans laquelle iſs se flattent d'être plus lieureux
i que le 28 février, à la faveur de l'uniforme na -
Constitutions des principanx Etats de l' Eu
tional qu'ils veulent endosser. Déj: une section rope, et des Etats-Unis de l'Amérique, par
de Paris, instruite de ce nouveau complot , a M. de la Croix, proſesseur de droit public
pris une décision sage et vigoureuse pour em au Lycee. A Paris, chez Buisson , libraire,
pêcher qu'aucun de ces mouarchien , ma rue Hautefeuille , n°. 2o ; 2 vol. in-8°. for-.
: louétins, clermontistes, autrichiens , soi disant man t environ 1 ooo pages. Prix S liv. brochés,
fédérés, ni aucun des escrocs, sp · da°sins de et 9 liv. francs de port par la poste pour le
| profession, et autres brig nds de l'espèce de royaume.
ceux qui ont tenté l'enlèvement du 25 février .
, ne puissent se glisser dans la garie nationale , Cet ouvrage est très-instructif; il décrit, avec
en déshonorer I'uniforme , ni s'immiscer dans exactitude , les différentes constitutions euro
la garde de l'Assemblée nationale , du roi , ou péennes : l'auteur examine d'abord les gouver
de la cité. Sans doute la vigilance du corps mu nernens d'Athènes et les loix de Solon, la cons
nicipal et de M. la Fayette surveiilera ºttºn t1t lation dcs Romains, dont les débris sont en
tivement cette partie importante de l ordre core épars sur le globe. Toutes ces grandes
lC, existances sociales ont chacune leur physio
º - Du 14 mars. nonie distincte. Les loix , dans l'origine, ne
furent que des convention s; mais celles-ci furent
Hier, dix nouveaux cvêques ont été sacrés altérées de tant de Inanières, qu à des gouver
dans Péglise
de l' ºratoire , et de ce nornbre se nemens simples succédérent des gouvernemens
trouve l'évêque de Strasbo itg q , va partir mi ctes et compliqués Ce n'est que la civilisation
· pour aller prendre possession de son , vêclié . perfectionnée et ie. grandes lumières politiques
· il compte officier diinanche prochain dans sa qui simplifient de nouveau les gouveruemens
cathédrale. et qui leur restit tent ces rouages faciles et cet
· Hier au soir , au premier tour de se rutin . à plomb g rant de la force et de l , liberté.
.composé de 664 voix. M. iobet , évèque de Les superstitions politiques n'ont pas été
# i in partihus suffi ag nt de l évê.ir de moins nombreuses que les superstitions reli
.Bâle , a réuni 5oo vox et a été nomin évê ieuses ; c'est ce que l'auteur fait sentir avec
*. que de Paris. La proclamation se fera jeudi f§ d aelresse. Les avantages de la consti
: prochain , et dès le lendeinain ce nouvel évêque tution b1 tannique ne lui en imposent pas, parce
: Pourra donner des pouvoirs aux doivcaux curés, qu'ils sont balances par tant d'abus que nous
#le diocese de la capitale se trouv rº par c.on 1 e devons plus envier la liberté de nos voisins ;
º# ºn r gle dans peu de jours. et ne serons-nous pas bientôt forcés de gémir
| M, l'abbé Joubert, député à l'Assemblée na sur les Anglois, en voyant que le peuple le plus
tion le, dont le patriotisme est bien reconnu , fier et le plus actif le plus éclairé sur ses in
ºnt d'étre nommé à l évêché d'Angoulême. térêts, reste courbé sous le triple joug de son
gouvernem nt.
La constitution d'un état est bonne , quand
Sedan , le 1 o mars. elle ci ée à la ſois cette immensité de moyens
qui font germer sur toutes les parties de l'em
- † ici le brave général Lukner.
Diman le dernier il a passé en revue les deux
pire, la 1élicité quu l on obtient des loix et que
donne la liberté, et ces richesses de l industrie,
,ºg mens de ligne en garnison dans notre ville ; alors semblable à la nature toujours active ,
# 11 a rassemblé notre brave garde sihâtée de produire, et qui ne se repose jamais.
E-m=

( 1172 )
Mais quelle distance de la théorie à la pra dissement ou la limite de son existence. N'ei !
tique ! l'auteur, en suivant le génie des divers doutons pas , les ames tourmentées du desir dé
législateurs , prouve que la constitution d'un la liberté , iront se reposer sur le sol qui of
état doit être perfectionnée sans cesse , et que frira le plus d'attraits à leurs penchans. Si là .
l'amour de la patrie ne se renouvelle que chez persécution , si l'intolérance agitent nos pos
un peuple qui observe tous les maux sous les sessions, si les habitans de nos colonies éprou
quels gémissent les mations assujetties. Combien vent les vexations de l'arbitraire et de la cu
est rare l'excelleruce d'un état libre ! combien pidité , les régions incultes de la Virginie seront
de fois la plus sublime théorie se trouve-t-elle bientôt peuplés de mos émigrans; cette longue
trompée, lorsqu'il faut atteindre au but ! Voilà chaîne qui , traversant les mers , unit à la
le resumé du livre de M. de la Croix ; mais il France une terre féconde, ne tardera pas à Y
pense qu'à mesure que la morale et la politique être rompue. La mère patrie perdra des enfans
feront des progrès, l'homme recouvrera ses qui, ne recommoissant plus en elle une auto
droits. -

rité tutélaire , iront se réunir à une contrée


» Révélez ( à dit Raynal, ) tous les mystères plus rapprochée et qui leur apportera les den
qui tiennent les hommes à la chaîne et dans les rées qui leur manquent, sous le pavillon de la
ténèbres, et quc s'appercevant combien on se liberté. Voilà le danger que nous devons pré
joue de leur credulité , les peuples, éclairés venir , voilà la grande pensée qui doit occupex.
tous à la fois, vengent enfin la gloire de l'es sans cesse motre ininistre de la marine. Mallieur
pèce huinaine ». Si M. de la Croix n'a pas suivi à nous s'il gouverne dans un tems d'ora
à la lettre ce conseil , s'il n'a pas dit toutes comtne dans le calme , ou s'il s'obstine à vou
les fortes et grandes vérités, s'il a marqué quel loir lutter contre les vents qui enflent ses voiles.
que prédilection pour la cortstitution germa C'est à l'habileté de sa manoeuvre que sont at
ziique, cette pléïade de tyranneaux ; il a peint tachées la prospérité de notre commerce et
sous des couleurs vraies et énergiques la cons notre influence sur les deux mondes ». · .
titution de la Pologne, de la Suede, et sur-tout Le patriotisme de M. de la Croix et ses
celle de la Hollande ; là il n'a point su taire ce vertus civiques , n'ont point attendu pour se
· qu'il falloit révéler , il s'appuye dans plusieurs manifester les beaux jours de notre révolution ;
' endroits de Montesquieu , de Rousseau , de il a donné, dans le repertoire de jurisprudence
Mably , et l'on voit qu'il possède le génie de et dans la nouvelle encyclopédie, plusieurs mor
Ces auteurs en ne forçant point les citations ceaux qui attestent des principes et des lu
et en les appliquant avec justesse aux grands mières faits pour honorer un écrivain ; il ter
et importans objets qui nous occupent aujour mine son livre utile ( et qui doit épargner aux |
' d'hui. La logique de M. de la Croix est saine, jeunes gens de longues recherches ) par un
sa politique est sage, son ton modéré ; il pré cathéchisme patriotique à l'usage de tous les
·fère les mouvemens doux et insensibles , l'ou citoyens François. Cette 'tâche étoit diffi-.
vrage de la raison et du tems , à tous les actes cile ; l'auteur sentira lui-même qu'il ne faût
· qui changent et bouleversent ; il veut convertir pas se jouer avec nn pareil sujet ; ét comme
· les despotes au lieu de les attaquer. il est un de ces hommes hés pour le remplir
Il s'est complu à la description des états qttand il voudra , nous l'exhortons à en faire
aunis de l'Amérique, de leur origine et des évé une oeuvre sérieuse , tout à la fois vrécise et ,
nemems qui ont précédé leur constitution. Ce complette ; nous ne la croyons pas aii-dessons
morceau est satifaisant sous tous les rapports : du génie le plus étendu et le plus seritimentali
« On ne peut pas prévoir , dit-il , quelle sera car il faut pour le plein succès ces dºux points
un jour la destinée de cette nouvelle pnissance, de réunion. , :: ::
qui s'est élevée , fortifiée tout-N- coup. Ren
trera-t-elle sous le joug de i'europe ? j'ten tra Fauces à corriger dans le numéro 528. "
t-elle au contraire son empire sur nos colonnies ?
Associera-t-elle les Antilles à sa fédération ? Page première, seconde colonne · ligne avant |
· Verra-t-on sortir de ses ports des escadres derniere , rayez cctte ligne toute eñtière.
. fortnidables , et régnera-t-elle sur les mers ?
C'est peut-être du plus ou moins de sagesse
Page 1 165, seconde colonne, # 47 et48,
rºstriotions univoques, lisez restrichºns inci
-

' de notre constitution que dépend son aggran , viques. . pº


On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de po ºpºi
l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques, ^ ^
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Pqstes du Royaume et de l'Etranger,
•=-=-=-s

· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


4 D E L A F R A N C E ,
ET A F FA 1 R E s P o L 1 T I Q U E s D E L E U R o P E ; P

• J O. U R N A I, 7, I /3 R E , par une Société d'Ecrivains JPatriotes,


dirigé par M. MERcrER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Si l'apothéose est due à l'homme , c'est à celui sans doute qui combat et
meurt pour son pays : mettez son image dans vos temples. RAYNAL.

No. D X X X. Du Mercredi 16 Mars 179t.


ASS EMBL EE N A T I O N A L E, maximes de J. J. Rousseau , a proposé le décret
suivant, que l'Assemblée a consacré : -

Séance du 15 Mars. « L'Assemblée nationale , ouï le rapport de


son comité des emplacemens, décrète qu'elle
LA députation de l'Assemblée nationale qui autorise le directoire du département du Var à
est allée hier au soir au châtean des Tuileries , acquérir, aux frais des administrés, le ci-devant
n'a pu être reçue par le roi, qui venoit de se § épiscopal de Toulon, pour l'emplacement
mettre au lit, mais qui a fait donner aux repré du département et du distsict, excepté les bou
sentans de la mation l'assurance de sa vive sen tiques et parasols environnans, et le jardin ,
sibilité aux témoignages de leur attachement, lesquels objets seront vendus séparément ».
et l'espérance qu'il seroit prochainement en état * Le comité de liquidation, par l'organe de
de † Voici le bulletin de la M. de Batz, a rendu compte de diverses récla
nuit dernière : mations formées par des pnrticuliers qui se pré
Le même état du roi se soutient; la nuit a été tendent créanciers de l'état, mais dont les titres
très-bonne; l'enrouement subsiste encore, et la n'ont pas paru suffisans pour être admis au rem
gorge continue d'être embarrassée. boursement. Parmi ces pétitions lhasardées, on
remarque celle faite pour construction d'écuries .
Signés Le Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, et achat de chevaux pour M. d'Artois.
Andouillé, Loustoneau.
La vente des domaines nationaux se soutient
M. Camus demande la suppression d'une
société dont il étoit membre, et à qui avoit été
dans tout l'empire avec un succès qui va, dans confié le soin de travailler à quelques points de
certains cantons, jusqu'au prodige. A Valence, jurisprudence. En décrétant cette suppression,
des biens évalués à 139,ooo livres, ont été ven l'Assemblée a ordonné le paiement des hono
dus plus d'un million. -

raires dus au travail passé. -

. M. Dorlant renouvelle ses plaintes contre la M. de Batz a ensuite donné le détail précis
garde nationale de Dôle, qui continue, dit-il, des opérations du comité central de liquidation,
d'enrôler des ecclésiastiques, et qui, nonobstant concertées avec le commissaire-général pour
leurs réclamations, veut les employer au ser avancer l'important travaii des liquidations, et
vice, ou les mettre à l'amende, jusqu'à l'orga hâter la diminution de l'impôt par des rembour
misation complète des gardes nationales. Sur la semens qui iront à la décliarge de la nation. Il
réflexion faite par M. Fermond, qu'il y a des a proposé et l'Assemblée a adopté un décret de
tribunaux de justice et d'administration pour reinboursement d'une somme de 7 millions
ces sortes de violences, l'Assemblée nationale a 215 mille livres, pour môntant de quittances
passé à l'ordre du jour. - dé finances et brevets de retenue accordés à
Le zélateur de l'économie nationale, M. Pru MM. de Groslai, de Lubersac, Laval, de Lor
gnon, après avoir promis l'admiration du peuple ges, d'Agouville., de....... , Ossonenski , Ar
à tous les administrateurs qui auroient le cou chamb ud et Perrault et compagnie, sauf aux
rage de suivre l'exemple de Fabricius et"lè; dits titulairés à se conformier aux décrets de
55o
( 1174 )
I'Assembiée, sur le mode et ſa forme de rem i n'accusera pas de s'entendre avec les icôno- .
boursement. mistes. -

i)eux nouveaux articles additionnels à la loi Mº Ml. Folleville et Pison ont , chacun à leur
sur l'organisation des corps administratifs , ·lmani e, attaqué le plan du comité et reven- . :
sont proposés par M. Démeunier et adoptés diqué la réduction de la contribution foncière
par l'Assemblée. - -
' pour ce peuple què la révolution, dit le pre- .
Enfin, l'ordre du jour a fait arriver un rap mier, a épuisé, et qui a besoin de plusieurs an- ...
port très intéressant du comité d'imposition et nées de repos pour remonter son agricultûre :
un projet de décret, dont l'objet est de fixer et son commerce. » - º . " «

définitivement la masse d'impositions mobiliaires la discussion est continuéè à demain. #:

et foncières , qui doit être payée par tous les Par un décret rendu sur l'avis du cómité ec
citoyens de l'empire. • - • clésiastique, les paroisses de Troyes et de Laon » #
Le projet de décret fixe la contribution mo sont réduites au nombre de quatre dans cha * |

biliaire , pour 179t , à 67 millions . dont 6o cune de ces villes. -!


|
seront versés au trésor public, 3 à la disposition #
de la législature, 4 à la disposition des corps Suite du décret rendu dans la séance du 14 #
administratifs. 7/7(2/'$. si
La contribution foncière à 294 millions, dont
Art. IV. « Tout citoyen déclaré non actif ou #
24o au trésor public, 52 aux besoins des dépar
tenens, 2 en secours à distribuer par les légis inéligible, soit par une assemblée de commune :
tltUlreS, - - - - de section ou de canton, soit par une assemblée |
' M. de la Rochefoucault, rapporteur , pro primaire électorale, pourra se pourvoir au dis-. ,
posoit d'ajourn r la discussion à jeudi prochain. trict du lieu de son domicile. La question'de'sa
M. Martineau demande ſortement qu'elle soit qualité y sera jugée suivant les formes ordinai#
ouverte sur le champ , et que la France me reste res , comme toute autre question d'état 'ou d
pº$ dans une plus longue attente. | propriété, mais sans que la réclamation puisse
-

, l')ellay s'effraye sur la masse de contri jamais faire déclarer nulles les autres opération :
· · - º
pution foncière ; il craint que l habitant des de l'Assemblée. - -

campagnes , qui ne connoît guères que les cal V. Si cette réclamation a lieu à la suite d'une .,"!
culs immédiats, n'y voye autre chose qu'une assemblée, dans laquelle on auroit procédé à la " ;
énorme surcharge , et fermant les yeux sur les nomination d'un ou de plusieurs juges du tri-#
soulagernens secondaires, me blasphême contre bunal de district, elle sera portée en première
la constitution ; il demande que la contribution instance au tribunal dont le siége sera le plus
foncière soit réduite à 21 o millions. voisin du district. - · •
' Cette opinion n'est pas celle de M. Dupont, ' V1 Le réclamant procédera contre le procur ·
lequel assure que le campagnard plus instruit, reur-syndic du district où l'élection aura ét
et plus clairvoyant qu'on ne pense, bénira faite,
tribunalenoùprésence
l'affaire du
seracommissaire du roi du• ".
y

le nouvél ordre de choses, qui assure manifes portée.


tement son soulagement , son aisance , sa li VIi. L'appel pourra avoir lieu dans la forme « º
berté , son bonheur. ordinaire, soit de la part du réclamant, soit de º
* ' M M. Ramel et Custines ont rétabli, cn d'au la part du procureur-syndic du district : il ne #
tres termes, le sentiment de M. Dellay. pourra être interjetté après le délai de 8 jours, , #
| Par un calcul simple, le plus tranchant des à dater de la signification. . . .4 # #
argumens, M. Roederer a démontré qu'en 1784 VIII. Les tribunaux de district me pourront# #
les dînies ecclésiastiques et inféodées , la _ga en aucun cas, recevoir ni juger des réclamations !
belle et d'autres subsides portoient l'impôt fon relatives à la régularité de la convocation. de la ,
cier a.324 millions , qu'ainsi l'allégement étoit formation et de la tenue des assemblées, ou de º
indubitable , et n'écºapperoit à personne de la forme d'élection qu'on y auroit suivie. . ' #
bonne foi. Il a cité ensuite l'exemple de l'An Ils seront tenus de les rénvoyer au conseilou #
leterre, qui de deux tiers'moins étendue que au directoire de : district ou, de département, 8# (
"France en local et en population, paie 31o conformément aux articles ci-déssus, lors même
millions'd'imposition foncière. , Contredit sur qu'elles seroient présentées avec les questiºns
cºte supputation , il a renvoyé le contradic sur l'activité et l'éligibilité des citoyens. s },

ieur à l'autorité du célèbre Arthur Young, le IX. Tout citoyen actif sera admis à former nl
plus grand chiffreur de ce siècle , et qu'on | action devant les tribunaux sur la mon-activité à
on l'inéligibilité des qitoyens nomanés aux places jours lorsqu'ils tomr à la veille de quelqué tenº
municipales et anx fonctioiis ſl administrateurs tative favorable à leurs desseins; ils annonçoient
ſou de juges dans la buitaine ayant l'installation ; ltautement que dans les premiers'jôurs de mars
mais à la charge de : cousigner une sotntne de il survieiidroit des évènemens'qui'changeroiënt
| 1oo liv. , à laquelle il sera condamné par forme la face des affaires , et les opérations de l'As
d'amende s'il suGcombe dans son action : liexer semblée nationale. Aujourd'hui qu'ils savent
. ciçe provisoire demeurera à ceux dont l'élec que le complot du 28 février s'est dénoué en
| gion se trouveroit attaquée. , . " . f
coups de pieds au cul des conjurés enleveurs
. X. | es opérations d'aucune assemblée due du roi , ils ont perdu leur air radieux ; ils se
ment convoquée pour un° élection ne pourront cachent et se taisent. On diroit que les coups
être attaquees sou, prétexte, soit de l'exclusion de pieds lancés dans les Tuileries, ont porté
d'un citoyen qui depuis auroit été jugé citoyen jusqu'à
teux et lºurs derrières, tant ils ont l'air hon
disloqués. • * : º
actif, soit de l'admision de celai qui auroit été
jugé non actif. soit de l'absence d'un nombre
elconque de citoyens actifs , ou enfin s'il
s'agit d'une assemblée primaire, sous prétexte Admirable conduite de la société des demoi
de l'absence de la totalité des citoyens d'une moiselles patriotes de la ville d'Alais.
| pu plusieurs communautés ». -

Toujours la récompense suit de près le véri


e
table courage et la vertu, et cette récompense
Amiens, le 9 mars. c'est l'estime de ses concitoyens, c'est le doux
sentiment du coeur qui s'épanche avec tendresse
· Comme les spectacles sont actuellement le et confiance vers les objets de notre reconnois
lieu où les aristocrates semblent exercer davan sance et dc notre admiration. La société des
tage leur jovialité , les patriotes d' Amiens ont demoiselles patriotes d'Alais, pour satisfaire à
- imaginé de faire jouer dans les entr'actes, à tous ces devoirs envers M. Desours ( ci-devant
chaque représentation qui a lien dans la salle de mandajors, commandant des gardes nationales
comédie de cette ville, l'air civique et fédéral , du district d'Alais ) , vient de lui faire une
Fà ira, çà ira ; ce qui produit un effet mer adresse où briilent les sentimens du patriotisme
veilleux, en contractant d'une manière convul le plus pur et de la vertu la plus noble et la plus
sive la rate des premiers, et en épanouissant sensible. C'est au dévouement et aux succès du
· singulièrement celle dºs seconds Bon exemple vaillant M. Desours, que les contrées du Gard
, àtacle.
suivre dans toutes les villes où il y a spec-'
r »
et de l'Ardèche doivent en grande partie la dé
- -

faite des brigands de Jalès. i - -

· Les cavaliers du régiment de Berri, en gar La reconnoissance de ces aimables patriotes


nison dans cette ville, q'i'on soupçonnoit d'aris me finira qu'avec leur vie ; leur : attachement
tocratie, ont bien prouvé le contraire en s'em - pour notre sainte constitution est tel qu'elles
pressant de se faire affilier à la société des amis périroient plutôt les armes à la main, que de
de la constitution, qui angmente tohs les jdurs reprendre les chaines honteuses de la servitude.
en nombre et se rend de plus en plus redou Cette constitution, elles la chérissent, elles l'a
table aiix ennemis de la patrie'et de la liberté. dorent, parce qu'elle doit faire leur bonheur
.Un capitaine de vaisséau , yenant d'Osf?nde commun , et parce que sous son empire les
à Rouen , et ayant à bord 2o,ooo futils , que François deviendront le peuple - roi de l'uni
l'on croit envoyés par le gouvernement autri vers : leur aversion est telle poür les partisans
chien. desprovinces belgiques aux contre révp. de l'ancren régime, qu'elles orit juré toutes à
lutionnaires des ci-devant provinces de Nor l'envi, sur l'autel de la patrie, de ne jamais
mandie et Picardie , a été arré1é , et. mis auX unir leur destinée à ceux qui desirent son ré
fers au Havre, avec tout son équipage. Cette ·tOllr. - - r

nouvelle est arrivée de Saint-Vallery à Amiens, - , Voilà le langage du beau sexe d'Alais : voilà
sous la date du 7 de ce nois. # comment les bons patriotes sont consolés de
'« • - * · ·· . . •• leurs peines , sont heureux de leur civismne et
,1 Lyon , le 9 mars. , de leur courage par l'effusion réciproque dè
leurs creurs ! Et ces braves Nîmois, naguères
, Vers la ſin de février nos aristocrates avoient victimes d'une municipalité fanatique et per
repris ce ton insolent qui les caractérisé tou fide, aujourd'hui vainqueurs de tous leûrs en
t 1176 )
nemis, aujourd'hui la gloire et l'ornement de Les françoys on général sont considérés ici
leurs contrées, quel hommage , quelle recon comme des amis de la liberté, et dès-lors commé
neissance n'ont-ils pas aussi mérité de leurs voi † du repos public; plusieurs depuis
sins et compatriotes ? Ah! d'Albignac, Desours, a révolution gémissent dans les bastilles inquisi
le Grand, Fromental et tant d'autres héros de toriales et royales , et tous appréhendent à
la patrie et de la constitution, serrez-vous l'un chaque instant d'être traités avec la même bar
contre l'autre , et recevez chacun , dans vos barie. Est-ce donc là le prix des secours géné
embrassemens fraternels, la double couroune reux que la France a tendus à l'Espagne dans
du courage et de la sagesse. François ! ce sont ses derniers démêlés avec l'Angleterre ? est-ce
là de ces liommes rares qu'il nous faut, ou pour ainsi que la cour de Madrid remplit les condi
la seconde législature, ou pour commander en tions du pacte de famille ? L'Assemblée natie
chef nos gardes nationales contre les ennemis male et le roi des François doivent-ils souffrir
du dedans, ainsi que contre ceux du dehors : cette violation du droit des gens ; et la Francn
leurs preuves sont faites, et Dieu veuille que entretient-elle en Espagne un ambassadeur et
l'on puisse aussi bien choisir dans tous les can d'autres agens pour qu'ils sanctionnent, par un
tons de cet empire. C.... lâche silence , les vexations qu'éprouvent les
citoyens françois de la part de leurs alliés. Si le
pacte de famille n'est utile qu'aux deux maisons
E s P A G N E. qui règnent en France et en Espagne, s'il n'est
point un pacte national où les intérêts des deux
Le prince régnant avoit montré de l'aversion peuples soient stipulés , il est plus dangereux
«ontre l'inquisition dans sa jeunesse , et lui qu'utile à la nation françoise, il doit être an
1nême avoit éprouvé, sous le règne de son père, nullé ou réformé. - -

jusqu'où peut aller l'insolence des prêtres et des


moines lorsqu'ils sont tout-puissans , et qu'ils
exercent au nom de Dieu imperium in imperio.
On pouvoit donc espérer que sous le règne de D E B R U x E L L E s, le 9 mars. : •
Charles IV l'inquisition seroit détruite, ainsi Des lettres reçues de cette ville, annoncent
que la tyrannie sacerdotale : mais la révolution
de France a changé à cet égard tous les projets que les procureurs-généraux, premiers prési
du gouvernement espagnol : la cour de Madrid dens et les principaux membres des feux parle
craint le mal françois, et les ministres se servent mens de France y sont rassemblés, et tiennent
aujourd'hui plus que jamais de l'inquisition re de fréquens conciliabules avec les principaux :
ligieuse, comme d'un instrument sûr de despo émigrans. Que médite cette faction robinocras
tisme. lls se sont coalisés avec les grands, les tique ? espéroit-elle que le roi lui seroit amené
princes des prêtres et les dominicains, pour par les enleveurs du 28 février, ou se proposes
arrêter le progrès des lumières et de la philoso t-elle d'appuyer par des arrêtés, par des mani-.
hie ; et, sous le prétexte des intérêts de la re festes parlementaires, les projets criminels des
igion, tout homme non pas convaincu, mais Condés et consorts, parturient montes ?....
soupçonné de connoître et d'aimer les droits de l
l'humanité, et les principes de raison et de li
berté qui se répandent aujourd'hui dans l'Eu La vingt-sixième livraison de la collection du
rope, un pareil homme est enseveli sans pitié sieur Dejabin, place du Carousel , n°. 4, con
dans les cachots de l'inquisition. tient les portraits de MM. l'abbé Dandelaw,
Ml. l'abbé Baila, vieillard vénérable et infirme, député de Colmar; Laurendeau , député d'A
vient d'éprouver ce triste sort ; son crime est miens : I.eclerc, député du Vermandois; Pégot,
d'être le meilleur mathématicien de l'Espagne, député de Comminge : l'abbé Béeherel, député
d'avoir résidé autrefois à Paris, et d'y avoir de Coutance ; Menu de Chommorceau , dé
vécu dans la société des savans et des philoso puté de Sens ; Rivière , député du Gévaudan ;
phes, Lelai de Grantugen, député de Bretagne.
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Ilparoit tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 liº. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv,peur
3mois, franc de port, par la poste, ponr taut le Royaume. L'a-tvinsInent ne commence que du prent. d'un mgiº
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
- | - D E L A F R A N C E,
# ET A F FA I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
' Jo v R N A L L 1 B R E, par une Société d'Écrivains Patriotes »
• - alirigé par M. MERcIER, et par M. CARRA , un des Auteurs.
Lorsquc les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
cé † aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent, même les choses les plus extravagantes , jusqu'au moment
où l'on trouve l occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais, par aucun serment, ni promesses , ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. ( Lettres de Joseph II à d'Alton).

N '. D X X X I Du Jeudi 17 Mars 179t.


en 1648, par Anne d'Autriche, alors régente,
à Louis de Condé dont elle achetoit la neu
&'éance du 15 mars au soir. tralité, et dont il ne faut pas rappeller la con
duite à cette époque , si l'on veut ménager sa
I. sont en fin venus à la barre de l'Assemblée gloire.
| mationale les commissaires de ces conventicules, « Ou le Clermontois, dit M. de Vismes, ap
soi-disant catholiques d'Uzès, qui ont tenté de partenoit à la nation avant 1648 , et dans ce cas
ºr dans le midi de la France toutes iès hor cet acte est nul, parce que la reine régente me
ºrs d'une guerre religieuse, et de recommen pouvoit donner ce qui ne lui appartenoit pas ,
ºà la fin du dix-huitième siècle cette nuit de ou il ne lui appartenoit qu'en 1661 , et alors la
rthelenni, qui appelle sur le seizième siècle donation est révócable ».
Fexécration de tous les âges : ils sont venus en ^ M. Maury s'y est pris à deux fois pour sou
*ertu d'un second décret, et après s'être refusés tenir ce qu'il appelle les droits de la maison
#ºpremier : ils ont comparu ce soir, et ils ont Condé. La première fois, soit que la ſoiblesse
#n ºntrépidité de protester de leur attachement de ses argumens lui inspirât quelque pudeur,
fr la constitution , de la pureté de leurs vues , soit que les interruptions auxquelles il s'étoit
#nnocence et même de la légalité de leur exposé lui causassent du trouble et peut-être
#uite. « On nous traite de conspirateurs , même de la colère, il est descendu sans con
# ,*eur orateur , et nous ne sommes que clure. « Le Clermontois, avoit-il dit, n'est point
ººº victimes ». M. le président, qni leur avoit une conquête, c'est une prise de possession par
#ºné de parler pour leur disculpation, leur un souverain tout-puissant. Le roi , ajoutoit-il,
s'permis de se retirer, et leur courte défense en sa qualité de représentant unique de la na
' ººvºyée aux comités réunis des rapports et
"ºs reclierches.
tion , avoit le droit, en § de la
paix , de démembrer telle ou telle partie du do
la 9ººre du jour a ramené la discussion sur maine par un acte qu'il pouvoit croire utile ».
e du Clermontois.
-

La seconde fois , il a terminé son opinion,


-# un discours où les principes de la do d'.. près les invitations de l'Assemblée, et a con
7M # sont exposés avec quelque étenduo, cl : à ce que le Clermontois fût déclaré former
# téri§ r# a établi 1°. l'illégalité qui carac la propriété incommutable de M. de Condé et
j des
§ et #ee rétendu
#oseph fait en 1784 entre le
de Condé l'incessibilité »
de ses liéritiers. Il y a eu encore d'autres débatz
qui se sont résolus dans le décret qui suit ;
'en ré # régaliens , et la lésion énorme qui L' Assemblée nationale , après avoir enten : 7,
, ºroit contre la nation ; 2°. la mullité le rapport de son coinité des domaines, a d. .
:' * Pºtendue donation faite du Clermontois ciété ct décrète ce qui suit :
551
( 1178 ) - à

Art. 1er. « Les don et cession faits par let d'un prévenu de haute trahison, qui mainte#. #
tres-patentes en décembre 1648, à Louis de nant détenu à Lyon, représente que sa santé #.
Bourbon, prince de Condé, des comtés , terres ne permet pas de le transférer dans les prisons ! -

et seigneuries de Stenay, Dun, Jametz, Cler de l'Abbaye. D'après l'avis de M. Bouche,


mont en Argonne, et des domaines et prévôtés décrété que son
rée jusqu'à la translation du prévenu sera
rétablissement. s- #
de Varennes et des Montignons, leurs apparte
nances et dépendances , composant ce qu'on Il s'étoit élevé quelques plaintes de la part du #
appelle aujourd'hui le Clermontois, sont et de département d'Indre et Loire, sur le retard #
meurent révoqués. ainsi que tous brevets, arrêts qu'a épronvé l'envoi du décret d'organisation#
du conseil, édits, déclarations, lettres-patentes de la gendarmerie nationale ; M. Bouclic a éloi
portant au pro'it dctciit Louis de Bourbon et de gné toute idée défavorable au ministre, en ar- #

ses successeurs , garantie, confirmation ou ap ticulant qu'il avoit fallu faire une nouvelle édi-.#
plication desdits don et cession, tion du décret, la première s'étant trouvée pleine .3#
I}. Le contrat d'échange passé au nom du roi, de fautes de typographie et de rédaction. -
entre ses commissaires et i.ouis-Joseph de Bour On a ajourné à vendredi an rapport sur la #
bon Condé, le 15 février 1784 , est déclaré nul fourniture des vivres et fourrages, et on a ren- #
et comme non-avenu. En conséquence, la rente voyé au comité des finances une pétition du #
de 6oo,ooo livres, constituée en faveur dudit département du Gard, lequel a été nécessité à .
Louis-Joseph de Bourbon Condé, par ledit con faire une dépense de 5o,ooo liv. pour porter *
trat d'échange, demeure supprimée et éteinte remède aux troubles qui ensanglantoient ces
contrées. - ,
à compter du jour de la publication du décret
du 22 novembre dernier, sur la législation do M. Prugnon a fait rendre deux décrets qui #
maniale. autorisent une acquisition d'emplacemens que #:
III. Défenses sont faites aux agens et préposés le département de la Meurthe demande à faire, .
de I.ouis-Joseph de Bourbon Condé de s'immis Au nom du comité des finances, M. la Blache #
cer à l'averiir dans la jouissance des biens et a présenté et fait adopter le décret suivant : • i.#
droits dépendºns du Clermontois ; et seront les Art. I**. « L'administration du trésor publicsg
dits bicns et droits, conformément à l'article X pourvoira au paiement de la somme de 8o5,125E #
du décret du 22 novembre dernier, administrés, pour quinze mois de l'indemnité de 3o liv. par#
régis et perçus suivant leur nature, par les com tête de cheval , accordée aux maîtres de postex
mis, agens et préposés du fisc, chacun en ce par le décret du 15 avril dernier, et à eux due
qui les concerne. à compter du premier avril 1789 : ladite sommet#
IV. L'Assemblée nationale, prenant en consi sera répartie entre les maîtres de poste, sui- lº
dération les services rendus à l'état par l ouis vant l'état remis par le président du directoire
de Bourbon , surnommé le Grand Corzdé, dé des postes, et elle sera acquittée à chacun d'eux #
crète, 1°. que la somme de 7,5ooooo livres, en justifiant des quittances d'imposition à la
comptée à 1 ouis-Joseph de Bourbon Condé, taille, depuis le premier avril 1789. . • . ,

lors de l'échange ci-dessus annullé, lui demeu lI. Quant à l'indemnité également due aux .#
rera en mémoire desdits services ; 2°. que les maîtres de poste, pour les six derniers mois de V#
finances des offices créés par Louis de Dourbon, , l'année 179o, et pour les trois premiers mois
donataire primitif, ou par ses successeurs, dans de l'année 1791 , il sera successivement pourvu i,
le Clermontois, et dont le prix a été retiré par à son acquittement, d'après les formes pres-º
oux, seront remboursées par le trésor public, crites par l'article Ier du décret du 25 avriln#
dans la même forme et au taux décrété pour les dernier, et sur les quantités déterminées dans " .
offices de même nature étant à la charge de l'état remis par le président du directoire des » -
l'état ». - postes. -

Séance du 16 mars. lII. Les municipalités adresseront incessam- . !


ment aux districts dont elles dépendent, les , #
Dernier bu l/etin de la santé du roi. certificats des inspections et vérifications dont.c
elles sont chargées par l'article ier dudit décret ;tº |
L'état du roi est toujours satisfaisant ; l'en ceux - ci , après les avoir vérifiés, les feront 1 .
roue ment subsiste encore.
passer aux départemens, par lesquels ils seront,:
Signés I e Monnier, la Servolle, Vicq-d'Azyr, visés et envoyés aux ministres. ,: 1*
Andouillé , Loustonneau. IV. Au surplus , l'Assemblée renvoie à son-,#
L'Assemblée nationale a reçu la supplique comité des finances ce qui concerne l'indem-.;,
( 1179 )
nité des neuf derniers mois de l'année 1791 , , que ces messieurs voudroient au moins conser
pour lui en être fait un rapport dans le courant ver leurs oreilles : mais point, nous apprenons
† d'avril ». -
qu'on les leur coupe, et voici ce qu'en dit le
Un autre décret, sollicité par M. Pison, tta patriote Gorsas dans son courier des 83 dépar
tGIIl eIlS, -

| tue que toutes ventes de droits de chaftauge et


: pâturage dans les forêts domaniales , oii de Club monacrhique.
| rentes sur icelles , sont mulles. « Les oreilles de Malchus Hamelin, ci-devant
: La discussiori est venue , suivant l'ordr2 du
jour, se replacº-r sur la question de quotité des
apprentif bonnetier, rue Saint-Jean à Caen , et
§ foncières # § depuis officier au service de Hollande, puis chea
valier de la Ste-Ampoule de Reims, puis com
: Le comité d'imposition a présenté son proje mandant du bataillon des Récollets à Paris ,
'de décret sous les mêmes ra;ºports , quant au
puis chassé dudit bataillon , puis vice-président
fonds, mais sous une nouvelle économie de et ministre plénipotentiaire du club monarchi
rédaction : huit articles au lieu de deux.
que , lesdites oreilles mangées par Lubin , chat
, M. Dellay a insisté sur sa demande afin de angola appartenant à Antoine-Joseph Gorsas,
réduction de la contribution foncière à 2 1o
demeurant rue Tiquetonne, n°. 7 ». -

#millions, et M. Aubry sur l'admission d'un non Il faut espérer que les monarchiens, qui ont
#veau cadastre.
les oreilles si longues, voudront bien se cottiser
| Dans un discours très-précis, M. d'André a pour faire à leur vice président une petite paire
relevé les résultats des différens systêmes ; et d oreilles toutes neuves, et si bien ajustées que
rès en avoir fait une critique ingénieuse et M. Gorsas ne puisse plus les amputer.
modérée, il a demandé que la discussion fût Nous apprenons que les princes , ducs , mar
ée, ce qui a été décrété , non sans résis quis, comtes et barons d'Allemagne , ont pris
rance de la part d'un certain côté du prytanée. un arrêté dans le quel, considérant que le décret
Driorité a été accordée à l'avis du comité , de l'Assemblée nationale qui supprime la no
t l'article I°r du projet, mis aux voix, a été blesse de France a été sanctionné, pédestrement
- é en ces termcs :
et par belles et bonnes claques nationales , le
28 ſévrier 1791 , au château des Tuileries, les-.
r l'année 1791 , de 66 millions , dont Go dits princes, ducs, etc. ont résolu de ne plus
bur le trésor public, 3 à la disposition de la reconnoître ladite noblesse de France, de ne
islature, pour être employés conformément se mésaliier en aucun cas avec les ci - devant
articles VI et VII du décret du 13 janvier gentilshommes françois, et de laisser plutôt leurs
1 , ét 3 à la disposition des administrations Iilles mourir pucelles et martyres, que de les
département, pour être employés par elles prostituer elles et leurs soixante-quatre quar
en décharges ou réduetions, r nises ou modé tiers de noblesse, en les livrant par conjonction
ns, conformément aux mêmes décrets. matrimoniale à aucun des susdits ci-devant. La
. La contribution foncière sera, pour l'année présente délibération a été envoyée à Ratis
#gr , de 24o millions, qui seront versés en bonne, pour y être lue, publiée et registrée en
otalité au trésor public ». la diète.
# Urfe lettre de M. de Flenrieu, annonce que
e-sieur Sade , chevalier de Ma'te et capitaine
vaisseau, s'étant r fugié à Nice, le roi est M. le cardinal de Rohan , en apprenant à
Khel la no 11v elle de l'élection de Ml. Brendel,
sposé à nommer à son grade. a parn plus qu'étonné : un premier courier la
lui avoit déja portée , nn second est venu la
P A R [ S, le 16 mars. conſir mer avcc des détails de la satisfaction du
peuple ; ce qui donnoit enfin à penser. On as
es huit chevaliers du poignard , détenus à sure qu'il a régné dans la société assez nom
Bbaye , viennent d'être 1nis en liberté. On a breuse qui se tiouvoit en ce moment chez M.
ensé que la petite correction pédestre qu'ils le cardinal , une heure de silence pour tout
#t reçue eux et leurs nobles compagnons, dans , le mondc, et d'embarras pour quelques per
#journée du 28 février, suffisoit à la vindicte SOIl Il C'S.
ºblique. 1l est bon de savoir que le nouvel évêque,
près la scène du 28 février , dont les momar M. Brendel, avoit postulé auprès de M. le car
avoient eu leur bonne part, il sembloit dinal, pendant plusieurs années, une pauvre
( 1 18o )
petite chapelle sans pouvoir l'obtenir.Aujour beaucoup d'honneur à la société des amisune
de
d'hui il pourra s'enjvenger, en offrant un asyle laconstitution de Bourg , et annoncent
au ci-devant évêque, lorsque ce ci-devant évê grande sensibilité d'ame réunie à un patrio-'
que et prince n'aura plus d'autres ressources tisme pur et très-actif. C....
que-celle là. O altitudo ! !
' •e-l
DE R A T I s B o N N E, le 1er mars.
Petite émeute féminine de Wissembourg, Nous venons, dans le moment, d'appre
. Ze 6 mars.
de Vienne, que la réponse faite par le roi
Quelques vieilles sempiternelles des environs, · Frence à la lettre de l'empereur, au sujet
au nombre de deux à trois cents, se réunirent la suppression de quelques droits feodaux
avant-hier à quelques commères de Wissem princes voisins de l'Alsace, qui ont des portion
bourg. Au moment de la cessation du service de fiefs enclavés dans cette province , est a
des chanoines de cette ville elles se rendent à lument négative.
l'église, et répètent pendant quelques heures le On attend en conséquence un décret de
chapelet ; après la prière elles s'avisent de son commission impériale, qui doit décider si l'em
ner toutes les clocl1es dans la vue de faire arriver pire fera la guerre ou non. : 4:1
les liommes des villages voisins. comme quelques Pays-Bas autrichiens. D E T ou R NAi, *
calotins le leur avoient fait espérer. Mais, trom
pées dans leur attente, elles eurent la douleur Les officiers du régiment de Clairfait, ayantt
d'apprendre que les portes de la ville étoient leur lieutenant-colonel à leur tête, ont commis
fermées, et dans le même moment arrive la le 7 mars un attentat horrible contra les ci
garde nationale qui, connoissant les égards que toyens ; ils étoient au spectacle avec un grand
l'on doit au beau sexe, ne jugea pas à propos de nombre d'aristocrates françois. Le public mé
se servir de ses bayonnettes , elle se contenta content du directeur de théâtre et d'une ac,
de couper les cordes des cloches et en fustiger trice, exprimoit, par quelques murmures º,
d'importance ces calotines qui gagnèrent au déplaisir que ces deux êtres lui causoienr. Le
pied , ce qui d'une scène tragique en fit une officiers de Clairfait se déclarent les champion
très-comique. des comédiens , et se jettent dans le parterrº
· Ces dévotes de Wissembourg s'étoient taci l'épée et le sabre nuds à la main , frappant !
tement munies de couteaux bien aiguisés nulle droite et à gauche sur les citoyens qui se trou
ment destinés à retrancher les rentes canonia voient sans armes pour repousser des assassinº
les, mais pour exterminer tous ceux qui ose Plusieurs bourgeois, et des femmes, ont
roient toucher, non à l'encensoir, mais à la blessés de coups de sabres ; d'autres ont ét
A
caisse du chapitre. meurtries par la chûte des bancs que les bandii
autrichiens leur jettoient à la tête. .: :

Cette scène atroce, jouée par les satellites !


La société des amis de la constitution, séante paieſºque Léopold, aux dépens des pauvres ,
dans la ville de Bourg , département de l'Ain , mands, rappelle un pareil assassinat commis il
vivement émue du courage patriotique et de la a cinq ou six ans à Beauvais par les gardes-d,
présence d'esprit de M. Stockmeyer et de ses corps, en garnison dans cette ville. Ces gardes
braves frères d'armes , lors des derniers trou du-corps égorgèrent de même dans le parterx
bles de Colmar à l'arrivée des commissaires du des citoyens paisibles et désarmés ; qu'en arr
roi, a chargé son président d'écrire 1°. à M. va-t-il ? Le parlement de Paris garda un lâ
Stockmeyer pour le remercier, ainsi que ses silence, et le despotisme de la cour fit t
frères d'armos, de leur zèle éclairé et de leur ies loix, pour sauver, disoit-il, l'honneur di
dévouement héroïque à la cause commune ; 2°. gardes du roi. Ces militaires coupables , !
à MM. les officiers municipaux de Colmar , méritoient le dernier supplice, en furent qui
pour les féliciter de ce que leur ville renferme pour quelques mois de prison. C'est ainsist,
d'aussi bons citoyens; et 3°. à la société des amis les despotes excitent leurs satellites arm
de la constitution établie à Colmar , pour lui outrager les citoyens, pour briser les courag
témoigner la joie que leurs frères de Bourg ont et les façonner à la servitude. Ces insolens
ressentie en apprenant son établissement, et tellites sont sûrs de l'impunité, parce que
lui demander d'entretenir une correspondance despotes veulent que leurs sujets trernble
fraternelle et réciproque. Ces démarches font devant des militaires ministres de la tyrannie


S U P P L É M E N T A U N°. D X X X I.
Département du Nord. oreilles des bonnes mères de famille des cam
pagnes, afin de les exciter contre les décrets
Lille, le 1o mars. , sacrés de l'auguste Assemblée nationale. Une
« Les nouvelles de la Flandre et du Brabant, petite correction à l'eau de pompe, dans le goût
de celle exercée par la municipalité de Toulotsc
rrivées hier, sont très-sanguinaires : il y a eu sur les bºguines attroupées, ne pourroit-elle pas
,aucoup de troubles cette semaine à Tournai et
† On demande dans cette dernière ville être très-légalement employée par la municipa
lité de Couches contre ce nid d'aristocrates fe
, constitution françoise. En attendant , il nous melles surannées ? et messieurs les habitans des
five quantité de déserteurs autrichiens qui villages voisins ne pourroient-ils pas employer
t pitié, tant ils sont mal vêtus ; ils nous di les balais de leur cuisine pour chasser ces bohé
ent que tous leurs camarades guettent le mo miennes qui viennent compter la mal-aventure
ment d'en faire autant ». -

à leurs femmes, et les induire en erreur ? il me


, Observ. Quand je vous dis que ces bons soldats semble que ces moyens sont très-justes, et qu'il
llemands et autrichiens finiront par se réunir faut les mettre en usage au plutôt, si les vieilles
nous contre leurs tyrans mitrés ou couronnés, factieuses ne rentrent pas incessamment dans
ijamais on les fait entrer en France pour nous l'ordre. C.... -

ttaquer ; quand je vous dis que le secret d'une


évolution générale en Enrope est d ns le havre Extrait des délibérations du directoire du dis
ac de ces soldats, et dans leur instinct sur la
§ connue des droits de l'homme, je me trict de Noyon, du 3 mars.
me trompe § garnisons donc bien le havre
iç d'exemplaires de la déclaration ; accueillons Cette pièce, imprimée et envoyée à toutes les
ternellement tous ces déserteurs étrangers , municipalités du district de Noyon, mérite d'être
- uite arriver Bender avec ses tol connue dans toute la France , c'est un clief
d'oeuvre de sagesse , d'énergie et de patrio
hes en-deçà de nos frontières. Mais l'liypo
te Léopold n'osera peut-être pas jouer si · tisme. Le refus des ecclésiastiques fonctionnai
jeu. Tant pis ; car la grande révolution qui rCS publics de cette ville à prêter le serment, a
iit nécessairement arriver en Hongrie et en été unanime et concerté avec M. Grimaldi, qui
magne seroit retardée, et nous n'en aurions leur en ténoigne ses remercîmens dans une
directement la gloire. J'avoue ici le secret lettre du o février dernier, en calomuiant de la
mon cœur : je desire sincèrement que l'es manière la plus sacrilége et la plus insolente
de vertige et d'erreur qui tourmente au notre sublime constitution, On a abusé clandes
rd'hui les tyrans d'Europe , les détermine à tinement dans les écoles des mains pures et
is attaquer, pour jouir plutôt de leur des dociles de l'enfance pour mtiitiplier les copies
on et du renversement infaillible de leurs de cette lettre. Telle est l t conduite criminelle
· dans la poussière. CARRA. de ces prêtres factieux, teile est l'étrange iliu
4s •' sion qu'ils se font tous ensemble et qu'ils s'ima
- f°. : . - -
ginent pouvoir répandre d ns les esprits. Mais
ub aristocratique de vieilles dévotes de le despotisme forme-t-il l'opinion pnblique ? Il
village.
a pu tout en i reindre ou envahir : sa main inn
' »
pure n a jamais dispensé les palmes de l'hon
Qù diable va se nicher l'esprit de faction ! neur; et ce siècle éclairé ne peut s'égarer sur
douze vieilles femmes , suffisanmeut les notions éternclles de la vertu. Une désobéis
les, me se sont-elles pas avisé de former sançe , inspirée par un vil attachement terrestre
le village de Couches, près Chagny (dans et exaltée par l'orgueil , ne conduit point à
ci-devant Bourgogne ) un club présidé par l'apothéose : au contraure, tout le monde y voit
le curé, où, après avoir fait un sabbat infer le crime de la prof nation et de la mauvaise foi
avec les chicots qui leur restent à la mâ qui voudroit identifier des intérêts purement
ire, elles se séparent pour se répandre cn liumains, des abus , des vices même avec l'es
dans les villages voisins, et y porter leur sence divine de la religion.
menteur, anti-civique ct factieux , aux Il est devenu indispensable à tous ceux qui
• º••
531 l , s.
( 1182 )
sont chargés de l'ordre public , de veiller sur précédente, à l'effet d'agir ainsi que le cas'ſt
les chaires de vérité, pour que les passions hu requiert.
maines ne se pcrmettent point de les avilir par
des complaintes ridiculcs , et de substituer des Observations sur la manière dont on devroi
déclamations fausses et insensées à la parole de rendre compte à l'Assemblée nationale, et
l'évangile. Les administrateurs doivent sur-tout dans les Journaux patriotes, de l'état du
apporter leur attention à garantir la tendre jeu roi lorsqu'il est malade.
nesse de l'égarement auquel el'e est exposée.
Une supériorité encore absolue intimide les mai « Y a t-il rien de plus comique (dit le Patriotel
sons d'éducation : le fanat smc les obsède pour François dans sa feuille du 13 de ce mois ) ou
y perpétuer ses leçons de servitude, et y é t blir plutôt rien de plus déchirant pour des hommei
ses principes perfides au milieu dcs frayeurs et vraiment pénétrés de la dignité des représen
des mensonges. Il est bien important de préve d'un peuple libre , que d'entendre lire grav #
nir enfin les perversions cruelles que l'on tente ment, et applaudir avec enthousiasme, un §
de toutes pnrts sur cet âge innocent, l'espérance letin qui annonce que des urines sont rares
de la patrie. foncées, et que des selles ont été abondantes
D'après ces considérations , ( et beaucoup Cette sale idolâtrie pourroit convenir à la cour
d'autres que nous regrettons de ne pouvoir ci du grand Lama : mais un peuple libre ne peut
ter ) les administrateurs du directoire du dis il tétnoigner son intérêt pour le chef qu'il s'es
trict de Noyon , le procureur-syndic ouï, ont donne , qu'en s'occupant de sa garde-robe : et
arrêté : -

des journalites copient ces billevesées ! 6 aduº


1°. Qu'il sera enjoint à toutes les municipali latores servum pecus ! » -

tés du district, et notamment à celle de Noyon, Le Patriote François a parfaitement raison


de veiller avec attention sur les assemblées illi et le rédacteur des séances de l'Asseinblée na,
cites des membres des ci-devant corps ecclé tionale dans nos feuilles , qui a copié ces billes
siastiques , afin de dissiper les relations , les vesées, auroit dû me consulter : je †
complots et les conspirations contre l'ordre pu appris une formule plus convenable à des liou
blic ; mes libres et à des journaux patriotes. Aû ,ie
2°. Sur ce qui se passe ou se prépare dans de copier le bulletin, il auroit dA se comtente
les églises, afin d'arrêter ou de prévenir tout ce de dire , lorsque le roi étoit mal : les mauvaiié
nouvelles de l'état de maladie où se trouvé !
qu'un fanatisme désespéré pourroit joindre ou roi ont aſſligé l'Assemblée, et tous les vré
substituer aux fonctions du saint ministère ;
3°. Sur l'cnseignement des écoles, afin d'em amis de la pai c; ou bien, lorsqu'il étoit mieux
pêcher les insinuations et les documens cou les nouvelles de l état du roi, portées à l'Al
pables ; semblée nationale dans la séance de tel jour
4°. Sur toutes instigations ou manœuvres . ont donné l'espoir de le voir bientôt conval
ténébreuses qui pourroient parvenir à leur con cent; ou bien : c'est avec douleur qu'on a iu
moissance. truit l'Assemblée que l'état du roi empiroit
ou bien : c'est avec une véritable satisfac
Elles rendront compte sur tous ces objets à qu'on a entendu la nouvelle de la conval
M. le procureur-syndic : à peine par lesdites mu cence du roi. Voilà le.langage qui conviei
nicipalités de devenir responsables de tous les . des hommes libres et réfléchis , et non cet ei
troubles et désordres que pourroit occasionner
leur négligence ou leur inattention à employer
les moyens, et la force que la loi met en leur . pense que des formules nouvelles presqu'ento
puissance, pour le maintien de l'ordre et l'exé genre , sont bien nécessaires à une nation q
cution des loix.
jusqn'à présent n'en avoit connu et pratiq
L'ex•mplaire de la lettre du sieur Grimaldi , d'autres que celles de la servitude et d'une
- • • • • -

du 9 février , sera remis à l'accusateur public gornerie la plus inconsidérée et la plus désh,
par ie procureur-syndic, pour être jointe à la norante. C.... - -

On s'ebonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le p
de l'abonnermeat et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. º
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Ilparoît tous les jours un Numéro de ceJournal. Prix 56 liv pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et de 9 liv.
5mois, franc de port, par la poste , pour tout ie Royaume. L'a- « nnement ne connmence que du premz- d'un -
* ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
ET A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J o U R N A L L I B R E , par une Société d°Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.
Tous les honneurs de la carrière la plus glorieuse sont offerts à qui veut
les mériter : avec des vertus et des talens, un soldat peut monter au
rang de général. ( M. Duportail, ministre de la guerre ).

No. D X X X I l. Dzz Vendredi 18 Mars 179t.


A SS E M B LE E N A T I O N A L E. tel et tel emplacement , tel que celui des
Augustins de Landau , soient employés à for
•. Séance du 17 Mars. mer des casernes dont la construction se trouve .
toute faite , à peu de changement près , et
- Es abrogeant l'usage peu séant et impolitique coûteroit des sommes immenses à faire.
;- de la mendicité religieuse, l'Assemblée natio L'habileté et la pureté qu'a montrées jusqu'ici
#- nale a toujours voulu assurer le nécessaire aux le corps municipal de Paris dans l'administration
i, maisons de filles qui se soutenoient avec cette et la vente des biens nationaux, a déterminé le
* #
#: comité de constitution à demander que cette
•; ressource. Le comité ecclésiastique a proposé
#, adjourd'hui un projet de décret , qui, portant municipalité soit autorisée à continuer cette
: sur cette base, n'a éprouvé aucune objection. administration sous la surveillance du directoire
'Assemblée nationale, après avoir entendu de département : et le décret proposé.par
- le rapport de son comité ecclésiastique sur les , ii. de la Itochefoucault est adopté.
# de plusieurs départemens , décrète « L'Assemblée nationale décrète que l'admi
lºque les secours accordés aux religieuses par le nistration des biens nationaux , confiée provi
, décret du 14 septembre, leur seront provisoi soirement à la municipalité de Paris , continuera
· rement payés par les administrations de dépar d'être exercée par elle , comme par le passé, et
#' tement, jusqu'à ce qu'il ait été définitivement sous la surveillance des administrateurs du dé
, statué sur cet objet, sans néanmoins que ladite artement , en se conformant aux décrets de
t somme puisse excéder 3oo liv. par religieuse ». §, et notamment à celui du 3 r dé
:L'activité des travaux du comité de liquida cembre dernier; et, dans le cas où la dite muni
etion a déja mis l'Assemblée nationale en état cipalité sera intéressée à la vente des biens
# de décréter ce matin, après un brief rapport, mationaux, les détails en seront confiés aux cinq
.le remboursement de 66,536,ooo livres pour commissaires qui avoient été nommés pour
· finances des titres de compagnies de greniers à remplir les fonctions de directoire de district ».
à sel, gabelles, élections, † sénéchaus L'ordre du jour a ramené l'attention des
# sées, presidiaux , conseils, parlemens , etc. législateurs sur l'impôt de 1791.
· .. Une lettre de la municipalité de Paris invite M. de la Rochefoucault , en reconnoissant
.l'Assemblée nationale à vouloir bien assister par que cet impôt , dans l'impossibilité où nous
# députation, au Te Deum qui sera chanté di soin mes encore d'avoir un cadastre, conservoit
manche prochain dans l'église de Paris, en nécessairement quelque chose d'arbitraire , a
# actions de graces de la convalescence du roi. dit que le comité avoit pris de nouvelles lu
# - Les ministres de la guerre et de la marine mières sur le quantum du revenu national, que
" proposent aux législateurs l'idée de faire servir quelques spéculateurs portent à 12oo, d'autres
aux besoins de ces départemens le local des à 18oo millions, et a proposé de déterminer le
2 couvens supprimés , plutôt que de le laisser cinquième du produit net comme le maximumz
vendre à vil prix ; et déja ils demandent que de la contribution ; mais il a demandé en même
532
E-"=

( 1 184 ) -

temps que les fonds de non valeur destinés à ViII. Les sous et deniers additionels que les
être reversés sur les contribuables en décharges départemens, les districts et les municipalités
et soulagemens, fussent augmentés d'un sixième, auront à imposer, en exécution des articles pré
et il a proposé de les porter à 12 millions, au cédens, seront répartis sur chaque rôle dans .
lieu de 1o qu'il proposoit hier. une colonne particulière, au marc la livre de la
Cet avis, long-temps débattu par MM. Dellay, quote de chaque contribuable ».
Folleville et quelques autres, est cependant de Dans le cours de la discussion sont survenues
venu celui de l'Assemblée , qui a écarté par la quelques interruptions que nous avons préféré .
† préalable les oppositions et les amen de placer ici : ce sont les nouvelles de la nomi- :
emens , et les articles III et IV sont rédigés mation de M. Joubert, député et curé de Saint
ainsi : Martin d'Angoulême, à l'évêché du départe
Art. IiI. « Tout contribuable cependant qui ment de la Charente ; de M. Julien Millet à celui .
justifieroit avoir été cotisé à une somme plus de la Loire inférieure; et celle de M. Desbois, '
forte que le sixième de son revenu net foncier, curé de Saint-André-des-Arcs de Paris, à celui
pour raison du principal de la contribution fon de la Somme, à Amiens.
cière , aura droit à une réduction , en se Com C'est l'essurance donnée par M. Gustine, que
formant aux règles qui ont été ou qui seront tous les ecclésiastiques du district de Sarebourg
prescrites. ont prêté le serment civique , et que les ci
lV. Il sera perçu , en outre du principal , devant refusans sont eux-mêmes revenus à leur
un sou pour livre , formant un fonds de non devoir; c'est le décret qui, sur l'avis du comité
valeur de 12 millions , dont luit seront à la ecclésiastique et de la municipalité de Beauvais,
disposition de la législature, pour être employés réduit aux nombre de deux les paroisses de cette |

par elle en réduction ou en secours pour les ville ; c'est enfin une lettre du district de Mers,
départemens ; et quatre seront à la disposition au département de Loir et Cher, qui annonce
des administrations de département, pour être que, malgré toutes les intrigues du fanatisme '
employés par elles en décharges ou en réduc et de la sotise , il n'y a dans tout l'arrondisse
tions ». ment qu'un seul fonctionnaire qui soit demeuré
Sur les articles V et VI la discussion a été sourd à la voix de la patrie.
longue et échanffée ; mais les divers avis se
sont réunis autour de celui de Ml Ml. Biauzat et
Murimais, qui ont fait sentir la nécessité d'eta P A R I S, le 16 mars.
blir le peuple juge de ses propres intérêts , et M. Vivier , ce conducteur patriote des dili
par conséquent , chaque département arbitre gences de messagerie , est arrivé de Lille le 13,
de la dépense où pourroit l'entraîner la cupi et part le 18 pour Galais. Ses démarches très
dité particulière. Voici la rédaction modifiée pures et très-désintéressées, au lieu de produire.
par les amendemens. aucun mauvais effet, comme la ( hronique de
Art. V. « les départemens et les districts four Paris semble le faire craindre, exciteront seule-.
niront aux frais de † et aux dépenses ment une surveillance.plus active et plus éclai
articulières mises àeur charge par les décrets rée sur l'exportation frauduleuse de notre nu
de l'Assemblée nationale, au moyen des sous et méraire hors des frontières. |

deniers additionels aux contributions foncières


et mobiliaires, sans que ces accessoires puissent
Dn croit avec beaucoup de fondement que
l'arrestation qui a eu lieu le 9 de ce mois au.
excéder 4 sous pour livre du principal de l'une fauxbourg Saint-Martin, d'une voiture des mes
et l'autre contribution.
sageries, etoit concertée et dirigée par les enne
VI. Si pour l'année 1791, dans quelques dé mis du bien public et les marchands d'argent,
artemens ou quelques districts, les 4 sous pour qui étoicnt bien sûrs que cette même voiture n'é
† , mentionnés dans l'article pri'cédent, toit chargée que du prêt des troupes. Par cette
étoient insuffisans , le corps législatif y sup ruse, ils ont voulu établir la confiance pour les
pléera pour cette fois seulement, et par un se autres voitures qui seroient chargées en fraude ;
cours pris sur les fonds de la caisse de l'extraor et c'est ainsi qu'on mystifie journellement la na
dimaire. llOIl.
VII. Les municipalités fourniront pareille
ment à la rétribution et aux taxations de leurs Dun en Meuse. #

receveurs , an moyen de deniers additionels


aux contributions foncières et mobiliaires. Cn reconstruit ici les portes et barrières que
( 1 185 ) -

la main des siècles avoit réduites en poudre. quelle tournure prendra la révoſution de Fran ce,
: Jadis nous formions une partie du terrcin que et si, dans cet intervalle, on ne pourra pas en
· défunt Louis XIV concéda à son cousin Condé, lever enfin le roi et le porter hors des fron
† que celui-ci l'avoit bien aidé à assassiner tières ; 2°. pour s'assurer de l'inactivité de la
e genre humain. Eh bien ! qu'il vienne, on ne Pologne, et la soustraire aux combinaisons pro
le craint plus, on craint encore moins sa vaga jettées d'alliance avec la Prusse , l Angleterre
bonde postérité ! et la Hollande ; et 3°. pour profiter de la ter
Autre chose, les prêtres ici ont-ils juré ? non. reur , de l'embarras et du décontenancement
. Jureront-ils ? c'est un pt oblême. Seulement au de la Prusse, ainsi que de la haine du ministre
jourd'hui un ex-minime nous a étranglé l'ins Hertzberg contre notre révolution , et de sa
truction de l'Assemblée nationale sur la consti basse jalousie contre nos grands orateurs et écri
tution du clergé. On auroit dit un écolier qui vains , afin de faire entrer la cour de Berlin
déb toit sa leçon; jamais il n'a eu la langue si dans un projet d'attaque sur nos frontières.
déliée : lui et moi nous enragions , mais dans un On a avoit cru (dit une lettre de Strasbourg,
sens invers. J'aurois voulu pouvoir faire en imprimée dans le Patriote françois du 1o de ce
tendre au peuple des vérités sur lesquelles notre mois ) que l'intérêt de la Prusse , différent de
pensionnaire tâchoit de n'être point entendu. l'intérêt de l'Autriche, empêcheroit ces deux
puissances de réunir leurs forces contre la
France ; mais on assure que la convention en
Hautes Alpes. est faite , moyennant des indemnités promises
· Le vertueux M. Caseneuve, ci-devant cha à la Prusse , t nt du côté des Pays-Bas que de
noine de la cathédrale de Gap et maire de cette la Silésie et de la Pologne , et que le prince
ville, vient d être nommé évêque du départe de Cobourg cornmandera l'armée combinee des
ment. C'est une joie dans tout le pays qu'on ne satellites allemands qui doit renverser notre
sainte constitution et notre liberté.
eut éxprimer : le son des cloches, le bruit des
§ les acclamations du peuple se faisoient En considérant l'éternel opprobre dont la
entendre de toutes parts. Si Pierre Lessein , cour de Berlin s'est couverte par son lâche
ci-devant archevêque d'Embrum , a bien prêté abandon des Belges et des Liégeois, en exami
| l'oreille, il a dû entendre de très-loin toutes ces n i nt de près l'isolenent où cette puissance est
' fanfares patriotiques et en mourir de rage ; car réduite aujourd'hui par la manière dont elle a
il n'y a plus d'autre ressource anjourd'hui pour été jouée à Reichenbach , et par le peu de fond
les évêques et les curés réfractaires. qu'elle doit ſaire sur la cour de Saint-James ,
dont la politique secrète est plus que jamais de
se tenir en rapport immédiat avec Vienne et
| Coup-d'œil rapide et rapprochement très-im Pétersbourg, on ne seroit pas surpris de voir la
| portans sur la marche de la politique ac puissance précaire de la Prusse se porter à un
tuelle des différentes cours d'Europe , rela projet d'attaque contre nous, soit pour éloigner
tivement à leurs intéréts respectifs et à la de ses états la contagion de la liberté et des
constitution françoise. droits de l'homme et des nations , contagion
· On ne croit pas ( dit la gazette universelle du que tous les despotes ont plus en horreur qu'ils
| 9 de ce mois ) que la signature de l'accommode n'ont la soif de l'or et des conquêtes, soit pour
| ment entre la Tnrquie et l'Autriche ait lieu attraper par-ci , par-là quelque ville ou terri
avant le mois de juin ; ( remarquons bien cette toire en 1'ologne, en S,lésie et dans les Pays
† et comme les intérêts des cours de Bas. Je ne vois donc rien d'impossible dans la
Vienne et de l étersbourg sont trop liés pour se convention que l'on assure être faite entre la
désunir, on pré suine avec assez de fondement cour de Berlin et celle de Vienne , et je la re
que pour cette époque les prétentions seront garde même comme une suite conséquente et
conciliées ; de manière que les deux puissanc s naturelle de la perfidie et de la lâcheté du ca
i concourront ensemble à la paix , ou qu'elles binet prussien.
seront réunies de nouveau contre les mêmes Mais ce grand complot, que j'ai prévu depuis
ennemis. long-temps parce que je connois à fond le coeur
Il est aisé de voir d'abord que le reculement et la politique des tyrans , et que je voulois
· de cette époque au mois de juin est d'autant rendre nul en criant pendant une année de
plus probable , qu'il fournit aux deux cours suite qu'il falloit s'allier avec la Prusse et rompre
impériales une grande latitude ; 1° pour voir avcc la maison d'Autriche ; ce grand complot
E-mm
( 11 s5 )
ne commence-t-il pas à frapper ouvertement ment la désertion, mais la contagion d'un exem:
tous les yeux par la publication actuelle d'un ple si célèbre et si beau, celui qui rend à
avis réquisitorial de la diète germanique, en l'homme ses droits maturels et aux nations leur
date du 2 février dernier, et de la réponse de majesté souveraine. Ne nous aveuglons pointsur
l'empereur signée par le prince de la T'our et l'aveuglement des tyrans. Ces tyrans ne pré
Taxis, commissaire impérial, en date du 18 du voyent pas les évènemens de si loin; leur morale
même mois ? Il n'est question de rien moins et leur logique est toujours en raison inverse de
dans ces deux écrits que de soulever tous les la véritable morale et de la véritable logique
états de la Germanie contre la France. On y humaines.Accoutumés à voir des esclaves et des .
prétend « que le roi n'est pas libre , que l'As automates dans leurs soldats , ils ne peuvent
semblée prétendue nationale n'a jamais eu de point se figurer aujourd'hui, malgré la con
la nation françoise les pouvoirs qu'elle s'est duite admirable de nos soldats françois dans la
attribués contre les droits du corps germanique révolution et depuis, que des soldats allemands
ct la foi due aux traités, etc. etc. » bien mal nourris, bien mal vêtus, bien bâton
il est évident que ces deux écrits ont dû nés, puissent jamais imiter les soldats françois,
| suivre et non précéder la coalition de la Prusse et encore moins se réunir à eux en bons frères
avec l'Autriche , et que leur publication ac au lieu de s'égorger.
tuelle, au nom de la diète d'Empire , étoit conve Mais cet aveuglement, me dira-t-on , est
nue d'avance entre les deux cours. Et pour nous impossible à concevoir : je vous dis que la pro
aveugler sur cette coalition au moment où elle vidence a jetté dans l'ame de ces tyrans
prend une véritable consistance, M. Montmo
rin , sans dire un mot de l'avis réquisitorial de Cet esprit de vertige et d'erreur,
la diète germanique et de la réponse de l'empe De la chttte des rois funeste avant-coureur ;
reur, vient nous parler des dispositions paci
fiques de l'empereur et de la Prusse, comme si Cet esprit qui les aveugle entièrement sur la
la fourberie et l'impudence de ce ministre pou vraie destinée des nations et sur le mystère sacré
voient mous persuader que la Prusse et l'empe de la révolution françoise. - - -

reur n'ont aucune part aux démarches actuelles Une révolution universelle en Europe, e
de la diète d'Empire, ensuite sur les trois autres continens, naîtra
Ajoutons aux rapprochemens que nous ve de notre révolution; mais, pour que cette révo
nons de faire , la tentative des monarchiens au lution universelle arrive plutôt, la providence
veut que les tyrans d'Europe donnent dans le
château des Tuileries le 28 février dernier , et
nous verrons que cette tentative, combinée par piége qu'elle leur tend , en les excitant à nous
le comité antrichien ( puisqu'on envoyoit la attaquer. Que sommes-nous autre chose, tous
veille des cartes, au nom du roi, à tous ceux tant que nous sommes, rois ou autres individus
qu'on croyoit devoir favoriser cette tentative*) de ce globe , sinon des instrumens de la provi
tient au grand complot concerté avec la diète dence , qui nous mène où elle veut, malgré
germanique et ses chefs. Cette tentative ne sera notre puissance et malgré nos spéculations con
as la seule ; elle se renouvellera , sur-tout vers traires ? La scène va s'agrandir, n'en doutons
† fin de chaque mois, jusqu'en juin ou juillct, pas , mes amis ; tenons-nous prêts, car nous y
mais sous des formes et des prétextes différens : devonsjouer le plus beau rôle : c'est à nous que
nous devons nous y attendre, et ce ne sera pas les Belges , les Liégeois , les Savoisiens, les
ma faute si nous y sommes pris. Catalans, et ensuite les autres peuples circon
voisins , vont devoir une liberté constante et
Mais, dira-t-on, la diète germanique et ses
chefs se contenteront de nous épouvanter, et assurée.Tenons-nous prêts, et , au premier |
n'oseront jamais porter leurs soldats sur la terre signal d'une attaque , chassons les ministres |
sacrée de la liberté ; ils craindront non-seule perfides qui nous trompent sur les affaires étran
gères, sur les fournitures d'armes , sur les for
tifications des villes frontières, et ces officiers |
* M. de la Vaquerie, capitaine aux ci-devant gardes aristocrates enragés qui înfectent nos troupes |
françoises, a dit à une personne très-digne de foi, en de ligne et n'attendent que le moment de nous |
avoir reçu une dans cette ſoi me. traliir. CARRA. -

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
me

ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


- " ' D E L A F R A N C E,
E T A F F A I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
soUR NA L L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes,
airigé par M. MERcIER , et par M. CAR 4 A , un des Auteurs.
Tous les honneurs de la carrière la plus glorieuse sont offerts à qui veut
les mériter : avec des vert us et des talens , un soldat peut monter au
1ang de général. ( AI. Duportail, ministre de la guerre ).

No. D X X X I I l. Du Samedi 19 Mars 1791.


. ASS EM B LE E N A T I O N A L E. dans les places du ministère qui viendront à va
quer. - -

Séance du 17 msars au soir. On se rappelle l'affaire du curé d'Issy-l'Evê


que, prévenu du crime de lèze-nation , pour
I. existe déja plus d'un exemple où l'Assemblée avoir ſait dans sa paroisse un reglement con
mationale a témoigné qu'elle ne vouloit point traire aux principes de la constitution; décrété
mettre de différance entre le citoyen ſidèle et d'ajournement personnel par le ci - devant bail
rsévérant et celui qui revient au bien par la liage d'Autun , il a été envoyé au ci-devant châ
voie du repentir; le nouvel évêque de la Cha telet de Paris qui l'a décrété de prise-de-corps,
rente, M. Joubert, a invoqué cette indulgence et depuis six rnois il gémit au fond des prisonse
gouveraine en faveur de plusieurs curés de son MjM. ltobeitspierre et Mirabeau ont plaidé la
diocèse qui, d'abord détournés de leur devoir eause de cet ecclésiastique coupable sans doute,
des suggestions perfides, ouvrent aujour mais plus par ignorance que par malice ; et quoi
'hui les yeux , reconnoissent leur tort , et que le comité des rapports eût estimé qu'il n'y
offrent un sermont tardif, mais sincère. Parmi avoit lieu à délibérer sur la demande à fin de
curés, il en est qui sont toujours chers à liberté, l'Assemblée a ordonné son élargisse
rs paroisses , au point que les assemblées ment provisoire , et a renvoyé son procès de
électorales ont cru pouvoir surseoir à leur rem vant les juges naturels. -

placement jusqu'à ce que l'auguste Diète se soit Dans un papier plus que suspect, qui porte
expliquée sur leur admissibilité. M. l'évêque le titre de Gazette Universelle, on a inséré ce
detnande instamment que ces prêtres repen matin un avis réquisitorial des princes de l'em
tans soient réputés éligibles en prêtant le ser ire, qui annonce des dispositions hostiles contre
ment pur et simple, et même qu'ils soient con
§ Ce papier, répandu avec profusion,
| servés dans leurs anciennes plºces. M. Bouche, a semé dans Paris quelques inquiétudes. Le co
dont I'austérité n'est pas équivoque, a adhéré à mité diplomatique , qui en a eu connoissance,
I'indulgente motion : et, sur son avis, l'affaire a voulu en creuser les sources : on a été au mi
est renvoyée au comité ecclésiastique, pour en nistre des affaires étrangères, qui assure que ce
rédiger le décret. Le comité des rapports a fait pamphlet est un ouvrage obscur de l'intrigue et
de la malveillance.
renvoyer devant le tribunal du district de Saint
Dié, i'instruction du procès de Schelestadt , L'auteur de la Gazette universelle, interrogé
commencée devant la municipalité de Stras SU1T† de la pièce qu'il a insérée, a dit
bourg qu'elle lui étoit venue § la poste de Stras
s On a renvoyé au comité ecclésiastique une bourg : la forme même dans laquelle est conçu
pétition des vicaires assermentés , qui, se trou le prétendu avis réquisitorial en décèle la faus
vant dépouillés de leurs anciennes fonctions par seté, et avertit du peu de foi qu'il faut ajouter
l'effet e la réduction des paroisses, sollicitent à ces nouvelles et aux journaux qui les con
Ja préférence pour être les premiers employés ! tiennent. 53#
( 1m88 j
Séance du 18 marr. taire pour tenir le registre de leurs. délibé
ratlOIlS. - -

Si depuis long-temps M. Fréteau n'étoit pas IV. Aussi-tôt après la nomination des com
en possession du plus haut degré de l estime missaires de trésorerie, l'Assemblée mationale
publique, il en auroit conquis aujourd'hui un : nommera trois de ses membres, qui assisteront
grand accroissement par la noble loyauté avec aux délibérations et opérations préparatoires
laquelle il a demandé que le remboursement de de ce comité. Le comité de trésorerie procédera
son office de magistrat fût réduit au-dessous de en leur présence à un inventaire général du
la liquidation qui en a été faite. trésor public, lequel inventaire sera divisé en
-

« Sa charge de conseiller, a-t-il dit, lui avoit deux parties. - - -

coûté 49 mille livres, dont trente-trois avoient V. Le premier inventaire contiendra par
été acquittées en finances , et le surplus en titres sommaires toutes les pièces enliassées, les
effets dont la valeur avoit baissé de moitié, de cartons de correspondance, les pièces d'ar
sorte qu'il n'avoit payé effectivement que 42 chives, les registres de décisions, et toutes les
mille livres ». -
pièces appartenantes à la direction générale du
Il a demandé que le remboursement qui lui a trésor public.
été accordé fût réduit à cette somme, et que VI. Le second inventaire ne sera arrêté que
le comité fût chargé de présenter ses vues sur la veille de l'entrée des commissaires en exer
la réduction. - -
: cice ; il contiendra en détail toutes les va T,
On renvoie aux comités diplomatique et des en porte-feuille, échues ou non échues, bonnes .
finances une lettre de M. de Lessart, qui in ou caduques , de quelques nature qu'elles
voque la puissance des loix contre une muni puissent être, et les deniers comptans qui exisr
cipalité du département des Ardennes, laquelle tent dans les caisses. - - . . . - .
s'est permis de former des oppositions à l'exé VII. Les commissaires de l'Assemblée natios4
cution du décret sur le reculement des bar nale seront présens à toutes les séances ideº
2rières. - -
l'inventaire, et en signeront le procès-ver
M. le Couteulx a présenté la supplique de la VI: I. Le comité de trésorerie projettera avee
demoiselle Bussy et du sieur Livron qui , pré les comuuissaires de l'Assemblée mationale'j: les
venus de conspiration, ont été arrêtés et ensuite plan de son organisation intérieure et se
élargis, et qui demandent une compensation daire. Il proposera le projet d'établissem
des dépenses qu'il leur en a coûté. Le rappor de ses caisses, l'état de ses bureaux,- le nom t !
teur se montroit favorable à leur demande ; bre et le traitement de ses commis, lrb
mais l'Assemblée a décrété qu'il n'y avoit lieu à objets de sa correspondance et ºdettsestº
délibérer. - ports avec les receveurs des districts, et l'
" Les ministres de l'intérieur et de la justice de l'autorité qu'il doit exercer sur eux 1'po
annoncent, comme de concert, que la paix et sur le tout et sur le rapport du comité :
le bon ordre sont parfaitement rétablis à Aix, finances, être statué par l'Assemblée nationaler |
ce qu'il appartiendra. . · :· · · s ... tss |
et que les commissaires envoyés par le roi de IX. Par le même décret , l'Assemblée mariois
mandent leur rappel. Cette lettre est envoyée nale fixera le jour où lesdits commissaires entre-º
au comité des recherches, dont on attend le TOIlt en exercice X. - ' : !
rapport pour statuer sur la demande des com -! · · -- •
amussalres. . -
r- "*

" M. Beaumetz a proposé plusieurs articles · Saint-Germain-en-Laye " .


our completter l'organisation du trésor pu
lic, et l'Assemblée les a ainsi décrétés : Voici un phénomène : un laboureur des envi-s
Art. Ier. « Le roi sera prié de faire incessam rons est venu de lui-même apporter au receveur
ment le choix et la nomination des six commis des impôts la part qu'il devoit. Le receveur lui
saires qui composeront le comité de trésorerie. dit : comment, vous qu'il falloit toujours attemns
II. L'administration actuelle du trésor public dre, vous arrivez le premier ! Vous murmuriei
aubsistera jusqu'au jour qui sera fixé par un jadis pour une obole, et aujourd'hui vous payes
décret de l'Assemblée nationale. tout avez joie ! C'est, répondit le laboureur. zºe
· lII. Aussi-tôt après leur nomination , lesdits je DoNNE aujourd'hui, et que vous FREmRx •ses
commissaires se réuniront dans une des salles trefois. Le même laboureur tenoit tête un jour
du trésor public, et feront le choix d'un secré à un ci-devant parlementaire qui, en P
--- --
r--=-= -

( 1189 )
son'état, avoit conservé sa morgue : Tu ne me tous les jeudis , composé de trente personnes '
parlois pas si haut, lui dit l'ex-magistrat, lorsque et dont j'ai l'lionneur d'être secrétaire, ne peut
je portois les cheveux longs. Ce n'est pas la lon plus suffire à la vérification des titres de ceux
ueur de vos cheveux qui m'en imposoit, ré qui se présentent. Déja la société est forcée de
pondit le paysan, mais cclle de votre robe, qui chercher un local qui puisse contenir au moins
envahissoit tout : et puis vous aviez alors der 5ooo personnes habituellement; et si les calom
rière vous le bourreau qui m'écoutoit. ( Patriote niateurs continuent, il faudra tenir nos séances
françois ). dans une des plus grandes églises de Paris.
On observe encore que c'est précisément au
Trait de franc patriotisme. milieu des plus grands efforts de nos calomnia
teurs, que les nouveaux évêques de Paris et de
Un commissaire dn directoire du district de Strasbourg sont venus à la société et ont fait à
Saint-Agn n alloit procéder à l'adjudication , la tribune leur profession de foi et d'attache
r bail des biens nationaux de ce district, ment inviolables aux sociétés des amis de la cons
orsque les municipaux de la ville de Montri titution en général, et à celle de Paris en parti
chard, qui avoient déja fait une soumission de culier. La rºge imbécille des aristocrates et leurs
4oooo liv. pour ces biens , voyant que les en impostures peuvent-elles cacher toutes ces cir
dhérisseurs étoit nt des personnes dévouées aux constances aux yeux de la France entière ? Peu
anciens possesseurs, et que d'ailleurs ces nou vent elles attaquer nos principes et notre con
veaux baux éloigneroient les acquéreurs , ont, duite, quand ces principes et cette conduite ont
d'un commun accord , arrêté l'opération du tant d'observateurs et de témoins ?Non, la calom
commissaire et ont fait leur soumission de tous nie s'usera d'elle-même par sa propre turpitude
les biens, avec offre de se mettre en règle. Ce et ses diatribes dégoûtantes, et la société des amis
trait, réuni au don que les citoyens de Montri de la constitution suivra sa mai che, la perfec
chard ont fait à la nation de la taille de leur tionnera par l'habitude du silence et de la gra
rôle de supplément , et le sacrifice que les ma vité, par celle des lumières et des idées philoso
gistrats avoient fait de leurs honoraires dès l'é phiques, (sans lesquelles la raison de l'hommé
poque du 4 août 1789, prouvent combien le n'est encore qu'en adolescence ) et finira par
patriotisme est naturel et g néral dans cette donner à toutes les mations du globe le thême
†présidens
viile, qui compte déja parmi ses citoyens
du département de Loir et Cher.
des constitutions véritablement libres et vérita
[1X
blement propres au bonheur et à la prospérité
le l'ai déja remarqué avec plaisir : il est beau des liommes. G....
coup de contrées en France où le civisme le
pur et les vertus mationales sont comme in
igènes, ou au moins naturalisées depuis long Nouveau trait de la rage aristocratique qui
temps : ces heureux germes n'attendoient pour
te développer avec éclat, que la mémorable ré dévore les chefs et officiers de l'armée.
volution qui a renversé le trône des vices et Un détachement des chasseurs de Hainaut
de la tyrannie.
est en garnison à Villeneuve-le-Roi , d' parte
ment de l'Yonne ; depuis long-temps les cheſs
Merveilleux effet des libelles calomnieux en et les officiers de ce § cherchoient
· faveur de la société des amis de la constitu à isoler leurs braves soldats des citoyens, et
tion, séante à Paris. même à semer la discorde entre les gardes na
tionales et leurs frères des troupes de ligne.
Les divers et nombreux écrits que les monar Ceux-ci trop éclairés et trop bons citoyens pour
ehiens, le comité autrichien des Tuileries et les donner dans un piége pareil, souffroient en si
ux patriotes font publier et colporter chaque lence, mais avec indignation, ces odieuses ma
jour, en masses énormes, depuis un mois sur noeuvres ; enfin l'un d'eux éclate et dit publi
tout, contre la société des amis de la constitu quement : « On veut nous rendre aristocrates ;
tion séante aux Jacobins , ont produit un effet mais, non , jamais : que le diable emporte
tellement contraire aux intentions des calom plutôt tous ceux qui le sont ». Deux officiers
niateurs , que jamais on n'a vu autant de can qui se trouvent présens tombent à coups de sabre
didats se présenter pour être admis dans cette sur le malheureux soldat et le conduisent au
•ociété, Le comité des présentations qui se tient M quartier. Un nommé Cicé, de la famille sans
( 119e ) - §,

toute du ci-devant garde des sceaux Champion, amis de la justice, de l'humamité et de la vérité# !
d'odieuse et aristocratique mémoire ; ce Cicé, et pour les plus grands propagateurs de la rai
commandant à Villeneuve le-Roi, se rend au son universelle , une société de soi-disant phi-.
quartier, fait appeller le pauvre soldat demi lantrophes, qui peut-étre est vendue.Jamais,
mort, et le charge encore de nouveaux coups non jamais, la stupidité du raisonnement, l'igno,
de sabre. L'infortuné en appelle au peuple ; des rance de tout principe, et l'effronterie de l'im- ,
femmes accourent à ses cris et veulent l'arra posture ne furent portées aussi loin depuis la.
cher à son bourreau : le massacreur Cicé se jette création du monde jusqu'à présent. Quoi !
alors sur ces citoyennes et en blesse deux ; ce Arthur Dillon , tu montes à la tribune de l'As
endant le peuple s'attroupe, on s'empare de semblée nationale de France, en 1791, pour
#§ forcené , et la fatale lanterne alloit débiter en si peu de mots tant de turpitudes et
devenir le terine juste peut-être , mais illégal, d'atrocités.Tu ajoute dans ton discours : « Nous
de ses excès. La garde nationale accourt ayant sommes dans l'intention d'adoucir le sort de
à sa tête la municipalité : elle s'empare de ce cette espèce d'hommes ( en parlant des gens de
furieux, et le place sous la protection de la loi : couleur ) Apprends donc une fois pour toutes,
c'est le millième exemple des aristocrates sauvés Arthur Dillon, qu'il n'y a qu'une espèce d'hom,
par les gardes nationales et les magistrats du mes sur la terre, quelque soit la couleur des
peuple, dont ces lâches ennemis de la nation uns ou des autres; et que tous les individus de, -

ne cessent de conspirer la perte. Ledit Cicé a cette espèce sont également l'ouvrage de
été transféré dans les prisons de Joigny, où divinité et formés à son image. Si tu veux fair# :
l'accusateur public du tribunal de district a une distinction parmi les hommes de touteiles
rendu plainte contre lui ; l'information est com contrées, sans doute tu en trouveras une dans
mencée, et déja les charges provoquent la sé le systême moral , car il y a l'espèce des tyrans
vérité de la loi : Discite justitiam moniti. et celle des esclaves, l'espèce des bons et caſle
des méchans, l'espèce des fous et cell #e#
gens sensés, l'espèce des fourbres et celle d
Analyse succinte du discours de M. Arthur lioinmes de bonne foi, l'espèce des fripont
Dillon , dans la séance du 4 de ce mois. celle des lionnêtes gens, l'espèce des pattit
et celle des aristocrates, vils esclaves des
« Je vais parler ( a dit M. Arthur Dillon) dans et de leurs propres passions. Tu as prouvé
une assemblée de législateurs et non de philo puis long-temps à quelle espèce tu apparteng
sophes, afin d'arrêter une démarche ténébreuse çt tes paradoxes, ainsi que la stupidité de
qui tend à admettre à la barre une députation logique, ne doivent étonner personne , •1•ºtº3
des soi-disant gens de couleurs. - Si vous ad
mettiez cette députation , vous n'auriez plus de
CARRA, de la société des amis des gens ,
couleur et des noirs. , , , , ºu-w5
* # # # -
colonies.-Vous dédaignerez les discours d'une - . .. · • nu !
société de soi disant philantrophes qui , si on
l'écoutoit , réduiroit la France à un désert, et Il n'est point question (ainsi que nous l'aviol
ui peut-étre est vendue ». inséré dans le n°. 5o5 de nos Annales ) d'u
-

Ainsi Arthur Dillon croit que nos législateurs ci-devant chanoine officier †
ne sont pas et ne doivent pas être philosophes ; perse, comme ayant pris la fuite lors de la pres- .
il prétend que les gens de couleur qui desiroient tation du serment civique du curé de cette villet
être admis à la barre, n'étoient pas de vérita Le civisme de ce ci-devant chanoine officier mu
bles gens de couleur ; il prétend que les colo nicipal est attesté par Mºs les municipaux et pºr
nies étoient perdues et anéanties , si la députa les amis de la constitution d'Aigueperse. Il ne
tion de ces gens de couleur étoit reçne à la s'agit que de deux ci-devant chanoines qui ont
barre ; enſin il appelle une société composée de quitté cette société des amis de la constitution»
philosophes tous connus par leurs talens, leurs pour n'avoir pas voulu adhérer à un serment
umières , leur réputation pour les meilleurs que cette société avoit arrêté pour ses membresi
M. Vous êtes prié de renouveller votre
Abonnement'avant le 2o, si ce n'est déjà fait,
et d'attachcr dans votre lettre une des Adres
ses imprimées sous lesquelles ce Journal vous
parvient; de même pour tqutes domandes
qui y sont relatives,
ANNALES
ºººº "er »
sºr, PATRIQTIQUES
• • V) ET LITTERAIRES
• : r: - A. ,

# #| 6 E : L A : F RA N C E , .. ,
1i.,:ot; , ..º. : . : . :» ,s · · · · 1 : º : : . : 11 .. ' '. :- -

E T F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L' E U R o P E ; .
-iz-s , · · · · :: " . ' · : ·• • - - - - - · · · . · ·

J0 U R N A L L ' B R E , par une Soéiété d' Éof#vains Patriotes,


| • - dirigé par M. MeRcI en , et par M. Carna , un des Auteurs. >

1.2 : " - - ,
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' ! '
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t . :

Tous les honneurs de la carrière la plus glorieuse sont offerts à qui veut
les mériter : avec des vertus et des talens , un soldat peut monter au
rang de général. (M. #uportail,iministre de la guerre).

" ' No. : D X X X I V. Du Dimanche 2o Azars 179i. *1 1 * , · · , ·> • • - - -

| #ss E M B L E E NATIoNALE , il a été décrété, après de vifs débats, que les


Pº!4, , | # 11 * . * . » ,- : :· · · · sieurs Terrasse et Descars , complices, ne se
• •! : Séance du 19 Mars. roient transférés que dans quinze jours.
A l'ordre du jour est venu un rapport de
Erra, les divers créanciers de l'état, il'est M. Dumetz , sur la durée des baux emphytéo
une classe privilégiée, celle des ouvriers et en tiques , et un projet de décret, dont les articles
rerieurs, qui , pour la plupart. : chargés de suivans ont été graduellement adoptés :
mille, obligés de vivre d'emprunts onéreux, . , « LAssemblée mationale , expliquant les dis
perdu leur commerce,et leur crédit, par le positions de l'article , XI du titre 1er du décret
il fait de l'attente où ils sont retentis depuis du 14 mâi, et celles de l'article XIX du décret
ieurs-années,. MàM. d André et Caunus ont des 25, 26 et 29 juin dernier, décrète ce qui
i leurs vœux, qui sont ceux de la-xºison ! 8uit :: --- 2 : -- , 1 : -- '
et del'humaniié,. en faveur de ces créanciers ,ºs Art. Iº. « Les baux emphytéotiques légitime
intéressans ; et le dernier a demandé que la ment faits, sont ceux qüi ont été revêtus de
séance de mardi soir fût spécialement consaorée ; lettres-patentes guement enregistrées, ou qui
àl'examen des mesures à prendre pour l'ucquit •ont été homologuées pmr arrêts ou jugemens en
la plus prompt et le lilus intégral,de cette dette | dernier ressort, sur les conclusions du ministère
quasi sacrée , düt on être exposé à laisser passer ! ipublic oz . ' ·· · · . * -

| parmilles créances exigibles quelqués demandes · En ce moment est survenue une interruption
exagérées, et même inexactes. o : · · · · : . -ſort affligeante; le récit fait par M. Destourmel
roiEnsuite M. Emery a proposé des moyens éco- . d'une émeute populaire, arrivée à Douai à l'oc
nomiques de pourvoir aux vivres et munitions ·casion'de la circulation des grains. Le peuple,
Lde l'armée, dans l'état de paix et de guerre ; ' mu par quelques insinuations détestables , a
_mais sur les observations de MM. Goupil et pillé un b teau rempli de bled : la garde natio
#André, le projet, attendu son importance , a · nale a défendu la propriété particulière, mais
:été envoyé à limpression afin d'être distribué le peuple furieux a égorgé un des officiers prin
avant la discussion. · · · , · · · · · · · · . #cipaux et un des propriétaires du grain pillé. Les
e.s M. Bouche a insisté fortement sur l'exécution : troupes de ligne n'ont pas voulu tirer sur le
décret concernant les gomptes de la marine ; , peuple effaré. M. Destourinel observe que ces
il a argué de négligence le ministre, et le co - désordres se manifestent à la veille de l'élection
| imité, de marine de facilité. Malgré les récla- . •des, fonctionnaires ecclésiastiques. .. Il demande
| emations favorables de M, Regnault, il est dit , que les députés du département du nord soient
|.que, le.comité : donnera ses éclaircissemeris à . rassemblés , et autorisés à prendro des mesures -

| Jiordre de deux heures , . .' · · · · · •. ! · avec le ministre de la guerre , pour que des
• a Pnr une suite du décret qui a accordé quel-' ordres soient donnés, et que force demeure à
tque, délai.à l'un des conspirateurs de i.yon ( le , justice. Le rapport de cette effrayante commo
| sieux.Guyller ) détenu par une maladie grave, . tion est ajourné à la séance de ce soir.
534
( 1 192 ) · ° . | -: · ; · j · · ', -

On a repris la discussion sur les baux à long Quant aux baux de dix-huit à m• #
1erme et sur la foi qui devoit être gardée à ceux mées , ils seront exécutés aussi pour les années
de ces baux qui auroient été passés régulière-' qui resteront à courir, si la dix-neuvième annés :
ment et sans fraude. se trouve commencée lors de la publication du.
Art. If. « Seront aussi exécutés, quoique non présent décret. . :: · · l '.
revêtus des formalités ci-dessus :
VI. Sont également nuls les baux faits paranti
1°. Les baux emphytéotiques consentis par cipation, c'est-à-dire, pour les maisons d'habi
des corps ou communautés régulières, en vertu tation , un an : et pour les autres biens ruraux,
- d'actes capitulaires , et qui subsistent depuis trôis ans, avant l'expiration du bail courant. |
vingt ans, et ceux consentis par des corps sécu VII. Les banx faits par anticipation seront . '
liers, et qui subsistent depuis quarante ans, sans néanmoins maintenus , lorsque l'exécution en !
réclamation au 2 novembre 1789. .. - -

aura été commencée avant le 2 novembre 1789#


Les trois autres paragraphes ont été adrhis, | ou que le preneur'ayant obtenu deux baux sucºr
après quelques légers changemens, comme ilsuit : cessifs, sous la condition de faire des construcºi
-2°. « Les baux moins anciens, mais passés à la tions , plantations ou autres améliorations no-,
suite d'un bail de quatre-vingt-dix-neufans , ou tables, prouvera qu'il a rempli la condition».xº
de deux baux de vingt-sept ans chacun , à une Il a été décrété qu'il'n'y avoit lieu à délibérer
redevance au moins égale à celle portée aux baux sur l'article VLIt , lequel portoit que tº# # .
antérieurs et faits du consentement , soit des
supérieurs, soit des corps ou communautés avec neur qui - § fait , soûs #ir. |

d'un second bail, des construetions, plantationi : .


1 squelles la propriété étoit originairement in ou améliorations notables, pourroit obtenir un,
divise. - -
indemnité, . - - 1 . .. # . '
3°. Ceux dont la redevance n'excède pas la - Article additionel. : * . #
- r.# # #
somme de 2oo liv. - :

4°. Enfin, lorsqu'il sera prouvé que , par des · Sur le rapport fait par les comités ecclésſait#
constructions , plantations ou autres améliora que et d'aliénation réunis, des dificultés #
tions faites aux dépens du preneur , les biens ont se sont élevées dans plusieurs départemen#
· àacquis une du
l époque valeur
bail.double
. de celle qu'ils avoient
r
rapport à l'exécution de traités faits entre
-

ci-devant bénéficiers et des particuliers ou ,


5°. Seront également maintenus lés baux compagnies de gens d'affaire , par lesqudliº
· emphytéotiques des terres infertiles et des landes, personnes qui ont contracté avec les b néſiºii
·qui étoient sans valeur lors de la passation du se sont engagés envers eux , moyennant d
bail ». * • -• -
- -

remises convenues , à leur faire des tava


L'article III a été écarté par la question préa de fonds , et à percevoir le prix des bâux
lable. On y proposoit pour les preneurs des seroient faits par le bénéficier lui-même en
autres baux non confirmés une indemnité qui présence, et ce pendant un nombre dº
seroit fixée , étoit-il dit , par les directoires de convenu, quel que fût le bén fice dont le titi#
départemens, après un rapport d'experts, com laire qui traitoit se trouvât pourvu, et dans#
, muniqué à la municipalité. cas même où il acquerroit un nouveau bénéfi
Art. i V. « Les dispositions de l'article I°r., et au lieu de celui qu'il possédoit. # : .
des première et troisième exceptions portées en L'Assemblée nationale considérant que lès .
- l'article I1 , auront lieu , tant pour les contrats conventions dont il s'agit caractérisent , tini
, appellés locateries perpétuelles , que pour les traité particulier , propre à la persbnne ar-,
baux à rentes foncières ou perpétuelles. coup plus qu'au bénéfice, et qu'il ne saure
.. V. Ne sont point compris dans les dispositions être assimilé aux baux généraux des biens dan
, de l'article X du titre premier du décret du 14 bénéfice dont elle a ordonné l'exécution da
, mai , les baux passés par de simples titulaires des circonstances
signées , et sous des - conditions
. - • : ºdé !-.
, pour un terme au-delà de neuf années, et jus
· · qu'à 18, mais esdits baux seront exécutés, pour 1Déclare que les traités dont il vient de lui
ce qui reste à écouler des 9 premières années, être rendu compte , ne sont point dans le cas
et même pour les années qui excèdent ce terme , d'être exécutés par la nation ; et néanrnoi#
si la première desdites années excédentes se attendu que ceux qui avoient consenti fe,
1 trouvoit commencée au 2 novembre 1789 , et traités les ont exécutés de fait pendant le dour
cette seconde partie du bail exécutée à cette de l'année 179o, décrète que leur exécutioº ºº
époque. , cessera qu'à compter du 1°r janvier dernier *
—E

( I 193
)
· Uñe léttre du ministre de la marine annonce j mérite, ne v eut que prêcher ce qu'il appelle
à l'Assemblée que, bien que le décret concer sUBoRDINATIoN ExACTE et sÉvÈRE 1)IsCIPLINE.
nant la comptabilité ne soit pas sanctionné, il Voilà , à ce qu'il prétend , tout ce qui ſorme
s'occupe sans relâche à recueillir et à mettre en la base de la force militaire. Peu importe si
drdre toutes les pièces qui doivent justifier son l'armée est composée de citoyens ou d'esclaves,.
| Compte, l'actif et le passif de son département. et dès lors cesse toute distinction de liberté , de
nation , de civisme. Pourvu qu'on renonce à sa
/iberté , on deviendra un excellent soldat , un
P A R I S, le 18 mars. automate parfait , on sera prussien, autrichien ,
russe, espagnol , qui sont tous les militaires les
. La lettre du ministre des affaires étrangères, plrrs judicieux, les plus vertueux, par cela seul
au sujet de l'avis réquisitorial de la diète de qu'ils sont les plus subordonnés. Ce principe
, Ratisbonne , et de la réponse du ministre de posé , monsieur , vous conviendrez que l'armée
.. l'empereur, ne détruit pas pleinement la certi de ligne auroit bien pu se passer d'une consti
tude de ces pièces diplomatiques, qui , si leur tution , et que les soldats n'auroient jamais dû
| existance se confirme , doivent être regardées se parer du titre de citoyens. Il est vrai qu'on
comme une véritable déclaration de guerre de a augmenté leºr paye , comme on a aussi aug
la part de l'empire germ inique Au reste , les menté les appointemens de M M. les officiers ;
esprits s'ccoutument à cette idée de guerre , mais il est vrai aussi qu'on auroit bien pu faire
et les zélateurs de la liberté voient dans cette
tout cela dans les bureaux même de l · guerre,
, aggression des despotes de la Germanie l'époque sans que l'Assemblée nationale s'en mêiât. Cela
, pertaine de l'affranchissement de l'Allemagne. est d'autant plus vrai , qu'on s'exprime tou
·- , On a parlé ici d'une répone du pape, rédigée jours selon l'ancienne routine : paye pour les
daus le style ultramontain de la cour de Rome ; honimes à giberne ; appointemens pour ceux
e saint-père, suivant son usage , ruse et tergi à hausse-col.
e. Sans adhérer à la constitution civile du Or. Monsieur, au son de ces deux mots : SU
#gé de France , qui n'a pas besoin de son noRD NATIoN exacte, DIscIPLINE sevère, et dans
lliesion, il n'ose pas non plus l'improuver ; il le sens et l'acceptation où M. L)uportailles con
enveloppe des nuages de la politique italien çoit, disparoissent sur le champ les grandes idées
, et semble dire aux François : « Si je l'osois, de liberté , de ce profond sentinent de la di
xous déclarerois excommuniés, renégats , •gnité de l'homme et des droits de citgyen que
relaps, liérétiques. schismatiqu-s, etc. etc. mais je me flattois , moi, de voir se graver dans l'ame
comme vous êtes gens capables d'en rire. et · de tous les f ramçois regénérés ... Soldats Fran
"que.je n'aime pas les gorges chaudes à mes çois ! je ne vous verrai plus anirnés que de ce
: dépens. je finirai par prêter mon serment ci puérile enthousiasme , de cet esprit à la fois
i vique, et nous continuerons à vivre bons amis ». servile et tyrannique , qui, sous un Louis XlV,
e Dieu vous bénisse, tres-saint-père ! fut le fléau de l'Europe et la désolation de son
: *-i : . ' propre sol ! — Assurément je suis l'ami de la dis
# • -

· Reflexions de M. Pio, ancien secrétaire d'am


4
cipline , mais non de cette discipline automati
" bassade du roi de Naples sur la lettre de que combinee par le despotisme, et dont les fu
sº : • / • - - •

.. M Dupo tail à l'armee françoise . adressees


-

nestes effets sont incalculables. Quel est le but


» !

j ºà M. Gorsas. • du ministère ? considère-t-il les troupes de ligne


- º• 2
comme étant composées de citoyens ou de Fram
.131: « En vous adressant uelques r'flexions, mon çois de l'ancien régime ? Dans la première sup
asiéur , sur la lettre # M. Luportail , je ne position , je défie qui que ce soit de me prouver
rprétends pas affoiblir dans l opinion de mes que le rôle qu on se propose de leur faire jouer
- iconcitoyens l'idée qu'ils pourro ent avoir du . · soit celun d hommes libres. Vent - on que nos
| -patriotisme de ce ministre. Chacun a le dro de soldats soient des machines obéissant aveuglé
3juger comme il lui plaît. et l'on peut fort bien ment à la main qui les dirigc ; des automates à
# avoir la patrie dans le cœur, sans en a or pris ressorts, suivant l impulsion qu'on leur donne?...
ncore la teinte et le langage. l paroit ſue M. M4allmeur alors à notre liberté naissante ! nos en
portail , en appuyºnt beaucoup sur les mots nemis ne seront plus delhors , mais nous les
régénération de l'armée, .... d'avantages aurons dans notre sein.
# la profession militaire, .... de promesses
« l faut bien, dit M. Duportail , se mettre
* davancement et de récompenses pour le seul # en mesure vis-à-vis. des autres troupes étrans

à
L- -

( 1194 )
gères.....t; c'est à tort que l'on croiroit que la mais enfin ils sont forcés de céder au yoeu#
valeur peut suppléer à tout..... -- L'histoire dé · ral. Le lendemain # chefs aristograt#s dèf
posq contre ce systéme». — Où donc les Spar
tiates trouvèrent-ils cette énergie qui les ſit ré †

es,citoyens, et animer les soldais
sister si long-temps aux efforts des Perses, très contre ſa garde nationale de Neuf Brissac#a,
nombreux et très-redoutables, dont ils étoient ajoute qu'ils y sont parvenus jusqu'à un cer#
entourés ?..... lls la trouvèrent dans la liberté, tain point; mais qu'ils tremblent qué I'issue
dans la ſièvre de la vertu. Comment les fiers d'une tentative aussi criminelle ne leur devienne
Gaulois , nos ancêtres , purent-ils opposer dix funeste. On a observé, pendant totit le cours
années de résistance aux Romains auxquels de la révolution, que les corps où le patriotisme
z'ien ne résistoit, et commandés par le plus heu animoit les chefs, se sont maintenus dans la dis
reux des généraux, par César ?..... C'est que les cipline qui fait la force des armées , tandis que
Gaulois étoient libres. Quand ces mêmes Gau l'aristocratie des officiers a produit de grands.
lois , plus aguerris, plus disciplinés, plus nom désordres dans. d'autres régimens. Cette expéi .
breux , se soumirent-ils au joug de Clovis ? rience me suffit-elle donc pas pour décider l'Ass
Après une année d'une foible résistance , lors semblée nationale à régénérer l'armée comme "
que devenus soumis, ils ne surent plus qu'o elle a fait le clergé.
• # - •
,
» : it ;. :
: )
i
béir, et qu'ils éteignirent dans leur coeur ce feu
sublime qui caractérise l'homme libre. — M. le .. », ... — . : u,-»3'z c.2 -'i*;*

ministre, voilà les fruits de la liberté; voilà ceux . • " ' ° T u R q é r #· · # ºse**"ºgs
ºl º
): : , à Iſa
de l'esclavage ! ». - -

-. Bravo! M. Pio, vous avez donné là une bonne · Le peuple de Constantinoplé est dans la plº,
leçon au ministré et à tous les partisans de l'au grande agitation depuis que la-nouvellé d9ia .
fomatie dans les troupes de ligne : ces messieurs prise d'Ismaïlow est parvenue à sa connoissanéé
abusent même de la constitution et du langage Le grand - seigneur Selim se roidir contrs le
patriotique pour en revenir toujours à leurs rigueurs de la fortune : et malgré les consºl
principes, et ramener en sous-oeuvre l'ancien timides ou prudens de la sultane ,ºsh mèrs
régime, , , . . - # : .1 · t les vœux de sa capitale pour la paix , ql #
posé à soutenir la guerre et à s'ensevèlirsºſ
Manœuvre des officiers aristocrates de l'armée, las ruines de son empire , plutôt que de sº
crire aux conditions honteuses qui lui tèrtiia
Plusieurs lettres annoncent qu'en divers lieux imposées par la Russie. ' . ' '* :
les officiers aristocrates ont voulu séquestrer nos Outrede
milices lés tout
levéesl'empire,º
extraordinaires et forcégsg
ordonnées poitr , ſ '
frères les soldats des troupes de ligne pendant
les derniers jours du carnaval. lls craignoient les mer de nouvelles armées de terré,'le divſti
épanchemens d'une gaieté fraternelle, que ces expédié des ordres dans l'Archipel poùr#
jours de plaisir produisent entre les citoyens tirer-vingt mille ma telots; qtii seront embarq
.réunis ; ils craignoient sur-tout l'influence du incessaminent renforcéededeslavaisseaux
sur l'escadre
une autre escadre,. qi L,
mer Noire
fameux air ça ira , qui se jouo actuellement
dans tQute la France , et qui anime tous les bals , fourniront les puissances barbaresques,' † ' •. »

en attendant qu'il conduise nds guerriers pa dans la Méditerranée. ' " " * º " : .
1riotes au combat. . • Le grand-visir , suivant l'usage de la blime
· A Neuf Brissac il y eut un bal de nuit le,27 Porte, a subi la peine des malhèûrs de sa pàùie : "
_février ; l'orchestre étoit formé par la musique .il a été étranglé à Schiumla, et le grand seigneur
· du régiment de la Fère, infanterie : on demande · lui a donné pour successeur Jussuſ-Pacha C'est#.
,la contredanse nationale sur l'air ça ira. — Re lui qui commandoit les Turos dans la premièie ,
, fus. - Les jeunes gens insistent; les musiciens campagne contre Joseph II , et qui remp .':
.aºuent que l'état major du régiment leur a cºtte époque des avantages signalés sur les autri- .
#défendu de jouer ça ira. les citoyens le dc chiens, dont il envahit et sut garder pendant -
· mandent à grands cris, les officiers s'y opposent ; quelque temps le territoire.n. " , , , ,i : d,a
° º On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qni l'6n adréssera fra# #
-
»
6
- - #iF, u'i l'. -
t de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autºiirs des hiiii * - !

Ét chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et'de F'Etranger. #ales
* " Pº# # , - -

-- ll paroit tous les jours un Numéro de ceJournal.Prix 56 liv : pour un an, 18 liv. pour 6 mois, et dè ) li)
. 5inois, franc de port , par la poste, pour tout le ſtoyaunte.La t naement ne copmmenoe gac dièpreaºººpàdier
lºv #. A ^
#
R. #º, H # #
| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITT A-4

| | | D E LA F R A N C E, -

. E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
/
« r

J O U R N A L L I B R E , par une Société d' %crivaºns Patriotes ,


dirigé par M. ſiZERcz ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

" ; - C'est la foiblesse qui appelle la guerre ; une résistaucc générale sera le
gage de la paix universelle. MIR ABDA U.

N'. D X X X V. Du Lundi 27 Mars 1791.


, à ss E M B L E E N A T I ON A L E. pour Dunkerque, une foule de mutins s'est por
tée sur le port, et a débarqué les grains. La inu
- Séance du 19 mars au soir. | nicipalité , à qui il en a été porté plainte, n'en
a tenu compte, et a même favorisé les écarts de
D,s, une adresse lue à l'ouverture de cette la multitude.Au mépris des ordres du directoire
séance , la garde nationale de L)ôle ( départe de département, la municipalité ne s'est pas
mise en devoir de requérir la force armée ; le
ment du Jura ) se justifie de l'inculpation portée
contr'elle, pour avoir, disoit-on, contraint destumulte augmente, la populace furieuse s'atta
que à un officier de la garde nationale, un sieur
ecclésiastiques à faire personnellement le service
| Derbais. imprimeur, le traîne dans les ruisseaux,
militaire. ils offrent de prouver que l'allégation
•--est une calomnie. et défient hautement l'au · le nutile à coups de sabre, l'attache à un rever
| teur de rapporter une plainte sérieuse et bere. Le lendemain on a commis les mêmes.
signée. horreurs sur la personne d'un sieur Nicolon.
, Une députation des instituteurs et maîtres , Le procès s'instruit devant le tribunal de
de pension de Paris, vient prendre l'engage Douai, et il paroît qu'on n'a point de doutes
| nent d'élever la jeunesse dans les principes de, sur l'origine de cette émeute, suscitée par des
· la constitution, et demander le plan d'éducation # scélérats qui se conjurent contre la constitution,
promis par les législateurs : leur discours et la, · et autorisée par la connivence manifeste des
| réponse du président sont envoyés à l'impression i mnnicipaux. Il est à remarquer que les bleds
ar un décret formel. Au nom du comité de : sont en abondance à L)ouai, et que le pain s'y
udicature, M. le Tellier a fait un rapport sur · donne à un sou la livre.
# § dû aux anciens officiers de 1 e rapporteur proposoit de mander à la barre
jpstice, notamment aux procureurs au ci-devant la municipalité de Douai, M. Biauzat vote pour
| † de Paris, qui , lézés en 1771 , sur qu'elle soit envoyée aux prisons d'Orleans ;
|éxaluation de leurs oflices, écrasés aujourd'hui M. JRobertspierre a essayé un instant de la dé
· par l'anéantissement du siége qu'ils suivoient, fendre, mais sans succès. On est revenu aux
dépouillés sinon du droit, au moins de la pos principes généraux établis par M. la Chapelier,
sibilité de travailler, demandent justice et et le décrct suivant a été rendu. - .
indemnité. , L'Assemblée mationale, après avoir entendu
-

M. Martineau a vigoureusement squtenu leur le † qui lui a été fait au nom de ses comi
demande ; mais la discussion en a été suspen tés des rapports, militaire et des recherches ,
due pour vaquer à celle, beaucoup plus ins- . déclare , .
#ante , de l'affaire de Douai , ajournée à ce , Art. Jº, « Qu'il y a lieu à accusation contre
soir. , . - - - les maire ,.oºſiciers municipaux et procureur
, Le rapport a été ſait par M. Alquier. . syndic de la commune de Louai ; -

| , Lundi dernier, 14 mars, un sieur Delraud, Décrète , en çonséquence , que le roi sera
négociant à Douai, ayant fait charger des bleds | · prié de donner des ordres Pº#º lesdits
" }
( 1196 ) •!

maire, officiers municipaux et procureur syndic créance prétendue exigeoit un long et sérieux
de la commune de Douai soient arrêtés et trans- . examen. Sur la motion de M. d'André, il est
férés, sans délai , dans les prisons d'Orléans. décrété que le comité en fera incessamment son
II. Il sera nommé, par le directoire de dépar rapport. - .. "
tement du Nord , à l'instant de la réception du e même comité, par la voix de M. Camus,
présent décret, huit commissaires pour rempla a présenté un travail concernant plusieurs créan- .
cer provisoirement ladite municipalité ; et ces
· commissaires entreront en fonctions sur-le
ces répétées contre le trésor public; voilà †
cret qu'il a proposé et fait adopter après quel ,
champ, après avoir prêté, entre les mains des ques objections. · · · · · · · : ... 3 >
-

administrateurs, le serment prescrit par le décret « L'Assemblée nationale, oui le rapport du .


du 14 décembre 1789. comité genéral de liquidation , qui a rendu W.
III. La procédure commencée au tribunal de compte des vérifications et rapports faits par le -
Douai contre les auteurs , fauteurs , instiga , directeur général de liquidation, décrète : #
teurs , adhérens et complices des émeutes ,-- --Qu'il sera payé par la-caisse de l'extraordi- .
voies de fait et assassinats commis dans ladite naire, à Jean Morel, entrepreneur général des :
ville les 15 , 16 et 17 , sera continuée sans . hôpitaux militaires du Nord , la somme de -'i
relâche , et le ministre sera tenu d'instruire 91 1,253 livres 18 sous 6 den., et les intérêts de :
l'Assemblée de l'état de ladite procédure, et des ladite somme, à compter du remier janvier 2-" .
faiis qui y auront été connus. . ' . A : M. de la § MlaºJ
#

· IV. Le directoire du département du Nord' somme de 4oo,ooo liv., pour l'arriéré des finanº,
ourvoira, par les mesures lés plus promptes, ces de Camors et Floranges. · * , ººº : .# #
à ce que les électeurs de ce département , qui" A J. Ferdinand Hourdeyer, la
étoient convoqués pour le 2o de ce mois en la 1oo,oool., qu'il a versée au trésor publie, poukº

ville de Douai , se réunissent en tel lieu qu'il prix d'un office de receveur 'particulier des !
jugera convenable pour procéder à l'élection de finances. ' ·. | | -^ , ºu # 2 #
l'évêque , sans qu'il puisse s'écouler plus de huit A Antoine Constantini, la somme de 3a 4& #.
1
1
jours entre la nouvelle convocation et la teneur
de l'assemblée. - • - 1 · A l'égard de la réclamation des ci-derºntº .
contrôleurs des guerres, tendante à obtenir uue .. !
V. L'Assemblée nationale se réserve de statuerº indemnité de 61 oô liv. pour chacun d'euxrdé#.
ultérieurement, d'après les motifs que le dépar célle de Constance de Lamëignon, femme de :
tement du Nord doit lui adresser de sa translà Nompar de Caumont, tendante à se faire remº
tion provisoire en la ville de Lille ». · bourser d'uné somme de 2oo,ooo liv., éno1
· On a ajourné la question sur les peines à infli dans son contrat de mariage, et devant léi'ètrº
ger aux ecclésiastiques coupables d'écrits incen accordée par fe roi en sa qualité de fille de miº .
diaires. · | - -

nistre et de celle dusieur v§dar , tendºtºº


Le départerhent des côtes du Nord a élu pour être payé d'une somme de
êvêque M. Jacob , curé de Pontrieux, recoin : dehnnités de dépenses qu'il a. ..faites : ans
. :: #
#
#
marftlé pâr mille actes de charité. Sur le yceû · voyage'à l'Isle'de France,
r
! " ) #
de M. Palasne, il est décrété qu'e cette élèction , * L'Assemblée nationale déclare
accueillie par l'approbation unîverselle , sera à accorder les sommes portées auxdites réclamâ ' ; #
honorablement portée au procès-verbal. . ' tions, et que le paiement n'en doit pas étrº : .
fait » *. . : . * . « ... .. . : · 2 l ' .7 - s º,
- * --

· Séance du 2o Mars. . " M. Lameth, Paîné, cCharlesy a fait renieu


· L'attention de l'Assemblée nationale s'est por
à la caisse de † " 4

6o ooo liy., portée au compte de madame º .


tée sur une pétition particulière de MM. Haller mère sur le livre rouge. * º* º" # º

et la Noraye, banquiers, qui se disent créan M. Roederer a occupé une † däs.


ciers de sommes immenses par eux avancées momens de la séance par la lecture du décret
pour le gouvernement, dont un arrêt du con- . sur le tabac, auquel il a été fait, non stsans dé - .' s1 !

seil avoit ordonné le remboursement, dont le bat, † # # ## ,


retard compromet toute leur fortune. « Leurs ; " Le comité des mſnes a commencè un rapport .
pièces, ajoutent-ils, sont depuis long temps au et présenté un projet de décret sur les † * - a- * -

· comité de liquidation » M. Gouttes, évêque à établir concernant la propriété publiquerou :


d'Autun, a dit que les pièces étoient au comité particulière de cette branche importante dn : *
"depuis trois semaînes, mais'que la nature de la ommerce. La discussion en est remise à demiini
( 1197 )
On a envoyê aux comités réunis des rapports, sera jamais ouverte qu'en présence du comité de
d'aliénation ecclésiastique et diplomatiqu e, une , trésorerie tout entier , et il ne sera réputé tel
dénonciation portée par M. Lavie contre le qu'au nombre de quatre membres.
directoire du département de la Moselle, qui , Les fonds de la caisse de recette seront ver
d'une part, a eu la foiblesse d'enregistrer des sés en masse dans la caisse générale, et en seront
déclarations de quelques ci-devant corps ecclé tirés de même en masse pour être distribués aux
siastiques sur la prétenduc propriété des biens différens payeurs. - -

qu'ils ont possédés, et, d'autre part, s'est licen V. Il sera établi quatre caisses de distribution
ciéjusqu'à traiter avec un petit prince étranger, pour les quatre parties principales des dépenses
et comme de couronne à couronne , relative sous la direction des commissaires de trésorerie
ment aux domaines mationaux. Le rapport est chargés de chaque part. -

ajourné à vendredi. V1. Le comité général de trésorerie s'assem-'


| L'Assemblée a vivement applaudi aux expres blera au moins trois fois par semaine ; il sera
sions énergiques d'une adresse de la société des dressé un procès-verbal de tout ce qui aura été
amis-de la constitution de Marseille , qui an porté et décidé à chaque séance, ct ledit pro
nonce que 2ooo hommes de cette ville sont tous cès-verbal sera signé par ceux des membres du
équipés et tous prêts à traverser le royaume , et comité qui y auront assisté. { -

à se transporter, à leurs frais, aux extrêmités ViI. A la première séance , le compte de re


du royaume , pour y combattre les ennemis cette lui sera présenté par le commissaire char
de la constitution et de la liberté. de cette partie ; ce compte contiendra en détaifº
" Les électeurs des départemens de la Marne , les objets qui seront en retard et ceux qui seront
de la Meurthe et du Morbihan, ont nommé pour a u courant; il sera fait un double dudit compte,
leurs évêques trois citoyens recommandables et signé des membres du comité , qui sera
# des vertus-, des lumières et du patriotisme, adressé sur-le-champ au ministre chargé de sur
veiller les recettes.
M. Guyot, Chatelin et Jacob. ll paroît que -

ces nominations ont été couvertes par l'accla VIII, Aussi-tôt après la lecture dudit compte,
mation universelle des départemens respectifs. la caisse générale sera ouverte, et en présence
du comité de trésorerie, les fonds portés en l'é
Décret rendu daus la séance du jeudi 1o mars, tat des recettes de la semaine seront versés à la
sur l'organisation du trésor public. caisse générale ; la décharge en sera dônnée au
caissier des recettes, et un double de cette dé
· Art. Ier. « L'administration du trésor public charge sera déposé avec les fonds de : la caisse
m'appartiendra à aucun département du minis pour pièce de comptabilité. · : · · ;ot
tère. lX. Chaque ministre adressera au commis
: H. Elle sera conſiée à un comité de trésore saire de la trésorerie , chargé de la parrie , tés
rie composé de six commissaires nommés par la ordonnances des dépenses de son département.
T0l• - - -
L'article X est renvoyé au cofiuté :: . : .: 9
: IlI. Chacun de ces commissaires sera chargé XI. Aussi-tôt après la fixation des états géné
de diriger particulièrement le travail dans.les raux et particuliers , la caisse générale sera ou
parties suivantes : verte en présence du comité : les fonds en seront
· 1°. La recette journalière. -
tirés en masse, et remis aux différens payeurs,
"T2°: La dépense du culte, de la liste civile, des avec un double de l'état particulier; ils en don
affaires étrangères, des ponts et chaussées et des neront leur récépissé , qui sera placé dans la
dépenses diversés. -
caisse générale pour pièce de comptabilité.. ,
3°. Les paiemens des intérêts de la dette pa XII. Il sera formé un bureau central de comp
blique et des pensions. tabilité , sous la direction d'un des six commis
- # Les dépenses de la guerre. saires de la trésorerie : on y tiéndra én,p§fiés
doubles l'état de toutes les recettes et de # les
, #º. Les dépenses de la marine et des colonies. paiemens; à cet effet le caissier des rece t? s, et les
6º La comptabilité. -

TV. ll sera établi deux caisses principales : quatre payeurs, luiremettront chaque jburl'état
l'une, chargée de la recette journalière, sera de leurs recettes et dépenses ; le même compte
toujours ouverte pour recevoir, et ne fera ja particulier sera tenu séparéméht dans'chacu
mais aucun paiement de détail; elle sera sous des bureaux de recette et de dépense. . , .
la direction d'un commissaire de la trésorerie. XIII. A la troisième séance du comité , le
L'autre, sous le nom de la caisse générale, ne | compte général des recettes et dépenses du bus
( a 198 )
reau central, et ceux des bureaux particuliers, des adresses au département, tendantes à bou
seront vus, examinés et signés du comité. leverser la constitution. Un de ceux qui occa
XiV. Le comité sera présidé successivement sionnoient ces troubles et ces assemblées, estun
ar l'un de ses membres pendant un mois, dans sieur Monnier, procureur du roi de la maîtrise '
'ordre de leur nomination. -
et officier municipal de Vannes; il avoit écrit,
, XV. Il sera établi, sous l'autorité du comité le 19 janvier dernier, une lettre qui circuloit
de trésororie, un bureau général de correspon dans les campagnes , et qui , en improuvant le
dance : ledit comité ne rectivra et n'écrira ja plus formellement la constitution civile du cler
mais aucune lettre que collectivement. gé, finissoit ainsi : Faites circuler ces principés .
, XVI. Les receveurs des districts et les régies do paroisse en paroisse, et sur-toul de l'acti1
et administrations seront tenues de verser, sous vité, Cet écrit est tout entier de la main de M.
les ordres du comité de trésorerie, les fonds de Monnier, qui a été décrété de prise-da-corps,
leurs recettes et perceptions destinées au trésor et qui est actuellement en prison , sous bonne'
public, de la manière qui sera déterminée. ,. et sûre garde. Ces circonstances prouxent que,
XVII. Les directoires ni les conseils de dis les pauvres paysans ont été séduits et trompés,
trict et de département ne pourront disposer et qu'ils méritent de l'indulgence. .. | .
d'aucune partie de ces fonds , ni même les Au premier bruit de l'attaque, toutes les villes,
échanger contre d'autres valeurs, sans l'auto de la ci-devant Bretagne , même celle d'Angers,;
risation du comité de trésorerie. se sont empressées d'offrir des secours aux, ci-,
» XVIII. Lcs receveurs de district seront tenus toyens de Vannes : et , au moment de cette atºs
de faire parvenir à la législature un double des taque, le drapeau rouge étoit à la tête des trou
états qu'ils enverront au comité. pes, et la loi martiale avoit précédé toute hos•,
XIX. Le comité de trésorerie s'assemblera tilité. - - ' . '.
toutes les fois qu'il en sera requis par les com L'Ami du Roi a beau dire qu'il †
missaires du corps législatif, et en leur présence
toutes les caisses seront ouvertes à leur réqui absurde qu'on ait dit la messe de très gran
sition , et tous les registres seront communi matin , et qu'on ait excité les paysans, au nomo
de dieu , d'aller incendier les habitans.i deI
qués. - - - . . Vannes, ces circonstances n'en sont pas moins
· XX. Le président du comité de trésorerie
et exactes moins vraies.Mais pourquoi jetter léà
portera tous les quinze jours au corps législasif yeux un seul instant sur la bave de ce reptile4
et au roi le compte général de recette et de qui se dit Ami du roi, contentons nous d'aps
dépense ; le même compte sera rendu public prendre à toute l'Europe qué l'évènement de .
tous les mois par la voie do l'impression. -

Vannes, loin de laisser aucune espérance à nos


- XXI, Se réserve l'Assemblée nationale de ennemis , nom-seulement a détrompé et calmé
statuer sur le nombre de trésoriers, caissiers et tous les habitans des campagnes circonvoisines
commis, sur l'organisation des bureaux, et sur de cette ville , mais a serré plus que jamais les
le traitement qui leur sera accordé ». liens fratcrnels de ces millions de patriotes qui
1 - l -

• - • * º* ,* ••• ^º - • •. , 4.4 . -* - - - - - -- i habitent les ci-devant provinces de Bretagnelet


d'Anjou.. C.... - | : . ..
' " ,. 1:,
Circonstançes qui ont été omises ou déſigurées
, , dans les différens camptes rendus par les · · ·· -- · , · · ·: » • r 1 :,r ;
| journaux , de l'aſfaire de Vannes,. du 13 Sur l'instruction publique i, par M. de Con
- février dernier . . ' • ' • , : . · dorcet, 2 parties in-8°. Prix,2 liv, 2 sºt
, L'ättroupement †
qui marcha contre broche, et 2 liv. 1o sous franc de port panlº
.. posée.' A Paris, ekez Buisson...I ... i . *
Vannes le 13 du mois de février dernier, étoit
prémédité dopuis long-temps, On avoit fait cir
culer. dans toutes los paroisses voi
es, billets
Dans un moment où les ## |
cupent de l'éducation publique, base de ſa pfos
- gihes de çette ville , pour engager les campa périté du bonheur des peuplesS l'opinion. l un
nes à s'b poser au serment des fonctionnaires
ublics De'tous côtés il se formoit des assem philosophe c9mme M, de # # cette -

matière importante et délicâte, dqit t


e réégº
léés de plusieurs paroisses, où l'on rédigeoit avec avidité. - - 3,
,: º! .
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rue Haiitefeuille, à qui l'on adresserà, franc de port, le prix
de l'abonnemant et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annales Patriotiquas
. Et chss tous les Libraires et Diracteurs des Postes du lioyaume et de l'Etranger.
· ANNALES PATRIOTIQUES
- •
ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,

: 'E T A F F A 1 R e s P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
:- vo U R N A I. L I B R E , par une Sociéeé d' Écrivains Patriotes 9 .

, dirigé par M. AZERcz ER, et par M. Ca Rita , un des Auteurs.


Toute sºciété dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ,
ni la séparatiou des pouvoirs iuvariablene ut déterminée, n'a point
de constitution.

: .. - N .. D X X X V I. Dzz Marc# 22 //ars 279z.

· · As sE M B L E E N A T I oN A L E. blique. Il a été répondu que les mesures étoient


prises, et alloient être réalisées ; cette assu
- · Séance du 21 Mars. rance a déterminé l'Assemblée à passer à l'or
dre du jour. .. · - : .

UN décret de l'Assemblée natiouale a sus On a entendu un rapport fait par le comité !


pendu l'aliénation des domaines dépendans militaire , et qui tend à la suppression des bu
. des maisons d'enseignement. Cependant le reaux et édifices d'hôtels de la guerre, épars
.. district de Quingey a mis en vente les biens à Versailles , Paris, Compiegne et Fontaine
du collège que l Oratoire possède dans cette bleau. - .. . -- "

e;. et M. Bouche a présenté et appuyé la M. de Broglio propose do rédnire à 6o,ooo


amation des oratoriens. Il est décrété que liv. une dépense qui s'élevoit à plus de 2oo,ooo
icomité sera tenu de faire faire la distinc liv. en gages ou honoraires de gouverneurs ,
n des biens que cette maison possède à titre
de suissès, de frotteurs, médecins, chirurgiens,
| de collège et à titre de séminaire , pour dé · peintres , ingénieurs et géographes des chasses
, terminer quels sont ceux de ces héritages qui du roi ; M. Martineau demandoit que la plu
· seront aliénables. part de ces dernières dépenses fussent ren
. , La municipalité de Douay demande à faire voyées à la liste civile : il a été décrété , après
|. entendre sa justification , et envoie nombre quelques débats fort animés, 1°. que la place de,
†. à l'appui. Grand débat s'est élevé gouverneur d'hôtel de la guerre est supprimée,
: sur la question de savoir si ces pièces seront ainsi que celles de médecin, de chirurgien et
" envoyées à la cour provisoire d'Orléans , ou si de peintre de batailles , et que le traitement
- l'Assemblée consentira d'entendre les munici attaché anxdites places sera rayé des états ,
paux indéfendus. « L'Assemblée nationale a à compter du †avril prochain : 2°. que
· consommé ses ſonctions, dit M. le Chape le traitement des trois ingénieurs géographes ,
lier : c'est maintenant au tribunal de renvoi employés à la carte des chasses du roi , sera
u'il appartient de condamner ou d'absoudre : renvoyé à la liste civile , à compter du même
† ièces sont renvoyées au pouvoir exé - jonr. - - -

çuti 2>» 3°. Qu'à l'égard des autres dépenses , qui


, On décrète aussi que le cornité des mon peuvent demeurer nécessaires pour lesdits liô -
noies apportera incessamment son travail ar tels , elles seront suspendues, à corhpter du
rêté depuis très-long-tems, et dont le retard premiér avril prochain , et qu'elles ne seront
j tient dans la détresse une multitude d'ou rétablies qn'en vertu d'un décret de l'assem
# désœuvrés,. - blée , rendu sur un état nominatif et détaillé
| s. M. Renaud s'est plaint aussi des lenteurs de la cause et du montant desdités dépenses,
· survenues dans l'exécution du décret sur l'or lequel sera imprimé préalablement à la déli
ganisation de la gendarmerie nationale, objet bºration.
º si instant, si important à la tranquillité pu L'ordre du jQur ramène la #ºn sur le
•r ( 12oo )
rapport fait hier par le comité des mines, et exploitées que de son cdnsentement», L'Astem
sur le projet de décret qui déclare que cette blée a orodonné l'impression de ce discours, et
branche de richesses est une propriété natio a ajourné la question à lundi.
nale. Une adresse du corps électoral du départe
M. Saint-Martin , député du ci-devant Viva- . ment du Nord, annonce que le calme est ré
xais, est bien loin d'adopter ce principe : il croit tabli à Douai ; et sur l'avis de M. Merlin, il est
que la propriété de la mine cachée au centre décrété que l'assemblée électorale , convoquée
de la terre est subordonnée à la propriété du sol à Douai pour la nomination de l'évêque , se
superflu qui la couvre. tiendra dimanche 27 de ce mois dans le lieu où
Vous allez, lui répond M. Dellay, réduire à la convocation aura été faite.
rien l'un des plus riches trésors que la nature
ait domné aux nations, un trésor dont l'exploi
tation est évidemment impossible à la fortune P A R I S, le 21 mars.
privée des propriétaires du sol : donnez-leur la
préférence quand ils pourront y parvenir par Hier , dimanche , la capitale a manifesté,
leurs moyens personnels; mais ne laissez pas à la par les signes de rejouissance publique, l'inté
cupidité , à l'inexperience, à l'insuffisance, la rêt qu'elle prend au rétablissement de la santé
faculté de ruiner, par des fouilles partielles , du roi. On a entendu des décharges d'artille
une source qui, administrée en grand, feroit rie à six heures du matin, à midi et à six heures
la richesse de l'état. du soir. Un 7'e Deum solemmel a été chanté
M. Lamerville prétend au contraire qu'il n'y dans l'église métropolitaine, et le soir il y a eu
illumination générale.
a que l'air et l'eau qui puissent être exceptés des - -

propriétés particulières ; il demande qu'il soit Adresse au Roi pendant sa maladie.


décrété que toutes les mines, excepté celles d'or Les ouvriers employés aux travaux publics à'
et d'argent, sont des propriétés particulières in la Petite-Pologne , près Mouceaux , sous l'ins- .
hérentes au sol supérieur, et dont le propriétaire
pourra, toutefois sous l'inspection du gouver pection du sieur Herremberger,. | .

mement, disposer comme de toute autre pro Profondément affligés de l'indisposition du


duction de sa terre. roi , indignés des scènes de désordre qui ont
porté le trouble et le chagrin dans l'ame du
M. Delandine insistant sur la même opinion, meilleur des citoyens et du plus respectable
et présentant la réclamation de plusieurs parti des rois (1) , jaloux de prouver à sa majesté
culiers du ci-cevant Forez , dont il est député , qu'ils n'ont eu aucune part à des tumultes fo
s'est appuyé des exemples de la Suède et du mentés par les ennemis communs du peuple et
pays de Liége ) , où la propriété particulière du trône , croient devoir faire présenter au
assure le succès de l'exploitation des mines. roi l'expression des sentimeus dont ils sont
· Le systême du comité a été rétabli par M. de , pénétrés. En conséquence , ils ont chargé
Mirabeau. Il a soutenu que les mines, par leur quatre commissaires de faire parvenir au roi
essence, ne pouvoient être des propriétés pri les voeux qu'ils font pour l'entier et prompt
vées. Celles des charbons de terre d'Antin, dit rétablissement de sa précieuse santé. Ils ont en
il, ont coûté 15 millions, et font maintenant la outre chargé lesdits commissaires de passer
fortune de quatre provinces : est-il au pouvoir chaqne jour aux Tuileries avant de venir aux
d'un individu, quel qu'il soit, de faire de telles , atteliers , et d'y demander le bulletin de lac
entreprises p santé du roi , qui sera lu tous les matins à
Il est impossible, ajoute l'opinant, de conser l'appel de neuf heures. Les ouvriers, en voyant
ver les mines , si la nation ne se réserve pas le ces nouvelles devenir meilleures de jour ent
droit de les faire exploiter ; je ne veis dans ce jour , penseront , avec satisfaction , qu'en
systême qu'impuissance dans l'exécution négli
»
adressant au roi le témoignage de leur éternel
gence de la part des propriétaires, impossibilité attachement, ils ont peut-être contribué à dé,
de s'accorder entre les divers propriétaires ex dommager sa majesté de l'éloignement d'une
trémement multipliés d'une surface qui peut ca partie de ses parens. Le roi ne sera jamais sans
cher une mine unique, mais immense. , famille ; tous les français le regardent comme .
M. Mirabeau propose de décréter , comme leur père. -

article constitutionnel, « que les mines sont à la


disposition de la nation , et ne pourront être (1) Les scènes de la conspiration du 28 février.
( 12ol )
| - Le roi a accueilli cette adresse avec bonté et par un bon décret, ou le trésor public qui four
- reconnoissance. mira , par un de ces bons tours de gibeeière dont
Calonne et Necker ont laissé la clef à leurs suc
cesseurs. Voilà comme tout se conçoit et s'ar
range, dans des circonstances aussi difficiles
, Quelques observations qui ne sont pas indiffé pour une cour qui, bien loin de jamais songer
- /"872l6S,
à se corriger, ne cesse de s'occuper de la perte
entière de la mation et de l'anéantissement de
On assure que les vingt-cinq millions de la notre constitution et de notre liberté, et qui
· liste civile, pour cette année 1791 , sont déja ſimiroit par réussir , si nous n'y prenions : rès
mangés, et nous ne sommes qu'à la fin de mars. sérieusement garde , et si nous n'avions pas le
Faudra-t-il laisser le pouvoir exécutif et sa cour courage et le bon sens de nous défaire au plutôt
dans l'embarras pour le reste de l'année ? mon, de nos préjugés et de nos habitudes serviles et
sans doute : nous avons tant d'obligations à cette ſlagorneurs. C....
cour qui, dans l'espace de quatorze ans n'a dé
voré que quatre milliards, outre les revenus
ordinaires, que nons ne pouvons pas nous dis Observation particulières sur l'avis requisito
lenser de prier l'Assemblée nationale de saigner
# nation jusqu'au blanc pour fournir au pou rial de la diète germanique et sur la réponse
voir exécutif trois ou quatre fois sa liste par de l'empereur, imprimées en entier dans la
année. Mais si l'Assemblée nationale se refuse à Gazette universelle des 17 , 18 et 19 de ce
cette petite complaisance, que fera le pouvoir mois.
exécutif ? Ce qu'il fera ? n'a-t-il pas le trésor pu
blic entre les mains ? le ministre des finances M. Montmorin dit avoir ignoré l'existence de
n'a-t-il pas été nommé par lui ? n'est-il pas sa ces deux pièces , cela se peut ; mais on lui de
créature, ce ministre couleur jonquille, ce gen mande si c'est ministériellement et officiellement
til disciple de Necker ? Ne trouveroit-on pas en même-temps qu'il les a ignorées , car les mi
moyen de nous donner la brelue sur deux ou mistres ont deux manières de savoir, l'une dont
trois cent millions de moins qu'on plongeroit, 'ils prétendent cause d'ignorance sans scrupule ,
par une arithmétique rétrograde, d ns l'abîme et l'autre qu'ils ne peuvent se dispenser de com
inconnu du fameux déſicit, pour en éluder le muniquer, sous peine d'infidélité diplomatique.
rendement de compte ? Nous avons d'ailleurs Or , il seroit bien étrange que deux pièces de
tant de domaines nationaux et tant de con cette importance , vraies on fausses . insérées
fiance aux agens du pouvoir exécutif ! Et puis dans le journal de la diète de Ratisbonne, jour
ces agens ne seront pas censés aujourd'hui avoir nal que tout le monde lit en Allemagne, ne fus
volé le roi, comme autrefois ; ce n'est que la sent parvenues d'aucune manière à la connois
mation qni sera volée, et l'on se moque bien de sance du ministre des affaires étrangères de
la nation, qui fait tout ce qu'on veut, et qui France. Mais c'est apparemment là un mystère
pardonne tout à force de lui prêcher l'ordre et dont la cour de Vienne et le comité autrichien
paix; car c'est en la tenant en paix, dans un des Tuileries ont besoin pour le succès de leurs
temps où l'on lui fait la guerre de toutes parts entreprises contre nous.
et de toutes manières, qu'on pourra plus faci Venons aux deux pièces : leur fausseté est d'au
· lement lui ravir jusqu'à son dernier écu, et tant moins démontrée , † la chancellerie de
ensuite , avec ses propres écus ; lui remettre le Mayence et le prince de la Tour et Taxis n'ont
joug et le bât. point démenti leur signature et n'ont point ré
· Mais à quoi le pouvoir exécutif peut-il donc · clamé contre l'insertion de ces pièces dans le
employer tant d'argent ? Ce n'est pas , sans journal de la diète. Que me répondra-t-on à
doute, pour sa maison et sa cuisine ? non ; mais cela ? Que c'est encore un mystère.... Mais comi
on a des parens, des ami3 , des partisans de ment le commissaire impérial peut-il souffrir la
I'ancien régime : on donne tant à celui-ci, on publication vraie ou fausse de sa réponse, au
envoie tant à celui-là ; les amis du roi et de la nom de l'empereur, si le décret impérial, pour
paix coûtent tant ; les partisans du comité autri que la diète prononce sur la réclamation des
chien et les momarchiens ont besoin de tant princes possessionnés, n'a point été fait ( quoi
pour telle et telle opération : et tout cet argent que non envoyé et publié ) à l'époque du 2 ni
me coûte rien ; c'est la nation qui paie et paiera même du 28 février dernier ? C'est une lacune
bien extraordinaire, et qui présente encore un f P R U s s E.
autre mystère, à moins que la réponse faite par Quelques dispositions militaires, ordonnées
· M. la Tour et Taxis ne soit elle-même le décret Par la cour de Berlin , telles que les troupes
impérial. d'artillerie qu'elle fait filer dans la Prusse occi
Mais pourquoi, si ces deux pièces ne sont dentale, et la suspension de l'assignat des fonds
mullement démenties par la chancellerie de que le roi consacre annuellement à des construc
Mayence et par le commissaire impérial, l'élec tions et encouragemens d'agriculture et com
teur de Mayence lui-même remet-il le 26 fé merce, peuvent être considérées comme des
vrier un nouveau mémoire pour qu'on s'occupe indices d'une rupture possible avec la cour de
de ses réclatnarions ? Voilà nn quatrième mys
Pétersbourg On pense que si la guerre a lieu
tère qu'il faudra bien éclaircir aussi avec les la cour de Berlin s'emparera de Dantzik, sauf
trois autres. -

à rendre, à la paix, son indépendance à cette


Ces quatre mystères pourroient s'expliquer ville., · ·· · · .
ainsi : savoir, 1°. que suivant un plan concerte M. 1
S U E D E. 4*

entre les cours d'Allemagne et le comité autri


chien des Tuileries, M. Montmorin n'auroit forme dans ces provinces, sur la Baltique,
point ou ne devroit point avoir connoissance de grands magasins de guerre et des préparatifs ,
ministérielle de ces deux pieces ; 2°, que ces militaires : cependant on croit que ce royaume
deux pieces, dont les signatures et la publi gardera la neutralité dans la guerre qui semble
cation ne sont point démenties , passeroient immincnte, à l'occasion des turcs , entre diver
pour vraies ou pour fausses, suivant les cir ses puissances de l'Europe, à moins que le Du
constances et le tcms dont on auroit besoin nemark n'y prenne parti, ce qui n'est guères
pour nous en imposer ; 3°. que la lacune du probable,

R U s s 1 E.
décret impérial , qu'il sera bien facile d'anti
dater , ou qui plutôt a été fait sans être pu
blié , avec les deux autres pièces , Se TV l rOlt à Le cabinet de Pétersbourg paroît bien décidé.
les intentions de Léopold
nous tranquiliiser sur à ne pas se laisser imposer la loi par la Prusse et
l'Angleterre, en supposant que ces deux puis
jusqu'au moment où toutes les dispositions de sances soient bien sincèrement décidées à sou-:
uerre seroient prises dc la part des cercles , · tenir la cause des turcs. L'impératrice a couvert:
§t où ce décret paroîtroit suivant l'ordre des ses frontières , depuis l'Ukraine jusqu'à la Li
dates des deux autres pieces; et 4°. que l'é vomie, par divers corps de troupes qui forment
lecteur de Mayence , pour soutenir ce jeu , ensemble un total de 12o.ooo hommes, tant
et nous donner de son côté la brelue sur la infanterie que cavalerie, dont les régimens sont
publication des deux pieces , enverroit (º Il CO TG pourvus de leur artillerie de campagne; cette
un mémoire de réclamations a la diète le 26 armée a de plus 2oo pièces de canon en réserve
février, c'est-à-dire liuit jours après la réponse et ſormant son parc d'artillerie. Ces préparatifs
de l'empereur faite par le prince la Tour et paroissent suffisans pour tenir la Prusse en
Taxis. Ce n'est pas 1out , nous apprendrons échec.
au premier jour que d'autres princes encore
ont envoyé de nouvelles réclamasions, et tout M. Lºquinio, ancien maire de Rhuis, député
cela pour nous en inposer sur les deux pièces extraordinaire du département du Morbihan à
en question , qu'on nous dira n'être qu'un .' Assemblée nationale , excellent patriote, vient
projet , mais en vertu desqnclles les membres d'annoncer un projet de Journal du Laboureur,
de la diète , Léopold et le roi de Prusse, n'en qui paroîtra une fois la semaine , et sera com
feront pas moins dos préparatifs pour nons posé de seize pages in-8°. sans les supplémens,
attaquer ; et voila comme on nous mystifiera ll aura pour objet les loix , les relations poli
pendant que nous resterons deux ou trois mois · tiques , les arts , et principalement l'agricul-.
à délibérer et à raisonner sur la validité ou ture , qui y sera traitée ex professo et avec la
la fausseté de ces pièces. Ainsi, n'oublions donc simplicité de langage qu'exige la classe d'hommes
as que les signatures de la chancellerie de à laquelle il s'adresse particuliérement. - Le
#§e et du prince la Tour ct Taxis ne prix de la souscription est de 12 liv. par an ,
sont point démenties, et préparons-mons très frttnc de port par-tout le 1 oyaume, ou de 7 liv.
sérieusement à la guerre avant d'être surpris pour six mois. Le premier numéro paroîtra
par toutes les fourberies des diplomates eu incessainment. — On s'abonne , à Paris, chez
ropéens, CAaRA. M. Lebray, libraire, au Palais-Royal, n°, 235,
( I2co )
== l. | I

S U P P L É M E N T A U N°. D. X X X V I.
Bibliotheque de l'Homme public, ou Analyſe rai & pour l'Etat : 5°. un premier Mémoire ſur l iaſ
ſºnnée des prircipaux O,vrages François & truâion publique par M. Cordorcet. On ne peut
Etrangers, ſur la Politiqte et génºrel , la L# entrer ici dans le détail de toutes les vues pro
giſlation, l 's Finances , la Police , l'-4g cul fondes que l'Auteur porte ſur cette matière "»

ture & l: Coinmerce en # crttc tuli,'; , G ſur le Dr. it ' regardée aujourd'hui comme la baſe ia plus
naturel & public, par M. de C.ndor et de l'-1e1 ſolide de la Conſtitution Frºnçoiſe : tout ce que
démie Françoiſe & de celle des Scienccs , & au nous pouvons aſſurer, c'eſt qu'en général elles
tres Gens de Lettres , tomes XI & XVI qui ont le mérite de la nouveauté, & quelle3 ſont
compl ttent la premiere année , & tome Ier. fèconde dignes d'une attention particulière de la part
année, Ouvrage doi t il paroî: un v l. rar mois. de nos Législateurs Philoſophes ; l'Auteur an
On s'abonne à Paris chez Buiſºn , Libraire, rice nonce pour le vol. ſuivant, un ſecond Mémoire
Haute-Feuille, No. 2 o , prix 32 liv. pour un qui contient le plan d'une Education commune.
an, 17 liv. pour ſix mois & 9 liv. pour trois 6°. Des Loix Pénales par M. de Paſtoret , Ou
mois, franc de port par l · Poſe , & pour Paris vrage dont le mé, ite eſt connu. Enfin , le Projet
28 liv. 1c ſ po: r un an, 1 5 l ... pºur ſi r rnºis de Finance de Xenophon. Dans lequel on voit
& 8 liv. pour trois mois. — M.M. les Souſè ip que les Athéniens avoient eu preſque les mêmes
teurs dont l'abonnement a fini avec le XIIe. : ol. vues que les Anglois & les Hollandois ſur la
ſont priés de le renouveller. manière d'augmenter le commerce ; & qu'en fait
de projets , au lieu d'étonner le public par des
Cet Ouvrage, dont le but eſt de former le idées prétendues nouvelles, il ſeroit quelquefois
º gra
grand Politique , le ſage Législateur , l'Admi plus avantageux de préſenter tout ſimplement
: niſtrateur éclairé, le Général habile , le Négo des idées renouvellées des Grecs. Les volumes
ciateur adroit , & d'offrir à chaque eſpèce de de la ſeconde année, contiendront , outre les
: Fonctionnaires publics ia ſcience qui lui eſt pro Analyſes, des Notices abregées de pluſieurs Ou
| pre, ſe continue toujours avec le ſuccès que vrages nouveaux de politiques. .
'ſon utilité générale & la celébrité de ſes Au
teurs lui méritent. Les volumes que nous an
noncons contiennent : I'. les Mémoires militaires BUROCRATIE DE L'ANCIEN RÉGIME.
| & politiques du Général Lloyd, dans leſquels on De Beſançon, Chef-lieu du Département du Doubs,
· trouve, avec une Analyſe militaire des diffé le 7 Mars 179 I.
rentes frontières en Euro#e , tout ce qu'on a
· penſé de mieux ſur ce qu'on peut appeller la Je ne m'attendois guères , Monſieur, qu'il
· philoſophie de la guerre ; on y lit ſur-tout un ſeroit queſtion de moi dans le N°. 5 1 4 de vo
. chap. ſur la guerre civile, auſſi profond qu'il eſt tre Journal du 28 Février dernier , à l'article
scourt ; 2°. un Diſcours de M. de Peyſſonnel ſur intitulé :
.l'Etat Politique de l'Europe , oà l'Auteur fait Continuation de titres, & c... violation impudente
,ſentir le beſoin que nous avons d'organiſer la des Décrets , &c.... à propos des mille & une
force publique & de la mettre ſur un pied reſ qualités inconſtitutionnelles de M. Boulainvil
ectable ; 3". l'Ambaſſadeur & ſes fonâions, par liers, échaffaudées en tête de l'exécutoire en par
. Vicquefort, 4". de la L gislation des grains chemin , qu'a eu l'audace de me faire ſignifier
en France depuis : 692 juſqu'en 2 789. Analyſe à domicile , le I 5 Février dcrnier , un nommé
ſhiſtorique dans laquelle on fait voir toutes les Mouſſet , l'un des quatre anciens premiers Se
incertitudes du Gouvernement ſur cette partie crétaires de l'Intendance de la ci-devant Pro
auſſi délicate qu'eſſentielle de l'Adminiſtration,vince de Franche-Comté, fils & frere de Gripe
& où l'on établit des rè des ſixes ſur leſquelles ſols , demeurant preſentement rue Thevenot , à
il doit déſormais ſe conduire pour ne point Paris.
expoſer le Royaume aux horreurs de la diſette C'eſt pour moi, Monſieur , une occaſion que
de grains , ni à une abondance exceſſive qui je ſaiſis , pour appeiler à la Nation d'une Sén
ſeroit une véritable ſtérilité pour les Fermiers tence qui ſurprendi a tous vos Lecteurs, rendue
Supplément au Nº. 536.
| ( 12o1 )
au Châtelet le 4 Décembre 179o, au rapport » que de mille livres, c'eſt-à-dire de ſix fois
de M. Chuppin, plus de quatre m.ois après ma » moindre que ceux de mes ſpoliateurs... En
demande en reſtitution. - » fin , † j'invoquois ſur toutes ces vérités de
F A I T. » fait, le témoignage authentique de M. Marc
» Antoine Lefebvre, très-économe & très-clair
En qualité de Commis principal au Bureau de » voyant ſucceſſeur de feu Charles-André La
la Guerre de la ci-devant Intendance de Beſan coré, demeurant préſentement rue de l'Ar
çon, MºM. les Adminiſtrateurs-Généraux des 25
cade, Chauſſée-d'Antin, Nº. 5. » _ .
Hôpitaux Militaires, accordoient à mon travail J'avois encore prié & même ſommé mon Procureur de
dans cette partie du ſervice , une gratification lire à l'audience ma lettre du 23 Août I79o, comme une
preuve de plus de la légitimité de ma demande, où je
annuelle de 3oo liv. Les ſieurs Mouſ]ét & Blan diſois « que mon pays auroit à faire audit Mouſſet des té
chard, co-premiers Secrétaires , ont ſouſtrait, » pétitions bien plus importantes.... n'ayant été chargé de
dans leurs fréquens voyages à Paris, les man » la vérification des Fournitures, de Convois militaires pen
demens de mes gratifications , pendant quatre » dant huit années, depuis I77I , juſques & compris I778,
» le réſultat de ſon exactitude avoit fait progreſſivement
années conſécutives, ſans qu'ils m'en aient ja » impoſer ſur nos malheureux agricoles juſqu'à cent vingt
· mais parlé, quoique toujours priés de ma part » mille livres par an, pour les dépenſes de cette partie
de les ſolliciter, à chaque voyage qu'ils faiſoient » vérifiées & contrôlées par ledit Mouſſet, privativement
dans la Capitale..... Enfin , le haſard me dénonça » à tous autres Commis.... Que MM. Necker & d'Ailly,
» frappés de l'énormité de ces dépenſes progreſſives , com
· ces ſilencieux dépoſitaires , & leur infidélité me » parées aux mouvemens des † énoncerent au
fut confirmée par MM. les Adminiſtrateurs-Gé » Conſeil une Adminiſtration tellement dévorante , &
néraux des Hôpitaux Militaires, en date à Paris , » qu'enſuite d'Arrêt du 3o Décembre 1778, elle fut miſe
du I 5 Février 1785.... Mais pour me mettre à » en régie dans vingt-quatre §(§ ledit
' l'abri des diſtractions myſtérieuſes deſdits co »- devenoit
Mo§ me renvoya la vérification d'un travail qui lui
infructueux..... Que depuis ce temps les
premiers Secrétaires , MM. les Adminiſtrateurs º» penſes de cette Régie, toujours en aâivité-avec le
· Généraux m'ont fait parvenir directement les » mêmes ſuccès , n'excèdent pas vingt-cinq à trente-mi
mandemens de mes gratifications pour les an » livres , année commune.... d§ mon travail & mes
nées ſubſéquentes. » dans cette partie purifiée, ont mérité à MM. Lacôn
» & Lefebvre, de la part des Miniſtres, pluſieurs-l -

Amuſé, pendant quatre ans , par de vaines » ſatisfaiſantes , dépoſées dans les archives de notre Dié
promeſſes de reſtitution, j'ai profité de mon
ſeiour à Paris , en qualité de Soldat national ,
» partement..... Et à moi une gratification #
» 4oo liv. connue de MM. les Intendans & qu'ils rie in
Jº : l .

Député volontaire à la Confédération des Fran » pas fait verſer dans la maſſe des fonds de Bureaux comm
» l'a prétendue le ſubtil Mouſſet.... Enfin , que j'invoqudi
çois, pour répéter à Mouſſet mes gratifications » ſur toutes ces vérités de fait, le témoignage autheptiqu
de trois années I782 , I783 & I784, mon » de l'honorable Membre de l'auguſte AssEMBLÉE NArip
tant enſemble à la ſomme de 9oo liv. qu'il a » NALE, qui l'a préſidée le premier, à l'ouverture #
touchée perſonnellement, comme il eſt prouvé » Géneraux , demeurant préſentement rue de Louis-l
» Grand , N°. 4. « -

par la lettre des Adminiſtrateurs; mais cet homme Toutes mes pieces juſtificatives, Monſieur, ſont
d'une adreſſe rare (feue Mde. Lacoré diſoit qu'il aujourd'hui entre les mains ºe M. Barey, mon P
avoit des rateaux dans les yeux ) m'a fait , en reur , demeurant vieille rue du Temple, près cell
mon abſence , & après plus de quatre mois de Roziers , N9, 62. Je n'ai fait viſite aucune à Juges,
porteur, Avocats pour & contre, ni au ·Procureur*
lenteurs, déclarer non-recevable dans ma de Mouſſet. Celui-ci au contraire ſait parfaitement que*
mande & condamner aux dépens, ſous le ſubtil Barey loge au premier ſur le devant.
prétexte « que cette ſomme avoit été verſée par Quoique fondé à rejetter l'exécutoire inconſtitutio
lui dans la maſſe des fonds de Bureaux que la décerné cotitre moi , j'ai commencé par obéir au Trib
Province donnoit déja avec trop de profuſion. nal ; mais dans la quittance de l'Huiſſier de l'audaci
Mouſſet , qui eſt de la ſomme de 75 liv. 9 ſ. 3 d
M. Barey , mon Procureur , a dû répliquer à laquelle M. Thibert a taxé ſes modiques dépens , i
cette défenſe controuvée, « que la gratification eu ſoin de me réſerver mes droits.... Ne ſerois je
» des Hôpitaux m'avoit été perſonnelle de tous •| fondé , par cette raiſon , à interjetter appel, ou à de
» les tems , comme celles des Etapes.... des Con der une réviſion de cette Affaire ? En ce cas, je v
prierois , Monſieur, de la conſulter auprès d'un no
» vois militaires.... des Invalides penſionnés , &c. de Loi , & de ia ſuivre au bénéfice des pauvres de,v
» Que c'étoit en raiſon de ces émolumens ex Parciſſe , ſauf à recourir au Comité des Penſior1s , .
» ternes & acceſſoires , connus de MM. les In de juſtice plus prompte, pour obtenir une ordonna
» tendans, que dans la 32". année de mes ſer de retenue ſur cellè de 24oo liv. accordée ſur le Tré
» vices , mon traitement annuel ſur les fonds Royal le 2 Mai I784 , par le prodigue Calonne au rx
lionnaire & aſtu:ieux Mouſſet, en récompenſe de ſes fisis
» de Bureaux, fournis par la Provinee, n'étoit ſervices,
J. B. BOGILLOT pere, Soldat Nationa
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E ,
| ET A F FA I R E s P o I. I T I Q U E S D E L E U R o P E ;
J 0 U R N A L L I B R E , par une Société d"Écrivains Patriotes,
dirigé par A. Mcxcrva , ce par AA. CAku A , un des Auteiers.

Toute société dans laquc le la garantic des droits n'est pas assu ée,
ni la séparation des pouvoirs invariablement déterminée , u'a point
de constitution.

No. D X X X V I I. Dzz Mercredi 23 Mars 1:5t.


ASS E M B L E E N A T I O N A L E. De nouvelles plaintes ont été po, tées contre
les gardes nationales de Boucliain et la munici
Séance du 22 Mars. palité de Marchiennes , qui, d'autorité, se sont
s Aviovº nv l'Assemblée législative a entamé permis d'arrêter une voiture d'argent allant à
Lille. On proposcit de rappeller le pouvoir
- l'une des plus importantes questions qui tien exécutif au devoir qui lui est imposé de faire
·nent à la constitution de l'empire ii ançois, la exécuter les loix : m is cette motion n'a pas eu
minorité des rois , et le ministère de la r, gence ; beaucoup de partisans. Il a été dit seulement
et, ce qui doit flatter inſiniment tous les bons que les fuits dont il s'agit seroient consignés au
: esprits, et consoler tous les vrais citoyens , ·procès-verbal; âprès quoi l'on a passé à l'ordre
* c'est # , nialg1 é la dispa1ité qui l i gne encore C:: jour, c'est à-dire au rapport du comité de
constitution.
·entre les opinions respectives de plagieurs mem
- bres de l'Assemblée constituanie , la grande « La plus importante des foncticns publiques,
-question a été agitée de part et d'atetre sans a dit M. Thouret, rapporteur, est la magistra
· que l'aigreur, l'esprit de faction , ni le par ti ture suprême, déléguée par la constitution sous
· pris de contredire soient venus sensiblement le titre imposant de royauté. Ce n'est plus un
, altérer la discussion, ni ſaire. comme il étoit droit de patrimonialité, c'est un droit consti
- trop souvent arrivé, dégénérer en querelles tutionel , attribué à une famille privilégiée de
† une thèse aussi imposante, que la mâle en mâle par ordre de prinogéniture. Ce
* bonne foi et l'affection du bie.i public doivent droit est celui de la nation et non celui des rois ;
, seules aborder. il est institué pour la tranquillité et le bonheur
2 ,Qn a commencé par envoyer aux comités du peuple , et non pour l'avantage privé de
d'aliénation, d'agriculture, de ſéodalité et des celui auquel il est délégué.
· domaines, une motion faite par M. de T acy . Il est des ten1ps où cette grande ſonction doit
* Pour la confection d'un décret qui règle le être conſiée à d'autres qu'à celui que la cons
mode de rachat des droits de pacage et chauf titution a désigné. Un roi mineur, par sa foi
fage, et le partage des biens indivis des cont blesse et son ignorance , n'est pas c pable de
Enunautés. t nir et de diriger les rênes du gouvernement ;
Sur l'avis de M. de Mirabeau, on a nommé des mains trop foibles et sans expérience ne
quatre commissaires , chargés d'aller cllcz le so1:t pas propres à une administration aussi
ministre de la guerre s'assurer de l'état où se é t iidt:e et aussi d, fficile. } l ſaut donc r m ·ttre
frouve la force armée vers les frontières du
| por r nn temps le gouvernºn ºnt dans d'autre
haut et bas Rhin. L'opinant a annonc que le m. ins : et ces ſoiictions tempo"a ros doivent
prétendu acte réquisitorial , publie ces joºirs suivre : cus plusieurs rapport , les ni ê:nºs b ses
ºrniers dans les papiers suspects , avoit été d: déº g tion que cell°s q ui ort été a lo,ºtées ,
ºfficiellement désavoué comme faux par la diète
Ratisbonnc.
| en assurant les droits et ſes devoi, s de la ma
} gistra ure suprêmc ».
557
( 12o4 )
Ensuite l'orateur , développant les principes pratiqué par le parlement d'Angleterre, lequel
qui ont formé l'opinion du comité, propose de a ajourné une question constitutionnelle pen
décréter constitutionnellement , dant la durée d'une maladie de M. Fox.
n °. Qu'au commencement de chaque règne M. Maury s'est élevé, non contre la motion
la législature, si elle n'est pas réunie, sera te d'ajournement, mais contre le projet du comité,
mue de se rassembler sa ºs d lai, qu'il soutient inadmissible, contradictoire, et
2°. Qu'en cas de minorité du prince arrivant qu'il entend combattre article par article. Il a
au royaume , la régence sera déféree à son demandé la permission d'aller prendre chez lui
pa: · · · le nlns proche en ligne masculine , sans des notes préparées, pour former les divers
«, , : , ! ..# : la régence puisse être attribuée poi:,rs d'º : pui de sa discussion.
# 1: . . " . !!# : .
i'endant , on absence, À H. Barmave a traité la .
ſ ' , ' : ' - 1 pa 1 ent du roi mineur , ayant matière ; il rejette la voie d'élection proposée
«l : i',. ' ' j : 1 és : quises, n ' i on rra c 'pen p r le comité, et veut que le régent soit nommé !
º. . , 1 t . s'i' i1 , t p.1S l'ra ço, U) ll • égºi
· ' par la l gislature, qu'il jouisse de la même in
•- … , c. s'i1 · t lié rit : r i r son ptit l ºne autre violabilité que la per onne du roi , et que l'é
C t ) , ' l " : . : l (* .
poque le sa inajorité soit également déterminée.
ſi". ſºi un 1 o 1:1 neur n'avoit nnc uns parens, Les commissaires envoyés, qui étoient MM.
ré ºni - nt | 3 qual t , req ,i es po r ex rcer la Fréteau , la ;tochefoucault, Goupih et Mira- .
rég : cº, les cit y ens a - tii , en ass inbl es pri beau, ont rendu compte des dispositions iac- ..
maires , nommeront des électeurs pour en clioi tuelles de la force armée sur les frontières du
S1I l] Il .
Rhin. M. Duportail leur a dit qu'à la vérité, !
5°. Les électeurs nommés par les assemblées dans ce moment, il n'y avoit pas plus de huit
primaires se réu a i oit en n ne seule assemblée , à neuf mille hommes, mais que les sémestriers
et nomm ront (tix citoyens é igbles à l'assemblée et les recrues porteroient incessamment cette " !
nationale. force à seize mille hommes, et qu'il y avoit des :
6°. Les dix citoyens se réuniront dans la ville approvisionnemens pour une armée de 18,ooo. ,
où est le corps législatif, et ils ſormeront le M. Maury , dans un discours de quelque
corps électoral , qui procédcra à la nomination étendue, a multiplié les questions sur la dation ,
du rég : !. de la régence ; il a paru vouloir insinuer qu'elle #
7°. A qiiatorze ans accomplis le roi assistera étoit coinme dévolue à la mère du roi mineur; .
au cº n e1l , s ns y avoir voix dé! !:érative. mais il n'a pas clairement émis sa pensée, et les ,
- - - . -- a
8°. l.e roi sera majeur à l'âge de dix-huit ans : apperçus qu'il a donnés ont autorisé M. Mira- . |
|

de ce jour , la reg 1: ce cessera de plein droit ». beau à insister sur la demande en ajournement
Quant à la garie du roi 1nimeur , le comité M. Barnave s'est déclaré de nouveau contre#
propose de décrct r constitutionnellement , la voie d'élection , qui pourroit, à chaque mi- .
1°. quc la régence du royaune ne doit conférer norité, donner ouverture à des factions qui dé-s
aucun droit sur la personne du roi mineur ; chireroient et peut-être bouleverseroient l'em-,
2°. que la garde du roi mineur se ra conſiée à sa pire. Cette opinion, vivement exprimée, avec le.
mère , ct , à dº ſant de sa n,ère , à celui des rapprochement de quelques exemples récens,
parens du roi, qui sera l'rançois régnicole, âgé a fait éclater des paroles de sarcasme dans un,
de trente ans accomplis, mais le plus éloigné du des côtés du prytanée , et l'on a cru recon
trône ; et , dans a: cun cas , les fºmmes , autres noître une voix depuis long-temps éteinte, celle.
qne la mère du roi, ne pourront être employées de M. l5uval. Enfin la question a été ajourné#
· à sa garde. à demain .. et l' Assemblée a seulementdécrét
· Ce plan est adopté snr le champ par M. Caza constitutionnellement ces deux premiers ar
:lès, qui promet de le d, f ndre envers et contre ticles : | -" ,
tous , et proposo seulement pour amcndement Art. I°r. « Au commencement de chaqu
« que la garde du roi mineur ne pourra être règne, le corps législatif, s'il n'étoit pas réuni
dévolue au régent ». sera tenu de se rassembler sans délai. '
M. Mirabeau a demandé l'ºjournement, pour • j I. Si le roi est mineur, il y aura un régent d
pouvoir se livrer à l'étude de cette importante royaume ». #
question , § sa santé , fortement dérangée *:
depuis quelques jours , ne lui a pas permis P A R I S, le 19 mars. . ;
d'embrasser; et la demande en ajournement est
appuyée par M. Cazalès, qui présente l'exemple Le dauphin se promenoit hier matin dans l
( 1 2o5 )
Tuileries, accompagné de son instituteur, d2 leur amour pour la loi, d'aller au champ d'hon
madame de ſ'ourzel, et suivi de gardes matio neur faire écl ;ter un zèle resserré dans un cer
maux qui ſot moient sa garde. U n cºtºy cn de cle trop étroit , d'alier partager le service des
Paris , qui se promenoit aussi, a rºmat q'ué , en parisiens qui, s'étant sacrifiés pour le s }at ci, s
passant près de l'enfant , qu'il n'av o t ii 1s de départemens, méritent bien que les déo , rt °
cocar.'e; il a dit à l'instituteur : « Pour iuoi mens leur sacriſient à leur tour leurs : -

n'ornez - vous as d'nne c car iº n tioila : le leurs vei.les.


châpeau ;e cºt : • * • • ; , tu z-le ( o
Un c mp civique, conposé de 5oo g.1
bonne heure à iii.t - r - o :: ;ºel : nous ciic tionaies fourniºs pa, c:aque dépa , i " ,e
rissons ». libren ºnt clio,sis par leurs frères d .. : ne
Le pr cepteur, c; ne s'attendoit pa , à rece bli ass z près de Paris pour y ; ... te c º s s .
voir cettº !, çon . · st r, s:é 1nu, t • t int rdt. i.e dan, qº1º [ues il eures et pour y fai : º s
jeune prince a cour u en t 1idant sºs petits bras et assºz é'o gné pour G 'il ne i : |
vers l'hon t11e qui lui sour , c,it , ſi .t 11 1 1s .. 1: l. a ccusé i , nº u r sur vos c1é;iioér , c, ..
Un gºrde n.11 ion , 1 . q , i a crit : ºn,.,lir a Cc ;isi artnée , c ) : n , ossº de 4 , oc. , c. t o ' s . :: -

gne , a dit a , ! u 1oyen : « (1: co":: r : v ° 11s ; d' ! 'z rc t la trº : qu1:| té de , . I l >
ºu cº». p , l # s :: ,
votre chai'ea il. - Le citºyen lºi a répon !º : di1 t1 òne , i r v , c , tiroit l en è , eIIi iil (1 '1 1 O: ,
j'aime c. t en fant , mais je n'ai pas la sotti e } e inspir'roit une t 1 reur salutaire à nos princes
le respecter ; jº je rº [ºcterai un jour, s il le fugit ſs et } s tiend 1 o,t en échec. et ſe o t , niin
mérite , s'il se Iiiontº :'gne d,: succ. dºr à r ſiuer dans les d, partemens cette mult : tt le
Louis XV 1. — l.e gar 1, 1 tional s' st av lncé d ex-privilégiés qui infectºnt j'ai.s , et q : , tii
pour ſorcer le cii o : à & iec soit chapeau. l.e visés dans nos v. iºs, ne s 1 ont p, tts à c r , ii.ºr.>
command 11it le bat a1i il qui é to,t à la tête le (2tsc ront , i ' :1 ºnt Conten 11s l' º r les 3: In,ºs de
la garde du pt ir1cº, a or v1111º , il gard e n'tro nos enſºns et de 11os v · té rans. i ,an , ce t...mp ,
nal de rester à son i r.tº , et la p: otnenade a dont la dº pense ne se monte1 o.t pas à deux nºt
continué. lions par inois, on passero.t les j ºr , à ſaire d s
évolutio(is et dcs cxcrci c s m, iit .res , et on s ,
1Van tcs , le 1 o 7na rs.
7
délasse1 oit l,: soir dans l', tu le ties !oix . dai,s
l'explicat1on des décr, ts, et l'on cnig.1 ro:t ces
Adresse de la société des axn ^s de la constitu nons si donx de patrie et de liberté, avec d'au
tion de ce ete ºfll : à l'..'» se'm: i / ºe / a t io/ua/e. tant plus d inté1êt que l'on verroit antour de
3oi les députés dº toute la patrie, sous des dra
Les patriotes non'ireux qui ont fait cette l' eaux co : sacrés à la liberté. ( 'e ne seroit pas là
adresse témoig , rit à no, 1 °;) : º , rºtans leurs une de ces l éd. 1 ations doit le bonhºur n'a duré
vives inquié t : des sºir les proj ts ci iminels dºs qn un jour , mais une féd ration permanente ,
' ennemis de la coins , 1 ut ,n , dont tous le s ef qui cºiuºntºro t pour ja n , 1s l uii on d , toutes
forts ne te n lent qu a ° x iter la gºrre C v. l . les sºct. om13 d : i ºinjºire , et cn ſorinero , un
dans le royauine et sºr- ,nt d n , la capt a,º . tout indivisible, d'aut,ºnt pius jºuissant qu'il au
ur d'ssoudre , à la i vºir le "ºs d soi dres , roit acquis cn se réuu.ls,ant la conscience de sa
† lé g
au milieu d
la:i., e,lev r iº ro, et ie tr.nsi , rºr
, « 1r1 111 , dº l état et d : l ' lii,, rté.
force ».
-

Voici le Inoy en q'ue ;ropo « nt les bravºs : ºn


- fºis t/ºs-important.
dois pour d é ..oºcºrt , c 3 od : ux co. 1 plots.
« Lans ces c1rt.o': ta ri t.es r. , 1s no i5 º »t:1mº 5 La G 2 :: : natioºale ou Mioniteur universel,
demandé quel ser , 1: lº p 1 1 îi l · jº 1 , pt op,'e à dn 4 tº c cºois , vient de transmettre dans son
· éloigner d 11 « 8º L I. ,ire dº , | ' | | , , , et ci ! env ' ºi'p ' l : preraiºr nº:n ro d'un ronvcan
•trône ces tr o .» « (i'11 l · s , 1 .. 11t , ( r : ' s po, on iii i-!o ratique , cornºn,1 nilé sans dot, :, .
"ſ1Y0n5 pe n »é , , : i : i : d v : 1 , · · · · i : e | ro t pdr lº cºta : l é a triº.iien de ; , uleries , sou, ..
· une mère q1 , l · r · a 1 : « :;1: · 1 1 e 1:1 11 » ! un titrº d Ohse, ºt ººur f ançois. ou le Pu/.'ic., .
fils parrici«le , appel.ºr. 1t 1ni : · , · l · ii ' , ' , ' r la 2"é, 1:'ique c : in'i,vartia/. : e petit bout d oreil ,
secourir, s ºs autr c , , , , ,t : s a t - out , 1:1 s à l p rcº tºllctn iºt dºns c t ouvrage, qu'il ne ſ, ra
chérir et à la re et , t .. : 1u 1 :1 , 1iii.i . s : tºut º ti : , n pro sé y te clicz les horiun s
d'hommes épais d · ns lºs : é;ºrt raºns, i.aq'i ts écl.irº s * t lº vrai , ans de la l,b rté, et peut
fur votre s o : t. - u r l ' , jo r , lu roi, : t r lºs vie -- étrº llè n ' clºs z ceux qui n'ont que le simple
tinées du peuple, b1 ctleat du desir de marquer bon sens et le tact de la vérité. « Nous n'avona
( 12o6 5
rien à craindre, dit l'auteur de cet ouvrage, des tous les âges. Autrefois ce n'étoit qu'après plus
puissances étrangères, et sur-tout de l'Alle sieurs lustres que l'homme comnicnçoit à rai-.
magne. Si l'Autriche, la Prusse et la confédé sonner ; aujourd'hui la liberté , échauffant
ration germanique se réunissôient , la France toutes les têtes de son feu sacré, d veloppe rapi
auroit à combattre une armée de 5oo,ooo hom dement, jusque dansl'esprit des jeunes enfans,
mes, et quels liommes ! 1'es François d'ailleurs, les principes de cette heureuse philosophie doñt
ajoute-t-l, n ont point d'armées, et ne peuvent la force invincible a détruit les bastilles, détrôné : º
en avoir de long-temps. Que signitie une armée les tyrans et remis les mortels dans le rang où la !
de gardes nationales ? rien du tout contre cinq nature les avoit placés.A mesure que cette mère !
cent mille héros allemands ». Mais la stupidité de la révolution fait tous les jours de nouveaux
ou la mauvaise foi de ce prétendu observateur progrès , son influence se communique d'une #
va plus loin : il prétend que tout le monde com extrêmité de l'empire à l'autre : le trait du feu !
mande dans cet empire , excepté l'agent re électrique n'est pas plus prompt. · · ·t
connu du pouvoir exécutif, qu'il suppose être | A peine s'étoit-il formé dans notre ville une
parfaitement dans le sens de la révolution, tan société d'étudians patriotes , que nous avons
dis qu'aucun département, aucune municipa eu la consolation d'apprendre que de pareilles
lité , aucun district, aucune portion du peuple associations s'étoient établies à Brives, et même ,
ne s'y trouvent ; il va plus loin encore ; il dit : sur le sol encore sanglant de la ville de † -

que séparée du roi, la constitution n'est qu'un C'est là que les enfans qui ont juré d'être fidèleà '
livre. Ainsi sans un roi les peuples ne peuvent à la patrie étudient la constitution, et affilentſ
ni boire, ni manger , ni respirer, ni se gouver leurs épées pour la défendre ; c'est là que se "
mer sagement, ni penser, mi exister enfin. formeront les champions des législaturesàveniri, à
Je demande à ce petit monsieur qui, à sa c'est là enfin que la jeunesse patriote vient .
première apparition dans le monde journaliste, annoncer
sera à l'Europe
plus de légéreté. étonnée qu'on ne .l'accu
, . # #

fait le tranchant sur la politique de l'Europe, et
sur les principes de notre constitution, si ce Pénétrée de ces sentimens, la société de-la . :

sont les rois qui font croître le grain et qui le jeunesse patriote qui s'est formée dans la ville
cultivent; si ce sont eux qui répandent les lu d'Auch desire ardemment de puiser dans vos :
mières chez les hommes; si ce sont eux qui in feuilles les principes de civisme que vous déveº |
ventent les arts et les mettent en usage. Que loppez avec tant de courage. C'est à vous, nidue,
me répondra-t-il ? Ne sera-t-il pas forcé de con sieur , d'alimenter par vos écrits mâles et vigpu-#
venir que ce sont les rois qui proſitent en grande reux le feu sacré de la liberté qui brûle dans nos
' partie de tout, qui mangent la plus grosse par coeurs ; c'est à vous de fixer encore davantage ,
tie de tout, qui étouffent quand ils peuvent les l'attention des jeunes citoyens par la perspee-!.
lumières de la raison, seul bien réel de l'homme tive du bonheur que promet la révolution .
social , et qui , pour soutenir le contraire dans iEncouragés" par une municipalité dont vc
de lâches et hypocrites écrits , sondoient des avez fait si justement l'éloge, et glorieux de
misérables à tant la sottise ct l'imposture. C,... nous voir l'espérance de la patrie régénéréé,:,
nous allons façonner nos cœurs au grand systême,
de la liberté. Puissions-nous avec succès culti-,
A M. CA R R A. ver de mos mains pures l'arbre de la nouvelle
constitution , et faire propager ses raciries
Auch , le 16 février, l'an II de la liberté. fécondes jusque dans ces malheureux clinrra
- - - - - Aux ames bien nées où le souffle de l'inquisition et du despotisme
La raison n'attend pas le nombre des années. a étouffé le germe de la raison et de la liberté..
Nous sommes, avec les sentimens de la plu
Un des plus grands bienfaits de la constitntion tendre fraternité . monsieur , vos très-chers
françoise est d'avoir réveillé cet esprit public amis les membres de la société de la jeunesse
ue le despotisme avoit cu soin de tenir assoupi. patriote, établie au collége d'Auch. Saint
Ce miracle de la raison humaine sera pour jamais Mlont , président ; Lapeyrère et Robert ,
l'objet de l'étonnement et de l'admiration de secrétaires. -

On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pri «
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres † les Auteurs des Annales Patriotiques.
, Et chez tous les Libraires et Directeurs des l'ostes du Rovaume et de l'Etranger..
· Il paroit tous les jours un Numéro de ce Journal.Prix 36 liv. pour un an, 18 liv. pour 6 mois, e ,le 9 lit.
3 mois franv de port , par la poste , pour tout le 'ioyauine. L'abonneuzeux ne commence que du prt'n. d'un moin
--
( 12o6 )

S U P P L É M E N T A U N'. D. X X X V I I.

ondres et ses environs ou Guide des Voya des Etrangers. Ce Guide ne laisse rien à desirer
#eurs curieux et amateurs dans cettc partie au Voyageur curieux ; celui-ci aura pour ainsi
de l'Angleterre, qui ſait connoitre tout ce dire l'inventaire des richesses mobiliaires de tous
qui peut intéresser et exciter la curiosité des les bourgs , villages et unaisons ; le Guide trace
| Moyageurs, des Curieux et des Amateurs à ce sujet une espèce de Cours Topographique
de tous les états : = Avec des instructions et multiplie les descriptions locales.
aindispensables à c.nnoitre avant d'entrepren Une partie non moins intéressante de l'Ou
•dre ce voyage, et une Notice des princ/pales vrage , ce sont les avis répétés que donne l'Au
Milles les plus commerçantes et les plus ma teur sur la conduite que tout Etranger doit
rºufacturieres des trois Royaumes : = On y a tenir à Londres : les intriguans les plus dan
int dix vues des principaux édifices et gereux du globe, les ſilous les plus habiles et
2maisons royales , et une carte ; le tout gravé es plus eſfrontés, les cscrocs les plus profonds
ea taille # ; = Ouvrage fait à Londres y ſont leur résidence ; et si l'on a le danger
zvar M. D. S. D. L. = Seconde édition , de tomber par ſoiblesse ou par erreur en de
2 vol. in-12. prix 5 liv. broché et 6 liv. franc mauvaises mains , alors il vaudroit mieux avoir
aleport par la Poste. A Paris, chez BUIssoN , fait naufrage en passant le Pas-de-Calais.
# rue Hauteſeuille, N . 2o. La Capitale de l'Empire Britannique réce
lant dans son sein un plus grand nombre de
Zondres fut de tout tems l' émule de Paris, a malfaiteurs et de gens perdus que toute autre
t Voltaire ; or, il n'est plus permis d'avoir vù Ville, ce n'est pas sans quelque danger qu'on
ne de ces fameuses Cités sans voir l'autre : on entreprend ce voyage pour la prcmière fois ; iI
| fait incessamment le parallèle dans les écrits iaut donc écouter la voix de l'expérience et con
les conversations, et c'est lorsqu'on est des sulter notre Guide , parce que la vigilance doit
ndu dans tous les détails, qu'on s'apperçoit s'accroître à proportion des embûches , elles
mbien il est difficile d'assigner à l'une d'eiles sont innombrables à Londres ; le vice, le crime
supériorité sur l'autre ; les avantages sont et la scélératesse y ont des deliors calmes et dé
par des désagrémens, et le génie , cevans. Les avis qu'on donne aux Voyageurs à
oeurs, les usages du Peuple Anglais faisant ce sujet solº* importans : c'est le Libraire lui
tuellement contraste avec les nôtres, il en même M. Buisson , qui a conçu le plan de ces
une espèce de lutte dans les idées au instructions er de ce Guide salutaire, il doit
u desquels on ne sauroit décider laquelle en partager avec l'Auteur la recommoissance pu
deux Villes est la mieux civilisée; elles s'em blique.
t successivement des idées de bienſai Cet Ouvrage est rempli de vues des maisons
, de réforme et de l'olice qui doivent tour Itoyales, d'édifices, de cartes gravées en taille
au profit des deux Peuples. douce et bien exécutées ; ce qui ajoute singu
s richesses d'Italie semblent avoir passé à lièrement à son mérite.
'res tant on y voit de tableaux ; l'Ouvrage •-c-a
| noLIs annonçons 11ous en donne un cata
e qui a lieu de surprendre ; ai1isi, l'on Pour ſaire connoître authentiquement la com
: voir en Angleterre les cheſs-d'oeuvres de duite les Gardes ïvationales qui ont chassé et
intLure sans passer les 1nonts. détruit les Brigands de Jalés , nous donnons ici
sait que les richesses, les commodités et les co; i : du certificat délivré au Détachement de
ss ces des Anglais sont rnoi1:8 à ' , , :/Ares la Garcie Nationale de Moi1telirnart. auqmel étoit
aras ses environs : c'est dans les ! » : 1s ( le
*•- -_ -
:: () 5
joii.t celui d' Espeiuche, par M. le Commisssaire
ra e que l'aniiliº , la conſian ,. du Léiarte1ne11t du Gard.
cI éploient leur luxe délicat e ré
là cl'il ſº ut étudier lc cara :: ; , t io'ial « Nous soussigné Commissaire du Départe .
dans la Capitale , semble é , º , , , !»é rºar ment du Gard, certifioiis ct attestons que la
ietax ctu commerce ct l alfluence ténébreuse Légion de Monteiimart , corninandée par M.
Suppléuieiit au JW . 537.
" !
( •º )
Guynet, Capitaine, à laquelle s'est jointe celle substituer un qui auroit les mêmes inconvénien
d'Espeluche , commandée par M. Vene, s'est il faudroit les accabler d'impossitions particu
liéres ?d'où résulteroient, † Vill
comportée avec toute la sagesse et discipline
possibles, qu'il est à desirer que toutes les Trou de †
, le découragement, la misère, la dé
es de France montrent le méme sontiment pour population, la diminution de valeur de ses im
# salut de la Patrie, le même respect pour les meubles et une perte pour l'Etat même, auqu
Loix , et annoncent la même bravoure. Nous ces immeubles assurent une portion intéressan
remercioris , au nom du Directoire dont nous de revenu. - | .
sommes Commissaire, tous ces braves Citoyens Les Octrois de Lyon sont supprimés, maisc'e
Soldats de la générosité avec laquelle ils sont àderaison même de cette suppression que la det
cette Ville doit mécessairemcnt être reca
accourus à notre secours, et promettons et ju
rons de suivre un si bel et si noble exemple nue Nationale , car les Octrois , tout rui
toutes les fois que nous en serons requis par qu'ils étoient, composoient la majeure part
leurs Municipalités auxquelles nons témoignons des revenus dement
la Ville. -;

toute notre reconnoissance ». Indépendam des considérations géné|


les et qui sont communes à toutes les #
, Fait à Barjeac, ce 27 Février 1791.. Signé, celle de Lyon a des droits particuliers aux 1
David Jonquier, Commissaire du Département cours qu'elle sollicite : elle renferme un
du Gard. Matmet , Secrétaire. grand nombre d'édifices et d'établisseniens !
Nous, Commandans-Général, certifions tout ont été fondés autrefois par ses habitans,
ce que dessus ; en foi de quoi nous sommes sont le fruit de l'industrie de ceux-ci, et qui
signé , Legrand. viennent aujourd'hui des propriétés National
--• « Nous remettrons sous vos yeux , dit !
mune de Lyon à l'Assemblée Nationalé, l'à
#Extrait d'une Adresse préliminaire de la Com de situation
mune de Lyon à l'Assemblée Nationale , de cette Ville : vous y verrez l'
sur la dette de cette Ville, sur les dettes des cès de sa détresse , l'origine de ses dettes et
Villes en général, et sur la nécessité de les titres à en réclamer le rembonrsement ;
joindre toute à la dette nationale.
jugerez les conséquences de sa destruétion
vous ne voudrez pas laisser périr la "sedo
TLa dilapidation et les excès d'un Gouverne Cité de l'Empire , dont le Peuple, trop.
xnent qui, depuis 14 ans, avoit dévoré quatre tems oprimé , égaré, développe enfin ,
milliards, outre les revenus ordinaires, et que manière la plus éclatante, le patriotismie g
da Providence indignée a fait rentrer dans le reux, gage de vos succès, que le Peùple
3néant, ont insensiblement amené la Ville de nifestera de toutes parts, dès qu'il co
-Lyon sur le penchant de sa ruine. Cette Ville, à s'éclairer sérieusement ». C....
ainsi que plusieurs autres, sont obérées de dettes
§, fruits des emprunts qu'elles ont Extrait des registres du Comité Mili
·été forcées de faire pour fournir à ce Gouver l'Assemblée Wationale concernant les i
4mement dévorateur d'hommes et d'argent les Qſſiciers et Cavaliers du Regiment Ri
sommes qu'il demandoit sans cesse et de toutes Champagne. »,

parts avec toute l'insolence du despotisme le plus Le Comité Militaire ayant écrit au Ministr
scélérat et le plus odieux. Guerre pour s'informer si depuis le Décret
Dans les dernières années avant la Révolution, Décembre dernier concernant les sous-Officiers
-Lyon renfermoit plus de vingt-cinq mille indi valiers du Régiment Royal-Champagne , il*
vidus réduits au pain de l'aumône par ces ex point élé- porté contr'eux de nouvelles accui
torsions successives; et pour payer les arréra sur la réponse négative du Ministre de la Gu
ges de ces extorsions, elle étoit obligée de re Comité Militaire a pensé que MM. les Mem
prendre sur clle même, par différens droits ou diflicultés admettre dans†
postunt le Directoire des , pouv
la Gendarmerie Na
octrois de quoi y satisfaire. ceux des sous-Officiers et Cavaliers de ce Réging
Aujourd'hui si les dettes de cette Villes et des desirent entrer dans ce Corps, si d'ailleurs ils
autres Cites qui sont dans la même position, sent les qualités requises. # - |

étoient laissées à la charge de chacune d'elles, Fait au Comité Militaire le 2o Féyrier #º"
il faudroit donc, ou continuer le régime des Signé , ALExANDRE LAMETH, Président dua
txucteur sous lequel elles gémissent, ou lui en Militaire- -
-

· ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES


D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
| J o U R N A L L 1 B R E , par une Société d" Écrivains '' ztriotes ,
dirigé par M. / ZrncIER , et par A.4. (ARs 4, un des .{uteurs.

Les ennemis de toute constitution n'aiinent pºint le roi , iis 1'e l'ont
juin.tis aimé, et ce n'ost po1nt sans cause ; mais nous , nous l'aimons.

| No. D X X X V I I I. Du Jeudi 24 Mars 17oz.


A.>

| ASSEMBL EE N A T I O N A L E. au criminel, à cette malheureuse affaire : et elle


a invité les li : bitans de l'ancienne pro, ince de
Séance du 22 mars au soir. Maconnois à oublier le 1 e° 5 : ntiment de leurs
malheurs dans la concorde et la paix.
Les nouvelles rassurantes qui étoient venues On apprend qne MI. Goulard ( P. ), curé ct
de Douai se sont croisées avec des nouvelles député de Roanne, qui avoit pris un congé pour
† dissentions n'y sont p s éteintes, raison de santé, est maintenaut occupé à semer
peuple prononce encore le mot, l'horrible par-tout la guerre et l'in civisnie .. et n'a pas
mot de LANTERNE; chaque parti t1 emble et me craint de souiller la chaire des plus affreuses
nace à son tour. IIl ſ: X l lIl 62S.

Le département de Seine inſérieure vient Un avis s'est ouvert pour qu'il fût informé de
d'élire pour évêque M. Charrier, curé d'une ces crimes, monobstant l'in ricla!.!.t. du pré
sse de Lyon , me1nbre de l' Asseniolee na t; icant.
tionale.
L Assemblée, sans s'opposer à l'information,
M. Dumouchel, son collègue et son émule sauf le compte qui lui en doit être rendu avant
en patriotisme, venant de monter au siége de qu'elle ne reii de le dºcret, est passée à l'ordre
îmes, et laissant vacante la place de recteur ºu jour, et a révoqué le congé donné à M. Gou
e l'université de Paris, certaine clique malé lºrd , et lui a ordonné de venir reprendre ses
'vole s'est promis d'élever dans Pari, quelques fonctions.
troubles en provoquant l'élection d'un nouveau Séance du 23 Mars.
recteur, qu'elle auroit tâché da faire à sa dé
votion. Le dircctoire du département, dont la L'un des plus lieureux moyens qui aient
vigilance égale le patriotisme, a éventé le com servi à propager la luni ère et l'esprit de patrio
plot et en informe l'Assemblée nationale , en · ºrie , c'est la dissémination de ces soci'tés
proposant de décréter un sursis à l · lection du d' mis de la constitution, qui , sur la modèle
| recteur jusqu'à l'instant, peu éloigné, où l'édu · 1 club i tnorteé des Jacobins de Paris. se sont
| cation nationale scra constitutionellement or
fº : mées de proche en procl1e , au milieu de
ganisée. c 11t et cent villes du'roy iiime , au milieu méme
Un rapport de M. Mugnet a rem , sous les º s habitations que l'aristocratie avoit prises
yeux de l'Assemblée une procédure eſfraya , o 4 : " son domaine. t

du tribunal de viācon , qui, instruite sur la : 1: s la petite ville da Louans , départament


poursuite des ci-devant sºigneurs et châtel,tiºs · · ' : º : et Loire , une sociét , de cºttº ni! ture
contre lesquels s'étoit portée l'insurre ticn dº · c n " le projet d'élever , à ses frais , et de l,
juillet 17º9, a envoy é à la mort tren1e-#e :;x | ln 1.1 , : * ar ain i dire , de cliacum des frères »

mallheureux paysans, dont deux cents avoient ºº : ' ºs dº jº tice qui ne coût •ra ricn au,
déja º r é massacré . , s'ici 'ºs. S tir t: 1i ° c.ºi » : 1 , č . .. . · ':: - levant
Sur l avis du rapportcnr, il a été d 'crété qu'il ºiº l
- s: l
iºº
'',.N seront
,, grav, ét ^, •-l, s Jr. , : , , t ies d .
l - v -

ne seroit donné aucune suite, soit au civil, soit vºirs ºº : ºoºtae, tu citoyen : « 538
# rs la pres
-

( 12o8 ) "»

mière fois , dit M. Mailly ( Château-Rºgnrult ) que indifférente. T a discussion ayant été fer
q i n expo3é ce fait intéressant, ce sera la pre mée sur le voeu de M. Brillat , l'article a été
nu,ère fois sans doute que l'amour du peuple décrété ainsi :
aur,t construit un tribunal judiciaire ». Art. III. « La régence du royaume appar
U1, applaudissement universel a accueilli ce tiendra de plein droit, pendant tout le temps
récit et l' xcºllent citoyen qui l'a fait. -
de la minorité du roi, à son parent majeur le
M. Prºgnon a proposé , et l'Assemblée a plus proche par les mâles, et en cas de parité .
adopté le décret suivant : de degré , à l'aîné ».
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu L'article IV a été longuement et vivement
le compte que lui a rendu son comité d'empla débattu : M. Barnave a rappellé la nécessité
cement de la pétition du district de Beaujemey, d'imposer au régent la condition de prêter le
autorise l'administration de ce district à louer, serment civique. On a entendu sans surprise
pour deux années seulement, un local pour y M. Montlozier, mais avec surprise M. le Cha
tenir leurs séances , pourvu cependant que le pelier, dire que cette disposition étoit contraire
prix de location n'excède pas la somme de au principe constitutionel de l'hérédité de la
1 ooo livres ». couronne. Un mot de M. Mirabeau a arrêté sur
L'évêque de Blois, M. Grégoire , demande les lèvres de M. Montlozier les argumens dont
un congº pour aller prêcher l'évangile de peix il comptoit étayer son opinion , et la presque
dans son diocèse , maintenant troublé par l'in unanimité a décrété ce qui suit :
trigue et le fanatisme : mais où il ne déses Art. IV. « Aucun parent du roi, ayant les
père pn3 de trouver ou de régénérer de bons · qualités ci-dessus, ne pourra cependant être
citoyens. - régent, s'il n'est françois et régnicole, ou s'il
La grande qnestion de la régence a été reprise est héritier présomptif d'une autre couronne,
par M. Péthion. Après avoir passé en revue les et s'il n'a précédemment prêté son serment ci
siècles de notre histoire, il pose en principe que, vique; en entrant en fonction, si le corps légis
dans un gouvernement représentatif, dont l é latif est assemblé, il prêtera devant lui son ser
lection d t la base , on ne peut s'écarter de ment de ſidélité à la nation et à la constitution ;
cette forume heureuse pour toute espèce de ma et s'il me l'est pas, il publiera une proclamation
gistrature, cxc ºpté celle lu roi, qui est consti où sera contenu son serment et la promesse de
tutionn llement l 'réditaire. ll regarde l'ébran le réitérer devant le corps législatif, aussi-tôt
lemgnt qui résulteroit d'une élection de régen qu'il sera assemblé ».
ce, comin2 une de ces secouºses nécessaires La régence pourra-t-elle être donnée aux
aux bons tempérammens, pour qui un trop femmes ? M. Clermont-Lodève a cru devoir
long repos dégénéreroit en paratysie. , , . galamment plaider la cause des reines-mères,
le systêmº de l'hérédité a été rétabli par en avouant toutefois que la plupart de leurs ré
M. { lern,ont-'!'onnerre. Il ne pense pas « que gences n'avoient pas eté heureuses en France ;
les avantages qu'on veut appercevoir dans le mais iſ en a rejetté la cause des troubles sur l'ab
systême de l'élection , puissent dédommager la sence d'une volonté nationale. M. Cazalès ouvre
nation des inconvéniens inséparables des se l'avis, qu'il soit loisible au roi régnant de déférer
cousses politiques qui précéderont nécessaire par testement la régence à la mère de son fils,
ment le cloix des électeurs ». sauf l'approbation du corps législatif Ni l'une
MI. Clermont-Tonnerre croit aussi qu'il est ni l'autre de ces opinions n'a pu obtenir faveur,
au moins utile que le régent soit chargé des et il est décrété par l'article V, que « les femmes
soins de j'en ſance du roi mineur ; et que Ce sera sont cxclues de la régence ».
pour la régent non-seulement un gage de la
considération
sant publique
aiguillon pour tâcher, d'obtenir
mais encore un Puis
la confiance
P A R I S, le 21 mars.
des peuples et la reconnoissance du prince.
M. Mirabeau a traité la question dans l'un et Hier au soir dans la séance de la société des
l'autre systême. Le principe de llié édité p roºt amis de la constitution , M. Kersaint, membre
du directoire de district de Paris , a dénoncé
assurer le repos de l'état, et éloigner les efforts
de l'intrigue : mais plus d'une fois sans doute le ministre des finances pour avoir donné au roi
cette chance fortuite fera regretter à l'empire dans une lettre ecrite aux administrateurs de
' la voie de l'élection.Au sºurpius , ajoute-t-il, si département le titre de ehef suprême de la rza
la constitution cst bonne, la question sera Pres tiºn. Le petit dc Lessart ne sait donc pas que
*
· ( 12o9 r
toute nation est souveraine, et qu'une nation disent-ils, en abordant sur ce rivage, jettèrent
souveraine n'a point de chef suprême qu'elle une masse de fer au fond des eaux, et iurè rens
même ?Il me sait donc pas que le roi n'est qne de ne retourner dans leur patrie, so t aise au
le délégué de la natîon pour le pouvoir exécutif joug du despotisme , que lorsque cet,e masse
seulement, et que lui donner le titre de chef surnageroit : elle est au ſond de notre golfe ;
supréme de la nation, c'est blasphêner contre et nous, mous jurons de n'abandonner la cause
la majésté souveraine du peuple , et commettre de la liberté que lorsque ce fer ſlottera sur les
un attentat contre les droits naturels et impres eaux ». Cet héroïque serment a été couvert
criptibles de ce même peuple ? Mlais nous re d'applaudissemens.
connoissons bien là le disciple de Necker et
l'esclave de l'ancien régime. En vain employera La société des amis de la constitution de Ca
t-il les expressions dc constitution, dº t,berté
et de patriotisme, nous verrons toujours dans tillon nous écrit que le vicariat de Cambrai s'est
cet homme le petit bout d'orcille ; il l'a montré avisé de destituer de la dignité de doyen , M.
trop à découvert dans toutes les occasions. C... le Preux, curé de Catillon et doyen de chré
tienté, parce qu'il a prêté son serment avec
Du 22 mars. ses deux vicaires. On demande si le vicariat de
L'affluence extroardinaire de monde dans Cambrai ne mérite pas d'être dénoncé à l'As
nos promenades, dans nos spcctacles, le con semblée nationale et à toute la France, et d'avoir
cours journalier d'un nombre inſini de voitures une forte réprimande. Cet acte d'audace et
élégantes au bois de Boulogne, l'air de sérénité d'injustice a été suggéré par un certain Delhay,
ci-devant chanoine de Cambrai , et frère d'un
et d'aisance qui règne par-tout, concourent à
confondre les étrangers qui arrivent à Paris. ci-devant crossé-abbé régulier de Saint-André
D'après les sombres rapports de quelques-uns en Catteau , qui nourissoit ses chevaux en route
de nos papiers publics qui circulent au dehors, de pain excellent , blanc comme la neige, dont
ils s'imaginoient que Paris n'étoit plus qu'un re les restes étoient foulés aux pieds.
paire d'ombrageux factieux prêts sans cesse à •--

s'entr'égorger; et le contraste de ce qu'ils voient Département des deux Sèvres.


avec ce qu'ils ont lu, les détrompe agréable
ment. Il semble que la beauté de la saison con Les électeurs de ce département viennent
court à détruire leurs tristes illusions. Au fait,
d'élire au tribunal suprêne de cassation l'hono
les biens nationaux se vendent bien, les assignats rable patriote Garran de Conlon. Ce courageux
circulent, la dette publique s'écoule avec eux , citoyen, dont le nom est inscrit au premier rang
les pouvoirs s'organisent , la nation marche à la dans les fastes de notre glo1ieuse révolution ,
liberté, ayant son monarque à sa tête ; les mé reçoit enfin un digne prix de ses services. Tous
contens les plus fougueux voient bien qu'ils les bons patriotes applan dissent à un pareil
seront forcés de céder au torrent qui les en choix , et ce seroit une ſête pour eux de voir
traîne; que de raisons pour rendre à une nation porter au comble des honneurs le bon M. Gar
douce et aimable sa gaieté naturelle, et pour ran, qui charme par la simplicité antique de
appeller chez elle les étrangers qui se sont tou ses moeurs , autant qu'il inspire d'estime et de
jours loués de son accucil. considération par ses talens ct ses vertus pu
Observ. Les personnes qui connoissent Lon bliques.
dres et qui y ont séjourné, attestent que jamais
la sûreté personnelle n'y est aussi grande qu'elle Troj es , le 18 mars.
l'a été à Paris pendant tout lo cours de la révo
| lution. Un Z'e Deum a été chanté ici dans l'église
de Saint - Jean, en actions de graces de l'heu
· Dans la séance du 2o de ce mois à l'Assemblée reux dénouement du complot avorté à Paris le
| nationale, on a fait lecture d'une adresse de la 28 février. Les preux chevaliers du poignard,
société des amis de la constitution de Mar monarchiens et autres champions , de la ca
seille. Elle porte que deux mille hommes de lotte , de la robe et de la ci-devant noblesse,
cette ville sont tous équipés et prêts à traverser qui , ce jour-là , en furent quittes pour des
le royaume, et à se transporter à la frontière coups de pied au cul , doivent bien aussi une
pour y combattre les ennemis de la constitution belle chandelle à leur patron , en actions de
et de la liberté, « Les Pliocéens, nos pères , graces de la clémence des gardes nationaux ,
( I21o ) - |

de la brelue qui depuis a obstrué la visière de mens étant expiré et au-delà, ils s'acheminent
l'accusateur public, et de l'influence qui a dé tous vers la dame Melmont, qui les reçut à bras
tourné de leur tête le glaive de la loi. ouverts, les loua beaucoup de leur fermeté, et
-
leur dit qu'elle étoit au désespoir : « Ses enfans
ne vouloient pas qu'elle leur fit des pensions ;
Strasbourg, le 16 mars. c'étoit une insurrection générale dans sa famille
contre elle. Dieu vous bénisse, ajouta - t - elle ,
M. Moreton - Cliabrillant , commandant le vertueux pasteurs , la providence viendra à
votre secours; mais..... ». A ces mots le nez des
corps des Carabiniers , en garnison depuis peu
à Strasbourg, a écrit de Paris qu'il entendoit curés réfractaires s'allonge d'une aune : Où va
que chaqnc individu du corps eût la liberté t-on se pendre, dit l'un d'eux ? Ah! mes amis,
d'assister aux séances de la société des amis de ne faites point de scandale dans mon château,
la constitution , et qu'il falloit le dire à l'ordre. retirez-vous avec la paix de Dieu ; bon soir.
Observ. Au lieu d'imiter un pareil exemple, Non ! quelque constitutionaire décidé quel'on
` beaucoup de chefs et officiers de l'armée s étu soit, il est impossible de ne pas s'attendrir en se'
dient à aliéner les soldats de la constitution, représentant la figure have, l'oreille basse et la
et à exciter dans leur coeur des sentimens de bouche béante de ces pauvres curés ! ils au
haine et de jalousie contre la garde nationale. roient bien voulu s'accrocher tout de suite aux
On as ure que c'est à de pareilles manoeuvres arbres de la forêt voisine pour l'édification des
qu'est dû l'iiorrible assassinat de M. Derbaix, fidèles, mais ils m'avoient ni corde ni licols; une
officier de la garde nationale , dans la catas aune de crêpe formoit leur ceinture à chacun,'
trophe de Douai. Si le fait est vrai, la patrie et le crêpe ne pouvoit les soutenir en l'air assez
a droit d'attendre de M. Rochambeau, com long-temps pour rendre leur ame à Dieu : la
mandant dans le département du Nord , et de partie fut donc remise au moment où leurs suc
M. Duportail, ministre de la guerre, que le crime cesseurs les feroient déloger. Ici finit la doulou.
des cheſs militaires de Douai sera révélé et reuse histoire qui est très-exacte et très-vraie,
puni. -

•--•
et qui nous a été certifiée par un de nos abon
més du Havre. C....
Lc pied de nez, ou la mystiſîcation aristo •e-h•-,

cratique.
# Po R E N T R U , le 17 mars.
O rage ! ô désespoir ! ô calotte ennemie ! Les habitans de ce canton s'apprêtent à bien
Ne t'ai-je donc porté que pour cette inſamie ? recevoir les huit cents Autrichiens que leur
prince-évêque a requis pour les exécuter. On
7'elles étoient les exclamations piteuses de se propose de faire danser les satellites de Léo
huit pauvy es curés refractaires et dupes, quit pold le jour de leur entrée dans le pays ; et à
tant le château d'Orcher près d'IIarfleur pour cet effet les citoyens de Porentru, qui presque
retourner, avec un picd de nez, dans un ma tous ont servi, doivent commencer par s'empa
moir presbitérial qu'il faudra céler sous peu à rer de vingt-quatre pièces de canon appartenant
leurs successeurs. -

au prince-évêque, et de liuit cents à mille fusils


Voici le ſait : Henri le Borgne, curé d'Har que des fugitifs françois rebelles ont emmaga
fleur, et sept autres curés de ses amis, avoient siné dans une abbaye. Ces braves gens réclameris
reçu la parole d'honneur (verbale) de la dame l' exécution du traité de 178o, par lequel le roi:
Melmont , ci-devant liaute dame justiciaire de de France s'est engagé envers l'évêque à lui
la châtellenie d'Orcher, chacun d'une pension ſournir des troupes en cas d'attaque ou de sou
honnête , par bel et bon contrat de rente cons lèvement ; ils vontenvoyer des députés à l'As-.
tituée et hypothéquée sur tous ses biens , s'ils semblée nationale pour obtenir l'exécution de
refusoient courageusemont de préter le ser cette clause : et ils ne seroient pas fâchés de voir
zncnt. Les curés ne manquèrent pas à la condi des l'rançois sur leur territoire, tandis qu'ils
tion ; mais le terme pour la réception des ser abhorrent les Autrichiens.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN , libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera , franc de port, le prix
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lit chez tous les Libraires et L)irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET IITTÉRAIREs
« D E L A F R A N C E,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
' J O U R N A I. L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes 9

dirigé par M. MERcIER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

- Les ennemis de toute constitution n'aiment point le roi , ils ne l'ont jamais
aimé , et ce n'est point saus cause ; mais nous, nous l'aimons.

No. D X X X I X. Du Vendredi 25 Mars 1791.


ASS E MB LEE N A T I O N A L E. plus forte partie de son oraison , et il a fini par
proposer quelques idées de réforme contre les
Séance extraordinaire du 23 mars au soir. abus qu'il avoue s'être glissés dans l'administra
tion : cependant il ne croit pas qu'on doive
L• comité militaire avoit demandé la convo refuser liberté et pension à ceux qui voudront
les demander.
cation de cette séance, pour commencer le
rapport concernant l'hôtel des Invalides : ma M. de Custines présente un plan nouveau :
tière sur laquclle M. Maury avoit annoncé le ce seroit de répartir tous les vétérans par batail
dessein d'occuper longuement l'attention des Ions de 5oo hommes dans les villes frontières ,
législateurs. et d'établir , dans les casernes qui leur seroient
, M. Dubois ( Crancé ) rapporteur, a rappellé destinées, un local séparé pour ceux quc leurs
infirmités rendroient incapables d'aucune es
, le projet du comité, tendant à la suppression
de l'hôtel , et à la distribution des officiers et : Lcc de service.
soldats, avec pension et liberté ; et il n'a pas La discussion est continuée à demain soir.
trouvé de meilleure réponse aux objections , Séance du 24 Mars.
que le vœu presqu'un anime des militaires qui
composent cette maison Pension et liberté ; La commisération de l'Assemblée nationale a
c'est le cri dc 2ooo individus : il s'en trouve
été vivement sollicitée en faveur des campagnes
42 seulement qui tiennent au systême de rési de la ci-devant Beauce, dévastées depuis trois
dence.
M. Guillaume a demandé la conservation de
an5 consécutifs par toute sorte ds ſléaux. Le re
couvrement de l'impôt arriéré est de plus de
l'hôtel, et a soutenu que le Inodique traite 4oo,ooo livres , et l'on demande que la pour
ment qui seroit réparti en pensions particulières suite en soit suspendue par un décret formeI.
ne peut jamais tenir lieu des douceurs que « Je ne m'y oppose pas, a dit M. Bouche, mais
trouvoit dans l'hôtel la portion infirme des je réclamerai , au même titre, la même faveur
militaires,
pour les campagnes de la ci-devant Provence,
Il y aura dans chaque département, répond où les olives ont manqué , et je vous annonce
le comité, un hospice où seront reçus et soi de tous les points de l'empire mille demandes
gnés, pour les trois-quarts de leur pension , de la même nature, qui ſiniront par anéantir la
| tous ceux qui voudront s'y retirer. et ils au perception ». Sur la motion de M. Goupil, on
ront l'inappréciable douceur de passer dans a passé à l'ordre du jour. -

leur pays les derniers jours que la nature leur Un décret rendu sur l'avis combiné de MM.
réserve.
Mailly et le Chapelier statue provisoirement
M. Maury avoit promis, cornme on sait, une que , jusqu'à ce qu'une loi positive ait réglé les
heure et demie d'éloquence ; il a ét généreux, appels des jugemens consulaires , les affaires
son dissours a eu le § de durée. Un pom consulaires seront portées par appel à ceux des
peux éloge de Louis XIV, un détail historiqne tribunaux de l'arrondissement, dans le district
de l'établissement des Invalides, ont ſormé la duquel se trouvc l'aflaire en litige.
539
( 1212 ) | N

Le comité d'aliénation a m?s sous les yeux de ter de nouvelles vues sur les mesures à prendre
l'Assemblée le tableau général de la vente, faite dans cette occurrence extraordinaire. --

jusqu'à ce jour, des domaines nationaux dans • Ensuite on a décrété, à-peu-près sans objec - '
ſes 83 départemens. Les estim tions s'étoient tion, les articles suivans : |

portées à 171 millions : la vente a produit plus Art. XII. « Si, par quelque cause que ce soit,
le régent ne pouvoit pas commencer sur le
de 73 millions de bénéfice.
On renvoie au comité d'agriculture et de chanp l'exercice de ses fonctions, les ministres
sommerce le mémoire d'un négociant portu seront tenus de faire provisoirement, sous leur
, gais, qui demande à faire le commerce du Le responsabilité, les actes du pouvoir exécutif
vant directement avec la France, sans passer qui seront nécessaires à la suite de l'administra
par Venise et Livourne, -
tion du royaume.
On parle d'une lettre du maréchal de Broglie, XIV. A cet effet, les ministres seront tenus
datée de Trèves, qui désavoue, dit-on, les sen de se réunir en conseil pour délibérer tous les
son fils lui a prêtés. M.
timens patriotiques que actes qui exeéderont les détails d'expédition
Voydel'demande que, vérification faite, le dé journalière confiés à chaque département mi
cret si honorable qui avoit été rendu pour le nistériel. Ils tiendront registre de ces délibéra
maréchal soit déclaré non-avenu. L'affaire est tions, qui seront signées par tous ceux dont les
renvoyée au pouvoir exécutif, lequel est prié suffrages auront concouru à les former ». ".
de s'assurer des véritables dispositions du ma ( La suite demain. )
*.
réchal. -!

La discussion s'est rétablie sur la question de


la régence, et snr le cas singulier où le roi mi Dans la séance de mercredi matin, M. Mira
neur n'auroit aucun parent arrivant de droit à beau a rendu compte d'une lettre que le comité
la régence. -
diplomatique venoit de recevoir du ministre de
Mi Barnave , et nombre d'opinans , attri la guerre. T'outes les feuilles du soir, dit M.
buoicnt au corps législatif le droit d'élire le ré Duportail, ont publié que j'avois annoncé qu'il
gent. Ce n'est point l'avis du comité de consti n'y avoit sur les frontières de l'ancienne Alsace
tution, qui trouve que ce seroit conférer à la ue 9 à 1 o,ooo hommes , j'ai dû dire que dans
législature un droit constitutionel. M. Thouret le seul département du bas Rhin il y en avoit
a Iait valoir cette objection avec la toute-puis 9 à 1o.ooo, et que, dans deux mois, il y auroit
sance ordinaire de sa logique ; et il a conclu, 2o,ooo hommes sur les frontières d'Alsace.
suivant l'avis du comité, à ce que, dans le cas
inſiniment rare , la régence fût remplie par un Abbeville , le 18 mars. |

sujet nommé par le corps électoral des dépar


temens : l'une et l'autre opinion ont été dis Les béguines de cette ville, chargées de l'édu
cutées avec une égale chaleur par M M. Beau cation des jeunes filles, s'avisoient de déclamer
· mctz et l)uport , le t , rand et le Chapelier. contre les décrets sacrés de I'auguste Assemblée
Les deux systênies paroissent également inad nationale : mais la municipalité, composée de :
missibles, a dit M. Mlirabeau : la question est bons patriotes et parfaitement dirigée par son '
trop importante et n'est pas entièrement éclair respectable maire , leur a fait enjoindre très
cie , je demande i'ajournement. sévèrement d être plus circonspectes à l'avenir ;
« Ce seroit donc, dit M. Déncunier, pour la et d puis ce temps là leur babil anti-civique a -
prochaine convention mationale ». Ce qui est prodigieusement tombé. -

vivement rejetté par M. Thouret , à l'instant , e d rectoire de ce district ne met aucun


même. « Ne voyez-vous pas que les ennemis de relâche dans la vente des biens nationanx ; et
la constitution se feroient un prétexte pour ac - l'on doit des éloges au brave patriote Pierre
célérer par leurs cris la tenue de cette conven Menrice , chargé de cette partie, et qui en
tion, dans l'espoir d'y faire tout le mal qui leur ; a déja vendu pour cinq millions à leur juste
vale1r. -
sera possible ».
M. Cazalès a dit un mot pour le corps lºgis Nous recommandons aux dignes patriotes qui
latif , après quoi la discussion a été ferinée , et composent la société de l'union à Abbeville ;
il a été décrét , à une très-forte majorité , « que de chang r la dénomination de leur société en
l'élection, dans le cas prévu, n'appartiendra pas celle dcs amis de la constitution , afin que nous
au corps législatif ». - ayons le plaisir de les voir affilii s à la société
Le comité de constitution est chargé d'appor méti opole, qui ne forme qu'une société de frères
• - - - - - -
-------
-
$,
( 1213 )
droient déchirer le sein de cette mère com -
et d'amis avec plus de quatre cents autres so
siétés qui lui sont affiliées. mune; formons une s inte et formidable coali
tion qui repousse les traits de nos lâches enne
mis ; et environnaut de nos lumières et de nos
Aux Auteurs des Annalef. forces les patriotes de cet empire, communi
quons à l'ame de tous les bons citoyens cette
Clermont-Ferrand, le 14 mars. énergie puissante qui forme le caractère de
notre liberté ; que nos ennemis frémissent à
FRÈREs ET CAMARADEs, l'aspect de nos grandes et civiques vertus , et
qu'il ne leur reste que la honte écrasante du
A mesure que la constitntion du peuple fran vice, que le remord déchirant du crime, juste et
ois s'approche de son terme, ses ennemis sem vrai châtiment de leurs barbares projets et de
§ réunir leurs efforts pour en embarrasser leurs odieux desseins.
la marche ou en retarder les heureux effets. Il
Nous sommes , avec les sentimens de la plus
seroit insensé de leur part de prétendre à la tendre cordialité ,
possibilité de la détruire , ils savent sans doute
| qu'un peuple qui a conquis sa liberté sera tou v o s B o N s F R È R E s ET c A M A R A D E s,
, jours prêt à la maintenir et à la défendre : ils les membres de la société des amis de la cons
n'ignorent pas que les ruines entassées de la ty titution, séante aux jacobins de Clermont-Fer
rannie et du despotisme ne prévaudront jamais rand , chef-lieu du département du Puy-de
contre l'édifice immortel construit sur les fon
demens sacrés de la nature et de la raison ; ils
l)ome. Dijon, president ; Joba , Daubusson,
secrétaires.
ont été témoins du serment fédºratif de trois
millions d'hommes qui verseroient jusqu'à la
dernière goutte de leur sang pour le salut de La lenteur que nous avons reprochée , dans
leur patrie. Mais ils conçoivent sans cesse de notre numéro du 28 février dernier, au dépar
nouveaux projets ; ils combinent de nouvelles temcnt des hautes Pyrénées, pour la vente des
trames : 1ls forment de nouveaux complots : ni biens mationaux , ne vient point du défaut de
les troubles dissipés à Nanci, ni la conspiration zèle et de patriotisme des administrateurs de ce
| découverte à lyon , ni le camp de Ja'ès détruit département; elle vient de la difficulté qu'ils ont
et renversé , ni les désordres arrêtés à Uzès , mi eue de découvrir les biens ecclésiastiques, puis
la tranquillité publique rétablie à Mont uban , qu'ils ont été obligés de mettre à contribution
ni les excès réprimºs à Vincennes, ni les tenta Apresque tous les notariats du pays , elle vient de
tives déconcertées aux Tuileries , ni les clubs la lenteur avec laquelle on leur a fait parvenir
monarchiques dissous, rien n'arrête leur rage les loix , et du petit nonbre d'acquéreurs dans
impuissanta. Les c eurs coup bles sont rarcment une contrée qui fut dévastée l'année dernière
rappellés à la vertu : nourris de forfaits, ils ont par la grêle et par des inondations d, sastreuses.
insensibles à la voix du remord , et la seule ri Malgré cela les administrateurs ont reçu près de
gueur des loix peut venger les bons citoyens des 5oo soumissions , et ils doivent envoyer au pre
| crimes de ces vils ennennis. mier jour à l'Assemblee nationale un bordereau
lls tentent maintenant, frères et camarades , génrral des adjudications définitives , qui se
| de soulever le peuple contre les sociétés des montent iusqu'à ce jour à 241.7o8 liv. , et qui
| amis de la constitution, sentineiles vigilantes de excède cc !ſe des estimations de 96,76o liv. Les
la patrie ; ils tentent de calomnier ces institu biens de l'évêoné o»t été les premiers vendus.
tions bienfaisantes , qui dans chaque ville du On a conſonda dans presque tous les jour
royaume sont la sauve garde de notre liberté ; naux M. de Cour , liºutenant de roi à Salins,
ils tentent de porter un conj mortel à ces asso avec le sieu : de Coust , clievalier de St Louis ,
ciations du patrioi sm : le plus ( clairé , si pré qui fut surpris au château des Tuileries , un
cieases au bonlit ur dr l' humanité : t lle est l'o poignard sous son la bit. Ce sont deux hommes
dieuse persp ctive de leur nouveaux forf its. tres diſiº rs : À l. de Cour, lieutenant da roi à
instruits de ces p rfides desseins par l'exacti Salins , est ºn octogénaire plein de probité et
tude dº nos corr spondances, sa : v ons encore de i'atrictiºn " , qºi n'a pas quitté sa chambre à
ne fois , fières et ca marades , ia patrie qui Salins de nºs - 1 an , et qui, à la nouvelle de la
ous est s, clière, des maux qui la m na cent ; prise de la Besti.le, adopta la cocarde mationale
eillons nuit et jour sur les traitres qui vou avcc les marques de la plus vive alégresse.
( 12 14 ) - -

PA Y s - B A s A U T R I c H 1E N s. tale et féodale des états. Dans cette hypothése,


: le clergé belgique devroit subir le sort de celut
Pendant que le doucereux Mercy amuse les · de France, et la mation rentrer en possession
patriotes vonkistes par l'espoir d'une démo , de ses biens, à la charge de salarier les ministres
cratie royale , le général Bender vient de faire
une proclamation , où il annonce , au nom de sa du culte., Mais peut-on croire que Léopold et
S. M. impériale , qu'il traitera en ennemis de cour daignent s'occuper de projets utiles au
l'état, tous ceux qui tiennent des discours dan peuple !
gereux ou séditieux, qui chantent des chan
sons patriotiques, ou qui crient vive Van-der Guide du voyageur en Italie où l'on trouvera
l'indication des monumens, curiosités dans
INooz ! vivent les patriotes ! à la lanterne les tous les genres qu'on peu & voir dans cette
impériaux ; ceux qui oseront se montrer en Partie de l Europe, avec des notions sur le
uniformes ou avec la cocarde patriotique, et qui commerce , la population , et des instruc
auront des armes dans leurs maisons. Toutes
maison d'où il partira un coup de feu , sera tions Particulières pour les voyageurs. 2 vol.
in-12, prix 3 liv. brochés , et 3 liv. 12 sous -
abattue par les troupes autrichiennes à coups Jſrancs de port par la poste. A Paris, chez
de canon , etc. Buisson , imprimeur-libraire, rue Haute
L'Angleterre et la Prusse , comme garantes · feuille , n°. 2o. - - - -

de l'antique constitution belgique , paroissent


vouloir soutenir les états de ces provinces, dont Italiam ! Italiam ! On ne cesse d'imprimer
l'autorité met un frein au despotisme impérial ; · sur l'Italie, parce qu'on ne cesse d'y voyager ;
inais dont la composition aristocratique déplaît mais chaque voyageur a son point de vue, ainsi
au parti vonkiste : ce dernier parti est composé que l'objct de ses études. Un naturaliste, un
d'hommes éclairés, qui sont, ou qui paroissent peintre , un musicien ne voient point, n'enten
être, les amis du peuple et les ennemis déclarés , dent point de même ; et le philosophe qui ap
de l'aristocratie des nobles et des prêtres. Pour perçoit un pape et une religion nouvelle à la
lutter avec avantage contre des adversaires aussi place de César et de Jupiter , que de réflexions
puissans dans un pays où l'ignorance et le fana diverses n'a t il point à faire ! - .
tisme populaire dominent, ils ont cru devoir Le Guide que nous annonçons s'est attaché
prendre leur point d'appui auprès du trône im de préférence à un itinéraire instructif et dé-.
érial. Mais sont-ils bien sûrs des dispositions taillé , il corrige les méprises de ceux qui l'ont
de Léopold à seconder leurs vues pour la régé devancé, et donne les renseignemens que l'ama
nération du peuple belgique ? ne doivent-ils teur des beaux arts , le philosophe et le négo ! |
|
|

pas craindre que le motif de Léopold en les ciant peuvent desirer; il y en a de très-utiles |
carressant, me soit de contenir par eux le parti et de très-exacts sur la valeur des monnoies ;
des états, et de parvenir à régner despotique sur les ibesures , sur le prix des postes, des
ment sur les Pays-Bas , aux dépens des deux voiturins, etc. ; leçon précieuse d'économie. .;
factions qu'il a sa habilement y faire naître, et Le Guide y a joint un catalogue des auteurs
qu'il maintiendra jusqu'au moment de les dé qui, depuis 161o jusqu'à nos jours, ont publié
truire l'une et l'autre ? leur voyage en Italie Le plus volumineux est
Ceux qui ne peuvent croire à la possibilité celui de M. de Lalande en 1765 et 1766; le plus
d'une réconciliation et d'une coalition entre les rare est celui dé M. William Young, écuyer, en
cours de Vienne et de Berlin , imaginent que 1772 On n'imprima que dix exemplaires de
Léopold incline à reconnoître la nouvelle cons son voyage dans une imprimerie particulière ;
titution de France, et à remouveller avec la et le plus mauvais de tous est celui d'un M.
nation françoise et son roi l'alliance de 1756 Sherlock en 1777. Il y règne une prétention
sous de nouvelles clauses, compatibles avec le d'esprit insupportable Le voyage du feu pré:
régime de la liberté et le systême inoffensif, sident du Paty en 1785, est aussi défiguré par
le même défaut. il est bien extraordinaire que
adopté par la France et décrété par l'Assemblée
nationale. Ces spéculateurs ajoutent qu'une
suite immédiate de ce traité sera l'établissement
les grands monuméns de cette superbe cont
et les débris d'un peuple majestueux et grave;
#
dans les Pays-Bas de la monarchie populaire, n'aient point corrigé ces deux derniers auteurs
fondée sur les ruines de l'aristocratie sacerdo de la froide manie du bel esprit. 4

On s'abonne à Paris, chez BuissoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de part, le priz
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiquet.
Et chez tous les Libraires et Directeurs des Poates du Royaume et de l'Etranger, -
NNALES PATRIOT1QUES
Q
ET Li i'i'E#Ai#E5
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O 2 E ;
- º, . . -

J o U R N A I, L I B R E , par uze Sºciº 2.4 dº Ecrivains Patriotes ,


dirigé pcr iii. la # Rcx E R , et par 2i. CA a ºA , un ces 2 céeiers.
-
| - . - _ - " -

'I ute • ciété d3ns iaq'i l le il g ' r : 1tie d 3 !: ºi : s :'es" :,as , ss 11 ée ,


ni la sépar a tion des pºuvoi1 s 1: · ariableaie.1t d - te; niu e, n'a point
de constituti p:i.

7•
D X L. Diz Samic # 26 J/ars 1751.
| ASSEMB LEÉ N A T I O N A L E. # forcé ce quelqu'un de se rasseoir, ce qu'il n'a
pas fait de bonne grace , et ÀJ. de Beauharnois
Séance du 24 mars au soir. a conclu en a lliérant au vºeu du comité.
MI. Clermont- l'onnerre d counuencé par a c
S, , dans une qn estion d'économie politique , cuser l'csprit d'in : ovation d'avoir o é attaquer
il étoit possible de pren lre po 1r base première un tnonutn ºnt glorieux , l o'j t dcs aduirations
la gloire des bºaux arts e : l'adn1iration due aux de l'univers. il n'a pourtant pas encensº la mé
monumens de l'architectare , sans doutº l As noire de : oti s \ i'. ,: au
V. : c i : air il a !é:: on é
semblée nation le se sºr o#: lais ée d tertn ne les cr.mes de l.ouvois, qu'il n'a pas l 'sit ! d'ap
aujourd'hni , par un b au di coars d : Al. du pºils r n n / oinii.e e , cré:'.'e. et il a d in. :: dé la
Châtelet , qui a prouvé q'ie l'liôtel !ºs inva conscrvation de l hôtel, avc c l , réforination des
lides étoit le plus superhe clºs éta bºssemcns # bºts, sºr-tout de celai par lequel on ose dis
fondés par : ouis X: V ; é diſ e respce «ºle , : i.,ºuer le ptin de l cl'i : ºr !º , ain ! s ,oldats :
a-t-il dit , par l intention du fondateur , admi « is nou3 ont dcnné ie bon sang s'est-il écrié, S>

rable par les effort5 r ' nis des plus beaux talens · naus devons le r donner de bon pain ».
du dernier siècle. « Cependant , ajoute l'ora l,'im ression de ce discours est ordonnée,
teur , quel que soit votre décret, vous n'ou nen ob tant quelques réclamation5.
blierez sûrement pas de donncr un ºsyle au mili
Y.
-
M. de Menou , piºlant ensuite, n'a vu dans
taire vétéran qui n'a point d'autre ressource ». la construction de l'ii ótel des Invalides « qu'une
M. de Beaul,arnois , écartant la pompe des anºnde honorable faite à la # rance par Louis
grands mots et d 's plirases arrondiºs , a réduit 2-i V , pour lui avoir ſait perdre trois millions
la question à ces termes : ºst-il plus avantageux d'homines et dépense trois milliards d'argent ».
· aux invalides. cst-il plus économiqnc pour la il conclut à la suppres ioº , commº d v§ opé
:: Cº r x
- mation de supprim r l iiôtel des invalides que rer de grunds avantagºs pour le militaire , et
, de le conserver ? , l a employé la puis sance du pour la liation line graiide économie. -

calcul pour démontrer les avantiiges de la sup 1 nſin i I. jºinçi y a présenté un nouvcau point
· pression ; et lorsqu'il a vu l' Assenblée convain de vue qui a ſix é la déte; mination de l'Assem
· cue : ce ne sont pas là , a t il dit, des discours lJée : liberté au soldat de rester dans l'!, ôtel on
académiques. In iis ce sont des faits, dc5 raisons ſt'en sortir : l'é1ablissement ramené à son insti
. auxquels il faut répondre. Le temps n'est plus 1nt on, c'est-à-dirº, à scrvir de retrº't , au seul
où l'on pouvoit éblouir par les prestig s de l élo l.ii',tare que ses blessures ou son âge , tiront mis
, quence ; le temps n'est plus où quatre cents hors de s rvice , en laissºnt tout ſois subsi,ter
. fermes étoient le prix d'un beau sºrmon. la jouissance de ceux dont les droits et les titres
, , Quelqu'un du côté droit a voulu prendre ces | ourroient aujourd'liui êi rº sont si ! supprçs
· derniers mots pour une ép gr mºmº , et s'est son dº l étºit major , colºme d une : uperſluité
levé pour y répondre en interrorisant l'ora scandaleuse : réforme de l'administration inté
teur, Une improbation presqne univcrselle a , ticure , le coiuité militaire chargé de présenter
•4

4o
( 1216 )
ses vues à cet égard. Tel est le vceu de M. A Rochefort il est arrivé un fait qui prouvs
Emery., qni. dans sa presque totalité, est de déja l'influence bienfaisante de l'esprit publio
venu celui des législateurs, ainsi qu'on le verra sur la multitude. Parmi les ouvriers du port, il
»ar le décret dont nous donnerons la rédaction
ittérale. il s'étoit glissé quelques malfaiteurs, qui espé
roient pouvoir commettre des pillages à la fa
Suite des articles décrétés dans le cours de la veur de la foule. Les ouvriers eux-mêmes ont
séance du 24 mars au matin. institué entre eux une police et une surveillance
Art XVI. « Le régent sera tenu de prêter qui a découvert et fait fuir tous les brigands.
Snr la dernande de M. Renaud, il est décrété
à la mation , entre les mains du corps législatif, qu'il sera fait une mention honorable, dans le
le serment d'employer tout le pouvoir délégué procès-verbal, de la conduite patriotique des
au roi par la loi constitutionelle de l'état , et ouvriers du port de Rechefort. -

dont l'exercice lui est confié pendant la mino


rité du roi, tant à maintenir la constitution Une * ire de la tnt.nicipalité de Paris an
décrétée par l'Assemblée nationale constitnante
nonce qu'il sera procédé, dimanche prochain,
aux années 1789, 179o et 1791 , et acceptée
à l'installa o:: le l'évêqºe métropolitain qui a
reçu l'institution canonique : l'Assemblée natio
par le roi Louis XVI , qu'à faire exécuter les nale, condescez dant à la demande des muni
loix.
XVII. Le régent exercera toutes les fonctions cipaux, décrète qu'elle enverra une députation
de douze membres à cette cérémonie. -

de la royauté, en se conformant aux règles On a adºpté, sauf rédaction, un décret pro


établies par la constitution , et il ne sera pas posé par M. Lamjuinais, au nom du comité ee
responsable personnellement des actes relatifs
clésiastique ; il porte en substance que les ti
à ces inêmes fonctions.
XVIII. Les loix , prociamations, et autres
tulaires de cures auxquelles il a été fait des .
réunions, seront tenus de choisir leurs vicaires
actes de gouvernement, émanés de l'autorité parini ceux qui exerçoient dans les paroisses
royale pendant la régence, seront conçus ainsi supprimées , en suivant l'ordre d'ancienneté. .
u'il suit :
On a adopté deux amendcmems de M. Ga-" .
: N. ( le nom du régent ) régent du royaume, mus, « 1°. que les curés ne fussent pas tenus de
au nom de N.... ( le nom du roi ) par la grace subordonner leur confiance au titre d'indem
de Dieu et la loi constitutionelle de l'état , roi
nité ; 2°. que les vicaires actuellement pourvus, |
des François ». dans quelque classe d'ecclésiastiques qu'ils eus
Séance du 25 février. sent été clroisis par les curés, ne pussent être
Sur le voeu de M. Prugnon, le grand économe
destitués pour céder leur place aux vicaires
des ressources nationales, un décret est rendu, supprimés : 3°. que les curés ne pussent choisir
leurs vicaires que parmi les ecclésiastiques du *
qui a pour objet, 1°, d'autoriser le département département ».
de la Gironde , le district, les tribunaux civil -

La discussion s'est rétablie sur la loi relative


et criminel et de constitution de la ville de Bor
deaux , à s'installer et à tenir leurs séances dans à la régence.
Le comité avoit proposé de décréter, que
le palais épiscopal , et à faire toutes les répara le cas arrivant où la régence seroit dévolue à un
tions jugées indispensables , aux frais des admi parent éloigné , ou conférée par élection, au
IllS tr('S.
2o. D'autoriser le directoire du département défaut de inembres de la dynastie en état de
prendre les rênes du gouvernement, le régent
à procéder à la vente de l'hôtel de l'iatemdance, nommé remettroit son dépôt aussi-tôt qu'il y
des palais du ci-devant parlement et de la cham auroit un plus proche parent du roi parvenu
bre des comptes, et le jardin du palais épisco à l'âge de majorité.
pal, pour être transformé en jardin des plantes. MM. Dnport et Cazalès ont parfaitement dé
3o. Enfin à acquérir, aux frais des adminis montré les inconvéniens d'une telle disposition,
trés, l'archidiaconé de ... .. .. pour servir de ui , dans les bizarreries du hazard , pourroit
logement à l'évêque de ladite ville.
# l'évêque d'Autun a fait quelques objec laire plusieurs fois circuler la régence dans des .
tions, fond es sur la nécessité de réunir le sémi mains inexpérimenté.s , ils ont présenté cette !
maire à la demeure de l'évêque ; mais des raisons rédaction , qui est adoptée sans opposition :
de localité n'ont pas permis d'admettre l amen
« Lorsqu'un parent du roi aura été appellé à
dement proposé par le vertueux M. Gouttes. la régence, ii en remplira les fonctions jusqu'à !
la majorité du roi ».
( 1217 )
Dans l'article subséquent, il s'agissoit de fixer proteste de son attachement à la constitution
e de la majorité des rois. Le comité propose françoise, et de ses dispositions pacifiques.
l'âge de dix-huit ans ; et cette opinion est ap
: puyée par M1M. Garat et Cazalès, qui ont pré
senté le tableau raccourci des calamités qu'a P A R I S, le 24 mars.
Voit jadis amenées sur la France l'édit de
Charles V, et la majorité prématurée qu'il avoit On fait circuler ici des lettres et des brefs du
conférée aux rois en dépit de la nature. M. Pé pape, qui sans doute commencent aussi à inonder
thion a été plus loin ; il demandoit la majorité les départemens. La fabrique de ces faux brefs
de vingt-un ans : mais cet avis a été attaqué et lettres apocryphes est dans les comités au
par la question préalable, et l'article est ainsi ·trichio-monarchiens, et on accuse les # les
décrété : Malouet, les d'Eprémesnil et consorts, d'être
Art. XIX. « Le roi sera majeur à l'âge de dix les forgerons do ces armes ridicules de contre
huit ans accomplis : de ce jour la régence ces révolution. On espère sans doute, à l'aide de
sera de plein droit , et les loix , proclamations ces brefs supposés , renouveller les scènes de
et autres actes du gouvernement ne seront plus fanatisme et de sang d'Uzès, de Nimes et de
intitulées du nom du régent ». Vannes ; on se flatte d'encourager la rebellion
||
L'article XX, après un débat plus long qu'im de quelques prêtres , d'ébranler le courage et
portant, s'est composé comme il suit : le civisme des autres , et de soulever le peuple
Art. XX. « Le roi, parvenu à l'âge de 14 ans, contre ses nouveaux pasteurs constitutionels.
pourra assister au conseil pour son instruction l.es bons patriotes et les amis de la constitution
seulement ». doivent surveiller ces odieuses manœuvres , et
Dernière question : le roi devenu majeur , les déjouer dans tous les départemens. Il est
sera-t-il tenu , pour son premier acte de royauté, certain que si les ennemis de la liberté et du
peuple parviennent à nous diviser et à faire
devenir préter le serment civique dans les mains couler le sang, pour des opinions religieuses,
de la législature ? C'étoit le voeu de M. Mira
beau. #
Cazalès oppose que cette condition s'ils peuvent allumer une guerre intestine dans
l'empire , alors nous devons nous attendre à
donneroit à la législature une espèce de droit voir les puissances étrangères fondre sur nous,
- de sanction, tandis que le constitution a déja et la patrie livrée aux plus horribles calamités.
donné au roi la propriété du trône. 1 es opinions
se concilient dans la rédaction suivante : Mais si nous savons mépriser tous les brefs,
Art. XXI et dernier. « Aussi-tôt quc le roi vrais ou faux du pape, qui tendroient à exciter
sera devenu majeur, il annoncera par une pro parmi nous des divisions ; si nons avons le bon
clamation publiee dans tout le royaume , qu'il esprit de faire nos cartouches, de plier notre
a atteint sa majorité , qu'il est entré en exer beurre et notre poivre, ou même de torcher le
·cice des fonctions de la royaute , qu'il jure ſidº derrière de nos petits enfans avec ces bulles
lité à la constitution , 6t s'engage à réitérer son d excommunication dont on nous berne, alors
la cour de Rome renoncera à toutes ses fourbe
serment devant la législature, aussi-tôt qu'elle riés ordinaires et extraordinaires ; le saint-père
-sera assembl. e ».
abandonnera les ci devant évêques de catins,
On a transporté la discussion sur le projet de qui gouvernoient l'église de France, pour s'unir
loi concernant la garde du rof mineur. aux évêques et pasteurs choisis par le peuple :
Deux premiers articles sont consacrés sans et ce faisant, le saint père regagnera l'estime et
contradiction.
la bienveillance de la nation françoise dans ce
Art. i°r. « la régence ne confère aucun droit monde , et le saint paradis dans l'autre.
sur la personne du roi naineur. M. Gobel, nouvel évêque de Paris, s'est ren
II. 1.a garde du roi mineur sera conſiée à du, aux termes des décrets, auprès d'un évêque
S, II16: rſ* ».
voisin, M. Loménie , cardinal, évêque de Sens,
La discussion continuée à demain. -

pour lui demander l'institution canonique ; ce


TDes lettres de l'ass- inblée coloniale de Saint M. Loménie a cru . pour ne pas compromettre
c ont été lues . t{ar,s le cours de la séance , son ch2peau rouge, devoir s'abstenir de confé
r M. Moreau Saint Morry, et annoncent un rer à son collègue l'institution canonique. Sur
t actuel sinon de concorde, au moins de ce refus, l'évêque de Paris s est pourvu auprès
anquillité. La colonie se disculpe , de son du départcment et d'un tribunal de la capitale :
ieux , des imputations coatre elle portées, et il a été, aux termes des décrets, autorisé à
( 12 8 )
demander l'institution canonique à un autre rés inviolables par les loix des hommes, ils
évêque : À!. 'i'alloyrand, évêq«e d' Antun , qui le sont point par celles de la nature ,. L isser
remplit les fonctions épiscopales de ce si ge lus t-on cettc question indécise pour le cas de rº
qu'à l'instailation de son successeur, a ete # l - gence , et abandonnera-t-on , par le préju
gné par le tribunal , et demain il doit conférer d'une servile pudeur, le sort de l'empire aù
à Ml. Gobel l'institution canonique. évènemens d'une maladie de cette espèce , qu
On attribue le refus du cardinal Loménie au des valets et des médecins soudoyés pourroie
dépit qu'il a prouvé de n'être pas élu à l'évêché dissimuler avec effi onterie , en laissant le timo
de Paris. Cet homme veut apparemment que des affaires dans des nrains perſides et enn
nnies ?
les Frºnçois rappellent le souven r de toutes ses
fredaines : il sera donc toujours intrigant, tra Quant à la garde du roi mineur, il y a trois ci
cassier, petit et ridicule ! constances ici qu'il faut examiner. S'agit-il de
présence de sa mère auprès de lui ? rien de pl
naturel; sa qualité d'étrangère, et même d'A
Bayonne, le 15 mars. trichienne, ne peut la priver de la compagnie
son fils. S agit-il de la garde armée auprès
T,e club des atnis de la constitution de cette ce roi mineur ? elle appartient exclusiveme
viiie vient, depuis deux jours , d ouvrir une aux gardes nationales S'agit-il des gouverneu
sou cription qui passe déja 5o.ooo livres, pour et des instituteurs ' la nomination doit en êt
le paie.nt nt des pºit on$ (! >s ci-devant reli conférée exclusivement au corps législatif,
geuses et prêtres. le directe re du district nullement au régent, ni à la mère, parce qu
n'avant pas ci core reca des fonds sufisans pour sous ce point de vue le 1oi mineur est le pupill
payer ces pensions. i'ar ce moyen on tranquil et le disciple de la mation , et non du régent ot
4isera l s p nsionnaires , et les souscripteurs se de sa mère. Telles sont les observations que j'a
rönt remboursés à mesure que le directoire à présenter sur ces trois objets.
recevra les fonds annoncés. Sans doute on pourroit se plaindre dans
j3ravo ! frères de Bavoune , c'est un bon q estions que nous venons d'exposer si succi
exemple que vons donnez, et qui sera sù rcnent tement, comme dans plusieurs articles maje
iniit par-tout où lºs pen onnaires ecclésias de notre constitution, des fréquentes lacu
tiques scront datts l'inquiétude pour le même et distractions qui s'y trouvent en fait de
objet. cipes de politique nationale et de philosophie
mais je dis que nous devons respecter la march
Examen, tau ſºutur contingcº t, des question s lente et graduée des choses et des idées, Ro
ne fut pas bâtie en un jour. Nous sommes
sur la régence , la tutelle et la garde des peine sortis de la fenge des préjugés et de l'igno
z'ois de France dans leur minoritá, ou dans rance : nous avons à peine apperçu les première
/e cas d imbéciléité, lueurs de la vraie politique mationale et d
i'étendue incommensurable de la souverainet
L'Assemblée nationale a décrété « que la ré des peuples : nous connoissons à peine la d
gence du royaume appartiendra de plein droit ,
pendant tout le temps de minorité
gnité de l'homme et les premiers élémens d'un
la du ro , a iangue libre. Considérons donc les progrès ql
#on p rent majeur le plus proche par les mâles ». restent à faire et qui nous donnent la conso
Je respecte ce décret puisqti'il a été ren la : mais tion d'une juste aspérance dans l'avenir, et no
j'observerai au futur contingent, quº lorsque la verrons dans notre constitution actuelle uI
nation aura atteint l'âge viril de raison , elle constitution préparatoire pour la grande con
verra clair counme le jour qu'à elle seule appar titntion philosophique qui doit combler l
tient en tout temps le droit de nommer les rº v ux de toutes les nations, et fixer leur vé
ens, comme il lui appartient à elle seule de tible destinée. Je sais bien que si le métaphy
§ les loix , et à elle seu'e en tout teinps de cien Sy'cj es et le royal le Chapelier se do
conférer la pouvoir exécutif, héréditairement toient de ce futur contingent, ils ne manqu
ou électivement, à qui bon ltti semblera •
1 oient pas de proposer encore des loix contre
.Nous avons vu , par l'exemple du roi d'An liberté de la presse , mais ils échoueroient dt
gleterre, qu'un roi pouvoit tomber en dé 1 nce l eurs manoeuvres ; car la liberté de la pre
tout comme un autre homme ( déinence q dé
jusqu'à présent a établi cette liberté pour t(
montre bien , hélas ! que si les rois sont décla jours, CAItRA, - - -

1
z-E

T-T : • -" ! r r r ; .r rv r*s a - g" , rv -


LES PATRIOTIQt ES ET I [ 1 TE# Al# ES
-
ANN D E L A F ſ$ A N C E ,

·. ET A F FA I R ES P O L I TI Q U E S D E L' E U R O P E ;

a-
- o U Rdirgé
N A L I, I R R E , par une Soci &é d' Écrivains Patriotes ,
- - • -7 • v

par 2 l. - 2 Eite 1 Ei , e4 par L. ( x R R 1 , léa cécs -4:éteurs.


y

l -- - -,
l Tous les honneu s de la carrière la plus glorieuse son offerts à qui veut
: les Iné1 iter : avec des ve 1 us et des talens , un soldat peut monter au
rang de général. ( M. l)uportail, ministre de la guerre ).

N '. D X L I. Du Dimanche 27 Mars 179t.


ASSEM B L E E N A T I O N A L E. cette ville ; autorise le directoire de district à
faire faire, pour ledit emplacement, les répa -
Séance du 26 Mars. rations et ouvrages jugés nécessaires, et l'adju
dication au rabais, dont le montant sera sup
II. 'est un objet important qui appelle toute la porté par les justiciables et les administrés du
'sollicitude des vrais citoyens , c'est la subsis distriGt ».
tance de l'armée. Pour la quatrième fois , M. Sur celle de M. Lanjuinais , au nom du co
Bouche, l'une des premières sentinelles de la mité eccclésiastique , les paroissos de la ville
constitution , a réclamé sur ce point la provi de Saint-Quentin ont été ré luitcs au nombre de
ence des législateurs , et sur ses instances il deux.
est décrété que le cornité militaire présentera I 'Assembléc a rcn ;oy ' ' º aain fa discussion
undi prochain son rapport sur les vivres et #'un projet de décret , présenté par M. d'Al
ourrages. larde , sur le remboursement dû aux marchands
| On a envoyé au comité d'agriculture et de de Paris, qui ont piiyé un sºl pplément de droits
| commerce une pétition des orfévres de Paris , de maitrise.
qui supplient l'Assemblée nationale de pourvoir L'Académie des sciences, chargée par l'As
| à se que l'exécution de la loi sur les patentes , semblée nationale de chercher et d'indiquer les
qui commence au 1A avril , ne donne pas ou mcyens d'obtenir l'uniformité des poids et me
| verture à la mauvaise foi qui va tâcher de s'in sures dans toute l'étendue de l'empire françois,
| troduire dans le commerce des matières d'or et a rempli cette importante mission. Une lettre
d'argent. de M. de Condorcet, secrétaire perpétuel, an
| Les deux décrets qui suivent sont adoptés sur nonce qu'entre les trois bases consultées, la lon
· la proposition de M. Prugnon : gitude du méridien , le quart du cercle de l'é
« L'Assemblée nationale , oui le rapport de quateur et le quart de la grandeur du méridien
| son comité d'emplacement , autorise le direc terrestre, l'académie a cru devoir préférer la
| toire du district de Gournais, département de · dernière. Nous ne résistons pas au besoin de
#Seine inférieure, à acquérir, aux frais des ad transcrire ici quelques lignes de l'iſlustre aca
| ministrés et dans les formes prescrites pour la démicien.
"vente des biens nationaux , la maison des Ca « L'académie, dit-il, a cru devoir commencer
pupcins et terreins en dépendans , excepté le son travail par l'examen de la question que vous
jardin , verger et étangs , qui seront vendus lui avez soumise , et la séparer de toutes les
séparément , dans les formes ci - dessus pres autres. L'opération qu'elle propose est la plus
'crites ». grande qui ait été faite, et elle ne peut qu'ho
| « L'Assemblée nationale , etc. , décrète qne morer la nation qui en aura ordonné l'exécu
le siége du tribunal de district , établi dans la tion. L'académic a cherché à exclure toute con
ville de Guingamp , sera définitivement placé "dition arbitraire , tout ce qui pourroit faire ,
dans la salle basse de la maison commune de soupçonner l'influence d'un º# Particulier;
- 44
- l
( 122o )
à la France.... Elle a pensè enfin que si les prin département de Paris une motion de M. Qam
«ipes et les détails de cette opération pouvoient tendante à la cessation des travaux de la clôture
passer seuls à la postérité, il fût impossible de de Paris. .

deviner par quelle nation elle a été ordonnée L'ordre du jour ramène l'attention de l'As
ou exécutée. semblée sur le projet de loi concernant la gari
Il est important de choisir un systême qui du roi mineur. . - -

puisse convenir à tous les peuples : le succès MM. Barnave, Goupil et Martineau o
dépend entièrement de la généralité des bases amplement agité la question : et après les avo
sur lesquelles ce systême s'appuie : et l'académie entendus, l'Assemblée a embrassé la rédaction
n'a pas jugé pouvoir ni s'en rapporter aux me du comité, et les articles suivans ont été dé
S1l TºS † ni se contenter de la simple crétés :
observatio u pendule.... ; elle a cru qu'elle Art. IV. « Provisoirement le ministre de la
dºvoit noins s'occuper de rechercher ce qui justice sera chargé de la personne du roi, et en
seroit facile, que ce qui apporteroit le plus de demeurera responsable.
perfection ». V. Si la Inère est remariée au temps de l'avè
Sur la proposition de M. Talleyrand, le dé nement de son fils mineur au trône , ou si elle
cret suivant a été adopté : se rennarie pendant la durée de la minorité , la
« L'Assemblée nationale considérant que , gºrde du 1 oi sera déférée ainsi qu'il est dit ci
pour parvenir à établir l'uniformité des poids et uessus. .
mesures conformèment à son décret du..... , il VI. Les régens et les femmes ne pourront
est nécessaire de fixer une unité de nesure na-' être élus pour la garde du roi.
turelle et universelle , et que le seul moyen VII. Celui qui , au défaut de la reine, sera
d'étendre cette uniformité aux nations étran chargé de la garde du roi. prêtera à la nation,
gères, et pour les engager à convenir d un même entre les ni ains du corps iéglsiatif, le serment
systême de mesare , est de C'!' oisir une tinité de veil/-, religieusement à la conservution de
qui , dans sa d, terminat on , ue renferme I l • I : la vie et cle / s sante du roi. -

ni d'arbitraire, ni de particulier à la situatiou Jl a été décr té, en outre, que le régent se


d'aucun peuple sur le globe : considé r nt de roit majeur à 25 ans , et que le décret , dans
plus que l'unité proposée dans l'avis de l acadé les cas d'élection , n'auroit pas besoin d'être
sanctionné «. • !
mie des sciences, du 19 m trs de cette année ,
réunit toutes ces considérations, a décrété et Ensuite est venue la question sur la résidence
décrète :
des fonctionnaires publics, dont le roi est le
Qu'elle adopte la grandeur du quart du mé premier. On ne s'att-ndoit pas au mouvement
ridien terrestre pour base du nouveau systême qu'a imprimé la proposition d'une loi si simple
de mesure ; qu'en conséquence. les opérations et si naturelle : c', toit sans doute une partie
nécessaires pour déterminer cette base , telles montée entre ces personnes qui savent se fâcher
qu'elles sont indiquées dans l'avis de l'académie, de sang-froid. M. 1Juval le premier a engagé la
et notamment la mesure d'un ore du néridien . mêl - , en disant qu'il trouvoit le projet exé
depuis lounkerque jusqu'à B rcelone , seront crable. M. Tliouret, du haut de sa raison, , ä
incessamment exécutées : qu'en conséquence , soufflé sur le pr opinant ; m is le côté droit
le roi chargera l'acadéinie des sciences de s'est mis en commotion pour le soutenir.Vous
qui s'occuperont S (l IlS
In Qill ml " T des conamissaires avilissez le nion : r [ue , s'est écrie M. Cazalès,
délai de ces opérations , et se concertera avec en courant à la tribune ; après votre décret il
l'Éspagne pour celles qui doivent être faites sur n'aura donc pas le droit de commander son
SO n teII l lO1U C ». armée ; c'est ramener l'inertie des Mérçvin
ll résulte d'un rapport de M. Pinteville gie ns : c'est renverser la constitution. Le roi
( Cernon ) sur la situation du trésor public, pour est indépendant : il est antérieur à vous : je me
les trois premiers mois 179 t , † la dépense est prends point part à la déliberation ; je jure d'y
de 175,665.oooiiv,, la recette de 99 o85.ooo liv. , désobéir. -

le d, ſicit de 74.582,ooo liv., l'apperçu des dé On sent l'effet qu'a dû produire cºtte décla
penses à faire est de 18,72o,ooo liv. ; le rappor mation. Les c i5 à l'ordre se sont élt vés, tantô
teur deman le un versemer t de 129.ooo,ooo ; d'un côté, tantôt de l'autre. M. Duval a débit
l'Assemblée le décrète de 5o,ooo,ooo seulement ; encore quelques unes de ces phrases qui son
. , la discussion remise à mercredi. ltenvoyé au l à lui ; par cxemple, il a posé pour axiome ,
« qu'une nation n'avoit pas le droit de changer j et continuelles qu'on leur fait éprouver. Le boa
son gouvernement ». A la ſin l'iniposani e ma curé de Chauclié, district de Vlontaigu, dépar
jorit a commandé l'ordre du jour, et la séance tement de la Vendºe, avoit fait une instruction
a été levée. très-civique à ses pd roissiens, long-tamps avant
le décret qui ord »nnoit le set ,me11t sur la cons
P A R I S , le 25 mars. titution civile du clerg ' : cette instruction s'étoit
M. Ferrand , vicaire de Montronge , s'est propagée d'elle-mêine dans les v, il ges voisins,
distingué par un prône civique que nous avons et avoit jr tt é une grande luin ère parm: les habi
enten lu, et où se trouve l'apologie du sernent tans des c \ m pagnes , sur la s gesse des décrets
constitutionel que les ennemis du peuple tâchent de l'Àssemblée nationale et sur les bienfaits in
de dénigrer, tandis qa'il n'y en eut jºinais de calculables de la r volution : l'effet étoit pro
plus conforme à la raison, à la justice et à la duit, et plusieurs cnrés des environs, qui comp
religion. Deux choses constituent la relig on toient soulever leurs paroissiens contre le ser
chrétienno , dit i'orateur, le dogme et la mo m nt que la loi ex gºoit des ecclésiastiques
fonctionnaires publics, surpris du sang-froid et
r«le : or, ſa constitution civile du clergé ne
blesse ni l'un ni l'autre ; elle ne fait que corriger des dispositions pa ciſiques de ces mémes pa
les vices de la d.soipline : la discipline n'est à la roissiens, se sont ligués contre le curé de Chau
religion que ce que le vêtement est à l'Homme. ché , et ont juré de lui faire une guerre éter- .
Et n'est-il pas plus honorable de recevoir un bé nelle. Les uns vont jetlant les hauts cris contre
lui dans tout le district ; les autres viennent es
néſice de la niain du peupie que de la tnain de
la faveur ? L'investiture des talens et des vert us carmoucher dans sa petite paroisse , pour en
soul ver les habitans, et leur annoncer une dam
n'est-elle pas plus canoniquc que celle de l in 1 ation infaillible s'ils continuent à entondre la
trigue et de la simonie ? N'est ii pas plus ( di Inesse d'un curé.... ah ! quel abominable curé !
| fiant de n'avoir qu'un bén fice , que d'en an . un curé qui a fait son serment , et qui prêche
bitionner et d en posséder plu iºurs au mépris
des canons et de l'évangile ? N'est il pas plus journelle inent la constitution ! Enfin, tous ces
chrétien de résider et de travailler où la ! 'rovi curés réfractaires, poupins radieux, passant les
dence nous place, que de moissonifer où l on nuits à la table, au jeu , à la danse , av, c les
· ne seme pas ? 1-'honorable vioaire a fini par belles dames des châteaux d'alentours , sont !
pla'ndre les fanatiquºs s'cppos, ,ºt à ti ne réforit : dans le jour coinme une troupe de loups et de
q 1i intéresse le bon he : r tempor 1 de la nation ; tgres affamés autour du pauvre curé de Chau
il démontre que jamais l'autorit ecclésiastique cl1é , qui tient bon , et qui a toujours le petit
n'est en droit de balancer 1 auiorité politique , mot pour ri1 e, p rce qu il sait bien qu'il est du
et que les prêtres citoyens doivent s'opposer parti le plus fort ct le plus juste.Aussi la troupe
· par la parole à ce qu'on souille, par des vio forcenée, cotnposée de certains M xl. Gaultier,
C medon, Allain, Judas Robin Gourdon, Beau
ences , la plus compiette, la plus lieureuse et
la moins sanglante des révolutions. reg1rd , le m nace-t-eile sans cesse de la contre
1 évolution l e sieur Beauregard sur-tout, tient
L)ù 26 mars. c h z lui un pavilion à trois couleurs , qui sur
On débite ici que le sieur Condé, tombé ma passe de plus de quarante pieds les arbres les
lade depuis qu lques jours à VVo ms. est an plus l1ºuts , et qui e t comme le signal et le
jourd'hui à toute extr n té. On ajoute que ses point de ralliement des aristocrates et des fac
enfans, Ai* }ourbon Enghien et ina teinoiselle tieux du pays. ( e pavillon fut planté quelques
jo!: rs avant le 28 février dernier, et ces messieurs
Condé ne p 1 tagent point les sentiinºns de leur
père contre lenr patrie , et que sans lui ils se sa voient à coup sùr la tentative qu'on devoit
roient d, ja r r t 1 és en 1 rance , et sou Inis à une faire pour enlever le roi. Pourquoi ce pavillon
subsiste-t-il en1core en ce moment ? nous le de
constitution adoptée par tous leurs concitoyens.
Inan lons aux Inunicipalités voisines , et nous
recomrnandons aux braves patr, otes du district
_Echantillon des pars cutions exercées contre de Alontaigu de veiller sur les jours et le repos
les carºs patriotes par leurs coa/7 ères ré
//actaires.
† respectable
clé. C.....
et courageux pasteur de Chau
Nos v ér table , amis sont les curés et les soldats
atriotes, , t je ne puis résister à mon indigma Coumpa/aisons remarquables.
tion, quand j'apprends les persécutions diverses Il est certains lieux où la peste de l'incivisme
( I222 )
influe plus particulièrement que dans d'autres lent hautement de fournir leur contingent de !
sur les cerveaux calotés. A Montivilliers , dé troupes et d'argent, dans le cas où cette affaire
partement de la Seine inférieure, par exemple, ne pourroit être décidée que par la voie des
sur quatre prêtres ou curés , aucun d'eux n'a armes. Les dispositions de i'empereur ne sont .
prêté le serment ; et ce qu'il y a de remar point encore clairement connues , on pense ,
quable dans cette circonstance, c'est que l'un que le roi de Prusse et son ininistre Hertzbert -
de ces réfractaires, vicaire de la paroisse Saint font tous leurs efforts pour détacher la maison
Sauveur , a refusé , à l'issue d'une messe mili d'Autriche de son alliance avec la France , et
taire, célébrée en mémoire du désarmement des l'engager à une rupture ; en cela la Prusse agit
brigands de cour, dans l'affaire du 28 fevrier autant pour ses intérêts que pour le cabinet de
dernier, d'entonner le Domine salvum fac gen - Saint-James , qui voudroit bien profiter de la
tem, fac legem , fac regem ; ce qui n'a pas enri révolution de France pour enlever à cette
pêché la garde nationale et tout le public, de rivale tous ses alliés, et lui faire perdre sa pré
chanter ces trois versets sacrés de tout leur coeur pondérance dans le systême politique de l'Eu
et de toutes leurs forces, et la musique de ter rope. Malgré ces dispositions hostiles des puis
miner la cérémonie par l'air si harmonieux ça sances gerinamiques , les princes allemands
ira , ça ira , pendant que les enfans accompa redoutent la Frante, et sur-tout les François
gnoient M. le vicaire hors de l'église , par des libres : ils craignent de commencer une guerre
cris et des huées. dont l'issue probable pourroit être l'insurréction
A Mdcon, département de Saône et Loire , . de leurs propres sujets, et la propagation dans
c'est tout le contraire : sur plus de vingt ecclé leurs domaines de la révolution et de la liberté
françoise. k *
siastique s, un seul, le curé de Saint-Pierre, M. - J
Focard , a refusé de prêter le serment : ce qui Tout leur espoir est fondé sur les divisions
n'est point étonnant : car, tandis que la grande intestines que les fugitifs françois leur présagent
miajorité des citoyens de tout état dans cette sans cesse de voir éclater dans leur patrie. Ils
ville s'électrisoit journellement au feu divin du ont beaucoup de confiance aux reliqnes.
patriotisme , M. Focard s'abreuvoit de poison pape ; ils se flattent que les brefs, les bulles
'aristocratique dans les mandemens et les lettres et les lettres apostoliques de sa sainteté, com
pastorales de Messeigneurs les réfractaires , et mentées par le fanatisme, l'hypocrisie et la f
dans les ordures des Poyou et des du Rosoy. reur des ci devant évêques, et des prêtres ré
Mais abandonnons ce prêtre anti-citoyen à taires leurs adhérens, feront éclater bientôt
son ignominie, pour parler des braves citoyens en France une guerre civile et religieuse. Tel
de Mâcon : ce sont ccux-là qu'il faudra voir GSt † et dernier espoir sur lequel les
lorsqu'on marchcra pour défendre à coups de princes allemands et les mécontens réfugiés fon
fusil et de bayonnette la patrie et la liberté; on dent leurs projets d'invasion en France ; mais
n'a qu'à leur montrer du doigt l'ennemi , et si les François ont le bon esprit de se moquer
deux heures après l' ennemi ne sera plus.Je les du pape, de contenir par la rigueur des loix, et
connois, ces habitans du ci-devant Mâconnois ; même au besoin d'exporter les prêtres fac
ils ont le cœur grand , ils sont vigoureux : qu'on tieux qui voudroient troubler leur repos, alors
· leur donne quelques milliers de croates ou de tous ces cotnplots d'invasion, d'asservissement
tolpaches pour leur part, ils nous en rendront et de banqueroute publique s'évanouiront
bon compte. C.... comme un songe. La constitution s'affermira
-
pour le bonheur de tous ; les despotes nos voi
A L L E M A G N E. sims dévoreront en silenee leur rage impuis- .
sante : et le saint-père , désespéré de n'avoir
La diète de Ratisbonne s'occupe avec cha pu, au nom d'un Dieu de paix, faire égorger par
leur des réclamations des princes de l'empire centaine de milliers la canaille chrétienne, ira
ossessionnés en Alsace , et déja l'électeur cacher dans le tombeau sa honte et son humi
d'Hanovre et le landgrave de Hesse-Cassel par liation. Requiescat in pace. -

On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prie
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4pneis frane de part, par la poste, pour tout le Royaume. L'gbaancuens ne sonºuance que du prem d'un moiaſ
-
- ,. "
-

| ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES


- D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
4 . . -

|Jo U R N A L L I B R E , ar une Société a'Ecrivains Patriotes,


dirigé par M. MEncrea, et par MZ. ( Aa n A , un des Auteurs.

L# les rois ne sont pas les plus forts contre les peuples, il faut savoir
céder aux circonstances, et accorder à ces peuples tout ce qu'ils de
mandent , même les choses les plus extravagantes, jusqu'au mornent
où l'on trouve l'occasion de manquer à sa parole et de se venger, parce
que les rois ne peuvent jamais , par aucun serment, ni promesses, ni
engagement quelconques, perdre leurs droits de domination souveraine
et absolue sur les nations. (Lett. de Joseph II à d'Alton.)

Du Lundi 28 Mars 1791.


: N°. D X L I I.
. AS S E M B L E E N A T I O N A L E. les détails les plus satisfaisans sur la situation
- de nos frontières , l'étendue de nos forces,
Séance du 26 mars au soir. l' état des travaux et réparations, les dépenses
faites et à faire pour mettre la France à l'abri
LE refus de l'institution canonique , que M. de toutes attaques étrangères : 5o régimens se
Loménie, évêque de Sens, vient de faire à l'é ront au grand complet au mois de mai. 1

vêque constitutionel de Paris, ayant scandalisé Il faudra cinq millions pour rétablir les effets
tous les bons citoyens, et ayant rafraîchi la plaie et ustensiles de campemens , perdus ou dégra
| … des péchés de 1788, le cardinal a cru pouvoir ^ dés depuis la révolution. Le ministre insiste
courir après l'opinion publique , en se faisant vivement sur la prompte organisation de la gen
donner des certificats d'orthodoxie patriotique. darmerie nationale, qui assurera la discipline
Un de ces certificats a été lu ce soir à l'ouver sur les soldats dispersés. Il représente la néces
ture de la séance. C'est avec des actions qu'on sité de mettre les places frontières dans un vi
rachète l'estime : quel droit peut y prétendre goureux état de défense, ce qui pourra entraî
celui qui dit avoir la foi du citoyen , et qui dans mer une dépense de vingt millions, à répartir
l'occasion n'a pas le courage de la professer, ou en quatre ans. -

ui oppose a la voix impérieuse du devoir de Cette lettre, favorablement accueillie, est


# bienséances et des ménagemens pusilla renvoyée aux comités militaire et des ſinances.
nirnes ? Moins condamnable peut-être est celui Sur un rapport du comité de judicature, dont
qui dénie et résiste nettement ; car enfin il est M. de la Vigne a développé les détails avec une
rigoureusement possible qu'il soit aveugle de récision singulière, il a été décrété que le rem
bonne foi, et qu'il ait la grace de l'ignorance § des offices des procureurs au ci
invincible. devant parlement de Paris seulement, seroit fait
Sur le faux exposé d'une commune qui plai sur lè pied de 18,125 liv.
doit au conseil avec son ci-devant seigneur, le Séance du 27 mars.
comité des rapports a demandé les pièces du
rocès au ministre de la justice ; ce qui a arrêté · Pour que l'Assemblée nationale soit à portée
# jugement de l'affaire. Cette espèce de sursis de juger, à la lecture de son procès-verbal ,
a été dénoncée par M. Merlin ; au nom du co l'exactitude de la rédaction des décrets rendus
miré , MM. Muguet et Vieillard ont déclaré dans une séanee antérieure, il faut que les rap
que l'intention avoit été surprise ; et, après porteurs et auteurs de motions ou amendemens
quelques débats, l'affaire est renvoyée au pou remettent leur minute au bureau des secré
voir éxécutif. taires. Aujourd'hui, à défaut de cette mesure,
· · Une lettre du ministre de la guerre donne l'Assenablée n'a pu entendra la #º de ses
42
« iaº4 »
derniers décrets : M. Prieur en a porté des L'ordre du jour est enfin arrivé, et a pert4
plaintes, en a exposé les divers inconvéniens, la discussion sur le rapport du comité des mines.
et il a fait décréter, sans aucune opposition MM. Tracy, Lamerville et Landine, ont sou
la loi réglementaire. - tenu avec vivacité le systême de la propriété.
Des lettres venues des départemens du Rhin particulière. M. de Mirabeau est venu jetter
des lumières nouvelles sur cette matière si inté
annoncent le plein succès des opérations de
MM. les commissaires nationaux ; le calme est ressante pour le commerce, et d'après son opi
rétabli , le patriotisme surabonde , les biens † le décret a été rendu à une grande pla
ralité :
mationaux se vendent avantageusement , les
prêtres mêmes deviennent citoyens. Art. Ier. « L'Assemblée nationale décrète,
Le décret suivant a été rendu sur la propo · comme arricle constitutionel, que les mines et
sition de M. Fermond : minières , tant métalliques que mon métalli
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu ques, bitumes, charbons de terre et de pierre,
son comité des contributions publiques, décrète pirytes, sont à la disposition de la mation , en
que les préposés à la régie provisoire des ma - ce sens seulement que ces substances n'en peu-'
nufactures de tabacs appartenans à la nation , vent être tirées que de son consentement, à la
continueront de fournir des tabacs manufc charge d'indemniser, d'après les règles qui se
turés , sur les demandes qui leur seront faites ront prescrites , les propriétaires de la surface,
ponr i'étranger, à la charge de remplir les for qui jouiront en outre de celle de ces mines qui
malités accoutumées, et que le prix des tabacs pourront être exploitées à rranchée ouverte jus
ne sera pas nioindre que de 55 sous la livre ». qu'à q, l · r nte pieds de profondeur. .. , .
Une inasse d'assignats , pour dix millions , l I. N ° sont néanmoins compris dans l'artiele
qui sera brûlée vendr°di prochain, complettera r cédºnt ies sables , craies, argilles, pierres à
la rentrée de cinquante-deux millions. § a doises , pierres à chaux et à plâtre, et
-

M. Camus , au nom du comité général de autres mat : eres autres que celles énoncées dans
l ar1icle I°*. qui continueront à être exploitées
liquidation. a fait adopter un projet de décret par les propr,étaires , sans qu'il soit nécessaire
ortant remboursement de finances , d'ap ès
# titres vérifiés et liquidés dans les formes d'obtenir aucune permission. •-!

ill. , es concessionn ,ires actuels,


établies , au bénéfice des entreprenenrs et . couvert des II1 nºs seront maintenus dans leurqui ont dé4
adjudicataires des travaux relatifs aux ponts et jouissance durant 5o années, à compter du jour
chauss 'es, des propriétaires de titres sur les de la publication du présent décret ». º
domaines engagés , des porteurs de quitt nces ( La suite demain. ) . "
de finances et brevets de retenue.
Par une suite du décret rendu hier au soir Dans le cours de la seance il a été annoncé
sur les offices ministériels de jud cature , il est plusieurs élections d'évêques Par le départea
statué aujourd'hui que le montant de la liqui inent du Tarn , M. Gosserand , député : au'dé
dation des offices, pratiquºs et indemnitºs à part ment de la Mayenne , M. Villars, supé
accorder aux offices ministériels par les dé rieur du collége de la Flèche ; au département
crets, deneureront affectés au privil ge des de la Mozelle , M. François ; au départ•rnent
vendeurs desdits offices et pratiques, en rap de l'Aube, M. Sibillé, curé de Saint-Pantaléon,
portant les actes des ventes en forme authen tous citoyens éprouvés en patriotisme, en doo
trine et en bonnes 1noeurs.
tique. - 1 -
|

Quèlques adjudicataires de domaines natio


naux ont été troublés dans lenr possession Le P A R I S, le 27 mars.
comité des domaines , en dénonçant ce fait , a |
demandé et obtenu le décret que voici : Aujourd'hui se fait l'in uguration du nouvel
« L'Assemblée a déclaré que rien ne peut évêque de la capitale. Cette cérémonie est ac
troubler la possession des propriét ires de biens compagnée de toute la pompe qui appartient à
domaniaux , jusqu'à ce qu'elle ait définitivement la majesté du peuplè , et qui doit toujo rs signa- -
statué sur ce qui reste à régier relativeinent au ler l'installation des magistrats et des pasteurs
code domaniâi, et a chargé les corps adminis élus ou établis par lui. Dès dºmain le nouvel
tratifs de réprimer toutes voies de fait qui pour évêque v , s'occuper du réglem nt des p roisses
||
roient avoir lieu à cet égard, et dé faire observer et maisons ecclésiastiquºs de son diocèse : nous
exactement le respect dû à la propriété ». | serons enfin délivrés de ces infâmes prêtres
_. -- •• -- -- • - - -

( 1225 )
rêfractaires qui, dans nos temples ct les sémi poussé l'impudence et la trahison jusqu'à soute
maires consacrés à l'éducation des jeunes ecclé nir que « l'acte d'un roi insensé qui, à la téte des
siastiques, ne cessoient d'insulter à la nation troupes étrangères , entreroit dans sozz royaumet
françoise, à sa constitution et à l église régé pour le combattre », ne seroit pas de la part dex
méree par eile. On a droit d attendre de M. ce roi l'acte formel de son abdication de la,
l'évéqne de Paris qu'il s'armera du zèle des royauté.
Ambroise, pour représenter au roi , qui SG
trouve au nonbre de ses ouailles, combien il
Quel est le François qui, après cette odieuse
scène de rebellion donnée par le côté droit,
est scandaleux et douloureux pour la nation pourra douter un instant qne le complot de
de voir que le château des Tuileries serve , en l'enlèvement du roi ne soit encore dans la tête.
uelque sorte, de repaire à plusieurs ci-devant et dans le cceur des ennemis de la coustitution.t
vêques réfractaires, tels que ceux de Laon et Voici comment s'exprime, au sujet de la con
de Senlis ; combien il est inconstitutionel que juration du 28 février, M. Gorsas, l'un des écri
le sieur Montinorenci. ci - devant évêque de vains patriotes qui sont le mieux instruits de
Metz , soit conservé dans la place de grand tout ce qui se passe dans la capitale et dans le
aumônier, et demeure comme tel charge des domicile du 1nonarque , l un des écrivain , cou
fonctions domestiques du cutte et de la prédi rngeux qui se sont dévoués au succès de la li
cation auprès du monarque et de sa farm lle. berté et de la constitution , l'un de ceux dont
La section des Thermºs de Julien a recueilli
l'intrépide et active vigilance a le plus contri
de nouvelles preuves du complot formé pour bué à déjouer les tratnes criminelles de nos en
enlever le roi le 23 février dernier , plusi ·urs 1l {: Ill S .
sections ont réclamé a v ec forcc contre i 1m
punité accordée à ce trº , xécrable conj ration . « Il est permis aux 27 999.909 individus de la
et aux chevaliers du poignard. En conséquen France , de croire qu'on n'a pas ſait fºire au roi
ce , l'on pºnse que 1 é;raisse cét racte qui a une protestation ,ontre tout ce qui s'est passé
en F1 nce depuis 1 -89 ; mais moi qui sait que,
obstrué jusqu'à ce jour les y ux dº l ccsuateur les contre - r *volut onaires qui environnent le
public et d une partie de la man C. palité , va trône conseillent chaque jour le roi, et lui ont
| tomber en éca:lles ; et que l'horribie atte ntat persuadé , le 24 février, qu'il étoit temps qu'iH
| qui tendoit à enlever son cl f à la nation pour s environnât de sa brave noblesse ; que sa vie
| se tourner contr'elie, ne restera j» ts im,puni. étoit en danger ; que les Jacobins vouloiem, 4
L'insolence que les noirs du c ô é di oit ont
montrée hier dans l Assernbiée 1 : tionale p: n l'assa ssiner : mais inot qui sait que ce bon roi
dant la discussion sur la residence du roi d2ns a eu l l bonhommie de croire q te cc'a pouvoie
le royaume et aupres da corps lég sl u1f, prouve étre possible , je ne doute pas que cette noble
que ces gens du côté droit n oi1t pas perdu can ille n'ait tortué son coeur et sa main pour
l'espoir ni l envie d'enl ver le mon 1 que à la faire cette protestatiom , dont on se servi1oit
nation et à ses représenta ſ1s. en tenps et lieux , et je le crois très - ferme
//26/l t ». -

Plusieurs de ces noirs ont bien osé sont enir


que la royauté etoit le domaine d'une famille ,
et /a peuple la propriete de cel/e/rmitle T'ous Intrépidité aristocratique du maire de Cassel,
ces noirs, ºy , nt ( azales à leur tête ont bien eu en Flandres.
l'a adace de se di cia rer ouvert Inent rebell s ,
en jur ,nt de désobéir à la loi qui iinpose à nos Si , la contre - révolution n'a pas lieu , ce
rois les devoirs et les conditions de la 1 oy tu té ; n'est pas la ſaut e des a mis de 1 alonne ; car un
de cette Inagistrat ure que nos d n« êtres e : nous des intinºs d, ce vil scéiér t , qui a eu l' dresse
n'avons établie et confirmée q 1e pour le bonimeur de se faire élire inaire de C ssel ne cesse depuis
de tous. et non pour celui , 'un s : l : de cette quinz mois t'y prendre peine. Ce maire , nom
magistriture qui , , utre loi , elect : v e e1 Fr , nce , m P 1 1 - !, ngl , est ce fameux Schoebeck ,
n'cst devenue l ér : ;tairº que 1'a ce que le ºr ci 11 d légué g'néral de l. F.andre maritime,
eu ple d jugº , dans sa majº té et sa sagº ,se , que ·i ºnt , • cºte les gºntillºsses , t les fiiponneries
# lui éto,t plus u1 ;e q e l é 1 Clion; de
Cet t62 Inag strature q ..': la I1at1on aurot pu , bo
dans un oºvr g 1 titulé , le Calonne tout en
fier, qui pat ut au commencennent de 1788 Cet
lir a 1jou1 d'hui , corntne « lie l « cou firinée par liomine 11ous a été dénonc plusieurs fois depuis
l'or g ne de ses représentans, exerçant pour elle la r, vol tion par les bons citoyes de Cassel ;
le pouvoir constituant : cnſin ces noirs ont 3 aujourd liul mous ne pouvons mous dispenser de
( 1226 ! -

1e traduire devant l'opinion publique, comme il expose la municipalité aux outrages du peu
le persécuteur † intrépide et le plus achar ple, sème la méfiance, et prépare les esprits
né de la société des amis de la constitution de foibles ou méchans à troubler l'ordre public.
Cassel , et Inême des sociétés voisines , telles : Nous avons cru d'abord que la municipalité
ue celles de Dunkerque, de Bergues - Saint- - dénögceroit cette calomnie, qui peut avoir des :
† de Lille , Saint-Omer et Aire. La so suites très - dangereuses ; mais elle s'èst con-"
ciété de Cassel n'ose même plus s'assembler dans tentée de marquer le plus profond méprit
la crainte d'être assaillie et assassinée par les pour l'ouvrage et pour l'auteur.
aristocrates et les brigands aux ordres de ce Tels sont aussi nos sentimèns messieurs ;
J>

Schoebeck. Ce n'est pas tout : on accuse Schoe mais nous desirerions qu'ils fussent publics, et
beck et sa municipalité d'avoir empêché depuis nous vous prions d'en recevoir le dépôt ; vous,
treize mois qu'on montât la garde , et d'avoir messieurs , qui êtes des amis de la constitution
fait distribuer 5oo fusils, la veille du 16 de ce les plus ardens et les plus éclairés : vous qui la
mois, à des aristocrates, dont la plupart ne vengez si bien des outrages de la sottise et de
sont pas citoyens actifs. Ce n'est pas tout en l'orgueil , et qui poursuivez impitoyablement
core , le département du nord a ordonné et l'aristocratie sous quelque non et quelque
fait signifier par notaire à cette municipalité ,
forme qu'elle se cache et se reproduise.
x°. de rendre aux citoyens actifs les armes Que l'auteur ou plutôt les auteurs de la note
qu'elle leur avoit fait ôter ; 2°. de mettre la bêtement maligne insérée à notre-sujet au jour-,
garde en activité dans trois jours au plus tard ; nal monarchien, sachent que nous les sonnois
et 3°. au maire et au procureur de la commune sons, mais que nous ne leur ferons pas l'honneur,
d'exécuter les décrets qui prescrivent leur rem de les nommer. Ces nouveaux don Quichotte, ;
placement; et le maire, et le procureur de la
armés sous les auspices ridicules de l'aristocratie.
commune, et la municipalité répondent à tous bourgeoise, doivent expirer sous le mépris : .
ces ordres, qu'ils verront et qu'ils vont délibé cette arme suffit pour en faire justice à la,
zer.Toutes ces insolences méritent une prompte Ila tlOIl.
|
punition , et une attention très-sérieuse de la
part de l'Assemblée mationale. C.... Qu'ils sachent, eux et tous les chevaliers
errans de la contre-révolution, que nous ne
fléchirons jamais que devant la ſoi ; que ler
Aux Auteurs des Annales. droits de l'homme sont gravés dans nos cœurs,
à côté du serment par lequel nous avons jurés
De Bourbon-Lanci , le 1o mars. de les soutenir ; qu'il est brisé pour nous ce
joug de fer que les monarchiens voudroient
Nous ne lisons que les journaux amis de la raccommoder sur nos têtes, fières aujourd'hui
constitution ; nous ne connoissons celui du club du bonnet de la liberté ; que nous avons:en!
des amis de la constitution monarchique que horreur tout ce qui tendroit à avilir la nation
par sa devise équivoque et suspecte, diberté et régénérée, en lui redonnant des maîtres au lieu
Jidélité, qui , en langage monarchien, veut de souverains, et les caprices des ministres et
dire libcrté et esclavage. - . des favoris au lieu de loix; que nous ferons
Un particulier qui lit tout, bon et mauvais . tous les efforts que l'on peut attendre des vrais
nous a pressé de voir le n°. 7 de cette feuille ; amis de la constitution , pour la faire adorer et
nous y avons lu, pages 53 et 54, la tirade la plus respecter de nos concitoyens, et pour empê
insolente contre la municipalité de cette ville cher, parmi eux , la propagation de la secte
monarchieuse. . '•
et nous. Ce morceau, digne du père Garasse,
prouve qu'il existe, autour de la société , des Nous sommes avec considération et fraternité,
ennemis de la constitution : elle va donc redou
bler de zèle et de vigilance. M E s s I E U R s,
Cependant nos ennemis font circuler le Jour Les amis de la constitution établis en société
nal monarchique ; il court la ville et les cam
pagnes ; il indispose les citoyens crédules à Bourbon-Lancy. Compin, président ;
ºorrtre une société dévouée à la constitution ; - Vincent l'aîné, secrétaire,
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix -

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E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI eR, et par M. CARita , un ces Auteurs.

Si l'apothéose est due à l'liomme, c'est à celui sans doute qui combat et
-- II16Ull'l pour SOIl pays : InetteZ SOIl image dans vos temples. RAYNAL.

Nº. D X L I I I. Du Mardi 29 Mars 179t .


ASS E M B LE E N A T I O N A L E. II. Les gages , taxations, supplémens et au
tres émolunens attachés aux offices supprimés
Séance da 28 Mars. par l'art. i I du décret du 2 mars , et réunis aux
-

corps et communautés de marchands et arti


· Crrrr clôture construite à si grands frais, qui sans , même les arrérages qui pourroient être
iemble faire de Paris une vaste prison, ce mur dus, cesseront d'être payés à compter du pre
déshonoré par le nom de MUR CALoNNE, ces mier avril ; et en cons( quence l'ordonnateur
scandaleux édifices dans lesquels la ſiscalité du trésor public fera faire la radiation desdits
avoit l'air d'insulter à la dépression publique, gages sur tous les états de dépenses, et adres
tout cet appareil devient inutile, et va rentrer sera dans le délai d'un mois à l'Assemblée na
en terra, d'après le décret dn 26 de ce mois. tiçn?le un état du 1nontant détaiilé desdites
M. de Lessart annonce qu'il a fait sur le champ radiations.
interrompre les travaux, et résilié les marchés III. Les syndics et gardes des corporations
non consommés. Il propoze de faire servir à dcs verseront dans le délai de trois jours , dans la
établissemens publics les constructions qui n'ont caisse de l'extraordinaire , les sommes prove
plus d'emploi. nant des à-comptes payés entre leurs mains par
· Sur une lecture nouvelle qu'a faite M. Emery, les aspirans aux maitrises et jurandes, le cais
du décret concernant les invalides , il a été , sier leur en délivrera un récépissé , et lesdits
malgré les vives réclamations de MM. Crancé aspirans pour obtenir les indemnités auxquelles
ºt † décrété que les 1oo liv. de surplus ils ont droit, se conformeront aux dispositions
que le comité, dans son projet, accordoit aux des articles III et IV du décret du 2 du présent
manicrots, n'avoient pas été dans l'intention II1O1S.

de l'Assemblée nationale , et seroient rayées du IV. Les liquidations des indemnités aux
·tableau. qu'elles ont droit les particuliers reçus dans les
M. d'Allarde, au nom du comité des contri maitrises et jurandes ou les aspirans auxdites
butions publiques, a proposé et l'Assemblée a matrises , aux termes des articles III et IV du
ndopté, après quelques légers amendemens, le décret du 2 mars, me seront point susceptibles
décret suivant :
d'oppositions ; celles qui pourroient être for
Art. 1°r. « Les particuliers reçus dans les mai mées seront réputées nulles et non avenues ,
trises et jurandes des six corps de marchands ou et lesdites indemnités seront payées sur quit
communautés d'arts et métiers de la ville de
tances pardevant notaires, lesdites quittances
Paris, et qui justifieront avoir payé l'augmenta nº seront , sujettes qu'aux droits reglés par
tion fixée par le tarif annexé à l'édit du mois l'art. XI du décret du 1o décembre 179o ,
d'août 1782, en seront remboursés dans la forme concernant les remboursemcns diºs offices.
prescrite par les nrticles Ill et Iv du décret du
V. Les particuliers ayant droit aux indemni
2 rnars ; rrta 18 cºtte augmentation n r Sora point
tés et remboursemens décrétés par l»s articles
assujettie à la déduction lixée pour le prix des Il , I4i et lV du décret du 2 niars 1791 , seront
jurandes et maitrises. tenus de joindre à leurs titres, leurs quittances
545
( 1228 ) --

de capitation, pour les années 1789 et 179o, cent, s'ils n'en sont dispensés pour causes aps
et celles des deux tiers de leurs contributions prouvées.
patriotiques, pour ceux qui y étoient soumis, II. Les causes ne pourront être approuvées
VI. les particuliers qui exercent des arts, et les dispenses leur être accordées, que par le -
métiers ou professions, et qui voudront obtenir corps dont ils sont membres, ou par leurs su
des patentes avant la liquidation des indemni périeurs, s'ils ne tiennent pas à un corps, ou
tés qui leur sont dues en vertu des articles lIſ par les directoires administratifs dans les cas
et IV du décret du 2 mars, pourront donner spécifiés par la loi ». - '.
en paiement desdites patentes une quittance Mais l'article III, qui exprimoit textuellement
du quart du prix de la jurande qu'ils justifieront que le roi, premier fonctionnaire public, ré
avoir payé suivant le tarif de l'édit de 1776. sideroit à portée de l'Assemblée nationale, a
Les receveurs de la contribution mobiliaire paru à M. Duval et consorts un attentat à la - :
et ceux de district receveront ladite quittance majesté du trône. M. Thouret, 'dans un dis-*
pour comptant , et la feront passer au trésor cours sublime que nous regrettons infiniment
public , qui s'en fera rembourser par la caisse de ne pouvoir transcrire , a démontré que la
de l'extraordinaire. royauté étoit une véritable magistrature, ins- .
VII. A compter du premier avril, tous les baux tituée pour le bonheur de l'empire ; que les
de maisons ou appartemens faits aux différens temps étoient passés où l'on faisoit des prin
corps et communautés seront et demeureront de droit divin, que l'assentiment des peuples
résiliés ; il sera payé à tous les propriétaires ou
étoit pour la couronnesun bien plus sûr # ui
principaux locataires six mois du prix du loyer que la croyance superstitieuse..... L'Assem †
à titre d'indemnité , lorsque les baux auront ayant ensuite déterminé, sur la motion de
encore au moins six mois à courir. Ladite in M. de Lameth, que la question seroit jugée
de mnité sera payée par les trésoriers de district sans désemparer , a eu la longanimité d'en
sur la représentation de la grosse ou de l'expé tendre M. i)uval, qui s'est perdu dans des pa
dition du bail, certiſiée véritable par les gardes ralogismes que quelques voix envoyoient au
ou syndics actuelletnent en exercice : et dans comité d'aliémation. M. Jessé ayant rétabli les
le cas où il seroit répété d'autres indemnités à principes, le décret est intervenu ainsi qu'il
SUl1t :
raison de la remise des lieux en leur premier
état, la liquidation en sera faîte par les muni Art. III. « Le roi, premier fonctionnaire pu
cipalités ; elle sera visée par les § de blic, doit avoir sa résidence à 2o lieues au plus
district , approuvée par les directoires de dé de l'Assemblée , lorsqu'elle est réunie : et lors
partement, et acquittée à la caisse de l'extraor qu'elle est séparée , le roi peut résider dans
dinaire sur la reconnoissance déſinitive du com toute autre partie du royaume.
missaire du roi , directeur général de la liqui IV. Si le roi sortoit du royaume , et si, après
dation. avoir été invité par une proclamation du corps
Quant aux corps et commnnautés qui jouis
législatif, il ne rentroit pas en France, il seroit
soient sans bail , l'indemnité ne sera que de censé avoir abdiqué la royauté ».
trois mois ».
On alloit mettre à la discussion le décret sur P^éritables causes des troubles qui ont eu lieu
les vivres et fourrages, lorsque M. Thouret a à Carcassonne les 8 , 9 et 1o de ce mois de
772 (Z7 $'.
demandé la préférence pour la loi snr la rési
dcnec des fonctionnaires publics; il l'a obtenue. Des soldats du régiment de Languedoc insule :
L'autre projet est renvoyé à demain. tèrent , le 8 de ce mois , des chasseurs natior
les deux premiers articles prescrivant la ré - n ,ux de Carcassonne, parce que ces derniers
sidence de tous les fonctionnaires indistincte chantoient l'air civique et fédêral ah ! ça ira ; .
ment, n'ont éprouvé qne quelques chicanes de piusieurs dragons de Noailles attaquèrent des
la part de ceux qui croyoient y voir préjugºr la bourgeois de la même ville le 1o. Ces deux affai
résidence du roi : mais la question préalable a res , quoique trè8-inquiétantes, n'ont pas eu
emporté les objections, qui n'ont pas été reti la vérité des suites bien fâcheuses , graces à la.
rées, et les deux articles ont été ainsi adoptés : Inunicipalité et aux bons citoyens ; mais d'où
Art. ;er. « | es fonctionnaires publics sont proviennent ces aggressions de la part des sol
tenus de résider , pendant toute la durée de dats de ces deux régimens ? De ce que les états
leurs fonctions, dans les lieux où ils les exer majors ont trouvé moyen de congédier succes
- ------
=ºgr=
( 1229 )
| sivement les soldats qui assistoient aux séances Indignité d'un oſſicier aristoerate. Létargin
des amis de la constitution, et qui mont 1 oient opiniâtre du ministre de la gucrre.
de l'intelligence et du patriotisme ; de sorte On a rendu compte dernièrement à la société
qu'à quelques br,ves soldats près qui restent des , mis de la coq siitation sºante à Paris, de la
encore, les autres ne sont que des aristocrates reg · insolente d'un oi'iicier de la garrrison de
ou des automates. Voilà comiue les états-1n jors C :;ºirſeniont, qui s'cst avi,é de frapper inopiné
comptent dissoudre pºtit à petit toute notre In : nt au milieu de la nuit , à coups de fouet,
armée. et la recomposer sourdement de mau nn grenadier en sentinelle à l une des portes
vais sujets prêts à égorger leurs concitoyens au de cet ls villo , en lui disant : Tu crois donc être
premier signal : et l'Assemblée nationale I1e
mon égal en droits; tu ne veux donc pas te
prendra pas un parti vigoureux pour supprimer
et casser enfin ces états-majors ! oh ! sans doute
§ que je suis d'une nature différente
de la tienne , et cent autres impertinences de
elle le prendra, la nécessité et les cris de la na cette espèce. . e grenadier alloit succomber à
tion l'y forceront bien. C.... la juste tentation de réprimer la bête f roce qui
l'attaquoit , lorsque le caporal de garde et un
autre soldat sont survcnnis et ont arrêté l'offi
L'exemple donné par M. Moreton-Thabrillant, cier. Vous sentez bi n que Duportail ne rendra
et cité dans nos feuil'es du 24 de ce mois , est
point justice dans cette aſftire au grenadier,
bien propre à établir l'union entre tous les ci et que la chose en restera là jusqu'au grand jour
toyens et à faire aimer la constitution ; il doit du jugement , qui ne tardera pas sans doute
être imité par les commandans des autres régi a V (' Il t I ,
mens, et même ordonné par le ministre de la On a appris par la même lettre de Charle
guerre , si ce ministre n'est pas un fourbe en
atriotisme, comme nous avons m lle raisons de mons , ville frontière de la première ligne ,
# croire , et ce que nous croirons de plus en qu'il n'y avoit ni canons ni défenses quelcon
ques, ainsi qu'à Givet , et que les autrichiens
plus, à moins qu'il puisse nous démontrer qu'il faisoient des rassembl mens de troupes à un
n'est pas le naitre de chasser de ses bureaux les quart de lieue de-là. Dites cela au ministre de
commis pervers et aristocrates , sur lesquels les la guerre : demandez iui quelles précautions il
défenseurs de ce ministre font retombcr tout
a pcises depuis six mois sur toutes nos fron
le blâme.
A propos de ce M. Duportail, pourquoi ,
tières ? q§
ordres il a donnés , quels coun
après avoir annoncé, il y a plus de six sem ines, mandans aristocrates il a destitués ? de qnelles
munitions de guerre ct de bouche il a garni nos
qu'il faisoit passer 18.ooo hommes dans les dé places limitrophes ? quel , trains d'artiflerie il y
partemens du haut et bas Rhin, ne s en trouve-t-il a envoyés ? combien de canons il a fait remettre
en ce moment que 13 à 14ooo ? pourquoi l'As sur lºurs affûts ? Il vous répondra que dans
semblée nationale n'a - t - elle pas réprimé ce deux mois les frontières du haut et bas Rhin
mensonge et cette perſidie ? n'est il pas pro auroº t 2o.ooo hommes pour leur défense. Et
bable que ce ministre att ºndoit , comme les les frontières du Nord ? Le ministre n'en parle
autres coutre - révolution11aires , l enlèv e1nent
pas : il est sobre en détails , comme l'on voit.
du roi au 28 ſévrier, et qu il ſ'attend petit être L)ºportail ! ! )u portail ! je ne cesserai de te sui
encore à la fin de ce mo.s } º nia rs et d'avril
vre. de dévoiler ta marche ; si tu parviens à
puisqu'il a répondu aux députés le l' Ass mblée en imposer à quelques membres de l'Assemblée
nationale l, 22 de ce mo , , qu'il croy oit lue nationale, tu ne m'en imposeras jamais, parce
ut-être dan , dºux 1i1o.s ( dans deux moi s ') que je juge les hommes par leurs actions, et
il y a u1o t 2o ooo honºn » dans ces deux dé - non par leurs discours ou leurs écrits. CARRA.
partennens ? pourq 1º unº de nos rn - lie• • • •s
places frontieres, Liſie , est-elle encore 1 ns ce
moin- 11t-c1 s , ns mºnji o:13 . t d ºs gra : Il s · !:ns Massacre des citoyens de Chambéri; commen
les magasins, sans a1 iriºs , et prºs qu º s Rr,s ca - cement de la révolution sarde.
rein parts ? ne voit oi1 pas de sºs
17o11s s 1a r ses

de 1x yeux dans tout ceki , une ſon rberie mi Le 16 de ce mois de mars 1791 , une foule
nistérielle qui toinporis : et aºnuae les citoyens d'habitans de Chambéri se divertissoit dans la
r des promesses jt, qu'au Inonº nt de l'ex soirée à ſaire le charivari , suivant l'usage du
plosion ? Duportail ! Duportail : te voilà dé pays, à la porte d'un aristocrate françois ( M. le
couvert C..... Pelletier de Morfontaine ) qui se marioit en se
( 123o )
eondes noces avec une dame Migieux, fugitive
et aristocrate comme lui : la se rénad 2 étoit à serions plongés aujourd'hui à coup sûr dans laº
peine finia, que près de cent personnes, qui guerre civile la plus affreuse. Nous invitons "
passoient sur la place Saint-!.iger , se virent donc tous les patriotes des environs de la Bas-*
tide-Savès de se concerter et d'épier l'assassin.
tout-à-coup investies par un régiment d'infan
terie, la bayonnette au bout du fusil, et par un CARRA.
régiment de cavalerie, qui vint ventre à terre, Année 1791 , ou dixième année de la Bibliothè
et le sabre nud à la main, contre elles, Des cris que physico-économique , instructive et amu |!
effrayans se faisoient entendre de toutes les mai *art4e, contenant des mémoires, observations,.
sons et de toutes les fenêtres, mais inutilement : Pratiques sur l'économie rurale; — les nou
les satellites du tyran sarde coupèrent bras et ºelles découvertes les plus intéressantes dans
jambes, éventrèrent hommes, femmes et en 4es ºrº utiles et agréables ; — la description
fans, au nombre de près de soixante. Quelques eº la ſigure des nouvelles machines, des ins
habitans coururent aux églises pour sonner le *rumeas qu'on peut y employer, d'après les
tocsin ; toutes les avenues en étoient gardées eºPériences des auteurs qui les ont imagi
par des troupes : précaution qui dévoile bien nées ; — des recettes, pratiques, procédés, .
clairement le projet de ma sacrer le peuple tout inédicamens nouveaux, externes on internés, .
à son aise, en Surdaigne comme ailleurs, et qui 7ui peuºenê éêre utiles aux hommes et aux
prouve combien l'atrocité des rois s'est perfec animaux ; — les moyens d arréter les incen
tionnée depuis la révolution du 14 juillet 1789. dies et de prévenir les accidens, d'y remé
Cette épouvantable scène est regºrdée à Cliam dier, de se garantir des fraudes; — de non
béri comme l'oeuvre de nos aristocrates fugitifs, ºelles ºues sur plusieurs points a'économie
qui en ont suggéré l'idée au despote de Turin , domestique, et en général sur tous les objets
par les ordres duquel le commandant des troupes d utilité et d'agrément dans la vie civile ee
assassines a dû nécessairement agir ; mais le des Pºººº , etc.etc . Oa y a joint des notes que,
pote paiera cher le sang du peuple qu'il a fait l on cru nécessaires plusieurs articles 2
a à
verser : et c'est précisément par cette exécution vol. iiº-12 aºec des planches; prix, 5 liv. 4
barbare que la révolution devient infaillible sous brochés , francs de port par la poste
chez lni. Braves Savoisiens, n'oubliez ja inais cet dans tout le royaume. A Paris, chez Bnis
horrible massacre. C.... son , imprimeur et libraire, rue Haute
feuille , a°. 2o.
#Projet d'assassinat contre un curé patriote.
Les mouvemens de la révolution n'ont point
Avoir été le premier dans son canton à prêter fait oublier cet ouvrage utile , qui, depuis dix
le serment ordonné par la loi, avoir le courage ans , conserve toujours dix mille lecteurs abon
de lire journellement au prône, et d'expliquer nés. On sent que ce recueil intéresse tous les
en langue vulgaire tous les décrets de l'Assem
blée nationale : telle est la consluite du brave
propriétaires de terres, les curés , les artistes,
économistes , physiciens , négocians, etc. et
et respectable Dominique Dnpuy , curé de la qu'il les net au courant de toutes les décou
Bastide-Savès , tels sont les motifs des aristo
vertes , inventions , observations sur l'écono
crates du ci-devant diocèse de l ombès , non
seulement pour calomnier ce curé patriote et Inie, les arts, l'agriculture, faites dans l'année.
le persécuter à outrance, mais pour avoir pro les travaux importans de la campagne, les
plaisirs purs et innocens qu'on y trouve , sont
jetté de le faire assassiner par un sacrepant du et seront toujours les seuls qui satisferont sans
pays.La conſidence de cet assassinat prémédité remords l'honnête homme , l'homme de bien.
déjouera sans doute celui qui s'en est chargé,
et mettra tous les bons citovens de la contrée Nous nous proposons de donner quelques dé
ta - sur ces deux nouveaux volumes. Les pré
dans le cas de veiller scrupuleusement sur les
jours du bon curé Dupuy. Peut être même les cautions sont invariablement prises pour que
chaque année de cet ouvrage soit mise en vente
électeurs de quelque département, instruits de au premier décembre. -

ses vertus et de ses dangers, l'appelleront-ils à L'ouvrage complet forme actuellement 16 vol,
quelque évêclié pour le soustraire aux lions ru in 12 avec beaucoup de planches : savoir, l'an
gissans qui l'environnent à la Bastide - Savès, née 1782 , 1 vol. ; 1783 , 1 vol. ; 1784 , 1 vol. ;
Certes on ne peut trop reconnoître les services
1785 , 1 vol. ; 1786, 2 v9l. ; 1787, 2 vol. ; 1788,
que les curés patriotes ont rendus à la patrie et 2 vol. ; 17S9 , 2 vol. : 179o , 2 vol. ; 1791 , 2 vol.
à la révolution, par leurs sages prédications et Chaque alinée se vend séparément aux prix ci
leur prompte soumission à la loi Sans eux nous dcssus, *
ANNALES PATRIOTIQUES ET I ITTÉRAIRES ,
D E L A F R A N C E , - -

E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E
J O U R N A J, I. I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes,
dirigé par M. MERcI ER , et par M. CARRA , un des Auteurs.

Si l'apothéose est due à l'homme , c'est à celui sans doute qui combat et
Illº lIl't pour son pays : Ill 6 llCZ SOll image dans vos temples. RAYNAL.

Nº. D X L I V. Du Mercredi 3o Mars 1791 .


ASS E MB L E E N A T I O N A L E. aux frais des administrés, etc le palais épisco
pal et les terreins en dépendans, pour servir
Séance du 29 Mars. d'emplacement aux corps administratifs du dé
partement et du district ».
lars tronbles du département du Nord , qui Le comité de mendicité, par l'organe de M.
ont forcé le corps électoral de se réfugier à de Liancourt, a réclamé la commisération na
Lille sont ent:èrement appaisés , et les élec tionale en faveur de ce peuple d'enfans-trouvés,
teurs r, tournent à Douai pour y reprendre leurs que les ci - devant seigneurs ont abandonnés
fonctions. On reinar que une faveur particulière depuis la suppression des hautes justices à qui
sur n t1 e l " r · 11se r v olution , c'est que dans cette charge étoit inhérente. Les mesures pro
les dépa1 lºin , où l'aristocratie se croit la plus posées par le projet de décret ont paru très
forte , il se trouve que l'administration est le. sages, et ont été aussi-tôt consacrées que lues.
pl. : pu, ni º composée ; et qu'ainsi la force Art. l°*. « La somme de 4,o58,2o4.liv. des
publiqu · , t ioujours en état de balancer les tinée à l'entretien des enfans - trouvés , des
efforts eombinés des mauvais citoyens C'est dépôts de mendicité , et aux secours à donner
ainsi que dans qnelques régions du midi de la à certains hôpitaux, dont l'état a été fourni par
France, où le fanatisme serpente encore chez le ministre , conformément aux dépenses des
la multitude ignorante, les têtes des directoires années précédentes, sera mise au rang des dé
sont organisées en lumières et en patriotisme, penses de l'état pour l'année 1791.
et déjouent à tout instant les complots du mau Il» De cette somme totale, celle de 3,261,977 I.
vais prêtre et du hobereau furibond. destinée aux enfans-trouvés , et aux dépôts de
Après un court rapport fait par M. Prugnon, mendicité , sera, conformément à l'article pre
au nom du comité d'emplacement , les deux mier du décret du 18 février dernier, payée
décrets qui suivent ont été rendus sans oppo par le trésor public, tant par les revenus ordi
si tion. naires de l'état , que par les impositions géné
rales et comntunes. -

« L'Assemblée nationale, après avoir entendu


son comité d'emplacement sur la pétition du Celle de 8o6,226 liv. destinée aux secours à
directoire du département de la haute Loire , certains hôpitaux, et portion d'indemnité en
séant au Puy, autorise ce corps administratif à remplacement d'anciennes franchises suppri
acquérir, aux frais des administrés et suivant les mées en 1788 , sera supportée par les départe
règles prescrites par les décrets rendus sur la mens en vertu de l'art. 1II du même décret.
vente des biens nationaux , la maison des ca IlI. Le trésor public continuera de rem
pucins, et à louer le jardin potager qui en dé bourser tous les trois mois les dépenses faites
pend, suivant le devis annexé au présent dé par les hôpitaux, pour les enfans trouvés, mais
Gret p», seulement sur le certificat du directoire , visé
« L'Assemblée nationale , après avoir en par celui de département ; il en sera de même
tendu , etc. autorise pareillement l'adminis pour la dépense occasionnée par les dépôts de
tration du département de l'Yonne à acquérir mendicité,
544
( 1252 ) -

· rV. I a somme de 8o5,226 liv. à supporter IX. Dans le même ess, l'héritier présomptif,
par les départemens, en vertu de l'article III et, s'il est mineur, le parent majeur, premier
du décret du 18 février, et de l'article II du
- » . .. •

appellé à l'exercice de la régenee, seront censés


présent décret, sera fournie à fur et à mesure, avoir renoncé personnellement et sans retour,
et à titre d'avance, par le trésor public, à la le premier à la succession au trône , et le se
charge du remplacement qui en sera fait sur le cond à la régence, si, après avoir été pareille
produit des impositions à supporter par, les ment invités par une proclamation du corps lé
départemens pour l'année 1791, ainsi qu'il en , gislatif. ils ne rentrent pas en France. * . "
sera ultérieurement ordonné ». X. La mère du roi mineur sera censée avoir
M. Dupont, au nom du comité des contribu renoncé sans retour à la garde, par le seul fait
tions, a fait un rapport et a présenté un décret de sa sortie du royaume sans l'autorisation du
concernant la marche que doivent tenir les mu corps législatif. -

nicipalités pour donner le tableau de leurs det XI. La mère de l'héritier présomptif mineur,:
tes, et pour se procurer légalement les moyens qui seroit sortie du royaume, ne pourra, même
de les acquitter, La discussion de ce décret a après qu'elle y seroit rentrée. obtenir la garde
'été aussi aride que la matière : nous le donne de son fils devenu roi , que par un décret du
roms incessamment. corps législatif.
Enfin l'Assemblée nationale a repris la dis XII. Les fonctionnaires publics, dont il est .
· cussion du décret constitutionel sur la résidence parlé dans les deux premiers articles , seront
des fonctionnairea publics. Quoique le senti censés , par le seul fait de leur contravention ,
ment de l'admiration ne soit, dit-on , qu'une avoir renoncé sans retour à leurs fonctions, et
émotion passagère, cependant elle étoit encore devront être remplacés ». . »

présente à tous les esprits, elle vibroit , pour


ainsi dire, encore l'impression qu'avoit faite
hier le discours de M. Thouret, discours l'un P A R I S, le 29 mars.
des plus profonds et les plus éloquens qu'aient
jamais entendu nos législateurs , discours qui a Trois ou quatre ci-devant gardes-du-corps
entraîné les dyscoles eux-mêmes , et qui les a ont été arrêtés dans la nuit du 27 au 28, et ont
forcés de confondre leurs applaudissemens avec subi un interrogatoire de plusieurs heures de
ceux des patriotes.Aujour 'hui les articles pro vant le comité des recherches et la municipa
lité : on saura bientôt s'ils appartiennent à ls -
posés ont passé presque sans objection : bande des enleveurs et chevaliers du poignard
Art. IV. « L'héritier présomptif de la cou
ronne , étant en cette qualité † premier sup du 28 On prétend qu'ils étoient à la tête d'un
pléant du roi , est tenu # résider auprès de sa projet de faire désarmer la garde nationale pa
risienne ! ! !
personne, La permission du roi lui suffira pour Hier , les monarchiens s'étoient rassemblés
voyager dans l'intérieur de la France ; mais il
ne pourra sortir du royaume sans un décret de mystérieusement dans un cul-de-sac détourné,
l'Assemblée mationale , sanctionné par le roi. et y tenoient leur sabbat : le peuple s'est ras-'
semblé autour de la caverne , et demandoit à
V. Si l'héritier présomptif est mineur. le pa
rent âgé de vingt cinq ans sera le premier ap, graads cris la dispersion de ces cabaleurs aris
pellé à l'exercice de la régence du royaume, s'il tocrates. Le juge de paix de la section s'y est
y avoit lieu : et sera assujetti à la résidence , con transporté, et a invité l'assemblée monarchienne'
formément au précédent article. à vouloir bien se dissoudre, pour éviter le scan
dale et le tumulte qu'elle alloit occasionner ;
VI. La mère de l'héritier présomptif tant les monarchieux ont obtempéré. En sortant de
qu'il sera mineur, et la mère du roi mineur, leur repaire , ils ont trouvé les citoyens qui se
pendant qu'elle aura la garde du roi, seront chauffoient à un grand feu de joie, alimenté
tenues à la même résidence.
p r les journaux , pamphlets, libelles et autres
VII. Les autres membres de la famille du roi bribes aristocratiques que la gueule monar
ne sont point compris dans la disposition du chienne vomit chaque jour par milliers coritre
présent décret; ils ne sont soumis qu'aux loix la constitution et ses amis. Le grand monarque,:
communes aux autres Citoyens. Stanislas-Clermont , n'a pas été témoin de cette,
VI I. Dans le cas de l'élection de la régence, fête donnée à ses fidèles sujets ; et nous savons°
celui qui sera chargé de la garde du roi sera même qu'un de ses chevaliers étant allé le matin
menu à la résidence. l'inviter à présider l'auguste assemblée monar
| ( 1255 )
hienne, il secoua sa blonde crinière et dit no s'y est-elle établie , que les ennemis du peuple
† : Non , je m'irois pas pour 5o louis. et de la loi sont rentrés dans le silence et l'obs
| Depuis la bataille de cannes , perdue le 28 curité , tels que les hiboux , qui fuient aux pre
vrier par les chevaliers du poignard , ces hon miers rayons de la lumière. Cet effet , qu'on ne
nêtes gens inondent Paris , ct s ns doute aussi peut révoquer en doute, est d'autant plus re
les départemens , de libelles et de calomnies marquable et consolant, il prouve d autant plus
contre les amis do la constitution, qu'ils dési la justice et la bonté de notre causc, qu'il a eu
gnent sous le nom de jacobins. Ils répètent sans lieu presque par-tout où de nouvelles sociétés
cesse que les jacobins sont des facticux, que les des amis de la constitution se sont élevées. Il v
jacobins veulent détruire la monarchie , qu'il a plus : une ville,jun bourg un village, §.
faut poignarder les jacobins. qu'il ſaut pendre menacés d'un incendie aristocratique ou mo
les jacobins, qu'il faut brûler les jacobins : enfin marchien , aussi-tôt une société des amis de la
ces amis de la paix me cessent de prêclier le constitution se forme , et l'incendie est étouffé
meurtre et le carnage des défenseurs de la cons à son origine. Formons donc par-tout de ces
titution. sociétés tutélaires , conservatrices du feu sacré
Les bruits répandus sur la maladie du sieur soyons sûrs que c'ost le grand
de la liberté , et
Condé ne se confirment pas : ainsi cette nou moyen de voir naître au plutôt pnrmi nous cet
velle paroît n'être qu'une petite ruse des aris ordre, cette paix, cette prospérité qui émanent,
tocrates, pour connoître l'importance que l'o non de la stupidité et du silence d'un peuple
pinion publique mettroit à l existence de ce esclave, mais des lumières de la raison et de
chef des contre-révolutionaires ; 1ls nº doivent la philosophie , et du maintien des droits de
pas être contens, car l'opinion publique n'a l homme . ainsi que de la souveraineté absolue
manifesté que du mépris pour le ci - devant des nations. C....
prince, mort ou vivant.

Première adjudication des domaines natio


Béfort, le 21 mars.
naux dans le district de Commerci, dépar
L'arrivée des troupes autrichiennes à Poren tement de la Meuse.
tru , inspire ici de l'inquiétude, d'autant que
nos gardes mationales des campagnes ne sont Qu'il est sublime et ingénieux l'esprit de pa
oint armées. On n'a aucune contiance à ce triotisme : la sociéié des amis de la constitution
eau M. d'Affry , qui commande d ,ns ces can à Commerci, ayant appris qu'on alloit ouvrir
tons ; nous avons ici quelques canons , mais dans cette ville l'enchère définitive des biens
point de munitions, ni de canonniers ; il nous nationaux : délibéra qu'au moment de l'adjudi
reste pour toute garnison deux à trois cents catiºn son président , accompagné de tous les
hommes , tant infanterie que cavalerie, et en meinbres de la société , poseroit sur la tête du
core on nous annonce qu'ils ont ordre de partir prenier acquéreur une couronne d' pis de bled
dimanche prochain , sans que nous sachions entrelassée d'un ruban aux couleurs de la n -
comment ils seront remplacés. tion , et lui mettroit en rnein un bouquet d'épis
de bled surmonté d'une branche de pin; et que
les autres acquéreurs recevroient de semblables
Effets miraculeux de la propagation des so bouquets liés avec un ruban national.
cietés patriotiques et constitutionaires. Le jour de la prem'ère adjudication défini
tive ( 1 1 janvier dernier ) étant arrivé. tous les
T'andis que les aristocrates calotins, robins membres de cette société mêlés avec les mem
et monarcnieux s enfoncent de plus en plus , bres du directoire, ainsi qu'avec les chefs civils
en se débattant , dans la ſange et le néant où et militaires, se rendirent au milieu d'une haie
l'éternelle !'rovidence les a condanmés , les so de gardºs nationales et au bruit mélodieux
ciétés des ans de la constitution s élèvent , d' une musique patriotiqne, vers le lieu où se -

se p oi'ag nt , s étº ndent et triomphent de faisoit l'adjudication. : a dernière enchère ayant


toutes parts. A Beaucaire , les ennernis du été close, la députation s'est fait annoncer ,
peuple et de la loi osoient, comme ailleurs, et l'orateur a prononcé le discours suivant ,
montrer un front criminel et audacieux : à dont nous regrettons inſiniment de ne pouvoir
peine une société des amis de la constitution donner qu'un simple extrait.
Nu=- - - -

( 1234 )
« La France , disoit l'orateur, doit sa consti la couronne destinée à l'auteur de ses jours
tution à la dette excessive qui s'étoit accumulée fut déférée. -

sous son nom et sans son aveu. Nous devons à .


notre constitution notre liberté ; payons donc DE PÉTE R s B e U R G, le 26 février.
la dette : le bonheur exige la reconnoissance,
et la liberté ne peut être payée trop cher ». Quoique notre cour et celle de Berlin parois
« Délivrés de ce poids accablant, les impôts sent garder respectivement une attitude mena
vont décroître, et nous ne tarderons pas à mois çante, on commence à penser assez générale
sonner le champ que nos représentans ont dé ment que ces apparences d'hostilité ne sont
friché, malgré les rochers qu'il a fallu enlever, qu'un jeu pour masquer des arrangemens se .
lès épines qu'il a fallu déraciner , et les sueurs crets, et que l'issue des négociations sera l,!
ont il a fallu arroser le travail ». continuation de la guerre contre les Turcs, é
« De sages mesures sont prises; des emprunts le partage de l'empire ottoman. Si la Franc
désastreux ne seront plus nécessaires pour pal demeure tranquille spectatrice de la chûte d
lier un mal qu'on craignoit d'avouer, et qu'on cet empire , il faut croire au moins qu'elle
poussoit de la sorte sur la postérité , en soula souffrira pas que l Egypte et Candie deviennen
eant en apparence la génération présente : le le lot de l'Angleterre dans le partage. Le com
crédit public n'aura plus une source empoison merce françois dans le Levant pourroit encore
mée ; il reposera sur la richesse individuelle des se soutenir un demi siècle, lors inême les Russes#
citoyens. Chacun d'eux, dans cette vente, peut parviendroient à établir dans Constantinopleſ
se rendre propriétaire ; il le doit, s'il est père, le siége de leur puissance ; mais il n'en seroſt
pour la satisfaction de laisser un héritage à ses pas de même si les Anglois venoient à bout de !
enfans. Des territoires entiers n'étant plus le pa maîtriser la Méditerranée par les con uètes !
trimoine gratuit et déchargé d'impositions d'un qu'on suppose être l'objet de l'ambition du ca-. ;
certain nombre de prédestinés de ce monde, le
cultivateur me sera plus désespéré par l'impos
binet de Saint-James. |
sibilité de travailler pour lui-même : les récoltes DE CH A MB É R 1, le 22 mars. º

en seront plus abondantes; car il est démontré


qu'elles sont en raison directe de la division des Plusieurs familles françoises sont déja parties
biens territoriaux ». d'ici depuis l'évènement du 16. On espère que
« Tous les citoyens payant proportionnelle les autres se retireront bientôt , et qu'il neº
ment l'impôt, une seule classe ne ressemblera nous restera que très-peu d'étrangers, qui neià
plus à ce #§ des anciens, dont les vau seroient pas en sûreté ici si les troubles conti
tours déchiroient sans cesse les entrailles tou nuent. Si quelques circonstances ne changent !
jours remaissantes. J'ajoute , en prenant encore la position malheureuse de la Savoie, elle est :
une comparaison dans la fable , que le trésor plongée pour jamais dans le plus grand'escla-:
mational ne fera plus allusion au tonneau sans vage.'l'ous les jours on emprisonne sans raison;
fond que les Danaïdes étoient condamnées à les familles les plus lionnêtes sont tourmentées;'
remplir. — Quelle nomenclature d'avantages l'époux est arraché des bras de son épouse; on
prochains ne pourrions nous pas faire ici ?... ». ne peut ni lire, ni entendre, ni parler; on est'
Le vice-président du district ayant répondu , soupçonné pour des riens : les mouchards four- .
le président de la société prend la couronne millent de toutes parts ; les troupes sont conti !
préparée pour la poser sur la tête du premier nuellcment aux aguets : les ordres d'égorger lei ;
acquéreur. On le cherche en vain : M. Michel , habitans sont donnés. Enfin, M., si les sol- |
patriote zéle, mais citoyen timide, content d'a dats n'étoient pas plus humains que leurs chefs, ;
voir fait le bien , avoit fui l'honneur. Tandis Chambéri auroit déja péri par le fer des #
qu'une modestie poussée trop loin éloignoit ce sins. Ne croyez pas cependant que les Savoisiem !
père respectable , une curiosité civique ame courbent servilement la tête sous le joug d
moit, avec quelques autres citoyennes, sa fille , despotes; le feu sacré de la liberté les électrisº,
demoiselle recommandable par sa jeunesse, par et le voisinage de la France maintient en eut
les graces du corps, et plus encore par les qua cette
donnégl'exemple,
néreuse ardeur dont les. »François ont a #
lités de l'esprit et du coeur. Par acclamation ,
| On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire, rxe Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutºº les lettres pour les Auteurs des AnnaleA Patriotiques.
§ tous les Lihraires et Diroeteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
ANNALES PATRIOTIQUES ET I.ITTÉRAIRES
D E LA F R A N C E;
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E
J o U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ;
dirigé par 51. / .ſe Rc1 E R , et par M. CARRA , un des Auteurs.
La patrie est dans les relations intimes de l'état avec ses membres; quand
ces relations changent ou s'anéantissent , la patrie s'évanouit.
( J. J. RoUssE AU. )

Nº. D X L V. Du Jeudi 31 Mars 1791 .


AS S E M B LE E N A T I O N A L E. par le décret rendu sur le rapport de M. Vieil
lard , et qui conſirme l'élection du juge de paix
Séance du 29 mars au soir. d'Autry , quoique ce juge fût sous le coup d'un
décret d'ajournement personnel.
Lºs ennemis du bien, les pleureurs de l'ancien Un réglement sur l'exécution de la loi du
désordre , ont formé à Toulouse de nouveanx janvier 1791 , est proposé par M. de Boufflers,
complots également atroces et absurdes. La !é et le titre prennier est adopté sans réclamation.
gion d'Aspe devoit assassiner la Inº , cipaiité , Art. lº". « !ºn conformité des trois premiers
le commandant de la garde national , et j.tu articles de la loi du 7 janvier 1791 , relativo
sieurs patriotes. L'horrible traine « ,t dévoilée , aux nouveiles déconvci tes et inventions en tout
les ciiefs on p1is la fuite en Esp.ignc , tro:s lé t ºn. e d industrie , ii sera c élivré, sur une sim
gionnaires ont été tués , deux incarcéré s; et le J e requête au roi , et sans exaine31 préalable,
peuple , qui vouloit exterminer le reste , a été d 's palcntes mationales, sous la dé nomination
contenu par un vertueux ecclésiastique, Ccttc des brevets d invention ( dont le modèle est
affaire , dont les détails ont été expos 's par M. annexé au présent réglement , sous le n°. 2 )
Roussillon , est envoyée aux comités des re à toutes personnes qui voudront exécuter ou
cherches et des rapports. faire exécuter d ns le royaume des objets d'in
Après un bref rapport qui a été fait, au nom dustrie , jusqu'alors inconnus.
du cornité de judicature, par M. Jouy , et com Il. Il sel a établi à Paris , conformément à
battu pendant quelques momens par M. d'I.l l'article X! de la loi , sous la surveill,nce et
becq, le décret suivant a été rendu : l tutor.té du ministre de / intérieur, chargé de
« L'Assemblée nationale, après avoir cntendu d, liv 1 er lesdits brevets, un dé;,ôt gén ral , sous
le rapport de son comité de judicature, décrète le nom de directoire des brepets / in ſ'en lion ,.
que les officiers ministériels supprimés , qui fe où ces brevet , sºront expédiés, ensuite des for
ront dans deux mois le dépôt de leurs titres re nº lit s préalables, ct selon le mode ci-après
déterm né.
cevront l'intérêt à cinq pour cent du priº le
leurs offices, depuis le premier juillet 179o jus Ii I. Le directoire des brevets d'invention
qu'au moment de leur liquidation. expédiera lesdits brevets , sur les dernandes qui
Sur la proposition du 1nême rapporteur , il a lºi parviendront des secrétºriats des départe
été ensuite décrété , après quelques débats , In ns : ces demandes contiendront le nom du
qu'au cün oſſice supprimé ayant les décrets n'é «i ºn ndeur, sa proposition et sa rcr; tête aIl
toit a dmissible à une nouvelle liquidation : ct en 1 ºi : il y sera joint un paqu t, renſ , inant la
conſormité d'un amendement proposé par M. description exacte de tous les moyens qu'on se
Cam us, qu'aucune créance ſaisant partie de la propose d'employer , et à ce paquet St I'Ont
de t t e constituée, ne seroit admise au rembour ajonté s les de.sins, modèles et autres pièces
5e Irl C I : t ».
jºgées nécessaires pour l'explication de l'énoncé
U 11e question importante se trouve résolue de la demande ; le tout avec la signature et ſ.
545

|
-( 1236 )
sous le cachet du demandeur : au dos de l'en r VIII. Les prolongations des brevets qui, dans
veloppe de ce paquet, sera inscrit un procès des cas très-rares et pour des raisons majeures,
verbal ( dans la forme jointe au présent régle pourront être accordées par le corps législatif, .
ment sous le n°. 1°r) signé par le secrétariat du seulement pendant la durée de la législature,
département, et par le demandeur, auquel il seront enregistrées dans un registre particuliez
sera délivré un double dudit procès-verbal, afin au directoire des inventions, qui sera tenu de
de constater l'objet de la demande, la remise donner connoissance de cet enregistrement aux
des pièces, la date du dépôt, l'acquit de la taxe différens départemens et tribunaux du royaume.
ou la soumission de la payer, suivant le prix IX. Les arrêts du conseil , lettres-patentes,
et dans le délai qui seront fixés au présent mémoires descriptifs, tous documens et pièces
réglement. relatives à des priviléges d'invention, †
IV. Les directoires des départemens, non accordés pour des objets d'industrie, dans quel
plus que le directoire des brevets d'invention, que dépôt public qu'ils se trouvent , seront
me recevront aucune demande qui contienne réunis incessamment au directoire des brevets .
plus d'un objet principal, avec les objets de d'invention.
détail qui pourront y être relatifs. Il a été décrété, sauf rédaction, que les frais
V. Les directoires des départemens seront nécessaires à un établissement convenable à
tenus d'adresser au directoire des brevets d'in l'exécution de cette loi, ne seront point aux
vention, les paquets des demandeurs , revêtus frais de la nation ». º

des formes ci-dessus prescrites, dans la semaine Le surplus du projet a été ajourné.
même où la demande aura été présentée. Séanoe du 3o mars.
VI. A l'arrivée de la dépêche du secrétariat
de département au directoire des brevets d'in Le public fixe ses yeux avec inquiétude sur
vertion, le procès-verbal, inscrit au dos du pa la fabrication des assignats , dit M. Folle
quet, sera enregistré, le paquet sera ouvert, et ville , et vos commissaires me se sont pas em
le brevet sera sur-le-champ dressé d'après le pressés de rendre compte de leurs opérations.
modèle annexé au présent réglement, sous le Si une fois leur fidélité est assaillie par les soup
n°. 2. Ce brevet renfermera une copie exacte çons, la ruine de l'état est certaine. Sur cette
de la description, ainsi que des dessins et mo observation , il est décrété que les commissaires
dèles annexés au procès-verbal. Ensuite de quoi à la fabrication des assignats apporteront inces
ledit brevet sera scellé et envoyé au départe samment leurs comptes.
ment, sous le cachet du directoire des brevets On a ordonné ensuite que les députés de
d'invention. Il sera en même temps adressé à l'assemblée de Saint - Marc , dite des quatre
tous les tribunaux et départemens du royaume, vingt - cinq , seroient prochainement entendus
une proclamation du roi, relative au brevet sur leur inculpation qu'ils annoncent avec
d'invention, et dans la forme ci-jointe, n°. 3 ; et sécurité.
ces proclamations seront enregitrées par ordre Il se trouve encore dans quelques départe
de dates, et affichées dans lesdits tribunaux et mens des esprits assez aveugles ou assez per
départemens. vertis pour annoncer des regrets sur l'aboli
VII. Les descriptions des objets dont le corps tion des corvées personnelles.L'Assemblée n'a
législatif, dans les cas prévus par l'art. XI de la pas cru pouvoir mieux manifester son impro
loi du 7 janvier, aura ordonné le secret, seront bation qu'en passaut à l'ordre du jour.
ouvertes et inscrites par numéros au directoire . Sur le rapport de M. Lebrun , deux décrets
des inventions , dans un registre particulier, sont rendus.
en présence de commissaires nommés à cet « Il sera accordé une somme de 2 millions,
effet, conformément audit article de la loi. soit pour les ouvrages d'arts déja commencés
Ensuite ces descriptions seront cachettées de par l'administration des ponts et chaussées, soit
nouveau , et procès-verbal en sera dressé par pour le salaire des employés, saux à reporter
lesdits commissaires. Le décret qui aura or sur les départemens les parties de dépenses qui
donné de les tenir secrètes , sera transcrit au doivent être à leur charge ». º

dos du paquet ; il en sera fait mention dans la « 1°. Il sera payé une somme de 15o.ooo liv.
proclamation du roi , et le paquet demeurera pour les travaux commencés du canal de Niver
cacheté jusqu'à la fin de l'exercice du brevet, nois, sauf à reporter, s'il y a lieu , sur le dé
à moins qu'un décret du corps législatif n'en partement de la Nièvre, les dépenses qui doi
, ordonne l'ouverture. vent être à sacharge.
( 1257 )
2°. Les travaux dudit canal seront continués législatures, sur la demande du ministre de la
ll6 TIT6 .
sous la direction de l'administration des ponts
et chaussées. -
II. Les adjudications s'en feront toujours pu
5o. L'administration des ponts et chaussée bliquement aux jour et lieu indiqués par les af
rendra un compte raisonné de l'importance et fiches qui annonceront les conditions des mar -
de la situation desdits travaux ». chés : à cet effet, les affiches seront placardées
La loi sur l'organisation des tribunaux cri un mois d'avance dans les chefs-lieux de dépar
minels , n'a été sanctionnée que partielle temens, s'il s'agit d'une entreprise générale; et
ment ; et cependant il a été déja fait quelques s'il s'agit d'une entreprise partielle, dans tous
les chefs-lieux de ces localités ».
élections en vertu de cette loi incomplète. Sur
le rapport de M Duport, il est cependant dé
crété, 1°. que les elections faites en consé
P A R I S, le 29 mars.
uence de la loi dont il s'agit , seroient cepen
§ valides si les sujets élus réunissoient d ail Il est arrivé ici, avant-hier, des députés de
leurs toutes les conditions d'éligibilité : Porentru : ils sont chargés de représenter au
2°. Que le comité des décrets présenteroit comité diplomatique , que c'est au mépris des
incessamment un projet de réglement pour anciens traités que des troupes impériales ont
éviter toute erreur dans la distribution des été introduites dans leur pays, et de proposer
décrets. des mesures pour que les 8oo autrichiens ne
, Le même rapporteur a proposé † a r" puissent devenir le noyau d'une armée enne
ticles additionels sur la formation des tribunaux mie, qui menaceroit également leur liberté et
criminels. Le premier article est admis sans la sûreté des départemens françois voisins de
cet état.
difficulté.
Du 3o mars.
Art. Ier. « Les qualités nécessaires pour être
membre d'un tribunal criminel , ou accusateur En rendant compte lier de la séance des
public, seront les mêmes qui ont été prescrites monarchiens , nous onîmes de parler des cro
our être juge et commissaire du roi des tri quignoles, coups de pied dans le cul , et autres
unaux de district. » menus profits de la chevalerie , qui échurent
Le second article proposoit l'établissement en partage à ceux d'entr'eux qu'on trouva dé
de commissaires du roi près des tribunaux cri corés de cocardes blanches : de ce nombre étoit
minels; une réclamation nombreuse est venue le fameux l)uval d' Eprémesnil , qui , comme
l'attaquer : vous allez d'une part , disoit M. Bu les en ſans, reçoit toujours sur son derrière le
zot, doubler la dépense et grever les peuples ; prix de ses incartades. On nous assure que les
de l'autre, donner au pouvoir exécutif la plus monarchieux , ( merveillés du grand courage
dangereuse influence. qºe d Eprémesnil a montré dans cette occasion,
M. L)émeunier demande si les commissaires aussi bien que dans la journée du 28 février,
établis près des tribunaux civils ne suffiroient ont résolu de le prendre pour leur chef à la
pour le même exercice près des tribunaux place du blondin Stanislas-Clermont, qui se
criminels. Ce double emploi est impossible , ré cache toujours dans les occasions chtaouilleuses,
pond M. Duport ; déja il est décrété que des et qui a su conserver son derrière vierge dans
commissaires du roi seront établis près des tri les journées mémorables des 28 février et 27
bunaux criminels : ceux qui demandent la ques IIla rS. -

tion préalable méritent d'être rappellés à l'ordre. Les brefs du pape ne font pas fortune ici ,
M. Biauz , t demande l'ajournement, mais la car on nous assure que ces productions incen
question préalable a prévalu. diaires de l'évêque du département du Tibre
M. Emery, au nom du comité militaire , a ont été livrées aux ſlammes patriotiquès avec
présenté, sur les fournitures , vivres et four plusieurs journaux des Mallet du Pan, Rosoy,
rages, un projet de décret , dont les deux pre Royou, Crapart, Montjoie, etc. Les écoliers du
miers articles sont adoptés. collége de Louis-le-Grand ont même prouvé ,
Art. 1er. « En temps de paix, les ſournitures d une manière très-énergique, combien peu ils
de toute espèce pour le service de l'armée se croient à l'infaillibilité du pape. Ces jeunes ci
ront données aux plus offrans et au rabais, sauf toyens ont établi un distinguo très-sage entre le
les exceptions qui seront énoncées ci après, et † chef de l'église, et le pape petit prince am
celles qui pourroient l'être par la suite par les itieux d'un petit coin del'italie, qui pour venger
# Wi

( 1238 ) #

son petit orgueil humilié et soutenir les préten sont entrés à Porentru : la misère étoit peinte
tions de sa triple et ridicule couronne, s'avise sur leur uniforme, et la famine sur leur visage.
d'attiser par des brefs le feu de la guerre civile . On nous assure que 9ooo hommes de la même
en France, ose s'immiscer dans le gouverne trempe vont les suivre, et que la ville de Fri
ment des François, et se mêler de la constitu bourgse garnit de 1o,ooo hoinmes. C'est avec ces
tion civile du clergé gallican. Les écoliers de héros que l'invincible empire germanique, nos
Louis-le-Grand, bien convaincus que l'autorité ex-princes fugitifs et mandrins de toute espècc
spirituelle du pape n'est compétente qu'en ma qui leur sont affitiés, vont incessamment se par
tière de dogine, ct q 1e ce pape devient ridicu tager les 85 départemens de France. Ce partage
lciii nl • mºnºt toutes les fois qn'il ose s'im se fera les premiers jours de mai, à la suite d'un
misccr dans les institutions civiles et politiques déjeuné qui se donnera au club des Tuileries :
d'une nation , ces écoliers ont, dit-on , fait un les tolpaches, pandours et hussards de Léopold
mannequin, réprésentant non sa sainteté Pie arriveront sur le champ de la fédération des
VI, mais bien Pie VI petit prince temporel du François, juste le 14 juillet 1791 ; les gardes na
petit état romain ; et ledit m unnequin, avec ses tionales viendront prendre les ordres de Ben
trois couronnes et ses oreilles d à ne, a été rôti der ; on déchirera la déclaration des droits de
dans un feu de joie jusqu'à parfaite incinéra ' l'homme , et on dansera sur la constitution.
tio:n, et ses cendres jcttées au vent. Cette illustre noblesse , qui a compromis ses
Hier des prêtres réfractaires de Saint-Sulpice, épaules le 28 février dernier , ouvrira le bal». !
voyant bien qu'enfin il falloit détaler, avoient « En attendant tous ces baux évènemens ,
chargé plusieurs voitures des meubles du pres nous accueillons les déserteurs autrichiens. Il
bytère, et les emportoient saintement, à celle nous en est arrivé quarante aujourd'hui ; et si
cela continue, nous les aurons bientôt tous».
fin de meubler les petits manoirs de leurs dé
votes chéries. Parmi ces eſſets appartenans à la « Nous sommes prêts à tout évènement; notre
nation , ils avoient, dit-on, emballé une statue garde nationale fait des évolutions militaires
en argent de la vierge dite de la vieille cais tous les dimanbhes et fêtes , et ensuite notre
selle. Le convoi filoit ; mais les ſidèles et les musique nous joue la fameuse contredanse ça
gardes nationaux avertis à temps ont coupé sa ira. Voilà nos occupations en attendant gaie
ment le combat ». " - -

marche, et ont ramené au presbytère les riches


dépouilles enlevées à la nation. Cette rapine Longwy , le 2o mars. .
sacerdotale nous rappelle un tour de muain assez
laisant de certain cardinal qui, entrant dans Nous venons de recevoir une somme du gou
#§ d'un pape après son décès , et
voyant sur la cheminée un crucifix d'or enrichi
vernement pour palissader nos fortifications ex
térieures. Suivant toute apparence, il se formera
de diamnan3, y porta la main , ct le mettant dans bientôt un camp autrichien entre notre ville et
sa poche s'écria dévotement : Crucifîcus ctiaiit Montmédi ; ce qui le fait présumer, c'est non
pro rzobis. seulement la quantité de troupes répandues
M. de Loménie, évêque de Scns , vient de dans les villages impériaux, mais encore les ap
renvoyer au pape son chapeau de cardinal. En provisionnemens considérables de vin, d'eau
se dépouillant § cette décoration d'une cour de-vie, etc. que font les Allemands, et qu'ils
étrangère, M. de Loménie s'honore, et ce sa achètent en grande partie chez nous.
crifice d'une caricature peut faire oublier la Thionville, le 19 mars.
foiblesse qu'il a montrée en s'abstenant de con
férer l'institution canonique au mouvel évêque Lundi 14, il est arrivé à Luxembourg vingt
de l'aris, quatre pièces de canon, accompagnées d'envi
ron trois cents artilleurs. On assure que dix ba
N/ Béſort, le 26 mars. taillons d'infanterie et plusieurs escadrons de
cavalerie quittent la Croatie pour se rendre en
« Quelques centaines dessatellites de Léopold Autriche, et de-là dans le pays de Luxembourg.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnemcnt et la letrre d'avis , et touºes les lettres pour lcs Auteurs des Annale» Patriotiques.
r, chez tous les Libraires et I)irectet rs dna Postes du Royaume et de l'Etranger.
Il paroit tous les jours un IVurnéro de ce Journal. Prix 56 liv, pour un an , 18 liv. pour 6 mois, et de ºliº pour

5 /ra.ie de por,, par la poste, pour : out le #oyaume. L'abonnement ne commence que du Prem d'un moº

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