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# N°. | XVII.
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: Détails du 2 au to Mars.
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C L U B S. .
De Langon du 4 Mars. "
I46 , J o U R N A L
ont péri sous des poignards livrés à des mains
parricides, exécutrices des affreux complots
de ces horribles factions ; l'autorité chance
lante et souvent avilie, ou le pouvoir arbi
traire et souvent oppresseur, ont été l'alter
native de la dynastie régnante. -
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D,1E S C L U B, S. . I4y
dant des brigues ultramontaines. Les sujets
de l'empire prosternés depuis tant de siècles
devant les préjugés réunis, comme les Egyp
tiens devant les crocodiles sacrés , ne se
croiront plus dégagés de leur serment de
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p E S : e L U B S. # 49
lemnel, que tous les gens de bien dans son
royaume, étoient parens les uns des autres,
qu'il n'y avoit que les méchans qu'on devoit
réputer étrangers. , - , . ·
Parmi nous, messieurs , où l'on a comp
té si peu d'Alexandre, cette distance §.
, d'un roturier à un noble, l'orgueil du der--
nier la rendoit presque incommensurable. Un
vain titre rompoit même tous les liens du
sang, et un privilegié moderne devenoit par-'
faitement étranger pour sa modeste famille,
pour des parens plus utiles que lui, pour
des parens dont l'infortune contrastoit trop
avec ses richesses, et dont pourtant il eût
rougi de soulager la misère. . •
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r5o J O U R Nº A L.
O raison sublime ! Ce sont tes lumières
qui ont dissipé les affreuses ténebres qui
nous enveloppoient. Si les dieux veulent le
bonheur des humains, nes législateurs ont
été leurs organes.
C'est vers la fin du règne de Charles le
chauve, que les comtes et les ducs, profi
tant des troubles du royaume , commencè
à convertir leurs commissions qui n'étoient
au plus qu'à vie, en dignités héréditaires.
Ils se firent seigneurs des provinces et des
villes dont l'administration ne leur avoit été
confiée que pour tin tems, et le besoin de
se soutenir dans leurs usurpations , fut l'ori
gine des fiefs, convention par laquelle celui
qui ne s'étoit approprié qu'un bourg, s'en- •
gageoit à défendre celui qui avoit usurpé la .
province. Les ancêtres de Hngues Capet s'é
ioient ainsi rendus propriétaires du duché de
France ; et néanmoins l'on crie contre l'a
bolition des titres ; 1nais c'est à l'observa- |
teur sans passion , comme sans intérêt, à
considérer que, si la raison du plus fort a
º
été jadis la meilleure , la raison du plus
fort est aujourd'hui la plus juste...... la na
tion enfin estrentrée dans ses droits.
Nos rois eux-mêmes n'avoient pû le mé
connoître : nous avons dû à Philippe-Au
guste d'avoir soumis les grands vassaux à
mine sage subordination. Plusieurs de ses suc
cesseurs ont donné l'exemple de l'abolition
des fiefs dans lenrs terres , et Richelieu fixa ,
#
l'établissement des grandes charges, ces
yrans des provinces à la cour ; mais de des
*.
-------
D E s c L U B s. 151
potes féroces et sauvages, ils étoient devenus
des courtisans perfides et semblables à ces
· plantes vénéneuses qui gâtent tout ce qu'elles
environnent, ils parvenoient trop souvent à
· corrompre, dans le monarque, les qualités
· qui l'auroient
de son peuple rendu
». l'amour et l'admiration
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D E s ' c L U B's. i55
sé répand dans toutes les ames ; le patrio
tisme reprend de nouvelles forces ; tout ce
ui est soupçonné d'aristocratie cache son
§ hideux , «t meurt de rage et d'effroi,
aux menaces de la vengeance et aux accla
mations de la liberté. Le piége est décou
vert , et le danger passé ; et de toutes parts
· les pères embrassent leurs enfans, les fem
mes leurs époux avec de vifs transports de
tendresse : § et nous croyons qu'on
a remporté une victoire éclatante sur les
ennemis de la constitution. Un mémoire cir
constancié apprendra dans peu de jours à
tout le royaume , les détails de cet événe
ment singulier; mais en attendant , hatez
vous de publier pour la consolation et la
tranquillité des patriotes, qu'il n'y a point
eu de sang répandu à Jalès et qu'on n'a
rapporté de ce lieu , devenu célèbre, qu'une
haine profonde contre les aristocrates ».
' ȼs ,
D E S : C L U B S. 15y - i
dans ce moment-ci sont à Namur , il y a \
de s'y reposer. º / -
précise. Il n'exite
corps d'armée réuniequant
, mais àla présent aucun
proximité des ' •
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| 158 s .JouRN A L:
les citoyens et les troupes de Léopold, par
ticulièrement à Namur et à Bruxelles. Les
j différens partis sont loin encore d'être dé
truits. Celui des Vonkistes paroit aujourd'hui
accuelli par le ministère. Quoiqu'il en soit,
il est plus que probable que les Belges ne
sont pas aussi généralement satisfaits d'être
rentrés sous la domination Autrichienne ,
-•
· qu'on affecte de le dire publiquement.. On
sait qu'ils ont déjà fait secrétement de nou
velles propositions de se soulever , et qu'ils
éclateroient bientôt s'ils étoient secondés. La
, crainte seule paroit les contenir ; mais elle
ne les empêche pas dans toutes les occasions
de faire éclater § leurs dispositions.
Les autrichiens sont tellement convaincus
,
de cette vérité qu'ils redoutent tous les étran
gers que leurs affaires appellent aux Pays
Bas. Il n'est sorte de précautions qu'ils
n'imaginent pour les surveiller et empêcher
qu'ils ne communiquent avec le peuple. Leurs
inquiétudes les portent très-souvent à des
vexations criantes, particulièrement contre les
français qui leur sont sur-tout très-suspects.
Les anciens généraux patriotes y sont vus
de très-mauvais œil. Vandermersch, que les
injustices du congrès belgique ont rendu dans
le temps si intéressant à l'europe, vient d'en
faire tout récemment l'expérience. Appellé à
,
Bruxelles par le maréchal de p§ , le
peuple l'y a reçu en triomphe : cet accueil l'a
rendu suspect aux impériaux, quil'ont bientôt
forcé de quitter cette ville, malgré l'assu
rance que le ministère lui avoit donnée de
D E s c L U B s. . · 159
la part de l'empereur d'y être employé con
venablement à son service.
Les désagrémens que les français éprouvent
dans ces pays sont sans doute la principale
cause pour § on y en voit très-peu.
- Nos fugitifs sont particulierement réfugiés
en grande quantité à Aix-la-Chapelle , à
Maestrich et à Liége. La première de ces
villes est sur-tout la forge
b des libelles aristo
cratiques. C'est de là que partent tous ces
écrits séditieux qui inondent la france. .
: Les impériaux se recrutent à force dans
les pays-bas ; on a fait passer sourdement des
annonces en france, pour inviter la jeunesse
qui y porte les armes, à venir s'enrôler
parmi eux , avec promesse d'un prompt
aVanCement. :
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•
16o 5 o U R N A L -
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*
D E s c L U B $. 161
l'armée , et qui ordonne que tout régiment |
francais ne pourra porter que l'uniforme na
->
tional.
La société de Strasbourg a envoyé copie
' d'nne adresse à l'assemblèe nationale , pour
demander que la loi du 27 novembre .'é
· tende à tous les fonctionnaires publics , de ";
^.
DE PARIs, le 4 Mars.
La société des amis des noirs a adressé à
l'assemblée nationale une plainte contre M.
Dillon ; elle est conçue en ces termes :
» Messieurs , les amis d'une classe d'hom
mes opprimée et malheureuse , s'adressent
avec confiance aux représentans d'une nation
libre, et leur demandent justice. Voués à la
défense de ces êtres infortunés , occupés sans
relâche à adoucir leur sort, ils poursuivent
avec courage leur sainte entreprise. Il n'est
aucun de leurs écrits, aucune de leurs dé
- - -
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|
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fb E S C L U 13 S, | 163
marches, même de leurs actions, dont l'hom
me le plus pur ne puisse s'honorer. Depuis
Jong-tems l'intérêt personnel , les passions
les plus viles, le délire de la cupidité s'atta
clnent à eux avec une rage insensée ; il n'est
point de calomnie § dont on ne cher
che à les noircir ; il n'est point de manœuvre
qu'on n'emploie pour les perdre dans l'opi
nion publique. Ces atrocités, ils les ont dé
daignées ; ces libelles , ils les ont méprisés.'
Forts de leurs consciences, ils s'en sont re
† sur le temps et sur leurs œuvres pour
es justifier. Mais aujourd'hui qu'un membre,
au milieu de l'assemblée nationale, s'est per
mis de l'outrager dé la manière la plus san
lante , de dire que c'étoit à ces amis de
#§ qu'il falloit imputer les troubles
qui agitent nos colonies; de dire que ces amis
· étoient vendus à des puissances étrangeres ,
il ne leur est plus possible de garder le silence,
et chacun d'eux a le droit d'exiger une ré
paration authentique de ces infâmes calom
, mies. Deux partis se présentent ; ou l'assem
blée doit improuver le membre qui a osé
hazarder des inculpations aussi coupables,
· ou elle doit permettre aux offensés de le
poursuivre en justice. C'est là que nous lui
porterons le défi formel d'alléguer , nous
ne disons pas des preuves, mais même les
plus legers indices des faits odieux dont il
nous accuse ; c'est là que l'innocence sera
"vengée. - -
-- *
-------------------------
» E s c L U B s. 165
membres de la dynastie régnante, à se por, *.
ter aux barrières ect etc. Contre F'intention
de ses auteurs, cette adresse pouvoit causer
du trouble et alloit directement contre les
fonctions administratives de la municipalité :
heureusement elle resta en chemin , le corps
municipalen eut des nouvelles, il s'en procura.
une copie signée ; M. Carsenac président de
la société fraternelle, fut invité à se rendre
au conseil municipal où il se rendit effec
tivement lundi 7 mars, et d'où il s'en retourna
avec la copie de l'arrêté suivant que nous
allons copier , parce que d'une part il rappel
lera aux membres des clubs ce que leur
amour pour la constitution ne leur permet
pas d'oublier, savoir qu'il n'ont pas le droit
de faire des arrêtés, et sur-tout d'empiéter
sur les droits délégués aux administrations , A
instituées par la loi ; d'une autre il prouvera
que le corps municipal a su unir la fermeté
ui lui convient avec les ménagemens qu'iI !
§ à des frères dont les intentions étoient
pures , et qui ne se sont égarés un instant
que par excès de zèle. ' «
Du lundi 7 Mars. . - º
« Conformément à l'arrêté du 4 de ce mois,
M. Carsenac a été introduit en l'assemblée ,
du corps 1nunicipal. - »
-- --^--- - _ - -- \.
i -
y66 J o U R N A L !
à l'inspection des corps administratifs,et après
que M. Carsenac a eu déclaré qu'il recon
noissoit cet arrêté pour être de la société
fraternelle qu'il préside :
· Le corps municipal, oui le second substi
tut adjoint du procureur de la commune,
† que la société fraternelle qui a
-
-- ^ v. 168 | J o U R N A L
,
(
\
- | places, dans quelques sociétés voulant sin
ger les clubs , dans un trop grand nombre
, d'assemblées de sections, je suis obligé de
| vous faire remarquer des groupes de pantins,
de polichinelles, d'arlequins, de marchands
| · d'orviétan avec leurs paillasses, se renuant,
- - | marchant, gambadant , parlant comme des
| • personnes naturelles, et n'étant au vrai que
| ' des marionettes dont les fils sont entre cer
- | taines mains.,.. Patience, il faudra bien que
| tout cela finisse, le carnaval ne dure pas
éternellement. -
*
- Section des Quinze- Vingt. |
On débite avec profusion dans le public un
\
/
· · ·
17o J O U R N A L -
*
-a
r76 - J O U R N A L
est le garant le plus sur de la fidélité de
mon exposé. Il leur a dit : je conçois qu'on
peut-être opposé d'opinion à ce qui se fait
en france , mais je ne puis entendre sans
indignation , le projet formé par des français
de porter les armes contre leurpatrie , allez ,
vcus me faites horreur. »
Nous nous abstenons de multiplier les
citations de faits confirmatifs de ceux-ci ,
nous ne prendrons de même que deux faits
de notoriété publique, propres à faire naître
dans l'esprit de nos lecteurs des milliers de
réflexions. Le premier est le départ de mes
dames tantes du roi. Elles étoient sûrement
bien instruites de ce qui se tramoit, elles
vouloient, ou renforcer le parti de nos enne- .
mis , ce dont nous ne pouvons les croire
capables ni coupables, ou se mettre à couvert
de tous les dangers qu'elles savoient bien que
l'on cherchoit à faire pleuvoir sur la france. .
Le second est l'attroupement † a eu lieu
le 28 février dans l'intérieur du palais du
roi , , avec tous ses accessoires. Le lieu ,
l'instant , la circonstance de l'attroupement,
le nom , la qualité , la façon de penser connue
de ceux qui l'ont formé, tout indique qu'il
se passoit alors ce qui arrive entre l'Etna et
le Vésuve , quand l'Italie ou la Sicile sont
menacées d'explosion. Nous venons mainte
mant à notre anecdote. .
- Le dimanche 6 Mars, un grenadier volon
taire de la garde nationale, graveur de pro
fession , est allé au bureau des fonds # la
guerre. Il a demandé le commis chargé des
détails :
D E S C I. U B st. 177
tails de l'ordre de S. Louis. Il s'est informé
à lui s'il avoit été donné des ordres pour
faire graver des formules de brevets de cheva
lier dé S. Louis. Le cominis lui a répondur
qu'il n'en n'avoit pas connoissance et qu'il
le croyoit d'autant moins que le ministre , !
•# • - - • ' * , :. · · · · · · · , * .
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2: D r s e L U a s. 179
· Mij , !
f8o · J o U R N A L "
mes libres conservent cette formule servile ;
voilà ce que défend la raison , voilà ce que
vient de proscrire le directoire du départe
ment de † , voilà ce que vient d'imiter
le corps municipal qui, le 5 mars, a arrêté
qu'à l'exemple du départenant tout protocole
sera désormais supprimé de sa correspon
v,
dance administrative
seront terminées par laetsimple
que toutes lettres
signature de
/ ceux qui les écriront. Il invite les corps ad
ministratifs et toutes les personnes qui cor
- respoudront avec lui à suivre la même for
| mule. - - - - * _ -
-
-
* .
:
• M iij
•12 - • - J -' -- 8. ! !
184 . .. · J o U R N A L
sateur public , disant : qu'attendu que les
exposans detenus dans une maison d'arrêt,
ne sont pas dans les prisons du tribunal, et
qu'il n y a aucune dénonciation contr'eux ,
il requiert qu'ils soient renvoyés à se pourvoir
- par - devant la municipalité qui à ordonné
leur arrestation. . - - 'r
.i.a , i | | - · · · · · · .
,,f, , , , Section de Bondy. . | | ' ,
* Nous avons dénoncé au public la conduite ilº
de la scction de Mauconseil, lorsqu'au mé
#
-
- -
-
- *
-
•: ----- • -- .. - --
- - -
| -- -
D r s, e L v » s, 183
D E s c L U E s. 183
: Considérant, d'un côté, qte , s'il est au
tant du devoir de la municipalité de faire
connoître les bonnes actions, que de faire
punir les délits contre l'ordre public ; d'un |
autre coté , rien n'est plus capable de dé
mentir les bruits que les mal-veillans se sont
\
plû à répandre sur les intentions des ci
toyens du faubourg St-Marcel, de se join->
· dre aux brigands qui se sont portés, le lundi
28 février, à Vincennes, que la conduite
tenue dans cette journée et par le bataillon
et par les citoyens non armés de cette par
tie de la capitale. . " - ' » !;''
- - -
- - --
, 186 J 9 U R N A L :
- le bulletin, c'est avec le plus tendre intérêt
que l'on se demande : comment se porte le
roi, avez-vous des nouvelles du roi ? L'assem
t blée nationale, le département , la munici
palité, en s'informant de la santé de ce mo
| marque chéri , peuvent ne laisser que l'idée :
d'un dqvoir acquitté , mais hier jeudi au
conseil général de la conmune , # ublic
me se contenta pas de la lecture du bulletin, | "
A /
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- - - - - "
--- -d-º >1
-"
D E. Si C L U B $ 18y
attrister les ames sensibles, elles offrent aussi
fréquemment des actes de patriotisme , de
· courage et de bien faisance dans lesquels on
retrouve le caractère généreux du vrai
français, et qui sont bien faits pour consoler
les bons citoyens. Tel est celui dont il a
été rendu compte à l'assemblée nationale
le 9 de ce mois , consigné dans une lettte
écrite de Vannes à un de nos législateurs et
datée du 3 Mars : voici la lettre même : » après
vous avoir si souvent entretenu de nouvelles
et de détails affligeans, je n'ai qu'un insta
pour vous apprendre une agréable nouvelle ,
en yous priant de la transmettre à nos
législateurs. Nous venons de procéder à la
vente de plusieurs biens. M. Perrier com
mandant de la garde nationale , est resté
adjudicataire de deux objets, l'un de 76ooliv.,
l'autre de 11975 livres. Un quart d'heure
après cette adjudication, M. Perrier est entré
et a remis au directoire de district, un acte
# lequel il abandonne les fonds et autres
) épendances des bois par lui acquis,, aux
Memmes et enfans de nos malheureux labou- .
reurs qui, séduits , trompés et égarés par le
fanatisine et les artifices des perfides ennemis
du bien public , ont perdu la vie dans la
triste journée du 13 Janvier dernier, et le
donatéur charge le directoire de Vannes de
faire la distribution de ces biens. Puisse cet
acte civique et religieux , faire rentrer en
eux-mèmes les cruelsennemis de la révolution
et les porter enfin à cesser leurs inutiles et
coupables efforts ». · · · · · · ·- _ -.
- - - • - * -- .
Résultat
· :· r
des travaux Jde - l'assemblée natio - -
. . ! nale , du 4 au 1o Mars.
-- , Décrets - gén éraux -
* -- ·· · - · · · · · · · · · · • - • ' • - -
|
D E s ' c L U B s. 19i
nous regrettons que les bornes d'un ouvrage
périodique ne nous laissent pas la liberté de
nous arrêter aux détails interessans qu'offra
l'honnête philantrope dont nous ne pouvons
qu'indiquer les vues ; en citant le résultat de
son projet, nous prouverons suffisamment
la sagesse de son plan. En supposant trois
miſſe six cents hommes dans l'hospice mili
taire. ( C'est le nom qu'il substitue à l'hôtel
des Invalides)'il fait monter la dépense an
nuelle à environ un million six - cent mille
livres; mais cette dépense se réduit réeller
ment à huit cents quatre-vingt dix mille ,
ou neuf cents mille livres, puisque le trésor
public profite de 71o mille livres dont l'hô
tel des Invalides jouit. Nous renvoyons pour
les détails, au projet de décret , imprimé
à l'imprimerie du Patriote Français, Place
du théatre Italien, Nº. 2. '»
-»
PARIs , du 2o Mars.
, On lit dans le journal du soir, séance du
1o mars, que M. Chapelier a dit : « en
intéressant votre humanité, ou vous a surpris
un décret inconsidéré et indigne de vous,
c'est celui qui permet à la municipalité de
Paris , de réparer le donjon de Vincennes...
Il est honteux qu'on dépense six cent mille
Z#vres pour une pareille réparation... et le
donjon ne contiendra pas plus de quatre
v2zzgt prisonniers ». * , *
^ Ifest honte . qu'un joursnaliste fasse ainsi
•,º
parler un législateur et sur-tout M. Chapelier,
192 .»J o U R N A Lº
car il n'est pas possible que ce député ait
appelé , surpris et inconsidéré un décret sol
licité par une députation admise à la barre
de l'assemblée nationale, donnant pnblique
ment connoissance d'un arrêté pris en pu»
blic, il n'est pas possible qu'il ait porté à
• six cent mille livres une
- - § qui ne
doit pas aller à cent mille, et qu'il ait dit
que le donjon ne contiendra pas quatre
vingt prisonniers quand il est prouvé qu'il
en pourroit contenir plusieurs centaines, et
· que les lits étoient préparés pour cela , ce
que nous pouvons assurer avoir vu. Nous
soutenous que cela est honteux à un #
naliste , car il seroit trop honteux au légis
lateur d'avoir essayé , par un discours in
considéré et faux, de surprendre l'assemblée,.
pour que nous puissions croire à cette le-,
géreté ou à cette malignité de M. Chapelier,
uand même quatre-vingt journalistes
diroient chacun six cent mille fois , au reste
comme nous ne voulons pas tomber dans le
défaut que nous reprochons aux autres, nons
onnerons au public l'état exact de cette dé
pense et du nombre de prisonniers qu'au
roit pu renfermer le donjon. | .. : ,
· »
•
•.
# • - ; -
"- -
•r * • .
- - -- ,
A Paris, de l'Imprimerie de CH A M P I G N r ,
· , ** · ·
* • • - ---- rue Haute-Feuille, Nº. 36.
- - , 4º - - - : ... I
)
- º -
-- - - " - ,• r- - - -- -7 - •
| Tout ce que le patriotisme aura dicté trou- | | |
vera place dans ce Journal. Ceux qui vou
dront faire passer aux auteurs, des annonces,
· lettres, mémoires, ouvrages, etc. sont priés
de les adresser, port franc, à MM. les Di
recteurs du Journal des Clubs, rue du fau
| bourg Montmartre, n°. 6.
, º
-
#
# .
D Es cLUBs
| , -
|
, sociÉTÉS PATRIoTIQUEs, -
-
| : DÉDIE • •
-
, *
MoNTESQUIot, Président de l'Assemblée Nationale
L auAUZAT, Président du club des Jacobins,
A P A R I s,
| Au Bureau du Journal des clubs, rue du Faubourg Monts
# martre , n°. 6, où l'on souscrit tous les jours §4
# leures du matin jusqu'à 9 heures du soir. -
•-- •--- - -
· L'AN sE C O N D D
· · · • r
–- =
· sociÉtÉs · PA RioTiQUEs. |
· · · ·· · pau . n ° sa . |
| C L U B S.
º | " . - , t :º
Adresse du club des amis de la constitution ,
séant à Sevres, département de Seine et
· Oise , district de / ersailles , à tous les .
anais de la constitution de eºpire Pºeſ -
- çais. : · · • · •
- - | | ,é
| | ; : - -
· 196 J o U R, N. A L
· de la société qui le protège ; moral dans
sa conduite, probe dans ses affaires , l'ordre
le plus sevère doit présider dans son inté
rieur ; sur-tout qu'il bannisse de sa maison
| ce luxe fatal, la ruine et le désespoir des
familles, qui vaut lui seul tous les fléaux ;
qu'il fasse de ses enfans des citoyens vertueux
, et des filles ménageres ; alors nous aimerons
la patrie, alors nous aurons pleinement la
liberté , une constitution , et cette tenacité
qui empêchant qu'on n'attente à nos droits,
forcera à les respecter. -
l
t"
citoyens dont les talens militaires sont rocon
nus, à l'effet d'enseigner gratuitement l'exer- | A
cice aux soldats citoyens de son canton (com- l
posé de huit communes). Deux de ses mem- |
bres inspecteront cette école ; son comité ! * \ |
d'utilité publique, a été chargé d'écrire aux , - \
maire et commandant des gardes nationales i
pour les instruire, que cet exercice aura lieu . \
tous les dimanches et fêtes au matin depuis
avril, jusqu'à octobre. Quatre membres qui
· sortent du service se sont offerts pour secon- # \
der les instituteurs et concourir à la perfection
-"
N iij
198 J o U R N A L.
de cette école. Signés, les Président et Se
crétaires.
· DE VIENNE , le 6 Mars.
· La société de cette ville nous charge de faire
connoître aux sociétés qui lui sont affiliées
l'arrêté qu'elle vient de prendre de ne plus
· recevoir de paquet par la voie de la poste à
' l'exception des lettres missives. -
CoRREsPoNDANCE
j -
DU cLUB DEs JAcoB1Ns ,
- séance du 6 Mars. . -
*
-- ----
grr
2ob "J oU R N A L
teurs.Ils se sont préparé de longs regrets.
Les prêtres réfractaires coalises avèc leurs
surveillans , avec ceux qui sont chargés de
faire exécuter les loix, ont excité dès op
positions à leur exécution , et combiné un
refus d'obéir aux décrets. Ces factieux sont
aujourd'hui aux pieds de M. Clermont, ci
devant évêque de Chalons et déserteur de
l'assemblée nationale. Cet évêque devenu l'é
tendart du scandale et de la rébellion, for
tifie ici le parti des ennemis de la chose
publique.
| Leur audace ne néglige rien pour exciter
i le peuple à la révolte, pour lui mettre à la
main le poignard du fanatisme. .
On a imaginé d'ouvrir une souscription- .
en faveur de ceux qui n'ont pas prêté le ser
Imlent. ... -
• - º -
v. ·D E s c L U B s. . 4c1
Un de leurs écoliers inspiré , on ne sait
ar qui, a couronné son professeur. Les of#
† municipaux ne veulent pas leur don
mer de successeurs. L'éducation de la jeunesse
est encore confiée aux mêmes hommes : c'est
ainsi, messieurs, que ces professeurs et ceux
qui doivent les surveiller concourent à cor
rompre la régénération nouvelle. .. !
Tél est le tableau fidèle de notre ville.» :
La société de Pontarlier , par un envoi en
date du 27 février, après avoir fait l'éloge
d'un curé de la paroisse de saint Bénigne,
qui lors du réglement de son traitement de
curé , a abandonné à la nation le revenu
d'une chapelle dont il étoit titulaire, ne vou
dant pas charger sa conscience de deux béné
fices, quoiqu'en confornité des décrets il eût
pu conserver jusqu'a la concurrence de trois
mille livres ; après avoir démandé l'arme
ment et l'organisation de la garde nationale ,
coIitinue ainsi : - · · · · ·,
v A R I É T É S. | r
Suite des parce que, en réponse aux pourquoi.
Pourquoi la commune, qui a des représev
tans, veut-elle être sans cesse en activité,
en permanence ?
' , Avant de répondre à cette question, dis
tinguons la véritable oommune , de la soi
disante commune. La véritable commune est
l'assemblage de tous les citoyens actifs de la
$capitale, elle est en force, elle est portion
, du souverain dans deux cas , le premier lors
qu'un grand intérêt national indique impé
,rieusement la nécessité de s'assembler , c'est
- ce que nous avons vu à † des 13, 14
| juillet 1789 et jours suivans; le second lors
, que légalement convoquée, soit pour les as
, semblées primaires, soit par une invitation
.expresse du corps † , connue de tons
les habitans, elle tient des séances où les
citoyens sont en grand nombre , fait des
| élections, ou émet un vœu collectif. 1 .
' !
· La soi-disante commune est composée des
habitués aux prétendues assemblées de sec
{ - • " -
"
D E S C L U B S. 2o5
publics , ou par l'explosion qu'ils ont fait
dans Paris, les beaux arrêtés auxquels ils se
roient censés avoir participés , si l'on ne
connoissoit pas la valeur actuelle de ces
mots : l'assemblée générale de telle section
légalement convoquée. .. : .. - -
--
|.
2o6 3 o U R N A L
que moi qui n'ai rien examiné , rien com
biné, que inoi, soi-disante commune, poussée
on ne sait coinment, ni par qui, je verrai
les choses beaucoup mieux que vous qui en
faites une véritable étude et qui avez toujours
présent à l'esprit ce compte sévère que vous
devez à la véritable commune.
Parce que M. Guillaume ou M. le Gras
n'abandonnent leur boutique ou leur attelier,
pour courir à l'assemblée, que parce que la
soi-disante commune se comporte de manière
à tenir éloignés de Paris tous ceux qui ache
teroient ou feroient travailler, et que faute
d'acheteurs les ouvriers et les marchands n'ont
º rien à faire : parce que s'étant portés à la
section par désœuvrement, quelquefois par
désespoir, ils croyent se venger de la détresse
où ils s'entretiennent réciproquement et vo
lontairement, en abreuvant de fiel ceux aux
quels ils ont donné leurs suffrages, au mo
ment même où ils remplissent leur devoir,
en se promettant bien de les couvrir de mé
pris s'ils y manquoient une minute.
Parce que l'homme public a toujours été, "
est maintenant et sera éternellement le plas
tron contre lequel seront dirigés tous les
traits de l'envie et de la jalousie et parce que
le choix volontaire que font des citoyens
libres ne peut garantir personne de l'injustice
et du soupçon.
- Parce que chaque membre de la soi-disante
commune ne veut pas avoir le courage et
la bonne foi de se dire : un député à l'ssem
hlée nationale, un administrateur du dépar
|
- r º .. ,
D E S C L U B S» . 2oy
tement, un maire, un membre de la munici
palité n'occupe sa place que parce que je l'ai
ainsi voulu , aujourd'hui c'est son tour, de
main ce sera le mien, demain je serai comme
lui environné de l'autorité des lois , de la
force publique, dans une place plus ou moins
éminente , mais toujours honorable , je serai |
l'homme de mes concitoyens : on ne devra
plus me juger d'après mon foible mérite, mais
ne considérer en raison de ceux que j'aurai
l'honneur de représenter. En représentant
mon voisin, devenu législateur ou magistrat
du peuple , j'obéis aux lois, je respecte le
peuple, je me respecte moi-même. Si je le
trouble dans ses fonctions, je l'empêche de
faire le bien qu'il avoit projetté, # lui donne
des motifs pour s'excuser du mal qu'il pour
roit commettre, je m'ôte les moyens raison
nables de l'en punir, lorsque, cité au tribunal
†e , il devra m'exposer sa conduite en
ere. . - -
Y.
21o - J o U fR N A L '
dont on lui parle de tout ce qui l'intéresse ,
et que ce tableau de contradiction serve à
le convaincre qu'il ne doit pas estimer les
hommes et les choses d'après le jugement
de tel ou tel de ses instituteurs quotidiens,qu'il
peut raisonnablement supposer avoir | été
trompés eux-mêues, ou parler pard'autre mo
tif que celui de son bien.
- Extrait des différens journaux.
| » Citoyens ! on vous » Vous trompera
perd, on vous mène t'on toujours , mes
au despotisme. Nous chers concitoyens ?
sommes trahis de tou Est-ce par la violence .
tes parts : nous tou et la contrainte que
chons à l'anarchie.... vous ferez arriver
Infâmes papiers modé dans vos murailles les
rés, détestables jour fleuves d'or qui y cou
naux des clubs, sacri loient § Est
lège comité diploma ce en arrêtant la cir
tique, voilà votre ou culation de l'argent
vrage, contemplez-le. que vous ramènerez
La paix, disiez-vous, l'abondance parmi
la paix. ... Voyez où - vous ?Laissez voyager
nous conduit la paix. Mesdames , ce grand
• -• • •• • • - exemple de la liberté
Le Roi semble médi † prouvera à
ter sa fuite ; son frere , l'europe entiere que
aîné dit lui - même · tout le monde est li
u'il ne le quittera bre à Paris, et l'étran
jamais. Ce bruit se ré † , que vos insurrec
*-
D E S - C L E B S. • 2 r I.
--- -- --- -
-
•. O ij
-
-
-
| | ---
-
---- • -- - -res*-- ;- \
) -- - -
,
- , -- -
- rºi
2 I2 'J o U R N A L
restent exposés à la déshonorer, par cette
vengeancedela cour.« terreur panique , la
lus belle époque de
» Français , écou § de votre ma
: tez-moi , je le dis à tion. , -
» x s c 1 t » s. aI3
et qu'elle me déclarât
que rién me devoit
retarder le voyage de
Mesdames. | -
· · -- O iy T -
\
---------
Ar - ,
2Y6 | ^J o U R N A L !
- - - r ".
- - -
D E s c L U B s,
-
' , - . . "
| 219 f
|
32C> J o U R N A L
il va être installé ; presque tous nos curés
sont nommés , ils vont être mis en fonc
tions, ils nous donneront incessamment des
vicaires. Le peuple est satisfait, et voilà une
affaire à peu près terminée ; mais les nou
veaux ligueurs sentant bien qu'ils sont vain
cus, ne se reconnoissent pas encore domp
tés ; ils s'agitent , ils se coalisent , ils pro
jettent , ils agissent dans leur cercle étroit ;
ils enveyent à Rome, ils envoyent en Allema
gne. Pour échantillon de la pièce dont la
trame s'étend d'un bout de Paris à l'autre ,
et sur laquelle chacun brode dans son petit
coin , nous raconterons l'historiette sui
vante, importante pour quelques-uns, pi
toyable aux yeux des gens raisonnables. On
dit ; et une dénonciation légale le prouve,
ue sur la paroisse St-Paul, il y a un M.
l'abbé Dei , prêtre non sermenté qui prêche
très-gentiment la désobéissance aux lois et
à la constitution , qui prépare les esprits
à s'opposer formellement à l'installation du
nouveau curé, tandis que Madame Favier,
principale trésorière des pauvres de la pa
roisse, double les aumônes , c'est fort bien ;
mais dans l'intention d'appuyer les projets
et les prônes de M. Dei avec des com
º
mentaires fort anti-patriotes, ce qui est fort
mal ; l'on ajoute qu'il est d'usage sur la
paroisse de St-Paul de délivrer à # mi - ca
rême quarante habits d'hommes et quarante
vêtemens de femmes aux pauvres ; mais
que pour achever d'indisposer les esprits ,
déjà bien travaillés, on ne délivrera aucuns
D E s c L U E s. | ( 22 t
habits ni vêtemens, afin de faire retombèr
l'endosse sur le nouveau régime curial. · !
Les ligueux faisoient de misérables cabales
· Contre # bon Béarnois ; les anti-constitu
tionnels en font contre les décrets et le corps
législatif; ordre également troublé , mal
heurs projettés, parité d'intention , parité
de moyens , vingt - #
parités. Prenon;
garde au dénouement de 'affreuse tragédie :
Henri IV a succombé , français , ce mot
dit tout. -- ,
,•
· 222 .J o U R N A L
-·
Du 11 Mars 179t. .
- : . : - /7• 7 / . . , * - -
lExtrait du Registre des Délibérations du df
| rectoire du département de Paris , du 11
, Mars 2792. - -
-
|#
Du 12 Mars 179t.
Le directoire est d'avis que la munici alité
instruise l'assemblée nationale du véritable
| état des choses , mal présenté ce matin, et
224 ' · · J o U R N A L
dise positivement que l'accusateur public du
premier arrondissement, n'ayant pas trouvé
Inatière à plainte dans les faits qui se sont
passés au château des Tuileries, le 28 février,
on va rendre la liberté aux détenus, à moins
que l'assemblée , regardant ces faits comme
des fautes ou des delits sortant des cas ordi
maires , ne juge à propos d'établir une com
pétence ; que, si l'assemblée nationale, pré
ivenue en cette forme , passe encore à l'ordre
du jour, la liberté doit être immédiatement
rendue aux prisonniers ». , . - *
-
" -- | --
-
—--
-
D E s : c L U-B. s. º225
verbal de l'assemblée
concerne nationale
ces particuliers ». de ce jour qui
, - r , -
4
+
s
- -
D E S , C ,L- U B S 227
cette jactance ; ce n'est pas de l'étourderie,
· vous avez eu le tems d'y réfléchir ; ce n'est
pas de l'impudence, un officier public sait
qu'en s'adressant à un corps, même pris au
trefois dans la classe qu'on avoit l'injustice
de croire la plus vile , il auroit dû encore
conserver une sorte d'égards , a fortiori en
s'adressant au corps municipal, composé des
magistrats du peuple. Aussi le corps muni
cipal n'a-t-il été fâché que de voir un officier .
public s'oublier, et loin de suivre son exem
le, il s'est contente d'arrêter, que fort de
† conduite qu'il a tenue à l'égard des per
sonnes arrêtées le 28 février, • • - considérant
que ce n'est point à lui , mais à l'accusateur
ublic à dénoncer tous les faits qui viennent
à sa connoissance , il fera passer pour toute
réponse à M. de Ferrière copie des pièces
, imprimées et affichees; et qu'un pareil exem
plaire de cet imprimé et copie de la lettre de
† de Ferrière seront envoyés au ministre
de la justice, avec prière de le rappeller aux
égards que tout citoyen doit à tous corps
administratifs. | r | ' , ; ' !
4
- : - ' . - - : * | •
Municipalité de Paris. ) ,
Séance du t4, Le corps municipal ordonne
ue le jour où l'on cessera de donner le bul
letin du roi , ce qui annoncera le
heureux où les inquiétudes des françois seron
†
dissipées , tous les citoyens de Paris seront
invités à manifester leur allégresse par une
illumination générale et que le dimanch
· P ij
228 * J O U R N A L -
#
D E S C L U B S. 2
de la convalescence du roi, il est † des
différens points de la salle de vifs applau
dissemens.
322 J O U R N A L r
*-
9
-4°. Le décret qui révoque les dons et ces
sions du Clermontois, faits en 1648 à Louis
· de Bourbon prince de Condé, et qui annulle
«
-
-
- º * |
D E s c L.-U B s. 233"
le contrat d'échange passé au nom du roi ,
entre ses commissaires et Louis-Joseph de
Bourbon Condé en 1784. -
:
:
pire, et leurs réclamations occasionnent une
· assez grande fermentation à Ratisbonne. Il y
a déjà long-tems que j'ai écrit pour éclai
· rer la cour de Vienne , tant sur vos prin
cipes, que sur les prétentions des princes.
: J'ai également chargé le ministre du roi d'en
n E s c L U E s. 237
faire autant à Berlin, Les dispositions de
ces deux cours n'annoncent rien que de pa
cifique à notre égard , et je crois que la
force de la raison et de la sagesse prévau
dra sur l'esprit des princes. -
A N E C D O T E.
\
s
D E s c L U B s. 239
malheurs, a tout-à-coup changé de conduite
et depuis ce moment il ne vit que pour les
rendre heureux , il a donc des droits à
la reconnoissance publique, il en a de réels
á l'amour des francais, puisqu'il a craint de
nuire à leur liberté , en accueillant leur
· ennemi ; et ce sera faire plaisir à nos con
citoyens que de les mettre à portée de le
connoître. On ne peut donner une idée plus
juste de caractère populaire et de la philo
sophie du Duc de Wirtemberg qu'en faisant
connoitre un manifeste qu'il rendit il y a 13
ans , et qui se trouve consigné à la page
16 du premier volume des voyages en Alle
magne par le baron de Risbeck
En 1778 ce digne prince choisit le jour de
sa naissance pour publier un manifeste dont
voici la substance : » Je suis homme et par
conséquent fort éloigné de la perfection ;
je n'espère pas§. la foiblesse
, qui accompagne la nature humaine m'em
#
· pêche d'y prétendre. Si je suis parvenu au
rang où vous me voyez , c'est moins par ma
capacité que par un effet de la bonté divine ,
qui règle toutes nos destinées, Je fais libré
ment cet aveu , comme doît le faire tout
homme qui pense bien, et cette considéra
tion me rappelle mes obligations envers les
hommes et encore d'avantage mes devoirs
· envers le souverain seigneur de l'univers. Je
considère ce jour qui commence ma cinquan
tième année comme le cômmencement de la
seconde période de mon existence. J'assure
mes très-chers sujets, que toutes les années
· -24o J o U R N A L'
qu'il plaira à la divine providence de m'ac fºu ſe
corder , seront concacrées à leur bonheur. vei ,ace
On verra dans la suite que la prospérité dºfi
de Wirtemberg sera un effet de l'amour lºts ) !
du souverain pour son peuple , et de à les ,
· la confiance du peuple envers son souve Ittle.t
rain. Uu sujet qui a de bons sentimens, sait boug)
† plusieurs circonstances le bien public
doit être préferé à l'avantage particulier, et 0#
il ne murmure point, si tout ne réussit pas
V - • • r\ l} º
: selon ses vues, à sa fantaisie. Nous espérons #te
· que chacun de nos sujets vivra désormais M#
dans l'espoir de trouver en son prince un
† soigneux et tendre : plaise à Dieu que
'on ne dispute plus entre nous que l'honneur
· de rendre service à son pays. »
» Le duc, ajoute le voyageur, est un vrai
philosophe, il cultive les arts et les sciences,
il fonde des écoles , forme des métairies ,
· établit des manufactures ; en un mot , il
·fait tout ce qui est en lui pour réparer les
torts d'une trop bruyante et prodigue jeu
, nesse, »
| .| | mémoires ,
| |
-
7-Nr
-
# Tº
—- • - -- < -----
-- -- -
- -
• · · -
·
- · 4 - - - - - -
: 1 º- | | --T.,r - , à 4: - - à s " , . r,
, º iº | | - |
· · · 5 * º * - . - -
| DE s C L U B s
RIOTIQUEs, | .
. . , a . .. ,
Amis de la Constitution, Membres
| des différens Clubs Français.
| Par MMa J. J. LE Rovx et Jos. Ca n o »,
| Qfficiers Municipaux, et D. M. Rzroz,
# ci-devant professeur de l'Oratoire.
V#TTTTTÉTTTTTTT
spubiica de
- #. TFTIT , EI :
| sE coND , voLvMr.
XIX
# # #$
T,UioU , Président
Président du clubdel'Assemblée
des Jacºbins.Nationale. .
,
·
•t
rº : " x !
- #
du Journal des clubs, rue du Faubour Mont
e, nº, 6e où l'on souscrit toº le jours pus,
ºº #iº 9 # #
- L'As sE coN D DE LA LI B
t x
-
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-
- - -
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• 4• - # 2 | -- : * -
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-
-
-
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-
- - •-4 rr - - T --, - --
/ , , !' A A
--
".
| socIÉTÉS PATRIOTIQUES.
-
-
N°. XIX.
, * º* - º
!
Détails du 18 au 24 Mars.
C L U B S,
D E R o U E N , le 12 Mars.
r
•º -
6 .2 J o U Ro N 2A L !
n dècret constitutionnel , portant que les
séances des législatures continueront d'être
pu bliques. - ,»
|
· D E S C L U B S. | 247 · ·
·peuple, ne devienne illusoire , si le plus
rand jour n'éclaire leurs opérations, et si
# euple n'est pas préparé par cette publi
cité , à juger avec connoissance, non-seule
ment les comptes qui lui seront présentés ,
mais encore tous les autres actes importans
d'administration, relatifs à la liberté , à sa
sûreté et à sa propriété. ·
Enfin , messieurs, la publicité que les amis
de la constitution sollicitent de vous , rap- \
| |
-
)
a48 J O U R N A L
E) E S C L U E S. 249
sclu de l'attaquer dans le cœur même , afin
de lui porter une blessure mortelle.
Paris est le sanctuaire de la loi, le siége
· du trône , la résidence des #5gages précieux
- ©
-
-- 7-7
D E s C L U B S. · 253
sans mouvement convulsif, et d'achever la
constitution sans troubles, Les peuples étran
gers, qui contemplent avec étonnement la
régénération de cet empire , ne manqueroient
pas de dire en apprenant ce nouveau mou
vement : « Quels sont donc ces français qui
»
s'arment pour la défense de la loi , comme
les autres peuples s'arment pour les conquêtes,
qui renoncent aux délices des villes , et vien
nent au sein de la paix , faire dans les camps
le pénible apprentissage de la guerre ? Qui
est-ce qui a pu si subitement changer l'an
cienne France en une nouvelle Sparte ? »
Mais une disposition essentielle pour main
tenir oette armée dans toute sa §, c'est
de ne pas abandonner la nomination de ses
chefs , à la cour ; ' de désigner au pouvoir
exécutif des hommes capables de justifier la
confiance de la nation ; et s'il nous étoit
† de former un vœu, ce seroit de voir
. Menou , membre de la législature, com
mander cette armée.
Nous le disons hautement aux révoltés de
TS
toutes les classes : la constitution française
ll'
ne périra point; elle n'est autre chose que la
il loi naturelle, appliquée à l'ordre social; elle !
li3 est assise sur les bases de l'intérêt et de la
volonté du peuple ; elle est enracinée dans le
cœur de tous les citoyens, et plus vous ferez
[ſſi d'efforts pour ébranler ou détruire une telle
constitution , plus vous la raffermirez sur ses
rſt fondemens éternels. Six millions de citoyens
l1! ont pris les armes pour la liberté, et nous
0ſl vous déclarons que tant que nous aurons une
254 J O U R N A L
D E S C L U B S. 255
aurons la satisfaction d'entretenir une cor
respondance avec des frères, et de leur offrir
un acte d'affiliation , marque bien flatteuse
de notre fraternité et de notre union. Ayez
égard à notre demande , et nous faites part
auplutôt de vos intentions. Nous som
IneS , etC.
DE DURAvEL , le 16 Mars.
La société des amis de la constitution, séante
aux bénédictins, pour réduire au silence de
mauvais citoyens qui se sont permis de ca
lomnier son établissement, nous charge de
faire connoître aux patriotes des 83 dépar
temens une adresse qu'elle a résolu de publier
et d'après laquelle ils pourront juger les prin
cipes qu'elle professe. « Français qui avez
vaincu , songez que vous traînez à votre char
de triomphe un nombre infini de vos frères
§ la victoire que vous chantez intimide ou
ésespère. Votre première et plus généreuse
, occupation , c'est d'examiner si, autour de
vous, votre secours est nécessaire pour en
courager vos semblables, s'il en est d'indiffé
rens à la résurrection politique de la patrie.
Proposer donc à ceux que le mensonge et
la cupidité insensibilisent sous leur joug .
odieux, le moyen de s'affranchir, c'est non
seulement remplir le devoir sacré de citoyen,
mais encore tirer du sein même de l'esclavage
des forces utiles à affermir la liberté.
Ce devoir, cette vertu, citoyens, profon
dément gravés dans nos cœurs faisoient de
é - * : -- - - - -
256- J o U R N A L . "
puis long-tems Pobjet des réflexions de chacun
de nous ; mais il falloit noûs réunir pour
remplir cette tâche importante. - -
e58 · . J & U R N A L
vement de cet immortel ouvrage, et de fairs
revivre les abus sans nombre qui faisoient .
notre misère, et dont la réforme étoit l'objet
de nos vœux les plus ardens.
| Ils sont détruits ces abus, mais ceux qui
en profitoient et les regardoient comme leur
propriété , nous présentent une multitude
innombrable d'ennemis qui cherchent à allar
mer les çonsciences, diviser les opinions, et
troubler notre tranquillité fondée sur les
biens présens et sur l'espérance d'un avenir
plus heureux encore. · t
Ils désespèrent de nous dompter par la A
-
-
- -, *, *- º ---
" ,
-
|
, - --
- º .
x. s- =-v- ----
26o . J O U R N A :L !
seurs : mâis gardez-vous bien de confondre
la liberte avec la licence ; n'abusez pas d'un
avantage si précieux pour intervertir l'ordre
et susciter le trouble. La liberté ne donne
pas le pouvoir de nuire aux autres ; elle di
rige les actions au bien commun de la so
ciété, elle en assure le repos et en resserre
les liens. - | ' | , , !
DE sÉvREs. Le 23 Mars. •
Le club des amis de la constitution nous
envoye un discours qu'à prononcé le prési
dent de la société , à la messe célébrée le
dimanche 2o mars pour la convalescence du.
roi. Ce discours étant l'expression fidelle des
sentimens de tous les françois ; nous le ci
terons en entier, surs que chacun s'y recon
moitra avec plaisir. - - *
254 .J o U R N A L
amis de la constitution aiment la royauté
et aiment leur roi. Navrés de la douleur
la plus vrai durant le cours de sa maladie,
ils sempressèrent de célébrer sa convalescence
l'impulsion de leur cœur est leur guide, et
lorsqu'ils viennent dans ce temple, se pros
terner devant l'être suprême, et lui rendre
des actions de graces d'un bonheur si par
fait, ils ont encore la douce satisfaction de
rendre un hommage solemnel à cette religion
sainte, que quelques esprits fanatiques re
gardent comme profanée et perdant de son
éclat : non nies concitoyens, elle ne perd
rien , elle n'est que purifiée , et désormais
le culte dégagé de töus les abus qui souil
loient son institution, n'en sera que plus su- ,
blime , plus analogue au createur , ami
lui-même de la pure simplicité ; la religion
ne cessera d'être la consolation et le refuge
des citoyens malheureux , comme elle ne
ne cessera d'être le mobile parfait des ac
tions vertueuses
anime et fortunés.
les citoyens de l'esprit de charité qui
• , .
. * . ,
•
• ,
•
-
º (2) La Fayette.
f E S c L U E S. 46x
º Vous le savez, messieurs, au moment où
les droits imprescriptibles de l'homme , pro
, clamés dans l'assemblée nationale, furent
A
- -- • - - * --
•
D E S C L U E S. 269
V A R I É T É S. , -
-
- . -
- - --
-
_ r -
-- | -
-- , ---- -
' ·
· •
,- . ;
--^-- -,--
D E s , C L U B S. 27r
sure que cette société compte plus de par
tisans. -
272 . J O U R N A L
matie d'un autre club ? Cherchent-ils par Ce3
aveux à se donner quelque considération ,
quelqu'antorité ? Misérables traces d'un anti
que préjugé, vous ne vous êtes pas effacées
de l'esprit des hommes qui naissent et de
meurent libres et égaux en droits ! -
,-
—----- - -
-
-- --
D E s ' c L U B s.. 273
titutionnelle. L'expérience a trop démontré
ce que deviennent les associations, les corps
dont l'établissement paroissoit si utile , dont
les commenceumens ont été si purs et si bril
lans. Or les sociétés patriotiques affiliées for
ent un corps qui reconnoît un chef, et qui
en reçoit le mouvement. -
II. Vol. • - S -
274 J o U R N A L
Cependant on ne peut se dissimuler, que
l'établissement des sociétés patriotiques ne
soit très-utile ; mais il faut qu'elles restent .
isolées et indépendantes les unes des autres.
Que chacune veille de son côté, qu'elle ob-.
serve, avertisse, communique ses idées, ses
découvertes : rien de plus avantageux ; mais
cette communication entr'elles ne devroit
† que d'un centre de correspondance qui
eur seroit étranger, qui n'auroit aucun rap
† particulier, aucun intérêt avec aucune.
es sociétés enfin ne devroient avoir , en- .
tr'elles, aucune correspondance immédiate.
ſVous avez bien pensé, Messieurs, lorsque
vous leur avez offert un ouvrage périodique
où elles déposeroient leurs † Cette :
manière de communiquer entr'elles et de don
ner la plus grande publicité à leurs travaux,
me paroît réunir de grands avantages et fait
disparoître tous les inconvéniens.
e78 ·J O U R N A L *
| -- -
'.
- D - E S : C L : U B, S. - 279 ,
*
-
| -----------------
· • -
•.
D E 8 C L U B S. 281
, aux loix prescrites dans les cas d'émeute
populaire. . . | .
- -- -- - ------ 2 -- --- --
-
28: J o'U R N A L
· survenus à Douai, et de ceux que l'on pré
pare dans les départemens , où ils avoient
déjà commencé d'éclater.
Il seroit difficile de nier les torts de la mu
'nicipalité, de ne pas reconnoître, dans sa
conduite, la résolution de favoriser les trou
"bles, et de seconder les moyens des hommes
*pervers qui les employent. Le décret rendu
contre cette coupable municipalité, les me
sures de fermeté employées contr'elle, retien
dront, sans doute, celles que l'espérance de
l'impunité pourroit porter à l'oubli de leurs
-devoirs. Mais les criminels moteurs de ces
-révoltes ; mais ces lâches et perfides ennemis
† mettent en avant des hommes qu'ils aban
-donneroient dès que leurs desseins seroient
accomplis , s'ils pouvoient l'être, ne porte
ront-ils pas enfin la peine due à leurs abomi
mables complots ? -
: Municipalité de Paris.
On a dénoncé le 2o mars à la société
des amis de la constitution une pré
tendue ordonnance de police du 17 , qui
défend de vendre des clefs sans les serrures,
de porter des arines cachées, etc. Cette or
donnance est réellement fort inconstitution
nelle et un peuple libre,ne peut point en souf
frir de pareilles, des amis de la constitution
doivent en être allarmés , ils doivent rna
nifester hautement leur opinion, eux qui
sont les gardes vigilantes de la liberté.Voila
\
D E s Acº L U B. s. -
#
284 J o U R N A L -
les ordonnances de † , il en trouve une
qui cadre à merveille avec les circonstances
présentes et sans réfléchir qu'il n'a pas et ne
- ne doit jamais avoir le droit de faire une
ordonnance , il fait imprimer et placarder
cette belle pièce ; les administrateurs de ce
département sont d'honnêtes , de bons
à
patriotes,mais l'ancien stile les a égarés.
/
|
| La prétendue ordonnance est présentée à
la signature du maire et ensuite à celle du
A
,
:
286 .J O U R N A L "
º,
Résultat des travaux de l'assemblée natio
nale , du 18 au 24 Mars.
Décrets généraux.
Nous remarqnerons, 1º. le décret rendu
en faveur des ecclésiastiques fonctionnaires
ublics, qui, n'ayant pas cru pouvoir prêter
é serment exigé, se repentent aujourd'hui de
s'être laissé tromper par des insinuations
perfides. Ce décret tend à maintenir dans la
possession de leurs cures les fonctionnaires
i n'ont pas encore été remplacés, et qui
prêteront le serinent pur et simple.
| 2°. Le décret concernant les droits à per--
cevoir sur les denrées qni viennent des co-,
lonies. -
5°.mino décret
Lerité relatif à la régence pendant
la des Rois. Ce décret contient
entr'autres articles ceux-ci : sçavoir, que la
régence est héréditaire ; mais que néanmoins
aucun parent du Roi, ayant les qualités re
quises par la loi, ne pourra être régent, s'il
n'a prêté son serment civique : que les fem
rées seront exclues de la régence, etc. .
--
D E S C L U B S. 287
Un rapport sur les mines et minières a
occupé les législateurs pendant deux séances.
Les mines sont-elles une propriété nationale,
ou particulière au fonds , dans les entrailles
duquel elles sont renfermées ? Tel a été l'objet
de la discussion , et cette question a été ajour
née au Lundi, etc. -
- r Décrets particuliers.
Parmi ces décrets, nous remarquons celui
relatif à l'affaire de Douai , portant que les
officiers municipaux et procureur-syndic de
la commune de Douai seront arrêtés et trans
férés sans délai dans les prisons d'Orléans.
On a ouvert la discussion sur le projet du
comité militaire , tendant à la suppression
Y de l'hôtel des invalides. Cette discussion a
été continuée, - - -
/
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- -- -
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Tout ce que le patriotisme aura dicté trous
| vera place dans ce Journal. Ceux qui vou
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PATRIoTIQUEs, º,
- , . · · ' ,
ciers Municipaux , et D. M. It E v o t ,
devant
· ·
professeur
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de l'Oratoire.
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| Videte ne quid respublica detrimenti capiat._
- , *
ro 1 UM r
|A PAR 1 s, # !
heures dun°.matin
# r rtre, 6, où l'on souscrit
jusqu'à 9 heurestous
du les jours depuis #
soir. ſ : T. :
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On souscrit aussi -
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JOURNAL DES CLUBS
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, SOCIÉTÉS PATRIOTIQUES. .
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29o J o U R N A L
trer notre erreur , et du moins nous aurons
servi au dév loppement de nouvelles lumières,
à la circulation'd'idées plus pures. C'est dans
ces principes que nous proposons la question
SlllV d Il te : -
292 J O U R N A L
celle où nous nous trouvons, fait douter que
la fin réponde à de si heureux commen
C6II1GI1S,
| \
D E s c L u B s. . 295
robation m'est d'aucun poids pour des amis
u bien public. Mais ce qui mérite l'atten
tion la plus sérieuse , c'est le sentiment de
· ces mêmes amis du bien public qui desirent,
, qui trouvent nécessaire la réforme de quelques
parties de leur ouvrage. - -
- - --
- . . -
-- > -
| --
-
.
A
D E s c L U » s. (297 s
| blée. On n'y reverrôit pas ces attittides me
naçantes, cette mauvaise foi, cette volonté
décidée à empêcher le bien. La constitution
auroit le tems de s'affermir. Les nouveaux
députés s'y intéresseroient comme à leur pro
· pre ouvrage ; ils la défendroient plus éner
giquement de toute , atteinte. Ils ôteroient *.
· aux ennemis de la chose publique l'espérance
· qu'ils ont de voir la seconde législature ehar
ger, détruire tout que l'assemblée nationale
a fait. Ils ne seroient pas eux-mêmes tentés .
· d'excéder leurs pouvoirs , † leur-ani
bition n'auroit rien à désirer. Le gouverne
| ment, les aristocrates, les mécontens, forcés
' de renoncer à toutes leurs tentatives , aü
A
| roient le tems de s'accoutumer au nouvel
| ordre des choses , de l'aimer et d'oublier
· tout ce qu'ils regrettent, - , , •? \
| |
\ •º C L U B S. .
Les amis de la constitution de Valognes
ncus font passer le procès-verbal de ſeur
séance extraordinaire du 2o mars tenue poHr
la réception d'une députation de leurs frères
de Cherbourg. -
D E s c L U B s. 299
de délicieuses larmes ; et la société a conclu,
par un mouvement unanime dont le président
a été l'organe, à répéter le même serment
de rester unis et de vivre libres ou mourir.
Douce sensibilité , union ravissante pour
les amis de la constitution , les larmes se
sont confondues, les plus vives émotions ont
· cimenté les nœuds les plus saints : c'est ici
le triomphe de la raison et le signal de la
*
victoire. · · .
3
Adresse des amis de la constitution réunis à
Cherhourg et à Valognes, à leurs frères les
- jhabitans des campagnes.
- 4
LA RELIGIoN ,
LA NATIoN, LA LoI, - -
ET LE RoI ,
º < .
3o2 ·5 o U R N A L
· Vous ont-ils fait sentir que vous seriez
coupables d'un parjure , si voits résistiez à
la loi , si vous vous révoltiez avec térnérité
contr'elle ? · · · - -
-º - | | - * - •
D E s c L U , B s. 3o3 -
égarement, d'accuser les auteurs de ces noirs
complots, quand , victimes infor tunées , vous
péririez sous la main de la loi, en envelop
pant dans votre ruine, des frères, des parens,
# des anis. • - -
\ſ
·cifix à ses paroissiens , et a terminé cette cérémonie , en
leur disant : allez, allez poignarder ceux qui poignardent
( . Jesus-Christ. Jusqu'où ira donc le fanatisme et l'impiété?
3o4 J O U R N A L
planter une potence ; menacer des prêtres
assez grands pour écouter leur conscience ,
et prêter le serment. -
- Lorsqu'une
's.
D E s C E U B S. 3o5
Lorsqu'une loi est portée, il n'est per
| sonne qui puisse se dispenser d'y obéir ,
| | parce qu'elle est l'expression de la volonté
7 énérale ; sans cette soumission absolue et
- · refléchie , la société ne seroit que désordre
et confusion. • - -
, - • · . - - - - •• • -
| ---- - -- l - - t /,
-
/ -
3c6 J o U R N A L
nous présenterons l'adresse suivante que
nous ont conmuniquée les amis de la cons
titution à Rouen , comme un modèle de
raisonnement, comme une série de réponses
malignes
irrésistibles à toutes les déclamations
des ennemis du bien public. C'est à combattre
, les libellistes et leurs insidieux sophismes ,
, que s'attachent les amis de la constitution.
» Jusques à quand , disent-ils à ces vrais
perturbateurs du repôs public, infecterez
vous le royaume de vos productions incen
diaires ? Quand cesserez-vous de secouer les
flambeau , de la discorde pour reculer le
bonheur du meilleur et du plus crédule des
peuples ? Sera-t-il toujours agîté par les
allarmes que vous entretenez dans son sein ?
Vous fermez ses oreilles à la consolation.
Vous élevez des fantômes pour empêcher
que les rayons de l'espérance ne parviènnent
jusqu'à lui..... Quel est donc votre but, ô
§ ! La vérité , malgré vos efforts,
fait tous les jours de nouveaux prosélites....
Mais si le motif de ces écrivains gagés,
dont lcs excrétions périodiques inondent
l'empire , est criminel ; si le but qu'ils se
roposent est chimérique, leurs moyens sont
plus absurdes encore. En effet on peut ranger
en trois classes , les détracteurs de notre
révolution. - * - -
| -- — .
-- |
- D E s , c L U B s. 3o7
| ment à la conviction. Le lecteur se lasse du
ton de la plaisanterie ; l'auteur a bientôt
épuisé ses ressources : il ne reste au premier
' que l'ennui, à l'autre que le sentiment de
son insuffisance. Nous n'attaquerons point
d'aussi misérables adversaires ; il suffit, pour
• les réduire, de les abandonner à leur propre
· nullité ; le dégout du public nous en fait
· raIson. ' . ' - · +
La terreur est l'arme des autres. Troms
pettes du mensonge , ils recueillent et le
plus souvent ils inventent des récits désas
ireux pour en imposer à l'imagination des
êtres sensibles, ils chargent des couleurs les
plus noires le tableau des insurrections passa
•4
gères, des désordres momentanés... Leurs fu
*
nestes exagérations produisent, hélas! tout
l'effet qu'ils s'en promettent. Le français trop
| facile à tromper, s'attendritsans examen sur les
crimes dont on lui trace un tableau hideux,
mais infidèle. Il maudit dans son cœur, et sans
la connoître, la loi qui dit qu'on doit res
pecter la liberté des autres, pour jouir de la
sienne. Homme généreux et sensible, n'é
coute pas la voix perfide qui cherche à te
séduire ! Chéris la , cette loi immortelle ; la
mature l'a gravée dans ton cœur; et si tu veux
connoître la véritable source des horreurs qui
te font gémir, vois comme de toutes parts les
passions et les intérêts s'entrechoquent. Mais
qu'est-il besoin de vous prémunir contre ces
ciniques effrontés qui, bravant le mépris, et
prêchant sans pudeur l'esclavage jusques dans
A"
V ij
r r -- --
|
so8 J:O U R N A L
#
le temple de la liberté , osent vous inviter à
replacer vous-mêmes sur l'autel de la patrie
#
les monstrueuses idoles que vous avez brisées.
· Il est des hommes plus dangereux pour
ceux d'entre vous qui n'étant pas exercés dans
l'art subtil du sophisme, se livrent avec con
A fiance aux suggestions d'un civisme hypo
,
-
crite, qui se plait à attiser le feu des passions
our incendier le contrat social , et à careser
† épendance pour détruire la liberté.
/ · Prenez-y-garde, citoyens ! Si l'inssurrection
fut le plus saint de vos devoirs pour vous
dégager des entraves de la tyrannie, pour
i -
abattre le gothique édifice d'un gouverne
ment qui vous écrasoit ; si dans l'absence
des loix , l'insubordination fut inévitable,
et la violence même nécessaire pour protéger *
les : bases de la constitution contre les eſforts
de vos ennemis, ces moyens qu'il fallut em
} ployer pour dissoudre une société vicieuse,
deviendroient bientôt ſunestes à celle que
vous venez de contracter.
Méfiez-vous donc de ces libellistes , de
ces factieux qui se disent vos amis , lors
qu'affichant un dévouement excessif pour la
chose publique, ils ont l'art de vous armer
contre elle, en donnant par des flatteries un
| essor désordonné à ce caractère indocile, que
, '/ . la nature fit pour l'ho;rme sauvage ; mais
# '
| que la loi doit modifier dans l'homme social.
Méfiez-vous d'eux, lorsque saisissant les
les occasions où la puissance des loix se
!
déploie pour le maintien de l'ordre., ils s'em
t, , | f - - -
,
A
D E S : C L U B TS. 3o9
pressent de semer autour de vous des allarmes
sur la liberté, et de vous inspirer de la dé
fiance contre vos délégués, en supposant
l'abus du pouvoir jusques dans l'exercice le
plus légitime de l'autorité que vous leur avez
· confiée pour un instant. · · · · · · , *t * ! 4
º,
3ro J O U R N A L t-
parle aujourd'hui le langage de la vertu ;
nais pour apprécier les discours des hommes,
il est prudent de commencer par éxaminer
leurs mœurs. - -
Gonfiance ? - " , r
4 .
-
-
D , IE , S € L U B 8. * 311 .
---------- * - ----- --
312 , J o U R N A L "
apprécions les leçons qu'il nous donne. . '
Tout immense qu'est la carrière dans la
quelle nous entrons, il faut avouer que les
bornes qui restreignent les idées de ceux dont
la voix s'élève contre notre admirable cons
titntion, sont étonnemment resserrées. Leur
pénurie est telle, que malgré l'insuffisance
de leurs moyens, malgré leurs mauvais succès,
ils les produisent sans cesse et toujours avec
une énergie décroissante..... Ils disent :
« Les représentans de la nation n'ont pas
º# leurs mandats. »
ans doute ce reproche est bien fondé dans
la bouche des anciens nobles, des membres
du ci-devant clergé. Si l'on eût tenu compte
de leurs instructions, ils conserveroient ces
droits odieux dont ils ont si long-temps abusé.
Les castes privilégiées insulteroient encore
à la caste la plus nombreuse, la plus utile
at la plus méritante. On verroit encore les
députés du peuple exprimer, dans une atti
tude humiliante, leurs doléances, et ramper
envain devant leurs oppresseurs. Si l'on eût
suivi les cahiers; ceux qui recueilloient, en
tasso ent, accumuloient les fruits de la sueur
du peuple, seroient encore dispensés de sub
venir aux charges de l'état, pendant que leurs
déprédations les augmenteroient sans cesse.
Les Plébéïens à qui la nature auroit réparti
des talens, gémiroient encore sous des loix
barbares et insensées, qui mettoient au-dessus
de tout les titres éventuels de la fortune et
de la naissance. • " • • - -
| |;
unconsidération
la français au-dessus d'un autre
publique; maisfrançais dans
que devant • | |
-
| + | !
| -------- - - - - - | | - - • "
- - * ----- --- ----- - --- --
r 7
316 J O U R N A L r
-
|
--- - _ - · -- - · - -
--- -
-- -
318 . º J O U R N A Ln
: *: - •- •. - - - -
-- - -"
» E s c L U B s. 319
| A*
A" -
13 E 8 : C L U B 6, | 32 t
son salut éternel, sa paix et sa gloire dans
ce monde.... -
· · · · · /,º - º
B É s c L U E s. | 323
gilité des
en un mot tous les
ge,l fléaux
die e,l noble ,
dont l'assemblée nationale
nous a délivrés ; celui qui nous,voudroit autant de mal , -
-
º Les amis de la oonstitution nous informent
iu'ils viennent de se réunir en club. » Notre
société, disent-ils, a commencé sous les plus
heureux auspices, dès notre seconde assem
blée, le nombre s'est porté jusqu'à 12o, et
il augmente tous les jours.
DE LANDERNAU , le 15.
, Le club informe les anis de la constitution
qu'il ne recevra que les paquets francs de
port, et qu'il est dans l'intention d'affranchir
tous ceux qu'il adressera aux sociétés qui cor
respondent avec lui
·
_^
DE LYoN , le 2o.
, La société populaire, dans sa séance du 17,
a lu une lettre que lui adresse une société
d'amis de la constitution de la même ville,
dont les expressions sont bien propres à dé
truire l'opinion de ceux qui soutiennent que
deux sociétés ne peuvent exister dans le même
• lieu, sans que l'une n'inspire à l'autre quelque
- / sentiment de jalousie et même de haine : « De
| • - meurons unis, se disent ces généreux frères,
· sous l'étendart du patriotisme. Alors nous
† défier tous les tyrans, et leurs im
écilles adorateurs. La victoire sera notre
partage : elle sera le prix de la concorde et
du courage ». - - -
· •
- 4
YD E s c L U B s. 323
· La même société dans sa séance du 21 a
donné lecture d'une lettre par laquelle les
amis de la constitution de N† lui dé
noncent l'évêque de Sarept pour avoir fait
depuis peu des ordinations clandestines tant
à S. Germain qu'à Neuville même. Cette
dénonciation a porté à examiner , si l'ex
vicaire général, le suffragant M. de Marbœuf,
ci-devant évêque etprimat des Gaules, n'ayant
point prêté le serment civique, a réellement
un caractère légal pour conférer les ordres,
, et faire d'autres actes dépendans du pouvoir
qui lui avoit été confié. La discussion s'est
terminée pas l'arrêté qui a été pris de seconder
les vues patriotiques du club de Neuville, et
de lui demander une dénonciation circons ---
- Y iij
4
326 J o U R N A L .
et sacrés les nœuds qui unissent ceux que tu
flammes !• r . "
- - ,
La société, séante aux capucins, vient de,
5résenter à l'assemblée nationale u1ie adresse.
† laquelle le généreux dévouement des,
amis de la constitution à la chose publique,,
est peint de la manière la plus énergique.,
« Indiquéz-nous, (est-il dit), quels ennénis
rious devons combattre ; quels factieux nous,
devons disperser ; assignez-nous le poste où
la loi nous ordonne de nourir pour son
maintien, nous somnes prêts à marcher,
heureux de remplir notre devoir d'hommes
libres, heureux de nous être inmolés à une
cause si belle, heureux d'avoir vu l'aurore
de ces beaux jours où le titre de citoyen
françois sera plus grand ou plus respecté que
celui de roi d'aucun état arbitraire ». , ,
-
v A R I É T É S. - -
--
-
sº -- | -
- -- -
" -- * - -
•
-
----
\— -
•
#
323 J o U R N A L'
| savez ce qui arriva à la femme d'un roi de
,France, de Robert qui avoit encouru l'excom
munication..... Elle accoucha d'une oie.....
4 * - - - ) .
|
D. E s - c L U B s. 329
l? uand les ennemis de la constitution vous
disent qu'elle porte atteinte à la foi, ce n'estº
pas à la crainte qui exagère, à la foiblesse
qui s'abandonne aux opinions d'autrui , ni ,
aux passions irritées qu'il faut vous en rap
porter. --- Quel passage de l'écriture , quel |
article des symboles et du décalogue, la nou
velle constitution a-t-elle blessés ? »
. On a fait quelques changemens à la disci
pline ecclésiastique, à cette discipline exté ,
n
rieure, dont l'exercice qui se manifeste au
dehors, intésesse l'ordre public et la tran
quillité des états. (Anal. des conciles.) « Or
# a droit de changer cette discipline ainsi
éfinie, sinon ceux à qui il appartient de
régler l'ordre public et de gouverner les
états ». · · · - -
,
-
| -
r,
) 33o
-
3 o U R N A L'
- _ , ſº -
P - -
332 J O U R N A L -
D E s ^ c L U B s. 335
les dévots aristocrates se préparent, dit-on ,
à s'y opposer ; rage impuissante , efforts inu -
v
—»
Résultat des travaux de l'assemblée natio
nale, du 25 au 32 Mars.
,
Nous remarquerons parmi les décrets généraux, 1°.
celui qui fixe a dix-huit ans la majorité des rois. -
X
résidence à 2o lieues au plus de l'assemblée, lorsquelle "
est réunie , , mais qui lui laisse la liberté de la fixer
336 J o U R N A L
dans toute autre partie du royaume , lorsque l'assem
blée est séparée. D'après ce décret, si le roi sortoit du
royaume, et qu'après avoir été invité par une proclama
fion du c rps iégislatif, il ne rentrât pas en France, il
seroit censé avoir abdiqué la royauté. Ce même décret
détermine les obligations du dauphin de france, de la
reine sa mêre, et celle de l'héritier présomptif de la
CGU I'OIlIlC•
| A Paris, de l'Imprimerie de CH A M P I G N Y ,
rue Haute-Feuille, Nº. 36. . . -
Tout ce que le patriotisme aura dicté treu
vera place dans ce Journal. Ceux qui vou
dront faire passer aux auteurs, des annonces,
· lettres, mémoires, ouvrages, etc. sont priés
· de les adresser, port franc, à MM. les Dz
| recteurs du Journal des Clubs, rue du faur
bourg Montmartre, n°. 6, -
, -- . " * s . * - · a •"
-
· · · ··
- | -- ^ -
Aux Amis de la Constitution » Membres
| des différens Clubs Français.
-*
|
| s E c o N p ro L v M E.
9 Avril 179 I.
Du 1er au zAvril.
RONCHET, Président de l'Assemblée Nationale,
- |A P A R I S, -
socIÉTÉs PATRIoTIQUES.
N° XXL ,
Détails du premier au 7 Avril |: .
* •
·
-
| *• .
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· - - A -' | »
5 o , . C L U B S. # « - 1 · · · ,
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*
· - - º • _- -
338 - J O U R N A L -
#
- ----- • - ---
| 242 J o U R N A L*
3.° Dans l'une des ſéances du mois de juillet,
la ſociété diſtribuera des prix à ceux des enfans
q ii auront le mieux répondu ſur l'objet de leurs
cttides.
4.° Les enfans des municipalités voiſines feront
admis au concours.
La ſociété a enſuite arrêté une députation au
nouvel évêque de Seine & Marne , pour le féli
citer ſur ſon inſtallation, & l'aſſurer avec quel
tranſport clle a applaudi au choix d'un ſi digne
| paſteur, qui a ſu s'élever au-deſſus de l'exemple,
peut-être même au-deſſus de la ſéduction, & allier
deux choſes qui ne devroient jamais être ſéparées ,
I'amour de la patrie & celui de la religion. » *
|
# , V A R I E T E S,
arce que
que de
de tout
tout temps
temps ,, dans
dans tous
tous les
· · · ·
pays.
il y *a: --eu• ,• &' • à.. 1tout
-
jamais
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il y, aura #
, ' ' \ è * ) . ?. :
des ambi
' -- -
· *** ,
- -
*
346 J O U R N A L-
ſomption coupables , ſont la cauſe qui les dé
tcTm1nC.
- - ---
D E S C L U B S, 347
reſter ſon lieutenant ; c'eſt ſous nos yeux M. ...
ccmmandant du bataillon d'une municipalité voi
ſine de la capitale, puis maire de cette munici
palité, faiſant ſon ſervice de fuſilier lors de la
4
réunion, avec Paris, du pays où il avoit obtenu
la place la plus éminente, acceptant d'être lieu
tenant de la compagnie, aujourd'hui l'un de nos
notables, & refuſant enſuite le grade de com
mandant qui lui éioit déféré par ſa ſection , pour
remplir les devoirs de membre d'un bureau de \
paix, dans le déſir d'être plus utile, en employant -
· D E S C L U B S. 349
que rien ne peut vous diſpenſer de ſervir la pa
trie, ayez du caractère, faites votre devoir, fai
tes-le rigoureuſement, alors fuſſiez-vous ſeuls, ou
renfermés dans un cercle étroit, vons ſerez forts,
vous ſerez grands , vous braverez tous les traits
de l'envie , vous jouirez de la plus douce volupté
qui ſoit réſervée à l'homme de bien ; vous aurez pour
vous votre conſcience , vous pourrez vous paſſer
de la gloire, mais que dis-je, elle vous cherchera,
on calomnie le peuple quand on le traite d'ingrat ,
le vrai mérite ne ſauroit lui échapper, il le cou
ronne tôt ou tard, penſez à Mirabeau, penſez à
la manière dont la reconnoiſſance publique l'envi
ronne en deſcendant dans la tombe , & que cet
exemple vous ſerve d'aiguillon, vous n'avez pas
beſoin d'être des Mirabeau, ſoyez ſeulement des
citoyens utiles.
- —--
NOUVELLES DES DÉ PARTEMENS.
De Paris. Mirabeau eſt mort : cet homme qui fit
pâlir le deſpotiſme, en affermiſſant l'autorité royale,
qui contribua à rendre ſon pays libre, qui com
battit contre l'anarchie , où tendoit un peuple
égaré ; qui ſut repouſſer les attentats des ambi
tieux; Mirabeau, l'un des plus grands hommes de
ſon ſiècle, a expiré le ſamedi, 2 avril 179I , &
ſa mort eſt une calamité publique. Patriotes, lé
giſlateurs , miniſtres, peuple, tous le regrettent.
Le deuil eſt dans le cœur , la douleur eſt mêlée de
craintes.
Titus, empereur, fit oublier qu'il avoit été élevé
à la cour de Néron ; il fut appellé les délices du
* .º - -
- - _ - -
: • - _ - - _ - ·--- --- *
35o J o u R N A L '
genre-humain. Deux années du † avoient
effacé les égaremens d'une jeuneſſe fougueuſe, &
Mirabeau, le plus ferme appui de la liberté, étoit
devenu l'eſpoir du monde.
Il eſt mort ; & s'il étoit poſſible d'être indiffé
rent pour la patrie , en n'aimant que celui qui a
tant fait pour elle, on trouveroit que Mirabeau
vient de recevoir le ſceau qui rend ſa gloire im
mortelle. Les hommes, faits pour occuper la renom
mée, doivent trembler de ſurvivre à eux-mêmes ;
il faudroit retrancher de leur exiſtence l'âge de la
foibleſſe , comme celui des paſſions bouillantes.
Pour un Frédéric II, un Voltaire, que de Louis
XIV & de Corneille ! Celui qui fait tout pour vivre
dans la mémoire des hommes, doit envier la fin
de Céſar , de Henri IV, de Turenne, de Mirabeau.
La vieilleſſe ne leur a ricn dérobé, la mort leur a
tout aſſuré. -
A N E C D O T E • ,
: D E s c L U E s. 355
tendu depuis répéter ce propos. Ce même jour je
me félicitois en ſa préſence qu'il fût membre du di
rectoire du département , parce qu'il ſeroit plus
à portée de juger par expérience des défectuoſités
des loix relatives aux corps adminiſtrifs, & il con
vint qu'il manquoit quelques petits rouages pour
faire aller la machine. -
-»
356 . J. o U R N A L -
La veille, il avoit prié M. le ci-devant évèque
d'Autun de lire ſon diſcours ſur les ſucceſſions, &
comme il avoit fait ce jour-là ſon teſtament, il fit
cette réflexion : qu il étoit plaiſant que l'homme
qui parloit de ſucceſſions, fit ſoa teſtament.
Tant que dura la maladie de Mirabeau, il y eût
dans ſa rue, un concours prodigieux de perſonnes
qui venoient, avec intérêt , s'informer de ſon état ;
un bulletin de deux heures ſaroiſſoit vieux. L'aſiem
blée nationale, le directoire , la municipalité , les
comités de ſections y envoyoient pluſieurs fois par
jour ; on y venoit régulièrement de la part du roi &
des miniſtres; mais ce qui eſt au-deſſus de tout ce
qui pouvoit être dû aux egards que l'on peut appeller
de convention , c'eſt l'afHuence du peuple, c'eft le
ſilence religieux dans lequel il s'approchoit de la mai
ſon. On ne parloit dans la rue de Mirabeau qu'à
voix baſſe, comme ſi l'on eût été dans ſa chambre,
on ne s'etoit pas contenté de mettre de la paille ſous
les fenêtres; on obligeoit les voitures à ſe détourner,
& nulle ne paſſoit devant ſa porte ; la foule ne diſ
continuoit pas depuis le matin, avant le jour, juſ
qu'au milieu de la nuit. Mirabeau y fut ſenſible, il
donna pluſieurs fois, ordre d'aller remercier le peu
ple de ces marques de ſon atachement. , …
e | , Le club des jacobins ne fut pas des derniers à
montrer l'intérêt qu'il prenoit à la ſanté d'un
homme qui fixoit l'attention de la France entière,
|| & dont la maladie excitoit ſi puiſſamment ſes crain
tes; il envoya une députation, à la tête de laquelle,
il voulut placer un de ſes membres. On dit que ce
ci-devant patriote refuſa cet honneur, & que Mira
rabeau, qui en fut inſtruit, dit à peu-près : je le
connoiſſois lâche & maladroit, maisje ne le croyois
pas ſi béte, - -
-- "
- - x- - • 1-r- ---- *
--- •
- -- -- v - --- - +
, 36o J o U R N A L -
dans l'état naturel , excepté un léger épanchement
de matière gélatineuſe entre l'arachuoïde & la pie
mère. La poitrire etoi le véritable ſiege du mal.
On lit dans le procès-verbal :
· « Le péricarde ouvert s'eſt trouvé rempli de
» près de trois dºmi-ſ tiers d'une humeur jaunâtre
& opaque : la ſurface du cœur & la face intcrne
du péricarde étoient recouvertes de concrétions
lymphatiques tres- paiſſes, qui fermoier t adné
rences , entre ces ſurfaces, juſques ſur ſ'origine
des vaiſſeaux : les cavités du cœur contenoient
ſeulement quelques caillots de ſang. Dans la
» cavité gauche de la poitrine , il y avoit epan
chement d'une chopine au moins de fluide rou
:» adhérences
geâtre. Le anciennes.
poumon , du' côté droit , avoit des # •
-
º
D E S C L U B S. 361
- recevoit chez lui † de ſes amis, auxquels
il s'étoit propoſé, depuis pluſieurs jours , de donner
à danſer. M. Hoſten eſt un très-honnête citoyen ;
mais la circonſtance fit croire au peuple qu'il fai
ſoit un acte d'ariſtocratie, tandis qu'au fait ce
n'étoit qu'une imprudence. On réſolut d'attaquer
ſa maiſon. Deux commiſſaires de la ſection , avec
le commiſſaire de police, ſe tranſportèrent chez
lui, & lui repréſentèrent le danger qu'il couroit ;
il promit de faire ceſſer la danſe. Les commiſſaires,
en ſortant, voyant aux environs de 1 5o perſonnes
qui approchoient de la maiſon , rentrèrent chez
M. Hoſten ; les muſiciens furent congédiés ſur-le
champ , ainſi que les perſonnes 1éunies chez
M. Hoſten. Les § ſe mêlèrent parmi
le peuple, dont le nombre augmentoit ; & avec
des paroles de paix, ils
foule. · · parvinrent
, à diſſiper la
- X
::
D E s c t u B s. 363
leur du député dont nous parlons,étoit ſi profonde,
· qu'elle lui donnoit un air riant. . : .
On ſe raſſembla depuis 4 heures ſuivant
juſqu'à 5 quet
l'on commença à défiler dans l'ordre :
Un détachement de cavalerie, un corps de ſa
peurs, de canoniers & de vainqueurs de la baſtille,
une troupe d'invalides, une députation des 6o ba
taillons de l'armée parifienne, précédée de l'état- .
major, à la tête duquel étoit le commandant général,
un corps de cent ſuiſſes du roi & des gardes de la
prévôté de l'hôtel, une partie du clergé, ſuivie des
tambours & de la muſique militaire de la garde na
tionale (I), les membres du comité de la ſection de
Mirabeau, le ſecrétaire greffier , le juge de paix &
M. Cerutti (2); enſuite M. le curé de Saint-Euſ
· tache, accompagné de M. Derniau, faiſant les
' fonctions de commandant du bataillon de Mira
· beau, & d'une autre partie du clergé & des enfans
bleus. La compagnie du centre venoit après, avec le
drapeau du bataillon, orné d'une couronne civique,
& de la cravate que Mirabeau lui avoit donné depuis
environ quinze jours, enfin le corps de Mirabeau
porté par douze ſergens. Sur le cercueil, étoit une
couronne civique & des attributs militaires; les
à
-- "
- - - - - " .
-- | --- -- ,
364 J O U R N2 A L
uatre coins du drap mortuaire étoient ſoutenus par
† les députés de la ſénéchauſſée d'Aix; le cœur,
orné d'une couronne de fleurs, étoit porté, à la
ſuite du corps, par M. de Vilette , député à l'aſ
ſemblée nationale; derrière le cœur , marchoit le
deuil de la famille du défunt, enſuite les membres de
l'aſſemblée nationale, avec M. Tronchet ſon préſi
dent; précédés des huiſſiers, & accompagnés d'un
détachement des bataillons des vétérans & des en
fans, puis les membres du département, derrière
eux, ceux de la municipalité confondus avec des
maires & officiers municipaux des environs ; ils
étoient ſuivis par les électeurs, par les juges de tri
bunaux, par les miniſtres du roi, par les députés des
ſections, & par les amis de la conſtitution du club
desjacobins, & une quantité conſidérable decitoyens
en deuil. Le peu d'eſpace pour ordonner le convoi,
avoit néceſſité un peu deconfuſion dans l'ordre dont
nous n'indiquons que la diſpoſition générale; la
marche étoit fermée par un détachement d'infante
rie & de cavalerie; ſur les côtés, il ſe trouvoit un
cordon de ſoldats, à poſte fixe, & pluſieurs autres
rangs qui marchoient ſans armes. Le peuple , dans le
plus grand recueillement , faiſoit lui-même la po
lice, & jamais elle n'a été mieux exercée. -
. • • • • - º - . - -- - - -
366 - s oU R N A L" " " "
" "" ••
-*
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D E S C L U B S, 367 |
M. le jaſeur fut maltraité; on ne ſait trop ce que -
-
368 - J o U R N A L
-
-----=
D E s d L UºB s. 369
s'aſſemble pour chercher les moyens de troubler
l'ordre public ; que lui dire, quand il apprend que
tout-à-coup tous les ſecours donnés aux pauvres
des paroiſſes ont ceſſé , par un accord cr minel ,
& qu'on a l'impudence de lui mentir, en ſoutenant
qu'il n'y a plus de fonds pour ces aumônes ? Que
lui dire , quand il voit un brulot, ci-devant curé
de Saint S.... voulant jouer le ſaint Bernard ,
prêcher une nouvelle croiſade , & fomenter la dif
corde dans tous les ceins de ſon ancienne paroiſſe ?
Il n'y a que la loi qui puiſle lui être oppoſée, elle
parle, il faut bien lui obéir : mais ſi l'on n'arrête
pas tous ces déſordres..... En voilà trcp ſur des
gens qu'il faut réprimer ſévèrement; qu'il faut, en
attendant , couvrir de ridicule & de mépris; mais
qu'il faut ſe garder de rendre importans, en fai
ſant trop d'attention à eux. Hier jeudi le corps
municipal s'eſt occupé de cet objet , il faut eſpérer
*
que: l'arrêté qu'il a pris
· P ' -- aura quelques fuccès.
mrxrEm- : , i . ** • •b.
3xo #J. o U. R N A, L.
des ariſtocrates fieffés, parmi leſquels ſe trouvoient
des eccléſiaſtiques , & pour ſe réjouir de la mort de
Mirabeau, avoit donné bal ce jour-là, leudemain de
la perte de ce grand homme. Le peuple indigné de
cette indécente-bravade , avoit voulu les punir, &
s'étoit porté à quelques excès bien pardonnables.
Telle eſt l'hiſtoire à l'envers, préſentons-la main
tenant dans ſon vrai ſens, c'eſt-à-dire, apprenons
la vérité. . | | - . : b. -
D E s c L U B s. . 373
tion de s'abſtenir de prêcher aucunes maximes op
poſées à la conſtitution de l'état , ſous pêine, pour
les contrevenans , d'être pourſuivis comme per- )
turbateurs de l'ordre. · .
* - • • , • » -
º Mºunicipalité de Paris.
Le premier avril, les tribunaux criminels pro
viſoires ont été inſtallés ; M. le maire & le préſi
dent de chaque tribunal ont prononcé des diſcours !
relatifs à cette cérémonie. On y voit retracés tous
· les ſentimens d'amour de la patrie , & d'attache
| ment à la ' conſtitution , qui ont mérité à ces
fonctionnaires publics le choix dont ils ont été
i honorés par leurs concitoyens. . -
D E S C L U B S. 377
loniale de Saint-Domingue , M. Linguet qui a
prononcé à la barre , en faveur de cette aſſemblée,
un diſcours dans lequel le comité colonial eſt
accuſé d'avoir ſouſtrait des pièces de cette cauſe.
, L'aſſemblée a rénvoyé les demandes des péti
tionnaires aux comités réunis de conſtitution , de,
marine, d'agriculture , de commerce & des co
lonies. ) : .. .
Nous remarquerons encore parmi les décrets,
particuliers , celui qui porte que le cardinal dé
Rohan , comme prévenu du crime de haute tra
hiſon , ſera arrêté & traduit dans les priſons
d'Orléans. - -
- - i .
#
-
-
-
' ,
· · · · P R O J E T , •» ,
D'une loi conſtitutionnelle, ſur t'appel en. juge
, , ment de la mémoire des hommes publics.
Dans le denil où la mort de Mirabeau a plongé
les admirateurs des grands talens, & les ennemis
du deſpotiſme & de l'anarchie , c'eſt au moins une
conſolation que de voir ce cruel événement adouci
par une belle inſtitution , capable d'honorer &
d'affermir la conſtitution françoiſe , par le décret
qui décerne un monument public aux grands
hommes qui ont bien mérité de la patrie. ) | |
Ce décret cependant eſt incomplet : il n'eſt, en | .
quelque ſorte , que la première partie de celui que $
doit rendre l'aſſemblée nationale ſur cet objet.
En effet, ſi c'eſt aſſez pour acquitter la dette de
la patrie envers les hommes doués d'un génie
bienfaiſant , s'il ſuffit de l'eſpérance *g -
378 J o U R N A L ' T
honneurs , pour enflammer & ſoutenir le patrio
tiſme des bons eitoyens , il faut une inſtitution
d'une autre eſpèce pour ces hommes inſenſibles à
la gloire, qui ſont, pendant leur vie, les fléaux
de leurs concitoyens , & ſe conſolent de la haine
qu'ils méritent, par l'eſpérance de voir, après leur
mort, leurs forfaits bientôt oublies , lorſqu'ils
auront été remplacés par d'auſſi grands ſcélérats
\ qu'eux. -
- -
-
F 2
º
l
|
| ---
38o J o U R N A L
Le titre ſecond concerneroit la note d'infamie
à imprimer à la mémoire de certains hommes
| publics ; ce ſecond titre pourroit préſenter, ou
à-peu-près, les diſpoſitions ſuivantes.
T I T R E I I.
• • -
-- - ' -
º *
: e , • -- • : • •
-
384 | J o U R N A L
' # DE LA GLoIRE, friſſonner à l'aſpea de
I'AFT E DE L'INFAMIE : & l'imagination frap
pées d'impreſſions ſalutaires cette claſſe précieuſe,
l'eſpérance de la patrie, ſe Précipite vers les por
tiques de L'ÉcoLÉ DEs Loix, où elle va puiſer
les premiers élémens de notre droit public, l'ou
Vrage des grands hommes dont elle vient de lire
l'apothéoſe, & le déſeſpoir des mauvais citoyens
dont elle redoute le châtiment.
Signé A. .. .. l'un de vos abonnés
• * : r -
-=-•
De l'ImprimerieFavart
de L., PoTIER
N°. 5.
DE LILLE, rue ' • !
- sº
| J O U RNAL
D Es CLUBS
sociÉTÉs DPATRIOTIQUEs,
É D I É | •
•2 — \ ^
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|: Videte
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ne
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quid
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respublica detrimenti capiat.
-, · -
s E c o V p ro L U M E.
· Nº. XX I I.
s TTTT7
|
- · Du
· A
s
7- au , 14 Aoril | | · 3 º . | - - ,
-
| L'A N s E coN D D E LA L 1 B E R T É. -
SOCIÉTÉS PATRIOTIQUES.
No. X X I I.
Détails du 7 au 14 Avril.
C L U B S.
DE LANGON, le 26 Mars
Les amis de la constitution nous font passer
la suite des réponses de M. Cambremer, à cette
question des détracteurs de la révolution, QU'oNT
FAIT LES ÉTATS GÉNÉRAUX. L'auteur y fait voir
d'une manière piquante , le ridicule à, préjugé
de la noblesse. il s'exprime ainsi : -
G
386 D E S C L U B S
A 388 DES CL U Bs
-- 9-2 D E S C L U E S
392 D E S -C L U B 3
d'industrie, l'autre sur les manœuvres anti-révo
lutionnaires, préparéespar les prêtres rebelles pour
le temps de Pâques. |
Journal
| • -
V A R I É T É S.
C O U P-D' OE I L
s UR H o N o R É-R I Q U E T T I M I R A B E A U,
- H
-- - - -- *
394 J O U R N A L
-
Les Communes, après l'ouverture des Etats
Généraux, restèrent quelque tems inactives par
l'obstination du Clergé et de la Noblesse qui s'as
semblaient séparément et refusaient de se rendre
dans la salle Nationale. Ce systême d'immobilité
fut appuyé par M. Mirabeau, qui en fit sentir
toute la sagesse. Il déjouait, disait-il, d'autant
† évidemment les ennemis
t
de la cause popu
aire, qu'ils le calomniaien davantage. Cette iner
tie raisonnée, devait cependant avoir un terme, et
les Communes nommèrent des commissaires char
és de conférer avec ceux de la Noblesse et du
#§ pour obtenir la réunion. M. de Mirabeau
exposa et le danger de compromettre la chose pu
blique par une démarche hardie et prématurée ,
· et la nécessité de déployer une fermeté capable
d'en imposer à l'activité de l'orgueilleuse noblesse.
Bientôt il développe le plan d'une conduite pru
dente et ferme, et sur son avis accueilli par accla
mation , les communes envoient au § uInGe
*
º D E s CLUB s 395
tituât en assemblée des représentans connus et
vérifiés de la Nation Française, fut vivement com
battue par M. de Mirabeau. Il proposa de se cons
tituer sous la dénomination de représentans du
peuple français. Si l'Assemblée ne se détermina
pas à adoptér ce titre qu'il défendait par les rai
)
sons d'une sage prévoyance, par la crainte d'une
précipitation périlleuse, elle dut à la force de ses
objections le changement de la première dénomi
nation, et l'idée de substituer aux expressions de
« représentans connus, etc. » celles-ci « l'Assem
blée Nationale. « - - - |
Les Français n'oublieront jamais lá séance des
potique du 23 Juin 1789. Ils puiseront dans ce
souvenir une nouvelle haine pour le despotisme,
un nouvel attachement pour la constitution.Mais
ils oublieront encore moins la sublime réponse
de M. Mirabeau à M. de Brezé: » Oui , M.
nous avons entendu les intentions qu'on a suggé *
-
398 . JoU R N A L
L'abolition des dîmes éprouvait de grandes diſ.
ficultés; on voulait les remplacer par une rede
vance en argent. Mirabeau ajoûte de nouvelles
humières à celles déja répandues sur cette matière.
Il fixe l'idée qu'on devait prendre de ce tribut
oppressif, en prouvant que la dîme, loin d'être
une propriété, loin d'être même une possession,
n'était qu'un subside avec lequel la nation salariait
les ministres des autels. Il lui paraissait juste et
convenable qu'ils fussent dotés d'une manière con
forme à la dignité de leur ministère ; mais il re
présentait qu'il ne falloit pas que le Clergé pût
réclamer un mode pernicieux de contribution ,
comme une propriété. -
4- |
/ DES C L U B 5 4o1
- Nation. Dans la nécessité où hous sommes dere
r · monter chez nous tous les principes sociaux, de
n nous donner des mœurs publiques, d'unir par de -
-
-- "
r
/
4o2 Jo UR N A L
le salut du royaume, tenait essentiellement àl'effet
de ce secours.
L'Assemblée commençait à se livrer à des dis
cussions sur les différentes parties du plan du mi
nistre et des vues du comité, et paraissait oublier
que des circonstances impérieuses éxigeaient quelle
arrêtât sans délai, une résolution importante.
« Tous les détails que nous demandons , s'écrie
· M. Mirabeau , sont, quant-à-présent, des ques
tions de simple curiosité.... Il y a déjà trois jours
que le Ministre des finances vous a peint les dan
gers qui nous environnent avec l'énergie † ré
clame une situation presque désespérée; il vous
demande les secours les plus urgens, il vous in
dique des moyens ; il vous presse de les accepter.
Votre comité des finances vient de vous soumettre
un rapport parfaitement conforme à l'avis du mi
nistre; c'est sur cet avis et sur ce rapport qu'il
s'agit de délibérer. »
l représente que l'Assemblée n'a pas une seule
des connaissances préliminaires, indispensables
our essayer de se former un ensemble des besoins
de l'état et de ses ressources; qu'il était imprati
cable dans des momens si pressés et si critiques 9
D ES C L U B S 4o3
puisque vous n'avez pas le tems de les juger, ac
ceptez-les de conſiance dans le ministre, et
vous, remplissez vos devoirs de citoyens et de re
présentans de la nation.
· Un mouvement d'enthousiasme s'empare de
l'Assemblée...., mais rappellée aux formes sévères
d'émettre son vœu , elle charge M. Mirabeau de
rédiger son projet de décret. .
Cependant on fait des observations; on propose
d'autres moyens, on critique la motion, on suppose
des intentions secrètes à l'auteur.
Il revient avec le projet de décret, et personne
ne parait en être satisfait.
« On fait de grands efforts, dit-il, pour tâcher
de me deviner. .... On m'a deviné ou plutôt on
m'a entendu , car je n'ai jamais prétendu me
cacher. Je ne crois pas en effet que le crédit de
l'Assemblée Nationale doive être mis en balance
avec celui du premier ministre des finances ;Je
ne crois pas que le royaume fût en péril quand M.
Necker serait trompé, et je crois que le salut pu
blic serait très compromis, si une ressource vrai
ment nationale avait avorté , si l'Assemblée avait
perdu son crédit, et manqué une opération déci
SlV6*.
-
« Eh ! Messieurs, à propos d'une ridicule mo
2 nion du Palais-Royal , vous avez entendu naguères
----
*
----
la -
.onte, et d'arrêter les funestes effets des arrêts
de surséance.
iredt C'est ainsi qu'il fait observer les anxiétés de
Paris sur les subsistances, la rareté du numéraire,
u ſite, la dèfiance des créanciers de l'Etat. Il en démon
ple, le
ût été
tre les causes; il veut qu'on soulève le voile qui
#te dt
couvrait les finances, que la dette publique n'eſ
ſraye plus par son obscurité, qu'on mette à la
tions, lace de toutes les causes destructives de la con
llentºS
isem°
§ moyens dont l'efficacité se découvre
aux yeux les moins éxercés, et se soutienne par
COIl°
la § et la sagesse de leur propre construc
squi tion.
C'est ainsi qu'il dévoile les manœuvres de ces
l leurs
tribunaux de sang qui à l'abri de formes barbares
jbattu
égorgeaient impunément leurs victimes.C'est ainsi
és par
qu'il venge le peuple des vieux préjugés sous l'hu
§ miliation desquels voulaient encore le retenir
mOrt
quelques corps irrités de leur chûte prochaine.
eur à
C'était une idée bien noble et bien digne des
, pour représentans d'un † libre que l'idée de ren
lS, dre hommage à la liberté en prenant le deuil de
, Mar. ses héros. Les Etats-unis de l'Amérique venaient
r les de perdre l'un des peres de leur constitution et
its du et des fondateurs de leur liberté, et le congrès
udace avoit ordonné un deuil de deux mois dans l-éten
la sé due des Etats-Unis.... Mirabeau monte à la tri
OulS, bune et dit : Francklin est mort...... Le génie qui
affranchit l'Amérique et versa sur l'Europe des
s les torrens de lumière .. n'est plus.... assez long-tems
bOuT - l'étiquette des cours a ploclamé des deuils hypo
nga crites; les nations ne doivent porter que le deuil
hOn° de leurs bienfaiteurs ; les représentans des nations
ef la ne doivent recommander à leurs hommages que
- .
-- 7 -
4o8 D ES CLU B3
* L'Assemblée
--
# |
DE s c L U E s 4t t
Roi de défendre celle des Américains. Fidelle à ses
· traités, l'Espagne , dans cette circonstance nous
livra ses flottes , ses trésors, ses soldats. Depuis
cette époque, la guerre a paru prête à se rallu
mer. Dès qne le Roi des Français eût avertit son
allié, des flottes redoutables remplirent les ports
d'Espagne.
Conviendrait-il aprèsune telle conduite de rom
pre nos traités avec l'Espagne, dans l'instant où
elle serait préssée par les mêmes dangers qu'elle
a repoussés trois fois loin de nous ? -
-- . - " " - 1 is
* • * - -
* :,
412 - : , : J OU R N A L : - .
circonstances sollicitent. º : , · · · ,
:-,
· Vous avez décrété la vente de 4oo millions
de biens nationaux ; vous avez décrété que des ·
assignats gage de de cette vente tiendroit lieu de
nvméraire. Cette mesure à eu tout le succès
annoncé ; mais ce n'était là qu'un remède pas
sager, et non une cure complette. Tant que nous :
n'établirons pas sur la base dont nous avons re-,
connu la solidité, une opération vaste qui nous :
mette au-dessus des événemens, nous en serons
les éternels jouets, et nous périrons de langueur,
dans la vaine crainte d'une décision hardie qui
nous tire de l'état où nous nous trouvons.je pense
dônc, après l'heureux essai que nous avons fait,
que nous devons faire, pour la libération-de la
§e · nationale, une opération : qui n'admette
d'autres intermédiaires entre la nation débitrice w
et ses créanciers, que ces mêmes assignats-mon
noie , dont les fonds nationnaux et la nation garan
tissent le paiement. : · · · · · · · · : · : ·; , - a
Je me défie ici d'une conception trop extraor
dinaire qui peut éblouir par sa hardiesse, et n'of
frir au fond que des hazards. Je propose eri satis
faisant à de vastes besoins, de se borner néan-moins
au nécessaire, et d'observer des mesures, tout en
s'élançant dans une courageuse détermination. ,
* Deux considérations parlent en faveur du pro
jet de M. Mirabeau. Le besoin pressant de rap :
5eler l'activité, la circulation dans les affaires ;
† - monnoie , en même, tems qu'ils
payent la dette exigible, fournissent ces moyens
démulation, d'activité , de restauration. ,e
| .. : 29 . • : : . :: - s : - so ºr • » I iij i
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-- . - - "AN "$ .
- , JoU R N A L . | 415
pas respecter les titres de chacun des eréanciers,
qui peut avoir ses raisons pour ne pas préférer
cette réforme, et d'ailleurs une reconstruction
n'est pas un paiement, et pourquoi ne pas payer
quant on le peut. - | | |
Repousser le moyen des assignats, c'est nous
plonger dans des suspensions éternelles, des re
tards indéfini.N'estce-donc paslà s'écrie Mirabeau
ce que nous avons repoussé avec tant d'horreur,
et ce qui nous atteindra enfin. Ne pas prévenir
cette horrible catastrophe , c'est la vouloir. Ah !
je le vois, nous reviendrons sur nos pas, nous
demanderons instamment ces assignats ! Mais en
attendant, que besoins, que de désordres, que
de plaintes, que de maux ? Ah ! prévenons ce
moment fatal ! ... quant à moi, j'atteste la patrie
que je ne vous ai rien dissimuler des dangers
qu'elle court, si vous négligez le seul parti qui
vous reste à prendre , le seul, oui le seul qui soit
prompt, facile, énergique qui remplace tout, et
que rien ne remplace. :
DEs cLU B s
rejettés par ceux qui ne voulaient trouver des
moyens de salut que dans le systême qu'ils
avaient adopté. La discussion ouverte pendant
un mois, avait tellement multiplié les objections
et les réponses, que les esprits semblaient être
reportés au même point d'incertitude d'où ils
étaient partis. - -
-- • - º - · • -- • - - • ---- - -- "
Ez - -
4 |
Jo u R N A l . 417
et et †
abi † l'orateur le † §
• « y t • • • * .
\S , la l':
†† †
e crédit national , sur le pacte de famille, sur
•l nom ! es assignats, etc. le raisonnement y déploie toute
ceux ( l ses forces, et l'éloquence ses plus heureux mou:
,une 0cc* yemens.
Parmi ces traits vifs dont nous venons de parler,
t j'Etat est
rappellerons-nous ce mot qu'il adressa à ceux, qui
la liberté dans le décret en fayeur des Corses expatriés,
à la canºr
voulaient qu'on supprimat ces expressions: « après
u y sont · avoir combattu pour la défense de la liberté ». On
dirait, s'est il écrié, « que le mot de liberté fait
poseront ici sur quelques hommes, la même impression
, dont lºi que l'eau sur les Hydro Phobes ». |
\re de li | Rappellons-nous ce trait si justement appliqué
lentlibrº
à ceux † se livrèrent à des mouvemens de rage
lar# de motion de Dom-Gerles : voilà, dit-il,
Naugº
,*
418 D E S C L U B 9
*
Mais pourquoi éviterions-nous d'entendre les |$
reproches qu'on pense avoir à lui faire ! Discours
importuns, vous n'affaiblirez pas nos regrets !
la patrie en deuil chaque année ornera sa tombe
d'une couronne civique , et le deux avril sera
· SeS longtemps dans les jours de notre liberté, un jour
Ynent nefaste. -
C o M 1 T É D E B I E N FA I s A N c E. .
, Quand la paix est faite entre les généraux, elle
est censée faite entre les gougeats, dit le poëte
Rousseau; aujourd'hui on peut retourner la phrasé
et dire : Presque tous les généraux du clergé †
déclaré la guèrre à la constitution , et ceux qu
sont chargés , du # de l'armée cléricale ,
veulent faire la guerre à la constitution, Il est si
doux de faire la guerre ! il est si doux de se perº
suader que l'on joue un rôle.Quoi! pauvres sœurs
* º *
-
-- •• , - • --
*
-
5 | - JoURNAL | 421
' ' - - ---*---- '1 1 -1 -- "-.- . ' º ',
º ... iléti grises, noires, blanches, etc. vous vous mettéz
". Là, Miº | bravement de la partie, et vous aussi freres à
Voit des tales grands chapeaux, misérables ignorantins , vous
assemblée m,. voulez faire comme ces messieurs à soutane vio
nationalere . lette, insensés que vous êtes! croyez-vous que le
On gènie, d# rhône qui entraîne des quartiers de rochers, ne
, étonner ttn pourrait submerger une flotte de Lilliputiens !
des vicaires ont voulu résister, des curés , des évê
tsdunes blime ques, des archevêques, des principaux et déspro
upleetlaliberté, cureurs de collège, des professeurs, des maîtres
tre douleur est •
de qnartiers, des éducatenrs de toutes· les
* ' * •• - s . classes
" . - f. - : -
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424 . b # s cLUB s.
de S. Sulpicè a fait uné quête dans sôñ église,
son bonnet carré ètait comble, il y avait ufié
grande
§ il quantité de pieces d'argent; et dans le
se trouva un assignat dè 2oo liv, poùr
les besoins réels, c'est peu, mais pour la circông.
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Aux Amis de la Constitution , Membres
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J O U R N A L
D ES C LUBS
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SOCIÉTÉS PATRIOTIQUEs,
Nº. X X I I I. .
Détails du 15 au 2 1 Avril. • .
C L U B S.
Adreſſe de la Société des amis des Noirs à l'Aſ-
» - $
ſemblée Nationale, à toutes les villes de com- | -
----- -
426 J o U R N A L
des Noirs de répousser les absurdes inculpations
de leurs adversaires, et de démontrer jusqu'à l'é
vidence le danger d'accueillir les propositions des
représentans des Colons blancs. -
| 7
- D E s C L U B s. 427
pole doit considérer les hommes de couleur; 4°.
quel cas on doit faire de leurs menaces.
$. P R E M 1 E R.
La Metropole , en abandonnant la législation
des colonies sacrifierait une nombreuse classe de
Colons, les esclaves, et les créanciers des Colons.
Comment pourrait-on remettre le régime des colo
nies, entre les mains d'une classe de propriétai
res planteurs », qui n'ont pu jusqu'à présent être
envisagés que comme des avanturiers, qui vont
dans les § chercher fortune, dans le but de
l'apporter dans leur pays natal, but qui prive des
avantages de cette ſortune le sol qui l'a produit,
et tend à détériorer une partie du domaine aux
dépens de l'autre «. - " . •
Z
D E s C L U B s. 431
tention aux événemens récens, et l'on sera con
vaincu que tous les colons sans exception seront
soumis aux décrets dès que l'assemblée nationale
aura manifesté clairement l'intention de faire
jouir les colonies , comme parties de l'empire
français, des fruits de l'heureuse régénération qui
s'y est opérée. -
S. I I I.
On vient de voir que les prétentions des colons
blancs sont extravagantes ; que leurs motifs et
leurs expédiens sont également insensés ; mais
cette vérité se manifeste plus ſortement lorsqu'on
- examine la population, † caractère, la force et
l'industrie de ces Français de couleur, que leurs
frères blancs veulent , au nom de la loi, sou |
mettre à leurs caprices.
Il résulte de la comparaison des deux classes,
que les hommes de couleur ont plus de droit à
la législation des colonies que les blancs. Des té
moignages non suspects prouvent « que les Fran
çais mulâtres se sont toujours bien comportés ».
Ils présentent, par leur civisme et leur courage,
beaucoup plus § cautions pour la sûreté des co
| lonies, qu'on ne peuten attendre des colons blancs.
$. I V.
Après avoir prouvé combien est fausse l'opinion
que les blancs veulent faire prendre des hommes
· de couleur , les amis des noirs examinent « quel
cas on doit ſaire des opinions que les colons blancs
ou leurs amis, avancent si souvent, sur le com
/ I iy
-'
432 J o U R N A L.
merce entre la métropole et les colonies, et des
menaces qu'ils ne cessent de faire contre la France,
si l'assemblée rejette les traités qu'ils proposent ».
Nous ne pouvons suivre les auteurs de l'adresse
dans cet examen, nous nous bornons à dire qu'il
· résulte de cet examen : « que les députés des co
lons blancs, aussi peu instruits des matières de
connerce que du droit public et de la politique
des états libres, ne connaissent pas les objets dont
ils parlent, lorsqu'ils prétendentallarner les Fran
çais sur le sort de leur commerce , de leurs ma
nufactures , de leur numéraire , de leurs subsis
tances, de la dette publique , de la constitution
ménie , dans le cas où l'assemblée nationale re
jetterait les loix impérieuses qu'ils prétendent lui
dicter ». Il en résulte : « qu'ils supposent mé
chamment, dans les travaux actuels de la métro
pole une calamité qui n'existe point ; que si d'in
justes planteurs insensibles à la liberté de leurs
| | frères , et sans ſoi ces, peuvent causer quelqu'in
· quiétude, on doit , à l lus forte raison, craindre
pour la † lorsqu'on outrage une population
lus non breuse, et qu'on prend pour la dépouiller
# d'une révolution qui restitue à l'homme
social tous ses droits. »
|(trºni -
Lettre adressée à la société des amis de la vérité
Seante au cirque.
r :º - - - - - -
|à lUl / · l'organisation
drez, et elle ademisvotre
au grand
sociétéjour tous dire
: j'ose les vices de
qu'elle
· est incontitutionnelle, comme toute société qui
, rartie dt s'écarte dans ses statuts et réglemens des principes
ºntà de · adoptés par la grande société de la Nation, je
lsmotifs veux dire , l'Assemblée Nationale.
ls et fu- Je n'ai pu m'empêcher de m'écrier au milieu dé
Le lec- vous, que la liberté n'y était qu'une chimere, lors
lamnies, que j'ai été témoin de l'adulation qu'on y prodi
des hom guait à certain individu ; de la précipitation avec
les eſloº #aquelle on lui donnait raison, et l'on condamnoit,
----
J
|
434 J o U R N A L
sans vouloir les entendre, ceux qui voulaient s'é
lever contre l'enſant gâté de cette société.
Comment, Messieurs, vous créez parmi vous un
Ol'ateUr en chef permanent , un procureur-général
permanent ? mais avez-vous donc envie de faire,
sans sortir de chez vous, un petit tableau ou mi
miature du gouvernement de Selim.
M. l'abbé Fauchet est votre souverain, Mes
sieurs, sans que personne s'en doute, excepté lui :
vous l'avez créé tel par votre idolâtrie : il peut
maintenant se mettre à son aise avec vous, car
vous ne pouvez plus voir ses erreurs; s'il en com
met, vous êtes tout prêts à les consacrer ; vous
n'osez plus vous permettre de penser différem
ment de lui ; en un mot vous voilà réduits à voir
tout en l'abbé Fauchet, comme Mallebranche voyoit
1out en Dieu.
Et comment Claude Fauchet, qui n'est pas si
Claude, mais que je crois pourtant bon patriote,
que je crois disposé à prévenir les abus, peut-il
souffrir qu'on lui donne, peut-il demander lui
même des titres préjudiciables à la liberté d'une
société, une dictature oratoriale par exemple.
J'ai été bien plus étonné de le voir élever une
querelle d'Allemand, qui devient la cause d'unc
scission dans votre assemblée, une querelle typo
raphi-grammaticale que je compare à la dispute
des lilliputiens, sur la question de savoir si l'on
† œufs par le gros ou par le petit bout.
CaSSG r:l
, D E s C L U B s. 437
muta$ºn#
lui contrer orateur qui rappellait que Mirabeau avoit dit de
Dnvenableau M. Necker, que la popularité dont il avait joui
en France avait été un moment dangereuse ; qui
dansetgr disait que Mirabeau lui-même en avait une un peu
aut dor#
trop grande quand il mourut, qu'il en avait quel
fois abusé à la tribune, et qu'il eût peut-être été
r dºdoº par la suite très-dangereux, s'il avait ce caractère
#nt #
que ses ennemis lui prêtaient.
# # ls Frères et amis, les passions des hommes ten
re h trºp
re la tºp dent sans cesse à détruire toute espèce d'égalité,
ºcdatlºr et toutes les institutions humaines , toutes les
it ils # loix, toutes les règles de toutes les sociétés, sans
exception, doivent tendre sans cesse à rétablir
s ir# cette sainte égalité ; c'est , à mon avis le chef
de tetelr d'œuvre de la politique. Souvenez-vous donc de
mnt (Ûffl
ne jamais trop honorer un homme de son vivant,
tôt misk lorsqu'il est encore dans l'activité de l'âge , de ne
pasluiaccorder trop de pouvoiret d'autorité: c'est à
plis de# sa vieillesse qu'il faut réserver le maximum des hor
sidéralIUM
neurs de la société, parce qu'alors il est présumé
nt vers lin
nºnvient
sans ambition , et que faute d'activité il cesse
d'être dangereux ; parce qu'alors le compte du
rpºlº bien et du mal qu'il a fait en sa vie peut être
mºndºv )
arrêté , et qu'on peut en soumettre le résultat à
personne
l'opinion qui n'a plus à craindre un retour sur
sadver elle-même.
crainsi.
été di Mais, me dira-t-on , d'après ces principes,
· la li pourquoi donc dans notre grande société natio
j cOtI nale, un homme si éminemment distingué des
Infil6 autres, appellé roi ? |
| - s - t -
438 J o U R N A L -
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º * • .
44o JoUR N A L - ^
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- à leur obèir. » - • .. , · · · -- • • • • •• •
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444 · * J ö U RN À L ' -
- , , ! ·· · · · ·: · · · · ,- • •- -
: ' D'Etroeng, 17 avril.
: La société nous charge d'annoncer qu'elle ne
recevra plus de lettres qui ne soient aſfranchies,
et que de son côté elle aurasoin d'affranchir celles
qu'elle enverra. -
| RÉFLEX1 O NS ,
D UN PATRI oT E, .
Etprojet sur la manière d'inspirer au peuple l'amcur -
de la constitution. *
, • ** « -
--------- - - -
- · D E s C L U B s. 445
· Le peuple français, quoique mûr pour la li
berté, quoique disposé à recevoir les lumières
de la raison, est cependant encore, et sur-tout dans
les pays éloignés de la capitale, enveloppé dans
les langes de l'ignorance et des préjugés, il sert
aveuglément d'instrument à l'ambition des prêtres,
il est encore leur dupe, et on le voit par fois
encore obéir à la voix de l'aveugle superstition,
ou du fanatisme en fureur. •
445 , J d U R N A É
sot vent ainsi prendre un sublime essor à la
fé,ison. . · · ,
Ne serait-ce bas un 5
grand bien, que
j'à l'assemblée -
te,*
prodigués, et qu'elleseule peut réhabiliter en les
obtenant.. ... . · · · ·
ou !
ts ,
L'autre moyen d'instruire le peuple, qui tient
aux discours et au raisonnement, et qui porterait
éº son influence jusques dans les cabanes les plus
nic
obscures, consisterait à faire un don, §
un an, au nom de la nation, de deux exemplaires
V0lf
. ! | de la Feuille villageoise à toutes les municipalités
hemº
du royaume, avec injonction aux officiers muni
cipaux de choisir un lecteur au peuple , et de
|n !
ºS ºſ ,
fixer à ce lecteur un emplacement commode pour
les instructions qu'il aurait à lui donner, d'après
' # | | K iv
u&
4 º - , , ^
l48 | | | Jo urs AL -
|
, * , e,ºc z : · · · · ·
, Sit ne , JACQUES BOILEAU, juge de paix à
Av: lon. • • •• • . | | T. | 1 , • - - - 2 , º
* • r- -* • • -- - ' - -
'- - 449
D E s , C L U B s. - •!
pensons
tion. .qu'on ne pourrait trop hâter la réalisa-
• - -
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· | : - • ' - - - - º, #
| O BSE R V ATI ON S # · · ſ .
" -
Sur le monument des grands hommes.
,
-
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-
· · · · ·
Le projet d'un monument destiné à honorer la # (
mémoire des grands hommes de la patrie, a quel- .
que chose de sublime , et son exécution annon
cera au premier coup-d'œil tout ce qu'il a de
grand et de magnifique. . · · · · ·
· La nouvelle basilique de Sainte-Geneviève de- . -
\'
viendra le panthéon de la nation française ; ce - | | |
monument sera à Paris pour les grands hommes,
ce qui étoit à Rome le temple d'Agrippa pour - - º
" f
-"
# donné : , • •---
par un anonyme dans le Journal des
-
45o JoUR N A L
Cet anonyine propose d'élever un monument
· sous le nom d'antre de l'infamie , avec cette ins,
cription : Les ennemis de la patrie dévoués à la
vengeance. Il le place sur une partie latérale du
nouvel édifice de Sainte-Geneviève , parallèle au
bâtiment des écoles de droit, qui seroient sup
primées comme inutiles, puisque la bibliothèque
que je propose y suppléerait. Ce monument ser
virait, comme chez les premiers Egyptiens, à
poursuivre la mémoire des grands criminels ; il
épouvanterait leurs imitateurs en opposant un
monument d'exécration à un monument de recon
naissance. - - - /
*
i
D E s cL Uàs 4° 1
, ' La nouvelle basilique de Sainte-Geneviève ne
serait pas une paroisse, ainsi que l'annonce le dé
cret; mais j'insisteraispour que lachâsse de Sainte
Geneviève y fut transportée, par reconnaissance
pour l'approvisionnement des bleds que cette
vierge de Nanterre a dans un tems de disette et
de fâmine procuré gratuitement à la capitale en
faisant un sacriſice généreux de sa fortune. Ce
seul trait de sa vie et cet exemple de patrictisme
mérite les honneurs de l'apothéose , d'ailleurs
personne n'ignore que Sainte-Geneviève est de
puis quatorze siècles l'objet de la vénération des
parisiens. Enſin le Panthéon Français serait la
récompense des ecclésiastiques qui auraient bien
mérité de la patrie, ainsi que des grands hommes
que le corps législatif doit y placer après leur
{mort. · · -
" •- 2
:D E P A R I s.
-
- - ' ^. -
- ·· · Evènement du 17 Avril.
Que veulent les aristocrates ? renverser la cons
-titutions et se rapprocher, autant que possible,
de l'ancien régime. Que veulent les prêtres ré
: fractaires à la loi ? renverser la constitution et
remonter, autant que possible, au trône qu'une
conſiance aveugle leur avoit consacré, auquel les
s,
454 JouR sA L
préjugés servoient de dégrés, que l'ignorance èn,
touroit d'un voile épais et que l'orgueil, soutenu
de la richesse et du crédit , défendoit depuis tant
de siècles. Que veulent les factieux ? renverser la
constitution , augmenter autant que possible ,
l'a archie, déchirer l'état, rompre tous les liens
qui attachent le peuple à la loi et satisfaire leur
ambition, en se partageant les débris de l'empire,
comme des conquérans se partagent les dépouilles
d'un ennemi vaincu. -
- -------- . - _- ^
• • • •- • • • • ^ ' A.
, ,
|
p E s C L U B s, 457
mais bien catholique, apostolique et romain, ce
prêtre, fût-il un monstre, est la même pour celui
qui l'entend de bonneſoi que la messe d'un prêtre
sermenté : depuis des siècles nos ecclésiastiques
français n'en entendoient point d'autres. »
Partant de ce raisonnement, qui est de rigueur
pour la généralité des citoyens, mais qui n'est que
spécieux pour le roi, ainsi que nous le prouverons,
ils ſont aisément tomber dans le piége un homme
· incapable de trompèr personne et qui ne peut
imaginer qu'on veuille le tromper. Le voyage est
décidé, le mode des pâques l'est également ainsi
que le lieu, et les prêtres qui doivent en faire la
· cérémonie. Mais ce n'étoit encore que le premier
pas de fait, cela ne remplissait point l'ob t ; il
allait que le roi fit insulté, fut ret n , fut dé
claré prison ier ; parce que tout ce qu'il avait
| sanctionné et accepté devenait nul. Qu'importe
à des ames scélératesd'exposer un peuple qu'elles
ont rendu furieux, à se couvrir du crime le plus
atroce ! Que leur importe que le sang d'un roi
honnête homme et citoven coule, avec celui des
des honnêtes gens et des vrais citoyens qui se se
roient f it immoler pour sa déſense, et se con
fonde avec le sang des régicides au milieu d'un
carnage dont l'idée f it frémir , et #n'aurait
été que le signal d'une longue suite e meurtres
ui aurait couvert la France de crimes, de sang,
† deuil, de misère et de honte ! . · · ·
Tels étoient pourtant, au moins tout porte à le
· penser, tels étoient les proiºts d s ennemis d'une
| constitution dont le nom les f f ssonner, parce
qu'elle leur en ve des privilºgºs iniustes, et qu'elle -
-
| ---"- - _ - • -- - --
* ..* • .. - ^ • •
458 - JoURNA L
vironnent le Roi ne sont pas des scélérats, ils sont
au moins des imbéciles, des imprudens, de mau
vais politiques. Sans doute, aux termes des décrets,
le Roi est libre de voyager à 2o lieues, il est libre
de faire ses pâques où et comme il veut, mais quand
le peuple craint qu'on n'enleve le Roi, quand on
voit la sédition prête à éclater, quand, entraîné
dans une erreur fatale et assurément condamna
·ble, il a donné la veille des preuves de désobéis
sance à la loi, qu'il a méprisé l'arrêté du direc
toire, qu'il s'est porté à des violences; quand ou
· bliant que, sans § religieuse, sa liberté
· ne seroit qu'illusoire, il s'est porté à la persécution ;
est-ce l'instant, si les intentions sont pures, ou si
elles sont dirigées par la raison, de conseiller au
TRoi de quitter la capitale ? le prêtre non sermen
| té, nous en sommes convenus, peut dire une fort
bonne messe, il peut faire une parfaite commu
ºnion, mais ceux qui ont fait acte de citoyen, en
jurant de maintenir la constitution, d'être fidèles
| à la nation, à la loi et au Roi, ne sont ils plus ce
" qu'ils étoient il y a six mois ? la conscience doit
-† être également tranquile d'un et d'autre côté,
| le reste n'est qu'une affaire de préjugé. Des pré
jugés de cette espèce ne tirent pointà †
· pour un hommê confondu dans la ſoule des ci
* toyens, mais les actions qu'ils ont déterminées
'sont dans la personne du chef de l'état, une in
º † tacite de ce que la nation a décidé par
- l'organe de ses représentans, elles annoncent une
, scission dangéreuse , elles donneraient trop d'a
vantages à ceux que l'on connaît pour ennemis de
, la constitution. Le dicton de son ayeul Henri IV,
devoit #rvir de devise à Louis XVI , ventre saint
-
& : *
/
-
- - C , A
- - : D E s C t U B s. . | 459
grºt Paris vaut bien une rnesse. il étoit donc im
politique, imprudent et hors de raison, s'il n'é
toit pas criminel, dans un moment de violente
eſ,ervescence, de conseiller au Roi de quitter Paris,
et communier ailleurs qu'à sa paroisse et par les
| mains de son nouveau curé, le Roi a ſ it une dé
marche inconsidérée, c'est une faute; mais ceux
qui l'ont conduit à cette démarche sont les seu s
coup bles ; quand Jacques Clément mis le cotin
teau dans ie flanc de son Roi , c'étoit les moines
qui l'avoient conduit au régicide qu'il auroit ſ'illu
livrer au supplice , encore plus que le foiLle ins
trument qu'ils avoient employés. . ' : º )
Les seconds, savoir les factieux, ont dit : « le
peuple aime la constitution, il aime son Roi, en
trainons le à porter atteinte à la constit tien avant
, le soit con olidée , à irsulter le Roi, afin
#. 1 ire crouler l'édifice en brisºnt la clºſ de la
- º -
|
46o -J o U R N A L
par ce seul fait que la force publique peut-être
nulle, et que l'on a porté à la constitution une at
teinte qui doit effrayer tous les bons citoyens ,
que devient le sort de l'état sans la constitution?
que devient la constitution si la force armée n'a
point pour la loi une obéissance passive et sans res
triction ? que nous importe, si l'on veut, que ce
soit Bailly et la Fayette, ce n'est point au seul
souvenir des services qu'ils ont rendus, ce n'est
point seulement à la conduite soutenue qu'ils ont
tenue, ce n'est point seulement à leur mérite
personnel qu'il falloit rendre hommage, la vertu
des peuples n'est point la reconnaissance, mais
c'est à la loi que l'on devoit porter respect et .
sonmission, c'est au serment prêté avec autant de
pompe que de légèreté que l'on devoit être fidèle,
c'est un maire, c'est un officier général que l'on
devoit considérer; ce sont tous les liens de la cons
titution que l'on devoit craindre de romprc. C'é
toit non pas seulement le bon Louis XVI qui a
voulu nous rendre à tous la liberté, que l'on de
voit trembler de chagriner en le punissant du crime
de ceux qui l'environnent, ce n'étoit pas seulement
le Roi de France qui étoit venu le 17 juillet 1789,
se réunir à son peuple, ni celui qui les 5 et 6 oc
tobre avoit prévenu le carnage, que l'on devoit
chérir et excuser d'un momentd'oubli, mais c'étoit
le Roi des Français, le Roi de la constitution dont
la personne doit être inviolable et sacrée, ainsi
que l'ont reconnu les représentans de la nation.
| Malheureux peuple ! que te reste-t-il ? tu brises
toi-même ton † tu détruis ta constitu
tion; vois-tu l'affreux précipice où les uns te pous
sent, où les autres t'entrainent ? tu es si bon natu
#
- -• • •
# • ,
D E s C L U B s. . • 461
rellement, comment peux tu renoncer à ton carac
tère ette livrerainsi à la fureur?les lumières, l'ins
truction t'environnent; comment peut-tute laisser
ainsi conduire en aveugle ? ouvrez les yeux, ci
toyens, il en est tems, ouvrez les yeux, peut-être
tout n'est-il pas perdu, mais si vous persitez dans
votre erreur fatale, attendez-vous donc à toutes
les horreurs qui peuvent pleuvoir sur une nation,.
ue la colère celeste a décidé de faire disparoître
e la terre. Tout est contre vous, intérêts de re- .
ligion, intérêts de politique, intérêts d'ambition,
intérêts de vengeance, la misère vous presse, la .
gu rre civile plane sur vos têtes, le sang d'un frère
va couler sous la main d'un frère, l'ami va percer
le cœur de son ami, le père, le fils combattront
l'un c ntre l'autre, vous serez la proie de vos en-,
nem is, vous leur ferez des bains de votre sang que
vot s mêmes aurez répandu. Et vous particulière
m nt, citoyens de Paris, vous qui aviez donné un .
si bel exemple à toute la France, au monde en
tier; qui peut vous égarer à ce point, qui peut
vous exciter à vous ruiner vous mêmes ? quand ,
l'Empire sera démembré, que deviendra votre
superbe ville? un amas de maisons désertes fera-t'il
reconnoître la capitale d'un royaume florissant ? si
vous excitez contre vous les autresdépartemens qui
veulent la constitution, et quel'esprit de vertige n'a
pasencore saisis,comment resisterez-vousàvosfrères
devenus vos ennemis les plus implacables ? qui vous
fera vivre ? on n'aura pas besoin de vous combat
tre pour vous détruire, la famine fera plus que le
canonetlesbayonnetes, etsi vous êtesobligésd'em
ployer ces armes meurtrières pour avoir du pains .
462 J o U R N A L
vous serez l'obiet et l'exécration du reste des Fran
çºis, de la risée des autres peuples et du mépris
des g'nérations fitures. Ouvrez les yeux, distin
guez vos amis de vos flatteurs, les bons citoyens
de ceux qui n'ont que des dºsseins periides, les
ſ tieux des p triºtes.. .. les factieux ! pensez à
Mirabeau, il vous les a désignés, n'en faites point -
* .
le siècle de la vertu ». \
,
1l
signal du carnage. Des monstres dignes de lui
- A
|
| t, \ \\
- z \
-- —- ----
466 . J o U R N A L
ont obéi à ses ordres ; douze patriotes ont été
· tués , et l'évêque s'est retiré triomphant dans son
église, où il a fait chanter un Te Deum en ac
tions de grace du succès de son crime.
—-
MUNICIPALITÉ DE P A RIS.
468 J o U R N A L -
-
- -
----- - --
à
47o . J o U R N A t,
sées de plus de 5oo citoyens, refusait sans mo«
tiver sa demande, il y aurait alors d ns sa con
duite une sorte de fatuité rrès-blàmable, il y au
rait plus, de la dureté, de l'indiiiérence pour le
bien de son pays. Il sent que sa présence à la
tête de l'armée parisiºnne est utile à l'achèv ment
de la con titution : il ne peut oublier qu'il a pour
amis l'élite des vrais et loyaux citoyens ; il sera
trop grand pour mºt º en balance son intérêt
personnel , son amour-propre blessé ; il ne verra
ue la patrie; ce sera, n'ºn doutons pa#, l'intérêt
† sesconcitoyens qui le décidera. Il n'a donc qu'un
parti à prendre, celui de n'accepter qu'avec des
conditions telles que la faute même d'une partie
de la garde nationale tourne à l'avantage de la
chose publique , et que la constitution ébranlée
des secousses qu'on vient de lui faire subir, s'élève
sur des bases encore plus fermes. Ses amis, ses
ennemis; les citoyens, les brigands; les patriotes, *
les factieux, ont les yeux fixés sur M. de l Fayette;
· sa démarche présente lui enlève le fruit de ses tra
vaux , ou assure sa gloire. ·
Pend nt que ces considérations particulières "
agitoient la § , comme on'entend ma mu
rer l'air après un orºge , le dépa ment t une
adresse au roi , i e n, ie le ces vérit s qu n p cu
ple libre doit à son chef Le roi , it à l'assemblée
nationale, ou il renouvella les assurances de son
attachement à la constitution , et avertit qu'il
toit toujours dans l'intention de faire le vo,age
de Saint-Cloud. . - · -
--- s- -
* ,
pr s c L U s s
- , 471
t-il prié de poursuivre le projet de se rendre à
Saint-Cloud où sera-t-il remercié d'avoir pris le
parti de rester à Paris ? Nous ne porterons pas de
jugement sur cette démarche du †
mais nous dirons que presque toutes les sections
'ont décidé qu'il n'y avait pas lieu à délibérer et
· quelques nues , guidées par des principes vrai
ment constitutionnels , ont reconnu que les sec
tions n'auraient pas dues êrre consultées sur ces
· questions. - - -
L I T T É R A T U R E.
| Gaspard de Thorng cu l'insurrecticn de Bavière,
Piece hiſtorique en cinq acces, du théatre A.lle
mand ; avec cette épigraphe :
Vincit amor patriae, laud n cue immnsa apido.
Un Prince consulté par des Ministres perve s,
opprimoit son peuple -- espérons que bientºt les
- annales
-
•
N, . " * .
* ----- | ------,
- -
• * •
-- *
•
-
- \
D E s C L U B s. 473 ,
annales des Nations n'offriront plus de semblables -
:
le
écrits -- l'excès de l'oppression réveille le désir et
l'amour de la liberté dans l ame des citoyens; ils
l, † les armes et la servitude disparoit avec
és tl ranS. |)
)l Telle fut la cause de la révolution de Baviere,
a au commencement du quinzieme siecle , êt des
événemens qui font le sujet de ce drame.
º! PREMIE R A c T E. - |
# SEcoN D A c T E. A
| 474 -J o U RN A L ,
1 'enri -- pas le droit d'exiger ! · · · ·
-- * - - · · · · · · · -
, )
| .
"
- - - -
-- - --
-r.
|\
D E s . C L U B s. . 475
,# T R o 1 s 1 E M E A C T E.
, d\º]
· t
· ſºl Q U A T R I E M E A c T E.
lºt - - .. i " , .
lett, Henri a perdu une bataille ; la vengeance l'en
#rt flamme, il vole au château de Thering ou ce che
# valier a laissé son épouse et un fils encore enfant.
ij. ll Cette femme courageuse à la tête de ses domesti |
a# ! ques a resisté envain aux troupes du prince. Le
· château est la proie des flammes, et elle tombe
l# au pouvoir du vainqueur. : ' -
a
.
»/ Guillaume -- ton fils captif! ton épouse prison
niere ! et peut-être .....
1
476 Jo 6 R N A L DEs EtUB.
| Thoring-nacheve pas.... Dieu! grand Dieu!...
mon devoir veut que j'aille à Landshut. •"
| JOURNAL
| DE s CLUB s
· s |
| D É D 1É - . · - . ' "
| s E c o v p ro L U M E.
L'AN s E coN D D E LA L1 B E R T É.
| 1)e l'Imprimerie du Journal des Clubs, rue Boumbon
· Villeneuve, nº. 19.
#
}
! !! !! ! !
! !!!!!!!! *!!!!!!
----
J O U R N A L
DES CLUBs
O U
SOCIÉTÉS PATRIOTIQUES.
Nº. X X I V.
•n
Détails du 22 au 28 Avril.
C L U B S.
| D'AJACCIO. du 27 Mars.
Adresse de la société de cette ville, à toutes
les société des amis des la Constitution duc
royaume , avec cette épigraphes
/
- - -- -
- -
-
· -- •
D E s C L U B s. 479
après tant de sièclcs d'abrutissement et de dégra
dation, si la voix de la nature n'étoit point inex
tinguible comme celle de la conscience ; inutile
ment le pouvoir arbitraire cherche à étouſſerl'une,
les crimes à dénaturer l'autre, toujours irréfra
gables elles ne meurent qu'avec l'homme dont
elles ne cessent d'être le guide , la récompense
ou le tourment.
Français, le moment du réveil est venu ; te
nons-nous sur nos gardes ; sociétés des amis de la
constitution redoublons nos soins, éclairons l'opi
nions publique, que des hommes dénaturés par
tisans des gouvernemens oppressifs cherchent à
aveugler, découvrons-lui ces trames odieuses, ces
bruits mensongers avec lesquels ils cherchent à
|
faire perdre courage à un peuple conquérant de
sa liberté. ... Les malheureux ! ... ils ignorent ce
que peuvent des hommes régénérés, rappelés à
leur destination primitive.
A les entendre, les fureurs de la guerre civile
dévorent tel département ; cet autre est en com
bustion : l'anarchie qui règne dans tout doit bien
nous faire regretter le calme perfide du despo
tisme.
C'est ainsi qu'ils voudroient nous épouvanter
avec notre propre ombre : faire frémir l'habitant
du nord par le récit mensonger des horreurs qui
se commettent au midi. - s .
43o JoU RN A L
dre la situation des choses dans toutes les parties
de l'Empire, à lui faire connoitre la soumission
de ses frères à ces décrets bienfaisans, qui, expres
sion de sa volenté, tendent nécessairement à la
ſélicité générale, afin de déjouer les bruits calom
mieux des ennemis de la liberté des Nations.
Pour parvenir à ce but, point de moyen plus
direct, plus efficace que celui d'une correspondance
réciproque entre toutes les sociétés des amis de la
· Constitution; ainsi chacune de ces sociétés en ré
fléchissant les rayons de lumière qui lui seront trans
mis par toutes les autres, les répandra ensuite au
milieu des Peuples qui l'entourent : toutes en re
cueillant la lumière, comme autant de prismes, en
éclaireront en un même instant tout l'empire, dont
l'opinion publique ne pourra plus être iuduite en
erreur par ces pam phlets apocryphes dontoninonde
· le public. -
$
rétablissement ? Car, c'est-là ce que nous voyons
dans le projet qui nous menace. La constitution
-
-
l -
• *
« - _ - -- ^ - «
| -
| -- * - .
4| | .
484 J ou RN A L
qu'il faut charger d'entraves pour le forcer à être
utile. Une constitution libre , ou la mort, voila
le premier cri du peuple que vous représentez ;
et nous le répétons aujourd'hui avec l'intrépidité
que donne le sentiment des maux qu'a soufferts
· notre malheureuse patrie ; nous le répétons au
jourd'hui , qu'un plus long silence seroit une lâ
cheté. Du silence à l'oppression, l'expérience des
tems nous dit qu'il n'y a qu'un pas, nous voyons
encore l'empreinte des chaînes de plusieurs siècles,
parce que pendant plusieurs siècles nous avons été
InlletS, -
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V A R I , É T É S. a - 9
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constitution en nous
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† le misérable etat
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D E s C L U B s. | 487
· Après avoir donné des détails sur ce pacte, dé
noncé ses auteurs et leurs complices, provoqué la
vengeance de la nation contre eux, M. le Prévôt
de Beaumont trace l'histoire de sa captivité.
Arrêté au milieu de la nuit, en vertu d'une de
ces lettres en blanc seing, que Phélippeaux déli
vroit à Sartine son subdélégué en police, il est
englouti à la bastille. Il y demeure onze mois,
delà il est transféré au donjon de Vincennes.
Le récit de ce que l'auteur a souffert au don
jon de Vincennes est précédé de la définition du
mot conjuration. Les exemples de conjuration
qu'il donne sont le tableau effrayant, mais vrais,
où l'on peut reconnaître l'ancien régime, sous
lequel la France était opprimée.
M. le Prévôt de Beaumont, pendant les quinze
années qu'il a été détenu au donjon de Vincennes,
en a passé, en différentes fois, près de huit dans
les cachots, avec les chaînes aux pieds et aux
mains le plus souvent, toujours nud, toujours
réduit à la famine, et privé de toutes choses. Ses
ennemis n'oubliaient rien pour le tourmenter ;
mais un scélérat, nommé Rougemont, geolier
de cette maison , ajoutait encore à ses maux,
en surpassant les ordres qu'il recevait et qu'il pro
voquait par de faux rapports. Il ne lui a donné,
pendant dix-huit mois, que deux onces de pain
par jour et un verre d'eau pour tout aliment. M.
le Prévôtallait succomber à ce barbare traitement :
cependant l'avarice de son geolrer le rappelle à la
|
- O 2
- .2 J o U R N Aa L | --
- _ --
-
—- --
- *--
D Es cLU B s. | 489
et le succès de sa défense à la suite de ces trois
combats. On le laisse trois jours et trois nuits
sans pain et sans eau. Quinze jours après arrive
le même officier de Breteuil, avec une troupe de
brigands enrôlés à la police, et précédé d'un
chien dogue de la plus haute taille. Mais écoutons
l'auteur raconter lui-même ce quatrième assaut,
« Surbois fait ouvrir mes portes avec bruit ;
alors tous se taisent et examinent mon ouvrage :
· 1°. un mur sec, bâti des débris de mon poële,
et de briques sur le premier degré de ma chambre
qu'il faut franchir ; 2°, la tête de mon lit qui do
mine encore. Aucun d'eux ne m'entend et ne me
voit au coin de l'ouverture de la porte, Comment
entrer, disait Surbois, pour peu qu'il s'y oppose ?
Voilà un mur, un lit plus haut que le mur, des
chaises couvertes de pierres, prêtes à être lancées
sur nous. On ne peut attaquer que par la porte ;
mais il pourrait nous tuer avant que nous eus
sions pu faire la moindre brêche ; il faut ici le
chien, l'exciter à aboyer, à s'élancer sur le mur
et à le franchir : il vaut mieux qu'il soit tué que
nOuS. -
1
n coutea "
Le 19 septembre 1787, de Crosne fait trans
n lui irº porter M. le Prévôt à la maison de force du sieur
Picquenot, rue de Berry. Cette prison, dit l'au
arlement à
teur, va être un paradis ponr moi, en comparai
#ôt qui* son des quatre premières. - ( -
492 · JoURNAL
Enfin arrive la révolution , « avee quel plaisir
je voyais de ma fenêtre avec une lunette d'appro
che, foudroyer la bastille le 14 juillet 1789, an
noncer sa prise le soir et celle du gouverneur ,
la démolition de cette forteresse les jours sui
vans. .... Cependant deux mois après la révolu
tion , on ne visitait point encore les prisons. Je
m'avisai d'écrire au ministre Saint-Priest, persua
dé qu'il ne pouvait manquer en vertu des décrets
· de l'assemblée nationale, de me délivrer. » Cette
première lettre ne parvient pas au ministre ; il en
s écrit une seconde et trois jours après le 5 octobre
1789 , on lui annonce sa liberté. - -
-#
4
\
, 5oo , J oU R N A L
| de grande foule,les corridors, les escaliers, la cour,
la place de l'hôtel-de-ville étoient couverts de ci
toyens armés ou non armés. Les membres du con
seil s'étoient pelotonnés et avoient cédé la ma
jeure partie de leurs places aux députés du batail
lons. Vers dix heures, M. de la Fayette arriva et
prononça le discours suivant que nous rapportons
en entier, parce qu'il contient les vrais principes
dont tout citoyen ne devroit jamais s'écarter.
« MMJe viens dansla maison commune, où tant
de souvenirs se retracent à moi, reconnaître les
derniers témoignages de vos bontés, avec toute
la sensibilité d'un cœur dont le premier besoin,
| après celui de servir le peuple, est d'en être aimé,
et qui s'étonne del'importance qu'ondaigne mettre
à un individu , dans un pays libre où rien ne de
vrait être important que la loi. . , "
• • - * -- • - - - ., -**
-
- -
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" --
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• -- - * _ | | | --- --------- ^ , • · · · · -
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r--
5 E s C L U s s, 5o5
cours, dans lequel il rappella à la force constitu
\
tionnelle armée ses devoirs. Il témoigna combien
il avait été sensible aux marques d'amour qu'elle
lui avait données, et termina par jurer à ses ca \
marades un attachement qui ne finirait qu'avec
sa vie. L'impression , l'impression , s'écria-t-on
de toutes parts. L'impression , reprit avec l'émo
tion la plus vive M. de la Fayette, restera à ja
mais gravée au fond de mon cœur « Nous vous
supplions de l'y retrouver , mon général, dit un
volontaire ; hos frères d'armes absens ont droit
· comme nous à votre affection , et nous ne pour
rions leur en rendre les expressions avec autant
d'énergie que vous l'avez fait ». L'impression fut i
votée à l'unanimité. -
-"- | |# - * --, - - |
5o5 | JoURNA L |
sous le bras par six de front et marchons tous en
sêmble ; si sur la route quelqu'uns de nos frères
d'armes veulcmt se joindre à nous qu'ils en soient
les maîtres. » - -
s•
- - - · · : , , - ! : : s : : · · · ,
Lettre écrite au nom du Roi , aux Ainbassas
deurs et ministres résidens près les cours
étrangères.
| | Le Roi me oharse, Monsieur, de vous inander
D E s C L U E s. 513
que son intention la plus formelle, est que vous
manifestiez ses sentimens sur la révolution et la
constitution Françoise, à la cour où vous résidez.
\
Les ambassadeurs et ministres de France près les
cours de l'europe, recoivent les mêmes ordres,
afin qu'il ne puisse rester aucun doute, ni sur les
intentions de Sa Majesté, ni sur l'acceptation libre
qu'elle a donnée à la nouvelle forme du Gouver
nement, ni sur son serment irrévocable de la main
tenir. - ·
Sa Majesté avoit convoqué les états-généraux
du royaume, et déterminé dans son conseil que
les communes y auroient un nombre de dépu
tés , égal à celui des deux autres ordres qui exis
toient alors. Cet acte de législation provisoire,
que les obstacles du moment ne permettoient pas
de rendre plus favorable, annonçoit assez le désir
de Sa Majesté, de rétablir la nation dans tous ses
droits. - º - - -
D E s C L U E S. 517
pecter, chez plusieurs nations voisines , les inten
tions des voyageurs Français; et le Roi vous recom
mande expressément de les protéger et de les dé
fendre. Donnez, Monsieur, de la constitution Fran
çoise, l'idée que le Roi s'en forme lui-même; ne
laissez aucun doute sur l'intention de Sa Majesté,
de la maintenir de tout son pouvoir. En assurant
· la liberté et l'égalité des citoyens, cette constitu
- tion fonde la prospérité nationale sur les bases les
plusinébranlables,elle affermitl'autorité royale par
lesloix;elle prévient,par une révolution glorieuse,la
révolution que les abus de l'ancien gouvernement
auroient bientôt fait éclater, en causant peut-être
la dissolution de l'Empire, enfin, elle fera le bon.
heur du Roi; le soin de la justifier, de la déſei -
dre et de la prendre pour régle de votre conduite,
doit être votre premier devoir.
· Je vous ai déjà manifesté plusieurs fois les sen
timens de Sa Majesté à cet égard; mais d'après
ce qui lui est revenu de l'opinion qu'on cherchait
à établir dans les pays étrangeres sur ce qui se passe
en France, elle m'a ordonné de vous charger de
anotifier le contenu de cette lettre à la cour où vous
êtes; et, pour lui donner plus de publicité, SaMa
jesté vient d'en ordonner l'impression.
M O N T M O R I N. .
A la lecture de cette lettre les représentans dn
peuple français reconnaissent Louis XVI ; ils veu
lent à leur tour lui porter l'expression de la sen*
sibilité de son peuple. Une députation de soixante
·S , -- 4
518 Jo U R N A L
membres de l'assemblée nationale, ayant à sa tête
le président, est nommée à cet effet. Sile discours
du chef de la députation peint fidèlement la con
fiance des Français en leur roi, la réponse du mo
narque ne rend pas, d'une manière moins tou
chante, la douce émotion que lui cause la vue de
son peuple, écartant de lui toute défiance et lui
rendant amour pour amour.
Discours du président del'assemblée nationale,
chef de la députation , au roi.
« SIRE, les Français ne sont pas surpris de cette
nouvelle preuve que vous leur donnez de votre
amour; votre cœur leur est connu ; ils sont accou
tumésà prononcer votre nom avec les épanchemens A
-
--<.- -^ -- - - ..
DE s c L U B s | 519
fiance serait bannie d'entre nous, et nous serions
plus heureux.» - , ' ' > #
| DE PA R I s , Adresse du directoire du dé º,
partement de Paris à l'assemblée nationale. ,
« Le premier hommage des administrateurs du
département de Paris à l'assemblée nationale, a
été l'engagementsolemneld'employer toutes leurs
ſorces et tout leur zèle au maintien de l'ordre pu
blic. Votre président leur a rappelé cet engage
ment , lorsqu'ils sont venus pour vous rendre
compte des mesures qu'ils avoient prises pour
ramener la paix dans la capitale troublée. Ils ont
parlé au roi ; ils ont parlé au peuple : la munici
palité a employé les mêmes moyens, et le direc
toire vient avec elle vous annoncer aujourd'hui
que le calme se rétablit ; mais ils seraient coupa
bles s'ils vous dissimulaient que leurs inquiétudes
ne sont pas dissipées. Depuis long-temps les enne
mis de la constitution ont placé leur espoir dans
l'anarchie ; ils ont compté sur l'exagération du pa
triotisme, et surl'excès de cette ardeur impatiente
que produit la conquête rapide de la liberté ; ils
ont calculé cette habitude de défiance d'un peuple
- toujours abusé; cette haine, long-temps compri ,
mée, d'un gouvernement oppresseur; ces mou-'
vemens de crainte et de mépris, qu'inspirent tous
les actes de l'autorité, quand elle est usurpée; ces
sentimens, qu'ils ont dû trouver par-tout, ils les
ont employés avec la plus funeste adresse contre
tous les pouvoirs légitimes conférés par un choix
libre.
•.
52o •J o U R N A L
}
# .
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• • * , •e '' -
| JOURNAL ,
DES C LU BS .
ou
| soCIÉTÉs PATRIOTIQUEs,
# | DÉD1É
Aux Amis de la Constitution , Membres
· des différens Clubs Français.
- ^ - ' , ,, - s
s E c o N D ro L U M E.
N°. X X V.
· Samedi 7 Mai 1791.
- | Du 29 Avril au | 5 Mai. - -
*,
"
L'AN s E C o N D D E LA L I B E R T É.
| De l'Imprimerie du Journal des clubs, rue Boubo•
| Villeneuve, n°. 19. -
· | | | · |
N§ LAPLANCHE, Libraire, ne du
Roule, n°.
-
-
J O U R N A L
· D E s CLUB s
SOCIÉTÉS PATRioTiQUEs.
| N°. X X V. - - * -
De VILLANDRAUT, le 24 « vril.
LA société nous communique le procès-verbal
de sa séance extraordinaire du 11 avril. « Le pré
sident, après avoir exposé avec autant de sensi
bilité que d'énergie, l'influence des conseils des
ennemis du bien public sur la conduite de certains
ecclésiastiques de l'ancien diocèse de Bazas, qui
ont cédé à des insinuation perfides ; après avoir
déploré l'aveuglement de ces prêtres qui, dans le
tems pascal, pouvait priver le peuple des graces
et des consolations de la religion, a dit : --- « Vous
| savez, MM., que M. Vignal, qui le premier prêta
son serment civique et religieux dans cette con
".
#
trée, n'a donné sa démission de la cure d'Uzeste,
* T
#
#
526 - J o U R N A L
que parce qu'après 43 ans de travail il avait besoin
de repos. Députons vers ce prêtre citoyen, pour
lui annoncer que la patrie est en danger ; que la
religion a besoin de son secours ; que, dans une
paroisse qu'il a si long-tems et si sagement dirigée,
les ennemis de la chose publique profitent de sa
retraite et du refus étrange de M. Poujet, promû
par le corps électoral pour lui succéder, pour por
ter parmi les habitans, le trouble, le désordre et
le désespoir. Sans doute, MM., ce respectable
vieillard , pénétré de ces douloureuses considéra
tions, reprendra de nouvelles forces; et un zèle
aussi pur que sa piété et ses mœurs, le rendra de
nouveau au service de sa paroisse ».
| Cette motion, applaudie à l'unanimité, il a été
délibéré que six membres de l'assemblée seraient
députés pour remplir cette mission honorable , et
le choix en ayant été déterminé, il a été arrêté
que le rapport du résultat de cette démarche, se
rait fait à la première séance. -
_- ' --- - . •
538 J oU R N A L
à nous nous faisons gloire de les adopter.
Combien d'avantages naîtront du décret qui va
| ériger ces principes en une loi constitutionnelle !
Vous écarterez par-là tous les chefs de factions
qui peuvent conserver l'esprit secret de se faire
réélir par des voies occultes, et de venir porter,
dans la législature suivante, tous les troubles par
lesquels ils ont souvent cherché à lasser votre pa
triotisme, et ébranler votre fermeté.
A
| D'ailleurs, MM., la France ne doit-elle pas, á
) titre de justice, à tous les grands hommes qu'elle
possède, et qui sont aujourd'hui instruits par vos
leçons et formés par vos exemples, l'honneur et la
gloire de servir successivement leur patrie, en lui
donnant des loix ? Des législateurs sont rarement
placés au point de vue le plus propre à bien juger
de l'effet des loix qu'ils ont portées. Nos nouveaux
députés auront été encore plus à portée d'étudier
ces effets, et de s'instruire du vœu général de leurs
commettans. La loi tiendra donc davantage de ce
caractère essentiel, qui fait qn'elle représente la
volonté de tous. Oui, et nous osons vous le prédire :
vous-mêmes vous vous empresserez d'applaudir à
vos successeurs dont les hautstalens seront votre ou
vrage, et la dignité de ce désintéressement ne ſera
qu'ajouter à votre célébrité. -
p E s C L U B s. 535
Tels sont, MM., les sentimens que nous saurons
inspirer à nos enfans, et dans lesquels nous sommes
bien résolues de vivre et de mourir. »
CORRESPONDANCE DES JACOBINs. De MAcoN ,
le 16 avril. La société, après avoir demandé, par
une adresse à l'assemblée nationale , le renouvel
ſement des électeurs, sollicite une loi qui rende pu
bliques les séances de toutes les sociétés quelcon
ques établies dans le royaume, et qui soumette
à la surveillance des municipalités la conduite et
les principes de chaque société. .
Cette demande prouve à nos yeux la droiture
des intentions et la pureté du patriotisme de la
| société. Quand les municipalités et les sociétés pa
triotiques auront-elles en elles une confiance réci
proque ? - - -
-
:
•
· ment de leur ressort. Elle demande un décret qui #
•
DE S C L U B S 537
v A R I É T É S.
• Compte rendu au Conseil du Département de
Paris , par M. Pastoret , Procureur général
· Syndic, le 28 Avril.
Ce compte n'est autre chose que le résultat gé
néral de tous les travaux particuliers, que M. Pas
toret met sous les yeux du Conseil du Département.
Son exposé rapide offre d'abord la conduite
du directoire, relativement à la journée du 28
·.
/'
|#
|
D E s C L U B s. 541
et protéger le recouvrement des impositions an
ciennes, établir la perception des nouvelles, tel
était le devoir du directoire. S'en est-il acquitté?
Par rapport aux impositions anciennes, on voit
les soins pris pour connaître le montant des im
positions directes du département, pour accélérer
, le recouvrement de l'arriéré. - ' -
X 2
-
-
- - |
-- ' "
-=-=-=-==---=--
D E s C L U B s. 545
l'abri de toute atteinte, il peut te dire sans crainte,
jfrappe, mais écoute.
Ces hommes qui se sont montrés ouvertement
tes ennemis, mais qui le sont réellement moins
que ces flatteurs que tu idolâtres ne peuvent-ils
pas, avec raison, dire aujourd'hui : « La voilà donc
accomplie cette prophétie de Mirabeau expirant:
J'emporte avec moi le deuil de la monarchie *
Ne sont-ils pas autorisés à dire : vous proclamez la
liberté , la constitution, et vous entrez en fureur
quandon vous parle des moyens de maintenirl'une
et l'autre ? La nation veut une constitution libre ;
mais où est-elle ? La liberté régne-t-elle dans un
pays où les loix sont sans autorité, les magistrats
impuissans et méconnus, les chefs de la milice re
poussés, désobéis ; les administrateurs sans forces,
sans moyens, contraints de remettre à leurs com
mettans l'exercice de leurs pouvoirs; où les hom
· mes armés délibèrent, prescrivent des conditions
au monarque, interprêtent au gré de leur fureur
des loix nouvelles, dans un pays où l'on ne peut ;
sans danger parler d'autre langage que celui des
factieux; telle est cependant notre position ». Oui,
sans doute, ils sont fondés à en parler de la sorte ;
là où il n'y point de loi , il n'y a point de li
berté , car la liberté n'est autre chose que le
, droit de n'obéir qu'à la loi. Voilà ton ouvrage »
peuple, trop docile à la voix (1) de cette troupe
-• . .. *- * . -
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· • º
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* -* -
-
T - - --
=-=-s
—
552 J o UR NA L
qui a dicté les mille et un mandemens des ci-devant
évêques, a aussi guidé le cœur, la tête et la plume
de l'un ou de l'autre serviteur des serviteurs. Cette
constitution civile du clergé est d'un si dangereux
exemple, qu'il faut l'anéantir à quelque prix que
ce soit ; voilà pourquoi une multitude de lettres
pastorales en date du 13°. ou 14°. siècle, ont ana
thématisé les évêques et les prêtres constitutionnels.
Le bref est un peu plus modéré ; le pape ne lance
pas encore la foudre; il annonce seulement qu'il
va la lancer. Cette miséricorde du saint-siége aura
le plus grand effet. Nous ne doutons pas que les
quarante jours qu'il nous accorde pour abjurernos
erreurs ne soient utilemènt employés.
. En effet, à peine le bref était sorti des presses
de l'Ami du Roi, qu'on s'est empressé de connaître
les idées et les sentimens que le saint-père dit
· avoir puisé dans les sources les plus pures de la
science divine.
L'émotion a été subite et profonde.Une idée
Se présente, celle-là était aussi puisée dans des
· sources pures, elle a été adoptée unanimement »
et le lendemain on se rassemble, pour l'exécuter,
· au Palais-Royal. Là, dans l'espace qui se trouve
· entre le bassin et le cirque, est placée l'effigie de
l'évêque inconstitutionnel de Rome , avec la thiare
et les ornemens pontificaux; autour de lui sont en
tassés des exemplaires du bref. On fait lecture du
réquisitoire qui condamne l'ouvrage et l'auteur,
- et les flammes les réduisent en cendres.
D E S C L U B S. , 553
, DE NANTEs , le 3o Avril. Lettre d'un garde
mational.Le trentième régiment,ci-devant du Per
· che, arriva à Nantes lundi dernier. Les patriotes,
étonnés de ne point voir les cravattes tricolores
attachées aux drapeaux de ce régiment, deman
dent que la municipalité lui offre ces cravates,
, signe de la liberté. Les municipaux volent au de- .
vant du desir de leurs concitoyens, et le comman
dant du trentième régiment accepte l'offre avec
le plus vif empressement. Quelques-uns de nos
frères de ce régiment étaient détenus prisonniers
pour quelques fautes légères, les amis de la cons
titution députent vers le commandant pour de
mander leur grace ; au nom sacré d'amis de la
constitution, les soldats prisonniers sont libres. Il
est patriote le lieutenant colonel du trentième ré
giment , et tous ses soldats le sont aussi ; il est peu
de régiments où l'esprit public ait fait autant de
progrès que dans celui-ci. Je passe au récit des
événements du 26 avril, qui me fournira l'occa
sion de parler de ces braves militaires.
Il m'est impossible d'exprimer la satisfaction
quej'éprouvai mardi dernier;comment mettresous
les yeux de mes lecteurs les différentes circonstan
ces qui dans le cours de cette journée, qui vivra
· dans la mémoire des patriotes, procura à mon
ame les plus délicieuses jouissances, jouissances
parfaites qu'il n'appartient qu'aux vrais amis de la
liberté, de sentir et apprécier. - -
DE S C L U B S 56I
tera, si désormais elle résiste aux vaines objections
du clergé réfractaire. Daignez, Sire, vous rappel
ler la leçon sublime que Fénélon donnoit à tous
les princes de l'univers : « accordez, disoit ce
« grand homme, dont la doctrine n'est pas sus
« pecte , accordez à tous la tolérance civile, non
« en approuvant tout comme indifférent, mais en
« souffrant avec patience ce que Dieu souffre, et
« en tâchant de ramener les hommes par une douce
« persuasion ». Si c'est ainsi que parloit Fénélon,
dans un siècle où le despotisme avoit fini par être
persécuteur, que n'auroit-il pas fait pour la révo
lution dont sa morale est le principe !
MUNICIPALITÉ DE PARIs, le lundi 2 Mai. On
a formé une nouvelle compagnie de grenadiers de
la sixième division. Un officier municipal, M.
Viguier de Curny, s'étoit rendu sur le terrein au
devant de la colonnade du louvre, avec M. le com
mandant général, et un détachement de grenadiers
volontaires. M. Viguier et M. de la Fayette furent
|
priés de se rendre à la caserne de l'oratoire, pour
installer la nouvelle compagnie. M. Viguier refusa
parce que, envoyé par la municipalité et se trou
verent à la tête du détachement de volontaires, il ne
pouvoit quitter le poste qui lui étoit confié, M. de la
Fayette s'y rendit, la cérémonie se fait de la ma
nière accoutumée; mais à l'instant de sortir de la
caserne, le peuple, amassé en foule au-devant de
la porte, s'opposa à la sortie des soldats, et s'y op
posa de manière que, sans violence, il eut été im
• 562 J o U R N A L
-- --* -- _ - --
-- --- • *
| --- •s .
D E s C L U B s. 563
d'un citoyen utile et qui a bien mérité de ses sem
blables ; mais il faudrait dorénavant, quand on
n'aurait point de motifs puissans comme ceux qui
ont déterminé d'appliquer à telles rues les noms
de Mirabeau, de Voltaire et de J. J. Rousseauz,
substituer indifféremment aux noms anciens ceux
des hommes que la nation veut honorer, par-là
on abattrait petit à petit du coin des rues ces noms
qui font naître dans l'ame du citoyen un sentiment
pénible, en fixant la pensée sur des êtres qui n'ont
· vécu que pour le malheur de leurs concitoyens.
Ensuite on ferait disparaître les noms triviaux ,
comme ceux des rues du Pet-au-Diable , Trousse
Vache, etc. On terminerait par effacer, 1°. ces
noms beaucoup trop longs à prononcer, comme
grande rue du faubourg Saint-Honoré , rue des
Fossés-Saint-Germain-l'Auxerrois , rue Basse
du chemin du Rempart, etc. 2°. Ceux qui par
leur ressemblance jettent de la confusion dans les
idées, comme rue des Grands-Augustins , rue
rue des Petits-Augustins , rue des Vieux-Au
gustins , rue Veuve-Saint-Augustin. 3°. Ceux
qui sont répétés dans différens quartiers, comme
de Grenelle, du Four, d'Orléans , Royale , etc.
Ces détails doivent paraître minutieux, peut-être
, qu'en réfléchissant on y trouverait une vue d'utilité
réelle, en pensant à toutes les erreurs, plus ou
' moins nuisibles, que la multiplicité des noms a
| pu occasionner dans maintes circonstances.
564 J o U R N A L
munément
·
".\
D E s C L U B s. 565
·
munément dans les émeutes, mais des personne
qui paraissaient s'y être rendues à bon escient.Il y
avait entr'autres un homme déguisé en garde na
tional, qui prétendait qu'il ne connaissait pas
le maire de Paris ; qu'une foule d'hommes ras
semblé par hasard représentait le peuple et était
entouré de toute sa majesté ; que dans ce cas
elle ne devait aucune soumission aux loix , ni
à ses organes ; et que pour lui, si son capitaine
lui ordonnait de s'opposer à la volonté du peu
ple, il lui brûlerait la cervelle. Quand on entend
de pareilles choses, dont la vérité ne peut être
révoquée en doute, on croit que l'on rêve ou que
l'on vit chez les Tartares. -- La réserve s'étant por
tée à la maison de M. Clermont-Tonnerre, les
mal-intentionnés se sont dissipés.
Un député n'a donc plus le droit de dire libre
ment son avis au milieu de l'assemblée qui a rendu
la nation libre ? Le peuple sera donc continuelle
ment excité à confondre le titre de membre d'un
club qu'il a proscrit, avec celui d'un représentant
de la nation ? Qu'on blâme la conduite de l'homme
3Ul panthéon, aux écuries du roi ; qu'on veille sur
ses démarches si on les croit insidieuses ; qu'on
combatte ses écrits s'ils sont dangereux ; qu'on pour
suive sa punition si ses actions sont contraires à
la loi ; mais que l'on ne se porte à aucune violence
contre le citoyen, ni dans sa personne, ni dans ses
propriétés; que l'on respecte le législateur et qu'on
lui laisse toute liberté dans ses opinions. Que serait
A a
566 · JoU R N A L
D E s C L U B s. 569
n'en connaissait point l'auteur. Pour le soustraire à
la fureur du peuple, on eu la faiblesse de l'envoyer
à l'hôtel de la Force où il resta jusqu'au soir, que
l'administrateur de police, qui convenait bien n'a
voir pas le droit de faire emprisonner un citoyen
domicilié, lorsqu'il n'y a contre lui aucunchefd'ac
cusation fondée, donnal'ordre deson élargissement.
Jeudi le corps municipal prit l'arrêté suivant,
qui fut affiché vendredi. « Le corps municipal dé
libérant sur l'exposé, soit par M. Maugis admi
nistrateur au département de la police, du traitez
ment qu'a essuyé hier le sieur Champigny, impri
meur libraire, rue de la harpe, et sur la lettre qu'il
lui a adressée, et par laquelle il reclame qu'il lui
soit fait justice, considérant qu'il est spécialement
chargé de veiller à la suite de tous, et chacun des
citoyens et de défendre les propriétés
Que c'est faire une infraction manifeste à la loi,
que de violer l'asile d'un particulier, que c'est un
attentat punisable que de menacer la vie d'un ci
toyens, considérant que des hommes égarés, se
sont permis d'entrer de force chez le sieur Cham
pigny, l'ont arraché de sa maison avec violence,
l'ont menacé de lui faire perdre la vie. -
57o . Jo U R NA L -
· ·.
-
| -,
'|
j,
DE s C L U B s '
· , oU
soCIÉTÉS PATRIOTIQUES,
Aux Amis de la Constitution , Membres
| | . des différens Clubs Français.
Par MrM. J. J. Le Roux et Jos. citanow, | | | ·
' Qfficiers Mumicipaux , et D. M. REVoL, .
· .
ci-devant Professeur de l'Oratoire. | |
| s E c o N D V o L U M E.
L'A N s E c o N D D E LA L I B E R T É.
De l'Imprimerie du Journal des Clubs, rue Bourbon
- | . Villeneuve, n". 1,. ,
:
»
de la
-
SOCIÉTÉS PATRIOTIQUES.
Nº. XXV I.
Détails du 6 au 12 Mai.
C L U B S.
De J U 1 L L Y , le 6 mai.
V A R I É T É S.
- C c . - |
#
582 · J oU R N A L
ils connaîtraient mieux les bienfaits qu'elles leur
assurent ; ils feraient mieux la différence du passé
et du présent. « Ils ont le sens droit , ils sont sus
ceptibles d'étendre leurs idées; mais il faut prendre
la peine de les conduire , se faire un devoir d'en
trer avec eux dans les derniers détails et les leur
présenter sous une ſorme analogue à leur position
et à leur ignorancé. » -
• - . - * -
DEs cLU B s ` 585
mes qu'il suppose jettés tout à coup dans une isle.
«Chacun prendrait son état,et cela feraitune société
où ils pourraient tous vivre heureux en s'entr'ai
dant et en s'aimant comme des frères ; ils n'au
raient pas plus de droits l'un que l'autre, ils seraient
donc tous égaux en droits, et voilà ce que sont tous
les hommes. Mais quoique l'un n'ait pas plus de
droits que l'autre, s'il est plus fort il voudra faire
le maître ; un autre qui est fripon, voudra voler
son voisin ; chacun aura de même ses passions et
voudra les satisfaire. Il faut donc que tout le monde
s'accorde à faire des règles qui puissent arrêter les
gens colères, afin qu'ils ne blessent personne , for
cer au travail les gens paresseux, afin qu'ils ne
vivent pas aux dépens des fatigues et des sueurs
des autres ; épouvanter les fripons, afin qu'ils ne
prennent pas le bien d'autrui , et ainsi du reste.
Ces règles-là, c'est ce que l'on appelle les loix
Vous voyez bien que ces loix doivent être l'ouvrage
de tout le monde et non pas d'un seul homme :
c'est l'accord de la volonté de tous ; il faut donc
que tout le monde soit appellé pour les faire, et
qu'il se réunisse dans un même endroit pour cela. »
Aprèsavoir fait comprendre comment une grande
nation, dans l'impossibilité où elle est de se réunir
pour faire ses loix, nomme des députés qu'elle
charge de cette ſonction, il explique ce que c'est
qu'un roi, quels sont ses devoirs et l'autorité qu'on
lui confie. De-là il descend aux autres fonction
naires publics, pour lesquels ils recommande le «
586 JoU R N A L
respect à cause du public qu'ils représentent ; mais
ce qui doit beaucoup contribuerà établir ce respect
nécessaire au bien public, c'est le bon choix de
ceux qu'ils appellent à remplir quelque fonction.
Les qualités indispensables qu'on doit rechercher
dans ceux que l'on choisit, c'est la probité et le
patriotisme, c'est-à-dire l'amour de la chose pu
blique, le zèle pour les nouvelles loix.
Il examine ensuite ce que l'assemblée nationale
a fait pour pour acquitter les dettes de l'état, et
abolir des impôts excessifs. Elle a dit qu'il n'y au
rait plus de privilèges, et que chaque citoyen con
tribuerait en proportion de ce qu'il possède. Elle
a rendu à la nation la propriété et la disposition
des biens de l'église, à la charge de fournir aux
frais du culte. -
D E S , C L U B s. 587
et ne défendent pas vos intérêts , ils excitent le
trouble et les divisions; ils exagèrent et augmen
tent autant qu'il est en eux les malheurs attachés \
&RUlX premiers momens d'une révolution, afin de
lasser, de fatiguer tout le monde et de faire re
gretterl'ancien régime ; ils voudraient nous mettre
en guerre entre nous-mêmes et rendre les habitans
des villes odieux aux habitans des campagnes.
Comme les citoyens des campagnes ne sont pas
instruits, ils trouvent aisé de leur faire accroire
ce qu'ils veulent, sur-tout quand ils peuvent être
aidés par quelque prêtre ennemi de la constitution ;
enfin ils voudraient nous mettre en guerre avec
les nations étrangères..... »
« Défiez-vous donc de tous les pièges qu'ils vous
tendent; défiez-vous sur-tout de tout ce qu'ils vous
diront par rapport à la religion..... »
« Voulez-vous un moyen sûr d'éviter tous les \
écueils auxquels vous êtes exposés, un moyen sûr
de n'être trompés, ni par les ci-devant nobles, ni
par les prêtres, ni par les gens de justice, ni par
les autres habitans de la ville, par personne enfin ?
apprenez à lire.
L'auteur invite fortement les habitans de la cam
pagne à se mettre en état de voir par eux-mêmes, »
-- ^
J o U R N A L
d'y être admis ; trois mots sacrés pour eux , la
mation , la loi , le roi , ne sont pas seulement ins
crits sur les portes et sur les parois de l'édifice ;
ils sont gravés dans les cœurs, ils composent toute
la croyance, ils sont l'unique objet du culte. Mais
tous les temples sont exposés à receler par fois des
profanes, des fanatiques, des frondeurs, des im
posteurs, des incrédules.
Sans doute il s'est glissé dans le club des Jaco
bins des ennemis de la révolution. Il s'y trouve
des profanes , le nombre en est petit ; il se réduit
à quelques aristocrates déguisés, à quelques fac
tieux intéressés, à quelques hommes vendus à un
parti. Ce sont les moteurs secrets des troubles qui
nous agitent ; leur but est connu, ils veulent l'a
narchie, ils veulent le brisement et le démem
brement de l'empire pour dominer ensuite sur une
de ses parties. Ce sont des matières hétérogênes,
qui excitent la fermentation, et que la fermentation
finira par assimiler à la masse générale, ou par
rejetter au dehors.
Dans tous les temps, on a vu des esprits ardens
qui portent tout à l'extrême et sont loin du vrai
but. S'ils sont religieux ils aiment les austérités,
les privations, ils peuplent les déserts, ils ne con
naissent qu'un dieu livré au courroux et à la ven
geance ; ils sont enthousiastes, ils employent la
persécution, il leur faut des victimes, ce sont des
fanatiques. Il y en a quelques uns dans le club
des Jacobins ; ils adorent la liberté, mais la con
- -
- --- -"
D E s C L U B s. 591
noissent-ils ? Etre libre, selon eux, c'est ne re
connaître aucun joug , pas même le joug salutaire
des lois; c'est prendre sa pensée pour une inspira
tion divine, c'est prendre pour l'expression réflé
chie de la volonté du peuple la résolution d'une
foule quelquefois insensée et furieuse, et presque
toujours mue par des ressorts qu'elle ne connaît pas
elle-même ; c'est mettre de la violence dans toutes
ses actions ; c'est enfin vivre sans gouvernement |
Dd 2
J o URN A L
club des Jacobins très-mal composé, ils ne man
quent pas une de ses séances. Ils ne veulent ni
constitution, ni assemblée nationale, ni roi, ni
aristocratie, ni démocratie, ni gouvernement mixte
et représentatif, ils veulent trouver tout mauvais:
ce sont des frondeurs. -
594 J o U R N A L ` • -
Prétendre
D E s C L U B s. . 597
Prétendre que tous les individus, composant une
grandesociété, possèdent également toutes les ver
tus qui constituent le vrai citoyen, ayent entr'eux
une unité parfaite de sentimens et d'opinions, ce
serait être dans l'erreur, ce serait exiger une chose /
va
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6o2 J o U R N A L
messes tardives qui semblent instituées pour ceux
et celles qui font de la nuit le jour , et du jour la
| nuit- - -
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D E S C 1, U B s. . 5o$
profonde ; et après que le corps du défunt fût mis
dans la fosse, il commanda que le prêtre qui avait
été cause de la puanteur , pour avoir différé de
l'enterrer, fût jetté dans la même fosse, afin que
cet exemple chatiàt l'avarice ordinaire des prêtres.»
« Le pape en fût tellement indigné qu'il fit ve
nir ce comte à Avignon, où, après l'avoir tenu
prisonnier, chargé d'excommunications et d'une
austère pénitence, il le fit venir au cloître de l'é
glise épiscopale tout nud de la ceinture en sus, la
chemise pendante, les mains liées derrière le dos,
et le fit promener en procession comme cela ; de
vingt en vingt pas, il frappait d'une baguette sur
ses épaules. L'ayant honteusement promené et
flagellé de cette manière, il le fit remettre en pri
son, dont il ne peut sortir qu'au préalable, il n'eût
cédé toutes ses terres et seigneuries clll pape. Sor
tant d'un lieu très obscur, pour accomplir sa péni
tence, qui était d'aller visiter quelques églises,
comme il fût exposé tout d'un coup des ténèbres
à la lumière, il mourut peu après. (Révolutions
de Paris. )
( I ) Des princes.
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6o4 ' JoURNA L -
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D E s . C L U E s. 6o7
devant évêques que dans six mois ils seront réins
tallés dans leurs palais. - -
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D E s C L U B s. 6o9
et non à mériter, songez que nous ne sommes
plus dans un siècle de ténèbres, et que la révolu
,
tionne ſera pointune marcherétrograde; ils n'igno
rent pas, les époux de la terre, que vous cherchez
à les tromper, que vous étiez dans l'état sembla
bles aux branches parasites qui épuisent peu à peu
la sève du tronc qui les supporte. Vous allez en
juger par les exemples suivans qui démentent vos
prédictions sinistres. -- La commune de Paladru,
· (département de l'Isère) considérant que la con
tribution foncière ne sera en recette dans tout le
royaume que dans l'espace au moins de trois mois ;
que cependant l'état a des besoins quotidiens; que
le retard du recouvrement des contributions four
| nirait aux ennemis de la constitution les moyens
de causer des troubles, etc. etc. a arrêté le 17 avril
1791 : - - - ,
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6 yo ,J o U R N A L
civisme de ceux qui en sont les auteurs. La muni
cipalité d'Auris en Oisans, district de Grenoble,
en formant les sections de son territoire pour la
répartition de la contribution foncière, a nommé
ses sections ainsi qu'il suit : première, la révolu
tion.Deuxième, la constitution. Troisième, la
nation. Quatrième, la loi. Cinquième, le roi. Si
xième, laliberté.Septième , les patriotes. Huitième,
^ les noirs. Neuvième, l'égalité. La section sous le
nom (les noirs) est un sol ingrat, marécageux,
changé très-souvent de sombres vapeurs, et dont
l'aspect est aſfreux. --- Sectaires de l'ancien ré
gime, je vous laisse juges de la comparaison.Ex
Araiº du Journ.patr. de Grenoble. -
• *
D'Aix. La lettre que la société des amis de la
constitution de cette ville vient de recevoir de la
société des amis de la révolution à Londres, at
teste la générosité inaltérable des sentimens de ces
fiers insulaires à l'égard des Français travaillant à
assurer leur liberté sur dès bases solides. « MM.,
nous aurions dû depuis long-temps vous accuser
la réception de la lettre infiniment honnête que
vous nous avez adressée, il y a quelques mois ;
mais nous avons voulu attendre le retour de quel
ques membres absens. Les amis de la révolution,
en Angleterne, ne peuvent que se croire très-ho
norés, en apprenant que l'établissement de leur
sociétéa donné lieu de former, en France, de sem
| blables associations, parmi lesquelles nous distin
guons partigulièrement la société séante à Aix.Ils
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l
- D E s C L U B s. 61 r
savent combien les associations sont utiles pour
soutenir l'esprit public, et propager la liberté; et
sur-tout en France, dans un moment où les plus º
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"- -- ..
612 J o U R N A L
despotisme, dont on peut même dire qu'ils cons
tituent l'essence. En détruisant la tyrannie, vous
avez légitimé la monarchie , qui , pour la pre
mière fois, est devenue une partie du gouverne
ment français. Sanctionnée par le consentement
de tous, elle remplit, dans votre constitution, un
rôle honorable pour elle-même, et salutaire pour
les peuples. La nation française, ainsi renouvellée
et ainsi unie pour le maintien de la liberté, il n'est
aucune coalition des usurpateurs, monarchiques,
aristocratiques et ecclésiastiques, de la souverai
neté du peuple, qui puisse vous ravir vos droits
légitimes. Quelles que soient la malice et la noir
ceur de ces ennemis de toute société, ils n'ont au 1
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- D E s C L U B s. 613 #
Gg
614. J @ U R N A L
Par-tout , sur les montagnes, comme dans les
plaines, c'est principalement dans les femmes qu'on
· remarque le plus d'exaltation ; pourquoi ? Parce
que c'est sur ces têtes faibles que les prêtres ré
fractaires ont particulièrement exercé leur empire.
De NANTES, le 7 mai. A côté des égaremens
réitérés des fausses dévotes, plaçons les élans de
patriotisme et de sensibilité que viènt de manifes
ter une religieuse de l'ordre de ces sœurs qui, à
Paris, ont si courageusement marché sur les traces
de leurs directeurs, et qui en ont été si mal récom
pensées. Le 4 mai , une des dames du dehors de
la communauté de Sainte-Claire, étant chez un,
administrateur du district de Nantes, y prouva,
par les expressions les moins équivoques, tout le
civisme dont elle faisait profession, et donna les »
témoignages de la vénération la plus vraie pour
l'évêque constitutionnel. Elle ne dissimula point
la faiblesse de toutes les religieuses de sa commu
nauté à céder aux suggestions des prêtres réfrac- .
taires. Elle fit plus ; sur la proposition qui lui fut
faite d'assister au service célébré pour Mirabeau,
elle accepta avec un empressement qui fit connaî
tre la part qu'elle prenait à la perte du grandhom
me que nous regrettons. On lui attacha le ruban
national dont elle se laissa décorer avec cette satis-
faction extérieure qui peint si bien les sentimens
du cœur. -
|
[. - D e s C L U B s. 615
: . qui, en paraissant coopérer à établir la constitu
tion, la renversent d'une manière plus efficace que
' ceux qui s'en déclarent ouvertement les ennemis.
- Vous qui faites profession de patriotisme, mais
qui n'avez pas assez de force pour sacrifier des
habitudes particulières, un bien apparent à l'intérêt
commun , sachez que par votre faiblesse vous
, échauffez dans votre sein des serpens qui vous dé
chireront tôt ou tard; encore si vous seuls deviez
porter la peine de votre coupable compassion ; ,
mais pensez que votre criminelle condescendance
met tout l'état en péril. C'est aux sociétés patrio
tiques du département de l'Ain que je ſais part de
mes soupçons, afin d'éveiller leur vigilance active.
Si l'on peut faire quelque fonds sur les récits
naïfs d'une jeune personne dont la corruption des
villes n'a point encore gâté le cœur, j'ai tout lieu
de présumer que certaines municipalités des cam
pagnes de ce département sont au moins trop.fa
ciles sur le serment de leurs pasteurs, et laissent
la direction des ames à des guides trop justement
suspectés. Amis de la constitution , travaillez à
éclairer des citoyens que l'on égare; la ci-devant
province de Bresse vous offre encore des terres à
cultiver. Pasteurs, instituteurs, que tout fonction- -
v,
» r s c t u » s. 617
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A s s E M B L É E
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H. Pante le
| 5, Juli 2092 #: